Skip to main content

Full text of "Encyclopédie méthodique : Histoire naturelle"

See other formats


■i 


HP 


HHhi 


£&l 


itëÉÉÉ 


&& 


■i 


©&&■?  ira 
Hfl 

HGBi 

■  I 

IIP? 

ilS 


m 


m 


LIBRARY     OF 


1885-1056 


?• 


MÉTHODIQUE, 

o  u 
PAR    ORDRE    DE    MATIÈRES-, 

PAR    UNE    SOCIÉTÉ    DE    GENS    DE    LETTRES; 
D   E    SAVANS    ET   D'ARTISTES; 

Précédée  d'un  Vocabulaire  univerfel  ,  fervant  de  Table  pour  tout 
l'Ouvrage,  ornée  des  Portraits  de  MM.  Diderot  SC  d'Alembert, 
premiers  Editeurs  de  /'Encyclopédie. 


ENCYCLOPÉDIE 

MÉTHODIQUE. 


=  «f 


HISTOIRE  NATURELLE. 

TOME     QUATRIEME. 

INSECTES. 


A      PARIS, 

Chez  PANCKOUCKE,  Libraire,  hôtel  de  Thou ,  rue  des  Poitev 

A     Liège, 

Chez  Plomteux,  Imprimeur  des  États. 


M.     D  C  C.     L  X  X  X  I  X. 

A  r  e  c   Approbation,  SC    Privilège   du    R  o 


<S: 


QUATRIEME     DISCOURS. 

De  la  manière  d'objerver  ,  de  ramaffer  les  infectes  ,  d'en  faire  une  collection  , 
de  la  faire  pajjer  d'un  lieu  à  un  autre  ,  éC  de  la  conferver. 


JL/A  plupart  des  perfonnes  qui  font  des 
collections  d'infectes  fe  bornent  à  en  ra 
rnaffer  les  différentes  efpèces,  à  les  préparer 
&  les  conferver  chacun  à  fa  manière.  Cette 
occupation  peut  faire  connoîcre  les  efpèces 
différentes;  mais  il  n'en  réfulte  aucune  inf- 
truction  fur  l'hiftoire  des  infectes  ,  ni  en  gé- 
nétal ,  ni  en  particulier,  fur  leur  rapport 
avec  les  autres  infectes,  les  autres  animaux 
&  les  différentes  productions  de  la  nature. 
Cependant  ce  font  ces  rapports  des  objets 
les  uns  avec  les  autres ,  qu'il  ell  le  plus  in- 
téreffanr  Se  le  plus  fatisFaifant  de  connoîcre  , 
&  c'eft  à  proportion  qu'on  les  connoît  mieux, 
en  pK  s  grand  nombre,  qu'on  eft  plus  avancé 
dans  l'étude  de  la  nature.  Il  ne  fuffù  donc 
pas  de  ramaffer  les  objets ,  cV  en  particulier 
les  infectes  :  ce  ptemier  foin  eft  indifpenfa- 
ble  ,  mais  il  n'eft  que  la  première  condi- 
tion de  l'étude  qu'on  doit  fe  propoler. 

Il  faut  encore  comparer  les  objets  entre 
eux  y  pour  les  diftinguer-j  obferver  les  ha- 
bitudes des  animaux ,  pour  connoîrre  leur 
hiftoire,&  enfin  les  comparer  avec  les  au- 
tres productions ,  pouf  faille  les  rapports  qui 
]'.  s  rappiochent  ,  ou  les  différences  qui  les 
fis  patent.  C'eft  fous  ces  divers  points  de  vue 
que  je  me  propofe  de  traiter  de  la  manière 
c  ramafler,  d'obferver  les  infectes,  d'en 
former  cY   d'en  conferver  une  collection. 

On  peut  ramaffer  les  infectes  ou  dans  leur 
état  de  pertectiou,  6V  c'eft  cequ'on  fait  le  plus 
communément,  ou  leur  larves,  leurs  ehry- 
iaiides  &  même  leurs  œ.ifs  ;  dans  ce  dernier 
cis  on  eièv'.  les  larves  dans  des  houes,  en  leur 
Ic-inii'lant  ce  dont  elles  ont  bv.foin.  Par    ce 

Hijloire  Naturelle 3  InJeclcs.Tome  11'. 


moyen  on  obtient  différens  avantages  :  i°.ort 
a  les  infectes  plus  frais  dans  leur  état  de 
perfection  ;  i°.  on  a  plus  de  facilité  à  les 
obferver  Se  à  fuivte  leur  manière  d'être , 
mats  on  connoît  moins  leur  action  fur  les 
autr:s  fubftances;  on  eft  moins  sûr  de  leurs 
habitudes,  car  la  privation  de  la  liSerté 
doit,  par  rapport  aux  infectes ,  comme  par 
rapport  aux  autres  animaux  ,  altérer  les  ha- 
bitudes. Ajoutons  que  le  nombre  des  infec- 
tes ou'on  peut  nourrir  en  une  forte  de  do- 
mefticité,  eft  fort  borné}  on  ignore  ,  ou  on 
ne  peut  pas  fournir  aux  autres  ce  qui  leur 
eft  néceffaire.  Le  plus  grand  avantage  qu'on 
retire  du  foin  d'élever  des  infectes,  eft  donc 
de  les  avoir  mieux  confervés;  mais  c'eft  en 
les  obfervant  en  liberté  qu'on  découvre 
mieux  ,  qu'on  connoît  plus  sûrement  leur 
manière  d'être,  leurs  rapports  avec  les  au- 
ttes  productions ,  &  qu'on  parvient  à  rendre 
leur  hiftoire  p'uscomplette.  Le  meilleur  eft 
donc  de  remarquer  les  lieux  où  les  infectes 
fe  font  fixés  d'eux  mêmes  3  de  les  y  obfer- 
ver ,  de  les  fuivre  dans  leurs  différens 
états  &  dans  leurs  cliver fes  manœuvres. 

Ortte  étude  des  inrectes  demande  beau- 
coup de  tems  &  de  patience  :  aufli  ne  la 
confeillons  nous  qu'aux  perfounes  féden- 
taues  ,  au  moins  pour  qjuelqug  tems  , 
dans  les  endroits  où  elles  obfervent  j  les 
voyageurs  ne  fauroient  la  mettre  en  u'age 
que  dans  les  lieux  où  ils  féjoutnent ,  ou 
plutôt  où  ils  fc  fixent  pour  un  certain  tems. 
Nous  commencerons  donc  par  rapporter  ce 
qu'un  obfervateur  libre  d'employer  tous  les 
moment  néceffairesà  fuivre  les  in  ect  s  ,  nous 
par  ît  devoir  fe  propofer,  Se  enfuit,  ce  que 
nous  croyons  poflîble  au  voyageur. 


De  ce  que  fohfervateur ,  libre  de  difpofer  de 
fon  tems ,  doit  fe  propofer  en  obferyam 
les  infectes. 

i».  Décrire  la  forme  &  la  couleur  de  la 
larve  ou  du  ver,  celle  de  fes  parties  prin- 
cipales ;  i°.  le  tems  où  on  la  trouve  ;  depuis 
quelle  faifon  jufqu'à  quelle  autre-,  fur  quelle 
fubftance ,  fous  quel  climat  elle  a  été  obfer- 
vée;  30.  de  quels  alimens  elle  fe  nourrit; 
4°.  fes  habitudes  &  ce  qui  lui  arrive  pen- 
dant qu'elle  conferve  la  forme  de  larve  : 
ainfi  fe  cache-t-elle  ,  ou  relte-t-elle  expofée 
à  la  vue  ,  prend  elle  de  la  nourriture  tout  le 
jour,  ou  à  certaines  heures,  &c.  ?  50.  combien 
de  fois,  pendant  le  tems  quelle  garde  fa  pre- 
mière forme  , change-:  elle  de  peau  ;  à  quels 
végétaux  Se  à  quels  animaux  nuit  elie  ;  quels 
font  les  dégâts  qu'elle  occafionne,&  fur  quels 
objets  ,  fur  quelles  parties  les  exerce-t-elle  ;  à 
quelle  forte  de  danger  &  d'ennemis  eft  elle  ex- 
pofée ?  6°.  Quand  eft  elle  prête  de  quitter  la 
forme  de  larve  ,où  fe  retiré-telle,  quelles  font 
les  précautions  qu'elle  prend?  70.  Au  bout  de 
combien  de  tems,  après  s'être  préparée  à 
devenir   chryfalide  ,  pafTe-t-elle  à  cet  état  ? 

Suivre  la  chryfalide  comme  onafuivila 
larve}  la  décrire  de  la  même  manière;  re- 
marquer ce  qui  lui  arrive  ,  comme  chan- 
gement de  couleur,  de  mollelTe  dans  fes  par- 
ties, &c.  ;  au  bout  de  combien  de  tems  elle 
quitte  fi  forme ,  &  quels  dangers  elle  a 
ccuru  pendant  qu'elle    l'a   conftrvée  ? 

Par  rapport  à  l'infecte  parvenu  à  fon 
dernier  état,  le  décrire ,  remarquer  la  dif- 
férence qu'il  y  a  entre  le  mâle  Se  la  femelle; 
obferver  ies  habitudes  ;  quelle  eft  alors  la 
nourriture  de  l'infect .-  ;  quels  dégâts  &  de 
quel  genre  il  peut  faite ,  quels  rifques  il 
court ,  quels  (ont  fes  mouvemens ,  la  retraite  ; 
décrire  fon  accouplement ,  en  remarquer  la 
durée,  obferver  ce  qui  le  fuit;  le  mâle  périt- 
il  peu  après,  &  au  bout  de  combien  de 
tems,  ou  bien  futvit-il  jufqu'à  la  ponxe  de 
la  femelle,  &  répand-il  une  liqueur  fur  les 
œufs  ;  en  quels  endroits,  fur  quelles  fubf- 
tances  &  de  quelle  manière  la  femelle  les 


DISCOURS 


d'.'pofe  -telle  ;  en  quel  nombre,  &  quelles 
précautions  prend-elle,  foit  pour  les  oeufs  , 
foie  pour  les  vers  qui  en  doivent  fortir  ? 
Quelles  fonr  la  forme,  la  couleur  ,  lagrof- 
fetfr  des  œufs;  la  confiftance  &  la  nature  ce 
leur  enveloppe;  combien  fe  paife-r-ilde 
tems  de  la  ponte  à  la  nailTance  des  larves  ? 
Enfin,  retire  t-011  quelqu'avantage  de  l'in- 
fecte qu'on  obferve  ?  quel  eft  cet  avantage? 
fert-il  en  médecine  ,  en  économie  ,  dans  les 
arts;  à  quoi  &  de  quelle  manière? 

Qu'on  n'imagine  pas  que  les  objets  que 
nous  venons  de  présenter ,  furpaffent  la  fa- 
gacité  &  la  patience  d'un  obfervateur  intel- 
ligent &  aflidii,  qu'on  ne  fauroit  faifirces 
objets  en  les  fuivant  fur  des  infectes  qui  vi- 
vent en  liberté.  La  preuve  que  cette  ma- 
nière d'obferver  eft  praticable  ,  même  pa; 
rapport  à  des  infectes  qui  ne  font  pa.Wapnfs , 
c'eft  qu'elle  a  été  mife  en  ufage  &  pratiquée 
dans  tous  fes  points,  par  lesobfervareurs  qui 
ont  écrit  le  plus  utilement  Se  le  plus  favam- 
meut  furies  inftétes;  tels  entr'autres  font  MM. 
de  Réaumur  Se  de  Geer.  Certainement  quand 
ils  ont  fait  l'hifloire  des  Ichneumons ,  des 
Odtres,des  Guêpes,  des  Abeilles folitaires, 
des  Confins  ,  des  Ephémères,  &c. ,  ils  n'ont 
pas  fait  Se  n'onc  pu  faire  leurs  obfervations 
d'après  des  animaux  captifs,  qui  n'auroient 
même  pas  vécu  en  captivité,  ou  qui  n'y  au- 
roient  pas  pu  fuivre  les  habitudes  de  leur 
efpèce.  Il  eft  donc  très-  poflible  de  faire, 
par  rapport  aux  infectes  en  liberté ,  les  dif- 
férentes obfervations  que  nous  avons  pro- 
pofées.  Nous  ne  prétendons  même  pas  qu'el- 
les foient  les  feules  qu'on  puiiie  faite,  nous 
les  préfentons  comme  les  plus  ftappanres  , 
Si  nous  laiflons  aux  obfervateurs  à  fuppléer , 
Uiivant  les  circonilances ,  celles  que  nous 
aurions  pu  obmettre. 

Ce  feroit,  fans  doute,  affigner  aux  voya- 
geurs une  tâche  imp^fhble  à  remplir  ,  que 
d'exiger  d'eux  qu'ils  entrent  dans  tous  les 
détails  que  nous  venons  d'expofer  ;  mais  ils 
peuvent  les  confulter.  Se,  fuivant  les  cir- 
conftances,  raflembler&  noter  le  plus  grand 
nombre  de  faits  qu'il  leur  eft  poflible.  Ce- 


■PRÉLIMINAIRE. 


pendant  une  attention  qu'on  ne  peut  trop 
leur  recommander,  eft  de  ne  faire  mention 
que  des  faits  dont  ils  ont  été  témoins  ;  fi 
ces  faits  font  extraordinaires ,  de  ne  les  rap- 
porter qu'autant  qu'ils  font  sûrs  de  les  avoir 
bien  obfervés  ,  &  de  citer ,  pour  en  con- 
vaincre j  la  manière  dont  ils  les  ont  dé- 
couverts. 

Quant  aux  faits  que  les  voyageurs  rap- 
porteraient fur  le  récit  qui  leur  (eroit  fait , 
ces  faits  font  bien  rarement  dignes  d'être 
crus  j  ils  ne  le  font  qu'autant  qu'ils  font  pré- 
fentés  par  des  perfonnes  dont  la  véracité  & 
les  talens  pour  l'obfervation  font  connus. 
Cependant  les  faits  confiâtes  pat  la  noto- 
riété publique ,  .annoncés  par  tous  les  habi- 
tans  d'un  canton  ,  méritent  d'être  rapportés , 
quoique  le  voyageur  n'en  ait  pas  été  témoin. 
Tels  feroient  les  dégâts ,  les  torts  que  cer- 
tains infectes  feroient  habituellement  tous 
les  ans,  en  un  certain  tems,  ou  l'emploi 
bien  conftacé  qu'on  feroit  d'une  efpèce,  ou 
de  fes  productions,  foit  en  économie ,  foit 
en  médecine,  foit  dans  les  arts. 

Après  avoir  préfenté  nos  idées  fur  les  ob- 
fervations  dont  le  réfultat  &  !e  concours  doi- 
vent fetvir  à  l'hiftoire  des  infectes ,  nous  nous 
occuperons  de  la  manière  de  ramafïer  ces  ani- 
maux dans  leurs  différens  états ,  &  d'en  faire 
une  collection. 

On  peut  recueillir  les  œufs  ,  les  confer- 
ver  en  nature  >  ou  nourrir  dans  le  pays  les 
larves  qui  en  naiflent  ,  ou  faire  pafl'er  les 
œufs  même  dans  des  contrées  très-  éloignées. 

Si  on  recueille  les  œufs  à  defïein  de  les 
conferver  comme  <vufs ,  il  eft  convenable  de 
les  enlever,  adhérens  à  la  matière  fur  la- 
quelle ils  ont  été  dépofés  ,  ou  contenus  dans 
la  fubftance  qui  les  renferme  ,  enfin  d'en 
prendre  l'amas  complet,  en  le  dérangeant  le 
moins  qu'il  eft  pofTible.  Le  mieux  eft  enfuite 
de  jetter  les  œufs,  la  matière  à  laquelle  ils  font 
attachés  ,  ou  dans  laquelle  ils  font  contenus , 
dans  une  liqueur  fpititueufe  ;  ou  bien  on 
peut  faire  périr  le  germe  &  defTécher  les 
œufs  &  leur  foutien  ,  foit  par  l'ardeur  du 
foleil ,  foit  par  la  chaleur  d'un  four.  Swam- 


"1 

merdam  décrit  une  manière  de  vutder  les 
œufs  des  infectes  pour  les  conferver  ;  mais 
c'eft  un  foin  qui  exige  un  tems  &  une  pa- 
tience au-delà  de  ce  que  la  plupart  des 
obfervateurs  voudraient  y  employer. 

Si  on  ramafTe  les  œufs  à  defTein  de  les  Iaif- 
fei  éclorre  dans  le  pays,  &  de  nourrir  les  lar- 
ves qui  naîtront  t  il  faut  les  enlever  encore 
plus  fcrupuleufemet  que  dans  le  cas  précé- 
dent ,  avec  des  pottions  de  la  fubftance  fur 
laquelle  ,  ou  parmi  laquelle  on  les  a  trouvés  ; 
les  placer  enfuite  avec  cette  fubftance  dans 
une  boîte,  en  ayant  égard  aux  circonftances 
où  l'on  a  rencontré  les  œufs,  &  à  leur  nature. 
Je  m'explique  :  fi  on  les  a  pris  parmi  des 
fubftances  en  fermentation  ,  &  fe  pourrif- 
fant  j  animales  ou  végétales  ,  dans  un  lieu 
frais  ,  ombragé  &  humide  ,  il  faut  enfermer 
dans  la  boîte ,  avec  les  œufs ,  un  amas  de  la 
même  fubftance  fur  laquelle  on  l.s  a  pris, 
placer  la  boîte  dans  un  endroit  qui  réponde 
aux  circonftances  du  lieu  où  la  poute  avoic 
été  faite. 

L'exemple  que  nous  venons  de  rapporter 
fuffira  pour  faire  connoître  qu'il  faut  éloigner 
le  moins  peffible  les  œufs  qu'on  enlève  ,  Se 
qu'on  obfervedas  circonftances  où  ils  fe  fe- 
roient trouvés  naturellement.  Ainfi,  fi  on 
coupe  une  branche  fur  laquelle  un  amas 
d'œufs  foit  dépofé  ,  comme  cette  bianche 
aurait  confetvé  fa  végétation ,  pour  qu'elle 
la  perde  le  plus  tard  qu'il  fe  pourra,  il  faut 
mettre  l'extrémité  de  cette  branche  tremper 
dans  l'eau  j  &c. 

J'ai  dit  qu'on  peut  envoyer  des  œufs  d'un 
pays  dans  une  autre  contrée  très-éloignée. 
C'eft  ce  dont  j'ai  vu  un  exemple  à  Amfter- 
dam,  chez  M.Jacob  l'Admirai ,  qui  a  tra- 
vaillé fur  les  infectes,  comme  on  le  verra 
dans  le  difeours  fuivanr.  On  lui  avoit  en- 
voyé de  k  Chine  des  œufs  de  la  Phalène  à 
miroirs  ;  on  lui  en  avoit  envoyé  de  Suri- 
nam de  différentes  Phalènes  j  ces  œufs  étoient 
éclos  à  Amfterdam  ,  M.  l'Admirai  avrk 
nourri  les  larves,  &  il  étoit  né  à  Amfterdam 
les  mêmes  Papillons  qu'à  la  Chine  &  à 
aij 


IV 

Surinam.  Voici  l'inftruâion  que  me  donna j 
à  cet  égard  j  cet  homme  patient. 

Il  faut  avoir  deux  tables  de  liège  minces; 
faire  dans  une  des  tables.,  avec  un  emporte- 
pièce,  des  trous  qui  pénètrent  de  la  moitié  de 
l'épaiiîeur  j  placar  dans  chaque  trou  un  œuf , 
que  le  trou  foit  allez  profond  pour  que 
l'œuf  ne  le  déborde  pas  ;  quand  tous  les 
trous  font  remplis 3  on  couvre  la  table, qui 
les  contient  ,  de  celle  qu'on  n'a  pas  percée  ; 
on  les  alfujettit  toutes  deux,  &  on  les  con- 
tient exactement  appliquées  l'une  à  l'autre  , 
par  une  ficelle  dont  on  les  entoure;  on  les 
place  dans  une  boîte  où  elles  foient  facile- 
ment, qu'on  conferve  à  l'ombre  ,  &  qu'on 
embarque  par  la  plus  prochaine  occafîon  : 
on  renferme  dans  la  même  boîte  une  bran- 
che de  la  plante  ,  dont  les  larves  de  l'efpèce 
qui  a  produit  les  œufsfe  nourrit;  cette  bran- 
che fert  à  indiquer  ,  dans  le  lieu  où  les 
œufs  font  envoyés,  une  plante  analogue  à 
celle  qui  fert  de  nourriture  aux  larves  dans 
le  climat  où  fe  trouve  l'efpèce  dont  elles 
font  ;  ou  bien  on  met  dans  la  boîte  une  note 
qui  indique,  i°.  l'efpèce  d  infecte  dont  on 
envoie  les  œufs  ;  i°.  le  nom  de  la  plants  , 
de  l'arbre  ou  de  la  fubftance  dont  les  larves 
font  leur  aliment. 

Celui  qui  reçoit  les  œufs ,  les  retire  de 
la  table  où  ils  font  enfermés  en  les  ren- 
verfant  fur  une  feuille  de  papier;  il  lesraf- 
femble  dans  une  petite  boîce,  qu'il  expofeà 
une  douce  chaleur ,  foit  par  le  moyen  de 
l'étuve  j  foit  en  portant  la  boîte  fur  lui  dans 
fon  fein ,  comme  l'un  ou  l'autre  fe  pratique 
à  l'égard  de  la  graine  ou  des  œufs  des  Vers 
à  foie  :  il  recherche  en  même-tems  les  plan- 
tes les  plus  analogues  à  celle  dont  on  lui  a 
envoyé  un  échantillon,  ou  cette  plante  même 
fi  elle  croît  dans  le  pays;  il  en  coupe  des 
branches  ,ou  en  lève  des  pieds  :  il  a  préparé 
d'ava"nce  une  caifTe  remplie  de  terre }  cou- 
verte par  une  gaze  que  des  cerceaux  fou- 
riennent  ;  il  plante  les  pieds  dans  cette  caille; 
?'  y  place  les  branches  dans  des  vafes  rem- 
plis d'eau;  il  obferve  les  œufs,  &àmefure 
qu'il  en  fort  des  larves  3  il  les  enlève  à  l'aide 


DISCOURS 


d'un  papier  roulé  qu'il  leur  préfente,  fur 
lequel  elles  montait,  &  il  les  p!ace  fut  la 
plante  qu'il  croit  leur  convenir;  elles  s'y 
attachent  >  où  elles  cheichent,  parmi  les 
les  plantes  analogues ,  une  efpèce  qui  foie 
davantage  de  leur  goût. 

Quand  les  larves  ont  une  fois  fait  un 
choix,  il  n'y  a  p'us  qu'à  leur  fournir  l'ali- 
ment qui  leur  convient.  Ce  ne  peut  guère 
être  qu'au  printems  ou  en  été  qu'on  falfe  la 
tentative  dont  nous  nous  occupons  ;  c'eft 
pourquoi  le  mieux  eft  de  lailfer  la  caille  à 
l'air  ;  la  gaze  défend  les  larves  contre  les 
oifeaux  &  les  infectes  qui  leur  nuiroient. 
On  Cent  qu'on  ne  peut  efpérer  d'élever  des 
larves  provenues  d'œufs,  envoyées  d'un  pays 
éloigné  ,  que  celles  qui  font  d'efpèces  qui 
n'ont  qu'une  génération  par  an  ,  &  donc 
les  œufs  li'éclofent  qu'au  bout  de  pUifieurs 
mois  :  mais  c'eft  ce  qui  a  lieu  parmi  un 
grand   nombre  de  Papillons. 

L'objet  dont  nous  venons  de  traiter  ; 
peut  patoître  futil,  &  il  le  feroir  en  effet 
à  peu  près ,  s'il  ne  conduifoit  qu'à  l'amufe- 
ment  d'élever  des  larves  étrangères,  davoic 
des  infectes  plus  frais  ,  mieux  confervés  que 
de  toute  autre  manière  ;  mais  il  peut  ré- 
fulter  des  foins  qu'on  le  donneroit  un  avan- 
tage réel  :  il  eft  très  pofïible  qu'un  voyageur 
découvre  une  Chenille  ou  pludeurs  Chenilles., 
dont  on  retireroit  les  mêmes  avantages  que 
du  Ver  à  foie,  dont  l'éducation  feroir peur- 
êtte  plus  facile  &  le  produit  plus  grand  ;  fi 
cette  découverte  a  lieu  dans  un  pays  fort  éloi- 
gné, il  ne  paraît  pas  qu'il  y  ait  d'autre  moyen 
d'y  faire  palfer  l'infecte  dont  on  a  lieu  d'ef- 
pérer  des  avantages,  que  d'envoyer  des  œufs 
de  fon  efpèce  ;  &  les  inftiuétions  de  M.  l'Ad- 
mirai fembleut  renfermer  tout  ce  qui  peut 
airurer  le  tranlport  des  œufs,  leur  réuflhe 
après  leur  arrivée,  l'éducation  des  larves  Se 
l'acquifition  d'une  nouvelle  efpèce;  ces  mê- 
mes infttuétions  pourront  donc  fatisfaire  la 
curiofîté  de  ceux  qui  n'auront  pas  d'autre 
motif,  &  remplir  les  vues  d'utilité  qu'on 
pourroit  être  dans  le  cas  de  fe  propofer. 


PRELIMINAIRE. 

■Des  laiyes. 


On  élève  1rs  larves  nées  clans  le  pays 
qu'on  habite,  en  leur  fournillatu  des  ali- 
mens  de  même  efpèce  que  ceux  fur  lefquels 
on  les  a  trouvées.  La  cailfe  dont  j'ai  parié 
plus  haut  convient  très-bien  pour  ces  larves, 
li  elles  vivent  de  plantes  en  végétation  ; 
mais  fi  elles  fe  nour-rîlïenç  d'autres  fubftances , 
il  faut  les  leur  fournir  à  chacune  fuivant  fon 
goût  ,  les  enfermer  dans  des  boîtes  où  l'on 
lailfe  l'accès  à  l'air  par  quelques  trous  fur 
le  couvercle ,  ou  une  ouverrure  couverte  d'une 
gafe  ;  il  faut ,  fi  l'on  veut  bien  réuflîr  ,  que 
les  larves  captives  foient  ,  autant  qu'il  e(t 
poflîb'e  ,  dans  les  mêmes  citeonftances  de 
toute  manière  ,  où  elles  auraient  été  en  li- 
berté ,  ou  au  frais  &  à  l'ombre  ,  ou  dans 
un  lieu  Cec  &  chaud  ,  îx'c. 

On  ne  peut  faire  palTer  d'un  climat  à  un 
autre  les  larves  dont  l'aliment  a  befoin  d'être 
renouvelle  ou  de  fe  conferver  frais  ;  cela 
ferait  cependant  poflîble  en  embarquant  les 
végétaux  enracinés  avec  les  larves,  mais  c'eft 
un  loin  que  mériteraient  bien  peu  d'efpèces , 
qu'on  prendrait  bien  rarement.  Si  au  con- 
traire l'aliment  des  larves  n'a  befoin  ni  d'être 
frais  ,  ni  d'être  renouvelle ,  il  n'y  a  rien  de 
plus  facile  que  d'envoyer  de  ces  larves,  même 
en  grand  nombre;  telles  font  celle?  qui  fe 
nourriifent  de  fubftance  végétale  ou  animale 
delféchée;  celles  qui  creufent  le  bois,  fe 
logent  &  fe  nourrilfent  à  fon  intérieur.  On 
n'a  pas  autre  chofe  à  faire  que  d'enfermer 
les  larves  dans  des  boîtes ,  avec  la  quantité 
de  provifion  qu'on  juge  qu'elles  pourront  con- 
fommer  ,  comme  des  graines  ,  fleurs  ou 
herbes  sèches ,  des  plumes ,  du  poil  ,  des 
chairs  defféchées  ;  &  les  larves  qui  vivent 
à  l'intérieur  du  bois ,  dans  une  portion  de 
celui  qu'elles  ont  creufé  ,  où  on  les  a  trou- 
vées ;  c'eft  ainfi  que  j'ai  vu  ,  chez  M.  l'ad- 
mira! ,  des  larves  du  Charanfon  palmijle , 
de  divers  Leptures  ,  de  différens  Capricornes  , 
envoyées  ,  les  premières  dans  des  têtes  de 
choux  palmiftes  ,  les  autres  da;;s  des  bran- 
ches ou  des  morceaux  de  bois  :  j'ai  vu  de  ces 


larves  venues  de  différens  pays ,  les  unes- 
vivantes  ,  les  autres  en  chryf  lide  ,  &  dus 
infect  s  qoi  croient  provenus ,  à  Amftôrdaoj  , 
de  larves  qui  avoient  précédé  celles  ci. 

Dis  Chryfalides. 

Si  l'on  n'a  pour  but  de  ne  ramafTer  les 
chryfalides  que  pour  les  conferver  fous  leur 
forme ,  on  peut  remplir  cette  intention  de 
deux  manières. 

i°.  Mettre  les  chryfalides  dans  l'efpric 
de  vin  ,  ou  autre  liqueur  analogue. 

2°.  Faire  mourir  les  chryfalides  en  les 
expofant  à  la  chaleur  d'un  four  ,  ou  à 
celle  du  foleil  fous  un  récipient  de  verre. 

L'une  &  l'autre  méthode  ont  l'inconvé- 
nient que  les  couleurs  changent  beaucoup  Se 


Ce  que  je  viens  de  dire  pour  les  chryfa- 
lides peut  également  s'appliquer  dans  fa  to- 
talité aux  larves.  Mais  il  y  a  encore  une 
façon   de  conferver  celles-ci. 

Prenez  une  larve  entre  le  pouce  &  l'in- 
dex de  la  main  gauche  ,  prêtiez  -  la  de  la 
tête  à  la  queue  ,  faites  ,  de  la  main  droite, 
une  très-petite  incifion  au-defibus  du  dernier 
anneau,  o'i  les  inteftins  refoulés  feront  une 
avance;  tirez -les  avec  une  pince  ,  en  pref- 
fanc  toujours  &  fucceflivement  le  corps  de 
haut  en  bas  ;  quand  vous  l'aurez  vidé ,  paffez 
dans  l'incifion  le  bout  d'un  chalumeau  ,  reti- 
rez les  bords  de  la  peau,  Se  élevez -les  le 
long  du  chalumeau,  tournez  une  foie  autour 
des  rebords  de  la  peau  ,  arrêtez-la  par  un 
demi-tour  ou  demi-nœud,  foufflez  dans  le 
chalumeau  ,  &  quand  la  peau  eft  bien  dif- 
tendue  ,  pofez  la  Chenille  fur  une  table  , 
fans  ceffer  de  fouffler  ,  retirez  le  chalumeau 
pincé  entre  vos  lèvres ,  &:  en  même  tems 
ferrez  le  nœud  de  la  foie,  arrêtez -le  eu< 
vous  fervant  des  deux  mains  j  la  peau  ref-. 


V 


DISCOURS 


tera  gonflée ,  vous  la  laifTerez  fécher ,  & 
vous  aurez  la  larve  affez  confervée  pour  la 
forme  ,  cependant  toujours  un  peu  bour- 
foufflée  &  trop  grotte  ;  mais  le  pis  eft  que 
les  couleurs  s'altéreront ,  &  que  bien  peu 
conferveront  leurs  nuances  véritables.  Mais 
jufqu  a  préfent  l'on  ne  connoît  rien  de  mieux 
que  les  méthodes  que  je  viens  de  décrire. 
Cependant  les  larves  &  les  chryfalides,  con- 
fervées  par  ces  mêmes  moyens ,  ne  peuvent 
donner  qu'une  idée  incomplette  ,  fouvent 
fautte  ,  de  l'animal  qu'on  a  eu  intention  de 
conferver  avec  toutes  les  qualités  qui  lui 
étoîent  propres.  Ces  méthodes  font  donc 
infuffifantes,  elles  peuvent,  jufqu'à  un  cer- 
tain point  ,  fatisfaùe  la  curiolîté  ,  mais  elles 
ne  fauroient  difpenfer  de  faire  la  defcrip- 
tion  des  larves  &  des  chryfalides  ;  c'eft  la 
feule  manière  d'en  conferver  une  idée  con- 
forme au  vrai ,  Se  d'en  donner  une  exacte 
à  ceux  qui  ne  les  ont  pas  obfervées  vi- 
vantes. 

Nous  avons  vu  qu'on  peut  élever  & 
même  envoyer  des  larves  ;  on  peut  encore 
plus  aifément  pratiquer  l'un  &  l'autre  par 
rapport  aux  chryfalides  ;  pour  les  confervet 
&  les  envoyer ,  de  manière  que  leur  chan- 
gement ait  lieu  en  fon  tems  ,  il  fuffir  de 
les  enfermer  dans  une  boue  ,  où  ,  autant 
qu'il  fe  pourra  ,  elles  foient  dans  les  mêmes 
circonftances  où  on  les  a  trouvées  ,  &  où 
elles  feroient  demeurées  \  ainfi  les  a-t-on 
trouvées  enterre,  dans  des  trous,  dans  du 
bois  ,  dans  de  la  vermoulure  de  bois  ,  dans 
un  lieu  frais  &  ombragé  ,  &c.  ou  fufpen- 
dues  à  des  plantes  }  à  un  corps  quelconque, 
expofées  à  l'action  de  l'air  &  du  foleil ,  &c. 
remplirez  la  boîte  d'une  certaine  quantité 
de  terre  ,  &  placez  les  chryfalides  dans  cette 
terre  ,  mettez-les  dans  la  boîte  ,  contenues 
dans  les  mêmes  trous  de  branches  ,  ou  la 
même  vermoulure  dans  laquelle  vous  les  avez 
trouvées  ;  &c.  confervezla  boîte  dans  un  lieu 
frais  &  ombragé  ,  ou  biffez  -  la  expofée  à 
l'air  &  au  foleil  ,  couverte  feulement  d'une 
gafe  qui  arrête  l'infecte  au  moment  où  il  fe 
fera  tiré  de  fon  enveloppe  j  la  chryfalide 


tenoit  à  une  branche  ,  une  plante  ,  Sec'. 
pofez  la  portion  de  la  branche  de  la 
plante  qui  fupporte  la  chryfalide ,  dans  votre 
boîte. 


Une  attention  qu'il  faut  avoir ,  c'eft  que 
les  chryfalides  attachées  d'une  manière  fixe 
à  un  cotps  quelconque,  ou  les  coques  qui 
contiennent  les  chryfalides  &  qui  étoient 
égalemenr  fixées,  le  foient  auffi  dans  la  boîte; 
ainfi  colez  le  fupport  de  la  chryfalide  ,  le 
bout  de  branche ,  le  brin  d'herbe  qui  la  fou- 
tient,  ou  la  coque  ,  au  fond  de  la  boîte  j  par  le 
moyen  d'un  peu  de  gomme  atabique,  fondue 
dans  de  Teau  j  il  fuffitde  fixer  ces  objets  pat 
un  point;  fans  cette  attention  ,  l'infecte  ,  en 
fortant  de  l'enveloppe  de  chryfalide ,  ttaî- 
neroit  avec  lui  cette  envt'oppe  ,  n'en  pour- 
roit  tirer  fes  membres,  &  demeureroit  dans 
un  état  très-imparfait;  il  lui  faut  ,  pour  fe 
dégager,  éprouver  delà  rélïftance  de  la  part  de 
fon  enveloppe  .,  qu'elle  ne  fuive  pas  fes  mou- 
vemens  ;  vous  retirez  bien  votre  main  du 
gant,  dont  le  bout  des  doigts  eft  retenu  par 
votte  autre  main  ,  mais  fi  le  gant  fuivoit 
la  main  qu'on  tend  à  retirer  t  s'il  n'étoit  pas 
fixe  j  on  ne  pourroit  en  dégager  la  main» 
Faute  de  la  précaution  de  fixer  les  chryfa- 
lides, on  les  voit  périr  au  moment  où  l'on 
croyoit  jouit  de  leut  produit. 

Il  en  eft  des  chryfalides }  pour  les  envoyer 
d'un  lieu  en  un  autre,  comme  des  larves;  on 
ne  peut  envoyer  que  celles  qui  ne  changent 
qu'au  bout  d'un  tems  allez  long  ,  pour  que 
la  métamorphofe  n'arrive  qu'après  le  voyage; 
mais  beaucoup  d'infectes  font  dans  ce  cas  3 
&  alors  l'envoi  des  chryfalides  eft  un  excel- 
lent moyen  i°.  pour  qu'on  ait  des  infectes 
bien  confervés;  z°.  pour  envoyer  &  multi- 
plier, dans  le  lieu  de  l'envoi  ,  les  efpèces 
dont  la  propagation  pourroit  être  utile.  Qu'on 
n'oublie  donc  pas ,  fi  Ton  a  ce  dernier  objet 
en  vue,  en  envoyant  les  chryfalides  ,  de  faire 
connoître  la  nourriture  des  infectes  qui  en 
fortiront  ,  &  des  larves  qui  naîtront  de  ces 
infectes. 


PRELIMINAIRE. 


vij 


Des  infectes  dans  leur  dernier  état  3  eu  leur 
état  de  perfection. 

C'eft  clans  leur  état  de  perfection  qu'on 
prend  le  plus  grand  nombre  d'infe&es  ,  & 
ce  n'tft  que  pour  les  avoir  dans  cer  état  que 
fou  vent  on  les  ramalïe  dans  ceux  qui  le  pré- 
cède! t;  cependant,  pour  en  faire  l'hif- 
toire  y  pour  eu  former  une  collection  qui 
donne  de  cette  hiltoire  une  idée  qui  ne 
laide  rien  à  délirer,  &  qui  offre  la  fuite  de 
la  vie  des  infectes ,  il  faudrait  les  polféder 
dans  tous  leurs  états,  à  commencer  par  l'œuf, 
enfuite  la  larve,  la  nymphe  ou  la  chryfalide  , 
&  l'infecte  parfait,  avec  les  ouvrages  qu'il 
a  exécutés  dans  fes  différens  états. 

Il  n'y  a  pas  de  collection  de  ce  genre 
complette,  cV  on  ne  trouve  dans  les  cabinets 
que  quelques  efpèces  pour  lefquelles  on  ait 
pris  cei  foins  Se  l'on  l'oit  entré  dans  ces  dé- 
tails. Il  eft  aifé  de  conferver  les  œufs  c\' 
les  infectes  datis  leur  dernier  état,  fans  qu'ils 
perdent  que  très  peu  de  leur  forme  Se  de 
leurs  couleurs  ;  mais  la  forme  des  larves  ell: 
plu*  difficile  à  conferver .,  leurs  couleurs  & 
celles  des  çhryfalides  changent  toujours  plus 
ou  moins.  Ce  font  }  fan^doute,  les  r.iifons 
pour  lefquelles  on  ne  fait  que  rarement 
entrer  les  larves  Se  les  çhryfalides  dans  les 
collections  :  cependant  il  vaudrait  encore 
mieux  les  conferver,  quoique  d'une  ma- 
nière imparfaite,  que  de  ne  les  pas  avoir 
du  rout  ;  elles  retiendraient  toujours  beau- 
coup des  traits  qui  les  dillinguent,  &  une 
note  fuppléeroit  aux  changemens  arrivés  aux 
larves,  aux  çhryfalides,  dont  la  forme  ou 
les  couleurs  fe  feraient  altérées.  Nous  exhor- 
tons donc  les  perfonnes  qui  feront  des  col- 
lections dans  le  lieu  de  leur  demeure  ,  & 
les  voyageurs ,  autant  qu'ils  le  pourront  ,  à 
ramaffèr  les  œufs,  les  larves,  les  çhryfalides, 
les  infectes  dans  leur  dernier  état  «Se  les  diffé- 
rer ouvrages  exécutés  pendant  leur  vie.  Nous 
avons  traité  de  la  manière  de  conferver  les 
larves  &  les  çhryfalides ,  les  ouvrages,  fuites 
des  travaux,  n'exigent  que  d'être  recueillis;  il 
ne  nous  refte  qu'à  parler  de  la  manière  de 


ramafler  les  infectes  dans  leur  état  de  per- 
fection. 

On  s'eft,  depuis  quelques  années  ,  livré  à 
ce  genre  de  recherche  li  fouvenc  ,  avec  tant 
d'ardeur ,  qu'on  en  a  fait  une  forte  d'art  ;  cha- 
cun l'a  exercé  à  fa  manière  &r  f.-lon  des  pro- 
cédés qu'il  a  cru  devoir  préférer.  Je  traite- 
rai, i°.  des  lieux  où  l'on  trouve  les  infectes; 
i°.  de  la  manière  lie  les  ramalTer  ou  de  les 
prendre ,  &  des  inftrumens  nécelfaires  à  ce 
genre  de  capture;  3°.  de  la  façon  de  faire 
mourir,  de  conferver  ,  d'envoyer  les  infectes 
Se  de  les  garantir  de  ce  qui  peut  ou  en  dé- 
ttuire  la  collection ,  ou  l'endommager,  même 
en  diminuer  l'éclat. 

Des  lieux  où  l'on  trouve  les  infectes. 

Il  n'y  a  pas  d'endroit  où  l'on  ne  trouve  des 
infectes,  comme  il  n'y  a  poinr  de  hibftance 
animale  ou  végétale  dont  ils  ne  fe  nourri f- 
fent  ;  mais  ils  (ont  plus  abondons  ,  plus  va- 
riés dans  certains  beux  que  dans  d'autres  ,  Se 
les  diverfes  claffes ,  habitent  en  général ,  des 
endroits  différens. 

C'eft  à  la  campagne  ,  dans  les  bois  ,  qu'on 
rrouve  les  plus  grands  Coléoptères  ,  le  plus 
grand  nombre  des  Capricornes ,  des  Leptures, 
les  efpèces  de  Papillons  de  jour  ou  de  nuit 
les  plus  variées.  On  trouve  aufli  beaucoup 
d'infectes  dans  les  prairies,  fur-rour  dans  la 
failbn  où  les  plantes  y  font  en  fleur.  Les  Di- 
tiaues ,  les  Hidrophiles  ,  les  Corifes  ,  les  Pu- 
naifcs  à  aviron  ,  Se  beaucoup  d'autres  efpèces 
ne  fe  trouvent  que  dans  les  eaux  ftagnantes 
ou  qui  ont  très-peu  de  cours.  Il  y  a  des  efpè- 
ces qui  préfèrent  les  lieux  élevés  ,  expofés  au 
midi ,  fecs  &  arides  ;  d'autres  qui  ne  fe  tien- 
nent que  dans  les  endroirs  bas  ,  frais ,  om- 
bragés &  humides;  les  unes  voltigent  incef- 
famment  de  place  en  place ,  de  fleur  en  fleur , 
les  autres  demeurenr  plus  conftamment  fur  les 
fleurs  ou  les  feuilles  des  arbres  ou  des  plantes  ; 
on  en  trouve  beaucoup  de  cachées  fous  les 
pierres  ,  parmi  les  fubftaaces  corrompues  ,  Se 
qui  fermentent ,  comme  les  corps  morts  des 


Vit) 


DISCOURS 


animaux  ,  les  végétaux  amoncelés ,  les  excré- 
mens  qui  forment  une  maffe.  Ce  font,  fur- 
tout  chs  larves  qu'on  trouve  parmi  ces  der- 
nières fubftances  ,  mais  les  infectes  parfaits 
les  fréquentent  aufïî ,  ou  pour  s'en  nourrir , 
ou  pour  y  dépofer  leurs  ceufs  }  fouvent  pour 
l'un  &  l'autre.  Quelques  infectes  habitent 
même  les  fouterreins  ,  les  caves  ,  les  car- 
rières abandonnées  ;  le  tronc  des  arbres  creux, 
le  bois  vermoulu  ,  le  tan,  les  couches  fer- 
vent de  nids  &  de  retraites  à  beaucoup  d'in- 
fectes. Il  n'y  a  donc  pas  d'endroits  où  l'on 
n'en  puilïe  trouver  ,  de  lieux  qu'il  ne  faille 
fréquenter ,  de  hauteur  où  l'on  ne  doive  mon- 
ter, de  fouterrein  où  l'on  ne  puilfe  defeendre 
fi  on  veut  découvrir ,  ramaffer  tontes  les  |efpè- 
ces  ,  &  fur  tout  les  obferver  ou  les  recueil- 
lir dans  leurs  dirtérens  états.  Je  n'entrerai 
pas  dans  les  détails  de  ce  qu'on  peut  pra- 
tiquer dans  chaque  endroit  pour  y  décou- 
vrir ies  infectes  qui  peuvent  y  être  réti- 
rés ;  les  circonftances  indiquent  allez  d'elles- 
mêmes  ce  qu'on  a  à  faire  ;  je  ne  traiterai  que 
des  chofes  générales. 

Des  infîrumens  nc'cejjaires  four  prendre    les 
infectes  ,  de  la  manière  de  s'en  J'ervir. 

Si  Ton  fe  contentoit  de  prendre  les  infec- 
tes à  la  main  ,  il  y  en  a  beaucoup  que  leur 
agilité  fouftrairoic  à  la  recherche  qu'on  en 
ferait  ;  on  ne  parviendrait  pas  à  atteindre  les 
uns ,  on  endommagerait  un  grand  nombre 
des  autres  ;  ces  inconvéniens  ont  fait  imagi- 
ner des  inftrumens  dont  les  plus  néceffaires  , 
&  ceux  qui  font  indifpenfables  font  :  i°.  un 
filet  ;  z°.  une  nappe  ;  $*>.  des  pinces  ;  40.  une 
boue  pour  y  placer  les  infectes  ,  &  un  étui 
rempli  d'épingles  pour  les  fixer. 

Du  filet. 

Le  filet  fert  à  prendre  les  Papillons  3  les 
Dcmoilelles  ,  beaucoup  d'efpèces  de  mou- 
ches ,  &  J  en  général,  tous  les  infectes  qu'on 
veut  arrêter  pendant  leur  vol  ,  ou  ceux  qui 
étant  pofés  fuient  de  très-loin  quand  on  les 
anpiccne  &  avec  beaucoup  d'agilité.  On  a 
itnagihé  deux  foires  de  filées.  Le  plus  ancien- 
nement en  ufage  ,  employé  &  d'écrit  par  M. 


de  Réaumur ,  eft  fait  du  même  réfeau  que 
les  perruquiers  emploient  pout  les  coeffes  des 
perruques  ;  on  fait  avec  une  pièce  de  ce  réfeau 
une  forte  de  cliaulîe  pareille ,  pour  la  forme  , 
à  celle  qui  fert  à  filtrer  des  liqueurs;  on  af- 
fujétit  le  contout  de  ce  filet  du  côté  de  fon 
ouverture  ,  autour  d'un  ample  anneau  de 
gros  fil  de  fer  ou  de  laiton  ;  il  y  a  à  l'endroit 
où  les  deux  bouts  du  fil  de  fer  courbé  fe 
rencontrent  une  protubérance  formée  par  le 
prolongement  de  ces  deux  bouts  ;  on  les  engage 
dans  un  tuyau  de  fer  ou  d'acier ,  dans  lequel 
on  les  mafiique  Se  les  affujétit  à  demeure  $  le 
tuyau  eft  terminé  par  une  vis. 

On  a  un  bâton  ou  une  canne ,  longue  de 
trois  à  quatre  pieds  ;  le  bout  en  eft  armé  d'un 
écrou  en  fer. 

Quand  on  veut  fe  fervir  du  filet ,  on  le 
vide  à  Là  canne;  on  la  porte  relevée,  le  filet 
qui  y  pend  eft  fermé  par  fon  extrémité  étroite. 

Si  l'on  veut  prendre  un  infecte  pofé,  on 
abat  demis  le  filet  par  fa  large  ouverture; 
fi  l'on  en  pourfuit  un'  au  vol  ,  ou  l'on  tâche 
de  l'abattre  Se  de  le  prendre  fous  le  filet  , 
ô'n'd  un  -tour  de  poignet  on  fait  revenir  la 
partie'  qui  pend  ,  fur  le  bord  ou  anneau  de 
fil  Ue-'fei'j  elle  y  demeure  fixée,  &  l'infecte 
refte  pris  dans  le  filet.  Quand  il  eft  arrêté 
de  l'une  ou  de  l'autre  manière  ;  f\  c'eft  un 
infecte  qu'on  piiifte  toucher  fans  le  gâter  , 
ou  ,  s'il  n'y  a  pas  à  craindre  qu'il  échappe 
quand  on  ouvre  le  filet,  on  pafle  la  main 
dedans  ,  on  prend  l'infecte  &  on  le  place 
dans  la  boîte  deftinée  à  cet  ufage  ,  de  la 
façon  qu'il  fera  expofé  plus  bas. 

Si3  en  maniant  l'infecte  qui  eft  pris,  on 
l'endommageoit,  comme  cela  arrive  aux  Pa- 
pillons, ou  fi  on  c.aint  qu'il  n'échappe  en 
entr'ouvrant  le  filet  ,  alors-on  en  laille  le  tifTu 
flotter  fur  l'infecte  qui  eft  pris,  le  compri- 
mer fur  la  terre  où  0:1  le  pofe  ;  on  ribïerve 
fendioit  1  ù  l'infi&e  fe  trouve  ancté,  &  à 
travcis  les  mailles  du  hier  on  le  p'.cute  avec 
une  épingle  ,  on  l'enlève  eufiiite  en  prenant 


PRÉLIMINAIRE. 


I  épingle  par   la  tête  ,  &  ou  la  pique  dans 
la  boue  ,  comme  il  iera  dit. 

On  a,  depuis  M.  de  Rcaumur,  imaginé 
un  autre  fi'et  ;  celui-ci  reffemble  à  un  fer  à 
fri'er ;  il  eft  fait  exactement  de  même  ,  & 
il  n'en  diffère  qu'en  ce  qu'il  eft  beaucoup 
plus  grand  ,  que  la  tête  du  fer ,  au  lieu  d'être 
pleine, eu  formée  pat  deux  anneaux  de  fi!  de 
fer  ;  ces  anneaux  font  remplis  par  un  filet  atta- 
ché autour  de  leur  bord  ;  le  refte  de  l'inf- 
trumenr  eft  tout  en  gros  fil  de  ter  avec  une 
poignée  double  comme  le  fer  à  frifer;  on 
lui  donne  ordinairement  environ  un  pied 
&  demi  à  deux  pieds  de  longueur,  &  aux 
anneaux  qui  fupportent  les  filets  quatre  à 
cinq  pouces  de  diamètre.  Ce  genre  de  filet 
convient  aflez  pour  prendre  des  infectes  au 
vol  ,  &c  on  peut  atrïu  s'en  fervir  pour  ceux 
qui  font  pôles  ,  en  prenant  encre  les  deux 
filets  la  branche  ou  la  ti^e  en  même  -  tems 
que  l'infecte  qui  y  tft  pofé;  il  faut  enfuite 
le  percer  néceffairement  avec  une  épingle  . 
&  n'ouvrir  le  filet  qu'après. 

De  là  nappe  &  des  pinees, 

La  na^e  eu  un  morceau  de  toile  ou  d'é- 
toffe qu'une  perfonne  foutieni  étendu  &  un 
peu  dépiimé  dans  Ion  milieu  au-delious  de 
la  cîvue  d'un  arbre  ou  de  touffes  de  plantes; 
une  autre  perfonne  fecoue  l'arbre  ,  en  bat 
les  bianches  avec  un  baron,  on  en  fait  au- 
tant par  rapport  aux  plantes.  11  tombe  de 
cette  façon  un  grand  nombre  d'infectts  fur 
la  nappe  ,  mais  de  ceux  feulement  qui  ne 
fauroienc  fuir  en  volant  ;  on  les  réunit  au 
centre  de  la  toile  en  ia  pliant  à  demi,  6c  on 
l.s  prend   facilement. 

Quelques  perfonnes  fe  fervent  d'un  filet 
femblable  au  premier,  mais  de.  toile,  au  lieu 
d'être  de  réfeau  ;  elles  raclent  rapide- 
ment avec  cette  forte  de  poche  la  fommité 
des  branches  ou  celle  des  plantes  en  fleur , 
&c  elles  trouvent  grand  nombre  d'infectes 
pris  dans  la  r-oche.  Elles  les  y  cherchent  ou 

Hijloire  Naturelle ,  InÇccks  t    Tome  IV. 


avec  la  main,  ou  elles  fecouent  !a  poche  fur 
la  nappe  étendue  à  tare. 

Les  pinces  fervent  à  fa i fi r  les  infectes  qu'on 
pourrou  écrafer  entre  fes  doigts  ,  ceux  qui 
font  fort  petits;  elles  font  de  cuivre,  fort 
douces,  &  celles  que  les  métreurs  en  œuvre 
appellent  des  bruxal'es.  Taudis  qu'on  iienc 
l'infecte  par  la  pointe  de  la  pince  qui  ifem- 
pêche  pas  de  le  voir,  au  lieu  qu'il  feroit  ca- 
ché entre  les  doigts  }  on  le  pique  avec  une 
épi.  gle.  Les  pinces  fervent  encore  à  touiller 
dans  les  trous  des  arbres  c<  eu  \j  à  écirtcrlebots 
ve;  moulu,  5:c.  Mais  leur  principal  ufags 
eft  pour  is atiier  les  infectes  monts.)  éreadre 
leurs  différentes  parties  ,  comme  «QIC  l'ex- 
poferons. 

De  la  bette  &■  des  épingles. 

Il  faur  avoir  deux  fortes  de  boîtes  qui  ne 
diffèrent  cependant  que  de  volume.  Lune 
fert  pour  placer  le?,  infectes  à  la  campaone 
à  meiure  qu'on  les  prend  ,  l'autre  pour  en 
conferver  la  fuite  jufqu'a  ce  q;.i'cn  la  mette 
en  ordre  ,  ou  qu'on  le:. voie  d'un  pays  dans 
uu    autre. 

L'une  &  l'autre  boîtes  doivent  être  ou  d'un 
fort  carton  ou  d'un  bois  léger ,  avoir  un  cou- 
vercle qui  ferme  exactement  ;  le  fond  doit 
ncceilairement  être  d'une  matière  que  les 
épingles  pénètrent  aifément,  cV  dans  laquelle 
cependanr  elles  tiennent  folidement  une  fois 
qu'elles  y  font  engagées  :  on  fatijfait  à  ces 
deux  conditions  eu  couvrant  le  fond  de  la 
boîte  d'une  table  de  liège  bien  unie,  qu'on 
a  en  foin  d'y  fixer  folidement,  ou  ,  au  li n 
de  liège  ,  en  couvrant  le  fond  de  la  boîte 
d'une  couche  de  cire  jaune  qu'on  a  coulée 
étant  fondue,  &  à  laque. le  on  a  donné  un 
poui»e  d'épaifleur  au  moins. 

Il  faut  proportionner  les  épingles  à  là 
gtolïeur  des  inftètes  ;  ?.inli  il  faut  en 
avoir  une  pelotte  garnie  d'echantiikns  dit- 
férens  ;  je  dis  une  pelotte,  parce  que  dans 
un  étui  le  tout  eft  mêlé  >  c'e  fouvent  trop  long 

b 


DISCOURS 


à  diftinguer.  Quelques  peifonnes  recomman- 
dent d'avoir,  au  coin  de  la  boîte,  un  petit 
amas  de  grailTe ,  dans  laquelle  on  pique 
chaque  épingle  avant  de  s'en  fervir.  C'eft 
pour  l'empêcher  de  rouiller  Se  de  s'attacher 
au  corps  de  l'infecte  de(féché  ,  fi  on  veut 
la  retirer  :  cette  méthode  a  des  avantages , 
mais  nous  verrons  qu'il  eft  fort  aifé  de  retirer 
les  épingles  rouillées ,  fans  gâter  les  infectes. 

Des  précautions  à  obferver  en  plaçant  dans 
la  boîte  les  infectes  à  mefure  qu'on  les 
prend  ■  de  la  façon  de  les  jaire  mourir; 
de  leur  confervation  dans  la  bout  deftinée 
à  raffembler  ceux  qu'on  prend  en  diffirens 
tems.  . 

Nous  avons  parlé  déjà  plufieurs  fois  de 
piquer  les  infectes ,  mais  nous  n'avons  pa^ 
dit  comment  on  doit  les  piquer,  &  en  qu  lie 
partie.  C  eft  au  milieu  du  corcelet  qu'il  con- 
vient d'enfoncer  l'épingle  Se  de  la  faire  en- 
trer de  deilus  en  basj  on  la  tient  par  la  tête, 
&  l'on  tranfpone  l'infecte  ,  que  fa  pointe 
rraverfe,  dans  la  b  îte  où  on  le  fixe  en  en- 
fonçant l'épingle  dans  la  table  de  liège ,  ou 
la  couche  de  cire  :  il  y  a  deux  chofes  à  ob 
ferver  ;  1°.  ne  pas  placer  les  infectes  qui 
ont  des  mâchoires  afiez  près  les  uns  des  au- 
nes, ni  des  divers  infectes,  pour  qu'ils  puif- 
fent  s'atteindre  &  fe  toucher  en  fe  remuant 
autour  de  l'épingle ,  car  ils  fe  déchirent  Se 
s'entre- Je vorent  :  2*.  les  infectes  qui  ont 
les  aîles  tiès- amples  ou  couvertes  de  pouf- 
fière  ,  qui  peuvent  fe  détacher ,  comme  les 
Papillons  ,  gâtent  leurs  aîles  en  fe  débattant, 
en  les  frottant  les  unes  contre  les  autres  , 
ils  en  brifent  les  bords  Se  le  bour  contre  le 
couvercle  de  la  boîte.  Quand  même  elle  fe- 
ïoir  allez  profonde  pour  qu'on  n'eût  pas  ce 
dernier  rifque  à  courir  ,  les  infectes  endom- 
mageraient encore  leurs  aîles  en  les  frappant 
les  unes  contre  les  autres,  &  en  les  rabattant  fur 
le  fond  de  la  boîte.  On  prévient  ces  inconvé- 
niens  en  ne  plaçant  pas  l'épingle  fur  le  delîus 
du  corcelet,  mais  de  côté,  ôc  en  aflujettiiïanc 
le  Papillon  fur  le  fond  de  la  boîte  latéra- 
lement ,  &  les  quatre  aîles  appliquées  les 


unes  contre  les  autres  ;  il  ne  peut  les  étendre 
que  d'un  mouvement  commun  ;  quand  elles 
font  a(ïujett:es  d'un  côté  ,  il  ne  fauroit  les 
remuer  de  l'autre;  dans  la  pofition  indiquée  , 
les  aîles ,  d'un  côté,  font  ailujetties  &  con- 
traintes par  le  fond  fur  lequel  elles  pofenr, 
les  deux  autres  aîles  demeurent  nécelîaire- 
ment  immobiles  ;  l'infecte  celle  de  vivre  dan* 
cette  dute  pofition  fans  s'ere  gâté,  fans  avoir 
rien  perdu  ,  mais  h  s  aîles  relevée1  Se  appli- 
quées les  unes  contre  les  autres  \  il  eft  fa- 
cile de  les  étendre ,  comme  nous  Talions 
dire  plus  bas. 

Une  plaie  tranfverfale  à  la  poitrine  feroir, 
en  peu  de  tems  ,  périr  les  autres  animaux, 
mais  une  plaie  eft  peu  pour  les  infectes, 
ils  vivent  donc  long- tems,  un  grand  nombre 
plufieurs  jours,  percés  par  l'épingle  qui  les  re- 
tient. On  fait  peu  d'attention  à  ce  long  &  hor- 
rible fupplice,  dans  lequel  les  infectes  éprou- 
vent le  tourment  de  la  douleur  que  la  plaie 
caufe  ,  celui  de  la  faim  «  la  gêne  ,  la  con- 
trainte 5c  l'impoiiibilné  cruelle  de  chercher 
dans  fa  mifère  une  attitude  qui  foulage  ;  à 
peine  fait-on  réflexion  que  de  fi  petits  ani- 
maux puiftent  fouffrir,  &  peut-être  même 
y  a  -  t  -  il  des  gens  qui  penfent  qu'ils  ne 
fouffrent  pas  ;  en  effet ,  ils  ne  font  entendre 
aucun  cri ,  aucune  plainte  ,  ces  expreflîons 
de  la  douleur  qui  nous  font  remarquer  les 
animaux  par  qui  nos  oreilles  en  font  frappées, 
Si  qui  touchent  de  compaflîon  ,  au  moins  un 
certain  nombre  de  ceux  qui  les  entendent;  mais 
les  infectes  font  organifés  ainfi  que  les  autres 
animaux  ,  leur  organifation  ne  peut  donc 
de  même  être  affectée  à  fon  détriment , 
fans  qu'ils  en  éprouvent  de  la  douleur  ;  ils 
en  donnent  des  preuves  par  les  efforts  fuper- 
flus  qu'ils  font  pour  échapper ,  pour  le  fouf- 
traire  à  la  contrainte  douloureule  dans  la- 
quelle ils  font  retenus ,  &  par  la  vîreffe  avec 
laquelle  ils  fuient  quand  on  leur  rend  la 
liberté  ,  fi  leurs  forces  n'ont  pas  été  déjà 
trop  épuifées  ;  les  infectes  font  donc  fen- 
lîbles,  ils  fouffrent  comme  les  autres  ani- 
maux ,  Se  ceux  dont  on  compofe  une  col- 
lection pétillent  d'un  long  Se  cruel  fiipplice» 


PRÉLIMINAIRE. 


Les  animaux  naifTent  fans  doute  aiïujettis  à 
notre  empire  ,  deftinés  à  nos  befoins  diffé- 
rens  \  mais  ne  pouvons-nous  alléger  leur 
joug  ,  &  ne  pas  chercher  ,  en  les  employant 
à  nos  divers  ufages  ,  à  diminuer  les  maux  , 
les  douleurs  que  nous  ne  pouvons  éviter  de 
leur  faire  fouffrir.  Qui  ne  voudroic  dimi- 
nuer ou  abréger  le  fupplice  de  l'animal  >  qu'il 
immole  fans  remords  à  fes  befoins  parce 
qu'il  fait  que  cet  animal  eft  né  fous  la  con- 
dition d'y  fatisfaire  ?  Qui  pourrait  fupporter 
fans  horreur  les  cris  ,  les  plaintes  ,  les  gémif- 
femens ,  les  hurlemens  que  poufferaient  au- 
tour de  lui  pendant  trois  ,  quatre  jours,  fans 
interruption  ,  les  animaux  qu'il  deftineroic 
à  fes  befoins  différens  ?  &  parce  que  les 
expreflîons  de  la  douleur  ne  frappent  pas 
nos  oreilles  de  la  part  des  infectes ,  nous 
ne  fommes  pas  fenfibles  à  leur  tourment , 
nous  ne  faifons  même  pas  réflexion  qu'ils 
fourfrent  !  nous  nous  délivrerions ,  par  rapport 
aux  autres  animaux  ,  de  l'horreur  de  leurs 
cris ,  &  eux  de  leur  fupplice  ,  en  les  fai- 
fant  mourir  promptement  !  pourquoi  n'en 
faifons -nous  pas  autant  pour  les  infectes  & 
pour  les  poiflons  que  nous  traitons  de  même 
avec  le  dernier  excès  de  rigueur  j  par  les 
mêmes  raifons  &  par  le  manque  de  réfle- 
xion à  leur  fujet  !  Eh  quoi ,  me  dira  quel- 
qu'un ,  s'attendrir  fur  le  fort  de  quel- 
ques infectes  3  un  plaidoyer  fur  ce  mince 
fujet ,  en  faveur  de  ces  chétifs  animaux  : 
hamme  fans  compaflion  ,  je  t'ai  prouvé  qu'ils 
font  fenfibles ,  que  tu  dédaignes  de  les  mé- 
nager uniquement,  parce  que  leurs  plaintes 
ne  t'importunent  pas  ;  je  ne  te  dis  pas  de 
ne  pas  les  facrifier  à  ta  volonté  ,  mais  je 
t'engage  à  les  faire  fouffrir  le  moins  qu'il  eft 
poflible  ,  Se  tu  y  réufliras  en  en  formanr  une 
collection  par  les  moyens  fui  vans;  la  collec- 
tion ,  loin  d'en  fouffrir,  n'en  fera  qu'en  meil- 
leur état. 

On  fera  promptement  mourir  les  infectes 
qu'on  aura  ramafles  dans  une  courfe  ,  en 
plaçant  la  boîte  qui  les  contiendra  dans  une 
autre  boîte  beaucoup  plus  grande ,  on  ouvrira 
la  première ,  on  en  contiendra  le  couvercle 


pour  qu'il  ne  fe  ferme  pas  ;  on  placera  au 
fond  de  la  grande  boite  un  petit  vafe  de 
terre  ,  rempli  aux  deux  tiers  de  fleur  de 
foufre;  on  allumera  le  foufre  Se  l'on  fermera 
la  grande  boîte  avec  exactitude.  La  quantité 
de  foufre  doit  fuffire  pour  qu'en  brûlant  il 
remplifle  la  boîte  d'une  vapeur  épaifle  ;  une 
demie-heure  après  cette  opération  3  on  ou- 
vrira la  boîte  au  grand  air  pour  laifler  dif- 
fiper  la  vapeur  du  foufre.  Fort  peu  de  tems 
après ,  un  quart  d'heure  environ  ,  on  pourra 
retirer  la  boîte  plus  petite  Se  les  infectes  ; 
ils  feront  tous  morts.  Les  couleurs  n'en  feronc 
en  aucune  manière  altérées  ,  Se  la  forme  ne 
peut  pas  en  avoir  foufferr. 

Aulieu  d'employer  le  foufre,  on  peut,  félon 
les  circonftances  ,  placer  les  infectes  qui  font 
piqués  Se  la  boîte  qui  les  renferme  ,  qu'on 
aura  ouverte  ,  ou  dans  un  four ,  ou  fous  une 
cloche  ,  un  récipient  de  verre.  L'excès  de 
la  chaleur  fera  périr  les  infedes  en  peu  de 
tems. 

Quelques  perfonnes  prennent  des  mor- 
ceaux de  cartes  d'une  grandeur  qui  excède 
celle  des  infectes  ,  y  compris  leurs  aîles^  les 
piquent  l'un  après  l'autre  dans  le  milieu 
d'un  des  morceaux  ,  tiennent  avec  les 
pinces  la  tête  de  l'épingle  ,  en  préfentenr  à 
une  bougie  allumée  la  pointe  qui  rougit, 
communique  à  l'épingle  une  chaleur  qui 
brûle  l'intérieur  de  l'infecte  ;  c'eft  fubftituec 
un  fupplice  bien-  dur  à  un  fupplice  qui  au- 
rait été  très-long  ,  une  mort  cruelle  à  une 
mort  lente.  Ce  procédé  s'emploie  aveefue- 
cès  pour  retirer  une  épingle  rouillée  du  corps 
d'un  infecte  defféché. 

On  a  dit  qu'en  faifant  tomber  ,  avec  un 
chalumeau  ,  une  goutte  d'efprit  ds  vin  à  la 
bafe  des  antennes  ,  on  tuoit  inftantané- 
men:  les  infectes.  C'eft  un  moyen  qui  réuf- 
lît  rarement.  Si  l'on  veut  faire  mourir  les 
infectes  promptement  ,  la  vapeur  du  foufre 
me  paraît  le  moyen  le  plus  fur,  celui  qui  a 
le  moins  d'inconvéniens ,  ou  plutôt  qui  n'en 
a  pas. 

Lorfque  les  infectes  qu'on  a  ramafTés  on 
b  ij 


Xlj 


D  I  S  C  O  U  R  S 


font  mort-;  lentement ,  ou  qu'on  a  abrégé 
leur  torture  ,  il  convient  de  les  retirer  de  ta 
boîte  qu'on  peut  nommer  bout  de  chafje  , 
pour  les  arranger  dans  de  plus  grandes  où 
on  les  conferve,  foit  jufqu'à  ce  qu'on  range 
la  collection  ,  foit  jufqu'à  ce  qu'on  l'en- 
voie dans  le  pays  pour  lequel  on  la  def- 
tine. 

11  faut  faire  ce  changement  peu  après  que 
les  infectes  font  morts,  &  avant  qu'ils  com- 
mencent à  le  delîécher  ,  pendant  que  leurs 
membres  font  encore  fouples  ;  il  eft  bon 
d'avoir  plufieurs  boîtes  pour  placer  dans  cha- 
cune les  infect  s  qui  ont  plus  de  rapport  ; 
l'ordre  en  fera  moins  difficile  à  établir  par 
la  fuite.  Les  différentes  boîtes  doivent  être, 
comme  celle  de  chaffe  ,  à  fond  de  liège  , 
ou  garnies,  fur  leur  fond,  d'une  couche  de 
cire  ;  elles  Suivent  fermer  très-exademenr , 
&  c'eft  une  bonne  pratique  d'en  faire  le  cou 
vetcle  à  couliile  <Sc  à  ra'nure. 

Les  chofes  difpofées  comme  je  viens  de 
1?  dire  ,  en  prend  un  infecte  qu'on  enlève 
avec  l'épingle  qui  le  traverfe  j  on  la  pique 
fur  le  fo:  d  de  la  boîte  où  font  déjà  ,  ou 
bien  ,  où  feront  des  infectes  de  genre  ana- 
logue ;  quand  l'épingle  eft  profondément 
enfoncée  &  bien  fixée,  on  étend  les  mem- 
bres de  l'infecte  eu  les  maniant  avec  le  bout 
des  pinces  ;  on  les  rappelle  à  la  polition  na- 
ture le,  &  on  lis  y  aflujettit  par  des  épingles 
qui  les  retiennent  &  qu'on  difpofe  ,  qu'on 
multiplie  fuivant  les  circonftances,  ce  qu'on 
ne  peut  déterminer  précifément. 

On  étend  &  on  contraint  de  même  les 
aîles  :  on  peut  dire  à  leur  égard,  en  général , 
qu'on  les  force  à  demeurer  étendues  en  p'a- 
ç.rnt  une  épingle  de  chaque  côté  du  corce- 
lec .,  entre  fes  bords  &  la  bafe  de  la  ner- 
vure des  aîl;s  :  le  refte  varie  fuivant  les  cas. 
Mais  (1  l'infecte  a  été  piqué  de  côté,  il  faut 
retirer  l'épingle,  ouvrir  les  aîles,  enfoncer 
une  nouvelle  épingle  fur  le  deffus  du  cor- 
celet,  piquer  l'infecte  au  fond  de  la  boîte, 
étendre  &  atfujettir  Ces  aîles  Se  fes   mem- 


bres ;  tout  ceci  fe  fait  à  l'aide  des  pinces 
&  en  touchant  ,  le  moins  qu'on  peut,  avec 
les  doigts  auxquels  les  pouffièies  des  aîles 
s'attachent. 

En  étendant  les  membres  cV  1er;  aîles  des 
infectes,  on  doit  (e  propofer  de  les  mettre 
dans  une  fituation  qui  réponde,  autant  qu'il 
eft  poflible  .,  à  celle  que  ces  animaux  gar- 
doient  étant  vivans.  Il  ne  faut  donc  ni  for- 
cer l'extenfion  des  aîles  ,  comme  on  le  faix 
fouvenr,  ni  plier  les  membres  contre  nature  : 
le  but  eft  que  les  infectes  paroitfent  être 
vivans ,  autant  que  peut  le  fenibler  un  ani- 
mal fans  mouvement; ce  but  n'eft  rempli  que 
par  une  pétition  naturelle. 

En  plaçant  chaque  infect?  dans  la  boîte 
deftince  à  conferver  la  collection  ,  il  Faut 
piquer  au-delïbus  de  l'infecte,  avec  la  même 
épingle  ,  un  morceau  de  carte  avec  un 
numéro  ;  porter  ce  numéro  fur  une  'ifte  qu'on 
fait  de  la  collection  à  mefure  qu'on  l'aug- 
mente, &  écrire  à  la  fuite  de  ce  numéro  ce 
qu'on  fait  de  l'hiitoire  de  l'infecte  auquel  il 
eft  relatif. 

Quelques  jours  après  qu'on  a  étenln  les 
membres  des  infectes  ,  &  qu'i  s  ont  été  con- 
tenus ,  on  peut  6c  l'on  doit  enlever  toutes 
les  épingles  ,  excepté  ce' le  qui  fixe  le  corps  -y 
chaque  partie  conferve  la  pofition  dans  la- 
quelle-elle  s'eft  defléchée  ,  ce  qui  a  heu  plus 
tôt  ou  plus  tard,  fuivant  la  giolleur  des  in- 
fectes, la  chaleur,  la  féchereffe  de  la  fai- 
fon  ou  du  climat,  &c.  Il  faut  donc,  avant 
d'ôter  les  épingles  j  examiner  d  les  articu-- 
Iations  ont  perdu  leur  flexibilité  ,  ce  qu'on 
reconnoît  à  la  réfiftance  que  les  membres 
oppofent  aux  pinces  avec  lelquelles  on  elTaie 
de  les  fléchir. 

Les  opérations  que  nous  venons  de  dé- 
crire font  toutes  indifpenfables  pour  les  per- 
mîmes fédentaires  :  mais'  il  en  eft  dont  la 
difficulté  de  les  mettre  en  pratique,  mémo 
l'impoffibiiité,  difpenfe  les  voyageurs  :  tout 
ce  qu'on  a  droit  de  leur  demander  eft  de 


P  R  E  L  I  M  I  N  A  I  F,  E. 


xnj 


ramaffer  les  infe&es ,  Je  les  palier  de  ta  boîte 
de  chalfe  dans  les  boîtes  deftir.ées  à  conrer- 
ver  la  collection.  J'ajouterai ,  par  rapport  à 
ces  boîtes,  6c  fur-roue  en  faveur  des  voya- 
geurs, qu'il  eft  très  commode,  Si  que  c'ert 
une  bonne  pratique  de  les  compufer  d«  corps 
de  tiroirs  ,  ou  pofés  les  uns  fur  les  autres, 
ou  à  couliire  ,  enfermées  dans  une  armoire 
qui  contienne  tous  les  tiroirs  &  qui  foi: 
parfaitement  clofe. 

Il  efl  inutile  d'ajouter  ici  qu'il  faut  ,  en 
ramallant  les  infectes  dans  leur  état  de  per- 
fection, tenir  pour  chacun,  comme  pour  les 
larves  ,  les  chryfalides  ,  une  note  des  faits 
qui  compofent  leur  hiftoire.  Mais  il  ne 
fera  pas  fuperfln  de  dire  que  chaque  note 
p^eut  être  écrite  fur  un  cayer  avec  un  nu- 
méro en  tète  ,  &  ce  numéro  écrit  fur  un 
morceau  de  carte  piquée  au-de(Tous  de  chaque 
infecte.  C'eft  ce  qu'il  faut  aulli  pratiquer 
pour  les  larves  Si  les  chryfalides  ,  Si  indi- 
quer le  numéro  qui  les  défigne  à  l'endroit 
de  la  note  pour  l'infecte  parfait. 

La  méthode  de  piquer  les  inre<ftes  eft  fans 
contredit  la  meilleure  ;  c'eft  celle  qui  eft 
généralement  pratiquée  :  mais  il  peut  y  avoir 
des  cas  ,  fur -tout  en  voyage  ,  où  l'on  n'en 
puiiTe  pas  faire  ufage.  I!  eft  donc  néceflaire 
alors  de  recourir  à  d'autres  moyens. 

Un  voyageur ,  prefte  dans  fa  route ,  peut 
fe  contenter  de  porter  fur  lui  un  flacon  de 
verre  fort&  épais,  à  demi-plein  d'efprit  de 
vin  ou  d'eau  de- vie  ,  même  de  tafia  ou  autre 
liqueur  fpiritueufe ,  fuivant  qu'on  en  trouve 
dans  le  pays  ;  il  jette  dans  ce  flacon  tous 
les  infectes  à  étui ,  même  ceux  à  ailes  nues , 
excepté  les  Papillons  :  les  infect. s  pérïffent 
fort  vite  ,  Si  leurs  couleurs  ni  leur  forme 
ne  font  altérées ,  fi  on  a  l'attention  ,  dans 
lss  lieux  de  féjour ,  de  renouveller  la  liqueur 
aulli  tôt  qu'elle  devient  trouble.  On  peur, 
lorfqu'on  a  du  loifir ,  ou  retirer  les  infectes 
du  flacon  ,  les  piquer  &  les  traiter  comme 
les  infeites   qu'on  a  piqués  vivans  ,  ou  on 


peut  les  tailler  dans  le  flacon  ,  en  avoir  même 
un  plus  grand  qui  fetve  de  magafin  ;  mais 
il  faut  ne  jamais  perdre  de  vue  qu'il  eft 
nécelTaire  de  changer  la  liqueur  toutes  les 
fois  qu'elle  le  trouble.  Faute  de  cette  atten- 
tion ,  les  couleurs  s'altèrent,  la  putréfac- 
tion fe  met  dans  la  malfe  des  infectes,  & 
leur  corps  putréfié  tombe  par  pièces  qui  fe 
féparen[  :  ou  ne  fauroit  mettre  les  Papillons 
d;:us  un  bocal  ,ni  même  les  gros  infectes  à 
étui ,  qui  n'y  pourroient  entrer.  Il  faut  donc ,  ù 
l'on  ne  peut  les  piquer ,  étouffer  les  Papil- 
lons en  les  prenant  ,  ce  qu'on  exécute  en 
leur  pinçant  le  corcelet  en  délions,  Si  en  le- 
crafam  latéralement  avec  ta  pointe  des  pinces 
qu'il  faut  poitet  fur  foi  en  tout  tems.  Le 
Papillon  étant  mert  ou  très  affoibii,  on  l'en- 
ferme ,  les  aîles  étendues ,  entre  deux  feuillets 
d'un  livre  ,  d'un  regiftre  ,  ou  entre  deux 
feuilles  de  papier  dont  on  replie  les  bords. 
Quant  aux  infectes  à  étui  qu'on  ne  peuc 
faire  entrer  dans  le  flacon  ,  il  faut  les  en- 
fermer dans  une  boîte  Si  y  jetter  beaucoup 
de  tabac,  fubftaucedont  on  ne  manque  guère, 
dont  Pode*ur  les  engourdit  Si  même  les  tue. 
Ces  moyens  ne  conviennent  que  dans  les 
cas  de  nécelïité  ,  hors  defquels  ta  méthode 
de  piquer  les  infectes  doit  toujours  être 
préférée. 

De  la  manière  d'envoyer  la  collection  qu'on  a 
formée. 

On  peut  envoyer  la  collection  dans  les 
mêmes  boîtes  où  on  l'a  raflemblée  ,  ou  on 
peut  y  employer  une  ou  plufieurs  boîtes  fpé- 
cialement  deftinéesà  cet  ufage  -,  il  eft  avanta- 
geux pour  ménager  le  local  ,  de  fe  fervir 
d'une  boëte  compofée  d'un  corps  de  tiroirs 
réunis  par  un  fond  ,  un  delTus ,  Si  des  côtes 
qui  ferment  bien  ,  qui  n'ait  qu'une  face  qui 
s'ouvre  ,  nous  en  avons  parlé  plus  haut. 

De  quelque  boîte  qu'on  fe  ferve  ,  le  fond 
doit  en  être  ou  de  liège  ,  ou  couvert  d  une 
couche  épailfe  de  cire  ,  Se  la  boîte  doit  fer- 
mer bien  exactement.  Il  faut ,  en  y  plaçait 


XIV 

hs  infectes  qu'on  fe  prépare  à  envoyer ,  avoir 
attention  : 

i  °.  A  ne  placer  dans  la  boîte  aucun  in- 
fecte fufpect  d'être  ,  ou  d'avoir  été  attaqué 
par  des  Mictes  où  d'autres  infectes  dettruc- 
reurs  des  collections  fi  ou  n'a  pas  fait  périr  ces 
infectes. 

2°.  Ne  placer  dans  une  même  boîte  ,  ou 
un  même  tiroir  que  des  infe&es  de  genre  & 
de  groffeur  analogue  ;  comme  des  infectes  à 
étui ,  avec  de  pareils  infectes ,  des  Papillons 
avec  des  Papillons  ,  &c. ,.  les  plus  gros  infec- 
tes avec  les  plus  gros ,  &c. 

3°.  Il  faut  que  chaque  individu  foit  ifolé, 
qu'il  ne  touche  à  aucun  autre  ,  ni  qu'il  n'en 
foit  touché. 

4°.  Il  faut  piquer  profondément  les  épin- 
gles ,  &  s'afTurer  qu'elles  tiennent  bien. 

5°.  Si  les  infectes  font  très-gros  ,  comme 
certains  Scarabés ,  ou  s'ils  ont  les  aîles  très- 
amples  ,  comme  certains  Papillons  ,  il  faut 
les  allujettir,  outre  l'épingle  qui  y  fert ,  par 
une  ou  deux  bandes  de  papier  en  travers  du 
corps  &  des  aîles  ;  fixer  ces  bandes  de  papier 
fur  le  fond  ,  s'il  eft  de  liège  ,  avec  de  la 
colle  qui  les  y  attache  ;  ou  piquer^  ces  mê- 
mes bandes  à  leur  bout  avec  des  épingles  , 
fi  le  fond  eft  de  cire.  Souventfaute  d'em 
ployer  de  pareilles  bandes,  le  poids  des  infec- 
tes les  détache  dans  les  cahots  ,  &  un  feul 
infcde,  enroulant  dans  la  boîte,  en  brife 
un  grand  nombre.  Ceci  fait  fentir  combien 
il  importe  de  ne  piquer  dans  la  même  boîte, 
ou  le  même  tiroir  }  que  des  infedes  de  genre 
&  de  aroffeur  analogues  ;  ils  rcfiltent  mieux 
à  leurs  chocs  réciproques  ,  &  s'il  en  arrive  , 
il  y  a  moins  de  dégât  ;  mais  un  gros  infecte 
détaché  en  brife  ,  en  roulant ,  des  centaines 
de  petits ,  &  mutile  les  autres ,  les  pattes  des 
gros ,  les  aîles  de  ceux  qui  les  ont  nues ,  Sec. 

6°.  Il  faut  au-deflous  de  chaque  infecte , 
piquer  une  carte  arec  le  numéro  qui  répond 


D    1  S  C  0   U  R   S 


au  numéro  du  catalogue  fur  lequel  l'hiftotre 
de  chaque  infecte  eft  écrite. 

7°.  La  boîte  ou  les  tiroirs  remplis  ,  il  faut 
placer  la  boîre  ou  le  corps  de  tiroirs  dans 
une  autre  boîte  plus  large  ,  &  remplit  les 
vuides  en-delTus ,  en  delîous,  fur  les  côtés  , 
avec  une  couche  de  foin  fec  ,  de  moufle  oa 
d'étoupe  ,  épaiffè  de  deux  pouces  ,  envelop- 
per la  boîte  exrérieure  avec  une  toile  gratte  , 
en  plaçant  encore  de  la  paille  ou  du  foin 
entre  la  boîte  ëV  la  toile.  Au  moyen  de  ces 
procédés  ,  les  chocs  >  les  cahots ,  les  fecoufTes 
font  amortis  ,  il  eft  rare  qu'il  fe  détache  des 
infectes  ,  accident  commun  dans  les  envois 
faits  fans  précautions. 

Je  reviens  aux  voyageurs  qui  peuvent  n'a- 
voir  pas  les  chofes  néceflaires  pour  envoyer 
une  collection  de  la  manière  que  je  viens 
d'expofer.  Qu'ils  faffenr  l'envoi  des  Coléop- 
rères  dans  des  flacons  dont  ils  aient  renou- 
velle la  liqueur  ,  çe!ui  des  infectes  à  aîles 
nues  ,  &  à  réfeau  dans  de  pareils  flacons  ,' 
mais  à  part.  Et  enfin  l'envoi  des  Papillons 
entre  deux  feuilles  de  papier  3  en  ne  pla- 
çant qu'un  Papillon  entre  les  feuilles,  &  e» 
en  roulant  les  bords. 

Quelques  perfonaes  placent  les  infectes 
de  tout  genre  entre  deux  couches  de  coton  : 
c'eft  la  plus  mauvaife  des  pratiques  ;  les 
pieds  ,  les  Antennes  s'y  embarraffent  ,  &  il 
eft  comme  impoflîble  de  ne  les  pas  brifer  e» 
enlevant  le  coton  pour  retirer  les  infectes , 
les  pouffières  des  Papillons  s'y  attachent ,  & 
le  contact  les  décolore. 

D'autres  ont  cru  qu'il  étoit  avantageux  de 
vuider  les  infectes,  comme  cela  elt  néceffaire 
pour  les  grands  animaux  ,  &  ils  ont  pouffé  , 
à  cet  égard  j  la  patience  à  l'extrême.  C'eft  un 
foin  &  un  tems  abfolumeut  perdus  ;  car  les 
infectes  font  toujours  plus  éloignés  de  l'état 
naturel  ,  &  ils  fe  confervent  bien  mieux  , 
même  les  plus  gros  ,  en  les  biffant  feule- 
ment deffécher. 


PRÉLIMINAIRE. 


De  la  manière  d'arranger  &  de  confiner  une 
collection. 

Un  grand  nombre  de  perfonnes  place 
chaque  efpèce  d'infectes  dans  un  cadre  féparé 
qui  ne  contient  qu'un  infecte  ou  planeurs 
de  la  même  efpèce.  Les  cadres  font  ou  de  bois 
ou  de  fore  carton  ;  les  deux  fonds  font  de 
verres  ,  ou  il  n'y  a  que  le  fupérieur  qui  en 
foit  ;  une  feuille  de  papier  collée  fur  un  des 
bords  du  cadre  &  qu'on  peut  relever ,  fert 
de  fond  pour  le  renvoi  des  couleurs  ,  &  per- 
met cependant  de  voir,  quand  on  le  veut } 
le  ddlbus  des  infectes.  On  les  fixe  entre  les 
deux  verres  ,  en  les  collant  par  le  deiTous  du 
corcelet  avec  de  la  gomme  atabique  difloute 
dans  l'eau  ,  &  à  laquelle  on  a  mêlé  un  peu 
de  farine  ,  ce  qui  la  rend  plus  tenace  ;  ou  on 
colle  fur  le  verre  qui  fert  de  fond  ,  un  mor- 
ceau de  moelle  de  fdreau  j  &  fur  cette  haufle 
on  colle  l'infecte  ou  on  l'y  pique  avec  une 
épingle  ;  c'eft  anlîî  ce  qu'on  peut  faire  fi  le 
fond  eft  de  bois.  La  haulle  donne  du  relief 
à  l'infecte  ,  l'empêche  de  paroître  plaqué  , 
&  le  rapproche  de  la  pofition  naturelle  :  ainfi 
l'ufage  en  eft  préférable  à  la  manière  de  col- 
ler immédiatement  l'infecte  fur  le  fond  du 
cadre:  la  faconde  le  fixer  par  une  épingle, 
procure  l'avantage  de  pouvoir  l'enlever  &  le 
changer  toutes  les  fois  qu'on  peut  le  dé- 
lirer. 

Soit  que  les  cadres  foienc  de  bois  ,  foit 
qu'ils  foient  de  carton  ,  on  alTiijettit  les 
verres  ou  avec  du  maftic  ,  ou  par  le  moyen 
d'une  bande  de  papier.  La  première  méthode 
garantit  plus  fûrement  de  la  piquure  des  in- 
fectes qui  peuvent  s'introduire  dans  le  cadre, 
mais  elle  a  l'inconvénient  que  quand  le  maf- 
tic eft  fec  ,  il  n'eft  pas  aifé  d'ouvrir  le  cadre 
fans  brifer  le  verre. 

Des  différentes  manières  d'arranger  les  in- 
fectes que  je  viens  d'expofer  3  la  meilleure 
m'a  toujours  paru  de  les  placer  dans  un  ca- 
dre à  deux  verres  maftiqués  ,  cV  de  les  col- 
ler fur  une  hauife  :  le  nombre  des  épin- 
gles ,  quand  les  cadres  font  rapprochés ,  a 


XV 

quelque  chofe  de  défagréable  à  l'ceil ,  &  qui 
éloigne  de  l'état  naturel. 

Four  qu'une  collection  d'infectes  renfer- 
més dans  des  cadres  fût  aufli  intérelîanre  &C 
aulli  inftructive  qu'elle  le  peut  être  ,  il  fau- 
droit  que  le  nom  trivial  de  chaque  efpèce  , 
précédé  de  la  lettre  initiale  du  genre  ,  fût  écrit 
fur  le  bas  de  chaque  cadre  avec  un  numéro  , 
&  que  les  numéros  fufïênt  inferirs  fur  un  cata- 
logue qui  contînt  un  précis  hiftorique  des  es- 
pèces auxquelles  ils  feroient  relatifs  :  il  fau- 
drait encote  que  chaque  cadre  renfermât  les 
œufs  ,  la  larve  j  fa  coque  fi  elle  en  conftruit, 
la  nymphe  ou  chryfalide  ,  l'infecte  mâle  & 
femelle  dans  l'état  de  perfection ,  &  les  va- 
riétés confiantes  de  Tefpèce,  quand  il  y  en  a  , 
ou  les  variétés  qu'on  auroit  rencontrées 
qu'une  fois.  Il  n'eft  pas  aifé  de  remplir  tous 
ces  objers  pour  toutes  les  efpèces  ;  mais  il  y 
en  a  beaucoup  par  rapport  auxquelles  la  chofe 
eft  poflible  ,  ou  même  facile  ,  &  il  faur  en 
approcher  pour  toutes  autant  qu'on  le  peut. 

Quand  on  arrange  fa  collection  dans  des 
cadres  ,  efpèce  par  efpèce ,  on  a  foin  ,  pour 
la  commodité  de  l'arrangement  des  cadres  à 
côté  les  uns  des  autres ,  d'en  avoir  qui  foient 
toujours  d'une  grandeur  double  en  largeur  6c 
en  longueur  les  uns  des  autres  ,  de  façon 
que  les  grands  cidres  dont  on  fe  fert  pour 
les  grands  infectes,  puilïenr  êtte  rangés  fans 
défordre ,  à  côré  des  cadres  moins  grands 
dans  lefquels  on  place  les  petites  efpèces 

Lorfque  la  fuite  qu'on  a  formée  eft  pla- 
cée dans  les  cadres ,  il  faut  rapprocher  Se 
mettre  de  fuite  ceux  qui  contiennent  les  in- 
fectes de  différens  genres ,  félon  la  méthode 
qu'on  fuit.  Il  y  a  enftiite  deux  façons  de  dif- 
pofer  les  cadres  ;  ou  on  les  range  de  champ 
fur  des  tablettes  au-defïus  les  unes  des  autres, 
fur  lefquelles  les  cadres  font  retenus  par  une 
moulure  qui  déborde  chaque  tablette  tant  en 
haut  qu'en  bas ,  on  incline  un  peu  les  cadres 
pour  les  placer  ou  les  retirer.  Les  tablettes 
chargées  de  cadres  préfentenr  à  la  vue  un 
grand  tableau  qui  contient  toute  la  fuite  des 


XVJ 


DISCOURS 


inf-ctes  rangés  méthodiquement,  ou  on  place 
les  cadres  à  plat  dans  un  corps  de  tiroirs. 
Cette  méthode  a  de  grands  avantages  fur  la 
première.  D'abord  on  voit  les  infectes  plus 
commodément  &  de  plus  près  ;  il  eft  enfuite 
plus  facile  de  prendre  &  de  repofer  l«s  ca- 
dres ,  d'intercaler  à  leur  place  les  cadres  nou- 
veaux qu'on  peut  avoir  à  ajouter ,  &  enfin 
les  infectes  garantis  de  la  lumière  ,  quand  on 
i;e  les  examrtie  pas ,  en  conferventbien  mieux 
leurs  cculeurs  qui  ne  s'altèrent  pas ,  comme 
i*  arrive  par  l'impreffion  de  la  lumière ,  & 
fur- tout  par  l'action  des  rayons  lolaires  qui 
pâliffent  en  peu  de  tems  Ls  couleurs  des  in- 
fectes fur  leîquels  ils  happent.  Ajoutons  en- 
core que  fi  le  corps  de  tiroirs  firme  bien  , 
c'eft  une  grande  fureté  de  plus  contre  l'atta- 
que des  infectes  deftructeurs. 

La  méthode  des  infectes  placés, efpèce  par 
efoèce,  fur  des  haulles.dans  des  cadres  à  deux 
verres  ranges  dans  un  corps  de  tiroirs  ,  eft 
donc  la  plus  commode  pour  létudej  la  plus 
certaine  pour  la  confervation  de  la  collection , 
Se  elle  mérite  par  conféquent  qu'on  la  pré- 
fère. 

Cependant  il  y  a  encore  une  autre  mé- 
thode très- commode  ,  tk  dont  plusieurs  per- 
fonnes  font  plus  de  cas  que  de  la  précédente. 
Ces  perfonnes  ont  ou  des  boîtes  d'une  gran- 
deur égale  ,  ou  un  corps  de  tiroirs  auffi 
d'une  même  grandeur  j  elles  couvrent  le 
fond  des  boîtes  ou  des  tiroirs  ,  d'une  planche 
de  lié"e  ou  d'une  couche  de  cire  ,  &  elles 
collent  par- detïiis  l'un  ou  l'outre  une  feuille 
de  papier  blanc  j  elles  piquent  enfuite  les  in- 
fectes à  côté  les  unes  des  autres  dans  l'ordre  , 
preferit  par  la  méthode  qu'elles  fuivent  ;  le 
tiroir  ou  la  boîte  ,  a  près  de  fon  bord  ,  en 
dedans  ,  une  rainure  qui  reçoit  un  verre 
qu'oit  a  foin  qui  foit  jufte  pour  la  place  ,  & 
bien  plan  ,  ou  bien  droit  :  s'il  réunit  ces  deux 
qualités ,  il  ferme  afiez  exactement  pour  em- 
pêcher l'entrée  aux  plus  petits  infectes  ;  mais 
îi  on  craint  encore  qu'ils  ne  pénètrent  ,  on 
colle  une  bande  de  papier  entre  les  bords  de 
la  bc'ne  ,  ou  du  tiroir  &  ceux  de  verre.  £n 


fuivant  cette  méthode  ,  on  jouit  commodé- 
menr  de  la  vue  des  infectes,  ils  font  garan- 
tis de  l'effet  de  la  lumière  ;  on  peut  faire 
dans  l'arrangement  de  chaque  tiroir  ,  de  cha- 
que boîte  ,  tous  les  changemens  que  la  pof- 
feffioii  de  nouveaux  infectes  peut  rendre  né- 
celiaires  ;  on  peur  ,  pour  l'ctude  ,  enlever 
chaque  infecte,  l'examiner,  le  replacer  ,  aulîi 
fouvenr  qu'on  la  veut,  fans  rifque  de  le  gâter; 
il  ne  faut  qu'un  peu  d'adreffe  &.  d'habi.ude 
pour  enlever  Se  replacer  le  verte  :  pour  y  être 
moins  embarraffé  ,  on  peut  coller  fur  les 
bords  ,  dans  la  ligne  du  milieu  ,  un  petit  ru- 
ban de  chaque  côté  ;  il  fert  à  foulever  le 
verre  allez  pour  introduire  la  main  &  le  fai- 
lir.  La  méthode  qui  vient  de  nous  occuper  à 
encore  l'avantage  de  ménager ,  plus  que  rôtit 
autre  ,  le  local  &  la  dépenfe  ,  &  elle  plaît 
avec  raifon  à  un  grand  nombre  de  perfon- 
nes ,  lur-tout  à  celles  dont  l'étude  eft  le  prin- 
cipal but. 

Les  amateurs  qui  d.  firent  que  leur  collec- 
tion offre  un  coup.-d'ceil  agréable , au  lieu  des 
méthodes  précédentes }  rallemblent  les  infec- 
tes dans  des  cadres  plus  où  moins  grands  ; 
ceux  qui  n'ont  que  le  coup-d'ceil  pour  but 
les  difpofent  fans  îuivre  d'ordre  méthodique  , 
ils  confondent  les  efpèces  &  facrifient  la 
feierce  à  l'agrément  ;  mais  ceux  qui  veulent 
le  réunir  à  l'inftruction  ,  ne  placent  dans 
un  même  cadre  que  des  infectes  des  mêmes 
genres  à  côté  les  uns  des  autres  On  peut  ap- 
pliquer à  la  façon  de  faire  tenir  les  infectes 
dans  les  grands  cadres  3  ce  quia  été  dit  fur 
ce  même  lujet  pour  les  cadres  féparés.  Les 
grands  cadres  ont  l'inconvénient  de  fermer 
moins  exactement  que  les  petits  ,  d'expofer 
les  iiifectes  à  1  action  de  la  lumière,  ik  ils 
font  ,  par  cas  raifons ,  bien  moins  propres  à 
conferverlong  tems  une  collection. 

Des  fo'ms  néceffaires  pour  conferver  les  h- 
fiiles  qu'on  a  encadrés  t  &  des  rijques  aux- 
quels Us  font  expofés. 

Une  collection  peut  être  endommagée  ou 
détruite  par  l'effet  de  l'humidité  ,  l'action 

ds 


PRÉLIMINAIRE. 


de  la  lumière,  les  intactes  qui  fe  nourrirent 
de  fubftauce  animale  deiféchée.  L'humidité 
faic  naître ,_  fur  le  corps  des  infecles ,  ce< 
fubftauces  qu'or. appelle  moijijjure  ;  elle  gâte, 
falit  &c  ternit  les  infecles.  Il  ne  fiât  donc 
pas  en  enfermer  qui  fuient  encore  humides , 
ou  par  leurs  propres  humeurs  ,  ou  par  l'effet 
de  quelque  liqueur  dont  or»  les  a  retirés  ;  il  ne 
faut  pas  placer  les  cadres  dans  un  lieu  humide, 
contre  un  gros  mur  dont  l'humidité  pénètre 
à  travers  les  cadres  ;  il  faut  également  éviter 
d'expofer  les  infectes  à  l'action  des  rayons 
folaires ,  ou  même  à  l'impreflion  d'une  très- 
grande  lumière  continue. 

Quant  aux  infectes  deftructeurs  ,  le-  pre- 
mier moyen  d'en  garantir  la  collection  eft  de  n'y 
faire  enrrer  aucun  infecte  qui  en  foit  déjà  & 
actuellement  attaqué  ,  ou  fufpedt  de  l'avoir 
été ,  car  il  peut  contenir  des  œufs.  Il  faut 
donc  mettre  de  côté  les  infectes  ,  dans  ce 
cas  j  tk  ne  les  enfermer  qu'après  des  pré- 
caurions  dont  il  va  être  parlé  plus  bas. 

Lorfque  les  infectes  font  encadrés  ,  &  la 
collection  formée  ,  il  faut  de  rems  en  céms, 
comme  toutes  les  trois  femaines,  vihter  les 
cadres  &  examiner  fi  l'on  n'y  trouve  pas  d'in- 
dices d'infeéles  deftructeurs.  Ces  indices  font 
des  pouflîères  que  les  infectes  détachent  , 
font  tomber  en  marchanr ,  en  dévorant  les 
infectes  defféchés ,  des  dépouilles  des  peaux 
dont  leurs  larves  changent,  &  les  exctémens 
que  ces  infectes  rendent  dans  leurs  différens 
états.  Si  les  cadres  font  dans  une  pofition 
verticale  }  ces  diverfes  matières  tombent  fur 
le  bord  interne  ,  inférieur  du  cadre  }  &  il 
eft  facile  de  les  y  remarquer;  mais  fi  les 
cadres  lonr  à  plat  ,  les  différentes  fubftances 
r.-ftent  fous  l'infecte  attaqué  qui  les  cache; 
il  faut  ,  (\  le  cadre  eft  à  deux  verres,  l'exa- 
miner en  delïous ,  le  tenir  verticalement  & 
le  frapper  doucement  ,  ce  qui  fait  tomber, 
fur  le  bord  inférieur,  les  matières , qui  peu- 
vent fervir  d'indices.  Comme  ces  matières 
!..  .:it  fouvent  à  l'intérieur  du  corps  de 
l'infecte  qui  eft  rongé,  il  eft  à.  propos ,  dans 

Hijloire  Naturelle  ,  Infecte*.  Tome  IF. 


XV1J 

tous  les  cas  ,  de  frapper   doucement  fur  le 
déifias  ik.  les  côtés  des  cadres. 

On  peut ,  fans  voir  les  infectes  rongeurs  , 
juger  qu'il  y  en  a  dans  les  cadres  par  les  marques 
que  nous  venons  d'indiquer;  &  fuivant  la 
forme  &  quelques  qualités  des  fubftancesamaf- 
fées  fur  le  fond  ou  le  bord  interne  inférieur  des 
cadres  ,  on  peut  déterminer  l'efpèce  d'in- 
fecte qui  exerce  ces  ravages ,  quoiqu'on  ne 
voie  pas  les  individus  qui  reftent  cachés  à 
l'intérieur  des  infectes  qu'ils  rongent 

Je  vais  faire  connoître  les  différentes  ef- 
pèces  d'infectes  deftructeurs,  les  indices  aux- 
quels on  peut  les  diftinguer  ,  le  rems  où 
elles  font  à  craindre  ,  &  enfuite  je  parlerai 
des  moyens  d'arrêter  les  ravages  de  ces  in- 
fectes. 

Je  ne  connois  ,  dans  nos  contrées  ,  je  n'y 
ai  obfervés  qui  huit  efpèces  d'infectes  def- 
tructeurs des  collections  ;  ce  font  deux  Der- 
meftes. 

Le  Dermefte  à  deux  points  blancs. 

Dermejres  niger  ,  coîeoptris  punclis  albis 
bines.  Geoff.  infect,  t.  i.  pag.  100.  n°.  4. 

Dermefte ,  Encycl. 

Le  Dermefte  du  lard. 

DermeJIes  niger  ,  eîytrïs  antice  ciner'is. 
Geoff.  infect,  t.  i-pag.  101.110.  5.  Dermefte 
Encycl, 

Deux  Anthrennes. 

L'Antli renne  à  broderie. 

Antrcnnus  fqtiammofus  niger ,  fafeia  punc- 
tisque    coleoptrorurn    albis  ,  Juturis    jujlis. 

Geoff.  t.  i.pag.  114.  n°.  1. 

Anthrenne  brodé,  Encycl. 


XV11J 

L'Amourette. 


DISCOURS 


Antrenmis  fquammofus  nlger ,  elytrïsfufcis , 
faftia  triplki  undulata  alba.  Geoff.  infect, 
t.  i.  pag.  1 14.  n°.  2. 

Anthrenne  deftruâeur,  Encycl. 

La  Bruche  à  bandes. 

Bruchus  tejlactus  ,  elytrorum  fafcia  duplici 
elbida.  Geoff.  infect,  t.  1.  pag.  16^.  n°.  1. 
Peine,  Encycl. 

Le  Scorpion  araignée. 

Chelifer  fufeus  ,  abdomlne  hnels  tranf- 
verjls.  Geoff.  infect,  t.  1.  pag.  618.  Pince , 
Encycl. 

La  Teigne  ,  qui  s'attache  aux  étoffes  de 
laine  &  aux  pelletteries. 

La  Mit  te. 

Les  Dermeftes  font  gros  ,  les  dégâts  qu'ils 
exercent  font  rapides  &  conhMérables  ;  ces 
différens  indices  les  font  bientôt  remarquer 
&■  reconnoîrre.  Mais  s'ils  ont  attaqué  des 
infectes  d'un  grand  volume  &  qu'ils  fe  tien- 
nent cachés  fous  le  corps  ou  les  aîles  de  ces 
infectes ,  ou  qu'ils  aienr  pénétré  à  leur  inté- 
rieur ,  on  les  reconnoît  aux  lignes  fuivans  ; 
il  tombe  fur  le  bord  du  cadre  qu'on  frappe 
doucement ,  une  poufficre  grife  j  qui ,  raf- 
femblée  &  roulée  entre  les  doigts ,  paraît 
grade  &  ondtueufe  j  elle  eft  la  matière  des 
excrémens  des  Dermeftes  dans  leur  état  d'in- 
fecte parfait ,  &  je  ne  connois  pas  d'autre 
fîgne  qui  les  décèle  dans  cet  état }  fi  on 
ne  les  voit  pas  \  mais  il  arrive  fouvenr  qu'en 
frappant ,  en  remuant  le  cadre ,  en  l'expo- 
fant  au  jour ,  les  Dermeftes  fe  trahiflent  en 
quittant  la  retraite  où  ils  étoient  cachés  ,»& 
en  cherchant  à  fuir. 

Les  larves  des  Dermeftes  font  des  vers 
brunâtres ,  à  fis  pieds ,  compofés  d'anneaux 


bien  diftincts ,  &  couverts  de  quelques  longs 
poils.  Ces  larves  marchent  avec  beaucoup  de 
vivacité  ;  elles  ont  de  fortes  mâchoires,  elles 
mangent  beaucoup  ;  elles  font  aifées  à  recon- 
noure.  Mais  fi  on  ne  les  découvre  pas , 
qu'on  remarque  fur  le  fond  du  cadre  des 
filets  brunâtres  j  femblables  à  des  brins  de 
fil  entortillés  &  mêlés  enfemble  ,  fi  on  y 
voit  au (li  des  pellicules  de  la  forme  d'un 
Ver  ,  de  couleur  brune  ,  couvertes  de  quel- 
ques poils  ,  &  fendue  fur  la  partie  fupé- 
neure  ,  on  peut  être  allure  qu'il  y  a  des 
larves  de  Dermeftes  dans  le  cadre  \  les 
fragrr.ens  femblables  à  des  brins  de  fils  font 
leurs  excrémens ,  les  pellicules  font  les  peaux 
qu'elles  ont  dépouillées. 

Les  Dermeftes  relient  peu  de  tems  dans 
l'etac  de  larve  &  de  chryfalide;  il  y  a,  dans 
cette  efpèce ,  plufieurs  générations  qui  fe  fuc- 
cèdent  dans  la  même  année  ;  elles  fe  renou- 
vellent dès  le  commencement  du  printems 
jufqu'au  commencement  de  l'automne  ,  Se 
elles  font  d'autant  plus  fréquentes  que  la 
faifon  eft  plus  belle ,  la  chaleur  plus  forre 
&  plus  fourenue  5  il  y  a  donc  long-tems  à* 
craindre  des  Dermeftes ,  &  à  peu  près  pen- 
dant neuf  mois  confécutifs. 

Les  Anthrennes  font  bien  moins  grandes 
que  les  Dermeftes,  &  à  cet  égard  elles  font 
moins  formidables  ,  mais  leur  petitefle  eft 
caufe  qu'elles  font  plus  difficiles  à  découvrir} 
d'ailleurs  elles  fe  tiennent ,  ainfi  que  leurs 
larves ,  plus  volontiers  à  l'intérieur ,  qu'à  la 
furface  des  infectes  qu'elles  dévorenr.  Ces 
différentes  conditions  font  caufes  qu'on  ne 
les  apperçoit  fouvent  qu'après  qu'elles  ont 
exercé  de  grands  ravages,  qu'elles  onr  beau- 
coup détruit ,  que  les  infeétes  qu'elles  ont 
dévorés  à  l'intérieur  font  prefque  réduits 
en  pouflière.  Mais  on  évite  ces  inconvéniens 
en  examinant  fa  collection  de  tems  à  autre, 
&  les  indices  fuivans  fonr  reconnoître  ou 
les  larves ,  ou  les  Anrhrennes  qu'on  ne  voit 
pas  j  une  pouftière  grifâtre  ,  rrès-fine  ,  onc- 
rueufe  au  toucher,  ramaffée  fur  le  fond  du 
cadre  ,  ou  qui    tombe  de  l'intérieur   des 


PRÉLIMINAIRE. 


f  îfeftes  pendant  les  fecouffes  légères  dont  on 
agite  le  cadre;  des  dépouilles,  ou  pellicules 
fendues  en  deffus ,  fort  petites  ,  d'un  brun 
clair ,  Se  ayant  à  leur  extrémité  deux  efpèces 
de  petites  cornes  droites  Se  horizontales. 

Les  Anthrennes  ne  fe  reproduifent  que  dans 
«ne  faifon ,  c'eft  aux  rno;s  de  mai  Se  de  juin  ; 
les  larves  qui  naifTent  vers  la  fin  de  l'été  , 
mangent  Se  croillent  fott  peu  dans  les  com- 
mencemens  ;  elles  (ont  en  activité  pendant 
l'automne  &  l'hiver,  &  elles  paffenc  ,  à  la 
fin  de  cette  dernière  faifon  ,  à  l'état  de  chryfa- 
lide.  C'eft  donc  pendant  l'automne  Se  une 
une  grande  partie  de  l'hiver  que  les  larves 
des  Anthrennes  exercent  leurs  dégâts  ;  les 
grands  froids  les  engourdiffent  ,  mais  les 
froids  modérés  ne  retardent  pas  leurs  rava- 
ges: les  Anthrennes  ,  dans  leur  état  de  per- 
fection ,  (ont  dan  .ereules  &  par  leur  dé- 
gât ,  &  par  la-ponce  de  leurs  oeufs,  dans 
les  mois  de  mai  &  de  juin.  Ces  infectes  font 
G  voraces,  que  les  Anthrennes  qui  pansent  les 
dernières  à  leur  état  de  perfection  dans  un 
cadre  ,  dans  lequel  d'autres  qui  ont  atteint 
plus  tôt  ce  terme,  font  mortes,  elles  s'en  nour- 
ri ffent. 

Les  Bruches  font ,  comme  les  Anthrennes , 
difficiles  à  découvrir  à  caufe  de  leur  p<. riteffé  ; 
mais  une  habicudo  allez  ex  raordinaire,  qui 
leur  eft  par ticulière,  les  décelé.  Elles  fe  cachent 
le  jour,  Se  elle-  font  en  mouvement  la  nuit. 
Ces  finguliers  infectes  n'ont  qu'une  généra- 
tion par  an  ;  elle  a  lieu  au  plus  fort  de  l'hi- 
ver, dans  les  mois  de  janvier  Se  de  février. 
C'eft  alors  que  les  Bruches  fonc  parvenues  à 
leur  dernier  état  Se  qu  elles  multiplient.  Les 
froids  les  plus  forts  ne  les  engourdilfent  pas. 
Dans  une  chambre  dont  j'avois  biffé  les 
croifées  ouvertes  pendant  plufieurs  jours  de 
faite,  durant  une  forte  gelée,  je  vis  au  mois 
de  janvier  ,  le  foir  à  minuit ,  des  Bruches 
marcher  fur  les  parois  de  boîtes  dans  lefquelles 
je  confervois  des  oifeaux  empaillés  :  dans 
la  journée  les  Bruches  fe  cachoient ,  &  je 
li'en  voyois  aucune.  Leur  hiftoire  prouve  qu'il 
n'y  a  aucun  teins  de.  Tannée  où  il  ne  foit 


XIX 

dangereux  de  laiffer  les  fubftanccs  animales 
defféchées  expofées  à  l'air. 

Les  larves  des  Bruches  font  de  très-petits 
Vers  à  fix  pieds,  dont  la  dépouille  eft  une 
pellicule  qui  n'eft  pas  terminée  par  deux  pro- 
longemens  comme  celle  des  Anthrennes.  On 
peut ,  à  l'infpection  de  cette  dépouille  ,  re- 
connoi'tre  les  larves  des  Bruches  Se  celles-ci, 
en  cherchant  à  les  voir  la  nuit  à  la  lumière. 
Les  larves  naifTent  au  printems ,  &  pafTent 
à  l'état  de  chryfalide  à  la  fin  de  l'été  ;  ainfi 
les  larves  de  ces  infectes  font  en  vigueur  pen- 
dant le  printems  Se  l'été  ,  &  l'infecte  parfait, 
dans  le  plus  fort  de  l'hiver. 

Les  Teignes  ne  s'attachent  qu'aux  infectes 
dont  le  corps  eft  velu  ou  dont  les  aîles  font 
farineufesj  c'eft  par  cette  raifon  qu'elle-  ne 
fonr  guère  à  craindre  que  pour  its  Papil- 
lons. Quelquefo  s  cependant  elles  coupent 
auffi  les  aîles  à  réfeau  pour  s'en  nourrir  & 
s'en  envelopper;  mais  leurs  plus  grands  ra- 
vages tombenc  fur  ces  grofies  Phalènes  dont 
le  corps  eft  ctès  velu.  On  fait  que  les  Tei- 
gnes naifTent  de  ces  pecices  Phalènes  qui  volent 
en  écé  dans  les  apparremens  ;  ceux  -  ci  ne 
font  redoutables  que  par  le  dé^ôc  de  leurs 
œufs;  ils  ne  font  pat  eux-mêmes  aucun  mai 
Les  larves  naifTent  en  automne  ,  ctoiffent 
peu  pendant  cette  faifon  Se  duranr  l'hiver; 
mais  leur  crue  eft  prompte  au  commencement 
du  printems ,  &  leurs  dégâts  font  rapides  alors  : 
on  ne  voit  que  diffic.lemeit  ces  infedes  ca- 
chés parmi  les  poils  qu'ils  coupent,  Se  couverts 
d'un  fourreau  fair  de  ces  mêmes  poils  ;  mais  les 
les  excrémens  des  Teignes  ies  font  facilement 
reconnoître  ;  ce  fonr  de  pecirs  grains  grifâ— 
cres ,  rudes  &  âpres  au  toucher.  En  fecouant 
le  cadre ,  les  poils  qui  font  coupés  Te  déta- 
chent ,  tombent ,  &  indiquenc  le  mal  qui 
exifte.  Les  larves  deviennent  chryfaltdes  en 
avril,  &  Papillons  en  mai,  juin,  juillet  & 
août.  Il  y  a  donc  ,  pendant  ces  mois ,  le 
dépôt  des  œufs  à  craindre  ,  pendant  la  fin 
de  l'automne  ,  l'hiver  ,  &  fur-tout  pendant 
le  commencement  du  printems ,  les  dégâts 
des  larves. 
a  c  ij 


XX 


DISCOURS 


L'efpèce  de  Teigne  qu'on  trouve  le  plus 
communément  dans  les  collections  ,  eft  la 
Teigne,  la  plus  ordinaire  auflî  fur  les  pelle- 
teries &  les  étoffes  de  laine  \  mais  on  trouve 
encore  ,  quoique  plus  rarement  ,  quelques 
autres  efpèces  de  Teignes  dans  les  collections  j 
elles  font  plus  grandes,  &  par  cela  plus  dan- 
gereufes  j  il  fuffit  >  pour  l'objet  que  je  traite  , 
qu'on  fâche  les  reconnoître  au  même  indice 
que  les  Teignes  des  pelleteries. 

La  Pince  eft  un  très-petit  infecte  ,  recon- 
noilfable  par  fes  deux  antennes  ou  (es  deux  pre- 
miers pieds  en  forme  de  pince  de  Scorpion. 
Cet  infecte  eft  fort  vif ,  il  fe  cache  peu  , 
il  va ,  vient  fouvent,  &  il  eft  ,  par  cette  rai- 
fon  ,  facile  à  découvrir.  Il  paroît  en  activité 
toute  l'année  ou  une  grande  partie  de  l'an- 
née. Je  ne  l'ai  pas  obfervé  comme  les  infectes 
précédens,  j'ignore  le  tems  où  il  multi- 
plie ,  &  fi  le  froid  l'engourdit  :  il  eft  fi  pe- 
tit ,  que  chaque  individu  ne  peut  faire  que 
très-peu  de  mal ,  mais  l'efpèce  peut  nuire 
beaucoup  par  le  nombre  des  individus.  Ce- 
pendant quelques  perfonnes  doutent  que  la 
Pince  foit  nuinble,  elles  croient  au  contraire 
qu'elle  eft  utile,  parce  qu'elle  ne  fe  nourrit 
pas  des  objets  dont  la  collection  eft  com- 
pofée,  mais  des  Mittes  que  ces  objets  attirent , 
Se  qui  en  vivent. 

Les  Mittes ,  plus  petites  encore  que  les 
Pinces  j  font  peu  à  craindre  féparément,  & 
il  n'y  a  que  leur  très  -  grand  nombre  qui 
faire  un  mal  fenfible  :  on  les  voit  courir  en 
tout  tems ,  comme  les  Pinces;  elles  rongent 
les  aîles  à  réfeau,  les  pouffières  des  ailes  des 
Papillons,  &  les  parties  les  moins  dures; 
leurs  excrémens  font  une  pouflïère  très- fine 
#  &  impalpable.  A  peine  leurs  d.'gâts  méritent- H 
attention  ,  à  moins  que  ,  par  négligence ,  l'ef- 
pèce ne  fe  foit  multipliée  à  un  point  extrême. 
Ce  font,  dit-on,  les  Mittes  que  les  Pinces 
cherchent  dans  les  herbiers  ,  où  les  unes  6c 
les  autrps  font  fouvent  bien  nombreufes.  J'ai 
peine  à  concevoir  que  les  Pinces  ,  en  aùffi 
grand  nombre  que  les  Mirres  ,  ne  les  dé- 
uuifent  pas,  &  queles  dégâts  rapides,  con- 


fidérables  ,  qui  ont  fouvent  lieu  ,  ne  foient 
pas  dus  aux  deux  efpèces  très- multipliées. 
Je  n'affure  cependant  rien  fur  ce  fait,, 
n'ayant  pas  eu  le  tems  de  le  vérifier  par 
l'obfervacion. 

Après  avoir  fait  connoîtte  les  efpèces  def- 
truélives  des  collections  d'infectes ,  le  tems 
où  elles  font  à  craindre ,  le  moyen  de  les 
reconnoître  dans  les  diftérens  états  ,  je  ter- 
minerai cet  article  par  l'indication  des 
moyens  d'arrêter  les  ravages  en  détruifanc 
les  infectes  qui  les  caufent. 

Si  l'on  n'a  pas  employé  la  cire  pour  y  fixer 
les  épingles  qui  percent  les  infectes  y  quel- 
que méthode  qu'on  ait  fuivie  d'ailleurs ,  le 
moyen  le  plus  fur  d'arrêter  le  dégât  des  in- 
fectes deftructeurs,  eft  de  recourir  à  un  degré 
de  chaleur  qui  les  faife  périr.  Il  y  a  deux 
manières  de  mettre  ce  moyen  à  exécution. 
Le  premier,  praticable  feulement  du  mois 
d'avril  à  la  fin  de  celui  d'août  ,  confifte  à 
expofer  les  cadres  ou  les  riroirs ,  pofes  ver- 
ricalement  ou  un  peu  inclinés  au  pied  d'un 
mur  frappé  des  rayons  du  foleil  dans  les  heures 
de  la  journée  les  plus  chaudes,  comme  de 
dix  heures  à  quatre.  Le  reflet  du  mur  ,  la 
réfraction  des  verres 3  occafionnent  une  vive 
chaleur  a  l'intérieur  des  cadres  ;  fi  le  tems 
eft  beau  ,  le  ciel  découvett  ,  &  ce  font  les 
circonftances  qu'il  faur^hoifir ,  en  peu  d'heu- 
res la  chaleur  devient  fi  forte  3  cjue  les  in- 
fecles  délimiteurs  ne  peuvent  la  fupporter; 
ils  fortent  des  parties  du  corps  des  infectes 
delféchésoù  ils  fe  tenoient  cachés,  ils  coûtent 
à  traver-  le  cadre,  s'agitent,  s'arrêtent,  tom- 
bent en  convulfions  Se  meurent.  Ce  n'eft  pas 
le  feul  avantage  dont  on  jouifle  ,  l'excès  de 
chaleur  tue  les  larves  chryfalides  auffi  bien  que 
les  infectes  ,  &  détruit  les  germes  dans  ies 
œufs.  Ainfî  toute  la  race  contenue  dans  un 
cadre,  en  quelqu'état  que  foient  les  individus, 
périt  en  même  tems  &  en  une  fois. 

11  faut  employer  le  procédé  que  je  viens 
de  décrire  pour  tous  les  inL  ctes  qui  n'avoient 
pas  encore  été  placés,  qui  avoient  été  atta- 


PRÉLIMINAIRE. 


s*j 


qués,  ou  qui  étoient  fufpects;  on  les  aJai 
n  ri  en  les  expofanc  au  foleil  fous  ua  bocal 

de  verre. 

Si  l'on  n'a  remarqué  dans  la  colleétion 
que  de  légères  traces  d'infectes  deitructeurs 
pendanc  l'automne  Se  l'hiver  ,  comme  les 
larves  confomment  peu  pendanc  ces  deux 
faifons,  on  peut  différer  d'expofer  les  ca- 
dres au  foleil  jufqu'au  printems  fuivant;  mais 
fi  ,  dans  les  faifons  que  nous  venons  d'indi- 
quer ,  le  nombre  des  individus  rend  leurs 
dégâts  à  craindre;  (i  on  reconnoît  les  traces 
des  Dermefles,  qui  font  plus  grands,  qui  con~ 
fomment  par  un  tems  plus  frais,  il  ne  faut 
pas  attendre  le  printems,  mais  recourir  à  une 
chaleur  artificielle  ,  foit  en  plaçant  les  cadres 
dans  un  four,  foie  à  plat  fur  la  tablette  d'un 
pocle^  foit  verticalement  devant  le  feu  d'une 
cheminée  :  dans  ces  différens  cas  }  pour  ne 
pas  porter  trop  loin  la  chaleur ,  ou  ne  pas 
la  laifïer  trop  au-de(Tous  de  ce  qu'elle  doit 
être,  il  faut  placer  au  milieu  des  cadres  un 
thermomètre,  porter  Se  entretenir  la  chaleur 
de  quarante-cinq  à  cinquante  degrés;  la  con- 
ferver  à  ce  point  trois  à  quatre  heures. 

Voici  quelques  légers  inconvéniens  qui 
réfultent  de  la  méthode  que  je  viens  de  dé- 
crire. i°.  La  chaleur,  de  quelque  façon  qu'on 
l'excite,  élève  dans  les  cadres  une  vapeur 
qui  fe  condenfe  Se  fe  réfout  en  gouttes  d'eau 
par  le  frais  où  les  cadres  repalfenc  enfuite. 
2°.  Les  infectes  qui  ont  reçu  la  mort  roulent 
dans  les  cadres  quand  on  les  remue,  ils  tom- 
bent fur  le  fond  ou  le  rebord  inférieur  _,  & 
ils  faliffent  la  collection.  30.  La  vive  action 
des  rayons  folaires  ternit  les  couleurs }  mais 
bien  peu  Se  d'une  manière  infenfible ,  Ci  on 
n'y  a  pas  recours  fouvenr.  40.  Les  infectes 
qui  ne  font  que  collés  fe  détachent  quelque- 
fois. Il  réfulte  de  ces  inconvénients,  qu'après 
l'opération  il  faut  ouvrir  les  cadres ,  les 
nettoyer  Se  réparer  les  défordres  légers 
qui  peuvent  avoir  lieu.  Mais  que  font  ces 
inconvéniens  en  comparaifon  de  l'avantage 
de  purger  la  collection  en  une  feule  fois,& 
d'en  allurer  la  confervation  pour  coujours ,  fi 


on  a ,  après  les  réparations  néceffàires  ,  fermé 
les  cadres  prompeemenr  8e  exactement.  Quant 
à  l'action  du  foleil,  comme  il  luffît  d'y  expofec 
une  fois  la  collection ,  il  n'y  a  rien  à  en  re- 
douter ,  Qu  trop  peu  pour  ne  pas  profiter  des 
avantages  qu'elle  procure. 

Si  l'on  s'eft  fervi  de  la  cire  pour  couvrir 
le  fond  des  cadres  ou  des  boîtes ,  on  ne  peut 
recourir  à  la  chaleur  ;  alors  il  faut ,  li  les 
infectes  font  piqués ,  les  tranfporter  fur  un 
autre  fond  qui  permette  d'en  faire  ufage  , 
ou  s'ils  font  collés  .,  il  faut  ouvrir  les  cadres, 
les  placer  fur  le  fond  d'une  boire  proportion- 
née à  leur  volume  &  à  leur  grandeur,  allu- 
mer dans  cette  boîte  de  la  fleur  de  foufre 
en  affez  grande  quantité  ,  pour  que  la  va- 
peur qui  s'élèvera  rempliffe  toute  la  boîte 
qu'on  aura  eu  foin  de  fermer  j  ouvrir  trois 
heures  après  la  boîte  au  grand  air,  Se  re- 
tirer les  cadres.  Cette  opération  aura  fait 
périr  tous  les  infectes  parvenus  à  leur  der- 
nier état  Se  toutes  les  larves,  mais  finis  avoir 
eu  d'action  fur  les  œufs  Se  les  chryfalides. 
li  faudra  donc  avoir  foin  de  n'employer  le 
foufre  contre  les  efpèces  qui  ont  un  tems 
fixe  pour  leur  génération  que  dans  celui  où 
les  œufs  font  écios  ,  où  il  n'y  a  pas  encore 
de  chryfalides  j  &  où  toute  l'efpèce  réfide 
en  des  larves  que  la  vapeur  du  foufre  fait 
périr.  Ces  efpèces  font  les  Teignes _,  les  An- 
thrennes,  les  Bruches  ,  Se  le  tems  d'en  exter- 
miner la  race  les  mois  de  novembre  Se  de 
décembre.  Mais  par  rapport  aux  Derme/les, 
comme  ils  ont  plufieurs  générations  en  un 
an,  Se  peut-être  les  Pinces  3  les  Mines ,  par 
la  même  raifon  ,  on  ne  peut  les  détruire  en 
une  fois.  Il  faut  recommencer  l'opération 
quand  de  nouveaux  infectes  font  fertis  de 
l'état  où  on  ne  les  a  pas  tués  ;  li  on  les  ob- 
ferve  &  on  les  pourfuit  de  près ,  deux  ou 
trois  fumigations  fuflîfenc  pour  extirper  la 
race. 

J'ai  dit ,  en  commençant  cet  article,  que 
les  infectes  expolés  à  l'humidité }  étoienc 
gâtés  par  cette  production  qu'on  nomme 
mo'ifijjure,  qui  croîc  fur  leurs  différentes  par- 


XX1J 


DISCOURS 


ties.  Dans  ce  cts;  i!  faut  ouvtir  les  cadres , 
expofer  les  infe&es  au  foleil  ou  devant  le 
feu  ;  lorfquq  la  chaleur  &  l'air  ont  diflîpé 
l'humidité,  on  enlève,  fous  la  forme  d'une 
pouflière  ,  la  moifîjfure  qui  couvroii  les  in- 
fectes ,  en  les  broilaut  avec  un  pinceau  ou 


la  barbe  d'une  plume.  Mais  fi  on  veut  le* 
nettoyer ,  avant  d'avoir  fait  évaporer  l'hu- 
midité, on  applique  la  moifitlure  fur  le  corps 
des  infeites,  elle  s'y  colle  }  elle  y  adhère  t 
&  il  eft  très-difficile  de  l'enlever. 


P  R  É  L  1  M  HVL^  JhR  E. 


xxuj 


CINQUIEME     DISCOURS. 

Notice    de    la  plupart    des    auteurs   qui    ont   écrit  fur  les  infectes. 


Vy  N  peut  divifer  les  auteurs  qui  ont  écrit 
fur  les  infectes  ,  où  à  raifon  du  tems  dans 
lequel  ils  ont  vécu  ,  en  anciens  &  en  moder- 
nes j  &  le  nombre  des  premiers  eft  fort  pe- 
tit ,  tandis  que  celui  des  féconds  eft  confidé- 
rable  ;  ou  à  raifon  de  la  manière  dont  ils  ont 
traité  leur  fujet ,  on  peut  les  clalfer  comme  i  1 
fuit. 

io-  Ceux  qui  n'ont  confidéré  dans  les 
infectes  que  leurs  habitudes  ou  leur  manière 
de  vivre  ,  ce  qui  comprend  leur  hiftoire  ;  ces 
auteurs  pourraient  être  appelles  en  confé- 
quence  hijloriens.  Mais  parmi  ceux-ci,  les  uns 
ont  traité  ou  de  tous  les  infectes  ,  &  n'ont 
écrit  que  des  généralités,  ou  ne  fe  font  oc- 
cupés que  de  quelques  efpèces  en  particu- 
lier :  les  autres  n'onr  parlé  que  des  infe&es 
d'une  contrée  déterminée  ,  &  de  tous  ceux  de 
cette  contrée  ou  de  quelques-uns  feulement.  Il 
faudroit  ,  d'après  ces  différences,  distinguer 
ces  auteurs,  félon  leurs  travaux,  en  hiftoriens 
des  infecles  en  général,  de  certaines  efpèces  d'in- 
feiles  en  particulier  ;  des  infecles  dune  con- 
trée en  général  ,  ou  de  quelques-uns  en  par- 
ticulier. 

z°.  Plufienrs  naturaliftes,  &  le  nombre  en 
eft  aujourd'hui  affez  grand  ,  n'ont  remarqué 
que  quelques  parties  externes  des  infectes 
d'une  contrée  feulement  ;  ils  ont ,  d'après  la 
forme  ,  la  pofition ,  la  ftructure  de  ces  par- 
ties ,  divifé  les  infectes  en  claffes  ,  ordres  , 
feâions  ,  genres  ,  auxquels  les  efpèces  ont  été 
fubordonnées.  Les  remarques  faites  fur  les 
parties  qui  ont  fervi  à  ces  divilîons  confti- 
tuent  ce  qu'on  appelle  caractères  ,  &  l'enfem- 
ble  des  divifions  a  été  nommé  méthode  ou 
fyjlême.  Le  nom  de  méthodijles  a  été  donné 
aux  auteurs  qui  ont  travaillé  dans  ce  genre. 
Très-peu  s'y  étoient  appliqué  avant  le  Che- 


valier Linné  ,  &  les  méthodes  antérieures  à 
la  Henné  ,  ne  comprennent  qu'un  fort  petic 
nombre  de  divifions.  Ce  favant  eft  le  pre- 
mier qui  ait  publié  une  méthode  dans  ia- 
quelle  ou  peut  rapporter ,  d'après  les  carac- 
tères afGgnés  ,  tous  les  infectes  à  un  petic 
nombre  pies ,  aux  divifions  de  la  méthode. 
Depuis  le  chevalier  Linné  ,  p'ufieurs  favans 
onr  fuivi  la  même  carrière  ;  MM.  de  Géer , 
Geoffroy  ,  Fabricius  ,  Schaeffer  ,  s'y  fonc 
principalement  diftingués. 

Les  méthodes  que  ces  auteurs  ont  publiées 
ont  été  propofées  ou  pour  qu'on  y  pût  rap- 
porter les  infectes  de  tous  les  pays  ,  comme 
la  méthode  de  Linné  &  de  Fabricius ,  ou  les 
auteurs  n'ont  eu  en  vue  que  les  infectes  d'une 
contrée  ,  comme  M.  Geoffroy  ceux  des  envi- 
rons de  Paris.  Les  auteurs  méthodifles  de- 
vroient  donc  être  diftingués  en  méthodijles 
univerfels  ,  méthodijles  particuliers.  Les  uns 
&  les  autres  ont  rendu  à  la  fcience  un  grand 
fervice  en  abrégeant  fon  étude  ,  en  établif- 
fant  des  divifions  auxquelles  on  puiffe  rap- 
porter les  infectes  comme  par  grouppes  ,  & 
ne  chercher  ceux  qu'on  veut  connoître  que 
parmi  ces  grouppes  ,  au  lieu  de  parcourir 
d'un  bout  à  l'autre  l'ouvrage  dans  lequel  on 
en  traite.  Les  divifions  font  des  points  de  re- 
pos ,  des  moyens  de  rapprochement  ,  &  les 
méthodes  font  des  caralogues  clairs  ,  concis 
des  objets  qu'on  veut  faire  connoître  ou  étu- 
dierjellesapprenneut,  d'après  quelques  fignes 
extérieurs ,  faciles  à  remarquer  Ôc  convenus ,  à 
reconnaître  &  à  distinguer  ces  objets  ;  c'eft 
le  feul  avantage  qu'elles  procureur ,  mais  c'en 
eft  un  très-grand  dans  une  étude  dont  les  ob- 
jets font  multipliés  prefqu'à  l'infini  ,  dans 
laquelle  un  grand  nombre  fe  relfemble  & 
n'eft  diftiugué  que  par  les  caractères  que  les 


XXV 


DISCOURS 


auteurs  ont  remarqués  ,  &  qu'ils  ont  fait 
connoître.  Enfin  c'eft  abréger  beaucoup  l'é- 
tude ,  &c  par  conféquent  rendre  un  fervice 
bien  important. 

Cependant,  en  faifant  l'éloge  des  métho- 
des ,  &  en  remerciant  les  auteurs  qui  ont  eu 
la  fagacité  &  la  patience  néceffaires  pour  les 
tracer  j  je  ne  peux  m 'empêcher  de  remarquer 
qu'on  peut  leur  reprocher  an  défaut  dans 
leur  travail  ,  qui  leur  cft  commun  à  tous  , 
excepté  à  M.  Geoffroy  qui  l'a  en  partie  évité. 
Ce  défaut  eft  de  n'avoir  eu  aucun  égard  à  la 
grandeur  des  infectes  ,  en  forte  que  la 
même  divilîon  comprend  fouvent  les  plus 
grands  &  les  plus  petits  :  fi  les  auteurs  avoient 
déterminé  certaines  proportions  ,  certaii.es 
divilîons  de  grandeur,  ce  caractère  feul ,  fi 
frappant ,  fi  facile  à  reconnoître  auroit  encore 
beaucoup  ménagé  le  tems  en  indiquant  l'or- 
dre de  clivifion  dans  lequel  on  auroit  dû 
chercher  l'infecte  que  l'on  examine.  M. 
Geoffroy  a  à  la  vérité  tnefuré  la  grandeur  de 
chaque  efpèce  ;  m:iis  cette  mefure  ftricte  n'eft 
pas  celle  dont  je  patle  \  elle  peut  d'ailleurs 
êtte  vicieufe  ,  en  ce  qu'il  y  a  des  individus 
plus  grands  les  uns  que  les  autres  ;  M,  Geof- 
froy n'a  pas  employé  la  grandeur  comme  ca- 
ractère conftituant  de  fa  méthode  ;  quelques 
auteurs  ont  établi  des  fections  d'après  la 
grandeur  des  infeftes.  Mais  je  crois  que  ce 
ligne  eût  pu  être  employé  beaucoup  plus  gé- 
néralement qu'jn  ne  l'a  fait ,  6V  que  fon  em 
ploi  rendrait  l'étude  beaucoup  moins  longue. 

3°.  Quelques  phyficiens  ont  peu  ou  point 
confidére  dans  les  infectes ,  leut  forme  exté- 
rieure &  leurs  habitudes  ;  mais  ils  ont  eu 
pour  but  d'obferver  leur  organifation  ,  la 
ftrudure  de  leurs  différentes  parties ,  la  ma- 
nière dont  s'exécutent  ces  changemens  qu'on 
avoir  improprement  nommés  metamorphofes. 
Perfonne  ne  conteftera  à  Swammerdam  le 
premier  rang  parmi  ces  auteurs  j  il  le  mérite 
tant  par  le  nombre  de  fes  obfervations  que 
par  la  fagacité  avec  laquelle  il  les  a  faites  , 
la  (implicite  (k  la  clarté  avec  lefquelles  il  en 
rend  campe  ;  peut  être  Walkihet  métite-i-il  | 


d'être  nommé  après  Swammerdam  ;  6V  en- 
fuite  Malpighi  ,  Leuwenhoeck  ,  MM.  de 
Geer,  de  Réaumur ,  Lyonet ,  ont  ajouté  aux 
connoiffances  que  nous  ont  procuré  ces  au- 
teuts  ;  divers  phyficiens  ,  en  écrivant  fur  la 
phyfiologie  ,  ou  l'anaromie,  onr  auflî  parlé 
de  l'organifation  des  infectes,  mais  par  occa- 
fion  j  fans  fe  propofer  ces  animaux  pout  but. 

Swammerdam  efl:  celui  qui  nous  à  le  pre- 
mier éclairé  fur  les  changemens  que  fubiffent 
les  infectes.  Ce  qu'il  a  découvert  Bc  écrit  à 
cet  égard  ,  eft  devenu  la  bafe  &  la  fomme 
de  nos  connoiffances  fur  ce  fujet.  On  n'a  lait 
depuis  que  confirmer  fes  découvertes.  Les 
auteurs  dont  je  viens  de  parler  méritent ,  à 
jufle  titre  ,  le  nom  d'anatomijles. 

Rédi  a  le  mérite  d'avoir  le  premier  révo- 
qué en  doute  l'origine  des  infectes  qu'on 
attribuoità  la  putréfaction;  d'avoir  démontré 
par  l'expérience  qu'ils  fe  reproduifent ,  com- 
me les  autres  animaux  ,  par  le  concours  des 
deux  fexes.  Coin  me  c'eft  un  effet  de  leur 
organifation  ,  je  place  Rédi  à  la  fuite  des  ana- 
tomiftes,  quoiqu'il  n'ait  patlé  que  de  l'effer , 
fans  décrire  les  organes. 

4°.  Beaucoup  d'auteurs  fe  font  contentés 
de  décrire  les  infectes  ,  foit  qu'ils  les  aient 
confidétés  avec  on  fans  méthode.  Mais  d'au- 
tres ont  ajouté  des  figures  à  la  defetiption  , 
&  ces  figutes  ont  été  ou  fimplement  gravées  , 
ou  gravées  &  colorées  ;  MM.  de  Réaumur  _, 
d  Geer  ,  Sec.  j  fournilïent  des  exemples  de 
figures  ajoutées  aux  deferiptions  ev:  fimple- 
ment  gtavées  ,  &  l'on  pourrait  dire  qu'une 
foule  d'auteurs  en  fournit  de  figures  colo- 
rées ,  tels  font  Cramer  .,  Harris  ,  Fraefel  3 
Klerk  ,  Schoeffer ,  Albin  ,  Erneft  >  &c.  On 
pourrait  defigner  ces  auteurs  par  le  nom  de 
figurijîèi  ,  en  ajoutant  que  les  figures  don- 
nées par  les  uns  ne  fom  pas  colorées  ,  que 
celles  données  par  les  autres  le  font  ;  que 
ces  auteurs  ont  repreiente  des  infectes  de 
tout  genre  &  de  tout  pays,  comme  R.uef.1, 
d'autres  certains  genres  d'r'n  set  .  fe  rlê  tiént^ 
comme  Cramer  les  Papillons  ,  Sthoî;:    les 

Punaiies  , 


PRÉLIMINAIRE. 


Punaifes;  que  quelques-uns  n'ont  traité  que 
des  infectes  d'un  pays  }  comme  Schoefter  de 
ceux  des  environs  de  Ratishonne ,  Mademoi- 
felle  de  Mecian  de  ceux  d'Europe  cV  de  Su- 
rinam ,  ?:c. 

On  peut  rapporter  aux  quatre  ordres  que 
que  je  viens  d'établir ,  tous  les  auteurs  qui 
ont  travaillé  fur  les  infectes  ;  mais  comme  un 
grand  nombre  a  tr.ûté  des  infectes  fous  diffé- 
rées points  de  vue  ,  dont  il  s'eft  également 
occupé  ,  il  feroit  très-difficile  de  préfenter  le 
tableau  des  auteurs  d'après  cet  ordre  :  le  mê- 
me auteur  fe  retrouveroit  fouvent  dans  plu- 
fieurs ordres.  Ainfi  le  nom  de  M.  de  Réau- 
mur  devroit  fe  trouver  parmi  ceux  des  hif- 
toriens  ,  des  méthodïjles  ,  &  des  figuriftes. 
Pour  éviter  la  coufufion  &  les  répétitions  iné- 
vitables dans  le  tablean  des  auteurs  préfenté 
d'après  le  genre  de  leui  travail  ,  je  les  nom- 
merai fimplement  par  ordre  alphabétique  , 
en  indiquant  le  genre  ou  les  dittérens  genres 
de  leurs  travaux  3  indication  d'après  laquelle 
le  lecteur  décidera  lui  même  à  quel  ordre 
chaque  auteur  doit  êcre  rapporté  ,  s'il  ne  doit 
l'être  qu'à  un  oii  plufieurs  ordres. 

Je  présenterai  d'abord  une  table  dans  la- 
quelle feront  énoncés  tous  les  titres  des  ou- 


XXV 

vrages  que  j'ai  pu  connoître ,  &  je  me  borne- 
rai à  ce  fimple  énoncé  du  titre  pour  les  ou- 
vrages les  moins  importans  \  mais  après  la 
rable  générale  des  auteurs  &  des  titres  de 
leurs  écrits ,  je  donnerai  un  extrait  des  ou- 
vrages les  plus  inftructifs.  De  la  manière 
que  je  viens  d'expofer  ,  le  lecteur  connoîtra 
la  plupart  des  ouvrages  qui  exiftent  fur  les 
infectes  ;  le  but  de  chaque  ouvrage ,  ce  dont 
il  traite  ,  ce  fur  quoi  on  peut  le  confulter  , 
&  en.mêmetems  il  aura  une  notion  allez 
étendue  des  ouvrages  les  plus  importans  à 
connoître.  Celui  qui  voudra  travailler  fur  les 
les  infectes  fera  donc  éclairé  fur  les  ouvra- 
ges dans  lefquels  il  peut  efpérer  de  trouver 
à  s'inftruire  ;  il  connoîtra  ce  qui  eft  exécuté 
par  les  auteurs  qui  ont  le  plus  avancé  la 
feience  ,  &  parconféquent  ce  qui  refte  à  faire. 
Le  catalogue  &  la  notice  que  l'on  va  lire 
ne  pouvoieut  manquer,  (oit  à  caufe  du  nom- 
bre des  auteurs,  foit  à  caufe  du  mérite  de 
plufieurs  ouvrages  ,  d'occuper  une  grande 
étendue.  Mais  l'Encyclopédie  doit  préfenter 
la  feience  dans  l'état  où  elle  eft  au  moment 
où  l'Encyclopédie  eft  rédigée ,  &  le  tableau 
&  la  notice  des  auteurs  qui  ont  rraité  de  la 
feience  ,  font  le  plus  fur  moyen  de  remplir 
cette  condition  indifpenfable. 


Uïjioirc  Naturelle ,  Infectes.  Tome  IP*. 


XXV) 


DISCOURS 


TABLEAU    ALPHABÉTIQUE 


Des  auteurs  en  général. 


xVdmiral  (  Jacob  1'  )  ,  planches  enlumi- 
nées, de  formac  m  folio  ,  avec  explication  en 
hullandois  ,  repréientanc  des  Papillons.  A 
Amfterdam  en  1761.  Cet  ouvrage  eft  peu 
cor.fidérable.  L'auteur  eft  mort  peu  de  tems 
après  avoir  commencé  fon  entreprife.  Il  def- 
finoit  lui-même  ,  &  colorijit  les  modèles  qui 
fervoien:  aux  planches  qu'il  devoir  publier. 
Ce  qu'il  en  a  mis  au  jour  eft  correct ,  Si  d'une 
belle  exécution. 

Albin  (  Eléafet  ).  ïnfeclorum  Argliét  ,  nat. 
hijloria  ;  avec  planches  enl.  in  40.  Hiftoire 
nat.  des  infectes  d'Angleterre,  Londres  1731. 

Du  même.  Londres  1736,53  planches, for 
matin  40.  dont  les  39  premières  repréfement 
des  Araignées ,  la  40e  le  Scorpion  j  &  le  Pou 
de  la  Poule  ;  la  41e  la  Puce  ,  la  42e  le  Pou 
de  l'homme,  &  les  10  dernières  des  Tiques 
ou  Poux  de  différens  oifeaux  &  de  différens 
quadrupèdes ,  avec  un  texte  en  anglois. 

Albrecht  (  Johannes-Peters  ).  DilTerta- 
tions  inprimces  dans  les  mélanges  d?s  cu- 
rieux ,  ou  mïfc.  cur.  décem.  3. ,  ann.  9  &  10., 
170 1  ,  1701  ,  pag.  26  ,  obferv.  1 1  t  écrites 
en  latin  ,  fur  les  oeufs  des  infectes ,  quelque- 
fois féconds  (  félon  cet  auteur  )  fans  que  la 
femelle  fe  foit  accouplée. 

Albrecht  (  Johannis-Sebaftiani  ).  Diflet- 
tation  écrite  en  latin  fur  le  Cerf-volant,  aft. 
phyf.  med.  vol.  6. ,  obferv.  1 10  3  pag.  404, 
tab.  5  ,  fig.  2  ,  5. 

Aldrovandi  (  UlyiTis ).  Un  vol.  in  fol. 
divifé  en  7  livres  fut  les  infectes ,  avec  figures 


très-imparfaites ,  fait  partie  des  ouvrages  de 
ce  fa  van  t. 

Boulogne ,  1601. 

Francfort ,  1623. 

Boulogne  }  1638. 

Anonymes.  Syftème  naturel  du  règne  ani- 
mal par  claffes  ,  familles  ou  ordres ,  genres 
&  efpèces  _,  avec  une  notice  de  tous  les  ani- 
maux :  les  noms  grecs,  latins  &  vulgaires  que 
les  naturalistes  leur  oat  donnés  ,  les  citations 
des  auteurs  qui  en  ont  écrir ,  eVc.  Pans  ,1754, 
in-8°.  2  vol.  avec  fig.  Les  infectes  font  partie 
du  fécond  vol. 

Aristote.  Liv.  4.  de  l'hiftoire  des  ani- 
maux ,  chap.  6.  Quelques  généralités  fur  les 
parties  des  inredles. 

Avelin  (  Gabriel-Emmanuel  }.  Diflerta- 
tion  latine  fur  les  merveilles  des  infectes , 
(  de  miraculis  ïnfeclorum  ).  Upfal ,  1752,  in-40. 

Baekneri  (  Michaelis  AndreœJ.  DifTena- 
tion  latine  fur  le  mal  que  caufent  les  infec- 
tes ,  {de  noxâ  ïnfeclorum).  Upfal  ,1752,  in-40.  > 
inférée  dans  les  amxn.  acad.  ,  tom.  3  pag. 
335> 

Bazin.  Obfervations  fur  les  plantes  &  leur 
1  analogieavec  les  infectes.  Strasbourg.,  1741  , 
in-  8°. 

Du  même.  Hiftoire  des  Abeilles. 

Du  même.  Abrégé  de  Phiftoire  des  infec- 
tes j  4  vol.  in- 1 2  ,  avec  figur#«n  taille  douce , 
Paris,  1747.  Cet  ouvrage  eft  en  dialogues ,  & 


V  R  Ê  L  I  M  1  N  A  I  R  E. 


n'eft  qu'an  extrait  des  mémoires  de  M.  de 
Réaurmir. 

Bergstraesser  (  Benignus  ).  Nomencla- 
ture des  infectes ,  texte  allemand. 

Du  même.  Icônes  Papillonum  ,  &c.  ou 
Papillons  de  jour  ,  d'Europe,  figurés  ,  rangés 
fuivant  le  fyftême  de  Linné  &c  Fabricius. 

Bomare  (Valmont  de)  publia  en  1746 
6  vol.  in- 1 2  ,  fous  le  titre  de  dictionnaire 
raifonnè  &  univerfel  d'hifloire  naturelle.  On 
trouve  des  généralités  fur  les  infectes  dans  cet 
ou vt âge  ,  qui  a  eu  plutieurs  éditions.  Voye^ 
l'article  de  cet  auteur. 

Bon.  DitTerrarion  fur  l'Araignée  ,  avec 
une  lettre  fur  le  même  fnjec ,  par  Pouger. 
Paris,  17  10  ,  in- 8°. 

Du  même.  DitTertation  fur  l'utilité  de  la 
foie  des  Araignées.  Montpellier  ,1710,  in-  S9. 

Bonnet.  Mémoire  fur  une  nouvelle  par- 
tie ,  commune  à  plutieurs  efpèces  de  Chenil- 
les. Mém.  de  math,  à  de  phyf  .  vol.  1 ,  pag.  44. 

Du  même.  Mémoire  fur  la  grande  Che- 
nille à  queue  fourchue  du  faule.  Mémoires  de 
mathém.  &  phyf.  ,  vol.  z,pag.  xj6. 

Bonnet  (  Charles  ).  Obfervations  fur  les 
Chenilles  y  le  Fourmilion  ,  les  Pucerons. 
Philof.  tranf.  angloife  3  vol.  41  y  n°.  470  , 
page  458. 

Breynii  (  Johannis-Philippi).  Hiftoire  na- 
turelle du  Coccus  Polonicus,  avec  des  généra- 
ralités  fur  le  Kermès  &  la  Cochenille.  Ge- 
dani ,  175 1  ,in-4°.  latin,  avec  une  planche 
en  cuivre. 

Brunnich.  Entomoiogla  fljlens  infeclorum 
tabulas  ,  Sec,  in-8°.  Hafniœ,  i764.Divifion 
méthodique  des  infectes  en  clalîes ,  &c. 

Du  même.  Lettre  fur  quelques  plantes  & 


xxvij 

infectes  rares,  obfervés  en  Efpagne,  fe  trouve 
dans  les  tranfact.  philofop.  vol.  24.,  nQ.  301 , 
pag.  1045. 

Camelli  (  Georgii  Jofephi  ).  Obfervations- 
éctites  en  latin  ,  fur  les  Araignées  &  les  Sca- 
rabés  des  Ifles-  Philippines  ;  Philofop.  tranjact. 
angl.  v.  27,  n°.  331,  pag.  310. 

Canti  Pratani  (Thomas).  Des  Abeil- 
les j  deux  traités  latins,  in-  8°.,  Duaci  1617. 

Carolus  (  Theodorus  ).  Sur  les  Cantha- 
rides.  Diilert.  lat.  mise.  cur.  dec.  1  ,  ann, 
168 6,  pag.  66>obf.  36. 

Catelan  (abbé  de).  Obfervations  fur  les 
yeux  des  infectes  ,  écrites  en  latin.  Léipfick. 
1682,  in- 4°. 

Catesby.  Hiftoire  nature'le  de  la  Caro- 
line, in-folio,  avec  des  figures  colorées.  On 
trouve  dans  cet  ouvrage  la  defeription  «5c  la 
représentation  de  quelques  infectes. 

Clerk.  Deux  volumes  in  -  40.  avec  des 
planches  coloriées;  le  premier  fur  les  Araig- 
nées, le  fécond  des  Papillons  étrangers.  Cet 
ouvrage  eft  rare ,  &  fa  rareté  le  rend  foie 
cher. 

Cleyerus  (  Andréas  ).  Des  Cigales  des 
Indes.  Dilîerc.  lat.  mise.  cur.  dec,  1 ,  ann.  6 , 
1687  ,  pag.  124,  obf.  49. 

Colerus  (Johannes).  DitTertation  la- 
tine fur  le  Ver  à  foie.  GilTac  .,   1 665. 

Collinson  (  Pierre).  Obfervations  fur  les 
Demoifelles  &  les  Ephémères  ,  Philofop. 
tranfact.  angl.  vol.  4< ,  n°.  472. pag ,  37. 

Columnœ  (  Fabii  Lincœi  ).  Des  produc- 
tions de  nos  climats  ,  les  plus  rares  &  les 
moinsconnues,  in-40.  avec  figures  en  taille- 
douce.  Rome,  161 6jch.  17,  du  Ver  luifan:, 
18  &  19,  de  deux  Scarabés. 

Daubenton  (le  jeune).  Quelques  plan»; 
d  9 


xxvîij  DISCOURS 

ches  coloriées ,  de  Papillons  &  infectes  , 
format  in-folio  Se  in-40.  ,  avec  les  noms 
triviaux.  Paris,  1760. 


Derham.  Théologie  -  phyfîque  ,  1  vol. 
in  8°.  ,  imprimé  en  anglois,  à  Londres  en 
17.20  ,  &  traduit  en  françois  en  1727  ,  im- 
primé à  Roterdam  ,  partagé  en  plulieurs 
livres  ,  dont  le  huitième  traite  des  in- 
fectes. 

Drury.  3  vol.  grand  in-40.  >  avec  de 
très-belles  planches  coloriées  ,  repréfentant 
des  Papillons  Se  divers  infectes ,  auxquelles 
eft  jointe  une  explication.  Londres,  1770. 

Eberuni  (  Georgii  Wolf  Gangii  ).  Dif- 
cours  latins  fur  les  nuages  de  Sauterelles  qui 
parurem  dans  les  cantons  de  l'Allemagne  en 
1693.  Altoffi,  1693.,  in-40. 

Edwars.  Cet  auteur  eft  principalement 
connu  par  les  belles  figures  enluminées  qu'il 
a  données  des  oifeaux  ,  rant  de  l'Europeque 
des  trois  autres  partie^  du  monde.  Son  ou- 
vrage compofe  quatre  volumes  in-40.,  1u' 
fureur  fucceiîivement  publiés  à  commencer 
de  1743  ;&  trois  volumes  intitulés  Glanures, 
le  texte  eft  en  anglois.  Cependant  indépen- 
damment des  oifeaux  ,  Edwars  a  donné,  dans 
chaque  volume  ,  les  figures  de  quelques  in- 
fectes. 

Ernest.  Suite  de  Papillons  &   Phalènes 

d'Europe  ,  peints    par    Emeft  ,    avec    une 

explication  niftorique    en   François.   Paris, 
1779. 

Fabricius  (  Joan.  Chrift.  ).  Cet  auteur  eft 
celui  qui  a  décrit  le  plus  grand  nombre  d'in- 
fectes ;  on  a  de  lui  trois  ouvrages,  dont  deux 
fur  les  infectes  en  particulier ,  Se  le  troi.'ïème 
fur  les  infeites  Se  les  autres  parties  de  rhif- 
totre  naturelle.  Les  deux  premiers  ont  pout 
titre  :  l'un  ,  Syftcma  entomologie.  }JlJlens  in- 
feclcrum  clajjes  ,  &c  ,  ou  divilîon  métho- 
dique des inlectes  en  claltes ,  Sec.  1  vol.  in-8°. 
Leipfic,  1775-  L'autre ,  Spedes in  feclorum,  Sec. 


ou  defeription  des  différentes  efpèces  d'in- 
fectes _,  avec  la  fynonimie  Se  une  courte  def- 
eription hiftorique.  Hambourg,  1 7  8 1 .  Le  troi- 
fième  ouvrage  eft  intitulé  :  Philofophia  ento- 
mologica  ,  ou  divifion  méthodique  des  trois 
règnes.  Leipfic,  177 S. 


Forstér  (  Joan.  Reinol  ).  Novœ  fpecies 
infeblorum.  Londres  -771. 

Franci  (Georgii).  DiJJertatio  de  A  [ci  lis 
feu  Millepedibus.  Heidelbergx  ,  1 679  >  in-£°. 
Dilïertation  fur  les  Millepieds. 

Frisch  (  Jod  Leop  ).  1  vol.  in-q.°. ,  texte 
allemand  j  avec  un  grand  nombre  de'plan- 
ches  fans  couleur ,  repréfentant  beaucoup 
d'infectes,  fans  divifion  méthodique,  Se  feu- 
lement des  infectes  d'Europe  ,  format  i/2-40. 
1750. 

Geer  (  Carol  de  ).  8  vol  in-40.  avec  des 
planches  en  taille-douce,  intitulés  :  Mé- 
moires pour  fervir  à  l'hiftoire  des  infectes, 
écrits  en  françois.  Stockholm,  17 si. Cet  au- 
teur traite  de  l'hiftoire  des  infectes ,  Se  de  la 
manière  de  les  daller. 

Geoffroy.  Hiftoire  abrégée  des  infectes 
qui  fe  trouvent  aux  environs  de  Paris  _,  2 
vol.  in-40.  Cet  ouvrage  contient  une  divifion 
méthodique  des  infectes ,  la  defeription  de 
chaque  efpèce  j  un  précis  hiftorique  des  genres 
&  des  efpèces  ,  8c  dis  planches  pour  l'intel- 
ligence des  genres,  Paris   1762. 

Goedaert  { Joannes  ).  Des  métamorphofes 
des  infectes  j  3  volumes  in  -  1  2  ,  avec  fig. 
gravées. 

Grizelini.  De  la  fcolopendre  qui  rend  la 
mer  Adriatique  lumineufe.  Differtation  ita- 
lienne ,  avec  fig.  gravée  j  Venife  17  50. 

Guettard.  Defeription  de  deux  efpères 
de  nids  fingulîers  faits  par  des  Chenilles. 
Méin.  délaçai,  royale  des  fcicnccs  ,  année 
1749,   pag.   246,  tab.  10,   xi,   11. 


PRÉLIMINAIRE. 


Hagendornit.  Dijfercatio  de  Araneis  , 
tnifc.  cur.  dec.  2  ,  aim.  3  3  1684  >  Pag-  ^8  > 
obf.  30. 

Harris  (  Mofes  .  Deux  ouvrages  fur  les 
infectes,  avec  texte  angiois  Si  latin  ,  Si  de 
très-belles  planches  colorées.,  publiés  à  Lon- 
dres ;  le  premier  format  in-40.  1776  ,  le  fé- 
cond in-folio,  1778. 

Hasselquist.  Iter  Paleflinum.  Voyage  en 
Paleftine  ,  in- 8°.  Il  y  eft  traité  des  infectes 
depuis  la  pag.  408  à  la  pag.  4^1. 

Hebenstreitii  (  Johannis  Pauli).  DitTer- 
tation  latine  fur  les  nuages  de  Sauterelles  & 
les  effets  qu'on  leur  attribue,  in  40. ,  avec 
une  planche,  1693.  Et  du  même  :  Difler- 
tation  fur  les  moyens  à  employer  contre  les 
Sauterelles ,  même  format  ,  même  année. 

Hoister  (  Lautentius  ).  Des  Poux  des 
Mouches.  Dillertation  latine.  Ail.  phyfiq. 
med.  vol.  I  ,  pag.  409  ,  cbf.  1  86  ,  tab.  1 1  , 
fig.  6. 

Hill.  (  John.  )  The  hijïory  of  animais  ,  Sic. 
Hiftoire  des  animaux,  Sec.  Londres,  1751, 
in-folio,  avec  plane,  en  taille-douce.  Dans 
la  troifième  clalle  il  eft  traité  des  infectes  de 
la  pag.  1 3  à  la  pag.  99. 

Hire  (  de  la  ).  Nouvelle  remarque  fur  les 
-infectes  des  orangers.  Mém.  de  ïacad.  roy. 
dis  feiences ,  170^  ,  pag.  60. 

Hire  (  de  la  ).  Defcriptio.i  d'un  infecte 
qui  s'attache  aux  Mouches.  Mém.  de  l'acad. 
royale  des  feiences  ,  16  ji  ,  pag.  11  ,  avec 
une  figure. 

Homberg  (  Guill.  )  Obfervation  fur  les 
infeétes  appelles  Demoifelles.  Mém.  de  lac. 
royale  des  feiences ,  1699,  pag  q6  &  195, 
avec  une  planche. 

Du  même.  Obfervation  fur  les  Araignées. 
Mém.  de  l'àcad.  royale  des  feiences  ,  1707  , 
pag.  438  ,  avec  une  planche. 


XXiX 

Hooke(  Robert  \  Myerographia ,  Sic.  ou 
Obfervations  microfeopiques,  vol.  petit  in- 
folio ,  avec  de  très  -  belles  planches  , 
écrit  en  angiois.  Londres,  1 66  j  j  pag.  163, 
la  trompe  des  Abeilles  ;  pag.  169  ,  les  pattes 
des  Mouches  j  pag.  171 ,  leurs  ailes  ;  pag.  1  8  , 
les  œufs  de  différens  infectes  ;  pag.  185, 
ceux  du  Coufïn  ;  1  9  5  ,  d'une  Teigne  ;  198, 
des  Araignées;  103  ,  de  la  Fourmi  j  207  3 
du  Scorpion  Araignée  j  110  &  n  1  ,  de  la 
Puce  Si  du  Poux  ;  i\  3  ,  d'une  Tique. 

Jo3lot  (  L  ).  Defcriptions  Si  ufages  de 
plufienrs  microfeopes  ,  avec  de  nouvelles  ob- 
fervations fur  une  multitude  d'infectes. 
Paris,  1754  ,  in-40.  >  avec  beaucoup  de 
planches. 

Jonston  (  Joan }.  Trois  livres  fur  1rs  in- 
fectes ,  avec  des  planches ,  faifant  partie  àss 
ouvrages  de  ce  naturalifte. 

Kcœmpfer.  Cet  auteur  ,  dans  fon  hiftoire 
du  Japon  ,  ouvrage  in-folio  }  avec  ligures  , 
fait  mention  d'une  douzaine  d'infectes  en- 
viron. 

Leewenhoeck  (  Anton.  Van.  ).  Obferva- 
tions microfeopiques  dans  ielquellesil  eft  parlé 
des  infectes  en  beaucoup  d'endroits  :  nous 
en  rendrons  un  compte  particulier. 

Lesser.  Théologie  des  infectes ,  &c.  un 
vol.  in- 8°.  traduit  de  l'allermnd,  avec  des 
remarques,  par  M.  Lyonnet.  Patis ,  1745. 

Linné  (Carol.).  Syflema  naturce,  in -8°. 
écrit  en  latin ,  dont  il  y  a  eu  douze  éditions 
en  difrérens  endroits.  Cet  ouvrage  contient 
unedivifion  méthodique  des  infeclrs.  Fauna. 
Suecica  ,  in- 8°.  en  latin  ,  dont  deux  éditions. 
On  y  trouve  la  defeription  des  infedes  de  la 
Suède. 

Du  même.  Amxnitates  académie* ,  5  vol. 
in-8°.  en  latin ,  dans  lefquels  on  trouve  dif- 
férentes obfervations  fur  les  infedes  Ces 
ouvrages  contiennent  quelques  planches. 


xxx  DISCOURS 

Du  même.   Oraùo  de  rrwnoralibm  in  in- 


feclis.  Holmitt  j  1739,  in-8°.  en  Suédois. 

Et  Mufeum  Adolphi  Fredcrici,  &c.  HolmU, 

17  V  4,  in-fol.  contenant  33  pi. ,  &  en  parti- 
culier la  defcription  des  infedes,  formant  une 
partie  du  mu  fée  du  roi  Frédéric  Adolphe. 

Lister.  (Martin).  Joannes  Goedartïus ,  de 
infeclis  in  mechodum  redactus  3  ou  l'ouviage 
de  Godeart ,  réduit  en  méthode.  Londres  , 
1685,  in-S°.  avec  planches. 

Du  même.  A  la  fuite  de  l'ouvrage  de  Rai , 
un  appendice  fur  les  Scarabés  d'Angleterre. 

Lyonet  (Pierre).  Traité  anatomique  de 
la  Chenille  qui  ronge  le  bois  de  faule,  avec 

18  planches  nés  fuignée;  ,  <Sc  la  description 
des  irlrrumens  qui  ont  fervi  à  l'auteur  ,  an 
vol.  in-40.  de  616  pages.  A  la  Haie,  1762. 
Rien  nJa  été  épargné  po'-r  cet  ouvrage  ,  tant 
pour  la  partie  typographique  que  pour  les 
planches.  Maison  doit  fur- tout  être  furprisde 
la  fagacité Si.  de  la  patience  de  l'auteur.  Il  entre, 
pour  chaque  partie  ,  dans  les  plus  grands  dé- 
tails., il  traite  l'anatomie  de  laChenille  du  faule 
à  la  manière  des  anatomiftes  qui  ont  écrit 
fur  l'anatomie  humaine  avec  le  plus  de  foin. 
Cet  ouvrage,  qu'on  a  trop  fouvent  taxé  dé 
furabondance  Se  de  fuperfluidiréj  d'un  penre 
dans  lequel  on  s'exercera  forr  peu,  nous 
donne  une  idée  complète  de  l'anatomie  d'une 
Chenille,  Se  par  analogie,  des  autres  Che- 
nilles Se  des  larves  en  général. 

M-Alpigiii  (Marcelliis).DiiTenation  latine 
fur  le  Ver  a  foie.  Londres,  1669  }  in-4'.  or- 
né de  54  planches  en  taille- douce. 

I.a  même  difTertation  faifant  partie  de  la 
colleclion  des  œuvres  de  Malpighi  ,en  3  vol. 
in-fol.  Londres,  1686,  tome  1  ,  page  65. 
C'ell  une  defcription  très-détailléedes  oarties 
tant  externes  qu'internes  du  Ver  à  foie,  de 
fa  chryfalide  ,  de  fon  Papillon.  Cet  ouvrage , 
l'un  des  plus  parfaits  en  fon  genre,  peut  être 
regardé  comme  un  modèle  }  il  jette  encore 


beaucoup  de  jour  fur  l'organifation  des  in- 
fectes en  général  >  Se  fur  la  manière  donc 
s'opèrenc  les  changemens  qu'ils  fubitlent. 

Marai^i  (Jacques-Philippe).  Sur  les 
Abeilles.  Mémoires  de  l'Acad.  royale  des 
feiences  année  1711,  page  301,  avec  une 
planche. 

Marcgrave.  Hiftoire  naturelle  du  Ere- 
fil ,  divifée  en  huit  livres,  donr  le  fepticme 
traite  des  infedes  ;  ouvrage  in-folio,  écrit 
en  latin  avec  des  planches  très  défectueufes. 

Marsili  (  Âloyfius  Ferdinan  ).  Hifloria 
naturalis  Danubiï,o\x  Hiftoire  naturelle  du 
Danube,  en  fix  vol.  in-fol.  avec  de  très- belles 
planches.  Le  quatrième  volume  contient  la 
defcription  des  iniectes. 

Martinet  (  Joann.  Florent.  ).  DifTertation 
latine  fur  la  rcfpiration  des  infeâes.  Leyde  , 
'753  >  in  4°- 

Maupertuis  t  Pierre-Louis  Moreau  de). 
Expériences  fur  les  Scorpions.  Mémoires  de 
l'Académie  royale  desiciences,  année  173  1, 
page  317. 

Mérian  (  Marie-Sybille  ).  Hiftoire  des 
infectes  d'Europe.  Amfterdam  ,  17  1  8  ,  in  40. 
orné  de  1 5  5  planches  très  belles.  11  y  a  des 
éditions  de  cet  ouvrage  en  hollandois,  en 
en  latin  ,  en  françois. 

De  la  même.  Hiftoire  des  infeâes  de  Su- 
rinam. Amfterdam  ,  1719  &  1730  »  avec 
de  très-belles  planches  ;  texte  latin  Se  fran- 
çois. Il  y  a  des  exemplaires  enluminés. 

Mouffet  (Thomas).  Theatrum  infetlorum. 
Londres ,  1634,  in-fol.  écrir  en  latin ,  avec 
de  très-grofiières  planches  en  bois. 

Muralto  (  Jan.  ).  Anatomie  du  Pou  Se 
de  la  Puce.  Difterr.  lat.  mife.  cur.  déc.  2  , 
ann.  1,  16 8i  ,  pages  1 36-1 38.  obferv.  53, 
54,  J5 


PRÉLIMINAIRE. 


XXX) 


Du  même.  Diflertation  latine  fur  le  Gryllo- 
ulpa,  leScarabé  du  lys,  le  Frelon.  Mifc. cur. 
dr'c.  2 ,  anrx  i  ,1682,  pag.  154-158.  obferv. 

Du  même.  Obfervac.  lat.  fur  plufieurs  in- 
fectes. Mifc.  cur.  déc.  2,  ann.  2  ,  1683  ,  de 
la  page  40  à  la  page  6  o.  obferv.  1  6  à  31. 

Niremberg  (Joan.  Eufeb.  ).  Hiftoire  na- 
turelle des  objets  les  moins  connus  ,  dans 
laquelle  il  y  a  des  descriptions  d'infeétes 
étrangers,  in-fol.  avec  planches,  texte  latin. 
Anvers,  1635. 

Paixas.  Icônes  infeclorum  pr&ferùm  RnJJl.i 
Sibiriœque  peculiarium.  Figures  enluminées 
des  infedes  les  plus  rares,  fur- tout  des  in- 
fectes de  Rullie  &  de  Sibérie  ,  1781. 

Petiver  (  Jacobus  ).  Muf&um  Petïver , 
ou  Defcription  du  cabinet  de  Petiver,  en 
dix  centuries,  in-40.  Se  Ga^ophylacii  natura 
&  artis  décades  decem , in  fol.  Londres  ,  170^. 
Ces  deux  ouvrages ,  avec  des  planches  en 
taille-douce ,  font  écrits  en  latin  ,  &  renfer- 
ment la  defcription  de  plufieurs  infedes. 

Peuceri  (  Gafpari  ).  Appellations  qua- 
drupedum  ,  infeclorum  ,  &c.  ou  noms  des  qua- 
drupèdes,  infedes,  ÔVc.  Leypfick,  i5J"o., 
in-8°. 

Pline.  Cet  auteur,  livre  II,  traite  des  in- 
fedes en  vingt  trois  articles  ;  il  s'étend  par 
ticulièrement  fur  les  Abeilles.  11  y  a  beau- 
coup d'erreurs  dans  le  peu  de  propofitions 
qu'il  avance. 

Pluche.  Spedacle  de  la  nature ,  &rc.  in- 1  2. 
orné  de  planches  ,  feptième  édition.  Paris, 
373p.  On  trouve  des  entretiens  fur  les  in- 
fedes dans  le  premier  volume  j  ces  entretiens 
font  un  extrait  de  ce  qui  avoir  été  écrit  fur  le 
même  fujec  que  l'auteur  traite. 

Poupart  (François).  Hiftoire  du>Formica- 
leo.  Mém.de  1  Acad.  roy.  des  feienc.  1699, 
pag.  5 1 ,  avec  une  planche. 


Poda  (Nicol.  e  Socie.  Jefu).  Infcclamufei 
gr&cenfis ,  &c-  Ce  catalogue  d'infedes ,  rédigé 
fuivant  le  fyftême  de  Linné }  eft  d«  format 
in-8°.  1761. 

Pre  (Joann.- Frédéiic  de).  Diiïertation 
latine  fur  les  propriétés  en  médecine  des 
Mille- pieds,  Fourmis }  Lombrics.  Erford  , 
1722  ,  in  40. 

Rai  (  Joann.  ).  Methodus  infeclorum  ,  &c. 
ou  Divilion  méthodique  des  infedes.  Lon- 
dres, 1705  ,  in  8°. 

Du  même.  Hijloria  infeclorum.  Hiftoire  des 
infedes.  Londres,  171  o,  111-4° .  H  y  a  ,  à  la 
fin  du  dernier  ouvrage,  un  appendice  de 
M.  Lifter  fur  les  Scarabés  qui  fe  trouvent  en 
Angleterre. 

Rayge  r  (  Carolus  ).  DilTerr.  lat.  fur  les 
Fourmis  &  les  Sauterelles.  Mifc.  cur.  déc.  3  , 
année  2,  1694,  pag.  27  &  19.  obfervar. 
21  ,  22. 

Réaumur  (René-Antoine  de).  Mémoires 
pour  fervir  à  l'hiftoire  des  infedes.  Paris  , 
1734,  ^  v°l-  m-4°-  avec  grand  nombre  de 
planche    en  taille-  douce. 

Redi.  Expérimenta  circa  generativnem  In- 
feclorum ,  in- 12.  Amfterdam  ,  167  r.  Expé- 
riences fur  la  génération  des  infedes  ;  ouvrage 
très  eftimé  &  digne  de  l'être. 

Robergitii  (  Laurentii).  DifTertation  la- 
tine fur  la  nature  des  Fourmis.  Upfal.  1700, 
in-40. 

Roesel  (Anguftus- Joann.  ).  Cinq  volumes 
in-40.  avec  grand  nombre  de  planches  très- 
bien  coloriées.  Texte  allemand.  Nuremberg, 
1746.  Il  eft  particulièrement  traité  des  Pa- 
pillons dans  les  premiers  volumes ,  &  de  dif- 
férens  infedes  dans  les  fuivans. 

Rosier.  Journal  de  phyfique  &  d'hiftoire 
naturelle ,  commencé  par  M.  l'abbé  Rofiec 


XXX1J 


DISCOURS 


en  1770.  On  trouve,  dans  la  fuite  de  ce 
Journal ,  la  description  de  plusieurs  infeit.es 
qui  n'étoient  pas  connus  ,  ou  des  obferva- 
tions  nouvelles  fur  des  infectes  déjà  décrits. 

Schaeffer  (  Jacob.-Chrilt.  ).  Quatre  vol. 
in-40.  fur  les  infectes  ;  texte  latin  &  alle- 
mand. Les  trois  premier-  volumes  _,  publiés  à 
Londres  en  1731,  contiennent  le  nom  géné- 
rique ,  fuivant  le  fy  rtcme  de  Linné ,  des  infectes 
des  environs  de  Ratisbonne ,  &  des  planches 
coloriées  avec  foin  ,  qui  repréfentent  ces  in- 
fectes. Le  quatrième  volume  ,  publié  en 
176(5,  ik  de  même  écrit  en  latin  &  en  alle- 
mand ,  a  pour  objet  la  manière  de  divifer 
les  infectes  ou  une  méthode  pour  les  clalfer. 

Scopoli.  Entomologia  carniolïca ,  &c. 
in- 8°.  17 6 5  &  1778.  Une  méthode  claflique 
des  trois  règnes,  vol.  in- 8°. 

SÉba.  Trois  vol.  grand  in  fol.  avec  des 
planches  ou  Amplement  gravées  ou  coloriées. 
Amfterdam,  1754.  Cet  ouvrage  contient  les 
repréfentations  6V  defcriptions  de  beaucoup 
d'infeétes ,  fur-tout  de  Papillons» 

Sedileau.  Sur  l'origine  d'une  efpèce  de 
Papillon  d'une  grandeur  extraordinaire  ,  Se 
quelques    ai;res   infectes.  Mém.  de  l'Acad. 


roy.  des  feien.  -691,  pag.   195  ,  avec  une 

planche. 

Sv/AMMERDAMII     (  Joailll.  ).     BibUtZ    TlttiU- 

ra,  1  vol.  in-fol.  avec  de  très-belles  plan- 
ches gravées.  Texte  hollandois  &  latin. 
Leyde,  1737. 

Valentin  (Michael  -  Bernard).  Amphl- 
theatrum-çootomicum  ,&c.  Francfort  j  1710, 
in-fol.  avec  planches  en  taille-douce.  Parrie 
féconde,  de  la  page  181  à  la  page  131. 
Defcription  anatomique  de  vingt  efpèces 
d'infectes  environ. 

Vaixisner  (Antoine).  Deux  vol.  in-40. 
avec  planches  gravées.  Padoue  ,  1710.  Texte 
italien.  Ces  deux  volumes  renferment  la  def- 
cription anatomique  de  plusieurs  efpèces 
d'infectes. 

Weidleri  (Joann.  Frider.)  DifTerration 
latine  fur  les  Chenilles  &  les  Sauterelles  qui 
dévaftèrent  les  campagnes  aux  environs  de 
Virtemberg.  Philof.  tranfact.  angl.  vol.  38, 

n°-  43  2>  liaSe  29l- 

Voet  (Jean-Eusè'oe).  Catalogue  raifonné 
ou  (yftematique  des  infectes  qu'on  appelle 
Coléoptères.  La  Haye  ,   1  vol.  in  fol. 


NOTICE 


PRÉLIMINAIRE. 


XXXUJ 


NOTICE 

Des  principaux  ouvrages  en  particulier. 


ALBIN     (Éléazare). 


j-Vl.  Albin,  peintre  anglois^a  donné  deux 
ouvrages  fur  les  infectes.  Le  premier ,  de 
format  in  40. ,  écrit  en  latin  ,  imprimé  à  Lon- 
dres en  1731,  eft  intitulé: 

Inftclorum  an  g  Tue  Hijloria  Naturalis  illuf- 
trata  iconibus  in  centum  tabulis  aneis ,  elegxn 
ter  ad  vivum  ex^rejjis  &  iflis  ,  qui  id  p'of- 
cunt  accuratè  eciam  coloratis. 

Ab  auclore  Elea^arre  Albin ,  piciore. 

His  accédant  annotationes  amflx-  &  ob- 
fervationzs plurïmce  injignes  à  Guill.  Dirham, 
r.f.focio. 

On  voit,  par  le. titre  précédent,  que  Toii- 
vrage  eft  orné  de  cent  planches,  qu'il  y  a 
des  exemplaires  coloriés  &  d'autres  qui  ne 
le  fonc  pas.  C'eft  d'après  un  des  premiers 
que  je  donne  une  notice  de  l'ouvrage  de 
M.  Albin.  Il  a  repréfenté  la  plante  fur  la- 
quelle il  a  trouve  les  larves  &  dont  il 
les  a  nourries j  les  larves,  les  chryfalides , 
&  les  infectes  dans  leur  état  d«  perfection  ; 
fou  ouvrage  contient  la  defeription  d'un 
grand  nombre  de  Papillons  ,  tant  de  jour 
que  de  nuit  ,  &  celle  de  fort  peu  d'autres 
infectes.  Les  planches  font  accompagnées 
d'une  explication  imprimée  fur  une  feuille 
au  verfo  de  chaque  planche.  Ce  n'eft  qu'une 
courre  defeription  de  la  larve  ,  de  la  chry- 
falide,  de  lïnfecte  parfait.  M.  Albin  rap- 
porte le  nom  triviale  de  la  plante  dont  la 
larve  a  été  nourrie,  le  tems  q  l'elle  a  vécu 
fous  cette  première  forme  ,  celui  qu'elle  a 
palTe  en  chryfalide  Se  où  l'infecte  a  paru 
dans  fon  dernier  état  :  il  ne  fuit  aucun  ordre , 
il  ne,paroît  pas  avoir  eu  idée  des  méthodes , 

Hijioire  Natuielle ,  Infecles.Tome  VI. 


&■  il  ne  donne  pas  de  nom  aux  infectes  qu'il 
décrit.  Mais  les  figures  qu'il  a  deffinées  & 
colorées  onr  tout  à  la  fois  beaucoup  d'élé- 
gance &  de  correction  j  la  gravure  paroîc 
approcher  beaucoup  de  la  perfection  ,  mais 
les  couleurs  qu'on  y  a  app  iquées  ne  fonc 
pas  toujours  d'un  ton  vrai  &  conforme  aux 
couleurs  des  infectes  qui  font  repéfeiucs. 

Les  notes  de  M.  Derham  font  placées  au 
bas  de  la  page  fu.r  laquelle  le  texte  eft  im- 
punie; elles  confident  a  en  plus  grande  par- 
tie, à  indiquer  les  auteurs  qui  ont  parlé  des 
mêmes  infectes  que  M.  Albin ,  &  à  rappor- 
ter la  citation  de  leurs  ouvrages  pour  chaque 
infecte.  Cependant  ces  citations  ne  font  pas 
nombreufes  ,  parce  que  les  ouvrages  n'é- 
toient  pas  encote  fort  multipliés  du  tems 
de  M.  Derham,  &  parce  que  M.  Albin  a 
décrit  un  alfez  grand  nombre  d'efpcces  qui 
ne  l'avoient  pas  été  avant  lui.  Rien  n'eil  plus 
facile  que  de  reconnoîtte  les  infectes  à  l'inl- 
pection  de  fes  planches  \  on  ne  peut  pas  fê 
tromper ,  &  les  notes  de  M.  Derham  font 
un  moyen  pour  reconnoure  les  infectes  dans 
des  auteurs  où  il  eft  fouvent  très  embarraf- 
fant  de  les  diftinguer,  comme  Aldrovande  , 
Moufetj  $cç,\  mais  je  ne  girantis  pas  qua 
M.  Derham  ne  fe  foit  jamais  trompé  dans 
les  citations.  Il  rapporte  d'ailleurs  quelques 
généralités  j  mais  dans  lefquelles  il  y  a  peu 
à  puilet  aujourd'hui  ,  &  elles  ne  font  pas 
épurées  de  tout  préjugé  ancien.  En  voici 
un  exemple.  A  l'occafion  de  la  Chenille 
Jphinx  qui  donne  le  demi-paon  ,  repréfentée 
planche  VIII ,  M.  I  erham  cite  Goedaert , 
&  dit  que  cet  auteur  penfe  que  la  corne 
que  cette  Chenille  fphinx  porte  vers  l'extré- 


D  I  S  C  O   U  R    S 


miré  du  corps,  au  deflus  de  l'avant  dernier 
anneau  ,  eft  vea'imeufe.  Une  pareille  propo- 
sition ,  11  elle  étoit  citée  ne  devoir  l'être 
que  pour  en  faire  remarquer  la  faulïeté  j  ce 
que  M.  Derham  n'a  pas  fait;  au  contraire  , 
il  rapporte  les  raifons  que  Goedaert  a  cru 
avoir  d'avancer  cette  étr-ange  propofition. 
Ainfi  trop  fouvent  on  puiferoit,  l'erreur  dans 
les  livres  ,  au  lieu  de  la  vérité,'' fi  on  ne  lifeit 
pas  avec  ^difcernement  >  fi  Ton  n'étoit  pas 
averti  des  préjugés  qu'on  dojr  rejetter,  & 
cette  coniiôiiïa'uce  .eft  une  grande  partie  dé 

l'étude  même. 

t 

Le-  fecom!  ouvrage'  de  M.  Albin',  im- 
primé à  Lo'imres  en  17^,  eft  un  volume 
in-4.0.  écrit  eh  anglais;  11  renferme  un  texte 
qui  eft  une  partie  defcriptive ,  &"  des  pian 
ches  placées  .1  la  fin  du  volume.  Il  n'eft  quef- 
tion ,  dans  cet  ouvrage  que  des  Araignées,, 
de  quelques  Scorpions  ,  de  pluficéirs  fortes 
de  Poux  ou  Tiques  ,  repréfentés  au  mi- 
crofcope.  Il  y  a  trente- neuf  planches  pour 
les  Araignées,  une  planche  pour  deux  Scor- 
pions,  une  planche  pour  la  Pu  ce  groupe, 
une  pour  le  Pou  ,  &  neuf  pour  différentes 
fortes  de  Poux  Ou  Tiques.  Les  defcnptions 
contenues  dans  le  texte  font  fort  courtes 
Céft  à  reg'et  que  Hous  ne  pouvons  faire 
des  planches  le  même  éloge  que  de  celles 
du  premier  ouvrage;  quoique  gravées  &  co- 
loriées avec  foin  ,  elles  nous  ont  paru  ,  même 
fous  ces  deux  rapports ,  inférieures  aux  plan- 
ches de  l'ouvrage  fur  les  Papillons,  Si  ce  qui 
les  met  infiniment  au-delîous,  c'elt  qu'elles 
font  la  plupart  peu  exades  &c  peu  conformes 
aux  originaux  qu'elles  doivent  repréfenter. 
Il  eft  très-d  fficile  de  les  y  reconnoître. 

ALDROVANDE. 

Aldrovande  a  écrie  fept  livres  fur  les  in- 
fefles.  On  y  trouve  la  même  érudition  ,  le 
même  défaut  de  critique  que  dans  les  au- 
tres ouvrages  de  cet  auteur.  C'eft  de  même 
une  compilation  de  tout  ce  qui  a  été  écrit 
avant  le  fiècle  d'Aldrovande  fur  l'objet  dont 
il  traite.  Il  n  obmet  rien ,  il  rapporte  toutes 


les  citations ,  Se  il  les  tire  également  des  na- 
turahftes ,  des  poètes  ,  des  orateuts ,  des  hif- 
toriens,  de  tous  les  écrits  dont  il  avoit  né- 
ceflairement  ratTemblé  &  lu  un  prodigieux 
nombre;  il  décrit  à  fa  manière  chaque  in- 
feéle  ,  il  fait  fon  hiftoire  ,  il  parle  de  fes 
propriétés  utiles  ou  nuifibles,  de  fon  ufage 
dans  les  chofes  facrées  ou  profanes ,  en  éco- 
"nomie  ,  dans  les  arts  ,  en  médecine  ,  ikc. 
L'hiftorique  eft  relatif-  à  des  figures  groiîières  t 
gravées  en  bois ,  informes ,  &r  qui  ne  donnent 
aucune  idée  de  l objet  qu'elles  font  ceufées 
icpiéienter. 

Le  premier  livre  eft  fur  les  Abeilles  ou 
infectes  qui  font  des  rjyons  en  général,  fur 
les  Abeilles  proprement  dites  en  particulier. 
Il  y  a  deux  longues  difTertatio:  s  fur  le  miel, 
la  cire  &  leurs  ufages ,  conïidérésà  la  manière 
d'Aldrpvande.  Les  amateurs  de  l'antiquité 
pourront  trouver  des  recherches  curieufes  dans 
ces  deux  difïertations',  mais  ceux  qui  auront 
pour  but  les  infectes  .,  trouveront  très  -  peu 
de  faits  à  receuillir  dans  ce  livre. 

Le  fécond  livre  a  pour  objet  les  infectes 
à  quatre  ailes  fans  élittes  ;  il  eft  traité  d'a- 
bord des  Papillons,  enfuite  des  Demoifeiles, 
&  des  CigJes. 

Les  infectes  à  deux  ailes  fans  élitres  fon: 
le  fujet  du  livre  troifième  ;  celui  du  livre 
quatrième  ,  font  les  infeéles  à  élitre  ,  &  il 
eft  traité  d'abord  des  Sauterelles ,  des  Mantes 
&  de  difiérens  Coléoptères  ;  dans  le  cinquième 
livre  ,  Aldrovande  parle  des  infeéles  aptères 
ou  fans  aîles ,  qui  ont  des  pieds  ;  &  il  s'oc- 
cupe des  Fourmis ,  puis  des  Poux  ,  des  Scor- 
pions, des  Araignées  ;  les  Vers  font  la  ma- 
tière du  iixième  livre  ^  &  les  infeâes  qu'Al- 
drovande  appelle  infeâes  aquatiques,  celle 
du  feptième.  Parmi  ces  derniers.,  font  ks 
Sang-fues,  les  Etoiles  de  mer. 

Quoique  les  fept  livres  d'Aldrovande  fur 
les  infeétes  compofent  un  afTez  gros  volume 
in  folio,  il  n'y  eft  cependant  traité  que  d'une 
très  petite  partie  des  infeéles  de  nos  climats, 
&  cet  ouvrage ,  monument  d'éruuition ,  eft  } 


PRELIMINAIRE. 


k  'peu  de  chofe  près  ,  totalement  inutile  au- 
jourd'hui. 

B  R  U  N  N  I  C  H. 

M.  Brunnich  ,  dé/a  connu  par  une  defcrip- 
tion  des  oifeaux  du  Danemarclc  ,  dont  nous 
a"ons  donné  l'extrait  dans  le  dictionnaire 
d'Ornithologie  ,  publia,  en  1764,  une  mé- 
thode pour  clafler  les  infectes.  Cet  ouvrage 
ne  forme  qu'un  très-petit  volume  in-8Q.  Il 
e(t  éctit  en  latin,  avec  une  rradudion  en 
Danois,  contenue  dans  le  même  volume. 
Il  porte  le  titre  fuivant. 

M.  Th.  Brunichu  Entomologia  Jijlens  in- 
feclorum  tabulas  fyflematicas  cum  introdus- 
tione  &  ïconibus. 

H  A  F  N  I  JE. 


KXXV 

L'auteur  j  dans  une  introduction  très  courte, 
avertit  qu'il  ne  donne  fa  méthode  que  dans 
la  vue  de  faciliter  l'étude  des  infectes  à  ceux 
qui  commencent  à  s'y  appliquer.  Tironibus. 
Qu'il  a  fuivi  les  divifions ,  les  caractères 
de  Linné  j  qu'il  a  confervé ,  dans  le  texte 
latin,  les  termes  employés  par  ce  favant , 
&  qu'il  en  a  rendu  le  fens,  autant  qu'il 
lui  a  été  pollible ,  dans  la  traduction  danoife. 


Cette  introduction  efl;  fuivie  de  trente- 
deux  propositions  ,  chacune  diftinguée  par 
un  n°-  Elles  contiennent  les  faits  principaux 
de  l'hiftoire  des  infectes  en  général.  M. 
Brunnich  divifeles  auteurs  en 


Entomologiftes Entomologi. 

En  ceux  qui  ont  fait  des  col- 
lections  Colleclores. 

En  anciens Patres.  ;..:::;.."'..::.'.:  Ariftete,  Pline  ,  Diofcoride; 

En  commentateurs Commentatores Ceux  des  auteurs  précédens. 

En  ceux  qui  ont  donné  des  fi- 
gures  Uhnlographi Hoffnagel  ,Goedaert,  Mérian; 

Valifnière  ,  Albin,   Frich, 
Wilkes,  &c. 

En  ceux  qui  fe  font  occupés 
des  métamorphofes  des 
infectes Metamorphojîi.  ...........  Goedaert ,  Métian  ,  &c. 

Ceux  qui  ont  donné  des  def- 

criptions Defcriptores.  ............  Rai  >  Linné. 

En  ceux  qu'il  nomme  Mo- 
nographes  Monographi.  .......■•>.  Lifter,  Clerck,  Sce. 

Qui  fe  font  attachés  à  un  feul 

genre Curiojî, 


^eux   qui  ont  fait  ou  décric 

des  collections Mufcographi 


** 


xxxvj  DISCOURS 

Ceux  qui  ont  voyagé  ,  Se  re- 
cueillie ou  décrit  dans  leurs 

voyages Peregrlnatores Bown  ,  Edward  ,  Haflfelquift, 

Osbek,  &c. 

En  méthodiftes.  . Methodici. 

Qu'il  divife  en  philofophes. .   Philofophici. 

Syftémaciques Syjîematki. 

Nomenclateurs Nomenclatures. 

Anatomiftes Entomophili Malpighi ,  de  Geer,  Lyonet, 

&c. 

Médecins .   Medici. 

Mélanges Miscellanei. 


.M.  Brunnich  paffe  enfuite  à  l'expofnion 
de  fa  méthode;  mais  comme  elle  eft  fondée 
fur  les  mêmes  principes  que  celle  de  M. 
Linné,  ainfiqueM.  Btunnich  en  avertit  dans 
l'introduction ,  qu'il  a  même  confervé  dans 
le  texte  latin  les  exprelîions  du  favant  Sué 
dois,  qu'il  a  peu  ajouté  à  fon'  travail _, 
nous  fommes  difpenfés  d'en  dire  davantage. 
Son  ouvrage  eft  donc  principalement  p  our 
fes  concitoyens ,  en  faveur  defquelsila  ttaduit 
en  danois,  la  méthode  de  M.  Linné.  Le  furplus 
eft  un  'abrégé  où  il  y  a  très-penàpuifer. 

C   L    E    R   C  K. 

L'ouvrage  de  M.  Clerck  comprend  deux 
volumes  in-40. ,  petit  format,  dont  le  pre- 
mier contient  154  pages,  &'  lix  planches 
coloriées,  placées  à  la  fin  du  volume.  Il  n'y 
eft  traité  que  des  Araignées  ;  il  parut  en 
1757- 

Le  fécond  volume  fut  publié  en  1759.  Il 
contient  cinquante- trois  planches  coloriées , 
précédées  d'un  difeours  très- court  fur  le  pian 


de  l'ouvrage.  Ce  volume  eft  intitulé  ,  Icônes 
ïnfeclorum  variorum ,  cum  nominibus  eorum 
trivïalïbus  ,  locifque.  E.  C.  Linnac  ,  &c. 
Syjlemate  allegaùs.  C1eft-à-dire  ,  figures  des 
infeétes  les  plus  rares,  avec  leurs  noms  tri- 
viaux &  les  lieux  où  on  les  trouve ,  d'après 
le  fyftême  du  chevalier  ■  Linné.  Il  n'y  eft 
traite  que  des  Papillons;  les  douze  premières 
planches  représentent  des  Phalènes,  quelques 
S;ihmx  de  petite  taille,  &  beaucoup  de 
Teignes.  Chacune  de  ces  douze  planches 
contient  quinze  nVures  ;  elles  font,  la  plu- 
part ,  d'efpèces  en  effet  affez  rares.  Les  plan- 
ches fuivantes,  jufqu'à  la  quarante- cinquième 
compvife  ,  font  deftiuées  à  repréfencer  des 
Papillons  dont  les  plus  grands  font  hgurés 
dans  les  premières  planches  ;  la  quarante- 
fix  cme  repréfente  quelques  Papillons  &" 
quelques  Sphinx  ;  la  quarante-feptième  ne 
repréfenre  que  des  Papillons  de  ce  genre  , 
&  les  fuiv-antes  que  des  Phalènes.  Les  objets 
font  figurés  3  vus  des  deux  côtés  ,  &  leur 
nombre  ,  pour  chaque  planche  ,  eft  propor- 
rionné  à  leur  grandeur.  Le  nom  eft  écrit  à 
coté  de  chaque  figure.  Mais  le  lieu  où  fe 


P  R    E  L  1  M 

trouve  l'infefte  n'eft  pas  rapporté,  quoique 
cet  avantage  foit  annoncé  dans  le  titre  de 
l'ouvrage ,  ôc  on  n'en  eft  inftruit  qu'autant 
qu'on  le  cherche  dans  l'ouvtage  de  Linné  , 
où  on  le  trouve  à  la  faveur  du  nom  cite 
par  M.  Clerk  :  fon  ouvrage  ne  contient  donc 
qu'un  affez  petit  nombre  de  figures  qui  , 
excepté  une  partie  de  celles  contenues  dans 
les  douze  premières  planches ,  fe  trouvenr 
également  dans  les  ouvrages  de  Drury ,  de 
Cramer  ,  &c.  Cependant  ce  même  ouvrage 
a  acquis  ung  gr^iide  célébrité  :  il  eft  fort  re 
cherché  &  très-cner  ;  les  planches  en  font 
fort  eftimées  ;  la  plupart  iont  en  effet  cor- 
rectes &  d'une  belle  exécution  ,  mais  elles 
ne  furpaiTent  pas  à  ce  double  égard  les  plan- 
ches de  Roefel  &  de  Cramer  ;  quelques-unes 
paroilfent  avoir  été  coloriées  d'après  des  mo- 
dèles dont  les  couleurs  étoient  fort  affai- 
blies ;  telle  eft  la  troifième  qui  repréfente 
le  Prium  ,  un  des  [  lus  beaux  Papillons  qui 
exiftent,  6c  celui  qui  a  peut-être  les  cou- 
leurs les  plu  brillantes.  On  en  jugeroit  fort 
mal  d'après  les  planches ,  &  l'on  croirait 
que  fes  reintes  ne  font  que  pâles  &  ternes  , 
au  lieu  qu'il  a  les  couleurs  les  plus  vives  & 
les  plus  éclatantes. 

Le  grand  prix  qu'on  attache  à  l'œuvre  de 
M.  Clerk  paroît  donc  plutôc  fondé  fur  la 
rareté  de  cet  ouvrage  que  fur  fa  fupériorité 
fur  les  œuvres  du  même  genre,  Se  fur  le 
nombre  d'objets  qu'il  fait  conr.oître. 

Le  premier  volume  ,  moins  corfidérable  , 
moins  brillant  que  le  fécond  ,  eft  beaucoup 
plus  intérellant;  il  a  beaucoup  plus  contribué 
à  l'avancement  de  la  feience,  ik  à  procurer 
à  fon  auteur  une  réputation  métitée  ;  j'ai 
déjà  dit  qu'il  a  pour  objet  les  Araignées  ; 
il  n'y  eft  parlé  que  de  celles  que  l'auteur  a 
obfervées  en  Suède  ,  fa  patrie  ;  il  eft  écrit 
en  fuédois  &  .en  latin.  On  trouve  en  tête 
une  épîtte  au  lecteur  ;  elle  expofe  le  plan 
de  l'ouvrage  &  la  manière  dont  il  a  été 
exécuté  elle  eft  fuivie  de  huit  chapitres  qui 
com  ofent  le  corps  de  l'ouviage,  &  qui  f  >nt 
tei minés   par  huit   planches  colorées  j   qui 


1  N  A  I  R   E,  xxxv  î) 

repréfentent   chacune    environ    dix    Araig- 
nées. 

Le  premier  chapitre  à  pour  objet  les  gé- 
néralités communes  à  toutes  les  Aia'gnées', 
elles  font  expofées  en  ttente  -  un  para- 
graphes. 

Le  premier  chapitre  contient  la  divifion 
des  Araignées ,  partagées  par  l'auteur ,  en 
troupes,  agmina  ,  claifes  ,  genres  &  efpèces. 

Il  y  a  deux  troupes  ,  les  Araignées  qui 
vivent  dans  l'air,  celles  qui  vivent  dans  l'eau. 
La  première  ttoupe  renferme  deux  clafTes, 
les  Araignées  qui  tendent  des  filets ,  les  Araig- 
nées fautcuies  qui  fe  jettent  fur  leur  proie. 
Chacune  de  ces  deux  claifes  eft  partagée  en 
trois  genres,  les  verticales  ,  les  irrégulïères , 
les  tijj'erands.  Les  premières  tendent  des  filets 
Circulaires,  à  réfeau;  ceux  des  fécondes  ne 
font  ni  à  réfeau  ,  ni  circulaires  ,  mais  com- 
pofés  de  fils  tranfverfals  ;  les  toiles  des  tif- 
ferands  font  plus  compactes.  La  claffe  des 
Araignées  fauteufes  eft  également  divifée  en 
trois  genres  ,  les  Loups  ,  les  Phalangiftes 
cV  les  Cancriformes.  Les  fondemens  de  ces 
dénominations  fe  trouvent  dans  la  fuite  de 
l'ouvr-ge. 

Après  la  divifion  générale  des  Araignées, 
M.  Clerk  traite  de  chaque  genre  &  des 
efpèces  de  ce  genre  qu'il  a  obfervées;  il  parle 
d'abord  de  tout  ce  qui  eft  commun  au  genre, 
des  caractères  qui  le  diftinguent ,  de  fes  ma- 
nœuvres ou  habitudes  ,  des  lieux  où  il  vit;  éVc. 
il  décrit  enfui  te  les  efpèces  ,  &  il  rapporte 
ce  que  leur  hiftoire  offre  de  particulier.  11 
donne  à  chaque  efpèce  un  nom  propre  à  la 
faite  reconnoître  cV  dérivé  de  fa  forme ,  de 
la  couleur  de  fa  peau  ,  ou  de  quelqu'une  de 
fes  habitudes.  Cette  partie  de  l'ouvrage  con- 
tient des  détails  curieux  &  inftru&ifs  ;  elle 
fotme  un  traité  alfez  complet  fur  les  Araig- 
nées qui  vivent  en  Suède,  &  qui  fe  trou- 
vent également  dans  la  plupart  des  pays 
de  l'Europe  ;  c'eft  ia  partie  vraiment  inté- 
teffànte  de  l'ouvrage  de  M.  Clerck  ,  Se  celle 
par  laquelle  cet  ouvrage  mérite  d'être  rangé 


XXXVllj 


DISCOURS 


parmi   ceux  qui  ont  fervi  aux   progrès   de 
î'hiftoire  naturelle. 

CRAMER. 

L'ouvrage  de  M.  Cramer  a  pour  titre  : 
Papillons  exotiques  des  trois  parues  du  monde , 
l'Ajle  j  l'Afrique  &  V  Amérique^  ra(femblés  & 
décrits  par  Pierre  Cramer  3  docteur  de  la  So- 
ciété ^élandoife  à  Vlijjingue  ,    &c. 

Il  parut  à  Utrecbt  chez  Barthélémy  Wild , 
en  1779.  H  contient  quatre  volumesgrand 
in-40.  ,  &  il  eft  compofé  de  planches  enlu- 
minées ,  précédées  d'un  difeours  qui  en 
renferme  l'explication. 

On  trouve  a  la  tète  du  premier  volume  : 
i°.  une  dédicace  à  MM.  les  membres  de  la 
foc'iêiéconcordia  &  libertate;  2°.  une  préface. 
L'épitre  dédicatoire  renferme  des  généralités 
fur  les  Chenilles  &  les  Papillons  \  l'auteur 
expofe  dans  la  préface  le  plan  de  fon  ouvra 
ge  ,  la  manière  dont  il  l'a  entrepris  8c  exé- 
cuté \  il  donne  enfuite  la  divifion  des  Papil- 
lons fuivan:  la  méthode  de  Linné.  Cepen- 
dant ,  il  ne  fuit  pas  cette  méthode  dans  l'exé- 
cution des  planches ,  mais  il  y  renvoie  à  cha- 
que individu  qu'il  décrit.  C'eft-à-dire,  qu'une 
même  planche  contient  des  Papillons  de  dif- 
férentes ferions  ;  mais  la  feétion  de  chaque 
Papillon  eft  déterminée  dans  la  defeription 
que  l'auteur  en  fait.  Il  eût  été  plus  métho- 
dique de  fuivre  l'ordre  des  fedtions  ,  &  de 
donner  de  fuite  les  Papillons  de  la  même 
divifion  :  mais  la  différence  de  grandeur  des 
individus  ,  l'ordonnance  des  planches  s'ac- 
cordent difficilement  avec  cette  marche  mé- 
thodique ,  Se  c'eft  probablement  par  cette 
raifon  que  l'auteur  ne  l'a  pas  fuivie. 

Les  planches  font  placées  à  la  fin  de  cha- 
que volume  ,  &  des  numéros  pour  les  plan- 
ches j  des  lettres  pour  les  figures,  renvoient 
au  texte  qui  en  contient  l'explication.  L'exé- 
cution des  planches  eft  très-belle  ,  &  commu- 
nément fort  exacte  ;  le  defléin  eft  correct  ; 
Us  dimentions  précifes  y  les  couleurs  vraies j 


l'explication  eft  c'aire,  concife  ,  &  développô 
ce  que  la  planche  ne  peut  exprimer  ,  comme 
le  nombre  de  pieds  fur  lefquels  l'individu 
s'appuie,  &c.  Elle  eft  terminée  par  la  cita- 
tion du  fyflême  de  RI.  Linné  j  de  l'ouvrage 
de  Sv;ba  ,  de  Drury ,  &  de  quelques  autres 
auteurs.  Le  nom  tiivial  de  chaque  efpècej 
ou  employé  par  M.  Linné ,  ou  par  quelqu'au-* 
tre  favant ,  ou  par  M.  Cramer  même),  eft  pla- 
cé à  la  tête  de  chaque  defeription  ;  elle  con- 
tient encore  la  partie  du  monde  où  l'on  a 
trouvé  l'individu  décrit  ,  &  très-fouvent  la 
citation  de  la  collection  où  la  figure  &  la 
defeription  en  ont  été  faites. 

L'ouvrage  de  M.  Cramer  eft  ,  jufqu'à 
préfent ,  le  plus  complet  qui  exifte  dans  fon 
genre  ,  &  un  des  mieux  exécutés  3  foit  pour 
la  partie  deferiptive  .,  foit  pour  la  partie  figu- 
rative ,  &  même  pour  L'exactitude  des  cita- 
tions :  il  n'y  a  peut-  être  qu'un  feul  défaut 
dans  cet  ouvrage  :  c'eft  celui  d'avoir  répété 
quelques  figures  qui  font  absolument  les  mê- 
mes j  &  d'avoir  préfenté  quelques  variétés 
'  comme  des  efpèces.  Mais  M.  Cramer  cil 
tombé  dans  ce  défaut  ,  beaucoup  moins  que 
la  plupart  de  ceux  qui  ont  fuivi  la  même 
carrière  ,  &  il  avertit  de  fes  méprifes  lui- 
même  lorfqu'il  les  reconnoît.  Son  ouvrage 
approche  donc  beaucoup  d'être  parfait  dans 
fon  genre  :  &  ce  feroit  un  but  qifon  atten- 
drait ,  fi ,  en  fuivant  fa  manière  ,  on  n'y  fai- 
foit  de  changement  que  de  donner  de  fuite 
les  figures  félon  l'ordre  de  la  méthode  ,  6V  de 
placer  l'explication  à  côté  de  la  figure.  Quant 
à  l'étendue  de  l'ouvrage  ,  les  individus  con- 
nus depuis  le  tems  où  M.  Cramer  a  travaillé 
la  rendraient  encore  plus  confidérable  3  &  la 
collection  pluscomplette. 

Le  premier  volume  contient  9  6  planches. 

Le  fécond 96 

Le  troifième 96 

Le  quatrième.     .     .     .  1 1 1 


L'ouvrage  entier, 


40* 


PRÉLIMINAIRE. 


Chaque  planche  reprcfente  un  ou  plufieurs 
Papillons  ,  félon  la  grandeur  des  individus  ; 
coloriés  d'après  chaque  face,  c'eft  à-dire,unefi 
gure  pour  le  delïus,  une  pour  le  délions  ;  il  y 
en  a  trois  ou  même  quelquefois  quatre  pour  le 
même  Papillon,  quand  la  différence  entre  les 
mâles  &  lei  femelles  ,  Se  celle  des  deux  furfa- 
ces  de  chacun  l'exige.  Riais  lotfqu'il  n'y  a  pas  de 
différence  entre  les  fexesou  entre  les  deux  fur- 
faces  del'individu  ,  ou  leulement  une  différen- 
ce qui  peut  être  exprimée  Se  fentie  par  la  def- 
cription  _,  M.  Cramer  ne  donne  qu'une  figure. 

DE     GEER, 

L'ouvrage  de  M.  de  Geer  ,  chambellan 
du  roi  de  Suède  ,  de  l'académie  &  de  la  fi>- 
cicté  royale  des  fcience>  de  Suède  ,  cotref- 
•  pondant  de  l'académie  royale  des  feienecs  de 
Paris  ,  eft  un  de  ceux  dont  on  fait  ,  en  gé- 
.  néral  ,  le  plus  de  cas  ,  &  qui  ont  le  plus 
contribué  à  l'avancement  de  î'hiftoire  des  in- 
fectes ;  il  comprend  huit  volumes  in-40.  , 
dont  deux  font  intitulés  volume  6e.  Cet  ou 
vrage  imprimé  à  Stockolm  ,  en  1751  ,  eft 
écrit  en  françois  &  orné  d'un  grand  nombre 
de  planches  ,  placées  à  la  fin  de  chaque  vo- 
lume, &citces  dans  le  texte  qui  y  renvoie  ; 
elles  ne  font  pas  coloriées  ,  mais  elles  font 
très  exactes  ,  très-nettes  j  elles  donnent  une 
idée  précife  de  l'objet  repréiemé  ,  qu'il  eft 
fort  aifé  de  reronnoîrre  en  le  comparant  aux 
figures.  Les  planches  de  l'ouvrage  de  M. 
de  Geer  ont  beaucoup  de  reffemblar.ee  avec 
celles  des  mémoires  de  Al.  Réaumur ,  par  la 
manière  dont  elles  font  exécutées  ;  les  ou- 
vrages de  ces  deux  favans  ont ,  en  général  , 
de  grands  rapports  ,  &  fans  que  le  fécond 
puiffe  n'être  regardé  que  comme  un  extrait 
du  premier ,  il  eft  fenfible  qu'ils  ont  été  tous 
deux  exécutés  d'après  le  même  plan  ;  mais 
bien  loin  de  le  diffimuler  ,  M.  de  Geer,  dans 
la  préface  qui  eft  en  têce  du  premier  volume, 
rend  hommage  à  M,  de  Réaumur  ,  le  quali- 
fie du  titre  de  Ion  maître,  prend  celui  de  fon 
élève  ,  &c  dit  qu'il  s'en  honore.  Cette  protef- 
tation  de  M.  de  Geer  peut  donner  une 
idée    de  fon  travail  à  ceux    qui  connoif- 


xxxi  X 

fent  celui  de  M.  de  Réaumur  ;  il  continue 
dans  la  même  préface  de  développer  le  plan 
qu'il  a  luivi.  11  nous  apprend  qu'il  s'eft  bor- 
né aux  faits  ,  qu'il  les  a  rapportes  tels  qu'ils 
lui  ont  patu  ,  fans  fe  permettre  de  raifonne- 
mens  pour  les  expliquer  ,  qu'il  a  évité  les 
critiques  ,  &  s'eft  tenu  en  garde  contr:  le:; 
conjectures  ,  qu'à  l'imitation  de  MM.  Rai  & 
Linné  ,  il  a  écrit  pour  chaque  efpèce  une 
phrafe  deferiptive  ,  &  qu'il  a  donné  un  nom 
ipécifique  à  la  manière  des  botaniftes  ;  qu'en- 
fin il  a  fait  les  deffins  d'après  lefquels  les 
planches  ont  été  gravées.  L'expolition  d'un 
plan  aulîi  jfage  ,  la  manière  modefte  donc 
cette  expofiiion  eft  énoncée  ,  préviennent 
très- favorablement  en  faveur  de  l'ouvrage  j 
je  délirerais  pouvoir  en  donner  une  idée 
complette  ,  mais  le  grand  nombre  d'objets 
de  ce  genre  ,  dont  je  fais  obligé  de 
parler  ,  me  force  à  me  renfermer  dans  des 
limites  plus  étroites  que  je  ne  le  voudrais; 
je  tâcherai  qu'elles  contiennent  au  moins  les 
objets  effentiels  &  principaux.  Je  fui  vrai 
pour  l'anal  y  fe  de  l'ouvrage  de  M.  de  Geer  , 
le  même  plan  que  pour  celle  des  mémoires 
de  M.  de  Réaumur.  Je  donnerai  un  extraie 
de  chaque  volume  &  de  chacun  des  mémoi- 
res qui  y  font  contenus. 

Premier     Volume. 

Dix  fept  mémoires,  feize  fur  les  Chenil- 
les \  le  dix-feptième  fur  les  ennemis  des  Che- 
nilles ,  &  en  particulier  les  Ichneumons  ;  en- 
fuite  l'explication  des  figures  &  les  noms 
fpécifiques  des  infectes  contenus  dans  ce  vo- 
lume. Cette  dernière  expreflion  n'eft  pas  le 
mot  propre  ,  puifque  la  partie  que  M.  de 
Geer  intitule  noms  fpécifiques ,  eft  une  def- 
ctiption  de  chaque  efpèce  précédée  du  nom 
générique  ,  &  cette  defeription  contient  fou- 
venr  une  ,  deux  lignes  &  même  au-delà  ; 
au  lieu  de  noms  fpécifiques ,  il  eût  fallu  dire 
parafes  fpécifiques. 

Premier     Mémoire. 

Obferyations  générales  fur  les  Chenilles 


Kl 


DISCOURS 


confnlérées  d'abord  a  l'extérieur ,  &  relative- 
ment à  leur  grandeur ,  leur  manière  de  vivre  , 
Sic.  Enfuite  la  defcription  de  leurs  parties 
internes ,  de  leurs  vifcères  }  du  corps  graif- 
feux  y  Sec.  Cette  partie  ne  contient  guère 
que  ce  qu'on  tiouve  fur  le  même  fujet  dans 
les  mémoires  de  M.  de  Réaumur ,  dans  les 
œuvres  de  Malpighi  Si  de  Swammerdam  ; 
enfuite  la  defcription  de  la  moe'.le  épiniète 
èV  des  mufcles  :  fuit  l'examen  particulier  des 
vaiireaux  qui  fervent  à  contenir  la  f-bftance 
de  la  foie.  Remarques  anatomiques  particu- 
lières fur  quelques  efpèces  de  Chenilles. 
Examen  particulier  de  la  refpiraiion  dans  la- 
quelle l'infpiration  a  lieu  par  les  trachées  Si 
l'expiration  par  des  pores  cutanés.  Examen 
de  la  manière  dont  les  chryfalides  refpirent; 
confirmation  des  oblervatn-ns  de  M.  de 
Réaumur  à  cet  égard.  Les  chryfalides  refpi- 
rent ,  &  elles  infpirent  Si  expirent  par  les 
ftiomates.  Moyens  employés  par  la  nature 
pour  conferver  les  efpèces  qui  naillent  fous 
la  forme  de  Chenilles  ;  pendant  l'hiver  une 
partie  de  ces  efpèces  ne  réfide  que  dans  les 
œufs  dépofés  par  les  Papillons  ,  d'autres  paf- 
ferit  l'hiver  fous  la  forme  de  chryfalide  ,  plu- 
sieurs fous  la  forme  de  Chenilles  ,  &  quel- 
ques uns  fous  celle  de  Papillons. 

i.    Mémoire. 

Ohferv allons  générales  fur  Us  Papillons. 

Examen  de  leur  extérieur  ;  leur  divifion  en 
diurnes  Si  en  nocturnes  ,  leur  manière  de 
vivre  Si  leurs  habitudes  \  il  n'y  a  point  ordi- 
nairement de  rapport  des  couleurs  des  Che- 
nilles à  celles  des  Papillons;  exemples 
d'exception  à  cette  règle  ;  examen  ,  par  rap- 
port à  quelques  efpèces ,  des  barbes  entre  lef- 
quelies  la  trompe  eft  placée  ;  obfervation  fur 
les  plumes ,  ou  plus  correctement  fur  les  écail- 
les qui  couvrent  les  aîles  ;  celles  qui  font  en 
deffus  font  terminées  la  plupart  par  des 
échancrures  ,  Si  celles  du  deffous  des  aîles  fe 
terminent  en  s'arrondilïant  :  continuation  de 
l'examen  des  écailles  qui  couvrent  les  diffé- 
rentes parties  du  corps  j  divifion  des  Papil- 


lons rant  diurnes  que  nocturnes  ,  en  clafTcs  ; 
d'après  M.  de  Réaumur  ;  conformation  des 
aîles  formées  de  deux  plans  appliqués  l'un 
contre  l'autre.  Obfervarions  fur  les  trompes, 
&  en  particulier  fur  leur  extrême  irritabilité 
qu'elles  conlervent ,  Si  qui  fe  renouvelle  en- 
core ttois  à  quatre  heures  après  qu'on  a  am- 
puté les  trompes.  M.  de  Réaumur  n'avoir  vu 
que  les  lhgtmres  du  corcelet,  il  foupçonnoic 
qu'il  y  en  a  aux  an,  eaux  du  ventre  ,  &  M. 
Bazin  les  avoir  obfervées  en  les  cherchant  à 
1  intérieur  }  après  avoir  enlevé  les  vifcères  ; 
M.  de  Geer  les  a  reconnues ,  Se  diftinguées 
facilement  ,  à  l'aide  d'une  loupe,  dans  un 
Papillon  fortant  de  la  chiyfalide  ,  Si.  au  mo- 
ment où  il  s'en  dégageoit  ;  il  y  a  deux  Stig- 
mates fur  chaque  anneau  du  ventre,  ou  de 
chaque  côté  ;  ils  font  ovales,  étroits  &  très- 
alongés;  leur  grand  diamètre  eft  perpendi- 
culaire à  la  longueur  du  corps  ,  avec  une 
fente  au  milieu  qui  fuit  la  même  direction. 
Cette  notion  des  ftigmates  du  ventre  Se  la 
manière  de  les  voir  ,  font  des  faits  que  M. 
de  Geer  a  fait  connoître.  Ces  ftigmates 
ajoutés  à  ceux  du  corcelet  ,  montent  enfem- 
bleau  nombre  de  feize.  Mais  M.  de  Geer  eu 
a  encore  découvert  un  de  chaque  côté  de 
l'anneau  antérieur  du  ventre  qu'on  ne  com- 
pte pas  ordinairemenr  ,  parce  qu'il  eft  en- 
foncé fous  le  corcelet  ,  Si  ces  deux  ftigmates 
ajoutés  aux  feize  précédens  j  complettent  le 
nombre  de  dix-huit.  Manière  de  découvrir 
les  deux  derniers  ftigmates.  Enfin  entre  les 
ftigmates  de  la  chryfalide  Si.  les  ftigmates  du 
Papillon  il  y  a  des  filets  que  le  Papillon 
laille  adhérens  à  la  chryfalide  ;  ces  filets  pa- 
roilïcnt  une  continuation  ou  une  expanlion 
des  ftigmates  du  Papillon  ,  &  c'eft  encore 
une  obfervation  particulière  à  M.  de  Geer. 
Cet  auteur  s'occupe  enfuite  des  parties  de  la 
génération  ,  &  à  ce  qiien  ont  dit ,  Malpighi 
Si  M.  de  Réaumur ,  il  ajoute  quelques  dirré- 
rences  obfervées  dans  diverfes  elpèces  de 
Papillons  ;  ces  objets  doivent  être  lus  dans  l« 
mémoire  même.  Notre  aateur.  remarque  en- 
fuite  qu'on  retrouve  dans  le  Papillon  cette 
fubftance  abondante  dans  la  Chenille  obfer- 
vce  par  Swammerdam  Se  M.  de  Réaumur 

apprtUéa 


P  R  E  L  1  M 

appellée  corps  graiffeux  ,  &  que  le  dernier 
des  deux  obfervateurs  penfoic  fervir  au  dé- 
veloppement du  Papillon  conrenu  fous  la 
peau  de  Chenille  :  mais  comme  cette  fubf- 
tance  fe  retrouve  dans  le  Papillon,  Si  pref- 
qu'auflî  abondamment  que  dans  la  Chenille  , 
M.  de  Geer  ne  croit  pas  qu'elle  n'ait  pour 
ufage  que  celui  que  lui  a  alîigné  M.  de  Rcau- 
mur  ;  il  penfe  qu'elle  eft  également  nécef- 
faire  à  la  Chenille  &  au  Papillon  ,  &  il 
croit  ,  comme  c'étoit  l'opinion  de  Swam- 
merdam  y  que  c'eft  la  graille  de  l'animal 
qui  a  ,  dans  la  Chenille  &  le  Papillon  ,  le 
même  ufage  que  la  graille  dans  les  autres 
animaux. 

Ce  mémoire  eft  terminé  par  quelques 
obfervations  fur  les  mufeies  qui  fervent  à 
mouvoir  les  pinces  avec  lesquelles  le  mâle 
faifit  le  ventre  de  la  femelle,  fur  les  mufcles 
du  corcelet ,  fur  la  vefiie  lltuée  proche  de  Ta- 
mis dans  laquelle  les  excrémens  font  conte- 
nus ,  fur  la  communication  entre  cette  vellie 
ôc  les  inteftins ,  d'où  il  réfulte  que  les  excré- 
mens y  palfenc  de  l'eftomac  Se  du  canal  in- 
teftinal. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Chenilles  rafes  à  fei\e  jambes  &  de  leurs 
Papillons. 

M.  de  Geer ,  après  avoir  expofé  les  géné- 
ralités relatives  aux  Chenilles  &  aux  Papil- 
lons ,  traite  de  l'hiftoire  de  ces  infectes  en 
particulier  ;  il  obferve  de  parler  de  fuite  Si 
de  ranger  dans  le  même  mémoire  les  Che- 
nilles qui  ont  les  mêmes  caractères  ,  quoique 
fouvent  il  n'y  aie  pas  la  même  correfpon 
dance  entre  les  Papillons  ,  Se  qu'ils  foient 
de  différentes  clafles.  Je  ne  peux  fuivre  l'au- 
teur dans  les  détails  où  il  entre  .,  &  je  dois , 
par  conféquent  ,  me  borner  à  un  extrait  très- 
court  qui  n'offre  que  les  faits  principaux  , 
&  la  férié  des  obfervations. 

Hiftoire  d'une  Chenille  raie ,  allez  grande  , 
d'un  beau  verd  avec  trois  raies  longitudin*- 
Hijloirc  Naturelle  t  Infères.  Tome.  VI, 


I  N  A  1  R  E.  xlj 

les  blanches.  Cette  Chenille  vit  des  feuilles 
d'un  grand  nombre  de  plantes  différentes  ; 
l'auteur  l'a  obfervée  au  mois  de  janvier  ,  déjà 
parvenue  à  la  moitié  de  fa  grandeur:  il  penfe 
qu'elle  naît  au  commencement  de  l'hiver  , 
Se  que  dans  les  jours  froids  elle  cherche  un 
abri  en  terre  où  elle  fe  cache  \  elle  y  entre  à 
la  fin  de  janvier  pour  s'y  métaraorphofer  j 
fa  coque  eft  compolée  de  grains  de  terre  liés 
par  des  fils  de  loie  d'une  manière  allez  lâche  } 
Se  la  coque  a  fort  peu  de  conlïlUnce  ;  elle 
ne  prend  la  forme  de  chryfalide  qu'au  com- 
mencement de  mars  ,  &  fort  fous  cel'e  de 
Papillon  au  commencement  de  mai.  C'eft 
une  Phalène  à  Antennes  à  filets  coniques 
&  grenés  qui  porte  fes  ailes  parallèles  au 
plan  de  poiition  \  leur  fond  eft  rougeâtre  , 
traverfé  par  des  raies  verdâtres  &  noirâ  res  , 
avec  une  large  tache  triangulaire  d'un  vetd 
obfcur  fur  leur  milieu. 

L'auteur  continue ,  dans  le  même  mémoire, 
de  donner  l'hiftoire  de  cinq  Chenilles  de  la 
même  claffe  ;  on  peut  voir  par  l'extrait  de  l'hif- 
toire de  la  Chenille  précédente ,  dequelle  ma- 
nière ces  hiftoires  particulières  de  différentes 
Chenilles  font  traitées  \  l'auteur  décrit  les  Che- 
nilles,  fait  leur  hiftoire  ,  décric  leur  coque, 
Si  leur  cluyfal  de,  Si  le  Papillon  auquel  elles 
donnent  naifTance;  il  cite  les  auteurs  qui  ont 
parlé  des  mêmes  Chenilles  ,  ou  du  même 
Papillon  ;  il  renvoie ,  en  faifant  les  deferip- 
tions  ,  aux  planches  de  fon  ouvrage.  Je  me 
bornerai  donc  à  énoncer  Amplement  lesxtictes 
des  mémoires  fur  le  même  fujet. 

4e    M  i  m  o  I  R  E. 

Des  Chenilles  rafes  à  fû\e  jambes  }  qui  por- 
tent fur  le  onzième  anneau  du  corps  une  es- 
pèce de  corne  courbée ,  &  de  leurs  Papillons. 

Ces  Chenilles  ont  ou  la  peau  grenue  & 
chagrinée ,  ou  rafe  ;  leur  corps  a  une  certaine 
folidité  Si  r^fifte  fous  le  doigt  -y  elles  ne 
filent  pas,  où  mal  ;  la  plupart  s'enfoncent  en 
terre  pour  fe  métamorphofer  ,  d'autres  fe 
font-  des  coques  groftières   avec  des   grains 


xiij 


DISCOURS 


de  terre  Se  des  fragmens  de  plantes.  Suit  l'hif- 
toire  de  quatre  efpèces  de  ces  Chenilles  & 
de  leurs  Papillons. 

5e  Mémoire. 

Des  Chenilles  velues  &  à  tubercules ,  à  fei^e 
jambes  ,  &  de  leurs  Papillons. 

De  la  différente  manière  dont  les  poils 
font  arrangés.  Toutes  les  Chenilles  velues  à 
aigrettes  Se  à  tubercules  deviennent  des  Pha- 
lênes  j  1  auteur  n  en  conçoit  pas  qui  donne 
naiTance  à  des  Papillons  diurnes. 

Hiftoire  de  cinq  efpèces  de  Chenilles. 

6e    Mémoire. 

Des  Chenilles  velues  à  fei^e  jambes  ,  fans  tu- 
bercules ,  où  dont  les  poils  partent  immédia- 
tement de  la  peau  ,  &  de  leurs  Papillons. 

Une  partie  de  ces  Chenilles  fe  métamor- 
phofe  en  Papillons  diurnes,  l'autre  en  Pha- 
lènes j  Se  ces  dernières  font  généralement  les 
plus  velues. 

Hiftoire  de  quatre  différentes  Chenilles. 

7e     MÉMOIRE. 

Des    Chenilles   velues  &  à   brojfes  ,  à  fei^e 
jambes  ,  £r  de  leurs  Papillons. 

Ordonnance  des  poils  qui  forment  des  ai- 
grettes ou  broffes,  Se  des  autres  poils  qui  cou- 
vrent ces  Chenilles ,  elles  deviennent  des  Pha- 
lènes. 

Hftoire  de  quatre  efpèces  de  cette  fec- 
tion. 

8e    Mémoire. 

Des  Chenil/es  demi  velues  ,  a  fei^e  jambes , 
ou  de  celles  qui  ne  font  ni  rafes  ni  bien  ve- 
lues ,  à  de  leurs  Papillons. 

Hiftoire  de  quatre  efpèces. 


9e    Mémoire. 

Des  Chenilles  épineufes  àfe'cçe  jambes  ,  &  de 
leurs  Papillons. 

Ce  font  des  Chenilles  hérilTées  de  poils  fi 
gros  &  fi  durs  qu'on  les  a  comparés  à  des  épi- 
nes ;  elles  donnent  naiflance  aux  plus  beaux 
Papillons  diurnes  ;  elles  fufpendent  vertica- 
lement leur  chryfalide  ,  Se  les  Papillons  qui 
en  naiffent  font  du  nombre  de  ceux  qui  ne 
s'appuient  que  fur  quatre  pieds  ;  leurs  chryfa- 
lides  font  angulaires  ou  ont  deux  pointes  co- 
niques ,  deux  efpèces  de  cornes ,  &  plufieurs 
de  ces  chryfalides  font  remarquables  par 
leurs  couleurs  éclatantes. 

Hiftoire  de  trois  Chenilles. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Chenilles  à  quatorze  jambes  ,  qui  ont  fx 
jambes  e'cailleufes  &  huit  intermédiaires 
membraneufes  ,  mais  auxquelles  les  jambes 
pojlérieures  du  dernier  anneau  manquent. 

Divifion  de  ces  Chenilles  en  trois  clafTes , 
fuivant  Tordre  établi  par  M.  de  Réaumur 
d'après  la  pofition  des  jambes  membraneu- 
fes ;  on  connoît  encore  peu  d'efpèce  de  la 
troifième  claffe  ;  celles-ci  font  grandes ,  & 
toutes  les  Chenilles  de  ces  trois  clafTes  font 
très  remarquables  ,  foit  par  leur  forme  ,  foie 
par  des  efpèces  de  queue  (impie  ou  doubles , 
dont  elles  font  chargées.  M.  de  Geera  donne 
un  foin  particulier  à  Tobfervation  de  ces  Che- 
nilles ,  a  ajouté  à  leur  hiftoire  des  faits  qu'on 
ignoroit.  Tel  eft  celui  qu'il  fait  connoître  à 
l'égard  d'une  Chenille  du  faule  6V  du  peu- 
plier ,  qui  ,  lorfqu'on  la  touche  >  fait  jaillir 
de  prêt  de  fa  tête  deux  jets  d'une  liqueur 
acre  qu'elle  pouffe  affez  loin. 

Hiftoire  de  trois  efpèces. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Chenilles  arpenteufes  à  dix  jambes  ,  &  de 
leurs  Papillons. 

Ces  Chenilles  n'ont  en  tout  que  dix  jam- 
bes j  comme  elles  ont  cinq  anneaux  confé- 


PRÉLIMINAIRE. 


xliij 


cutifs  qui  en  font  dégarnis  ,  que  ces  an- 
neaux fonc  plus  longs  que  les  autres  ,  elles 
font  obligées  Je  replier  leur  corps  en  mar- 
chant ,  &  de  l'étendre  alternativement  ,  ce 
qui  les  a  fait  nommer  arpenteufes  ou  géomè- 
tres ,  parce  qu'elles  fembient  mefurer  le  ter- 
rein.  C'eft  peut-être  la  cla(Te  la  plus  nom- 
breufe  en  efpèces  différentes  ;  elles  devien- 
nent toutes  des  Papillons  de  nuit  ;  au  moins 
ne  connoît-on  pas  encore  d'arpenteufe  qui 
fe  change  en  Papillon  diurne  \  peu  d'efpèces 
filent  j  celles. là  emploient  à  la  formation  de 
leur  coque  divers  fragmens  ,  mais  la  plupart 
entrent  en  terre  pour  s'y  métamorphofer. 

Plufieurs  efpèces  d'arpenteufes  ont  le  corps 
roide  dans  l'état  de  repos ,  &  elles  relîem- 
blent  alors  à  de  vrais  brins  de  bois ,  d'autant 
plus  qu'elles  font  fouvent  d'une  couleur 
brune.  On  les  nomme  arpenteufes  en  bacon. 

Toutes  les  arpenteufes  font  rafes  }  ou  fi 
elles  ont  des  poils  ,  ils  font  fi  fins  ,  fi  rares  , 
fi  courts  ,  qu'on  peut  regarder  même  celles 
qui  en  ont ,  comme  étant  rafes. 

Albin  a  décrit  plus  d'arpenteufes  qu'aucun 
autre  auteur. 

Defcription  de  fix  efpèces  dont  la  cin- 
quième fe  change  en  Papillon  au  commen- 
cement de  l'hiver. 

IIe      MÉMOIRE. 

Des  ChcjiilUs  dont  les  jambes  intermédiaires 
membraneufes  font  inégales  entr'elles  en 
grandeur. 

Le  nombre  des  pattes  fert  à  clafler  les  Che- 
nilles ,  il  y  en  a  toujours  fix  écailleufes  ; 
mais  |e  nombre  des  membraneufes  varie  } 
leur  longaeur  encr'clles  elt  la  même  ,  ou  il 
y  a  fi  peu  de  différence  ,  qu'elle  n'eft  pas 
fenhble  ,  &  que  les  Chenilles  s'appuient  fur 
toutes  les  pauçs  membraneufes.  M.  de  Geer 
a  obfervé  une  efpèce  qui  à  feize  jambes  ,  & 
l'autre  quatorze  qui  ,  pat  ce  caractère ,  appar- 


tiendroient  à  la  première  &  à  la  féconde 
clafie ,  mais  leurs  pa-.tes  membraneufes  fonc 
de  longueur  inégile  ,  ce  qui  les  oblige  à 
marcher  à  la  manière  des  arpenteufes.  L'au- 
teur trouva  une  de  ces  Chenilles  fur  le  bou- 
leau au  prinrems ,  1k  d'autres  Chenilles  éga- 
lement à  pattes  membraneufes',  de  longueur 
inégale  ,  fur  l'aune  &  le  rouer  fauvage  au 
mois  d'août.  Il  penfe  qu'on  doit  les  ranger 
dans  une  clalfe  à  part  ,  &  il  propofe  cette 
clafle  pour  y  placer  de  même  les  autres  Che- 
nilles qui  auroient  le  même  caractère.  Le  i  ic 
mémoire  ne  contient'que  1  hitt oire  de  ces  deux 
Chenilles  ;  les  obfervations  qui  les  concer- 
nent fonc  des  faits  dont  M.  de  Geer  a  enri- 
chi Thiftoire  des  infectes 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Chenilles  qui  plient ,  roulent  &  lient  les 
feuilles  des  arbres  &  des  plantes  }  &  de 
leurs  Papillons. 

Ces  Chenilles  font  d'une  taille  au-defTous 
de  la  médiocre  ;  elles  pafient  l'état  de  Che- 
nilles dans  une  parfaire  folitude  ;  leurs  efpè- 
ces fonc  très- multipliées  j  c'eft  par  des  brins 
de  foie  qu'elles  contiennent  les  feuilles  , 
qu'elles  plient  3  qu'elles  roulent  ou  qu'elles 
approchent  les  unes  des  autres  \  les  teuilles 
qu'on  trouve  ainfi  difpofées  l'onc  prefque 
toujours  été  par  des  Chenilles  ;  car  il  y  a  auffi 
quelques  Araignées  ,  mais  en  petit  nombre, 
qui  exécutent  les  mêmes  manœuvres. 

Hiftoire  de  huit  Chenilles. 


14e    Mémoire. 

Des  Chenilles  mineufes  ,  ou  des  Chenilles 
qui  vivent  dans  f intérieur  des  feuilUs  ,  & 
de  celles  qui  n'en  rongent  01  d.nairemcn:  auc 
la  moitié  de  tépaifjeur. 

Les  Chenilles  de  cette  clafte  font  plus 
petites  encore  que  celles  de  la  précédente  _, 
elles  s'imtoduifent  entre  les  deux  membra- 


xliv  DISCOURS 

nés  des  feuilles ,  en  creufent  &  en  rongent 


le  parenchime  j  ce  qui  en  même- rems  les 
nourrit  ,  Se  leur  fournit  un  abri.  Les  unes 
minent  en  grand  ou  coût  autour  d'elles  ,  & 
les  autres  en  fuivant  des  chemins  tortueux. 
On  a  nommé  ces  dernières  mineufes  en  ga- 
leries. 

Hiftoire  de  cinq  efpèces. 

15e    Mémoire. 

Des  Chenilles  qui  vivent  dans  des  galles  3  & 
de  celles  qui  vivent  dans  l'intérieur  des  bou- 
tons &  ,   des  racines    des   arbres   &   des 

plantes. 

Les  Chenilles  dont  M.  de  Geer  a  précé- 
demment parlé  ,  vivent  fur  les  plantes  &  à 
leur  extérieur  ;  celles  donc  il  s'occupe  dans 
ce  mémoire,  habitenc  quelque  patcie  interne 
des  plantes  ,  ou  des  galles  donc  elles  onc  pro- 
duit la  formation.  Avant  d'entrer  en  ma- 
tière ,  M.  de  Geer  expofe  en  général  les 
dégâts  que  pkifieurs  Chenilles  &  diftérens 
Vers  caufent  dans  les  végétaux  donc  ils  ron- 
genc  quelques  parties  internes  :  il  parle  en- 
tr'aucres  d'un  Ver  jaune  à  fix  jambes ,  couverc 
d'écaillés ,  qui  vit  en  terre  >  qui  s'attache  au 
feigle  femé  en  automne  t  &  en  coupe  la 
plante  à  fleur  de  terre  \  il  foupçonne  ce  Ver , 
qui  faic  périr  beaucoup  de  feigle  ,  de  deve- 
nir un  Scarabé  j  car  il  n'a  pas  fuivi  fa  méta- 
morphofe.  Nous  ignorons  fi  on  a  ce  Ver  à 
redouter  dans  nos  climats ,  ainfi  qu'en  Suède  , 
&  nous  invitons  les  cultivateurs  à  vérifier  ce 
faic  ,  à  examiner  ce  Ver ,  &  à  le  fuivre  dans 
fes  cha^gemens ,  premières  conditions  nécef- 
faires  pour  parvenir  à  s'oppofer  à  fes  dé- 
gâts. 

Hiftoire  d'une  Chenille  à  feize  jambes  , 
rafe ,  brune  ,  qui  habite  une  galle  réiineufe 
du  pin. 

On  trouve  coûte  l'année  fur  les  jeunes 
branches  du  pin  ,  les  galles  dont  il  s'agit  j 
elles  avoient  cependant  écé  peu  examinées  j 


elles  font  habitées  en  automne  ,  Si  vides  le 
relie  de  I  année  ;  elles  patoillenc  folides  à 
l'extérieur,  mais, en  les  ouvrant,  on  trouve 
qu'elles  font  creufes  :  les  plus  grandes  ont 
un  pouce  de  long  &  fix  à  fept  lignes  de  cour  : 
leur  couleur  eft  d'un  blanc  laie  mêlé  de  brun 
jaunâcre  ;  elies  fonc  couvertes  d'une  poufîière 
qui  les  faic  paraître  farineufes  ;  leur  cavité 
interne  eft  occupée  par  un  noyau  qui  eft  lui- 
même  creux  ,  &  qui  fert  de  logemenc  à  une 
Chenille  :  elle  ro.ige  la  parrie  ligneufe  de 
la  branche  (nuée  fous  la  galle  &  au-delà  , 
&  fe  nourrie  de  cetee  fubftance  remplie  de 
réfine  ;  le  vuide  entre  les  parois  de  la  galle  & 
le  noyau  ,  eft  le  réceptacle  des  excrémens. 
Defctiption  &  hiftoire  de  la  Chenille  qui 
eft  fore  petite.  M.  de  Geer  obferve  qu'elle 
vit  au  milieu  de  la  réfine ,  qu'elle  s'en  nour- 
rit ,  tandis  que  fon  odeur  déplaita  la  pluparc 
des  autres  infectes. 

Une  Chenille  de  cecce  efpèce  pofée  fur  une 
feuille  de  papier  imbibée  de  térébenthine  , 
à  coté  d'une  Chenille  d'une  autre  efpèce  , 
n'y  parue  rien  fouffrir  ,  dans  un  efpace  de 
rems  ,  qui  fuffic  pour  faire  périr  l'aucre  Che- 
nille. 

Des  Chenilles  de  même  efpèce  enfermées 
dans  un  poudrier  ,  où  pendoient  deux  mor- 
ceaux de  papier  mouillé  de  rérébenthine  3 
8c  qui  étoit  couverc  ,  n'en  fouffrirenc  pas  au 
bouc  d'une  demi-heure. 

Autres  expériences  qui  prouvent  que  ni 
l'odeur  de  la  térébenthine  ,  ni  cette  huile 
même  appliquée  fur  le  corps  de  la  Chenille  3 
ne  la  tue  pas.  Cet  énoncé  expofe  le  fenci- 
menc  de  M.  de  Geer  ;  mais  les  expériences 
ne  me  paroiifenc  pas  aufll  concluances  qu'il 
les  a  jugées  ,  &  il  me  femble  en  réfulcer  au 
contraire  que  l'odeur  exceflîve  de  la  tétében- 
thine  incommode  au  moins  beaucoup  la  Che- 
nille dont  il  faic  l'hiftoire.  C'eft  beaucoup 
qu'elle  réfifte  aux  épreuves  qu'il  lui  a  fait 
fupporcer.  Defcription  de  fa  Chryfalide  &  de 
(on  Papillon.  C'eft  une  teigne  aflez  pecice. 


VRÊLIMINA1R  E. 


xlv 


mille  qui  ronge  &   mange  les  racines  du 
houblon. 

J?tte  Chenille  que  les  auteurs  n'avoient 
pas  obfervée  avant  M.  de  Geer ,  eft  de  gran- 
deur médiocre  ;  elle  a  feize  jambes  ;  elle 
attaque  de  préférence  les  racines  qui  ont 
refté  trois  ou  quacre  ans  en  terre  fans  être 
nettoyées  :  elle  en  ronge  l'intérieur  aulli  bien 
que  la  furface  ;  elle  vit  toujours  en  terre  ,  & 
s'y  mécamorphofe  ;  mais  quand  le  Papillon 
eft  prêt  a  naître  ,  la  Chryfahde  perce  la  co- 
que ,  elle  en  fort  cV  s'avance  à  la  furface  de 
la  terre;  elle  la  dépafte  même  &' s'arrête  à 
l'endroit  où  le  fourreau  des  aîles  finit.  Le  Pa- 
pillon naît  au  commencement  du  mois  de 
juin.  Description  du  mâle  &  de  la  femelle  , 
qui  font  très-difrérens.  Leurs  Antennes  font 
ttès-courtes  ,  &  n'excèdent  guère  une  ligne 
de  long  ;  ce  qui  eft  très-remar  juable.  Les 
deux  dernières  jambes  du  mâle  font  garnies, 
du  côté  extérieur  ,  de  longs  poils  jaunes.  Les 
œufs  font  très-petits  ,  même  proportionné- 
ment  à  la  grandeur  de  l'efpèce,  d'une  forme 
alongée  ;  la  femelle  les  dépofe  à  terre  ,  & 
les  répand  précipitamment  .,  fans  ordre  , 
comme  du  grain  que  l'on  fème. 

Defcripdon  d'un  Papillon  remarquable  , 
comme  le  précédent ,  par  la  petiteffe  de  fes 
antennes  ,  &  par  la  figure  lîngulière  de  fes 
jambes  poftérieures  :  (es  antennes  n'ont 
qu'une  demi-ligne  de  long;  les  cuiffes  des 
jambes  poftérieures  ne  diffèrent  de  l'extérieur 
ordinaire  qu'en  ce  qu'elles  font  garnies  de 
très- longs  poils  ,  mais  au  lieu  de  jambes  , 
on  ne  voit  qu'une  maffe  pyriforme  attachée 
à  la  cuiffe  par  le  bout  effilé  y  cV  garnie  du 
côté  intérieur  ,  qui  eft  applati  ,  d'à  petites 
qui  forment  une  forte  de  brolfe.  M.  de  Geer 
a  vu  pkilîeurs  de  ces  IJapil'ons  qui  étoient 
des  mâles  ,  dont  il  ne  connoît  ni  la  femelle  , 
ni  la  Chenille. 

Chenille  qui    habite  l'intérieur  des  boutons , 
des  branches  du  pin  ,  &  qui  les  ronge. 

Cette  Chenille  ,  fort  petite  ,  fe  trouve  au 
mois  de  mai  dans  les  boutons  du  pin  qu'elle 


habite  ,  dont  elle  fe  nourrit  ,  au  centre  def- 
quels  elle  fnb't  fes  changemens  ;  le  Papillon 
naît  en  juin  ;  il  eft  nocturne. 

Chenille  qui  vit  dans  l'intérieur  des  boutons 
des  rofiers. 

C'eft  au  commencement  de  mai  que  M. 
de  Geer  c-bferva  cette  Chenille  ;  dans  cette 
faifon  les  rofiers  ne  font  que  commencer  à 
poulTer  en  Suède  ;  la  Chenille  en  perce  les 
boutons  ,  s'y  loge  ,  les  ronge  &  les  détruit. 
Sa  longueur  eft  de  cinq  lignes  Se  demie  ;  elle 
eft  de  couleur  fombre  ,  brunâtre  ;  elle  cou- 
vre de  fes  excrémens  qu'elle  pouffe  au  dehors 
l'ouverture  qu'elle  a  faite  au  bouton  ;  quand 
celui  qu'elle  a  rongé  eft  épuifé  ,  elle  en  atta- 
que un  autre;  elle  fe  change  vers  le  commen- 
cement de  juin  en  une  Phalène  fort  jolie  , 
qui  eft  mi-partie  de  noir  &  blanc. 

Je  n'ai  point  obfervé  la  même  Chenille 
que  M.  de  Geer,  mais  j'en  connois  une  plus 
grande,  toute  verte  ,qui  paroît  dans  nos  cli- 
mats dans  le  tems  où  les  poulfes  des  rofiers 
s'épanouifient  ,  qui  rapproche  les  jeunes 
feuilles  ,  les  lie  par  des  brins  de  foie  ,  & 
fous  cette  enveloppe  qu'elle  couvre  de  fes 
excrémens  ,  ronge  le  bouton  à  fleur  naiflant. 
Cette  efpèce  détruit  ,  au  printems  ,  un 
orand  nombre  de  rofes  ,  &  arrêtent  beau- 
coup de  pouffes  qui  commencoient  à  végé- 
ter. Si  l'on  eft  curieux  de  conferver  les  rofes 
d'un  jardin  ,  il  faut  tous  les  jours  examiner 
les  jeunes  tiges  ,  écarter  les  feuilles  qui  font 
rapprochées  ,  &  enlever  les  Chenilles  qu'el- 
les couvrent. 

16e.    Mémoire. 

Des  Chenilles  ,  Teignes  &  d'une  Chenille  vé- 
ritablement aquatique. 

Définition  du  mot  Teigne.  D'vifion  de 
ces  infectes  en  vraies  &  fauffes  Teignes  ;  di- 
verfité  des  genres  à  qui  ces  noms  ont  été  don- 
nés j  le  tout  d'après  M.  de  Réaumur. 


xlvj 


DISCOURS 


Hifloire  d'une  Chenille  Teigne  ,  qui  vit 
des  feuilles  dJofier  ,  qui  fe  fait  un  foutreau 
de  fragmens  de  gravier,  &c.  ,  dont Ja  femelle 
eft  entièrement  dépourvue  d'aîles. 

Cette  Chenille  avoit  été  décrite  par  M. 
de  Réaumur ,  qui  n'en  avoir  pas  obfervé  le 
Papillon  _,  ce  que  M.  de  Geer  fait  dans  cet 
article. 

Hiftoire  d'une  autre  Chenille-Teigne  qui 
vit  aufîî  fur  l'ofier  ,  &c. 

Petite  Chenille  à  feize  jambes ,  trouvée 
dans  un  motceau  de  pain  fec. 

On  fait  que  nos  grains  font  fouvent  atta- 
qués par  plufieurs  efpèces  de  Teignes  ;  mais 
perfonne  ,  dit  M.  de  Geer  .,  n'en  avoit  en- 
core obfervé  dans  le  pain.  Il  en  trouva  une 
dans  un  morceau  de  pain  de  feigle  ,  au  com- 
mencement de  l'hiver  de  1743.  Des  fils  de 
foie  qui  formoient  un  tiffu  iur  ce  morceau 
de  pain  ,  le  conduisirent  à  découvrir  la  Tei- 
gne :  elle  éroit  logée -dans  une  cavité  creufée 
dans  le  pain  ,  tapiiTée  de  (oie  ,  &  jonchée 
d'excrémens ,  à  l'infpeiStion  defquels  on  recon- 
noilloit  que  le  pain  lui  avoit  ieivi  d'aliment 
elle  s'enferma  fous  une  coque }  &  devint  une 
Phalène  dans  la  même  cavité. 

Chenille  aquatique  verte  qui ,  au  premier  coup- 
d'œil  ,paroît  vêtue  ,  &  qui  mange  les  feuil- 
les du  Jiratiotes  ,  ou  de  l'aloë  palujlris  de 
Bauhin. 

M.  de  Réaumur  a  donné  Phiftoire  de  deux 
Chenilles  aquatiques  ;  ce  mémoire  offre  l'hii- 
toire  d'une  troifième  qui  mérite  bien  d'être 
connue;  elle  vit  fous  l'eau  ;  elle  paroît  velue; 
mais  ce  qui  lui  donne  cette  apparence  ,  font 
des  parties  que  M.  de  Geer  croit  fervir  à  la 
refpiration  ,  qu'il  compare  aux  ouies  des 
Poiflon*  ;  la  defeription  de  ces  parties  mé- 
rite qu'on  la  life  dans  le  mémoire  ;  cepen- 
dant cette  Chenille  ades  ftigmates,  comme  en 
ont  les  Chenilles  terreftres,  fur  quoi  l'auteur 
prepofe  deux  conjectures  ;  la  première  que 


la  Chenille  infpire  par  les  ftigmates ,  cV  rend 
l'air  par  fes  efpèces  d'ouies  ;  la  féconde 
qu'elle  ne  refpire  que  par  ces  parties  ,  tk.  que 
les  ftigmates  fermées  dans  la  Chenille  ,  ne 
s'ouvriront  que  pour  la  chryfalide.  Des  Che- 
nilles de  cette  efpèce  ont  vécu  une  heure  en- 
tière totalement  plongée  dans  l'huile  ,  donc 
on  ne  peut  frotter  les  ftigmates  des  autres 
Chenilles  fans  les  tuer. 

L'efpèce  de  Chenille  dont  il  s'agit  paffa , 
fans  fe  métamorphofer  ,  l'hiver  dans  des 
poudriers,  &  ne  cella  pas  de  manger.  Il  tft 
probable  qu'il  en  eft  de  même  des  individus 
qui  vivent  dans  les  lacs  ;  i°.  parce  que  le 
ftratiotes  croît  à  une  profondeur  alfez  grande 
pour  que  la  malTe  totale  des  eaux  ne  gèle 
pas  ;  z°.  parce  qu'il  ne  ceffe  pas  d'avoir  des 
feuilles  ;  ,°.  parce  que  M.  de  Ge;r ,  au  re- 
tour du  primeras,  trouva  un  grand  nombre  de 
ces  Chenilles  qu'il  tira  du  fond  des  lacs.  Elics 
fe  métamorphofent  au  mois  de  juin  ,  fans 
quitter  les  eaux  ou  elles  ont  vécu.  Cepen- 
dant il  paroîc  que  la  Chryfalide  refpire  par 
les  ftigmates  ;  mais  fa  coque  eft  faite  de  fa- 
çon qu'elle  y  eft  entourée  d'air  au  milieu  de 
l'eau.  M.  de  Geer  s'eft  alTuré  que  la  chryfa- 
lide tirée  de  fa  coque  &  plongée  dans  l'eau  , 
n'y  fauroic  vivre  ,  &  qu'elle  petit  suffi  fi  on 
retire  la  coque  de  l'eau  -}  la  chryfalide  a  donc 
befoin  de  l'air  qu'elle  ttouve  à  l'intérieur  de. 
de  ia  coque  ,  &:  de  l'humidité  que  l'eau  en- 
tretient autour  d'elle  ;  le  Papillon  ,  en  naif- 
fant ,  quitte  le  fond  de  l'eau  pour  étendre  cV 
développer  fes  ailes  fur  les  rives  où  il  a 
gravi. 

Ce  mémoire  eft  terminé  par  la  defeription 
d'un  Papillon  à  antennes  ,  extrêmement  lon- 
gues ,  dont  la  Chenille  eft  inconnue  à  M. 
de  Geer.  C'eft  l'efpèce  que  M.  Geoffroy  a 
depuis  décrite  }  Se  nommée  ia  coquille  d'or. 

17e.   Mémoire. 

Des  ennemis  des   Chenilles  ,  &  en  particulier 
d*:s  Ichneumons  &  de  leurs  vers. 

Les  Chenilles  ont  à  tedouter  un  grand 
nombre  d'ennemis;  les  oifeaux  les  déchire»: 


VRÊL1M1NAIRE. 


xlvi] 


Ou  les  avalent  tout  entières  ;  plusieurs  infec- 
tes les  rongent  à  l'extérieur  ou  leurs  Vers  qui 
naiflentà  l'intérieur  des  Chenilles  ,  conlu- 
ment  leut  fubftance  ;  c'eft  ce  dernier  genre 
d'ennemis  des  Chenilles  qui  eft  l'objet  de  ce 
mémoire  ,  &  en  particulier  les  Ichneumons. 
M.  de  Réaumur  a  traité  le  même  fujet  \  M. 
de  Geer  renvoie  ,  à  ce  que  ce  naturalifte  a 
dit  en  général  j  &  rapporte  des  obfervations 
particulières. 

Deux  fortes  de  vers  rongent  l'intérieur 
des  Chenilles  ;  les  uns  deviennent  des  mou- 
ches à  deux  aîles  ,  les  auttes  des  Ichneumons  ; 
ils  naiflTent  d'œufs  que  les  infedtes  de  leur  ef- 
pèce  ont  dépofés  fur  la  peau  des  Chenilles  , 
ou  à  leur  intérieur  par  le  moyen  d'une  ta- 
rière. Ces  Vers  rongent  la  fubftance  de  la 
Chenille  ,  fe  filent  des  coques  fous  fa  peau  , 
ou  ils  la  percent  ,  fortent  du  corps  de  la 
Chenille  ,  cV  filent  à  queiqu'endroit  où  ils  fe 
retirent. 

Si  la  Chenille  a  été  piquée  jeune ,  elle 
périt  ordinairement  avant  de  devenir  chryfa- 
lide  ;  mais  fi  elle  l'a  été  rard  ,  elle  devient 
chryfalide  ;  ni  dans  l'un  ni  dans  l'autte  cas  , 
elle  ne  pâlie  pas  à  l'état  de  Papillon. 

La  Chenille  qui  a  été  piquée  ne  paroît 
pas  s'en  moins  bien  porter  3  &  n'en  croît  pas 
moins,  parce  que  les  Vers  épargnent  les  or- 
ganes nécefiaites  à  fon  exiftence  ,  &  même  à 
ion  accroiffement ,  &  qu  ils  détruifent  ceux 
qui  fe  développeraient  dans  les  états  porté- 
rieurs  à  celui  de  Chenille  ,  dans  le  quel  ils 
la  dévorent. 

Parmi  les  Vers  dont  parle  M.  de  Geer  , 
il  en  remarque  un  femblable  à  un  fil  délié 
très  long,  qui  vit  ,  à  l'imérieur ,  de  quelques 
efpèces  de  Chenilles  qui  fort  en  perçant 
leur  peau  ,  &  périt  toujours  après  fa  forcie: 
Ce  Ver  n'eft  pas  de  la  nature  de  ceux  qui  fe 
métamorphofent ,  mais  de  la  clarté  des  Vers 
proprement  dits  :  comment  les  Chenilles  s'en 
irouvent-elles  attaquées  ?  comment  ce  Ver 


fe  propage-t-il  ?  M.  de  Geer  propofe  ces 
quertions  fans  hafarder  d'y  répondre.  Me 
feroit-il  permis  de  m'écarter  de  cette  fage 
circonfpe&ion  ?  pour  réfoudre  les  queftio»is 
propofées  ,  il  faudrait  favoir  fi  l'analo- 
gue du  Ver  ne  rampe  pas  fur  les  plantes 
dans  les  lieux  fréquentés  par  les  Che- 
nilles qu'il  attaque  j  dès-lors  ce  Ver  peut 
leur  confier  fes  œufs  ,  &  les  individus  qui  en 
nailïent  vivte  à  leurs  dépens  ;  comme  plu- 
fieurs  auttes  Vers  qui  ont  leur  analogue  dans 
les  eaux  ,  comme  les  Lombrics  ,  vivent  à 
l'mtétieur  des  divers  animaux;  mais  ne  pour- 
roit-on  pas  aufii  hafarder  de  croire  que  ce 
Ver  feroit  aux  Chenilles,  ce  que  le  Tœnia  eft 
aux  autres  animaux  ? 

M.  de  Geer  continue  l'énumérarion  des 
ennemis  des  Chenilles  ,  parmi  lefquels  il 
compte  les  Punaiies  des  champs  ,  les  Vers 
de  plufieurs  Coléoptères  ;  il  s'attache  enfuite 
à  parler  des  Ichneumons  j  il  obferve  qu'ils 
font  très-variés  dans  leur  forme  3  qu'ils  dif- 
fèrent fur-tout  par  les  antennes ,  &  il  trou- 
ve dans  les  différences  qu'elles  offrent  3  des 
caractères  d'après  lefquels  on  peut  divifer 
les  Ichneumons  en  plufieurs  claires  ou  or- 
dres. Les  uns  ont  des  antennes  à  filets  coni- 
ques ,  d'autres  des  antennes  tetminées  par  un 
bouton  ;  il  y  en  a  de  tamifiées ,  &  les  uns 
ont  de  très-longues  ,  les  autres  de  très-cour- 
res  antennes.  Ces  caractères  pourraient  donc 
être  employés  dans  une  divifion  placée  à  la 
rête  d'une  hiftoire  générale  des  Ichneumons , 
mais  dans  le  17e.  mémoire  ,  l'auteur  ne  trai- 
tant cette  hiftoire  que  partiellement ,  il  fe 
contente  de  divifer  les  Ichneumons  fuivant 
les  infectes  ,  aux  dépens  de  qui  ils  vivent.  Il 
parle  donc  fuccellivement ,  &c  dans  différens 
articles  ,  dc<  Lhneumons  des  Chen  Iles  de 
gtande  taille  ,  de  ceux  des  Chenilles  m  neu- 
fes  j  des  lcnneujï)ons  des  fauftes  Chenilles, 
des  Vers  mangeifrs  de  Pucerons,  &c.  Il  dé- 
crit enfuii  ;  la  fosme  des  Ichneumons  en  gé- 
néral ,  ù  note  leurs  reftemblances  avec  les 
Abeilles,  les  Guêpes  s  les  Guêpès'L  . 
&   \  tvec  ces  inf«     . 

Fuite  lérâlités'j  n'ocre  au 


xlviîj 


DISC 


porte  fa  méthode  fur  les  Ichneumons.  II  les 
divife  en  neuf  clafles. 

Classe  I.  Antennes  à  filets  coniques  j 

cotcelet  &  corps  joints  fans  in- 
termède d'un  filet  j  extrémité 
du  corps  terminée  par  une  poin- 
te écailleufe  ,  alongée  en  forme 
de  queue. 

Classe  II.  Antennes  à  filets  coniques  ; 

corceler, corps  joints  par  un  filet 
coutt.  Corps  plus  gros  vers 
l'extrémité  qu'à  l'origine. 

Classe  III.  Corcelet ,  corps  joints  par  un 
filet  ;  corps  ovale  &  alongé. 

Classe  IV.  Antennes  à  filets  coniques  ; 
corps,  corcelet  joints  par  un 
filet ,  corps  aplati  fur  les  deux 
côtés  ,  en  forme  de  faux. 

Classe  V.  Antennes  à  filets  coniques  ; 

corps  &  corcelet  unis  par  un 
filet.  Corps  fphérique  à  fon 
extrémité ,  &  finhTant  en  boule 
alongée. 

Classe  VI.  Ventre  effilé  à  fon  origine  , 
implanté  dans  le  deflus  du  cor 
celet ,  qui  excède  de  beaucoup 
l'infertion  du  ventre. 

Classe  VII.        Antennes  ramifiées. 

Classe  VIII.  Antennes  de  groffeur  à-peu- 
près  égale  dans  toute  leur  lon- 
gueur. 

Classe  IX.  Antennes  grenées  ou  plus 
grottes  vers  leur  extrémité  que 
vers  leur  origine, 

M.  de  Geer  donne  enfuite  la  defcription 
de  quatre  Ichneumons  qui  lui  paroillent  , 
par  leur  forme  t  mériter  d'être  remarqués  , 
mais  il  ignore  le  lieu  où  on  les  trouve.  Il 


OURS 

fait  enfuite  l'hiftoire  1°.  des  Ichneumons 
qui  vivent  aux  dépens  des  grandes  Chenilles; 
i°.  de  ceux  des  Chenilles  plieufes  &  rou- 
leufes  de  feuilles;  30.  de  ceux  des  Chenilles 
mineufes;  40.  de  ceux  des  Chenilles  qui  vi- 
vent à  l'intétieur  des  galles  cV:  des  boutons 
des  arbres  ;  50.  de  ceux  dont  les  vers  vivent 
dans  les  œufs  des  Papillons  ;  6°.  des  Ichneu- 
mons des  fauiïes  Chenilles  ;  70.  de  ceux  des 
galinfectes  ;  8°.  des  Ichneumons  des  Vers 
mangeurs  de  Pucerons  ,  enfin  de  ceux  donc 
les  Vers  fe  nourrirent  dans  l'intérieur  des 
Pucerons. 

Ce  mémoire  eft,  en  général ,  inftruâif  <fc 
très  intéreflant 

TOME    II. 

Première     Partie, 

Le  tome  fécond  ,  partagé  en  deux  parties, 
renferme  des  objets  très  -  curieux  ;  favoir  , 
dans  la  première  partie  : 

i°.  L'expofition  des  caractères  des  genres 
d'infectes  dont  il  eft  parlé  dans  ce  tome  ,  oui 
fout  les  infectes  à  quatte  ailes  nues. 

i°.  Un  difeouts  fur  les  infectes  en  général. 

3°.  Cinq  autres  difeours,  dont  le  premier 
fur  la  génération,  le  fécond,  fur  la  nour- 
riture, le  troihème,  fur  la  demeure  ,  le  qua- 
trième, fur  la  refpiration  ,  le  cinquième,  fur 
la  transformation  des  infectes.  Enfuite  huit 
mémoires ,  dont  fix  fur  les  differens  genres 
de  Papillons;  le  feptième,  fur  les  Fnganes 
en  général  ;  le  huitième,  fur  plufieurs  efpèces 
de  Friganes  en  particulier.  Je  ne  rapporte 
pas  ici  le  titre  des  differens  mémoires ,  parce 
qu'il  fera  énoncé  en  tête  de  l'analyfe  de 
chacun  ;  mais  je  crois  devoir  copier  la 
table  de":  caractères  des  genres.  L'ouvrage 
de  M.  de  Geer  eft  fi  fouvent  cité  ,  il  eft  fi 
lumineux  &  fi  rare,  que  je  penfe  qu'un  grand 
nombre  de  lecteurs  me  faura  gré  de  lex- 
tenfion  que  je  donne  à  cette  analyfe ,  &  de 

copiée 


PRELIMINAIRE. 


xlij 


copier  en  entier  les  tables  des  genres  établis 
par  M.  de  Geer. 

Caractères  des  genres  des  infectes  dont  il  eji 
parlé  dans  Us  mémoires  du  fécond  volume. 

M.  de  Geer  divife  les  infe&es  en  clajfes , 
les  clafles,  en  des  divifions  fecondaires  qu'il 
indique  par  des  numéros ,  (ans  leur  donner 
de  nom  ;  j'emploierai  celui  d'ordres  pour  ces 
divilîons  fecondaires  ,  parce  que  je  crois 
qu'il  en  icfuîtera  plus  de  clarté;  il  partage 
ces  mêmes  divifions  en  familles,  &c  les  fa- 
milles en  feulions. 

PREMIERE    CLASSE. 

Quatre  aîles  farineufes ,  trompe  roulée 
eu  fpirale. 

Ordre   l.  Le  Papillon. 

Antennes  à  bouton  ou  plus 
grolfes  vers  l'extrémité  ;  aîle  éle- 
vée perpendiculairement  dans 
l'état  de  repos. 

Famille  I.  Six  pattes  ambulantes ,  aîles 
qui  embrafTent  le  deffous  du 
ventre. 

1 1.  Six  pattes  ambulantes ,  aîles 
qui  embraflent  le  dellus  du 
corps. 

III.  Six  pattes  ambulantes ,  aîles 
inclinées  vers  le  derrière. 

I  V.  Quatre  pattes  ambulantes  , 
deux  fauffes  pattes  en  pendans 
de  palatine. 

V.      Quatre  pattes  ambulantes  , 
les  deux  ferres  très-petites  & 
très- courtes. 
WJloire  Naturelle,  Infères.  Tome  IV< 


Ordre    II.  Le  Papillon- bourdon. 

Antennes  en  maffue  ou  bien 
prifmatir-es ,  plus  grolfes  au 
milieu;  aîles  horizontales  qui 
ne  couvrent  pas  le  ventre. 

Famh.leI.  Antennes  en  maffue,  l'ex- 
trémité du  ventre  groffe  5c  x 
broffe  ;  longue  trompe  en  fpi- 
rale. 

I  I.  Antennes  prifmatiqueSj  l'ex- 
trémité du  ventre  pointue,  lon- 
gue trompe  en  fpirale. 

III.  Antennes  prifmatiques ,  l'ex- 
trémité du  ventre  pointue,  très- 
courte  trompe. 

Ordre  III.    Le    Papillon    phalène.     Al. 
feita  Linn. 

Antennes  en  maffue  ,  ailes 
rabattues  qui  couvrent  le  ventre. 

Ordre  IV.  Le  Phalène  tipule  ,  Ptero- 
phorus  Geoff. 

Antennes  .filiformes  ,  aîles 
compofées  de  plufieurs  branches 
bai  bues. 

Ordre   V.  La.  Phalène ,  PhaUna. 

Antennes  fétacces  ou  qui  di- 
minuent infenfiblementdegrof- 
feur  de  la  bafe  à  la  pointe;  aîles 
rabattues  ou  bien  horizontales. 

Fa  m  i  l  l  e  I.  Antennes  à  barbes ,  point  da 
ttompej  ou  très-petite. 

Section     I.      Aîles  horifomales. 

I  I.  Aîles  inférieures  débordant 
les  fupérieures. 

1 1 1.     Aîles  rabattues  Se  corcelet  hm\' 
g 


I  DISCOURS 

IV.    Aîles rabattues&cotcelethupé, 


Famille  IL      Antennes  à  barbes,  longue 
trompe  en  fpirale. 

Section  I.      Aîles  rabatues ,  découpées. 

IL      Aîles  rabatues  égales. 

I I I.  Aîles  horizontales  découpées. 

IV.  Aîles  horizontales  égales. 

V.       Aîles  horizontales  J  dont  les 
inférieures  font  angulaires. 

Famille  III.       Antennes  filiformes  très-cour- 
tes ;  point  de  trompe. 

I  V.       Antennes  fétacées,  longues  , 
point  de  trompe 

V.       Antennes  fétacées  ,  longue , 
trompe  en  fpirale. 

Section  I.      Les  aîles  fupérieures  croifées 
&  les  inférieures:  phlfées. 

IL      Aîles  rabatues  &  corcelet  uni. 

III.      Aîles   rabattues  &    corcelet 
hupé. 

I  V.      Ailes  horizontales  étendues. 

V.      Aîles  roulées  embraflant   la 
corps. 

V I.      Aîles  courtes   &   larges   en 
devant. 

VIL      Aîles  pendantes  aux  côtés  du 
corps. 

V 1 1 1.       Aîles  étroites  élevées  en  queue 
vers  le  derrière. 

CLASSE     IL 

Quatre  aîles  membraneufes ,  nues  ou  fans 
écailles;  bouche  fans  dents  ni  trompe. 


Ordre  V  1.  La  Fiigane ,  Friganea. 

Antennes  fétacées  plus  lon- 
gues que  le  corcelet  j  bouche 
fans  dents  ni  trompe  ,  mais  ac- 
compagnée de  quatre  barbil- 
lons ;  aîles  rabattues,  &  les  in- 
férieures pliées;  trois  petits  yeux 
liifes ,  cinq  articles  aux  tarfes. 

Famille  I.      Antennes  de  la  longueut  du 
corps  ou  environ. 

1 1.      Antennes  plus  longues  que  le 
corps. 

Ordre  VIL  L'Ephémère ,  Ephemera. 

Antennes  très  courtes,  bou- 
che fans  dents,  ni  trompe,  ni 
barbillons  -,  aîles  élevées  per- 
pendiculairement,  &  les  infé- 
rieures plus  petites  ;  deux  ou 
trois  petits  yeux  lilïes,  queue 
à  filets  (étacés,  cinq  articles  aux 
tarfes. 

FamixieI.      Queue  à  trois  filets. 

I  I.      Queue  à  deux  filets. 

CLASSE      III. 

Quatre' aîles  membraneufes  de  grandeur 
égale,  à  nervures  croifées  ou  à  réfeau  j  bou- 
che à  dents. 

Ordre  VIII.  La  Demoiftlh  ,  Libcllula, 

Antennes  très  courtes ,  bou- 
che armée  .de  quatre  dents, 
aîles  étendues  oir  élevées  per- 
pendiculairement ,  toutes  de 
grandeur  égaL"  ;  trois  petits 
yeux  lilles,- trois  articles  aux 
tarfes.  • 


P  R  E  L  1  M  I  N  A.  I  R  E. 


Famille  I.  Têce  gro(Te  ,  arrondie  & 
prefque  fphérique;  ailes  éten- 
dues horizontalement. 

I  I.      Tête  large  ,  mais  courte  ;  ailes 
élevées  perpendiculairement. 

Ordre  IX.  L'Hemérobe ,  Hemerobius. 

Antennes  filiformes  plus  lon- 
gues que  le  corceler ,  bouche 
garnie  de  dents  &  accompa- 
gnée de  quatre  barbillons}  aîlet 
rabatues  ,  de  grandeur  égale  , 
&  1-es  inférieures  pas  pliées  j 
point  de  petits  yeux  lifles.,  cinq 
articles  aux  rarfes. 


X.    Le  Fourmilion 

LlNN. 


Myrmeleon. 


Antennes  en  maflue  ,  de  la 
longueur  du  corceler,  bouche 
garnie  de  dents  &  accompa- 
gnée de  quatre  barbillons;  ailes 
rabatues,  de  grandeur  égale, 
&  les  inférieures  pas  pliées  ; 
point  de  petits  yeux  lifles ,  cinq 
articles  aux  tarfes. 

X  I.    La    Faujfe  -  Frigane  ,    Perla. 
Geoff. 

Antennes  féracées  plus  lon- 
gues que  le  corceler  >  bouche 
garnie  de  dents  Se  accompagnée 
de  barbillons  ;  ailes  égales ,  ho- 
rizontales &  croifées,  trois  ar- 
ticles aux  rarfe's. 

Famille    I.      Queue  fimple. 

I  I.      Queue  à  deux  filets. 

Ordre  XII.  La  Mouche-Scorpion ,  Panorpa. 

Antennes  filiformes  plus  lon- 
gues que  le  corceler ,  tête  pro- 


longée en  trompe  cylindrique , 
garnie  au  bout  de  dents  &  de 
barbillons  ;  ailes  égales  hori- 
zontales j  trois  petits  yeux  lifles , 
cinq  articles  aux  tarfes ,  la  queue 
du  mâle  terminée  par  une 
pince. 

XIII.       La  Raphidie,  Raphidia. 

Antennes  filiformes,  bouche 
garnie  de  dents  &  de  quatre 
barbillons  ;  corcdet  long }  étroit 
&  cylindrique  ;  ailes  égales  ra- 
batues, trois  petits  yeux  liifes, 
quatre  articles  aux  tarfes ,  tai  riè- 
re  recourbée  dans  la  femelle. 

CLASSE     IV. 

Quatre  ailes  membraneufes,  dont  les  in- 
férieures fonr  plus  courtes,  à  nervures,  la 
plupart  longitudinales  ;  bouche  armée  de 
dents  ,  aiguillon  ou  tarriere  dans  la  femelle. 

Ordre  XIV.  L'Jbeille  ,  Apis. 

Antennes brifées ou  coudées, 
dont  le  piemier  article  eft  long, 
bouche  garnie  de  dents ,  avec 
une  trompe  flexible,  coudée, 
pliée  en  arrière  &  couchée  en 
deflous  ^  ailes  étendues,  aiguil- 
lon pointu,  caché  dans  le  corps; 
yeux  à  réfeau ,  ovales  Se  unis. 

XV.LaPro  Abeille^  Apis-lchneumon. 

Antennes  ou  en  maffiie  ou 
filiformes ,  divifées  en  douze  ar- 
ticles; bouche  garnie  de  dents  , 
avec  une  trompe  dirigée  en  avant 
&  placée  dans  un  fourreau  cy- 
lindrique écailleux;  ailes  éten- 
dues ,  ventre  attaché  au  corce- 
let  par  un  filet;  aiguillon  pointu, 
caché  dans  le  corps  ;  yeux  à  ré- 
feau ovales  Si.  unis. 


h)  DISC 

Ordre  XVI.      La  Guêpe,  Vefpa. 

Antennes  brifées  ,  dont 
le  premier  article  eft  long  ; 
bouche  garnie  de  dents ,  avec 
une  trompe  membraneufe  ca- 
chée, ailes  pliées  en  deux  lon- 
gitudinalement,  ventre  attaché 
au  eôrcelet  par  un  filet  court, 
aiguillon  pointu  ,  caché  dans  le 
corps ,  yeux  à  réfeau  échancrés 
en  croillant. 

XVII.  La  Guêpe-Ichneumon,  Sphex. 

Antennes  ou  brifées  ou  fili- 
formes à  douze  articles  ,  bou- 
che garnie  de  dent- ,  mais  fans 
ttompe;aîles  étendues,  ventre 
attaché  au  corcelet  par  un  filet, 
aiguillon  pointu  y  caché  dans  le 
corps ,  yeux  à  réfeau  ovales  & 
unis. 

FamiileI.      Antennes  brifées  enmafiue." 

II.      Antennes  filiformes. 

Ordre  XVIII.  La  Guipe  dorée ,  Chryfis. 

Antennes  filiformes  brifées, 
à  douze  articles,  dont  le  pre- 
mier eft  le  plus  long ,  bouche 
garnie  de  dents  0  mais  fans 
trompe;  ailes  étendues,  ventre 
concave  en  defTous,  ordinaire- 
ment avec  des  pointes  roides  à 
l'extrémité,  tarrière  flexible,, 
membraneufe  ,  cachée  dans  le 
corps ,  8c  qui  renferme  un  ai- 
guillon. 

X  1  X.    L'ichneumon  Bourdon ,  Sirex, 

Antennes  filiformes  à  plu- 
fîeurs  articles  ;  bouche  garnie  de 
dents  ,  aîles  moulées  fur  le 
corps ,  ventre  appliqué  au  corce- 


O    U  R   S 

let  dans  tonte  fa  grofleur ,  & 
terminé  en  queue  roide  &  poin- 
tue, tarrière  appliquée  en  par- 
tie au-deflbus  du  ventre,  &  pla- 
cée entre  deux  demi  fourreaux. 

Ordre   XX.  L'ichneumon,  Ichneumon. 

Antennes  ou  féracées  à  plu- 
fleurs  articles,  ou  à  maires,  ou 
bien  branchues;  bouche  garnie 
de  dents,  aîles  étendues  hori- 
zontalement ,  ventre  attaché  au 
corcelet  par  un  filet  plus  ou 
moins  long  ,  tarrière  appliquée 
en  partie  au-delfous  du  ventre, 
&  placée  entre  deux  demi- four- 
reaux. 

Famille  I.      Antennes  fétacées.,  ventre  cy- 
lindrique. 

1 1.  Antennes  fétacées ,  ventre  en 
fufeau. 

1 1  F.      Antennes  fétacées,  ventre  en 
faucille. 

I  V.      Antennes    fétacées  ,   ventre 
terminé  en  boule. 

V.  Antennes  fétacées,  le  filer 
du  ventre  implanté  fur  le  def- 
fus  du  corcelet. 

V  I.      Antennes  filiformes  ,  égale- 
ment grofles  partout. 

VII.      Antennes  en  maflue&  brifées. 

VIII.      Antennes  branchues  ou  ra- 
mifiées. 

I X.      Femelles  fans  aîles. 

Ordre  XXI.  Cynipsj  Linn.  diplolepis.  Geop. 

Antennes  filiformes  longues , 


P    R    E.  L   I    M 

à  treiie  ou  quatorze  articles  ; 
bouche  garnie  de  dents,  mais 
fans  trompe;  aîles  horizontales, 
ventre  prelqu'ovale  ,  appliti 
de  côté,  aigu  en  delTous,  atta- 
ché au  corcelet  par  un  filet 
court  ;  tarrière  contournée  en 
fpirale  dans  le  corps 3  &  placée 
entre  deux  lances  \  larves  qui 
vivent  dans  des  galles. 

XXII.  La  Mouche  àfcie,  Tentredo. 

Bouche  garnie  de  dents ,  mais 
fans  trompe  ,  ailes  chiffonnées 
&  moulées  fur  le  corps ,  ventre 
appliqué  au  corcelet  dans  toute 
fa  groflTeur ,  rarrière  dentelée  en 
fcie  ,  appliquée  au-deffous  du 
ventre. 

Pa  m  i  l  l  e  I.      Antennes  à  bouton. 

II.      Antennes  en  maffue  à  trois 
articles. 

III.      Antennes  filiformes   à  neuf 
articles. 

I  V.      Antennes  à  barbes. 

V.      Antennes  fétacées  à  plusieurs 
articles,  toujours  plus  de  neuf. 

Ord.  XXIII.  La  Fourmi ,  Formica. 

Antennes  brifées ,  dont  le 
premier  article  eft  long  ;  bouche 
garnie  de  dents ,  aîles  horizon- 
tales dans  le  mâle  &  dans  la  fe 
melle  ,  mais  point  d'ailes  dans 
le  mule,  j  ventre  attaché  au 
cotcelet  par  un  filet  court. 

Pa  mille  I.      Petite  écaille  verticale  fur  le 
filet  du  ventre. 

II.      Le  fi. et  du  ventre  compofé 
d'Articles  tondi  &  fans  écailles. 


I  N   A    IRE.  Kîj 

PREMIER     DISCOURS. 

Sur  les  infectes  en  général. 

A  quels  animaux  convient  le  nom  d'in- 
fectes ?  Quatre  caractères  les  diltinguenr. 

IQ.  Ils  n'ont  pas  de  fquelerte  intérieur, 
mais  leur  corps  eft  couvert  d'une  peau  plus 
ou  moins  dure,  écailleule,  &  fouyerjt  cruf- 
tacée. 

i°.  Ils  ont  le  corps  divifé  en  différentes 
parties,  par  des  efpèces  d'étranglemens  ou 
d'incifions  plus  ou  moins  profondes. 

3°.  Ils  portent  des  antennes  à  la  têt«. 

4°.  Ils  n'ont  jamais  moins  de  fix  pattes 
articulées. 

Déve'oppement  6V  comparaifon  de  ces 
caractères  avec  l'organifat:on  des  autres  ani- 
maux. Le  premier  caractère  paroir,  à  M.  de 
Geer,  le  plus  diftinctif,  en  forte  qu'il  range 
parmi  les  infectes  les  animaux  dans  lefquels 
il  fe  rencontre ,  &  exclut  de  leur  clafïe  rous 
les  animaux  dans  lefquels  il  ne  fe  trouve 
pas. 

Définition  des  antennes  ,  leur  defetiption, 
ignorance  abfolue  de  leur  ufage,  leur  diffé- 
rence avec  les  cornes  des  Limaçons,  qui 
peuvent  fortir  &  rentrer. 

Plufieurs  animaux  reffemblent  aux  infectes 
par  le  premier  caractère ,  mais  ils  n'ont  pas 
d'antennes  y  tels  font  les  Vers  ,  les  Polypes , 
les  Orties ,  les  Etoiles  de  mer .,  &c.  &  par 
cette  raifon  ,  ils  doivent  être  exclus  de  cette 
claffe  d'animaux.  Le  premier  caractère  n'eft 
donc  pas  fuffifant  pour  diltinguer  feu!  les 
infectes ,  comme  M.  de  Geer  femble  Tin- 
finuer.  Les  divifiens  en  claffes ,  ordres ,  cVc. 
fonr  fi  peu  dans  la  nature,  que  les  plus  gé- 
nérales mêmes  deviennent  embarraffanres  ôc 
préfentent  des  contradictions  ,  des  excep- 
tions ;  elles  n'en  font  pas  moins  néceffaire* 
pour  la  facilité  de  l'étude. 


liv 


DISCOURS 


Les  pattes  font  compofées  de  trois  parties 
articulées.  La  cuijfe  ;  elle  eft  attachée  au 
corps  par  une  partie  intermédiaire  mobile, 
qu'on  pourroit  appeller  la  hanche.  La  féconde 
partie  eft  la  jambe,  Si  la  ttoifième,  le  pied 
ou  le  tarfe  ,  fubdivifé  en  trois ,  quatre  ou 
cinq  articles  ,  &  terminé  par  des  crochets  , 
ordinairement  au  nombre  de  deux. 

Divifion  du  corps  en  tête  }  corcelet ,  corps 
proprement  dit  }  ou  ventre ,  &c. 

Examen  des  différentes  parties  externes. 

Les  infectes  font  mâles  &:  femelles  ;  ceux 
qui  doivent  avoir  des  aîles  ne  font  propres 
à  fe  perpétuer  que  quand  leurs  aîles  font  en- 
tièrement développées. 

Des  transformations  on  métamorphofes. 

On  trouve  des  infectes  par-tout  ;  ils  ont, 
comme  les  autres  animaux,  l'inftinct  nécef- 
faire  pour  leur  confervation. 

Examen  de  leuts  fens.  Il  eft  difficile  de 
déterminer  s'ils  voient  mieux  de  près  que 
de  loin.  Leur  odorat  eft  exquis ,  ils  ne  man- 
quent pas  non  plus  de  goût  ;  il  eft  incer- 
tain s'ils  jouilTent  de  l'ouie.  M.  de  Geer 
penfe  que  leur  tact  eft  très-fin. 

Ce  difcours  n'offre  que  des  vues  générales  y 
peu  circonstanciées,  fans  rien  de  particulier 
à  l'auteur. 

SECOND     DISCOURS. 

Sur  la  génération  désinfectes. 

Redi  j  Swammerdam  ,  Leuwe.'ihoeck  , 
ont  détruit  l'erreur  qui  attribuoit  la  géné- 
ration des  infectes  à  la  pourriture ,  ils  le  re- 
produifentj  comme  les  autres  animaux,  par 
le  concours  des  deux  fexes;  la  plupart  font 
ovipares  3  un  petit  nombre  eft  vivipare, 
Tems ,  diverfué  ,  durée  de  l'accouplement. 
F.\emple  de  ces  différens  objets  dans  diffé- 
rentes efpèces. 


Tous  les  infectes  ont  befoin  de  s'accou- 
pler pour  fe  reproduire.  On  n'en  connoîc 
pas  encore  d'hermaphrodites,  même  à  la 
manière  des  Limaçons,  c'eft-à-dire,  qui  aient 
les  deux  fexes  ,  mais  avec  le  befoin  d'être 
fécondé  par  un  individu  de  même  efpèce. 
Les  Pucerons,  qui  fembleroient  faire  excep- 
tion ,  s'accouplent  cependant  ,  quoique  ra- 
remenr,  mais  on  s'en  eft  affuré  par  l'ob'er- 
vation. 

Il  y  a  des  infectes  qui  n'ont  point  de  fexe 
&  qu'on  nomme  des  mulets. 

Des  œufs  des  infectes  &  de  leurs  variétés; 
des  foins  &  précautions  qu'ils  prennent  pour 
leurs  œufs. 

Quatre  genres  font  vivipares,  fans  con- 
ter les  Pucerons ,  les  Monocles ,  les  Cloportes , 
les  Pro-galles  infectes,  les  Scorpions. 

Cependant  les  Monocles  &  les  Cloporres 
onr  des  œufs  }  mais  ils  éclofenr  dans  l'inté- 
rieur des  mères  -y  il  faut  ajouter  quelques 
Mouches  qui  font  vivipares. 

De  la  prodigieufe  fécondité  des  infectes  ; 
ce  font ,  après  les  Poilfons ,  les  animaux 
qui  multiplient  le  plus. 

TROISIEME     DISCOURS. 

Sur  la  nourriture  des  infectes. 

Les  infectes  fe  nourriffent  ,  en  général , 
de  toutes  les  fubftances  animales  ou  végé- 
tales. Il  n'y  en  a  point  qui  ne  ferve  d'ali- 
ment à  quelqu'infecte.  11  y  en  a  qui  mangent 
les  matières  animales  &  les  matières  végé- 
tales ,  d'autres  qui  ne  font  que  carnaciers  , 
un  grand  nombre  qui  tîre  fon  aliment  des 
matières  animales  ou  végétales  en  différens 
états. 

On  a  cru  fauffément  que  certains  infectes 
rongenrles  pierres-,  ils  vivent  des  lichens  qui 
couvrent  les  pierres  &  non  de   celles  -  ci  : 


PRÉLIMINAIRE. 


U 


quant  au  terreau  que  quelques-uns  dévorent 
en  effet ,  ce  n'efl  qu'un  débri  de  niantes  & 
d'animaux. 

11  y  a  des  infedt.es  qui  ne  peuvent  vivre  que 
d'une  feule  efpèce  de  nourrirure.  Les  exem- 
ples en  font  fur  tout  fréquens  parmi  les  Che- 
nilles, dont  plulieurs  périlTent  fi  elles  ne 
trouvent  pas  l'efpèce  de  feuille  qui  leur  con- 
vient. Cependant  beaucoup  d'autres  s'accom- 
modent indifféremment  des  différents  plan- 
tes, &:  quelques-unes  fe  dévorent  les  unes 
les  autres. 

Les  Sauterelles  devorenr  fans  choix  toutes 
les  plantes ,  &  les  Guêpes  toute  chair  crue 
ou  cuite,  celle  des  animaux  morts,  les 
animaux  vivans  eux-mêmes  ,  Se  les  fruits 
murs  de  toutes  efpèces. 

Plufieurs  infeéles  changent  d'aliment  après 
leur  métamorphofe.  Ainfi  la  Chenille  fe 
nourrit  de  feuilles ,  6c  le  Papillon  du  fuc 
des  fleurs. 

Certains  infectes  ont  befoin  de  manger 
très-  fouvent  ,  ik  d'autres  fouffrent  aifé- 
ment  une  longue  abltinence.  M  de  Geer 
dit  que  ce  te  faculté  appartient  fur  tout  aux 
infectes  catnaùrrs  ,  ik  il  les  compare  aux 
grands  animaux  autfi  carnaciers  qui  appor- 
tent plus  aifement  la  faim  que  les  autres. 
Il  me  femble  qu'il  auroit  pu  remarquer  que 
c'eft  fur  t  ut  dans  leur  dernier  état  que  les 
infectes  peuvent  relier  plus  de  tems  fans  man- 
ger ,  ik  qu'alors  il  y  en  a  qui  fupportent  des 
jeûnes  auxquels  tous  les  autres  animaux  fuc- 
comberoienr. 

Certains  infectes  mangent  à  toute  heure 
&:  d'autres  à  des  tems  marqués  feulement. 

Toutes  les  parties  des  plantes  fervent  de 
nourriture  à  diiîérens  infectes;  cnumération 
des  cfpees  qui  attnqueiu  les  différences  par- 
ties y  ik  co  rte  defeription  des  organes  qui 
leur  ferveur  à  ptendre  de  la  nourriture. 


Dérails  fur  deux  efpèces  de  Chenilles  qui 
rongent  les  bleds  ,  particulièrement  l'orge 
dans  les  greniers;  M.  de  Réaumur  a  aufll 
fait  l'hiftoire  de  ces  Chenilles.  Semblables 
détails  fur  les  Charanfons  du  bled  d'après 
Leuwenhoeck.  L  es  auteuts  qui  fe  font  le 
mieux  occupés  de  la  deftruction  de  ces  trois  ef- 
pèces dangereufes,  font  MM.  Leuwenhoeck  , 
lettre  71.  7  mars  1692;  Haies,  Inftruction 
pour  les  mariniers ,  page  115;  Deslandes , 
Recueil  de  traites  de  phyfique.,  page  91  ; 
du  Hamel  ,  Traité  de  la  confervation  des 
grains  ;  id.  fur  les  infectes  qui  dévorent  le 
bled  dansl'Angoumois.  Il  réfulte  des  travaux 
de  ces  favans,  que  les  fumigations  font  les 
meilleuts  moyens  de  détruire  les  infectes  qui 
attaquent  le  bled. 

De  quelques-uns  des  infectes  qui  ronqenc 
les  racines;  de  ceux  qui  vivent  des  exctémens 
des  autres  animaux;  des  irfectes  qui  rongenc 
le  bois  tant  fec  que  verd. 

Des  infectes  qui  fe  nourriffent  de  matières 
animales;  de  ceux  qui  vivent  de  chair  morte, 
de  chair  defléchée;  de  ceux  qui  attaquent 
les  animaux  vivans  &:  fe  noutriffent  de  leur 
fubftance.  Des  infectes  qui  ,  en  piquant  les 
Bœufs  y  occafionnent  des  tumeurs  dans  lei- 
quelles  ils  fe  nourriffent;  des  Oejlres  qui 
vivent  dans  les  inteftins  des  Chevaux;  des 
Vers  qu'on  trouve  dans  leur  bouche  ;  des 
Vers  des  finus  du  Mouton;  de  ceux  qui  vi- 
vent dans  les  entrailles  de  1  homme  ik  des 
animaux. 

Des  infectes  de  la  galle  que  M.  de  Geer 
compare  à  ceux  qui  produisent  les  tumeurs 
des  bêtes  à  corne. 

Enuméra'ion  des  infectes  oui  fe  nourrif- 
'ent  du  fang  de  l'homme  <S:  des  animaux. 
Les  Poux, Puces,  Punaifes,  Confins, Knous, 
infectes  très  -  petin  ,  femblables  à  des  Pi- 
putes  ,  dont  on  elt  fort  incommodé  en  Suède. 
Les  Taons,  les  Mouches  Àr. i^n  'es  ,  Héaux 
des  Chevaux  6t  du  bétail;  la  Mo  :che  ,  !em- 
blable   à   la   commune ,  mais   armée   d'une 


lvj  DISCOURS 

trompe.  (  c'efl  le  Stomox  de  M.  Geoffroi.  ) 
Des  infectes  qui  s'attachent  à  d'autres  in- 
fectes ;  de  leurs  PotiXj  qui  font  ordinaire- 
ment des  Mitres,  lefquelles  ont  huit  pattes, 
tandis  que  l'Abeille  nourrie  un  véritable  Pou 
qui  n'en  n'a  que  fix. 


Des  infectes  qui  vivent  dans  le  corps 

ties  infectes. 


d'au- 


Des  infectes  qui  en  dévorent  d'outrés;  les 
uns  les  attaquent  à  force  ouverte ,  telles  font 
les  Demcifelles  ,  les  Afdes  ,  les  Carabus  ,  &c 
ce  font  de  véritables  infectes  de  rapine  ;  d'au- 
tres font  obligés  d'employer  la  rufe;  tels  le 
Fourmilion,  les  Araignées ,  les  Guêpes,  qui 
vivent  en  fociété  ;  les  Frelons,  quelques  ef- 
pèces  de  Guêpes  foiuaires  Se  de  Guépes-Ich- 
neumons ,  ou  enlèvent  d'autres  infectes  pour 
fervir  de  proie  à  leurs  petits  qui  s'en  nour- 
riirent,  ou  ils  dépofent  leurs  œufs  dans  des 
lieux  où  les  jeunes  infectes  trouvent  d'autres 
infectes  dont  ils  ont  befoin  pour  leur  fervir 
d'aliment. 

Des  infectes  qui  fe  nourriflent  dans  nos 
vnaifons  ;  les  Mittes  de  différentes  efpèces , 
les  Blattes .,  les  Grillons  ,  les  Teignes  des 
pelleteries  &  des  meubles,  certaines  fauffes 
Teignes  qui  rongent  les  étoffes }  d'autres,  la 
cire ,  &c 

Malgré  la  longueur  affez  considérable  de 
ce  mémoire  j  il  ne  contient  que  des  généra- 
lités, mais  intéreffantes ,  inltructives,  &  qui 
peuvent  être  utiles  à  quelqu'un  qui  feroit 
un  travail  exprès  fur  les  différens  alimens 
des  infectes;  travail  qui  ne  feroit  pas  feu- 
lement curieux  j  mais  qui  pourroit  être  fort 
utile  en  éclairant  fur  les  dégâts  occafionnés 
par  les  infectes ,  Se  les  moyens  d'y  remédier. 

QUATRIEME    DISCOURS. 

Sur  la  demeure  des  injecîes. 

Les  infectes  habitent  tous  les  endroits 
qui  font  à  la  furface  de-  la  terre ,  6c  même 


les  premières  couches  de  fon  intérieur;  ils 
font  très-abondans  dans  les  eaux.  On  peut , 
par  rapport  aux  endroits  qu'ils  habitent ,  les 
divifer  en  terre/ires  Si  en  aquatiques. 


Les  eaux  (tagnantes  abondent  en  infectes  ;  les 
uns  vivent  à  la  furface  Se  plongent  rarement  ; 
d'autres  vivent  cenftamment  enfoncés  fous 
l'eau  ;  il  y  en  a  qui  ne  vivent  dans  cet  élément 
que  dans  l'état  de  ver,  dans  celui  de  nym- 
phe ,  Se  qui  s'élèvent  enfuite  fur  la  terre; 
plusieurs,  après  avoir  pallé  leursdeux  premiers 
états  dans  l'eau ,  peuvent  également  y  vivre 
&  fur  la  terre  dans  leur  troifième  état  ;  ils  iont 
alors  de  véritables  amphibies.  Il  y  en  a  qui , 
après  avoir  vécu  dans  l'eau,  fe  retirent  dans 
la  terre  pour  y  fubir  leur  métamorphofe  , 
après  laquelle  ils  peuvent  vivre  à  l'air ,  quoi- 
qu'ils habitent  l'eau  plus  fouvent  :  il  y  en 
a  enfin  qui ,  dans  leurs  premiers  états ,  vivent 
en  partie  dans  l'eau  ,  eu  partie  hors  de  l'eau  , 
&  qui }  après  leur  dernier  changement ,  cèdent 
d'être  aquatiques. 

Quelques  Araignées  &  quelques  Punaifes 
font  du  premier  genre  des  infectes  aqua- 
tiques. 

Les  infectes  qui  vivent  toujours  dans  l'eau 
ne  fubiffent  pas  de  métamorphofes  ;  tels  font 
les  Monocles  ,  les  £crevi(fes ,  les  Cloportes  Se 
les  Mittes  aquatiques  $  &c. 

Ceux  qui  quittent  les  eaux  après  leur  der- 
nier changement  pour  n'y  plus  rentrer  font 
très-nombreux  ;  tels  font  les  JDemoifelles  t 
les  Ephémères  t  plufieurs  efpèces  de  Tipules 
Se  de  Mouches. 

Les  infectes  qui  vivent  indifféremment 
dans  l'eau  &  hors  de  l'eau ,  font  les  Noto- 
necles ,  les  Scorpions  d'eau,  Sec.  mais  ils  ne 
fortent  de  l'eau  qu'après  avoir  pris  des  ailes. 

Les  Scarabés  qui  vivent  dans  l'eau  s'y 
cachent  pendant  le  jour,  en  fortent  le  foir, 
pour  s'y  replonger  le  matin.  Leurs  larves  font 
conftamment  aquatiques  ;  mais  elles  quittent 

l'ea» 


PRÉLIMINAIRE. 


ivit 


l'eau  &  elles  entrent  en  terre  pour  fe  méta- 
morphofer.  Ces  infectes  en  larves  font  donc- 
aquatiques,  tetteftres  en  chryfalides,  Se  am- 
phibies dans  leur  dernier  érac. 

La  larve  d'une  petite  Tipule  a  befoin  d'a- 
Toir  toujours  une  partie  du  corps  expofée 
à  l'air  ,  l'autre  plongée  dans  l'eau. 

Les  Iules ,  les  Scolopendres ,  les  Cloportes  , 
habitent  dans  la  terre,  Se  n'en  forcent  que 
pour  chetcher  de  la  nourriture,  (Cette  pro- 
portion ne  doit  pas  être  prife  à  la  rigueur  ; 
car  ces  infectes  ne  s'enfouillent  que  pour  fe 
cacher ,  Se  on  les  trouve  fouvent  à  la  fur- 
face  de  la  terre  ,  fous  les  pierres ,  dans  des 
trous,  Sec.  Elle  eft  plus  exactement  vraie  par 
rapport  aux  Fourmis  ). 

Plufieuts  infectes,  comme  les  larves ,  qui 
rongent  les  racines,  ne  vivent  que  pendant  un 
tems  en  terre.  Différens  Coléoptères  fe  plai- 
fent  à  fouiller  la  terre  Se  s'y  enfoncent  j  la 
larvedu  Cara bus  doré  relie  au  fond  des  grandes 
fourmilières  où  elle  fe  nourrit  d'une  terre 
grade,  &  les  Fourmis  ne  lui  fout  aucun 
mal. 

On  trouve  un  grand  nombre  d'infectes 
dans  le  fumier  &  dans  les  boules. 

Quelques  infectes  creufent  la  terre  pour 
y  conltruire  un  nid  où  ils  nourriffent  leurs 
petits  ;  telles  font  certaines  Abeilles,  les 
Bourdons,  &c.  Le  Fourmilion  fe  cache  dans 
le  fable  pour  y  attendre  fa  proie  ;  une  Arai- 
gnée ,  dont  M.  l'abbé  de  Sauvages  a  donné 
l'hiltoire  >  fe  creufe  un  vrai  tetrier  d'un  ou 
même  de  deux  pieds  de  profondeur,  le  ra- 
pide de  fi!s  de  foie,  le  ferme  d'un  couvercle 
compofé  de  brins  de  terre  liés  par  des  fils  de 
foie,  attaché  au  terrier  par  une  forte  de  pen- 
tute  ,  Se  incliné  de  façon  que  le  couvercle 
foulevé  retombe  par  fon  poids. 

Il  n'y  a  point  d'endroits  où  l'on  trouve 
autant  d'inledes  que  fur  les  arbres  &  les 
plantes.   E'Uimération    des   différentes    par- 

Riftoire  Naturelle,  Infecïes.Tome  lV. 


ties  des  plantes  habitées  par  des  infectes  \ 
expofé  des  différentes  parties  des  animaux 
fur  lefquelles  on  en   trouve. 

Il  y  a  des  infectes  vagabonds,  qui,  fans 
demeure  fixe  &  déterminée  ,  courent  &  ro- 
dent pour  chercher  les  lieux  les  plus  abondans 
en  nourriture  :  ce  font,  en  général,  ceux  qui 
vivent  de  proie  ou  qui  ronfomment  beau- 
coup, comme  les  Sauterelles. 

Ce  mémoire  efl  terminé  par  une  obfer- 
vation  allez  remarquable.  Les  infecte,  qui 
qui  paflent  l'hiver  fe  retirent  pendant  cette 
faifon  dans  des  trous,  des  fentes  de  rocher, 
de  murs ,  dans  des  troncs  d'arbres  creux  , 
fous  i'écorce,&c.Il  y  avoir  quelques  années, 
dans  le  rems  où  l'auteur  écrivoit ,  qu'il  éioit 
tombé  en  Suède  ,  au  milieu  de  l'hiver,  pêle- 
mêle  avec  la  neige  une  grande  abondance 
de  pluuVurs  infectes  diftétens  qui  couroient 
fur  la  neige  ;  mais  une  violente  tempête  avoit 
précédé  Se  avoit  abattu  beaucoup  d'arbres. 
C'eil  donc  avec  un  fondement  trè.c. probable 
que  M  de  Geer  penfe  que  ces  infectes  avoienr. 
été  emportés  par  la  tempête ,  jettes  hors  de 
leur  retraite, &  di'perfés  parles  vents.  C'efl 
de  même  par  des  circunftances  particulières 
qu'on  peut  voir  des  infectes  fur  la  neige,  & 
il  ne  faut  pas,  comme  Arilrote  l'a  penfé, 
croire  qu'elle  foit  naturellement  la  demeure 
d'aucun  infecte. 

CINQUIEME    DISCOURS. 

Sur  la  refpiration  des  infeftes. 

Malpighi  &  Swammerdam  ont  prouvé 
que  les  infectes  refpirent  \  ils  ont  fait  leurs 
obfervations  principalement  fur  des  Che- 
nilles j  Se  ils  ont  découvert,  dans  ces  ani- 
maux, deux  canaux  latéraux  ,  de  la  longueur 
du  corps  ,  qu  ils  ont  nommé  vaiffeaux  aé- 
riens ,  d'autres,  vaijjeaux  latéraux  qui  com- 
munquent  avec  les  premiers ,  Se  qu'ils  ont  ap 
pelles  trachées.  Enfin,  ils  ont  reconnu  que  ceux* 
ci  abotitiffent  à  des  ouvertures  externes ,  aux- 
quelles ils  oik  donné  le  nom  de  Jligmates, 
h 


Iviij 


D    1  S   C  O   U  R   S 


L'air  entre  par  ces  ouvertures ,  mais  fervent- 
elles  auffi  à  fa  fortie  ?  Cette  queftion  n'eft 
pas  pleinement  décidée.  M.  de  Réaumur 
penfoit  que  l'air  entré  par  les  ftigmates  s'é- 
chappa par  une  inrînité  de  pores  fitués  à  la 
fuperficie  de  la  peau  ,  &  M.  Bonnet  croit 
au  contraire  que  l'air  entre  &  fort  par  les 
trachées.  M.  de  Réaumur  &  M.  de  Geer 
peu  féru  que  dans  les  chryfalides  l'air  entre 
&  fort  par  les  trachées;  cependant  d'autres 
naturalifr.es  ont  douté  que  les  chryfalides  ref 
pirent  ,  &  parmi  un  grand  nombre  d'expé- 
riences faites  par  M.  de  Geer  fur  ce  fujet, 
plufieurs  tendent  à  ptouver  que  les  chryfa- 
lides ne  rtfpiient  pas;  entt'autres,  l'épreuve 
de  chryfalides  foumifes  à  la  vapeur  du  mer- 
cure fans  être  tuées  j  mais  d'autres  expériences 
tendent  à  prouver  que  les  chryfalides  ref- 
pirent,  &  comme  on  reconnoît  dans  ces  in- 
fecles ,  ainfi  que  dans  tous  les  infecles  en 
g 'néral  ik  dans  tous  leurs  états }  un  appareil 
de  varlfeaux  aériens,  M.  de  Geer  en  conclut, 
&  j'oferai  ajouter  que  ce  me  femble  être  rtès 
judicieufement ,  que  les  chryfalides,  &  tous 
les  infecles,  en  général  _,  refpirenr,  mais  que 
le  mécanifme  de  leur  refpiration  eft  peut- 
être,  &  vraifemblablement ,  fort  différent  de 
celui  de  la  refpirarion  des  grands  animaux; 
que  cette  fonction  s'exécute  en  eux  d'une 
manière  qui  ne  nous  eft  pas  encore  connue. 
Dans  le  refle  du  mémoire ,  M.  de  Geer 
parcourt  la  pofïtion  des  ftigmates  tant  dans 
les  dirlérens  infecles  que  dans  leurs  diffe- 
rens  états. 

SIXIEME    DISCOURS. 

Sur  la  transformation  des  infectes. 

Malpighi  &  Swammerdam  ont  appris  les 
premiers  que  les  changemens  ou  métamor- 
phofes  des  infecles  fe  réduifent  au  (impie 
développement  fuccelnf  de  leurs  parties  ca- 
chées &  couvertes  les  unes  rar  les  autres  ; 
M.  de  Geer  n'ajoute  rien  aux  preuves  que  ces 
auteurs  en  ont  données  :  il  admet ,  d'après 
Swammerdam ,  la  divifion  des  infeCleSj  re- 
lativement aux  métamorphofes. 


i°.  En  ceux  qui  n'en  fubiiTent  pas,  qui  naif- 
fenr  ik  meurent  avec  la  même  forme  , 
grandirtent  feulement  &  changent  de 
peau. 

i°.  En  ceux  qui  naiffent  differens  de  ce  qu'ils 
feront  par  la  fuite ,  mais  feulement  par 
le  manque  de  parties  qu'ils  acquerront. 
Ces  parties  font  les  ailes  ;  lorfqu'elles 
ne  parodient  pas  du  tout ,  l'infecle  eft 
en  larve,  &  on  l'appelle  nimphe  lorf- 
qu'on  commence  à  dillinguer  l'étui  des 
aîies.  Les  larves  &  les  nymphes  ne  cèdent 
pas  de  prendre  de  la  nourriture  &  de 
fe  donner  du  mouvement. 

J°.  Les  infecles  qui  partent  par  l'état  de  chry- 
falide,  état  dans  lequel  Us  ne  prennent 
de  nourriture  ,  ni  ils  ne  peuvent  agir  , 
&  pendant  lequel  ils  font  d'une  forme 
différente  de  la  larve  &  de  l'infecle 
parfair. 

4°.  Les  infecles  qui  ne  changent  point  de 
peau  avant  de  paffer  à  l'état  de  chryfa- 
lide  ,  mais  dont  la  peau  de  larve  s'en- 
durcit j  leur  fert  d'étui  ou  de  coque  , 
fous  laquelle  ils  acquièrent  leur  dernière 
forme,  qu'ils  percent  ,  &  dont  ils  fortent 
quand  ils  ont  atteint  leur  état  de  per- 
fection. 

Aux  notions  dont  je  viens  de  donner  un 
précis,  &  qui  étoient  connues.,  M.  de  Geer 
ajoute  (es  obfervations  fur  les  Iules.  Il  a  re- 
marqué qu'ils  ne  naiffent  pas  avec  le  nombre 
de  pieds  qu'ils  ont  par  la  fuite,  mais  qu'ils 
en  acquièrent  en  grandillant.  C'eft  une  iorte 
de  changement  dont  on  lui  doit  la  con- 
noillance. 

La  fuite  du  mémoire  eft  employée  à  I'é- 
numération  des  infecles  fuivant  le  genre  de 
changement  qu'ils  fubiiTent,  au  récit  des  faits 
les  plus  remarquables  que  préfentent  ceschan- 
aemens  dans  chaque  efpèce  ,  enfin  à  des 
généralités  trop  connues  pour  en  taire  lex- 
traitj  &  il  eft  terminé  par  une  remarque  fut 


PRÉLIMINAIRE. 


li: 


la  Mouche  -  Araignée.  Cet  infecle  pond  un 
œuf  dont  il  fore ,  au  lieu  d'un  vers ,  une 
Mouche  femblable  à  fa  mère  pour  la  forme 
&  pour  la  taille.  M.  de  Réaumur  a  re- 
connu que  la  jeune  Mouche  avoir  vécu  dans 
l'œuf  fuus  la  forme  de  larve ,  &  qu'elle  y 
avoit  fubi  les  changemens  qui  n'ont  lieu 
qu'hors  de  l'œuf  pour  les  autres  infectes. 

Premier.    Mémoire. 

Sur  les  infeclcs  à  quatre  ailes  farimufes  &  à 
trompe  roulée  en  fpirale  en  général ,  ô  fur 
les  Papillons  en  particulier. 

M.  de  Geer  re:onnoît  qu'il  a  ,  dans  le 
premier  volume  ,  traité  le  même  fujet  qu'an- 
nonce le  titre  de  ce  mémoire;  mais  il  con- 
tient de  nouvelles  vues  générales  &  de  nou- 
velles obfervations  particulières.  L'auteur 
commence  par  la  divifion  des  Papillons  en 
cinq  genres,  qui  font  : 

i°.  Celui  des  Papillons. 

a*.  Des  Papillons-Bourdons  ou  Sphynx. 

3°.  Des  Papillons-Phalènes. 

4°.  Des  Phalènes-Tipules. 

5°.  Des   Phalènes  proprement  dires. 

Les  Papillons  ont,  i°.  les  antennes  à 
bouton, ou  plus  grolfes  vers  le  haut,  z°.  dans 
l'état  de  repos  leurs  aîles  font  perpendiculaires 
au  plan  de  pofuion. 

Les  Sphinx  ont,  i°.  les  antennes  plus 
grades  dans  le  milieu ,  &  à  bouton  ou  prif- 
matiques.  i".  Leurs  aï, es  font  horizontales 
&  laitlent  le  ventre  à  découvert.. 

Les  Papillons  Phalènes  ont,  i°.  des  an- 
tennes dont  le  diamètre  augmente  depuis 
...  »  rr 

leur  origine,  &  qui  forme  comme  uive  maliue 

qui  finit  en  pointe     i°.  L.ci.rs  ailes  penden 
des  deux  côtés  du  corps ,  &  forment  comme 


une  forte  de  toît  qui  le  couvre.  Ce  font  les 
Sphinx  adfcitâ.  du  ch.  Linné,  les  Sphinx  - 
Béliers  de  M.  GeofFroi. 

Les  Phalènes-Tipules  ont, 

i°.  Les  antennes  filiformes  ou  à  filets  co- 
niques. 

i°.  Les  aîles  rameufes  oubranchues  !k  com- 
pofées  de  pièces  refendues  &  fembla- 
bles  à  des  plumes.  Ce  font  les  Aluciu 
du  chevalier  Linné,  les  Ptérophores  de 
M.  Geoffroi. 

i°.  Les  Phalènes  proprement  dites  ont  les 
antennes  filiformes,  qui  vont  en  dimi- 
nuant de  la  bafe  à  la  pointe. 

i°.  Les  aîles  pendantes  &  inclinées  ou  pa- 
rallèles au  plan  de  pofuion. 

'Suivent  quelques  généralités  fur  les  Pa- 
pillons ,  après  lefquclles  l'auteur  fubdivife 
chaque  genre  en  familles. 

Le  premier  ou  celui  des  Papillons  pro- 
prement dits  ,  en  renferme  cinq. 

Ceux  de  la  première  famille  ont  (îx  pattes 
égales,  fur  lefquelles  ils  s'appuient  en  mar- 
chant; le  bord  inférieur  de  leurs  aîles  aufli 
inférieures,  embralle  le  delTous  du  corps. 

Les  Papillons  de  la  féconde  famille  ne 
diffèrent  de  ceux  de  la  première  ,  qu'en  ce 
que  le  bord  de  leurs  aîles  inférieures  fe  re- 
courbe par-dellus  le  ventre  qui  en  eft  re- 
couvert. 

Les  Papillons  de  la  troHîème  famille  dif- 
fère ne  de  ceux  des  deux  familles  précédentes, 
en  ce  que  quand  leurs  aîles  font  redreilées  , 
elles  font  toujours  dans  une  fîtuation  in- 
clinée en  arrère;  leurs  ailes  font  d'ail. eurs 
courtes,  &  leur  corps  fort  gros. 

Les  Papillons  de  la  quatrième  famille  ne 
fe   pofent  &   ne   marchent   que  fur   quatrfl 
h   ij 


1x 


DISCOURS 


pitres;  i!s  tiennent  leurs  deux  premières 
pattes  repliées  &  appuyées  contre  la  poitrine; 
elles  font  terminées  en  pendans  de  palatine. 

Les  Papillons  de  la  cinquième  famille  ne 
marchent  non  plus  que  fur  quatre  pactes; 
mais  les  deux  antérieures  plus  courtes  que 
les  quatre  autres,  (ont  cependant  terminées 

de  même. 

Le  furplus  du  mémoire  contient  cinq 
paragraphes  qui  ont  pour  objet  les  généra 
Lices  relatives  aux  Papillons  des  cinq  familles 
précédentes ,  aux  Chenilles  dont  ils  pco 
viennent  j  &c.  &  l\uueur  rappelle  à  chaque 
famille  les  Papillons  dont  il  a  donné  l'hil- 
toire  dans  le  volume  précédent  \  il  donne  , 
dans  celui-ci,  l'hiftoir.e  de  plulieurs  Papillons 
donc  il  n'avoir  pas  parlé. 

.2e.      MÉMOIRE. 

Des    Papillons  -  Bourdons  ,   des    Papillons- 
Phalènes  ,  &  des  Phalènes-  Tipules. 

Ce  mémoire  contient,  I".  des  généralités 
fur  chacun  des  trois  genres  de  Papillons  dont 
il  y  eft  traité;  z°.  la  divilîon  de  cha  un  de 
ces  genres  en  familles.  Le  genre  des  Papil- 
lons Bourdons  eu  contient   trois. 

Famille  I.  Des  antennes  qui  vont  en 
augmentant  de  volume  ,  plus 
greffes  proche  de  leur  extrémi- 
té,  qui  fe  terminent  brufque- 
ment  en  pointe  déliée. 

I  1.  Antennes  prifmatiques,  lon- 
gue trompe,  ventte  terminé  en 
cône  pointu j  point  de  brolle  au 
derrière, 

III.  Mêmes  caractères  que  pour 
la  féconde  famille  ,  à  l'excep- 
tion de  la  trompe  qui  eft  très- 
courte. 


Le  genre  des  Papillons-Phalènes  Se  celui 
des  Phalènes-Tipules  font  peu  nombreux  en 
efpèces,&  n'ont  pas  bï foin  d'être  fubdivifes. 

3e.    Mémoire. 

Des   Phalènes  en  général. 

Divifion  de  ce  genre   en  cinq  fami'les. 

i°.  Antennes  à  barbes,  point  de  trompe, 
ou  (i  courre  ,  qu'elle  n'excède  guè  t  a 
longueur  de  la  tête. 

2".  Mêmes  anrennes,  mais  la  trompe  lon- 
gue &  davantage  que  la  tête  •&  le  corce- 
let  pris  enfemble. 

Nota.  Les  mâles  de  ces  deux  '"amilles 
ont  les  antennes  lenlibiement  ■:  i  .le, 
tandilqu^  les  femelles  de  pluli.  1  pèrejS 
ont  les  antennes  garnies  a>.  barbes  fi 
courtes  qu'on  ne  les  diftingue  01,  a  la 
loupe  ,  &:  que  d'autres  ont  des  antennes 
en  filet  ;  mais  elles  (ont  armtes  de- 
dentelures  qui  répondent  aux  barbes  8c 
fervent  de  caractère. 

30.  Antennes  en  filet,  fi  courtes  qu'  lies 
n'excèdent  pas  la  longueur  de  la  tête, 
ou  celle  de  la  tête  ik  du  corceiet  pris 
enfemble. 

4°.  Antennes  en  filet  conique-,  plus  longues 
que  la  tête  &  le  corceiet  ;  point  de  trompe 
fenlible. 

Nota.  Ces  deux  familles,  fur-rout  la 
quatrième  ,  loue  peu  nombreufes  en 
elpèces. 

50.  Antennes  filiformes,  une  longue  trompe. 

Cette  famille  eft  la  plus  nombreufe  en 
efpèces. 

Remarques  fur  les  Phalènes  dont  les  fe- 
melles n'ont  pas  d'ailes. 


Defcription  des  parties  externes  des  Pha- 
lènes. 

Des  Chenilles  qui  deviennent  des  Phalè- 
nes y  généralités  fur  ces  Chenilles. 

Généralités  fur  les  Phalènes  de  chaque 
famille  ;  rappel  des  efpèces  déjà  décrites 
par  l'auteur,  à  la  famille  à  laquelle  elles 
appartiennent  ,  Se  l'hiftoire  d'efpèces  dont 
l'auteur  n'avoic  pas  encore  parlé. 

Nota.  M.  de  Geer  fubdivife  la  première 
famille  en  quatre  fedtions. 


PRÉLIMINAIRE.  \xj 

6e.     M   É    M   O   I    R    B. 


M 


E   M    O    I    R    E. 


Des  Phalènes  à  antennes  3  à  barbes  &  a 
trompe  t  &  des  Phalènes  à  antennes  filifor- 
mes ,  tant  .ourtes  que  longues  >  &  qui  n'ont 
point  de  trompe. 

M.  de  Geer ,  après  quelques  généralités 
furies  Pbalèn  s  de  lafecondefamille  ,  les  di- 
vife  en  cinq  fections  ;  il  décrie  enfuite  ,  ou 
il  rappelle  en  fon  1  eu_,  les  Phalènes  de  chaque 
fedhon.  Il  parle  après  celles-ci  des  Phalène 
de  la  troifième  famille  ,  &  de  celles  ae  la 
quatrième  famille.  Mais  il  ne  fubdivife  pas 
ces  familles  en  fections. 

5e.    Mémoire. 

Des  Phalènes  de  la  cinquième  famille. 

Généralités. 

Divifion  de  la  famille  en  huit  feflions. 

Nota.  Les  caractères  des  fect'ons  font  le 
plus  foulent  tirés  du  port  des  aîles.  Je  n'ai 
pu  entrer  dans  les  détails  de  ces  car^dL-res 
qu'il  faut  chercher  dans  l'ouvrage  même. 

Le  cinquième  mémoire  eft  ,  après  les  ob- 
jets dont  je  viens  d 2  tracer  le  précis  ,  terminé 
comme  es  précédens  ,  m'ais  il  ne  comprend 
que  l'hiftoire  des  trois  premières  lections. 


Des  Phalènes  de  la  quatrième  fcclion  de  la 
cinquième  famille. 

Ce  mémoire  eft  divifé  en  paragraphes 
dont  les  quatre  premiers  contiennent  l'hif- 
toire  des  Phalènes  des  quatre  premières  fac- 
tions de  la  cinquième  famille  ,  &  qt  trois 
autres  paragraphes  dans  lefquels  <  n  trouve 
l'hiftoire  des  trois  dernières  léchons  de  la 
cinquième  famille. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Friganes  en  général. 

Ce  font  les  Mouches  papillonacces  de  M. 
de  Réaumur  j  nom  employé  par  ce  favmtà 
caufe  des  rapports  &  de  la  reflembhnee 
qui  exifte  entre  les  Phalènes  $:  Ls  Friganes 
dans  la  manière  de  porter  les  aîles  ,  &  dans 
les  couleurs  donr  elles  font  teintes  i  mais  les 
Friganes  n'ont  pas  de  trompe  ,  &  leurs  ailes 
ne  font  pas  colorées  par  des  é.  ailles  qui  les 
couvrent.  D'ailleurs  les  Friganes  ont  <\os 
caractères  qui  kur  font  propres  3  qui  les  dif- 
tinguentj  &  ce  font: 

i°.  Quatre  aîles  colorées  ou  opaques  en  tout 
ou  en  parties  ,  pendantes  aux  deux'côtés 
du  corps ,  dénuées  d'écaillés  ou  de  pouf- 
fière^  j  donr  les  fupérieures  couvrent  en- 
tièiement  les  intérieures  ,  &  celles-ci 
phliées  dans  i  état  de  repos. 

20.  Bouche  fans  dents  ni  trompe  ,  accompa- 
gnée de  quatte  barbillons  mobiles. 

3°.  Anrennes  à  fllers  coniques  &  grenés, 
toujours  plus,  longues  que  le  corce  et  ,  & 
fouvent  deux  ou  trois  fois  de  la  longueur 
de  tout  le  corps. 

4°.  Trois  petits  yeux  lilTes  fur  la  tête  , 
ont:    V  .  de    -  yeux  à  réfeau. 

5"0v  Cinq  artKic.  aux  tatrcs. 


Ixij 


D  1  S  C  O  U  R  S 


Les  larves  des  Friganes  vivent  dans  l'eau  ; 
elles  s'y  ccmuruifent  des  fourreaux  quelles 
tranfportent  par-tout  avec  elles  ,  ce  qui  les  a 
fait  nommer  par  M.  de  Réaumur  Teignes 
aquatiques.  Ces  fourreaux  font  compofes  de 
dilféreos  fragmens ,  mais  non  pas  principale- 
ment de  bois ,  comme  femble  l'indiquer  la 
dénomination  de  ligni  perdœ  que  les  anciens 
donnoient  aux  Friganes.  Belon  dit  que  les 
françois  les  nomment  charies  i  on  les  trouve, 
ou  plutôt  ieurs  larves,  dans  les  eaux  douces 
éc  ftagnantes. 

Defcription  des  différentes  formes  des  four- 
reaux des  larves  ,  &  divifion  de  ces  larves 
d'après  la  forme  de  leur  fourreau. 

Defcription  très-détaillée  de  quelques  lar- 
ves ,  &  entr'autres  des  efpèces  les  plus  com- 
munes j  examen  des  touffes  de  poils  qui  cou- 
vrent le  deiïus  &  le  delîous  du  corps.  Proba- 
bilité que  ces  poils  font  des  va.fleaux  aériens, 
lo:t  qu'ils  répondent  aux  ouies  ,  &  fervent 
t  la  refpiratio:: ,  foie  qu'ils  aient  pour  ufage 
de  rendre  le  corps  plus  léger  ,  d'en  faciliter 
les  mouvemens  ,  ik.  qu'ils  répondent  à  la 
vellie  à  air  des  poilîons.  Manière  de  vivre 
des  larves  ,  précaution  qu'elles  prennent  pour 
palier  à  l'état  de  nymphe.  Conformité  entre 
M.  de  Réaumur  &  M.  de  Geer  fur  ces 
objets. 

Manière  dont  les  nymphes  s'éloignent  de 
l'eau  qui  deviendrait  funefte  à  la  Frigane 
dans  fon  dernier  état  ,  Se  dont  celle-ci  fe 
retire  de  l'enveloppe  de  nymphe. 

Defcription  de  deux  efpèces  de  Friganes. 

8e.    M  e  m  o  I  R  E. 

Ce  mémoire  contient  l'hiftoire  particulière 
de  dix  efpèces  de  Friganes.  À  l'occaiion  de 
la  cinquième  ,  M.  de  Geer  fait  une  digreflion 
fur  le  Goraius  de  Linné  ,  Ver  en  forme  de 
fil  ou  de  crin  ,  dont  il  avoit  déjà  parlé  dans 
le  tome  précédent  ,  &  qu'il  a  vu  lortir  du 
corps  de  certaines  Chenilles  j  ce  Ver.  vie  çga-. 


lement  à  l'intérieur  du  corps  des  nymphes  des 
Friganes  ,  aux  dépens  defquelles  il  fe  nour- 
rie ,  Se  qu'il  fait  périr.  Il  eft  très- commun 
dans  les  eaux  ftagnantes  ;  il  y  acquiert  la  lon- 
gueur d'une  aulne  de  Suède  j  il  eft  dans  un 
mouvement  continuel  ;  fon  corps  effilé  eft 
bifurqué  à  un  bouc,  pointu  à  l'autre  ,  il  s'a- 
vance toujours  par  ce  dernier  ,  ce  qui  a  por- 
té M.  de  Geer  à  le  prendre  pour  la  tète  du 
ver. 

Seconde  partie  dufuond  vol.  ou  vol.  tro'tjîbne* 

La  féconde  partie  du  fécond  vo'ume  eft 
compofée  de  iS  mémoires  qui  compleccent 
1  hiftoire  des  infectes  à  quatre  ailes  nues. 

Premier    Mémoire. 

Des  Ephémères. 

Caractères  des  infectes  de  ce  genre,  lenr 
diviiion  en  deux  familles.  Voye^  la  table  des 
genres  de  la  féconde  clalfe. 

! 

M.  de  Réaumur  ayant  traité  en  dérail  de 
l'hiftoire  d.s  Ephémères  en  général.,  M.  de 
Geer  y  renvoie  à  ce  qu'il  en  a  écrie ,  8ç  n'en 
rapporte  qu'un  précis  très-court.  Il  remarque 
que  les  Ephémères  dont  parlent  Swammerdam 
J  &  Blanckaert,  qui  fortenr ,  en  été  ,  pendant 
|  trois  ou  quatre  jours  des  rivières  de  la  Hol- 
lande j  dans  une  abondance  furprenante  , 
ne  vivent  que  quelques  heures  ;  que  les 
Ephémères  plus  petites  qui  fortent  des  riviè- 
res de  Sein*  &  de  la  Marne  ,  au  coucher  du 
foleil  ,  &  qui  forment  dans  l'air  des  tour- 
billons femblable  à  ceux  de  la  neige  ,  fui- 
vanc  la  comparaifon  que  M.  c\e  Réaumur 
en  a  faite  ,  meurent  toutes  dans  l'efpace  de 
deux  ou  trois  heures.  Mais  qu'en  Suède , 
quoique  les  Ephémères  y  foient  en  quantité, 
on  n'en  voit  jamais  un  aufll  grand  nombre  à 
la  fois. 
i 

Defcription  &  hifloire  de  cinq  efpèces  d'E- 
ijphemjeres.  Il  faut  remarquer  dans  l'hiftoire 
[de  la  première  efpèce  la  defcription  des  ouits 


P  R  E  L  I  M  I  N  A  IRE. 


xii; 


de  la  larve  ;  fon  ventre  eft  compofé  de  neuf 
anneaux  ,  dont  les  fix  premiers  Contiennent 
chacun  une  paire  d'ouies  que  l'infecte  tient 
dans  une  agitation  prefque  continuelle  ,  qui  , 
dans  l'état  de  repos  ,  couvrent  le  deflus  du 
dos.  En  voyant  ces  ouies  au  microfeope  ,  on 
diftingue  fenfiblement  qu'ils  font  cartilagi- 
neux ,  çompofés  d'une  infinité  de  tours  d'un 
fil  prodigieufement  fin  >  roulé  en  fpirale  au- 
tour d'un  cylindre  ou  d'un  cône  ,  6V  appli- 
qués les  uns  contre  les  autres. 

II  faut  encore  remarquer  dans  la  même 
defeription  celle  des  deux  crochets  fitués  à 
l'extrémité  du  corps  du  mâle  ,  dont  il  eft  évi- 
dent que  l'ufage  eft  de  lui  fervir  à  (aille  le 
ventre  de  la  femelle  ,  &  que  ,  par  confé- 
quent ,  cet  Ephémère  s'accoup'e:  auiîi  M.  de 
Geer  allure  t-il  plus  bas  qu'il  a  vu  un  mâle 
fe  faiiîr ,  en  l'air  ,  d'une  femelle  ,  s'attacher 
à  elle  ,  sVnvoler  tous  les  deux  ,  cV.  fe  pofer 
fur  un  mur  fans  fe  féparer  ;  il  en  conclut  que 
Jes  Ephémères  s'accouplent,  que  leur  manière 
de  s'accoupler  relTemble  beaucoup  à  celle 
àes  Demoifelles  ,  que  Svjmmerdam  s'eft 
trompé  lorfqu'il  a  cru  qu'ils  ne  s'accouplent 
pas  ;  que  M.  Geoffroy  a  (împlement  luivi 
cette  opinion  fans  en  examiner  les  preuves  ; 
qu'il  eft  démontré  par  ce  fait  ,  que  l'efpèce 
d'Ephémère  dont  il  s'agit  s'accouple  ,  & 
qu'on  peut  alTurer  ,  d'après  l'analogie  ,  que 
les  autres  efpèces  s'accouplent  auili'  ,  mais 
que  leur  accouplement  plus  court  s'exécute 
peut-être  en  volant ,  comme  M.  deRéaumur, 
très-éloigné  du  fentiment  de  Swammerdam  , 
l'avoir  préfumé. 

On  trouve  encore  dans  cette  même  def- 
eription l'énurnération  très-  intéreftante  des 
différentes  parties  du  mâle  Se  de  la  femelle. 
Toute  cette  defeription  eft  ttès-curieufe  & 
très-inftructive. 

10e.     M  F.  m  O  I  R  E. 

.  Des  Demoifelles. 

Caractères  des  infectes  de  ce- genre*';  leur 
divinon  en  deux  familles.  V oyc\  la  cable  ci- 
devant,  i    . 


Les  krves  &  les  nymphes  des  Demoifel- 
les  vivent  dans  l'eau  ,  y  marchent  ,  fur  les 
plantes  3  fur  la  vafe  &  le  fable  ;  elles  fe 
tiennent  fonvent  dins  la  vafe  ;  mais  elles  fa- 
ven:  aulïi  nager.  Elles  vivent  d'autres  infec- 
tes ;  elles  naillent  fous  la  même  forme  qu'el- 
les gardent  toujours  ;  mais  api  es  un  certain 
tems  elles  changent  de  peau  ;  on  leur  voit 
atats  fur  le  dos  les  quatre  étuis  des  aîles 
qu'elles  auront  en  devenant  habitantes  de 
l'air  ,  &  elles  font  en  nymphe,  dans  cet  état. 
Défait tion  de  la  larve  &  de  la  nymphe, 
leur  hiftoire. 

Defeription  8c  hiftoire  de  trois  efpèces  de 
Demoifdles.  On  y  trouve  les  preuves  que 
toutes  les  Demoiselles  mâles  n'ont  pas  les 
crochets  du  derrière  de  même  figure  ,  ni  de 
même  "randeur. 


IIe     M   e   m   o   I    R  F. 

Des  Héme'robes  ,   des  faujjes  Fr'igams  , 
Mouches  Scorpions  &  des  Raphidies. 

Des  Héme'robes, 


des 


M.  Linné  eft  le  premier  qui  ait  féparq  les 
Hémérobes  des  infectes  avec  lefquels  on'  les 
avoir  confondus.  Caractères  de  ce  genre.  M. 
Linné  rangea  d'abord  les  Fourmi-lions  par- 
mi les  Hémérobes  ;  mais  M.  Geoffroy  les 
ayant  diftingues  avec  beaucoup  de  fondement , 
d'après  la  forme  d<->s  antennes.  M.  Linné  a 
fuivicet  exemple  ,  &  a  fait  des  Fourmi- lions 
un  genre  auquel  il  a  donné  le  nom  de  My'rmc- 
ieon. 

Les  Hémérobes  naiflent  de  larves  qui  ont 
beaucoup  de  rapport  avec  celles  des  Four- 
mi-lions y  comme  il  y  en  a  entre  ces  deux 
genres  d'infectes  dans  leur  état  de  perfec- 
tion. Ces  larves  vivent  de  Pucerons  ,  c\*  fe 
dévorent  même  entt'elles;  M.  de  Réaumur 
les  a  nommés  lions  des  Pucerons. 


Defeription  &  hiftoire  de  cinq  efpèces 
dJHéméfolu6.  La  dernière  efpèce  dont  I'hif- 
coire  &  la  defeription  font  beaucoup  plu? 


D  I  S  C  O 


détaillées  que  la  description  &  l'hiftoire  des 
précédentes  ,  vit  dans  l'eau  lorfqu'elle  eft 
dans  l'état  de  larve.  C'eft  à  M.  Roefel  qu'on 
doit  l'hiftoirejde  cet  infecte  ,  &  c'eft  en  partie 
d'après  cet  auteur  que  M.  de  Geer  la  donne 
lui-même. 

Defcription  de  cette  efpèce  d'Hémérobe. 
La  femelle  dépofe  fur  les  plantes  aquatiques 
une  prodigieufe  quantité  d'œufs  ;  il  en  naît 
des  larves  qui  ont  de  la  rellemblance  avec 
celles  de  certaines  Ephémères ,  &  entr'autres 
des  filets  qui  paroilTent  être  des  ouies  , 
comme  on  en  obferve  fur  les  larves  des  Ephé- 
mères. Celles  des  Hémérobes  parvenues  à 
leur  grandeur ,  fortenr  de  l'eau  ,  s'enfoncent 
dans  la  terre  humide  du  rivage  ,  y  créaient 
une  cavité  où  elles  paffent  à  l'état  de  nym- 
phe ,  Se  en  peu  de  jours  à  celui  d'infecte 
aîlé. 

Des  faujfes  Frïgancs. 

Les  fauffes  Friganes  relTemblent  beaucoup 
aux  véritables,  &  M.  Linné  ne  les  en  a  pas 
diftinguées  s  mais  M.  Geoffroy  a  remarqué  , 
avec  raifon  ,  qu'elles  en  diffèrent  alfez,  quand 
on  les  examine  ,  pour  en  former  un  genre  à 
part  ;  c'eft  ce  qu'il  a  fait  ,  &  il  a  donné  à 
ce  genre  le  nom  de  Perla.  Mais  comme  cette 
dénomination  a  été  anciennement  appliquée 
aux  Demoifelles  ,  M.  de  Geer  pente  qu'il 
conviendrait  mieux  de  défigner  ce  genre  nou- 
veau par  un  nom  qui  le  fût  auffi,  8c  il  propofe 
celui  defaujj'es  Friganes. 

Caractères  de  ce  genre. 
Defcription   d'une  efpèce  de  faulTe  Fri- 
gane. 

Des  Mouches-Scorpions. 

Les  Mouches  Scorpions ,  en  latin  Panorpa  , 
font  diftinguées  de  tous  les  autres  infe&es  par 
des  caractères  frappans.  Enumération  de  ces 
caractères.  Voye\  la  table. 

i 

Defcription  d'une  efpèce  de  Mouche-Scor- 
pion, 


U  R  S 

Des  Raphidies  ," 

Caractères  de  ce  genre. 
Defcription  de  l'efpèce  commune. 
11e.   Mémoire. 
Des  Abeilles  &  des  Pro- Abeilles. 

M.  de  Geer  avertit  que  M.  de  Réaumur 
ayant  traité  fort  au  long  l'hiftoire  des  Abeil- 
les tant  domefliques  que  fnuvages ,  il  ne  con- 
fédéré ces  infe&es  que  relativement  aux  carac- 
tères génériques  qui  les  diftinguent.  Enumé- 
ration de  ces  caractères.  Divifion  des  Abeil- 
les en  celles  qui  vivent  en  fociété  ,  en  Abeil- 
les folitaires.  Sous-divifion  de  ces  dernières 
en  Abeilles  Perce-  Bois  ,  Maçonnes,  Cou- 
peuf.s  de  feuilles  &  TapiJJïères.  Les  premiè- 
res creufent  le  bois  fec  Se  mort  ou  à  demi- 
pourri  ,  à  peu -près  fuivant  fon  axe  vertical  , 
8c  y  creufent  un  logement  pour  leurs  petits. 
Les  fécondes  compofent ,  pout  le  même  nfa- 
ge  ,  des  cellules  faites  avec  de  l'argille  ou  du 
gravier  qu'elles  appliquent  ordinaiiemerc 
contre  les  murs  ,  8c  qui  acquiert  la  dureté 
de  la  pierre.  D'autres  creufent,  entre  les  vuides 
remplis  de  terre  que  laiffent  entr'elles  les 
pierres  des  vieilles  murailles,  des  trous  ou 
tuyaux  cylindriques  deftinés  à  loger  les  lar- 
ves ,  8c  tapiffent  ces  trous  d'une  efpèce  de 
foie  ;  il  y  en  a  enfin  qui  creufent  en  terre 
de  femblables  trous  }  8c  les  revêtiffent  de 
morceaux  des  pétales  de  certaines  fleurs  ,  ce 
qui  a  tait  nommer  ces  Abeilles  Tapijferies. 

Defcription  d'une  petite  Abeille  maçonne 
bronzée. 

Des  Pro  abeilles. 


Ce  nom  a  été  donné  par  M.  de  Réaumur 
à  une  efpèce  d'infecte  qui  ne  diffère  des 
Abeilles  que  par  la  forme  de  la  trompe  ;  elle 
eft,  en  gtande  partie  ,  renfermée  dans  un  étui 
écailleux  Se  cylindrique;  le  bout  de  la  trom- 
'  pe  fort  de  cet  étui  ,  &  eft  accompagné  de 
quatre  filets  analogues  aux  quacre  demi- four- 
reaux des  autres  trompes  ,  mais  autrement 

conftruitsj 


PRÉLIMINAIRE. 

construits  ;  ils  paroifTenc  grenés.  D'ailleurs 
au  lieu  que  la  trompe  des  Abeilles  a  fon  bout 
tourné  vers  le  col  dans  l'inaction  ,  le  bout  de 
la  trompe  des  Pio-Abeilles  fe  trouve  fous  les 


lxv 

Des  Guipes  qui  vivent  en  fociété  dans  un 
nid.  fujpendu  au-deffous  des  tous  des  mai- 
fons. 


dents. 

Ces  différences  obfervées  par  M.  de  Réau- 
mur  d'abord  ,  &  enfuite  par  M.  de  Geer  , 
ont  paru  ,  à  ce  dernier ,  fuffire  pour  former  un 
genre  à  part  des  infectes  dans  lefquels  on  les 
remarque  j  il  décrit  deux  efpéces  de  Pro- 
Abeilles ,  une  qu'il  a  obfervée  en  Suède  ,  & 
l'autre  qui  avoir  été  appottée  de  Surinam. 


n 


e.    M  E   M  O   I   R.  I. 


Des  Guêpes. 


M.  de  Geer  renvoie ,   pour  l'hiftoire  des 

Guêpes  ,  comme  pour  celles  des  Abeilles  ,  à 
ce  que  M.  de  Réaumur  en  a  écrit. 

Caractères  qui  diftinguenr  les  Guêpes  des 
Abeilles.  Voye\  la  table. 

Il  y  a  des  Guêpes  qui  vivent  en  fociété  , 
d'autres  qui  font  folitaires.  Parmi  les  premiè- 
res les  mâles  font  dépourvus  d'aiguillon  ; 
ceux-ci  &  les  Mulets  ou  Guêpes  ouvrières 
meurent  tous  avant  l'hiver  ,  Se  il  n'y  a  que 
quelques  femelles  qui  réfiftentà  cette  faifon, 
&  qui  réparent  au  printemsles  pertes  que  leur 
efpèce  a  lburfertes. 

Les  Guêpes  aiment,  en  général ,  les  fubf- 
tances  fucrées  ,  mais  eHes  vivent  auffi  de 
fruits  ,  de  viande  &  même  d'autres  infectes. 
Les  femelles  qui  Survivent  à  l'hiver ,  le  paf- 
fent  probablement  cachées  dans  des  trous.  Il 
eft  certain  qu'on  ne  trouve  que  des  femelles 
au  printems  ,  Se  qu'elles  commencent  alors  à 
conftruire  des  nids  pour  propager  leur  efpèce. 
Il  eft  de  même  probable  que  ces  femelles 
avoient  été  fécondées  l'automne  précédent. 
Chaque  nid  de  Guêpe  doit  donc  fon  origine 
à  une  feule  femelle  ,  qui  l'a  commencé  au 
printems. 

Hijloire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  IF. 


Defcription  très  -  détaillée  de  la  Guêpe 
noire  &  jaune,  dont  les  antennes  font  toutes 
noires  ,  ou  de  la  Guêpe  commune. 

Defcription  du  guêpier  qu'elle  conftruir. 

Des  Frelons  d'une  efpèce  moyenne  qui  vivent 
en  fociété  dans  un  nid  fujpendu  au-deffous 
du  toit  des  maifons. 

Defcription  d'une  Guêpe  noire  Se  jaune 
dom  les  antennes  font  rouîtes  eu- dellous,  ou 
du  moyen  Frélcn. 

Defcription  du  grand  Frelon. 

14e.     Mémoire. 

Des    Guêpes    ichneumons    &    des     Guêpes 
dorées. 

Caractères  génériques  des  Guêpes  ichneu- 
mons. Voye-{  la  table. 

Ce  font  les  infectes  défignés  par  M.  Linné, 
fous  le  nom  générique  de  Sphinx.  Divifioa 
de  ce  genre  en  deux  familles. 

Defcript:on  de  trois  efpèces  de  la  pre- 
mière-famille.  De  trois  efpèces  de  la  fé- 
conde. 

Des  Guêpes  dorées. 

M.  Linné  a  le  premier  diftingué  les 
infestes  de  ce  genre ,  auquel  il  a  donné  le 
nom  de  Cryfls ,  des  Abeilles,  avec  Iefquelles 
on  les  avoir  confondus,  Si.  M. Geoffroy  lésa 
«lommée  Abeilles  dorées.  Ces  infeétes  font 
remarquables  par  l'éclat  de  leurs  couleurs. 

Caractères  de  ce  genre. 

Defcription  de  deux  efpèces.  .; 


Ixvj  DISCOURS 

15e.    M    É    M    O    I    R    E. 

Des  Jchneumons. 


M.  de  Geer  a  déjà  décrit  quelques  Ichneu- 
mons  dans  le  premier  volume  de  fes  œuvres  ; 
il  ne  repère  pas  ce  qu'il  a  dit ,  il  le  recti- 
fie y  il  ajoute  de  nouvelles  connoiffances  à 
celles  qu'il  a  déjà  énoncées  ,  &  il  décrit  de 
nouvelles  efpèces. 

Caractères  de  ce  genre  &  fa  divifion  en 
neuf  familles.  Voye-^  la  table  antécé- 
dente. 

M.  Geer  obferve  que  les  antennes  des 
différentes  efpèces  d'ichneumons  varient  beau-' 
coup.  11  penfe  que  le  Cynïps  8c  YEulophe 
de  M.  Geoffroy  doivent  être  compris,  comme 
ils  l'ont  toujours  été  ,  dans  le  même  genre 
que  les  kkneumons ,  mais  que  le  Cynïps  de 
M.  Linné  ,  qui  produit  les  galles  ,  eft  d'un 
genre  différent. 

Defcription  de  vingt  efpèces  d'ichneu- 
mons des  neuf  familles,  dans  lefquelles  l'au- 
teur divife  ce  genre.  La  feptieme  efpèce  mé- 
rite d'êire  remarquée  par  la  fingularité  de 
l'hiftoire  de  fa  larve  ;  elle  fut  trouvée  & 
obfervée  fur  le  corps  d'une  Araignée  qu'elle 
fuçoit ,  aux  dépens  de  qui  elle  vécut ,  qui , 
quelques  jours  avant  de  périr  ,  fila  une 
toile.  La  larve  forma ,  au  centre  ,  une 
coque  fous  laquelle  elle  fe  transforma. 

Le  mémoire,  dont  je  ne  viens  de  donner 
qu'une  notice  très-abrégée  ,  eft  fort  inté- 
reffant  ,  &:  la  lecture  en  eft  indifpenfable 
aux  perfonnes  qui  défirent  connoître  1  hiftoire 
des  Ichneumons  en  détail. 

16e.     Mémoire. 

Des  Mouches  à  fcie. 

Les  Mouches  à  fcie,  Tentrcdo  en  latin  3  doi- 
vent le  nom  qu'on  leur  a  donné  en  français  _, 


à  ce  que  les  femelles    ont  au  ventre  m 
trument  en  fjrme  de  fcie. 


Caractères  de  ce  genre. 

Les  Mouches  à  fcie  font  remarquables 
par  la  tarrière  des  femelles  qui  leur  fert  à 
entamer  les  corps  fur  lefquels  elles  déporent 
leurs  oeufs  ,  par  les  œufs  mêmes  qui  ont  à 
croître  après  la  ponte  }  par  une  conformité 
&  une  relfemblance  extérieure  entre  les  dif- 
férentes efpèces  :  l'auteur  renvoie ,  fur  ces 
objets,  aux  mémoires  de  M.  de  Réaumur; 
il  décrit  enfuite  les  différentes  parties  des 
Mouches  à  fcie. 

Divifion  de  ce  genre  en  cinq  familles. 
Voye-[  la  table. 

Les  larves  des  Mouches  à  fcie  font  con- 
nues fous  le  nom  de  faujjes  Chenilles.  Leur 
comparaifon  avec  les  Chenilles  ,  &  les  dif- 
férences qui  les  diftinguent  ,  tant  par  la 
forme  des  parties  de  la  larve  ,  que  par  la 
manière  de  fe  métamorphofer.  Examen  des 
parties  internes  des  fauffes  &  des  vraies  Che- 
nilles; il  en  réfulte  beaucoup  de  relfemblance 
à  l'intérieur ,  &  quelques  différences  comme 
à  l'extérieur.  Cet  examen  eft  dû  à  M.  de 
Geer. 

L'auteur ,  en  traitant  des  différentes  ef- 
pèces de  Mouches  à  fcie  dont  il  parle,  décrit 
d'abord  les  larves  ou  les  fauffes  Chenilles , 
&  enfuite  l'efpèce  de  Mouche  qui  en  pro-, 
vient. 

Defcription  &  hiftoire  de  douze  efpècej 
de  la  première  famille. 

17e.     Mémoire. 

Suite  des  Mouches  à  fcie. 

Defcription  de  17  efpèces  de  la  ze.  famille, 
de  3      .     .    de  la   $e. 
de  5     .     .    de  la  4e. 


PRÉLIMINAIRE. 


18e.    Mémoire. 

Des  Fourmis. 

Difficulté  d'aflîgner  les  caractères  difHnetifs 
des  Fourmis  ;  M.  Linné  &  M.  Geoffroy  qui 
l'a  fuivi  dans  ce:  objec  ,  ont  cru  trouver  un 
caractère  diftinctif  dans  l'ccaille  pofée  ver- 
ticalement fur  l'étranglement  &  le  corcelet. 
M.  de  Geer  remarque  que  ce  caractère  fe 
trouve  en  effet  dans  beaucoup  d'efpèces  de 
Fourmis ,  mais  que  toutes  ne  l'ont  pas.  Un 
fecord  caractère  ,  employé  par  M.  Linné  , 
efl  l'aiguillon  du  derrièie;  mais  il  manque 
à  beaucoup  d'efpèces.  Suivant  M.  de  Geer, 
le  vrai  caractère  diftinctif  des  Fourmis  con- 
fiée en  ce  que  les  mâles  Se  les  femelles  ont 
quatre  aîles ,  &  que  les  Mulets  nen  ont  point. 
Ce  caractère  a  auflî  été  employé  par  M. 
Linné. 

Toutes  les  Fourmis  connues  en  Europe 
vivent  en  fociété  ,  dans  des  nids  pinces  en 
terre  ,  ou  à  fa  furface  ;  chaque  famille  eft 
compofée  de  mâles  &  de  femelles  qui  ne 
fervent  qu'à  propager  Tefpèce  ,  de  Mulets 
chargés  de  préparer  ,  d'entretenir  la  fourmi- 
lière, de  nourrir  les  petits. 

Toute  Fourmi  provient  d'un  ceif;  elle 
paroît  d'abord  fous  la  forme  d'un  Ver  fans 
pattes ,  à  tête  écailleufe  ,  qui  d  vient  enfuite 
nymphe  &  infecte  parfait.  Quelques  efpèces 
filent  des  coques  fous  lefquelles  elles  devien- 
nent nymphes ,  &  d'auties  palTunt  à  cet  état 
fans  s'enfermer  fous  une  coque. 

Tor.tes  (es  Fourmis  font  engourdies  & 
dans  l'inaction  pendant  l'hiver.  C'eft  donc 
à  tort  qu'on  a  cru  qu'elles  amalTcnc ,  pour 
cette  faifon  ,  des  provisions  pendant  l'été. 
Leurs  alimens  condftent  en  fruits  ,  grains  , 
en  infretes  morts,  &  quelquefois  en  infeftes 
vivans  ;  niais  elles  aiment  de  préférence  toutes 
les  fu^ftances  fucrées.  C'cft  une  pareille  fubf- 
tance  qui  les  attire  fur  les  piances  chargées 
de  Pucerons  ,  c'e  que  ces  petits  animaux  y 
répandent  ;  ç..r  pour  les  Pucerons ,  en  eux- 


lxvij 

mêmes  ,  les  Fourmis  ne  leur  font  ni  bien  ni 
mal. 

M.  de  Geer,  après  ces  premières  notions, 
avertit  qu'avant  de  raidie  compte  defes  pro- 
pres obfervations  fur  les  Fourmis  ,  il  expofera 
en  abrégé  celles  que  quelques  auteurs  mo- 
dernes ont  faites  fur  ces  infectes,  &  il  com- 
mence par  l'extraie  des  remarques  de  Leu- 
wenhoeck. 

Examen  des  œufs  de  Fourmis ,  ou  des  pro- 
duits de  ces  infectes  auxquels  on  donne  mal 
à  propos  ce  nom.  Ce  font,  ou  les  larves, 
ou  les  nymphes  incapables  de  changer  de- 
lieu  ,  de  pourvoir  à  leurs  befoins.  Les  Mulets 
leur  fourniiîenc  les  alimens  dont  ils  ont  be- 
foin  ,  &  les  tranfportent  lotfqu 'il  efl  nécef- 
faire  de  les  changer  de  place.  Leuwenho  ck 
,  a  enfuite  décrit  les  vrais  ceufs  des  Fourmis; 
il  en  a  donné  la  figure  &  celle  des  Vers  qui 
en  fortent.  Ce  font  les  Fourmis  rouges  &  les 
noires  qui  vivent  dans  la  terre  ,  qui  onr  été 
l'objet  des  obfervations  de  Leuwenhoeck  ;  il 
a  trouvé  un  aiguillon  au  ventre  des  premières, 
6V  n'en  a  pas  ttouvé  aux  fécondes;  la  piquure 
de  celles  en  qui  il  a  obfervé  un  aiguillon  , 
caufe  de  ladémangeaifon  ,  &  quelquefois  de 
l'enfhireà  la  peau.  Une  liqueur  ttanlparente, 
vetfée  dans  l'endroit  piqué ,  produit  ces 
fymptômes. 

Swammerdam  décrit  i°.  l'œuf  des  Four- 
mis. Ii  le  dit  fi  petit  qu'on  a  peine  à  le 
voir. 

2°.  Le  Ver  qui  en  fort  ,  formé  de 
douze  anneaux  ,  &  qui  fe  tient  toujours 
couibé. 

3°.  La  nymphe. 

4°.  Suivant  le  même  autmr  les  mâles  ont 
quatre  ailes,  &  il  le  trompe  ér)  ajoutant  que 
les  femelles  en  font  dépourvues. 

jf.  Les  mâles  font  plus  grands  que  les 
ouvrières;  leurs  dents  font  plus  peiitss,  leurs 


xvni 


DISCOURS 


yeux  au  contraire  font  pins  grands  ,  &  le 
foiit  aulii  plus  que  les  yeux  des  femelles.  Ils 
ont  en  outre  rrois  petits  yeux  placés  en  triangle 
fur  le  derrière  de  la  tête  ,  que  les  ouvrières 
n'ont  pas:  celles  ci  tuent  les  mâles  quand  le 
tems  de  la  génération  eft  paire  ,  comme  il 
arrive  parmi  les  Abeilles. 

6e.  Les  femelles  furpaiïent  les  mâles  en 
grandeur,  &  elles  ont  de  même  trois  petits 
yeux  liftes. 

7°.  Swammerdam  parle  du  foin  que  les 
Pourmis  ouvrières  onr  des  Vers  de  leur  efpèce  ; 
de  la  manière  dont  elles  les  tranfportent  au 
fond  de  la  fourmi, lière  quand  la  terre  eft  sèche, 
&  dont  elles  les  approchent  au  contraire  du 
fommet  quand  la  terre  eft  humide.  Une  penfe 
point  que  les  Fourmis  raflent  de  provifions 
pour  1  hiver  _,  &  il  croit  qu'elles  le  paflent 
dans  l'engourdifTement. 

Extrait  de  ce  qui  fe  trouve  de  plus  curieux 
dans  un  mémoire  de  M.  Linné  fur  les  Four- 
mis ,  inféré  dans  le  deuxième  volume  des  mé- 
moires de  l'académie  royale  des  feiences  de 
Suède  j  année   1741  ,  pag.  37  _,  ckc. 

M.  Linné  diftingue  cinq  fortes  de  Four- 
mis en  Suède.  Celles  de  la  première  efpèce  ., 
qu'on  trouve  difperfé.  s  ,  font  les  plus  grandes  , 
Se  femblent  ne  pas  former  de  fociéré  ;  mais 
M.  Linné  penfe  que  ce  n'eft  qu'une  faufïè 
apparence  ,  &  qu'elles  ont  des  fourmilières 
qu'on  ne  connoît  pas.  Elles  n'ont  pas  d'ai- 
guillon. 

Celles  de  la  féconde  efpèce  bâtilTent  les 
fourmilières  élevées  &  coniques  qu'on  trouve 
dans  les  forêts  de  fapin  ;  elles  font  formées 
de  feuilles  &  de  menus  brins  des  branches 
de  ces  arbres  ;  le  plus  fouvent  un  chemin 
fort  long  &  battu  ,  par  le  partage  des  Four- 
mis j  conduit  de  la  fourmilière  à  un  arbre  qui 
en  eft  fort  éloigné. 

Lorsqu'on  frappe  fur  la  fourmilière  j  les 
Fourmis  feringuen:  une  liqueur  d'une  odeur 


aigrelette  très-pénétrante  ;  ces  Fourmis  mâ- 
chées répandent,  dans  la  bouche,  un  goût 
acide  fotc  agréable  ;  enfin 3  on  fait,  avec  ces 
fourmis ,  des  crèmes  pour  l'entre  mets ,  aux- 
quelles elles  donnent  le  goût  de  citron. 
M.  Linné  die  que  ces  Foutmis  piquent , 
mais  M.  Geer  allure  qu'elles  n'ont  pas  d'ai- 
guillon. 

Les  Fourmis  de  la  ttoifième  efpèce  ,  plus 
petites  que  les  précédentes  ,  font  leur  nid 
en  terre ,  y  formenr  en-dehors  des  inégalités, 
habitent  les  jardins  &  y  caufent  beaucoup  de 
dommages. 

Celles  de  la  quatrième  efpèce  ,  encore  plus 
petites  ,  &  tougeâtres,  habtent  dans  la  terre, 
&  font  des  piquures  cuilantes  comme  celles 
de  l'ortie. 

Enfin  j  les  Fourmis  de  la  cinquième  efpèce 
font  les  plus  petites ,  elles  habitent  en  terre, 
&  elles  ne  piquent  point. 

M.  Linné  ,  dans  la  deuxième  édition  du 
Fauna  j  ajoute  deux  efpèces  aux  cinq  précé- 
dentes. 

Ce  favant  remarque  que  les  mâles  8c  les 
femelles  acquièrent  3  en  un  certain  tems  , 
des  aîles  j  qu'alots  ils  q.  ittent  la  fourmi- 
lière pour  n'y  plus  rentrer  /  qu'ils  voltigent 
aux  environs  j  perdent,  ptu  après }  leurs 
aîles  j  qu'ils  courent  ça  &  là  ,  &  périffent 
à  l'approche  de  l'hiver  _,  que  les  Mulets  paf- 
fent  au  contraire  engourdis  dans  là  fourmi- 
lière ,  qu'au  printems  ils  la  difpoLnt  pour 
les  befoins  des  petits  qui  naiffent  alors  des 
œufs  dépofés  l'été  précédent  par  les  femelles. 
M.  de  Geer  remer  à  examiner  ces  obferva- 
tions  dans  la  fuite  de  fon  ouvrage:  il  obferve 
que  M.  Geoffroi  dit  que  les  mâles  &  les 
femelles  voltigent  hors  de  la  fourmilière  3 
&  ne  s'en  approchent  guère ,  linon  les  fe- 
melles pour  y  venir  dépoler  leurs  œufs,  mais 
il  alHire  avoir  fouvent  trouvé  des  mâles  même 
dans  les  fourmilières  \  il  finit  par  divifer  les 
Fourmis  en  deux  familles ,  dont' la  première 


PRÉLIMINAIRE. 


lxix 


a  ,  fur  le  filet  qui  joint  le  corcelet  &  l'ab- 
domen ,  une  écaille  verticale  ,  &  dont  la 
féconde  a  ce  filet  dépourvu  d'écaillé,  mais 
eompofé  d'une  ou  deux  petites  pièces  rondes 
articulées  enfemble  ,  Se  il  termine  le  mé- 
moire par  la  description  Se  l'hiftoire  très-dé- 
taillées'de  cinq  efpèces  de  la  première  fa- 
mille &  de  deux  de  la  féconde. 

TOME     IV. 

Ce  tome  a  pour  objet  les  infectes  de  la 
cinquième ,  fixième  Se  feptième  clafle  ;  il 
contient  treize  mémoires  précédés  des  carac- 
tères des  infectes  dont  il  y  eft  traité. 

C  t  a  s  s  e     Ve. 

CARACTERES. 

Quatre  aîles  membraneufes.  Trompe  re- 
courbée fous  la  poicrine. 


Genre   XXIV. 


XXV. 


Le  Trips ,  Trips.  Anten- 
nes filiformes,  de  la  lon- 
gueur du  corcelet ,  bouche 
en  forme  de  trompe  au- 
deflous  de  la  tête  ,  aîles 
étroites  &  horizontal  es,  qui 
ne  couvrent  qu'une  partie 
de  la  largeur  du  ventre  ,  & 
qui  ont  des  franges  de  poils 
à  leurs  bords  ,  corps  allon- 
gé ,  étroit  &  prefque  cy- 
lindrique ,  tarfes  terminés 
par  des  veflies. 

Le  Puceron  3  Aphis.  An- 
tennes plus  longues  que  le 
carceler  ,  trompe  recour- 
bée en-  deflous ,  aîles  droites 
élevées  ,  ou  point  d'aîles  , 
pattes  propres  à  marcher  , 
Se  non  à  fauter ,  extrémité 
du  ventre  garnie  de  deux 
cornes  ,  ou  bien  de  deux 
tubercules  ,  un  feul  article 
aux  tarfes. 


Genrs  XXVI-  Le  faux  Puceron  ,  Cher' 
mes  j  Linn.  Pfylla ,  Geoff. 
Antennes  plus  longues  que 
le  corcelet  ,  trompe  placée 
en- délions  de  la  poitrine, 
aîles  élevées  en  toîr  >  à 
vive  arrête  ,  pattes  propres 
à  fauter  ,  tête  terminée  en 
deux  pointes  coniques ,  deux 
articles  aux  tarfes. 

XXVII.        La  Cigale,  Cicada.  An- 
tennes  plus  courtes  que  le 
corcelet  ,  &  terminées  en 
i  poil  très-fin  ,  trompe  recour- 

bée fous  la  poitrine  ,  aîles 
pendantes  &  voûtées ,  donc 
les  fupérieures  fonc  quel- 
quefois coriacées  &  colo- 
rées ,  &c  les  inférieures  fou- 
vent  plilîées,  pattes  propres 
à  faurer  ,  carrière  dentelée 
au  derrière  de  la  femelle  , 
trois  articles  aux  tarfes. 

Familie       I.  Tête  prolongée  en  maiîè 

alongée  en  forme  de  mu- 
feau. 

1 1.         Corcelet  grand  ,  élevé  Se 
applati  des  deux  côtés. 

III.  Corcelet  garni  de  pointes 

angulaires  des  deux  côtés. 

I  V.  Corcelet  uni ,  aîles  pen- 

dantes ,  formant  un  toît  fur 
le  dos ,  toutes  les  aîles  vî- 
trées ,  trois  petits  yeux 
lifïes. 

V.  Corcelet  uni ,  aîles  pen- 

dantes Se  en  toîc  ;  les  fupé- 
rieures colorées  prefque  de- 
mi écailleufesj  deux  petits 
yeux  lifles. 


J.xx 


VI<= 


DISC 

CLASSE 


CARACTERES. 

Etuis  coriaces  &  prefque 
membraneux  j  qui  fe  croif- 
fent;  deux  ailes  membra- 
neufes  j  trompe  recourbée 
fous  la  poitrine. 

Genre  XXVIII.  LaPunaife,  Cimex.  An- 
tennes plus  longu.es  que  le 
corcelec  ,  trompe  recourbée 
fous  la  poitrine,  deux  étuis 
moitié  coriaces  ou  demi- 
écailleux  ,  &  moitié  mem- 
braneux qui  fe  croifent , 
deux  aîles  membraneufes , 
trois  articles  aux  tarfes. 

Famille  I.  Antennes  filiformes  ,  ou 
de  grolfeur  prefque  égale, 
divifées  en  cinq  articles. 

1 1.  Antennes  filiformes  ou  de 

grolfeur  prefque  égale ,  di- 
vifées en  quatre  articles. 

III.  Antennes  fétacées }  termi- 
nées en  pointe  fine  ;  courte 
trompe  courbée  en  crochet, 
&  guère  plus  longue  que 
la  tête. 

I  V.  Antennes  fétacées  ^  termi- 

nées en  pointe  finei;  longue 
trompe  droite  ,  toujours  au 
moins  de  la  longueur  de  la 
tête  ik  du  corcelet. 

V".  Corps  ttès  applati  &  mince 

du  delius  en-deffous. 

VI.  Corpsétroit&très-alonoc, 

prefque  cylindrique. 


OURS 

Genre  XXIX. 


Famille  I. 
IL 


La  Punaife  d'eau  ,  Nepa  j 
Notonecla.  Antennes  plus 
courtes  que  la  tête ,  &  pla- 
cées en  -  delTous  des  yeux  j 
trompe  recourbée  en  -  def- 
fous  du  corcelet ,  deux  étuis 
moitié  demi  -  écailleux  ,  & 
moitié  membraneux  qui  fe 
croilfent,  deux  aîles  mem- 
braneufes, patiesantérieures 
fouvent  en  pinces ,  &  pof- 
térieures  fouvent  en  na- 
geoires ;  un  ou  deux  articles 
aux  tarfes. 

Pattes  antérieures  en  for-> 
me  de  pinces.  Nepa. 

Pattes  antérieures  de  fi- 
gure ordinaire,  mais  faifant 
l'office  de  pinces.  Noto- 
necla. 


V  I  Ie.    CLASSE. 
CARACTERES. 


Etuis  coriaces  ou  demi- 
écailleux  .  aliformes  ,  deux 
a'iles  membraneufes,  bouche 
à  dents. 

La  Mante  Mantïs.  An- 
tennes fétacées,  bouche  gar- 
nie de  dents  &  de  barbil- 
lons ,  tête  panchée  ,  corce- 
let allongé  &  éttoit,  pattes 
antérieures  placées  loin  des 
auaes,  qui  ne  font  pas  pro- 
pres à  iauter  ;  aîle^  cou- 
chées horizontalement  fur 
le  corps  ,  cinq  articles  aux 


Genre  XXX. 


XXXI. 


taries. 

La  Sauterelle.  Locufia. 
Gcoff.  Gryllus  tetigonui  Lmn. 
Anccnnts  fétacées,  ordinal- 


PRÉLIMINAIRE. 


Ixx; 


rement  plus  longues  que  le 
cor[~s  ,  bouche  garnie  de 
dent'-  &  de  bar  illons,  tète 
placée  verticalement  ,  étuis 
appliqués  contre  les  côtés 
du  corps ,  a; les  pliées  en 
éventail ,  carrière  en  forme 
de  lame  au  derrière  de  la 
femelle,  patres  propres  à 
fauter  3  quatre  articles  aux 
tarfes. 

Genre  XXXII.  Le  Criquet  >  Acrydïum 
Geoff.  Gryllus  locujia  Lïnn. 
Antennes  filiformes  }  plus 
courtes  que  le  corps ,  bouche 
garnie  de  dents  &  de  bar- 
billons j  tête  placée  verti- 
calement ,  étuis  appliqués 
contre  les  côtés  du  corps  , 
aîles  pliées  en  éventail  ,  la 
femelle  point  de  carrière, 
pactes  propres  à  fauter ,  crois 
articles  aux  caries. 

XXXIII.  Grillon  Gryllus  Geoff. 
Gryllus  acheta  Linn.  An- 
tennes fétacées,  plus  longues 
que  le  corps,  bouche  garnie 
de  dents  &  de  barbillons  , 
tète  arrondie  ,  étuis  placés 
horizontalemenr,  •aîles  pliées 
en  éventail ,  &  qui  fe  pro- 
longent en  pointe  an  -  delà 
de  l'extrémité  des  étuis ,  deux 
filets  au  derrière  ,  pactes  or- 
dinairement propres  à  fau- 
ter ,  trois  articles  aux  tarfes. 

XXXIV.  La  Blacce  Blatta.  Anten- 
nes longues ,  fétacées  ,  bou- 
che garnie  de  dents  &  de 
barbillons  ,  cîce  inclinée  ou 
baillée  en  deifoas  du  corce- 
let ,  écuis  placés  horizontale- 
ment, aîles  pliées,  corcelec 
applati  &  à  rebords ,  deux 
pointes  coniques  divifées  en 


articulations  au  derrière  , 
patees  non  propres  à  fauter  y 
cinq  articles  aux  tarfes. 

GénreXXXV.  Le  Perce-oreille,  Forficula. 
Antennes  filiformes ,  bouche 
garnie  de  dents  6V  de  barbil- 
lons ,  deux  demi-écuis  ,  au- 
delfous  defquels  les  aîles  font 
entièrement  cachées  ,  deux 
parties  mobiles  en  forme  de 
pinces  au  derrière,  trois  ac- 
ticles  aux  tarfes. 

I.     Mémoire. 

Des  Trips. 

M.  de  Geer  j  avant  d'entrer  en  matière , 
commence*  par  rappeller  les  caractères  des 
infectes  des  quatre  premières  clartés ,  &  par 
remettre ,  fous  les  yeux  du  lecteur  ,  les  ca- 
ractères des  infedtes  des  trois  claffes ,  donc 
ce  volume  contient  l'hilloire.  Son  but  eft , 
en  rapprochanc  les  clartés ,  de  faire  voir  leurs 
rapporcs,  &  comment  elles  fe  fuccèdenc  & 
fe  ciennenc  dans  fa  méthode  ,  ainfi  que  dans 
l'ordre  &  la  marche  de  !a  nature,  quipaffe, 
dic-il  ,  comme  imperccptïblemeut  d'un  genre 
à  un  autre. 

Les  Trips ,  qui  font  l'objet  de  Ce  mémoire  3 
font  (i  petits  qu'on  ne  peuc  bien  les  obier- 
ver  fans  le  fecours  de  la  loupe  ou  du  mi- 
crofeope.  Ils  n'avoienc  pas  été  remarqués  j 
on  ne  leur  avoic  pas  donné  de  nom  parcicu- 
lier  y  quoiqu'ils  forment  un  genre  crès-dif- 
tinct,  lorfque  M.  de  Geer  les  fie  connoître, 
&  en  en  donnant  l'hiftoire  dans  les  mémoires 
de  l'académie  royale  des  feiences  de  Suède, 
en  parla  fous  le  nom  de  Pkyjapus  ,  mot 
qui  exprime  un  caractère  propre  à  ces  in- 
fectes ,  &  qui  confilte  en  des  vefïîes  placées 
fous  les  pieds.  Mais  MM.  Linné  &  Geoffroy 
ont  s  depuis  ,  fuhtlicué  le  nom  de  Trips-  à 
celui  que  M.  de  Geer  avoic  employé  ,  &  cec 
auceurmodefte  l'adopte.,  parce  qu'il  reconnoic 
que    les    ouvrages    des    deux    auteurs    qui 


lxxij 

s'en   font  fervi  en  ont    tendu  l'ufaoe  gé- 
ueral. 

Caractères  des  Trips.  Voyez  la  cable. 

Ils  habitent  fur  les  plantes,  &  en  parti- 
culier fur  quelques  efpèces  de  fleurs.  Ce 
genre  eft  peu  nombreux  en  efpèces. 

Defcription  de  quatre  efpèces. 

3e.     Mémoire. 

Des  Pucerons. 

Caractères  des  infectes  de  ce  genre.  Voyez 
la  table. 

M.  de  Geer  remarque  que  les  Pucerons 
ont  occupérrois  habiles  observateurs  Leuwen- 
hoeck  ,  M.  de  Réaumur  &  M.  Bonnet  , 
dont  le  traité  fur  ces  infe&es  furpalTe ,  en 
exactitude ,  tout  ce  qu'on  avoit  écrit  fur 
leur  hiftoire.  Mais,  ajoute-t-il,  ils  présen- 
tent des  faits  fi  extraordinaires  ,  dans  leur 
manière  de  fe  reproduire  &  de  fe  conferver 
d'une  année  à  l'autre,  qu'ils  ne  fauroient 
être  trop  obfervés.  Mon  dejfein  ,  continue-t- 
il ,  eft  donc  de  détailler  ici  les  obfervations 
que  j'ai  faites  fur  plujieurs  efpèces  de  ces  in- 
fectes ,  &  dont  une  bonne  partie  avoit  même 
déjà  été  écrite  avant  la  publication  des  mé- 
moires de  M.  Réaumur ,  &  avant  celle  du 
traité  de  M.  Bonnet. 

Le  projet  de  M.  de  Geer  peut  être  fatif- 
fajfaut  pour  lui  ;  mais  comme  nous  faifons 
d'ailleurs  connoître  les  obfervations  qui  lui 
font  communes  avec  les  deux  auteurs  qu'il 
cite,  nous  ne  ferons  remarquer  que  ce  qui 
peut  lui  être  particulier. 

Defcription  très- détaillée  des  parties,  i°.  des 
Pucerons  qui  ne  prennent  jamais  d'ailes  j 
ty  2°.  de  ceux  à  qui  il  en  vient. 

Deux  variétés  dans  les  Pucerons  relati- 
vement à  leur  mauicre  de  vivre.  Ceux  de 


DISCOURS 


la  première  reftent  en  tout  rems  â\nud  fut 
les  plantes;  ceux  de  la  féconde  donnent  naif- 
fance,  par  leur  piquure,  à  des  galles  dans 
lefquelles  ils  demeurent,  où  ils  font  prendre 
aux  feuilles,  aux  pouces  des  formes  très- 
variées.  Ce  n'eft  qu'un  Puceron  non-aîlé, 
qui ,  par  fa  piquure ,  produit  ces  dérange- 
mens  d'organifation  ,  &  qui  prépare  un  lo- 
gement à  fa  nombteufe  poftérité. 

Defcription  de  douite  efpèces  de  Pucerons. 

On  peut  remarquer  dans  la  defcription 
de  la  première  efpèce  un  fait  qui  prouve 
que  les  pucerons  ,  après  avoir  produit ,  pen- 
dant tout  l'été  ,  des  petits  vivans ,  dépofenc 
à  l'automne  des  œufs  qui  fe  confervent  pen- 
dant l'hiver  ,  &  dont  il  naît  des  Pucerons 
au  printems.  Ce  fait  croit  connu  ;  mais  l'ob- 
fervation  que  nous  citons  en  eft  une  preuve 
de  plus. 

On  lit  dans  la  defcription  de  la  neuvième 
efpèce  des  détails  très-circonftanciés  fur  la 
manière  dont  un  mâle  s'accouplât  cinq  fois 
de  fuite,  &  fans  intervalle,  avec  cinq  femel- 
les différentes  de  la  même  efpèce  ;  on  y 
trouve  aulli  la  defcription  de  l'organe  du 
mâle  &  des  parties  de  la  femelle. 

Dans  la  defcription  de  la  dixième  efpèce , 
l'auteur  prouve  contre  l'aflertiou  de  Leuwen- 
hoecfc,  que  les  Pucerons  qui  deviennent 
aîlés  ne  produifenr  jamais  qu'après  qu'ils 
ont  acquis  des  aîles.  L'auteur  penfe  auflî , 
&  il  regarde  comme  une  fuite  des  faits  qu'il 
rapporte ,  que  les  Pucerons  ne  font  ou  que 
vivipares ,  ou  ovipares  ;  c'eft-à-dire ,  que  ceux 
qui  ont  été  vivipares  pendant  l'été ,  ceflent 
de  produire  a  l'automne  ,  &  que  ceux  qui , 
dans  cette  faifon  dépofent  des  œufs ,  quoi- 
qu'ils foient  de  même  efpèce  ,  n'avoient  pas 
auparavant  produit  de  petits  vivans. 

ie.     Mémoire. 

Suite  des  Pucerons. 

Defcription  de  cinq  efpèces. 


I.a  première  vit  fur  l'orme  ,  dont  elle  dé- 
forme les  feuilles  par  fa  piquure. 


PRÉLIMINAIRE.  ïxxiîj 

4e     Mémoire. 
Des  Faux-Pucerons. 


La  féconde  occafionne  fur  les  feuilles  du 
même  arbre  des  vélïcules.  Comme  M.  de 
Réaumur  a  traité  fort  au  long  de  cette  ef- 
pèce ,  &  que  nous  avons  donné  un  extrait 
de  ùs  obfervations  ;  nous  ne  nous  arrêterons 
pas  à  celles  de  M.  de  Geer. 

La  dix-feptième  efpèce  vit  fur  le  fapin  , 
&  en  piquant  le  bourgeon  ,  elle  occafionne 
une  galle  à  plufieurs  loges  d'une  conftruétion 
fingulicre.  La  defcription  de  cette  galle  eft 
un  objet  qu'il  faut  lire  dans  le  mémoire 
même.  M.  de  Geer  conclut  de  fes  obferva- 
tions fur  cette  galle. 

i  °  Qu'elle  eft  produite  par  des  Pucerons. 

2°  Que  les  jeunes  Pucerons  qu'on  y  trou- 
ve ,  doivent  tous  leur  naifïance  à  une  mère 
ci  i  les  a  mis  bas  au  pied  de  la  galle,  fous 
la  forme  d'oeufs  dont  ils  ne  tardent  guère  à 
forcir. 

5°  Que  la  galle  eft  toute  formée  avant 
la  naiflance  des  petits  Pucerons,  &  que, 
par conléquenr,  c'eft  à  la  piquure  de  !a  mère 
feule  qu'elie  doit  fon  origine,  &  non  aux 
piquures  des  petits....  Avant  tie  leur  donner 
l'être  ,  la  mère  leur  prépare  donc  un  loge- 
ment nécefiaire  &  co»imode. 

4°  Que  la  n.ère  meurt  &  fe  defsèche 
après  avoir  achevé  fa  ponte. 

La  fuite  des  obfervations  apprend,  que 
les  Pucerons  mères  ,  auteurs  des  galles  au 
prinrems,  nées  en  automne  dans  de  pareil- 
les galles  qu'elles  ont  abandonnées,  paiïent 
l'hiver  attachées  aux  branches  du  fapin  ; 
qu'elles  rendent  à  la  rigueur  du  froid;  que 
leur  développement  ne  fe  fait  qu'au  prin- 
tems,  &  qu'alo;s  elles  occafionnent  les  galles 
dont  il  eft  queftion. 

Histoire  Naturelle,  Infectes  ,  Tome  1 V. 


Ce  font  les  Chermes  de  M.  Linné,  les 
Pfylks  de  M.  Geoffroy;  ils  ont  beaucoup 
de  rapports  par  leur  forme,  leur  grandeur, 
leur  lenteur,  par  les  touffes  cotonneufes  dont 
ils  font  fouvent  couverts  ,  avec  les  vrais 
Pucerons;  mais  ils  en  diffèrent  par  des  ca- 
ractères notables  ,  &  en  particulier  par  leur 
manière  de  vivre  &  de  fe  reproduire. 

Caractères  de  ce  genre. 

Tous  les  faux  Pucerons  deviennent  allé* 
après  avoir  changé  de  peau  une  dernière  fois, 
ils  font  ou  mâles  ou  femelles.  Ils  s'accouplent 
après  avoir  acquis  des  aîles .,  &  les  femelles 
font  ovipares  ;  ils  ont  les  pattes  poftérieures 
propres  à  fauter  ,  &  ils  exécurent  des  fauts 
qui  les  ont  fait  nommer  par  M.  de  Réau- 
mur Mouches  fauteufes. 

M.  de  Geer  s'eft  affuré  qu'une  efpèce  de 
faux  Pucerons  qui  vit  fur  le  faule ,  paffe 
l'hiver  fous  la  forme  de  Mouche  dans  quel- 
qu'abri  qu'il  n'a  pu  découvr  r,  que  les  faux 
Pucerons  en  forcent  au  retour  du  printems 
pour  s'accoupler,  &  qu'ils  drpofent  alots  leurs 
Œufs  fur  les  branches  des  arbres  donc  ils 
tirent  leur  nourriture  ;  il  conclut  de  cet  exem- 
ple particulier  p<jjr  le  genre  entier,  6V  fe 
fonde  fur  ce  qu'à  l'automne  toutes  les  ef- 
pèces  font  ailées,  circooftances  avant  laquelle 
elles  ne  fe  reproiuifent  pas.  11  penfe  que  fa 
fuppofition  doit  être  admife  ,  jufqu'à  ce  que 
l'obfervation  ait  appris  des  laits  contraires. 

Les  f*ux  Pucerons  font  affez  nombreux 
en  efpèces  ,  quoiqu'ils  ne  le  fo;ent  pas  au- 
tant que  les  vrais  Pucerons.  On  les  trouve 
fur  beaucoup  d'arbres  ÔC  de  plantes.  Mais 
en  particulier  fur  le  buis,  le  poirier,  l'aune, 
le  frêne,  le  bouleau,  &c. 

Defcription  de  trois  efpèces. 


lxxiv  DISCOURS 

je.      M    É    M    O    I    R    E. 


Des  Cigales. 

Caractères  de  ce  genre. 

La  plupart  des  grandes  Cigales,  telles  que 
celles  qu'on  trouve  dans  les  pays  chauds  , 
ont  les  aîles  tranfparentes  &c  trois  petits  yeux 
lifTes,  au  lieu  que  les  petites  Cigales  oui  les 
ailes  lupériemes  colorées,  &  qu'elles  n'ont 
que  deux  petits  yeux  lifTes  ;  ces  différences 
les  ont  fait  ranger,  par  plulieurs  auteurs, 
dans  un  genre  à  part ,  &  ils  ont  donné  aux 
infectes  qu'ils  y  ont  compris,  le  nom  de 
pro- Cigales. 

M.  de  Geer  n'approuve  pas  cette  fubdi- 
vifion,  il  n'admet  pas  non  plus  le  genre  du 
Fulgora  ,  dans  lequel  M.  Linné  a  rangé  les 
Cigales  portes- lan  ernes  ;  il  croit  qu'on  doit 
comprendre  teus  ces  infectes  dans  un  feul 
genre. 

Notre  auteur  fait  1  éloge  du  mémoire  que 
M.  de  Réaumùr  a  publié  fur  les  Cigales  des 
pays  chauds  de  l'Europe.;  il  renvoie  ,  pour 
leur  hifto'.re  ,  à  ce  mémoire  ,  il  patte  en- 
fuite  aux  Cigales  de  nos  contrées  ;  elles  vivent 
fur  plu  fleurs  arbres  Si  différentes  plantes  ; 
elles  ne  diffê  entj  de  leur  dernier  érat ,  en 
forçant  de  l'œuf ,  qu'en  ce  qu'elles  manquent 
d'aîles  :  bientôt  on  apperçoit  l'étui  qui  les  con- 
tient&qui  paroît  (ur  :e  dos;  les  Cigales  font 
alors  en  larves  ;  au  dernier  changement  de 
peau,  elle?*  rejettent  l'étui  des  ai.es  qui  fe 
développent  &  les  Cigales  font  alors  dans 
leur  état  de  perfection.  Les  larves  de  plu- 
fleurs  efpèces  vivent  dans  une  forte  d'écume 
dont  leur  corps  eft  entouré,  &  qui  eft  un 
fuc  extravafé  des  plantes. 

Divifîon  des  Cigales  en  cinq  familles. 
Voye\  la  table. 

Defcription  de  neuf  efpèces. 

La  première  defcription  eft  fort  détaillée, 
On  y  lit,   i°.  la  manière  donc  la  nymphe 


fe  couvre  d'écume;  i°.  que  M.  Poupart,&; 
avant  lui, M.  Blanckaart,  avoient  donné  des 
ob'ervations  fut  ce  fujet,  que  cette  efpèce, 
qui  faute  très  -  leftement ,  eft  appellée  ,  par 
Swammerdam  ,  Sauterelle  -  puce  ;  enfin  la 
même  defcription  préfente  un  détail  inré- 
reliant  fur  les  habitudes  &  l'organifation  de 
cet  infecte. 

Defcription  de  vingt-quatre  efpèces  de 
Cigales  exotiques,  fuivanc  la  divifîon  du  genre 
en  cinq  familles. 

6e.    Mémoire. 

Des  Punaifes, 

Caractères  de  ce  genre. 

Defcription  &  hiftoire  de  la  Punaife  du 
genévrier  ;  ces  objets  font  traités  très  en  dé- 
tail, d'une  manière  propre  à  donner  des 
notions  générales  fur  l'organifation  des  Pu- 
naifes,  fut  leur  manière  de  vivre  &  de  fe 
reproduire;  à  la  fuite  de  cette  première  def- 
cription on  trouve  la  divifîon  du  genre  des 
Punaifes  en  fix  familles.  Voye\  la  table. 

Defcription  de  trente-quatre  efpèces  qui 
appartiennent  aux  quatre  premières  familles. 

7e.    Mémoire. 

Suite  des  Punaifes. 

Ce  mémoire  contient  la  defcription ,  i  °.  de 
fix  Punaifes ,  trois  de  la  cinquième  Se  trois 
de  la  fixième  famille.  ia.  celle  de  vingt- 
neuf  Punaifes  exotiques  des  cinq  différentes 
familles. 

L'auteur  commence  ce  mémoire  par  l'hif- 
nire  de  la  Punaife  des  lits  :  elle  ne  prend 
jamais  d'aîles,  &  elle  eft  toujours  dans  l'état 
de  nymphe  ;  elle  change  plufieurs  fois  de 
peau  pendant  fa  vie  ;  fes  excrémens,  fem- 
blables  à  une  pulpe  liquide,  fe  delfèchent 
promptement  &  deviennent  friaiies  ;  elle  fe 


PRÉLIMINAIRE. 


Ixxv 


cache  le  jour  &  n'eft  en  mouvement  que 
la  nuit  ;  le  froid  l'engourdie ,  mais  il  ne 
la  tue  pas ,  &  elle  peuc  vivre  très-long  tems 
fans  prendre  de  nourriture  ;  renverlée  fur 
le  dos,  cils  a  de  la  peine  à  fe  retourner, 
&  elle  ne  le  peut  pas  fur  une  furface  très- 
polie. 

M.  de  Geer  parcourt  les  moyens  indiqués 
par  différens  auteurs  pour  fe  débarralfer  des 
Punaifes,  &  il  prouve  l'infurrilance  de  ces 
moyens  \  il  conclut  que  _,  quand  un  appar 
tement  eft  infecté ,  il  n'y  a  de  remède  que 
d'enlever  les  meubles,  de  les  bien  nettoyer, 
d'enlever  les  tapilïeries  ,  d'enduire  les  mu- 
railles 8c  de  boucher  les  trous  avec  de  la 
chaux  ou  du  plâtre,  mêlés  d'une  leffive  de 
vitriol  ;  on  eft  délivré  enfuite  des  Punaifes 
pour  long- tems. 

La  Punaife  que  M.  de  Geer  décrit  en  tête 
de  celles  de  la  6e.  famille  ,  eft  la  Punaife 
aquatique  qu'il  nomme  Punaife  Naïade.  Ii 
remarque  i°.  qu'elle  paroît  à  la  fuiface  de 
l'eau  au  printems  ,  &  il  penfe  qu'elle  pafle 
l'hiver  engourdie  dans  la  vafe  j  2°.  il  obfer- 
ve  qu'on  voit  de  ces  Punaifes  qui  font  beau 
coup  p!as  grandes  les  unes  que  les  autres  , 
&c  il  croit  que  ce  font  deux  efpèces  ;  30.  il  re 
marque  qu'il  y  en  a  des  unes  &  des  autres 
d'aîiées  &  de  non  ailées,  &  que  ces  dernières 
s'accouplent  auili  fréquemment  entr'elles  que 
les  premières  ;  il  en  tire  une  induction  ,  8c  il 
croit  que  les  ailées  &  les  non  ailées  font  deux 
efièces  diftinc^es.  11  avance  cette  affertion 
contre  le  fentiment  de  M.  Geoffroy  ,  8c  il 
fe  fonde  fur  ce  que  le  manque  d'aîles  ,  pour 
un  infecte  qui  en  acquiert ,  eft  un  état  qui 
fuppofe  qu'il  n'eft  point  encore  parvenu  à  fon 
degré  de  perfection.  Or  ,  ce  n'eft  jamais 
avant  d'avoir  atteint  ce  degré  ,  qu'aucun  in- 
fecte s'accouple.  Il  y  a  donc  ,  fuivant  M.  de 
Geer  ,  des  Punailes  naïades  :  i°.  de  gran- 
des ;  i°.  de  petites  ;  50.  de  grandes  qui  font 
ailées  \  8c  d'autres  non  ailées  ;  &  40.  de  pe- 
tites ailées  8c  de  petites  non  ailée?.  Ce  qui 
conftitue  quatre  e.pèces. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Punaifes  d'eau. 

M.  Geoffroy  ,  dit  notre  auteur  ,  a  ctublî 
quatre  genres  d'infectes  aquatiques ,  fous  les 
noms  de  Naucore  ,  Punaife  à  avirons  ,  Co~ 
rife  8c  Scorpion  aquatique  ;  ce  (ont  les  mêmes 
infectes  divifès  par  M.  Linné  en  deux  gen- 
res ,  celui  du  Nctonecla  ,  8c  celui  du  Népa; 
Après  cet  expofé  ,  M.  de  Geer  examine  les 
caractères  qui  ont  porté  M.  Geoffroy  à  divi- 
fer  ces  infectes  en  quatre  genre  ;  diviiion 
fondée  fur  la  différence  des  inftctès  de  ces 
quatre  genres,  &  il  compare  en  quoi  d'ail- 
leurs tous  ces  irifefles  fe  reffemblent  :  il  en 
conclut  que  les  différences  ne  fuffiisnt  pas 
pour  les  féparer ,  &  au  contraire  il  les  réunir , 
d'après  leur  reiîèmhlance  ,  en  un  fèul  genre 
qu'il  défigne  par  le  nom  de  Punaife  aquatique^ 
Il  expofe  enfuite  les  caractères  de  ce  °cnre 
fuivant  fa  méthode  ,  &  il  les  diule  en  deux 
familles.  Voy-e^  la  table. 

Defcription  de  quatre  Punaifes  d'eui  de 
la  première  famille  j  &  de  deux  de  ia  fa- 
conde. 

Sjivant  M.  de  Geer  ,  M.  Geoffroy  s'efl 
trompé  en  regardant  les  pattes  antérieures  de 
la  première  efpèce  ,  comme  des  an.ennes  . 
comme  tirant  leur  origine  delà  tête,  &  n'ac- 
cordant à  cette  efpèce  que  quane  putes: 
elle  en  a  fix  ,  8c  les  deux  antérieures  h^uTent 
du  coteelet  8c  non  de  la  tête. 

9e.     Mémoire. 

Des  Mantes. 

M.  de  Geer  propofe  de  donner  aux  infec- 
tes dont  il  parle  dans  ce  mémoire ,  8c  les  fui- 
vans  de  ce  tome  ,  le  nom  de  Dennaptères  , 
mot  qui  exprime  que  leurs  étuis  font  coriaces 
ou  membraneux.  Ces  infectes  ont  donc  des 
étuis  demi-écailleux  ,  &  deux  mâchoires  la- 
térales mobiles.  Ils  appaniennenttous,  quant  à 
leur  transformation,  à  la  féconde  clafle  fuivanc 

kij 


Ixxvj 


DISCOURS 


l'ordre  de  Swammerdam  ,  c'eft  à  dire  ,  qu'a- 
près avoir  vécu  d'abord  fans  aîles  ,  ils  en  ac- 
quèrent  ,  &  que  dans  l'état  de  nymphe  on 
leur  voie  fur  le  dos  l'étui  qui  renferme  les  aîles. 
Cette  claire  contient  ,  fuivant  M.  de  Geer  , 
la  Mante ,  la  Sauterelle  3  le  Criquet ,  le  Gril- 
lon, la  Blatie  &  le  Perce-Oreille.  Ce  dernier 
s'y  trouve  placé  à  caufe  que  fa  transforma- 
tion ,  s'opère  de  la  même  manière  que  celle 
des  autres  infectes  de  cette  clafle. 

Caractères  des  Mantes.  Voye\  la  table. 

Les  Mantes  vivent  d'autres  infectes  ,  & 
n'épargnent  pas  même  leur  propre  efpèce. 

Defcription  de  cinq  efpèces  de  Mantes 
exotiques. 

JOe.     M   E    M    O   I    R    E. 

Des  Sauterelles, 
Caractères  des  infectes  de  ce  genre. 

M.  Geoffroy  eft  le  premier  qui  ait  diftin- 
gué  les  Sauterelles  des  infectes  que  leur  ref- 
femblance  avoic  fait  confondre  avec  elles  , 
mais  il  leur  a  reconnu  des  caractères  fuf 
fifans  pour  en  faire  avec  raifon  ,  &  même 
indifpenfablement ,  un  ge  ;re  léparé.  Il  lui  a 
donné  le  nom  d'Acridium,  &  en  françois  ce- 
lui de  Criquet.  C'eft  le  Grillus  locujla.  Linn 
Caractères  de  ce  genre.  Le  même  auteur , 
M.  Linné  ,  à  nommé  les  vraies  Sauterelles 
Crillus  tetigonia. 

Defcription  très-déraillée  d'une  fort  grande 
Sauterelle  ,  très-commune  dans  les  prairies 
de  Suède  :  l'auteur  donne  cette  defcription 
comme  propre  à  fournir  des  idées  générales 
fur  l'organifation  de  toutes  les  Sauterelles.  Il 
décrit ,  enfuite  plus  en  abrégé  ,  cinq  autres 
efpèces  de  ce  genre  quife  trouvent  en  Suède, 
&  il  pafleà  la  defcription  de  dix-huit  efpèces 
exotiques. 


M 


E  M    O   I   R    E. 


Des  Criquets. 
Caractères  de  ce  genre.  Voye^  la  table. 

L'auteur  fuit ,  pour  les  Criquets ,  le  même 
ordre  que  pour  les  Sauterelles;  il  commence 
par  décrire  une  efpèce  très  en  détail ,  enluite 
douze  autres  efpèces  plus  en  abrégé  ;  après 
quoi  il  décrit  vingt-deux  efpèces  exotiques. 


12e.   Mémoire. 


Des    Grillons 


des  Blattes   &   des  Verce- 
Oreilles. 


T)e  tout  tems  on  avoit  regardé  les  Gril- 
lons comme  d'un  genre  féparc  de  celui  des 
Sauterelles  &  des  Criquets }  mais  M.  Linné 
n'avoit  formé  qu'un  genre  de  ce^mlectes ,  8c 
l'avoir  nommé  Grillus  ,  en  défignaut  le 
Grillon  proprement  dit  par  le  nom  de  Gryl- 
lus- acheta. 

Caractères  du  Grillon  proprement  dit* 
Voye%_  la  table. 

Divifion  des  Grillons  domefliques  ,  & 
Grillons  des  champs.  La  Courûllïei e  ou  Tau- 
pz  Grillon  appartient  à  ce  même  gente. 

Defcription  du  Grillon  domeftique  &  du 
Taupe  Grillon  j  fuivie  de  la  defcription  de 
huit  Giillons  exotiques. 

Des  Blattes 

Caractères  des  infectes  de  ce  geire.  Us 
ont  cinq  articles  à  tous  les  tarfes.  M.  Geof- 
froy s'eft  trompé  en  n'en  comptant  que  qua- 
tre aux  deux  dernières  pattes.  Les  Blattes 
courent  avec  beaucoup  de  vîtefle ,  mais  elles  ne 
fautent  point.  Leur  transformation  confine  3 
comme  celle  de  tous  les  inlcctes  de  cette  fec- 
tion  ,  à  acquérir  des  aîles  ;  elles  fe  cachent  le 
jout ,  &  ne  paroilîent  guère  que  la  nuit,  ce 
qui  les  avoit  fait  nommer   par  les  anciens 


lucifuga  ;  elles  font  très-voraces  ,  &  s'accom- 
modent de  routes  fortes  d'alimens  ;  elles  ron- 
gent les  meubles  ,  les  étoffes  de  laine  ,  le 
cuir  ;  elles  font  plus  communes  dans  les 
moulins  &  les  boulangeries.  11  y  en  a  de  do- 
meftiques  ,  &c  d'autres  qui  vivent  dans  les 
bois.  Defcription  de  deux  efpèces  de  ces  der- 
nières ,  fuivie  de  celle  de  dix  Blattes  exo- 
tiques. 

Des  Perce-  Oreilles. 

Caractères  qui  les  diftinguent.  Le  nom 
qu'on  leur  a  donné  eft  fondé  fur  le  vain  pré- 
jugé qu'ils  s'introduifent  par  l'oreille  dans 
le  cerveau  ,  &  caufent  la  mort  j  on  les  trouve 
fous  les  pierres  &  l'écorce  des  arbres  dans 
les  lieux  humides.  Ils  vivent  de  végétaux  & 
principalement  de  fruits.  La  femelle  dépofe 
fes  œufs  en  un  tas  ,  à  la  furface  de  la  terre  , 
elle  les  couvre  de  fon  corps  ,  &  femble ,  en 
quelque  forte  ,  les  couver  avec  beaucoup 
d'arrachement  ;  car  elle  s'en  éloigne  forr  rare- 
ment :  elle  rend  les  mêmes  foins  à  fes  petits  en- 
core jeunes.  Ceux-ci  changent  plufieurs  fois  de 
peau ,  &  leur  transformation  confifte  à  ac- 
quérir des  étuis  &  des  aîles. 

Defcription  de  deux  efpèces. 

13e.    MÉMOIRE. 

Ce  mémoire  ne  contient  que  des  addi- 
tions à  des  mémoires  précédens ,  foit  de  ce 
volume  ,  foit  de  volumes  antérieurs ,  &  ces 
additions  confiftent  dans  la  defcription  d'in- 
feétes  exotiques  ;  favoir  : 

De  fix  Demoifelles , 
De  deux  hémérobes  , 
De  deux  Fourmilions, 
De  deux  faillies  Friganes, 
De  dix  Abeilles  , 
De  neuf  Guêpes , 
De  huit  Guêpes-Ichneumons. 
D'un  Ichneumon-Bourdon  t 
De  trois  Ichneumons , 
De  trois  Mouches  à  feie  , 
De  huit  Fourmis. 


P  R  Ê  L  I  M  1  N  A  1  R  E.  Ixxvij 

TOME    IV. 


Ce  tome  contient  la  defcription  des  in- 
fectes de  la  huitième  claiïe.  Les  caractères 
auxquelles  on  les  reconnoît  font  ; 

Etuis   durs    &  îcailleux  ,    deux    aîles 
membraneufes  j  bouche  à  dents. 

Cette  claiTe  renferme  les  genres  fuivans 
divifes  en  fections. 

Section      I. 

Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

Genre  XXXVI.  Le  Staphylin  ,  Staphylinus. 
Antennes  filiformes,  de- 
mi-étuis qui  couvrent  les 
aîles  entièrement  ;  ventre 
terminé  par  deux  pointes 
mobiles. 


XXXVII.  La  Lampyre  ,  Lampyris. 
Antennes  filiformes ,  cor- 
celer  applati ,  demi-circu- 
laire qui  cache  la  tête  par 
un  large  rebord  ,  étuis  fle- 
xibles les  côtés  du  ventre 
plies  en  papilles. 

XXXVIII.  LeTéléphore,  Telephorus. 
Schaef.  Cantharis.  Linn. 
Cicindela.  Geoff. 


Antennes  filiformes,  cor- 
celer  applati  &  bordé  qui 
ne  cache  point  la  tête. 

XXXIX.  La  Colliure ,  Colliuris. 

Antennes  filiformes,  tête 
conique  &  déliée  par  der- 
rière ,  grands  yeux  brillans, 
corcelet  fort  long,  étroit  Se 
cylindrique. 


lxxviij  DISCOURS 

Genre    X  L.  Le  Carabe  ,  Carabus.  Lin. 
Buprejlis.  Geoff. 


Anrennes  filiformes  ou 
prefcuie  à  fibres  coniques , 
cprcelec  tronqué  par-devant 
&  par-derrière  >  convexe  au 
milieu ,  &c  à  rebords  aux 
côtés  ,  ventre  ovale  &  con- 
vexe ,  étuis  à  rebords  étroits, 
grande  appendice  à  là  bafe 
des  cuilîes  poltérieures. 

Famille    I.      Point    d'aîles    fous    les 
étuis. 

1 1.      Qui  oui; des  aî'es  fous  les 
étuis. 

Genre    XLI.  La    Cicindelle  ,   Cicindela. 
Buprejlis  fpec ies.  Geoff. 

Antennes  filiformes  , 
grande  tête  plus  large  que 
le  corcelet ,  gros  yens  fail- 
lans ,  dents  très  grandes  & 
avancées ,  garnies  de  plu- 
fieurs  longues  dentelures  , 
corcelet  arrondi  cV  à  petits 
rebords ,  grande  appendice 
à  la  bafe  des  cuiffes  pofté- 


XLÏÏ,  Le     Buprefte  ,    Buprejlis. 
Lin.  Cucujus.  Ge.off. 

Antennes  à  filets  grencs, 
dentelées  en  fcie,  de  la  lon- 
gueur'du  corcelet  j  la  moitié 
de  la  tête  renfoncée  dans 
le  corcelet ,  corps  alongé  ; 
.    il  ne  faute  poinr. 

XLIII.  LeTaupin,  Elater. 

Antennes  filiformes  den- 
.tclées,  corps  alongé  ik  poin- 
cu  au  bout,  corcelet  à  deux 


Genre   XLIV, 


pointes  angulaires  par-der-î 
rièrej  placé  fur  le  doSj  ii 
fait  un  faut. 

,  Le  Bouclier,  Silpha.  Lin. 
Pelcis.  Geof. 

Antennes  qui  groflîflent 
vers  l'extrémité  en  forme 
de  ma(Te  ,  ordinairemenc 
découpée  ou  perfoliée  ;  cor- 
celet couvert  par  une  large 
plaque  en  forme  de  bou- 
clier à  rebords  ,  mais  qui 
ne  cache  point  la  tête  ; 
étuis  à  rebords  élevés,  qui 
en  defious,  fe  replient  fut 
les  côtésdu  corps. 


XLV.  Le  Dermefte,  Dermejles. 

Antennes  qui  grofiilTent 
vers  l'extrémité  en  forme  de 
maire  ,  fouvent  découpée 
tranfverfalement  ou  petfo- 
liée  j  corcelet  convexe  Se 
élevé  fans  rebords  ,  étuis 
également  fans  reboids  , 
jambes  fans  dentelures. 

XLVI.  La  Vrillette  ,  Ptinus.  Lin. 
Byrrhus.  Geof. 

Antennes  filiformes, cor- 
celet convexe  &  arrondi  en 
boffe,  dans  lequel  la  tête 
e(t  enfoncée  , dont  la  plaque 
écailleufe  fe  prolonge  vers 
les  deux  côtés  en-deflous, 
&  qui  a  de  chaque  côte  un 
rebord  tranchanc  &  fail- 
lant ,  corps  cylindrique  & 
convexe  en-dtilus. 

XLVU.  Le  Scarabé  ,  Saraéœus. 

<         Antennes  terminées   en 
bouton ,  ou  en  malle  feiùh 


P    R   É  L  1  M 

letée ,  ou  divifée  longiui- 
dicalement  en  lames  p!?.;es 
en  forme  de  feuillets  ;  jam- 
bes garnies  de  pointes  écail 
leufes  en  forme  depines  ou 
de  dentelures.        * 

Famille     I.       Bouche  à  dents  &  ventre 
plus  coure  que  la  poitrine. 

II.       Bouche  à  dents  &  ventre 
plus  long  que  la  poitrine. 

I  I  I.      Bouche  fans  dents. 

€enre  XLV1II.  Le  Cerf-volant,  Lucanus. 
Linn.  Platycerus.  Geof. 

Antennes  tetminées  en 
malle,  divifée  tranfverfale- 
ment  d'un  côté  feulement 
en  lames  ou  en  dents  de 
peignes  ;  dents  ou  mâchoires 
avancées  ,  non  couvertes 
par  les  lèvres  &  garnies  de 
dentelures  ;  trompe  velue 
dans  la  bouche  ,  jambes 
gain  es  d'épines  ou  de  den- 
telures. 

XL1X.  L'Efcarbot ,  Hïjler.   Linn. 
Aitelabus.  Geof. 

Antennes  coudées,  dont 
le  premier  article  eft  long  , 
&c  qui  font  terminées  pat 
un  bouton  ovale  j  qui  pa- 
roît  folide,  mais  qui  ce- 
pendant eft  divifé  en  arti- 
cles ferrés  les  uns  contre 
les  autres  j  tête  renfoncée 
dans  le  corcelet  \  dents  or 
dinairement  avancées  en 
forme  de  pincettes  j  jambes 
larges  &  applatics,  garnies 
de  pointes  en  forme  d'épi- 
nes ou  de  dentelures. 


1  N  A  1  R   E.  Ixxix 

Genre     L.  L'Attelabe ,  Attdabus. 

Antennes  filiformes  de  la 
longueur  de  la  tête  Si  du 
corcelet  réunis  ,  dents  ou 
mâchoires  avancées  ,  non 
couvertes  par  les  lèvres  & 
garnies  de  dentelures  ;  yeux 
ovales  ,  corcel.'t  tronqué 
par- devant  ,  &  arrondi  &c 
plus  étroit  par  -  derrière  ; 
jambes  garnies  depines. 

L  I.  Le  Tourniquet,  Gyrinus, 

Antennes  roides ,  groupes 
&  plus  courtes  que  la  tête  ; 
quatre  grands  yeux  a  ré- 
feau,  pattes  intermédiaires 
&c  poftérieures  en  nageoires. 

L  1 1.  L'Hydrophile  ,  Hydrophi- 
lus  Geof.  Dytifci  fpecies. 
Lin. 

Antennes  de  la  longueur 
de  la  tête,  tetminées  par 
une  malTe  perfoliée;  pattes 
intermédiaires  &  poftérieu- 
res  en  nageoires,  &  garnies 
de  franges  de  poil. 

LUI,  Le  Ditique  ,  Dytifcus. 

Antennes  à  filets  coni- 
ques &  grenés  ,  plus  lon- 
gues que  la  tête  &  que  les 
barbilllonsj  pattes  intermé- 
diaires &  poftérieures  en 
nageoires ,  &  garnies  de 
franges  de  poils. 

Section     II. 

Cinq   articles  aux  deux  premières  paires  de 
tarfes  ,  &  quatre  feulement  à  la  dernière. 

Genre     LI V.  La  Cantharide,  Cantharis. 
Geof.  Meloï.  Lin/ 

Antennes  filiformes  , 
dont  le  dernier  article  eft 


Ixxx 


DISCOURS 


terminé  en  pointe;  tête 
grofle  &  baiflee  ,  corcelet 
arrondi ,  étuis  flexibles.,  qui 
couvrent  le  corps  en  tout 
ou  en  partie. 

Fa  m  i  1 1  b  I.  Demi-étuis  qui  ne  cou- 
vrent que  la  patrie  anté- 
rieure du  corps ,  &  point 
d'ailes. 

1 1.      Etuis  entiers  &  des  ailes. 

GenrB  L  V.  La  Cardinale ,  Pyrochroa. 
Geoff. 

Antennes  longues,  fili- 
formes ,  fouvent  à  dents  de 
peigne  ;  yeux  à  échancrure 
en  devant  ,  corcelet  ordi- 
nairement applati  Se  fans 
rebords. 

LVI.  LaMordellej  Mordella. 

Antennes  filiformes  à  ar 
ticles  triangulaires  ou  en 
dents  de  fcie,  tête  grande, 
très-bailTée  en  deflous ,  & 
prefque  de  la  longueur  du 
corcelet  ;  corcelet  convexe 
&  fans  rebords;  étuis  voûtés 
&  courbés  en  deflous  à  leur 
extrémiré  qui  eft  déliée  ; 
ventre  pointu  au  bout. 

LVI1.  Le  Ténébrion,  Tcnebrio. 

Antennes  filiformes  plus 
grofles  vers  l'extrémité  ;  cor- 
celet médiocrement  con- 
vexe ,  avec  des  rebords  tran- 
çhans. 

Fa  m  i  1 1  E    I,      Qui  n'ont  point  d'ailes. 

II.     Qui  ont  des  ailes. 


Section     III. 

Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

Genre  LVM.  Le  Capricorne  ,  Ccrambyx. 
Antennes  à  filets  coniques 
qui  vont  en  diminuant  de 
labafe  à  la  pointe;  yeux  en 
forme  de  croiflant  qui  en- 
tourent la  baie  des  antennes  ; 
étuis  à  peu  ptès  par-tout  de 
largeur  égale. 


Fa  M  i  L  l  e      I 


II, 


III, 


ÏV. 


Genre  LIX. 


Famiiu    I. 
II. 


Corcelet  applati  &  à  re- 
bords dentelés.  Prionus. 
Geoff. 

Corcelet  arrondi  ou  pref- 
que cylindrique  j  fans  re- 
bords S<  à  épines.  Ceram- 
bix.  Geoff. 

Corcelet  à  peu  près  cy- 
lindrique j  tout  uni  &  fans 
épines.  Leptura.  Geof. 

Corcelet  arrondi  j  de  con- 
tour circulaire  ,  un  peu 
applati  en  deflus  &  fans 
épines.  Leptura.  Geof. 

La  Lepture  ,  Leptura.  Lin. 
Stenocorus.  Geoff. 

Antennes  en  filets  de 
groffeur  égale  ,  pofées  de- 
vant les  yeux  qui  font  ova- 
les ou  fans  échancrure  ;  cor- 
celet plus  étroit  que  les 
étuis ,  particulièrement  en 
devant  ;  étuis  plus  étroits 
par  le  bout. 

Corcelet  à  épines. 

Corcelet  uni  ou  fans 
épines. 

Genre 


PRÉLIM1NAIR 

Genri    L  X.  La  Nccydale ,  Necydalis, 


Antennes  en  filetsdegrof- 
feur  à  peu  près  égale;  étuis 
fort  courts,  qui  n'ex.  èdent 
point  l'étendue  de  la  poi 
trine,  ou  bien  très  étroits, 
ôc  qui  ne  couvrent  qu'une 
partie  des  aî'es ,  qui  font 
placées  à  rm  &.  étendues  le 
long  du  dos  ;  yeux  courbés 
en  arc  &  qui  entourent  la 
bafe  des  antennes;  ventte 
alonsé. 


E.  Ixxxj 

en  forme  de  boule  &  un 
peu  baillée  ;  corcelet  grand , 
cylindrique  &  élevé  en  bolTe 
en  delfus  ;  ventre  cylindri- 
que ;  jambes  dentelées. 


Famille    I.      Demi-étuis  ou  pas  plus 
longs  que  la  poitrine. 

1 1.  Etuis  eiitiets ,  mais  très- 
étroits ,  &  qui  ne  couvrent 
qu'une  partie  de  la  largeur 
des  aîles. 

Genre    LXI.  Le  Clairon,  Clerus.  Geof. 
Atttldbi  fpec.  Lin. 

Antennes  à  filets  grenés 
&  à  ma(Te  à  l'extrémité  ; 
corcelet  convexe  plus  dé 
lié  par  derrière ,  tête  baif- 
fée ,  corps  a  longé. 

LXII.  La  Caffide,  C#k. 

Antennes  plus  greffes 
vers  le  bout,  &  terminées 
en  mainte;  corcelet  applati 
à  large  rebord  qui  couvre 
la  tête  entiètement  ;  étuis 
à  larges  marges  qui  excè- 
dent le  corps. 

,   L  X  1 1 1.  Ips.  Dermejlis  fpec.  Linn. 

Antennes  filiformes  bri- 
fées  ou  coudées ,  terminées 
par  un  bouton  ;  tête  ronde 
HiJIolre  Naturelle ,  Infectes.  Tome  IF. 


L  X  I  V.  Le  Charanfon  ,  Curculio. 

Antennes  à  bouton;  tête 
prolongée  en  trompe,  fur 
laquelle  les  antennes  font 
placées. 

Famille    I.  Longue  trompe  ,  antennes 
coudées  }  cuilfes  dentelées. 

1 1.  Courte  trompe  ,  antennes 
coudées,  cuilfes  dentelées. 

III.  Longue  trompe,  anten- 
nes coudées ,  cuilfes  fans 
dentelure. 

IV.  Courte  trompe,  anten- 
nes coudées  3  cuilfes  fans 
dentelure. 

V.  Longue  trompe,  anten- 
nes droites  à  articles  égaux 
en  longueur.  Khinomucer. 
Geoff. 

VI.  Courte  trompe  j  anten- 
nes droites  à  articles  égaux 
en  longueur. 

VII.  Ceux  qui  fautent  au 
moyen  de  leurs  grolfes 
cuilles  poftérieures. 

Genre  LXV.  La  Bruclie,  Bruchus.  Linn. 
Mylabris.  Geoff. 

Antennes  filiformes  en 
maffue  ,  ou  qui  augmentent 
en  grolfeur  de  la  bafe  à  l'ex- 
trémité qui  efl:  arrondie  ; 
tête  avancée  en  court  rnii- 
1 


Ixx 


XIJ 


DISCOURS 


feau  applati  &  arrondi  au 
bout;  yeux  à  échancrure 
eu  devant; corcelet  à  rebord 
tranchant  ;  étuis  arrondis 
au  bout ,  plus  courts  que  le 
que  le  ventre. 

LXVI.  L'Antribe,  Antdlus.  Geof. 

Antennes  à  bouton  ou  à 
maire  ,  compofées  de  trois 
articles ,  pofées  fur  la  tête 
&  non  fur  une  trompe  ; 
corcelet  large  &:  bordé. 

LXVH.  La   Chryfomèle  ,    Chryfo- 
mela. 

Antennes  filiformes ,  plus 
groiïes  à  leur  extrémité , 
plus  courtes  que  le  corps  5c 
à  articles  grenés  ;  corcelet 
à  petit  rebord  vers  les  cô 
tés;  ventre  ovale,  plus  ou 
moins  alongé. 

F  a  m  i  x  l  e  I.  Corps  ovale  ,  corcelet 
large.  Chryfomela  &  Gale- 
ruca.  Geof. 

II.  Corps  cylindrique,  tête 
enfoncée  dans  le  corcelet 
boiTu.  Cryptocephalus  ik 
Melolontha.  Geoif. 

III.  Corps  alongé  ;  corcelet 
-étroit  prefque  cylindrique. 
Crioceris.  Geoff. 

I V.  Ceux  qui  fautent  au 
moyen  de  ieurs  groiïes  par- 
tes poftérieures.  A.dca. 
Geoff. 

Section      IV. 
Trois  articles  à   tous  Us  tarfes. 

Genre  LXV11I.  La  Coccinelle,  Coccinella. 

Antennes  à  bouton  ap- 

plati  &   comme   tronqué  ; 


Famille   I 


barbillons  terminés  en  bou- 
ton triangulaire  aflez  graud; 
corps  hémilphérique  &  plat 
endelTbus;  corcelet  &  étuis 
garnis  d'un  rebord. 

Etuis  rouges  ou  jaunes  à 
taches  noites. 


I  I.       Etuis  rouges  ou  jaunes  à 
taches  blanches. 

III.       Etuis  noirs  à  taches  rou- 
ges, jaunes  ou  blanchâtres. 


Ie.      M  É 


MOIRE. 


Des  infectes  à  étuis  ècailleux  en  général  }  Gr 
des  Staphylins  en  particulier. 

Les  infectes  dont  il  fera  parlé  dans  les  mé- 
moires de  ce  volume  ,  font  ceux  qu'on  a 
nommés  Coléoptères ,  Coleoptera.  Ils  ont  des 
étuis  ou  fourreaux  ècailleux  ,  plus  ou  moins 
durs,  qui  couvrent  le  deffus  du  ventre,  deux 
dents  ou  mâchoires  latérales  dures  &  écail- 
leufes }  mobiles  &  placées  à  droite  &  à 
gauche  ;  leurs  aîles  ,  font  membraneufes  & 
couvertes  par  les  étuis. 

Defcription  des  parties  du  corps  de  ces 
infectas  ,  parmi  lefqueiles  les  moins  connues 
ou  les  moins  remarquées  en  général  font  les 
lèvres  placées  en  devant  de  la  tête  ,  l'une 
au-dellus  de  l'autre,  la  fupérieure  étant  d'une 
fuhfbnce  plus  dure  que  l'inférieure  ;  quatre 
barbillons  ou  antennuies  j  quelquefois  fix 
attachés  à  la  lèvre  inférieure  ,  &  faifant  l'of- 
fice de  mains  pour  (aifir  &  retenir  les  ali- 
mens. 

M.  de  Geer  divife  la  patte  des  Coléop- 
tères en  hanche t  immédiatement  attachée  au 
corcelet ,  en  cuijje ,  qui  eft  la  partie  la  plus 
grolïe  ,  en  jambe  ou  tibia  ,  &  en  pied  ou 
tarfe  ,  qui  eft  fubdivifé  en  trois ,  quatre  ou 
cinq  articles,  &  terminé  par  deux  ongles  ou 
crochets.  CJeft  à  M.  Geoffroy  qu'on  doit 
d'avoir  remarqué  la  conformation  exacte  du 
pied  ou  tarfe,  &   d'y  avoir  faifi  des  catac- 


PRÉLIMINAIRE. 


Ixxxiij 


tcres  propres  à  faire  reconnoîtte  les  différens 
genres  d'infedes. 

Tous  les  Coléoptères  fortent  de  l'œuf  fous 
la  forme  de  larve,  &  patient  eniuite  par  l'état 
de  nymphe.  11  y  en  a  qui  ne  deviennent 
infeétes  patfaits  qu'au  bout  de  trois  &  quatre 
ans.  La  cl-afle  de  ces  infectes  contient  quatre 
fe&ions.  Voye^  la  table  précédente. 

Des  Staphylins. 

Caractères  de  ce  genre.  Voye^  la  table. 

Defcription  de  la  conformation  des  Sta- 
phylins en  général  ,  &  defcription  particu- 
lière de  quatorze  efpèces. 

Ie.     Mémoire. 

Des  Lampyres  _,  des    Téléphores  &  des  Col- 
Hures 

Des   Lampyres. 

Ces  infe&es  remarqués  de  tout  tems  par 
la  propriété  de  plufieurs  efpèces  de  ce  genre 
de  luire  dans  l'obfcurité,  ont  été  délignés 
par  les  noms  Cicindela  ,  Lampyrls  ,  nocli- 
luca  terreflris  ;  ils  font  connus  en  fran- 
çois  fous  le  nom  de  Ver-luifant.  On  les  a 
audl  long-tems  confondus  avec  les  Cantha- 
rides  ,  mais  M.  Geoffroy  a  ,  le  premier,  fait 
connoître  qu'ils  forment  un  genre  à  part^  & 
il  a  été  fuivi ,  dans  cet  objec  ,  par  M.  Linné 
&  les  auteurs  qui  ont  écrit  depuis. 

Caractères  des  Lampyres.  Voye^  la  table. 

Defcription  des  parties  de  ces  infedes  en 
général ,  &  en  particulier  de  quatre  efpèces , 
fuivie  de  celle  de  onze  Lampyres  exo- 
tiques. 

La  femelle  de  la  première  efpèce  n'a  ni 
étuis  ni  ailes  ;  c'eft  proprement  elle  qu'on 
défigne  par  le  nom  de  Ver-luifant  ;  elle  eft 
très -commune  dans  la  campagne  pendant 
les  mois  de  juin  &  juillet  ;  fa  defcription 


très -détaillée  ;  la  lumière  qu'elle  répand 
jaillit  des  trois  derniers  anneaux  du  ventre. 
H  paroît  qu'il  dépend  du  Lampyre  de  ré- 
pandre ou  de  ne  pas  répandre  de  lumière. 
Quoique  la  femelle  ne  prenne  jamais  d'étuis 
ni  d'ailes  ,  lorfqu'elle  a  acquis  la  grandeur 
elle  change  de  peau  ,  èV  c'eft  en  quoi  con- 
(ifte  fa  Transformation.  Mais  elle  refte  en- 
gourdie quelque  tems  ,  &  alors  on  peut  la 
regarder  comme  dans  l'état  de  nymphe  ; 
elle  devient  enfuite  plus  agile  ,  &  quoique 
peu  différente  de  ce  qu'elle  étoit ,  on  remar- 
que quelque  changement  dans  les  propor- 
rions  de  fes  parties. 

M.  de  Geer  obferve  que  l'opinion  ordi- 
naire eft  que  la  femelle  jette  de  la  clarté 
pour  avertir  &  attirer  les  mâles,  mais  que 
dans  l'état  de  larve  &  celui  de  nymphe  ,  dans 
lefquels  elle  n'eft  pas  propre  à  la  génération, 
elle  en  jette  également ,  &  qu'ainll  cette  opi- 
nion eft  fans  fondement. 

Des  Téléphores. 

Ce  font  les  mêmes  infedes  nommés  Can* 
tharus  par  Ray  _,  Cantharis  par  M.  Linné , 
Cicindela  parM.  Geoffroy;  maisM.Schœffer, 
Si  après  lui  M.  de  Geer  ,  ont  cru  que  le  nom 
de  Cicindela  ,  ayant  été  employé  pour  dé- 
signer un  autre  infede,  il  convenoit  d'en 
donner  un  nouveau  à  celui-ci  3  ôc  ils  ouc 
adopté  le   nom  de   Téléphorus. 

Caractères  des  infeûes  de  ce  genre. 

Les  Téléphores  font  carnaciers,  ils  vivent 
d'autres  infe&esj  &  fe  dévorent  même  entre 
eux  ;  au  moins  c'eft  ce  qui  convient  à  plu- 
sieurs efpèces  j  finon  à  toutes;  ils  font  très- 
vîtes  à  la  courfe  ,  on  les  trouve  fur  l'herbe 
&  les  plantes  ;  leurs  larves  ,  qui  font  hexa- 
podes 3  vivent  en  terre  &  s'y  transforment 
en  nymphes. 

Defcription  de  onze  efpèces  dont  la  der- 
nière eft  exotique, 


lxxxiv 


DISCOURS 


Ds  Colilures. 


Le  nom  de  Colliure  a  été  donné  par  M.  de 
Geer  ,  aux  infectes  dont  il  s'agit,  à  caufe 
de  la  largeur  de  leur  corceler;  on  les  pren- 
drait par  la  forme  pour  des  Raphidies  ,  s'ils 
n'en  différaient  pas  par  des  étuis  ;  M.  Linné 
les  a  connus  6c  les  a  placés  dans  le  genre 
de  YAuclabus. 

Caractères  des  Colliures.  Voye\  la  table. 

Defcription  d'une  efpèce. 

3e.    Mémoire. 

Des   Carabes  &  des  CicindeUes. 

Des  Carabes. 

M.  de  Geer  penfe  qu'il  convient  de  con- 
ferver  aux  infectes ,  dont  il  eft  queftion  ,  le 
nom  de  Carabe  en  françoisj  d'après  le  nom 
latin  Carabus ,  qui  leur  a  été  donné  pat 
M.  Linné  ,  que  M.  SchœfTer  a  adopté  ,  & 
il  n'eft  pas  d'avis  d'y  fubftituer  celui  de  Bu- 
prejles  }  employé  par  M.  Geoffroy. 

Caractères  auxquels  on  reconnoît  les  Ca 
rabes.  Voye-^  la  rable.  Ils  répandent  tous  , 
quand  on  les  rouche.,  une  odeur  fétide;  ils 
font  tourmentés  fouvent  comme  les  Scarabés 
&  le--  Bourdons  ,  par  des  Mittes  qui  fe  pla- 
cent fous  les  étuis  Les  plus  grands  Carabes 
de  nos  pays  font  lungs  de  huit  ou  neuf  lignes, 
les  médiocres  de  fix  ,  les  petits  de  quatre 
&  au-deffous.  Ils  font,  les  uns  &  les  autres, 
voraces  &  carnaciers;  ils  aiment  à  fe  cacher 
en  terre  ou  fous  les  pierres  ;  les  grands  ne 
fortent  pas  de  leur  retraite  le  jour  ,  Se  font 
vraiment  nodurnes,  mais  les  petits  le  mon- 
trent fouvent  pendant  le  jour.  Leurs  larves 
vivent  en  terre ,  Se  font  peu  connues. 

Defcription  de  huit  Carabes  de  la  pre- 
mière famille  ,  ou  de  ceux  qui  n'ont  pas 
d'aîles;  de  douze  de  la  féconde,  ou  de  ceux 
qui  ont  des  aîles  ,  Se  de  quatre  exo- 
tiques. 


Des  CicindeUes. 


Les  CicindeUes  de  M.  de  Geer  font  les 
infectes  de  la  féconde  famille  des  BuprefteSj 
félon  M.  Geoffroy. 

Leurs  caractères.  Voye\  la  table. 

Suivant  M,  Geoffroy,  les  larves  des  Ci- 
cindeUes fe  tiennent  dans  des  trous  en  terre  t 
ou  elles  attendent  en  embufeade  les  infectes 
qui  partent  fur  l'ouverture  du  trou,  s'en  fai- 
fiire;,t  Se  les  dévorent.  Dans  l'état  d'infede 
parfait  elles  font  d'une  extrême  activité,  elles 
courent  Se  volent  avec  facilité  3  elles  aiment 
le;  terreins  fecs  Se  fablonneux  ,  leurs  cou- 
leurs font  vives  Se  brillantes  ;  elles  font  vo- 
races Se  fe  noutrilfent  de  différens  infedes 
qu'elles  attrapent. 

Defcription  de  huit  CicindeUes  dont  les 
deux  dernières  font  exotiques. 


M 


E    M    O    I     R    E. 


Des  Buprefies  &  des   Taupins. 
Des  Bupre/les. 

Caractères  qui  les  diftinguenr.  Defcription 
de  leurs  différentes  parties.  Leurs  larves  ne 
font  pas  encore  connues  ;  on  eft  fondé  à 
foupçonner  qu'elles  vivent  dans  l'intérieur 
du  bois.  Dektiption  de  douze  efpèces  dont 
les  quatre  dernières  font  exotiques. 

Des   Taupins. 

Caractères  de  ce  genre  d'infectes.  Defcrip- 
tion des  différentes  parties  des  Taupins  ;  lorf- 
qu'ils  font  placés  furie  dos,  ils  s'élancent  en 
l'air ,  &  fout  un  faut  qui  les  remet  fur  leurs  pat- 
tes. Leurs  larves  font  fort  peu  connues.  On  fait 
feulement  qu'elles  ont  la  forme  d'un  Ver 
à  fix  pattes  écailleufes  ,  qu'elles  font  cou- 
vertes d'une  peau  auffi  écailleufe  ,  Se  qu'elles 
vivent  en  terre. 


PRÉLIMINAIRE, 


Defeription 'de  vingt-huit  Taupins ,  dont 

les  fept  derniers  font  exotiques. 

5e.     Mémoire. 

Des  Boucliers  3  des  Dermejles  &  des  Vril- 
hues. 

Des  Boucliers. 

Ce  font  les  vT:  i  j;  infect  es  que  le  Silpha 
de  M.  Linné  ,  le  Peltis  ou  Bouclier  en  fran- 
çois  de  M.  Geoffroy.  Leurs  caractères ,  la 
defeription  de  leurs  différentes  parties. 

Toutes  les  efpèces  de  Boucliers  fe  nour- 
riffent  de  cadavres ,  de  fubftances  pourries 
&  d'excrémens  \  ils  exhalent  une  odeur  fé- 
tide ,  &  ils  rendent  pat  l'anus ,  quand  on 
les  prend  ,  une  goutte  de  liqueur  de  la  plus 
mauvaife  odeur.  Leurs  larves  vivent  dans  la 
terre,  de  fumier,  des  chairs  gâ  ées  ,  &  fe 
transforment  où  elles  ont  vécu;  elles  ont  fix 
'  p.ntes ,  le  corps  alongé ,  couvert  de  plaques 
écailleufes. 

Defeription  de  quatorze  efpèces.  M.  Gle- 
ditfch  ,  Mern.  de  l'académie  de  Berlin , 
année  i7yi  ,  page  55  ,  nous  apprend  que 
les  Boucliers  de  la  première  efpèce  fe  réu- 
niffent  en  troupes  pour  creuicr  en  terre  des 
trous  où  ils  entraînent  les  cadavres  des  petits 
animaux  t  tels  q  :e  Souris ,  Mulots  ,  ou  les 
matières  excrémentielles ,'  qu'ils  fe  nourrirent 
de  ces  fubftances  infectes  _,  &  qu'ils  y  dépofent 
leurs  œufs  ;  ce  qui  les  a  fait  nommer  fof- 
foyeurs. 

Des  Dermejles. 

Leurs  caractères.  L'auteur  rapporte  à  ce 
genre  VAntrcnne  de  M.  Geoffroy  ,  qui  eft 
le  Byrrhus  de  M.  Linné.  Il  y  rapporte  éga 
lement  la  Cijlelle  de  M.  Geoffroy,  parce  que 
fes  antennes  font  terminées  en  malle  per- 
foliée ,  &  que  celles  d*  l'Antrenne  le  font 
auffi  ,  quoique  la  maffe  en  paroiffe  folide , 
&  que  les  incitions  qu'on  y  remarque  foient 
moins  profondes  que  dans  la  plupart  des 
autres  Dermeftes. 


Ixxxv 

Les  Dermeftes  font  petits  en  général  ;  lorf- 
qu'on  les  touche  ils  retirent  les  antennes  & 
les  pattes,  &  ils  retient  Ion?  rems  fans  mou- 
vement. Leurs  larves  ont  fis  pattes  écailleufes; 
la  tète  l'eft  auiïi ,  &  armée  de  dents  avec 
deux  antennules  ou  barbillons-,  le  corps  eft 
divifé  en  anneaux,  couvert  d'une  peau  coriacée 
&  fouvent  velue  ;  elles  fe  transforment  en 
nymphes  fans  faire  de  coque  ;  elles  fe  nour- 
riflent de  fubftance  animale  deffechée ,  chair, 
tendons  ,  nerfs ,  peau  ,  cartilage  ,  ce  qui 
rend  ces  larves  très-dangereufes  pour  les  eu  - 
leétions  d'animaux  defféchés  &  pour  les  pcl- 
letteries.  Car  les  Dermeftes  vivent  dans  les 
maifons  &  par- tout  où  ils  trouvent  des  ali- 
mens  qui  leur  conviennent.  Notre  auteur 
obferve  que  les  larves  des  Mouches  à  deux 
aîles ,  celles  des  Boucliers  &  des  Dermeftes 
confomment  les  reftes  desanimaux  que  letems 
&  les  circonftances  ont  épargnés. 

Defeription  de  quatorze  efpèces  dont  les 
trois  dernières  font  exotiques. 

Des  Vr.llettts. 

Elles  ont  été  confondues  tantôt  avec  les 
CafTîdes  ,  tantôt  avec  les  Dermeftes,  iufqua 
ce  que  M.  Geoffroy  ait  reconnu  qu'elles  for- 
ment un  genre  diftinét  qu'il  a  nommé  Byr- 
rhus en  latin  ,  Vrdletus  en  françois  ,  parce 
qu'elles  percent  le  bois  ,  &:  y  font  des  trous 
femblables  à  ceux  d'une  vrille  ;  M.  Linné 
les  a  auflï  placées  dans  un  genre  féparé  ,  d'a- 
près le  fentiment  de  M.  Geoffroy  ;  mais  il 
a  donné  à  ce  genre  le  nom  de  Pùnus. 

Caractères  qui  diftinguent  les  Vrillettes. 
foye^  la  Table.  Elles  retirent  les  pattes  &  les 
antennes  comme  les  dermeftes  quand  on  les 
touche  ,  &  reftent  de  même  fans  mouvement. 

Defeription  de  fix  efreces.  La  première 
que  l'aureur  nomme  Vrilîette  opiniâtre  }  eft 
remarquable  par  la  confiance  avec  laque1  !e 
elle  s'obftine  à  refter  fans  mouvement  quand 
on  la  touche  ,  &  plutôt  que  de  s'en  donner 
aucun  ,  fe  laifîe  déchirer ,  mutiler ,  couper 


lxxxvj  DISC 

par  morceaux ,  brûler  à  petit  feu.  La  cinquiè- 
me que  M.  de  Geer  appelle  Vr'dlelte  corna- 
cière  ,  eft  auflfi  remarquable  par  les  dégâts 
qu'elle  caufe  dans  les  collecVions  de  plantes  & 
d'infectes. 

6e.   Mémoire. 

Des  Scarabés. 

Leurs  caractères.  Ils  font  plus  exprimés  en 
général ,  que  ceux  de  la  plupart  des  autres 
infeâes,  il  faut  remarquer  par  rapport  aux 
Scarabés. 

i°.  Que  leurs  jambes  antérieures  font 
conformées  de  façon  à  être  propres  à  fouiller 
la  terre  dans  laquelle  plufieurs  doivent  en- 
trer pour  y  dépofer  leurs  œufs. 

i».  Que  la  bouche  eft  ordinairement  gat- 
niede  deux  dents  ou  mâchoires  fituées  entre 
une-  lèvre  fupérieure  &  une  inférieure  ,  & 
que  cependant  quelques  efpèces  ,  comme 
l'Emeraudine  ,  n'ont  point  de  dents. 

?<*.  Que  tandis  que  la  plupart  ©nt  un 
écujjon  ,  d'autres  en  manquent  ,  comme  M. 
Geoffroy  l'a  remarqué  ,  ce  qui  l'a  déterminé 
à  féparer  les  Scarabés  en  ceux  qui  ont  un 
écufîon  ,  ceux  qui  en  manquent  ;  à  faire  des 
derniers  un  genre  qu'il  a  nommé  Copris  en 
latin  ,  Boujier  en  françois.  Mais  les  Scarabés 
à  éculfon  ou  fans  écuflon  ont  tant  de  rapports 
d'ailleurs ,  que  MM.  Linné  &  de  Geer  n'ont 
pas  cru  devoir  les  féparer. 

4°.  Plufieurs  Scarabés  ont  fur  la  tête  ,  ou 
fur  le  corcelet  ,  ou  fur  tous  les  deux  des  ef- 
pèces d'appendices  ou  de  cornes  écailleufes. 

Les  Scarabés  vivent  de  différentes  fubf- 
tances.  Les  uns  dans  la  terre,  de  fumier  ,  & 
des  excrcnens  de  route  efpece;  les  autres  fe 
nourriffent  de  feuilles  ,  comme  le  Haneton  , 
&  certains  ,  comme  l '  Emeraudine  du  miel 
qu'ils  trouvent  fur  les  fleurs. 

Leurs  larves  fe  tiennent  ordinairement 
dans  la  terre  graffe  &c  humide  ou  dans  le  fu- 
tnier.  Leur  corps  eft  long  ,  cylindrique  ,  di- 


O   U  R>S 

vifé  en  douze  anneaux ,  couvert  d'une  peau 
molle  ;  la  tête  ,  au  contraire ,  eft  dure ,  écail- 
leufe ,  garnie  de  deux  fortes  dents  ,  de 
deux  antennes  divifées  en  articulations ,  & 
de  quatre  barbillons  ;  les  pattes  font  écail- 
leufes ,  au  nombte  de  fix. 

A  l'approche  du  tems  de  fe  transformer,  les 
larves  ,  au  moyen  d'une  liqueur  vifqueufe 
qu'elles  rendent ,  lient  une  certaine  quantité 
de  terre  ,  &  en  forment  une  boule  ovale  au 
centre  de  laquelle  elles  patient  à  l'état  de 
nymphe ,  &  de  celui  ci  à  l'état  de  Scarabé. 
Plufieurs  de  ces  larves  ne  fe  ttansforment 
qu'au  bour  de  trois  6V  quarre  ans  \  telle  eft 
celle  de  l'Emeraudine.  Svrammerdam  a  don- 
né une  defeription  anatomique  du  Scarabe 
naficorne,  &  de  fa  larve,  d'après  laquelle  on 
peut  prendre  une  idée  de  la  conformation  des 
Scarabés  &  de  leurs  larves  en  général. 

Divifion  des  Scarab:s  en  familles.  Voye\ 
la  Table.  Defeription  de  trente  efpèces  , 
dont  celle  de  la  zje.  ou  de  l'Emeraudine, 
&  celle  de  fa  latve  font  rrès-détaillées  ;  le 
mémoire  eft  terminé  par  la  defeription  de 
dix- huit  Scarabés  exotiques. 

7e.    Mémoire. 

Des  Cerfs-volans  }  des  Efcarbots  &  des  Ane- 
labes. 

Des  Cerfs-volans. 

Ce  font  les  infe&es  dont  M.  Geoffroy,  & 
M.  Linné,  après  ce  natutalifte  françois,  ont 
fait  un  genre  diftinct  des  Sca tabès  ;  le  pre- 
mier fous  le  nom  de  Platicerus  ;  le  fécond 
fous  celui  de  Lucanus.  Quant  au  mot  Cerf- 
volant  il  eft  dû  à  ce  que  les  infettes  à  qui 
on  donne  ce  nom  ,  portent  au  devant  de  la 
rête  des  cornes  qui  ont  une  forte  de  reffem- 
blance  avec  le  bois  d'un  Cerf. 

Caractères  qui  diftinguent  les  Cerfs-volans. 

Defciiption  de  trois  efpèces  ;  la  première  , 
qui  eft  le  plus  grand  Coléoptère  de  l'Europe  , 


PRELIMINAIRE. 


îxxxvij 


«ft  fuivant  M.  Roefel  le  mâle  du  Cerf-vo- 
lant nommé  par  M.  Geofitoy  grande  Biche  ; 
fuivant  le  même  }  M.  Roefel  ,  leur  larve  eft 
un  ver  hexapode  d'un  blanc  jaunâtre  à  tête 
&  pattes  couleur  d'ocre  ,  qui  vit  en  terre  , 
s'y  nourrit  de  bois  à  demi  pourri  ,  qui  y  fu- 
bit  fa  métamorphofe  dans  une  coque  que  la 
latve  fe  prépare  ,  cV  qui  ne  devient  infecte' 
ailé  qu'au  bout  de  fix  ans.  Un  ami  de  M.  de 
Geer  lui  a  allure  avoir  vu  les  Cerfs- volans 
décrits  par  M.  Roefel  comme  mâles  &  fe- 
melles ,  accouplés.  Mais  ce  qui  répand  du 
douce  fur  ce  fait ,  c'eit  q.;e  M.  Geoffroy  a 
trouvé  plufieurs  fois  des  Biches  accouplées , 
&  jamais  de  Biche  unie  à  un  Ceif-volaut. 

Defcription  de  deux  Cerfs- volans  exoti- 
ques. 

Des  Efcarbots 

On  les  avoit  confondus  avec  les  Scarabés  ., 
Se  même  avec  les  Coccinelles.  MM.  Linné 
&  Geoffroy  en  ont  fait  un  genre  féparé  ,  le 
premier  fous  le  nom  de  Hijler  ,  le  fécond 
fous  celui  d'Actelabus  ,  &  en  françois  d'Ef- 
carbot. 

Caractères  auxquels  on  reconnoît  les  Ef- 
carbots j  defcription  de  leurs  différentes  parties. 

Les  Efcarbots  fe  plaifent  dans  le  fumier  ; 
les  efpèces  de  ce  genre  font  petites  }  &  les 
larves  ne  font  pas  encore  connues. 

Defcription  de  cinq  efpèces. 

Des  Aa-elabes, 

Les  infectes  auxquels  M.  de  Geer  donne 
le  nom  dAttelabes  ont ,  dit-il  t  des  cara&ères 
combinés  Jt  dijférens  de  tous  les  autres  infec- 
tes à  étuis  ,  qu'on  ne  fauroit  les  placer  dans 
aucun  des  genres  connus  jufqu'à  préjent  ,  de 
forte  qu'ils  doivent  nécefj'airement  faire  un 
genre  à  part.  Caractères  de  ce  genre-  Defcrip- 
tion d:s  différentes  parties  des  Attelabes. 
Ce  genre  eft  peu  nombreux  en  efpèces.  Def- 


cription de  deux  AtreLbes.  Le  pnmier  avoit 
été  décrit  par  M.  Linné,  &  placé  parmi  les 
Tenèbrions  j  le  fécond  n'avoit  pas  été  décrie» 

8e.     M    E    M    O    I    R     E. 

Des    Tourniquets  ,    des  Hydrophiles   &   des 
Dit'fques. 

Des  Tourniquets. 

Ce  font  de  petits  Scarabés,  à  peine  aufîi 
gros  qu'une  Mouche  commune  ,  qu'on  voie 
courir, ou  plutôt  nager  avec  une  vîteffe  extrê- 
me ,  &  former  des  cercles  à  la  furface  des 
eaux  dormantes.  Meret  en  avoit  parlé  fous 
le  nom  de  Pulex  aquaticus  ,  &  M.  Linné  les 
avoit  rangés  parmi  les  ditifques  ;  mais  M. 
Geoffroy  en  ayant  fait  un  genre  léparé  auquel 
il  a  donné  le  non  latin  de  Gyrinus  ,  &  lo 
nom  françois  de  Tourniquet  ,  cet  exemn'e  3 
été  fuivi  par  M  Linné  qui  a  adopté  le  nom 
de  Girinus. 

Caractères  particuliers  à  ce  genre. 

Les  Tourniquets  reparoiffént  auffi-tôt 
que  les  glaces  font  fondues  ,  ce  qui  rei;d 
probable  qu'ils  paffent  l'hiver  au  fond  de 
l'eau  ;  ils  vivent  également  dans  cet  élément 
&  dans  l'air  dans  lequel  ils  s'élèvent  fouvent 
en  prenant  leur  vol.  On  n'en  connok  en- 
core qu'une  efpèce.  Sa  deferir  fiô». 

Les  Tourniquets  courent  ordinairement  en 
troupes  à  la  futface  de  l'eau  ;  leur  viteffe  eft 
étonnante  j  s  ils  font  en  repos,  auffi- tôt  qu'on 
les  approche ,  ils  s'éloignent  avec  une  prompti- 
tude incroyable,  &  ils  difparoillent  en  plon- 
geant j  alors  une  bule  d'au  forr  de  l'extrémité 
de  leur  corps  à  l'inltant  cù  ils  s'enfoncent;  p ofes 
fimpkmenr  fur  l'eau,  ils  n'en  font  pas  mouil- 
lés ,  &  ils  reftent  à  fecj  ils  communiquent 
aux  doigts ,  quand  on  les  touche  ,  une  odeur 
for:  défagréable;  ils  s'accouplent  à  ta  furface  de 
l'eau  \  les  femelles  dépofent  leur  œufs  fur 
les  feuilles  des  plaines  aquatiques  ;  ils  font 
alongés  en  forme  de  très  -  petits  cylindres, 


IxxKviij  DISC 

de  couleur  blanche  jaunâtre  ;  il  en  fort  une 
larve  hexapode  qui  nage  aufli  toc  ;  elle  a 
beaucoup  de  reffemblance  avec  une  petite 
Scolooendre.  Sa  defcription  très-détaillée. 
M.  Roefel  &  M.  de  Geer  ont  tenté  d'élever 
de  ces  larves  dans  des  poudriers  ;  mais  elles 
font  toutes  mottes  au  bout  de  quelques  jours; 
cependant  ,  M.  Modeer  ,  dans  les  mémoires 
de  l'académie  royale  des  feiences  de  Suède  , 
année  17  10,  p.  22.4  ,  fansrapportet  comment 
il  eft  parvenu  à  obferver  les  larves  des  Tour- 
niquets,  dit  qu'au  commencement  d'août 
elles  montent  de  i'eau  fur  les  rofeaux  ,  fe 
fixent  fur  fes  feuilles  ,  s'y  entourent  d'une 
coque  de  fubftance  ,  femblable  à  du  papier 
<ms  ,  qu'elles  deviennent  nymphes  dans  cette 
coque  j  qu'à  la  fin  du  mois  elles  en  fortent 
fous  la  forme  de  Tourniquets  qui  fe  préci- 
pitent dans  l'eau  aufli- tôt.  Le  même  aureur 
ajoute  que  les  nymphes  des  Tourniquets 
font  fouvent  détruites  par  des  Ichneumons. 

Des  Hydrophiles . 

M.  Geoffroy  eft  le  premier  qui  ait  fait  un 
genre  diftinct  des  Hydrophiles,  &  qui  les  ait, 
avec  raifon  cependant ,  féparé  des  Ditifques. 

Caractères  diftinctifs  des  Hydrophiles  ;  def- 
cription de  leurs  parties  différentes}  les  mâles 
ont,  vers  l'origine  des  deux  tarfes  antérieurs  , 
une  pièce  applatie  ,  irrégulière  &  angulaire  ., 
oarnie  en  delfous  d'efpèces  de  fuçoirs  conca- 
ves &  velus  }  ces  pièces  font  ordinairement 
circulaires  dans  les  ditisques  ;  elles  fervent  au 
mâle  pour  s'attacher  à  la  femelle. 

Les  Hydrophiles  &  les  Ditifques  font  car- 
naciers  ;  ils  fe  nourriffent  de  tous  les  infectes 
qu'ils  peuvent  attraper ,  &  ils  les  faillirent 
de  leurs  deux  pattes  antérieures  dont  ils  fe 
fervent  comme  de  mains. 

,  Quoique  les  Hydrophiles  &  les  Ditifques 
Bluffent  vivre  long  tems  fous  l'eau  ,  ils  ont 
befoin  de  venir  de  tems  en  tems  refpirer  l'air 
à  fa  furface  ;  pour  y  parvenir  ils  fe  tiennent 
dans  un  état  de  repos ,  &  comme  ils  font 


OURS 

plus  légers  que  l'eau  ,  ils  font  portés  à  fa  fa- 
perfijie  ;  mais  leur  équilibre  eft  tel  que 
l'extrémité  pofterieure  du  corps  fumage  &  eft 
plus  élevée  que  l'eau  j  les  infectes  écartent 
alors  &  baiflent  un  peu  leurs  étuis}  il  fe  for- 
me entre  l'eau  &  le  deffbus  du  corps  un 
vuide  où  l'air  eft  admis  ,  &  duquel  il  eft 
porté  à  l'orifice  des  ftigmates  placés  fur  les 
côtés  ,  au  bord  &  au-deffous  des  étuis  ;  à 
l'inftant  de  plonger,  les  Hydrophiles  &  les 
Ditifques  ferment  leurs  étuis  Se  bouchent 
les  ftigmates  que  l'eau  ne  touche  jamais.  Ces 
infectes  vivent  dans  toutes  les  eaux  douces , 
mais  en  plus  grande  quantité  dans  les  eaux 
ffagnantes  ;  c'eft  à  l'entrée  de  la  nuit  qu'ils 
fortent  de  Peau  ,  &  qu'ils  prennent  leur  vol 
pour  pafler  d'un  étang  ou  d'une  marre  à  une 
autre.  M.  Lyonet  nous  apprend  qu'ils  lavent 
filer  avec  leur  derrière  ,  une  coque  où  forte 
de  nid  dans  lequel  ils  pondent }  &  ils  ren- 
ferment leurs  oeufs  \  qu'ils  adaptent  à  ce 
nid  une  efpèce  de  cime  dont  l'ufage  eft  de 
le  conferver  en  équilibre.  Les  larves  des  Hy- 
drophiles &  des  Ditifques  ont  à  peu  ptès  la 
même  forme  ;  elles  font  hexapodes  y  alon- 
gées ,  plus  mirces  vers  la  queue;  leur  tête 
eft  grotte  ,  écailleufe  ,  garni-  de  deux  forces 
dents  qui  leur  ferveur  pour  faifir  leur  proie; 
elles  font  très-carnacières  s  &  elles  vivent 
d'infectes  aquatiques  }  elles  ont  befoin  de 
refpirer  l'air  qu'elles  reçoivent  en  plongeant 
la  tête  en  bas  ,  la  queue  élevée  hors  de  l'eau 
par  le  moyen  de  deux  flocons  de  poils  qui 
abonnirent  à  l'ouverture  par  laquelle  elles 
pompent  ou  reçoivent  l'air. 

Les  larves  s'enfoncent  en  terre  pour  deve- 
nir nymphes  ;  ces  infeéles  font  alors  terref- 
ttes  ,  aquatiques  dans  l'état  de  larves  ,  & 
amphibies  dans  celui  de  Coléoptères. 

Il  y  a  des  efpèces  d'Hydrophiles  &  de' 
Ditifques  qui  ont  plus  d'un  pouce  de  long, 
tandis  que  d'autres  efpèces  ne  font  pas  plus 
grandes  qu'une  mouche  commune. 


Defcription  de  cinq  Hydrophiles. 


Dos 


PRE 
Des  Diiisqves. 

Caractères  qui  les  diftirfguerft  ;  leur  def- 
cription  !k  celle  de  le"trs  htvis.  Defcrip- 
tion particulière  de  quatorze  efpèces. 

TOME     V. 

Le  cinquième  volume' eft  la  fuire  du  pré- 
cédent  ;  il  contient  huit  mémoires,  il  com- 
mence par  rhiftoire  des  infectes  à  étuis  durs 
de  la  féconde  fection  ,  ou  de  ceux  à  cinq  arti- 
cles aux  deux  premières  paires  de  tarfes  }  & 
quatre  feulement  à  la  dernière. 


Premier    Mémoire. 

Des  Cantharides  ,  des  Cardinales  ,  des  Mor- 
dcllcs  Sr  des  Ténèbrions. 

Des  Cantharides. 

Caractères  qui  les  distinguent  ;  M.  Linné 
les  a  réurTies  dans  le  même  genre  que  le  Me- 
loë.  Mais  M  Geoffroy  les  en  a  féparées,& 
il  a  établi  ceux  genres  ,  l'un  des  Canthari- 
des,  Cûiuharh;  l'autre  du  Meloë}  trofeara- 
ixus  ,  tk  Prof; arabe  en  françois; 

Divifion  des  Cantharides  en  non  ailées ,  à 
demi-étuis  ,  &  ailées, à  étuis  entiers. 
• 

Suivant  M.  de  Geer  ,  la  Ce*roco:r.s  dont 
M-  Geoffroy  a  fait  un  genre  particulier , 
Cerocoma  ,  que  M.  Sc'naeffer  nomme  Ale/oë , 
&  que  M.  Linné  a  désignée  par  la  phrafe  fui- 
vante  :  Meloë  Scaefferi  ,  alatus  viridis  ,  pe- 
dilus  luteis  ,  amenais  mare  abbreviatis  clava 
lis  s  eft  uns  Cantharide. 

Defcription  S  hiftoire  d'une  Cantharide 
1  fins  aîle  ,  c'eft  le  Meloë ,  Profcarabé  de  M. 
Geoffroy.  Sa  larve  eft  hexapode  ,  d'un  jaune 
d'ocre  ,  avec  les  yeux  noirs  }  la  têce  un  peu 
ovale  ,  garnie  de  deux  antennes  8c  de  quatre 
barb;l!or:j.  M.  de  Geer  ayant  remarqué  une 
rellemblance  co  nplette  enrre  cette  larve  & 
de  petits  vers  qu'on  trouve  attachés  fur  une 
mouche  velue  à  deux  ailes,  (  mufea  intricaria 
de  Linné,  fyft.nar.cd.  1 1 ,  pag.  985,11°.  53.) 

Hijhire  Nucurelle  t  lu/elles-.  Tome  VI, 


L  I  M  1  N  A  I  R   E.  Ixxxix 

pour  s'affufer  fi  les  larves  étoient  de  même 
elpcce  ,  ieira  dans  un  poudrier  où  il  téi  t 
enfermés  des  individus  de  cette  clpèce  de 
mouche  ,  qui  furent  auffi-tôt  alîaillis  par 
les  larves  ;  il  répéta  cette  expérience  pli-fictirs 
fois  ;  .mais  laffé  de  fournir  aux  larves ,  des 
mouches  qu'il  ne  trouvait  pas  aifémeut ,  elles 
périrent.  II  conclud  cependant  que  ces  mou- 
ches ,  tk  peut-être  d'autres*  infectes  }  fervenc 
de  pâture  aux  larves  du  Meloë.  Quelque 
vraifemblable  que  lui  paro  (îe  la  preuve  de 
cetre  affertion  ,  il  me  femble  que  l'expérience 
n'eft  pas  allez  comp'etre  pour  être  décilîve  , 
&  conclure  que  les  larves  du  Mèloe  fe  nour- 


riffent  en  fuçant  d'autres  infectes. 

Defcription  de  quatre  antres  Cantharides  , 
dont  la  première  eft  celle  dont  on  fe  fert  en 
médecine  ,  &  les  deux  dernières  font  exo- 
tiques. 

Des  Cardinales . 

On  les  a  confondues  ou  avec  les  Téléphorcs, 
ou  avec  les  Leprures  ,  jufqu'à  M.  Geoffroy 
qui  en  a  fait  un  genre  diftinct.  Voye^  les  ca- 
ractères à  la  table. 

Les  larves  des  Cardinales  ne  font  pas  con- 

nuts. 

Defcription  de  fîx  efpèces  donc  les  deux 
dernières  font  exotiques.        , 

Des  Morde/les. 

Caractères  de  ce  genre.  L'auteur  avoue 
qu'il  ne  les  trouve  pas  allez  marqués  pour 
qu'il  foit  facile  de  diftinguer  les  mordelles  j 
il  n'en  connoîc  qu'une  efpèce  qu'il  décrit. 

Des  Ténèbrions. 

Leurs  caractères  diftinctifs.  Différence  re- 
marquable des  uns  qui  ont  des  aîles^  aux 
aunes  qui  n'en  ont  pas.  Plufieurs  vivent  dans 
les  mailons;  une  efpèce  fe  trouve  fréquem- 
ment dans  la  farine  qui  fert  de  nourriture  à 
fés  larves  ;  d'autres  larves  du  même  genre 
vivent  fous  l'écorce  des  arbtgs  abattus ,  & 
rongent  l'aubier  ou  le  bois. 

m 


xc 

Defcription  de  .neuf  Ténébrions  de  nos 
contrées ,  &  de  cinq  exotiques. 

2e.     MEMOIRE. 

Des  Infecles  à  étuis  durs  >  de  la  troijleme  fec- 
tion  j  ou  de  ceux  à  quatre  articles  à  tous  les 
tarfes. 

Des  Capricornes. 

Caractères  de  ce  genre.  Voye^  la  table. 
Divifion  des  Capricornes  en  quatre  familles. 
L'auteur  appelle  antennes  courtes  ,  celles  qui 
font  moins  longues  que  le  corps  ;  médiocres 
celles  qu#  font  environ  de  la  longueur  du 
corps  ,  longues  celles  qui  furpalïènt  la  lon- 
gueur du  corps. 

Defcription  de  trente-une  efpèces  de  Ca- 
pricornes de  nos  contrées,  bc  de  vingt  deux 
efpèces  exotiques. 

3e.  Mémoire. 

Des  Leptures  &  des  Nécydales. 

Des  Leptures. 

Les  Leptures  de  M.  de  Geer  font  les  Sten- 
eores  de  M.  Geoffroy  ,  &  les  Leptures  de  ce 
dernier  font  des  Capricornes  Je  la  quatrième 
famille  ,  fuivant  l'ordre  du  premier. 

Caractères  &  defcription  des  Leptures  en 
général  j  leur  dWifion  en  deux  Familles.  Def- 
cription de  vingt-cinq  efpèces  dont  la  der- 
nière eft  exotique. 

Des  Nécydales. 

Caractères  des  Nécydales  ,  &  leur  divifion 
en  deux  familles.  Defcription  de  quatre 
efpèces. 


DISCOURS 


M 


E    M    O    I    R    E. 


De*  Clairons ,  des  CaJJides  &  des  Lps. 

Des  Cl. lirons. 

Leurs  caractères.  Defcription  de  fis  efpè- 
ces dont  la  fixiane  eft  exorque. 


Des  Caffîdes. 

Caractères  des  Caflldes.  Ils  font  bien 
exprimés  &  faciles^  f.iifir.  Les  larves  vivent 
fur  les  plantes,  leur  corps  cil  app  ati ,  garni 
d'épines  tout  autour  ,  elles  îs  couvrent  de 
leu:s  excrémens  quelles  foutiennent  par  une 
efprce  de  fourche  à  deux  branches  \  elles  fe 
transforment  fur  les  feuiljes  fans  former  de 
coque.  D.-fcnption  de  trois  Ç.iuides  qui  fe 
trouvent  en  Europe ,  &  de  leize  exotiques. 

Des  lps. 

Ce  font ,  fuivant  M.  Linné  ,  des  Dermcf- 
tes  ;  mais  ,  felon*M.  de  Geer  ,  ils  forment 
un  genre  diftincl ,  mitoyen  entre  les  Scarabés 
&  les  Dermejles. 

Caractères  des  lps.  foye\  la* table. 

Defcription  de  huit  lps  ,  dont  le  dernier 
eft  exotique. 

5e.    Mémoire.    •  . 

Des  Charanfons  ,  des  Bruches  &  des  Antribes. 

Des  Charanfons. 

Caractères  de  ce  genre.  M.  Geoffroy  la 
divilé  en  deux  genres  ,  d'après  la  forme  des 
antennes  coudées  ou  non  coudées  \  favo:r  en 
genre  du  Becmare ,  rhinomacer  ,  9c  gtnre  du 
i.haranfon ,  curculio.  Mais  M.  de  Geer  pré- 
fère de  ne  former  qu'un  genre  ,  parce  que 
les  rapports  font  complets  d'ailleurs  entre 
les  Becmares  &.  les  Charanfns.  Divifion  en 
fept  familles.  Voye-^  la  table. 

Les  larves  des  Gharanfons  ont  une  tète 
écailleufe  garnie  de  dents  ;  elles  n'ont  point 
de  pattes,  mais  les  unes  font  couvertes  d'une 
matière  vifqueufe  ,  qui  leur  fert  à  fe  coller 
&  fe  cramponner ,  les  autres  ont  des  mame- 
lons enduits  de  la  même  matière  ,  Si  qui  fer- 
vent au  même  ufa^e.  Les  larves  de  différen- 
tes efpèces  vivent  les  unes  fur  1  s  feuilles  des 
plantes,  les  autres  dans  les  boutons ,  les  tiges 
&  les  branches  des  atbies  ,  pluiîeurs  à  l'in- 
térieur de  différentes  fortes  de  grains.  Les 
unes  fe  transforment  dans  des  coques  de  foie, 
les  autres  dans  des  coques  faites  d'une  matière 


P    R    É    L    1  M 

gomtjieufe  ,  cV  il  y  en  a  qui  entrent  en  terre 
pour  y  fubir  leur  transformation. 

Defcription  de  huit  Charanfons  de  la  pre- 
mière famille  \  de  cinq  de  la  féconde  ;  de 
treize  de  la  troiiïème ,  le  dernier  eft  celui 
du  bled  ,  fi  connu  par  les  dégâts  qu'il  caufe 
dans  les'greniers.  Leuwenhoeck  en  a  donne 
l'hiftoire  }  8c  nous  a  appris  qu'après  l'accou* 
plement  la  femelle  pique  un  grain  avec  fa 
trompe  ,  dépofe  un  œuf  dont  il  naît  une  lar- 
ve qui  perce  le  grain  ,  fe  nourrit  de  fa  fubf- 
tance  ,  fe  transforme  en  nymphe  &  en  Cha- 
ranfon  dans  le  vuide  qui  s'eft  formé  ;  le 
Charanfon  perce  enfuite  la  coque  pour  fortir. 
On  s'eft  occupé  beaucoup  des  moyens  de 
prévenir  les  dégâts  de  cet  iufecle  ,  &  l'on 
doit  j  à  cet  égard  ,  confulter  en  particulier 
les  ouvrages  de  M.  Duhamel  fur  la  confer- 
vation  des  grains. 

Defcription  de  dix  Charanfons  de  la  qua- 
trième famille  ;  de  huic  de  la  cinquième  ;  de 
quatre  de  la  fixième  ;  de  quatre  cre  la  feptiè- 
me  ,  de   dix  Charanfons  exotiques. 

Des  Bruches. 

Ces  infectes  nommés  ,  par  M.  Linné,  Bru- 
chi;  Mylabres ,  par  M.  Geoffroy,  paroiffent 
à  M.  de  Geer,  tenir  le  milieu  enrreles  Cha- 
ranfons &  les  Cryfomèles.  M.  Geoffroy  a 
aufli  fair  un^enre  qu'il  a  nommé  Bruche. 
Mais  c'eft  ,  félon  de  Geer  ,  une  Vrillette. 

Caractères  des  Bruches  dans  le  fens  de  no- 
tre auteur.  Voyei^  la  table. 

Defcription  de  deux  efpèces. 

Des  Antribes. 

C'eft  à  M.  Geoffroy  qu'on  doit  ce  genre 
nouveau.  Ses  caractères.  Foye^  la  rçble. 

Defcription  d'une  efpèce. 


1  N  A  1  R   E.  xcj 

6e.     MÉMOIRE. 

Des  Cryfomèles. 

Leurs  caractères.  Voye\  h.  table. 

M.  Geoffroy  a  divifé  ce  genre  nombreirx  e» 
efpèces ,  en  Mélolome  ,  Grïbouri ,  Criocère  s 
Altife  ,  Galeruque }  8c  Cryfomcle.  lia  fait  de 
ces  divifions  autant  de  genres  ;  M.  de  Geer  n'en 
admet  qu'un  ,  celui  de  la  Cryfomele ,  8c  il  le 
divife  en  familles  du  même  genre ,  d'après 
les  divifions  de  M.  Geoffroy ,  au  lieu  de  le 
divifer  en  genres.    . 

Defcription  des  différentes  parties  des 
Cryfomèles.  Divifion  de  ce  geiare  er^quatre 
familles  ,  donr  la  première  renferme  la  Ga- 
leruque 8c  la  Cryfomele  de  M.  Geoffroy  ; 
la  féconde  fon  Gribouri  8c  fon  Méïolonte  ; 
la  troifième  fon  Criocère  ;  la  quatrième  fon 
Altife. 

Defcription  de  trente-une  Csyfomeles  de 
la  première  famille  ;  de  onze  de  Inféconde  , 
de  quatre  de  la  troifième  ,  de  onze  de  la  qua- 
trième ,  8c  de  treize  exotiques. 

7e.    MÉMOIRE. 

Des  infectes  à  étuis  durs  de  la  quatrième  fec- 
tion  ,  ou  de  ceux  à  trois  articles  aux  tarfes. 

Des  Coccinelles. 

Caractères  des  infectes  de  ce  genre.  Voye-^ 
là  rable.  Defcription  détaillée  de  leurs  diffé- 
rentes parties. 

Les  larves  des  Coccinelles  font  des  vers 
hexapodes ,  à  tête  écailleufe  armée  de  dents  , 
leur  corps  va  en  diminuant  vers  l'extrémité  ; 
elles  en  appuient  fouvent  la  pointe  en  mar- 
chanr ,  &  s'en  fervent  comme  d'une  feptième 
patte;  elles  vivent  uniquement  de  Pucerons, 
&  elles"  habitent  fur  les  plantes  où  il  s'en 
trouve  ;  elles  les  faififfent  avec  leurs  pattes  8c 
s'en  fervent  pour  les  porter  à  leur  bouche  ; 
m  ij 


XC1J 


D   I  S   C  O   U 


elles  en  détruifent  beaucoup  ;  car  elles  font 
très-voraces ,  &  au  point  de  ne  fe  pas  épar- 
gner entr'elles.  Pour  fe  métamorphofer,  elfes 
s'attachent  aux  plantes  par  l'extrémité  de 
leur  corps  dont  elles  font  fortir  par  expref- 
fion  une  humeur  gluante  qui  fe  deffèche  & 
fert  de  colle  ;  leur  peau  fe  retire  ,  fe  deffè- 
che, fe  fend  au  bout  de  peu  de  jours;  elles 
la  font  remonter  vers-  le  point  d'attaché  où 
elle  fe  raffemble  en  rides',  Se  la  nymphe  y 
refte  engagée  par  l'extrémité  de  fon  corps. 
Les  Coccinelles  ne  demeurent  que  quelques 
jours  en  cet  état ,  &  paroiffent  fous  leur  der- 
nière forme  ,  dans  l'efpace  de  fix  à  onze  ou 
douze  jours.  Les  élytres  font  mois  Se  blanchâ- 
tres au  moment  que  tombe  la  dépouille  de 
nymph»,  mais  ils  fe  dutciffent  Se  fe  colo- 
rent par  l'action  de"  l'air. 

Les  Coccinelles  continuent  ,  dans  leur 
dernier  état  ,  à  vivre  de  Pucerons  ,  à  les  cher, 
cher  fur  différentes  plantes  ;  elles  furvivent 
l'hiver,  Se  font  du  nombre  des  premiers  in- 
fefles  qui  papoiflent  au  printems. 

Divifion  du  genre  des  Coccinelles  en  trois 
familles. 


F,    S 
CLASSE 


I  X. 


Defcription  de  trente  efpèees 
deux  dernières  font  erotiques. 


dont 


8e.    Mémoire. 

De  quelques  efpèees  de  larves  dont  les  transfor 
mations  font  inconnues  ,  mais  qui  paroi/ . 
Cent  être  de  la  clajfe  des  injecles  à  étuis. 

Defcription  de  fix  de  ces  larves.  Cet  objet 
n'étant  pas  fufceprible  d'extrait ,  nous  ren- 
voyons à  l'ouvrage  même. 

TOME    VI. 

Le  fixième  volume  a  pour  objet  les  infec- 
tes de  la  neuvième  Se  dixième  clalïe.  Leur 
hiltoire  eft  détaillée  en  huit  mémoires  précé-- 
dés  par  une  table  dans  laquelle  font  expofés 
lçs  caractères  des  inlectes  de  ces  deux  clallès. 


Caractères  des  infectes  qui  la  compofenr. 
Deux  aîles  membraneufes  découvertes  ,  deux 
balancif  rs  ou  maillets  fous  les  aîles ,  bouche 
à  trompe  fans  dents. 

Ordre  LX1X.  La  mouche  ,  mufea. 

Antennes  à  palettes  avec 
un  poil  latéral  >  trompe  à 
livres  charnues. 

Famille  I.  Le  poil  des  antennes  (im- 
pie Se  uni  ou  fans  barbes  , 
le  corps  couvert  de  poils  roi- 
des  en  forme  de  crins. 

IL  Le  poil  des  antennes  ve- 
lu ou  garni  de  barbes ,  le 
corps  couvert  de  poils  roi- 
des  en  ferme  de  crins. 

III.  Le  poil  des  antennes  fim- 
ple  Se  uni  ou  fans  barbes , 
le  corps  couvert  de  poils 
fins  Se  comme  laineux. 

IV.  Le  poil  des  antennes  velu 
ou  garni  de  barbes ,  le  corps 
couvert  de  poils  fins  Se  com- 
me laineux. 

'Ordre    LXX.      Le  Stratiome  ,  Stratio- 
mis  Ceof.  mufc&fp.  Linn. 

Antennes  cylindriques 
coudées  à  trois  articles  , 
trompe  à  lèvres  charnues  , 
écufïon  armé'  de  pointes 
dures ,  aîles  croifées. 

LXXI.  La  Némotèle  ,   Nemctelus 
fchcef.  mufcxfp.  Linn. 

Antennes  cylindriques 
ou  gienées  à  trois  articles, 
plus  courtes  que  la  tête  , 
trompe  à  lèvres  charnues. 


Famille  'I.  Antennes  cylindriquesou 
grenées  à  trois  articles  , 
terminées  par  un  poil. 

.  II.  Antennes  cylindriques  à 
trois  articles  fans  poil. 

III.  Antennes  cylindriques  à 
trois  articles,,  tetmiuées  en 
filet  droit  &  vuide,  comme 
un  ftilet. 

IV.  Antennes  à  palettes,  avec 
un  long  poil  près  de  leur 
extrémité.    . 

Ordre  LXXU.  Le  Taon  a  Tahanus. 

Antennes  de  la  longueur 
de  Ja  tête  ,  divifées  en  trois 
articles  ,  dont  celui-  de 
l'extrémité  eft  encore  fub- 
divifejA>mpeà  lèvres  char- 
nues couvertes  par  deux  gros 
barbillons.,  &  accompagnée 
d'aiguillons  applatis  en  for- 
me de  lancettes  ;  aîles  qui 
ne  fe  croifent  point  ,  ttois 
pelotes  aux  tarfes. 

Famille  I.  Antennes  en  ctoiftant , 
ou  dont  le  dernier  article 
eft  en  forme  de  croiftanr  , 
terrniné  par  une  pièce  coni- 
que divifée  en  quatre  arti- 
cles. 

IL  Antennes  cylindriques  ou 
dont  le  dernier  article  eft 
alongé  ,  prefque  cylindri- 
que &  divifé  en  plus  de 
quatre  articles. 


PRELIMINAIRE. 


Ordre  LXXIII.  L'Afile  3  Afdus. 


Antennes  cylindriques 
coudées  à  trois  articles,  dont 
le  detnier  eft  en  mafle 
alongéej  applatie  &  arondie 


au  bout;  trompe  alonqée, 
roide,  écailleufe  8c  dirigée 
en  avant. 

Famillb  I.  Antennes  fimples  ou  ter- 
minées par  une  palette  alon- 
gée  ,  qui  n'a  point  de  poil 
au  bout. 

II.      Antennes  terminées  pat 
un  poil  roide. 

Ordre  LXXIV.  L'Empis,  Ëmpîs.  Linn. 

Antennes  à  ma/Tes  coni- 
ques, divifées  en  trois  arti- 
cles de  la  longueur  de  la  tê;e; 
longue  trompe  roide  8c 
écailleufe,  dirigée  perpendi- 
culairement ou  en  arrière. 

LXXV.  Le  Conops ,  Conops.  Linn. 

Antennes  plus  longues 
que  la  tête  ,  très-rappro- 
chées  à  leur  bafe  ,  &  com- 
poféesde  troisarticles,  donc 
•le  dernier  eft  conique  &  tet- 
.  TOÏiié  en  crochet  ;  longue 
trempe  coudée j  lifte,  roi- 
de &  dépourvue  de  barbil- 
lons j  ventre  délié  ,  à  fon 
origine ,  &  gros  à  fon  extré- 
mité. 

LXXVL  Le,  Bombille  ,   Bomkilïus. 
Linn. 

Antennes  de  la  longueur 
de  la  tête ,  coudées  &  corn- 
pofées  de  ttois  articles,  dont 
le  dernier  eft  en  mafle  très- 
alongée;  très -longue  trom- 
pe fétacée  ,  avancée  &  bi- 
valve ,  à  valves  horizon- 
tales j  entre  lefquelles  il  y  a 
des  aiguillons  fétacés  ;  ven- 
tre court  &  large  ;  aîles  éten- 
dues 8c  qui  ne  fe  croifent 
point. 


xciv  -D 

Ordre  LXXVII.  L'Hippobofque  , 
bofca. 


I  S  CO  U  R 

Hippo- 


Antennes  féracées  très- 
courtes  en  forme  de  poils  , 
placées  fur  des  tubercules 
arrondis  ;  trompe  en  filec 
délié,  placée  dans  un  étui 
à  deux  valvules. 

LXXVIU.  L'Oeftre ,  Oejtrus. 

Antennes  en  globules,  di- 
vifées  en  anneaux  3  &  ter- 
minées par  un  filet  délié  en 
forme  de  poil  ;  point  de 
trompe ,  ni  de  barbillons. 

LXXIX.  Le  Coufin,  Culex. 

Antennes  à  filets  coni- 
ques êc  hériffées  de  beau- 
coup de  poils  ;  longue  trom- 
pe avancée  ,  compofée  de 
plufieurs  aiguillons  déliés  , 
renfermés  dans  un  fourreau 
flexible  ;  ventre  alongé  & 
cylindrique. 

LXXX.  La  Tipule ,  TipuUu 

Antennes  fétacéesou  fili- 
'  formes  ,  fouvent  barbues 
dans  le  mâle  ,  ou  bien  en 
mafTe  cylindrique;  bouche 
en  mufeau  à  lèvres  ,  &  ac- 
compagnée de  deux  longs 
barbillons  articulés ,  &  re- 
courbés en  deffbus  ;  ventre 
alongé  &  cylindrique. 


Famille       I 


Antennes  fécacées  ou  fili- 
formes ,  fouvent  en  plumes 
dans  le  mâle. 


U.      Antennes  pedinées  ou  à 
barbes  en  dents  de  peigne. 

III.      Antennes  à    nœuds    ou 
compofées  de  grains  très- 


Famille    IV. 


bien  fcparés  Ks  uns  des  au« 
très  par  un  filet  délié. 

Antennes  en  maflue  ,  ou 
bien  en  m  a  (le  cylindrique 
divifée  en  articles  très- 
courts. 


CLASSE     X. 

Deux  aîles  membraneufes  découvertes  & 
point  de  balanciers ,  de  trompe,  ni  de  dents 
dans  le  mâle,  point  d'aîles,  mais  une  trompe 
à  la  poittine  dans  la  femelle. 

Ordre  LXXXI.  La  Gallinfe&e ,  Coccus. 
Linn.  Chermes,  Geoff. 

La  femelle  qui  eft  fans 
ailes ,  eft  armée  d'une  trom- 
pe placée  entre  les  deux 
pattes  antérieures;  le  mâle, 
qui  n'a  ni  dents  ni  trompe , 
^Ppourvu  de  deux  aîles  Se 
&  de  deux  filets  fétacés  au 
derrière. 

Familxl  I.  La  femelle  reflemble  plus 
à  une  Galle  qu'à  un  ani- 
mal ,  ayant  la  peau  très- 
lifle  &  tendue. 

Famiiie  II.  La  femelle  reflemble  plus 
à  un  infeéte ,  confervant  fur 
la  pe^u  des  incifions  ,  qui 
divifent  le  corps  en  an- 
neaux. 

.        1".    Mémoire. 

Des  infectes  à  deux  ailes  membraneufes  &  à 
deux  balanciers  en  général,  &  des  Mouches 
en  particulier. 

Les  infectes  dont  il  eft  queftion  dans  ce 
mémoire  &  les  fuivans  }  font  appelles  Dip- 
tera ,  en  latin  ,-  d'où  on  a  fait  le  mot  Dip- 
tère ,  eu  françois.  L'auteur  divife  la  claflê  de. 
ces  infe&es  en  douze  genres. 


P   R  Ê  L  T  M 

Examen  des  parties  externes  des  Diptères. 
variété  de  la  forme  de  la  trompe  ,  des 
barbillons,  du  corcelet  même,  dans  les  dif- 
férens  genres, 

Nourriture  des  Diptères.  Les  uns  fucent 
le  miel  ,  d'autres  recherchent  les  viandes  , 
les  excrémens;  trois  genres  font  des  infe&es 
de  rapine  ,  la  Némoùle,  F '  AJile  Se  X  Empis. 
Le  Taon  ,  XHippohofque  &  le  Coujïn  font 
avides  de  fang. 

Les  Diptères  forrent  de  l'œuf  fous  la  forme 
de  larves  ;  il  y  en  a  cependant  quelques-uns 
de  vivipares.  Divers  lieux  où  fe  nourriftent 
&  habitent  les  larves  Diverlîtc  de  formes 
des  larves  j  elles  n'ont  point  de  pattes  ou, 
fi  elles  en  ont  ,  elles  font  conformées  fur 
un  modèle  particulier  j  les  unes  ont  une  tête 
membraneufe ,  fk'xible  ,  qui  varie  fouvent 
de  forme,  les  autres,  au  contraire,  ont  une 
tête  écailleufe  :  le  corps  eft  divifé  en  anneaux 
&  couvert  d'une  peau  membraneufe  6V 
flexible. 

Les  larves  des  Mouches  parvenues  à  leur 
dernier  degré  d'accroilTement ,  fe  raccour- 
ciilent  &  prenHent  la  figure  d'oeufs  oblongs 
fans  fe  défaire  de  leiK  peau,  qui  fe  durcit 
&  fous  laquelle  elles  fe  changent  d'abord 
en  boule  alongée  Se  puis  en  nymphe.  Les 
larve-  des  Stratiomes ,  des  Hippobofques ,  des 
Oejlres  ,  ne  q  ittent  pas  non  plus  leur 
peau  qui  fe  durcir  fans  perdre  fe  forme  , 
en  cônferyant  leur  figure  primitive  ,  &  fous 
laquelle  elles  le  translomaent  en  nymphe-. 
Le-  larves  des  aurres  genres  quittent  leur 
peau  6V  paroiilenr  fous  la  forme  de  nymphes 
découvertes.  Plulieurs  de  ces  nymphes ,  & 
ce  font  celles  ^juivivenr  daDs l'eau  , continuent 
à  jouir  d'un  mouvement  de  progreilion.  Paimi 
les  nymphes  terreflres ,  il  y  en  a  qui,  avant 
de  devenir  inie&e  aîlé,  fortent  à  moitié  de 
terre. 

Des  Mouches. 

Leurs  caractères  propres.  Voye\  le  numéro 
6$)  ,  ci-dellus. 


1  N  A  1  R  E.  xcv 

Defcription  de  leurs  parties  externes. 

Le  bourdonnement  des  Mouches  eft  pro- 
duit par  le  frottement  de  la  bafe  de  leurs 
aîles  contre  les  parois  du  corceler  ;  preuves 
inconteftables  qu'en  donne  M.  de  Geer.  La 
caule  de  ce  bourdonnement  avoir  été  attri- 
buée au  battement  des  ailes  fur  les  balanciers. 
Mais  M.  de  Geer  a  obfervé  que  les  aîles  étant 
coupées  près  de  leur  bafe ,  le  bourdonne- 
ment n'en  continuoit  pas  moins.,  &  cette 
bafe  étant  enlevée ,  il  celle  absolument. 

Incommodité  des  Mouches,  defcription 
de  leurs  larves,  expolïrion  des  lieux  où  elles 
fe  uourrillent ,  de  leurs  alimens,  &:c.  Divi- 
fion  des  Mouches  en  quatre  familles.  Nous 
en  avons  rapporté  les  caractères. 

Defcriprion  de  quinze  Mouches  de  la  pre- 
mière famille  ,  fubdivifion  de  cette  famille 
en  Mouches  tachetées ,  Se  dont  le  corps  de 
la  femelle  eft  terminé  par  un  tuyau  écailleux. 

Les  larve*  de  ces  Mouches  vivent ,  les 
unes,  dans  les  grains,  les  aurres,  dans  les 
noyaux  de  cerrains  fruits,  quelques-unes  dans 
des  galles. 

Defcription  de  cinq  de  ces  Mouches. 

2e.      MÉMOIRE. 

Des  Mouches  de  la  féconde  famille. 

Defcription  &^Hftoire  de  vingt  Mouches. 

3e.    M  é  m  o  I   R  E. 

i°.  Des  Mouches  de  la  troifième  famille. 

Defcription  de  dix-neuf  efpèces. 

z°.  Des  Mouches  de  la  quatrième  famille. 

Defcription  de  fept  efpèces. 

3°.  Des  Mouches  exotiques. 

Defcription  de  ceux  «Mouches  de  Suri- 
nam, donr  la  première  eft  prefqu'enyà- 


XCVj 

rement  femblable  à  celle  d'Europe,  que 
l'auteur  a  décrite  fous  le  nom  de  Mouche 
des  jardins ,  représentée  pi.  8  }  fig.  i  z  , 
de  ce  volume.  La  féconde  rellemble 
beaucoup  à  nos  Mouches  dorées  com- 
munes. 

4e.    Mémoire. 

Des  Stratiomes  &  des  Némoteles. 

Des  Stratiomes. 

Swammerdam  a  parlé  des  Stratiomes  fous 
le  nom  d'AJï/es;  M.  de  Réaumur  fous  celui 
de  Mouche  à  corcelet  armée  \  Frich,  Roefel , 
Linné,  les  ont  au  Ai  connues,  mais  il  les  ont 
regardé  comme  des  Mouche'.  M.  Geofîroy 
a  reconnu  le  premier  qu'ils  forment  un  genre 
à  part  ;  M.  de  Geer  a  ltuvi  cet  exemple  , 
ainlî  que  M.  Schaeffer. 

Caractères  de  ce  genre.  Ils  font  énoncés 
dans  la  table. 

Les  larves  des  Stratiomes  vivent  dans  l'eau  ; 
leur  corps  elt'Wng,  un  peu  applati  _,  plus 
large  qu'il  n'eft  épais  :  il  eft  compo  é  d'an- 
neaux dont  les  trois  derniers  font  plus  longs 
&  moins  gros ,  le  dernier  eft  en  forme  de 
tuyau  &  le  plus  long.  La  tète  petite,  écail- 
leufe  oblongue ,  eft  garnie  d'un  grand  nombre 
de  croche  s  en  partie  charnus,  &  de  bar- 
billons dans  une  agitation  continuelle ,  au 
moyen  de  laquelle  l'eau  &  les  très  petits  infec- 
tes microfeopiques  qu'elle  ç^itient  font  portés 
vers  la  bouché  de  la  larve.  A  l'extrémité  du 
dernier  anneau  eft  un  pinceau  de  poils  ,  il 
fert  à  iotuenir  l'extrémité  du  corps  à  la  fur- 
face  de  l'eau,  les  poils  aboutirent  en  forme 
di  rayons  à  l'extrémité  du  dernier  anneau  qui 
eft  ouvert  &  qui  fert  -à  la  refpiration  ;  l'a- 
nus ouvert  en  forme  de  fente,  eft  placé  delfou  = 
ce  dernier  anneau. 

La  latve  devenue 'nymphe  ,  ne  change 
point  de  forme  .,  mais  elle  eft  roide  8c  in- 
capable de  mouvemens.  Li  peau  devenue 
plus  seche,  plus  folide  ,  fert  de  coque.  Sous 


DISCOURS 


cette  coque  s'achève  en  cinq  à-  fix  jour*  le 

changement  de  la  larve  en  infeéte  ailé.  Ma- 
nière dont  il  le  tire  de  fa  coque. 

Defcription  de  trois  Stratiotnes. 

Des  Nc'motiles. 

Caractères  rapportés  dans  la  table. 

Defcription  de  dix- huit  Némorèles  qui  fe 
trouvent  en  Suède,  &  de  cinq  Némoteles 
exotiques. 

Les  larves  des  Némoteles  .quittent  leur 
peau  avant  de  devenir  nymphes,  e;!es  vivent 
de  différentes  fubftancesj  celles  de  la  cinquiè- 
me efpèce  vivent  dans  le  fabU  fin,  y  creufent 
un  entonnoir  à  la  manière  du  Fourmi-  lion  3 
&  fe  nournlfent  des  inieclcs  entraînés  par  l'é- 
boulement  au  fable  au  fond  de  l'entonnoir. 
M.  de  Réaumur  a  décrit  cette  larve  fous  le 
nom  de   Ver-lion. 


s- 


M  É 


M     O    I-  R     E. 


Des   Tacns ,  dts  A  (lies ,  des  Empis  }  &  des 

Conojs. 

Des  Taons. 

Le  Taon  j  Tabanus  en  latin  ,  eft  générale- 
ment connu  par  les  tourmens  qu'il  caufe  aux 
chevaux  &  aux  bœufs  pendant  l'été. 

Caractères  de  ce  genre.  Voye\  la  table. 

Obfervation  fingulière  de  M.  de  Geer  ; 
favoir  ,  qu'il  n'y  a  que  les  Taons  femelles 
qui  piquent  les  animaux  _,  &  que  les  mâles 
fucent  le  fuc  des  fleurs  ;  il  dit  que  ce  fait 
eft  commun  aux  Taons  Se  aux  Coufins. 

Perfonne  n'avoir  ,  avant  M.  de  Geer , 
connu  les  larves  des  Taons';  elles  vivent  en 
terre,  en  fortent  à  moitié  pour  palper  à  l'état 
d%  nymphe.  Defcription  d'une  larve  cV  de 
la  nymphe. 

Defcriptions  de  fix  efpcces  de  Taons  qui 
fe  trouvent  dans  nos  clituats  ,  &  de  fept 
Taons  exotiques. 

Dis 


PRÉ 

Des  Afiles. 


LIMINAIRE. 


XCVlj 


Caractères  de  ce  genre,  Se  defcription  dé- 
taillée des  différentes  parties  des  Ailles. 

Les  Ailles  font  des  infectes  de  rapine  qui 
vivent  d'autres  in  ectes  qu'ils  perceiu  avec 
leur  trompe,  &  dont  ils  fucent  les  humeurs; 
leurs  larves  vivent  en  terre,  s'y  ttansforment 
en  nymphe  après  avoir  quitté  leur  peau.  Ces 
larves  n'ont  pas  de  pattes,  leur  corps  eft  a  lon- 
gé, divifé  en  douze  anneaux  ,  effilé  aux  deux 
extrémités  ;  leur  tête  elt  petite  ,  écailleufe  , 
at mée  de  deux  crochets ,  à  l'aide  defquels  elles 
fe  transportent  ôc  fe  traînent  d'un  lieu  à  un 
autre. 

Defcription  de  dix  Afiles. 

Des  Empis. 

Caractères  de  ce  genre  ;  reffemblance  des 
Empis  avec  les  Coujins  ôc  les  Tipules  par 
l'enfemble  de  leur  forme. 

Les  Empis  font ,  comme  les  Afiles ,  des 
infectes  de  rapine. 

Defcription  de  deux  efpèces. 

Des  Conops 

Caractères  de  ce  genre  ;  defcription  affez 
détaillée  des  différentes  parties.  Les  Con&ps 
volent  autour  des  fleurs  avec  une  vivacité 
extrême ,  ils  fe  nourrillent  de  miel.  L'auteur 
ne  connoît  pas  leurs  larves. 

Defcription  de  quatre  efpèces. 

6e.    Mémoire. 

Des  Bombiles,  des  Hippobofques  y  des  Oejlres 
&  des  Coufins. 

Caractères  des  Bombiles  ;  defcription  de 
quatre  efpèces ,  dont  les  deux  dernières  font 
exotiques. 

Hijloire  Naturelle ,  Infettes.  Tome  iy. 


Les  Bombiles  volent  autour  des  fleurs  à 
la  manière  des  Papillons  Bourdons  ,  &  en 
pompent  de  même  le  miel  fans  fe  pofer. 
Leurs  larves  ne  font  pas  connues. 

Des  Hippobofiques. 

Caractères  des  infectes  de  ce  genre.  Voyt\ 
la  table. 

Defcription  de  deux  efpèces;  examen  dé- 
taillé j  dans  la  defcription  de  la  première 
efpèce,  des  différentes  parties  des  Hippobof- 
quesj  de  la  manière  fingulière  dont  ces  in- 
fectes fe  reproduifent.  La  femelle  dépofe  un 
œuf  prefque  aufli  gros  que  le  ventre  dans  le- 
quel il  ètoit  contenu.  II  renferme  une  larve 
quij  en  naillanr,devient  nymphefeus  fa  peau 
qui  fe  durcit  &  qui  prend  une  forme  ovoïde. 
Une  des  plus  fortes  preuves  de  cette  affer- 
tion  ,  c'efl  que  cet  œuf  a ,  dans  le  commen- 
cement, un  mouvement  de  dilatation  ôc  de 
contraction ,  foit  que  ce  foit  un  effet  de  la 
refpiration  ou  de  la  circulation.  Au  moment 
de  la  ponte  ,  l'Hippobofque  demeure  en  re- 
pos ,  la  peau  qui  recouvre  le  ventre  fe  dilate 
à  fon  extrémité  ,  ôc  s'ouvre  ;  mais  bientôt 
l'ouverture  fe  referme,  l'extrémité  du  ventre 
reprend  fon  volume,  &  l'infecte  fes  mouve- 
mens  ordinaires ,  fans  paroître  avoir  loufTert 
d'une  opération  qu'on  jugeroit  devoir  lui  être 
aullï  pénible. 

Des  Oejlres. 

Caractères  qui  diflinguent  ce  genre.  Voye\ 
la  table. 

Les  Oeftres  de  même  efpèce  font  fouvent 
très-cifféremment  colorés  ,  comme  M.  de 
Réaumur  l'a  remarqué  ;  ce  qui  rend  les  ef- 
pèces très- difficiles  à  diftinguer. 

Les  larves  des  Oeftres  vivent  aux  dépens 
des  grands  animaux. 

Defcription  de  l'Oeftre  des  inreflins  du 
Cheval,  de  celui  des  tumeurs  dc-i  bœufs. 


XCV11J 


DISCOURS 


Des  Coufins. 


Caradères  de  ce  genre ,  &  defcription  dé- 
taillée des  différentes  parties  du  corps  des 
Coufins.  M.  de  Geer  o'oferve  qu'ils  ont  été 
décrits  par  un  grand  nombre  d'auteurs  mo- 
dernes; queSwammerdamenadonnéd'excel- 
lentes  figures  ;  que  cependant  celle  qu'il  donne 
de  la  trompe  n'eft  pas  exacte  ,  mais  que  pour 
connoître  parfaitement  tout  ce  qui  concerne 
les  Coufins,  il  faut  le  chercher  dans  ce  que 
M.  de  Réaumur  a  écrit  fur  ces  infedes,  & 
qu'en  faveur  de  ceux  qui  n'ont  pas  les  ou- 
vrages de  ce  favant ,  il  donne  l'extrait  de  fon 
mémoire  fur  les  Coufins.  Comme  nous  don- 
nons la  notice  des  Œuvres  de  M.  de  Réaumur 
fur  les  Infectes  >  nous  ne  nous  occuperons  pas 
de  l'extraie  que  préfente  ici  M.  de  Geer.  Nous 
remarquerons,  comme  nous  l'avons  déjà  dit 
à  l'occafion  des  Taons  ,  qu'il  affure  avoir 
obfervé  que  ce  font  les  Coufins  femelles  feuls 
qui  nous  piquent,  &  que  jamais  il  n'a  été 
piqué  par  un  Coufin  mâle ,  quoiqu'il  fe  foit 
trouvé  fouvent  au  milieu  d'un  grand  nombre, 
&  que  les  femelles  l'alTailliOent. 

Defcription  &  hiftoire  du  Coufin  com- 
mun. 

7e.    Mémoire. 

Des  Tipules. 

Caractères  des  infedes  de  ce  genre.  M.  de 
Geer  penfe  que  la  Mouche-Saint- Marc,  dont 
M.  Geoffroy  a  fait  un  genre  particulier  fous 
le  nom  de  Bibion,  Bibio ,  en  latin,  eft  une 
Tipule  ,  Si  qu'on  ne  doit  pas  en  faire  an  »enre 
particulier,  que  la  différence  qu'on  remarque 
dans  les  antennes  ne  fuffir  que  pour  fub- 
divifer  la  Mouche-Saint  Marc  en  une  famille 
du  genre  des  Tipules. 

Defcription  des  parties  du  corps  des  Ti- 
pules. Divifion  de  ce  genre  en  quatre  familles 
d'après  la  forme  des  antennes.  Subdivifion 
des  Tipules  en  grandes,  petites  &  moyennes. 
Les  premières  ont  un  pouce  &c  au-delà  de 
longueur,  les  fécondes  font  delà  grandeur  des 
Coufins  communs,  &  les  moyennes  ont  une 


taille  entre  deux.  Plufieurs  efpèces  de  petites 
Tipules  s'élèvent  en  nombre  infini  de  la  fur- 
face  du  terrein  ,  redefeend'  nr,  remontent  & 
forment  des  fortes  de  balancemens  en  pro- 
duifant  un  fon  aigu. 

Defctiption  de  trente- fept  efpèces  de  Ti- 
pules. 

M.  de  Réaumur  _,  des  ouvrages  duquel 
nous  donnons  un  extrait  ,  ayant  traité  de 
l'hiftoire  des  Tipules,  il  eût  été  fuperflu  de 
de  rapporter  ici  ce  qu'en  dit  M.  de  Geer; 
mais  nous  devons  remarquer  qu'en  décrivant 
plufieuts  efpèces ,  il  a  fait  leur  hiftoire  parti- 
culière. Nous  aurions  defiré  en  pouvoir  don- 
ner une  notice.  Les  bornes  preferites  nous 
forcent  de  renvoyer  à  l'ouvrage  même ,  le 
ledeur  qui  defireroit  une  connoiffance  com- 
plette  de  l'hiftoire  des  Tipules ,  tant  générale 
que  particulière. 

8e.    Mémoire. 

Des  Gallinfecles. 

Les  Gallinfedes  ,  Coccus  de  Linné' ,  font, 
quant  aux  femelles  des  infedes  aptères  } 
quant  aux  mâles  des  infedes  à  deux  aîles , 
beaucoup  plus  petits  que  leurs  femeiies  ; 
celles-ci  paffent  l'hiver  attachées  aux  branches 
de différens arbres;  elles  s'y  tiennent  par  une 
trompe  quileu'rfert  àfucerlaféve  , elles  croif- 
fent  au  printems  ,  &  elles  font  fécondées 
par  les  mâles  qui  les  cherchent.  Ces  derniers 
ont  à  l'extrémité  du  corps  deux  filers  entre  les- 
quels eft  une  forte  d'aiguillon,  qui  eft  la  par- 
tie mâle  ou  fon  enveloppe  ;  ils  n'ont  d  ail- 
leurs ni  trompe  ni  mâchoires  :  la  femelle 
fécondée  j  pond  des  aufs  auxquels  elle  ferc 
de  couverture  &  d'enveloppe  en  les  couvrant 
de  fon  corps. 

Caractères  des  infectes  de  ce  genre.  Voye-^ 
la  table. 

Les  jeunes  Gallinfedes  nées  fous  le  corps 
de  leur  mère  au  printems,  en  fortent ,  fe 
répandent  fur  les  feuilles  ou  les  tiges _,  mais 
fans  i'y  fixer  entièrement;  à  l'automne,  elles 


INSERT  FOLDOUT  HERE 


s'attachent  aux  branches.,  les  femelles,  pour 
le  rette  de  leur  vie,  &  les  mâles  pour  jufqu'au 
printems  fuivant.  Alors  ceux-ci  le  métamor- 
phosent fous  leur  peau  qui  leur  ferrde  coque. 

Defcription  Se  hiftoire  de  la  Gallinfecte 
ovale  de  l'orme,  de  la  Gallinfecte  ronde  du 
faule. 

Defcription  d'une  Gallinfecte  exotique  (la 
Cochenille  ).  M.  de  Geer  en  a  reçu  de  vi- 
vantes de  1  ille  de  Sainr-Euftache  ,  ce  qui  l'a 
mis  à  portée  d'en  donner  une  defcription 
plus  exade  qu'on  n'avoir  pu  le  faire  encore, 
&  de  décrire  les  antennes  qui  font  toujours 
brifées  dans  les  Cochenilles  du  commerce. 
Mais  il  avertit  qu'il  n'eft  pas  fur  que  les  Gal- 
linfectes  de  l'ifle  de  Saint-Euftache  foient  les 
mêmes  que  celles  du  Mexique ,  qui  fourniflent 
la  Cochenille ,  quoique  toutes  deux  vivent  fur 
la  même  plante.  Il  n'a  non  plus  été  a  por- 
tée de  décrire  que  des  femelles. 

TOME     dernier. 

Ce  tome  efl:  regardé  comme  un  ou- 
vrage pofthume.  11  paroît  cependant  que  le 
manuferit  étoit  complet  avant  la  mort  de 
l'auteur ,  &  qu'on  n'a  fait  que  le  rendre  pu- 
blic. Il  contient  la  defcription  des  in- 
fectes Apures  }  ou  qui  n'ont  point  d'aîles  ; 
il  eft  divifée  en  neuf  mémoires  ,  fuivis  d'un 
dixième,  fervant  de  fupplément,  &  dans  le- 
quel on  trouve  la  defcription  de  quelques  in- 
fectes ailés. 

Enfin  ce  volume,  &  les  œuvres  de  M.  de 
Geer  fur  les  infectes  ,  font  terminés  par  la 
récapitulation  de  la  diftribution  des  infectes 
enclalTes.en  ordres  j  en  genres  &  en  familles, 
avec  une  table  générale  de  divifion  de  ces  ani- 
maux. 

CLASSE     XI. 

CARACTERES. 

Point  d^aîles ,  fix  pattes ,  bouche  à  trompe. 
Les  infectes  de  cette  clalle  palTent  pat  l'état 
de  nymphe. 


PRELIMINAIRE. 

Genre LXXXII.  La  Puce,  Pulex. 


SCC IX 


Six  pattes ,  dont  les  pof- 
tetieures  font  longues  & 
propres  à  fauter  ;  deux  yeux; 
courte  trompe  recourbée  ; 
antennes  filiformes  ;  an- 
neaux du  ventre  couverts 
de  pièces  écailleufes. 

CLASSE    XII. 

Point  d'aîles,  fix  pattes;  huit  yeux  de 
chaque  côté  de  la  tête  ;  antennes  fétacées  ; 
trois  filets  au  derrière  ;  corps  couvert  de  pe« 
tites  écailles. 

Genre  LXXXIII.  La    Forbicine,   Forbicina. 
Geoff.  Lepifma.  Linn. 

Six   pattes  ;   deux   yeux 

compofés  ;  deux  barbillons 

.    à  la  tête  ;  antennes  fétacées; 

trois  filets  au  derrière;  corps 

couvert  de  petites  écailles. 

LXXXIV.  La  Podure ,  Podura. 

Six  pattes  ;  huit  yeux  de 
chaque  côté  de  la  tête;  an- 
tennes filiformes  ;  queue 
fourchue  repliée  fous  le 
ventre  ,  au  moy:n  de  la- 
quelle elle  faute. 

LXXXV.  Le  Terme,  Termes.  Linn. 

Six  pattes  ;  deux  yeux  à 
réfeau  ;  antennes  fétacées 
ou  filiformes  ,  plus  longues 
que  le  corceletj  bouche  à 
deux  dents  au  devant  de  la 
tête,  &  quatre  barbillons 
mobiles. 

mj 


c  DISCOURS 

Genre  LXXXVI.  Le  Pou  J  Pediculus.  X  C  I.  Le  Scorpion ,  Scorpïo. 


Six  pattes  ;  deux  yeux  ; 
courte  trompe  à  la  tête  ;  an- 
tennes filiformes  de  la  lon- 
gueur de  la  tète  ;  ventre 
applati. 

LXXXVIL  Le  Ricin  ,  Ricinus,pediculi 
fpec.  Linn. 

Six  pattes  ;  deux  yeux  ; 
antennes  filiformes  environ 
de  la  longueur  de  la  tête  ; 
ventre  applati;  deux  dents 
en  deflous  de  la  tête. 

CLASSE     XIII. 

Point  d'aîles,  huit  ou  dix  pattes,  la  tête 
confondue  avec  le  corceiet  ,  ou  faifant  en- 
fenble  une  même  maire  ,  fans  étranglement 
entre  deux. 

Genre LXXXVHI.La  Miize^  A  caras. 

Huit  pattes  ;  deux  yeux  ; 
deux  bras  en  forme  de  pé- 
rîtes pattes ,  articulés  près 
de  la  tête  ;  courte  trompe. 

LXXXIX.  Le  Faucheur,  Phalangium. 

Huit  patte;;  deux  yeux; 
deux  bras  en  forme  de  pe- 
tites pattes;  deux  ferres  au- 
devtnt  de  la  tête ,  divifées 
en  deux  doigts;  corps  ovale. 

XC.  L'Araignée,  Aranca. 

Huit  pattes;  huit  yeux; 
deux  bras  articulés  en  forme 
de  petites  pattes  ;  deux 
ferres  au-devant  de  la  tête; 
mamelons  charnus  Se  mo- 
biles au  derrière  qui  font 
des  filières 


Huit  pattes;  huit  ou  fix 
yeux  ;  deux  ferres  ou  te- 
nailles aux  côtés  de  la  tête; 
deux  autres  ferres  plus  pe- 
tites au-devant  de  la  tête  J 
longue  queue  articulée,  ter- 
minée par  un  aiguillon  cour- 
bé; deux  lames  dentelées 
en  peigne  au  -  delïbus  du 
corps. 

XCII.  Le  faux  Scorpion,  Cbclïfer. 
G  k  o  f  f.  Phaiangïï  fpec. 
Lin. 

Huit  pattes;  point  d'an- 
tel  nés;  deux  terres  ou  te- 
nailles aux  côtes  de  la  tête; 
deux  autres  lerres  plus  pe- 
tites au  devant  de  la  tête  j 
corps  oblong  ians  queue. 

X  C 1 1 1.  L'Ecreviiïe ,  Aftacus  a  Can- 
cer macrorus.  Lin. 

Dix  pattes  ,  dont  les 
deux  antérieures  font  gran- 
des &  terminées  par  des 
ferres  doubles  ou  à  deux 
doigts  ;  antennes  fétacées 
longues  ;  deux  yeux  placés 
fur  des  pédicules  mobrles; 
deux  bras  articulés;  corce- 
iet convexe ,  cylindrique  ; 
longue  queue  étendue,  ter- 
minée par  des  nageoires 
plattes  en  forme  de  feuil- 
lets. 

XCIV.  Le  Crabe,  Cancer.  Cancer 
brachyurus .  Lin. 

Dix  pattes  (  quelquefois 
huit),  dont  l'es  deux  anté- 
rieures font  grandes  Se  ter- 
minées par  des  ferres  dou- 


blés  ou  à  deux  doigs  ;  deux 
yeux  placés  fur  des  pédi- 
cules mobiles;  antennes  fé- 
tacées  comtes;  deux  bras 
articulés  ;  grand  corcelct 
applati;  queue  triangulaire 
ou  ovale,  recourbée  &  ap- 
pliquée fur  le  deiïbus  du 
corps. 

Genre    XCV.  Le  Monocle,  Monoclus. 

Pattes  branchues  &  pro- 
pres à  la  nage  ;  deux  bras 
articulés  j  également  bran- 
chus  ;  le  corps  couvert 
d'une  écaille  en  forme  de 
coquille  bivalve  ;  les  yeux 
placés  fur  cette  écaille  tout 
près  les  uns  des  autres ,  & 
formant  comme  une  malle 
unique;  queue  fourchue. 

CLASSE     XIV. 

Point  d'ailes  }  quatorze  pattes  &  d'avan- 
tage, la  tète  féparée  du  corps  par  une  incilion 
ou  étranglement. 

Genre  XCVI.  La  Squille,  Squilla.  Cancer 
man'ibus  adaclylis  &  onifei 
j<  jpec.  Lin. 

Quatorze  pattes,  dont 
les  quatre  antérieures  font 
à  tenailles  (Impies  ;  quatre 
antennes  létacées  ou  à  filets 
coniques  ;  lames  mimes  en 
forme  de  feuillets  fous  la 
queue ,  ou  bien  point  de 
queue. 

XCVII.  Le  Cloporte,  Onïfcus. 

Quatorze  pattes  ;  deux 
yeux  à  réfeau  ;  deux  an- 
rennes  filiformes  coudées  ; 
corps  ovale  divifé  en  an- 
neaux. 


PRELIMINAIRE.  cj 

Genre  XCVIII.  La    Scolopendre  ,    Scolo- 
pendra. 


Corps  applati  divifé  era 
plufieurs  anneaux  ;  pattes 
nombreufes ,  une  paire  à 
chaque  anneau  du  corps  ; 
antennes  fétacéesou  à  filets 
coniques  ;  plufieurs  yeux  en 
forme  de  tubercules  hémif- 
phériques  ;  deux  tenailles 
en  crochets ,  &  deux  barbil- 
lons en  forme  de  petits 
bras  en  deiïbus  de  la  tète. 


XCIX.  Le  Iule, /«/m. 


Corps  cylindrique  divifé 
en  un  très- grand  nombre 
d'anneaux;  pattes  nombreu- 
fes,  courtes;  deux  paires  à 
chaque  anteau  du  corps  ; 
antennes  courtes  filiformes  ; 
deux  yeux  à  réfeau;  deux 
dents. 


M   É 


MOIRE. 


Des  infecles  fans  ailes  en  général ,  &  en  par- 
ticulier des  Puces  j  des  Forbicines ,  des  Po- 
dureSj  des  Termes  ,  des  Poux  &  des  Ricins. 

Les  infec~t:s  fans  aîles  ou  aptères  ne  font 
pas  fujets  à  des  métamorphofes  ,  excepté  la 
Puce  qui  fort  de  l'œuf  fous  la  forme  de 
larve ,  ik  qui  pâlie  par  l'état  de  nymphe  avant 
de  devenir  infecte  parfait. 

Les  Aptères  ptéfentent  dans  leur  forme 
des  différences  qui  mettent  en  état  de  les 
diftinouer  en  diverles  clalîes.  Voye^  la  table. 
Quoiqu'ils  ne  prennent  jamais  d  aîles  ,  ils 
changent  de  peau  à  mefure  qu'ils  croisent; 
plufieurs  ont  le  corps  couvert  d'une  peau 
dure  tk  cruftacée  ;  la  plupart  ont  das  dents, 
quelques-uns  une  trompe;  les  antennes  va- 
rient beaucoup  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur ;  les  Mutes  ,  les  Faucheurs  ,  les  Arai- 


Cl) 


DISCOURS 


gne'es,  les  Scorpions  &  les  faux-  Scorpions  , 
n'en  ont  point  ,  fuivant  M.  de  Geer  ,  & 
les  parties  auxquelles  on  en  a  donné  le  nom  , 
font  des  barbillons  ou  efpèces  de  bras  dont 
ils  fe  fervent  pour  apptocher  leurs  alimens 
de  la  bouche  \  ces  parties  nJont  aucun  rap- 
port avec  les  antennes  par  leur  forme  &  leur 
polîtion. 

Parmi  les  Aptères ,  les  uns  n'ont  que  deux 
yeux  ,  d'autres  en  ont  huit ,  &  certains  feize. 
Us  font  ordinairement  liiTes  &  fans  facettes , 
excepté  les  Ecrevijfes  Ôc  les  Iules.  Dans  les 
EcreviJJes  &  les  Crabes  ,  les  yeux  ,  placés 
fut  une  iorte  de  pédicule ,  font  mobiles. 

Le  corcelet  eft  d'une  feule  pièce,  on  de 
deux  ou  trois  ,  mais  dans  quelques  efpèces, 
comme  le  Cloporte  ,  il  n'eit  pas  diftinct  du 
refte  du  corps. 

Les  parties  de  la  génération  font  placées 
ordinairement  au  bout  du  corps  dans  le  mâle 
&  dans  la  femelle  ;  mais  dans  l'Araignée 
mâle ,  elles  font  renfermées  dans  le  bouton 
qui  termine  les  bras  fuués  à  la  tête,  &  qu'on 
a  regardés  comme  les  antennes  ;  l'Araignée 
mâle  a  donc  les  parties  doubles  ;  la  femelle 
n'en  a  qu'une  placée  au-deflous  du  ventre 
près  du  corcelet. 

xLa  plupart  des  Aptères  font  ovipares  t 
quelques-uns  font  vivipares  ;  tous  ces  infectes 
fe  reproduifent  avant  d'avoir  pris  tout  leur 
accroilîement  ,  ce  qui  eft  le  contraire  des 
autres  animaux  ,  &  en  particulier  des  in- 
feétes  qui  n'engendrent  que  fous  leur  der- 
nière forme  ,  ou  lorfque  leur  développement 
eft  complet. 

La  nourriture  &  la  demeure  des  Aptères 
varient  félon  les  efpèces  ;  il  y  en  a  de  ter- 
reftres  &  d'aquatiques  ,  de  fanguivores  ,  de 
farnaciers ,  de  frugivores,  ou  qui  fe  nour- 
riflent  de  végétaux. 


Des 


On  n'en  connoît  qu'une  efpèce  ;  fes  ca- 
ractères; fa  defeription.  Elle  pond  fes  œufs 
au  hafard  ,  fuivant  M.  Roefel.,  fans  les  atta- 
cher ,  comme  on  le  croit  ,  aux  différents 
poils  ;  il  en  fort  des  larves  de  figure  alongée , 
avec  une  tête  écailleufe  &  de  petites  an- 
tennes; le  corps  eft  divifé  en  anneaux,  velu 
&  terminé  par  deux  crochets  qui  fetvent  à 
le  poulfer  en  avant.  Il  n'y  a  point  d'autres 
pattes. 

Ces  larves  font  fort  vives ,  fe  mettent  en 
rond  dans  l'état  de  repos ,  fortent  des  œufs 
environ  lix  jours  après  la  ponte  ,  &  ont  at- 
teint leur  grandeur  onze  jours  après  leur  naif- 
fance  ;  elles  cherchent  alors  une  retraite  ,  s'y 
enferment  fous  une  eoque  mince ,  y  pren- 
nent la  forme  de  nymphes  ,  &  fortent  de 
la  coque  fous  celle  de  Puce  au  bout  de  onzs 
autres  jours.  Cependant  les  larves  qui  fe  font 
enfermées  en  automne ,  fous  une  coque  }  n'en 
fortent  qu'au  retour  du  printems. 

Des  Forbicines. 

M.  Linné  a  nommé  ce  genre  d'infectes 
Lépifma.  Il  penfoit  que  les  Forbicines  font 
originaires  d'Amérique  ,  d'où  elles  ont  été 
apportées  en  Europe,  &  y  ont  multiplié  dans 
le;  régions  chaudes  ou  tempérées  _,  car  on 
n'en  trouve  point  dans  les  contrées  du 
nord. 

Defeription  de  la  feule  efpèce  connue. 

Des  Podures. 

Leurs  caractères.  Voye\  ia  rable.  M  de 
Geer  dit  qu'il  les  obfervat  &  les  fit  le  pre- 
mier connoître  en  1737  j  perfonne  n'en  ayant 
encore  parlé. 

Toutes  les  efpèces  de  Podures  font  très- 
petites,  Se  on  ne  peut  les  bien  examiner  qu'au 
microfeope  ;  elles  aiment  à  fe  ralfembler  en 
grand  nombre  ;  on  les  trouve  en  tas ,  fur  les 


PRELIMINAIRE. 


plantes ,  fur  le  fable ,  fur  la  furface  des  eaux 
dormantes,  &r  même  fur  la  neige  en  tems 
de  dégel  ;  elles  courent  avec  beaucoup  de 
vîieffe  ôc  fautent  très- légèrement.  Elles  pré- 
fèrent les  lieux  humides  j  elles  ne  fubiffent 
pas  de  métamorphofe.  Leur  divifion  en  deux 
familles.  Defcription  de  fept  efpèces.  Celles 
qui  font  aquatiques  ne  peuvent  vivre  que 
rrès-peu  de  tems  éloignées  de  l'eau  &  à  fec. 

Des  Termes. 

Les  Termes  ont  été  appelles  en  latin  Pe- 
liculï  pulfatorii ,  &  en  françois  Poux  de  bois. 
2e  font  de  très -petits  infe6r.es,  d'une  ex- 
rême  vivacité  ;  ils  habitent  les  maifons , 
ourent  fur  les  meubles ,  Se  fe  logent  de  pré- 
iilection  fur  les  vieux  livres ,  dans  les  her- 
■iers  ôc  les  collections  d'infectes  delléchés. 

Il  ne  faur  pas  les  confondre  avec  des  in- 
ectes  auxquels  on  a  donné  le  même  nom  , 
c  qui  ont  beaucoup  de  rapport  avec  les 
jurmis.  )  Caractères  des  Termes  dont  il  eft 
arlé  dans  ce  mémoire. 

Defcription  d'une  efpèce  qui  habite  nos 
entrées.  Il  paroîtroir ,  d'après  l'hiftoire  de 
;tte  efpèce }  qu'elle  feroit  deftinée  à  prendre 
es  aîles  ,  &  qu'il  y  auroit  des  Termes  aîlés 
'  de  non  aîlés.  Mais  ce  fait  n'eft  pas 
'éré. 

Defcription  d'un  Termes  du  Cap  de 
onne-Efpérance.  Ce  Termes  le  rapproche 
aucoup  des  Fourmis  ;  mais  fes  antennes  ne 
.n  pas  coudées  t  fon  ventre  eft  couvert 
une  peau  molle  &  membraneufe  ,  &  il 
;m  au  corcelet  par  toute  fa  largeur  &  non 
r  un  pédicule.  Cette  efpèce  habite  des  nids 
ns  lefquels  on  trouve  d'autres  infectes 
aucoup  plus  grands ,  qui  font  probable- 
snt  les  femelles.  Les  hottentots  mangent 
c  délices  ces  Termes. 

Defcription  d'une  aurre  efpèce  de  Termes 

Dtique.  Celle-ci  fe  trouve   également   en 

nérique  8c  dans  les  pays  les  plus  méri- 

naux  de  l'ancien  continent  j  elle  eft  un 


Cil) 

fléau  affreux  par  les  dégâts  qu'elle  caufe  dans 
les  maifons  ;  fa  grandeur  ell  à  peu  près  la 
même  que  celle  des  Fourmis  noires  les  plus 
communes  en  Europe.  Sa  delcription.  Les 
mâles  font  plus  petits ,  ont  la  tête  quarree 
&  les  mâchoires  très-fortes  ;  la  tête  des  fe- 
melles eft  alongce  ,  &  leurs  mâchoires  font 


Ces  Termes  vivent  dans  des  nids  d'où  ils 
fe  répandent  par  des  chemins  couverts  qu'ils 
favent  conllruire  ,  par  tout  où  ils  veulent 
pénétrer.  Les  nids  &  les  chemins  font.,  fui- 
vant  un  obfervateur  qui  les  a  vus  aux  ifles 
Antilles  _,  confiants  d'une  pâte  qu'ils  favenc 
étendre.  Cette  pâte  eft  le  réfultat  des  ma- 
tières ,  fur  lefquelles  ils  bâtiffent ,  dilïbutes 
par  une  liqueur  qu'ils  répandent  &  qui  ré 
duit  en  une  forte  de  pulpe  toute  efpèce 
de  fubftance.  Ces  mêmes  ouvrages  ,  feloi» 
M.  Adamfon  ,  qui  a  vu  les  Termes  en 
Afrique,  fonr  conftruits  avec  de  la  terre  que 
les  Termes  aglutinent  &  lient  pour  conf- 
ttuire  leur  demeure  &  leur  chemin.  M. 
Adamfon  les  nomme  F'agvagues.  Quoi  qu'il 
en  foit  de  la  nature  des  matériaux  qu'ils  em- 
ploient ,  &  qui  peut  varier  dans  les  diffé- 
rens  pays  >  les  Termes  ne  fauroient  fouffrir 
l'air,  &  ne  travâillenr  jamais  au  jour,  mais 
ils  pénètrent  par-tout  à  la  faveur  de  leurs 
chemins  couverts ,  &  rien  n'eft  à  l'abri  de 
leur  voracité  ;  étoffes ,  meubles ,  le  bois  même 
qui  entre  dans  la  conftruction  des  édifices , 
ils  rongent  &  détruifent  tout,  &  comme  leur 
nombte  eft  prodigieux  ,  leurs  ravages  font 
exceffifs.  Ces  derniers  Termes  ne  paroiffent 
pas  différer  des  infectes  auxquels  d'autres 
naruraliftes  ont  donné  le  même  nom ,  qui 
fe  trouvent  dans  les  pays  chauds  de  l'ancien 
&du  nouveaucontinent.Mais  ceux  cin'appar- 
tiennent  pas  à  la  claffe  des  Aptères,  &c  il 
eft  probable  que  M.  de  Geer  na  placé  dans 
cette  claffe  les  termes  que  parce  qu'il  ne  les  a 
pas  bien  connus. 

Des  Poux. 

Caractères  de  ces  infectes. 

Defcription  du  Pou  qui  vit  aux  dépens  de 


C1V 


DISCOURS 


de  l'homme.  M.  Linné  en  a  diftingué  deux 
variétés  ,  une  qui  s'attache  à  la  tête ,  l'autre 
aux  différentes  parties  du  corps.  La.  première 
variété  eft  couverte  d'une  peau  plus  dure  , 
plus  colorée ,  &  elle  eft  un  peu  plus  petite , 
elle  eft  bordée  fur  les  côtés  par  une  raie  noire 
ponctuée  ;  la  féconde  variété  eft  d'un  blanc 
iale  fans  bordure  fur  les  côtés. 

Defcription  du  Pou  du  Bufle  d'Afrique. 
Ce  Pou  diffère  du  précédent  par  cinq  tu- 
bercules écailleux  ,  placés  fur  les  côtés  du 
corps. 

Des  Ricins. 

Les  Ricins  font  les  infectes  parafites  que 
l'on  trouve  fur  les  oifeaux  &  quelques  qua- 
ùrupèdes  ,  Se  qu'on  a  regardes  commj  leurs 
Poux;  mais  au  lieu  d'une  trompe  ils  ont 
deux  dents  ou  mâchoires  ,  caractère  aiftz 
diftinctif  pour  que  M.  de  Geer  en  ait  fait 
un  genre  féparé.  Leur  defcription  en  général , 
Se  en  particulier  celle  du  Ricin  du  Pinçon , 
du  Bruant  _,  de  la  Corneille ,  de  la  Mouëcte  , 
du  Plongeon  ,  de  la  Poule  d'eau  t  du 
Chien. 

2e.      M   É   M   o   L    R    E. 

Des  Mutes  &  des  Faucheurs 

Des  Mittes. 

Caractères  de  ce  genre.  Les  Mittes  ont 
huit  pattes  \  mais  en  naiffant  elles  nen  n'ont 
que  lix  ,  Se  celles  de  la  troisième  paire  ne 
pouffent  qu'après  qu'elles  onr  mué.  Elles  mul- 
tiplient beaucoup ,  Se  on  les  trouve  répan- 
dues par  tout.  On  leur  a  attribué  d'être  la 
caufe  des  maladies  les  plus  graves,  telles  que 
pludeurs  fortes  d'épidémies,  la  dyffenreiie, 
la  petite  vérole  Se  la  gale  ,  la  pelle  même. 
M.  de  Geer  paroît  ne  pas  douter  qu'elles  ne 
fuient  la  caufe  de  la  g;!e;  M.  Geoffroy  Se 
b  aucoup  d'autres  auteurs  ont  la  même  opi- 
nion ,  qui  ne  paraît  cependant  pas  prouvée. 
Car  les  Mittes,  ou  Tiques  ,  comme  d'autres 
les  nomment  _,  caufetn-elles  4a  gale  j  ou  la 


fanie  qui  tranfude  dans  cette  maladie  ,  les 
attire-  elle?  Quant  à  l'opinion  relative  aux 
autres  maladies,  elle  a  fort  peu  de  par- 
tifans. 

M.  de  Geer  rapporte  au  genre  des  Mittes 
la  Tique  d'Amérique  ,  qui  s'introduit  dans 
la  peau  de  l'homme  &  des  animaux  ;  ainfi 
que  les  Tiques  ou  Cirons  qui  tourmentent 
les  différens  animaux  ,  même  les  autres  in- 
fectes. Mais  indépendamment  de  ces  Mittes, 
il  y  en  a  d'aquatiques  qui  dépofent  leurs 
œufs  fur  les  pattes  des  Ditifques  &  autres 
infectes  d'eau.  Ces  œufs  prennent  de  l'ac- 
croilfement ,  ce  qui  prouve  qu'ils  pompent 
de  la  nourriture  ,  &  il  en  naît  des  Mittes 
qui  continuent  de  vivte  fur  les  mêmes  in- 
fectes. Il  arrive  la  même  chofe  à  plufieurs 
infectes  terreftres,  fur  lefquels  les  Mittes  dé- 
pofent également  leurs  œufs. 

Il  feroit  utile  de  divifer  les  Mittes  en 
familles  à  caufe  de  leur  grand  nombre,  Se 
M.  de  Geer  propofe  de  placer  dans  la  pre- 
mière famille ,  celles  qui  vivent  fur  les  pro- 
visions de  bouche  ,  dans  la  féconde  ,  celles 
qui  (e  nourrillent  aux  dépens  de  l'homme 
Se  des  quadrupèdes;  dans  la  troisième j  celles 
des  oifeaux  ;  dans  la  quatrième ,  les  Mittes 
des  autres  infectes;  dans  la  cinquième ,  celles 
des  arbres  Se  des  plantes  ;  dans  la  (îxicme  , 
celles  qui  rodent  par  -  tout  fans  fe  fixer , 
&  dans  la  fepticme  ,  les  Mittes  aqua- 
tiques. 

Des  Mittes  qui  Je  trouvent  fur  les  vivres  ou 
les  provijions  de  bouche. 

Defcription  de  l'efpece  qui  vit  fur  le  fro 
mage,  les  viandes  fumées  &  defléchées.,  le 
pain,  les  fruits  fecs  &  gardés,  Sec. 

Des  Mittes  de  l'homme  &  des  quadrupèdes. 

Description  de  cinq  efpèces.  La  première 
c-ft  celle  qu'on  trouve  dans  les  ulcères  caulés 
par  la  gale,  Se  à  laquelle  MM.  de  Geer  3 
Liimé  Se  Geoffroy  attribuent  cette  maladie. 

Des 


PRÉLIMINAIRE. 

Des  Mines  des  Oifeaux. 
Defcription  de  trois  efpèces. 

Des  Mines  des  infectes. 


CV 


Defcripcion  de  neuf  efpèces  ,  favoir  des 
Mitres  des  Bourdons  ,  d:>s  Moin  hes  ,  des 
Faucheurs  ,  des  Detnuifellés  ,  des  Confins  , 
des  Pucerons  ,  &ic.  La  dernière  qui  elt  la 
dix-feptièroe ,  &:  que  M.  de  Geer  appelle 
Mut:;  végétative,  exige  de  nous  y  arrêter 
un  inftant.  Elle  elt  très-petite  ;  M.  de  Geer 
l'a  obfervée  kir  un  Stuphj/in  ;  de  l'extrémité 
de  fou  corps  naît  un  pédicule  évafé  ,  enfuite 
très-délié  ,  puis  de  nouveau  éva  é  &  adhérent 
par  ce  dernier  endroic  à  la  peau  du  Sta- 
phylin.  C'eft  donc,  en  quelque  force,  un 
liifcâe  parafne  attaché  à  un  autre  infecte 
dont  il  pompe  les  lues ,  comme  les  plantes 
qui  croilTènt  de  cette  manière  aux  dépens 
d  autres  plantes  ;  mais  ectee  Micte  n'eft  jamais 
feu'e  ;  il  ny  en  a  qu'une  qui  tienne  au  fta- 
phylin  ;  d'autres  Mittes  tiennent  au  pédi- 
cule de  la  première  par  le  leur  j  elles  font 
rangées  au-defîus  les  unes  des  autres ,  &  leur 
atfembiage  fur  différentes  parties  du  corps 
du  Staphylin  ,  y  forme  comme  autant  de 
houppes  diftinctes.  Cependant  chaque  Micte 
ne  refte  pas  toujours  attachée  ;  mais  quand 
elle  veut  changer  déplace  ,  elleie  cramponne 
par  le  moyen  de  [es  pattes  au  premier  objet 
fixe  qu'elle  rencontre ,  &  elle  fe  dégage  en 
{aifant  effort  ,  puis  elle  marche  &  fe  rranf- 
porte  où  elle  veut  ;  alors  elle  ne  fe  nourrit 
plus  par  fon  pédicule,  mais  par  le  moyen 
d'une  trompe  fituée  en  deiïcuis  de  fa  tête. 
M.  de  Geer  a  obfervédes  Mittes  de  la  même 
efpèce  accumulées  fur  une  Lepture  ,  les  unes 
formant  des  houppes  &  liées  par  leur  pé- 
dicule ,  les  autres  marchant  fur  la  Lepture. 
M.  Frich  étoit  le  feul  auteur  qui  eût  parlé 
de  ces  Mittes  avant  M.  de  Geer. 

Defcription  de  trois  efpèces  de  Mittes  de 
la  cinquième  famille  ,  de  deux  de  la  (îx;ème  , 
&  d:-  cinq  de  la  teptième  ,  ou  de  celles  qui 
font  aquatiques  ;  parmi  celles  ci  ,  la  Micte 

Hjfioue  Naturelle t  lnfeîles.Tome  IV. 


que  M.  de  Geer  nomme  Mitte  rouge ,  dé- 
pofe  (es  œufs  fur  différens  i  ferStes  aqua- 
tiques ,  &  ces  œufs  y  croifTent,  y  acquiè- 
rent du  volume  avant  que  les  jeunes  Mittes 
en  forcent. 


Defcription  de  trois  Mittes  exotiques,  donc 
la  première  eft  la  Mute  pique  ,  ou  la  Chique  > 
la  Tique,  le  Nigua  des  américains.  Cette 
Tique  elt  excellivement  abondante  dans  les 
bois  où  elle  vit  ,  fur  les  feuilles  tombées  Se 
deflechées.  Aulli-tôt  qu'un  homme  ou  un 
animal  fe  rept  fe  fur  ces  feuilles,  il  elt  cou- 
vert de  Tiques.  Elles  percent  la  peau  fans 
qu'on  fente  leur  piquure  qui  ne  devient  feu- 
llble  que  quand  la  Tique  s'eft  introduite  de 
la  moitié  de  la  longueur  de  fon  corps.  Alors 
on  éprouve  une  démangeaison  fore  vive  ,  & 
fi  l'on  rente  de  retirer  la  Tique ,  elle  cienc 
fi  fort  qu'on  la  rompt  ;  la  partie  du  corps 
engagée  dans  la  plaie  y  refte,  caufe  une  vio- 
lente inflammation  dont  les  fuites  font  fort 
dangereufes;  on  eft  donc  obligé  de  fearifier 
la  plaie  pour  retirer  la  Tique  dans  fon  entier. 
Elle  eft  d'abord  allez  petite  ,  mais  elle  fe 
renfle  confidérablement  en  peu  de  tems  par 
l'abondance  du  fang  qu'elle  fuce.  On  ne  court 
pas  le  lifque  d'en  être  piqué  dans  les  prairies. 
Elle  ne  s'y  trouve  jamais. 

Des  Faucheurs. 

Leurs  caractères. 

On  les  a  confondus  avec  les  Araignées 
jufqu'i  M.  Linné,  qui  d'abord  les  a  regardés 


nom  de  Phalangium. 

Les  Faucheurs  ne  filent  pas  ;  leur  peau  eft 
prefque  cruftacée  ;  ils  n'ont  que  deux  yeuxj 
ils  fe  nourrirent  d'infeétes  qu'ils  fucenc  & 
qu'ils  faififlènt  en  courant-,  ils  dépofent  leurs 
œufs  dans  les  terreins  humides  où  le  foleil , 
pénètre  peu. 

Defcription  de  deux  efpèces. 


cv; 


3' 


DISCOURS 

K     E. 


M    É    M    O 

Des  Araignées, 
Leurs  caraélères. 

Les  Araignées  onr  été  obfervés  par  Leu- 
wenhoeck  ,  Lijlcf  ,  Hombtrg  3  de  Réaumur  , 
Cierck  3  Roefcl ,  &zc.  Mais  M.  de  Geer  dé- 
clare que,  fans  s'attacher  aux  obfervations 
des  auteurs,  il  ne  rapporte  que  celles  qu'il 
a  faites  lui-même  ,  &  il  remarque  que  les 
Araignées  méritent  bien  d'être  étudiées,  fur- 
tout  à  caufe  de  leur  f  ;rme  ,  de  leur  manière 
de  vivre  6c  de  leur  façon  de  fe  propager. 

La  morfure  des  Araignées ,  au  moins  de 
celles  qu'on  trouve  en. Europe  ,  n'eft  point 
vénimeufe  comme  on  le  croît  communément; 
elle  ne  produit,  au  plus.,  qu'une  légère  in- 
flammation &  de  la  démangeaifon  ,  comme 
la  piquure  des  Coufms. 

Le  corps  des  Araignées  paroît  n'être 
partagé  qu'eu  corceler  &  en  ventre.  La  tête 
qu'on  reconnoît  par  la  pofition  des  yeux  , 
eft  comme  confondue  avec  le  corcelet  ;  le 
ventre  varie  beaucoup  dans  différentes  ef- 
pèces  ,  tant  par  la  forme  que  par  le  volume; 
les  filières  font  fituées  à  fa  partie  poftérieure, 
&  les  parties  de  la  génération  font  placées 
.vers  fon  milieu  en  délions  dans  les  fe- 
melles. 

Les  mâles  font  beaucoup  plus  petits ,  & 
leur  ventre  fur  tout  eft  beaucoup  moins  con- 
fidérable;  chacun  de  leurs  bras  eft  furmonté 
d'un  bouton  qui  contient  les   parties  de  la 
génération  ;  elles  font  donc  doubles  ,  mais  le 
mâle  ne  fait  ufage  que  d'une  de  ces  parties  dans 
l'accouplement  ;  il  n'approche  qu'avec  beau- 
coup de  précaution  de  la  femelle,  &  feulement 
pour  l'accouplement  ;  quand  il  fe  trouve  à  fa 
portée  dans  d'cuurescirconftances ,  il  en  eft  fou- 
ventdévoré,  &  même  lùrfqu'il  s'en  approche 
trop  brufquement  pour  s'accoupler.Parmi  quel- 
ques petites efpèces,  les  mâles  vivent  cependant 
i'ur  la  même  toile  que  les  femelles  ,  mais  en 
fe  tenant  t  u'ours  à  l'écart. 


L'ir.ftant  de  l'accouplement  eft  précédé 
de  beaucoup  de  précautions  de  la  part  du 
mâle  ,  qui  s'approche  &  fe  retire  piufieurs 
fois  ,  &  s'unir  enfin  à  la  femelle,  après  avoir 
eu  foin  de  tendre  un  fil  qui  lui  lerve  à  fe 
retirer  auflî-tôt  que  l'accouplement  eft  fini; 
il  prend  alors  la  fuire  au  plutôt,  &  il  n'eft 
cependant  pas  rare  qu'il  foit  arrêté  &  dé- 
voré par  la  femelle  à  laquelle  il  vient  de 
fe  joindre. 

Les  Araignées  ne  vivent  que  de  proie; 
&  celle  de  toutes  efpèces  leur  eft  bonne, 
pourvu  quel  les  foientalfez  fortes  pour  s'en  ren- 
dre maît  relies  ;  elles  ne  s'épargnent  pas  même 
entre  elles,  &  elles  s'entre  dévorent;  les  unes 

ne  fon:  que   fucer  le  fane  ,  les  autres  dé- 

i  •  ■? 

vorent  leur  proie  ,  ou  entière,  ou  en  partie; 

celles  qui  tendent  des   toiles  y  prennent  les 

infectes  qui  donnent  dedans ,  &  celles  qui 

ne    filent 

courfe. 


pas ,    faifiiTent    leur    proie  à    la 


Lorfque  deux  Araignées  fe  rencontrent 
fur  la  même  toile,  celle  à  qui  la  toile  ap- 
partient fe  faifit  de  l'Araignée  étrangère  qui 
tâche  de  fuir ,  &  la  tue  fi  elle  eft  plus  forte  ; 
mais  fi  elles  font  de  grandeur  égale  ,  il  fe 
livre  un  rude  combat  ,  dont  la  fuite  ordi- 
naire eft  la  mort  des  deux  parties.  Cepen- 
dant ce  n'eft  que  par  quelqu'accident  que 
deux  Araignées  fe  trouvent  fur  la  même 
toile;  elles  ne  cherchent  point  celles  qu'elles 
n'ont  pas  filées  ,  &  elles  ne  les  habitent  pas, 
elles  n'en  délogent  pas  les  Araignées  plus 
foibies. 

Les  Araignées  mangent  beaucoup  quand 
elles  en  trouvent  l'occaïion  ,  cV  li  leur  nour- 
riture continue  à  être  abondante,  leur  ac- 
croillement  eft  rapide;  mnis  elles  ont  la  fa- 
culté de  fuppoitet  de  très- longs  jeûnes  , 
quand  la  nécèffité  les  y  contraint  ;  elles  pé- 
riffenc  par  l'effet  de  la  plus  légère  bieffure  , 
&  font  en  cela  bien  différentes  des  autres  in- 
feefes.  Elles  rendent  des  excrémens  liquides 
&  fous  la  fo.nie  d'une  efpèce  de  bouillie. 


P  R  E  L  1  M  1  N  A  IRE. 


CV1J 


M.  Clerck  ctoic  que  les  Araignées  ne  vi 
vêtu  pas  plus  d'un  an  ,  Se  qu'elles  changent 
tro  s  fois  de  peau  pendant  la  durée  de  leur 
vie  ;  ell.'S  fonc  dans  un  état  d'engourdille- 
menc  pendant  l'hiver  (ces  faits  peuvent  être 
vrais  à  l'égard  des  Araignées  qui  vivent  dans 
les  champs ,  mais  il  eft  avéré  qu'il  ne  font  pas 
fondés  à  l'égard  des  Araignées  qui  habitent 
les  maifons. 

De  l'arrangement  des  yeux  des  Araignées. 

Des  Araignées  Loups. 

Phalanges. 
Crabes. 

De  la  manière  dont  les  Araignées  fi'ent  en- 
tendent leurs  fils  d'un  arbre  à  un  autre.  Ces 
objets  étant  peu  fufcepnbles  d'extrait  ,  &  trai- 
tés d'ailleurs  au  mot  Araignée  ,  l'ouvrage  que 
nous  faifons  connoître  ,  n'offrant  rien  de  par- 
ticulier à  cet  égard  ,  nous  ne  nous  arrêterons 
pas  plus  long-tems  fur  ces  mêmes  cbjets. 

Toutes  les  Araignées  ,  foit  qu'elles  ten- 
dent ou  qu'elles  ne  tendent  pas  de  toiles  , 
filent  des  coques  de  foie  pour  y  dépofer  leurs 
œufs.  Les  unes  ,(  les  Araignées  loups ,  )  tranf- 
portent  par  tout  avec  elles  la  coque  qui  con- 
tient leurs  œufs  ,  &  qu'elles  portent  ou  fur 
leur  dos  ,  ou  attachée  à  leur  ventre  ;  les  au 
très  (  les  Araignées  Crabes  )  attachent  leur 
nid  ou  à  une  muraille  ou  à  une  feuille  fèche 
qu'elles  plient  Se  fe  tiennent  auprès  fans  le 
quitter.  Les  unes  Se  les  autres  »nc  pour  leurs 
œufs  un  attachement  tel  qu'il  eu  difficile  de 
leur  enlever  la  coque  qui  les  contient  ,  Se 
qu'elles  fe  taifTenc  plutôt  tuer  que  de  l'aban- 
donner :  les  Araignées  des  jardins  attachent 
leurs  coques  à  des  troncs  d'arbres  en  automne  , 
&  périlfent  peu  après  ;  les  œufs  n'éclofent 
qu'au  printems  fuivanr. 

La  coque  des  œufs  des  Araignées  eft  molle 
Se  comme  pulpeufe  j  le  petit  en  fort  à  peu- 
près  de  la  même  manière  que  s'opère  le  chan- 
gement de  peau  des  différens  infeâes  ;  c'eft- 
à  dire  ,  qu'il  fe  fait  fur  l'œuf  une  fente  par 


laquelle  la  jeune  Araignée  dégage  fucceflive- 
ment  les  différentes  parties  de  Ion  corps. 

Les  Araignées  nouvellement  nées  font  foi- 
bles,  comme  engourdies  Se  fans  mouvement^ 
elles  ne  fortent  pas  ,  ou  forr  peu  ,  de  la  co- 
que où  elles  font  nées  ;  les  unes  au  bout  de 
huit  jours  ,  les  autres  plus  tard  ,  Se  quelques- 
unes  au  bout  de  quatre  feinaines  }  changent 
de  peau ,  &  apiès  cette  opération  ,  elles  ont 
toute  l'agilité  propre  à  ce  genre  d'infèâes. 

Divifion  des  Araignées  en  fept  familles. 

Fa  mi  l  l  s  I.  Tendeufcs  ,  Retiarïx. 

Quatre  yeux  au  milieu  de  la 
tête  ,  placés  en  quatre  ,  Se 
deux  de  chaque  côté  ,  féparés 
l'un  de  l'autre  ou  joints  ;  pattes 
antérieures  plus  longues  \  filets 
réguliers  à  réfeau  tendus  verti- 
calement contre  les  murailles 
au-deiTous  des  corniches  ,  Sec. 
Polîtion  au  centre  de  ces  toiles  3 
la  tête  en  bas. 

I  I.  Les  Filaniïcres  ,  Texiorïce. 

Yeux  Se  pattes  antérieures 
comme  dans  la  première  fa- 
mille ;  filets  ou  toiles  irrégu- 
lières fans  forme  détetminee , 
ou  feulement  par  celle  du  lieu 
où  fe  trouve  la  toile. 

I  1 1.  Tapifflères  ,  Vcjl'wïtz. 

Quatre  yeux  placés  en  quarré 
au  milieu  ,  Se  quatre  latéraux 
finies  deux  à  deux  de  chaque 
côté  Se  féparés  ;  les  pattes  potté- 
rieures  plus  longues  ;  toiles  hori- 
zontales ,  régulières  }  dans  les 
angles  des  murs. 

o   ij 


CV'IJ 

Famille 


D 

I  V.  Les  Loups ,  Lupi. 


1  S  C  O  U  R   S 


Quatre  yeux  placés  en  quarré 
fur  le  derrière  de  la  tcte ,  & 
quare  plus  petits  en  devant, 
fitués  fur  «ne  même  ligne  ;  pat- 
tes poflérieures  plus  longues 

V.  Phalanges ,  Vhalangia. 

Yeux  placés  fur  deux  lignes 
parallèles  longitudinales  ,  les 
deux  antérieurs  plus  grands  \ 
corps  convexe  &  élevé  en  def- 
fus  ;  pattes  à-peu  près  égales  , 
poftérieures ,  un  peu  plus  lon- 
gues ;  courent  fur  les  murailles^ 
les  arbres  ,  Sic.  ,  s'élancent  fur 
leur  proie  par  un  faut  ,  en 
tracanr  un  fil  attaché  au  plan 
de  pofition  ,  qui  les  foutient 
dans  leur  faut. 

V  I.  Crabes  ,  Cane ro  ides. 

Quatre  yeux  fur  une  ligne 
courbe  en  avançant,  Si  quatre 
autres  fur  une  ligne  droite  tranf 
verfale;  pattes  poftérieures  plus 
courtes  ;  corps  applati  &  retlem 
blant  à  celui  des  Crabes  j  mar- 
che fouvent  de  côté  ,  comme 
les  cruftacés  ;  capture  de  la 
proie  à  la  courfe. 

VII.  .araignées  aquatiques. 

Yenx&  pattes  comme  dans  la 
première  famille;  filent  fur  l'eau 
quelques  fils ,  Si  dans  l'eau  mê- 
me, pour  dépofer  leurs  œufs,  une 
coque defoie  qu'elle  favent  rem- 
plir d'air,  &  dans  laquelle  elles 
fe  tiennent  le  ventre  en  haut  ;  il 
ne  faut  pas  confondre  avec  les 
Araignées  aquatiques  qui  plon- 
gent èV  vivent  dans  l'eau,  dont 
on  ne  conuoît  encore  qu'une 


efpèce,  celles  qui  ne  font  que 
courir  fur  la  furface  Si  qui  font 
de  la  quatrième  famille. 

Les  Ara'gnées  ont  pour  ennemis  p'ufieurs 
efpèces  d'oifeaux  qui  en  font  fort  friands,  Us 
Guêpes  -Ichneumons  dont  la  piquure  les  en- 
gourdit. Ces  mouches  leur  rompent  enfuite 
ordinairement  les  pattes ,  Se  les  portent  dans 
les  nids  qu'elles  conftruifent  en  terre. 

M.  de  Geer,  pour  donner  une  defeription 
détaillée  des  parties  différentes  'des  Arai- 
gnées ,  fait  en  particulier  celle  d'une  gran- 
de Araignée  qu'il  appelle  angulaire. 

Defeription  de  dix  Araignées  de  la  pre- 
mière famile. 

4e.    Mémoire. 

Suite  des  Araignées. 

Defeription  de  huit  Araignées  de  la  deuxiè- 
me famille  ;  de  deux  de  la  troifième  ,  de  cinq 
de  la  quatrième,,  de  quatre  de  la  cinquième  , 
de  trois  de  la  fixième  ;  Si  enfin  de  l'efpcce 
qui  elt  aquatique,  Si  de  fept  Araignées  exo- 
tique». 

5e.     MÉMOIRE. 

Des  Scorpions. 

Caractères  de  ce  genre.  Defeription  des 
différentes  parties  du  Scorpion.  Il  eft  vivipare, 
Si  une  femelle  produic  ,  fuivanr  Redi  ,  de 
vingt  à  virgt-fix  petits  ;  fuivant  M.  de  Mau- 
pertuis ,  jufqu'à  foixante.  (  cette  différence  ne 
feroit-elle  pas  relative  aux  efpèces  ?  )  Les  par- 
ties fexuelles  ne  font  encore  ni  connues  ni  dé- 
crites ,  non  plus  que  l'accouplement.  Les 
Scorpions  s'acharnent  fouvent  les  uns  contre 
les  autres  ,  ils  s'enttetuent  Si  ils  font  aulîï 
la  guerre  aux  Araignées  ;  ils  fe  défendent  ou 
ils  attaquenr ,  en  piquant  avec  le  dard  qui 
termine  leur  queue.  Leur  piquure  parte  en 
général  pour  venimeufe.  Celle  des  Scorpions 
qui  habitent  les  pays  fort  chauds ,  paroît  être 


PRÉLIMINAIRE. 


en  effet  dangereufe  ,  Se  celle  des  Scorpions 
des  pays  moins  chauds  peu  à  craindre.  On  ne 
trouve  pas  de  Scorpions  dans  les  pays  fepren- 
trionaux.  Diviiion  des  Scorpions  en  deux  fa- 
milles. Ceux  de  la  première  n'ont  que  fïx 
yeux  ,  Se  ceux  de  la  féconde  en  ont  huit.  Def- 
cription  de  huit  Scorpions. 

Des  faux  Scorpions. 

Les  auteurs  ont  beaucoup  varié  fur  la  dé- 
nomination de  ces  infectes.  M.  Linné  les  a 
d'abord  placés  parmi  les  Mit. es  ,  &  enfuite 
il  les  a  compris  au  nombte  des  Faucheurs , 
fous  le  nom  de  Phalangium  cancrcïdes.  ?.îais 
M.  Geoffroy  Se ,  après  lui  ,  M.  Sehaefîer  en 
ont  fait  un  genre  féparé  nommé  par  le  pre- 
mier Pince  en  françois,  Se  Chelifer  en  latin. 
M.  de  Geer  préfère  de  les  nommer  Faux 
Scorpions  à  caufe  de  leurs  traits  de  îelïem- 
blance  multipliés  avec  les  vrais  Scorpions } 
Se  parce  que  la  dénomination  de  Pince  n'in- 
dique qu'un  de  leurs  attributs. 

Caractères  des  Faux-Scorpions. 

On  les  trouve  dans  les  maifons  peu  foi- 
gnées ,  p:.rmi  la  pouflière  Se  près,  fur- tout, 
des  vieux  papiers;  ils  marchent  avec  vîteffe 
en  tout  fens  ,  en  avant  ,  en  artiète  &  de 
côté. 

Defcription  de  deux  efpèces. 

6e    Mémoire. 

Des  Ecreviffes. 

Caractères  qui  les  diftinguent.  M.  Linné 
les  a  réunis  dans  un  même  genre  avec  les 
Crabes  ;  mais  la  plupart  des  autres  natura- 
lisées féparent  ces  animaux  en  deux  genres. 

Suivant  M.  de  Geer  ,  il  n'y  a  aucun  doute 
que  les  Ecreviiïes  8c  les  Crabes  ne  foient  des 
infectes,  puifque  leurs  parties  molles  font  con- 
tenues par  les  parties  les  plus  folides  qui  font 
extérieures ,  que  ces  animaux  ont  des  amen- 


nés  Se  des  mâchoires  latérales.  (  mais  ces  trois 
caractères  appartiennent  ils  feuls  6V  effentiel- 
lement  aux  infectes  ;  ce  qui  les  caracienfe 
fpécialement,  ce  qui  leur  etl  propre,  n'en  ce 
pas  de  fubir  un  changement  de  forme  }  Se 
ce  caractère  manque  aux  Ecreviiïes  Se  aux 
Crabes  ?  ) 

C'ell  parmi  les  Ecieviffes  &V.  les  Crabes 
qu'on  trouve  les  plus  grands  infectes. 

Les  EctevifTes  quoiqif aquatiques,  peuvent 
vivre  quelque-rems  hors  de  l'eau  ;  elles  font 
carnacières  Se  elles  mangent  auOî  les  plantes 
aquatiques  ;  les  parties  de  la  génération  font 
doubles  dans  l'un  3c  l'autre  fexe  ,  ôc  fituées 
en  deiïbus  du  corps  ;  la  femelle  en  pondant 
fes  œufs,  les  attache  à  des  filets  placés  fous 
fa  queue  \  ils  y  demeurenr  jufqu'ija  naiffànce 
des  petits ,  &  ils  augmentent  de  volume  juf- 
qu'à  ce  moment.  Leur  fécondité  eft  extrême. 
M.  Bafter  a  compte  douze  mil.'e  aufs  fous 
la  queue  d'un  feul  Homatd  femelle. 

Les  Ecreviiïes  changent  de  peau  une  fois 
par  an  ,  &  ont  la  faculté  de  régénérer  leurs 
pattes  à  la  place  de  celles  qu'elles  ont  per- 
dues par  accident. 

Defcription  très-détaillée  des  parties  tant 
externes  qu'internes  de  l'Ecreviiïe  de  rivière  , 
Se  fon  hiftoire  aufli  détaillée.  Sentimens  des 
auteurs  fur  la  nature  Se  l'ufage  de  ces  deux 
corps  qu'on  ttouve  dans  l'eftomac  des  Ecre- 
viiïés prêtes  à  muer  ,  qu'on  ne  trouve  plus 
peu  après  qu'elles  ont  mué,  &  qu'on  connaît 
fous  le  nom  impropre  d'yeux  d'Ecrevijjts. 

Defcription  de  quatre  autres  Ecteviiïès. 

Des  Crabes. 

Leurs  caractères.  Quoique  les  Crabes  en 
général  aient  dix  pattes  ,  quelques  efpccus 
n'en  ont  que  huit ,  Se  d'autres  douze.  Les 
Crabes  habitent  les  eaux  de  la  mer,  il  y  en  a 
peu  d'efpèces  dans  les  lacs  Se  les  rivières  ; 


çx 

quelques-uns  vivent  fur  terre  dans  des  trous 
qu'ils  creufent  dans  le  fable. 

•  Defcription  des  différentes  parties  des 
Crabes.  Il  y  en  a  de  fort  fingul.crs  par  la  for- 
me de  leurs  différentes  pairies.  Un  enrr'au- 
tres  qui  a  huit  pattes,  en  à  quatre  placées  de 
façon  qu'il  peur  marcher  poié  fur  le  ventre  , 
&  quatre  limées  de  manière  qu'il  marche 
auff  bien  tourné  fur  le  dos.  M.  de'Geer  fap- 
porre  ce  fait  d'après  M.  Vofmaer ,  &  il  dit 
que  M.  Bafter  parle  d'un  Ciabe  à-peu-près 
femblable.  (  Mais  ces  deux  fai'.s  ont-  ils  été 
allez  examinés  ?  ) 

Hiftoire  des  Crabes  de  terre  qui  vivent  fur 
les  montagnes  des  îles  Antilles  en  Amérique. 

Defcription  de  quatre  efpèces. 

7e    Mémoire. 

Des  Monocles, 

Ce  font ,  en  général ,  de  très-petits  infec- 
tes j  dont  la  forme  varie  beaucoup  ,  ce  qui 
les  rend  plus  difficile  à  diftinguer;  caractères 
d'après  lefquels  on  peui  cependant  les  recon- 
no'ùre.  Voye^  la  table. 

Les  Monocles  hakitentles  eaux,  &  prin- 
cipalement celles  des  lacs  3c  des  marais.  Ils 
font  ovipares.  M.  Godeheu  a  obfetvé  au 
Malabar  de  très-petits  Monocles  qui  vivent 
dans  l'eau  de  la  mer,  &  la  rendent  lumi- 
neufe  j  en  jettant  une  liqueur  dont  la  trace 
s'étend  à^deux  ou  trois  ligues.  Mémoire  des 
favans  étrangers, tom.  3,  pag.  269.  M.  Linné 
a  rangé  parmi  les  Monocles  l'infecte  que  M. 
Geoffroy  en  a  féparé  parce  qu'il  a  deux 
yeux  diftincts  .,  &c  qu'il  a  nommé  Binoch: 
Mais  M.  de  Geer  peufe ,  avec  M.  Linné  , 
qu'il  doit  être  rapporté  au  genre  du  Monocle  , 
à  caufe  de  fes  rapports  avec  les  autres  infec- 
tes de  ce  genre. 

Divifion  des  Monocles  en  quatre  famil'es. 

i°.   Bras  ramifiés  attachés  en  dehors  de  la 
coquille. 


DISCOURS 


i°.  Bras  contenus  entre  les  deux  battans  de 
la  coquille. 

j°.  Bras  en  forme  d'antennes  fitués  près  de 
la  tête  j  queue  fourchue,  droite  à  l'extré- 
mité du  corps  &c  à  découvert. 

4°.  Queue  fimple  à  l'extrémité  du  corps.  On 
trouve  fouvenc  des  polypes  attachés  aux  Mo- 
nocles. Obfervations  de  l'auteur  fur  cet  objet. 

Defcription  de  fept  efpèces.  La  tranfpa- 
rence  de  la  première  permet  d'appercevoir 
au  microfcope  pluheurs  de  fes  parties  inter- 
nes que  l'auteur  décrit  avec  beaucoup  de 
foin.  La  dernière  efpèce  eft  remarquable  par 
deux  caquets  en  foi  me  de  grappe  ,  que  la 
femelle  porte  par  tout  avec  elle,  tk  qui  Tien- 
nent par  un  pédicule  aux  côtés  poftérieurs  de 
fon  corps.  Ce  font  fes  œufs;  elle  rompt  le  pé- 
dicu'e  ,  &  abandonne  les  grappes  quand  les 
petits  font  nés. 

Se.    Mémoire. 

Des  Squilles. 

Caractères  qui  leur  font  propres.  Voye\  la 
table. 

Les  Squilles  vivent  également  dans  les  eaux 
douces  &  lalées. 

Defcription  rie  fix  efpèces.  Celle  de  la  pre- 
mière elt  rrès-déta.llée  &  curieufe  par  les 
obfervations  de  l'auteur  fur  les  parties  de  la 
génération  ,  fur  l'accouplement  &  fes  fuites 
de  la  part  de  la  femelle. 

9e.    Mémoire. 

Des  Cloportes }  des  Scolopendres  £■  des  Iules. 
Des  Cloportes. 
Leurs  caractères. 

Les  Cloporres  n'ont  que  l'apparence  d  erre 
vivipares  ;   les   femelles  portent  leurs  oeufs 


PRÉLIMINAIRE. 


dans  une  poche  étendus  fous  le  ventre,  d\ù 
les  petits  fortent  après  avoir  rompu  la  coque 
de  l'œuf;  M.  de  Geer  dit  que  c'eft  la  femelle 
qui  ouvre  la  poche  qui  contenoic  les  œufs; 
(il  m'a  paru  que  ce  font  les  petits  ,  &  on  ne 
voit  pas  comment  la  mère  exécuterait  cette 
opération. 

Les  Cloportes  aiment  les  lieux  fornbres , 
humides ,  &  évitent  ceux  qui- font  expofés  an 
foleil.  M.  Linné  a  placé  les  Squilles  dans  le 
genre  des  Cloportes;  mais  M.  de  Geer  a  cru 
devoir  les  en  iéparer _,  &  en  former  un  genre 
à  part  qui  eft  le  précédent. 

_  Defcription  de  deux  efpèces. 

u 

Des  Scolopendres. 

Caractères  des  Scolopendres  ;  on  leur  don- 
ne fouvent  les  noms  de  Cent  pieds  ,  Milk- 
pieds.  Defcription  de  leurs  différentes  parcics. 
Elles  vivent  dans  la  terre  ,  les  bois  pourris  , 
les  lieux  fombres  Se  humides  ;  elles  fuient  la 
lumière  &  les  rayons  du  foleil  dont  la  cha- 
leur eft  capable  de  les  faire  périr  quand  elles 
y  font  expofées  long-rems.  Elles  vivent  d'in- 
fectes pour  lesquelles  leur  morfure  eft  mortelle 
dans  l'inftant.  On  croit  que  les  grandes  Sco- 
lopendres des  pays  chauds  font  venimeufes. 
Leur  morfure  caufe  au  moins  ,  au  rapport 
des  voyageurs  ,  des  enflures  fort  douloureufes. 
Le  nombre  de  leurs  pattes  varie  ,  fuivant  les 
efpèces ,  depuis  trente  jufqu'à  deux  cents. 

Defcription  de  quatre  efpèces  donc  les  deugÇ 
dernières  font  exotiques. 

Des  Iules. 

Leurs  caractères.  On  leur  donne  fouvent  } 
comme  aux  Scolopendres  ,  le  nom  de  Mïile- 
pieds.V.s  habitent  dans  la  tetre&  dans  les  lieux 
frais  ,  (ombres  &  humides.  Defcription  de 
leurs  différentes  parties.  Ils  font  oviparcsj  &  ils 
dépofent  leurs  œufs  dans  la  terre.  Les  Iules  font 
très- remarquables  en  ce  que  les  petits  n'ont 
en  forçant  de  l'œuf  ni  le  nombre  d'anneaux  , 


ex; 

ni  celui  de  pattes  qu'ils  auront  par  la  fuite  j 
ce  qui  augmente  à  mefuie  qu'ils  avancent  en 
âge. 

u) 

Defcription  de  quatre  efpèces  dont  la  der- 
nière eft  exotique. 


M  É 


E    M   O    I    R    E.     i 


Ce  mémoire  eft  un  fuprllément  aux  pré- 
cédens  ,  on  y  trouve  la  defcription  de  plu- 
(ïeurs"  infectes  d'Europe,  &  il  eft  rerminé  pat* 
celle  de  pluheurs  infectes  du  cap  de  fionne- 
Efpérance. 

Infectes  d'Europe. 

Un  Papillon  Phalène-Bélier,  trois  Ichneu- 
mons ,  deux  Phalènes  ,  une  f.uiffô  Frigane  , 
une  Tipule  ,  une  Gallinfecte. 
i 
Infectes  du  cap  de.  Bonne- Efpérance. 

Six  Abeilles  ,  deux  Guêpes,  une  Guêpe- 
Ichneumon  ,  une  Fourmi  ,  deux  Cibles 
quatre  Punaifes  ,  une  Mante  ,  un  Lampyre, 
cinq  Carabes,  deux  Cicindèles  ,  huit  Bupref- 
ce,s  ,  dix-fept  Scarabés  ,  cinq  Cantharides  , 
trois  Tënébrions ,  cinq  Capricornes ,  un  Cha- 
ranfon,  un  Auttibe  ,  fept  Chryfomèles,  deux 
Coccinelles. 

Les  rh  fmoires  donc  nous  venons  de  rendre 

te   l'ont   fuivis  ,  comme  conclufion  de 

rage  ,   d'une  récapitulation  de  la 

«Hiftrr&llcion  des  infectes  en  clajfes  ,  ordres  t 

genres  &  jamdles. 

M.  de  Geer  eft  perfuadé  qu'on  ne  peut 
établir  de  méthode  parfaite  ;  mais  il  eft  con- 
vaincu que  les  méthodes  n'en  fonc  pas  moins  né- 
ceffaires  pour  faciliter  la  connoilîànce  d'objets 
auffi  multipliés  3c  aufli  variés  que  le  font  les 
infectes;  il  examine  fur  quels  fondemens  une 
méthode  doic  être  établie  ,  pour  approcher  de 
la  perfection  ,  le  plus  qu'il  eft  poflîble  ,  c'eft  à- 
dire,  pour  rendre  l'étude  plus  facile.  Nous  ne 
pouvons  le  fuivre  dans  cet  examen  qui  doit  être 


CXlj 


DISCOURS 


lu  en  entier  \  nous  nous  contenterons  donc 
dédire  qu'il  réfultede  fesobfervationsquefon 
opinion  eft  que  les  caractèies  doivent  être 
fondés  fur  la  différence  &  le  rapport  des 
formes  ,  &  tels  qu'on  puifle  reconnoître  les 
infectes  à  leur  feul  afpect ,  fans  favoir  leur 
hiftoire.  Ainfi  une  méthode  fondée  fur  les 
méramorphofes  eft  imparfaite  ,  parce  qu'elle 
fuppofe  qu'on  connoît  l'hiftoire  de  l'infecte 
qu'on  examine.  Les  rapports  qui  appartien- 
nent à  un  grand  nombre  ,  doivent  fervir  de 
bafe  aux  divifions  les  plus  générales ,  &  les 
rapports  plus  circonferits  ,  aux  divifions  qui 
embraflent  un  moins  grand  nombre  d'efpèces. 
Ces  remarques  font  luivies  de  l'expofition 
des  caractères  qui  appartiennent  à  chaque  or- 
dre ,  chaque  clafle  ,  chaque  genre  &  chaque 
famille  ;  cette  expofition  eft  précédée  des 
faits  généraux  relatifs  aux  infectes  compris 
dans  l'ordre  ,  la  clafte  ,  &C  Je  ne  rapporte 
point  ici  l'énumération  des  caractères  ,  parce 
que  la  table  fuivante  la  contient ,,  ni  les  re- 


marques générales  fur  les  infectes  de  chaque 
ordre  ,  de  chaque  clafle  ,  &c  ;  parce  que  ces 
remarques  onc  déjà  été  faites  en  traitant  , 
dans  le  cours  de  l'ouvrage  de  chaque  ordre  , 
de  chaque  clafle,  &c.  Cependant  j'invite  le 
lecteur  à  confuiter  dans  l'ouvrage  même  ces 
remarques  qui  font  une  forte  d'hiftoire  abré- 
gée &  rapprochée  des  infectes  en  gémral; 
mais  cette  hiftoire  concife  n'eft  pas  fufceptible 
d  un  extrait  ;  il.  ne  pourroit  fournir  que  des 
idées  incompletres. 

L'ouvrage  entier  eft  terminé  par  une  table 
qui  rappelle  êc  met  fous  Ie=  yeux  tous  les  ca- 
ractères employés  par  M.  de  Geer ,  pour  dis- 
tinguer &  taire  connoître  les  infectes.  L'uti- 
lité dont  peut  être  cette  rable  ,  &  le  befoin 
qu'on  peut  avoir  d'j  recourir  fouvent  ,  la  con- 
noillance  précife  qu'elle  fournit  du  plan  que 
M.  de  Geer  a  fuivi  ,  font  les  raifons  qui 
m'engagent  à  la  copier. 


DERHAM. 


INSERT  FOLDOUT  HERE 


A  M. 


PRÉLIMINAIRE. 


cxuj 


D  E  R  H  A  M. 


M.  Derham  ,  recteur  d'Upminfter,  dans 
le  comté  d'ElIex,  publia  en  anglois,  vers 
1710,  un  volume  in-8°.  întiuté  :  Théologie 
phyfique,  &c.  Cet  ouvrage  a  été  traduir  en 
rrançois ,  &:  imprimé  à  Rotterdam  en  1717; 
il  elt  divifé  en  plufieurs  livres.  Le  hui- 
tième, page  501,  eft  confacré  aux  infectes. 
Dans  le  premier  chapitre,  l'auteur  traite  des 
infectes  en  général;  dans  le  fécond,,  de  leur 
figure  &  de  leur firuclure ;  dans  le  troifième, 
de  leurs  yeux  ôc  de  leurs  antennes  ;  dans  le 
quatrième  ,  de  leurs  divers  membres  &  de 
leurs  mouvemens  ;  dans  le  cinquième,  de 
leur  fagacité  à  fe  précauciomitr  contre  la  ri- 
gueur de  l'hiver  t  dans  le  fixièine,  qui  eft  le 
dernier  &  le  plus  étendu  ,  de  leurs  foins  à 
l'égard  de  leurs  petits.  Ces  (îx  chapitres  font 
accompagnés  de  notes  auffi  longues  &  plus 
longues  que  le.  texte. 

On  ne  trouve,  dans  ces  deux  parties  que 
des  généralités  extraites,  mais  avec  foin  ik 
intelligence  j  d'ouvrages  qui  traitent  fpécia 
lement  &  pius  en-  détail  des  infectes.  M. 
Derham  s'attache  fur  tout  à  démontrer  que 
chaque  membre  des  infectes  ,  chacune  de 
leur  action  répond  à  leurs  befoins  ;  qu'ils 
font  conformés  de  la  façon  la  plus  avan- 
tageufej  pour  la  manière  de  vivre  à  laquelle 
ils  font  deftinés;  que  leurs  yeux  &  leurs  dif- 
férens  organes  font  proportionnés  à  leurs  be- 
foins ,  &  qu'ainfi  ils  font  la  preuve  d'un  but 
que  le  créateur  s'étoit  propofé  à  leur  égard. 
M.  Derham  n'a  rien  ajouté  à  la  feience , 
mais  il  a  recueilli  &  rapproché  les  faits,  év 
les  perfonnes  qui  ne  fe  font  pas  appliquées  à 
l'étude  des  infectes ,  peuvent  trouver  dans 
fon  ouvrage  à  s'inftruire  ,  même  agréable- 
ment,  lur  l'organifation  <Sc  fur  les  habitudes 
de  ces  animaux  en  général. 

D  R  U  R  Y. 

On  doit  à  M.  Drury  ,  auteur  anglois,  trois 
volumes  fur    les  infectes.  Le  premier  parut 
Il'ifioïre  Naturelle,  Infectes.  Tome  IV, 


à  Londres  en  1770.  Les  trois  volumes  font 
compotes  de  planches  coloriées  &  d'une  ex- 
plication de  ces  planches.  L'ouvrage  eft  de 
format  grand  in  40.  Le  plus  grand  nombre 
des  planches  reprélénte  des  Papillons  auxquels 
les  premières  planches  de  chaq  e  volume 
font  confacrées,  &  les  dernières  ie  font  à  des 
infectes  de  différentes  dalles.  L'explication 
eft  à  deux  colonnes,  une  en  anglois,  l'autre 
en  françois,  &  elle  eft  placée  à  côté  de  chaque 
planche.  L'auteur  ne  fuit  point  de  méthode 
ftricte  dans  la  rédaction  des  planches  ,  mais 
il  a  oblérvé  feulement  de  féparer  les  Papil- 
lons ,  de  rallembler  dans  les  mêmes  planches 
les  infectes  qui  ont  du  rapport.  L'explication 
contient  une  defetiption  très  -  détaillée  de 
chaque  iniecte.,  détermine  fa  grandeur ,  ce  que 
la  plupart  des  auteurs  ont  négligé  mal  à  pro- 
pos ;  indique  le  lieu  d'où  chaque  infecte  a  été 
apporté  ,  &  les  ouvrages  dans  lefquels  il  en 
eft  parlé.  Mais  il  y  a  un  très-grand  nombre 
d'articles  à  la  fin  defquels  M.  Drury  termine 
les  deferiptions  par  annoncer  qu'il  n'a  trouve 
l'infecte,  dont  il  vient  de  parler,  décrit  dans 
aucun  ouvrage.  Soit  que  M.  Drury  n'ait  pas 
fait  beaucoup  de  recherches  à  cet  égard,  foit, 
comme  il  le  dit  dans  la  préface  du  fécond 
volume,  que  plufieurs  ouvrages  aient  été  pu- 
bliés depuis  fon  entreprife  commencée,  M. 
Drury  annonce  trèsfouvent,  comme  n'étant 
point  décrits  ,  des  infectes  qui  le  font  par 
plufieurs  auteurs ,  même  par  des  auteurs 
fort  antérieurs  à  fes  travaux,  &  ce  qui  eft 
difficile  à  concilier  avec  la  fréquente  expref- 
fion  d'infe&e  non  décric  qui  termine  la  plu- 
part des  deferiptions  j  c'eft  qu'à  la  fin  de 
chaque  volume  il  y  a  une  table  pour  chaque 
figure,  dans  laquelle  on  trouve  les  fynouimes 
des  différens  auteurs  ;  en  forte  qu'on  lit  à 
la  fin  de  la  defeription  du  même  infecte  , 
qu'il  n'eft  point  décrit,  &  qu'on  trouve  à 
la  table  la  citation  des  auteurs  qui  en  ont 
parlé.  Mais  il  ne  faut  pas  fans  doute  im- 
puter à  M.  Drury  cette  con traduit  ion  ;  il  eft 
probable  que  les  citations  rapporté  sala 
fin  de  l'ouvrage  ,  L'ont  été  par  le  traducteur» 


CX1V 


DISCOURS 


L'exécution  des  planches  eft  très  belle,  le 
tfeflïn  eft  exact  ,  les  couleurs   font   vraies  j 
quant  à  l'explication  en  françois ,  le  ftyle  en 
eft  peu   correct  &  fatiguant.  La  traduction 
paroît  être  le  travail  de  quelqu'un  à  qui  la 
langue  françoife  n'étoit  pas  familière  \  &.  les 
défauts  de   diction    font  quelquefois    tels  , 
qu'on  a  peine  à  fuivre  la  defcription.  C'elt  j 
une  tache   à    un  ouvrage  d'ailleurs  le   plus  \ 
étendu  Se  l'un  des  mieux  exécutés  que  nous  : 
ayons  jufqu'à  préfent  dans  le  même  genre.  < 
Quoique   le  nombre  des  infectes   nouveaux  j 
que  M.  Drury  a  fait  connoître  ne  foit  pas 
suffi  confidérable  ,   il  s'en    faut   beaucoup  ,  ! 
qu'on  auroic  à  l'inférer  des  expreffions  qui 
terminent    la    plupart  des  deferiptions  :    on  ; 
doit  cependant  à  cet  auteur  la  connoiffance  I 
de  plusieurs  infectes,  &c  fur-tout  d'infectes  j 
de  la  côte  occidentale  d'Afrique ,  en  parti- 
culier de  Serralione  ,  où  il  paroît  qu'il  avoit 
le  plus  de  correfpondance. 

Le  premier  volume  contient  vingt  -  huit 
planches  de  Papillons ,  treize  de  Coléoptères, 
&  neuf  d'infectes  de  différentes  dalles. 

Le  fécond  _,  vingt-neuf  planches  de  Papil- 
lons ,  quinze  de  Coléoptères  ,•  quatorze  de 

différens  infectes. 

Le  troifièrne,  3  9  planches  de  Papillons,  & 
vingt-une  autres  planches,  tant  de  Coléop- 
tères que  de  différens  infectes  ;  ainfi  l'ou- 
vrage entier  comprend  cent  foixante-  huit 
planches,  don:  quatre  vingt- feize  de  Papil- 
lons, &  foixante  douze  de  différens  infectes. 

Chaque  volume  eft  précédé  d'une  pré- 
face: celle  qui  eft  en  tête  du  premier  com- 
mence par  quelques  dérails  fur  les  avantages 
que  nous  retirons  des  infectes:  l'auteur  rend 
compte  enfnire  de  la  manière  dont  il  a  tra- 
vaillé, &  il  termine  la  préface  par  la  défi 
nition  des  termes  employés  par  les  natura- 
lises, comme  dalle,  genre,  6V c. ;  de  ceux 
qui  expriment  les  différentes  parties  des  in- 
fectes,  confie  tête,  corcelet,  Sec.  cette  ex- 
plication eft  accompagnée  d'une  planche  au 
trait. 


Dans  la  préface  du  fécond  &  du  troifièrne 
volume,  beaucoup  plus  courtes  que  celle  du 
premier,  M.  Drury  rend  compte  de  la  ma- 
nière dont  il  continuoit  l'exécution  de  Ion 
travail  ,  &  il  ajoure  quelques  obfervations 
générales  ;  un  avis  qu'il  publia  après  avoir 
terminé  fon  ouvrage  ,  apprend  qu'il  avoit 
raffemblé  une  collection  de  cinq  mille 
foixante  -  fix  efpèces  d'infectes  étrangers  , 
Si  de  mille  quatre  cent  foixante- trois  elpèces 
d'infectes  ramalfés  en  Angleterre.  Cette  riche 
collection  étoit  le  travail  de  vingt  ans. 

On  ne  ttouve  pas ,  dans  l'ouvrage  de 
M.  Drury  ,  les  noms  triviaux  qui  rendent  la 
fynonimie  plus  aifée,  &  abrègent  la  recher- 
che des  infectes  dans  les  différens  ouvrages 
où  ces  noms  font  employés. 

ERNEST. 

Infectes  d'Europe  ,  parus  d'après  nature , 
par  M.  Ernejl ,  gravés  par  M.  Gerardin  & 
coloriées  Jous  leur  direction  ,  &c.  A  Paris  , 
che^  de  Laguette ,  Libraire. 

L'ouvrage  dont  nous  venons  de  tranferire 
le  titre  ,  fe  diftribue  par  cahiers  ou  fafci- 
cules  y  le  premier  cahier  parut  à  la  fin  de 
I779.  1'  y  aJ  dans  'e  moment  où  nous  écri- 
vons ,  au  commencement  de  17S7  ,  quinze 
falcicules.  Nous  ignorons  le  nombre  de  ceux 
qui  reftent  à  publier.  L'ouvrage  eft  de  for- 
mat in-40.  ;  chaque  cahier  contient  douze 
planches  enluminées .,  Se  de  trente  à  quarante 
pages  de  texte  qui  les  précède  Se  qui  en  con- 
tient l'explication.  Les  planches  nous  ont 
pan:  en  général  d'une  affez  belle  exécution  j 
le  deffin  en  eft  correct  &  fidèle ,  &  les  cou- 
leurs font  généralement  vraies.  Les  planches 
repréfentent  la  latve,  la  chryfalide,  l'infecte 
dans  fon  dernier  état ,  &c.  &  à  cet  égatd 
elles  liillent  peu  à  defirer.  On  s'eft  fingu- 
lièrement  attaché  à  publier  le  plus  grand 
nombre  d'efpèces  qu'on  a  pu  receuillir  ,  6V 
il  paroît  qu'on  n'a  rien  négligé  pour  fe  pro- 
curer ,  autant  qu'on  l'a  pu  ,  les  efpèces  qui 
fe  trouvent  dans  différentes  contrées  de  l'Eu- 


PRÉLIMINAIRE. 


rope.  On  en  a  donc  fait  connoîcre  un  aflez 
grand  nombre  qu'on  n'a  voit  pas  encore  re 
marqué ,  Se  ce  fervice ,  qu'on  a  rendu  à  la 
feience  ,  nous  paroîc  mériter  la  reconnoif- 
fance  des  favans  &  du  public.  Mais  en  fui- 
vant  un  très-bon  principe,  celui  de  ne  rien 
négliger,  de  remarquer  rout,  de  taire  tout  con- 
noitre ,  il  nous  paroît  qu'on  a  Couvent  porté 
ces  vues  trop  loin.  Il  ne  faut  pas  fans  doute 
négliger  les  variétés  ,  encore  moins  les  ef- 
pèces.  Mais  il  faut  bien  prendre  garde  de 
ne  pas  multiplier  les  dernières  fans  fonde- 
ment ,  de  donner  pour  efpèce  ce  qui  n'eft 
que  variété ,  Se  éviter  de  trop  s'étendre  à 
à  l'égard  des  dernières  ,  dont  les  détails  ne 
peuvent  être  épuifés.  Nous  tegtettons  donc 
que  les  auteurs  aient  ttop  multiplié  les  def- 
fins ,  qu'ils  aient  établi  des  efpèces  fur  des 
différences  trop  légères,  &  qu'ils  aient  donné 
ttop  d'attention  à  des  variétés  ,  qui  fouvent 
ne  font  qu'individuelles  ,  qu'on  n'obferve 
qu'une  fois  Se  qu'on  ne  rencontre  plus.  Il  eût 
été  à  délirer  qu'ils  euffent  diftingué  les  va- 
riétés confiantes  dans  chaque  efpèce  ,  foit 
dans  un  même  pays,  foit  dans  des  pays  dont 
la  température  eft  différente  ,  qu'ils  fe  fuffènt 
bornés  à  deffiner  ces  feules  variétés  ;  les  autres 
méritoient  au  plus  qu'on  en  dît  un  mot  dans 
le  texte  qui  fert  d'explication.  Mais  ce  dé- 
faut eft  une  furabondance ,  qui ,  à  la  vérité  , 
appauvrit  plutôt  qu'elle  n'enrichit  ;  elle  ne 
doit  pas  empêcher  qu'on  ne  recherche  l'ou- 
vrage pour  ce  qu'il  contient  d'ailleurs,  &  en 
particulier  pour  les  efpèces  nouvelles  qu'il 
fait  connoître;  peut-être  auroit-on  pu  fe 
botnet  à  ces  feules  efpèces ,  parce  que  l'hif- 
toire  des  efpèces  connues  avoir  déjà  fouvent 
été  traitée  ,  qu'on  en  avoit  donné  des  figures 
égales  au  mérite  de  celles  de  M.  Erneft  ; 
mais  on  a  voulu  fans  doute  réunir  des  ob- 
jets qui  n'auroient  été  qu'épars ,  Se  que  le 
favant  &  l'amateur  puffent  les  fuivte  ,  les 
étudier  dans  un  ouvrage  qui  les  raflemble- 
roit,  Se  l'on  a  pris  le  vrai  moyen  d'atteindre 
à  ce  but. 

L'explication  des  planches  eft  divifée  en 
trois  paragraphes  fous  le  nom  A' état ,  pte- 


cxv 

imier,  fécond  état,  état  parfait,  &  contient 
a  defeription  de  chaque  infecte  dans  chacun 
de.  ces  états  ou  de  ceux  par  lefquels  il  paffe; 
lie  préfenre  aulli  un  précis  de  fes  habitudes, 
&  elle  eft  fuivie  de  la  citation  des  auteurs  qui 
ont  traité  de  la  même  efpèce.  Chaque  efpèce 
a  un  nom.  On  a  confervé  ceux  qui  éroient 
déjà  ufués  ,  &  on  en  a  donné  aux  efpèces 
nouvelles.  Quant  à  l'ordre  dans  lequel  les 
infectes  font  rangés,  il  paroît  qu'en  a  fuivi 
pour  le  fond  la  méthode  de  M.  Geoffroy  , 
à  laquelle  on  a  fait  difftens  changemens  ou 
additions.  Il  nous  refte ,  pour  donner  une 
idée  de  tout  ce  qu'il  y  a  de  publié  de  l'ou- 
vrage ,  de  dire  un  mot  de  chaque  cahier. 

Le  premier  commence  par  un  discours  fur 
les  infectes  en  général,  le  lecteur  jugera  du 
ftyle,  qui  peut-être  lui  paroîtra  quelquefois 
embarrallé  Se  peu  clair  :  nous  ne  citerons 
que  cette  phrafe  : 

»  L'infecte  en  général  eft  ,  des  habirans 
»  de  la  terre  ,  la  partie  la  plus  co  ifidérable 
»  par  le  nombre  &  la  vatiécé  ». 

Mais  nous  ne  pouvons  nous  difpenfer  de 
prévenir  le  lecteur,  qui  ne  feroit  pas  inftruit, 
qu'il  doit  lite  avec  précaution  le  difeours 
préliminaire  fur  les  infectes;  par  exemple  , 
la  proposition  fuivante  induiroit  un  commen- 
çant en  etteur. 

»>  M.  le  Boffu,  dans  Ces  nouveaux  voyages 
a  aux  Indes  occidentales ,  rappotte  des  mé- 
»  tamorphofes  bien  plus  furprenantes  encore. 
<>  Un  ver  blanc ,  qui  fe  nourrit  dans  les  vieux 
«  arbres,  Se  qu'il  affure  avoir  vu;  fe  tranf- 
n  former  en  un  arbiffeau  qui  prend  racine  en 
»  terre,  porte  tiges,  feuilles,  &  monte  à  la 
»  hauteur  d'un  pied  :  peut-être, ajoute-  i-on, 
i>  en  eft- il  une  infinité  d'autres,  dont  les 
»  changemens  font  auffi  extraordinaires»... 
Rien  ne  nous  le  paroît  autant  que  ce  paffage  > 
&c  qu'on  le  trouve  dans  un  ouvrage  eftima- 
ble  en  général,  écrit  dans  ces  dernières  an- 
nées ,  Se  d'après  les  lumières  acquifes  depuis 
un  demi  fiècle. 

p  >;' 


CXVJ 


Le  difcours  préliminaire  eft  terminé  par 
des  généralités  fur  les  Chenilles  5c  les  Pa- 
pillons ,  Se  les  fix  planches  que  le  cahier 
contient  ont  pour  objet  les  Papillons  de  la 
rremière  clalîe  félon  l'ordre  qu'on  fuie  dans 
l'ouvrage. 

I  Ie.    Cahier. 

Il  commence  par  une  dilTertation  fur 
l'éducation  des  Chenilles;  c'eft-à-dire,  fur 
la  manière  de  les  nourrir  pour  avoir  des 
Papillons  mieux  confervés.  Les  planches  of- 
frent la  fuite  des  Papillons  de  la  première 
piaffe. 

I  I  Ie.     Cahier. 

Inftruch'on  fur  la  chatte  &  le  développe- 
ment des  Papillons,  c'eft-à-dire,  fur  la  ma- 
nière de  les  prendre  ,  de  les  conferver  dans 
une  pofition  avantageufe.  Cette  inftruftion 
eft  accompagnée  de  planches  ;  elles  repré- 
fentent  les  inftrumens  nécelïaires  pour  pren- 
dre les  Papillons  &  les  fixer  en  pofition  quand 
on  les  a  pris.  Les  premières  planches  font 
la  fuite  des  précédentes,  &  à  la  trentième 
commencent  les  Papiilons  de  jour  de  la  fé- 
conde famille. 

I  Ve.    Cahier. 

Inftruclion  fur  la  manière  d'imprimer  les 
Papillons _,  c'eft-à-dire,  de  fixer  les  écailles 
qui  couvreur  leurs  aîles  fur  un  papier  3  de 
manière  qu'elles  y  reftent  attachées  comme 
elles  étoient  fur  les  aîles }  Se  que  pour  avoir 
la  figure  complète  du  Papillon,  il  n'y  ait  plus 
qu'à  en  deflïner  &  peindre  le  corps ,  les 
pattes  &  les  antennes.  Ce  procédé  déjà  con- 
nu ,  comme  l'inftrudion  l'annonce >  &  per- 
fectionné ,  confiile  à  couvrir  d'eau  gommée 
un  aire  de  la  grandeur  des  aîles  du  Papillon  ,  à 
appliquer  les  aîles  fur  cet  efpace  ,  &  à  les 
enlever  quand  l'eau  eft  évaporée. 

Suite  des  Papillons  de  la  féconde  famille. 

Ve.     Cahier. 

Suite  des  Papillons  de  la  féconde  famille, 
&  fupplément  aux  cahiers  précédens. 


DISCOURS 

V  Ie.     Cahier. 

Suite  du  Supplément. 

V  I  Ie.    Cahier. 

Deux  cahiers  fous  ce  numéro. 
Suite  du  fupplément. 

V  I  I  Ie.    Cahier. 

Généralités  fut  les  Papillons  Sphinx.  Leur 
div  (ion  en  trois  dalles.  Di'.  ilîon  de  la  pre- 
mière clalTe  en  rrois  familles.  Defcription  des 
Sphinx  de  la  première  claiTe. 

I  Xe.    Cahier. 

Suite  des  Sphinx  de  la  première  dalle ,  & 
Sphinx  de  la  féconde. 


Xe 


A    H    I   E     K. 


Suite   des  Sphinx  de  la  féconde  clafle  & 
Sphinx  de  la  troifième. 


X  Ie 


A    H    I    E    R. 


Moyen  facile  de  fe  procurer  beaucoup  de 
Chenilles  ,  de  les  deiïècher  &  les  conferver. 

Des  Papillons  Phalènes  en  général.  Leur 
divifion  en  fepe  clalïes.  Commencement  de 
leur   defeription. 

XII  ,  XIII  ,  XIV  &  XVe.  Cahier. 

Suite  des  Papillons  Phalènes. 

F  A  B  R  I  C  I  U  S. 

M.Fabriciusa  décrit  plus  d'infectes  qu'au- 
cun autre  auteur  ,  &  cependant  il  a  vu  tous 
ceux  dont  il  parle,  foit  qu'il  lésait  recueillis 
lui-même  ,  ou  qu'il  les  ait  obfervés  à  la  fa- 
veur de  fes  voyages ,  dans  les  différens  cabi- 
nets. lia  confervé  à  la  plupart  des  infectes  le* 


PRÉLIMINAIRE. 


noms  triviaux  de  Linné ,  il  en  a  chance 
très-peu;  il  a  publié  quatre  ouvrages  }  donc 
je  ne  donnerai ,  en  fuivant  l'ordre  des  dates , 
qu'une  idée  fuccinre,  parce  que  \i.  Olivier 
s'eft  réfervé  de  faire  connoîcre  en  détail  les 
travaux  de  M.  Fabricius  ,  ainfi  que  ceux  de 
M.  Linné. 

Tous  les  ouvrages  de  M.  Fabricius  font 
écrits  en  latin  ;  on  y  retrouve  }  en  plufieurs 
endroits  ,  la  même  obfcurité  dépendante  des 
expreflions ,  Se  par  la  même  raifon  ,  oue  dans 
les  écrits  de  M.  Linné ,  par  Ja  nécellité  de 
nommer  des  objets  qui  n'ont  pas  été  connus 
&  nommés  par  les  latins.  Cependant  M.  Fa 
bricius  eft  concis  ,  &  il  excelle  l'ur-toui  dans 
l'art  de  décrire. 

Il  publia  en  1775  fon  premier  ouvrage; 
c'eft  un  in-8°.  de  8  3 1  pages  ;  il  porre  pour 
ritre  :  Syjlema  entomologie  fîjlens  irfeclorum 
ch(fes  ,  ordines  }  gênera  ,  fpecies. 

Le  fyftême  que  cet  auteur  propofe  ,  Se 
dont  il  a  eu  le  premier  l'idée,  eft  fondé  fur 
les  paries  de  la  bouche  des  infectes,  rela- 
tivement au  nombre  de  ces  parties ,  à  leur 
figure ,  à  leur  proportion  Se  à  leur  fitua- 
tion. 


CX  vij 

Ce  (impie  expofé  fufh'c  pour  qu'on  recon- 
noide  que  il  la  méthode  de  M.  Fabricius 
a  le  mérite  de  la  nouveauté  ,  &  peut-être 
celui  de  convenir  à  un  plus  grand  nombre 
d'infectes  que  les  autres  méthodes,  el! .  a 
le  défaut  d'être  fondée  fur  des  caractères 
très-peu  appareils,  difficiles  à  remarquer 
dans  le  plus  grand  nombre  des  infectes  , 
d'une  extrême  difficulté  à  faifir  dans  les  pe- 
tits ,  dans  la  |  'upart  de  ceux  qui  font  def- 
fechés ,  que  l'œil  peut  (eul  rarement  décou- 
vrir j  qui  exigent  prefque  toujours  le  f. cours 
de  la  loupe  ,  Se  aifés  à  confondre  dans  tous, 
ou  très- difficiles  à  déterminer  à  caufe  de  la 
petitelfe  ,  de  la  fituation  ,  de  l'enfoncement 
des  parties  cachées,  environnées  ,  couvertes 
par  d'autres.  Quels  que  foient  les  avantages 
d'une  pareille  méthode,  elle  manque  de  deux 
conditions  qui  me  paroilfent  les  principales, 
d'être  facile  t  aifémenc  applicable  à  toutes  les 
circonftancesj  Se  d'abréger  le  rems ,  en  rendant 
l'étude  plus  ailée.  Je  laide  à  d'autres  à  dé- 
cider li  cette  méthode  rend  l'étude  plus  cer- 
taine ,  <5c  fi  les  différens  avantages  qu'elle 
procure  l'emportent  fur  la  difficulté  qu'elle 
préfente  à  la  mettre  en  ufage.  Quoi  qu'il  en 
foit  ,  M.  Fabricius  divife  les  infectes  en  huit 
claffies ,  auxquelles  il  donne  des  noms  qu'on 
n'avoit  pas  employés. 


Bouche  armée  de  mâchoires  &  de  quatre  ou  fix  antennules. 

Classe  I.       Mâchoire  nue  &  libre Elputerata. 

Classe  IL      Mâchoire  couverte  d'un  cafque  obtus Ulonata. 

Classe  III.     Mâchoire  unie  avec  la  lèvre Synistata. 

Classe  IV.    Point  de  mâchoire  inférieure Agonata, 

Bouche  armée  de  mâchoires  Se  de  deux  antennules. 

Classe  V.      Mâchoire  inférieure  fouvent  armée  d'un  onglet.     .     .     .  UNOGATJ, 

o 

Classe  VI.     Bouche  munie  d'antennules  Se  d'une  langue  en  fpirale.    .     ClossatA, 

Classe  VIL   Bouche  munie  d'une  trompe  ,  renfermée  dans  une  gaîne 

articulée RyngotA, 


cxviij  DISCOURS 

Classe  VIII.  Bouche    munie   d'un   fuçoir  renfermé  dans    une  gaîn* 

inarticulée ASTLIATA. 

La  première  Classe,  celle  des  Eleuterata  qui  fonc  les  Coléoptères  des  autres  auteurs, 

eft  divifée  en   fix  ordres. 

Ordre  I.      Antennes  en  maflè  feuilletée. 

Ordre  IL    Antennes  &  mafie  perfoliées. 

Ordre  III.  Antennes  &  malle  folides. 

Ordre  IV.   Antennes  monilformes. 

Ordre  V.    Antennes  filiformes. 

Ordre  VI.  Antennes  fétacées. 

La  Seconde  Classe,  celle  des  Ulonata.  contient  trois  ordres. 

Ordre  I.      Antennes  filiformes. 

Ordre  II.     Antennes  en  forme  d'épé». 

Ordre  III.  Antennes  fétacées. 

La  Troisième  Classe,  deux   ordres.  j 

Ordre  I.     Dénués  de  langue. 

Ordre  II.    Munis  d'une  langue. 

M.  Fabricius  n'a  pas  divifé  les  clalïes  IV,  V,  VI.  Il  a  formé  de  la  VIIe  trois  ordres, 
&  deux  de  la  VIIIe. 

Septième  Classe  ,  trois  ordres. 

Ordre  I.      Trompe  recourbée. 

Ordre  II.     Trompe  crochue. 

Ordre  III.    Trompe    renfermée  dans     une   gaîne  fituée  fous   la 
poitrine. 
Huitième  Classé  ,  deux  ordres. 

Ordre  I.       Munis  d'une  trompe. 

Ordre  II.     — —  d'un  fuçoir. 


PRÉLIMINAIRE. 


L'ouvrage  donc  nous  venons  de  rendre 
compte  no  contient  que  la  bafe  du  fyftême, 
la  divillon  des  infectes  en  claJJ'es  &  la  fous- 
divifion  de  plulîeurs  clafTes  en  ordres.  L'an- 
née fuivante,  1776,  M.  Fabricius  mit  au 
jour  un  nouveau  volume  in- 8°.  de  3 10  pag., 
&  l'intitula  }  gênera  infeclorum  ,  genres  des 
infecte-'.  L'auteur  en  établit  i8y  d'après  le 
nombre  ,  la  figure  ,  la  fuuation  &  la  pro- 
portion de  toutes  les  parties  de  la  bouche, 
M.  Fabricius  a  donc  plus  que  doublé  le 
nombre  des  genres  que  M.  Linné  a^'oit  déjà 
portés  plus  loin  qu'on  ne  l'avoir  tait  avant 
lui.  Mais  comment  trouver  dans  les  parties 
de  la  bouche,  (î  petites ,  fi  difficiles  à  bien 
voir  ,  des  différences  qui  caraetérifenc  les 
hait  c!alfes  &  les  cent  quatre-vingt-cinq 
genres,  fans  que  ceux  qui  érudient  le  fyftême 
n'aient  pas  befoin  d'une  attention  ,  même 
d'une  contention  d'efprit  extrême  pour  ne  pas 
confondre  _,  pour  diftinguer  des  objets  dont 
les  différences  ne  peuvent  être  que  fi  peu 
marquées  \  &  combien ,  avec  la  plus  grande 
applicatiou  ,  ne  court- on  pas  rifque  de  fe 
tromper  î  On  rrouve  à  la  fin  du  gênera,  la 
deferiprion  de  plufieurs  efpèces  dont  il  n'eft 
pas  parlé  dans  le  fyftema. 

En  1778,  M.  Fabricius  donna  au  public 
un  nouvel  ouvrage  in-8°.  de  17S  pages: 
intitulé  ,  Philofophia  entomologïca  Jtjlens 
feientu  fundamenta  _,  adjeclis  dtfînhionibus  , 
exemplh ,  adumbrationlbus  ;  il  eft  divifé  en 
onze  parties. 

I  Bibliotheca. 

2  Infecîum. 

3  Injîrumenta   cil  aria. 

4  Metamorphojls. 

5  Sexus. 

6  Difpofitio. 

7  Nomma. 

8  Différencia. 

y  Adumbraùones. 

I  o    Œconomia. 

I I  Ufus. 

Cet  ouvrage  eft  un  compendium  des  gé- 
néralités relatives  à  l'hiftoire  des  infectes. 


CXIX 

Le  quatrième  ouvrage  de  M.  Fabricius, 
publié  en  1781,  divifé  en  deux  tomes  in-8°. 
l'un  de  552,  l'autre  de  517  pages  a  pour 
tkre  :  Specics  infeclorum  fflens  eonun  dif- 
ferentias  fpecifuas  )fynonima  auctorum  3  loca 
natalui  ,  metamorpho/im.  C'eft  dans  cet  ou- 
vrage particulièrement  que  l'auteur  décric  un 
très-grand  nombre  d'infectes. 

La  fuite  des  travaux  de  M.  Fabricius,  des 
connoilîances  qu'il  acquerroit,  l'a  fans  doute 
engagé  à  publier  féparément  &.'  confécuti- 
vement  des  écrits  qui  pouvoient  êire  conte- 
nus en  un  feul  ,  moyen  qui  éviteroic  au 
ledeur  l'incommodité  de  parcourir  plufieurs 
volumes  pour  s'inftruire  de  tout  ce  qui  con- 
cerne un  infecte  j  fans  doute  qu'aujourd'hui  , 
où  les  connoilîances  de  M.  Fabricius  onc 
atteint  à-peu-près  le  but  où  il  eft  donné 
de  parvenir  en  ce  g^nre  ,  qu'il  procurera  au 
public  l'avantage  dont  je  parle  ,  &  qu'il 
ajoutera  ce  nouveau  fervice  à  ceux  qu'il 
a  rendus  ;  on  lui  doit  d'avoir  décrir  avec 
autant  de  précifion  que  de  clarré  beaucoup 
plus  d'infecles  qu'on  n'en  connoiffoit,  d'en 
avoir  peut-être  augmenté  la  lifte  de  près  de 
deux  fois  autant  qu'elle  en  contenoic.  Nous 
en  fommes  encore  à  ce  point  des  connoif- 
fances,  qu'une  addition  aulli  confidéiable  au 
catalogue  des  productions  de  la  nature  en 
général  ,  6c  de;  infectes  en  particulier  ,  eft 
un  fervice  très  fignalé,  mais  le  tems  viendra, 
Se  peut  être  n'eft  il  pas  éloigné,  cù  les  obfer- 
vations  ,  les  collections  multipliées  ,  les 
courfes  fréquentes  Se  les  voyages  nombreux , 
ayant  mis  à  portée  de  dreiîer  un  catalogue 
des  productions  naturelles  à-peu-ptès  aulli 
étendu  que  l'on  puiffe  fe  le  promettre ,  les 
bons  efprits  fentironr,  &  M.  Fabricius  le 
premier  ,  qu'un  aurre  travail  ,  d'un  genre 
diredemenr  oppofé  ,  celui  de  reftreindre  le 
catalogue  ne  fera  pas  moins  important.  Il 
ne  s'agira  plus  d'ajouter  à  une  lifte  déjà  trop 
longue,  mais  de  la  diminuer,  d'en  effacer 
les  doubles  emplois  }  de  diftinguer  les  varié- 
tés dues  à  des  circonftances  particulières ,  a 
l'influence  des  climats ,  à  la  différence  des 
fexes  ,  à  celle  de  la  nourricure ,  &c.  de  les 


cxx  DISC 

rapporter  aux  eïpècôsj  de  les  effacer  du  ca- 
talogue &  de  n'y  compr  ndre  que  les'ef- 
pèces  variées  Se  dcguift'es  par  les  caufes  que 
nous  venons  d'afîigner.  Ce  travail,  fruit  du 
rems  Se  de  l'obfervation,  difficile  clans  toutes 
les  parties  de  l'hiftoire  naturelle,  le  fera  fans 
douce  fur -tout  par  rapport  aux  infectes  ; 
mais  combien  la  refTemblance  parfaire  qui 
fe  trouve  entre  beaucoup  d'infectes  de  dit- 
f,  1:11s  climats, donnés  pour  autant  d'efpèces, 
uniquement  parce  qu'on  les  trouve  en  des 
lieux  très-diftans  ,  Se  que  leur  conformité 
parfaite  }  quand  on  les  compare  ,  ne  permet 
pas  de  douter  qu'ils  ne  foienc  les  mêmes , 
fait  elle  déjà  feiuir  l'importance  de  la  ré- 
duction que  nous  annonçons  ?  Combien  d'in- 
dividus ,  qui  ne  diffèrent  que  par  quelques 
traits  fuperficielsj  fe  trouveront  ne  former 
qu'une  efpèce  ?  Je  laide  aux  naturalises  à 
décider  s'il  eft  rems  d'entreprendre  ce  tra- 
vail en  général  ,  &  en  particulier  pour  les 
infectes ,  &  le  foin  de'  le  commencer  à  ceux 
qui  ont  la  fagacité  Se  le  courage  néceffaire; 
car  il  eft  aifé  d'ajouter  à  la  lifte  ,  Si  très- 
difficile  d'en  effacer ,  &  ceux  qui  aiment  à 
paroître  dans  une  carrière  peu  pénible  ,  s'op- 
poferont  d'abord  aux  efforts  qui  rendront 
leur  travail  inurileck  leurs  découvertes  nulles. 
Enfin  j  le  catalogue  fera  moins  étendu  ,  mais 
il  fera  exact  Si  nos  connoifïances  plus 
réelles. 

F  R  I  C  H. 

On  a,  de  M.  Frich  ,  un  volume  in-4.0. 
fur  les  infectes,  imprimé  en  1730.  Cet 
ouvrage  eft  écrit  en  allemand.  11  contient 
des  planches  >  qui  fans  avoir  le  mérice 
d'être  bien  gravées ,  fuffifent  pour  qu'on 
reconnoilfe  les  infectes  qu'elles  représentent; 
l'auteur  n'a  iraicé  que  de  ceux  d'Europe  , 
&  les  planches  ne  font  foumifes  à  aucun 
ordre  méthodique.  On  voit  ,  dans  la  même , 
des  infectes  des  genres  les  plus  éloignés. 
Cependant  cet  ouvrage  eft  fouvent  ciré  par 
les  auteurs  qui  ont  écrit  depuis  fur  les  in- 
fectes ,  parce  que  les  planches  font  nom- 
bteufes  ôc  les  objets  reconnoiffables. 


OURS 

GEOFFROI. 

M.  GeofFroi ,  docteur- régent  de  la  faculté, 
&  afiocié  ordinaire  de  la  fociécé  royale  de 
médecine  ,  publia,  en  1772,  deux  volumes 
in  40.  fous  le  titre  cYHifloire  abrégée  des  in- 
fectes qui  fe  trouvent  aux  environs  de  Paris. 
Le  principal  but  de  cet  excellent  ouvrage 
eft  de  ranger  les  infectes  fuivant  une  méthode 
qui  en  comprenne  tous  les  genres,  au  moyen 
de  laquelle  on  diftingue  aifément  les  efpèces, 
Se  on  les  rapporte  à  leur  genre. 

Un  pareil  ouvrage  manquoit  en  françois 
quand  celui  de  M.  Geoffroi  parut  ;  il  fut 
généralement  applaudi  .'s:  approuvé  par  tous 
les  naturaliftes  françois  Se  étrangers;  ils  firent 
l'éloge  de  la  méthode  en  général ,  de  la  clarté 
en  particulier ,  &  de  la  précifion  avec  lef- 
quelles  l'auteur  a  décrit  les  différentes  efpè- 
ces; mais  on  regretta  que  M.  Geoffroi  fe  fût 
borné  aux  feuls  infectes  qui  fe  trouvent  aux 
environs  de  Paris,  &  l'on  eût  déliré  pou- 
voir étudier  &:  claffer  les  infectes  de  tous  les 
pays ,  d'après  une  méthode  dont  il  auroit  été 
l'auteur. 

Ce  favant  eft  le  premier  qui ,  dans  la 
defeription  des  infectes,  ait  employé  la  gran- 
deur individuelle  comme  caractère  de  l'ef- 
pèce.  11  note  à  chaque  defeription  la  lon- 
gueur Se  la  largeur  de  l'individu  mefuré  à 
l'origine  des  ailes  pour  la  largeur  ;  il  omet 
affez  fréquemment  cette  féconde  cli mention., 
mais  il  indique  toujours  la  première.  Cette 
méthode  rend  la  defeription  plus  précife  Se 
l'étude  plus  facile.  Il  eft  étonnant  que  per- 
fonne  ,  avant  M.  Geoffroy  ,  n'eût  fenti  ,  par 
rapport  aux  infectes ,  que  la  première  indica- 
rion  à  donner  pour  les  faire  connoître  ,  ainfî 
qu'on  l'avoir  obfervé  pour  les  autres  ani- 
maux ,  eft  d'indiquer  s'ils  font  grands  ou  pe- 
tits. Il  réfulce  de  l'omiflion  de  cette  indica- 
tion dans  les  autres  ouvrages,  une  difficulté 
qui  eft  tout  d'un  coup  levée  dans  l'ouvrage 
de  M.  Geoffroy  ;  c'eft  que  fi  l'individu  qu'on 
cherche  à  connoître  diffère  fenliblement  des 

dimenfions 


PRÉLIMINAIRE.  cxx] 

«lîmenfions  de  celui  dont  on  lit  la  defcripçion.  '  expofé  à  l'inconvénient  de-  la  fixer  d'une  ma- 


On  patte  rapidement  à  un  autre  objet ,  Se  on 
ne  s'arrête  qu'à  celui  dont  les  dimenfions 
conviennent  à  l'individu  dont  on  cherche  à 
déterminer  l'efpèce.  Il  faut  au  contraire  lire 
ou  les  deferiptions  eivières,  ou  une  grande 
partie  de  chaque  description ,  pour  reconnoîrre 
l'identité  eu  la  différence  de  l'objet  qu'on 
compare  aux  deferiptions  contenues  dans 
l'ouvrage  qu'on  confulte. 

M.  Geoffroy  a  donc  ,  en  ce  point,  rendu  un 
fervice  très-important  ;  il  a,  avec  fondement , 
appliqué  aux  infectes  .une  manière  de  décrire 
dont  on  avoit  fenti  la  néceflué  pour  les  au- 
tres animaux  ,  qui  n'eft  pas  moins  etientielle 
pour  les  infectes  ;  &  il  a  donné  un  exemple 
qu'on  ne  peut  plus  le  difpenfer  de  fuivre. 
Mais  en  fentant  la  néceflué  de  commencer 
les  deferiptions  par  déterminer  la  grandeur 
individuelle,  on  doit  obfetver  qu'il  ne  faut 
pas  attacher  à  ce  caractère  une  précifion 
ftriéte  &  rigoureufe.  En  effec  ,  il  y  a  d.ms 
toutes  les  efpèces  des  individus  plus  grands 
Jes  uns  que  les  autres ,  &  les  fexes  différent 
en  général  à  cet  égard  ;  il  ne  faut  donc  em- 
ployer la  grandeur  que  comme  un  caractère 
d'approximation,  &  qui  fixe  les  idées  fur  des 
objets  d'une  étendue  à-peu-ptès  déterminée. 
Ne  pourrait  on  pas  ,  par  rapport  aux  infectes 
dont  les  dimenfions  font  fouvent  fi  difficiles 
à  failir  ,  fans  déterminer  rigoureufement 
celles  de  chaque  efpèce  ,  divifer  les  infectes 
en  des  degfés  de  granJeur  généraux  ,  comme 
de  pouces  8c  de  lignes ,  &  rapporter  à  ces  de 
grés  les  efpèces  qu'on  décrirait?  Ainfi  les  plus 
grandes  dimenfions  renfermeroient  les  degrés 
de  ttois  pouces,  de  deux,  d'un  pouce  ;  les 
moyennes,  ceux  d'un  pouce  à  fix  lignes  \  &  es 
petites  ,  ceux  au-.dellbus.  Il  fuffiroit  donc 
en  commençant,  à  décrire  un  infecte,  d'é- 
noncer fa  grandeur  par  les  exprellions  fui- 
vantes  :  longueur  trois  pouces  ,  ou  une  ligne , 
&c  ,  &  d'avoir  averti  en  général  qu'il  fau- 
drait toujours  fous-eutendre  le  mot  à-peu- 
près  ,  longueur  à  peu-près  trois  pouces  ,  &c. 
Par  ce  moyen  on  jouiroit  de  l'avantage  qui 
réfulte  de  déterminer  la  grandeur  ,  fans  être 

mjloïre  Naturelle ,  Infectes,  fouie  IV, 


nière  trop  flricte  ? 

M.  Geoffroy  n'a  pas  toujours  donné  à  chaque 
efpèce  un  nom  particulier  à  la  manière  de 
Linné,  mais  très- fouvent  il  a  employé  le 
nom  du  genre  auquel  il  a  ajouté  une  péri— 
phrafe  pour  cara&érifer  &  diltinguer  l'efpè- 
ce ,  comme  Mouche  à  coredet  noir  tacheté  de 
jaune ,  &  ventre  jaune  à  bandes  noires ,  tom.  2 , 
p.  507,  n°.  il).  11  réfulte  de  cette  méthode  une 
idée  prompte  de  l'objet  pour  celui  qui  ne  le 
connoiffoit  pas,  au  lieu  qu'un  fimple  mot  , 
un  nom  n'en  préfeute  pas  ;  mais  pour  celui 
qui  voudrait  retenir  toutes  les  dénomina- 
tions ,  Se  fe  rapjetler  les  infectes  par  leur 
moyen  ,  ce  qui  eft  en  partie  le  but  de  la  no- 
menclature, les  périphrafes  ont  l'inconvcniei  t 
de  charger  la  mémoire  ,  Se  elles  ne  font 
qu'une  abrégé  de  la  defciiption  qu'on  lit  en- 
fivte  ;  elles  ne  femblent  pas  fixer  les  idées 
d'une  manière  aulli  pi  écife  qu'un  (impie  nom  , 
ou  qu'un  mot. 

•  M.  Geoffroy  ne  fe  borne  pas  à  nommer  6c 
décrire  les  efpèces  j  on  trouve  dans  fon  ou- 
vrage un  précis  hiltorique  pour  chaque  efpèce, 
&  des  généralités  qui  conviennent  à  tous  les 
infectes.  Elles  font  comprifes  dans  cinq  cha-' 
pures  placés  au  commencement  du  premi.ee 
volume.  Le  premier  chapitre  a  pour  objet  la 
dejeription  générale  des  infecles  ,  ou  l'énumé- 
ration  de  leurs  différentes  parties  externes. 

Le  fécond  ,  leur  génération. 

Le  troisième ,  leurs  métamorphofes  ou  leur 
développement. 

Le  quatrième ,  leur  nourriture. 
Le  cinquième  ,  leur  divifion  enfeelions. 
L'auteur  en  établit  (îx. 
i".  Les  Coléoptères  ou  infecles  à  étuis. 


CXXJJ 


DISCOURS 


Caractère. 


Aî!es  couvertes  d'étuis  ou  de  fourreaux  ; 
boûVrte  armée  de  mâchoires  dures. 

2°.   Les  Hémiptères  ou  infectes  ù  demi-étuis. 

Ca  r  a  c  t  e  r  e. 

Aîles  fupérieures  prefque  femblables  à  des 
étuis  ;  bouche  armée  d'une  trempe  aiguë, 
repliée  eu  défions  le  long  du  corps. 

3°.  Les  Tetiapteres  a  ailes  farinsufes. 

Caractère. 

Quatre  aîles  chargées  de  poufiîère  écailleufe. 

4° .   Les  Tétraptercs  a  ailes  nues  ,  ou  infecles 
à  quatre  aîtei  nues. 

Caractère. 

Quatre  allés  membraneufes  nues  &  fans 
pouiîïere. 

j°.   Les  Diptères  ou  infecles  à  deux  ailes. 

Caractère. 

Deux  aîles  ;  un  petit  balancier  fous  l'ori- 
gine de  chaque  aîle. 

6  \  Lés  Aptères  ou  infecles  fans  aîles. 

Caractère. 

Corps  fans  ailes. 


M.  Geoffroy  divife  en  fuite  les  fictions  en 
articles ,  les  articles  en  ordres  ,  les  ordres  en 
genres  ,  fous  lefquels  il  range  les  efpcces. 

La  première  fectron  contient  trois  articles. 


Ar 


I. 


Les  infecles  à  étuis  durs  qui  couvrent  tout 
le  ventre. 

Article     IL 

Infcles  à  étuis  durs  qui  ne  couvrent  quune 
partie  du  ventre. 

Article     III. 

Infecles  à  étuis  mois  &  comme  membraneux. 

Chaque  article  ,  chaque  genre  font  précé- 
dés d'un  précis  fur  les  généralités  de  l'article 
&  du  g  nie  ;  ce  précis  contient,  outre  les 
caractères  diftinétifs  de  l'article  ou  du  genre, 
les  faits  hiftoriques  fur  la  manière  de  vivre 
des  infectes. 

le  premier  article  de  la  première  feétion 
eft  divifé  en  quatre  ordres. 

Ordre  I.  Infectes  qui  ont  cinq  articles  à 
toutes  les  pattes. 

Ordre  IL  Infecles  qui  ont  quatre  articles 
à  toutes  les  pattes. 

Ordre  III.  Infecles  qui  ont  tro?s  articles  à 
toutes  les  pattes. 

Ordre  IV.  Infectes  qui  ont  cinq  articles  aux 
deux  premières  paires  de  pattes  , 
&  quatre  feulement  à  la  danière. 


Le  premier  ordre  renferme  les  genres  fuivans. 


i°.   Platicerus. 


Le  Cerfvolanr. 

C  A    R   A    C    T    E    R    E    S. 


intenns,  in   e 


xtremo  uno   vtrfu  peclinatee.  Antennes  en   peigne  à  l'extrémité ,  d'us 

feul  côté. 


PRÉ  'LIMINAIRE.  cx.xiij 

Ce  genre  renferme»deux  familles. 

Familia  prima.  Première  famille. 

Amenais  fraclis.  A  antennes  cou.Jces. 

Familia  fecurîda.  Seconde  famille. 

Antennis  integris.  A  antennes  entières. 

La  première  famille  comprend  quatre  efpèces  t  la  féconde  une  feule,  le  genre  en  tout 
cinq  efpèces. 

2°  Ptilinus.  La  Panache. 

Antenna  fecunium  totam  longitudinem  uno  Antennes  en   peigne   tout  du   long  d'un 

verfu  peBinau.  feul  côté. 

Ce  genre  ne  contient  que  deux  efpèces. 

3  °   Scarab&us.  Le  Scarabé. 

Antenn&  clavatee  ,   clavâ  lamellatâ  ;  feu-         Antennes    à   mafiTe  en  feuillets;   ccu.foa 
tellum  inter  elytrorum  origines.  entre  les  étuis. 

Ce  genre  contient  deux  familles. 

.    Familia  prima  Première  famille. 

Anttnnarum  lamellis  feptem.  Sept  feuillets  aux  antennes. 

Familia  fecunda.  Seconde  famille. 

Antennarum  lamellis  tribus.  Trois  feuillets  aux  antennes. 

i  La  première  famille  n'eft   compofée  que  de  trois  efpèces ,  cV  la  féconde  en  contient 
vingt-fept.  Le  genre  en  renferme  trente  en  tout.       t 

49  Copris.  Le  Bouder. 

AntennA  clavau ,  clavâ  limellatâ.  Antennes  en  maiïè  à  feuillets. 

Scutellum  inter  elytrorum  origines  nullum.  Point  d'écutlbn  entre  les  étais. 

Dix  efpèces  font  réunies  fous  ce  genre. 

5°  Attelabus.  L'Efcaibot. 

Antennœ  clavattz  ,  clava  intégra  3  in  medïo         Antenne:,  en   malle  folide,  coudées  dans 
irix"-£.  leur  milieu. 

Caput  intra  thoracem.  Tête  renfoncée  dans  le  corcelet. 


cxxiv  DISCOURS 

Ce  genre  contient  trois  efpèces.  • 

6"  DcrmeJ1.es.  Le  Dermefte. 

Antenns  clavata  perfoliatA,  u.ltimo  articulo         Antennnes  en  ma(T"e  perfoliée  (  ou  coropo- 
Çolido  gibbofo.  fée  de  lames  enfilées  dans  leur  milieu  )   & 

dont  le  dernier  article  forme  un  bouton. 
Elytta  non  marginata.  Etuis  fans  rebord. 

Ce  genre  réunit  vingt-deux  efpèces. 

7°  Byrrhus.  LaVrilletre. 

Antenns.  articulis  tribus  ultim'is  long'iffimis,         Antennes   prefqu'en  malfe  ,  dont  les  trois 
femï  clavatt.  derniers   articles    font    beaucoup   plus  longs 

que  les  autres. 

Cinq   efpèces. 

8"   Anthrenus.  L'Anthrcne. 

Antennx,   clavata  >    intégra,    clavâ  folldâ        Antennes  droites  en  malfe  folide,   un  peu 
composa.  >  applatie. 

Deux  efpèces. 
9°    Cijlela.  LaCiflele. 

Antenna    extrorfum   crafflores  ,  non  nihil        Antennes  plus  greffes  8c  un  peu  perfoliée» 
perfoliata.  par  le  bout. 

Thorax  conicus  non  marginatus.  Corcelet  conique  &  Lns  rebord. 

Trois  efpèces. 
io°  Pelùs.  Le  Bouclier. 

Antenne  extrorfum  crajjiores  ,   non    nihil        Antennes  plus  groffes  &un  peu  perfoliées 
perfoliata.  par  le  bout. 

Thorax  &  elytra  marginata.  Corcelet  &  étuis  bordés. 

Dix  efpèces. 

1 1*   Cucujus.  Le  Richard. 

Antenv&  fr rata  brèves.  Antennes  courtes  en  feie. 

Thorax  fui  tus  nudus.  Corcelet  uni  &  fimple  en  delfous. 

Six   tfpeces. 

1 1°  Elater.  Le  Taupin. 

Antenna  ferrât*  vel filiformes  intra  capitis         Antennes  en  feie  ou  à  filets  ,  qui  fe  logent 
cavitatem  fubius  recept*.  dans  une   rainure  formée  en  delfous   de  la 

tête. 


PRÉLIMINAIRE.  cxxv 

Thorax  fubtus  aculeo  intra  cavititem  ub-        Corcelet  terminé  en-deflous  par  une  pointe 
iominïs  recepto.  .  reçue  dans  une  cavité  ciu  ventre. 

Seize  efpeces. 

ij°  Buprejlis.  Le  Buprefte. 

Antennâ,  filiformes.  Antennes  filiformes, 

Trochancer  magnus  feu  appendix  ad  bafim         Appendice  confidcrable  à  la  bafe  des  cuif- 
femorum  pofierïorum.  fes  pottérieures. 

Familire  très.  Trois  familles.    ' 

Prima    Thorace  cordato  3  capite    latiore ,         La  première    à   corceler   en    cœur,   plus 
elytris  augufliore.  large  que  la  tête ,  plus  étroit  que  les   étuis. 

Secunia.  Thorace  capite  elytrifque  anguf-         La  féconde  à  corcelet  plus  étroit  que  la  tête 
tiorc.  &  les  étuis. 

Ténia.    Thorace  capite  latiore  ,  elytrorum        La    troifième  ,  à  corcelet  plus  large  que  la 
îatitudine.  tête  &  de  la  largeur  des  étuis. 

La  première  famille  eft  compofée   de  a6   efpèces. 

La   féconde 7 

La  trwifième  .  .  . 10 

Le   genre  de  43  en  tour.    . 

140  Bruchus.  La   Bruche. 

Antenne  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  Jubrotundus  gibbus.  Corcelet  arrondi  en  boite. 

Corpus  /pharoïdaum  ,  dorfo  convexo.  Corps  fphéroïde  ,  convexe  en  deflus. 

Deux  efpeces. 

15e  Lampyris.  .  Le  Ver  -  lui  faut. 

Antenne  filiformes  *   Antennes^  filiformes. 

Caput  clypeo  Thoracis  marginato  uclum.         Tête  cachée  parmi  large  rebord  du  corcelet. 

Abdominis  huera  plkato  papillofa.  Côtés  du  ventre  plies  en  papilles. 

• 
•        .         Trois  efpeces. 

16°  Cicindela.  La  Cirindele. 

'  Antenna  filiformes.  *ni      nés  filiformes. 

Thorax  planus  marginatut  -r    el«  applau  &  bordé. 

Caput  d.teiïum.  plc  découverte. 

Elytra  HeKilia.  **"*  flexibles. 


Gxxvj  DISCOURS 

Dix-fept  efpeces. 
170    Oma'yfus.  L'Omalyfe. 


Antennce  filiformes. 

Thorax planus  tetragonus ,angullspofierïo • 
ribus  in  fpinam  produclis. 

Une  efpece. 

iS°  Hydrophilus. 

Antenne!,  clavats.  perfoliau  antennulis  bre- 
yiores. 

Pedes  nataiorii. 

Cinq  efpeces. 

1  r,»   Dy tiens. 

Antenne,  filiformes  ,  expose  longions. 
Pedes   natatoru. 

Quinze  efpeces. 

2  0°  Gyrinus. 

AntemiA  rigidx ,  capite  Ireviores. 
Ptdes  natatoru.  • 
Oculi  quatuor. 


Antennes  filiformes. 

Corcelet  applati  à  quatre  angles,   dont  les 
deux  poftérieurs  finiiTent  en  pointes  aiguës. 


L'Hydrophile. 

Antennes  en  maffe  ,  perfoliées.,  plus  cour- 
tes que  les  antennules. 
Pattes  en  nageoires. 


Le  Ditique.' 

Antennes  filiformes  plus  longues  que  la 
tête. 

Pattes  en  nageoires.      1 


Le.  Tourniquet. 

Antennes  roides  &  plus  courtes  que  la  tête. 
■  Pattes  en  nageoires. 
Quatre  yeux. 


Une  efpèce. 

Ordre  fécond  du  premier  article  de  la  première  fection. 
Caractère  de  cet  ordre  :  quatre  articles  à  toutes  les  pattes. 
Suite  des  genres. 


ii»  Melolontha. 

Antennx.  /errata  ante  ocidos  pofit&. 

r':c  efpeces. 
2  2°  Prionus. 
Antennx  ferratx.  in  oculo  pofita. 

Une  efpèce. 
2 30  Cerambix. 


^_a  Mélolonthe. 
Antennes  en  feie  poféSs  devant  les  veux. 

Le  Prione. 

Antennes  enfeie,  dond'œil  entoure  la  bafe. 


Le  Capricorne. 

Antennœ  à  bafi  ad  apicein  d-ecreficentes ,  in        Antennes  qui  vonc   en    diminuant  de  la 
oculo  pofiu,  bafe  à  la  pointe  donc  l'œil  entoure  la  bafe. 


PRÉLIMINAIRE.  cxxvij 

Thorax  acuhatus.  Corcelet  armé  de  pointes. 

Dix  efpèces. 
i+°  Leptura.  La  Lepture. 

Antennit  à  bafi  ad  apicem  decrefcentcs  ,  in         Anrennes  qui  vont  en  diminuant  delà  bafe 
oculo  pofitét,.  à  !?.  pointe*,  &  donr  l'oeil  entoure  la  bafe. 

Thorax  inermis.  Corcelet  nud  Si  fans  pointes. 

Familia:   très.  Trois  familles. 

Piima.   Tho'ace   cylindraceo.  La  première,  à  corcelet  cylindrique.' 

Secunda.  Thorace  g/obofo'.  La  féconde ,  à  corcelet  globuleux. 

Ténia.  Thorace  inaquali  glabro.  La  truifième  ,  à  corcelet  inégal  &;  raboteux. 

r>  •  v  C        'Il  s  ,    r    > 

Première  famille ô  'efpèces. 

Seconde i  o 

Troisième 6 

Genre 22  efpèces  en  tour. 

2 50  Scenocorus.  Le  Stenocore. 

entérina  à  bafi  ad  apicem  decrefcentes ,  ante         Antennes  qui  vont  en  diminuant  de  la  bafe 
oculos  pofita.  à  la  pointe,  pofées  devant  les  yeux. 

Elytra  apice  angufiiora.  Etuis  plus  étroits  par.  le  bour. 

Familix  duce  Deux  familles. 

Prima.    Thorax    armaïus  fpinâ  vel  tuber-         La  première.,  à  corcelet  armé  d'une  pointe 
culo  laterali.  ou  d'un  tubercule  latéral. 

Secunda.  Thorax  inermis.  La  féconde,  à  corcelet  nud. 

Première  famille 5   efpèces. 

Seconde , 7 

Genre 12  efpèces^ . 

2.6°  Cryptocephalus.  Le  Gribouri. 

j4nte:in.i  filiformes  arùculis  'longis.  Antennes  filiformes  à  longs  articles. 

Thorax  gibbus  h&mifphœricus .  Corcelet  hémifphérique  &  en  boiTe. 

Douze  efpcces. 
270  CrlQitrls,  r  Le  Criccère. 


CXXVUJ 

AnttnnA  cylindracet  arùculis  globofis 
Thorax  cylindraceus. 

Sept  efpèces. 

2 S9  Altica. 

Antennàt  ubique  itquales. 
Femora  pojlica  crajfa  fubglobofa. 

Dix  -  neuf  efpèces. 
29°   Gahruca. 


D  1  S  CO  U  R   S 


Antennes  cylindriques  à  articles  globuleux; 
Corcelec  cylindrique. 


l'Altife. 

Antennes  d'égale  grofleur  tout  du  long. 
Cuifles  poftérieures  grofles,  prefque  fphc- 
riques.   ■ 


La  Galéruque. 


Antenmt  ubique   aquales  t  arùculis  fubglo-         Antennes  d'égale  grofleur ,  à  artides  prefr 


bofis. 

Thorax  irutqualis ,  fcaber  ,  margïnatus. 

Six  efpèces. 

30*  Chryfomela. 

Antenna  à  bajl  ad  apicem  crefcentes  _,  arù- 
culis globofis. 

Thorax  aqualis  marginatus. 

Vingt  efpèces. 

3  1  °  Mylabris, 

Antenns,  fenjlm  crefcentes  ,  arùculis  h&mifi- 
pharicis ,  rojlro  brevi  infidentes. 

Antennulœ  quatuor  in  extremo  rofiri. 

Trois  efpèces. 

3  i°  Rhinomaccr. 

Antennœ  clavatx  intégra ,  rojlro   longo  in- 
fidentes. 

Onze  efpèces. 

3  3°    Curculio. 


que  globuleux. 

Corcelet  raboteux  &  bordé. 


La  Chryfomele. 


Antennes  plus  grofles  vers  le  bout ,  k  arti. 
clés  globuleux. 

Corcelet  uni  &  bordé. 


Le  M  y  labre. 

Antennes  plus  grofles  vers  le  bo  ut,  à  arti- 
cles hémifphériques,  pofées  fur  une  trompe 
courte  &  large. 

Quatre  ancennules  à  l'extrémité  de  la 
trompe. 


Le  Becmare. 

Antennes  en  maiïe  toutes  droites ,  pofées 
fur  une  longue  trompe. 


Le  Charanfon. 


Antenne  clavat&fracla ,  rojlro  corneo  longo        Antennes   en   mafle  ,    coudées  dans   leur 
infidentes.  milieu  ,  &  pofées  fur    une  longue  trompe. 

Familis  dure.  Deux  familles. 

Prima.  Ftmoribus  inermibus.  ta  première,  à  cuifles  Cmpîes. 

Secu.tda  , 


PRÉLIMINAIRE.  cxxix 

Secunda.  Femoribus  denticulatis.  La  féconde  ,  à  cuifTes  dentelées. 

Première  famille 33   efpèces. 

Seconde   *o 

Genre 5  3   efpèces  en  tour. 

3  4°  Bojlrichus.  Le  Boftriche. 

Antennœ  clavatt  t  clavâ  ex  articulis  tribus        Antennes  en  mafTë  compofée  de  trois  ar- 
compofitâ  ,  capiti  infidentes.  ticles,  pofoes  fur  la  tête. 

Roflrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  cubicus  ,  caput  intra  fe  reconderis.         Corcelet  cubique  dans   lequel  eft  caché  la 

tête. 
Tarfi  nudi  fpinofi.  Tarfes  nuds  &  épineux. 

Une  efpèce, 

3  5®  Clerus.  Le  Clairon. 

Anunnx.  clavatx,  clavâ  ex  arùculis  tribus  Antennes  en  ma(Te  csmpofée  de  trois  ar- 

eompojîtà  j  capiti  infidentes.  ticles ,    pofées  fur  la  tête. 

Roflrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  fubcylindraceus ,  non    marginatus.  Corcelet  pterque  cylindrique ,  fans  rebords. 

Tarfi  fpongiofi.  Tarfes  garnis  de  pelottes. 

Quatre  efpèces. 

3  6°  Anthribus.       s  L'Antribe.  , 

Antenne  c/avata  ,  clavâ  ex  articulis  tribus        Antennes  en  m  a  (Te  compofée  de  trois  ar- 

compofitâ,  capiti  infidentes.  ticles,  pofées  fur  la  tête. 
Roflrum  nullum.  Eoint   de  trompe. 

Thorax  latus  marginatus.  Corcelet  large  Se  bordé. 

Ta-fi  fpongiofi.  Tarfes  garnis  de  pelottes. 

Sept  efpèces. 

37°  Scolytus.  La  Scolite. 

Antenne  clavau ,  clavâ  folidâ.  Antennes  en  malfe  folide  d'une  feule  pièce; 

Roflrum  nullum.  Tête  fans  trompe. 

Une  efpèce. 

3  8°  Cafllda.  La  Caflide. 

Antemu  extrorfum  crajjiores^nodoft.  Antennes  plus  grolfes  vers  le   bouc ,  &  à 

gros  articles. 
Thorax  &  elytfa  marginata.  Corcelet  &  étuis  bordés. 

Caput  thorace  teclum.  Tète  cachée   fous   le  corcelec. 

Hifloire  Naturelle ,  Infectes  >  Tome  IF,  f 


c*xx  DIS    COURS 

Cinq  efpèces. 
39"   Anapfis. 
Antcnn&  filiformes ,  fenfim  crefeentes. 


icuiellum  vix  appareils. 

i  horax  planus  t  Uvis  nonmarginatus. 

Quatre  efpèces. 


L'Anafpe. 

Antennes  filiformes, qui  vont  en  grofîiflant 
vers  le  bout. 

Eculïon  imperceptible. 
Corcelet  plac  3  uni  &  fans  rebords. 


On  voit  d'après  ce  qui  vient  d'Être  expofé  ,  que  M.Geoffroy  divife  les  ferions 
d'après  les  ailes  j  les  articles  d'après  les  élytres  ou  étuis;  les  ordres  d'après  le 
nombre  des  pièces,  ou  tarfes  aux  différentes  pattes  ,  les  genres  principalement 
d'après  les  antennes  &  la  forme  du  corcelet. 

Je  continue  l'expofition  de  fa  méthode. 

Ordre    1 1  Ie  du  premier  article  de  la  première  fedion. 

Caractère Trois  articles  à  toutes  les  pattes. 


40 °  Couinella. 

Antennét,  extrorfum  craffiores,  nodofe  ,  an- 
tenmdïs  breviores. 

Corpus  hxmijpkaricum. 

Vingt-fept  efpèces. 

410   Tritoma. 

Antennz  extrorfum  fenfim  craffiores  }anien- 
nulis  longïores. 

Corpus  obhngum.  • 


La  Coccinelle. 

Antennes  à  gros  articles  ,  plus  groiïes  vers 
le  bout,  &  plus  courtes  que  les  anteniiules.. 
Corps  hémifphérique. 


La  Tritome. 

Antennes  plus  grofTes  vers  le  bout,  &  beau- 
coup plus  longues  que  les  antennules. 
Corps  alongé. 


Une  efpèce. 
Ordre    1  Ve  de  l'article   premier  de  la  première  fection. 

Caractère Cinq  articles  aux  deux  premières  paires  de  pattes ,  6V  quatre 

feulement  à  la  dernière. 


41°  Diaperis. 


La  Diapère. 


Antennx.  caxiformes,  arùcul'is  lenûfcrmibus         Antennes  en  foi  me  d'If.,  à   articles  fein- 
ter centrum  perfoliatis.  blables  à  des  lentilles  enfilées  par  leur  centre. 
Thorax  convexus  marginatus.  Corcelet  convexe  &  bordé. 


Une  efpèce, 
43°  Pyrochroa, 


La  Cardinale. 


PRÉLIMINAIRE.  cxxxj 

Antennt  uno  verfu  peiïinau.  Antennes  en  peigne  d'un  côté. 

'1  hor«x  inuqualis  ,fiabcr,non  m&rg'matus.        Corcelet  cabotcux ,  &  non  bordé. 

Une  efpèce. 

44°   Cantharis.  La  Canthaiide. 

Antenne  filiformes.  Antennes  filiformes. 

"Thorùx  iiuqualïs  ,  feaber  non  marginatus.         Corcelet  raboteux  ,  &  non  bordé. 

Familix  duce.  Deux  familles. 

J^rima.  Tar forum  arùculis  nudis.  La  première,  à  tarfes  nuds. 

Secunda.  Tarforum  arùculis  fpongiofis.  La  féconde  ,  à  Tarfes  garnis  de  psîortes. 

Efpèces. 

Première  famille v i 

Seconde , • £ 

Genre 8  efpèces  en  tout. 

4,°    Tenebrio.  Le  Ténébrion. 

Antenne  filiformes.  Antennes  filiformes. 

I horax  planus  marginatus.  Corcelet  uni  &  bordé. 

PaWiJiwe  duc.  Deux  familles. . 

Prima.  Antenne  arùculis  globofis ,  extror-         La  première,  à  antennes  à  articles  globn- 
fum  craffwres.  leux  ,  un  peu  plus  groiTes  vers  le  bout. 

Secunda.  Antenne  arùculis  longis ,  ubique        La  féconde ,  à  antennes  à  articles  longs  , 
squales.  égales  par- tout. 

Efpèces. 

Première  famille  .. i  o 

Seconde i 

Genre j  i  efpèces  en  tout. 

4<ï°  Mordella.  La  Mordelle.  . 

Antenne  fubferrau,  articulis  triangularibus.        Antennes  un  peu  en  feie 3  à  articles  trian- 
gulaires. 
Thorax  anùce  attenuatas.,  amvtxus.  Corcelet  convexe,  plus  étroit  en  devant. 

Cinqefpècas. 
47°  Notoxus.  La  Cucule. 


CXXXlj 


..DISCOURS 


Antenns  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  cuculiatus  ,  dente  acuto.  Corcelet  armé  d'une  appendice  qui  revient 

en  devaiu,  en  forme  de  coqueluchon. 
Une  efpèce. 

480  Cerocoma,  La  Cérocome. 

Antenns.  ulûmo  articulo  clavato  :  (  mafcu-        Antennes ,  dont  le  dernier  article  plus  gros 
lis  complicats  ,  in  média  peclinats.  )  forme  la  ma(Te  ,  pliées  &  pe&inées  dans  leur 

milieu  dans  les  mâles. 
Une  efpèce. 

Article  1  Ie  de  la  première  fection. 

Caractère Etuis  durs,  qui  ne  couvrent  qu'une  partie  du  ventre. 

Ordre   Ier  du  fécond  article  de  la  première  fection. 

Caractère.......  Cinq  articles  à  toutes  les  pattes. 

Suite  des  genres. 

490  StaphUinus.  Le  Staphilin. 

Antenns.  filiformes.  Antennes  filiformes. 

AU  tecls.  Ailes  cachées  fous  les  étuis. 

Abdomen  inerme.  Extrémité  du  ventre  nue  &  fans  defenfe. 

Vingt  -  cinq  efpèces. 

Ordre  II   du  fécond  article  de  la  première  fection. 

Caractère Quatre  articles  à  toutes  les  pattes. 

500  Necydalis.  La  Nécydale. 

Antenns  filiformes.  Antennes  filiformes. 

AUnuds.  Ailes  nues.  .    . 

Une  efpèce. 
Ordre   II  Ie  du  fécond  article  de  la  première  fedtion. 

Caractère Trois  articles  à  toutes  les  pattes. 

5  is  Torficula.  Le  Perce  -  oreille. 

Antenns  filiformes.  Antennes  filiformes. 

AU  tecls.  .  Ailes  cachées  fous  les  étuis.  Bt> 


PRELIMINAIRE.  cxxxiij 

Abdomen  forficibus  armatum.  Extrémité  du  ventre  armée  de  pinces. 

Djux  efpèces. 

Ordre  IVe  du  fécond  article  de  la  première  fedtion. 

Caractères Cinq  articles  aux  deux  premières  paires  de  pattes ,  £;  quatre 

feulement  à  la  dernière. 

5 1°  Meloe.  Le  Pro  -  Scarabé. 

Antznns,  à  medio   ad  bajim  Çy  apicem  de-         Antennes  grofTes  au  milien  ,  qui  vont  era 
crefeentes.  diminuant  vers  la  bafe  Se  vers  le  bout, 

AU  nu'.U.  ■  Point  d'ailes. 

Une  efpèce. 
Article    IIIe  de  la  première  fe&ion. 

Caractère Etuis  mois  &  co  mme  membraneux. 

Ordre    I    du  troifième  article  de  la  première  fedtion. 

53°  Blatca.  La  Blatte. 

Antennt  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Ad  ani  lacera  appendices  veficulofi  tranfver-         Deux  longues  véficules  pofées  aux  côtés  de 

Jîmfuicati.  l'anus ,  &  ridées  tranfverfalement. 
Trois  efpèces. 

Ordre    II  du  troifième  article  de  la  première  fetftion. 

Caractère .  Deux  articles  .à  toutes  les  pattes. 

54°  Thrips.  Le  Trips. 

A  ntenm.  filiformes.  '  Antennes  filiformes. 

Os  rimulâ  longitudinal.  Bouche  formée  par  une  fimple  fente  longi- 

tudinale. 
Tarfi  veficulofi.  Tarfes  garnis  de  véficules. 

Trois  efpèces. 
Ordre    1 1 1e  du  troifième  article  de  la  première  fecli oru 

Cakac  te  re.. Trois  articles  à  toutes  les  . 

550  Crillus..  Le  Grille 


CXXX1V 

Antenne  filifvrints. 

Caudâ  bifetà. 
Oculi  tr,s. 

Deux  efpèces. 

5  6°  Acrydïum, 

Antennes,  filiformes  corpore    dimidio    bre- 
viores. 

Oculi  très. 

Six  efpeces. 


DISCOURS 


Antennes  filiformes. 
Deux  filets  à  la  queue. 
Trois  petits  yeux  lifles. 


Le  Criquet. 

Antennes  filiformes,  plus  courtes  de  moi- 
tié que  le  corps. 

Trois  petits  yeux  lifles. 


Antennes  filiformes ,  plus  longues  que  le 
corps.    • 

Trois  petits  yeux  lifles. 


Ordre  IVe  du  troifieme  article  de  la  première  fection. 
57°  Locujla.  La  Sauterelle 

A  ntenn  ce  filiformes  ,  corpore  longiorcs. 

Oculi  très. 

Deux  efpeces. 
Ordre  Ve  du  troifieme  article  de  la  première  fection. 

Caractère Cinq  articles  à  toutes  les  pattes 

j  8°  Mantes.  La  Mante. 

Antennce  filiformes. 

Une  efpece, 

SECTION     SECONDE. 

Cette  fe&ion  comprend  les  infectes  à  demi-étuis ,  ou  Hémiptères.  L'auteur  ne  l'a  pas 
divifée,  comme  la  précédente  ,  en  articles  &  en  ordres,  feulement  en  genres.  Il  continue 
cependant  de  compter  les  pièces  des  rarfes  3  ou  les  articles  des  pattes,  8c  il  en  indique  le 
nombre  en  tète  des  caractères  des  genres ,  ce  qui  eft  une  forte  de  continuation  de  la-divifion 
de  la  fection  en  ordres,  fans  faire  de  cette  divifion,  comme  pour  la  précédente,  des  ordres 
féparcs. 


Antennes  filiformes. 


5  9  °  Cicada. 

Articuli  tarforurri  très. 
Antenne  capite  breviorcs, 
Ocelli  duo. 
Eqjlrum  inflexum. 


La  Cigale. 

Trois  articles  aux  rarfes. 
Antennes  plus  courtes  que  la  tète. 
Deux  petits  yeux  lifles. 
Trompe  eputbée  en-deffous. 


PRÉLIMINAIRE.  cxxxy 

AU  quatuor  ,  inférions  crachats.  Quatre  aîles  ;  celles  de  deiTous  croifées. 

Vingt-huit  efpeces. 

6o°  Cimex.  La  Punaife. 

Articuli  tarforum  très.  Trois  articles  aux  tarfes. 

Antennœ  capitt  longiores  articuhs  quatuor         Antenne   plus  longues  que  la  tête    com-io- 
yelquinque.  fées  de  quarte  ou  cinq  articles. 

Rojirum  inflexum.  Trompe  coutbce  en-deffous. 

Alx,  quatuor  ,Juperioresfemi-elytra,  Quatre  aîles, celles  de  deîTus  en  partie  écail- 

leufes,  en  partie  membraneufes. 

Familia;  dus»  Deux  familles. 

Prima.  Antennarum  articulis  quatuor.  La  première,  quatre  articles  aux  antennes. 

Secunda.  Antennarum  arûculis  quinque.  La  féconde  }  cinq  articles  aux  antennes. 

Efpèces. 

Première  famille 60 

Seconde 17 

•    Genre 77  efpèces  en  tout. 

G 1  ° .  Naucoris.  La  Naacore. 

Articuli  tarforum  duo.  De»*  articles  aux  tarfes. 

Antennes  brevijfunœ.  infra  oculos  pojîttx.  Antennes  très-courtes,   fuuées   au-deiTous 

des  yeux. 

Rojirum  inflexum.     ■  Trompe  courbée  en-deiTous. 

AliZ   quatuor  cruciattz.  Quatre  aîles  croifées. 

Pedes  fex  ,primi  cheliformes.  Six  pattes ,  les  premières  en  forme  de  pin- 

ces d'écrevilfes. 

Scutellum  pr&fens.  EculTon. 

Une  efpèce. 

62.0  Notonetla.  La  Punaife  à  aviron. 

1 

Articuli   tarforum  duo.  Deux  articles  aux  tarfes. 

Antenne  breviffimœ  ante  oculos  pofiu.  Antennes  très  -  courtes ,   fituées  au-  dedons 

des  yeux. 

Rojirum  inflexum.  Trompe  courbée  en  deffous. 

AU  quatuor  cruciattz.  Quatre  aîles  croifées. 

Pedes  fex  natatorii.  Six  pattes  en  forme  de  nageoire?. 

Scutehum  prxfens.  Ecuffon. 

Deux  efpèces. 
630  Cori^a.  La  Corife. 


c'xxxvj 

Arciculis  tarforum  unicus. 

Ameniez  brevijfimce  infra  oculos  pcjîtx. 

Rojlrum  inflexum. 
Alce  quatuor  cruciatœ. 
Pedes  fx ,  prïmi  cheliformts , poflici  nata'.orii. 

Scutellum  nullum. 

Une  efpèce. 

64Q   Hepa. 

Arùculus  tarforum  unicus. 
Antennce  cheliformes. 
Rojlrum  inflexum. 
AIk.  quatuor  cruciatœ. 
'Pedes  quatuor. 


VISCOl/RS 


Deux  efpeces. 

6f  Pfylla. 

Articuli  tarforum  duo. 
Rojlrum  peclorale  inter  primum  &Jècundum 
par  femorum. 

Aliz  quatuor  latérales. 

Ptdes  faltatorii. 
Abdomen  acuminatum. 
Oculi  très. 

Neuf  efpeces. 

66°  Aphis. 

Arùculus  tarforum  unicus. 

Rojlrum  inflexum. 

Alce  quatuor  ereclce  vel  millet.        <£ 

Pedes  ambulatorii. 
Abdomen  bicorne. 


Quatorze  efpecss. 

Ô70   Chermes. 

Rojlrum  peclorale  inter  primum  &  fecundutn 
par  femorum. 


Un  feul  article  aux  tarfes. 

Antennes  très  courtes ,  (îtuées  au  -  deflbus 
des  yeux. 

Trompe  courbée  en  deffous. 

Quatre  aîles  croifées. 

Six  pattes ,  les  deux  premières  en  forme 
de  pinces,  les  dernières  en  nageoires. 

Point  d'écuiïbn. 


Le  Scorpion  aquatique. 

Un  feul  article  aux  tarfes. 

Antennes  en  forme  de  pinces  de  Crabes. 

Trompe  courbée  en  delfous. 

Quatre  aîles  croifées. 

Quatre  pattes. 


La  Pfylle. 

Deux  articles  aux  tarfes.' 

Trompe  nailTant  du  co'rcelet  entre  la  pre- 
mière &  la  féconde  paire  de  pattes. 

Quatre  aîles  pofées  latéralement  &  formant 
le  toît. 

Pattes  propres  à  fauter. 

Ventre  terminé  en  pointe. 

Trois  petits  yeux  liiles. 


Le  Puceron. 

Un  feul  article  aux  tarfes. 
Trompe  courbée  en  delTous. 
Quatre  aîles  droites  élevées,  ou  manquant 
tout-à-fait. 

Pattes  propres  à  marcher. 
Extrémité  du  ventre  ,  garnie  de  deux  poin- 
tes ou  tubercules. 


Le  Kermès. 

Trompe  fortant  du  corcelet  entre  la  pre- 
mière &  la  féconde  paire  de  pattes. 

Alx 


PRÉLIMINAIRE. 


CXXXVlj 


Alx  dutz  mafculis  crtêtet. 

Abdomen  appendicibus  fetaceis. 
Ftemiaa  foliïculi  f armant  induens. 

Dix-huit  efpèces. 

6 S0   Coccus, 

Rojîrum  pc  florale  in  ter  pr'unum  ùfecundum 
par  \cnonim. 

Alœ  duce  mafculis  ereclœ. 

Abdomen  appendicibus  fetaceis. 
FiXmina  injccli  formam  fa  vans. 

Trois  efpèces. 


Deux  ailes  droites,  élevées ,  mais  dans.  les 
mâles  ltulement. 

Extrémité  du  ventre  garnie  de  filets. 
Femelle  qui  prend  la  figure  d'une  graine 

ou  £>OUlïl'. 


La  Cochenille. 

Trompe  fartent  du  corcelet  entre  la  pre- 
mière &  la  féconde  paire  de  pattes. 

Deux  allés  droites  élevées  dans  les  mâles 
feulement. 

Extrémité  du  ventre  garnie  de  filets. 

Femelle  qui  conferve  la  figure  d'infede. 


Les  deux  premières  feclions  &  leurs  divifions  complettent  les  objets  contenus  dans  le 
premier  volume. 

Il  eft  terminé  par  une  table  françoife  &  une  table  latine  alphabétique  des  noms  des  infe&es. 

A  la  fuite  de  cette  table  font  placées  dix  planches  gravées  avec  beaucoup  de  foin  &  dé 
netteté.  Elles  repréfentent  un  infede  de  chaque  genre.,  &:  féparémenc  les  parties  dont 
font  tirés  les  caraétères  qui  distinguent  le  genre. 


Ri/foire  Naturelle,  Infeéies.Toais  JV. 


CXXXVUJ 


DISCOURS 


SECOND      VOLUME. 

SECTION      I  I  K 

lÎTiî/PrïiîES   à  aîhs  fanneufes ,   ou   infectes  à   quatre  ailes  farlneufes. 

Difcours  fur  les  généralités  relatives  à   ces  infe&es,  flans   lequel  on  trouve   des  chofes 
fore  inftruâives  fur  les  Che  illes  ,  leur  manière  de  faire  leur  coque,  les  chr^falides,  &c. 

Suie  une  table  méthodique  dans  laquelle   la  fei\ion  eft  divifée  en  cinq  genres. 

Les  genres  en  familles.. 
Les  familles  en  paragraphes. 

Il  y  a  ane  de  ces  tables  en  latin,  l'autre   en  fr  nçois.  Je  ne  copierai  que  celle-ci. 
TABLE      MÉTHODIQUE. 


ammnmagnR 


maaram 


Genres.  Caractères.  Familles 


Ier  Le  Papillon. 
Papiiio. 


Antennes  en  malTe. 
ChryLlide  nue. 


Deux. 

Ire  A  quatre  pieds. 
Patres  antérieures  fans 
onglets,   faifant    fou 
vent  une  efpèce  de  pa 
latine. 


IIe  A.fix 
Toutes  les  (n 
fans  onglets. 


pieds, 
pattes 


Chryfalide  horizon- 
raie  fufpendue  par  un 
fil  dans  fbn  milieu. 


Paragraphes. 


Trois. 

Ier  A  Chenilles  épi- 
neufes  &  aîles  anguleu- 
les. 


IIe  A  Chenilles  épt- 
neufes  &  aîles  arron- 
dies. 


1 1  Ie  A  Chenilles 
fans  épines,  &  pattes 
antéri  ures  courtes  , 
mais  qui  ne  font  pas 
la  palatine. 


PRÉLIMINAIRE. 


CXXX1X 


Genres.  Caractères 


IIe  Le  Sphinx. 
Sphinx. 


IIIe  Le  Pcérophore. 
Pterophorus. 


Antennes  prifmati- 
ques. 

Chryfalide  dans  une 
coque. 


Fa  milles. 


Trois. 

Ve   Sphinx  •  Bourdons. 

Antennes  prifmati- 
ques  j  prefqu'égales 
par  •  tout. 

Point  détrompe. 

I  Ie   Sphinx-  Eperviers. 

Antennes  prifmati- 
ques  ,  prefqu'égales , 
par- tout. 

Trompe  en  fpirale. 

Chenille  nue  portant 
une  corne  fur  la  queue. 

IIIe  Sphinx -Eperviers. 

Antennes  prifmati- 
ques  plus  grolles  au 
milieu. 

Trompe  en  fpirale. 

Chenille  velue  fans 


Paragraphes. 


Antennes  filiformes. 

Trompe  en  fpirale, 

Aîle-  compofées  cit 
plusieurs  branche,  bar 
bues. 

Chrv  falide   nue  & 
hutizo.itale, 


rn 


cxî 


DISCOURS 


Genres. 

IVe  La  Phalène. 
Pha/œna. 

Caractères. 


Ve  La  Teigne. 
Tinxa. 


Antennes  qui  vont 
en  décroifTant  de  la 
bafe  à  la  pointe. 

Chryfalide  dans  une 
coque. 

Chenille  nue. 


Fa  milles. 


Paragraphes. 


Deux 

I"  A   antennes  en 
peigne. 

LIe  A  antennes  fili- 
formes. 


Antennes  filiformes 
décroiflant  de  la  bafe 
à  la  pointe. 

Toupet  de  la  tête 
élevé  &  avancé. 

Chenille  cachée  dans 
an  fourreau. 

Chryfalide  dans  le 
fourreau  de  la  Che- 
nille. 


Trois  pour  chaque 
famille. 

Ie1  Sans  trompe. 

IIe  Avec  une  trom- 
pe ,  &  les  aîles  rabats 
tues. 

IIIe.  Avec  une  trom- 
pe, Se  les  aîles  éten- 
dues. 

Ier  De  la  féconde 
famille;  avec  une  trom- 
pe, &  les  aîles  éten- 
dues. 

IIe  Avec  une  trom- 
pe, &  les  aîles  rabat- 
tues. 

1 1  Ie  Sans  trompe. 


P  R  E  L  1  M  1  N  A  IRE.  c.xl; 

On  pourrait  reprocher  à  M.  Geoffroy.,  de  fe  fervir,  pour  dillinguer  les  divifiuns  de 
cette  feélion ,  de  caractères  qui  ne  font  pas  fenlibles,  Iorlquon  n'a  en  fa  puiffance  que 
l'infecte  dans  fon  état  de  perfection,  de  caractères  qu'on  ne  peut  même  faifir  tous  à  la 
fois  &  fuivre  en  même  tems ,  puifqu'on  ne  peut  avoir  le  même  individu  en  différens  états  , 
que  fucceflivement.  Ainfi  ,  il  paraît  que  la  defeription  de  la  Chenille,  de  la  Chryfalide", 
i\'c.  ,  ne  peuvent  fervir  à  faire  connoître  le  genre  du  Papillon,  dont  les  caractères  doivent 
être  pris  de  lui-même,  de  Ion  état  actuel.  Mais  les  caractères  de  cette  dernière  eipèce  que 
Al.  Geoffroy  indique,  font  fuffifans,  &  ceux  qu'il  ajoute  par  furabondancej  jettent  du 
jour  fur  l'hiitcire  de  l'infecte;  d'ailleurs  il  y  a  une  telle  réciprocité  entre  les  caractères 
propres  aux  infectes  indiqués  par  l'auteur,  &  les  caractères  acceffoires  qu'il  ajoute  ,  que  ces 
caractères  fecondaires  peuvent  indiquer  ,  lorfqu'on  trouve  l'infecte  dans  un  de  fes  premiers 
états ,  de  quel  gente  il  fera  dans  fon  état  de  perfection.  Cette  méthode  a  donc  des 
tages  fans  inconvéniens. 

Il  fuffiroit,  après  la  table  qu'on  vient  de  lire,  de  rapporter  le  nombre  des  efpèces  con- 
tenues dans  chaque  famille,  chaque  paragraphe,  dans  le  genre.  Mais  la  répétition  des 
caractères  ne  tiendra  pas  une  grande  place,  elle  procurera  plus  d'ordre  &  de  clarté. 

Genre     69e. 

Pap'dio.  Le  Papillon. 

Antenna  clavatx.  Antennes  en  maffe. 

Cryfalis  nuda.  Chryfalide  nue. 

Familia;  duœ.  "Deux familles. 

Prima  3  tetrapi.  La  première ,  quatte  pieds. 

Paragraphi  très.  Trois  paragraphes. 

Primus,  efucis  fpinojis  ,  alis  tngulofis.  Premier,  Chenilles  épineufes  &  ailes  an- 

guleufes. 

Secundus  ,  erucis  fpinojis  }  alis  rotundatis.  Second,  Chenilles  épineufes  Se  aîles  arron- 
dies. 

Tertius ,  erucis  non  fpinojis }  pedibus  ancicis  Troifième  ,  Chenilles  fans  épines  j  &  par- 
Ireviffimis  collare  non  efficientibus.  tes  antérieures  courtes ,  qui  ne  font  point  la 

palatine. 

Familia  fezunda ,  hexapi.  Seconde  famille,  fix  pieds. 

Paragraphe    I    de    la    première  famille 7 

Second  c 

Troilîème 10 

Première  famille ,  en  tout 21 

L'auteur  divife  la  féconde  famille  en  cinq  paragraphes  ,  qu'il   n'a  pas  énoncés  dacii  h 
able,  à  la  tête  du  genre,  &  qu'il  ne  déhgne  pas  en  latin. 


cxlij  DIS  COU  R   S 

Paragraphe  I,  les  grands  Portes- queue. 

Deux  éfpèces. 

Paragraphe  II ,  les  petits  Portes-queue. 

Quatre  efpèces. 

Paragraphe    III ,   les  Argus. 

Huit  efpèces. 

Paragraphe  IVe,  les  Eftropiés. 

Trois' efpèces. 

Paragraphe  Vej  Les  Papillons  du  chou,  ou  Brafficaires. 

Neuf  efpèces. 

Les  cinq  paragraphes ,  ou  la  féconde  famille.  ;.....:     2.6 
La  première 11 

Genre  en  tout 48 

700  Sphinx.  Le  Sphinx. 

Antenne  prifmaticœ.  Antennes  prifmariques. 

Cryfalis  inpuppâ.  Chryfalide  dans  une  coque. 

Familiae  très.  Trois  familles. 

Prima,  antenniz prifnatiaz  ubiquefre  xqua-        Sphinx-  Bourdons. 
les.  Antennes  prifmatiques  prefqu'égales  par- 

Elingues.  tout. 

Point  de  trompe. 
Quatre  efpèces. 

Secunda  ,  antenne  prifmaticee  ubique  ferè        Sphinx-Eperviers. 
tequales.  Antennes  prifmatiques  prefqu'égales   par- 

tout. 
Spirilingues.  Trompe  en  fpirale. 

Larva  lavis ,  corrigera.  Chenille  nue,  portant  une  corne  fur  la. 

queue. 
Huit  efpèces. 

Tertio. ,  antenns.  prifmatica  }  in  medio  craf-         Sphinx- Béliers. 
fores.  Antennes  prifmatiques  plus  groffes  au  mi- 

lieu. 


PRÉLIMINAIRE. 


cxliij 


Spir'dingues. 

Larva  v'rflofa  non  corrigera. 


Trompe  en  fpirale. 
Chenille  velue  fans  corne. 


Une  efpèce. 
Les  trois  familles  &  le  genre 13   efpèces  en  tout. 


.71*    Pterophorus. 

Antenne  filiformes. 

Linguafpiralis. 

AU  ramofa  }  ramis  pilofis. 

Cryfalis  nuda  ,  hori^onialis. 
Trois  efpèces. 
720  Phal&na. 
Antennét  à  bafi  ad  apicem  decrefcentzs. 


Cryfalh  in  puppâ. 
Larva  nuda. 

Familia;  dua% 

Familia  prima. 

Peclinicornes. 

Paragraphi  très. 

Primus  y  elingues. 

Secundus ,  linguau ,  ails  deflexis. 

Tertius     linguata,  alis  plariu. 
Familia  fecunda. 

Antennis  filiformibus. 

Paragraphi  très. 
Primus  ,  linguàu  alis  plants. 

Secundus ,  linguata  alis  deflexis, 


Le  Prérophore. 

Antennes  filiformes. 
Trompe  en  fpirale. 

Aîles  composées  de  placeurs  branches  bar- 
bues. 

Chryfalide  nue  &  horizontale. 


La  Phalène. 

Antennes  qui  vont   en  décroitTant    de  la 
bafe  à  la  pointe. 

Chryfalide  dans  une  coque. 
Chenille  nue. 


Deux  familles. 
La  première  famille. 
Caractère. 

A  antennes  en  peigne. 

Trois  paragraphes. 


Le  premier ,  fans  trompe. 

Le  fécond  3  avec  une  trompe  ,  &  les  aîles 
rabattues. 

Le  troifième,avec  une  trompe ,&  les  aîles 
étendues. 

Seconde  famille. 
Caractère. 

A  antennes  filiformes. 

Trois  paragraphes. 

Le  premier,  avec  une  trompe  }  &  les  aîies 
étendues. 

Le  fécond,  avec  une  trompe,  &  les  aîles 
rabattues. 


exliv 

Tertius ,  dingues. 
7  5°    Tin&a. 


DISCOURS 

Le  ttoiîïènie ,  fans  trompe. 
La  Teigne. 


Antcnns,  filiformes  à  bafi  ad  ap'icem  decref- 
ccntes. 

Frons  promlnula. 
Larva  involucro  tccla. 
Cryfalis  in  involucro  larvA. 


Antennes  filiformes  décroifTant  de  labafe 
à  la  pointe. 

Toupet  de  la  tète  élevé  cV  avancé. 
Chenille  cachée  dans  un  fourreau. 
Chryfalyde  dans  le  foureau  delà  Chenille. 


Cinquante  -  quatre  efpèces. 

SECTION      QUATRIEME. 
Tétraptères  à  aîles  nues  ,  ou  infectes  à  quatre  aîles  nues. 
Difcours  fur  les  généralités  relarives  à  ces  infectes. 
Hujus  fectionis   tabula    divifa    in    articulos         Table  de  cette  feclion  ,  divife'e  en  trois 


Primas  a  tarforum  aniculis  tribus. 
Secundus 3  tarforum  aniculis  quatuor. 
Tertius  }  tarforum  aniculis  quinque. 

Articulus  primas ,  gênera  duo. 

Libellula. 
Perla. 

Articulus  II ,  genus  unicum. 

Raphidia. 

Articulus   III }  gênera  quindecim. 

Ephemera. 

Phryganea. 

Hemerobius. 

Formicaleo, 

Panorpa. 

Crabro. 

Urocerus. 

Tenthredo. 

Cynips . 

Diplolepis. 

Eulophus. 

Ichneumon. 

Fefpa. 

Apis. 

Formica. 


articles. 

Le  premier  ,  trois  pièces  aux  rarfes. 
Le  fécond  ,  quarre  pièces  aux  tarfes. 
Le  troificme,  cinq  pièces  aux  tarfes. 

Article  premier ,  deux  genres. 

Le  Demoifelle. 
La  Perle. 

Article   1 1 ,   un  genre. 

La  Raphidie. 

Article  III }  quinze  genres. 

L'Ephémère. 

La  Frigane. 

L'Hémerobe. 

Le  Fourmilion. 

La  Mouche  -  Sccrpion. 

Le  Frelon. 

L'Urocère. 

La  Mouche  à  feie. 

LeCinips. 

Le  Diplolepe. 

L'Eulophe. 

L'Ichneumon. 

La  Guefpe. 

L'Abeille. 

La  Fourmi. 


Nom 


PRÉLIMINAIRE. 


Cxlv 


Nous  allons  rapporter  les  caractères  de  chaque  genre,  en  indiquant  leur  numéro  & 
le  nombre  d'efpèces  décrites  dans  chacun. 


74°   Libellula. 

Antennce   brev'iffima. 

Os  maxillofum. 

Caudâ  mafculis  forcipatâ. 

Ocelli  très  ante  aut  inter  oculos. 


Familix  du;e. 

Prima  }  alis  ereclis. 
Secundo.  ,  alis  patentibus. 


La  Demoifelle. 

Antennes  très-courtes. 
Bouche  armée  de  mâchoires. 
Queue  armée  de  pinces  dans  les  mâles. 
Trois  petits   yeux  lifîès  dans  les  yeux ,  ou 
au-devaut. 

Deux  familles 

La  première,  à  ailes  relevées. 
La  féconde  ,  à  aîles  étendues. 


759  Perla. 


Première  famille  ..;;....     5   e-fpèces. 
Seconde 9 

Genre  ..;,...      14  en  tout. 

La  Perle. 


Antentid,  filiformes. 

AU  incumbentes ,  cruàatx  3  aquales. 

Os  tentaculis  quatuor. 
Caudâ  bifetâ. 
Ocelli  très. 

Quatre  efpèces. 

7  6°    Raphidia. 

Antenns.  filiformes. 
AU  incumbentes. 
Os  tentaculis  quatuor, 
Caudâ  nudâ. 
Ocelli  très. 

Une  efpcce. 

770  Ephemera. 

Antenna  breviffima. 

AU  inferiores  multo  breviores. 

Caudâ  fetof a. 

Hifloire  Naturelle ,  Infectes*  Tome  IF. 


Antennes  filiformes. 

Aîles  égales,  couchées  &  croifées  fur  le 
corps. 

Bouche  accompagnée  de  quatre  barbillons. 
Queue  terminée  par  deux  fcies. 
Trois  petits  yeux  liffès. 


La  Raphidie. 

Antennes  filiformes. 

Ailes  couchées  fur  le  corps. 

Bouche  accompagnée  de  quatre  barbillons. 

Queue  fimple  Se  nue. 

Trois  petits  yeux  lilTes. 


L'Ephémère. 

Antennes  très-courtes. 
Aîles  inférieures  beaucoup  plus  courtes  qu« 
les  fupérieures. 

Queue  terminée  par  plufieurs  foies. 

r, 


sclvj  DISCOURS 

Occllitres  magtù  ante  ocuhs. 

Huit  efpîces. 
78 °  Phryganea. 


Trois    yeux  liftes   &  grands    devant    les 
yeux. 


Antennœ  filiformes. 

AU  latérales ,  tecliformes,  porte  affur°emes. 

Os  tentacuiïs  quatuor. 

Caudà  midâ. 
Ocelli  très. 

Douze  efpèces. 

75>°   Hemerobius. 

Antennx  filiformes. 

AU  fdtpè  &quales. 

Os  prominens  tentacules  quatuor. 

Cauda  nudâ, 

Oielli  nulle. 

Trois  efpèces. 

8o°  Formicaleo. 

Antennx  brèves  ,  davattz ,  crajfce. 

Aie  œqualts. 

Os  prominens  tentaculis  quatuor. 

Caudâ  nudâ. 

Ocelli  nulli. 

Une  efpèce. 

$1°  Panorpa. 

Antenna  lovgA  filiformes. 
Alœ  œquales. 

Kqflrum  comeum  cylindraceum, 
Caudâ  cheliferâ  jorficibus  armatâ. 
Ocelli  très. 


Une  efpèce. 


8  .°  Crabro. 


Antenns.  clavat&. 
AU  inferiores  breviorcs. 
Os  maxillofum. 
Aculeus  ani  dentatus. 


La  Frigane. 

Antennes  filiformes. 

Ailes  polces  latéralement  en  forme  de  toîr, 
&  relevées  à    l'extrémité. 

Bouche  accompagnée  de  quatre  barbillons. 
Queue  (impie  i\  nue. 
Trois  petits  yeux  lilfes. 


L'Hémerobe. 

Antennes  filiformes. 

Ailes  fou.vent  égales. 

Bouche  prominente  avec  quatre  barbillons. 

Queue  fimple  &  nue. 

Point  de  petits  yeux  lifies. 


Le  Fourmilion. 

Antennes  grofles,  courtes  &  en  maffe. 

Aîles  égales. 

Bouche  prominenre  avec  quatre  barbillons; 

Queue  fimple  &  nue. 

Point  de  petits  yeuxliflès. 


La  Mouche  -  Scorpion. 

Antennes  longues  filiformes. 
Aîles  égales. 

Trompe  dure  &  cylindrique. 
Queue  en  pince  de  Crabe. 
Trois  petits  yeux  biles. 


Le  Frelon. 

Antennes  en  ma(Te. 
Aîles    nferieures  plus  courtes. 
Bouche  armée  de  mâchoires. 
Aiguillon  du  derritre  dencelé. 


P   R  É  L  I  M 

Abdomen  ubique  œqu  île  thoraci  connatum. 
Octlli  très. 

Trois  efpèces. 
8j°   Urocerus. 

Anttnna  filiforme*. 

inferiores  breviores. 
Acultiïs  arii  dentatus ,  prominens  corniculo 
teclus. 

Abdomen  ubique  cequale  thoraci  connatum. 

Ocelli  très. 

Une  effèce. 
%  4°    Tenthredo. 

Antenna  filiformes. 

Altz  in f  rions  breviores. 

Os  maxillofum. 

Aculeus  uni  dentatus  non  prominens. 

Abdomen  ubique  aequale  thoraci  connatum. 

Ocelli  très. 

Familiœ  très. 
Prima,  ar.tennis  novemnodiis. 

Secunda ,  undecim  nodiis. 
Tertia  ,  oclodecim  nodiis. 


1  N  A  1  R   E. 


cxlvij 


Ventre  de  mêrfac  grofTeur  par-tout  ,  &  in- 
timement joint  au  cot  elec. 
Trois  petits  yeux  liftes. 


L'Urocère. 

Antennes  filiformes. 

Ailes  inférieures  plus  courtes. 

Bouche  armée  de  mâchoires. 
^  Aiguillon   dentelé,  prominent  Se  couvert 
d'une  goutière. 

Ventre  de  même  grofleur  par-tout,  &  in- 
timement joint  au  corcelet. 

Trois  petits  yeux  liftes. 


La  Mouche  à  feie. 

Antennes  filiformes. 
Aîles  inférieures  plus  courtes. 
Bouche  armée  de  mâchoires. 
Aiguillon  dentelé,  caché  dans   le  corps. 
Ventre  de  même  grolTeur  par-tout,  &  in- 
timement joinc  au  corcelet. 
Trois  petits  yeux  liftes. 

Trois  familles, 

La  première,  à  antennes  compofées  de  neuf 
aiticles. 

La  féconde,  de  onze  articles. 
La  troifième  ,  de  dix-huit. 


Premiiri    Famille 33  efpèces. 

Seconds z 

Troisième 3 

Genre  .;...........  3  8  efpèces  en  tout. 

S  50   Cynips.  Le  Cinips. 

Antennœ  cylendracece  fracîa:  Antennes  cylindriques  brifées. 

Aliz  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  uni  intra  valvas  abdominis:  Aiguillon  conique  entre  les  deux  lames  du 

ventre,  t  ij 


-çxlviij  DISCOURS 

Abdomen  fubovatum  ad  huera  compreffum3        Ventre  prefqu'ovale,  applatî    des    côtés, 
fubtus  acutum  ,  pedolo  thoraci  connexum.        aigu  en-deflTous.,  attaché   au  corcelet  pat  un 

pédicule  court. 
Ocelli  très.  .  Trois  petits  yeux  lilTes. 

Familix  très.  Trois  familles. 

Prima  _,  amennarum  articulis  undecim.  La  première  à  antennes  compofées  de  neuf 

anneaux. 
Secunda ,  fepiem.  La  féconde,  de  fepr. 

Ténia  ,  tredecim.  La  troifième.,  de  treize. 

Première     Famille.; 2.6  efpèces. 

Seconde 3 

Plus,  un  Cynips  de  la  première  famille,  dont 
l'auteur  ne  connoît  pas  la  galle;  &  deux  de 
la  féconde  famille  dans  le  même  cas     j 

Genre  en  tout  .  .  ; ,  .  .  .       31  efpèces. 

86°  Diplùlepis.  Le  Diplolèpe. 

Antennes,  filiformes  longez  articulis  quatuor-  Antennes  filiformes   longueSj   compofées 

decim.  de  quatorze  articles. 

Alx   inferiores  Lreviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus    anï    conicus     intra  valvas   abdo-  Aiguillon    conique  entre  deux  lames  du 

m'nis.  ventre. 

Abdomen  ovatum ,  ad  latera   compreffum  3  Ventre    prefquovale,    applati  des  côtés, 

fubtus  acutum  ,  pedolo  brevi  thoraci  connexum.  aigu  en-deflous,  attaché  au  corcelet   parmi 

pédicule  court. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  litTes. 

•     Six  efpèces. 

87 °  Eulophus.  L'Eulophe. 

Antennx  ramofi.  Antennes  branchues. 

Alx  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculeus  ani  conicus.  Aiguillon  conique. 

Abdomen  fubovatum  ,  pedolo  thoraci  con-        Ventre  prefqu'ovale,   attaché  au  corcelet 

nexum.  par  un  pédicule  court. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liftes. 

Une  efpèce. 
8 S0    lchntumon.  L'Ichneumo». 


PRELIMINAIRE.  çxlix 

Antenntz  filiformes ,  longt^  vibracilcs.  Antennes  tiliformes,  longue? ,  vibratiles. 

Alx.  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum.  Bouche  armée  de  mâchoires. 

Aculens  aniAriplex.  Aiguillon  divifé  en  trois  pièces. 

Abdomen  pmolo  tenuï  longo  thoraci  con-  Ventre  attaché  au   corcelet  pat    un    pédi- 
nexum.                                                                    cule  long  &  mince. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lilTus. 

Quatre-vingt-douze  efpèces. 
8 9°   Ftfpa-  La  Guêpe. 

Antenmz  fracla,  articule  primo  longiore.  Antennes  brifées,  dont  le  premier  anneau 

eft  très-  long. 

AU  inferiores  breviores.  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum ,   linguâ  membranaceâ  in-  Bouche  armée    de  mâchoires,   avec    une 

flexâ.  trompe  membraneufe  en-deifous. 

Aculeus  ani  fimplex  fubulatus.  Aiguillon  fimple  en  pointe. 

Abdomen  petiolo    brevijfimo    thoraci  con-  Ventre  attaché  au  coteelet  par  un  pédicule 

nexum.  court. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liiTes. 

Corpus  glabrum.  Corps  raie. 

Vingt-quatre  efpèces. 
50°  Apis.  L'Abeille. 

Antenmt  fraBx  articulo  primo  longiore.  Antennes  brifées ,  dont  le  premier  annea« 

eft  très- long. 

AU  inferiores  breviores.^  Aîles  inférieures  plus  courtes. 

Os  maxillofum  ,  linguâ  membranaceâ  in-  Bouche  armée  de  mâchoires,    avec   une 

fi^xa.  trompe  membraneufe  ,  couchée  en  deflous. 

Aculeus  ani  fimplex  fubulatus.  Aiguillon  fimple  &  en  pointe. 

Abdomen  petiolo    brevijfimo    thoraci  con-  Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 

nexum,  court# 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liiTes. 

Corpus  villofum.  Corps  velu. 

Familix  dm.  Deux  familieSt 

Prima y  corpore  villofo  ,  Apis  propriè  dicla.        La  première,    corps  velu _,    Abeille   pra- 

prement  dites. 
Secunda,  corpore  hirfutiffimo  ,  Âpis-Bom-        La  féconde,   corps  très  -  velu  ,   Abeillo 
iylius.  Bourdon. 

Première    Famiiie 18  efpèces. 

Seconde. 10 

Genre a  3  en  tour. 


cl 


DISCOURS 


c)  i  °   Formica. 
Antenna,  f racla,  articula  primo  longiore. 

Alcc  infiricres  brxviores ,  neutris  nulU. 

Os  maxilïofum. 

Abdomen  petiolo   brevi    thorael  connexum 
cum  fquammà  intermediâ. 
Octlli  très. 


La  Fourmi. 

Antennes  brifées,  dont  le  premier  anneau 
eft  très-long. 

Aîles  intérieures  plus  cdîttes  >  &c  point 
d'aîks  dans  les  mulets. 

Bouche  armée  de  mâchoires. 

Ventre  attaché  au  corcelec  par  un  pédicule 
court,  avec  une  petite  écaille  entre  deux. 

Trois  petits  yeux  lifles. 


Six  efpèces. 

SECTION     CINQUIEME. 


Dictera. 


Centra. 


Oejlrus. 

Tabanus. 

Afylus. 

Sttatiomys. 

Mujca. 

Stomoxus. 

Voluçella. 

Nemotelus. 

Scatopfe. 

Hippobofca. 

Tipuia. 

Bibïa. 

Çulex. 

91°   Oejtrus: 

Antenniz  fetaces,  globulo  prodeuntes'. 
Os  nullum ,  puncla  tantum  tria. 
Ocelli  très. 

Trois  efpèces. 
93*  Tabanus. 

Antenn&fetacex.  conica  è  quatuor  par  tihus. 
Os probofeide  àentibufque  connivenùbus. 
Ocelli  très. 

Onze  efpèces. 


Les  Diptères,  ou  infectes  à  deux  aîle». 

Genres. 

L'Oeftre. 

Le  Taon. 

I/Afyle. 

La  Mouche-  armée. 

La  Moucîie. 

Le  Stomoxe. 

La  Volucelle. 

La  Ncmotèle. 

Le  Scatopfe. 

L'H'ppobofque. 

La  Tipule. 

Le  Bibion. 

Le  Coufin. 

L'Oeftre. 

Antennes  fétacées  qui  naiiTent  d'un  bouton.1 
Trois  points  au  lieu  de  bouche. 
Trois  petits  yeux  lifTès. 


Le  Taon; 

Antennes  fétacées  coniques ,  divifées  ea 
quatre  parties. 

Bouche  compofée  d'une  trempe  &  dedentî 
qui  fe  joignent. 

Trois  petits  yeux  liffes. 


PRELIMINAIRE.  clj 

j4°  Afylus.  L'Afyle. 

Amenas,  fetacto-conics,  quadripartite.  Antennes  fécacées  ,  coniques,   divifées  en 

quatre  parties. 
Os  rojlro  fubulate  acuto.  Bouche  formée  par  une  trompe  (impie  §C 

aiguë. 
Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lilTes. 

Vingt  efpèces. 

550  Stratiomys.  La  Mouche- armée. 

Antennœ  fetaceA  fracl<t.  Antennes  fétacées  6V  brifccs. 

Os  probofcide  abfque  dentibus.  Bouche  avec  une  trompe-  fans  dents. 

Thoracis  apex   aculcatus.  L'extrémité  du  corcelet  nrmée  de  pointes. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifTes. 

Familix  dus.  Deux  familles. 

Prima,  thoracis  aculeis  duobus.  Lapremière,corcelet  armé  de  deux  pointes. 

Secunda  ,  aculeis  fcx.  La  féconde  ,  corcelet  armé  de  fix  pointes. 

Pkimiire     Famille.... 7  efpèces. 

Seconde    i 

Genre 8  efpèces. 

9<j»  Mufca.  La  Mouche. 

Antenna  è  patellâ  plana ,  felidâ  ,  fetâ 3  la-  Antennes  formées  par  une  palere  platte  5c 

terali  feu  pilo.  folide  ,  avec  une  foie  ou  poil  latéral. 

Os probojcide  abfqu'e  dentibus.  Bouche,  avec  une  trompe  ,  fans  dents, 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  litres. 

Familix  quinque.  Cinq  familles. 

Prima  ,  alis  variegatis  .  La  première  .,  à  aîles  panachées. 

Secunda,  ort  larvato.  La  féconde  ,  à  mafque. 

Ténia  ,  variegatx.  La  troifième  ,  panachées. 

Quarta  >  aurau.  La  quatrième  dorées. 

Quinta  ,  vulgarest.  ta  cinquième  ,  communes; 


t)\]  DISCOURS 

Première    Famille 18  efpèces. 

Seconde   8 

Troisième ,.   z6 

Quatrième ii 

Cinquième 24 

Genre 88  efpèces  en  tout. 

970  Stomoxus.  Le  Stomoxe. 

Antenne  patellau  fetâ  latérale  pilosâ.  Antennes  formées  par  une  palette,     avec 

un  poil  latéral  velu. 
Os  rojlro  fubulato  fimplicï  aculato.  Bouche  formée  par  une  trompe  fimple  & 

aiguë. 
Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Une  efpèce. 
9S°  Volucella.  La  Volucelle. 

Antenne,  patellau  fetâ  laterali  pilosâ  ca-  Antennes  formées  par  une  palette  ,  avec 

p'ai  infidentes.  un  poil  latéral  velu  ,  &  placées  fur  la  tête. 

Os  probofâde  vaginâ  acuta  feu  rojlro  re-  Bouche  formée  par  une  trompe  renfermée 

çonditum.  dans  une  gaîne  ,  ou  bec  aigu. 

Ocelli  très.    ,.  Trois  petits  yeux  lilfes. 

Trois  efpèces. 
99°  Nemotelus.  La  Némotèle. 

Antenne   monilijormes ,  fiylo  terminau  }        Antennes  grenues ,  terminées  par  une  poin- 

rojîro  infidentes.  tCj  &  placées  fur  la  gaîne  de  la  trompe. 

Os  probofeide,  vaginâ  acutâfeu  rojlro  re-        Bouche  formée  par  une  trompe,  renfermée 

çonditum.  dans  une  gaîne ,  ou  an  bec  aigu. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

Deux  efpèces, 

ioo°  Scatopfe.  Le  Scatopfe. 

Antenne,  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Os  probofeide  abfque  dentibus.  Bouche.,  avec  une  trompe  ,  fans  dents. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 
Deux  efpèces. 

1010  Hippobofca.  L'Hippobofque. 

Antenna 


P  R   Ê  Ll  M  I  N  A  1  R  E.  cliij 

Amenns.  fetacex  bnviffimce  ex  unico  pilai  Antennes  fétacées  très  courtes,  ceirpotëes 

d'un   feul   poil. 

Os  rofiro  cylindrico  oblufo.  _  Bouche  formée  par  une  efpèce  de  bec  cy- 

lindrique &  obtus. 

Ocelli  nulli.  Vomi  de  petits  yeux  liftes. 

Deux  efpèces. 
ioi°  Ttpula.  La  Tipule. 

Antennœ  filiformes  ,  fubpeilinau  ,  (  mari-  Antennes  filiformes  un  peu  pectinées  (  foti- 
bus  fétpè  plumojk)  capite  multb  longiores.  vent  en  panache   dans  les  mâles  )  beaucoup 

plus  longues  que  la  tête. 

Os  tentaculis  incurvis  articulatis.  Bouche  accompagnée    de  barbillons   re- 

courbés Se  aiticulés. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  I  i  lTe  s  - 

Familire  duce.  Deux  familles, 

Prima ,   al'is  patendbus.  La  première  ,  à  aîles  étendues. 

Secunda ,  ails  incumbentibus.  La  féconde ,  à  aîles   rabattues,   ou   tipule^ 

culicif-jrm.s. 

Première     Famille., 14  efpèces. 

Seconde 14 

Genre  .  .  , 18  efpèces  en  tour. 

Io j°  Bibio.  Le  Bibion. 

Antenns.  taxiformes  perfoliatA  ,  capite  vix  Antennes  en  if(i),  perfoliées.,  prefqu'auiîi 
longiores.  courtes  que  la   tête. 

Os  tentaculis  incurvis  articulatis.  Bouche  accompagnée  de  barbillons  recour- 

bés Se  articulés. 

Ocelli  très.  Trois  petits  yeux  liiîes, 

Cinq  efpèces. 

104*  Culex.  Le  Coufin. 

Antenns,  peclinat£[maribus  plumofœ.)  Antennes  pectinées  (  en  panache  dans  les 

mâles.  ) 

Os  fiphone  fiiiformi.  Bouche  foiméepar  un  tuyau  mince  Se  fili» 

forme. 

Ocelli  très.  Tiois  de  petits  yeux  lilfes. 

Deux  efpèces. 

(1)  C'eft  à-dire ,  enfilées  p?.r  leur  milieu,  S:  imitant  les  ifs  qu'on  voyoit  autrefois  dans  les  jardins. 
M-i's  cette  indication  eiï  fautive  ,  puifque.  les  ifs  ne  prennent  pas  naturellement  cette  forme. 
Jiiftoire  Naturelle  t  Infell.es.  Tome  IV,  I 


cliv  DISCOURS 

SECTION    SIXIEME. 

Infecîa  optera.  Infectes  aptères ,  ou  infe&es  fans  aîles. 

Pediculus.  Le  pou. 

Podura.  La  Podure. 

Forbicina.  La  Forbicine. 

Pulex.  La  Pnce. 

Chelifer.  La  Pince. 

Acarus.  La  Tique. 

Phalangium.  Le  Faucheur. 

Aranea.  L'Araignée. 

Monoculus.  Le  Monocle. 

Binoculus.  Le  Binocle. 

Cancer.  .  Le  Crabe. 

Onifcus.  Le  Cloporte. 

Afellus.  L'Afelle. 

Scolopendra.  La  Scolopendre. 

lulus.  L'Iule. 

1040   Pediculus.  Le  Pou. 

Pedesfex.  Six  patres. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Antenne, filiformes.  Antennes  filiformes. 

Abdomen  fimplex.  Ventre  fimple. 

Vingc-fix  efpècea 

1050  Podura..  La  Podure. 

Pedesfex.  Six  pattes. 

Oculi  duo.  D^ux  yeux. 

Antenne  filiformes.  Queue  fourchue,  repliée  à  l'extrémité  du 

Abdominis  caudâ  bifurcâ  ,'mfiexâ  }  faltCLtrix .    ventre,&  faifant  le  relîort  pour  aider  l'infede 

à  fauter. 
Corpus  fquammis  teclum.  Corps  couvert  de  petites  écailles. 

Familix  duae.  Deux  familles. 

Prima,  globulofx.  La  première  ,  globuleufes. 

Secunda  3  longue.  La  féconde ,  alon^ées. 

Première     Famille 3  efpèces 

Seconde    , 7 

Genre 10  efpèces  en  tout. 


P   R   Ê  L  1 

io  6°   ForbicinA. 

Pedcsfex  origine  lacâ  &  fquammosâ. 

Ocuti  duo. 

Os  tentaculis  duobus  mobilibus. 
Antenne  filiformes. 
Abdominis  cauda  tripilis. 
Corpus  Jquantmis  teclum. 

Deux  efpèces. 

1070  Pulex. 

Pedesfex  fahatorii, 

Oculi  duo. 

Os  inflexion. 

Antenn*  filiformes. 

Abdomen  fimplexfubrotundum. 

Une  efpèce. 

1080  Chelifer. 

Pedes  oclo. 
Oculi  duo. 
Antenne  cheliformes  roftro  longiores. 

Deux  efpèces. 

109°  Acarus. 

Pedes  oclo. 
Oculi  duo. 
Antenns,  (implices  rofiro  breviores. 

Quatorze  efpèces. 

no"  Phalangium. 

Pedes  oclo. 

Oculi  duo. 

Antenna  anguloft. 

Tencacula  duo  longa  antenni-formia. 


M  1  N  A  1  R   E. 

La  Forbicine. 


clv 


Une  efpèce. 


iii°  Aranea. 

Pedes  oclo. 
Oculi  oclo. 


Six  pattes,  dont  l'origine  eft  large  &  écaih 
leufe. 

Deux  yeux. 

Bouche  avec  deux  barbillons  mobiles. 

Antennes  filiformes. 

Trois  filets  au  bout  de  la  queue. 

Corps  couvert  de  petites  écailles. 


La  Puce. 


Six  pattes  propres  à  fauter. 
Deux  yeux. 

Bouche  recourbée  en-delïbus. 
Antennes  filiformes. 
Ventre  fimple  &  arrondi. 


La  Pince. 


Huit  pattes. 
Deux  yeux. 

Antennes  en  pince  de  Crabe, plus  longues 
que  la  ttompe. 


La  Tique. 

Huit  pattes. 
Deux  yeux. 
Antennes  (Impies  plus  courtesque  la  trompe. 


Le  Faucheur. 

Huit  pattes. 
Deux  yeux. 

Antennes  formant  un  angle  aigu. 
Deux  longs  barbillons  femblables  à  des  an- 
rennes. 

L'Araignée. 

Huit  pattes. 
Huit  yeux. 

v  ij 


clvj  DISCOURS 

Fatrsilia;  quinque.  Cinq  familles. 

filma ,  oculi  informant  lunuU  difpojtti.  La  première  ,  yeux  en  lunule. 

Secunda  ,  oculi  quandrulum  ejformantes.  La  féconde  j  yeux  en  quarré. 

Tert  a}  oculi  in  duas  lineas  pojîti.  La  troiiicme  ,  yeux  fur  deux  ligués. 

Quarta,  oculi  in  très  lineas.  La  quatrième,  yeux  fur  trois  lignes. 

Quintaj  oculi  fafciculum   reprefentuntes.  La  cinquième,  yeux  en  bouquet. 

Première     Famille 5  efpèces. 

Seconde, 7 

Troisième 1 

Quatrième j 

Cinquième 1 

Genre 17  efpèces  en  tout. 

m0  Monoculus.  ,  Le  Monocle. 

Pedts  fex.  Six  partes. 

Oculus  unus.  Un  feul  œil. 

An.ennœviultiplices fetis plurimis lateralilnis.         Antennes  branchues,  avec  plufieurs  poils 

latéraux. 
Corpus  cruftâ  tcclum.  Corps  cruftacé. 

Cinq  efpèces. 

nj'   Binoculus.  Le  Binocle. 

Pedes  fex.  Six  pattes. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Antenn&  flmplices  feBacece.  Antennes  (impies  &  fétacées, 

Caudâ  bijldâ.  Queue  fourchue. 

Corpus  crufiateclum.  Corps  audace. 

Trois  efpèces. 
1 1 40  Cancer.  Le  Crabe. 

Pedes  decem  ,  primi  cheliformes.  Dix  pattes ,  les  deux  premières  en  forme  d^ 

pinces. 

Oculi  duo.  Deux  yeux. 

Antenna  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Caudâ  foliofâ.  Queue  compofée  de  plufieurs  lames. 

Corpus  crujlâ  tcclum.  Corps  cruftacé. 
Deux  efpèces. 


il  5°  O  ùfçus, 

Ptdcs  quatuordetim. 
Amena*  duœ  jraclx. 


PRÉLIMINAIRE, 

Le  Cloporte. 


cîvi 


Deux  efpèces. 
il 6°  Afellus. 

Pedes  quatuordecim. 

entérina  quatuor frafttz ,  duce,  longiores. 

Une  efpèce. 
1 170  ùcolopcndra. 

Pedes  ad  minimum   vigiiui  quatuor ,  fcepè 
plus. 

Corpus  planum. 

Antenne,  /informes  ,  arùculls  brevibus  plu- 
rimis. 

Six  efpèces. 

11 8°  Mus. 

Pedes  plufquam  centum. 
Corpus  teres  cylindraceum. 
Atitenntt  articules  quinque. 

Deux  efpèces. 


Quatorze  pattes. 

Deux  antennes  couJces. 


L'A  fe  Ile. 


Quatorze  patte?. 

Quatre  antennes  brifées,  dont  deux  font 
plus  longues. 

La  Scolopendre. 

Vingt-quatre  pattes  au  moins,  fouvent  da- 
vantage. 

Corps  applati. 

Antennes  filiformes.,  compofées  de  plufieurs 
articles  courts. 


Llule. 

Plus  de  cent  pâtre». 

Corps  arrondi  Ik  cylindrique. 

Antennes  compofées  de  cinq  articles. 


En  additionnant  le  nombre  des  genres  &•  des  efpèces  contenus  dans  l'ouvrage  de  M.  Geoffroy 
il  réfulte  du  total,  qu'il  a  divifé  les  infectes  qui  f*  trouvent  dans  les  environs  de  Paris 
en  1  18  genres,  &  qu'il  a  décrit  1325  efpèces.  Mais  depuis  la  pu'  lication  de  fon  travail' 
l'auteur  a  reconnu  lui-même  un  grand  nombre  d'efpèces  qui  avoient  échappé  à  fes  ri- 
cherches  anrérieures  ,  &  les  perfonnes  qui  ont  fuivi  la  même  étude.,  ont  également  trouvé 
beaucoup  d'efpèces  nouvelles.  Cette  partie  de  l'hiftoire  naturelle  eff.  (i  féconde  ,  les  objets 
qu'elle  préfente  font  fouvent  fi  peu  frappans  ,  tant  de  circonstances  en  peuvent  offrir  dans  un 
temps  qui  manquent  dans  d'autres ,  qu'après  les  recherches  les  plus  exactes  &  les  plus  multi. 
pliées ,  il  y  aura  encore  des  découvertes  à  faire  ence  genre.  On  defiroit  que  quelqu'un  réunît 
&  publiât  celles  qui  avoient  été  faites  depuis  le  ttavail  de  M.  Geoffroy.  Ce  lervice  a  été 
rendu  au  public  par  M  de  Foureroy ,  docteur  de  la  Faculté  de  Médecine,  de 
l'Académie  royale  des  Sciences,  aflbcié  ordinaire  de  la  Société  royale  de  Médecine ,  démonttra- 
teut  de  Chymie  au  jardin  du  Roi  ,  &c.  Je  place  la  notice  de  fon  ouvrage  à  la  fuite  de  celle 
de  l'ouvrage  de  M.  Geoffroy  ,  à  caufe  du  rapport  &  de  la  connexion  qu'il  y  a  entre  le 
travail  de  ces  deux  Nacuraliffes. 


DISCOURS 


M.  de  Fourcroy  publia,  en  1785,  deux 
volumes  iu-feize  ,  fous  le  titre  à'  Entomologia 
Parifienfis  five  catalogus  infeclorum  quce.  in 
agio  Parificnji  reperiuntur. 

L'auteur  avoit  préfenté  fon  manufcrit  à 
l'Académie  royale  des  Sciences  ,  &  à  la  So- 
ciété royale  de  Médecine.  On  trouve  l'appro- 
bation de  ces  deux  compagnies  en  tête  du 
premier  tome ,  à  la  fuite  d'un  difcours  pré- 
liminaire qui  contient  le  plan  de  tout  l'ou- 
vraoe.  L'auteur  apprend  qu'il  s'eft  concerté 
avec  M.  Geoffroy  ,  qu'il  a  clarté  les  infectes 
fuivant  la  méthode  de  ce  favant  ;  qu'il  a 
ajouté  la  defcription  de  plus  de  deux  cens 
cinquante  efpèces  nouvelles;  que,  pour  met- 
tre le  lecteur  à  portée  de  les  diftinguer ,  il 
les  a  marquées  d'une  étoile;  qu'il  indique 
les  endroits  où  fe  trouvent  les  infectes  qa'il 
décrit;  qu'il  a  ajouté  beaucoup  de  noms 
ttiviaux,  qui  ne  fe  trouvent  pas  dans  l'ou- 
vrage de  M.  Geoffroy,  que  ces  noms  font 
la  plupart  empruntés  des  écrits  de  Linné  ,  & 
il  nous  apprend  encore  que  M.  Geoffroy  a  fait 
quelques  ehangemens  à  fon  propre  ouvrage 
abréoé  par  M.  de  Fourcroy  ;  le  plus  remar- 
quable eft  la  fupprertion  d'un  genre  ,  celui 
de  \Eulophe.  M.  Geoffroy  a  reconnu  cet 
infecte  pour  un  Cynips  à  antennes  branchues, 
&  la  réunit  à  ce  genre  ;  d'où  il  fuit,  qu'au 
lieu  de  118  genres,  la  méthode  de  M. 
Geoffroy   n'en  contient  plus   que    117. 

J'ajouterai  à  cette  notice  ,  fournie  par  M. 
Fourcroy  lui-même,  dans  le  difcours  prélimi 
«aire  ,  que  fes  descriptions  réunifient  la  clarté 
&  la  précifion;  qu'elles  donnent  de  chaque 
objet  une  idée  fuffifante,  pour  qu'on  puiffeai- 
fément  lereconnoître,  en  le  voyant  pour  la 
première  fois.  Enfin  l'ouvrage  de  M.  de 
Fourcroy  eft  un  catalogue  portatif,  clair , 
étendu  autant  qu'il  eft  néceffairr.  s  facile  à 
confulter  ,  de  la  même  utilité  pour  l'étude 
des  infectes  qui  fe  trouvent  dans  nos  cam- 
pagnes,  que  le  Batanicon  de  M.  Vaillant  t 
pour  l'étude  des  plantes  qui  croiflênt  aux  en- 
virons de  Paris, 


GOEDAERT. 

Goedaert  publia  à  Amfterdam  ,  en  1700, 
trois  volumes  in-11  fur  les  infectes ,  fous  le 
titre  de  Métamorphojes  naturelles  ,  ou  his- 
toire des  infecles  j  éx.  avec  figures  en  taille- 
douce. 

Cet  ouvrage  eft  compofé  de  deux  parties, 
le  texte  &  les  planches;  celles-ci  font  pla- 
cées à  la  fin  de  chaque  volume  ;  elles  re- 
préfentent  la  larve,  la  chryfalide,  l'infecte 
dans  fon  état  de  perfection.  Elles  font  grof- 
fièrement  gravées ,  &  cependant  elles  ne  le 
lont  pas  allez  pour  qu'on  ne  reconnoiffe  pas 
aifément  l'infecte  parfait ,  pour  peu  qu'on 
ait  d'habitude  à  voir  des  infectes ,  &  qu'on 
s'en  foit  déjà  occupé;  mais  pour  les  larves, 
comme  leur  forme  eft  fouvent  plus  difficile 
à  rendre  ,  que  les  détails  demandent  une 
expreiîion  plus  correcte,  un  travail  plus  fini, 
les  planches  en  donnent  rarement  une  bonne 
idée. 

Le  texte  eft  divifé  en  articles  par  nu- 
méros, &  l'auteur  a  donné  à  ces  articles  le  nom 
à' expériences.  Ce  font  plutôtdes  observations 
furchacundes  objets  dont  il  eft  queftiondans 
l'ouvrage.  Ces  expériences  confident  à  rap- 
porter le  lieu  de  le  tems  où  la  larve  a  été 
trouvée  ,  l'efpace  de  tems  qu'elle  a  vécu 
feus  fa  première  forme  ,  les  alimens  dont 
elle  s'eft  nourrie ,  le  nombre  de  fois  qu'elle 
a  mué  ,  ce  qu'elle  a  fait  pour  fe  difpofer  à 
fe  niétamorphofer  3  combien  de  tems  elle 
a  été  en  chryfalide,  quelle  a  été  la  durée 
de  la  vie  de  l'infecte  fous  fa  dernière 
forme. 

On  voit  que  Goedaert  travailloit  d'après 
un  bon  plan  ,  que  fes  obfervations  étoient 
des  matériaux  pour  ceux  qui  travailleroient 
par  la  fuite  à  l'hiftoire  des  infectes  ;  mais 
fon  exécution  eft  défectueufe  en  plusieurs- 
points.  Ses  obfervations  font  trop  courtes  en 
général  ,  inftruifent  fort  peu  fur  les  habi- 
tudes ,  trompent  même  affez  fouvent  à  cec 


PRÉLIMINAIRE. 


Ci  IX 


égard  &  leur  principal  mérite  ,  le  feul  peut- 
être  ,  eft  d'apprendre  combien  de  tems 
chaque  larve  demeure  en  tiuylalide  ;  car 
pour  la  durée  du  premier  état  ,  comme 
Goedaerr  ne  prend  pas  le  plus  louvent  les 
larves  au  fortir  de  l'œuf.,  mais  au  moment 
où  il  les  a  trouvées ,  'e  tems  qu'il  les  a 
gardées  fous  cette  forme  n'ai  prend  pas  quel 
eft  celui  pendant  lequel  elles  y  demeurent 
en  effet  ;  quant  à  la  durée  de  la  vie  de 
l'infecte  après  fa  fortie  de  la  chryfaîide  ,  que 
conclure  du  tems  qu'a  vécu  un  infecte  en- 
fermé à  celui  que  vit  en  liberté  l'jnlecte  de 
la  même  efpèce  ? 

Un  autre  défaut  des  expériences  de  Goe- 
daert eft  de  renvoyer  aux  planches  fans  au- 
cune defeription  ,  enforte  qu'on  ignore  ab- 
foiument  les  couleurs  des  infectes  dont  il 
parle  ,  &  que  pour  la  forme  eu  général  & 
celle  des  différentes  parties  ,  on  n'en  peut 
juger  que  d'après  dt-s  planches  trop  peu 
foignées  pour  donner ,  de  ces  objets  t  des 
idées  ptéciLs. 

Goedaert  obfervoit  en  Europe  ,  Se  il  ne 
pou  voit ,  d'après  Ion  plan  ,  traiter  que  des 
infectes  de  cette  partie  du  continent  ;  c'eft 
ce  qu'il  a  fait y  à  un  très-petit  nombie  d'ex- 
ceptions près.  11  écrivoit  dans  un  tems  où  les 
méthodes  n'étoient  pas  connues  ;  il  n'en  a 
pas  eu  l'idée ,  &  il  traite  indifféremment 
des  divers  infectes  comme  ils  fe  font  pré- 
fewsés  ;  il  a  plus  obiervé  de  Papillons  que 
d'autres  infectes. 

Outre  les  obfervations  particulières  ,  le 
premier  vo'ume  en  contient  de  fort  courtes 
fur  la  nature  des  infectes  en  général  &  leurs 
changemens.  On  ne  doit  pas  regretter  qu'elles 
ne  foient  pas  plus  étendues  .,  car  elles  ne 
présentent  que  les  préjugés  anciens  qui 
étoient  encore  en  vogue,  j'ai  dit  que  Goe- 
daert induit  en  erreur  dans  pluiïeurs  obfer 
vnuons  pauiculières.  En  voici  deux  exemples. 
En  parlant  du  Haneton.  Tome  . e. ,  expé- 
rience 7>-  ,  pag.  ijj.  Les  Hantions  vivent 
cjje^  Iwig-tims  quaad  ils  peuvent  fe.tlenienx , 


en  été  ,  trouver  de  la  nourriture  }  &  queit 
hiver  ils  puijj'ent  feulement  fe  garantir  du 
grand  froid.  Il  faut  remarquer  qu'il  parle  dit 
Haneton  dans  fon  premier  état. 

En  traitant  du  Ver  qui  a  été  nommé 
depuis j  Lion  des  Pucerons,  Goedaert,  tom. 
i  1  ,  expér.  44,  pag.  ajS  Se  fuiv. ,  attri- 
bue l'origine  des  Pucerons  à  une  liqueur 
répandue  par  les  Fourmis  ,  vivifiée  par  le 
foîeil  ,  Se  la  fréquence  des  Fourmis  aux  en- 
droics  où  fe  tiennent  les  Pucerons,  à  l'amour 
des  Fourmis  pour  eux  ,  Se  au  foin  de  les 
défendre  contre  les  Vers  qui  en  font  leur 
pâture. 

On  a  joint  dans  le  premier  volume,  aux 
obfervations  de  Goedaert  ,  des  remarques 
d'un  M.  de  Mey  fur  les  généralités  rela- 
tives aux  infectes.  C'eft  l'ouvrage  d'un  com- 
pilateur érudit  qui  a  ramailé,  extrait }  Se  pu- 
blié fous  une  fotme  nouvelle  tous  les  pré- 
jugés, les  erreurs  des  auteurs  anciens  fur 
I  l'origine  des  infectes  y  fur  leurs  habitudes 
Se  leurs  propriétés.  Tcut  commençant  doit 
s'abftenir  de  lire  ces  remarques. 

On  voit  que  l'ouvrage  de  Goedaert  orTroît 
dans  l'origine  un  bon  pian,  qu'alors  même 
[  fon  Utilité  étoit  médiocre  par  les  vices  de 
l'exécution  ;  &  aujourd'hui  que  ce  plan  a  été 
fuivi  avec  beaucoup  plus  de  fruit  par  un  alfez 
grand  nombre  d'obfervareurs,  l'ouvrage  de 
Goedaert  eft  à -peu  près  inutile  ,  en  même 
tems  que  la  lecture  en  peut  induire  les  com- 
mençans  en  erreur. 

M.  Lifter  ,  auteur  anglois  ,  publia  à 
Londres  ,  en  i  t>S  j  ,  les  ouvrages  de  Goe- 
daert avec  quelques  changemens.  Ils  con- 
lifteiit  à  avoir  rangé  les  oblervations  de 
Goedaert  dans  un  ordre  méthodique  ,  Se  à 
avoir  ajouté  en  note  quelques  obetvations 
à  celles  de  Goedaerr.  Cet  ouvrage  de  format, 
in-8°.  eft  écrit  en  latin  ,  &  intitulé,  Joan- 
ries  Goedartius  de  infeclis  in  methodum  re- 
daclus  ;  cum  notularum  additi.ne.  Operâ  M. 
Lifier,  .è  regiâ  focietate  Lcndinenji, 


tlx  DISC 

La  méthode  de  M.  Lifter  n'eu:  ni  allez 
lutnineufe  ,  ni  afTez  étendue  ,  &  beaucoup 
trop  incorreiiTe  pour  mériter  que  nous  la 
fuirions  connoître.  Il  clalle  les  Papillons 
d'après  la  manière  dune  ils  portent  leurs 
aî'es  dans  1  état  de  repos ,  la  forme  de  la 
chryfalide  ,  le  nombre  des  pieds  des  Che- 
nilles. Ainfi.  un  homme,  qui  trouve  un  Pa- 
pillon pour  le  rappelle*  à  fa  claife  .  a  beloin 
de  connoître  fa  chryfalide  Se  f:  Chenille. 
Apurons  que  dans  la  quatrième  leclion 
M.  Lift. r  rapporte  aux  Papillons  les  Demoi* 
felies  &  plufienrs  autres  iiïfeftes  qui  n'y  ont 
pas  plus  de  rapport.  C'en  elt  aliez  pour  r.uie 
juger  de  la  méthode.  Les  notes  ne  m'ont 
pas  en  général  paru  fort  iiiftruétives  ,  &• 
je  crois  que  ce  commentaire,  aux  œuvre 
de  Goedaert ,  n'ajoute  rien  aujourd'hui  leur 
peu  de  valeur  pour  nous.  Cet  ouvrage  elt 
accompagné  de  planches  qui  en  font  peut- 
être  la  meilleure  partie ,  Se  qui  donnent 
une  allez  bonne  idée  des  objets  qu'elles  repré- 
feruent. 

H  A  R  R  I  S. 

M.  Moïfes  Harris,  auteur  anglois,  a  enri- 
chi 1  hiitoire  naturelle  dedeuxouvrages  fur  les 
infectes;  le  premier  parut  à  Londres  en  1776, 
fous  formar  in  *°. ,  &  le  fécond  dans  la 
même  ville  ,  en  1778  ,  fous  formar  in  folio. 
L'un  Se  l'autre  contient  un  texte  à  deux 
colonnes,  une  en  anglois ,  l'autre  en  fran- 
cois  ,  &  eft  orné  de  planches  enluminées, 
Ces  planches,  la  plupart  exactes ,  d'un  co- 
loris ,  d'une  exécution  aulïi  parfaite  que 
puilfe  peut-être  en  fournir  l'art  d'enluminer, 
ne  font  inférieures  à  aucunes  de  celles  qu'on 
connoît  jufqu'à  préfeiu  en  ce  genre  ;  elles 
nous  ont  paru  mériter  d'être  placées  avec 
les  planches  de  Roefel  ,  de  Cramer  Se  de 
Drury  ,  au-dellus  ce  tous  les  ouvrages  de 
cette  efpèce. 

L;  premier  ouvrage  eft  intitulé  ,  Expofi- 
tion  des  infectes  anglois:  avec  des  obfervathons 
&  des  remarques  curieufes  ,  d.ins  lefquelles 
chaque  Infecte  efl  particulièrement  décrit ,  Jes 
parties  &  hs propriétés  font  tonfidérées  j  leurs 


OURS 

fexes  difiingués ,  &  leur  hifloire  naturelle  fidel- 
lement  réci.ée.  Le  tout  enrichi  de  taille- 
douces  y  dellînées  3  gravées  &  coloriées  par 
l'auteur. 

Ce  titre  annonce  beaucoup;  auffi  l'ouvrage 
n'y  répond- 1- il  qu'en  partie-  11  commence 
par  une  introduction  dans  laquelle  M.  Harris 
examine  les  différentes  parties  externes  des 
infectes  ,  Se  il  renvoie  à  une  planche  gravée 
au  trait  feulement.  C'eft  pour  les  infectes 
ce  que  les  anatomiftes  ont  fait  pour  l'homme , 
les  auteurs  qui  ont  écrit  fur  l'équitation  , pour 
ie  cheval.  Perfonne  n'érpic  encore  eraré  dans 
un  détail  aulîi  circonftancié  des  parties  ex- 
cernes des  infectes.  M.  Harris  a  été  obligé 
d'employer  1  eaucoup  de  termes  &;  de  noms 
nouveaux,  pa- ce  qu'on  n'avoir  pas  distingué 
ks  partie;  qu'il  remarque  Se  qu'il  délîgne 
par  un  nom  :  articulier.  En  voici  quelques 
exemples.  Les  lords  d'éventail  3  les  lords 
abdominaux  t  les  tendons  en  barre,  les  clous 
des  épaules  ,  Sec.  Ii  elt  douteux  que  tous  les 
détails  ,  dans  lefquels  l'auteur  eft  entré  , 
foient  utiles  ;  mais  on  ne  peut  iri  refufer 
d'avoir  diftingi.é  a\ec  fondement  certaines 
parties  qu'il  ttl  utile  de  remarquer  ,  donc 
la  connoi'Jance  plus  particulière  Se  plus  gé- 
nérale faciliterait  les  deferiptions;  d'un  autre 
cètéj  la  vue  de  la  table  delcriptive  des  diffé- 
rentes parties  eft  un  excellent  moyeu  de  les 
faire  bien  connoître.  Après  cette  première 
table ,  on  en  trouve  une  d'un  genre  plus 
nouveau  encore ,  car  il  n'y  en  a  pas  d'autre 
exemp'e  ,  au  mo  11s  pour  les  infectes;  c'tft 
un  tableau  circulaire  compofé  de  quatre 
cercles  concentriques  ,  ou  circles  ,  comme 
s'exprime  l'auteur.  Chacun  de  ces  cercles  eft 
partagé  en  dix  huit  quarrés  par  des  lignes 
ou  rayons  tendais  du  centre  à  la  circonfé-* 
rence  ;  le  cenrre  des  quatre  cercles'  eft  vide 
Se  renferme  dans  fon  milieu  trois  triangles, 
un  bleu ,  un  rouge  ,  un  jaune.  Ces  trois 
triangles  fe  rencontrent  par  un  de  leurs  an- 
gles ,  &:  paioillent  noirs  dans  leur  juxra- 
jfuion.  C'eft  pour  faire  voir,  die  l'au- 
teur ,  i^e  le  noir  îélulte  du  mélange  égal 
des  couleurs  roua \  bleue  Se  jaune.  Toutes 

les 


PRELIMINAIRE. 


clxj 


les  autres  couleurs ,  ajoute  M.  Harris  ,  dé- 
pendent du  mélange  différemment  propor- 
tionne de  ces  trois  couleurs  primitives.  Nous 
taillons  aux  artiftes  à  prononcer  lur  cette 
allertion  de  M.  Harris ,  qui  nous  paroit  pou- 
voir fouffrir  quelques  objections.  Je  conti- 
nue de  rendre  compte  du  tableau.  Les  foi- 
xante-douze  quarréa  dont  il  eft  compofe  font 
chacun  d'une  couleur  ou  d'une  teinte  diffé 
rente  ,  Se  chacun  eft  marqué  d'un  numéro 
relatif  à  une  cable  qui  indique  le  nom  de 
la  couleur  de  chaque  quatre. 

L'idée  de  ce  cableau  eft  certainement  in- 
génieufe  ,  l'exécution  en  eft  utile  pour  la 
defeription  des  infectes  ,  Se  particulièrement 
pour  celle  des  Papillons.  Mais  pour  tirer  de 
ce  tableau  tout  le  profit  qu'il  promet,  il 
faudroi'  que  les  couleurs  employées  pour  fa 
compofition  ne  fullent  pas  fujettes  à  changer. 
Ceft  ce  dont  on  peut  fe  flatter,  fur- tout 
dans  le  genre  de  l'enluminure  r  D'un  autre 
côté,  plufieurs  perfonnes  ne  feront-elles  pas 
embarralfées  à  diftinguer  les  nuances  qui  fe 
rapprochent,  fe  confondent  prefque  ,  &  ne 
fontdiftindtès  qu'aux  yeux  de  l'artifte  comme 
l'eft  M.  Harris.  S'il  m'eft  donc  permis  de 
dire  mon  fentiment  fur  le  tableau  des  cou 
leurs,  je  le  crois  utile  dans  le  principe.,  je 
penfe  qu'un  pareil  rat  leau  en  tête  des  ou- 
vrages enluminés ,  s'il  étoit  bien  fait ,  li  on 
y  avoit  employé  les  couleurs  les  moins  chan- 
geantes ,  6e  fi  on  n'y  avoit  diftingué  q.e  les 
nuances  les  plus  frappantes,  leroit  très  propre 
à  fournir  une  gamme  qui  pourroic  devenir 
générale ,  &  qui  faciliteroic  beaucoup  les 
deferiprions  ,  qui  les  rendroit  plus  claires , 
plus  précifes  ,  &  fixeroit  l'idée  ,  fi  fouvent 
indéterminée  ,  des  expreffions  qu'on  y  em- 
ploie. On  doit  donc  à  M.  Harris  une  idée 
donc  l'exécution  corrigée  deviendroit  fort 
avantageufe.  Je  foumets  au  refte  ces  réfle- 
xions aux  artiftes,  à  qui  il  appartient  par- 
ticulièrement d'en  juger  ,  Se  le  tableau  qui 
pouiroit  être  exécuté  devrait  l'être  parleurs 
confeils  réunis  aux  lumières  du  naturalifte 
qui  entreprendrait  de  le  faire  exécuter. 
Le  rtfte  du  volume  contient  cinquante  plan- 

Hyioire  Naturelle ,  Inftd.es.  1  orne  IV. 


ches  de  la  plus  belle  exécution  &  de  la  plus 
conforme  aux  objets  qu'elles  repréfentent  ; 
ce  font  des  infectes  de  différens  genres  qui 
fe  Trouvent  en  Angleterre  ,  &  fouvent  avec 
l'infecte  parfait ,   la  larve  Se   fa  chryfalide. 
Rien  de  plus  fini  dans  fon  genre  que  cette 
parrie  de    l'ouvrage  ;   mais  les   figures  font 
relarives  à  une  defeription  qui  n'eft  que  la 
répétition  de  ce  que  la  planche  offre  à    la 
vue.,  exprimée  pardes  mots,  à  la  vérité  propres 
à  leur  objet ,   Se    qui  fixent   l'attention    fur 
chaque  partie  en  particulier.  Ainfi  celui  qui 
examine  chaque  planche  ne  verrait  fouvent 
que  l'enfi-mble  de  l'objet  ,  &  la   defeription 
fixe  fon  attention  fur  chaque  partie,  ce  qui 
la  rend  utile.  Mais  d'ailleurs  on   ne  trouve 
point  la  partie  hiftorique  des  infectes,  comme 
le  titre  l'annonce  ;  M.  Harris  fuir  les  divi- 
fions  générales  ,  admifes  par  la  pluparr  des 
auteurs  ,  &  il  rapporte  ,  en  tête  de  chaque 
divifion  ,  les  caractères  qui  la  diftinguenc  ;  il 
commence   par  les  Lépidoptères  ou   Papil- 
lons, 6V  il  entre  dans  la  divifion  des  dalles 
en  ordres  ,   donr  il  rapporte  aulli  les  carac- 
tères. Nous  n'entreprendrons  pas  d'analyfer 
fa  méthode,  qui  ne  nous  a  paru  ni  lumi- 
neufe  ,    ni    rondée    fur   des   principes   affez 
fiables  ;  d'ailleurs  M.  Harris  femble  fouvenc 
la   négliger  lui-même,    puifque  parmi  les 
planches   appartenantes   à  une   des  grandes 
divifions  générales,    on  en  trouve  de  rela- 
tives à  des  ordres  d'autres  divifions.  Mais  ce 
qui  eft  parriculier  à  M.  Harris,  c'eft  qu'il 
diftingué  dans  chaque  ordre  les  mâles  Se  les 
remelles  par  des  caractères  propres  à  chaque 
fexe.   Cependant   ces  caractères  n'étant  pas 
toujours  aufli  faciles  à  faifir  que  ceux  que 
fournit  l'anus  en  le  comprimant  ,  il  femble 
qu'il  vaut  mieux  fe  borner  à  cette  méihode 
limple  ,    aifée  ,   généralement    adoptée    de 
diftinguer  les  mâles  &  les  femelles.  Enfin  , 
M.  Harris  détermine  la  grandeur  de  chaque 
infecte. 

Le  fécond  ouvrage  du  même  au'eur  eft 
intitulé  ,  Hijloire  naturelle  des  infeclcs  an- 
glois  ,  nommément  les  Phalènes  &  Papillons 
avec  les  plantes  fur  lefquelUs  ils  fe  nourrirent , 


clxij 


DISCOURS 


&  une  relation  de  leurs  changemens  refpec- 
tifs  ;  leurs  repaires  communs  dans  Cétat  aile, 
&  leurs  noms  vulgaires  ou  de  genre  _,  donnes 
&  établis  par  la  focïcté  ingénïcufe  des  Au- 
HÉLJENS. 

L'ouvrage  commence  par  une  introduc- 
tion qui  contient  des  généralités  fur  les 
Chenilles,  l;s  chryf-lides,  les  Papillons  leurs 
œufs  &  la  manière  de  les  dépoter  ;  fur  les 
caractères  qui  dillinguent  les  Phalènes  ôi  les 
Papillons  ,  ainfl  que  leurs  Chenilles.  On 
rrouve  enfuice  l'énumération  des  ultenlilfs 
néceffaires  pour  prendre  &  préparer  les  Pa- 
pillons &  Phalènes  ,  &  des  intimerions  fur 
les  moyens  de  les  conferver.  Nous  ne  ferons 
point  l'analyfe  de  cette  introduction  qui  ne 
nous  a  rien  offert  de  particulier. 

Le  rerte  de  l'ouvrage  contient  quarante- 
quatre  planches  qui  repréfentent  indifférem- 
ment des  Papillons  8c  des  Phalènes,  en  plus 
ou  moins  grand  nombre  dans  chaque  plan- 
che ,  &  leurs  chryfalides  ,  &  les  plantes 
dont  les  Chenilles  fe  nourriffent.  Chaque 
Papillon  ou  Phalène  eff  défigné  par  un  nom 
trivial.  Ces  noms  ne  nous  ont  pas  paru  plus 
heureufement  appliqués  par  les  membres 
de  la  fociété  aurélienne ,  que  par  les  au- 
teurs qui  ont  employé  de  lemblables  noms  5 
il  ne  nous  a  pas  femblé  non  plus  que  M. 
Harris  ait  évité  l'erreur  commune  de  déter- 
miner exclufivement  la  nourriture  d'une 
Chenille ,  parce  qu'on  l'a  trouvée  fur  telle 
plante  ou  qu'on  l'en  a  nourrie  \  comme  fi 
elle  ne  pouvoir  pas  fe  rencontrer  fur  d'au- 
tres plantes  &  en  vivre.  Nous  ne  citetons 
qu'un  feul  exemple  à  l'appui  de  ces  deux 
alfertions.  C'eft  celui  du  Papillon  que  M. 
Geoffroy  a  appelle  grand  Porte-queue  du 
fenouil.  M.  Harris,  planche  }6  ,  pag.  7,4  , 
le  nomme  queue  d  Hirondelle  ,  &  die  que  la 
Chenille  mange  la  faxifrage  des  prés  ;  amfi 
M.  Geoffroy  a  appell:  le  Papillon  Porte- 
queue  du  fenouil ,  patee  qu'il  en  a  trouvé 
la  Chenille  fur  le  fenouil  }  &  M.  Harris  dit 
que  cette  Chenille  vit  de  faxifrage  parce 
qu'il  l'a  trouvée  fur  cette  plante  \  un  troi- 


sième pourrait  dire  que  c'eft  la  Chenille  de 
la  carotte  ;  un  quatrième  celle  du  panêt  : 
car  elle  fe  nourrit  auflï  de  ces  deux  plantes: 
1  preuve  fuftïfante  de  l'abus  d'attribuer  exclu- 
fivement telle  ou  telle  Chenille  à  telle  ou 
telle  plante.  Quant  au  nom  de  queue  d'Hi- 
rondelle ,  il  ne  donne  en  rien  une  idée  plus 
précife  du  Papillon  que  celui  de  grand  Porte- 
queue.  Au  relie  ,  M.  Harris ,  déjà  rtès-habile 
lors  de  !<>n  premier  ouvrage  ,  s'eft  furpalTé 
dans  l'exécution  des  planches  de  celui-ci  , 
mais  il  n'y  traite  pas  plus  que  dans  le  pre- 
mier des  habitudes  des  infectes. 

JONSTON. 

Jonfton  a  confacté  aux  infectes  quatre  des 
livres  qu'il  a  écries  fur  les  animaux  ;  le  pre- 
mier eft  précédé  d'une  préface  dans  laquelle 
il  expoie  quelques  généralités  fur  les  inledtes  , 
d'après  les  idées  d'Anftote  &  de  Pline,  &  il 
finit  cette  courte  préface  par  fa  méthode  fur 
les  infectes  ;  elle  confifte  à  les  divifer  en  ter- 
reftres  &  aquatiques ,  en  infectes  qui  ont  des 
pieds  &  ceux  qui  nen  ont  pas.  Cependant  y 
dans  la  fuite  de  l'ouvrage  il  fubdivife  les  in- 
fectes. Dans  le  premier  livre  il  traite  des  in- 
fectes terreftres.,  fans  élytres  &  à  quatre  ailes, 
&  il  fubdivife  ces  infectes  en  ceux  dont  les 
quatre  aîles  font  membraneufes  ,  ceux  qui 
ont  quatre  aîles  farineufes  ;  il  rraite  dans 
le  même  livre  des  infectes  fans  élytres  qui 
n'ont  que  deux  aîles  ;  il  parle  enfuite  des 
infectes  qui  ont  des  élytres ,  &  il  commence 
par  les  Sauterelles  &  les  Grillons ,  après  lef- 
quels  il  paffe  aux  Scarabés  qu'il  divife ,  d'a- 
près Moufet  ,  en  grands  qui  ont  des  cornes, 
en  grands  qui  n'ont  pas  de  cornes ,  puis  t  fans 
annoncer  de  divifion  ,  il  traite  de  différens 
genres  de  Scarabés  \  il  ne  leur  afiîgne  pas  de 
caractères  ,  &  ne  les  diftingue  que  par  les 
noms  qui  leur  ont  été  donnés. 

Le  livre  fécond  a  pour  objet  les  infectes 
terreftres  qui  ont  des  pieds  ,  &  qui  n'ont  pas 
d'aîles.  Jonfton  parle  d'abord  des  infectes  de 
cette  divifion  qui  ont  fix  pieds ,  &  il  com- 


P  R  Ê 

tuence  par  les  Fourmis  ;  enfuite  des  infectes 
de  la  même  divifion  à  huit  piecjs  ;  tels  font 
les  Araignées  ;  fuivent  les  in  feues  fans  aîles 
à  douze  &  quatorze  pieds ,  de  il  place,  dans 
cette  divifion,  les  larves,  Se  en  particulier 
les  Chenilles  ;  puis  il  paire  aux  infectes  ter- 
restres fans  aîles  qui  ont  un  grand  nombre  de 
pieds,  rels  que  les  Cloportes ,  l'Iule  ,  la  Sco- 
lopendre. 


Dans  le  rroifième  livre  ,  Jonfton  traite  des 
infectes  terreftres  fans  pieds  ,  &  d'abord  des 
Vers  qu'il  fubdivife  en  ceux  qui  vivent  fur  les 
plantes ,  ceux  qui  vivent  à  l'intérieur  des  au- 
tres animaux  -y  il  fubdivife  les  premiers  en 
Vers  qui  rongent  les  différentes  parties  des 
plantes,  arborari  ;  ceux  qui  produifent  des 
gales  3  frucicarii  ;  ceux  qui  rongent  les  femen- 
ces  ;  ceux  qui  dévorent  les  plantes  •,  puis  en 
parlant  des  Vers  qui  naiffent  à  l'intérieur  des 
animaux  ,  de  ceux  qui  fe  trouvent  dans  les 
vifeères  de  l'homme,  fur  lefquelsil  dit  fort  peu 
dechofe  ,  &  il  termine  ce  livre  très-court  par 
l'hiftoire  de  la  limace.  Dans  le  quatrième  , 
qui  eft  auffi  très-court ,  Jonfton  traite  i  °.  des 
infectes  aquatiques  qui  ont  des  pieds ,  d'a- 
botd  de  ceux  qui  en  ont  un  petit  nombre  , 
puis  de  ceux  qui  en  ont  beaucoup,  enfuite 
de  ceux,  qui  n'en  ont  point  ,  &  il  finit  par 
quelques  pages  fur  les  étoiles  de  mer ,  quel- 
ques alinéas  fur  le  Cheval  marin  ou  Hippo- 
campe ,  &  fur  le  raifin  de  mer  ;  d'où  il  eft 
aifé  de  conclure  que  Jonfton  confond  les 
objets  ,  &  met  au  nombre  des  infectes  des 
animaux  qui  ne  fr  .<:  pas  Je  cette  claffé  j 
qu'il  range  le  même  infecle  dans  des  fections 
différentes ,  comme  il  eft  aifé  de  le  remarquer 
à  l'égard  des  Papillons  &  des  Chenilles  qui 
ne  font  que  le  même  ii  ifeéte  ,  &  qu'il  place 
dans  le  premier  livre  ,  en  les  confidérant 
comme  Papillons ,  parmi  les  infectes  rerref- 
tres  qui  onr  des  pieds  &  quatre  aîles  farineu- 
fes  ,  &  dans  le  fécond  livre ,  au  rang  des  in- 
fectes tetrefhes  fans  aîles  à  douze  &  quatorze 
pieds.  Mais  ce  n'eft  pas  le  feul  défaut  de 
cette  dmfion  des  CLenilles  ,  puilque  les  deux 
fections  qu'en  forme  Jonfton  font  bien  éloi- 
gnées de  renfermer  toutes  les  efpèces  de  Che- 


LIMINAIRE.  elxiij 

nilles.  Il  eft  inutile  de  rions  arrêter  à  remar- 
quer en  détail  les  vic:s  d'une  méthode  que 
p.rfonne  ne  fuit,  ni  même  n'étudie  plus ,  qui 
répand   plutôt   de  la  confufion  ,  &  de  l'obf- 
curité  que  de  l'ordre  &  de  la  clarté  fur  l'ob- 
jet qu'elle  devrait  éclaircir.  Il  fuflît  donc  de 
remarquer  en  général  que  la  méthode  de  Jonf- 
ton n'eft  ni  lumineufe  ,  ni  exacte,  ni  appli- 
cable à  toutes  les  efpèces,  à  tous  les  genres 
des  infectes  ,  même  de  ceux  qui  pr  Tentent 
des  caractères  les  plus  propres  à  les  faire  dis- 
tinguer. Cependant ,  cette  méthode  n'eft  pas 
même  énoncée  clairement  ;  on  n'en  trouve 
point  le  tableau  feparé ,  &  on  ne  la  devine 
qu'en  parcourant  l'ouvrage  entier.  Vingt  huit 
planches  giolliérement gravées, dont  les  figu- 
res font   toutes  incorrectes  &  mé-onnoillà- 
bles  ,  font  répandues  dans  les  quatre  livtes 
qui  traitent  des  infectes  ;  elles  représentent 
,un  grand  nombre  d'objets  ,  mais  défigurés  , 
donr  elles  ne  peuvent  donner  l'idée  ,  &  elles 
font  abfolument  inutiles  j  elles  n'ont  qu'un 
rapport  indirect  avec  le  texte  ,  puifque  l'au- 
teur ne  les  cite  pas ,  &  qu'on  ne  trouve  leur 
relation  avec  le  difeours  que  par  la  confor- 
mité des  noms  employés  au  bas  des  figures  & 
dans  le  texte.  Ajoutons  que  Jonfton  n'eft  pas 
plus  heureux  dans  la  defeription  que  dans  la, 
repréfenration  des  infeéles  ,  qu'il  n'en  parle 
guères   que  d'après  Moufer  &  Aldrovande 
qu'il  copie  ,  que  les  noms  qu'il  donne  aux  in- 
fectes font  très  fouvent  ceux  que  les  anciens 
ont  employés  ,  que  faute  de  bonnes  deferip- 
tions ,  on  ne  fait  à  quels  individus  appliquer  , 
que  d'ailleurs  il  cite  beaucoup  de  faits  apo- 
crifs ,  qu'il  attribue  aux  infectes  des  proprié- 
tés qu'ils  n'ont  pas,  &  que  fon  ouvrage  eft 
une  compilation  de  l'érudition  &  des  erreurs 
de  ceux  qui  l'ont  précédé. 


KiE'MPFER. 

Kaempfer ,  pag.  no  &  fuiv.  de  l'hiftoire 
du  Japon  ,  format  in- folio  ,  fait  mention  de 
quelques  infectes.  Ce  qu'il  en  dit  eft  accom- 
pagné d'une  planche  qui  en  repréfente  envi- 
ron une  douzaine  ;  il  parle  d'abord  d'une 
efpèce  de  Fourmis  qu'il  appelle  Fourmi  blon* 
x   ij 


DISCOURS 


CUlV 

che  ;  d'aptes  ce  qu'il  eft  die  tant  fut  fa  fotme, 
que  fur  (es  habitudes  ,  il  patoît  que  c'eft  un 
infecte  du  gente  des  termes  fi  communs  fut 
les  côtes  de  Guinée,  gente  qui  fe  ttouve  éga- 
lement en  Amétique  où  les  européens  don- 
nent le  nom  de  Poux-debois  en  plafieurs 
endroits,  &  celui  de  Fourmi- blanche  aux  in- 
fectes qui  compofent  ce  genre.  Par- tout  ils 
font  fore  petits ,  mais  infiniment  multipliés  , 
pat-tout  ils  jettent  J  en  cettains  tems  _,  des  ef- 
faims  qui  paffent  d'un  lieu  à  un  autte  j  en  fe 
pratiquant  des  chemins  couverts  ,  8c  qui  , 
pat- tout  ,  caufent  de  gtands  dégâts  dans  le 
tems  de  ces  émigrations  ,  patee  que  ces  in- 
fectes ne  font  arrêtés  par  aucune  digue  ,  que 
les  bois  de  charpente  même ,  qu'ils  pulvéri 
fent ,  font  employés  pout  les  chemins  couvetts 
qu'ils  fe  conftruifent  ;  ils  caufenr  donc  au 
Japon  J  comme  en  Afrique  &  en  Amérique  , 
la  chute  des  édifices,  ils  ravagent  les  meubles 
<k  ils  dévaftent  les  plantes.  Ce  même  genre 
fe  rrouve  en  Europe  ,  mais  les  individus  y 
font  peu  multipliés  ,  ils  font  peu  de  mal ,  &  • 
ils  ne  font  pas  remarqués  par  cette  raifon. 

Kxmpfer  décrit  enfuite  un  Mille  pied  qu'il 
dit  long  de  deux  ou  trois  pouces  ,  de  couleur 
brune ,  ayant  un  grand  nombre  de  pieds.  Sa 
piquure  n'eft  pas  dangereufe  ,  au  lieu  que 
celle  des  Mille-pieds  des  Indes  l'eft  plus  que 
celle  du  Scorpion.  Mais  d'après  la  figure  de 
cet  infecte  repréfemé  planche  10  n9.  i . ,  ce 
n'eft  pas  un  Mille-pied  ou  Iule ,  mais  une  Sco- 
lopendre fort  analogue  à  celle  qu'un  nomme  , 
ttès  improprement  dans  quelques-unes  de 
nos  provinces  j  la  Malfaifante. 

Kxmpfer  appelle  infecles  rampans  les  deux 
efpèces  donc  je  viens  de  parler  d'après  lui ,  & 
il  nomme  les  fuivans  infectes  volans. 

Ce  font  les  Abeilles  ,  les  Guêpes ,  les  Cou- 
fins  ,  les  Mouches  ,  les  Sautïrclles  ,  que 
Kxmpfer  ne  fait  que  nommer  _,  &  roue  ce 
qu'en  peut  extraire  de  ce  qu'il  en  dir ,  c'eft  qu'il 
y  a  peu  dAbeilles  au  Japon.  11  décrit  enfuite 
quelques  efpèces  d'infectes  en  particulier  ;  mais 


d'une  manière  fi  incomplette  ,  qu'il  eft  im- 
poffible  de  fe  former  une  idée  des  individus 
dont  il  parle.  Telle  eft  la  defeription  d'un 
très -grand  Papillon  appelle  jamma  issio  ou 
Papillon  de  montagne.  //  eft  toutàfait  noir, 
ou  di  diverfes  couleurs  qui  font  un  mélange 
agréable  de  taches  blanches  3  noires  &  autres. 
Je  ne  m'arrêterai  pas  davantage  à  des  def- 
criptions  dant  il  ne  peut  réfulrer  aucune  idée 
de  l'objet  à  décrire  ,  &  je  me  bornerai  aux 
feuls  infectes  figurés.  La  planche  10  ,  n°.  6.  , 
repréfente  deux  efpèces  de  Cigales  &  leurs 
larves  ;  l'une  eft  beaucoup  plus  grande  ,  cV 
l'autre  plus  petite.  La  grande  paroît  la  pre- 
mière ,  &  difparoît  vers  les  jours  caniculai- 
res j  la  petite  efpèce  paroît  pLs  tard  ,  &c  on 
la  voit  jufqu'en  automne.  Elle  ne  fe  fait  en- 
tendre que  depuis  le  lever  du  loleil  jufqu'à 
midi  ;  la  grande  efpèce  ne  difeontinue  pas 
de  faire  retentir  les.  bois  du  bruit  qu'elle  y 
fait.  Kxmpfer  dit  que  la  dépouille  de  la 
latve  eft  mife  ,  au  Japon  ,  au  nombre  des 
médicamens  ,  qu'on  la  vend  publiquement; 
mais  il  n'apprend  pas  quelle  propriété  on  lui 
attribue.  Enfin  ,  on  voit  au  n°.  7  ,  planche  1  o  , 
la  repréfentation  de  deux  Buprtjles ,  luivant 
Linné,  &  deux  Cucujus  ,  fuivant  Geoffroy. 
Il  paroît  que  c'eft  le  Buprefte  à  bandes  de 
Chandernagor ,  ou  celui  qui  eft  entièrement 
verd  avec  deux  bandes  dorées  longitudinales 
fur  les  élytrei. 

LEUWENHOEK. 

On  trouve  dans  les  ouvrages  de  Leuwen- 
hoek  qui  font  écrits  en  latin  ,  &  qui  for- 
ment cinq  volumes  in-,,0.  ,  plufieurs  articles 
furies  infectes,  fur-rout  fur  les  infectes  ou  ani- 
maux microlcopiques  s  foie  fpermatiques  , 
foit  des  infufions.  Je  ne  parlerai  que  des 
infectes  proprement  dits  qui  font  mon  feul 
objet.  Ce  iveft  point  leur  hiftoire  qu'il  faut 
chercher  dans  les  œuvres  de  Leuwenhoek, 
ni  la  defeription  de  leur  forme  extérieure  , 
mais  quelque  traie  de  leur  hiftoire  ,  &  la 
defeription  d'une  ou  de  plufieurs  de  leurs 
parties  internes  ,  eu  de  quelques  -  uns  de 
leurs  organes  ,  car  Leuwenhoek   ne  donne 


PRÉLIMINAIRE. 


clxv 


pas  leur  anatomîe  complette ,  mais  celle  de 
quelques  parties  feulement.  Les  bornes  que 
je  fuis  forcé  de  ne  pas  paffer  ne  me  per- 
mettent que  d'indiquer  les  objets  fur  les- 
quels on  peut  confulter   Lcuwenhoek. 

U  y  a  deux  volumes  imprimés  à  Delftj 
le  premier  en  -697  ,  le  fécond  en  1719; 
&  trois  volumes  imprimes  à  Amfterdam  , 
un  en  171?  ,  Se  deux  en  1711.  Ces  cinq 
volumes  font  cornpof.s  de  diflertationsadref- 
ièes  à  différentes  perfonnes  fous  le  titre  de 
lettres. 

Dans  le  volume  imprimé  à  Delft  en 
1^19?,  il  eft  queftion ,  pag  1  ^8  ,  de  certa'ns 
Acarus ,  qui  vivent  fur  les  fleurs  du  myrte. 
P.ig.  60  ,  de  l'aiguillon  du  Pou  mâle;  pag. 
1 1  ,  des  ailes  d'une  Mouche  née  d'un  Ver 
qui  s'attache  au  pcdicule  des  rofes;  pag.  96  , 
d'un  in.ecte  ailé  qui  vit  fur  les  fleurs  du 
myite  ;  pag.  0  &  fuiv,  ,  d'une  Mouche  ob- 
fervee  fur  la  tofe  ;  pag.  i^o  &  fuiv.  ,  des 
Crabes  ;  pag.  155,  d'une  Mouche  dont  le 
Ver  rei-d  les  feui  les  des  arbres  difformes  ; 
pag.  119,  des  Fourmis;  pag.  80  &  81, 
réfutation  de  l'opinion  de  Jonfton  fur  la  gé- 
nération du  Pou;  pag.  60  ,  70,  71  ,  par- 
ties génitales  de  cet  inlecte  ;  pag.  1 2.  ,  fur  des 
Moue' es  nées  de  Vers  qui  piquent  les  feuilles 
du  cerifier  ;  pag.  15-  S:  fuiv.,  d'autres  Mou- 
ches qui  piquent  les  feuilles  du  tilleul  ;  pag. 
75  &  76  ,  des  œufs  du  Peu;  pag.  59  Se 
fuiv. ,  une  defeription  anatomique  allez  détail- 
lée du  Pou  mâle  &  du  Pou  femelle;  plulieurs 
traits  de  leur  hiftoire;  pag.  19A,  de  la  piqûre 
du  Scorpion. 

Pag.  6}  ,  du  volume  également  imprimé 
à  Delft,  mais  en  171P  ,  Leuwenhoek 
s'occupe  du  Monocle  qui  vit  fur  la  lentille 
d.cau  ;  pag.  112,  épître  7  de  deux  efpèces  de 
Confins  &  d'une  efpèce  de  tipule  ,  de  quel- 
ques Coléoptères  ,  d'une  Mouche  ,  &  de 
quelques  faits  fur  les   Abeilles. 

Pag.  jHOj  épître   3  5  ,  de  la  Mordelle, 


mune  t  de  ceux  des  infe&es  en  général,  de 
ceux  des  Homars ,  Crabes  &  Squilles. 

Des  trois  volumes  imprimés  à  Amfter- 
dam ,  le  premier  le  fut  en  1719,  Se  les 
deux  autres  en    1712. 

On  trouve  dans  le  volume  imprimé  en 
1719,  pag.  2^5  &  fuiv.,  la  defeription 
anatomique  des  Abeilles  ,  Se  des  faits  fur 
leur  hiftoire;  pag.  3 1 6  jufqu'à  la  pag.  342; 
il  eft  queftion  des  Araignées  ;  pag.  4 1 1  Se 
fuiv.  ,  du  Ver  à  foie.  Cet  article  &  le. pré- 
cédent font  traités  plus  au  long  que  Leu- 
wenhoek ne  le  pratique  ordinairement;  pag. 
14'J  &  149  ,  il  eft  patlédes  Coufîns  ;  pag.  79, 
80  ,  i f  9  ,  des  Fourmis  ;  pag.  277  ,  ce  que 
font  cesinfectes;  pag.  1  57  Se  i77jdes  Mille- 
pieds  ;  pag.  166  j  de  la  Mouche  commune; 
pag.  174  Se  175  ,  des  yeux  des  Mouches; 
pag.  $64  Se  fuiv.  ,  de  différentes  fortes  de 
Mouches  qui  gâtent  les  arbres  ;  pag.  39  Se 
fuiv. ,  des  Scarabés ,  des  organes  de  leur 
vue;  pag  167  Se  fuiv.,  du  Scorpion,  de 
fou  aiguillon ,  de  fon  venin;  pag.  203  , 
Ver  du  fromage. 

Des  deux  volumes  imprimés  en  1722, 
à  Amfterdam  ,  le  premier  eft  divifé  en  trois 
parties.  Dans  la  première  partie  .,  pag.  5  3  } 
il  eft  queftion  de  la  lande  ou  œuf  du  Pou  • 
dans  la  leconde  partie,  pag.  55  ,  anatomie 
du  Crabe  ;  troifième  partie  _,  pag.  47  ,  def- 
eription anatomique  du  Ver  à  foie  ;  pag.  85 
Se  fuiv.  j  diflertation  affez  étendue  fur  les 
Fourmis  ;  pag.  no*&  fuivante,  du  Mille- 
pieds  ou  Scolopendre  3  Se  pag.  70  ,  du 
Pou. 

Enfin  }  dans  l'autre  volume  imprimé  à 
Amfterdam  en  17^2  ,  pag.  352  &  fuiv., 
traité  fur  les  Acarus  ou  Tiques;  pag.  137 
&fuiv.  ,  defeription  de  l'aiguillon  du  Coufin; 
pag.  324  &  fuiv.  ,  différens  articles  fur  la 
Puce  ;  page  48  5  ,  des  aîles  des  Mouches. 

Je  n'ai  pu  qu'indiquer  les  objets  dont  Leu- 


— a     ri- *    -r  "         7)  »  —      — »—-.—  ,  ~-  ..  —  r_ -j- ~j .„„  w«,-.„  — ..._.- 

de  (a  cornée,  des  yeux  de  la  Mouche  corn-    wenhoek  a  traité  ;  ceux  qui  liront  fes  ob- 


clxvj 

fervations  regretteront  que  cet  auteur  n'ait 
pas  mis  plus  d'ordre  &  de  fuite  dans  fon 
travail  ;  il  leur  paroîtra  avoir  obfervé  fans 
plan  ,  fans  vue  ,  mais  avec  une  grande  pa- 
tience &  beaucoup  d'exactitude.  Il  ferait 
poflible  de  tirer  beaucoup  p'us  d'utilité  de 
les  ouvrages ,  fi  quelqu'un  prenoit  la  peint: 
de  raflembler  les  obfervations  éparfes  ,  de 
les  réunir  &  de  les  rapporter  à  leur  objet  ; 
enfin  3  de  les  préfentet  dans  l'ordre  qui  de- 
vroit  naturellement  les  lier.  Ce  rravail  ren- 
droit  celui  de  Leuwenhoek  plus  utile  ,  & 
je  crois  qu'il  pourroit  l'êrre  alors  beaucoup 
plus  que  dans  l'état  dans  lequel  l'auteur  l'a 
publié. 

LINNÉ, 

Le  chevalier  Linné,  fi  juftement  célèbre, 
a  écrit  fur  les  infeétes  avec  plus  de  méthode 
Se  d'une  manière  plus  étendue  qu'on  ne  l'avoit 
fait  avant  lui  ;  il  s'en  eft  principalement  oc- 
cupé dans  fes  deux  ouvrages,  qui  onr  pour 
titre  :  Syjlema  naturs.  s  Se  Fauna  Suecica.  11 
en  traire  aufli  dans  plufieurs  de  fes  autres 
écrirs.  On  peut  le  regarder  comme  le  fon- 
dateur des  méthodes  en  hiftoire  naturelle  , 
&  particulièrement  pour  les  infectes  :  celles 
qui  avoient  été  propofées  avant  la  fienne  , 
manquoienr  de  clarté  ,  d'ordre  ,  d'étendue  ; 
elles  n'étoient  pas  fondées  fur  des  caraflères 
apparens,  faciles  à  reconnoître,  inhérens  aux 
objers  ;  mais  fur  des  circonstances  de  la  vie 
des  infectes ,  fur  leurs  habitudes ,  fur  les 
lieux  où  on  les  trouve  ,  fur  la  nature  de  leurs 
alimens.  Le  chevalier  Linné  a  fenti  qu'une 
méthode  devoit  avoir  pour  bafe  des  carac- 
rères  apparens  ,  confians ,  inhérens  aux  in- 
dividus, &  il  a  beaucoup  mieux  rempli  ce 
but  qu'on  ne  l'avoir  fait.  On  l'a  imité  de- 
puis ,  on  a  perfectionné  un  genre  de  travail 
dans  lequel  il  a  ouvert  la  carrière.  On  lait 
aflez  que  ce  favant  a  écrir  en  latin,  qu'il  a 
eu  fouvent  à  parler  d'objets  que  les  anciens 
n'avoient  pas  obfervés  ;  ces  objets  n'avoient 
pas  par  conféquenr  de  noms  dans  la  langue 
latine,  il  a  fallu  leur  en  donner.  Linné  les 
a  dérivés  du  grec  ,  Se  leur  a  donné  une  termi- 
naifon  latine  :  maisja  nouveauté  des  expref- 


DISCOURS 


fions  qu'il  a  employées  ,  leurs  racines  dans 
une  langue  qui  n'elt  pas  familière  aujourd'hui 
à  beaucoup  de  perfonnes,  ont  fouvent  em- 
barrallè  les  lecteurs.  On  pourroit  peut-être 
lui  reprocher  de  n'avoir  pas   apporré   allez 
de  foins  à  la  formation  des  exprelîions  donc 
il  a  fait  ufage  le  premier.  Ce  défaut  rend 
fes  écries  trop  fouvent  obfcurs.  Quelqu'un  qui 
donneroit  une  table  explicative,  claire,  con- 
cife  Se  bien  drellée  des  termes  qu'il  emploie, 
rendroit  un  grand  fervice  aux  jeune  gens  qui 
étudient  fes  écrits  ingénieux  ;  il  leur  épargne- 
rait la  tâche  longue  &  ennuieufe  par  laquelle 
d  faur   commencer  de  s'habituer  à   fa  lan- 
gue. Je  reviens  à  fes  deux  principaux  ouvrages 
fur  les  infectes.  Tous  deux  font  de  format 
in- 8°.  Il  y  a  treize  édicions  du  Syjlema  na- 
cura.  Elles  onr  été  fuccellivement  déterminées 
par  des  corrections ,  des  additions  aux  pré- 
cédentes. Il  n'y   en  a  que  deux  du  Fauna. 
L'aut#ur  expofe  3  dans  le  premier  ouvrage  , 
fa  mérhode  ;  il  décrit  enfuice.,  dans  chaque 
édition  ,  un   plus   ou  moins   grand  nombre 
deipeces  ,    rant    européennes  qu  étrangères. 
Chaque  efpèce  eft  déterminée  par  un  numéro, 
par  une  phrafe  qui  exprime  les    principaux 
rraits  de  î'efpèce  .,  &  dans  les  dernières  édi- 
tions par  un  nom  trivial.  Ce  nom  eft  celui 
d'une  divinité  ou  d'un    héros  de   la  fable  , 
d'un  homme  fameux  dans  l'hiftoire  en  gé- 
néral ,  ou  célèbre  en  particulier  eo  hiftoire  na- 
turelle, ou  de  la  plante  fur  laquelle  on  trouve 
I'efpèce  d'infecte  auquel  le  nom  eft  appli- 
qué. Tout  le  monde  convient  que  les  noms 
triviaux  fonr  uriles  ,  que  c'eft  une  forte  de 
gamme  commode  pour  s'entendre  j  mais  quel- 
ques perfonnes  auraient  voulu  que  ces  noms 
fufient  formés  exprès  _,  ou  ,  comme   on  dir, 
forgés  6c  infignifians ,  ou  qu'ils  euftenr  été 
expreftifs  >  c'eft-à-dire,  qu'ils  eufienr  carac- 
rérifé  les  objets    auxquels   ils   auraient  été 
impofés.  On  reproche  à  Linné  d'avoir,  par 
exemple ,  donné    aux    Papillons  les    noms 
des  héros  grecs  Se  troyens. 

Nous  ofons  dire  que  ces  reproches  ne  nous 
paroiftenr  pas  fondés.  Des  noms  forgés,  in- 
fignifians euftent  été  fort  difficiles  à  retenir. 


PRÉLIMINAIRE. 


clxvij 


Us  auroient  été  une  fuicharge  pour  la  fcience 
&  pour  ceux  qui  l'étudient;  des  noms  expref 
fifs  fecoient  très  avantageux  ,  ils  fixeroient 
les  idées,  ils  aideroient  la  mémoire.  Ltune 
en  a  fenti  l'importance,  il  les  a  employés 
pour  les  divifians  qui  ..étant  peu  nombreufes, 
permettent  qu'on  trouve  &  qu'on  emploie 
de  pareils  noms ,  &  dans  quelques  circonf- 
tances  particulières  dans  lefquelles  des  carac- 
tères bien  tranchés  peuvent  être  exprimés 
par  un  mot.  La  difficulté  de  compoler  de 
iemblables  noms,  augmente  avec  le  nombre 
des  objets  dont  il  faut  parler,  de  leurs  rap- 
ports plus  grands,  de  leurs  différences  moins 
marquées  ,  &  leur  multitude  rend  la  chofe 
impoflible  ;  car  alors  les  objets  fe  touchent , 
fe  confondent,  font  diftingués  par  des  traits 
fi  peu  faiilans ,  fi  peu  fenfibles ,  que  l'ex- 
prelîion  même  de  ces  traits,  quand  il  feroit 
poflible  de  la  tendre  par  un  mot,  ne  donne- 
roit  qu'une  idée  très  imparfaite  de  l'objet, 
ne  le  diïlinguetoit  pas  de  ceux  qui  lui  ref- 
femblent  Si  qui  le  touchent  dans  la  férié 
des  êtres  ;  il  n'y  a  donc  plus  alors  de  ref- 
fource  pour  faire  connoître  l'objet  que  de 
le  décrire  dans  fon  entier ,  &c  le  nom  tri- 
vial n'eft  qu'un  moyen  d'en  retenir  la  def- 
cription ,  de  fe  la  rappeller  à  l'occafion  de 
ce  nom  ;  mais  fi  la  mémoire  eft  déjà  char- 
gée de  ce  même  nom  ,  on  a  de  moins  à 
l'apprendre  cV  plus  de  facilité  à  le  retenir  j 
on  n'a  plus  qu'à  fc  rappeller  l'objet  auquel 
il  a  été  appliqué.  Peu  de  ceux  qui  étudient 
l'hiftoire  naturelle  ignorent  les  noms  des 
divinités,  des  héros,  des  hommes  célèbres, 
ils  n'ont  donc  qu'à  faire  l'application  de 
ces  noms ,  &  fe  relfouvenir  à  leur  occalion 
des  objets  qu'ils  défignent  dans  la  méthode 
où  on  les  a  employés  :  mais ,  dira-t-on,  un 
même  nom  alors  rappelle  l'idée  de  deux 
objets  ,  &  d'objets  fi  difparates  ?  Qu'im- 
porte ?  Car,  peut-on  fuppofer  que  celui  qui 
s'occupe  pour  le  moment  de  Papillons,  par 
exemple ,  confondra  au  nom  d'Agamemnon 
les  idées  d'un  infecte  dont  il  veut  fe 
rappellet  la  forme  &  les  couleurs  ,  avec  le 
chef  des  rois  grecs,  &  qu'il  brouillera  deux 
penfées  aujîi  éloignées  ?  Npn ,  fans  doute  ;  & 


les  noms  d'Ajax,  Hector,  Andromaque, 
Ulyfle,  cVc.  donnés  à  des  Papillons  peuvent 
bien  ,au  premier  apperçu  ,  paroitre  appliqués 
d'une  manière  ridicule,  mais  en  y  penfanton 
leconnoît  que  cette  application  eft  un  moyen 
de  rappeller  le  fouvemr  a  objets  très  multi- 
plies lans  charger  la  mémoire  de  nouveaux 
noms  &  fans  un  rifque  réel  qu'on  confonde 
les  idées  :  il  en  réluïce  donc  de  l'utilité  fans 
inconvénient  ;  l'emploi  de  ces  noms  eft  donc 
taifonnable. 

M.  Linné  ternvne  enfin  l'article  de  chaqus 
infecte  par  l'indication  du  lieu  où  il  a  été 
ou  obfervé,  ou  ramafTé.  A  l'occafion  de  cette 
indication ,  je  remarquerai  qu'elle  ne  doit 
jamais  être  prife  à  la  rigueur  ,  comme 
trop  d'auteurs  l'ont  fait;  quand  M.  Linné 
dit  d'un  inlecte,  habitat  in  Europâ  ,  In- 
diâ ,  infulâ  Ceylan ,  &c.  il  faut  entendre  , 
par  ces  expreflions  que  l'infecte  dont  il  vienc 
de  parler  a  été  trouvé  en  Europe ,  dans  l'Inde, 
à  l'iile  de  Ceylan ,  &c.  Mais  il  n'en  faut  nulle- 
ment conclure  qu'il  ne  fe  trouve  que  dans 
le  lieu  ou  la  contrée,  la  région,  la  partie 
du  globe  defignée  ,  on  peut  être  fur  que  l'ef- 
pèce  y  exifte ,  fans  exclufîon  d'autres  lieux 
même  très-éloignés  ,  fitués  dans  différentes 
parties  du  monde ,  où  il  eft  poflible  qu'elle 
vive  auffi.  Ainfi ,  par  exemple,  le  Papillon 
Apollo  fe  trouve  dans  les  plaines  de  la  Suède 
Si  fur  les  Alpes,  les  Pyrénées  &  peut-être 
lur  d'autres  montagnes  ,  en  d'auttes  régions 
baffes  des  pays  froids.  Le  Sphinx  tête  de  mort 
nous  eft  apporté  de  la  Chine,  il  eft  commHn 
dans  nos  provinces  méridionales ,  &  nous 
le  trouvons  dans  nos  campagnes.  Il  feroit 
facile  d'accumuler  des  exemples  de  ce  genre. 
Il  en  réfulte  donc  que  l'indication  du  lieu 
où  un  infecte  a  été  obfervé  n'eft  qu'une 
preuve  que  l'eipèee  dont  il  eft  vit  en  ce  lieu, 
&  l'on  n'en  doit  pas  tirer ,  comme  on  le  fait 
fouvent ,  l'induction  que  cette  efpèce  ne  fe 
trouve  pas  ailleurs. 

M.  Linné  divife  les  infectes  en  fept  clafles 
d'après  la  forme  ,  le  nombre  ,  la  pofition 
des  ailes. 


clxviij 


DISCOURS 


Les  infectes  compris  dans  les  cinq  pre- 
mières clartés,  onr  quatre  ailes  :  ceux  de  la 
première  d*fa,Colcoptera ,  Coléoptères  .,ont 
les  deux  îîles  fupérieures  coriacées  j  c'eft  ce 
qu'on  appelle  élytres. 

Seconde.  Les  ailes  fupérieures  à  demi-co- 
riacées  &  en  recouvrement.  Cette  dernière 
exprelîion  lignifie  que  le  bord  d'une  des  ailes 
recouvre  celui  de  l'autre. 

Hemiptera ,  Hémiptères. 

Troifième.  Les  quatre  aîles  membraneufes 
couvertes  de  petites  écailles. 

Lepidopcera,  Lépidoptères.  Ce  font  les 
Papillons. 

Quatrième.  Aîles  membraneufes  ;  anus 
fans  aiguillon. 

Neur  optera  }  Neuroptères. 

Cinquième.  Aîles  membraneufes  ;  ventre 
armé  d'un  aiguillon. 

Hymcnopura ,  Hyménoptères. 

Les  infectes  de  la  fixième  n'ont  que  deux 
aîles ,  à  la  bafe  defquelles  font  placées  deux 
balanciers. 

Diptera  ,  Diptères. 

Les  infectes  de  la  feptième  n'ont  point  d'aîles. 

Jptera,  Aptères. 

La  première  Se  la  feptième  clartés  font 
fous-divifées  chacune  en  trois  ordres. 

Les  caractères  des  trois  ordres  de  la  pre- 
mière clarté  font  déduits  de  la  forme  des 


Ordre  I.  Antennes  en  marte,  c'eft- 
à-dire,  donc  la  pointe  eft 
renflée  &  plus  grofle  que  le 
refte  de  l'antenne. 

I  I.  Antennes  filiformes  ou 
de  grolïeur  égale  dans  toute 
leur  étendue. 

1 1 1.  Antennes  fétacées  ou  qui 
vont  en  diminuant  degrof- 
feur  de  la  bafe  à  la  pointe. 


Divifion  de  la  feptième 


clarté . 


Ordre  I.  Infectes  aptères  qui  ont 
C\x  pattes  ,  dont  la  tête  Se 
lecorcelet  ne  font  pas  joints 
intimement. 

1 1.  Depuis  huit  jufqu'à  qua- 
torze pattes;  la  tête  &  le 
corcelet  joints  ensemble. 

I  1 1.  Quatorze  pattes  ou  davan- 
tage y  la  tête  Se  le  corcelet  ne 
font  pas  intimement  joints. 

Ces  fept  clartés,  les  trois  ordres  de  la  pre- 
mière y  Si  les  trois  de  la  dernière,  font  fous- 
divifés  en  quatre-vingt  -  cinq  genres  ,  d'après 
la  forme  des  antennes  ,  celle  du  corcelet  Se 
du  corps,  6V  quelquefois  d'après  quelques 
caractères  accefioirs. 

Le  Fauna  contient  l'cnumcration  &  la 
defeription  des  infectes  de  la  Suède;  ils  font 
préfentés  fuivant  l'ordre  fyHémarique  de 
l'auteur,  délignés  par  des  numéros,  de 
courtes  phrafes  deferiptives ,  les  lieux  où  ou 
les  trouve,  Se  un  nom  trivial  :  mais  ils  font 
de  plus  décrits  dans  le  détail  de  leur  enfem- 
ble  &  de  chacune  de  leur  partie  externe. 
L'auteur  décrit  auili  leur  larve,  leur  chryfa- 
lide  ,  &  fait  une  hiftoire  abrégée  de  leurs 
habitudes.  Je  ne  m'étendrai  pas  davanrage 
fur  la  méchode  de  Linné,  qui  eft  la  plus 
connue  ,  fur-tout  parmi  les  étrangers  ,   qui 

r.e 


PRÉLIMINAIRE. 


clxb 


ne  l'eft  peut-être  pas  affez  parmi  nous,  & 
dont  on  ne  femble  avoir  fenti  le  mérite  en 
France  que  depuis  peu  d'années.  Cependant 
quoique  la  méthode  de  M.  Linné  l'ait  oc 
cupé  dans  tous  les  tems  de  fa  vie ,  qu'il  l'ait 
rectifiée, étendue .,  fuivant  qu!il  y  écoit  engagé 
par  la  connoiffance  de  nouveaux  infectes  > 
que  (on  intention  fût  que  tout  ce  qui  en 
exifte  pût  être  rangé  d'après  fa  méthode  , 
&  enfin  qu'il  eut  pour  ce  genre  de  travail 
une  fagacité  peu  ordinaire,  fa  méthode  n'a 
pas  encote  l'étendue  qu'il  defiroit  lui  don- 
ner j  les  recherches  très  multipliées  aujour- 
d'hui, les  voyages  hcquens  font  connoîcte 
des  infectes  qu'il  eft  impoiîible  de  ranger  & 
de  comprendre  dans  la  méthode  de  M.  Lin- 
né, qui  nécellîtent  à  y  faire  des  additions; 
mais  elles  peuvent  être  déduites  des  mêmes 
principes ,  &  l'idée  de  la  méthode  n'en  eft 
pas  moins  bonne  parce  qu'elle  manque  d'une 
étendue  que  l'obfervation  &  les  tems  feulslui 
peuvent  procurer. 

Si  l'on  compare  la  méthode  de  M.  Linné 
à  celles  des  auteurs  qui  l'ont  précédé,  elle 
eft  infiniment  préférable  par  les  raifons  que 
j'ai  rapportées  \  fi  on  la  compare  à  celles  des 
auteurs  qui  ont  écrit  depuis ,  elle  eft  ou  plus 
étendue  ou  plus  facile.  La  méthode  lumi- 
neufe  de  M.  Geoffroi ,  adaptée  à  fon  objet  , 
la  defeription  des  infectes  des  environs  de 
Paris ,  eft  trop  limitée  pour  être  applicable 
aux  infectes  étrangers  en  général.  Celle  de 
M.  Fabricius ,  plus  étendue  que  celle  de 
M»  Linné ,  a  pour  bafe  des  caractères  très- 
peu  apparens  ,  fort  difficiles  à  faifir  ,  qui 
exigent  la  plus  grande  attention  de  ceux  qui 
font  fort  exercés  Se  un  travail  très-pénible, 
fouvent  infructueux  de  ceux  qui  ne  le  font 
pas  ;  elle  ne  facilite  doue  pas  l'étude  ,  elle 
ne  l'abrège  pas  autant  que  celle  de  M.  Lin- 
né ,  &  ces  deux  conditions  font  les  pre- 
mières qu'une  méthode  doit  remplir.  C'eft 
le  but  qu'il  me  femble  qu'on  pourroit  attein- 
dre en  faifant  feulement  à  la  méthode  de 
M.  Linné  des  additions  dans  les  principes 
de  cette  même  méthode.  On  fentixa,  d'aptes 
ce  que  j'en  viens  de  dite  ,  le  cas  que  j'en  fais. 

Hijloire  Naturelle ,  Igj~eB.es.  Tome  IV '. 


Si  je  n'en  donne  pas  le  développement ,  c'eft 
que  M.  Olivier,  qui  s'tft  chargé  de  l'ordre 
méthodique  &  delà  partie  deferiptive ,  qui 
penfe  à  peu  près  comme  moi  fur  la  mé- 
chode  de  M  Linné ,  qui  a  compofé  prin- 
cipalement la  fienne  d'après  cet  auteur,  eft 
empruntant  des  vues  de  MM.  Grofïroi  & 
Fabricius ,  s'tft  iéfervé  de  faire  connoître  en 
détail  la  méthode  de  Linné,  f'oye^  l'expofé 
du  fyftême  de  M.  Olivier }  à  la  fuite  des 
difeoujs  génétaux. 

M"e.     M  A  I  R  I  A  N. 

On  doit  1  Mademoifelle  Mairian  deux 
traités  fur  les  infectes  -,  l'un  fur  les  infectes 
d'turope  }  l'autre  fur  les  infectes  de  Suiinam  : 
elle  obfervoit  ,  &  e'ie  a  écrit  il  y  a  un 
peu  plus  d'un  (îècle  ;  après  avoir  commencé  , 
comme  elle  nous  l'apprend  dans  une  préface 
qui  eft  à  la  tête  de  fon  ouvrage  fur  les  in- 
•  fecles  de  Surinam  ,  par  élever  des  Vers  à  foie 
en  Hollande ,  fa  patrie  ,  elle  s'occupa  à  nour- 
rir des  Chenilles  ,  à  fuivre  leur  metamor- 
phofes,  à  les  de(liner&  les  peindre  dans  leurs 
différons  états  ;  livrée  toute  entière  à  ce  genre 
d'occupation  ,  elle  fut  encouragée  par  les 
amateurs  qui  virent  la  fuite  de  (es  de(Iîns,à 
les  graver  &  à  les  publier  avec  les  obfervations 
qui  y  étoient  relatives  ;  Mademoifelle  Mai- 
rian exécuta  cette  entteprife  en  deux  parties, 
dont  elle  publia  la  première  en  1679  ,  &  la 
féconde  en  1  <5 8  5 .  Mais  après  ce  premier  eflai , 
la  beauté  des  infectes  qu'elle  voyott  appotter 
des  pays  étrangers  ,  &  le  defir  de  les  obfer- 
ver  dans  les  lieux  où  ils  prennent  naifTance  la 
déterminèrent  à  s'embarquet  pour  Surinam, 
où  elle  continua  de  fe  livrer  à  fon  goût  pour 
l'étude  des  infectes  ,  &  d'où  elle  rapporta  en 
Eutope  une  fuite  de  defîlns  &  d'obfervacions 
qui  lui  ont  fourni  la  matière  du  fécond  traita 
(ur  les  infectes. 

On  a  ,  dans  les  bibliothèques  ,  l'ouvrage 
de  Mademoifelle  Mairian  fur  les  infectes 
d'Europe  ,  fous  trois  formats  ;  in  4'.  ,  & 
grand  in-folio,  ornés  de  planches  (implemeuc 
gravées,  ou  de  planches  gravées  &  eulumi- 

7 


clxx 


E  1  S  C  O  U  R   S 


nées.  Les  planches  ont  été  tirées  pour  le  for- 
mac  in-40.  Mais  on  en  a  rénni  quatre  pour 
chaque  feuille  du  format  grand  in-folio. 
L'ouvrage  a  été  ou  écrit  ou  traduit  en  latin. 
Ce  texte  contient  le  rems  où  la  larve  a  été 
trouvée  ,  celui  pendant  lequel  elle  a  vécu 
fous  cette  forme  ;  le  tems  qu'elle  a  palTé  en 
ciiryfalide  ,  Se  le  nom  de  la  plante  fur  la- 
quelle la  larve  avoir  été  trouvée,  donr  elle 
avoir  écé  nourrie.  A  ces  notions  Mademoi- 
felle  Mairian  ajoute  une  defcription  de  la 
larve,  Se  de  l'infecte  ,  quelques  mots  fur  leurs 
habitudes  ;  mais  le  roue  trop  abrégé  pour  faire 
reconnoître  &  caractérifer  ou  la  larve  ou  l'in- 
fecte parfait ,  &  pour  compléter  leur  hiftoire, 
pour  en  donner  même  une  notion  fuffifante. 
Il  faut  donc  nécelfairement  ,  pour  recon- 
noître les  objets,  recourir  aux  planches  ; 
elles  font,  en  général  ,  bien  gravées  &  exac 
tes  ;  il  y  a  beaucoup  de  différence  entre  les 
exemplaires  enluminés,  fuivanr  le  tems  oro- 
bablemenr,  où  ils  l'ont  été  ,  &  les  foins  qu'on 
y  a  apportés.  Les  planches  repréfentent  la 
larve  ,  la  plante  dont  elle  fe  nourrie  ,  fa 
coque  ,  fa  chryfahde  ,  l'infecte  parfait. 
Mademoifelle  Mairian  n'a  donné  que  les 
animaux  qu'elle  a  élevés  j  elle  a  nourri  &  fait 
connoîue  beaucoup  plus  de  Papillons  que 
d'autres  infectes  j  le  touc  n'eft  cependant  pas 
très-écendu  ,  Se  cet  ouvrage  très-précieux  dans 
fon  tems ,  a  beaucoup  perdu  de  fon  mérite 
aujourd'hui  par  le  nombre  d'ouvrages  du  mê- 
me genre  ,  qui  onc  été  publiés  depuis. 
Comme  Mademoilelle  Mairian  ne  faifoic  pas 
éclorre  les  infectes  ,  mais  les  prenoit  à  l'inf 
tant  où  elle  les  trouvoir  ,  Se  fur  la  plante  où 
elle  les  renconcroit  ,  ion  ouvrage  ,  comme 
tous  ceux  qui  ont  éré  exécutés  fur  le  même 
plan  n'apprend  exactement  ni  le  rems  que 
l'infecte  palTe  dans  l'état  de  latve  ,  ni  les  dif- 
férentes plantes  dont  il  peut  le  nourrir  ;  car 
il  y  a  beaucoup  de  larves  qui  vivenr  de  diffé- 
rentes plantes*,  Se  c'eft  sabufer  de  nommer 
un  iufecte  du  nom  d'une  plante  ,  parce 
qu'on  en  a  trouvé  la  larve  de(fus  certe-même 
plante.  Cela  n'eft  exact  que  quand  la  larve 
ne  fe  rrouve  abfolumenc  pas  iur  aucune  au- 
tre plante. 


Les  infectes  de  Surinam  font  figures  Se  dé- 
crits dans  un  ouvrage  grand  in  folio.  Il  con- 
tient 71  planches  avec  un  texte  qui  en  donne 
l'explicacion.  Mademoifelle  Mairiaa  clevoit 
les  larves>  des  infectes  ;  les  planches  de  fon 
ouvrage  repréfentent  les  plantes  fur  lefqnelles 
elle  a  trouvé  les  larves,  &  dont  elle  les  a  nour- 
ries ;  elle  a  figuré  les  larves  ,  les  chryfalides 
Se  les  infectes  dans  leur  état  de  perfection. 
Le  texte  relatif  à  chaque  figure  contient  la 
defcription  de  la  plante  fur  laquelle  la  larve 
a  été  trouvée  >  le  tems  quelle  a  vécu  fous  cette 
forme ,  celui  qu'elle  a  parte  fous  celle  de  chry- 
(alide ,  Se  les  précautions  quelle  a  prife*  en 
touchant  à  cet  état.  Les  deferiptions  font  clai- 
res s  elles  préfentent  une  idée  ,  facile  à  faifir , 
de  l'objer  dont  elles  ttaitent ,  mais  il  ne  faut 
point  chercher  dans  les  deferiptions  de  Made- 
moifelle Mairian  ,  de  caractères  fpécials  ou 
génériques ,  tels  que  les  auteurs  méthodiftes 
en  o;:t  employés  depuis  Mademoifelle  Mai- 
rian ne  connoilToit  pas  certe  manière  denvifa- 
ger  la  feience  ,  Se  d'en  facilite!  l'étude  ;  les 
deferiptions  qu'elle  fait  défignent  leur  objet 
par  leur  enfemble  ,  &  ne  le  défignent  point 
par  un  trait  différentiel  remarqué  Se  indiqué 
par  l'obfervateur.  L'exécution  des  planches 
elt  très- belle;  il  y  en  a  de  deux  fortes  ,  les 
unes  fimplement  gravées  }  Se  les  autres  co- 
loriées ou  enluminées.  Ces  dernières  ont  plus 
d'éciat,  fonr  plus  recherchées  Se  flattent  da- 
vantage ;  mais  quoiqu'en  général  elles  foienc 
fort  belles;  ii  y  aplufieuts  infeftes  domlescou- 
leurs  font  plus  vives  que  fur  l'infecte  même. 

11  y  a  deux  éditions  de  cet  ouvrage  ,  une 
qui  ne  contient  qii:'  le  texte  latin  ,  -Se  l'autre 
ce  même  texte  ave*c  la  tra  '  tien  en  fran- 
çais. Niademoi'.  le  Mairian  a  décrit  beaucoup 
de  Papillons,  e\:  peu  d'infecte;  i  elle  a  joint 
à  cet  objet  1-hiltoire  dti  (Yipau-Pipa  ,  celle 
dn  Cayman  ,  d'un  trè^  i^iand  Lézard  Se  d'une 
Marmofe.  Son  ©u  .  rage  elt ,  en  généra'  1  eoher- 
ché  ,  &  niéri-  le  l'être.  11  eft  infcriCtif  Se 
remplit  feu  objet ,  celui  de  faire  aVrfioicre 
m  rtte  ;ies  infectes  de  Surinam,  Se  d'en 
donner  l'hiftoire. 


PRELIMINAIRE. 
M  O  U  F  E  T. 


clx  X  j 


Moufet,  auteur  anglois ,  publia  à  Londres 
en  1634  un  volume  in-40.  fur  les  infectes , 
écrit  en  latin  ,  avec  des  planches  j  il  le  ftr  pa- 
roîcre  fous  le  ritre  fuivanr  : 

lafectorum  fiv e  mi nimorum  anima- 
lium  thcatrum  o/i/n   ab   E  D  o  A 11  D  o 

WOTTOHO  ,    CONRARDO    GzSN  EUQ  f 

Thomaque  PeNNIO  inchoatum  tan- 
dem TAo.  Moufeti  opéra  conciima' 
tum  ,  auclum  perfeclum  :  SC  ad  vivum 
exprejjis  iconibus  quingentis  illuflra- 
tum. 

On  11e  connoiffoit  pas  encore  ,  en  hiftoire 
naturelle  ,  les  méthodes  ou  fyftêmes  \  Moufet 
n'en  fait  point  ,  fon  ouvrage  eft  partagé  en 
deux  livres  \  le  premier  eft  divifé  en  19  cha- 
pirres ,  le  fécond  41.  Il  traite  des  infectes 
fans  aucun  ordre ,  établi  d'après  des  principes, 
mais  purement  arbitraire.  Le  premier  livre 
renferme  l'hiftoire  des  Abeilles  ,  celle  des 
Guêpes  ,  des  Bourdons  ,  des  Mouches  ,  des 
Confins ,  des  Papillons  ,  des  Scarabés  ,  &c. 
Le  fécond  livre  commence  par  l'hiftoire  des 
Chenilles ,  en  particulier  par  celle  des  Vers  à 
foie ,  &  l'auteur  continue  de  s'occuper  des 
Chenillej  qu'il  divife  en  rafes  Se  en  velues  ; 
il  parle  ,  dans  la  fuite  ,  du  livre  de  différens 
infectas. 

Moufet  traite  l'hiftoire  des  infectes  avec 
beaucoup  de  détails  &  d'érudition.  Il  recher- 
che l'étimologia  des  noms ,  il  rapporte  la  ma- 
nière de  vivre  des  infectes ,  les  torts  qu'ils  font , 
les  moyens  qu'on  connoifîoir  de  fon  tems  pour 
prévenir  ces  torts  ,  les  avantages  qu'on  tire 
des  infectes  en  médecine  Se  en  économie  ; 
mais  Moufet  montre  plus  d'éruditiou  que  de 
véritable  favoir  &  de  critique  ;  il  cite  tes  opi- 
nions des  anciens  fur  la  production  des  infec- 
tes ,  fur  les  biens  Se  les  niaux  qu'ils  leur  attri 
buoicnt ,  fans  réfuter  leurs  erreurs  &  leurs 
préjuges  :  il  paroît  avoir  lu  beaucoup  &  ob 
fetvé  peu.  La  partie  hiftorique  eft  accompa- 


gnée de  figures  groftières  ,  incorrectes  ,  à 
peine  reconnoifîables ,  qui  ne  le  feraient  fou- 
vent  pas  fans  le  feccurs  du  nom  qui  eft  à  côté, 
îk  qui  donnent  de  l'objet  reprefenré  une  idée 
faulle  Se  incomplette.  Plufieurs  des  nomj 
cités  par  Moufet,  d'après  les  anciens ,  foin  au- 
jourd  hui  inufués ,  Se  l'on  eft  fort  embarrallé 
de  lavoir  à  quels  infectes  les  rapporter. 

I  es  arric'es  fur  lefquels  Moufet  s'eft  le  plus 
étendu  font,  dans  le  premier  livre,  l'hiftoire 
des  Abeilles,  celle  des  Guêpes  Se  des  Bour- 
dons y  dans  le  fécond  livre ,  l'hiftoire  du  Ver  à 
foie  ,  celle  des  Araignées  ,  celle  des  Vers 
qu'il  diftingue  en  Vers  des  minéraux  ,  des  vé- 
gétaux ,  &  des  animaux  ;  mais  il  eft  très  mal 
aifé  de  favoir  ce  qu'il  entend  par  Vers  des 
minéraux  ,  il  ne  dir  fur  cet  objet  que  des  gé- 
néralités qui  ne  répandent  aucun  jour  fur 
cetre  matière  :  à  l'égard  de  la  plupart  des  Vers 
qu'il  nomme  Vers  des  végétaux  ,  ce  font  des 
larves  de  différens  infectes  ;  de  par  rapport 
aux  vers  des  animaux  ,  il  confond  tellement 
les  objets ,  qu'il  met  les  Poux  en  tête  de  cette 
fedtion,  qu'il  y  comprend  les  teignes  des  Pel- 
leteries, &  que  ce  n'eft  qu'à  la  fuite  de  l'hif- 
toire de  ces  infectes  ,  qu'il  parie  des  Vers 
qui  vivent  dans  les  inreftins  des  animaux  , 
tels  que  les  Lombrics  ,  leTœnra,  Sec.  Il  parle 
fort  au  long  de  la  génération,  des  lignes,  de 
la  préfence  de  ces  Vers ,  des  remèdes  employés 
ou  confeillés  par  différens  auteurs  pour  leur 
expulfion  ,  mais  toujours  à  fa  manière  ,  avec 
beaucoup  d'érudition  ,  de  propenrion  à  tout 
croire  ,  &  point  de  difeerneraent  ni  de  cri- 
tique. 

L'ouvrage  de  Moufet  eft  donc  refpecté  Si 
cité  à  caufe  de  fon  antiquité  ,  de  l'érudition 
dont  il  eft  rempli  ,  mais  il  n'apprend  à  ceux 
qui  font-  inftruits  que  des  citations  qui  leur 
évitent  la  peine  de  rechercher  les  fources.  Se 
fouvent  l'envie  d'y  puifer  ;  mais  ceux  qui 
n'ont  pas  afTez  de  lumière- courraient  beau- 
coup de  rifque,  en  lifant  l'ouvrage  de  Moufet, 
Je  nerécueillirque  des  préjuges  &  des  erreurs, 
au  lieu  des  connoifiances  qu'ils  chercheroierar. 
C'eft  un  moment  qu'il  me  femble  rems  de 
y  »j 


clxxi) 


DISCOURS 


dépofer  dans  les  bibliothèques  ,  &  qui  peut 
fervir  à  prouver  combien  ,  avec  une  érudi- 
tion très-vafte  ,  on  étoit  peu  éclairé  fur  l'hif- 
toire  des  infedt.es,  il  y  aunfiècle  &  demi  ; 
combien  cent  ans  d'obfervations  ont  apprisde 
faits,  &  détruit  de  préjugés  ,  combien  l'ima- 
gination égare  ,  &  l'expérience  éclaire  ! 

M  U  L  L  E  R. 

M.  Muller  publia  à  Leipfic  ,  en  178  1  ,  un 
volume, in-4.0.  écrit  en  latin  j  intitulé: 

Hydrachnt,  quas  in  aquis  Dams,  palujlribus 
detexh  ,  defcripfit  ,  pingi  &  tabulis  1 1  ,  <eneis 
incidi  curavit  ,  Otho  Frederkus  Muller  ,  &c 

M.  Muller  appelle  Hy drachme,  des  infectes 
aptères  qui  vivent  clans  l'eau ,  foit  dans  la 
vafe  ,  foit  fur  les  feuilles  des  plantes  aquati- 
ques ;  il  avertit  ,  dans  un  difcours  prélimi- 
naire que  ces  infectes  étoient  fore  peu  con- 
nus avant  qu'il  les  eût  obfervés  ,  qu'on  en 
diftinguoit  qu'un  fort  petit  nombre  d'cfpèces. 
U  cite  les  auteurs  qui  en  avoient  parlé  ,  & 
qui  les  avoient  cependant  confondus  avec 
des  infe&es  d'autre  genre.  Tels  font  Linné  , 
Swammerdam  ,  Roefel.  Les  Hydrachna  ont , 
par  leur  forme  ,  de  la  reflemblance  avec  les 
Tiqua  Se  les  Araignées.  Mais  ils  ne  vivent 
que  dans  l'eau  ,  &  ils  fe  nourrirent  de  proie  j 
ils  font  ovipares  ;  ils  méritent  d'être  obfervés 
particulièrement  ,  parce  que  les  beftiaux  en 
avalent  beaucoup  en  s1  abreuvant. 

A  la  fuite  du  difcours  préliminaire  dont 
je  viens  de  préfenter  le  fommaire.  On  trou- 
ve un  mémoire  écrit  en  françois  ,  adrefle  par 
M.  Muller  à  l'académie  des  feiences  de  Paris , 
dont  ce  favant  eft  correfpondant.  En  voici 
l'extrait. 

Dans  ce  mémoire ,  M.  Muller  appelle  les 
Hydrachnes  ,  Tiques  aquatiques.  C'eft  un 
genre  particulier  ,  participant  de  celui  des 
Tiques  &  de  celui  des  Araignées.  Même 
nombre  de  pieds  entte  ces  trois  genres  ,  pa- 
rité relativement  aux  ba'rbillons  &  dans  le 


port.  L'infertion  des  pieds ,  leur  anus  les  rap- 
prochent des  Araignées  t  dont  le  nombre 
des  yeux  ,  le  défaut  de  pinces  ,  la  bouche  les 
éloignent  ,  tandis  que  le  nombre  des  yeux  , 
les  barbillons  les  font  reflembler  aux  Tiques, 
dont  l'infertion  des  pieds  &  la  tête  moins 
marquée  les  font  différer.  Leur  tête  ,  leut 
corcelet  ,  font  tellement  unis  ,  qu'ils  ne  pa- 
roiffent  former  qu'un  tout. 

Les  caractères  de  ce   genre  font: 

Point  d'ailes  ni  d'antennes. 

Huit  pattes  inférées  au-deflous  de  la  par- 
tie du  devant.  (  Il  fuffifbit  de  dire  antérieure- 
ment. ) 

deux ,  quatte  ou  fix  yeux. 

Deux  barbillons. 

Anus  papillaire. 

Ce  genre  eft  très-nombreux  en  efpèces. 

Les  parties  génitales  du  mâle  font  placées 
à  l'extrémité  de  fon  corps  ,  &  celles  de  la 
femelle  au-defîbus  du  ventre.  Pendant  l'ac- 
couplement ,  le  mâle  nagea  fon  ordinaire, 
la  femelle  s'élève  perpendiculairement  .,  & 
préfente  le  deflous  du  ventre  à  l'extrémité  du 
corps  du  mâle  avec  lequel  elle  s'unit.  L'ac- 
couplement a  lieu  en  août. 

Après  le  mémoire  que  je  viens  d'extraire  , 
on  trouve  la  defeription  écrite  en  latin  ,  de 
49  efpèces  ,  repréfentées  en  douze  planches 
placées  à  la  fin  de  l'ouvrage. 

P  A  L  L  A  S. 

M.  Pallas  mit  au  jour  en  1 78 1  la  première 
partie  d'un  ouvrage  fur  les  infeûes ,  qu'il  pu- 
blia fous  le  titre  fùivant  : 

Icônes  infeBorum  prœfertim  RoJJîx ,  Sibi- 
rU  que  peculiarium,  Erlanga. 


PRÉLIMINAIRE. 


chxxiij 


Cet  ouvrage  eft  donné  par  fafcicules.  Nous 
n'avons  pu  nous  procurer  que  les  deux  pre- 
miers. La  forme  eu  eft  in-40.  Ils  contiennent 
fix  planches  enluminées  ;  chaque  planche 
vingc  à  vingt-cinq  efpèces  d'infectes  envi- 
ron :  le  deffin  eft  exact ,  les  couleurs  fonr 
vraies,  les  caractères  fidèlement  exprimés, 
&  nous  croyons  que  ces  planches  font  un 
des  meilleurs  ouvrages  en  ce  genre  qu'on 
ait  encore  mis  au  jour.  M.  Pallas  n'a  donné  , 
dans  ces  fix  premières  planches  ,  que  des 
deflîns  de  Coléoptères*  il  lésa  divifés  en  Sca- 
rabés  repréfentés  dans  la  première  planche, 
en  Scarabés  &  Charanfons  contenus  dans  la 
féconde  planche  ;  en  Ténébrions ,  qui  rem- 
plilTent  la  planche  creilicme  ;  en  Buprefl.es 
de  Linné  &  Richards  de  Gcoffrol3  repré- 
fentés dans  la  quatrième  planche  ;  dans  la 
cinquième  ,  M.  Pallas  a  placé  les  Coléoptè- 
res ,  qu'il  appelle  Mélo  ides ,  &  qui  font  tant 
les  infectes  vulgairement  connus  fous  le 
nom  de  Méloè ,  que  ceux  dont  les  autres 
infeaologiftes  compofent ,  au  moins  la  plu- 
parc,  le  genre  des  Cantharides.  Enfin }  la 
fixièrne  planche  repréfente  des  Cérambix  ou 
Capricornes, 

Chaque  figure  eft  accompagnée  d'un  nu- 
méro relatif  à  un  difeours  écrie  en  latin,  qui 
précède  les  planches  j  chaque  infecte  eft 
défigné  par  fon  nom  générique,  fuivi  d'une 
épithète  qui  diftiugue  l'efpèce  ;  on  lit  enfuie 
une  phrafe  qui  eft  une  defeription  abrégée  , 
puis  les  fyuonymes  ou  noms  que  les  auteurs 
ont  donnés  à  l'infecte.  M.  Pallas  indique  les 
lieux  cù  il  a  trouvé  les  efpèces  qu'il  fait 
connoîcre ,  &  il  termine  chaque  anicle  par 
une  defeription  détaillée  des- parties  princi- 
pales telles  que  la  tête,  les  mâchoires,  les 
antennes  ,  le  corcelet,  cVc. 

L'ouvrage  que  nous  amlyfons  eft  très  in- 
téreflant,  non-feulement  par  la  beauté  des 
planches ,  la  clarté  des  deferiptions  ,  mais  en 
core  &  en  particulier  en  ce  qu'il  contient  beau- 
coup d'efpèces  nouvelles,  difficiles  à  fe  procu- 
rer j  &  qui ,  par  cette  raifpn ,  feroientdemeu- 
rées  inconnues  fort  long-cemsj  indépendam- 


ment de  ces  efpèces,  dont  la  defeription  &  la 
repréfentation  'ont  la  partie  principale  ae  l'ou- 
vrage ,  l'auteur  a  fait  repréfenter  &  il  a  déciit 
plufieurs  infectes  étrangers  à  l'Europe,  fuit 
qu'ils  fu(fent  remarquables  par  leur  forme  , 
ou  par  la  beauté  de  leurs  couleurs  ,  foit  qu'on 
n'en  eût  donné  avant  M.  Pallas  que  des 
deferiptions  incomplettes  ;  ce  font  ces  raifons 
comme  il  l'expofe  dans  un  difeours  préli- 
minaire, qui  l'ont  déterminé  à  joindre  ces 
efpèces  à  celles  de  la  Ruflie  &  de  la  Sibé- 
rie ;  comme  ceux-ci  font ,  la  plupart  ,  de 
petite  taille,  M.  Pallas  a  encore  eu  en  vue 
d'orner  les  planches  par  quelques  infectes 
plus  apparens.  Les  différentes  raifons  que 
nous  venons  d'expofer  nous  paroiflenr  fufîire 
pnrur  qu'on  foit  fondé  à  placer  l'ouvrage  de 
M.  Pallas  au  nombre  de  ceux  qui  fixenr  les 
connoifTances  déjà acquifes,  mais  imparfaites, 
&  les  complettenr  par  des  deferiptions  claires 
&  des  figures  exactes ,  &  qui  avancent  la 
feience  par  la  connoiffance  de  nouveaux 
objets. 

Je  remarquerai  3  en  finiflant  cette  analyfe., 
que  M.  Pallas  a  trouvé  en  Ruflie  &•  en  Sibé- 
rie plufieurs  infectes  que  d'autres  nàruraliftes 
avoient  obfervés  dans  les  Indes  &  en  Amé- 
rique. Ces  rappiochemens  font  très-iméref- 
fans ,  &  M.  Pallas  donne  3  en  les  faifant , 
un  exemple  très  bon  à  fuivre,  que  nous  imi- 
tons dans  le  cours  de  notre  ouvrage,  Se  du- 
quel nous  nous  étions  occupés  avant  de  con- 
noître  l'ouvrage  dont  nous  venons  de  faire 
l'analyfe. 

P  E  T  I  V  E  R. 

Petiver,  Apoth icaire à  Londres ,  de  la  fociété 
royale  de  la  même  ville,  écrivoic  au  com- 
mencement de  ce  ficelé  :  on  a  de  lui  une  fuite 
d'ouvrages,  publiés  par  fections  fous  le  titre 
de  Décades ,  Se  qui  ont  pour  objet  les  plantes 
Se  les  animaux. 

Les  cinq  premières  décades  réunies  for- 
menr  un  volume  in  40.  enrichi  d'un  grand 
nombre  de  planches.  Ce  volume  porte  pour 
titre  :  Catalogus  clajjïcus  &  topïcus  omnium 


clxxîv 


Z>  /  S    COURS 


rerumfiguratarum  in  quinque  décadi  bus  feu  pri- 
mo volumine  Ga\ophylatii  natura  à,-  ariisfin- 
sulis  ad  proprias  tabulas  &  numéros  relatis. 
Cet  ouvrage  fut  imprimé  à  Londres  en  1709. 
Il  confifte  en  un  recueil  de  cent  planches  , 
précédé  d'une  table  en  latin  qui  indique  la 
planche,  la  figure  qui  repréfente  chaque  ob- 
jet ;  cette  indication  eft  accompagnée  du 
nom  générique  de  l'objet  dont  il  s'agit,  & 
d'une  phrafe  qui  en  contient  une  très  courte 
defcription  ;  la  table  eft  compofée  de  608 
numéros  divifés  en  quatre  parties  ;  la  pre- 
mière eft  pour  les  produirions  de  l'Europe  ; 
la  féconde,  pour  celles  de  l'Aile  ;  la  troifième 
pour  celles  de  l'Afrique,  &  la  quatrième  , 
pour  celles  de  l'Amérique. 

Il  y  a  pour  chaque  figure  un  numéro  re- 
latif à  la  place  qu'elle  occupe  dans  la  plan- 
che ,  &  pour  beaucoup  de  figures  un  fécond 
numéro  dont  le  rapport  eft  avec  la  table 
latine  placée  en  tête  de  l'ouvrage.  Ces  der- 
niers numéros  font  d'un  caractère  plus  petit 
que  les  premiers.  Quand  ils  ont  lieu  ,  il  faut 
les  chetcher  dans  la  table  latine  ;  on  y  trouve 
le  nom  générique  &  la  defcription  abrégée 
de  l'objet  repréfente;  mais  quand  il  n'y  a 
qu'un  numéro,  il  faut  recourir  à  une  table 
angloife  placée  à  la  fin  de  l'ouvrage,  divifée 
par  numéros  des  planches  ,  Se  dont  chaque 
divifion  contient  les  diffétens  numéros  des 
divers  objets  figurés. 

Les  planches  contiennent  indiftindement 
des  plantes  &  des  animaux  de  tout  genre; 
Petiver  n'a  fuivi  aucun  ordre  ;  il  a  mêlé  même 
aux  objets  d'hiftoire  naturelle  plufieurs  pro- 
ductions de  l'art ,  comme  le  titre  de  fon 
ouvrage  l'annonce.  Les  figures,  fans  être 
belles  relativement  à  l'art,  font  cependant 
affez  nettes,  allez  exactes ,  elles  donnent, 
de  la  chofe  repréfentée  une  idée  affez  com- 
plctte  pour  qu'en  y  comparant  les  objets,  il 
{oit  communément  aifé  de  les  reconnoître; 
p.-:v(--  a  d'ailleurs  eu  le  talent  de  faifir  Se 
Couvent  en  pru  de  mots  des  traits 
°s.  Son  ouvrage  eft  donc  en  gé- 
,  v-  .  ucant  meilleur  à  confulter  que 


la  plupart  des  auteurs  qui  ont  écrit  depuis 
lui ,  l'ont  cité,  &  qu'en  recourant  aux  figures 
qu'il  a  publiées,  que  les  auteurs  rappellent, 
on  s'allure  fi  les  objets  dont  on  croit  qu'ils 
parlent  font  en  effet  ce  qu'on  les  croit.  Mais 
eftime  en  général  de  ceux  qui  étudient  l'hif- 
toire  naturelle,  l'ouvrage  de  Petiver  n'eft 
pas  fait  pour  les  perfonnes  qui  n'ont  pour 
objet  que  de  parcourir  des  planches  agréables. 
Il  y  a  en  tout  dix  décades. 

Indépendamment  de  cet  ouvrage,  Petiver 
a  publié  le  catalogue  de  fa  collection  fous 
le  titre  de  Mufeum  Petiverianum.  Cet  opuf- 
cule,  qui  forme  un  petit  in-iz,  précéda 
les  décades  ;  il  eft  divifé  en  dix  centuries  , 
&  écrit  partie  en  latin  ,  partie  en  ang'.ois. 
L'auteur  y  diftingue  chaque  objet  par  un 
numéro  que  fuit  une  courte  phtafe  deferip- 
tive  &  l'indication  des  auteurs  qui  en  avoient 
déjà  parlé. 

Enfin  on  a  encore  de  Petiver  un  catalogue 
ang'ois  des  productions  de  l'Angleterre,  des 
quatre  parties  du  continent,  de  diverfes  con- 
trées de  chacun  des  continens  ;  ce  catalogue 
renvoie  aux  planches  Se  aux  figures  du  grand 
ouvrage  ou  du  Gazophylacium. 

Il  eft queftion,  dans  ces  différens  ouvrages  , 
d'un  grand  nombre  d'infe&es,  Se  les  écrits 
de  Petiver  peuvent  être  mis  au  nombre  des 
livres  nécelTaires  à  ceux  qui  étudient  cette 
partie  de  l'hiftoire  natutelle. 

RAI. 

M.  Rai ,  de  la  fociété  royale  de  Londres,  bif- 
fa en  mourant  un  ouvrage  latin  fur  les  infectes. 
La  fociété  royale  en  ordonna  l'impreflion  , 
Se  il  parut  focs  format  in-^°.  en  17 10. 

M.  Rai  eft  un  des  premiers  auteurs  qui  ait 
traicé  des  infectes  méthodiquement,  il  les 
divife 

Es  infectes  qui  ne  changent  point  de  forme 
ou  ne  fubilfent  pas  de  métamorphofes. 


PREL1MJNAIRE. 


clxxv 


En  infectes  qui  changent  de  forme  ou  qui 
fubiflent  des  métamorphofes. 

Il  fub-divife  ces  deux  premières  grandes 
ferions  > 

En  infectes  qui  n'ont  point  de  pieds  ,  & 
tn  infectes  qui  ont  des  pieds. 

Les  infectes  qui  ne  changent  pas  de  forme , 
^ui  n'ont  pas  de  pieds,  font  ou  terreftres  ou 
aquatiques. 

Les  terreftres  naiflent  dans  la  terre  comme 
les  Lombrics,  &  font  grands  ou  petits. 

Les  petits  font  rougeâtres  comme  les  Lom- 
brics ,  ou  vers ,  ou  ils  ont  l'extrémité  du 
corps  jaunâtre. 

Les  terreftres  nahTent  encore  dans  les  intef- 
tins  des  animaux  \&c  d'abord  dans  les  inteftins 
de  l'homme. 

Il  y  en  a  de  quatre  forres  ou  genres,  les 
longs  &r  arrondis ,  les  larges  ou  Ténia ,  les 
Cucutbitius ,  les  Afcarides.  Les  T&nia  fe 
divifent  en  Ténia  proprement  dits  ,  &  «n 
Salins  ou  Solitaires. 

Les  Afcarides  occupent  principalement 
l'inreftin  rectum. 

Les  vers  ou  infectes  qui  n  aident  dans  les 
inteftins  des  animaux  font  ou  grêles  &  féci- 
formes ,  ou  courts  &  gros. 

Les  infectes  de  la  même  feétion,  font 
grands  ou  petits. 

Les  grands  font  ou  arrondis  &  déliés , 
ou  app'.aris  &  larges. 

Ler  petits  font  de  même  ,  ou  arrondis  & 
déliés,  ou  applatis  &  larges. 

=s  infectes  q  n  ne  changent  pas  de  forme 
uir  des   pieds,  fe  fous- divnent  à 


nation  du  nombre  des  pieds  en  ceux  qui  en 
ont 

Six  , 

Huir, 

Quatorze, 
Vingt-quatre , 
Trente, 
Au-delà  de  trente. 

Je  paflerois  les  limites  dans  lefquelles  je 
fuis  forcé  de  me  renfermer ,  fi  je  fui  vois 
l'auteur  dans  les  fous-divifions  de  ces  fec- 
tions  formées  d'après  le  nombre  des  pieds. 

Je  continue  de  donner  une  idée  des  prin- 
cipales divifions  de  fa  méthode.  Il  partage 
les  infectes  qui  changent  de  forme  ou  qui 
fubiflent  des  métamorphofes ,  en  raifon  du 
genre  de  changement  qu'ils  fubiflent  ;  & 
M.  Rai  admettant  trois  ordres  de  change- 
mens ,  ils  lui  fourni  fient  trois  fections  gé- 
nérales de  fa  féconde  clafle  d'infectes ,  ou 
de  ceux  qui  fubiflent  un  changement  de 
forme. 

Le  premier  ordre  de  changement ,  fui- 
vant  M.  Rai,  qui  elt  le  fécond  félon  Swam- 
merdam  }  a  lieu  de  la  manière  fuivanre. 

L'infecte,  après  être  forti  de  l'œuf ,  dé- 
pouiile  la  peau  qui  le  recouvroit ,  &  ou  il 
prend  la  forme  d'une  larve  dont  il  fort  par 
la  fuite  un  infecte  aîlé  d'une  forme  diffé- 
rente de  la  larve  ,  ou  le  changement  qu'il 
fubit  confine  dans  le  (impie  développement 
de  parties  qu'il  n'avait  pas  en  fortaut  de 
l'œuf. 

Mais  dans  l'un  ou  l'autre  cas,  l'infecte 
parvienr  à  fon  étar  de  perfection  fans  cefler 
de  fe  donner  du  mouvement  cV  de  prendre 
de  la  nourriture. 


clxxvj 


DISCOURS 


Cette  première  divifion  contient  treize 
fous-divifions ,  dans  lefquelles  font  compris  , 

i°.  Les  Demoifelles  ; 

2°.  Les  Punaifes  des  jardins j 

3°.  Les  Sauterelles  ; 

4°.  Les  Grillons  des  champs  ; 

j°.  Les  Grillons  des  maifons  ; 

.  6*.  La  Courtilière; 

7*.  Les  Cigales  j 

8°.  Les  Blattes  ; 

<?°.  Les  Tipules  aquatiques; 

i  o°.  Le  Scorpioji  d'eau  ; 

j  i°.  Les  Mouches  aquatiques. 

Ii°.  Les  Ephémères  ; 

i  j".  Le  Perce  oreille. 

'  Cette  fous- divifion  n'eft  pas  exa&e  , 
en.  effet  les  Demoifelles  J  les  Ephémères  & 
les  Cigales  doivent  fe  rapporter  au  premier 
ordre  de  la  fous- divifion  ,  randis  que  les 
Punaifes  3  les  Sauterelles ,  les  Grillons  ,  la 
Courtiiière  ,  les  Blattes  ,  le  Scorpion  aqua- 
tique, le  Perce  Oreille,  doivent  être  placés 
dans  le  fécond  ordre.  On  ne  voit  pas  non 
plus  pourquoi  féparer  les  Grillons  des  champs 
de  ceux  des  maifons  &  en  faire  deux  or- 
dres ;  quant  aux  Tipules  &  aux  Mouches  , 
auxquelles  l'aureur  donne  le  nom  d'aquati- 
ques ,  fa  divifion  peut  leur  convenir ,  mais 
elle  feroit  trop  étendue  fi  on  la  rapportoit 
aux  infectes  défignés  communément  par  les 
noms  de  Tipules  ,  &  à  routes  les  Mouches 
dont  les  Vers  vivent  dans  l'eau,  qu'on  pour- 
roit  par  cette  raifon  appeller  Mouches  aqua- 
tiques. 

Le  fécond  ordre  de  changement  eft  celui 
des  infectes  qui  ,  entre  leur  premier  &  leur 
dernier  état ,  pallent  par  un  troifième  qui  eft 


intermédiaire,  dans  lequel  ils  font  fans  mou- 
vement, &  ils  ne  prennent  pas  de  nourri- 
ture j  ils  font  alors  en  thryfalide. 

Les  infectes  de  cette  feclion  peuvent  être 
divifés,  à  raifon  de  leurs  aîles,  en  ceux  qui 
les  ont  recouvertes  d'étuis,  &  ceux  donc  les 
aîles  font  nues. 

On  donne  à  ceux  qui  ont  les  aîles  cou- 
vertes d'étuis  le  nom  générique  de  Scarabés. 

Ceux  qui  ont  les  aîles  nues,  les  ont  ou 
farineufes  ,  &  ce  font  les  Papillons  ,  ou  ment' 
braneufes;  &  ces  mêmes  infectes  à  aîles  mem- 
braneufes  en  ont  deux  ou  quatre. 

Après  cette  première  divifion  de  fa  fé- 
conde fection ,  M.  Rai  clafle  les  Scarabés 
d'après  la  forme  des  cornes  ou  épines  dont 
leur  têre  ou  leur  corct.let  eft  armé,  &  il  dit 
qu'on  doit  aufli  les  daller  d'après  la  forme 
des  antennes  j  mais  il  propofe  plutôt  les 
moyens  d'établir  un  fyftême  méthodique 
qu'il  n'en  fait  un  lui-même  ;  il  prouve  feu- 
lement qu'il  a  eu  en  vue  &  peut-être  indique 
ce  qui  a  été  exécuté  depuis  j  il  pafle  enfuire 
aux  Papillons  ,  qu'il  divife  en  diurnes  &  eu 
nocturnes  ;  il  clafle  les  derniers  d'après  le  nom- 
bre des  pieds  des  Chenilles  qui  leur  donnent 
naiflanr.e ,  d'après  la  taille  des  Papillons ,  d'a- 
près les  taches ,  bandes ,  points  ,  marques 
ou  yeux  qu'on  remarque  fur  leurs  aîles.  On 
trouve  encore  ici  les  rudimens  de  méthodes 
qui  onc  été  développées  depuis. 

Des  Papillons  ou  infectes  à  aîles  fari- 
neufesj  M.  Rai  palfe  aux- infectes  à  aîles 
membraneufes ,  il  clafle  d'abord  ceux  qui 
n'ont  que  deux  aîles  ,  enfuite  ceux  qui  en 
ont  quatre;  mais  comme  fa  méthode  n'offre 
pas  à  cet  égard  les  avanrages  que  des  méthodes 
plus  récentes  ont  procurés,  je  n'entrerai  pas 
dans  les  détails  qu'elles  contient,  je  remar- 
querai feulement  que  M.  Rai  parrage  les 
Phryganes  ,  donr  les  larves  vivent  dans  l'eau 
&  fe  couvrent  d'étuis  formés  de  différens 
fragmens,  à  raifon  de  la  forme  de  ces  étuis , 

des 


PRELIMINAIRE. 


clxxvij 


des  fubftances  donc  ils  font  compofés  ou 
couverts ,  &  qu'il  partage  les  Abeilles ,  con- 
ii'dérées  génériquemenc,  en 

Celles  qui  rivent  en  fociécé  Se  qui  amafTent 
du  miel , 

Celles  qui  vivent  en  fociété  fans  amafler 
de  miel. 

Celles  qui  vivent  folitaires,  Sec. 

Le  troiiîème  ordre  de  changement  eft 
celui  dans  lequel  le  ver  croît  fans  changer 
de  peau  ,  acquie;t  fous  fa  peau  une  forme 
qu'il  n'avoit  pas,  ou  devient  ,lous cette  peau, 
une  vraie  chryfalide  ,  demeure  quelque  tems 
fans  m  Hivernent  Se  fans  prendre  d'alimens , 
&  devient  enfuice  i:fe£te  aîlé.  Sous  cet  ordre 
font  ranges  les  Mouches  des  Vers  de  la 
viande  .  eufuite  des  infectes  à  l'égard  def- 
quels:  noire  auteur  s'explique  obicurément  ; 
fin  g .' •  -,ral,  cette  dernière  partie  de  fon  fyf- 
têrne  efl  peu  lumineufe. 

1  J'ai  cru  devoir  donner  du  fyftème  mé- 
thodique de  M.  Rai  une  notice  allez  éten- 
due pour  que  le  lecteur  pu:  juger  du  mérite 
&  des  défauts  de  ce  fyftèrre ,  de  ce  qu'on 
en  a  imité  depuis  Se  emprunté  ,  de  qu'elle 
utilité  il  a  été  ,  quoique  très-impartait ,  pour 
la  rédaction  de  fyftêmes  plus  lumineux,  plus 
complets,  cV  qui  comprennent  les  diffcrens 
infectes  dans  un  ordre 'plus  facile  à  faiiîr 
&e  à  fuivre.  Quant  au  refte  de  l'ouvrage,  il 
confilte  dans  la  defeription  des  infectes  ranges 
fuivdnt  la  méthode  de  l'auteur.  Chaque  def- 
cription  eft  précédée  d'une  phrafe  qui  con- 
tient le  nom  générique  Se  une  defeription 
abrégée  de  l'efpèce  ,  comme  la  plupart  de; 
auteurs  méthodistes  l'ont  pratiqué  depuis. 
Cette  phrafe  donne  une  première  idée  de 
l'infecte,  en  rrace  un  efq  tulle  qui  eft  nui 
'&  perfectionné  par  ia  defeription.  M.  Rai 
décrit  en  général  avec  exactitude  Se  clarté  , 
mais  les  phrafes  qui  précèdent  fes  deferiptions 
font  fouvent  un  peu  longues.  Ce  favanr,  dans 
la  rédactioiT  de  l'ouvrage ,  eft  entré  dans 
IJïJloire  Naturelle t  Infectes,  Tome  IF. 


des  fous-divifions  donc  il  n'eft  pas  fait  men- 
rion  dans  le  tableau  de  fon  fyftème.  Ces 
divifions  ont  été  fouvent  faites  d'après  des 
caractères  heureufemenc  failis  Se  que  les  au- 
teurs ont  employés  depuis,  comme  il  eft 
aifé  de  le  remarquer  par  rapport  à  la  fec- 
tion  des  Papillons.  M.  Rai  a  donc  le  mérite 
d'avoir  un  des  premiers  confidéréles  infectes 
d après  une  méthode,  d'en  avoir  propofé  une 
qui  répand  du  jour  fur  ce  g:  me  d'étude,  qui 
l'abrège  ,  d'avoir  décrir  correctement ,  clai- 
rement, d'une  manière  concife  ,  d'une  façon 
qui  ménage  le  cems  du  ledeur  ,  à  la  faveur 
de  la  phrafe  qui  précède  la  defeription ,  Se 
d'avoir  en  roue  donné  l'exemple.  Son  ou- 
vrage contient  la  defeription  d'un  grand  nom- 
bre d'infectes  Européens  &  de  peu  d'infectes 
étrangers;  on  y  trouve  très  peu  d'hiftorique. 

A  la  fuite  de  l'ouvrage  de  M.  Rai  eft  un 
appendice  par  M.  Lifter,  contenanc  la  def- 
eription des  infectes  propres  à  l'Angleterre, 
précédé  d'un  tabieau  fyitématique  de  cet 
auteur  ,  donc  les  deux  premières  divifions 
font  d'après  la  forme  des  œufs  ronds  ou 
longs,  enluite  d'après  le  nombre  des  pieds, 
la  prefence  ou  le  manque  d'élyeres,  la  forme 
des  antennes,  Sec. 

R  É  A  U  M  U  R. 

L'ouvrage  de  M.  de  Réaumut  de  I  acadé- 
mie-royale des  feiences ,  imprimé  à  Paris,  à 
l'imprimerie  royale  en  1734..  Comprend  îîx 
volumes  ia-4°.  ;  il  eft  intitulé  MÉMOIRES 
POUR  SERVIR  A  L'HISTOIRE  DES  IN- 
SECTES. C'eft  en  effet  un  recueil  de  mé- 
moires, L'auteur  n'a  pas  eu  pour  but  une 
méthode  à  la  faveur  de- laquelle  on  pût  di- 
vifer  Se  claifer  tous  les  infectes  en  général , 
mais  il  indiqua  pour  les  infectes  dont  il 
traire,  des  caractères,  au  moyen  defquels  il 
les  clalTe  ,  les  divife  en  fections  Se  en  diffc- 
rens genres  ;  il  n'indique  pas  feulement  ces 
caractères  pour  les  infectes  dans  leur  étac  de 
perfection  ,  mais  il  cialfe  même  les  l.irves  Se 
les  chryfalides.  M.  de  Rcaumur  ,  après  s'être 
occupé  des  caractères  des  infectes  dans  leurs 


clxxviij 


DISCOURS 


différens  états  Se  les  avoir  clartés  ,  examine 
leurs  parties  tant  externes  qu'internes  ,  l'or- 
ganifation  Se  les  fondrions  de  ces  différentes 
partiesjil  décrit  en  troifièmc  lieu  les  habitudes 
des  infectes  ,  leurs  procédés  dans  leurs  diffé- 
rens  états  ;  il  fait  connoître  les  avantages  que 
nous  retirons  de  ces  animaux  }  les  torts  qu'ils 
nous  caufenr ,  Se  les  moyens  de  les  prévenir  ou 
d'y  remédier.  Le  plan  de  M.  de  Réaumur 
renferme  donc  tout  ce  que  doit  contenir 
l'hiftoire  d'un  animal  ;  favoir ,  Us  caractères 
qui  le  dijlinguint  ^  fon  organifacion  }  fes  habi- 
tudes ,  les  avantages  qu'il  nous  procure  ,  le 
tort  qu'il  nous  fait  ,  le  moyen  de  l'empêcher 
ou  d'y  remédier.  Ce  plan  fuivi  Se  exécuté  , 
offriroit  une  hiftoire  corrrplette  des  infectes. 
M.  de  Réaumur  a  fenti  que  ce  ne  pouvoir  être 
que  le  produir  du  rems  Se  de  l'obfervation  , 
qu'il  falloit  amalfer  des  matériaux  ,  &  lailfer 
à  ceux  qui  vivroient  dans  les  rems  où  ils  fe- 
raient raffemblés  à  les  mettre  en  ordre  3  à 
donner  l'hiftoire  générale  des  infectes.  L'exé- 
cution de  ce  travail  exige  ,  pour  première 
condition  ,  qu'on  connoille  &  qu'on  diftingue 
entr'elles  les  différentes  efpèces  d'infecles ;  on 
ne  peut  être  conduit  à  ce  but  Se  y  attein- 
dre qu'à  la  faveur  d'une  méthode  au  moyen 
de  laquelle  on  clafle  Se  on  teconnoiffe  tous 
les  infeétes  en  général.  M.  de  Réaumur  n'a 
pas  rempli  cetre  première  condition  ;  il  ne  fe 
ï'étoit  pas  même  propofée  ;  mais  depuis  fon 
travail,  M.  Linué  ,  Geoffroy  ,  Fabncius  ,  ont 
exécuté  cette  première  partie  du  plan.  La  fé- 
conde feroit  la  connoillance  de  l'organifa- 
tion  des  infectes.  Swammerclam ,  Valhfnièry , 
Malpighi  y  ont  beaucoup  donné  de  foin  ,  & 
l'ont  foit  avancéej  M.  de  Réaumur  a  profité 
de  leurs  travaux  ,  Se  s'en  elt  beaucoup  aidé  ; 
on  peut  regarder  cette  partie  comme  fort 
avancée  ;  car  la  nature  de  la  cliofe  ne  com- 
porte pas  qu'on  entre  dans  des  détails  pour 
tous  les  genres  d  infectes  ;  il  iuriu  qu'on  con- 
noiffe  l'organifation  des  inlcctes  qui  compo- 
lent  les  premières  divifions  de  la  méthode 
générale  de  claffer  ces  animaux.  La  troilieme 
condition  ,  né:ellaire  pour  une  hiùoire  com- 
plétée des  inieôtes  ,  ieroit  la  connoillance 
des  habitudes  de  toutes  les  efpèces.  C'eft  en- 


core une  partie  pour  laquelle  les  généralités 
fuffîfent  ,  parce  que  les  habitudes  les  plus 
imposantes  font  les  mêmes  pour  toutes  les 
efpèces  fubordonnées  aux  grandes  divifions 
des  méthodes.  Quoique  M.  de  Réaumur 
ait  profité  des  obfervations  des  naturaliftes 
qui  l'avoient  précédé  ,  il  a  beaucoup  ajouté 
à  leur  travail  fur  les  habitudes  des  infectes  j 
il  a  de  même  augmenrt  les  connoi ffances  fur 
les  avantages  Ôc  les  torts  dont  les  infectes 
font  les  auteurs.  J'ajouterai  à  ce  que  je  viens 
d'expofer  ,  que  la  plupart  des  infectes  donc 
M.  de  Réaumur  s'eft  occupé  ,  font  des  infec- 
tes de  notre  climat ,  Se  qu'il  a  auffi  traité  de 
quelques  infectes  étrangers.  On  peut  con- 
clure de  tout  ce  qui  vient  d  être  obfervé  fur 
fon  travail  ,  qu'il  eft  à  la  fois  méthodique  , 
fans  comprendre  une  méthode  générale , 
anatomique  & hijlorique ,  que  par  conféquent 
il  comprend  toute  l'étendue  dont  l'hifV 
toire  des  infectes  eft  fufceprible  ;  mais  il  la 
comprend  d'une  manière  incompletre  ,  non 
pas  par  la  faure  de  l'auteur  ,  mais  par  le 
manque  de  connoiffances ,  d'obfervations  Se 
de  faits  recueillis  dans  le  tems  où  il  écrivoic. 
On  lui  doic,  d'avoir  recueilli  des  faits  épars, 
des  obfervations  peu  connues  consignées 
dans  des  ouvrages  étrangers  Se  peu  lus  en 
France  j  ce  fervice  eft  particulièrement  rela- 
tif à  la  patrie  de  l'auteur  ;  il  a  auffi  beaucoup 
contribué  à  y  infpirer  le  goût  de  l'étude  des 
infeétes,  négligée  avant  lui,  Se  même  mépri- 
féepar  l'effet  du  préjugé  ,  fou  fur  l'origine 
des  infedtes,  foit  fur  le  peu  d'influence  qu'où 
leur  accordoit  fur  les  autres  productions 
de  la  nature  ,  Se  le  peu  de  place  qu'on 
penfoit  qu'ils  occupoienr  dans  fon  ouvrage  ; 
M.  de  Réaumur  a  fingulièrement  au- 
gmenté les  connoiffances  relatives  aux  ha- 
bitudes des  infectes  ,  aux  avantages  que 
nous  en,  retirons  ,  au  tort  qu'ils  nous 
fonr  ;  il  a  cherché  les  moyens  de  les  rendre 
plus  utiles  ,  ceux  de  prévenir  leurs  ravages 
ou  d'y  remédier  ;  mais  ces  derniers  objets  , 
qui  n'avoient  pas  été  remplis  par  ceux  qui 
l'avoient  précédé  ,  ont  aufli  échappé  à  fes 
efforts ,  ainfi  qu'à  ceux  des  favans  qui  ont 
depuis  fuivi  cette  utile  partie  de  fes  travaux. 


PRÉLIMINAIRE. 


dxxix 


Après  avoir  rendu  à  M.  de  Réaumur  la 
juftice  que  je  crois  qui  lui  eft  due  ,  je  ne  dif- 
(imulerai  pas  qu'il  n'eft  pas  heureux  dans  la 
manière  de  clafler  les  infectes  ;  qu'il  établit 
un  trop  grand  nombre  de  divifions  &:  de 
fous-divifions  ,  ce  qui  revient ,  par  un  excès 
oppofé  ,  au  même  que  de  ne  point  admettre 
de  méthode;  que  les  caractères  qu'il  emploie 
ne  font  ni  affez  précis ,  ni  affez  conftans  ,  ni 
préfentés  dans  un  ordre  affez  clair.  Quant 
a  la  partie  anatomique  ,  M.  de  Réaumur  a 
peu  ajouté  à  ce  qu'on  connoiffoit.  avant  lui , 
&  par  rapporta  la  pattie  hiftorique  dans  la- 
quelle il  a  le  plus  avancé  les  connoilTances , 
pu  lui  a  reproché  des  détails  trop  minutieux , 
en  général  trop  de  prolixité  dans  les  diffé- 
rentes parties.  Les  détails  fuivans  achèveront 
de  faire  connoître  un  ouvrage  utile,  dont  la 
ledture  eft  in  difpenfable  à  tous  ceux  qui  s'ap- 
pliquent à  l'étude  &  à  l'hiftoire  des  infefles 
en  prenant  cet;e  étude  dans  toute  fon  éten- 
due ,  dont  les  défauts  tiennent  au  tems  ou 
cet  ouvrage  a  été  écrit ,  &  au  ftyle  trop  dif- 
fus de  l'auceur. 

Le  premier  volume  contient  quatorze  mé- 
moires. On  trouve  dans  le  premier ,  le  plan  de 
l'ouvrage  en  général. 

Le  Second  mémoire  a  pour  objet  les  Che- 
nilles en  général ,  &  leur  divifion  en  claffes 
Se  en  genres.  L'auteur  les  divife  en  fept  claf- 
fes ,  dont  il  tire  les  caractères  du  nombre 
&  de  l'arrangement  des  jambes  intermédiai- 
res ,  c'eft-à-dire  ,  de  celles  qui  font  iïtuées 
entre  les  fix  jambes  écailleufes  ,  Se  les  deux 
jambes  postérieures. 

La  première  claffe  comprend  les  Chenil- 
les à  huit  jambes  intetmédiaires  ,  ou  feize 
jambes  en  tout.  C'eft  la  claffe  la  plus  iioui- 
breufe  dans  ce  pays-ci. 

La  féconde  &  la  troifième  ,  ce!fes  qui  ont 
quatorze  jambes  ;  mais  la  féconde  eft  com- 
pofée  des  Chenilles  qui  n'ont  pas  de  jambes, 
au  quatrième  ,  cinquième ,  ni  au  fixième , 
dixième  Se  onzième-  anneau  ;  la  croifièmede 


celles  qui  ont  le  quatrième  &  le  cinquième 
anneau  dépourvus  de  jambes  ,  Se  qui  en 
ont  au  fixième  ,  feptième  Se  huitième ,  mais 
qui  n'en  ont  pas  fur  le  neuvième  t  dixième  Se 
onzième. 

La  quatrième  claffe  eft  encore  compofée 
de  Chenilles  à  quatorze  jambes  ,  rangées 
comme  dans  les  Chenilles  de  la  première 
claffe  \  mais  elles  manquent  des  deux  jambes 
poftérieurcs. 

La  cinquième  claffe  contient  les  Chenil- 
les qui  n'ont  que  quatre  jambes  intermédiai- 
res ;  douze  en  tout. 

La  fixième  ,  celles  qui  n'en  ont  que  deux 
intermédiaires  ,  dix  en.  tout ,  &  la  feptième 
celles  à  qui  toutes  les  jambes  intermédiaires 
manquent  ,  qui  n'ont  que  huit  jambss. 

M.  de  Réaumur  obferve  enfuite  que 
parmi  les  Teignes  un  grand  nombre  a  fix 
jambes  écailleufes  ,  Se  deux  jambes  pofté- 
r/eures  qui  ne  font  que  de  fimples  crochets  ; 
ces  teignes  appartiennent  à  la  fepeième  claffe 
des  Chenilles  ;  d'autres  Teignes  ont  huit 
/ambes  intermédiaires,  mais  fi  courtes  qu'on 
ne  les  reconnoît  qu'à  l'aide  de  la  louppe  ; 
celles-là  font  de  la  piemière  claffe  des  Che- 
nilles. Notre  auteur,  après  cette  première  ob- 
fervation  ,  examine  s'il  convient  de  laiffer 
au  nombre  des  Chenilles ,  les  larves  qui  ont 
moins  de  huit  jambes  ,  Se  celles  qui  en  ont 
plus  de  feize  Se  qui  reffemblent  d'ailleurs  aux 
Chenilles  par  la  conformation  générale;  il 
penfe  qu'on  doit  les  exclure  de  la  clafte  des 
Chenilles  ,  &  la  raifon  qu'il  en  donne  ,  eft 
que  ces  larves  ne  fe  changent  pas  en  papil- 
lons ,  mais  en  des  infectes  d'un  autre  genre. 
Cette  remarque  que  M.  de  Réaumur  n'avoit 
ofé  regarder  de  fon  tems  comme  générale  , 
a  été  confirmée  par  l'expérience  de  ceux  qui 
ont  fuivi  les  mêmes  obfervations  ,  Se  l'on 
paraît  fondé  à  ne  regarder,  avec  M.  de  Réau- 
mur ,  comme  Chenilles  ,  que  les  larves  qui 
ont  au  moins  huit  jambes  ,  Se  celles  qui  e» 
ont  au  plus  feize. 


éh 


DISCOURS 


M.  de  Réaumur  fubdivife  enfuite  les  fept 
claiïès  des  Chenilles  en  genres  donc  il  tire 
les  caractères  de  l'extérieur  &  de  la  façon 
de  vivre  de  ces  infectes.  Je  ne  le  fuivrai  pas 
dans  ces  fubdivifions  ,  qui  font  fort  multi- 
pliées y  qui  font  compliquées ,  Si  qui  n'of- 
frent pas  toujours  des  caractères  propres  à 
faire  reconnoître  l'infecte  au  fimple  afpect , 
&  dans  le  moment  où  on  l'cbferve  pour  la 
première  fois  ;  en  effet ,  la  grandeur  des  Che- 
nilles qui  eft  ,  fuivant  M.  de  Réaumur  ,  un 
des  principaux  caractères  qui  fervent  à  diftin- 
guer  les  genres,  les  habitudes,  font  des  carac- 
tères infurlifans ,  puifque  la  grandeur  varie 
avec  l'âge  ,  &  que  les  habitudes  n'indiquent 
les  différences  que  par  une  obfervation  fui- 
vie  ,  Si  qu'au  contraire  les  caractères  n'écel- 
faires  pour  une  méthode  doivent  être  tels 
qu'en  les  conftiltant  _,  on  diftingue  &  on  re- 
connoiffe  les  ùifectes  à  tout  âge  ,  au  premier 
moment,  &  dans  l'initant  où  on  les  voit. 

Parmi  les  différences  que  notre  auteur  ob- 
ferve  pour  diviler  les  Chenilles  en  genres , 
les  plus  remarquables ,  celles  qui  nous  pa- 
roilTent  les.  plus  propres  à  ça  racler  ifej:  ces  in- 
fectes font  les  divifions  fuivantes. 

Chenilles  rafes. 

Chenilles  épineufes. 

Chenilles  velues. 

Chenilles  rafes  dont  la  peau  eft  absolu- 
ment dégarnie  de  poils. 

Chenilles  rafes  dont  la  peau  eft  couverte 
de  poiis  fi  lins  Si  iî  courts  qu'on  ne  les  apper- 
çoit  qu'à  l'aide  de  la  louppe.  Chenilles  rafes 
donr  la  peau  eft  âpre  Si  chagrinée. 

Chenilles  rafes  à  peau  chagrinée  ,  qui 
portent  fur  le  onzième  anneau  une  corne  di- 
rigée  ordinairement  en  arrière  Si   un    peu 

■       i  ' 
cpuibee. 

Chenilles  rafes  qui  portent  fur  chaque  an- 


neau des  tubercules  arrondis ,  d'où  fortent 
des  poils  rafes ,  gros  &  courts. 

Chenilles  épineufes.  Ce  font  celles  dont 
les  anneaux  font  charges  de  po  ls  fi  gros  &  il 
durs ,  qu'on  peut  leur  donner  le  nom  d'épi- 
nes. Ces  poils  font  ou  (impies ,  ou  branchas  j 
leur  nombre  à  chaque  anneau  ,  leur  couleur 
fourniffent  encore  des  caractères. 

Chenilles  velues  fur  tout  le  corps  ,  ou  fur 
quelques  parties  feulement  ,  &  ce  font  des 
Chenilles  demivelues  ,  velues  ou  demi-ve- 
lues à  poils  longs  ou  courts.  Velues  à  poils 
courrs  ,  durs  ,-prelles  ,  dont  le  corps  eft  ap- 
plati  ,  Si  reffemble  à  celui  des  Cloportes  , 
ce  qui  les  a  fait  nommer ,  par  M.  de  Réau- 
mur, Chenilles- Cloportes. 

Velues  à  poils  lorgs  Si  doux  que  l'auteur 
nomme  Chenilles  veloutées. 

Velues  dont  les  poils  font  difpofcs  par 
houppes  ou  aigrettes  ,  qu'on  peut  appelle! 
Chenilles  à  brojfe  >  dont  les  poils  font  diri- 
gés en  VritètëX/keni/les  hérijfonnes  ,  donr  ils 
font  inclinés  en  bas,  &  recouvrent  le*  jam- 
bes ,  Sic. 

Quant  aux  habitudes  d'après  lefquelles 
l'auteur  caracténfe  les  Chenilles. 

Les  unes  font  folitaires  tonte  leur  vie, 
d'autres  en  paffent  une  partie  en  foci;;té  , 
quelques-unes  ne  fe  (épatent  en  aucun  tems, 
deviennent  chryfalidesà  côté  les  m:es  des  au- 
tres,  Si  ne  rompent  leur  aflociation  qi'aii 
moment  où  elles  paroillent  feus  la  forme  de 
Papillons.  Le  plus  grand  nombrertfte  expuié 
à  l'air  en  tout  tems  ,  d'autres  fe  cachent  en 
terre  pendant  le  jour  ,  &  ne  fortent  que  la 
nuit  ;  il  y  en  a  qui  mangent  à  toute  heure, 
d'autres  à  certaines  heures  feulement.  Les 
Chenilles  des  cinq  premières  dalles  ne  font 
que  de  petits  pas  &  alongenc  fucccilive- 
me'nt  les  anneaux  de  leurs  corps  ;  celles  de 
là  (ixième  cv  (eptième  claffe  ,  dépourvues  de 
jambes  intermédiaires  ,  font  de  très  grands 


PRÉLIMINAIRE. 


clxxxj 


pas  ,  courbent  la  partie  pollérieure  de  leur 
corps  en  arc  pour  l'approcher  de  la  partie  an- 
térieure ,  alongenc  oc  portent  enluite  celle- 
ci  en  avant  \  ces  Chenil 'es  femblent  mefurer 
le  terrein  qu'elles  parcourent  ,  ce  qui  les  a 
fait  nommer  Géomètres  ou  arpenteufes,  &c. 

3».     M    I    M    O    I    R    E. 

Les  différentes  parties  des  Chenilles  font 
l'objet  de  ce  mémoire.  Il  ne  m'eft  pas  roffi 
ble  de  fuivre  l'auteur  dans  les  détails  ;  je  me 
borne  donc  à  remarquer  qu'il  traite  d'abord 
des  j  imbes ,  enfuite  de  la  tête  dont  il  décrie 
la  forme  ,  puis  de  la  bouche  par  rapport  à  la- 
quelle il  admet  des  lèvres  ,  &  il  décrit  la 
filière  en  pariant  de  la  lèvre  inférieure.  M. 
de  Réaumur  continue  la  defeription  de  la 
tête  ,  en  examinant  li  les  Chenilles  ont  des 
yeux  ;  il  penfe  qu'elles  en  font  pourvues ,  & 
il  rapporte  les  raifons  de  fa- manière  de  pen- 
fer  qui  ne  font  pas  allez  probatoires  pour 
que  le  problême  (oit  décidé  ;  des  yeux  ,  no- 
tre auteur  patte  nax/ligmates  Si  aux  crachées  ; 
de  ces  parries  à  la  defeription  du  canal  qui 
tient  lieu  d'œfophage ,  d'eftomac ,  d'imefti;  s, 
qui  s'étend  en  ligne  droite  de  la  bouche  à 
l'anus ,  il  parle  enluite  du  corps  graiffeux  qui 
occupe  tous  les  vuides  de  la  capacité  du  ven- 
tre ,  en  remplit  1a  plus  grande  partie  ,  qu'on 
apperçoit  aufli-tôt  qu'on  ouvre  une  Chenille, 
qui  fe  fond  &  s'enflamme  à  la  manière  des 
huiles  par  le  contait  du  reu.  Ces  premiers 
objets  font  fuivis  de  la  defeription  des  ca- 
naux ou  refervoir  de  la  liqueur  qui  }  en  for- 
tant  de  ia  filière  ,  forme  la  (oie  ;  ces»  vaifleaux 
lirués  un  de  chaque  côté  du  corps  ,  font 
très-amples  ,  Si  onc  dans  quelques  eipèces  de 
Chenilles ,  plus  de  volume  que  1  eftomac  &: 
les  inteliins  enfemble;  l'auteur  avertit  de  les 
diftinguer  de  quatre  branches  formées  par 
d'autres  vaifleaux  que  Malpighi  a  nommés 
vaifleaux  variqueux  ,  Si  dont  il  n'a  pu  déter- 
miner l'ufige.  Le  cœur  efl  l'organe  dont  on 
trouve  enfuite  la  defeription  ;  il  confille  dans 
un  long  vailîeau  étendu  de  la  tete  à  L'extré- 
mité du  corps.  Suivant  Malpighi ,  ce  vai fléau 
■eft  partagé  par  des  émngiemtas  en  nombre 


égal  à  celui  des  anneaux  du  corps  ;  M.  de 
Réaumur  croit  au  contraire  que  ce  vai  fléau  elt 
égal  dans  toute  fa  longueur;  il  fonde  ce  fen- 
timent  fur  ce  qu'après  qu'on  a  injecté  ce 
vailîeau  ,  on  n'y  ««perçoit  point  (l'étrangle- 
ment ,  fur  ce  que  lorfqu'on  Ta  mis  à  décou- 
vert dans  une  Chenille  vivante,  qu'on  en  a 
4cartc  les  parties  qui  l'avoifintnt  ,  il  conti- 
nue quelque  tems  encore  de  fe  contracter  & 
de  fe  dilater  fans  qu'on  apperçoive  qu'il  foit 
rétréci  en  certains  points }  Si  élargi  en  d'au- 
tres ;  m;;is  notre  auteur  n'en  regarde  pas 
moins,  avec  Malpighi ,  ce  va  'fléau  comme  le 
cœur  ou  l'organe  qui  en  remplit  les  fonc- 
tions 3  tous  deux  s'accordent  à  convenir  que 
fa  contraction  commence  à  l'extrémité  du 
corps  ,  &c  fe  propage  vers  la  tête  ;  qu'on  ne 
diftingoe  pas,  fans  doute  à  caufe  de  Textrê- 
me  ténuité  des  parties  ,  les  vaifleaux  qui  re- 
çoivent le  fang  de  certe  grande  artère  ou 
cœur  j  Se  qui  l'y  rapportent. 

La  dernière  obfervation  contenue  dans  le 
mémoire  que  j'analyfe  ,  eft  relative  aux 
mufcles  qui  fervent  aux  mouvemens  des  an- 
neiux  dont  le  corps  eu  compofé  ;  on  les  dé- 
couvre lorfqu'on  a  enlevé  toutes  les  parties 
qui  remplifloient  la  capacité  du  corps  ;  ils 
confinent  en  des  faifeeaux  ou  paquets  de 
fibres  attachés  du  bord  d'un  anneau  au  bord 
de  l'anneau  fuivant  :  indépendamment  de 
ces  premiers  mufcles  auxquels  on  peut  don- 
ner le  nom  de  mufcles  droits ,  il  y  a  dans  le 
tiflu  de  la  peau  des  fibres  mufculaires  obli- 
quas qui  concourent  avec  les  premiers  muf- 
cles aux  difFérens  mouvemens.  M.  de  Réau- 
mur n'a  point  parlé  dans  ce  mémoire  ,  ni  du 
cerveau  ni  de  la  moelle  épinière. 


M 


E     M    O    I     R    E. 


■Toutes  les  Chenilles  changent  de  peau 
pluheurs  fois  pendant  qu'elles  confervenc 
cette  première  forme.  Ce  changement  eft 
le  iujet  de  ce  mémoire.  Le  premier  fait 
remarquable  à  cec  égard  ,  c'efi:  que  la  dé- 
pouille d'une  Chenille  ou  la  peau  qu'elle 
quitte  contient  l'enveloppe  ùa  le  tiflu  exté- 


clxxxij  DISC 

•  rieur  do  tomes  les  parties  externes  -,  ainfi  ou 
voit  fur  cecce  dépouille  des  poils ,  un  crâne , 
des  dents  ,  des  crochets  aux  pieds ,  &c.  Mais 
ces  objets  ne  lont  que  des  gaines  qui  ren 
fermoient  les  parties  dont  elles  coniervent 
la  forme  Se  l'apparence. 

Lorfqu'une  Chenille  efl  prête  à  changer 
de  peau  ,  fes  couleurs  s'affoibliflent  ,  elle  eft 
quelque  tems  fans  prendre  de  nourriture, 
fa  peau  ,  ou  plutôt  fon  épiderme,  fedeflèche; 
la  Chenille  gonfle  par  inrervalles  quelqu'un 
de  fes  annaux  \  ce  gonflement  rompt  la 
couche  externe  de  la  peau  qui  eft  deflechée, 
Se  cette  rupture  commence  par  une  ouver- 
ture fur  le  dos ,  elle  s'étend  enfuite  en  long  ; 
la  Chenille  fe  dégage  en  retirant  d'abord  la 
partie  antérieure  de  fon  corps  ,  &  enfuite  la 
partie  poftétieure  de  l'enveloppe  qu'elle 
quitte.  Cette  opération  ,  quoique  laborieufe, 
eft  très-courte  ,  Se  fa  durée  eft  au  plus  d'une 
minute. 

Les  couleurs  des  Chenilles  qui  ont  changé 
de  peau  depuis  peu  de  tems  font  vives  & 
brillantes  ,  &  cet  éclat  indique  l'état  des  Che- 
nilles en  qui  on  le  remarque. 

Cependant  ,  les  poils  qu'une  Chenille 
quitte  avec  fa  peau  ne  font  pas  de  Amples 
étuis  où  gaines  ,  mais  des  poils  entiers.  En 
voici  la  preuve  ;  fi  l'on  coupe  les  poils  d'une 
Chenille  prête  à  changer  de  peau  ,  elle  n'en 
eft  pas  moins  velue  après  le  changement 
qui  arrive  ;  cependant  fi  les  poils  qu'elle 
quitte  n'éroient  qu'une  gaîne  ,  en  les  cou- 
pant on  auroit  incifé  les  poils  que  cette  gaîne 
renfermoit ,  &  la  Chenille  ne  ferait  plus  ve- 
lue après  fon  changement  de  peau  ;  les  poils 
dont  elle  paraît  alors  couverte  font  donc  de 
nouveaux  poils  qui  étoient  couchés  entre  la 
peau  qu'elle  a  quittée  Se  la  nouvelle  peau; 
l'arrangement  des  poils  entre  les  lames  des 
peaux  que  les  Chenilles  dépouillent  eft  un 
objet  curieux  3  auquel  notre  auteur  s'arrête  , 
&  qu'il  explique  avec  une  fagacité  que  les 
bornes  qui  me  font  preferites  ne  me  permet- 
tent, pas  de  fuivrç.  Je  remarquerai  feulement 


OURS 

qu'on  lui  doit  les  vraies   notions  fur  cet 
objet. 

Les  Chenilles  qui  viennent  de  changer 
de  peau  font  beaucoup  plus  grandes  qu'avant 
cette  opération.  Cette  augmentation  de  vo- 
lume eft  fi  confidérable  ,  que  le  nouveau 
crâne  eft  quelquefois  plus  ample  que  le  pré- 
cédent ,  àts  deux  tiers  ou  des  trois  quarts. 
Ce  changement  paraîtra  furprenant  fur- tout 
après  un  tems  de  diette  ;  mais  on  le  conce- 
vra aifément,  en  réfléchiflant  que  l'enveloppe 
quittée  par  l'infecte  eft  deflechée  ,  qu'elle  eft 
incapable  de  s'étendre  ;  que  c'eft  par  cette 
raifon  qu'elle  fe  fend  ;  que  la  nouvelle  peau 
eft  ,  au  conrraite  ,  molle  ,  extenfible  Se 
qu'elle  fe  prête  à  l'extenfion  des  parties  dont  le 
développement  avoit  été  retenu  les  jours  pré- 
cédens  par  une  peau  deflechée. 


5'.     M 


E    M    O    I    R    B. 


M.  de  Réaumur  commence  dans  ce  mé- 
moire l'hiftoire  des  Papillons  ;  il  traite  de 
leurs  parties  extérieures  ,  Se  principalement 
des  aîles,  des  yeux ,  des  antennes  &  des  trom- 
pes ;  il  obferve  d'abord  qu'il  n'y  a  aucun 
rapport  entre  les  couleurs  des  Chenilles  Se 
celles  des  Papillons  ;  que  les  plus  belles  Che- 
nilles donnent  fouvent  des  Papillons  peu  co- 
lorés ,  tandis  que  les  Chenilles  les  moins 
frappantes  par  les  couleurs  ,  deviennent  de 
ttès-beaux  Papillons. 

A  la  fuite  de  cette  remarque ,  l'auteur  re- 
cherche le  caractère  diftinctif  des  Papillons  , 
Se  il  le  trouve  dans  la  ftrudture  de  leurs 
aîles  ,  au  nombre  de  quatre ,  couvertes  de 
pouflîères  qui  adhérent  aux  doigts  quand  on 
les  touche.  Ces  pouflîères  examinées  au  mi- 
crofeope  ,  &  en  particulier  par  le  père  Bon- 
ami  ,  qui  en  a  décrit  un  très-grand  nombre, 
ont  été  comparées  à  des  plumesjM.de  Réau- 
mur n'eft  pas  de  ce  fentiment  \  félon  lui 
ces  pouflîères  font  des  écailles  avec  un  court 
pédicule  qui  s'engage  dans  la  fubftance  de 
l'aîle  ;  elles  font  rangées  comme  les  ardoifes 
le  font  fur  un  toît.  Ce  fentiment  étoit  auflî 


celui  du  célèbre  Linné  5  qui  donne  aux  aîles 
des  Papillons  l'épithète  àimbrïcat*. 

Lorfqu'on  a  enlevé  les  pouflîères ,  on  dé- 
couvre la  fubftance  de  l'aîle  ;  elle  eil  foute- 
nue  par  des  nervures  qui  en  forment  la  char- 
pente ;  elles  fe  fubdivifent  en  des  rameaux 
qui  laiiTenc  des  efpaces  remplis  par  une  fubf- 
tance blanche  >  tranfparente  Se  friable.  Il  eft 
vraifemblable  que  cette  fubftance  eft  la  mê- 
me que  celle  des  nervures  Se  de  leurs  ra- 
meaux y  mais  applatie  &  étendue  en  lame; 
&  le  tout  paroît  à  notre  auteur  de  la  nature 
de  l'écaillé.  L'aîle  n'eft  donc  pas  colorée  par 
elle-même,  mais  elle  doit  fon  éclat  Se  fes 
nuances  aux  écailles  qui  la  couvrent. 

De  l'examen'  des  aîles  ,  M.  de  Réaumur 
pafTe  à  celui  de  la  tête  ,  du  corcelet  Se  du 
corps  ;  par  rapport  à  la  tête  ,  il  s'occupe  des 
yeux  qui  préléntent ,  félon  les  efpèces  ,  une 
portion  de  fphère  plus  ou  moins  complette  , 
qui  ont  des  couleurs  variées  Se  irifées  ,  Se 
donc  la  furface  eft  fillonnée  Si  rayée.  Ces 
filions  font  produits  par  les  lignes  entre  les 
cryftallins  dont  l'œil  eft  compofé;  car  il  en 
eft  un  afTemblage  ;  ou  plutôt  chaque  point 
entre  les  filions  eft  un  cryftallin  dont  la  mul- 
tiplicité eft  Ci  grande  ,  qu'il  y  en  a  plufieurs 
milliers  fur  un  œil.  Quelques  phyficiens  ont 
nié  que  les  corps  que  nous  décrivons  fuiïent 
réellement  les  yeux;  M.  de  Réaumur  rap- 
porce  les  opinions  pour  &  contre  à  ce  fujet  ; 
mais  cet  objet  eft  aujourd'hui  fi  générale- 
ment reconnu  ,  qu'il  eft  inutile  de  fuivre 
cette  difculliotij  Se  perfonne  ne  doute  plus 
que  les  corps  dont  il  eft  queftion  ne  foient 
de  véritables  yeux  ,  du  nombre  de  ceux  qu'on 
a  nommés  yeux  à  réfeau. 

Les  antennes  placées  fur  la  tête  font ,  par 
leur  forme  >  des  efpèces  de  cornes  mobiles 
d'une  conftru&ion  fouvent  très- différente  ; 
notre  auteur  en  tire  des  caractères  pour 
cialfer  les  Papillons  ;  elles  lui  fournillènc  les 
moyens  de  les  divifer  en  plufieurs  genres. 


PRÉLIMINAIRE.  dxxxiij 

Le  premier  eft  celui  des   Papillons  donc 


les  antennes  d'égale  groffeur  de  leur  origine 
à  leur  extrémité  ,  font  terminées  par  ua 
bouton. 

Les  antennes  des  Papillons  du  fécond 
genre  augmentent  infenfiblemenc  de  dia- 
mètre depuis  leur  origine  jufques  tout  auprès 
de  leur  extrémité  ;  elles  diminuent  tout-a- 
coup  de  groffeur,  fe  terminent  par  une  pointe 
fituée  à  leur  partie  inférieure  dont  il  fort  une 
houppe  compofée  de  filets  ,  Si  elles  reffem- 
blent ,  par  leur  forme  ,  à  une  maiTue  ;  ce 
qui  les  fait  nommer  par  l'auteur  antennes 
en  majjue. 

Celles  des  Papillons  du  troisième  genre 
conformées  comme  les  antennes  des  Papil- 
lons du  fécond  genre  ,  en  diffèrent  en  ce 
qu'elles  font  plus  larges  quepaiffes  ,  en  ce 
que  leur  extrémité  eft  une  pointe  ovale 
dénuée  de  bouquets  de  poils  ;  ces  antennes 
font  d'ailleurs  contournées  ,  Se  reffemblenc 
aux  cornes  des  béliers. 

Le  quatrième  genre  comprend  les  Papil- 
lons donc  les  antennes  prennent  fubitemenc 
près  de  leur  origine  ,  une  augmentation  de 
groffeur  qu'elles  con fervent  jufques  près  de 
leur  bout  ,  où  elles  fe  contournent  pour  fe 
terminer  en  une  pointe  qui  ,  quelquefois  , 
en  foutient  une  féconde  compofée  de  plu- 
fieurs filets  ou  poils  très-déliés. 

.Le  cinquième  les  Papillons  dont  les  an- 
rennes  font  ou  plus  groffes ,  ou  auffi  groffes 
à  leur  origine  que  dans  le  refte  de  leur  lon- 
gueur ,  Se  qui  vont  en  diminuant  de  dia- 
mètre pour  fe  terminer  en  pointe.  L'auteur 
les  nomme  antennes  à  filets  coniques  &  gre- 
nes,  parce  qu'elles  font  compofées  de  gtains 
enfilés  au  bout  les  uns  des  autres. 

Les  antennes  en  plumes  qui  confiftenr  er» 
un  tuyau  ou  un  filet  qui  décroît  de  diamècre 
de  la  bafeà  la  poi.ne  ,  Se  qui  de  chaque  côté 
eft  chargé  de  filets  difpofés  comme  les  bar- 
bes d'une  plume ,  appartiennent  aux  Papillons 


clxxxîv 


DISCOURS 


du  fixième  genre.  Ce  font  ces  fortes  d'anten-  | 
nés  qu'on  connoîc  ordinairemeut  fous  le  nom 
âepedinees. 

Après  avoir  décric  la  forme  des  différen- 
tes antennes,  &  en  avoir  tiré  des  caractères 
pour  claffer  les  Papillons.  M.  de  Réaumur 
recherche  quel  eft  l'ufage  de  ces  mêmes  par- 
ties :  il  rapporte  les  diftérens  fentimen-  à  cet 
égard  ;  il  les  rcfure  &  conclut  que  l'ufage 
d.'S  antennes  nous  eft  inconnu.  11  s'occupe 
enfuite  de  la  trompe  ,  &  il  remarque  d  a- 
botd  qu'elle  manque  tout-àfait  à  cercains 
Papillons ,  qu'elle  eft  très-peu  apparente  & 
diSicile  à  découvrit  dans  d'autres  ;  qu'elle 
eft  (ituée  au  bas  de  la  tête ,  en  devant ,  entre 
les  deux  yeux  ,  &  roulée  en  (pirate  quand 
l'infeéle  n'en  fait  pas  ufage  -y  fa  fubftance  eft 
analogue  à  celle  de  la  corne  ;  elle  eft  compo- 
fées  de  deux  portions  égales  appliquées  l'une 
contre  l'aune  ,  &  qui  laiffent  entr'elles  un 
vuide  ou  canal.  Je  me  bornerai  à  cette  courte 
ana'yfe,  quoique  Tauteurentre,  pat  rapport  à 
la  trompe  ,  dans  de  très-longs  détails  ,  qui 
font  intéreflans ,  mais  qui  ne  font  pas  fufcep- 
tibles  d'extrait.  On  lui  doit  particulièrement 
d'avoir  prouvé  qu'elle  eft  compofée  de  deux 
patties  appliquées  l'une  à  l'autre. 

6e.     MÉMOIRE. 

Ce  mémoire  a  pour  objet  la  divifion  des 
Papillons  en  clafle  &  en  genres  ;  il  n'y  eft 
parlé  que  des  Papillons  diurnes.  Je  ne  pelix 
me  difpenfer  de  remarquer  un  défaut  d'or- 
dre qui  eft  frappant  en  cet  endroit  ;  puifque 
l'auteur  a  déjà  rraicé  en  parcie  du  même  lu- 
jet  ,  &  qu'il  a  claffé  en  général  les  Papillons 
dans  le  mémoire  précédent  ,  il  revient  en 
quelque  forte  fur  fes  pas  dans  celui-ci.  Après 
cette  divifion  générale,  il  palTe  à  une  divi- 
fion particulière  :  il  réfulce  de  cette  double 
manière  de  procéder  de  la  confusion  &  del'ob- 
feurité  j  plutôt  que  de  l'ordre  &  de  la  clarté. 

L'auteur  commence  par  la  divifion  des 
Papillons  en  diurnes  ,  ou  qui  ne  volenc  que 


le  jour ,  &  en  nocturnes  ou  Phalènes  qui  ne 
volent  que  la  nuit  ;  il  obferve  que  de  ces 
derniers  il  y  en  a  qui  fe  tiennent  abfolument 
caches  pendant  >e  jour ,  cV  d'autres  qui  vo- 
lent feulement  plus  vol  ntiers  ,  où  plus,  tre- 
quemment  la  nuit  que  le  jour. 

Les  Papillons  du  premier  genre  ,  du  fé- 
cond &  du  troidème  ,  d'aprèi  le  mémoire 
précédent  ,  font  des  Papillons  diurnes  ;  les 
trois  autres  genres  font  compotes  de  Phalè- 
nes. Ceux-ci  font  en  général  plus  nombreux 
en  efpèces.  L'auteur  remarque  que  les  Pha- 
lènes qui  fuient  en  général  la  clarté  du  jour, 
recherchent  la  nuit  celle  des  lumières  que 
nous  allumons  ,  &c  il  obferve  que  ce  font 
particulièrement  les  mâles  qui  font  attirés 
par  l'éclat  des  lumières. 

L'auteur  enire  enfuite  en  matière  ;  il  aver- 
tit que  les  antennes  lui  ont  déjà  fexvi  à  caf- 
fer  les  Papillons  ,  que  les  trompes  peuvent 
fervir  au  même  ufage  ,  mais  que  la  forme  , 
la  pofition  &  le  port  des  aîles  foumiffent  les 
caractères  les  plus  nombreux  ;  il  donne  en- 
fuite  fa  méthode  ,  &  d'abord  pour  les  Papil- 
lons diurnes  :  ils  ont  été  divifés  dans  le  mé- 
moire précédent  en  trois  genres  où  fections  ; 
car  un  défaut  dans  la  partie  dont  nous  trai- 
tons ,  eft  que  l'auteur  n'a  pas  allez  fixé  Se  dé- 
terminé fes  expreffions. 

Les  Papillons  du  premier  genre  t  d'après 
le  mémoire  précédent ,  font  fubdivifés  dans 
celui-ci  j  ils  ont  tous  des  antennes  à  bouton  , 
caractère  par  lequel  ils  appartiennent  au  pre- 
mier genre  ;  ils  portent  leurs  aîles  perpen- 
diculaires au  plan  de  pofition  ,  mais  le  bord 
des  aîles  inférieures  des  uns  embraffe  le  def- 
fous  du  corps  3  Se  celui  des  autres  le  couvre 
en  delïus  -,  doù  réfulte  deux  fubdivifions  ou 
deux  clalfes  :  il. eft  facile  de  remarquer  que 
cette  dillindtion  ne  peut  être  remarquée 
qu'autant  que  le  Papillon  eft  vivant  &  libre, 
qu'elle  ne  peut  être  employée  pour  le  clalïer 
après  qu'il  eft  mort 3  &  que  par  conséquent., 
elle  n'eft  d'aucune  utilité  pour  nous  appren- 
dre 


PRELIMINAIRE. 


cl  XX  XV 


dre  à  diftinguer  les  Papillons  dans  l'état  où 
nous  les  voyons  le  plus  louvent  3  où  nous 
en  recevons  le  plus  grand  nombre  ,  où  nous 
les  confervons  dans  les  collections  ;  c'en  eft 
affez  pour  que  nous  puffions  ne  pas  fuivre 
plus  loin  la  méthode  de  notre  auteur  ,  mais 
pour  ne  lailfer  rien  ignorer  à  l'égard  d'un 
homme  auffi  juftement  célèbre.  Continuons 
l 'analyfe. 

Les  Papillons  diurnes  font  divifés  en  iix 
clalFes. 

Première  claffe.  Antennes  en  bouton  j 
aîles  perpendiculaires  au  plan  de  poiition  ; 
ddlous  du  corps  embraffé  par  le  bord  des 
aîles  inférieures  :  Papillons  pofés  Se  mar- 
chans  fur  fix  jambes. 

Deuxième  clafte.  Mêmes  caractères  que  la 
première.  Mais  les  Papillons  ne  fe  pofent  8c 
ne  marchent  que  fur  quarre  jambes  -,  les  deux 
premières  n'en  font  que  de  faufles  qu'ils 
tiennent  repliées  ,  &  qui  re  rerminem  par 
des  efpèces  de  cordons  femblables  aux  pea- 
dans  des  palatines.  Je  foui  igné  ces  dei  licres 
expreffions  comme  ne  préfemant  pas  une 
idée  nette ,  &  fourniffant  }  par  conféquenr 
un  caradère  très-incomplet. 

Troifième  claffe.  Mêmes  caractères  que  les 
deux  précédentes  ;  différence  en  ce  que  les 
deux  premières  jambes  ne  fonr  pas  termi- 
nées de  même  ,  mais  fi  courtes  ,  qu'elle.» 
font  inutiles  ,  &  qu'on  a  peine  à  les  apper- 
cevoir. 

Quatrième  claffe.  Six  jambes  véritables  ; 
antennes  en  bouton;  aîles  perpendiculaires 
au  plan  de  poficion  ,  dont  le  bord  des  infé- 
rieures couvre  le  deffus  du  corps  ,  &  dont 
le  bord  de  chaque  aile  inférieure  eft  terminé 
par  un  appendice  en  forme  de  queue.  On 
donne  aux  efpèces  de  cette  claffe  le  nom  de 
Papillons  à  queue. 

Cinquième  claffe    Antennes  en  maffe  ;  fix 
•raies   jambes  ;  aîles  parallèles  au  plan  de 
Hïjloirc  Naturelle ,  Infccles^Tojne  IV, 


pofitiou  dant  l'état  de  repos,  ou  jamais  affez 
t|lévées  pour  que  les  deux  fupérwures  s'ap- 
pliquent l'une  contre  l'autre. 

Sixième  claffe.  Antennes  en  maiïe  ou  qui 
de  leur  origine  jufques  près  de  leur  extrémité, 
vont  en  groffiffanr. 

Septième  claffe.  Antennes  en  cornes  de 
Bélier. 

7e.  Mémoire. 

Divijîon  des   Phalènes  ou    Papillons    noc- 
turnes. 

Avant  d'entrer  en  matière  ,  M.  de  Réau- 
mur  obferve  que  tous  les  Papillons  diurnes 
ont  des  trompes ,  mais  qu'il  y  en  a  beaucoup 
de  nocturnes  qui  en  manquent  ,  quelques- 
uns  en  ont  de  fi  courtes  qu'on  ne  les  peut 
diftinguer  qu'à  l'aide  d'une  forte  loupe. 
Co-.ime  ce  caractère  n'eil  pas  facile  à  failir, 
l' iiiteur  le  néglige  pour  l'ordre  méthodique, 
& -commence  par  établir  deux  grandes  divi* 
(ions  des  Phalènes  :  celles  qui  ont  des  trom- 
pes ;  celles  qui  en  font  dépourvues,  &  il  ran- 
ge dans  cet  ordre  celles  dont  les  trompes 
ne  peuvent  êcre  découvertes  qu'à  l'aide  de  la 
loupe. 

\ 
Première  claffe.  Antennes  prifmatiques. 
Je  remarquerai  que  les  Papillons  compris 
dans  cette  claffe  font  ceux  qu'on  a  depuis  gé- 
néralement appelles  Sphinx  ,  de  l'attitude  de 
leur  Chenille  ,  ou  Bourdons  >  du  bruit  qu'ils 
font  en  volant  ,  &c  qu'on  les  diflingue  des 
Phalènes  ,  parmi  lesquelles  notre  auteur  les 
range. 

Seconde  claffe.  Antennes  qui  décroiffent 
de  la  baie  à  l'extrémité  &  finiffenr  en  pointe. 

Les  Papillons  de  ces  deux  premières  elalîes 
ont  des  trompes. 

Troifième  claffe.  Antennes  comme  celles 
aa 


CAXXXVJ 

des  Papillons  de  la  féconde  clafle  ;  mais  point 
détrompe. 

Quatrième  clafle.  Antennes  à  barbe  &  une 
trompe. 

Cinquième  clafle.  Antennes  à  barbe,  point 
de  trompe. 

Sixième  clafle.  Les  Phalènes  dont  les 
mâ!es  ont  des  aîles  de  grandeur  ordinaire  , 
&  dont  les  femelles  en  on:  de  fi  petites  qu'el- 
les paroiflent  n'en  point  avoir.  Ce  caractère 
exigeant  qu'on  connoifle  déjà  les  Papillons 
pour  lefque's  on  l'emploie  }  ne  peut  remplir 
ion  objet. 

Septième  clafle.  Aîles  qui  paroiflent  com- 
posées de  véritables  plumes  }  &  femblables 
aux  aîles  des  oifeaux. 

Indépendamment  des  caractères  employés 
pour  divifer  les  Papillons  en  dalles,  M.  de 
Réaumur  en  ptopofe  dans  les  deux  mémoi- 
res précédens  pour  fubdivifer  les  clalfes 
en  genres  j  il  les  indique  feulement  pour 
les  Papillons  diurnes  ,  fans  établir  là  férié 
des  genres  ;  ce  qu'il  fait  par  rapport  aux  Pha- 
lènes qu'il  divife  en  dix  genres.  Les  bornes 
dans  lefquelles  nous  fommes  forcés  de  nous 
renfermer  ,  ne  nous  ont  pas  permis  de  le 
fuivre  dans  ces  fubdivifions. 

8°.     MÉMOIRE. 

Des  chryfaudes  en  général ,  &  à  quoi  de  réel 
fe  réduifent  les  transformations  apparentes 
des  Chenilles  en  Çhryfalides  ,  &  des  Cliryfa- 
Vides  en  Papillons. 

L'auteur  commence  par  décrire  les  çhry- 
falides ;  il 7  dillingue  deux  faces  ;  le  dos 
qui  eft  uni  6V  arrondi ,  le  ventre  qui  eft  cou- 
vert de  petits  reliefs  en  formes  de  bande- 
lettes ;  il  appelle  tête  la  partie  d'où  naiflent 
ces  bandelettes  j  il  divife  enfuite  les  çhryfa- 
lides en  deux  clalfes  générales ,  les  angulaires 


DISCOURS 


ôc  les  arrondies.  Les  reliefs  font  bien  expri- 
més dans  les  premières  ,  ôc  fi  peu  feniibles 
dans  les  fécondes ,  qu'elles  paroiflent  unies. 
Les  angulaires  deviennent  toutes  des  Papil- 
lons diurnes  ,  ôc  il  n'y  a  que  peu  des 
arrondies  qui  ne  deviennent  pas  des  Pha- 
lènes. M.  de  Réaumur  s'occupe  enfuire  des 
éminences  ou  reliefs  qui  font  lur  le  ventre 
des  çhryfalides  ;  après  avoir  parlé  de  leur 
configuration  ,  il  traite  de  leurs  couleurs  j  il 
y  en  a  qui  font  dorées  entièrement  ,  d'autres 
par  plaques  feulement;  ce  font  ces  variétés 
qui  ont  fait  employer  en  général  le  mor 
chryfalide  tiré  du  grec  ,  ôc  qui  exprime  la 
dorure  de  ces  inleâes  :  tantôt  c'eft  un  or 
ronce  >  tantôt  un  or  verdâtre  ,  mais  toujours 
brillant  ,  cV  qui  a  l'éclat  du  poli  \  d'auires 
çhryfalides  ont  des  taches  d'argent.  Les  cou- 
leurs des  autres  çhryfalides  font ,  en  général , 
peu  brillantes,  &  le  brun  eft  le.;r  couleur  la 
plus  commune. 

Les  transformations  ou  métamorphofes 
font  le  fujer  qui  occupe  enfuite  notre  auret:r  ; 
il  remarque  que  ces  exprellions  empruntées 
des  métamorphofes  admifes  par  la  fable  , 
expriment  un  prétendu  changement  ,  une 
mutation  de  forme  ,  qui  ne  lont  pas  plus 
réels  que  les  métamorphofes  décrites  par  les 
poë:es.  Malpighi  &c  Swammerdam  ont  appris 
les  premiers  que  les  changemens  des  infec- 
tes coufiltent  en  de  fimples  dépouillemens 
d'enveloppes  qui  cachoient  les  parties  \  que 
le  Papillon  eft  tout  formé  ,  &  qu'il  croît  fous 
les  tégumens  de  la  Chenille  ôc  de  la  chry- 
falide j  mais  qu'on  ne  l'apperçoit  fous  fa 
forme  que  quand  il  a  dépouillé  les  envelop- 
pes de  Chenille  ôc  de  chryfalide. 

Après  avoir  inftruit  le  lecteur  que  le  Pa- 
pillon eft  enfermé  fous  l'enveloppe  de  la 
chryfalide  ;  M.  de  Réaumur  examine  Ôc  dé- 
crit comment  ces  parties  font  dilpofées  ôc 
arrangées  fous  cette  enveloppe  ;  il  ap- 
prend ,  d'après  les  auteur*  cités  un  peu 
plus  haut  j  que  le  Papillon  eft  également 
contenu  fous  l'enveloppe  de  Chenille  ,  qui 
tecouvre  en  outre  celle  de  chryfalide  ;  que 


PRÉLIMINAIRE. 


clxxxvij 


pour  s'en  convaincre  il  fuffit  de  lailfer  quel- 
ques jours  une  Chenille  tremper  dans  le  vi- 
naigra ou  l'efprit  de  vintces  liqueurs épaMïîf- 
£enc  la  fubftance  de  la  Chenille  ,  lui  procu- 
rent de  la  conlîftance  ;  alors  en  enlevant  les 
peaux  dont  la  Chenille  auroit  change  y  Se 
l'enveloppe  de  chryfalide  ,  on  découvre  le 
Papillon  fous  ces  cégumens. 

Après  les  objets  dont  nous  venons  de  trai- 
ter ,  notre  auteur  compare  la  chenille  &  la 
chryfalide  aux  oeufs  des  oifeaux  ,  le  Papillon 
nu  jeune  oifeau  ;  ce  dernier  naît  à  l'inflant 
où  il  fort  bien  conformé  de  l'oeuf;  le  Papil- 
lon ,  qui  n'a  fa  conformation  qu'en  fortant 
de  la  chrylalide ,  ne  naît  donc  ,  à  proprement 
parler ,  que  dans  ce  moment  ;  le  jeune  oifeau 
a  beaucoup  à  croître,  Se  a  lie  fortifier  après  fa 
nauTanee;  mais  le  Papillon  à  toute  fa  croi- 
fance  ,  &  fa  vigueur  en  fortant-  de  la  chryfa- 
lide :  l'œuf  d'un  oifeau  ne  fournit  qu'au  dé- 
veloppement de  l'embrion  ,  Se  non  au  com- 
plément de  grandeur  cV  de  force  de  l'indi- 
vidu; il  contient  la  nourriture  qu'il  fournir, 
Se  n'en  prend  point  au  dehors  qu'il  commu- 
nique à  l'embrion  ;  la  Chenille  eft  une  forte 
d'oeuf  qui  prend  de  la  nourriture  ,  &  qui  la 
communique  ,  cV  la  chryfalide  en  eft  un 
plus  conforme  à  ceux  des  oifeaux  ,  qui  en 
contient  ,  en  communique  Se  n'en  reçoit  pas 
du  dehors.        „ 

Il  feroit  très-curieux  ,  ajoute  M.  de  Réau- 
mur ,  de  connoître  toutes  le;  communications 
encre  la  Chenille  &  le  Papilfori  ,  mais  elles 
dépendent  de  parties  lî  fines  Se  fi  molles 
qu'il  nous  eft  pref.ju'impo.Lbie  de  parvenir, 
à  cet  égard  ,  au  but  que  nous  fouhaiterions 
d'atteindre.  Les  efforts  faits  jufqu'à  M.  de 
Réaumur  fe  bornent  à  nous  apprendre  qu'il 
y  a  des  parties  propres  à  la  Chenille  ,  étran- 
gères au  Papillon  ,  qu'il  rejette  en  devenant 
chryfalide  ,  d'autres  qui  lui  font  intimement 
liées  ,  qu'il  conferve  _,  mais  qui  s'oblitèrent  , 
fe  deflèchent  Se  s'effacent  ;  les  jambes  mem- 
braneufes  de  la  Chenille  font  du  nombre 
des  premières  parties,  ainii  que  les  mâchoi- 
res ,  les  mufdes  même  qui  fervoient  à  leur 


mouvement  :  les  parties  internes  qui  apparte- 
noient  à  la  Chenille,  cV  qui  s'oblitèrent,  font 
les  réfervoirs  de  la  loie  ,  le  canal  inteftinal; 
cependant  le  Papillon  a  aulli  un  eftomac  Se 
des  inteftins  ;  mais  ces  vifeères  font  grofiiers 
dans  la  Chenille,  en  comparaifon  de  ce  qu'ils 
font  dans  le  Papillon.  L'eftomac  Se  les 
inteftins  de  la  Chenille  font  formés  de 
deux  membranes  ,  une  externe  ,  une  interne 
plus  tenue;  quelques  jours  avant  le  change- 
ment en  chryfalide  ,  la  Chenille  rejette  avec 
les  excrémen's  la  membrane  interne  qui  y 
adhère  par  lambeaux  ,  &  en  même-tems  la 
m  mbrane  externe  fe  pliffe  _,  s'oblitère  ,  l'œfo- 
phage  fe  fépare  &  fe  retire  j  &c. 

Le  refte  du  mémoire  eft  employé  à  remar- 
quer que  l'opinion  commune  eft  que  les  in- 
f.-ct  s  contenus  fous  l'enveloppe  de  chryfa- 
lide n'ont  plus  befoin  deprendte  de  nouvelle 
fubftance  ,  mais  de  fe  dépouiller  d'une  humi- 
dité luperflue  ,  dont  i'évaporation  procure  à 
leurs  parties  la  conliftance  &  la  folidicé  né- 
ceiTaiïes.  M.  de  Réaumur  n'admet  pas  entiè- 
rement cette  opinion  ;  il  prouve  que  les 
chryfalides  perdent  peu  par  l'éVaporaticn ',  8e 
il  penfe  ,  avec  bien  de  la  vraifemblance  ,  que 
les  parties  lluides  dont  tous  les  membres  font 
abreuvés  ,  fe  changent  en  une  fubftance  qui 
foi  titre  ces  parties;  c'eft  ainfi  que  le  blanc  Se 
le  jaune  de  l'œuf  fe  convertirent  dans  les 
parties  du  Poulet.  L'évaporation  ne  diffipe 
donc  qu'une  très-petite  quantité  de  l'humi- 
dité des  chryfalides  ,  Se  la  plus  forte  portion 
des  fluides  dont  elles  font  remplies  fert  au 
d-veloppementjà  l'affermufement ,  à  la  con- 
fïft.mce  des  parties  du  Papillon. 

9e.     MÉMOIRE. 

Des  précautions  &  des  indujlries   employées 
par  diverfes  efpèces  de  Chenilles  pour  Je  mé~ 
tamorphofer  en  chryfàîittes.   Comment  les- 
chryfalides  fe  tirent   du  fourreau  de  Che- 
nille ;  &  de  la  difeription  des  chryfalides. 

La  fituation  de  chryfalide  eft  un  état  cri- 
tique. A  fon  approche  toutes  les  Chenilles 
aa   2 


clxxxvlij 


DISCOURS 


agiffént ,  comme  fi  elles  en  connoifTsient  le 
danger.  Les  unes  filcar  des  coques  de  pure 
fuie:  les  nuc-es  fj  cachent  fous  terre  ,  Se  s'y 
conftruiient  des  coques  ou  mi- parties  de  foie 
&  de  terre/  ou  de  terre  battue  &  agglutinée 
feulement  ;  d'autres  Chenilles  ne  le  prépa- 
rent pas  de  coques  ,  mais  elles  fe  retirent 
feulement  à  l'abri  Se  à  l'écart ,  dans  quelque 
cteux  d  arbre  ,  quelque  trou  de  jmur  ,  ou 
fous  quelque  corps  qui  fa(Te  faillie  j  les  unes 
fe  fulpendent  par  Pextrémité  de  la  queue  , 
d'autres  par  un  lieu  tranfverfal  au  milieu 
du  corps,  quelques-ur.es  appliquent  feule- 
ment une  partie  du  dos  de  la  chryfalide  au 
plan  de  la  poluion  fur  lequel  cette  partie 
s'agglutine  &  y  adhère.  Ces  différences  ma- 
nœuvres ,  fïmples  en  apparence,  font  cepen 
dant  un  travail  difficile  pour  un  animal  tel 
qu'une  Chenille.  L'auteur  expofe  les  opéra- 
tions diverfes  qu'il  exige  ,  Se  que  les  Chenil 
exécutent.  Il  huit  lire  ces  détails,  peu  fufeep 
libles  d'extrait,  dans  le  mémoire  même. 

Après  avoir  défaille  les  manœuvres  p.r 
lefquelles  la  Chenille  fe  métamorphofe  en 
chryfalide,  ou  plutôt  paroît  fous  cette  forme  , 
notre  auteur  examine  fi  dans  cet  état  l'infecte 
refpire  ,  &  fi  c'eft  par  les  ftigmates  qu'on 
peut  reconnoître  iur  la  chryialide  ,  ainfi 
qu'on  les  reconnoillbit  fur  la  ChenilL-  ;  des 
expériences  qu'il  a  faites  y  en  plongeant  à  di- 
verfes époques  ,  différentes  parties  des  mê- 
m^s  efpèces  de  chryfalide  dans  l'huile  ,  il 
conclut  que  les  organes  de  la  refpiration  né- 
ceffairesà  la  Chenille  ,  le  font  de  même  à  la 
chryfalide  dans  les  premiers  rems  \  qj'une 
partie  de  ces  organes  fe  bouche  par  la  fuite  ,' 
&  que  lorfque  le  Papillon  s'eft  fortifié  juf- 
qu'à  un  certain  point  fous  l'enveloppe  dechty- 
falide  ,  il  n'y  a  plus  d'ouvertures  qui  lui 
tranfmettent  l'air,  Se  par  lefquelles  il  refpire, 
qu'à  la  parcie  antérieure  de  celle-ci  ;  que 
lorf  jue  le  Papillon  a  paru  fous  fa  dernière 
forme  ,  ce  n'eft  que  par  les  ouvertures  p'a- 
cées  fur  fon  corcelet  qu'il  refpire,  ouvertu- 
res qui  répondoient ,  par  leur  poluion  ,  à 
celles  fituéesà  la  partie  antérieure  de  la  chry- 
falide. 


Deux  remarques  très- importantes  qu'on 
trouve  vers  la  fin  du  mémoire  ,  font  i°.  que 
les  ffigmates  donnent  feulement  entrée  à  l'air 
dans  la  Chenille  _,  Se  ne  fervent  pas  à  fa  (or- 
tie ;  i°.  que  la  circulation  commerce  dans  la 
Chenille  à  la  queue  ,  Si  fe  propage  vers  la 
r  te  j  qu'elle  a  heu  au  contraire  dans  la  chry- 
falide 5c  dans  le  Papillon  ,  de  la  tête  à  la 
queue.  Mais  eft-il  affez  prouvé  que  l'air  ne 
fort  pas  par  les  ffigmates  de  la  Chenille  ? 

10e.     M  E  M  OIRE. 

De  l'induflrie  'des  Chenilles  qui  fe  pendent 
verticalement  par  le  derrilre  la.  tête  en  bas.... 
&•  de  quoi  dépend  la  belle  couleur  d'or  de 
plufeurs  efpèces  de  chryfilides. 

M.  de  Réaumur  s'attache  à  décrire  les  ma- 
nœuvres des  Chenilles  qui  fe  fufpendent , 
parce  que  leurs  opérations  n'ont  pas  été  vues 
par  ceux  qui  l'ont  précédé  _,  fi  ce  n'eft  Valif- 
niery  qui  en  a  détaillé  quelques  unes  \  il  re- 
marque encore  que  ces  manœuvres  font  dif- 
ficiles à  oblerver ,  parce  qu'elles  ont  lieu  dans 
des  momens  fort  courts  qu'il  faut  faifir.  Ce- 
pendant, comme  ces  opérations  font  plus  cu- 
rieufes  qu'inftruclives  au  fond ,  qu'un  abrégé 
n'en  donneroit  qu'une  idée  incompiette,  &  que 
les  détails  nécelîaires  pour  le^faire  connoître 
deviendroient  trop  longs  ,,  je  renverrai  ,  fur 
cet  objet  ,  au  mémoire  même.  11  refte  à  donr 
ner  une  idée  de  la  caufe  qui  fait  paroître  cer- 
taines chryfa'ides  ou  dorées  entièrement , 
ou  couvertes  de  taches  dotées.  Certe  appa- 
rence eff  due  à  la  fineffe  &  à  la  tranfparence 
de  la  peau  de  chryfalide  colorée  par  elle  mê- 
me en  brun  ou  dans  certe  teinte  ,  appliquée 
fur  une  partie  mucilagineufe  de  la  chryfalide 
qui  eft  d'un  blanc  éclatant.  C'eft  ainfi  que 
le  mucilage  de  certains  Poiffons ,  apperçu  à 
travers  leurs  écailles,  les  fait  paroître  dorés  j 
c'eft  auffi  de  la  même  manière  qu'en  éten- 
dant un  vernis  fur  un  fond  brillant  Si  poli  » 
l'art  donne  aux  cuirs  la  couleur  Si  l'éclat  de 
l'or  ,  fans  employer  à  cette  opération  ce  pré- 
cieux métal. 


PRÉLIMINAIRE. 


clxxxix 


I  lf.    M    E    M    O    1    R   r, 

De  l'indujlrie  des  Chenilles  qui  fe  fufpcndent 
par  un  lien  qui  leur  embrajfe  le  dejj'us  du 
corps ,  &  des  chryfahdes  qui  font  fuj pendues 
par  le  même  lien. 

Je  me  contenterai ,  par  les  raifons  rappor- 
tées dans  l'extrait  du  mémoire  précéder,!  , 
de  citer  le  titre  de  celui-ci  fans  en  Livre  les 
détails. 

12e.  M  É  m  o  I  R   E. 

Delà  confliuclion  des  coques  de  for  r  es  arron- 
dies ,fou  de  pure  foe  j  foie  de  foie  &  poils. 

Quelques  Chenilles  entrelacent  des  fils  en 
différons  fens  >  en  occupent  le  ceiure  ,  Si  s'y 
métamorpholent  ;  ces  fils  lailfent  appercevoir 
la  chrylalideà  travers  les  efpaces  qui  les  fé- 
parent  ;  d'autres  fe  conftrulfent  des  coques 
un  peu  mieux  fournies ,  mais  qui  tarifent  en- 
core appercevoir  la  Chenille  &i  la  chryfalide  ; 
comme  ces  coques  ne  couvrent  pas  fufhlam- 
ment  linfecle  ,  il  les  place  entre  des  feuilles 
qu'il  rapproche  cV  qui  le  cachent;  les  Che- 
nilles qui  enij  loient  davantage  de  foie  à  la 
formation  de  leur  coque  ,  ne  les  couvrent 
pas  ordinairement  d'autres  fubftances  com- 
me les  précédentes ,  mais  il  y  en  a  qui  font 
entrer  des  fubftances  étrangères  dans  la  texture 
de  leur  coque ,  Si  qui  les  emploient  concur- 
remment avec  la  foie.  Les  chryfaiides  de  pute 
foie  font  les  plus  communes  ;  elles  (ont  , 
en  général  ,  des  efpèccs  de  boules  plus  ou 
moins  aloiigées  ;  les  unes  fonr  d'égale  grof 
feur  à  leurs  deux  bouts  ;  les  autres  plus  gref- 
fes à  un  boutqu'à  I  autre  :  il  y  en  a  de  très- 
minces  ,  Si  d'auues  d'un  tiflii  plus  épais , 
plus  fort. 

Toutes  les  coques  en  général  font  for- 
mées par  les  contours  d'un  fil  de  foie  plié  Si 
replié  lur  lui-même  ;  mais  ce  fil  n'eft:  ferré  Si 
prtifé  que  vers  l'intérieur  de  la  coque  ,  S: 
à  fa  furtace  il  n'eft  qu'entrelacé  d'une  ma- 
nière lâche  ;  c'eft  ce  qu'il  eft  facile  d'ubfer- 
ver  fur  les  coques  des  vers  à  loie  ;  il  n'y  a 


que  les  contours  ferrés  du  fil  qu'on  puiffè 
dévider ,  Si  la  couche  extérieure  n'eft  propre 
qu'à  être  cardée  -,  elle  n'eft  ,  par  rapport  à  la 
Chenille  ,  qu'une  forte  d'échafraudage  qui 
lui  a  été  ncceflàire  pour  parvenir  à  conftruire 
la  coque  proprement  dite  ,  ou  la  couche  in- 
térieure. Je  regrette  de  ne  pouvoir  ,  avec 
l'auteur,  fuivre  la  manière  dont  le  ii!  eft  con- 
tourné fut  lui-même;  comment  après  plu- 
fieurs  zigzags  à  une  extrémité  ,  il  pafte  au 
bout  oppofé  où  il  en  forme  rie  femblables.  Je 
me  bornerai  à  remarquer  que  Malpighi  a 
diftingué  fix  couches  différentes  fur  la  coque 
du  ver  à  foie ,  Si  qu'il  a  trouvé  que  la  lon- 
gueur du  fil  qui  peut  fe  dévider  de  dellus 
une  coque  >  eft  de  neuf  cents  trente  pie.^s  de 
Boulogne.  Ce  fil ,  vu  au  microfeope  ,  eft  ap- 
plati  ou  plus  large  qu'épais;  il  eft  fourni  par 
les  deux  réfervoirs  ,  de  la  loie  dont  il  a 
été  parlé  au  troifième  mémoire  ,  &  qui  abon- 
nirent à  la  filièie  ;  il  réfulte  donc  de  deux 
couches  qui  s'unifient  en  pallant  par  la  fihère, 
Si  fe  collent  l'une  à  l'autre;  auiii  arrive- 1- il 
quelquefois  que  quand  par  une  caufe  quel- 
conque leur  adhélion  n'eft  pas  parfahe  ,  on 
diftingué  les  deux  couchés  do.it  le  fil  eft 
compofé. 

Quelques  Chenilles  ,  au  lieu  d'entourer 
leur  coque  d'un  tiflu  lâche  ,  la  couvrent  d'un 
tilïu  (Î  ferré  qu'il  a  l'apparence  d'une  mem- 
brane. L'auteur  foupçonne  que  cette  couche 
eft  d'une  fubftance  différente  delà  foie  ;  qu'elle 
n'eft  point  fournie  par  la  filière  ,  mais  qu;  la 
Chenille  la  rejette  par  l'anus  près  duquel  on 
trouve ,  dans  certaines  Chenilles ,  des  vaiffeauic 
qu'il  juge  être  le  réfervoir  de  cette  i.fpèce 
de  liqueur  gommeuie. 

La  Chenille  très  commune,  qu'on  a  nom- 
mée la  livrée  d'après  (es  couleurs  ,  conftritit 
une  coque  plus  légère  que  celle  des  vers  à 
foie  :  quand  cette  coque  eft  achevée,  la  Che- 
nille répand  entre  les  fils  qui  la  çompofénr , 
une  liqueur  qui ,  delïéchée ,  devient  une  pouf- 
fière  jaunâtre  ,  dont  toute  cette  coque  eft  pé- 
nétrée ;  il  y  a  apparence  que  l'ufage  de  cette 
poufîîcre  tft  de  boucher  les  pores  qui  donne- 


occ  DISC 

retient  arecs  à  un  air  nuifible  à  la  chryfalide. 
C'efl  un  exemple  des  différences  qui  fe  trou- 
vent entte  les  coques  des  diveiles  efpcves. 
Une  Chenille  qui  vit  fur  le  faule  pénètre 
également  fa  coque  d'une  liqueur  qui  fe  con 
vertit  en  une  poudre  jaune  :  mais  d'autres 
Chenilles  ,  en  qui  la  matière  foyeufe  n'eu 
pas  affez  abondante  j  fouinent  leur  coque  en 
faifaut  entrer  dans  leur  compolîtion  ,  les 
poils  dont  elles  font  elles-mêmes  cou- 
vertes. C'en:  la  ptatique  du  plus  grand 
nombre  des  Chenilles  velues  ,  négligée  ce- 
p.ndant  pat  plulieurs  efpèces  de  ces  Che- 
nilles, Celles  qui  la  fuivent  ,  après  avoir 
commencé  leur  coque  ,  s'arrachent  avec  leurs 
mâchoires ,  les  poils  qui  tiennent  peu  alors , 
les  appliquent  fur  le  tilTu  de  la  coque  ,  -Se 
les  y  fi>;ent  en  filant  par  délias  ;  elles  filent 
donc  alternativemenr  ,  Se  mêlent  aux  cou- 
ches de  foie  ,  des  lies  de  poils  pris  entre  les 
couches  foyeufes.  Quelques  autres  Chenilles, 
par  les  mouvemens  qu'elles  fe  donnent  en- 
gagent leurs  poils  entre  les  fils  de  foie  qui 
les  traverfent ,  &  y  font  retenus  pat  la  pref 
fio:i  de  ces  fils.  L'auteur  cite  des  exemples 
de  chacune  des  opérations  qu'il  détaille ,  & 
il  décrit  la  Chenille  ,  la  chryfalide,  le  Papil- 
lon qui  lui  fourniîîent  ces  exemples.  Enfin, 
une  Chenille  velue  qui  vit  des  lichens  qui 
croiiïînt  fur  les  pierres ,  s'arrache  les  poils,, 
en  forme  une  palilfade  qu'elle  arrange  fur 
les  pierres ,  &c  dont  elle  fixe  les  pièces  à  leur 
bafe  ;  au  centre  de  cet-e  faliilade  la  Che- 
nille file  une  coque  très-peu  épaifle.,  qu'elle 
fortifie  par  quelques  fragmens  de  la  pierre 
même  ,  Se  elle  incline  en  ir.ême-fems  les 
pieux  de  la  paliiïade  par  des  fils  attachés  à 
leur  pointe  vers  un  centre  commun  :  renfer- 
mée fous  cet  abri  ,  la  Chenille  y  e(ï  fous  une 
efpèce  de  baldaquin  ou  de  berceau  qui  cou- 
vre la  chryfalide. 

i  3e.    M   É   m   o  I  R    E. 
De  la  confirucllon  des  coques  de  foie  de  formes 
fnguiïèies  ,  &  de  ce/les  d-ns  le.  cornpoftion 
def quelles  il  encre  d 'au.res  fubflanccs  que  la 
foye. 

ï)is  Chenilles  qui  n'ont  ni  a(Tez  de  ma- 


OURS 

tière  foyeufe  ,  ni  affez  de  poils  pour  fe  conf- 
truire  des  coques  auiïi  folides  qu'elles  en  onc 
befoin  ,  font  entrer  dans  la  texture  de  ces 
coques  des  matières  étrangères.  Ce  fonr  des 
portions  de  plantes  qu'elles  coupent  &  qu'el- 
les favent  adapter  à  leur  coque  j  mais  d'au- 
tres y  emploient  des  fubftances  dont  on  fe  dou- 
terait encore  bien  moins  qu'elles  fe  fervillent  ; 
telles  font  certaines  Chenilles  qui  fortifienc 
leur  coque  de  fragmens  détachés  des  pierres 
fur  lefquelles  elles  s'attachent  ;  d'autres  de 
fragmens  de  l'écorce  des  arbres  (ur  lefquels 
elles  fe  nourrilTenr.  Jufqu'ici  il  n'a  été  quef- 
tion  que  des  Cheni  les  qui  fe  métainorpho- 
fent  à  l'air  libre  ,  mais  plulieurs  ,  pour  iubir 
cette  opération  ,  entrent  en  terre.  Les  unes 
fe  contentent  d'y  pénétrer  &  d'affermir  la 
terre  battue  autour  d'elles  ;  d'autres ,  en  plis 
grand  nombre,  foulèvent  la  terre,  l'écartenc 
l'afFcrmUrent  autour  d'elles  en  la  foulant  -y 
puis  elles  filent  des  coques  entre  les  parties 
defquelîes  eiles  prennent  &  lient  des  frag- 
mens du  terrein  même;  enfin  elles  tapiffenc 
l'intérieur  de  ces  coques,  grolîïères  en  appa- 
rence ,  d'une  couche  de  pure  foie.  Mais  ce 
n'eu-  pas  feulement  en  terre  qu'on  trouve  des 
coques  qui  y  en  font  conftruites  en  partij  ; 
quelques  Chenilles  qui  fe  mctamoiphofenc 
(ur  les  plantes  ,  font  entret  dans  la  composi- 
tion de  leur  coque,  la  terre  qu'elles  trans- 
porteur au  lieu  où  eiles  filent.  Je  n'ai 
fait  qu'indiquer  les  généralités  ;  notre  auteur 
entre  dans  les  détails  ;  il  refaite  des  diverl'es 
manoeuvres  des  (  henilles  que  leurs  coques 
onr  des  formes  différentes.  L'auteur  les  dé- 
cri:  ,  il  leur  donne  des  noms  qui  expriment 
ces  formes  eu  les  rappellent  j  mais,  je  le  ré- 
pète encore  ,  ces  objets  ne  peuvent  être  bien 
connus  qu'en  les  fnivant  dans  le  mémoire 
même. 

14e.    M  É  m   o  1  R  E. 

De  la  transformation  des  chryfalides  en  Pa- 
pillons. 

Les  parties  molles  &  abreuvées  de  fér<  fité 
des  Papillons  qui  viennent  de  fe  changer  et» 
chryfalide  ,  acquièrent ,  fous  fon  enveloppe 


P  R  É  L  1  M 

la  confiftance  qui  leur  eft  nécefïaire.  Ce  chan- 
gement s'opère  e/i  partie  par  l'évaporation 
du  fluide  fuperflu  ,  6V.  beaucoup  plus  encore 
par  l'union  des  parties  fluides  aux  parties  fo- 
lides  &  lepaiifiiïèmerit  des  premières.  Il  y  a 
des  Papillons  qui  ne  refient  en-  chryfalide 
que  dix ,  d'autres  quinze  ou  vingt  jours  ;  niais 
il  y  eu  a  qui  paffent  dans  cet  état  plulîsurs 
mois,  6V  quelques-uns  une  année  prefque  en- 
tière. 

Les  Chenilles  ne  tardent  pas,  en  général, 
à  fe  changer  en  chryfalide  ,  après  qu'elles  fe 
font  enfermées  fous  une  coque  de  forme  6V 
de  conftrucVipn  quelconque  ;  cependant  l'au- 
teur rapporte  l'exemple  de  deux  efpèces  de  j 
Chenilles  qui  confer.  en:  leur  forme,  après  < 
s'être  enfermées,  pendant  huit  mois ,  ne  de-  ' 
viennent  chryfalide  qu'après  ce  long  terme  , 
6V  peu  après  Papillons  ;  il  parle  enfuite  de 
la  manière  dont  le  Papillon  fe  tir?  de  l'eiive- 
loppe  de  chryfalide.  Il  eft  alors  couvert  d'é- 
cailles  ,  de  poils.  Ces  parties  croient  molles 
dans  les  commencemens ,  eiles  étoient  min- 
ces 6V  collées  à  la  furface  du  Papillon  ;  elles 
ont  acquis  du  volume,  de  la  foiidité  ,  ce  font 
relevées;  il  en  a  rélulté  un  écarreme  t  entre 
la  furface  du  Papillon  ,  l'intérieur  de  la  chry- 
falide ,  une  interruption  de  communication 
entre  ces  parties  Se  le  defiéchement  de  1  en- 
veloppe de  chryfalide  devenue  friable.  Pour 
peu  donc  que  le  Papillon  gonfle  quelqu'une 
de  fes  parties  ,  qu'elles  faïfent  effort  contre 
la  peau  de  chryfalide  ,  celle  ci  fe  fend  6V 
s'ouvre.  C'eft  par  ce  moyen  que  le  Papillon 
fe  dégage,  &  fans  fuivre  en  détail  la  façon 
dont  la  peau  de  chryfalide  le  fend  &  s'ouvre, 
je  me  contenterai  d'ohferver  qu'elle  fe  fépare 
en  deux  pièces  tranlveriales  vers  le  milieu  de  la 
longueur  de  la  chryfal.de,  que  la  pièce  fupé- 
rieure  s'ouvre  longitudinalement  en  deux 
portions. 

Le  papillon  qui  s'eft  dégagé  de  la  chryfa- 
lide ou  refte  pofé  deffus  .,  ou  fe  place  à  peu 
de  diftance.  Ses  aîles  font  alors  fi  ,  petites 
qu'elles  paroiflent  feulement  comme  de  fim- 
ples   moignons  j  mais  au   bout  d'un  quart 


1  N  A  IRE.  excj 

d'heure  ou  d'une  demi-heure  ,  elles  ont  ac- 
quis leurs  dimensions  en  tout  fens.  Leur  peu 
d'étendue  ne  dépend  pas  de  ce  qu'elles  foienr 
pliées  Se  plilTées }  comme  on  i'avoic  imaginé. 
Notre  auteur  a  le  premier  reconnu  Se  dé- 
montré la  caufe  de  la  petitefle  des  aîles  au 
moment  ou  le  Papillon  naît  ,  6V  comment 
elles  parviennent  à  leur  grandeur  en  très  peu 
de  tems  ;  elles  font  à  la  nailTance  du  Papil- 
lon ,  très  épaifTes  6V  molles  ;  elles  ont  crues  en 
furface  ,  6V  non  en  étendue  ,  ce  que  la  chryfa- 
lide ne  leur  permettoit  pas;  mais  .dégagées  de 
leur  enveloppe  ,  elles  s'étendent  par  l'impul- 
hon  des  fluides  qui  pénètrent  leurs  vaiffeaux  , 
qui  y  font  poulies  par  les  organes  de  la  cir- 
culation ,  6V  elles  perdent  en  épaiffeur  ce 
qu'elles  acqu  émit  en  étendue;  elles  ne  con- 
fiftoient  donc  qu'en  des  vaiffeaux  froncés  qui 
fe  font  développés ,  6V  elles  ont  en  même- 
tems  perdu  une  moileffe  qui  ne  réfultoit  que 
de  l'engorgement  des  vaiffeaux.  Si  on  coupe 
une  aile  à  un  Papillon  qui  vient  de  naître  , 
6V  qu'on  l'étende  avec  les  doigts  en  tout  fens 
en  la  tirant  par  fes  bords  s  elle  acquière  la 
même  étendue  6V  la  même  épaiffeur  que  lui 
eût  procuré  le  mouvement  des  fluides  à  travets 
fes  canaux.  Le  Papillon  ,  pour  faciliter  le  dé- 
veloppement de  fes  aîles  ,  6V  pout  procurer 
probablement  plus  d'acYon  aux  liqueurs ,  agite 
6V  fecoue  les  aîles  fréquemment  :  on  les  voie 
s'étendre  pendant  les  mouvemens  qu'il  fe  don- 
ne., mais  en  même-tems  elles  fe  pliffént  j  fe 
froncent  6V  fe  chiffonnent  ,  pour  finir  cepen- 
dant par  être  planes  6V  parfaitement  étendues. 
Les  premiers  plis  viennent  de  ce  que  les  li- 
queurs âgifTcnt  plus  fortement  plus  près  du 
corps  &  moins  puifîamment  3  fuivant  l'éloi- 
giiement  où  en  font  les  portions  de  Taîle  ;  fa 
bafe  eft  donc  déjà  étendue  3  amincie  ,  que  fa 
pointe  eft  encore  plifïée  &  épaiile,  comrafte 
qui  en  produit  le  d^fordre  rnomënrané  ,  mais 
peu-à-peu  les  fluides  pénétrant  dans  tous  les 
canaux  ,  6V  s'y  étendant  également  j  toute  la 
furface  de  l'aîle  s'applanic. 

Ce  ne  font  pas  feulement  les  aîles  du  Pa- 
pillon naiffant  qui  fout  molles  6V  abreuvées, 
mais  toutes  les  parties, tanc  externes  qu'imer.» 


CXClJj 


DISCOURS 


nés ,  le  font  auffi  dans  ce  moment ,  &  acquè- 
renc,  comme  les  aîies }  leur  confiftance  par 
1  'évaporation  du  fluide  furabondanc ,  le  mou- 
vement de  la  circulation  &  l'impreffion  de 
de  l'air.  Miis  fi  quelqu'obtlacle  gêne  le  dé- 
veloppement des  ailes  foumifes  à  l'action  de 
ces  différentes  cmfes  pendant  les  premiers 
inomtns  qui  fui  vent  la  naillance  ,  les  ailes 
demeutent  difformes  :  la  raifon  en  eft  due  à 
ce  qu'elles  acquièrent  de  la  rigidité  ,  & 
qu'elles  ne  peuvent  plus  être  étendues  par 
l'effet  de  ia  circulation. 

Des  matières  dont  on  vient  de  lire  l'extrait , 
M.  de  Réaumur  paffe  à  la  manière  dont  les 
Papillons  nés  dans  des  coques,  les  percent  & 
en  fortent.  Il  remarque  ,  avec  tous  ceux  qui  fe 
font  occupés  de  cet  objet  ,  que  c'eft  par  le 
bout  que  regardoit  la  tête  de  la  chryfalide 
que  le  Papillon  s'ouvre  le  pallage  ,  qu'il  perce 
ce  bout  ;  mais  comment  le  perce-t-il  ,  dé- 
pourvu ,  comme  il  eft  de  tout  infiniment, 
propre  à  divifer  ?  Les  uns  ont  comparé  la 
tête  du  Papillon  à  un  Bélier  dont  il  frappe  , 
Se  avec  lequel  il  romp  &  enfonce  la  cloifon 
de  fa  coque,  les  autres  ont  vu  que  quelques 
Papillons  jettent  une  liqueur  par  la  trompequi 
amollit  la  coque  au  bout  où  la  tête  répond,  Se 
ils  ont  penfé  qu'il  écartoit  enfuite  les  fils  ramol- 
lis, Si  dont  le  gluten  qui  les  lioit  étoit  difTous  ; 
mais  il  y  a  des  Papillons  qui  ne  jettent  pas 
de  liqueur  en  naiffant  :  M.  de  Réaumur  ob- 
ferve  que  les  yeux  font  les  parties  les  plus 
failiantes  de  la  tête  ,  que  les  facettes  dont  ils 
font  cor.ipofés  produifent .  par  leur  affembla 
ge  j  un  corps  âpre  qu'il  compare  à  une  lime  , 
&  il  penfe  que  les  yeux,  en  imitant  cet  inf 
trument  ,  divifent  $c  coupent  les  fils  de  foie 
n.ir  le  frottement  de  la  tête  contre  la  coque. 
Cette  fuppofition  ingénieufe  me  femble  con- 
firmée par  un  fait  analogue  dont  M.  de 
Réaumur  n'a  pu  appuyer  (<n\  opinion  ,  parce 
qu'il  étoit  ignoré  de  ion  tems  ;  c'eft  la  ma- 
nière dont  le  Pouffin  incife  la  coque  de  l'œuf 
par  le  frottement  d'une  très-petite  corne 
qu'il  porte  à  la  pointe  du  bec  fur  fa  partie  fu- 
périe-re.  On  a  comparé  les  chryfalides  aux 


œufs ,  on  a  trouvé  entre  ces  corps  de  grands 
rapports,  c'en  eft  un  de  plus  que  la  manière 
dont  le  Pouffin  &  le  Papillon  ouvrent  l'un 
fa  coquille ,  l'autre  fa  coque. 

Quelques  coques ,  celle,  par  exemple,  du 
Papillon  Grand- Paon  de  nuit ,  font  d'un  tillu 
fi  tort  que  le  Papillon  ne  pourtoit  les  percer; 
mais  les  fils  font  difpofcs  à  l'endroit  par  où 
il  doit  fortir  de  façon  qu'ils  ne  font  que 
coïncider  à  un  point  centrai ,  fans  y  adhérer, 
Se  que  pour  qu'ils  livrent  paffage  ,  il  fuftit  de 
les  écarter  ;  cette  opération  eft  aifée  de  de-  - 
dans  en  dehors  ,  &  feroit  très-difficile  de 
dehors  en  dedans;  ainfi,  dans  un  fens  touc 
contraire  ,  certains  paniers  que  les  pêcheurs 
nomment  verreux  dont  l'intérieur  eft  difpo- 
fé  à  I'inverfe  de  celui  des  chtyfalides  ,  of- 
frent une  entrée  facile  ,  ferment  la  fortie  , 
Se  donnent  une  bonne  idée  des  coques  dont 
nous  traitons. 

Le  Papillon  forti  de  la  chryfalide  ,  fes 
ailes  étant  étendues  ,  fes  membres  affermis  , 
fa  trompe  qu'il  a  fouvent  roulée  Se  étendue  , 
étant  pliée  en  fpirale,  finit,  avant  de  pren- 
dre l'on  effort  ,  par  jetter  par  l'anus  une  li- 
queur limpide  ou  colorée  ordinairement  en 
rouge  ,  plus  ou  moins  abondante  ,  Se  d'une 
teinte  plus  ou  moins  foncée»  M.  de  Réaumur 
paroîc  la  regarder  comme  excrémentielle;  il 
rapporte  aux  taches  dont  cette  liqueur  cou- 
vre les  corps  fur  lefquels  elle  a  été  répandue 
les  pluies  de  fang  dont  les  liiltoriens  ont  faic 
mention,  &  il  fait  honneur  à  M.  Pereifc,  d'a- 
voir le  premier  découvert  l'origine  de  ce 
prétendu  prodige  ;  il  eut  lieu  à  Aix  où  M. 
Pereifc  faifoic  fon  féjour:  il  remarqua  &  fit 
voir  que  les  taches  qu'on  attribuoit  à  une. 
pluie  de  fang  ,  fe  trouvoient  non  pas  en- 
deffus ,  mais  en  deffous  de  la  faillie  des  bâ- 
timens ,  montra  une  pareille  tache  dans  une 
boîte  où  étoit  né  un  Papillon  de  même  ef- 
pèce.qae  ceux  qui  voloient  çn  grand  nombre 
aptes  la  prétendue  pluie  de  fang  ,  dont  fes 
ubfcrvations  firent  conuuître  la  caufe. 

VOLUME 


I  I«. 


P    R   É   L   1 
VOLUME. 


M  1  JV  A   1  R   E. 


Le  fécond  volume  comprend  une  préface 
dans  laquelle  l'auteur  donne  une  idée  gé- 
nérale des  mémoires  qui  compofeut  ce  fécond 
tome,  &  il  ajoute  quelques  fupplémens  aux 
mémoires  du  volume  précédent;  le  fécond 
en  contient  douze ,  dont  les  Chenilles  cV  les 
Papillons  continuent  d'être  l'objet  comme  ils 
l'ont  été  en  plus  grande  partie  des  mémoires 
du  premier  volume. 

Premier    Mémoire. 

De  la  durée  de  la  vie  des  chryfalides  ;  des 
moyens  de  la  prolonger  &  de  l'abréger..... 
ainfi.  que  la  durée  de  la  vie  compktte  de 
quantité  d'infectes  de  différens  genns. 

Le  réfultar  de  ce  mémoire  eft  que  fuivant 
la  faifon  où  naiffent  certains  infectes ,  ils 
vivent  quatre  à  cinq  fois  plus  de  tems  que 
s'ils  étoient  nés  dans  une  faifon  différente. 
La  bel  e  Chenille  du  fenouil,  par  exemple, 
qui  fe  change  en  chryfalide  au  mois  de 
juillet,  ne  refte  dans  cet  état  que  treize  jours , 
&  celle  de  la  même  efpè:e  qui  n'y  parvient 
qu'en  août  ou  feptembre  y  demeure  jufqu'à 
l'été  fuivant  3  ou  l'efpace  de  neuf  à  dix  mois. 

Cette  différence  eft  due  à  ce  que  la  chry- 
falide rranfpire,  que  l'évaporation  du  fluide 
furabondant  fortifie  les  membres  du  Papil- 
lon en  permettant  le  rapprochement  de  leurs 
parties,  &  fur  tout  en  ce  que  la  chaleur  & 
&  l'évaporation  de  l'humeur  fuperflue  ,  pro- 
duifent  l'épailîïffement  des  fucs  qui  confoli- 
dent  les  membres  du  Papillon  ;  il  eft  donc 
aifé  de  fentir  pourquoi  la  vie  d'une  chryfa- 
lide eft  très  bornée  au  fort  de  l'été ,  &  d'où 
vient  elle  eft  très-  longue  en  automne  ,  pen- 
dant l'hiver  Se  le  printems  ;  de  ces  faits 
l'auteur  conclut  qu'il  eft  en  notre  pouvoir 
d'abréger  ou  de  prolonger  en  général  l'exif- 
tence  des  infectes  qui  paffent  par  l'état  de 

Hijloire  Naturelle  ,  lnfecles%  Tome  If. 


excu; 

chryfalide.  Le  fait  fuivant  prouve  la  pre- 
mière ptopofition  :  des  chryfalides  qui,  de- 
meurées dans  leur  retraite  à  l'automne,  ne 
feroient  devenues  Papillons  que  l'été  fuivanc 
placées  dans  les  ferres  du  jardin  du  roi,  s'y 
changèrent  en  Papillons  au  milieu  de  l'hi- 
ver i  les  Papillons,  dont  la  naiffance  avoir  été 
bâtée,  naquirent  aulfi-bien  conditionnés  que 
s'ils  ne  fuffent  nés  que  l'été  fuivant  ,  &  la 
durée  de  leur  vie ,  fous  leur  dernière  forme  , 
fut  la  même  que  celle  des  Papillons  de  leur 
cfptce  pour  qui  le  cours  de  la  vie  n'eft  poinc 
abrégé.  Du  fait  précédent,  M.  de  Réaumur 
infère  qu'on  peut  prolonger  la  durée  de  la 
vie  des  infectes  ,  en  tenant  leurs  chryfalides 
dans  un  lieu  frais  ;  il  prouve  cette  féconde 
propofition  par  plulieurs  expériences  ;  des 
chryfalides  portées  dans  une  cave  y  font  ref- 
rées  fous  cette  forme  toujours  beaucoup  plus 
long-tems  que  des  chryfalides  de  même  ef- 
pèce  confervées  à  la  température  de  l'atmof- 
phère  ;  la  naiffance  des  Papillons  a  été  d'au- 
tant plus  retardée,  que  les  chryfalides  ont 
été  expofées  au  froid  plus  promptement  après 
avoir  pris  cette  forme  ;  rrois  chryfalides  de 
la  belle  Chenille  du  Titimale  éroient  encore 
dans  cet  état  un  an  après  qu'elles  euffentdu  en 
avoir  changé ,  &  ces  chryfalides  étoient  bien 
vivantes.  Si ,  au  lieu  de  porter  les  chryfalides 
dans  une  cave  ,  on  les  tenoit  dans  une  gla- 
cière ,  il  eft  évident  qu'on  retarderoir  encore 
plus  leur  développement.  Mais  quel  ferait 
l'effet  de  ce  long  retardement ,  l'infecte  par- 
viendrait-il  à  fon  terme  ,  &  y  atriveroit-il 
avec  la  vigueur  ordinaire  à  fon  efpèce?  Le 
refte  du  mémoire  eft  employé  à  difeuter  fi 
l'on  a  rendu  un  bon  office  à  l'infecte  dont 
on  a  prolongé  la  vie  ,  mais  en  le  retenant 
dans  un  état  d'inaction,  &  à  chercher  en- 
fuite  s'il  y  aurait  moyen  }  par  la  diminution 
de  la  tranfpiration ,  qui  eft  la  caufe  de  la 
vie  plus  longue  des  infectes,  de  prolonger 
auffi  la  nôtre.  Le  lecteur  ne  me  faura  pas 
mauvais  gré  fans  doute  de  ne  pas  fuivre  l'au- 
teur dans  ces  objets  de  pure  fpéc. dation  , 
dont  il  appréciera  la  valeur  fur  leur  fimple 

expofé. 

b  b 


CXCIV 


DISCOURS 


z\     Mémoire. 


De  l'accouplement  des  différentes  efpèces  de 
Papillons  3  de  leurs  parties  dejlinées  à  la 
génération  ,  des  figures  dî  leurs  œujs  ,  des 
endroits  où  ils  les  dé^ofent ,  &  avec  quel/es 
précautions. 

L'auteur  commence  ce  mémoire  important 
par  avertir  que  les  Papillons  femelles  font  , 
comme  il  eft  ordinaire  à  tous  les  irafeétes, 
plus  grandes  que  les  mâles;  qu'elles  ont  le 
corps  plus  renflé  ,  plus  arrondi ,  moins  effi- 
lé. Cependant  cette  différence  entre  les  fexes 
eft  moindre  parmi  les  Papillons  diurnes  que 
parmi  les  noclurnes  ;  il  y  a  des  femelles  entre 
ces  derniers  qui  ont  un  volume  -double  de 
celui  des  mâles.  Les  Papillons  diurnes,  mâles 
&  femelles,  ont  ordinairement  les  aîles colo- 
rées de  même ,  à  quelques  nuances  &  quel- 
ques taches  de  plus  ou  de  moins  près,  mais 
fans  différence  bien  fenlîble,  tandis  qu'il  y 
en  a  une  fi  grande  dans  les  couleurs  des 
aîles  entre  les  mâles  &  les  femelles  de  cer- 
taines efpèces  de  Papillons  de  nuic ,  qu'on 
ne  peut  les  reconnoître  qu'autant  qu'on 
les  a  vus  accouplés.  De  ces  prélimi- 
naires l'auteur  pâlie  à  la  manière  dont  les 
Papillons  s'accouplent  j  en  général,  les  mâles 
font  très-ardens,  leurs  vols,  leurs  courfes, 
particulièrement  parmi  les  efpèces  qui  ne 
prennent  point  de  nourriture  ,  n'ont  pour 
but  que  la  rencontre  des  femelles  ;  celles- 
ci  paroiflent  peu  empretTées  de  jouir,  mais 
elles  y  font  difpofées,  fans  chercher  à  en  hâ- 
ter le  moment ,  &  elles  fe  prêtent  à  la  pé- 
tulance des  mâles  ;  les  uns  fe  polent  à  côté 
de  leurs  femelles  &  s'unilfent  à  elles  en  fe 
couvrant  réciproquemenr  de  leurs  aîles;  d'au 
très  fe  pofent  fur  les  femelles  qu'jls  fécon- 
dent. L'indifférence  des  femelles  dont  nous 
avons  dit  un  mot,  n'eft  guère  relative  qu'aux 
Papillons  de  nuit;  quanta  ceux  de  jour  ,c'eft 
dans  le  milieu  de  leurs  vols  que  commence 
leur  accouplement ,  le  mâle  s'approche  de 
la  femelle  ,  celle-ci  le  fuit  ;  il  la  pourfuit  , 
fouvent  el!e,  attire  plusieurs  mâles  qui  cher- 
chent à  s'écaater  les  uns  les  autres  &  qui  la 


fuivent.  Lcrfque  la  femelle,  après  avoir  volé 
long  -  tems  }  fe  pofe  fur  quelqu'objet  ;  fi 
elle  redreffê  en  même-tems  fes  aîles,  le  mâle 
n'en  peut  approcher  ;  mais  fi  elle  les  tient 
étendues,  il  la  failit  aufii-tôt.  Il  arrive  fou- 
vent  qu'une  femelle  fe  refufe  long- tems,  en 
tenant  fes  aîles  relevées ,  au  mâle  qui  vol- 
tige à  l'entour  j  qui  s'écarte  quelquefois  très- 
loin  ,  qui  attend  l'inftarji  de  jouir.  L'union 
eft  aufii-tôt  formée,  &  tous  deux  redreflant 
leurs  ailes ,  le  corps  du  mâle  fe  trouve  em- 
braffé  entre  celles  de  la  femelle.  Si  dans 
cet  état  les  Papillons  font  obliges  de  prendre 
la  fuite  ,  la  femelle  feule  fait  agir  les  aîles 
&  emporte  avec  elle  le  mâle,  dont  les  mou- 
vernens  ,  d'après  fa  fituation,  ne  feraient 
que  gêner  ceux  de  la  femelle  &  leur  nuire 
réciproquement.  Quelques  autres  Papillons 
fe  pofent  fur  une  tige  grêle  ,  le  mâle  d'un 
côté  ,  la  femelle  de  l'autre  ,  cV  s'unifient  par 
l'extrémité  de  leur  corps. 

La  durée  de  Faccoup'emenr  ou  de  l'union 
des  fexes  varie  félon  les  efpèces  ;  il  y  en  a 
pour  lefquelles  elle  ne  s'étend  pas  au-delà 
d'une  heure  ,  d'autres  pour  qui  elle  pafie 
feize  heures;  les  mâles  font  en  général  lan- 
guiftans  après  avoir  joui  ,  mais  ils  reprennent 
bientôt  des  forces  ik  ils  peuvent  s'accoupler 
de  nouveau  ;  les  femelles ,  au  contraire  ,  ne 
jouiflent  qu'une  fois ,  parce  que  le  but  de 
la  nature,  leur  fécondation,  eft  rempli  par 
un  feul  acte.  Le  Papillondu  Ver  à  l'oie  qui  in- 
terrompt ,  reprend  fon  union  avec  la  fe- 
melle,  qui  peut  palier  jufqu'a  quatre  jours 
dans  ces  alternatives  y  eft  peut-être  un  exem- 
ple particulier ,  ou  au  moins  un  exemple 
très-rare. 

L,es  parties  de  la  génération  des  Papil- 
lons mâles  ne  font  pas  entièrement  confor- 
mées de  la  même  manière  dans  routes  les 
efpèces ,  mais  les  différences  qu'on  rencontre 
n'empêchent  pas  qu'on  en  puiiïe  prendre  une 
idée  générale  ;  on  l'acquiert  en  prelîant  entre 
le  pouce  &  l'index  le  corps  du  Papillon  vers 
les  derniers  anneaux  ;  on  fait  fortir  un  cro- 
che.: écailleux  qui  fe  recourbe  en-defious , 


PRÉLIMINAIRE. 


Se  deux  lances  latérales  aufïi  écailleufes ,  hé- 
ri lices  de  poils  extérieurement  Se  lifles  à 
l'intérieur  :  ces  trois  pièces  retirées  à  l'inté- 
rieur dans  l'état  rie  repos  ,  font  faillie  en- 
dehors  lorfque  l'infecte  cherche  à  s'accou- 
pler ;  il  failit  l'extrémité  du  ventre  de  la  fe- 
melle par  le  moyeu  du  crochet,  &  il  l'em- 
bralle  avec  les  deux  lames  latérales  ;  cette 
première  opération  alîure  fa  pofition  Se  fa- 
cilite l'introduction  de  lorgane  principal  , 
il  eft  logé  dans  un  fourreau  charnu  à  fa  bafe, 
couvert  de  cannelures  en  fpirales,  Se  il  con- 
fiée dans  un  filet  ou  tuyau  écailleux. 

En  prefTant  le  ventre  des  femelles  ,  on 
fait  fortir  dans  plufieurs  efpèces  deux  lames 
écailleufes  qu'on  peut  comparer  à  des  pinces 
Se  qui  en  fervent,  comme  on  le  vetra  par 
la  fuite.  Mais  beaucoup  d'efpèces  manquent 
de  ces  premières  parties  ;  ce  qui  eft  plus  conf- 
iant ,  c'eft  qu'à  l'extrémité  du  ventre  de 
toutes  les  femelles,  il  y  a  deux  ouvertures, 
l'une  fupérieure  ,  deftinée  à  la  fortie  des  œufs , 
par  laquelle  cependant  il  fort  aufïi  quelques 
excrémens  ,  l'autre  ,  inférieure  ,  deftinée  à 
recevoir  l'organe  du  mâle  ;  l'intérieur  du  ven- 
tre eft  rempli  par  un  prodigieux  nombre 
d  œ ifs  rangés  fur  huit  files  ,  quatre  de  chaque 
côté  ,  Se  chacune  femblable  à  une  forte  de 
chapelet  ;  ce  font  les  branches  de  i'ovaire , 
il  condfte  lui-même  dans  un  canal  qui  fe 
termine  à  l'anus,  qui  eft  beaucoup  plus  lar- 
ge, mais  plus  court  que  les  branches.  Elles 
nailfent  par  deux,  rameaux  qui  fe  fubdivi- 
fent  d'abord  en  deux  pairs  ,  Se  chaque  part 
en  deux  rameaux  ;  fur  les  côtés  de  l'ovaire 
font  placés  deux  corps  ovales ,  dont  l'ufage 
n'eft  pas  bien  détetminé;  de  l'autre  côté  de 
l'ovaire ,  &  plus  près  de  l'anus,  eft  un  corps 
rond  creux,  auilî  gros  lui  feul  que  les  deux 
dont  nous  venons  de  parler  ;  de  l'intérieur 
de  ce  corps  nailfenr  deux  caneaux ,  dont 
l'un  aboutit  à  l'anus  ,  l'autre  ,  à  l'ovaire  j 
il  eft  deftiné  à  recevoir  la  femence  du  mâle  , 
ce  qui  lui  a  fait  donner  le  nom  de  matrice. 
Cette  piécieufe  liqueur  coule  dans  l'ovaire 
par  fou  fécond  canal,  &  y  féconde  les  œufs 
à  leur  paflage  :  ces  détails  font  d'après  Mal- 
pighi.    Enfin   l'ovaire  communique   encore 


excv 

avec  une  forte  de  veffie  remplie  d'une  li- 
queur dont  l'ufage  le  plus  probable  eft  d'en- 
duire les  œufs  d'une  humeur  propre  à  les 
faire  adhérer  au  plan  de  pofition  Se  à  les 
conferver ,  en  leur  communiquant  une  faveur 
défagrcable  aux  iufeéles  qui  les  dévoreroient. 

De  la  defeription  des  organes  fexuels  , 
M.  de  Réaumur  pafTe  à  la  forme  des  œufs; 
la  plupart  font  arrondis,  il  y  en  a  qui  paroif- 
fent  des  fegmens  de  fphère ,  d'autres ,  de 
petits  cônes  très-écrafés  \  plufieurs  ont  une 
forme  pyramidale ,  Sec.  La  couleur  des 
œufs  récemment  pondus  eft  blanche  en  gé- 
néral ;  il  y  en  a  cependant  de  beaucoup  de 
couleurs  &  de  teintes  différentes  ;  les  uns  font 
d'une  nuance  uniforme,  les  autres  tachetés; 
communément  ils  confetvent  leur  couleur 
jufqu'à  la  nailîance  de  la  Chenille  ;  mais  il 
y  en  a  qui  en  changeur,  Se  les  uns  plutôt  j 
les  atnres  plus  tard. 

Leur  enveloppe  eft  ferme  Se  folide;  elle 
n'eft  pas  friable  Se  paroît  plutôt  une  corne 
mince  }  ou  une  fubftance  de  cette  nature  , 
qu'une  coquille  fembtable  à  celle  des  œufs 
des  oifeaux. 

Le  choix  des  endroits  fut  Iefquels  les  Pa- 
pillons dépofent  leurs  œufs ,  6V  les  précautions 
qu'ils  prennenr ,  terminent  le  mémoire.  Dans 
le  choix  du  lieu  >  le  Papillon  a  égard  à  la 
nourriture  qui  conviendra  à  la  jeune  Che- 
nille ,  Se  dépofe  fes  œufs  fur  l'endroit  où 
elle  la  trouvera ,  ou  fur  la  plante  même  donc 
elle  fe  nourtira,  &c.  Quand  aux  précautions 
la  plupart  des  Papillons  diurnes  dépofenc 
leurs  œufs  un  à  un ,  ifolés  ,  fur  les  plantes 
convenables  ;  d'autres  les  dépofent  fur  une 
même  feuille  ptès  les  uns  des  autres  ;  ces 
œufs  tiennent  par  une  humeur  vifqueufe 
qui  les  colle-  &  qui  eft  peu  abondante,  mais 
d'autres  œufs  font  profondément  enfoncés 
dans  une  couche  de  colle  plus  épailîè;  tels 
font  ces  œufs  connus  par  les  cultivateurs 
fous  le  nom  de  bague,  Se  qui  embrallent  la 
plante  autour  de  laquelle  ils  font  dépofés; 
le  dernier  exemple  par  lequel  nous  finirons 
cet  extrait  }  eft  celui  de  la  Phalène  appellée 
b  b  ij 


cxcvj 

la.  commune.  Elle  a  la  faculté  d'alonger  plus 
que  les  autres  Papillons  femelles  ''extrémité 
de  fou  anus  ;  fes  derniers  anneaux  font  cou- 
verts de  longs  poils  }  les  prolong  mens  d 
fon  anus  lui  permettent  de  dépofer  fes  œu»s 
à  u  e  a'.ez  grande  diltance  ,  &  de  les  ar- 
ranger près  les  uns  des  autres;  ils  lui  per- 
metrenr  en  ore  de  replier' la  partie  laillante 
de  l'anus  fur  les  derniers  anneaux  j  elle  Saiût 
les  poils  dont  ils  lont  charges,  av<,  c  ces  eue 
lerons  dont  ni  us  avons  parlé  _,  ou  ces  pinces 
qui  terminent  l'anus  des  femelles;  elle  ar- 
rache f  s  poils,  en  forme  des  couches  fur 
lefquellej  elle  dépofe  des  œufs  dont  la  vif- 
colité  arrache  Sr  les  poils  &:  les  œufs  au  plan 
de  polition;  cependant  la  longueur  des  poils 
fait  qu'ils  débordent  les  œufs  &  les  recou- 
vrent; le  nid  condlte  donc  en  des  plans  de 
puils  ik  d'ueurs  cachés  (ous  les  poils. 


DISCOURS 


M 


E    M    O    I    R.    E. 


Des    Chenil/es  qui   vivent  en  Jociété ,  mais 
feulement  pendant  une  partie  de  Cannée. 

Les  Chenilles  qu  vivent  en  fociété  pro- 
viennent d'œufs  qui  ont  été  dépolés  par  une 
même  mère  à  côté  ies  uns  des  autres ,  ou 
réunis  ^n  une  forte  de  nid.  Comme  la  pinte 
sert:  faite  en  un  ou  peu  de  jours,  les  Che- 
nilles nailient  à- peu  près  dans  le  même  tems  , 
elles  le  trouvent  près  les  unes  des  autres  ,  & 
continuent  de  vivre  en  lociété  :  mais  les  unes 
fe  mécafnc -rphofent  même  fans  fe  féparer , 
ne  s'écartent  qu'en  devenant  Papillons,  tan 
dis  que  d'autres  fe  quittent  &  vont  chacune 
de  leur  côt^  lorfqu'elies  lont  parvenues  à 
une  certaine  grandeur.  C'eft  des  habitudes 
de  ces  dernières  dont  l'auteur  soccup  da^s 
ce  mémoire  Ces  différentes  familles,  pio- 
duires  d'une  feule  mère  ,  font  que'o^.ero  s 
de  iix  à  le;  t  cents,  &  communément  de  deux 
à  trois  cents. 

La  Chenille  la  plus  ordinaire  dans  nos 
campagnes,  que  cette  r.iifon  a  fait  nommer 
la  commune,  qui  caufe  le  plus  de  peite  par 
le  tort  qu'elle  fait  aux  arbres  Se  aux  fruits , 


eft  du  nombre  de  celles  qui  ne  pafTenr  qu'une 
part  e  de  leur  vie  en  (ociéié.  Elle  naît  d'un 
Papillon  blanc  qui  arrany^e  fes  œufs  en  une 
elpèce  de  nid  ,  formé  de  poil-  i|u'il  s'arrache 
de  fes  derniers  anneaux.  Les  femel  es  dt  cette 
elpèce  font  leur  ponte  à  peu  près  chacune 
en  quarante  huit  heutes,  &  toutes  pondent 
dr.ns  1  inter  aile  d'environ  trois  femaines. 
Les  jeunes  Chenilles  nailfent  environ  quinze 
jours  après  la  ponte,  qui  a  heu  à  la  fin  de 
juin  ou  au  commencement  de  juillet  ;  c'eft 
donc  du  quinze  de  ce  denier  mois  au  huit 
d'aoû  à-peu  près  que  naillent  toutes  les  Che- 
1  miles  de  cette  efpèce. 

Le  nid  où  le  tas  d'œufs  a  été  pofé  fur 

une  feuille  les  Chenilles  en  raillant  trou- 
vent des  alimens  fur  cette  feuille  même , 
elles  en  rongent  le  dellus  Se  dévorent  fa 
furrace  fupéneure  à-peu  près  dans  la  demie- 
épailleur  de  la  feuille,  fans  toucher  aux  ner- 
vures. La  r  remière  née  commence  à  man- 
ger,  la  (econde  fe  place  à  côté  de  la  pre- 
mière, ik  les  fnivantes  forment  une  file; 
toutes  font  tournées  du  même  côté  ,  Si  avan- 
centen  mangeant.  Un  fécond  rang  fe  formeà 
côte  du  premier  quand  celui  ci  occupe  toute  la 
largeur  de  feuille,  un  troifième  fuccède  au 
(econd  ,  &  bientôt  la  feuille  eft  ei  fièrement 
couveite.  La  premiè  e  feuille  étant  épuifée, 
les  jeunes  Chenilles  s'arrangent  dans  le  même 
ordre  fur  me  féconde;  mais  leur  n  •mbre, 
qui  eft  de  trois  à  quatre  cents  les  oblige- 
de  fe  ranger  fur  plulicurs  feuilles  voifines 
les  unes  des  autres.  A  peine  les  Chenilles 
qui  font  nées  ik  qui  ont  mangé  les  ptemières 
le  (ont  elles  railafi  es ,  qu'elles  le  mettent 
a  filer;  d'autres,  ik  toutes  fucceflivement, 
le  imitent  bientôt  :  il  réfulte  de  ce  travail 
commun  un  trffii  ,  une  voile  étendue  au- 
delfus  des  Chenilles  &  des  feuilles  qu'elles 
ont  roulées.  Ce  nid  met  la  famille  à  couvert, 
quelques  jours  après  elles  le  quittent,  fe  ren- 
dent à  l'extrémité  d'une  branche,  y  couvrent 
plulieurs  feuilles  de  fils  de  loie,  les  appro- 
e  lient  les  courbent  &  les  contiennent  par  ces 
fils ,  puis  elles  enveloppent  d'aurres  fils  un  ef- 
pace  beaucoup  plusgrand  \  le  tout  elt  une  nabi- 


P   R    E    L  I  M  1  N  A  I  R   E. 


tation ,  an  nid,  fi  l'on  veut  employer  cette 
exprellion,  qui  leur  fcrvir.a  Je  domicile  pour 
l'automne  &  l'hiver.  De  jour  en  joui  elles 
l'agrandirent  pendant  un  certain  tems  ,  en 
l'enveloppant  de  nouvelles  couches  de  foie: 
cette  conlhuétion  elt  caufe  que  le  nid  elt 
compofé  à  l'intérieur  Je  cellules  ik  de  cloi 
fons.  Le  pommiers  &  le\pruniers  fout  dans 
les  jardins  les  arbres  le  plus  communément 
&  le  plus  abondamment  couverts  de  ces  nids; 
ce  lont,  dans  les  bois,  les  chênes  ,  les  ormes 
&  les  aube  -  épines.  Les  jeunes  Chenilles 
occalionnent  en  automne  le  delïéchement 
d'un  grand  nombre  de  feuilles  dont  elles 
ont  congé  le  paranchime  fupérieur,  Si  fou- 
v^nt  on  attribue  à  la  chaleur,  à  la  féciie- 
relfe  ,  ce  qui  n'ett  'que  l'effet  de  leurs  dé- 
gâts. Elles  le  retirent  dans  les  nids  lorfqu'il 
fait  de  grolles  pluies  ,  pendant  l'ardeur  la 
plus  vive  du  foleil  ,  Se  une  partie  de  la  nuit 
Se  lorfqu'eiles  ont  à  changer  de  peau  ;  mais 
lorfqu'à  la  fin  du  mois  de  feptembre  ou  au 
commencement  d'octobre ,  les  froids  com- 
mencent a  fe  faire  fentir,  toutes  fe  retirent 
dans  le  nid  pour  y  palfer  l'hiver.  Elles  y  ref- 
tent  engourdies  &  comme  fi  elles  étoient 
privées  de  la  vie  jufqu'à  la  fin  de  mats  dans 
notre  ciimat,ou  au  commencement  d'avril. 
La  chaleur  plus  hâtive  ou  plus  rerardée  dé- 
cidede  leur  réveil  ou  de  leur  première  fortie 
du  nid  :  quelquefois  elle  n'a  lieu  qu'après 
que  les  feuilles  ont  déjàcommencéà  poufier, 
quelquefois  avant;  en  forte  qu'une  chaleur 
foible  &  continuée  peut  produire  le  dévelop 
pement  des  feuill>  s  ,  (ans  mettre  les  Che 
miles  en  action,  tandis  qu'une  chaleur  vive, 
mais  pallagère  ,  les  anime,  lans  lurfire  ad 
dévelop  émeut  de  la  végétation.  Lorl  ,ue 
les  Chenille*  font  ranimées,  elles  fortent  de 
leur  nid  ,  le  couvrent,  cherchent  enluite  de 
la  nourriture  aux  environs  ;  mais  fi  elles 
n'en  trouv  ni  pas  ,  elles  ne  favent  pas  en 
aller  chercher  au  loin,  elles  reviennent  sar- 
ranger  fur  leur  nid,  &  meurent  d'inanition 
en  peu  de  jours.  Il  peut  donc  arriver  que 
lorfque  le  froid  a  duré  Se  qu'il  y  fuccède  une 
chaleur  paffagère  ail  z  vive  pour  animer  les 
Chenilles  avant  que  les  feuilles  aient  poulie,  il 


exevi) 

périfT,  un  grand  nombre  deChenilles,pendaiu 
que  toutes  Ion:  fauvées,  lorfque  la  température 
a  -.gaiement  développé  la  végétation  Si  la  vie 
active  des  Chenilles.  A  leur  fortie  du  nid,  au 
[  rmtems,  elles  font  encore  très  petites,  elles 
n'ont  ni  mangé  ni  accru  pendant  l'hiver; 
aulli  n'attaquent-elles  le  premier  Se  le  fécond 
jours  que  les  plus  jeunes  feuilles  ,  mais  elles 
les  rongept  dans  toute  leur  épaiffeur ,  eu 
évitant  feulement  '.es  nervures  ;  c'en  alors  que 
commencent  leurs  dégâts  les  plus  fenfibles  ; 
elles  troilfent  promptement  &  confommenc 
beaucoup.  Après  s'être  ralTalîces  ,  elles  re- 
viennent s'arranger  fur  leur  nid,  &  reltenc 
à  l'air  s'il  elt  doux  ;  mais  s'il  ell  frod  ou 
qu'il  tombe  une  forte  pluie,  elles  rentrent; 
cependant ,  l'entrée  du  nid  ,  les  cloifons  qu'il 
contient  deviennent  trop  étroites ,  les  Che- 
nilles y  remédient  par  de  nouveaux  plans  de 
foie  dont  elles  enveloppent  leur  ancien  nid  , 
&  entre  lelquels  elles  fe  mettent  à  l'abri. 
Mais  dans  les  premiers  jours  du  mois  de 
ma:  elles  commencent  à  fe  féparer,  à  ne  plus 
revenir  au  nid  commun  ,  à  vivre  feules  ou 
par  petites  bandes  ifolées;  félon  qu'elles  fe 
trouvent  alors,  elles  fe  filent  un  nid  parti- 
culier ou  commun  pour  le  nombre  qu'elles 
font ,  &  elles  fubilîent  leur  dernier  change- 
ment Je  peau  lotis  cet  abri.  Il  n'elt  pas  aullî 
fur  que  le  nid  fous  lequel  elles  ont  patîè  l'hi- 
ver.  Aulli  s'il  lurvient,  vers  le  10  de  mai , 
tems  de  [<  ur  dernière  mue,  des  pluies  froides 
ck  abondantes,  il  en  périt  un  grand  nombre; 
ces  pluies  ,  dont  on  fe  plaint  à  d'autres 
égards ,  font  donc  ,  relativement  à  celui  ci , 
très  utiles.  Elles  firent  un  fi  grand  bien  en 
1752,  que  les  Chenilles,  qui,  au  com- 
mencement de  mai  avoient  donné,  par  leur 
nombre  les  plus  vives  alarmes,  ne  furent 
jamais  moin>  abondantes  qu'à  la  fin  de  ce 
mojs,&  qu'elles  le  furent  peu  les  deux  années 
fuiv<uues. 

M.  d  •  Réaumur  obferve  que  le  feul  moyen 
en  notre  pouvoir  de  nous  oppofer  aux  dé- 
gâts de  la  Chenille  commune  elt  déche- 
mller ,  niais  que  ce  moyen  feroit  pratiqué 
avec  bien   plus  d'attmcé.,  s'il   en  réfuhoiï 


DISCOURS 


CXCV11J 

un  intérêt  immédiat  &  attaché  à  l'action 
même  d'écheniller  ;  il  propofe  de  tenter  de 
carder  les  nids ,  &  de  faire ,  de  la  foie  qui 
les  compofe  ,  quelqu'ufage  qui ,  par  le  profit 
qu'on  y  ttouveroit  ,  engage  à  ramafler  les 
nids.  Il  remarque  enfuite  que  les  Chardon- 
nerecs  ouvrent  les  nids  pendant  l'hiver ,  & 
qu'ils  dctruifent  une  partie  des  Chenilles. 
11  eût  pu  faire  la  même  remarque  à  l'é- 
oard  des  Méfanges.  Il  fait  enfuite  la  réfle- 
xion que  les  Chenilles,  à  l'abri  des  pluies, 
de  la  neige,  dans  leur  nid,  y  font  peu  ga- 
ranties du  froid,  mais  que  le  plus  rigouraix 
ne  leur  porte  pas  d'atteinte  \  il  le  prouve 
par  l'expérience  des  Chenilles  plongées  dans 
un  refroidiffement  de  dix  -  neuf  degrés  au- 
detfous  de  la  glace,  plus  de  quatre  au-def- 
fous  du  froid  de  1709,  qui  ne  fouffrirent 
pas  de  cette  épreuve. 

Les  Chenilles  qui  fe  font  féparées  au  mois 
de  mai,  vivent  foliraires  jufqu'à  la  fin  du  mois 
de  juin,  &  commencent    alors   à  filer  une 
coque  pour  fe  métamorphofer  ;  elle  eft  d'un 
tillu  lâche  ,  faite  d'une  foie  groffière  ,  d'un 
brun  fale  ,  &  la  Chenille  l'attache  fouvent 
à  une  feuille  ou  une  branche  ,  &  le  Papillon 
naît  au  bout  de  dix-huit  à  vingt  jours.  Il 
dépofe  fes  ceufs  de  la  manière  que  nous  avons 
exDofé.  M.  de   Réaumur   propofe  d'enlever 
les  amas  d'oeufs  ;  ce  feroir   une    opération 
facile  ,    au     moins      dans    les    jardins  ,    & 
qui     auroit     l'avantage     de    prévenir     les 
dégâts  que  caufent  les  Chenilles  en  automne  ; 
il  propofe  auffi  de   ramalfer   les  coques  & 
de  les  carder.  11  parte  enfuite  à  l'hiftoire  des 
Chenilles  qui  vivent  fur  le  pin ,  qui ,  comme 
les  précédentes ,  partent  une  partie  de  leur 
vie  en  fociété,  dont  les  nids  font  plus  dignes 
d'attention  par  la  quantité  &  la  qualité  de 
leur  foie.  Je  ne  le  fui  vrai  pas  dans  les  dé- 
tails relatifs  à    ces  Chenilles  ;  ils  ont  beau- 
coup de  rappotts  avec  l'hiftoire  de  la  com- 
mune. Le  nom    de  celle-ci ,  le  tort  qu'elle 
■nous  fait,  m'ont  engagea  la  faire  connoître 
d'une  manière  particulière,  &  à   donner  à 
fon  hiftoire  une  étendue  plus   grande  que 
celle  que  les  limites ,  que  je  ne  dois  pas 


palier,  me  prefcrivent  pour  la  plupart  des 
autres  infecles. 

Le  troifième  mémoire  eft  terminé  par 
l'hiftoire  de  la  Chenille  appellée  Livrée,  de 
l'arrangement  de  fes  couleurs  ;  c'eft  cette  Che. 
nille  dont  le  Papillon  dépofe  fes  œufs  au- 
tour d'une  branche  en  forme  de  bague.  Les 
Chenilles ,  à  mefure  qu'elles  fortent  de  l'œuf, 
s'arrangent  fur  la  bague,  &  quelques  heures 
après  elles  rongent  les  feuilles  voifines ,  puis 
elles  artujettiflerit  en  commun  par  des  fils 
de  foie  des  feuilles  qu'elles  dévorent ,  &  de 
ces  feuilles  elles  palfenr  à  d'autres  qu'elles 
alfujettilTent  de  même  ;  elles  font  du  nombre 
de  celles  qui  paflent  une  partie  de  leut  vie  en 
fociété,  ainfi  qu'une  autre  efpèce  qui  vit  dans 
les  prairies  ,  &  y  conftruit ,  pour  s'abriter, 
un  nid  de  foie  blanchâtre  attaché  à  des 
touffes  d'herbe  ;  les  Chenilles  de  cette  efpèce 
partent  l'hiver  dans  ces  nids,  &  en  fortent  dès 
la  fin  de  février  ou  le  commencement  de  mats. 


M  i 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Chenilles  qui  vivent  en  fociété  pendant 
toute  leur  vie. 

M.  de  Réaumur  commence  ce  mémoire 
par  l'hiftoire  d'une  Chenille  à  feize  jambes 
qui  vit  fur  le  chêne,  qui  forme  une  répu- 
blique ou  une  famille  de  fix,  fept  J  &  même 
huit  cents  individus.  Les  Chenilles  ne  fe 
quittent  jamais ,  &  deviennent  même  chry- 
falides  à  côté  les  unes  des  autres;  mais  l'inf- 
tant  de  la  feparation  eft  celui  de  la  nailfance 
des  Papillons.  Les  jeunes  Chenilles  ne  font 
qu'étendre  des  toiles  fous  lefquelles  elles  fe 
mettent  à  l'abri  &  elles  fe  cachent  pour  chan- 
ger de  peau  ;  elles  n'ont  point  de  demeure 
fixe,  elles  filent  tantôt  à  une  place,  tantôt 
à  une  autre  ;  mais  parvenues  à  peu  près  au 
tiers  de  leur  grandeur ,  c'eft-à-dire  ,  vers  le 
commencement  de  juin  ,  elles  fe  conftruifenc 
un  nid,  qu'elles  n'abandonnent  qu'en  devenant 
Papillons.  Ce  nid  eft  le  plus  fouvent  atta- 
ché au  tronc  d'un  chêne,  quelquefois  à  une 
des  principales  branches  j  il  eft  pofe  toujours 


PRELIMINAIRE. 


aiïl'z  bas  &  auprès  de  terre  ,  ou  à  fept  ou 
huit  pieds  de  hauteur ,  il  eft  vaile,  n'a  p3s 
toujours  la  même  forme  ;  tantôt  il  cft  ob.long , 
tantôc  il  approche  d'are  fphérique;  il  a 
quelquefois  dix-huit  à  vingt  pouces  de  lon- 
gueur fur  cinq  à  (ix  de  large,*  quatre  ifte  pro- 
fondeur, il  relT'emble  à  un  nœud  de  l'arbre 
même,  il  eft  formé  par  piufieurs  couches 
de  foie  appliquées  les  unes  fur  les  autres, 
fans  cloifon  à  l'intérieur ,  en  ferre  "que  ce 
n'eft  qu'une  forte  de  poche.  Les  Chenilles 
reftent  dans  ce  nid  pendant  que  le  foleil 
eft  fur  l'horizon ,  Se  elles  n'en  torrent  guère 
que  le  foir.  Alors  il  y  a  une  Chenille  qui  le 
met  en  marche,  une  féconde  la  fuit,  une 
troilième  ,  Sec.  Se  toutes  s'avancenr  de  file, 
tant  que  la  première  marche;  car  les  ancres 
s'arrêtent  en  même  tems  que  celle  qui  eft 
en  cète.  Cette  marche  a  fait  nommer  par 
M.  de  RcaumurcesChenilles/>roa;/7?cw«<jir<r.s 
ou  évolutionnaires.  Lorfque  les  Chenilles 
qui  marchent  les  premières  ont  formé  une 
file  d'une  certaine  longueur ,' celles  qui  fui- 
vent  s'arrangent  deux  à  deux  Se  forment  une 
file  fur  deux  rangs,  fuivie  d'une  file  fur  trois, 
qui  l'eft  d'une  file  fur  quatre,  Sec.  Arrivées 
au  lieu  où  elles  veulent  manger  ,  la  pre- 
mière Chenille  s'arrêce,  les  autres  doublent 
les  rani;s  Se  s'arrangent  à  côté  les  unes  des 


Lorfqu'elles  font  ralïallées  ,  une  d'entre 
elles  recommence  la  marche  ,  Se  toutes  la 
fuivent  en  files  pour  retourner  Se  rentrer  au 
nid;  le  tems  delà  métamorphofe  arrivé,  elles 
s'y  filent  à  côté  les  unes  des  autres  des  coques 
qui  forment  toutes  enfemble  uneefpèce  degâ- 
teau  ;  elles  fortifient  ces  coques  des  poils  dont 
elles  étoient  couvertes, Se  elles  rtftent  enchry. 
falides  environ  un  mois.  Notre  auteur  avertit 
les  obfervateurs  qui  peuvent  examiner  les 
nids  ,  que  ce  n'eft  qu'avec  précaution  qu'il 
convient  de  les  ouvrir,  fur-tout  lorfque  les 
Chenilles  ont  fait  leur  coque,  parce  que 
les  poils  dont  elles  étoient  couvertes  font 
mêlés  à  ces  nids  ,  que  ces  poils  pénètrent  les 
pores  de  la  peau,  &  y  caufent  de  vives  cuif- 


CXC1X 

fons  ;  il  s'en  détache  que  le  veut  porte  au 
vifage  &  aux  yeux  ,  qui  y  caufent  de  même 
beaucoup  d'inccimmodité.  Envain  emploie- 
z-on  les  lotion?  de  coûtes  efpèces  \  aucune 
ne  foulage  ;  le  tems  feul  guérit  le  mal  qui 
dure ,  félon  la  quantité  des  poils  qui  ont 
pénétré,  deux  .  trois,  &  jufqu'à  cinq  jours. 
M.  de  Réauniiir  amortit  cependant  les  enf- 
lons qu'il  fouffroit  en  (e  frottant  avec  du 
perfi-1  ;  mais  H  n'a  fait  cette  épreuve  qu'une 
fois  :  il  prend  occafion  du  fair  précédent  pour 
avertir  qu'il  n'y  a  que  les  Chenilles  velues 
qui  caulent  des  démangeaifons ,  que  cet 
effet  n'a  pas  lieu  fi  elles  n'ont  été  froiîléesj 
que  c'eft  lorfqu'elles  font  prêtes  de  muer, 
tems  où  les  poils  ont  moins  d'adhérence, 
qu'on  a  plus  à  en  craindre,  &  qu'il  y  en  a 
quelques-unes  de  celles  qui  vivent  en  fociété 
qui ,  dans  les  tems  voifins  de  leur  mue,  fonc 
comme  entourées  d'une  atmofphère  de  poils 
que  le  vent  emporte  ,  qui  pénètre  comme 
autant  de  dards  dans  les  pores,  railon  pour 
laquelle  on  éprouve  des  cuirions  quand  on 
a  paffé  près  des  famillej  de  ces  Chenilles. 


L'auteur  termine  ce  mémoire  par  I'hif- 
toire  d'une  Chenille  qui  pâlie  fa  vie  Se  le 
tems  de  chryfalide  en  fociété  5,  elle  vit  fur 
les  pommiers  ,  elle  eft  petite ,  rafe  ,  d'un 
blanc  lavé  de  jaune ,  tachetée  de  points  noirs , 
elle  a  feize  jambes.  Les  Chenilles  de  cette  ef- 
pècefe  conftruifent  piufieurs  nids  dans  leur  vie, 
elles  en  changent  fouvent,ils  leur  fervent  de 
retraite  Se  de  lieu  où  elles  prennent  leur  pâture, 
car  elles  ne  mangenc  que  dans  leur  nid  ; 
elles  ne  rongent  jamais  que  le  parenchime 
des  feuilles ,  leur  nombre  eft.  d'un  à  deux 
cents  par  famille,  leur  nid  confîfte  en  des 
toiles  femblablesà  celles  des  Araignées  J  donc 
elles  entourent  un  certain  nombre  de  feuilles 
avant  de  les  ronger.  Elles  conftruifent  huit  à 
dix  nids  difTérens  dans  leur  vie  ,  filent  cha- 
cune une  coque  particulière  dans  le  dernier, 
Se  y  fubiftent  leur  changement. 


ce 


DISCOURS 


e.    Mémoire. 


De  la  mecan  '<que  avec  laquelle  diverfes  efpèces 
de  Chenilles  plient ,  roulent  &  lient  des 
feuilles  de  plantes  &  d'arbres  ,_  &  fur- tout 
celles  de  chêne. 

Plufieurs  efpèces  de  Chenilles  vivent  feule 
à  feule  fur  la  même  plante  ou  le  même  ar- 
bre ,  dans  des  fortes  de  coques  qu'elles  fe 
forment  en  roulant,  les  unes  une  feuille  en 
tout  ou  en  partie,  d'autres  en  la  pliant  feu- 
lement, certaines  en  rapptochant  plufieurs 
feuilles  les  unes  des  autres.  Tous  ces  ou- 
vrages ,  au  centre  delquels  ces  infectes  vi- 
vent ifolés,  font  exécutés  par  le  moyen  de 
fils  de  foie  qui  retiennent  les  feuilles  dans  la 
poficion  convenable  aux  Chenilles.  Le  chêne 
eft  de  tous  nos  atbres  celui  fur  lequel  on 
voit  le  plus  de  feuilles  roulées  par  des  Che- 
nilles. L'auteur  fuit  &  décrit  la  mécanique 
emoloyée  pour  ce  travail.  On  ne  peut,  par 
un  extrait,  en  donner  une  jufte  idée,  on 
peut  feulement  conclure  que  l'opération 
connue  à  étendre ,  d'un  point  à  un  autre  , 
des  fils  de  foie,  à  placer  à  différentes  dif- 
tanecs ,  des  couches  de  ces  fils  :  on  conçoit 
que  ce  font  autant  de  liens  qui  retiennent 
les  feuilles;  mais  comment  les  Chenilles  les 
recourbent-elles?  c'eft  qu'il  elt  beaucoup  plus 
difficile  de  fe  repréfenter ,  &  ce  qu'on  ne 
peut  comprendre  ou  qu'en  voyant  les  Che- 
nilles travailler  '  ou  en  fuivant ,  comme  dans 
l'ouvrage  de  l'auteur  ,  auquel  je  fuis  forcé 
de  renvoyer  ,  des  planches  qui  repréfentent 
les  différentes  manœuvres  des  Chenilles. 
Heureufement  cet  objet  n'eft  que  de  pure 
curiofité.  J'ajouterai  que  les  Chenilles  chan- 
gent plufieurs  fois  d'habitation  en  roulant, 
pliant  ou  rapprochant  de  nouvelles  feuilles, 
ôc  qu'outre  celles  qui  roulent  les  feuilles  du 
chêne,  à  l'égard  liefquelles  M.  de  Réaumur 
s'eft  plus  étendu  ,  il  parle  encore  de  beau- 
coup d'autres  Chenilles  remarquables  fous 
le  même  point  de  vue,  &  dont  il  décrit 
les  opérations  avec  les  détails  qui  lui  font 
ordinaires.  Toutes  ces  Chenilles  font  petites 
en  général  ,  elles   fubiflcnr  leur   métamor- 


phofe  au  centre  de  leur  dermère  habitation 
&  deviennent  des  Papillons  peu  apparens. 

6e.      M    É    M    O    I   R    B. 

De  quelques  efpèces  de  Chenilles  remarquables  , 
foit  par  leurs  altitudes  ,  fait  par  leurs 
formes ,  foit  par  la  figure  de  quelqu'une 
de  leurs  parties. 

Les  premières  Chenilles  dont  il  eft  faic 
mention  dans  ce  mémoire  font  celles  qui  , 
d'après  l'attitude  qui  leur  eft  ordinaire,  ont 
été  comparées  aux  Sphinx  ,  &  auxquels» a  en 
a  donné  le  nom  ;  ce  font  des  Civ.  miles  rafes , 
qui,  dans  les  tems  de  repos  embrallent  avec 
leurs  pieds  membraneux  une  tige  de  la  plante 
dont  elles  fe  nourrirent,  èV  qui  tiennent  le 
refte  du  corps,  ou  fa  partie  antérieure ,  re- 
levée &  un  peu  recourbée  vers  la  tête,  tan- 
dis que  le  refte  du  corps  eft  horizontal  ; 
telle  eft  une  Chenille  du  troëne.  Ces  Che- 
nilles ont  une  corne  fur  le  dernier  anneau, 
elles  en  changent  en  même  -  tems  que  de 
peau  ,  ou  plutôt  de  Tenvelope  de  la  corne 
qui  eft  contenue  fous  les  peaux  dont  la  Che- 
nille doit  changer  comme  dans  autant  de 
gaines  enfermées  les  unes  dans  les  autres. 

Il  eft  queftion  enfuite  d'une  Chenille  re- 
marquable par  la  ftrudure  de  fes  deux  der- 
nières jambes  écailleufes  qui  s'élargiffent  à 
leur  bout ,  font  terminées  par  deux  crochets  , 
&  reftemblent ,  en  quelque  forte  ,  à  un  poing 
fermé;  puis  d'une  autre  Chenille  à  demi- 
velue,  dont  les  poils  font,  les  uns  fem- 
blables  à  des  cheveux  très  -  fins ,  les  autres 
terminés  en  fer  de  lance,  plufieurs  par  une 
palette  portée  fur  un  long  pédicule.  Une 
troifième  Chenille  fe  fait  remarquer  par  fon 
attitude  bizarre  dans  les  tems  de  repos;  les 
deux  tiers  de  fon  corps  font  parallèles  à  l'ho- 
rizon ,  tandis  que  le  tiers  antérieur  eft  re- 
levé &  replié  en-arrière.  Sur  l'ofier  vit  une 
Chenille  qui  n'a  pas ,  comme  les  précé- 
dentes ,  une  pofition  confiante  ,  mais  qui 
en  varie  prefque  continuellement,  même  en 

mangeant , 


PRÉLIMINAIRE. 


ccj 


mangeant,  qui  tantôt  relevé  l'a  tête ,  tantôt  fa 
queue,  quelquefois  le  milieu  du  corps,  &c. 

M.  de  Réaunrur  s'occupe  enfuite  de  Che- 
nilles qui  portent  à  leur  derrière  une  elpèce 
de  queue,  les  unes  (Impie,  les  autres  tour 
chue.  La  plupart  de  ces  Chenilles  (ont  en- 
c  >rj  remarquables  par  leurs  attitudes  j  telle 
eft  une  Chenille  du  faille  ,  qui  porte  une 
queue  fourchue  ,  qu'elle  relève  Se  baiffe  à 
volonté.  Cette  queue  eft  formée  pat  deux 
"tuyaux  qui  coin  ennent  une  corne  que  la 
Chenii'e  fait  forcir  &  rentrer  à  fon  gré, 
&  qu'elle  montre  fur-tout  lorfqu'on  l'inquiète. 
Il  eli  probable  que  cette  corne  fert  à  la  Che- 
nille à  chalfer  les  infectes  qui  l'incommodent, 
c'eft  un  ufage  auquel  l'auteur  l'a  vue  l'em- 
ployer. Cette  Chenille  mérite  encore  d'êire 
remarquée  par  la  conformation  de  fa  coque. 
Elle  la  compofe  de  bois  tendre  qu'elle  ré- 
duit en  pouiliète  _,  dont*  elle  lie  les  fragment 
avec  de  la  foie,  &  qu'elle  entoure  de  ^r.iins 
de  terre  liés  par  la  même  (ubitance  ;  cette 
eoque  eft  plus  dure  que  le  bois  de  faille 
même  dont  elle  ett  formée.  M.  de  Réaumur 
auroit  pu  rapporter  à  ce  mémoire  la  Che- 
nille du  fenouil  ,  qui  fait  forcir  &  rentrer 
à  fon  gré  d'entre  le  premier  &  le  fécond 
anneau  de  fon  corps  en  delïus ,  une  corne 
bifurques. 

7e.       M  F  M  O  1  R  E, 

De  quelques  Papillons  Çingulicrs  ,  [avoir 
du  Papillon  paquet  de  feuilles  sèches  ,  du 
Papillon  à  tête  de  more ,  &  des  petits 
Papillons  de  î éclair  &  du  chou. 

Le  Papillon  paquet  de  feuilles  sèches, 
ainfi  nommé  de  fa  rellemblance  avec  l'objet 
auquel  on  le  compare  dans  la  dénomina- 
tion qu'on  lui  donne,  eft  fort  grand,  d'un  brun 
rougeâtte  ou  couleut  de  feuilles  sèches.  Ses 
ailes  fupérieuresj  qu'il  porte  en  toîc  ,  imi- 
tent, par  leurs  nervures  Se  leurs  contours  , 
les  nervures  Se  les  échancrures  qu'on  remar- 
que fur  la  pluparc  des  feuilles  ;  fa  tête  eft 
terminée  par  deux  barbes  qui  fe  réuniirent 

Htjloire  Naturelle,  lnfe'Us.Tome  IV. 


Se  qui  ont  l'air  d'une  forte  de-bec;  ces  barbes 
&  les  ancennes  couchées  fur  Us  côtés  du  mor- 
celer, relfemblentau  \  édiculequi  foutienntnt 
les  feuilles.  Ce  Papillon  refte  immobile  pen- 
dant prefque  tout  le  jour-,  la  Chenille  dont 
il  provient  file  une  coque  brune  mêlée  dé- 
pôts &:  d'une  poulTâère  blanche,  ne  prend 
point  de  précautions  pour  la  cacher ,  &  la 
confinât  fouvent  au  pied  d'un  arbre.  C'eft 
dans  le  mois  de  juillet  qu'on  trouve  ce  Pa- 
pillon. Sa  Chenille,  une  des  plus  grandes 
de  nos  pays,  a  jufqu'à  quatre  pouces  de 
longue'iu  ;  elle  vit  fur  le  poitier  Se  fur  le 
pêcher  ;  elle  eft  à  demi  velue,  a  feize  jambes, 
Se  eft  en-dellus  d'un  gris  de  fouris ,  en-def- 
fous  d'un  brun  fombrej  fon  pénultième  an- 
neau fupporte  une  corne  charnue  fort  courte. 

LePapillon  tête  de  mort  ,ùnC\  appelle  parce 
que  l'on  voit  fur  fon  corcelet  la  répréfen- 
tation  allez  palTablement  figurée  d'une  tête 
de  morr  }  eft  une  Phalène  de  la  première 
clailej  fuivant  la  méthode  de  notre  auteur  ; 
c'eft  pour  la  grandeur  Se  la  malle  du 
corps  ,  le  plus  grand  de  nos  Papillons  :  fes 
couleurs  font  mêlées  de  brun  noir  Se  de 
brun  couleur  de  feuille-morte.  Ce  Papillon, 
remarquable  par  la  figure  repréfentée  fur 
fon  corcelet  ,  l'eft'  encore  par  un  cri  très- 
tort,  aigu  ,  femblable  à  une  forte  de  gro- 
gnement qu'il  fait  fouvent  entendre.  Ces 
deux  caufes  réunies  ont  fouvent  fuflî  pour 
que  ce  Papillon  ait  répandu  l'effroi ,  quoi- 
que la  figure  repréfentée  fur  le  coreeke  ne 
foie  due  qu'J  un  bizarre  arrangement  de  poils 
noirs  Se  de  poils  jaunâtres  &:  que  le  cri  foie 
produit  par  le  frottement  de  la  trompe  contre 
les  lames  qui  en  accompagnent  l'origine. 

On  le  trouve  en  des  pays  très-difTérerens. 
Albin  l'a  vu  en  Angleterre,  M.  Duhamel 
l'a  trouvé  à  quelques  lieues  de  Paris }. M.  de 
Réaumur  l'avoic  reçu  d'Egypte;  il  eft  fur- 
tout  commun  en  Bretagne ,  Se  du  rems  où 
M.  de  Réaumur  écrivoit  _,  l'abondance  des 
Papillons  tête  de  mort  étoit  regardée  dans 
cette  province  comme  un  figue  funefte  de 
mortalité.  J'ajouterai  aux  remarques  fur  les 
c  c 


ccij 


DISCOURS 


lieux  où  l'on  trouve  ce  Papillon ,  que  je  1  ai 
reçu  de  la  Chine ,  de  l'Allemagne  ,  qu'il  I 
croie  en  abondance  dans  une  boîte  d'infectes 
rarnallés,  dans  diverfes  contrées  de  PInde, 
par  le  chirurgien  major  de  l'efcadre  de 
M.  le  Comte  de  Suffren.  11  ne  paroît  donc 
pas  qu'il  y  aie  d'efpèce  de  Papillons  en  gé- 
néral plus  répandue. 

La  Chenille  ,  qui  eft  très  belle  &  variée 
de  verd,  de  jaune,  &c.  vit  de  préférence 
fur  le  jafmin.  On  la  trouvoit  rarement  aux 
environs  de  Paris  anciennement  3  elle  n'y 
eft  pas  tare  depuis  quelques  années  ;  j'en 
ai  trouvé  qui  vivoient  des  feuilles  de  la 
pomme  de  terre.  Eft -ce  parce  que  cette 
plante  eft  une  nourriture  agréable  pour  ces 
Chenilles  ,  qu'elles  font  aujourd'hui  plus 
communes  dans  nos  campagnes  ? 

Du  Papillon  tête  de  mort,  un  des  plus  grands 
de  nos   contrées ,  l'auteur  paffe  aux   Papil- 
lons qu'il  appelle  de  l'éclair  &  du  chou,  & 
qui  à   peine    de  la  grolTeur  de  la  tête  d'une 
épingle  ,  l'ont  les  plus  petits  qu'il  ait  con- 
nus.' C 'eft  Poppofmon  de  grandeur  qui  le 
détermine  à   en   parler  en  cet  endroit.   Ces 
Papillons  font  blancs  ,  mais  pour  les  recon- 
noître  pour  ce  qu'ils  font  Se  détailler  leurs 
parties ,  il  faut  avoir  recours  au  microfeope  ; 
on  les  reconnoît  alors  pour  de  véritables  Pha- 
lènes. Il  s'offre  cependant  une  différence  dans 
la  trompe  ,  qui  eft  compofée  d'une  gaine  & 
d'un  ftilet  plus  court.  Aufiî  le  Papillon  ne 
cherche  t  il  pas  les  fleurs,  pour  en  pomper 
les   fucs  ,  mais  il   fe  tient  en  -  deffous  des 
feuilles  de  l'éclair,,  fur  lefquelles  fur-  tout 
il  eft  abondant ,  car  on  le  trouve  auffi ,  mais 
en  moins  grand  nombre  ,  fous   les  feuil'es 
de  chou  ,  &  il  enfonce  fa  trompe  dans  le 
patenchime  des    feuilles.  M.    de  Reaumur 
-ayant  îfolé  de  ces  Papillons ,  eft  parvenu  à 
voir  leurs  œufs,  à  reconnoîue  &  décrire  les 
Chenilles  qui  en  naiffent.  La  ponte  n'eft  au 
plus  que  de  dix  à  douze  œufs  par  individu  ; 
exception  qui  auroit  dû  frapper  notre   au- 
teur ,  puifqu'en    général   les   animaux   font 
d'autant   p'us   féconds   qu'ils  iont  plus   pe- 
tits. Mais  il  n'y  a   pas  de  loi   ablolument 


invariable.  Il  faut  lire  dans  le  mémoire  même 
la  deferipnon  de  la  Chenille  ,  de  la  Chry- 
falide,  du  Papillon  ,  de  les  œufs }  cependant 
M.  de  Réaumur  obferve  que  le  défaut  de 
fécondité  individuelle  eft  compenfé  par  la 
multiplicité  des  générations  qui  te  fucccder.r, 
en  forte  que  d'après  les  calculs  qu'il  fait, un 
feul  Papillon  de  l'éclair  peut  avoit  en  une 
année  une  poftérité  de  deux  cents  mille 
individus,  quoique  le  premier  Papillon  n'ait 
produit  que'dix  œufs,  tandis  que  le  Papillon 
qui  n'a  par  an  qu'une  génération,  eft  borne 
pour  la  poftérité  d'une  année  aux  cinq  a 
lix  cents  individus  nés  des  œufs  qu'il  a  de- 
pofes.  Ce  trait  eft  un  des  plus  frappans  entre 
les  vues  qui  femblent  avoit  déterminé  la 
nature  Se  les  effets  qui  ont  lieu.  11  faut  ajouter 
que  le  Papillon  Se  la  Chenille  fe  irouveiu  fur 
la  plante  qui  les  nourrit  pendant  toute  l'an- 
née, même  pendant  le  plus  fort  de  l'hiver. 


8e.     MÉMOIRE. 

Des  arpenteufes  à  àou^e  jambes ,  ou  du 
Chenilles  qui  ont  fait  de  grands  défordres 
en  1735  dans  les  légumes  du  Royaume. 

Il  y  a  peu  d'efpèces  d'Arpenteufes  à  douze 
jambes  dans  nos  jardins  '&  nos  campagnes. 
Ces  Chenilles  femblent  différer  fouvent  par 
leurs  couleurs,  mais  elles  deviennent  des  Pa- 
pillons li  femblables  ;  que  M.  de  Réaumut 
doute  qu'il  y  ait  plus  d'une  efpèce  ,  &penfe 
que  les  Chenilles  diverfement  colorées  ne 
(ont  que  des  variétés.  Ces  Chenilles  font 
de  médiocre  grandeur 3  on  les  trouve  ordi- 
nairement fur  le  chou  ,  la  chicorée  Se  la 
jacobée  ;  elies  ne  font  pas  communément 
en  <?rand  nombre,  &  l'on  en  rencontre  quel- 
qiies-un.es  au  milieu  même  de  l'hiver.  Ce- 
pendant à  la  fin  de  juin  Se  jufqu'à  celle  de 
juillet  1735  ,  il  parut  un  grand  nombrede 
ces  Chenilles,  femblables  à  celles  qu'on 
voit  ordinairemenr  Se  qui  font  toutes  vertes  ; 
il  en  parut  encore  beaucoup  plus,  qui  ,  avec 
le  même  nombre  de  jambes,  différoient  pat 
un  fond  de  couleur  plus  brune, &  par  quatre 
raies  longitudinales  de  couleur  citron.  Ces 


PRELIMINAIRE. 


ccn; 


Chenilles  étoïent  fi  nombreufes  aux  envi- 
rons de  Paris  Si  dans  plulieurs  provinces 
qu'ell  s  dévaluèrent  les  potagers  &  k:s  ma 
rais  ;  elles  attaquèrenr  d'abord  les  laitues  , 
enfuite  les  pois  ,  les  grolles  fèves ,  les  ha- 
ricots ,  Se  n 'épargnèrent  ,  après  avoir  dé- 
truie  ces  premières  plantes,  aucune  de  celles 
de  nos  jardins. 

Le  peuple  imagina  que  plusieurs  perfonnes 
étoient   mortes  d'avoir  mange  de  ces  Che- 
nilJe?   reftées   parmi  des  plantes    négligem- 
ment  épluchées.  Ce   préjugé   Se    la  difette 
réelle  des   légumes  ,  furent   caufe   que    les 
marchés  furent  dépourvus  pendant  plufieurs 
femaines  de  légumes  herbacées.  Ces  efpèces 
de  Chenilles   fe   nourriffent   en  outre  d'un 
grand  nombre  d'autres  plantes,  &  de  plantes 
très -différentes  ;  elles  occasionnèrent  en  par- 
ticulier une  perte  confidétcible  dans  les  chan- 
vres. Ainfi  la  déprédation  de  ces  Chenilles 
fuc   générale.  Les    bleds  furent    les    feu'es 
plantes  qu'elles  épargnèrent.  Elles  filent  des 
coques  minces  qu'elles  attachent  aux  tiges  des 
plantes  ,   Se   elles  roulent  autour   quelques 
feuilles  ;  deux  jours  après  elles  font  en  chr)  fa- 
lide,1^  au  bout  de  feizeàdix-fept  joursenPa- 
pillon.  C'eft  une  Phalène  brune  nuée  de  rou- 
geâtre  ,  de  jaunâtre  Se  de  gris,  avec  une 
tache  couleur  d'or  pâle  fur  les  ailes  qui  ap- 
proche de   la  figure   de  l'Y.  Quoique    ce 
Papillon   foit  une   Phalène  ,  il    vole  conti- 
nuellement en  plein  jour.  M.  de  Réaumur 
recherche  enfuite  la  caufe  de  la  multiplicité 
extraordinaire  de  ces  Chenilles  en  1755,  la 
plus  probable  eft  que  l'hiver  avoic  été  très- 
peu  rigoureux  ,  que  comme  il  y  a  de  ces 
Chenilles  dans  les  hivers  même  ordinaires, 
e  les  avoient  crû  plus  promptement ,  s'étoient 
métamorphofées  plus  tôt  ,  que  les  généra- 
tions avoient  été  devancées  au  commence- 
ment du   rrinrems  &  multipliées  plus  que 
de  coutume  à  la  fin  de  cette  faifon.  Notre 
auteur   s'efforce   de  faire  voit  l'utilité  qu'il 
y  auroit  de    détruire  en  Août  les  Papillons 
qui  naiffent  de  cesChenilles.  Il  prouve  qu'en 
tuant  alors   deux  de  ces  Papillons,  ce  (eroit 
quatre-vingt  raille  Chenilles  de  moins  pour 


le  mois  de  juin  fui  vaut.  Mais  malgtéce  grand 
avantage  il  ne  perfuadera  pas  cette  forte  de- 
challe  aux  jardiniers  Se  aux  agriculteurs  : 
elle  n'eft  pre  poiable  au  plus  qu'à  quelques 
particuliers  qui,  s'y  livrant  ftuls,  ne  pro- 
duiront pas  un  grand  effet.  L'auteur  finit  par 
rechercher  li  les  Chenilles  ont  pu  caufer  les 
ma'auies  qu'on  leur  a  ar  ribuées,&  il  penfe 
que  non  j  mais  il  ne  donne  pas  une  preuve 
démouftrative  Se  convainquante  que  des  Che- 
nilles, ou  certaines  Chenilles.,  qu'on  auroit 
mangées  ne  puiffent  incommoder,  quoiqu'il 
foie  bien  probable,  mais  non  pas  prouvé j 
qu'il  n'en  réLlteroic  pas  de  mal. 

<>e.    Mémoire. 

Des  Arpenteufes  à  dix  jambes  y  &  de- quelle 
manière  ks  Chenilles  faveht  fe  défendre 
&  fe  remonter  par  le  moyen  d'un  fil. 

Laclaffe  des  Arpenteufes  à  dix  jambes  eft 
fi  nombreufe  en  efpèces, que  pour  faite  con- 
noîtte  toutes  celles  que  notre  auteur  a  obser- 
vées ,  quoiqu'il  ne  les  ait  pas  toutes  vues  apu- 
rement ,  il  faudroit  un  volume  entier.  Il  fe 
borne  donc  A  donner  des  idé^s  générales  des 
variétés  que  cette  clarté  préfente,  &  à  rap- 
porter ce  qui  eft  particulier  à  quelques  ef- 
pèces. 

Les  Arpenteufes  font  petites  en  général  , 
quelques-unes ,  cependant ,  ont  au  delà  d'un 
pouce  ,  longueur  que  M.  de  Réaumur  affigne 
pour   caractère  des   Chenilles    de  grandeur 
médiocre.  Ces  Chenilles  font  auffi  plus  effi- 
lées ,  Se  elles  ont  t  à  proportion  de  leur  grof- 
feur ,  le  corps  plus  long  que  les  autres.  Il 
y  en  a  qui  s'éloignent  moins  par  ces  caractères 
de  la  forme  ordinaire ,  Se  c'eft  de  celles-là 
donc  notre  auteur  compofe  le  premier  genre 
des  Arpenteufes  à  dix  jambes.  Car  il  divife 
cette  clalle  en  clalTes  fecondaires  Se  en  genres. 
Je  me  difpeiferai  de  le  fuivre  dans  ces  dé- 
tails qui  deviendraient  trop  longs.  La  plu- 
part des  Arpenteufes  du  premier  genre  ap- 
pliquent deux  feuilles  l'une   contre   l'autre 
par  le  moyen  de  fils   de   foie ,  Se  rongent 
ce  ij 


CC1V 


DISCOURS 


ces  feuilles  qui  fervent  en  m'me-tems  à  les 
cacher. 

M.  de  Réaumur  diftingue  dans  les  Ar- 
penteufes"du  fécond  genre  une  efpèce  re- 
marquable par  le  port  des  ailes  du  Papillon 
qu'elle  produit  ;  c'eft  une  Phalène  à  antennes 
en  barbe ,  qui ,  contre  la  coutume  des  Pa- 
pillons de  nuit ,  porte  {es  ailes  relevées  à 
ia  manière  des  Papillons  diurnes.  Cette  Che- 
nille vit  fut  le  genêt  ;  elle  eft  d'un  vert 
brun. 

M.  de  Réaumur  comprend  dans  le  rroi- 
fième  genre  les  Arpenreufes  qu'il  nomme 
Arpenteufes  en  bâton ,  expreffion  qui  donne 
mie  idée  fort  jufte  d'une  manière  d'être  qui 
leur  eft  très  ordinaire,  «S^dans  laquelle  leur 
corps  eft  aufli  roide  qu'un  bâton  ;  elles  ont 
le  plus  fouvent  une  couleur  brune;  ce  qui 
achève  de  les  faire  prendre  pour  un  vérita- 
ble morceau  de  bois  j  il  entre  enfuite  dans 
les  détails  nombreux  des  variétés  de  gran- 
deur, de  formes  des  différentes  parties  &c. 
qui  peuvent  fervir  à  distinguer , les  diverfes 
efpèces  dArpenteufes. 

Les  Chenilles  de  cette  nombreufe  clafTe 
entrent  la  plupart  en  terre  ,  où  elles  devien- 
nent chryfalides  dans  une  coque  qu'elles 
fe  font  préparée.  Quelques-unes  cependant 
filent  une  coque  entre  'des  feuilles  qu'elle* 
ont  p'iées,  roulées,  ou  Amplement  ralTem- 
blées  ;  d'autres  rendent  feulement  d'une 
feuille  à  une  autre  des  fils  qui  furfifent  pour 
retenir  la  chryfalidej  enfin  il  y  en  a  qui  fe 
fufpendenr  pour  fe  métamorphofer.  D'une 
Chenille  de  cette  efpèce  naquit  un  Papil- 
lon noclurne  \  obfervation  importanre  ,  en 
ce  qu'elle  détruit  une  loi  qu'on  avoit  cru 
fans  exception  ,  favoir  que  toutes  les  Che- 
nilles qui  fe  fufpendent  fe  changent  en  Pa 
pillons  de  jour;  mais  les  exceptions  à  cette 
loi  font  rares.  Ce  qui  eft  forr  ordinaire  c'tft 
que  les  fcnelles  n'es  dArpenteufes  font 
dépourvues  d'ailes  ,  ce  qui  les  rend  très-dif. 
férentes  de  leurs  mâles. 


Lorfqu'on  inquiète  une  Chenille  arperfr- 
teufe,  ou  qu'on  agite 'feulement  1<.<;  feuilles 
fur  lefquelles  elle  eft  pofée,  elle  cherche  à 
éviter  le  danger  en  fe  laiffant  defeendre  à 
la  faveur  d'un  fil  de  foie  qu'elle  alonge 
à  fon  gré  ,  tantôt  plus  promptemenc  , 
tantôt  plus  lentement,  Se  fouvent  à  plu- 
fieursreprifes  ;  elle  remonte  auffipar  le  moyen 
du  même  fil ,  en  le  pinçant  entre  fes  mâ- 
choires, en  attiranr  fon  corps y  &  le  recour- 
bant vers  fa  tête  &  en  renouvellant  cet 
exercice. 

IOe.    M    E   M    O    I   R    E. 

Des  Chenilles  aquatiques. 

M.  de  Réaumur  penfe  qu'on  peut  trou- 
ver dans  les  eaux  tous ,  ou  prefque  tous  les 
genres  d'infectes  qu'on  voit  fur  la  terre. 
Quoiqu'il  foit  certain  qu'on  y  en  trouve  beau- 
coup }  c;tte  proposition  nous  paroît  trop 
étendue.  L'auteur,  pour  la  confirmer,  ajoute 
que  les  infectes  aquatiques  font  plus  diffi- 
ciles à  trouver  que  les  terreftres  ,  Se  que  , 
quoiqu'il  n'ait  obfervé  que  deux  Chenilles 
d'eau  dont  il  donne  l'hiftoire ,  il  ne  s'enfuit 
pas  qu'il  n'y  en  ait  un  beaucoup  plus  grand 
nombre;  que  Thift'ure  des  deux  efpèces  dont 
il  parle  eft  au  moins  une  preuve  qu'il  y  a 
des  Chenilles  qui  vivent  dans  l'eau.  La  pre- 
mière eft  une  Teigne,  c'eft-àdire,  une  Che- 
nille qui  vit  à  l'intérieur  d'un  fourreau  qu'elle 
fe  conftrL.it  ;  elle  vit  fur  le  potamo^eton , 
plante  aquatique  dont  les  feuilles  ^audi  larges 
Se  plus  .épailles  que  celles  de  l'oranger, 
s'étendent  fur  la  furface  de  l'eau;  elle  coupe 
des  pièces  d'une  feuille,  dont  elle  fe  forme 
un  fourreau  3  compofé  de  deux  parties  rou- 
lées l'une  fur  l'autre;  elle  a  feize  jambes, 
Se  elle  eft  de  la  première  clarté  ,  blanche 
Se  rafe.  Quoique  cette  Chenille  vive  dans 
l'eau  ,  elle  ne  refpire  pas  cet  élément  à  la 
manière  des  poillons,  mais  l'air,  comme  les 
infectes  terreftres  ;  elle  eft  même  toujours  à 
fec  dans  fa  coque  p'ongée  dans  l'eau  ;  la 
Chenille  alonge  fa  tête  hors  du  fourreau  Se 
de  l'eau,  la  retire  fans  que  l'eau  s'introduife 
dans  le  fourreau  que  le    corps   remplit  êc 


PRÉLIMINAIRE. 


Douche  à  fon  extrémités.  Mais  comme  la 
Chenille  change  de  coque  &  qu'elle  en  conf- 
truit  une  nouvelle  à  inclure  qu'elle  grandit,  la 
difficulté  eft  de  confttuire  une  nouvelle  coque 
qui  ne  contienne  pas  d'eau;  il  faut  lire, 
dans  le  mémoire  même,  les  détails  de  cette 
opération. 

Toutes  les  fois  que  la  Chenille  veut  man- 
ger ,  elle  alonge  fa  tête  hors  du  fourreau, 
&  elle  ne  ronge  que  le  parenchime  d'un  des 
côtés  de  la  feuille;  elle  fe  porte  d'une  place 
à  l'autre  en  alongeaiu  fus  premiers  anneaux, 
en  le  cramponnant  Cv  en  attirant  fa  coque 
retenue  par  les  patres  memhraneufes  ;  iorf- 
qu'elle  eft  prête  de  le  métamcrphofer  elle 
tapillè  de  foie  l'intérieur  de  fa  coque,  & 
après  avoir  palfé  par  l'état  de  chryiahde  ,  elle 
devient  une  Phalène  à  autenies  à  filets  gre- 
nés ,  tachetée  de  brun  feuille  morte  fur  un 
fond  gris  de  perle  _,  plus  colorée  en-delFous 
qu'en  uelius  :  cette  Phalène  dépofe  les  œufs 
iur  les  feuilles  du  potùiaogetoç.  Certe  plante 
nouait  encore  une  féconde  efpèce  de  Che- 
nille de  la  grandeur  à-peu  près  de  la  précé- 
dente ,  mais  d'un  brun  verdâtre.  C'eft  auflî 
une  Teigne  ,  mais  dont  le  fourreau  eft  beau- 
coup plus  groflièrement  travaillé-  La  lentille 
d'eau,  cette  plante  fi  commune  dans  les  eaux 
ftagnantes ,  nourrit  auflî  une  Chenille;  elle 
eft  d'un  brun  olive  ,  avec  quelques  teiates 
de  biftre  ,  elle  a  !eize  jambes,  elle  s'enferme 
dans  une  coque  formée  de  plufieurs  feuilles 
rapprochées  &  lices  cnfemble  ;  elle  devient 
une  Phalène  à  antennes  à  filets  grenés. 


M 


MOIRE. 


Des  différentes    efpèces    d'ennemis  des 
Chenilles. 

Les  Chenilles  ont  un  grand  nombre  d'enne- 
mis,dont  les  uns  les  dévorent  toutes  entières, 
les  autres  les  dépècent  ou  les  rongent  par  par- 
ties, plufieurs  ne  font  que  les  piquer  &  fu- 
cer  leurs  humeurs  ;  un  grand  nombre  dépofe 
à  leur  iatérieur  des  œufs  dont  raillent  des 
larves  qui  les  dévorent.  Les  infectes  font  de  ces 


CCT 

differens  ennemis  ceux  à  l'hiftoire  defquels 
M.  de  Réaumur  s'arrête  particulièrement  dans 
ce  mémoire.  11  obfetve  d'abord  que  les  Che- 
nilles trouvent  un  ennemi  dans  leur  propre 
efpèce.  C'eft  une  Chenille  rafe  qui  vit  fut 
le  chêne,  elle  eft  de  la  première  clalTe  3 
d'un  brun  noir  ,  rayée  de  trois  bandes 
d'un  beau  jaune  fur  le  dos,  &  d'une  pareille 
raie  de  chaque  côté.  Cette  Chenille  faille 
celle  de  fes  femblables  qui  le  trouve  à  fa 
portée,  la  blelfe  avec  les  mâchoires  vers  les 
premiers  anneaux  ,  fuce  enfuire  fes  humeurs 
Si  dévore  fes  parties  internes  ;  elle  laille 
la  peau ,  les  dents  &  les  mâchoires.  Vingt 
Chenilles  de  cette  efpèce  enfermées  dans  un 
poudrier  où  l'on  renouvclloit  les  feuilles  de 
chêne  au  befoin  ,  furent  clans  peu  réduites 
à  une  feule  qui  dévora  la  dix-neuvième.  Cet 
exemple  eft  encore  unique  dans  fon  genre. 
Mais  fi  ce  n'eft  pas  dans  leur  clalle  que  les 
Chenilles  rencontrent  de  nombreux  ennemis, 
'c'eft  dans  celle  dis  autres  infectes. 

Les  uns  entament  la  poau  &:  fucent  la 
Chenille  ,  les  autres  pénètrent  à  fon  inté- 
rieur Si  le  dévorent.  Ce  font  des  vers  de 
dirlérens  infectes.  On  les  peut,  fuivant  notre 
auteur,  divifer  en  folitaires  &  en  Vers  qui 
vivent  en  fociété.  Les  premiers  ne  fe  trouvent 
qu'au  nombre  d'un  ou  deux  à  l'intérieur 
d'une  Chenille  ,  les  féconds  y  font  en  grand 
nombre  ;  les  uns  6V  les  autres  ou  fe  méta- 
morphofent  fous  la  pez.u  de  la  Chenille,  ou 
la  percent  pour  fortir  avant  leur  changement, 
ou  ils  ne  fortent  que  de  la  chryfalide  :  plu- 
fieurs fe  filent  des  coques  à  côté  les  uns 
des  autres,  foit  à  l'intérieur,  foit  au  dehors 
de  la  Chenille.  Ces  Vers  font  produits  par 
des  œufs  que  des  femelles  de  leur  efpèce  , 
pourvues  d'une  tarrière,  dépofent  deiïous  la 
peau  des  Chenilles  en  la  piquant.  Ils  fe 
p.ourrilfent  principalement  du  corps  grailfeux 
qui  occupe  la  plus  grande  capacité  du  corps 
de  la  Chenille  ;  ils  épargnent  les  organes 
néceflaires  à  fon  exiftence  &  à  fon  entre- 
tient ;  ainfi  ils  croiflent  à  fes  dépens  fans 
lui  caufer  d'abord  la  morr,  ils  périroient  eux- 
mêmes  5  mais  le  corps  grailléux  eft  deitinc 


CCVJ 


DISCOURS 


au  développement  des  parues  du  Papillon 
contenu  Tous  l'enveloppe  de  Chenille,  fc  ce 
corps  étant  confumé  par  les  Vers  ,  le  Papil- 
lon périt,  quoique  les  Chenilles  aient  par- 
couru la  durée  de  leur  première  forme.  Ce- 
pendant quelques  vers  ménagent  moins  les 
organes  néccllaires  à  la  Chenille  ,  nnillenc 
par  les  attaquer  6c  la  tuent  ;  mais  ceux-ci 
font  alors  à  leur  terme,  6c  n'ont  plus  befoin 
de  la  Chenille,  au  lieu  que  les  autres  n'ont 
atteint  leur  grandeur  que  quand  elle  eft  elle- 
même  à  fon  terme. 

Il  y  a  des  chry  alides'qui  font  piquées  & 
dévorées  par  des  Vers  nés  à  l'intérieur  de  la 
même  manière  qu'il  vient  d'être  expofé  par 
rapport  aux  Chenilles  ;  je  ne  fuivrai  pas 
notre  auteur  dans  la  defeription  qu'il  fait 
de  plufieurs  efpèces  de  ces  Vers  ,  non  plus 
que  je  ne  l'ai  pas  fuivi  dans  celle  des  diffè- 
re ns  Vers  qui  vivent  aux  dépens  des  Chenilles  ; 
c'eft  dans  le  mémoire  même  qu'il  faut  cher- 
cher ces  détails. 

Les  Vers  dont  nous  venons  de  donner 
l'idée  ne  font  pas  les  feuls  ennemis  des  Che- 
nilles ,  elles  en  ont  beaucoup  d'autres  parmi 
lefquelles  on  peut  compter  les  Punaifes  des 
jardins  qui  les  piquent  &r  les  fucent,  un 
Ver  noir  de  la  grandeur  d'une  Chenille  de 
moyenne  taille,  que  M.  de  Réaumur  croit 
fe  changer  en  Scarabé,  qui  s'introduit  dans 
le  nid  des  Chenilles  procelTicnnaires ,  les  y 
tue  &  y  en  dévore  un  grand  nombre.  Les 
Vers  de  ces  efpèces  font  fi  voraces  ,  qu'ils 
fegoroent  de  nourriture  ,  tombent  dans  l'en- 
gourdiflement ,  &  qu'alors  ils  font  quelque- 
fois eux  mêmes  dévorés  par  d'autres  ven  de 
leur  efpèce.  Le  mémoire  eft  terminé  par  la 
defeription  d'un  Scarabé  qu'on  trouve  fré- 
quemment fur  le  chêne ,  6c  qui  s'y  nourrit 
de  Chenilles. 

I  Ie.      MÉMOIRE. 

Des  Chenilles  qui  river t  dans  les  liges,  les 
branches  &  les  racines  des  plantes  &  des 
arbres  t  &  des   Chenilles   &   de   quelques 
Vers  qui  vivent  dans  l'intérieur  des  fruits. 
Les  Chenilles  dont  il  a  été  queftion  dans 

les  mémoires  précédens  vivent  à  lextérieur 


des  végétaux  dont  elles  rongent  les  fenillés  • 
celles  qui  font  l'objet  de  ce  mémoire  ha- 
bitent à  l'intérieur  des  plantes  ou  des  aibres. 
elles  fe  tiennent  particulièrement  entre  l'au- 
bier &  l'écorce  ,  &  fe  nourrrtTenr  des  fibres 
ligneufes  ;  elles  font  communément  rafes  , 
&  leur  peau  ,  plus  délicate  que  celle  des 
autres  Chenilles  ferait  bientôt  delféchée  par 
!e  contait  de  l'air.  Cependant  elles  font , 
dans  leur  retraire,  expofées  aux  mêmes  enne- 
mis que  celles  qui  vivent  à  l'air;  il  y  en  a 
qui  ne  s'accommodent  que  de  certaines  plan- 
tes ou  de  certains  arbres,  6c  d'autres  qui  vi- 
vent indifféremment  à  l'intérieur  d'arbres  ou 
de  plantes  d'efpèces  différentes.  Les  unes  fe 
tiennent  au  -dedans  des  branches  ou  des  tiges , 
les  autres  au  deJans  des  racines.  De  la  def- 
eription de  plufieurs  efpèces  de  cesdifférentes 
Chenilles,  notre  auteur  paffe  aux  infectes  qui 
vivent  dans  l'intérieur  des  fruits  ,  6V  même 
des  grains.  11  remarque  qu'on  appelle  com- 
munément ces  infectes  des  Vers,  6c  les  fruits 
ou  grains  qu'ils  ont  attaqués  fruits  ou  grains 
véreux;  il  avertit  qu'il  y  a  en  effet  des  Vers 
de  beaucoup  d'efpèces ,  c'eft  à-dire ,  des  lar- 
ves qui  doivent  fe  changer  en  infectes  diffé- 
rens  des  Papillons  qui  rongent  l'intérieur  des 
fruits  ou  des  grains,  mais  qu'il  y  a  auffi 
beaucoup  de  ces  infectes  qui  font  des  Che- 
nilles ou  des  larves  qui  deviennent  Papillons. 
La  piquure  de  ces  animaux  eft  une  des  caufes 
les  plus  ordinaires  de  la  chute  des  fruits,  foie 
nouvellement  noués  ,  foit  déjà  formés  & 
prêts  de  leur  maturité.  Cat  les  fruits  fonc 
également  attaqués ,  mais  par,  différens  in- 
fectes, dès  qu'ils  font  noués ,  quand  ils  ap- 
prochent d'être  mûrs  ,  ôV  pendant  tout  le 
tems  qu'ils  tiennent  à  l'arbre  ;  de  tous  les 
infectes  qui  fe  rourriflent  à  l'intérieur  foit  des 
fruits,  foit  des  grains,  M.  de  Réaumur  ne 
confidère,  dans  ce  mémoire,  que  ceux  qui 
font  de  véritables  Chenilles.  Il  remarque 
que  certains  fruits  en  font  fouvent  attaqué?, 
tandis  que  d'autres  ne  le  font  que  très- 
rarement,  ou  prefque  jamais.  Ainfi  l'on 
trouve  fouvent  des  Chenilles,  ou  des  Vers, 
fuivant  l'expreflion  commune,  dans  les  pru- 
nes, les  bigarots,   les  pommes  &  plufieurs 


PRÉLIMINAIRE. 


ccvjj 


variétés  de  poires  :  on  n'en  tiouve  pas  au  con- 
traire clans  les  perches ,  les  abricots,  los  rai- 
fins.  On  accufe  fouveni  les  Vers  dèc/e  la 
caufe  unique  de  la  diiecte  des  fruits.  Cette 
inculpation  ne  paraît  pas  fondée  en  ce  que 
les  mêmes  caufes  contraires  à  la  multiplicité 
des  fruits ,  le  font  aulfi  à  la  multiplicité  des 
infectes;  en  for'te  que  les  intempéries  qui 
font  avorter  les  fruits,  caufent  aulîi  la 
mortalité  des  iniectes  ;  la  proportion  entre 
le  nombre  total  des  fruits  Si  les  fruits  vé- 
reux dans  chaque  année ,  eft  toujours  la 
même;  lorfque  les  fruits  font  abondans,  il 
y  en  a  beaucoup  plus  de  véreux ,  deux,  par 
exemple  ,  fur  iîx  ;  &  quand  il  y  a  moitié 
moins  de  fruits,  il  y  en  a  aulîi  moitié  moins 
de  véreux  à  proportion  du  nombre  tatal. 

Le  Papillon  ,  dont  les  Chenilles  doivent 
fe  nourrir  à  l'intérieur  d'un  fruit,  dépofe 
fes  œufs  fur  les  fruits  au  moment  où  ils 
nouent;  la  Chenille  qui  naît  bientôt,  le 
perce,  y  pénètre,  la  plaie  fe  referme  Si  n'en; 
pas  vifible.  Mais  on  ne  trouve  communé- 
ment qu'une  Chenille  à  l'intérieur  d'un 
grain  ou  d'un  fruit,  qui ,  par  fon  volume,, 
paraîtrait  pouvoir  en  nourrir  plufieurs;  le 
Papillon  n'a-t  il  dépofé  qu'un  œuf  fur  cha- 
que fruit  ;  at  il  pu  reconnoître  fi  le  fruit 
fur  lequel  il  dépofe,  n'étoit  pas  déjà  chargé 
d'un  autre  œuf?  Sans  doute  ,  il  y  a  une 
caufe,  mais  qui  n'eft  pas  connue,  par  le 
moyen  de  laquelle  un  fruit  ou  un  grain  ne 
contient  qu'un  Ver  ou  qu'une  Chenille. 
Cependant  cette  loi ,  quoique  génétale  ,  n'ell 
pas  fans  exception  ;  on  trouve  quelquefois 
deux  vers  dans  un  même  fruit.  Les  grains, 
les  plus  précieux  pour  nous  ,  ne  font  pas 
épargnés  par  les  Chenilles 3  il  y  en  a  qui 
attaquent  les  différentes  fortes  de  bied; ,  Si 
l'orge  eft  particuliétemenr  fujette  à  cet  in- 
convénient. Le  Papillon,  dont  la  Chenille 
dévore  ce  grain  ,  dépofe  fur  un  feul  vingt  à 
ttente  œufs,  cependant  on  ne  trouve  qu'une 
Chenille  dans  chaque  grain.  Suppofera-t- 
on  avec  M,  de  Réaumur  des  guerres  ou  des 
combats  meuttriers  pour  la  poftefiîon  du 
grain  où  on  trouve  la  Chenille,    ou    n'eft- 


il  pas  plus  naturel  de  croire  que  chaque  Che- 
nille, en  nailîant,  s'attache  à  un  grain  qui 
n'a  pas  encore  été  piqué,  comme  les  Che- 
nil'es  nées  d'œufs  dépofés  fur  une  feuille, 
fe  répandent  fur  les  feuilles  voifines,  fansfe 
diipucer  toutes  la  même  feuille  ? 

Les  Chenilles  qui  vivent  à  l'intérieur  des 
grains,  y  fubiffent auflï  leur  mctamorphofe, 
&  le  Papillon  fort  par  le  vuide  que  ia  Che- 
nille a  formé  en  fe  nourri/Tant;  mais  celles 
qui  vivent  à  l'intérieur  des  fruits  en  forcent 
pour  fe  métamorphofer  ;  elles  percent  le  fruit 
de  dedans  en  dehors,  tk  c'eil  alors  qu'il 
tombe  ;  la  folidité  de  l'écorce  la  plus  dure, 
n'empêche  pas  que  la  Chenille  qui  s 'eft  in- 
troduite, jeune  dans  le  fruit  tendre  ,  ne  la 
perce  quand  il  a  acquis  fa  confiftanceôV  elle  fa 
grandeur;  les  noifettes ,  les  glands,  les 
noyaux  même  des  dattes ,  font  percées  par 
des  Chenilles  qui  ont  vécu  à  l'intérieur,  Sç 
qui  fe  font  nourris  de  l'amande.  Nous  n'a- 
vons préfenté  que  les  généralités  contenues 
dans  ce  mémoire,  fans  nous  arrêter  à  la 
defcription  des  efpèces  fi  importantes  ce- 
pendant à  connoître.  Deux  motifs  nous  ont 
portés  à  cette  réticence.  II  fera  queftion  de  la  , 
manière  de  vivre  des  infectes  dans  l'hiftoire 
de  chacun  en  même  tems  qu'on  en  trouvera 
la  defcription  fuivant  l'ordre  méthodique,  Se 
dans  le  difcours ,  fur  les  torts  que  nous  font 
les  infecte»  ,  nous  parlons  de  ceux  dont  il 
eft  queftion  dans  ce  même  mémoire.  Ce  que 
nous  en  aurions  dit  en  cet  endroit  eût  été 
un  double  emploi. 

VOLUME    III. 

Le  troiftème  volume  contient  douze  mé- 
moires dont  l'auteur  donne  une  idée  géné- 
rale dans  une  préface  qui  eft  à  la  tête  du 
volume.  Il  nous  apprend  que  les  mémoires 
ont  pour  objet ,  le  premier  les  Vers  mineurs 
des  feuilles  ,  c'elt  -  à  -  dus  ,  de  très  -  petites 
larves  qui  fe  logent  dans  le  parenchime  des 
feuilles  .,  entre  les  deux  membranes  qui  le 
contiennenr  3  Si  y  trouvent  la  nourriture, 
le   logement  &   un   abri  ;   le  fécond  ,  les 


CCV11J 


DISCOURS 


Teignes  }  ou  les  larves  qui  fe  font  des  étuis 
qu'elles  peuvent  tranfporter  avec  elles  ;  le 
troisième,  les  moyens  de  prévenir  les  ra- 
vages que  les  Teignes  exercent  fur  les  étoffes 
6c  les  pelleteries  auxquelles  elles  s'attachent  j 
le  quatrième  ,  les  Teignes  oui  vivent  fur 
les  arbres  ou  les  plantes,  &  à  qui  les  feuilles 
fervent  pour  en  faire  leurs  rourreaux  ;  le 
cinquième,  la  defeription  d'un  grand  nombre 
de  fourreaux  de  différentes  Teignes ,  conl- 
truies  ou  avec  des  brins  de  bois  Se  de  feuilles , 
ou  avec  des  madères  différences^  Se  qui  le 
fonr  auili  de  celles  dont  les  Teignes  qui  les 
confinaient  fe  nourriftenc  ;  le  fixième  , 
les  Teignes  dont  les  fourreaux  font  de  foie- 
pure  ;  le  feptième  ,  les  Vers  ou  Teignes  qui 
fe  couvrent  de  leurs  excrémeus ,  Se  que  l'au- 
teur nomme  Hotentocs;  le  huitième,  les 
fauffes  Teignes,  c'eft-à-dire  ,  les  larves  qui 
ie  font  des  fourreaux  de  foie  ,  mais  atta- 
chés &  fixés  contre  un  corps  folide  ,  qu'elles 
ne  peuvent  tranfporter ,  Se  qu'elles  ne  font 
que  prolonger  luivant  le  befoin;  le  neu- 
vième ,  les  Pucerons  ;  le  di\ième  ,  les  faux 
Pucerons  ;  le  onzième  ,  les  Vers  mangeurs 
de  Pucerons;  le  douzième,  les  galles  des 
plantes  ,  les  productions  analogues  à  cc-ï 
galles ,  Se  les  infectes  qui  les  habitent. 

;  i".       MÉMOIRE. 

Des  infecles  nommés  Mineurs  des  feuilles , 
ou  des  infectes  qui  fe  logent  dans  l'cpaif 
feur  des  feuilles. 

Les  Chenilles  ont  occupé  le  lecteur  dans 
les  deux  premiers  volumes;  leur  hiftoire  n'a 
cependant  point  été  epuifée  ,  il  en  eft'  en- 
core queftion  dans  ce  premier  mémoire  ;  il 
traite  des  Chenilles  &  des  Vers  qui  fe  logent 
&  vivent  entre  le  patenchtm'e  des  feuilles; 
l'auteur  nomme  les  premières  ,  Chenilles 
rvineufes ,  Us  féconds  3  l'ers  mineurs. 

Lorfqu'on  voit  fur  une  feuille  une  partie 
jaune  ,  blanchâtre  ,  ou  d'un  vert  fort  diffé- 
rent du  refie  de  la  feuille  ;  on  peut  êtte 
afiuré  qu'elle  nourrit ,  ou  qu'elle   a  nourri 


une  Chenille  ou  un  Ver  mineurs  ;  ces  in- 
fecles conduifent  leurs  fouilles  de  trois  façons 
différentes  ;  les  uns  s'ouvrent  des  routes 
étroites,  longues  Se  tortueufes ,  Se  cette  ma- 
nière de  procéder  leur  a  fait  donner  par  notre 
auteur  le  nom  de  Mineurs  en  galerie,  d'autres 
pratiquent  des  ouvertures  plus  larges,  irré- 
gn Hères  ,  mais  cependant  dont  les  unes  font 
arrondies  ,  les  autres  forment  des  quarres 
longs  ;  enfin  ,  il  y  a  des  Vers  qui  ,  dans 
leur  premier  â^e  ,  ayant  mine  en  galerie  , 
minent  en  grand  fur  la  fin  de  leur  vie,  c'elt- 
à-dire  ,  qu'ils  s'ouvrent  un  large  elpace  en 
rout  fens  autour  d'eux. 

La  clafië  des  infecles  mineurs  eft  très- 
norhbreufe,  &  renferme  un  très-grand  nom- 
bre d'efpcces  ;  il  y  a  peu  d'arbre?  &  de 
plantes  qui  n'en  nourr  fient  ;  mais  tous  ces 
infectes  font  en  général  fort  petits.  1!  y  a 
des  Vers  mineurs  qui  deviennent  Papillons, 
d'autres  Mouches,  &:  il  y  en  a  qui  le  chan- 
gent en  Scarabés.  La  plupart  des  Vers  mi- 
neurs pallent  leur  vie  dans  U  plus  grande 
folitude  ,  fans  la  rencontre  d'infectes  d'au- 
cune Qf'jhcii  ,  pas  même  de  la  leur;  mats  il 
y  en  a  qui  ,  attachés  à  la  même  feuille  , 
fe  rencontrent  vers  le  rems  de  devenir  chry- 
falides  ,  qui  ouvrent  enfemble  alors  un  el- 
pace plus  grand ,  Se  fe  inéramorphofent  près 
les  uns  dis  autres  ;  il  y  en  a  aullî  quelques- 
uns  qui  dès  leur  nâifiance  fe  réunifient 
vingt  ou.  trente  ,  minent  &  vivent  en- 
femble. 

Lorfqu'un  infects  ,  dont  la  larve  eft  on 
mineur,  dépofe  fes  œufs,  il  en  place  un 
ou  plulieurs  fur'uue  feuille,  fuivant  l'e  pècé 
dont  il  eft  ;  les  larves  en  fortant  des  œufs 
percent  la  feuille  &  s'y  logent  ;  on  recon- 
noît  l'endroit  par  où  elles  font  entrées  , 
parce  que  la  galerie  y  eft  plus  étroite  ,  Se 
qu'elle  va  en  s'élargilfant  k  mefure  que  les 
larves  qui  croiffent  ,  vont  en  avant  ;  l'elpace 
qu'elles  laifient  derrière  elles  eft  remplie  par 
leurs  excrémens. 

Les   Chenilles  mineufes  creufenc  en  ron- 

ceant 


PRÉLIMINAIRE. 


CC IX 


géant  le  parencliime  avec  leurs  mâchoires; 
les  Vers  mineurs  qui  fe  changent,  en  Mouches 
&  à  qui  un  crochet  tient  lieu  de  mâchoires, 
s'en  lervent  comme  d'une  pioche,  pour  creu- 
fer  &  s'ouvrir  un  paffage. 

Les  dinvrens  Vers  mineurs  deviennent 
chryfalides  fous  la  peau  de  Vers  qui  le  defsè- 
che  Si  qui  le  r  tient  lieu  de  coque.  Mais  les 
uns,  avant  cette  opération,  fortent  de  la  feuille 
qui  les  a  nourris,  les  autres  y  {«biffent  leur 
changement;  lc->  Chenilles  mineufesfe  conf- 
truifent  une  coque  de  lo;e  dans  l'intérieur 
de  la  feuille  qu'elles  ont  creulée.  La  réac- 
tion d;s  libres  ou  u  rvares  que  les  Vers  8c 
les  Chenilles  n'attaquent  pru  ,  8c  les  foies 
que  les  Chenilles  rendent  pour  filer  une 
coque,  fon-  prendre  aux  feuilles  différentes 
formes ,  occasionnent  des  plis .  des  rug  lues, 
des  convexités,  Je  donnent  lieu  à  divers  a:- 
cidens  de  ce  genre  que  l'auteur  décrit  en 
détail  ;  il  palle  enfuite  à  l'hiftoire  de  quel 
ques-uns  des  Vers  mineurs  qui  deviennent 
des  Scarabés.  11  parle  d'abord  d'un  Ver  bla-  c 
qui  vit  fur  .'orme,  &  qui  fe  change  en  un 
Charanfou  ,  enfuite  d'un  Ver  blanchâtre  à 
tête  brune  ,  qui  fe  nourrit  des  feuilles  de 
bouillon  blanc  ,  8c  qui  devient  également 
un  Charanfon  ,  8c  enfin  d'un  Ver  mineur 
des  feuilles  de  mauve,,  qui  fe  métamorphofe 
en  un  infecte  de  même  genre  que  les  deux 
premiers. 

ze.     Mémoire. 

Des  Teignes   qui  rongent   les   laines   &  les 
pelleteries, 

M.  de  Réaumur  donne  le  nom  de  Teignes 
aux  Vers  ou  larves  dont  la  peau  eft  rafe  , 
nue  8c  délicate  ,  ce  qui  leur  rend  nécdïaire 
un  vêtement  ou  fourreau  à  l'intérieur  duquel 
elles  vivent.  Il  diftingue  les  Teignes  en  vé- 
ritables 8c  en  faujfes.  Les  premières  fe  conf 
truileut  un  fourreau  mobile  qu'elles  tranf- 
portent  par-tout  avec  elles  ;  les  fécondes  s'en 
font  un  plus  grand  ,  mais  attaché  à  un  plan 
fixe ,  dans  lequel  elles  vont  &  viennent ,  mais 

Uijloire  Natuïdlc  ,  Injecles  ,    Tome  IF. 


qu'elles   ne  peuvent  tranfporter   Se  qu'elles 
ne  quittent  pas.  11  ne  s'attache,  dans  ce  mé- 
moire ,  qu'aux  Teignes  des  laines  Se  des  p^.1- 
leterie-.  Ce  (ont  ,  à   proprement  parler  ,  de 
véritables  Chenilles  qui  ne  diffèrent  que  par 
la  manière  de  vivre  à  l'intérieur  d'un  four- 
reau. M.  de  Rçaumur  s'applique  particulier 
rement  à  décrire  l'art  avec  lequel  elles  conf- 
truifent  ce  fouireau  ^  «5c  il  commence  à  cet 
égard  pat  les  Teignes  qui  rongent  les  étoffes. 
Elles  fe  coi.ftruifent  un  fourreau  cylindtîque 
ouvert  par  les  deux  bouts  ,  un  |  eu  plus  laree 
vers  le   milieu    qu'aux  extrémités  ,   propor- 
tionné à  leur  raille  ,  &  long    de   quatre  à 
cinq  lignes  quand  elles  font  parvenues  à  leur 
grandeur.  Ce  fourreau  eft  tiffu  de  foie   en- 
dedans  ,  cv  au  dehors  de  rragmens ,  de  laine 
que  les  Te'gnes  détachenr  du  fond  fur  lequel 
elles  vivent;   en  forte  que  le  fourreau  eft  de 
la  couleur  de  ce  fond  ,  &  qu'il  eft  bigaré  j 
lorfque  le  fond  l'eft  lui-même.  Les  Ttipnes 
dont  il  s'agit  naiffent  d'oeufs  dépolés  par  de 
très-petits  Papillons,  d'un  gris-blanc,  qu'on 
voit    voler  dans   les  appartement  depuis  le 
milieu  du  primeras  jufqu'à  celui  de  l'été  t 
fuiyant  M.   de  Réaumur.  Mais  cet  obfer- 
vareur  ,   fi  exact ,  fe   trompe  fur  ce  point  • 
il  eft  vrai  que  paffé  le  milieu  de  l'été  ,  les 
Papillons   de  Teignes  font  beaucoup  moins 
nombreux,  mais  on  en  voit  encore,  &  juf- 
ques  da,  s  les  derniers  jours  de  Septembre  il 
en  vo'tige  quelques-uns.  La  durée  entre  la 
ponte  des  Papillons  &  la  nailîânce  des  Teignes 
eft  d'environ  trois  femaines  ;  mais  cet  inter- 
valle doit  varier  fuivant  le  degré  de  chaleur. 
Auffi-tôt  que  les  Teignes  font  nées  elles  tra- 
vaillent à  fe  faire  un  fourreau  qu'elles  agran- 
dilîent   à   rnefure    qu'elles    croiffant.    Pour 
remplir  ce  travail  elles  alongeiu  une  partie 
de  leur  corps  hors  d'un  des  bouis  du  four- 
reau ',  faifillent  avec  leurs  mâchoires  les  poils 
de  l'étoffe  qui   leur  conviennent  ,   les  arra- 
chent ou  les  coupent,  Si,  les  appliquent  au 
bout  du  fourreau   en    retirant  leur  corps  à 
l'intérieur  ;  des  fils  de  foie  qu'elles  tendent 
en-dedans  lient  les  fils  de  laine  qui  ont  été 
ajoutés  au  bout  du  fourreau  ;  cependant  il 
eft  aflez  large  pour  permettre  à  la  Teigne- 

dd     * 


ccx 


DISCOURS 


de  s'y  retourner  ;  on  la  voir,  après  avoir 
àlonoé  un  bout,  faire  fottir  fa  tête  par 
l'autre j  &  rravailler  à  l'agrandillement  de 
ce  fécond  bout,  de  la  même  manière  qu'elle 
a  alongé  le  bout  oppofé. 

I.orfqu'une  Teigne  ne  fe  rrouve  pas  bien 
à  la  place  où  elleefr,  elle  en  change,  ce 
quiarrive  allez  fouvent  jelle  fait  fortir  le  tiers 
antérieur  de  fon  corps  hors  du  fourreau  ; 
les  crechets  des  pieds  de  derrière  y  relient 
engagés,  &  elle  le  tire  après  elle,  marchant 
avec  aifez  cle  vîteffe  par  la  feule  contraction 
de  les  premiers  anneau».  Mais  le  prolonge- 
ment du  fourreau  n'eft  pas  le  feul  travail 
héceiTaire  ;  il  faut  auflî  que  la  Teigne  qui 
a  groflî  paille  élargir  l'enveloppe  qui  la 
couvre  \  elle  y  parvient  en  fendant  le  four- 
reau dans  la  moitié  de  fa  longueur  à  un  de 
fe3  bouts,  &  en  mettant  une  nouvelle  pièce 
entre  l'écartemcnt ,  qu'ont  lailfé  entr'eux  les 
deux  côtés  ouverts  ;  lorfqu'ils  font  réunis 
par  cette  pièce,  la  Teigne  fend  de  même 
l'autre  moitié  &  l'élargit  de  la  même  façon  : 
après  avoir  procédé  de  cette  manière  fur  un 
des  côtes  du  fourreau  ,  elle  fe  comporte  de 
même  par  rapport  à  l'autre  côté  j  en  forte 
quelle  fend  à  quatre  reptifes  le  fourreau  , 
&  l'élargit  par  deux  bandes  longitudinales 
qu'elle  y  ajoute.  Si  on  place  une  Teigne  qui 
a  vécu  fur  une  étoffe  à  fond  rouge  j  iur 
une  autre  étoffe  a  fond  blanc  ,  quand  elle 
aura  élargi  fon  fourreau  ,  on  y  remarquera 
deux  rayes  longitudinales  blanches  qui  font 
la  démonftration  de  la  manière  dont  elle  a 
travaillé,  manœuvre  que  notre  auteur  a  vu 
fouvenr  répéter  par  des  Teignes.  Les  étoffes 
ne  leur  fourniffenc  pas  feulement  de  quoi 
fe  couvrir,  mais  elles  s'en  nourriffenr  auili, 
elles  tirent  de;  brins  de  laine  une  fubdance 
alimentaire  fan<  que  la  dig^ftion  altère  les 
couleurs  dont  la  laine  a  été  empreinte ,  en 
forte  que  les  excrémens  font  de  la. couleur 
des  étoftes  que  les  Teignes  »nt  rongées,  & 
qu'on  y  peut  remarquer  les  mêmes  biga- 
rures  ou  les  mêmes  nuances  que  fur  les  étoiles 
mêmes. 


Les  Teignes  nées  en  automne  paffent 
l'hiver  fous  cette  première  forme ,  &  elles 
font  fouvent  engourdies  &  fans  action  dans 
cette  (aiion  ;  mais  au  printems  elles  s'é- 
loignent des  étoffes  }  au  moins  la  plupart , 
car  plufieurs  ne  les  quittent  pas,  elles  em- 
portent avec  elles  leur  fourreau ,  le  fufpendenc 
par  un  bour  à  quelqu'endroit  élevé,  fouvent 
au  plancher  j  en  ferment  les  deux  bouts  avec 
un  ciffu  de  foie,  &  y  fubillent  leur  change- 
ment en  chrylalide  &  en  Papillon. 

Les  Teignes  des  pelleteries  &  celles  qui 
s'attachent  aux  plumes  vivent  de  la  même 
manière  que  les  Te'gnes  des  étoffes  de  laine  ; 
c  les  fe  nourriffent  des  poils  ou  des  barbes 
des  plumes .,  comme  les  premières  des  brins 
de  laine ,  elles  en  forment  de  même  leur 
fourreau.  Cependanr  M.  de  Réaumur  croie 
que  les  Teignes  des  étoffes  de  lame  &  celles 
des  pelleteries  diffèrent  _,  que  ce  font  deux 
efpèces.  Je  ne  crois  pas  cette  opinion  fondée, 
elle  n'eft  pas  la  plus  reçue  ;  la  conformité 
entre  les  Papillons  ,  l'identité  dans  les  pro- 
cédés des  Teignes  }  6V  fur- tout  le  dégât  que 
le">  Papillons  qui  voltigent  dans  les  appar- 
tenons occalionnent  dans  les  pelleteries  &; 
dans  les  collections  d'animaux,  tout  indique 
que  les  Teignes  des  étoffes  &  celles  des  pel- 
leteries lont  les  mêmes.  Mais  M.  de  Réau- 
mur paroît  avoir  ignoré  deux  faits;  favoir 
que  les  Teignes  dont  il  parle  n'attaquent 
pas  feulement  les  étoffescV  les  pelleteries;  qu'el- 
les s'attachent  encore  aux  Papillon;  defléchés , 
fur-tout  aux  Phalènes  qui  font  fort  velues, 
&  qu'elles  trouvent,  tant  fur  le  corps  de  ces 
infecies  que  fur  les  pouffières  qui  couvrent 
les  ailes ,  de  quoi  fe  nourrir  &  fe  former 
des  fourreaux. 

Le  fécond  fait  dont  M.  de  Réaumur  paroît 
n'avoir  pas  eu  connoiffance  ,  c'eft  que 
les  poils  &  les  plumes  fonr  encore  dévorés 
par  une  Teigne  différente  de  celles  dont  il 
a  fait  l'hiftoire,  &c  beaucoup  plus  grande, 
qui  devient  une  Phalène  très -différente. 


PRÉLIMINAIRE. 


CCXJ 


3e.       MÉMOIRE. 

Suite  du  précédent  ;  recherches  fur  Us  moyens 
de  défendre  les  étoffes  t>  les  pelleteries  des 
dégâts  des   Teignes. 

M.  de  Réaumur  obferve  que  toutes  les 
Teignes  four  nées  du  milieu  d'aoCic,  au  com- 
mencement de  feptembre  ,  qu'il  n'en  refle 
plus  de  vieilles  >  que  les  jeunes  ne  tiennent 
ni  aux  étolTes  ,  ni  aux  pelleteries  ;  qu'il  eft 
aiféde  les  en  taire  tomber,  au  lieu  que  quand 
elles  ont  pris  de  l'accroiiieiuent  elles  atta- 
chent leur  fourreau  de  façon  qu'il  n'eft  pas 
facile  de'le  détacfeerj  cette  obfervation  con- 
duit à  confeiller  de  battte  &  de  feconer  les 
meubles  ,  de  les  houlTer  à  la  fin  du  mois 
d'août  ou  au  commencement  de  fep- 
tembre. 

Je  remarquerai  que  je  penfe ,  d'après  Pob- 
fervation  ,  avec  M.  de  Réaumur  ,  que  l'on 
décruiroit  la  plus  grande  partie  des  Teignes 
en  pratiquant  les  opérations  qu'il  indique 
dans  le  rems  où  il  les  cdnfeille-,  mais  comme 
je  Tai  dit  dans  l'extrait  du  mémoire  pré- 
cédent j  M.  de  Réaumur  borne  trop  la  naif- 
fance  des  Teignes  ;  il  eft  certain  qu'il  y  a 
encore  des  Papillons  à  la  fin  d'août ,  &  même 
en  feptembre.  Ils  font  moins  nombreux  , 
mais  il  y  en  a;  ils  dépofent  des  œufs,  & 
les  Teignes  qui  en  naiffent  échapperoient 
aux  précautions  prifes  avant  leur  nai fiance  ; 
il  faudrait  donc  les  répéter  &  en  faire  ufage 
à  la  fin  des  mois  d'août  &  de  feptembre. 

La  féconde  remarque  de  l'auteur  eft  que 
les  Teignes  s'attachent  plus  volontiers  aux 
étoffes  à  proportion  que  le  tiffu  en  eft  plus 
lâche  ,  patee  qu'elles  ont  plus  de  facilité 
à  en  couper  &  à  en  détacher  les  poils;  c'eft 
ce  qui  eft  caufe  que  l'ufage  de  ces  étoffes  eft 
fort  diminué.  Cependant  au  défaut  d'étoffes 
d'un  tiflu  lâche  ,  elles  s'accommodent  de 
celles  qui  font  ferrées  &  fortement  frappées. 
Il  y  auroit  deux  moyens  de  garantir  les  unes 
&  les  autres.  Le  premier  ferait  de  faire  périr 
les  Teignes  fur  les  étoffes  auxquelles  elles 


fe  font  attachées  ;  le  fécond  ,  au  défaut  de 
ce  premier  ,  d'imprégner  ces  étoffes  d'une 
faveur  qui  les  empêchât  de  les  ronger.  On 
ne  manque  pas  de  procédés  annoncés  comme 
propres  à  remplir  ces  objets  ;  les  anciens  na- 
turalistes en  ont  décrit  un  grand  nombre 
que  les  modernes  ont  recueillis  tk  dont  ils 
ont  chargé  leurs  écrits.  Mais  de  ces  moyens 
les  uns  font  évidemment  inutiles  &  même 
ridicules  ,  les  autres  ne  font  pas  d'une  effi- 
cacité bien  démontrée.  Ainlî  perfonne  ne 
croira  aujourd'hui  qu'une  étoffe  placée  fur 
un  cercueil ,  celle  qui  eft  couverte  d'une  peau 
deLioiijfont  à  l'abri  des  Teignes }  &  que 
des  Cantharides  fufpenduej  au  plancher 
fuffifent  pour  les  éloigner  ;  mais  il  n'eft  pas 
également  abfurde  de  croire  avec  les  an- 
ciens, que  l'odeur  de  la  fabine ,  du  myrte , 
de  l'abfinthe,  de  l'iris ,  de  l'écorce  de  citron, 
de  l'anis,  éloigne  les  Teignes,  &  qu'on  ga« 
ranrit  les  étoffes  en  les  chargeant  de  ces 
différentes  fubftances  en  poudre. 

Après  l'expofé  des  moyens  indiqués  par 
les  anciens  ,  M.  de  Réaumur  rend  compte 
des  expériences  qu'il  a  fuivies  pour  en  vé- 
rifier la  valeur  &  celle  d'autres  tentatives 
qu'il  a  faites;  il  commence  par  remarquer 
que  le  poil  des  animaux  vivans  n'eft  jamais 
rongé  par  les  Teignes  ,  que  les  toilons  des 
Moutons  &  les  peaux  des  quadrupèdes  qu'on 
ii'a  pas  palTes,  font  beaucoup  moins  atta- 
quées, tk  le  font  plus  tard  que  les  peaux 
qui  ont  été  préparées.  Il  en  conclut  qu'il  y 
a  donc  une  faveur  dans  le  poil  des  ani- 
maux vivans ,  qui  déplaît  aux  Teignes  , 
que  cette  faveur  fe  conferve  long-tems  après 
la  mort  de  l'animal  &  qu'elle  eft  détruite 
par  la  préparation  des  peaux;  que  fi  après 
la  fabrication  des  étoffes  on  leur  rendoic 
en  partie  la  faveur  que  la  préparation  a 
détruite  ,  elles  en  plairaient  moins  aux 
Teignes;  cette  faveur  rende  dans  une  graillé 
ou  Juin  que  la  préparation  enlève  ,  ôc  que 
le  frottement  des  peaux  non  préparées  fur 
des  étoffes  fabriquées  leur  rend  en  partie 
fans  altérer  leur  couleur.  L'expérience  a  con- 
firmé cette  conjecture  ;  car  des  Teignes  eu- 
dd  ij 


ecxij  D  1  S  C  O    U  R    S 

£ 

ermces  dans  des  bocaux  avec  des  morceaux 
de  ferge  frottés  avec  une  toifonnon  préoarée 
y  ont  pallé  plufieurs  femaincs  (ans  manger, 
&  le  beioin  feul  les  a  forcées  à  attaquer  ces 
morceaux  de  ferge  ,  tandis  que  des  mor- 
ceaux non  frottés ,  placés  dans  les  mêmes 
bocaux,  ont  été  attaqués  fut  le  champ. 


Ces  obfervations  conduifent  M.  de  Réau- 
mur  à  confeiller  de  frouer  les  meubles  & 
les  étoffes  avec  des  toifons  non  dégraiffces , 
ou  à  faire  bouillir  ces  toifons  dans  de  l'eau, 
à  tremper  dans  cette  eau  des  broifes  &  à 
en  vergetter  les  meubles  ou  étoffes;  il  allure 
que  cela  n'altère  en  aucune  manière  les  cou 
leurs.  Conduit  par  cette  première  notion  , 
l'auteur  a  effayé  l'ufagedesdirlcrentesgraifTes, 
des  huiles,  &c.  &  il  n'a  rien  trouvé  d'aufli 
efficace  que  le  frottement  avec  les  toifons 
grades.  Mais  il  ne  paroît  pas  qu'il  ait  éprouvé 
ce  moyen  en  grand  ;  il  ne  nous  apprend 
pas  ce  qu'il  auroit  produit  fur  une  tenture  ; 
il  eft  différent  de  frotter  un  morceau  de 
ferge  ou  une  tenture  ;  l'application  du  corps 
dont  on  fe  lert  pour  frotter  p  ut  être  com- 
plexe fur  un  morceau  ,  &  elle  peut  mas- 
quer en  beaucoup  d'endroits  lur  une  étoffe 
étendue  j  le  dernier  procédé  exige  un  foin , 
une  attention  qui  peuvent  rendre  l'opéra- 
tion infufftfante.  D'autres  épreuves,  par  le 
moyen  defqueîles  l'auteur  avoit  imprégné 
des  morceaux  de  ferge  de  l'infufion  ou  dé- 
coétion  de  différentesplantes ,  de  la  dilîolution 
dedirférensfels,  dans  lefquellesil  avoit  chargé 
l'étoffe  de  poudres  ameres  ou  odorantes  , 
ont  eu  quelque  fuccès  ,  mais  trop  bornés 
pour  que  M.  de  Réaumur  lui-même  s'arrête 
à  ces  moyens  &  les  r  garde  comme  propres 
à  la  coalervation  des  étoffes;  il  paffe  enfuite 
à  un  auire  moyen  connu,  celui  d'ei.velopper 
des  pommes  de  pin  dans  les  étoffes  ;  il  lui 
paroît  que  ce  moyen  eft  propre  à  éloigner 
les  Teignes  par  l'odeur  que  répandent  les 
pommes  de  pin  ,  &  cette  conjecture  eft  for- 
tifiée ,  parce  que  des  Teignes  mifes  dan.-,  un 
bocal  avec  de  la  ferge  frottée  de  thérébentine 
d'un  côté  ,  furent  trouvées  mortes  le  lende- 
main. Cette  expérience  a  conduit  l'auteur  à 


chercher  la  quantité  qu'il  faut  de  thérében- 
thine  en évaporation  dans  un  efpace  déterminé 
pour  faire  périr  les  Teignes ,&  il  a  trouvé 
qu'elles  mouroient  à  un  degré  d'odeur  , 
qu'un  homme  ,  donr  la  tète  n'eft  [as  très- 
foible  ,  peut  fupporter;  cependant,  plus  les 
armoires  ,  les  garde-  meubles,  feront  rem- 
plis d'une  forte  odeur  ,  plutôt  8c  plus  fine- 
ment détruira- t-on  les  Teignes.  Si  l'odeur 
eft  très  -  forte  &  les  garde  -  meubles  ,  ar- 
moires bien  fermés  ,  les  Teignes  périronc 
en  un  feul  jour.  Pour  répandre  une  pareille 
odeur  ,  il  fuffit  de  placer  dans  les  chambres 
ou  armoires  des  morceaux  de  toiie  ,  d'étoffe, 
de  papier,  fur  lefquels  on  ait  étendu  de  la 
thérébenthine. 

Je  ne  peux  me  difpenfer  de  faire  deux 
remarques.  1 /'abord  M.  de  Réaumur  n'a 
pas  déterminé  allez  précifément  l'étendue 
entre  les  furfaces  imprégnées  de  thérebea- 
thine  &  celle  des  armoires  &  garde- 
meubles. 

z°.  Malgré  l'extrême  confiance  dans  (es 
obfervationSj  je  fuis  forcé  de  rapporter  que 
j'ai  inutilement  employé  le  moyen  qu'il 
indique  pour  des  oifeaux  enfermés  dans  des 
boîtes  vitrées.  Les  Teignes  n'ont  pas  fouffert, 
quoique  l'odeur  fût  très  -  forte  dans  ces 
boîtes.  Mais  peut  -  être  les  Teignes  trou- 
voient-elles  fous  l'épaiiîeur  des  plumes  une 
rerraite  où  l'odeur  ne  les  afFeifoit  pas , 
comme  elle  peut  les  afïedter  fur  une  étoffe, 
fur  une  furf-ce  expofée  à  toute  l'action  des 
vapeurs  odorantes. 

J'ajouterai  que  le  moyen  indiqué  pat 
notre  auteur  pour  les  meubles  ,  dans  le  tems 
qu'on  les  ferre  ,  qu'on  les  renferme ,  me 
paroîc  mérirer  d'être  vérifié  par  de  nou- 
velies  expériences  ,  &  que  ,  comme  c'eft  au 
mois  d'août  &  de  feptembre  que  les  Teignes 
naiilent ,  qu'elles  font  plus  délicates,  que 
c'eft  dans  ce  même  tems  qu'on  fe  fert 
moinsdes  msubles,  ce  feroit  auifi  dans  ce  tems 
qu'il  conviendroit  de  détruire  les  Teignes  en 
répandant  pendant  un  jour  une  forte  odeur 


P  R  È  L  1  M  I  N  A  1  R  E. 


âe  thérébentliine  dans  les  armoires  ou   les 
garde-meubles. 

L'odeur  de  refprit  de  vin  me ,  d'après 
M.  de  Réaumur ,  les  Teignes  comme  l'o- 
deur de  la  thérébentliine  ;  il  pourroit  être 
employé  de  la  même  façon  :  l'ufage  en 
feroit  plus  coûteux,  mais  moins  défagréable, 
Se  pourroit  fervir  pour  des  meubles  précieux. 
Comme  l'efprit  de  vin  s'évapore  ttès  promp- 
tement ,  ii  en  faudroit  beaucoup  plus  que 
de  thérébentliine,  &  fermer  les  armoires  avec 
encore  plus  de  foin. 

Des  eiïais  précédens  M.  de  Réaumur  a 
pafïc  à  celui  des  fumées  de  différentes  fubf- 
.  tances  brûlées.  Il  a  trouve  que  toute  fumée 
épaiire  faifoit  périr  les  Teignes  ,  mais  que 
l'odeur  de  la  fumée  de  tabac  qui  refte  atta- 
chée à  des  fubftances  qui  ont  été  expefées 
à  cette  fumée  ,  même  après  que  la  fumée  eft 
diflipée,  fait  encore  périr  les  Teignes. 

Les  vapeurs  du  mercure  &  du  foufre 
tuent  les  Teignes  ainlî  que  toutes  efpèces 
d'infeâes,  mais  elles  font  dangereufes  Se  elles 
gâ:ent  les  couleurs. 

L'auteur  finit  ce  mémoire  important  par 
un  réfumé  fur  la  manière  d'employer  les 
moyens  qu'il  a  fait  connoître. 

Rien  de  mieux  pour  conferver  les  meubles 
que  de  les  frotter  avec  une  toifon  graiïè ., 
ou  de  faire  tremper  cette  toifon  dans  de 
l'eau  prête  à  bouillir,  de  vergeaer  les  meu- 
bles avec  une  brode  trempée  dans  cette  eau. 
Ce  n'eft  qu'un  préfervatif  pour  éloigner  les 
Teignes  qui  ne  fe  font  pas  encore  fixées  ; 
lorfqu'une  étoffe  }  un  rmuble  ,  en  font  at- 
teints _,  il  faut  recourir  ou  à  la  fumée  du 
tabac,  ou  à  l'odeur  de  la  thérébentliine. 

Si  on  emploie  Je  tabac  on  en  jette  des 
feuilles  hachées  comme  iour  fumer  ,  fur 
de  ons  allumés  dans  un  [«chaud;  en 

place  ce  réchaud  dans  une  armoire ,  qu'on 
ferme  bien ,  &  fi  on  opère  dans  un  garde- 


cc.xn; 

meuble ,  on   en  bouche  la  cheminée  j   on 
en   ferme  les  fenêtres  ,  on  proportionne  le 
nombre  des  réchaux  ,  la  quantité  de  tabac 
à    la  grandeur   des   armoires  ,   des    qarde- 
meubles  ;  de  façon  que  la  fumée  foie  épaule. 
On   fe  retire  de  la  pièce  après  avoir  pris 
les  précautions  néceflaires  pour  n'avoir  rien 
à   craindre  du   feu.  Je  remarquerai  encore 
qu'il  eût  été  à  defiré  plus  de  précifion  entre 
la  dofe  de  tabac  &  la  grandeur  des  pièces  ; 
on   laifTera  les  armoires  ,    garde  -  meubles 
fermés  pendant  vingt -quatre  heures.  Mais 
la  fumée  de  tabac  pourroit  noircir  les  ga- 
lons &  altérer  les  couleurs  tendres.  11  fau- 
dra ,  dans  ces  cas  ,  avoir  recours  à  l'odeur 
de  la  thérébentliine.  Son  odeur  fera  d'autant 
plus   forte   que    la  thérébentliine   aura    été 
étendue  fur   une   plus  grande  furface.  On 
peut  frotter    les    meubles    mêmes  avec  un 
pinceau  ou  brode  de   peintre  trempée  dans 
la  thérébenthine  ;  les  meubles  n'en  fouffri- 
ront  pas,  on  pourra  les  plier  &  les  enfer- 
mer enfuite;  ils  conferveront  une  forte  odeur 
qu'on   leur   fera    perdre  en   les  expofant   à 
l'air  quand  on  voudra  s'en  fervir  j  fi  au  lieu 
de  frotter  les  meubles  mêmes  on  ne  veut 
que  les  expofer  à    Patmcfphère  d'une   ar- 
moire ou  d'une   pièce   chargée    de   l'odeur 
de  la  théréLenthine,  onfe  rappellera  que  plus 
l'odeur  fera  forte,  mieux  l'opération  réuflira 
&  que  l'odeur  fera  en  proportion  des  fur- 
faces  qu'on   aura  imprégnées   de  thérében- 
tliine. 

Le  tems  de  faire  l'une  ou  l'autre  de  ces 
opérations  elt  du  quinze  aoûc  à  la  fin  de 
feptembre;  alors  on  détruit  foutes  les  Teignes 
en  une  fe..le  fois.  Mais  Ci  l'on  a  manqué  ce 
moment ,  on  peut  opérer  en  toute  faifon. 

M  de  Réaumur  conclue  que  les  Teignes 
des  pelleteries  étant  les  mêmes  que  celles  des 
écofres,  on  lesdîtruira  par  les  mêmes  moyens; 
que  pour  garantir  les  pelleteries  il  fijfrira  de 
les  enfermer  dans  des  éti s  ou  des  boîtes 
avec  des  linges  imprégnés  de  thérébentliine. 

La  fumée  de  tabac  &  l'odeur  de  la  thé- 


CCX1V 

rébenthine  peuvent  être  employés  contre  les 
Punaifes  comme  contre  les  Teignes  ;  mais 
il  eft  befoin  pour  les  Punaifes  d'une  fumée 
-plus  épaifte  &  d'une  odeur  plus  forte. 

4e.    Mémoire. 

Des  Teignes  dont  /es  fourreaux  font  faits 
de  membranes  de  feuilles  ,  &  des  Teignes 
qui  fe  jont  leur  fourreau  d'une  cfpèce  de 
coton. 

Les  Teignes  qui  ont  été  le  fujet  du  mé- 
moire précédent  vivent  dans  nos  demeures; 
celles  dont  il  s'agit  dans  ce  mémoire  habitent 
les  jardins  Se  la  campagne.  Elles  font  en 
général  peu  connues  j  les  auteurs  ,  jufqu'à 
JVÏ.deRéaumur,  ne  lesavoientpasobfervées  ; 
on  les  trouve  fur  beaucoup  d'aibres  ,  en 
particulier  fur  les  rofiers ,  les  pommiers , 
les  poiriers ,  les  chênes  ,  Se  fur-tout  fur  les 
ormes.  Celles  qu'on  trouve  fur  diftérens 
arbres  différent  entre  elles  d'efpèce  ,  mais 
elles  ont  de  commun  de  fe  loger  dans  des 
efpèces  de  fourreaux.  Ce  font  des  Chenilles 
à  peau  rafe  ,  dont  cependant  le  premier 
anneau  quelquefois  entier  ,  quelquefois  en 
partie  feulement }  Se  le  dernier  font  cou- 
verts d'une  plaque  écailleufe  :  elles  fe  conf- 
truifent  un  fourreau  qui  approche  plus  ou 
moins  de  la  forme  cylindrique  ,  dont  le  bout 
que  regarde  la  tête  de  l'infecte  e'ft  bordé, 
courbé.  Se  plus  fort  que  le  refte  du  tuyau; 
le  bout  oppofé  eft  fermé ,  Se  s'ouvre  cepen- 
dant au  moment  où  la  Teigne  rend  fes  excré- 
mens  ;  il  eft  formé  par  la  rencontre  de  trois 
pièces  triangulaires  &  mobiles.  Le  fourreau 
eft  lifte  dans  fa  longueur ,  Se  il  offre  une 
réfiftance  aftèz  forte  ;  il  eft  beaucoup  plus 
long  Se  plus  ample  que  ne  femble  l'exiger 
la  taille  de  l'infecte  ;  mais  il  lui  fert  d'une 
retraire  où  il  fe  donne  des  mouvemens  & 
su  il  a  befoin  de  fe  retourner }  fa  couleur 
eft  celle  des  feuilles  sèches  en  général.  A 
la  fuite  de  ces  généralités  ,  notre  auteur 
examine  comment  les  Teignes  fe  fabriquent 
un  fourreau  fait  de  feuilles  ,  comment  elles 
U  travaillent  de  manière  qu'il  ne  devienne 


D  I  S  C  O  U  R    S 


pas  trop  fragile  par  la  déification  des  pièces 
des  feuilles  dont  il  eft  formé  ;  avant  que 
d'entrer  dans  ces  détails  ,  il  parle  de  la  ma- 
nière dont  les  Teignes  fe  nourrifTent.  Elles 
fufpendent  leur  fourreau  aux  feuilles  qu'elles 
veulent  entamer ,  Se  elles  l'y  attachent  par 
le  bout  du  côté  duquel  leur  tête  eft  tour- 
née ;  il  eft  fouvent  incliné  Se  forme  diffé- 
rens  angles  avec  la  feuille  qui  le  forrient  ; 
quand  il  eft  fixé ,  la  Teigne  entame  la 
membrane  inférieure  de  la  feuille,  la  perce 
fans  pénétrer  au-delà  de  la  membrane  fu- 
périeure  qu'elle  ne  perce  jamais ,  mais  elle 
fe  nourrit  du  parenchime  conrenu  enrre  les 
deux  membranes- ,  &  pour  le  décacher  en 
plus  grande  quantité,  elle  alonge  une  partie 
ue  fon  corps  &  le  replie  entre  les  mem- 
branes en  rongeant  le  parenchime. 

Pour  parvenir  à  favoir  comment  les 
Teignes  travaillent  leur  fourreau  ,  l'auteur 
arracha  les  fourreaux  de  Teignes  qui  s'étoient 
fort  avancées  au-dehors  entre  les  membranes 
d'une  feuilie  ;  ces  Teignes  privées  de  leur 
fourreau  agrandirent  l'ouverture  formée  entre 
les  deux  membranes,  la  poufsèreut  en  droi- 
ture Se.  fe  logèrent  à  l'aife  entre  ces  deux 
membranes, puis  elles  les  fèparèvent  en  deux 
pièces  longitudinales  ,  l'une  fupérieure  > 
l'aurre  inférieure  &  parallèles  ;  leurs  mâ- 
choires font  les  inftrumens  qui  leur  fervent 
pour  tailler  les  deux  pièces;  quant  au  pa- 
renchime qu'elles  renferment  ,  il  fert  d'a- 
liment aux  Teignes  qui  n'en  laiflent  aucun 
atome  entre  les  deux  pièces  5  lorfqu'elles  font 
coupées  elles  tiennent  encore  à  la  feuille  , 
parce  que  leurs  bords  font  chargés  d'engre- 
nures  ;  mais  leurs  bours  ont  des  formes  Se 
des  échancrures  difficiles  à  décrire  ,  Se  con- 
venables à  la  difpofirion  que  'doivent  avoir 
chacune  des  extrémirés  du  fourreau.  Les 
pièces  étant  taillées ,  la  Teigne  les  aftujettit 
&  les  lie  par  des  fils  de  foie  tendus  des  bords 
d'une  membrane  aux  bords  de  l'autre  mem- 
brane ,  puis  à  force  de  fe  tourner  ,  de  fe 
mouvoir  en  tout  fens ,  elle  les  moule  fur 
fon  cotps  3  leur  fait  prendre  la  forme  cy- 
lindrique qu'elles  confervent   en  fe  dsfT«. 


PRÉLIMINAIRE. 

chant.  Ce  premier  travaille  étant  achevé  , 
la  Teigne  li lie  la  partie  interne  du  fourreau 
en  ta  Frottant  avec  fa  tête,  &  elle  en  tapifle 
la  moitié  intérieure  d'un  tillu  de  foie  appli- 
qué comme  un  vernis. 


ccxv 


Nous  avons  vu  dans  le  mémoire  précé- 
dent que  les  Teignes  des  fourrures  agraa- 
dillcnt  leur  fourreau  devenu  rrop  petit  ; 
celui  des  Teignes  qui  le  compofent  de 
feuilles  ne  peut  être  agrandi  de  la  même 
façon  j  elles  le  quittent  donc  &  elles  s'en 
font  un  nouveau  au  befoin. 

Ce  n'eftpas  feulement  fur  les  arbres,  mais 
fur  plusieurs  efpèces  de  plantes  que  l'on 
trouve  des  Teignes. 

Toutes  les  Teignes  dont  il  a  été  queftion 
dans  ce  mémoire  font  de  la  clalïe  des  Che- 
nilles ,  l'auteur  ajoute  à  leur  hiftoire  celle 
d'un  Ver  qui  fe  Transforme  en  une  Mouche 
à  deux  ailes.  Ce  Ver  fe  nourrit  des  graines 
du  faule,  &  fe  fait  un  fourreau  des  poils 
cotonneux  qui  enveloppent  cette  graine  ;  il 
n'a  d'autre  art  pour  fe  vêrir  que  de  raliem- 
bler  aurour  de  lui  ces  poils ,  de  les  entremêler 
&  d'en  former  une  forte  de  feutre. 


F- 


M 


E    M    O    I     R     E. 


Des  Teignes  qui  Je  font  des  fourreaux  dont 
l'extérieur  neji  pas  UJfe  ,  foit  avec  des 
fragmens  de  feuilles  ,  Jolt  avec  des  frag- 
ment de  tiges  ,  de  plantes  ;  &  de  plufieurs 
aure-  êjpèces  de  Teignes  qui  Je  jont  des 
four  '.au:  qui  nefontjias  pris  des  plantes 
ni  des  matières  dont  elles  fe  nourrirent. 

Les  fourreaux  des  Teignes  doiit  il  eft 
queltion  dans  ce  mémoire  ont  des  formes 
très  •  différentes  ,  fuivant  les  efpèces  de 
Teignes  ,  mais  coudantes,  comme  tous  les 
travaux  des  animaux  des   mêmes   efpèces. 

Une  Teigne  qui  vit  fur  l'aftragale  fe  conf- 
ttuic  un  fourreau  de  la  forme  d'un  cornet 


courbe,  mais  chargé  d'un  triple  rang  d'ap. 
pendices  que  l'auteur  compare  à  Cet  ajufte- 
ment  qu'on  nommé  falbala. 


Ariftore  cv  Pline  avoient ,  de  leur  rems, 
remarqué  une  Teigne  que  le  philofophe 
avoir  appelé   A   .  r,  perd-  bois. Elle 

fe  fait  un  fourreau  de  foie  ,  le  tenfurcit  en 
le  couvrant  de  fragmens  de  bois  ,  ou  plus 
fou  vent  de  morceaux  de  feuilles  ou  de  ti^es 
de  plantes;  d'autres  Teignes  ne  couvrent  pas 
leur  fourreau  de  feuilles ,  mais  de  portions 
de  tiges ,  &  c'elt  communément  le  gramen 
ou  chien -dent  qu'elles  emploient.  Cepen- 
dant il  y  en  a  qui  y  font  fervir  des  por- 
tions de  tiges  d'autres  plantes  &  même  d'ar- 
builes. 

I!  paroîr,  d'après  les  obfervatipns  de  notre 
aureur,  que  la  plupart  des  Teignes  dont  il 
vient  d'être  parlé  fe  changent  en  Papil- 
lons ,  dont  les  femelles  font  dépourvues 
d'aîles. 

C'eft  fur  -  tout  dans  les  eaux  qu'il  faut 
chercher  les  Teignes  que  les  anciens  avoient 
appelle  Perd-bois.  Il  a  été  déjà  queltion 
de  deux  efpèces  dans  le  dixième  mémoire 
du  fécond  volume.  L'une  vit  fur  le  pota- 
mogeron ,  6V  l'autre  fur  la  lentille  aquatique. 
Ces  efpèces  de  Teignes  beaucoup  plus  nom- 
breuses dans  les  eaux  que  fur  rerre  dans 
nos  climars,  ne  méritent  pas  plus  que  celles 
de  terre  le  nom  de  Perd-bois  ,  puisqu'elles 
en  emploient  très -peu  _,  &  qu'elles  fe  fervent  de 
morceaux  de  feuilles  ,  de  fragmens  de  toute 
efpèce  qui  fe  trouvent  à  leur  portée.  Suivant 
B.lon  j  les  François  nomment  les  Teignes 
aquatiques  charrées.  Elles  ne  font  point  de 
véritables  Chenilles  comme  les  terrestres  y 
mais  des  Vers  qui  fe  changent  en  Mouches  à 
quatre  ailes  Notre  auteur  auroit  donc  du  ex- 
clure decetre  c'alîe  les  Teignes  dont  ii  parla 
dans  le  dixième  mémoire  du  fécond  volume  , 
donc  l'une  vit  fur  le  poramogeton  ,  l'autre 
fur  la  lentille  d'eau  j  il  me  femble  qu'il  au- 
roit même  dû  donner  un  nom  différent  aux 
Vers  qui ,  quoique  fevèti  liant  à  ia  manière  des 


ccxvj  DISCOURS 

Teignes,  ne  deviennent  pas  des  Papillons. 
L'uniformité  de  nom  induit  en  erreur.  Il  en 
faudroit  un  différent. 


Le  tuyau  des  Teignes  aquatiques  eft  à 
l'intérieur  tout  de  foie  ,  liffe  &  uni ,  fortifié 
au-dc-hors  par  des  frasjmens  de  toutes  fortes, 
{.eu  importe j  pourvu  quiis  iervenr  a  ren- 
forcer ie  fourreau.  Auflî  lorlque  tes  Teignes 
viennent  à  quitter  un  fourreau  devenu  trop 
étroit ,  &  quelles  s'en  loin  fait  un  nouveau  , 
le  dernier  eft  il  à  l'extérieur  tout  à  fait  dif- 
férent du  premier  \  ce  qui  dépend  des  frag 
mens  que  l'iniccts  a  trouvés  dans  le  moment 
à  fa  portée.  Ces  fourreaux  font  bigarrés  , 
irréguliers,  comme  déguenillés  &  compo- 
tes de  chiffons,  de  haillons  ralîemblés.  Cette 
apparence  ne  les  rend  pas  moins  propres  à 
leur  ufage.  Sont  -  ils  couverrs  de  portions 
plâtres  de  feuilles,  ie  fourreau  a  l'air  plat, 
quoiqu'il  foit  cylindrique;  font-ils  fortifies 
par  des  briras  de  jonc  appliqués  les  uns  contre 
les  autres,ils  ont  l'ait  d'un  ouvrage  cannelé, Sec. 
Ce  ne  font  ni  des  feuilles ,  ni  des  tiges  qui 
fervent  à  d'autres  Teignes ,  mais  elles  chargent 
leur  fourreau  de  grains  de  fable  ,  de  fragmens 
de  coquilles. 

Il  ne  parole  pas  que  les  Teignes  s'atta- 
chent plutôt  à  une  fubftance  qu'a  une  autre 
pour  couvrir  leur  fourreau ,  mais  à  celles  qui 
peuvent  eu  général  l'alléger  ,  augmenter  fa 
furface  &  en  rendre  les  mouvemens  plus 
faciles  dans  l'eau.  Cette  reffburce  étoit  né- 
ceffàire  à  des  animaux  qui  nagent  mal ,  qui 
marchent  dans  l'eau,  fur  le  fable  ,  la  vafe, 
les  plantes ,  qui  traînent  leur  fourreau  après 
eux.  Il  faut  cependant  excepter  les  Teignes 
qui  fe  leftent  avec  du  lable. 

Dans  l'énumération  que  M.  de  Réaumur 
fait  des  patties  de  la  Teigne  aquatique  qu'il 
décrit ,  on  doit  remarquer  des  filets  mem- 
braneux qui  fonent  en  grand  nombre  de 
ces  anneaux  ;  ils  n'avoient  paru  ,  à  M.  Val- 
lifnieri  ,  que  des  liens  qui  attachent  le  corps 
de  la  Teigne  à  fon  fourreau  ,  mais  M.  de 
Réaumur   foupçonne   qu'ils  ont  du  rapport 


avec  les  ouyes  des  Poilfons  II  les  croit  inu- 
tiles pour  fixer  le  corps  au  fourreau  ,  parce 
que  ce  befoin  elt  rempli  fuffifamment  pat 
deux  crochets  (unis  \  ta  partie  pollérieure 
è\'  inférieure  du  corps  ,  &  fon  foupçon  eft 
encore  fondé  fur  ce  que  l'on  voit  ces  filets 
dans  certains  momens  former  des  aigrettes 
&  s'agiter. 

Les  Teignes  aquatiques  ont ,  ainfi  que 
les  Chenilles,  la  faculté  de  filer,  ceft  par 
le  moyen  de  cette  faculté  qu'elles  corn- 
pofent  l'intérieur  du  fourreau  de  foie  ,  Se 
q  l'elles  attachent  en-deffus  les  différentes  par- 
ties étrangères  qui  y  for»  n  c;!laites  ;  c'tll  c  us 
leitr  fourreau  qu'elles  fubillent  l'état  de  chiy- 
falide  j  elles  bouchent  les  deux  bouts  du 
fourreau ,  quand  elles  font  prêtes  de  cet 
état  par  des  brins  de  foie  qui  forment  une 
grille.  Au  moyen  de  cette  précaution  elles 
font  à  l'abti  contre  les  auttes  infectes  aqua- 
tiques qui  pourraient  s'introduire  dans  leur 
fourreau  ,  Se  cependant  l'eau  ,  qu'elles  ont 
befoin  de  refpirer  fous  la  forme  de  chry- 
falide,  pénètre  &  fe  renouvelle  dans  le  four-; 
reau. 

Le  befoin  de  refpirer  l'eau  eft  démontré 
pour  la  chryfalide  ,  en  ce  qu'on  voit  alter- 
nativement  la  grille  du  fourreau  foulée  en  ' 
dedans  dans  l'infpiration,  &   repouffée  en 
dehors  dans  l'expiration. 

La  nymphe  de  la  Teigne  dont  nous  fui- 
vons  l'hiftoire  a  ,  fur  le  devant  de  la  tête  , 
une  touffe  de  poils  que  débordent  deux  cro- 
chets qui  forment  une  efpèce  de  bec  ;  ils 
font  diffétens  des  mâchoires  de  la  larve,  la 
mouche  n'aura  point  de  crochets  ni  de  ma- 
choires  a  cochers  que  nous  examinons 
appartiennent  donc  à  la  nymphe  ,  &  il  eft 
probable  qu'ils  lui  fervent  à  détacher  les 
grilles  qui  ferment  fon  fourreau  lorfqu'elle 
eft  ptête  d'en  fottir  fous  fa  dernière  forme 
ou  celle  de  Mouche.  Cette  Mouche  eft  du 
nombre  de  celles  qui  ont  quatre  aîles  ;  le 
lecteur  la  connoîtra  mieux  en  la  déiîgnant 
par  le  nom  de  Frigane  qu'on  lui  donne 
communément , 


PRÉLIMINAIRE. 


Communément ,  8c  Tous  lequel  M.  Geoffroy 
l'a  décrite. 

M.  de  Réaumut  s'occupe  enfuice  d'une 
efpcce  de  Teigne  beaucoup  plus  perite  que 
la.  précédente  dont  le  fourreau  paroît  cou- 
vert d'un  ruban  vert  qui  l'entoure.  Ce  ruban 
eft  compofé  de  pecices  pièces  de  feuilles 
plaquées  avec  beaucoup  d'art.  Notre  auteur 
obferve  que  les  Teignes  ont  peine  à  vivre 
dans  trop  peu  d'eau  ou  dans  de  l'eau  cor- 
rompue ,  Sz  que  cependant  elles  peuvent 
vivre  à  l'air  &  fe  paffer  d'eau  pendant  cinq 
à  lix  jours  •,  il  continue  de  parler  de  diffé- 
rentes Teignes  parmi  lefquelles  on  peut  en 
remarquer  de  fort  petites  qu'on  a  taxé  de 
ronger  &  d'endommager  les  pierres ,  parce 
qu'on  les  trouve  fur  les  murs  ,  &  que  leur 
fourreau  qui  eft  en-dedans,  de  foie  ,  eft  cou- 
vert de  petits  fragmens  ou  de  pouffières  de 
pierre.  Mais  il  eft  probable  que  ces  Teignes, 
comme  notre  auteur  l'a  penfé  ,  vivent  des 
moulTes  &  lichens  qui  croillent  fur  les  pierres , 
&  qu'ils  fe  couvrent  des  fragmens  qui  fe 
délitent  par  l'action  de  la  gelée  &  celle  de 
l'humidité;  il  y  a  de  ces  Teignes  dont  le 
fourreau  eft  conique ,  femblable  à  une  chaude 
d'Hippocras ,  d'autres  dont  le  fourreau  eft 
à  trois  pans  prefque  plats. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  Teignes  qui  Je  font  des  fourreaux  de 
pure  foie. 

Les  fourreaux  des  Teignes  de  pute  foie 
font  remarquables  par  leur  forme.  Les  unes 
s'en  font  un  qui  eft  terminé  en  crofle  à  fa 
partie  poflérieure  ;  les  autres  recouvrent  la 
partie  antérieure  du  leur  de  deux  plaques 
qui  forment  une  force  de  manteau.  Notre 
auteur  nomme  les  premières  Teignes  en 
croffe ,  les  fécondes  Teignes  à  manuau.  On 
trouve  plus  de  ces  Teignes  fur  le  chêne  que 
fur  aucun  autre  arbre  ;  le  meriiler  en  nour- 
rit aufti.  Celles  en  crolfe  du  chêne  ont  un 
fourreau  brun,  &  celles  du  merilîer  un  four- 
reau  noir.  Les  unes  &  les  autres   rongent 

Hiftoire  Naturelle  ,  Infecl.es.  Tome  Ur. 


CCXVJj 

les  feuilles  à  la  manière  des  Chenilles  ,  c'eft 
à-dire,  qu'elles  en  rongent  toute  la  iubf- 
tance  ,  les  membranes  &  le  parenchime. 
Leur  fourreau  n'eft  411e  de  foie  pure,  comme 
les  coques  de  beaucoup  de  Chenilles,  mais 
le  tiffu  en  eft  bien  plus  ferré  ,  ce  qui  le 
fait  paroître ,  en  certains  endroits  ,  comme 
couvert  de  petites  écailles.  Lorfqu'ii  devient 
trop  étroit ,  les  Teignes  ne  l'abandonnent 
pas  j  comme  le  font  celles  qui  fe  vendent  de 
de  feuilles  ,  mais  elles  l'élargiffent  comme 
Ls  Teignes  des  étoffes,  avec  cette  diffé- 
rence que  celles  -  ci  fendent  leur  fourreau 
longirudinalement  en  deux  endroits,  &  que 
les  Teignes  qui  fe  vêtiffent  de  pure  foie 
ne  fendent  le  leur  qu'en -deffous  ;  elles  y 
ajoutent  une  bande  intermédiaire  qui  l'a- 
grandit. 

Le  fourreau  des  jeunes  Teignes  à  man- 
teau n'eft  point couverr  de  cette  enveloppe, 
elles  ne  l'ajoutent  qu'en  vieilliffant  ;  ce  man- 
teau eft  compofé  de  deux  pièces  qui  font 
toujouts  écartées  en-deffus  &  fouvent  rap- 
prochées en  deffous  du  corps. 

Les  Teignes  dont  il  vient  d'être  queftion 
deviennenr  de  très  petites  Phalènes  blanches. 
H  faut  fuivre  dans  le  mémoire  même  les 
procédés  qu'elles  emploient  pour  la  ftruétute 
de  leur  fourreau.  Cet  objet  n'eft  pas  fuicep- 
tible  d'extrait. 

7e.     Mémoire. 

Des    Vers    ou   Teignes   qui  fe  couvrent  it 
leurs  exe  rémens. 

Les  infectes  dont  il  s'agit  dans  ce  mé- 
moire n'ont  de  rapport  avec  les  Teignes  qu'en 
ce  que  leur  Ver  ou  larve  a  befoin  de  fe 
couvrir  ,  mais  elle  ne  devient  point  un  Pa- 
pillon ,  elle  ne  fe  fait  point  de  fourreau  , 
elle  fe  couvre  de  fes  excrémens.  Jl  femble 
donc  que  le  nom  de  Teigne  ne  lui  convient 
pas  Se  ne  peut  qu'en  donner  de  fauffës 
idées  ;  c«lui  à'Hottentot  que  notre  auteur 
ee 


CCXV  JJ 

lèut  a  auffi  donné  ,  offre  des  notions  plus 
rapprochées.  Le  premier  des  infectes  Hot- 
tencots  dont  il  s'occupe ,  eft  celui  qui  eft 
connu  depuis  M.  Geoffroy  fous  le  nom  de 
Criocère  du  lys,  C'eft  un  très-petit  coléoptere 
dont  le  corcelet  &  les  étuis  font  d'un  rouge 
de  cire  d'Efpagne  ,  &  dont  le  deffbus  du 
corps  eft  noir.  Il  vie  fur  les  lys ^  fon  Ver, 
court ,  gros  &  ramaffé  en  mange  les  feuilles', 
il  eft  couvert  de  fes  excrémens  qui  forment 
autour  de  lui  une  malle  humide ,  arrondie , 
oblongue  ,  informe  ,  de  couleur  de  feuilles 
macérées  &  broyées.  On  ne  voie  du  Ver 
que  la  tète  qui  déborde  &  fes  fix  jambes  ; 
fon  anus  eft  à  la  partie  fupérieure  du  pé- 
nultième anneau,  Se  les  excrémens  ,  à  leur 
fortie  ,  font  pouffes  fur  le  dos  du  côté  de 
la  tète  par  la  direction  de  l'inteftin  recourbé 
de  ce  côté  ;  ils  font  giuans ,  mais  pas  alïez 
pour  fortement  adhérer  ;  le  mouvement  al- 
ternatif d'élévation  &  d'abaiffement  des  an- 
neaux du  corps  fiiffitpour  les  faire  gîiffer  d'ar- 
rière vers  la  tête.  A  mefure  que  les  excré- 
mens fe  defsèchent  ils  bruniffent  tk  devien- 
nent moins  humides  ;  dans  ce  dernier  cas, 
îorfque  l'infecte  en  eft  trop  chargé  il  fe  dé- 
barrnlfe  par  un  frottement  biufque  contre 
quelque  partie  de  la  plante  qui  le  nourrit  ; 
il  relie  alors  à  découvert  }  mais  pour  peu 
de  terris.  Si  on  enlève  fon  tégument  &  qu'on 
lui  fouiriifle  des  alimens  ,  on  le  voit  en- 
viron deux  heures  après  rendre  des  excré- 
mens qui  fervent  à  lui  former  une  nouvelle 
couverture. 

La  femelle  de  l'infecte  qui  nous  occupe , 
fait  fa  ponte  par  tas  de  dix  à  douze  œufs  : 
les  jeunes  Vers  vivent  quelques  jours  près 
les  uns  des  autres;  ils  fe  féparent  enfuue; 
ils  ont  atteint  leur  grandeur  à  peu  près  en 
quinze  jours.  Ils  font  très  -  voraces  j  près 
de  leur  terme  ils  font  couverts  de  moins 
d'exercmens ,  fouvenc  même  ils  font  iKids  ; 
ils  font  alors  plus  actifs  que  d.ins  leur  pre- 
mier âge  qu'ils  paffent  à  ne  changer  de  placs 
qu'autant  qu'il  n'y  a  plus  de  quoi  vivre  au- 
tour d'eux  ;  ils  entrent  en  terre  pour  de- 
venir chryfalide  ;  ils  fe  font  une  coque  cou-  ] 


DISCOURS 


verte  de  grains  de  terre,  liffe  &  luifante  à 
l'intérieur ,  tapiflee  de  foie  blanche  &  fa- 
rinée. Cependant  cet  enduit  n'eft  pas  un  tilîu 
de  fils  de  foie  ,  mais  un  vernis  produit  par 
une  humeur  que  le  Ver  diftille  de  fa  bou- 
che ,  qui  s'étend  fur  l'intérieur  de  la  coque 
&  s'y  defseche. 

Sur  les  feuilles  de  différens  gramens  on 
trouve  aufti  des  Vers  Hottentots .,  &  les 
feuilles  de  l'orge  &c  de  l'avoine  en  nour- 
riffent  une  e'pèce  qui  devient  un  très- petit 
Scarabé.  Ceux-ci  font  couverts  d'exctémens 
tantôt  prefque  fluides  &  tranfparens,  tantôt 
plus  compacts  ;  ils  ne  mangent  que  le  pa- 
renchime  des  feuilles  ;  ils  le  retirent  en  terre 
pour  fe  métamorphofer. 

L'artichaut  &  quelques  chardons  des  plus 
grandes  efpèces  nourriffent  auffi  un  Ver 
Hottentot.  Ceiui-ci  eft  couvert  d'une  maffe 
de  grains  noirs  j  elle  n'eft  pas  immédiate- 
ment portée  par  le  corps  qu'elle  couvre  , 
mais  l'infecte  l'y  applique  ou  l'en  éloigne  > 
l'élève  ou  l'abaiffe  à  volonté.  Son  dernier 
anneau  fe  re'ève  &  fe  recourbe  du  côté  de 
la  tête  j  il  donne  naiffance  à  deux  appendices 
membraneux  ou  écailleux  recourbés  vers  la 
tête  &  prefqu'auffi  longs  que  le  corps  ; 
c'eft  fur  ces  appendices  que  font  reçus  les 
excrémens  ;  ils  y  font  pouffes  par  l'anus  & 
portés  en  avant  rar  le  mouvement  que  l'in- 
lecte  donne  à  des  poils  qui  bordent  les  deux 
appendices. 

Ces  grains,  collés  les  uns  aux  autres ,  en 
fe  dénichant  &  foutenus  fur  la  fourchette 
qui  rcfulte  des  deux  appendices  _,  forment 
un  toît  que  le  Ver  fouiève.,  abaiffe  félon 
les  mouvemens  des  appendices.  Ce  Ver  fe 
métamorphofe  lur  la  plante  qui  l'a  nourrit, 
ne  frit  point  de  coque  ,  demeure  fous  le 
toît  qui  la  couvert  ,  qu'il  fonifie  en-deïïous 
de  la  dépouille  ce  Ver;  en  la  quittant  ,  il 
devient  un  Scarabé  du  genre  de  ceux  que 
les  nomtnclateurs  modernes  ont  appelles 
Boucliers  }  ou  CaJJiies. 


PRÉLIMINAIRE. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Des  faujfes  Teignes, 

L'auteur  a  défini  les  Teignes  des  infectes 
qui  v  vent  dans  un  fourreau  qu'ils  tranfpor- 
tenc  par. tout  ave  eux  }  le»  foui!*»  Teignes 
en  diffèrent,  eu  ce  qu.'  leur  fourreau  n  eft 
pas  tranfportable  ,  mais  qu'il  eft  attaché  au 
plan  de  pofîtiou.  Sous  ce  point  de  vue  ceit 
un  logement,  une  retraite  plutôt  qu'un  four- 
reau ,  &  le-  Vers  a  cuyau  ,  lî  communs  dans 
les  eaux  de  la  mer ,  pourroient  être  regardes 
comme  de  faillies  Teignes;  mais  ces  Vers 
différent  à  tant  d'autres  égards  ,  qu'ils  ne 
peuvent  être  confondus  avec  les  laudes 
Teignes  qui,  comme  les  véritables,  fubiffëns 
des  métamotphofes.  L'auteur  commence  par 
l'hiftoite  de  fauffes  Teignes  qui  vivent  d.ms 
les  ruches  des  Abeilles ,  s'y  multiplient  quel- 
quefois au  point  de  forcer  les  Abeilles  à 
chercher  elles-mêmes  un  autte  afyle  ;  elles 
fe  nourrirent  de  la  cire  préparée  par  celles-ci. 
Elles  n'ont  point  de  goût  pour  le  miel  , 
n'attaquent  que  les  cellules  où  il  n'y  en  a 
pas  encore  de  dépofé ,  8c  ne  touchent  pas 
à  celles  qui  en  contiennent.  Ces  Teignes  , 
très -anciennement  connues  ,  &.  qui  le  font 
de  tous  ceux  qui  ont  ttaité  des  Abeilles; 
deviennent  des  Phalènes;  Virgile  &  Ariftote 
en  parlent  ;  le  premier  les  appelle  durum 
Tinea  genus ,  &  le  fécond  les  confondant  avec 
d'autres  infe&es.,  leur  donne  le  nom  de  7e'- 
rédines. 

Deux  efpèces  de  fauffes  Teignes  vivent 
à  l'intérieur  des  ruches.  Toutes  de*.x  font 
des  Chenilles  à  feize  jambes;  leur  peau  efl 
blanchâtre  &  rafe.  La  première  efpèce,  plus 
petite  que  les  Chenilles  de  médiocre  gran- 
deur ,  eft  la  plus  commune  ;  la  féconde  efl 
un  peu  plus  grande.  Toutes  de  x  ont  les 
mêmes  habitudes  &  la  même  manière  de 
vivre.  Elles  percent  la  cire  ,  s'y  introdujfeut 
&  y  ouvrent  des  g  Jeries  qui  leur  fervent 
de  retraite  ;  elles  n'en  fortent  point,  mais 
elles  alongent  ces  galeries  félon  leur  befoins, 
en  portent  la  longueur  communément  à  cinq 


CCX1X 

ou  fix  pouces ,  Si  quelquefois  au.  double  , 
elles  y  trouvent  le  logement,  un  abri  contre 
l'aiguillon  des  Aheilles&  leur  nourriture ,  l'in- 
térieur du  tuyau  ou  galerie  eft  tapilTé  de  foie 
couverte  de  grains  de  cire  qui  ("ont  les  ex- 
crémens  de  la  Teignp:  r^i  gjriînc,  ^J^i-eta 
par  l'action  digeftive  ,  paro:ffent  rendre  la 
galène  plus  impénétrable  à  l'aiguillon  des 
Abeilles. 

Cependant  les  rayons  font  compofés  dô 
cellules  partagées  par  descloifons  mitoyennes; 
lotfque  les  Teignes  ont  percé  ces  cloifo's, 
elles  fe  trouvent  à  découvett  dans  le  vide 
des  cellules;  pour  y  remédier  elles  divifent, 
avec  leurs  mâchoires  ,  les  cloifons  en  grains 
très  petits  qu'elles  poufient  devant  elles ,  ces 
grains  font  des  matériaux  dont  elles  conti- 
nuent leur  galerie  à  travers  les  cellules ,  & 
qui  les  couvrent;  elles  attaquent  enfuite  une 
nouvelle  cloifon  Si  fe  conduifent  de  même: 
l'ouvrage  n'eft  point  poulie  en  ligne  droite  t 
mais  il  fuit  des  conrouts  plus  ou  moins  tor- 
tueux ,  S<  il  efl  par-tout  allez  large  pour 
permettre  aux  Teignes  de  fe  raourner.  Lors- 
qu'elles ont  atteint  le  terme  de  leur  gran- 
deur elles  fe  font  une  coque  de  foie  blanche 
qu'elles  tecouvrent  de  leurs  excrémens  comme 
elles  en  ont  couvert  la  ga'erie.  L'auteur  ne 
dit  point  fi  c'eft  dehors  de  cette  demeure 
qu'elles  filent  leur  coque,  ou  fi  c'eft  à  l'in- 
térieur de  la  galerie  même  ;  il  n'a  pas  non 
plus  obfetvé  combien  de  tems  les  faillies 
Teignes  des  ruches  reftent  en  chryfal-de, 
mais  il  dit  qu'au  mois  de  juin  o..  au  com- 
mencement de  juillet  les  Papillons  Luit  nés 
en  grand  rombre.  IK  ont  les  ailes  6v  le  corps 
d'un  gris  de  fouris  ,  le  devant  de  la  tête 
jaunâtre,  les  yeux  d'un  ro.gede  bronze  écla- 
tant. Cependant  il  y  a  atiflî  des  Papillons 
d'un  gris  de  cendre  ,  do't  les  yeux  font 
bruns,  Si  qui  ont  derrière  la  tête  des  poils 
couleur  de  feuille  morte.  Cette  différence 
entre  des  Papillons  nés  de  fauffes  Teignes 
de  la  première  efpcce  ou  de  la  p'us  petite, 
fait  foupçonner  à  l'auteur  qu'il  y  a  de  x 
efpèces  de  ces  Teignes.  Quoique  la  cire  fo't 
l'aliment  qu'elles  préfèient ,  eles  s'aceem- 
e  e  if 


ccxx 

modem  de  beaucoup  d'autres  fubftances  ; 
renfermées  dans  des  bocaux  où  la  cire  leur 
manquoit,  elles  ont  vécu  de  bois,  de  ferge, 
de  peau  qui  avoit  fervi  à  couvrir  des  livres  , 
de  carton  ,  de  feuilles  sèches.  Des  générations 
nourries  dans  des  bocaux  wà  u  *'•>•  fomt.lo;r 
épuifée  &  toute  réduite  en  excrémens  s'y 
font  multipliées  &  renouvellées  pendant  plu- 
sieurs années  j  les  dernières,  employoieut 
comme  aliment  les  excrémens  rendus  par  les 
premières;  mais  il  efr.  aifé  de  fentir  que  ces 
réfidus  contenoient  encore  des  fubftances 
iiutritives,&  que  la  première  digeftion  n'avoit 
extrait  qu'une  partie  de  la  fubftance  alimen- 
taire de  la  cire. 

Enfin  ,  les  fauiïes  Teignes  n'attaquent  vo- 
lontiers la  cire  qu'autant  qu'elle  eft  mince, 
les  pains  de  cire  même  bruts  &  les  boug:es 
ne  fout  pas  de  leur  goût ,  &  elles  ne  s'en 
nourriflent  que  par  néceflité. 

Les  Papillons  des  faufles  Teignes  de  la 
plus  graude  efpèce  font  des  Phalènes  fans 
trompe  ,  donc  les  ailes  font  d'un  gris- 
brun. 

Les  nids  de  ces  efpèces  d'Abeilles  qu'on 
connoît  communément  fous  le  nom  de  Bour- 
dons ,  qui  conftruifent  les  leuts  d'une  cire 
brute  au'ils  amoncèlent  fous  des  mottes  de 
gazon  font  auflî  fujets  à  être  dévaftés  par 
une  forte  de  faulfe  Teigne  [lus  petite  que 
la  moins  grande  ties  deux  précédentes  ,  Si 
qui  devient  une  Phalène  d'un  gris  uni- 
forme. 

M.  de  Réaumur  fait  une  remarque  bien 
fenfée  ,  c'eft  que  les  excrémens  d'un  animal 
qui  fe  nourrit  d'une  fubftance  aulîi  fingu- 
licre  que  la  cire  mériteroient  d'être  exa- 
minés ,  que  leurs  qualités ,  leur  altération 
pourtuie.  t  é^.airer  fur  la  nature  peu  connue 
de  la  ci.e  \  il  a  tenté  à  cet  égard  des  ex- 
périences qu'il  leroit  trop  long  de  rapporter, 
&  dont  le  réfultat  eft  qu'une  parie  de  la 
cire  eft  c!  angée  par  l'adion  digeftive  des 
Teignes ,  mais  que  leuts  execémens  con- 


DISCOURS 


tiennent  encore  de  la  cire  qui  n'a  pas  été 
dénatutée  ,  qui  en  a  les  différentes  proprié- 
tés j  &  qui  cependant,  par  fon  mélange  avec 
la  partie  altérée  des  excrémens,  eft  millible 
à  l'eau  &  foluble  dans  ce  fluide. 

Des  Teignes  dont  il  viem  d'être  parié  , 
M.  de  Réaumur  parte  à  d'autres  faufles 
Teignes  dont  les  unes  rongent  les  étoffes  de 
laine,  d'autres  le  cuir,  Se  particulièrement 
les  peaux  employées  par  les  relieurs  ;  Se 
d'autres  enfin  endommagenr  les  grains  8c  dif- 
férens  alimens  dont  nous  vivons. 

Les  premières ,  plus  grandes  que  les  Teignes 
communes  des  étoffes  ,  mais  de  même  de 
la  clarté  des  Chenilles  à  feize  jambes  ,  ne 
fe  font  point  un  fourreau  proprement  dit  j 
elles  creufent  l'étoffe  ,  y  tracent  un  fillon  , 
fe  logent  dans  fa  cavité,  &  tendent  au-defliis 
d'elles  une  tente  formée  en  partie  de  foie 
qu'elles  filent  &  de  brins  de  laine  ;  elles 
attachent  la  tente  à  l'étoffe  dans  toute  fa 
longueur  ,  Se  ne  laiflent  d'ouverture  que  du 
côté  de  leur  tète  3  elles  fe  retournent  pour 
rendre  leurs  excrémens. 

Il  eft  difficile  de  remarquer  les  tentes  des 
faufles  Teignes  dont  nous  nous  occupons  ; 
placées  dans  l'épailleur  de  l'étoffe  ,  elles  pa- 
roiflent  feulement  dans  des  endroits  où  le 
tiflù  eft  bouireux  Si  mal  travaillé  j  on  ne 
peut  guère  non  plus  faire  tomber  ,  ni  dé- 
tacher les  tentes  en  btolfant ,  ou  en  battant 
les  meubles  ,  comme  il  eft  plus  aifé  de  le 
faire  par  rapport  aux  fourreaux  des  vraies 
T  ignés  ;  mais  heureufement  les  faufles 
Teignes  ne  font  pas  fort  communes.  Elles 
naillènt  vers  le  commencement  de  juillet  t 
&  ne  deviennent  Papillons  que  vers  la  fin 
de  mai  ou  le  commencement  de  juin  fui- 
vant  ;  elles  s'attachent  aux  étoffes  qui  dou- 
blent les  voitutes  par  préférence  aux  meu- 
bles y  Se  elles  font  rares  dans  les  appar- 
temens. 

Les  faufles  Teignes  des  cuirs  font  encore 
des  Chenilles  de  la  première  dalle  ,  &  des, 


PRELIMINAIRE. 


Chenilles  de  médiocre  grandeur  ;  elles  le 
font  an  long  tuyau  qu'elles  attachent  au  corps 
qu'elles  rongent .,  elles  le  recouvrent  de  grains 
qui  ne  font  prefque  que  leurs  excrémens  ; 
elles  ne  fe  nourriîrent  pas  feulement  de  cuir 
&  de  la  peau  qui  couvre  les  livres  ,  mais  de 
toute  efpèce  de  fubftance  animale  defféchée, 
elles  s'accommodent  des  infectes  morts,  & 
l'on  en  trouve  fous  1  ecotee  des  arbres  aux 
endroits  où  il  a  vécu  des  infe&es,  où  ils  ont 
laifîé  leurs  dépouilles  }  où  il  en  a  péri.  Elles 
filent  ,  pour  le  méramorphofer  des  coques 
blanches  qu'elles  recouvrent  de  leurs  excré- 
mens qui  fonc  des  grains  noirs. 

Une  rroifième   efpèce   de   faulTe  Teigne 
plus   petite  que  les  précédentes  ,   nous  fait  ■ 
cependant  un  beaucoup    plus    grand    tort  ;  ; 
elle  s'atrache  aux  grains  qui  nous  four  les 
plus  néceiraires ,  particulièrement  au  froment  ; 
&   au   feiglej  elle  lie  plufieurs  grains  en- 
femble  par  des  fils  de  foie  ,  &  fe  fait ,  entre  j 
les  vuides  que  biffent  ces  grains,  un  tuyau 
de  foie  blanche  d'où  elle  alonge  fa  tête  pour 
ronger  les  grains  qui  font  autour  d'elle  j  em- 
portée avec  fon  tuyau  &  à  l'abri  dedans 3 
elle  n'eft  point  incommodée  par  le  tranfporc 
du  grain  qu'on  remue.  Leuwenhoeck  a  parlé 
de   cette  Teigne  Si.   l'a   confondue   mal  à 
propos  avec  celle  des  étoffes.  Le  rapport  entre 
les  Papillons  des  deux  Teignes  a  été  la  fourca 
de  cette  erreur. 

Les  Papillons  des  faufTes  Teignes  du  bled 
fonc  de  fort  petites  Phalènes  à  antennes  en 
filet;  elles  portent  leurs  aîles  en  toît  élevé  j 
le  fond  des  fupéneures  eft  un  gris  blanc  , 
terne  à  l'ombre  ,  argenté  au  foleil  ;  fur  ce 
fond  fjnt  diftribuées  d'affez  grandes  tâches 
irrégulières  d'un  brun-clair.  Le  corps  j  le 
dellous  des  ailes  fupérieures  &  les  deux  faces 
des  inférieures  font  d'un  gris-blanchâtre.  Ce 
Papillon  commence  à  paroître  vers  la  fin 
de  mai. 

La  dernière  faufle  Teigne  dont  il  eft- fait 
mention  dans  ce  mémoire  fe  nourrit  de  la 
pâte  de  chocolat  quelle  creufe ,  &  fur  la- 


CCXXJ 

quelle  elle  fe  couvre  d'un  tuyau  de  foie 
blanche  ;  c'eft  une  Chenille  à  feize  jambes, 
&  le  Papillon  eft  une  Phalène  d'un  gris  un 
peu  jaunâtre  ,  tacheté  de  quelques  points 
bruns.  Il  eft  plus  que  probable  que  cetre 
Teigne  fe  nourrit  d'autres  fubftances  que  de 
chocolat  qui  n'eft  pas  fouvent  à  fa  portée. 
Mais  fon  hiftoire  rï'étoit  pas  encore  bien 
connue  au  tems  où  M.  de  Réaumur  écri- 
voic. 

9e.     Mémoire. 

Uijîoire  des  Pucerons. 

M.  de  Réaumur  obferve  qu'après  avoir 
donné  l'hiftoire  des  infeétes  qui  fe  font  des 
logemens  ,  des  fourreaux  ,  &c.  il  feroit  dans 
l'ordre  de  parler  de  ceux  qui ,  en  fuçant  les 
plantes  ,  occafionnenc  des  extravafations  de 
fucs  ,  des  excroifJances  qui  les  couvrent  & 
leur  fervent  de  logement.  Tels  font  les  in- 
fe5fes  qui  vivent  dans  les  gales  produites  par 
leur  piquure  ;  mais  l'hiftoire  de  ces  infeétes 
fera  plus  facile  à  faire,  &  fera  plus  aifément 
comprife  après  celle  des  Pucerons  dont  les 
faits  prépareront  la  connoiffance  de  ceux  qui 
appartiennent  aux  infeâes  des  galles. 

Les  Pucerons  font  non  -  feulement  très- 
nombreux  j  ils  font  encore  fi  variés  que 
peut-  être  chaque  plante  en  nom  rit  une  efpèce 
particulière  ;  toutes  au  moins  en  font  plus 
ou  moins  couvertes  en  difTérens  rems.  Mais 
ce  feroir  un  travail  aufli  long  qu'inutile  de 
donner  l'hiftoire  de  toutes  les  efpèces  de 
Pucerons;  elle  ne  doit  comprendre  pour  tous 
que  les  faits  qui  leur  font  communs,  &  les 
obfervations  particulières  pour  chaque  efpèce. 
Leuwenhoek  &  Hartfoeker  >  dans  l'extraie 
critique  des  lettres  de  cet  auteur  ,  ont  traité 
des  Pucerons.  Mais  le  premier  sert  quel- 
quefois trompé  ,  Se  le  fécond  beaucoup  plus 
fouvenr. 

•  Les  Pucerons  font  en' général  forr  petits; 
lourds  &  lents  dans  leur  marche  ;ce  caractère 
oppofé  â  celui  qu'indique  le  nom  qu'on  leur 
a  donné  ,  &  qui  préfente  l'idée  d'un  infecte 


ccxxij  DISC 

^crile  j  léger  ,  qui  tiendroit  par  ces  qualités 
fie  la  Puce.  Les  Pucerons  ont  fix  pattes  & 
d'abord  p;ivés  d'aï  1  es  ,  U  plupart  en  acquiè- 
rent quatre  par  la  fuite.  Les  uns  portent  leurs 
antennes  en  avant ,  les  autres  couchées  fur 
le  dos  ,  &c  dans  ces  derniers  elles  furpaffent 
fouvenc  ta  longueur  du  corps  ;  mais  ce  qui 
eft  fur-tout  remarquable  ,  ce  font  de..x  rjJèts , 
cornes  ou  tuyaux  pofés  en-dellus  du  dos  près 
de  l'extrémité  du  corps.  Ils  ont  une  origine 
commune.,  don:  ils  s'ççaftteW  a  mefure  qu'i's 
fe  prolongent.  Ces  filets  font  roides ,  infle- 
xibles, très  courts  ,  &  li  petits  dans  plulieurs 
Pucerons  qu'on  a  peine  à  les  diftihguer  ;  il 
y  en  a  dans  LTquels  ils  manquein  ,  &  font 
remplaces  par  deux  lîm.  les  tubercuies.  11  (era 
parlé  de  leur  ufagew 

Le  vert  elt  la  couleur  du  plus  grand  nom- 
bre des  Pucerons  ;  il  y  en  a  cependant  de 
noirs ,  de  blancs,  de  bronzas  ,  a'un  rouge- 
pâle  ;  ces  derniers  ne  font  de  cette  couleur 
qu'en  automne ,  ils  étoient  verts  pendant  l'été. 
Ils  vivent  en  fociétc  ,  ils  s'attachent  aux  tiges 
&  aux  feuilles  des  plantes,  aux  jeunes  poulies 
6c  aux  feuilles  des  arbres  ;  ils  font  Ibuvent 
fi  nombreux ,  qu'ils  cachent  les  plantes  fur 
lefquelles  ils  font  établis.  On  les  apperçoit 
au  premier  coup-d'œil  fur  certaines  plantes, 
comme  le  chèvre  feuille;  fur  d'autres^  quoi- 
qu'ils foient  nombreux  ,  il  faut  les  chercher 
pour  les  voir  ,  parce  qu'ils  le  cachent  ou 
occafionnent  dans  la  plante  des  défordres  qui 
les  couvrent. 

De  tous  les  Pucerons ,  ceux  qui  s'établilïenc 
fur  les  jeunes-  pouffes  du  (ureau,  font  les  plus 
ailés  à  oUerver.  Us  femblent  tenir  à  la  plante  ; 
ils  y  tiennent  en  effet  en  quelque  forte  par 
leur  trompe  enfoncée  d.ins  l'écorce  ,  &c  par 
le  moyen  de  laquelle  ils  pompent  leur  nour* 
mure;  cependant  ils  la  retirent  &  la  plient 
fous  leur  ventre  pour  marcher  &  changer  de 
place.  Elle  elt  ordinairement  de  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps.  Très-fouvent  les  Pu- 
cerons font  fi  multipliés  qu'i  s  ferment  fur  les 
plantes  une  double  couche  audelTu.sjles  uns  des 
autres.   La  fuperieure  elt  moins  ienée  que 


OURS 

la  couche  inférieure  ,  &  Compûfée  de  Pu- 
cerons qui  ne  cherchent  pas  à  fe  nourrir  , 
mais  à  multiplier  leur  efpcce.  Ils  font  en 
mouvement  tandis  que  les  premiers  ,  fuc 
lefquels  ils  marchent  ,  font  dans  l'inac- 
tion. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans 
1  hiftoire  des  Pucerons  ,  ce  il  la  manière  dont 
ils  fe  reproduifenr.  Us  font  vivipares. 
Leuwenhoeck  l'avoit  arpris  par  le  moyen 
de  la  dilltction  ;  il  avoit  trouvé  leur  ven- 
tre rempli  de  Pucerons  tour  formes.  M.  de 
Réaumur  a  confirmé  certe  obfervation  ,  en 
voyant  de  jeunes  Pucerons  fortir  du  corps 
des  plus  gros  par  l'ouverture  de  l'anus  : 
l'aét'on  interne  du  Puceron  adulte  pouffa 
au  dehors  le  jeune  Puceron,  qui  naît  en  ve- 
nant en  arrière.  Quand  fes  pieds  ,  placés 
près  de  la  tête,  fonc  dégagés,  il  s'en  aide 
pour  fe  tirer  du  fein  où  il  a  été  foimé. 
L'opération  eft  au  plus  de  fix  à  fept  mi- 
nutes. Ces  infectes  font  fi  féconds ,  qu'un 
feul  en  met  au  jour  quinze  à  vingt  par  jour  , 
fans  que  le  volume  de  fon  ventre  paroiffe 
diminuer  ;  quand  on  le  preffe  &  qu'on  l'é- 
crafe  ,  on  n'en  fait  fonir  que  quelques  Pu- 
cerons touc  formés;  maison  en  apperçoit  3 
pour  ainfi  dire  fans  nombre  ,  depuis  l'état 
de  conformation  complette  jufqu'à  celui 
d'embrion.  M.  de  Réaumur  obferve  avec 
bien  du  fondement ,  que  .  les  autres  ani- 
maux vivipares  mettent  au  jour  leurs  petits 
en  une  feule  fois  ,  cous  formés  au  même 
point,  fans  qu'il  en  refte  à  leur  intérieur 
qui  foient  à  différens  degrés  d'accroiilemenc. 

Les  Pucerons,  nouvellement  nés,  aidè- 
rent des  vieux  ,  par  la  couleur  &  par  l'ap- 
platiffement  du  corps  ;  ceux  qui  font  verts, 
font  d'un  ton  plus  pâle  ,  ceux  qui  deviennent 
noirs ,  font  verts  en  nailîant  ;  les  Pucerons 
jaunâtres  mettent  au  monde  des  petits  qui 
fonc  blancs. 

Le  Puceron  qui  vienr  de  naître ,  marche 
auliî-tck  ;  il  cherche  une  place  où  il  fe  fixe, 
&  il  ia  choilit  à  la  fuite  des  autres  Puce- 


PRÉLIMINAIRE. 


CCXXtJJ 


rons  qui  forment  une  file  fur  la  plante  ;  il 
fe  pince  immédiatement  derrière  le  dernier 
Puceron  de  la  file  q.ii  s'agrandit  à  mefure 
des  nouvelles  naifTances;  elle  eft  compose 
de  Pucerons  tournés  tous  les  uns  la  tète  du 
côté  inférieur  de  la  tige ,  les  autres  du  côté 
fupérieur. 

La  piquure  multipliée  des  Pucerons  ne 
peut  manquer  de  dépenfer  une  grande  quan- 
tité de  sève;  auffi  beaucoup  d'arbres  &  de 
plantes  en  fouffrent  ils ,  mais  cet  effet  n'eft 
pas  aulîi  généra!  qu'on  le  croit.  Les  Pucerons 
ne  foat  aucun  tort  au  futeau  ,  au  fyco- 
niore  ,  aux  abricotiers  ,  &c. ,  mais  ils  nui- 
fent  beaucoup  aux  pruniers,  aux  pêchers, 
aux  chèvrefeuilles,  &c.  Ils  en  déforment, 
ils  en  defsèchent  les  feuilles  &  les  pouffes; 
ils  leur  font  prendre  des  formes  bizarres  ; 
ils  occafionnent  fur  les  feuilles  des  excroif- 
fances,  fouvent  femblables  à  des  fruits, 
quelquefois  de  la  grolfeur  d'une  noix  & 
même  d'une  très-petite  pomme.  Ces  excroif- 
fances  font  creufes  cV  fervent  de  logenjens 
aux  Pucerons  dont  les  piquures  les  ont  pro- 
duites ;  on  en  voit  plus  communément  dans 
nos  climats  de  plus  grofTes  fur  les  feuilles 
d'orme  que  fur  tout  autre  arbre  ;  lorfque 
ces  excro.lfances  font  encore  peu  confîdéra- 
bles  ,  elles  font  exactement  fermées  de  toute 
part,&  l'on  ne  trouve  à  l'intérieur  qu'un 
Puceron  parvenu  à  fa  grandeur,  mais  envi- 
ronné de  jeune;  Pucerons  auxquels  il  a  donné 
naiflance  ,  cY.  dont  le  nombre  s'augmente 
prefque  continuellement.  L'orme  n'eft  pas 
le  feul  arbre  fur  les  feuilles  duquel  on  voie 
des  excroilfances  produites  par  la  piquure 
des  Pucerons  ;  le  peuplier  eft  fouvent  chargé 
de  pareilles  tubérofités  ,  ainfi  que  le  tére- 
binthe  &  beaucoup  d'autres  arbres.  C.s 
excroiffances  ,  qui  font  de  vraies  galles  , 
font  employées  pour  la  teinture  dans  plu 
fleurs  contrées ,  Se  il  y  a  apparence  que  nous 
en  retirerions  le  même  avantage  fi  l'on  s'étoit 
plus  appliqué  à  déterminer  Image  que  nous 
pourrions  faire  des  galles  auxquelles  les  Pu- 
cerons donnent  naiiTance  dans  nos  contrées. 

A  près  les  obfervations  particulières  fur  les 


Pucerons  qui  occafionnent  des  galles,  M.  de 
Kcaumar  revient  aux  généralités  qui  leur  font 
commtinesavecles  Pucerons  qui  vivent  à  l'air. 
Par- tout  où  ces  infettes  font  en  grand  nom- 
bre,  on  voit  aulli  beaucoup  de  fourmis; 
elles  pourroient  fervir  à  les  faire  découvrir 
fi  en  y  étoit  embarraflé  :  les  uns,  comme 
Leuwenhoeck  Se  fou  critique',  ont  cru  que 
les  Fourmis  étoieut  ennemis  des  Pucerons  ; 
les  autres  ont  imaginé  avec  Goedaert ,  qu'el- 
les les  protègent  }  &  que  même  elles  en  font 
les  mères  :  cette  opinion  auffi  faulfe  que 
l'autre,  a  prévalu  ,  &  eft  encore  celle  de  plu- 
fieurs  geus  de  la  campagne.  Mais  fans  lon- 
ger à  ce  qui  attir-.  les  Fourmis  près  des 
Pucerons,  on  attribue  communément  aux 
premières  les  torts  que  les  féconds  font  aux 
plantes  ;  le  vrai  cependant  elt  que  les  Four- 
mis ne  font  attirées  que  par  fépanr'iemenc 
d'une  humeur  aqueufe  &  fucrée,  qoi  s'amaî'e 
fur  l'endroit  couvert  de  Pucerons,  que  c'c't 
cette  humeur  que  les  Fourmis  cherchent  polit 
son  nourrir  j  cV.  non  les  Pucerons  pour  lef- 
quels  elles  font  fort  indifférentes;  qu'elles 
profitent  del'épanchemenc  de  cette  humeur, 
fans  y  contribuer,  fans  participer  en  rien  .m 
tort  que  les  Pucerons  font  aux  plantes  & 
aux  arbres.  Cepen.iaut  cette  même  humeur 
n'eft  point  une  fimple  exttavafation  de  la 
sève,  mais  elle  eft  le  produit  de  deux  li- 
queurs que  rendent  les  Pucerons ,  l'une  par 
l'anus,  l'autre  parles  deux  cornes  cre.iLs, 
ou  conduits  qui  font  placés  en-deflus  du 
corps;  la  dernière  parôîc  par  fa  confîltance, 
quoique  fluide  eV  limpide ,  analogue  aux 
excrémens ,  6V  la  féconde  à  l'urine.  Ai'nfi 
cette  conjecture,  fi  elle  étoit  vérifiée,  four. 
niroit  un  fait  fingulier  de  plus  dans  l'hif- 
roire  déjà  (1  remarquable  des  Pucerons.  Ils 
changent,  ainfi  que  'les  autres  infères,  plu- 
sieurs fois  de  peau  pendant  la  durée  de  leur 
vie.  Mais  ce  qui  eft  particulier  à  la  plupart, 
c'eft  d'être  plus  ou  moins  couverts  d'une 
forte  de  duvet ,  qui  paroît  compofé  Je  fils. 
Ce  duvet  eft  plus  abondant  fut  les  Puce- 
rons du  hêtre  que  fur  ceux  d'aucune  autre 
efpèce.  Mais  quelle  eft  fon  origine  da;, s  ions 
les  Pucerons  ?  Notre  auteur  avoue  qu  il  n'a 


CCXX1V 

pu  la  reconnoîrre ,  Se  que  la  conjecture  la 
plus  vraifemblable  cft  que  ie  duvet  eft  pro- 
duit par  une  humeur  qui  s'échappe  par  les 
porcs  de  la  peau  ,  qui  fe  defsèche  à  l'air  , 
Se  dont  les  globules ,  en  s'aglutinant,  for- 
ment une  forte  de  fil. 

Le  plus  grand  nombre  des  Pucerons  de- 
vient aîlé  en  vieilliffant.  On  reconnoît  ceux 
qui  doivent  éprouver  ce  changement  en  les 
examinant  à  la  loupe.  Le  haut  de  leur  dos 
eft  plille ,  &  de  chaque  côté  il  y  a  un  ren- 
flement produit  par  l'origine  des  aîîespliées 
& 'contournées  qu'il  renferme.  Lorfqu'après 
avoir  changé  plufieurs  fois  de  peau  ,  un  Pu- 
csron  quitte  fa  première  dépouille  ,  fes  aiies 
ne  paroiifent  d'abord  que  comme  un  appen- 
dice, un  paquet  de  chaque  côté,  mais  cha- 
que appendice  fe  fépare  en  deux  portions, 
Se  les  quatre  ailes  prennent  la  forme  qui 
leur  eft  propre  ,  fans  que  l'infecte  y  con- 
tribue ,  comme  le  font  au  contraire  les  Pa- 
pillons naiffaus,  en  les  agitant.  Il  paroît  que 
le  développement  des  aîies  du  Puceron  eft 
purement  l'effet  de  la  circulation.  Mais  quel 
eft  le  fexe  des  Pucerons  aîlés?  Quel  eft  leur 
emploi  par  rapport  à  l'efpèce  ?  Frich  n'a  pas 
héfité  à  prononcer  que  les  Pucerons  aîlés 
font  les  mâles  de  leur  efpèce.  L'analogie 
portoit  à  le  penfer.  Mais  Leuwenhoeck , 
M.  Geoffroy  père ,  Celloni  ,  notre  auteur, 
ont  prouvé  par  des  obfervations  différentes 
&  multipliées,  que  des  Pucerons  aîlés  met- 
tent au  jour  d'autres  Pucerons  ,  comme  ceux 
qui  ne  font  pas  aîiés  &  qu'ils  font  égale- 
ment vivipares.  Tous  les  Pucerons  non-aîlés, 
otf  pourvus  d'ailes ,  remplirent  donc  les 
fonctions  de  mère  ;  on  n'en  connoît  pas  en- 
core à  qui  la  nature  n'ait  confié  que  celles 
de  mâle.  Ces  finguliers  infectes  réunhïent- 
ils  les  deux  fexes  ?  On  a  un  pareil 
exemple  dans  les  limaçons  :  mais  ils  s'ac- 
couplent ,  ils  fe  fécondent  mutuellement  ; 
ils  ne  fauroient  fe  pafler  d'un  concours  ré- 
ciproque :  les  Pucerons  ne  paroiifent  pas  en 
avoir  befoin:on  n'en  n'a  pas  vus  d'accouplés  ; 
ils  paroiifent  fe  fuftue,  fe  féconder  chacun 
en  particulier,  &  ils  femblent  Ues  herma- 


DISCOURS 


phrodites  capables  de  perpétuer  leurs  efpc- 
ces  ,  à  la  manière  de  la  plupart  des  végé- 
taux, comme  Leuwenhoeck  &  Ceftoni  l'ont 
svancé.  Cette  propofition  fera  plus  évidem- 
ment prouvée  dans  des  mémoires  poftérietirs 
à  celui-ci.  Le  lecteur  doit  donc  la  regarder 
dès  ce  moment  comme  très  -  fondée.  Les 
Pucerons  ont  différens  ennemis  ;  il  eft  traité 
dans  un  autre  mémoire  de  ceux  qui  en  dé- 
truifent  le  plus;  l'auteur  parle  dans  celui  ci 
d'un  moucheron  qui  fe  pofe  fur  un  Puceron, 
replie  fon  anus  fous  le  ventre  du  Puceron , 
y  dépofe  un  œuf,  d'où  naît  un  Ver  qui 
pénètre  dans  le  ventre  du  Puceron,  ronge 
fes  parties  internes,  fort  par  une  piquure 
eo-deffous  de  la  peau  qu'il  n'a  pas  enta- 
mée ,  &  fe  file  auprès  une  coque  ronde 
dans  laquelle  il  fe  métamorphofe.  On  trouve 
affez  fouvent  de  ces  coques  lut  les  files  de 
Pucerons  qui  couvrent  les  plantes.  Cetre  obfer- 
vation  très-bien  fuivie  par  M.  Ceftoni,  l'a 
été  aulfi  par  M.  de  Réaumur. 

L'auteur  termine  ce  mémoire  pa'  l'hif- 
toire  de  Pucerons  qui  vivent  les  uns  amon- 
celés à  l'intérieur  d'un  trou  dans  un  arbre , 
les  autres  fous  l'écorce  près  des  endroits  où 
elle  eft  fendue.  Il  tiouva  les  premiers  dans 
un  tronc  d'orme  &  les  féconds  fous  l'écorce 
de  plufieurs  chênes.  Les  uns  &r  les  autres  , 
mais  les  derniers  fur  tout  font  plus  grands 
que  les  autres  efpèces  de  Pucerons  ôc  les 
derniers  font  encore  remarquables  par  leur 
trompe;  elle  eft  placée  en-deffous  de  la 
tête,  affez  près  des  deux  premières  jambes, 
trois  fois  longue  comme  le  corps ,  qu'elle  dé- 
borde à  fon  extrémiré  poftérieure  vers  laquelle 
elle  eft  dirigce;fa  pointe  eft  récourbée  en-defl  us, 
&  l'infecte  l'enfonce  fort  avant  dans  l'écorce 
qui  le  couvre.  En  devant  de  l'infertion  de 
cette  trompe  avec  le  corps  eft  placé  un  fi- 
let plus  court  &  plus  gros  que  l'infecte 
tient  appliqué  fur  la  trompe,  qui  n'y  adhère 
cependant,  pas  &  qu'il  eft  aifé  d'en  écar- 
ter. M.  de  Réaumur  croit  que  c'eft  une 
féconde  rrompe  qui  reçoit  le  fuc  pompé 
par  la  première  &  qui  le  tranfmet  aux  or- 
ganes   digeftifs. 

Enfin 


P  R  É  L  I  M 

Enfin ,  ce  n'eft  pas  feulement  fur  les  ti- 
ges, les  feuilles,  fous  l'écorce  &  dans  les 
trous  de>  ai  uns  qu'on  trouve  des  Pucerons; 
il  y  en  a  qui  s'attachent  aux  racines  &  l'au- 
teur cite  un  alfez  grand  nombre  de  ces  ef- 
pèces  ;  il  en  a  vu  iur  les  racines  Ju  mille- 
fcuilles,  <ie  I*  cynoglolle ,  de  l'avoine,  de 
l'ofcille  i  fe  ulles  étroites,  de  l'arum  îk  d'une 
eipèce  de  hennis. 


M 


E    M    O    1    R    E. 


Des  faux  Pucerons    du  figuïtr    &    de  ceux 
du  buis. 

M.  de  Réaumur  donna  le  nom  de  faux 
Pu.erons  à  des  v;rs  qui  fe  tiennent  fous  les 
feuilles  du  figuier,  quelquefois  !ur  les  figues 
fans  rien  changer  à  l'état  de  ce  fruit  :  ils 
rëiTemblerït  aux  Pucerons  par  l'extérieur, 
par  leur  inaiftion  ,  par  la  nature  de  leurs 
excrémens ,  pat  es  filet:,  cotonneux  donc  ils 
font  louve  c  c  >uvercs ,  mais  ils  en  diffèrent 
effenciellemeut  en  ce  qu'ils  deviennent  tous 
aîlés,  en  ce  qu'aucun  ne  le  propage  qu'il 
n'ait  acquis  des  ailes  ,  que  tous  lubillent 
une  vraie  tnéramôrphofe  8c  qu'ils  devien- 
nent un  moucheron  qui  a  la  racuhé  de 
fauter;  l'auteur  d'après  cette  faculté  nomme 
ces  moucherons,  mouchcons fauteurs;  il  remet 
à  une  partie  plus  éloignée  de  fes  ouvrages 
à  les  diftinguer  par  des  caractères  plu»  dé- 
tailles &  plus  précis.  Duiileurs  le  ver  du 
Moucheron  fauteur  fe  nourrit  ,  comme  les 
Pucerons.par  une  ttompe  qui  lui  fert  à  pom- 
per le  fuc  de  l'arbre  fur  lequel  il  vit.  C'eft 
dans  les  mois  de  mai  &  de  juin  que  les 
faux  Pucerons  du  figuier  deviennent  des 
Moucherons  ou  Mouches  fauteufes. 

Lorfqu'on  examine  au  mois  de  mai  les 
poulies  du  buis,  il  eft  aifé  de  remarquer 
à  leur  extrémité  des  feuilles  contournées  en 
boules.  Ces  boules  lout  formées  par  deux 
feuilles  extérieures  qui  font  devenues  con- 
caves &  qui  fe  font  lapprochéesj  on  trouve 
à  l'intérieur  d'autres  feuilles  qui  ont  pris 
moins  de  développement  &    la  même   for- 

Hijloire  Naturels. ,  Infectes.  Tome  II/". 


I  N  A   1  R  E.  ccxxv 

me;  toutes  ces  feuilles  reflembUnt  à  des 
calottes  appliquées  les  unes  contre  les  autres 
du  côté  de  leur  cavité,  &  elles  lailTent  des 
vides  entre  (.Iles.  La  cavité  intérieure  &  les 
vides  entre  les  différences  feuilles  (ont  rem- 
plis de  faux  Pucerons  tantôt  au  nombre  de 
vingt,  tantôt  au  nombre  de  deux  feu- 
lement, Si  dans  tous  les  nombres  intermé- 
diaires pour  chaque  boule.  On  y  trouve  e» 
même  tems  des  gtains  ronds ,  ou  oblongs , 
quelquefois  contournés  ,  qui  ont  une  certaine 
conlîllance  6V  qui  s'écralent  cependant  aifé- 
ment  fous  le  doigt,  te  font  les  excrémens 
des  faux  Pucerons  j  ils  ne  préfentenc  rien 
de  dégoûtant,  ajoute  M.  de  Réaumur,  Se 
mis  lut  la  langue  ils  s'y  fondent  en  y  laif- 
fant  une  laveur  fucrée.  Si  l'on  en  eût, 
ajoute-t-il  encore,  ramallé  une  allez  grande 
quantité,  ce  qui  ne  feroit  pas  difficile,  on 
auroit  finement  trouvé  que  c'ell  un  excel- 
lent remède  à  quelque  maladie.  Cela  n'eft 
pas  imp  >llib'e  ;  mais  la  propofnion  eft  au- 
moins  hafardee. 

Les  faux  Pucerons  du  buis  fe'nourriffenc 
comme  ceux  du  figuier  par  le  moyen  d'une 
trompe;  ils  deviennent  de  même  des  mou- 
ches fauteufes  \  on  commence  à  les  trouver 
dans  leurs  boules  vers  le  milieu  d'avril  &c 
ils  deviennent  des  mouches  vers  le  quinze 
de  mai.  En  vain  en  cheiclieroit-on  dans 
les  coques  de  l'année  précédente,  on  n'eu 
trouve  que  dans  celles  des  jeunes  pouffes. 

1  Ie.     M    É    M    O    I    R    E. 

Des  Vers  mangeurs  de  Pucerons. 

Les  Vers  mangeurs  de  Pucerons  font  ou 
dépourvus  de  jambes  ,  ou  ils  en  ont.  Tous 
ceux  de  la  première  divilïon  deviennent  des 
mouches  à  deux  ailes  ,  &c  parmi  ceux  de  la 
féconde ,  les  uns  fe  changent  en  mouches  à 
quatre  ailes,  les  autres  eirôcarabés. 

Goëdaert  a  connu  les  vers  de  la  première 
efpèce  ,  il  en  parle  en  cinq  endroits  ;  M.  et 
Réaumur  ajoute  à  plufiturs  de  fes  obfvtva- 


CCXXV) 

tions,  &  il  en  confirme  d'autres.  Ces  Vers  par- 
venus à  leur  grandeur  en  ont  une  qui  ,  par 
rapport  aux  Pucerons  ,  excède  les  rap- 
ports de  taille  du  plus  grand  lion  aux  plus  pe 
tits  quadrupèdes  donc  cet  animal  fait  fa 
proie.  Ces  vers  ont  la  faculté  de  s'alonger , 
de  fe  raccourcir  ,  &  ces  mouvemens  font 
caufe  qu'ils  ne  préf entent  pas  une  forme  cou  f 
tante.  Il  y  en  a  de  couleurs  &  d'efpèces  diffé- 
rentes. Quelle  que  foit  la  couleur  de  ces 
Vers ,  ils  reflemblent  parfaitement  ,  par  la 
conformation  ,  à  ceux  des  Mouches  de  la 
viande  j  ils  font  de  la  même  clalle  ,  &  non 
des  Chenilles  comme  Goê'daert  l'a  mal-à- 
propos  écrit  de  comme  on  l'a  répété  d'après 
lui.  Ils  ont  en  deffous  de  l'extrémité  ou  fe- 
roit  fituce  la  tête,  un  dard  écailleux  armé 
de  deux  autres  dards  moins  longs.  Les  trois 
repréfenteii!  une  forte  de  fleur  de  lis  ;  à  leur 
jondion  eft  une  ouverture  qui  eft  la  bouche  ; 
le  Ver  jette  ,  par  cette  ouverture,  une  bave 
dont  l'ufage  fera  déterminé  plus  bas.  L'au- 
teur ,  en  cet  endroit ,  obferve  entre  ces  Vers 
des  différences  d'après  lefquelles  il  les  divife 
en  plufieurs  genres.  Nous  renvoyons  pour  cet 
objet  au  mémoire  même. 

Les  Vers  mangeurs  de  Pucerons  ,  placés 
au  milieu  des  animaux  qui  leur  fervent  de 
parure,  qui  (ou  fans  défenfe,  qui  ne  favent 
pas  fuir  ,  n'ont  befoin  ,  pour  fe  raffafier  , 
que  de  faifir  &  dévorer  ceux  qui  les  environ- 
nent ;  ils  n'ont  pas  même  à  pourfuivre  leur 
proie  ,  &  il  ne  leur  eft  néceffaire  de  changer 
de  place  que  quand  ils  ont  détruit  tout  ce 
qui  les  environnoit.  Ils  parodient  ne  pas  voir 
éc  n'être  avertis  de  la  préfence  de  leur  proie 
que  par  le  toucher  ;  ils  tarent  &  n'ont  pas 
d'autres  moyens  de  juger  de  ce  qui  les  envi- 
ronne ;  c'eft  pourquoi  ils  alongenc  la  par- 
tie anrérieure  de  leurs  corps ,  ck  la  forcent 
quelquefois  très  en  avant  en  la  tournant  de 
rous  côtés  :  aufli-tûc  qu'ils  fentent  un  Puce- 
ron ,  ils  le  faililTent  en  le  perçant  de  leur  tri- 
ple dard  \  ils  le  retirent  aufh-tôt  à  l'intérieur 
chargé  de  leur  proie  j  &  ils  font  ren- 
trer l'an  &  l'autre  fous  leur  premier  anneau  ; 
alors,  comme  on  peut  le  voir  ,ea  obfer^ant 


DISCOURS 


à  la  louppe  un  des  Vers  qui  font  blancs,  &  dont 
les  anneaux  font  tranfparensj  on  diftingue  un- 
corps  femblable  au  pifton  d'une  pompej  & 
qui  en  fait  les  fondions  j  il  s'élève  &  s'abaiffe  à 
l'intérieur  du  Ver  ,&c  pompe  les  fucs&  les  hu- 
meurs du  Puceron  avec  lefquels  il  attire 
auffi  des  fraç;mens  fohdes;  en  forte  que  le 
Puceron  épuifé  n'offre  plus  qu'une  véritable 
dépouille  que  le  Ver  rejette. 

Un  Ver  qu'on  a  privé  de  nourriture  pen- 
danr  quelques  heures  &  auquel  on  en  rend  y 
fuce  plus  de  cent  Pucerons  en  trois  ou  quatre 
heures.  Ces  infectes  ne  mangent  pas  continuel- 
lement, mais  les  inrervalles  de  leur  repas  font 
courts  ;  auili  deux  ou  trois  vers  fuffifent  ils  pour 
détruire  en  deux  ou  crois  jours  la  plus  grande 
partie  des  Pucerons  dont  une  poulïe  forr  lon- 
gue étoit  couverte.  Il  paroîc  que  les  Vers  de 
certaines  efpèces  ont  un  goût  de  préférence 
pour  des  Pucerons  auffi  de  certaines  efpèces  ; 
quoiqu'ils  s'accommodent  de  toutes  dans  le 
befoin.  Ler  Vers  qui  ont  pris  un  certain  de- 
gré de  croilTance  font  d'une  force  infiniment 
fupérieure  aux  Pucerons  ;  mais  les  Vers  naif- 
fans  ont  befoin  de  fuppléer ,  par  leur  achar- 
nement ,  à  leur  manque  de  vigueur  ;  ils 
percent  donc  un  Puceron  qui  fouvent  leur 
échappe ,  qui  fuit  quoique  lentement  3  auquel 
ils  s'attachent  ,  &  qui  quelquefois  trans- 
porte avec  lui  un  ennemi  qui  l'épuife  au 
moyen  de  fes  armes ,  &  en  fait  fa  proie. 

Lorfque  les  Vers  mangeurs  de  Pucerons 
ont  acquis  tout  leur  accroiffement ,  6c  qu'ils 
rouchenr  au  moment  de  leur  transformation 
ils  s'éloignent  des  Pucerons,  s'arrêtenr  fous 
la  courbure  de  quelque  feuille  \  ils  y  répan- 
dent une  liqueur  vifqueufe  qu'ils  rendent  par 
fa  bouche  ,  ils  étendent  cette  liqueur  en  con- 
tradant  &  étendant  les  anneaux  dont  ils  font 
compofés ,  puis  ils  rampent  fur  la  furface  im- 
bue de  la  liqueur  qu'ils  ont  répandue  \  il  s  s'arrê- 
tent à  un  point  qui  leur  convient,  &  y  demeu- 
rent fixés  par  le  defféchement  de  l'humeur  ; 
alors  leur  corps  fe  raccourcit,  fe  gonfle  en 
avant,  s'applaiit  tk  s'efile  en  arrière  ,  où  il  le 


PRÉLIMINAIRE. 


forme  une  forte  de  queue  ,  &  le  Ver  devient 
une  chryfalide  à  laquelle  fa  peau  qui  lecouvroit 
&  qui  fe  defTèche ,  ferc  d'envelopp.'.  Le 
rerme  le  plus  ordinaire  pour  la  durée  de  l'é- 
tat de  chryfalide,  eft  d'environ  dix-  fept  jours , 
au  bout  defquels  les  mouches  percent  leur 
coque  &  en  fortenr. 

Une  obfervation  qui  mérite  qu'on  s'y  ar- 
rère  ,  c'eft  que  les  mouches  nées  des  Chryfa- 
lides  des  Vers  mangeurs  de  Pucerons  du  fu- 
reau  Se  du  faule,  prennent,  en  fortant  de  leur 
chryfalide,  un  accroillèment  fi  fubit ,  qu'au 
bout  d'un  quart  d'heure  elles  ont  le  double 
du  volume  qu'elles  avoient  en  fortant  de 
leur  coque.  M.  de  Kéaumur  penfe  que  cette 
crue  fubite  n'eft  pas  feulement  l'effet  des  hu- 
meurs qui ,  en  circulant ,  étendent  des  par- 
ties molles  Se  encore  fans  confiftance  ;  il  re- 
marque que  celles  de  la  Mouche  naillante 
en  ont  une  affez  forte \  il  croit  qu'elles  fe  gon- 
flent d'air ,  &  que  c'eft  la  quantité  qu'elles 
en  îfpirent  qui  les  tuméfie;  il  le  prouve  en 
ce  qu'en  piquant  la  Mouche  ,  fon  corps  tu- 
méfié s'affaiile. 

Quoi  qu'il  en  foit ,  cette  tuméfaction  ne 
dure  que  quelque-tems  ,  &  au  bout  d'un 
quart  d'heure  la  Mouche  qui  étoit  tuméfiée, 
dont  le  corps  avoit  une  forme  arrondie  ,  di- 
minue de  volume*,  pafle  à  celui  qu'elle  con- 
fet vera  ,  Se  elle  prend  la  forme  alongée  pro- 
pre aux  infeites  de  (oii  genre.  Cette  tumé- 
faction j  au  moment  de  la  naiffance  ,  cette 
réduction  qui  lui  fuccède  ,  font  deux  faits 
très-remarquables  ,  mais  dont  la  caufe  ne 
nous  paroît  pas  encore  bien  connue. 

Les  Vers  dont  nous  venons  de  parler 
n'ont  point  de  jambes  y  ceux  dont  il  nous 
refte  à  extraire  l'hiftoire  en  font  pourvus , 
&  deviennent  les  uns  des  Mouches  à  quatre 
ailes,  les  autres  d-s  Scarabés  ,  &  les  uns  Se 
les  autres  fe  nourtifTent  suffi  de  Puce- 
rons. Il  n'y  a  que  peu  d'e  pèce  des  premiers, 
mais  leur  force  cV  leur  voraci'é  les  rendenr 
redoutables  aux  Pucetons  ;  elles  les  ont  fait 
nommer  par  notre  auteur  Lions  des  Pucerons  ; 


CCXXV1J 

cette  dénomination  leur  convient  encore  par 
les  rapports  de  fotme  qu'ils  ont  avec  l'infecte 
appelle  Fourmilion  ,  6c  en  ce  qu'ils  devien- 
nent des  infectes  aîlés  du  même  genre. 

Les  Vers- Lions  des  Pucerons  ont  le  corps 
alongé  Se  applati ,  terminé  pat  une  pointe 
fur  laquelle  ils  s'appuient  ,  Se  qui  remplit 
l'office  d'une  feptième  jambe  ;  leur  rêce  eft 
terminée  pat  deux  crochets  aigus,  creux,  qui 
font  un  fuçoir ,  qui  fetvent  à  faifir  les  Puce- 
rons en  les  en  piquant  ,  &  à  pomper  leurs 
humeurs. 

Les  Lions  des  Pucerons  prennent  un  ac- 
croillemenr  rapide  :  ils  ont  atteint  leur  gran- 
deur à  peu  près  en  quinze  jours,  Se  pendant 
cet  intervalle  ils  décruifent  une  grande  quan- 
tité de  Pucerons.  Leur  voracité  eft  fi  grande 
qu'ils  n'épargnent  pas  leur  propre  efpèce  , 
qu'ils  s'attaquent  Se  fe  détruifent  mutuelle- 
ment ;  parvenus  à  leur  grandeur  ,  ils  fe  re- 
tirent fous  quelque  feuille  ,  y  filent  une  co- 
que de  foie  très  blanche  ,  à  l'intérieur  de  la- 
quelle ils  fe  métamorphofent.  Leur  fi  ière 
eft  ,  comme  celle  des  Araignées  ,  placée  à 
l'extrémité  du  corps  près  de  l'anus.  Les  Mou- 
ches ,  comme  les  appelle  M.  de  Réaumur  _, 
qui  proviennent  d.s  Vers-Lions  desPucerons, 
peuvent  être  remarquées  pat  le  ver  brillant 
Se  fouvent  doré ,  qui  elt  la  couleur  de  leur 
corps ,  par  la  finelle  de  leurs  aîles  qui  pafle 
celle  de  la  gaze  la  plus  fine  ,  mais  fur  tout 
par  les  œufs  qu'elles  dépofent  ;  ce  font  des 
filets  déliés  implantés  fur  des  feuilles ,  termi- 
nés par  un  bouton  qui  eft  véritablement 
l'œuf. 

De  très-petits  Vers  des  Lions  des  Puce- 
rons dont  M.  de  Réaumur  compofc  le  troi- 
fième  genre  de  ces  Vers,  fe  forme  ,  av  c  les 
dépouilles  des  Pucerons,  une  forte  de  man- 
teau ou  de  demi- fourreau  dont  ils  fe  cou- 
vrent en-deffus ,  depuis  leur  fteond  anneau 
jufqu'à  l'extrémité  du  corps. 

Il  ne  refte  à  parler  que  des  Vers  qui  fe- 
transforment  «n  Scarabés.  Ces  veri  font  ap- 
ffij 


CCXXVl'j 

platis  ;  leur  corps  terminé  en  pointe  s'élargit 
en  remontant  vers  la  tête  ;  ils  donnent  la 
charte  aux  Pucerons  en  parcourant  les  plantes 
qui  en  nourriftent ,  ils  les  failîllem  &  les  dé- 
vorent à  l'aide  de  leurs  mâchoires;  lorlqu'ils 
font  au  terme  de  leur  accroiiLment  ,  ils  fe 
cramponnent  par  l'extrémité  du  corps  lur 
quelque  feuille  ,  &  i's  y  fubilient  leur  meta- 
mot  bofe.  Au  bout  de  quatorze  à  quinze  , 
jours,  i's  paioirtenc  fous  la  forme  de  petits 
Scarabés. 

Un  des  Vers-lions  des  Pucerons  qui  de- 
viennent des  Scarabés  ,  eft  remarquable  par 
un  duvet  blanc  dont  il  eft  couvert  ,  ce  qui 
a  porté  l'auteur  à  l'appellcr  Hériffim  blanc. 
Ce  duvet  eit  uifpofé  par  aigrett  s  ,  il  a  quel- 
que rellembUnce  avec  les  piquam  du  Hérif 
fon  ,  il  tient  fi  peu  qu'on  l'eniève  par  le  plus 
lfget  attouchement  ,  &  que  la  peau  rcfte 
rafe.  Elle  pa  oît  alors  très-  délicate ,  elle  eft 
de  couleur  veulâtre.  Mais  les  touffes  qu'on  a 
enlevées  fo  c  remplacées  par  de  nouvelles 
qui  croiftent  fi  rapidement ,  qu' un  Ver  qu'on 
a  dépouillé  eft  au  bout  de  dix  à  douze  heu- 
res aulli  bien  vêtu  qu'avant  qu'on  l'eût  cou- 
ché. Quelle  eft  la  nature  de  ce  duvet  ?  fcnt-ce 
des  poils  ,  un  vér  table  duvet  cotonneux 
formé  par  l'exudation  d'une  humeur  qui  le 
dertechè  ?  C'cft  ce  qui  n'eft  pas  déterminé  } 
<k  ce  qui  eft  mis  en  queftion  dans  ce  mé- 
moire. 

I  Xe.    M  e   m   o   I    R  E. 

T)es  palis  des  plantes  &  des  arbres  ,  &  des 
productions  qui  leur  font  analogues.  Des 
infectes  qui  habitent  ces  galles. 

On  donne  le  nom  de  galles  a  des  tubétofités , 
des  excroiffances  qui  naiflentfur  toutes  les  par- 
ties des  plantes,  plus  communément  fur  les 
feuilles,  ou  au  iommet  des  jeunes  poulies;  el- 
lesfont  occationnées  par  des  inl'eciesqui  trou- 
vent' la  nourrirure  &  l'abri  à  l'intérieur  des 
galles,  &  produites  par  des  lues  extravafés, 
par  un  changement  dans  l'arrangement  des 
fibres  ;  elles  ont  différentes  formes.,  mais  les 
(plus  ordinaires  font  celles  d'un  fruit  ou  d'une 


DISCOURS 


fl°ur,  à  tel  point  qu'il  eft  facile  de  s'y  mé- 
prendre au  premier  coup- d'oeil. 

Les  infe&es  qui  occafionnenc  les  galles 
naillen:  d  œufs  que  les  mères  ont  dépufés 
dans  l'intérieur  de  quelque  partie  d'une 
plante -,  la  piquure  de  ce  premier  infecte ,  le 
déchirement  qu'oc  afionne  le  Ver  qui  naît, 
font  fuivis  du  gonflemenr  de  l'endroit  qui 
a  été  piqué,  &  de  la  formation  d'une  galle. 
M.  de  Réaumur  en  difti-gue  de  trois  fortes  : 
les  unes  n'ont  à  leur  intérieur  qu'une  cavité, 
mais  grande  ôz  remplie  de  plusieurs  infectes, 
ou  pltilieurs  cavités  moins  vaftes ,  mais  qui 
communiquent  les  unes  aux  autres.  Les  galles 
de  la  féconde  efpèce  font  compofées  de 
cellules  fans  communication  entr'elles  ,  & 
le  nombre  de  ces  cellules  n'eft  quelquefois 
que  de  trois  ou  quatre ,  quelquefois  il  parte 
cent  ;  enfin  ,  il  y  a  des  galles  qui  ne  ren- 
ferment qu'une  cavité  &  qu'un  feul  in- 
fecte. 

Les  galles  diffèrent  par  leur  texture  comme 
par  leur  forme  ;  il  y  en  a  de  roiîdes  &  de 
très-dures,  comme  celles  qu'on  connoît  fous 
le  nom  de  no:x  de  galle;  de  rondes  Se  d'un 
tilTu  pulpeux  comme  les  galles  qu'où  appelle 
des  pommes  de  chêne  ;  d'alongées ,  d'à  très 
femblables  à  des  grains  de  groleille,  &  qui 
ne  font  qu'une  pellicule  remplie  de  fero- 
iité,  &c.  Ces  différences  ont  tait  diltinguer 
les  galles  par  les  noms  de  galles  en  pomme, 
en  grain  ou  pépin  de  railîn  }  de  gro- 
feille ,  ôcc. 

Les  galles  font  ou  liftes  ou  couvertes  d'af- 
pérités  ,  elles  tiennent  immédiatement  à  la 
plante  ,  ou  elle  y  font  attachées  par  un  court 
pédicule.  Mais  il  y  en  a  beaucoup  qui  n'ont 
point  ta  régularité  de  forme  de  celles  dont 
nous  veuon.''  de  parler  ,  ôc  qui  ne  confiftent 
qu'en  un  épa.llillement ,  une  déformation  des 
parties  de  la  plante.  Chaque  elpcce  de  galle 
eft  habité  •  ar  une  efpèce  d'infecte  différent 
Si  t.iiijour:  pat  un  infecte  de  même  efpèce. 
M.    Malpighi   a   fait  voit  qu'il  n'y  a  pas 


PRÉLIMINAIRE. 


CCXX1X 


<de  partie  des  plantes  qui  ne  ne  porte  des 
galles. 

Lorfqu'une  galle eft  intacte,qu'on  n'y  peut 
découvrir  aucune  ouverture  ,  on  peut  ctte 
allure  qu'elle  renferme  l'infecte  ou  les  infecte- 
qui  l'ont  produite  \  nuis  li  elle  eft  percée 
c'eft  une  preuve  qu'elle  n'eft  plus  habitée  ou 
qu'elle  ne  l'eft  plus  par  tous  les  individus 
qu'elle  a  renfermés.  Plulieurs  lont  fi  petits 
que  ce  n'eft  qu'a  I  aide  d'une  fotte  louppe 
qu'on  peut  appercevoir  les  trous  dont  ils 
percent  les  galles  pour  en  fortir.  Suivant  le 
tems  où  l'on  ouvre  ces  excroiffances ,  on  y 
rrouve  les  infectes  dans  différent  états  ;  car 
tous  ceux  qui  vivent  dans  des  galles  palTent 
par  rrois  formes  différentes.  Le  plus  grand 
nombre  devient  des  Mouches  à  quatre , 
d'autres  des  Mouches  à  deux  aîles ,  quelques- 
uns  des  Sjarabés  ,  d'autres  Jes  Papillons,  & 
il  y  a  même  une  Punai  e  qui  prend  fon 
accroiffemenc  dans  une  forte  de  galle. 

M.  de  Réaumur  décrit  enfuite  différentes 
galles,  d'abord  celles  qui  font  habitées 
par  plulieurs  infectes  ,  enfuite  celles  qui 
n'en  contiennent  qu'un  ;  je  ne  le  fuivrai 
pas  dans  ces  détails  qui  deviendroient  trop 
longs. 

Après  avoir  décrit  la  forme  des  diffé- 
rentes galles  en  général  ,  M.  de  Réaumur 
s'occupe  de  leur  formation  ,  de  leur  accroif- 
feme'nt ,  des  caufe's  de  la  différence  de  leurs 
formes.  Sa  première  observation  eft  que  les 
galles  croillent  en  général  fi  rapidement  qu'il 
elt  très-difficile  de  les  fuivre  dans  leur  crue; 
que  deux  a  tr  is  jours  fuffifenc  pour  que 
celles  qui  deviennent  'es  plus  grolles  _,  qui 
le  deviennent  autant  &  p'iu  qu'une  noix  aient 
acquis  tout  leur  volume  Quant  à  leur  ori- 
gine aucun  des  modernes  ne  l'a  rapporté 
avec  les  anciens  à  la  corruption  des  parties 
fur  lelqutlles  elles  fe  trouvent ,  mais  Redi, 
qui  s'eft  fi  fort  diftingué  par  fon  courage 
a  combat' re  les  préjugés,  s'eft  abandonné 
lui-même  au  vain  fyltême  d'une  ame  vé- 
.  gétative  dont   il  doue  les  végétaux ,  fit  qui 


veille  à  la  production  des  infectes  renfer- 
més dans  les  galles.  Nous  ne  luivrons  pas 
plus  loin  ces  idées  chimériques  qui  ne  trou- 
vent plus  de  croyance,  de  nous  nous  fixe- 
rons à  rapporter  l'origine  des  galles  à  la 
piquure  d'infectes  de  l'efpcce  de  ceux  qui 
les  habitent.  Malpighi  a  prouvé  que  ce  n'eft 
pas  un  fyltême,  mais  un  fait.  Cependant, 
eft-ce  la  feule  piquure  de  l'infecte  qui  dé- 
pofe  (es  œuts  qui  occaiîonne  le  dévelop- 
pement de  la  galle;  eft-il  indépendant  de 
cette  piquure,  qui  n'en  eft  que  loccafion, 
ou  ce  développement  eft-il  dû  à  l'action 
des  Vers  fortis  des  œufs ,  ou  enfin  eft-ce  & 
la  piquure  del'infectequi  dépofe,  &:  l'action 
des  Vers  qui  naillent  qui  produifent  des 
galles?  Jul  qu'ici  ces  queftions  ne  paroiffènt 
pas  bien  réfolues. 

M.  de  Réaumur  croit  que  la  mère  en- 
tame toujours  la  plante  en  dépofant  fes 
œufs,&  que  les  plaies  qu'elle  fait,  font  la 
caufe  de  la  production  des  galles;  &  ce  qui 
paroit  le  prouver  ,  c'eft  qu'on  trouve  les 
œufs  déjà  renfermés  dans  pLfieuts  galles 
avant  la  naiffance  des  Vers.  Ainli }  la  teule 
plaie  faite  par  la  mère   les  a  produites. 

M.  de  Réaumur  entre  enfuite  dans  des 
détails  très-ciîconftanciés  à  l'égard  de  l'ef- 
pèce  de  Mouches  qui  produit  à  elle  feule 
plus  de  galles  que  tous  les  autres  infectes» 
C'eft  une  Mouche  à  quatre  aîles,  armée 
d'une  tarrière;  nous  dirons  i  ar  anticipation, 
&  pour  en  faciliter  la  connoilTance  ,  que  c'eft 
un  Cynips.  E'Ie  occafionne  une  galle  en 
forme  d?  groleilles  &  prefque  Hgneufe. 
L'auteur  s'attache  à  décrire  la  tarrière  de 
cette  Mouche;  il  la  fuit  dans  fes  opéra- 
tions (k  dans  les  changemens  qui  arrivent 
aux  Vers  nés  de  fes  oeufs  ;  il  lui  compare 
les  autres  infeétes  des  galles ,  &'  il  obferve 
ce  qu'elle  offre  de  particulier  ;  mais  les  bor- 
nes qui  nous  font  preferites  ,  ne  nous  per- 
mettent pas  de  le  fuivre  dans  ces  détails 
qui  ne  funt  pas  fufceptibles  d'extrait. 

Nous    nous    bornerons  à  obferver   qu'il 


ccxxx  DISCOURS 

réfulte  des  faits  rapportés  pat  l'auteur.,  de 
fes  obfervations  Se  de  fes  raifonemens. 


i°  Que  toute  galle  eft  le  produit  d'une 
piquure. 

i°  Que  la  piquure  occafionne  l'extravafa- 
tion  des  lues. 

j°  Que  la  tuméfaction  eft  la  fuite  de  l'extra- 
vafation. 

4°  Que  la  tuméfaction  irrite  ,  flimule  la 
partie  engotgée  Se  y  attire  des  fucs  qui 
y  abondent. 

50  Que  l'ccuf  pompe  les  fucs  extravafés  , 
qu'il  en  acquiert  de  l'accroilîemenr.,  Se 
que  la  galle  eft  une  forte  de  matrice 
dont  l'œuf  pompe  de  la  nourriture. 

I  Ve     VOLUME. 

Une  préface  placée  à  la  tête  de  ce  vo- 
lume, préfente  une  idée  générale  des  mé- 
moires qu'il  renferme.  Ils  font  au  nombre 
de  treize  ,  &  ils  ont  pour  objet  î  °  l'hif- 
toire  des  Gallinfectes  ;  2°  celle  de  diffé- 
rentes efpèces  de  Diptères  ou  Mouches  à 
deuxaîles,  Se   des   Coufins. 

Premier  Mém  oire. 
Hijloire  des  Gattinfecles. 
Ce  font  des  infectes  dont  les  femelles 
reffemblent ,  par  leur  forme,  à  de  (impies 
galles ,  fans  avoir  aucune  apparence  d'un 
être  vivant  >  fans  fe  donner  aucun  mouve- 
ment. M.  de  Réaumur  ayant  remarqué  que 
ces  êtres  finguliers  n'avoient  pas  de  nom, 
leur  a  donné  celui  de  Gallinfccle ,  qui  exprime 
leur  reflemblance  avec  les  galles  ,  &  qui  les 
rapporte  à  leur  véritable  dalle.  Quant  aux 
efpèces ,  il  les  diftingue  pat  les  végétaux  fur 
lefquels  on  les  trouve.  Il  n'eft  guère  d'ar- 
bres Se  d'arbrifïeaux  fur  lefquels  on  n'en 
obferve  ,  Se  fouvent  plufieurs  efpèces.  On 
pourroit  les  diftinguer  Se  les  clafler  d'après 
leur  forme  &  leur  couleur  j  les   unes  font 


arrondies  &  fphériques ,  les  autres  ne  font 
qu'ht  mifphériques  ,  Se  les  unes  Se  les  autres 
varient  entre  ces  deux  formes  ;  leur  couleur 
eft  communément  rembrunie  ,  mais  il  y  en  a 
qui  ont  des  nuances  Se  même  des  couleurs 
différentes. 


Toutes  les  Gallinfectes  font  petites  & 
l'extrême  de  la  taille  des  différentes  efpè- 
ces eft  à  peu  près  dans  la  proportion  de  la 
groffeur  d'un  grain  de  poivre  à  celle  d'un 
très- gros  pois.  Elles  fe  multiplient  fouvent 
à  un  point  exceffif.  Le  pêcher  &  l'oranger 
font  les  deux  arbres  qui ,  dans  nos  climats, 
en  font  le  plus  fouvent  Se  le  plus  abondam- 
ment couverts  ,  celles  du  dernier  de  ces 
arbres  avoient  déjà  été  oblervées  par  Mef- 
fieurs  de  la  Hire  &  Sedileau  ;  ils  les  avoient 
improprement  nommées  Punaifes  des  oran- 
gers. Cette  marchandife  qu'on  détache  tous 
les  ans  en  Provence  &  en  Languedoc  de 
certains  arbriffeaux  Se  qui  eft  connue  dans 
le  commerce  fous  les  noms  de  Kermès , 
graine  d'écarlate  ,  vermillon  ,  coccus  de 
Pline,  n'eft  autre  chofe  qu'une  Gillinfecte. 
Elle  eft  fort  employée  en  teinture  Se  de 
quelqutifage  en  médecine, 

M.  de  Réaumur,  pour  donner  une  idée 
générale  de  la  manière  d'êtte  des  Gallin- 
fectes, s'attache  à  l'hiftoire  de  l'efpèce  la 
plus  commune  j  celle  du  pêcher. 

Si  l'on  obferve  les  pêchers  vers  la  fin  de 
mai ,  on  en  trouve  les  branches  couvertes 
de  deux  efpèces  de  Gallinfecte,  l'une  fphé- 
rique  &  l'autre  hcmifphérique  en  forme  de 
bateau  renverfé.  La  partie  convexe  eft  le 
des  de  l'infecte,  la  partie  aplatie  fon  ven- 
tre ;  en  le  détachant  on  ttouve  fous  le  ven- 
tre une  fubflance  cotonneufe  fut  laquelle  il 
repofe,  &il  adhère  en  même  temsà  la  bran- 
che très-fortement. 

Si  on  examine  le  même  infecte  un  peu 
plus  tard  ,  on  le  trouve  gonflé  Se  femblable 
à  une  véficule  ;  quelque  tems  après  il  ne 
relfemble    plus  qu'à  une  membrane.  ;  mais 


P  R  E  L  1  M  I  N  A  IRE. 


ccxxxj 


cette  membrane  couvre  un  amas  de  petits 
grains.  Ce  font  des  oeufs  dont  le  volume 
gonrloit  la  Gallinfeéte  ,  qu'elle  a  dépofés , 
qu'elle  continue  de  couvrir  &  dont  quelques 
jours  après  ils   fort  de  jeunes  Gallinlectes. 

M.  de  Réaumur  croit  que  les  œufs  font 
dix  à  douze  jours  à  éclorre  ;  que  les  pe- 
tits retient  quelques  jours  à  couvert  fous  le 
corps  de  leurs  mères.  Mais  enfuite  ils  en 
fortent.  Ce  font  alors  des  êtres  bien  diffé- 
rens  de  leur  mère,  cV  de  ce  qu'ils  devien- 
dront eux -mêmes;  ils  font  applatis,  ils 
ont  deux  antennes,  fix  pattes  ,  &  ils  mar- 
chent avec  beaucoup  de  vîteffe  ;  ils  fe  fixent 
fur  les  feuilles  dont  ils  tirent  leur  aliment, 
non  en  les  rongeant  ,  mais  en  en  pompant 
le  fuc  par  une  trompe  placée  près  la  pre- 
mière paire  de  pattes.  Lorfque  le  tems  de 
la  chute  des  feuilles  approche,  ou  qu'elles 
tombent  deja,  les  Gallinfectes  les  abandon- 
nent pour  fe  fixer  fur  les  branches  ;  c'eft 
alors  qu'elles  deviennent  immobiles ,  qu'el- 
les fe  fixent  à  une  place  pour  leur  vie; 
leur  accroiiîement  eft  très-lent  jufqu'au  re- 
tour du  printems  ;  mais  au  commencement 
de  Mars  il  devient  prompt ,  &  leur  tumé- 
faction leur  ôte  toute  rellemblance  avec  un 
infecte.  Cependant  les  Gallinfectes  changent 
alors  de  peau;  elles  dépouillent  l'ancienne 
par  lambeaux  qui  tombent ,  &  elles  relient 
couvertes    par   la  peau  que  celle-ci  cachoit. 

C'eft  vers  la  fin  de  Mai  ,  comme  nous 
l'avons  déjà  dit ,  que  les  Gallinfectes  font 
leur  ponte.  On  avoit  cru  qu'elles  fe  fécon- 
daient elles  -  mêmes  ;  M.  de  Réaumur  a 
reconnu  qu'elles  ont  pour  mâle  une  Mouche 
à  deux  aîles  qui  les  cherche.  Cette  Mouche 
eft  d'abord  une  larve  qui  vit  fur  le  pêcher, 
qui  enfuite  s'y  prépare  une  coque ,  Se  de- 
vient une  chryfalide  d'où  fore  la  Mouche. 
Ainlî  le  mâ!e  fubit  les  changemens  ordi- 
naires aux  infectes ,  tandis  que  la  femelle 
n'en  éprouve  pas.  Enfin  la  durée  de  la  vie 
des  Gallinfectes  eft  d'environ  un  an.  Tels 
font  les  principaux  faits  de  l'hiftoire  de  ces 
infectes;  elle  é'.oit  en  partie  connue,  mais 


M.  de  Réaumur  a  confirmé  les  faits,  il  y 
en  a  ajouté  de  nouveaux,  &  il  a  diffioé  l'in- 
certitude qui  les  accompagnoit   encore. 

Le  mémoire  eft  terminé  par  l'hiftoire  du 
Kermès  ou  graine  d'écarlate ,  pour  laquelle 
nous  renvoyons  à  l'ouvrage  même  ,  ainlî  que 
pour  les  Gallinfectes  de  différens  atbres  ou 
arbuftes  dont  il  y  eft  parlé. 

ze     M  é  m  o  i  r  t. 

Des  Pro-GallinfeUes ,  de  la  Cochenille  &  de 
la  graine  d'écarlate  de  Pologne. 

Les  Pro  Gallinfectes  refftmblent ,  parla 
forme  &  la  manière  d'exifter ,  aux  Gallinfec- 
tes;  mais  elles  en  diffèrent  en  ce  qu'en  touc 
tems  ,  en  les  regardant  à  la  loupe,  on  dif- 
tingue  aifément  les  anneaux  dont  leur  corps 
eft  compofé;  au  lieu  que  les  anneaux  des 
Gallinfectes  difparoiflent  à  un  certain  terme 
dejeur  âge  &  qu'elles  ne  femblent  plus 
qu'une  peau  continue.  Notre  auteur  donne 
l'hiftoire  d'une  Pro-Gallinfecte  qui  fe  trouve 
fur  l'orme,  &dela  cochenille  qu'il  rapporte 
au  même  genre  d'infecte. 

C'eft  principalement  à  la  bifurcation  des 
branches  d'orme  d'un  an  ou  deux  qu'on 
trouve  les  Pro  -  Gallinfe6t.es  J  &  c'eft  au 
mois  de  Juillet  qu'elles  ont  atteint  leur 
grandeur.  Ce  font  alors  de  petits  tubercules 
convexes,  ovales,  d'un  brun-clair J  encoures 
d'un  cordon  blanc  cotonneux.  Ce  cordon  eft 
un  nid  dans  lequel  on  trouve  les  jeunes  Pro- 
Galhnfectes  au  commencement  de  Juillet. 
Ces  petits  animaux  fontd'un  blanc  jaunâtre;ils 
ont  deux  antennes  dirigées  en  avant.  Ils 
nailTent  touc  formés,  &  leur  mère  eft  vivi- 
pare. Ils  marchent  fort  vue  les  premiers 
jours  ;  ils  fe  fixenc  enfuite,  &  ne  perdent 
cependant  que  vers  le  mois  d'Avril  fuivanc 
la  poflïbilité  de  changer  de  place.  L'accroif- 
fement  eft  lent  pendant  l'automne  &  l'hiver  , 
&  ne  devient  confidérable  qu'au  mois  d'A- 
vnl  ;  alors  on  voit  commencer  autour  de  la 
Pro-  Gall  infecte     le    nid    cotonneux,   qui 


CCXXX'.J 

s'accroît  &  qui  paroît  formé  par  une  humeur 
oue  fournit  la  tranfpiration  de  l'infecte  N xre 
auteur  n'a  pu  parvenir  à  connoître  1;  mâie 
des  Pro-Gallinfedes ,  ni  même  à  s'atlurer 
ji  elles  s'accouplent. 

L'hiftoire  de  la  Cochenille  termine  le 
mémoire  :  on  apporte  cet  e  ptécieufe  mar- 
chandife  du  Mexique.  On  en  distingue  deux 
fortes,  la  Cochenille  mejïeque  Schjîlvejtre, 
On  prend  foin  de  la  première,  de  laquelle 
on  s'occupe  principalement  à  Métèque  dans 
la  provine  de  Honduras;  on  ramalle  la 
féconde  fur  les  plantes  fur  lefqueiles  la  Co- 
chenille vit  naturellement.  Ce-,  plaines  ap- 
pelées pat  les  Américains  Noyalii  _,  lont 
connues  des  François  fous  les  noms  d'opun- 
tia, foue  d'Inde,  raquette  ,  nopal.  On  cultive 
autour  i#s  habitations  lesopontias  dtftinésà 
nourrir  les  Cochenilles.  On  en  fait  plusieurs 
récoltes  par  an  ;  la  dernière  ,  lorfque  la  fai- 
fon  des  pluies  approche  ;  mais  en  même 
rems  on  coupe  des  feuilles  de  nopal  couver- 
tes de  jeunes  Cochemles;  on  les  conierve 
dans  l'habitation  à  l'abà  des  pluies;  les  no- 
pals peuvent  relier  long-tems  fans  f«  dellé- 
cher  quoiqu'on  ne  les  ait  pas  plantés  ; 
ils  foumiflent  allez  d'aliment  aux  Coche- 
nilles ,  dont  faccroiilement  eft  fort  prompt  , 
pour  quelles  aient  atteint  prefque  tout  leur 
volume ,  &  qu'elles  foient  prêtes  de  fe  re- 
produire, quand  les  pluies  fomparTéeJ.  Alors 
les  cultivateuts  font  de  fort  petits  nids,  fem- 
blables  ,  pour  la  forme,  à  ceux  des  oifeaux, 
&  aulli  compofés  de  matière-  analogues  , 
comme  moulle,  duvet,  cVc.  Dan-  chacun 
de  ces  nids  on  place  douze  à  quatorze  Co- 
chenilles,  &:  on  difperfe  les  nids  fur  les 
opontias  dont  les  épines  font  favorables  pour 
les  retenir  :  trois  à  quatre  jours  aptes  ,  les 
nids  font  remplis  de  jeunes  Cochenilles  qui 
fe  dilperfent  bientôt  fur  les  nopals  ,  s'y 
fixent  à  différentes  places,  &.  s'y  nourrifTent 
en  pompant  leur  aliment  par  une  trompe, 
&  y  prennent  leut  accroilfement. 

La  première  récolte  eft  celle  des  mères 


DISCOURS 


qu'on  avoic  difperfées  dans  les  nids  ;  trois 
à  quatre  mois  aptes  on  enlève  de  deffus 
les  nopals  les  Cochenilles  ,  dont  quelques- 
unes  ont  déjà  commencé  à  faire  leurs  petits, 
&  on  obferve  cependant  d'en  iaitfer  un  cer- 
tain nombre  pour  qu'elles  multiplient:  on 
détache  celLs  qu'on  enlève  en  les  falfanç 
tomber  avec  un  pinceau  de  poil  forr  doux, 
6c  on  les  fait  périr  ""ioir  en  les  plongeant 
dans  de  l'eau  ,  (bit  en  les  plaçant  dans 
un  four  chauffé  à  un  degré  convenable; 
quelquefois  suffi  on  les  tue  en  les  jettâttt 
iur  nie  plaque  de  pierre  chauffée.  La  pié- 
paratien  fait  varier  la  valeur  de  la  co- 
ch  mile,  félon  qu'elle  ahère  plus  ou  moins 
fa  quai i  é.  La  féconde  partie  ^u  mémoire  eft 
employée  à  hure  l'h.ftoire  d:t  coccus  polonï- 
nes ,  ou  graine  d'écarlare  Je  Po  ogne.  Cette  in- 
grédient fervit  à  teindie  en  éarlate  jufqu'à 
ce  qu'on  eût  fait  la  découverte  de  la  Co-. 
chenille. 

On  trouve  le  coccus  fur  les  racines  du  po- 
iigonum  cocciferum ,  cafp.  Bauh.  ,  &  M.  de 
Réaumur  croit,  d'apte-  î'hiftoirequeM.  Brey- 
niusen  a  donnée, qu'on  doit  1er,  garder  ci  mine 
une  Gallinfecle.  On  en  fait  la  récolie  vers 
la  fin  du  mois  de  juin.  Chaque  grain  de 
coccus  eft  alors  à-peu  près  Iphérique.,  d'un 
pourpre  violet,  &  les  uns  ne  font  pas  plus 
grands  qu'une  graine  de  pavot,  les  auttes  le 
font  autant  qu'un  grain  de  poivre  II  forr, 
de  delfous  les  plus  gros  grains,  de  petits 
Vers,  qui  fe  meuvent  pendant  quelques  jours, 
qui  deviennent  en  une  irhmobilet,  &  qui , 
quelque  tems  après ,  pondent  jufqu'à  cent 
cinquante  œufs  ,  dont  il  iott  de  petits  in- 
feites  ,  qui  crohTent  jufques  vers  la  fin  de 
j  ci  il  1er.  De  ces  infectes  les  uns  padent  par 
létat  de  cryfahde  &  deviennent  de  très  petites 
Mouches;  les  autres  ne  fubilfent  pas  de  chan- 
gement :  ces  derniers  (ont  ceux  qui  deviennent 
gros  comme  des  grains  depoivte,&  ceux-ci, 
p^u  après  la  na'ffance  .'.es  petites  Mouches  , 
fe  couvrent  de  duvet  tk  font  leur  ponte  On 
peut  inférer  de  ces  faits  que  les  Mouches 
font    les    mâles  ,  les  coccus,  plus  gros,  les 

femelles  , 


PRÉLIMINAIRE. 


femelles,  6V  que  ces  infères  fc  reproduifent 
comme  le  Kermès  3  dont  l'hiftoire  a  été 
donnée  dans  le  mémoire  précédent. 

3  e.     Mémoire. 

De  la  àijirlhution  générale  des  Mouchas  en 
clajfes  j  en  genres  &  en  efpèces, 

M.  de  Réaumur  n'ayant  pas  été  très- 
heureux  dans  les  divifions  clafliqucs  des 
infectes ,  Se  ces  divifions  n'étant  pas  fort 
adoptées  de  nos  jours  ,  parce  qu'on  en  a 
propofé  de  plus  précifes  &  de  plus  lu- 
mineufes  ,  je  ne  m'arrêterai  pas  long-tems 
à  l'objet  de  ce  mémoire  ,  je  remarquerai 
feulement  que  M.  de  Réaumur  fait  deux 
premières  divifions  générales  des  Mouches , 
celle  des  Mouches  à  deux  Se  celle  des 
Mouches  à  quatre  aîles;  qu'il  nomme  ces 
premières  divifions  les  deux  premières  claires 
des  Mouches  ;  qu'il  confidère  enfuite  ces 
infectes  relativement  à  la  bouche  ou  l'organe 
qui  leur  fert  à  prendre  de  la  nourriture. 


ClasseI. 


Moue  hes  qui  ont  une  trompe 
fans  dents. 


Classe  II.  Qui  ont  une  bouche  fans 

dents  feniibles. 

Classe III.         Qui  ont  une  bouche  munie 
de  dents. 

ClasseIY.         Qui  ont  une  trompe  &  des 
dents. 

Une  cinquième  claffe  eft  compofée  de 
Mouches  qui  ont  une  tête  alongée ,  Se  que 
l'auteur  nomme  tête  en  trompe. 

Indépendamment  des  cinq  claiïes  précé- 
dentes, l'auteur  en  établit  de  fecondaireSj 
fondées  far  la  forme  du  corps.  Mais  cette 
forme  ne  peut  être  déterminée  d'une  ma- 
nière précife  &  fans  laifter  lieu  à  des  équi- 
voques ,  K  des  doutes;  d'ailleurs  M.  de 
Réaumur,  d'après  ces  principes,  p'ace   les' 

Wfioirc  Naturelle  3  Infectes.  Tome.  IV. 


CCXXX11J 

Demoifelles  parmi  les  Mouches  ;  ces  re- 
marques fuffifent  pour  faire  concevoir  que 
fa  méthode  ell  infuftîfante , &  fi  loin  de  l'état 
actuel  des  connoilfances  qu'on  ne  peut  s'en 
fervir  utilement.  Quoi  qu'il  en  foit  ,  notre 
auteur  établit  trois  claiïes  fecondaires  j 

Celles  des  Mouches 
à  corps  court  Se  plus  large  qu'épais; 
à  corps  long  ; 
à  corps  foit  long,  foit  court. 

Il  divife  ces  huit  claiïes  en  genres  caracté- 
rifés  par  le  port  des  aîles  ,  la  figure  des 
antennes,  le  port  des  trompes,  ou  par  d'autres 
parties  extérieures;  ce  qui  établit  des  diffé- 
rences fi  multipliées  &  ce  qui  conduit  à  une 
méthode  fi  compliquée  qu'il  n'en  réfulte  que 
très-peu  de  facilité  pour  l'étude  &  la  con- 
noiiïance  des  Mouches  en  général  ;  nous 
nous  difpenferons  en  conféquence  de  fuivre 
M.  de  Réaumur  dans  la  divifion  des  genres. 
Il  entreprend,  dans  le  mémoire  fuivant,  qui 
eft  lequatrieme,dedivifer  en  claiïes  &  en  gen- 
res les  Vers  qui  fe  métamorphofent  en  Mou- 
ches ,  foit  à  deux  ,  foit  à  quatre  aîles.  Il  établit 
d'abord  deux  claiïes  générales  ; 

Celles  des  Vers  à  tête  de  figure  variable; 
à  tête  de  figure  confiante. 

Puis  il  fubdivife  ces  deux  claiïes,  i".  eit 
Vers  à  tête  de  figure  variable ,  qui  ont  fur 
le  derrière  les  ftigmares  les  plus  fenfibles, 
qui  n'ont  point  de  jambes  écailleufes  ,  ni 
même  de  membraneufes  bien  formées. 

iV  Vers  à  rête  de  figure  variable,  pourvut 
de  jambes. 

;°.  Vers  qui  ont  une  tête  de  figure  conf- 
iante ,  fans  dents ,  ou  plus  exactement 
fans  deux  mâchoires  mobiles. 

4°.  Vers  qui  ont  une  tête  de  figure  confiante, 
Se  deux  dents  mobiles  découvertes,  fans 


Se  deux 

jambes  écailleufes. 


gg 


ccxxxiv  DISCOURS 

50.     Mêmes  caractères  &  fix  jambes  écail 
leufes. 


6°.  Vers  qui  portent  en  devant  de  leur 
tête  ,  qui  eft  de  forme  confiante,  deux 
cornes  roides  &  fines  par  où  ils  fe  nour- 
rifîent. 

7°.  Corps  alongé  ,  fix  jambes  écailleufes, 
&  deux  crochets  placés  à  leur  partie 
poftérieute. 

8*.  Lesfaujfes  Chenilles  ,  tête  arrondie ,  fix 
jambes  écailleufes  &  plus  de  dix  mem- 
braneufes. 

Chacune  de  ces  clafTes  eft   fubdivifée  en 
plus  ou  moins  de  genres. 

4e.     Mémoire. 

Des  trompes  à  lèvres  grojfes  &  charnues  des 
Mouches  à  deux  ailes. 

Les  différentes  Mouches  qui  ont  des 
trompes  pompent  les  fluides,  les  unes  en 
Jes  élevant  d'un  réfervoir  où  ils  font  abon- 
dans,  les  autres  les  tirent  des  fubftances  qui 
ne  font  qu'humides,  &  celles-ci  font  obligées 
d'exprimer  les  fucs ,  de  les  raffembler  ,  avant 
de  s'en  faturer.  Ces  divers  befoins  exigoient 
des  inftrumens  ou  organes  différens  ;  des 
trompes  ou  fuçoirs  dont  la  ftru&ure  fut 
variée  ;  c'eft  cette  ftructure  différente  des 
trompes  j  relative  aux  befoins  des  efpèces,qui 
fait  l'objet  de  ce  mémoire.  11  eft  peu  fuf 
ceptible  d'extrait  parce  que  les  planches  font 
particuliérementnéceffaires  pour  l'intelligence 
du  lujet.  Je  me  bornerai  donc  aux  feuls  objets 
pour  l'intelligen  e  defquels  les  figures  ne  font 
pas  abfolument  nécell«ires. 

M.  de  Réaumur  commence  par  examiner 
les  trompes  ,  qui  ne  font  pas  renfermées 
dans  un  fourreau  _,  qui  font  prcfqu'eutié- 
rement  charnues  &  terminées  par  de'jx  ef- 
peces  de  grofles  lèvres.  Mais  parmi  ces  trompes 
il  y  en  a  de  plus  comj-ofées  les  unes  que  les 


autres.   Les  trompes  des  Mouches  bleues  de 
la  viande  &  celles  qui  ont  la  même  ftruiiure 
font  les  plus  fimples.  Les  Mouches  qui  en 
font  pourvues  retirent    dans  l'état  de  repos 
leur  trompe  dans  une  fciiîure  écailleufe  (nuée 
à  la  partie  antérieure  &  inférieure  de  la  tête. 
La  trompe  couchée  &  repliée  dans  cette  feif- 
fure  y  ell  entièrement  cachée.  Mais  pour  en 
faire  ufage  la  Mouche   la   fait  fortir  de    la 
cavité  où  elle  étoit  engagée  &  l'alonge  ;  on 
reconnoît  alors,  fi  on  fait  ufage  d'une  loupe, 
que  la   trompe  eft  compofée  de  deux  pièces 
à-peu-près  égales  en  longueur,    &  dont  la 
féconde    peut   fe   courber  fur  la   première. 
Celle-ci  eft  en  forme  d'entonnoir  prefqu'en- 
tiérement  membraneufe  ;  la  féconde  ,  plus 
fine  à  fon  origine  que  dans  le  refte  de  fon 
étendue  ,    eft  du  côté  interne  prefque  carti- 
lagineufe  ,  &  elle  fe  termine  par  un  renfle- 
ment ou  empâtement,  formé  par  deux  lèvres; 
elles  laiflem  entre  elles  une  ouverture  qu'on 
peut  regarder  comme  !a  bouche  de  la  Mouche. 
Lorfqu'elle  fait  ufage  de  fa  trompe  les  lèvres 
en    font   dans  une  vive    agitation   &    elles 
exécutent    plufîeurs    mouvemens   différens; 
ils  ont  pour  but  de  vider  l'air  contenu  dans 
la  trompe;  lorfque  le  vide   y  eft  formé,  la 
liqueur    monte  par  la    preflion  de  l'acmof- 
phère  dans  la  trompe,  dont  le  bout  eft  en 
contact    avec  la  liqueur.    Cependant  ce  ne 
font  pas  feulement  des  fluides  que  les  Mouches 
afpirent  ,     mais  des  fucs  épais  &  même  des 
fubftances  concrettes,  mais  folubles  comme 
le  fucre.   Dans  ces   cas  les   Mouches  font 
découler   de   leur   trompe  une  liqueur  qui 
délaie    les    fucs     épais    Si   qui    diflbut   les 
matières    concrettes  ,  l'agitation   des    lèvres 
favorife  l'action  de  cette  liqueur.  Mais  les 
Mouches    parviennent    à   fucer    le  fuc  des 
fruits  &  même  le  fang  des  animaux;  il  s'en- 
fuit qu'il   faut  qu'elles  foient  munies   d'un 
infiniment   perforant;    aufîi   en   font  -  elles 
pourvues,  &  cet  infiniment  eft  un  aiguillon 
que  M.  de  Réaumur  eft  parvenu  à  découvrir 
&  qu'il  a  fait  connoître  ;  l'aiguillon  eft  litué 
fur  la  partie  antérieure  de  la  féconde  pièce 
de  la  trompe  ;   il  eft  renfermé  dans  un  étui 
à  deux  lames  écailleufes,  &  il  aboutit  à  la 


P  R  É  L  I  M  I  N  A  1  R  E. 


commiffure  des  deux  lèvres.  C'eft  av.'c  cet 
aiguillon  q  je  la  Mouche  entame  1  épidémie 
cV  p:,rvicnc  enfuite  i  pomper  les  fucs  qui  foin 
contenus  au-deffous.  M.  de  Réaumur  a  trouvé 
cet  aiguillon  à  la  Mouche  commune,  h  fré- 
quente dans  les  maifons  j  il  ne  lui  en  a  trouvé 
qu'un  ,  &  il  en  a  trouvé  plusieurs  à  d'antres 
Mouches  qui  ont  également  une  trompe 
charnue.  Les  Taons  ,  lï  avides  du  fang  des 
animaux  ,  font  du  nombre  de  ces  Mouches 
qui  ont  plufieurs  aiguillons  &  une  trompe 
charnue.  M.  de  Réaumur  décrit  leurs  ai- 
guillons faciles  à  obferver  3  tandis  que  ceux 
des  Mouches  communes  ne  fe  découvrent 
pas  aifément  j  &  qu'il  faut,  pour  les  voir, 
obferver  des  Mouches  nouvellement  forties 
de  l'état  de  chryfalide.  Cependant  M.  de 
Réaumur  préfume  que  ce  n'eft  pas  par  les 
lèvres  de  la  trompe  que  le  Taon  afpire  \  il 
croit  que  le  fang  monte  entre  les  lames  des  ai- 
guillons, qui  font  office  de  pompes  foulantes 
&c  afpirantes,  que  les  lèvres  ne  fervent  que 
d'appui  à  ces  pièces,  c*  à  preller  les  bords 
de  la  plaie,  à  en  exprimer  le  fluide.  Il  con- 
jeefure  que  les  Mouches  ruminent  3  &  qu'à 
la  faveur  de  la  liqueur  qu'elles  font  couler  de 
leur  trompe,  elles  y  ramènent  les  alimens 
que  ce  mouvement  élabore  ;  ces  deux  con- 
jectures font  appuyées  fur  des  faits. 

je.     Mémoire. 

Des  parties  extérieures  &  des  parties  inté- 
rieures des  Mouches  ,  &  principalement  des 
Mouches  à  deux  ailes. 

M.  de  Réaumur  commence  par  s'occuper 
des  yeux  ,  &  d'abord  de  .ceux  à  réfeau,  il 
renvoie  à  ce  qu'il  a  dit  à  ce  fujet  en  parlant 
des  yeux  des  papillons;  il  obferve  que  ceux 
des  Mouches  font  à  proportion  plus  grands 
fc  que  les  facettes  en  font  plus  petites  , 
d'où  il  fuit  que  leurs  jeux  font  un  aliem- 
blage  d'un  plus  grand  nombre  de  facef.es  5 
il  obferve  que  quelques  Mouches,  comme 
les  Ephémères ,  ont  deux  fortes  d'yeux  à  fa- 
cettes ,  qui  diffèrent  par  la  grandeur  ,  & 
que  les  yvux  à  facettes  font  divetfement  co- 


CCXXXV 

lorés  dans  les  différens  infectes.  Des  yeux  à 
rezeau  l'auteur  paffe  aux  yeux  lifles ,  dont  la 
plupart  des  Mouches  font  pourvues,  indé- 
pendamment des  yeux  à  réfeau.  Toute» 
les  Mouches  cependant  n'en  n'ont  pas  :  ils 
forment,  par  leur  potition^  un  triangle  dans 
le  plus  grand  nombre  de  celles  en  qui  on  les 
peut  obferver. 

Après  avoir  traité  des  yeux  }  M.  de 
Réaumur  s'occupe  des  ftigmates.  «  Toutes 
»  les  Mouches  ,  dit-il,  fou  à  deux,  foit  à 
»  quatre  aîles  ,  qui  ont  un  corcelet  (impie 
»  ou  fans  divifîon  ,  ont  deux  ftiamates  à 
»  chaque  côcé  de  leur  corcelet;  elles  en  ont 
»  aulli  fut  les  anneaux  de  leurs  corps,  mais 
x,  ceux  du  corcelet  font  les  plus  confidérables.  » 

M.  de  Réaumur  décrit  enfuite  Ies/W<?7?nVr.r. 
Ih  appartiennent  aux  feules  Mouches  à  dt-nx 
aîles.  Indépendamment  des  balanciers  ces 
Mouches  ont  encore  à  l'origine  des  ailes  deux 
appendices  membranneux  ,  an  de  chaque 
côté,  qui  paroi  fient  comme  des  ailes  tron- 
quées. L'es  appendices  &  les  balanciers  fup- 
piéent-ils  aux  fécondes  ailes  qui  manquent 
aux  Mouches  qui  n'en  ont  que  deux  _,  ou 
quel  eft  leur  ufage  ?  Le  corps  eft  compofé 
d'anneaux  fortifiés  par  des  plaqu.'s  ou  en- 
veloppes écailleufes.  Uautent  entre  dans  le 
détail  des  différentes  formes  de  ces  écailles.  Il 
paflTe  enfuite  à  la  defeription  des  parties  dont 
les  jambes  ou  pattes  font  compofées,  i!  re- 
marque que  la  partie  qui  répond  au  pied  rft 
toujours  Terminée  par  deux  crochets  fi  fins 
que  l'infecte  trouve  prife  fur  les  fut  faces  les 
p'us  pplies.  Plufieurs  efpèces  ont  la  plante  du 
pied  garnie  de  pelottes  héridées  de  poils  : 
elles  aident  fans  doute  la  Mouche  à  fe  fou- 
tenir  ,  mais  les  crochets  feuls  fuffifent,  puif- 
que  les  efpèces  privées  de  ces  pelotte-  ,  telles 
que  l'Abeille,  n'en  montent  pas  moin:  le  lo.ig 
du  verre  perpendiculaire. 

Avant  d'examiner  les  parties  inremes , 
M.  de  Réaumur  avertit  que  certains  infectes 
ont  ou  le  corps  entier  diaphane  ou  une  portion 
du  corps  tranfparente,  &  que  fi  onr:gardeces 
g  S  »j 


CCXXXV} 

infectes  en  les  oppofant  à  la  lumière  &  fe 
tenant  derrière  eux  ,  on  voit  diftinérement 
plufieurs  de  leurs  parties  internes.  Du  nombre 
de  ces  infectes  eft  une  Mouche  qui  naît  d'un 
Ver  mangeur  des  Pucerons.  En  tenant  cette 
Mouche  dans  la  pofinon  qui  vient  d'être 
décrite,  vers  le  milieu  du  fécond  anneau,  en 
comptant  du  corcelet ,  on  apperçott  un  organe 
qui  paroît  être  le  cœur ,  &  ce  vifecre  eft 
dans  cette  Mouche  unique  comme  dans  les 
grands  animaux  ;  il  en  part  latéralement  un 
vailleau  }  qui  fe  dirige  en-delTiis  du  corcelet  ; 
le  cœur  le  contracte  Si  fe  dilate  à  intervalles 
inégaux  ,  il  darde  dans,  le  vaifleau  latéral , 
des  jets  de  liqueurs  ;  après  cinq  ou  fix  jets 
la  liqueur  revient  au  cœur  par  le  même  vaif 
feauqai  l'en  avoir  éloignée.  Ici  M.  de  Réaumur 
propofe  plusieurs  queftions.  Le  cœur  auroit- 
t-il  la  forcede  rappeller  par  fuccion  le  (iuide 
qu'il  a  d'abord  fait  jaillir;  ou  ce  fluide  feroit  il 
renvoyé  par  un  fécond  cœur  placé  à  la  partie 
fupérieure  du  corcelet  ?  enfin  eft-ce  bien  par  le 
jnême  vailleau  que  le  fluide  revient,  ou  par 
un  vailleau  collatéral  qui  fuit  le  même  tra;ec? 
L'auteur  ne  réfout  pas  ces  queftions ,  mais 
il  incline  ,  d'après  des  faits  Si  l'obfervation  , 
à  admettre  un  fécond  cœur  cV  un  fécond 
vailleau.  Il  a  reconnu  le  même  méchanifme 
dans  beaucoup  d'autres  elpèces  de  Mouches. 
Faut-il  eu  concluie  avec  lui  que  le  cœur  eft 
unique  dans  ces  Mouches,  &  qu'il  ne  conlifte 
pas  en  un  long  vaiiieau  à  étranglement,  qui 
eft  une  fuite  de  cœurs  -ê  comme  Swamerdam  Si 
JVIalpighi  l'ont  reconnu  dans  d'autres  infeecles; 
mais  ces  deux  cœurs  fuppofés  par  M.  de 
Réaumur  détruifent  l'idée  d'un  cœur  unique  -, 
ils  préfentent  celle  d'un  vailleau  dont  les 
étranglemens  font  plus  diftans  ;  en  fecondlieu, 
il  y  auroir,  ce  me  femble,  une  épreuve  dé- 
terminante qui  n'eft  pas  venue  à  la  penlée  de 
M.  de  Réaumur  :  ce  feroit  de  bleller  ce 
cœur  j  s'il  eft  unique,  la  mort  de  ces  M  juches 
doit  fuivre  inftautanément  la  plaie  du  cœur, 
comme  elle  fuit  celle  du  cœur  des  grands 
animaux  ;  cependant  ces  mêmes  Mouches 
criblées  de  plaies  vivent  encore  ,  Si  leurs 
parties  féparées  confervent  quelque  tems  la 


DISCOURS 


vie  ;  ce  qui  ne  peut  fe  concilier  avec  -on 
cœur  unique  :  concluons  donc ,  julqu'à  de 
nouvelles  preuves,  que  tcv.s  les  infectes  onc 
pour  cœur  un  vailleau  à  étrang'.emens ,  plus 
ou  moins  fréquens ,  qui  en  fait  les  fonctions. 

Outre  les  jets  de  liqueur  dont  l'auteur 
vient  de  pailer  ou  apperçoit,  dit- il  ,  un 
nuage  ,  une  vapeur  qui  les  précède  Si  qui 
chemine  à  travers  le  vaiiïeau  latéral.  Il  ne 
décide  pas  ce  que  c'eft  que  ce  nuage;  il 
préfume  même  que  ce  peut  être  une  illu- 
fion  d'optique.  11  parle  enfuite  de  deux  vef- 
lies  fuuées  à  la  partie  poftérieure  du  corce- 
ler  ;  il  nomme  ces  veiïies  les  poulmons  des 
Mouches.  Elles  font  formées  par  des  rami- 
fications des  trachées }  elles  s'stendent  du 
bas  du  coreeler  jufqu'au  trois  Si  quatrième 
anneau  du  ventre  ;  elles  foiv:  donc  très- 
grandes,  &  elles  occupenr  plus  d'un  tiers 
de  la  capacité  du  corps  ;  elles  reçoivenc 
l'air  par  les  quatre  trachées  qui  font  placées 
fur  le  corcelet;  c'eft  à  raifon  de  leur  volume 
que  M.  de  Réaumur  les  nomme  pou/mon 
des  Mouches  :  car  il  avertit  que  les  trachées 
envoient  leurs  ramifications  dans  les  parties 
les  plus  reculées  Si  les  moins  confidérables, 
qu'ainli ,  à  proprement  parler }  chaque  partie 
eft  fournie  d'un  poulmon,  ou  que  ce  vifeère 
s  étend  à  toutes  les  parties.  Les  Mouches 
à  quatre  aîles  ont  également  des  poulmons 
dans  le  fens  que  nous  venons  d'expli- 
quer. 

M.  de  Réaumur  parle  enfuite  de  l'efto- 
mac.  11  eft  fitué  par-delà  les  poulmons  ,  8c 
compofé  de  trois  lobes  charnus  dont  le  troi- 
fiéme  eft  beaucoup  plus  petit;  del'eftomac 
naît  le  canal  inteftinal ,  Si  après  plufieurs 
circonvolutions  il  fe  termine  à  l'anus.  L'au- 
teur remarque  que  dans  les  Chenilles  &  les 
Papillons  l'inteftin  elt  prefque  droit,  au  lieu 
qu'il  forme  beaucoup  de  circonvolurionsdans 
les  Vers  qui  fe  changent  en  Mouches ,  & 
dans  ces  derniers  infectes.,  ou  ces  infectes  par- 
venus à  leur  dernier  état. 


'PRÉLIMINAIRE. 

[6e.   Mémoire. 


ccxxxvu 


De  la  première  &  féconde  méuimorphoft  des 
Vers  qui  fe  fonc  une  coque  de  leur  propre 
peau. 

M.  de  Réaumur  l'ait  Convenir  le  lecteur, 
qu'il  a  parlé,  dans  ie  cours  des  mémoires 
précédens ,  de  Vers  qui  fubiffent  leur  chan- 
gement fous  leur  peau  qui  s'endurcit  & 
leur  fert  de  coque  :  il  reproche  aux  natu- 
ralises de  ne  s'êcre  pas  occupé  de  la  manière 
donc  s'exécutent  leschangemens  que  ces  Vers 
fubillenr  ;  ils  ont  penfé  ,  dit-il ,  qu'ils  s'opè- 
rent comme  les  changemens  des  Chenilles 
en  Papillons;  8i  par  cette  raifon  ils  ont  né- 
gligé de  les  obferver.  Le  fond  de  ces  chan- 
gemens eft  ,  à  la  vérité  _,  le  même  que  parmi 
les  Chenilles;  mais  ceux  des  Vers  ,  dont 
il  s'agit ,  offrent  des  différences  qui  méritent 
d'être  remarquées  :  il  nous  femble  que  cette 
féconde  partie  de  la  propolition  de  M.  Réau- 
mur  eff  très  fondée,  mais  qu'il  a  trop  gé- 
néralement reproché  aux  naturaliftes  de  n'a- 
voir pas  parlé  des  différences  propres  aux 
Vers  qui  fubiffenr  leur  changement  fous  leur 
propre  peau;  il  auroit  dû  excepter  au  moins 
Swammerdam  ,  qui  a  traité  de  ces  change- 
mens en  particulier.  Les  Vers  ,  donc  il 
s'agit ,  n'offrent  pas  feulement  des  différen- 
ces avec  les  autres  infeétes  en  général,  mais 
entre  les  Vers  même  qui  fubillej.-.  ce  genre 
de  changement. 

M.  de  Réaumur  ne  s'occupe ,  dans  ce  mé- 
moire, que  des  Vers  dont  il  a  compofe  la 
première  &  la  troihème  claffe  de  cet  ordre  ; 
&  par  rapport  aux  Vers  de  la  première ,  il 
fe  borne  à  ceux  de  la  Mouche  bleue  de  la 
viande.  Leur  hifloire  donne  l'idée  des  trans- 
formations des  autres  Vers  des  différsns 
genres  de  la  même  clalîe. 

Lorfque  les  Vers  delà  Mouche  bleue  de 
la  viande  font  parvenus  à  leur  grolfeur,  ils 
s'éloignent  de  la  viande  qui  leur  avoit  fervi 
de  nourriture;  ils  s'enfoncent  à  plusieurs  pou- 
ces fous  terre,  s'ils  fonc  libres  de  le  faire, 


ou.  ils  fe  retirent  1  L'écart  dans  les  endroits 
fecs  qu'ils  peuvent  trouver  ,  &  cependant  à 
l'ombre.  Là,  au  bout  de  deux  à  crois  jours, 
ces  Vers  perdent  le  mouvement,  &  leur 
forme ,  leur  peau  perd  ù  moliefle  Se  fa 
couleur.  Ils  fe  racourciffenc  en  une  forte  de 
barillet  oblong ,  couverc  d'une  peau  dure  , 
ceuftacée  cV  friable  ,  d'un  brun  qui  fe  fonce 
de  jour  en  jour. 

Les  Chenilles  qui  patient  à  l'état  de  chry- 
faiide (ont  dans  cet  état  du  moment  qu'elles 
quiteenr  leur  peau;  mais  les  Vers  des  Mou- 
ches qui  fe  transforment  fous  leur  peau  ne 
font  point  en  chryfaiide  ,  aufli  tôt  que  leur 
peau  s'eft  deliéchée,  qu'ils  fe  font  raccourcis 
&  qu'ils  ont  perdu  leur  forme  &.'  leur  mou- 
vement. Si  on  examine  ces  Vers  douze,  vingt- 
quatre  &  même  trente- fix  heures  après  leur 
raccourcillement ,  qu'on  les  dépouille  de  leur 
peau  ,  ce  n'eff  pas  une  vraie  chryfaiide  qu'on 
trouve  deffous,  car  on  n'y  reconnoît  pas  les 
membres  de  la  Mouche,  mais  on  trouve  (un- 
plement  une  matière  pulpeufe  raffemblée  fous 
une  forme  ellipfoïde  ou  celle  d'une  boule 
alongée.  Ce  n'eff  pas  la  fimple  molleffè  ou 
fluidité  des  parties  qui  empêche  de  les  re- 
connoîcre;  car  fi  l'on  fait  cuire  le  Ver  dans 
de  l'eau  qu'on  chauffe  jufqu'à  l'ébullkion  , 
la  pulpe  dont  il  eft  formé  fe  durcir,  fans 
qu'on  reconnoiffe  fur  cetre  pulpe  les  parties 
de  la  nymphe  ;  cependant  ces  parties  com- 
mencent à  paraître  au  bout  de  quelques  jours, 
cV  alors  l'écac  de  ces  Vers  eft  le  même  que 
celui  de  tous  les  infectes  qui  deviennent 
chryfaiide.  M.  de  Réaumur  en  infère  que 
les  Vers  dont  il  s'agic  fubiffent  une  méta- 
morphofe  de  plus  que  les  autres  infectes,  & 
il  appelle  cette  métamorphofe  leur  état  de 
boule  alongée  ou  d'el'ipfoïde.  Mais  maloré  les 
efforts  qu'il  fait  pour  louter.ir  cette  opinion, 
il  paraîtra  tojours  que  ce  n'eff  que  la  moliefle 
des  parties  qui  empêche  d'.n  reconnoître  la 
rorme,  que  la  différence  ne  confifte  qu'en 
ce  que  cetee  molleffè  eft  beaucoup  plus 
grande  dans  les  Vers  que  dans  les  autres  in- 
fectes dont  les  membres  font  aufli  très  p«'r 
peux  &  à  peine  reconnoiflables  dans  les  pre- 


ccwocxviij  DISC 

miers  tems  de  l'état  de  chryfalide.  La  co&ion 
eft  un  mc-«en  brufque  de  coaguler,  qui  peut 
déranger ,  Se  qui  probablement  dérange  une 
organisation  commençante ,  qui  réunit  en 
une  maire  des  fibres  pulpeufes  ,  &  les  con- 
fond en  détruifant  leur  arrangement  \  il  ne 
paroît  pas  qu'on  puifle  tirer  de  conléquence 
des  faits  qu'elle  préfente,  &  que  l'opinion 
de  M.  de  Réaumur  foit  fondée. 

Au  bout  de  quelques  jours ,  les  parries  de 
la  nymphe  deviennent  fuccefiîvement  ienlî- 
bles,  M.  de  Réaumur  fuit  les  degrés  de  leur 
développement,  &  il  expofe  fes  opinions  fur 
la  manière  dont  ils  s'opèrent.  Nous  ne  pou- 
vons le  fuivre  dans  ces  détails  ;  mais  nous 
ob'er«erons  avec  lui  que  lech?.ud  &  la  féche- 
relfè,  le  froid  Si  l'humidité  accélèrent  ou 
retardent,  fur- tout  le  froid,  le  tems  que  le 
Ver  demeure  en  boule  alongée  &  en  nym- 
phe fous  fa  propre  peau  :  en  forte  que  les 
Vers  qui  ne  fe  rramforment  qu'en  automne 
ire  deviennent  des  Mouches  qu'au  princems 
fuivanr. 

M.  de  Réaumur  parle  de  légères  différences 
que  préfentent  le  changement  de  quelques 
Vers  de  la  première  clatfe ,  &  il  pane  à  ce- 
lui des  Vers  de  !a  troifièmi.  Ces  Vers  font 
aquatiques;  on  les  trouve  fur-tout  aaiii  les 
mares.  Il  y  en  a  qui  ,  près  de  fe  changer  , 
n'ont  que  fept  à  huit  lignes  de  long ,  Se 
d'autres  plus  de  trois  pouces.  Ce  font  diflé- 
rentes  efpèces;  ces  Vers  refpirent  par  l'anus 
qu'ils  élèvent  en  conféquence  à  la  (utface  de 
l'e.ui  (  nous  n'entrons  pas  ici  dans  plus  de 
dérails,  parce  que  l'extrait  que  nous  donnons 
t'.e  Swammerdam,  qui  décrit  un  de  ces  Vers 
à  l'article  du  quatrième  ordre  des  tnétamor- 
phofes  donne  une  idée  luffîtunre  de  ces  Vers , 
&  que  nous  ne  ferions  que  nous  répéter  ). 
Nous  nous  bornerons  à  remarquer  que  ces 
Vers  ne  fe  raccourciflent  pas  pour  fe  méra- 
morphofer,  que  leur  changement  (e  fait  fous 
une  peau  qui  conferve  Ion  étendue  Si  fa 
couleur,  mais  que  ces  Vers  deviennent roides 
ôc  immobiles.  C'eft  ce  qu'ils  offrent  de  par- 
ticulier. 


OURS 

7e.      MÉMOIRE. 

De  la  dernière  métamorphofe  des  infectes 
qui  fortent  des  coques  faites  de  la  peau 
du  Ver ,  fous  la  forme  de  Mouches  à 
deux  ailes. 

L'objet  de  ce  mémoire  eft  de  décrire  com- 
menr  les  Mouches  fortent  de  la  peau  de  Ver 
qui  s'eft  durcie  Si  leur  a  fervi  de  coque.  Il 
y  a  deux  fortes  de  coques  quant  à  la  forme, 
les  unes  en  forme  u'œuf ,  les  autres  qui  con- 
fervenc  la  forme  alongce  du  Ver.  La  fortie 
des  Mouches  de  ces  deux  genres  de  coques 
ne  s'opère  pas  précifément  de  la  même  ma- 
nière. 

Les    nymphes  dans  leur   coque   font  en 
général  reverues  d'une  double  enveloppe  , 
une   immédiate  ,   l'autre  externe.   La  pre- 
mière   eft    mince  ,    &    non  feulement    elle 
ceint  tout  le  cotps ,  mais  el!e  fe  pattage  en 
autant  d'étuis  qu'il  y  a  de  parties  ;  c'eit  un 
gant  en  quelque  lorte  ^  l'enveloppe  externe 
entoure  feulement  tout  le  corps ,  l'une  eft 
membraneufe  &  mince,  l'autre  coriacée  ou 
comme  ernitacée  ,  l'une  flexible,  l'autre  caf- 
lau  e.  Les  membres  de  la  Mouche  qui  fore 
de  fes  enveloppes  font  abteuvées  de  férofité  & 
fans    force.  Cette     circonftar.ee    fembletoit 
devoir  empêcher  fa  fortie  ,  Si  c'eft  cependant 
ce  qui  la  favorife  ;  toutes  les  parties  de  la 
Mouche  font  fufceptibles  de  fe  dilater  6c 
fe  dilatent  en  effet  .par  de  l'air  que  l'infecte 
abfcrbe  en  grande  quantité  ;  fa  tête  fur  tout 
fe  gonfle  plus  que  les  autres  parties ,  &  elle 
s'alonge  en  une  veifie  très -ample  ;  les  parries 
font  alternativement  dilatées  &  contractées j 
ce  mouvement ,  l'expanfion  de  la  tête  détache 
le  bout  de  la  coque  compofé  de  deux  demi- 
calottes    jointes    par    deux    cordons  qui  fe 
rompent  ,   les   calottes   tombent  ,   la  coque 
eft  ouverte;  l'enveloppe  immédiate  fe  fend, 
la  Mouche  fait  fottir  fa  têie  ,  fon  corcelet, 
fes  deux  premières  pattes ,  &  fuccefiîvement 
les  fuiva.ptes  qu'elle  tire  de  leur  étui  cV  qui 
lui  fervent,  en  le  cramponnant,  à  tirer  le 
refte  de  fon  corps. 


P  R  E  L  I  M 

La  Mouche  nouvellement  forrie  de  fes 
enveloppes  eft  beaucoup  moins  gcolle  qu'elle 
ne  le  deviendra;  mais  l'air  qu'elle  alpire  en 
plus  grande  abordance  dilace  fes  pairies 
encore  molles ,  dilîipe  la  féroficé  qui  les 
abreuve .,  &  alors  elles  fe  trouvent  ,  par 
leur  confiftance  ,  hors  d'état  d'être  ampli- 
fiées, &  elles  demeurent  fixées  à  la  grandeur 
qu'elles  doivent  avoir. 

Les  nymphes  enfermées  dans  une  coque 
alongée  l'ouvrent  ,  non  en  faifant  tomber 
un  des  bouts  de  cetc:  coque  ,  mais  en  le 
forçant  de  s'entt'ouvrir  par  la  dilatation  de 
leurs  membres  ,  tk  fur-tout  de  leur  tête, 
&  les  Mo  ches  forcent  par  cette  ouverrure 
comme  le  Papillon  de  la  peau  de  chryfa- 
lide  qui  fe  fend  fur  le  dos.  Cependant  les 
Mouches  dont  il  s'agit  forcent  de  leur  coque 
fur  l'eau  ,  &  ne  la  quittent  que  quand  coures 
leurs  panies  font  développées  &  affermies. 
Mais  ces  Mouches  fe  foutiennent  fur  l'eau , 
pofées  fur  lsur  patte  fans  enfoncer,  &  même 
de  quelque  manière  qu'on  les  renverfe  elles 
fe  remettent  toujours  fur  leurs  patees  qui 
les  fouciennent  à  la  furface  de  l'eau. 

8e.      MÉMOIRE. 

Hiftoire  abrégée  de  divers  genres  &  de  di- 
verfes  efpèces  de  Mouches  à  deux  aîles  de 
la  première  clajfe ,  &  nées  de  Vers  aujfi 
de  la  première  claJJ'e  •  de  leurs  alimens 
fous  la  forme  de  Ver  j  de  l'accouple- 
ment de  ces  Mouches  ,  de  leur  ponte  }  de 
la  figure  de  leurs  œujs. 

Toutes  les  Mouches  à  deux  aîles  de  la 
prem.ère  clalTe  ont  du  gouc  pour  les  ma- 
tières dictées  j  quoiqu'il  y  en  aie  qui  font 
aulli  avides  de  fang,  Se  quoique  les  Vers, 
fous  la  forme  defquels  ces  Mouches  ont 
d'abor  1  vécu,  fe  nourrilfent  d'alimens  très- 
diftérens.  M.  de  Réaumur  entre  dans  l'énu- 
méracion  de  ces  différentes  forces  d'alimens. 
Les  détails  fur  ces  objecs  deviendraient  trop 
lo  igs  ;  il  faut  les  chercher  dans  le  mémoire. 
De  la  nourriture  des  Vêts  ,  l'auteur  paffe 


I  N  A  1  R  E.  ccxxxix 

à  leur  accroiffement,  il  eft  fi  promt ,  quand 
la  tems  eft  favorable  ,  c'eft-à-  dite  t  chaud, 
nue  des  Vers  de  la  Mouche  de  la  viande 
pefoientj  quarante  -  huit  heures  après  leur 
naiffance  ,  chacun  fept  grains  ,  tandis  que 
vinge  -  quatre  heures  plutôt  vingt  -  cinq 
u'égaloient  pas  le  poids  d'un  grain. 

Chaque  efpèce  de  Mcuche  ne  dépofe  fes 
œufs  que  fur  l'aliment  qui  conviendra  aux 
Vers  ;  c'elt  une  erreur  de  croire  que  les  chairs 
&  les  cadavres  rt  couverts  de  terre  à  une 
médiocre  cpailleur  foienc  la  pâture  des  Vers; 
fi  on  y  en  trouvoit  ce  ne  ferait  que  parce 
que  des  œufs  auraient  été  dépofés  fur  les 
chairs   avant  qu'on  les  eût  enfevelies. 

Les  Mouches  bleues  de  la  viande  dépo- 
fent  leurs  œufs  par  grouppes  ou  tas  ;  les  Vers 
naiffenc  ordinairement  en  moins  de  vingt- 
quatre  heures  après  le  ponte  ;  ils  s'enfon- 
cenc  dans  la  viaiu'e  auflî-côt  après  leur  naif- 
fance  ,  &  ils  croiffenc ,  comme  il  a  déjà  été 
dit  j  avec  une  rapidité  furprenante. 

L'auteur  parle  enfuite  d'un  Ver  qui  vie 
dans  les  truffes  ,  qui  en  hâte  la  putréfac- 
tion j  d'autres  Vers  qui  fe  nonrriffent  de  la 
boufe  de  Vache,  &  de  Vers  qui  vivenc  dans 
les  excrémens  humains.  Les  Vers  donc  il 
s'agit  fe  changent  en  Mouches,  car  on  trouve 
dans  les  mêmes  fubftances  des  Vers  qui  de- 
viennent d'autres  infectes.  Leur  hiftoire  n'offre 
poinc  de  faits  affez  parciculiers  pour  les  re- 
cueillir dans  cet  extrait.  I!  faut  pourtant 
excepter  celui-ci  qui  eft  très  remarquable  ; 
c'elt  que  la  ponce  de  la  plupart  des  Mouches 
&  peut  être  de  toutes ,  fe  fait  a  plufieurs 
reprifes ,  comme  celle  des  Oifeaux  ,  que  dans 
les  intervalles  les  femelles  s'accouplent  plu- 
fieurs fois  ,  6V  que  la  ponte  dute  fouvenc 
quatre  à  cinq  jours.  H  eft  enfuite  queftion 
de  la  figure  des  œufs  des  différentes  efpèces 
de  Mouches  ;  de  l'accouplement  du  mâle  Se 
de  la  femelle;  il  commence  par  la  poficion 
du  mâle  fur  la  femelle  dont  il  laific  le 
dernier  anneau  en  abaiffanc  l'extrémité  de 
fon  corps  }  dans  quelques  efpèces  cette  atti- 


c  cxl  DISCOURS 

tude  dure  autant  que  l'accouplement ,  mais 
dans  d'autres  ,  le  mâle  le  pofe  aptes  s'être 
uni  à  la  femelle  ,  fur  le  même  plan  qu'elle, 
èc  alors  ,  leur  tête  eft  tournée  de  deux  côtés 
Oppofés. 


Tous  les  mâles  des  Mouches  à  deux  aîles 
font  plus  petits  que  les  femelles  ,  excepté 
dans  l'efpèce  qui  pond  des  œufs  à  lierons 
dans  les  excrémens.  Dans  cette  efpèce  c'eft  le 
mâle  qui  eft  le  plus  grand. 

Les  Mouches  mâles  agafTent  les  femelles 
qui  d'abord  les  évitent  ,  ik  enfuite  non- 
feuleinent  fe  rendent  ,  mais  diffèrent  des 
autres  animaux  en  un  point  très-effentiel.  En 
effet,  lorfque  le  mâle  s  eft  pofé  fur  la  fe- 
melle ,  &  que  celle-ci  y  a  confenti  ,  elle 
fait  fortir  hors  de  fon  ventre  une  partie 
qu'elle  introduit  dans  le  ventre  du  mâle. 
On  a  cru  qu3  c'étoit  par  l'anus  de  celui  ci , 
c'eft  par  une  ouverture  p'acée  plus  bas  ,  & 
qui  en  eft  différente.  Ainli  dans  les  Mouches 
à  deux  ailes  c  eft  le  mâle  qui  a  une  ouver- 
ture pour  l'accouplement ,  qui  reçoit ,  &  c'eft 
la  femelle  dont  la  partie  de  la  génération 
eft  reçue  ;  ce  qui  e(l  directement  l'oppofé 
des  autres  animaux.  Cependant  tout  ne  fe 
paffe  pas  auffi  différemment  de  l'ordre  or- 
dinaire dans  toutes  les  Mouches ,  mais  dans 
quelques  -  unes  feulement-  L'auteur  entre 
dans  l'énumération  <Sc  la  dtfcription  des  par- 
ties de  l'un  &  de  l'autre  fexe.  Nous  ne  pou- 
vons le  fuivre  faute  de  ligures  nccêlfaires 
pour  être  bien  entendu. 

9   .     Mémoire. 

J)es  Mouches  vivipares  à  deux  aîles  ;  com- 
ment les  petits  fers  v  \v  an  s  font  placés  & 
arranges  dans  le  corps  de  la  mère. 

Les  Mouches  vivipares  dépofent  des  Vers 
fout  formés,  &  'As  qu'ils  fortent  des  œufs 
des  autres  Mouches.  Lçs  efpèces  vivipares 
font  en  petit  nombre  en  corn  parai  fon  des 
ovipares ,  fur-tout  parmi  les  Mouches  à  quatre 
&îks.  Q(i  recomipu  lî  une   Mouche  eft  vi- 


vipare ou  ovipare  en  e'tant  témoin  de  fa 
ponte  ou  mife-bas,  en  preffant  fon  ventre 
&  en  forçant  des  œufs  ou  des  Vers  d'eu 
fortir  en  l'ouvrant;  car  les  Vers  font  arran- 
ges différemment  de  ce  que  le  font  les  œufs. 
Une  Mouche  de  la  groffeur  de  celle  de  1» 
Moi:che  bleue  de  la  viande ,  mais  facile  à 
reconnoître  par  fa  couleur  grife  ,  fournit 
l'exemple  d'une  efpèce  vivipare.  L'auteur  ea 
cite  deux  autres  fournis  par  des  Mouches  pea 
différentes  de  la  précédente  ;  ces  Vers  vivent 
&  fe  métamorphofent  comme  ceux  de  a 
Mouche  bleue  de  la  viande.  11  cite  encore 
deux  efpèces  de  Mouches  vivipares  qu'on 
trouve  eu  automne  fur  le  lierre  ;  toutes  deux 
font  fort  grolles  ;  l'une  l'eft  plus  que  la 
Mouche  bleue  ,  Si  l'autre  efl  à  peu  près  de 
la  même  taille. 

Les  Vers  font  arrangés  dans  le  ventre  de 
la  Mouche  le  long  d'un  cordon  fitué  dans 
le  ventre,  roulé  en  fpirale  ,  &  formant  or- 
dinairement cinq  circonvolutions.  Ce  cordon 
peut  être  regardé  comme  une  matrice.  M. 
de  Réaumur  en  a  trouvé  la  longueur  de 
plus  de  deux  pouces  &  demi  _,  &  le  nombre 
des  Vers  qu'il  renfermoit  de  vingt  mille. 
Cependant  chaque  Ver  a  des  enveloppes 
particulières  qui  font  des  expanfkms  du  cor- 
don ,  &  une  cavité  où  il  eft  logé  féparé- 
ment.  Il  ne  paroît  pas  que  les  Vers  fortent 
immédiatement  de  leurs  cellules  quand  la 
Mouche  les  met  bas  j  mais  qu'ils  fe  déca- 
chent d'abord  de  la  matrice  ;  qu'ils  fe  ré- 
pandent dans  la  capacité  du  ventre,  &  qu'ils 
fe  dirigent  enfuite  vêts  l'ouverture  qui 
leur  donne  iffue. 

Toutes  les  Mouches  vivipares  n'ont  pas 
cependant  une  matrice  roulée  en  fpirale. 
Elle  eft  droite  dans  quelques-unes. 

M.  de  Réaumur  conjecture  que  plufieurs 
Vers  ou  animalcules  qu'on  voit  dans  l'eau 
à  l'aide  du  microlcope  ,  font  des  Vers  de 
Mouches  li  petites  que  nous  ne  les  voyons 
pas  elles-mêmes  ,  &  qui  ont  dépofé  dans 
l'eau  ou  des  cçuls  ou  des  Vers. 

ioe  Mémoire» 


PRELIMINAIRE. 

IOe.       MEMOIRE. 


ccxlj 


Des  Mouches  à  deux  ailes  qui  ont  l'air  d'A- 
beilles j  &  de  celles  qui  ont  loir  de  Guêpes 
&  de  Fié  Ions. 

Les  Abeilles  ,  les  Guêpes  Se  les  Frelons 
qui  foiic  les  plus  grottes  d.s  Guêpes ,  ont 
quatre  aîles  ;  cependant  il  y  a  piuheurs  ef 
pèces  de  Mouches  à  deux  aîles  qui  d'ail- 
leurs ont  tant  de  reûembiance  avec  ces  in- 
fectes ,  qu'au  premier  coup-dœil  on  les 
confond.  Ce  font  ces  Mouches  qui  font  l'ob- 
jet de  ce  mémoire.  L'auteur  commence  par 
celles  qui  reflemblent  aux  Abeilles  ,  il  dit 
qu'il  y  en  a  plullc-urs  efpèces ,  que  Kedi  en 
a  compte  fix,  &  qu'il  y  en  a  davantage.  11 
s'occupe  enfuite  de  l'hiftoire  de  ces  Mouches. 
Elles  proviennent  de  Vêts  à  tête  de  figure 
variable  ,  avec  une  queue  rafe  qu'ils  alon 
gent  ou  raccourcirent  à  volonté  ,  qui  eft 
toujours  plus  longue  que  le  corps  ,  &  dont 
une  forte  de  teflemblauce  a  fait  nommer  ces 
Vers,  Vers  à  queue  de  Rat.  Ils  vivent  dans 
»eau;  ils  s'y  foutiennent  la  tête  en  bas,  la 
queue  élevée  à  la  farface  de  l'eau  ,  &  c'eft 
par  l'extrémité  de  la  queue  qu'ils  refpirenr. 
Swammerdam  Si  Wallifner  ont  connu  ces 
Vers ,  ils  en  ont  donné  l'hiftoire  ;  comme 
nous  en  avons  parlé  d'après  Swammerism, 
&  que  M.  de  Réaumur  ajoute  peu  à  ce 
qu'il  en  a  dit  j  nous  ferons  courts  fur  l'extrait 
décote  pattie.  Développement  de  l'organe 
par  lequel  les  Vers  infpirent&r  rejettent  l'air. 
EVan  en  de  leur  bouche ,  de  leur  anus.  Ils 
le  nourrittent  de  feuilles  macérées  Si  pour- 
îies,  &  du  détriment  de  eus  feuilles.  Ces 
Vers  font  du  nombre  de  ceux  qui  fe  meta, 
morphofent  fous  leur  peau  qui  s'endurcit. 
Quatre  cornes  cependant  qui  ne  paroifloient 
pas  fur  le  Ver  fe  montrent  au  -  dehors  fur 
la  peau  de  chryfalide.  Leur  ufage  le  plus 
probable  eft  qu'el'es  font  les  organes  de  la 
refpiration.  Conjectures  fur  le  développe- 
ment de  ces  cornes.  Vingt  -  quatre  heures 
après  leur  développemenr ,  ce  que  M.  de 
Réaumur  appelle  avec  Swammerdam  &  Wal- 
Ufner  la  première  métamorphofe  des  Vers, 
Hijloire  Naturelle,  Infecies.Tors6  iV. 


eft  accompli  ;  c'eft- à-dire  qu'ils  font  ,  fous 
leur  peau  endurcie  .,  dans  l'état  de  nymphe, 
à  l'égard  de  laquelle  le  changement  en 
Mouche  s'opère  comme  par  rapport  aux 
autres  Vers  de  Mouches  qui  fe  transforment 
autti  fous  leur  peau  ;  au  bout  de  huit  à  dix 
jours  les  Mouches  fe  tirent  de  l'enveloppe 
de  nymphe  &  de  celle  de  Ver.  11  y  a  dif- 
férentes efpèces  de  Vers  à  queue  de  Rat 
Se  de  Mouches  qui  en  nailfent.  Ou  trouve 
de  ces  Vers  dans  les  cloaques  ou  latrines  , 
où  il  y  a  de  l'humidité  ;  ils  en  fortent  Se 
ie  retirent  fur  terre  pour  fe  micamorphofer; 
ils  deviennent  une  très  grotte  Mouche.  M. 
de  Réaumur  décrit  piuheurs  autres  efpcces 
de  Vers  à  queue  de  Rat  ,  &  finit  par  une 
elpèce  très  grotte  qui  vit  dans  les  nids  de» 
Bourdons,  Se  qui  s'y  nourrit  des  Vers  Se  de» 
nymphes  de  ces  infectes 

IIe.       MÉMOIRE. 

Des  Mouches  à  deux  aîles  qui  ont  l'air  de 
Bourdons  &  de  la  Mouche  du  Ver  du  net 
des  Moutons. 

Il  y  a  des  Bourdons  de  différente  taille 
Se  des  Mouches  qui  leur  reflemblent.,  autti  de 
différente  grandeur;  m.iis  toutes  ces  Mouches 
n'ont  que  deux  aîles  ,  Si  elles  n'ont  pas  une 
trompe  femblable  k  celle  des  Bourdons.  Ce- 
pendant ces  Mouches,  femblables  aux  Bour- 
dons par  quelques  apparences,  diffèrent  attèr 
entt'elles  pour  être  non-feulement  d'efpèces 
diverfet ,  mais  même  de  différens  genres  6V 
de  différentes  dattes  ;  auffi  leurs  Vers  fe 
rrouvent-ils  dans  des  endroits  très-uiftérens 
&  vivent-ils  de  fubftances  fort  difparates  j 
en  effet ,  les  uns  fe  nourrittent  dans  les  in- 
teftins  des  Chevaux  ,  les  autres  fous  la  peau 
des  bêtes  à  cornes  ;  d'auttes  dans  les  finus 
du  Mouton  ,  Se  il  y  en  a  qui  habitent  Se 
qui  fe  nourrittent  à  l'intérieur  des  oignons 
de  certaines  efpèces  de  fleurs.  C'ett  par  l'hif- 
toire de  ces  derniers  Vers  que  le  mémoire 
commence.  Quant  à  ceux  du  nez  des  Mou- 
tons ,  ils  ne  fe  changent  pas  en  Mouches 
qui  aient  l'extérieur,  des  Bourdons  ,  mais  le 
*  ixk 


ecx:ij 


DISCOURS 


rapport  dans  !a  manière  de  vivre  a  engagé 
l'auteur  à  les  placer  à  la  fuie  des  Vers  des 
inteftins  du  Cheval  &  de  ceux  des  tumeurs 
des  bêtes  à  corne. 

M.  de  Réaumur  commence  par  décrire  un 
Ver  qui  fe  nourrit  en  terre  à  l'intérieur  des 
oignons  de  natcifies.  Ces  oignons  font  percés 
par  le  ver  à  leur  bafe  ;  on  y  trouve  un  &  quelque- 
fois deuxVeisj  quand  on  les  a  tirés  dehors  on  ne 
pourroitdiftinguer  leur  tète  d'avec  leur  queue; 
mais  ils  tâchenrde  fuir  ,  &on  reconnoît  leur 
a  deux  crochets  qu'ils  alongent,  qui  leur 
tenl  à  fe  cramponner  &  fe  tirer  en  avant , 
ne    ils    s'en    fervoient   à   l'intérieur  de 
'non    pour    le    dépecer.  Defcription   de 
rers.   Ils  fe  métamorphofent  fous  leur 
propre  peau,   Se  deviennent   des   Mouches 
au  mois  d'avril.  I!  eft  probable  que  la  Mouche 
fait  s'introduire  en  terre  pour  dépofer  un  ou 
deux   œufs  fur  chaque  oignon. 

Les  habitans  de  la  campagne  favent  que 
des  tumeurs  qu'ils  voient  fur  le  corps  des 
bêtes  à  corne  en  certain  tems  font  produites 
par  un  Ver  qui  habite  ces  tumeurs,  que  ce 
Ver  fe  change  en  Mouche  ,  &  ils  appellent 
Se  le  Ver  Se  la  Mouche  Taon  ,  parce  qu'ils 
voient  les  Taons  très- acharnés  fur  les  bêtes 
à  corne.  Mais  la  Mouche  qui  produit  ces 
rumeurs  eft  différente  du  Taon.  M.  Vallif- 
ner  l'a  le  premier  bien  connue  ,  M.  de  Réau- 
mur en  avertit ,  Se  en  profitant  à  cet  égard 
de  fes  découvertes,  il  y  en  ajoute  de  nou 
velles.  Les  tumeurs  ont  en  dedans  une  ca- 
vité ,  elles  font  proportionnées  à  la  groffeur 
du  Ver  qui  les  habite  \  ce  n'eft  guère  que 
vers  la  mi-mai  que  les  tumeurs  font  dans 
toute  leur  gtoffeuF.  Ce  font  les  jeunes  bêtes 
ou  celles  de  deux  à  trois  ans  fur  lefquelles 
on  voit  le  plus  de  Tumeurs  \  il  eft  rare 
qu'il  y  en  ait  fur  les  vieilles  bêtes.  Ces  Tu- 
meurs ne  paroiffent  ni  faite  foufTrir  l'ani- 
mal ,  ni  altérer  fa  vigueur  ;  elles  fe  voient 
le  plus  ordinairement  fur  l'échiné,  les  épaules 
Se  le  haut  des  cuifles.  On  n'en  voit  pas  fur 
les  bêtes  qui  vivent  dans  les  pays  de  plaine, 


mais  celles  qui  pâiurent  dans  des  pays  boifés 
y  font  tiès-lujtttes. 

Les  Vers  des  Tumeurs  font  d'abord  blancs , 
ils  deviennent  bruns  enfuite  ,  &  ils  finiffent 
par  être  d'un  brun  ardoifé.  Ils  n'ont  point 
de  pieds  ,  mais  à  leur  place  des  poils  qui 
leur  fervent  à  fe  cramponner  8c  à  ramper  j 
ils  n'ont  pas  de  mâchoires ,  Se  c'eft  par  cette 
raifon  qu'ils  ne  caufenr  pas  de  douleur  à 
l'animal  qui  les  nourrit  j  ils  ne  déchirent  pas 
fes  fibres  ,  mais  ils  vivent  au  milieu  du  pus 
qui  s'amaffe  dans  les  Tumeurs  -,  ils  y  font 
plongés  Se  ils  s'en  nourriffenr.  L'œuf  dont 
ils  font  nés  a  été  introduit  par  une  plaie  ; 
l'œuf  &  enfuite  le  Ver  font  devenus  un  corps 
étranger  qui  empêche  la  plaie  de  fe  fermer , 
qui  l'entretient  en  fuppuration  ,  comme  un 
poids  entretient  un  cautère.  Cependant  le 
trou  par  lequel  l'œuf  a  été  introduit  ne  fe 
ferme  point  ,  il  s'agrandir  au  contraire  en 
proportion  que  la  Tumeur  groffit ,  &  quand 
le  Ver  eft  prêt  à  fortir  ,  le  trou  fe  rrouve 
d'une  largeur  convenable.  Une  raifon  bien 
fimple  entretient  le  trou  ouvert  &  fert  a  l'a- 
grandir.Le  Ver  tient  fon  derrière  appliqué 
fur  les  bords  du  trou ,  &  l'empêche  de  fe 
fermer  ;il  s'agrandir  à  mefure  que  le  Ver  groflîc 
Se  celui-ci  j  dans  les  derniers  jours  ,  y  en- 
gage une  portion  plus  confidérable  de  fou 
corps;  ainfi  le  pois  qui  fe  dilate  élargit  l'ou- 
verture d'un  cautère. 

Les  Vers  parvenus  à  leur  grandeur  fortent 
dé  la  Tumeur  à  reculons ,  gliffent  fur  le 
dos  de  l'animal  3  roulent  à  terre  &  s'y  traî- 
nent fous  quelqu'abri  ,  comme  une  cavité  , 
fous  une  pierre  ,  pour  s'y  métamorphofer  \ 
bientôt  la  Tumeur  s'affaiflfe  Si  le  trou  fe  ci- 
catrife.  Ainfi  ,  en  fuivant  l'analogie  avec  le 
cautère,  il  fe  ferme  promptement  fi  on  celle 
d'y  placer  un  pois.  Ne  feroit  ce  pas  parce 
que  ces  Tumeurs  font  véritablement  ana- 
logues au  cautère,  que  les  bètes  }  loin  d'en 
fouffrirj  n'en  font  que  mieux  portantes,  & 
qu'on  les  préfère  dans  les  marchés ,  parce 
qu'elles  font  moins  fujettes  à  des  maladies  ! 


PRELIMINAIRE. 


CCxliij 


Je  dois  avertir  que  ce  rapporr ,  que  je  crois 
entrevoir  avec  le  cautère  ,  eft  une  conjecture 
que  je  préfente ,  &  non  une  idée  de  M.  de 
Réaumur. 

Ce  ne  font  pas  feulement  les  bêtes  à  corne 
qui  font  fujetres  à  des  Tumeurs  produites  par 
des  Vers.  Suivant  Rédi  ,  les  Cerfs  ,  fuivant 
M.  Vallifner  ,  les  Daims  &  les  Chameaux , 
&  d'après  Linné ,  les  Rennes,  y  font  aulli 
fujets. 

Notre  auteur  retourne  au  Ver  fixé  fous 
Un  abri  \  fa  peau,  fous  laquelle  il  fe  mé- 
tamorphofe ,  fe  durcit.  Je  n'ai  pu  ,  dit  M. 
d«  Réaumur  ,  favoir  s'il  parte  par  l'état  de 
boule  alongée  avant  de  parvenir  à  celui  de 
nymphe.  Le  refte  du  mémoire  eft  employé 
à  décrire  la  nymphe  ,  la  manière  dont  la 
Mouche  fe  tire  de  fes  enveloppes ,  ce  qui 
arrive  à  la  fin  de  juillet,  &  à  décrire  très- 
en  détail  la  Mouche  qui  a  la  plus  grande 
relîemblance  avec  un  Bourdon  de  moyenne 
raille.  Enfin,  M.  de  Réaumur  décrit  la  rar- 
rière  ou  aiguillon  qui  fert  à  la  Mouche  pour 
dépofer  fes  œufs  dans  le  tiftu  de  la  peau  des 
bites  à  corne  ;  cette  tarrière  eft  compofée 
de  trois  pièces  fort  grortes  en  comparaifon 
des  aiguillons  des  autres  infectes ,  de  forte 
qu'il  en  réfulre  une  plaie  affez  grande  ;  elle 
ne  paroît  pas  cependant  à  notre  auteur  de- 
voir être  douloureufe ,  parce  qu'il  fuppofe  que 
la  Mouche  ne  verfe  pas  de  liqueur  cauftique, 
&  que  la  peau  des  bêtes  à  corne  eft  en  général 
peu  fenfible. 

Quelques  perfonnes  penfent cependant  que 
les  bêtes  redoutent  beaucoup  cette  piquure, 
&  que  le  bourdonnement  de  la  Mouche 
qui  l'exécute  eft  caufe  des  agitations  ,  des 
mouvemens  de  fureur  dans  lefquels  ces  bêtes , 
qui  étoient  tranquilles ,  entrent  quelquefois 
fubitement.  Il  me  femble  que  ce  point  n'eft 
pas  bien  éclairci.  Une  autre  remarque,  par 
laquelle  je  finis ,  c'eft  que  les  Mouches  nàif- 
fertt  à  la  fin  du  mois  de  juillet }  &c  par  con- 
féquent  les  Vers  au  commencement  d'août, 
les  Tumeurs  &  les  Vers  ne  font  à  leur  grof- 


feur  qu'à  la  mi- mai  ;  ainfi  ,  c'eft  pendant 
l'intervalle  entre  ces  deux  termes  que  fe 
fait   l'acctoitTement   des  Vers  &   des  Tu- 


Après  la  partie  du  mémoire  dont  on  vient 
de  lire  l'extrait  ,  M.  de  Réaumur  s'occupe 
des  Vers  des  inteftins  du  Cheval. 

Le  Cheval  nourrir  }  dans  fes  inteftins  , 
deux  fortes  de  Vers  >  'es  uns  longs  &  les 
autres  courts.  C'eft  de  ces  derniers  dont  il 
eft  queftion  dans  ce  mémoire  ;  ils  deviennent 
des  Mouches  velues  à  deux  aî'es  femblables 
à  de  petits  Bourdons  ;  beaucoup  d'auteurs 
avoienr  parlé  de  ces  Vi  rs  avant  M.  Vallif- 
ner ,  mais  il  eft  le  premier  qui  ait  reconnu 
leur  métamorphole  &  achevé  leur  hif- 
toire* 

Les  Mouches  qui  donnent  nairtance  aux 
Vers  dont  il  eft  queftion,  n'habitent  qu'à  la 
campagne  ,  &  elles  n'approchent  ni  des  villes 
ni  des  maifons  ;  elles  font  leur  ponte  en  été, 
&  peut-être  encore  au  commencement  de 
l'automne;  elles  s'ir.troùuifent  fous  la  queue 
des  Chevaux  dans  l'anus,  &  font  leur  ponte 
dans  le  canal  inteftinal.  Il  paroît  que 
les  Chevaux  redoutent  1  approche  de  ces  fortes 
de  Mouches  ,  &  qu'un  certain  inftincr.  les 
porte  à  l'éviter;  ils  s'agitent,  fe  tourmen- 
tent en  entendant  le  bourdonnement  des 
Mouches ,  &:  ils  les  éloignent  par  les  mou- 
vemens de  leur  queue  ;  les  Mouches  foi  t 
donc  obligées  de  faifir  un  inftant  où  elL-s 
furprennent  un  Cheval  ;  alors  elles  s'infi- 
nuent  dans  ramas,  y  excitent  une  déman- 
geaifonqui  follicite  le  Cheval  à  dilater  l'anus, 
à  le  p  >rter  en-dehors  ;  ces  efforts  mêmes  fa- 
vorisent l'action  de  la  Mouche  qui  pénètre 
plus  avant  &  qui  gagne  l'inteftin.  Sa  pré- 
fence  ne  paroîr  être  d'abord  pour  le  Cheval 
qu'incommode  .,  mais  l'opération  de  la 
ponte  devient  apparemment  fort  doulou- 
reufe ,  car  le  Cheval  ,  cet  animal  fi  pa- 
rtent,  entre  en  fureur  ,  rue ,  fe  couche  à> 
terre,  fe  roule,  fe  relève,  hennit  5i  devient 
intraitable.  Cet  état  dure  environ  un 
d'Heure. 

h  h  ij 


ctxliv  DISCOURS 

On  ignore  fi  ta  Mouche  efl  ovipare  ou 
vivipare.  Mais  foitque  les  Vers  naiifent  d'œufs 
oui  ont  éré  dépofés,  foit  que  la  Mouche  les 
aie  mit  b.s  fous  la  forme  de  Vers,  ils  remon- 
tent le  long  du  caral  inteftinal  quelquefois 
jufqu'à  ['éuornâc.  Si  fe  fixent  à  différentes 
difiances.  I!  eft  inutile  de  dire  que  la  Mouche 
relient  aufli-tet  après  fa  ponte. 


Defcrip:ion  des  Vers,  dans  laquelle  il  faut 
remarquer  des  crochets  placés  ptès  de  leur 
tête,  à  ia  faveur  defquels  ils  (e  cramponiv n: 
contre  l'iiiteflin  ,  fc  réiiitent  au  paffage  des 
matières  q  1  les  entraîneroient;  i!  faut  égale- 
ment remarquer  que  leurs  fligmates  font 
couvertes  d'une  forte  de  bourfe  qui  leur  per- 
met de  les  fermer,  en  forte  qu'ils  ne  font 
pas  fuffoqués  par  le  ci.ile,  ni  tués  par  les 
fubftances  huiieafes  qu'on  pourroit  injecter 
pour  les  faire  périr.  Lorfqu'ils  font  parvenus 
à  leur  grolïeur,  qui  eft  moyenne  entre  celle 
des  Vers  des  tumeurs  des  bêtes  à  cornes  Si 
celle  des  Vers  de  la  Mouches  bleue  de  la 
viande ,  ils  s'approchent  de  l'anus,  fe  lailfent 
entraîner  par  ies  excrémens ,  cherchent  un 
abri ,  &  s'y  métamorphofent  d'abord  en  boule 
aloivce ,  enfuite  en  nymphe.  Les  Mouches 
dans  lesquelles  ils  fe  changent  enfin  font  très- 
différentes  enu'elles  par  la  couleur  des  poils 
dont  elles  font  couvertes,  en  forte  qu'on  les 
piendtoit  pour  des  efpèces  différentes  3  fi 
l'on  n'en  jugeoit  que  d'après  les  couleurs. 

A  la  fuite  des  Vers  qui  vivent  dans  les 
inteflins  du  Cheval ,  M.  de  Réaumur  parle 
de  ceux  dont  une  Mouche  a  fu  dépofer  les 
germes  dans  les  finus  du  Mouton,  du  Daim 
ou  du  Chevreuil  ,  qui  le  noutriffent  de  la 
mufeofité  qui  abreuve  cesparties&  qui  fortenr 
des  finus  pour  fe  métamorphofer.  Ces  Vers 
font  plus  gros  que  ceux  des  intcftms*du 
Cheval  j  on  n'en  trouve  fouvent  qu'un  , 
quelquefois  deux,  Si  au  plus  trois-par  tête 
de  Mouton.  La-  Mouche  dans  laquelle  ils  fe 
métamorphofent  eft  diptère  ou  à  deux  ailes } 
Se  elle  eft  tigrée  de  jaunâtre  &  de  brun. 


13e.    Mémoire. 
Hijlcire  des  Coufins. 


M.  de  Réaumur  commence  par  avertir  que 
des  Auteurs  célèbres  tels  que  Sv/arnmerdam, 
Leewenhoeck,  &c.  ont  examiné  Us  Couuas  , 
&  donné  leur  hiftoire  ;  mais  il  ajoute  qu'ils 
ont  omis  des  faits  intéreilans  qu'il  a  receuillis. 
C'eft  à  ces  faits  que  nous  nous  attachetons 
principalement  dans  cet  extrair. 


Il  y  a  ,  aux  environs  de  Paris ,  fuivant 
M.  de  Réaumur,  trois  fortes  de  Coufins.  On 
pourroit  les  confondre  avec  les  Tipules,  mais 
les  dernières  n'ont  point  d'aiguillon  à  la 
tête,  Si  les  Coufins  en  ont  un.  four  s'aUurer 
de  cette  différence  ,  on  a  befoin  de  la  loupe 
par  rapport  aux  petites  efpèces  de  Coufins  Se 
de  Tipules. 

Les  ailes  des  Coufins  font  chargées  d  écail- 
1  •  m  *?     .. 

les  noires  3  non  pas  preflees  Si  contigues ,  com- 
me celles  qui  couvrent  les  ailes  des  Papillons, 
nuis  difperfées  Si  formant  des  fortes  de  ra- 
mifications. Ces  écailles  reffemblent  à  des  pa- 
lettes oblongues ,  pointues  à  un  de  leur  bout. 
Elles  ne  fe  trouvent  pas  fur  les  ailes  feule- 
ment ,  mais  il  y  en  a  fur  toutes  les  patries 
du  corps,  Si  outre  les  écailles  ,  les  Coufins 
font  encore  revêtus  de  poils  longs,  très-fins. 
Leurs  antennes  font  des  panaches  plus  four- 
nies dans  les  mâles;  leurs  yeux  font  à  réfeau, 
ils  n'en  ont  pas  de  liffes.  Mais  de  toutes  les 
parties  de  ces  infectes,  leur  trompe  eft  la  plus 
remarquable 5  elle  eft  en  même-tems  très-fine 
Si  fort  compofée ,  elle  réfulte  de  l'allemblage 
d'un  étui  &  de  pièces  qu'il  renferme  ;  l'étui 
eu  cornpofé  de  deux  parties  qui  peuvent  s'é- 
carter &  fe  rapprocher  à  peu  près  dans  toute 
leur  longueur;  les  pièces  internes  font,  félon 
Leuv/enhoeck,  au  nombre  de  quatre,  &  au 
nombre  de  dix ,  félon  Sw^mmerdam.  Elles 
font  d'une  fineffe  extrême  ,  terminées  en 
pointe  de  fer  de  lance.  C'cft  à  peu  près  tout 
ce  qu'on  en  fait  en  générai ,  Se  M.  de  Réau- 
mur avertit  qu'il  eft  fort  difficile  de  détermi- 


P  R  É  L  I  M  1  N  A  IRE. 


ccxlv 


ner  précifément  leut  nombre  &  leur  figure. 
Ce  font  ces  pièces  internes  qui  pénètrent  dans 
la  peau  lorfqu'arj  Coufin  nous  pique  ;  les 
parois  de  l'étui,  en  s'écartant ,  permettenr 
aux  pièces  internes  de  s'enfoncer  dans  la  plaie 
&  elles  foutiennent  en  même  tems  ces  pièces 
hors  de  la  plaie  &  en  ne  s'en  écartant  qu'à  inc- 
lure quecelles  ci  pénètrent.  Lorfquele  Coufin 
retire  fa  trompe  }  l'élafticité  des  pièces  de 
l'étui  les  rapproche.  Quelque  petite  que  (bit  la 
piquure  du  Coufin  >  elle  eft  fort  douloureufe 
ck  fuivie  d'un  gonflemenr.  Ces  effets  font 
dus  à  ce  qu'ils  verfent  dans  la  plaie  une  féro- 
fité  propre  à  rendre  le  fang  qu'il  a  befoin 
de  pomper,  plus  fluide.  On  apperçoit  cette 
humeur  découler  de  la  trompe  d'un  Coufin 
qu'on  prede  légèrement  entre  (es  doigts. 

LesCoufins  demeurent  tranquilles  pendant 
la  journée  j  ils  fe  pofent  à  l'ombre  fur  les 
feuilles  des  arbres  ;  il  eft  probable  qu'ils  y 
pompent  les  fucs  nourriciers  donr  ils  ont 
befoin  ,  &  leur  nombre  eft  fi  grand  ,  celui 
des  animaux  ou  des  hommes  qu'ils  peuvent 
piquer  fi  borné,  qu'il  eft  très-  vraiiemblable 
qu'un  petit  nombre  feulement  fe  trouve  à  por- 
tée de  feraffafierdefang;  que  cette  nourriture 
ne  leur  eft  pas  néceffaire,&  qu'ils  peuvent 
également  fe  nourrir  du  fuc  des  végétaux  Se 
du  fang  des  animaux. 

Les  larves  des  Coufins  vivent  dans  les  eaux 
ftagnantes  &  corrompues ,  jamais  dansleseaux 
vives  Se  courantes.  Ce  font  des  Vers  apodes  ou 
fans  pieds ,  du  fixième  genre  des  Vers  de- 
là troifième  clafTe  de  M.  de  Réaumur  ;  ils 
fe  changent  en  Mouches  à  deux  ailes  ;  ils 
refpirent  par  l'extrémité  de  leur  corps  qu'ils 
tiennent  à  la  furface  de  l'eau  ;  ils  vivent  de 
très-petits  infectes  ou  de  détriment  de  vé- 
gétaux qu'ils  trouvent  dans  l'eau  ;  i  s  font 
d'une  extrême  agilité.  L'auteur  fait  de  ces 
Vers  une  defeription  très- détaillée.  Comme 
nous  les  avons  fait  connoître  d'après  Swam- 
merdam ,  nous  renvoyons  à  ce  que  nous  en 
avons  dit  dans  l'extraie  des  ouvrages  de  cet 
auteur. 


Les  Vers  des  Confins  changent  plufieu»s 
fois  de  peaUj  &  c'eft  une  remarque  que  les 
auteurs  avoienromife  avant  M.  de  Réaumur  j 
après  en  avoir  changé  trois  fois,  ils  palfent 
à  l'état  de  nymphe, dans  lequel  leur  corps  fe  re- 
plie de  façon  que  la  queue  fe  rapproche  de  la 
tète  :  ces  nymphes  ne  celfent  pas  d'avoir 
la  faculté  de  fc  mouvoir ,  elles  font  au  con- 
traire fort  vives;  elles  refïemblent  ,  par 
la  première  faculté,  aux  nymphes  en  géné- 
Sc  elles  n'en  diffèrent  qu'en  ce  que  les  parties 
con  en u es  fous  la  peau  de  nymphe  ne  font 
guère  plus  vifibles  que  les  parties  contenues 
lotis  la  peau  de  chryfalide  ,  mais  les  chry- 
falides  n'ont  pas  la  puilîancede  changer  de 
place.  C'étoit  par  l'extrémité  de  Con  corps 
que  le  Ver  refpiroit  ,  &  la  nymphe  ref- 
pire  par  deux  prolongemens  placés  aux  côté* 
de  fa  tête.  Lorfque  le->Couiin  eft  ptêt  à  palier 
à  l'état  volatil,  la  nymphe  fe  tient  à  la  fur- 
face  de  l'eau,  étend  fa  queue  qui  avoir  été 
contournée,  fes  parties  internes  fe  gonflent, 
la  peau  de  nymphe  fe  fend  fur  le  corcelet 
qui  fe  trouve  élivé  au-deffus  de  la  furface 
de  l'eau  ,  &  le  Coufin  fe  dégage  en  tirant 
(es  différentes  parties  de  l'enveloppe  de  nym- 
phe, il  s'appuie  fur  cette  enveloppe  qui  lui 
fert  de  foutienr,  il  élève  Ion  corps  autant 
qu'il  peut  dans  une  direction  perpendiculaire, 
&  pour  peu  que  l'air  foit  agité  ,  il  eft  pouflé 
fur  la  furface  de  l'eau  avec  la  dépouille  qui 
le  fapporré;  lorfqu'il  a  dégagé  tout  fon  corps 
il  s'appuie  de  fes  pieds  fur  l'eau  fans  qu'il 
enfonce  ,  Si  il  prend  fon  eflor. 

Les  Coufins  multiplient  prodigieufemenr, 
&  M.  de  Réaumur  eltime  qu'il  y  a  fix  à 
fept  générations  de  mai  en  octobre.  Les  fe- 
melles dépofent  leurs  oeufs  à  la  furface  de 
l'eau  entas,  qui  ont  la  forme  d'une  forte 
de  nacelle. 

VOLUME     V. 

Ce  volume  commence  par  une  préfac*, 
dont  le  but  eft  de  pvé.fenter  une  idée  géné- 
rale des  mémoires  qu'il  contient.  Ils  font  ah 


ccxlvj 


DISCOURS 


nombre  de  treize;le  premier  fur  les  Tipules  , 
Je  fécond  fur  les  Mouches  Saint- Marc,  le 
rroifîcme  fur  les  Mouches  à  quatre  aîles,  les 
fauffes  Chenilles  ik  les  Mouches  à  fcie  qui 
eu  proviennent-,  les  neuf  autres  font  relatifs 
ri  l'htftoire  des  Abeilles. 

Premier.     Mémoire. 

Hifloire  des  Tipules. 

Les  Tipules  font  des  Mouches  à  deux  aîles 
dépourvues  de  trompe  ,  ce  qui  les  dillirgue  , 
des  Coufins  ;  elles  n'ont  qu'une  bouche  (impie 
ëV  point  de  mâchoires ,  elles  appartiennent 
à  la  féconde  clafle  des  Mouches  à  deux  aîles 
fuivant  la  méthode  adoptée  par  M.  de  Réau- 
mur.  Leur  genre  renferme  un  grand  nombre 
d'efpèces,  toutes  très- fécondes  ;  auffi  les  Ti 
pules  font-elles  très-communes  :  parmi  les 
efpèces  qui  compofent  ce  genre,  les  unes 
vivent  dans  les  eaux  lorfqu'clles  font  dans 
l'état  de  larve,  &  les  autres  vivent  ou  fous 
terre  ou  fur  des  plantes. 

L'auteur  n'entreprend  pas  de  parler  de 
toutes  les  Tipules ,  mais  de  celles  qu'on  voit 
le  plus  communément  ou  dont  l'hiftoite  pré- 
fente des  faits  plus  remarquables,  &  il  com- 
mence par  les  Tipules  dont  les  larves  vivent 
hors  de  l'eau. 

C'eft  dans  les  prairies  qu'on  voit  les  plus 
grandes  efpèces  de  Tipules;  celles-ci  ont 
jufqu'à  vingt  lignes  de  long,  leur  corps  eft 
mince  &  délié ,  leurs  jambes  font  très-lon- 
gues ;  on  les  voit  depuis  le  printems  jufqu'au 
commencement  de  l'hiver  _,  mais  les  mois  où 
leur  nombre  eft  le  plus  grand  fonr  ceux  de 
feptembre  &  d'octobre.  Leur  vol  eft  courr, 
quoique  leurs  aîles  foienr  amples.  Les  petites 
efpèces  de  Tipules  font  beaucoup  plus  agiles , 
il  y  en  a  même  qui  fe  Contiennent  prefque 
continuellement  en  l'air,  &  qui  y  forment 
des  fortes  de  nuées  qu'on  prend  communé- 
ment pour  des  Moucherons  ou  des  Coufins; 
ces  petites  Tipules  réfiftent  mieux  au  froid; 
elles  fe  montrent  même  en  hiver  dans  les 


momens  où  il  fait  foleil;  elles  fe  foutiennent 
en  l'air  en  s'élevant  &  redefcendant  conti- 
nuellement à  un   certain  degré  de  hauteur 

Les  larves  des  Tipules  font  des  Vers  fans 
pieds,  à  tête  de  figure  confiante;  celles  des 
grandes  efpèces  &  de  plufieurs  efpèces 
moyennes  vivenr  fous  terre. 

Defcription  de  ces  larves.  Elles  fe  tiennent 
à  un  pouce  ou  deux  de  la  futface  de  la  terre; 
on  les  trouve  fur-tout  dans  les  prairies  baffes 
Se  humides ,  elles  fe  nourriffent  de  terre  ; 
Celle  qui.  leur  convient  le  mieux  eft  le  ter- 
reau formé  des  débris  récens  des  végétaux  ; 
cependant  ces  Vers  ou  larves,  qui  n'attaquent 
pas  les  plantes,  leur  font  très-nuifibles ,  Ce 
caufent  de  grands  dégâts  dans  les  praiiies  ; 
ils  font  dus  à  ce  que  les  larves  labourent  , 
fillonnent  la  terre,  la  foulèvent  à  fa  furface, 
déracinenr  les  jeunes  plans ,  &  les  expofent  à 
être  défTéchés. 

On  trouve  fouvent  des  larves  des  Stipules 
parmi  le  terreau  qui  fe  forme  &  qui  s'amaffe 
dans  les  cavités  des  arbres  creux. 

Avant  de  pafTer  à  l'état  de  Mouche,  les 
larves  fubiflenr  celui  de  nympîie ,  dans  lequel 
cependant  les  formes  de  la  Mouche  ne  font 
pas  fi  exprimées  au- dehors  que  dans  plufieurs 
autres  efpèces  de  nymphes.  Avant  de  fubir 
cet  état  ,  la  larve  quitte  fa  peau  comme  la 
Chenille  qui  pafTe  à  l'état  de  chryfalide  dé- 
pouille la  fîenne.  Defcription  des  nymphes 
de  différentes  Tipules.  Ces  nymphes  font  hé- 
riffées  de  piquans  &:  de  crochets  ;  Iorfque 
le  tems  de  devenir  mouche  approche  ,  les 
nymphes  ,  à  la  faveur  de  leurs  crochers  j  s'é- 
lèvent à  la  futface  de  la  terre  &  en  fortent 
jufqu'au-deffous  du  corcelet  ;  la  peau  qui  les 
couvre  fe  fend  Se  la  Tipule  fe  tire  de  fon 
enveloppe  par  cette  ouverture.  Defcription 
des  parties  de  la  génération  Se  de  la  manière 
dont  s'opère  l'accouplement;  il  eft  long,  & 
fa  durée  de  près  de  vingt  -  quatre  heures  ; 
quand  il  eft  terminé  ,  la  femelle  cherche  un 
terrein  convenable  pour  dépofer  fes  œufs, 


PRÉLIMINAIRE. 


ccxlvij 


Se  à  l'aide  de  fes  longues  jambes  fe  tenant 
le  corps  prefque  perpendiculaire ,  elle  en 
enfonce  l'extrémité  dans  la  terre  où  tlle  dé- 
pofe  fes  œufs. 

Après  avoir  parlé  des  Tipules  dont  les 
larves  vivent  fous  terre ,  M.  de  Réaumur 
s'occupe  d'autres  Tipules  dont  les  larves  vivent 
dans  les  boules  de  Vache  ;  il  parle  enfuite 
d'efpèces  dont  les  larves  fe  nourrifient  de  dif- 
férentes fortes  de  champignons  qui  com- 
mencent à  fe  palTer  &  fe  pourrir  >  &  d'une 
efpèce  dont  la  larve  vit  de  l'agaric  du  chêne. 
Celle  ci  eft  fur-tout  remarquable  en  ce  que 
fa  larve  enduit  le  chemin  fur  lequel  elle  palfe 
d'une  mufcofité  vifqueufe ,  Se  en  ce  que  cette 
même  mufcofité  lui  fert,  quand  elle  devient 
nymphe ,  à  former  une  coque  fous  laquelle 
elle  s'enferme. 

A  la  fuite  des  efpèces  de  Tipules  tetreftres 
dont  M.  de  Réaumur  s  eft  occupé,  il  parle 
de  plufieurs  efpèces  aquatiques  ou  dont  les 
latves  vivent  dans  l'eau,  Se  y  palTent  auflî 
l'état  de  nymphe. 

La  première  de  ces  efpèces  eft  très-petite  & 
celle  qu'on  a  le  plus  confondu  avec  les  Cou- 
fins  ;  fa  larve  vit  dans  les  eaux  croupies; 
c'eft  un  très -petit  Ver,  d'un  a(Tez  beau 
rouge ,  à  tète  écailleufe ,  n'ayant  pas  de 
pieds  bien  formés  ,  mais  des  appendices  qui 
lui  en  tiennent  lieu  j  cette  larve  fe  couvre 
de  la  vafe  qui  s'amafle  au  fond  des  eaux 
croupiflanres  ,  ou  de  fragmens  de  planres, 
Se  s'en  forme  un  tuyau  au  centre  duquel 
elle  fe  tient;  elle  en  fort  quelquefois,  peut- 
être  pour  chercher  une  place  plus  à  fon 
gré  ,  &  elle  nage  en  repliant  fon  corps  à 
la  manière  des  ferpens  ;  elle  paiïe  à  l'état 
de  nymphe  fous  le  dernier  tuyau  qu'elle 
s'eft  formé.  Defçription  de  cette  nymphe, 
dans  laquelle  il  faut  remarquer  une  forte 
de  panache  qui  s'élève  fur  fon  corceler , 
&  que  M  de  Réaumur  paroît  bien  fondé 
à  comparer   aux  ouies  des  poillons. 

Ce  mémoire  eft  terminé  par  la  defçription 


des  larves  de  deux  très  -  petites  efpèces  de 
Tipules  ;  l'une  de  ces  larves  eft  blanche  Se 
femblable  d'ailleurs  aux  larves  rouges  dont 
il  a  été  parlé.  Celle-ci  eft  contenue  dans  une 
matière  gélatineufe  femblable  à  du  frai  de 
Grenouille  j  comment  cette  fubftance  eft-ell« 
produite  ,  eft-ce  le  mucus  de  l'oeuf  qui 
s'augmente  Se  végète,  eft-ce  la  larve  qui 
produit  cette  matière  &  qui  s'enveloppe  ? 
L'autre  larve  eft  tranfparente ,  femblable  à 
un  fil  de  cryftal ,  elle  eft  remarquable  par 
deux  crochets  qui  accompagnent  fa  tête. 

ze.      MÉMOIRE. 

Hijloire  des  Mouches  S.  Marc ,  &  quelques 
fupplémens  au  neuvième  &  au  douzième 
mémoire  du   volume  IV. 

Les  Mouches  auxquelles  on  donne,  en 
certains  cantons,  le  nom  de  Mouches  St. 
Marc,  font  d'une  grodèur  moyenne  s  de  la 
fecon/ie  clafle  générale  des  Mouches  fans 
dents,  fui vant  le fyftême  deM.de  Réaumur  j 
elles  paroiflent  des  premières  au  printems, 
elle  fout  trèsnombreufes  ,  leur  bouche  con- 
fifte  en  une  fente  accompagnée  de  deux 
lèvres  recouvertes  par  deux  barbillons  elle  j 
leur  fuffit  pour  exprimer  des  boutons  qui 
ne  font  pas  épanouis  des  focs  qui  les  nour- 
ruTent.  Peut-être  en  occasionnent  -  elles  le 
deflechement  Se  le  tort  que  les  gens  de  la 
campagne  lesaceufent  de  caufer  aux  arbres, 
eft-il  réel.  Defçription  de  ces  Mouches. 
V.  Bihion.  Leurs  larves  vivent  fous  terre , 
&  s'y  nourriiïent  de  rerrean ,  mais  elles  en 
fortent  lorfqu'elles  fentenr  au-delTus  d'elles 
des  boufes  de  vaches  ,  Se  elles  pénètrent  dans 
ces  boufes ,  où  elles  trouvent  un  aliment  qui 
leur  convienr.  Ces  larves  changent  plufieurs 
fois  de  peau  ,  vivent  fous  la  forme  de  Ver 
pendant  l'automne  &  l'hiver  qui  luivent  leur 
naiftance  ,  paflent  à  l'état  de  nymphe  dans 
les  premiers  joins  de  mars  }  8e  paroifTent  fous 
la  forme  de  Mouches  à  la  fin  de  ce  mois. 

Après  l'hiftoire  des  Mouches  Saint-Marc, 
M.  de  Réaumur  donne,  en  Supplément  au 


coxlviij 


DISCOURS 


neuvième  mémoire  du  volume  précédent, 
celle  d'une  très-petite  Mouciie  ou  Mouche- 
ron ,  très-commune  prefque  dans  tous  les 
rems  de  l'année.  Cetre  Mouche  eft  attirée  par 
toutes  les  fnbftances  qui,  ayant  été  douces, 
commencent  à  s'aigrir,  comme  la  lie  de  vin, 
le  marc  de  raifin  ,  tkc. ,  fon  corps  &  /"on  cor- 
celer  font  jaunâtres;  fes  yeux  font  à  réleau 
&  rouoeâtres;  elle  n'a  que  deux  aîics;  on 
ignore  fi  elle  eft  vivipare  ou  ovipare.  Les 
Vers  font  femblables  à  ceux  de  la  viande  , 
mais  beaucoup  plus  petits  ;  ils  fe  métamor- 
phosent fous  leur  propre  peau,  &  paroiiieur 
fous  la  forme  de  Mouche,  dix  à  douze  jours 
après  avoir  pris  celle  de  nymphes. 

M.  de  Réanmur  ajoute  ici  un  fupplément 
à  l'égard  des  Vêts  de;;  truffes  dùni  il  a  parlé 
dans  le  neuvième  mémoire  du  volume  pré- 
cédent. Ce  fupplément  cunfilte  dans  la  def- 
cription  d'une  Mouche,  qui  naît  d'un  Ver 
des  truffes  ;  l'auteur  ne  connoiffoit  alors  que 
les  Vers  &  non  les  Mouches.  Nous  nous  bor- 
nerons à  remarquer  que  les  Mouches  ont 
quelque  reffemblance  avec  celles  qui  dépofent 
leurs  œufs  fur  les  excrémens  humains. 

Le  fupplément  au  douzième  mémoire  du 
volume  précédent  à  pour  objet  des  Vers  qui 
vivent  dans  l'arriére- bouche  des  cerfs  ;  on 
trouve  ces  Vers  dans  deux  efpèces  de  po- 
ches charnues  ,  fituées  près  du  pharinx  }  le 
mois  de  Mars  eft  la  faifon  où  on  les  troute. 
Us  n'ont  point  de  jambes;  ils  font  de  la 
cîaffe  des  Vers  à  tête  de  figura  variable  ; 
ils  fe  traînent  à  l'aide  de  deux  crochers  pla- 
cés près  de  la  tête;  ils  font  blanchâtres, 
&  ils  reffemblent ,  par  la  forme  ,  aux  Vers  des 
nazeaux  des  moutons.  M.  de  Réaumur  eftime 
qu'une  poche  ou  bourfe  qu'il  examina  ,  en 
contenait  au-delà  de  cent  ;  ils  étoient  d'une 
grotïeur  fort  différente;  il  y  en  avoir  de 
fort  petits ,  &  les  plus  grands  l'étoient  au- 
tant que  les  Vers  des  nazeaux  des  mourons; 
ils  adhèrent  fi  fortement  aux  chairs  fat  lef- 
quelles ils  fe  cramponnent,  qu'on  ne  peut 
les  détacher  de  force  fans  déchirer  ou  les 
Vers  ou  les  chairs.  Defcription  de  ces  Vers,  j 


Les  chaffeurs  leur  attribuent  la  chute  da 
beis  des  cerfs  ;  cette  fuppofition  eft  abfolu- 
metu  dénuée  de  tout  fondement.  Cependant 
il  ne  faut  pas  imaginer  que  les  Vers  occa- 
fionnent  les  bourfes  dans  lefquelles  on  les 
trouve  ;  ce»  bourfe?  font  des  parties  propres 
au  cerf  dans  lefquelles  les  Vers  vivent.  M. 
de  Réaumur  n'a  point  vu  la  Mouche  dans 
laquelle  ils  fe  transforment  :  il  fuppofe  par 
analogie  qua  cette  Mouche  s'introduit  par 
les  nazeaux  du  cerf,  qu'elle  pénètre  juf- 
qu'aux  bourfes,  qu'elle  y  dépofe  fes  œufs; 
que  quand  les  Vers  font  à  leur  terme,  ils 
fortent  par  les  nazeaux  &  fe  méramorphofent 
en  fe  retirant  fur  terre  fousquelqu'abri. 

3e.     MÉMOIRE, 

&  le  premier  fur  les  Mouches  à  quatre  aîles. 

Des  fautes  Chenilles  &  des  Mouches  à  feie 
dans  lefquelles  elles  fe  transforment. 

Les  fauffes  Chenilles  reffemblenr  aftez  par 
leur  forme  aux  véritables  pour  en  impofer, 
mais  les  vraies  ont  au  plus  dix  jambes  mem- 
braneufes ,  &  les  fauffes  en  ont  au  moins 
douze.  Cetce  différence  peut  fuffire  pour  les 
diftinguer  ;  on  peut  ajouter  que  les  jambes 
membraneufes  des  fauffes  Chenilles  ou  font 
dépourvues  de  crochets,  ou  que  ceux  dont 
elles  font  garnies  ne  font  pas  difpofés  comme 
les  crochets  des  jambes  membraneufes  des 
véritables  Chenilles;  que  la  tète  des  fauffes 
eft  fphérique  ou  approche  beaucoup  de  l'être, 
au  lieu  que  celle  des  vraies  eft  applatie. 

Le  nombre  des  jambes  des  fauffesChenilles 
varie  ,  &:  pourroit  fournir  un  moyen  de  les 
claffer  à  rai  fon  de  leur  nombre.  Notre 
auteur  n'entre  pas  dans  ce  détail ,  &  il  s'ar- 
tachedansce  mémoire  à  rapporter  les  faits  les 
plus  remarquables  de  l'hiftoire  des  fauffes 
Chenilles.  Elles  changent  plufieuts  fois  de 
peau  comme  les  vraies  Chenilles  ;  mais  celies- 
ci ,  à  chaque  mue,  confervent  les  mêmes 
couleurs ,  au  lieu  que  les  faulfes  Chenilles 
en  cb.ange.uc  à  plujjems  mues.  Se  fur-rout 


PRELIMINAIRE. 


ccxlix 


i  celle  qui  précède  leur  changement  ;  elles  ont 
des  couleurs  plus  brillantes  dans  leur  premier 
âge,  &  de  plus  (ombres  dans  le  dernier.  11  y 
en  a  qui.,  avant  leur  dernière  mue,  ont  des 
tubercules,  d'autres  des  épines,  Se  qui  les 
perdent  dans  cette  mue. 

La  plupart  des  fauffes  Chenilles  ne  font 
étendues  que  lorlqu'elles  mangent  ,  Se  elles 
demeurent  roulées  fur  elles -mêmes  le  refte 
du  rems  ;  plufieurs  prennent  en  mangeant  des 
attitudes  bizarres.,  elles  relèvent  la  partie  an- 
térieure de  leur  corps  ,  faifillant  avec  leurs 
jambes  le  bord  des  feuilles }  Se  elles  contour- 
nent le  refte  de  leur  corps  en  différens  fens  ; 
il  y  en  a  qui  fe  tiennent  deftous  les  feuilles  6V 
qui  n'en  mangent  que  le  parenchime;  celles-ci 
ont  une  peau  luifante  Se  gluante,  elles  font 
d'un  vett  brun  ,  on  les  trouve  principalement 
fur  les  arbres  fruitiers.  Il  y  en  a  qui  creufent 
l'intérieur  des  tiges,  telle  eft  une  efpèce  qui 
s'attache  au  rofier,  d'autres  qui  pénètrent 
dans  les  fruits  nouvellement  noués,  fur-tout 
les  poires ,  &  qui  en  caufent  la  chute  au  prin- 
tems. 

Lorfque  les  fauffes  Chenilles  font  prêtes 
de  leur  métamorphofe  ,  elles  fe  filent  une 
coque  lifte  Se  molle  à  l'intétieur  ,  mais  fo- 
lide  &  en  état  de  rélifter  à  l'extétieur  ;  elles 
fe  changent  en  nymphes  feus  cette  coque  ; 
elle  eft  compofée  de  deux  tifttis ,  dont  l'ex- 
térieur j  quoiqu'à  réfeau  ,  eft  très-folide,  & 
l'intérieur ,  quoiqu'il  ne  foit  point  à  maille, 
mais  continu,  eft  doux  Se  mollet.  Il  y  a  des 
fauftes  Chenilles,  comme  celles  du  rofier, 
du  chèvre-fueille ,  qui  entrent  en  terre  pour  fe 
métamorphoferjd'aurres  qui  filenr  leur  coque 
dans  des  trous  d'arbres  creux ,  d'autres  fur 
les  feuilles.  Les  coques  des  différentes  ef- 
pèces  font  plus  ou  moins  folides  Se  travaillées 
avec  plus  ou  moins  de  foin. 

Les  fauftes  Chenilles  deviennent  des  Mou- 
ches à  quatre  aîles ,  dont  la  bouche  eft  ar- 
mée de  mâchoires  ;  elles  fortent  de  leur  co- 
que plus  tôt  ou  plus  tard,  fuivant  la  faifon 

HiJloLre  Naturelle ,  Infectes ,  Tonte  IV. 


où  elles  s'y  font  renfermées;  car  fi  c'eft  en 
été  ,  elles  en  fortent  au  bout  de  quinze 
jours  ou  trois  femaincs ,  Se  fi  c'eft  en  automne 
«-Mes  n'en  fortent  qu'au  printems  fuivant. 
Elles  ouvrent  leur  coque  à  l'aide  de  leurs 
mâchoires. 

Toutes  les  Mouches  qui  naiffent  de  fauftes 
Chenilles  ont  dans  leur  enfemble  une  reffem- 
blance  de  conformation  ,  qui  les  rend  fa- 
ciles à  reconnoître.  Elles  ont  le  corps  afièz 
court  &  fort  gros ,  le  epreelet  Se  le  ventre 
peu  diftincts  ,  l'air  lourd  &e  pefant.  On  les 
approche  Se  on  les  prend  plus  aifément  que 
la  plupart  des  autres  Mouches.  Les  femelles 
font  ovipates  ;  les  unes  dépofent  leuis  œufs 
dans  l'intérieur  ou  fous  l'épiderme  des  plantes , 
les  autres  fur  les  feuilles \  cependant  toutes 
font  pourvues  d'une  forte  de  tarrière  dont 
la  conformation  a  fait  donner  à  ces  Mou- 
ches le  nom  de  Mouches  à  feic.  Cette  tar- 
rière eft  compofée  de  deux  pièces  internes 
Se  d'un  étui  fait  de  deux  plaques.  Les  deux 
pièces  internes  font  de  îubftance  cornée , 
pointues  ,  hériftées  fur  les  cô;és  de  dents 
comme  une  feie  ,  Se  fur  leur  furface  d'af- 
pérités  ou  de  dents  plus  courtes  comme  une 
lame;  en  forte  que  c'eft  en  même-tems  une 
feie  Se  une  râpe  :  ces  deux  pièces  jouent  de 
manière  que  quand  la  Mouche  en  pouffe 
une  ,  elle  rerire  l'autre.  Quant  à  i'étui  ,  il 
fert  à  conferver  à  ces  pièces  le  foutien  dont 
elles  ont  befoin.  Lorfqu'une  Mouche  veut 
dépofer  fes  oeufs  elle  perce  donc  le  bois,  elle 
le  feie,  elle  agrandit  l'ouverture  par  l'effet 
des  furfaces  femblables  à  une  râpe.  Mais  à 
quoi  fert  cet  infiniment  à  celles  qui  dépofent 
leurs  œufs  à  la  fuperficie  des  plantes?  Cet 
objet  n'a  pas  été  déterminé.  Une  autre  re- 
marque importante  ,  c'eft  que  les  œufs  des 
Mouches  à  feie  font  du  nombre  de  ceux  qui 
augmentent  de  volume  du  moment  de  la 
ponte  à  celui  où  les  vers  fortent  des  œufsj 
certe  augmentation  eft  fi  coufidérable  ,  que 
des  œurs  de  même  efpèce  ,  comparés  peu 
de  tems  après  la  ponte,  avec  d'autres  œufs 
donr  les  Vers  étoient  prêts  à  forrir  étoient 
j  moitié  plas  petits. 

ii 


ccl 


DISCOURS 


4e.       MÉMOIRE. 


Sur  les  Cigales  &  fur  quelques  Mouches  de 
genres  approchons. 

M.  de  Réaumur  place  les  Cigales  à  la  fuite 
des  Mouches  à  fcie  ,  à  caule  du  rapport 
d'induflrie  qu'elles  ont  avec  elles  dans  la  ma- 
nière de  placer  leurs  œufs  ;  il  n'y  en  a  pas 
d'autre  }  de  j'ajouterai  que  dans  la  façon 
actuelle  de  confidérer  les  infeâes  ,  on  eft 
furpris  de  trouver  les  Cigales  au  rang  des 
Mouches.  Mais  en  fe  conformant  à  la  mé- 
thode de  M.  de  Réaumur,  les  Cigales  font 
du  nombre  des  Mouches  qui  ont  le  corcelet 
compofé  de  deux  pièces  ou  qui  paroît 
double. 

Les  Cigales  font  des  infedees  des  pays  mé- 
ridionaux. On  en  trouve  cependant,  mais 
rarement  dans  nos  climats;  elles  ont  été  re- 
marquées de  tout  rems  à  caufe  du  grand  bruit 
qu'elles  font  ;  dans  la  defeription  de  ces  in- 
fectes ,  M.  de  Réaumur  s'attache  particuliè- 
rement aux  organes  qui  produifent  ce  bruit; 
ces  organes  n'appartiennent  qu'aux  mâles; 
ils  font  fitués  en-deiïbus  du  corps  ;  mais  on 
doit  remarquer  fur  cette  même  furrace  la 
trompe  qui  eft  commune  aux  deux  [exes  y 
&  la  tarrière  qui  fert  à  la  femelle  pour  dé- 
pofer.  fes  œufs. 

La  partie  antérieure  &  inférieure  de  la 
tète  eft  terminée  par  une  pièce  triangulaire  ; 
de  la  pointe  de  cette  pièce  naît  un  filet  re- 
courbé fous  le  corcelet  dans  l'état  de  repos, 
mais  capable  d'être  redreffé  ;  ce  filet  eft  la 
trompe  \  la  Cigale  en  eft  pourvue  dans  l'état 
de  nymphe  comme  dans  celui  de  Cigale  ; 
il  fert  dans  l'un  &  l'autre  à  piquer  les  plantes 
&  à  en  extraire  des  fucs  nourriciers:  ce  filet 
ou  plutôt  cette  trompe  eft  compofée  d'un  étui 
qui  eft  une  pièce  creufée  dans  fa  longueur 
&  formée  de  deux  lames  écailleufes  ou  cor- 
nées ;  au  milieu  eft  lituée  la  trompe  propre- 
ment dite  ;  elle  eft  terminée  pat  une  pointe 
fine  Se  courbe,  Si  le  tout  eft  d'une  fubftance 
cornée. 


Nous  avons  déjà  dît  que  les  mâles  feuls 
des  Cigales  rendent  un  fon  ,  quoiqu'on  at- 
tribue au  contraire  communément  cette  fa- 
culté aux  femelles  :  les  organes  qui  produi- 
fent ce  bruit  j  font  fitués  fous  le  ventre.  Ce 
font  ,  à  l'extérieur  ,  deux  plaques  mem- 
braneules  ,  une  de  chaque  coté  ,  capables 
de  fe  foulever  &  de  s'abaifler;  elles  couvrent 
une  cavité  pratiquée  fur  les  côtés  du  ventre, 
partagée  en  deux  portions  par  une  pièce  écail- 
îeufe  de  forme  triangulaire  j  fur  le  fond  de 
chaque  cellule  eft  tendue  une  membrane 
mince  polie,  tranfparente,  femblable  à  une 
lame  très-  fine  de  talc  ou  de  verre. 

On  peut  voir  fur  une  Cigale  ,  fans  la  dif- 
féquer  ,  les  parties  dont  nous  venons  de 
préfenrer  une  efquille  ;  on  les  a  long-tems 
regardées  comme  fervant  feules  au  bruit  que 

r  •  1 1 ■      •       te        i     j» 

ront  ces  animaux  ,  &  on  s  etoit  efforce  d  en 
expliquer  le  jeu  ;  mais  on  a  été  défabufé 
depuis  ,  &  on  a  reconnu  que  ces  pièces  ne 
font  qu'une  partie  des  organes  employés  au 
fon  des  Cigales  ;  que  pour  découvrit  les 
autres  parries  ,  il  faut  les  chercher  à  l'inté- 
rieur du  corps  de  ces  infectes. 

La  principale  des  parties  internes  eft  une  forte 
de  cimbale  fituée  au-deffous  de  chacune  des 
cellules  extérieures  ,  formée  par  une  mem- 
brane très-élaftique  ,  plilfée  ,  ridée  &  fup- 
portée  par  un  cercle  écailleux  ;  deux  muf- 
cles  dont  les  rendons  fe  terminent  aux  ru- 
gofités  des  cimbales  ,  fervenr  à  les  plilfer ,  & 
leur  refiort  les  fait  relever.  Le  mouvement 
de  ces  cimbales  agite  donc  l'air  contenu  dans 
les  cellules }  en  foulevant  le  miroir  ou  plaque 
qui  a  été  comparé  à  une  lame  de  talc  ,  & 
les  vibrations  de  ce  même  air  font  riouifiées 
par  la  forme  ,  la  fubftance  des  parties  qui 
compofent  &  qui  couvreur  les  cellules. 

La  partie  propre  aux  femelles  eft  une  tar- 
rière placée  dans  une  cavité  pratiquée  à  l'ex- 
trémiré  du  dernier  anneau.  Elle  eft  compofée 
de  deux  pièces  en  forme  de  fer  de  lance,  cou- 
vrîtes d'afpérités  à  leur  bout  comme  unelimej 
ces  deux  pièces  font  renfermées  dans  un  étuîj 


elles  ont  la  propriété  de  fe  mouvoir  de  ma- 
nière que  l'une  s'élève  quand  l'autre  s'abaille. 
Elli-s  fervent  à  percer  Se  ouvrir  le  bois  dans 
lequel  les  Cigales  dépofenr  leurs  œufs.  Ce 
qui  vient  d'être  d.t  n'eft  qu'un  abrégé  très- 
fucciuc"t  ;  M.  de  Réaumur  s'étend  au  con- 
traire dans  de  très  longs  détails  fur  la  ftruc- 
ture  de  la  tarnère  ;  mais  nous  n'avons  pu 
le  fuivre  dans  ces  décatis  non  plus  que  dans 
ceux  qui  concernent  les  organes  du  fon. 

Les  Cigales  choifiilent ,  pour  dépofer  leurs 
œnfs  ,  de  petites  brandies  sèches  dont  le 
buis  foit  rempli  de  beaucoup  de  moelle  ; 
elles  percent  le  bois  jufqu'à  la  moelle  de 
toute  la  longueur  de  leur  tarrière  ,  Se  ordi- 
nairement de  trois  à  quatre  lignes  ,  mais 
quand  elles  ont  atteint  la  moelle,  elles  di- 
rigent l'ouverture  fuivant  fa  longueur ,  Se 
n'entamenc  pas  le  bois  qui  eft  au-delà  ;  elles 
ne  percent  les  branches  que  d'un  côte;  elles 
dépofent  un  œuf  dans  chaque  troitj  Se  une 
feule  Cigale  dépofe  environ  cinq  cents  œufs; 
ils  font  blancs  &  oblongs  ;  les  bavures  du 
bois  referment  Se  bouchent  chaque  trou  à 
mefure  que  la  Cigale  retire  fa  tarnère.  Il 
fort  de  ces  œufs  des  Vers  à  fix  pieds  ayant 
à  peu  près  la  forme  d'une  puce  ;  ils  fortenr 
des  trous  par  la  même  ouverture  par  laquelle 
les  œufs  y  ont  écé  introduite;  ils  defeendent 
fur  la  terre  ,  ils  s'y  enfoncent  ;  ils  y  devien- 
nent nymphes  j  c'eft-à-dite  qu'il  leur  pou  (Te 
des  foutreaux  qui  recouvrent  les  a'iles  dont 
la  Cigale  fera  pourvue;  c'eft  la  feule  diffé- 
rence qu'il  y  ait  entre  les  Vers  &  les  nym- 
phes; celles  ci  font  d'un  blanc  fale,  Se  on  dif- 
tingue  à  travers  la  peau  qui  les  couvre  ,  les 
parcies  de  la  Cigale  ,  en  force  qu'on  peut 
reconnoître  les  lexes;  ces  nymphes,  pour- 
vues, comme  les  Cigales,  de  fix  jambes  Se 
d'une  crompe  ,  fonc  agilknces,  Se  elles  pé- 
nècrenc  en  cerre  jufqu'à  la  profondeur  de  deux 
à  trois  pieds  ;  elles  fe  tiennent  près  des  raci- 
nes des  arbres;  il  eft  probable  qu'elles  en 
tirent  leur  nourriture;  mais  le  mémoire  ne 
l'exprime  pas  pofirivemenc  ;  il  n'apprend  pas 
«on  plus   précifémenc  dans  quel  tems   les 


PRÉLIMINAIRE.  eclj 

Vers  nailïent  Se  defeendent  en  terre  ,  com- 
bien  il  fe  paflTe  de   tems  avant  la  dernière 


mécamorphofe;  il  paroît  qu'elle  a  lieu  l'été 
qui  fuit  la  ponte  ;  les  nymphes ,  pout  fe 
métamorphoier,  quittent  la  terre  j  fecram- 
ponnenr  fur  des  branches,  leur  peau  fefend 
ïongirudinalemerit  fur  le  corcelet ,  Se  la  Ci- 
gale fort  de  fa  dépouille.  Les  nymphes 
écoient  mifes  par  les  anciens  au  rang  des 
comeftibles  ;  ils  mangeoient  aufli  les  Ci- 
gales mêmes;  les  Vers  font  expofés  dans 
les  trous  des  branches  à  un  ichneumon  qui 
dépofe  fes  œufs  dans  les  mentes  trous,  &: 
donne  nailTance  à  un  ver  qui  détruit  ceux 
des  Cigaies. 

M.  de  Réaumur  parle  enfuite  de  deux 
infectes  qu'il  alTocie  ,  à  caufe  de  leur  forme  , 
aux  Ciga'es  ,  Se  le  fécond  Se  à  caufe  de  fa 
forme  &  de  fa  manière  de  dépofer  Cqs  œufs; 
miis  il  décrit  fi  peu  correctement  ces  deux 
infectes,  qu'il  n'eft  pas  aifédj  les  reconnoître 
&  de  déterminer  pr'cifément  à  quelle  claire 
ils  appartiennent  fuivant  les  méthodes  nou- 
velles ;  le  fécond,  q  i  n'eft  pas  puis  grand 
qu'un  fort  petit  Moucheron  ,  fe  trouve  en 
tres-grand  nombre  fur  les  rofiers  depuis  le 
printems  jufqu'à  l'automne  ;  il  a  une  trompe 
femblable  à  celle  des  Cigales,  Se  la  feme  le 
a  de  même  une  tarnère,  à  l'ai  'e  de  laquelle 
elle  dépofe  fes  œufs  fous  l'écorce  des  bran- 
ches. Il  naît  des  œufs  des  Vers  qui  de- 
viennent fous  l'écorce  même  des  nymphes 
qui  y  vivent  Se  s'y  changent  en  Mouche. 

Le  mémoire  eft  terminé  par  la  deferip- 
tion  de  cette  gtande  Cigale  qu'on  a  ap,  eliée 
Porte-Lanterne  ,  qui  fe  trouve  à  Surinam 
Se  dans  la  Guiane;  elle  eft  remarquable  far 
la  lumière  qu'elle  répand  dans  l'obfcutité  ; 
cette  lumière  eft  aftez  confidétable  pour  qu'en 
puifle  ,  à  fa  faveur  ,  lire  un  papier  imprimé 
d'un  caractère  fort  fin.  Je  n'en  dirai  pas  da- 
vantage en  cet  endroit  fur  cet  infecte,  qui 
fêta  décric  à  fon  rang. 


cclij 


DIS    COURS 


5e.    MÉMOIRE. 

Le  premier  fur  les  Abeilles. 


L'auteur  traire  dans  ce  mémoire  de  la 
forme  des  ruches  les  plus  propres  à  faire 
des  obfervations  fur  les  Abeilles;  de  ce 
qu'on  doir  penfer  de  la  cor.ftitmion  de  leur 
gouvernement  \  des  moyens  dont  il  s'eft  fervi 
pour  voir  les  faits  qu'il  rapporte. 

M.  de  Réaumur  commence  l'hifloire  des 
Abeilles  par  prévenir  quelles  ont  été  célèbres 
de  tout  tems,  mais  qu'on  a  rapporté  à  leur 
égard  des  faits  fans  preuve  ,  &  qui  font  fou- 
vent  le  produit  de  l'imagination,  jamais, 
ou  prefque  jamais  celui  de  l'obfervation  ;  il 
apprend  que  M.  Maraldi  eft  le  premier  qui 
ait  donné  une  hiftoire  des  Abeilles  donr 
l'obfervation  ait  été  la  bafe;  que  cette  hif- 
toire  eft  inférée  dans  les  volumes  de  l'aca- 
démie royale  des  feiences  pour  l'année  1712; 
que  quelque  tems  après  Boërhaave  publia  les 
œuvres  de  Swammerdam  ,  dont  l'hifloire  des 
Abeilles  fait  partie.  M.deRéaumut  témoigne 
le  cas  qu'il  fait  de  ces  deux  traités  ;  mais  il 
ne  penfe  pas  qu'ils  duffent  l'empêcher  de 
publier  fes  propres- obfervations  celles  feront 
donc  le  fujet  de  ce  mémoire  &  des  fui- 
vans. 

Les  Abeilles  ne  méritent  pas  feulement 
d'être  obîervées  à  caufe  des  faits  curieux 
que  leur  hiftoire  nous  préfente  ;  mais  aufli 
à  caufe  des  avantages  qu'elles  nous  procu- 
rent ;  ils  confident ,  comme  tout  le  monde 
le  fait  ,  dans  la  técolte  du  miel  &  de'  la 
cire.  Ce  double  motif  a  engagé  en  tout  tems 
un  grand  nombre  de  perfonnes  à  s'occuper 
des  Abeilles  &  à  écrire  fur  leur  hiftoire. 
L'énumération  des  auteurs  qui  en  ont  traité 
ferait  très-  longue  ;  les  principaux  parmi  les  an- 
ciens fonr  Caron  ,  Varron  ,  Columellé,  Vir- 
gile J  Palladiusj  parmi  les  modernes  tous  ceux 
qui  ont  publié  des  livres  fur  l'économie  ru- 
rale &  les  auteurs  d'un  grand  nombre  de 
traites  particuliers.  Tous  ces  divers  ouvrages 
ont  un  défaut  qui  leur    eft  commun  ,  c'eft 


que  les  auteurs  racontent  des  faits  fans  dire 
s'il  les  ont  vus  ou  comment  ils  font  parve- 
nus à  les  voir.  Or  il  fuffir  d'avoir  je. té  les 
yeux  fur  une  ruche  &  d'avoir  remarqué  à 
quel  point  les  Abeilles  y  font  entalïées,  com- 
ment elles  fe  couvrent  les  unes  les  autres  & 
fedérobent  mutuellement  à  la  vue .,  pour  qu'on 
fente  combien  il  eft  difficile  de  difeerner  ce 
qui  fe  paffè  au  centre  de  ce  peuple  dont  on 
n'aperçoit  que  les  .lignes  extérieures  &  par 
qui  celles  qui  agiffent  à  l'intérieur  font  ca- 
chées. 

Cependant  il  eft  quelques  faits  faciles  à 
reconnoîtte  en  fe  plaçant  feulement  auprès 
d'une  ruche  j  tels  font  les  fuivans. 

On  voit  fans  ceffe  des  Abeilles  regagner 
la  ruche  chargées  de  récolte ,  d'autres  Abeil- 
les fe  préfenter  à  leur  amvée,  recevoir  des 
premières  leurs  charges,  &  celles-ci  rega- 
gner la  campagne  ;  dans  d'autres  momens 
on  voit  toutes  les  Abeilles  entrer  en  foule 
dans  la  ruche  &  y  demeurer;  fi  l'on  regarde 
alors  en  l'air  on  voit  aux  environs  quelque 
nuage  3c  bientôt  il  tombe  de  la  pluie;  il  eft  donc 
probable  que  les  Abeilles  faveur  la  prévoir 
&  qu'elles  rentrent  pour  l'éviter.  Quelque- 
fois on  voit  une  Abeille  fortir  chargée  d'un 
fatdeau  qu'elle  va  dépofer  à  quelque  diftance, 
&  ce  fardeau  eft  le  corps  d'une  Abeille  pri- 
vée de  la  vie.  C'eft  certainement  un  faic 
remarquable  ,  mais  dont  perfonne  de  fenfé 
ne  cherchera  à  pénétrer  l'intention  ,  comme 
trop  de  gens  l'ont  fait. 

On  voit  de  même  ,  en  certains  tems ,  les 
Abeilles  tranfporrer  des  nymphes  &  de  jeu- 
nes Abeilles  à  peine  formées  hors  de  la  ru- 
che ;  dans  d'autres  momens  les  mouches  fe 
livrer  autour  de  la  ruche  des  combats  tan- 
tôt plus ,  tantôt  moins  acharnés  &  dans  lef- 
quels  ou  il  ne  périt  pas  d'Abeilles,  ou  il  en 
périt  un  plus  ou  moins  grand  nombre.  Il  eft 
facile  d'obferver  ces  faits  dont  les  cailles  nom 
font  encore  inconnues  malgré  les  vains  ellorts 
qu'on  a  faits  pour  en  rendre  raifon.   Mais 


PRÉLIMINAIRE. 


ccliij 


l'intérieur  d'une  ruche  offre  unfpectacle  bien 
plus  intéreffant  encore;  les  principaux  objets 
de  ce  fpe&acle  font  les  rayons  que  la  ruche 
contient,  la  cire  dont  ils  font  formés,  le  miel 
qui  y  eft  dépofé  ,  les  grouppes  d'Abeilles  qui 
remploient  la  ruche,  dont  les  unes  font  en 
aâion  &  diverfement  difpofées,  formant  des 
fottes  de  guirlandes  eu  iè  tenant  acrochées 
les  unes  aux  autres  par  les  deux  pattes  de 
derrière,,  &  les  autres  font  dans  un  état  d'inac- 
tion Se  de  repos.  La  vue  de  ces  objets  excite 
une  curiofité  difficile  à  fatisfaite  &  qui  ne  peut 
guère  letre  en  n'obfervant  que  les  Abeil- 
les qui  vivent  dans  les  ruches  ordinaires  , 
quoiqu'il  y  ait  de  ces  ruches  de  beaucoup  de 
formes  différentes.  L'invention  des  ruches  vi- 
trées affez  récente  ,  qui  n'eft  guère  que  de 
ce  fiècle,  a  facilité  les  obfervations  fur  les 
Abeilles ,  fans  avoir  dilîipé  toutes  les  diffi- 
cultés. 

Une  ruche  eft  un  aflemblage  de  gâteaux 
pofés  du  haut  en  bas,  à  peu  près  parallè- 
lement au-deffus  les  uns  des  autres  &:  rem- 
plis de  cellules;  entre  ces  gâteaux  il  y  a  un 
efpace  vide  pour  le  patTage  d'au  moins  deux 
Abeilles  Se  quelques  trous  ou  ouvertures 
qui  pénètrent  d'un  gâteau  à  l'autre  perpen- 
diculairement de  haut  en  bas.  Ces  efpaccs , 
ces  ouvertures  font  de»  chemins  &  des  com- 
munications d'un  gâteau  à  l'autre. 

Cependant  la  pofition  des  gâteaux  Se  le 
nombre  des  communications  des  uns  aux  au- 
tres ne  font  jamais  parfaitement  femblables  ; 
il  y  a  à  ce  double  égard  des  variétés  entre 
les  différentes  ruches  &  même  dans  une 
feule. 

Digreffion  fur  la  forme  qu'on  a  donnée 
aux  ruches  de  verre  ;  la  plus  favorable  a 
paru  à  notre  auteur  celle  d'une  boîte  plate 
dans  laquelle  on  renferme  un  miroir  pour 
l'obferver  pofé  de  champ  fur  un  de  fes 
côtés  :  cel  e  dont  il  s'eft  fervi  étoit  haute  de 
vingt-deux  pouces,  large  de  vingt  quatre  , 
épaule  de  quatre  &  demi. 


Defcripciou  d'autres  ruches  vitrées  que  l'au- 
teur a  auiîi  employées.  Ces  différens  objet* 
ne  font  pas  fufceptibles  d'extrait,  Se  deman- 
dent des  détails  qu'il  faut  chercher  dans  la 
lecture  du  mémoire  même. 

Quand  on  regarde  à  travers  une  ruche 
vitrée  lesAbeilles qu'elle  renferme, on  n'y  en 
voit  pendant  la  plus  grande  partie  de  l'an- 
née que  de  celles  qu'on  conuoîc  ordinaire- 
ment Se  qui  font  toutes  femblables;  mais  il 
y  a  une  laifon  où  parmi  celles-ci  on  en  dé- 
couvre de  fenfiblement  plus  grandes;  ce  font 
les  mâles,  qu'on  a  nommés  Bourdons  à  caufe 
du  bruit  qu'ils  font  en  volant  Se  que  M.  de 
Réaumur  aime  mieux  apptller  faux- Bourdons 
pour  les  diftinguer  des  vrais  qui  font  a'une 
autre  efpèce.  On  ne  voit  ces  raux- Bourdons 
dans  les  ruches  que  depuis  le  mois  de  mai 
jufqu'àlafin  du  mois  de  juillet;  on  n'y  envoie 
jamais  autant  que  le  jour  qui  précèJe  celui 
où  l'on  celle  d'y  en  voir.  Leur  nombre  au 
refte  eft  toujours  très-inférieur  à  celui  des 
Abeilles  ordinaires.  Aulfi  ne  font  ils  pas  defei- 
nés  à  s'unir  à  celles-ci  qui  n'ont  point  de 
fexe  Se  dont  la  charge  eft  de  vaquer  aux 
travaux  de  la  ruche  :  mais  les  mâles  doivent 
féconder  une  feule  femelle  qui  peuple  la  ru- 
che 6V  dont  toutes  les  mouches  qui  y  naif- 
fent  tirent  leur  otigine.  C'eft  cette  mouche 
qu'on  avoit  appelle  roi ,  Se  dont  le  nom  de 
reine  qu'on  lui  donne  ,  depuis  qu'on  a  connu 
fou  emploi,  indique  au  moins  le  fexe.  Cette 
unique  femelle  eft  defïinée  à  cent  mâles  qui 
eft  le  plus  petit  nombre  qu'on  compte  de 
ceux-ci  dans  une  ruche,  &  quelquefois  à  mille. 

Elle  eft  plus  groiTe  que  les  mouches  ordi- 
naires j  moins  que  les  mâles,  mais  elle  eft 
beaucoup  plus  alongée  Se  fes  aîies  ne  déten- 
dent qu'à  la  moitié  de  la  longueur  de  fou 
corps. 

M.  de  Réaumur  ayant  partagé  un  eftaim 
en  deux  grouppes  qu'il  obligea  d'entrer 
chacun  dans  une  ruche  virréej,  l'un  de  ces 
grouppes  étant  beaucoup  moins  nombreux 
en  individus  que  l'autre ,  fe  trouy»  cepea- 


cclîv 


DISCOURS 


dant    pourvu   d'une    mère    ou    femelle    & 
l'autre  en  refta  privé. 

L'auteur  rapporte  ce  qui  arriva  à  chaque  por 
tion  de  cet  elTaim.  Il  difhngua  dans  le  pie 
mier  la  mère  qu'il  vit  marcher  d  abord  feule 
le  lo">g  des  parois  du  verre  ,  mais  bien'ôt 
plufieurs  mouch' s  fe  rendirent  auprès  d'elie 
Se  la  fuivirent  ;  il  s'en  forma  deux  lignes 
qui  ne  cefsèrent  plus  del'accompagner.  L  au- 
teur rapporte  enfuite  très  en  détail  les  événe- 
mens  qui  eurent  lieu  le  jour  que  l'elfaim 
eut  été  partagé ,  &  les  jours  fuivans.  Ces  évé- 
nemens  concourent  à  prouver  qu'il  n'y  a  d'ac- 
tion &  de  travail  que  dans  une  ruche  où  il  fe 
trouve  une  mère;  que  tout  demeure  dans  l'en- 
gourdidement  dansceile  qui  en  eftdépourvue 
&c  que  les  Abeilles  qu'elle  contient  ,  auiîî-rôt 
qu'elles  ont  reconnu  par  un  moyen  quelconque 
une  autre  ruche  où  il  y  a  une  mère  s'y  tranf- 
portent  ;  mais  que  les  Mouches  en  polïeffion 
de  cette  ruche  reçoivent  mal  les  nouveaux 
hôtes,  fu(ïent-ils  même  accompagnés  d'une 
mère,  qu'elles  leur  livrent  de  rudes  combats 
&  leur  donnent  la  mort. 

Cependant  ce  n'eft  pas  à  la  mère  avec  la- 
quelle l'elTaim  eft  forti  &  qui  eft  née  dans  la 
même  ruche  qu'il  eft  individuellement  atta- 
ché, comme  on  pouvoir  le  penfer;  car  M.  de 
Réaumur  ayant  féparé  les  Mouches  de  la  mère 
avec  laquelle  elles  s'étoient  établies,  les  ayant 
placées  dans  une  ruche  où  il  mit  en  même 
tems  une  mère  tirée  d'une  ruche  qui  leur  étoit 
étrangère,  celles-ci  adoptèrent  cette  nouvelle 
mète  &  travaillèrent  avec  autant  d'activité 
qu'elles  avoient  fait  dans  la  ruche  d'où  on  les 
avoir  tirées,  &  avec  la  mère  qui  avoir  vécu  la 
première  avec  elles.  Je  me  fuis  affiné,  dit  M. 
de  Réaumur,  que  les  Abeilles  s'mtéreffenr 
toujours  Se  s'attachent  à  une  mère ,  même 
érrangère  pour  elles.  Cette  aflertion  eft  con- 
firmée par  le  fait  fuivant. 

Parmi  des  Abeilles  fubmergées  étoit  une 
mère  d'une  autte  ruche  que  ces  Abeilles,  tou- 
tes furent  retirées  fans  mouvement;  mais  la 
chaleur  leur  eu  rendu  j  les  premières  Abeil- 


les qui  purent  fe  mouvoir  s'aprochèrent  de  la 
mère  reftée  engourdie,  ne  c  misèrent  de  la  frot- 
ter de  leur  trompe,  tandis  ju'aucune  ne  s'a- 
procha  des  autres  Abeilles  égalemenr  fans 
mouvement;  'e  même  attachement  pour  une 
mère  quelconque  eft  encore  prouvé  par  les 
faits  fuivans  nue,  deux  ik  jufqu'à  trois  mères 
ayant  ère  introduites  dans  une  ruche  qui  en 
avoir  une,  &  donr  testraviux  étoient  en  acti- 
vité, ces  mcre  furent  bien  acccuiliies.  Cepen- 
dant ce  fait  eft  contradictoire  à  ce  qu'on 
a  de  tout  tems  avancé  fur  ks  combats  qu'oc- 
calîonne  la  préfence  de  plufieurs  meres  aans 
une  ruche  &  ces  combats  font  réels.  Mais 
les circonftances  four  différentes,  &  ces  faits, 
uuoique  contradictoires  en  apparence  ,  feront 
conciliés  eu  faifant  l'hiftoire  des  eftaims:  l'au- 
teut  remet  à  ce  tems  à  hs  expliquer;  il  con- 
clud  de  rout  ce  qu'il  a  dit  que  l'attachement 
des  Abeilles  pour  une  mère  eft  le  principe 
de  toutes  leurs  actions  Si  que  cet  attachement 
a  lui-même  pourcaufe  leur  amour  pour  leur 
poftérité. 

6e.    Mémoire. 

Des  parties  extérieures  des  Abeilles  ordi- 
naires. Comment  elles  font  dans  les  cam- 
pagnes la  récolte  de  la  cire  &  celle  du 
miel. 


M.  de  Réaumur  paroît  avoir  penfé  que  ce 
font  la  forme  des  Abeilles ,  la  ftructure  de 
leurs  différentes  parties  externes,  dont  plu- 
fieurs leur  fervent  en  effet  d'inftrumens,  qui 
contribuenr  à  leurs  rravaux  ,  qui  les  facili- 
tent, ôc  on  pourrait  peut  être  dire  qui  en  dé- 
cident En  conféquence  il  fait  avec  le  plus 
grand  détail  la  defeription  de  l'extérieur  des 
Abeilles;  nous  lefuivronsdans  les  principaux 
articles  ;  il  commence  par  la  tête  dont  le  de- 
vant eft  plat  Si  à  peu  près  Triangulaire  &  qui 
de  fa  partie  fupérieure  à  fon  extrémité  infé- 
rieure va  en  s'étrécilfant  :  les  yeux  a  réfeau 
placés  fur  les  côtés  font  des  efpèces  d'ovales , 
dont  un  des  bouts  eft  moins  ouvert.  Ils 
font  féparés    par  uh  intervalle  qui  a  quel- 


PRELIMINAIRE. 


cclr 


ques  inégalités ,  &  de  chaque  côté  naît  une 
antenne  pofée  fur  une  petite  éminence;  les 
antennes  font  de  fubftance  cornée ,  formées 
de  pièces  articulées  bout  à  bout,  &  elles  peu- 
vent fe  plier  en  deux  ;  leur  bafe  eft  uâ K>u- 
ton  oblong,  rouge  &  luifant,  cette  bafe  eft 
articulée  avec  une  forte  de  fufeau  au-deflus 
duquel  font  dix  pièces  dont  la  dernière  eft 
«ne  forte  de  bouton  j  &  dont  les  neuf  autres 
font  cylindriques. 

La  tête  de  l'Abeille  eft  plus  longue  qu'é- 
paifle  &  que  large.  Sa  patrie  fupérieure  eft 
arrondie  <5c  c'eft  fur  fa  portion  la  plus  éle- 
vée e\r  en  arrière  que  font  placés  triangulai- 
rcment  trois  yeux  liftes. 

Les  Abeilles  ont  une  trompe  &•  des  dents; 
celles  ci  contribuent  à  rendre  la  figure  de  la 
tète  triangulaire;  elles  font  couvertes  par  une 
lèvre  cruftacée  qui  termine  le  devant  de  la 
tere.  Les  dents  ne  fervent  pas  feulement  à 
l'Abeille  pour  broyer  les  alimens;  mais  fur- 
rout  pour  exécuter  fes  plus  grands  travaux  ; 
chaque  denr  agit  latéralement  &  laiffe  en  s'a- 
prochanc  un  efpace  vide  entre  elles  deux; 
cet  efpace  eft  rempli  par  des  poils  qui  naif- 
fent  des  mâchoires  &  qui  fervent  à  retenir  les 
parcelles  qui  ont  été  broyées;  cependanr  les 
mâchoires  peuvent  s'approcher  complète- 
ment., &  même  fe  crotfer. 

La  tête  tient  au  corceler  par  un  col  court , 
mais  charnu  &  flex'ble:  près  de  fon  origine 
eft  placée  la  ttompe;  quand  elle  eft  en  repos 
ell-e  fe  dirige  en  avant,  puis  elle  fe  réfléchit 
en  arrière. 

Les  q  nacre  aîles  font  attachées  au-deflus  du 
corceler  &  fur  les  côtés,  &  les  fix  jambes  le 
font  en  de!  bus.  Les  quatre  principaux  ftigma- 
tes  font  aaffi  placés  fur  le  corceler;  il  ne  tient 
au  ventre  que  par  une  efpèce  de  filet  ;  mais 
ce  filer  eft  très-court  &  le  corceler  étant  ter- 
miné eu  pointe*,  èv  le  ventre  prefentant  à  fon 
origine  une  cavité  ,  ces  deux  parties  paroiflenr 
ordinairement,  &l  hors  les  cas  de  mouvernens 


extraordinaires  }    comme    jointes    l'une    à 
l'autre. 

Le  corps  ou  ventre  eft  compofé  de  fix  an- 
neaux ,  compofés  de  deux  pièces  écailleufes, 
donr  Tune  couvre  le  deflus  &  les  côtés  Se  l'au- 
tte  le  deflbus. Cette  ftructureaflure  aux  Abeil- 
les une  couverture  capable  de  réfifter  &  qui 
fe  prête  en  même  cents  aux  mouvemens  né* 
celîaires. 

Les  Abeilles  ordinaires  ont  plufieurs  taches 
rouftatres;  elles  font  dues  à  des  rouffes  de 
poils  de  grandeur  inégale,  rameux  &  fembla- 
bles  à  des  tiges  couvertes  de  branches  ou  à 
des  riges  de  moufle;  les  yeux  à  réfeau  en  fent 
remplis,  mais  de  fi  fins  qu'on  ne  les  voit  qu'à 
l'aide  d'une  forte  loupe.  Ces  poils  ont  fait 
douter  que  les  yeux  à  réfeau  des  Abeilles  fuf- 
fent  véritablement  de  ces  fortes  d'yeux  cV  les 
ont  f<iit  regarder  comme  autant  d'yeux 
lilfes;  quoiqu'il  en  foit ,  les  différens  yeux  des 
Abeilles  leur  fervent  à  dillinguer  les  objets; 
car  fi  on  ne  couvre  que  les  uns  ou  les  autres 
de  vernis,  elles  continuent  de  voir,  &  fi  on 
en  couvre  les  uns  &  les  autres ,  leuts  mouve- 
mens prouvent  qu'elles  ne  voient  plus  Se 
leurs  geftes  ,  leur  allure  font  d'animaux 
avetigles. 

M.  de  Réanmur  s'attache  à  décrire  les 
poils  des  Abeilles  parce  que  ces  poils  ont  des 
ufages,  autres  que  de  vêtir,  dont  il  fera  parlé. 
Il  palîè  enfuite  à  l'examen  des  jambes;  celles 
de  la  première  Si  de  la  féconde  paire  diffè- 
rent peu  de  longueur ,  mais  celies  de  la  troi- 
fieme  paire  fonr  beaucoup  plus  longues  que 
celles  des  deux  autres  ;  elles  onr  environ  cinq 
lignes  de  long ,  tandis  que  les  autres  n'en  n'ont 
guère  que  trois;  chaque  jambe  eft  compofée 
de  cinq  parries  principales,  d'une  fubftance 
écailleufe,  brune  &  luifante.  La  première  par- 
tie, celle  qui  eft  attachée  au  corceler  eft  la  plu? 
coutte  ;  ce  n'eft  qu'une  efpèce  de  bouton  co- 
nique; la  féconde  pièce  eft  oblongue  Se  un 
peu  contournée  ;  la  troifieme  eft  plus  tonfi- 
dérable  &  autrement  faite  dans  la  ttoifieme 
paire  que  dans  les  deux  autres;  elle  eft  dans 


cclvj  DISC 

cette  jambe  applade  8e  triangulaire  :  on  peuc 
appeller  cecte  pièce  palette  triangulaire.  La 
quatrième  pièce  dans  les  jambes  de  la  féconde 
&  troifieme  paire  eft  aufli  applatie  &  M  de 
Réaumur  lui  donne  le  nom  de  pièce  quatrée 
ou  brofie.  Enfin  la  cinquième  partie  de  cha- 
que jambe  ou  le  pied  eft  très  -  déliée  & 
compofée  de  cinq  articles  ,  donc  le  dernier 
eft  armé  de  deux  crochets  recourbés  en 
en  bas. 

Les  Abeilles  amaflent  fur  les  fleurs,  non 
la  cire,  mais  la  matière  dont  elles  la  compo- 
fentj  elles  ne  trouvent  cette  matière  que  fur 
les  fleurs  Se  jamais  fur  les  feuilles  des  plan- 
tes ,  comme  quelques  perfonnes  l'ont  penfé; 
elles  ne  la  rencontrenr  même  que  fur  les  éta- 
mines  qui  feules  la  fourniflent;  elle  y  eft  dé- 
posée fous  la  forme  d'une  poufliète  dont  les 
grains,  vus  au  microlcope,  ont  tous  la  même 
figure  dans  la  même  plante  Se  une  forme  dif- 
férente dans  les  plantes  de  diverfes  efpèces. 
Cette  pouflière  efl:  peu  adhérente  aux  étami- 
nes  Se  s'attache  aifément  aux  poils  dont  le  corps 
des  Abeilles  eft  couvert  :  celles-ci  fe  chargent, 
en  fe  frottant  contre  les  étamines,  d'une  fi 
grande  quantité  de  pouflière  qu'elles  en  font 
couvertes  &  qu'elles  paroiflenc  diverfement 
colorées  félon  la  teinte  des  pouflières  dont 
elles  fe  font  chargées. 

Les  unes  retournent  dans  cet  état  à  la  ru- 
che; les  autres  fe  nétoient  avant  de  la  rega- 
gner ;  mais  toutes  ramaffent  les  pouflières 
dont  elles  fe  font  couvertes  par  le  moyen  des 
broifes  dont  leurs  deux  jambes  poftèrieures 
font  garnies  ;  elles  réunifient  ces  pouflières 
en  deux  pelottes  que  celles  qui  fe  nétoient 
avant  de  retourner  à  la  ruche,  placent  dans 
une  cavité  que  des  poils  longs  6e  roides  for- 
ment à  la  partie  fupérieure  &  poftérieure  des 
deux  dernières  jambes; elles  font  enfuite  leur 
trajet  chargées  de  ce  fardeau.  L'auteur  remet 
au  mémoire  fuivant  à  parler  de  l'emploi  de 
la  matière  à  cire  que  les  Abeilles  ont  tranfpor- 
tée  à  la  ruche  ,  &e  il  parle  dans  celui-ci  à  la 
récoke  du  miel, 


OURS 

M.  Linné  a  remarqué  mieux  qu'on  ne  l'a- 
voir fait  avant  lui.,  que  les  fleurs  ont  des  vef- 
fies  remplies  d'une  liqueur  miellée  ;  il  les  a 
nommées  nec~lairs.Ce  (ont  les  réfervoirsoù  les 
Abeilles  puifent  le  miel.  La  trompe  eft  l'ini- 
trument  qui  leur  fert  à  le  ramaller. 

M.  de  Réaumur  décrit  cette  partie  dans  un 
tres  grand  détail;  je  mécontenterai  ici,  ayant 
fuivi  cet  objet  dans  l'extrait  de  Swammerdairij 
de  remarquer  que  la  trumpe  eft  compofée 
d  un  étui  double,  qu'tlle  eft  elle-même  for- 
mée de  deux  lames ,  qu'elle  paroît  coudée 
dans  l'inaction  3  qu'elle  eft  terminée  par  un 
mamelon  percé  accompagné  de  poils,  &c. 

Cependant  M.  de  Réaumur  ajoute  beau- 
coup à  la  defeription  faite  par  Swammerdam, 
Se  il  faut,  pour  avoir  une  idée  complerte  de 
la  trompe  des  Abeilles ,  lire  ce  qui  en  eft  écrit 
dans  le  mémoire  que  les  bornes  preferites  ne 
me  permettent  pas  de  copier  Se  dont  cette 
partie  n'eftpas  fufceptible  d'extrait.  Enfin  M. 
de  Réaumur  ne  penfe  pas  que  la  trompe  agifle 
en  pompant,  mais  il  la  compare  à  une  langue 
qui  lappe  ou  qui  lèche.  Il  faut  voir  les  preu- 
ves de  fon  fentiment  dans  fon  propre  ou- 
vrage. 

7e.    Mémoire. 

De  taiguillon  des  Abeilles  ,  de  leurs  com- 
bats &  des  différences  remarquables  entre 
les  parties  extérieures  des  Abeilles  ordi- 
naires &  les  parties  extérieures  des  mâles 
&  des  mères. 

L'aiguillon  eft  une  arme  [défenfive  dont 
il  eft  rare  que  l'Abeille  fe  ferve  quand  on  ne 
la  provoque  pas  :  toutes  les  elpèces  d'Abeil- 
les., Guêpes ,  Bourdons  en  font  pourvus  & 
l'aiguillon  de  tous  ces  infectes  eft  à  peu  près 
fait  fur  le  même  modèle.  Il  fufflt  par  confé- 
quent  de  donner  une  idée  de  la  conformation 
de  celui  des  Abeilles. 

Dans  l'état  de  repos  l'aiguillon  eft  entière- 
ment caché  à  l'intérieur  du  corps  ;  mais  quand 
l'Abeille  s'en  fert  pour  fa  défenfe,  elle  le  fait 

forcir 


e   RÉL1M1NA1RE. 


cclvîj 


fertir  de  l'extrémité  de  fon  corps  près  de 
l'anus,  elle  le  darde  en  avant  &:  le  retire  en 
dedans  alternativement,  en  pliant  en  tous 
fens  les  anneaux  de  fon  ventre  Se  en  cher- 
chant à  piquer  fon  ennemi.  En  même  tems 
que  l'aiguillon  paroît  fous  la  forme  d'un  dard 
aigu  ,  on  voit  fortir  avec  lui  deux  corps  blan- 
châtres qui  l'accompagnent,  mais  au-delà 
defquels  il  s'élance  beaucoup:  ces  corps  lont 
deux  envelopes  entre  lefquelles  il  eft  contenu  i 
l'intérieur  du  corps  3c  j»ar  le  moyen  desquelles 
il  ell  garanti  de  l'action  des  parties  environ- 
mires  comme  ces  parties  font  garanties  de  la 
fienne-  A  l'extrémité  de  l'aiguillon  dardé 
hors  du  corps  on  apperçoit  une  goutte  d'une 
liqueur  très-limpide,  bientôt  remplacée  pat 
une  fcco;:de  goutte,  h  la  première  a  été  dif- 
fipée.  Les  faits  qui  viennent  d'être  rapportés 
peuvent  être  oblervés  à  la  vue  hmple.  Mais 
il  faut  fe  fervir  d'une  forte  loupe  pour  mieux 
connoître  la  ftru£ture  de  l'aiguillon  que  M. 
de  Réaumur  développe  dans  les  termes 
fuivans. 

L'aiguillon  n'eft  pas  un  infiniment  auffi 
fimple  qu'il  le  paroît.  Sa  bafe  eft  folide ,  épaif- 
fe  &  va  en  groflilfant  ;  elle  diminue  cepen- 
dant à  mefure  qu'elle  s'élève  ;  il  y  a  à  fon  ex- 
trémité une  efpèce  de  talon  du  côté  du  dos 
de  la  Mouche;  &  c'eft  de  là  que  part  l'aiguil- 
lon proprement  dit  ou  le  dard  :  le  tout  eft 
d'un  brun  châtin  &  de  la  fubftance  de  la 
corne  ou  de  l'écaillé;  le  dard  s'effile  en  s'a- 
longeant,  &  finit  par  une  pointe  très-fine.  Ce- 
pendant ce  dard  n'eft  que  l'enveloppe  d'un 
autre  dard  beaacoup  plus  fin,  ou  plutôt  de 
deux  dards  femblables  &  égaux. 

L'aiguillon  eft  donc  compofé  d'une  gaîne 
&  de  deux  dards  ;  ils  ont  chacun  fur  un  de 
leurs  côtés  des  dentelures  fines  ;  ces  dentelu- 
res produilant  un  grand  frottement  quand 
les  dards  ont  été  introduits  dans  les  chairs , 
font  caufe  que  l'aiguillon  y  relie  fouvent 
«ngagé. 

L'AbeilLc  ne  pique  pas  feulement ,  mais  elle 
verfedansla  piquure  une  liqueur  limpide,  dont 
Ktfioïrc  Nam/dU ,  lamelles  ,    Tome  IV. 


le  réfevoir  eft  une  veflîe  fituée  à  la  bafe  de 
Uaiguillon,  entre  les  deux  dards-,  cette  veille 
eft  tranfparente,  d'une  forme  olivaire;  elle 
fe  termine  par  un  vaitfeau  qui  s'uivre  entre 
les  deux  dards  dans  leur  étui,  &  à  l'extré- 
mité oppofée  on  voit  deux  vailfeaux  dont  l'in- 
fertion  n'eft  pas  connue,  que  Swammerd.iai 
regarde  comme  des  vailfeaux  aveugles. 

Lorfqu'une  Abeille  a  piqué,  fi  quelque 
circonflance  lui  fait  hârer  fa  retraite,  il  arri- 
ve fouvent  qu'elle  laille  dans  les  chairs,  les 
dards,  Leur  étui,  fes  enveloppes,  la  veille  du 
venin  tk  des  parties  mufculaire-  j  c'eft  pour  elle 
une  perte  mortelle. 

C'eft  la  liqueur  qui  coule  du  dard  des 
Abeilles  8c  de  celui  des  autres  infe&es  qui 
en  ont  un  femblable,  qui  eft  la  caufe  prin- 
cipale de  la  douleur  que  ces  piquures  font 
éprouver.  Entre  les  preuves  que  M.  de  Réau- 
mur cite  à  ce  fujet  en  voici  deux  qui  font 
couvaincantes. 

Si  l'on  fe  pique  avec  une  épingle,  on  n'é- 
ptouve  qu'une  très-légère  douleur,  mais  fi  on  a 
chargé  la  pointe  de  l'épingle  de  la  liqueur 
ramafféeà  l'extrémiré  du  dard  d'un  Abeille  , 
la  douleur  eft  femblable  à  ce  qu'elle  auroit 
été  fi  la  piquure  eût  été  faite  par  cet  infe&e 
même. 

Lorfqu'une  Guêpe  ou  un  infecte  à  dard  ana- 
logue a  piqué  plufieurs  fois  de  fuite,  les  der- 
nières piquures  font  à  peine  fenfibles  &  di- 
minuent à  mefure  que  la  liqueur  eft  moins 
abondante. 

On  vante  l'huile  d'olive  comme  un  bon 
remèdecontre  l'effet  de  la  piquure  des  Abeilles. 
L'acîion  de  ce  médicament  eft  fouvent  fans 
vertu  ,  félon  la  fenfibilité  des  perfonnes  & 
des  parties  qui  ont  été  piquées. 

L'aiguillon  eft  à  la  fois  une  arme  offeu- 
five  &  défenfive  dont  les  Abeilles  fe  fervent 
pour  fe  défendre  &:  pour  attaquer.  C'eft  par 
leur  piquure  qu'elles  fe  foufhaient  fouvent 

kk 


ccîviij 

à  la  pourfuitc  de  l'homme  ou  des  animaux, 
qu'elles  fe  délivrent  de  l'ennemi  qui  pille 
leur  msgafm  ,  comme  les  Bourdons  ,  ou  qui 
renverfe  leurs  demeures  ,  comme  divers 
animaux,  dans  différentes occafions ;  c'eft  par 
le  moyen  de  leuraiguillon  qu'elles  s'attaquent 
les  unes  &  les  autres,  qu'elles  tuent,  en  un 
certain  tems ,  les  mâles,  &  qu'elles  fe  livrent 
des  combats  à  mort. 

Les  mâles  n'ont  point  d'aiguillon,  mais  les 
femelles  ou  mères  en  ont  un  ;  elles  paroiflenr 
moins  difpofées  que  les  ouvrières  à  s'en  fer- 
vif,  car  on  peut  les  manier,  les  tenir  entre  fes 
doigts  fans  qu'elles  piquent,  &  ce  n'eft  qu'en 
les  irritant  long- tems  qu'on  les  y  détermine. 

Les  ouvrières  fortent  de  la  ruche  de  grand 
matin  dans  les  beaux  jours  ,  au  lieu  que 
les  mâles  ne  fortent  guère  que  d'onze  heures 
à  cinq  heures  du  foir. 

Les  mâles  ne  rapportent  jamais  rien  à  la 
ruche  ,  mais  ni  leurs  pattes  ni  leurs  dents 
ne  font  conformées  comme  ces  mêmes  par- 
ties des  ouvrières  ,  les  dents  de  façon  à  inci- 
fer  &  ouvrir  les  capfules  des  fleurs,  les  pattes 
à  fe  charger  des  pouffières;  ainfi  ce  font  les 
inftrumens  qui  leur  manquent  pour  le  travail , 
&  c'eft  un  préjugé  d'attribuer  leur  inaction 
à  un  défaut  moral. 

La  trompe  des  mâles  eft  de  même  plus 
courte  ,  moins  grande  &  moins  propre  à  ra 
maiïsr  le  miel  que  celle  des  ouvrières. 

Les  yeux  à  réfeaux  &  les  antennes  font  plus 
amples  dans  les  mâles  que  dans  les  ouvrières. 

Ces  deux  dernières  loix  font  aflez  générales 
par  rappert  à  tous  les  infecles. 

Les  mâles  font  plus  velus  que  les  ouvrières. 

Les  mères  font  fur- tout  remarquables  par 
'la  longueur  de  leur  corps  ;  leurs  dent,  & 
leur  trompe  font,  comme  celles  des  mâles, 
plus  petites  que  celles  des  ouvrières;  leurs 
aîles  fur  tout  font  propres  à  les  faire  remar- 
quer par  leur  extrême  petitefle;  les  mères 


D  I  S  CO  U  R   3 

enfin  font  moins  relues  que  les  mâles  &  que 
les  ouvrières. 

8e.   M  e  m  o  I  R  E. 


Des  gâteaux  de  cire  ;  comment  les  Abeilles 
parviennent  à  les  conjhuire  ;  comment  elles 
changent  en  véritable  cire  la  potjjïère  des 
étamines  ;  de  la  récolte  &  de  remploi  de 
la  propolis  ;  comment  elles  remplirent  les 
alvéoles  de  miel,  &  comment  elles  l'y 
confervent. 

Les  ruches  font  compofées  de  gâteaux  de 
cire  parallèles ,  difpofés  au- delfus  les  uns  des 
autres  \  ces  gâteaux  contiennent  à  chacune  de 
leur  furface  des  cellules  ou  alvéoles  de  figure 
régulière.  Les  alvéoles  font  des  tuyaux  exa- 
gones;  certeconfiguration  procure  aux  Abeilles 
l'avantage  de  faire  des  cellules  les  plus  grandes 
qu'il  fe  puifle  ,  en  occupant  le  moins  de 
place  Se  lailfant  le  moins  de  vide  poflible  ; 
d'employer  à  leur  confection  la  moindre 
quantité  de  cire,  &  le  rang  d'alvéoles  qui  fe 
trouve  à  chaque  furface.,  les  double  dans  le 
même  efpace. 

Le  fond  de  chaque  cellule  eft  formé  par  la 
réunion  de  trois  pièces  quadrilatérales.  11  faut 
lire  dans  le  mémoire  même  ce  que  l'auteur 
dit  fur  la  forme  des  alvéoles  &  de  leur  bafe  ; 
il  examine  enfuite  comment  les  Abeilles  conf- 
ruifent  les  alvéoles  &  les  gâteaux  ou  rayons 
dont  la  ruche  eft  compofée  ;  ce  font  les  dents 
ou  mâchoires  q'ji  leur  fervent  d'infttumens 
&  aveclefquelles  elles  appliquent ,  étendent, 
amincilfent  &  pétrilîent  la  cire  ;  ce  font 
encore  des  objets  qu'il  faut  chercher  dans  le 
mémoire;  M.  de  Réaumur  pafle  aux  ufages 
des  alvéoles.  11  y  en  a  de  deftinés  à  fervir  de 
magafin  pour  le  miel ,  d'auttes  à  l'éducation 
ou  accroiflement  des  Vers.,  6c  à  leur  change- 
ment en  Mouches. 

La  grandeur  des  alvéoles  eft  proportionnée 
à  celle  des  Vers  qui  doivent  y  être  élevés, ainfi 
les  alvéoles  définies  aux  mâles  font  plus 
grands  que  ceux  qui  font  deftinés   aux  ou- 


PRÉLIMINAIRE. 


cclix 


vrières,  &  les  alvéoles  pour  les  mères  fur- 
paflent  cous  les  autres. 

Mais  comment  les  Abeilles  convertiffent- 
elles  en  cire  la  pouflïète  qu'elles  ont  amafïee 
fur  les  fleurs  Se  qui  en  eft  la  matière  ?  Cette 
pouflïère  n'eft  point  encore  de  la  cire,  car  fi 
on  l'enlève  aux  Abeilles  qui  l'ont  recueillie, 
qu'on  la  ptefle  entre  les  doigts ,  elle  ne  s'y 
pétrit  point  à  la  manière  de  la  cire;  au  lieu 
de  fe  fondre  à  une  chaleur  modérée ,  elle 
fe  delféche ,  jette  de  la  fumée  Se  fe  réduit  en 
charbon  ;  cette  même  pouflïère  ,  prefentée  à 
la  flamme  ,  s'embrâfe  ,  brûle  à  la  manière 
des  végétaux  fecs  ;  enfin  cette  poullière,  jettée 
fur  l'eau ,  fe  précipite  au  fond  ,  au  lieu  que 
la  cire  fumage.  Les  Abeilles  font  donc  éprou- 
ver à  cette  pouflïère  une  préparation  qui  lui 
communique  les  propriétés  de  la  cire  qui  lui 
manquoient. 

Plufîeurs  naturaliftes  ont  penfé  que  les 
Abeilles  ,  en  mêlant  le  miel  aux  pouflïères 
des  plantes ,  les  convertilïbient  en  cire  ;  mais 
par  ce  mélange  on  ne  change  pas  l'état  des 
pouflïères ,  ainfi  que  notre  aureur  s'en  eft 
allure  ;  il  ne  préfume  pas  non  plus  que  , 
comme  Swammerdam  l'avoit  penfé,  ce  foit 
la  liqueur  de  l'aiguillon  qui  change  la  na- 
ture des  poullîères  ;  des  tentatives  qu'il  a  faites 
à  cet  égard  l'ont  éloigné  de  cette  opinion  ,  & 
il  remarque  que  les  Guêpes ,  les  Bourdons 
qui  rendent  par  leur  aiguillon  une  liqueur 
analogue  à  celle  de  l'aiguillon  des  Abeilles 
ne  forment  pas  de  gâteaux  de  cire.  La  ma- 
nière dont  les  poulîières  font  converties  en 
cire  par  les  Abeilles  ne  nous  eft  donc  pas 
connue.  Il  feroit  utile  fans  doute  de  découvrir 
un  procédé  d'aptes  lequel  on  pût  exécuter 
cette  opétation  ,  parce  qu'on  pourrait  ra- 
malfer  beaucoup  de  pouflïères  j  &  rendre  la 
cire  'infiniment  plus  commune.  Les  procé- 
dés fuivans  ne  réfotvent  pas  ce  problême  , 
mais  ils  mettent  fur  la  voie  des  expériences 
qui  pourraient  conduire  à  fa  folution. 

Des  pelo"tes  de  cire  brute  enlevées  à  des 
Abe  lies  ont  été  mifes  dans  un  tube  rempli 
rl'elprit  de  vin,  la  liqueur  chauffée  jufqu'à 


l'ébullition  Se  enfuite  évapotée  dans  une 
cuiller  d'argent  ;  elle  a  laide  un  réfidu  fem- 
blable  à  de  la  vraie  cire,,  ce  réfidu  en  avoir 
la  couleur,  l'odeur  ,  la  conlïftance  j  mais  mis 
dans  la  bouche,  il  s'y  fondit  comme  un  mor- 
ceau de  fucre,  &  il  en  avoit  le  goût.  Ce 
n'étoit  donc  pas  encore  de  véritable  cire? 

Cependant  l'auteur  croyant  s'être  a  (Tu  ré  in- 
conteftablementque  c'efl  dans  l'eftomacmême 
des  Abeilles  que  la  cire  brute  éprouve  le 
changement  qui  la  convertit  en  vraie  cire  , 
ainfi  que  quelques  auteurs  I'avoient  foupçon- 
né,il  lui  a  parut  dès-lors  fuperflu  de  cherchée 
des  moyens  qu'il  n'eft  pas  probable  que  l'arc 
puilfe  imiter.  Swammerdam  nioit  que  les 
Abeilles  puflent  fe  nourrir  de  cire  brute,  Se 
il  fe  fondoit  fur  ce  que  l'ouverture  de  leuc 
trompe  ell  trop  reflerrée  pour  admettre  des 
molécules  folides;  M.  de  Réaumur  convient:/ 
de  ce  fait,  mais  il  obfeive  que  les  Abeilles 
ontj  outre  leur  trompe ,  une  bouche  fituée 
au  bout  de  la  tête  à  la  partie  fupérieure  de 
la  trompe  ,  au  bas  des  duns,  &  qu'elle  peuc 
admettre  des  molécules  de  cire  brute. 

Non- feulement  un  obfervateur  peut  voie 
les  Abeilles  occupées  à  mâcher  la  cire,  mais 
il  peut  la  retrouver  dans  leur  eftomac  &  leurs 
inteftins  :  il,  eft  donc  prouvé  qu'elles  l'a- 
valent. 

Il  a  déjà  été  remarqué  que  les  alvéoles 
fervent  à  deux  ufages ,  à  dépofer  le  miel, 
à  loger  les  Vers  ;  il  y  en  a  encore  qui  fer- 
vent de  magafins  pour  y  dépofer  la  cire  brute 
dans  les  tems  Se  les  jours  où  la  récolte  en  eft 
abondante  Se  excède  la  confommation  qui 
peut  en  être  faite. 

Les  Abeilles  rejettent  fous  la  forme  d'excré  ■ 
mens  Se  par  l'anus  les  foeces  de  la  cire  &  du 
miel ,  mais  c'eft  par  la  bouche  qu'elles  re- 
gorgent la  partie  de  la  cire  brute  qu'elles 
avoient  avalée,  Se  qui  a  été  convertie  en 
vétitable  cire;  cette  fubftance  eft  rendue  fous 
la  forme  Se  la  confiftance  d'une  pâte  humide 
qui,  auffi- tôt  qu'elle  eft  defféchée,  a  toutes 
kk  ij 


eck 


DISCOURS 


les  propriétés  de  la  cire.  L'auteur  s'eft  afluré 
de  ces  faits  par  le  moyen  des  ruches  de  verre, 
&  il  les  rapporte  avec  des  circonftances  qui 
ne  permettent  pas  de  les  révoquer  en  doute. 
Il  eft  donc  prouvé  que  les  poufllères  des  fleurs 
font  la  matière  de  la  cire  brute  ;  que  les 
Abeilles  avalent  la  cire  brute,  qu'elle  fubit 
un  changement  à  leur  intérieur,  &  qu'après 
ce  changement  elle  eft  convertie  en  véritable 
cite. 

Deux  autres  preuves  corm  ment  que  c'eft 
de  leur  intérieur  que  1.  s  Abeilles  tirent  la 
véritable  cire  ,  ou  celle  dont  elles  conftrui- 
fciît  les  alvéoles. 

Un  etfaim  forti  de  la  ruche,  attaché  à  nne 
braciie  ;  des  Abei  les  qu'on  fait  palier  d'une 
ruche  à  une  autre,  n'ont  ni  magafin  de  cire 
brute  à  leur  difpofition ,  ni  ptlott  s  de  cette 
cire  furieurs  palettes  aux  jambes  poftérieures, 
cependant  &  l'elfaim  Se  les  Abeilles  chan- 

gés  de  ruche  commencent    à  conftruite  des 
11  i     t      \      i  ri  i 

alvéoles  avant  d  avoir  ete  a  la  récolte  des 
pouffières  ou  de  la  cire  brute  ;  c'eft  donc  de 
leur  intérieur  qu'elles  tirent  la  vraie  cire 
qu'elles  mettent  en  œuvre. 

On  ne  trouve  point  de  poulîière  dans  les 
inteftins  des  mâles.  Ils  ne  fe  nourrilfent 
que  de  cire.  Le  foin  de  ramalfer  les  pouf- 
fières,  de  conftruite  les  alvéoles  ,  de  les  ap- 
provifionner ,  occupent  Si  mettent  en  action 
un  grand  nombre  d'Abeilles  à  la  fos  ;  ce- 
pendant il  y  en  a  toujours  un  nombre  plus 
grand  qui  demeurent  en  repos  Se  forment 
des  grouppes  fans  mouvement  :  il  eft  probable 
que  ce  font  des  Abeilles  qui  fe  repofent ,  Si 
que  toutes  travaillent  Si  le  délaflent  à  leur 
tour. 

Indépendamment  de  la  cire  &  du  miel  , 
les  Abeilles  récoltent  une  troifième  fubftance ; 
elle  'îur  fert  d  enduire  les  patois  de  la  ruche, 
à  la  fermer  exactement  ,  en  ne  taillant  de 
libre  que  l'ouverture  pour  l'entrée  Si  pour  la 
fortie.  Cette  fubftance  eft  généralement 
connue  fous  le  nom  de  propolis.  C'eft  une 


réfine  foluble  à  l'efprit  de  vin  5c  à  l'huite- 
de  thérébenthine ,  fort  extenfible  quand  elle 
eft  fraîche ,  qui  fe  durcit  par  l'effet  du 
tems  &  fe  ramo'lit  à  la  chaleur;  elle  diffère 
par  l'odeur,  la  couleur  &  la  folidité^  non- 
feulement  dans  les  différentes  ruches ,  mai» 
dans  différentes  places  de  la  même  ruche. 
Sa  couleur  en  général  eft  un  brun  rougeâtre 
plus  ou  moins  foncé  à  fa  furface ,  &  le  jau- 
nâtre de  la  cite  à  fon  intérieur;  fon  odeur  eft 
aromatique ,  elle  a  les  propriétés  des  rélines 
en  général. 

Ce  n'eft  guère  que  dans  les  premiers  tet~\j 
que  les  Abeilles  fe  font  établies  dans  une 
ruche  qu'elles  ont  befoin  d'y  apporter  de  la 
propolis;  aulli  eft- il  allez  difficile  de  les  en 
voir  chargées  dans  d'autres  tems  ;  lorfqu'elles 
la  récoltent  à  la  campagne ,  &  qu'elles  la 
traufportent  à  la  ruche,  elle  eft  molle  & 
extenlible;  elles  la  rapportent  fous  la  forme 
de  deux  petites  plaques  ou  deux  écailles, 
fupportées  fur  leurs  pattes  de  derrière  :  c'eft 
fur- tout  le  foir  qu'elles  en  font  la  récolte; 
celle  qui  l'a  ramalTée  ne  tourroir  la  dépoicr, 
elle  ef"l  trop  tenace  ;  mais  quand  l'Abeille 
eft  pofée  ,  quelques-unes  de  (es  compagnes 
enlèvent  avec  les  mâchoires  des  parcelles  de 
propolis,  les  appliquent  où  il  eft  befoin,  & 
par  ce  moyen  les  pattes  de  la  première  Abeille 
font  peu  à  peu  déchargées.  On  croit  que  c'eft 
fur  les  peupliers  >  les  faules  Si  les  bouleaux 
que  les  Abeilles  ramaflent  principalement  la 
propolis  ;  elle  leur  fert  à  enduire  Its  parois 
de  la  ruche,  à  en  boucher  routes  les  fentes, 
comme  il  a  déjà  été  dit;  elles  en  er.duifent  en- 
core les  matières  qui  fe  trouvent  pat  hafard 
introduites  dans  la  ruche  cV  qui  fonr  trop  pe- 
fantes  pour  qu'elles  paillent  les  tranlp.irter 
au  dehoTs  ;  ain'i  _,  lorfqu'un  Limaçon  ,  une 
Limace ,  pénètrent  dans  la  ruche  ,  comme 
cela  arrive  quelquefois ,  les  Abeilles  tuent 
à  coup  d'aiguillons  cet  hôte  téméraire  Si  in- 
commode, &  le  couvrent  d'un  enduit  de 
propolis. 

Tout  le  monde  fait  que  c'eft  fur  les  fleurs 
que  les  Abeilles  ramaflent  la  miel ,  qu'il  leui 


P  R  tLlMiNAIRÈ. 


cclxj 


fert  de  nourriture  ,  &  qu'elles  en  font  pro- 
vision chus  leur  ruche;  elles  le  pompent  avec 
leur  trompe ,  elles  en  remportent  leur  efto- 
mac  qui  peut-être  regardé  comme  double  , 
Se  dont  le  fécond  eft  fortifié  par  des  mufcles 
circulaires  :  lorfqu'elles  ont  fait  la  récolte  du 
miel ,  elles  retournent  à  la  ruche,  s'arrêrent 
aux  alvéoles  qui  font  dans  l'ordre  d'être  rem- 
plis, &  ce  font  ceux  des  gâteaux  fupérieursj  el  es 
y  dégorgent  ie  miel  qu'e'les  ne  rendent  p*ï 
par  l'excr.  mité  de  la  trompe,  mais  par  une 
ouverture  placée  au-deflus  de  la  b  ie ,  .x 
cj  ft  la  bouche.  Ce  n'eft  q  ue  par  ie  tra 
vail  de  plutieurs  Abeilles  qu'un  feul  al- 
v  eft  rempli  de  mie..  Il  arrive  fouveiu 
qu'une  Abeille  qui  e:i  revient  chargée  eft 
r  ■  ré  par  d'autres  Abeilles  qui  n'ont  pu 
e  •    :c  ittei  &  qui  ont  befoin  d'aliment  _, 

a  elè  e  fa  munpe  ,  elle  dégorge  du 

miel  qi  e   les  compagnes  fucent.  Celui   qui 
q  I     ok;  à  la  ruche  y  eft  vetfé  dans  des 

a  !  ;  les  uns  relient  ouverts  &  dont 

le  s  aunes  font  fermés  par  un  couvercle  de 
cil  miel  des  premiers  alvéoles  eft  pour 

1        ie  foins   journaliers,   celui  des    féconds 
j  jours  &■  les  faifons  où  la  récolte  du 

miel  ;ie  peut  avoir  lien  à  la  campagne.  Clia- 
:U'éole  fermé  eft  rempli  autant  qu'il  le 
peut  être.  Cependant  le  couvetcle  n'a  pu  y 
être  appliqué  qu'après  que  le  miel  a  été  dé- 
pofé  3  êx  il  fembleroir  >  d'après  la  pofition 
horizontale  des  alvéoles ,  devoir  couler  6V 
fe  répandre,  mais  l'étroitelïe  du  v.tfe,  la  vif 
Colite  du  mie! ,  une  couche  d'un  miel  plus 
épais  dépoié  à  la  (urface,  empêchent  qu'il 
ne  décou'e  :  c'eft  don;  moins  à  le  contenir 
que  iert  le  couvercle,  qu'à  le  garantir  dans 
les  palfages  fréquens  des  Abeilles  fur  les  al- 
véoles, à  empêcher  que  leurs  .pieds  n'y  tou- 
chent ,  &  à  le  détendre  du  contact  de  l'air 
qui  le  drtkcheroit ,  l'épaifliroit  trop,  état 
lus  lequel  il  n'eft  pas  un  aliment  convena- 
ble aux  Abeilles. 

9e.    Mémoire. 

j  la  fécondation  &  de  la  ponte  de  la  mère 

Abeille. 
M.  de  Rcauinur  commence  ce  mémoire 


en  remarquant  que  l'automne  &  l'hiver  font 
périt  un  (i  grand  nombre  d'Abeilles.,  qu'une 
ruche  très-peui?iée  à  la  fin  de  l'été j  eft  fou- 
vent  ptefque  déferre  à  la  fin  de  l'hiver  j 
mais  ce.te  dépopulation  eft  bientôt  réparée 
au  prinretnSj  &  vers  la  fin  de  mai  le  nombre 
des  hab  ans  eft  (i  grand  ,  que  la  ruche  ne 
leur  fuffit  plus ,  qu'il  faut  forcément  qu'il  en 
forte  de  nombreux  etlaims.  Cependant  cette 
merveille ufc  propagation  eft  ie  produit  de  la 
feule  rnèie  qui  a  lurvécu  à  la  p.upart  de  fes 
compagnes  :  c'eft  à  renouveller  l'efpèce  dé- 
périe  qu'elle  eft  deûinée;  notre  auteur  borne 
à  ce  feul  mais  in. ponant  objet,  toutes  fes 
fonctions  ,  &  il  réfute  toutes  les  merveilles 
que  les  anciens  ont  débitées  fur  (es  droits,  fa 
vigilance  j  fur  les  ordres  qu'on  prétendoit 
qu'elle  donnoit,  &  enfin  fur  ie  gouvetnemenc 
qu'on  lui  atttibuoit. 

Ce  n'eft  pas  fur  le  moral  feul  de  la  mère 
Abeille  que  les  anciens  s'étoient  trompés,  ils 
avoient  même  méconnu  fon  fexe  ,  ils  en 
avoient  fait  un  roi  ;  Swammerdam  eft  le 
premier  qni  ait  reconnu  cV  déterminé  le  fexe 
de  ce  prétendu  roi.  Cependant  Piine  &  quel- 
ques anciens  avec  lui  ,  avoient  foupçonné 
que  c'eft  une  femelle.  Tout  le  monde  fait 
q  e,  fuivant  l'opinion  ancienne,  c'étoit  la 
corruption  qui  produifoit  les  infectes ,  que  de 
la  chair  de  Taureau  naiiïbient  les  Abeilies, 
de  la  tête  du  Lion  les  rois  de  ces  courageux 
animaux,  &c.  Nous  ne  nous  arrêterons  pas 
plus  long  -  tems  à  a.s  erreurs  auxquelles 
d'au  res  erreurs  ont  fuccédé  quelque  rems  ; 
car  on  a  prétendu  que  les  reines  naifiyieni 
des  reiiej,  les  ouvrières  des  ouvrières  ;  d'au- 
tres j;n  pris  les  Bourdons  qui  font  les  mâles, 
pour  les  feme  les  ,  &  ci  a  aufii  imaginé, 
mê  ie  très- anciennement,  que  les  Abeilles 
n'avoient  point  de  fexe  ,  mais  qu'elles  ap- 
port nent  dans  leur  ruche  certaines  fubftances 
d'où  naiileient  des  Vers  c]ui  devenoisnt  des 
Mouches. 

Si,  dans  les  mois  d'avril  de  de  mai,  lorf- 
qu'un  eftaim  n'habite  une  ruche  que  depuis 
huit  à  dix  jours ,  on  en  faifit  la  mère ,  qu'on 


cclxij  DISC 

la  facrilîe  Se  qu'on  l'ouvre ,  dans  le  moment 
où  elle  eft  en  pleine  ponte  j  on  découvre 
à  la  vue  fimple  des  grains  en  grand  nombre, 
Se  d'autres  phi*  petits,  à  l'aide  d'une  loupe  > 
en  quantité  innombrable.  11  eft  aifé  de  re- 
connoîtte  que  ces  grains  font  des  œufs,  de  c'eft 
déjà  une  aftez  forte  preuve  que  c'eft  par  des 
œufs  que  les  Abeilles  fe  multiplient  ,  que 
c'eft  la  mère  qui  les  produit.  Si  on  prelfe 
l'extrémité  du  corps  des  Bourdons ,  on  en 
fait  fottir  deux  appendices  ou  corps  charnus, 
6c  iî  on  ouvre  le  ventre  de  ces  infectes ,  on  y 
remarque  des  vaiiTeaux  remplis  d'une  liqueur 
blanche.  Ces  feuls  indices  ftfffifent  pour  faite 
préfumer  que  ce  font  des  mâles  deftinés  à 
féconder  la  mère.  Mais  en  quelque  rems  au 
Contraire  qu'on  falfe  l'anatomie  des  Abei  lies 
Ordinaires  ou  Mulets,  on  ne  reconnoit  en 
elles  que  les  vifeères  qui  fervent  à  l'entre- 
tien de  l'individu  _,  &  aucune  partie  relative 
à  l'un  des  deux  fexes  ;  on  eft  donc  fondé  a 
penfer  que  les  Mulets  n'an  ont  pas. 

.  Lorfque  la  mère  Abeille  fait  fa  ponte  , 
elle  pateourr  les  rayons  à  certaines  heures, 
&  c'eft  ordinairement  le  matin  ,  de  fept  a 
dix  heures  ;  elle  marche  d'un  pas  lent ,  ac- 
compagnée de  quelques  Mouches  rangées  au- 
ront' d'elle;  elle  introduit  fa  tête  dans  chaque 
alvéole  ouvert  ,  comme  pour  l'examiner,  & 
ïorfqu'elle  la  trouvé  vide,  elle  y  fait  entrer, 
en  .fe  retournant ,  l'extrémité  de  fon  corps , 
eile  y  dépofe  vers  le  haut ,  au  parois  qui  tait 
le  fond  j  un  œuf  qu'elle  introduit  par  (a  pointe 
à  ia  furface  de  la  cire.  L'œuf  eft  oblong,  il 
demeure  dépofe  dans  une  (ituation  horizon- 
tale plus  ou  moins  incliné  ;  cette  opération 
ne  demande  qu'un  inftant  &  eft  fucceflïve- 
ment  répétée  un  très-grand  nombre  de  fois, 
car  la  fécondité  de  la  ir  ère  Abeille  eft  11 
grande,  que  dans  les  commencemens  de  l'c- 
Bablilîement  d'une  ruche ,  les  ouvrières  ont 
bien  de  la  peins  à  conïtruire  un  allez  grand 
nombre  d'alvéoles  pour  fuffire  à  la  fécondité 
de  h  mère  qui  ne  dépofe  cependant  qu'un 
œuf  dans  chaque  alvéole  ,  mais  qui  en  dépofe 
fouvaat  dans  des  alvéoles  qui  ne  font  que 
BQJsniqçacés.  M.  de  Réaqrnui  évalue  a  àov.z<z 


OURS 

mille  le  nombre  des  œufs  qu'une  mère  produit 
en  moins  de  deux  mois  au  ptintems,  faifonou 
la  propagation  eft  dans  toute  fa  force. 

Les  alvéoles  deftinés  aux  Vers  qui  fe  chan- 
gent en  mâles ,  ceux  conftruits  pour  les  Vers 
qui  deviennent  des  mères  ont  plus  détendue 
que  les  alvéoles  ordinaires.  La  mère  Abeille 
dépofe  dans  chacun  de  ces  alvéoles  l'efpece 
d'œuf  auquel  il  eft  deftiné  ;  la  relation  entre 
la  connoilfance  de  l'alvéole  &  de  l'œuf  qu'elle 
va  y  dépofer,  font  un  de  ces  phénomènes 
qu'on  ne  peut  expliquer  que  par  le  mot  vague 
à'inftiacl.  Un  alvéole  deftiné  pour  une  mère 
a  tne  telle  capacité _,  il  coûte  l'emploi  de  tant 
de  cire  ,  qu'un  feul  pèfe  autant  que  cent  al- 
véo'es  ordinaires  ck  même  plus  Cependant 
une  mère  pond  quelquefois  de  quinze  à 
vingt  œufs  deftinés  à  donner  naifTance  à  de 
nouvelles  mètes  ;  mais  quelquefois  elle  n'en 
pond  que  trois  ou  quatre,  &  même  aucun  ; 
alors  la  ruche  ne  fournit  pas  d'elfaim.  Ce 
n'eft  p.is  leuiefneift  par  l'étendue  ,  mais  en- 
core par  la  forme  que  les  alvéoles  ou  cellules 
pour  les  mères  diffèrent  des  ordinaires;  ces 
alvéoles  *ne  rclfcmblent  pas  mal  à  un  gobelet 
remerfé  ,  attaché  au  gâieau  de  cire  par  un 
pédicule. 

Après  les  faits  dont  nous  venons  de  donner 
un  exttait  ,  M.  à-  Réaumut  entre  dans  des, 
détails  anatomiques  fur  les  parties  fexuelles 
des  mères  &  des  mâles  ou  Faux-Bourdons, 

L'ovaire  de  chaque  mère  Abeille  eft  dou- 
ble ,  &  comme  celui  de  plufieurs  autres  in- 
feétes  ,  un  affemblage  de  vailfeaux  qui ,  ti- 
rant leur  origine  du  même  point ,  aboutillent 
tous  à  un  canal  commun. Ces  vailfeaux,  dans 
les  tems  éloignés  de  la  ponte  ,  comme  en 
hiver  ,  font  d'une  ténuité  extrême  ,  mais  r.u 
printemSj  dans  la  faifon  de  la  ponte,  ils  font 
gonflés  &  remplis  d'une  prodigieufe  quantité 
d'oeufs. 

Les  différens  vaiiTeaux  des  deux  ovaires 
a'ooutiffent  à  deux  canaux  qui  fe  terminent 
en  un  feul  canal.  Ce  dernier  conduit   : 


VRÉLIM1NA1RE. 


eclxiij 


regarde  P*r  Swammerdam  comme  la  matrice  ; 
c'elt  un  canal  fore  court ,  dans  le  trajet  du- 
quel les  œufs  font  enduits ,  félon  !e  même 
auteur,  d'une  matière  vifqueufe  propre  à  ks 
fixer  contre  les  parois  des  alvéoles. 

Swammerdam  évalue  à  cent  quarante  le 
nombre  des  vaiffeaux  de  chaque  ovaire ,  & 
il  a  compté  dix-fepe  ceufs  par  chaque  vaif- 
feau  ,  fans  ceux  qui ,  étant  encore  loin  de  pa 
roître  au  jour ,  étoient  trop  petits  pour  être 
remarqués  ,  ainfi  il  a  pu  compter  cinq  mille 
cent  oeufs  fur  les  deux  ovaires,  Se  l'on  peut, 
fans,  fe  tromper,  fuppofer  qu'il  y  en  avoir 
le  double  que  leur  petitelle  déroboit  à  la  vue 
de  l'obfervaceur.  On  ne  doit  donc  plus  être 
furptis  qu'une  feule  mère  donne  nailiance 
à  onze  ou  douze  mille  Abeilles. 

L'ouverture  des  mâles  ou  Faux- Bourdons 
montre  leur  corps  rempli  de  vaideaux  fper- 
inatiques ,  <Sc  l'on  ne  trouve  aucune  partie 
femblable  à  ces  vaifleaux  ,  ni  à  l'intérieur  des 
mères  ,  ni  dans  les  Abeilles  ouvrières.  lin 
prelîant  l'extrémiré  de  leur  corps  on  en  fait 
ibrtir,  non  du  bout  du  dernier  anneau  ,  qui 
n'eft  pas  percé  à  fon  extrémité  ,  mais  en 
deirous  de  cet  anneau,  différentes  pièces  dont 
l'auteur  fait  la  djfcription,  dont  on  ne  peut 
donner  une  jufte  idée  fans  le  fteours  des 
figures  ,  ce  qui  nous  force  de  renvoyer  à 
l'ouvrage.  Ces  parties  font  viliblement  defti- 
nées  pour  l'accouplement; cependant  perfonne 
ne  dit  avoir  vu  une  mère  dans  cer  actej  Si 
beaucoup  d'auteurs  prétendent  qu'il  n'a  p  s 
lieu.  Mais  ce  n'eft  pas  une  pr  uve  que  la  mère 
Abeille  ne  s'accouple  pas.  L'analogie  eft  con- 
traire à  cette  opinion.  Nottc  auteur  a  vu  des 
Bourdons  s'accoupler ,  d'autres  onr  vu  des 
Guêpes  dans  l'accouplement,  &  les  familles 
des  Bourdons  &  des  Guêpes  fent,  commeceles 
des  Abeilles,  cempofées  demères,  de  mâles& 
d'ouvrières.  11  eftdoncrrès-probable  que  le  mé- 
mo aère  a  li  u  de  la  parr  des  Abeilles.  Les  an- 
ciens penfoient  que  les  mâles  répandoient  fur 
les  œufsj  après  la  ponte  ,  une  liqueur  qui  les 
fécondoit,  k  Swammerdam  a  imaginé  que 
les  œufs  étoient  fécondés  dans  les  ovaires  de 


la  mère  Abeille  par  les  efprits  ou  odeurs  qui 
émanent  des  mâles,  fans  qu'il  fût  bel. 'in  que 
celles  ci  s'unifient  aux  mâles  Le  nombre  des 
mâles,  qui  monte  quelquefois  à  mille  pour 
une  feule  mère  ,  eft  un  argument  allez  fotr 
en  faveur  de  ces  deux  opinions.  Mais  on  a 
vu  des  mère;  Bourdons  Si  des  mères  Guêpes 
qui  vivent  dans  les  mêmes  circonstances  par 
(apport  au  nombre  des  mâles,  jointes  avec 
un  de  ceux-ci  ;  il  paroît  donc  qu'il  ne  manque 
qu3  d'avoir  furpris  une  Abeille  mère  dans 
le  même  aéte,  obfervation  qui  ne  peut  qu'être 
fort  rare,  à  caufe  dts  gâteaux  de  cire,  des 
ojrouppes  d'Abeilles  qui  dérobent  la  mère  aux 
yeux  de  l'obfervateur  hors  les  tems  où  elle 
pafle  d'une  cellule  à  une  autre  pour  y  faire 
fa  ponte.  L'auteur  rermine  ce  mémoire  par 
des  faits  qui  paroiffent  bien  forts  en  fav'eur 
de  l'accouplement  des  Abeilles  :  deux  mères 
jeunes  &  vigoureufes ,  renfermées  dans  des 
poudriers  de  verre  avec  des  mâles  aufli  vi- 
goureux y  ont  fait  à  ceux-ci  les  avances,  les 
ont  recherchées  ,  leur  ont  offert  du  m;el  , 
ont  pris  à  leur  égard  différentes  attitu- 
des ,  ont  paru  chercher  à  les  animer  y 
Si  dans  plufieurs  circonftances  l'exrrémicé 
de  leur  corps  s'eft  trouvée  en  contait.  Il  pa- 
roît donc  que  ce  font  les  mères  qui  excitent 
les  Bourdons  naturellement  froids ,  &  que 
l'acte  ne  confifte  que  dans  une  juxra-rolition 
des  parties ,  un  attouchement  ou  une  union 
momentanée ,  comme  la  chofe  a  lieu  par 
rapport  aux  oifeaux  Ôc  aux  Poiffons. 


M 


£    M    O    I    K    E. 


Des  moyens  de  faire  pajfer  les  Abeilles  d'unz 
ruche  dans  une  autre  ,  €r  comment  on  peut 
examiner  une  à  une  toutes  celles  d'une  ruche. 

Il  eft  également  utile  pour  l'obfervatenr  & 
pour  celui  qui  entrerient  des  Abeilles  par  ces 
vues  économiques,  de  connoître  des  moyen? 
cle  les  faire  palier  d'une  ruche  dans  une  autre. 
De  cette  façon  on  fe  met  en  poffdiion  de 
Iturs  travaux  fans  les  perdre,  comme  il  arrive 
par  la  pratique  ufitée  de  les  fufToquer  dans 
leur  ruche  pour  s'emparer  de  la  cire  Si  du 


cclxiv 

miel  ;  il  efl:  auffi  avantageux  aux  Abeilles  de  J 
les  forcer  à  changer  de  logement  quand  les  ( 
faufles  Teignes  fe  font  trop  multipliées  dans 
leur  habitation,  &  qu'elles  y  dctruifent  plus 
que  les  Abeilles  ne  peuvent   réparer.   Mais 
c'eft  fur-tout  parce  pallage  d'une  ruche  à  une 
autre  que  l'obiervareur   s'alïure  de  certains  ' 
faits,  comme  de  ce  qu'il  n'y  a  qu'une  mère  dans 
chaque  ruche  pendant  la  plus  grande  p.ir^ 
rie  de  l'année,  du  tems  où  il  y  en  a  plufieurs, 
que  pendant  neuf  mois  on  n'y  ctouve  pas  de 
mâles ,  Sec. 

La  manière  ordinaire  de  vider  une  ruche 
pour  en  remplir  une  autre ,  eft  de  renverfer 
la  première  fans  de/Tus  deffous  ,  de  la  fixer 
dans  cette  polition  ,  (oit  par  le  moyen  d'un 
trou  fait  en  terre  Se  dans  lequel  entre  ion 
fommet,  foit  par  quelques  grolfes  pierres  qui 
l'étaient;  on  choifit  pour  cette  opération  le 
matin  ou  le  foit  d'un  jour  un  peu  fiais,  & 
les  momens  où  des  nuages  cachent  lé  foleil; 
celui  qui  renverfe  la  ruche  s'eft  auparavant 
couvert  d'une  forte  de  demi-domino  de  toile 
de  crin ,  à  travers  lequel  il  voit  auifi  -  bien 
qu'à  travers  un  verre  ;  ce  domino  eft  lié 
Tous  les  bras  autour  du  corps,  les  mains  font 
«aranties  par  un  gant  couvett  d'un  fécond 
gant  de  lame,  &  les  jambes  le  font  ou  par 
des  botines  de  cuir  ou  des  ferviettes  qui  for- 
ment plufieurs  tours;  de  cette  façon  on  n'a 
pas  à  craindre  d'être  piqué.  Par-defTus  la 
ruche  pleine  Se  rem/erfée ,  on  en  pofe  dans 
ion  fens  natutel  une  vide  de  même  diamètre , 
cv  l'on  bouche  les  vides  entre  les  deux  ruches 
avec  de  la  terre  grade  ou  de  la  fiente  de 
vache ,  puis  de  deux  baguettes  que  l'on  tient 
une  de  chaque  main  ,  on  frappe  précipi- 
tamment fur  les  côtés  de  la  ruche  tenverfée  : 
fa  politio'i ,  le  bruit,  l'ébranlement  des  coups 
de  baguette  déterminent  les  Abeilles  à  mon- 
tet  de  la  ruche  inférieure  dans  la  fupérieure; 
on  juge  ,  au  bourdonnement  qu'on  entend 
dans  cette  dernière,  du  nombre  des  Mouches 
qui  y  onrpalFé,  &  lorfqu'il  eft  confidérable, 
on  enlève  la  ruche  fupérieure,  on  la  porte  à 
l'endroit  où  étoit  l'inférieure ,  &  on  l'y  met 
dans  la  même  pcfition,  circonftance  elTen- 


DISCOURS 


tielle  :  mais  fi  les  Abeilles  font  lentes  à  mon- 
ter dans  la  ruche  fupérieure  ,  on  agite  les  deux 
ruches  à  bras ,  ce  qui  détermine  au  moins 
un  petit  nombre  d'Abeilles  à  monter  dan» 
la  fupérieure,  effet  qui  fuffit  ;  on  étend  au- 
près de  la  nouvelle  ruche  un  drap  ,  on  fe- 
coue  rudement  dellus  l'ancienne  ruche  dont 
l'ouverture  eft  tournée  en  bas;  on  a  foin  de 
pofer  une  planche  d'an  bout  furie  drap,  Se 
de  l'autre  à  l'ouverture  d  la  nouvelle  ruche; 
les  Abeilles  renverfées  de  fore*  lur  le  drap, 
près  dîme  habitation  qu'elles  connoiffent, 
s'acheminent  vers  celle  qui  en  occupe  la 
p:ace.  Cependant  il  y  en  a  qui  sobllinent  à 
refter  dans  leur  ancienne  demeure  ;  on  les 
néglige, on  les  enlève  en  féparaiil  de  la  tuchc 
avec  un  couteau  fait  exprès  les  gâteaux  de 
cire;  on  balaie  avec  les  barbes  d'une  plume 
les  Mouches  qui  y  font  refté;  s  cramponnées. 

M.  de  Réaumur  décrit  enfuite  la  manière 
de  faire  palier  lesAbeiiles  dans  une  antre  ruche 
par  le  moyen  de  la  fumée  Se  par  le  moyen 
de  Peau.  De  ces  deux  méthodes ,  la  première 
a  l'inconvénient  de  faire  périr  fouvent  un 
afTez  grand  nombre  d'Abeilles  >  Se  l'exécu- 
tion en  efl  afTez  difficile.  Je  ne  m'arrêterai 
pas  par  cette  raifon  à  la  décrire;  je  donnerai 
une  idée  de  l'autre  méthode  qui  eft  plus 
fîmple,  plus  commode,  &  qui  entraîne  moins 
de  perte. 

Le  foir  du  jour  qui  précède  le  changement 
qu'on  médite  pour  le  lendemain  ,  on  fait  à 
la  ruche  qu'on  veut  dépeupler  quelques  ou- 
vertures à  fon  fommet  ;*le  lendemain  de  bon 
matin  on  la  tranfporte  près  d'un  puits ,  fut 
le  bord  duquel  on  a  placé  un  baquet  aufli 
profond  que  la  ruche  eft  haute  ;  on  la  pofe 
lur  le  fond  du  baquet;  on  pofe  au -dellus 
de  l'ancienne  ruche  la  nouvelle  ,  par  fa  bafe 
qui  reçoit  le  fommet  de  l'ancienne ,  on  lutte  les 
ouvertures  qui  peuvent  être  entre  les  deux, 
en  fe  fervant  de  terre  glaife  ;  on  remplit  le 
baquet  d'eau  qui  force  les  Abeilles  à  monter 
dans  la  ruche  nouvelle,  on  l'enlève,  on  la 
pofe.,  dans  le  voifinage  ,  fur  un  terrein  uni 
&  folide  qui  bouche  fon  ouverture  3  Se  on 

la 


PRÉLIMINAIRE. 


:elxy 


la  porte  ,  quand  le  tumulte  commence  à  y 
diminuer  j  à  la  place  qu'on  lui  delline.  Ce- 
pendant des  Mouches  en  affez  grand  nombre 
tombent  dans  Teau  par  divers  accidens  ;  il 
faut  les  p 'xlier  avec  une  ccumoire  à  la  furface 
où  elles  font  foutenues,  les  étendre  fur  un 
drap  près  de  la  nouvelle  ruche  :  bientôt  elles 
reprennent  leur  vigueur,  elles  fe  re  èvent  & 
entrent  dans  la  nouvelle  habitation,  il  en 
périt  fort  peu  &c  moins  que  de  toute  autre 
manière.  Mais  le  miel  qui  le  trouve  dans 
des  cellules  ouvertes  eft  endommagé;  c'eft 
une  perte  fort  médiocre,  parce  que  la  plus 
grande  partie  du  miel  eft  contenue  dans  des 
alvéoles  fermés ,  ou  il  eft  garantie  par  la 
cire. 

L'obfervation  qu'une  Abeille  qui  paroît 
noyée  Se  privée  de  la  vie  peut  la  reprendre, 
conduilît  M.  de  Réaumut  à  fe  fervir  de  1  eau 
pour  obferver  les  Abeilles  d'une  ruche  une  à 
une,  les  pouvoir  compter,  y  diftinguer  les 
bourdons,  y  chercher  la  mère.,  &c. 

Il  remarqua  &  connut  par  divers  effais 
qu'une  Abeille  peut  refter  long-tems  fous 
l'eau ,  neuf  heures  <Sc  davantage  fans  y  per- 
dre la  vie,  qu'en  l'effiiyant.,  ou  la  rechauf- 
fant, elle  reprend  fes  forces  &  fon  activité; 
quand  il  eut  fait  fes  tentatives  fur  qutlmies 
individus  ifolés,  il  n'héfita  plus  à  fubmerger 
les  Abeilles  d'une  ruche  entière  &  par  ce 
procédé  il  eut  un  moyen  d'examiner  l'inté- 
rieur d'une  ruche  j  l'état  de  fes  habitans  fuis 
les  faire  périr ,  en  tout  tems  Se  toutes  les  fois 
qu'il  le  jugea  à  propos.  Il  décrit  dans  le  refte 
du  mémoire  les  manipulations  nécefîàires 
pour  fubmerger  les  Abeilles,  les  fécher^  les 
réchauffer  &  les  rappelier  à  la  vie;  pour  fé- 
cher  leur  habitation  qu'on  a  inondée.,  la  re- 
meure en  état  de  les  recevoir  ;  &  il  expofe  les 
différentes  obfervations  qu'on  peut  fe  propo- 
fer  de  faire  par  le  moyen  de  ,1a  fubmerhon. 
Ces  divers  objets  font  fort  curieux,  mais  ils 
font  d'un  détail  qui  ne  permet  pas  d'extrait 
&  nous  exhortons  le  ledUur  que  ces  mêmes 
objets  pourroient  intéreffer }  à  lire  le  mémoire 
même. 

mjloïre  Naturelle  ,  InftHes.  Tome  IV. 


M 


E    M    O   I    R.    E. 


De  ce  qui  fe  pajfe  dans  chaque  alvéole  d'une 
ruche  depuis  qu'un  œuf  y  a  été  dépofé  ,  jif- 
qu'à  ce  que  le  Ver  forti  de  cet  œuf  parvienne 
à  être  une  Abeille. 

Les  œufs  des  Abeilles  font  oblongs,  plus 
gros  à  un  bout  qu'à  l'autre ,  de  couleur  tirant 
lurcedede  lagirafole,  ils  n'ont  pourenveloppe 
qu'une  (impie  membrane  ;  ia  mère  n'en  dépo- 
fé qu'un  dans  chaque  cellule  6V  ,  comme  ou 
l'a  déjà  dit  ailleurs,  elle  Penfonce  par  fou 
bout  pointu  à  l'orifice  de  la  cire  j  il  demeure 
fufpendu  &  incliné  par  le  moyen  d'un  gluten 
qui  le  retient.  Cependant  il  arrive  quelque- 
fois, lorfque  le  nombre  des  alvéoles  ne  repond 
pas  à  la  fécondité  de  la  mère  ,  qu'elle  dépofe 
plufieurs  œufs  dans  un  même  alvéole  ;  le 
plus  grand  nombre  qu'on  y  en  ait  obfervé  eft 
de  quatre. 

C'eft  un  fentimentqui  a  long-tems  été  ac- 
ctédité  que  les  Abeilles  couvent  leuts  œufs 
&  cette  fondion  avoir  été  adjugée  aux  mâ- 
les ;  mais  on  a  reconnu  par  des  obleivauons 
plus  exactes  que  les  œufs  n'out  befoin  pour 
éclorre  que  du  degré  de  chaleur  répandu  d  ns 
la  ruche;  ce  degré  ,  toujours  confidérable, 
l'eft  fouvent  autant  que  celui  de  l'incubation 
d'une  poule. 

La  fortie  du  Ver  hors  de  l'œuf  a  lieu  deux 
ou  trois  jours  après  la  ponce,  (es  m.ramor- 
phofes  font  promptes  Se  au  bout  de  vingt: 
à  vingt  8i  an  jour  l'Abeille  dans  laquelle  il 
s'eft  transformé  prend  fon  eilor. 

Le  Ver  nouveau  né  eft  long;  il  fe  tient  en 
rond;  il  pofe  fur  !e  fond  de  ia  cellule  cou- 
vert d'une  forre  de  bouillie  qui  lui  ferc 
de  couffin  &  de  nouriturej  cette  bouillie  ne 
fuffiroitpas  à  fon  entretien,  fi  elle  n'étoit  fré- 
quemment renouvellée  ,  c'eft  un  foin  que 
prennent  les  ouvrières  attentives  à  vifiter  les 
cellules  &  à  les  approvifionner  en  y  dégorgeant 
la  pâtée  dont  *es  Vers  (e  nouiriflenï.  Cette 
pâtée  ou  bouillie  a  m:  goût  itafipide  ou  p';ù- 


cclxvj 


DISCOURS 


tôt  elle  n'en  a  pas  ;  c'eft  comme  une  forte 
de  colle;  il  eft  probable  que  c'eft  un  réfidu 
de  la  cire  brurce  &  du  miel  changes  en 
cetre  pâtée  par  l'ac~tion  des  vifeères  de  la 
mouche  qui  la  dégorge.  Mais  ce  qui  'doit 
être  remarqué  ,  c'eft  que  les  Abeilles  propor- 
tionnent à  l'âge  des  Vers  la  pâtée  dont  elles 
les  nouriffent;  infipide  &  plus  claire  dans  les 
commencemens,  elle  a  plus  de  confiftance  & 
prend  un  goût  fucré  à  mefure  qu'ils  avancent 
en  âge.  f  Nous  nous  interromperons  ici  un 
inftant  pour  remarquer  que  les  oifeaux  qui 
l'.ourilfent  leurs  petits  en  dégorgeant  comme 
les  Abeilles  l'aliment  dont  ils  ont  beroin, 
leur  donnent  de  même  dans  les  premiers 
jours  une  nourriture  fluide  qu'on  a  regardée 
dans  ces  derniers  rems  comme  un  véritable 
lait  fourni  par  des  glandes  du  pharinx  , 
qu'enfuite  ils  les  alimentent  d'une  pâtée 
plus  épaifle.,  &  fiuiflent  par  les  nourrir  de 
grain  (implement  amoli  :  cette  analogie  entre 
des  infectes  &  des  oifeaux  qui  nourrirent 
leurs  petits  par  regorgement  ,  nous  a  paru 
mériter  de  fixer  un  moment  l'attention  du 
lecteur  ;  s'opéreroit-il  dans  les  Abeilles  , 
-comme  on  l'a  cru  de  nos  jours  pour  les  oifeaux, 
une  fécrétion  laueufe  dans  les  premiers  mo- 
mens  de  la  naiflance  des  jeunes  ;  où  l'ali- 
ment plus  fluide  n'eft-il  que  le  réfidu  d'un 
grain  plus  longuement  digéré  ,  du  miel  & 
de  la  cire  brutte  plus  élaborés  par  les  vifeères 
de  l'Abeille  qui  s'en  eft  nourrie  ? 

Les  Vers  des  Abeilles  n'ont  pas  de  pieds; 
ils  paiTent  leut  état  de  Vet  roulés  fur  eux 
mêmes;  ils  font  d'abord  d'un  blanc  bleuâtre 
ôi  d'un  blanc  de  lait  par  la  fuite,  ils  font  h 
mois  &  fi  pulpeux  qu'on  ne  peut  guère  les 
toucher  fans  les  blelîer  :  ils  ont  une  tête  de 
figure  confiante,  une  forte  de  bouche  alon- 
gée  &  deux  dents  peu  fortes  &  peu  apparen- 
tes :  ils  prennent  leur  accroillement  en  moins 
de  fix  jours  &  au  bout  de  huit  de  la  ponte , 
car  ce  n'eft  qu'au  bout  de  deux  jours  qu'ils 
fortent  de  l'œuf.  Lorfqu'ils  ont  atteint  leur 
grandeur  &  qu'ils  n'ont  plus  befoin  d'ali- 
mens  ,  des  ouvrières  ferment  la  cellule  en 
y  appliquant  un  couvercle  de  cire.  Alors  le 


Ver  fe  déroule,  il  s'étend,  il  rapide  fa  de- 
meure de  foie  ;  il  refte  dans  l'inaction 
après  certe  opération  &  il  paiTe  ,  environ 
au  bout  de  vingt-quatre  heures  ,  à  l'état  da. 
nymphe. 

Lorfque  par  un  accident  quelconque  un 
gâteau  le  détache  en  tout  ou  en  partie  & 
tombe  au  fond  de  la  ruche ,  les  Abeilles  arra- 
chent les  Vers  des  cellules  qui  ne  font  pas 
fermées,  les  tuent  &  les  portent  hors  delà 
ruche;  il  arrive  quelquefois  même  qu'elles 
ufent  de  ce  cruel  procédé  envers  les  Vers 
qui  fe  trouvent  de  même  dans  des  cellules 
ouvertes ,  quoiqu'il  ne  foit  arrivé  aucun  dé- 
rangement dans  les  gâteaux  :  nous  ne  fuivon» 
point  l'auteur  dans  les  fuppoiîtions  q  l'il  fait 
pour  expliquer  une  manière  d'agir  fi  oppofée 
aux  foins  que  les  Abeilles  prennent  ordinai- 
rement de  leur  poftérité  :  il  nous  paroît  trop 
difficile  de  pénétrer  les  caufes  de  ces  con- 
tradictions apparentes  &  que  c'eft  trop 
hafarder  d'en  donner  des  explications  mo- 
rales. 

La  cellule  poui  une  mère  eft,  comme  ou 
l'a  dit,  plus  grande;  les  Abeilles  1  approvi- 
sionnent aufli  de  plus  de  nourriture j  il  ntn 
refte  pas  dans  les  cellules  ordinaires  après  le 
changement  du  Ver  en  nymphe  &  on  ne 
ttouve  une  portion  furabondante  après  ce 
changement  que  dans  les  cellules  des  mères. 

Lorfque  les  parties  de  l'Abeille  ont  pris 
leur  confiftance  fous  la  peau  de  nymphe  , 
cette  peau  fe  fend,  l'Abeille  en  fort;  el'e  fe 
fert  de  fes  dents  pour  percer  le  couvercle 
de  cire  qui  ferme  l'alvéole,  pour  le  rompre 
par  fragmens;  lorfque  l'ouverture  eft  allez 
grande,  elle  patte  au  dehors  fa  tête  &  {es 
deux  premières  pattes  qui  lui  fervent,  en  fe 
cramponnant  à  titer  au  dehors  le  refte  du 
corps  ;  elle  fe  pofe  aux  environs  de  la  cellule 
dont  elle  vient  de  fortir  ;  fes  aîles  achèvent 
de  fe  développer ,  &  fes  membres  de  fe  forti- 
fier en  perdant  l'humidité  furabondante  qui 
les  mouille  encore;  cette  évaporation  eft  ac- 
célérée par   d'anciennes  mouches  qui  s'ap-; 


PRÉLIMINAIRE. 


proch?nc  de  la  nouvelle  &  l'effuient  avec 
leur  trompe;  l'Abeille  nouvellement  née  a 
les  couleurs  moins  foncées  &c  le  ventre  plus 
gros  :  li  on  l'ouvre  on  le  trouve  rempli  de 
miel ,  &  cec  aliment  entroit  en  plus  grande 
proportion  dans  la  pâtée  dont  les  Vers  ont 
été  alimentés  dans  les  derniers  tems  :  ainfi 
le  miel  qu'ils  ont  confommé  fur  la  fin  de 
leur  vie  s 'eft  confervé  dans  leur  vifeère  3  les 
a  nourris  pendant  qu'ils  croient  en  nymphe 
&  c'eft  encore  leur  premiec  aliment  dans 
l'état  de  Mouche. 

Qu'on  me  permette  de  rappeller  encore 
ici  l'analogie  qui  fe  trouve  entre  le  Poulet 
&c  le  Ver  des  Abeilles:  le  jaune,  aliment  le 
plusconlîftant  de  la  nourriture  que  l'œuf  ren- 
ferme fe  confervé  plufieurs  jours  dans  les 
vilcères  du  Poullîn  tout  formé  }  renfermé 
fous  la  coquille,  état  qui  répond  à  celui  de 
nymphe  j  &  il  eft  encore  le  premier  aliment 
du  Pouflin  forti  de  la  coquille  :  de  même 
le  miel ,  partie  plus  nournlFante  de  la  pâtée 
fe  confervé  dans  les  vifecres  du  Ver,  &  il 
eft  la  première  nourriture  de  l'Abeille  n»u- 
vellement  née:  aufïi-tôt  qu'elle  fenr  ks  mem- 
bres affermis  elle  prend  fon  eftor ,  elle  fuit 
les  autres  Mouches  à  la  campagne,  &r  elle 
exécute  les  mêmes  travaux;  il  naît  quelque- 
fois plus  de  cent  Mouches  par  jour  dans  une 
feule  ruche. 

IIe.      MÉMOIRE. 

Des  F.(faims. 

Les  ruches  font  des  pertes  confidérables 
pendant  l'hiver,  mais  au  retour  du  printems 
l'Abeille  mère  recommence  fa  ponte.  Les 
œufs  qu'elle  dépofe  d'abord  ne  produilent  que 
des  Abeilles  ouvrières  qui  ne  font  qu'au  bout 
d'environ  trois  femaines  eta  état  de  travai1- 
ler;  quelque  tems  après  il  naît  des  mâles 
ou  faux  Bourdons  ,  &  p:'U  après  une  &  quel- 
quefois plufieurs  jeunes  mères;  le  nombre 
des  ouvrières  depuis  le  printems  eft  confidé- 
rab'e,  &  alors  la  ruche  fe  trouve  fuuhargce. 
Cependant  ce  n'eft  pas  feulement  le  manque 


cclxvlj 

de  place  ,  la  gêne  ,  qui  déterminent  une  par- 
tie des  Abeilles  à  quitter  leur  habitation  ÔZ 
à  en  chercher  une  nouvelle;  il  faut  de  |  lus, 
&  c'eft  une  condition  indifpenfable  ,  qu'il 
foit  né  dans  la  ruche  une  jeune  mère  que 
l'eflaim  puifte  fuivre  &  qui  lui  allure  une 
poftérité;  (ans  cette  condition  il  ne  fe  faic 
pas  d'émigration. 

Des  ruches  fi  peuplées  qu'elles  ne  fau- 
roient  contenir  toutes  les  mouches ,  ne  don- 
nent pas  d'edâim  parce  qu'il  n'y  a  pas  de 
jeune  mère,  &  d'autres  ruches  dans  lefquelles 
il  refte  encore  beaucoup  de  place  à  occup- 
per,  en  donnent  aufli- tôt  qu'une  jeune  mère 
eft  née  :  elle  eft  en  état  de  conduire  les 
Abeilles  qui  la  fuivent  &  auxquelles  on 
donne  le  nom  à'ejjaim  fort  peu  de  jours 
aptes  fa  naiflance ,  peur  -  être  dès  le  jour 
,  même  :  mais  la  férénité  du  ciel  ,  la  tem- 
pérature de  l'air  accélèrent  ou  retardent  fa 
fortie. 

Une  ruche  effalmera  bientôt  ou  jettera 
un  elfaim  ,  lorfqu'on  y  voit  des  mâles ,  quand 
dans  un  beau  jour  il  fort  peu  d'Abeilles; 
l'inftant  eft  plus  proche  lorfque  le  foir  & 
la  nuit  même  on  entend  dans  la  ruche  un 
bruit  qui  n'y  eft  pas  ordinaire. 

C'eft  de  dix  heures  à  trois  que  les  efTaimj 
forent  ;  dans  le  moment  qui  précède  leur 
fortie  on  entend  redoubler  le  bourdonne- 
ment dans  la  ruche,  on  voit  des  Mouches 
en  fortir  en  grand  nombre  :  aufli  tôt  que  la 
nouvelle  mère  a  prit  e'ie-meme  l'eflor,  les 
Mouches  fe  précipitent  à  fa  fuite  en  fi  grand 
nombre.,  qu'elles  forment  dans  l'air  un  tour- 
billon qui  l'obfcurfit  aux  environs.  Il  paroîc 
que  leur  vol  a  pour  objet  de  découvrir  un 
lieu  propre  pour  une  nouvelle  habitation  Se 
que  ce  n'eft  pas  la  mère  qui  en  détermine 
le  choix. 

Car  fi   quelques  Mouches    fe  pofent   en 

un  endroit,  elles  y  font  b:entôt  fuivies  par 

d'autres  :  la   mère  ne  s'y  rend  que  quand 

le  orouppe  eft  déjà  confidérable  ;  mais  aufli* 

11  ij 


CCJÏV11) 

tût  qu'elle  s'y  eft  jointe ,  toutes  les  Abeilles 
qui  étoient  encote  en  l'air  la  fuivent  &  for- 
ment enfemble  un  grouppe  en  s'accrochant 
par  les  pieds. 

Lorfque  les  eflaims  prennent  en  fortant 
un  vol  élevé,  il  y  a  à  craindre  qu'ils  ne  fe 
portent  au  loin  cV  qu'ils  ne  foienc  perdus. 

On   les  détermine  à   bailTer  leur  vol  en 
jettanten  l'air  à  pleines  mains  du  fable  fin  , 
&  on  eft  auffi  dans   l'ufage,  peur  être  inu-  l 
tile,  de  faire  du  bruit  en  frappant  fur  quel-  | 
que  vaiflelle  de  cuivre;  l'expérience  a  apprit 
que  les  Abeilles  s'abaiflent  par  ces  moyens  ,  j 
dont  le  premier  paroît  feul   les  déterminer, 
&  qu'elles  fe  fixent  promptement  fur  quel- 
que branche  balfe. 

Quand  un  eflaim  s'eft  fixé,  un  homme 
Couvert  du  camail  que  nous  avons  décrit, 
&  les  mains  couvertes  de  gands,  préfente 
d'une  main  une  ruche  renverfée  au-deirous  : 
de  l'elfaim  «Se  le  fait  tomber  dans  la  ruche 
de  l'autre  main  ;  cette  opération  n'eft  ni  lon- 
gue, ni  difficile;  aulTi  tôt  qu'elle  eft  achevée, 
on  pofe  la  ruche  à  terre  dans  fa  fituation  na- 
turelle en  lailïant  des  ouvertures  entre  le 
fol  &  la  ruche  ;  les  Abeilles  tombée;  à  terre 
aux  environs,  celles  qui  étoient  encore  en 
lair  s'y  rendent  en  foule  ;  cependant  il  y  en 
a  qui  s'obfti.ient  quelquefois  à  retourner  fur 
la  première  branche  fur  laquelle  elles  s'é- 
toient  fixées;  on  les  en  dégoûte  en  frottant 
cette  branche  de  feuilles  de  fureau  ou  de 
feuilles  de  rue  ;  ôc  fi  ces  moyens  ne  fufhfent 
pas ,  on  déloge  ces  Abeilles  obftinées  par  de 
la  fumée  qu'on  dirige  lur  leur  branche  fa- 
vorite; pour  les  engager  au  contraire  à  fc  fi- 
xer dans  la  ruche,  on  a  eu  foin  de  la  frot- 
ter en  dedans  avec  des  feuilles  de  mélille 
ou  des  fleurs  de  fève  ,  de  la  couvrir  en 
qu  l.pes  endroits  d'une  légère  couche  de 
miel. 

Si  le  foleil  donne  fur  la  nouvelle  ruche 
&    qu'il  foit  fort  ,   il  faut  la  garantir  par 


DISCOURS 


l'ombre  ,   ou  d'une  feuillée  ,  ou  d'un  drap 
qu'on  tend  au-delfus. 

Nous  venons  de  parler  d'un  elTaim  pofé 
favorablement  ;  mais  quelquefois  il  s'attache 
à  l'extrémité  d'une  très-petite  branche  fur  le 
haut  d'un  arbre  fort  élevé  ;  alors  ou  l'on  a 
recours  à  une  échelle  pour  atteindre  avec  la 
ruche  jufqu'à  l'eltaim  ,  ou  on  attache  la  ruche 
au  bout  d'une  perche  par  le  moyen  de  la- 
quelle on  la  préfenre  à  l'elfaim  ,  tandis  qu'un 
homme  monté  fur  l'arbre  fait  tomber  l'ef- 
faim  avec  un  balet  plus  ou  moins  long;  les 
circonftances  déterminent  les  moyens  qu'on 
doit  employer. 

Après  avoir  décrit  la  fortie  des  elTaims  Se 
la  manière  de  les  recueillir,  M.  de  Réanima 
traite  plufieurs  ohiets  qui  leur  font  relatifs; 
il  examine  d'abord  s'il  ne  fe  trouve  pas  plu- 
fieurs mères  dans  un  même  elfaim  ;  il  re- 
connoît  qu'il  y  en  a  quelquefois  deux  ,  Se 
qu'alors  l'elfaim  fe  partage  en  deux  bandes, 
mais  inégales,  l'une  peu  nombreufe& l'autre 
compofée  de  la  plupart  des  AbeilIes,éV. celles 
encore  qui  ont  fuivi  une  des  mères  en  moindre 
nombre,  la  quittent -elles  bientôt  pour  fe 
joindre  à  la  troupe  principale.  La  mère  en- 
fin qui'eft  abandonnée  fe  réunit  elle-même 
à  l'elTaim  qui  fe  retrouve  avoir  deux  mè- 
res ;  il  y  en  a  quelquefois  jufqu'à  quatre, 
mais  quel  qu'en  foit  le  nombre  ,  quelque 
motif  qui  détermine  les  Abeilles  ,  elles  ne 
confervent  qu'une  mère ,  elles  donnent  promp* 
tement  la  mort  aux  autres  ,  &  n'entrepren- 
nent leurs  travaux  qu'après  cette  exécution. 
Mais  ce  ne  font  pas  feulement  les  mères 
furnuméraires  forties  avec  les  eflaims  qui 
font  facrifiées,  celle:  qui  font  reftées  dans  l'an- 
cienne ruche  y  reçoivent  également  la  moi  t. 
Il  eft  donc  prouvé  qu'il  naît  dans  les  ruches 
un  nombre  de  mèies  plus  grand  que  leur  en- 
tretien &  le  befoin  des  eflaims  ne  l'exi- 
gent ,  &  que  les  Abeilles  qui  ne  confervent 
qu'une  mère  par  ruche  ,  donnent  la  mort 
à  ces  mères  furabondantes.  Il  femble  naturel 
de  penfer  q ue  les  mères  les  plus  vigoureulcs 
font  celles  qui  font  confeevées ,  &  il  paroît 


PRÉLIMINAIRE. 


cclxix 


d'ailleurs  que  cette  furabondance  a  pour  objet 
d'aflurer  aux  ruches  &  aux  effaims  une  mère 
en  tout  tems  \  cat  différentes  circonftances 
peuvent  faire  périr  les  Vers  deftinés  à  palier 
à  l'état  de  mères  \  la  ruche  &  les  effaims  en 
eullent  été  privés  s'il  n'éroit  né  que  le  nombre 
de  Vers  (tricTrement  néceflaire  ;  la  furabon- 
dance aflure  la  durée  des  ruches ,  la  multi- 
plication de  l'efpèce  ,  le  foin  qu'en  prend 
la  nature  ,  &  eft  ,  au  contraire  ,  une  de  ces 
preuves  (i  fréquentes  du  peu  de  cas  qu'elle 
fait  des  individus. 

On  penfe  ordinairement  qu'il  eft  défa- 
vantageux  de  permettre  à  une  ruche  peu  peu- 
plée À'e(j'aimer.  Pour  l'en  empêcher ,  il  iiiftit 
de  retourper  la  ruche,  d'en  mettre  l'ouver- 
ture du  côté  oppofé  ;  les  Abeilles  travail- 
lent d'abord  fur  le  devant ,  c\r  la  ruche  ccant 
retournée,  elles  trouvent  m  vide  qui  les  en- 
gage à  ne  pas  jetter  d'eflaim  ;  on  parvient 
au  même  but  en  ajoutant  une  haulie  à  la 
ruche.  * 

Lorfqu'on  a  un  certain  nombre  de  ruches, 
il  arrive  quelquefois  que  deux  effaiment  en 
même  tems  ,  &  que  les  deux  effaims  fe 
léuniffenrj  il  convient  de  les  partager  en  les 
renverfant  chacun  dans  une  ruche  à- peu  près 
en  nombre  égal.  Mais  pour  que  ce  partage 
réufliffe,  il  faut  qu'il  y  ait  une  mère  dans 
chaque  ruche  ,  c'eft  ce  qu'on  reconnoît  le 
lendemain  matin  à  l'activité  ou  l'inaction  des 
Mouches  d'une  des  deux  ruches  ;  s'il  y  en 
a  une  privée  de  mère,  il  faut  mêler  de  nou 
veau  les  deux  ellaims  pour  tenter  un  nou- 
veau partage  plus  heureux. 

Les  effaims  qui  forcent  les  premiers  font 
plus  nombreux,  &  ils  fe  mettent  au  travail 
dans  une  faiion  plus  favorable  dont  l'influence 
dure  plus  iong  -  tems  ;  ils  font  meilleurs 
Se  de  plus  de  rapport  par  ces  deux  rai- 
fons. 

On  peur  demander  fi  un  eflaim  eft  com- 
pofe  de  jeunes  Abeilles  &  d'une  mère  nou- 
vellement née.  Comme  on  comioîc  à  la  cou- 


leur des  Abeilles  leur  âge  ,  aînfi  qu'il  a  été 
dit  ,  on  peut  répondre  qu'on  en  voit  de  tout 
âge  parmi  celles  qui  compofent  un  eflaim, 
comme  i!  en  refte  aulli  de  tout  âge  dans  la 
ruche.  Quint  à  la  féconde  queftion  ,  M.  dt> 
Réaumur  répond  feulement  qu'il  eft  très- 
probable  que  c'eft  toujours  une  jeune  mère 
qui  accompagne  un  eflaim. 

L'eflaim  le  plus  nombreux  que  M.  de  Réau- 
mur ait  vu  écoit  du  poids  de  huit  livres  , 
&  contenoit  quarante  irois  mille  huit  Mou- 
ches. Un  excellent  etîaim  p'èfëj  d'après  But- 
ler y  environ  fix  livres  angloifes,  un  bon  cinq, 
un  médkcre  quarte.  On  peut  connoître  le 
poids  d'un  eflaim  en  ayant  fait  la  tare  de 
la  ruche  avant  de  l'y  loger. 

Les  Abeilles  placées  dans  une  nouvelle 
ruche  tranfportent  dehors  les  ordures  qui 
peuvent  y  être  ,  ou  ce  qui  leur  déplaît,  elles 
en  bouchent  les  ouvertures  en  y  étendant  de 
la  propo  is ,  &  elles  conftruifent  des  gà- 
reaux  en  commençant  par  le  haut  de  la 
ruche. 

13  e.    Mémoire. 

Dts  foins  quon  doit  prendre  det  Abcilks  pmr 
les  conferver  &  les  faire  multiplier,  &  pro- 
filer de  leurs  travaux. 

Le  miel  S:  la  cire  nous  font  utiles  pour 
l'économie  ,  pour  la  médecine  ,  5c  la  cire 
pour  les  art?.  L'économie  retire  du  miel 
une  nourriture  faine  ;  la  médecine  l'emploie 
comme  un  remède  adouciflam  &  incifir,  & 
la  cire  enrre  dans  la  compofition  d'un  grand 
nombre  d'onguens  ;  elle  fert  dans  les  arts  de 
différents  manières ,  pour  en  former  des 
grouppes  en  la  modelant ,  pour  couvrir  la 
planche  fut  laquelle  on  grave,  pour  étendre, 
dans  des  arts  plus  grofliers  }  fur  différentes 
étoffes  &  les  rendre  imperméabl£S  à  l'eau  ; 
enfin  ,  on  fait  quel  ufage  confulérable  on  en 
fait  pour  nous  éclairer.  Il  nous  eft  donc  très- 
avantageux  de  multiplier  les  Abeilles,  fans 
lefquëlles  nous  ne  pouvons  avoir  ni  cire,  ni 


eclxx 


DISCOURS 


rniel.  Deux  moyens  peuvent  concourir  à  ce 
but.  Le  premier  de  multiplier  les  ruches  en 
accordant  un  léger  encouragement  à  ceux  qui 
fe  livrercient  à  ce  foin  ,  ^e  fécond  d'empê- 
cher qu'il  ne  péritTe  tous  les  ans  un  auflî  grand 
nombre  d'Abeilles  qu'on  en  perd  faute  des 
précautions  nécelfaires  pour  prévenir  cette 
perte. 

La  première  caufe  de  la  deftruction  des 
'Abeilles  eft  l'otage  beaucoup  trop  fréquent 
de  ne  s'emparer  de  leur  travail  qu'en  les 
faifant  périr  par  la  vapeur  du  foufre.  On  juf- 
tifie  cette  mauvaife  pratique  en  alléguant  que 
les  Abeilles  euffent  péri  pendant  l'hiver  ;  mais 
cette  excufe  eft  fans  fondement  ,  puilque 
communément  une  ruche  fe  conferve  dix  ans 
&  plus  ;  le  vrai  eft  que  la  mort  des  Abeilles 
n'eft  déterminée  que  par  le  dcfir  de  s'em- 
parer en  une  fois  de  la  totalité  du  miel  &: 
de  la  cire  qu'elles  ont  amaffés  ;  mais  un  in- 
térêt plus  éclairé  &  l'expérience  apprennent 
qu'il  vaut  mieux  ne  les  en  priver  qu'en  partie 
&  à  différens  tems  de  l'année  ;  que  les  ré- 
coltes partielles  qu'on  en  fait  furpalTent  la 
récolte  unique  qui  a  lieu  en  les  décruifant. 
Cependant  ,  iî  l'on  s'obftine  à  ne  vouloir 
faire  qu'une  récolte ,  il  n'eft  pas  encore  né- 
ceifaire  de  donner  la  mort  aux  Abeilles  ;  il 
fuffit  de  ne  pas  attendte  que  la  laifon  foir 
trop  avancée,  de  faire  palier  les  Abeilles  ou 
dans  une  ruche  vide  ,  ou  dans  une  ruche 
peu  peuplée,  ôc  dont  le  produit  feroit  d'une 
très-foible  valeur  ;  les  Abeilles  amafteront 
,encore  de  quoi  palier  l'hiver,  &  dédom- 
mageront amplement  au  printems  du  facri- 
fice  qu'on  leur  aura  fait. 

Cependant ,  du  commencement  de  l'au- 
tomne au  retout  du  printems  on  perd  beau- 
coup d'Abeilles  ,  fouvent  la  moitié  de  leur 
nombre  ,  même  dans  les  pays  où  on  eft  dans 
l'ufage  de  tailleries  ruches.  II  y  a  deux  caufes 
de  cette  perte  ,  le  froid  &  la  difette.  Le  froid 
au  de>jré  de  la  congellation  engourdit  les 
Abeilles  &  les  jette  dans  une  asfixie  pendant 
la  durée  de  laquelle  elles  n'ont  pas  befoin 
d'alisier»  i  le  dégel  les  ranime,  ôc  alors  elles 


confomment  le  miel  &  la  cire  amaffés  pen- 
dant l'automne  ;  mais  fi  le  froid  devient  ou 
tiès-long,  ou  ttès-violent ,  il  fait  périr  beau- 
coup d  Abeilles.  Dans  les  hivers  rudes  il  en 
périt  donc  un  grand  nombre  par  l'excès  du 
froid ,  &  dans  les  hivers  doux  par  le  manque 
de  vivres. 

Les  hivers  qui  leur  font  les  plus  favo- 
rables font  donc  ceux  où  un  froid  modéré 
ôc  d'une  durée  qui  ne  devient  pas  trop  longue, 
les  entretient  dans  un  engourdidement  pen- 
dant lequel  elles  ne  prennent  pas  d'alimens. 
Chaque  Abeille  expofée  feule  à  l'air  froid 
y  périroir ,  mais  les  Abeilles  réunies  entre- 
tiennent dans  la  ruche  une  chaleur  fuffifante 
pour  les  garantit  des  effets  d'un  froid  ex- 
térieur modéré.  Le  thermomètre  qui  n'étoic 
qu'à  trois  degrés  au-dclfus  de  zéro  au  mois 
de  janvier,  placé  à  l'air  près  d'une  ruche, 
monta  à  dix  en  peu  de  tems  à  l'intérieur 
de  cette  même  ruche.  Plus  une  ruche  fera 
peuplée, plus  la  chaleur  y  fera  donc  grande, 
&  moins  les  Mouches  auront  à  craindre  du 
froid  extérieur  :  un  moyen  de  prévenir  fes 
ravages  eft  donc  de  raff&mbler  pour  1  hiver 
les  Abeilles  en  grand  nombre  dans  les  mêmes 
ruches. 

M.  de  Réaumur  ,  après  les  préliminaires 
dont  on  vient  de  lire  un  extrait,  entre  dans 
des  détails  pratiqués  fur  les  moyens  de  con- 
ferver  les  Abeilles. 

Le  premier  eft  de  boucher  à  l'automne 
toutes  les  ilfues  des  ruches ,  de  les  rranf- 
porter  enfuite  dans  un  cellier  ,  une  ferre  où 
elles  font  moins  expofées  au  froid  que  fi  elles 
étoient  demeurées  à  l'air  libre.  Cependant  il 
faudroit  placer  les  ruches  peu  peuplées  dans 
des  endroits  plus  chauds  que  les  ruches  riches 
en  habitans  ,  parce  que  ces  dernières  fe.ga- 
rantiifent  par  elles  mêmes. 

Mais  cette  pratique  a  un  grand  inconvé- 
nient ,  il  confifte  en  ce  que  l'air  s'altère  par 
la  trai.fpiration  des  Abeilles  dans  les  ruches 
fou  peuplées ,  qu'il  fe  corrompt  par  la  pu- 


PRELIMINAIRE. 


Ci.-.:  i 


trcfa&ion  des  Abeilles  qui  y  meurent ,  & 
qu'il  eu  réfulte  des  maladies  auffi  funeftes 
que  les  effets  du  froid.  Notre  auteur  confeille 
donc  de  ne  boucher  les  illues  que  des  ruches 
foibies ,  de  ne  mettre  que  celles-là  à  l'abri , 
&  de  ne  point  retirer  de  l'air  l.bre  les  ruches 
uès-peuplces. 

M.  de  Réaumur  rapporte  enfuire  les  foins 
qu'il  fe  donna  pour  placer  des  ruches  foibles, 
chacune  dans  un  tonneau  défoncé  ;  il  les 
couvrit  les  unes  de  terre  ,  les  autres  de  foin  , 
ou  de  paille,  ou  de  fable;  les  Abeilles  de 
ces  ruches  réliftèrent  au  froid  de  l'hiver  qui 
les  eût  fait  périr,  vu  le  petit  nombre  d'A 
beilles  ,  fans  la  précaution  de  les  couvrir  ; 
mais  nous  infiftons  peu  fur  le  détail  de  cas 
opérations,  parce  que  ,  quoique  limples,  il 
nous  paroît  qu'elles  feroient  peu  fuivies  par 
les  gens  de  la  campagne  \  il  fuffit  de  les  aver- 
tir qu'on  diminue  t'.s  effets  du  froid  en  cou- 
vrant les  ruches  avec  de  la  paille  ou  du  foin, 
foit  en  les  plaçanr  une  à  une  dans  un  ton- 
neau défoncé,  foit  en  les  rapprochanr  à  côté 
les  unes  des  autres  fur  des  planches  pofées 
fur  des  tréraux:  on  doit  encore  obferver  qu'il 
faut  biffer  l'entrée  de  la  ruche  libre,  pour 
que  ,  quand  il  y  a  des  jours  afTez  beaux  & 
où  le  foleil  eft  afTez  fort,  les  Abeilles  qui 
veulent  fortir  en  aient  la  liberté.  Mais  ce 
n'eft  pas  allez  de  les  garantir  du  froid  ,  il 
faut  les  fauver  de  la  difette  ;  dans  les  hivers 
doux,  &  pendant  les  dégels  de  ceux  qui  font 
plus  froids  ,  on  doit  donc  vifiter  les  ruches 
de  tems  en  tems  pour  s'allurer  de  l'état  des 
provifions ,  &  fi  le  miel  eft  prêt  à  man- 
quer ,  en  fournit  aux  Mouches  pour  leur 
befoin. 

Les  Mulots  ,  lorfqu'ils  peuvent  pénétrer 
dans  une  ruche  dont  les  Abeilles  font  en- 
gourdies par  le  froid ,  y  en  détruifent  un  pro- 
digieux nombre  ,  d'autant  plus  grand  qu'ils 
ne  mangent  que  la  tête.  On  prévient  ce  ra- 
vage en  tenant  les  ruches  élevées  fur  des 
appuis  auxquels  les  Mulots  ne  fautoient  mon- 
ter Se  en  plaçant  ces  appuis  fous  les  ruches 
de  manière  qu'il  y  aie  un  rebord  entre  ces 


appuis  &  l'entrée  de  la  ruche  ,  &  que  pour 
gagner  cette  entrée  les  Mulots  fuflent  obli- 
gés de  marcher  à  la  renverfe. 

Chaque  pays  a  des  ruches  d'une  forme  ou 
d'une  matière  différente  ;  les  ruches  dont  on 
fe  fert  aux  environs  de  Paris  ,  &  dont  le  tout 
monde  connoît  la  forme  ,  font  d'ofier  ;  on 
les  revêt  en  dehors  d'un  enduit  de  plâtre  , 
ou  de  terre  &  de  chaux  ,  ou  de  cendre  ,  & 
de  boufe  de  vaches.  Cet  enduit  a  pour  ob- 
jet de  boucher  les  ouvertures  par  où  l'air  & 
le  vent  pourraient  pénétrer  dans  la  ruche  ; 
il  fert  aufti  a  garantir  de  la  pluie  celles  qu'on 
ne  couvre  pas  d'un  toît  qui  les  garantiffe  a'- 
fezj  mais  on  eft  ou  dans  l'ufage  de  les  cou- 
vrir toutes  par  un  toit  commun  3  ou  chacune 
par  une  chjppe  de  paille  qui  en  embtaffe  le 
haut. 

Les  ruches  doivent  être  placées  dans  un 
endroit  expofé  au  foleil ,  fans  qu'il  les  frappe 
rtop  d'applomb  ;  cJeft  pourquoi  il  eft  bon 
de  les  couvrir  d'un  toit  qui  leur  fourniffe  de 
l'ombre  ;  on  ne  doit  jamais  les  placer  au 
nord. 

L'eaa  eft  abfolument  nécefîaire  aux  Abeil- 
les ,  ainfi  les  ruches  doivenr  être  ou  voiiines 
d'un  endroit  où  il  s'en  trouve,  ou  il  faut  y  en 
entretenir  ;  car  la  pureté  de  l'eau  n'eft  pas  né- 
ceffaire  ,  &  celle  qui  eft  croupie  convient 
autant  aux  Abeilles  que  l'eau  fraîche. 

Les  pays  abondans  en  prairies  font  ceux 
qui  font  les  plus  favorables  aux  Abeilles  ,  & 
ceux  qui  leur  conviennent  le  moins ,  font  au 
contraire  ceux  où  la  campagne  eft  bientôt 
découverte  &  demeure  aride  après  la  moiflon. 
Pour  tirer  des  Abeilles  tout  l'avantage  pc  {- 
fible  ,  &  augmenter  le  commerce  dont  elles 
font  la  fource  ;  il  faudroit  3  quand  les  fleurs 
patient  dans  une  contrée  ,  tranfporter  les  ru- 
ches dans  une  autre  où  les  Abeilles  trouve- 
roient  abondamment  des  fleurs.  Les  Egyp- 
tiens faifoient  palier  ainfi  les  ruches  d'un 
pays  à  un  autre  ;  cet  ufage  a  encore  lieu  en 
!  Italie  3  &  ,M.  de  Réaurmjr  cita  l'exemple. 


cclxxij 


DISCOURS 


d'un  particulier;,  en  France,  près  Pkhivier  ; 
cjliî  a  tiré  un  grand  avantage  &  beaucoup  de 
profit  du  tranfpott  de  fes  ruches.  Les  Egyp- 
tiens les  tranfporroienr  fur  le  Nil  ,  &:  on  les 
cranfporte  en  Italie  fur  le  P6  ;  le  particulier 
voiiin  de  Pkhivier ,  étoit  obligé  de  voicurer 
fes  ruches  par  terre.  Ce  tranfport  exige  de 
grandes  précautions  pour  prévenir  la  chute 
des  gâceaux  _,  par  l'effet  des  cahots  ,  la  dé- 
fertion  des  Abelles  ,  ô\:c.  Nous  pafferions 
les  bornes  ,  fi  nous  fuivions  l'auteur  dans  le 
dérail  de  ces  précautions  ,  &  fi  nous  n'en 
donnions  qu'une  idée  fufhfante  pour  la  cu- 
ïiolné  ,  il  y  auroit  à  craindre  qu'en  vou- 
lant imiter  l'habitant  des  environs  de  Pithi- 
yier  ,  en  ne  fuivanc  qu'imparfaitement  fon 
exemple  ,  on  ne  fit  beaucoup  de  tort  à  fes  ru- 
ches ;  il  vaut  donc  mieux  renvoyer  au  mé 
moire  même  ceux  qui  voudront  faire  paf- 
fer  les  ruches  d'un  pays  à  un  autre ,  prati- 
que qui  ,  quoique  fort  avanrageufe  ,  fera 
très  peu  mife  en  ufage. 

M.  de  Rcaumur  traite  enfuite  des  enne 
mis  des  Abeilles  «Se  de  leurs  maladies  :  elles 
n'ont  que  peu  ou  point  à  craindre  desAraignées 
&  des  Fourmis  ;  mais  certains  oifeaux  &  en 
particulier  les  Moineaux  Francs  en  détruifent 
beaucoup;  c'eft  pour  eux  un  mets  friand  ;  les 
faillies  Teignes  qui  détruifent  les  gâteaux  de 
cire  ne  fon:  pas  redoutables  aux  Abeilles 
pour  elles-mêmes ,  mais  c'eft  leur  plus  grand 
ennemi  par  les  dégâts  qu'elles  eaufenr  dans 
leurs  travaux.  Voye\  r.  }  ,  mémoire  8.  Les 
Abilles  ont  une  fotte  de  poux  qui  leur  font 
particuliers  ;  ces  poux  ne  fonr  pas  plus  gros 
que  la  tête  d'une  très-petite  épingle  ,  ils  font 
rou«eâtres ,  ils  fe  tiennent  fur  le  corcelet  de 
la  mouche  ,  on  n  y  en  voit  ordinairement 
qu'un  &  ce  ne  font  que  les  vieilles  Abeilles 
qui  fonl  fujettes  à  cette  vermine. 

La  maladie  la  plus  ordinaire  aux  Abeilles 
«ft  le  dévoilaient  qui  paroît  leur  être  caufé 
par  le  froid  &  l'humidité  -,  il  meurt  de  ces 
infectes  un  grand  nombre  à  l'automne  ,  dans 
le  temps  de  la  chute  des  feuilles  ,  &  au  re- 
tour du  prkirems  t  mais  ou  ne  nous  apprend 


pas  quelle  eft  ou  quelles  font  les  caufes  de 
cette  double  mortalité. 

Le  mémoire  eft  terminé  par  l'énumération 
des  tems  où  l'on  taille  les  ruches  dans  les 
dirrérenres  contrées  du  royaume  ,  par  la  def- 
cription  de  cette  opération  qu'on  nomme 
aufti  châtrer.  Nous  ne  fuivrons  pas  l'auteur 
dans  ce  qu'il  dit  fur  cer  objet ,  tant  pour  n'en 
pas  donner  ,  par  un  fimple  extrait  ,  une  idée 
qui  ne  fuffiroit  pas  pour  cette  opération  im- 
portante ,  que  parce  que  cet  objet  eft  du  ref- 
fort  de  M.  l'abbé  Teftïer }  auteur  du  diction-. 
naire  d'économie  rultique. 

VI.    VOLUME. 

Ce  volume  commence  par  une  préface  dt- 
vifée  en  deux  parties  :  dans  la  ptemicre  3 
l'auteur  donne  une  idée  générale  des  objets 
dont  il  eft  traité  dans  ce  vc'ume  ,  &  il  expofe 
dans  la  féconde  ce  qui  étoit  nouvellement 
découvert  de  fon  rems  par  rapport  aux  ani- 
maux qu'on  multiplie  en  lesdivifant  par  mor- 
ceaux. Ce  dernier  objet  n'a,  point  de  rapport 
au  fujet  que  nous  fommes  chargés  de  traiter: 
la  première  partie  de  la  préface  n'eft  qu'un 
abrégé  de  ce  que  que  nous  allons  expofer  ; 
ainfi  nous  pallons  tout  de  fuite  à  l'extrait  des 
mémoires. 


M 


E    M    O    I    R    E. 


Hijloire  des  Bourdons  velus  dont  les  nids  font 
de  moujje. 

Les  Bourdons  font  généralement  connus  ; 
ils  appartiennent  ,  fuivant  la  méthode  de 
notre  auteur  ,  au  genre  des  Abeilles  j  ils  ré- 
coltent du  miel  &  de  la  cire  ;  ils  font  beau- 
coup plus  gros  que  les  Abeilles ,  couverts  de 
poils  longs  &  preflés  qui  les  font  pnrokte 
plus  gros  qu'ils  ne  fonr  j  ils  font ,  en  volant, 
un  bruit  ou  bourdonnement  qui  a  déterminé 
le  nom  qu'on  leur  a  donné  ;  les  poils  qui  les 
couvreur  font  noirs  ou  jaunes ,  &  forment 
des  bandes  ;  les  nuances  &  la  difpofinon  àes 
bandes  varient  beauc-ouj»  fur  les  différens  in- 
dividus 


dividus  qui  n'en  font  pas  moins  de  la  même 
efpèce:  ils  diffèrent  aufli  par  la  grandeur  ;  les 
plus  gros  font  des  femelles  ,  ceux  de  gran- 
deur moyenne  des  mâles  ,  Se  les  plus  perics 
des  ouvriers  dépourvus  de  fexe  ;  mais  toutes 
ces  trois  fortes  font  de  même  efpèce ,  Se  le 
produit  de  la  même  mère.  Ces  infectes  fa- 
vent  fe  conftruire  une  habitation  à  laquelle 
M.  de  Réaumur  donne  le  nom  de  nid.  Ces 
nids  font  faits  de  moufle  placée  à  terre  ., 
mais  qui  a  été  coupée  ,  arrachée  &  .apportée 
d'ailleurs  ;  ils  ont  à  l'extérieur  l'apparence 
d'un  fimple  tas  de  moufle.  C'eft  dans  les 
prairies  ,  les  fainfoins  &  les  lueernes  qu'on 
peut  trouver  les  nids  des  Bourdons  -,  ils  ont 
de  cinq  à  (u  pouces  de  diamètre  en  étendue, 
Se  de  quatre  à  cinq  en  élévation  ;  il  n'eft  ce- 
pendant pas  aifé  de  les  découvrir ,  &  on  ne 
les  voit  bien  que  quand  les  champs  ont  été 
fauchés  ;  ils  reflemblentà  une  motte  de  terre 
couverte  de  moufle  j  un  trou  pratiqué  à  un 
des  coins  fert  de  porte  }  Se  conduit  à  un 
chemin  couvert  de  moufle,  long  de  plus  d'un 
pied.  Il  y  a  cependant  des  nids  dont  l'ou- 
verture fe  trouve  en  deffus  ,  Se  qui  font  fans 
avenue. 

En  découvrant  le  nid  des  Bourdons }  ce 
qu'on  peut  faire  lans  crainte  d'en  être  piqué, 
quoiqu'ils  aient  un  aiguillon  ,  on  apperçoit 
à  l'intérieur  une  forte  de  gâteau  ma! façonné, 
compofé  d'eeufs  agluiïnés  les  uns  aux  au- 
tres ;  il  n'y  a  quelquefois  qu'un  de  ces  gâ- 
teaux ,  quelquefois  il  y  en  a  deux  ou  trois 
au-deffus  les  uns  des  autres. 

Auffi-tôr  qu'on  laifle  en  liberté  les  Bour- 
dons dont  le  ni  1  a  été  découvert ,  ils  le  ré- 
parent ,  &  tous  s' /emploient  ;  car  les  plus 
grands&ceux  de  tailla  moyenne,  travaillent 
comme  les  plus  petits.  La  conftruction  d'un 
nid  fe  fait  de  la  façon  fuivante  :  les  Bour- 
dons s'arrangent  par  files  du  point  eu.  ils 
veulent  s'établir  jufqu'a  une  certaine  dif- 
tance  ;  ils  ont  la  tête  tournée  à  l'oppofé 
du  lieu  où  le  nid  doit  être  placé  ;  les  Bour- 
dons les  plus  avancés  coupent  de  la  moufle 
ou  t'arrachent  brin  à  brin  avec  leurs  mâchoi- 

Hiftoire  Naturelle^  Infectes.  Tome  lV% 


PRÉLIMINAIRE.  cclxxiij 

res  ;  ils  font  pafler  les  brins  qu'ils  ont  cou- 
pés fous  la  première  paire  de  leurs  jambes  , 


de  cette  paire  à  la  féconde  ,  à  la  troifième  ; 
le  fécond  Bourdon  de  la  file  en  fait  autant , 
en  fuite  le  troifième,  Se  les  brins  de  moufle  font 
ainfi  pouffes  Se  amaffés  jufqu'à  l'endroit  où  fi- 
niflent  les  files  de  Bourdons, &  où  le  nid  doit 
être  construit.  Les  Bourdons  qui  s'y  trouvent 
arrangent  &  enlaffent  les  brins  en  les  failif- 
fant  avec  leurs  mâchoires  ,  8c  en  les  applatif- 
uant  avec  les  pieds  ;  au  refte  ,•  ces  infecte* 
n'emploient  que  la  moufle  qu'ils  trouvent 
près  du  lieu  où  ils  veulent  s'établir,  &  ils 
ne  la  tranfportent  jamais  de  loin  ;  ils  endui- 
fent  l'intérieur  du  nid  d'une  couche  de  cire 
brute  qui  en  lie  les  matériaux  ,  &  le  rend  im- 
pénétrable à  la  pluie  ';  cette  couche  n'eft 
épaiffe  q ue  comme  deux  feuilles  de  papier  , 
Se  n'eft  formée  que  d'une  cire  brute  qui  ne 
fe  fond  pas  à  la  chaleur  comme  la  vraie  cire  , 
mais  qui  s  enflamme  Se  laifle  une  partie  char- 
bonneufe  après  que  la  flamme  efl  éteinte. 

Suivant  qu'on  ouvre  un  nid  plus  ou  moins 
ancien  ,  on  trouve  à  fon  intérieur  un  feul  ou 
plufieurs  gâteaux  ;  leur  furface  fupérieure  eft 
convexe  ,  l'inférieure  eft  concave  ;  ils  font 
formés  de  corps  obiongs ,  de  trois  grandeurs 
Se  groffeurs  différentes,  dont  les  uns  font  fer- 
més &  les  autres  ouverts  par  un  de  leurs 
bouts  ;  la  différence  de  volume  de  ces  corps 
rend  la  furface  des  gâteaux  raboteufe  &  iné- 
gale ;  ce  font  des  coques  que  les  Vers  des 
Bourdons  fe  filent  pour  le  tems  de  leur  chan- 
gement. Sur  les  coques  ,  dont  on  vient  de 
parler ,  s'élèvent  en  différens  points  des  gâ- 
teaux des  corps  de  la  couleur  &  de  la  forme 
d'une  truffe  ;  ils  font  formées  d'une  efpèce 
de  pâte  ;  on  trouve  au  centre  un  vide  dans 
lequel  font  dépofés  des  œufs  d'un  blanc  un 
peu  bleuâtre  ;  il  y  a  de  vingt' à  trente  de  ces 
oeufs  dans  chaque  maffe  de  pâte.  Au  lieu 
d'eeufs  j  on  trouve  fouvent  des  Vers  dans 
les  maffes  de  pâte  ;  elles  fervent  à  ces  Vers 
de  nid  5c  de  nourriture  ;  mais  on  y  en  trouve 
que  quelques-uns  ou  même  un  feul  ;  d'où  M. 
de  Réaumur  conclur  quelesVers  fe  difperfent 
peu  après  leur  naifïance  ,  Se  que  les  Boux- 
mm 


eclxxiv 

dons  les  entourent  de  nouvelle  pâtée  ;  c'eft 
une  forte  de  miel  aigrelet:  l'auteur  croit  que 
ce  miel  eft  préparé  dans  les  vifcères  des  Bour- 
dons qui  le  dégorgent  ;  outre  cette  pâtée,  on 
ne  manque  pas  de  trouver  fur  chaque  gâteau 
quatre  à  cinq  petits  godets  en  forme  de  go 
blets  ,  formés  d'une  cire  brute  ,  &  remplis 
d'un  fort  bon  miel:  l'ufage  de  ce  m:el  ,  fé- 
lon la  conjecture  de  notre  auteur  ,  eft1  de 
fervir  à  humecter  la  pâtée  quand  elle  vient 
à  fe  deflécher. 

Les  Vers  qui  ont  ciû  au  milieu  de  la  parce 
y  filent  une  coque  pour  le  tems  de  leur 
méramorphofe;  mais  alors  les  Bourdons  fe 
nourri ffent  de  la  pâtée,  où  ils  en  forment 
de  nouveaux  godets  pour  d'autres  œufs ,  car 
les  coques  reftent  toujours  à  découvert. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  plus  grands 
des  Bourdons  font  les  femelles,  ceux  de 
taille  moyenne  les  mâles,  &  les  plus  petits 
les  mulets.  Chaque  femelle  a  un  ovaire  dou- 
ble chargé  d'oeufs 3  mais  en  bien  moindre 
nombre  que  les  ovaires  des  Abeilles  ;  auffi 
les  républiques  des  Bourdons  font-elles  très- 
peu  peuplées  en  comparaifon  de  celles  des 
Abeilles. 

M.  de  Réaumur  croit,  d'après  des  obser- 
vations qui  rendent  fa  conjecture  allez  vrai- 
semblable, qu'il  n'y  a  que  les  inères  Bour- 
dons qui  réliftent  à  l'hiver;  &  qu'au  prin- 
«ems  toute  république  de  ces  inlcctes  eft  le 
produit  d'une  mère  qui  a  commencé  par 
conftruire  feule  un  nid  &  y  dépofer  fes 
ceufs. 

En  vain  chercheroit  on  dans  les  mulets 
les  organes  d'un  fexe;  ils  en  font  abfolu- 
ment  privés.  Les  mâles  n'ont  point  d'aiguil 
Ion ,  tandis  que  les  femelles  &  les  mulets 
en  font  armés. 

Les  Bourdons  ont  potir  ennemis  une  forte 
de  peiits  pous  dont  ils  font  fouvent  cou- 
verts; les  Fourmis  qui  font  friandes  de  îa 
pâtée  qui  fgtt  de  nourriture  aux  Vers  ;  plu- 


DISCOURS 


fieurs  efpèces  de  Mouches  à  deux  aîleSj 
dont  les  Vers  fe  nourrirent  de  la  pâtée 
amafiee  par  les  Bourdons,  ou  des  larves  mê- 
mes &  des  nymphes  de  ces  infectes  ;  une 
fauffe  Teigne  qui  dévîfte  leur  nid.  Mais  les 
Mulots  j  les  Rats,  les  Fouines,  &  peut-êtie 
d'autres  quadrupèdes  de  ce  genre,  leur  font 
une  rude  guerre,  dévaftent  leurs  nids,  les 
mettent  en  pièce,  &  dévorent  les  Bourdons 
eux-mêmes. 

Ce  qui  a  été  dit  de  la  ftructure  de  la 
trompe  &  de  celle  de  l'aiguillon  des  Abeil- 
les ,  peut  donner  une  idée  luffifante  des  mê- 
mes objets  par  rapport  aux  Bourdons. 

On  ne  trouve.,  pendant  l'hiver  ,  aucun 
Bourdon  dans  les  nids  de  ces  infedes  ;  on 
n'y  voit ,  au  retour  du  printems  ,  que  des 
femelles;  il  eft  probable  que  celles  ci  paffent 
l'hiver  dans  quelques  trous  de  murs  ,  dans 
des  arbres  creux 3  peut-être  dans  des  trous 
en  terre  ;  que  les  mâles  &  les  mulets  périf- 
fent   tous  en  automne. 

ae.    Mémoire. 

Des  Abeilles  Perce  •  Bois. 

Les  Abeilles  qui  ont  été  le  fujet  des  mé- 
moites  précédens,  &  les  Bourdons  vivent  en 
fociété;  il  va  être  queftion  d'Abeilles  qui 
vivent  folitaires.  Cependant  on  ttouve  plu- 
fieurs  de  ceiles-ci  dans  un  même  endroit; 
mais  ce  n'eft  pas  qu'elles  y  travaillent  les 
unes  pour  les  aunes  ,  c'eft  parce  que  le 
terrain  &  le  lieu  leur  conviennent  à  chacune 
en  particulier.  Les  travaux  de  ces  AbeilUs 
ont  pour  bue,  non  elles-mêmes,  mais  leur 
poftciiré-  ils  font  entrepris  &  exécutés  pour 
lui  procurer  le  logement  &  la  nourriture; 
l'efpecedeces  Abeilles  que  notre  auteur  con- 
fidère  la  première  en  eft  une  qui  perce  & 
qui  creufe  le  bois.  C'eft  un  des  premiers  in- 
fectes qu'on  voit  paroître  au  retour  du  prin- 
tems ,  &  des  derniers  qui  fréquentent  les  jar- 
dins ;  cette  efpece  n'eft  jamais  très-commune; 
mais  o»-  Yoit  en  tout  tems  des  Abeilles  Pet- 


P  R  Ê  L  1  M  1  N  A  I  R  E. 


cclxxv 


ce-bois,  excepté  dans  la  fin  de  l'automne  ,  & 
pendant  l'hiver  ;  elles  font  remarquables 
par  leur  grandeur  ,  par  le  noir  violet  qui 
eft  leur  couleur,  par  l'éclat  de  leurs  aîles  qui 
font  de  couleur  d'acier  poli ,  Se  qui  en  ont  les 
reflets.  Ces  Abeilles  ne  percent  que  le  bois 
mort ,  &  jamais  celui  qui  eft.  en  vcgéracion; 
elles  commencent  par  ouvrir  un  trou  ,  Se 
creufer  enfuire  une  gallerie  un  peu  oblique 
de  quinze  à  vingc  pouces  de  longueur  ,  fuf- 
fifante  pour  qu'elles  puiflent  s'y  retourner , 
ce  qui  exige  une  allez  grande  capacité  ;  auffi 
peut-on  introduire  facilement  le  doigt  index 
dans  une  pareille  galerie.  C'eft  avec  les  dents 
que  les  Abeilles  Perce-bois  creufenr  l$s  trous 
qui  font  ncceflaires  à  leur  poftérité  j  eiles 
coupent  les  fibres  du  bois  ,  &  les  réduifent 
en  grains }  femblables  à  ceux  que  détache 
une  fcie  gtoffière  ;  elles  jettent  ces  grains  hors 
du  trou  à  mefure  qu'elles  en  ont  détaché  une 
certaine  quantité.  La  gallerie  n'eft  cependant 
que  le  commencement  de  l'ouvrage  ,  &  un 
vide  préparé  pour  des  logemens  qui  doivent 
y  être  conftruits.  Une  Abeille  partage  en 
douze  loges  environ  la  gallerie  qu'elle  a  creu- 
fée  ;  elle  établir  ce  partage  par  le  moyen  de 
cloifons  ou  de  planchers  qu'elle  compofe  des 
brins  de  fciure  qu'elle  reprend  Se  qu'elle  aglu- 
tine  par  le  moyen  d'une  liqueur  vifqueulè  ; 
elle  commence  par  le  fond  de  la  gallerie  ; 
mais  avant  de  pofer  le  premier  planchée  , 
elle  amaile  dans  la  cellule  qu'il  formera  ,  une 
pâtée  propre  à  nourrir  le  Ver  qui  doit  y  naî 
tre  Se  y  croître  ;  elle  dépofe  fur  cette  pâtée 
un  œuf,  elle  conftruit  le  premier  plancher  , 
Se  elle  continue  fon  travail  de  cellule  en  cel- 
lule. Le  Ver  qui  naît  dans  chacune ,  y  trouve 
la  nourriture  qui  lui  eft  néceifaire  ;  il  palre 
dans  fa  prifon  à  l'état  de  nymphe  ,  &c  par- 
vient à  celui  de  Mouche  ;  il  ouvre  alors  fa 
demeure  avec  fçs  dents  ,  fans  palTer  de  la 
cellule  où  il  eft  né  ,  dans  une  des  cellules 
vo. fines  y  mais  en  pratiquant  une  ouvercure 
fur  le  côté, 

L'Abeille  ,  dont  les  travaux  viennent  d'ê- 
tre décrits,  eft  la  femelle  de  fon  efpcce  ,  le 
Hlâle  eft  un  peu  plus  paiç  S;  dépourvu  d'ai- 


guillon t  au  lieu/que  la  femelle  en  a  un  très- 
forr.  M.  de  Rçjàumur  n'a  pu  remarquer  fi  le 
mâle  concourt  aux  travaux  de  la  femelle. 

Les  Abeilles  Perce-bois  font  tourmentée* 
par  une/Mitte  très-petite  &  remarquable  par 
un  poil  deux  fois  plus  longs  que  leur  corps , 
placé  à  fon  extrémité. 

5e.    M   E   M   O    I   R    E. 

Des  Abeilles  Maçonnes. 

Les  Abeilles  dont  il  s'agit  dans  ce  mé- 
moire conftruifent  leur  nid  d'une  forte  de 
morrier  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le  fumons 
de  Maçonnes  :  il  y  en  a  de  toutes  noires  Se 
de  roufles ,  qui  approchent  de  la  couleur  des 
Abeilles.  Les  noires  font  munies  d'un  fort  ai- 
guillon ,  &  font  les  femelles;  elles  font  char- 
gées fentes  de  la  conftruction  du  nid  ,  Se  de 
tout  le  travail  qui  y  eft  relatif;  les  roufles 
n'ont  point  d'aiguillon  Se  font  les  mâles. 

C'eft  fur  les  murs  conftruits  de  pierres  Se 
fans  enduit  ,  qu'on  peut  obferver  les  nids  des 
Abeilles  Maçonnes.  C'eft  fur-tout  à  l'expofi- 
tion  du  midi  qu'ils  font  plus  nombteux  ;  on 
en  trouve  auffi  à  fexpofition  du  levant ,  Se  à 
celle  du  couchanr  }  mais  jamais  au  nord.  Ce* 
nids  atrachés  au  corps  de  la  pierre  même  , 
n'offrent  ,  à  l'extérieur,  qu'une  éminence  ra- 
boteufe  ;  en  dedans  ils  font  partagés  en  plu- 
fieurs  cellules  ;  ils  acquièrent  une  dureté  fi 
gtande  qu'il  eft  fore  difficile  de  les  entamée 
avec  un  couteau. 

Une  Abeille  qui  s'apprête  à  bâtir  un  nid; 
commence  par  roder  le  long  d'un  mur  con- 
venablement conftruit  Se  bien  expofé  ;  après 
qu'elle  a  reconnu  l'endroit  qui  lui  convient  ; 
elle  cherche  ,  aux  environs ,  quelqu'amas  de 
fable  ,  elle  y  choifit  les  grains  de  la  grofïeuc 
Se  de  la  nature  propre  à  l'exécution  de  fon 
ouvrage  ;  elle  mouille  chaque  grain  d'une  li- 
queur vifqueufe  qu'elle  dégorge  ,  Se  qui  ferc 
à  lier  un  fécond  grain  au  premier  ;  elle 
mouille  le  fécond  grain  ,  en  attache  uh  «tri- 
ai m  tj 


cclxxvj 


DIS    COURS 


fième  ,  &  fucceflîvement  un  nombre  afTez 
grand  pour  former  nu  amas  de  la  groffeur 
d'un  orain  de  plomb  à  lièvre.  Quand  ce  pre- 
mier amas  eft  formé  ,  la  Mouche  le  faifit  en- 
tre fes  mâchoires  pour  le  tranfporter  au  lieu 
eu  elle  veut  bâtir.  Ce  lieu  eft  fouvent  diftant 
'de  plus  de  cent  pas  de  l'endroit  où  la  Mou- 
che rarnaffe  &  prépare  le  mortier  qu'elle  em- 
ploie ;  auûl  le  tranfport  en  dure-t-il  cinq  à 
fîx  jours  ;  il  faut  remarquer  que  le  fable  em- 
ployé par  les  Abeilles  eft  toujours  mêlé  de 
terre  ,  ce  qui  en  facilite  la  liaifon. 

On  fait  déjà  que  le  nid  eft  compofé  de 
cellules  ;  elles  ont  la  forme  d'un  dez  à  cou- 
dre ,  cV  l'ouvrière  les  conftruit  à  la  fuite  les 
unes  des  autres ,  en  en  laiffânt  l'entrée  ou- 
verte i  arrivée  fur  le  lieu  où  elle  bâtit  ,  la 
Mouche  pétrit  le  mortier  avec  fes  pieds  3 
l'applique  &  le  façonne  avec  fes  dents  ;  elle 
polit  l'intérieur  de  la  cellule  aurant  qu'il  en 
eft  fufceptible  ,  &  elle  mouille  d'une  nouvelle 
liqueur  toute  la  charge  qu'elle  vient  de  mettre 
en  œuvre.  Chaque  cellule  à  environ  un  pouce 
de  hauteur  &  lix  lignes  de  diamètre.  Lorf- 
qu'une  cellule  eft  élevée  à  peu  près  aux  deux 
tiers  de  fa  hauteur  ,  la  Mouche  la  remplit 
d'une  pâtée  femblable  a  celle  dont  il  a  été 
queftion  dans  l'hiftoire  des  Abeilles  Perce- 
bois.  Cette  pâtée  eft  compofée  de  poulîières 
d'étamines  de  fleurs  fur  lefqnelles  l'Abeille 
dégorge  du  miel ,  &  avec  lequel  elle  les  ré- 
duit en  pâtée  .,  en  pétrifiant  le  tout.  Quand  la 
cellule  ,  élevée  des  deux  tiers  de  fa  hauteur , 
a  été  remplie  de  pâtée }  la  mouche  achève  de 
lui  donner  toute  fa  hauteur ,  elle  y  ajoute  de 
nouvelle  pâtée  ,  elle  dépofe  un  œuf,  Se  elle 
ferme  la  cellule  avec  un  couvercle  conftruit 
d'un  mortier  pareil  à  celui  qui  en  fait  le  rond 
&  les  côtés. 

C'eft  dans  les  ce'lules  que  les  Vers  doi- 
vent naître,  vivre ,  paffer  à  l'état  de  nymphe 
Se  à  celui  de  Mouche.  M.  de  Réaumur  s'eft 
alfuré  que  les  parois  des  cellules  font  perméa- 
bles à  l'air  &  qu'ainfi  celui  dont  les  infec- 
tes qui  y  font  renfermés  ont  befoiiij  fe  re- 
nouvelle. 


Les  nids  ne  Co.  t  quelquefois  compofés 
que  de  quatre  cellules,  quelquefois  de  nom- 
bres intermédiaires  jufqu'à  huit.  Elles  font 
placées  à  côté  les  unes  des  autres  fans  beau- 
coup de  régularité;  leur  direction  ou  pofi- 
tion  fur  le  plan  qui  les  foutient  varie  beau- 
coup. Lorfque  toutes  les  cellules  forrr  ache- 
véesJ'Abeille  les  couvre  d'un  enduit  commun 
qui  les  dérobe  toutes  à  la  vue. 

Cet  enduit  eft  d'un  fable  plus  gros  que 
celui  des  cellules.  Les  Abeilles  fe  difputent 
allez  fouvent  la  polleflion  des  cellules  com- 
mencées &  elles  fe  livrent  des  combats  ou 
pour  les  conferver  ou  pour  les  ufurper.  C  eft 
du  quinze  au  vingt  d'Avril  jufqu'à  la  fin  de 
juin   que  les  Abeilles  maçonnes  foHt  occu- 
pées de  la  conftruction  de  leur  nid.  Ce  n'feft 
que  l'année  fuivanre  que  les  jeunes  Abeilles 
fortent  des  nids  dans  lefquels   elles  ont  crû 
pendant  l'été  6V  elles  fe  loin  confervées  pen- 
dant l'hiver.    Le  ver   fe  file   une  coque  de 
foie  fous  laquelle  il  pâlie  à  l'état  de  nym- 
phe y  ce  changement  a  lieu    en  novembre , 
mais    ce  n'eft  au  plutôt  qu'en  avril  que    la 
Mouche  quitte  l'état  de  nymphe  &  qu'elle 
fort  de  fa  cellule.  Ce  font  les  jeunes  mou- 
ches qui  percent  &  qui  ouvrent  le  couvercle 
de  leur  cellule  &  l'enduit  commun  :  ce  qui 
ne   permet  pas  d'en    douter,   c'eft    que  des 
Mouches  font  forties   de  leurs  cellules  fous 
un  entonnoir  dont  elles  avoient  été  couver- 
tes. Les   mâles  font  les  premières  Mouches 
qui  fortent  des  cellules  :  la  manière  dont  fe 
fait  l'accouplement  n'eft  pas  connue  :  diffé- 
rentes efpèces  dlchneumons  dépolent  leurs 
œufs  dans  les  cellules  ouvertes  que  les  Abeil- 
les conftruifent ,  &   les  Vers  qui  y  naiflenc 
deviennent    la  pâtute  des  Vers  des  Ichneu- 
mons.  Le  Ver  d'une  efpèce  deScarabé  armé 
de  fortes   dents   eft  un  ennemi  encore  plus 
dangereux  pour  les  Vers  des  Abeilles  maçon- 
nes, il  pénètre  d'une  cellule  à  une  autre  &  il 
détruit  trois  à  quatre  Vers.  11  y  a  des  Abeilles 
maçonnes   en  différens  pays    &   la    couleur 
de    leur  nid   diffère j   félon   celle   des   ma- 
tériaux que  les  lieux  qu'elles  habitent  leur 
fournilîent. 


PRELIMINAIRE. 

Il  y  a  quelques  autres  efpèces  d'Abeilles 
auxquelles  le  nom  de  maçonnes  convient 
auffi  parce  qu'elles  bâriffent  de  même  des 
nids;  mais  ils  font  fimplement  de  terre  & 
les  unes  les  placent  fous  des  lieux  abrites  , 
les  autres  dans  des  trous  qu'elles  trouvent  dans 
du  bois  Se  donc  elles  proruent. 


4e.    Mémoire. 

Des  Abeilles  qui  creufent  la  terre  pour  y 
faire  leur  nid  &  des  Abeilles  coupeu fes 
de  feuilles ,  ou  de  celles  qui  font  de  tris- 
jolis  nids  avec  des  morceaux  de  feuilles. 

Un  allez  grand  nombre  d'Abeilles  folitai- 
res  d'efpèces  différentes,  au  lieu  de  confian- 
te des  nids    en  maçonnerie  ,    ne   font    que 
creufer  la  terre  pour  y  dépoter  leurs  œufs   Se 
la  pâtée  nécelîaire  aux  Vers  qui  en  naiflenr. 
Les  trous  qu'elles  ouvrent  en  terre  font  du 
diamètre  de  leurs  corps  ,  mais  ils  ont  quel- 
quefois jufcju'à  un  pied  de  profondeur,  quel- 
quefois ils  n'ont  que  fix  pouces;  ils  font  le 
plus  fouvent  en  ligne  droite  Se  quelquefois 
ils    forment  des    finuofités  ;  ces   trous  font 
d'une  exécution   très-longue   parce   que   les 
Abeilles  n'enlèvent  à  la  fois  que   très  -  peu 
de  terre  qu'elles  portent  à  l'entrée  du   rrou 
qu'elles  creufent;  les  unes  les  ouvrent  à  la 
furface  des  rerres  battues,  comme  celle  des 
allées  de  jardin ,  les  autres  à  la  furface  des 
terres  graffes  coupées  à  pic  ou  fous  un  an 
gle  peu  incliné,  quelques-unes  dans  la  terre 
qui  fert  à  lier  les  pierres  des  murs  de  jardin. 
Nocre  auteur  n'entre  pas  dans  l'énumération 
des  différentes  Abeilles  qui   pratiquent  des 
trous  en  terre;  il  remarque  feulement  qu'il 
y  en  a  de  toutes  grandeurs ,  depuis  de  très- 
petites  jufqu'à  de  plus  groffes  que  les  Abeil- 
les ordinaires  ;  elles  ne  diffèrent  pas  moins 
par  les  couleurs.  Leurs  travaux  fe  bornent  à 
creufer  des  trous  au  fond  defquels  elles  amaf- 
fent  de  la  pâtée;  elles  dépofen:  un   œuf  & 
ferment  eniuite  le  trou  qu'elles  ont  ouvert. 

Mais  il  y  en  a  d'autres  qui ,  après  avoir 
également  creufé  des*tfous  préparent  au  fond 


cclxxvij 
un  nid  artiftement  compofé  de  morceaux  de 
feuilles,  ce  font  celles-ci  qui  fixent  particu- 
lièrement l'atrention   de  notre  auteur.  Leurs 
nids  ont  la  forme  Se   la  longueur  des  étuis 
dans  lefquels  nous  confervons  des  cure-dents; 
ils   font   fort   gros  ,    elles   les  cachent  fous 
terre;    ils    font   formés    de    plufieurs  petits 
étuis  ajuftés  Se  abouchés  les  uns  aux  autres  ; 
chaque  petit  étui  eft  formé  de  plufieurs  mor- 
ceaux de    feuilles    que   les   Abeilles  favent 
couper,  plier  Se  affujettir.  Je  me  coutenteriï 
de  cette  indication  de  leur  travail ,  le  lec- 
teur qui  voudra  le  connoître  plus  en  dérail , 
trouvera  amplement  3  fe  fatisfaire  dans  la 
lecture  du  mémoire  même.  M.  de  Réaumur 
n'y  laiffe  rien  à  defirer   fur  aucune  circonf- 
tance.  Cependant  l'étui  total  eft  compofé  de 
plus  petits  étuis,  comme  on    l'a   déjà  dit  j 
chaque    petit    étui   a  la  figure   d'un  dez   à 
coudre  Se  eft  une  cellule  deltinée  à  recevoir 
un  œuf  après  qu'elle  a  été  remplie  de  pâtée. 
D^s  cloifons  mitoyennes  fépareiu  à  l'intérieur 
chaque  étui  ou  chaque  cellule  ;  mais  comme 
la  pâtée  en  contact  des  cloifons  à  leurs  deux 
furfaces  pourroit  trop  les  affoiblir,  l'ouvrière 
laiffe   un   vide  intérieur  entre  chaque  étui. 
On  peut  juger  par   ce  qui  a  été  dit  des  di- 
mentions  de  l'étui  total  ,  de  la  capacité  du 
trou  néceffaire    pour  le  loger  Se  du  rravail 
que  ce  trou  exige  de  l'Abeille  qui  le  creufe 
avant  d'y  conftruire  l'étui.  Audi  ces  Mouches 
font-elles  en  général  affez  grandes  Se  d'une 
taille    moyenne  entre   celles    des   mâles  ou 
bourdons  parmi  les  Abeilles  Se  les  ouvrières 
parmi  ces  mêmes  mouches.  Elles  ont  toutes 
une^  trompe  qui  diffère  peu   de  celle    des 
Abeilles;  M.  de  Réaumur  ne  détermine  pas 
fi  elles  font  pourvues  d'un  aiguillon.  Leurs 
Vers  fe  métamorphofent  fous  une  coque  de 
foie  très  forte  qu'ils  fe  filent  dans  leur  cel- 
lule. 

Malgré  les  foins  de  la  mère  qui  leur  donne 
naiffancej  ils  font  fouvent  victimes  des  Vers 
donc  un  infecte  étranger  a  fu  introduite  le 
germe  dans  les  cellules  en  l'abfence  deceile 
qui  les  conftruifoir. 


Jclxxviij 


DISCOURS 


M 


E    M    0    I    R.    E. 


Des  Abeilles  dont  les  nids  [ont  faits  d'efpèces 
de  membranes  foyeufes ,  &  des^  Abeilles 
tapifjîères. 

Les  premières  Abeilles  dont  il  eft  quef- 
tïon  dans  ce  mémoire  conftruifent  des  nids 
qui,  par  leur  forme,  ont  du  rapport  avec 
les  précédens ,  mais  qui  en  diffèrent  par  la 
matière  dont  ils  (ont  compofés;  les  Abeilles 
qui  les  conftruifent  les  placent  entre  les  joints 
des  pierres  t  dans  des  trous  qu'el'es  y  trou- 
vent, ou  qu'elles  y  favent  creufer;  elles  dif- 
fèrent de  toutes  les  Abeilles  folitaires  dont 
il  a  été  parlé  jufqu'ici  ,  en  ce  qu'elles  cher- 
chent l'expolition  du  nord,  tandis  que  les 
auttes  cherchent  ctlle  du  midi  :  leur  nid 
eft  compofé  de  cellules ,  dont  chacune  a  la 
forme  d'un  dez  à  coudre  d-  deux  lignes  de 
diamèttre^  l'étui  contient  de  deux  à  quatre 
cellules  mifes  bout  à  bout.  Chaque  cellule 
&  l'étui  entier  font  formes  d'une  fubftance 
membraneufe  ;-relle  paroît  être  le  produit 
d'un  gluten  que  l'Abeille  rejette  6V  qui  fe 
deflèche, 

M.  de  Réaumur,  malgré  fa  fagacité  or- 
dinaire, n'a  pu  déterminer  d'une  façon  en- 
tièrement fatisfaifante  la  nature  &  la  fabri- 
que de  ces  nids  :  il  patte  à  l'hiftoire  des 
Abeilles  qui  creufent  perpendiculairement 
Ja  terre  le  long  des  chemins,  il  en  a  déjà 
précédemment  parlé  ,  mais  feulement  de 
celles  qui  ne  font  que  creufer  des  trous  fans 
rien  appliquer  à  leurs  parois  j  il  s\-:cuppe 
en  cet  endroit  d'une  très  -  petite  Abeille 
qui,  après  avoir  creufé  en  terre  an  trou, 
le  tapitîe  de  pièces  qu'elle  coupe  fur  des  fleurs 
de  coquelicot  nouvellement  épanouies.  Au 
fond  de  ce  trou  ainfi  tapifle ,  qui  a  ttois 
ppuces  de  long  à  peu  près,  l'Abeille  atnafîe 
de  la  p.lcée  &  y  dépole  un  œuf;  quand  ce 
double  ouvrage  pfî  achevé  elle  rabat  fur  la 
pâtée  les  pièces  qui  tapilToient  le  trou  \  ces 
pièces  forment  un  couvercle  au-dellus  duquel 
il  refte  un  vide  d'environ  deux  pouces; 
l'Abeille  !o  remplit  lî  arciftement  de  terre 


qu'il  n'eft  plus  poflible  de  reconnoître  l'eu* 
droit  où  le  trou  a  été  ouvert. 


M 


£    M   O    I   R    X. 


Hifioire  des  Guêpes  en  général  &  en  parti- 
culier de  celles  qui  vivent  fous  terre  en 
fociété. 

Il  y  a  des  Guêpes  qui  vivent  en  fociétés 
nombreufes  ,  d'auttes  dont  les  fociétés  ne 
font  compofées  que  d'un  petit  nombre  d'in- 
dividus, il  y  en  a  enfin  qui  vivent  folitai- 
res :  elles  font  toutes  remarquables  par  leurs 
travaux,  par  les  foins  qu'elles  prennent  pouc 
leur  poftérité  ;  mais  elles  nous  font  non- 
feulement  inutiles  ,  Celles  nous  font  encore 
nuifibles  par  le  tort  qu'elles  font  aux  fruits 
&  par  la  perte  des  Abeilles  qu'elles  tuent 
&  qu'elles  dévorent.  De  ces  généralités  M. 
de  Réaumur  pair©  aux  caractères  qui  distin- 
guent les  Guêpes  ,  &  les  principaux  font 
le  corps  attaché  au  corcelet  par  un  fimph 
filet  ;  point  de  trompe  &  des  dents  ep.  dehors 
de  la  bouche  ;  les  ailes  fupérieures  pliées  fui* 
vaut  leur  longueur  dans  l'état  de  pofition  ; 
le  brun  &  le  noir  partagés  par  anneaux  pour 
couleurs  dominantes. 

Les  Guêpes  diffèrent  beaucoup  en  grof- 
feur.  La  première  efpèce ,  à  cet  égatd ,  eft 
la  Guêpe  connue  en  latin  fous  le  nom  de 
Crabro  &  en  françois  fous  celui  de  Frelon, 
Celles  qui  vivent  en  fociété  bàtilïent ,  ainfî 
que  les  Abeilles ,  des  cellules  hexagones  ; 
mais  elles  emploient  ponr  les  conftruire^ 
non  de  la  cire,  mais  des  fibres  des  végé- 
taux qu'elles  réduifent  en  une  forte  de  pa- 
pier. On  appelle  Guêpier  l'aflemblage  de. 
leurs  cellules.  Les  Guêpes  s'établiflent,  fui- 
vant  les,  efpèces  ,  en  différens  lieux  ;  les; 
unes  bâtillent  à  couvert,  &  les  autres  en 
plein  air;  les  plus  communes  en  ce  pays, 
hibiteiit  fous  terre  \  ce  font  celles  qui  pi- 
quent les  fruits  en  automne,  qui  entrent 
dans  les  appartemens,  &  fur- tout  dans  les 
pièces  où  l'odeur  des  alimens  les  attire. 
Notr.  auteur  s'attache  principalement  à  bigf 


PRÉLIMINAIRE. 


hiftoire  ,  parce  que  les  faits  qui  la  compo 
fent  peuvent  en  général  s'appliquer  aux  au- 
»res  Guêpes  qui  vivent  en  fociétés  par  rap- 
p  irt  auxquelles  il    fuffit    de  remarquer   les 
faits  qui  leur  font  particuliers. 

Les  Guêpes  communes  ou  celles  qui  vi- 
vent fous  terre  ne  fe  nouriffent  pas  feule- 
ment de  fruits,  elles  font  carnacières ,  elles 
font  urje  guerre  cruelle  aux  antres  Mouches 
'Se  partfcuïièrement  aux  différentes  efpéces 
d'Abeilles  ;  elles  fondent  deflus ,  les  terrai- 
fent ,  réparent  à  coups  de  dencs  redoublés 
le  corps  du  corcelet ,  s'envolent  en  empor- 
tant entre  leurs  dents  le  corps  dont  elles 
font  principalement  avides  ;  elles  le  font 
aufli  de  viandes  plus  folides,  de  celles  que 
nous  préparons  pour  nous;  elles  fe  jettent 
for  les  pièces  expofées  dans  les  boucheries, 
s'y  rafTafient  &  coupent  en  fe  retirant  un 
morceau  qu'elles  emportent  à  leur  guêpier. 
Mais  leur  préfence  répare  leur  larcin,  par 
ce  que  les  Mouches  bleues  qui  dépofent 
leurs  œufs  fur  la  viande  &  qui  en  hâtent 
la  corruption,  n'ofent  pénétrer  dans  les  bou- 
cheries dont  les  Guêpes  fe  font  emparées; 
en  conféquence  les  bouchers  ont  coutume 
de  les  y  foufftir  &  même  de  les  y  attirer 
en  leur  abandonnant  chaque  jour  un  mor- 
ceau de  rate  ou  de  foie ,  qui  font  les  mets 
qu'elles  préfèrent. 

On  fait  déjà  que  les  Guêpes  communes 
habitent  fous  terre;  leur  demeure  ou  guêpier 
eft  tantôt  à  la  profondeur  de  fix  pouces  feu- 
lement j  tantôt  à  celle  d'un  pied  &  demi  , 
&  dans  les  proportions  entre  ces  extrêmes: 
fon  entrée  j  qui  n'eft  qu'un  trou  à  la  furface 
de  la  terre  ,  n'a  qu'un  pouce  de  diamètre , 
&  conduit  à  une  gallerie  tortueufe  ,  de 
même  diamètre  excavee  en  terre  ;  les  bords 
extérieurs  du  trou  font  labourés  comme 
ceux  d'un  clapier  de  lapins  :  le  guêpier  au- 
quel la  gallerie  aboutit  à  une  forme  aron- 
die,  plus  ou  moins  régulière  &  plus  ou 
moins  alo:  gée ,  il  eft  couvert  d'une  enve- 
loppe commune  ,  femblable  à  un  papi  r 
tiès-épa  s  ,    d'un  gris  cendré  ,  quelquefois 


celxxix 

d  un  brun  jaunâtre;  la  furface  en  eft  inégal* 
Se  rabotteufe;  elle  eft  percée  de  deux  trous 
dont  l'un  fert  aux  Guêpes  d'entrée  Si  l'au- 
tre de  fortie  ;  il  n'en  peut  palfer  qu'une  à 
la  fois;  mais  la  combiuaifon  de  leur  mar- 
che empêche  qu'elles  ne  fe  nuifent.  L'inté- 
rieur du  guêpier  eft  occuppé  par  des  gâteaux 
plats  ,  parallèles  ,  placés  horizontalement  , 
lemblables  aux  rayons  des  Abeilles  &  réful- 
rans  de  l'aflemblage  de  cellules  hexagones: 
le  papier  ou  une  matière  analogue  au  pa- 
pier eft  celle  des  gâteaux  ainfi  que  de  la 
couche  extérieure.  Il  y  a  dans  un  guêpier, 
fuivant  fa  grandeur  de  onze  à  quinze  gâ- 
teaux ;  il  ny  a  qu'un  rang  de  cellules  par 
gâteaux,  elles  ont  toutes  leur  ouverture  tour- 
née en  bas  ;  entre  les  gâteaux  font  des  vi- 
des qui  fervent  de  partage  ou  de  chemin  ; 
ces  vides  ont  environ  un  demi-pouce  d'é- 
pailfeur  &  ils  font  traverfés  en  beaucoup 
d'endroits  par  des  fibres  ou  liens  de  papier 
plus  ferrés,  qui  lient  les  gâteaux  les  uns  aux 
autres;  entre  les  bords  des  gâteaux  &  l'en- 
veloppe, totale  du  guêpier  il  y  a  d.  s  endroits 
où  les  bords  des  gâteaux  ne  tiennent  pas  à 
l'enveloppe,  ou  ils  font  flexibles ,  Se  ces 
endroits  font  des  partages  pour  aller  d'un 
gâteau  ou  rayon  à  un  autre.  Après  cette 
defeription  générale  de  la  forme  &  de  la 
composition  d'un  guêpier ,  M.  de  Réaumur 
examine  comment  les  Guêpes  le  conftruiftnc 
Si  ce  qui  le  parte  enfuite  à  fon  intérieur 
pour  leur  population  ;  il  avertit  que  c'eft 
en  plaçant  les  Guêpes  dans  des  ruches  vi- 
trées qu'il  a  pu  fe  procurer  les  connoiflan- 
as  néceffàires  pour  traiter  de  c(s  objets.  Il 
faut  remarquer  parmi  les  chofes  qu'il  dit  à 
cet  égard  que  l'attachement  des  Guêpes  pour 
leurs  petits  eft  fi  fort ,  que  quoi  qu'on  brife, 
ou  divife  le  guêpier,  elles  ne  les  abandon- 
nent point  &  les  fuivent  dans  la  ruche  cù 
on  les  place.  Elles  y  entrent  d'elles-mêmes 
avec  empreflement,  &  fe  mettent  aufli- tôc 
i  répaier  les  défordres  qu'on  a  caufé  à  leur 
guêpier.  La  matière  dont  il  eft  formé  eft 
dans  l'origine  une  pare  que  les  Guêpes 
recueillent  à  la  campagne,  Si  qu'elles  com- 
pofemdes  fibres  ligneufes  des  plantes  qu'elles 


cclxxx 


DISCOURS 


ont  brifées  &  triturées,  elles  rentrent  au  guê- 
pier en  tenant  entre  les  mâchoires  une  boule 
de  cette  pâte;  elles  l'appliquent  où  il  eft 
befoin  ,  elles  retendent  &  la  moulent  en  la 
foulant  avec  leurs  pieds  de  derrière,  de  de- 
vant en  arrière  ,  tandis  qu'elles  l'aloncrent 
avec  leurs  dents  d'arrière  en  avant.  C'eft  du 
bois  fec  que  les  Guêpes  tirent  la  matière 
dont  elles  forment  leur  guêpier  j  elles  faveur 
écarter ,  détacher  les  fibres  félon  leur  lon- 
gueur &  les  rompre  en  fragmens;  leurs  dents 
leur  fervent  d'inftrumens,  elles  font  pafter 
entre  leurs  pieds  de  derrière  les  fibres  qu'elles 
ont  détachées;  elles  les  humectent  d'une  hu- 
meur qu'elles  rendent  qni  fert  à  les  lier  & 
elles  en  compofent  des  pelottes  qu'elles  ap- 
portent à  leur  guêpier  pour  les  y  mettre  en 
oeuvre. 


Il  n'y  a  qu'un  petit  nombre  de  Guêpes 
employées  à  conftruire  le  guêpier.  Ces  Mou- 
ches ,  comme  les  Abeilles,  font  de  trois  fortes , 
les  femelles  ,  les  mâles  &  les  mulets.  Ces 
derniers  font  les  plus  nombreux  de  beaucoup, 
Se  c'eft  fur  eux  que  roulent  les  travaux.  Ils 
bâtittent  ,  ils  nourriifent  les  mâles ,  les  fe- 
melles &  les  petits  j  quelques-uns  font  oc 
cupés  à  amaffer  des  matériaux  pour  le  ouê- 
pier  &  à  les  employer;  mais  le  plus  grand 
nombre  donne  la  chatte  à  d'autres  infectes, 
ou  récolte  d'autres  vivres  qu'il  apporte  au 
guêpier  -y  lorfqu'un  mulet  y  entre  il  diftribue 
fa  charge  aux  petits ,  aux  femelles ,  aux  mâles , 
&  même  aux  mulets  qui  ont  travaillé  au  <uiê- 
pier  &  qui  en  prennent  leur  part.  Cependant 
ils  n'apportent  jamais  que  des  fubftances  ani- 
males, &  les  mulets  qui  ont  fucé  des  fruits 
reviennent  au  guêpier  à  vide  en  apparence, 
mais  en  y  entrant  ils  dégorgent  à  plufieurs 
reprifes  des  gouttes  d'une  liqueur  qui  eft  avi- 
dement recueillie  par  d'autres  Guêpes  qui 
croient  reliées  à  l'intérieur. 

Les  mulets  font  les  plus  petits  des  Guêpes, 
les  femelles  les  plus  grottes ,  &  les  mates  d'une 
g ro fleur  moyenne. 


Depuis  le  mois  de  juin  jufqu'au  mois  de 
feptembre  ,  les  mères  ne  fortentguère  des  guê- 
piers où  elles  font  occupées  à  pondre  Se  à  nour- 
rir les  petits.  Ces  foins  font  très-confidérables 
Se  parle  nombre  des  cellules  qui  excède  quel- 
quefois feize  mille  ,  &  qui  font  prefque  toutes 
remplies s-  &  parce  que  les  œufs  même  ont 
befoin  d  être  foignés.  Ils  font  oblorgs ,  poin- 
tus par  un  bout  ,  fixés  par  ce  bout  fur  le 
fond  de  la  cellule  auquel  ils  adhèrent  for- 
tement. Les  mères  les  examinent  fouvent, 
foit  pour  les  humetfer  d'une  féroficé  dont 
ils  peuvent  avoir  befoin  ,  foir  pour  s'allurer 
de  l'inftant  où  les  Vers  en  fortenr.  Il  eft  cer- 
tain que  les  mères  en  font  occupées  fans 
qu'on  fâche  précifémenr  pour  quel  motif.  On 
connoît  mieux  les  foins  qu'elles  rendent  aux 
Vers.  Ils  fortent  des  œufs  au  bout  de  huit 
jours  ,  &  paroittent  confidérablement  plus 
gros  que  l'œuf  qui  les  contenoit.  On  ignore! 
s'ils  changent  plufieurs  fois  de  peau;  elle  eft 
blanche,  litte  &  molle.  Les  mères  nourriifent 
ces  Vers  à  la  manière  des  Oifeaux  ;  elles  leur 
apportent  la  becquée,  mais  elles  ne  fauroient 
fuffire  feules  à  ces  foins  ,  &  les  mulets  s'en 
occupent  aulE.  Notre  auteur  a  remarqué  que 
la  becquée  pour  les  jeunes  Vers  n'eft  qu'une 
goutte  d'une  liqueur ,  tandis  que  c'eft  une  pâ- 
tée folide  pour  les  Vers  plus  âgés.  Au  refte, 
c'eft  en  dégorgeant  que  les  Guêpes  nourrii- 
fent les  Vers  3  &  en  rappellant  de  leur  efto- 
mac  les  alimens plus  ou  moins  digérés,  comme 
les  Oifeaux  fonr  remonrer  de  leur  jabot  les 
grains  plus  ou  moins  amollis  &  broyés  fui- 
vant  l'âge  de  leurs  petits. 

Ler  Vers  parvenus  à  leur  grofleur  rem- 
pliflent  toute  la  capacité  de  leur  cellule  ,  alors 
ils  en  ferment  l'ouverture  avec  un  couvercle 
de  foie  ;  les  Vers  des  mulets  font  ce  couvercle 
plat  &  ceux  des  mères  le  font  convexe.  Certe 
opération  n'eft  que  de  quelques  heures,  & 
elle  a  lieu  à-peu-près  vingt  jours  après  la 
naittance  des  Vers  ,  elle  eft  fuivie  de  leur 
changement  en  nymphe  ,  état  qu'ils  confer- 
vent  environ  neuf  jours  j  après  lefquels  l'in- 
fecte paroît  fous  fa  dernière  forme.  La  jeune 


PRÉLIMINAIRE 


la  jeun?  Guêpe  ne  diffère  des  vieilles  que  par 
des  nuances  moins  foncées,  elle  profite  bientôt 
de  la  nourriture  que  celles-ci  lui  fournillent 
Se  elle  ne  tarde  pas  à  fe  mettre  au  travail. 
La  collais  d'où  elle  eft  fortie  eft  auiîîtôt 
nettoyée  par  une'  ancienne  Guêpe  qui  la 
oict  en  état  de  recevoir  un  nouvel  œuf. 

Il  faut  remarquer  que  les  cellules  pour  les 
Vers  des  trois  fortes  fonrdiftinéies  6V  feparées, 
en  forte  qu'un  gâteau  eft  tout  compofé  de 
cellules  pour  des  rn  lets  ,  ou  de  cellules 
pour  des  mères  6V  des  mâles ,  car  les  cellules 
de  ces  deux  fortes  font  réunies  fur  le  même 
gâteau. 

Le  guêpier  en  entier  6V  tout  ce  qu'il  con- 
tient eft  l'oavrage  de  quelques  mois  ,  6V  ne 
fert  qu'une  année  ;  il  eft  prefque  délert  en 
kiver  ,  &  il  eft  totalement  abandonne  au 
printems.  Les  mulets  périifent  tous,  même 
dès  les  premières  gelées  ;  mais  quelques  mères 
réfiftenc  au  froid  de  l'hiver  ;  elles  font  def- 
tinéesà  une  nouvelle  population,  6V  chacune 
d'elles  devient  la  fondatrice  d'une  nouvelle 
république  dont  elle  eft  la  mère  au  fens 
propre  ;  elle  quitte  au  printems  fon  ancienne 
demeure ,  elle  en  creufe  une  nouvelle  fous 
terre  ,  elle  y  confirme  des  cellules  pour  re- 
cevoir fes  œufs,  elle  les  foigne  &  elle  nour- 
rit les  Vers  qui  en  forcent;  ceux-ci  deviennent 
bientôt  unefamille,  puis  un  peuple  qui  l'aide 
dans  fes  travaux.  Une  ou  deux  mères  fuffifent 
aux  befoins  du  guêpier  pendant  la  belle  fai- 
fon,  mais  quand  elle  ell  prête  à  finir  il  en 
naît  beaucoup  de  jeunes  ;  il  eft  probable 
que  ce  font  de  celles-ci  qui  réfiftenc  à  l'hiver 
Se  qui  fondent  de  nouveaux  guêpiers  au 
printems. 

M.  de  Rëattmur  n'ailure  pas  qu'aucun  des 
mâles  ne  palle  l'hiver  ,  mais  il  le  croit  ;  il 
n'en  a  jamais  trouvé  dans  les  guêpiers  qu'à 
la  fin  d'août.  Ce  ne  font  donc  que  des  mu- 
lets qui  naifTent  au  printems  dans  les  nou- 
veaux guêpiers  ,  &  à  la  fin  de  l'été  des  fe- 
mellesquidoiventreproduireau  prinrems  fut- 
vant ,  Se  des  mâles  deftinés  à  les  féconder 

Hifloire  Naturelle ,  InfeBes.  Tointll/'. 


-  cclxxxj 

en  automne;  ils  font  dépourvus  d'aiguil- 
lon ,  dont  les  mères  de  les  mulets  font 
armés. 

11  arrive  quelquefois  qu'il  y  a  des  com- 
bats dans  les  guêpiers  comme  dans  les  ruches , 
de  mulers  contre  mulets  ,  de  mulets  centre 
des  mâles;  mais  ces  combats  font  plus  rares 
&  peu  fouvent  meurtriers;  ils  font  aufli  exécu- 
tés par  moins  de  combattans.  Mais  au  com- 
mencement d'oftobre  les  mulets  arrachent  des 
cellules,  qui  font  encoreouvertes,  tous  les  vers 
deouelque  forte  qu'ils  foient ,  &  ils  les  maf- 
ficrent fans  exception,  comme  s  ils  vouloient 
leur  épargner  une  vie  languillante  que  le 
froid  termineroit  bientôt  ;  à  peine  fe  fait- 
il  fentir  qu'il  tue  les  mulets  Si  affoiblit  les 
mères  au  point  de  les  engourdr.  Nous  avons 
déjà  dit  qu'un  petit  nombre  de  celles  ci 
feulement  y  rclifte  pendant  la  durée  de 
l'hiver.  Dans  l'été  même  ,  le<  Guêpes  ne 
fortent  point  pendant  les  jours  de  pluie  6V  de 
grand  vent  >  Se  elles  fout  alors  réduites  à  fe 
paffer  d'alimeas  ;  car  elles  ne  font  pas  de 
provifions. 

7e.     Mémoire. 

Des  Frelons  ,  des  Guêpes  canonnières  >  & 
de  quelques  autres  Guêpes  qui  vivent  en 
fociéte. 

Les'  Fiêlons  font  de  véritables  Guêpes ; 
&  n'en  diffèrent  qu'en  ce  que  ce  font  les 
plus  grands  infefles  de  ce  genre.  La  manière 
dont  ils  conftruifent  leur  ruche  ou  guêpier 
eft  la  même  que  fuivent  les  Guêpes  dent  il 
a  été  parlé  dans  le  mémo:.*  précédent  ,  la 
matière  qu'ils  y  emploient  eft  aulîi  la  même, 
mais  ils  la  préparent  moinsbien  ,  &  le  papier 
de  leur  guêpier  eft  plus  mauvais  ;  il  réiift-roit 
moins  à  l'humidité  Si  à  la  pluie;  les  Fre- 
lons bâtilTent  à  l'abri,  dans  des  greniers,  dans 
des  trous  de  murs,  dans  des  arbres  creux,  cVc. 
ils  ont  le  vol  lourd  6V  font  beaucoup  de  bruit 
en  volant  ;  leurs  habitudes  font  les  mêmes 
que  celles  des  Guêpes ,  ainfi  nous  nous  dif- 
penfons  d'en  parler;  la  force  de  leur  aiguil- 


DISCOURS 


cclxxxij 

Ion  eft  proportionnée  à  leur  grorteur,  Se  leur 
piquure  fait  beaucoup  de  mal.  Cependant 
ils  ne  font  à  redouter  que  quand  il  fait  fort 
chaud  ,  Se  par  un  tems  frais  on  peut  les  ap- 
procher fans  crainte  ,  parce  que  le  froid  les 
engourdit  promptement.  L'hiftoire  des  Fre- 
lons eft  en  tout  fi  conforme  à  celle  des  Guêpes 
que  ce  que  nous  en  dirions  ne  feroit  qu'une 
répétition  en  tous  points. 

Des  Frelons  ,  M.  de  Réaumur  parte  à 
quelques  efpèces  de  Guêpes  qui  fufpendent 
leur  «uêpier  à  des  branches  d'arbies  en  plein 
air;  ces  guêpiers  ont  fouvent  la  forme  d'une 
rofe  ;  il  y  en  a  d'alongés  ,  ils  font  d'un  affez 
mauvais  papier ,  mais  qui  réfifte  apparem- 
ment fuffifamment  à  la  pluie  j  notre  auteur 
parle  enfuite  des  guêpiers  qu'on  apporte  d  A 
mérique  ,  dont  la  texture  eft  beaucoup  plus 
forte,  &  qui  font  faits  d'un  véritable  carton, 
ce  qui  a  fait  donner  le  furnom  de  canon- 
nières aux  Guêpes  qui  les  conftruifent.  M. 
de  Réaumur  décrit  la  forme  tant  extérieure 
qu'intérieure  de  ces  guêpiers  &  des  Guêpes 
qui  les  conftruifenr.  Ce  qu'il  y  a  principa- 
lement à  remarquer  à  ce  double  égard  ,  c'eft 
que  les  Guêpes  qui  bâtilfent  ces  nids  fi  fo- 
lides  &  fouvent  fi  fpacieux  ,  font  fort  pe- 
tites ,  que  le  nid  eft  entouré  d'une  enveloppe 
qui  l'enferme  en  entier ,  au  bas  de  laquelle 
eft  une  feule  ouverture  pour  l'entrée  &  la 
fortie  ,  en  forte  que  les  Vers  y  font  parfai- 
tement à  l'abri ,  quoique  le  nid  foit  en  plein 
air. 

Le  mémoire  eft  terminé  par  le  deferip- 
tion  d.'  quelques  Guêpes  quivivent  en  fociété 
&  qui  diffère:  t  r  ;s  précédentes  en  ce  qu'elles 
n'entourent  pas  leur  nid  d'une  enveloppe 
commune  ,  qu'il  n'eft  compofé  que  de  deux 
ou  trois  gâteaux  ;  elles  fufpendent  ces  ni.-'s 
verticalement  à  quelque  branche  ,  le  pre- 
mier gâteau  fert  d«  toîc  aux  autres  &  ce  qui 
confeive  le  nid  ,  c'eft  que  ces  Guêpes  ont 
la  faculté  d'écendre  fur  les  gâteaux  une  li- 
queur dentelles  les  peignent  pour  ainlidire, 
qui  eft  une  forte  de  vernis  &  qui  les  empoche 
d  être  pénétrés  par  l'eau. 


Enfin  ,  M.  de  Réaumur  termine  Hiiftoire 
des  Guêpes  qui  viveur  en  fbeicré  ,  en  par- 
lant des  moyens  dedérr  ire  les  guêpiers  dont 
la  proximité  eft  nuilible  pat  les  demies  que 
les  Guêpes  font  dans  les  jardins  &  i  ans  les 
vergers  ;  de  tous  les  moyens  ulués  ,  comme 
des  gluaux  au  bord  du  trou  du  guêpier,  de 
l'eau  bouillante  qu'on  y  ver!e,  du  feu  qu'oi* 
allume  pour  forcer  les  Guêpes  par  la  cha- 
leur à  fortir  cV  à  fe  brûler  en  paftart,  cVc. 
aucun  ne  lui  paroît  remplir  parfaitement  fen 
objet;  il  confeillepar  préférence  une  mèche 
foufree  dont  on  fait  pénétrer  la  vapeur  dans 
le  guêpier  par  fon  entrée.  Ce  font  fur-tout 
les  Guêpes  qui  vivent  fous  terre,  &  les  Fre- 
lons qui  gâtent  les  fruits. 

8e.       MÉMOIRE. 

Des  Guêpes  folitaires  en  général,  &"  en  parti- 
culier des  Guêpes  Ichneumons. 

Les  Guêpes  folitaires  fonr  pour  les  infec- 
tes de  ce  genre  ,  ce  que  les  Abeilles  folitaires 
fort  dans  le  leur  ;  elles  vivent ,  comme  les 
Guêpes  qui  forment  des  républiques,  d'au- 
tres infectes  auxquels  elles  donnent  la  charte 
&  de  fruits  j  elles  font  fur- tout  redoutables 
aux  différentes  mouches.  Les  anciens  avoient 
remarqué  plulieurs  efpèces  de  Guêpes  foli- 
taires ,  ils  leur  ont  donné  le  nom  de  Guêpes 
Ichneumons.Comme  à  des  infectes  courageux 
qui  en  détruifentdemal-faifans,  demêmeque 
l'Ichneumon  quadrupède  détruit  les  œufs  du 
Crocodile  ;  mais  les  anciens  ont  étendu  ce 
nom  a  des  efpèces  d*infeétes  qui  ne  font  pas 
des  Guêpes. 

M.  de  Réaumur  diftingue  les  Guêpes  pro- 
prement dites,  les  Guêpes-  Ichneumons  ,  &  les 
Mouches- Ichneumons  :  les  Guêpes  qu'il  fur- 
nomme  Ichneumons  ,  diffèrent  des  autres 
Guêpes,  en  ce  que  dans  l'état  de  repos  elles 
ne  portent  pas  leurs  deux  aîles  fupérieures 
pliées  en  deux.  Notre  auteur  entre  enfuite  en 
matière,  il  décrit  les  opérations  des  Guêpes 
folitaires  en  général ,  &  il  fait  connoître  en 
particulier  quelques  Guêpes  Ichneumons. 


PRELIMINAIRE. 


cclxxxiij 


II  y  a  des  Guêpes  folitai«»î  qui  dépofent 
leurs  œufs  dans  un  trou  cylindrique  creufé 
en  terre  ;  les  unes  choilifTenc  un  fable  gras, 
ies  autres  fe  concentenr  de  fouiller  un  terrain 
ordinaire  ;  d'autres  prêtèrent  le  mortier  em- 
ployé pour  les  murs  de  jardin.  C'eft  d'une 
de  ces  efpèces  que  M.  de  Réaumur  donne 


principalement  I  hiftoire  qui  convient  à  plu-      vi&imes  prêres  pour  le  Ver  qui  va  micre,  8c 
rieurs   autres.     Elle  commence    (es   travaux'   qui  les  dévorera  fans  peine,  fans  combat, 


à  la  fin  de  mai ,  &  les  continue  pendant 
tour  le  mois  de  juin  ;  elle  creuYe  dans  le 
morrier  un  tuyau  de  quelqaes  pouces  de  pro- 
fondeur ,  du  diamètre  de  fon  corps  ;  mais 
en  creufant  ce  trou  ,  elle  fabrioue  à  fon 
orifice  en  dehors  ,  un  tuyau  q*  le  forme 
du  même  mortier  qu'elle  creule  à  mefure 
qu'elle  fouille;  ce  tuyau  eft  comme  guil- 
leché  ,  d'abord  croit ,  il  tend  enfuite  en  en 
bas  ;  il  n'eft  pas  defiiné  à  être  confcrvc  ,  Se 
ce  n'eft  qu'une  forte  d'échaffaudage.  Cepen- 
dant le  mortier  que  la  Guêpe  creufe  eft  très- 
dur,  mais  elle  fait  l'amollir  en  le  mouillant 
d'une^  liqueur  quelle  dégorge  ;  elle  forme  , 
avecles  pieds  de  derrière  ,  des  pâlottes  du 
fable  qu'elle  ratifie  avec  (es  mâchoires,  Se  ces 
pelotres  lui  fervent  à  conftruire  le  rnyau  exté- 
rieur. La  liqueur  que  la  Guêpe  dégorge  eft 
épuifée  en  deux  ou  trois  minutes  ;  elle  s'en- 
vole alors  Se  revient  bientôt  fournie  d'une 
nouvelle  provifion  qu'elle  a  pompée  ou  fur 
quelque  plante  dont  c'eft  le  fuc  ,  ou  dans 
quelque  marre.  Chaque  Guêpe  creufe  plu- 
fîeurs  trous  ,  Se  conftruic  plulieurs  tjyaux  , 
fans  obferver  de  parité  entre  la  profondeur 
refpedive  des  trous  dont  il  y  en  a  de  plus 
proronds  les  uns  que  les  autres ,  &  entre 
celle  des  tuyaux  qui  font  également  plus  longs 
va  plus  courts  ,  ni  entre  la  profondeur  des 
trous  Se  la  longueur  des  tuyaux. 

Le  trou  eft  deftiné  à  recevoir  un  œuf  que  la 
Guêpe  dépufeau  fond,ain(îquelapâtée  nécef- 
faire  au  Ver  ,  Se  à  ferviri  ce  dernier  de  loge- 
ment ;  mais  ces  objets  n'occupent  qu'une  partie 
de  la  profondeur  du  trou  ;  la  Guêpe  en  bouche 
le  furplus  avec  les  grains  de  mortier  qu'elle 
a  attachés  à  l'orifice  du  trou  ,  fous  la  forme 
dun  tuyau  &  qu'elle  reprend.  Ce  qui  mérite 


fur-tout  d'être  remarqué,  c'eft  qu'avant  de  fer- 
mer chaque  trou  ,1a  Guêpe  y  renferme  la  nour- 
riture nécefiaire  au  Ver  qui  doit  y  naître,  & 
cette  r.o.irriture  confifte  en  dix  à  douze  Vêts 
d'autres  efpèces  d'infectes.,  vivans,  roulés  fur 
eux  mêmes ,  &  alïujétis  dans  le  trou.,  de  ma- 
nière qu'ils  ne  peuvenr  le  remuer  :  ce  font  des 


les  uns  après  les  autres ,  quoiqu'elles  foienc 
plus  grandes  que  lui ,  parce  qu'elles  font  hors 
d'ctatde  fedéfendie,àcaufe  de  la  gêne  où  elles 
font  réduites.  Laprovidon  du  Ver  eft  confom- 
mée  à-peu  près  en  huit  jours,  au  bout  de  ce 
terme  il  rapide  le  trou  de  foie,  &rpafTe  à  l'état 
de  nymphe.  Tous  les  Vers  qui  font  factih"és 
à  fes  befoins  font  femblables  ,  mais  M.  de 
Réaumur  n'a  pu  reconnoître  à  quelle  efpèce 
d'infectes  ils  appartiennent. 

Des  Guêpes  qui  travaillent  à  la  manière  des 
précédentes,  au  lieu  de  Vers  ,  nourrifient 
leurs  petits  d'Araignées  qu'elles  enferment 
vivantes  dans  chaque  trou  ;  il  y  en  a  qui  leur 
donnant  pour  provifion  des  Mouches  à  deux 
aîles.  Jufqu'ici  il  n'a  été  queftion  que  des 
Guêpes  qui  creufent  la  terre,  le  fable  ou  le 
mortier  j  mais  il  y  en  a  qui  creufent  le  bois, 
comme  les  Abeilles  Perce  bois ,  &  ces  diffé- 
rens  travaux  ,  à-peu-près  exécutés  fur  le  mê- 
me plan ,  ont  toujours  le  même  but  ;  ces  Guê- 
pes nourritTent  leurs  Vers  comme  les  précéden- 
te;, d'infeélesoude  Versd'infedes,  &:  il  n'y  en 
a  jamais  que  d'une  efpèce  dans  chaquî  trou. 
Enfinilyades  Guêpes  qui ,  au  lieu  de  creufer 
des  trous  pour  y  dépoferleurs  ccufsjConftrui- 
fent  des  tuyaux  de  terre.  On  peut  appeller  ces 
Guêpes,  Guêpes  Maçonnes  ;  on  n'en  trouve  pas 
qui  travaillent  en  ce  genre  aux  environs  de 
l'aris;  M.  de  Réaumur  en  parle  d'après  des 
Guêpes  Se  leur  nid  qui  lui  avoient  été  en- 
voyés d'Avignon  Se  de  lieux  plus  éloignés. 
Ce  mémoire  eft  terminé  par  la  defeription 
d'une  Guêpe  d'un  coloris  très- brillant  qui  fe 
trouve  à  l'lfle-de-France  ,  Se  qui  y  donne  la 
charte  aux  Kakerlaks,  ces  infectes  fi  dégoû- 
tans  Se  fi  incommodes. 

«n  ij 


cclxxxiv  DISCOURS 

r>'.     M  i  ii  o  i  a  r. 

Des  Mouches  Ichneumons. 


M.  de  Reaumur  traite  dans  ce  mémoire 
des  Ichneumons  proprement  dits  ;  il  n'en  af 
figue  pas  d'abord  les  caractères  d  ftinctifs  , 
comme  cela  fembloit  naturel  ,  mais  il  com- 
mence par  leur  hiftoire.  Les  Ichneumons 
font  des  infectes  dont  les  femelles  pourvues 
d'une  tarrière  ,  dépofent  leurs  œufs  dans  le 
corps  d'autres  infectes  ,  les  Vers  y  trouvent 
à  la  fois  l'abri  &  la  nourriture  \  ce  n'eft  que 
dans  les  deux  premiers  états ,  celui  de  larves , 
de  nymphes  ou  chryfalides  que  les  infectes 
font  expofés  à  être  percés  par  les  Ichneu- 
mons femelles;  quelques-unes  cependant  per- 
ceur aufli  les  œufs  ,  &  y  dépofent  les  leurs. 
Les  Ichneumons  onc  ,  en  général  ,  différen- 
tes manières  de  dépofer  leurs  œufs  ;  les  uns, 
&  c'eft  le  plus  grand  nombre  ,  percenc  la 
peau  des  infectes  ,  &  dépofent  leurs  œufs 
delTous,  les  autres  fe  contentent  de  les  appli- 
quer fur  l'infecte  que  les  Vers  fuiront  per- 
cer &  qu'ils  devoreronr ,  il  y  en  a  qui  piquent 
les  œufs  des  infeéles,  &  y  dépofent  les -leurs  5 
le  Ver  qui  en  fort  trouve  dans  le  premier 
œuf  ce  dont  il  a  befoin  :  enfan  d'autres  Ich- 
neumons pénètrent  dans  les  nids  de  différens 
infectes  &:  y  font  leur  ponte  ;  il  y  en  a  qui , 
au  lien  de  s'introJuire  dans  le  nid,  en  per- 
cent les  parois  avec  leur  tarrière ,  &  qui 
font  leur  ponte  à  côté  de  celle  de  l'infecte 
auteur  du  nid. 

M.  de  Réaumur  afïigne  en  cet  endroit  les 
caractères  qu'il  regarde  comme  propres  aux 
Ichneumons.  Il  diltingue  deux  gentes  de  ces 
infectes.  Les  femelles  de  ceux  du  premier  genre 
ont  une  longue  queue  compofée  de  trois  filets 
oui  ne  paroilfent  que  des  poils.  De  ces  trois 
filets,  les  deux  extérieurs, creu lés  en- dedans, 
ne  font  que  l'étui  du  troilîème  ;  le  filet  du 
milieu ,  lilTe  ,  arrondi ,  s'applattit  à  l'extrémité 
&  fe  termine  en  pointe  dentelée.  Les  femelles 
des  Ichneumons  du  fécond  genre  ont  auffi  une 
tarrière, mais  qui  eft  couchée  fous  leur  ventre 
Se  qui    ne    l'excède  pas  ,    ou    ne    l'excède 


que  peu.  Le  refte  du  mémoire  eft  employé 
à  décrire  différentes  efrèces  d'Ichneumons, 
parmi  lefquels  on  doit  en  remarquer  une 
elpèce  apportée  de  Laponie  ,  plus  grande 
qu'aucune  des  efpèces  qui  fe  trouvent  dans 
nos  climats  ,  &  qui  furpafle  même  en 
grandeur  les  plus  gros  Frelons.  CommeM.de 
Réaumur,  en  parlant  des  ennemis  que  les 
Chenilles  ont  à  redouter  ,  a  déjà  beaucoup 
parlé  des  Ichneumons  ,  il  n'entre  pas ,  dans 
ce  mémoire  ,  dans  des  détails  qui  devroient 
naturellement  y  trouver  place ,  mais  qui  fe- 
mient  des  répétitions,  &  l'on  eft,  ce  femble, 
en  droit  de  penfer  que  l'auteur  devoir  fup- 
primer  ou  ce  mémoire,  ou  ce  qu'il  a  dit 
des  Ichneumons  à  1  occafion  des  Chenilles. 

10e.    Mémoire. 

Hljloire  du  Formica-Leo. 

Le  Formica-Leo  n'étoit  pas  connu  des 
anciens,  mais  c'eft  un  des  infectes  qu'on  a 
le  plus  obfervé  depuis  le  commencement  de 
ce  lîécle;  il  l'a  d'abor  J  été  par  MM.  Poupart , 
Vallifnier,  de  la  Hire,  &c.  On  s'eft  difputé 
la  gloire  d'en  avoir  donné  les  premières  no- 
tions. M.  de  Réaumur  définit  le  Formica-Leo 
un  Ver  à  ûx  pieds,  deftiné  à  fe  changer  en 
un  infecte  à  quatre  aîles  ;  il  en  reconnok 
différentes  efpèces,  mais  il  n'y  en  a  qu'une 
dans  nos  contiées,  &  c'eft  celle  qui  fixe  l'at- 
tention de  notre  oblervateur. 

Le  Formica-Leo  a  une  forme  remarqua- 
ble ,  ion  corps,  qui  eft  fort  gros  à  proportion 
de  la  tête  &  du  corcelet,  eft  une  efpèce  d'el- 
lipfoïde  ,  il  eft  couvert  de  rugoficés  tranfver- 
fales,  de  houppes  de  poils  &  de  taches  noi- 
râtres fur  un  fond  gris  ;  les  ftigmates  font 
placés  au  deilous  des  houppes  de  poils. 

Le  corcelet  eft  court ,  il  a  peu  de  diamètre , 
il  foiuient  les  deux  premières  jambes  }  les 
deux  autres  paires  lont  attachées  au  corps. 
Tantôt  le  Formica- Léo  femble  avoir  un  cou 
très-long  ,  tantôt  n'en  pas  avoir ,  parce  qu'il 
le  rentre  fous  le  corcelet  qui  paroît  donner 


PRÉLIMINAIRE. 


ccl.vxw 


naîlTdnce  immédiate  à  ta  tète.  Cette  dernière 
partie  ett  platte  ,  fa  plus  grande  largeur  eft  à 
la  parrie  antérieure  ;  de  chaque  coté  de  la 
tète  part  une  corne  d'environ  une  ligne  & 
demie  dans  le  Formica  Léo  parvenu  au  terme 
de  fa  crue.  Chacune  de  ces  cornes  eft  une 
trompe  deltinée  à  pomper  le  fuc  des  miettes 
dont  le  Formica- Léo  le  nourrie  ;  ces  trompes 
font  ccailleufes  ,  mobiles  ,  &  ont  un  mouve- 
ment latéral  fembla-ble  à  celui  des  mâchoires 
de  beaucoup  d'hifettes;  elles  fe  couibent 
en -dedans  vers  leur  extrémité,  qui  va  en 
diminuant  de  diamètre. 

Le  Formica-Leo  ne  vit  que  d'infectes  qu'il 
ne  pourfuit  pas  ,  mais  auxquels  il  tend  un 
piège  ;  il  ne  marche  qu'à  reculons ,  il  attend 
fa  proie  au  fond  d'un  trou  3  creufé  dans  le 
fable  fin  ik  bien  fec,il  y  demeure  caché  fous 
le  fible,  en  ne  laillant  paroître  au- dehors  que 
que  l'extrémité  de  fes  deux  cornes  ou  trompes 
qu'il  tient  écartées,  autant  qu'elles  le  peuvent 
être.  S'il  palTe  alors  quelqu'infedte  fur  le  bord 
du  trou ,  il  ne  manque  pas  de  tomber  au  fond 
avec  le  fable  qui  s'éboule  &  qui  l'entraîne  ; 
d'ailleurs  le  Formica-Leo,  pour  hâter  fa 
chute  ,  jette  en  l'air  une  pluie  de  fable  en 
enfonçant  &  relevant  alternativement  fa  tête; 
l'infecte  eft  entraîné  &  faifi  entre  les  deux 
fuçoirs  du  Formica-Leo  qui  fe  renferment;  il 
entraîne  fa  proie  fous  le  fable  &  l'y  fuce;  ] 
quand  elle  eft  épuifée,  il  l'a  rejette,  d'uni 
coup  de  tête,  au-delà  des  bords  de  fon 
trou. 

C'eft  communément  au  pied  des  vieilles 
murailles,  ou  de  quelque  gros  tronc  d'arbre 
un  peu  incliné,  que  les  Formica- Léo  s'éta- 
bhllcnc,  dans  les  endroitsenfin  où  ils  trouvent 
un  fable  fin  ,  fec  &  un  aLri;  ils  ne  patient  pas 
leur  vie  dans  le  même  trou  ,  ils  n'y  habitent 
que  quelques  jours,  &  ils  en  changent  félon 
que  le  talus  du  premier  trou  eft  devenu  moins 
felcarpé  par  les  ■  I  oulemens  caiifés  r  ar  les  proies 
qui  y  (ont  tombtes,  ou  qu'ils  y  ont  foufferc 
la  faim  faute  de  proies  qui  aient  donné  de- 
dedans;  ils  moment  alors  de  leur  trou  Se 
&  chercheur,  aux  environs  une  place  où  ils  en 


érablilTent  un  nouveau  ;  leur  trace  eft  marqués 
par  un  fillon  en  zigzag  creufé  à  une  nouvelle 
place,  ils  tracent  d'abord  fuperficiellement  on 
cercle  qui  détermine  la  plus  grande  ouverture 
de  leur  nouveau  trou,  dont  la  profondeur  aura 
environ  les  trois  quarts  du  diamètrede  la  gran- 
de ouverture  ;  ils  cheminent  circulairement  ôt 
pas  à  pas  en  creufanr,  ils  s'arrêrent  à  chaque 
pas,  chargent  leur  tête  de  fable J  &c  en  la 
relevant  brufquement  le'jettent  hors  de  l'en- 
ceinte du  trou.  Cependant  ce  n'eft  que  dans 
le  fable,  qui  eft  du  côté  de  l'axe  du  cône, 
qu'ils  creuient,  ce  n'eft  que  de  ce  fable  qu'ils 
chargent  leur  tête  ,  en  pouffant  delTiis  avec  la 
jambe  intérieure  de  la  première  paire  la  charge 
qu'ils  veulent  enlever;  de  cette  façon  ils  n'en- 
lèvent que  le  fable  qui  eft  au  centre  ,  6V  non 
celui  qui  eft  à  la  circonférence,  comme  il  ar- 
riverait fans  cette  précaution  :  après  avoir 
jette  du  fable  deux  ou  trois  fois,  ie  Formica- 
Leo  fait  un  nouveau  pas ,  &  il  recommence 
la  même  manœuvre;  après  un  certain  nom- 
bre de  pas,  il  fe  retrouve  au  lieu  d'où  il  étoit 
parti;  alors  il  décrit  un  nouveau  cercle,  mais 
plus  étroit  que  le  premier,  &  il  trace  enfin 
une  vraie  fpirale. 

Un  trou  eft  quelquefois  l'ouvras;;  d'une 
demi-heure,  quelquefois  le  Formica-Leo  mec 
de  longs  intervalles  de  repos  encre  nu  de  fes 
pas  &  les  autres.  S'il  arrive  qu'il  fe  trouve 
dans  le  fable  ur  gravier  trop  pefant  pour 
qu:  le  Formica-Leo  pniffe  le  lancer  avec  fa 
tece,  alors  il  patte  delîbus  ce  gravier  l'extré- 
mité de  fon  corps,  il  la  gliffe  ew-delfous  juf- 
qu'à  ce  que  le  grnv:er  foit  fur  le  .milieu  de  Çon 
dos;  enluite  il  fort  de  fon  trou  à  reculons, 
le  long  des  parois }  en  retenant  le  gravier 
toujours  ptêt  à  échapper,  par  divers  mouve- 
mens  des  anneaux  de  fon  corps.  Cependant 
il  lui  échappe  fouvent,  roule,  &  l'infecte  eft 
contraint  de  recommencer  fa  manœuvre  ,  qui 
exerce  fa  patience  fans  la  lailer  ;  s'il  ne  peut 
réulîir,  ou  il  abandonne  le  trou  qu'il  creufoir , 
ou  il  range  le  gravier  fur  les  bords  ;  »nrîn 
quand  le  trou  eft  achevé,  le  Formica-Leo  fe 
tient  au  fond  fous  le  fable ,  &  il  n'a  plus 
qu'à  attendre  qu'il  fe  prefente  une  proie; 


cclxxxv)  DISCOURS 

quelquefois  il  parte  plufieurs  jours  fans  qu'il 
en  (urvienne ,  &  ces  jours  en  font  d'abfti- 


neucepour  l'infecte  doué  en  même  cems  d'une 
longue  patience  &  de  la  faculté  de  pouvoir  (ï 
p.il7eiIong-temsd'alimsns.  Cettedernière  fa- 
cul  ce  eft  relie  qu'on  peut  confer ver  desFormica- 
Leo,  même  en  été. pendant  pluficuts  mois, dans 
des  boîtes ,  fans  leur  donner  de  proie  &  fans 
qu'ils  en  périlTent.  Mais  dans  l'état  na- 
turel ils  font  peu  expofes  à  la  difette  ,  parce 
que  toute  eipèce  d'infectes  leur  convient , 
même  leurs  ïcmblai>les,  qu'ils  n'épargnent 
pas  fi  on  les  jette,  on  s'ils  tombent  dans  un 
trou  :  au  refte ,  ils  ne  veulent  de  proie  que 
vivante,  &  ils  rejettent  celle  qui  eft  morte ,  ne 
fit-elle  que  d'expirer  à  l'inftant  ;  ils  fucent  li 
complettemetu  les  fucs  de  leur  victime,  que 
lorfou'ils  l'abandonnent,  ce  n'eft  puisqu'un 
a  fembl.'.ge  de  membranes  sèches.  Cette  fuc- 
cion  parfaite  eft  due  à  la  fineiïe  de  leur  trom- 
pe ,  qui  eft  unepompe  à  l'intérieure  de  .laquelle 
goit  une  pièce  qui  eft  un  véritable  pifton. 

Les  Formica  -  Léo  naitent  en  été  ou  en 
automne  ,  cV  ne  fe  transforment  jamais  la 
même  année  ;  le  mais  de  juin  eft  celui  où  ils 
patent  à  l'état  de  nymphe  :  quand  ils  fe 
fentent  proches  de  cet  état  ,  ils  s'enfoncent 
fous  le  fable  ou  du  dernier  trou  qu'ils  ont 
cieufé,ou  ils  forcent  de  ce  trou,  cherchent 
aux  environs  un  lieu  qui  leur  convienne,  & 
s'y  cachent  fous  le  fable.  Ils  y  conftruifent 
une  coque  ronde  ,  creufe,  tapillée  intérieure- 
ment de  foie,  &  formée  par  des  grains  de 
fable  liés  par  des  brins,  de  foie  ;  c'eft  au 
milieu  de  cette  coque  qu'ils  fubilîent  leur 
changement. 

La  Nymphe  du  Formica  Léo  a  une  forme 
alor^ée.,  fa  couleur  eft  grifâtre  ;  au  bout  d'en- 
viron trois  femaines  le  Formica-leo  en  fort  fous 
la  forme  d'un  infeâe  à  quatre  ailes,  qui  a  été 
mal  à  propos  rangé  dans  le  genre  des  Demoi- 
felles ;  M.  de  Rè-aumurl'en  diftingue,  mais  il 
n'aingne  pas  les  caractères  qui  lui  conviennent 
d'une  manière  précife,  il  fe  contente  de  dire 
que  le  corps  eft  très  long  ,  d'une  couleur  gri- 
sâtre avec  un  peu  de  jaune  qui  termine  chaque 
anneau j que  les  aîles  font  très-amples  ;  que 


l'infecte  les  porte  en  toît  rabattu  ,  que  for» 
vol  eft  lourd  &  pefant;  il  ignore  qu'elle  eft 
la  nourriture  du  Formica-Leo  devenu  aîlé  , 
il  croit  que  ce  font  les  fruits,  il  ignore  de 
même  la  manière  dont  il  s'accouple,  il  rap- 
porte feulement  des  indices  qui  lui  ront  peu- 
fer  que  l'accouplement  a  lieu  peu  après  le 
dernier  changement. 

iie.     Mémoire. 

Des   Mouches  à  quatre  aîles  nommées 
Demoifelles. 

M.  de  Réaumur  femble  confondre,  au 
commencement  de  ce  mémoire,  les  Demoi- 
felles  proprement  dites  ,  qui  en  font  l'objet  t 
avec  le  Formica- Léo  qu'il  dit,  dâus  le  mé- 
moire précédent ,  devoir  en  être  diftingue  \  il 
les  confond  aulli  avec  quelques  autres  infe&es. 
S'il  eut  mieux  afiïgné  les  caractères  propres  aux 
unsev  aux  autre?, il auroit  évitécere  confuhor. 
Il  appelle  DanoiJ elles  terrefires  le  Formica' 
Léo  y  cV  d'autres  infectes  auxquels  ili  donne 
auflî  le  nom  de  Demoifelles  ;  il  nommeDemoi- 
[elles  aquatiques  les  infectes  dont  il  eft  fpé- 
cialement  queftion  dans  ce  mémoire,  parce 
que  dans  leur  premier  état  ils  vivent  daas 
l'eau.  Il  diftingue  les  Demoifelles  en  trois 
genres;  celles  du  premier  ont  le  corps  court 
&  applati,  celles  des  deux  autres  genres  l'ont 
gtéle,  cylindrique,  femblable  à  un  l  ?con  j 
mais  celles  du  fécond  genre  ont  la  tête  grote, 
arrondie  ,  &:  celles  du  troifième  l'ont  plus 
menue  ,  courte  &  large. 

Les  Demoifelles' naitent  dans  l'eau  &  y 
prennent  leut  accroflement  compler.  Elles  pa- 
roi lient  d'abord  fous  la  forme  d'un  Ver  hexa- 
pode ,  bientôt  elles  patent  à  l'état  de  nymphe  ; 
ce  changement  confifte  dans  le  développement 
de  quatre  petits  corps  plats;  ces  petits  corps 
font  les  étuis  des  aîles  que  la  Demoifelle 
aura  par  la  fuite,  Les  nymphes  n'ont  qu'une 
couleur  terne  d'un  vert-gris,  fouvent  fali  par 
la  vafe.  Elles  infpirent  &  expirent  l'eau  par 
l'extrémité  de  leur  corps.  M.  de  Réaumur  dcT 
cric  les  organes  qui  fervent  à  cette  fonction  , 
éc  la  manière  dont  ils  l'exécuteur,  Çcitc  def- 


PRÉLIMINAIRE, 


cclxxxvi] 


cription  n'étant  pas  fufceptiWc  d'extrait,  je 
rcn?oie  le  lecteur  au  mémoire  même. 

M.  de  Réaumur,  repayant  des  parties  in- 
ternes aux  parties  externes,  dir  que  chaque 
nymphe  porte  une  forte  de  mafque,  quatre 
dents  très- fortes,  iîtuces  fur  une  bouche  très- 
large  ;  ces  parties  font  recouvertes  par  celle 
qui  a  été  nommée  le  ma/que.  Il  eft  d'une 
fubftance  cartilagineufe;  il  n'eft  qu'a)  phqué 
fur  la  tête  avec  laquelle  il  n'a  pas  d'adhéren- 
ce, &  il  tire  fou  origine  de  la  partie  qui  ré- 
pond au  col  à  laquelle  il  eft  fixé;  il  eft  com- 
pofé  de  deux  pièces  qui  fe  réunilTent  &  s'é- 
cartent à  volonté  ;  la  nymphe  s'en  ferc  en 
guife  de  ferres  pour  airêter  &  contenir  les 
infectes  aquatiques  dont  elle  fe  nourrit;  un 
petit  infecte  pris  entre  les  valves  ou  b.utans 
du  mafque  ,  eft  audî-ôt  failï  &  broyé  par  les 
dents  ,  mais  un  ir.feéte  plus  gros  eft  retenu 
au  dehors  par  ces  mêmes  valvis^  tandis  que 
les  dents  agilîenc  fur  lui  intéru-uremenr. 

La  plupart  des  nymphes,  tk  peut-être 
toutes  ,  vivent  dans  l'eau  dix  à  onze  mois. 
C'eft  en  été,  du  mois  d'avril  à  celui  d'octo- 
bre, que  les  nymphes  paient  à  l'état  de  De 
rroifelles.  Ce  dernier  changement  ne  s'o- 
père pas  dans  l'eau  ,  mais  fur  terre  ;  les  nym- 
phes montent  à  des  tiges  de  plantes,  à  des 
troncs  d'arbres  ou  fur  quelqu'autre corps,  s'y 
cramponnent,  &:  en  une  heure  ou  deux,  quel- 
quefois bcucoup  plus  long-tems  elles  partent 
à  l'état  deDemoifelles.  M.  de  Réaumur  décrit 
ce  pallage  dans  le  plus  grand  détail  ;  mais 
comme  il  n'offrerien  de  particulier,  qu'il  fe  fait 
une  ouvettnrefurledos  delà  nymphéa  la  peau 
qui  fe  fend;  que  la  Demoifelle  dégage  fes 
membres  par  cette  ouverture ,  nous  ne  Cuivrons 
pas  l'auteur  dans  ces  détails  ,  nous  ne  le  fui- 
vrons  pas  non  plus  dans  ceJX  où  il  entre  par 
npport  à  la  Demoifelle  récemment  fortie 
\  de  fa  dépouille,  dont  les  membres,  Se  fur- tout 
les  ailes,  amollis  Se  pulpeux,  font  contrefaits, 
raccourcis,  puis  s'étendent  peu  à  peu,  fe  sè- 
chent, prennent  de  la  confii'îance&fe  colorent. 

Lorfque   les  membres  d'une  Demoifelle 
nouvellement  tirée  de  l'enveloppe  de  nym 


pue  ,  ont  pris  route  leur  étendue  &;  leur  con- 
liitance  ,  e'Ie  s'envole  pour  donner  la  challe  à 
d'autres  infectes ,  dont  ceux  de  ce  genre  fonc 
leur  râtute.  Les  unes  cherchent  les  bois,  Se 
ce  font  les  plus  grandes,  les  autres  les  prairies 
&  les  lkux  frais  &  humides. 

L'accouplement  des  Demoifelles  eft  peut- 
être  ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans 
leur  hiftoire.  Les  parties  de  la  femelle  fonc 
placées  à  l'extrémité  de  fon  corps,  à  peu 
près  comme  dans  les  autres  infectes  ;  mais 
celles  du  mâle  font  limées  en  -  delTous  du 
corps  près  de  fa  jonction  avec  le  corcelet.  - 
Cetre  difpofirion  eft  caufe  que  dans  l'accou- 
plement la  femelle  replie  (on  long  corps, 
pour  en  appliquer  l'extrémité  aux  parties  du 
mâle  qui  la  tient  embrallée,  Se  qu'elle  for- 
me avec  lui  à  peu  près  un  anneau  ;  tous 
deux  volent  dans  cette  fingulière  pofuion  , 
car  ils  ne  demeurent  pas  pofés  Se  en  repos 
pendant  l'accouplement,  dont  la  durée  eft 
all~ez  longue. 

Les  mâles  des  Demoifelles  furpaflent  leurs 
femelles  en  grandeur  contre  la  loi  inverfs 
prefque  générale  pour  les  autres  infectes  ;  on 
doit  encore  obferver  que  les  deux  fexes  dif- 
fèrent fouvent  de  couleur.  M.  de  Réaumur 
remarque  ces  deux  faits s  mais  il  n'en  tirs 
pas  une  application  aux  oi/eaux  aquatiques  , 
qui  paroît  cependant  naturelle;  c'eft  que 
parmi  ceux-ci  les  mâles  fontaullî  plus  grands 
que  les  femelles,  &  le  font  à  proportion 
plus  que  les  mâles  des  autres  oifeaux,  ÔC 
les  mâles  difTèrenr  Toujours  des  femelles  par 
les  couleurs;  ce  double  rapport  entre  des 
animaux  qui  paiFent  leur  vie  en  partie  au 
milieu  des  eaux  ,  en  partie  dans  les  aits , 
m'a  paru  mériter  d'êtrj  remarqué. 


L'accouplement  eft  précédé  par  de  longs 
préludes,  que  notre  auteur  décrit  avec  foin. 
Nous  nous  bornerons  à  remarquer  que  le 
mâle  tend  toujours  à  voler  au  deftus  de  la 
femelle;  qu'il  failît  l'inftant  de  s'abaiiTer  fur 
elle;  de  lui  embrillér  le  col  avec  ils  deux 
mâchoires';    qu'en   même  tems  il   plie  fon 


OC  ■:>:.: 

ie  l'extrémité  far  le  corceler 
cie  laferrielîe  ,  pour  le  Terrer  entre  deux  cro- 
chets qU'il  porte  à  l'extrémité  du  corps;  il 
s'affûte  paf  ce  moyen  de  la  poffellion  de  celle 
qu'il  pourfuit ,  maïs  il  ne  jouit  pas  ;  le  dernier 
nrte  dépend  de  la  femelle,  qui  s'y  réfute 
quelquefois  plus  d'une  heure  entière.  Ce- 
pendant tes  deux  infe6r.es  volent,  &  fe  po- 
feat  alternativement  ;  enfin ,  la  femelle  fe 
décide  à  coutber  fqn  corps,  &  à  en  appli- 
quer l'extrémité  aux  parties  du  mâle.  La  du- 
rée de  l'accouplement  eft  d'environ  une  demi- 
heure.  Cependanr  les  préludes  qui  devan 
cent,  ne  font  "pas  exactement  les  mêmes 
pour' toutes  les  efpèces  ;  mais  c'eft  le  même 
fond  avec  quelques  légères  différences  par 
rapport  auxquelles  nous  renvoyons  au  mé- 
moire. Les  femelles  ne  tardent  pas  à  dépo- 
fer  leurs  œufs  après  l'accouplement  ;  toutes 
fonc  leur  ponte  dans  la  journée  où  il  a  eu 
lieu ,  &  toutes  dépofent  leurs  oeufs  fur  la 
furfa'ce  de  l'eau;  mais  les  unes  dépofent, 
en  une  feule  fois ,  tous  leurs  œufs  contenus 
dans  une  efpèce  de  poche,  les  autres  font 
leur  ponre  à  plufieurs  reprifes ,  &  il  eft  pro- 
bable que  quelques-unes  incifent  la  furface 
de  certaines  plantes  aquatiques  pour  pondre 
dans  les  entailles  •  cette  conjedure  eft  fon- 
dée fur  ce  que  quelques  femelles  ont  à 
l'extrémité  du  corps  des  parties  propres  à 
former  les  incifions  que  l'on  fuppofe  avoir 
lieu. 

IIe.     M   É    M    O   I   R    E. 

Des  Mouches  appellees  Ephémères. 
i 
Le  nom  d' Ephémères  a  été  douné  à  plu- 
fieurs efpèces  d'infecies  du  même  genre, 
d'après  la  brièveté  de  leur  vie  ;  ce  nom  , 
qui  femble  exprimer  que  fa  durée  eft  d'un 
jour,  donne  une  idée  trop  étendue  de Texif- 
tençe  de  certaines  efpèces  dont  la  vie  fe 
borne  a  quelques  heures.  Cependant  il  ne 
faut  entendre  cette  courte  exiftence  que  re- 
lativement à  la  dernière  forme  fous  laquelle 
vivent  les  Ephémères.,  car,  quant  à  leurs 
deux  états  primitifs, la  durée  en  eft  longue. 
Je  ne  peux  m'empêcher   de  regretter   que 


D  1  S  C  O  U  R  S 


M.  de  Réaumur  emploie  le  nom  de  Mou- 
ches p;ir  rapport  aux  Ephémères,  parce  que 
ces  infectes  n'ont  point  d'analogie  avec  les 
Mouches  fous  aucun  rapporr. 

Les  Ephémères  ont  quatre  aîles  membra- 
neufts  ,  nues,  iranfparentes  ,  du>nt  les  fu~ 
périeures  fonc  tort  amples,  cV  les  deux  in- 
férieures au  contraire  fort  petites.  Dans  l'état 
de  repos ,  ils  ont  coutume  de  relever  leurs 
aîles  ck  de  les  tenir  verticalement  appliquées 
les  unes  contre  les  autres  j  leur  corps  formé 
de  dix  anneaux ,  nlongé  ,  va  en  diminuant 
de  la  tête  à  la  queue;  il  eft  terminé  par  trois 
filets,  quelquefois  tous  trois  très- longs  & 
égaux  ,  quelquefois  par  deux  longs  filées 
fur  les  côtés,  &  un  plus  coure  au  mi- 
lieu. 

Toutes  les  Ephémères  commencent  pat 
l'état  de  Ver  ,  &  paffent  enfuite  à  celui  de 
nymphe  ;  les  unes  vivent ,  pendant  trois  ans-, 
fous  ces  deux  premiers  états,  d'autres  pen- 
dant deux  ,  &  quelques  unes  pendant  un  aa 
feulement.  Mais  toutes  périffent  peu  de  tems 
après  leur  dernière  méramorphofe  ,  quelques- 
unes  cependant  y  furvivent  plufieurs  jours. 

L'Ephémère  ,  dans  l'état  de  Ver  &  dans 
celui  de  nymphe,  ne  diffère  qu'en  ce  qu'on 
voit  fur  le  dos  delà  nymphe  quatre  plaque* 
qui  font  les  fourreaux  des  aîles  ,  dont  l'in- 
fecte fera  ufage  dans  fon   dernier  état. 

Des  Vers  &  des  larves  ,  les  uns  vivent 
dans  des  trous  qu'ils  fe  creufent  fur  le  bord 
des  eaux,  les  aurres  fous  des  pierres  ou  au- 
tres abris.  Les  premiers  ne  changent  de  place 
que  quand  l'eau  venant  à  bailler ,  ils  font 
obligés  de  creufer  un  nouveau  trou  au-deffous 
de  fa  futface,  mais  les  autres  marchent  fou- 
vent  au  fond  des  eaux.  Les  uns  &  les  autres 
refirent  par  des  ouies  qu'ils  tiennent  dans 
une  continuelle  agitation.  Comme  nous 
donnons  la  deferiprion  de  ces  parties  en  fai- 
fant  l'extrait  de  l'ouvrage  deSwammerdam  , 
&  que  M.  de  Réaumur  n'ajoute  tien  de  bien 
important  à  ce  que  ce  premwc  auteur  en  a 

dit. 


PRELIMINAIRE. 


cclxxxix 


c!ir,  qu'il  le  fuie  dans  cette  partie  ,  ainfi  que 
dans  les  principaux  faits  de  l'hiftoire  des 
Ephémères  ,  nous  abrégerons  beaucoup  ce 
que  nous  aurions  à  dire  ici  d'après  NT.  de 
Réaumur.  Ce  ne  feroit  qu'une  répétition  , 
&  il  eft  plus  jufle  de  renvoyer  à  l'extrait 
des  ouvrages  de  Swammerdam. 

Les  différentes  efpèces  d'Ephémères  par- 
viennent chaque  année  en  un  tems  à  peu 
près  fixe  ,  Se  avec  une  forte  de  régularité, 
à  leur  dernier  état  ;  nuis  cette  époque  de 
leur  dernier  changement  varie  dans  les  dir- 
férens  pays,  foii  que  cette  différence  tienne 
à  l'inHuence  du  climat  ou  à  la  disparité  des 
efpèces.  C'eft  du  dix  au  vingt  Août ,  tantôt 
plus  tôt  y  tantôt  plus  tard  j  que  l'elpèce  la  plus 
abondante  aux  environs  de  Paris,  paroît  ious 
fa  dernière  forme  ;  c'eft  cette  efpèce  que 
M.  de  Réaumur  a  obfervée  avec  le  plus  de 
foin.  Nous  allons  recueillir  d'après  lui  les 
principaux  traits  de  fon  hiftoire. 

C'eft  au  coucher  du  foleil  que  ces  éphé- 
mères commencent  à  palftr  à  leur  dernier 
ërat  ,  &  quelque  rems  après  fon  coucher , 
que  ce  palïagc  ell:  dans  route  fa  force.  L'an- 
née que  M.  de  Kéaumur  l'obferva  ,  il  eut 
lieu  le  19  d'août  ;  quelques  Ephémères  forti- 
rent  de  l'état  de  nymphe  au  cou.het  du  fo- 
leil ,  mais  ils  ne  parurent  en  quantité  que 
vers  neuf  heures  Se  demie  du  loir.  Il  étoit 
furvenu  dans  l'intervalle  une  orage  ,  &  peut- 
être  avoit-il  retardé  la  fortie  des  Ephémères  ; 
lorfqu'elle  fut  dans  fa  force  ,  la  quantité  de 
ces  infectes  fur  le  bord  de  l'eau  devint  (1 
confidérable  que  M.  de  Réaumur  dit  qu'elle 
eft  inconcevable  ;  la  neige  ne  rombe  jamais  à 
flocons  lî  prelfés  que  l'étorent  les  troupes 
d'Ephémères  ;  tour  le  rivage  en  é;oit  couvert  à 
deux  pouces  d'épaiffeur.  Au  bout  d'une  de- 
mi-heure la  quantité  d'Ephémères  commença 
à  diminuer,  &  peu -à- peu  il  ceffa  d'en 
paroitre  de  nouveaux.  Le  vingt  3  il  y  eut  une 
pareille  quantité  d'Ephémères;  elle  fut  moins 
conlidérable  le  vingt-un;  il  fit  froid  toute 
cette  journée  ,  &  plus  froid  encore  le  lende- 
main ;    il    partir  auflî   moins   d'Ephémères  \ 

tliflohe  Naturelle ,  Infectes-  Tome  IV. 


mais  le  tems  cùle  nombre  desmétamorpliufos 
étoit  à  peu-piès  accompli  ,  devoir  être  arrivé. 

Quelle  que  foit  d.ins  un  jour  la  chaleur, 
quel  que  foir  l'état  du  ciel  ,  qu'il  foit  ferein 
ou  nébuleux  ,  c'eft  à  la  même  heure  que  les 
Ephémères  fubillent  leur  changement  \  il  a 
heu  pendant  deux  heures  environ  ,  après 
quoi  le  changement  de  celles  qui  retient  à 
fe  mé;amorphofer  eft  pour  le  lendemain  à  la 
même  heure. 

Au  bout  des  deux,  heures  que  dure  le 
changement  des  Ephémères  ,  l'air  qu'ils 
avoient  rempli  en  eft  entièrement  dégagé  ; 
il  n'y  en  paroît  plus.  Que  font- elles  deve- 
nues ?  Leur  exifteiice  eft  terminée  ou  prête 
de  l'être  :  le  plus  grand  nombre  eft  tombé 
dans  la  rivière  où  il  a  fervi  de  pâture  aux 
Poiffons  ;  certe  pâture  eft  fi  abondante  que  les 
pêcheurs  lui  ont  donné  le  nom  de  manne  ;  ils 
difent  qu'elle  tombe  pendant  trois  jours  ,  & 
ils  onr  raifon  ,  en  ce  qu'elle  ell  dans  fa  plus 
grande  abondance  ,  pendant  trois  jours  ;  car 
pendant  quatre  ou  cinq  après  }  il  paroît  en- 
core des  Ephémères,  mais  en  petite  quantité; 
celles  qui  ne  tombent  pas  dans  l'eau  pendent, 
en  un  peu  plus  de  tems  fur  la  terre.  Mais 
toures ,  pendant  les  deux  heures  que  dure 
leur  exillence  ,  ont  rempli  le  but  de  la  na- 
ture ,  celui  de  perpétuer  leur  efpèce  ;  à  peine 
les  Ephémères  ont-elles  quitté  la  dépouille 
de  nymphe  ,  qu'elles  font  leur  ponte.  Au 
refte  ,  aucun  infe&e  ne  pafle  aufil  prompte- 
ment  &  auflî  facilement  à_  fon  dernier  état  ; 
l'Ephémère  fort  avec  la  plus  grande  facilité 
de  l'enveloppe  de  nymphéa  laquelle  demeure 
attachées  les  dents  qui  ont  fervi  au  Ver. 

Prefqu'auflî  tôt  qu'une  femelle  Ephémère 
eft  née  ,  elle  dépofe  fes  œufs  fur  l'eau  ,  mais 
en  les  laillant  tomber  par-tout  ou  elle  fe  trou- 
ve ,  fur  la  furface  de  l'eau  ,  fur  celle  des 
pierres  Se  autres  corps  qu'elle  ne  couvre  pas; 
il  n'eft  peut-être  pas  d'mfecle  auflî  fécond  ; 
les  œufs  de  l'Ephémère  font  difpofés  en  deux 
grappes  qui  ont  jufqu'à  qtiarre  Ignés  de 
long  ;  la  femelle  dépofe  ces  deux  gra->nLS  à 
o  o 


ccxcx 

la  fois ,  Se  en  un  muant ,  mais  comment  les 
ceufs  ont-ils  été  fécondés  ;  car  à  peine  une 
Ephémère  efl;  elle  fortie  de  la  dépouille  de 
nymphe  &  s'eft-elle  élevée  en  l'air  ,  qu'elle 
fe  rabat  fur  la  furface  de  l'eau  ,  Se  y  fait  fa 
ponte.  Il  elt  difficile  de  répondre  a  cette  quef- 
tion.  Swammerdam  penfoit  que  les  mâles  ré- 
pandent fur  les  œufs  ,  après  la  ponte  ,  une 
liqueur  qui  les  féconde.  M.  de  Réaumur 
croit  que  les  Ephémères  s'accouplent  ;  mais 
que  leur  accouplement  eft  plus  court  que  ce. 
lui  d'aucun  autre  animal;  qu'il  confifte  dans 
un  fimple  attouchement  des  parties  des  deux 
fexes  ,  &  que  cet  attouchement  a  lieu  dans 
de  petites  volées  que  les  Ephémères  exécu- 
tent à  la  furface  de  l'eau  ;  il  a  cru  ,  Se  d'au- 
tres perfonnes  avec  lui  ont  penfé  être  té- 
moins de  ces  attouchemens. 

Il  y  a  des  Ephémères  différentes  de  l'ef- 
pèce  des  précédentes ,  qui  ne  fubiffent  pas 
leur  changement  toutes  à  la  fois  ,  mais  à  des 
intervalles  différents  ,  qu'on  voit  paraître 
pendant  un  allez  longue  efpace  de  tems. 
Celles-ci  ne  font  pas  bornées  à  une  exiftence 
de  quelques  heures  ,  il  y  en  a  qui  vivent  fix 
à  fept  jours;  elles  offrent  encore  un  autre 
phénomène  j  c'eftqu'après  leurmétamorphofe 
elles  ont  encore  à  changer  une  fois  de  p^au  } 
ce  qui  n'arrive  à  aucun  autre  infeéte  qui  a  fu- 
bit  fa  dernière  métamorphofe;  elles  dépouil- 
lent jufqu'à  leurs  premières  ailes  qui  n'é- 
toient  que  l'étui  des  dernières ,  fous  lefquel  • 
les  elles  avoient  confervées  de  l'humidité, 
Se  elles  étoient  demeurées  pliffées  Se  réduites 
en  un  filet  j  mais  auffi-tôt  qu'elles  font  tirées 
de  cette  gaîne  elles  s'étendent  ,  deviennent 
lifles  &  callantes.  Parmi  ces  Ephémères,  il  y 
a  des  efpèces  plus  grandes ,  Se  d'autres  plus 
petites-,  les  unes  fubiffent  leur  méramorplio- 
ie  le  jour  avant  le  coucher  du  foleil ,  Se  les 
autres  la  nuit. 

1 3e.     Mémoire. 

-  r 

Add'uwn  à  thijlo'irt  des  Pucerons  donnée  dar.s 
le  troifîème  volume. 

Il  y  a  des  Pucerons  ailés  ,  d'autres  qui  ne 
le  font  pas  ;  mais  les  uns  de  les  autres  ap- 


DISCOURS 


partiennent  à  la  même  claffe  d'infectes  ,  ils 
ont  auffi  les  uns  Se  les  autres  la  faculté  de  fe 
reproduire  3  Se  ils  font  vivipares y  ces  faits, 
rappelles  dans  ce  mémoire  ,  ont  été  prouvés 
dans  les  mémoires  du  troifième  vo'ume  dont 
les  Pucerons  font  l'objet  ,  il  s'agit  dans  celui- 
ci  de  la  manière  dont  leur  fécondation  elt 
opérée  ;  fait  très-remarquable  ,  &  par  lequel 
les  Pucerons  diffèrent  de  tous  lesautres  ani- 
maux connus. 

II  n'y  a  point  de  génération  fans  le  con- 
cours de  deux  individus  j  les  hermaphrodites 
mêmes ,  tels  que  les  limaçons  ,  qui  réunif- 
fent  les  deux  taxes  3  ne  peuvent  fe  féconder 
eux-mêmes ,  Se  ne  produifent  qu'après  s'être 
unis  à  un  individu  de  leur  efpèce.  Le  con- 
cours des  deux  fexes  &  leur  union  paroît  donc 
une  loi  générale.  Cependant  les  naturaliftes 
qui  avoient  obfervé  les  Pucerons  avec  le  plus 
de  foin  &  de  patience,  n'en  avoient  jamais 
vu  d'accouplés ,  Se  ces  Pucerons  n'en  avoient 
pas  moins  produit  ;  les  obfervateurs  en  avoient 
conclu  que  les  Pucerons  ,  hermaphrodites 
proprement  dits  ,  fe  fuffifoient  feuls  ;  Se  fe 
fécondoient  eux-mêmes  j  mais  cette  conclu- 
fion  étoit  ,  hafardée  par  ce  qu'on  pouvoir 
fuppofer  que  la  brièveté  de  l'accouplement  , 
les  parties  par  lefquelles  il  avoit  lieu  ,  le  tems 
où  il  s'opère,  comme  la  nuit  peut-être,  Se 
d'aurres  circonftances  inconnues  en  avoient 
dérobé  la  vue  à  ceux  qui  cherchoient  à  en 
être  témoins. 

Swammerdam  ,  remarque  notre  auteur, 
avoit  établi  pour  loi  générale  que  tout  in- 
fecte pour  fe  reproduire  a  befoin  de  s'accou- 
pler après  fa  dernière  métamorphofe  ;  mais 
M.  de  Réaumur  féqueftra  un  Puceron  qui 
n'avoit  pas  encore  d'aîles ,  il  le  renferma  de 
manière  qu'il  ne  pouvoir  avoir  de  commu- 
nication avec  aucun  infecte  de  foh  efpèce; 
ce  Puceron  fubit  fon  dernier  changement  de 
peau ,  acquit  des  aîles  6c  donna  bientôt  naif- 
iance  à  d'autres  Pucerons  ;  il  n'avoir  pu  ce- 
pendant s'accoupler  depuis  fon  dernier  chan- 
gement", ainh  la  loi  pofee  comme  générale  par 
Swammerdam  ne  Peft  pas  \  le  Puceron  dont 


PRÉLIMINAIRE. 


ccxcj 


il  s'agit  y  fait  exception,  Se  s'il  n'ctoit  de- 
venu fécond  que  par  l'effet  de  l'accouple- 
ment cet  aéte  avoit  eu  lieu  avant  le  dernier 
changement  du  Puceron.  Mais  à  quel  âge 
de  la  vie  des  Pucerons  leur  accouplement 
s'opère  -  t  -  il  ,  s'il  a  lieu  ?  Où  ces  animaux 
font  -  ils  exceptés  de  la  loi  même  qui  né- 
ccflite  tous  les  autres  à  s'accoupler?  Pour  fe 
déterminer  il  s'agiffoit  d'enfermer  un  Puce- 
ron à  fa  nailfance  ,  de  l'ifoler  parfaitement, 
de  l'entretenir  jufqu'à  fa  dernière  métamor- 
phofe  j  Se  d'obferver  ce  qui  arriverait  ;  c'eft 
ce  que  M.  de  Réaumur  offrit  à  la  fagacité 
des  obfervateurs  ,  &  ce  qu'exécuta  M.  Bon- 
net de  Genève.  Le  zo  mai  1740  ,  il  ifola  un 
Puceron  du  Fufain  qui  venoit  de  naître ,  Se 
prit  toutes  les  précautions  néceffaires  pour 
que  ce  Puceron  ne  pût  communiquer  avec 
aucun  autre  ,  &  qu  il  ne  manquât  pas  d'a- 
liment ;  le  3 1  du  même  mois ,  ce  Puceron 
changea  de  peau  pour  la  quatrième  Se  der- 
nière fois  :  le  lendemain  il  mit  fur  le  loir 
un  petit  au  monde;  il  fut  donc  bien  prouvé 
qu'il  étoit  devenu  en  état  de  produire  fans 
s'être  certainement  accouplé  depuis  qu'il  étoit 
né  ;  M.  Bonnet  continua  de  l'obferver  ,  il 
tint  regiftre  des  petits  auxquels  il  donna  naif- 
fance  ;  le  nombre  en  fut  3  en  fix  jours  ,  de 
quatre-vingt-  quinze. 

Cette  première  expérience  de  M.  Bonnet 
fut  communiquée  à  trois  autres  obfervateurs; 
ces  Meilleurs  Se  M.  Bonnet  la  répétèrent  fur 
des  Pucerons  de  différentes  efpèces ,  Se  le 
réfultat  fut  conftamment  le  même  fous  les 
yeuxdequatreobfervateursdifférens.Quelques 
iavans  ont  cependant  penfé  qu'il  y  avoit  des 
accouplemens,  mais  rares  _,  entre  les  Puce- 
rons ,  Se  qu'un  feul  fuffifoit  pour  féconder 
plufîeurs  générations  contenues  au  fein  de 
l'individu  femelle  qui  s'accouploir;  d'auttes 
ont  imaginé  que  les  Pucerons  avoient  les 
deux  fexes  &  qu'ils  fe  fécondoient  eux- 
mêmes.  Ce  dernier  fentiment  pourroit,  finon 
être  prouvé  ,  du  moins  appuyé  par  l'infpec- 
tion  anatomique  ;  car  ce  feroit  un  pas  de  fait , 
fi  l'on  découvrait  les  deux  fexes  dans  le  même 
Puceron;  malheureufement  ces  animaux  font 


fi  petits  que  leur  anatomie  échappe  à  nos 
recherches  ;  cependant  les  faits  fuivans,  fans 
prouver  le  dernier  fentiment,  femblent  i'au- 
torifer. 

M.  Bonnet  ifola  un  Puceron  du  fureau  à 
l'inftant  de  fa  naifTance  ,  huit  jours  après  il 
fit  des  petits  Se  continua  d'en  faire;  M.  Bon- 
net ifola  un  de  ces  petits  comme  fa  mère , 
cV  il  en  ifola  quatre  nés  de  quatre  mères 
toutes  ifolées  à  l'inftant  de  leur  naifTance  ; 
ces  Pucerons  de  quatre  générations  fubfé- 
quentes  furent  féconds  fans  accouplement 
M.  Lyonet  répéta  l'expérience  fur  desJ'u- 
cerons  d'une  autre  efpèce  Se  elle  eut  le  même 
réfultat. 

Cependant  on  ne  peut  douter  que  les  Pu- 
cerons ne  s'accouplent  ;  MM.  Lyonet  Se 
Bonnet  en  ont  été  témoins.  Mais  ces  accou- 
plemens n'ont  lieu  qu'aux  approches  de  l'hi- 
ver ;  on  ne  les  a  jamais  vus  dans  un  autre 
tems. 

Au  lieu  de  Pucerons  vivans,  ceux  qui  fe 
font  accouplés  ,  dépofent  de  petits  corps 
oblongs  femblables  à  des  œufs  ;  en  feroient-ce 
en  effet  ?  M.  de  Réaumur  croit  que  ce  ne 
font  que  des  fœtus  avortés ,  mais  il  ne  donne 
(011  opinion  que  comme  une  conjecture,  & 
il  ne  décide  pas  lui-même  fi  les  Pucerons 
très- finement  vivipares  dans  la  belle  faifon., 
ne  font  point  ovipares  aux  approches  de 
l'hiver  j  ce  qui  feroit  une  fingularité  de  plus 
dans  leur  hiftbire.  Pourquoi  d  ailleurs  l'ac- 
couplement feroit-il  plus  nécetTaire  pour  fé- 
conder les  œufs  que  les  embrions  ?  On  eft 
donc  certain  que  les  Pucerons  peuvent  fe 
reproduire  jufqu'à  quatre  générations  confe- 
cutives  fans  accouplement;  mais  quel  eft 
le  terme  de  cette  fingulière  faculté  ?  com- 
ment les  Pucerons  deviennent- ils  féconds? 
ce  font  encore  deux  queftions  irréfolnes. 

14e.     Mémoire. 

Sur  la  manière  extrêmement  fingulière  dont 
naijfent  quelques  Mouches  à  deux  ailes  , 
appellées  Mouches-Araignées. 

Les  Mouches- Araignées  font  de  la  clarté 
00   ij 


CCXClj 


DISCOURS 


de  celles  à  deux  aîies ,  du  nombre'des  Mou- 
ches qui  incommodent  les  Chevaux  ;  on  les 
connoît  en  Normandie  fous  le  nom  de  Mou- 
ches Bretonnes  ,  ailleurs  feus  celui  de  Mou- 
ches d'Efpagne ;  leur  taille  eft  moyenne  encre 
celle  des  Taons  &  des  Mouches  communes; 
elles  fe  pofent  en  grand  nombre  fur  les 
parties  des  Chevaux  les  moins  garnies  de 
poils  ,  comme  entre,  les  cuiffes  &  fous  la 
queue  ;  elles  attaquent  aufîï  les  bêtes  à  corne 
&c  même  les  Chiens,  ce  qui  les  a  encore  fait 
nommer  Mouches  de  Chiens  ;  leur  corps  eft 
applati  ,  leurs  jambes  font  longues  ,  mais 
elles  les  porcent  fort  écarrées  du  corps  ,  ce 
qui  fait  qu'il  touche  le  plan  de  pofuion  j  elles 
marchent  fort  vire  ,  elles  évitent  le  danger 
plus  volontiers  en  courant  qu'en  prenant  leur 
vol  ;  lotfqu'on  leur  a  arraché  les  ailes  3  elles 
reflTemblerit  aux  Araignées  par  la  forme  de 
leur  corps  &  par  la  longueur  de  leurs  jambes  ; 
leur  couleur  eft  le  brun  tacheté  de  jaunâtre; 
on  leur  trouve  de  la  réfiftance  fous  les  doigts, 
&  on  en  éprouve  à"  les  écrafer  ;  leurs  aîles 
débordent  le  corps  de  la  moitié  de  leur  lon- 
gueur. Elles  n'ont  point  d'yeux  liftes  ,  feu- 
lement des  yeux  à  réfeau  ,  mais  fort  grands; 
leur  tête  fort  petite  ,  triangulaire ,  fe  ter- 
mine par  une  forte  de  bec  formé  de  deux 
palettes  ,  c'eft  l'étui  d'une  trompe  très-dé- 
liée. On  voit  quelques-unes  de  ces  Mouches 
au  printems  ,  beaucoup  en  été  ;  elles  font 
fur-tout  communes  en  automne;  la  manière 
dont  ces  Mouches  fe  perpétuent  eu  ce  qui 
métite  dans  leur  hiftoire  une  attention  parti- 
culière. La  Mouche  Araignée  qui  eft  prête 
à  faire  fa  ponte  a  le  corps  très- renflé  j  au 
Heu  qu'il  eft  applati  dans  les  autres  "tems  ; 
elle  dépofe  bientôt  un  feul  œuf,  mais  fi  gros 
qu'on  a  peine  à  concevoir  qu'elle  ait  pu  le 
produire,;  il  eft  arrondi,  un  peu  oblong,  il 
reiïemble  à  une  graine,  &  notre  auteur  le 
compare  à  un  pois  pour  le  volume  ;  après 
cette  opération  le  corps  de  la  Mouche  re- 
devient applati. 

M.  de  Réaumur  en  examinant  l'œuf  dont 
il  vient  d'être  qutft:on  en  rompit  la  coque, 
mais  par  la  fuite  il  eut  un  pareil  œuf  pondu 


dememefous  fesyeux.  Auboiud'unmois,il  en 
vitfortir  une  Mouche  femblable  en  coût, même 
en  groffeur,  à  celle  qui  lui  avoir  donné  naïf- 
fance.  Il  eft  donc  avéré  qu'il  y  a  des  Mouches 
dont  la  génération  diffère  infiniment  de  celle 
des  auttes  Mouches  ;  i°.  en  ce  qu'elles  pon- 
dent un  œuf  d'un  volume  aufiî  gros  que  leur 
propre  corps  ;  i°.  en  ce  qu'il  fort  de  cet  œuf, 
non  un  Ver  qui  ait  à  croître  &  qui  ait  des 
çhangemens  à  fubir ,  mais  une  Mouche  en- 
tièrement formée  ,  au  rerme  de  fa  crue  ,  en 
forrant  de  l'œuf ,  Se  femblable  à  fa  mère 
en  rous  points.  Ce  fait  avéré  par  rapport  aux 
Mouches  -  Araignées  qui  tourmentent  les 
Chevaux  j  eft  encore  confirmé  par  une  autre 
Mouche- Araignée  un  peu  moins  groile  qu'i  n 
trouve  dans  les  nids  des  Hirondelles,  où  elle 
dépofe  fes  œufs;  ils  ne  diffèrent  de  celui  dont 
il  vient  d'être  parlé  que  par  le  volume;  la 
Mouche  qui  les  pond  les  place  dans  le  nid 
des  Hirondelles  pour  qu'ils  y  trouvent  la  cha- 
leur dont  ils  ont  befoin.  Aulli  ne  fufle  qu'en 
tenant  chaudement  l'œuf  de  la  Mouche- 
Araignée  des  Chevaux  que  M.  de  Réaumur 
parvint  à  en  voir  fortir  une  Mouche;  il  en 
fort  de  même  des  œufs  qu'on  trouve  dans 
les  nids  d'Hirondelles  de  femblables  à  rous 
égards  aux  Mouches  qui  les  ont  pondus. 

Cependant  M.  de  Réaumur  ayant  ouvert 
à  différens  tems  des  œufs  de  Mouches-Arai- 
gnées ,  en  ayanr  plongé  dans  l'eau  chaude 
pour  donner  de  la  confiftanceaux  parties  qu'ils 
contenoient,  cet  habile  obfetvateur  s'eft  affûté 
que  la  Mouche- Araignée  eft  d'abord  dans 
l'œuf  fous  l'état  de  Ver,  qu'elle  paffe  enfuïte 
à  celui  de  boule  alongée  &  de  nymphe;  la 
différence  qu'il  y  a  donc  ici  c'eft  que  les 
auttes  infecïes  &  les  autres  Mouches  croif- 
fent ,  fubilîent  des  chan-emens ,  prennent 
de  la  noutriture  hors  de  l'œuf }   &  que  les 

Mouches-Araionées  fubiîfent  leurs  métamor- 
o 

phofes  ,  acquièrent  leur  grandeur  <k  trouvent 
de  la  noutriture  fous  la  coque  de  l'œuf 
même. 

M.  de  Réaumur  n'a  pu  reconnoître  en  quel 
lieu  les  Mouches-Araignées  des  Chevaux  de- 


P   R    E    L  I  M  1  N  A  I  R   E. 


CCXCilJ 


pofent  leurs  œufs  pour  leur  procurer  la  cha- 
leur néceffaire  \  car  il  paroîc  que  ces  œufs 
en  ont  befoin  ,  ainfi  que  ceux  des  Mouches 
qui  dépofent  les  leurs  dans  les  nids  des  Hi- 
rondelles ;  il  compare  le  corps  des  Mouches- 
Araignées  à  une  bourfe  qui  fe  refferr  après 
la  ponte  j  mais  ces  Mouches  lont  très  com- 
munes ,  elles  multiplient  donc  beaucoup, 
elles  ne  dépofent  qu'un  œuf  à  la  fois ,  il 
paroît  donc  indifpenfable  qu'elles  aient  une 
vie  affez  longue  pendant  laquelle  leur  ponte 
fe  renouvelle.  C'eft  fur  quoi  M.  de  Rtaumur 
ne  s'explique  pas. 

R    E    D    I. 

Redi  publia,  en  1671  ,  un  traité  latin, 
imprimé  n  Amfterdam,  fur  la  génération  des 
infedes.  Quoique  cet  ouvrage  ne  forme  qu'un 
très  petit  volume  in- iz  &  qu'il  pût  être  ré- 
duir  de  peut  être  plus  de  moitié,  en  ne  re 
tranchant  que  ce  qui  eft  fupetfîu  ,  il  a  ac- 
quit à  fon  auteur  une  réputation  méritée. 
On  avoir  cru  depuis  la  plus  haute  antiquité 
jufqu'à  Redi,  que  les  infedes  croient  le  pro- 
duit de  la  corruption.  C'étoit  la  croyance 
du  vulgaire  &  le-fentiment  de  tous  les  phi- 
losophes. Redi  eut  affez  de  force  d'efprit 
pour  douter  de  cette  opinion  générale,  degénie 
pour  découvrir  &  démonttet  qu'elle  étoir 
rauffe),  de  fagacité  pour  trouver  la  vérité  &  de 
coutage  pour  la  faire  connoîtte.  Il  n'employa 
que  des  moyens  fort  (impies  &  il  ne  rai- 
fonua  que  d  après  l'expérience  ;  il  vit  que 
la  chuir  des  animaux  corrompue  à  lJair  fe 
couvroir  de  Vers  ;  il  remarqua  que  ces  Vers 
fe  changeoient  en  différentes  efpèces  de  Mou 
chesj  il  hélita  après  certe  première  obfetva 
tion  à  crore  que  la  différence  d'efpèce  des 
Mouches  dépendît  de  la  différence  des  chairs, 
il  reconnut  par  l'expérience  le  peu  de  fon- 
dement de  cette  opinion  ;  il  en  fut  affetmi 
dans  fes  doutes  ;  il  enferma  quatre  fortes 
de  chairs  dans  quatre  vafes  qu'il  ferma  exac- 
tement ,  s'étant  bien  allure  que  les  chairs 
foumifes  à  l'expérience  qu'il  alloit  tenter 
ri'avoient  pas  été  touchées  par  aucune  ef- 
pèce  de  Mouches  ,  Se  il  plaça  des  mêmes 


chaiis  dans  des  vaiffeaux  qu'il  laiffa  décou. 
verts  ;  ces  dernières  furent  bientôt  la  proie 
des  Vers  qui  devinrent  des  Mouches  diffé- 
rentes,  tandis  que  les  premières  fe  gâtèrent 
&  fe  décomposèrent  fans  qu'il  parût  aucun 
Vers  à  l'intérieur  des  vaiffeaux  qui  les  reu- 
fermoient. 

Cependant  Redi  penfa  que  le  contact  de 
l'air  pouvoit  être  caufe  de  la  différence  des 
deux  réfultats  ;  il  recommença  donc  la  même 
expérience  en  couvrant  les  vafes  ,  dont  il 
vouloit  défendre  l'accès  aux  infectes  ,  avec 
une  gafe  ou  étoffe  analogue  qui  leur,  en  fer- 
moir l'entrée  &  laiffoit  paffage  à  l'air;  le 
réfultar  fut  le  même,  &  il  ne  fe  démentit 
pas  dans  les  expériences  que  Redi  répéta,  & 
dont  il  fait  l'énumération  ;  il  plaça  fous  terre 
différentes  chairs  qui  n'avoient  pas  été  tou- 
chées par  aucun  infecte;  il  les  couvrit  de 
terre  avec  foin  ,  &  les  retira  corrompues  , 
mais  fans  y  trouver  de  Vers  ;  il  en  conclut 
que  lorfque  des  Vers  dévorent  les  chairs 
recouvertes  de  terre,  ces  chairs  ont  été  mi- 
fes  en  terte  chargées  d'oeufs  que  les  infectes 
ont  dépofés  avant  que  ces  chairs  aient  été 
enfouies,  &  il  le  prouva  en  enterrant  des 
chairs  fur  lefquelles  des  Mouches  s'étoient 
pofées  auparavant,  qui  furent  couvertes  de 
Vers,  tandis  que  les  chairs  qu'il  avoir  garan- 
ties du  contact  des  Mouches  n'en  produifi- 
rent  aucun. 

Ce  que  je  viens  d'expofer  fuffit  pour  don- 
ner une  idée  de  la  manière  dont  Redi  a  pro- 
cédé, comment  il  a  reconnu  l'erreur  &  dé- 
couvert la  vérité,  ou  que  tout  être  vivant, 
comme  il  le  conclut,  &  les  infectes,  comme 
les  autres  animaux  ,  font  engendrés  &  qu'ils 
font  produits  par  une  femence  de  leur  ef- 
pèce.  Mais  ce  dont  on  doit  le  louer  c'eft 
qu'en  établiffant  cette  vérité  généralement 
reconnue  depuis ,  il  a  la  générofité  d'aver- 
tir qu'Harvél'avoitptéfentée  avant  Iui&avoit 
écrit  que  tout  être  vivant  eft  le  produit  d'une 
femence. 

Sans  cette  affertion  d'Harvé,  Redi -n'eût 


ccxciv  DISCOURS 

peut-être  pas  eu  de  doutes ,  &  l'erreur  eu 
encore  fubfifté"  long-rems. 


J'ai  dit  que  l'ouvrage  de  Redi,  fort  court , 
pouvoir  être  réduit  de  plus  de  moitié;  en 
effet  il  fe  borne ,  pour  ce  qui  eft  eflentiel  à 
fon  objet ,  à  l'expoiition  des  expériences  dont 
j'ai  donné  l'idée;  le  furplus  confifte  en  cita- 
tions, en  luxe  d'érudition,  fuivant  le  goût 
du  fiècle ,  dont  Redi  ne  fut  pas  fe  défendre 
en  réfutant  fur  la  production  *des  infectes 
l'erreur  qui  régnoit  alors.  L'expoiition  des 
expériences,  telles  que  j'en  ai  préfenté  l'ap- 
perçu  ,  ne  forme  pas  la  moitié  de  l'ouvrage; 
le  refte  contient  des  obfervations,  remarques 
ou  ditiertations  fur  différens  infectes  &  des 
citations  fur  ce  que  les  anciens  en  ont  écrit; 
ainfi  Redi  difcute  les  affertions  des  anciens 
fur  la  génération  des  Abeilles ,  fur  le  goût 
des  Guêpes  pour  la  chair  des  Serpens  ,  qui 
exhalte  leur  courage  &  leur  venin,  &c. 

Quelques  faits  curieux  font  mêlés  aux  lon- 
gues &  inutiles  citations  que  ces  diflertations 
renferment  :  mais  comme  l'objet  de  Redi  > 
la  production  ou  génération  des  infectes,  eft 
rempli  par  les  expériences  dont  j'ai  parlé 
d'abord ,  &  qu'à  peu  de.  chofe  près  le  fur- 
plus  eft:  étranger  à  ce  même  objet,  je  me 
bornerai  à  l'extrait  que  je  viens  de  préfen- 
ter.  Un  défaut  dans  l'ouvrage  de  Redi  , 
c'eft  qu'il  eft  écrit  de  fuite,  fans  féparation 
des  matières,  de  façon  que  c'eft:  en  quel- 
que forte  un  feul  &  long  chapitre  qu'il  faut 
lire  en  entier  pour  favoir  ce  qu'il  contient 
&  en  faire  foi- même  la  divilîon  pour  le  bien 
connoître.  On  trouve  dans  le  corps  de  l'ou- 
vrage &  particulièrement  à  la  fin  plufieurs 
planches  groffièrement  gravées  ;  le  plus 
grand  nombre  repréfente  diverfes  efpèces  de 
Polis  ou  de  Tiques,  &  fur-tout  de  Pons  de 
différens  oifeaux. 

R    O    E    S    E    L. 

L'ouvrage  de  M.  Roefel ,  compofé  de  cincj 
volumes  in-40. ,  petit  format,  parut  à  Nu- 
rercberg  en  17^6;  jl  fut  publié  pat  cahiers 


ou  fafcicules,  que  l'auteur  donna  au  public 
par  intervalles.  11  eft  formé  de  planches  co- 
lorées, &  d'une  explication  en  Allemand; 
la  belle  exécution  des  planches,  leur  cor- 
rection réunirent  les  fuffrages  des  amateurs 
&  des  natutaliftes  auffi-'tôt  que  les  premiers 
cahiers  eurent  paru.  Là  fuite  des  fafcicules 
répondit  à  ce  qu'on  avoit  droit  d'attendre 
d'après  les  premiers  «Se  toutes  les  planches 
de  Fouvrage  en  général,  font  parfaitement 
exécutées ,  à  un  petit  nombre  près  dont  les 
couleurs  font  exagérées.  Cet  ouvrage  eft  fu- 
périeur.,  quant  aux  planches,  à  ce  qui  avoit 
été  exécuté  antérieurement  dans  le  même 
genre ,  &  l'on  n'a  pas  fait  mieux  depuis  à 
cet  égard.  Quant  au  texte ,  nous  ne  pouvons 
en  parler ,  parce  qu'il  eft  écrit  dans  une  lan- 
gue qui  nous  eft:  étrangère ,  &  qu'on  n'en 
a  pas  encore  donné  de  traduction.  Il  paroît 
par  fon  étendue,  par  les  planches  auxquelles 
il  a  rapport  que  M.  Roefel  eft  entré  dans 
les  détails  des  habitudes  des  infectes  &  même , 
par  rapport  à  plufieurs,  dans  les  détails  des 
deferiptionsanatomiques.  Il  eft  donc  à  regret- 
rer  qu'on  ne  nous  ait  pas  encore  fait  cor.- 
noîtte  un  auteur  dont  une  partie  de  l'ou- 
vrage ;  fait  autant  efpéter  de  la  partie  la 
plus  intéreffante.  C'eft  un  fervice  à  rendre  à 
la  feience,  ëc  auquel  nous  invitons  ceux  qui 
pourroient  procurer  cet  avantage,  de  faire 
connoître  ce  qu'on  pouroit  attendre  de  la 
traduction  entière  de  l'ouvrage,  en  donnant 
celle  de  quelques  morceauxr  relatifs  aux  habi- 
tudes &  à  l'organifation  de  quelques  infec- 
tes. Bornés  à  ne  parler  que  des  planches , 
nous  obfervons  qu'elles  repréfentent  beaucoup 
d'infeétes  d'Europe,  &  un  nombre  affez  con- 
fidérable  d'infectes  étrangers,  que  l'auteur  a 
le  plus  fouvent  repréfente ,  par  rapport  aux 
infectes  d'Europe ,  la  Larve,  la  Chryfalide, 
l'infecte  &  une  feuille  bu  une  branche  de 
la  plante  qui  lui  fert  de  nouriture  :  la  der- 
nière partie  du  troifième  volume  contient  une 
hiftoire  des  Polypes. 

SCHAEFFER. 

Mi  Sçhaeffer  a  publié  trois  volumes  in-46, 


P  R  É  L  1  M  1  N  A  IRE. 


fur  les  infectes  qu'on  trouve  aux  environs  de 
Ratubonne.  Ces  trois  volumes  ne  contiennent 
que  des  planches  colorées ,  avec  le  nom  généri- 
que de  chaque  infecte  en  latin  &  en  allemand. 
L'auteur  a  fuivi  la  méthode  de  Linné  pour  dé- 
terminer le  genre  de  chaque  infecte.  11  n'ajoute 
à  ce  nom  générique  &  à  la  figure  aucune  def- 
cription;il  repréfenteindirféiemment  des  in- 
fectes de  divers  genres  dans  la  même  planche. 
On  ne  peut  donc  reconnoîcre  les  infectes  que 
par  les  feules  figures.  Elles  font  la  plupart  exac- 
res &  d'un  colotis  vrai  \  elles  font  connaître  les 
infectes  à  peu  près  aulli-bien  qu'il  foit  pofhble , 
lorfqu'on  ne  fait  que  les  defliner  &  les  colo- 
rer. Le  nombre  de  ceux  que  M.  Schaetfer  a 
reptéfentéseft  très  confidérable,  &  l'on  trouve 
dansfon  ouvrage  beaucoupdefigurescfinfedtes 
qui  ne  vivent  pas  dans  nos  campagnes-,  on  eft 
étonné  d'y  en  rencontrer  qui  fe  trouvent  dans 
nos  provinces  méridionales ,  ma'gré  la  difié- 
rence  des  climats.  Il  paroît  qu'en  général  les 
environs  de  Ratisbonne  font  plus  féconds  en 
grands  infectes  que  ne  le  font  nos  campa- 
gnes des  environs  de  Paris. 

Indépendamment  des  trois  volumes  des 
lefquels  je  viens  da  donner  une  notice,  M. 
Schaetfer  en  publia  un  quatrième  en  1776.  11 
eft  également  de  format  in-40.  &c  le  texte  en 
eft  de  même  en  latin  &  en  allemand,  mais 
l'objet  en  eft  fort  différent.  Celui-ci  préfente 
une  méthode  ou  fyftûne  de  claffer  les  in- 
fectes ;  il  eft  divifé  en  fections.  L'auteur  traite 
dans  la  première  de  la  forme  &  de  l'organi- 
fation  des  infectes.  11  les  divife  en  tête,  cor- 
eelet ,  ventre ,  membres.  11  fous-divife  les  par- 
ties de  la  tête  en  antennes ,  yeux } yeux  lijfes  , 
bouche;  les  membres  en  elytres ,  ailes , pieds , 
queue,  balanciers,  hzïtteits, peignes }  pectines. 
Les  balanciers  n'appartiennent  t  âinfi  que  les 
peignes ,  qu'à  certains  infectes. 

Les  parties  qui  viennent  d'être  nommées 
font  repréfenrées  ou  réunies  fur  l'infecte  vu 
dans  fon  entier  ,  ou  féparées  dans  une  table 
placée  à  côté  du  texte.  M.  Schaeffer  examine 
enfuite  chaque  partie  féparémem  ,  fes  con- 
nexions avec  d'autres  parties,  fa  forme,  fon 


Ccxcv 

ufage;  il  fuit  de  cette  façon  l'examen  de  la 
tête  en  entier ,  des  antenues ,  des  yeux  tk  des 
yeux  lifTes ,  de  la  bouche  ,  du  corcelet ,  du 
ventre,  des  élytres,  des  ailes,  des  pieds,  de 
la  queue,  des  balanciers  &  des  peignes.  Cha- 
cun de  ces  objets  eft  examiné  fous  rous  (es 
points  de  vues,  fous  toutes  les  dénominations 
qui  lui  conviennent  &  qui  en  peuvent  dif- 
tinguer  les  différentes  efpèces;  ainil  h  queue, 
par  exemple  ,  eft  confidérée  comme  fLm pie , 
en  aiguillon  ou  armée  d'un  aiguillon ,  en  pince 
courbée  en-dejjbus ,  en  fait  ou  jétacée  ,  en 
pinces  de.  Crabe  ,  en  pointe  de  fer  de  lance ,  en 
lames  ou  à  feuillets.  Et  ces  différentes  déno- 
minations font  déterminées  par  des  figures 
qui  y  font  relatives.  Ces  figures  ont  le  double 
mérite  de  l'exactitude  &  de  la  netteté.  Rien 
n'eft  donc  plus  propre,  que  cette  première 
feétion  ,  à  donner  aux  commençans  une  idée 
jufte  de  l'enfemble  du  corps  des  infectes,  de 
fes  différentes  parties,  de  leur  dénomination 
&  des  épithètes  que  les  auteurs  y  ont  jointes 
pour  exprimer  leur  conformation  différente 

La  féconde  fection  a  pour  objet  la  divifion 
des  infectes  en  claffes  &  en  ordres-  celle  des 
clafles  eft  tirée  des  ailes,  &  celle  des  ordres, 
des  tarfes.  M.  Schaeffer  regarde  les  élytres 
comme  des  aîles;  fa  divifion  générale  eft  en 
infectes  aîlés  &  non  aîlés  _,  la  divifion  des 
infectes  aîlés,  en  ailés  à  quatre  aîles,  aîlés  à  ' 
deux  aîles. 

Les  infectes  aîlés  à  quatre  aîles ,  ont  les 
fupérieures  cruftacées  (ou  ce  font  des  élytres), 
&c  ces  infectes  font  les  Coléoptères.  Les  aîles 
fupérieures  font  plus  longues  que  la  moitié 
du  ventre^,  &  ce  font ,  félon  la  dénomina- 
tion que  l'auteur  leur  donne  ,  les  Coieop- 
tero-macroptera.  ,     .  .  Ie.   Clalfe. 

Ou  les  élytres  fonr  moins  !on<*s 
que  la  moitié  du  ventre  ,  &  ce 
font  les  Coleopteromycroptera.   IIe.  Gaffe. 

Ouïes  aîles  fupérieutes  ont 
la  pointe  membraneufe ,  Se  ce 


CCXCVJ 

font  les   Haninoptcm  five  He- 

miptera IIIe.  Gaffe. 

Les  infeéles  qui  ont  quatre 
aîles  memDraneufeSj  les  ont  ou 
couvertes  d'une  poulîîère  en  for- 
me d  écailles  ;  ce  font  les  Hyme- 
nolepidoptera IVe.  Gaffe. 

Ou  nues ,  &  ce  font  les  Gym- 
noptcra Ve.  Gaffe. 

M.  Schaeffer  conferve  aux  in- 
fectes à  deux  aîles  le  nom  de 
Dïptcra ••     .  VIe.  Gaffe. 

Aux  infecles  non  ailés  le  nom 
d'Jpccra VIIe.  Gaffe. 

il  admet  donc  fept  claffes ,  &  ne  diffère 
guère  des  autres  auteurs  méthodiftes  que  par 
la  manière  de  regarder  les  élytres  comme 
des  aîles  Se  pat  quelques  changemens  dans  la 
dénomination. 

Les  ordres  font  au  nombre  de  fix. 
Ordre    I.     Cinq  anicles  à  tous  les  tarfes. 

Ordre    II.     Cinq   aux   premières    paires , 
quatre  aux  dernières. 

Ordre  III.     Quatre  à  tous  les  tarfes. 

Ordre  IV.     Trois 

Ordre    V.     Deux  )■  à  tous  les  tatfes. 

Ordre  VI.     Un 

On  voit ,  par  cet  expofé ,  que  M.  Schaeffer 
fuit .  dans  la  divifion  des  ordres  ,  la  méthode 
de  M  Geoffroy  ,  à  laquelle  il  a  ajouté  deux 
ordres  de  plus,  qui  ioni  le  cinquième  Se  le 
fixième. 

La  troiûèrrie  fs&iori  contient  l'cnuméra- 


DISCOURS 


tion  des  genres  au  nombre  de  cent  dix-huit. 
Ils  font  déterminés  par  la  forme  dts  antennes, 
&  le  nombre  d'articles  des  tarfes ,  deux  ca- 
ractères énoncés  pour  tous  les  genres  &  fui- 
vant  les  circonftances ,  par  la  forme,  la  polition 
de  certaines  parties,  comme  la  tête,  taillante 
ou  enfoncée,  le  corcelet  uni  ou  épineux  ,  les 
aîles  relevées  ou  déprimées,  Sic.  hn  général , 
M.  Schaeffer  a  tiré  les  caraélèies  génériques 
d'un  plus  grand  nombre  de  parties  qu'on  ne 
l'a  voie  fait  avant  lui  ,il  a  fouvent  employé  pour 
caractère  la  forme ,  la  ftrutture  de  la  bou- 
che ,  eu  quoi  il  a  été  depuis  imité  par  M. 
Fabricius,  qui  l'a  iurpaffé  beaucoup  dans  cec 
emploi  de  la  bouche  &  de  fes  acceffoires. 

A  la  tête  de  la  troifième  feétion  eft  une 
table  des  cent  dix  -  huit  genres  ,  divifée  en 
huit  colonnes  pour  le  nom  générique ,  la  def- 
cription  des  aîles,  des  pieds,  de  la  bouche, 
des  antennes ,  du  corcelet ,  du  ventre  ,  &  pour 
le  numéro  de  la  table  qui  repréfente  un  in- 
fecte du  genre  dont  il  eft  queltion ,  Si  les 
patties  qui  caraclérifent  ce  genre. 

Ces  huit  colonnes  ne  font  pas  toutes  rem- 
plies, &  ne  le  font  que  fuivant  les  caractères 
employés  par  1  auteur  pour  chaque  genre. 

La  table  dont  nous  venons  de  rendre 
compte  elt  fuivie  de  cent  trente-deux  plan- 
ches relatives  à  chaque  genre.  Chaque  plan- 
che repréfente  un  ou  deux  infectes  du  genre 
auquel  elle  eft  confacrée  ,&  les  diverfes  parties 
féparées  qui  caraérérifent  ce  genre-,  au  verfo  de 
cette  planche  eft  une  feuille  lur  laquelle  font 
énoncés  chacun  des  caractères ,  &  le  numéro 
de  la  figure  de  la  planche  contre  qui  les  re- 
préfente. 

Il  ne  nous  eft  pas  poftible  de  tranferire  ici 
la  tt-ble  ni  l'énoncé  des  caractères  des  cent 
dix-huit  gentes.  Nous  nous  contenterons  de 
remarquer  que  les  planches  font  de  la  plus 
belle  exécution  ,  que  les  moyens  que  M. 
Schaeffer  a  fuivis  ,  foin  à  la  véric >  difpen- 
dieux,  mais  qu'ils  tend;iu  l'étude  de  fa  mé- 
thode auffi  facile  que  cet  é.ude  eft  ord'nnre- 

m  eue 


PRELIMINAIRE. 


cexcvij 


ment  embarfaffante  6c  obfcure  dans  les 
ouvrages  de  la  plupart  des  auteurs  mé- 
thodiftes ,  qui ,  faute  de  repréfenter  Se  d'of- 
frir à  l'œil  les  objets  dont  ils  parlent ,  qu'ils 
décrivent  en  termes  trop  Couvent  peu  ufi- 
tés ,  Cont  entendus  bien  difficilement.  Il 
nous  paroît  donc  que  M.  Schaeffer  a  donné 
mii  exemple  utile ,  dans  lequel  nous  ne  pré- 
tendons pas  qu'il  n'eût  été  devancé,  car  M. 
Geoffroy  avoit , avant  M. Schaeffer,  gravé  un 
infecte  de  chacun  des  genres  qu'il  a  établis  ; 
mais  M.  Schaeffer  a  de  plus  repréfenté  ,  outre 
un  infecte  de  chaque  genre,  chaque  partie 
caractériftique  féparément. 

Enfin  une  quatrième  fection  rermine  l'ou- 
vrage que  nous  venons  d'analyfer  ;  elle  con- 
tient l'énumération  Se  la  représentation  des 
infttumens&uftenfiles  néceffaices  pour  ramaf- 
Cer ,  nourrir,  préparer  &  conferver  les  infectes. 

On  trouve  encote ,  après  cette  quatrième 
fection,  un  appendice  qui  contient  l'énuméra- 
tion Se  la  repréfenration  des  parties  caracté- 
riftiques  de  cinq  nouveaux  genres  qui  Coin 
appelles  par  l'auteur 

Bupreftoïdes , 
Cléroïdes , 
Dermeftoïdes, 
Elatéroïdes , 
Notoxus. 

S  C  O  P  O  L  I. 

M.  Scopoli, médecin  allemand  publia, en 
1778  ,  un  volume  in-8°.  écrit  en  latin,  im- 
primé à  Prague  fur  les  productions  des  trois 
règnes  de  la  natute.  C'eft  une  méthode  de 
clafter  ces  productions.  L'aureur  commence 
par  le  règne  minéral ,  &  finit  pat  le  règne 
animal  y  ce  qui  eft  l'inverfe  de  la  plupart  des 
autres  auteurs  méthodiftesj  il  procède  courre 
leur  ufage  du  plus  (Impie  au  plus  compoféj 
il  commence   le  règne  animal   par    les  ani- 

Hiftoire  Naturelle,  lnftd.es.  Torse  IV. 


maux  microfeopiques  ou  qu'on  ne  décou- 
vre dans  les  infuiïons  qu'à  l'aide  du  microf- 
cope  ,  Se  il  le  termine  par  l'homme;  il  donne 
aux  divifions  qu'il  adopte  les  noms  de  tribu  f 
de  nation  ,  tribus 3°ens.  Cha  |ue  tribu  eft dcfi- 
gnée  par  un  numéro  &  par  deux  épithères  ; 
l'une  eft  formée  du  nom  de  quelqu'auteur 
célèbre  ,  l'autre  d'un  caractère  général  à  la 
rribu.  Ainfi  la  cinquième  tribu  eft  caracté- 
risée par  les  mots  de  Geojfroii  Se  de  Gym- 
noptera  ;  Se  la  feptième ,  par  ceux  de  Rea* 
murii  Se  de  Probojfidea. 

Je  me  bornerai  à  parler  des  feules  tribus 
qui  ont  rapport  aux  infectes.  L'auteur  n'en 
établit  que  cinq. 

La  ptemière,  qui  eft  la  quatrième  tribu  du 
règne  animal ,  eft  défignée  par  les  mots  Swam- 
merdammii  Lucifuga. .  Elle  eft  relative  aux 
cruftacés  ,  &  elle  contient  deux  nations. 

La  cinquième  tribu,  qui  eft  la  féconde 
des  infectes,  Geojfroi  Gymncptera  ,  com- 
prend les  infectes  à  deux  ou  quatre  ailes  nues, 
membraneufes.  Elle  contient  trois  nations. 

La  fixième  tribu  des  animaux  en  général  ; 
la  troifième  des  infectes ,  Roefelii,  Lepidop- 
tera,z  pour  objet  les  Papillons.  Elle  contient 
trois  nations. 

La  quatrième  tribu  des  infectes  ,  la  fep- 
tième du  règne  animal }  Reamurii ,  Probof- 
cidea,  a  pour  objet  les  infectes  qui  ont  un« 
trompe.  Elle  contient  deux  nations. 

Enfin  ,  la  cinquième  tribu  des  infectes  j  la 
huitième  des  animaux,  tabricii  Coleoptera, 
comprend  les  Coléoptères  y  &e  elle  contient 
deux  nations.  Mais»outte  les  divifiensde  tribus 
Se  de  nations.  M.  Scopoli  admet  les  divifions 
d'ordres  ,  de  diflributions ,  ordo  primas ,  diflri- 
butio  prima  }&c.  Se  des  fous-divifîons  qui  con- 
tiennent des  numéros  relatifs  aux  genre?. 
Genus primum ,  genre  premier,  des  animaux 
monas,  474,  homo.  Ainfi.,  félon  la  méthode 
de  M.  Scopoli ,  le  règne  animal  contient  474 
PP. 


6CXCV11J 


DISCOURS 


genres,  depuis  les  animaux  des  infufions  jus- 
qu'à l'homme. 

Il  ne  m'eft  pas  poflible  de  fuivre  l'auteur , 
mine  pour  les  inlec~t.es,  dans  rémunération 
des  caradères  qu'il  emploie  pour  les  diffé- 
rentes divifions.  Je  me  bornerai  à  remarquer 
qu'il  les  tire  en  général  des  parties  employées 
au  même  ufage  par  les  autres  auteurs  métho- 
diftes..  Sa  méthode  ,  très-différente  des  autres 
par  l'ordre  qu'il  a  fuivi.,  par  les  dénomina- 
tions des  divifions  qui  expriment  la  même 
ehofe  au  fond,  paioît  préfenter  une  difficulté 
de  plus  à  ceux  qui  ont  commencé  l'étude  ou 
qui  l'ont  fuivie  félonies  routes  ordinaires,  fans 
applanir  les  difficultés  qui  tiennent ,  non  à  la 
méthode,  mais  à  la  nature  de  la  chofe. 

Le  même  auteur  avoir  publié  en  1763  un 
in -8°.  intitulé  :  Entomologia  camïoiica  ,  in- 
fecta carniolu  ,  &c.  C'eft  une  defcription  des 
infeéles  de  la  Carniole 3  '  claffes  fuivant  la 
méthode  de  Linné. 

S  É  B  A. 

Séba,  ApothiquaireàAmfterdam,  avoir  for- 
mé une  colUclion  d'hiftoire  naturelle  confi- 
dérable  ,  fur -tout  en  animaux  ;  la  defcription 
de  cette  collection, commencée  par  ie  polîef- 
leur  ,  &  continuée  par  les  héritiers  ,  con- 
tient trois  volumes  in-folio  ,  grand  format. 
Le  texte  eft  en  latin  &  en  françois  :  l'on 
vrage  contient  un  très- grand  nombre  de  plan- 
ches. On  y  trouve  une  explication  des  figures 
avîc  la  dénomination  des  objets  qu'elles  re- 
préfeutent,  le  lieu  d'où  ces  objets  ont  été  ap- 
portés ,  &  leur  hiftoire  fort  abrégée.  La  plu- 
part des  exemplaires  ne  renferment  que  des 
planches  feulement  gravées  ,  &c  quelques 
exemplaires  des  planches  colorées  par-def- 
fus  la  gravure.  Le  trait  eft  fort  médiocre  ,  & 
les  couleurs  n'ont  ni  éclat  ni  ne  font  vraies. 
Les  objets  fe  fuccèdent  fans  ordre  &  fans  mé- 
thode ;  tout  eft  mêlé  j  ou  il  n'y  a  que  quelques 
rnalfes  fépirées  comme  les  infeétes^dans  ces 
.malles  mêmes  il  n'y  a  pas  de  méthode  j  rien 
n'eft  dallé  >  ou  ne  l'eft  que  groffièremen  j  on  re- 


trouve des  objets  de  même  genre  ,  épars  dans 
le  refte  de  l'ouvrage  \  les  defcriptions  ne  por- 
tent pas  fur  des  caractères  propres  à  diftinguer 
les  objers ,  mais  fur  l'enfemble  vague  de  la 
grandeur,  de  la  formej des  couleurs.  L'indica- 
tion fur  les  lieux  d'où  les  objets  ont  été  appor- 
tés, indication  de  laquelle  on  devroit  con- 
clure qu'on  les  trouve  dans  ces  mêmes  lieux, 
eft  louvent  fautive.  On  voit  d'après,  cetexpo- 
fé  ,  que  l'ouvrage  de  Séba  eft  fort  médiocre  , 
de  très  peu  d'utilité  ,  qu'on  ne  doit  guère 
compter  fur  les  faits  qu'on  y  trouve  ;  cepen- 
dant il  eft  fort  cher  ,  parce  qu'il  eft  d'une 
malle  conhdérable  ,  que  l'exécution  en  a  été 
très-difpendieufe  ,  qu'il  eft  un  livre  de  luxe 
dans  une  bibliothèque.  Malgré  ces  défauts  , 
on  ne  peut  gtlète  s'en  paffer  dans  les  biblio- 
thèques d'hiftoire  naturelle  ,  parce  qu'il  traite 
de  pluiîeur."  objets  qui  ne  font  repréfentés  que 
dans  ce  feul  ouvrage. 

Je  me  bornerai  à  indiquer  les  planches  qui 
repré;entent  des  infeétes. 

TOME     I. 

Planches  X  &  XI  ,  un  Papillon  diurne 
dans  chacune,  tous  deux  de  Ceylan. 

Planche  XIV  ,  deux  Papillons  rares   du 
de  cap  Bonne  Efpérance. 

Planche  XXVI ,  un  Papillon  d'Amérique. 

Planche  XXVII  3  un  Papillon  fans  déter- 
mination de  lieu. 

Planche  LXIX  ,  de  grolTes  Araignées  d« 
Ceylan  ,  d'Afrique  Se  dAmérique. 

Planche  LXX  ,  onze  figures  de  Scorpions 
des  quatre  parties  de  la  terre. 

Planche  LXXXI ,  cinq   Scolopandres  de 
terre ,  une  de  mer  j  un  grand  Iule. 

Planche  XC  ,  une  Scolopandre  de  mer, 


PRELIMINAIRE. 


TOME     II. 

Planche  IX  ,  une  Chenille  épineufe  d'A- 
frique. 

Planche  XV  ,  autre  Chenille  ,  idem. 

Planche  XX  ,  une  Cigale  ,  un  Coléoptère 
d'Amboine. 

Planche  XXXII }  une  Chenille  velue  de 
Ceylan. 

TOME    III. 

Ce  tome  contient  beaucoup  d'infe&es  , 
mais  (ans  néchode  }  Se  rangés  feulement  d'a- 
près les  divilions  les  plus  générales. 

Les  trois  premières  planches  représentent 
des  Chenilles  ,  des  chryfalides  &  des  Papil- 
lons diurnes  d'Europe. 

La  IV  planche  ,  vingr  tant  Papillons  que 
Phalènes  d'Amboine  ;  la  V  ,  treize  infeâes 
de  ces  mêmes  genres  ,  de  différentes  parties 
des  Indes. 

Les'planchesVI  &  VII,  chacune  vingt-huit 
Papillons  d'Amérique. 

La  VIII ,  dix-huit  Papillons  de  différens 
pays. 

La  IX  ,  dix-fept  tant  Papillons  que  Pha- 
lènes de  différens  pays. 

La  X  ,  dix-huit  Papillons  d'Amérique. 

La  XI  ,  douze  Papillons  fur  les  pays  def- 
quels  l'auteur  dit  n'avoir  pas  de  connoiffànces 
rertaiQes. 

La  XII.  Trente  Papillons  3  tant  d'Europe 
qu'exotiques. 

La  XIII.  Vingt- fix  Papillons  d'Amçrique. 


CCXClX 

La  XIV.  Dix-huit  Papillons  des  îles  Phi- 
lippines &  de  la  Chine. 

La  XV.  Dix  d'Amérique. 

La  XVI.  Dix  de  divers  pays. 

La  XVII.  Seize  de  Surinam. 

La  XVIII.  Seize  d'Amérique. 

La  XIX.  Quatorze }  dont  le  pays  n'eft  pas 
bien  connu. 

La  XX.  Seize  d'Amérique. 

La  XXI.  Douze  idem. 

La  XXII.  Dix  de  divers  pays, 

La  XXIII.  Dix-huit  idem. 

La  XXIV.  Dix  de  Surinam. 

La  XXV.  Onze  de  divers  pays  qui  ne 
font  pas  déterminés  d'une  manière  certaine , 
&  une  Demoifelle. 

La  XXVI.  Quatorze  Papillons  d'une  o:U 
gine  incertaine. 

La  XXVII.  Trente-fix  d'Amérique. 

La  XXVIII.  Vingt  cinq  de  divers  pays; 

La  XXIX.  Dix-huit  de  Surinam. 

La  XXX.  Vingt  fix  d'Amérique. 

La  XXXI.  Douze  tant  des  Indes  que  de 
FAmérique. 

La  XXXII.  Dix  d'Europe. 

La  XXXIII.  Vingt  -  huit  d'Amérique  » 
parmi  lefquels  il  y  a  beaucoup  de  varieras 
du  Papillon  Cupido. 

PP  »j 


ecc 

La  XXXIV.  Vingt  trois  de   l'Amérique 
&  des  Indes. 

La  XXXV.  Dix  -  huit  d'une  origine  in- 
certaine. 

La  XXXVI.  Vingt -un  d'Amérique. 

La  XXXVII.  Vingt-un  d'une  origine  in- 
cer.aine. 

La  XXXVIII.  Dix  huit  tant  des  Indes  que 

de  l'Amérique. 

La  XXXIX.  Dix-huit  de  différens  pays. 

La  XL.  Vingt  Papillons  tirés  du  livre  de 
Hollaar. 

La  XLI.  Vingt-deux  des  Indes  &  d'Amé- 
rique. 

La  XL1I.  Vingt  -  cinq  d'une  origine  in- 
certaine. 

La  XLI1I.   Vingt    Papillons  ,    quelques 
Chenilles  &  Chryfalides  d'Amérique. 

La  XLIV.   Dix-huit  Papillons  des  Indes. 

La  XLV.  Vingr-quatre  d'Amboine  &  des 
Indes. 

La  XLVI.  Vingt  des  Indes. 

La  XLVI1.   Quatorze    d'Amboine  3    ou 
d'autres  contrées  des  Indes. 

La  XLVÎ1I.   Trente  Phalènes  d'Europe  , 
&  un   Ichneumon. 

La  XLIX.  Quatre  Papillons  &  Chenilles 
d'Europe  j  un  Crabro  &  un  hhneumon. 

■  La  L.  Neuf  Phalènes  d'Europe. 

La  LI.  Trente  quatre  Phalènes  d'Europe. 


DISCOURS 


La  LU.  Douze  Phalènes  avec  leurs  Ch«- 
nilles  d'Europe  ,  &  un  Diptère. 

La  LUI.  Quatre  Phalènes,  quatre  Sphinx 5 
leurs  Chenilles,  leirs  Chryfalides. 

La  LIV.  Quatorze  Sphinx ,  la  plupart  d'ori- 
gine incertaine. 

La  LV.   Seize  idem. 

La  LVI.  Dix  idem. 

,    La  LVII.  Seize   tant  grandes  que  petites 
Phalènes  exotiques. 

La  LVIII.  Dix  grandes  Phalènes  vitrées 
de  ditlérens  pays. 

La  LIX.  Dix  huit  tant  Papillonsque  Pha- 
lènes d'Europe  &  exotiques ,  &  un  Ichneu- 
mon. 

La  LX.  Vingt  Phalènes,  tant  étrangères 
que  d'Europe. 

La  LXI.  Dix  -  fept  ranr  Papilllons  que 
Phalènes  d'Europe  ,  avec  les  Chenilles  & 
Chryfalides. 

La  LXII.  Seize  Phalènes  &  Chenilles 
d'Europe. 

La  LX1II.  Seize  idem. 

La  LXIV.  Quarante  Phalènes  d'Europe^ 
point  de  Chenilles. 

La  LXV.  Des  Demoifelles,  Sauterelles, 
Criquets,  Ephémères.,  Tipules  &  Grillons. 

La  LXVI  &  LXVU.  Douze  tant  Saute- 
relles que  Mantes  étrangères. 

La  LXVHI.Six  Demoifelles,  dix  Mantes. 

La  LXIX.  Quatre  Sauterelles,  huit  Man- 


PRÉLIMINAIRE. 


cccj 


La  LXX.  Quatorze  Mantes. 

La  LXXI.  Douze  Sauterelles  étrangères. 

La  LXXII.  Sauterelles  ôc  Cigales. 

T  a  LXXIII.  Onze  tant  Sauterelles  que 
Man  ss. 

La  LXXIV".  Dix  Sauterelles   étrangères. 

La  LXXV.  Onze  tant  Sauterelles  que 
Man  ces. 

La   LXXVI.  Quatorze   idem. 

La  LXXV1I.  Deux  grandes  Mantes ,  trois 
Portes  lanternes 

La  LXXVIII.  Douze  tant  Demoifelles 
que  Mantes. 

La  LXX1X.  Seize  Sauterelles  du  Cap  de 
Bonne  Efpcrance. 

La  LXXX.  Quinze  Sauterelles  étrangères. 

La  LXXXI,  Trois  Mantes ,  des  Népa ,  un 
Hydrophile. 

La  LXXXII.  Des  Mantes,  des  Punaifes 
aquatiques. 

La  LXXXI1I.  Un  grand  Platycere  ,  un 
Capricorne,  deux  grands  Nepa  ,  des  Sau- 
terelles. 

La  LXXXIV.  Dix  tant  Sauterelles  que 
Coléoptères. 

La  LXXXV.  Vingt-quatre  tant  Cigales 
que  Blattes. 

La  I.XXXVI.  Vingt-quatre  tant  Demoi- 
felles que  !  .emerobes. 

La  LXXXV  il.  Vingt  -  fix  tant    Papillons 


que  Coléoptères ,  les  uns  d'Europe,  les  au- 
tres étrangers. 

La  LXXXIX.  Taupe  •  Grillon }  Foulon, 
Cerf-volanr ,  Rhinocéros,  &  plusieurs  larves 
de  ces  infectes. 

La  XC.  Neuf  grands  Coléoptères  étran- 
gers. 

La  XCI.  Idem. 

La  XCII.  Trente  -  quatre  Coléoptètes , 
tant  d'Europe  qu'exotiques. 

La  XCI II.  Trente  idem. 

La  XCIV.  Vingt  cinq  idem. 

La  XCV.  Trente  -  cinq ,  tant  Coléoptères 
que  Punaifes  de  Pays  étrangers. 

La  XCVI.  Infectes  de  différens  genres, 
piufieurs  Sauterelles  j  le  tout,  foit  de'Europe, 
foit  exotique. 

La  XCVII.  Trente- huit  tant  Abeilles  que 
Punaifes. 

La  XCVIII.  Un  guêpier  cartonnier. 

La  XCIX  &  dernière.  Fourmis  étrangè- 
res ,  Araignées  &  lchneumons. 

SMEATHMÀN. 

M.  Smeathman  étoit  anglois  ;  il  avoit  fait 
piufieurs  voyages  fur  les  côces  de  Guinée  j- il 
s'y  étoit  appliqué  à  des  obfervations  d'hif-- 
toire  naturelle  \  il  avoit  rédigé  celles  qu'il 
avoir  faites  fur  les  Termes  :  ces  obfervations 
foignées  pour  la  partie  du  ftyle  par  M.  Ri- 
gaud ,  médecin  de  Montpellier,  font  le  fu- 
jec  d'un  ouvrage  in- 1 1 ,  contenant  56  pages 
&  8  ,  lanches ,  inpnmé  à  Paris  en  17^7, 
Tous  le  ri  r*-  i!e  mémoire  pour  fervir  à  "hil- 
touc  de  quelques  infectes  connus  fous  les 
noms  de  fermés  ou  Fourmis  Blanches, 


ceci; 

Les  Termes,  dit  M.  Smeathman.,  ont  reçu 
différera  noms  ;  on  les  trouve  en  Améri- 
que, aux  Grandes  Indes  &  fur  les  côtes  du 
Sénégal. 

Les  François  les  nomment,  dans  cette 
dernière  contrée  Vagins- Vagues;  en  Amé- 
rique Poux  de  Bois  ou  Fourmis  Blanches  _, 
aux  Indes  Caria.,  M.  Linné  eft  le  premier 
qui  aie  employé  le  nom  de  Termes  ,  8c  il 
a  placé  les  infectes  auxquels  il  l'a  donné  dans 
la  clarté  des  Apures.  Ce  grand  homme  a  été 
conduit  à  cette  erreur  par  les  faurtes  notions 
qui  lui  ont  été  communiquées;  tous  les  Ter- 
mes ont  des  aîies  dans  leur  érat  de  perfec- 
tion; ils  en  ont  quatre  qui  font  nues  Se  mem- 
braneufes ,  8c  ces  infectes  n'ont  point  d'ai- 
guillon ;  ils  doivent  en  conféquence  être 
'  placés  dans  la  clarté  des  Neuruptères.;  ils  y 
forment  ûh  genre  nouveau  qui  comprend 
plusieurs  efpèces.  Tous  les  Termes  conftrui- 
fent  des  habitations  ;  mais  ,  félon  les  efpè- 
ces ,  les  uns  les  placent  fur  la  terre  ,  les 
exhaulïenc  au-deffus  8c  les  prolongent  au- 
deffous  de  la  fur  face  du  terrain,  d'autres  les 
fixent  contre  le  tronc  ou  les  branches  des 
arbres,  même  les  plus  élevées. 

,  Chaque  efpèce,  fe'on  M.  Smeathman, 
eft  compofée  de  rrois  fortes  d'individus.  Les 
travailleurs,  lesfoldats,  \es  ailés.  Ces  derniers 
ont  feuls  la  faculté  d'engendrer  ;  ils  ne  tra- 
vaillent pas;  ils  quittent  leur  première  habi- 
tation pour  établir  ailleurs  de  nouvelles  colo- 
nies. Pour  entendre  cette  proposition  il  faut 
favoir ,  comme  la  fuite  de  l'ouvrage  l'ap- 
prend ,  que  tous  les  Termes  finiflénr  par 
avoir  des  aîles  ,  &  qu'ils  ne  font  aptes  à  la 
génération  que  quand  ils  font  devenus  aîiés. 


Les  Termes  conftruifent  fur  terre  des  ha- 
bitations qui  ont  la  forme  d'un  dôme,  ou 
plutôt  d'une  colonne  j  ils-  les  élèvent  à  la 
hauteur  de  cinq  à  fix  pieds;  le  nombre  de 
ces  nids  ell  Ci  grand  en  certains  endroits  qu'on 
les  prend  pour  des  villages  compofés  de  cafés 
de  nègres  ;  leur  folidicé  eft  telle  que  les  bœufs 


DISCOURS 


fauvages  montent  deffus  fans  y  cauferde  dom- 
mage; la  terre  donc  ces  habitations  font  for- 
mées fe  décompofe  pourtant  à  l'extérieur  & 
devient  au  bout  de  quelques  années  capable 
de  nourrit  des  plantes  gui  y  croilfent  &  qui 
la  couvrent.  L'intérieur  des  habitations  eft 
divifé  en  galleries  ,  en  cellules  qui  fervent 
de  logement  aux  Termes. 

Au  centre  eft  une  loge  plus  vafte  que  les 
autres ,  elle  eft  pour  la  reine  8c  les  rois.  Ceux- 
ci  y  étant  une  fois  enfermés  n'en  peuvent 
plus  fonir,  &  la  nourriture  leur  eft  apportée 
par  les  travailleurs  des  magafins  placés  dans 
des  galleries  voifines  :  la  cellule  royale  a  des 
ouvertures  aflez  larges  pour  les  travailleurs 
mais  trop  étroites  pour  les  reines  8c  les 
rois. 

M.  Smeathman  décrit  eiafuite  les  cellu- 
les deftinées  aux  jeunes  Termes.  Il  dit  que 
les  grands  nids  donc  il  vient  d'être  queftion., 
font  prefque  les  feuls  qui  aient  été  remar- 
qués. Mais  on  en  trouve  d'autres 3  aufîï  fitués 
fur  le  fol ,  qui  n'ont  que  trois  pieds  de  haut,' 
Se  il  y  en  a  auffi  autour  des  troncs  d'arbres 
ou  qui  vont  d'une  branche  à  l'autre  qui  fonc 
fphériques  &c  dont  les  plus  gros  approchent 
du  volume  d'une  banque  de  fucre.  Ces  der- 
niers nids  fonr  compofés  de  rapure  de  bois 
liée  par  un  gluten,  au  lieu  que  l'argile  eft 
la  matière  des  premiers. 

Après  avoir  fait  la  defeription  des  habi- 
tations ,  M.  Smeathman  pâlie  à  celle  des 
habitudes  des  Termes \  il  traite,  fuivant  fes 
propres  expreffions ,  de  leur  police  intérieure, 
de  leurs  combats  8c  des  dégâts  qu'ils  font. 
Il  crainr  qu'on  ne  le  taxe  d'exagération  ., 
&  il  en  appelle  au  témoignage  des  voyageurs» 


Les  ouvriers  font  les  plus  nombreux.  Leur 
nombre  eft  à  celui  des  foldats  comme  cent 
à  un.  Us  ne  font  pas  plus  gros  que  nos  Four- 
mis ,  ic  vingt  -  cinq  pèfent  environ  un  grainu 
Je  crains  qu'on  ne  trouve  déjà  la  préfomp- 
tiou  de  M.  Smeathman  fondée}  coxhraeni 


PRÉLIMINAIRE. 


eccuj 


a-t-il  pu  compter  Us  habitans  d  une  peu- 
plade aufli  nombreufe,  aufli  formidable  que 
le  font  celles  des  Ternies  ;  déterminer  avec 
précifion  le  rapport  en  nombre  d'une  efpèce 
i  une  autre?  Et  comment  vingt-cinq  Ter- 
mes aulîî  gros  que  nos  Fourmis  communes 
ne  pèlent-ils  qu'un  grain?  Les  foldats  font 
quinze  fois  aufli  gros  que  les  ouvriers ,  on 
you  évidemment  quils  ont  fubi  une  metamor- 
phofe  de  plus.  Et  enfin  Les  aîlés  ,  qui  font 
finfecle  dans  fon  état  de  perfection  ,  onr  qua- 
tre grandes  aîies  portant  deux  pouces  &  demi 
d'envergure  ;  ils  font  aufli  gros  que  deux  fol- 
dats &  leur  corps  a  de  huit  à  neuf  lignes 
de  long.  On  voit  par  cet  expoféque  le  fenti- 
înent  de  M.Smeathman  eft  que  les  ouvriers 3 
les  foldats ,  les  aîlés  font  les  mêmes  infecte^ 
en  trois  états  diftérens.  Ce  fait  dont  on  ne 
connoît  pas  d'exemple  mérite  le  plus  févère 
examen,  &  M.  Smeathman  l'établie  comme 
avéré  ,  fans  en  donner  de  preuve  ,  fans  faire 
voir  comment  il  a  découvert  que  les  Ter- 
mes fubiflent  trois  métamorphofes  >  com- 
ment il  a  reconnu  que  les  ouvriers  ne  font 
pas  Amplement  Mulets,  comme  parmi  les 
Fourmis  ;  il  eft  vrai  que  l'hiftoire  de  ces 
derniers  iufeétes  n'eft  peut-être  pas  aflez 
bien  examinée  ;  mais  les  nouveautés  que 
préfente  celle  des  Termes  ,  qui  pourrait 
conduire  à  mieux  connoître  celle  des  Four- 
mis, ne  doit  pas  être  admife  fans  un  mûr 
examen. 

Lorfque  les  Termes  ont  pris  des  ailes , 
ils  quittenc  leur  habitation  pour  aller  fon- 
der de  nouvelles  colonies;  c'eft  ce  qni  arrive 
vers  la  fin  de  la  faifon  sèche.  Ils  font  pour- 
fuivis  dans  leurs  émigrations  par  les  oifeaux, 
les  Fourmis  proprement  dites  ,&  les  nègres 
même  qui  s'en  nourriflent.  Ils  feroienr  tous 
détruits ,  fi  n  étant  rencontrés  par  des  Ter- 
mes ,  qui  n'onr  pas  pris  d'aîles  encore  ,  qui 
font  reltés  dans  des  chemins  couverts ,  le!- 
quels  iont  comme  des  racines  des  habitations , 
ils  n'y  étoient  entraînés  par  ces  Termes  ;  alors 
ceux-ci  enferment  dans  la  cellule  royale  les 
nouveaux  hôtes  qui  deviennent  rois  6c  reines. 
Le  ventre  de  ces  dernières  prend  un  volume 


exceflif,  &  devient  deux  millt  fois  plus  gros 
que  le  refte  du  corps  ;  c'eft  une  (ouice  d'uairs 
dont  il  en  fort  continuellement  ;  une  ancienne 
reine  en  pond  foixante  par  minute.  Que 
d'obfervations  curieufes&  piquâmes  !  Quelle 
fugacité,  quelle  patience  pour  iss  avoir  faites! 
Comment  avoir  vu  les  Termes  reftés  dans 
les  chemins  couverts  y  conduire  les  aîlés,  le<s 
enfermer  dans  la  cellule?  Il  a  fallu  rompre 
les  habitations  j  &  comment  conclure  des 
mouvemens  tumultueux  dans  un  moment 
de  défordre,  aux  habirudes  d'un  peuple  qui 
jouit  !  Si  on  détruit  une  partie  de  1  habita- 
tion ,  iî  l'on  y  fait  une  brèche  >  c'efl  parmi 
les  bellicofi  un  ou  phifieurs  foldats  qui  pa- 
roiflent,  Se  un  plus  grand  nombre  fuivant 
le  befoin;  ne  paroîr-il  pas  d'ennemi ,  ce  font 
les  ouvriers  qui  remplacent  les  foldats  ,  & 
qui  réparent  la  brèche.  Voilà  des  faits  fore 
curieux  ;  mais  Toujours  refte-t-il  à  demander 
la  preuve  ;  d'où  vient  ce  nom  de  foldat  ? 
M.  Smeathman  ne  rapporte  pas  de  fait  qui 
le  juftifie^  Il  pafle  eniuite  à  la  defeription 
des  dégâts  que  font  les  Termes,  contre  les- 
quels il  n'y  a  que  les  métaux  &  les  pierres 
qui  foient  à  l'abri. 

L'ouvrage  dont  je  viens  de  donner  une 
notice  ,  contient  des  faits  qui  méritent  d'au- 
tant plus  un  examen  rigoureux,  que  ces  faits 
font  plus  extraordinaires,  qu'ils  font  excep- 
tion aux  loix  que  la  nature  fuit  ordinaire- 
ment j  &  que  M.  Smeathman  les  avance, 
fans  en  fournit  de  preuves;  fans  apprendre 
comment  il  eft  parvenu  à  obferver  ces  faits 
fi  difficiles  à  conftater.  On  doit  donc ,  pour 
les  croire ,  attendre  au  moins  que  d'autres 
obfejvateurs  les  aient  vérifiés. 

On  ne  trouve  pas  d'ailleurs  dans  cet  ou- 
vrage l'ordre  ,  la  netteté  ,  les  divifions  qui 
caraélérifent  le  récit  des.  faits  qu'on  a  vus, 
fui  vis  y  confiâtes  &  reconnus  par  des  oMer- 
vations  exacles&  répétées. 

S  T  O  L  L. 

On  doit  à  M.  Stoll  ,  auteur  Hollandais^ 


DISCOURS 


ccciv 

un  traité  fur  les  Cigales ,  les  Punaifes  ,  les 
Scorpions  aquatiques  ,  ou  infectes  du  genre 
du  Nepa  ;  les  Punaifes  aquatiques ,  ou  in- 
fectes du  genre  du  Notonecla.  Ce  qui  corn- 
prend  le  fécond  ordre  de  la  divilîon  des 
infectes  fuivant  la  méthode  de  Linné,  ou 
les  infectes  Hémiptères ,  Sic.  Cet  ouvtage 
paroît  par  fafcicules  j  Se  premier  a  été  pu- 
blié, à  Amfterdam,  en  1780.  Il  y  a  dans 
ce  moment,  à  la  fin  de  1786.,  dix  fafcicu- 
les. Chacun  eft  compofé  de  deux  ou  trois 
planches  deftinées  aux  Cigales,  &  de  quatre 
ou  cinq  qui  repréfentent  des  Punaifes,  des 
Nepa  ,  ou  des  Notonecla;  les  planches  font 
colorées,  &  relatives  au   texte  qui   les  pré- 

Les  Portes  lanternes. 

Les  Feuillées. 

Les  Croifées. 

Les  Cigales  à  aîles  fermées. 

Les  Chantantes. 

Les  Sautantes. 

Les  Punaifes  en  fept  farhilles  auxquelles 
il  n'aflîgne  pas  de  noms ,  &  qu'il  diftingue 
feulement  par  les  caractères  qui,  félon  lui, 
les  différencient. 

Les  bornes  dans  lesquelles  je  dois  me  ren- 
fermer ne  me  permettent  pas  de  tranfcrire 
la  rable  des  familles  que  M.  Stoll  établit 
pour  les  Cigales  &  pour  les  Punaifes.  Je 
me  contentetai  d'obferver  que  fes  divifions 
font  affez  heureufes,  qu'elles  facilitent  l'étude 
des  infectes  pour  lefquels  elles  font  employées, 
que  fans  applanir  reutes  les  difficultés  ,  elles 
les  diminuent. 

Quant  aux  Nepa  cV  aux  NotaneBa,  M. 
Stoll  ne  fous-divife  pas  ces  deux  genres  qui 
font  peu  nombreux  en  efpèces. 

Les  planches  m'ont  paru  d'une  très-belle 


cède  ;  il  eft  à  deux  colonnes ,  une  en  Hol- 
landois,  &  l'autre  en  François.  Le  formac 
eft  in-  quarto. 

L'auteur  apprend  par  un  avertiiTement 
placé  en  tète  du  premier  fafcicule ,  qu'il 
avoir  travaillé  avec  M.  Cramer  à  l'ouvrage 
.que  cet  habile  homme  a  publié  fur  les  Pa- 
pillons -,  il  entre  enfuite  en  matière  ,  il  rap- 
porie  les  caractères,  tirés  du  fyftc-me  de 
M.  Linné  ,  des  quatre  genres  dont  il  fe  pro- 
pofe  de  décrire  les  efpèces,  &  il  divife  les 
deux  premiers  genres  en  familles  j  favoir, 
celui  des  Cigales  en  fix  familes. 


Fulgora. 

Foliacet. 

Cruciata. 

Deflext. 

Mannifera  tetigonU. 

Ranatra  faltator'u. 

exécution  ,  très-correctes  pour  le  deffin  Si 
les  couleurs  ;  les  caractères  y  font  bien  ob- 
fervés  &  bien  rendus  ;  les  infectes  font  très-, 
aifés  à  reconnoître. 

Les  defcriptions  font  en  général  concifes, 
fans  manquer  de  clarré,  fans  omettre  rien 
d'efTentiel.  L'auteur  y  indique  la  famille  de 
chaque  Cigale  &  de  chaque  Punaife ,  le 
lieu  où  l'infecte  fe  trouve,  &  il  cite  quel- 
quefois les  auteurs  qui  en  ont  patlé.  Mais  il 
ne  paroîr  pas ,  à  cet  égard  ,  avoir  porté  loin 
(es  recherches.  C'eft  la  parrie  par  laquelle 
pèche  fon  ouvrage  ,  fort  eftimable  d'ailleurs; 
M.  Stoll  auroir  rendu  un  grand  fervice  s'il 
eût  donné  une  fynonymie.  £0  poffédant  fes 
belles  planches  on  eft  à  peu  près  dans  le 
cas  d'un  homme  qui  auroit  les  individus  , 
mais  qui,  s'il  vouloit  favoir  quels]  auteurs 
en  ont  parlé ,  feroit  obligé  de  lire  les  diffé- 

rens, 


PRÉLIMINAIRE. 


cccv 


rens  ouvrages  fur  les  infectes.  Qui  ajoute- 
roit  i  celui  de  M.  Scoll  une  fynonymic  , 
offrirait  dans  ce  genre  un  travail  très-utile 
au  public. 

Si  on  place  à  coté  des  planches  de  M. 
Cramer  celles  de  M.  Scoll ,  on  aura  fur  les 
Papillons  3c  les  Hemiprères  deux  ouvrages 
très  confidérables  qui  peuvent  en  quelque 
forte  ,  par  la  beauté  &  la  fidélité  de  l'exé- 
cution tenir  lieu  d'une  collection  des  indi- 
vidus dans  ce  genre  ;  mais  il  faudrait  ajou- 
ter aux  planches  de  M.  Stoll ,  ce  qui  ne 
manque  pas  à  celles  de  M,  Cramer  ,  une 
fynonymie.  Une  fuite  de  planches  aufli  bien 
exécutées  pour  les  différentes  clafles  d'infec- 
tes formerait  une  forte  de  collection  qui 
comprendrait  un  très- grand  nombre  d'efpè- 
ces ,  &  à  la  faveur  de  laquelle  on  pourrait 
établir  une  méthode  plus  fuivie,  plus  exacte 
que  celle  qui  nous  ont  été  données  jufqu'à 
prefent  :  car  ce  n'eft  qu'en  polTédant  les  ef- 
pèces ,  en  les  comparant  ,  ou  en  en  ayant 
des  figutes  fi  exaétes  qu'elles  puiflent  en  te- 
nir lieu  ,  qu'on  peut  parvenir  à  érablir  une 
méthode  qui  approche  davantage  de  la  per- 
fection,  c'eft-à-dire,  de  rendre  l'étude  plus 
facile  ,  la  connoilTance  des  objets  plus  aifée 
&  plus  certaine. 

S  W  A  M  M  E  R  D  A  M. 

Swammerdam  ,  Docteur  en  Médecine,  de 
l'Univeriué  de  Leyde,  obfervoit  &  écrivoit 
vers  le  milieu  du  liècle  dernier.  Ses  ouvrages 
réunis  compofent  deux  volumes  in-foh  écrits 
à  deux  colonnes  ,  l'une  en  hollandois,  l'autre 
en  latin  ,  ils  font  intitulés  :Biblia.natur&  ,  &c. 
imprimés  à  Amflerdam  en  1 75  7,  &  ornés  de 
planches  en  taille-douce. 

A  la  tête  du  premier  volume  eft  placée  la  vie 
de  l'auteur,  écrite  pat  le  célèbre  Boerhaave  ;  il 
nous  apprend,  en  finiflant  l'hiftoire  de  Swam- 
merdam y  qu'il  a  raflemblé  fes  ouvrages ,  que 
Gaubius ,  dont  le  nom  eft  fameux  par  fes  con- 
noiflances  en  anatomie  &  en  chimie  ,  en  a  fait 
la  traduction  en  latin  j  qu'il  a,  lui  Boerhaave, 

Hijloire  Naturelle  }  Infectes.  Tome  IF. 


dépofé  à  l'académie  de  Leyde  tous  les  nu- 
nuferits  de  ce  grand  homme,  tous  les  def- 
fins,  les  planches  qu'il  avoit  exécutées  lui- 
même  ,  qu'il  a  été  poflible  de  réunir,  &  qui 
ont  fervi  pour  l'édition  de  fes  œuvres  Se 
l'hiftoire  de  fa  vie.  Ainfi  le  favant  le  plus  cé- 
lèbre du  fiècle  dernier  raffembloit  les  œuvres 
de  Swammerdam ,  &  en  a  été  l'éditeur  ;  un 
favant  dont  la  célébrité  approche  de  celle  du 
premier  les  traduifoit  en  latin,  pour  que  les 
hommes  inftruits  de  toutes  les  nations  puflent 
en  profiter.  Ces  feuls  faits  hiftoriques,  garans 
du  fentiment  de  Boerhaave  Se  de  celui  de 
Gaubius  fur  les  œuvres  de  Swammerdam  ,  fuf- 
fifent  pour  aunoncer  au  lecteur  quelle  en  eft  la 
valeur.  La  manière  de  penfer  de  ces  deux  grands 
hommes  à  l'égard  de  Swammerdam ,  n'a  été 
depuis  contredite  parperfonne,  &:  fa  célébrité 
eft  aufli  générale  qu'elle  eft  à  l'abri  des  ré- 
volutions du  temsj  parce  qu'elle  eft  fondée 
fur  des  faits  &  fur  l'obfervation. 

Swammerdam  a  traité  de  plufieurs  infectes 
&  de  quelquesautres  animaux  ;  il  s'eft  particu- 
lièrement attaché  à  faire  connoître  leur  orga- 
nifation  ;  il  l'a  décrite  avec  une  clarté,  dans 
un  détail  que  la  nature  des  objets  dont  il 
s'occupoitparoiflbic  rendre  impoflibles.Mais  fa 
patience  ,  fa  dextériré,fon  ardeur  infarigable 
pour  le  tt avail ,  fa  fagacité  à  trouver  des  moyens 
&desinltrumens,ontfurmonré  routes  les  dif- 
ficultés. On  croiroit  avoir  droir  de  révoquer 
en  doute  ce  qu'il  dit  avoir  vu  ;  mais  il  rap- 
porte comment  il  eft  parvenu  à  le  voir  ;  il 
décrit  les  moyens,  les  infttumens  dont  il  s'eft 
fervi ,  il  dirige  le  lecteur ,  il  découvre  avec 
lui  les  parties  les  unes  après  les  autres ,  il  le 
convainc  en  lui  montrant  en  quelque  forte 
les  objets  ;  il  lui  ôte  le  droit  de  contefter, 
s'il  n'a  répété  les  obfervations  avec  la  même 
patience,  la  mêrns  dextérité,  en  employais 
les  mêmes  moyens  &  les  mêmes  inftrumens. 

Swammerdam,  en  faifant  l'anatomie  de 
difFérens  infectes  appartenais  à  des  genres 
très- éloignés ,  a  donné  le  droit  de  conclure 
pour  les  "dalles  intermédiaires,  &  il  a  fait 
oi   noîtte  i'organifation  des  infeSes  en  géné- 

41 


CCCVJ 

rai.  A  ce  premier  feryice  rendu  à  la  fcience  , 
il  en  a  joint  un  autre  qui  n'eft  pas  moins  im- 
portant &  qui  n'a  pas  moins  contribué  à  fa 
célébrité  ;  c'elf  d'avoir  fait  connoître  en 
quoi  confident  les  changemens  ou  métamor- 
phofes  des  infectes ,  ce  qu'elles  font ,  com- 
ment elles  s'opèrent ,  de  les  avoir  réduites  à 
leurjufte  valeur,  Si.  d'avoir  fubflitué  la  con- 
noillance  du  fait  au  merveilleux  qu'il  pré- 
fente en  apparence ,  Se  que  l'imagination  avoir 
encore  augmentée.  Swammerdam  a  fait  voir 
que  les  métamorphofes  ne  dépendent  que  d'un 
dé/eloppement  fucceflif  ,  que  l'infecte  par- 
fait, le  Papillon,  par  exemple,  eft  renfermé 
Se  contenu  dans  la  Chenille,  qu'il  y  eft  re- 
couvert par  l'enveloppe  de  la  cbryfalide  ,  & 
que  ce  n'eft  qu'après  qu'il  a  dépouillé  les 
tégumens  de  la  Chenille  Se  ceux  de  la  chry- 
falide  ,  qu'il  paroît  fous  la  forme  de  Papillon. 
Les  enveloppes,  félon  qu'elles  font  extérieures, 
croulent  ,  fe  développent,,  &  tombent  les 
premières.  Ainfi,  c'eft  la  Chenille  qui  prend 
la  première  (on  accroiirement,&  fous  la  peau 
qui  la  couvre  fe  développe  enfuite  la  chry- 
falide  ;  elle  paroît  à  l'extérieur  quand  la  peau 
de  la  Chenille  fe  delléche,  fe  fend  8c  tombe; 
à  l'intérieur  de  la  chryfalide  croît  &  fe  dé- 
veloppe le  Papillon  qu'elle  contient,  qui  en 
fort  lorfqu'elle  s'ouvre,  Se  qu'il  en  tire  fes 
membres  qu'elle  enveloppoir.  Mais  dès  l'ori- 
gine le  Papillon  étoit  formé  dans  la  chryfa- 
lide; celle-ci  étoit  contenue  fous  la  peau  de 
la  Chenille  ;  il  ne  manquoit  à  l'un  &  à  l'autre 
que  de  fe  développer.  Les  organes,  de  la  Che- 
31  lie  ont  fervi  d'abord  à  fon  entretien  &  à  fon 
accroinement ,  &  enfuite  à  l'entretien  &  à 
l'accroiflèment  de  la  chryfalide,  &  celle  ci  a 
fourni  aux  mêmes  befoins  à  l'égard  du  Pa- 
pillon. 

Ainfi  ,  pour  rendre  la  chofe  fenfible  par 
un  exemple  qu'on  a  fréquemment  fous  les 
yeux  ,  Swammerdam  compare  le  développe- 
ment fuccelîîf  d'un  Papillon  à  celui  d'une 
fleur.  Elle  fort  de  terre  couverte  d'une  enve- 
loppe qui  la  cache  &  fous  une  forme  qui  n'a 
aucun  rapport  à  ce  qu'elle  deviendra  ,  l'enve- 
loppes ouvre,  tombe,  Si  lailTeparoître  le  calice 


DIS    COURS 


fermé  ou  le  bouton  qui  n'a  encore  aucun  rap* 
port  de  refTemblance  avec  la  fleur;  elle  s'am- 
plifie ,  elle  croît  fous  le  calice,  elle  l'ouvre» 
l'écarté,  &  l'on  découvre  la  fleur  ou  les  pé- 
talles,  comme  le  Papillon  paroît  en  fe  tirant 
de  la  chyfalide.  Mais  ce  n'eût  été  rien  d'avoir 
avancé  ces  faits  ,  ce  n'eût  été  qu'avoir  fait 
une  fuppofition  ingénieufe  de  ce  qu'il  eft 
facile  de  remarquer  dans  le  régne  végétal,  à 
ce  qu'il  eft  bien  plus  difficile  d'obferver  dans 
les  infectes.  Cette  marche  n'eft  pas  celle  de 
Swammerdam  ,  il  ne  forme  point  de  conjec- 
tures, mais  il  obferve,  il  rend  compte  des 
faits  &  de  la  manière  dont  il  eft  parvenu  à 
les  reconnoître.  Il  avoir  remarqué  que  la  par- 
tie graiifeufe  des  infectes  eft  le  plus  grand 
obftacle  qu'on  a  à  combattre  pour  diftin- 
guer  leurs  vifeères  qu'elle  couvre ,  &  reconnoî- 
tre leur  organisation;  mais  que  cette  matière 
fe  diffout  parfairement  dans  l'huile  de  théré- 
benthine  \  que  fi  les  infectes  y  demeurent  plon- 
gés quelque  terns,  qu'on  les  retire  enfuite  > 
la  thérébenthine ,  venant  à  s'évaporer ,  laifTe 
la  matière  graifTeufe  qu'elle  avoit  difloute  en. 
forme  d'un  fédiment  femblableà  de  la  chaux  J 
qu'on  enlève  totalement  ce  fédiment  par  des 
lotions  d'eau  répétées,  Se  qu'alors  les  vifeères 
paroiflent  à  nud.  Ainfi,  par  ce  premier  pro- 
cédé ,  il  mettoit  les  vifeères  des  infectes  en 
étatd'êrre  obfervés,  Se  ilécaitoit  le  plus  grand 
obftacle  à  reconnoître  l'organifation  qu'il 
cherchoit  à  pénétrer;  par  le  fuivant,  il  décou- 
vroit  l'infecte  patfait  dans  la  larve,  ou  le  Pa- 
pillon dans  la  Chenille,  &  il  les  fit  fouvent 
voir  à  un  grand  nombre  de  témoins.  Il  faifif- 
foit  la  Chenille  au  moment  où  elle  file,  il  l'a 
plongeoir  fufpendue  à  fon  fil  ,  dans  de  l'eau 
très-chaude,  la  retirait  Se  la  replongeoit  fue- 
ceffivement,  il  la  dépouilloit enfuite  aifément 
de  l'épidémie  ,  Se  il  la  plongeoir  après  dans 
une  liqueur  compofée  de  parties  égales  de 
vinaigre diftillé  Se  d'efprit  de  vin.  Parce  pro- 
cédé la  larve  ou  la  Chenille  acquéroient  une 
confiftance  à  la  faveur  de  laquelle  Swammer- 
dam enlevoit  fucceflîvemenr ,  fous  les  yeux 
de  ceux  devant  qui  il  travailloir ,  les  tégu- 
mens extérieurs ,  les  féparoit  des  parties  in- 
ternes fans  toucher  à  celles  ci ,  Se  parvenait 


PRELIMINAIRE. 


Ac  cette  façon  à  montrer  la  chryfalide ,  après 
avoir  enlevé  les  tégumens  de  Chenille  ;  le  Pa- 
pillon, après  avoir  de  même  enlevé  l'enve- 
loppe de  chryfalide  ,  &  démontroit  par  con- 
féquent  à  l'œil  que  le  Papillon  eft  contenu 
dans  la  Chenille.  V.  vita  auélor.  avant-der- 
nière page. 

Ce  qu'on  vient  de  lire  fuffit  pour  donner 
une  idée  de  la  manière  dont  Swammerdam 
procédoit,  du  degré  de  croyance  que  l'on 
doit  aux  faits  qu'il  rapporte  ;  fa  découverte 
fur  la  manière  dont  s'opèrent  les  métamor- 
phofes, fur  ce  qu'elles  font,  la  defcription 
anatomique  qu'il  a  faice  de  divers  infectes  & 
de  plufieursautresanimauxdont  l'organifation 
n'étoit  pas  mieux  connue  ,  font  les  deux  parties 
de  fon  ouvrage  qui  lui  ont  acquis  une  réputa- 
tion immortelle.  Aucun  autre  auteur  n'a  rendu 
de  plus  importans  fervices  à  la  fcience  ,  Se 
Swammerdam ,  indépendamment  des  con- 
iioiffances  dont  il  l'a  enrichie,  a  tracé  la  route 
à  ceux  qui,  comme  lui,  prétendent  à  des  dé- 
couvertes vraiment  inftructives ,  qui  avancent 
la  fcience  Se  qui  méritent  la  reconnoifiance 
des  vrais  favans. 

Cependant  il  n'a  pas  nég'igé  la  partie  hif- 
torique  dans  certains  cas.  S'il  m'eft  permis 
d'apprécier  ce  grand  homme,  je  dirai  que 
la  patience,  l'exactitude,  l'amour  du  vrai  , 
formoient  fon  caraâère  ;  qu'il  joignoit  à  ces 
excellentes  qualités  une  dextérité  &  une  faga- 
cité  rares  dans  l'exécution  Se  dans  la  recherche 
des  moyens  :  mais  Swammerdam  ,  né  pour 
obferver  Se  découvrir ,  manquoir  de  génie  pour 
conclure  d'après  fes  propres  obfervations,  pour 
les  généralifer  &  en  tirer  de  grands  rélultats  ; 
ainfi  il  voit  tout  en  particulier,  mais  il  com- 
pare peu  ;  il  met  les  autres  en  état  de  tirer  des 
conféquences ,  Si  il  s'arrête  au  point  le  plus 
fatisfaifant  pour  un  efprit  qui  réfléchit.  En 
décrivant  l'organe  de  la  vue  des  infectes  diur- 
nes Se  des  infectes  nocturnes ,  la  manière  dont 
refpirent  les  infectes  terreftres  &  les  infectes 
aquatiques,  il  ne  compare  pas  les  premiers 
aux  oifeaux  de  nuit  Se  aux  oifeaux  diurnes  ; 
tes  féconds  aux  Poiflons  Se  aux  animaux  cer- 


CCCVij 

refîtes ,  Se  il  ne  découvre  pas  dans  l'organi- 
fation le  principe  des  habitudes  ,  &c;  il  voie 
tout  ce  que  les  yeux  peuvent  appsrcevoir,  & 
très  peu  de  ce  que  la  réflexion  peut  découvrir 
en  comparant  les  faits  &  en  en  tirant  les  ré- 
fultics  qu'ils  préfentent.  Enfin,  pour  ne  rien 
diflimuler ,  on  eft  fâché,  eu  lifant  l'excellent 
ouvrage  de  Swammerdam ,  que  des  digref- 
fions  longues  &'  trop  fréquentes ,  dictées  par 
un  efprit  de  piété,  détournent  l'attention  de 
l'objet  principal. 

Quoiqu'on  ait  donné  ,  dans  la  collection 
académique ,  un  précis  ries  ouvrages  de  Swam- 
merdam, je  crois  devoir  faire  connoître,  au 
moins  en  abrégé ,  les  objets  fur  lefquels  il  a 
augmenté  nos  connoilfances  en  particulier , 
après  avoir  rendu  compte  des  fervices  qu'il 
a  rendus  à  la  fcience  en  général.  Mais  la  notice 
qu'on  a  déjà  donnée  de  fes  obfervations ,  tant 
dans  l'ouvrage  que  je  viens  de  citer ,  que  dans 
beaucoup  d'autres ,  Se  la  néceflîté  fur-tout  de 
méditer  fes  obfervations  pour  qui  veut  être 
réellement  inftruit,  me  difpenfent  d'entrer 
dans  de  longs  détails. 

Swammerdam  commence  par  définir  ce 
qu'il  entend  par  changement  ou  métamdrphofe. 
Ce  n'eft  que  le  développement  lent  des  par- 
ties \  il  expofe  enfuite  pourquoi  ce  change- 
ment a  paru  fi  étonnant  &  fi  merveilleux  ; 
il  établit  quatre  fortes  de  changemens  ou  de 
métamorphofes ,  qui  toutes  quatre  ne  cot>- 
fillent  que  dans  le  développement  fucceffif 
qui  eft  la  bafe  de  toute  metamorphofe  ;.il 
prouve  les  aflertions  précédentes  par  des 
exemples  pris  de  différens  infectes.  Tel  eft  le 
plan  de  fon  ouvrage  expofé  par  lui  même  à 
la  fin  du  chapitre  premier.  Il  diflerte  fort 
au  long ,  dans  le  fécond ,  fur  l'aiTertion  que 
le  développement  eft  le  principe  de  toute 
métamorphofe  ;  il  examine  enfuite  comment 
la  larve  fe  change  en  chryfalide.  Dans  le 
chapitre  troifième ,  il  expofe  pourquoi  les 
métamorphofes  ont  été  fi  mal  connues,  Ci 
mal  expliquées;  il  rapporte  &  réfure  les  opi- 
nions des  philofophes  fur  cet  objet  ,  Se  en 
particulier  le  fentiment  d'Harvé ,  qui  com- 


CCCV11J 


DISCOURS 


paroir  la  chrysalide  à  un  œuf,  Si  qui  penfoir 
qu'elle  en  remplilToit  les  fondions.  Il  diftingue 
ou  établit,  dans  le  chapitre  quatrième  t  quatre 
fortes  ou  ordres  de  métamorphofes. 

Le  premier  ordre  comprend  les  infectes 
qui  forrent  de  l'œuf  avec  tous  leurs  membres, 
qui  ne  fubilfent  d'autre  changement  que  l'ac- 
croiffément  de  leurs  parties ,  mais  qui ,  pen- 
dant que  cet  accroillement  a  lieu  ,  changent 
de  peau  un  pi  us  ou  moins  grand  nombre  de 
fois. 

Le  fécond  ordre  eft  celui  dans  lequel  l'in- 
fecte naît  ou  fort  de  l'œuf  pourvu  de  fix 
pieds ,  mais  privé  d'aîles  qui  fe  développent 
par  la  fuite  ;  Se  cet  infecte ,  pendant  que  ce 
développement  s'opère ,  eft  en  nymphe. 

Dans  le  troifième  ordre  font  compris  les  in- 
fectes qui  fortent  de  l'œuf  fous  la  forme  d'un 
Ver  ou  d'une  Chenille  à  fîx  pattes ,  ou  à  un 
plus  grand  nombre,  ou  fans  pattes  ,  &  dont 
les  membres  croiiîènt  fous  leur  première  en- 
veloppe ,  ou  fous  la  peau  de  Ver  ou  de  Che- 
nille ,  jufqu'à  ce  qu'ayant  dépouillé  cette 
peau,  ils  paroiffént  fous  la  forme  de  chry- 
falide. 

Les  infectes  du  quatrième  ordre  ne  diffé- 
rent de  ceux  du  troifième  ,  qu'en  ce  qu'ils 
deviennent  chryfalidzs  fous  leur  première 
peau  qui  s'endurcit ,  &  qu'ils  ne  quittent 
pas  pour  palier  à  l'état  de  chryfalide. 

Après  avoir  déterminé  les  quatre  fortes  de 
changemens  qui  arrivent  aux  infectes,  Swam- 
merdam reprend  chaque  ordre,  fait  rénumé- 
ration des  infectes  qui  doivent  y  être  rappor- 
tés ,  &  cite  pour  exemples  de  chaque  forte 
de  changemens  différentes  efpèces  d'infectes 
à  l'égard  defquels  il  entre  dans  les  détails  les 
plus  circonftanciés.  Il  ne  m'eft  pas  poffible 
de  les  fuivte,  j'indiquerai  donc  feu'ement  les 
matières  dont  il  eft  traité,  &  les  faits' les  plus 
remarquables  qu'elles  préfentenr. 

Les  infectes  du  premier  ordre  fent,  V Arai- 
gnée t  la  Tique,  le  Pou,  le  Monocle,  Pulcx 


arborefcens ,  le  Cloporte  ,  la  Scolopendre 
Swammerdam  ajoute  à  la  même  lifte  la  LC 
mace  Se  la  Sang  fue.  Mais  ces  animaux  ne 
doivent  pas  être  compris  parmi  les  infectes  \ 
d'un  autre  côté ,  les  genres  indiqués  par  Swarr- 
merdam  ne  comprennent  pas  tous  les  infectes 
du  premier  ordre  ;  mais  il  fuffit  de  favoir  que 
c'eft  dans  cet  ordre  qu'on  doit  placer  tous  les 
infectes  qui  ne  fubillent  pas  de  changement 
de  forme.  Au  relie,  Swammerdam  ne  fe 
borne  pas  à  l'énumération  sèche  que  je  viens 
de  préfenter;  il  traite  d'abord  de  l'accroif- 
fement  des  parties  dans  les  infectes  du  pre- 
mier &  des  trois  ordres  fubféquens;  il  compare 
cet  accroilîement  à  celui  des  végétaux  \  il 
regarde  l'œuf  dont  l'infecte  fort  fous  fa  forme 
parfaite  comme  une  nymphe ,  &  le  nomme 
nymphe  ovoïde;  il  fait  enfuite  l'énumération 
des  infectes  du  premier  ordre,  &  il  rapporte 
des  obfervations  fur  chacun  de  ces  infectes  , 
en  particulier  fur  l'Araignée  ;  il  les  appelle 
en  général  nymphe  animale. 

Il  prend  après  le  Pou  pour  exemple  d'un 
développement  ou  accroiffement  de  parties 
du  premier  ordre.  Il  examine  d'abord  les 
parties  externes ,  Se  il  entre  enfuite  dans  un 
détail  très  circonftancié  des  parties  internes^ 
En  fendant  la  peau  fur  le  dos ,  on  voir 
aufîi-tôt  paroître  des  gouttes  de  fang.  En  les 
examinant  au  microfeope  on  reconnoît  qu'el- 
les font  compofées  de  globules  tranfparens» 
Sous  la  peau  font  placées  des  fibres  mufeu- 
laires  de  trois  efpcces  qui  fervent  aux  mou- 
vemens  des  anneaux  dont  le  ventre  eft  com- 
pofé.  Defcription  de  ces  fibres.  On  ne 
trouve  pas  deiîbus  le  cœur  comme  dans- 
les  autres  infectes ,  ce  qui  vient  peut- 
être  du  mouvement  continuel  de  l'eftomac 
Se  de  l'extrême  petiteffe  du  cœur ,  deux 
conditions  qui  en  rendent  la  vue  très  dif- 
ficile. 

Les  trachées  forment  feules  une  grande 
partie  de  la  fubftance  du  Pou  ;  elles  fe  ré- 
pandent en  grand  nombre  dans  rous  fes 
membres ,  elles  pénètrent  dans  le  corps  graif- 
feux  formé  par  de  très  petits  globules  >  \s% 


PRÉLIMINAIRE. 


trachées  font  compofées  d'anneaux  cartila- 
g'neux,  qui  forment  des  fpirales.  Se  d'anneaux 
membraneux  ;  ces  anneaux  deviennent  de  plus 
en  plus  petits  dans  les  dernières  ramifications 
Se  finiflent  en  un  filet  membraneux.  Swam- 
merdam n'a  pas  examiné  ,  il  en  avertit,  fi 
les  trachées  fe  dépouillent  d'un  épiderme 
interne  quand  le  Pou  mue  ,  comme  il  arrive 
aux  infectes  des  autres  ordres  ;  les  trachées 
aboutirent  à  l'extérieur  à  quatorze  orificfs 
ou  points  refpiratoires  ,  fuivant  l'exprelTion 
de  l'auteur  (ce  font  les  ftigmares)  leur  fitua- 
«on  ;  les  anaftomofes  des  trachées  &  leur  tra- 
jet dans  toutes  les  parties  fans  exception.  Ici 
Swammerdam  interrompt  l'examen  des  par- 
ties fuivant  qu'elleï  fe  préfentent,  pour  les 
fuivre  félon  qu'elles  fervent  à  la  digeftion, 
à  la  génération  ,  au  mouvement  vital  ou 
volontaire ,  comme  le  cerveau  ,  la  moelle  épi- 
niète ,  les  netfs. 

Le  Pou  a  pour  bouche  un  aiguillon  creux, 
fa  fituation  ,  fa  defeription,  fa  gaîne,  &c. 

L'eftomac  eft  en  partie  lîtué  dans  le  corce- 
lit  y  Se  en  plus  grande  partie  dans  \!  abdomen. 
Il  eft  compofé  de  deux  tuniques  ;  l'intérieute 
eft  parfemée  d'un  nombre  inexprimable  de 
ramifications  des  trachées  ;  l'une  Se  l'autre , 
Se  fur-tout  l'extérieure  ,  font  remplies  de 
globules  granuleux  i  .  Font  ils  partie  des 
tuniques,  ou  ne  font-ce  que  des  points  graif- 
feux  ?  Swammerdam  n'ofe  le  décider. 

Sous  l'eftomac,  dans  l'abdomen,  eft  placé 
un  corps  compofé  d'un  amas  de  globules  , 
d'une  rexture  plus  compacte  que  toutes  les 
autres  parties  ,  d'une  figure  irrégulière,  for 
tement  adhérent  à  l'eftomac. 

Swammerdam  penfe  qu'on  doit  regarder 
ce  corps  comme  le  pancréas ,  quoique  Hooke 
l'ait  confidéré  comme  le  foie. 


tccix 

A  l'extrémité  de  l'eftomac  eft  le  pylora 
qui  s'ouvre  dans  un  inteftin  grêle  de  la  même 
rexture  que  l'eftomac,  qui  fe  refterre  &  fe 
dilate  dans  fon  trajet  ,  qui  a  la  forme  de 
la  lettre  ci  couchée  \  il  aboutit  à  quatre  vaif- 
feaux  ou  appendices  qui  font  quatre  inteftinS 
cœcum  ,  qui  fe  trouvant  également  dans  tous» 
les  infectes  ;  après  ces  quatte  vaitTeaux  eft 
fitué  le  colon  qui  fe  dilate  à  fou  extrémité 
en  une  cavité  ou  cloaque  }  où  les  excrémen* 
fe  moulent;  au-deflous  eft  le  rectum  qui 
aboutie  eu-delTus  du  v&ntre  à  fa  jondion  avec 
la  queue. 

Swammerdam  revient  à  l'eftomac,  il  df« 
qu  il  eft  dans  un  mouvement  continuel ,  Sa 
pour  en  donnet  une  idée  y  il  l'a  repréfenté 
dans  trois  états  ,  deux  da  contraction  Se  un 
de  dilatation;  il  examine  enfuite  comment 
le  Pou  fuce  le  fang  dont  il  fe  nourrit^  com- 
ment le  fang  palfe  de  Paiguillon  dans  l'ef- 
tomac. 

La  moelle  épinière  prend  fon  origine  à  /* 
poitrine  Se  s'étend  jufqu'à  la  dernière  paire 
des  pattes  ;  elle  eft  compofée  de  trois  cau- 
sions ou  renftemens  qui  fourniiïent  de  cha- 
que côté  trois  nerfs  qui  fe  diftribuent  aux 
pattes;  en-delfbus  elle  donne  naiffance  à  fix 
nerfs  qui  fe  portent  aux  vifeères  ;  la  mem- 
brane qui  la  revêt  eft  couverte  d'un  grand 
nombre  de  trachées.  A  fa  naiffance  la  moelle 
épinière  eft  très-déliée  Se  infiniment  tenue- 
elle  s'unit  en  cet  endroit  au  cerveau  qui  3 
la  forme  d'une  poire,  qui  eft  divifé  en  deux 
lobes ,  Se  couvert  par  la  dure-mère.  II  eft 
très-difficile  à  reconnoître  Se  à  féparer  des 
parties  cjui  le  couvrent. 

Les  nerfs  optiques  font  Fort  courrs,  cV 
au  deffus  font  les  yeux  fi  petits  que  Swam- 
merdam n'a  pu  en  faire  la  diffècuon  comme 
il  l'eût  defiré  j   il  croit  cependant  y  avoir 


Ci  )  Ces  globules  ne  font-ils  pis  des  corps  glanduleux  qui  fourniflent  le  fuc  gaftrique  ;  Se  n'eft-ce  pw 
la  même  organisation  pour  l'ettomac  cl«  tous  les  animaux  ? 


cccx 

reconnu  l'uvée  Se   la  cornée ,  qui  lui  a  paru 

à  facettes  hexagones. 

Je  ne  peux  ,  dit  Swammerdam ,  déter- 
miner fi  le  Pou  doit  être  divifé  en  mâle 
Se  femelle;  s'il  a  deux  fexes  diftinâs ,  ou 
s'il  eft  hermaphrodite;  il  s'accouple  ,  il  eft 
vrai  ,  mais  la  Limace  s'accouple  aufli  }  &  , 
dans  quarante  Poux  que  j'ai  diflequés ,  j'ai 
trouvé  un  ovaire  ,  en  foi  te  que  X ovaire  Se 
le  pénil  peuvent  fe  rencontrer  dans  le  même 
individu.  Mais  Swammetdam  n'a  pu  dé- 
couvrir le  dernier.  Penem  nallum  animad- 
verti ,  quantumvis  ovarium  difiinciijjime  vi- 
derim. 

L'ovaire  s'étend  dans  toute  la  capacité  du 
ventre,  &  remonte  par  fes  appendices  juf- 
qu'au  thorax.  Les  œufs  font  fi  apparens  fur 
l'ovaire,  que  Swammerdam  y  en  acompte 
dix  grands  Se  quarante-quatre  petits.  Jl  eft 
double  ,  &  chacune  de  fes  deux  portions 
eft  divifée  en  cinq  canaux,  ou  conduits 
ovaires ,  oviduclus ,  qui  fe  réunifient  tous  dix 
en  un  canal ,  après  lequel  on  trouve  la  ma- 
trice •,  à  l'extrémité  du  canal  eft  fitué  un  fac 
qui  s'ouvre  dans  la  matrice,  Se  qui  y  verfeun 
gluten  dont  les  œufs  s'imprègnent  à  leur 
partage,  par-delà  le  fac  eft  le  col  de  la 
matrice ,  puis  un  étranglement  qui  aboutit 
à  la  vulve. 

Du  Pou  Swammerdam  pafle  au  Mono- 
cle ,  Pulex  arborefcens  ;  il  n'entre  pas  dans 
d'aufli  grands  détails;  les  parties  qui  lui 
paroiflent  les  plus  dignes  de  remarque  dans 
cet  infecte  ,  font  les  bras  qu'il  porte  près  de 
la  tête,  &  qui  fervent  à  fes  mouvemens. 
Ils  nailfent  chacun  d'un  tronc  qui  a  quelque 
rapport  avec  l'os  du  bras  articulé  avec  l'omo- 
plate-, ce  tronc  fe  divife  en  deux  rameaux, 
chacun  de  ceux-ci  en  trois  ,  &c.  Mais  ce 
qui  eft  fur-tout  remarquable,  c'eft  que,  fui- 
vant  les  mouvemens  que  l'infecte  leur  com- 
munique ,  il  fe  ditige  en  avant  par  une 
ligne  droite,  il  plonge  au  fond  de  l'eau, 
ou  il  remonte  à  fa  furface ,  ou  il  fait  tour- 
net  toutes  les  parties  de  fon  cojps  enfemble 


DISCOURS 


comme  autour  d'un  axe  3  Se  il  trace  un 
cercle  fut  lui-même.  Swammerdam  décrit 
les  différens  mouvemens  des  bras  qui  fer- 
vent aux  trois  dirlérens  mouvemens  de  l'in- 
fecte ,  Se  il  fait  voir  que  le  Monocle  fe 
meut  dans  l'eau  par  des  mouvemens  de 
fes  bras  analogues  aux  mouvemens  des  aîles 
des  oifeaux  ,  par  le  moyen  defquels  ceux  ci 
exercent  les  mêmes  mouvemens  dans  l'air. 
Il  décrit  enfuite  fuccinctcment  les  parties 
internes  du  Monocle;  il  dit  qu'étant  en 
France,  il  vit  une  fi  grande  quantité  de  ces 
infectes  fur  l'eau  d'un  abreuvoir  au  bois  de 
Vincennes ,  que  l'eau  en  paroifloit  de  cou- 
leur de  fang  ;  Se  à  l'occafion  de  ces  mêmes 
Monocles  ,  il  prévient  que  ,  pour  découvrit 
les  infectes  qui  fe  trouvent  dans  l'eau ,  au- 
cun inftrument  ne  lui  a  paru  aufli  commode 
qu'une  utinale  de  verre.  L'eau  fe  précipite 
dans  ce  vale  qu'on  y  enfonce  ,  entraîne  les 
infectes  ;  en  regarJant  enfuite  le  ventre  du 
vafe  oppofé  à  la  lumière  ,  fi  que!qu'infi_cte 
ù  meut  dans  l'eau,  on  le  découvre  &  on 
le  retire  aifément  pour  l'obferver. 

Le  troifième  &  dernier  infeétequeSwam» 
merdam  cite  pour  exemple  des  changemens 
dn  premier  otdre  ,  eft  le  Scorpion.  Il  dif- 
fère des  infectes  du  même  ordre  en  ce  qu'il 
eft  vivipare ,  Se  qu'il  dépofe  fes  œufs  dans 
fon  intérieur ,  où  le  petit  fe  développe  ,  Se 
où  il  fort  de  l'œuf.  On  doit  divifer  le  Scorpion 
entête, poitrine,  ou  corcelet  Se  ventre.  La  tête 
eft  comme  réunie  avec  le  corcelet;  au  mi- 
lieu font  fitués  deux  yeux,&  deux  autres  en- 
devant,  plus  vers  la  partie  antérieure;  au- 
deflbus  font  placés  deux  bras  ou  pinces  qui 
fetvent  de  mâchoires.  L'infecle  retire  à  vo- 
lonté ces  pinces ,  ou  les  fait  fortir  de  fa 
bouche. 

Au-defibus  du  corcelet  font  placées  huit 
pattes  divifées  en  fix  articles ,  dont  le  dernier 
finit  en  un  crochet  bifurqué.  En  devant  de  la 
tête  eft  fitué  de  chaque  côté  une  forte  pince 
femblable  à  celle  des  Crabes.  Le  ventre  jeft 
compofé  de  fept  anneaux  ,  dont  le  dernier 
donne  naiflance  à  une  queue  aufli  compofée 


P  R  Ê  L  1  M  I  N  A  1  R  E. 


cccxj 


de  fept  articles,  dont  le  dernier  fe  termine 
en  aiguillon,  à  l'égard  duquel  Swammer- 
darn  n'a  pu  reconnoître  ,  s'il  aboutit  à  un 
fac  où  s'amaffe  le  venin,  ce  que  cependant 
il  foupçomie.  Il  remarque  qu'il  y  a  des 
différences  entre  certaines  efpèces  de  Scor- 
pions dans  les  parties  dont  il  vient  de  patler. 
Par  exemple,  il  a  compté  deux  grands  yeux 
&  douze  petits  fur  un  Scorpion,  &C.  il  dit 
qu'on  trouve  en  Hollande  de  très  -  petits 
Scorpions  qui  ne  font  pas  plus  grands  qu'une 
Punaife,  ci  d'après  la  defeription  qu'il  .en 
fait  ,  on  reconnoît  le  Scorpion  -  Araignée  , 
ou  l'infecte  auquel  ce  nom  a  été  donné  de- 
puis. Il  fe  borne  à  considérer  les  parties 
externes ,  &  il  n'examine  pas  les  parties  in- 
ternes. 11  traite  enfuite  de  l'Anatomie  très- 
détaillée  de  diverfes  coquilles ,  ou  plutôt  des 
Vers  qui  les  habitent.  Mais  cet  objet  m'eft 
étranger.  Je  palfe  donc  au  fécond  ordre  de 
changement. 

Dans  ce  fécond  ordre  les  infectes  ne  cef- 
fent  pas  de  fe  mouvoir,  de  prendre  de  la 
nourriture.  Mais  les  uns  acquièrent  leur  der- 
nière forme  fous  la  peau  de  larve ,  qui  con- 
ferve  ,  fans  interruption  ,  la  propriété  de  fe 
mouvoir  &  de  fe  nourrir,  &  n'atteignent  à 
l'état  parfait  qu'en  dépouillant  la  peau  de 
larve,  fans  avoir  celle  de  fe  mouvoir  &  de 
prendre  des  alimens  \  les  autres  ne  ceflent 
pas  non  plus  de  fe  mouvoir  &  de  fe  nour- 
rir ,  mais  déjà  femblables  à  ce  qu'ils  de- 
viendront, il  ne  leur  manque  que  des  aîles 
qui  pouffent ,  &  fe  développeur  à  peu  près 
comme  le  bouton  d'une  plante.  Difonsdonc 
que  les  infectes  du  fécond  ordre  ne  cefTenr 
point  de  fe  mouvoir  &  de  fe  nourrir,  & 
que  c'eft  ce  qui  les  diftingue  des  infectes  du 
troifième  cV  quatrième  ordre  \  mais  que  parmi 
ceux  du  fécond  ,  les  uns  font  couverts  d'une 
enveloppe  qui  cache  leur  forme  vraie  fous 
laquelle  ils  ne  paroifTent  qu'en  quittant  cette 
enveloppe;  que  les  auttes  n'étant  pas  re- 
couverts par  une  enveloppe  qui  déguife  leur 
forme ,  mais  déjà  femblables  à  ce  qu'ils 
deviendront,  n'en  diffère  que  par  le  manque 
d  aîles  ;  que   le  changement   des   premiers 


confifte  à  acquérir  des  aîles  fous  l'enveloppe 
qui  les  cache ,  &  à  dépouiller  cette  enve- 
loppe; celui  des  féconds,  à  acquérir  Ample- 
ment des  aîles,  &  à  les  acquérir  ànud.  Ce 
que  je  viens  de  dire  m'a  paru  le  fens  le  plus 
clair  Se  le  plus  précis  d'obfervations  aiïez 
longues ,  &  peut-être  peu  lumineufes  ou 
difficiles  à  entendre,  qui  commencent  l'hif- 
toire  des  infectes  du  fécond  ordre.  D'ail- 
leurs l'énumération  de  ces  infectes  confirme 
le  fens  fous  lequel  je  préfente  ces  obferva- 
tions. 

Les  infectes  que  Swammerdam  mer  au 
rang  du  fécond  ordre  de  changemens  font, 
la  Demoifelk  ,  Moritlla  five  Orfodaena  , 
Hadr.  Junii.  Libella,  Motif.  Perla,  Aldrov  ; 
la  Sauterelle  ,  le  Gryllon  _,  la  Cigale  ,  le 
Taupe-Gryllon  ,  la  Blatte,  enfuite  les  Pu- 
naifes  de  terre  qui  volent ,  Cimices  volantes 
tetreftres ,  les  Punaifes  d'eau  volantes ,  deux 
efpèces  d'infectes  que  Swammerdam  défîgne 
fans  donner  de  nom  au  premier,  dont  il 
appelle  le  fécond  Tipules  aquatiques,  8c 
qu'il  n'eft  pas  facile  de  reconnoître  ;  ce  donc 
je  ne  m'occupe  pas  dans  ce  moment.  Suivent 
le  Scorpion  aquatique,  Nepa,  le  Noclonecla 
ou  Punaife  à  avirons  &  l'Ephémère. 

Première  exemple  du  fécond  ordre  de 
changemenr,  fig.  i,  nQ.  i. 

Le  Ver  de  la  Demoifelie  renfermé  dans 
l'œuf,  &  appelle  par  Swammerdam  dans 
cer  état ,  comme  les  autres  iniectes  du  même 
ordre  avant  leur  fortie  de  l'œuf,  Nympha- 
yermiculus. 

Point  de  deferiprion  de  la  figure  qui  pré- 
fente un  ceuf  oblong ,  au  centre  duquel  & 
fuivant  fon  grand  axe ,  eft  placé  un  Ver 
oblong  &  cylindrique.  Les  œufs  font  atta- 
chés le  long  des  ovaires  qui  onr  la  plus  par- 
faite reffemblance  avec  ceux  des  Poilfons  6c 
qui  font  de  même  compofés  d'œufs  accumu- 
lés près  les  uns  des  autres.  N°.  z.  L'œuf 
de  grofleur  naturelle.  N°.  j.  Le  Ver  au 
fortir  de  l'œuf,  mais  groffi.  Il  eft  hexapode- 


CCCXIJ 

oblon<* ,  &•  on  y  réconnoît  déjà  la  forme  de 
la  Demoifelle,  mais  moins  alongée,  on  ne 
lui  voit  encore  aucun  traie  qui  rappelle  l'idée 
des  aîles.  N8.  4.  Le  m"me  Ver  qui  a  gran- 
di ,  &  fur  le  corcelet  duquel  on  réconnoît 
les  fourreaux  des  aîles.  N°.  5.  Le  Ver  par- 
venu au  terme  de  fon  accroiiïement,  Se  fes 
aîles  aufli  formées  ,  mais  pliées  fur  elles- 
mêmes  ,  &c  renfermées  fous  les  émis  qui  cou- 
vrent le  dos.  N°.  6,  Le  Ver  parvenu  à  fon 
dernier  terme,  &  ayant  quitté  l'enveloppe 
qui  le  couvroit ,  ou  la  nymphe. 

Tig,  2.  LeVer,ou  plutôt  la  nymphe,  dans 
l*ac~tion  de  Ce  tirer  de  fon  en  veloppe.de  déployer 
fes  aîles. Swammerdam  afligne  pour  nourriture 
aux  Vers  &  aux  nymphes,  le  limon  &  la  vafe 
des  eaux  dans  lefquelles  ils  vivent  ;  il  eft 
yrai  qu'on  les  trouve  dans  la  vafe;  mais 
«lie  n'eft  pas  leur  aliment:  ils  dévorent  d'au- 
tres infe&es  aquatiques. 

Defcrjption  des  œufs  dépofés  par  les  Demoi- 
f elles  dans  les  eaux  où  ils  doivent  éclorre.  Lorf- 
•  ue  les  Vers  ou  nymphes  ont  acquis  leur  gran- 
deur il  s  quittent  les  eaux,  fe  fixent  fur  les  tiges 
<}e  quelque  plante,  s'y  cramponnent  à  l'aide 
des  crochets  de  leurs  fix  pattes ,  s'y  déga- 
gent de  leur  enveloppe  qui  fe  fend  fur  le 
çjos,  en  tirent  leurs,  différentes  parties;  les 
aîles  fe  déploient,  s'aftermifTent  &  la  De- 
moifelle prend  l'ellor.  Elle  eft  deftinée  à 
cjonner  la  charte  à  d'autres  infeâes  qui  lui 
fervent  de  proie. 

Elle  a  deux  yeux  à  refeau  très-gros  ,  qui 
forment  la  plus  grande  partie  du  volume  da 
Ja  tête,  Se  qui  jettent  un  brillant  ou  éclat 
fort  vif  j  quatre  aîles  membraneiifes ,  très- 
fprtes ,  à  l'aide  defquelles,  elle  fe  meut  avec 
rapidité  Se  en  tout  fens  dans  l'air  à  la  ma- 
nière de  l'hirondelle ,  frappant  comme  elle 
l'air',  &  le  coupant  avec  fes  aîles,  comme 
îjyec  des  rames. 

Au-dedans  de  la  bouche  font  deux  for- 
tes dents  couvertes  par  une  lèvre  avec  la- 
quelle la  Demoifelle  qu'on  faifit  pince  vi- 


DISCOURS 


vement.  Swammerdam  pouvoir  ajouter  qu'elle 
fe  fert  aufli  de  fes  dents  pour  fe  défendre , 
6c  que  fa  lèvre  lui  fert  à  retenir ,  manier, 
retourner  fa  proie. 

Les  pieds  font  très-courts  en  comparaifon 
des  aîles ,  aufli  les  Demoifelles  marchent- 
elles  peu  fur  le  terrain  uni ,  Se  elles  fe  fixent 
fur  l'extrémité  des  branches  j  elles  ne  peu- 
vent, comme  les  Papillons,  élever  perpen- 
diculairement  leurs  aîles,  ce  qui  fait  que 
pofées  à  terre  elles  s'envclent  difficilement; 
elles  ne  peuvent  fupporter  un  long  jeûne  Se 
ne  vivent  pas,  il  on  ne  leur  fournit  tous  les 
jours  quelques  infeâes  ;  elles  cherchent  le 
foleil  dont  la  chaleur  les  anime;  elles  font 
au  contraire  fédentaires  dans  les  jours  fom- 
bres.  J'ai  rapporté  ces  faits  hiftoriqu^s  pour 
prouver ,  comme  je  l'ai  avancé ,  que  Swam- 
merdam n'a  pas  négligé  cette  partie  de  l'hi£« 
toire  des  infe&es. 

Le  corcelet  à  l'infertion  des  ailes  eft  chargé 
de  fibres  mufculaires ,  qui  fervent  aux  mou- 
vemens  des  pieds  &  des  aîles;  ces  fibres  font 
traverfées  par  le  coeur,  l'çefophage&  la  moel- 
le épinière,  dont  la  plus  grande  portion  ,  s'é- 
tend aux  reins  Se  le  long  du  ventre.  L'eftomac 
eft  pyriforme,  &  chargé  de  beaucoup  de  tra- 
chées. On  voit  des  fibres  mufculaires  fur  les 
anneaux  du  ventre  &  fur  la  queue, 

La  partie  du  mâle  eft  fituée  à  peu  près  à  l'o- 
rifice antérieur  du  ventre  Se  l'orifice  externe 
des  parcies  génitales  dans  la  femelle  eft  au 
contraire  placé  à  l'extrémité  de  la  queue.  Le 
mâle  en  volant  préfente  à  la  femelle  l'extré- 
mité de  fa  queue  que  celle  ci  faifit,  place  en* 
tre  fes  deux  yeux  ,  qu'elle  embrafle  Se  retient 
avec  fes  deux  premières  pattes;  elle  recouibe 
en  même  tems  fon  ventre  en  deflous  Se  pré- 
fente l'orifice  de  fa  queue  ,  où  ell  l'entrée  des 
parties  génitales,  à  la  partie  antérieure  &  in- 
férieure du  ventre  du  mâle,  où  font  fitnées 
lçs  parties  de  fon  fexe  ;  l'un  &  l'autre  ainfi 
unis  achèvent  l'accouplement,  après  lequel  la 
femelle,  s'approchant  des  eaux  qui  n'ont  pas 
qu  peu  de  mouvement ,  plonge  dedans  l'extré- 
mité 


mké  de  fa  queue,  &  y  dépofe  fes  oeufs.  Ils 
font  d'abord  mois,  &  ils  s'endiKcïffènt  en- 
fuite  ;  Swammerdam  penfe  ,  fans  l'alfurer , 
que  le  Ver  y  acquiert  fa  forme  en  deux  jours; 
ii  décrit  enfuite  les  Vers  ou  Larves  de  lix  ef- 
pècesde  Demoifelles.  Mais  ces  objets  ne  pré- 
l'emant  que  des  différences  de  forme,  de  gran- 
deur j  de  coloris ,  je  les  palîe  fous  filence. 

Le  Scorpion  aquatique  (  Nepa  )  eft  le  fécond 
exemple  que  propofe  Swammerdam.  Il  décrit 
ùs  parties  externes  &  Cqs  par:  ies  internes.  La  tête 
eft  noire,  petite,  d'une  fubftance  fort  folide  ;on 
y  remarque  les  yeux  qui  font  hexagones ,  à 
réfeau.labouchequi  eft  courbée^qui  renferme 
un  aiguillon  creux;  le  corcelet  eft  de  même  fubf- 
tance  &  de  même  couleur  que  la  tête  ;  en- 
diffus  font  articulées  quatre  ailes  &  en  deffous 
quatre  pattes,  la  moitié  fupérieure  des  aîles 
de  dellus  eft  d'une  fubftance  beaucoup  plus 
compacte  que  le  refte  de  ces  aîles;  elles  fe 
joignent  fi  exactement  qu'on  n'apperçoir  pas 
leur  commifTure,  &  que  les  aîles  inférieures 
qu'elles  couvrent  ne  font  jamais  mouillées, 
quoique  l'infecte  vive  dans  l'eau.  Les  aîles 
inférieures  font   membraneufes  &   chargées 
de  beaucoup  de  trachées;  la  portion  fupé- 
rieure du   ventre  qu'elles  couvrent  eft  d'un 
beau  rouge.  Chaque  pme  formée  de  plufieurs 
articles,  eft  terminée  par  deux  onglets.  Outre 
les  quatre  pattes  il  y  a  deux  bras  comme  dans 
le  Scorpion  ,  mais  qui  manquent  de  la  pièce 
extérieure  èV  qui  ne  forment  pas  une  pince. 
Le   ventre  finit   en    une  queue  bifurquée. 
Cet  infecte  eft  fouvent  chargé  de  beaucoup 
de  tendes  ,  à  l'égard  defquelles  Swammerdam 
doute  fi  ce  font  des  fendes  en   effet  ou  des 
mittes  qui  fucent  le  fang  du  Nepa.  11  décrit 
ces  lendes  t  &  il  dit  que  les  ayant  ouvertes  il 
a  trouvé  à  leur  intétieur  un  animal  dont  il  fait 
la  defeription.  11  pafle  à  celle  des  parties  in- 
ternes du  Scorpion  aquatique  en  avertiffant 
qui!  n'en  a  examiné  aucune  avec  autant  d'at- 
tention que  les  parties  de  la  génération  qui 
le  méritent.  Il  vit  fur  l'eftomac  &  les  intef- 
tins  quelques  glandes ,  il  remarqua  des  appen- 
dices borgnes  dans  le  ventre  ;  les   trachées 
étoient   en  comparaifon  moins  nombreufes 
Kifioïre  Naturelle ,  lnfed.es  ,    Tome  IV. 


PRÉLIMINAIRE.  Ccc>:i;j 

que  dans  les  autres  infectes;  elles  aboutiiïenc 


à  deux  ftigmates.,  un  de  chaque  côté ,  fous 
les  ailes.  La  moelle  épiuière  offre  peu  de 
ganglions. 

Les  parties  de  la  génération  du  mâle  exi- 
gent la  plus  grande  attention  &  leur  anato- 
mie  préfente  les  plus  grandes  difficultés.  Le 
penil  qui  aboutit  à  l'anus  tire  Ibn  origine 
d'une  racine  firuée  dans  l'abdomen  ,  cette 
racine  ou  tronc  du  penil  eft  nerveufe,  de 
couleur  blanche,  elle  forme  quelques  plis  t 
après  lefquels  ce  tronc  fe  divife  en  quatre 
portions,  dont  deux  font  les  vailfeaux  défe- 
rens,  &  les  deux  autres  les  vélîcules  fémina- 
les; celles  ci  s'ouvrent ,  comme  les  canaux 
déférens  dans  le  penil ,  &  y  portent  la  femence 
qu'elles  ont  reçue  en  dépôt ,  qui  a  été  élabo- 
rée dans  fon  léjour;  car  les  véficules  fémi- 
nales  font  parfemées  de  glandes  qui  filtrent 
une  humeur  particulière  qui  fe  mêle  à  la  fe- 
mence. Les  vaifTeaux  déférens  en  approchant 
des  tefticules  deviennent  plus  étroits  &  fe  di- 
vilent  chacun  en  deux  canaux  qui  reçoivent 
la  femence  des  tefticules.  Ceux  ci  font  for- 
més de  cinq  corps  blancs,  oblongs ,  olandu- 
leux  &  de  cinq  vailfeaux  unis  avec  les  cinq 
corps  glanduleux  &  formant  un  grand  nom- 
bre de  contours.  Les  véficules  féminales  ont 
un  peu  moins  de  longueur  &  plus  d'ampleur 
que  les  vaifTeaux  déférens  ;  dans  ceux  -  ci  , 
dans  les  vaifTeaux  des  tefticules  &  dans  les 
corps  glanduleux  joints  à  ces  vaiflèaux  la  fe- 
mence eft  d'un  clair  brillant ,  lucido  candore 
nicens,  &  dans  les  véficules  féminales  elle  eft 
femblable  à  de  l'eau  ,  continens  matériam 
fzminalem  aaueam. 

Swammerdam  obferve  que  la  defeription 
qu'il  vient  de  faire,  rapproche  les  parties  ouil 
a  décrites  d^es  mêmes  parties  obfervées  dans 
le  Scarabé  naficorne ,  &  même  des  parties  de 
la  génération  de  l'homme. 

Les  parties  de  la  femelle  confiftent  en  un 
ovaire  divifé'en  cinq  conduits,  ovMuclus.  Les 
œufs  que  ces  conduits  renferment  y  font  pla- 
cés avec  tant  d'art  &  ils  font  d'une  fabrique 

r  r 


CCCXIV 

fi  merveilleufe  que  Swammerdam  dit  n'avoir 
jamais  rien  vu  de  plus  ingénieufement  penfé 
&  de  plus  élégamment  exécuté. 

L'oeuf  oblong ,  jaunâtre ,  arrondi  à  fon 
•xtrémité ,  eft  chargé  à  fa  partie  antérieure 
de  fept  fibrilles  foyeufes  placées  en  rond  , 
rouges  à  leur  bout  &  blanches  dans  leur 
milieu.  Ces  foies  ou  poils  font  dirigées  &  cou 
chées  d'un  œuf  à  l'autre ,  &  celles  de  l'œuf  le 
plus  voifin  de  l'extrémité  embraiïent  le  buut 
de  celui-ci,  celles  du  troifième  le  bout  du 
fécond,  ainfi  de  fuite. 

Les  Scorpions  aquatiques  fonr  forcés  de 
relier  dans  les  eaux ,  où  ils  font  nés  tant  que 
leurs  ailes  n'ont  pas  acquit  leur  volume  ;  mais 
quand  elles  y  font  parvenues  les  Scorpions  ai- 
ment à  changer  de  féjour&  fe  portent  en  vo- 
lant de  côtés  &  d'autres.  C'eft  fur- tout  de 
grand  matin  &  la  nuit  qu'ils  prennent  leur 
eflbr. 

L'éphémère  fournit  le  ttoifième  exemple. 
L'hiftoire  &  l'anatomie  de  cet  infecte  font  pré- 
fentées  dans  le  plus  grand  détail.  Cependant 
Boerhaave  avertit  dans  un  paragraphe  ,  qui 
précède  cette  lavante  diflertation,  qu'il  en  a 
retranché  les  téflexions  de  l'auteur  qui  étoient 
étrangères  à  l'objet  phyfique  &  qui  en  détour- 
noiem  l'attention.  Car  Swammerdam  avoir 
donné  à  l'hiftoire  de  l'éphémère ,  qui,  comme 
fon  nom  l'annonce,  vit,  ou  patte  pour  vivre 
un  jour,  un  foin  particulier  dans  l'intention 
d'en  faire  la  comparaifon  à  la  vie  humaine. 
Quelques  foient  les  retranchemens  faits  par 
Boerhaave  }  je  ne  peux  que  citer  les  objets  qui 
font  traités  &  m'arrêtet  furies  plus  importans. 
L'hiftoire  de  l'éphémère  eft  divifée  par  cha- 
pitres dont  chacun  eft  précédé  d'un  titre  qui 
annonce  le  fujet  qui  y  eft  traité. 

Chapitre     premier. 

L'Ephémère  naît  d'un  œuf. 

L'Ephémère  dont  Swammerdam  fait  par- 
ticulièrement l'hiftoire,  eft  l'efpèce  qui  patoît 


DISCOURS 


en  fi  grand  quantité  tous  les  ans  pendant 
trois  jours,  vers  le  quinze  ou  vingt  d'Août , 
fur  les  rivières  d'Europe,  un  peu  plutôt  ou 
plutard,  félon  la  pofnion  de  chaque  lieu 
&  la  température  de  l'année,  qui  eft  connu 
des  pêcheurs  fous  le  nom  de  Manne.  Ce- 
pendant les  principaux  faits  de  la  vie  de 
cette  efpèce ,  &  fon  anatomie  fur-tout  3 
conviennent  aux  autres  efpèces  du  même 
genre. 

Defcription  de  l'Ephémère  \  il  vit  envi- 
ron cinq  heures  fous  la  forme  d'infeûe 
parfait  \  il  la  revêt  le  foir  &  périt  le  matin  ; 
quoiqu'on  voie  l'efpèce  pendant  trois  jours  ; 
ce  font  chaque  jour  de  nouveaux  individus. 

La  femelle,  après  avoir  quitté  la  dépouille 
de  nymphe ,  voltige  à  la  furface  de  l'eau  > 
&  y  répand  fes  œufs,  que  le  mâle  ,  après 
avoir  également  quitté  fa  dépouille,  féconde 
en  les  arrofant  de  fa  laite ,  ou  liqueut  fper- 
matique.  (  Tel  eft  le  fentiment  de  Swam- 
merdam. ) 

Les  œufs  font  de  forme  applatie  ;  ils  de- 
meurent peu  à  la  furface  de  l'eau ,  mais  ils 
s'enfoncent ,  fe  féparent  les  uns  des  autres  , 
&  font  reçus  fur  la  vafe.  Swammerdam  n'a 
pas  obfervé  combien  de  jours  ils  y  retient 
avant  que  le  Ver  qui  s'y  forme  en  forte. 

Chapitre      II. 

Ils  fort  de  l'œuf  de  l'Ephémère  un  Ver 
à  fix  pattes  ,  connu  fous  le  nom  de  Manne: 
riverine ,  ou  de  rivage ,  Efca  riparïa. 

On  rrouve  ce  Ver  en  trois  états  fur  la 
vafe.  Très- petit,  &  fans  aucun  rudiment 
d'aîle  ,  plus  grand  &  avec  des  ailes  qui  com- 
mencent à  pouller  ,  ayant  acquis  fa  gran- 
deur, &  avec  le  fourreau  des  aîles  ayant  pris 
tout  fon  accroilTement.  Au  refte,  le  Ver 
reftemble  à  l'animal  parfait ,  à  la  grandeur 
près  &  au  manque  des  aîles.  Son  accroifle- 
ment  eft  très  -  lent. 


P  R  É  L  1  M  I  N  A  1  R  E. 


cccxv 


Chamtri    III. 

Du  Ver  forci  de  l'œuf,  &  de  fa  nourriture. 

Le  Ver  fait  très-bien  nager  ,&  il  nage  en  fe 
pliant  à  la  manière  des  ferpens  ;  cependant 
on  trouve  fort  peu  de  Vers  au  fond  des 
rivières  Se  dans  leur  milieu.,  mais  ils  fe  fixent 
fur  le  rivage  Se  où  l'eau  eft  la  plus  tran- 
quille ;  ils  habitent  des  trous  dirigés  hori- 
zontalement ,  Se  qu'ils  creufent  dans  l'argile, 
très  -  rarement  dans  d'auttes  couches.  Ils 
agrandirent  Se  prolongent  ces  trous  ,  tou- 
jours fort  longs,  fuivant  leurs  befoins  ;  ils 
font  très-agiles  dans  ces  mêmes  trous  ;  mais 
quand  on  les  en  expulfe ,  ils  marchent  mal 
fut  la  vafe  ,  quoiqu'ils  nagent  bien ,  ils  fe 
fatiguent  pramptement  ,  ils  fe  ~renverfenr 
fur  le  dos  Se  perdent  leur  agilité  avec  leuts 
fotees.  Swammerdam  remarque  que  tous  les 
Vers  à  tuyau  font  agiles  dans  leur  tuyau , 
mais  qu'ils  fouffrent  &  perdent  leur  mobi- 
lité quand  on  les  en  fait  fottir. 

Les  Vers  au(îi-tôt  qu'ils  fonr  nés,  com- 
mencent à  creufer  leurs  tuyaux  ,  Se  ils  exé- 
cutenc  ce  ttavail  à  l'aide  de  leurs  deux  pre- 
mières partes ,  conformées  à  peu  près  comme 
celles  du  Taupe-Grillon  j  &  de  deux  dents  en 
forme  de  pince,  dont  leur  bouche  eft  armée. 
Quoique  la  plupart  ne  creufent  que  des 
tuyaux  droits  Se  horizontaux  ;  quelques-uns 
en  creufent  d'obliques  &  d'inclinés. 

Les  pêcheurs  ont  obfervé  que ,  fuivant 
que  les  eaux  hauflent  ou  baillent ,  les  Ephé- 
mères habitent  des  trous  plus  élevés  ou  plus 
enfoncés.  La  mult  tude  de  trachées  obfet- 
vée  dans  ces  infe&es  ,  &  dont  il  fera  parlé 
par  la  fuite ,  confirme  cette  obfetvation. 

L'argile    eft    la    feule     nourriture    des 
Ephémères  ,    &  Swammerdam     croit    pou 
voir  alfurer  ce  faitj  parce  qu'il   n'a   jamais 
trouvé  d'autre  matière  dans   l'cltomac  Se  les 
inceftins  des  Ephémères  qu'il  a  diiléqués. 


Chapitre     IV. 


Combien  de  tems  le  Ver  de  l'Ephémère  eft  en 
nymphe  :  pourquoi  on  lui  donne  le  nom  de 
Manne. 

Le  Vet  de  l'Ephémère  conferve  fa  pre- 
mière forme  pendant  ttois  ans ,  Se  ne  parte 
à  la  dernière  qu'au  bout  de  ce  tems. 

On  l'appelle  Manne ,  parce  que  ,  quand 
il  quitte  fou  tuyau  Se  qu'il  nage,  que  quand 
aptes  avoir  pris  fa  dernière  forme  ,  il  vient 
périr  à  la  furface  de  l'eau  ,  il  eft  avidement 
dévoré  par  les  poiflonsj  il  eft  un  excellent 
apât  pour  amorcer  les  lignes. 

C  H  A  P  I  T  R.  H       V. 

,      Defcription  des  parties  externes. 
Chapitre     VI. 

Anaiomie  des  parties  internes. 

Les  parties  internes  font  les  mêmes  dans 
l'Ephémère  ,  foit  lorfqu'il  eft  en  larve,  foit 
après  qu'il  en  a  dépouillé  l'enveloppe.  Swam- 
merdam j  avant  de  les  décrire  ,  rapelle  1  e- 
numération  des  parties  externes  du  Vet  ou 
larve.  Ce  font  la  tête ,  le  ctâne  ,  les  antennes 
Cornicula,  les  yeux,  les  dents,  la  bouche, 
la  langue  Se  fes  papilles,  les  pieds,  les  on- 
gles ,  les  ailes,  le  ventre  Se  fes  dépendances, 
deux  rameaux  fupérieurs  Se  dix  inférieurs , 
placés  fur  les  côtés,  fervant  pour  nager t  la 
queue  qui  eft  fourchue  Se  fes  appendices.enfin 
l'ouvertuie  des  vailleaux  pulmonaires  en- 
deflous  du  ventre.  Ces  parties  appartiennent 
aux  deux  fexes. 

Les  parties  internes  font  les  tuniques  ,  le 
fang,  les  mufdes,  la  graifle,  l'eftomac ,  les 
inteltins,  les  trachées,  le  cœur, /la  moelle 
épinière  3  les  vailleaux  fpermatiques. 

Ces  parties    ne  diffèrent  point   dans  les 
deux  fexes,  excepté  qu'à  la  place  des  laites  ou 
r  r  i) 


kccxvj 


DISC 


vaifTeaux  fpermatiques,  qui  appartiennent  au 
mâle,  on  trouve  l'ovaire  clans  la  femelle. 

Swammerdam  avenir  qu'il  n'a  pu  examiner 
affez  bien  les  parties  incernes  de  la  têce  & 
lej  yeux.  Qu'à  l'égard  de  la  cavité  du  cor- 
celer ,  comme  elle  eft  en  grande  partie  occupée 
par  les  mufcles  qui  fervent  aux  mouvemens 
des  pattes  6V  des  ailes  ,  il  en  dira  peu  de 
choie.  Il  continue  de  la  manière  fuivante. 

Si.,  ayant  fixé  par  le  moyeu  d'aiguilles  les 
plus  fines  un  Ver  d'Ephémère  ,  renverfé  fur 
le  dos  au-detîus  d'un  fond  noir ,  on  ouvre 
la  peau  ,  il  en  fort  une  liqueur  limpide 
qui  eft  le  fang.  Au-delTbus  de  la  peau  3  écartée 
par  le  moyen  de  la  poinre  d'une  aiguille 
très  fine ,  on  voit  une  pellicule  qui  couvre 
les  mufcles  abdominaux ,  dont  les  uns  font 
droits,  les  autres  tranfverfesj  tous  accom- 
pagnés des  expanfions  de  la  pellicule  placée 
fous  la  peau. 

Au-delïousdes  mufcles  eft  une  membrane 
tenue  ,  qui  paroît  êcre  le  péritoine  \  elle  eft 
chargée  de  la  graille  ;  celle-ci  eft  de  la  con- 
fiftance  d'une  huile ,  &  contenue  dans  des 
vaifteaux  très  fins.  En  pouffant  plus  avant, 
on  découvre  l'eftomac  &  les  inteftins.  A  la 
partie  antérieure  on  remarque l'œ'ophage  qui 
defcend  ,  comme  un  fil  fin  ,  de  la  bouche  , 
en  traverfant  le  corcelet  ;  il  fe  rétrécit  en- 
core en  fe  joignant  à  l'eftomac. 

Ce  vifcère  ,  quoique  formé  de  différentes 
parties  ,  paroît  compofé  d'une  membrane 
tenue  ,  chargée  en  -  dedans  de  plis  ou  de 
velouté.  En-dehors  l'eftomac  eft  lifte  ,  Se  il 
eft  renflé  ou  flafque  félon  qu'il  eft  plein  ou 
vide  ;  on  y  découvre  un  grand  nombre  de 
Vaifteaux  aériens. 


OURS 

Les  inteftins  font  de  trois  fortes.  L'in- 
teftin  grêle  ,  qui  eft  courbé  ,  le  gros  inteftin 
on  colon,  Se  le  rectum. 

A  l'intérieur  de  l'inteftin  grêle,  à  fa  partie 
inférieure  ,  font  des  plis  qui  ont  du  rap- 
port aux  valvules  annulaires  des  inteftins 
grêles  dans  l'homme.  A  l'endroit  où  le  gros 
inteftin  fuccède  à  l'inteftin  grêle  ,  font  des 
fibres  oblongues  qui  paroillent  des  expan- 
fions mufculaires  ,  &  qui  fe  propagent  dans- 
la  cavité  de  l'inteftin  ;  le  furplus  du  canal 
eft  le  reftum  pliffé  tant  qu'il  eft  interne, 
&  qui  s'ouvre  à  l'anus  par  une  ouverture 
allez  large.  L'eftomac  occupe  avec  l'inteftin 
tnêle  ,  depuis  le  quatrième  jufqu'au  onzième 
anneau  ,  &  les  trois  fuivans  renferment  le 
colon  &  le  rectum. 

Lorfque  l'eftomac  &  les  inteftins  font  rem- 
plis d'argile,  l'infecte  qui  eft  tranfparenr, 
paroît  de  différentes  couleurs  fuivant  celles 
de  l'argile.  Mais  quand  il  eft  prêt  depafler 
à  fon  dernier  état,  comme  il  ne  prend  plus 
alors  de  nourriture ,  il  eft  entièrement  tranf- 
parenr (i  ). 

La  trachée-artère  eft  double  j  chacun  de 
fes  troncs  fe  diftribue  aux  deux  côtés  du 
corps  en  fuivant  un  trajet  tortueux,  &  fe 
propage  dans  toutes  les  parties.  Ses  divifions 
tonnent  une  fuite  d'anneaux  fortement  unis, 
qui  traufmettent    l'air  à   toutes  les  parties. 

Swammerdam  croit,  fans  l'affurer ,  que, 
quand  le  Ver  quitte  fa  peau  à  l'extérieur  , 
la  trachée  &  les  vaifteaux  aériens  fe  dépouil- 
'ent  aulîi  de  leur  êpiderme.  Ce  fait  eft  sûr, 
dit  il,  par  rapport  au  Ver  à  foie}  mais  il 
ne  l'affirme  pas  pour  le  Ver  de  l'Ephémère. 

L'orifice    des    vaifteaux   aériens  ,  ou  des 


(i  )  La  larve  de  l'Ephémère  ne  fe  nourrit  que  d'argile  ;  cet  infecte  ,  foible  en  apparence  ,  a  donc  la 
faculté  <k  convertir  une  fubitance  minérale  en  la  lienne,  ians  que  cette  fubftance  ait  été  atténuée  en 
pailaiir  par  les  canaux  tks  ftitMhnces  végétales. 


P  R  E  L  I  M 

ftigmates,  eft  très-difficile  à  découvrir;  leur 
ouverture  eft  fort  petite  ,  Si  d'autant  plus 
qu'on  approche  davantage  ce  la  tête ,  ce 
qui  eft  l'oppofé  des  autres  infeift  :s.  Cepen- 
dant Swammerdam  fe  .regarde  comme  sûr 
d'avoir  découvert  cet  orifice  en-delïbus  du 
corcelet  fur  les  côtés  ,  de  même  à  peu  près 
que  dans  les  Sauteielles. 

Le  cœur  eft  un  long  vaifleau  à  plufieurs 
étranglemens,  fitué  à  la  partie  fupérieure 
du  dos  ,  comme  dans  le  Ver  à  foie  ,  le  Ver 
de  l'Abeille,  &c. 

La  moelle  épinière  eft  formée  de  onze 
ganglions  oblongs ,  ovales.  Le  premier  gan- 
glion fert  de  cerveau ,  cV  il  eft  aifé  de  re- 
connoître  qu'il  donne  naifTance  aux  nerfs 
optiques ,  les  dix  autres  ganglions  donnent 
naillance  aux  ditférens  nerfs  qui  font  moins 
nombreux  à  mefure  qu'on  s'approche  plus 
de  l'extrémité  du  corps.  On  doit  encore  re- 
marquer que  la  moelle  épinière  eft  fortement 
retenue  par  des  expanfions  tendineufes  ou 
ligamenteuies,  fur-tout  vers  les  points  qui 
répondent  aux  filets  qui  fervent  de  nageoires. 

Les  organes  de  la  génération  font  aufli 
vifibles  dans  le  Ver  mâle  prêt  à  quitter  fon 
enveloppe  ,  que  dans  l'infecte  parfait.  Ils 
font  fitues  de  chaque  côté  de  i'eftomac  & 
des  inteftius  ;  ils  lont  doubles  &  femblables 
à  la  laite  des  poilfons ,  excepté  qu'ils  for- 
ment quelques  anrraétuoutes  ;  ils  font  com- 
polés  de  vailïeaux  d'un  tillu  membraneux 
très  fin  ,  &:  remplis  d'un  fluide  blanc  comme 
du  lait,  qui  eft  la  femence  :  depuis  les  deux 
derniers  anneaux  jufqu'à  l'anus  lont  placés 
deux  corps  oblongs ,  que  Swammerdam 
pen.e  appartenir  aux  laites  ou  vailïeaux 
ipetmatiques ,  mais  dont  il  ne  détermine 
pas  l'ufage.  (  Me  feroit-il  permis  de  foup- 
■  qiie  ces  corps  fu fient  ie  membre 
viril  dont  Swammerdam  ne  parle  pas,  qu'il 
pa  oit  n'avoir  pas  cherché,  préoccupé  de 
l'opinion  qu'il  n'y  a  pas  même  de  contaét 
entie  les  deux  fexes  dans  l't-phémere.) 


IN  A  I  R  E.  cvckmj 

;  L'ovaire  de  la  femelle  eft  double,  comme 
dans  les  poi fions  ;  il  eft  fitué  fous  la  peau 
aux  deux  côtés  du  ventre  ,  &  rempli  auua 
prodigieufe  quantité  de  vailïeaux  aériens  qui 
le  diftribuent  aux  œufs;  fi,  ayant  enlevé 
l'ovaire  ,  &  rompu  avec  la  pointe  dune 
aiguille  fa  membrane  ,  on  le  place  dans  de 
l'eau,  alors  les  œufs  fe  détachent,  Si  il 
ne  refte  qu'un  faifeeau  de  vailïeaux  les  plus 
tenus.  . 

Les  œufs  font  trop  petits   pour  être 
autrement  qu'aumicrofeope;  ils  font  blanc.,, 
arrondis  &  un  peu  applatis. 

Chapitre     VII. 

Des  Jîgncs  qui  annoncent  que  le  Ver  va  bien- 
tôt devenir  infecle  parfait;  de  ce  qui  lui 
nuit  j  à  quel  ordre  de  changement  le  Jien 
doit  être  rapporté. 

Les  fignes  principaux  du  changement  pro- 
chain font  la  forme  plus  arrondie  du  roui- 
reati  des  ailes  ,  fa  couleur  tirant  fur  le. 
gris  ,  &c. 

Les  circonftances  fuivantes  nuifent  à  I'ac- 
croiflement  des  Vers,  en  font  même  péiir. 

Un  hiver  long  &  rigoureux  t  une  trorç 
grande  sècherefie. 

Ce  qui  a  été  dit  précédemment  proure' 
que  le  changement  de  l'éphémère  eft  du  û- 
cond  ordre. 


H    A    P    1    T    R 


s  vm. 


Comment  le  Fer  pajj'e  à  fétat  d'éphémère. 

Lorfque  le  Ver  a  acquis  toute  fa  grandeur 
&  fes  ailes  leur  confiftance  tk  leur  volume , 
il  fort  de  fon  tuyau ,  fe  met  à  la  nage  Se 
gagne  la  furface  de  l'eau.  C'eft  ce  qui  a  lieu 
ordinairement  le  foir,  de  fix  heures  à  fix 
heures  &  demie  ,  &  ce  travail  eft  le  même 
pour  tous  le*  Vêts  qui  font  dans  la  même 


cecxvnj 

ckconftance.Cependant.tandisqu'ilss'élèvent 
à  la  furface ,  leur  changement  s'opère ,  &  il 
eft  fi  fubit ,  que  l'Ephémère  prend  fon  vol  en 
arrivant  à  la  furface  de  l'eau  \  à  l'inftant  où 
il  y  eft  parvenu  l'enveloppe  du  Ver  s'eft  fen- 
due fur  le  dos,  les  ailes  ont  inftantanément 
ptis  leur  étendue ,  leur  confiftance  ;  l'Ephé 
mère  a  dégagé  toutes  fes  parties  &  pris  fon 
effor  ;  il  a  laiffé  fon  enveloppe,  &  avec  elle 
les  filets  qui  fervoient  de  nageoires ,  fes  mâ- 
choires, &c. 

Après  avoir  pris  fon  effor,  l'Ephémère  fe 
fixe  fur  le  premier  corps  qu'il  rencontre  , 
n'importe  lequel.  Aulîî  tôt  qu'il  y  eft  fixé  il 
eft  pris  d'un  tremblement  convulfif }  au  mi- 
lieu duquel  la  peau  fe  fend  fur  le  dos ,  l'E- 
phémère dégage  par  cette  onvercure  fon  dos , 
fa  tête  ,  fon  corps  &'tous  fes  membtes,  dont 
il  laille  l'empreinre  ou  plutôt  le  moule  exté- 
rieur adhérent  au  corps  fur  lequel  il  s'étoit 
fixé  ;  ce  changement  a  même  lieu  pour  les 
ailes  ,  qui  ,  dans  l'opération ,  font  retournées 
comme  nous  retournons  un  gant ,  en  forte 
que  la  furface  fupéneure  devient  l'inférieure. 
Pendant  ce  fécond  changement  de  peau  tout 
le  corps ,  mais  les  patres  fur- tout  Se  la  queue  , 
prennent  beaucoup  plus  de  longueur;  les  poils 
dont  différentes  parties  étoient  recouvertes 
&  le  font  encore ,  biffent  une  dépouille  te- 
nant à  la  dépouille  commune  ;  car  ils  étoient 
auffi  enfermé:,  dans  une  gaine  ou  enveloppe 
d'où  l'Ephémère  les  retire,  ils  font  alors 
moins  rapprochés,  moins  adhérens  les  uns 
aux  autres. 

L'Ephémère,  après  l'opération  qui  vient 
d'être  décrite,  retourne  en  volant  à  la  furface 
de  l'eau,  il  y  vol'ige  tantôt  avec  vîtetTe  ,  tan- 
rôt  av  c  lenteur ,  il  monte  ,  il  defeend  ,  il 
remonte  ,  &  enfin  s'appuyant  fur  l'extrémité 
de  fa  queue  pofee  fur  l'eau ,  il  fe  loutient 
verticalement  en  bartant  des  ailes.  La  femelle 
rép-uid  dans  cette  pofition  fes  œufs  «.jui  font 
difperlës  fur  ia  furface  de  l'eau  5  &  le  mâle 
les  féconde  en  les  arrolant  de  fa  laite. 

Swammerdaœ  eft  convaincu  que  les  Ephé- 


DISCOURS 


mères  ne  s'accouplent  ni  dans  l'eau,  ni  dans 
l'air.  Dans  l'eau ,  parce  qu'ils  n'y  peuvent 
refter  qu'en  nageant  ,  qu'ils  la  quittent  avant 
d'avoir  fubi  leur  dernier  changement.  Dans 
l'air,  parce  qu'ils  a  y  font  en  tepos  que  pour 
fubir  leur  dernier  changement,  que  l'appa- 
reil de  l'accouplement  en  volant  lui  paroît 
trop  difficile,  &  que  la  longueur  exceffivc 
des  paties  du  mâle  après  (on  dentier  chan- 
gement lui  iemble  ajouter  à  cette  difficulté. 
Mais  M.  de  Réaumur  a  oblervé  que  les 
Ephémères ,  en  voltigeant  à  la  futface  de 
l'eau  ,  s'approchent  &  fe  touchent  en  paffant 
comme  plufieurs  Poilïons  fe  jouent  également 
dans  l'eau  en  pareille  circonftance  ,  &  il  a 
fuppofé  que  ce  contact  des  deux  fexes  eft  un 
accouplement  j  ia  fuppofition  patoît  au  moins 
fondée,  &  l'accouplement  de  beaucoup  d'oi- 
feaux  ne  confine  non  plus  que  dans  un  con- 
tact momentané  :  cependant ,  partagé  entre 
l'opinion  de  Swainmerdam  &  le  fentiment 
probable  de  M.  de  Réaumur,  je  crois  qu'on 
doit  attendre  de  nouvelles  obfetvations  pour 
décider  le  fait. 

11  faut  remarquer  qu'il  y  a  dans  le  der- 
nier état  des  différences  notables  entre  le 
mâle  &  la  femelle.  i°.  Celui  ci  change  deux 
fois  de  peau  ,  ou  une  fois  après  avoir  quitté 
l'enveloppe  de  Ver,  &  la  femelle  ne  quitte 
que  cette  enveloppe;  elle  ne  mue  plus  aptes. 
z°.  Le  mâle  eft  plusalongé,  fes  pattes  fur-tout 
&  fa  queue  font  beaucoup  plus  longues  après 
le  fécond  changement  de  peau.  3*.  Le  mâle  a 
les  yeux  beaucoup  plus  gros.  4".  La  couleur 
des  mâles  eft  plus  foncée  &  tire  plus  au 
rouge. 

Chapitre     IX. 

Combien  de  tems  l  Ephémère  vit  dans  fon  dernier 
état ,  &  de  ce  qui  hâte  fa  mort. 

L'Ephémère  qui  s'eft  rendu  à  la  furface 
de  l'eau  ,  &  qui  s'y  joue  en  volant ,  vit  de 
quatte  à  cinq  heures ,  &  c'eft  depuis  C\k 
heures  environ  du  foir  à  dix  ou  onze  heures. 
Aucun  ne  petit  de  mort  naturelle  hors  de 


PRÉLIMINAIRE. 


l'eau ,  mais  tous  finirent  leur  vie  à  fa  fiuface 
quand  rien  n'en  traverfe  le  cours ,  car  une 
infinité  de  circonftances  les  expofent  à  perdre 
la  vie  depuis  Tinftant  où  ils  quittent  les  eaux 
jufqu'à  celui  où  ils  terminent  leur  exiftence 
à  leur  futface  \  en  nageant  pour  fottir  de 
l'eau  ils  font  expofés  à  la  voracité  des  Poif- 
fons  qui  en  font  avides  ;  ils  y  font  de  même 
expofés  en  retournant  à  fa  furface  pour  y 
multiplier ,  &  tandis  qu'ils  îubiflent  leurs 
changemens  fur  la  terre ,  ils  font,  la  proie 
de  beaucoup  d'oifeaux  ,  ainfi  que  pendant 
qu'ils  fe  jouent  en  voltigeant  dans  l'air, 

L'Ephémère,  de  l'inftant  où  il  fort  de 
l'œuf,  vit  donc  ttoisans,  dont  il  pafle  quatre 
à  cinq  heures  dans  l'état  d'infecte  parfait  : 
il  efl  trois  ans  à  parvenir  à  cet  état ,  qu'il 
n'atteint  que  pour  fe  reproduire  &  celfer 
d'exifter.  Ainfi,  fon  être,  fon  accroilTement, 
fes  changemens  ne  tendent  qu'au  but  où  il 
trouve  le  terme  de  fa  vie. 

Chapitre     X. 

L'Ephémère  continue  quelquefois  de  voltiger 
trois  &  quatre  jours  ;  énumération  des  di- 
virfes  efpècts  d  Ephémères. 

Swammerdam  obferve  qu'il  eft  connu  de 
tous  ceux  qui  habitent  le  bord  des  rivières 
ou  qui  les  fréquentent,  que  la  volée  des  Ephé- 
mères  efl  de  trois  jours;  il  allure  cependant 
qu'il  en  a  vu  le  quatrième  jour,  mais  en  bien 
moins  grand  nombre,  &  il  penfe  que  ce  font 
des  Ephémères  dont  le  changement  a  été 
retardé  par  quelques  circonftances  particu- 
lières. (  Il  ne  faut  pas  imaginer  que  cette 
obfervation  change  rien  à  la  courte  durée  de 
la  vie  des  Ephémères ,  car  ceux  qu'on  voit 
chaque  jour  ne  font  pas  les  mêmes  que  ceux 
qu'on  a  vu  la  veille.  )  Notre  auteur  fait  enfuite 
l'énumération  Se  la  defeription  des  différentes 
efpèces  d'Ephémères  qu'il  a  obfervées. 

Troifième  ordre  de  changement. 

Pour  faire  mieux  comprendre  ce  qui  a  lieu 


cccxix 

dans  ce  ttoifième  ordre  de  changement  , 
Swammerdam  rappelle  ce  qui  arrive  dans  les 
deux  autres.  Dans  le  premier,  l'infecte  naît 
parfait ,  &  le  feul  changement  qui  lui  ar- 
rive confifte  dans  Taccroilîement  de  fes  par- 
ties ;  dans  le  fécond  ordre  ,  l'infecte  naît  im- 
parfait en  ce  qu'il  lui  manque  des  aîles  ;  fon- 
changement  confifte  &  dans  TaccroilTement 
de  fes  parties  &  dans  la  germination  des 
aîles  qui  lui  pouffent ,  ou  il  les  acquiert  à  nud 
&  fans  être  couvert  par  une  enveloppe  fous 
laquelle  elles  pouffent  &  qu'il  quitte,  comme 
la  Punaife ,  le  Népa ,  ou  les  aîles  croifTent  fous 
une  pareille  enveloppe,  comme  celles  de  la 
Demoifelle ,  de  ['Ephémère  ;  mais  foit  que 
l'infecte  de  cet  otdte  appartienne  à  l'une  ou 
à  l'autre  fection ,  il  ne  cefte  pas  de  fe  mou- 
voir ,  de  marcher  ,  de  prendre  de  la  nour- 
riture. 

Dans  le  troifième  ordre ,  l'infecte  naît  plus 
imparfait  que  dans  les  deux  précédens,  c'eft- 
à  dire,  qu'il  n'a  ni,  comme  dans  le  premier _, 
la  forme  parfaite  qu'il  aura  dans  la  fuite  , 
ni,  comme  dans  le  fécond ,  cette  même  forme , 
au  manque  près  des  aîles  ;  mais  il  n'a  ni  la 
forme  qu'il  prendra,  ni  on  ne  découvre  à  fon 
extétieur  plufieurs  des  parties  qu'il  offrira  à  la 
vue;  tels  font  fes  pieds,  fes  aîles,  fes  antennes, 
fes  antennules,  fa  ttompe,  &c.  Dans  ce  troi- 
fième ordre  le  changement  confifte,  comme 
dans  le  premier ,  dans  i'accroiffemeut  des  par- 
ties, &  comme  dans  le  fécond,  &  dans  Tac- 
croiffement  des  parties  &  dans  la  getmination 
de  parties  nouvelles.  Mais  dans  le  premier  or- 
dre cet  accroilTement  fe  fait  à  nud  ,  &  dans  le 
fécond ,  de  la  même  manière  ou  fous  une 
enveloppe  qui  ne  change  pas  totalement  la 
forme  furure,  &  Ja  laifle  au  contraire  apper- 
cevoir.  Dans  le  troifième  ordre,  &  Taccroif- 
fement  des  parties  &  la  germination  de  par- 
ties nouvelles  ont  lieu   lbus   une   peau  qui 
couvre  les  parties,  qui  en  cache  la  forme, 
qui  n'en  laiffe  rien  appercevoir,  &  qui  donne 
à  l'infecte  une  figure  tout- à -fait  différente 
de  celle  qu'il  aura  après  avoir  quitté  cette 
peau.   Enfin,  dans  les  deux  premiers  ordres 
l'infecte  ne  celle  ni  de  fe  mouvoir  ,  ni  de 


DISCOURS 


cccxx 

prendra  des  alimens  ;  &  dans  le  ttoifieme  , 
après  i'acccuitrement  de  fes  parties  en  géné- 
abrès  la  germination  de  parties  qui  ont 
crues  fous  une  peau  qui  les  cache  ,  l'infecte 
perd  pour  quelque  tems  le  mouvement  & 
celle  de  prendre  desalimens. 

llnuméradon  des  infetles  du   troifième  ordre 
divifé  en  deux  feclions. 

Les  infe&es  de  la  première  fecVion  du  troi- 
fième ordre   font   les   Abeilles  ,   les   Guêpes 
(  les  Bembex  de  Fabricius ,  efpèces  d'Abeilles) 
nommées  Pfeudophectt  dans  le  Biblia  nature,, 
les  Frelons,  les  Bourdons,  le  Coufw.  Deux 
Mouches  qui  ne  font  pas  figurées ,  *  que  je 
-n'ai  pu  reconnoître  par  le  peu  qui  en  eft  dit  j 
la  Mouche  bleue  de  la  viande,   &  plufieurs 
autres  Mouches.  La  Fourmi ,  la  Tipule  ,  le 
Scarabé ,  dont  Swammerdam  compte  neuf 
grandes  efpèces ,  vingt-une  moyennes ,  trente- 
fept  petites  ,  &  plus  de.  cent  très-petites.  Il 
s'enfuit  qu'il  comprend  foas  le  nom  de  Sca- 
rabé des  Coléoptères  qu'on  a  depuis  divifés 
en  différens  genres.  Le  Capricorne ,  dont  il 
comp:e  vingt-une  efpèces  à  grandes  antennes , 
dix-fe-ptàmeyennesj  neuf  à  antennes  courtes. 
La  Cicindelle,  la  Cantharide  ,  YHydrocantha- 
rus.  Swammerdam  cite  des  exemples  de  cette 
première  divifion  du  troifième  ordre ,  avant 
de  palier  à  l'énumération  des  infectes  de  la 
féconde  divifion  du  même  ordre. 

Premier    Excmpib» 

La  Fourmi, 


La  planche  XVI  du  premier  volume,  en- 
tièrement deftinée  à  l'hiftoire  de  la  Fourmi , 
la  repréfente  dans  fes  différens  états,  tant  de 
groffeur  naturelle,  que  vue  au  microfçope. 
On  la  voit  depuis  l'œuf  qui  eft  repréfente  & 
le  Ver  qui  en  fort ,  jufqu'à  l'état  de  nymphe 
&c  de  Fourmi.  Il  réfulte  de  ces  différentes 
figures ,  que  dans  le  Ver  même  vu  au  microf- 
çope ,  on  diftingue  déjà  fous  fa  peau  les  par- 
ties de  la  Fourmi  j  mais  confufément  ;  qu'elles 
foorbien  plus  fenfibleî  dam  la  nymphe,  que 


par  conféquent  la  Fourmi  étoit  contenue  danî 
le  Vtr,  que  fes  chaugemens  oiucoiilifté  dans 
l'accroilfemeiu  de  f.'S  parties,  la  getmination 
de  celles  qui  lui  manquoient  fous  la  peau  de 
Ver  &  (ocs  celle  de  nymphe  ,  état  dans  le- 
quel la  Fourmi  n'a  ni  eu  de  mouvements,  ni 
pris  de  nourrit  me,  &  où  elle  étoit  couverte 
d'une  peau  qui  lailioit  appercevoir  fes  mem- 
bres ,  par  conféquent  qu'elle  appartient  à  la 
première  divilion  du  troifième  ordre.  Outre 
cet  état  progrellif  de  la  Fourmi,  Swammer- 
dam a  repréfente  fépatément  dans  l'état  de 
perfection  ,  une  ouvrière,   un  mâle  &    une 
femelle.  Quant  à  la  partie  hiftorique  ,  elle  eft 
peu  étendue  &   n'offre  rien  de   particulier. 
On  peut  feulement  remarquer  que  Swam- 
merdam appelle  du  préjugé  que  les  Fourmis 
amalTent  8c  conftruifent  des  magafins ,  que 
les  fourmilières  ne  lui  ont  paru  que  des  amas 
confus  de  matériaux  légers  ,  mobiles  &  per- 
méables   qui     permettent    une    circulation 
du  centre  à  la  fuperficie  pour   ttanfporter, 
fuivant  les  cas }  les  œufs  &  les  chryfalides 
qui  ont  befoin  d'être  d'être  approchés  de  la 
fuperficie  quand  le  ciel  eft  fetein  &  que  Taie 
eft  doux  ,  d'être  retirés  à  l'intérieur  lotfque 
l'air  eft  froid  ou  qu'il  rombe  beaucoup  de 
pluie,  le  foir  &  le  matin ,  &c. 


Swammerdam  parle  enfuite  de  quelques 
efpèces  différentes  de  Fourmis.  La  première 
eft  du  Cap  de  lionne- Efpérance  j  il  en  donne 
feulement  la  figure  &  la  defeription.  La  fé- 
conde ,  qui  eft  auffi  figurée,  le  trouve  en 
Hollande ,  &  eft  remarquable  en  ce  que  la 
nymphe  eft  enfermée  fous  une  coque  de  foie 
filée  par  le  Ver.  La  troifième  fe  trouve  auflî 
en  Europe  &  eft  plus  petite  que  la  Fourmi 
commune  ,  fon  Ver  ne  file  pas.  La  quatrième 
efpèce  eft  rouffâtre  &  fort  petite ,  à  corps  ra- 
maffé.  La  cinquième  a  le  corps  plus  effilé. 
La  fixième  eft  remarquable  par  fa  petiteffe, 
par  fa  couleur  d'acier  bruni ,  par  le  peu  de 
tems  où  on   la    voit ,  car  elle    fe     trouve 
comme  les  précédentes ,  en  Hollande.  Elle 
ne    paraît    qu'au    mois    de    juin,   elle  eft 
alors   très  •  nombreufe  -y   mais  dès  la  fin  du 
mois  d'octobre  on  ne  la  voit  plus.  PalTe- 

t-elle 


PRÉLIMINAIRE. 


CCCXXJ 


t-elle  tout  l'automne,  l'hiver  &  le  printems 
engourdie  &  fans  prendre  de  nourriture ,  ou 
les  individus  qui  fe  retirent  en  octobre  dans 
leur  fourmilière  y  périffcnc-ils  _,  Se  l'elpece 
qui  reparoît  l'été  fuivant  u'eft-elle  que  le 
produit  des  œufs  dépofés  par  les  premières  à 
l'automne?  Telle  eft  l.i  queftion  que  propofe 
Swammerdam  ;  il  femble  n'avoir  pas  fait  ré- 
flexion que  parmi  les  Fourmis,  les  jeunes  ou 
les  Vers  ont  befoin  des  ouvrières  dont  ils 
ne  peuvent  fe  palïer  ,  &  qu'ils  en  attendent 
des  fecours  indifpenfables.  Un  autre  fait  re- 
marquable ,  c'eft  que  les  mâles  de  cette  efpèce 
ne  prennent  pas  d'ailes,  au  moins  Swammer- 
dam n'en  a  t-il  pas  vu  d'allés  ,  quoiqu'il  ait 
obfetvé  cette  efpèce  pendant  plufieurs  années. 

ze.    Exemple. 

Hijloire  du  Scarabé  nafîcornè.  (  Le  Moine  de 
Geoffroy,  tom.  I,  pag.  68.  ) 

Swammerdam  a  fait  l'hiftoire  &  l'anato- 
tnie  de  cet  infefle  avec  un  foin  particulier.  11 
en  avertit  lui-même  ,  &  il  a  divifé  fon  fu- 
jet  en  chapitre. 

Chapitre     prsmier. 

Des  endroits  où  l'on  trouve  ce  Scarabé ';  de 
fa  génération  ;  de  fcs  œufs  s  de  fon  Ver , 
de  'l'aliment  dont  il  fe  nourrit,  du  terns 
qu'il  en  ufe;  quelques  autres  faits  interpofs 
parmi  ceux-ci. 

On  trouve  le  Scarabé  naficorne  parmi  les 
débris  du  bois  pourri  &  tombé  en  pouffière; 
il  eft  d'autant  plus  abondant,  que  ces  débris  le 
font  auffi  davantage  ,  c'eft  pourquoi  on  le 
trouve  dans  la  terre  des  endroits  où  l'on  fcie 
ôe  débite  beaucoup  de  bois,  comme  les  chan» 
tiers  de  marine,  clans  les  tanneries,,  Se  dans 
les  troncs  des  arbres  creux  &  tombant  de 
vétufté. 

Le  mâle  feul  a  une  corne  fur  la  tête,  la 
femelie  eft  un  peu  plus  petite  Se  n'a  point  de 
cerne.   Leur  accouplement  a  lieu  dans  les 

Hj/loire  Naturelle ,  Infectes t  Tome  IF, 


mois  de  juin  Se  de  juil'et.  Le  penil  du  rrâîe 
eft  terminé  par  une  portion  d'une  fubftancc 
mixte  entre  celle  de  la  corne  6V  des  os,  l'o- 
rifice des  parties  de  la  femelle  eft  de  la  même 
fubflance  j  le  mâle  f  ai  fit  la  femelle  avec  les 
deux  crochets  qui  accompagnent  le  pénil  qu'il 
introduit  dans  la  vulve  de  la  femelle.  11  eft  Ci 
excellîvement  ardent,  qu'on  voit  des  mâles 
faillir  des  femelles  qui  ne  vivent  plus. 

Après  l'accouplement  la  femelle  s'enfonce 
profondément  ou  en  terre,  ou  dans  le  tan  ou 
le  bois  .pourri,  Se  dépofe  fes  œufsj  non  en 
tas ,  mais  féparés  Se  difperfcs. 

Les  œufs  font  oblongs,  blancs,  couverts 
d'une  peau  mince  ,  tendre  ,  membraneufe  , 
molle,  flexible,  qui  fe  ride  aifement  par  le 
contadt  de  l'air  qui  la  defsèche. 

Les  jeunes  Vers  fortent  des  œufs  vers  la  fin 
du  mois  d'août.  Cependant  ,  fion  ouvre  un 
œuf  avec  une  pointe  très-fine,  il  en  fort  un  fluide 
vifqueux&  blanchâtre.  Le  premierchangement 
obfervé  dans  un  œuf  vu  fans  l'ouvrir  eft  opcic 
parlachaleurde  Pair,  ilconfifte  dans  le  deve- 
loppementde  deux  points  rouges  accompagnés 
de  quelques  autres  points  femblables  de  cha- 
que côté  ;  les  deux  premiers  font  les  rudi- 
mens  des  dents ,  Se  les  autres  ceux  des  tra- 
chées. C'eft  une  chofe  digne  de  remarque 
que  l'exceilîve  dureté  des  dents,  même  dans 
le  Ver  encore  contenu  dans  l'œuf ,  &  deftiné, 
en  en  fortant ,  à  peteer  &  ronger  le  bois.  Du 
refte  ,  ce  Ver  eft  replié  fur  lui-même  de 
façon  que  le  bout  de  fa  queue  eft  en  contact 
de  fa  tête,  &  que  (es  pattes  font  contour- 
nées autour  de  lui.  On  les  voit  ctoître,  fe 
foncer  en  couleur  à  travers  la  coque  ou  pel- 
licule de  l'œuf.  (Remarquons  que  cette  dif- 
pofition  eft  la  même  que  celle  des  autres 
embrions,  dans  les  œufs  parmi  les  ovipares, 
Se  dans  la  matrice  parmi  les  vivipares.  )  Enfin 
le  Ver  rompt  lui-même  Se  ouvre  la  pelli- 
cule de  l'œuf,  comme  le  Poulet  r.rnpt  la. 
coquille  Se  ouvre  l'œuf.  (  Swammerdam  fa- 
voit  donc  ,  contre  le  fentiment  reçu  de  fon 
terns ,  que  c'eft  le  Pouflln  Se  non  la  Poule, 

*  a 


cccxxj) 


DISCOURS 


qui  ouvre  l'œuf,  ce  qui  n'a  été  bien  reconnu 
que  depuis  quelques  années.  ) 

Le  Ver  du  Scarabé ,  en  forçant  ô*e  l'œuf 
s'enfonce  ou  en  terre  ou  dans  le  bois  à  fa 
portée  ;  il  eft  hexapode  >  couvert  d'une  peau 
ridée  ,  qui  eft  alors  très  blanche  ,  cV  chargée 
de  chaque  côté  de  quelques  poils  \  fa  tête 
eft  plus  greffe  que  le  refte  du  corps.  Swam- 
merdam  remarque  que  cette  groffeut  de  la  tête 
à  proportion  des  autres  parties  a  également 
lieu  dans  les  nouveaux  nés  parmi  les  animaux 
différens ,  &  même  par  rapport  à  l'homme. 

La  tête  prend  peu  à  peu  une  couleur  rouf- 
sâtre,  qui  pâlie  par  nuances  au  rougeâtre;  elle 
eft  armée  de  deux  dents  qui  ont  une  échan- 
crure  ,  &  qu'on  pourroir,  à  caufe  de  leur  vo- 
lume ,  appelîer  deux  mâchoires.  Mais  fi ,  avant 
que  le  Ver  fuir  forti  de  l'œuf,  on  veut  exa- 
miner celui-ci  avec  plusdedétailsqueceux qui 
viennent  d'en  être  donnés  j  le  premier  objet 
qu'on  remaquera  ce  fera  fur  le  dos  du  Ver 
le  cœur  qu'on  reconnoîtra  à  fes  battemens, 
&  à  l'intérieur  de  l'œuf,  fous  fa  pellicule 
-externe  j  d'autres  pellicules  &  des  expanfions 
de  fibres  netveufes  ,  fur-tout  vers  la  partie 
qui  répond  aux  pattes  du  Ver. 

S-\Vammerdam  fait  ici  une  digreffion  dans 
laquelle  on  peut  remarquer  ce  qu'il  dit  des 
œufs  du  Ver  de  terre.  Ce  Ver  a  le  fang  coloré 
en  rouge ,  ce  qui  fait  qu'on  en  voit  aifcmenr 
la  circulation  dans  le  cœur ,  même  à  travers 
la  coque-,  Tautte  objet  de  la  digrellion  eft 
fur  la  manière  de  conferver  les  œufs  du  Sca 
rabé  ,  &  ceux  qui  font ,  comme  les  fiens  , 
couverts  d'une  pellicule.  Il  faut  les  pener  de 
part  en  part  avec  une  aiguille  très-fine,  en 
exprimer  toute  l'humidité,  renfler  les  mem- 
branes en  foufflant  avec  un  tube  délié  ,  & 
Uifler  les  pellicules  renflées  fécher  à  l'ombre, 
les  vernir  enfuire  avec  un  peu  de  réfine 
diflbute  dans  de  l'huile  d'afpic.  Swammer- 
dam  dit  avoir  confervé  de  cette  façon  des 
œufs  qu'il  avoir  détachés  des  ovaires  de  diffé- 
rentes femmes  j  qu'il  eu  conjectura  qu'il  pou- 
voie  également  en  détacher  des  ovaires  des 


animaux  ,  &   que    l'expérience  confirma  fa 
conjecture.  Il  revient  à  fon  fujet. 

Le  Ver  du  Scarabé  forti  de  l'œuf  trouve 
la  nourriture  qui  lui  convient  dans  le  bois 
poum  ou  fes  débris,  dans  lefquels  l'œuf  avoir 
été  dépofé.  Swammerdam  ne  décide  pas 
combien  de  tems  il  prend  des  alimens  & 
il  refte  fous  fa  première  forme  ;  il  conjecture 
qu'une  année  ne  lui  fuffit  pas  pour  prendre 
fon  accroiflemenr ,  mais  il  ignore  combien 
il  en  vit  avanc  de  paffer  à  1  état  de  nymphe. 

Chapitre     II. 

Nom  que  l'on  donne  au  Ver  ;  fes  habitudes..., 
Alélange   de  quelques  faits  analogues. 

Le  Ver  a  été  appelle,  par  Mouffet  &  fes 
contemporains ,  ColTus,  nom  que  les  anciens , 
au  rapporr  de  Pline  ,  donnoient  à  un  Ver 
qu'ils  mettoisnt  au  rang  des  comeftibles ,  & 
qu'ils  regardoient  comme  un  mets  très- déli- 
cat ,  mais  depuis  cette  opinion  n'a  pas  été 
fui  vie.  M.  Linné  a  cru  reconnoître  le  Cojfus 
des  anciens  dans  une  Chenille  qui  vit  à  l'in- 
térieur du  tronc  des  faules  j  M.  Geoffroy  penfe 
que  le  CoJJus  des  anciens  eft  le  Ver palmijlg 
qu'on  regarde  encore  aujourd'hui  comme  un 
mets  délicat  aux  Indes  &  dans  les  Ifles  de 
l'Amérique  ,  déférant  cependanr  au  fenti- 
ment  de  Linné.  Il  a  nommé  Cojfus  la  Pha- 
lène qui  naît  de  la  Chenille  qui  ronge  le 
bois  de  faule. 

Le  Vet  du  Scarabé  naficorne  ,  parvenu  à 
fa  grandeur,  eft  long  de  quatre  pouces ,  épais 
d'un  pouce  ,  couvert  d'une  peau  ridée,  blan- 
che éc  luifante.  Son  corps  tft  divifé  en  qua- 
rorze  fections  annulaires  ;  fur  chaque  côté  il 
y  a  neuf  lligmates  rougeàtres ,  un  peu  ap- 
platies  èc  oblongues.  La  rête  eft  de  couleur 
d'acier  bruni  j  on  y  remarque  des  rides,  les 
yeux ,  des  antennules ,  des  dents ,  une  lèvre 
bifurquee ,  des  foies  ,  fituées  en-de(ïous }  qui 
ont  quelque  reffembjance  à  des  anrennes , 
&  qui  fervent,  quand  le  ver  mangej  à  faifir  fes 
alimens.  Il  y  a  de  chaque  côté ,  près  de  la 


tète,  trois  pattes  rougeâtres  armées  d'ongles 
ou  de  crochets,  &  divifées  en  cinq  articles. 
La  partie  poftérieure  du  corps  eft  d'un  violet 
brillant  d'acier  poli,  Se  vers  l'anus  il  7  a 
quelques  poils. 

Les  mouvemens  de  ce  Ver  font  lents.  Sa 
force  réfide  dans  fa  tète  Se  (es  pieds  ;  lorfqu'on 
le  retire  du  bois  où  il  étoit  enfoncé,  il  tecourbe 
fon  dos,  il  fe  replie  prefqu'en  un  anneau  ,  & 
fi  on  le  laifle  libre,  il  fe  retire  promprement 
fous  le  bois  dans  lequel  il  s'enfonce  précipi- 
tamment par  la  force  de  fes  mâchoires ,  de 
(a  tète  Se  de  fes  pieds. 

Il  arrive  fouvent  que  le  tan  ou  le  bois  ver- 
moulu fermente  &  s'échauffe  comme  il  arrive 
au  foin  humide.  Les  Vers ,  loin  d'eu  fouffrir, 
n'en  font  que  plus  vigoureux;  ils  changent  de 
peauplufieurs  fois  pendant  le  tems  qu'ils  pren- 
nent leur  accroinemenx;  Se  à  chaque  change- 
ment, dont  Swammerdam  ne  fixe  pas  le  nom- 
bre ,  ils  fe  vident  de  leurs  excrémens  &  ils  fe 
creufent  une  cavité  à  l'intérieure  de  laquelle 
ils  fe  dépouillent  de  leut  peau.  Mais  ce  n'eft 
pas  feulement  de  Fépiderme  qui  les  couvre 
à  l'extérieur ,  mais  en  mcme-tems  de  celui  qui 
revêt  l'intérieur  de  la  bouche ,  de  la  partie  fu- 
périeure  de  l'eftomac,  du  reftum  &  des  ra- 
mifications des  trachées  ;  les  dépouilles  de 
celles-ci  fe  réunilfent  en  dix -huit  cordons, 
qui  fe  préfentent  à  l'orifice  de  chaque  ftig- 
mate,  qui  eft  en  même  tems  dilaté ,  èV  qui 
fortent  lentement  par  ces  dix-huit  ouvertures.  , 
Cependant  fi  on  les.  fépare  adroitement  on  y  re- 
trouve toutes  les  divifions  des  trachées  ,  &  on 
diftingue  les  anneaux  dont  elles  font  compo- 
fées.  Le  crâne  fe  fend  en  rrois  parties ,  on  voit 
au  milieu  les  dents  qui  fe  renouvellent ,  la 
lèvre  qui  vient  de  fe  détacher ,  Se  des  deux 
côtés  les  antennules  ,  Se  derrière  la  lèvre  le 
crâne.  11  tombe  une  pellicule  des  foies  qui 
relTemblent  à  des  antennes,  Se  des  yeux 
même;  enfin  il  fe  fait  un  dépouillement  de 
la  pellicule  de  toutes  les. parties  externes  Se 
d'un  grand  nombre  des  parties  internes. 


TRÊL1411NA1RE.  cccxxîij 

ChatitrE      III. 


Anatomie  du  Coflus  ;  manière  de  le  faire 
mourir  ■  fon  fang ,  fes  trachées  ,  fa  graiffe , 
fon  cœur,  fa  moelle  épinière,  le  nerf  récu- 
rent ;  jufqu'k  quel  point  ce  Ver  eft  un  mets  ; 
manière  de  le  préparer  j  plufïeurs  obferva- 
tions  remarquables. 

Pour  difféquer  le  CofTus  il  faut  le  faire 
mourirou  dans  l'efprit  de  vin  ou  dans  de  l'eau 
un  peu  plus  que  tiède,  Se  le  retirer  au  bouc 
de  quelques  heures. 

La  peau  étant  fendue  fur  le  dos  ,  on  dé- 
couvre les  fibres  mufculaires  qui  fervent  aux 
mouvemens  des  anneaux  du  corps.  Leur  def- 
cription  feroit  très  difficile  ;  elles  vont  d'un 
anneau  à  un  autre  en  tous  fens  Se  fous  toutes 
fortes  d'angles. 

On  voit  au  milieu  le  cœur  qui,  â  fon  ex- 
térieur, n'eft qu'un  tube  membraneux,  éten- 
du de  la  tête  au  troifième  anneau.  Ce  tube  eft 
très  étroit  vers  la  tête^il  fe  refierre,  comme  par 
l'effet  d'un  nœud,  vers  le  milieu  de  la  lon- 
gueur du  corps,  il  fe  dilate  enfuite,  Se  il  de- 
vient abfolument  fermé  à  l'endroit  qui  répond 
au  treizième  anneau.,  Ce  même  tube  ou  le 
cœur,  eft  encoure  dans  fa  longueur  de  fibres 
mufculaires  qui,  comme  autan:  de  cordons , 
fervent  à  le  dilater  Se  à  le  contracter.  11  y  a 
fur  les  côcés  quelques  globules  ou  corps  noirâ- 
tres qui  ,  par  l'oppofifion  de  couleur ,  fonc 
plus  aiféme-iu  découvrir  le  cœur  qui  eft  trans- 
parent. 

En  dilatant  l'ouverture  on  découvre  la 
graifteou  tiffu  adipeux  compofé  d'une  infinité 
de  globules  ou  de  petits  grains  foutenus  par 
des  membranes  tenues  ,  qui  fe  diftribuenc 
fur  toutes  les  parties ,  Se  fon:  obftacle  à  les 
découvrir.  Si  ayant  enlevé  une  portion  de  ce 
corps  graiffeux  on  l'expofe  au  feu  il  s'y  fond, 
il  y  brûle  à  la  manière  des  graifles  ;  fi  on  pique 
une  des  membranes  qui  le  contiennent,  il  en 
coule  une  goutte  qui ,  reçue  fur  de  l'eau,  fur- 
nage  ,  s'étend  à  la  manière  des  huiles ,  d'où 


CCCXXIV 

Swammerdam  conclut  que  c'eft  vraiement  de 
la  graille. 


Les  trachées  au  nombre  de  dix-huit,  neuf 
Je  chaque  côté ,  propagent  leurs  ramifications 
fur  routes  les  parties  ôc  nuifent,  ainfi  que  la 
graille  ,  à  les  découvrir. 


D  1  S  C  <XU  R  S 

par  des  étranglernens,  &  étendue  de  la  tête  i 
l'extrémité  du  corps  ;  dans  le  Coflus  elle  ne 
s'étend  pas  au-delà  du  rroifième  au  quatrième 
anneau,  &  de  ce  poinr  elle  envoie  des  nerfs 
qui  fe  distribuent  à  toutes  les  parties  fituées 
plus  bas. 


Parmi  les  autres  parties  on  diftingue  d'abord 
le  ventricule,  qu'on  ne  voie  dans  fon  entier 
qu'après  avoir  fendu  ôc  rejette  la  peau  fur  les 
côtés  dans  toute  fa  longueur.  Il  y  faut  remar- 
quer, i°.  qu'il  occuppe  la  plus  grande  partie 
de  la  longueur  du  corps:  i*.  qu'il  eft  formé 
de  membranes  8c  de  fibres  mufculaires:qu'à 
l'endroit  où  il  communique  à  la  bouche  il  eft 
très-étroit  :  30.  qu'enfuite  il  devient  plus  am- 
ple, &  qu'à  l'endroit  où  il  a  toute  fa  largeur 
commence  i'cjlomac  proprement  dit  :  40.  qu'il 
eft  chargé  d'appendices  ;  50.  qu'on  en  compte 
foixante-dix  environ  dans  fon  contour  à  fa 
partie  antérieure  ,  lefquelles  ont  la  forme 
d'une  dent.  Ces  appendices  s'ouvrent  dans 
l'eftomac  ,  &  les  uns  font  dirigés  en  devant, 
les  autres  en  arrière.  6°.  Un  peu  plus  en  ar- 
rière on  remarque  vingt-deux  autres  appen- 
dices qui  regardent  par  leur  pointe  vers  les 
parties  poftérieures;  70.  enfin  vers  le  pylore 
ou  à  l'extrémité  de  l'eftomac  on  compte  en- 
core trente  appendices. 

Swammerdam  a  reconnu  une  organifation 
à  peu  près  pareille  dans  desPeiflons&  en  par- 
ticulier dans  le  Saumon.  8°.  Ourre  ces  ap- 
pendices on  voit  fur  les  côtés  quelques  vaiiTeaux 
que  Malpighi  avoit  remarqué  dans  le  Ver  à 
loie:  l'eftomac  ferefferre  à  fon  extrémité, & 
aboutit  en  un  inteftin  court  &  étroit  qui  fe 
dilate  &  forme  un  autre  inteftin  auffi  forr  courr , 
mais  forr  ample  auquel  Swammerdam  donne 
le  nom  de  colon  ôc  qui  eft  rempli  de  beau- 
coup d'excrémens. 

La  moelle  épinière  eft  très-différente  dans 
le  Coffus  de  ce  qu'elle  eft  dans  d'autres  infec- 
tes, par  exemple,  dans  le  Ver  à  foie  en  qui 
elle  confifte  en  une  fuite  de  ganglions  joints 


Le  cerveau  eft  compofé  de  deux  hé- 
mifphères  qui  donnent  nailTance  à  quatre 
nerfs. 

Swammerdam  décrit  avec  beaucoup  de  foin 
&  un  grand  dérail ,  le  nerf  qu'il  appelle  récu- 
rent, qui  de  la  bafe  du  crâne  d'où  il  fort  par 
une  double  origine  qui  fe  réunit ,  fe  recour- 
be, paffe  par  -  deiïus  le  crâne,  forme  plu- 
fîeurs  ganglions  ôc  vient  fe  diftnbuer  à  l'ef- 
tomac. 

En  cet  endroit  Swammerdam  dit  qu'il  a 
trouvé  un  moyen  de  conferver  le  cerveau,  la 
moelle  épinière  &  les  nerfs  dans  leur  étendue 
&  avec  leur  couleur.  Mais  il  n'indique  pas  ce 
moyen.  Il  finit  ce  chapitre  en  remarquant  que 
les  volailles  font  très-avides  du  Colfus,  ce  qui 
lui  fait  préfumer  que  les  anciens  ,  comme 
Pline  le  rapporte,  on  put  le  mettre  au  rang 
de  leurs  mets,  &c.  (  Mais  les  volailles  dévor 
rent  avidement  tous  les  vers.  ) 


H    A    P    I    T    R    E 


IV. 


Manière  dont  s'opère  le  changement  du  Coffus  ; 
fon  pajjage  à  l'état  de  nymphe  ;  comment 
les  trachées  ou  points  refpiratoires  font 
tranfpofés. 

Le  tems  où  le  CofTus  doit  pafTer  à  l'état  de 
nymphe  étant  prochain  ,  ce  qui  a  lieu  vers  la 
fin  du  mois  d'aoûr,  il  s'enfonce  plus  profon- 
dément en  terre  ou  dans  le  tan  en  compri- 
mant &  battant  l'un  ou  l'autre  avec  l'extré- 
mité de  fon  corps,  il  fe  prépare  une  loge 
creufe,  ovale,  liffè  &  polie  ;  il  y  demeure 
immobile  &  paroît  plus  cauverr  de,  rides  qu'il 
ne  l'a  encore  été,  ce  qui  vient  &  de  ce  qu'il 
s'eft  vidé  de  fes  excrémeus  &  de  ce  qu'il  perd 


PRÉLIMINAIRE. 


de  fa  fubftance  pat  la  tranfpiration.  Cepen- 
dant on  n'apperçoit  point  fes  différentes  par- 
ties à  travers  fa  peau  ,  comme  on  les  dillin- 
gue  en  pareille  circonftance  à  travers  celle  des 
Versdes  Abeilles,  quoique  fes  membres  foient 
déjà  formés  j  ckqu'on  lesdiftingue  eo  écartant 
la  peau. 

Mais  avant  de  fuivre  cet  objet ,  il  eft  bon 
de  remarquer  que  fi  on  fait  alors  l'anatomie 
du  Coflus ,  on  ne  trouve  aucun  changement 
à  fa  bouche  j  l'eftomac  eft  beaucoup  plus  ref- 
ferre  ,  &  les  appendices  le  font  *u  point  detre 
à  peine  fenfibles  ;  les  vaifleaux  qui  accompa- 
gnent l'eftomac  y  font  moins  adhérensj  quoi- 
qu'ils n'en  foient  pas  encore  féparés  :  on  voit 
l'infertion  de  ces  vailïeaux  autour  du  pylore  & 
on  pent  les  regarder  comme  de  véricables  cae- 
cum. Le  colon  conferve  fou  étendue  &  fes 
cellules  ou  plis  font  plus  fenlibles.  On  peut 
alors  aufli  diftinguer  &  féparer  les  trois 
membranes  dont  l'eftomac  eft  formé  , 
ainfi  que  les  fibres  qui  fervent  à  fon  mou- 
vement. 

Le  Ver  ou  Coftus  ayant  acquis  fon  accroif- 
fementj  les  parties  qu'il  confervera ,  &  celles 
qu'il  acquerra  ayant  pris  leur  développe- 
ment, il  en  réfulte  que  le  corps  eft  raccourci , 
que  le  fang,  plus  reflerré  dans  fes  tuyaux,  eft 
porté  plus  abondamment  vers  le  crâne,  dont 
l'enveloppe  s'ouvre  en  trois  parties}  la  peau  , 
qui  ne  peut  plus  prêter,  fe  fend  aufli  fur  le 
dos,  &  par  le  mouvement  ondulatoire  des 
anneaux  du  corps,  elle  eft  détachée  delà  nym- 
phe qu'elle  couvroit.  11  tranfude  en  même 
rems  une  férofité  qui  favorife  fa  chute. 

La  première  partie  qui  s'offre  à  la  vue  dans 
la  nymphe  au  moment  du  dépouillement  de 
la  peau  de  Ver  eft  la  corne  qu'on  verra  dans 
le  Scatabé,  &c.  Swammerdam  décrit  fuccef- 
fivement  les  parties  à  mefure  que  le  dépouil- 
lement de  la  p'-au  les  découvre,  &  il  renvoie 
à  des  figures.  Privé  de  ce  fecours  s  je  ferois 
difficilement  entendu,  je  pafte  donc  cet  arti 
de  fous  filence  ;  je  temarque  cependant 
que  des  dix-huit  ftigmates  les  cinq  premiers 
de  chaque  côté  confervenc  leur  forme  &  km 


cccxxv 

ampleur ,  mais  des  quatre  autres  les  trois  pre- 
miers deviennent  beaucoup  plus  étroits  8c 
le  cinquième  fe  ferme  &  s'oblitère  entiè- 
yment. 

Swammerdam  ,  pour  donner  une  idée  plus 
précife  des  changemens  que  l'infefte  fubit  en 
pallant  de  l'état  de  Ver  à  celui  de  nymphe  ; 
de  l'état  de  nymphe  à  celui  de  Scarabé,  re- 
préfente  la  nymphe  &  le  Scarabé  &  remar- 
que la  différence  entre  chaque  partie  du  Ver 
&  de  la  nymphe  ,  de  la  nymphe  &  du 
Scarabé. 

Il  faut  néceflairement  avoir  les  figures  fous 
les  yeux  pour  fuivre  le  texte.  Je  me  bornerai 
donc  à  remarquer  que  lorfquc  la  peau  du  Ver 
s'eft  féparée  de  la  nymphe,  celle-ci  n'a  plus 
de  reflemblance  avec  le  Ver,  mais  qu'on  la 
voit  fous  la  forme  qui  lui  eft  propre;  que 
cette  forme  a  du  rapport  à  celle  du  Scarabé  : 
que  la  nymphe  eft  route  blanche  ;  fi  ce  n'eft 
du  cinquième  au  dixième  anneau  où  elle  pa- 
roît  en-deffus  nuée  de  reflets  couleur  d'acier 
poli  :  j  ajouterai  que  fous  l'enveloppe  de  la 
nymphe  on  découvre  plufieurs  parties  du  Sca- 
rabé; qu'il  eft  entièrement  formé  fous  cette 
enveloppe ,  mais  que  fes  membres  font  pul- 
peux, mois  &  flexibles;  au  point  que  fi  on 
leur  fait  prendre  quelque  faux  pli,  quelque 
conformation  vicieufe,  qu'on  occasionne  en 
touchant  la  nymphe,  les  parties  comprimées 
confervent  ces  défauts  qu'on  retrouve  enfuice 
fur  le  Scarabé.  Swammerdam  le  compare  dans 
les  premiers  tems  du  changement  de  Ver  en 
nymphe  à  un  Embrion  nouvellemenr  formé 
dans  la  matrice  ,  dont  les  membres  délicats 
ne  peuvent  réfifter  encore  aux  plus  légères 
itnpreffions. 

Ghapitri    V. 

La  nymphe  eft  furchargée  d'humeurs  qui  fe 
dijjipent  par  évaporation.  Son  anatomie. 
Comment  elle  fe  dépouille  &  pajfe  à  l'état 
de  Scarabé. 

Swammerdam  compare  la  nymphe  à  un 


cccxxvj  DISC 

hydropique;  la  férofité  qui  abreuve  toutes 
fes  parties,  les  amollit  &  les  prive  du  mouve- 
ment auquel  elles  deviendront  aptes  par  la 
fuite.  Peu  à  peu  «Se  de  jours  en  jours  la  férofiH 
fuperflue  s'évapore  ,  les  différentes  parties 
prennent  plus  de  confiftance,  leur  forme  eft 
plus  exprimée  &  leur  couleur  fe  fonce.  Notre 
auteur  fuit  prefque  jour  par  jour  les  change- 
mens  qui  ont  lieu;  il  nous  fuffit  de  les  con- 
noître  en  général  ;  le  plus  confidérable  s'opère 
à  l'égard  de  la  fubftance  graiffeufe  qui ,  non- 
feulement  fe  difllpe  entièrement,  mais  dont 
les  membranes  qui  la  renfermoient  s*atté- 
nuenrau  point  qu'on  ne  les  retrouve  plus.;  vers 
les  derniers  tems  les  membres  de  la  nymphe 
ont  beaucoup  plus  de  confiftance,  &  leuts 
mouvemens  à  travers  la  peau  commencent  à 
être  fenfibles.  Swammerdam  n'a  pas  obfervé 
combien  il  fe  paffe  de  tems  du  moment  où  le 
Ver  devient  nymphe  à  celui  où  le  Sca- 
rabé  en  quitte  l'enveloppe.  Ce  changement 
au  refte  s'opère  comme  celui  du  Ver  en 
nymphe  ,  c'eft  -  à  -  dire ,  par  l'ouverture 
&  la  chute  de  l'enveloppe  extérieure  ;  celle 
de  la  nymphe  fe  fend ,  fe  détache  des  par- 
ties du  Scarabé  qui  paroît  fous  fa  dernière 
forme. 

Chapitre     VI. 

Différence  entre  le  Scarabé  mâle  &  le  Scarabé 
femelle.  Leur  anatomie. 

Le  mâle  eft  plus  petit ,  fes  antennes  font 
plus  longues;  il  a  une  corne  recourbée  fur  la 
tête.  Cette  corne  qu'on  apperçoit  fous  la  peau 
de  nymphe  peut  d'avance  faire  reconnoître 
le  fexe.  Quant  à  l'intérieur,  le  mâle  &  la  fe- 
melle ne  diffèrent,  que  par  les  parties  de  la 
génération,  &  fe  refîemblent  par  les  autres  ; 
Swammerdam  commence  par  les  parties  qui 
font  communes  aux  deux  fexes. 

Les  points  refpiratoires ,  ou  les  trachées  , 
font  au  nombre  de  huit  à  chaque  côté  ;  ces 
points  font  fitués,  fur  chacun  des  anneaux  où 
ils  fe  trouvent  placés  3  un  peu  obliquement 
&:  fupériauremerKjles  uns  i  l'égard  des  autres., 


OURS 

c'eft-à  dire  qu'ils  font  fitués  plus  eivdeffus 
fur  les  premiers  anneaux  &  plus  en-deffous 
lur  les  anneaux  fuivansj  ils  ont  une  forme  plus 
décidément  ovale,  ils  font  plus  creux  &  plus 
ouverts  que  dans  le  Ver,  Se  les  rameaux  dans 
lefquels  Us  s'ouvrent  dans  l'intétieur  font  plus 
amples. 

Les  cinq  premiers  font  cachés  par  les 
aîles  cV  les  élyrres  Se,  on  "ne  les  apperçoit 
que  quand  ces  parties  font  étendues  }  les 
trois  fuivans'font  fort  étroits. 

Les  yeux  font  différens  dans  le  Scarabé  j 
de  ce  qu'ils  étoient  dans  le  Ver  ,  en  nom- 
bre &  en  grandeur.  II  y  en  a  deux  ,  un  de 
chaque  coté  de  la  tête  ;  ils  font  à  réfeau  où 
facettes ,  c'eft-à-dire  que  la  membrane  exté- 
rieure dont  ils  font  formés  eft  divifée  par  des 
interférions  hexagones.  Cette  membrane  eft 
de  confiftance  cornée  ,  les  portions  feparées 
par  les  lignes  font  faillantes  ;  ces  lignes  oc- 
cupent toute  l'épaiffeut  de  la  cornée  ,  &  pa- 
roiffent  être  des  expansions  des  trachées. 
Cette  difpôfition  eft  la  même  dam-  tous  les 
infectes  dont  les  yeux  font  à  réfeau.  Cepen- 
dant les  facettes  ,  dans  le  Scarabé  nazicorne  , 
fe  rapprochent  de  la  figure  fphérique  ,  font 
moins  faillantes,  &  plus  déprimées  ou  plus  ap- 
platies  que  dans  plusieurs  autres  infectes ,' 
comme  les  Mouches  ,  les  Abeilles ,  Se  la 
Cornée  n'eft  pas, comme  dans  ces  infectes, 
parfemée  de  poils. 

Au-deffbus  de  la  Cornée ,  à  fa  face  inter- 
ne ,  on  trouve  une  membrane  analogue  à 
l'uvée  ;  elle  eft  noirâtre.  Dans  l'homme  5c 
les  quadrupèdes  ,  l'uvée  s'étend  jufqu'au 
fond  de  l'œil ,  &  elle  eft  percée  antérieure- 
ment j  mais  dans  le  Scarabé  ,  elle  n'eft  point 
percée  ,  &  elle  ne  tapiffe  que  la  partie  anté- 
rieure de  l'œil.  11  n'y  a  donc  pas  de  paffage 
ouvert  aux  rayons  de  lumière  qui  font  reçus 
feulement  fur  l'uvée.  Au-deflous  de  cette 
membrane  eft  une  fubftance  gélatineufe  , 
tenue  qui  fe  divife  en  filets  très -déliés  qu'on 
peut  regarder  comme  des  fibres  de  forme  py- 


PRÉLIMINAIRE. 


ramidale  ,  maïs  comme  des  pyramides  ren- 
vecfées.  Toutes  ces  fibres,  en  fe  rénnidànt, 
forment  une  ïunique  fibreufe  ,  épaide  ,  d'un 
blanc  éclatant,  mais  qui  s'obfcurcit  au  point 
où  cette  tunique  fe  réunit  avec  le  nerf  opti- 
que. Pour  rendre  ces  objets  plus  fenfibles  ,  il 
eft  néceiïaire  de  décrire  le  cerveau.  On  le  dé- 
couvre en  enlevant  le  ctâne  ,  après  avoir  fcié 
la  corne  ,  fi  l'on  obferve  fur  un  mâle  ;  il  eft 
compofé  de  deux  globules  réunis  à  leur  bafe  ; 
il  donne  naidajice  aux  nerfs  optiques  qui 
font  bien  plus  confidérables  que  dans  le  Ver  ; 
ils  font  très-grêles  à  leur  origine  ,  puis  ils 
s'enforcidenc ,  fe  rétrécident  encore,  &  fe 
renflent  enfuite  ,  en  approchant  de  l'inté- 
rieur de  l'œil  ,  dont  les  membranes  les  envi- 
ronnent à  leur  extrémité  ,  &  les  touchent  pnr 
la  pointe  des  fibres  pyramidales  dont  il  a  été 

Î>arlé  plus  haut.  Swammerdam  remarque  que 
s  Scarabé  nnzicorne  voit  la  nuit ,  que  l'A- 
beille voit  bien  au  contraire  le  jour.  Que 
dans  cette  dernière  ,  le  nerf  of  tique  n'eft  pas 
en  un  contact  audi  immédiat  avec  les  mem- 
branes de  l'œil  ,  &  qu'il  n'eft  pas  audi  con- 
sidérable :  il  laide  à  tirer  de  cette  obferva- 
tion  ,  relie  conféquence  que  le  lecteur  jugera 
à  propos  ,  &  il  n'exprime  pas  cette  confé- 
quence ,  parce  que  fans  doute  il  l'a  trouvée 
comme  indiquée  par  l'obfervation  même. 
En  effec  ,  dans  l'infecte  nocturne  le  nerf  eft 
plus  gros ,  il  eft  en  contact  plus  immédiat 
avec  les  membranes  frappées  par  une  lu- 
mière plus  foible  j  &  dans  l'infecte  diurne  , 
le  nerf  eft  moins  volumineux  ,  il  reçoit  une 
impreftion  moins  vive  ,  par  un  contact  moins 
intime  avec  les  parties  ébranlées  par  des 
rayons  de  lumière  plus  vifs. 

Dans  le  Ver  on  pourroit  comparer  les  tra- 
chées à  des  rameaux  dépouillés  de  feuilles  , 
&  elles  redemblent  dans  le  Scarabé  ,  à  des 
troncs  qui  étendent  leur  branches  ornées  de 
leur  feuillage.  Leur  extrémité  fe  termine  en 
des  véficules  ,  d'où  naiftent  encore  d'autres 
rameaux  plus  fins  qui ,  fe  fubdivifent  enfin 
en  des  canaux  fi  tenus ,  qu'ils  cèdent  de  pou 
voir  être  apperçus. 


CCCXXViJ 

Le  cœur  eft  beaucoup  plus  court  dans  le 
Scarabé  que  dans  le  Ver  ,  &  on  y  remarque 
un  plus  grand  nombre  d'étranglemenj. 

Parties  propres  au  mâle. 

La  première  partie  propre  au  mâle  eft  la 
corne  qu'il  porte  fur  la  tête  ,  &c  qu'on  doit 
regarder  comme  une  excroidance  du  crâne  ; 
elle  eft  creufe  à  fon  intérieur  ,  &  fa  cavité 
eft  remplie  par  des  rrachées  ou  vaideaux  aé- 
riens ;  elle  eft  d'une  fubftance  audî  dure  que 
celle  des  os ,  en  forte  qu'on  peut  entamer  du 
bois  en  s'en  fervant  ;  cependant  elle  n'étoic 
que  pulpeufe  dans  la  nymphe  ,  &  dans  le 
Scarabé  naidant  elle  eft  encore  flexible  ,  mais 
elle  acquiert  fa  dureté  en  deux  ou  trois  jours. 

Le  membre  du  mâle  eft  cylindrique  ;  il 
faut  y  diftinguer  deux  fubftances  ,  une  ner- 
veufe  &  une  cornée  j  la  première  eft  propre- 
ment le  membre  ,  la  féconde  fon  enveloppe 
ou  le  prépuce  ,-  c'efl  par  l'action  de  ce  dernier 
que  le  membre  fe  porte  en  dehors  ou  qu'il 
eft  retiré  à  l'intérieur  ;  à  !  extrémité  du  pré- 
puce ,  il  y  a  deux  onglets  qui  laifîent  en- 
tr'eux  une  fente  ou  une  ouvemue  ;  à  cette 
fenre  aboutident  des  fibres  mufculaires  qui 
defeendent  du  membre;  elles  écartent  ou  rap- 
prochent les  deux  onglets ,  Se  les  portent  en 
dehotsou  lesretitent;  par  de- là  le  prépuce  eft 
le  membre  ou  pénil  formé  d'une  fubftance 
nerveufe  ,  molle  ,  pulpeufe  &  fort  dilatée  ; 
plus  loin  eft  la  racine  du  même  membre  qui 
n'eft  qu'un  canal  étroit  ;  à  cer  endroit  abou- 
tident de  chaque  côté  les  vaideaux  de  t  ci  eus  , 
&  les  véficules  féminales  ;  dans  ce  même 
endroit  eft  un  nerf  très- remarquable,  comme 
il  y  en  a  un  pareil  dans  Fhydrocantarus  S< 
dans  1' 'Abeille. 

Les  vaideaux  déferens  contiennent  une 
humeur  très-blanche  ,  qui  eft  la  femence  ; 
ils  font  renflés  dans  leur  milieu  ,  de  plus 
étroits  à  leurs  extrémités  ,  tant  à  celle  par  la- 
quelle ils  s'abouchent  avec  la  racine  du  pé» 


cccxxviïj 


DISCOURS 


nil  ,  qu'à  celle  par  laquelle  ils  fe  Joignent 

aux  telticules. 

Les  refticules  font  formées  par  un  vaifTeau 
roulé  fur  lui-même  ,  dont  les  contours  font 
fortement  fixés  &  retenus  par  des  expan- 
fions  des  ttachées.  Ce  vaifTeau  déroulé  eft 
long  de  près  de  vingt- fix  pouces. 

Les  véficules  féminales  font  fituées  entre 
les  vaiiïeaux  déférens  :  mais  fans  avoir ,  avec 
ces  vaiffeaux  ,  aucune  communication.  Il  y 
en  a  une  de  chaque  côté  ;  elles  contiennent 
une  humeur  moins  blanche  que  les  vaiffeaux 
déférens  &  rirant  fur  le  gris.  Swammerdam 
ne  doucoit  pas  que  la  fécrérion  de  l'humeur 
qu'elles  contiennent  ne  foit  l'.ffet  de  leuror- 
ganifation  ,  Se  il  avoir  la  même  opinion  à 
l'égard  des  véficules  féminales  de  l'homme, 
Se  des  quadrupèdes.  Chaque  vcfîcule  fe  ter- 
mine à  l'extrémicé  oppofée  au  pénil  ,  en  un 
filet  qui  s'épanouit  en  fix  autres  filets  où 
rayons  chargés  de  glandes  qui  ,  fuivanr  l'o- 
pinion de  Swammerdam  ,  fervent  à  la  fécré- 
tion  de  l'humeur  contenue  dans  les  véficules 
féminales.  Les  parties  qui  viennent  d'être  dé 
çrites  font  fituées  à  l'extrémité  du  ventre 
elles  font  toutes  d'un  nés-  beau  blanc  ,  excep- 
té les  véficules  féminales ,  &  leur  connexion 
çft  fi  intime1,  qu'on  a  beaucoup  de  peine  à 
les  reconnoïtre  ,  &  â  les  féparer. 

Parues  propres  à  la  femelle. 

L'ovaire  eft  fitué  dans  la  partie  inférieure 
du  ventre  \  il  eft  compofé  de  douze  conduits , 
dont  fix  font  placés  de  chaque  côté  ;  cha- 
cun des  fix  conduits  aboutit  à  un  feul ,  les 
deux  conduits  ,  de  chaque  côté  ,  fe  confon- 
dent bientôt ,  &  n'en  forment  qu'un  ,  auquel 
on  peut  donner  le  nom  de  matrice  ou  de 
vagin  ;  ce  dernier  organe  s'étend  jufqu'à 
l'extrémité  du  dernier  anneau  du  ventre,  par 
l'ouverture  duquel  les  ceufs  font  dépofés.  Ce- 
pendant l'orifice  de  cet  anneau  peut  erre  re 
g3rdé  comme  la  vulve  ;  on  y  remarque 
gu&lques  parties  que  Sv/ammerdam.  décrit, 


fans  en  déterminer  l'ufage  ,  8c  dont  la  prin- 
cipale eft  une  forte  de  fac  rempli  d'une  hu- 
meur jaunâtre. 

ze.    Exemple. 

Kijloire  du  Coufin. 

Le  Coufin  provient  d'un  œuf  dont  il 
fort  un  Ver  qui  devienr  nymphe  ;  celle-ci 
cache  l'infecte  parfait ,  qui  paroît  fous  fa  der- 
nière forme  ,  en  dépouillant  la  peau  de  nym- 
phe ;  on  apperçoit  fous  cette  peau  ,  les  mem- 
bres de  l'infecte  parfait  ;  le  Coufin  appar- 
tient donc  ,  comme  le  Scarabé  na^icorne , 
l'Abeille ,  la  Fourmi  ,  au  troifième  ordre  de 
changemens;  cependant  il  y  a  une  différen- 
ce ;  elle  confifte  en  ce  que  les  nymphes  des 
infectes  qui  viennent  d'êrre  nommés  ,  font 
privées  de  mouvement,  Se  que  celle  du  Cou- 
fin ne  le  perd  pas  ;  cet  infeéle  paroît  ,  par 
cette  raifon  ,  appartenir  au  fécond  ordre. 
Mais  en  examinant  la  chofe  de  plus  près  , 
d:t  Swammerdam  ,  on  reconnoît  qu'il  n'y  a 
que  la  queue  de  la  nymphe  du  Coufin  qui 
conferve  du  mouvement }  que  c'eft  à  l'aide 
de  ce  mouvement  qu'elle  fe  tranfporte  par 
un  effort  commun  &  unique  d'une  place  à 
une  autre  dans  l'eau  où  elle  vit ,  fans  qu'elle 
remue  jamais  en  particulier  ,  fa  tête  ,  fes 
pactes  ,  fes  ailes ,  &c.  Et  notre  auteur  penfe  , 
par  cette  raifon  ,  que  cette  nymphe  doic 
êrte  placée  dans  le  troifième  ordre.  De  plus, 
ajoute-t  il  ,  les  nymphes  ne  perdent  jamais 
toute  faculté  de  mouvoir  leur  queue ,  &  au 
moyen  du  mouvemenr  qu'elles  en  fonr, elles 
changent  au  moins  de  fituation  ;  il  n'eft  donc 
pas  étonnant  que  ce  mouvement  fuffife  à  uu 
changement  de  place  beaucoup  plus  confi- 
dcrable  dans  une  nymphe  qui  vit  dans  l'eau, 
&  fa  mobilité  ne  change  rien  au  fond  à  1* 
parité  entre  fon  état  &  celui  des  nymphes 
qui  vivant  dans  un  milieu  où  les  mouve- 
mens  font  plus  difficiles  ,  en  exécutent  de 
beaucoup  moins  complets. 

La  femelle  du  Coufin  dépore  fes  œufs  i 


PRÉLIMINAIRE. 


la  fuperficie  des  eaux  ftagnanres.  Peu  de  jours 
après  il  fore  des  œufs  des  Vers  oblongs  , 
qui  fe  tiennent  ordinairement  perpendicu- 
lairem-nt  dans  l'eau  ,  la.  tête  en  bas  ,  la 
queue  en  haut  3  Se  fort  excrémicé  à  la  furface 
de  l'eau. 

11  faut  ,pour  fe  former  une  jufte  idée  du 
Ver ,  &  de  fes  parties  ,  le  divifer  en  tête  , 
corcelet  Se  queue. 

• 

On  remarque  fur  la  tête  ,  les  yeux  ,  les 
antennes  ,  la  partie  inférieure  de  la  bouche. 
Les  yeux  font  noirs ,  liftes  ,  un  peu  en  forme 
de  croilfant.  Les  antennes  font  oblongues  , 
applaties  ,  un  peu  coutournées  &  chargées 
de  quelques  poils  à  leur  extrémité.  L'ouver- 
ture de  la  bouche  eft  triangulaire  Se  noirâtre  ; 
elle  eft  environnée  de  faifeeaux  de  poils  que 
Swammerdam  décrit  ,  Se  par  rapport  aux- 
quels il  nous  fuffit  de  remarquer  qu'ils  fer- 
vent à  diriger  les  alimens  vers  l'ouverture 
de  la  bouche. 

Le  thorax  eft  renflé  Se  partagé  comme  en 
diverfes  feétions  ou  éminences  ;  elles  font 
produites  par  les  aîles  Se  les  pattes  qui  fe 
forment  en  cet  endroit  ,  au-deflous  de  la 
peau  du  Ver  _,  &  de  celle  de  la  nymphe  ; 
il  y  a  d'ailleurs  des  pinceaux  de  poils  fur  les 
côtés  du  corcelet. 

Le  ventre  eft  compofé  de  huit  anneaux  ; 
mais  fi  on  y  ajoute  la  queue  qui  le  termine  , 
qui  eft  hériflée  de  poils, &  la  partie  de  cette 
queue  a^ffi  chargée  de  poils  ,  que  l'infe&e 
tient  au-deftus  de  l'eau  ,  il  faudra  alors 
compter  dix  anneaux  pour  le  ventre. 

Il  faut  remarquer  que  quoique  -le  Ver 
enfonce  quelquefois  fa  queue  fous  l'eau  en 
nageant ,  elle  ne  fe  mouille  jamais  ;  qu'elle 
fournit  des  bulles  d'air  retenues  par  les  poils 
qui  en  écartent  l'eau  ;  que  c  eft  la  légèreté  de 
cette  partie  qui  la  dirige  toujours  à  la  fur- 
face  ;  que  le  ver  a  la  facilité  de  fe  fufpendre 
verticalement  ;  que  les  bulles  d'air  font  Éëur- 

Hijfoire  Naturelle  ,  Infecles.  Tome  IV. 


CCCXXIX 

nies   par  deux  expanfîons  des  trachées  ,  Se 
que  c'eft  par  la  queue  que  ie  Ver  refpire. 

Lorfque  ta  Ver  a  acquis  toute  fa  gran- 
deur ,  il  fe  change  en  nymphe.  La  pr  mière 
chofe  à  remarquer  ,  c'eft  que  le;,  membres  de 
celle  ci  ,  pulpeux  Se  abieuvcs  de  féroficd  , 
comme  les  membres  de  toutes  les  nymphes  3 
n'acquèrenc  leur  confiftanec  que  par  l'éva- 
poration  du  fluide  fuperflu  ,  Se  que  cetre 
évaporation  a  lieu  pour  la  nymphe  du  Cou- 
lin  ,  quo'qu'elle  s'opère  au  mil  eu  de  l'eau: 
la  féconde  remarque ,-  c'eft  que  le  Ver  por- 
toit  fa  tête  pendante  vers  le  rond  de  l'eau  y 
Se  fou(0noit  fa  queue  à  la  furface  ;  la  pofition 
de  la  nymphe  elt  direètejnent  contraire  j  elle 
laide  pendre  verticalement  fa  queue  vers  le 
fond  ,  &  fa  rêteeft  foutenue  à  là  furface  par 
le  moyen  de  deux  tuyaux  qui  s  par  leur  for- 
me,  reftemblent  à  deux  antennes.  Enfin  c'eft 
par  ces  tuyaux  que  la  nymphe  refpire  ,  tan- 
dis que  le  Ver  refpiroit  par  la  queue.  Cette 
dernière'  partie  a  confervé  feule  la  faculté  da 
fe  mouvoir,  tandis  que  toutes  les  autres  l'ont 
perdue. 

Swammerdam  fait  ici  la  defeription  des 
parties  externes  de  la  nymphe ,  à  travers  la 
peau  de  laquelle  on  découvre  l'empreinte 
des  membres  du  Coufin.ll  faut  remarquer  dans 
cette  defeription  une  nageoire  longitudinale 
fur  la  queue  ,  laquelle  en  facilite  les  mouve- 
rhens. 

Lorfqu'au  bout  de  quelques  jours  les  mem 
bres  de  la  nymphe  ont  acquis  Mur  confiftance , 
fa  peau  fe  fend  entre  les  deux  cornes  ou  tuyaux 
qui  la  foutiennent  à  la  furface  de  l'eau  ;  le 
Coufin  fore  de  l'enveloppe  de  nymphe  ,  Se 
fes  aîles  ayant  acquis  leur  développement  , 
il  s'envole.  Ses  yeux,  qui  étoient  liftes  dans  le 
Ver  ,  font  à  facettes  ou  à  réfeau  ;  fes  anten- 
nes font  compofées  de  dou^  articles  y  Se  hé- 
nftees  de  poils.  Son  aiguillon  eft  compofé  de 
cinq  pointes  ou  dards  de  la  plus  grande 
finefte ,  contenus  dans  une  gaine  où  ca- 
nule y  à  travers  laquelle  ils  peuvent  être 
portés  en  dehors  Se  retirés  en  dedans  \  outre 
cette  canule  ,  il  y  a  fur  les  côtés  deux  demi- 
tt 


cccxxx 

tuyaux  qui  s'adaptent  contre  la  canule  ,  & 
l'enveloppent-  ;  lorfque  !e  Coufin  fait  une  pi- 
quure  ,  les  demi-canaux  qui  font  flexibles 
s'écartent ,  les  dards"  poulTés  hors  de  la  ca- 
nule oiwrjent  les  vaiffeaux  ,  fraient  le  paffage 
à  la  canule  qui  pénètre  dans  l'endroit  pîqué; 
le  Coufin  retire  les  dards  à  l'intérieur  ,  &  le 
fang  monte  dans  l'intérieur  de  la  canule  Tel 
eft  le  précis  de  la  defcription  que  Swam- 
merdam  fait  de  l'aiguillon  ,  &  fon  fentiment 
fur  la  manière  dont  il  agit  ;  il  penfe  même 
que  li  tfque  le  Coufin  n'a  pasoctafion  de  fu- 
cet  le  fàng  des  animaux  ,  il  pompe  par  le 
même  mécanifme,  le  fuc  des  fleurs  qu'il  pi- 
que. Il  compare  l'aiguillon  à  1  inijrument 
emoloyé  en  chirurgie  pour  la  ponction  ,  qu'on 
nomme  ttoquart  ,  qui  coufifte  en  un  dard 
contenu  dans  une  canule. 

Swammerdam  décrit  enflure  les  pattes ,  les 
aîles  ,  les  balanciers  ;  il  s'arrête  fur~tour  à  la 
defcription  des  aîles  qui ,  vues  au  microf- 
cope  ,  offrent  une  ftru<5ture  de  la  plus  grande 
élégance  ;  elles  font  formées  d'une  double 
membrane  tranfparente,  entre  les  lames  de 
laquelle  les  trachées  forment  des  réfeaux  ,  & 
une  forte  d'hetborifation.  Notre  auteur  ne 
traite  point  des  patties  internes. 

Troisième   exemple, 

Uifoire  de  l'Abeille  ,  fa  naijfance  ,  fes  chan- 
gemens  ,  fa  manière  de  fe  reproduire  t  fes 
habitudes ,  fes  travaux  _,  l'utilité  que  nous  en 
retirons.     • 

L'hiftoire  dont  ^'entreprends  de  donner  un 
extrait  eft  écrite  dans  le  plus  grand  détail  ; 
malheureufernent  elle  n'eft  point  divifée  pat 
chapittes  ,  par  ordre  de  matières ,  ce  qui 
prive  de  ces  momens  de  repos  fi  néceffaires 
pour  foutenir  l'attention  &  de  ces  diftribu- 
tions  méthodiaues  qui  répandent  tant  de 
clarté  fur  l'objer  dont  on  traite.  Je  ferai 
donc  obligé  de  fuivre  la  marche  de  notre 
auteur  ,  &  de  préfenter  les  faits  comme  il 
les  a  lui  même  obfervés  &  énoncés. 

Tout  le  monde  fait  qu'une  ruche  contient 


DISCOURS 


trois  fortes  d'Abeilles  ;  que  les  noms  vul- 
gaires par  lefquels  on  les  diftingue  ,  font 
ceux  de  Reine,  Rois ,  ou  Bourdons  &  ouvriers 
ou  Complément  siiœiHes.  Swammerdam  rejette 
les  trois  premières  dénominations;  il  avertit 
que  la  prérendue  Reine  eft  l'Abeille  femelle; 
que  les  Rois  ou  Bourdons  font  les  mâles  ; 
il  conferve  le  nom  d'ouvriers  aux  Abeilles 
proprement  dites  qui  n'ont  point  de  fexe. 
C'eft  fous  ces  noms  qu'il  parle  des  trois 
forte»  d'Abeilles  dans  toute  la  fuite  du  traité. 

Une  ruche  eft  compofée  de  cellules  ; 
I  affemblage  des  cellules  pofées  au  -  deflus 
les  unes  des  autres  ,  forme  des  rayons  ;  il  y 
a  dès  cellules  dé  trois  fortes  pour  les  trois 
fottes  d'Abeilles.  Les  oeufs  font  dépofés*  un 
à  un  dans  chaque  cellule;  le  Ver  y  éclot , 
y  devient  Nymphe  &  Abeille.  Si  on  ouvre 
une  ruche,  fi  on  examine  les  cellules ,  on  en 
trouve  d'occupées ,  foit  par  un  œuf ,  foir  par 
un  ver;  foit  par  une  nymphe;  d'autres  font 
remplies  de  miel,  car  les  Abeilles  ne  laiffenc 
jamais  les  cellules  vides  &  à  mefure  que 
les  jeunes  qui  y  fonr  nés  &  qui  y  ont  été 
élevés  j  en  forter.t,  elles  s'en  fervent  à  un 
nouvel  ufage.  Une  ruche  renferme  donc  une 
famille  compofée  de  femelles  ,  de  mâles  , 
d'ouvriers  ,  &  elle  .contient  des  cellules  qui 
fervent  &  pour  élevet  la  famille  ,  &  de 
magafin  pour  contenir'  fa  nourriture.  Les 
Abeilles  confommenr  pendant  l'hiver  celle 
qui  a  été  amaffée  dans  la  partie  la  plus 
baffe  de  la  ruche  ,  &  elles  dépenfent  fuc- 
cefiivement  les  alimens  placés  dans  les 
alvéoles  plus  élevés.  A  meTure  qu'il  s'en 
trouve  de  vides  ,  la  femelle  y  dépofe  des 
œufs ,  un  dans  chaque  alvéole  ,  en  forte  qu'au 
ptintems  ,  vers  la  fin  de  Mars  il  y  a  une 
peuplade  nouvelle  prête  à   ptendre  l'effort. 

Les  alvéoles  font  formés  de  cire  ,  &  ils 
contiennent  le  miel  qui  y  eft  dépofé ,  tant 
pour  la  nourriture  des  vers  >  que  pour  la 
provifion  générale.  Mais  dans  les  derniers 
on  trouve  le  miel  difpofé  par  couche ,  en 
le  goûtant  on  diftingue  quelque,  chofe 
d'Étranger   à  fon    goût  &  il    forme    des 


PRÉLIMINAIRE. 


grumeaux  fur  la  langue.  On  appelle  com- 
munément ce  miel  pain  dss  Abattes.  Swam- 
merdam n'adopte  pas  ce  nom  ,  il  penfe  que 
ce  pain  des  Abeilles  eft  un  mélange  de  miel 
&  de  cire,  qui  a  befoin  d'être  élaboré,  il 
croit  que  les  Abeilles  ne  pompent  pas  le 
miel  tout  formé  des  rieurs ,  mais  qu'il  fubit 
à  leur  intérieur  une  préparation  ;  qu'elles 
n'emportent  pas  non  plus  la  matière  de  la 
cire  ton  e  ptéparée,  mais  brute,  &  que  ce 
qu'on  appelle  leur  pain  eft  un  amas  de  miel 
pojr  leur  nourriture  ,  de  matière  propre  à 
QDUveirit  en  cire  &  à  en  faire  des  cellules 
dans  les  tems  de  difette.  On  appelle  auflî 
le  pain  du  nom  de  propolis.  Elle  palle 
pour  quelque  chcfe  de  différent  de  la  cire 
&  elle  fert  à  enduire  les  parois  de  la  ruche, 
à  en  boucher  une  partie  de  l'entrée,  à  pré- 
venir par  ce  moyen  le  froid,  à  en  garantir; 
mais  ce  n'eft  ,  félon  Swammerdam  qu'une 
cire  brute  ,  qui  élaborée  ,  eft  employée  aux 
mêmes  ufages  que  la  cire  proprement  dite. 
Les  limites  dans  lefquelles  je  fuis  forcé  de 
me  renfermer  ne  me  permettent  pas  de  rap- 
porter les  raifonnemens  &  les  expériences 
fur  lefquels  Swammerdam  établit  fort"  [en 
timent. 

Defcription  des  cellules. 

Celles  qui  font  préparées  pour  les  ouvriers 
font  hexagones  ;  cinq  de  ces  cellules  occupent 
un  efpace  d'un  pouce,  &r  cinquante-cinq, 
un   efpace  d'un  pied  d'Hollande. 

Les  cellules  deftinées  pour  les  mâles  font 
d'un  peu  plus  d'un  tiers  plus  grandes  que 
celles  des  ouvriers  &  conftruites  d'ailleurs 
fur  le  même  modèle  :  elles  font  commu- 
nément placées  à  J'extrémité  inférieure  des 
rayons  ,&  elles  ne  font  conftruites  qu'après 
toutes  les  autres  cellules.  On  rrouve  de 
ces  cellules  depuis  trois  cens  jufqu'à  quarre 
cens  dans   une  ruche. 

Les  cellules  des  femelles  font  beaucoup 
plus  grandes  que  celles  des  ouvriers  &  des 
mâles;  elles  ont  une  foime  alongée,   renflée 


CCCXXXJ 

vers  le  bas,  qui  approche  de  celle  d'une 
poire  ,  leur  furface  extérieure  eft  inégale  3 
mais  l'intérieure  eft  très-lifte  ,  comme  l'eft 
aulfi  celle  des  autres  cellu'es;  elles  font  bien 
rarement  placées  au  centre  des  rayons, 
mais  fur  les  bords  5c  aux  angles  de  tout  i'ou- 
vrage.  On  trouve  quelquefois  trente  de  ces 
cellules  dans  une  ruche .,  niais  il  n'y  en  a 
qu'un  petit  nombre  ordinairement  d'achevées, 
les  autres  ne  font  qu'ébauchées. 

Vers  la  fin  du  mois  d'Août  les  ouvriers 
tuent  les  mâles ,  quoiqu'au  printems  ils  pren- 
nent  les  plus  grands  foins  de  ceux  qui  doivent 
naître  &  remplacer  ceux  qui  ont  été  détruits 
l'année  précédente. 

Après  ces  faits  généraux  fur  l'hiftoire  des 
Abeilles,  Swammerdam  décrit  les  trois  fortes; 
il  examine  leurs  parties,  tant  externes  qu'in- 
ternes ,  il  traite  d'abord  de  celles  qui  leur  font 
communes. 

On  diftingue  dans  chaque  Abeille  douze 
anneaux  ;  cinq  occupent  depuis  la  tête  jufqu'à 
l 'étrangement  qui  joint  le  corcelet  au  ventre , 
fept  anneaux  entrent  dans  la  formation  de« 
celui  ci. 

La  femelle  &  les  ouvriers  ont  la  tête 
oblongue  ,  arrondie  en-delïuSj  pointue  en- 
deffous,  celle  des  mâles  eft  jrrondie. 

Les  yeux  ont  la  forme  d'un  croiffant ,  ils 
font  du  double  plus  grands  dans  les  mâles, 
&  feulement  un  peu  plus  grands  dans  les 
femelles  que  dans  les  ouvriers;  ils  font  dans 
les  trois  fortes  couverts  de  poils  trois  fois 
plus  longs  que  le  diamètre  des  yeux.  Les 
ouvriers  &  les  femelles  ont  en  outre  trois 
yeux  lilles  placés  derrière  les  yeux  à  refeau 
&  chargés  de  beaucoup  de  poils;  ces  mêmes 
yeux  font  fitués  dans  les  mâles  près  des 
antennes. 

Chaque  fotte  d'Abeilles  a  deux  antennes; 
celles  des  ouvriers  •  &  des  femelles  fut 
compofées  de  quinze   arricles  ,    celles    des 


CCCXXXlj 

mâles  de  onze.  Le  premier  article  du  côté 
de  la  têts  eft  plus  court  dans  les  mâles  que 
dans  les  'ouvriers  &  les  femelles.  Au-delïus 
des  antennes  desouvriers&  de  celles  des  fe- 
melles, il  y  a  un  poil  qui  a  très- peu  de  barbes, 
&  il  y  en  a  un  dans  les  mâles  qui  a  beaucoup 
de  filets  ou  barbes. 

Au  delTus  des  mâchoires  dans  les  ouvriers 
&  dans  la  femelle  ,  eft  une  forte  de  lèvre 
de  fubftance  cornée,  beaucoup  moins  remar- 
quable dans  les   mâles. 

Les  trois  fortes  ont  deux  dents  ou  mâchoires 
courtes  &  petites  dans  les  mâles,  un  peu  plus 
grandes  dans  les  femelles ,  &  beaucoup  plus 
prahdes   dans  les  ouvriers. 


La  trompe  des  mâles  eft  de  moitié  plus 
courte  que  celle  des  ouvriers  ;  Swammerdam 
a  négligé  d'obferver  celle  des  femel.es. 

Le  corcelet  eft  dans  les  trois  fortes  arondi 
avec  un  bourlet  ou  rebord  en-de(Ris  &  en 
arrière;  il  eft  couvert  dans  les  ouvriers  de 
poils  peu  ferrés  ,  plus  nombreux  dans  les 
mâles  ,  rares  dans  les  femelles ,  à  peu  près 
d'égale  longueur  dans  les  trois  fortes ,  mais 
d'un  gris  plus  foncé  dans  les  mâles. 

Toutes  les  Abeilles  ont  quatre  aîles  ,plus 
longues  &  plus  larges  dans  les  mâles ,  & 
qui ,  quoique  plus  grandes  auffi  dans  les 
femelles  que  dans  les  ouvriers ,  paroilTent 
petites  à  caufe  du  volume  du  ventre.  Elles 
pioduifent  un  fon  par  leur  mouvement 
quand  les  Abeilles  volent.  Ce  fon  eft  un 
erT  t  de^l'air  qui  fort  des  trachées  ;  qui  s'é- 
c  happe  par  des  véficules  aériennes  qui  entrent 
dans  la  compofuion  des  ailes.  Il  eftaufli  pro- 
duit par  le  mouvement  de  ces  parties  à  leur 
jonélion  avec  le  corps. 

Les  Abeilles  put  fix  pieds  compofés  de 
neuf  articles  :  trois  forment  la  cuuTe.,  deux 
la  jambe  .quatre  le  pied  proprement  dit  ou 
le  tarie.  Les  cuilFes  poftérieures  des  ouvriers 
font  beaucoup  plus  larges- que  leurs  cuhTes 


DISCOURS 

antérieures.  C'eft  fur  le  cinquième  anneau 
ou  le  premier  de  la  jambe  ,  que  les  ouvriers 
chargent  &  rranfportent  la  cire; ils  la  placent 
fur  le  côté  extérieur  de  cet  anneau  ,  moins 
velu  que  le  côté  interne,  &  de  plus  il  y  a 
à  l'extrémité  de  la  ïambe  quelques  poils 
roides  dans  les  ouvriers ,  que  1%'ont  pas  les 
mâles ,  &  qui  font  peu  fenfibles  dans  les 
femelles.  Le  quatrième  article  du  pied  eft 
plus  ample  que  les  trois  autres  &  il  fert 
d'attache  aux  mufcles  deftinés  an  mouvement 
de  ce  membre.  Enfin  chaque  pied  eft  ttr- 
miné  par  deux  grands  &  deux  petits  ovales 
qui  fout  comme  articulés  enfemble.  Ils  font 
garnis  d'un  duvet  très-doux  ,  entre  lequel 
l'Abeille  peut  retirer  fes  ongles  ou  les  faire 
fortir  ,  comme  le  chat  alonge  ou  retire  fes 
griffes. 


Les  fept  anneaux  du  ventre  font  à  leur 
extrémiré  d'un  noir  jaunâtre  dans  les  ouvriers; 
ils  font  d'un  jaune  plus  décidé  dans  les  mâles 
&  dans  les   femelles. 

Les  ouvriers  &  les  femelles  ont  un  aiguillon  ; 
il  eft  droit  dans  les  premiers 3  courbe  dans  les 
féconds  j  &  les  mâles  n'en  ont  pas. 

Le  mâle  eft  du  double  plus  grand  que 
l'ouvrier;  il  eft  plus  .gros ,  mais  beaucoup 
moins  alongé  que  la  femelle.  Les  ouvriers  font 
d'un  jaune  obfcur ,  les  mâles  tirent  fur  le 
gris,  &  le  ventre  de  la  femelle  eft  d'un 
jaune  décidé. 

Les  ouvriers  n'ont  pas  de  fexe,  les  mâles 
ont  des  organe§  très-exprimés  ,  &  l'ovaire 
eft  la  partie  des  femelles. 

Des  parties  internes ,  &  d'abord  de  celles  qui 
font  communes  aux  trois  fortes] 

Swammerdam  fait  ici  l'énumération  de 
ces  parties,  puis  celle  des  parties  propres 
ou  aux  mâles  j  ou  aux  femelles,  ou  aux  ou- 
vriers. Ces  deux  dernières  fortes  ont  de  com- 
mun d'avoir  un  aiguillon  qui  manque  aux 
mâles  y  de  cette  conformité  &  d'aurres  traits 


PRÉLIMINAIRE. 


CCCXXXltJ 


de  reffemblance  recueillis ,  en  comparant 
les  femelles  ôc  les  ouvriers  >  Swammerdam 
conclut  que  les  ouvriers  approchent  beau- 
coup plus  de  la  nature  des  femelles  que 
de  celle  des  mâles ,  &  qu'ils  ne  diffèrent 
des  premières  qu'en  ce  qu'ils  n'ose  pas 
d'ovaires.  Cependant ,  comme  après  cette 
énuméfation  générale  on  trouve  un  examen 
particulier  de  chaque  partie ,  je  paffe  à  cet 
examen.  Mais  avant  d'y  venir ,  notre  auteur 
expofe  des  généralités  qui  ne  doivent  pas  être 
.omifes. 

Les  ouvriers  font  deftinés  à  ramaffer  la 
cire  &c  le  miel  ,  à  conftruire  les  alvéoles,  à 
les  garnir  d'alimens.  L'unique  objet  des  mâles 
ik  des  femelles  eft  la  génération  j. toutes  les 
Abeilles  d'une  ruche  font  fouvent,  à  la  fin 
de  l'été  ,  le  produit  d'une  feule  femelle  qui 
exiftoit  au  printems ,  Se  de  quelques  mâles , 
&  les  ouvrages  qui  ont  lieu  .,  le  travail  de 
quelques  milliers  d'ouvriers. 

Lorfqu'une  femelle  a  paffe  ou  qu'elle  a 
été  tranfportée  dans  un  lieu  propre  à  établir 
une  ruche,  qu'elle  s'y  eft  fixée  >  les  ouvriers 
commencent  à  conftruire  des  cellules,  &  au 
bout  de  fix  jours  la  femelle  fe  met  à  pondre  , 
elle  dépole  un  œuf  dans  chaque  cellule  }  elle 
le  fait  avec  beaucoup  de  promptitude  .,  paf- 
fant  d'une  cellule  à  une  autre  ,  foit  qu'elle 
foit  achevée  ou  non ,  mais  pourvu  que  fon 
fond  foit  établi  ;  elle  eft  fuivie  dans  cette 
opération  par  une  grande  quantité  d'ouvriers 
qui  travaillent  avec  ardeur  à  achever  les 
cellules  à  mefure  que  la  femelle  y  a  dépofé 
un  œuf,  tandis  que  d'autres  ouvriers  conf- 
truifent  de  nouvelles  cellules.  Cependant  fi 
l'on  enlève  la  femelle  ,  les  ouvriers  ne  con- 
tinuent pas  moins  leurs  foins  pour  les  œufs 
&  les  vers  qui  en  nailîen: ,  contre  l'opinion 
qu'on  a  ordinairement  à  ce  fujet. 

Les  œufs  font  oblongs ,  plus  gtos  à  un 
des  deux  bouts,  un  peu  courbes  &  trantpa- 
rens  ;  ils  tiennent  à  la  cire  par  le  bout  poin- 
tu ,  3c  ils  demeutent  pofé>  verticalement. 
Mais  quelquefois  leur  poiîtiro  eft  plus  ou 
moins  inclinée,  &  ils  font  dépofés  plus  ou 


moins  avant  fur  le  fond  ou  même  fur  le  côté 
des  cellules. 

Les  œufs  n'éclofent  que  par  la  chaleur  de 
la  ruche  en  général.  C'eft  une  fable  que  les 
mâles  fuient  chargés  de  les  couver.  Au  refte, 
la  chaleur  d'une  ruche  eft  fi  grande  ,  que  le 
miel  ne  s'endurcit  pas  même  pendant  1  hiver. 
Aulu  les  Abeilles  continuent-elles  detre  en 
adion  à  l'intérieur ,  la  femelle  de  pondre  , 
les  ouvriers  de  vaquer  aux  feins  néceffaires 
pour  les  petits.  Cette  chaleur,  que  les  Abeilles 
prortuifent  par  leur  cohabitation  eft  peur-être 
une  faculté  qui  leur  eft  particulière  ,  car  les 
autres  infectes  }  même  les  Bourdons  ,  les 
Guêpes ,  s'engourdillent  &c  perdent  le  mou- 
vement tn  hiver. 

Le  Ver  forti  de  l'œuf  ne  trouve  point  au- 
tour de  lui  de  nourriture  qui  ait  été  dépofée 
pour  fes  befoins,  comme  cela  arrive  à  beau- 
coup d'infectes.  Mais  l'aliment  qui  lui  eft 
nécefiaire  lui  eft  fourni  journellement  par 
les  ouvriers.  Cet  aliment  eft  une  pulpe  blan- 
che ,  fi  douce  qu'elle  ne  fait  aucune  im- 
preflîon  fur  la  langue,  de  la  conhftance  du 
blanc  d'œtif  qui  commence  à  s'épaiifir  par 
la  cuiffon.  Swammerdam  penfe  que  cet  ali- 
ment eft  du  miel  élaboré  par  l'action  ou 
de  Teftomac,  ou  peut-être  fimplement  de 
la  trompe  des  ouvriers,  qui  dégorgent  cette 
fubftance  &  la  dépofent  dans  chaque  cellule 
où  il  y  a  un  Ver  qui  la  pompe  pour  s'en 
nourrir. 

Ce  foin  des  ouvriers  dure  en  été  à  peu  près 
vingt-quatre  jours  pour  chaque  ver,tems  rprès 
lequel  le  Ver  celle  de  prendre  des  aiimcns, 
11  occupe  alors  route  la  capacité  de  la  cellule  , 
&  il  s'y  replie  fur  lui-même  en  rond.  Avant  de 
pouffer  plus  loin  l'hiftoire  du  Ver,  Swammer- 
dam en  fait  ici  la  defeription  &  l'anatomie. 

Il  eft  compofé  de  quatorze  anneaux;  on 
remarque  fur  fa  tête  ,  les  yeux  ,  les  lèvres  , 
deux  poinrs  qui  deviennent  par  la  fuite  les 
antennes,  &  deux  autres  points  qui  feront 
remplacés  par  les  dents;  plus  bas  un  peiic 


CCCXXX1V 

corps  qui  reptéfcnte  la  trompe  &•  qui  en  eft 
le  principe. 

Les  yeux  foin  d'un  blanc  tranfparent. 

Dix  trachées  de  chaque  côté  font  diftri- 
buées  fur  différens  anneaux  du  corps. 

Ce  Ver  n'a  qu'un  mouvement  fort  lent. 

En  ouvrant  le  Ver  fur  le  dos ,  on  donne 
iflue  à  une  férofité  qui  eft  fon  fang  ;  on  voit 
eqfuite  fous  fa  peau  fes  fibres  mufculaires^jui 
fervent  à  fes  mouvemens.  Au-deffous  le  corps 
grailfeux  &  au  milieu  ,  le  cocur^qui  fait  fail- 
lie, qui  s'étend  tout  du  long  de  la  partie  fupé- 
rieurs  du  corpsc\'de  qui  naiflent  des^aiffeaux 
qui  fe  diftribuent  à  toutes  les  parties  inter- 
nes-, ce  vailleau  eft  formé  par  une  membrane 
tenue,  ttanfparente ,  garnie  d'une  infinité  de 
trachées  ;  à  l'endroit  où  il  finit ,  font  placés 
quatre  autres  vaiileaux  fermés  à  leur  extrémité, 
qui  paroi  fie  m  quatre  caecums  &  qui  contien- 
nent une  humeur  d'un  blanc  jaunâtre.  Notre 
auteur  n'a  pu  pouffer  plus  loin  l'anatomie  du 
Ver  des  Abeilles  à  caufe  de  la  ténuité  des  par- 
tiei.  Il  revient  à"  l'hiitorique  du  Ver.  Quel- 
que tems  après  avoir  ceffé  de  prendre  de 
la  nourriture  ,  il  quitte  la  pofitionen  rond  où 
il  s'éroit  mis,  il  fe  redrelle,  &  il  occupe 
perpendiculairement  toute  la  capacité  de  fa 
loge  ou  cellule;  il  la  tapiife  intérieurement 
de  filets  plus  lâches  vers  l'ouverture  que  dans 
le  refte  de  fon  contour.  Cer  ouvrage  achevé  , 
les  ouvriers  ferment  exactement  la  cellule  en 
la  bouchant  avec  une  couche  de  cire. 

Le  Ver  enfermé  dans  fa  cellule  6V  y  ref- 
rain fans  mouvement,  s'enfle  vers  la  partie 
qui  répond  au  cerceiet,  fucceflivement  vers  les 
parties  'inférieures  ;  ce  gonfieraent  eft  pro- 
duit par  le  développement  des  parties  inré 
ricuras  dont  lu  forme  commence  à  être  expri- 
mée ,  en  forte  qu'on  reçonncjc  les  parties 
de  l'Abeille  qui  dqit  naître.  Le  Ver  eft  alors 
dans  l'état  de  nymphe.  Cependant  avant  de 
paiTcr  à  cet  état  ii  fe  décharge  de.  tous  fes 
excicmens  &  il  d  pouille  fa  peau.  Ces  ma- 


DISCOURS 


tières  demeurent  dans  la  cellule,  ce  qui  eft 
caufe  que  quand  plufieurs  Vers  y  ont  été 
élevés,  les  cellules  deviennent  trop  petites, 
que  le  miel  qui  y  eft  dépofé  y  eft  moins  pur, 
&  que  par  ces  raifons  les  Abeilles  fonr  obli- 
gées ,  au  bout  d'un  cettain  tems ,  de  quitrer 
les  ruches  anciennes  pour  en  conftruire  de 
nouvelles. 

Le  Ver  changé  en  nymphe  eft  l'affemblage 
des  parties  qui  ont  crû  fous  la  peau  deVer_,  qui 
dans  la  nymphe  ont  leur  forme  décidée ,  &C. 
qu'on  peut  déjà  diftinguet,  mais  qui  >  abreu- 
vées de  férofité  ,  ne  peuvent  encore  le  mou- 
voir ,  &  n'en  auront  la  faculté  que  quand 
cette  férofité  fera  diffipée;  ou  c'tft  l'Abeille 
formée  fous  la  peau  de  Ver ,  ayant  pris  fa 
forme  ,  mais  foible  encore  &  fans  action. 
Ici  ,  Sw.immetdam  revient  au  Ver  3  Se  fait 
voir  la  nymphe  enfermée  fous  la  peau  du 
Ver  :  mais  comme  ce  n'eft  qu'à  l'aide  des 
figures  que  cette  démonftration  peut-être  bien 
fuivie,  je  renverrai.,  pour  cet  objet,,  à  l'ou- 
vrage même. 

Lorfque  les  membres  de  la  nymphe  ont  ac- 
quis par  1  évaporation  de  l'humidité  fuper- 
flue  la  confiftance  qu'ils  doivent  avoir  ,  elle 
dépouille  fa  peau  ,  &  l'Abeille  paroît  dans 
fon  troifième  état.  Elle  perce  avec  fes  dents, 
elle  déchire  le  tilTu  qui  ferme  la  cellule  ,  elle 
brife  en  fragmens  oblongs  la  cire  qui  la  bou- 
che &  en  rejette  les  fragmens  dans  le  rond  de 
la  cellule.  Les  ouvriers  &  les  mâles  ont  les  aîles 
pliées  &  chiffonnées  en  fortant  de  l'état  de 
nymphe  ;  elles  s'étendent  &  fe  développent 
peu  après  par  l'impulfion  du  fang  &  l'action 
de  l'air  à  travers  les  rrachées  ;  mais  les  fe- 
melles ont  les  aîles  développées  en  fe  tirant 
de. la  dépouille  de  nymphe ,  ou  plutôt  elles 
fe  développent  dans  leur  cellule  qui  a  affez 
d'ampleur  pour  permettre  ce  développement, 
&  elles  n'en  forcent  que  les  ailes  dépliées. 

Svvammerdam  penfe  que  les  Abeilles  fa- 
venr  distinguer  le  moment  où  une  femelle 
eft  prête  de  foyir  de  fa  cellule,  quoiqu'elle 
foie  encote  fermée.  11  tonde  ce  fenciment  fur 


PRÉLIMINAIRE. 


ee  que  le  devant  de  cette  cellule  eft  alors 
occupé  pat  un  grand  nombre  d'Abeilles  qui 
font  entendre  un  bourdonnement  continu. 
Ce  bourdonnement  lui  patoît  une  expreflion 
de  joie  ;  il  croit  que  les  mâles  font  dans 
cette  circonftance  les  plus  emprellcs  ;  cepen- 
dant il  penfe  qu'il  n'y  a  pas  d'accouplement, 
mais  que  les  mâles  fécondent  les  œufs  en  les 
arrofant  feulement  de  leur  femence.  11  avertit 
qu'il  examinera  de  nouveau  cet  objet  plus 
bis.  Il  obferve  que  la  femelle  nouvelle- 
ment fortie  de  fa  cellule,  eft  fuivie  par 
un  grand  nombre  d'ouvriers,  que  ce  ne 
peut  être  l'influence  du  fexe  qui  les  arire  , 
mais  le  delir  de  Travailler  pour  la  famille 
à  laquelle  la  femelle  doit  donner  nailfance. 
Si  on  s'empare  de  celle  ci  qu'on  la  lie  à  un 
bâton,  &  qu'on  la  tranfporte  de  cette  façon,  ^ 
les  Abeilles  qui  la  fuivoient  volent  fur  le 
bâton,  s'y  attachent  en  grouppe  &c  fe  lailfenr 
tranfporter  par- tout  où  l'on  veut  ;  fi  L'on 
détache  la  femelle,  qu'on  la  cache  fous  un 
vafe  auquel  on  Iaiffe  une  ouvertute  j*  les 
Abeilles  quittent  le  bâton  pour  palTer  dans 
le  vafe ,  quoiqu'on  l'air  polé  alîez  loin. 
Swammerdam  penfe  qu'elles  font  attirées 
par  une  odeur  propre  à  la  femelle;  fi  on  k 
laide  libre  dans  le  vafe  &  fans  l'avoir  blellée , 
bientôt  les  ouvriers  fe  mettent  à  conftruire  des 
cellules;  mais  fi  on  la  mutile  fans  la  faire  pé- 
rir j  fi  on  la  rend  inepte  à  multipliet  ,  les 
ouvtiers  ne  l'abandonnent  pas,  mais  ils  réf- 
rène dans  l'inaétion.  Ceft  donc  le  preilenti- 
ment  qu'ils  ont  fut  les  befoins  de  la  famille 
qui  doit  naître  qui  détermine  tous  leurs 
mouvemens. 

Il  n'y  a  qu'une  femelle  pour  chaque  ruche 
ou  pour  chaque  famille;  s'il  s'en  trouve  par 
hazard  deux  qui  dépofent  leurs  œufs  les  unes 
après  les  autres  dans  les  cellules,  il  en  pro- 
vient un  gtand  defordre ,  par  ce  que  les  cel- 
lules font  trop  peu  fpacieufes  pour  pouvoir 
contenir  deux  Vers. 

Il  n'y  a  donc  qu'une  femelle  par  famille; 
mai;  cette  Icmelle  donne  chaque  année  naif- 
fance  à  trois  ou  quatre  femelles  t  à  quelques 


cccxxxv 

centaines  de  mâles.  Se  à  plufieurs  milliers 
d'ouvriers.  Ces  jeunes  femelles  quittent  la 
demeure  où  elles  font  nées,  &  fuivies  de 
mâles  Se  d'ouvriers  nés  en  même"  tems  oj 
à  peu  près,  elles  vont  fonder  une  nouvelle 
colonie.  A  la  fuite  de  ces  détails  &  de  quel- 
ques autres  que  je  fupprime;  Swammerdam 
pafle  à  l'examen  anatomique  de  l'Abeille. 

Il  s'occupe  d'abord  de  la  rrompe.  Elle 
eft  plus  grande  dans  les  ouvriers  que  dans 
les  autres  Abeilles. 

Sept  parties  entrent  dans  fa  compofi:ion; 
celle  qui  eft  au  milieu  eft  à  proprement 
parler  ia  trompe;  c'eft  un  canal  creux;  des 
iix  autres  trois  placées  de  chaque  côté,  fer- 
vent en  même  tems  à  la  couvrir  &  à  la  dé- 
fendre, à  (es  mouvemens  &  à  introduire  le 
miel  quelles  Abeilles  fucent  ;  la  fubftance 
de  la  trompe  eft  en  partie  membtaneufe  , 
en  partie  cornée  ;  elle  eft  chargée  de  poils 
en  plus  ou  moins  grand  nombre  dans  fou 
étendue.  Je  voudrois  pouvoir  fuivre  la  def- 
cription  de  ces  différentes  parties  ;  mais  c'eft 
une  entreprife  qui  feroit  inutile  fans  le  fe- 
cours  des  figures;  il  faut  donc  pour  cet  ob- 
jet recourir  à  J'ouvrage  même. 

En  ouvrant  l'Abeille  en  deftbus  du  ven- 
tre on  découvre  aufli-tôr  la  moelle  épinière: 
elle  tire  fon  origine  de  deux  nerfs  &  de 
deux  ganglions  qui  fortenr  du  cerveau;  elle 
eft  elle-même  compofée  de  nœuds  ou  de 
ganglions  &  de  nerfs  qui  fortent  de  ces 
derniers,  elle  s'étend  jufqu a  l'extrémité  du 
corps. 

Les"  autres  parties  qu'on  découvre  fant  i<ef- 
tomac ,  les  inteftins  &  des  dépendances  de 
la  trompe.' 

L'eftomac  eft  formé  d'une  membrane  très- 
tenue;  on  y  diftingue  cependant  des  fibres 
mufculaires ,  fon  entrée  eft  très-étroire  ;  à 
fon  extrémité  oppofée  eft  le  colon  formé 
d'une  membrane  beaucoup  plus  forte  ;  le 
canal  fe  rétrécit  enfuite ,  Se  on  apperçoit  eu 


DISCOURS 


CCCXXÎiV) 

fit  endroit  une  infinité,  de  filets  qui  y  font 
fortement  adhérens;  au-delà  de  ce  détroit 
l'inteftin  s'élargit,  il  continue  d'être  mem- 
braneux ,'  il  eft  tranfparent  &  il  laifife  âp- 
percevoir  à  fon  intérieur  lix  corps  glan- 
duleux. 

Le  canal  fe  rétrécit  de  nouveau  à  l'extré- 
mité du  colon  ,  il  s'élargit  enfuite  &  il  fe 
termine  en  une  portion  qu'on  appelle  le 
rectum. 

Celui-ci  aboutit  au-delToUs  de  l'aiguillon. 

Si  on  enlève  l'eftomac  &  le  canal  intef- 
tinal,  qu'on  les  poSe  fur  un  verre  mince 
au  -  delfus  de  la  flamme  d'une  lampe  ,  & 
qu'on  les  defséche  par  ce  moyen ,  on  y  re- 
connoîc  non-feulement  les  fibres  circulai- 
res ,  mais  des  valvulves  conniventes. 

Tels  font  les  vifccres  qu'on  découvre  dans 
l'Abeille ,  fans  que  dans  l'Abeille  ouvrière 
on  apperçoive  aucun  indice  d'organe  de  l'un 
ou  de  l'autre  fexe. 

L'aiguillon  eft  placé  à  l'extrémité  du  corps; 
fa  pointe  eft  polée  au  dellus  de  l'orifice  du 
rectum  ;  lorfque  l'Abeille  en  fait  ufage ,  il 
en  dégoutte  une  liqueur  limpide,  qui  pro- 
duit tous  les  effets  de  la  piquure.de  l'Abeille; 
le  réfervoir  de  cette  liqueur  eft  une  véficule 
oblongue,  d'un^ilïu  très-Solide  ,  placée  à  l'in'- 
térieur  &  à  l'extrémité  du  ventre;  un  muf-. 
cle  circulaire  l'environne,  &  par  fa  contrac- 
tion fait  couler  la  liqueur  contenue  dans  la 
véficule.  Elle  palTe  dans  un  canal  très -fin 
qui  naît  de  ^extrémité  de  îa  véficule  ,  &  qui, 
traversant  le  centre  de  l'aiguillon  ,  aboutit  à 
fon  extrémité.  Cependant  des  appendices 
ddht  il  feroit  bien  difficile  de  donner  l'idée 
par  la  feule  description  &  fans,  le  fecours 
des  figures ,  font  les  organes  ou  qui  fervent 
à  ia  Sécrétion  de  la  liqueur  de  l'aiguillon  , 
ou  qui  la  verfent  dans  la  véficule  qui  en  eft 
le  réfervoir. 

Il  feroit  beaucoup  trop  long  pour  mon 
plan  de  Suivre  la  description  détaillée  de 
l'aiguillon. 


•  Je  me  bornerai  donc  à  dire  que  c'eft  un 
organe  compofé  ,  qu'il  eft  formé  de  deux 
lames  intérieures  &  d'une  gaîne^que  les 
lames  intérieures  font  hériilees  de  cro  :hets 
d'où  vient  la  force  avec  laquelle  l'aiguillon 
tient  une  fois  qu'il  eft  entré-,  &c  l'eftort  né- 
celfaire  pour  le  retirer;  ajoutons  que  de  puif- 
ians  cV  nombreux  mufcles  fervent  à  fes  mou- 

vemens. 

* 

Il  arrive  Souvent  qu'une  Abeille  qui  a 
fortement  piqué ,  laide  fon  aiguillon  engagé 
dans  la  plaie;  elle  en  périt  parce  qu'avec 
fon  aiguillon  elle  lailTe  une  plus  eu  moins 
grande  portion  de  fon  canal  inteftinal.  Quant 
à  la  perfonne  qui  a  été  piquée ,  pour  la  Sou- 
lager &  prévenir  les  fuites ,  il  faut  retiret 
l'aiguillon  \  cependant  pour  y  parvenir  ,  c'eft 
une  mauvaife  pratique  de  faifir  ce  qui  refte 
de  l'aiguillon  hors  de  la  plaie  &  de  le  reti- 
rer de  cette  façon  ;  on  comptime  cet  excé- 
dant abreuvé  de  la  liqueur  vénéneufe-,  & 
onla  fait  couler  dans  la  plaie;  il  faut  donc 
retrancher  cet  excédant  avec  des  cifeaux  , 
dilater  cnSnite  les  bords  de  la  piquure  avec 
une  pointe  tranchante  ,  mettre  à  décou- 
vert la  partie  da  l'aiguillon  engagée  &  la 
retirer. 

Swammerdam  penfe  que  la  liqueur  de 
l'aiguillon  a  deux  ufages;  qu'elle  Sert  à  éla- 
borer le  pain  des  Abeilles  dont  il  a  été  parlé, 
à  le  convertir  en  cire ,  &  qu'elle  eft  utile 
pour  leur  défenSe.  (  Comme  la  piquure  Sim- 
ple Suffit  pour  ce  dernier  objet,  Sans  que 
les  Suites  rendent  les  Abeilles  plus  redou- 
tables à  leurs  ennemis  qui  ne  connoiflent 
pas  ces  fuites,  il  paroît  probable  que  la  li- 
queur a  plutôt  le  premier  ufage  que  Swam- 
merdam lui  affigne,  ou  quelqu'autre  ufage 
inconnu,  &  qu'elle  ne  coule  qu'accidentel- 
lement dans  la  plaie  par  le  mécaniSme  de 
la  p  quure.  ) 

Anatomle  de  l'organe  propre  à  la  femelle. 

L'organe  particulier  à  la  femelle  eft  l'o- 
vaire.  Il  s'étend  depuis  le  haut  du  ventre 

jufques 


PRÉLIMINAIRE. 


Cccxxxvij 


juiques  près  de  Ton  exttémité,  &  il  eft  fitué 
au-de(ïus  des  autres  vifcètcs  contenus  dans 
cette  cavité;  il  eft  divifé  en  deux  portions, 
niais  rapprochées  &  con ciguës  j  au  lieu  que 
dans  beaucoup  d'autres  infectes  les  deux  por- 
tions de  l'ovaire  font  féparées  ;  la  membrane 
donc  il  ell  formé  eft  (i  mince  qu'on  apper- 
çoit  à  travers  les  œufs  qu'elle  contient;  cha- 
que portion  de  l'ovaire  eft  divifée  en  des 
canaux  qu'on  peur  appeller  conduits  des  oeufs 
ou  oviductus.  A  l'endroic  où  l'ovaire  appro- 
che de  l'extrémité  du  ventre  >■  on  diftingue 
deux  canaux  auxquels  aboutiffènt  toutes  les 
divilions  de  l'ovaire  ,  cV  dans  leiquels  ils 
cîepofent  les  œufs  ;  ces  canaux  fe  réunifient 
en  un  feul  qui  donne  ilfue  aux  œufs;  ces 
deux  premiers  canaux  &  celui  dans  lequel 
ils  fe  réunifient  ont  une  confiftance  plus 
ferme  que  le  refte  de  l'ovaire;  ils  contien- 
nent des  fibres  mufculaires;  c'eft  par  le  moyen 
de  ce  mécanifme  que  lAbeilIe»dépofe  des 
œufs  dans  une  firuation  perpendiculaire  & 
non  pas  horizontale  ,  comme  la  plupart  des 
autres  ovipares. 

A  l'extrémité  du  canal  par  où  fortent  les 
œufs  font  deux  appendices  8c  une  vélîcu'e. 
L.s  appendices  fèpatenc  une  humeur  vif- 
queufe  qu'ils  verfent  dans  la  véiîcule  ,  & 
celle-ci  s'ouvrant  dans  le  conduit  ovaire  à 
fou  extrémité,  les  œufs  y  font  à  leur  palfage 
imprégnés  du  gluten  qui  les  attache  à  la  cire 
iur  laquelle  ils  font  reçus. 

Ajoutons  que  les  œufs  font  formés  fuc- 
ceflivement  dans  leur  partage  des  ovaires  à 
travers  ces  différens  canaux  ou  conduits.  Us 
defeendent  imparfaits  de  l'ovaire  dans  les  con- 
duits où  ils  acquièrent  ce  qui  leur,  man- 
quait. Cet  accroiftement  des  œufs  dans  leur 
trajet  fe  fait  de  même  que  dans  les  oifeaux  , 
dont  l'ovaire  ne  contient  que  le  jaune  de 
l'œuf,  Se  dans  lefquels  le  blanc  s'unit  au 
jaune, la  coquille  fefoime  pendant  lepajfage 
des,  œufs  à  travers  l'oviduelus. 

Organes  du  mâle. 

Swammerdam  avant  de  décrire  les  orga 
Hijloïre  Naturelle ,  Injectes,  fomeiy. 


nés  du  mà!e ,  fait  rémunération  des  parties 
qui  lui  font  communes  avec  les  autres  Abeil- 
les; mais  il  entre  à  l'égard  des  yeux  dans 
une  defeription  détaillée  qu'il  n'avoic  pas 
donnée  en  parlant  antérieurement  des  par- 
ties ou  des  organes  qui  appartiennent  aux 
trois  fortes  d'Abeilles  ;  au  lieu  que  pour 
les  autres  parties  communes  à  toutes  les 
Abeilles  il  fe  contente  de  les  rappeller  & 
de  les  nommer  pour  le  mâle,  comme  il  le 
fait  auilî  pour  la  femelle. 

Les  yeux  font  de  deux  fortes  ;  favoir  des 
yeux  à  réfeati  Se  des  yeux  lillès  :  les  pre- 
miers font  au  nombre  de  deux,  un  de  cha- 
que côté  ;  les  féconds  font  au  nombre  de 
trois;  ils  font  fitués  fut  le  delfus  de  fa  têre 
&  difpofés  de  façon  que  de^  lignes  tracées 
des  uns  aux  autres  repréfenteroient  la 
lettre  Y. 

Les  deux  yeux  à  réfeau  ont  la  forme  d'un 
croiffant;  ils  font  couverts  de  poils  qui  tien- 
nent lieu  de  fourcils  &c  de  paupières;  ils 
font  implantés  dans  la  cornée. 

La  cornée  eft  la  première  membrane  de 
l'œil  ou  la  plus  externe;  elle  eft  dans  l'A- 
beille, comme  dans  les  autres  infectas,  fil- 
lonnée  par  une  infinité  de  réfeaux;  en  forts 
qu'un  œil  à  réfeau  eft  l'aflemblage  d'une 
infinité  d'yeux  liftes;  les  filions  font  expri- 
més  à  l'intérieur  comme  à  l'extérieur  ,  & 
les  poils  font  implantés  fut  les  filions  exté- 
rieurs; ils  pénètrent  dans  toute  l'épaiiftur 
de  la  cornée;  ils  font  très-nombreux,  quoi- 
qu'il n'y  en  aie  pas  autant  que  de  filions. 
Sous  la  cornée  eft  p'acée  l'uvée;  elle  n'oc- 
cuppe  donc  pas  le  fond,  mais  la  fur  face 
de  l'œil ,  &  elle  n'eft  pas  perforée. 

En  féparant  la  cornée  de  l'uvée,  &  en 
enlevant  la  première  de  ces  membrane:  on 
enlève  en  même-tenis  une  fubftance  adhé- 
ten'.e  à  fa  furface  interne,  qui  rend  la  cer- 
née opaque  ,  qui  eft  de  couleur  pou  ptée 
dans  les  Abeilles,  &  diverlement  co!oiéj  dans 
les  divers  infe&es, 

v  v 


cecxrfxviîj 

An-defToas  de  I'uvée  on  apperçoit  autant 
de  fibres  qu'il  y  a  de  divifions  fur  la  cor- 
née ;  elles  font  larges  &  hexagones  à  leur 
fommet ,  plus  étroites  dans  leur  milieu  & 
pointues  à  leur  bafe  ;  leur  longueur  eft  à  peu 
b  m: me  ,  excepté  les  fibres  plus  près 
des  bords  &  des  angles  de  la  cornée,  qui  font 
un  peu  plus  courtes  Se  un  peu  inclinées . 
fe  terminent  tou:es  à  leur  bafe  en  une  mem- 
brane à  laquelle  elles  adhèrent  foiblement  ; 
l'auteur  n'a  pu  déterminer  qu'elle  eft  leur 
nature.  La  membrane  à  laquelle  elles  abou- 
tirent, quoique  très- tenue  ,1'eft  moins  encore 
que  la  féconde  membrane  Gcuée  fous  la  pre- 
mière. Sous  ces  membranes  on  apperçoit  une 
féconde  couche  de  fibres.  Swammerdampenfe 
s'être  affuré  que  celles  ci  communiquent  avec 
le  cerveau.  On  découvre  en  effe:  ce  vifeère  au 
deffous  de  ces  fibres  ;  il  eft  compofé  de  quatre 
fegmens,  du  milieu  defquels  naît  la  moelle  i 
épinière. 

Les  yeux  liffes  ont  la  même  organifarion 
que  les  yeux  à  réfeau  &  les  fibres  qu'on  y 
obferve  aboutitfent  de  même  au  cetveau. 

Après  la  defeription  des  yeux  Swammer- 
dam  fait  celle  de  quelques  parties  qui  appar- 
tiennent encore  à  la  tête  ,  de  celles  que  ren- 
ferme le  corcelet ,  &c.  Mais  comme  c'efl  en 
plus  grande  partie  la  répétition  de  ce  qui  a  été 
dit  au  fujet  des  Abeilles  ouvrières,  je  paiTe 
ces  objets  fous  faïence  pour  ne  m'occuper  qu;- 
des  parties  propres  au  mâle.  Ce  font  deux 
riticules  ,  deux  vaiiTeaux  déférens  ,  deux  vé- 
ficules  féminales ,  le  pénil ,  fur  celui  ci  une 
membrane  de  couleur  d'acier  poli  divifée 
en  cinq  portions,  &  deux  appendices  de  cou- 
leur jaune. 

Toutes  ces  parties  font  d'une  grandeur 
exceflîve  à  proportion  de  l'animal ,  &  elles 
occupent  la  plus  grande  partie  de  la  capa- 
cité du  ventre. 

Les  tefticules  font  fuués  profondément 
izns  le  ventre  &  à  la  partie  qui  répond  aux 


DISCOURS 


lombes,  comme  dans  les  oifeanx  ;  ils  ont  la 
forme  d'une  olive ,  ils  font  couverts  d'une 
infinité  de  vaifleaux  aériens  dont  le  nombre 
nuit  à  l'examen  de  leur  fubftar.ee  qui  paroît 
vafealaire  \  ils  font  d'une  couleur  citrine  tirant 
fut  le  pourpre. 

Les  vaifleaux  déférens  font  tenus  ,  tranf- 
parens,  tortueux,  entourés  d'un  grand  nom- 
bre de  vaiiTeaux  aériens.  Le  fperme  qu'ils 
contiennent  les  fait  parcitre  blancs.  Ils  com- 
muniquent d'une  part  avec  les  tefticules,  Se 
de  l'autre  avec  les  véficules  féminales  ;  ils  font 
d'un  diamerre  inégal  dans  leur  ttajet ,  & 
leur  fubftance  eft  glanduleufe. 

Près  des  vanfeaux  déférens  font  firuées 
les  véficules  féminales  ^  elles  font  très- am- 
ples ,  d'une  fubftance  glanduleufe.  On  y  re- 
marque des  fibres  mufculaires. 

Les  vaifleaux  déférens  Si  les  véficules  fé- 
minales aboutiflenr  à  l'origine  ou  à  la  racine 
du  pénil;  celui-ci  eft  un  canal  long,  courbé, 
d'autant  plus  ample  qu'il  s'avance  plus  au- 
dehors  jufqu'à  ce  qu'il  s'élargifle  fenfiblement, 
après  quoi  il  fe  rétrécit  &  il  s'élargit  de  nou- 
veau en  un  tubercule  ovaL 

La  bafe  ou  racine  du  pénil  eft  d'une  fubf- 
tance toute  netveufe  &  fimblable  à  un  car- 
tilage  qui  n'a  pas  encore  acquis  toute  fa  du- 
reté ;  on  y  temarque  une  portion  de  fubf- 
tance cornée  du  côté  interne ,  &  du  côté  ex- 
terne deux  portions  de  même  fubftance  ,  mais 
d'une  moindre  longueur.  Au-deffous  eft  une 
membrane  couleur  d'acier ,  divifée  en  cinq 
portions ,  &  un  peu  plus  bas,  de  l'autre  côté, 
ur.e  membrane  pareille  ,mais  fans  divifions, 
fuit  le  pénil  proprement  dit,  qui  eft  un  canal 
recourbé  à  fon  extrémité;  il  s'y  renfle  &  il 
eft  couvert  d'une  fubftance  cornée  terminée 
par  une  frange  de  poils. 

Au  moment  d'accomplir  l'accouplement 
le  pénil  fe  gonfle  ,  eir.re  en  érection  &  fe 
porte  hors  du  venue  j  on  conçoit  ce  méca- 


PRELIMINAIRE. 


A  la  fuite  de  l'hiftoire  Se  de  la  defcription 
anatomique  des  Abeilles  dont  je  viens  de 
donner  un  précis  ,  Swammerdam  reprend 
plufieurs  faits  relatifs  à  leur  hiftoire,  6c  il 
ajoute  des  obfervations  fur  le  nombre  des 
différentes  Abeilles  trouvées ,  dans  différens 
tems,  dans  diverfes  ruches.  Mais  ces  objets 
devant  fe  trouver  dans  l'hiftoire  particulière 
de  ces  infectes  au  mot  Abeille,  ils  forme- 
toieuc  ici  un  double  emploi. 


CÇCXXX1X 

Enuméraùon  des  infectes  qui  appartiennent 
au  fécond  mode  du  tro'ijleme  ordre  de  chan~ 
gement-,  &  auxquels  on  donne  le  nom  de 
chryfalide. 


nifme  qui  fe  rapproche  de  celui  des  autres 
animaux  ;  mais  il  efl  difficile  de  comprendre 
ce  qu entend  Swammerdam  quand  il  dit, 
que  dans  l'érection,  les  parties  de  Ja  géné- 
ration du  mâle  font  tetournées,  6c  qu'il  fe 
fert  de  l'exemple  de  la  peau  qu'on  er.lève 
à  un  animal.  Y  a-cil  en  effet  un  pareil  ren- 
verfement ,  ou  les  parties  qu'il  a  examinées 
&  décrites ,  contenues  dans  la  capacité  du 
ventre,  ne  changent  elles  pas  fîmplement  de 
pofîtion  ,  &  ne  fe  montrent  elles  pas  à  dé- 
couvert en  paroilTant  au  dehors  ,  &  ce  ren- 
verfement  n'eft-il  pas  (implement  un  effet 
analogue  à  la  rétraction  du  prépuce  ?  Au  refte , 
Swammerdam  entre  dans  un  détail  très  cir- 
conftancié  de  la  manière  fucceffive  dont  cha- 
que partie,  à  commencer  par  les  franges  de 
poils ,  patoiffent  au  dehors ,  fe  tuméfient  & 
enttent  en  érection.  Mais  fans  l'appareil  des 
planches  il  eft  comme  impoflible  d'être  corn-  enveloppes,  comment  fes  membres  fe  font 
pris,  ainfi  le  lecteur  doit  tecoutit  à  l'ouvrage  '  formés, 
même.  On  fera  fans  doute  furpris  3  après  <> 
avoir  pris  l'idée  des  organes  de  la  génération , 
tant  dans  l'Abeille  mâle  que  dans  l'Abeille 
femelle  ,  de  trouver  que  Swammerdam  con- 
clut qu'il  n'y  a  pas  d'accouplement  6c  que  la 
femelle  n'eft  fécondée  que  par  l'odeur  que 
les  mâles  répandent  dans  la  ruche  \  il  fe  fonde 
fur  ce  qu'on  n'a  pas  vu  l'accouplement,  fur 
ce  qu'il  ne  peut  avoir  lieu,  tant  la  femelle 
eft  continuellement  environnée  d'ouvriers  \ 
mais  il  avoue  que  fon  opinion  répugne  à 
l'appareil  des  organes  ,  &  il  la  propofe  juf- 
qu'à  ce  que  la  manière  dont  l'Abeille  femelle 
eft  fécondée  aie  été  déterminée  par  l'obfer- 
vation. 


Les  infectes  qui  appartiennent  à  ce  troi- 
fième  mode  ne  diffèrent  de  ceux  du  prenver 
qu'en  ce  que  la  peau  qui  les  recouvre  ne 
laiffe  pas  appercevoir  la  forme  de  leurs  mem- 
bres aufli  diftinctement  que  dans  les  pre- 
miers. Ce  font  les  Papillons ,  tant  diurnes 
que  nocturnes. 

A  la  fuite  de  cette  introduction ,  Swam- 
merdam donne  des  planches  accompagnées 
d'explications,  dans  lefquelles  il.repréfente 
le  Papillon  depuis  l'œuf  jufqu'à  fon  dernier 
érat,  6c  fait  voir  comment  le  Papillon  c-toit 
originairement  contenu  fous   fes  différentes 


ANATOM1E   DU  PAPILLON. 

Chapitre    premier. 

Defcription  des  parties  externes  &  internes 
de  la  Chenille. 


La  Chenille  qui  eft  le  fujet  de  cette  def- 
cription eft  la  Chenille  épineufe  qui  vit  fur 
l'ortie,  &  fe  change  en  ce  Papillon  diurne 
qu'on  connoît  fous  le  nom  de  petite  Tortue. 
Geoff.  tom.  z ,  pag.  39,11*.  4.  Linn.  Faun. 
n°  774.  Je  ne  fuivrai  pas  la  defcription  des 
parties  externes  de  cette  Chenille ,  qui  eft 
très-commune  &  bien  connue. 


Lorfqu'on  ouvre  la  Chenille  fur  le  dos  , 
il  fort  de  la  plaie  une  liqueur  verdâtre.  C'eft 
le  fang.  On  découvre  enfuift  des  fibrej  muf- 
culaires  qui  fervent  au  mouvement  des  an- 
neaux du  corps;  plus  profondément  le  cœur 
dont  on  ttouvera  plus  bas  la  defcription  ;  à 
l'extrémité  du  corps  deux  globules  qui  appro- 
chent de  la  forme  du  rein  de  l'homme  & 
des  quadrupèdes.  Mais  ces  globules  ne 
v  v   lj 


cccxl 

prennent  leur  entier  développement  que  dans 
le  Papillon  ,  c'eft  pourquoi  l'examen  en  eft 
renvoyé  à  l'anatomie  de  cet  infecte. 


^DISCOURS 

chaque  côté  ;  ces  troncs  communiquent  en- 
tr'eux  [  ar  des  ramifications  qui  répondent 
à  chaque  ftigmate. 


Après  avoir  enlevé  les  parties  qui  viennent 
detre  nommées }  on  découvre  l'eftomac  qui 
remplit  la  plus  grande  partie  de  la  capacité 
du  corps  de  la  Chenille;  fa  partie  antérieure 
eft  un  canal  étroit  qui  va  en  s'élargilTant  ,  il 
palle  en  remontant  dans  une  rainure  ou  fillon 
imprimée  fur  la  moelle  épinière  ,  &  remon- 
tant par  dellus  le  cerveau ,  il  aboutit  à  la 
bouche.  Ce  canal ,  que  Swammerdam  nomme 
gula  ,  paroît  répondre  à  fœfophage. 

L'eftomac  eft  formé  de  trois  membranes ,  la 
première  eft  exceffivement  mince  &  couverte 
de  vaiifeaux  aériens,  la  féconde  eft  rnufcu- 
laire  ,  Se  la  troifième  ,  qui  contient  immé- 
diatement les  alimens,  eft  très  mince.  A  la 
partie  antérieure  de  l'eftomac  on  découvre  ,i 
en  deftus  des  expanfions  tendineufes  qui  s'é-^ 
tendent  fur  tout  le  vifeère  ,  qui  l'entourent 
êe  qui  naiffent  des  fibres  mufculaires  de  la 
féconde  membrane. 

Au-defTus  &  au- défions  de  l'eftomac  font 
fix  appendices  qui  fe  propagent  vers  le  gros 
inteftin  3  &  finiffent  en  inteftins  borgnes  ou 
qui  font  fix  c&cum;  plus  bas  un  gros  intef- 
tin dans  lequel  les  excréme.us  fe  moulent  & 
qui  aboutit  au  rectum. 

Des  deux  côtés  de  l'eftomac  font  deux 
canaux  grêles  qui  remontent  juiqu  au  cerveau. 
La  première  penfée  de  Swammerdam  fur 
l'ufage  de  ces  canaux  fut  qu'ils  font  les  ré- 
fervoirs  de  la  foie}  mais  il  crut  que  cette 
Chenille  filant  fort  peu  ,  ces  canaux  peuvent 
avoir  un  autre  ufage ,  &  il  ne  le  détermine 
pas.  , 

Lorfqu'on  a  enlevé  toutes  les  parties  dont 
il  vient  d'être  fait  mention ,  on  découvre  le 
corps  grailTeux  étendu  fur  tout  le  corps  à  fon 
intérieur  \  il  ne  fett  dans  la  Chenille  qu'à 
foutenir  les  expanfions  des  trachées  ;  elles 
naiffent  de  deux  troncs  principaux,  un  de 


Pour  bien  voir  le  cœur  ,  il  faut  étendre  la  * 
Chenille  fur  le  dos ,  &  l'ouvrir  fous  le  ventre, 
alors  on  reconnoît  que  le  cœur  s'étend,  fuivant 
la  longueur  du  corps,  d'une  extrémité  ù  l'autre. 
Il  confifle  en  un  canal  à  plufieurs  étrangle- 
mens ,  couvert  de  fibres  mufculaires  longi- 
tudinales &  circulaires;  il  fe  contracte  par 
l'action  de  ces  fibres  ,  <Sc  fa  dilatation  eft  opé- 
rée par  celle  d'un  grand  nombre  de  fibres 
mufculaires ,  qui  ont  d'une  part  leur  inler- 
tion  fur  ce  vifeère ,  &  de  l'autre  fur  diffé- 
rentes parties. 

Pour  découvrir  le  cerveau  Se  la  moelle 
épinière,  il  faut  ouvrir  fur  le  dos  Se  choifir 
des  Chenilles  qui  aient  été  malades ,  parce 
qu'elles  ont  moins  de  graille.  Le  cerveau  , 
placé  fur  l'origine  de  l'œfophage ,  eft  formé 
de  deux  globules  ;  au- défions  eft  l'origine  de 
la  moelle  épinière  ,  elle  commence  par  deux 
nerfs  qui  fe  réunifient  en  un 3  Se  elle  forme, 
dans  fon  trajet  jufqu'à  l'extrémité  du  corps, 
des  ganglions  qui  donnent  naiflance  auxdifté- 
rens  nerfs. 

Chapitre     II. 

Manière  dont  la  Chenille  devient  chryfalide  ; 
ce  que  cejl  que  la  chryfalide  j  obfervations 
anatomiques. 

Le  changement  de  la  Chenille  en  chry- 
falide confine  dans  le  développement  des 
parties  de  la  dernière  ,  Se  la  chryfalide  n'eft 
autre  chofe qu'elle-  même,  que  ce  qu'elle étoit, 
mais  ces  parties  ont  acquis  un  développement 
Se  une  confiftance  qu'elles  n'avoient  pas  fous 
la  peau  de  Chenille;  car  elles  étoient  dès 
l'origine  contenues  fous  cette  peau  ;  cependant 
elles  étoient  infiniment  petites ,  molles  Se  dé- 
liquefcentes  ;  au  lieu  que  quand  le  change- 
ment a  lieu,  les  parties  de  la  chryfalide  ont 
acquis  Se  le  volume  &  la  confiftance  qui  leur 
font  propres. 


P  R  É  L  1  M 

Lorfque  la  Chenille  a  celle  de  manger, 
elle  fe  fufpend  par  des  fils  de  l'oie;  elle  quitte 
fa  peau,  tk  alors  la  chryfalide  paroît  à  nud. 
Swammerdam  en  décrit  les  différentes  par- 
ties tant  externes  qu'internes  dans  un  grand 
détail.  Il  ne  m'eft  pas  pcflîble  de  le  luivre 
dans  cet  expofé,  dont  il  réfulte  que  la  chry- 
salide eft  l'aifeniblaga  des  parties  du  Papillon , 
mais  molles,  refferrées ,  pliées  fur  elles-mê- 
mes, couvertes  par  l'enveloppe  de  chry/alide 
qui  n'en  laide  appercevoir  qu'une  ébauche 
groflière  Se  imparlake  ;  la  chr^falide  étoit  de 
même  cachée  fous  la  peau  de  Chenille  qui 
ne  permenoit  pas  de  diftinguef  aucun  de 
fes  traits  ,,  &'  comme  elle-même  eft  l'aflem- 
blage  des  parties  du  Papillon,  il  s'enfuie  que 
celui-ci  étoit  déjà  exiftunt  fous  la  peau  de 
Chenille;  enfin,  que  dans  l'état  de  Chenille, 
dans  celui  de  chrylalide  ,  c'eft  le  même  ani- 
mal ,  ou  le  Papillon  }  mais  caché  fous  deux 
enveloppes,  dont  la  première  ne  1  aille  rien 
appercevoir  de  ta  forme,  dont  la  ieconde 
permet  d'en  découvrir  une  ébauche  grollière, 
&  que  dans  l'état  de  Chenille  les  membres  du 
Papillon  étoient  infiniment  petits,  que  dans 
celui  de  chr)falide  ils  ont  leur  étendue  à 
peu  près,  mais  ils  font  repliés  ,  &  ils  font 
mous  &  manquent  de  la  confiftance  qu'ils 
doivent  acquérir. 

Après  les  détails  dont  je  viens  de  tâcher 
de  dominer  au  moins  le  réfultat,  Swammer- 
dam  examine  l'état  de  la  chryfalide  à  diffé- 
rens  jours ,  depuis  le  premier  où  elles  a  quitté 
la  peau  de  Chenille. 

Etat  au  fécond  jour. 

Les  yeux  fi  déliquefeens  qu'ils  fe  fon- 
doient  en  Us  touchant,  les  pattes  &  les  an- 
tennes ne  paroiflent  encore  que  comme  une 
membrane  qui  commence  à  prendre  quelque 
confiftance  ;  les  aîles  femblables  à  une  ma- 
tière gélatineufe. 

A  l'intérieur  un  changement  plus  notable. 
L'eftomac  fenfiblement  diminué  de  longueur, 
l'œlophage  au  conct/ire  du  double  plus  long , 


1  N  A  I  R  E.  ccçdj 

partant  à  travers  le  corcelet  &  pénétrant  dans 
le  ventre;  la  partie  poftérieure  de  l'eûorfîag 
relTerrée&  fe  changeant  en  un  inteftin  grêlé, 
mais  fi  peu  folide  ,  qu'on  ne  potivoit  le  tou- 
cher fans  le  lacérer;  cet  inteftin,  rempli 
d'une  iérolité  rouge,  mêlée  d'un  fédimenc 
rougeâtre.  Chute  ou  féparation  d'avec  le  ven- 
tricule  des  fix  inteftins  ccccum. 

Le  cœur  &c  la  moelle  épinière  devenus 
beaucoup  plus  courts,  les  canaux  qui  relîem- 
blent  aux»réiervoirs  de  la  Me,  rétrécis; 
les  mufcles  du  thorax,  des  pattes,  &c.  fans 
force  &  fans  confiftance;  la  graille  un  peu 
plus  jaune, plus  compacte..,  friable.  Les  expan- 
lions  des  trachées  plus  étroites ,  un  nœud  ou 
une  éminence  prefqu'arrondie  &  de  couleur 
purpurine  aux  derniers  anneaux  du  ventre. 
Il  n'a  plus  été  polîible  de  découvrir  les  deux 
corps  réniformes. 

Etat  de  la  chryJùRde  au  Jîxième  ou  huitième 
jour. 

L'enveloppe  extérieure  moins  humide  & 
plus  compacte  ,  encore  blanchâtre, mais  d'un 
blanc  tirant  fur  le  gris  ;  l'eftomac  retiré  &c 
ne  formant  prefque  pius  qu'un  point  ou  tac, 
le  fluide  qu'il  contenoit  d'un  pourpre  plus 
foncé ,  les  mufcles  du  corcelet  plus  exprimés 
&  ayant  plus  de  confiftance.  Commeiuement 
du  développement  des  parties  de  lagénération. 

Etat  de  la  chryfalide  au  douzième  jour,- 

La  trompe  ayant  déjà  une  confiftance 
marquée;  les  antennes  couvertes  de  leurs 
.poils;  les  pattes  aulli  couvertes  des  leurs; 
les  poils  &c  les  écailles  des  aîles  très-recon- 
noilïables ,  mais  remplis  d'humidité ,  &  réu- 
nis comme  les  poils  d'une  peau  qui  a  trempée 
plufieurs  jours  dans  l'eau;  les  aîles  extenli- 
bles  en  en  étendant  la  membrane. 

Etat  de  la  chryfalide  au  fei\ième  ou  dix- 
feptième  jour  ,  tems  ou  le  Papillon  ejt  prêt 
d'en  rompre  l'enveloppe. 

Les  yeux  bien  formés  ;  la  trompe  de  même, 


cccxlij 


D  I  S  C  O  U  R  S 


aîiifi  que  les  appendices  entre  lefquels  elle 
cil  placée  à  fon  origine  j  les  antennes  dans 
leur  écat  parfait  ;  les  pieds  auiîi,  &  capables 
d'exercer  leurs  fonctions  fi  on  les  dégage  de 
l'enveloppe  qui  les  recouvre  ;  les  mufcles 
du  corcelet  ayant  toute  la  force  qui  leur  eft 
propre  ;  les  canaux  pris  pour  les  réfervoirs  de 
la  foie  dans  U  Chenille,  réunis  en  un  feul 
fixé  près  de  l'cefophage  à  fon  extrémité 
ancérieure  ;  une  véficule  à  furface  inégale, 
placée  fur  l'eftsmac  ,  &  communiquant  avec 
ce  vifcère  pnr^m  canal  délié  ;  l'eftomac  ré- 
du't  en  an  fac  rempli  de  rugofités  ;  au-dellous 
de  ce  vifcère  les  cœcum  qui  s'en  étoient  fé- 
parés;  à  l'extrémité  de  l'eftomac,  qui  finit 
par  un  canal  étroir ,  les  gros  inreftins  plus 
longs ,  ma's  plus  étroits  que  dans  la  Che- 
nille. 

Le  cœur  &  la  moelle  épinière  rétrécis  & 
racourcis  ]  la  graiffe  en  très  -  grande  partie 
diffipce.  Les  particules  réniformes  ne  fe 
trouvant  plus,  &  peut  être  changées  dans 
les  organes  de  la  génération  ,  alors  complets 
&  dans  leur  perfection, 

Manière  dont  la  chryfalide  pajfe  à  l'état  de 
Papillon. 

Les  changemens  dont  on  vient  de  lire 
l'excolé  ,  ont  lieu  en  dix  huit  jours  dans  les 
mois  de  juin  Si  de  juillet  ;  mais  en  automne 
ils  retardent  de  dix  jours  &  davantage,  fui- 
vant  l'état  de  la  faifon. 

Swammercam  reprend  en  partie  dans  cet 
anicle  ce  qui  a  été  expofé  dans  les  précé- 
dera, &  il  tâche  de  faire  voir  que  c'eft  par 
le  mouvement  du  fang,  par  la  circulation  de 
l'air  admis  en  plus  grande  quantité  ,  que  fe 
fair  le  développement  des  parties  ;  que  c'eft 
par  l'évaporationdu  fluide  furabondanc  qu'el- 
les acquièrent  leur  confillance.  C'eft  fur-tout 
parce  que  !e  Papillon ,  prêt  à  naître ,  abforbe 
une  plus  grande  quantité  d'air,  &  qu'il  s'en 
gonfle  pour  ainii  dire,  que  la  peau  de  chry- 
ialide  le  fend  Si  lui  permet  d'en  fouir.  Le 
changement  le  plus  notable  elt  alors  celui 


des  aîles,  qu'on  voit  à  vue  d'oeil  s'étendre i 
fe  dévelopoer ,  Si  qui  prennent  en  même 
tems  plus  de  confiftance.  Ces  effets  font  en- 
core la  fuite  de  la  circulation  &  du  mouve- 
ment de  l'air  admis  en  plus  gtande  abon- 
dance. 

Enfin  y  Swammerdam  finit  par  comparer 
le  Papillon  contenu  fous  la  peau  de  Che- 
nille à  un  embrion  nouvellement  formé  ; 
fous  celle  de  chryfalide  à  un  fœtus  encore 
contenu  fous  les  membranes  qui  l'envelop- 
pent, mais  prêt  à  les  rompre  \  lorfqu'il  a 
brifé  Se  dépouillé  toutes  les  peaux  qui  l'ont 
couvert  en  difiérens  tems,  quand  il  fort  de 
la  chryfalide  ,  à  un  nouveau  né,  mais  i]iii  fe 
trouve  en  naiflant  dans  l'état  de  perfection  j, 
Si  capable  de  toutes  les  fondrions  propres  à 
Ion  efpèce. 

Chapitre     III. 

Parties  internes  du  Papillon  ,  tant  mâle  que 
femelle. 

Le  Papillon  étant  ouvert  fur  le  dos 3  on 
découvre  fur  le  corceler  des  vailîeaux  pliilés, 
qui  fe  réunifient  en  deux  canaux  très-déliés 
qui  abominent  du  fond  de  la  bouche  ,  ou  de 
l'aefophage,  à  l'eftomac.  Leur  ufage  n'eft  pas 
connu;  peut  être  fervent-ils  à  fournir  une 
humeur  falivaire?  Entre  ces  vailîeaux  eft 
l'aefophage  qui  fe  partage  à  la  bafe  de  la 
trompe  en  deux  canaux  quireçoivent  &  tran£ 
mettent  les  fucs  pompés  par  celle-ci.  Près 
de  l'eftomac,  à  l'extrémité  de  l'aefophage, 
eft  une  véficule  dans  laquelle  l'air  qui  fe  dé* 
gage  des  alimens  eft  reçu  à  leur  palTage} 
certe  véficule  a  un  mouvement  périftaltique 
continuel. 

L'eftomac  eft  très- renflé  &  femblable  à 
l'inteftin  colon  fouflé  3  mais  à  fa  partie 
poftérieure  il  finit  en  un  canal  très  étroir, 
Enfuite ,  au-delïbus  du  pylore ,  fonr  placés 
fix  inteftins  cœcum,  mais  bien  plus  petits 
que  ceux  de  la  Chenille  ;  par-delà  font  les 
inteftins  grêles  qui ,  en  fe  terminant,  s'élar- 
giflenc  en  une  cavité  chu*  forme  yn  cloaque  9 


PRÉLIMINAIRE. 


cccxlnj 


après  lequel  le  canal  fe  rétrécit,  s'élargit 
enfuite  &  devient  le  rectum  qui  pafte  a  tra- 
vers le  dernier  anneau  du  corps,  &  dont 
l'extrémité  forme  Yanus. 

La  trompe  eft  compofée  de  deux  demi- 
canaux,  appliqués  l'un  à  l'autre  ;  elle  s'é- 
tend Se  fe  rouie  à  la  volonté  du  Papillon 
par  l'action  de  fibres  mufculaires  infiniment 
tenues. 

Peut-être  fera- 1- on  fiirpris  que  Swam- 
merdam ,  auquel  on  pourroit  quelquefois 
reprocher  de  la  prolixité  ,  ne  le  foie  pas 
plus  étendu  fur  l'Anatomie  du  Papillon;, 
mais  en  faifant  celle  de  la  cryfalide  ,  il  a 
fait  celle  du  Papillon,  qui  n'en  diffère  guère 
que  par  la  mollette  de  fes  membres. 

Parues  génitales  du  mâ'e. 

Le  pénil  fitué  à  l'extrémité  du  corps ,  eft 
chargé  de  plufieurs  pièces  de  fubftance  cor- 
née qui  entourent  Ion  extrémité  ,  Se  qui 
fervent  à  le  fixer  avec  des  crochets  de  même 
rature,  placés  à  l'orifice  des  parties  géni- 
tales dans  la  femelle.  La  defeription  de  ces 
différentes  pièces  ne  peut  être  bien  faille 
qu'à  l'aide  de  figures.  Le  pénil  eu  compofé  de 
deux  portions,  une  de  fubftance  cornée  à  tra- 
vers laquelle  s'avance  une  autre  portion  plus 
molle  ,  qui  entre  en  érection,  &  qui  s'alonge 
dans  l'accouplement  ;  fi  l'on  ouvre  la  racine  ou 
bafe  du  pénil ,  il  en  fort  un  fperme  blanc 
&  une  ligueur  brillante ,  &•  formant  des 
globules  comme  le  vif  argent.  Quelle  eft  la 
nature  de  cette  féconde  liqueur  i 

Plus  intérieurement  la  portion  nerveufedu 
pénil  fe  divife  en  deux  parties,  qui  fe  fub- 
divifent  elles-mêmes  en  quarre  autres.  L'ufage 
des  quatre  denières  n'a  pu  être  reconnu  par 
Swammerdam,  qui.,  voyant  les  premières 
rempliesd'une  humeur  blanche,  a  jugé  qu'el- 
les font  les  vélicules  léminales  ;  il  croit  qu'on 
pou-roit  regarder  les  autres  comme  les  vaif- 
feaux  déféiens ,  &  un  nœud  auquel  elles 
aboutiffent  comme  un  tefticule  ;  en  forte  que 


le  Papillon  n'auroit qu'un  tefticule  }  car  il  n'y 
a  qu'un  nœud  j  mais  ce  font,  sjoute-t-il , 
de  (impies  conjectures  ;  ce  nœud  ou  tefticule 
eft  couvert  de  deux  membranes \  il  eft  d'une 
couleur  grisâtre  pâle. 

De  l 'ovaire  de  la. femelle. 

Il  eft  diviféenfix  ramifications,  qui  feréu- 
niffent  en  un  feul  canal  dans  lequel  font 
reçus  Se  à  travers  lequel  pallent  les  ccuts 
formés  dans  les  fix  ramifications  ;  cinq  ap- 
pendices borgnes  s'ouvrent  dans  ce  canal  , 
Se  y  verfent  un  gluten  qui  imprègne  les  œufs 
Se  l'en  à  les  attacher  au  moment  de  la  ponte  ; 
de  l'autre  côté  de  ces  cinq  canaux  en  eft  un 
plus  étroit ,  terminé  pjr  une  efpèce  de  fac, 
Se  defeendant  de  l'ovaire  ;  (a  partie  fupérieura 
contient  une  humeur  analogue  à  la  graille., 
&  la  partie  inférieure  une  humeur  limpide. 

Du  côté  extérieur,  le  conduit  qui  refaire 
de  l'union  des  fix  branches  de  l'ovaire,  fe  ter- 
mine en  une  entrée  ou  vagin, à  l'intcrieurdu- 
quelonvoit  les  crochets  qui  retiennent  l'extré- 
mité du  membre  du  mâle  dans  l'accouplement. 

Swammerdam  reprend  enfuite  ce  qui  vient 
d'être  expofé  en  plus  grande  partie  ,  &  à 
l'aide  d'un  grand  nombre  de  figures -il  fait 
voir  comment  le  Papillon  eft  contenu  dans 
la  Chenille,  &c.  Il  le  fuit  depirs  l'œuf 
jufqu'à  fon  dernier  état.  Les  planches  pré- 
fenten:  une  fuite  curieufe  &  inftructive  : 
mais  c'eft  un  fecours  que  nous  ne  pouvons 
avoir  ,  fans  lequel  les  deferiptions  feroieut 
infuffifantes  ;  Se  d'ailleurs,  fi  je  ne  me 
trompe,  on  conçoit  allez  par  tout  ce  qui  a 
été  dit,  comment  le  Papillon,  &  tous  les 
infectes  en  général,  font  contenus  dans  la 
larve  dès  l'origine  ,  comment  leur  dévelop- 
pement s'opère  dans  la  nymphe  ou  la  chryfa- 
lide,  &  comment  ils  en  fortent  enfin  dans 
état  de  perfection. 

Quatrième  ordre  de  changement. 

Dans  ce   quatrième  ordre  ,  le  Ver  ou  la 


cccxxxv; 

larve  paffe  a  î*état  Je  nymphe  fans  dépouil- 
ler fa  peau  .,  fans  perdre  complètement  fa 
forme  première  ;  la  peau  de  Ver  fe  raccour- 
cir ,  fe  durcit  ,  elle  fert  d'enveloppe  à  la 
nymphe  dont  elle  ne  permet  pas  de  décou- 
vrir les  différentes  parties  ,  ni  rien  de  fa 
forme.  D'ailleurs  la  nymphe  n'a  point  de 
mouvement  ;  elle  étoit  originairement  con- 
tenue fous  la  peau  du  ver,  elle  s'eft  déve- 
loppée ,  &  elle  a  pris  fon  accroiifemenr  fous 
cette  peau  j  elle  eft  l'infeéie  qui  ne  diffère 
de  fon  état  de  perfection  ,  que  par  la  mol- 
lette ,  la  foiblelîe  ,  l'immobilité  de  fes  par- 
ties, & -quand  elles  ont  acquis  leur  force, 
leur  confiftance ,  la  faculté  de  fe  mouvoir  , 
l'infecte  rompt  alors  la  peau  de  Ver  qui  a 
couvert  la  nymphe  ,  &  paroît  su  dehors 
dans  fon  dernier  érat  ,  ou  dans  celui  de  per- 
fection. Le  changement  du  quatrième  ordre 
ne  diffère  donc  de  celui  du  t'roiiième  qu'en 
ce  qu'il  s'exécute  fous  la  peau  de  Ver  rac- 
courcie &  endurcie. 


Swammerdam  ,  en  faifan't  rénumération 
d -s  infectes  qui  appartiennent  à  ce  quatrième 
ordre,  en  cite  qu'il  feroit  long  de  rappeller 
à  leur  efpcce.  Il  fuffk  de  favoir  que  ce  font 
des  Mouches  à  deux  aîles ,  ou  des  Diptères. 
Il  rapporte  encore  à  ce  genre  ,  les  œufs 
même  de  certains  infectes  ,  les  nymphes 
d'autres  efpèces,  objets  dans  lefquels  il  règne 
une  certaine  confufion  ,  &c  rrès-difficiles  à 
fuivre  ,  qui  jettent  plutôt  de  l'obfcurité  que 
du  jour  fur  l'hiftoire  des  infectes  ,  rai-Ion 
pour  laquelle  je  ne  fais  pas  l'extrait  de  cet 
énoncé.  11  parle  en-fuite  de  deux  Mouches 
dont  les  Vêts  vivent  dans  le  fumier  ou  les 
latrines  ,  &  don:  le  changement  appartient 
au  quatrième  ordre.  Il  les  repréfente  dans 
leurs  différens  érats  ,  à  commencer  depuis 
l'œuf,  par  une  longue  fuite  de  figures  ,  mais 
il  n'en  réfulce  que  le  développement  fuccefïif 
de  ces  in'eéfes;  objet  fur  lequel  je  crois  que 
fuifit  le  précis  en  tête  de  cet  article,  c'eft-à- 
diie ,  en  quoi  ccniïife  le  changement  qui 
eoutticue  le  quatrième  ordre. 


D    I'S   C  O   U  R   S 


Hijîoire  d'une  Mouche-Taon  ,  ou  plutôt  d'uni 
Mouche- A  file.  y 

Je  n'entrerai  pas  dans  la  difcufîion  de  fa- 
voir fi  la  Mouche  dorat  il  s'agit  a  été  appel- 
lée  Taon  ou  A  file  par  les  anciens  j  elle  n'eft 
plus  de  L'un  ni  de  l'autre  de  ces  genres  pour 
nous.  C'eft  le  Stratyomis  de  M.  Geoffroy  , 
ou  fa  Mouche  armée  à  ventre  plat ,  chargé  de 
fix  lunules  ,  t.  z.  pag.  479  ,  n°.  1.  ,  oejlrus 
aque  j  Linn. ,  Faun. ,  Suec. ,  n°.  iozcj 

Le  Ver  de  la  Mouche  dont  il  s'agit,  vit 
dans  l'eau  ,  il  refpire  par  le  bout  de  fa 
,  queue-,  fes  pieds  font  placés  dans  une  forte 
de  bec  près  de  fa  bouche  \  il  palfe  à  l'état 
de  nymphe  fans  dépouiller  fa  peau  ;  l'in- 
fecle devenu  parfait  quitte  l'eau  dans  laquelle 
il  ne  fauroit  plus  vivre.  Ces  premiers  traits 
fuffifent  pour  infpirer  de  la  curioiité  à  l'é-» 
gard  de  cet  infeéfe 


C    H 


A    P    I    T    R    E 


I. 


Dcjlription  du  Ver,  de  la  manière  dont  fies 
pieds  fient  placés  }  de  celle  dont  il  refpire. 

Le  Ver  de  la  Mouche  armée  ;  car  je  nom- 
merai ainfi  la  Mouche,  fujerde  cete  obftrva- 
tion  ,  eft  alongé ,  fon  corps  eft  divilé  en  douze 
anneaux  ,il  n'eft  pas  régulièrement  rond,  mais 
applati  en  deffus  8c  en  deffous;  il  eft  renflé  vers 
la  partie  fupérieurej  terminé  en  pointe  à  (es 
deux  extrémités,  mais  l'extrémiré  fupérieure 
eft  moins  longue  ,  moins  effilée  ,  &  la  pofté- 
rieure  ou  le  côté  de  la  queue  eft  plus  alongé 
&  plus  grêle. 

Les  deux  parties  de  ce  Ver ,  les  plus  re- 
marquables ,  fon:  la  queue  ,  &  l'extrémké 
antérieure   terminée    en    une   forte  de   bec. 

La  queue  eft  entourée  d'une  couronne  de 
poils,  au  moyen  defqueis  le  Ver  foutient 
cette  partie  à  la  furface  de  l'eau  ,  tandis  que 
fon  corps  pend  verticalement  vers  le  fond. 

Le 


PRÉLIMINAIRE; 


cccxlv 


Le  bec  eft  armé  de  trois  pointes  ,  dont 
celle  du  milieu  n'a  point  de  mouvement  , 
mais  dont  les  deux  latérales  en  ont  un  fort 
vif,  femblable  au  mouvement  de  la  langue 
des  Serpens  Se  des  Lézards.  C'elt  dans  ces 
deux  crochets  que  rélide  la  plus  grande  for- 
ce du  Ver  ;  il  s'en  fert  hors  de  l'eau  pour  fe 
cramponner,  attirer  le  relie  de  fon  corps  ,  & 
cheminer. 

Lorfque  le  Ver  veut  defeendre  dans  l'eau  , 
il  replie  les  uns  contre  les  autres  les  poils 
qui  entourent  fa  queue  ,  Se  fon  poids  l'en- 
traîne;, mars  il  remonte  lorfqu'il  épanouit 
ces.  mêmes  poils  ;  il  fe  forme  alors  à  leur 
centre  un  entonnoir  dans  le  milieu  duquel 
on  apperçoit  une  bulle  d'air.  Swammerdam 
repréfente  enfuite  le  Ver  grofli  au  microf- 
cope  ,  &  il  entre  dans  une  defeription  dé- 
taillée à  fon  égard.  Je  vais  tâcher  d'indiquer 
les  objets  qui  méritent  une  attention  particu 
lière. 

La  peau  eft  coriacée  Se  couverte  d'une  in- 
finité de  petits  grains  qui  la  font  paraîtra 
comme  chagrinée. 

*'. 

Sur  chaque  côté  du  corps  il'  *  a  neuf  ftig- 

mates  dont  la  couleur  eft  noire". 

La  tête  eft  comme  partagée  en  trois  por- 
tions :  ou  voit  fur  la  première ,  les  yeux  qui 
font  un  peu  faillans ,  &  deux  antennes  fort 
courtes  ;  au-delTo'us  eft  le  bec  qui  eft  très- 
pointu  ,  Se  à  l'intérieur  duquel  font  fitués  les 
pieds.  Leur  place  répond  à  la  mâchoire  infé- 
rieure ;  ainfi  Swammerdam  remarque  que 
ce  Ver  ne  fe  ttaîne  pas  feulement  à  la  faveur 
de  {es  crochers  ,  mais  qu'il  a  de  véritables 
pieds.  Ils  lui  fervent  également  à  marcher 
fur  un  terrain  fec  ,  fur  le  fond  des  eaux ,  & 
quand  il  fe  tient  fufpendu  ,  la  queue  épa- 
.  nouie  ,  à  nager  ou  à  partir  d'une  place  à  une 
autre. 

Au  milieu  du  bout  de  la  queue  }  eft  une 
ouverture  par  laquelle  l'infecte  infpire  Se 
wpire.  (  Cependant  Swammerdam  nous  die 

Mjloirc  Naturelle ,  lnfe<lesx  Tomt  IV. 


qu'il  y  a  fur  les  côtés  du  corps ,  neuf  points 
refpiratoires ,  que  j'ai  nommés  ftigmates  , 
quel  eft  dont  leur  ufage  ?  Il  me  paroît  dé- 
montré que  le  Ver  refpire  par  la  queue  , 
ruais  de  quoi  lui  fervent  les  ftigmatts  ? 

CHAPITRE    II. 

Hijloire  du  Ver  ,  manière  de  le  faire  mourir 
pour  le  dijféquer. 

Le  Ver  .de  la  Mouche  armée  vit  dans  les 
eaux  douces  ou  falées  ;  on  l'y  trouve  au  com- 
mencement du  mois  de  juin  ,  un  peu  plutôt 
ou  plutard  ,  fuivant  que  la  faifon  a  été  plus 
ou  moins  chaude  ;  il  n'habite  que  les  eaux 
ftagnantes,  &  il  eft  plus  abondant  dans  celles 
ou  il  croît  des  herbes  fur  lefquelles  il  aime 
à  'ramper  ;  fouvent  il  n'eft  à  l'eau  que  par 
l'extrémité  de  fon  corps ,  &  il  en  laide  pen- 
dre la  partie  antérieure  dans  quelque  fente 
qui  eft  à  lec  ;  il  fe  nourrit  du  limon  des 
eaux.  Des  Vers  de  cette  efpèce  plongés  dans 
l'efprit-de  vin  ou  le  vinaigre  ,  pendant  la 
moitié  d'une  nuit  dans  la  première  de  ces  li- 
queurs ,  Se  pendant  deux  jours  Se  demi  dans 
la  féconde ,  à  delleiu  de  les  y  faire  mourir ,  re- 
tirés au  bout  de  ce  tems ,  Se  remis  dans  l'eau  , 
n'en  n'étaient  pas  moins  vigoureux;  mais  jet- 
tés  dans  l'efprit  de  térébentine,  ils  y  pétillent 
en  une  heure  C'eft  donc  le  moyen  de  les 
tuer  pour  en  faire  l'anatomie. 

CHAPITRE    III. 

Anatomie  du  Ver. 

Swammerdam  commence  par  décrire  les 
dents  ;  elle*  font  de  fubftance  moyenne  entre 
celle  de  la  corne  Se  des  os  ;  elles  font  pla- 
cées au  fond  de  la  bouche  ;  plus  loin  eft  l'œ- 
jRal  très-étroit., 
a  l'eftomac  le  long 
d'un  fillon  creufé  fur  la  moelle  épinière.  Le 
cerveau  eft  placé  au-defllis  de  la  portion  an- 
térieure de  l'eftomac.  Ce  dernier  vifeère  eft 
membraneux,  &  il  a,  avec  les  inteftms  grêles 
compris,  cinq  pouces  de  Hollande  de  long, 


fophage  qui  confifte  en  un 
étendu   de  la   bouche    • 


CoCXlVj 

A  l'extrémité  4es  inteftins  grêles,  font  quatre 
cœcum  qui  formeiu  pluiieurs  circonvolutions; 
iuivent  enfuite  les  gros  inteftins  dans  lef- 
quels  on  remarque  des  renflements  de  dis- 
tance en'diftance. 

Swammerdam  appelle  canaux  falïvalres  , 
deux  vailîeaux  borgnes  qui  fe  voient  dans  la 
pirtie  qui  répond  à  la  poitrine.  Ces  vaifleaux 
i'e  réunifient ,  en  remontant  ,  en  un  feul  ca- 
nal qui  aboutit  à  la  bouche  \  cependant  il  n'a 
trouvé  dans  ces  vaifleaux  qu'une  matière  blan- 
che &  concrète ,  &  jamais  une  fubftance 
fluide ,  auffi  avertir-il  que  ce  n'eft  que  par 
conjecture  qu'il  les  regarde  comme  des  vaif- 
feaux  falivaires. 

Les  vaifleaux  aériens  font  en  très-grand 
nombre  ;  ils  tirent  leur  origine  de  deux 
rtoncs  principaux  étendus  un  de  chaque  côté 
dans  la  longueur  du  corps  ;  ils  fe  terminent 
près  de  la  queue  en  deux  canaux  qui  abou- 
tirent à  une  fente  ou  ouverture  ;  c'eft  par 
ces  canaux  que  fe  font  l'infpiration  &  l'ex- 
piration. (  Je  ne  peux  m'empêcher  de  rap- 
peller  que  je  trouve  de  l'obfcuriré  dans  le 
mécaryfme  de  la  refpiration  de  ce  Ver  tel  que 
Swammerdam  le  préfente  :  on  fe  fouviendra 
de  ce  que  j'ai  dit  plus  haut.  ) 

Cff  Ver  eft  rempli  d'une  graille  blanche 
qui  fond  Se  s'enflamme  au  comaér.  d'une 
bougie  allumée. 

Le  cœur  s'étend  dans  la  longueur  du 
corps  ;  c'eft  un  vaiffeau,  inégal  dans  fa  capa- 
cité ,  reflerré  ou  élargi  en  différens  points  ; 
il  on  examine  le  Ver  prêt  à  changer ,  on 
peut  diftinguei  à  travers  la  peau  les  batte- 
mens  du  cœur,  fur  tout ,  en  l'obfervant ,  au 
troificme  anne'au  en  comptant  du  bout  de 
la  queue. 

Le  ccrveau.eft  compofé  de  deux  portions 
fi  tuées  au-deflbus  de  l'œfophage;  plus  en  de- 
vant font  les  membranes  des  yeux  ,  &  le  prin- 
cipe des  nerfs  optiques  t  parties  qui  fe  déve- 


DIS  C.O   U  R   S 


lopperont  dans  la  nymphe  ,  Se  dont  la  Mou- 
che fera  fournie. 

La  moelle  épinière  eft  compofée  de  onze 
nœuds  ou  ganglions  ,  elle  eft  tortueufe  Se 
forme  plusieurs  plis  ;  fi  on  coupe  les  nerfs 
qui  en  naiflent,  ,  elle  devient  encore  plus 
tortueufe  ;  Swammerdam  fait  l'énumération 
des -nerfs  qui  en  tirent  leur  origine,  &  des 
parties  auxquelles  ils  fe  diftribuent. 

CHAPITRE     IV. 

Changement  du  Ver  en  nymphe. 

Ce  changement  s'opère  fous  la  peau  du 
Ver  qu'il  ne  dépouille  point  ,  mais  qui  fe 
fépare  des  différentes  parties  qu'elle  cou- 
vroit  ;  quelques  unes  de  ces  parties  j  comme 
le  crâne  ,  le  prolongement  en  forme  de  be.c  , 
&c.'  Les  derniers  anneaux  du  corps  fe  déta- 
chent des  autres  parties  ,  &  reftent  joints  à  la 
peau  féj  arée  du  refte  du  corps  ;  il  flotte  en 
dedans  de  la  peau,&  il  eft  réduit  dansfês  dif- 
férentes dimenfions.  Mais  pour  avoir  une 
jufte  idée  de  ce  qui  s'eft  palle  dans  le  tems 
du  changement  ,  il  faut  enlever  la  peau  ,  Se 
obferver  la  nymphe  mife  à  nud.  A  fa  partie 
antérieure  ,  on  voit  les  antennes  Se  les  yeux 
qui  fe  font  formés  j  au-deflous  la  trompe  Se 
[es  appendices  ;  puis  les  pieds  artiftement 
repliés  ,  &  les  aîles  plilTées  ;  enfin  les  an- 
neaux dont  le  corps  eft  compofé,  &  les  points 
refpiratoires. 

CHAPITRE    V. 

Anatomïe  de  la  nymphe. 

La  nymphe  à  laquelle  on  a  récemment 
enlevé  fa  peau  ,  eft  d'un  vert  à  travers  lequel 
perce  la  couleur  de  la,  graille  ,  ce  qui  la 
rend  tachetée  de  points  blancs.  La  tête  3  les. 
pieds  ,  les  aîles  font  abreuvés  d'une  férofité 
qui  les  rerfd  fi  mous,  qu'ils  en  font  comme 
fluides  :  les  vaifleaux  pulmonaires  paroiflenc 
fenfiblement  diminués  dans  toutes  leurs  pro- 
portions ,  Si  la  nymphe  n'a ,  eu  général ,  que 


P  R  Ê  L  J  M  I  fi?  A  I  R  E. 


cccs'v.'r 


le  tiers  de  la  grandeur  qu'avoir  le  Ver  ;  de- 
puis la  queue  jufqu'aux  aîles  ,  on  compte  fur 
les  côtés  neuf  ouvertures  de  vaiiTeaux  refpi- 
ratoires. 

Si  on  pofe  la  nymphe  fur  le  ventre  ,  on 
voit  fur  le  dos ,  fans  l'ouvrir ,  les  battemens 
du  cœur;  mais  ils  celTent  en  ouvranc  la  peau, 
parce  que  le  fang  s'écoule.  On  découvre  fous 
la  peau  les  mufcles  ,  la  graille  abondante 
dans  les  premiers  jours ,  en  petite  quantité 
dans  les  derniers ,  e\r  alors  ramairée  en  grains 
qu'on  preudroit  pour  des  œufs. 

L'eftomac  Se  les  inteftins  offrent  des  chan- 
gemens  d'autant  plus  confidérables  que  l'âge 
de  la  nymphe  eft  plus  avancé  ,  qu«  la  fero- 
fité  futabondante  a  été  plus  évaporée,  eV  ces 
changemehs  confident  principalement  dans 
le  raccourciffement  Se  le  rétréciifement  de 
ces  vifeères  ;  Swammerdam  entre  dans  un 
trcs-long  détail ,  auquel  je  fuis  forcé  de  ren 
voyer  le  lecteur. 

Dans  la  nymphe  qui  n'a  que  quelques 
jours  ,  l'ovaire  étoit  fans  couleur ,  ou  tirant 
foibleinent  fur  le  blanc  ,  &  les  œufs  qu'il 
cotuenoit  pouvoient  à  peine  être  apperçus  ;  il 
eft  jaune  dans  la  nymphe  plus  âgée  ,  vert 
dans  celle  qui  eft  prête  à  changer. 

Les  parties  du  mâle  ,  d'abord  aqueufes , 
Se  prefque  fluides  ,  prennent  auffi  peu-à  peu 
de  la'coufiitance. 

La  moelle  épinière  ,  qui  étoit  tortuev,fe 
dans  le  Ver^  fuit  une  ligne  droite  dars  la 
nymphe  ;  elle  eft  compofée  de  onze"  ganglions 
diftincts. 

CHAPITRE.VI. 

Comment  la  nymphe  fe   tire  de  fa  peau  ,  & 
parott  fous  la  forme  de  Mouche. 

La  durée  d'état  de  nymphe  eft  d'environ 
onze  jours  ;  alors  tous  les  membres  de  la 
Mouche  ayant  acquis  leur  volume  Se  leur 


confiftanco  ,  &  ne  tenant  plus  ni  à  la  peau 
de  ver,  nia  la  cuticule  qui  revêtiffbit  immé- 
diatement la  nymphe,  cette  double  enveloppe 
fe  fend  en  quatre,  à  peu  près  au  haut  du 
corps  ;  effet  qui  eft  produir  par  le  raccour- 
cillement  &  le  gonflement  des  oarties  ;  la 
Mouche  fe  fait  jour  p*ar  l'ouverture  qui  a 
lieu,  &r  elle' fort  de  fon  fourreau.  Ses  ailes 
s'étendent  ,  fe  deflechent  ,  elle  jette  alors 
trois  ou  quatre  gouttes  d'une  liqueur  trou- 
ble ,  &  elle  s'envole  ;  opérations  qui  ne  du- 
rent que  trois  minutes. 

Parties  externes  &  internes  tant  du  *mâk  que 
de  la  femelle. 

Swammerdam  entre  dfans  une  defeription 
très-détaillée  des  parties  externes ,  &  il  Suit 
par  remarquer  qu'il  n'y  a  de  différence  à  cet 
égard  entje  le  mâle  Se  la  femelle  ,  que  dans 
la  grandeur.  Le  mâle  eft  d'un  tiers  plus  pe- 
tit ,  Se  cette  différence  avoir  également  lieu 
dans  le  Ver  &  dans  .la  nymphe.  Ce  feroit 
un  double  emploi  de  décrire  ici  l'extérieur 
du  Stratyomis  ou  Mouchearmée  dont  la  def- 
eription fe  trouvera  néceffairement  au  mot 
Mouche  9rme'e.  Voye\  ce  mot.  Je  parte  donc 
à  la  defeription  des  partres  internes.,  mais  je 
crois  devoir  ne  remarquer  que  ce  qui  peut 
erre  particulier  à  la  Mouche  armée  y  le  fur- 
plus  ne  feroit  qu'une  répérition  de  ce  qu'on 
connoît  déjà  par  les  descriptions  antérieures. 

Le  membre  du  mâle  eft  fitué  au-deffous 
du  dernier  anneau  par  l'ouverture  duquel  s'en 
fait  l'érection;  il  eft  divifé  à  fon  orifice  an- 
térieur en  trois  portions  de  fubftance  cor- 
née ;  celle  du  milieu  couftitue  proprement 
le  membre,  elle  fe  joint  à  une  portion  molle 
&  nerveufe  qui  remonre  vers  l'intérieur  ; 
celle-ci  eft  contournée.,  tortueufe  Si  finit  en 
un  renflement  dans  lequel  les  tefticules  &  les 
véilcules  fémi  nales  verfent  la  liqueur  prolifique 
par  quatre  ouvemnes. 

Les  tefticules  font  compofés  d'une  infinité 
de  vaiffeaux  courts,  mous,  qui  n'ont  qu'une* 
ouverture  r  Se  qui  verfent  la  femence  dans 
xx   ii 


tccxlviij  DISC         V  S 

un  canal  déférent  d'où  elle  pafTe  dans  le 
péiiil. 

Les  véficules  féminales  font  petites,  elles 
foraient  plufieurs  finuofités. 


L'ovaire  eft  double ,  fitué  à  l'extrémité  des 
derniers  anneaux;  il  fe  termine  a  l'orifice  du 
dernier  par  où  la  fortie  des  œufs  a  lieu;  il 
ne  fe  réunir  pas  en  un  feul  conduit ,  mais 
deux  canaux  aboutiffent  au  dernier  anneau 
&  donnent  jffue  aux  œufs.  Près  de  ces  ca- 
naux Swammerdam  a  obfervé  trois  gan- 
glions ou-  nœuds  réunis  par  une  membrane 
commune  ,  dont  il  ignore  l'ufage  Se  dont  il 
n'a  pas  même  ofé  le  fôupçonner. 

Ilifloire  d'un  Ver  qui  fe  nourrit  dans  le  fro- 
mage &  de  la  Mouche  qui  en  provient. 

Defcription  du  Ver. 

11  eft  compofé  de  douze  anneaux  dont  on 
peut  regarder  le  premier  comme  la  tête.  La 
peau  qui  la  recouvre  a  la  folidité  du  par- 
chemin. La  tête  eft  comme  partagée*en  deux 
tubercules  qui  donnent  chacun  nailTance  à 
une  antenne  très-courte  ;  entre  les  deux  tuber- 
cules., eft  un  prolongement  de  fubftance  cornée 
qui  renferme  la  bouche;  deux  angles  crochus 
s'articulent  avec  ce  tubercule  Se  font  l'office 
de  pieds.  Sur  le  fécond  anneau  font  les  points 
refpiratoires  ou  les  ftigmates  :  Swammerdam 
n'a  pu  en  découvrir  fur  d'autres  anneaux.  A 
travers  le  troilîème  anneau  on  voit  de  cha- 
que côté  un  tronc  principal  de  vailleaux  ref- 
piratoires dont  l'auteur  fuit  les  divifions  en 
defeendanr  vers  les  anneaux  fuivans.  Sur  le 
feptième  Se  le  huitième  on  apperçoit  des  tra- 
ces d'inteftins  cœcum. 

Ce  Ver  eft  très- fort  &  très-vivace;  il  a  la 
faculté  de  s'élancer  par  fauts,  ce  qu'il  exécute 
en  fe  raccourciffanr  Se  s'érendant  fubirement 
avec  tant  de  force  qu'il  produit  un  bruit  qu'on 
entend ,  &  qu'il  exécute  des  fauts  de  fix 
pouces. 


Pour  diffequer  le  Ver  dont  il  s'agir,  Swatn- 
merdam  en  fit  mourir  plufieurs  dans  de  l'eau 
de  pluie;  ils  n'y  moururent  qu'au  bout  de  fix 
ou  fept  jours ,  mais  au  bout  de  trois  ils  étoient 
alTez  aftbiblis&aflez  macérés  pour  être  pro- 
pres à  être  dilféqués. 


Swammerdam  n'a  point  trouvé  d'yeux  au 
Ver  qu'il  décrit;  il  regarde  comme  lui  fer- 
vant  de  dents,  de  pieds,  d'ongles,  des  cro- 
chets fituésà  la  tête,  dont  il  a  été  déjà  parlé; 
ils  fervent  en  effaça  brifer  les  alimens,  à  fe 
cramponnera  à  marcher.L'œfophage s'élargit 
fénfiblement  à  la  partie  qui  répond  au  coice- 
let,  il  forme  une  poche  au- deflous  de  laquelle 
font  quatre  appendices  borgnes;  plus  loin  on 
trouve  feftemac  qui  eft  très-long  ,  comme 
dans  toutes  les  larves.  Il  eu  formé  d'une 
membrane;  à  la  fuite  on  ne  trouve  que  deux 
intèftins  grêles  ,  fur  lefqueis  on  remarque 
quelques  fibres  circulaires  &  mufculaires. 
Swammerdam  a  reconnu  enfin  le  colon  & 
le  rectum. 

Le  cerveau  eft  fitué  vers  la  partie  ou  pro- 
tubérance cornée  de  la  tête  ;  mais  comme 
cette  partie  rentre  &  forr  à  la  volonté  du  Ver , 
il  porte  fon  cerveau  plus  en  dehors  ou  plus  à 
l'intérieur  fuivant  fes ^îouvemens.  Ce  vif- 
cère  eft  compofé  de  deux  portions  Se  donne 
naiflance  à  la  moelle  épinière  partagée  en 
douze  ganglions.  Swammerdam  décrit  les  nerfs 
qui  en  tirent  leur  origine,  travail  dans  lequel 
je  n'ai  pu  lefuivre,  ainfi  que  dans  d'autres 
détails  j  n'ayanr  eu  en  vue  que  les  objets 
principaux  ,  Se  qui  prouvent  la  parité  dans 
l'eflentiel  du  mécanifme  entre  les  différens 
infectes. 

Les  Vers  dam  on  vient  de  lire  la  defcrip- 
tion naiflent  d'œufs  que  les  Mouches,  dan» 
lefquellesfe  transforment  cesV  ers  dépofent  fur 
le  fromage  ;  elles  le  faliflent  en  même  tems 
de  leurs  excrémens,  &  y  répandent  une  féro- 
fité  qui  hâte  fa  putréfaction. 


V  RE    LIMINAIRE. 


cccxîix 


Changement  du  Ver  en  nymphe  &  de  la  nym- 
phe en  Mouche. 

Les  Vers  prêts  à  devenir  nymphes  quittent 
le  fromage ,  &  s'en  écartent  en  fa i Tant  des 
fauts  qui  durent  deux  ou  trois  jours,  après 
lefquèlsils  perdent  leurs  mouvement, devien- 
nent roides,  fé  raccourcirent  &  fubilfent  leur 
mcramorphofe  fous  leur  peau  qui  s'endurcit 
&c  Ce  defsèche.  Dans  les  premiers  jours  les 
membres  de  la  nymphe  font  prefque  fluides 
èc  d'une  couleur  lactée ,  mais  au  bout  d'en- 
viron douze  jours  ils  ont  acquis  leur  confif- 
i-uice  Se  changé  de  couleur  ;  alors  la  nymphe 
ouvre  en  deux,  du  côté  de  la  tète,  la  peau  qui 
la  recouvre  ,  dépouille  en  même  tems  une 
pellicule  dont  elle  étoit  immédiatement  re- 
couverte, &  paroît  fous  la  forme  d'une  Mou- 
che-fans aîle.  Cette  Mouche  en  naiftànt,  court 
avec  célérité,  frotte  avec  fes pieds  de  devant 
une  tubéroilté  qui  eft  remarquable  à  la  partie 
antérieure  de  fa  tête ,  frotte  a'ufli ,  mais  légè- 
rement., fes  aîles  qui  ne  patoiirent  pas  encore 
parce  qu'elles  font  repliées ,  mais  qui  bientôt 
le  développent  &  s'étendenr. 

Parues  de  la  génération  du  mâle  &  de  la 
femelle.  Manière  dont  Je  fait  f accou- 
plement. 

Le  mâle  a  un  pénil,  deux  tefticules ,  des 
*éficules  féminales  &  des  proftates.  Les  par- 
ties de  la  femelle  font  un  ovaire,  un  utérus 
&  fes  dépendances. 

Le  pénil  en  partie  membranneux,  en  par- 
tie de  fubftance  cornée  eft  rrès  long  &  forme 
beaucoup  de  contours ,  il  eft  fitué  hors  du 
ventre  fur  le  côté,  contourné  &c  replié  à  fon 
extrémité;  un  de  ks  côtés  eft  de  fubftance  cor- 
née, &  l'autre  eft  membraneux,  ce  qui  fait 
que  dans  l'éredtion,  il  jouit  dune  forte  con-. 
fiftance  dans  toute  fa  longueur;  il  eft  obtus  à 
fon  extrémité  ,  rentrant  fur  Ini-même  &  for- 
mant une  ouverture  dans  laquelle  eft  reçu  l'o- 
rifice du  vagin  de  la  femelle  dans  le  moment 
de  l'accouplement  j  ce  qui  eft  oppofé  à  ce  qui 
a  lieudans  tous  les  autres  animaux,  mais  ce 


dont  Swammerdam  dit  s'être  aiTurc.  La  bafe 
ou  racine  du  pénil  eft  de  fubftance  cornée  <Sc# 
contenue }  ainfi  que  les  autres  parties  de  la  gé- 
nération dans  la  cavité  du  ventre.  Les  tefticu- 
les, placés  à  la  racine  du  pénil,  font  d'un  jaune 
obfcur  mêlé  de  rouge;  ils  fout  formés  d'une 
membranne  grenue  ,  qui  contient  une  femence 
blanche,  fous  la  forme  dé" petits  globules;  par 
delà  font  les  vaifleaux  déférens  &  les  veficu- 
les  féminales,  enfin  des  parties  globuleufes 
auxquelles  Swammerdam  donne  Te  nom  de 
proftates. 

La  vulve  &  la  matrice  font  cachceidans  la 
femelle  fous  les  deux  derniers  anneaux  du  ven- 
tre. On  peut  diftinguer  trois  articles  dans  la 
vulve;  le  premier  eft  oblong  &  Velu  ,  il  ren- 
ferme des  offeiets  ou  cornes  qui  fervent  à"  fa- 
ciliter fon  prolongement" en  dehors;  le  fécond 
contenu  fous  le  premier ,  qui  lui  fert  d'une 
lotte  de  prépuce  j  n'eft  pas  velu,  &  il  eft  ter- 
miné par  une  fubftance  moyenne  entre  celle 
des  os  &  celle  de  la  corne;  le  troilîème  arti- 
cle j  qui  fert  de  vulve  &  d'anus ,  eft  noir,  chargé 
de  quelques  poils  &  de  fubftance  mixte  entre 
celle  des  os  &  de  la  corne.  * 

Ces  parties  conduifent  en  remontant  à  un 
ovaire  bifurqué,  dont  chaque  branche  eft  for- 
mée de  trente-deux  canaux  ou  oviduclus  dont 
chacun  contenoit  quatre  œufsj  en  forre  que 
le  nombre  total  des  œufs  étoit  de  deux  cents 
cinquante  fix. 

La  Mouche  dont  on  vient  de  lire  la  def- 
cription  anatomique,  s'accouple  fort  peu  de 
tems  après  avoir  paru  fous  fa  dernière  fqrme; 
fon  accouplementeft  long;  tant  qu'il  a  lieu 
le  mâle  eft  potté  par  la  femelle  qui  tient  fes 
aîles  étendues  ;  le  mâle  la  prefle  de  tems  en 
tems;  en  commençant  l'accouplement  la  fe- 
melle fait  fortir  fa  vulve  ,  &  en  introduit 
l'extrémité  dans  la  cavité  placée  à  l'orifice  de 
la  partie  du  mâle*  La  femelle  dépofe  fes  œufs- 
dans  les  gerfures  du  fromage  qui  a  vieilli ,  Oc 
elle  y  réuftit  aifément  à  la  faveur  de  la  faci- 
lité qu'elle  a  d'alonger  fa  vulve,  de  l'étendre 
hors  du  corps. 


ceci 


DISCOURS 


Le  reftede  l'ouvrage  de  Swammerdam  con- 
tienc  1  hiftoire  de  difFérens  infectes.  Je  ne  ferai 
qu'indiquer  les  titres  ,  parce  que  ces  objets 
font  traicés  moins  en  détail  que  lesprécédens; 
que  l'auteur  s'y  eft  beaucoup  moins  appliqué 
à  l'anatomie  des  infectes,  ce  qui  eft  la  partie 
la  plus  intérefTante  de  fes  ouvrages ,  celle  qui 
lui  eft  la  plus  particulière  ;  &:  que  ce  qui  a  été 
dit  précédemment  fuffit  pour  donner  une  idée 
alTez  complète  des  fervices  que  Swammerdam 
a  rendu  à  l'hiftoire  naturelle  relativement  aux 
infectes ,  de  ce  qu'il  a  ajouté  aux  connoifian- 
ces  qu'on  aveit  fur  cet  objet.  On  remarquera 
donc  qu'il  a  principalement  développé  &  fait 
connoître  en  quoi  confident  les  changemens 
que  les  infedes  fubiifent;  comment  ces  chan- 
gemens s'opèrent,  de  quelle  manière  leur  dé- 
veloppement fucceffifa  lieu  fous  leurs  diffé- 
rentes formes  :  ce  font  autant  de  matières  fur 
lefquelles  Swammerdam  a  procuré  des  lumiè- 
res qui  manquoient  avant   lui.  Il  a  encore 
beaucoup  contribué  à  faire  connoître  l'organi- 
fation  des  infedes  ,  cV  à  faire  concevoir  les 
phénomènes  que  préfente  leurhiftoire  ;  faits 
qui  ceffent  d'étonner  &  qui  ne  font  plus  des 
phénomènes ,  depflb  qu'ils  font  faciles  à  expli- 
quer d'après  l'organifationdesanimauxquiles 
préfentenr.  Ainli  la  ténacité  de  vie  des  infec- 
tes,  fi  je  peux  m'exprimer  ainfi  ,  fe  conçoit 
aifement  d'après  la  manière  dort  les. organes 
qui  fervent  à  entretenir  l'exiftence  font  répam 
dus  dans  toutes  les  parties  du  corps. 

Les  changemens  ne  paroi  fient  plus  des 
métamorphofes  j  mais  un  fimple  développe- 
ment, &c. 

l'eu  d'auteurs  ont  procuré  des  connoiflan- 
ces  auflî  générales  ,  auffi  fatisfaifantes  ,  & 
Swammerdam  partage  avec  ceux  qui  n'ont 
pas  rendu  des  fervices  auflî  importais,  l'exac 
titude,  la -clarté,  la  précilïon  même  à  décrire 
les  in  fe  êtes  dont  il  parle,  à  faifir  les  traits  qui 
les  difthiguent,  Se  à  faire  connoître  leurs  pra- 
tiques ou  habitudes.  Je  finis  par  l'inumération 
des  objets  dont  il  eft  traité  dans  le  reftede  fes 
ouvrages  dont  je  n'ai  pas  encore  parlé. 


Hifloire  des  Vers  qui  habitent  les  tubercules' 

■    des  feuilles  de  faute. 

Il  eft  queftion  dans  cette  hifloire  deplufieurs 
Vers  dirrerens. 


infectes  qui    vivent   dans-  les 
es   tubercules,   entre  le   par- 


ti iftoire  des 
fruits  ,  dans 
enchyme  des  feuilles  de  différens  végétaux 


Comparaifon  de  l'accroiffement  Se  du  dé- 
veloppement d'un  œillet,  depuis  la  femence 
jufqu'à  l'épanouiffementdela  fleur 3  avec  l'ac- 
croiffement &  le  développement  des  infectes 
qui  paffent  par  l'ctàt  de  nymphe ,  depuis  l'oeuf 
jufqu'à  l'état  d'infe&e  parfait.  Cette  compa- 
raifon eft  fur  -  tout  ttaitée  &  rendue  fenfi- 
bleà  la  faveur  des  planches.  Il  eft  d'ailleurs 
aifé  de  s'en  former  une  idée  d'après  ce  qui 
•a  été  dit. 

Conclufion  de.  l'ouvrage. 

En  annonçant  que  le  titre  des  objets  que 
je  viens  de  rapporter,  complète  \is  ouvrages 
de  Swammerdam  j  je  n'ai  entendu  parler  y- 
pour  cette  partie,  comme  je  l'a'S  fait  pour 
les  autres  ,  que  de  c-e  qui  eft  relatif  aux' 
infectes. 

VALLISNER. 

Les  œuvres  de  Vallifner  forment  trois 
volumes  iu-folio  ;  ils  font  écrits  en  italien 
&  ornés  de  planches  gravées  :  on  y  trouve 
des  obfervatioHS  forr  intéreftantes  fur  les 
infectes  ;  Vallifner  a  particulièrement  con- 
tribué à  faire  connoître  leur  organifation  & 
les  habitudes  ou  la  manière  de  vivre  d'un 
affez  grand  nombre  d'efpèces.  Les  naturalif- 
tes  qui  ont  fnivi  depuis  la  même  carrierre 
lui  ont  rendu  juftice',  ils  ont  profité  de  fes 
obfervations ,  &  il  les  ont  citées  ;  comme  il 
ont  extrair  de  fes  ouvrages  ce  qu'il  y  a  de 
plus  important,  &  que  le  piécis  que  j'en 
donnerois  ne  feroit  qu'une  répétition  ,  jç 
me  bornerai  à  indiquer  les  infectes  que 
Valifner  a  fait  repréfenrer ,  '&  à  citer  les 
objets  les   plus   intérefJans  dont  il  eft  traité 


PRÉLIMINAIRE. 


ccclj 


dans  le  texce.  Vallifner  obfervoit  au  com- 
mencement de  ce  fiètle.  On  lui  a  l'obligation 
d'avoir  combattu  des  opinions  erronnées  qui 
ctoient  encore  en  vogue  j  mais  on  peut  lui 
reprocher  une  érudition  qu'on  eftlmoit  encore 
alors,  dont  on  ne  fait  guère  de  cas  aujourd'hui 
<k  qui  eft  même  blâmée  en  général.  11  ne  faut 
pourtant  pas  oublier  que  cette  érudition 
étoit  néceftaire  dans  le  rems  où  Vallifner 
ccrivoit  pour  combattre  &  détruire  d'ancien- 
nes opinions  encore  accréditées ,  tandis  que 
de  nos  jours  elle  ne  ferviroit  qu'à  rap- 
peller  des  etreurs  oubliées  ou  confignées 
dans   des   écrits  qu'on  ne   lit  plus 

VOLUME    r<. 

•  Planche  première.  Changement  de  la  Che- 
nille en  chryfalide;  développement  du  Pa- 
pillon en  fortant  de  la  chryfalide. 


PI.  II.  Le  Fourmilion,  fa  coque,  fa  chry- 
falide., l'infecte  qui  en  fort,  fon  développe- 
ment. 

PI.  III.  Guêpe  -  Ichneumon  ,  fon  ver ,  fon 
guêpier. 

PI.  IV.  Développement  du  guêpier  de 
l'Abeille- ménuiftère. 

PI.  V.  Nids  de  petites  Abeilles,  conftruits 
dans  des  rofeaux  fecs. 

PI.  VI.  Fig.  î  J  3  ,  un  Pilullaire. 

Dans  le  texte  ,  page  6  &  fuiv.  defcription 
&  hiftoire.  du  ver  qui  vit  dans  les  inteftins 
du  cheval ,  fa  chryfalide  ,  la  Mouche  dans 
laquelle  il  fe  transforme. 

Pag.  1 3  &  fuiv.  Defcription  &  hiftoire 
du  Ver  des  Sinus  du  Mouton,  du  Daim  ,  jifc 

Planche  VU.  Le  Crlocère  de  l'afperge ,  fon 
Ver,  &c. 


Pag.  \<)G  du  texte.  Idée  d'une  divifun 
méthodique  des  infectes.  Je  cite  ce  para- 
graphe ,  parce  qu'on  n'avoit  pas  encore  alors 
la  penfée  des  méthodes. 

Planche  XII.  Mouche  à  fcie  qui  vit  fur 
le  rofier.  Sa  larve,  fa  chryfalide,  &c. 

PI.  XIII.  Sa  tarrière. 

PI.  XIV.  Plufieurs  de  fes  parties  vues  au 
roicrofcope. 

PI.  XXV.  La  Puce,  fes  ceufs,  fon  Ver,' 
Sec.  Dans  le  texte  une  lettre  fur  fon  origine 
&  fon  hiftoire. 

PI.  XXVII.  Le  Ver,  la  Mouche,  fcc.des 
finus  du  mouton. 

PI.  XXVIII.  Le  Taon  des  tumeurs  du 
bueuf,  fon  Ver  j  &c, 

PI.  XXXII.  Le  Criocère  du  lys ,  fon  Ver., 
&c. 

PI.  XXXIII.  Partie  génitale  du  mâle  ;  le 
verj  la  chryfalide. 

PI.  XLV;  XLVI,  XLVII,  XLVIil  & 
XL1X  relatives  à  l'hiltoire  de  Tinfeéte  ap- 
pelle Kermès. 

La  Ll.  Le-Charanfon. 

VOLUME      II. 

Pag.  î  &  fuiv.  hiftoire  d'une  conftitution 
vermineufe  ,  &  d'une  épizootie  qui  en  fut 
la  fuite  dans  le  territoire  de  Venife. 

Planche  I.  Le  Ver  obfervé  dans  cette 
conftitution  ,  la  Mouche  dans  laquelle  il  fe 
transforme.  C'eft  le  Ver  des  inteftins  du 
'cheval. 

Pag.  <jo.  De  la  piquure  du  Scorpion  d'A- 
frique. 


ccc'ij 


D   I  S  C  O  U  R 

Pag.  61;  d'une  efpcce  de  Sautetella  rare, 
VOLUME     III. 


Pag.  5  67  &  fuiv.  Table  alphabétique  pour 
l'Hiftoire  Naturelle  Se  la  Médecine.  Cette 
Table  contient  !a  définition  des  objets  qui  y 
font  compris ,  3c  un  piécis  hiftorique  de  ces 
mêmes  objets.  On  y  trouve  les  noms  de  plu- 
sieurs infectes.  C'eft  une  forte  de  récapitu- 
lation de  coût  l'ouvrage. 

Il  n'y  a  rien  de  relatif  aux  infeétes  dans 
le  vol.  IV.     • 

Ouvrages  dont  l'hi/toire  des  infecîes  ne  fait 
qu  une  partie. 

J'ai  lâché  de"  donner  Une  notice,  la  plus 
étendue  qu'il  m'a  été  poffible  ,  des  ouvrages 
fur  les  infectes.,  dont  les  auteurs  ne  fe  font 
propofe  que  ces  feuls  animaux  pour  but  \ 
mais  il  eft  d'autres  ouvrages  dont  les  in- 
fectes ne  font  qu'une  partie  K  dans  lefquels 
on  trouve  des  mémoires  ou  des  obfervations 
fur  ces  animaux  ,  la  defcription  de  plusieurs 
qui  n'avoient  pas  été  décrits  ,  ou  qui  ne'l'a- 
voicnt  été  qu'incomplètement.  Ces  ouvrages 
qui  font  très- volumineux  ,  &  dont  il  me 
refte  à  donner  une  idée  au  lecteur ,  font  de 
Lois  genres. 

Les  dictionnaires. 

Les  mémoires  des  différentes  académies,* 
dont  les  fciences  naturelles  font  l'objec. 

Plufieurs   journaux    ou-  papiers    périodi- 


Enfin  ,    la  colleélion  académique  qui  ne  * 
peut  être  rapportée  à  aucun  de  ces  trois  gen- 
res, &  dont  l'hiftoire  des  infectes  eft  cepen- 
dant une  partie  allez  confidérablè. 

Les  dictionnaires  dont  les  auteurs  ce  font 
occupés  des  infectes  ,  font  l'Encyclopédie  , 


le  dictionnaire  des  animaux  ,  de  M.  Des- 
bais, celui  d'hiftoire  naturelle  de  M.  Val- 
mont  de  Bomare. 


ENCYCLOPÉDIE. 

On  trouve  dans  l'Encyclopédie  ,  au  mot 
insecte,  l'expofédu  lyftême  de  Linné  tel  que 
ce  favant  l'a  voit  alors  publié  ,  un -extrait  des 
obfervations  6V  des  découvertes  de  Swam- 
merdam  fur  les  métamorphofes  des  infectes  ; 
on  y  fait  l'énumération  de  leurs  parties  ex- 
ternes ,  &  l'on  patle  de  leurs  habitudes  en 
général.  Quant  aux  articles  particuliers  ,  on 
n'en  traite  qu'un  pecit  nombre*.,  il  s'en  faut 
beaucoiîp  qu'on  entre  dans  le  détail  des  ef- 
pèces  j  on  ne  décrit  guère  que  la  forme  qui 
appartient  à  tous  les  infectes  d'un  même 
genre  ;  on  parle  de  ceux  qui  font  connus  le 
plus  univerfellement ,  tels  que  les  Abeilles  , 
Araignées  ,  Papillons  ,  cVc.  On  expofe  les 
généralités'  relatives  à  ces  infectes  d'après  les 
auteurs  qui  en  avoient  traité  lors  de  la  rédac» 
tion  de  l'Encyclopédie.  On  ne  doit  donc  cf- 
pérer  de  trouver  dans  ce  grand  ouvrage  , 
que,  des  généralités  fur  les  infectes  ,.noh  le 
moyen  d'en  diftinguer  les  efpèces  différen- 
tes ,  de  connoître  ces  animaux  &  leur  hif- 
toire ,  dans  le  détail  que  comporte  ce  dou- 
ble objet.  La  multitude  d'olsfervations ,  de 
découvertes  ,  de  descriptions  d'efpèces  nou- 
velles qui  ont  été  publiées  depuis  la  rédac- 
tion de  l'Encyclopédie,  les  fyftêmes  où  mé- 
thodes propofées  fur  la  manière  de  clalfet 
les  infectes  pour  les  diftinguer  &  les  connoître 
plus  aifémént,  étoient  des  caufes  inévitables 
qu'il  teftât  beaucoup  à  ajouter  aujourd'hui  à 
cet  ouvrage,  qui  étoit  au  niveau  ejes  connoif- 
fances  qu'on  avoit  dans  le  tems  où  U  a  été 
compofe. 


• 


DICTIONNAIRE. 
De  M.  Des  Bois. 


Dictionnaire  raifonné  &  univerfel  des 
animaux.  Paris  4  vol.  in  40  ,  1759,  avec  les 
lettres  initiales  du  nom  de  l'auteur. 

M- 


PRELIMINAIRE. 


M.  Des  Bois  n'adopte  point  de  méthode  ; 
il  décru  l'enfemble  des  infectes  fans  remar- 
quer fpécialement  les  parties  d'après  leiqtiel 
les  on  peut  les  daller  -,  il  indique  cependant 
à  quelle  clalle  d  infeéles  ceux  dont  il  parle 
appartiennent  fuivant  les  auteurs  méthodif- 
tes  qui  l'ont  précédé  ;  ainfi  au  mot  Araigr.ee  , 
par  exemple,  il  divife  le  genre  de  ces  ani- 
maux félon  les  méthodes  propofées  à  leur 
égard  ,  par  Linné,  Homberg  ,  Bon,  cVc.  Il 
ne  faut  guère  efpérer  de  trouver  que  des  gé- 
néralités dans  ce  dictionnaire,  &  on  y  cher- 
cheroh  en  vain  les  détails  qui  d:ftinguent 
les  efpèces.  La  partie  hiftorique  n'y  eft  pa> 
toujours  alTez  épurée  des  fables  débitées  fur 
certains  infectes  ;  M.  des  Bois  paroît  ne  les 
avoir  connu  que  d'après  les  livres  ,  &  non 
les  avoir  obfervé  lui  même  ;  j'eii  citerai 
l'exemple  fui  vanr.  r.  r.  pag  496.  M.  des  Bois, 
en  parlant  du  Charan/bn  ,  le  compare  ,  pour 
la  forme  ,  à  une  Puna'ife.  Le  Charanfon  . 
dit  il  ,  eft  un  petit  infeéte  fait  comme  une 
Puuaife.  C'eft  ,  allurément  ,  donner  une 
très-faune  idée  de  fa  forme.  La  plus  grande 
utilité  qu'il  nous  paroifle  qu'on  puifle  reti 
rer  du  dictionnaire  de  M.  des  Bois ,  eft  l'in- 
dication de  plusieurs  des  ouvrages  dont  les 
infectes  font  l'objet. 

VALMONT  DE   BOMARE. 

M.  Valmont  de  Bomare  publia,  en  1764, 
lîx  volumes  in  1 1  ,  fous  le  titre  de  diclion- 
naire  raifonné  &  univzrftl  ihiftoire  naturelle. 
Cet  ouvrage  ,  alors  unique  en  fon  g?nre  ,  eut 
un  grand  luccès  ;  il  en  a  été  fait  depuis  plu- 
sieurs éditions  avec  des  corrections  Se  des  ad 
dirions.  M.  de  Bomare  n'entre  point  dans  le 
détail  des  méthodes;  il  ne  divife  guères  les 
infectes  que  dans  ces  genres  nombreux  en 
efpèces  ,  diftinguées  par  des  noms  adop 
tés  par  l'ufage  ,  comme  Abeilles  ,  Araignées  , 
Guêpes ,  Papillons  ,  Sic.  11  décrit  pfu  d'ef 
pèces  en  particulier  ;  mais  les  fairs  généraux 
fur  l'hiftone  des  infectes  confidérés  par  maf 
fe> ,  y  font  puifés  dan>  les  meilleures  fources } 
extraits  avec  exactitude  ,  cV  préfentes  avec 
clarté  Ce  dictionnaire  réunit  donc  ,  à  peu 
Hijloire  Naturelle ,  Injectes  ,    Tome  IF. 


CCcliij 


de  chofes  près ,  par  rapport  aux  infectes  ,  ce 
qu'on  peut  efpérer  d'uu  ouvrage  dont  ils  ne 
font  qu'une  parrie  ,  &  dont  ces  animaux 
n'ont  pas  été  le  but  principal  de  l'auteur. 

COLLECTION  ACADÉMIQUE. 

Cet  ouvrage  eft  divifé  en  partie  étrangère 
Se  partie  Françoiie.  Il  y  a  treize  volumes  de 
la  première  ,  &  la  féconde  n'eft  pas  encore 
complette. 

PARTIE    ETRANGERE. 

Tom.  r.  ,  pag.  2S8  &  fuiv.  Trois  obfer- 
yacions  fur  les  yeux  des  infectes /extraites  du 
journal  des  favans ,  année  17S0  &  8*.  Ces 
observations  font  courtes ,  peu  înftructives  & 
fort  au-deflous  de  ce  qu'on  fait  aujourd'hui. 
Elles  peuvent  fervir  à  l'hiftoire  de  la  feience. 

Tom.  1,  png.  381  ,  n°.  94.  Extrait  des 
Tranfactions  philofophiques,an.  1 6j  3.  N°  1 , 
très-courtes  obfervations  microfeopiques  fur 
l  aiguillon  de  l'Abeille  ;  n°.  2  ,  fur  fa  ratif- 
foire ,  n°  3  ,  fes  bras  ,  n°.  4.  fur  fes  yeux.  On 
iuppofe  dans  cette  dernière  obfervation  ,  que 
la  difpofuion  de  l'œil  de  l'Abeille  eft  telle 
qu'il  le  peint  fur  la  rétine  des  cellules ,  fem- 
biables  à  celles  des  rayons  qu'elle  conftruir,& 
que  c'eft  ce  modèle  qui  lui  eft  offerr  qui  déter- 
mine le  genre  dans  lequel  elle  travaille.  Il 
auroit  fi.ffi  de  faire  la  réflexion  qu'une  pa- 
reille apparence  ne  pouvoir  manquer  de  trou- 
bler la  vifion  ,  &  d'en  rendre  l'effet  principal 
à  peu-près  inutile. 

Pag.  158  ,  n°.  40.   Extrait  d'une  lettre 
écrite  des   Bermudes  ;  il  y  a  dans  ce  pays  , 
fuivant  l'auteur  de  la  lettre,  des  Araignées 
qui  tendent  leur  roile  entre  des  aibres  éli 
gués  de  fitpt  ou   hui.  braftes  ;   elles  ; 
leur  fil  en  l'air  ,  &  le  vei.t   les  poi 
atbie  a   un  autre;  la  toile  achev 
forte  pour  anêter  un  oifeau  g 
Grive. 


cccliv 

Pat;.  I97  &  fuiv.,  n°.  50.  Extrait  des 
Tranfaétions  philofophiques  ,  année  1669. 
Sur  les  fils  d'Araignées  qu'on  voit  étendus 
dans  les  campagnes ,  &  voltiger  en  l'air  en 
automne.  Ces  fils  font  lancés  par  les  Arai- 
gnées fécondées  par  le  vent.  Cet  article  mé- 
rite d'être  lu. 

Pag.  318  Se  fuiv.  Queftions  fur  les  Arai- 
gnées ;  énumération  de  celles  qui  fe  trouvent 
en  Ang'eterre}  on  y  en  compte  deux  efpèces 
de  celles  qui  filent  pour  attraper  leur  proie  ; 
huit  de  celles  qui  filent  pour  fauter  ,  &  fe 
couvrir  pendant  le  froid  feulement  ;  quatre 
de  celles  qui  ne  filent  pas.  Extrait  d'une  letrre 
écrite  d'York.  Tranfaétions  philofophiques, 
année  *6ji  ,  n°.  71  ,  fur  une  Pimaife  qu'on 
trouve  fur  la  jufquiame.  Extrait  du  même  ou- 
vrage. 

Pag  1 38  ,  n°.  Les  cirons  ou  chiques  cau- 
fent  de  vives  douleurs  j  manière  dont  ils  pul- 
lulent dans  les  chairs  \  nécefliré  d'en  tirer  le 
fac  où  ils  étoient  contenus.  Extrait  des  Tran- 
faétions philofoph. ,  année.  166%  }  n°.  41. 

Pag.  344.  Sur  quelques  infectes  qui  per- 
cent les  feuilles  des  plantes  ,  n0'.  30,  40  & 
50.  Tranfaot.  philofoph.  ,  année  1671  , 
n\f\. 

Pag.  81  ,  n°.  1  &  fuiv.  Sur  les  Fourmis , 
leurs  oeufs ,  leurs  productions  ,  leurs  progrès  , 
&  fur  l'ufage  qu'on  en  peut  faire.  Tranfact. 
phil.  j  année  1 66-j  j  n°.  1 3 . 

Pag.  348.  Tranf.  phil.  ,  année  1671  , 
n°.  76.  Extrait  d'une  lettre  de  M.  Willhougby 
far  les  Ichneumons  ,  &  fur  leurs  différentes 
manières  de  fe  perpétuer. 

On  ne  diftinguoit  pas  alors  le?  Ichneu- 
mons proprement  dits  ,  d'autres  Mouches  à 
quatre  ailes.  M.  Willhougby  parle  dans  fa 
lettre  de  quelques  Guêpes ,  aufli  bien  que 
dss  véritables  Ichneumons, 


DIS    COURS 


Pag.  3^4.  Tranf.  phil.  ,  année  1  cT 7 t  , 
n°.  \6.  Extrait  d'une  lettre  de  M.  Lifter. 
Les  Ichneumons  font  ainfi  nommés ,  parce 
qu'ils  recherchent  les  œufs  des  Araignées 
pour  s'en  nourrir  ,  comme-  les  Ichneumons 
quadrupèdes  le  font  à  l'égard  des  œufs  des 
Crocodiles  j  autres  obfervations  farces  in- 
fectes j  elles  font  en  général  peu  inftructives. 

Pag.  1 1  ,  art  6.  Tranf.  phil.,  année  1666. 
Pvelation  faite  par  un  colon  de  la  Nouvel- 
Angleterre,  qu'il  fouit  de  terre  dans  cepays, 
en  une  certaine  année,  une  prodigieufe  quan- 
tité de  Vers  armés  d'une  queue  ,  qu'ils  per- 
cèrent les  arbres  qui  en  périrent  dans  Tefpace 
de  deux  milles. 

Pag.  1S9  ,  art.  8.  Tranf.  phil.  ,  année 
1670.  ,  fur  des  infectes  qui  fe  logent  dans, 
de  vieux  fautes.  C'eft  une  efpèce  d'abtiile. 
Il  pait  d'autres  infectes  ,  des  Scarabés  ,  des 
Mouches  ,  des  dépouilles  que  laiffent  les  pre- 
miers ,  c'efl  à-dire  que  d'aurres  infectes  font 
leur  ponte  parmi  les  dépouilles  des  pre- 
miers. 

Pag.  339,  $5°'  353-  De  quatre  infectes  à 
odeur  de  mufe.  Un  Scarabé,  une  Abeille,  un 
Ver  qui  vit  fur  le  caiilelait ,  une  très-petite 
efpèce  de  Fourmi  noire. 

Pag.  75  ,  art  7.  Tranf.  phil. ,,  année  1 G66 , 
n°.  20  ,  de  la  nature  du  kermès  _,  du  lieu  où 
on  le  trouve  ,  du  rems  de  le  ramafTer  3  de  ion 
ufage  pour  la  teinture. 

Pag.  315.  Tranf.  phil  ,  année  1671  ,  n°.. 
71  ,  fur  les  coques  d'infectes  du  genre  dii 
kermès  qui  fe  trouvent  fur  des  pruniers ,  fur 
la  vigne,  les  cerifiers.&  les  lauriers  cerifes. 
Ces  coques  teignent  en  un  beau  pourpre  le 
papier  fur  lequel  on  les  écrafe. 

Pag.  358  ,  n°.  7;.  Defcriprion  d'une  au- 
tre infecte  qui  fe  trouve  en  Angleterre,  & 
qu'on  place  auffi'dans  le  genre  du  Kermès. 
Teins  où  il  faut  cueillir  la  coque  de  cet  infecte, 


PRÉLIMINAIRE. 


Suite  d'obfetvations  fur  le  Kermès ,  pag. 
565,576. 

Pag.  170.  Tranf.  phîl.  ,  année  166S  , 
n*.  41.  Très  courte  notice  fur  les  Mouches 
laifintes. 

Pag.  ;>S  ,  art.  5.  Ttès  courte  defeription 
d'une  Mouche  vivipare  envoyée  d'Yonk.   . 

Pag.  148  ,  n°.  57.  Les  Poux  qui;tentà 
une  certaine  latitude  ,  les  voyageurs ,  le  texte 
potte  les  EfpSgnoîs  ,  qui  vont  aux  Indes  , 
&  les  reprennent  à  la  même  latitude  au  re 
tour.  Perfonne,  quelque  foit  la  m  lpropreté, 
n'a  de  Poux  aux  Indes  qu'à  la  tête.  De 
pareils  faits  méritent  plus  d'une  obferva- 
t:on. 


Pag.  5S2,  !i°.  94 ,  pag.  594,  n°.  101. 
Extrait  des  oblervations  microfeopiques  fur 
lî  Poux  ^  par  Lewenhoeck,  avec  figures. 

Pag.  589  ,  art  4.  Un  mot  fur  des  Tiques 
du  Brefil,  appelles,  par  fauteur  qui  en  parle , 
Poux  de  Pharaon,  Tranf.  phil. ,  année  1 678  , 
n°.  159. 

Pag.  5  5 2  Se  fuiv. ,  n°  y 2.  Sur  des  Punai- 
fes  qui  vivent  fur  la  jufquiame  ;  leurs  œufs 
ccrafés  fur  du  papier ,  le  teignent  d'une  belle 
couleur  de  vermillon. 

Pag.  21  ,  n°.  8.  Les  Sauterelles  font  quel- 
quefois en  fi  grand  nombre  dans  l'ukraine  , 
qu'elles  y  détruifent  toutes  les  moilTons  ;  cli- 
que Sauterelle  pond  deux  à  trois  cents  œufs; 
les  Porcs  en  font  avides  ,  &  ils  en  détruifent 
beaucoup. 

Pag.  541  Se  fuiv  ,  n°.  La  femence  des 
Scarabés  ,  des  Sauterelles  Se  de  plusieurs 
autres  infectes  ,  fourmille  d'animalcules 
comme  celle  des  autres  animaux. 

Pag.  555,  n°.  76.  Queftion  fur  la  nature 
de  la  Tarentule. 


ccclv 

Pa;.  6  Se  7  ,  art.  5.  Quelques  obfv.-ri.M- 
tions  fur  manière  d'élever  les  Vers  à  foie  en 
Virginie. 

Pag.  555  ,  n°.  71, Se  5^,11°.  fS.  Quel- 
ques notes  fur  les  vers  luifans. 

Pag.  5  2. 3  &  524.  Sur  des  Vers  Se  des 
Chenilles  rejettes  par  le  vomifTement.  On 
ne  peut  être  trop  en  garde  contre  ces  faits 
qui  font  prefque  toujours  ou  faux  à  deiTein  , 
ou  (uppofés  par  quelque  méprife. 


par  que'qi 
TOME 


pt 
III. 


Les  obfervations  de  ce  volume  font  extrai- 
tes des  Ephémérides  des  curieux  d:  la 
nature. 

Pag.  20.  Ephem.  dec.  t.,  année  v.  1670., 
obferv.  120.  Les  Araignées  privées  d'air  dé- 
pendent ,  en  leur  redonnant  de  l  air  ,  'ans 
qu'il  puilïe  s'introduire  de  proie  pour  elles  , 
elles  reprennent  l'embonpoint  qu'elles  avaient 
perdu.  L'air  raroît  donc  les  alimenter. 
(  faillie  conféquencej. 

Pag.  50,  dec.  2.  ,  année  2.  1671.  Exem- 
ple de  deux  Perfonnes  qui  ont  s  tonte  fur 
vie  j  mangé  des  Araignées  ,  fans  en  être  in- 
commodées. Cependant  leur  \  iquure  ne  doic 
pas  être  négligée.  Exemple  pag.  660  , 
F.phém.  année  4  1685.  D'un  homme  qui, 
piqué  au  cou  pat  une  Araignée,  néglige  d'a- 
bord cette  piquure  ,  a  enfuite  des  ymptô- 
mes  inflammatoires  ,  tombe  en  Jyn.ope  ,  & 
meurt  le  fixième  jour. 

Pag.  24  ,  Ephém.  des  curieux  de  la  nat. , 
déc.  1.  année  i6jo.}  obf.  55  Les  habi  ans 
de  la  haute  Hongrie  prennent  jufqu  a  dix 
Cantharides  pulvérifées  dans  une  poiion  , 
tant  pour  ui.e  maladie  qui  a  du  rapport  à 
1  hydrophohie,  que  pour  prévenir  la  morfure 
des  animaux  qu'ils  croient  enragés.  Ils  nm 
éprouvenc  aucun  ai  cident ,   ce  qu'en  rétri- 


bue à  la   force  de  leur  tempér.iinent.  'jdfltt 


(il  eft  bien   permis    de    douter    d 

-, 


cce.vj 


DISCOURS 


même  de  le  nier  s  s'il  eft  vrai  que  ce  foit  l'ef- 
pèce  de  Cantharides  employées  en  médecine, 
8c  l'on  doit  prévenir  qu'on  ne  fuivroit  pas 
un  pareil  exemple,  même  de  très- loin  ,  fans 
en  éprouver  la  mort. 

Pag.  597  &  fuiv.  Ephém.  déc.  2  an.  3  , 
1684.  Obferv.  42  ,  obfer varions  fur  les  De- 
moifelies  ,  fur  leurs  yeux  J  les  Vers  &  les 
nymphes  dont  elles  ptoviennenr.  L'auteur 
croit  qu'il  y  a  quelquer  efpèces  de  Demoifelles 
dont  les  nymphes  vivent  dans  les  terres  hu- 
mides. 

Pag.  477.  Ephem.  déc.  2. ,  année  1.  1  682. 
Obf.  56.  Anatomie  du  Frelon.  C'eft  plutôt 
une  en  arriération  de  fes  parties  extetnes ,  & 
très-peu  de  détail  fur  fes  parties  internes. 

Pag  109,  Sur  un  Grillon  entré  dans  l'o- 
reille d'un  homme  pendant  fou  fommeil  , 
rendu  par  la  bouche  en  morceaux  ,  à  la  fuite 
d'un  abcès.  Les  auteurs  de  la  table  prouvent 
avec  fondement  que  ce  fait  n'a  pu  avoir  lieu. 

Pag.  479.  Ephém.  déc.  2.  année  1.  1682  , 
obf.  48.  Examen  anatomique  du  Grillon,  & 
fy (terne  fur  la  manière  dont  il  fe  nourrit ,  & 
produit  un  fon. 

Cet  examen  eft  très  fuperficiel  ,  &  l'opi- 
nion propofée  eft  erronnée  ;  elle  eft  détruite } 
quant  à  la  manière  dont  ces  animaux  fe 
nourriffènc ,  pag.  5  8  1 .  où  l'on  rend  un  compte 
vrai  du  genre  de  nourriture  dont  ils  vivent , 
Si  quant  au  bruit  qu'ils  produifent,  pag. 
654  ,  où  l'on  trouve  une  opinion  beaucoup 
plus  fondée  &  vraifemblable  fur  le  même 
iujer. 

Pag.  441  &  442.  Ephém.  dcc.  1.  ,  année 
9  &:  10  ,  1678  &  1679.  $aï  un  infe&s  in- 
connu }  qui  parur  da;is  l'été  de-1779  ,  dans 
la  petite  ville  de  Czierck  en  Pologne ,  y  caufa 
la  mort  à  3  5  hommes  &  à  beaucoup  d'ani- 
maux. Cet  infecte  armé  d'un  aiguillon  ,  fe 
jettoit  iur  les  hommes  &  les  animaux.  Sa  pi- 
quure  étoic  fuivie  d'une  tumeur  qui ,  en  trois 


heures ,  devenoit  mortelle  ,  fi  on  ne  fe  hâtoic 
de  la  fcarifier.  Defcription  de  cet  infecte , 
d'après  laquelle  il  eft  impoflible  de  le  rap- 
porter à  aucun  genre.  Aveu  de  l'auteur  de 
cette  obiervation  ,  que  cet  inf=c~te  n'eft  -lécric 
par  aucun  auteur  antérieur  à  l'an  1779.  Con- 
(équence  qu'il  eft  un  être  nouveau,  &  conjec- 
ture fur  fa  production  ,  qu'il  a  été  engendté 
de  la  chair  corrompue  de  quelqu'animal.  En 
voilà  plus  qu'il  n'en  faur  pour  que  cette  ob- 
fervation  n'eût  pas  dû  palier  à  la  poftériré,  Se 
pour  qu'on  la  place  au  rang  çjes  fables.  Ajou- 
tons qu'elle  eft  d'un  anonyme. 

Pag.  462  &  fuiv.  Ephém.  déc.  1 1.  anv  1.' 
1682  ,  obfetv.  30.  Sur  différentes  fortes  de 
Mouches.  Defcription  très  incomplette  de 
ces  Mouches.  Lorfque  ces  infectes  ,  même 
les  Mouches  ordinaires  ,  font  très-commu- 
nes ,  c'eft  un  (igné  de  maladie  épidémique. 
La  pefte  de  Lcipfic  fut  annoncée  par  une  fi 
grande  quantité  de  Mouches,  qu'on  en  trou- 
vait des  monceaux  en  plein  champ  ,  fur  les 
chemins ,  &;c.  Nous  obferverons ,  fur  ce  fait  3 
que  de  tour  tems  on  a  été  porté  à  attribuer 
les  maladies  peftilentielles  à  la  multitude  des 
infectes ,  plus  grande  qu'elle  ne  l'cft  ordinai- 
rement j  mais  ,  n'eft  -  ce  pas  parce  que 
les  mêmes  difpofitions  de  l'atmoîphère  qui 
(avorifent  la  multiplication  des  infectes  , 
l'humidité  &  la  chaleur,  difpofent  aux  mala- 
dies épidémiques ,  &  en  (ont  fuivies  ,  que 
ces  maladies  ont  lieu  les  mêmes  années  où 
les  infectes  ont  été  plus  nombreux  qu'à  l'or- 
dinaire j  tk  non  pas  parce  que  ks  infcâes  y 
ont  donné  lieu. 

Pag.  490.  Ephém.  déc  11  ,  année  1. 
1082  ,  obferv.  64.  Anatomie  de  la  Mouche 
commune  par  Jean  de  Muralto.  Cette  ana- 
tomie ,  comme  toutes  les  deferiptious  du 
même  genre  ,  par  le  même  ,  eft  une  énumé- 
raiion  très-fommaire  de  différentes  parties  , 
fans  prelque  de  détails  fur  la  forme  ,  la 
ftruéture  ,  la  pofition  ,  la  connexion  de  ces 
parties.  C'eft  un  homme  qui  nomme  3  pour 
les  infectes ,  les  principales  parties  reconnues 
dans  les  autres  animaux  ,  les  place  où  l'on 


P  R  É  L  1  M  I  N  A  1  R  E. 


ccclvlj 


peut  fuppofer  qu'elles  font  ,  ne  dit  point 
comment  il  les  a  découvertes  ,  &  paroît  ou 
secre  le  plus  fouvent  ttompé  ,  ou  a\oir  au 
moins  beaucoup  donné  au  hafard.  Pat  exem- 
ple ,  par  rapport  à  la  Mouche  commune  ,  il 
dir  qu'on  voit  dans  l'intérieur  de  la  poitrine 
différentes  côtes  bien  distinguées  ,  que  le 
cœur  eft  de  figure  conique  ,  qu  il  n'a  qu'un 
ventticule,  &c.  Quelles  énormes  différences 
avec  l'organifation  des  infectes  en  général; 
quel  fond  faire  fur  un  homme  qui  a  cru 
des  chofes  fi  extraordinaires  ,  fans  dire  com- 
ment il  les  a  vues  ,  &  que  fert  de  petpé- 
tuer  l'amas  de  pareilles  obfervations  ? 

Pag.  541.  &  44.  Ephém.  déc.  2  ,  an.  2 
1683.  Obferv.  58  ,  fur  les  Vers  qu'on  voit 
dans  le  vinaigre  &  la  bierre  aigrie,  &  les 
mouches  qui  proviennent  de  ces  Vers. 

Pag.  634.  Ephém.  déc.  t3  an.  3  }  1684. 
Obferv.  i»8  ,  fur  un  Moucheron  qui  dé- 
pofe  fes  œufs  fur  le  nénuphar ,  le  potamo- 
geton  ,  &c.  L'auteur  femble  parler  des  Pu- 
cerons en  général.,  quoiquil  ne  parle  que 
d'une  efpèce. 

Pag.  475"  &  76".  Ephém.  déc.  2.  an.  1  , 
1 63 1.  Obferv.  53  &  54.  Anatomie  du  Pou 
&•  celle  de  la  Puce.  Par  Jean  de  Muralto. 
Ce  titre  annonce  beaucoup  ,  &  la  defetipeion, 
comme  toutes  celles  du  même  auteur,  n'eft 
ruefque  rien. 

Obferv.  55,  du  même  auteur,  fur  un 
infeéte  qu'il  appelle  la  Puce  des  fleurs  de 
feabieufe.  Il  n'elt  pas  aifé  de  reconnoître  cet 
infecte  d'après  la  courte  defetiption  qui  en 
eft  donnée ,  ni  de  reconnoître  fou  organifa- 
tion  d'après  l'examen  anatomique  qui  en 
eft  préfenté.  Mieux  vaudroit  rien-,  que  de 
femblables  obfervations. 

Obferv.  57,  par  le  même.  Pareils  deferip- 
tion  &  examen  anatomique  de  deux  Punaifes 
qu'il  nomme  Punaife  des  murs  &  Funaifedu 
bois. 


Pag.  484.  Obferv.  60.  Même  travail  du 
même  auteur  fur  le  Scarabxus  majalis  folia- 
ceus  (  c'eft  le  méloé).  Il  y  a,  dit  l'auteur 3 
»  dans  la  poitrine  des  chairs  poreufes  ,  pref- 
«  que  rondes,  de  couleur  rouge,  je  doute  Ci 
»  ce  font  les  poumons». 

Que  connoiCToit  donc  de  l'Anatomie  des 
infe&es  un  homme  qui  doute  s'ils  ont  des 
poumons  ,  &  fi  ces  poumons  font  placés 
dans  la  poitrine?  Qu'attendre  d'un  tel  obfer- 
vateur ,  &   pourquoi  recueillir  fes  obferva- 


Pag.  487,  SS  &  89.  Même  travail  du 
même  fur  le  Taupe-Grillon  ,  ôc  le  Scarabé 
du  lys. 

Pag.  49 î  &  96.  Du  même  ,.  fur  le  Scor- 
pion &  fur  le  Ver-luifant. 

Tome  IV  de  la  partie  étrangère ,  &  le  premier 
de  ihijloire  naturelle  féparte. 

Pag.  9  ,  Tranfaction  phil.  an.  1 66$  à* 
1  683 ,  n°.  68.  Elfaim  d'Abeilles  forti  en  An- 
gleterre dès  le  14  Mars.  Cette  fortie  pré- 
maturée avoit  pour  caufe  probable  la  difette 
d'alimens. 

Pag.  19.  Notice  fur  des  Abeilles  fo!itarres 
qui  conflruifent  leurs  nids  dans  de  vieux 
fautes. 

Pag.  39  &:  40.  Defcription  d'une  ruche 
très-utile,  dont  on  fait  ufage  en  EcofTe  pour 
empêcher  les  eïTaims  de  fortir.  Tranf.  phil. 
an.  1 6  6  5  à  1 6  S  3  ,  art.  1 ,  n°.  96 . 

Pag.  413  &  4*4.  Sur  la  véritable  origine 
des  Abeilles.  Extrait  de  l'ouvrage  de  Redi 
fur  la  génération  des  infectes. 

Pag.  172.  Combat  d'une  Araignée  &  d'un 
Scorpion,  d'une  Araignée  &  d'un  Crapaud. 
Ephém.  déc.  2  an.  6,  16-87  ,  obferv.  224-  Un 
Scorpion  enfermé  avec  uue  Araignée  dans  un 


cclviij 


DISCOURS 


bocal,  la  tue  &  en  fuce  le  corps  (cela  n'a 
rien  d'extraordinaire).  Une  Araignée  tue  un 
Crapaud  en  le  piquant.  (Ce  fait  a  befoin 
de  confirmation.  ) 

F'ag.  435.  Sur  le  nid  des  Araignées,  les 
longs  jeûnes  que  ces  infectes  fupportent. 
Extrait  de  l'ouvrage  de  Redi  fur  la  généra- 
tion des  infectes;  fur  leur  mue,  l'origine  de 
leurs  fils,  la  manière  dont  les  Araignées  les 
appliquent,  fur  l'erreur  où  l'on  eft  à  l'égard 
de  leur  génération. 

Pag.  436  j  437,  438.  Extrait  du  même 
ouvrage. 

P.ig.  167.  Ephém.  déc.  2  ,  an.  6 3  1687  > 
obf.  215.  Sur  des  coques  de  Ver  de  Cantha- 
rides  trouvées  dans  des  fourmilières. 

Pag.  So^Tranf.  phil.  an  1665  à  16S3, 
n°.  117.  Courte  Si  incomplerte  defeription 
du  Scarabé,  Cerf-volant  de  Virginie.  D'après 
la  figure  pi.  1 ,  fig.  3  ,  il  diffère  peu  ou  point 
du  ijùtre. 

Pag.  147,  Ephém.  déc.  23  an.  6,  1687. 
Defeription  d'une  Chenille  du  ferpolet.  Elle 
avoir  été  piquée  <5c  donna  naiffance  à  des 
icnneumons.  . 

Pag.  173.  Prétendue  Chenille  ttouvée 
dans  le  cœur  d'une  Poule.  Ephém.  an.  6, 
16  S 7  ,  r.pend.  obf.  1 3. 

?a&  J  5  9  &  l 6°  >  Ephém.  déc.  2  ,  an.  6  , 
1  6S7  j  obferv.  121.  Defcripcion  d'une  tiès- 
bîlle  «Se  grande  Chenille  trouvée  fur  la  ro- 
quette ,  &  defeription  du  Papillon  qu'il  eft 
fort  difficile  de  reconnoître, 

P-g.  451.  Sur  la  générarion  des  Chenilles. 

452  &  fuiv.  Sur  la  Chenille  de  lyeufe ,  du 

lo'annm  ;  fur  les  Chenilles  du  chêne,   du 

;-ri,;  i;-r_,  des  feuilles  de  rue,  du  chou,  des- 

stwiilâTiçes  Je  I'agnus  catus  j  de    la  Che- 

011  Ver  qui  le  loge  dans  l'épailleur  des 


feuilles  du  faule,  &  la  Chenille  ou  Ver  d« 
la  noifette  sèche ,  d'après  Redi. 

Pag.  140  ,  Ephém.  déc.  2  ,  an.  6  ,  1687  , 
obf.  4p.  Defeription  de  quatre  Cigales- des 
Indes. 

Pag.  574  &  fuiv.  Lettres  de  Redi  &  autres 
favans,  fur  les  Cirons  des  puftuîesde  la  galle. 
(  Cet  article  eft  bien  détaillé  &  fort  interef- 
fant.  ) 

Pag.  104,  Ephém.  an.  1670  a  i6$6  ,  déc. 
1  ,  an.  3  ,  obferv.  104.  Sur  les  Kermès  de 
Pologne. 

Pag.  143 ,  Ephém.  Les  Coufins  volent  en 
fi  grand  nombre  en  Pologne  ,  que  l'obferva- 
teur  les  prit  pour  la  fumée  d'une  forêt  erri- 
brafée. 

Pag.  167  &  J6S,  Ephém.  Ce  qu'on  ap- 
pelle pierres  de  Fourmis  n'eft  autre  chofe  que 
des  chryfalides  de  Cantharides  donc  les 
Vers  pénètrent  dans  les  fourmilières  &  s'y 
métamorphofent. 

Pag.  46 1.  Des  infectes  ou  Poux  qui  s'atta- 
chent aux  Fourmis,  d'après  Redi. 

Pag.  447.  Sur  l'origine  des  Galles  des  vé- 
gétaux, d'après  Redi. 

P;tg.  322  ,  Actes  de  Copenhague,  an. 
1676,  obferv.  2.  Defeription  &  anatomie 
du  Taupe-Grillon  ou  Courtilière.  (Cet  article 
eft  intéreffant.) 

Pag.  425*  &  426.  Sur  l'origine  ou  généra- 
tion àc$  Guêpes,  d'après  Redi. 

Pag.  141,  Ephém.  déc.  2,  an.  6 ,  1687, 
nbferv.  50.  Sur  une  Mitre  qui  ronge  les 
livres.  Cet  infecte  eft  repréfenté  planche  V, 
figure  VI.  On  reçonnoît  à  la  figure  ,  toute 
grollîère  qu'elle  e-ft,  une  Phalène  ;  l'auteur 
dit  qu'il_  ne  connoit   ni    la   nymphe,  ni  le 


Ver  qui  produit  cet'infede.  Ce  n'eft  donc 
pas  une  Mitre;  &  il  eft  fort  difficile ,  d'après 
la  defcription,  délire  ce  que  c'eft.  L'auteur 
faic  enfuite  la  defcription  de  quatre  infedes 
de  nuit,  qu'il  n'eft  pas  plus  aifé  de  recoB- 
iKÎtte  d'après  ce  qu'il  en  dit. 

Pag.  14'.,  Ephém.  Obfervation  très-in- 
completre  fur  des  Mouches  formiciformes  & 
d'autres  infedes  qui  volent  par  troupes. 

Pag.  12.1,  Ephém.  Defcription  d'un  in- 
fecte qui  produit  une  forte  de  manne  dans 
Tille  de  Oéyfen. 

Pag.  113.  Sur  des  Vers  lumineux  très  ra- 
res ,  obfervés  fur  la  côre  de  Coromandel. 
Ephem.  pag.  177. 

D'un  infede  invifible  à  l'œil  nud,  obfervés 
au  microfepe.  Journal  littéraire  de  l'abbé 
Nazari,  an.   166$. 

Pag.  105  &  20S,  Ades  de  Copenhague, 
an.  1671  &  72,  obferv.  54.  Defcription  de 
deux  infedes  trouvés  dans  le  fucre. 

Pag.  415  &  fuiv.  Sur  la  génération  des 
infectes,  d'après  Redi. 

Pag.  48, S.  Sur  l'odorat  des  infedes,  d'a- 
près le  même. 

Pag.  92.  Sur  quel  arbre  croît  le  kermès. 
Pag.  104.  Sur  fes  ufages.  Pag.  $51.  Ce  que 
devient  la  graine  de  kermès. 

Pag.  4<îo  &  461.  Sur  les  lentes,  d'après 
Redi.  r 

Pag.  179  &  180.  Sur  les  veux  des  Mou- 
ches &  des  infedes  en  général.  Extraie  du 
Journal  de  l'abbé  Nazari,  an.  166 9. 

Delà  page  418  à  la  page  45,  extr.  des 
oblerv.  tres-cuiieufes  de  Redi  ,  fur-diffé- 
rentes Mouches,  ou  plutôt  fut  différons  in- 
fedes à  quatre  &  à  deux  ailes  nues. 

J 


PRÉLIMINAIRE. 


ceclix 

Pag,  607.   Explic.  de  la  pi.   XXXIV, 

qui  repréfente  le  Ver  du  nez  des  mourons, 

la  Mouche  qui  le  produit,  fa  chryfalide,  Sic. 

Pair.  4*14487,  fur   la    génération  des 

Papil  ons ,  &  defeript.  de  différons  Papillons 
d  après  Redi.  •  r  ' 

Pag.  i74.  Ephém.  déc.  2,  an.  4,  f^J 

femblable  d  ailleurs  au  Pou,  &  s'attnehant 
aux  hommes  &  aux  animaux  comme  ce 
dernier. 

Pag.  4*0  &  fuiv.  Sur   les  Poux,  d'après 
Kedi.  r 

P.  jji.  Ades  de  Copenhague»  An.  i676. 
Ub(erv;  5  2  ,  Puce  nourrie  par  une  femme 
'  qui  vécut  iix  ans;  cette  femme  ufa  des  fric- 
tions mercurielles  pendant  deux  mois,  &  la 
Puce  qui  fe  nourriffoit  de  fon  fana  n'eil 
foufftit  pas. 

..  Par'-,i?M;.CorPs  fP£rmatiques  duScarabé, 
d  aptes  wulis. 

Pag.  123.  Ephém.  Si  l'on  comprime  les 
Scorpions  de  l'île  de  Ceylan,  &  qil'j|sren. 
dent  quelque  chofe  de  liquide,  ce  fl  vds 
eft  lumineux.  Leur  piquure  caufe  une  vive 
iehlation  de  brûlure. 

Pag.   16-,  &  6%.  Ades  de  Copenhague 
an.  iff77,  78  &  70.  Defeript.  &  Anar.  du' 
Scorpion. 

De  la  pag.  427  à  4Î5<  Différentes 
obferv.  fur  les  Scorpions ,  d'après  Rédi. 

Pag.  463.  Tiques  de  différons  animaux, 
d'après  Rédi. 

Pag.  540  &  fuiv.  Extr.  des  obferv.  de 
Rédr ,  fur  les  Vers  trouvés  dans  différentes 
fubftances. 


ccclx 


DISCOURS 


Tome  V.  Dé  la  partie  étrangère,  &  le  fécond 
de  l'hifoire  naturelle  féparée ,  contenant  les 
obfervations  de  Swammerdam  fur  les  in- 
fecles. 

Ce  volume  ne  contenant  qu'un  extrait  du 
bîblia  naturœ  de  Swammerdam  ,  &  ayant 
donné  un  précis  de  cet  ouvrage  dans  le  comp- 
te que  nous  avons  rendu  des  écrits  de  cet  au- 
teur, nous  ne  ferions  que  répéter  ici  ce  que 
nous  avons  dit  ailleurs.  C'eit  pourquoi  nous 
nous  contentons  d'indiquer  l'objet  de  ce 
volume. 

Tome  VI.  De  la  partie  étrangère ,  &  le  premier 
de  la  phyfiaue  expérimentale  féparée. 

Ce  volume  contient  l'extrait  des  tranfac- 
tions  philofophiques,  du  journal  des  favans , 
des  éphémérides  d'Allemagne  ,  des  aôtes  de 
Copenhague,  de  ceux  de  Léipfick;  des  œuvres 
de  Rédi,  depuis  1665  jufqu'en  1701. 

Pag.  418  &  2.9.  Les  cantharides  vues  au 
microfcope  font  hériffées  de  pointes  ;  ce  font 
ces  pointes  qui  caufent  des  vélicules,  &  peut- 
être  en  palTant  dans  la  circulation,  les  effets 
fur  la  vefîie.  Ce  fentiment  eft  d'Olaus  Borri- 
chius.  A&es  de  Copenhague ,  an.  1676,0b 
ftrv.  8a. 

Pag.  63, Tranf.  phil.  an.  1671,  n°.  70, 
art.  5.  On  tire  de  la  Chenille  commune  de 
l'aubépine,  par  le  moyen  d'une  leffive,  une 
couleur  de  pourpre  ou  incarnat  fixe. 

Par  le  même  moyen  on  extrait  la  même 
couleur  des  têtes  des  Scarabés  &  des  Four- 
mis, &  la  Scolopendre,  couleur  d'ambre , 
donne  une  couleur  agréable  &  fixe  d'azur  ou 
d'améthifte. 

(  Il  y  a  tant  de  différence  entre  ces  deux 
dernières  couleurs  qu'on  ne  conçoit  pas  qu'on 
les  obtienne  de  la  même  fubftance  par  le 
même  procédé.  ) 

Pag.  j7  &  58,  tranf.  phil.  an.  1670,  a°. 


6}  ,  art.  1.  Les  Fourmis  &  les  Mites  du  fro« 
mage  perdent  le  mouvement  fous  le  récipient 
de  la  machine  pneumatique-,  ces  infectes  pa- 
roilTent  privés  de  vie,  mais  l'air  qu'on  leur 
rend  les  ranime  :  des  nymphes  de  Coufinsau 
contraire,  renfermées  fous  un  récipient  vide 
d'air ,  ont  continué  pendant  plufieurs  jours 
de  fe  mouvoir  librement  dans  l'eau,  &  leur 
changement  eu  Coufins  s'eft  opéré  enfuite  , 
pag.  45  &  46,  mais  ils  n'ont  point  volé  fous 
le  récipient  ÔV  ils  ont  vécu  peu  de  tems. 

Pag.  54  5c  fuiv.  tranf.  phil.  an.  1670  ,  n°. 
6  j ,  art.  1.  Expériences  fai:es  fur  diverfes  ef- 
pèces  d'infedtes  placés  dans  le  vide.  Tous  y 
perdent  le  mouvement  promptement,  plu- 
fieurs reviennent  à  la  vie  fi  on  leur  rend  l'aie 
peu  après  les  en  avoir  privés,  mais  tous  meu- 
rent fi  on  diffère  de  plufieurs  heures.  Les  uns 
réfiftent  plus  long-tems  que  les  autres. 

Tome  VII.  De  la  partie  étrangère,  &  lèpre-, 
mier  de  la  médecine  féparée. 

Ce  volume  eu:  compofé  des  extraits  du 
Journal  des  favans,  depuis  1687  jufques  ôc 
compris  1699  ,  des  Tranfadt.  philofoph.  de- 
puis 1679,  n0'!1  )  jufques  &  compris  1694, 
n°.  207. 

Du  journal  littéraire  de  l'abbé  Nazari  de- 
puis 1668  à  1670. 

Des  cinq  volumes  des  a&es  de  Copenhague 
depuis  1671  à  1679. 

Des  ades  de  Léipfick  de  i68z  à  169  }• 

Des  nouvelles  de  la  république  des  lettres 
de  Baylede  1684  a  1687. 

Des  éphémèr.  an.  1687  &  1688. 

Des  vingt  premières  années  du  mercute  de 
France. 

Pag.  391.  Sur  les  Crinons,  efpècedeVers 
qui  fe  logent  fous  la  peau  des  enfans.  Actes 

de 


PRÉLIMINAIRE. 


ceci) 


à:  Lipfîc ,  janvier  iCSz,  pi.  ii  ,  figures  do 
ces  Vers. 

Pag.  io»i.  Aétes  de  Copenhague,  an.  1674, 
obfer.  $)!,  Un  enfant  auquel  on  avoit  fait 
avaler  fept  ou  huit  poux  vivans  pour  la  jau- 
ni (Te,  remède  de  charlatan,  eft  guéri  de  la 
jaunile,  mais  il  tombe  dans  l'atrophie;  il 
meurt,  on  l'ouvre,  &  l'on  trouve  dans  fon 
eftomac  une  prodigieufe  quantité  de  poux  qui 
s'y  étoient  produits.  Aid!  ces  animaux  pour- 
roient  vivre  &:  fe  multiplier  dans  l'cftomac. 
Mais  ce  fait  auroit  befoin  d'être  prouvé  plus 
sûrement.  Nous  n'avons  trouvé  dans  ce  vo- 
lume de  relatif  à  l'hiftoire  des  infecles,  que  les 
deux  faits  que  nous  venons  de  citer. 

Terne   FUI. 

Ce  volume  eft  extrait  des  mémoires  de  l'a- 
cadémie royale  de  PriilLe;  il  contient  en  ou- 
tre un  fupplément  &  un  appendix.  Voici  les 
objets  relatifs  aux  infecTres  que  nous  avons 
trouvés  dans  le  volume  Si  dans  les  deux  parties 
qui  fe  trouvent  ajoutées  à  la  fin. 

Pag.  398  &  fuiv.  Sur  des  Sauterelles  d'O- 
ri"nr,  qui  voyagent  en  troupes,  Si  qui  ont 
fait  de  grands  ravages  dans  la  Marche  de 
Brandebourg,  en  17J0. 

Le  mémoire  commence  par  une  énuméra- 
tion  des  infedlesquife  multiplient  prodigieu- 
fement  certaines  années,  Si  qui  font  ounui- 
fibles  ou  incommodes,  ou  l'un  &  l'autre  en 
même-tems.  Mais  continue  l'auteur  entre  les 
infecles  étrangers  dont  laMatchede  Brande- 
bourg aen  à  fe  plaindre,  il  n'y  en  a  point  de 
comparables  aux  Sauterelles  orientales  qui 
voyagent  par  troupes.  Il  parle  enfuite  des  diffé- 
rentes époques  où  il  parur  de  ces  Sauterelles 
dans  le  Brandebourg  ,  Si  des  lieux  d'où  elles 
venoient;  il  parte  à  l'époque  de  1750.  Il 
dit  que  quoique  ces  Sauterelles  ayent  été 
décrites,  elles  ne  l'ont  pas  été  avec -allez 
de  foin,  Se  pour  qu'on  les  diflingue  plus 
sûrement  il  rapporte  une  table  des  diFéren- 

Hiftolre Naturelle t  Infecles.Tome  IV. 


tes  Sauterelles;  c :11e  dont  il  eft  queftion  eft 
l'avant  dernière  de  la  table  &  y  eft  nommée 
locufta  orientalis ,  peregrinans  _,  gregeria .,  Jh x 
ajlatica.  (  Malgré  la  table  Si  les  phrafes  ca- 
raélériftiques,  il  nous  femble  que  l'auteur  a 
manqué  fon  but  ,  ôi  qu'il  n'eût  pas  dû 
omettre  une  defeription  bien  faire  de  la  Sau- 
terelle, objet  de  fon  travail.  )  Il  parte  à  l'ex- 
pofition  de  l'abondance  énorme  dans  laquelle 
ces  Sauterelles  paroilfent  quelquefois  ;  il  parle 
de  leurs  dégâts\,de  leur  accouplemenr t  de  leur 
ponte ,  du  nombre  prodigieux  d'etufs  qu'elles 
dépofent,  des  moyens  de  s'oppoler  à  leur 
multiplication. 

Pag.  2 1  o.  Sur  un  eflaim  prodigieux  de 
Fourmis  qui  reffembloit  à  une  aurore  boréale. 

Cette  obfervation  faite  dans  la  contrée  du 
Havelj  le  4  feptembre  1749,  eft  de  M.  Gle- 
ditfch.  Sur  les  cinq  heures  du  foir  l'obferva- 
teur  apperçut,  le  ciel  étant  ferein,  un  tour- 
billon qui  lui  parut  une  aurore  boréa'e.  Il 
décrit  les  apparences  de  ce  phénomène,  ks 
colonnes  qui  fe  balançaient  dans  l'air,  l'effet 
qu'elles  y  produifoient ,  &c. 

Enfin  une  des  colonnes  s'abaifta  ,  l'envi- 
ronna ,  Si  lui  lairta  reconnoître  qu'elle  étoit 
compofée  de  petites  Foutmis  noires  j  toutes 
ailées  Si  femblables  entfelles.  Cette  efpèce 
conftruit  fa  fourmilière  dans  les  prairies  qu'elle 
gâte  confidérabletjient. 

L'auteur  remarque  que  toutes  les  Four- 
mis de  ces  colonnes  font  des  mâles  ;  en  font- 
ce  qui  font  chaffés  des  Fourmilières  &  qui 
pénitent  î  S'il  y  avoit  des  femelles  on  pour- 
rait croire  que  ce  font  des  ertaims.  M.  Gle- 
ditfch  propofe  plufieurs  conjedures  &  ne  re- 
font pas  la  queftion.  11  parle  enfuite  des  lieux 
d'où  s'élèvent  de  pareilles  volées  de  Fourmis. 

Tone  IX. 

Ce  tome  eft,  comme  le  précédenr,  entrait 
des  mémoires  de  l'académie  royale  de  Paille. 

zz 


ccclxij 

Il   ne   contient    point  -d'article  relatif   aux 
infectes. 

Tome  X. 

Ce  tome  eft  extrait  des  mémoires  de  l'a- 
cadémie des  Sciences  de  l'inftitut  de  Bologne. 

De  la  pag.  191  à  la  pag.  194.  Sur  les 
grandes  Cigales  ;  leur  defcription  3  leur  pro- 
pagation, ikc. 

Pag.  194  à    196.  Sur  les  yeux  delà  De- 
noifelle.    c'eft   à   peu    près  ce   qu'en  a   dit 
Leuwenhoeck. 

Pag.  561.  Sur  un  nouveau  genre  d'infecte. 
C'eft  une  galle-infecte  de  la  vigne  j  fa  def- 
cription 5  Ion  hiftoire. 

Pag.  60  3  &  <î©4.  Sur  les  trous  latéraux 
de  l'aiguillon  du  Scorpion  par  où  fon  venin 
fort.  Cette  obfervation  demande  à  être  con- 
firmée. 

TOME     XI. 

Extraie  des  mémoires  de    F  Académie  des 
Sciences  de  Stockholm. 

L'hiftoire  des  infectes  occupe  de  la  page 
Ci   à  la  page    90. 

P.ig.  6 1 .  Defcription  d'un  Scarabé  ,  auquel 
on  donne  le  nom  d'efearbot -tireur,  déno- 
mination due  à  ce  que  toutes  les  fois  qu'on 
touche  cet  infecte  ,  il  rend  par  l'anus  un 
jet  d'une  vapeur  blanche  accompagné  d'un 
décrépitement. 

Même  page.  Defcription  d'une  Cigale 
qui  fe  trouve  dans  les  Colon.es  angloifes  de 
l'Amérique. 

Pag.  62..  Sur  la  manière  dont  les  Atabes 
apprêtent  les  Sauterelles  qui  leur  fervent  d'a- 
liment dans  les  cas  de  famine,  &  dont  ils 
ufer.t  par  goût  en  d'autres  tems. 


DISCOURS 


Pag.  63.  Defcription  de  la  Cigale, Ports- 
lanterne  de  la  Chine. 

Pag.  64.  Defcription  d'une  Pro -Cigale 
d'  Europe  ,  &  fon  hiftoire. 

Pag.  65  &  66.  Defcription  d'une  Punaife 
du  bouleau  &  de  la  cochenille  de  l'arboulier. 

Pag.  6j.  Defcription  du  palais  cornu. 
Cette  dénomination  eft  le  nom  générique 
des  Phriganes,  fuivant  l'auteur  de  cet  article, 
&  l'efpèce  ,  dont  il  parle,  fut  obfcrvée  en 
Moldavie. 

Même  pag.  6-j.  Defcription  d'unPapillon  de 
la  Chine,que  l'auteur  nomme P apillon  violet, 
&  d'une  Phalène  de  Danemarck,  qu'il  ap- 
pelle Papillon  argenté ,  à  caufe  de  quelques 
taches  couleur  d'argent. 

Pag.  68.  Sut  les  aîles  des  Papillons  ,  fur 
leurs  antennes  dans  la  chryfalide. 

Pag.  69.  Sur  leurs  ftigmates. 

Pag.  70  &  71.  Defcription  d'un  Papillon 
du  peuplier ,  d'une  petite  phalène  brune  des 
prairies. 

Pag.  71.  D'une  Phalène  delà  bardane. 

Pag.  63.  D'une  Phalène  du  bouleau  , 
&  d'une  Phalène  de  l'Amérique  fc-ptentrio- 
nale. 

Pag.  74.  d'une  Phalène  de  Suéde. 

Pag.  73*.  De  la  Phalène  des  offices  ;  c'eft 
une  Teigne  qui  dans  ce  premier  état  s'ac- 
commode de  divers  comeftibles ,  comme 
beurre  ,  fromage  ,  viande,  &  aufli  des  étoffes. 

Pag.  76.  Defcription  d'une  Phalène,  dont 
la  Chenillle  ronge  la  tige  du  feigle  au  bas 
de  l'épi  prêta  forcir  de  fon  fourreau;  elle 
fait  de  grands  ravages. 


P    R   É   L   1  M   I  N 


Pag.  -]G  Se  77.  Phalène  du  poirier  fau- 
vage  6c  de  l'épine ,  &  celle  du  hêtre. 

Pag.  78.  Des  fautfas  Chenilles  &  Mou- 
ches à  feie. 

Pag.  79.  Sur  un  Ichneumon  qui  pique  les 
Chenilles  mineufes  des  feuilles  du  lapin. 

Pag.   80.  Remarques  fur  les  Fourmis. 

Pag.  81.  Defcription"  d'un  très-petic  in- 
fecte à  quatre  ailes ,  appelle  daus  les  mé- 
moires Ftfapus  ou  P'éhu/e.  11  paroîc  que  c'eft 
un  Ptérophore  de   M.  Geoffroy. 

Même  page  &  fuiv.  M'tamorphofe  du 
Taon.  (  Ce  titre  eu  bien  vague,  puifqu'il 
j  a  diftérentesefpèces  de  Taons.  ) 

Pag.  84.  Description  d'une  Abeille  dclî- 
gnée    fous  le  nom  à' Abeille  à  crible. 

Même  page  &  fuiv.  Defcription  de  la 
Mouche  ou  Jaon  du  Renne.  Les  tumeurs  que 
cet  infecte  occafionne  épuiLnt,  dit-on,  les 
Rennes  ,  en  font  périr  un  tiers, &  déprécient 
leur  peau. 

Pag.  85.  Mouche  de  l'orge;  c'eft  une 
Mouche  ou  un  infecte  à  qtiatre  aîlesnuesj 
dont  la  larve  fe  nourrit  au  centre  des  grains 
d'orge  encore  verds. 

Pag.  8  6.  Pou-Sauteur.  Il  paroir ,  d'après 
la  defcription ,  que  c'eft  un  Podura. 

Pag.  S8.  Defcription  du  Pou  de  bois  de 
l'Amérique  feptentrionals.  Une  feule  femelle 
pond  plus  de  mille  œufs;  ces  infectes  font 
multipliés  à  un  point  extrême  ;  les  hommes, 
ni  les  befliaux  ne  peuvent  aller  dans  les 
bois  fans  en  être  couverts,  fans  qu'ils  s'in- 
troduifent  dans  les  chairs ,  ce  qui  devient 
une  incommodité  très-grande  &  fouvent  fil- 
nefte.   C'eft  une  tique  ou  chique. 

Pag.  90  Ciron  des  oifeaux. 


AIRE. 

TOME 


ccclxiij 


X  I  I. 


C'eft  le  troifième  extrait  des  mémoires 
de  l'Académie  royale  des  Sciences  de  PrulTe. 
11  commence  à  l'année    17 61. 

Pag.  107.  observations  fur  un  infecte  qu'on 
trouve  fur  les  feuilles  de  la  guède  ,  lorfqu'a- 
près  avoir  été  froillées  ,  elles  viennenr  à  fe 
pourrir  ;  qui  s'en  nourrit ,  en  tire  les  parties 
de  couleur  bleue  que  cette  plante  renferme, 
6c  prend  la  même  couleur. 

Defcription  d'un  Ver  trouvé  fur  les  feuil- 
les de  la  guède  en  putréfaction;  ce  Ver  s'en 
nourrit  pendant  un  mois ,  devient  chryfalide, 
Se  une  Mouche  à  deux  aîles  de  la  groûeur  de 
la  Mouche  commune. 

TOME       XIII. 

Extraie  des  mémo'res  de  la  Société  royale  de 
Turin. 

Ce  volume  contient  deux  articles  relatifs 
à  l'hiftoire  des  infectes.  Le  premier  eft  un 
catalogue  des  infectes  du  teriiroire  de  Turin, 
par  M.Charles  Allioni.  Ce  favanr  médecin 
avertit  que  ce  catalogue  a  été  drefle  par  M. 
Muller,  à  fon  paffage  à  Turin  ;  que  li  col- 
lection d'après  laquelle  il  a  écé  dreffé,  n'a 
été  commencée  qu'au  mois  de  Juillet:  il  (uic 
de  cette  circonftanee  que  ce  catalogue  ,  quoi- 
qu  étendu  ,  ne  peut  être  que  tort  incomplet, 
puifqu'au  mois  de  Juillet  il  y  a  déji  beau- 
coup d'infectes  qui  ont  paru ,  &  qu'on  r.e 
trouve  plus.  M.  Allioni  apprenj  encore 
qu'on  s'eft  contenté  pour  les  infeites  qui 
croient  connusse  bien  décrits,  de  les  indi- 
quer par  les  noms  triviaux  de  Linné  ,  d'après 
tonfyjlema  ,  édit.  10  ,  fou  Fauna-Suecica , 
&  le  Fauna-  Fridric'.s-Dalina  ;  que  quanc 
à  ceux  qui  font  nouveaux  ou  peu  courus, 
on  les  rapporte  à  leurs  genres  refpcctifs ,  Se 
qu'on  y  joint  une  courte  defcription  :  il  aver- 
tit encore  qu'on  trouve  dans  ce  catalogue, 
des  infectes  de  Laponie,  d'Egypte  Se  d'A- 
mérique. Nous  croyons,d'après  cette  dernière 
zz  ij 


eccfxiv 


DISCOURS 


confidération  fur-tout,  faire  une  chofe  agréa- 
ble à  nos  lecteurs ,  de  copier  ce  catalogue  \ 
ils  en  apprendront  qu'on  trouve  les  mêmes 
efpèces  en  des  pays  bien  différens  &  les  plus 
éloignés.  Ce  feroic  an  travail  fort  curieux 
que  celui  de  dreffer  un  catalogue  des  efpèces 
qu'on  trouve  fous  différens  climats,  &  de 
noter  les  différens  pays  où  on  les  a  trouvées. 

Le  travail  de  M.  Allioni  eft  un  commen- 
cement de  ce  catalogue ,  &  d'ailleurs  il  met 
les  perfonnes  qui  font  des  collections  à  portée 
de  demander,  à  Turin,  des  infectes  qvi'il 
ne  feroit  pas  auffi  aifé  de  fe  procurer  de 
Laponie  ,  de  l'Egypte,  &c. 

Coléoptères. 

Scarab&us.  Auratus. 

Variabils. 

Cervus. 

virens,  muùcus  t  caphe  thorace- 
que  glabris  aneis  :  elytr'is  ru- 
gofo-teflaceis  ,-pedibus  nigris. 

Dermejles.  Mollln 

Stercorcus. 

Sylpha.  Arata. 

Caffxda.Viridis. 

Coccinella      2. 

7    V  punclata. 

Pujlulata. 

Cryfomela,  Gramims. 
Alni. 
Nymphéa. 
Staphilea. 
Populi. 
Merdigera. 
Quatuor  punclata. 


Taurinenfls  ,  cyRndrica ,  atra  : 
elytris  luieis  ,  punclis  fex 
nigris.  * 

Luteola,  oblonga  ,  lutea  :  tho- 
race bipunciato  :  elytris fafciâ 
longuudinali  nigrâ.  * 

Cwxulïo.  ScrophuIar'iA. 

Craffus  ,  brevirojlrîs ,  niger  :  elytris 
convexisjlriatis.  * 

Centaures  ,  brevirojtris  ,  oblon- 
gus  t  grifmusy  elytrorum  fafciis 
duabus  obliquis  fufcis.  * 

Corylli. 

Apyarius. 

Cerambïx.  Cerdo. 
Textor. 
Mofchatus. 
Linearis. 

Sartor ,  niger ,  thorace  mutico 
fubglobojo  y  elytris  fufcis  , 
lime  lis  puncloque  albis.  * 

Leptura.  Atienuata. 
Melanura. 
Necydalea.  * 

Cantharis.  Melanura. 
Sanguines. 
Viridifflma.  . , 

Tomentofa ,  nigra  ,  thorace  tere- 
tiufculo*;  elytris  tomentofa 
fufcis.  * 

Elater.  Aterrimus. 
Ferrugineus. 
Badins. 

Cicindela.  Ver  luifant,  Campejlris. 

Buprefiis.  Nitidula. 

Oclo-maculata  ,   nigra.  :   elytris 
maculis  oclo-aureis.* 

Mordilla.  Aculeaia. 

Paradoxa,  antennis  peclinatis  : 
capite ,  thorace ,  elytrifque  lutùs.* 


PRELIMINAIRE. 

Staphilinus.  Niger.  I 

Forficula.  A  uricularix. 
Blatta.  Lapponica. 


ecclxy 


Crillus.  FïridiJJïmus. 
Vermivorus. 
Ru  fus. 
Vitidulus. 

Bifafciatus  ,  thoracc  fuhcarinato  , 
rugofus  ;  elytrïs  grifcis  ,  fafciis 
duabus  jufcis,  * 

HÉMIPTÈRES. 

Ci  m  ex.  Anulator. 

Marginatus. 

Rccmo  rrho  ïdalis. 

Pabulinus. 

Lavigatus. 

Hyofciami. 

Equejlris. 

Grifkus. 

Baccarum. 

Icalicus  ,  fanguineus  ,/cutello  Ion- 
gitudine  abdominis  :  fubtus  ma- 
culis ,  fuprà  fafciis  longicudina- 
libus  nigris.* 

Quatuor  Punclatus  ,  oblongus  ,  la- 
mina thoracis  elytrifque  luteo- 
tefîaceis ,  maculis  quatuor  nigris  * 

Segujinus  ,  antennis  apice  capillari- 
bus  :  corpore  oblongo  ,  nigro  : 
elytrorum  apicibus  coccineis* 

Lépidoptères. 

Papilio.  Io. 

Ajax. 

Machaon. 

Atalanta. 

Antiopa. 

Mara. 

Galathea. 

Cardui. 

Rhamni. 


Brafficœ. 

Jurtina. 

Janira. 

Calbum. 

Hyale. 

JEgerïa, 

Prorfa. 

Urtica. 

Lucina. 

Cinxia. 

Lathonia. 

Arion. 

Argiolus. 

Idas. 

Corn  ma. 

Malvx. 

Tages. 

Linea  -,  alis  integerrimls,  divarica- 

tis  fulvis  immaculatis  :  primo- 

ribus  linea   nigra.  * 
Populi. 
Stellatarum. 
Porcellus. 
FilipenduU. 
Virginea  ,  alis  fuperioribus  cya- 

neis ;  maculis  quinque  ,punaif- 

que  totidem  rubris  albo  margi- 

natis.  * 
Ligata  }  alis  omnibus  nigro  ma' 

culatis  ,  abdominis  fafcia  lata 

aurea.  * 
Variegata  ,   abdomlne    barbato  : 
alis  hyalinis  ,   margine  ferrugi' 
neis* 

Phaltxna.    Caja. 
Salicis. 
Plantaginls. 
Ypfdon. 
Pacla. 

Graffulariata. 
Glaucinalis. 
Verticalis. 
Purpuralis. 
Atomari*. 
Viridana. 
Trigonella. 


ccclxvj 


DISCOURS 


Swammerdamella. 
Penta  daclylu. 


Neuropteres. 

Libellula.  quadrifafcïata. 

Fridixhaldenfîs. 

Sanguinea. 

Frumenti. 

Triedra.  E.  alis  omnibus  bafi  lu- 
tefcentibus  :  punclo  marginali 
albido  ,  abdomine   triangularï- 

Pedemontanea  ,  alis  hyaiinis  ma- 
cula fufca  :  punclo  marginali  , 
corpore  fanguineo. 

B.  Alis  hyaiinis    macula  fufca  : 
punclo  marginââ  lutco  j  abdo- 
mine Jiavo. 
Virgo. 
■  Puella. 

Ephemcra.  Bioculata. 

Hemerobius.  Cryfops. 

Panorpa.   Communis. 

Italica  ,  lutta  alis  ttqualibus  , 
punclo  marginali  ;  abdomine 
falcato. 

Hyménoptères. 

Tentredo.  pratenfts. 
Viridis  Saltuum. 
Padi  feptentrionalis, 

Uflulata  quadrimaculata,  antennis  clavatis, 
nigra  ,  pilofa  :  fronce  ,fcutello , 
abdominifque  macuiis  quatuor 
fiavis.  * 
Bifaiciata  ,  antennis  feptem  nodiis 
nigra  :  abdominis  fafciis  duo- 
bus  ,  tibiifque  podicis  albis* 

Ichneumon.  F.xtenforius. 
Compunclor. 


Manifefîator. 

(jhucopterus. 

Appen,ùgafler. 

Defertor. 

Luieus. 

Comitator. 

Punclaior,  niger  ,  abdomine  fub- 

tus  albido  bifariam  punclato  : 

pedibus  Jubfiuvis.*, 

Sphex.  fabulofa. 
jEgyptia. 

Vefpa-  Cataraclata. 

Quinque  fafeiata  ,  nigra  ,  thorace  , 
lineis  ,  punclifque ,  abdomine  faf- 
ciis quinque  ,  punclifque  quatuor 
luteis.* 

Horticola  nigra  ,  thorace  lineola  punc- 
lifque duobus  :  abdomine  fafciis 
quinque  interruptis  ,  pedibusque . 
luteis* 

Sexmaculata  ,  nigra  ,  thorace  imma- 
culato  :  abdomine  maculis  albis  t 
alis  baflfulvis.  * 

Apis-  Manicata. 
Succincla. 
Tremorum. 
Hortorum. 
Pratorum. 
Terrejlris. 
Lapidaria. 
Acervorum. 
Mufcorum. 
Infubrica  ,  nigra  ,  n'aida  :  alis  c&ru.' 

leis  nitentibus* 
Fulva  ,  hirfuta  nigra  :  thorace  abdo- 

mineque  fulvis.  * 
Paludojd  s   hirfuta   nigra    :  thorace 

anticè  ac  pojlicè,  abdomine  anticè, 

fiavis  ;  ano  albido* 


Formica. 


Hortulana  fufca. 


PRÉLIMINAIRE. 


ccclxvij 


Diptères. 


Tipula. 
Crocata. 


Mufia. 


Arbuflorum. 

Mcnthafiù. 

Noclilaca. 

Carnaria. 

Domeflica. 

Cadaverina. 

Scolopacea. 

Mellina. 

Valtnùna  ,  antennls  plumatis  gla- 
tira }  thorace  ferrugineo  ;  abdo- 
mine  flavo  cingulis  duobus  ni- 
gris." 

Cincla  ,  antennis  fetariis  pilofa  ; 
thorace  cccrulefcente  :  ab  do  mine 
ferrugineo  :  lineadorfali  mgra.* 


Cu/ex. 


Pipicus. 


Jfilus. 


Forc'patus. 
Tipuloides. 


Aptères. 


Termes'. 


Fatidicum. 


Acarus. 

Gymnopterorum. 

avons  eu   foin  d'indiquer  par  une 
(  les  infectes,  ou  nouveaux,  ou  qui  n'é- 

toient  pas  alfez  bien  décrits.  Outre  la  phrafe 
que  nous  avons  rapportée,  l'article  de  ces 
infectes  en  contient  dans  l'ouvrage  une  courte 
defcription  en  françois  ,  que  nous  n'avons 
pas  copiée  pour  ne  pas  donner  à  ce  catalogue 
une  trop  grande  étendue. 


Pag.  41  z  à  439  ,  fur  !a  trompe  du  Cou- 
lïn  Se  fur  celle  du  Taon  ,  par  D.  Maurice 
de  Roffredi ,  abtx'  de  Cafa-Nova. 

Ce  mémoire  contient  une  defcription  très- 
détaillée,  &  plus  circonstanciée  qu'on  ne  l'a- 
voit  donnée,  de  la  trompe  du  Coufïn  &  de 
celle  du  Taon.  On  y  fait  connoître  quelques 
parties  nouvelles  de  ces  organes  ,  &  l'on 
ajoute  des  remarques  fur  leur  ufage,  prin- 
cipalement pour  la  fuccion.  Mais  l'étendue  de 
ce  mémoire,  la  nécefficé  des  planches  qui  l'ac- 
compagnent pour  fon  intelligence  ,  nous  em- 
pêchent d'en  donner  l'extrait. 

On  voit,  par  le  compte  que  nous  venons 
de  rendre  de  la  partie  étrangère  de  la  collec- 
tion académique ,  quels  font  les  objets  re- 
latifs aux  infectes  qu'on  trouve  dans  les  mé- 
moires des  différentes  Académies,  &  dans 
plufieurs  journaux.  11  nous  eût  été  difficile  de 
nous  procurer  ces  ouvrages,  &  l'extrait  que 
nous  en  avons  trouvé  dans  la  collection  aca- 
démique nous  a  fourni  le  moyen  de  rem- 
plir également  notre  but  ;  celui  d'indiquer 
les  articles  qui  concernent  les  infectes  dans 
les  mémoires  des  différentes  Académies,  êc 
dans  les  papiers  périodiques.  M  en  eft  un 
de  ces  derniers  ,  publié  depuis  la  rédaction 
de  la  collection  académique ,  le  journal  de 
Phyfique  &  d'Hiitoire  Naturelle  ,  qui  traite 
alfez  fouvent  des  infectes ,  fur  tout  dans  les 
journaux  des  premières  années.  Nous  nous 
bornerons  à  cette  indication  ,  parce  qu'il 
deviendrait  trop  long  d'extraire  le  journal , 
&que  la  table  que  l'on  en  publie  chaque 
année  ,  facilite  le  moyen  de  trouver  ttès-aifé- 
ment  les  objets  qu'il  contient  y  fur  lefquels 
on  veut  le  confulter. 

La  partie  de  la  collection   académique ,  dont 
il  nous  rejle  a  rendre  compte  >  ejl  extraite  des 
mémoires   de  l'académie  r/oyale  defeiences; 
elle  contient 

TOME     Ier. 

Page  z  5  3  ,  mémoire  de  l'académie  ,  tôt». 


ccclxviij 

X,  pag.  10  ,  année  1691.  Mémoire  de 
MM.  de  Lahire  cV.  Sedileau  ,  fur  un  infecte 
qui  s'attache  £j  quelques  plantes  étrangères , 
&  principalement  aux  orangers. 

C'eft  la  Gale  infecte  de  l'oranger.  Ce  que 
nous  en  avons  dit  entendant  compte  des  ou- 
vrages de  M.  de  Réaumur,qui  a  lui-même 
extrait  les  principaux  articles  de  ce  mémoire  j 
nous  difpenfe  de  nous  en  occuper  plus  long- 
tems. 

Page  28 5  6V  fuiy.,  obfervation  fur  un 
Papillon  d'une  grandeur  extraordinaire  &  fur 
quelques  autres  infectes ,  mémoire  de  l'aca- 
démie, tom.  X ,  pag.  158,  année  1691, 
par  M.  Sedileau.  Ce  Papillon  eft  le  grand 
Paon  de  nuit  dont  l'auteur  décrit  la  Che- 
nille &  en  fait  l'hiltoire.  Les  autres  infectes 
paroilTént  être  une  Phrigane  ôc  quelques 
Mouches. 

Pag.  551,  defcriptîon    d'une  Mitte   ou 
•  Pou  de  la  Mouche,  par  M.  de  Lahire.  Mé- 
moire de  l'académie  ,  tom.  X  ,  pag.  427  , 
année  1693. 

Pag.  397  ,  mémoire  de  l'académie,  tom. 
X.  Pag.  610,  nouvelle  découverte  des  yeux 
de  la  Mouche  8c  des  autres  infectes  volans  , 
par  M.  de  Lahire.  Ce  n'eu,  qu'une  note  fur 
la  découverte  des  yeux  lifTes  que  l'auteur  a 
cru  accompagnés  de  paupières. 

Pag.  47  3  ,  mémoire  de  l'académie  ,  année 
1699.  Pag.  145,  obfervations  anatomiques 
fur  les  infectes  appelles  Demoifelles  ,  par 
M.  Homberg.  C'eft  une  defcription  détaillée 
des  parties  tant  externes  qu'internes. 

TOME    II. 

Pag.  115  ,  mémoire  de  l'académie,  ann. 
1704.  Pag.  45  ,  nouvelles  obfervations  fur 
les  infectes  des  orangers  ,  par  M.  de  Lahire. 
Ces  obfervations  ont  pour  objet  la  fécon- 
dation des  Gallis-infcôtes  de  l'oranger  3  il 


DISCOURS 


faut  les  lite  avec  précaution  ;  l'auteur  fup- 
pofe  que  ces  infectes  s'accouplent  peu  après 
leur  naiflance  ,  avant  de  fe  fixer  Se  que  cet 
accouplement ,  antérieur  de  huit  mois  à  la 
ponte,  les  féconde.  On  fait  aujourd'hui  que 
cette  obfervation  de  M.  de  Lahire  eft  fans 
fondement,  Se  que  cet  habile  homme  avoit 
mal  vu  cet  objet. 

Pag.  146  Se  fuiv. ,  mémoire  de  l'acadé- 
mie .,  année  1704.  Pag.  235  ,  hiftoire  du 
Formica  leo  ,  par  M.  l'oupart. 

Cette  hiftoire  très  détaillée  eft  fort  cu- 
rieufe  pour  fon  tems ,  mais  il  y  manque  des 
faits  reconnus  depuis,  il  y  en  a  d'autres  qui 
ne  font  pas  exacts,  &  qui  ont  été  rectifiés  par 
des  obfervateurs  plus  modernes. 

Pag.  ç  3 1 ,  mémoire  de  l'académie  ,  pag. 
329  ,  année  1707. 

Obfervations  fur  les  Araignées  ,  par  M. 
Homberg.  Ce  mémoire  fort  détaillé  com- 
mence par  la  d'ivifion  de  toutes  les  Araignées 
en  fix  efpèces  3  i°.  l'Araignée  domeftique, 
ou  qui  fait  fa  toile  dans  les  appartemens  ; 
20.  l'Araignée  des  jardins  ,  ou  celle  qui  fait 
à  l'air  une  roile  à  peu  près  ronde;  30.  l'A- 
raignée noire  des  caves  ou  des  trous  de  murs  ; 
40.  l'Araignée  vagabonde  ou  qui  ne  demeure 
pas  au  même  endroit  ;  50.  l'Araignée  des 
champs  à  longues  jambes  ,  ou  Faucheur  J 
6°.  l'Araignée  enragée  ou  la  Tarentule. 

L'auteur  fait  enfuite  la  defeription  des 
Araignées  en  général ,  &  traite  des  princi- 
paux faits  de  leur  hiftoire  ,  puis  il  décrit  en 
particulier  chacune  des  fix  efpèces  qu'il  a 
admifes. 

TOME     III. 

Pag.  50$ ,  mémoire  de  l'académie,  année 
1710. 

Examen  de  la  foie  des  Araignées,  par  M. 
de  Réaumur.  L'auteur  commence  par  avertir 

que 


~-\ 


PRÉLIMINAIRE. 


«tic  M.  !e  préfixent  Bou  ayant  préfenté  à 
l'académie ,  des  bas  Se  des  gants  faits  de 
toile  d'Araignées ,  il  fut  chargé  de  fuivre  cette 
découverte  Se  d'obferver  quels  avantages  il 
en  pourvoit  réfulter.  La  première  tentative 
étoit  de  nourrir  un  grand  nombre  d'Arai- 
gnées ;  divers  étais  à  cet  égard  ;  le  moyen 
qui  réuflit  le  mieux  fut  de  leur  fournir  des 
plumes  de  jeunes  Oiftaux  qui  font  encore  en 
tuyau.  Mais  les  Aiaignées  qui  }  lorfqu'elles 
quittent  le  ;r  coque  ou  enveloppe  ,  travaillent 
de  concert  à  une  même  toile ,  ne  tardent 
pas  à  s'entredévorer  les  unes  les  autres  ;  fi 
l'on  vouloit  donc  élever  des  Araignées  il  fau- 
drait les  ifoler ,  &  des  lors  l'entreprife  de- 
vient imptatiquable.  De  plus  j  la  foie  des 
toiles  eft  fi  fine  qu'on  ne  peut  l'employer; 
il  n'y  a  que  celle  dont  la  coque  eft  formée 
pour  contenir  les  œufs,  dont  on  puiffe  faire 
ufage ,  Se  toutes  les  efpèces  ne  filent  pas 
iles  coques  dont  on  puilie  fe  fervir.  Cepen- 
dant pour  ne  rien  négliger,  M.  de  Réaumur 
examine  quelles  font  les  différentes  efpèces 
d'Araignées  ;  il  les  divife  d'abord  en  deux 
genres  ,  celui  des  vagabondes  qui  faifilîent 
leur  proie  &  ne  l'arrêtent  pas  par  une  toile; 
celui  des  Araignées  qui  tendent  de?  toiles,- 
les  premières  ne  filent  que  pour  enfermer 
leurs  œufs.  Le  fécond  genre  contient  quatre 
effèces  qui  filent  des  (oies  qu'on  pourroit 
employer;  celles  de  quelques-unes  cependant 
font  bien  foibles ,  Se  parmi  les  efpèces  dont 
en  pourroit  employer  le  produit ,  il  n'y  a 
que  les  coques  ou  enveloppes  pour  les  œufs 
qui  aient  affez  de  force  pour  être  mifes  en 
œuvre.  Il  réfulte  donc  de  la  difficulté  d'éle- 
ver les  Araignées  ,  du  peu  de  foie  qu'elles 
fourniroient ,  que  la  découverte  d'employer 
leur  toile  n'eft  que  curieufe }  Se  qu'on  ne  peut 
s'en  promettre  d'utilité. 

Pag.  3 16,  fur  l'infecle  àes  Limaçons  ,  par 
M.  de  Réaumur.  Mémoires  de  l'académie, 
année  1710.  C'eft  un  très-petit  Acarus  dont 
l'auteur  décrie  la  forme  ,  Se  dont  il  donne 
la  figure.  Tantôt  il  fe  tient  à  1  extérieur  du 
Limaçon  }  fur  cette  partie  qu'on  nomme  le 
(ollkr  j  tantôt  il  fe  retire  dans  (es  inteftins. 

Hifloirt  NaturtUetInfcciu.Jorr.e  1K 


CCclxix 

Lcrfque  le  Limaçon  rend  fes  exercmens , 
leur  malle  qui  remplit  tout  le  canal  pouffe 
les  Acarus  au-dehors,  ils  fe  répandent  fut 
le  collier,  fe  tiennent  autour  cîe  l'anus  pendant 
l'expulfion  des  matières  qui  eft  longue,  Se 
rentrent  par  l'anus  au(li-tôt  qu'elles  font  fbr- 
ties. C'eft  fur-tout  après  uneiecherelTequeces 
infectes  (ont  plus  multipliés;  ils  font  fi  petits 
qu'il  faut  un  fort  microfeope  pour  en  diftia- 
guer  les  diverfes  parties. 

Pag.  426,  mémoites  de  l'académie ,  ann. 
17 11.  Extrait  des  obfervations  de  M.  Ma- 
raidi ,  fur  les  Abeilles. 

Ces  ©brervations  font  très-bonnes  pour  lent 
tems ,  mais  comme  on  en  a  fait  d'autres  depuis , 
Se  qu'elles  font  contenues  dans  ce  qu'on  fait 
aujourd'hui  de  plus,  nous  ne  croyons  pas  né- 
cellaire  de  les  rapporter. 

TOME    IV. 

Pag.  203  ,  mémoires  de  l'académie,  ann. 
17 14,  fur  le  Kermès ,  par  M.  Niiïble,  de 
la  fociété  royale  de  Montpellier.  Ce  (avant 
étranger  fait  l'hiftoire  du  Kermès ,  de  l'in- 
feite  qui  occafionne^cette  excroiffance  ;  il  parle 
de  l'ufage  qu'on  en  fait  en  médecine  Se  roue 
les  teintures  ;  il  ajoute  quelques  faits  à  ceux 
qu'on  avoit  obfervés. 

Pag.  179  ,  mémoires  de  l'académie,  ann: 
1778.  Hifloire  des  Guêpes,  par  M.  de  Réau- 
mur. Nous  avons  donné  l'extrait  de  ce  mé- 
moire en  faifant  celui  des  ouvrages  de  l'aca- 
démicien qui  en  eft  l'auteur  ;  ainfi  nous  ne 
répéterons  pas  ici  ce  que  nous  en  avons  dit., 
Se  nous  en  ferons  de  même  pour  les  mé- 
moires de  M.  de  Réaumur,  dont  nous  avons 
donné  l'extrait  en  faifant  celui  de  fes  œuvres. 

TOME    V. 

Pag.  1  94,  mémoires  de  l'académie,  ann.' 
I714.  Obfervation  fur  les  velfies  qni  vien- 
nent aux  ormes ,  Se  fur  une  forte  d'excroif- 
a  aa 


ccclxx 


DISCOURS 


fance  à  peu  près  pareille ,  qui  nous  efl:  ap- 
portée de  la  Chine  ,  par  M.  Geoffroy  ie 
cadet. 

L'excroitTance  dont  il  s'agit  efl:  celle  que 
la  piquure  des  Pucerons  fait  naître  fur  les 
jeunes  pouce1:  des  ormes  ;  l'hiftoire  de  cette 
galle  de  l'orme  &  des  infedes  qui  l'habitent 
a  été  donnée  beaucoup  plus  circonflanciée 
depuis  par  M.  de  Réaumur.  Voye\  l'extrait 
de  fes  ouvrages.  Quant  aux  coques  apportées 
de  la  Chine ,  elles  fervent  à  la  teinture  , 
mais  il  ne  paroît  pas  que  celles  de  l'orme, 
malgré  leur  reflemblance  ,  y  fuient  propres. 

TOME     VI. 

Pag.  28}  &  fuiv.  ,  mémoires  de  l'aca- 
démie ,  année  1718.  Hiftoire  des  Teignes 
ou  infe&es  qui  rongent  les  laines  tk  les  pel- 
leteries :  fuite  du  même  mémoire  ,  page 
297  &  fuiv.  ,  avec  figures,  par  M.  de 
Réaumur. 

TOME    VIL 

Pag.  255  ,  année  1754-  Extrait  des  mé- 
moires de  M.  de  Réaumur  fur  les  Chenilles 
&  les  Papillons.  • 

Pat*.  268  ,  mémoires  de  l'académie,  ann. 
173 1  ,  fur  les  Scorpions ,  par  M.  de  Mau- 
pettuis. 

Ce  favant  obfc-rva  deux  efpcces  de  Scor- 
pion à  Montpellier ,  l'une  qui  vit  dans  les 
maifons  ,  l'autre  qui  habite  les  campagnes 
&  qui  eft  la  plus  grande.  Elle  a ,  étant  étendue , 
deux  pouces  de  long. 

Un  Chien  piqué  trois  à  quatre  fois,  à  la 
partie  du  ventre  dégarnie  de  poils  ,  par  un 
Scorpion  des  champs  qu'on  avoir  irrité ,  mou- 
rut cinq  heures  après  ;  ayant ,  pendant  ce 
tems  ,  éprouvé  des  alrernatives  d'enflure  & 
devomilfement  &  des  mouvemens  convuiïifs. 
La  partie  piquée  n'enfla  point. 


Un  autre  Chien,  piqué  au  mêmî  endroic 
cinq  à  fix  fois,  n'en  éprouva  aucun  acci- 
denr. 

M.  de  Maupertuis  fe  procura  de  nouveaux 
Scorpions;  fepc  dirTérens  Chiens  &  trois  Pou- 
lets en  furent  vivement  piqués ,  fans  qu'il  en 
réfultât  aucun  accident  pour  ces  animaux. 

M.  de  Maupertuis  patle  enfuite  de  trous 
ou  pores  qui  font  au-deflous  de  la  pointe  de 
l'aiguillon.  II  dit  que  Redi  ne  les  a  pu  dé- 
couvrir ,  que  Leeuwenhoek  en  a  reconnu 
deux  ,  &  qu'il  les  a  auffi  obfervés  ;  il  ajoute 
qu'en  preflant  la  bafe  de  l'aiguillon  ,  on  voit 
fuiiuer  deux  gouttes  de  liqueur  par  les  pores 
qui  font  au-deflous  de  la  pointe. 

Il  paroîr ,  d'après  les  expériences  de  M. 
de  Maupertuis  ,  que  le  Scorpion  verfe  réel- 
lement une  liqueur  par  fon  aiguillon  ,  mais 
que  cette  liqueur  n'eft  pas  vénimeufe  dans 
nos  contrées ,  que  le  premier  Chien  mourur, 
parce  que  probablement  quelque  membrane 
des  viicères  du  canal  inteftinal  ou  de  l'efto- 
mac  avoient  étéblefles,  delà  le  vomiflemenr, 
les  convulfions  ,  &c.  Nous  avons  donc  en 
raifon  de  dire  précédemment  que  les  Scor- 
pions ne  font  pas  venimeux  dans  nos  con- 
trées ,  &  que  leur  piquure  n'eft  dangereufe 
que  par  la  natute  des  parties  qu'elle  affede. 

Ce  favanr  académicien  enferma  ,  dans  une 
enceinte  formée  avec  des  charbons  ardens  , 
plusieurs  Scorpions  qui  paflerent  à  travers  les 
charbons ,  fe  brûlèrent  à  demi  &  ne  fe  pi- 
quèrent point  comme  on  le  débite. 

Les  Scorpions  enfermés  enfemble  s'entredé- 
vorent,  Se  les  mères,  dans  ce  cas,  mangent 
même  leurs  petits  naiflans.  Ils  font  la  guerre 
aux  Araignées  qu'Us  tuent  à  coups  d'aiguillons 
&  qu'ils  dévorenr. 

TOME     VIII, 

Ce  tome  ne  contient  aucun  article  fur  les 
infectes. 


VRÉLIM1NA1RE. 

TOME    IX. 


•ccclxxj 


Pag.  74,  mémoires  de  l'académie,  année 
1741  ,  fur  la  manière  dont  les  Pucerons  fe 
propagent  j  par  M.  de  Réaumur. 

Pag.  Si  ,  année  1741.  Extrait  du  fixième 
volume  des  mémoires ,  pour  fervir  à  l'hif- 
toire  des  infectes  ,  par  M.  de  Réaumur. 
Voye-^  l'extrait  que  nous  avons  donné  des 
œuvres  de  cet  académicien. 

TOME     X. 

Pag.  250.  Defcription  de  deux  nids  fin- 
guliers  faits  par  des  Chenilles ,  par  M.  Guet- 
tard,  année  174p. 

Les  nids  dont  il  s'agit  furent  apportés  de 
Madagafcar  ;  l'un  eft  l'ouvrage  d'une  feule 
Chenille  ,  l'autre  celui  d'une  efpèce  qui  vit 
en  fociété.  Les  uns  &  les  autres  tiennent  à 
des  branches  auxquelles  les  Chenilles  les  fuf- 
pendent. 

L'auteur  entre  enfuite  dans  une  defcrip- 
tion très-longue  &  très-détaillée  de  la  forme 
&  de  la  conltruction  de  chaque  nid  ;  il  y  a 
été  déterminé  par  les  précautions  que  les  Che- 
nilles favent  prendre  pour  empêcher  le  ba- 
lottement  d'un  nid  qui  eft  fufpendu  j  Se  par 
la  néceffîté  défaire  connoître  la  difpofuion  , 
l'arrangement  d'un  nid  qu'une  famille  nom 
breufe  habite,  &  àl'intérieur  duquel  toutes 
les  coques  ,  au  moment  de  lametamorphofe  , 
font  placées  à  côté  les  unes  des  autres. 
Il  faut  lire  dans  le  mémoire  même  cette 
defcription  qui  n'offre  rien  dont  on  ne  voie 
des  exemples  dans  des  nids  de  nos  Chenilles. 

Pag.  264 ,  année  1750,  fur  le  Luccïola  ou 
Vtr-luifant  qui  fe  trouve  en 'Italie,  &  fur 

l'infecte  qui  jette  des  traînées  de  feu  Se  des  j  voit  pas  fait  fon  étude  particulière  des  in- 
étincelles  dans  la  met  Adriatique.  fectes,  ne  donne  qu'une  idée  incomplette, 

eft  une  Scolopendre  d'une  ligne  de  long  au 

M.  l'abbé  Nollet  compare  le  premier,  pour     plus  ;  elle  vit  par  milliers  fur  les  plante*  qui 

la  groffeur ,  à  une  Abeille.  Nous  avons  fou-  j  croiffent  dans  la  mer  j  elle  jette  de  tems  en 

a  a  ai) 


vent  vu  cet  infecte  ;  il  aft  apurement  beati- 
coup  moins  gros  qu'une  Abeille.  M.  l'abbé 
Nollet  dit  qu'il  répand   fa  lumière  comme 
par  élancement,  Se  qu'ecrafé  ,  il  répand  une 
traînée  de  lumière  phofphorique.  Nous  avons 
été  témoins  de  ces  deux   faits.  On  fait  au- 
jourd'hui  que  cet  infecte  eft  un  Lampyris. 
Son  hiftoire  fe  trouvera  à  l'article  de  ce  genre. 
J'ajouterai  feulement   ici  que  vingt  de  ces 
infectes  enfermés  dans  un  cornet  de  papier 
répandent  alTez  de  lumière  pour  qu'en  fuivant 
les  lignes  d'un  livre  imprimé    fin    avec  ce 
cornet  qu'on  en  tient  près,  on  life  aifément; 
l'infecte  perd  fa  propriété  lumineufe  en  mou- 
rant ;  il  ne  la  confetve  pas,  jette  vivant  dans 
une  huile  efTentielle  ;  mais  fi  après  qu'il  eft 
mort  on  l'écrafe  entre  deux  feuilles  de  pa- 
pier ,  &  qu'on  les  frotte  ,  il  fe  renouvelle 
une  foible  lumière  ;  un  autre  fait,  c'eft  que 
cqs  infectes  qui  rempliffent  l'air  en  quelque 
forte  au  coucher  du  foleil  &  pendant  la  nuir, 
fe  retirent  de  jour  en  des  retraites  où  il  eft 
comme  impoflible  de  les  trouver.  J'en  ai  en 
vain  cherché  de  jour  dans  des  jardins  qui  en 
étoient  éclatans  la  nuit ,  en  vain  j'ai  fait  ar- 
racher des  plantes,  cherché  en  terre  Se  dans 
tous  les  réduits,  je  n'ai  pu  découvrir  aucun 
Lucciola  de  jour.  Tous  ceux  que  j'ai  pris  la 
nuit,  &  j'en  ai  pris  beaucoup  de  centaines, 
étoient  des  mâles  ;  je  n'ai  jamais  trouvé  de 
femelles.  Au  relie,  je  crois  que  ce  Lampyris 
eft  le  même  que  le  nôtre  ,  qu'il  n'en  diffère 
que  par  une  taille  plus  forte  &  une  lumière 
plus  vive.  Notre  Lampyris  ,  même  le  mâle» 
eft  auffi  lumineux  ,  lui  l'eul  a  des  aîles  j  fa 
femelle  connue  fous  le  nom  de  y^r-luifant 
n'a  point  d'ailes  :  voilà  pourquoi  je  n'ai  ra- 
maflé  que  des  Lucioles  mâles  ,  parce  que  je 
n'en  ai  pris  que  d'aîlés. 

L'infecte  qui  rend  la  mer  Adriatique  étin» 
cellante ,  &  dont  M.  l'abbé  Nollet ,  qui  n'a- 


ccclxxîf 


DISCOURS 


tems  des  étincelles  quand  on  ne  la  touche  pas , 
mais  quand  on  vient  à  l'éctafec  elle  répand 
une  traînée  lumineufe.  C'eft  par  cette  raifon 
que  le  foir  les  canaux  font  briilans  de  lu- 
mière à  Venife,  lorfqu'il  y  a  un  concours  de 
Gondoles ,  parce  que  chaque  coup  de  rame 
écrafe  des  centaines  de  Scolopendres  qui  ré- 
pandent autant  de  traînées  de  lumière.  M. 
Grifelmini,  noble  vénitien,  eft  le  premier 
qui  ait  lait  ronnoître  cet  infe&e.  Il  l'a  dé 
crit  &  fait  repréfenter  dans  un  opufcule 
in  12  ,  imprimé  à  Venife.  M.  Fougeroux  & 
moi  nous  avons  très  -  bien  vu  cet  infecte 
dans  cette  partie  de  l'Italie  ,  &•  nous  y  avons 
été  témoins  des  faits  que  je  viens  de  rapporter. 

TOME    XI. 

Année  17  s  5  >  fur  'e  Ver- Lion  ou  For- 
mica-Léo  ,  d'aptes  les  mémoires  de  M.  de 
Réaumur. 

TOME   XII    Se    XIII. 

Point  d'article  fut  les  infectes. 

TOME     XIV. 

Hiftoire  d'une  Mouche- maçonne  de  la 
Guadeloupe  ,  par  M.  Barboteau  ,  correfpou- 
dant  de  l'académie,  année  1776. 

Sniv^mt  les  rédacteurs  ;  Fmfeéte  dont  il 
s'agit  eft  un  hh.ne.umon  maçon  ,  genre  ob  - 
ftevé  à  la  Dominique.  La  Mouche  de  la 
Guadeloupe  n'a  point  de  trompe  \  elle  a  ,  fur 
les  deux  pieds  poftérieurs  3  deux  palettes  qui 
lui  fervent  à  détremper  le  mortier  qu'elle 
employé  &  qu'elle  prépare  au  bord  de  l'eau, 
qu'elle  emporte  chargé  fur  ces  palettes  3  & 
qu'elle  applique  fur  le  tronc  des  arbres.  Elle 
fe  fert  ,  pour  cette  opération  ,  de  fes  mâ- 
choires, &  elle  conftruit  une  forte  de  tuyau, 
y  pond  un  œuf  ,  &  y  enferme  des  Araignées 
deftinés  à  nourrir  la  larve  ;  elle  ferme  en- 
fuite  le  tuyau.  Elle  prépare  autant  de  tuyaux 
qu'elle  pond  d'œufs  ,  &  elle  meurt  bientôt 
après, 


TOME    XV. 


Pag.  170,  année  1771  ,  fur  un  infe&e 
de  l'Amérique  ,  par  M.  Fougeroux  de  Bon- 
darois. 

L'infecte  dont  il  s'agit  eft  un  Coléoptère, 
fa  larve  vit  à  l'intérieur  d'un  coco  qui  fert 
à  faire  des  grains  de  chapelet.  C'eft  dans 
de  pareils  cocos  que  M.  Fougeroux  a  vu 
la  larve  ,  la  chryfalide  ,  l'infecte  parfait  ;  il 
le  décrit  dans  ces  trois  difFérens  étars  ,  &  il 
penfe  que  ,  fuivant  la  méthode  de  M.  Geof- 
froy ,  il  doit  former  un  genre  particulier 
qui  feroit  le  troifième  du  troifième  ordre  ; 
on  défigneroit  ainfi  ce  genre:  Aniennt,  fili- 
formes fubfcrau }  caput  fub  clypeo  thoracis 
i'ifl:xum  ,  thorax  anùce  attenuatus  fubtrlan- 
gularis  ,  tarforum  articuli  très. 

Pag.  173  ,  année  1771  ,  par  M.  Fouge- 
roux j  fur  un  Ver  ou  infecte  qui  vit  fur  la 
Chevrette.  Ce  Ver  a  la  forme  d'un  cœur 
applati  ;  il  s'attache ,  quand  il  eft  jeune  ,  aux 
pattes  des  Chevrettes  &  à  leur  cafque  ;  quand 
il  a  toute  fa  grandeur,  il  fe  reproduit; 
c'eft  donc  un  Ver  parante,  &.  ce  n'eft  pas, 
comme  on  l'avoit  imaginé  ,  le  produit  du 
frai  des  foies ,  qui  chargeoient ,  difoit-on  , 
les  Chevrettes  de  couver  leur  frai.  Nous  re- 
marquerons feulement  3  par  rapport  à  cette 
ob(ervat;on  ,  que  le  mot  à'infeéie  qu'on  y 
emploie  n'eft  pas  exact  ,  &  que  c'eft  plutôt 
un  Ver;  mais  cet  animal  n'a  pas  été  allez 
décrit  pour  qu'on  puille  déterminer  fon  genre. 

TOME     XVI. 

Pag.  166  ,  année  1776,  fur  un  infecte 
lumineux  de  Cayenne ,  appelle  Maréchal ,  par 
M.  Fougeroux. 

L'infecte  dont  il  s'agit  eft  fort  grand  ,  du 
genre  du  Taupin  ou  Elater.  Il  a  }  fur  le  cor- 
celet ,  deux  plaques  ovales,  ttanfparentes, 
remplies  d'un  fluide  phofphorique  qui  ré- 
pand beaucoup  de  lumière  ;  on  l'envoie  fou- 
,  vent  mort  cV  delféché  de  Cayenne.  11  w'eft 


plus  lumineux  alors.  On  en  trouva  un  vivant 
au  fa;ixbourg  Saint  Antoine  ,  &:  on  le  remit 
à  M.  lougcroux.  Il  y  a  toute  apparence  que 
cet  infecte  avoit  été  apporté  en  larve  ou  en 
chryfalidc  dans  quelque  pièce  de  bois  de 
marqueterie  ,  &  qu'il  avoit  fubi  fa  métamor 
phofi  à  Paris. 

Pag.  169,  année  ij6$  ,  fur  des  infeéres 
fur  lefquels  on  trouve  des  plantes,  par  M. 
Fougeroux. 

ë 

II  s'agit  dans  ce  mémoire  de  la  préten- 
due ,  Mouche  ■  v-gétante ,  Se  des  excroilTances 
trouvées  fur  le  corps  de  plusieurs  infectes. 
L'auteur  démontre  que  ces  excroiflances  font 
la  plupart  des  fungus  qui  croilfent  fur  le  corps 
des  iu^cles  morts  ,  reliés  expofés  à  l'humi 
dite,  &  que  c'eft  le  cas  de  la  Mouche  ap- 


PRÉLIMINAIRE.  ecclxxîij 

pellce  fi  mal  -  à  -  propos   Mouchc-végétattc. 


Depuis  la  rédaction  de  la  notice  qu'on 
vient  de  lire  ,  il  a  paru  plufieurs  ouvrages 
fur  les  infectes;  M.  Olivier,  à  qui  ils  font 
néceflaires  pour  la  partie  dont  il  eft  chargé, 
les  a  ra (Terribles  autant  qu'il  a  pu,  ainfi  qae 
quelques  ouvrages  que  je  n'avois  pu  me  pro- 
curer ,  quoiqu'anciens  ;  en  empruntant  ces 
différentes  productions  de  M.  Olivier  qui 
s'en  fert  journellemenr,  j'aurois  retardé  for» 
travail;  nous  avons  mieux  aimé  lui  &  moi 
qu'il  fe  chargeât  de  la  notice  de  ces  différeni 
o'Jvrages,&:il  ne  la  donnera  qu'à  la  fin  de  fou 
travail,  pour  y  comprendre  les  ouvrages  qui 
pourront  encore  paroître  ,  avant  qu'il  ait 
terminé  le  fien  ,  &  que  la  notice  foit  auffi 
complecte  qu'il  nous  aura  été  poflible. 


INTRODUCTION. 


PAR 


M.    OLIVIER. 


I  j  A  partie  de  l'Hiftoire  Nature'Ie  ,  qui  a 
pocr  objet  la  connoilfance  des  infectes  ,  a 
été  nommce  Entomologie  ,  de  deux  mots 
grecs,  dont  l'un  frnpa» ,  qui  figivfie  infecte, 
&  l'autre  v-y-f,  d.fcouis.  Le  nom  <\  infecte 
vient  des  mots  latins  /ic7«s ,  interfeclus  ,  qui 
fignifient  coupé ,  diviie ,  parce  que  le  corps 
de  prefque  tous  ces  petits  an:maux  ,  eft  corn- 
pofé  deplulîeurs  anneaux  qui  lemb!ent  former 
autant  de  fe&ions.  Les  caractères  que  nous  re- 
gardons les  plus  propres  à  cMlinguer  les  in- 
fectes de  tous  les  autres  animaux  ,  font: 

i°.  Une  liqueur  froide ,  blanchâtre,  au  lieu 
de  fang. 

Ce  caraâire  n'appartient  qu'aux  infectes  St  aux 
vers. 

z°.  Point  d'os ,  mais  une  peau  dure  ,  écail- 
leufe  ,  pour  l'artache  des  mufcles. 
Tous  les  infectes  &  quelques  vers. 
3°.  Des  yeux. 

Ce  caraâire  commun  aux  animaux  des  Jix 
premières  clajfes  ,  exclut  prefque  tous  les  vers. 

4°.  Des  antennes ,  efpèces  de  cornes  plus 
ou  moins  longues ,  articulées,  mobiles,  placées 
au-devant  de  la  tète. 

Ceci  n'appartient  qu'aux  infectes.  Nous  éta 
bliffons  cependant  une  divifion  dans  ta  claffe  des 
aptères  ,  qui  en  manque  ;  mais  ces  parties  font 
remplacées  par  des  antînnules  ,  qui  en  tiennent 
lieu,  &  que  prefque  tous  les  Naturalisas  avoient 
regardé  comme  des  antennes. 

5°.  De  petites  ouvert  ir;s  latérales,  nommées 
fiigmates ,  qui  font  les  organes  extérieurs  de 
la  refpiration. 
Les  infimes  feuls. 

6°.  Six  pattes  articulées  ou  un  plus  gran.^ 
nombre. 

Ce  caractère  exclut  tous  les  autres  animaux. 
*j°.  Le  corps,  compofé  d'anneaux  ou   de 
fegmens. 

Les   infectes  &  quelques  vers. 
8°.  La  méramorphofe   ou  le  changement 
de  forme. 

Hiftoin  Naturelle,  Infectes.  Tome  I. 


Tous  les  infectes  allés. 
9°.   La  mue,  ou  changement  de  peau. 
Tous  les  infectes  &  quelques  reptiles. 
i  o°.  Enfin  ,  les  mandibules  <Sc  les  mâchoires , 
placées  tranfverfalement  dans  les  epèces  qui 
en  font  pourvues. 

On  diftingue  dans  l'infeCte  quatre  parties 
principales  ,  qui  font  ,  la  tête,  le  tronc ,  l'ab- 
domen &  les  membres. 

i°.  La  tête  pr:fque  toujours  diftincte  .quel- 
quefois anachéeau  tronc  par  un  filet  mince,  rare- 
ment confondue  avec  lui,  comprend  la  bouche, 
les  yeux,  les  antsnn.s,  le  fronr  &  le  vertex. 
On  compte  dix  parties  principales  dans  la 
bo.iche  des  differens  infectes.  La  lèvre  fupé- 
rieure  ,  labium  fuperius  ;   la  lèvre  inférieure  , 
labium  inferius  ;  les  mandibules,  mandibulœ  ; 
les  mâchoires  ,  maxiVœ  ;  les  gaietés  ,  galeœ  ; 
les  antennules  ,palpi;\a  langue  ,  lingua;  le  bec , 
roflrum;\e  fuçoir  ,  hauflellun ;  &  la  trompe, 
probofeis.    i°.    La   livre    fupérieute    eft    une 
pièce   membraneufe   ou   coriace  ,  mince   & 
mobile  ,  placée  à  la  partie  la  plus  anté  ieure 
de  la  tête  ,  au-defïus    de   la  bouche,  i".  La 
livre  inférieure  termine  la  bouche  en  defïbus, 
6v  donne  naifTance  auxsntennules  poftérieures. 
3°.   Les  mandibules  ,  défignées  dans    prefque 
tous  les  Auteurs  fous  le  nom  de  mâchoires , 
font    deux  grandes  pièces   coriaces  &   très- 
dures  ,   qui  fe  meuvent  latéralement  ,  qu'on 
diftingue  bien  dans  la  plupart  des  infeétes  ,  &: 
qui  fervent  à  tous  à  faifir  &  à  déchirer  leurs  ali- 
mens.  40.  Les  mâchoires  font  placées  au-defTous 
Jes  mandibules  qui  le;  cachent  en  tout  ou  en 
paire  -,  elles  fontfouvent  membraneufes ,  quel- 
quefois coriaces,  mais  toujours  d'une 'confif- 
rance  beaucoup  moins  folide  q^:e  les  mandi- 
bules :  elles  font  prefque  toujours  ciliées  in- 
térieurement ,  &  terminées  en  pointe   a:guc. 
50.    Les    gaietés   font    deux    pxces    larges  , 
plates  ,  membraneufes ,   placées    à   la  partie 
externe    des    mâchoires  des  oroprhères  ,  & 
I  qui  cachent  prcfqu'entièrement  la  bouche  de. 

A 


INTRODUCTION 


ces  infectes.  6°.  Les  antmnuks  ou  barbillons , 
au  nombre  ds  deux  ,  de  quatre  ou  de  fix , 
reiTemblent  à  de  petites  antennes  :  elles  font 
compofées  de  plufieuis  articles ,  Se  font  atta 
chées ,  les  unes  à*  la  bafe  externe  des  ma 
choires ,  Se  les  autres  à  la  lèvre  intérieure. 
7°.  La  langue  ,  Fabricius  a  donné  le  nom 
de  langue  fpirale  ,  lingua  fpiralis  ,  a  la 
trompe  des*  lépidoptères.  E.le  eft  compolée 
de  deux  pièces ,  qui ,  par  leur  réunion.,  forment 
une  efpèce  de  cylindre  creux  ,  pour  i'n.roduc- 
tion  du  fuc  mielleux  donc  fe  nourrit  le  pa- 
pillon. 8°.  Le  bec  forme  la  bouche  des 
infectes  hémiptères  :  il  reîTemble  à  une 
gaîne  dans  laquelle  lont  renfermée;  deux  ou 
trois  foies  ,j'etœ ,  que  l'infecte  introduit  dans  le 
corps  des  animaux  oudansle  ti(Tu  des  plantes 
qui  lui  fervent  de  nourriture.  90.  Ltfuçoir 
eu:  compofé  d'un  ou  de  pluiîeuts  filets 
minces,  déliés,  libres  ou  renfermés  dans  la 
trompe  des  diptères.  i°.  La  trompe  eft  la  pièce 
qui  forme  la  bouche  des  diptères  ;  el'.e  eft  ré- 
rraâuble  ,  d'une  feule  pièce ,  Se  terminée  fou- 
vent  parunedivifion  qui  reptéfente  deux  lèvres. 
Il  faut  obferver  que  toutes  ces  farcies  ne  ie 
Trouvent  jamais  réunies  dans  la  bouche  du 
même  infecle.   Voy.  BOUCHE. 

Les  yeux  :  prefque  tous  les  infectes  n'ont 
que  deux  yeux  placés  à  la  partie  antérieure 
Se  latérale  de  là  tète  ;  mais  quelques-uns  en 
ont  jufqu'à  huit  (  les  araignées)  :  d'autres  pa- 
roiflent  n'en  avoir  qu'un  feul  (  les  monocles  . 
Ces  yeux  font  lilTes  dans  les  araignées  ;  ils  font 
taillés  à  facettes ,  Se  ils  forment  un  très-joli 
réfeau  dans  prefque  tous  les  autres  infectes. 
Us  font  nuds ,  convexes ,  immobiles ,  Se  re- 
couverts d'une  fubftance  dure,  cornée  ,luifante 
&  tranfpatcmte.  Ils  font  portes  fur  une  efpèce 
de  pédicule  dans  prefque  tous  les  cruftacés. 
L'infecte  peut ,  par  ce  moyen,  les  mouvoir 
à  volonté  ,  les  porter  à  droite ,  à  gauche,  en 
avant,  en  arrière,  en  un  mot,  dans  tous  les 
fens.  Outre  les  yeux  dont  nous  venons  de 
parler ,  on  diftingue  trè;-bien ,  avec  une  (impie 
loupe  ,  dans  la  plupart  des  infectes',  tels  que 
les  hémiptères,  les  diptères,  Sec.  ,  deux  ou 
rrois  points  luilans  Se  convexes ,  placés  à  la 
partie  fupérieure  de  la  tête  ,  qui  repréfe.iten 
des  efpèces  de  petits  yeux,  nommés,  parla 
plupart  des  NaturaMes  ,  petits  yeux  itffes.  Il 
paroît  cependant  encore  douteux  que  ces 
points  biillans  foient  de  véritables  yeux. 


Les  antennes ,  au  nombre  de  deux  ,  Se  rare- 
ment ds  quatre  ,  font  des  efpèces  de  cornes 
mobiles ,  articulées ,  plus  ou  moins  longues, 
diverfemenc  figurées  ,  qui  partent  de  la  partie 
antérieure  de  la  tête.  Ces  pièces  manquant  en- 
tièrement dans  rous  les  infectes  de  h  famille 
des  ara-gnées  ;  mais  elles  lont  remplacées 
par  les  deux  grandes  antennules  dont  ils 
iont  pourvus.  Nous  ignorons  encore  le  véri- 
table ulage  des  antennes  :  il  paroît  probable 
qu'elles  leur'  fervent  à  tâter  les  corps  qui  pour- 
roientfe  trouver  au  devant  d'eux  &  leur  nuire. 

Le  front  eft  la  partie  la  plus  antérieure  de  la 
tête,  cV:  celle  qui  occupe  l'efpace  qui  fe  trouve  .*■ 
enre  les  yeux  &  la  bouche.  Cette  partie  a 
reçu,  dans  les  featabées^,  le  nom  de^ypeus, 
chaperon ,  feulement  à  caufe  de  fa  forme  ; 
on  fçait  que  dans  ces  infectes  cette  pièce  s'a- 
vance fur  la  bouche  ,  déborde  fouvent  de  tous 
les  côtés ,  &  forme  une  efpèce  de  chapeau 
ou  de  cafque.  Dans  les  autres  infectes  ,  Fabri- 
cius défigne  par  ce  mot ,  la  partie  qui  termine 
le  front  Se  qui  fe  trouve  au  dellus  de  la  bouche. 
Il  ne  faut  cependant"  pas  confondre  le  clypeus 
ou  chaperon  ,  avec  la  lèvre  fupérieure  ,  puif- 
que  l'un  eft  fixe  Se  fait  partie  de  la  tête  de 
l'infecte,  tandis  que  la  lèvre  fupérieure  eft  une 
pièce  mobile  &  plus  avancée. 

Fabricius  a  donné  le  nom  de  gala  à  la  partie 
qui  fe  trouve  fous  la  bouche  des  infectes , 
entre  celle  ci  &  le  col ,  Se  qui  eft  oppofée 
au  fronr.  Il  a  nommé  fiemma  ou  vertex ,  la 
partie  la  plus  fupérieure  de  la  tête,  l'endroit 
où  fe  trouvent  ordinairement  placés  les  petits- 
yeux  lilTes. 

i°.  Le  tronc  comprend  le  corcelet,  la  poi- 
trine ,  !e  fternum  5c  l'éculTcn. 

On  a  donné  plus  particulièrement  le  nom 
de  corcelet  à  la  partie  fupérieure  du  tronc  ,  celle 
qui  fe  trouve  entre  la  tête  Se  la  bafe  drs  aîles. 
Cette  pièce,  qu'il  ne  faut  pa;  confondre  en- 
detta is  avec  !a  poitrine  ,  dont  elle  eft  très- 
liftincte  ,  donne  naiiîancc  aux  deux  premières 
partes ,  dans  prefque  tous   les  inftetes. 

La  partie  du  tronc  ,  qui  donne  naifTance 
aux  quatre  pattes  pofterieures,  &  qui  fc  t.ouve 
placée  entre  la  partie  inférieure  du  corctlet 
8c  le  ventre,  a  pris  le  -nom  de  poitrine  ;  elle 
a  un  peu  plus  de  confiftance  que  le  ventre  , 
Se  elle  eft  munie  latéralement  de  petites  ou- 
vertures en  forme  de  boutonnières,  nommées 


A    L'HISTOIRE    NATURELLE. 


ffigmatcs ,  qui  font  le<  organes  extérieurs  de 
Ja  refp, ration  des  inecLs. 

On  déftgne  ,  fous  le  nom  de  flernum  ,  la 
partie  du  milieu  de  la  poirrine  ,  celle  qui  le 
trouve  entre  les  qu.-tre  pattes  poftérieures. 
C  tre  pièce  eft  quelquefois  terminée  en  arrière 
en  une  pointe  plus  ou  moins  longue  Se  aigue  , 
(les  ditiques),  Se  en  devant  en  une  pointe 
moufle  allez  avancée  (  la  plupart  des  cétoines, 
des  bupreftes  ). 

La  figure  Se  la  pofition  de  Vécu  fort  varient 
b;aucoup.  Il  eft  placé  à  la  partie  poftérieure 
du  corcelet,  à  la  baie  interne  des  élyeres  ou 
des  aîlfs.  On  le  diftingue  facilement  dans 
prefque  tous  les  coléoptères  :  c'eft  cette  petite 
pièce  triangulaire  qui  le  rrouve  derrière  le  cor- 
celet,  entre  les  dejx  élytres.  L'écitlTon  eft 
quelquefois  11  grand  dans  les  punaifes  ,  qu'il 
cache  entièrem  nt  les  aîles  Si.  qu'il  recouvre 
ton  le.ir  ventre.  On  a  donné  aufti  le  nom 
d'écuflon  à  la  partie  poftérieure  du  corcelet 
des  hyménoptères,  des  diptères,  &c. 

3°.  L'abdomen,  qui  vient  immédiatement 
après  la  poitrine ,  &  qui  le  trouve  fouvent 
caché  fous  les  aîles  des  infectes  ,  eft  com- 
pote d'anneaux  ou  de  fegmsns  dont  le  nom- 
bre varie.  On  voit,  de  chaque  côté  de  ces 
fegmens ,  une  petite  ouveitme  nommée  ftig- 
mate ,  Si  que  nojs  avons  dép  dit  fe  trouver 
aux  parties  latéra'es  de  la  poitrine  On  dé- 
figne  quelquefois  la  partie  inférieure  de  l'ab- 
domen fous  le  nom  de  ventre,  Si  la  partie 
fupérieure  fous  celui  de  dos.  On  y  remar- 
que ï'anus ,  qui  eft  cette  ouverture  placée  or- 
dinairement à  ia  partie  pollérieure  ,  qui  donne 
ilTue  aux  excrémens ,  &  qui  renferme ,  dans 
prefque  tous ,  les  parties  de  la  génération. L'ab 
domen  eft  fouvent  terminé  par  des  filets ,  en 
forme  de  queue ,  compofée  de  plufieurs  piè- 
ces égales  ,  filiformes  ,  t  les  ichneumons  ) , 
d'une  pièce  longue  ,  articulée  Si  terminée  par 
un  aiguillon  très-fort  (  les  feorpions  ),  d'une  ou 
plufieurs  appendices  (  la  raphidie,  le  myrmé- 
léon  ) ,  d'un  aiguillon  rétractible  &  caché  dans 
l'abdomen  t  les  guêpes  ).  Cette  queue  ou  ap 
pendice  n'eft  pr:fque  jamais  coram  ne  aux 
deux  fexes.  Il  paroît  que  le  fert  tantôt  à  la 
femelle  de  tarière  pour  percer  le  bois  ,  le 
corps  des  animaux  ,  Si  y  dépofer  fes  œufs; 
tantôt  au  mâle  de  pince ,  pour  acrocher  fa 
femelle ,  Si  faciliter  leur  accouplement ,  tan:ôt 


A  l'un  Se  à  i'autre  d'arme ,  pour  attaquer  Se 
le  défendre. 

4°.  On  divife  les  membres  en  pattes  &:  en 
aîles. 

Tous  les  infectes  parfaits  ont  des  pattes 
compofées  de  plufîems  pièces  articulées.  Pref- 
que tous  en  ont  fix  ;  quelques  uns  cependant 
en  ont  un  plus  grand  nombre;  mais  ceux- 
ci  font  privés  d'aîles ,  ils  ne  fubiiTènt  point 
de  transforqption  ,  ils  femblent  s'éloigner  des 
vrais  infectes ,  Se  former  un  paflage  entre  cette- 
clalfe  &  celle  des  vers.  Les  principales  pièces 
que  l'on  remarque  aux  pattes  des  infectes,  font 
la  hanche ,  la  cuijfe ,  la  jambe  Se  le  tarfe.  La 
hanche  eft  la  pièce  qui  unit  la  patte  au  corps  , 
elle  eft  ordinairement  très  courte ,  mais  tou- 
jours affezdi dinde.  La  cuiffe  forme  la  leconde 
Se  principale  pièce.  Elle  eft  renflée  dans  quel- 
ques' efpèces- ,  Se  renferme  des  mufcles  aflez 
forts  pour  faire  exécuter  un  faut  très  confidé- 
rable  à  la  plupart  de  ces  petits  animaux.  La 
pièce  qui  fuit  eft  nommée  jambe  :  fa  forme 
eft  ordinairement  cylindrique  :  el  e  eft  fouvent 
armée  de  poils  roides,  de  piquans  ou  de  den- 
telures fortes  &  aiguës.  Dans  les  araignées  , 
la  jambe  Se  la  cuiffe  font  jointes  l'une  à  l'au- 
tre par  une  petite  pièce  intermédiaire  à  laquelle 
on  a  donné  le  nom  de  genou.  Les  pièces  qui 
le  trouvent  après  la  jambe  portent  le  nom  de 
tarfe.  On  y  voit  un  ,  deux  ,  trois  ,  quatre  , 
cinq  divifions  ou  articles ,  &  jamais  un  nom- 
bre plus  confidérable.  Ce  nombre  d'articles 
ne  variant  jamais  Se  fe  trouvant  conftamment 
le  même  dans  tous  les  coléoptères  de  la  mê- 
me famille  ,  fournit  un  très-bon  caractère  pour 
la  divifion  de  cette  claffe  ,  la  plus  nombreufe 
de  toutes,  en  ordres  ou  fections.  Le  dernier 
article  des  tatfes  eft  armé  de  deux  ou  de  quatre 
crochets  recourbés ,  minces  Si  très-forts.  Indé- 
pendamment de  ces  crochets ,  on  apperçoit 
encore  fous  les  tarfes  de  ia  plupart ,  des  ef- 
pèces  de  poils  courts  Se  très-ferrés ,  que  M. 
GeofFroi  a  comparés  a  de  petites  brodes  ou 
pelottes  fpongieufes ,  qui  foutiennent  l'infecte, 
Se  le  font  cramponer  fur  les  corps  les  plus 
liftes  &  les  plus  polis.  Dans  prefque  tous  les 
inle<£les  qui  n'ont  que  fix  pattes ,  les  deux 
antérieures  ont  leur  attache  à  la  partie  infé- 
rieure du  corcelet ,  Se  les  quatre  poftérieures 
à  la  poitrine. 

Les  ailes  font  attachées  à  la  partie  pofté- 
rieure &  latérale  du  corcelet ,  Se  font  au  nom- 
A   i 


INTRODUCTION 


bre  de  deux  ou  de  quatre.  Elles  font  mem- 
braneufes  8c  parfemées  de  veines  qui  forment 
quelquefois  un  joli  réfeau  :  les  fupérieures  font 
ou  lîmplemeut  membraneufes ,  ou  plus  ou 
moins  coriaces  :  on  leur  a  donné  le  nom 
d'élytre  ,  tMrfil»  ,  qui  fignifie  étui  ,  lorf 
qu'elles  ont  de  la  conlîftance  ,  qu'elles  ne  fer- 
vent point  à  l'infecte  à  voler;  &  qu'elles  font 
l'office  de  véritables  étuis.  Les  élytres  font 
dures  &  coriaces,  dans  les  colé<|ptèies  ;  eller 
•font  prefq  ie  membraneufes  dans  les  orthop 
tc.es;  à  moitié  coriaces  &  à  moitié  membra- 
neufes dans  les  punaifes  ;  femblables  aux  véri 
tab'es  aîles.dans  les  pucerons  &c  quelques  ciga- 
les. Indépendament  des  aîles  &  des  élytres , 
on  remarque  encore  dans  la  clafle  des  dip- 
tères les  cueillerons  &  les  balanciers,  les  cueil- 
lerons font  deux  pièces  convexes  d'un  côté , 
concaves  de  l'autre,  en  forme  de  petites  écail- 
les ou  de  cuiller ,  qui  fe  trouvent  un  peu  au- 
deflbus  de  l'origine  des  aîles,  tin  de  chaque 
côté.  Ces  pièces  manquent  dans  quelques  ef 
pèces.  Les  balanciers  haltères  font  de  petits 
filets  mobiles  très-minces  ,  plus  ou  moins 
alongés ,  &  terminés  par  une  efpèce  de  bou- 
ton arrondi  ;  ils  font  placés  fous  les  cueille- 
rons, dans  les  efpèces  qui  en  font  pourvues, 
ou  fe  trouvent  à  nud ,  dans  celles  qui  n'ont 
point  de  cueilleron. 

On  remarque  à  la  partie  poftérieure  de  la 
poitrine  des  fcorpions ,  deux  pièces ,  une  de 
chaque  côté  ,  que  leur  forme  a  fait  nommer 
peignes  ,  pectines  ,  &  qui  ont  effectivement  une 
rangée  de  dents  difpofées  à-peu-près  comme 
celle  d'un  peigne.  Le  nombre  de  ces  dents 
étant  différent  dans  les  différentes  efpèces , 
Linné ,  Fabricius  ,  &  plufieurs  autres  natura- 
liftes  ont  tiré  de  ces  parties  le  caractère  dif- 
tinttif  de  ces  infectes.     . 

L'accouplement  ou  le  concours  du  mâle  & 
de  la  femelle ,  eft  auffi  néceliaire  aux  infectes 
qu'aux  auties  animaux  pour  leur  reproduction. 
On  ne  croit  plus  aux  générations  fpontanées 
depuis  les  expériences  de  Rhedi ,  de  Valifnieri, 
deLeuvenhoek,  de  Swammerdam,  de  Réau- 
mur ,  &  de  tant  d'au-tres  célèbres  naturaliftes. 
On  ne  connoît  parmi  prefque  tous  les  infectes, 
que  des  mâles  £<  des  femelles  -,  mais  parmi 
quelques-uns  qui  vivent  en  fociété ,  tels  que 
les  abeilles ,  les  fourmis  ,  les  mutilles  ,  les  ther- 
mes ,  &c.  il  y  a  non  feulement  des  mâles  &c 
des  femelles  ,  mais  encore   des  mulets ,  c'eft- 


à-dire  des  individus  qui  ne  jouifTent  d'aucun 
fexe,  qui  ne  peuvent  pas  fe  reproduire  &  s'ac- 
coupler ,  &c  qui  prennent  cependant  le  plus 
grand  fo'n  des  œufs  &  des  petits.  Il  n'y  a 
point  d'hermaphrodites  parmi  les  infectes  ;  les 
parties  mâles  ck  les  parties  femelles ,  propres 
à  la  génération ,  font  toujours  fur  des  indivi- 
dus différens. 

La  prodgieufe  fécondité  des  infectes  éton- 
neroit  fans  doure  ,  fi  nous  ne  confiderions  en 
même  tems  qu'ils  fervent  de  nourriture  à  la 
plupart  des  oifeaux ,  à  plufieurs  autres  ani- 
maux ,  &  qu'ils  fe  détruifent  même  les  uns 
les  autres.  La  nature  attentive  aux  befoins 
de  tous  les  êtres  organifés  ,  femble  avoir  ré- 
pandu avec  profufion  fur  le  globe,  les  efpè- 
ces les  plus  foibles ,  celles  qui  doivent  fervir 
à  la  nourriture  d  un  plus  grand  nombre  d'ani- 
maux ;  tandis  qu'elle  a  été  plus  avare  des 
grandes  efpèces ,  &  de  celles  iurtout  qui  font 
les  plus  deftru&ives. 

Les  parties  qui  conftituent  le  fexe  des  in- 
fectes ,  font  ordinairement  fîmples  ,  p'acées 
au  bout  de  l'abdomen,  &c  cachées  dans  J'ou- 
verture  nommée  anus,  qui  donne  aulli  iffue 
aux  excrémens.  Il  eft  aifé  de  s'affurer  du  fexe 
d'un  infecte;  il  faut  pour  cela  lui  preifer  le 
ventre  afTez  pour  faira  fortir  ces  parties  ;  on 
reconnoîtra  facilement  celles  du  mâle ,  aux 
crochets  qui  les  accompagnent ,  &  celles  de 
la  femelle  à  une  efpèce  de  tarière  qui  les  ter- 
mine. Tous  les  infectes  n'ont  pas  Jes  parties 
de  la  génération  placées  à  l'extrémité  de  leurs 
ventres.  Les  araignées  mâles  les  ont  doubles, 
&c  elles  les  portent  à  la  dernière  pièce  de-,  an- 
tennules  :  elles  font  fîmples  dans  la  femelle 
&  placées  vers  l'origine  de  leur  ventre.  Les 
crabes,  les  écréviffes,  c\'c.  tant  mâles  que  fe- 
melles ,  ont  a'Jiî!  ces  parties  doubles ,  les  fe- 
melles les  ont  à  la  bafe  de  la  troifième  paire 
de  pattes  ,  Se  les  mâles  à  la  bafe  des  pofté- 
rieures.  Elles  font  fîmples  dans  les  libellules, 
6t  placées  à  l'origine  du  ventre  dans  le  mâle, 
&c  à  l'extrémité  dans  la  femelle.  Les  infectes 
ne  vivent  ordinairement  que  quelques  mois 
dans  leur  dernier  état ,  &  fouvent  ils  n'exif- 
tent  que  quelques  jours ,  &c  même  quelques 
heures.  Immédiatement  après  l'accouplement, 
la  plûcart  des  mâles  périment;  la  femelle  ne 
furvit  que  pour  dépofer  fes  oeufs  ,  après  quoi 
elle  périt  à  fon  tour.  Mais  comme  la  propa- 
gation des  efpèces  eft  le  but  de  la  nature ,  les 


A   L'HISTOIRE   NATURE  LIE. 


S 


infectes  qui ,  nés  à  la  fin  de  l'été  ,  n'ont  pas 
eu  le  teins  de  s'accoupler  ,  partent  l'hiver  en- 
fermés dans  des  nous,  fous  i'écorce  des  ar 
bres ,  ou  même  dans  la  terre  :  ils  n'en  fortent 
qu'au  printems  fuivant  pour  fatisfaire  au  vœu 
de  la  nature  &c  périr  enfuite. 

Tous  les  infectes  font  ovipares.  Le  cloporte 
&  l'afelle  paroiffent  cependant  ovipares,  parce 
que  les  petits  forcent  vivans  des  œufs  que  la 
mère  avoir  pondus  précédemment ,  &c  qui  fe 
irouvoient  r;n-Sermés  dans  une  efpèce  de  poche 
ou  fac  qu'elle  porre  fous  fon  ventre,  comme 
on  peut  s'en  afTurer  en  ouvrant  le  corps  des 
fèm:lles  lorfqu'on  apperçoit  qu'il  eft  très-gros 
&  très-renflé.  Ainfi  le  cloporte  &  l'afelle  font 
véritablement  ovipares  ,  &  ils  différent  peu  à 
cet  égard  des  autres  cruftacès  qui  n'abandon 
nentpas  leurs  œufs,  mais  les  emportent  avec  eux 
jufquà  ce  que  les  petits  en  foient  for.is.  Reau- 
mur  &  Bonnet  ont  obfervé  queles  pucerons 
mettoient  au  monde  des  petits  vivans  dans  une 
faifon  de  l'année  ,  tandis  qu'ils  pondoient  des 
œufsdans  une  autre.  Leurs  obfervarions  ont  été 
plus  loin  ;  ils  ont  vu  que  ces  petits  animaux 
pouvoient  fe  reproduire  fans  qu'ils  eufïent  be- 
foin  de  s'accoupler  chaque  fois:  un  feul  accou- 
plement pouvant  fervir  à  plufîeurs  générations. 
Quoiqu'il  ne  foit  pas  permis  de  douter  des 
obfervations  de  ces  illuftres  auteurs  ,  avant 
d'avoir  obfervé  le  contraire,  ce  fait  eft  fi  ex- 
traordinaire Se  fi  peu  vsaifemblable  ,  qu'il 
femble  qu'il  auroit  éré  néceffaire  que  d'autres 
naturalifles  euffent  fait  la  même  obfervation 
pour  l'admertie.  Rhedi  a  avancé  que  le  fcor- 
pion  étoit  vivipare  ;  un  autre  a  cru  que  les 
dents  des  peignes  que  ces  infectes  portent  au- 
defTous  de  leurs  corps ,  étoient  autant  de 
mamelons  deftinés  à  l'allaitement  des  petits. 

Dès  que  les  femelles  des  infectes  font  fé 
condées ,  elles  cherchent  à  dépofer  leurs  œufs 
dans  un  endroit  convenable  ,  où  les  petits  en 
naiflant  puilfent  trouver  la  nourriture  dont  ils 
auront  befoin.  Les  papillons,  les  phalènes,  &c. 
placent  leurs  œufs  fur  la  plante  qui  doit  fervir 
d'aliment  aux  chenilles.  Les  libellules  retour- 
nent aux  eaux  boiubeufes  qu'elles  avoienr 
abandonnées  depuis  quelque  rems.  On  con- 
noîc  les  foins  que  prennenc  les  abeilles  pour 
leurs  petits.  Les  fphex  &  les  ichneumons  en- 
foncent leurs  aiguilons  dans  le  corps  des  che- 
nilles &  des  larves  de  plufîeurs  coléoptères 
pour  y  dépofer  leurs  œufs.  La  plupart  des 


coléoptères  percent  le  bois  le  plus  dur  ;  d'au- 
tres touillent  la  terre  pour  les  placer  dans  la 
racine  des  plantes.  L'ordre  liiit  avec  opiniâ- 
treté le  bœuf,  le  mouton  ,  le  renne  ,  le  che- 
val ,  pour  dépofer  les  liens  dani  le  cuir ,  dans 
les  nafeaux,  dans  les  inteftins  de  ces  animaux. 
Les  araignéesles  enveloppent  d'un  tiflîifoyeux, 
les  placent  à  portée  ds  leurs  roiles ,  ou  les 
emportent  avec  elles.  Les  œufs  des  cruftacès 
font  attachés  les  uns  aux  autres  en  forme  de 
grappe  de  raifîn  ,  entre  les  feuillets  membra- 
neux qui  fe  trouvent  fous  la  queue  de  ces 
infectes. 

Tous  les  infectes  pourvus  d'aîles  fe  mon- 
trent fous  plufîeurs  formes  différentes  jufqu'à 
ce  qu'ils  parviennent  enfin  à  leur  dernier  état, 
qui  eft  celui  d'infecte  parfair.  (Imago  ,  lab.  ) 
On  a  donné  le  nom  de  métamorphofe  à  ces 
différentes  transformations.  Les  différents  états 
par  lefquels  paffentles  infectes,  font,  i°.  ce- 
lui d'œuf;  2°.  celui  de  larve;  30  celui  ds 
nymphe;  40.  enfin  celui  d'infecte  parfair. 

iP.  L'œuf,  ovum.  Nous  croyons  tous  les 
infectes  ovipares.  Quoique  Reaumur  fembie 
avoir  obfervé  le  contraire  dans  les  pucerons 
qui  font  des  œufs  en  printems  &  des  petits 
vivans  en  automne.  Si  l'obfervation  de  ce  cé- 
lèbre naturalifte  eft  exacte ,  il  peut  arriver 
que  l'œuf  relie  dans  le  corps  delà  mère  juf- 
qu'à ce  que  le  puceron  en  forte  vivant ,  ainfi 
qu'on  l'apperçoit  aux  cloportes  dont  les  pe- 
tits fortent  vivants  des  œufs  renfermés  dans 
e  fac  que  ces  infectes  portent  fous  leur  ventre. 
Les  œufs  des  infectes ,  ainfi  que  ceux  de  tous 
les  animaux  dont  le  fang  eft  fioid  ,  n'ont  pas 
befoin  d'incubation  pour  éc'orre  :  la  chaleur 
feule  de  l'atmofphère  en  fait  fortir  les  petits 
dans  le  tems  qui  leur  eft  le  plus  convenable. 
Ainfi  ,  fi  quelques-uns  portent  leurs  œufs  avec 
eux ,  c'eft  moins  pour  faciliter  leur  dévelop- 
pement que  po;ir  en  prendre  plus  de  foin  ,  & 
afin  qu'ils  ne  foient  pas  expofés  à  la  voracité 
des  autres  animaux.  La  forme  des  œufs  des 
infectes  varie  dans  les  différentes  efpèces-,  ils- 
iont  globuleux,  ovales,  allongés,  linéaires,, 
liffes  ou  velus,  hériflés  de  poils ,  &c.  lis  font 
tous  compofés  de  deux  fubftances ,  l'une  in- 
terne ,  liquide ,  à-peu-près  femblable  à  celle- 
ci  es  autres  animaux  ,  l'autre  externe  ,  letvant 
d'enveloppe  ,  &c  formant  une  efpece  de  tuni- 
que molle,  membraneufe  ,  élaftique,  quelque- 
lois  dure  5c  folide.  Mais  indépendamment  de. 


INTRODUCTION 


cette  tunique ,  la  plupart  de  ces  œufs  font 
«couverts  ou  entourés  d'autres  parties  qui 
les  défendent,  foie  des  injures  du  tems  ,  foit 
desoifeauxou  des  autres  animaux  qui  les  déttui- 
roient.  Les  uns  font  cachés  tous  des  efpèces 
de  poils  terrés  que  linfecte  portoit  au  boat 
du  ventre  &  qu'il  a  détaches  dans  le  tems 
de  la  ponte.  La  phalène  {igia: ,  Geoff.  bombix 
difpar ,  Fab.  La  phalène  à  cul  fauve ,  bombix 
ckryforrkœa.  La  phalène  du  faille  les  p;ace  fous 
une  matière  blanchâtre.  Les  abeilles  bourdons 
les  cachent  dans  des  alvéoles  qu'elles  ont  fer 
mé  de  toute  part.  Les  cinips  les  d=pofent 
dans  une  galle  formée  par  1  exTavafation  des 
fucs  de  la  pianre  que  l'in'ecte  a  piquée.  Quel- 
ques-uns font  portés  au  bout  de  très-longs 
poils  :  d'aurres  font  cachés  dar.s  des  feuilles 
roulées  :  d'autres  fous  une  matière  gluante,  &c. 
iS.  La  larve,  larva;  c'elt  le  fécond  état 
des  infectes ,  celui  par  lequel  ils  peflent  au 
lortir  de  l'œuf.  La  forme  de  ces  larves  varie 
beaucoup;  on  leur  a  donné  le  nom  de  ver, 
vermis  ,  de  larve ,  larva  ,  qui  (ignifie  mafque  , 
celui  de  chenille,  eruca,  confacré  feulement 
à  la  larve  des  lépidoptères  :  on  a  donné  en- 
fin celui  de  faulle  chenille  à  la  larve  des  ten- 
trèdesou  mouches  à-feie.  Parmi  ces  larves,  les 
unes  ont  iix  pattes  ou  un  nombre  plus  con 
fîdérable  ;  mais  il  n'y  a  que  les  fix  partes  qui 
répondent  à  cellfs  que  doit  avoir  l'infecte  par- 
fait ,  qui  foient  articulées ,  dures  &  écailleufes  ; 
les  autres  font  molles,  &  fans  articulations; 
la  plupart  n'en  ont  point,  6c  relTembient  par- 
faitement à  des  vers.  Quelques  unes  ont  des 
antennes:  le  plus  grand  nombre  en  manque. Lès 
unes  ont  des  mâchoires  plus  ou  moins  fortes 
fuivant  la  nourriture  dont  elles  font  ufage  ; 
quelques  autres  n'ont  que  des  elpèces  defuçoirs. 
Prefque  toutes  font  fans  yeux  ,  quoiqu'on 
apperçoive  la  place  qu'ils  occuperont  dans 
l'infecte  parfait.  Ces  yeux  exiftent,  mai;  ils 
font  cachés  fous  une  double  enveloppe  ,  celle 
de  larve  ,  &  celle  de  nymphe.  C'eft  (ous  la 
forme  de  larve  que  l'infecte  prend  tout  fon 
Sccroiffement  :  autlî ,  celle-ci  eft-elle  ordinaire 
ment  très  vorace  ,  &  elle  grollît  d'autant  plus 
promorement  &  paiTe  d'autant  plutôt  à  l'état 
de  nvmphe  ,  que  fa  nourriture  eft  plus  abon- 
dante. Mais,  avant  d'y  parvenir,  avant  de 
fubir  fa  premiète  transformation  ,  elle  quitte 
&  change  plusieurs  fois  de  peau.  On  a  donné 
U  nom  de  mue  à  cette  opération  qui  eft  fou- 


vent  fatale  à  l'infecte.  La  mue  eft  toujours 
une  efpèce  de  maladie  :  la  larve  s'y  prépare 
par  une  abftinence  totale ,  5c  non  feulement 
ede  ne  mange  pas,  mais  elle  refte  prefqu'im- 
mobile,  fes  couleurs  deviennent  pâles  &  li- 
vides ,  elle  paroît  malade  -,  elle  doit  l'être 
en  effet  puilque  fouvent  elle  y  périt.  Quel- 
ques jours  après  fa  dernière  mue  ,  parvenue 
enfin  à  tout  fon  acctoiilement ,  la  larve  lubie 
une  transtormation  &  paife  à  l'état  de  nymphe. 
*  ?.  On  a  donne  le  nom  de  nymphe,  chryfa- 
lide  ,  fève  ,  aurelie  ,  pupa  ,  ckryfalis  ,  aurelia, 
au  troilîème  état  par  lequel  patient  les  infec- 
tes. Leur  forme  varie  autant  dans  celui-ci  que 
dans  le  fécond.  Toutes  les  larves  font  douées 
d'un  mouvement  progrellif  ;  toutes  prennent 
des  alimens  ,  tandis  que  prefque  toutes  les 
nymphes,  cachées  dans  une  coque  de  foie, 
ou  dans  quelqu  autre  matière ,  ne  prennent 
aucun  aliment ,  reftent  immobiles ,  &  paroif- 
fent  dans  un  érat  de  mort.  On  ne  prendroit 
même  plus  la  plupart  d'el'es  pour  des  êtres 
organifés.  On  a  divifé  ces  nymphes  en  quatre 
efpèces  différentes ,  relativement  à  la  forme 
qu'elles  prennent.  La  première  efpèce  de  nvm- 
phe eft  celle  des  lérjinootcres  '  rr.ttamorphofis 
obtecta  Faèricius  ) ,  elle  reffembie  peu  à  un  ani- 
mal vivant;  on  ne  diftingue  prefque  pas  les 
parties  que  l'infecte  parfait  doit  avoir  ;  leur 
peau  eft  dure ,  prefque  coriace  ;  elles  ne  fe 
meuvent  pas ,  mais  h  on  les  touche  fortement , 
elles  s'agitent  &  font  un  léger  mouvement 
que  leur  permettent  les  anneaux  de  leur  ventre. 
Ces  nymphes  porrent  plus  ordinairement  1« 
nom  de  chryfalides.  Les  anciens  le  r  ont  auffi 
donné  celui  à  aurelie  ,  parce  que  la  plupart 
font  comme  dorées.  Les  chryfalides  des  pa- 
pillons font  nues  &  attachées  à  quelque  mur 
ou  au  tronc  de  quelque  arbre  par  un  fil  qui 
paffe  autour  de  leur  corps  comme  une  efpèce 
de  ceinture  ;  ou  elles  font  Amplement  fufpen- 
dues  par  le  moyen  de  quelques  fils  qui  fi- 
xent la  partie  poftérieure  de  leurs  corps.  La 
plupart  des  phalènes  filent  une  coque  de  foie 
d'un  tiffu  plus  ou  moins  ferré  ,  &  s'y  enfer- 
ment. Quelques  autres  entrent  dans  la  terre , 
y  forment  une  efpèce  de  logement  dont  les 
parois  font  confolidés  par  le  moyen  de  quel- 
ques fils.  (  l.ts  fphinx.  )  Les  larves  de  la  pre- 
mière efpèce  de  nymphes ,  connues  fous  le 
nom  de  chenille ,  n'ont  point  d'antennes  , 
leur  bouche  eft  armée  de  fortes  mâchoires  qui 


A  L  HISTOIRE  NATURELLE. 


difparoliTent  dans  la  nymphe  Si  dans  l'infecte 
parfait-,  elles  n'y  voient  point,  leurs  yeux  cachés 
fous  la  double  enveloppe  de  larve  Se  de  nym- 
phe ,  ne  lauroient  l^ur  fervir.  Elles  ont"  de 
P'-'is  dix  jufq;:'à  feize  pattes ,  dont  les  (ix  pre- 
mières feulement  répondent  à  ce.lcs  qu'aura 
1  infecte  parfait. 

La  féconde  efpèce  de  nymphe  (  métamor 
pholis  coarclata,  Fab.  )  eft  ceUe  des  diptères. 
Lile  refTemble  à  un  oeuf  ou  à  une  efpcce 
de  coque  ;  elle  eft  entièrement  privée  de  mou- 
vement; on  n'apperçoit  aucune  partee  de  fon 
corps,  mais  fi  on  en  ève  avec  précaution  la 
peau  dure  &:  folide  qui  la  couvre  ,  on  trouve 
au-deiTous  !a  véritable  nymphe  molle,  blan- 
châtre, ayant  les  parties  du  corps  que  doit 
avoir  l'inllcte  parfait,  légèrement  delfinées. 
Mais  la  principale  différence  qui  fe  trouve 
entre  cette  elpèce  de  nymphe  &  les  autres, 
c'eft  que  la  larve  ne  quitte  point  fa  peau  lorf 
qu'elle  paffe  à  l\rat  de  nymphe  ;  c'eft  la  peau 
même  de  la  larve  ofui,  en  fe  diirciflànr,  forme 
la  coque  dans  laquelle  eft  renfermée  la  nym- 
phe. Lorfque  1  infecte  veut  en  fortir ,  il  ouvre 
à  la  partie  fupérieure  de  cette  coque,  une 
efpèce  de  porte  faite  en  forme  de  calotte,  qui 
fouvent  fe  div.:e  en  deux  parties.  La  larve  de 
cette  efpèce  de  nymphe  eft  fans  antennes , 
fans  yeux  fk  fans  pattes,  Si  reffemble  à  un 
ver  prefque  toujours  mou,  blanchâtre,  lent 
à  fe  mouvoir,  &  qui  vit  dans  les  charognes, 
dans  les  fruits ,  &  fouvent  dans  les  racines 
des  plantes. 

Dans  Ja  troificme  efpèce  de  nymphe  (mé- 
tamorphofis  incomp!eta,Fa£.  )  on  diftingue 
allez  bien  routes  les  parties  que  doit  avoir 
1  infecte  parfait  :  elles  ne  font  pas  recouvertes 
d'une  peau  dure  Si  coriace ,  comme  dans  la 
première  efpèce,  ni  renfermée  dans  une  co 
que  folide  formée  de  la  peau  même  de  l'ani- 
mal,  comme  dans  la  féconde;  mais,  entou 
rée  d'une  pellicule  très-mince  qui  enveloppe 
les  parties  féparément.  Cette  nymphe  eft  molle 
Si  blanchâtre  ;  elle  ne  prend  aucune  nourri 
ture,  elle  ne  fait  auc:n  mouvement,  ele  re- 
mue feulement  l'abdomen  lorfqu'on  la  touche 
avec  force.  La  larve  a  ordinairement  fix  patres , 
fouvent. très-petites ,  &  difficiles  à  appercevoir. 
La  plupart  onc  des  mâchoires  très- fortes  avec 
lefquelies  elles  rongent  le  bois  le  plus  dur. 
(  Les  coléoptères ,  les  hyménoptères  Si  quelques 
diptères). 


Les  nymphes  des  (oufins  Si  des  tipules 
dont  M.  Géoffroi  a  fait  une  efpèce  particu- 
lière, rentrent  mutuellement  dans  notre  troi- 
fîèms  efpèce  qui  répond  à  la  féconde  de  cet 
illultre  auteur  :  elles  n'en  différent  que  par 
le  mouvement  qu'e  les  peuvent  exécuter,  & 
qui  leur  étoit  niceifa:re  pour  fortir  de  l'eau 
où  vivoit  la  larve.  Elies  ne  prennent  d'ailleurs 
point  de  nourriture. 

La  quatrième  efpcce  de  nymphe  (  métamor- 
phodsfemi  compléta ,  Fab.  )  .Jiftere  beaucoup 
des  précédentes;  elle  eft  pourvue  d'antennes, 
d'yeux  ,  de  pattes  ;  elle  marche ,  elle  exécute 
les  mêmes  mouvemens  ,  les  mêmes  faut; ,  elle 
prend  la  même  nourriture  que  l'infe&e  par- 
fait dont  elle  ne  peut  être  diftinguée  que  par 
le  défaut  d'aîles.  Quelques  unes  même  con- 
fervent  toujours  la  forme  de  nymphe,  Si  dans 
cet  état ,  elles  s'accouplent  &  fe  multiplient , 
comme  on  le  voit  dans  la  plupart  des  fau- 
terelles,  des  criquets,  des  punaifes ,  Sic.  La 
principale  différence  que  préfentent  ces  infec- 
tes dans  leurs  trois  états,  c'eft  que  l'infedte 
paifait  a  des  ailes ,  la  nymphe  n'en  a  prefque 
point;  elle  a  feulement  des  moignons  d'ailes 
plus  ou  moins  grands  ,  fuivant  qu'elle  eft 
plus  ou  moins  avancée.  La  larve  enfin  n'en 
a  point  du  tout. 

Tous  les  infectes  aptères ,  excepté  la  puce  , 
ne  fubiifent  point  de  transformation  (méta- 
morphohs^  compléta,  Fab.)  L'infecte  eft  au 
foitir  de  l'œuf  tel  qu'il  fera  toute  fa  vie,  il 
grolfit ,  mais  fans  jamais  changer  de  forme  ; 
cependant,  à  mefure  que  fon  corps  prend  de 
l'accroillement,  &  fe  développe  ,  il  mue  ,  il 
change  plufîeurs  fois  de  peau,  à -peu  près 
comme  les  chenilles  Si  les  autres  larves.  Nous 
regrettons  qu'on  n'aîr  pas  des  obfervations 
affez  fuivies  fur  ces  infecîes  :  il  feroit  très- 
intérelTant  de  s'afïlirer  s'ils  ne  quittent*:  chan- 
gent de  peau  que  dans  les  premiers  tems  de 
leur  vje,  s'ils  ne  travaillentà  fe  reproduire  que 
lorfqu 'ils  ont  fubi  leur  dernière  mue  ,  Si  enfin 
fi  ceux  qui  furvivent  à  Jeur  accouplement 
changent  enfuite  de  peau,  aiiifi  que  plufîeurs 
naturajiftes  l'ont  avancé.  Car  fi  effectivement 
les  infectes  altères  ne  changeoient  de  peau  que 
dans  leur  jeune  âge  ,  s'ils  ne  s'accouploient 
&  ne  pouvoient  fe  reproduire  qu'après  leur 
dernière  mue ,  Si  enfin  s'il  étoit  bien  conftaté 
que  ceux  qui  fe  font  déjà  accouples  ne  chan- 
gent pius  de  peau  ,  quoiqu'ils  vivent  encore 


INTRODUCTION 


Joiiefèms  après,  on  ferait  fans  cloute  fondé 
à  recrar  1er  le  tems  où  ces  infe<5te>  muent 
connu 2  leur  état  de  larve  ,  &  celui  où  ils  s'ac- 
couplent comme  leftr  état  parfait. 

L'efpace  de  tems  que  les  inreétes  reftent 
dans  l'état  de  nymphe,  dépend  beaucoup  de 
la  fa:  fon  dans  laquelle  ils  font  fott's  de  l'œuf 
cV  ont  fubi  leur  première  métamorphofe.  Dix, 
douze  ,  quinze  ou  vingtjoars ,  plus  ou  moins , 
fuivant  les  efpèces ,  fuffitènt  en  été.  Il  faut  tout 
l'hiver,  lorfque  la  larve  n'a  paffé  à  l'état  de  nym- 
phe qu'en  automne.  Quelques-unts  cependant 
ne  fe  montrent  infecte  parfait  qu'au  bout  d'un 
efpace  de  tems  considérable.  Il  y  a  des  lphinx 
qui  reftent  plus  d'un  an  dans  l'état  de  nymphe. 
Toutes  les  nymphes  font  pourvues  de  ftig- 
mates  -,  Si  quoique  la  plupart  paroifTent  être 
dans  un  état  de  mort ,  L'air  doit  leur  être  ab 
folument  néceiïaire,  puifque  fi  on  les  en  prive, 
foie  par  le  moyen  de  la  machine  pneumati- 
que ,  foit  en  mettant  un  peu  d'huile  à  l'ou- 
verture des  ftigmates ,  elles  pétillent  bientôt. 
La  forme  de  ces  ftigmates  eft  quelquefois 
tcès  finguliè.e,  au  lieu  d'être  à  fleur  de  la 
peau  ,  figurés  comme  des  point;  entoncés ,  ou 
formant  des  efpèces  de  boutonnières ,  tels 
qu'on  les  vo't  dans  tous  les  infectes  parfaits, 
ils  font  quelquefois  placés,  dans  la  nymphe  , 
au  bout  de  petites  élévations,  des  efpècesde 
petites  cornes ,  des  cornets ,  ou  autres  for- 
mes ,  ainfi  que  nous  les  ferons  mieux  con- 
noîcre  aux  mo'S  nymphes  Si  fligtnates. 

4°.  Le  quatrième  Si  dernier  état  fous  lequel 
fe  montrent  les  inl'edtes ,  eft  celui  auquel  on 
a  donné  le  nom  d'infeéle  parfait  imago. 

Nous  venons  de  parcourir  rapidement  les 
parties  du  corps  des  infectes  ;  nous  avons  dit 
un  mot  de  leur  génération  &  de  leurs  méta- 
rnorphofes  -,  il  nous  refte  à  parler  de  leur  nour 
riture  en  général. 

Il  n'y  a  point  de  végétal  qui  ne  ferve  de 
no  rriture  à  un  ou  à  plufieurs  infeiftes..Quel- 
ques  uns  ne  fe  nourriilent  que  d'une  feule 
plante  &  de  celles  qui  lui  font  analogues  ; 
quelques  autres  s'accommodent  tort  bien  d'un 
très -grand  nombre  d'efpèces  ,  quoiqu'elles 
foient  d'une  nature  très-différente.  Parmi  les 
infectes  qui  font  le  plus  de  tort  aux  végé 
ta  îx  ,  on  diftingue  les  fautere'les ,  le;  criquets, 
les  chenilles ,  la  larve  des  hannetons ,  d^s  ca- 
pricornes,  des  chryfomeles ,  Sec.  les  unes  Se 
les  autres  font  très  voraces.  On  a  vu  fouvent 


dans  les  provinces  méridionales  delà  France, 
en  Italie  &e  dans  le  Levant ,  des  n.'ées  de 
fauterelles  que  le  vent  emportoit  des  pays 
plus  chauds ,  fe  répandre  dans  ies  champs  , 
dévorer  indiftinébment  tous  les  végétaux  ,  Si 
détruire  en  peu  de  jours ,  l'efpoir  du  culti- 
va'eur.  Les  chenilles  font  fouvent  multipliées 
à  un  point  qu'elles  dépouillent  entièrement 
Lin  aibre  de  fes'feuil!«s  :  privé  pour  lors  d'une 
partie  abfolument  néceftàire  pour  fa  nourri- 
riture  &  l'élaboration  de  fes  fucs  ,  cet  arbre 
biffe  tomber  fes  tru.ts ,  ou  ne  les  donne  que 
d'une  mauvaife  qualité.  Mais  les  fruits  eux- 
mêmes  ne  font  pas  épargnés  ;  plulieurs  tei- 
gnes &  quelques  autres  larves  y  trouvent  leur 
fubhftance  ,  elles  les  rongent ,  hâtent  leur  ma- 
turité, Se  leur  communiquent  un  goût  bien 
moins  agréable  que  celui  qu'ils  auroient  eu 
naturellement.  L'orme  Se  le  faule  font  fou- 
vent attaqués,  par  une  chenille  nommée  cojfus, 
qui  fe  nourrit  de  la  féconde  écorce  Se  du  bois 
même.  Lorfqu'il  y  a  un  *grand  nombre  de 
ces  chenilles  fur  un  arbre  ,  il  eft  bientôt  (îl- 
loné  tout  autour  Si  co.'.vçrt  de  plaies:  il  perd 
une  quantité  confidérable  de  fucs ,  il  s'affoi- 
blit,  il  devient  languiffant ,  Si  il  périt  quel- 

3 ue  tems  après.  Les  larves  des  hannetons  , 
u  profearabé,  le  taupe  grillon  &plufieurs 
autres  efpèces ,  fe  nourriffent  de  la  racine  des 
végétaux.  Les  vrilletes  ,  les  feolites ,  les  ips  , 
les  larves  des  capricornes ,  Sic.  rongent  nos 
meubles ,  endommagent  nos  arbres ,  percent 
le  bois  le  plus  dur ,  -le  réduifent  en  po  iffière 
&  s'en  nourriifent.  Les  fleurs ,  les  fruits,  les 
graines ,  font  rongés  par  les  bruches ,  les  mi- 
labres,  les  charenfons  Se  la  plupart  des  lar- 
ves des  diptères,  i  a  fourmi  eft  peut-être  l'in- 
fefte  le  plus  nuihble  Si  le  plus  deftructeur. 
Tout  indifféremment  lui  fert'  de  nourriture  ; 
tous  les  f  uits ,  toutes  les  graine1; ,  prefque 
toutes  les  parties  des  végétaux,  Si  furtout  les 
fubftances  muciiagineu'es  &:  fucrées  :  elle  s'ac- 
comodede  tout,  elle  enlève  tout ,  6c  l'emporte 
dans  fon  habitation  pour  en  faire  fa  provi - 
lion.  On  fait  à  quel  point  cet  infecte  eft  mul- 
tiplié dans  les  pays  chauds,  Si  combien  il 
eft  difficile  de  s'en  garantir.  Les  thermes  ou 
fourmis  b!an;hes  font  le  fléau  des  deux  In- 
des par  les  dégâts  qu'ils  font  -,  ils  entrent  dans 
les  maifons ,  ravagent  &  détruifent  tout  ;  pro- 
vifions  ,  habits ,  uftenfiles  ,  meubles ,  le  bois 
I  même  le  plus  dur,  rien,  en  un  mot,  n'eft 

épargné 


A  V  HISTOIRE 

(Épargné    que    les    métaux    &  les   pierres. 

Il  n'eft  peut-être  point  d'animal  qui  ne  (oit 
attaqué  par  quelques  inlectes.  Les  poux  ,  les 
puces  ,  les  mutes  ,  les  cirons  s'introduilent 
fous  les  poils  &  les  plumes  des  quadrupèdes 
&  des  oillaux  ,  &  en  fucent  le  fang.  L'efpèce 
de  puce  connue  en  Amérique  fous  le  nom 
de  tique,  va  fe  nicher  fous  la  peau  des  hom- 
mes fa'es ,  malpropres  ,  ou  qui  marchent  à 
pieds  nuds  dans  les  champs  ;  elle  y  groffit 
pro  iigieufement ,  s'y  multiplie  à  l'infini ,  y 
ça  -île  i'ne  légère  démangeaifon  à  laquelle  on 
fero  t  peu  d'attention  fi  on  ne  favoit  que  la 
cachexie  &  la  mort  feroient  les  terribles  fui- 
tes de.  la  négligence  qu'on  mettroit  à  fe  dé- 
livrer de  ce  dangereux  ennemi.  Nous  ne  di- 
rons rien  de  la  punaife  des  lits,  cet  infecte  fi 
dégoûtant  par  fon  odeur  ,  fi  incommode  par 
fon  aiguillon  ,  &  qui  fait  fe  multiplier  malgré 
les  (oins  que  nous  prenons  pour  le  détruire. 
Les  poifTons  &  les  cétacés  ont  auffi  leurs 
poux  :  les  afelles  de  mer ,  connues  dans  quel- 
ques villes  maritimes  fous  le  nom  depives, 
s'attachent  fortement  aux  corps  des  poiffons , 
y  font  de  larges  plaies  &  le  font  (ouvent 
périr.  Le  poifion  attaqué  par  les  pives  eft 
maigre ,  &  fa  chair  eft  toujours  d'un  mau- 
vais goût.  Tout  le  monde  connoît  les  rufes 
merveilleufes  de  l'araignée  &  de  la  larve  du 
fourmilion. 

On  a  cru  pendant  longtems  que  la  cha:r 
des  animaux  en  s'altérant  produifot  des  vers, 
jufqu'à  ce  que  les  obfervations  de  Rhedi  nous 
aient  appris  que  ces  vers  étoient  la  larve  d'une 
mouche  qui  y  avoir  dépolé  fes  œufs.  Ce  qui 
le  prouve,  c'eft  que  fi  on  enferme  foigneu- 
fement  de  la  chair  dès  que  l'animal  à  qui 
elle  appartient  a  été  tué ,  elle  fe  putréfie  fans 
qu'il  y  ait  jamais  aucun  ver.  On  furprend 
d'ailleurs  fouvent  la  mouche  au  moment 
qu'elle  fait  fa  ponte.  On  peut  obferver  alors 
q  je  ces  œufs  éclofent  au  bout  de  deux  ou 
trois  jours  ,  cV  même  de  quelques  heures  lorf- 
que  la  chaleur  eft  un  peu  forte  ,  que  les  lar- 
ves qui  en  forrent  groffiifent  alTez  prompte- 
ment ,  qu'elles  pafient  à  l'état  de  nymphe  de 
Wfeconde  efpèce,  &  qu'elles  deviennent  en- 
luite  des  mouches  femblables  à  celles  qui 
avoiènt  dépofé  leurs  œufs  fur  cette  chair. 
Les  vers  fauteurs  du  fromage  deviennent  auffi 
de  petites  mouches  au  bout  de  quelques  jours, 
Les  larves  des    dermeftes  ,  des  nicrophores, 

Hifioin  Naturelle ,  Infimes.  Tome.  I. 


NATURELLE.  9 

des  boucliers ,  des  anthrenes,  des  ftaohylins  , 
de  la  plupart  des  mouche*  ,  &c.  vivtntdans 
les  cadavres ,  hâtent  leur  putridiré  &:  les  con- 
fomment  dans  peu  de  tems.  Ces  infectes  font 
attirés  de  toute  part  par  l'odeur  des  viandes 
en  putréfaction.  On  les  voit  de  même  ac- 
courir en  foule  fur  les  fleurs  d'une  efpèce 
d'arum  qui  répand  une  odeur  cadaverefe. 
Les  pelleteries,  les  draperies,  en  un  mot, 
toutes  les  dépouilles  d'animaux  font  dévorées 
par  les  larves  de  ces  infectes ,  &  par  celles 
des  teignes.  Les  naturaliftes  &  les  marchands 
d'objets  d'hifloire  na'ure'lenefavent  q .:e  rop 
combien  il  eft  difficile  de  s'en  garantir.  Les 
boufes  des  vaches  &  les  fientes  des  animaux 
fervent  d'aliment  à  la  plupart  des  larves  des 
coléoptères  &  des  di,  tères.  On  y  trouve  fur- 
tout  des  fearabés  &  des  ftaphylins.  Une  feule 
de  ces  boufes,  dit  M.  Geoffroy,  devient 
une  efpèce  de  tréfor  pour  un  naturalifte  cu- 
rieux. Nous  ne  finirions  pas  fi  nous  voulions 
faire  mention  de  la  nourriture  des  difFérens 
infeétes.  On  trouvera  tous  les  détai's  que 
nous  aurons  cru  néceflaires  à  l'article  de  cha- 
cun d'eux. 

Mais  fi  plufieurs  infectes  nous  font  beau- 
coup de  mal ,  s'ils  dévorent  nos  ulantes  & 
nos  fruits,  s'ils  ravagent  nos  meubles  Se  nos 
habits  ;  nous  en  fommes  bien  dédommagés 
par  les  avantages  que  no.is  retirons  de^la 
plupart  d'entr'eux.  C'eft  un  infecte  qui  nous 
fournit  le  miel ,  cette  liqueur  fi  douce  &  Ci 
agréable  :  c'eft  un  infecte  qui  travaille  pour 
nous  la  foie,  cette  préceufe  matière.-  un  autre 
fournit  la  couleur  la  plus  brillante  ;  un  autre 
donne  à  la  médecine  un  remède  utile  aux 
maladies  les  plus  graves:  quelques-uns  nous 
fervent  d'alimens;  &  fns  parler  de  tant  d'au- 
tres dont  les  ufages  ne  font  pas  moins  con- 
nus ,  nous  devons  efpérer  que  nous  retirerons 
un  jour  de  plus  grands  avantages  des  infectes, 
lorfque  nous  les  connoîtrons  mieux  ,  lorf- 
que  nous  aurons  un  peu  plus  étudié  leurs 
habitudes  ,  &  lorfque  des  expériences  bien 
faites  nous  auront  mieux  fait  connoître  leurs 
vertus  médicinales  &  leurs  propriétés  écono- 
miques. 

La  néceffité  d'une  bonne  méthode  en  hif- 
toire  naturelle,  eft  trop  généra'ement  recon- 
nue aujourd'hui  pour  nous  arrêter  à  en  dif- 
cuter  les  avantages.  Les  infectes,  d'ai  leurs, 
font    fi  nombreux  qu'il  feroit  impofîîbîe  de 

£ 


ÏO 

les  étudier  Si  de  les  connoître ,  fi  on  ne  les 
diftribuoit  en  grandes  mafTes ,  &  li  on  ne 
faifoit  des  divillons  &  des  fubdivifions  qui 
foulaient  la  mémoire  Si  facilitent  la  recherche 
des  efpèces.  La  meilleure  méthode  feroit  fans 
doute  celle  qui  nous  les  préfenteroit  dans  une 
férié  telle  que  tous  les  genres  Si  toutes  les 
efpèces  fe  trouveroient ,  autant  qu'il  eft  pof 
fible  ,  placés  à  la  fuite  les  uns  des  autres ,  Si 
dont  l'enfemble  formeroit  une  chaîne  non  in- 
terrompue :  mais  il  faudroit  pour  cela  con- 
noître toutes  les  efpèces  qui  fe  trouvent  répan 
dues  fur  le  globe ,  connoiffance  que  nous 
fommes  bien  loin  d'avoir ,  Si  à  laquelle  nous 
ne  parviendrons  jamais.  Dans  le  tab'eau  mé- 
thodique des  infectes  que  je  vais  préférer , 
j'ai  tâché  de  me  rapprocher,  aurant  que  je  l'ai 
pu  ,  de  cette  férié,  que  je  crois  néceffaire  pour 
faciliter  l'étude  de  ces  petits  animaux.  La  pre- 
mière claife  renferme  les  plus  beaux  infectes  , 
les  plus  parrai's  ,  ceux  qui  ont  quatre  aîles 
égales ,  qui  réunifient  tous  les  caractères  que 
no.;s  aflîgnone  aux  infectes.  Nous  palTons  in- 
fenfibleniint  à  ceux  dont  les  aîles  fupérieures 
ne  peuvent  plus  fervir  à  voler,  Si  qui  font 
fimplement  l'office  d'étuis  :  ceux-ci  nous  con- 
duisent aux  infectes  à  deux  aîles  ,  &c  delà  nous 
parvenons  à  ceux  qui  n'en  ont  point ,  mais 
qui  ont  (îx  pattes ,  ainfi  que  tous  ceux  qui 
ies  précèdent ,  Si  qui  ont  des  antennes  Si  des 
îtigmates.  Ceux  qui  fuivent  ont  un  nombre 
plus  confidérable  de  pattes ,  ils  n'ont  point 
de  ftigmates ,  ils  n'ont  point  d'antennes,  Si 
ils  ne  fubiffent  point  de  métamorphofes  ;  en 
un  mot ,  ils  s'éloignent  beaucoup  des"  autres 
infectes.  Notre  tableau  eft  terminé  par  les  cruf- 
tacès  qui  forment  viliblement  le  paffage  des 
infectes  aux  coquillages  Si  aux  vers.  A  l'imi- 
tation de  MM.  Linné,  Geoffroy,  Degéer , 
SchaefFer ,  Si  de  prefque  tous  les  Auteurs  mé- 
thodiftes  qui  ont  écrit  fur  les  infectes,  nous 
avons  tiré  les  caractères  principaux  de  nos 
clalTes  du  nombre  ,  de  la  forme  Si  de  la 
confiftance  '  des  aîles  Si  de  leurs  étuis  :  les 
parties  de  la  bouche  nous  ont  fourni  un  carac- 
tère fecondaire  très  bon  Si  très  facile  à  failu. 
Nous  avons  tiré  de$  aîles ,  de  la  bouche  & 
des  tarfes  des  caractères  pour  la  fubdivifion 
des  claffes  un  peu  nombieufes.  Pei  jaloux  de 
nous  ouvrir  une  route  nouvelle ,  nous  avons 
préféré  d'applanir  celle  que  ces  illuftres  au- 


INTRODUCTION 


teurs  nous  ont  tracée.  Nous  avons  cherché  à 
profiter  de  leurs  travaux  en  nous  permettant 
cependant  toutes  les  corrections  que  nous 
avons  jugées  néceffaires  pour  faciliter  l'étude 
d'une  des  plus  intéreffantes  parties  de  l'hilcoire 
natuielle.  On  pourra  conlulter  à  l'article  àiU 
le  tab'eau  des  claffes  de  ces  auteurs. 

Nous  aurions  defiré  fuivre  dans  cet  ou- 
vrage le  fyftême  enromologique  de  Fabricius 
fondé  fur  les  parties  de  la  bouche.  Nous  avons 
étudié  ce  fyftême  aufant  qu'il  nous  a  été  pof- 
fible -,  nous  avons  diffequé  la  bouche  de  plus 
de  deux  mille  infectes  ;  nous  avons  vu  avec 
plaifir  que  ce  fyftême,  en  fe  perfectionnant, 
peur  devenir  très  utile  ,  principalement  pour 
î'établifTement  des  genres  \  mais  nous  dou- 
tons qu'on  puiffe  jamais  tirer ,  des  parties  de 
la  bouche  ,  le  caractère  des  claffes ,  avec  plus 
d'avantage  que  des  aîles.  Les  reproches  que 
nous  croyons  être  fondés  à  faire  à  ce  fyftême  , 
c'eft  que  les  parties  de  la  bouche  font  fouvent 
très  difficiles  à  appercevor:  qu'il  eft  fouvent 
impoffibledeles  fépareraffez  pour  les  bien  exa- 
miner-, qu'elles  font  prefqu'entièrement  fem- 
blables  dans  les  infectes  de  différens  genres: 
&  qu'on  trouve  d'ailleurs  des  infectes  très-diffé- 
rens  entr'eux  par  toutes  les  parties  du  corps, 
Si  fpécialement  par  celles  de  la  bouche ,  qui 
cependant  font  rangés ,  par  l'illuftre  auteur  dont 
nous  venons  de  parler,  dans  la  même  claffe; 
tandis  que  d'autres ,  qui  ne  préfentent  prefque 
point  de  différences,  font  placés  dans  des  claffes 
différentes.  Ce  fyftême  auroit  donc  exigé  un 
plus  grand  nombre  de  claffes ,  dont  quelques- 
unes  n'auroient  eu  que  deux  ou  trois  genres , 
tandis  que  d'autres  enauroient  eu  un  nombre 
très-confidérable.  On  ne  voit  pas ,  par  exem- 
ple ,  le  rapport  qu'il  y  a  entre  la  bouche  d'une 
libellule  &  celle  d'une  araignée  :  d'un  monocle 
Si  celle  d'un  ichneumon ,  d'un  œftre  ,  d'un  bi- 
bion  ,  d'une  mouche  ,  Si  celle  d'un  pou,  d'une 
mitte;  cependant  ces  infectes  font  placés  dans  les 
mêmes  claffes.  N'y  a-t-il  pas  d'ailleurs  beau- 
coup de  reflemblance  dans  la  bouche  Si  dans 
toutes  les  parties  du  corps ,  entre  un  hémé- 
robe,  un  fourmilion  &  une  libellule,  un  mo- 
nocle Si  un  crabe ,  un  ïule  Si  un  cloporte  , 
une  araignée  ,  un  feorpion  Si  une  mitte  ?  Se 
malgré  cette  reflemblance  ,  ces  infectes  font 
placés  dans  des  claffes  différentes.  Voyt{ 
Bouche. 


A  V  HISTOIRE  NATURELLE. 


11 


TABLEAU 

De  la  divijîon   méthodique  des  infectes. 

i.  Quatre  ailes  découvertes. 

Quatre  aîles  membraneufes ,  recouvertes    d'une 
.    poullîère  écailleufe. 

I        Bouche.  Trompe  roulée  en  fpirale.  ^   Lépidoptères. 

Papillon,  phalène. 

Quatre  aîles  nues,  membraneufes,  réticulées. 
Bouche  munie  de  mandibules  &c   de  mâchoires. 
Section   I.  Trois  articles  aux  tarfes. 
ORDRE    II.       f  Libellule.  />  Névroptire,. 

S  E  C  T.  II.  Quatre  articles  aux  tarfes 

ù  Rafidie. 
SEC  T.  I II.  Cinq  articles  aux  tarfes. 
Frigane. 

Quatre  aîles  nues,  membraneufes,  veinées,  inégales. 
Bouche  munie  de  mandibules  de  d'une  trompe  , 
ORDRE    III.     f  fouventtrès  courte  imperceptible.  \.  Hyménoptères, 

Section  I.  Bouche  fans  trompe  apparente 

Fourmi. 
SECT.  II.  Bouche  avec  une  trompe. 

Abeille. 


Ordre   IV- 


z.  Deux  ailes  cachées  fous  des  étuis. 

Deux  aîles  croifées  fous  des  étuis  mous ,  à  demi 
membraneux. 
Bouche.  Trompe  aiguë,  recourbée  fous  la  poitrine. 
Section  I.  Elytres  d'égale  confiftance. 

Cigale, 
S  e  c  t.  1 1.  Elytres  moitié  coriaces ,  moitié  mem- 
braneufes. Funaifes. 


Hémiptères. 


B  * 


12 


Ordke    V. 


INTRODUCTION 

Deux  aî'es  pliées  longitudinalement  fous  des  étuis' 
mous .  prefque  membraneux.  I 

Bouche  munie  de  mandibules  &c  de  mâchoires.     | 
Manti ,  fauterelle. 


Orthoptères. 


Ordre   VI. 


Deux  ailes  pliées  traBfverfalement  fous  des  étuis 
durs  &  coriaces. 

Bouche  munie  de  mandibules   &  de   mâchoires. 
Section.  I.    Cinq  articles  aux  tarfes. 

Scarabé. 

SECT.  II.  Cinq  articles  aux  tarfes  des  quatre  pattes 
antérieures ,  &  quatre  aux  deux  poftérieures. 
Ténébrion. 
Se C  T.  1 1 1.  Quatre  articles  aux  tarfes. 

Capricorne. 
S  E  C  T.  I V.  Trois  articles  aux  tarfes. 
Coccinelle. 


Coléoptères. 


Ordre  VII. 


3.  Deux  ailes  découvertes. 

Deux  aîles  nues ,  membraneufes  ,  veinées. 
Deux  balanciers. 

Bouche.  Trompe  droite  ou  coudée ,   rétractable. 
Mouche,  Afile. 


Diptères. 


4.  Point  d'ailes. 

Ç  Point  d'aîles  dans  les  deux  fexes. 

1  Bouche  variable. 

1  Section  I.  Six  pattes. 
I  'Pou. 

Ordre  VIII.  \  Sect.  II.  Huit  pattes. 

J  Araignée. 

I      Sect.  III.  Dix    paites,  ou  un  nombre  plus 

[   confidérable. 

V*  Çrabre ,  Me, 


Aptères. 


A  VH1ST01RE 
1      ORDRE    PREMIER. 

LttiDorriRBS. 

Cette  clafle  renferme  les  infecftes  qui  ont 
quatre  aîles  étendues  ,  membraneufes ,  pref- 
que  égales ,  veinées  ,  mais  couvertes  de  pe- 
tites écailles  ovales  ,  alongées  ,  coniques , 
triangulaires ,  découpées  à  leurs  bords  ,  dif- 
pofées  en  recouvrement  les  unes  à  la  fuite 
des  autres ,  à  peu-près  comme  les  tuiles  qui 
forment  le  toit  d'une  maifon.  Ces  écailles , 
implantées  par  une  efpèce  de  pédicule ,  fe 
détachent  facilement  au  moindre  frottement, 
Se  a'ors  l'aîle  qui  étoit  opaque  Si  diverfement 
colorée  par  le  moyen  de  ces  écailles  ,  refte 
tranfparente  Si  femblable  aux  aîles  membra- 
neufes des  autres  infectes.  Si  on  examine  à 
la  loupe  cette  aîle  privée  de  fes  écailles ,  on 
voit  qu'elle  n'eft  pas  lifte ,  comme  elle  le 
paroît  au  premier  afpeét  ,  mais  que  fes 
deux  furfaces  font  parfemées  de  raies  longi- 
tudinales un  peu  enfoncées ,  qui  font  les 
endroits  auxquels  les  écailles  étoient  atta- 
chées. 

La  bouche  de  ces  infe<ftes  eft  une  efpèce 
de  trompe  nommée  aufli  langue,  lingua  fpi- 
ralis ,  qui  leur  fert  à  pomper  le  fuc  mielleux 
des  fleurs  dont  ils  font  leur  nourriture.  Lorf 
que  l'infede  n'en  fait  pas  ufage  ,  cette  langue 
eft  roulée  en  fpi'ale  Si  placée  entre  deux  an- 
tennules  ou  barbillons  velus  qui  la  cachent 
entièrement.  La  longueur  de  cette  trompe 
varie  beaucoup  ;  elle  eft  très-longue  dans 
quelques  efpèces  Si  principalement  dans  les 
fphinx  ,  dans  d'autres  elle  eft  t  es- courte  ;  elle 
eft  fouvent  imperceptible  dans  les  efpèces  qui 
ne  prennent  point  de  nourriture.  La  ftruclure 
de  cette  trompe  eft  affez  fingulière,  elle  eft 
compofée  de  deux  pièces  ou  lames  convexes 
d'un  côté  ,  Si  concaves  de  l'autre ,  qui ,  en 
fe  réunifiant ,  forment  un  cylindre  creux  pour 
laiffer  pafier  le  nedfar  des  fleurs  dont  fe  nour- 
rifient  les  infeéles  de  cet  ordre.  On  fépare  fa 
cilement  ces  deux  lames  par  le  moyen  d'une 
pointe. 

La  tête  des  lépidoptères  eft  pourvue  de 
deux  antennes  de  longueur  moyenne  d'une 
figure  filiforme,  fétacée  ,  prifmatique  ,  pec- 
tinèe ,  en  maffe ,  &c.  Les  yeux  fonc  grands 
Se  taillés  à  facettes  :  on  diftingue  difficilement, 
à  caufe  des  poils  ,  les  trois  petits  yeux  lifles 


NATURELLE. 


A3 


difpofés  en  triangle  Si  placés  au  forwmet  de 
la  tête.  Le  corcelet  donne  naiflance ,  à  fa  partie 
poftérieure  Si  latérale ,  aux  quatre  aîles  dont 
nous  avons  déjà  parlé.  La  poitrine  Si  la  partis 
inférieure  du  corcelet  donnent  naiflance  à  fix 
pattes  compofées  de  plufieurs  pièces ,  favoff , 
la  hanche ,  la  cuifle ,  la  jambe  Si  le  tarie  : 
celui-ci  eft  toujours  divifé  en  cinq  pièces  donc 
la  dernière  eft  terminée  par  deux  onglets  très- 
petits.  Il  y  a  quelques  papillons  qui  ne  font 
ufage  en  marchant  que  des  quatre  partes  pof- 
térieures ,  quoiqu'ils  en  aient  réellement  fix-, 
ils  tiennent  les  deux  antérieures  collées  contre 
leurs  corps  .•  ce  qui  les  a  fait  nommer  papil- 
lons à  quatre  pattes  ,  papiliones  tetrapi.  La 
poitrine  Si  le  ventre  des  lépidoptères  font 
pourvus  latéralement  de  ftigmates  en  forme 
de  petites  boutonnières.  Les  parties  de  la  gé- 
nération font  placées,  dans  les  deux  fexes,  à  la 
partie  poftérieure  du  ventre. 

Il  faut  obferver  que  quelques  femelles  de 
phalènes  n'ont  point  d'aîles ,  que  quelques 
autres  ont  la  trompe  fi  courte  ,  qu'elle  eft 
très-difficile  à  appercevoir.  Ces  exceptions  ne 
doivent  pas  empêcher  de  les  placer  dans  cette 
clafTe. 

La  larve  des  lépidoptères  eft  connue  fous 
le  nom  de  chenille.  Sa  bouche  eft  armée  de 
fortes  mâchoires ,  par  le  moyen  defquelles  elle 
ronge  les  feuilles ,  les  fleurs  &  les  fruits  des 
plantes  Se  des  arbres,  les  pelleteries,  &c.  On 
apperçoit  à  fa  partie  intérieure ,  par  1©  moyen 
du  microfeope ,  un  petit  trou  auquel  on  a 
donné  le  nom  de  filièn ,  par  lequel  elle  fait 
pafier  le  fil  qui  lui  fert  à  conftruire  fon  loge- 
ment lorfqu'elle  veut  fe  changer  en  chryfa- 
lide.  Le  corps  des  chenilles  eft  alongé  ,  mou, 
charnu  ,  glabre  ou  hériflé  de  poils ,  compofé 
de  douze  ou  treize  anneaux.  Le  nombre  de 
leurs  pattes  varie ,  mais  il  n'excède  jamais 
celui  de  feize.  On  apperçoit  très-diftin&ement 
les  ftigmates  qui  fe  trouvent  fur  chaque  an- 
neau un  de  chaque  côté.  Les  chenilles  en 
groflîflant ,  muent  trois  ou  quatre  fois,  &  par- 
venues à  leur  entier  accroiflement ,  elles  fe 
changent  en  chryfalide  ou  nymphe  de  la  pre- 
mière efpèce. 

ORDRE    IL 

N  ÉVR  OP  T£  RE  S. 

Les  infectes  compris  dans  cette  clafle  oatdes 


u 

carauèies  très  dilntid',  &  qui  les  font  aifé- 
mcnt  reconnoîrre.  Leurs  aîks  ,  au  nombre 
de  quatre,  font  étendues,  membraneufes , 
jamais  recouvertes  par  des  écailles  ,  mais 
toujours  c'aires  &  tranfparentes  quoique  co- 
lorées :  elles  font  chargées  de  nervures  qui 
forment  une  efpèce  de  réfeau.  Ces  aîles  font 
d'une  grandeur  égale  dans  prelque  toutes  les 
elpèces;  les  genres  feuls  de  1  éphémère  8c  de 
la  panorpe  offrent  des  exceptions. 

La  bouche  de  ces  infedes  préfente  quel 
ques  différences  :  el  e  eft  aimée  de  deux  fortes 
man.iibules  8c  de  deux  mâchoires  très-aigues 
dans  les  libellules  qui  font  la  guerre  aux  au- 
tres infedes  ;  tandis  que  ces  partie»,  font  très- 
petites  &  pre'que  imperceptibles  dans  les  éphé 
mères  qui  ne  pr  nnent  auc. ne  nourriture  ,  qui 
ne  pafïent  à  leur  dernier  état  que  pour  s'ac- 
coupler ,  fe  reproduire  8c  périr.  Les  anren- 
nules  des  libellules  font  très-courtes,  tandis 
qu'elles  font  alTez  longues  dans  le  myrme- 
léon. 

La  tête  des  nevroptères  eft  pourvue  de 
deux  antennes  diverfement  figurées  ;  elles  font 
très-courtes  &  fubulées  dans  les  libellules  , 
les  éphémères  ;  allez  longues  8c  fétacées ,  dans 
les  friganes-,  longues,  filiformes  8c  terminées 
en  mafle ,  dans  l'alcalaphe  ,  &c.  Outre  les 
deux  grands  yeux  à  facettes ,  on  voit  encore 
fur  e  vertex ,  trois  petits  yeux  lhTes  ,  difpofés 
en  triangle.  La  partie  inférieure  du  corcelet 
&  la  poitrine  donnent  naiflance  à  fix  pattes 
compofées  de  la  hanche  ,  de  la  cuilTe ,  de  la 
jambe  8c  du  tarfe  divifé  en  trois ,  quatre  ou 
cinq  pièces  :  quoique  cette  clalTe  ne  foit  pas 
très-nombreufe ,  cette  différence  du  nombre 
de  pièces  des  tarfes  nous  a  fervi ,  à  l'imita- 
tion de  M.  Geoffroy ,  à  divifer  ces  infedes 
en  trois  fedions.  Le  ventre  des  nevroptères 
eft  très-alongé,  compote  de  plufieurs  anneaux 
diftinds ,  &  terminé  par  deux  où  trois  foies 
en  forme  de  queue  dans  l'éphémère ,  &  par 
des  elpèces  de  crochets  dans  les  mâles  des 
libellules  &  des  myrméléons. 

Les  larves  de  ces  infedes  font  munies  de 
fix  pattes.  La  plûpait  vivent  dans  l'eau  ,  8c 
n'en  fortent  que  fous  l'état  d'infede  parfait  ; 
les  autres  vivent  dans  les  champs  :  parmi  celles- 
ci  les  unes  habitent  fur  les  arbres  8c  font  la 
guerre  aux  pucerons ,  quelques  autres,  cachées 
dans  le  fable  ,  font  occupées  à  tendre  des 
pièges  aux  fourmis.  Toutes  font  carnacières , 


INTRODUCTION 


8c  vivent  uniquement  d'autres  infedes.  Leur 
métamorphole  n'eft  pas  la  même  dans  toutes 
les  efpèces.  Quelques  nymphes  fe  rapprochent 
de  la  première  efpèce,  &  les  autres  de  la  trol- 
hème. 

ORDRE    III. 

Hyménoptères. 

Les  infedes  de  cet  ordre  ont  quatre  aîles 
membraneufes  ,  d'inégale  grandeur  ;  les  deux 
inférieures  font  conftamment  plus  courtes  8c 
plus  petites  que  les  deux  fupérieures  :  les  unes 
&c  les  autres  font  chargées  de  nervures  longi- 
tudinales bien  marquées  ,  8c  de  quelques  unes 
tranfverlales ,  peu  élevées  8c  moins  fenfibles. 
Lorfque  l'infede  fait  ufage  de  fes  aîles ,  il 
les  étend  fur  le  même  plan  ,  l'une  à  côté  de 
l'autre ,  8c  les  unit  fortement  par  le  moyen 
de  plufieurs  petits  crochets  qui  ne  font  vifi- 
bles  qu'au  microfeope  ,  c'eft-à-dire  ,  que  le 
bord  interne  de  l'aile  fupérieure  eft  joint  au 
bord  externe  de  l'inférieure.  Ces  aîles  ne  fe 
féparent  jamais  tant  que  le  vol  dure  ,  &  fem- 
blent  n'en  former  qu'une  feule.  Lorfqu'elles 
font  en  repos  elles  font  placées  parallèlement 
au  corps.  Eiles  ont  toutes  les  quatre  leur  at- 
tache à  la  partie  poftérieure  &  latérale  du  cor- 
celet. 

La  bouche  de  ces  infedes  eft  armée  de 
deux  mandibules,  8c  au  lieu  de  mâchoires, 
a  plupart  ont  une  efpèce  de  trompe  aiTez 
longue ,  par  le  moyen  de  laquelle  ils  fucent 
le  fuc  mielleux  des  fleurs  ou  des  fruits.  Cette 
trompe  eft  courte  8c  imperceptible  dans  les 
autres ,  ce  qui  nous  a  fervi  à  divifer  cet  ordre 
en  deux  fedions ,  dont  l'une  renferme  les 
genres  qui  ne  paroiifent  point  avoir  de  trom- 
pe ,  8c  l'autre  ceux  qui  en  ont  une  très-appa- 
rente. Indépendamment  des  deux  grands  yeux 
à  réfeau  ,  on  voit  encore  à  la  partie  fupérieure 
de  la  tête  ,  trois  petits  yeux  lifTes  difpofés  en 
triangle.  Ces  infedes  ont  fix  pattes  compo- 
fées de  la  hanche  ,  de  la  cuifTe  ,  de  la  jambe 
8c  du  tarfe ,  divifé  ,  dans  toutes  les  efpè- 
ces, en  cinq  pièces  ou  articles.  Les  deux  pattes 
de  devant  font  attachées  à  la  partie  inférieure 
du  corcelet,  8c  les  quatre  poftérieures  à  la 
poitrine.  Le  corps  de  ces  infedes  eft  plus  ou 
moins  alonçé ,  8c  leur  ventre  eft  termine, 
f.irtout  dans  les  femelles,  par  des  filets  plus 
ou  moins  longs,  plus  ou  moins  diftinds, 


A   L'HISTOIRE   NATURELLE, 


'5 


qui  leur  fervent  à  placer  leurs  œufs  dans  le 
corps  des  autres  infectes,  ou  dans  la  tige  des 
plantes  &  des  arbres.  Quelques  uns  ont  un 
aiguillon  très- fort  8c  très  pointu  quelles  tien- 
nent caché  dans  le  ventre  8c  dont  elles  fe  fer- 
vent au  befoin. 

Il  y  a  parmi  la  plupart  de  ces  infectes , 
outre  les  mâles  8c  les  femelles ,  des  individus 
qui  ne  jouiiTent  d'aucun  fexe,  8c  qui  femblent 
feulement  deflinés  au  travail  8c  au  foin  des 
perirs.  Comme  on  le  remarque  dans  les  abeil- 
les, les  fourmis,  &c. 

Les  larves  des  hyménoprèresreflemblent  à 
un  ver  mol ,  blanchâtre  8c  fans  pattes.  Il  faut 
cependant  en  excepter  celles  des  tentrèdes  ou 
mouches  à- feie  ,  que  leur  forme  a  fait  nom- 
mer fauffes  chenilles.  Elles  ne  différent  des 
vraies  chenilles  que  par  le  nombre  de  leurs 
pattes  qui  èft  ordinairement  de  18  à  20  ,  tan- 
dis que  les  pattes  des  chenilles  n'excèdent  ja- 
mais celui  de  feize.  Ces  larves  fe  transfor- 
ment en  nymphes  de  la  troifième  efpèce.  El'es 
s'enferment  dans  une  efpèce  de  coque  légère 
qu'elles  filent  elles  mêmes. 

Il  faut  obferver  qu'on  rencontre  fouvent 
des  infectes  de  cet  ordre  qui  n'ont  point  d'aî- 
les ,  8c  qui  n'en  obtiennent  jamais  ,  comme 
par  exemple,  les  fourmis,  les  mutilles,  8cc. 
Mais  cette  exception  ne  porte  que  fur  les  in- 
dividus qui  n'ont  pont  de  fexe*  (  les  mulets  ). 
Les  mâles  &  les  femelles  en  font  toujours 
pourvus. 

ORDRE    IV. 

Hé  miîtires. 

Nous  voici  parvenus  aux  infectes  dont  les 
deux  aîles  fupérieures  ne  fervent  plus  pour 
le  vol  8c  ne  fonr  plus  que  des  efpèces  d  étuis 
nommés  élvtres ,  fous  lefquels  les  véritables 
aîles  de  l'infecte  fe  trouvent  cachées:  cepen 
dant  au  premier  afpect ,  on  prendroit  la  cigale 
pour  un  infecte  à  quatre  aîles  ,  puifque  les 
deux  étuis  en  ont  l'apparence  :  auflî  ces  in- 
fectes font- ils  le  paflage  des  infectes  à  quatre 
aîles  nues',  à  ceux  qui  n'en  ont  que  deux  re- 
couvertes par  des  étuis.  Nous  divifons  cet 
ordre  en  deux  fections ,  la  première  comprend 
les  infectes  dont  les  élytres  &  les  aîles  font 
toutes  de  la  même  confiftance ,  8c  forment 
une  efpèce  de  toit  à  deux  égoûts.  Nous  avons 


placé  dans  la  féconde  ceux  dont  les  élytre" 
font  moitié  coriaces ,  moitié  membraneufes , 
9C  pofees  l'une  fur  l'autre  fur  un  plan  hori- 
iontal.  On  voit  par  ce  que  nous  venons  de 
dire  que  les  élytres  des  hémiptères  différent 
un  peu  les  unes  des  autre-.  Dans  les  punaifes, 
par  exemple,  une  parie  decesi-mis  eft  dure 
&  coriace ,  &  reffemble  aux  étuis  des  co- 
léoptères -,  l'autre  partie  eft  membraneufe  & 
(emb'able  à  l'aîle.  Dans  les  grandes  cigales  , 
les  pucerons ,  8cc.  ils  fonr  membraneux  ,  fou- 
vent  clairs  8c  tranfparents  ;  ils  ont  un  peu 
plus  de  confiftance  dans  les  tettigones ,  les 
membracU  ,  &c.  Quoique  ces  élytres  aient 
quelqaeiois  une  apparence  d' aîles,  l'infecte  ns 
s'en  1ère  cependant  point  pour  voler  ;  il  les 
ouvre  feulement  8c  les  porte  étendues  pour  ne 
pas  gêner  le  jeu  des  véritables  aîles ,  &  pour 
faciliter  Ion  vol. 

In  caractère  plus  facile  à  faifir  8c  qui  n'ap- 
partient qu'aux  infectes  de  cet  ordre  ,  eft  tiré 
de  la  torme  de  la  bouche  qui  eft  une  efpèce 
de  bec  recourbé  fous  la  poitrine ,  &  qui  fert 
de  gaine  à  trois  foies  très  minces  ,  rrès  dé- 
liées ,  par  le  moyen  desquelles  ces  infectes 
fucent  les  alimens  dont  ils  fe  nourriffent , 
en  les  introduifant  dans  les  corps  des  ani- 
maux vivans ,  ou  dans  le    tiffu  des  plantes. 

Le  corps  des  hémiptères  eft  en  général  un 
peu  plus  renflé  que  celui  des  trois  ordres  pré- 
cédents. La  tête  eft  munie  de  deux  antennes 
très-courtes  8c  à  peine  apparentes  dans  la  nèpe, 
la  corife ,  la  ciga'e.  Elles  font  aflez  longues 
dans  les  punaifes.  Outre  les  deux  grands  yeux 
à  réleau  ,  on  voit  à  la  partie  fupérieure  de  la 
tête,|de  quelques  genres  feulement,  deux  ou 
trois  petits  yeux  lifTe*.  Le  corcelet  de  ces 
infectes  eft  rres  grand  dans  quelques  efpèces  , 
tandis  qu'il  eft  très-petit  dans  d'autres  ;  lorf- 
que  le  cote el et  eft  court,  l'écuffon  eft  grand 
Se  il  occupe  alors  route  la  partie  fupérieure 
de  la  poitrine.  Celui  des  membracis  ex  des 
punaifes  eft  quelquefois  fi  grand  8c  (i  dilaté 
qu'il  couvte  prefque  rout  le  corps ,  &  qu'il 
cache  les  aîles  8c  les  élytres.  Les  patres  font 
au  nombre  de  fix  -,  les  deux  antérieures  pren- 
nent naiflance  à  la  partie  inférieure  du  cor- 
celet, 8c  les  quatre  poftérieures  à  la  poitrine: 
elles  font  compofées  de  la  hanche ,  de  la  c-diTe, 
de  la  jambe  &  du  tarfe ,  dont  le  nombre  des 
articles  eft  depuis  un  jufqu'à  trois. 

La  latve  de  ces  infectes  eft  pourvue  d'an- 


jS 


I  JV  T  R  O  D  U  CT  10  N 


tennes,  d'yeux,  d'une  bouche  femblable  à  celle 
ai  l'infecte  parfait ,  de  hx  pattes ,  Sec.  edes  ne 
différent  de  l'infecte  panait  que  pat  le  défaut 
d'aîies.  E'ies  fe  changent  en  nymphes  de  la 
quatrième  efpèce. 

Il  faut  obferver  que  quelques  efpèces,  telles 
que  la  punaife  des  lits ,  la  punaife  aptère,  Sec. 
reftent  toujours  dans  l'état  de  nymphe  ,  n'ob- 
tenant jamais  des  aies  Si  cependant  pouvant 
fe  reproduire.  Parmi  les  kermès  Se  1rs  co- 
chenilles ,  les  femelles  n'obtiennent  jamais  des 
aîles ,  les  mâles  feuls  en  font  pourvus. 

ORDRE     V. 

Orthoptères. 

Le  Chevalier  Linné  avoit  placé  les  infec- 
tes qui  forment  cet  ordre  parmi  les  hémip- 
tères. M.  Geoffroy  en  a  fait  une  divifion  des 
coléoptères  ,  il  les  diftingue  feulement  des 
autres  par  leurs  étuis  mous  Se  prefque  mem- 
braneux. Ces  infectes  femblent  tenir  le  milieu 
entre  ces  deux  claiies  ;  mais  il  eft  évident  qu'ils 
n'appartiennent  ni  à  l'une  ni  à  l'autre  ,  Si  qu'ils 
doivent  en  former  une  particulière.  Voxi  les 
princi-a!es  différences  qae  préfentent  les  aîles 
&  les  éiytres.  Les  aîles  des  hémiptères  ne  font 
point  pliées ,  mais  étendues  dans  toute  leut 
largeur ,  quoique  cachées  fous  les  éiytres.  Cel- 
les des  coléoptères  iont  pliées  tranfverfalement , 
c'eft  -à  dire  ,  repliées  fur  elles-mêmes,  tandis 
que  celles  des  orthoptères  font  pliées  longi- 
tudinalement,  à  peu -près  comme  un  évantai!. 
L'aîle  eft  fouvent  entièrement  cachée  fous 
lelvtre  ;  mais ,  lorfqu'ellela  dépaffe,  elle  prend 
à  "fon  bord  extérieur  ,  la  confiftance  de 
l'élytre.  Ce  bord  en  fait  alors  la  fonction 
&  tout  le  refte  de  l'élytre  vient  fe  plier  au- 
deiïb  js  -,  ce  qui  n'arrive  jamais  dans  les  deux 
autres  claffes.  Indépendamment  du  caractère 
tiré  de  l'aîle  ,  les  éiytres  préfentent  encore 
des  différences  remarquables;  celles  des  co- 
léoptères font  dures  &c  coriaces ,  elles  fe  joi- 
gnent Tune  à  l'autre  par  une  future  droite  : 
les  éiytres  des  orthoptères  font  molles ,  pref- 
que  membraneufes ,  &:  forment  à  leur  bord 
interne  une  ligne  courbe  qui  les  empêche  de 
s'unir  enfemb'e  par  leur  future. 

La  bouche  de  ces  infectes  eft  bien  diffé- 
rante de  celles  des  hémiptères.  Elle  eft  munie  de 
deux  fortes  mandibules ,  de  deux  mâchoires, 


d'une  lèvre  fupérieure  Si  de  quatre  antennules. 
Fabricius  a  établi  une  claffe  particuliè  e  de 
ces  infectes  fous  le  nom  de  ulonata ,  d'après 
un  caractère  que  lui  a  préfenté  a  bourhe  qui 
confifte  dans  une  petite  piè.e  membraneufe 
qu'il  nomme  galta,  placée  à  la  par:ie  extérieure 
des  mâchoires ,  entre  celies-ci  Si  les  antennu- 
les antérieures. 

Ces  infectes  ont  deux  antennes  fétacées,  fi- 
liformes ,  enfiformes ,  Sic.  deux  grands  yeux 
à  rélèau  Si  trois  petits  yeux  liffes.  Le  cor- 
celet  eft  aller  gi  and  ;  il  eft  prolongé ,  Se  couvre 
une  partie  du  corps  dans  quelques  criquets. 
On  ne  voit  point  d'écuffon  proprement  dit. 
L'abdomen  eft  alongé  ,  compofé  de  plufieurs 
anneaux,  &  pourvu,  de  chaque  côté,de  ftigma- 
tes.  Il  eft  terminé,  dans  les  femelles  des  faute- 
relles  ,  par  une  efpèce  de  queue  dont  eîles  fe 
fervent  pour  dépofer  leurs  œufs  dans  la  terre. 

Les  pattes  font  au  nombre  de  fix.  Les  deux 
antérieures  prennent  naifîànce  à  la  partie  in- 
térieure du  corcelet ,  Se  les  quatre  autres  par- 
tent de  la  poitrine.  Elles  font  compofées  de 
la  hanche ,  de  la  cuiffe ,  de  la  jambe  Se  du 
tarfe ,  divifé  en  trois ,  quatre  ou  cinq  pièces 
terminées  par  deux  onglets.  Les  deux  pattes 
antérieures  des  mantes  ont  une  pièce  de  plus 
qui  fe  trouve  immédiatement  après  la  jambe. 
Cette  pièce  eft  armée  ,  à  là  patrie  interne , 
de  plufieurs  dentelures,  Se  eft  terminée  par  un 
onglet  long,  très  fort  Se  très-pointu,  à  côté 
duquel  le  tarfe  prend  naiffance.  Les  pattes 
poftérieures  des  criquets,  des  fautere'les ,  Sic. 
font  renflées  Se  leur  fervent  à  exécuter  des 
fauts  très-confidérables. 

Les  larves  ne  différent  de  l'infecte  parfait 
que  par  le  défaut  d'aîies.  Elles  fe  changent 
en  nymphe  de  la  quatrième  efpèce. 

Il  faut  obferver  que  plufieurs  infectes  de 
cet  ordre  reftent  toujours  dans  l'état  de  nym- 
phe ,  Se  n'obtiennent  jamais  entièrement  leurs 
aîles  Se  leurs  éiytres ,  Se  cependant  ces  nym- 
phes s'accouplent  Se  fe  reproduifent. 

ORDRE    VI. 

Ç o l Ê o  r ii r  es . 

Les  infectes  qui  compofent  cet  ordre  ont 
deux  aîles  cachées  fous  des  éiytres  dures  Si. 
coriaces  ,  convexes  au-dehors ,  concaves  au- 
dedan.s  Se  unies  l'une  a  l'autre  par  une  ligne 

droite 


A  L'HISTOIRE   NATURELLE. 


droite  nommée  future.  Au  deftbus  de  ces 
élytres ,  il  y  a  deux  aîles  membraneufes ,  vei- 
nées &  repliées  f.ir  elles  mêmes.  Lorfque 
l'infecte  veut  prendre  fon  vol ,  il  écarte  & 
étend  les  élytres  ,  &  il  déploie  en  même 
tems  les  aîles,  mais  de  manière  que  les  unes 
ne  gênent  pas  le  jeu  des  autres,  fon  vol  fini, 
il  replie  les  aies  &  ferme  les  élytres  La  plu- 
part des  coléoptères  s'élèvent  &c  volent  dif 
licitement;  d'autres,  au  contraire,  volent  avec 
la  plus  grande  légé-.eté;  leur  vol,  quoique 
court,  clt  néanmoins  très  fréquent,  fur  tout 
lorfque  la  chaleur  eft  un  peu  forte. 

La  tête  des  coléoptères  eft  pourvue  de  deux 
antennes  divetfement  figurées    èv  compofée> 
de  dix    ou    onze  articles  afTez  diftincts.    La  I 
bouche  eft  armée  de  deux  fortes  mandibules 
qui  fervent  à  ces  infectas  comme  de    pince 
po  r  faifir  6c  couper  les  alimtns  que  les  deux 
mâchoires,  qui  fe  trouvent  au-defious ,  divi- 
fent  6c  broient  pour  completter  la    maftira- 
tion.  Lafo.me  de  cette  bouche  eft  à-peu  près 
Ja  même  que  celle  des  orthoptères  tk  des  né- 
vroptères.  On  y     oit  aulli  quatre  ou  fix  an 
tennules.  Ces  infectes  ont  deux  grands  yeux 
à  râteau;  mais  ils  manquent  des  petits  yeux 
liftes  dont  la  plupart  Hes  autres  infectes  font 
pourvus.  La  figure  du   corce'et  varie  beau 
coup,  il  eft  lifte  ou  raboteux,  glabre,  velu, 
épineux ,  convexe ,  globuleux  ,  cylindrique  , 
bordé  ,  &c.  Il  donne  naiftance ,  à  la  partie  in- 
férieure ,  aux  deux  pattes  de  devant  ;  fie  il  eft 
terminé  ,  à  fa  partie  poftérieure  6c  fupérieure, 
par  une  pièce  triangulaire  plus  ou  moins  dif- 
rincte  ,  nommée  écujfon  ,  placée  entre  la  bafe 
interne  des  élynes.  La  poitrine  donne  naif- 
fance  aux  quatre  pattes  de  derrière.  Le  ventre 
eft    ordinairement    conique  ,    allez    dur    en 
delTous,  très- mou  en  delTus  à   la  partie  qui 
fe  trouve  cachée  fous  les  élytres ,  compote 
de  fix  ou  fept  anneaux  ,  à  chaque  coté  def- 
quels  il  y  a  un  ftigmate.  Les  tarfes  qui  ter- 
minent les  fix  pa'tes ,  font  compofés  de  trois , 
quatre  ou  cinq  pièces  qui  nous  ont  fervi  à 
divifer ,  à  l'imitation  de  M.  Geoffroy  ,   cet 
ordre  très  nombreux  en  plufieurs  fe&ions. 

La  larve  de;  coléoptères  eft  un  ver.  mou, 
ordinaiaerilent  muni  de  fix  partes  écailleufes , 
d'une  tête  écai.leufe  &  de  mâchojxes  fouvent 
très  fortes.  La  plupart  de  ces  larves  manquent 
d'antennes ,  6c  aucune  n'a  des  yeux  •,  on  voit  fe.i- 
lement  la  place  qu'ils  occuperont  dans  l'infecte 
Jiijloirc  Naturelle,  In/câcs.  Tome  I. 


17 

parfait.  Leur  corps  eft  plus  ou  moins  alongé  6c 
compofé  de  douze  ou  treize  anneaux.  Elles 
fe  changent  en  nymphes  de  la  trentième  efpèce. 

L'a:couplement  de  ces  infectes  eft  tel  que 
le  mâle  eft  prefque  toujours  place  fur  le  dos 
de  fa  femelle. 

Il  faut  obfer-'er  que  quelques  efpèces  de 
coléoptères  n'ont  point  d'ailes  fous  leurs  ély- 
tres :  celles-ci  fe  trouvent  alors  jointes  fie  réu- 
nies par  leur  future ,  tellement  que  l'inlecte 
ne  peut  pas  les  ouvrir. 

ORDRE    VII. 

Diptères. 

Les  infectes  de  cet  ordre  différent  de  tous" 
les  précédents  en  ce  qu'ils  n'ont  que  deux 
aîles  nues,  étendues ,  membraneufes ,  veinées, 
ordinairement  potées  fur  un  plan  horifontal , 
tout  le  long  de  la  partie  fupérieure  de  l'ab- 
domen ,  6c  jamais  cachées  fous  des  étuis.  Mais 
outre  ces  deux  aîles ,  on  remarque  encore 
deux  petites  pièces  mobiles  qui  repréfentent 
un  petit  filet  terminé  par  un  bouton  arrondi, 
placé  un  peu  au-defTous  de  l'origine  des  aîles, 
6c  qui  lemblent  tenir  lieu  de  deux  autres 
aîles.  On  a  donné  à  ces  pièces  le  nom  de 
balancier  ,  parce  qu'on  a  cru  qu'elles  fervoient 
à-peu  près  aux  mêmes  ufages  que  les  balan- 
ciers d-s  danfeurs  de  corde.  Indépendamment 
des  aîles  fie"  des  balanciers,  la  plupart  des  ef- 
pèces font  encore  pourvues  de  deux  autres 
petites  pièces  minces ,  larges  ,  membraneufes, 
laites  en  forme  de  coquille  ou  de  cueiller , 
placées  au-deffus  des  balanciers  qu'elles  cachent 
fouvent  en  toutou  en  partie.  On  leur  a  donné 
le  nom  de  cueilieron  à  caufe  de  leur  forme. 

La  bouche  de  ces  infectes  eft  une  trompe  , 
dont  la  figure  varie  dans  les  différens  genres. 
Elle  forme  fouvent  une  efpèce  de  gaine  , 
creufée  en  goutière  à  fa  partie  fupérieure,  pour 
recevoir  plufieurs  filets  très-déliés ,  nommés 
fuçoirs ,  que  l'infecte  plonge  dans  le  cuir  des 
animaux  ,  ou  dont  il  fe  fert  pour  fucec 
le  miel  des  fl.-urs  fie  les  matières  liquides  &Z 
fucrées.  La  tête  de  ces  infectes  eft  munie  ds 
deJX  antennes  ordinairement  très-courtes  fie 
compofées  de  quelques  articles  peu  diftincts. 
Les  deux  yeux  à  réfeau  font  très  grands,  6c 
ils  occupent ,  dans  !a  plupart ,  la  majeure  par- 
tie de  lia  tête.  Outre  ces  grands  yeux  ,  on 


INTRODUCTION 


voit  encore  deux  ou    trois  petits  yeux  lifïes 
placés  au  fommer  de  la  tête. 

Le  corcclet  eft  très-grand  ,  Si  eft  terminé  , 
dans  prefque  tous  ,  pat  une  efpèce  d'écuftbn. 
La  partie  inférieure  de  ce  corcelet  ,  ou  la 
poitrine ,  à  proprement  parler ,  donne  nailTance 
aux  fix  pattes.  Il  taut  remarquer  que ,  dans  les 
diptères ,  on  n'apperçoit  point  en-delîous  la 
féparation  du  corcelet  d'avec  la  poitrine.  La 
pièce  qui  répond  au  corcelet  des  autres  in 
lectes ,  manque  entièrement  dans  ceux-ci. 

L'abdomen  eft  ordinairement  conique,  plus 
ou  moins  alongé,  rarement  renflé  au  bout 
dans  les  mâles ,  &  formé  de  plufieurs  anneaux 
très  diftincts.  Les  pattes  font  compofeés  de  la 
hanche  ,  de  la  cuilTe  ,  de  la  jambe  &  du  tarie, 
divifé  en  cinq  article  . 

La  larve  de  ces  infectes  eft  un  ver  mou  , 
fans  patres ,  dont  la  tête  n'eft  point  écailleufe, 
mais  auffi  molle  que  le  relie  du  corps.  Leur 
bouche  forme  unfuçoir,armé  quelquefois  d'une 
efpèce  de  dard  ou  de  tarière.  Elles  ont  des 
ftigmates  Si  fe  changent  en  iiymphes  de  la 
féconde  efpèce-,  excepté  cependant  celles  de 
la  tipuls  Si  du  coufin,  que  nous  rangeons 
dans  la  troifième. 

ORDRE    VIII. 

Aptères. 

Nous  avons  rangés  dans  cet  ordre  tous 
les  infectes  dont  les  deux  fexes  n'ont  point 
d'aîles  ,  qui  n'en  obtiennent  jamais ,  &  qui , 
fi  l'on  excepte  la  puce  feule  ,  ne  fubiiTent  point 
demétamorphofe  apparente.  Nous  les  divifons 
en  trois  fections,  qui  pourroient  former  au- 
tant de  clafles ,  fi  ces  infectes  devenoienc  beau- 
coup plus  nombreux.  La  première  comprend 
ceux  qui  ont  fix  pattes  &  deux  antennes.  La 
féconde  ceux  qui  ont  huit  patte»  Si  point 
d'antennes ,  mais  deux  anrennules  allezgrandes, 
quelquefois  teruvnées  en  forme  de  pinces. 
Dans  la  troifième  font  placés  ceux  qui  ont 
huit,  dix  ou  douze  pattes,  ou  un  nombre 
plusconfidérable  ,  &  qui  font  pourvus  de  deux 
ou  de  quatre  antennes.  Ces  derniers  font  dé- 
fignés  plus  particulièrement  fous  le  nom  de 
eruflacés. 

Les  infectes  de  la  première  fection  ont  leur 
covps  compofé  de  plufieurs  anneaux  diftincts  , 
fut  chacun  defquels  on  apperçois-,  de  chaque 


côté ,  un  ftigmate.  Leur  tête  n'eft  point  con- 
fondue avec  le  corcelet  ;  elle  eft  pourvue  de 
deux  antennes.  La  bouche  varie  dans  les  diffé- 
tens  genres.  Quelques  uns  ont  des  mâchoires 
affez  foibles  ,  les  autres  n'ont  qu'une  efpèce 
de  trompe.  Leur  accouplement  n'a  rien  de  re- 
marquable. Les  parties  de  la  génération  font 
limpies  dans  les  deux  fexes ,  Si  placées  à  la 
partie  poftérieure  de  leur  corps.  Ils  ne  fu- 
bifTent  point  de  transformations  -,  ils  changent 
feulement  plufieurs  fois  de  peau  avant  d'avoir 
pris  toutleur  accroilTement.  La  puce  cependant 
fubit  une  métamorphofe  complette.  Sa  larve 
eft  un  petit  ver  alongé,  cylindrique  ,  fans 
pattes ,  dont  la  tête  écailleufe  eft  pourvue  de 
deux  antennes.  Elle  file  une  coque  légère  ôC 
fe  change  en  nymphe  de  la  troifième  efpèce. 

Les  infectes  de'a  féconde  fection  n'ont  point 
d'antennes;  mais  ces  pièces  font  remplacées 
par  deux  anrennules  longues ,  articulées  &  in- 
férées à  la  partie  latérale  des  mâchoires.  Ces 
antennules  font  figurées  en  forme  de  pinces 
dans  le  feorpion  :  elles  font  fimples  ,  filiformes , 
Si  elles  renferment  les  parties  de  la  génération 
dans  les  mâles  des  araignées.  Les  yeux  de 
ces  infectes  varient  :  ils  font  lifTes  &  au  nombre 
de  fix  ou  de  huit  dans  l'araignée ,  le  feorpion. 
1  a  mitre  Si  le  faucheur  n'en  ont  que  deux. 
Leur  corps  eft  diverfement  figuré  ;  il  eft  com- 
pofé d'anneaux  très-diftincts  dans  le  feorpion ,  la 
pince;  on  n'en  apperçoit  aucun  dans  l'araignée 
Si  le  faucheur.  On  n'y  voit  point  non  plus  ie 
ftigmate.  Il  paroît  probable  que  les  organes 
extérieurs  de  la  refpirarion  de  ces  infectes  fe 
trouvent  placés  à  l'anus  entre  les  mamelons. 
Le  nombre  des  pattes  eft  conftamment  de 
huit,  Se  elles  font  compofées  de  la  hanche, 
de  la  cuifTe ,  de  la  jambe  Si  du  tarfe  ,  divifé 
en  plufieurs  pièces  ;  mais  les  araignées  ont 
quelques  pièces  fumuméraires  :  on  en  apperçoit 
une  très-petite  entre  la  hanche  Si  la  cuilfe  ; 
une  autre  plus  grande  ,  à  qui  on  a  donné  le 
nom  de  genou  ,  qui  unit  la  cuifTe  à  la  jambe. 
Les  infectes  de  cette  fection  ne  fubiftent  point 
de  transformations  ,•  ils  muent  feulement  dans 
leur  premier  âge  ,  &  changent  plufieurs  fois  de 
peau  ,  jufqu'à  ce  que,  parvenus  à  leur  entier ac- 
croilTemenr,  ils  s'accouplenr  Si  fereproduifent. 

La  troifième  fection  comprend  l?s  crufta- 
cès,  que  quelques  perfonnes  regardent  comme 
formant  une  claiTe  particulière  d'aninaux.  Ce- 
pendant, quoiqu'ils  s'éloignent  beaucoup  dés 


A   L'HISTOIRE  NATURELLE. 


19 


autre1;  infedes  •,  comme  ces  animaux  font  munis 
d'antennes,  d'yeux ,  de  mâchoires  tranfverfales, 
de  pattes  articulées,  £>:  enfin,  comme  ils  muent 
Si  changent  de  peau  dans  leur  premier  âge  , 
nous  les  regardons  comme  de  véritables  in 
fecbs  ,  très  diftinds  des  coquillages  Si  de 
toute  la  claire  des  vers.  Leur  corps  eft  couvert 
d'une  croûte  ofleufe ,  plus  ou  moins  dure. 
Leur  tête  eft  pourvue  de  deux  ou  de  quatre 
antennes.  Leurs  yeux ,  au  nombre  de  deux  , 
font  mobiles  &  pédoncules  dans  prefque  tous. 
Leur  bouche  eft  armée  de  fortes  mâchoires , 
&  la  tête  Si  l'abdomen  ne  font  point  diftinds , 
niais  confondus  avec  le  corcelet.  F. a  pièce  ar- 
ticulée qui  termine  le  corps  Si  qui  forme  fou- 
vent  la  moitié  de  (a  longueur ,  telle  qu'on  la 
voit  dans  les  écrevifTes ,  n'eft  qu'une  efpèce 
dequeue,puifquecettepartiene  renferme  point 
les  parties  de  la  génération ,  Si  qu'elle  n'eft 
traverfée  en  ligne  droite  que  par  le  dernier 
inteftin  ;  les  autres  fe  trouvant  dans  le  corps 
de  l'animal.  Les  parties  de  la  gêné  ation  des 
crabes,  écrevifTes ,  6\C.  font  aflez  lingulières  : 
elles  font  doubles  dans  les -deux  fexes,  & 
placées,  dans  le  mâle,  à  la  bafe  interne  des  pattes 
poftt'rieures ,  &  dans  la  femelle ,  à  la  bafe  de 
la  troifième  paire  ,  à  la  pièce  qui  forme  la 
hanche.  Ces  infedes  n'abandonnent  pas  leurs 
œufs,  mais  les  portent  avec  eux  , tantôt  arta 
chés  les  uns  aux  autres  ,  en  forme  de  grappe  , 
(  les  crabes  ) ,  tantôt  dans  un  foc  membra 
neux  ,  qui  fe  trouve  fous  l'abdomen  (  les 
arelles  ).  Le  nombre  des  pattes  n'eft  pas  le 
même  dans  tous  les  genres.  Les  écrevifTes  en 
ont  dix,  les  cloportes  en  ont  quatorze,  les  ïules 
Si  les  fcolopendres  en  ont  un  nombre  plus 
confidérable,  mais  quivariedans  les  différentes 
efpèces.  Elles  font  compofées ,  comme  celles 
des  araignées ,  de  la  hanche ,  de  la  cuiflè ,  de 
la  jambe  Si.  du  rarfe  ,  ordinairement  compof? 
d'une  feule  pièce  ,  terminée  par  un  ou  deux 
onglets.  Ces  parties  font  jointes  l'une  à  l'aune 
par  d'autres  pièces  courtes ,  intermédiaires. 

CARACTERE    DES    GENRES 

DES  INSECTES. 

ORDRE    PREMIER. 

Lt?IDOFTèRES. 

1.  Papillon. 

Pap/lio  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 


Antennes  filiformes,  terminéespar  un  bouton 
en  forme  de  maflue. 

Deux  antennules  courtes ,  égales ,  compri- 
mées, velues  &  recourbées. 

Trompe  longue ,  divifée  en  deux  ,  roulée 
en  fpirale,  Si  cachée  entre  les  aniennules. 

2.  Sphinx. 

Sphinx  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes ,  prifmatiques  ,  termi- 
nées en  pointe  moufle. 

Deux  antennules  égales  ,  comprimées  ,  ob- 
tufes,  très- velues  Si  recourbées. 

Trompe  très  longue  ,  divifée  en  deux, 
roulée  &  cachée  entre  les  aatennules. 

3.  Sefie. 

Scfia ,  Fab.  Sphinx ,  Lin.  GeofF. 

Antennes  cylindriques  ,  un  peu  renflées 
vers  le  bout ,  terminées  en  pointe   moufle. 

Deux  antennules  égales,  aiguës,  compri- 
mées Se  velues. 

Trompe  longue,  filiforme,  divifée  en  deux, 
roulée  &  cachée  entre  les  antennules. 

4.  Zygene. 

Zygana ,  Fab.  Sphinx,  Lin.  GeofF. 

Antennes  filiformes  à  leur  bafe ,  renflées 
vers  le  bout  ,  Si  terminées  en  pointe. 

Deux  antennules  égales  ,  comprimées  Se 
velues. 

Trompe  de  longueur  moyenne ,  fétacée, 
divifée  en  deux  ,  &  cachée  entre  les  anten- 
nules. 

5.  Bombix. 

Bombix ,  Fab.  Fkalœna,  Lin.  GeofF. 

Antennes  filiformes,  pedinées:  articles  courts 
Si  grenus. 

Deux  antennules  égales  ,  comprimées  Si 
velues. 

Trompe  courte  ,  membraneufe,  filiforme, 
divifée  en  deux,  Si  cachée  entre  les  anten- 
nules. 

6.  Hepiale. 

Hepialus ,  Fab.  Phalœna.  Lin.  GeofF. 

Antennes  courtes ,  filiformes  :  articles  dif- 
tinds ,  égaux  Si  arrondis. 

Deux  antennules  égales ,  membraneufes, 
comprimées  &  velues. 

Trompe  très  courte,  large  ,  membraneufe, 
divifée  en  deux  ,  &  cachée  entre  les  anten- 
nules. 

7.  Noduelle. 

Noclua,  Fab.  Thalana,  Lin.  GeofF. 
C  2 


20 

Antennes  fétacées  :  articles  égaux  ,  cylin- 
driques ,  à  peine  diltincts. 

Deux  antennules  égales,  comprimées,  velues, 
cylindriques  à  leur  extrémité. 

Trompe  fétacée ,  aiguë ,  divifée  en  deux  , 
ioulée  en  fpirale  entre  les  antcnnules, 

8.  Phalène. 

Phalœna  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  fouvent  pectinées  dans 
les  mâles  :  articles  très  courts ,  égaux  ,  à  peine 
diftinéts. 

Deux  antennules égales  comprimées,  mem- 
braneufes ,  cylindriques ,  prelque  nues. 

Trompe  membraneufe  ,  divifée  en  deux , 
roulée  en  fpirale ,  Si  cachée  entre  les  anten 
liàles. 

^.  Pyrale. 

Pyralis  ,  Fab. Phalurna,  \Xai  GeofF. 

Antennes  filiformes ,  fimples  :  articles  courts 
&C  égaux. 

Deux  antennules  égales,  nues,  cylindriques 
à  leur  bafe  ,  dilatées  à  leur  milieu^  fétacées  à 
leur  pointe. 

Trompe  membraneufe,  fétacée  ,  divifée  en 
'deux ,  roulée  en  fpirale  &  cachée  par  les  an- 
tennule*, 

lo,  Teigne. 

Tinta,  GeofF.  Fab.  Vhalœna ,  Lin. 

Antennes  fétacées ,  fimples  :  articles  égaux 
'&  très- courts. 

Quatre-  antennules  ,  inégales  -,  les  deux  an- 
térieures plus  longues ,  droites  Se  avancées  en 
avan\ 

Trompe  membraneufe,  divifée  en  deux, 
foulée  Se  cachée  entre  les  antennules  infé- 
rieures. 

n.Alucite. 

Alucita,Fab.  tinea,  GeofF.  phalœna ,  Lin. 

Antennes  fétacées ,  fimples  :  articles  très- 
courts  ,  très  nombreux ,  à  peine  diltincts. 

Deux  antennules  aloagées  ,  nues ,  égales  , 
Biembraneufes ,  pointues ,  bifides. 

Trompe  fétacée,  membraneufe,  divifée  en 
deux ,  Se  cachée  fous  les  antennules. 

iz.  Prérophore. 

Pterophorus,  GeofF.  Fab.  Phalœna  ,  Lin. 

Antennes  létacées  ,  fimples  :  articles  très 
courts,  égaux  ,  très- peu  diltincts. 

Deux  antennules  amincies,  cylindriques , 
filiformes ,  fubulées  à  leur  extrémité ,  nues 
&c  membraneufes. 

Ironane  alongée  x  fétacée ,  membraneufe , 


INTRODUCTION 


divifée  en  deux  ,  roulée  &  cachée  entre  les 
antennules. 

ORDRE    IL 

N   É  V  R    O  P  T    È    R  S   S. 

Section    I. 

Trois  articles    aux   tarfes. 

13.  Libellule.   Demoifelle ,  GeofF. 
Libellula,  Lin.  GeofF.  Fab.  Agrion.  Aeshna* 

Fab. 

Antennes  très  courtes ,  fétacées  :  cinq  arti- 
cles dont  le  premier  beaucoup  plus  gros  que 
les  autres. 

Deux  antennules  inférées  à  la  bafe  externe 
des  mâchoires  :  deux  articles  ,  dont  le  pre- 
mier très  conrt ,  le  fécond  beaucoup  plus  long, 
prefque  cylindrique. 

Abdomen  terminé ,  dans  les  mâles  ,  par  deux 
petits  crochets. 

14.  Perie. 

Perla ,  GeofF.  Phryganea,  Lin.  Semblis,  Fab. 

Antennes  longues ,  fétacées  :  articles  nom- 
breux, très  courts  ;  le  premier  un  peu  plus  gros. 

Quatre  antennules  filiformes ,  allez  longues  j, 
les  antérieurs  compofées  de  quatre  airicles  ,. 
les  pofté-ieures  de  trois. 

Abdomen  terminé ,  dans  la  pli/part  des  efpc-* 
ces  ,  par  deux  foies  disantes  &  fétacées. 

Section    IL 

Quatre  articles  aux  tarfes» 

15.  Rafidie. 

Rafidia  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes,  de  longueur  moyennes 
ar  icles  égaux  ,  peu  dillinéts;  le  premier  un 
peu  plus   gro<;  que  les  autres. 

Quatre  airennules  courtes,  prefqu'égales , 
filiformes  :  les  antérieures  compofés  de  quatie 
articles ,  Se  les  poltérieures  de  trois. 

Abdomen  terminé ,  dans  la  femelle ,  par  un-- 
appendice  Jétacée  ,  ajfe^  longue. 

Section    III. 
Cinq    articles    aux    tarfes. 

16.  Hémérobe. 
Hemerobius.  Lin.  GeofF.  Fab. 


A   L'HISTOIRE   NATURELLE. 


Anteunes  fétacëes,  allez  longues  :  articles 
très- nombreux  Se  peu  diltinct?. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  :  les 
antérieures  composées  ds  quatre  articles ,  les 
poltérieures  de  trois. 

Abdomen  Jimple. 

ij.  Myrmé.éon. 

Myrmeleon  ,  Lin.  Fab.  Fourmilion  ,  GeofF. 

Antennes  courtes, renflées  vers  l'extrémité: 
articles  très  courts. 

Six  antennules  inéga'es  ,  filiformes  :  les  pof- 
térieures  très  longues. 

Abdomen  terminé  par  deux  crochets ,  dans  les 
mâles. 

ii>.   Afcalaphe. 

Afcalaphus  ,  Fab.  Myrmeleon  ,  Lin. 

Antennes  longues,  filifoimes ,  terminées  en 
malle  :  articles  courts  ,  un  peu  grenus ,  les 
trois  derniers  renflés. 

Six  antennults  inégales ,  filiformes. 

Abdomen  terminé  par  deux  crochets  ,  dans  les 
mâles. 

19.  Panorpe. 

Panorpa,  Lin.  Geoff.  Fab.  Mouche  fcor- 
pion ,  GeofF. 

Antennes  longues ,  filiformes:  articles  très- 
courts  S;  ncs  nombreux. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofees  de  quatre  articles ,  les 
postérieures  de  deux. 

Abdomen  terminé ,  dans  le  mâle,  par  une  queue 
articulée  ,  armée  de  pinces. 

20.  Fngane. 

Phryganea ,  L.in.  GeofF.  Fab. 

Antennes  longues  &  fétacées  :  articles  très- 
nombreux  ,  très-courts  ,  le  premier  un  peu 
plus  gros. 

Qua*re  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antéueures  plus  longues  Se  composes  de  cinq 
aiticles;  les  poflerieures  courtes  &c  compofees 
de  quatre. 

Abdomen  Jimple. 

2 1 .  Ephémère. 
Ephemera  ,  Lin.  GeofF   Fab. 

Antenn.s  très- courtes  &  fubulées  :  articles 
nomb  e.ix,  à  peine  dilf'ncls. 

Quatre  an-enn  les  Tes  courtes,  peu  appa- 
rente'1, égales,  hlito. mes,  lesantéiieures  compo 
les  de  quatre  art  cies ,  les  poftérieures  de  trois. 

Abdomen  terminé  par  deux  eu  trois  fiUts 
Icags  &  fétacés. 

ii.  Thermes. 


Thermes  ,  Lin.  Fab.  Pediculus  ,  GeofF. 

Antennes  monilifoi mes  ,  de  la  longueur  du 
corcelet  :  quatorze  articles  arrondis  Se  difeincis. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofees  de  quatre  articles  ,  les 
poltérieures  de  trois. 

Abdomen  Jimple. 

Mulets  Ja/is  ailes. 

ORDRE    III. 

Hyménoptères. 
Section    I. 

Evuche  fans    trompe. 

23.  Fourmi. 

Formica,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  brifées  :  premier  arw- 
cle  très-long  8c  cylindrique. 

Quatre  antennules  courtes ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues  ,  compofees 
de  fix  articles  égaux  ,  les  poftérieures  de 
quatre. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule  y 
petite  écaille  faillante  entre-deux. 
Point  d'ailes  dans  les  mulets. 

24.  Mutille. 
Mutilla ,  Lin.  Fab. 

Antennes  courtes ,  filiformes  :  premier  ar* 
ticle  long. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofees  de  fix  ar- 
ticles ,  dont  le  troifième  conique  Se  afiez  gros, 
le  dernier  cylindrique  &  plus  mince  ;  les  pof- 
térieures compofees  de  quatre  articles  moni- 
liformes,  dont  le  dernier  plus  petit. 

Aiguillon  Jimple  &  très -fort  caché  dans  l'aô* 
domen. 

Point  d'ailes  dans  les  mulets. 

25.  Frelon. 

Crabro , Fab.  Vefpa,  Lin.  GeofF.  Sphex,1.m, 

Antennes  courtes ,  filiformes  :  premier  ar- 
ticle lona:  Se  cylindrique,  les  auties  très-courts. 

Quatre  antennules  inégales;  les  antérieures 
compofees  de  fix  articles  ,  dont  le  fécond  , 
le  troifième  Se  le  quatrième  gros  &  coniques; 
les  poftér'eures  compofees  de  quatre  articles 
dont  le  premier  très- mince  à  fa  bare. 

Aiguillon  fimpltypointu,  caché  dans  l'abdomen, 

16.    Guêpe. 


22 


INTRODUCTION 


Vefpa  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes,  brifées  :  premier  arti- 
cle long  &  cylindrique  ;  le  fécond  long  & 
prefque  conique. 

Quatre  antennules  filiformes ,  inégales  ;  les 
antérieures ,  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  fix  articles  ;  les  poftérieures  de  quatre , 
dont  le  dern'er  très  court  &  très- petit. 

aiguillon  fimple  6'  très  -  pointu,  caché  dans 
(abdomen. 

27.  Leucopfis. 
Leucopfis  ,  Fab. 

Antennes  courtes  ,  droites ,  un  peu  plus 
grofles  par  le  bout  :  articles  courts  ,  peu  dif- 
tincls. 

Quatre  antennules  courtes  ;  les  antérieures 
compofées  de  quatre  articles ,  &c  les  pofté- 
rieures de  trois. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
court. 

Aiguillon  triple  ,  recourbé ,  relevé  &  appliqué 
fur  le  ventre ,  dans  la  femelle. 

28.  C'hryfis. 

Chryjis  ,   Lin.  Fab.   Vefpa  ,  GeofF. 

Antennes  courtes ,  filiformes  :  premier  ar- 
ticle un  peu  plus  long  ,  les  autres  courts  & 
égaux. 

Quatre  antennules  filiformes ,  inégales  ;  les 
antérieures  une  fois  plus  longues ,  compofées 
de  cinq  articles  ;  les  poftérieures  de  quatre , 
dont  le  premier  à  peine  diftindt. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
court. 

Aiguillon  fimple  ,  pointu  ,  caché  dans  l'ab- 
domen. 

29.  Tiphie. 
Tiphia ,  Fab. 

Antennes  courtes  ,  filiformes ,  roulées  en 
fpirale  :  premier  article  un  pen  plus  gros  & 
plus  long. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  :  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  fix  articles  égaux  ;  les  poftérieures  de  cinq. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
court. 

Aiguillon  fimple ,  caché  dans  t abdomen. 

30.  Evanie. 

Evania ,  Fab.  Sphex,  Lin. 

Antennes  filiformes ,  afTez  longues  :  pre- 
mier article  très-long,  prefque  cylindrique; 
les  autres  courts ,  égaux ,  peu  diftincls. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 


plus  longues ,  filiformes  ,  compofées  de  fix 
articles  ;  les  poftérieures  de  quatre  ,  dont  le 
dernier  en  mafle. 

Ventre  comprimé ,  prefque  triangulaire ,  at- 
taché au  corcelet  par  un  long  pédicule. 

Aiguillon  très  petit  caché  dans  l  abdomen. 

3 1.  Ichneumon. 

Ichneumon,  Lin.    GeofF.  Fab. 

Antennes  fétacées ,  longues ,  vibratiles:  ar- 
ticles nombreux  ,  très-courts ,  peu  diftincls. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  fix  articles  ;  les  poftérieures  de  quatre. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
long   &  mince. 

Aiguillon  flexible ,  long  &  divifi  en  trois 
pièces  ,  dans  la  femelle. 

3 1  Urocère. 

Urocerus  ,  GeofF.  Sirex,  Lin.    Fab. 

Antennes  filiformes  :  articles  courts,  égaux, 
cylindriques  Si.  diftinèts. 

Quatre  antennules  très  courtes  ,  inégales  j 
les  antérieures  compofées  de  deux  articles 
égaux  -,  les  poftérieures  de  quatre  articles ,  dont 
les  derniers  plus  gros. 

Ventre  joint  au  corcelet ,  &  terminé  par  une 
pointe  forte ,  un  peu  aiguë. 

Aiguillon  dentelé, caché  fous  une  gaine  creufée 
en  goutière ,  dans  les  femelles. 

33.  Clavellaire. 

Clavellarius.  Crabro  ,  GeofF.  Tentredo  ,  Lin. 
Fab. 

Antennes  en  mafle ,  un  peu  plus  courtes 
que  le  corcelet. 

Quatre  antennules  filiformes  ;  les  deux  an- 
térieures un  peu  plus  longues  ,  compofées 
de  cinq  articles ,  les  deux  poftérieures  de 
quatre. 

Ventre  joint  au  corcelet. 

Aiguillon  dentelé,  caché  dans  î  abdomen,  d^ns 
les  femelles. 

34.  Tentrède. 

Tentredo  ,  Lin.  Fab.  Mouche  à-feie  ,  GeofF. 

Antennes  filiformes,  plus  longues  que  le 
corcelet  ;  articles  égaux  ,  diftinéts ,  cylindri- 
que'. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  ;  les 
antérieures  plus  longues,  compofées  de  fix 
articles ,  les  poftérieures  de  quatre. 

Ventre  joint  au  corcelet. 

Aiguillon  dentelé,  caché  danj   l'abdomen. 

35.  Diplolèpe. 


A  L'  HISTOIRE    NATURELLE. 


*3 


Diplotepis  ,  Gcoff.  Cinips ,  Lin.  Fab. 

Antennes  filiformes,  longues  :  quatorze  ar- 
ticles cylindriques,  égaux ,  rrès-diftincts. 

Quatre  an; ennuies  courtes;  les  antérieures 
filiformes  ,  compofées  de  cinq  articles  égaux  ; 
les  poftérieures  de  trois ,  dont  le  dernier  en 
maffs. 

Ventre  un  peu  comprime'. 

Aiguillon  caché  entre  deux  lames  du  ventre, 

36.  Cinips. 

Cynips ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  filiformes ,  brifées  ;  premier  ar- 
ticle très  long  &  cylindrique-,  le  fécond  petit; 
les  autres  courts  ,  égaux  ,  peu  diftincts. 

Quatre  antennules  courtes ,  inégales ,  pref- 
que  en  mafies  les  antérieures  un  peu  plus 
longues,  compofées  de  fix  articlt s  ;  les  pof- 
térieures de  cinq. 

Ventre  un  peu  comprimé. 

Aiguillon  courbé  &  caché  entre  deux  lames 
du  ventre. 

Section    II. 

Bouche   avec   une  trompe. 

37.  Chalcis. 

Chalcis  ,  Fab.  Vefpa  ,  Lin.  GeofF.  Sphex, 
Lin. 

Antennes  courtes,  filiformes  :  un  peu  plus 
groffes  par  le  bout  ;  premier  article  plus  long 
&  cylindrique. 

Quatre  antennules  filiformes  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  fix  ar- 
ticles prefque  égaux;  les  poftérieures  de  quatre. 

Ventre  prefque  globuleux  ,  attaché  au  corce- 
let  par  un  long  pédicule. 

Aiguillon  caché  dans  f  abdomen. 

Cuijfes  poflérieures  renflées. 

38.  Sphex. 

Sphex ,  Lin.  Fab.  Ichneumon  ,  GeofF. 

Antennes  un  peu  plus  longues  que  le  cor- 
celet,  filiformes,  en  fpirale:onze  articles  égaux, 
cylindriques ,  diftin&s. 

Quatre  antennules  filiformes ,  prefque  éga- 
les ;  les  antérieures  un  peu  plus  longues ,  com- 
pofées de  fix  articles  ;  les  poftérieures  de 
quatre, 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
plus  ou  moins  long. 

Aiguillon  pointu  ,  /impie,  caché  dans  l'ab- 
d<imen. 


39.  Scolie. 
Scolia,  Fab. 

Antennes  épaifies,  filiformes,  un  peu  ren- 
flées au  milieu  :  premier  article  alongé  ;  les 
autres  à  peine  diftimfts ,  courts ,  égaux  &  cy- 
lindriques-. 

Quatre  antennules  courtes,  un  peu  plus 
épailfes  à  leur  bafe  -,  les  antérieures  compofées 
de  fix  articles  ,  les  poftérieures  de  quatre. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
court. 

Aiguillon  [impie,  très  fort ,  très  pointu ,  caché 
dans  l'abdomen. 

40.  Thynne. 
Thynnus  ,  Fab. 

Antennes  courres ,  cylindriques  :  premier 
article  court ,  gros  ,  prefque  rond  ;  les  autres 
égaux  ,  peu  diltincts. 

Quatre  antennules  égales  ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  les 
poftérieures  de  trois. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
'court. 

Aiguillon  petit,  fimple ,  caché  dans  C abdomen. 

41.  Bembex. 

Bembex ,  Fab.  Vefpa,  Lin.  Apis,  Lin. 

Antennes  filiformes ,  courtes  :  premier  arti- 
cle long  &  cylindrique ,  les  autres  courts  , 
égaux. 

Quatre  antennules  courtes ,  inégales  ,  fili* 
formes  ;  les  antérieures  compofées  de  fix  ar- 
ticles dont  le  pénultième  très  court;  les  pof- 
térieures compofées  de  quatre  dont  les  deux 
derniers  plus  courts  que  les  autres. 

Ventre  attaché  au  corcelet  par  un  pédicule 
court. 

Aiguillon  fimple  &•  pointu,  caché  dans  t  ab- 
domen. 

Tarfes  antérieurs  ciliés. 

\i.  Andrene. 

Andrena  ,  Fab.  Apis ,  Lin.  GeofF.  Nomada , 
Scopoli. 

Antennf  s  courtes ,  filiformes  :  premier  ar- 
ticle long,  mince  à  fa  bafe;  le  fécond  très- 
perit  ;  les  autres  égaux  , "cylindriques. 

Trompe  diviiee  en  trois  pièces.  Suçoirs  en- 
fermes dans  une  gaine. 

Quatre  antennules  filiformes  ,  inégale*  ;  les 
antérieures  compofées  de  fix  articles  ;  les  pof- 
térieures de  deux. 

Aiguillon  fimple  ,  caché  dans  iabdomm. 

43.  Abeille. 


2* 


INTRODUCTION 


Apis ,  Lin.  Geoff  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  courtes ,  brifées  :  pre 
nver  article  très  longi  les  autres  courts  ,  égaux. 

Trompe  cîivifée  en  cinq  pièces.  Suçons  li- 
bres ,  enfermés,  à  leur  baie  ,  dans  Unë'gaine. 

Quatre  antennules  fétacées ,  très-courtes  : 
les  antérieures  compofées  de  fix  articles  ;  les 
poftérieures  de  cinq. 

Aiguillon  fimpk  ,  très  pointu  ,  caché  dans 
îabdomtn. 

44.  Encere. 

Encera  ,  Scop.  Apis  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 
Abeille,  GeofF. 

Antennes  longues,  filiformesiarticles  égaux, 
prefque  cylindriques. 

Trompe  diyifée  en  fept  pièces.  Suçoirs  li- 
bres. 

Quatre  antennules  courtes,  filiformes,  iné- 
gales :  les  antérieures  un  peu  plus  longues  , 
compofées  de  fix  articles  -,  les  poftérieures  de 
deux. 

Aiguillon  fimj)le  &  pointu,  caché  dans  î ab- 
domen. 

45.  Nomade. 

No/nada  ,  Fab.  Apis ,  Lin. 

Antennes  filiformes ,  courtes  ;  premier  ar- 
ticle un  peu  plus  long  que  les  autres. 

Trompe  diyifée  en  cinq  pièces.  Suçoirs  li- 
bres. 

Quatre  antennules  filiformes ,  très  courtes  : 
les  antérieures  compofées  de  fix  articles ,  & 
les  poftérieures  de  quatre. 

Aiguillon/impie ,  pointu ,  caché  dans  t ab- 
domen, 

ORDRE    IV. 

H    É   M    I  P    TïRES, 

Section    I. 

plytres  d'égale  confiftance, 

A&.  Fulgore. 
/  Ci  Fulgora  ,  Lin.  Fab. 

Antennes  très  -  courtes  ,  fubulées ,  pofées 
fous  les  yeux  :  premier  article  très-gros ,  glo- 
buleux. 

Trompe  alpngée ,  filiforme ,  obtufe  ,  com- 
pofée  de  cinq  articles ,  renfermant  trois  foies. 
Trois  articles  aux  tajfe$, 
<*>    ^7.  Mçmbraciç. 


Mcmbracis ,  Fab.  Cicada  ,  Lin.  Geoff. 

Antennes  très  -  courtes  ,  fubulées,  pofées 
devant  les  yeux  :  premier  article  plus  gros 
que  les  autres,  prefque  arrondi. 

Trompe  recourbée  ,  longue  ,  obtufe,  com- 
poiée  de  trois  articles  ,  renfermant  ttois  foies. 

Trois  articles  aux  taries. 

CoTceht  dilaté. 

48.  Cigale. 

OCicada  ,  Lin.  Geoff.  Tettigonia ,  Fab. 

Antennes  courtes ,  fétacées  ,  pofées  en're 
les  yeux  :  cinq  articles ,  dont  le  premier  plus 
gros  que  les  autres. 

Trompe  reco  ubée,  longue, filiforme, corn- 
pofée  ds  deux  articles  ,  renfermant  trois  foies. 

Trois  articles  aux  tarfes,  dont  les  deux  pre- 
miers très  courts. 

49.  Tettigone. 

Tettigonia  ,  Geoff."  Cicada,  Lin.  Fab.  Cer- 
copis ,  Fab. 

Antennes  très-courtes  ,  minces,'  fubulées, 
pofées  devant  les  yeux  :  premier  article  glo- 
buleux •,  les  autres  à  peine  diftinrfts. 

Trompe  courte  ,  recourbée ,  compofée  de> 
trois  articles. ,  renfermant  trois  foies. 
Tro's  articles  aux  tarfes. 
5c.Pfilie. 

Vfilla  ,  Geoff  Chermès  ,  Lin.  Fab. 
Antennes  cylindriques  :  onze  articles  égaux* 
Trompe  recourbée ,  naiffant  entre  la  pre-t 
mière  &;  la  féconde  paire  de  pattes. 
Deux  articles  aux  tarfes. 
Pattes  propres  à  fauter. 
51.  Puceron. 
A  phi  s  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 
Antennes  filiformes  ,  plus  longues  que  le 
corcelet  ,  pofées  devant    les  yeux  :  premier 
article  un  peu  plus  gros  que  les  autres. 

Trompe  alongée  ,   recourbée ,    compofée 
de  cinq  articles,  renfermant  une  feule  foie. 
Un  leul  article  aux  tarfes. 
Abdomen  terminé  par   deux  filets  droits  & 
datants. 
5  2.  Trips. 

Thrips  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 
Antennes  filiformes ,  de  la  longueur  du  cor- 
celet :  fept  articles ,  dont  le  premier  plus  grand 
&  le  dernier  plus  petit. 

Trompe  cachée  dans  une  fente  longitudi- 
nale. 

Deux  articles  aux  tarfes ,  dont  le  dernier 
torme  une  efpèce  de  vélîcule» 

H 


A    L'HISTOIRE    NATURELLE. 


2S 


55.  Kermès. 

Càermis,  Lin.   GeofT.  Fab. 

Anrennes  filiformes ,  terminées  par  un  filet 
Ltacé. 

1  rompe  alongée  ,  recourbée  ,  compofée 
de  trois  articles,  pofée  entre  la  première  & 
la  fecon  ie  paire  de  pattes. 

Trois  articles  aux  taries. 

Femelle  aptère. 

54.  Cochenille. 

Coccus,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  courtes,  filiformes,  prefque  cy 
lindriques. 

T.ompe  courte,  recourbée,  compofée  de 
trois  articles ,  pofée  en're  la  première  &c  la 
féconde  paire  de  pattes. 

Pares  très-rourtes ,  fouvent  imperceptibles. 

Femelle  aptère. 

Section    IL 

Elytres  ,  moitié  coriaces ,  moitié  membraneufes. 

5J.  Norone&e. 

Notonecla  ,  Lin.  GeofT.  Fab. 

Antennes  courtes ,  pofées  au-deffous  des 
yeux  :  trois  articles,  dont  le  premier  plus  gros 
&  le  dernier  plus  petit. 

Trompe  courte  ,  conique  ,  recourbée  ,  coin 
pofée  de  trois  articles  ,  renfermant  trois  foies. 

Deux  articles  aux  tarfes  ;  les  poftérieurs 
larges,  applatis  &  ciliés. 

j6.  Corife. 

Corixa  ,  GeofF.  Notonecla,  Lin.  Sigara,  Fab. 

Antennes  très  courtes,  pofées  fous  les  yeux: 
trois  articles  prefqu'égaux. 

Trompe  courte,  recou.  bée  ,  compofée  d'un 
feul  article,  renfermant  trois  foies. 

Un  feul  article  aux  tarfes  ;  les  poftérieurs 
applatis ,  larges  &  ciliés. 

57.  Nèpe. 

Nepa,  Lin.  Fab.  Hepa  ,  GeofT. 

Antennes  très-courtes ,  peu  apparentes  ,  po- 
fées fous  les  yeux,  cachées  dans  une  foiTette, 
&  compofées  de  trois  article?. 

Trompe  courte,  recourbée  ,  compofée  de 
trois  articles ,  renfermant  trois  foies. 

Un  ou  deux  articles  aux  tarfes. 

Pattes  antérieures  portées  en  avant. 

Abdomen-  terminé  par  deux  filets  fétacés,  dans 
la  femelle. 

58.  Naucore. 

Hiftoire  Naturelle  ,  Infectes.    Tome  I. 


Naucoris ,  GeofT.  Fab.  Nepa,\J\n. 
.Antennes  très  courtes  ,    pofées  au-defTous 
des  yeux. 

Trompe  très  courte ,  recourbie  ,  compofée 
de  trois  articles,  renfermant  trois  foies. 

Deux  articles  aux  tarfes  ;  les  poftérieurs  appla- 
tis ,  larges  &  ciliés. 

Pattes  antérieures  courtes  ,  armées  d'un  on- 
glet très  fort. 

59.  Punaife. 

Cimex,  Lin.  GeofF.  Fab.  Acanthia ,  Fab. 

Antennes  filiformes ,  compofées  de  quatre 
articles  très-diftincls. 

-  Trompe  recourbée  fous  la  poitrine  ,  creufée 
en  goutière  ,  &  contenan1"  trois  foies. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Corps  alongé ,  rarement  ovale  ,  fouvent  dé. 
primé. 

60.  Penrarome. 

Pentatoma  Cimex  ■  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  compofées  de  cinq 
articles  cylindriques. 

Trompe  recourbée  fous  la  poitrine  ,  creufée 
en  gouc  ère ,  &  comenant  tiois  foies. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Corps  fouvent  ovale. 

6  .  Reduve. 

Reduvius,  Fab.  Cimex,  Lin.  Geoff. 

Ante  mes  féracées ,  plus  longues  que  le 
corce  et ,  compofées  de  quatre  articles. 

Trompe  courte  ,  courbée  en  arc  fouc  la 
poitrine  ,  cieufée  en  goatière  ,  Se  contenant 
trois  foies. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Corps  alongé. 

Tête  étroite  &  avancée, 

ORDRE    V. 
Orthoptsres, 

Ci.  Blatte. 

Blatta  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  longues ,  fétacées ,  pofées  fous  les 
yeux  :  articles  nombreux ,  très-courts  &  peu 
diftindb. 

Quatre  antennulçs  filiformes  -,  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  cinq  ar- 
ticles, dont  les  deux  premiers  très  courts; 
les  poftérieures  de  trois ,  prefqu'égaux. 

Cinq  articles  aux  tarfes  des  quatre  pattes  an- 
térieures ,  &  quatre  à  ceux  des  poftérieures. 


26 


INTRODUCTION 


Pattes  propres  à  la  courfe. 

Abdomen  terminé  par  deux  appendices  tris- 
courtes. 

6$.  Grillon. 

Gryllus,  Un.  GeofF.  Acheta ,  Fab. 

Antennes  longues ,  féracées  ,  pofées  entre 
les  yeux  :  articles  nombreux  ,  très-courts  ,  peu 
diftincts. 

Quatre  antennules  filiformes  ,-  les  antérieures 
une  fois  plus  longues ,  compofées  de  cinq  ar- 
ticles, dont  le  dernier  très-court;  les  pofté- 
rieures  de  trois. 

Trois  articles  aux  tarfes ,  dont  le  fécond  très- 
court. 

Abdomen  terminé  par  deux  appendices  longues , 
fétacées  &  dijlantes. 

£4.  Sauterelle. 

Locujta ,  GeofF.  Fab.  Gryllus  ,  Lin. 

Antennes  très- longues  &  fétacées  :  articles 
très  nombreux  ,  courts  &  peu  diftin&s. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  cinq  ar 
ticles ,  prefque  cylindriques ,  dont  les  deux 
premiers  très  courts  ;  les  poftérieures  de  trois. 

Quatre  articles  aux  tarfes. 

Abdomen  terminé  par  une  efpèce  de  queue  tran 
chante  &  pointue ,  dans  les  femelles. 

Pattes  propres  à  fauter. 

65.  Mante. 

Mantis,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  fétacées,  de  longueur  moyenne, 
pofées  entre  les  yeux  :  articles  courts .,  nom- 
breux &  peu  diftincts. 

Quatre  antennules  filiformes,  prefqu'éga'e?; 
les  antérieures  compofées  de  cinq  articles , 
les  poftérieures  de  trois. 

Cinq  articles  aux  tarfes. 

Pattes  antérieures  ,  armées  dépiquants  &  d'un 
onglet ,  très-fort  &  très-aigu. 

Abdomen  jimple. 

66.  Truxale. 

Truxalis,  Fab.  Gryllus,  Lin. 

Antennes  courtes,  enfiformes  :  articles  courts 
&  diftincts. 

Quatre  antenrfules  inégales,  filiformes;  les 
antérieures  compofées  de  cinq  articles ,  dont 
les  deux  premiers  très  courts  ;  les  autres  longs, 
un  peu  renfles  à  leur  pointe  ;  les  poftérieures 
compofées  de  trois. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Pattes  pojférieures  propres  à  fautes 

Abdomen  Jimple. 


6-j.  Criquet. 

Acrydium,  GeofF.  Fab.  Gryllus,  Lin.  Fab. 

Antennes  filiformes,  plus  courtes  que  la 
moitié  du  corps  :  onze  articles  cylindriques , 
égaux ,  diftincts. 

Quatre  antennules  prefqu'égales,  filiformes-, 
les  antérieures  compofées  de  cinq  articles;  les 
poftérieures  de  trois. 

Trois  articles  aux  tarfes. 

Pattes  pojférieures  propres  à  fauter. 

Abdomen  jimple. 

<S8.  Tridatfile. 

Tridaclylus. 

Antennes  fi'ifôrmes,  plus  longues  que  lecor- 
celet  :  dix  articles ,  dont  le  premier  &  le  fécond 
un  peu  plus  gros  &  plus  courts  ;  les  autres  alon- 
gés  ,  égaux  ,  &  prefque  cylindriques. 

Six  antennules  filiformes  ;  deux  antérieures 
compofées  de  quatre  articles ,  inférées  à  la  partie 
externe  des  mâchoires ,  à  côté  des  galètes  ; 
quatre  poftérieures,  inférées  à  la  partie  laté- 
rale de  la  lèvre  inférieure, compofées,  les  unes, 
de  trois  articles,  cV:  les  autres ,  de  deux. 

Trois  articles  aux  quatre  pattes  antérieures  ; 
ttois  doigts  ou  appendices  fimples  ,  égales  aux 
pattes  poftérieures. 

Pattes  poflérieures  propres  au  faut. 

ORDRE    VI. 

Coléoptères. 

Section    I. 
Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

6<).  Lucane. 

Lucanus,  Lin.  Fab.  Degeer.  Platicerus,  GeofF. 

Antennes  en  mafFe:  dix  articles,  dont  le 
premier  très  long  ,  les  autres  courts  &  égaux  ; 
les  quatre  derniers  en  mafTe  feuilletée  d'us  feiri 
côté. 

Quatre  antennules  filiformes ,  inégales  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  dont 
le  fécond  &  le  dernier  beaucoup  plus  longs  ; 
les  poftérieures  de  trois ,  dont  le  premier  tris- 
court,  &  le  dernier  long  &c  renflé. 

Mandibules  alongées  &  dentées. 

Jambes  antérieures  dentées. 

70.  Léthr.is. 

Lethrus,  Fab.  Scop.  Lucanus ,  PallaS. 

Antennes  en  malFe:  douze  articles  ,  dont  le 
fécond  j  le  troifième  >  le  quatrième ,  le  cki-i 


A  L'HISTOIRE  N  ATU  RE  L  L  E. 


*7 


quième  &  le  fixième  ,  prefque  cylindriques  ;  le 
premier ,  le  feptième ,  le  huitième  &  le  neu- 
vième, prefque  globuleux;  les  rrois  deniers 
plus  gi os,  obliquement  tronqués ,  formant  une 
maffe  feuilletée. 

Quatre  antennulcs  :  les  antérieures  compo- 
fées  de  quatre  articles ,  &  les  poitérieures  de 
trois. 

Jambes  antérieures  dentées. 

7 1 .  Scarabé. 

Scarabœus ,  Lin.  Geoff.  Fab.  Copris,  Boulier , 
Geoff. 

Antennes  courtes ,  en  malTe  :  dix  articles, 
dont  le  premier  plus  long  &  plus  gros  que  les 
autres  ;  les  trois  derniers  en  malTe  obtufe , 
feuilletée. 

Quatre  antennules  filiformes,  courtes;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles, dont 
le  premier  très-court  ;  les  poftérieures  de  trois, 
pi  efqu' égaux. 

Jambes  antérieures  dentées. 

71.  Trox. 

Trox,  Fab.  Scarabœus,  Lin.  GeofT.  Scarabé, 
GeofF. 

Antennes  courtes ,  en  maffe  :  dix  articles, 
dont  le  premier  eft  gros  &  velu  ;  les  trois  der- 
niers en  malle  ovale ,  feuilletée. 

Quatre  antennules  courtes ,  un  peu  en  maffe  ; 
les  anrérieures  compofées  de  quatre  articles; 
les  poflérieures  de  trois. 

Jambes  antérieures  dentées. 

Tête  prefqu  entièrement  cachée  dans  le  cor- 
celet. 

73.  Hanneton. 

Melolontha,  Fab.Scarabœus  ,L'm.  Geoff.  Sca- 
rabé ,  Geoff. 

Antennes  en  malle  alongée ,  feuilletée  :  dix 
articles ,  dont  le  premier  gros  Se  prefque  fphé- 
lique. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues,  compofées 
de  quatre  articles ,  dont  le  premier  très  court  ; 
les  poftrrieures  de  trois. 

Jambes  antérieures  avec  deux  petites  dentelures. 

74.  Ceroine. 

Cetonia,  Fab.  Scarabœus,  Lin.  Geoff.  Tri- 
thius ,  Fab.  Scarabé,  Geoff. 

Antennes  courtes,  en  maffe:  dix  articles  , 
dont  le  premier  plus  gros  ;  les  trois  derniers 
en  maffe  ovale,  feuilletée. 

Quatre  antennules  filiformes ,  prefqu'égales; 
Us  antérieures   compoféei  de  trois  articles , 


dont  le  demie  alongé  ;  les  pofiérisures de  trois, 
dont  le  premier  très-couit. 

Mandibules  piefque  membraneufes  ,  pea 
appaier.tes. 

Jambes  antérieures  dentées. 

Pu:e  triangulaire,  p.'usou  moins  dijïincte,  à  la 
bafe  extérieure  des  élytres. 

j$.  Efcarbot. 

Hijfer,  \Ân.¥ ab. Attelabus, Geoff. 

Antennes  coudées ,  en  maile  :  onze  arricles, 
dont  le  premier  très-long  ;  les  autres  courts 
&:  globuleux  ;  les  trois  derniers  en  maffe  fo'.ide, 
ovale. 

Quatre  antennules  prefque  filiformes  ;  les  an- 
térieures compofées  de  quatre  articles ,  dont  !e 
dernier  obtus  ;  les  poitérieures  de  trois. 

Jambes  antérieures  dentées. 

Tête  petite ,  un  peu  cachée  dans  le  corcelet. 

76.  Dermefte. 
Dermeffes,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  courtes,  en  maffe:  premier  a;ticle 
plus  gros ,  les  autres  égaux  ,  prefque  globu- 
leux ;  les  trois  derniers  en  maffe  rerfoliée. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  composes  de  quatre  articles  égaux; 
les  poitérieures  de  trois.   * 

Jambes  fimples  ,  fans  dentelures, 

77.  Nicrophore. 

Nicrophorus  ,  Fab.  Silpha,  Lin.  DenneKes. 
Geoff. 

Antennes  en  maffe  :  premiei  article ,  gros 
&  affez  long;  les  autres  courts  &  prefque  glo- 
buleux ;  les  quatre  derniers  très  gros  ,  applatis, 
en  maffe  perfo  iée. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles,  dont 
'e  premier  très  court  ;  les  poitérieures  de  quatre , 
dont  le  premier  plus  long  que  les  autres. 

Corcelet  bordé,  applati. 

78.  Bouclier. 

Silpha  ,  Lin.  Fab.  Peltis,  Geoff. 

Antennes  en  maffe  :  premier  article  affez 
long,  les  autres  courts  &  égaux;  les  quatre 
derniers  un  peu  plus  gros,  en  maffe  perfoliée; 
le  dernier,  ovale. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues  ,  compofies 
de  quatre  articles ,  dont  le  premier  très-court 
<?<:  très  petit ,  S:  le  fecond  gros  &  conique  ;  les 
poltérieuiesdetrois  ,  dont  le  premier  plus  long 
que  les  autre'1. 

Corcelet  &  élytres  bordés. 

Dz 


a  8 


INTRODUCTION 


79.  N'itidule. 

Nitidula,  Fab.  Silpha,  Lin.  Dermefl's,  GeofF. 

Antennes  en  mafle  :  aitlcles  courts  ,  pvefque 
égaux  ;  les  rrois  dernieis  très-gros ,  applatis  ,  en 
maie  p?rto  iée. 

Qiatre  anrennules  égales  ,  filifo-mes  ;  les 
antérieures  compofees  de  quatre  articles,  pref 
que  égaux,  &  les  postérieures  de  trois. 

Corcckt  &  élytres  un  peu  bordés. 

So.  Birrhe. 

Byrrhus ,  L;n.  Fab.  Cijlela  ,  GeofF. 

Antennes  courtes ,  en  maffe  :  articles  courts 
&  grenus;  les  fix  derniers  en  maffe  perfoliée  , 
applatis,  &  groffiffant  infenfiblement. 

Quatre  anrennules  égales,  prefque  en  maffe  , 
le  dernier  article  ovale  Se  plus  gros  5  les  anté- 
rieures compofees  de  quatre  articles,  &  les 
poftérieures  de  trois. 

Jambes  comprimées. 

81.  Anthrène. 

Anthrenus  ,  GeofF.  Fab.  Byrrhus  ,  Lin. 

Antennes  courtes,  en  malle  :  articles  pref- 
que  égaux  ;  lestiois  derniers  en  mafle  folide,  un 
peu  comprimée. 

Quatre  anrennules  cylindriques  ,  inégales  ; 
les  antérieures  un  peu  plus  longues,  compofees 
de  quatre  articles  ,  &  les  poftérieures  de  trois. 

Corps  ovale  ,  prefqui  arrondi. 

82.  Sphéridie. 

Spheridium ,   Fab.  Derme/les ,    Lin.    GeofF. 

Antennes  courtes ,  en  maffe  :  articles  égaux, 
prefque  arrondis  -,  les  quatre  derniers  plus  gros , 
en  maffe  perfoliée  -,  le  dernier  plus  petit  & 
ova!e. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofees  de  quatre  articles  ;  les 
poftérieures  très  courtes  ,  compofees  de  trois. 

Jambes  épineufes. 

Corps  ovale  ,  prefque  hémifphérique. 

83.  Vrillette. 

Anobium,  Fab.  Ptinus  ,  Dermefies  ,  Lin. 
Byrrhus ,  GeofF. 

Antennes  filiformes ,  légèrement  en  mafTe  ; 
les  trois  derniers  articles  un  peu  plus  gros  & 
plus  longs ,  prefque  ovales ,  amincis  à  leur 
bafe. 

Quatre  antennu'es  égales  terminées  en  maffe  : 
les  antérieures  compofees  de  quatre  articles , 
&  les  poftérieures  de  trois. 

Tête  enfoncée  dans  le  coretht. 

Corcelet  convexe ,   un  peu  bordé, 

84.  Ptine. 


Ptinus ,   Fin.  Fab.  Bruchus ,  GeofF. 

Antennes  longues  ,  filiformes  :  articles  pref- 
que égaux  ,  un  peu  coniques. 

Quatre  anrennules  égales ,  fililormes  •,  les 
antérieures  com;  ofées  de  quatre  articles ,  Sx. 
xs  poftérieures  de  trois. 

Corcelet  relevé  en  bojje. 

8>.Ips. 

Ips  ,  Fab.  Dermefies ,  GeofF.  Lin. 

Antennes  droites ,  en  maffe  :  articles  pref- 
que fphériques  &  égaux  -,  les  trois  de  niers 
plus  gros ,  applatis  Sx.  perfoliés  ;  le  dernier  ar- 
rondi à  fa  pointe. 

Quatre  antennules  très  courtes  ,  égales  ,  fi- 
liformes ,  compofees  de  trois  articles  prelque 
égaux  ;  le  dernier  ovale ,  un  peu  renflé. 

Corps  alongé ,   prefque  parallélipipède. 

Premier  article  des  tarfes  très-court,  &  plus 
petit  que  les  autres. 

$6.  Mélyre. 

Melyris ,  Fab. 

Antennes  perfoliées ,  prefque  en  feie  ,  dans 
toute  leur  longueur:  articles  courts  Sx.  velus, 
le  dernier  ovale  ,  obtus. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  plus  longues,  compofees  de  quatre 
articles  prefque  égaux  ,  Sx  les  poftérieures  de 
trois ,  dont  le  dernier  ovale. 

87.  Lagrie. 

Lagria ,  Fab.  Cicindela  ,  GeofF. 

Antennes  filiformes:  articles  grenus,  dif- 
tincts  ,  prefque  égaux  ;  !e  premier  un  peu  plus 
gros  Si.  renflé ,  le  fécond  un  peu  plus  petit  Se 
arrondi. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues  ,  compofees 
de  quatre  articles,  dont  le  premier  plus  petit 
&  plus  mince,  Sx  les  autres  égaux  ;  les  pof- 
térieures compofees  de  trois ,  dont  le  premier 
très-petit  Sx  à  peine  diftinct. 

88.  Panache. 

Ptilinus  ,  GeofF.  Hifpa  ,  Fab. 

Antennes  pedtirées  d'un  feulcôté  dans  toute 
leur  longueur  \  les  deux  premiers  articles  fim- 
ples  &  arrondis. 

Quatre  antennules  courtes ,  filiformes  ;  les 
antérie  res  un  peu  plus  longues ,  compofees 
de  quatre  articles  égaux  ;  les  poftérieures  de 
trois,  dont  les  deux  premiers  globuleux. 

89.  Omalyfe. 

Omalyfs  ,  GeofF.   Cucujus  ,  Fab. 
Antennes  filiformes  :  articles  prefque  cylin- 


A    VH1ST0  IRE    NATU RE  LLE. 


*9 


briques  5  le  fécond  &   le   troifième  prefque 
globuleux. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  5  les 
antérieures,  un  peu  plus  longues,  compofées 
de  trois  articles  prefque  globuleux  ,  le  premier 
aminci  à  fa  bafe  ;  les  poftérieures  compolées 
de  deux  articles  égaux. 

Corcekt  un  peu  applati ,  terminé  pojiérieu- 
rement  en  deux  angles  aigus. 

90.  Lymexylon. 
!    Lymexylon  ,  Fab.  Cantharis ,  Lin. 

Antennes  filiformes  :  articles  prefque  globu- 
leux ,  les  trois  premiers  plus  petits  ,  le  dernier 
terminé  en  pointe  alougée  ,  moufle. 

Quatre   antennules    inégales  ,    prefque  en 
malfe  ;  les  antérieures  un   peu  plus  longues , 
compofées  de  quatre  articles,  dont  le  dernier 
plus  gros;  les  poftérieures  courtes,  obtufes, 
compofées  do  rrois  articles. 
Tarfes  filiformes. 
Corps  alongé. 
<>i.  Horia. 
lloria ,  Fab. 

Antennes  moniliformes  :  articles... 
Quatre  antennules.  plus  groffes  à    leur  ex- 
trémité. 

92.  Téléphore. 

Telephorus ,  SchxfF.  Degeer.  Cantharis,  Lin. 
Fab.  Cicindela  ,  GeofF. 

Antennes  filiformes:  articles  cyl'ndriques , 
égaux ,  le  fécond  beaucoup  plus  court. 

Quatre  antennules  inéga'es,  fécuritbrmes  ; 
les    antérieures  un  peu  plus  longues,  com- 
pofées de  quatre  articles,  &c  les  poftérieures 
de  trois  ;  le    dernier  article  dilaté  ,  compri- 
mé, triangulaire  ,  en  forme  de  hache. 
Cotés   du  ventre  plijfés  &  à  papilles. 
Corceltt  plat ,  légèrement  borde. 
«H.  Malachie. 

Matachius  ,  Fab.  Cantharis  ,  Lin.  Cicindela  , 
GeofF. 

Antennes  fi  'formes ,  prefque  en  fcie  :  le  pre- 
mier artic'e  £ros  &  arrondi. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes;  les 
antériemes  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatr-  a-ticles  égaux,  pr.fque  cylindriques; 
les  poftérieures   de  trois. 

Véjicules  cachées  de  chaque  côté  de  la  poitrine 
&  du  ventre. . 
94.  Lampyre. 

Lampyris ,  Lin.  GeofF.  Fab.  Degeer.  Ver 
luifant ,  GeofF. 


Antennes  filiformes  :  articles  égaux  ,  pref- 
que cylindriques,  le  premier  un  peu  plus  gros. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues,  compofées 
de  quatre  articles,  &  les  poftérieures  de  trois. 

Corcelet  grand ,  applati  ,  cachant  la  tête  par 
un  large  rebord. 

9f.  Lycus. 

Lycus  ,  Fab.  lampyris  ,  Lin.  GeofF. 
Degeer.  Pyrochroa  ,  Fab. 

Antennes  filiformes ,  comprimées ,  fouvent 
en  fcie  :  premier  article  plus  petit  &  arrondi. 

Quatre  antennujes  inégales  ,  un  peu  plus 
grottes  à  leur  extrémité  ;  le  dernier  article 
large  ,  comprimé  ,  prefque  triangulaire  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles  k  & 
les  poftérieures  de  trois. 

Tête  étroite  ,  plus  ou  moins  alongée. 

Corcelet  applati ,  un  peu  bordé. 

96.  Colliure. 
Colliuris ,  Degeer. 
Antennes  filiformes  .. 
Quatre  antennules  filiformes. . . 
Tête  conique  ,  déliée  par  derrière. 
Grands  yeux  faillans. 

Corcelet  très  long ,  étroit  St  cylindrique. 

97.  Taupin. 

Elater ,   Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes,  en  fcie,  fouvent  pec- 
tinées  :  premier  article  plus  gros  ,  arrondi  , 
le  fécond  très-petit. 

Quatre  antennules  courtes ,  inégales  ,  fécu- 
riformes  :  les  antérieures  compolées  de  quatre 
articles ,  $c  les  poftérieures  de  trois  ;  le  der- 
nier article  plus  gros ,  dilaté ,  applati  ,  pref- 
que triangulaire. 

Corcelet  terminé  en-deJTous  ,  par  une  pointe 
reçue  dans  une  cavité  de  la  poitrine. 

98.  Buprefte. 

Bupreftis ,  Lin.  Fab.  SchxfF.  Deg.  Ri- 
chard. Lucujus  ,  GeofF. 

Antennes  courtes ,  filiformes ,  en  fcie  ;  ar- 
ticles égaux  ,  le  premier  gros  &  arrondi. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles  &  les 
poftérieures  de  trois;  le  dernier  article  obtus, 
prefque  tronqué. 

Tête  à  moitié  enfoncée  dans  le  corcekt. 

99-  Cicindèle. 

Cicindela,  Lin.  Fab.  SchxfF.  Deg.  Buprejlis, 
GeofF. 

Antennes  filiformes  ,  preique  fétacées  ;  arti- 


30 


INTRODUCTION 


clés  cylindriques,  égaux,  le  fécond  très-courr. 

Six  antennules  filiformes  :  les  antérieures 
compofées  de  deux  articles  alongés ,  égaux; 
les  moyennes  plus  longues  ,  compofées  de 
quatre ,  dont  le  premier  très  court  &  le  fécond 
très- long  ;  lespoftérieures  compofées  de  quatre, 
dont  les  deux  premiers  très-courts. 

Yeux  faillans. 

Tarfes  filiformes. 

appendice  à  la  bafe  des  cuijfes  poflérieurts. 

ioo.  Elaphre. 

Elapkrus,Fab.Cicindela,Lm.BupreJlis,GeoS'. 

Antennes  fétacées  :  articles  courts  &c  égaux , 
le  premier  plus  gros. 

Six  antennules  prefque  égales,  filiformes-, 
les  antérieures  compofées  de  deux  articles 
égaux  ;  les  moyennes  compofées  de  quatre 
cylindriques  5i  les  postérieures  de  trois  dont 
le  premier  plus  court. 

Yeux  faillans. 

Appendice  à  la  bafe  des  cuijfes  pojlérieures. 

101.  Carabe. 

Carabus  ,  Lin.  Fab.  ScharfF.  Degeer. 

Buprefte. 

Bupreflis ,  GeofF. 

Antennes  filiformes:  articles  alongés ,  égaux 
prefque  cylindriques  ;  le  premier  plus  gros 
&  arrondi ,  le  fécond  très-petit. 

Six  antennules  inégales,  filiformes  :  le  pre- 
mier article  un  peu  plus  gros  5c  tronqué  ; 
les  antérieures  très-courtes  ,  compofées  de  deux 
articles  égaux  ;  les  moyennes  plus  longues , 
de  quatre ,  5c  les  poftérieures  de  trois. 

Corcelet  avec  un  rebord. 

Appendice  à  la  bafe  des  cuijfes  pojlérieures. 

loi.  Scarite. 

Scarites  ,  Fab.   Tcnebrio  ,  Lin. 

Antennes  filiformes  ;  premier  article  long  , 
gros  &  prefque  cylindrique  ,  les  autres  plus 
courts  &  égaux  entr'eux. 

Six  antennules  filiformes  ;  les  antérieures 
courtes ,  compofées  de  deux  articles  alongés  ; 
les  moyennes  plus  longues  ,  compofées  de 
quatre,  dont  le  premier  très-court  5c  le  fécond 
très  long',  les  poftérieures  compofées  de  deux 
égaux. 

Mâchoires  grandes  5c  dentées. 

Appendice  à  la  bafe  des  cuijfes  pojlérieures. 

Pattes  antérieures  épineufes  ,  prefque  palmées. 

■  103.  Manticore. 

Manticora  ,  Fab.  Carabus ,  Dcg.  Cicindela  , 
Thunberg.  •  • 


Antennes  filiformes  ,  prefque  fétacées ,  de 
la  longueur  du  corcïlet. 

Six  antennules  filiformes  :  les  antérieures 
plus  courtes  &  plus  minces ,  compofées  de 
deux  articles  égaux  ;  les  moyennes  compo- 
fées de  quatre,  dont  le  premier  très-court; 
les  poftérieures  compofées  de  trois  ,  dont  le 
premier  très-court  5c  le  fécond  très-long. 

Mandibules  grandes  ,  fortes  ,  dentées  à  leur 
bafe. 

Appendice  à  la  bafe  des  cuijfes  pojlérieures, 

Pattes  Jimples. 

104.  Llophore. 

Elophorus ,  Fab.  Dermejles,  GeofF.  Silpha, 
Lin. 

Antennes  courtes ,  en  maffe  :  articles  arron- 
dis,  les  trois  derniers  beaucoup  plus  gros,  en 
malle  ovale,  perfoliée,  prefque  folide. 

Quatre  antennules  inégales ,  prefque  en 
maffe ,  le  dernier  article  ovale  &  renflé  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles,  dont  le  fécond  long  Si 
cylindrique  ;  les  poftérieures  de  trois ,  dont 
le  premier  tiès-court. 

Tarfis  filiformes  ;  premier  article  très- court 
5c  le  fécond  afTez  long. 

105.  Hydrophile. 

Hydrophilus  ,    GeofF.  Fab.  Dytifcus  ,   Lin. 

Antennes  en  maife ,  plus  courtes  que  les 
antennules  :  premier  article  gros  5c  affez  long, 
les  autres  courts  6v  globuleux  ;  les  quatre  der- 
niers très-gros  ,  en  maffe  perfoliée. 

Quatre  antennules  inégales,  filiformes  •,  les  . 
antérieures  longues  Se   compofées  de  qua're 
articles   cylindriques  ,    dont  le  premier  très- 
court  ;  les  poftérieures  compofées    de  trois. 

Tarfes  des  quatre  pattes  pojlérieures  larges 
&  ciliés  des  deux  côtés. 

it.6.  Dytique. 

Dytifcus ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  prefque  fétacées,  de 
la  longueur  du  corcelet;  articles  prefque  égaux, 
coniques ,  le  premier  allez  long ,  le  fécond 
très-court ,  les  derniers  amincis. 

Six  antennules  inéga'es  ,  filiformes  ;  les  an- 
tirieures  très-courtes,  compofées  de  deux  ar- 
ticles égaux  ;  les  moyennes  longues  5c  com- 
pofées de  quatre  ;  les  poftérieures  de  trois. 

Tarfes  poflérieurs  larges  ,    applatis  &  ciliés. 

107.  Gyrin. 

Gyrinus  ,  Lin.  GeofF.    Fab.    Tourniquet, 
GeofF. 


A   L  HISTOIRE   NATURE  LLE. 


3i 


Antennes  très-courtes ,  pédonculées  :  pre- 
mier article  grand  ,  en  forme  de  cueiller ,  les 
autres  très-courts,  peu  diftincls. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles  ar- 
rondis ,  prefque  égaux  ;  les  poftérieures  com- 
pofées de  trois. 

Tarfes  des  quatre  pattes  poftérieures  applatis , 
larges  &  ciliés. 

108.  Staphylin. 

Staphylinus  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 
■     Antennes  filiformes;  premier  article  alongé, 
les  autres  globuleux  ;    les   fix  derniers    plus 
courts,  un  peu  comprimés,  le  dernier  ovale, 
fouvent  coupé  obliquement. 

Quatre  antennules  courtes ,  égales ,  filifor- 
mes ;  les  antérieures  compofées  de  quatre 
articles  ,  dont  le  premier  court  &  petit ,  & 
le  fécond  plus  long  &c  conique  ;  les  pofté- 
rieures compofées  de  trois  égaux. 

Elytres  tris  courtes. 

ioj.  Oxypore. 

Oxyporus ,  Fab.  Staphylinus ,  Lin.  GeofF. 

Antennes  courtes ,  moniliformes  ,  prefque 
en  malTe  ;  premiers  articles  minces,  les  au- 
tres renflés ,  lenticulaires ,  perfoliés  ,  le  dernier 
arrondi  à  fa  pointe. 

Quatre  antennules  courtes,  égales-,  les  an 
térieures  compofées  de  quatre  articles  égaux , 
filiformes  ;  les  poftérieures  compofées  de  qua 
tre,  dont  le  dernier  en  malTe  ,  large,  applati , 
triangulaire  .  prefque  en  croilTant. 

Elytres  '  courtes. 

1 10.  Pœdere. 

Taderus ,  Fab.  Staphylinus ,  Fin.  Geoff. 

Antennes  moniliformes  :'premiers  articles 
un  peu  allongés,  les  autres  égaux,  prefque 
fphériques. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
beaucoup  plus  longues,  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  ovale ,  un  peu  plus 
gros ,  prefque  en  malTe  ;  les  poftérieures  com 
pofées  de  trois  articles  égaux ,  filiformes. 

Elytres  très-courtes. 

Section    II. 

Cinq  articles  aux  tarfes  des  quatre  pattes  de 
devant ,  &  quatre  feulement  à  ceux  des  pattes 
de  derrière. 

m.  Meloe. 


Meloe  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  moniliformes  :  premier  article 
afîez  long-,  le  fécond  court  &  petit-,  le  dernier 
féiacé. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues,  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  premier  très  court  ôc  très- 
petit  ;  les  poftérieures  de  trois ,  dont  le  der- 
nier ovale  &c  un  peu  plus  gros. 

Tarfes  terminés  par  quatre  crochets. 

Elytres  courtes  ,  prefque  ovales. 

1 1 1.  Gantharide. 

Cantharis,  Geoff.  Deg.  Schxff.  Meloe  ,  Lin. 
Lytta,  Fab. 

Antennes  filiformes ,  plus  longues  que  le 
corcelet  :  articles  égaux,  prefque  cylindriques  ; 
le  premier  aifez  gros  &  le  fécond  très-court. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  compoiées  de  quatre  articles ,  dont 
le  premier  très-court;  les  poftérieures  com- 
pofées de  trois. 

Tarfes  terminés  par  quatre  crochets. 

Elytres  molles  &  flexibles. 

Tête  inclinée. 

r  1 3 .  Mylabre. 

Mylabris  ,  Fab.  Meloe  ,  Lin. 
•    Antennes  monilitormes  ,  groffiiTànt  vers  le 
bout ,  de  la  longueur  du  corcelet. 

Quatre  antennules  filiformes  -,  les  antérieures 
compofées  de  quatre  articles,  dont,  le  premier 
très- court  ;  les  poftérieures  compofées  de 
trois. 

Tête  inclinée. 

Tarfes  terminés  par  quatre  crochets. 
•  114.  Cérocbme. 

Cerocoma ,  Geoff.  Fab.  Meloe ,  Lin. 

Antennes  moniliformes ,  en  maffe  :  articles 
inégaux,  irréguliers,  applatis,  dilatés,  dans 
les  mâles,  arrondis  dans  les  femelles;  le  der- 
nier gros  ,  en  maile  ,  comprimé  par  «les 
côtés. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  :  1$r 
antérieures  compoiées  de  quatre  articles,  dont 
le  premier  très  petit,  &le  dernier  très- alongé  , 
le  lecond  &  le  troifième  très-renflés ,  prefque 
véficuleux  dans  les  mâles  ;  les  poftérieures 
compofées  de  trois  articles  égaux. 

Tarfes  terminés  par  quatre  crochets. 

Elytres  molles  &  flexibles. 

115.  (Edemère. 

(Edemera,  Necydalis ,  Lin,  Fab.  Cantharist 
Geoff. 


}2 


INTRODUCTION 


Antennes  filiformes,  prefqne  de  la  longueur 
du  corps  :  a;x:cxs  égaux  ,  cylindriques  \  le 
premier  à  peine  plus  gros  ;  le  fécond  un  peu 
plus  coure. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compolees 
de  quatre  articles,  dont  le  premier  très  court 
&  très  petit;  les  postérieures  compolé-S  de 
trois  articles ,  dont  le  premier  un  peu  plus 
petit. 

Tarfes  terminés  par  deux   crochets  ;  article 
pénultième ,  large  ,  bifide  ,  garni  de  'houppes. 
i  16.  Notoxe. 

Notoxus  ,  GeofF.  Fat».  Mdoe ,  Lin.  Cuculle  , 
GeofF  Cantharide ,  Geotf. 

Antennes  filiformes  -,  articles  prefque  coni- 
ques ,  les  deniers   arrondis,  monilitormes. 

Quatre  anennules  monilitormes:  les  anté- 
rieures compofées  de  trois  articles  arrondis,  le 
dernier  à  peine  plus  gros  &  prefque  ovale  ; 
les  poftvrieures  composes  de  trois ,  dont  le 
premier  très  périr. 

Pénultième  article  des  tarfes,  large,  bifide, 
garni  de  houppes. 
1 17.  Apale. 
Apalus  ,  Fab. 

Antennes  filiformes  plus  longues  que  le 
corcelet  -,  articles  égaux ,  prefque  coniques. 

Quatre  antennules  égales ,  filiformes  -,  le< 
antérieures  compofées  de  quatre  articles  pret- 
que  égaux  ;  les  poftérieuies  compotées  de  trois 
articles  alongés ,  cylindriques. 

Tarfts  terminés  par  quatre  crochets. 
Tête  inclinée. 
\  1  8.  Pyrochre. 

Pyrockroa ,  GeofT.  Fab.  Lampyris  ,  Lin. 
Antennes  en  feie  ou  pe&inées  :  premier  ar 
ticle  gros  &  un  peu  alongé,  le  fécond  petit 
&  prefque  rond. 

Quatre  antennules  inégales  ,  filiformes  5  les 
antérieures  beaucoup  plus  longues,  compofées 
de  quatre  articles ,  dont  le  premier  très  court 
fc  très-petit ,  6c  le  dernier  ovale  ,  alongé  -,  les 
poltérieures  compofées  de  trois. 

Pénultième  article  des  tarfes  court ,  bifide  & 
garni  de  houppes. 
119.  Ciftèle. 

Cijlela,  Fab.  Tenebrion  ,  GeofF.  Chryfomela, 
Lin. 

Antennes  filiformes,  un  peu  plus  longues 
que  le  corcelet  :   articles  prefque   coniques , 


le  fécond  un  peu  plus  petit   que  les  autres , 
3c  arrondi. 

Quatre  antennules  inégales ,  filHormes  -,  les 
antérieures  un  peu  plus  longues  ,  compofées 
de  quatre  articles,  dont  le  premier  très  court 
Hc  les  autres  prefque  égaux  &c  coniq  es  ;  les 
poftérieiires  compofées  de  quatre  articles  très- 
courts  ,  le  dernier  un  peu  plus  long  6i  co- 
nique. 

Tarfes  filiformes. 

1  20.  Diapère. 

Disperis,  GeofT.  SchxfF.  Chryfomela,  Lin. 
Fab.   Tenebrio,  Deg. 

Antennes  courtes ,  renflées  :  premier  &  fé- 
cond articles  petits  ;  les  autres  courts,  applatis , 
pertoliés. 

Quatre  antennules  courtes ,  filiformes  -,  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  dont 
le  premier  très- petit  Se  le  dernier  ovale-,  les 
podérieuves  très  courtes ,  composées  de  trois, 
dont  le  premier  à  peine  diftindt. 

Articles  des  tarfes  très- courts ,  le  dernier 
très  long. 

m.  Opatte. 

Opatrum,  Fab.  Silpha,  Lin.  Tenebrio ,  GeofF. 

Antennes  filiformes,  un  peu  plus  groupes 
par  le  bout,  plus  courtes  que  le  corcelet: 
fécond  article  petit  &  arrondi. 

Quatre  antennules  inégales ,  en  mafle  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles ,  dontie  dernier  gros ,  ovale  , 
tronqué  ;  les  poftérieures  compofées  de  trois 
articles  plus  gros  à  leur  extrémité. 

Corcelet  avec  un  rebord. 

in.  Ténébrion. 

Tenebrio ,  Lin»  GeofF.  Fab. 

Antennes  monilitormes  :  articles  prefqus 
égaux ,  le  troifième  à  peine  plus  long  que 
les  autres,  les  derniers  globuleux,  un  peu 
renflés. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles  ,  dont  le  premier  un  peu 
plus  petit ,  &  le  dernier  un  peu  plus  gros  Si 
tronqué. 

Corps  alongé. 

115.  Sépid  on. 

Sepidium  ,  Fab. 

Antennes  filiformes  :  troifieme  artic'e  ,  long; 
les  autres  courts  &  cylindriques  ;  le  dernier 
ovale  ,  aigu. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures 


A   L'HISTOIRE   NATURELLE. 


S? 


antérieures  un  peu  plus  longues,  compofées 
de  quatre  a>  ticles  cylindriques ,  dont  le  fécond 
plus  long  &  le  dernier  obtus  ;  les  poftérieures 
compofées  de  trois  articles  égaux. 
Corcckt  fouvent  inégal. 

124.  Pimélie. 

l'incita  ,  Fab.  Tentbrio  ,  Lin.  GeofF. 

Antennes  filiformes  à  leur  bafe  ,  monilifor- 
mes  à  leur  extrémité  :  premier  Se  fécond  ar- 
ticles très  courts ,  le  troisième  très  long,  pref- 
que cylindrique,  les  derniers  globuleux. 

Quatre  antennuks  inégales ,  filiformes"  ;  les 
antérieures  beaucoup  plus  longues ,  compo- 
fées de  quatre  articles  prefque coniques,  un  peu 
renflés  -,  le  dernier  obtus ,  prefque  tronqué. 

Corps  fouvent  renflé. 

125.  Scaure. 
Scaums ,  Fab. 

Antennes  moniliformes  :  premiers  articles 
très-longs, prefque  coniques  ;  les  autres  courts, 
égaux ,  moniliformes. 

Quatre  antennuks  inéga'es ,  filiformes  •,  les 
antérieures  un  peu  plus  longues,  compolée;  de 
quatre  a  ticles  cylindriques ,  dont  le  fécond 
un  peu  p  us  long;  les  poftérieures  compofées 
de  trois  articles,  très-courts  6c  cylindriques. 

i  26.  B!aps. 

Blaps ,  Fab.  Tenebrio,  Lin.  GeofF. 

Antennes  fi  iformes ,  moniliformes  à  leur 
extrémité  crémier  article  court  &  un  peu  plus 
gros -,  le  fécond  très  petit ,  le  troilîème  très- 
long,  les  derniers  courts  &  arrondis. 

Quatre  antennuks  inégales ,  en  malTe  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  dont 
le  premier  très  petit ,  &  le  dernier  gros ,  co- 
nique, un  peu  comprimé  &  tronqué  ;  lespofti- 
ï'e.rcscompo'ies  de  troi.  articlesprefqu  égaux; 
le  dernier  tronqué. 

1 1-.  Hé.'ops. 

Hdops ,  Fab.  Tenebrio  ,  Lin.  GeofF. 

Antennes  filiformes,  fouvent  prefque  moni- 
liformes :  fécond  article  un  pej  plus  couit  ;  le 
troilîème  à  peine  plus  long  que  les  autres. 

Quatre  antennuks  inégales  ;  les  antérieures 
cor.jpofées  de  quatre  articles ,  dont  le  premier 
très  mince  à  la  bafe;  les  autres  coniques;  le 
dernier  en  maife  ,  large,  comprimé,  prefque 
triangulaire,  en  forme  de  hache;  les  pofté 
fleures  compofées  de  trois  articles,  dont  le 
dernier  plus  gros  &  obtus. 
128.  Erodie. 

E 'radius ,  Fab. 

Wfioire  Naturelle ,  Infectes.  Tome.  I, 


Antennes  courtes,  moniliformes:  articles 
prefque  égaux  ;  le  troilîème  long  &  cylin- 
drique. 

Quatre  antennuks  égales,  filiformes;  ks  an- 
térieures à  peine  plus  longues,  compofées  de 
quatre  articles  prefque  égaux  ;  le;  pofL'rieures 
compofées  de  trois,  dont  le  dernier  un  peu 
plus  gros  Se  globuleux. 

129.  Mordellé. 

Mordilla  ,  Lin.  GeofF  Fab. 

Antennes  filiformes ,  fouvent  un  peu  en  feie , 
quelquefois  pectinées  ,  de  la  longueur  du  cor- 
celer. 

Quatre  antennuks  inégales;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compolées  de  quatre 
articles  ,  dont  le  dernier  un  peu  plus  gros  de 
alongé  ;  les  poftérieures  filiformes  ,  compofées 
de  trois  articles  égaux. 

Coraht  convexe. 

Abdomen  terminé  en  pointe  dans  les  femelles. 

Section    III. 

Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

130.  Spondyle. 

Spondylis  ,  Fab.  Attelabus  ,  Lin.  Cerambix  , 
Degeer. 

Anrennes  prefque  moniliformes ,  à  peine  de 
la  longueur  du  corcelet ,  pofées  devant  les 
yeux  :  premier  article  un  peu  plus  long  ;  le 
fécond  un  peu  plus  petit  ;  les  autres  égaux 
entr'eux. 

Quatre  antennuks  prefqu'égales,  filiformes; 
ks  antérieures  compofées  de  quatre  articles  , 
prefqu'égaux  ;  les  poftérieures  de  trois ,  dont  le 
le  dernier  un  peu  plus  gros. 

Pénultième  article  des  tarfes,  large, bifide, 
garni  de  houppes. 

Corcelet  arrondi. 

131.  Prione. 

Prionus ,  GeofF.  Fab.  Cerambix  ,  Lin.  Deg, 
Antennes  longues ,  fétacées ,  quelquefois  en 
feie  :  premier  article  renflé  ;   le    fécond  très- 
'  court  &  arrondi ,  pofées  devant  les  yeux. 
Quatre  antennuks  prefque  égales ,  filifor- 
mes ;  les  antérieures  compofées  de  quatre  ar- 
ticles ,  dont  le  fécond  très  long  &  le  dernier 
renflé  à  fâ  pointe  de    comme    tronqué;    les 
poftérieures  compofées  de  trois,  dontle  fécond 
trcs-long. 

E 


34 


INTRODUCTION 


Pénultième  article  des  tarfes  ,  large  ,  bifide,, 
garni  de  houppes. 

Corcelet  applati  ,  tranchant  fur  les  côtés , 
dentelé  ou  épineux. 

132.  Capricorne. 

Cerambix  ,  Lin.  Geoff.  Fab.  Lamia  ,  Fab. 

Antennes  fétacées ,  longues ,  pofées  dans  les 
yeux:  premier  article,  gros  &  alTez  long; 
le  fécond  très  court  Se  très-petit-,  les  fuivans 
un  peu  renflés  à  leur  pointe-,  les  derniers  égaux, 
comprimés. 

Quatre  antennules  prefque  égales,  filifor- 
mes -,  les  antérieures  compofées  de  quatre  ar- 
ticles, dont  le  pr«mier  très-court  &c  très-petit; 
les  poftérieures  compofées  de  trois,  dont  le 
premier  court  &  petit. 

Pénultième  article  des  tarfes  large,  bifide, 
garni  de  houppes 

Corcelet  arrondi  ,  tubercule  ou  épineux  fur 
les  côtés. 

Yeux  en  croijfant ,  entourant  la  bafe  des  an- 
tennes. 

133.  Saperde. 

Saperda,  Fab.  Cerambix,  Lin.  Leptura,  Geoff. 

Antennes  longues  ,  fétacées ,  pofées  dans 
les  yeux  :  articles  prefque  cylindriques;  le  pie 
mier  un  peu  plus  gros,  &c  le  fécond  très 
court. 

Qua!re  antennules  égales,  filiformes;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles,  dent 
le  premier  court  &  le  fécond  aflez  long  ;  les 
poftérieures  compofées  de  trois  articles ,  pref- 
que égaux. 

Pénultième  article  des  tarfes  ,  large  ,  bifide, 
garni  de  houppes. 

Corcelet  cylindrique. 

Yeux  en  croijfant ,  entourant  la  bafe  des  an- 
tennes/. 

134.  Stencore. 

Stenocorus,  GeofF.  Fab.  Cerambix,  Lin.  Rha- 
gium ,  Fab. 

Antennes  filiformes ,  pofées  devant  les  yeux  : 
premier  article,  un  peu  plus  gros,  le  fécond 
court  &c  arrondi. 

Quatre  antennules  inégales  ,  prefque  fili- 
formes :  le  dernier  article  un  peu  plus  gros , 
prefque  ovale  ,  à  peine  tronqué;  les  antérieures 
compofées  de  quatre  articles;  &  les  poftérieures 
de  trois. 

Pénultième  article  des  tarfe*  bifide,  garni 
de  houppes. 

Corcelet  épineux,  ou  tubercule. 


Yeux  ovales. 

135.  Calope. 

Cdlepus  ,  Fab.  Cerambix ,  Lin. 

Antennes  filiformes,  fouvent  en  feie ,  pofées 
dans  une  échancture  au-devant  des  yeux  : 
articles  comprimés  ;  le  premier  plus  gros  & 
en  mafie. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues  ,  compofées  de  quatre 
articles  ,  Jont  le  fécond  alTez  long  &  le  der- 
nier renflé  ,  en  maiTe  ,  tronqué  à  fa  pointe  ; 
les  poftérieures  compofées  de  trois  articles , 
égaux ,  filiformes. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide .  garni 
de  houppes. 

136.  Callidie. 

Callidium ,  Fab.  Cerambix  ,  Lin.  Leptura  , 
Lin.  Geoff. 

Antennes  filiformes ,  à  peu-près  de  la  lon- 
gueur du  corps,  pofées  dans  une  échancrure 
au-devant  des  yeux. 

Quatre  antennules  égales;  les  antérieures 
compofées  de  quatre  articles,  dont  le  premier 
petit  &  le  dernier  prefque  en  maffe  ;  les  pofté- 
rieures compofées  tk  trois ,  dont  le  dernier 
aiTez  gros. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide ,  & 
garni  de  houppes. 

Coretelet  globuleux,  ou  rond  &  légèrement 
applati. 

137.  Donacie. 

Donacia,  Fab. Leptura,L'm.  Stenocorus  GeofF. 

Antennes  filiformes ,  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps,  pofées  devant  les  yeux:  pre- 
mier article  aflezgros;  le  fécond  à  peine  plus 
court  que  les  autres. 

Quatre  antennules  égales  ,  filiformes  -,  les- 
antérieures  compoféesde  quatre  articles  égaux  ; 
<k  les  poftérieures  de  trois. 

Pénultième  article  des  tarfes,  bifide,  &  garni 
de  houppes. 

Yeux  ronds  &  J "aillant. 

138.  Lepture. 

Leptura  ,  Fab.  Lin.  Stenocorus  ,  Geoff. 

Antennes  filiformes ,  à  peine  de  la  longueur 
du  corps ,  pofées  devant  les  yeux  :  lecond 
article  très-petit. 

Quatre  antennules  inégales,  filiformes  ;  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  pref- 
que égaux;  &  les  poftérieures  de  trois. 

Pénultième,  article  des  tarfes ,  bifide  &  garni 
de  houppes. 


A  L'HISTOIRE  NATURELLE. 


3? 


Corcelet  un  peu  plus  étroit  antérieurement. 

139.  Nécydale. 

Necydalis ,  Lin.Deg.  SchxfF.  Fab.  Leptura  , 
Fab.  Geoff. 

Antennes  filiformes ,  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps,  pofées  dans  une  échancrure  au- 
devant  des  yeux  :  premier  article  renflé  à  fon 
extrémité,  le  fécond  très  petit. 

Quatre  antennules  prefque  égales ,  filifor- 
mes -,  les  antérieures  compofées  de  quatre  ar- 
ticles ,  dont  le  premier  petit  &  le  dernier 
alongé  ;  les  poftérieures  compofées  de  trois 
articles ,  dont  le  dernier  un  peu  plus  long  ,  & 
à  peinte  plus  gros  que  les  autres. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide,  garni 
de  houppes. 

Elytrts  fouvtnt  tris-courtes  ou  retrécies  à 
leur  pointe. 

140.  Lupère. 
luperus ,  GeofF. 

Antennes  filiformes  ,  'de  la  longueur  du 
corps  :  articles  égaux  ,  cylindriques ,  alongés. 

Quatre  antennules  filiformes  ;  les  antérieures 
compofées  de  quatre  articles,  dont  les  trois 
premiers  courts  &c  prefque  égaux  ;  le  dernier 
alongé  Se  pointu  ;  les  poftérieures  compofées 
de  trois ,  dont  le  dernier  pointu. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  large  ,  bifide , 
garni  de  houppes. 

141.  Clairon. 

Clerus,  GeofF.  Fab.  Attelabus,  Lin.  Notoxus, 
Fab. 

Antennes  prefque  moniliformes ,  plus  grottes 
à  leur  extrémité  :  le  premier  article  long  & 
en  malTe;  le  fécond  court,  afTez  gros  & 
globuleux. 

Quatre  antennules  prefque  égales;  les  anté- 
rieures à  peine  plus  courtes,  compofées  de 
quatre  articles ,  dont  le  dernier  un  peu  plus 
gros,  comprimé  &  conique;  les  poftérieures 
compofées  de  trois ,  dont  le  dernier ,  trian- 
gulaire, prefque  en  forme  de  hache. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide  ,  garni 
de  houppes. 

Corcelet  arrondi ,  un  peu  aminci  à  fa  partie 
poflérieure. 

141.  Boftriche. 

Boftrichus  ,  GeofF.  Fab.  DermeHes  ,  Lin. 
Apate ,  Fab. 

Antennes  courtes ,  en  mafTe  :  le  premier 
article  allez  gros  &  un  peu  alongé  ;  le  fécond 


gros  &c  globuleux  -,  les  trois  derniers  très  gros , 
en  mafTe  perfoliée. 

Quatre  antennules  égales,  filiformes-,  les  an- 
térieures compofées  de  quatre  aiticles ,  pref- 
que cylindriques  ;  &  les  poftérieures  de  trois  ( 
dont  le  dernier  ovale  ,  un  peu  plus  gros. 

Tarfes  fimples. 

Corcelet  gros  &  globuleux. 

143.  Scolite. 

Scolytus,  GeofF.  Dermeflcs ,  Lin.  Ips  ,  Deg. 
Bofîrichus ,  Fab. 

Anrennes  courtes ,  en  mafTe  :  premier  article 
afTez  gros  ;  le  fécond  globuleux  ;  les  derniers 
gros ,  en  mafTe  folide. 

Quatreantennules  courtes  ,  filiformes ,  pref- 
que égales  ;  les  antérieures  compofées  de 
quatre  articles ,  dont  le  dernier  terminé  en 
pointe  ;  les  poftérieures  compofées  de  trois. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  large ,  bifide , 
garni  de  houppes. 

Corcelet  gros  ,  prefque  cylindrique,  un  peu 
renflé. 

Tête  enfoncée  dans  le  corcelet,  arrondie  & 
terminée  en  pointe. 

144.  Bruche. 

Bruchus  ,  Lin.  Fab.  Deg.  Mylabris ,  GeofF. 

Antennes  filiformes,  prefque  en  feie  :  pre- 
mier article  afTez  gros  ;les  trois fuivans  fimples, 
arrondis  ;  les  fept  derniers  prefque  en  feie. 

Quatre  antennules  filiformes ,  inégales  ;  les 
antérieures  plus  longues,  compofées  de  cinq 
articles,  prefque  égaux 5  les  poftérieures  de 
quatre,  dont  le  dernier  ovale. 

Pénultième  article  des  tarfes,  large,  bifide  ; 
garni  de  houppes. 

Tête  avancée  &  penchée. 

145.  Antribe. 

Antribus  ,  GeofF.  SchïfF.  Deg. 

Antennes  courtes,  en  mafTe:  premier  ar- 
ticle,gros  8c  alongé  ;  les  autres  un  peu  renflés, 
les  quatre  derniers  en  mafTe  perfoliée. 

Quatre  antennules  inégales  -,  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  quatre 
articles,  dont  le  dernier  en  mafTe,  triangulaire; 
les  poftérieures  compofées  de  trois  articles. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide ,  garni 
de  houppes. 

Corcelet  large  ,  un  peu  bordé. 

146.  Attelabe. 

Attelabus ,  Lin.  Fab.  Khinomacer ,  GeofF. 
Antennes  moniliformes  ,  un  peu  plus  courtes 
que  le  corcelet:  premier  Se  fécond  articles, 


•36 


INTRODUCTION 


un  peu  plus  gros  ;  les  trois  derniers  en  mafTe 
perfoliée. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  -,  les 
antérieures  un  peu  plus  longues,  compofées  de 
quatre  articles  égaux  ,  arrond.s  ;  les  poftérieures 
compofées  de  trois. 

Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  dure  &  cornée. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  large  ,  bifide  , 
garni  de  houppes. 

147.  Brachycère. 
Erachycerut.  Curcnlio  ,  Lin.  Fab. 
Antennes  très-courtes,  grofiffantinfenfible- 

ment  :  articles  très-courts ,  le  dernier  plus  gros 
&  plus  long  ,  prefque  en  mafTe. 

Quatre  antennules  trèscourtes  ,  à  peine 
apparentes  ;  les  antérieures  grofTes  Si  très- 
courtes  ,  compofées  de  trois  articles ,  dont  le 
dernier  un  peu  plus  petit ,  terminé  en  pointe 
arrondie  -,  les  poftérieures  compofées  de  deux 
articles ,  dont  le  premier  plus  gros  &  le  der- 
n;er  terminé  en  pointe  arrondie. 

Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  dure  &  cornée. 

Mandibules  fortes ,  courtes  &  dentées. 

Tarfes  fimples. 

148.  Charançon. 
Curculio,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  brifées ,  prefque  en  mafTe  :  le 
premier  article  long  &  renflé  à  fon  extrémité; 
les  quatre  derniers  formant  une  maffe  ovale  , 
prefque  folide. 

Quatre  antennules  courtes ,  filiformes ,  pref- 
que égales  -,  les  antérieures  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  terminé  en  pointe  ; 
les  poftérieures  compofées  de  trois. 

Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  dure  &   cornée. 

Mandibules  fimples. 

Pénultième  article  des  tarfes  ,  large ,  bifide  , 
garni  de  houppes. 

145.  Brente. 

Brentus,  Fab. 

Antennes  moniliformes  ;  groffiffant  infen- 
fiblement  :  premier  article  à  peine  plus  long 
&  plus  gros  que  les  autres. 

Quatre  antennules  inégales,  fétacées;  les 
antérieures  compofées  de  trois  articles,  dont 
le  premier  long  Se  cylindrique  ,  &  le  dernier 
court  &  terminé  en  pointe  -,  les  poftérieures 
très  courtes,  à  peine  diltinétes,  compofées  de 
deux  articles,  dont  le  dernier  terminé  en  points. 


Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  ,  fouvent  très-longue  ,  dure  &  cornée. 

Mandibjles  fimples. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide  ,  garni 
de  houppes. 

1 50.  Rhinomacer. 
Rhinomacer ,  Fab. 

Antennes  filiformes  ,  prefque  fétacées  :  pre- 
mier cv  fécond  articles ,  à  peine  plus  gros  que 
les  autres. 

Quatre  antennules  prefque  filiformes ,  iné- 
gales ;  les  antérieures  un  peu  plus  longues , 
compofées  de  quatre  articles ,  dont  le  dernier 
un  peu  plus  gros ,  tronqué  obliquement  ;  les 
poftérieures  compofées  de  trois. 

Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  dure  Se  cornée. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide,  garni 
de  houppes. 

151.  Macrocéphale. 
Macrocephalus.  Curculio  ,  L'n.  Fab. 
Antennes  filiformes,  en  maffe  ,  prefque  de 

la  longueur  du  corps  dans  les  mâles,  beaucoup 
plus  courtes  dans  les  femelles  ;  premier  article 
court  &  globuleux  ;  les  trois  derniers  un  peu 
plus  gros,  formant  une  maffe  alongée. 

Quatre  antennules  égales,  filiformes;  les 
antérieures  compofées  de  trois  articles ,  dont 
le  premier  plus  gros ,  &  le  dernier  plus  mince, 
terminé  en  pointe;  les  poftérieures  compofées 
de  trois ,  prefque  égaux  &  arrondis. 

Bouche  placée  au  bout  d'une  efpèce  de 
trompe  dure  &  cornée. 

Pénultième  article  des  tarfes  très  court,  à 
peine  apparent,  caché  dans  le  fécond,  bifide 
&  garni  de  houppes. 

152.  Zonite. 
Zonitis  ,  Fab. 

Antennes  longues  ,  fétacées  :  articles  cylin- 
driques ,  prefque  égaux. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  le3 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles ,  dont  le  fécond  Se  le  dernier 
obtus;  les  poftérieures  compofées  de  trois, 
dont  le  fécond  très  long. 

153.  Zygie. 
Zygia ,  Fab. 

Antennes  moniliformes ,  groffiffant  infenfi- 
blement  :  articles  prefque  égaux  ;  le  premier  un 
peu  plus  gros  ;  les  autres  un  peu  faillans  à  leur 
extrémité. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 


J  V  HISTOIRE  NATURELLE. 


37 


antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles  ,  dont  le  dernier  long  & 
fétacé  ;  les  pollérieures  compofées  de  rrois  , 
dont  le  premier  très- court  &  les  autres  cylin- 
driques. 

154.  Erotyle. 

Erotylus  ,  Fab.  Chryfomela ,  Lin. 

Antennes  filiformes,  à-peu- près  de  !a  lon- 
gueur du  corcelet:  premier  article  renflé;  le 
itccnd  court;  les  trois  derniers  plus  gros  Se 
en  mafTe. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  plus  gros ,  prefque 
en  forme  de  hache,  tronqué  obliquement;  les 
poftérieures  compofées  de  trois ,  dont  le  der- 
nier tronqué  »  prefque  en  malTe. 

Mâchoires  divifées  en  deux  pièces. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide  ,  garni 
de  houppes. 

i)  5.  Alurne. 

Alurnus ,  Fab. 

Antennes  filiformes ,  plus  longues  aue  le 
corcelet  :  articles  cylindriques ,  prefque  égaux. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues  &  filiformes,  compofées 
de  trois  articles,  prefque  égaux;  les  poftérieures 
prefque  filiformes,  compofées  de  trois,  dont 
le  premier  très-court. 

Mâchoires  divifées  en  deux  pièces. 

Pénultième  article  des  tarfes,  large ,  bifide  , 
garni  de  houppes. 

15^.  Chryfomèle. 

Chryfomda,  Lin.  GeofT.  Fab. 

Antennes  moniliformes ,  plus  longues  que 
le  corcelet  :  articles  prefque  égaux  ;  le  premier 
un  peu  plus  gros. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues  ;  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  plus  gros  &  en  mafTe; 
les  poftérieures  compofées  de  trois ,  dont  le 
premier  très-petit,  &  le  fécond  conique. 

Mâchoires  divifées  en  deux  pièces. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  large  ,  bifide, 
garni  de  houppes. 

Corcelet  large,  un  peu  bordé. 

157.  Altife. 

Altica,  GeofT.  Scharff.  Chryfomela.  Lin. 
Fab. 

Antennes  filiformes,  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps. 


Quatre  antennules  filiformes ,  inégales;  les 
antérieures  un  peu  plus  longues ,  compofées 
de  quatre  articles,  dont  le  premier  très-court; 
le  troifième  affez  gros  &  arrondi  ;  le  quatrième 
terminé  en  pointe  ;  les  poftérieures  compofées 
de  trois. 

Mâchoires  divifées  en  deux  pièces. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  large,  bifide, 
garni  de  houppes. 

Cuijfes  pofiérieures,  renflées. 

158.  Galeruquo. 
Gateruca. 

Antennes  filiformes  ,  prefque  de  la  longueur 
du  corps  :  premier  article  ,  gros  Se  alongé. 

Quatre  antennules  filiformes  ,  inégaies  ;  las 
antérieures  compofées  de  quatre  articles,  pref- 
que égaux ,  arrondis  ;  le  dernier  terminé  en 
pointe;  les  poftérieures  très-courtes,  compo- 
fées de  trois,  dont  le  premier  à  peine  diftinci, 
&  les  deux  autres  arrondis. 

Mâchoires  divifées  en  deux  pièces. 

Cuijfes  /impies. 

Corcelet  inégal. 

159.  Criocèie. 

Crioceris ,  GeofF.  Fab.  Chryfomela ,  Lin. 

Antennes  prefque  moniliformes,  à  peine  de 
la  longueur  de  la  moitié  du  corps  :  le  premier 
article  un  peu  plus  gros ,  Se  le  fécond  un  pea 
plus  petit. 

Quatre  antennules  courtes ,  égales  ;  les  an- 
térieures compofées  de  quatre  articles,  dont 
le  dernier  un  peu  plus  gros ,  termina  en  pointe; 
les  poftérieures  compofées  de  trois  articles  , 
prefque  égaux. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide ,  garni 
de  houppes. 

Corcelet  arrondi  ,  prefque  cylindrique. 

160.  Hifpe. 

Hifpa  ,  Lin.  Fab.   Crioceris .  GeofF. 

Antennes  filiformes  ,  de  la  longueur  du  cor- 
celet, très-rapprochées  à  leur  bafe  :  articles 
égaux  ;  le  premier  feulement  un  peu  plus  gros. 

Quatre  antennules  courtes.  é  raies ,  filifor- 
mes; les  antérieures  compofi.5  Je  quatre  ar- 
ticles prefque  égaux;  Se  le:  pouérieures  de 
trois. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide  ,  garni 
de  houppes. 

Tête  petite,  avancée. 

Corcelet  arrondi. 

161.  Gribouri. 

I     Cryptocephalus ,  GeofT,  Fab.  SchccfF.  Chry- 


*8 


INTRODUCTION 


fomela  ,    Lin.    Deg.    Mtlolontha  ,    Geoff. 

Antennes  filiformes ,  quelquefois  en  fcie  : 
premier  article  afTez  gros  ;  les  deux  ou  trois 
lui  vans  plus  petits  &  globuleux  ;  les  derniers 
prefque  cylindriques  ou  en  fcie. 

Quatre  antennules  filiformes  ,  égales  -,  les 
antérieures  compofées  de  quatre  articles ,  pref- 
que égaux  ;  le  dernier  terminé  en  pointe  mouf- 
fe  ;  les  poftérieures  compofées  de  trois  arti- 
cles égaux. 

Mâchoire  divifée  en  deux  pièces. 
Pénultième  article  des  tarfes  ,  bifide  ,  garni 
de  houppes. 

Tête  à  moitié  enfoncée  dans  le  corctlet. 
Corcelet  convexe  ,  relevé  en  bojfe. 
\6i.  Caflîde. 
CaJJida ,  Lin.  Geoff.  Fab. 
Antennes  courtes ,  prefque  filiformes  ,  grof 
fiffant  infenfiblement  vers  la  pointe ,  très-rap- 
prochées  à  leur  bafe. 

Quatre  antennules  inégales,  prefque  filifor- 
mes -,  les  antérieures  compofées  de  quatre  arti- 
ticles ,  dont  le  dernier  eft  ovale ,  alongé  ,  ter- 
miné en  pointe  -,  les  poftérieures  compo- 
fées de  trois ,  dont  le  dernier  un  peu  plus 
gros  &c  ovale. 

Pénultième  article  des  tarfes ,  bifide ,  garni 
de  houppes. 

Corcelet  &  élytres  débordant  confidérablement 
le  corps. 

163.  Anafpe. 
Anafpis ,  Geoff, 

Antennes  prefque  monif  formes ,  grofliffant 
infenfiblement  :  premiers  articles  un  peu  plus 
petits  &  un  peu  plus  alongés  ;  les  autres  égaux 
entr'eux  &c  moniliformes. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  plus  gros ,  tronqué 
obliquement ,  prefque  en  forme  de  hache  ;  les 
poftérieures  compofées  de  trois. 

Pénultième    article    des  tarfes  des   quatre 
pattes  antérieures  ,  court  &  garni  de  houppes  ; 
tarfes  poftérieurs  prefque  fétacés:  articles  allez 
longs  &  très-diftin&s, 
Corps  alongé. 
Tête  penchée. 

Section    IV. 

Trois  articles  à  tous  les  tarfes, 

1^4.  Coccinelle. 


Coccimlla  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  courtes ,  prefque  en  matTe  :  pre- 
mier article  un  peu  alongé;  les  autres  prefque 
globuleux  ;  les  trois  derniers  plus  gros  &  en 
malfe. 

Quatre  antennules  inégales  ;  les  antérieures 
un  peu  plus  longues ,  compofées  de  trois  ar« 
ticles  ,  dont  le  dernier  plus  gros  ,  en  forme 
de  hache  \  les  poftérieures  compofées  de  deux 
articles  égaux. 

Corps  hémifphérique ,  plat  en  dejfous. 

Corcelet  &  élytres  bordés. 

165.  Tritome. 
Tritoma ,  Geoff.  Fab. 

Antennes  très-courtes,  en  maffe  ;  les  trois 
derniers  articles  gros  &c  perfoliés. 

Quatre  antennules  inégales  •,  les  antérieures 
un  peu  plus  longues  &c  compofées  de  trois 
articles ,  dont  le  dernier  dilaté ,  applati ,  aigu 
de  chaque  côté  ;  les  poftérieures  compofées  de 
deux  ,  dont  le  dernier  prefque  en  maffe. 

Corcelet  &  élytres  très-peu  bordés. 

166.  Forficule. 

Forficula ,  Ln.  Geoff.  Fab.  Perce-treille  , 
Geoff. 

Antennes  filiformes ,  prefque  féfacées  -,  pre- 
mier article  gros  &  alongé-,  les  autres  égaux, 
cylindriques. 

Quatre  antennules  inégales ,  filiformes  ;  les 
antérieures  beaucoup  plus  longues ,  compo- 
fées de  cinq  articles ,  dont  les  deux  premiers 
affez  courts  ;  ks  poftérieures  compofées  de  trois, 
dont  le  premier  très-court. 

Elytres  très  courtes. 

Abdomen  terminé  par  des  pinces  longues  ,  cor- 
nées ,  très-fortes. 

ORDRE    VII. 

D  1  t  t  i  n  e  s, 

167.  Oeftre. 

Oeflrus ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  courtes ,  fétacées  :  premier  article 
gros  &  globuleax. 

Trompe  très  courte  ,  rétraâible  ,  fétacée, 
cachée  entre  deux  efpèces  de  lèvres  véficuleufes. 

Suçoir  compofé  de  trois  foies  membraneu- 
fes  ,  flexibles  ,  courtes ,  prefque  égales  ,  ap- 
pliqués fur  la  trompe. 

168.  Taon. 

Tabanus ,  Lin.  Geoff.  Fab. 


A  L'  HISTOIRE  NATURELLE. 


59 


Antennes  "courtes ,  rapprochées  :  fept  arti- 
cles, dont  le  troifième  grand,  dilaté,  ayant 
une  efpèce  de  dent  latérale  ;  les  trois  derniers 
courts ,  peu  apparens,  terminés  en  pointe. 

Trompe  comte,  bilabiée,  cannelée. 

Suçoir  divifé  en  fept  pièces  ;  quatre  fupé- 
rieures ,  larges ,  applaties ,  contenant  trois  foies 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  grandes ,  contournées  & 
appuy'ées  fur  la  trompe. 

16 9.  Némotèîe. 

Némotelus  ,  Degeer.  Mufca  ,  Lin.  Geoff. 
Bibio ,  Fab. 

Antennes  courtes  ,  rapprochées  :  trois  arti- 
cles grenus,  moniliform.es  ;  le  dernier  terminé 
en  pointe  aiguë  ,  alongée. 

Trompe  courte,  bilabiée,  cannelée. 

Suçoir  divifé  en  quatre  pièces  ;  une  fupé- 
rieure  large  ,  membraneufe ,  applatie ,  conte- 
nant trois  foies  courtes ,  dans  la  cannelure  de 
la  trompe. 

Deux  antennules  filiformes ,  inférées  à  la 
bafe  latéiale  du  fuçoir ,  Si  appuyées  fur  la 
trompe. 

170.  Stratiomc. 

Stratiomys  ,  Geoff.  Deg.  Fab.  Mufca  ,  Lin. 

Antennes  cylindriques ,  brifées ,  un  peu  plus 
longues  que  la  tête:  trois  articles ,  le  premier 
Si  le  troifième  très-longs  ;  le  fécond  très-court. 

Trompe  courre  ,  cannelée ,  bilabiée. 

Suçoir  libre,  formé  d'une  feule  foie ,  reçue 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  courtes  ,  en  mafîe,  com- 
pofées  de  trois  articles  dont  le  dernier  gros 
Si  ova'e ,  Si  inférées  à  la  partie  latérale  de 
la  trompe. 

Ecujfon  fouvent  armé  de  piquants. 

171.  Syrphe. 

Syrpkus ,  Fab.  Mufca  ,  Lin.  Geoff. 

Antennes  courtes  :  deux  articles ,  dont  le 
premier  ovale  ,  comprimé  ,  Si  le  fécond  for- 
mant une  foie  très-mince. 

Trompe  courte ,  rétra&ible ,  bilabiée  ,  can- 
nelée. 

Suçoir  divifé  en  quatre  pièces  ;  la  fupérieure 
plus  longue  &  plus  large,  contenant  trois  foies 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  minces,  articulées,  de  la 
longueur  des  foies ,  inférées  à  côté  du  fucoir 
Si  appliquées  fur  la  trompe. 

17Z.  Mouche. 

Mufca  y  Lin.  Geoff.  Fab, 


Antennes  courtes  :  deux  articles  ,  dont  le 
premier  ovale  ,  fouvent  alongé  ,  comprimé  ; 
Si  le  fécond  formant  une  foie  très- mince. 

Trompe  courte  ,  rétraétible  ,  bilabiée  , 
cannelée. 

Suçoir  libre,  formé  d'une  feule  foie,  reçue 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  filiformes  ,  un  peu  plus 
greffes  vers  la  pointe  ,  inférées  à  la  partie 
latérale  un  peu  fupérieure  de  la  trompe. 

17}.  Stomoxe. 

Stornoxis,  Geoff.  Fab.  Conops.  Lin. 

Antennes  coun.es ,  rapprochées ,  courbées  : 
deux  articles,  le  premier  ovale,  alongé,  un 
peu  comprimé  ;  Se  le  fécond  formant  une 
foie  très-mince  Si  velue. 

Trompe  rétra&ible,  alongée,  filiforme,  cy- 
lindrique ,  bifide  ,  coudés  à  ia  bafe. 

Suçoir  formé  de  deux  foies,  renfermées 
dans  ia  trompe. 

Deux  antennules  courtes  ,  filiformes ,  infé- 
rées à  la  bafe  fupérieure  de  la  trompe. 

174.  Rhingie. 

Rhingia  ,  Scop.  Fab.  Conops  ,  Lin. 

Antennes  courtes ,  compoiées  de  trois  pièces, 
dont  la  troifième  plus  grande  ,  ovale,  munie 
d'un  poil  latéral  très  fin. 

Trompe  rérra&ible ,  cannelée  ,  bilabiée  , 
cachée  fous  une  efpèce  de  bec  avancé. 

Suçoir  compofé  de  quatre  foies ,  reçues 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  minces , filiformes, inférées 
à  la  bafe  desfuçoirs,  Si  appliquées  fur  la  trompe. 

175.  Conops. 

Conops,  Lin.  Fab.  Ajilus,  Geoff. 

Antennes  plus  longues  que  la  tête ,  prefque 
en  maffe  ,  réunies  à  leur  bafe  :  dernier  article 
renflé ,  terminé  en  po:nte. 

Trompe  rétradtible ,  cannelée  ,  bilabiée. 

Suçoir  compofé  de  deux  pièces  ;  la  fupé- 
rieure un  peu  plus  large  &  applatie,  contenant 
une  foie  dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  courtes ,  filiformes ,  in- 
férées à  la  bafe  du  fuçoir ,  Si  appliquées  fur 
la  trompe. 

176.  Myope. 

Myopa,  Fab.  Conops,  Lin.  Afilus,  Geoff. 
Sicus ,  Scop. 

Antennes  courtes ,  courbées  :  trois  articles , 
dont  le  fécond  prefque  conique  -,  le  dernier 
ovale  ,  applati ,  muni  d'un  poil  latéral ,  alTez 
court. 


40 


INTRODUCTION 


Trompe  rétractible, longue,  filiforme, brifée 
&  repliée  au  milieu. 

Suçoir  formé  dune  feule  fois,  renfermée 
dans  la  trompe. 

Deux  antennules  minces  ,  très  -  courtes , 
compofées  de  trois  articles  prefque  égaux , 
inférées  à  la  bafe  latérale  un  peu  fupérieure 
de  la  trompe. 

Partie   antérieure  de  la    tête ,  prtfaue  véfi- 

Cllliufc. 

177.  Rhagion. 

Khagion  ,Tab.  Ntmottïus  ,  Degeer.  Afilus  , 
Geoff. 

Antennes  courtes  :  trois  articles  ,  grenus , 
moniliformes ,  terminés  par  un  poil  a'ongé. 

Trompe  très-courte  ,  bilabiée  ,  cannelée. 

Suçoir  compofé  de  trois  foies,  reçues  dans 
la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  avancées ,  de  la  longueur 
de  la  trompe  ,  filiformes ,  allez  groffes  Se  velues. 

178.  Aille. 

Ajilus ,  Lin.  GeofF.  Fab.  Erax  ,  Scop. 

Antennes  de  la  longueur  de  la  tête,  rap- 
prochées ,  prefque  filiformes  :  le  dernier  article 
alon^é  ,  terminé  en  pointe. 

Trompe  filiforme  ,  cannelée. 

Suçoir  compofé  de  quatre  pièces  ;  la  Supé- 
rieure très-courte  Se  ailez  large  ,  contenanr 
trois  foies  dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  courtes  ,  très-velues,  infé- 
rée» à  la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

179.  Empis. 

Empis ,  Lin.  Fab.  Ajilus ,  GeofF.  Scop. 

Antennes  prefque  de  la  longueur  de  la  tête  , 
rapprochées  :  premier  &  fécond  articles,  gre- 
nus ,  arrondis  ;  le  troifième  terminé  en  pointe 
très-alongée. 

Trompe  filiforme,  longue  ,  bifide,  canne- 
lée. 

Suçoir  compofé  de  quatre  pièces  ;  la  fupé- 
ïieure  afTez  groife ,  delalongueur  de  la  trompe, 
contenant  trois  foies ,  reçues  dans  la  cannelure 
de  la  trompe. 

Deux  antennules  courtes,  fi'iformes  ,  un  peu 
velues ,  inférées  à  la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

180.  Bombille. 

Bombylius ,  Lin.  Scop.  Fab.  Ajilus,  GeofF. 

Antennes  courtes  ,  rapprochées ,  filiformes  : 
trois  articles ,  dont  le  premier  long;  le  fécond 
court  ;  le  dernier  alongé  ,  terminé  en  pointe. 

Trompe  droite ,  alongée ,  iétacée  ,  canne 
lée,  bifide, 


Suçoir  compofé  de  quatre  pièces  ;  la  fupé- 
rieure un  peu  plus  large ,  contenant  trois 
foies  dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  courtes,  filiformes,  infé- 
rées à  la  bafe  de  la  trompe. 

181.  Coufin. 

Culex  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  fétacées  ,  velues  ,  peftinées  oii 
plumeufes ,  de  la  longueur  du  corcelet. 

Trompe  longue,  letacée,  cannelée  ,  bifide. 

Suçoir  compofé  de  cinq  pièces  égales ,  très- 
minces  &  très-déliées  ;  reçues  dans  la  canne* 
lure  delà  trompe. 

Deux  antennules  courtes ,  filiformes,  velues, 
inférées  à  la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

îS'z.  Tipule. 

Tipula  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  fétacé:s ,  fimples  ou  velues ,  ott 
plumeules ,  ou  pectinées ,  beaucoup  plus  lon- 
gues que  la  tête. 

Trompe  courte ,  bilabiée  ,  cannelée. 

Suçoir  libre,  formé  d'une  feule  foie,  reçue 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antmnules  filiformes ,  beaucoup  plus 
longues  que  la  trompe  ,  compofées  de  plu- 
heurs  article; ,  dont  les  trois  premiers  plus  gros 
ëc  plus  diflincK 

183.  Bibion. 

Bibio  ,  GeofF.  Tipula  ,  Lin.  Fab. 

Antennes  moniliformes,  un  peu  plus  courtes 
que  la  tête  :  articles  courts ,  applatis ,  perfoliés. 

Trompe  courte  ,  bilabiée  ,  cannelée. 

Suçoir  iibre  ,  formé  d'une  feule  loie,  reçue 
dans  la  cannelure  de  la  trompe. 

Deux  antennules  filitormes ,  plus  longues 
que  la  trompe,  compofées  de  cinq  articles 
diftinds. 

Tête  grojfe  &  arrondie  dans  h  mâle ,  petitt 
&  applatie  dans  la  femelle. 

184.  Hippobofque. 
Hippobofca  ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Antennes  très  courtes,  fétacées  :  deux  ar- 
ticles ,  dont  le  premier  très  court ,  5c  le  fécond 
plus  long, 

Trompe  très-cou. te  ,  divifée  en  deux. 

Suçoir  formé  d'une  feule  foie,  forte,  pref- 
que comée  ,  contenue  entre  les  deux  pièces  da 
la  trompe. 

Point  d'antennules. 

Corps  un  peu  appLiti, 

■        r  ORDRE 


A  L'HISTOIRE   NATURELLE. 
ORDRE    VIII. 

A  f    T    è   R    E    S. 

Section    I. 

Six  pattts. 
Deux  antennes. 


41 


i8ç.  Puce. 

Pu/ex  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Antennes  courtes  ,  filiformes ,  à  peine  plus 
grofles  vers  le  bout  :  quatre  articles  prefque 
coniques. 

Deux  yeux. 

Trompe  alongée,  aiguë,  recourbée  fous 
la  pokrine  ,  articulée*,  fans  amennules. 

Pattes  poftérieures  p»us  longues,  propres 
à  fauter. 

Abdomen  fimplt. 

1X6.  Pou. 

PeJteulus,  Lin.  GeofF.  FabtiDegeer. 

Antsnnes  filiformes  ,  de  la" longueur  du  cor 
celet ,  articles  prefque  égaux  ,  diftincls. 

D>:"x  yeux. 

Trompe  courte,  droite,  inarticulée,  fans 
antennules. 

Abdomen  /impie  ,  un  peu  aplati. 

187.  Ricin. 

Ricinus ,  Degeer.  Pediculus ,  Lin.  Geoff. 
Fab. 

Antennes  filiformes  ,  plus  court  s  que  le 
corcelet  :  articles  prefque  égaux,  diftinds. 

Deux  yeux. 

Bouche  munie  de  mandibules  fcV  d'une 
trompe  courte,  droite,  inarticulée  ,  fans  an 
rcnnules. 

Abdomen  fimple ,  un  peu  aplati. 

18  S.  Forbicine. 

Forbicina,  Geoff.  Lepifma  ,  Lin.  Fab. 

Antennes  fetacées ,  longues,  corn  >ofëcs  de 
beaucoup  d'articles  égaux ,  à  peine  diltincb. 

Deux  yeux. 

Bouche  munie  de  rmehoires  >k  de  quatre 
antennules  inégales ,  filiformes  ;  Jes  antérieures 
compofees  de  cinq  articles;  Si  les  poftéiieures 
de  tro;s. 

Abdomen  terminé  par  trois  filets  fétacés. 

189.  Pod  re. 

Poîur.i ,  Lin.  Geoff  Fab. 

Antennes   filiformes  ,  compofees    de   cinq 

Uipire  Naturelle,  lnfecles.  Tome  I. 


articles,  dont  le  fécond  très  court  ,  &  le 
dernier  fétacé. 

Seize  yeux  à  peine  difUn&s. 

Bouche  munie  de  mâchoires  S:  de  quatre 
antennules,  prefque  en  malle  ;  les  antrrieures 
compofees  de  cinq  articles  ;  Si  les  poftérieureï 
de  trois. 

Queue  fourchue ,  repliée  fous  le  ventre , 
propre  pour  fauter. 


Section    II. 

Huit  pattes. 

Point  d'antennes. 

190.  Mitte. 

Acarus ,  Lin.    Geoff.    Fab.  Tique ,  Geoff. 

Deux  antennules  droites,  courtes,  filifor- 
mes ,  compofees  de  trois  articles  diftinds ,  in- 
férées a  la  partie  latérale  de  la  bouche. 

Trompe  courte,  droite,  dure,  prefque  cy- 
lindrique. 

Deux  yeux. 

Abdomen  confondu  avec  le  corcelet. 

191.  Trombidion. 

Trombidium,  Fab.  Acarus.  Lin.  Geoff". 

Deux  antennules  filiformes ,  plus  longues 
que  la  tête  ,  courbées ,  compofees  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  terminé  en  pointe 
aiguë  ,  inférées  à  la  partie  latérale  de  la  trompe. 

Bouche  munie  dune  trompe  très-courte  Se 
de  mâchoires  latérales. 

Deux  yeux. 

Abdomen  confondu  avec  te  corcelet. 

191.  Pycnogonon. 

Pycnogonum  ,  Fab.  Plialangium  ,  Lin. 

Deux  antennules  courtes  ,  filiformes ,  1 
peine  de  la  longueur  de  la  trampe ,  inférées 

la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

Trompe  avancée ,  alongée ,  droite  ,  prefque 
conique,  obtufe. 

Deux  yeux. 

Abdom-n  confondu  avec  le  coteelet. 

195.  Faucheur. 

Plialangium  ,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Deux  antennules  alongées  ,  filiformes  , 
courbées ,  compofees  de  quatre  articles ,  dont 
le  fécond  &  le  quatrième  p'us  longs  que  les 
autres,  inférées  à  la  bafe  externe  des  mâchoires. 

Bouche  munie  de  mandibules  cv  de  mâ- 
choires. 

F 


42 


INTRODUCTION 


Mandibules  avancées  ,  dures  ,  compo 
fées  de  deux  pièces  ,  dont  la  leconde  ar- 
mée d'une  dent  mobile  en  forme  de  pinces. 

Deux  yeux. 

Abdomen  confondu  avec  le  corc:kt,  ou  très  peu 
dijîincl. 

1^4.  Araignée. 

Aranea  ,  Lin.  Geoff.  FaK 

Deux  antennules  filiformes,  a'ongéiS,  com- 
pofées   de  cinq    articles,  donr  le  dernier  en 
maffe  ,    contenant    les    parries    de    la  géni 
ration,   dans   les    mâles,   inférées  à    la  bafe 
latéale  des  mâchoires. 

Bouche  munie  de  mandibules  &c  de  ma 
ehoires. 

Man.libules  épaifles,  fortes  ,  dures  ,  corn- 
pofées  de  dejx  pièces,  dont  la  dernière  mince  , 
très-fo  re  &  très  aiguë. 

Huit  yeux. 

Abdomen  Jéparé  du  corceîet  par  un  écran- 
glanent. 

19$.  Scorpion. 

Scorpio  ,  L  n.  Fab.  Degeer. 

Deux  antennules  longues ,  très  greffes ,  ar- 
ticulées ,  te-minées  en  pinces  ,  inférées  à  la  bafe 
latérale  de  la  bouche. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  mâ- 
chohes. 

Mandibules  courtes,  épaifles ,  terminées  en 
pinces. 

Six  ou  huit  yeux. 

Abdomen   joint   au   corceîet ,  &  terminé  par 
une  longue  qu:ue    articulée  &   armée   d un  ai 
guillon. 

Deux  lames  dentelées ,  en  forme  de  peigne , 
au -défions  du  corps: 

196.  Pince. 

Chili  fer  ,  GeoiF.  Degeer.  Phalangium  ,  Lin. 
Scorpio  ,  Fab. 

Deux  antennules  très-longues  ,  affez  groffes, 
articulées ,.  term.nées  en  pinces ,  inlérées  à  la 
bafe  latérale  de  la  bouche. 

Bouche  munie  de  mandibules  &c  de  ma 
ehoires. 

Mandibules  courtes,  prefque  cylindriques , 
fimples. 

Deux  yeux. 

Abdomen  [impie  ,  joint  au-  corceîet. 

Point  de  lames  fous  U  corps. 


Section    III. 

C  R  V  S7  A  CES. 

Huit ,  dix  ,  quatorze  pattes  ,  ou  un  nombre  plut 
conjidérable. 

Deux  ou  quatre  antennes. 

197.  Monocle. 

Monoculus  ,  Lin.  GeofF.  Fab.  Binoculus  * 
Geolï. 

Antennes  (impies  ,  fétacées  ou  branchues  î 
articles  très  nombreux  ,  à  peine  diftincts. 

Bouche  munie  de  mandibules  ,  de  mâ- 
choires &  d'antennules. 

Quatre  antennules  inégales  •,  les  antérieures 
compo  ées  de  quatre  articles  ,  dont  le  pre- 
mier petit  &  le  dernier  affez  gros;  les  pofté- 
rieures  de  trois ,  dont  le  dernier  creux,  en  forme 
d'oreille. 

Huit  ou  dix  nattes. 

Corps  terminé^ar  une  queue  pointue  ,  fimpfc 
ou  fourchue. 

198.  Crabe. 

Cancer,  Lin.  Geoff.  Fab. 

Quatre  antennes  très  courtes,  prefque  éga- 
les ;  les  deux  antérieures  fétacées;  les  deux 
poftérieures  filiformes. 

Deux  yeux  pétioles ,  mobiles. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  fix 
antennules  bifides. 

Corps  ovale,  quarré  ,  triangulaire  r  terminé 
par  une  queue  articulée,  recourbée,  foliacée, 
appliquée  fous  le  corps. 

Dix  pattes,  dont  les  deux  antérieures  eq 
forme  de  pinces. 

199.  Pagure, 

Pagurus,  Fab.  Cancer,  Lin. 

Quatre  antennes  ;  les  deux  antérieures  lon- 
gues, entières  S:  létacées  ;  les  deux  poftéiieuieî 
courtes ,  filitcrmes  ;  le  dernier  article  bifide. 

Deux  yeux  alongés,  pétioles,  mobiles. 

Bouche  munis  de  mandibules  &  de  fix  an- 
tennules bifides. 

Corps  alongé;  extrémité  molle  &  cachée. 

Dix  pa:tes ,  dont  les  deux  antérieures  ei> 
forme  de  pinces^ 

2-0.  Scyliare. 

Scyllarus  ,  Fab.   Cancer ,  Lin. 

Deux  antennes  très  courtes,  filiformes,,  coni* 


L'HISTOIRE  NATURELLE.  45 


fïofées  de  quatre  articles  cylindriques ,   dont 
e  dernier  bifide. 

Deux  pièces  larges,  aplaties,  biarticulées , 
en  forme  d'aviron,  au-devant  de  la  tête. 

Deux  yeux  pétioles ,  mobiles. 

Bouche  munie  de  mandibules  Se  de  fix 
antennules  bifides. 

Corps  alongé,  terminé  par  une  queue  arti- 
culée ,  garnie  de  cinq  feui  kts. 

Dix  pattes  ,  terminées  par  un  onglet  fimple. 

101.  Hippe. 

Hippa  ,  Fab.  Cancer,  Lin. 

Deux  antennes  de  longueur  médiocre  ,  pé- 
donculées,  fétacées,  couvertes  de  poils  ou  de 
cils  très- ferrés. 

Deux  yeux  pédoncules  ,  mobi'es. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  fix  an- 
tennules bifides. 

Corps  alongé  ,  terminé  par  une  queue  ar- 
ticulée ,  garnie  de  cinq  feuillets. 

Dix  pattes,  dont  les  deux  antérieures  fou 
vent  en  forme  de  pinces. 

zo-.  EcrevifTe. 

Jlflacus  ,  Fab.  Cancer ,  Lin.  GeofF. 

Quatre  antennes  ;  1  s  deux  fupérieures  très 
longues  &  fétacées  ;  les  deux  inférieures  courtes , 
compofées  de  quatre  articles ,  dont  le  dernier 
double  Si.  fétacé. 

Deux  yeux  arrondis,  pédoncules ,  mobiles. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  fix 
antennules  bifides. 

Corps  a'ongé,  terminé  par  une  queue  ar- 
ticulée ,  garnie  de  cinq  reuillets. 

Dix  pattes ,  dont  les  deux  antérieures  fou- 
vent  en  forme  de  pinces. 

203.  Squille. 

Squilla,  Fab.  Deg.  Cancer ,  Lin. 

Quatre  antennes  prefq n'égales  ;  les  anté 
rieures  filiformes,  terminées  par  deux  ou  trois 
filets  fétacés -,  les  poftérieures  fimples  Si  fili- 
formes. 

Deux  yeux  pédoncules ,  mobiles. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  fix 
antennules  bifides. 

Corps  alongé  ,  terminé  par  une  queue  ar 
ticulée ,  garnie  de  cinq  feuillets. 

Quatorze  pattes ,  terminées  par  des  onglets 
fimples. 

204.  Crevette. 

Gammarus  ,  Fab.  Cancer  ,  Lin.  GeofT. 
Squilla,  Deg, 


à  feize  ,  terminées  par   d:s 


Quatre  antennes  fimples,  pédonculéesiles 
antérieures  courtes  8c  fubuléesi  les  poftérieures 
plus  longues  Si  fétacées. 

Deux  yeux  pédoncules ,  mobiles. 

Bouche  munie  de  mandibules  Si  de  fix  an- 
tennules bifides. 

Corps  alongé,  fouvent  comprimé,  termine 
par  une  q  eue  articulée  ,  garnie  de  cinq 
feuillets, 

Pattes ,  de  di 
onglets  fimples. 

205.  Afelle. 

Afeltus  ,  GeofF.  SauilLi ,  Degeer.  Onifcus , 
Lin.  Fab.- 

Quatre  antennes  fétacées  :  les  deux  anté- 
rieures plus  rapprochées  &  plus  longues  que 
les  poftérieures  :  artic'es  nombreux. 

Bouche  fans  mandibules  ou  mâchoires 
apparentes. 

Deux  antennules  courtes  ,  filiformes  :  le 
dernier  article  court  Si  étro't. 

Corps  compofé  de  plutisir.s  anneaux,  Se 
terminé  par  une  queue  large,  plus  ou  moins 
longue,  munie  de  deux  filets  bifides. 

Quatorze  pattes  ,  terminées  par  un'onglet 
fimple ,  fort  Si  crochu. 

zo6.  Cloporte. 

Onifcus ,  Lin.  GeofF.  Fab. 

Deux  antennes  fé'acées ,  btifées  :  cinq  ar- 
ticles ,  dont  le  dernier  fétacé ,  Si  compofé 
d'un  nombre  plus  ou  moins  grand  d'articles 
très- peu  diftin&s. 

Bouche  munie  de  mandibules  ,  de  mâ- 
choires Se  de  quatre  antennules  courtes  , 
filiformes. 

Corps  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  & 
terminé  par  deux  appendices  fimples  ,  féta- 
cées ,  fouvent  très  co/.rtes  &  à  peine  vifibles. 

Quatorze  pattes  terminées  par  un  onglet 
fimple. 

207.  Iu'e. 

Iulus  ,  Lin.  GeofT.  Fab. 

Deux  antennes  courtes ,  filiformes  ,  pres- 
que en  roafle  :  fept  article',  dont  le  pénultième 
un  peu  plus  gros  que  les  autres  ;  Si  le  der- 
nier pet't  Si  arrondi  à  fon  extrémité. 

Bouche  munie  de  mandibules  Se  de  mâ- 
choires très  petites ,  &c  de  deux  antennules 
courtes ,  filiformes  ,  inférées  entre  les  mandi- 
bules &  les  mâchoires. 

Corps  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  fans 
appendices. 

F  a 


44  INTRODUCTION 

Deux  partes  de  pattes  à  chaque  anneau-, 
nombre  de  pattes  indéterminé. 

zo8.  Scolopendre. 

Scoloptndra,  Lin.  GeofT.  Fab. 

Deux  antennes  fétacées:  articles  nombreux. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  deux* 
antennules  afTez  longues. 


A  LUI  ST.    NAT. 

Deux    crochets  longs  ,  recourbés  ,    très« 
aigus ,  inférés  au-deflbus  de  la  bouche. 

Corps  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  fans 
appendices. 

Une  paire  de  pattes  à  chaque  anneau ,  ter- 
minées par  un  onglet  fimple. 


4? 


jf\BDOMEN  ,  mot    latin  qui   lignifie  ventre , 
Se  que  les  entomologiftes  ont  confervé  en  françois. 

L'abdomen  eft  la  partie  poftérieure  du  corps  d'un 
inlecle ,  qui  fc  trouve  unie  au  corcelct  par  une  cf- 
pèce  de  filet  plus  ou  inoins  long  &  étroit ,  ou  qui 
eft  intimement  joint  avec  lui  :  il  eft  recouvert  des 
aîles  Se  des  étuis  dans  les  infeûes  qui  en  font  pourvus. 
Il  eft  divifé  en  plufieurs  fegmens  ou  anneaux  ,  fur 
les  côtés  dcfquels  fe  trouve  une  petite  ouvetture  fou- 
vent  imperceptible  ,  nommée  ftigmate,  par  où  l'in- 
fcCte  tefpire.  Il  contient  les  inteftins  Se  les  parties  de 
la  génération,  excepté  dans  les  crabes  ,  les  araignées 
maies  ,  &c.  On  divife  X abdomen  eu  partie  fupérieure , 
qui  prend  le  nom  de  dos  ,  ou  qui  confervé  plus  par- 
ticulièrement celui  d'abdomen  ;  &  en  partie  inférieure 
a  qui  on  a  donné  le  nom  de  ventre.  Il  offre  fouvent 
aux  encomologiftcs  de  très-bons  caractères  fpécifî- 
ques.  On  confidère  fes  anneaux  ou  fegmens  ,  fa 
forme,  fa  connexion,  fa  proportion,  Ca.furfaçe 
les  bords  Se  fon  extrémité ,  où  fe  trouve  ordi- 
nairement Y  anus. 

Le  nombre  des  anneaux  varie.  II  y  en  a  fix  dans 
les  fearabés  &  dans  prefque  tous  les  coléoptères  ;  fix 
ou  fept  dans  les  ichneumons ,  les  abeilles  ;  huit  ou 
neuf  dans  les  libellules  ;  un  nombre  considérable 
dans  les  ïules ,  les  fcolopendres  ;  il  n'y  en  a  point 
d' appareils  dans  les  araignées  Si  les  mittes. 

La   forme  de  l'abdomen  varie  beaucoup. 

II  eft  aplati ,  deprejfum,  lorfquele  diamètre  tranf- 
verfal  eft  plus  grand  que  le  vertical  ;  les  fcolopendres. 

Comprimé  ,  compreJJ'um ,  lorfque  le  diamètre  tranf- 
verfal  eft  moindre  que  le  vertical  ;  les  criquets  , 
quelques  ichneumons. 

Cylindtiquc  ,  cylindricum  ,  lorfque  le  diamètte 
traniverfal  eft  égal  au  vertical  dans  toute'  fa  lon- 
gueur ;  quelques  libellules. 

Linéaite  ,  linearc ,  lorfqu'il  eft  mince  &  d'une 
épajffeur  égale  dans  toute  fa  longueur  ;  quelques 
ichneumons. 

Ovale,  ovatum ,  lorfqu'il  prend  la  forme  d'un 
«rufj  c'eft-à-dirc  ,  lorfque  le  diamètre  traniverfal 
eft  moindre  que  le  longitudinal  ,  &  qu'il  fe  termine 
par  deux  pointes  ^moufi'ées  ;  quelques  afaignées. 

Otbiculé  ,  orbiculutum  ,  lorfque  le  diamètte  tranf- 
verfal  eft  égal  au  diamètre  longitudinal  ;  quelques 
araignées. 

Sphériquc,  fpluricum ,  lorfqu'il  eft  parfaitement 
rond  ;  quelques  araignées. 

Conique  ,  conicum  ,  lorfque  le  diamètre  tranfvcr- 
fal  eft  égal  au  vettical ,  &  qu'il  diminue  d'épaifleur 
de  la  baie  à  la  pointe  ;  l'abeille  conique. 

Terminé  enmaile,  ciavatum,  lorfquele  bout  eft 


arrondi    Se  qu'il  eft  plus  gros  que   le  milieu  &   la 
bafe;  l'évanie  appendigaflrc. 

En  forme  de  faulx ,  falcatum ,  lorfqu'il  eft  courbé 
Se  qu'il  paroît  comme  tranchant  ;  quelques  ichneu- 
mons. 

Pétiole  ,  petiolatum  ,  lorfqu'il  eft  porté  fur  un  filet 
aminci ,  comme  une  feuille  eft  portée  fur  fon  pétiole  ; 
plufieurs  fphex. 

Courbé  en-deffous ,  incurvum  ,  dans  quelques 
ichneumons. 

Recourbé  en-deffus,  recurvum. 
Sa  connexion.  Il  eft  feflile  ,  fejple,  lorfqu'il  eft 
attaché  immédiatement  au  corcelet  ;  les  tentrèdes. 

Pétiole  ,  petiolatum  ,  lorfqu'il  eft  attaché  au  cor- 
celet par  un  pédicule  plus  ou  moins  long  3c  aminci  ; 
les  fphex. 

Adoffé  ,  adnatum  ,  lorfqu'il  eft  joint,  à  fa  partie 
inférieure  ,  par  un  pédicule  court  ;  les  araignées. 

Surpofé  ,  impojitum  ,  lorfqu'il  eft  joint  par  un  file; 
qui  part  de  fa  partie  fupérieure  ;  l'évanie  appendi- 
gaftre. 

Ses  proportions.  Il  eft  long  ou  court,  lar^e  ou 
étroit ,  en  le  comparant  avec  le  corcelet. 

Sa  surface.  Il  eft  glabre,  glabrum  ,  lorfqu'il  eft 
lille  ,  fans  poils ,  ni  duvet. 

Tomenteux ,  cotonneux ,  tomentofum  ,  lorfqu'il  eft 
couvert   d'un  duvet  ferré. 

Poileux  ,  couvert  de  poils ,  pilefum ,  lorfqu'il  y  a 
des  poils  peu  nombreux,  très-apparens  5  quelques 
mouches. 

Velu,  villofum  ,  lorfque  les  poils  font  lonss  & 
ferrés  ;  les  hombilles. 

Hériflé  ,  hirtum  ,  lorfque  les  poils  font  roides. 
Epineux  ,  fpinofum  ,  lurfqu'ils  reffemblent  à  une 
épine  ;  quelques  araignées. 

Fafciculé  ,  fafcicuLatum  ,  lorfque  les  poils  font  ra- 
maflés  en  houppes. 

Cannelé ,  canaiuulatum  ,  lorfqu'il  eft  creufé  pro- 
fondément. 

En  carène  ,  carinatum  ,  lorfqu'il  eft  taillé  de  façon 
qu'il  prend  la  forme  du  défions  à  un  navire. 

Pointillé  ,punaatum ,  lorfqu'il  eft  parfemé  de  petits 
points  enfoncés. 

A  deux  cornes ,  bicorne  ,  lorfqu'il  y  a  deux  ap- 
pendices mobiles  ou  folides  ;  les  pucerons. 

Brachiatum  :  on  a  donné  le  nom  d'appendices 
brachiales  aux  feuillets  membraneux  ,  larges ,  fou- 
vent  divifés  en  plufieurs  parties ,  tels  qu'on  les  voit 
dans  les  écrevin'es.  (  Cancri brachiuri  Lîx.  ) 

Tranfparent  ,  pclluccus  ,  pellucidum  ,  lorfque  les 
anneaux  font  comme  de  la    corne    rranfparentej  les 
vers  luifans  ,  la  mouche  tranfparente. 
Ses   bords.  Il  eft  entier,  irttegrum, 


4<?  A  B  E 

En  forme  de  fcie  , [erratum ,  lorfqu'il  Ce  termine , 
dans  fon  contour,  par  de  petits  angles  aigus  ,  placés 
les  uns  à  la  fuite  des  autres  ;  la  naucore. 

En  lobes ,  lobacum  ,  lorfqu'il  eft  divifé  en  plufieurs 
parties  ;  quelques  pous. 

Plié  ,  plicatum  ,  lorfqu'il  y  a  tranfverfalement  des 
plis  bien  marqués  ;  les  puceron*. 

Folié  ,  foliatum,  lorfqu'il  déborde  de  chaque  côté 
des  aîles,  &  qu'il  imite  une  feuille,  mantis  gongy- 
lodes. 

Tentacule  ,  tentaculatum  ,  lorfqu'il  y  a  des  parties 
qui  fortent  &  rentrent  dans  le  corps  ;  les  cicindèles 
a  cocardes,  Geof.  Malachius  ,  Fab. 

Martine  ,  marginatum ,  lorfque  fes  bords  font  un 
peu  relevés. 

On  confidère  encore  dans  {'abdomen  l'anus  Se  les 
parties  qui  l'avoifinenc.   Voyeç.  Anus. 

Les  crabes  ,  écrevilfes  ,  Sec.  n'ont  point  d'ab- 
domen apparent.  L'eftomac  ,  les  parties  de  la  géné- 
ration ,  &  tous  les  autres  vifeères  ,  fe  trouvent  placés 
dans  le  corps  même  de  ces  animaux,  dans  la  partie 
qui  répond  à  la  poitrine  des  autres  infectes,  &  qui 
eft  d'une  feule  pièce  :  celle  qui  vient  après  a  reçu 
improprement  le  iiojri  d'abdomen ,  puifque  ce  n'eft 
qu'une  efpèce  de  queue  articulée  ,  plus  étroite  que 
le  corps  de  l'animal ,  privée  des  parties  de  la  géné- 
ration ,  de  l'eftomac ,  des  inteftins  &  des  ftigmates  : 
la  feule  partie  qui  s'y  trouve  ,  c'eft  l'anus  ,  auquel 
un  inteftin  aboutit  en  ligne  droite  pour  y  porter  les 
excrémens. 

AFEILLE  ,  Ans.  Genre  d'infectes  de  la  clalTe  des 
hyménoptères. 

V Abeille  eft  un  infeûe  plus  ou  moins  velu  ,  muni 
de  quatre  ailes  inégales,  membraneufes ,  veinées  , 
de  deux  antennes  articulées  ,  de  deux  mandibules , 
d'une  trompe  plus  ou  moins  longue,  coudée,  & 
d'un  aiguillon  tiès-poinm ,  rétradtible  ,  caché  dans 
la  partie  poftérieure  du  ventre.  Ce  genre  eft  très- 
r  ombreux ,  &  les  efj  èces  font  fouvent  peu  diftincles. 
D'après  la  forme  de  leur  trompe  ,  M.  Fabrieius  çn  a 
féparé  un  grand  nombre  ,  dont  il  a  établi  deux 
autres  genres  ,  fous  les  noms  d'andrene ,  ar.drena  , 
&  de  nomade ,  nomada.  A  l'imitation  de  M.  Scopoli  , 
nous  en  avons  établi  (in  troifièmc,  fous  le  nom 
tfèncere  ,  enc'era,  qui  diffère  des  véritables  abeilles, 
non-feulement  parle  nombre  des  pièces  de  la  bou- 
che, mais  encore  par  la  forme  des  antennes  ,  qui 
foin  longues  ,  filiformes  ,  égales,  entières  ,  tandis 
qu'elles  foin  courtes,  brifées  &  inégales  dans  \'a- 
beltte.  La  principale  différence  qu'il  y  a  de  ! abeille 
à  l'andrenr.é  ,  c'eft  que  la  trompe  de  la  première 
eft  divifée  en  cinq  pièces  ,  &  celle  de  la  féconde 
en  trois.  On  diflingue  ,  au  premier  coup  -  d'ccjl  , 
lire  guêpe  d'une  abeille  ,  parce  que  la  première 
a  le  corps  liflè  ,  tandis  que  celui  de  l'abeille  eft 
plus  ou  moins  velu  j  mais  la  forme  de  la  bou- 
che les  éloigne  encore  plus  l'une  de  l'antre  j  la  guêpe 
n'a  prefque"  point  de  trompe,  du  moins  eft-elie  (i 
coure  ,  qu'on  ne  peut  l'appercevoir  qu'avec  beau- 
coup de  peine.  J.es  abeilles  ont  encore  un  caraderç 


A  B  E 

qui  leur  eft  propre  ;  il  confifte  dans  le  premier  article 
des  tarfes  ,  qui  eft  aplati  ,  très-large  ,  aura  grand 
que  les  quatre  autres  pris  enfemble,  &  garni  inté- 
rieurement de  poils  courts  ,  roides ,  ttès-ferrés , 
deftinés  à  tranfporter  Se  retenir  la  cire  ,  dont  elles 
fe  fervent  pour  la  conftruétion  de  leurs  nids.  Quel- 
ques efpèces  cependant  portent  la  cire  fous  leur 
ventre  ;  mais  le  premier  article  des  tarfes  n'en  eft 
pas  moins  plus  gros  Se  plus  garni  de  poils  que  dans 
les  guêpes  Se  les  autres  genres  qui  en  approchent 
le  plus. 

Les  antennes  des  abeilles  font  filiformes ,  à-peu- 
près  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corcelet  :  le 
premier  article  eft  longSc  cylindrique  ;  le  fécond  eft 
court  Se  prefque  arrondi  ;  le  troifièmc  eft  conique  ; 
les  autres  font  courts ,  égaux  entr'eux  &  cylindriques. 
Elles  font  ordinairement  coudées  à  la  jonction  du 
premier  article  avec  le  fécond  ,  Se  elles  forment  un 
angle  droit ,  ou  plus  ou  moins  obtus. 

La  tête  eft  velue  ,  courte  ,  un  peu  aplatie  ,  Se 
moins  large  que  le  corps  :  elle  eft  munie  ,  a  fa  partie 
latérale,  de  deux  yeux,  afiez  grands,  ovales,  oblongs , 
peu  faillans ,  Se  de  trois  petits  yeux  lilfes ,  arrondis  , 
difpofés  en  triangle  ,  5c  placés  fur  le  vertex.  Elle 
tient  au  corcelet  par  un  filet  très-mince  &  très-court, 
La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules  ,  d'une  trompe  coudée ,  plus 
ou  moins  longue  ,  fuivant  les  efpèces,  Se  de  quatre 
antcnnulcs  ,  courtes  Se  filiformes.  La  lèvre  fupérieure 
eft  une  pièce  mobile  ,  large  ,  plate  ,  allez  dure  , 
prefque  cornée,  arrondie  ou  légèrement  échancrée  , 
ciliée  &  placée  à  la  partie  antérieure  de  la  tête  ,  au- 
deflus  des  mandibules.  Celles-ci  font  grandes,  fortes  ,' 
tfès-dures  ,  convexes  extérieurement  ,  concaves  in- 
térieurement ,  Se  terminées  par  un  rebord  tranchant , 
quelquefois  légèrement  dentelé  :  elles  font  mues  la- 
téralement par  des  mufcles  affez  forts.  La  trompe 
eft  coudée ,  repliée  fur  elle-même  ,  Se  cachée  ,  lorf- 
que l'infecte  n'en  fait  pas  ufage ,  dans  un  enfonce- 
ment qui  fe  trouve  depuis  les  mandibules  jufqu'au 
filet  qui  unit  la  tête  au  corcelet.  Elle  eft  compofée 
de  cinq  pièces  ,  lavoir  ;  deux  latérales  ,  grandes , 
dures ,  cornées  ,  concaves  à  leur  partie  interne  ,  qui 
enveloppent  ou  fervent  de  gaine  aux  trois  autres  , 
dans  toute  leur  étendue.  Ces  pièces  font  coudées  vers 
leur  milieu  ,  Se  elles  fe  terminent  en  pointe.  Les  trois 
pièces  du  milieu  paroilVent  réunies  depuis  leur  baie 
jufqu'à  leur  courbure;  là,  elles  fe  divifent  en  trois 
pièces  ,  dont  deux  extérieures  ,  larges  ,  aplaties , 
un  peu  concaves ,  prefque  mcmbrancules  ,  fervent 
d'enveloppe  à  la  pièce  du  milieu  ,  qui  eft  filiforme  , 
cylindrique  ,  ou  légèrement  aplatie  ,  garnie  de  poiI$ 
très-fins  ,  &  terminée  en  pointe  obtufe.  Si  on  exa- 
mine au  microfeope  l'extrémité  de  cette  pièce  ,  on 
croit  y  appercevoir  un  petit  trou ,  qtï'on  a  regardé 
comme  l'ouverture  par  le  moyen  de  laquelle  ['abeille 
fuce  le  fuc  miclleax  des  fleurs.  Les  antennulcs  font 
courtes  Se  filiformes  ;  les  deux  antérieures ,  compolèes 
de  fix  articles  prefque  égaux  Se  coniques,  ont  leur 
infection  à  la  courbure  des  deux  grandes  pièces  ex-. 


ABÊ 

Prieures  ;  &  les  poftérieures  ,  composes  de  cinq 
articles ,  font  inférées  à  l'extrémité  des  pièces 
moyennes.  Nous  obferverons  que  le  nombre  de  ces 
articles  n'eft  pas  confiant  :  nous  n'en  avons  trouvé 
ordinairement  que  deux  ,  tant  aux  antérieures  qu'aux 
poftérieures  ,  à  toutes  les  abeilles  de  la  première  fa- 
mille. 

Indépendamment  de  l'ouverture  prcfque  infcniiblc 
que  l'on  croit  appercevoir  au  bout  de  la  trompe  , 
les  abeilles  en  ont  une  autre  beaucoup  plus  grande  , 
qui  eft  leur  véritable  bouche.  Elle  eft  fituée  à  la 
bafe  fupérieure  de  la  trompe  ,  entre  celle-ci  Se  les 
mandibules.  Elle  eft  difficile  à  appercevoir ,  parce 
qu'elle  eft  recouverte  par  une  efpèce  de  languette 
charnue  ,  prefque  membraneufe  ,  large  à  fa  baie  & 
terminée  en  pointe  ,  qui  la  cache  entièrement  ; 
mais  fi  on  tire  la  trompe  en  avant ,  autant  qu'il 
eft  poffible  de  la  tirer  tans  rien  déchirer  ,  on  ap- 
percevra  la  bouche  dont  nous  parlons  ,  que  l'on 
aura  ramenée  hors  de  fon  opercule.  On  peut  aulii  faci- 
lement la  foulever  par  le  moyen  d'une  pointe  fine. 
Rcaumur  tâche  d'expliquer  comment  ['abeille  fait 
paiTer  les  fucs  des  plantes  dans  fa  bouche,  «  Il  n'eft 
pas  aifé  ,  dit-il ,  de  bien  connoicre  la  manière  dont 
la  trompe  opère  pour  faire  palier  dans  l'intérieur 
de  la  bouche  la  liqueur  qu'elle  enlève  à  une  fleur. 
Ce  quifemble  plus  vraifemblable  ,  ce  qu'on  a  penlé 
jufqu'ici  généralement,  ce  qu'a  cru  Swammcrdam  , 
&  ce  que  j'ai  cru  pendant  long-tems  avec  lui ,  c'eft 
que  la  trompe  eft  une  efpèce  de  corps  de  pompe  , 
que  fou  bout  eft  percé  d'un  trou,  par  lequel  la 
liqueur  peut  être  afpirée  ;  enfin ,  qu'il  y  a  dans  le 
corps  de  la  trompe  des  pillons ,  au  des  parties  équi- 
valentes propres  a  faire  l'afpiration.  On  ne  s'eft  pas 
même  avifé  de  douter  que  ce  ne  fût  pas  la  le  vrai 
jeu  de  la  trompe  ;  &  je  n'en  euffe  pas  douté  auffi  , 
li  je  n'euffe  penfé  à  avoir  recours  a  un  expédient 
très-fimple  ,  pour  voir  cette  partie  en  aûion  plus  à 
faife  &  plus  diilinâement  qn'on  ne  la  peut  voir 
lorfqu'elle  tire  d'une  fleur  le  peu  de  liqueur  miellée 
qu'elle  y  trouve.  Tantôt  j'ai  Amplement  induitl,  d'une 
légère  couche  de  miel ,  quelques  endroits  des  parois 
d'un  tube  de  verre  ,  de  quatre  à  cinq  lignes  de  dia- 
mètre ,  &  tantôt  j'y  ai  mis  par-ci  par-la  quelques 
gouttes  de  miel.  Des  abeilles  ont  été  enfuite  intro- 
duites &  renfermées  dans  le  tube.  En  pareil  cas , 
elles  oublient  prefque  fur-le-champ  qu'elles  font 
prifonnières.  On  ne  tarde  pas  à  voir  ,  d'aufïï  près 
qu'il  eft  poffible  ,.  quelqu'une  qui  fe  met  à  fucer 
le  miel  ;  c'eft  en  obfcrvant  de  celles-ci ,  que  j'ai 
commencé  à  douter  que  la  trompe  des  abeilles  dût 
<tre  regardée  comme  une  pompe,  car  l' abeille  ne 
femble  pas  devoir  s'y  prendre  autrement  pour  tirer 
le  miel  de  de/lus  une  fleur  que  de  deilus  un  tube  ; 
&  dans  cette  dernière  dreonftance  ,  il  ne  m'a  jamais 
paru  que  le  miel  fut  pris  par  fuccion.  La  mouche  ne 
m'a  jamais  paru  chercher  précifément  à  pofer  le 
bout  de  la  trompe  dans  la  petite  couche  de  liqueur  , 
comme  cela  Jcvroit  être  ,  fi  la  liqueur  devoir  être 
«fpiiéc  &  intxoduice  par  le  trou  qu'on  y  fuppofe, 


ABE 


47 


Dès  quel' abeille  fe  trouve  auprès  de  l'endroit  enduit  de 
miel  ,  elle  alonge  fa  trompe  ,  c'eft-à-dire  ,  qu'elle  en 
porte  le  bout  à  une  ligne  ou  plus  par-delà  les  bouts 
des  étuis ,  qui  ne  celfent  pas  de  la  couvrir  dans  le  refte 
de  fon  étendue.  Si  le  miel  ne  fait  qu'enduire  la  fur- 
face  du  verre  ,  la  portion  de  la  partie  antérieure 
de  la  trompe  ,  qui  ell  à  découvert ,  fe  contourne  & 
fe  courbe  au  point  néceflaire ,  pour  que  fa  furface 
fupérieure  s'applique  contre  le  verre  ;  la  ,  cette  partie 
fait  précifément  tout  ce  que  feroit  la  langue  d'un 
animal  occupé  à  lécher  quelque  liqueur.  Elle  frotte 
le  verre  à  diverfes  reprifes,  &  fe  donne,  avec  une 
vîtefle  merveilleufe  ,  cent  &  cent  inflexions  diffé- 
rentes. 

Si  la  couche  de  liqueur  qui  a  été  offerte  à  l'a-' 
beille  eft  épaiffe  ,  fi  elle  rencontre  une  goutte  de 
miel,  alors  elle  fait  entrer  la  partie  antérieure  de 
fa  trompe  dans  la  liqueur  ;  mais  il  femble  encore 
que  ce  loit  pour  l'y  faire  agir ,  comme  un  chien  qui 
lape  du  lait  ou  du  bouillon  ,  fait  agir  fa  langue. 
Dans  la  goutte  de  miel  même  ,  Y  abeille  plie  le  bout 
de  fa  trompe  ,  elle  l'alonge  &  le  raccourcit  alterna- 
tivement ;  enfin  ,  elle  l'en  retire  d'inftant  en  inftant  ; 
alors  on  lui  voit,  non-feulement  alonger  &:  raccour-1 
cir  ce  bout  alternativement ,  on  voit  qu'elle  lui  fait 
faire  des  fmuofités  ,  &  fur-tout  qu'elle  rend  de  tems- 
en  tems  fa  furface  fupérieure  concave  ,  comme  pour 
donner  une  pente  vers  la  tète,  à  la  liqueur  dont 
elle  s'eft  chargée.  En  un  mot  ,  la  trompe  païoît  agirr 
comme  une  langue  ,  &  non  comme  une  pompe. 
Le  bout  de  la  trompe  ,  l'endroit  où  l'on  veut  que 
foit  Touvertuie,  eft  fouvent  au-deflus  de  la  furface 
de  la  liqueur ,  dans  laquelle  l 'abeille  puife  ».  (  Reaum> 
Mem.tom.   f  ,  pag.   510). 

Le  corcelet  eft  grand  ,  convexe  &  couvert  de  poils- 
fins  &très-ferrés  :  Il  donne  naiffance  ,  à  fa  partie  in- 
férieure ,  aux  fix  pattes  de  l'infecte. 

L'abdomen  eft  féparé  du  corcelet  par  un  étran- 
glement :  il  eft  compofé  de  fix  anneaux  diftinéls  r 
&  terminé  ,  dans  les  femelles  &  les  mulets  , 
par  un  aiguillon  très-pointu  ,  caché  dans  le  ventre  , 
que  X abeille  fait  fortir  à  volonté ,  par  le  moyen  de 
quelques  mufcles,  qui  y  font  attachés.  La  ftructure 
de  cet  aiguillon  eft  très-remarquable  ;  il  eft  accom- 
pagné de  deux  pièces  oblongues  ,  prefque  membra- 
neufes ,  arrondies  par  le  bout  ,  creufées  en  gou- 
tière  à  leur  partie  interne  ,  qui  l'enveloppent  en- 
tièremeit  lorfqu'il  eft  dans  le  corps  de  l'infeéle. 
Si  on  preiîe  fortement  le  ventre  d'une  abeille  ,  on 
fait  fortir  l'aiguillon  ,  &  on  voit  ces  deux  pièces  , 
qui  lui  fervoient  de  gaine  ,  fe  féparer  &  s'écarter 
un  peu  l'une  de  l'autre.  Si  on  le  tient  quelque  tems" 
dans  cet  état  ,  on  voit  fe  former  à  fon  extrémité 
une  petite  gouttelette  d'une  liqueur  claire,  tranf- 
parente  ,  cauilique  ,  brûlante  ,  qui  eft  le  venin  que 
l'infecte  introduit  dans  les  plaies  qu'il  fait.  Un  peu 
au-deflous  de  ces  deux  pièces  ,  il  y  en  a  trois  autres 
de  chaque  côté  ,  plates ,  à-peu-près  ovales  ,  carti- 
lagineufes ,.  réunies  enfcmble  par  une  membrane- 
flexible  p  &   auxquelles    pluliems  mufcjcs  ont  kuç 


48 


A  B  E 


attache.  La  bafc  de  l'aiguillon  eft  folidc ,  épaillc 
&  allez  groffe  ,  &  le  corps  en  eft  mince  ,  dur  , 
très-délié  ,  &  terminé  en  une  pointe  fine.  Cependant 
cet  aiguillon ,  tel  qu'il  le  montre  alors  à  nos  yeux  , 
n'eft  point  ample,  mais  compote  de  trois  pièces. 
Si  on  examine  au  microfeope  ce  corps  fi  délié  ,  qu'on 
avoit  d'abord  pris  pour  un  aiguillon  ,  on  verra  que 
ce  n'eft  que  la  gaine  ou  le  tuyau  de  deux  autres 
aiguillons  ou  dards,  incomparablement  phi',  fins, 
&  parfaitement  femblablcs  entr'eux.  On  pourra  re- 
marquer que  la  circonférence  de  la  gaine  eft  ar- 
rondie &  unie  à  fa  partie  fupérieure  &  latérale  , 
mais  qu'en  dellcrns  ,  elle  a  une  efpèce  de  cannelure  , 
qui  va  en  ligne  droite  de  fa  bafe  à  fa  pointe ,  & 
que  cette  pointe  ,  qui  paroilfoit  fi  fine  ,  eu  obtufe 
&  percée  ,  pour  donner  partage  aux  deux  aiguillons 
contenus  dans  la  cannelure.  On  parvient  même  fa- 
cilement à  les  détacher  ,  par  le  moyen  d'une  pointe 
très-fine  ,  qu'on  peut  introduire  à  l'endroit  ou  ces 
filets  déliés  ne  font  pas  encore  reçus  dans  la  can- 
nelure ,  c'eft-à-dire  ,  à  leur  bafc.  Ces  dards  ont , 
vers  leur  extrémité  ,  d'un  côté  feulement  ,  des  den- 
telures fines .  dont  la  pointe  eft  dirigée  vers  la  bafc 
de  l'aiguillon.  Ce  font  fans  doute  ces  dentelures  qui 
t'ont  que  l' abeille  laine  fon  aiguillon  lorsqu'elle  veut 
le  retirer  avec  trop  de  précipitation.  La  forme  de  ces 
dentelures  n'empêche  pas  l'aiguillon  de  pénétrer  dans 
les  corps  où  Y  abeille  veut  l'introduire  ,  mais  elle  deit 
l'empêcher  de  fortir  avec  la  même  facilité. 

Les  abeilles  ne  piquent  jamais  fans  verfer  en 
même-tems ,  dans  la  plaie  ,  une  efpèce  de  poifon  ,  qui 
coule  tout  le  long  de  la  cannelure  de  la  gaine,  &:  qui 
accompagne  les  deux  dards.  Ce  poifon  eft  foun.i  pai 
une  veille  placée  dans  l'abdomen,  a  peu  de  diftancede 
la  bafe  de  l'aiguillon  ,  formée  d'une  membrane 
mince  ,  allez  folide  ,  tranfparentc  ,  oblongue  ,  & 
terminée  par  deux  vaifieaux  ,  dont  l'un  va  aboutir 
a  la  bafe  de  l'aiguillon  ,  &  l'autre  fe  dirige  dans 
l'intérieur  du  corps.  Celui-ci  eft  divifé  en  deux  , 
fuivant  lesobfcrvations  de  Swammcrdam.  Lorfqu'une 
abeille  a  enfoncé  fon  aiguillon  dans  notre  chair 
pu  dans  quelque  corps  un  peu  folidc  ,  Se  que  , 
preifée  de  s'enfuir,  elle  veut  le  retirer  avec  trop 
de  précipitation  ,  elle  l'y  laine  ordinairement ,  Si 
avec  lui  les  plaques  carrilagineufes  qui  fe  trouvent 
à  fa  bafe ,  les  mufcles  qui  y  ont  leur  atr.iche  , 
Si  fouvent  encore  la  véficule  du  venin.  La  blellure 
qu'elle  fe  fait  à  elle-même  ,  par  la  perte  de  ces  par- 
ties ,  lui  fait  perdre  aufli  bientôt  la  vie  :  mais  cet 
aiguillon  ,  introduit  dans  notre  chair  ,  paroît  agir 
&^  s'enfoncer  plus  profondément  ,  quoique  détaché 
du  corps  de  l'abeille.  Cette  action  n'eft  pas  due  à 
)a  forme  des  dards  ,  comme  quelques  naturaliftes 
l'ont  cru,  mais  aux  mufelcs,  qui  continuent  leur 
jeu,  &  qui  le  contractent  encore  plus  d'une  minute 
après  qu'ils  font  féparés  du  corps  de  l'inlecte. 

Les  pattes,  au  nombre  de  fix  ,  font  composées 
tle  Ja  hanche  ,  de  la  cuiile,  de  la  jambe  &  du  tarfe. 
{.a  hanche  eft  la  pièce  qui  unit  la  patte  au  corps  de 
j'infecte  ;  elle  eft  bgjuisoup  plus  courte  que  la  cuiile, 


A  B  E 

Si  elle  en  a  à-peu-près  l'épaùleur.  La  riuife  eft  afleZ 
longue  ,  peu  renflée  ,  prcfque  cylindrique  ,  quel- 
quefois anguleufe.  La  jambe  ,  qui  vient  après,  eft 
un  peu  plus  courte  que  la  cuule  :  celle  des  pattes 
postérieures  eft  allez  longue  ,  comprimée  ,  un 
peu  dilatée  &  prcfque  triangulaire.  Le  tarfe  eft 
divifé  en  cinq  articles  ;  le  premier  eft  large,  un 
peu  comprimé  ,  aufli  long  que  les  quatre  qui  fuivent 
pris  cnfcmble  ;  les  trois  qui  viennent  après  font 
petits  &  de  figure  conique.  Le  dernier  eft  un  peu 
alongé  &  terminé  par  deux  crochets  recourbés,  entre 
lclqucls  on  voit  une  efpèce  de  houppe.  Les  pattes 
poltérieures  l'ont  beaucoup  plus  longues  que  celles 
de  la  féconde  paire ,  &  celles-ci  le  font  un  peu 
plus  que  les  deux  antérieures  ;  elles  font  plus  ou. 
moins  velues  ,  fuivant  les  efpèccs  ;  les  poftérieures 
le  font  quelquefois  considérablement.  La  première 
pièce  des  taries  de  la  plupart  des  efpèces  ,  eft  garnie 
intérieurement  de  pluficurs  rangées  de  poils  courts 
&  tiès-ferrés,  par  le  moyen  delquels  la  cire  defti- 
née  à  la  conftruction  des  nids  ,  eft  fixée  &  tranf- 
portée. 

Les  aîles  font  au  nombre  de  quatre  ;  elles  font 
membraneufes  &  placées  horifontaicment  deux  à 
deux,  les  unes  à  côté  des  autres,  tout  le  long  du 
dos  :  elles  ont  leur  infertion  a  la  partie  poftérieure 
5c  latérale  du  corcelct  ;  les  fupéricures  font  plus 
grandes  &;  plus  longues  que  les  inférieures.  On  dif- 
cmgue  ,  fur  chaque  ,  pluficurs  nervures  faillantes  , 
qui  font  les  vailîeaux  deftinés  à  porter  les  fucs  qui 
leur  font  nécellaires.  On  fait  que  les  abeilles  font 
entendre  en  volant  un  bruit  allez  fort ,  auquel  oa 
a  donné  le  nom  de  bourdonnement  :  ce  bruit  eft  oc- 
cafionné  par  un  trémouflement ,  une  forte  vibra- 
tion de  la  partie  interne  des  aîles  fupérieures. 
Voye^  Aîle. 

Tout  le  corps  des  abeilles  eft  plus  ou  moins  cou- 
vert de  poils  longs  ,  fins  &  ferrés;  ce  qui  fuffit  pour 
diftinguer  ,  au  premier  coup -d'oeil,  ce  genre  de  celui 
des  guêpes.  Mais  toutes  les  abeilles  ne  font  pas  éga- 
lement velues  ;  celles  de  la  première  famille  le  font 
beaucoup  plus  que  les  autres.  La  tête ,  le  corcelct , 
la  poitrine  Si  les  pattes  poftérieures  ,  en  ont  or- 
dinairement une  plus  grande  quantité.  Chaque  poil 
vu  au  microfeope  ,  rcflcmble  à  une  petite  plante 
qui  n'a  qu'une  feule  tige,  de  chaque  côté  de  la- 
quelle partent  des  feuilles  oblongues  ,  étroites  Si 
oppofées  ,  qui  font  avec  la  tige  un  angle  un  peu 
aigu.  Les  poils  qui  fe  trouvent  à  la  partie  interne 
des  cuiiles  poftérieures  de  la  plupart  des  efpèces 
font  fimples  ,  beaucoup  plus  gros  Si  plus  ferrés 
que  les  autres.  Les  poils,  dent  le  corps  de  ces  in- 
fectes eft  couvert ,  paroiifent  deftinés  principalement 
à  détacher  les  pouiîièrcs  des  étamines.  On  voit 
fouvent  des  ai ei lies  fc  rouler  dans  les  fleurs  &  en 
fortir  toutes  couvâtes  de  ce:te  pouflière  ,  qu'elles 
emploient  à  la  conltruction  de  leurs  mds. 

On  compte  parmi  la  plupart  des  abeilles  connues, 
des  m  nies  ,  des  femelles  ,  &  des  individus  qui  ne 
joujJient   d'aucun  fexg  ,   qui   par   conféquent  ,   ne 

peuvent 


A  BE 

peuvent  fe  reproduire  ,  &  qui  font  fpécialcmcnt  déf- 
îmes au  travail ,  c'eft-à-dire ,  à  la  conftruction  des 
nids  ,  à  l'approvilionnemcnt  de  tout  ce  qui  eft  né- 
cciraire  ,  &  enfin  à  élever  les  petits,  comme  on  peut 
l'obfcrver  dans  les  abeilles  à  miel,  &  toutes  celles 
oui  vivent  en  grandes  fociétés.  Mais  quelques  abeilles 
lolitaires  paroillent  n'avoir  point  de  mulets ,  car  on 
ne  rencontre  que  des  mâles  &  des  femelles  ;  celles- 
ci  font  chargées  feules  du  foin  du  ménage.  Chaque 
femelle  fait  ion  nid  aux  approches  de  la  belle  faifon  ; 
elle  conftruit  des  alvéoles  ,  dont  la  figure  varie 
dans  les  différentes  efpèces  ;  elle  pond  un  œuf  dans 
chaque  alvéole  ,  y  met  la  provifion  néceffaire  à  la 
nourriture  de  la  larve  qui  doit  en  fortir  ,  après  quoi 
elle  la  ferme  foigneufement.  Quelques-unes  enfin 
conftruifent  des  alvéoles  ifolés  ,  qu'elles  rempliffent 
également  de  provifion  ,  Se  qu'elles  ferment  ,  après 
y  avoir  dépofé  un  œuf.  Reaumur  a  donné  le  nom 
de  pâtée  à  cette  provifion  :  c'eft  une  elpece  de 
miel ,  un  peu  moins  liquide  que  le  miel  ordinaire ,  que 
la  mère  recueille  fur  les  fleurs  ,  &  qu'elle,  prépare 
dans  fon  eftomac  ,  ainfi  que  le  font  les  abeilles  à  miel. 
Avant  de  pafler  à  la  defeription  des  différentes 
efpèces  d'abeilles  ,  nous  croyons  devoir  due  un 
mot  de  celles  qu'il  nous  importe  le  plus  de  con- 
naître. 

Perfonne  n'ignore  que  ,  parmi  les  abeilles  à  miel , 
il  y  a  des  mâles ,  des  femelles  &  des  mulets.  On  a 
donné  le  nom  d' ouvrières  ,  operarii ,  fpadones  ,  aux 
dernières  ,  celles  fur  qui  roule  tout  le  foin  du  mé- 
nage ,  Se  qui  font  privées  de  fexe  :  elles  font  très- 
nombreufes  dans  chaque  fociété.  Les  mâles  font 
défignés  fous  les  noms  de  bourdon  ,  faux-bourdon , 
fuci  :  ils  font  beaucoup  moins  nombreux  que  les 
ouvrières.  Enfin  on  a  donné  le  nom  de  reine  à  la 
femelle  ;  celle-ci  eft  ordinairement  feule  ,  &  c'eft 
d'elle  que  dépend  l'exiftence  ,  l'entretien  &  la  mul- 
tiplication de  la  fociété.  Il  eft  aifé  de  diftinguer 
ces  trois  différentes  abeilles.  On  reconnoît  les 
mâles  à  la  forme  du  corps  ,  plus  velu  &  plus  gros 
que  celui  des  ouvrières  ;  leur  tète  eft  plus  groffe 
Se  plus  arrondie  ;  leurs  yeux  font  plus  grands  ;  leur 
trompe  eft  plus  courte  ;  ils  n'ont  point  d'aiguillon  ; 
les  pattes  poftérieures  n'ont  pas  les  rangées  de  poils 
que  l'on  voit  à  celles  des  ouvrières  ;  enfin ,  ils  font 
Pourvus  des  parties  de  la  génération.  Si  on  prefle 
fortement  leur  ventre  on  fait  fortir  un  corps  charnu  , 
allez  gros ,  compofé  d'une  efpèce  de  crochet  ,  placé 
au  milieu ,  &  de  deux  appendices  latérales  ,  ter- 
minées en  pointe.  Les  ouvrières,  privées  de  fexe, 
n'ont  point  les  parties  fexuelles  que  l'on  appercoit 
aux  mâles ,  ni  celles  que  l'on  trouve  dans  le  corps 
des  femelles  :  elles  font  plus  petites ,  moins  velues  ; 
leurs  yeux  font  moins  gros;  leur  trompe  eft  plus 
longue  ;  leurs  pattes  font  garnies  de  plufieurs  rangées 
de  poils  courts,  ferrés  Se  affez  roides  ;  enfin  ,  elles 
ont  un  aiguillon  prefque  droit.  La  femelle  eft  re- 
marquable par  fa  grandeur  ,  qui  eft  prefque  double 
de  celle  des  mâles;  fon  corps  eft  plus  alongé  ;  fa 
trompe  eft  plus  courte  que  celle  des  ouvrières; 
Hiftoirc  Naturelle ,  Infttles,  Tome  I. 


ABE  4S> 

les  pattes-  poftérieures  n'ont  pas  les  rangées  de  poils 
que  l'on  voit  à  celles-ci  ;  elle  a  un  aiguillon  très- 
fort,  un  peu  courbé;  on  remarque  enfin,  à  fa 
partie  poltérieure  une  petite  fente  ,  qui  défigne 
ton  fexe,  Se  on  trouve  dans  l'intérieur  du  corps, 
les  ovaires  prefque  toujours  remplis  d'une  quanti» 
d'ecufs  plus  ou  moins  gros  Se  plus  ou  moins  nom- 
breux ,  fuivant  la  faifon. 

Le  lieu  où  les  abeilles  habitent  naturellement  eft 
un  point  de  leur  hiftoire  ,  qui  n'a  point  encore  été 
éclairci  par  les  naturaliftes.  Quelques-uns  avancent 
qu'elles  étoient  toutes  fauvages  ,  fixées  dans  les 
vaftes  forêts  de  la  Mofcovie  Se  du  Nord  ,  où  elles 
trouvoient  aifément  à  s'établir  dans  des  creux  d'arbres 
antiques  ou  de  rochers  efearpés.  Mais  nous  avons 
beaucoup  de  répugnance  à  adopter  cette  opinion  , 
à  moins  que  par  ces  déferts  de  la  Mofcovie  Se  du 
Nord ,  ou  ne  veuille  entendre  les  parties  les  plus 
chaudes  de  la  Sibérie  ,  &  le»  frontières  de  la  Perle  , 
où  d'habiles  obfervateurs  ont  retrouvé  le  type  de 
la  plupart  des  animaux  domeftiques.  ïl  eft  bien  cer- 
tain qu'en  Italie ,  dans  prefque  toute  l'Afie  ,  & 
même  dans  nos  provinces  méridionales  ,  on  trouve 
foyttvent   des  abeilles  fauvages. 

Stspe  etiam  effofiis  {fi  vera  tfl  fuma.  )  latebris  , 
Sub  terra  foctére  larem  ;  penïtufque   repenti 
Pumicibufque  coins ,  exeftsque  arboris  antro- 

VlRG.  GEORG.  Liv.  IV. 

Souvent  même  on  les  voit  s'établir  fous  la  terre, 
Habiter  de  vieux  troncs  ,  fe  loger  dans  la  pierre. 
De  ni  e. 

Mais  il  refte  à  décider  fi  ce  font  des  effaims  dé- 
ferteurs  devenus  fauvages  ,  ou  la  continuation  de 
la  race   primordiale. 

S'il  faut  en  croire  les  voyageurs  ,  nos  abeilles  à 
miel  fe  retrouvent  en  Amérique.  Don  Ulloa  (  Me'm. 
Pkil.  dife.  y.  )  rapporte  que  les  effaims  A' abeilles 
domeftiques  fe  font  beaucoup  multipliés  à  l'ifle  de 
Cuba  ,  dans  le  voifinage  de  la  Havane ,  pendant 
un  court  efpace  de  tems  écoulé  depuis  1764.  Il  n'y 
en  avoit  pas  auparavant  dans  cette  Ifle,  finon  de 
fauvages ,  &  d'une  efpèce  différente.  Les  familles 
qui  jufqu" alors  avoient  demeuré  à  Saint-Auguftin  de 
Floride  ,  s'étant  rendues  dans  l'ifle  de  Cuba  ,  appor- 
tèrent avec  elles  quelques  ruches  ,  qu'elles  placèrent 
à  Guauavacoa  &  en  d'autres  lieux ,  par  pure  curio- 
fité.  Ces  infeefes  fe  multiplièrent  au  point  qu'il  s'en 
répandit  dans  les  montagnes.  Leur  fécondité  étoit 
fi  grande  ,  qu'une  ruche  donnoit  un  effaim ,  &  quel- 
quefois deux  par  mois ,  fans  être  foignée  avec  l'at- 
tention qu'on  y  apporte  en  Europe.  Il  n'eft  cepen- 
dant pas  encore  sûr  que  ces  abeilles  foient  de  la 
même  efpèce  que  les  nôtres.  On  fait  qu'on  a  vaine- 
ment tenté  de  tranfporter  des  effaims  d'Europe 
en   Amérique. 

M.  Geoffroy  de  Villeneuve  ,  officier  au  bataillon 
d'Afrique  ,  fils  du  célèbre  auteur  de  l'hiftoire  des  in- 
fettes  des  covkons  de  Paris  .  nous    ^ic  aans  wa 


f° 


A  B  E 


extrait  -manu  fait  d'un  voyage  qu!jl  vient  de  faire 
au  Sénégal,  «  qu'en  remontant  du  coté  de  Guif- 
guis  ,  l'on  voit  une  multitude,  d'arbres  garnis  de  pa- 
niers  ou  ruches  en  paille  fort  bien  treilée  ,  dont 
l'ouverture  etb  fort  petite.  Les  nègres  de  ce  pays  n'y 
touchent  que  deux  fois  l'année  pour  en  faire  la 
récolte.  La  première  le  fait  vers  le  mois,  de  'mai, 
&  c'eft  la  plus  abondante  :  la  féconde  a  li< 
commencement  de  décembre  ;  mais  il  faut  peu 
compter  fur  celle-ci,  foit  à  caufe  des  pluies,  feu 
par  la  mauvaife  méthode  des  nègres,  qui  emportent 
le  tout  après  avoir  enfumé  la  ruche.  On.  fera  peut- 
être  furpris  j  qu'un  pays  ou  l'on  trouve  des  fleurs 
Cii  aufli  petite  quantité  pendant  la  plus  grande  partie 
de  l'année,  puiilc  fournir  à  la  nourriture  de  tant 
û abeilles  y  mais  l'étonaemcnt  cédera,  lorfque  l'on 
faura  que  ces  infectes  fe  contentent  de  la  gomme 
qui  découle  des  arbres  épineux,  &  qui  en  produifenl 
tous  en  plus  ou  moins  grande  quantité  ».  Nous  au- 
rions déliré  que  M.  Geoffroy  eût  obfervé  ,  s'il  eût 
été  poffible  ,  iï  les  abeilles  fe  trouvent  f.iuvagcs 
dans  ces  contrées ,  ce  que  nous  fommes  très-portés 
à  croire,  &  fi  elles  font  d'une  efpècc  dilférentc  dé  celle 
d'Europe.  Quelques  voyageurs  nous  ont  dit  aufli 
qu'on  trouve  du  miel  a  Madagafcar  ,  d'une  couleur 
verte,  d'un  goût  très-agréable,  beaucoup  plus  liquide 
que  le  miel  ordinaire  ;  mais  ils  ignorent  s'il  eft  fourni 
par  la  même  eC^hce  d'abeille. 

Nous,  avons  décrit  les  divcrlités  de  fexe  que  nous 
ofrrent  les  abeilles  ;  il  nous  relie  une  grande 
tâche  a  remplir;  il  faut  détailler  l':ml;i(irie  rhef- 
veilleufe  de   ces  infectes   d  ition  de  leurs 

cellules,  la  collection  de  la  cire  ,  le  foin  de  tout  ce 
qui  a  trait  au  bien  général  &  à  la  confervation 
de  leur  république.  Nous  croyons  ne  pouvoir  mieux 
foire  qu'énoncer  fimplèrrkh'e  &  fucciuétemem  les 
faits. 

Les  abeilles  quiiompofént  une  ruche  font  ordi- 
nairement très-nom'  i  eu  fe'si  On  y  compté  une  femelle, 
rarement  deux  ,  &  p'rçfque  jamais  trois  ;  des  mâles 
depuis  "deux  jufqu'a  neuf  cents  &  plus  ;  des  ai 
fans  fexe  au  nombre  de  quinze  à  leize  mille;  mais 
celles-ci  font  quelquefois  beaucoup  plus  nombreufes  : 
un  eflâim  peut  être  compofé  de  trente  à  quarante 
mille  abeilles. 

La  feule  occupation  de  la  femelle  eft  de  multi- 
plier fon  efpèce  :  elle  ne  fort  prefque  jamais  de 
la  ruche.  On  lui  a  donné  le  nom  de  reine ,  parce 
que  tous  les  autres  individus  de  la  ruche  font  un 
peuple  de  fojets  empreffés  ou  à  lui  faire  Ta  cour  , 
ou  a  travailler  à  tout  ce  qu'exige  le  foin  de  fes  en- 
fans  &  l'édifice  public.  Les  anciens  ont  donné  le  nom 
de  roi  à  cette  femelle.  Ils  ont  débité  à  fou  fujet  beau- 
coup de  contés ,  que  nous  nous  garderons  bien  de 
répéter.  L'Hiftoire  des  abeilles  n'a  pas  befoin  d'être 
embellie.  On  a  douté  pendant  long-tems  fi  cette 
reine  avoit  un  aiguillon;  Ariltotclui  en  a  donné  un, 
&  Columellc  a  prétendu  qu'Ariftote  s'étoit  trompé  , 
qu'il  avoit  pris  pour  un  aiguillon  un  gros  poil  qu'elle 
porte  dans  fon  ventre.  Cette   queltioa   n'éroit  pas 


A  B  E 

décidée  , lu  rems  d'Alduv.u. le.  ILétoit  cepe^  >n:  bi;n 

facile  de  s'ailurcr  de  la  vérité  :  onn'avoitqua  pu. 1er 

le  ventre  de  la  femelle  ,  on  auroit  vu  . 

coqis  un  aiguillon,  qm  ne  diffère   de  celui  d«  i  u- 

vrières  ,  qu'en   ce   qu'il    eft    plus    gros   Se    un    peu 

courbé  ,  au-lieu  que    celui  des    autres   elr   piç»<yue 

drent. 

Les  mâles  ont  reçu  du  peuple  le  nom  de  faux- 
bourdo:.s.  Comme  la  femelle ,  lis  n  on;  d  autre  em- 
ploi que  celui  de  pr*  pager  l'c^èec.  Ils  fortent  ce 
la  ruche  vers  les  dix  a  onze  heures  du  matin  ,  y 
rentrent  de  bonne  heure,  .'-c  ne  retournent  januis  char- 
gés de  cire  ou  de  mici.  On  ne  les  obfetve  pas  toute 
l'année  dan:-  la  ruclie.  L'es  le  mois  de  juin  ,  ou  an 
plus  tard  au  commencement  de  juillet ,  la  femelle 
ayant  été  fuinfamment  fécondée  ,  les  aieilics  fans 
fexe  tuent  à  coups  d'aiguillons  tous  les  mâles  ,  qui , 
dépourvus  d'une  pareille  arme  ,  ne  peuvent  fe  dé- 
tendre :  elles  arrachent  même:  des  cellules  ceux  oui 
lont  encore  fous  la  forme  de  laivc  ;  pijas  I 
|  durent  avec  leurs  mâchoires,  &  n'épa>sncnt  pas 
.davantage  ceux  qui  font  déjà  en  nymphes. 
[  Les  abeilles  fans  ùxe  font  auilî  âppejlléis  T'entres , 
'mulets  &  ouvrières.  Quelques  auteurs  allemands 
ont  effayé  vainement  d'élever  des  doutes  fur  le  dé- 
faut d'organes  lexuels  de  ces  ouvrières.  Etablies  d.cns 
une  ruche  ,  dans  un  tronc  d'arbre  ,  ou  dans  un 
creux  de  rocher  ,  leur  première  occupation  cil  de 
boucher  tous  les  petits  ttcus  &  tontes  les  'fentes 
avec  une  rrjatièré  gluante,  tenace,  molle  d'abord, 
mais  qui  durcit  bientôt.  C'eft  cette  m.vièrc  qu'on 
nomme  pivpyljs  ,  inor  g'  ce  q".i  fiVnifîc  fauxbourg. 
Ëfreûivemenc ,  les  cellules  étant  la  ville,  la  propp- 
Iis  forme  des  reuaoçhernçns  extérieurs,  auxquels  on 
a  pu  donner  ce  rom.  On  crovoit  que  les  abeilles 
reçueilloient  la  propolis  fui  les  peupliers  ,  les  bpu- 
ftaux,  les  (àpins,  les  ifs.  ,  L-,  fài  (es.  Reaumur  ne 
les  a  jamais  trouvé  occupées  à  cette  récolte,  &  il 
en  a  vu  employer  la  propolis  dans  les  pays  ou  il 
n'y  avqit  aucun  de. ces  arbres.  Nous  fommes  donc 
portés  à  croire  que  cette  matière  peut  être  fournie 
par  différentes  plantes  ,  ou  qu'elle  eft  le  rélultaï 
d'une  fécrétion  propre  aux  abeilles  fans  fexe.  G'eft 
une  fubftance  réficcttie  ,  dilioluble  dans  1  eiprit  de 
vin  éc  l'huile  de  thérébentine  ,  d'un  btm;  remettre 
en-dehors,  ic  jaunâtre  cn-dedans_ ,  répandant  une 
odeur  aromatique  quand  elle  eft  échuufîce;  mais 
elle  cil  fujette  a  varier  par  la  confiftance  ,  l'odcar 
&  la  couleur.  On  peut  l'employer  en  médecine  comme 
digelHve  ;  &  Reaumur  a  fait  des  expériences  qui 
apprennent  qu'on  en  tircroit  paru  dans  les  arts  , 
li  l'on  hégirgeoit  moins  les  matières  (impies  & 
communes. 

Les  ouvrages  extérieurs  ',  formés  de  propolis , 
étant  finis  ou  prêts  a  l'être  ,  les  abeilles  comimocent 
à  construire  les  rayons  ou  gâteaux  de  la  ruche.  Ce 
font  des  efpèces  de  plans  de  cite,  fur  lefqUels,  des 
deux  côtés  ,  font  confinâtes  des  cellules  hexagones  , 
pareillement  de  cire.  Ces  gâteaux  font  ordinairement 
pofés  perpendt  ulaitetncut  ,  attachés  au  h.».:t  de  la 
• 


A  B  E 

ruche  ,  d'où  ils  paroiifcnt  pendre  ,  &  foucenus  d'cl- 
pace  en  ei'p.ice  ,  par  des  navales  aufti  de  tire.  Pour 
icuucr  travail  aux  ibeil'es  domelnqucs, 
0:1  a  loin  de  mettre  dais  l'intérieur  de  la  ruche , 
surs  bâtons  ,  poiés  tranfverf.dcmcnt ,  qui  fou- 
nc-.inciu  ic;  ;avo:is  t..  le.-,  empêchent  de  Ce  détacher. 
Ces  gâteaux  font  placés  les  uns  a  cô;é  des  autres  , 
de  manière  qu'il  ne  relie  entré-deux  qu'un  partage 
écoit,  par  ou  il  ne  petit  parler  que  deux  abeilles  a 
ia  feis. 

La  régularité  &.  la  forme   hexagone  des  alvéoles 
ines.   Ce  n'eft 
pas   qu'on  ait  voulu  en  diminuer  le,  mérite  ,  en   di- 
tiuit  que  des   cellules  qui   icroient   travaillées   pour 
udes  ,    &  qui  en  mtme-tems  (croient  appli- 
quées  &  prelTées    les    unes  auprès  des    autres ,   ne 
■u  manquer  de  prendre  ,  par  leur  comprcihon 
ile  ,  nie  figure  hexagone  ,  fi  d'ailleurs  la  ma- 
ture dont  elles  fonteompolées ,  eft  allez  mollei  pour 
à  la  preifion.  Mais  ce  raitonnement  n'attaque 
pas  très-folidement  l't.iduftric    de   nos  infectes.  S'ils 
ïailoient  quelques  gâteaux  entièrement  compofés  de 
cellules  rondes ,    la   compreilion    ne    pourroit    leur 
donner  qu'une    figure   an.guiculc,  confufe  S;  indé- 
terminée. D'ailleurs  ,  on  n'a  peut-erre  pas   encore 
allez  examiné  ce  qui  regarde  la  conitruction   &  la 
variété  des  cellules. 

On  fait  cependant  que  la  bafe  de  chaque  ce'lule 
eft  formée  de  trois  pièces  ,  qui  font  partie  des  bafes 
des  trois  cellules  de  leurre  cô;é  du  rayon  ,  que 
l'épailieur  de  chacun  dc:>  îvyons  elt  d'un  peu  moins 
d'un  pouce  ;  qu'ainli  la  profondeur  de  chaque  cel- 
lule h',  xagone  e  :t  d'environ  cinq  lignes  ;  cjue  la  lar- 
geur en  eft  co nftammcnr  de  deux  lignes  deux  ci;  - 
quièmes  ;  qu'outré  ces  cellules ,  dciiniécs  ri  recevoir 
les  œufs  &  les  larves  des  ouvrières ,  il  s'en  trouve 
quelques-unes  de  plus  grandes,  confacrées  aux  mâles  ; 
qu'il  en  eft  même  un  très-poût  nombre  dilli 
parleur  forme  arrondie  Se  oblougue,  conftruites 
avec  beaucoup  de  folidité  ,  &  qui  ne  font  deftinées 
qu'aux  femelles.  Un  fcul  de  ces  derniers  alvéoles 
pèie  autant  que  cent  ou  cent  cinquante  autres;  les 
dehors  en  font  comme  guilloaiés. 

Les  cellules  ont  deux  ufages  :  elles  fervent  de 
Heu  de  dépôt  pour  le  miel  Se  la  cire  brute  ,  &  font 
les  berceaux  des  oeufs  &  des  larves.  La  cire  dont 
ci  les  lont  formées  eft  blanche  ,  lorfque  le  rayon 
e  ï  récemment  conftruit  ;  elle  jaunit  par  le  tems  & 
devient  même   for  vent  d'un  brun  o'ofeur. 

Les  abeilles  retirent  la  cire  des  étamines  des 
fleurs  Quand  les  anthères  font  ouvertes  &  ont 
répandu  leur  pollen  ,  les  abeilles  vont  à  la  récolte 
âe  cette  pouflîère.  Elles  fe  roulent  dans  les  fleurs 
qui  en  contiennent  beaucoup  ;  le  pollen  s'attache  à 
leur  corps  velu  ;  elles  s'en  couvrent  le~plus  q 
peuvent.  Elles  fc  nettoient  enfuite  avec  leurs  pattes  , 
ral'cmbleut  cette  poudre  ,  ordinairement  jaune  ,  muis 
quelquefois  vote  ,  blanche  ou  rougeâtre  ,  fuivanr 
les  plantes  qui  la  fburniflent  ;  elles  la  pétrirent  8t 
en  forment  deux  boules  ,   fouveat   de  la  groficur 


A  E 


t* 


d'un    grain   de  poivre  ,    qu'elles  portent    attachées 
aux  pactes  de  délivre.  A  ,   les  abeilles 

ruche  :   là-,  at   ces  boules 

•icsw.ides  ,  ou  les  donnent  a  d'autres 
ouvrières  ,  qui  viennent  les  en  dvbarraflcr.  Pour 
c  cette  matière  brute  en  véritable  cire,  les 
aheiiies  l'avalent  ;  après  l'avoir  élaboré-e  par  quel- 
que digefiion  particulière,  elles  la  rendent  par  la 
trompe,  fous  une  forme  liquide.  C'elt  la  cire,  qui 
le  durcit  bientôt  ;  nos  ouvrières  fe  fervent  de  fon 
état    de  fluidité  pour  l' employer  aux  travaux. 

Onfaitquc  c'eft  encore  les  fleurs  qui  fburniiïtltt 
le.  miel  aux  abeilles.  La  plupart  des  rieurs  ont  des 
organes  lecrétoircs  de  diverlc  forme  ,  dans  les  difté- 
r-eefs  genres  de  plantes  ,  qui  fourniflent  une  liqueur 
,  fucrée ,  épaiile  ,  vifqueufe.  Les  abeilles  la 
(ucen.t  &  la  reçoivent  dans  leur  eftomac.  Une  partie 
fert  à  leur  nourriture  ;  elles  rejettent  par  la  trompe 
l'autre  partie  ,  qui  ,  après  avoir  fubi  quelque  pré- 
paration dar.s  le  "corps  de  l'infeclc  ,  fe  trouve  con- 
vertie en  véritable  miel.  Si  l'on  tue  une  abeille  qui 
vient  de  recueillir  le  nectar  des  fleurs  ,  on  trouve 
a  la  partie  fupérieure  de  fon  ventre  une  véficule 
tranfparente  ,  jaune ,  pleine  de  liqueur.  C'eft  l'clto- 
mac  de  ï' abeille  déjà  rempli  du  miel  le  plus 
doux. 

Revenue  à  la  ruche ,  l'abeille  qui  vient  de  récolrcr 
le  miel ,  en  donne  aux  ouvrières  occupées  aux  tra- 
vaux ,  &  qui  n'ont  pu  aller  chercher  elles-mêmes 
des  vivres.  Elle  emploie  une  autre  partie  de  fon 
miel  à  donner  a  manger  aux  larves  renfermées  dans 
les  cellules.  Enfin ,  le  furplus  eft  depofé  dans  des 
alvéoles  vuides  pour  les  befoins  à    venir. 

La  plupart  des  cellules  font  deftinées  à  l'éducation 
des  jeunes  abeilles.  La  femelle  commence  à  pondre 
dès  les  premières  chaleurs  du  printems  :  elle  va  de 
cellule  en  ccllu'e,  enfonce  dans  chacune  l'extrémité 
de  fon  ventre  ,  8c  y  dépote  un  feul  oeuf.  Dans  un 
jour,  elle  en  pond  pluiieurs  centaines.  Ces  oeufs  font 
oblongs ,  un  peu  recourbés,  clairs,  amincis  au 
bout  par  lequel  ils  font  attachés  à  la  cellule.' 
Quatre  ou  cinq  jours  après  ,  il  fort  de  l'œuf  une 
petite  larve  blanche  ,  fans  pattes ,  à  treize  anneaux 
ic  à  tête  un  peu  plus  dure  &  plus  brune  que  le 
refte  du  corps  ,  munie  de  chaque  côté  de  dix  ftig- 
mates,  par  lefquels  elle  refpire. 

Les  larves  font  ordinairement  recourbées  &  ra- 
malT-esenronddans  le  fond  des  alvéoles.  Les  abeilles 
ians  fexe  ont  pour  elles  des  foins  vraiment  furpre- 
nans.  Elles  vont  fréquemment  leur  porter  à  man- 
ger, laiflent ,  quand  elles  les  quittent,  une  quan- 
tité luflfifantede  miel  dans  la  cellule  ,  &  ne  négligent 
rien  de  tout  ce  qui  eft  néceiTaire  à  leur  conferva- 
tion.- 

Soignées  &  nourries  avec  tant  de  zèle ,  les  larves 
grofiiuent  promprement.  Pendant  leur  acaolllement , 
elles  changent  pluiieurs  fois  de  peau  ,  jufqu'à  ce 
que  ,  parvenues  à  toute  leur  grandeur  ,  elles  fe 
préparent  à  fubir  leur  métairjorphofe,  &  palier  à 
l'état  de  nymphe.  La  larve,  qui  jufiues-là  n'avoit 
G  i 


S*2 


ÀBE 


fait  aucun  ouvrage  ,  commence  à  travailler  ;  elle 
fiie  par  le  moyen  d'une  filière  qui  eft  placée  à  fa 
lèvre  inférieure  ;  elle  tapille  tout  l'intérieur  de  fon 
alvéole  de  fils  de  foie  fins,  un  peu  plus  forts  dans 
la  partie  fupérieure.  En  même  tems ,  les  ouvrières 
ferment  le  dehors  de  la  cellule  avec  un  couvercle 
de  cire.  Tout-à-fait  renfermée  ,  la  larve  fe  vuide 
de  fes  excrémens  ,  quitte  fa  peau  ,  qui  fe  fend  lon- 
oitudinalement  fur  le  dos  ,  &  fe  change  en  une 
nymphe  de  la  troifième  efpèce.  Cette  nymphe  eft 
molle  ,  blanchâtre  ;  en  peu  de  jours  elle  prend  de 
la  force  6c  de  la  conliftance  ;  fon  enveloppe  tombe  , 
Se  il  en  fort  une  abeille  parfaite  ,  qui  déchire ,  avec 
fes  mâchoires  ,  le  couvercle  de  cire  de  l'alvéole.  Dans 
ce  premier  moment ,  elle  paroît  toute  humide.  Les 
autres  abeilles  la  lèchent  avec  leur  trompe  ,  elle- 
même  s'efTuie  ,  preria  oientôt  fon  efior,  &  va,  fur- 
ie-champ ,  vaquer  aux  fondions  auxquelles  la  nature 
l'a  deftinée. 

La  ponte  d'une  feule  femelle  eft  fi  confidérable , 
qu'au  bout  de  quelque  tems  ,  les  habitans  de  la 
ruche  ,  devenus  trop  nombreux ,  font  obligés  d'é- 
migrer.  Il  s'en  fèpare  une  colonie  ,  nommée  ejfaim  , 
Se  vulgairement  jetton  ,  qui  va  chercher  ailleurs  un 
nouveau  domicile.  Chaque  efiaim  a  une  femelle , 
fur  qui  roule  tout  l'efpoii  de  la  république.  Dès 
qu'une  ruche  eft  privée  de  femelles,  les  abeilles 
périlTent  de  découragement  &  de  défefpoir  ,  à  moins 
tui'on  ne  leur  rende  une  nouvelle  mère  ,  ou  qu'elles  ne 
trouvent  promptement  à  fe  réunir  à  une  autre  ruche. 
L'efprit  patriotique  &  républicain  des  abeilles  eft 
fi  étonnant ,  les  vues  qui  les  animent  paroùTent  fi 
réfléchies ,  elles  font  en  même-tems  fi  peu  fujettes 
à  varier  ,  que  nous  pouvons  affiner  que  la  philo- 
fophie  retireroit  de  grandes  lumières  de  l'approfon- 
«ulfement  de  ce  fujet.  Ces  ouvrières ,  privées  de  fexe  , 
qui  chériiTent  tant  celles  qui  feules  propagent  l' ef- 
pèce, tuent  elles-mêmes  les  femelles  quand  leur 
nombre  augmente  &  pourroit  caufer  quelque  préju- 
dice à  la  ruche,  foit  en  multipliant  trop  les  émi- 
grations ,  foit  en  caufant  divers  défordres  par  la 
jaloufie. 

L'on  conçoit  aifément  la  fécondation  des  abeilles. 
Dès  les  premières  chaleurs,  la  femelle  s'accouple 
avec  les  mâles ,  &  elle  pond  des  œufs  féconds , 
foit  de  femelles  ,  foit  de  mâles ,  foit  de  neutres.  Une 
marche  fi  conforme  aux  loix  ordinaires  de  la  na- 
ture ne  fembloiï  pas  pouvoir  être  révoquée  en  doute  ; 
mais  deux  ou  trois  faits  font  venus  embarrafler  les 
phyfiologiftes  des  abeilles. 

Un  membre  de  la  fociété  économique  de  Luface  , 
a  d'abord  avancé  que  les  ouvrières  pouvoient  faire 
éclore  une  femelle  d'une  larve  fans  fexe  ;  que  de 
trois  cellules  elles  en  formoient  une  feule  pour  cette 
larve  ;  que  le  fcul  moyen  qu'elles  employoient  pour 
faire  changer  cette  larve  de  deftination,  étoit  de  la  cou- 
vrir abondamment  de  la  gelée  préparée  pour  nourrir 
fes  feules  larves  femelles.  D'habiles  phyûciens  ont 
foupçonné  l'obfervation  mal  faite.  Nous  ne  pouvons 
.nous  empêcher,  de  dire  que  nous  croyons  que  l'ob- 


ABE 

fervateur  a  été  trompé  par  quelque  fauiTe  appa- 
rence. S'il  dépendoit  des  ouvrières  de  changer  le 
fort  des  larves  ,  on  ne  verroit  jamais  toute  une 
ruche  périr  de  défefpoir.  Il  s'y  trouve  toujours  des 
larves  de  neutres,  que  les  autres  ne  manqueroient 
pas  de  changer  en  femelles ,  en  leur  donnant  la 
gelée  deftinée  à  ces  dernières. 

Un  membre  de  la  fociété  de  Lautern  dans  le  Pa- 
latinat ,  prétendit,  à-peu-près  dans  le  même-tems, 
avoir  vu  les  abeilles  ouvrières ,  qu'on  croyoit  fans 
fexe ,  pondre  des  Œufs.  Ce  fait  ifolé  ,  Se  qu'on  ne 
favoit  comment  apprécier  ,  méritoit  bien  d'exciter 
la  curiofité  des  phyficiens. 

M.  Debraw  fe  livra  avec  zèle  à  l'obfervation  des 
abeilles  ;  il  fit  une  nouvelle  découverte.  Outre  les 
abeilles  mâles  dont  nous  avons  parlé  plufieurs  fois  , 
il  y  a  ,  dans  chaque  ruche  ,  d'autres  mâles  plus 
petits ,  &  très-faciles  à  confondre  avec  les  abeilles 
fans  fexe  communes.  Le  premier  ou  le  fécond  jour 
après  que  la  femelle  a  pondu  fes  œufs  ,  un  grand 
nombre  de  ces  mâles  de  petite  taille  introduifenc 
la  partie  poftérieure  de  leur  corps  dans  les  cellules , 
s'y  enfoncent,  &  bientôt  après  fe  retirent.  Par  cette 
manœuvre,  ils  dépofent,  dans  l'angle  de  la  bafe  de. 
chaque  alvéole  renfermant  un  œuf  ,  une  petite 
quantité  d'une  liqueur  blanchâtre  ,  moins  liquide  & 
moins  douce  que  le  miel.  Cette  liqueur  ,  à  laquelle 
on  ne  peut  refufer  le  nom  de  féminale  ,  eft  bientôt 
abforbée  ,  &  le  quatrième  jour  la  larve  fort  de 
l'œuf.  M.  Debraw  s'eft  bien  allure  du  fexe  de  ces 
abeilles.  Il  en  faifit  deux  au  moment  même  qu'elles 
dépofoient  leur  fperme  ,  les  reconnut  pour  des 
mâles  à  leur  défaut  d'aiguillon  ;  &  les  duTéquanr 
au  microlcope ,  il  y  découvrit  les  quatre  corps  cy- 
lindriques ,  renfermant  la  liqueur  blanchâtre  Se  glu- 
tineufe  ,  déjà  obfervée  avant  lui  dans  les  mâles  de 
taille  plus  grande ,  dont  nous  avons  parlé  ci-delîus. 
M.  Debraw  a  fait  encore  une  autre  expérience, 
que  nous  ne  pouvons  pafler  fous  filence.  Ayant 
plongé  un  efiaim  dans  l'eau  froide  &  engourdi  les 
abeilles  ,  il  en  exclut  tous  les  mâles  de  grande 
taille  ,  prit  toutes  celles  qui  reftoknt  l'une  après 
l'autre  ,  &  les  prefîa  entre  fes  doigts  pour  rc- 
connoître  leur  fexe.  Par  ce  moyen  ,  il  vit  fortir 
un  aiguillon  du  corps  de  la  plupart ,  fut  afluré  que 
c'étoient  des  ouvrières  ;  mais  il  s'en  trouva  cin- 
quante-fept,  de  la  grofTeur  des  neutres ,  qui,  privées 
d'aiguillon  ,  rencîoient  un  peu  de  la  liqueur  blan- 
châtre. Il  fépara  tous  ces  mâles  du  refte  de  l'efTaim  , 
qui  fortit  peu  à  peu  de  fon  engourdilfemcnt ,  Se 
s'acquit  ainfi  une  ruche  abfolument  fans  mâles.  La 
reine  n'en  pondit  pas  moins  fous  un  rideau  formé 
par  les  autres  abeilles  ;  mais  les  œufs  ne  donnèrenr 
aucun  figne  de  fécondation.  Au  bout  de  cinq  jours  > 
les  abeilles  n'ayant  aucun  efpoir  de  voix  la  multi- 
plication de  leur  race,  abandonnèrent  leur  habitai 
tion.  Elles  allèrent  attaquer  une  ruche  voifine ,  pour 
s'emparer  fans  doute  des  mâles.  Elles  furent  mal- 
heureufement  repoulfées  ,  &  perdirent  même  leur 
reine  dans  le  combat.  Le  couvain  refté  dç  cet  effaua 


A  B  E 

fcrvit  à  de  nouvelles  expériences.  Une  partie  fut 
Dufe  fous  une  cloche  de  verre  ,  avec  un  rayon  de 
miel ,  une  nouvelle  reine  ,  &  des  ouvrières  ,  fans 
aucun  mâle.  L'autre  partie  fut  placée  fous  une  cloche 
fcmblable  ,  avec  du  miel ,  une  reine ,  des  ouvrières, 
&  quelques  mâles  :  dans  la  première  ,  les  œufs  r.e 
changèrent  point  ,  &  l'cllàim  les  abandonna  :  dans 
la  féconde  ,  les  mâles  imprégnèrent  les  œufs,  les 
abeilles  n'abandonnèrent  point  la  ruche  ,  &  vingt 
jours  après ,  il  fortit  des  œufs  une  nouvelle  colonie  , 
où  fe  trouvoient  deux  reines. 

D'après  ces  expériences  ,  on  ne  peut  guères  douter 
qu'il  n'y  ait  une  imprégnation  des  œufs  par  les 
mâles,  fur-tout  ceux  de  petite  taille  ,  à  la  manière 
des  poilîons ,  fans  accouplement  ;  mais  cette  ma- 
nière cmpccheroit-elle  que  les  mâles  ,  fur-tout  ceux 
de  grande  taille  ,  s'acouplafTent  avec  la  femelle  î 
C'elt  ce  que  nous  ne  croyons  pas  encore  fuinfam- 
ment  démontré. 

M.  Debraw  penfe  auffi  ,  comme  M.  Schirach  , 
que  les  œufs  deftinés  à  devenir  des  ouvrières  , 
peuvent  être  transformées  en  femelles ,  lorfque  le 
bien  de  la  république  le  demande.  Mais  un  fait  fi 
contraire  à  tous  les  autres  nous  paroît  exiger  des 
preuves  encore  plus  fortes  qn'on  ne  nous  en  a  donné 
jufqu'ici. 

Les  anciens  ont  penfé  que  les  œufs  des  abeilles 
étoient  fécondés  comme  le  font  ceux  de  la  plupart 
des  poilîons.  Us  croyoient  qu'après  avoir  été  pondus 
par  la  reine  &  placés  dans  les  alvéoles  ,  les  mâles 
venoient  les  arrofer  de  leur  fperme.  Swammerdam 
a  été  plus  loin  ;  il  a  imaginé  que  la  reine  étoit  fé- 
condée par  des  efprits  vivifians ,  qui  s'exhaloient  du 
corps  des  mâles.  Les  raifons  fur  lefquelles  il  fonde 
fon  fentiment,  font  que  la  partie  qui  conftitue  le 
fexe  des  mâles  ,  n'eft  point  percée  à  Ion  extrémité  , 
&  que  fon  volume  eft  trop  confidérable  pour  pou- 
voir être  introduite  dans  le  corps  de  la  femelle. 
Reaumur  paroît  être  perfuadé  que  la  fécondation 
de  la  reine  s'opère,  comme  dans  les  autres  ani- 
maux ,  par  le  concours  du  mâle  &  de  la  femelle  ; 
c'eft-à-dire ,  qu'elle  eft  la  fuite  de  leur  accouple- 
ment ;  &  cependant  les  expériences  qu'il  a  faites  à 
l'effet  de  s'en  alTurer  ,  prouvent  qu'il  n'y  a  point 
d'intromiffion  ,  mais  que  la  femelle  eft  fécondée 
par  un  fimple  contact.  Il  rapporte  fort  au  long  les 
agaceries  qu'une  femelle  faifeit  à  un  mâle  qu'il 
avoit  renfermé  avec  elle.  Au  bout  d'un  quart- 
d'heurc  feulement  ,  ce  mâle  commença  à  y  répondre 
un  peu.  Les  agaceries  redoublèrent  alors  de  la  part 
de  la  femelle ,  &  elle  monta  plusieurs  fois  fur  le 
corps  du  mâle.  Cependant  celui-ci  devint  plus  actif  ; 
il  s'anima  de  plus  en  plus;  il  fit  fortir  ,  de  la  partie 
poftérieure  de  fon  corps  ,  les  parties  de  fon  fexe  ; 
mais  il  n'y  eut  point  d'accouplement.  Enfin  ,  après 
bien  des  alternatives  de  carefles  &  de  repos  ,  le  mâle 
tomba  dans  un  état  de  langueur  &  mourut.  On 
donna  aufli-tôt  un  autre  mâle  a  cette  femelle  ,  qui  re- 
commença les  mêmes  agaceries.  On  ne  vit  point  d'ac- 
(Couplcment  j  le  mâle  ,  au  bout  de  quelques  Uemes , 


A  B  E 


Si 


avoit  hors  du  corps  les  parties  qui  caraclérifcnt  fon 
fexe.  Cet  illuftre  obfervateurnc  s'en  tint  pas  là  ;  il  mit 
dans  deux  poudriers  différens ,  deux  femelles ,  dont 
l'une  étoit  celle  dont  nous  venons  de  parler.  Il  leur 
donna  un  mâle  à  chacune.  Il  vit  auffi-tôt  les  mêmes 
carefles  ,  les  mêmes  agaceries  de  la  part  des  unes  , 
&  la  même  froideur  ,  la  même  tranquillité  de  la 
part  des  autres.  Cependant  ces  deux  mâles  s'ani- 
mèrent peu-à-peu  ,  jufqu'à  ce  qu'enfin,  après  bien 
des  carefles  préliminaires  ,  celles-ci  finirent  par  mon- 
ter fur  le  corps  des  mâles  ,  &  recourbant  l'extré- 
mité de  leur  ventre ,  elles  cherchèrent  à  l'appliquer 
contre  l'endroit  du  derrière  du  mâle  ,  où  fe  trouvent 
les  parties  de  fon  fexe.  11  y  eut  même  des  momens 
où  le  derrière  de  la  femelle  s'appliqua  exactement 
contre  cet  endroit  ;  mais  il  n'y  refta  qu'un  feut 
inftant ,  &  les  parties  du  mâle  ne  furent  point  in- 
troduites dans  celles  de  la  femelle.  «  La  jonction 
«  du  mâle  avec  la  femelle  fe  réduiroit-elle  à  cela  ? 
»  Cet  inftant  fuffiroit-il  ,  pour  que  ce  qui  eftnécef- 
"  faire  de  liqueur  féminale,  pour  féconder  une  partie 
"  des  œufs ,  fût  introduit  dans  le  corps  de  la  fe- 
"  melle  3  Et  feroit-ce  au  moyen  de  pareilles  jonc- 
"  tions ,  répétées  un  grand  nombre  de  fois ,  que 
"  tous  les  œufs  recevroient  fucceiïivement  des  cm- 
»  bryons  en  état  de  fe  développer  ?  C'eft  fur  quoi 
»  je  n'oferois  prononcer.  Au  moins  cet  accouple- 
"  ment,  quoique  de  courte  durée,  refTembleroit-il 
»  à  d'autres  ,  dont  nous  avons  des  exemples  dans  la 
»  nature  «.  (  Reaum.  Mém.  tom.  5  ,  pag.  joé  ). 

L'hiftoire  des  abeilles  eft  fi  intéreflante  &  fi 
étendue  ,  qu'elle  feule  a  fourni  des  mémoires  vo- 
lumineux a  Reaumur  ,  &  cependant  elle  n'a  pas 
encore  acquis  toute  fa  perfection.  Comme  nous 
fommes  forcés  d'être  courts  ,  nous  n'en  dirons  pas 
davantage,  &  nous  nous  contenterons  de  renvoyer 
à  MM.  Reaumur,  Geoffroy,  Valmont  de  Bomare  , 
&  à  l'article  Abeille  ,  du  Dictionnaire  d'Agricul- 
ture ,  donné  par  M.  l'abbé  Teffier. 

Linné  Se  M.  Geoffroy  ont  divifé  les  abeilles  en 
deux  familles;  en  abeilles  trèç-velues ,  nommées 
aufïï  abeilles  bourdons  ,  &  en  abeilles  proprement 
dites  ,  ou  abeilles  moins  velues.  Nous  avons  fuivi 
leur  exemple.  On  diftingue  les  bourdons  au  pre- 
mier coup-d'œil  ;  ils  font  plus  gros  que  les  autres 
abeilles  y  leur  corps  eft  couvert  de  poils  plus  longs 
&  plus  ferrés  ;  ils  volent  avec  plus  de  bruit,  avec 
un  bourdonnement  qui  leur  a  fait  donner  le  nom 
qu'ils  portent. 

Les  bourdons  vivent  en  fociété  peu  nombreufe. 
Ils  font  ordinairement  au  nombre  de  trente  à  cin- 
quante, jamais  au-deflus  de  cent.  On  y  trouve, 
parmi  eux ,  les  trois  fexes ,  dont  nous  avons  parlé 
plus  haut.  La  femelle  eft  la  plus  grande,  le  mâle 
l'eft  un  peu  moins ,  &  enfin  les  mulets  font  beau- 
coup plus  petits  que  ceux-ci.  Les  mâles  feuis  n'o«t 
point  d'aiguillon. 

La  plupart  des  bourdons  font  leur  nid  dans  la  terre  , 
dans  des  tas  de  pierre,  fous  de  la  moufle,  &c. 
Reaumur  ncm  a  donné  l'hiftoire  de  ceux  qui  cm- 


54 


A  B  E 


ploient  la  moufle  pour  la  ççnftra#ioa  cité,  leure 
de  leurs  nids.  Ils  choifiilént  ûrdinaireuicnt  une  pi  aine 
ou  quelque  lieu  ou  la  moufle  foit  abondante  ;  ils 
la  coupent  avec  leurs  dents  ,  en  font  des  tas  ;  & 
par  le  moyen  des  pattes  de  dénié' c  ,  ils ia  p.ouiicnt 
a  reculop  jufqu'à  l'endroit  qu'ils  ont  choit!  pour 
s'y  établir.  On  pieadrcit  d'abord  l'extérieur  du  nid 
pour  une  motte  de  terre,  couverte  de  mou  lie  ;  mais 
quand  ou  l'examine  de  près,  il  parpîtmieu^iàepnne 
que  ne  le  feroit  une  motte  de  terre.  Il  y  en  a  de 
plus  ou  de  nj  quelques-uns  ont  la  con- 

vexité d'une  demi-fiphère;  &  quelques  autres  iont 
des  fegrr.ens  bien  plus  petits  que  la  demi-if  hère. 
Dès  qu'on  tente  de  les  découvrir,,,  on  recennoît , 
que  ce  qu'on  prenoit  pour  une  moufle  touffue  ,  eft 
un  aflemblagc  d'une  infinité  de  petits  brins  détachés 
&  cutaHés  les  uns  fur  les  autres. 

Dans  les  commencemens  ,  la  partie  {upérieure  du 
nid  n'eft  qu'un  (impie  toit  de  moufle  ;  mais  par  la 
fuite  ,  les  bourdons  mettent  un  enduit  d'une  efpèce 
de  cire  brute  ,  noirâire  ,  Se  en  tapiilent  tout  l'inté- 
rieur du  nid.  Cette  couche  n'a  pas  une  demi  ligne 
d'épailleur  ;  mais  outre  qu'elle  n'efr  pas  pénétràble 
è  l'eau  ,  elle  tient  liés  tous  les  brins  de  moufle  ,  & 
leur  donne  beaucoup  de  folidité.  Une  porte  a  été 
ménagée  au  bas  du  nid  ;  c'eft-i-dire  ,  qu'il  y  a  un 
trou  qui  permet:  aux  plus  gros  bourdons  d'entrer 
&  île  fortir.  Souvent  on  découvre  un  chemin  de 
plus  d'un  ried  de  long  ,  par  lequel  chaque  bourdon 
peut  arriver  à  la  porte  fans  être  vu  ;  ce  chemin  eft 
voûté  de  moufle.  Quelque  fois  pourtant  les  bour- 
dons entrent  par  le  défais  du  nid;  mais  ce  n'efr. 
Entres  que  loi  [qu'il  n'eft  pas  encore  en  bon  état. 
On  peut  aifément  voir  l'intérieur  du  nid  &  l'ordre 
qui  y  règne.  Si  on  enlève  la  partie  fupéricure  ,  le 
premier  objet  qui  fe  préfente,  eft  une  efpèce  de 
r  :i,  ;;u  i:;-;.  ruljer,  ma'  façonné ,  coir, pofé  d'un  affi m- 
blar;c  de  corps  oblongs ,  comme  des  cents,  ajuftés 
les  uns  contre  les  autres.  Ce  gâteau  c!t  plus  ou 
moins  grand;  il  eft  feu  1  ou.  pofé  fur  un  fécond; 
celui-ci  l'cft  quelquefois  fur  un  rrcihème  :  leur  nom- 
bre varie  un  peu,  fuiyan't  que  le  :  ;  !  eft  plus  ou 
moins  ancien.  Les  gâtsaux  des  bourdons  ne  font  pas 
çompofcs  de  parties  fi  régulièrement  arrangées 
oui  ceux  des  abeilles  à  miel.  Ce  font  des  roques 
de  foie  ovales  ,  un  peu  oblongucs  ,  qui  renferment 
les  riym]  h'es  ,  &  qui  ont  été  filées  par  la  larve,  au 
moment    quelle    a  voulu   i  ■  ■  r-   Leur 

co  leur  eft  d'un  jaune  pâle  ou  blanchâtre  :  il  y  en 
a  de  trois  grandeurs  différentes  5  ceux  des  femelles 
font  les  plus  grands;  ils  ont  en  quatre  lignes 

&  demie   de  long  ;    ceux    des   mâles    ont   pies    de 
quatre  lignes;  les  plus  petits,  defiir.es  aux  mulets , 
n'ont  guère?  que  trois  lignes.   Il  eft   aile    de   juger 
des  inégalités  qui  doivent  fe  trouver  dans  l'épaifleur, 
de  ces  gâteaux  faits  de    ces   trois    fortes   de    corps 
les   uns   contre  les  autres,  &  d'ailleurs  pofés 
On    trouve,   dans  chaque  nid,  des 
s  percées  par  un  bout,   &  d'auaes    entières  ; 


A  B  E 

celles-ci  renferment  encore  la  nymphe  :  de«  autres 
1  l  loi ■■;  i'.i.ieclc  paifuit. 
Cucrc  ies  coques  dont  nous  venons  de  parler, 
on  remarque  ,  .1  chaque  gâteau  ,  des  corps  régu- 
liei-- ,  prcfque  'phériques ,  pofés  entre  les  coques, 
qui rcmplillènt,  non-fieuiemcntles  vuides  que  peiles.- 
ci  laiflent  entr'elles  ,  mais  qui  s'élèvent  a!iez  pour 
en  cacher  quelques-unes  en  grande  parue.  Les 
plus  confidérablcs  de  ces  corps  fphériques  ie  trouvent 
fur  les  bord?  du  gâteau  ;  il  y  en  a  quelquefois  d'aufll 
gros  que  de  petites  noix;  leur  cojfîeui  eft  d'un  brun 
noirâtre  ,  Se  leur  conlillance  celle  d'une  pâte  molle. 
C'eft-la  le  plus  grand  c'e  le  plus  important  ouvrage 
des  bourdons;  il  eft  le  dépôt  de  leur  poftérité.  Si 
on  enlève  les  couches  fupérieures  de  ces  boules  juf- 
qu'affez  près  du  centre  ,  on  trouve  un  vuide  rempli 
par  des  œufs  oblongs ,  d'un  beau  blanc  un  peu 
bleuâtre  ,  d'une  ligne  &  demie  de  long  ,  Se  d'une 
demi -ligne  de  diamètre.  Il  y  en  a  quelques-unes 
dans  lefquelles  on  trouve  près  de  trente  de  ces 
a  ui  s  ;  on  en  voit  douze  ou  quinze  dans  d'autres  ; 
Se  trois  â  quatre  feulement  dans  le  plus  petit  nom- 
bre. Ces  boules ,  que  Reaumur  a  auffii  nommées 
pâtée,  ne  font  pas  feulement  deftinées  à  contenir 
l'œuf,  elles  fervent  encore  à  nourrir  la  larve,  qui 
en  provient.  Quand  on  ouvre  certaines  mafics  de 
pâtée  ,  ce  ne  font  plus  des  œufs  qu'on  trouve  dans 
leur  intérieur,  on  y  trouve  des  larves  femblables  ■ 
a  celles  des  abeilles  a  miel ,  en  plus  ou  moins  grand 
nombre  ,  félon  qu'elles  font  plus  ou  moins  grofles. 
Peu  de  tems  après  qu'elles  font  nées ,  les  laives 
s'écartent  les  unes  des  autres,  en  mangeant  la  pâtée 
qui  les  entoure  :  les  bourdons  connoiflant  fans 
doute  les  endroits  où  les  couches  de  cette  matière 
font  devenues  trop  minces  ,  où  elles  feroient  expofées 
à  être  bientôt  à  découvert,  ont  foin  d'y  apporter 
de  nouvelle  pâtée  ,  qui  fert  à  les  nourrir  &  a  les 
mettre  à  l'abri  des  impreflions  de  l'air. 

La  matière  de  cette  pâtée  eft  un  mélange  de 
cire  &  de  miel ,  que  les  bourdons  vont  recueillir 
fur  les  fleurs.  On  les  voit  fouvent  quitter  une  fleur 
avec  un  gros  paquet  de  cire  attaché  aux  jambes 
poftérieures  ;  & ,  en  ouvrant  leur  corps,  on  leur 
trouve  piefque  toujours  l'clrcmac  rempli  de  miel 
aufli  doux  que  celui  de  ['abeille  domeftique.  Ils 
mêlent  cnfemble  le  miel  &  la  cire  ,  Se  leur  font 
peut-être  fubir  dans  leur  eftomac  une  préparation 
particulière,  pour  en  former  la  pâtée  propre  à  nourrir 
les  larves. 

Mais  indépendamment  de  la  pâtée  deftinée  à  la 
nourriture  des  petits,  ou  htoi  ve  .  di  es  chaque  nid 
des  bourdons  ,  trois  a  quatre  efpèces  de  petits  pots  ou 
alvéoles,  ouverts  par  leur  partie  fupérieure  ,  pleins 
d'un  miel  très-bon,  très-doux,  &  entièrement  fem- 
blable  à  celui  des  abeille*  a  miel.  Ces  alvéoles  ont 
une  figure  piefque  cylindrique  ;  leur  grandeur  eft 
à-peu-près  égale  à  celle  des  coques  deftinées  aux 
larves  des  femelles.  Leur  pofition  varie  ;  lis  font 
placés  tantôt  vers  le  milieu  &  tantôt  fur  les  bords 
1  du  gâteau,  Ils   font    faits   d'une    efpèce   de  cire, 


Alt 

d'une  coulent-  femblable  à  celle  ('fleur  p.We  .  mais 
de  la  confiftance  de  la  matière  qui  rapide  fintérteui 
on  niJ.  i  'eft  toujours  par  cette  pot  à  mkl 

que  les  bourdons  commencent  leurs  nids  ;  ils  I 
a  faite  urne  petite  provilîon  ,  ,.  ".im.i.lc: 

la  pâtée  &  de  faire  leur  poate.  Reaémor  a  cru 
sue  ce  miel  eft  daftmé  à  humecter  de  tems  en 
ttms  la  pâtee  qui  fe  defléche  trop,  Mais  .pourquoi 
ne  feroit-il    pas  une  prw  e  à  nourrir  la 

fociété  cri  cas  Je   :  ■       ,         ■   ait  des  fleurs 

pendant  tout  le  pàntems  Si  tout  fêté  ,  feul  tem 
ou  les  bourdons  en  on:  bcfoiti  ,  i!  peut  furvcr.ir 
deui  ou  trois  jours  de  pluie  ,  qm  ies  empêchent  de 
le  nourrir  fufrifamment  ;  ils  ont  alors  dans  leur  nid 
une  petite  provifion  pour  ces  mauvais  tems. 

Lorfquc  la  larve  eft  parvenue  à  fon  entier  ac- 
croiflement  &  qu'elle  veut  fe  changer  en  nymphe , 
elle  file  une  coque  de  foie,  à  l'endroit  ou  elle 
ie  Douve;  La  coque  achevée  ,  les  bourdons  enlèvent 
toute  la  pâtée  qui  l'entoure  &  qui  (croit  inutile. 
Par  ce  moyen,  la  coque  refte  prefqne  entièrement 
a  nud  ;  elle  ne  tient  que  pat  un  bout  au  gâteau,  & 
quelquefois  aux  autres  coques  par  les  côtés.  Comme 
toutes  les  larves  doivent  être  A.\n:.  une  poiirion  fera- 
blable  pendant  qu'elles  fe  métamorphosent  en  nym- 
phe &  pendant  qu'elles  vivent  fous  cette  dernière 
forme  ,  elles  donnent  toutes  une  même  poiirion  à 
leurs  coques  ,  &  telle  ,  que  leur  grand  axe  eft 
à-peu-pri  s  perpendiculaire  à  l'horifon.  Chaque  esque, 
d'eu  l'iniecîe  parfait  eft  forti ,  t  l  oiuc.ic  par  Ion 
bout  inférieur  j  il  fuit  de-la  que  chaque  nymphe 
eft  placée  la  tète  en  bas,  comme  le  font,  parmi 
les  s.ïcilics  à  miel  ,  les  feules  nymphes  qui  doivent 
devenir  des  femelles. 

Nous  avons  déjà  dit  que  dans"  chaque  fociété 
de  bourdons,  il  y  avoit  des  mâles»,  des  femelles  & 
des  mulets.  Le  nombre  de  ceux-ci  eft  plus  grand 
que  celui  des  maies,  &  les  femelles  font  cil  plus 
petit  nombre  :  mais  différentes  des  abeilles  à  miel, 
elles  vivent  enfemble  en  bonne  intelligence.  Lesmâles 
&  tous  les  individus  de  la  fociété  concourent  éga- 
lement au  travail;  tons  von:  à  la  récolte  de^la 
cire  &  du  miel  ,  tous  fournirent  de  la  pâtée  aux 
larves  qui  en  on:  befoin  ,  tous  travaillent  à  agran- 
dir ou  a  réparer  leur  nid,  aucun  n'eft  oifif  :  mais 
chaque  année  voit  fe  former  &  fe  difioudre  chaque 
fociété.  Dans  les  clirnacs  froids  &  tempérés  ,  les 
bourdons  abandonnent  leurs  nias  vers  la  fin  de 
l'été,  &  périflent  prefqne  tous  àla  finde  l'automne. 
On  ne  voit  jamais,  au  commencement  du  prin- 
tems ,  que  quelques  femelles  ,  qui  ont  pallé  l'hiver 
enfermées  feules  dans  quelque  trou,  ou  enfoncées 
très-profondément  dans  la  terre  ;  elles  ont  été  fé- 
condées pat  les  mâles  avant  leur  mort.  Le  bour- 
don femelle  eft  donc  chargé  feul  ,  au  eommi 
ment  du  printems,  de  conftruire  un  nouveau  nid, 
de  faire  la  provilîon  d'un  rot  de  miel  ,  de  rac 
de  la  pâtée  ,  &  d'y  pondre  fes  oeufs;  mais  ,  bientôt 
ai.  ie  par  les  petits  qu'elle  aura  obtenus  ,  le  nid  eft 
?graiu!i ,  Ja  provifion  de  miel  augmenté*  ;  la  ponte 


ABE 


tf- 


.  rît-arme  p!«.  ctinficVrapIe  ,   &  la  pâtée  ramage  eu 
i"1"  r- 

'■  it  clémigrations  parmi' les  bourdons  ;  il 
n<  fe  forme  pas  ehc2  eux  dcselfjims  ,  comme  on  le 
''"^r-11  ■     .l'.^r/Avj;  tous  les  indivi-' 

eut  enfemble  pendant  tout  Pci  -  ; 
tnaiscerte  fpciéié  Ce  renouvelle  chaqueanh.ee 
que  tous  les  mâles  &  tous  les  mulets  meurent 
Inrver;  les  femelle:  feules  pa'uerit  cétre  faifoin  dans 
renflement,  laphip! 
celles   qui  échapfCrlt  COrnmt        f  ■     ' 
une  nouvelle  fociété.  Il  eft  probable  qUt 
périflent  elles-mêmes  dan's  le  colirant  cfc   i.;   .'.   , 
.année,   &   qu'elles   ne   paVlertt   jamais  deux    Kî 
On  voit,   d'après   cela,  quelle 'eft  la    durée    de  la 
vie  des  bourdons. 

Reaumur  a  obfervé  deux  efpèces   différentes   de 
I  quelques-uns  fon:  auffi  grands  qu    les  m  Mes , 
tandis  que   les    autres    font   beaucoup    plus  p  r  ■  ! 
Il  croit  ceux-ci  pl.:s  adroits  &  les  premi 
Les  uns  &  les    autres    font  pour 
Il  a  encore  obfervé  l'accouplement  d'un  ■  ■■'. 

nt  né  avec  une  femelle,  qu'il  avoit  placés 
blc  dans  une  boé:e.  '  11  n'y  avoit  pas  une 
heure  qu'ils  y  éroient  ,  lorfqu'il  vit  monter 
le  maie  fui  le  dos  de  la  femelle  ,  &  recourber  fon 
ventre,  de  manière  qu'il  en  appliqua  l'ektrémité 
contre  l'extrémité  de  celui  de  la  femelle.  Il  fe  tint 
cenjtamment  cramponé  fur  elle  ,  toujours  dans  ia 
même  attitude,  rendant  près  d'une  demi-heure, 

Les  parties  qui  ccnftitucnc  le  fixe  des  bourdons 
maies  ont  été  bien  décrites  &  bien,  figurées  par 
Reaumur.  Voy,  Mém.  tom  6,pag.  n  ,pf,  ,  t  fi,  l. 
S,  «.«  Si  on  prcîle,  dit  cet  iliuftre 'obfirvateur \ 
=>  le  ventre  des  inâles  ,  on  fait  fortir  deux  piè-es 
»  femblabfcs  .  édgiUeufes ,  brunes,  folides,  &  pro- 
«  pressa  faii.r  le  derrière  delà  femelle  ;  leur  baie  eft 
Hve;  en  s'éloignent  elles  diminuent  de  diamètre  ■ 
„  elles  jettent  l'une' '&  l'autre  ,  vers  les  deux  tiers  de 
-,  Irai  longueur,  une  branche  chargée  de  poils ,  & 
»  elles  fe  terminent  par  un  boutmouflè  &  courbe 
»  qui  forme  une  goutière  ;  celle  d'une  pièce  eft 
»  tournée  vers  celle  d'une  autre.  Entre  ces  deux  pièces 
«  ecailleuies,  il  y  en  a  deux  autres  ;  la  tige  de  celles- 
»  ci  eft  déliée  ,  à-peu-près  ronde  ,  &°  porte  une 
»  lame  ,  dont  la  figure  a  une  forte  de  reflémblancc 
«  avec  celle  d'un  ter  de  pique.  Enfin,  la  preffion 
=j  continuée  fait  fortir  une  cinquième  partie  d'entre 
»  les  quatre  précédentes.  Cette  dernière  eft  membra- 
»  nêufe  ,  mais  toute  couverte  de  poils  roux;  L\\  figure 
»  approche  de  la  cylindrique  ;  elle  eft  pourtant 
>=  un  peu  courbe  ,  &  n'eft  pas  auffi  grofie  à  fon 
«  bout  que  près  de  fon  origine  ;  elle  paroît  plus 
»  ou  moins  gonflée  ,  plus  ou  moins  longue  ,  &  plus 
»  ou  moins  grofie  ,  félon  que  la  preffion  qui  l'a 
»  obligée  de  le  montrer  a  été  plus  ou  moins  forte  , 
«  Si  d'une  plus  longue  ou  plus  courte  durée. 

»  La  dernière  des  parties  que  nous  venons  de 
»  faire  conneirre  ,  eft  celle  qui  eft  deftinée  i  fécon- 
»  der  Lscïi'.h  de   la  femelle  ;  <i  on  n'eft  pas  aaffi 


5* 


A  B  E 


embarrafle  fur  la  manière  dont  elle  peut  opérer 
»  leur  fécondation  ,  qu'on  l'eft  par  rapport  a  la  partie 
»  des  mâles  des  abeilles  ,  qui  lui  eft  auologue.  J'ai 
m  appliqué  le  doigt  contre  ("on  bout  ;  lorfque  je  l'en 
n  ai  retiré ,  il  a  été  fuivi  d'un  filet  d'une  liqueur 
m  vifqueufe ,  que  j'ai  rendu  très-long  quand  je  l'ai 
5=  voulu.  Cette  liqueur  gluante  eft  probablement  la 
»  liqueur  féminale  ». 

Nous  ne  dirons  rien  des  ennemis  des  abeilles  : 
cet  article  a  été  déjà  traité  au  mot  Abeille  du 
Dictionnaire  d'Agriculture  ;  nous  donnerons  feule- 
ment la  lifte  des  înfedles  qui  leur  font  du  tort ,  afin 
qu'on  puifle  confulter  chacun  de  ces  articles. 

Le  clairon^  à  bandes  rouges. 

Xi  teigne  focielle. 


A  B  E 

La  teigne  mellonclle.  - 
La  teigne  céréelle. 
L'araignée  calicine. 
Différentes  guêpes. 
Différentes   fourmis. 
La  mitte  des  abeilles. 

Les  genres    qui  appartiennent   à  la    famille   do» 
abeilles  font  : 
L'Abeille.  Apis. 
Le  Bembex.  Bembex. 
L'Andrene.  Andrena. 
L'Encere.  Encera. 
La  Nomade.  Nomada. 
Voyei  chacun  de  ces  articles. 


ABEILL1 


Suite  de  V Introduction  à  l'Hiflolrè  Naturelle  des  Infectes. 


57 


ABEILLE. 

APIS.    L  i  n.    G  e  o  p.    F  a  s. 
CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes,  filiformes ,  coudées  :  premier  article  alongé , 
cylindrique. 

Bouche  munie  de  mandibules  ,  d'une  trompe  ,  divifée  en  cinq  pièces,  &  de 
quatre  antennules  filiformes ,  d'inégale  longueur. 

Abdomen  joint  au  corcelet  par  un  pédicule  très-court. 

Aiguillon  fimpie  >   pointu,  caché  dans  ie  ventre. 

Cinq  articles  aux  tarfes  :  le  premier  très-long,  très-gros,  comprimé. 

Corps  velu. 

Trois  petits  yeux  Iifles. 


ESPÈCES. 


FAMILLE    PREMIERE. 

Abeillts  très-velues.  Bourdons. 
i.  Abeille  large  patte. 

Noire  ,  velue  ;  tarfes  antérieures  jaunes , 
larges  ,  aplatis  ,  ciliés. 

i.  Abeille  perce-bois. 

Toute  noire  ,  velue  ;  ailes  d'un  noir  violet. 

3.  Abeille  capucine. 

Noire ,  velue  ;  corcelet  &  extrémité  du  ventre 
roux. 

4.  Abeille  nègre. 

Noire ,  velue  ;  front  &  côtés  de  l'abdomen 
cendrés. 


5.  Abeille  Mérian. 

Noire  ,  velue ,  abdomen  avec  les  anneaux 
jaunes ,  &  l'extrémité  fauve. 

6.  Abeille  frontale. 

Noire ,  velue  ;  abdomen  avec  quatre  bandes 
lijjes  ,  brunes. 

7.  Abeille  brésilienne. 

Velue,  dun  jaune  fauve;  bafe  des  cuijfes 
obfcure. 

8.  Abeille  ruftique. 

Noire ,  velue  ;  pattes  pofiérieures ,  couvertes 
de  poils  longs  ,  ferrés ,  d'un  jaune  cendré. 

9.  Abeille  mi-partie. 

Velue;  tîte%  corcelet  ù  pattes  antérieures 


Hiftoire  Naturelle  ,  Infectes.    Tome  I, 


H 


Suite  de  tlniroduclion  à  tlTifto'ire  Naturelle  des   Infectes. 


ABEILLES.  (  Infeûes  ). 

ferrugineux  ;  abdomen  noir  ;  ailes  a l'un  noir 
violet. 

10.  Abeille  Caroline. 

Notre ,  velue  ;  abdomen  jaune  en  dejfus. 

ii.  Abeille  caffre. 

Noire  ,  velue  ;  bafe  de  t abdomen  6'  extrémité 
du  corcelct  jaunes, 

12.  Abeille  terreftre. 

Noire ,  velue  ;  corcelet  ù  abdomen  avec 
une  bande  jaune  ;  extrémité  du  ventre  blanche. 

•    13.  Abeille  cavemeufe. 

Noire ,  velue  ;  abdomen  avec  une  bande 
jaune  ,  ù  l'extrémité  blanche. 

14.  Abeille  jardinière. 

Noire,  velue;  corcelet  &  abdomen  jaunes 
à  leur  bafe  ;  extrémité  du  ventre  blanche. 

15.  Abeill.e  libérienne. 

Jaune ,  velue  ;  abdomen  avec  une  bande  & 
l'extrémité  fauves. 

16.  Abeille  feabreufe. 

Noire  ,  velue  ;  corcelet  fauve  ,  avec  une 
bande  noire  ;  abdomen  jaune  à  fa  bafe  ,  blanc 
à  fon  extrémité. 

17.  Abeille  tranfverfale. 

Noire  ,  velue  ;  corcelet  jaune,  avec  une 
bande  noire  ;  bande  jauni  au  milieu  de  l'ab- 
domen. 

18.  Abeille  lapidaire. 

Noire ,  velue  ;  extrémité  du  ventre  fauve. 


19.  Abeille  des  arbrilTeaux. 

Noire,  velue;  front  &  partie  antérieure  du 
corcelet  jaunes  ;  extrémité  du  ventre  fauve. 

20.  Abeille  couronnée. 

Noire,  velue;  corcelet  &  abdomen  /aunes  ■ 
à  leur  bafe  ;   extrémité  du  ventre  fauve. 

21.  Abeille  furinamoife. 

Noire  ,  velue  ;  abdomen  jaune  ,  noir  à  fa 
bafe. 

22.  Abeille  virginienne. 

Velue  ,  d'un  jaune  pâle  ;  abdomen  noir,  d  un 
jaune  pâle  à  fa   bafe. 

25.  Abeille  efpagno'e. 

Velue  ,  jaunâtre  ;  extrémité  du  ventre  noir; 
pattes  intermédiaires,  avec  des  faifeeaux  de 
poils. 

24.  Abeille  dAntigoa. 

Noire ,  velue  ;  corcelet  &  abdomen  jaunes  à 
leur  partie  antérieure. 

25.  Abeille  américaine, 

Noire,  velue  ;  corcelet  jaune  -en-devant  ; 
abdomen  jaune,  avec  l extrémité  noire. 

i6-   A  BE  ILL  E  .corcelet  jaune. 
Noire  ,  velue  •,  corcelet  jaune. 

27.  Abeille   des  tropiques. 

Noire,  velue  ;  extrémité  du  ventre  couverte 
de  poils  jaunes, 

28.  Abeille  noire. 


Toute   noire-,   velue  ;  pattes    poflérieures 
rougeâtres. 




Suite  de  l'Introduction  à  l'H'jïoire  Naturelle  des.  InfeHes. 


i9 


ABEILLES.   (  Infères  ). 

2«.  Abeille  africaine. 

Noire  ,  velue  ;    corceht  jaune  ;  abdomen 
vcrd.'nre ,  avec  le  premier  anneau  jaune. 

jo.  Abeille  olivâtre. 

Velue,   verdatre  ;  abdomen  en  deffous ,  & 
extrémité  des  quatre  pattes  pojle'rieures  ,  noirs. 

31.  Abeille  des  bois. 

Noire  ,  velue  ;  corctlét  avec  une  bande  in 
terrompue  ,  jaune  ;   extrémité  du  ventre  pâle. 

32.  Abeille  fauvage. 

Velue ,  toute   noire  ;  extrémité  du   ventre 
blanc. 

33.  Abeille  fouterraine. 

Noire  ,  velue  ;  extrémité  du  ventre  brun. 

34.  Abeille  mcolor. 

Noire,  velue  ;  abdomen  &  partie  poftérieure 
du  corcelet  pâles  ;  extrùnité  du  ventre  fauve. 

35.  Abeille  foreftière. 

Pâle  ,  velue  ;  corcelet  &  abdomen  avec  une 
bande  noirâtre  ;  extrémité  du  ventre  fauve. 

36.  Abeille  des  moufles. 
Fauve  ,  velue  ;  abdomen  jaune. 

37.  A  B  El  L  L  e  corcelet  fauve.    , 

Fauve  ,  velue  ',    abdomen  avec    une  bande 
noirâtre  ,  &  /on  extrémité  blanche. 

38.  Abeille  filveftre. 

Jaune,  velue;  extrémité  du  ventre  blan- 
châtre. 


59.  Abeille  champêtre. 

Noire  ,  très  velue  ;  corcelet  ey  extrémité  du 
ventre  ferrugineux. 

40.  Abeille  jaune. 

Jaune  ,  velue  ;  abdomen  verdâtre. 

41.  Abeille  palmée. 

Velue,  d'un  noir  bleuâtre  ;  abdomen  glabre  , 
d'un  vert  brillant. 

4*.  Abeille  grife. 

Velue,  toute  couverte  de  poils  gris. 

43.  Abeille  des  pr<*s. 

Velue  ,  jaune  ;  corcelet  avec  une  bande 
noire-;  pattes  noires. 

44.  Abeille  collier-jaune. 

Velue  ,  noire  ;  abdomen  glabre  ;  partie 
postérieure  du  corcelet  couverte  de  poils  jaunes. 

45.  Abeille  citron. 

Velue  ,  d'un  jaune  citron  en  diffus  ,  noire 
en- deffous  ;  ailes  noirâtres,  cuivreufes ,  lui- 
fantes. 

\6.  Abeille  tête  bleue. 

Velue  ,  bleuâtre  ;  abdomen  fauve  ,  cui- 
vreux, noir  à  fa  bafe. 

47.  Abeille  bicorne. 

Velue  ;  tête  noire,  armée  de  deux  petites 
cornes  folides  ;  abdomen  fauve. 

48.  A  B  El  LLE  fauve. 

Velue  ;  front  cendré;  corcelet  noir;  ab- 
domen fauve. 


*• 


Suite  de   l'Introduction  à  l'Hlftoire  Naturelle  des  Infectes. 


ABEILLES.  (Infe&es). 

49.  Abeille  corcelet-gris. 

$7.  Abeille  divifée. 

Velue ,  noire  ;  corctlit  &  bafe  de  (abdomen 

Noire ,   extrémité  du  corcelet    &  bafe  de 

d'un  gris  jaunâtre  ;  ailes    brunes  ,  luifantes. 

l'abdomen  couverts    de   poils  jaunes  ;    ailes 
obfcures. 

FAMILLE    IL 

5 S.  A  BEI  L LE  patte  fauve. 

Abeilles  moins  velues. 

Noire  ;  extrémité  du   corcelet  &    bafe  de 

50.  Abeille  à  miel. 

l'abdomen  couverts  de  poils  ferrugineux  ;  ailes 
briquetées  ,  obj cures  à  leur  pointe. 

Brune  ;   tête  &  corcelet  couverts  d'un  duvet 
gris  fauve  ;  jambes  pojlérieures  larges,  com- 

59. Abeille  corcelet-fauve. 

primées  ,  avec  des  rangées  de  poils  fauves. 

Très  noire  ;  corcelet  fauve  ;  ailes  obfcures 

51.  Abeille  maçonne. 

à  leur  pointe. 

Brune  ;  tête ,  corcelet  &  abdomen  couverts 

60.  Abeille  front  jaune. 

d'un  duvet  fauve. 

Corcelet  velu  ,  blanchâtre,  avec  une  bande 
noire  ,■  abdomen   bleuâtre ,  cendré  à  fort  ex- 

51. Abeille  lagopode. 

trémité. 

Grisâtre  ;  tarfes  antérieurs  jaunes  ,  com- 

61. Abeille  cendrée. 

primés  ,  dilatés  ,  ciliés. 

Noire  ,  corcelet  couvert  de  poils  gris  ,  avec 

j  3 .  Abeille  patte-velue. 

une  bande  noire  ;  abdomen  d'un  noir  bleuâtre. 

Grife  ,•  livre  fupérieure  jaune;  tarfes  inter- 

6t. Abeille  atre. 

médiaires  ,  avec  une  houppe  de  poils. 

Très  -  noire  ;    corcelet  couvert  d'un   duvet 

54.  Abeille  mineufe. 

cendré  ,  obfcur  ;  abdomen  glabre. 

Corps  noirâtre,  pubefceht ;    corcelet  fer- 

6$. Abeille  rétufe. 

rugineux  i  pattes  velues. 

Très-noire,  peu  velue  i  abdomen  HJJe  ;  jambes 
pojlérieures  ,  couvertes  de  poils  jaunes. 

55.  Abeille  patte-plumeufe. 

64.  Abeille  cul-noir. 

Corcelet  fauve  ;  abdomen  noir,  fauve  àfon 

extrémité  ;  jambes  pojlérieures  dilatées ,  com- 

Corcelet velu  ,  cendré  ;  abdomen  bleuâtre  , 

primées  ,  noires  &  velues. 

avec  l'extrémité  noire. 

$6.  Abeille  demi-nue. 

65.  Abeille  cul-fauve. 

Corcelet  noir  ,  velu  ,  jaune  antérieurement  ; 

Corcelet  velu ,  ferrugineux  ;  abdomen  noir , 

abdomen   lijfe ,  noir,  avec  une  bande  inter- 

avec des  taches  glauques  de  chaque  coté,  & 

rompue  ,  noire. 

l'extrémité  ferrugineufe. 

[Suite  de  l'Introduction  à  VHiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


61 


A  B  E  I  L  L  E  S.  (  Infedcs  ). 

66.  Abeille  cinq-crochets. 

Abdomen  avec  des  bandes  lijfes ,  interrom- 
pues ,  jaunes  ,  Cf  cinq  dentelures  à  fon  ex- 
trémité. 

6j.  Abeille  fept- crochets. 

Abdomen,  avec  des  taches  jaunes  ,  liffès , 
de  chaque  côté ,  ù  fept  dentelures  à  fon  ex- 
trémité. 

68.  A  BEiLLE  Iris. 

Corcelet  velu,  ferrugineux  ;  abdomen  noir, 
avec  trois  bandes  interrompues ,  blanches  ; 
tarfes  pojférieurs  anguleux  ,  dilatés. 

69.  Abeille  tachetée. 

Corcelet  noirâtre  ,  fans  taches  ;  abdo- 
men noir \avec  px  taches  fauves  de  chaque  côté. 

70.  Abeille  maculée. 

Noirâtre  ,  corcelet  avec  des  taches  jaunes  ; 
abdomen  avec  px  taches  jaunes  de  chaque  côté; 
anus  entier. 

71.  A  B  E 1  L  L  E  interrompue. 

Noirâtre  ,  pubefeente  ;  abdomen  avec  cinq 
lignes  tranfverfales ,  jaunes  ,  dont  deux  in 
terrompues  ;  anus  bidenté. 

72.  Abeille  bariolée. 

Noirâtre  ;  abdomen  avec  quatre  taches 
jaunes  fur  chaque  anneau. 

73.  Abeille  arrondie. 

Noire  ,  couverte  de  poils  cendrés  ;  abdomen 
prefque  globuleux ,  avec  le  bord  des  anneaux 
blanc. 

74.  Abeille  variée. 

Corps  varié  de  noirâtre  &  de  ferrugineux  ; 
abdomen  avec  le  bord  des  anneaux  noir. 


75.  Abeille  ferrugineufe. 

Tête  &  corcelet  noirs,  avec  des  taches  fer- 
rugineufes  ;  abdomen  &  pattes  férrugineu/es. 

7tf.  Abeills   triple-épine. 

Noire  ;  abdomen  avec  deux  points  jaunes  de 
chaque  côté  ;  écujjon  terminé  par  trois  épines. 

77.  Abeille  de  Tunis. 

Noire ,  corcelet  velu  ,  fauve  ;  abdomen 
avec  le  bord  des  anneaux  cilié,  fauve. 

78.  Abeille  grofle-cuifle. 

Noire ,  pubefeente  ;  front  jaune  ;  cuijfes  pof- 
térieures  renflées  ;  premier  article  des  tarfes  , 
avec  une  forte  épine. 

79.  Abeille  fafciée. 

Jaune  en-dcjfus  ;  bande  noire  à  la  bafe  des 
ailes. 

80.  Abeille   laineufe. 

Corcelet  ferrugineux  ;  abdomen  noir ,  avec 
des  bandes  blanches  ;  ventre  couvert  de  poils 
blancs. 

Si.   Abeille   bicolor. 

Noire  ;  abdomen  velu  ,  fauve  en-dejfus  , 
noir  en-dejfous. 

Si.   Abeille   velue. 

Noire  ;  corcelet  &  abdomen  velus,  cendrés; 
ventre  couvert  de  poils  ferrés,  noits. 

83.  Abeille  pubère. 

Corps  fans  tache ,  tout  couvert  d'un  duvet 
cendré. 

84.  Abeille  rouillée. 
Noire  ;  abdomen  tout  ferrugineux. 


Suite  de  l' Introduction  à  VHiftoin  Naturelle  dis  Infeiles 


ABEILLES.   (  Infectes  ). 

85.   Abeiiu  coupeufe. 

Noirâtre  ;  veritre  couvert  de  poils  fauves , 
très  ferrés. 


%t.  A 


B  E  I  L  L  E    pont 


Suée. 


Noire ,  couverte  de  poils  cendrés  j  abdomen 
noir  ,  prej'qne  liffe ,  avec  un  point  cendré  Je 
chaque  coté  des  anneaux. 

87.  Abeille   Bombilïe. 
Bleue  ,  luifante  ;  abdomen  bronzé. 

88.  Abeille  Mouche. 

Bleuâtre;  extrémité  de  l'abdomen  blanchâtre: 

89.  Abeille  hémorrhoïdale. 

Noire  ;  abdomen  bronzé,  avec  l'extrémité 
rouffe. 

90.  Abeille  à  ceinture. 

Corcelet  velu,  cendrés  abdomen  obfcur , 
avec  le  bord  des  anneaux  fauve. 

9  I,  Abeille  denrée. 

D'un  beau  vert  luifant  ;  ailes  noires;  cuijfes 
pofférieures  dentées. 

91.  Abeille  cordiforme. 

D'un  beau  vert  luifant;  ailes  vitrées  ;  abdo- 
men en  cœur  ;  jambes  poflérieures  dilatées. 

93.  Abeille   verficolor. 

Corcelet  vzlu  ,  cendré;  abdomen  bleu,  avec 
l'extrémité  roujfatre. 

94.  Abeille  quadridemée. 

Noirâtre  ;  abdomen  avec  cinq  bandes  blan- 
châtres ,  &   l'extrémité  quadriientée. 

95.  Abeille   cotoneufe. 

Corcelet  cendré  ;  abdomen  roux  ;  pattes 
poflérieures  très-velues. 


96.  Abeille  leucophtalme. 

Noirâtre  ;  abdomen    liffe  ,  ferrugineux, 
avec  des  taches  noires  de  chaque  côté. 

97.  Abeille  tridetnée. 

Ecuffon    avec   trois    dentelures  ;    abdomen 
conique  ,  aigu  ,  avec  le  bord  des  anneaux  blanc. 

98.  Abeille   conique. 

Noirâtre  ;  abdomtn  conique  ,   aigu  ,  avec 
le  bord  des  anneaux    blanc  ;  écuffbn  Jimple. 

9$.   Abeille   venrre- jaune. 

Noire ,  prefque  liffe  ;  front  pubefeent , 
blanchâtre  ;  abdomen  avec  le  bord  des  an 
neaux  blanchâtres ,  &  le  deffous  du  ventre 
jaune  &  velu. 

100.  Abeille  glauque. 

Antennes  ferrugim  ufes  ,  de  la  longueur  du 
corps  ;  corps  velu ,  glauque. 

101.  Abeille  bande-fauve. 

Noire;  abdomen  av  c  deux  bandes  jaunes 
vers  la  bajt;  ailes  vitrées. 

loi.  Abeille   Amalthée. 

Noire  ,  fans  taches  ;  derniers  articles  des 
tarfes  d'un  brun  foncé. 


103.  A  b  e  1  l  le  florale. 

Velue ,  cendrée;  abdomei 
ître ,  avec  l'extrémité  noire. 

104.  Abeille  Emeraude. 


Velue  ,  cendrée;  abdomen  glabre  ;  rou- 
geâtre ,  avec  l'extrémité  noire. 


Verte  ;  abdomen  liffe,  luifant,  avec  quatre 
taches  noires. 

105.  Abeille     fix- bandes. 

Cendrée;    abdomen  cylindrique,   courbé, 
noir,  avec  fix  bandes  blanches  ;  pattes  jaunes. 


A  B  E 

PREMIERE    FAMILLE. 
Abeilles  tris-velues.  Bourdons. 

t.  Abeille  large-patte. 

Ans  latipes.  Fab. 

Apis  hirfuta ,  atra  ,  tarfts  anticis  explanatis  , 
favis  ,  intus  ciliatis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  378.  n°. 
I.  — Sp.ins.  1.  47 j.  1. 

Drvv.y.  Illuft.  tom.  1.  pag.  i7.pl-  4%-fig-  l- 

Cette  efpèce  rellémble  a  l'abeille  perce-bois.  Sa 
tète  cfl  noire  ;  le  premier  anneau  des  antennes  eft 
alongé&  terminé  en  malle  ;  le  corcelet  eft  d'un  noir 
bleuâtre  &  luifant  ;  l'abdomen  eft  obfcur  &  velu 
fur  les  côtés  &  fur  le  bord  des  anneaux  ;  les  pattes 
de  devant  ont  les  cuiflbs  glabres  &  noires ,  les  jambes 
noires  avec  deux  points  fauves  ,  les  ta'  fes  jaunes  , 
larges,  dilatés,  aplanis,  8f  garnis ,  a  leur  partie 
interne,  de  cils,  que  M.  Druiy  croit  fervir  a  l'in- 
lectc ,  pour  la  conicruction  de  tes  nids.  Les  quatre 
pattes  de  derrière  font  noires  &  velues.  Les  ailes  font 
d'un  noir  violet  &  brillant. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Chine. 

x.  Abeille  perce-bois. 

Ans  violacea.    Lin. 
.Apis  hirfuta,    atra-,  alis  xiolaccis.  Geof.  Ins. 
Par.   1.  416.  19. 

Reai'M.  Mcm.  des  infectes ,  tom.  (.  pi.  j.  6" 
pi.   6. 

Apis  hirfuta  atra,  alis  ctrulefccn'<bus.  Lin. 
Syft.  r.at.  pag.  j>j<j.  n°.  38.  —  Muf.  Lud.  Ulr 
pag.  41  f . 

Apis  gigas  nigra  ,  nitida  ,  oculis  fufeis  ,  alis 
violaceo-viridibus  ,  oeneo-niunùbus .  Dec  Km.  3. 
pag.  ij6.pl.  zS.fig.  ij. 

Abeille  _  gigantejque  noire  ,  luifante ,  à  ye-ux 
4>runs ,  àaîles  violettes  .verdârres  Si  bronzées.  Dec 

Scop.  Ent.  carn.  n°.  811. 
■  Schaee.  lcon.  tom.   1.  pi.  fox.  f.  7.  8. 

Fab.  Syft.  ent. pag.  379.  n°.  1.  —6p.  ins  tom.  I. 
pag.  47 J-  "°-  1. 

ScHRank.  Enum.  ins.  aufi.  n°.  795. 

Bombylius  lufitanicus  e  nigro  arulefcens.  Pet. 
Ga^oph.  pi.    iz.  fig.   j. 

Elle  eft  velue,  &  tout  fon  corps  eft  d'un  noir 
très-foncé.  Ses  aîles  font  d'un  noir  violet  &  limant  , 
très-brillant  dans    les  jeunes. 

Cette  abeille  eft  pourvue  de  deux  fortes  mâ- 
choires ,  avec  lefquclles  elle  perce  le  .bois ,  pour  y 
dépofer  fes  oeufs;  c'eft  ce. qui  lui  -a  fait  donner, 
par  Reaumur,le  nom  d'abeille  perce-bois.-  Elle  choi-i 
-fit  ordinairement- une  pièce  de  bois  fec  ;  &  fan? 
autre  inftrument  que  fes  mâchoires .,  elle  k  perce 
longitudinalement  ;  elle  .y  pratique  un  ou'  piiifiears 
tuyaux ,  de  fept  a  huit  lignes  de  diamètre ,  &  d'un 
yied  ou  environ  -de  longueur  :  elle  y  conftruit  en- 
iuite  plufieurs  cellules  les- unes  à  la  luite  des  autres  , 
féparées  par  une  cloifon  de  derm-lignc'd'épailîeur  , 
formée    des    brins  de    bois  qu'elle    a.détackés  .& 


A  B  E 


<*3 


qu'elle  colle  fortement  enfemble.  Avant  de  fermer 
la  cellule  ,  elle  la  remplit  d'une  efpèce  de  mi«l , 
qu'elle  ramafle  fur  les  Heurs ,  &  y  dépofe  un  œuf. 
Le  miel  doit  fervir  à  la  nourriture  de  la  larve  qui 
en  fortira.  Elle  fait  la  même  chofe  pour  chaque 
cellule  ,  jufqu'à  ce  qu'elle  ait  fini  fa  ponte.  Le  nuel 
qu'elle  a  mis  avec  l'œuf  eft  fuffifant  pour  la  nour- 
riture de  la  larve  ,  &  elle  eft  parvenue  à  tout  fon 
accroidement ,  lorfqu'elle  eft  à  la  fin  de  fa  provifion. 
Elle  fe  change  alors  en  chryfalidc  ,  &  bientôt  elle 
en  fort  fous  la  forme  S  abeille,  Il  eft  à  remarquer 
que  les  cellules  conftruites  les  premières  font  celles 
qui  contiennent  les  premiers  oeufs  pondus ,  ceux 
qui  doivent  éclorc  les  premiers  ,  &  d'où  fortiront 
luccelïivement  les  infectes  parfaits.  L'abeille  mère 
a  pourvu  à  tout  :  le  tuyau  qui  renferme  les  cellules 
eft  percé  par  les  deux  bouts  ;  elle  difpofe  fans  doute 
les  cellules  ,  ou  place  les  œufs  de  façon  ,  que  les 
abeilles  qui  doivent  en  provenir  ,  prennent  une  route 
différente  de  celle  qu'elle  prend  elle-même  ;  car 
elles  fortent  les  unes  après  les  autres  par  l'ouver- 
ture oppofée  a  celle  où  elle  a  fini  fa  ponte.  Chaque 
abeille  ,  par  ce  moyen  ,  n'a  qu'a  percer  une  feule 
cloifon;  les  autres  font  déjà  vuides. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  toute  l'Europe  ,  en 
Afrique  ,  aux  Indes  orientales,  en  Amérique  même. 
Les  individus  des  pays  chauds  font  feulement  un 
peu  plus  grands  &  ont  la  tête  plus  grolîe  &  plus 
lame  que  ceux  d'Europe.  Ceux  des  Indes  d'ailleurs 
reflemblent  parfaitement  à  ceux  de  l' Amérique. 

3.  Abeille  capucine. 
Apis  jlavo-rufa.   Dec 

Apis  hirfuta,  nigra,  abdomine  glabro  ,  thorace 
abdominifjue  apice  favo-rufis  ,  alis  violiiceo-viridi- 
bus  œneo-nitc,-.:irju>.  Dec  frlim.  rom.  7.  pag.  605. 
1.  pi.  \).ftg.    1. 

.  Abeille  velue  ,  noire  ,  à  ventre  liilc  ,  à  corcelet 
Se  le  bout  du  corps  roux,  à  ailes  violettes  verdâtres 
&£  bronzées.    Dec  ib. 

Cette  abeille  eft  velue  &  de  la  grandeur  de  la 
précédente.  Elle  eft  entièrement  noire ,  à  l'exception 
du  corcelet ,  qui  eft  tout  couvert  de  poils  très-ferrc's  , 
d'un  roux  ardent  ,  prefque  capucine,  &  l'extrémité 
de  l'abdomen  qui  eft  garnie  d'une  grolîe  touffe  de 
longs  poils  dp  la  même  couleur  ;  le  refte  de  l'ab- 
domen ,  tant  en  delîus  qu'en  dclfous,  eft  glabre, 
noir  &  luifant.  ta  tète  &  les  pattes  font  couvertes  ' 
de  beaucoup  de  poils  hoirs.  Les  aîles  font  d'une 
couleur  violette  foncée  &  verdâtre ,  un  peu  bronzée. 
Elle    fe  trb'uve   au  Cap  de  Ponne-Efpérance. 

4.  Abeilï.1  nègre. 
Apis  nigrita.  Fab. 

!  Apis  hirfuta  ,  atra  ,  fronte  ahdomtnifque  lateriiâs 
Icinereis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  379.  n°.  3.  — Sp. 
ir.s.  tom.   1.  pag.  4-7 y-  n" .    3. 

Cette  abeille  eft  grande,  &  rcffemble  un  peu  à 
l'abeille  perce-bois.  Ette  eft  noire  :  le  devant  de  U 
ûïç-,  ia  poitrine  &  les'  côté  s 'de  l'abdomen  fontr  cou- 


6*4 


A  B  E 


verts  d'un  duvet  gris-cendré.  Le  corcclet  &  l'abdo- 
men font  noirs.  Les  aîles  font  noirâtres.     . 
Elle  fe  trouve  à  Sierra-Léon  en  Afrique. 

j.  Abeille   Mérian. 

Apis  Meriana.    Nob. 

Apis  hirfuta ,  nigra  ,  abdomine  fegmentorum  mar- 
ginibus  pallidè  fiavis  y  ano  rufo.  Nob, 

Merian.  Surin,  pi.  48. 

Cette  abeille  eft.  une  des  plus  grandes  que  nous  eon- 
noiffions.  Ses  antennes  &  fa  tête  font  noires.  Les 
yeux  font  bruns,  &  la  trompe  eft  plus  longue  que  la 
moitié  du  corps.  Le  coicelet  eft  noir  &  velu.  L'ab- 
domen eft  noir  ,  avec  le  bord  des  quatre  premiers 
anneaux  d'un  jaune  pâle,  &  l'anus  fauve.  Les  pattes 
font  noires  ,  &  les    jambes  poftérieures  font  très- 

E tollés.  Les  aîles  fupérieures  font  noires  ,  depuis 
1  bafe  jufque  vers  leur  milieu  ;  le  relie  eft  tranf- 
parent.  Les  aîles  inférieures  font  obfcuresj  leur  pointe 
feulement  eft  tranfparente. 

Cette  abeille  fe  trouve  à  Caycnne  &.  à  Surinam: 
elle  m'a  été  communiquée  par  M.  Renaud,  docteur 
en  Médecine. 

ê.  Abeille  frontale. 

Apis  frontalis.  Nob. 

Nigra  ,  villofa  y  abdomine  fafciis  quatuor  bru- 
ntis  >t  glabris.  Nob. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  Yabeille  perce- 
bois  :  elle  eft  noire  &  velue.  On  voit  à  la  partie 
fupérieure  du  front ,  deux  petites  éminences  tranl- 
■verfales,  l'une  à  côté  de  l'autre  ,  fur  lefquelles  les 
petits  yeux  liftes  font  placés.  L'abdomen  a,  fur  cha- 
cun des  quatre  premiers  anneaux,  une  bande  d'un 
rouge  brun ,  qui  en  occupe  la  bafe.  Les  pattes 
poftérienres  font  couvertes  de  poils  très-ferrés.  Les 
ailes  font  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  à  Cayemïe. 

7.  Abeille  brélîlienne. 
Apis  brafilianorum.  Lin. 

Apis  hirfuta ,  kelvola ,  femoribus  bafi  nigris. 
Lin.   Syfl.   nat.   pag.  961.  n°.  49. 

Fab. Syft.  Ent.pag.  381.7»'.  13. — Sp.ins.tom.  1. 
pag.  479.  n°.  j.8. 

Cette  abeille  eft  une  des  plus  grandes  :  elle  eft 
entièrement  couverte  de  poils  d'un  jaune  fauve.  Les 
antennes  font  fauves  dans  celles  que  nous  avons 
vu,  &  les  yeux  bruns.  Les  pattes  font  fauves, 
couvertes  de  poils  de  la  même  couleur  ,avec  le  haut 
des  cuifles  feulement ,  noirâtre. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam. 

8.  Abeille  ruftique. 
Apis  ruftica.  Nob. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  y  pedibus  pojlicis  sinerco- 
hirtis  y  alis   nigro-violaccis.  Nob. 

Cette  efpèce  eft  prefque  de  la  grandeur  de  Ya- 
beille perce-bois  ;  elle  eft  velue  &  toute  noire,  ex- 


A  B  E 

cepté  les  patte?  poftérieures ,  qui  font  couvertes  J 
à  leur  partie  extérieure  ,  de  longs  poils ,  d'un  jaune 
pâle  cendré ,  très-ferrés  ,  &  le  deflbus  de  l'abdomen 
qui  eft  d'un  brun  clair.  Le  premier  article  des  tarfes 
eft  plus  grand  que  la  jambe.  Les  aîles  font  d'un 
noir  violet.  Elle  fe  trouve  à  Surinam  ,  fur  les  fleurs. 
Elle  m'a  été  communiquée  par  M.  Renaud, D.  M. 

9.  Abeille    mi-partie. 
Apis  dimiaiata.  Nob. 

Apis  capite  thoraeeque  ferrugineis  y  abdomine 
atro  ;  alis  nigro-violaccis  y  Nob. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  perce-bois.  Les 
antennes  &  les  mandibules  font  noires  ;  la  lèvre 
(upéricure  eft  grande ,  ferrugineufe  ,  ciliée  &  ter- 
minée en  pointe.  La  tête  ,  le  coicelet ,  la  poitrine  , 
&  les  pattes  de  devant  font  couverts  de  poils  de 
couleur  de  rouille,  plus  ou  moins  foncée.  L'abdo- 
men eft  très-noir.  Les  pattes  de  derrière  font  noires 
&  couvertes  de  poils  noirs  ,  longs  &  très-ferrés  ;  le 
premier  article  des  tarfes  eft  auflï  long  que  la  jambe., 
Les  aîles  font  d'un  noir  violet  très-foncé. 

Elle  fe  trouve  à  Cayemic. 

10.  Abeille  Caroline. 
Apis  carolina.  Lin. 

Apis  hirfuta ,  atra  y  abdomine  fupraflavefcentc. 
Lin.  Syfl.  nat.  pag.  959.  n°.  40. 

Fab.  Syft.  tnt.  379.  4. — Sp.ins.t.  1.  475.  4. 

Elle  reflemble  à  Yabeille  lapidaire  :  elle  eft  noire 
&  velue.  L'abdomen  eft  couvert  en-dciius  de  poils, 
jaunâtres.--- 

Elle  fe  trouve  dans  la  Caroline. 

11.  Abeille  caffre. 
Apis   cafra.  Lin. 

Apis  hirfuta  ,  atra  ,  thoraee  poftice  abdominiqut 
antice  luteis.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  y]?,  n".  39. 

Fab.  M.ant.  ins.  1.  300.  15. 

Cette  efpèce  eft  de  la  grandeur  de  Yabeille  perce-1 
bois  :  elle  eft  noire  Se  velue  ;  la  pointe  du  corcelet 
feulement  &  la  bafe  de  l'abdomen  ,  font  couverts 
de  poils  jaunes.  Ses  aîles  font   d'un  noir  violet. 

Elle  fe   trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

11.  Abeille  terreftre. 

Apis  terreftris.  Lin. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  y  thoraee  abdomineque  ein* 
gulo  flavo  ;  ano  albo.  Nob. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  ,  thoracis  cingulo  flaVo  y  ano 
albo.  Lin.  Syft.  nat,  pag.  960.  n°.  41.  —  Faun* 
fuec.  n°.  1709. 

Fab.  Syft.  ent.pag.  379.  n°.  5.  —Sp.  ins.  tom.  1. 
P"g-  47 J-  n°-  S- 

Scop.  Ent.  carn.  n".   815. 

Schrank.  Enum.   ins.   auft.  n*.  796. 

Schaef.  Elem.  pi.  10.  fig.   6. — Icon.  ifl.f.  7« 

Reaum.  Mém.  tom.  6. pi.  3./  1. 

Frisch.  Ins.  9. pi.  i-i. fig.  1. 

SULZ,  IltS.pl,   19.  fig.  114. 

Abeille 


A  B  E 

Abeille  à  couronne  du  corcclct,  &  haut  du  ventre 
citron  ,  &  l'extrémité  du  ventre  blanche.  Geoff. 
Ins.  Par.  tom.  i.  pag.  418.  n°.  14. 

Cette  abeille  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  : 
elle  eft  noire  &  velue.  On  voit  une  bande  jaune  à 
la'  partie  antérieure  du  coreelet.  Le  premier  anneau 
de  l'abdomen  eft  noir  ;  le  fécond  clt  couvert  de 
poils  jaunes ,  qui  forment  une  bande  ;  le  milieu 
eft  noir,  &  1'extrénmé  eft  blanche. 

Cette  cfpèce  vit  en  fociété  :  les  mâles  font  un  peu 
plus  petits  que  les  femelles  ;  mais  les  mulets  font 
deux  fois  plus  petits  que  celles-ci. 

Elle  eft  très-commune  dans  toute  l'Europe  :  elle 
conllruit  fon  nid  dans  la  terre,  avec  de  la  moufle. 

13.  Abeille  caverneufe. 

Ans    cryptarum.    Fab. 

Apis  hirfuta ,  nigra  ,  abdominis  fafeia  flava  ,  ano 
albo.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  579.  n'\  6. —  Sp.  ins. 
tom.    1.  pag.  476.   n".  6. 

Cette  abeille  reflcmblc  beaucoup  à  l'abeille  ter- 
reftre  ;  mais  elle  a  la  tête  Se  tout  le  coreelet  noirs  ; 
on  voit  feulement  une  bande  jaune  fur  le  ventre. 
Les  derniers  anneaux  font  blancs  ;  les  pattes  font 
noires ,  Se  les  tarfes  bruns. 

Elle  Ce   trouve    en  Europe  plus   rarement  que  la 
précédente  ,  dont  elle  n'eft  peut-être  qu'une  variété  :  ' 
elle  fait  fon  nid  dans  la  terre. 

14.  Abeille   jardinière. 

Apis  hortorum.    Lin. 

Apis  hirfuta  s  nigra  ,  tkorace  abdomineque  antice 
flavo  ,  ano  albo.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  960.  n°.  41. 
—  Faim.  fuec.  n°.  1710. 

Fab.  Syft.  ent.  380.   13.  — Sp.  ins.  477.  ly. 

Abeille  à  couronne  du  coreelet  citron  ,  &  extré- 
mité du  ventre  mi-partie  de  citron  Se  de  blanc. 
Geoff.  Ins.  tom.  1.  pag.  419.   16. 

Apis  nigra  ,  tkoracis  bafi  flava  ,  ano  fuprajlavo  , 
apice  albo.  Geoff. 

Apis  hortorum.  Schrank.  Enum.  inf.auft.  n°.  797. 

Scop.  Ent.  carn.  n".  817. 

Cette  abeille  n'eft  peut-être  qu'une  variété  de 
l'abeille  terreftre  :  elle  n'en  diffère  qu'en  ce  que  la 
bande  jaune  de  l'abdomen  Ce  trouve  à  fa  bafe  ,  furie 
premier  anneau,  tandis  que  dans  l'autre,  elle  eft  placée 
fur  le  fécond  anneau.  Du  refte,  elles  Ce  rcflemblent 
parfaitement.  On  la  trouve  plus  rarement  que  l'autre  : 
elle  fait  fon  nid  dans  la  terre. 

ij.  Abeille  libérienne. 

Apis  fibirica.  Fab. 

Apis  hirfuta  3  flava  ,  thoracis  fafeia  anoque  fui- 
vis.    Fab.   Sp.  ins.  tom.  1.  pag.  478.  n°.  iz. 

La  tète  eft  noire;  le  coreelet  eft  couvert  de  poils 
jaunes  ,  avec  une  bande  fauve  ,  placée  entre  la  bafe 
des  aîles.  L'abdomen  eft  velu ,  jaune  à  fa  bafe ,  & 
fauve  à  fon  extrémité. 

Elle   fe  trouve   en   Sibérie. 

Eiftoirc  Naturelle ,  Infeftts.  Tome  I. 


A  B  E 


6$ 


16.   Abeille  feabreufe. 

Apis  ruderata.    Fab. 

Apis  hirfuta ,  atra  ;  thorace  flavo ,  fafeia  atra  ,' 
abdominc  antice  flavo  ,  ano  albo.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.  380.  n".  7.  — Sp.  inf.  tom.  l.pag.  476.  n°.  7. 

Apis  nigra  ,  thoracis  bafi  6"  apice  ,  abdominifque 
bafi  flavis ,  ano  albo.  Geoff.  . 

L'abeille  à  couronne  &  extrémité  du  coreelet  ', 
&  haut  du  ventre  citron,  &  l'extrémité  du  ventre 
blanche.  Geoff.  Inf.  Par.  tom.   1.  pag.  418.  n".  15. 

La  grandeur  de  cette  cfpèce  varie  beaucoup  : 
elle  eft  noire  &  velue.  La  partie  antérieure  &  pof- 
térieure  du  coreelet  eft  jaune ,  &  le  milieu  noir. 
Le  premier  anneau  de  l'abdomen  eft  couvert  de 
poils  jaunes  :  les  deux  fuivans  font  noirs ,  Se  ceux 
de  l'extrémité  font   blancs. 

Cette  abeille  eft  très-commune  en  France  ,  pen- 
dant l'été ,  fur-tout  dans  les  provinces  méridionales  : 
elle   fait  fon  nid  dans  la  terre.     . 

17.  Abeille  rranfverfale. 
Apis  tranfvcrfalis.    Nob. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  ,  thorace  antice  poftieeque 
flavo  y  abdomine  nigro  ,  fafeia  flava.    Nob. 

Cette  elpèce  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  ter- 
reftre. La  tête  ,  les  pattes ,  Se  le  deflbus  du  corps , 
font  noirs.  Le  coreelet  eft  jaune ,  avec  une  bande 
noire ,  qui  part  de  la  bafe  des  aîles.  L'abdomen 
eft  noir  ,  Se  coupé  au  milieu  par  une  bande  jaune. 
Les  aîles  font  d'un  noir   violet. 

Elle  fe  trouve  à  Cayennc,  à  Surinam  :  elle  fait 
fon  nid  dans  la  terre. 

18.  Abeille  lapidaire. 
Apis  lapidaria.    Lin. 

Apis  hirfuta,  atra,  ano fulvo.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.  960.  «°.  44.  — Faun.  fuec.  n".  1711.. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  381.  n°.  14.  — Sp.  inf. 
tom.  I.  pag.  477.  n".  17. 

Scop.  Ent.  carn.  n".  815. 

Schrank.  Enum  inf.  auft.  n°.  799. 

Schaef.  Icon.   1.  pi.   69.  /.  9. 

Reaum.  Mém.  des  inf.  tom.  6.  pi.   1.  r.  3.  4. 

Frisch.  inf.y.pl.  i.fig.  1-4. 

L' abeille  noire  ,  avec  les  derniers  anneaux  du  ventre 
fauves.  Geoff.  inf  Par.  tom.  t..  pag.   417.  n".  n. 

La  grandeur  de  cette  abeille  varie  beaucoup.  Le* 
mulets  font  deux  fois  plus  petits  que  les  femelles. 
Elle  eft  toute  noire  &  velue  ;  les  derniers  anneaux 
feuls  de  l'abdomen  font  couverts  de  poils  fauves  , 
fouvent  rouçreâtres  :  on  la  trouve  communément  fur 

1  n  ° 

les   fleurs. 

Cette  abeille  vit  en  fociété:  cette  fociété  eft  peu 
nombreufe  à  la  vérité  ,  mais  chaque  individu  con- 
court au  travail.  Elle  fait  fon  nid  dans  des  tas  de 
pierres  ,  dans  des  prairies  ,  Se.  même  dans  la  terre. 
Elle  conftruit  une  espèce  de  voûte  avec  de  la  terre 
Se  des  morceaux  de  moufle  ;  les  gâteaux  fe  trouvent 
dans   l'intérieur. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 


66  A  B  E 

19.   Abeille  des  arbrilTeaux. 

Apis  arbuftorum.    Fab. 

Apis  (pratorum  )  hirfuta  nigra ,  thorace  antice 
flavo  ,  ano  rubro.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  960.72°.  43. 
■ — Faun.  Juec.  n".  1 7 1  1 . 

Apis  collaris.    Scop.   Ent.  carn.  r°.  818. 

Apis  arbuftorum.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  pag.  1^6. 
—Spec.  inf.  tom.  l.pag.  477.  n".   16. 

Schrank.  Enum.  inf.  auft.  79S. 

L' abeille  noire  à  couronne  du  corcelet  citron  ,  & 
extrémité  du  ventre  fauve.  Geoff.  inf.  Par.  [ont.  1. 
pag.  417.  n".  11. 

Cette  efpèce  eft  plus  petite  que  la  précédente; 
elle  eft  noire  Se  velue  :  elle  a  des  poils  jaunes  fur 
le  front,  &  d'autres  à  la  bafe  du  corcelet,  qui 
forment  une  bande  jaune  plus  ou  moins  marquée  ; 
les  derniers  anneaux  du  ventre  font  fauves. 

On  la  trouve  fur  les  fleurs ,   en  Europe. 

10.   Abeille  couronnée. 

Apis  coronata.  Fovjrc.  Enc.par.com.  ». pag. 449. 

«°-  13. 

Apis  nigra  ,  ckoracis  abdominifque  bafi  flavis  , 
ano  fulvo.  Geoff.  Inf.  com.  -L.pag.  41 7.  n°.  13. 

Schaef.  lcon.  Com.  ^.pl.  ijc.f.  4. 

L'abeille  noire  à  couronne  du  corcelet  &  haut 
du  ventre  citron  ,  &:  l'extrémité  du  ventre  fauve. 
Geoef.  ib. 

Sa  tête  eft  noire,  le  corcelet  eft  noir,  &  ta  partie 
'  antérieure  eft  couverte  de  poils  jaunes.  Le  ventre  a 
le  premier  anneau  jaune  ,  les  autres  noirs  ,  &  les 
derniers  fauves. 

Apis  flava  ,  abdominis  meiio  nigro  y  ano  fulvo. 
Geoff.  ib. 

Schaef.  Icon.  com.  3.  pi.  161.  y.  6. 

On  trouve  une  variété  de  cette  abeille ,.  dont 
tout  le  corcelet  eft  jaune. 

il.    Abeille  furinamoife. 

Apis  furinamenfts .    Lin. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  ;  abdomine  ,  excepro  primo 
ftgmcnco  ,  flavo.    L;h.  Syft.  nat.  pag.  9  Ci.  n°.  yr. 

Fab.  Syft.  enc.  pag.  3  80.  n°.  9.  —Sp.  inf.  com.  1 . 
pag.   476.  n°.  10. 

Apis  abdomen  flavum  hirfuta,  nigra ,  abdomine  , 
excepto  primo  jegmento  ,  flavo  ,  tibiis  pofticis  di- 
latatis.  Degeer  ,  tom.  3.  pag.  174.  pi.  z8.  fig. 
9.    10. 

Abeille  à  ventre  jaune  velue  ,  noire ,  à  ventre 
jaune  ,  excepté  le  premier  anneau  ,  Se  à  jambes  pof- 
térieures  très-larges.    Deg.  ib. 

Drury.  llluft.  com.  1.  pf.+j.fig.  4. 

Cette  abeille  eft  noire  Se  velue  ;  fa  tête  eft  noire , 
mais  ie  devant  paroît  avoir  une  teinte  de  violet. 
Le  corcelet  eft  noir.  Le  premier  anneau  de  l'ab- 
domen eft  noir  ,  les  autres  font  d'un  jaune  un  peu 
cuivreux.  Les  pattes  &  le  dcuous  du  corps  de  l'in- 
fecte font  noits.  Les  aîles  font  un  peu  obfcures.  Sa 
trompe  dépafîe  la  moitié  de  la  longueur  de  fon 
corps». 


A  B  E 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne ,  à  Surinant 

11.    Abeille    virgfnienne. 
Apis    virginica.    Lin. 

Apis  hirfuca  t  pallida  ;  abdomine ,  excepto  primo 
fegmento  ,  atro.  Lin.    Syft.  nat.  manc.   1540. 

H&*.  Syft. enc.  pag.  3,80.  n°.  10.  —  Sp.  inf  com.  I. 

PaB-  47 É-  »•   il- 

Drury.  llluft.  com.  1.  pi.  43.  fig.  1. 

Les  antennes  &  la  tête  de  cette  abeille  font  noires  j 
mais  on  voit  quelques  poils  jaunes  fur  le  front.  Le 
corcelet  eft  d'un  jaune  p.île.  L'abdomen  eft  noir  , 
excepté  cependant  le  premier  anneau ,  qui  eft  cou- 
vert de  poils  jaunes.  Le  dellbus  du  corps  de  l'in- 
fecte &  les  pattes  font  noirs.  Les  aîles  fout  txanf- 
parerrtes. 

Elle  fe  trouve  en   Virginie. 

1 3 .  Abeille  cfpagnolc 
Ans  hifpanica.    Fab. 

Apis  hirfuta  flavefeens ,.  abdomine  apice  nigro  r 
pedibus  intermediis  fajciculato-pilojis.  Fab.  mant. 
inf    tom.  1.  pag.   300.  rt°.  11. 

Cette  efpèce  eft  grande  ,  Se  reflemble  à  ^abeille 
viiginienne.  Les  antennes  font  noires..  La  lèvre  fu- 
périeure  eft  jaune.  Le  corcelet  eft  velu  ,  jaune,  fans 
taches.  L'abdomen  eft  velu  ,  jaune  à  fa  bafe  &  noir 
à  fon  extrémité.  Les  pattes  font  noires  j  celles  dm 
milieu   ont  des  faifetaux  de  poils. 

Elle  fe  trouve  en  Efpagne. 

14.  Abeille  d'Antigoa-. 
Apis  antiguenjîs.   Fab. 

Apis  hirfuta  ,  atra  y  thorace  abdomineque  antice 
flavis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  380.  n°.  IL.  —  Sp. 
inf.  tom.   1.  pag.  47e.  n°.     11. 

Cette  abeille  a  la  forme  de  l'abeille  percebois  j, 
fa  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir  &  velu  ,  avec 
une  bande  jaune  a  la  partie  antérieure.  L'abdomen 
eft  noir,  mais  le  premier  anneau  eft  jaune.  Les. 
pattes  font  noires ,  &  les  aîles  obfcures.. 

Elle  fe  trouve  aux  ifles  Antilles.. 

ly.    Abeille   américaine. 

Apis   americanorum.  Fab. 

Apis  hirfuta,  nigra;  thorace  antice  flavo,  abdo- 
mine flavo ,  ano  nigro.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  38c 
n?.  11.  — Sp.  inf .  tom.   I.  pag.  477.  n".  13. 

Apis  pcnfilvanica  hirfuta ,  nigra  ,  thorace  an- 
tice poftzceque  luteo  abdomine  fupra  luteo  apice  ni- 
gro ,ali  s  nigro  fuf  ci  s.  Deg.  Mém.tom.  5.  pag.  57 j. 
nQ.  8.  pi.  18.  fig.  ix. 

Abeille  de  Pcnfilvanie  velue  ,  noire  ,  à  corcelet 
jaune  aux  deux  extrémités  ,  à  ventre  jaune  en-dcllus , 
a  deirière  noir  ,  Se  à  aîles  d'un  brun  noirâtre» 
Dec.   ib. 

Cette  abeille  refcmble  beaucoup  à  l'abeille  ter- 
reftre.  Sa  tête  eft  noire.  Le  corcelet  eft  jaune  à  fa  par- 
tie antérieure ,  &  noir  à  fa  partie  poftéricure*  L'ab- 


A  B  E     • 

domen  eft  jaune  ,  avec  l'extrémité  noire.  Les  aîles 
&:  les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  fcptcntrionalc. 

M.  Fabricius  n'a  point  cite  Degcu,  quoique  l'in- 
fecte, dont  ce  naturalise  nous  a  donné  la  del- 
cription  &  ta  figure  ,  Ibit  le  même  que  celui  île 
M.  Fabricius  :  il  n'en  dirlerc  qu'en  ce  que  la  pal  ie 
poftéricurc  eft  jaune  au-lieu  d'être  noire.  Dcgecr 
a.  reçu  cette  abeille  de  Penfilvanie. 

16.  Abeille  coreelet-jaune. 
Ans  afiuans.    Lin. 

Apis  hirfuta  ,  nigra ,    thorace  f.avo.  Lin.    Syfi. 

ttat.  pag.  961.  n'.  j  3.  -    Muf.  Lu.d.  Ulr.  pag.  416. 

Fab.  Syfi.  en:,  pag.  3  8x.  n°.  14.  — Sp.  inf  tom.  1 . 

J>ag-419-  «°-  *-9- 

Apis  leucothorax  hirfuta  ,  nigra  ;  thorace  luteo  ; 
alis  nigro  violaccis  ;  abdomine  glabro.  Dec  tom.  3. 
fS-  .575-//.  18. /.  8. 

AbciLe  a  corcelet  jaune  velue  ,  noire  ,  à  aîles 
d'un  noir  violet  &  à  ventre  lifle.  Deg.  ib. 

Reai'm.  Map.,  tom.  6.  pi.  3.  fig.  3. 

La  tète  S:  les  antennes  font  noires.  Le  corcelet 
eft  couvert  d'un  duvet  jaune.  L'abdomen  eft  noir 
5c  peu  velu  ;  les  quatre  pattes  de  devant  font  brunes; 
les  deux  de  derrière  funtnoircs  &.  velues.  Les  ailes 
font  d'un  noir  violet. 

On  la  trouve  en  Amérique,  en  Afrique,  8c  dans 
la  Nouvelle-Hollande. 

17.  Abeille    des  tropiques. 
Apis  tropica.  Lin. 

Apis  hirfuta  ,  nigra  ;  abdomine  pofiiee  flavo. 
Lin.  Syfi.  nat. pag.  961.  n°.  54.  —  Muf.Lud.  Ulr. 
j>ag.  41 6. 

Fab.  Syfi.  ent.  3S1.  ly. — Sp.  inf.  1.  479.  30. 

La  tête  &  le  corcelet  de  cette  abeille  font  noirs. 
L'abdomen  eft  noir  ,  Se  l'anus  eft  couvert  de  poils 
jaunes.  Les  pattes  &  le  deifous  du  corps  font  noirs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  pays  les  plus  chauds 
de  l'ancien  continent. 

18.  Abeille  noire. 
Apis    acenorum.  Lin. 

Apis  hirfuta  ,  atra  ;  tibiis  pofiieis  ferrugineis. 
Fab.  Syfi.  ent.  pag.  381.  n'\  il. —  Sp.instom.  1. 
P*g-  479-.  «"•  M- 

Apis  hirfuta,  atra.  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  961. 
n".   50.  —  Faun.  fuec.  n°.  1717. 

Schaef.  Icon.  tom.  1.  pi.   78.  fig.  5-. 

Schrank.    Enum.   inf.   auft.  n°.   801. 

Cette  abeille  eft  noire  &  un  peu  velue.  Les  pattes 
font  m  ires  ;  mais  les  jambes  des  quatre  pattes  pof- 
ïérieurcs  font  couvertes  de  poils  de  couleur  de 
rouille.   Les   aîles  font  tranfparentes. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ;  elle  conftruit  fon  nid 
dans  la  terre. 

29.    Abfille   africaine. 
Ans   africaaa.  Fab. 


A  B  É 


67 


Apis  lùrfuta  ,  nigra  y  thoracis  dorfo  flavo  ;  ab- 
domine virefeente  ,fcgmento  primo Jiavo.  F ab.  Sp. 
inf.  tom.  t.  pag.  477.   «".    14. 

La  tète  de  cette  abeille  eft  r.oire  ,  avec  quelques 
poils  de  couleur  cendrée.  Les  antennes  fon:  roircs ,. 
&  leur  extrémité  eft  de  couleur  de  rouille.  Le  cor- 
celet eft  d'un  très-beau  jaune  ;  le  bord  aiuéiicur 
feulement  eft  noir.  L'abdomen  eft  verdkre  avec  le 
premier  anneau  jaune.  Les  aîles  font  obfcures  Se  les 
pattes   noires. 

Elle  fe  trouve  en    Afrique. 

30.  Abeille  olivâtre. 
Apis  olivacea.    F  A  3. 

Apis  hirfuta ,  virtfeens ,  abdomir.c  f.ihtus  pedi- 
bufque  quatuor  pefiieis  apice  nigris.  Iae.  Mdnt. 
inf.  tom.  1.  pag.  300.  n".    17. 

Cette  abeille  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tète 
eft  velue,  verdâtre  ,  avec  les  antennes  î;  la  trompe 
noires.  Le  corcelet  eft  velu  ,  verdâtre  ,  uns  taches. 
L'abdomen  eft  couvert  en-derTus  de  poils  veidâtrcs , 
&  cn-dcllous ,  de  poils  noirs.  Les  partes  font  cou- 
vertes de  poil--  vcrdàtres ,  excepté  l'extrémité  des 
quatre  pAtrcs  poft'ricures  ,  qui  le  font  de    peils  noirs. 

Cette  abeille  le  trouve  à  Sierra-Léon  en  Afrique. 

3 1.  Abeille  des  bois. 
Ans  -nemorum.  Fab. 

Apis  hirfuca ,  atra  ;  thorace  fafeia  interrupta 
flava  ,  anopallido.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  380.  n°.  8. 
—  Sp.  inf  tom.   i.pag.  476    n°.  8. 

Cette  cfpèce  rcflemble  à  l'abeille  terreftre.  Sa 
tète  eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir,  avec  unebande 
jaune  à  la  partie  antérieure ,  interrompue  dans  fou 
milieu.  L'abdomen  eft  noir  ,  &  l'anus  d'un  blanc 
pâle. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

31.  Abeille  fauvage. 

Apis  foroeenfts.  Fab. 

Apis  hirfuta  ,  atra  ;  ano  albo.  Fab.  Gen.  inf. 
niant-    146.  — Sp.  inf.  tom.  i.pag.  47e.  n°.  9. 

Schaef.  Icon.  inf  tab.  iji. fig.  6. 

Cette  abeille  eft  toute  ncire  Se  velue  :  elle  n'a 
que  les  derniers  anneaux  du  ventre  qui  foient  cou- 
verts   de  poils  blancs. 

Elle   fe  trouve  en  Europe,   dans  les  bois. 

33.  Abeille   fouterraine. 

Apis  fubterranea.  Lin. 

Apis  hirfuta ,  atra  ;  ano  fufco  Lin.  Syfi.  nat. 
pag.  961.  n°.    fl.  — Faun.  fuec    nc.  1718. 

Fab.  Syfi.  ent.  pag.  }8i.  n°.  xi.  — Spec.  inf. 
tom.  1.  pag.  47^.  nu.  16. 

Vabeille  noire  à  ventre  brun  vers  l'extrémité. 
Geoff.  ir.f  tom.  %.  pag  416.  n°.  10. 

Elle  efta-peu-près  de  la  «rrandeur  &  de  la  figure  de 
l'abeille  percebois  :  rout  fon  corps  eft  noir  ;  l'ex- 
trémité de  fon  ventre  feulement  eft  brune  :  elle  a 
quelques  poils  jaunes  ,  mais  peu   apparens  ,   autour 

I  '- 


68 


A  B  E 


du  col  :   fcs  aîlcs    font  noirâtres. 
Elle  fe  trouve  en  Europe. 

34.  Abeille  tricolor. 
Apis    mniorum.ÏA'B. 

Apis  hirfuta  ,  atra  ;  fcutello  abdomineque  pallef- 
centibus  ;  anorufo.  Fab.  Gen.  infmant.  pag.  247. 
—  Sp.   inf.    tom.   1.  pag.  479.  n°.  27. 

La  tête  Se  le  corcelet  font  velus,  noirs,  &  fans 
taches.  La  partie  la  plus  poftérieure  du  corcelet  & 
l'abdomen  font  couverts  de  poils  d'un  jaune  pâle. 
L'anus  eft  fauve  &  les  pattes   font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

35.  Abeille  foreftière; 
Ar:s  fdvarum.  Lin. 

Apis  hirfuta ,  pal'ida  ;  thoracis  fafeia  nigra  a 
ano  rubro.  Lin. Syft.  nat  pag. 960.  n°.  4c. — Faun. 
fuec.  n°.  1 7 1 5 . 

Fab.  Sjjl.  ent.  pag.  )  S  1 .  n".  15.  —  Sp.  ins.com.  j . 
pag.  477.  n.   18. 

Scor.   Ent.  carn.    n°.  811. 

Schrank.   Enum.  inf.  auft.  n°.  807. 

Cette  abeille  varie  pour  la  grandeur.  La  tête  & 
les  antennes  font  noires  ,  avec  quelques  poils  d'un 
jaune  pâle  fur  le  front.  Le  corcelet  eft  jaune  ,  avec 
une  bande  noire  dans  le  milieu.  Les  deux  premiers 
anneaux  de  l'abdomen  font  couverts  de  quelques 
poils  jaunâtres.  Le  troifième  anneau  eft  noir  & 
prefque  glabre  ;  il  n'a  de  poils  que  fur  fcs  bords. 
Les  derniers  anneaux  font  couverts  de  poils  fauves. 
Les  pattes  font  noirâtres ,  &  les  taries  bruns. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

36.  Abeille  des  moufles. 
Apis  mufeorum.    Lin. 

Apis  hirfuta  ,  fulva  ;  abdomint  jlavo.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  960.     n".   4'-.  — Faun.  fuec.    n".   17  14. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  381.  n°.  17.  —  Sp.ins.  tom. 
1.  pag.  478.   n".    20. 

Apis  pafcuorum.    Scor.  Ent.  carn.  n".   815. 

Schrank.  Enum.   inf.  auft.  n°.  801. 

Schalf.  Icon.   tom.  1.  pi.  69.  fig.  7. 

V abeille  fauve  ,  à  ventre  jaune  &  extrémité 
fauve;  Geoff.  Inf.  tom.  1.  pag.  419.  n".  iS. 

Reaum.  Mém.  tom.  6.  pi.  1.  fig.  1.  1.  3. 

Frisch.  Inf.  9.  pi.  16.  fig.  8. 

Cette  abeille  varie  pour  la  grandeur.  Sa  tête  & 
fes  antennes  font  noires.  Le  corcelet  eft  couvert 
de  poils  fauves.  L'abdomen  eft  couvert  de  peils  jaunes  ; 
mais  quelquefois  ces  poils  font  de  la  même  couleur 
"que  ceux  du  corcelet.  Le  deflous  de  l'infecte  &  les 
pattes  font  noirs,  avec  quelques  poils  d'un  gris  obfcur. 
Elle  conftrukavecde  la  paille,  du  foin  ou  des  moufles, 
un  md  ,  en  forme  de  voûte  ;  on  trouve,  au  milieu 
de  cette  voûte,  les  cellules  qui  renferment  les  œiïfi 
&  les  larves. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe 

37.  Abeille  corcelet-fauve, 
Asis  hypnorum.  Lin. 


•      A  B  E 

Apis  hirfuta ,  fulva  ;  abdominis  fafeia  nigra  ; 
ano  albo.  Lin.  Syft.  nat. pag.  960.  n°.  47.  — Faun, 
fuec.  n°.  1715. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  381.  n° .  1 8.  — Sp.  ins.  tom.  x. 
pag.  478.  «°.  il. 

Scop.  Ent.  carn.  n°.  307. 

Cette  efpèce  eft  velue  &  fauve.  La  bafe  de  l'ab- 
domen eft  fauve  ,  le  milieu  noirâtre  ,  fon  extré- 
mité blanche. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ;  elle  conftruit 
fon  nid  dans  les  prairies   avec   de   la  moufle. 

38.  Abeille  fylveftre. 
Apis  lucorum.  Lin. 

Apis  hirfuta  ,  fiava  ;  ano  albido.  Lin.  Syft.  nat. 
961.  48.  — Faun.  fuec.  n".  1716. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  381.  n".  10.  — Sp.  ins.  tom. 

!•  P"g-  47«-  '--°-    J-4- 

Schrank.  Enum.  ins.  auft.  n°.  8c 8. 

Tout  le  corps  de  cette  efpèce  eft  couvert  de  poils 
jaunes.  A  travers  ces  poils,  on  remarque  cependant 
que  l'abdomen  eft  noir.  L'anus  feulement  eft  cou- 
vert de  poils  blanchâtres. 

Cette  abeille  fe    trouve  en  Europe ,  dans  les  bois. 

39.  Abeille  champêtre. 
Apis  agrorum.  Fab. 

Apis  hirfuta ,  atra  ;  thorace  toto  anoque  ferru- 
gineis.    Fab.  Mant.   ins.  tom.  1.   pag.   301    n".  13. 

Cette  abeille  eft  grande  &  très-velue.  Le  corce- 
let eft  couvert  de  poils  ferrés ,  ferrugineux.  L'abdo- 
men eft    noir ,  avec    l'extrémité   ferrugineufe. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs 

40.  Abeille  jaune. 
Ans  bryorum.  Fab. 

Apis  hirfuta  ,  fiava  /  abdomine  virefeente,  Fab. 
Syft.  ent.  pag.  381.  n".  16. —  Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.  478.  n".  19. 

Cette  efpèce  eft  grande  ,  velue  ,  &  jaune.  L'ab- 
domen feul  eft  verdâtre.  Les  pattes  font  jaunes,  Se 
les  cailles  noires. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande, 

41.  Abeille   palmée. 
Apis    palmata.  Nob. 

Apis  hirfuta,  ni gro-c truie fc ens  ;  abdomine  fupra 
glabro  ,  viiidi  ,  nitente  ;  alis  violaceis.    Nob. 

Cette  abeille  eft  grande  &  velue.  Ses  antennes 
font  noires.  La  tête  &  le  corcelet  font  couverts  de 
poils  ,  qui  paroiflenc  noirs  ou  bleus ,  ou  verds  , 
très-brillans ,  fuivant  les  reflets  de  la  lumière.  L'ab- 
domen eft  glabre  6c  d'un  beau  verd  brillant.  Les 
pattes  font  d'un  bleu  noirâtre  trè'-foncé.  Les  jambes 
du  milieu  font  terminées  par  un  crochet  à  cir.q 
dentelures  aiguës  ,  palmées.  Les  pattes  poftérieures 
font  très-longues  :  le  premier  &  le  dernier  article 
des  taries  font  gros,  alongés,  &  garnis  de  poils 
longs  &  ferrés.  Les  trois  articles  intermédiaires  font 
courts  ,    égaux  &  petits.   Les   ailes   brillent  d'une- 


A  B  E 

belle  couleur  violette  foncée.    Le   deflous   de  l'in- 
fecte cft  d'un  noir  de  velours. 

Cette  belle  efpèce  le  trouve  à  Caycnnc  :  elle  a 
été  apportée  par  M.  de  Laborde  ,  D.   M. 

41.    Abeille  grifs. 

Apis  fenilis.  Fab. 

Apis  hirfuta  cincrea.  Fab  Syfl.  ent.  j8l.  t-6. 
—  Sp,  inf.  tom.  1.   pag.  479.  n°.  31. 

Cette  abeille  eft  beaucoup  plus  petite  que  les 
précédentes  :  elle  cft  toute  couverte  de  poils  cendrés. 

Elle  Ce  trouve   dans  les  bois  du  Danemarck. 

45.    Abeille   des   prés. 

Apis  pratorum.   Fab. 

Apis  hirfuta  jlava  ;  tkorace  fafeia  nigra.  Eab. 
Sp.ins.  tom.  1.  pag.  4-^8.  n°.  2.3.  — Apis  nemorum. 
Syft.  ent.  pag.   ^82.  n°.  19. 

Apis  fulva  hirfuta  ,  nigra ,  thorace  abdomineque 
fulvis.  Schrank.   Enum.  inf.  auft.  n°.  80  j  ? 

Cette  abeille  eft  toute  couvertes  de  poils  jaunes , 
à  l'exception  d'une  baude  noire  ,  qui  fe  trouve  au 
milieu  du  çoreelet.   Les  pattes   l'ont   noires. 

Elle  le  trouve  dans  le  Danemarck. 

44.  Abeille  collicr-jaur.c. 

Apis  collaris.   Nob. 

Apis  flavi-collis  hirfuta,  nigra,  abdomine  gla- 
bro  ,  tkorace  poftice  citreo  ,  alis  fufeo-violaceis  obfcu- 
ris.  Dec  Mém.  tom.  7.  pag.  606.  f.  4-î-fig-  *•'• 

Abeille  à  collier-jaune  velue ,  noire  ,  à  ventre 
klTc  ,  a  corcelet  jaune-citron  par  derrière  ,  &  à  aîles 
brunes  violettes   foncées.  Dec  ib. 

Cette  efpèce  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  noire  ; 
elle  a  feptou  huit  lignes 'de  long  ,  &  trois  ou  quatre 
de  large.  Elle  eft  toute  noire  ,  mais  la  partie  pof- 
térieure  du  corcelet  eft  couverte  de  poils  ferrés  , 
d'un  jaune  citron.  L'abdomen  eft  ovale  ,  un  peu 
aplati,  lifle  &noir.  Les  aîles  font  d'un  brun  obfcur , 
nuancé   de  violet. 

Elle  fe  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

4j.  Abeille  citron. 

Apis   citronella.  Degeer. 

Apis  hirfuta ,  flavo-citrea ,  fubtus  nigra  ,  alis 
fufeis  nitiais  cupreo-oeneis.  Dec  Mém.  tom.  7. 
pag.  606.  n°.   3.  pi.  4,yfig.  3. 

Abeille  velue  ,  jaune-citron  en-demis ,  &  noire 
en-deflous,  à  aîles  brunes,  luifantes,  avec  une 
teinte  de  cuivre.  Dec  ib. 

Cette  jolie  abeille  eft  un  peu  plus  petite  que  la 
précédente.  La  tète  eft  noire,  mais  couverte  de 
poils  jaunes.  Les  antennes  font  noires.  Le  corcelet 
eft  couvert  de  poils  ferrés  ,  d'un  beau  jaune  citron. 
L'abdomen  cft  de  même  couvert  de  poils  jaunes  , 
moins  ferrés  que  fur  le  corcelet,  &  qui  lailfent 
entrevoir  le  fond  noir  de  la  peau  ,  fur-tout  à  la 
féparation  des  anneaux,  ce  qui  produit  des  bandes 
tranfverfalcs  ,  noires.  Le  dellbus  du  corps  £i  les 
pattes  font  noies.  Les  aîles   font   d'un  brun  clair, 


A  B  E 


'69 


avec  une  forte  nuance  de  couleur  dé  cuivre  luifant. 
Elle  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

46.  Abeille  tète  bleue. 
Apis  mujfttans:  Fab. 

Apis  cyanea  ,  nigro  hirta  ,  abdomine  cupreo 
fulvo  :  primo  fgmento  nigro.  Fab.  Mant.  inf. 
tom.  l.pag.  301.  n°.   38. 

Cette  abeille  eft  grande  Se  velue.  Les  antennes 
font  noires,  &  la  tête  eft  bleue.  Le  corcelet  cft 
bleu  ,  mais  couvert  de  poils  courts  ,  ferrés  ,  noirs. 
L'abdomen  eft  fauve  ,  avec  un  reflet  de  couleur 
cuivreufe  ,  brillante  ;  le  premier  anneau  feulement 
eft  noir.  Les  aîles  l'ont  un  peu  ferrugineufes  ,  avec 
leur  extrémité  blanchâtre. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

47.  Abeille  bicorne. 
Apis  bicornis.   LiN. 

Apis  fronte  bicorni  ,  capite  nigro  ,  abdomine  hir- 
futo  rufo.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  384.  n°.  58.  —  Sp. 
ins.  tom.    \.  pag.  481.  n°.  ji, 

U Abeille  noire  ,  à  ventre  fauve  ;  Geofe.  ins, 
tom.  1.  pag.  419.  n".    17. 

Apis    nigra  ,  abdomine  fulvo.  GeoïF. 

Lin.  Syfi.  nat.  pag.  954.  n°.  10.  —  Faun.  fuec. 
n°.    1691. 

Apis  bicolor.  Schrank.  Enum.  ins.  auft.  n°.  806. 

Cette  efpèce  eft  velue,  &  de  grandeur  moyenne. 
Ses  antennes ,  fa  tète  ,  fon  corcelet  Se  Ces  pattes 
lont  noirs.  L'abdomen  eft  couvert  de  poils  fauves , 
ou  d'un  gris  jaunâtre.  On  voit  fouvent  fur  le  cor- 
celet des  poils  de  la  couleur  de  ceux  de  l'abdomen  , 
mais  en  moindre  quantité.  Ce  qui  la  diftingue  le 
plus ,  ce  font  deux  petites  pointes  faillantes ,  ai- 
guës, en  forme  de  cornes  ,  qu'elle  porte  fur  le 
front  au-deflous  des  antennes.  On  la  trouve  très- 
fréquemment  en  printems,  fur  les  fleurs. 

48.  Abeille  fauve. 
Apis  rufa. 

Apis  fufca  ,  abdomine  rufefeente  ,  fronte  alba. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  954.  n".  9. —  Faun.  fuec. 
n°.  1690. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  3  85-.  n°.  39. — Sp.  ins.  tom.l. 
pag.  483.  n°.   J5. 

Scop.  Ent.  carn.  n°.  81  6. 

Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n.  803. 

Cette  efpèce  relTemble  beaucoup  à  la  précédente  : 
elle  eft  velue.  Les  antennes  font  noires  ,  &  de  la 
longueur  du  corcelet.  La  tête  eft  noire  ,  &  le  front 
eft  couvert  de  poils  blanchâtres.  Le  corcelet  cft 
noir  :  on  y  voit  quelques  poils  grisâtres ,  entremêlés 
avec  des  noirs.  L'abdomen  eft  couvert  de  poils 
gris  ,  jaunâtres  ou    fauves. 

On  la  trouve  fur  les  fleurs  ,  dans  toute  l'Europe, 

49.  Abeille  corcelet-gris. 
Apis   grifeo-collis .  Dec 

Apis  hirfuta  ,  nigra  ,  thoract  abdominifque  bafi 


7° 


A  B  E 


grijec-ftavis  ,  alis  fifiis,  Dec.  Mcm.  tom.  5.  pag. 
576.  n",  ->.  pi.  y%.  fig.  13.  14. 

Abeille  à  cèrçèfet-grù  velue  ,  noire  ,  dont  le 
coicclct  &  le  devant  du  venue  font  gris  jaunâtre  , 
à  aîles  brunes.  Dec  ib. 

Cette  çfpèce  eft  un  peu  plus  grande  tjue  les 
deux  précédantes  :  elle  cft  très-velue.  Sa  couleur 
cft  noire  ;  mais  le  coicclct ,  &  une  partie  du  de- 
vant de  l'abdomen  ,  font  entièrement  couverts  de 
poils  d'un  gris  jaunâtre  ,  ou  couleur  d'olive  claire. 
Les  ailes  font  brunes  &  luifantes ,  Se  les  yeux  font 
d'un  brun  obfcur.  Le  mâle  cft  â-peu-piès  de  la 
grandeur  de  l'abdlle  des  arbrifleaux  :  il  a  de  grands 
yeux,  qui  occupent prpfque  toute  la  tète,  La  lèvre 
fupérieure  eft  jaune  ,  Se.  la  couleur  ncire  du  ventre 
&  des  pattes  eft  luifanre  &  tirant  furie  bleu  foncé. 
Le  mulet  eft  beaucoup  plus  petit  cjuc  le  mâle  ;  la 
lèvre  fupérieure  elt  noire  comme  le  refte  dé  la  réte  , 
&  la  couleur  ncjre  du  ventre  &  des  pactes  n'a  point 
de  nuance  bleue. 

Elle  fe  trouve  ça  Pçnfylvanie, 

FAMILLE      II, 
Abeilles  mçins  velues. 

5-0.  Abeille  à  miel. 

Apis   mellifica.  Lin. 

Apis pubefeens  ,  thorace  fubgrifeo  ,  abdomine  fufco , 
(ibiis  pofticis  ciliatis  ;  intus  tranfverfo-jiriatis 
Lin.  èiyfl.  nat.  pag.  <>jj,  n".  tt. —  Faun.  fuec. 
n°.  1697. 

►  Fab.  Syft.  cnt.  pag.  385,  n°.  30.  t—Sp,  inf.  tom. 
1.  pag.  480.  n°.  37, 

L'abeille  domeftique  ou  des  ruches,  Geoff.  ins. 
tom.  i.pag.  407.  n'  .  l. 

Scop.  Ent.  carn.   811. 

Schrank.   Enum.  inf.  auft.  Si  3. 

Siuz.  Inf.  pi.  19.  fig.  11?. 

Reaum.  Métn.  tom.  5.  pi.  il.  fig.  I.  &  fig.  3  , 
l'abeille  ouvrière,  id.  fig.  i ,  l'abeille  maie.  id.  fig.  4  , 
l'abeille  femelle. 

Swamm,  Bibl.  nat.pl.  17.  fig.  1  ,  l'ouvrière,  fig.  5  , 
la  femelle,  fig.  4  ,  le  mâle. 

Mouifet.   Tkeat.  inf.pl,  \.  fy  1, 

Aldrov.  inf.  xo. 

Jonston.  Inf.  \.pl.  \. 

Apis  domeftica  ,  jîve  vulgarls.  Rat.  inf.  140. 

Les  abeilles  à  miel  font  plus  ordinairement  connues 
fous  le  nom  de  mouches  a  miel ,  qui  leur  a  été  donné 
dans  un  tems  où  l'on  délignoit  prcfquc  tous  les  in- 
fectes aîlés  fous  le  nom  générique  de  mouche  Mais 
elles  diffèrent  eflènriellerricnt  des  mouches  propre- 
ment djtes ,  par  la  forme  de  leur  corps ,  par  le 
nombre  des  ailes  ,  par  leur  aiguillon ,  par  leur 
bouche  ,  par  leurs  habitudes  ,  Sec.  Elles  ont 
été  nommées  Mii-m,  par  les  grecs.  Deborah , 
par  les  hébreux.  Albara  nahalea  çabar  ,  pat 
les  arabes.  We^iela  ,  par  les  çfclavons.  Apis  , 
pnr  les  latins.  Ape  ,  api ,  Jiicha  ,  mofeatella  ,  par  les 


A  B  E 

italiens.  Abeja  ,  parles  cfpagnols.  Ein  ymme  bynle', 
par  les  allemands,  lice  ,  bées,  bcei  ,  par  lesanglois. 
Bit  ,  par  les  flamands,  Honingbye  ,  par  les  hollan- 
dois.  Bi  ,  par  les  fuédois.  P^t^ota  ,  par  les 
polonois.    Caœlij  ,   par   les  Irlandois  ,  Sec. 

La  couleur  de  l' abeille  à  miel  eft  brune ,  mais 
tout  le  corps  eft  couvert  d'un  duvet  grisâtre  ,  plus 
ou  moins  foncé  ,  tirant  un  peu  fur  le  roux  ,  beau- 
coup plus  ferré  fur  le  corcelet  &  fur  la  poitrine. 
Les  antennes  feules  font  noires.  La  femelle  ,  con- 
nue fous  le  nom  de  reine  ,  cft  beaucoup  plus  Lrande 
&  plus  alongée  que  les  mâles  ;  elle  eft  armée  d'un 
aiguillon  très-fort.  Ses  antennes  font  compofées  de 
quinze  pièces  ,  Si  ion  venue  de  fept  auneaux. 
On  n'en  trouve  ordinairement  qu'une  feule  dais 
chaque  fociété.  Les  mâles  fuçi  ,  au  nombre  de 
quinze  â  feize  cents  ,  font  plus  petits  que  la  fe- 
melle, &  n'ont  point  d'aiguillon:  lc)r:>  antennes 
font  compofées  de  etaze  pièces  peu  diftinctes ,  dont 
la  première  cft  allez  courte ,  ot  leurs  yeux  font 
beaucoup  plus  gros  que  ceux,  des  mulets  ;  leur  cor- 
celet eft  un  peu  plus  velu  S:  leur  ventre  plus  liflè. 
Les  ouvrières  operuris,  ,  fpadones,  au  nombre  de 
vingt  a  trente  ntille  ,  (ont  les  plus  pe:i'ces  ;  elles 
font  armées  d'un  aiguillon  ;  leurs  pattes  pofténeures 
loin  comprimées  Se  couvertes  de  quelques  poils  j 
mais  la  pairie  interne  de  la  première  pièce des  taries 
eu  garnie  de  plusieurs  rangées  de  poils  roux  ,  très- 
courts  Se.  très-ferrés  :  leurs  antennes  ont  quinze 
articles  peu  difeincts  ,  dont  le  premier  cft  beau- 
coup  plus  long  que  les  autres. 

Nous  avons  die  un  mot,  au  commencement  de 
cet  article  ,  des  habitudes  de  Vabeille  à  miel.  Tout 
le  monde  fait  que  c'eft  cette  efpèce  qu'on  élève 
en  domçfticité  ,  a  caufe  de  la  cire  Si  du  miel  qu'elle 
nous  fournit.  Mais  cet  infecfe  n'eft  pas  le  feul  qui 
recueille  ces  précieufes  matières:  les  autres  efpèces 
d'abeilles  qui  fc  trouvent  en  Europe  en  recueillent 
aufli  ,  quoique  en  petite  quantité  ;  &  dans  les  con- 
trées méridionales  ,  il  y  en  a  dont  le  miel  eft  pour 
le  rrioins  auffi  abondant  &  d'un  goût  aufli  agréable 
que  le  nôtre. 

Tout  le  miel  des  abeilles  n'eft  pas  de  même 
qualité  :  on  y  trouve  beaucoup  de  différences  pour 
le  goût  8c  la  couleur ,  fuivant  les  plantes  qui  l'ont 
fourni.  Les  plantes  labiées  ,  en  général ,  font  celles 
qui  le  fournifTent  de  la  meilleure  qualité  Se  de  la 
plus  belle  couleur. 

Le  mi.i  de  Narbonne  doit  fa  qualité  fupérieure 
aux  romarins  ,  aux  thims,  aux  ferpolets  ,  aux  lavan- 
des, &c.  M.  Btugujère,  médecin-naturalifte  du  roi, 
auteur  du  didionnaire  d-'S  vers,  a  obfervé  dans  fon 
voyage  â  Madagafcar ,  que  le  miel  qu'on  trouve  dans 
ce  pays  eft  très-fain  dans  quelques  cantons,  tandis 
qu'il  eft  vénéneux  dans  d'autres  où  les  plumeria  font 
très-abondans.  11  n'eft  pas  douteux  que ,  lorfque  le 
fuc  mielleux  contenu  dans  le  nectaire  des  fleurs,  fe 
trouvera  vénéneux  ,  le  miel  que  les  abeilles  auront 
recueilli  fur  ces  plantes  feuLs ,  ne  le  foi:  auffi.  Nous 
n'avons  pas  d'exemple  ,  en  Europe  4  qiK  le  miel  fok 


ABE 

rénéneux,  parce  que  ,  fans  doute  ,  nos  plantes  véné- 
neufes  ne  le  font  pas  auflî  éminemment  que  celles 
dos  pays  chauds,  &:  qu'elles  ne  font  pas  d'ailleurs 
allez  répandues  pour  que  les  abeilles  ne  iailcnt  leur 
récolte  que  fur  ces  plantes. 

Un  obfervatcur  rendroit  le  plus  grand  feryiee  à 
ceux  qui  élèvent  des  abeilles,  s'il  leur  ^réfentoit 
deux  tableaux  ;  l'un  ,  des  plantes  européennes  , 
propres  à  donner  le  plus  de  miel ,  &  l'autre  ,  de 
celles  qui  le  fourniroient  de  la  meilleure  qualité. 
Parmi  les  dernières  ,  toutes  les  plantes  labiées  ,  telles 
que  le  romarin,  la  lavande,  le  thim ,  le  ferpolet  , 
la  l'auge ,  le  lamium  ,  la  menthe  ,  l'hillbpc  ,  la  betoine , 
les  teucrium,  le  marrubc  ,  la  melille  ,  Sec.  auroient 
le  premier  rang.  Parmi  les  autres  ,  on  compteroit 
les  cucurbitactès,  le  blé  farralîn  ,  le  tilleul ,  l'épine 
vinette  ,  les  pruniers ,  les  poiriers  ,  les  trèfles ,  le 
cytife  ,   la  fève  des  marais,  Si   prefque  toutes  les 

Î liantes  légumineufes  proprement  dites ,  les  rkammus  , 
e  jujubier  ,  le  paliure  ,  l'akterne  ,  la  plupart  des 
plantes  crucifères  ,  Sec.  Les  plantes  liliacées  Se  toutes 
celles  dont  les  étamincs  font  grottes  Se  très-nom- 
breufes  ,  rburniilent  abondamment  de  la  cire. 


ABE 


71 


51.  Abeille  maçonne. 

Arts  muraria.  Nos. 

Apis  nigra  ,  thorace  abdominifque  bafi  fuperne  lana 
rufa.  Geofe.  Inf.  tom.  1.  pag.  409.  n°.  4. 

L'abeille  maçonne,  a  poils  roux.  id. 

ReaUM.    Inf.    tom.     6.   Mém.$.pl.  7.  fig.  4.  5. 

Apis  bryorum  ,  nigra  y  thorace  abdominifque  ba/i 
j-fulvis.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  »o,  Su. 

Cette  cfpèce  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  de 
l'abeille  à  miel.  La  tête  eft  couverte  de  poils  d'un 
gris  jaunâtre.  Le  corcelet  &  la  partie  fupérieure  de 
fabdomen  font  couverts  de  poils  d'un  gris  rouf- 
sâtre  ,  plus  ferrés  fur  le  corcelet.  Les  pattes  ont 
auffi  des  poils  de  la  même  couleur.  Le  refte  du 
corps  eft  noirâtre. 

Elle  fc  trouve  en  Europe. 

Nous  devons  à  Reaumur  l'hifboirc  des  abeilles 
maçonnes. «  Pour  conftruire  leur  nid  ,  elles  choifiifent 
on  mur  expofé  au  midi ,  &  ordinairement  quelque 
angle  de  ce  mur  formé  par  des  pierres  ou  des  cor- 
niches qui  débordent.  Là  ,  elles  conftruifent  t 'u- 
fîeurs  loges  avec  de  la  terre  délayée  ,  a  laquelle  elles 
ajoutent  une  liqueur  un  peu  gluante  ,  6e  dans  chacune 
des  loges  elles  dépofent  un  oeuf ,  après  l'avoir 
remplie  de  miel;  enfuite  elles  ferment  chaque  loge. 
Le  groupe  de  ce  nid  peut  contenir  dix,  douze, 
ou  quinze  de  ces  loges  ,  femblables  les  unes  aux 
autres  ;  &  tout  cet  amas  rcflcmblc  à  un  peu  de 
terre  que  l'on  auroit  jettée  contre  le  mur  dans  le 
tems  qu'elle  étoit  délayée.  Lorfque  la  larve  eft  fortie 
de  l'œuf,  elle  fe  nourrit  du  miel  contenu  dans  fa 
loge  ,  après  quoi  elle  Ja  tapuîe  de  fes  fils  ,  elle 
par  l'état  de  nymphe  ,  &  devient  abeille  par- 
faite. Pour  lors  ,  elle  fait ,  avec  fes  mâchoires ,  une 
ouverture  à  ion  premier  logement ,  Se  elle  en  fort , 
laiilànt  le  nid  vuide   &  percé    de   difFérens  cous , 


fuivant  le  nombre  d'infectes  qui  en  eft  forti.  On 
trouve  fouvent  ces  nids  fur  les  murs  des  maifons 
de  campagne  ».  (Geoef.  tom.  1.  pag.  410). 

jr.   Abeille   Iagopodc. 

Apis   lagopoda.  Lin. 

Apis  grifefeens  ,  pedibus  anticis  dilatato  cilialis  ; 
tibiis  pofticis  clavatis ,  ano  emarginato.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  j» f  7.   n°.   17.  —Faun.fuec.  n°.  1701. 

Fab.  Syft.  cnt.  pag.  383.  n".  xj.  — .Sp.  inf, 
tom.   1.  pag.  480.  n°.   3  ;. 

Schrank.  Enum.   inf.  aufl.  n°.  Slo. 

Cette  cfpèce  eft  à-peu-prés  de  la  grandeur  de 
l'abeille  à  miel.  Les  antennes  font  noires.  La  tête 
eft  brune ,  &  le  devant  eft  couvert  de  poils  d'un 
gris  cendré.  Tout  le  corps  eft  brun,  &  couvert  de  poils 
d'un  gris  fauve.  Les  pattes  font  nouâtres.  Les  jambes 
poftérieures  font  un  peu  renflées.  Les  taries  des 
pattes  de  devant  ont  une  couleur  jaunâtre  ,  Se  pa- 
roijrënt  comme  aplatis  Se  dilatés  :  ils  ont  j  à  leur 
partie  poftéricure  ,  des  cils  très-ferrés ,  dont  l'ex- 
trémité eft  noire.  L'anus  eft  terminé  par  deux  pe- 
tites pointes  peu  apparentes. 

Cette  abeille  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les 
fleurs. 

J3-  Abeille  patte-velue. 

Apis  pilipes.  Fab. 

Apis  grijea ,  pedibus  intermediis  fafciculato-pi- 
lofis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  383.  n°.  18. — Sp.  inf. 
tom.   1.  pag.  480.   n".  34. 

Apis  plumipes.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl, 
804. 

ScHaefe.  Icon.  tom.  1.  tab.  4$.fig.  6. 

L'abeille  grife ,  à  lèvre  jaune  ,  Se  à  houppe  aux  pat- 
tes du  milieu.  Geoff.  inf.  tom.  1.  pag.  411.  n°.  9, 
^  Apis  nigra  ,  nirfutie  cinerea  ,  fronte  flava ,  in  ■ 
cifuris  abdominalibus  albis.  Geoff.  ib. 

Cette  efpèce  eft  un  peu  plus  grotte  Se  moins 
alongée  que  la  précédente.  Les  antennes  font  noires  ; 
leur  bafe  Se  le  devant  de  la  tête  font  jaunes.  Tout 
le  corps  eft  brun  &  couvert  de  poils  gris,  ou 
un  peu  fauves.  Les  pattes  du  milieu  ont  le  premier 
&  le  dernier  articles  des  tarfes  noirs  Se  couverts  de 
poils  ,  difpofés  en  faifeeaux  ,  delà  couleur  despattes. 
Les  trois  articles  du  milieu  ■  font  égaux ,  courts „ 
fouvent  jaunes  ,  avec  quelques  poils  longs.  On  voit 
lur  l'abdomen  ,  des  bar.des  tranfverfales ,  plus  ou 
moins  marquées ,  formées  par  des  poils  cendrés, 
qui  couvrent  le  bord  des  anneaux.  Cette  abeille 
eft  allez  commune  dans  toute  l'Europe  :  elle  fait,. 
en  volant ,  un  bruit  femblable  à  celui  des  abeilles 
bourdons. 

On  la  trouve  fréquemment   fur  les  fleurs. 

$4.  Abeille  mineufe. 

Apis   cunicularia.   Lin. 

Apis  pubsfuns  ,  tkorace  ferrugineo  ,  abdomine 
f"f:o  !  pfdibus  undique  villofs.  Lin.  Syft,  nat. 
P"g,  JJ7.  «°,   xj, — Faun.  fuec,  n".  16?*, 


7* 


A  B  E 


Fab.  Syft.  ent.  pag.  383.  no.  ig.—Sp.  inf.  tom. 
I.    pag.   480.   n°.  36. 

Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n".  811. 

Cette  efpèce  reflemble  beaucoup  à  l'abeille  à 
miel.  Le  corps  cft  brun.  Le  corcelet  eft  couvert  d'un 
duvet  fauve  ,  ou  de  couleur  de  rouille  de  fer.  Les 
pattes  font  un  peu  velues.  Elle  fait  fon  nid  dans 
des  terreins  fecs  &  fabloneux  ,  coupes  horifontalc- 
ment.  On  apperçoit  extérieurement  plufîeurs  petits 
trous  ronds  ,   peu  diftans  les  uns  des  autres. 

Elle  fe  trouve  dans   toute  l'Europe. 

jj.  Abeille  pattc-plumeufe. 

Apis  plumipes.  Fab. 

Apis  thorace  fulvo  ,  abdominc  nigro  ,  apice  fulvo  , 
tibiis  pofticis  comprejjo-dilatatis ,  hirfutis  atris.  Fab. 
Sp.  inf.  tom.  x.pag.  480.  n».  35. 

Cette  efpèce  cft  un  peu  plus  grande  que  Xabeihe 
à  miel.  Les  antennes  font  noires.  La  tetc  cft  cou- 
vertes de  poils  fauves  cn-deflus  ,  &  blancs  en-delibus. 
La  lèvte  fupérieure  cft  jaune  :  le  front  cft  noir  , 
avec  une  ligne  jaune.  Le  corcelet  cft  couvert  de 
poils  fauves.  Le  premier  &  fécond  anneau  du  ventre 
font  noirs  ;  les  autres  font  fauves  ,  avec  un  point 
blanc  de  chaque  côté.  Les  deux  pattes  de  devant 
font  couvertes  de  poils  blancs  j  les  autres  font  noires 
&:  très-velues. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes  orientales, 

56.   Abeille  demi-nue. 

Apis  femi-nuda.   Fab. 

Apis  thorace  hirto  atro  antice  flavo  ,  abdomine 
nudo  atro,  fafeia  interrupta  atra.  Fab.  Spcc.  inj. 
tom.  1.  pag.  479.  nn.  3?.. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Sa  tète  cft 
noire,  peu  velue.  Le  corcelet  eft  noir  &  très-velu  : 
pn  voit,  à  la  partie  antérieure,  une  bande  jaune. 
L'abdomen  eft  ovale  ,  noir,  luifant  ,  avec  uns 
bande  interrompue  ,  formée  par  des  poils  de  la 
même  couleur.  Les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  fur  les   fleurs,  en  Allemagne. 

J7.   Abeille  divifée, 

Apis  difjuncla. 

Apis  nigra  ,  thorace  poftice  abdomineque  antice 
tomentofts  ,  ftavis,  alis  fufeis.  Fab.  Sp.  inf.  tom. 
I.  pag.    481.    ra°.  38. 

Cette  efpèce  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  à 
miel.  Sa  tète  eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir,  pref- 
que  glabre  ,  &  couvert ,  à  fa  partie  poftérieure , 
d'uncTuvet  jaune.  L'abdomen  eft  bleuâtre  ,  luifant  ;  le 
premier  anneau  feulement  eft  couvert  d'un  duvet 
jaune.  Les  pattes  font  noires  ,  peu  velues  ,  &  les 
ailes  obfcures. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique  ;  elle  nous  vient  fré- 
quemment de  Cayenne. 

j8.   Abeille  patte-fauve. 

Apis  rufipes.  Fab. 

Avis  nigra,  thorace  poftice    abdomineque    antice 


A  B  E 

tomentofo  ferrugineis  ,  alis  teftaceis.  ,  apice  fufeis; 
Fab.  Sp.  inf.  tom.  1 .  pag.  48  r .  nn.  39. 

Cette  abeille  cft  grande.  Sa  tête  eft  noire  ,  fans 
taches.  Le  corcelet  cft  noir  à  fa  partie  antérieure  ; 
il  cft  couvert  d'un  duvet  ferrugineux  à  fa  partie 
poftérieure.  L'abdomen  eft  noir.  Le  premier  anneau 
&  le  bord  du  fécond  font  couverts  d'un  duvet  fer- 
rugineux. Les  aîles  font  de  couleur  de  brique  à 
leur  bafe ,  &  brunes  à  leur  extrémité.  Les  pattes 
font  ferrugineufes. 

Elle  fe   trouve  en  Afrique. 

59.  Abeille  corcelet-fauve. 
Apis   thoracica.  Lin. 

Apis  atra,  thorace  rufo,  alis  apice  fufeis .  Fab.  Syft; 
ent.  pag.  3  S  3.  n°.  31.  — Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  481. 
no.   40. 

Elle  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  de  {'abeille  à 
miel.  Tout  fon  coips  eft  d'un  noir  foncé  ;  le  cor- 
celet feulement  eft  couvert  de  poils  d'un  roux  foncé. 
L'abdomen  cft  noir  ,  un  peu  aplati,  8c  prefquc 
glabre.    Les  aîles  font  obfcures. 

Elle  fe  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 

60.  Abeille  front-jaune. 
Apis  jlavi-fons.  Fab. 

Apis  thorace  hirfuto  albicante ,  fafeia  nigra , 
abdomine  curulefcente ,  ano  cinereo.  Fab.  Syft.  ent. 
p.  38;.  n°.   31. —  Sp.infeom.    i.pag.    481./!".  41. 

Les  antennes  font  noires  ,  &  le  premier  article 
cft  jaune  en-deflbus.  La  tête  eft,  noire ,  le  front 
jaune  ,  &  la  trompe  couleur  de  rouille.  Le  corcelet 
eft  très-velu ,  blanchâtre ,  avec  une  large  bande 
noire  au  milieu.  L'abdomen  eft  bleuâtre.  On  voit , 
fur  le  premier  anneau  feulement,  une  ligne  lon- 
gitudinale ,  couleur  de  rouille  ;  le  dernier  anneau 
eft  tout  gris.  Les  pattes  font  noires,  mais  les  jambes 
antérieures  ont  une  ligne  Se  les  autres  un  point 
jaune  à  leur  bafe.  Les  aîles   font  obfcures. 

Elle  fe  trouve    au  Bréiïl. 

61.  Abeille  cendrée. 
Apis  cineraria.  Lin. 

Apis  nigra ,  thorace  hirfuto  albicante  ;  fafeia. 
nigra ,  abdomine  curulefccnte.  Lin.  Syft.  nae.  pag. 
953.  n".    j.  — Faun.  fuec.  n".    16S8. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  384.  no.  33.  —  Sp.  inf. 
tom.  i.pag.  481.  n".  41. 

Schauf.  Icon.  tab.  zi.   f.  j.  6. 
'L'abeille    bleuâtre  ,  à  aîles   nébuleufcs.    GEOrr. 
Inf.    tom.  1.  pag.  4T5.  n°.    16, 

Apis  nigro-CÂru'efcens ,  alis  nebulofis  ,  fronte 
femoribusque  pofticis  hifurtie  jlavis.  Geoft.  ib. 

Cette  abeille  eft  noire.  La  tetc  &  le  corcelet  font 
couverts  de  poils  gris ,  moins  ferrés  fur  le  milieu 
du  corcelet  ,  ce  qui  paroît  former  une  bande  noire. 
L'abdomen  cft  d'un  noir  bleuâtre  ,  un  peu  luifant 
fur  les  côtés  :  ou  voit ,  lorfque  il'infefte  cft  récem- 
ment forti  de  fa  nymphe ,  quelques  poils  gris , 
très-courts  ,  &  peu  appareils.  Les  pattes  font  noires. 
Si  les  ailes  obfcures.  Cette  abeille  perd  quelquefois 

prefquc 


A  B  E 

prefqac  tous  ces  poils ,  &  elle  paraît  alors  entière- 
ment noire. 

E.le  te  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur  les 
fleurs. 

Cz.  Abeille  âtre. 

Apis  a;ra.  Scop.   Ent.  cent.  it°.  797. 

Apis  atra  ,  thorace  villojb  cincrafccnte  ,  aido- 
miae  glabro.  Non. 

Apis  nigra  ,  hirfutic  cinerca.  Geoff.  inf.  tom.  1. 
pag.    411.  **i    8. 

L'abeille  grife.  Geoef.   ib. 

Apis  tota  nigra;  abdomine  nitenti  ,  alis  fufeis. 
Schrank.    Enum.  inf.  auft.  n".    814. 

Cette  efpèce  cft  d'un  noir  très-foncé ,  en  quoi 
elle  diffère  de  la  précédente.  Le  corcelet  &  les 
pattes  fout  couverts  de  poils  d'un  cris  obfcur.  L'ab- 
domen cft  lilfe  ,  très-noir  ,  luifant ,  un  peu  aplati. 
Les  ailes  ont  à  leur  extrémité  ,  une  légère  teinte 
oblcure  ,  ce  qui  la  diftiny;ue  encore  de  la  précédente. 

On  la  trouve  aux  environs  de  Paris,  Se  dans  les 
provinces    méridionales  de  la  France  ,  fur  les  rieurs. 

65.  Abeille  rétufe. 

Apis  retufu.  Lin. 

Apis  nigra  fubhina  ,  abiominis  bafi  retufu  , 
tibiis  pofticis  extus  lanatis.  Lin.  Syft.  nat.  pag. 
s>54-   n".  8.  — Faun.fuec.  n6.  kSSj. 

Cette  abeille  eft  un  peu  plus  grande  que  la  pré- 
cédente :  clic  cft  toute  d'un  noir  foncé ,  &  peu 
velue.  L'abdomen  cft  noir  &  luifant.  Les  jambes 
poftérieures  ont ,  à  leur  partie  extérieure  ,  des  poils 
courts  &  ferrés,  de  couleur  fauve,  deftinés  à  tranl- 
porter  la  cire  dont  cette  abeille  fe  fert  pour  la 
conftruclion  de  l'es  nids.  Ses  ailes  font  d'un  noir 
■violet. 

Elle  fc  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs. 

64.  Abeille  cul-noir. 
Arts  anal'.s.    Fab. 

Apis  thorace  villofo  ,  cir.crco  ,  abdomine  aru- 
lefcer.ee ,  ano  nigro.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  584.  n".  54. 
— Sp.   ir.f.  pag.  48l.n°.*4). 

Elle  cft  une  fois  plus  grande  que  l'abeilc  à  miel. 
Ses  antennes  (•  yr.t  noire-:.  La  tète  cft  noire  ,  &  le 
jaune  Le  corcelet  cft  couvert  d'un  duvet  gris  , 
aflèz  ferré.  L'abdomen  tir  bleu  ;  mais  le  premier 
anneau  cft  couvert  de  poils  gris  ,  Se  les  derniers  le 
font  de  poils  i:oi;<.    I  ,  m't  bleuâtres. 

On   la  trouve  en  Amérique. 

6c.    Abeille  cul-fauve. 

Apis    ktmorrltaa.  Fab. 

Apis  thorace  villojo  ferruginco  y  abdomine  atro  , 
lateribus  glauco  macularis  ,  ano  ferrugin/o.  Fab. 
Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  481.  n".  4.1. 

Les  antennes  lont  noires.  La  tête  cft  noire  ,  avec 

un   duvet   grisâtre  fur  le  front.  Le  corcelet  eft  noir 

&  couvert  d'un  duvet  ferrugineux.    L'abdomen  cft 

noir  ,  luifant ,  avec  dts  taches  latérales ,  verdàrrcs  , 

Hiftoire  Naturelle  3  Infccics.  Tome  I. 


A  B  E 


73 


&  fon  extrémité  fauve.  Les  pattes  font  noires  ,  mais 
les  jambes  poftérieures  font  couvertes  de  poils 
fauves. 

Cette  efpèce  fc  trouve  en  Allemagne. 

66.  Abeille  cinq-crochets. 
Apis  tnanicata.  Lin. 

Apis  abàomine  fafciis  jlavis  ineerruptis ,  apice 
fpinà  quintuplici  recurva  armato.  Geotf.  inf.  tom,' 
i.  pag.  408.    n0.   5. 

Apis  cinerea  abdomine  nigro  :  maculis  lateralibus 
Jlavis  ano  quinque  dentato.  Fab.  Syft.  ent.  pag. 
584.  n".    3J.- — Sp.    inj.   tom.    1.    pag.    4S1.   n'\ 

45'  , 

Apis  nigra  ,  pedibus  anticis  hirfuijfimis  ,  abdo- 
mine maculis jlavis  lateralibus ,  ano  tridentato.  Lin. 
Syft.  nat.  pag.  958.  re°.  18.  -—Faun.  fuec.  n°. 
1701. 

Schaeff.  Icon.   tab.    52.  f.    11.   11.   13.   14. 

Sa  couleur  eft  d'un  brun  clair.  Ses  antennes  font 
brunes.  La  tL-te  eft  brune  ,  &  la  lèvre  fupéricure 
jaune.  Il  y  a  quelques  poils  de  couleur  cendrée  fur 
le  derrière  de  la  tète.  Le  corcelet  eft  couvert  de 
poils  de  la  même  couleur.  L'abdomen  a  fur  chaque 
anneau  deux  taches  jaunes ,  ur.e  de  chaque  côté  , 
qui  le  rapprochent  toujours  davantage,  en  s'avan- 
çant  vers  la  pointe  ,  &  qui  viennent  fouvent  fe 
confondre.  Il  eft  terminé  par  cinq  petites  pointes 
courbées  en  crochets;  favoir,  trois  fur  le  dernier 
anneau,  &  deux  fur  l'avant-cîernier.  Les  mulets  font 
beaucoup  ;  lus  petits  ,  &  ils  n'ont  point  ces  crochets. 
Leur  ventre  elt  garni  en-deiïous  de  poils  fauves  , 
très-ferrés,  qui  tervent  à  tranfrorter  lapouAière  des 
étamines.  Les  pattes  font  noirâtres ,  avec  quelques 
lignes  longitudinales,  jaunes  fur  ks  jambes  &.  fur 
les  tarfes. 

Cette  abeille  eft  très-commune  en  Europe;  on  la 
trouve   pendant  tout  l'été    fur  ks  fleurs. 

67.  Abeille  fept-crochets. 
Apis    (lorentfna.  Fab. 

,  Apis  abdomine  maculis  flavis  lateralibus  ,  fubtus 
kirfutijfimo  y  fegmïntis   tribus  ultinis  utrinque  den- 

•  tatis.  F  as.  Syft.  ent.  pag.^Z^.  n".  j£.  — Sp.  inf. 
tom.  1.  pag.  4!;^.  n°.  46. 

Cette  abeille  reftèmble  beaucoup  à  la  précédente. 
Voici  en  quoi  elle  en  diffère  :  elle  eft  un  peu 
plus  grande, .  Jes  raches  de  l'abdomen  font  plus 
diftinftes,  &  il  eft  terminé  par  fept  crochets  ,  au-, 
lieu  de  cinq  ;  il  eft  glabre  en-dellus  ,  &  très-velu 
en-de(lôus.  On  voit,  .1  la  bafe  des  crilles  poftérieures  , 
une  petite  élévation  en  forme  de  dent. 

Elle  fe  trouve  fur  les  fleurs  ,  en  Italie  ,  en  Pro- 
vence. 

68.  Abeille  Iris. 
Apis  Ireos.  Fab. 

Apis  thorace  hirto  ferrugineo  ,  abdomine  atro  ,' 
fafciis  tribus  interruptis  albis ,  tarfis  pefticis  an- 
gulato-dilatatis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1  -pag.  481.  n°,  474 

K 


7* 


A  B  E 


Cette  abeille  eft  plus  grande  que  la  fuivante.  La 
bouche  &  la  lèvre  fupérieure  font  jaunes.  Le  cor- 
ceîet  eft  couvert  de  poils  ferrugineux.  L'abdomen 
eft  noir  :  le  premier  anneau  eft  couvert  de  poils 
de  la  même  couleur  que  ceux  du  corcelet  :  le  fé- 
cond ,  le  troifième  &  le  quatrième  ,  ont  une  bande 
blanche  interrompue.  Les  pattes  font  jaunes;  les 
tarfes  des  pattes  poftérieures  font  très-anguleux  à 
leur  bafe. 

(9.  Abeille  tachetée. 

Ans  ftictica.  Fab. 

Apis  thorace  nigro  immaculato  ,  abdomine  atro  ; 
maculis  utrinque  fex  tnmfverfis  rufis.  -Fab.  Mant. 
inf.  tom.  1.  pag.  joi.  nn.  53. 

Elle  reflemble  beaucoup  à  l'abeille  maculée ,  mais 
elle  eft  plus  grande  ,  &  fes  couleurs  font  différentes. 
Les  antennes  font  ferrugineufes ,  avec  leur  extrémité 
noire.  La  tête  eft  noire ,  &  fon  bord  poftérieur  eft 
ferrugineux.  Le  corcelet  eft  noir  Se  fans  taches. 
L'abdomen  eft  très-noir  ;  mais  on  voit ,  fur  chaque 
anneau  ,  deux  taches  tranfverfalcs  ,  ferrugineufes. 
Le  ventre  en-delfous  eft  couvert  de  poils  ferrés  , 
d'un  jaune  doré.  L'anus  eft  (impie.  Les  pattes  font 
ferrugineufes  ;  les  cuifles  feulement  font  noires 
à  leur  bafe.  Les  aîles  font  obfcures. 

Elle  fe  trouve  fur  les  fleurs ,  en  Barbarie. 

70.  Abeille  maculée. 
Apis  maeulata.  Fab. 

Apis  nigra  ,  thorace  maculato ,  abdomine  macu- 
lis utrinque  fx  tranfverfis  jlavis  ,  ano  intégra.  Fab. 
Sp.   inf.  tom.  1.  pag.  481.  n°.  48. 

La  tète  de  cette  efpèce  eft  noire  :  la  bouche  eft 
jaune  :  on  voitauffi  fur  le  front  quelques  pointsjaunes. 
Le  corcelet  eft  noir  ,  couvert  d'un  léger  duvet ,  avec 
quelques  taches  latérales  jaunes.  L'abdomen  eft 
noir,  liffe  ,  luifant .  avec  fix  taches  jaunes  de  chaque 
côté.  L'anus  eft  Ample  ;  les  cuifles  font  fauves  ;  les 
jambes  font  jaunes  en-deflus ,   &  noires  en-deflous. 

Elle  fe  trouve   en  Italie  ,   fur  les  fleurs. 

71.  Abeille  interrompue. 
Apis  intenupta.  Fab.   ' 

Apis  pubefeens  nigra  ,  abdomine  ftrigis  quinque 
fiavis ,  anticis  duabus  interruptis  ,  ano  bidentato. 
Fab.  Sp.  inf.    j.  481.  49. 

Elle  reflcmble  beaucoup  à  la  précédente  ,  mais 
le  corcelet  de  celle-ci  eft  velu  &  fans  tache.  La 
tête  eft  noire  ,  avec  la  lèvre  fupérieure  &  un  point 
derrière  les  yeux  ,  jaunes.  L'abdomen  eft  noir  , 
liife  ,  avec  cinq  bandes  jaunes  ,  dont  les  premières 
font  interrompues  :  il  eft  terminé  par  deux  petits 
crochets. 

EJle  fe  trouve  en  Italie  ,  fur  les  fleurs. 

71.    Abeille  bariolée. 

Apis  variegata.  Fab, 

Apis  nigra  ,  aldominis  fegmentis  maculis   qua- 


A  B  E 

tuor Jlavis  tranfverfis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  I,  pag, 
483.  n".   jo. 

Elle  reflemble  à  ['abeille  maculée.  Sa  tête  eft 
noirâtre ,  avec  un  point  jaune  fur  chaque  côté  de 
la  lèvre  fupérieure ,  &  un  point  de  la  même  couleur 
derrière  les  yeux.  Le  corcelet  eft  noirâtre  ,  avec 
une  ligne  fur  les  bords ,  &  deux  points  fur  l'écuflon  , 
jaunes.  L'abdomen  eft  globuleux,  noir  ,  avec  quatre 
points  jaunes  fur  chaque  anneau.  Le  deflous  eft 
couvert  de  poils  fawcs  ;  il  n'eft  terminé  par  aucun 
crochet.  Les  pattes  font  jaunes ,  &  les  cuiiles  noires 
en-deflus. 

Elle  fe  trouve  en  Italie,  fur  les  fleurs. 

73.  Abeille  arrondie. 
Apis  rotundata. 

Apis  nigra  ,  cinereo  hirta  ,  abdomine  fub-globofo  ; 
fegmentorum  marg!nibus  albis.  Fab.  Mant.  inf.  tom. 
1.  pag.  303.  n°.  57. 

Elle  reflemble  aux  précédentes ,  mais  elle  eft  plus 
petite.  La  tête  eft  noire  ,  &  la  lèvre  fupérieure  eft 
jaune  &  cotonneufe.  Le  corcelet  eft  noir  &  velu. 
L'abdomen  eft  arrondi,  noir  ,  avec  le  bord  de  chaque 
anneau   blanc.    Les   pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve    en  Danemarck. 

74.  Abeille  variée. 
Apis  varia.  Nob. 

Apis  rurîpes  fufco  ferrugineoque  varia  ,  abdo- 
mine jiavo  :  fegmentorum  marginibus  atris.  Fab. 
Mant.  inf.  tom.  I.  pag.  305.  n°.  58. 

J'ai  changé  à  cette  abeille  le  nom  de  rufipes  y 
que  M.  Fabriciuslui  a  donné  ,  parce  qu'il  l'a  donné 
aulTi  à  une  autre.  Il  ne  faut  pas  que  deux  efpèces 
du  même  genre  portent  le  même  nom  fpécifîque. 

Cette  elpèce  reflemble  ,  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur ,  à  X abeille  bariolée.  Les  antennes  font  noires. 
La  tête  eft  ferragineufe  &  noire  entre  les  antennes. 
La  lèvre  fupérieure  eft  jaune.  Le  corcelet  eft  noir  , 
avec  une  bordure  ferrugineufe  tout  autour.  L'ab- 
domen eft  jaune,  mars  le  bord  des  anneaux  eft  noir. 
Le  premier  &  le  fécond  anneaux  font  coupés  au 
milieu  par  une  ligne  longitudinale  ,  noire.  Les  pattes 
font  ferrueineufes  ,  avec  la  bafe  des  cuifles  noire. 

Elle  fe  trouve  en  Efpagne  ,   fur  les  fleurs. 

7f.   Abeille  ferrugineufe. 

Apis  ferruginea.  Fab. 

Apis  capite  thoraeeque  nigris  ,  ferrugineo  macu- 
latis  ,  abdomine  y cdibufque  ferrugineis.  Fab.  Mant. 
inf.  tom.  \.pag.  303.  n" .  59. 

Elle  reflemble  aux  précédentes,  mai";  elle  eft  une  fois 
plus  petite.  La  tête  eft  noire  ,  avec  fon  bord  pofté- 
rieur ,  &  toute  la  bouche  ,  ferrugineux.  Le  corce- 
let eft  noir  ,  avec  deux  points  ferrugineux  fur  le  bord 
antérieur,  &  deux  autres  fur  le  bord  poftérieur. 
L'abdomen  &  les  pattes  font  ferrugineux  ,  fans 
taches.  Les  aîles  font  obfcures. 

Elle  le  trouve  en  Efpagne  ,   far  les  fleurs. 


A  B  E 

76.  Abeille  triple-épine. 
Ans  trifpinofa.^f  ab. 

Apis  nigra  ,  abdomine  utrinque  punSis  duobus 
fiavis  ,  fcutcl.o  uifpinofo.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1 . 
pag.  305.  n".  60. 

Elle  cft  petite ,  &  elle  reflêmblc  aux  précédentes. 
Tout  Ton  corps  cft  noir  &  obfcur.  La  bouche  cft 
couverte  d'un  léger  duvet  argenté.  Le  corcelet  eft 
fans  taches.  L'écuflbn  eft  terminé  par  deux  dente- 
lures ;  Se  ,  au-deflus  de  l'écuflbn  ,  on  voit  une  troi- 
fième  dentelure  avancée  ,  courbée  ,  aiguë  ,  en  forme 
d'épine.  L'abdomen  a  ,  de  chaque  côté  ,  deux  points 
jaunes.  Les  pattes  font  noires  ,  ferrugineufes  a  leur 
extrémité  ,   Se  armées  d'onglets  noirs  Se  très-forts. 

Elle  fe  trouve  en  Saxe. 

77.  Abeille   de  Tunis. 
Apis  tunenfis.  Fab. 

Apis  nigra,  tkorace  hirfuto  rufo  ,  abdominis  feg- 
tnentis  margine  rufo  ciliato.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1. 
pag.  504.  n°.  «3. 

Cette  efpècc  reflemble  pour  la  forme  Se  la  gran- 
deur xXabeille  fauve.  Ne  l'ayant  pas  fousles  yeux  , 
je  ne  fais  fi  elle  appartient  à  la  première  ou  à  la 
féconde  famille.  Ses  antennes  font  noires.  La  tête 
eft  noirâtre  Se  couverte  d'un  léger  duvet  cendré. 
Le  corcelet  eft  couvert  de  poils  fauves  très-ferrés. 
L'abdomen  eft  noir,  mais  le  bord  des  anneaux 
eft  couvert  depoils  fauves  ,  qui  fontparoître  chaque 
bord  comme  cilié. 

Elle  fe  trouve  fur  la  côte  de  Barbarie  ,  à  Tunis. 

78.  Abeille  groife-cuifle. 

Ans  femorata.  Nos. 

Apis  nigra  ,  pubefeens  y  fronte  lutea  ;  femoribus 
pofticis  incrajfatis  ,  tarforum  articulo  primo  deutato 
Nob. 

Elle  reflemble  pour  la  forme  Se  la  grandeur  à 
l'abeille  patte-velue.  Ses  antennes  font  noires ,  avec 
un  peu  de  jaune  à  leur  bafe  antérieurement.  La 
tête  eft  noire  ,  &  couverte  de  quelques  poils  gris  , 
jaunâtres.  Les  mandibules  font  jaunes  à  leur  bafe  , 
&  noires  à  leur  extrémité.  La  lèvre  fupérieure  eft 
jaune.  Le  front  eft  un  peu  renflé ,  jaune ,  avec  un 
point  noir  Si  grand  au  milieu.  Le  corcelet  eft  cou- 
vert d'un  duvet  gtis  jaunâtre.  L'abdomen  eft  noir , 
prefque  liffe  ;  on  voit ,  au  bord  des  anneaux  feule- 
ment ,  quelques  poils  courts  ,  blanchâtres ,  qui  for- 
ment de  légères  bandes.  Les  pattes  font  noires;  mais  les 
quatre  de  devant  font  couvertes  de  quelques  poils 
gris  :  celles  de  derrière  font  prefque  lilles  :  les  cuilfes 
de  celles-ci  font  très-renflées  ;  les  jambes  le  font 
un  peu  moins  ;  on  voit  fur  le  premier  article  des 
tarfes  ,  une  dent  ou  épine  ,  un  peu  coutbée 
vers  le  bas  ,  placée  à  ia  partie  antérieure  :  fa 
partie  poftéricure  a  quelques  poils  très-courts,  fauves. 

J'ai  trouvé  cette  abeille  fur  des  tkurs  ,  en 
Provence. 

79.  Abeille  fafetée. 
Ans  fafeiata.    LlN. 


A  B  E 


7? 


Apis  fupra  lutea  ,  fafeia  bafeos  alarum  atra.  Lin. 
Syft.   nat. pag.  9;  8.  n'\  50. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  584.  37.  — Sp.inf.  tom.  1. 
pag.  485.  n°.  fi. 

Elle  a  la  forme  de  l'abeille  cinq-crochets.  Ses  an- 
tennes font  noires.  Son  corps  cft  couvert  cn-dellus 
d'un  duvet  jaune  ,  un  peu  ferrugineux.  Toute  la 
poitrine  eft  couverte  d'un  duvet  blanchâtre.  Les 
deux  premiers  anneaux  de  l'abdomen  font  noirs  au 
milieu ,  &  blancs  de  chaque  côté  :  tout  le  deflous 
du  ventre  eft  noir.  Les  jambes  font  très-velues,  très- 
noires  ,  mais  pâles  Se  moins  velues  à  leur  partie  an- 
térieure. On  voit ,  vers  la  bafe  des  aîks  ,  une  bande 
noire. 

Cette  efpèce  fe  trouve  au  Cap  de  Bonue-Efpé» 
rance. 

80.  Abeille  laineufe. 
Ans    lanata.  Fab. 

Apis  tkorace  ferrugineo  ,  abdomine  nigro  ,  albo 
fafeiato ,  ventre  lana  nivea.  Fab.  Syft.  ent.  585. 
40.  — Sp.  inf.  tom.    1.  pag.  483.  n°.  f  1. 

Cette  efpèce  reflemble  à  l'abeille  coupeufe  ; 
mais  elle  eft  plus  grande.  La  tête  ,  le  corcelet ,  & 
les  deux  premiers  anneaux  de  l'abdomen  lotit  cou- 
verts d'un  duvet  ferrugineux.  Les  autres  anneaux 
font  lifles,  ttès-noirs  ,  avec  leurs  bords  blancs.  Le 
ventre  en-deflous  eft  garni  d'un  duvet  ferré ,  d'un 
blanc  de  coton. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

81.  Abeille  bicolor. 
Ans  bicolor.  Fab. 

Apis  nigra  ,  abdomine  hirto  ,  fupra  fulvo  ,  fubtus 
niveo.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  i.pag.  485.  n°.  yc. 

Elle  reflemble  à  l'abeille  coupeufe  ,  mais  elle  eft 
plus  grande.  Les  antennes  font  noires  ,  courtes  Se 
cylindriques.  La  tête  eft  noire  ,  Se  le  front  eft  cou- 
vert d'un  duvet  cendré.  Le  corcelet  eft  noir  ;  on  y 
voit  un  point  formé  de  poils  blancs,  placé  à  fa  par- 
tie fupérieure  ,  Se  un  duvet  fauve  ,  placé  au-deflous 
des  ailes.  L'abdomen  eft  couvert  en-deflus  ,  d'un 
duvet  fauve  ,  Se  en-deflbus ,  de  poils  blancs ,  très- 
ferrés.  Les  pattes  font  velues  8c  cendrées  :  les  tarfes 
font  fauves.   Les    ailes    fupérieures    font   obfcures. 

Cette  efpèce  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

81.  Abeille   velue. 

Ans  villofa.  Fab. 

Apis  atra  ,  tkorace  abdomineque  cinereo  kirtis , 
ventre  lana  atra.  Fab.  Syft.  ent.  append.  pag.  818. 
—  Sp.  inf.  tom.  \,pag.  483.  n°.  56. 

Cette  abeille  reflemble  aux  précédentes.  Ses  an- 
tennes font  noires ,  courtes  Se  cylindriques.  La  tète 
eft  noire.  Le  corcelet  eft  noir  ,  Se  couvert ,  à  fa 
partie  antérieure  d'un  duvet  cendré.  L'abdomen  eft 
noir ,  luifant  ;  il  y  a  fur  le  premier  anneau  feule- 
ment ,    des  poils  cendrés.  Les  aîles    font   obfcures. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes   orientales. 
K  1 


■j6 


AB'E 


8j.  Abeille  pubère. 

Apis  puùefccns.  Fab. 

Apis  corpore  cinereo  pubefcente  immaculato.  Fab. 
Sp.   inf.  tom.  i.  pag.  484..  72".  jy. 

Elle  eft  petite  :  tout  fon  corps  eft  couvert  d'un 
duvet  cendré.  Le  bord  des  anneaux  de  l'abdomen 
eft  blanchâtre. 

Elle  fe   trouve   en  Italie. 

84.  Abeille  rouillée. 
Apis  myftacea.   Fab. 

Apis  nigra  ,  abdomine  toto  ferrugineo.  Fab.  Syft. 
ent,  pag.  385.72°.  41. — Sp.  inf.  tom.  l.pag.  484. 
n.   j8. 

La  tête  ,  le  corcelet  &  les  pattes  font  velus , 
noirs  &  fans  taches.  L'abdomen  eft  ferrugineux;  le 
premier  anneau  feulement  paroît  noirâtre  à  fa  bafe. 
Les  aîlts  font    obfcures. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

85.  Abeille  coupeufe. 
Apis  centuncularis.  Lin. 

Apis  nigra  ventre  lana  fulva.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.  9J,.  n.  4. — Faim.  fuec.  n°.  1687. 

Fab.  Syft.  ent.  pag.  3  85.  n°.  41.  —Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.  484.72°.  59. 

L'abeille  charpentière  à  ventre  velu  &  roux  en- 
deflbus.   Geoft.  inf.  tom.    1.  pag.  410.77°.  j. 

Reaum.  Mém.  tom.  6.  pi.  10.  fig.  z.  3.  4.  $.Ab. 
coupeufes. 

Se  op.  Ent.  carn.  n°.  799. 

Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n".  815. 

Schaefe.  Icon.   tab.   161.  f.  6.  7. 

Cette  abeille  eft  brune.  Ses  antennes  font  noires. 
Sa  tête  &  fon  corcelet  font  couverts  d'un  duvet 
çris-fauve.  L'abdomen  eft  lifle  ,  mais  on  voit  fur 
le  bord  de  chaque  anneau  quelques  poils  grifâtres. 
Le  ventre  eft  couvert  de  poils  fauves  très-ferrés  , 
qui  fervent  à  cette  efpèce  pour  tranfporter  lapouf- 
lière  des  étamines.  Le  mâle  eft  beaucoup  plus  petit 
que  la  femelle. 

On  la  trouve  aSfez  communément  fur  les  fleurs , 
dans  toute  l'Europe. 

Cette  abeille  vit  folitaire  ;  on  ne  trouve  point 
parmi  elles  de  mulets  charges  de  tout  le  travail  , 
comme  on  en  voit  parmi  plulleurs  autres  cfpèces  ; 
&  le  mâle  n'eft  propre  à  rien  autre  qu'à  féconder 
3a  femelle.  Celle-ci  eft  chargée  feule  de  la  confttuc- 
tion  de  fes  nids.  Elle  choifit  pour  cela  un  terrein  un 
peu  élevé  ,  elle  y  pratique  ,  par  le  moyen  de  fes 
mandibules ,  une  petite  cavité  cylindrique  ;  elle 
va  enfiiite  couper  des  morceaux  de  feuilles  d'arbres  ; 
mais  plus  ordinairement  de  rofiers  ou  de  ronces. 
Elle  les  transporte  entre  fes  pattes,  après  les  avoir 
plies  dans  leur  milieu.  La  cavité  qu'elle  a  pratiquée 
fe  trouvant  cylindrique  ,  fes  parois  fervent  à  faire 
prendre,  à  chaque  morceau  de  feuille,  la  courbure 
convenable ,  pour  former  une  efpèce  de  cylindre. 
Trois  morceaux  de  feuilles  fufrifent  ordinairement 
pour  la  conftruétion  d'une  loge  de  trois  lignes  de 
diamètre ,  fur  fix  lignes  de  long ,  de  la  forme  d'un 


A  B  E 

déz  à  coudre  ,  ouverte  d'un  côté  ,  &  fermée  de 
l'autre  ,  par  le  bout  des  feuilles  ,  que  l'abeille  re- 
plie ,  &  qui  prennent  une  forme  un  peu  convexe  , 
comme  celle  d'un  dez.  Elle  ferme  l'autre  bout  par 
une  pièce  circulaire ,  qui  s'enchalfe  exactement  dans 
l'ouverture.  Pour  donner  plus  de  folidité  à  cette 
cellule  ,  l'abeille  ne  fe  contente  pas  de  trois  feuilles 
placées  en  recouvrement ,  elle  en  applique  encore 
plufieurs  les  unes  au-deffus  des  autres  ;  elle  en  fait 
de  même  pour  l'ouverture  ;  elle  y  met  trois  ou 
quatre  pièces.  Pour  confolider  tout  ce  travail  , 
elle  ne  le  fert  d'aucune  matière  qui  puifle  coller  ces 
feuilles  enfemble  ,  elles  font  Simplement  appli- 
quées les  unes  contre  les  autres.  Il  faut  obftiver 
qu'avant  de  fermer  la  cellule  ,  l'abeille  y  dé- 
pofe  un  œuf  ,  Se  la  remplit  d'une  efpèce  de 
miel,  auquel  Reaumur  a  donné  le  nom  de  pâ- 
tée ,  qu'elle  ramaile  fur  différentes  fleurs.  Dès 
que  cette  opération  eft  achevée  ,  elle  rafle  à  la  conf- 
truétion d'une  nouvelle  cellule  ,  qu'elle  place  à  la 
.fuite  de  la  première.  Elle  a  eu  l'attention  ,  en  plaçant 
le  couvercle  qui  ferme  la  première  cellule  ,  de 
l'avancer  un  peu  ,  afin  de  fe  ménager  un  bord  de 
près  de  demi-ligne  ,  qui  fert  à  engrainer  le  fond 
de  la  féconde  :  elle  en  conftruit  de  même  fept  à 
huit  à  la  file.  Lorfque  tout  l'ouvrage  eft  achevé  , 
&  que  fa  ponte  eft  finie ,  elle  l'abandonne.  Dans 
peu  de  tems  ,  il  fort  de  l'œuf  une  petite  larve 
blanche  ,  femblable  à  celle  de  X abeille  à  miel  :  elle 
fe  nourrit  de  la  pâtée  qu'il  y  a  dans  fa  loee  ,  elle 
groflit  infenfiblement ,  &  elle  eft  parvenue  à  fon 
entier  accroiffement ,  lorfqu'elle  a  achevé  fa  provi- 
sion. Pour  lors  ,  cette  larve  file  une  coque  ,  dans 
laquelle  elle  fe  change  en  nymphe ,  Se  d'où  elle 
fort  bientôt  fous  la  forme  A' abeille. 

Z6.  Abiille    ponctuée. 

Apis  punciata.  Fab. 

Apis  nigra  ,  c in creo-r illofa  s  abdomine  atro  ,  fèg- 
mentis  utrinout  punSo  albo.  Fab.  Syft.  ent. pag.  385, 
77.°.  43.  — Sp.  inf.  tom.  ].  pag.  484.  72°.  60. 

Cette  abeille  eft  toute  noire  Se  luifante.  Ses  an- 
tennes font  noires.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font 
couverts  de  poils  gris.  L'écuflon  eft  terminé  par 
deux  petites  dents  cachées  dans  les  poils.  L'abdomen 
eft  terminé  en  pointe  ;  il  eft  liile  ,  d'un  noir  lui- 
fant  :  on  y  voit ,  fur  chaque  anneau  ,  un  point 
blanchâtre  ,  de  chaque  côté  ,  formé  par  une  touffe 
de  poils.  Les  pattes  font  noires  ;  mais  il  y  a ,  à  la 
partie  Supérieure  &  extérieure  des  jambes  ,  un  point 
blanc  ,  formé  par  des  poils  de  cette  couleur.  Les  aîles 
font  légèrement  obfcures. 

Cette  efpèce  fe  uouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur 
les  fleurs. 

Il  faut  obferver  que  les  points  de  l'abdomen  dif- 
paroiifent  quelquefois. 

87.  Abeille  Eombille. 
Ai  is  bombylans.  Fab. 
Apis  cyanea  meiaa^   abdomiiu  &neo.  Fab.  Syft, 


A  B  E 

trtt.  pag.  j8<>.  n°.  44. — Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  484. 
n°.  61. 

Cette  efpèce  rcflemble  à  la  fuivante.  Les  antennes 
font  noires.  La  tète  Se  le  corcelet  font  bleus  ,  lui- 
fans  ,  avec  un  léger  duvet  gritatre.  L'abdomen  eft 
couleur  de  cuivre ,  Se  l'anus  eft  garni  de  quelques 
poils  blancs.  Les  aîIcsSc  les  pattes  font  bleues. 

Elle  fc  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

88.  Abeille  Mouche. 
Ans   mufearia.   Fab. 

Apis  c&mlefcens  3  ano  albido.  Fab.  Syfi.  ent. 
pag.  386.  n".  4J.  — Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  484. 
«<>.  6;. 

Cette  abeille  a  ,  au  premier  regard  ,  la  figure 
d'une  mouche.  Les  antennes  font  noires  ;  leur  ex- 
trémité ell  brune  en-deflous.  La  tête  eft  noire  ,  Se 
le  front  jaune.  Le  corcelet  eft  bleuâtre,  mais  cou- 
vert d'un  léger  duvet  gris.  L'abdomen  eft  bleu  & 
liiïe.  L'anus  eft  velu  Se  blanchâtre.  Les  ailes  font 
tranfparcntes. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle- Hollande. 

89.  Abeille   hémorrhoïdalc. 
Apis  h&morrkoidalis.  Fab, 

Apis  atray  abdomine  xneo,  ano  rufo.  Fab.  Syfi.  ent. 
pag.  386.  n„.  46. — Sp.inf  tom.  i.p ag.  484.  n°.  64. 

Les  antennes  font  noires  ;  le  premier  article  feule- 
ment eft  jaune  en-deflbus.  La  lèvre  fupérieure  eft 
jaune.  Le  front  eft  noir  Se  ponctué  de  jaur.e.  Le 
corcelet  eft  très-noir.  L'abdomen  a  une  couleur  de 
cuivre  obfcure.    L'anus  eft  couleur  de  fang. 

Elle  fe  trouve  dans  les  illes  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. 

50.    Abeille   à   ceinture. 

Apis  ciniia.  Fab. 

Apis  thorace  cinereo  villofo ,  abdomine  fufco  , 
fegmentorum  marginibus /ù/vw.Fab.  Sp.  inf  tom.  1. 
pag.  484.  n°.  61. 

Cette  abeille  eft  grande.  La  tête  Si  le  corcelet 
font  bruns  8c  couverts  de  peils  gris.  Le  premier 
anneau  de  l'abdomen  eft  pareillement  couvert  de  poils 

fris ,  mais  les  autres  font  bruns  ,  Se  ils  ont ,  fur  leur 
ord ,  des  poiis  fauves.  Tout  le  ventre  eft  couvert 
de  poils  fauves.  Les  pattes  font  brunes  ;  les  tarfes 
des  quatre  pattes  de  derrière  font  velus  Se  fauves. 
Les  ailes  font  obftures. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle- Hollande. 

fl.  Abeille  dentée. 

Apis   dentata.  Lin. 

Apis  nitida  viridis  ,  al:s  nigtis  ,  femoribus  pof- 
ticis   dentatis.  Lin.    Syfi.    nat.  pag.   954.    no.    14. 

F ab. Syfi.  ent. pag.  3 86.  n".  47.  —  Sp.  inf.  tom. 
J.  pag.  484.  n".  oj. 

Tout  fon  corps  eft  lifTe  Se  d'une  belle  couleur 
verte  ,  luilante.  Ses  antennes  font  noires  ;  fes  yeux 
font  bruns  5  fa  trompe  eft  brune  &  prefque  de  la 
longueur  du  corps.  Les  cuillés  poftéricures  font  un 


A  B  E 


77 


peu  renfle'es ,  avec  quelques  petites  dentelures.  La 
jambe  Se  le  premier  article  des  tarfes  font  larges 
Se  un  peu  aplatis.  Les  ailes  font  d'un  noir  violet. 
Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale  ,  à 
Cayenne  ,  à  Surinam. 

91.  Abeille   cordiforme. 
Ans   cordata.   Lin. 

Apis  viridis  ,  nitida  ;  alis  hyalinis  ,  abdomine 
cordato  ,  tibiis pofiieis  dilatatis.  Lin.  Syfi.  nat.  pag. 

Fab.  Sp.   inf.  tom.  i.pag.  4S5.  n°.  (.6. 

Abeille  en  coeur  verte  ,  liile  &  luifante  ,  à  ailes 
vitrées  ,  à  ventre  en  cœur  ,  Si  à  jambes  poftéiieures 
larges  Se  plattes.  Deg.  Mém.  tom.  3.  pag.  571.  n°. 
3.  >/.  z8.  fig.  y. 

Cette  abeille  reflèmble  un  peu  à  la  précédente  , 
mais  elle  eft  deux  fois  plus  petite  :  elle  eft  lifte  Se 
d'un  beau  verd  luifant.  Les  antennes  font  noires  , 
Se  les  yeux  bruns.  Les  cuilfes  poftérieures  ne  font 
point  renflées  ni  dentées  comme  dans  la  précédente  ; 
les  jambes  Se  le  premier  article  des  tarfes  fonc 
très-larges   Se  aplatis.  Les  ailes  font  tranfparenccj. 

Elle  fe  trouve   à  Cayenne,  à  Surinam. 

93.  Abeille  verlîcolor. 
Apis   vcrficolor.   Fab. 

Apis  thorace  liirto  ,  cinerafeente  ,  abdomine  cyd^ 
nco ,  ano  rufefeente.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  386  .n°.  4S. 
—  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  48  y.  n°  67. 

Elle  eft  plus  grande  que  la  fuivante.  Ses  antennes 
font  noires  Se  courtes.  La  tête  eft  noire  ,  Se  la  lèvre 
fupérieure  jaune.  Le  corcelet  eft  couvert  d'un  duvet 
épais ,  d'un  gris  cendré.  L'abdomen  eft  lifte  ,  bjeti 
Se  luifant.  L'anus  eft  couleur  de  rouille  de  fer.  Les 
jambes  poftéricures  font  très-velues. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

94.  Abeille  quadridentée. 
Ans    quadridentata.  Lin. 

Apis  fufca ,  abdomine  cingulis  quinis  albidis  ,' 
ano  quidridcntato  inzermcdiis  bifidis.  Lin.  Syfi, 
nat.  pag.  958.  nA.  19. — Faun.  fuec.  n°.  1703. 

Fab.  Syfi.  ent.  pag.  j.86.  n".  49.  — Sp.  inf.  tom, 
I.  pag.  485.  72e.  68. 

Swamm.  Bibl.  nat.  tab.  16.  f g.  4. 

Elle  eft  toute  brune.  Ses  antennes  (ont  noires 
Se  courtes.  Le  front  Se  le  corcelet  font  légèrement 
couverts  d'un  duvet  cendré.  L'abdomen  eft  brun, 
Se  tous  les  bords  des  anneaux  font  couverts  de  poils 
gris.  L'anus  eft  terminé  par  quatre  petites  peintes 
en  forme  de  dents. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,  furies  fleurs, 

9f.  Abeille   cotonneufe. 

Apis  lanipes.  Fab. 

Apis  thorace  cinereo  ,  abdomine  ràfo ,  pcdHus 
pofiieis  hirfutiffirnis.  Fab  Syfi.  ent.  ; -g.  386. 
n°.  j©,  — Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  4S;.  n".  69. 

Elle  eft  petite.  Ses  antennes  fou:  courtes  3c  noires. 


7* 


A  B  E 


La  lèvre  fnpérieure  eft  jaune  ,  avec  une  tache 
noire.  Le  corcelet  eft  cendré.  L'abdomen  eft  fauve. 
Les  jambes  de  derrière  font  couvertes  de  poils  fins , 
longs  Se  très-ferrés. 

Elle  fe  trouve  dans  les  ifles  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. 

96..  Abeille  leucophtalme. 

Apis  cœcutiens.  Fab. 

Apis  fufca  abdomine  glabro  ferrugineo  ,  utr'mque 
nigro  maculato.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  587.  n".  et. 
—  Spec.  inf.tom.  1.  pag.  48 1.  n".  70. 

Les  antennes  font  courtes  &  noires.  Les  yeux 
font  brillans  ,  blancs  ,  avec  des  points  noirs  ;  mais 
cette  couleur  difparoît  lorfque  l'infecte  périt.  L'ab- 
domen eft  arrondi  ,  fauve ,  avec  trois  ou  quatre 
points  noirs  de  chaque  côté. 

Elle  fe  trouve  à  Léipfic. 

97.  Abeille  tridentée. 
Ans  tridentata.  Fab. 

Apis  fcutello  tridentato  ,  abdomine  conico  ,  acu- 
tifftmo  ,  fegmentorum  marginibus  albis.  Fab.  Syfl. 
ent.  pag.  587.  n".  51. — Spec.  inf.tom.  l.pag.  485. 
n°.  71.  * 

Cette  abeille  reflemble  beaucoup  à  l'abeille  co- 
nique ;  mais  elle  en  diffère  en  ce  que  l'éculTon  eft 
armé  de  trois   petites  pointes  fortes  Se  aiguës. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

98.  Abeille  conique. 
Apis  conica.  Lin. 

Apis  fufca  ,  abdomine  conico  acutijfimo  ,  fegmen- 
torum marginibus  albis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  958. 
n".    51.  — Faun.fuec.  n°.  1705. 

Apis  fufca  ,  abdomine  conico  acutijfimo  ,  fegmen- 
torum marginibus  albis  ,  fcutello  inermi.  Fab.  Syft. 
ent.   587.  j;.  « — Sp.  inf  1.  485.  71. 

Schrank.  Enum.  inf.  auft.n".  809. 

Reaum.Mcot.  tom.  6.planch.  I  \.fig.  1.  ;.  4. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  ['abeille  à  miel. 
Les  antennes  font  noires,  prefque  en  malle.  La  tête 
Se  le  corcelet  font  couverts  de  poils  cendrés.  L'ab- 
domen a  une  forme  conique  ,  &  il  fe  termine  en 
pointe  aiguë.  Le  bord  de  chaque  anneau  eft  re- 
couvert depoils  blanchâtres ,  qui  forment  cinq  bandes 
de  cette  couleur.  Elle  conftruit  fon  nid  dans  la  terre. 

On  la  trouve  fréquemment  fur  les  fleurs  ,  dans 
toute  l'Europe. 

99.  Abeille  ventre -jaune. 
Apis   truncorum.  Lin. 

Apis  nigra  glabra  ,  fronte  albida  pubefeente  ,  ab- 
domine fegmentis  margine  albidis  fubtus  jlavicante. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  9J4.  n°.  iz.  — Faun.fuec.  n°. 
l6ç)z. 

Cette  efpèce  eft  petite  ,  noire  ,  Se  prefque  glabre. 
Le  front  eft  couvert  d'un  duvet  léger ,  blanchâtre. 
Les  antennes  font  filiformes  ,  a-peu-près  de  la  lon- 
gueur du  corcelet.  Le  bord  des  anneaux  du  ventre 


A  B  E 

en-deflus  eft  blanc  ,  mais  plus  marqué  fur  les  côtés  » 
le  deflous  eft  jaune  Se  velu. 

Elle  fc  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 

100.  Abeille  glauque. 
Apis  glauca.  Fab. 

Apis  antennis  ferrugineis  ,  longitudine  corporis 
hirfuti  glaucique.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  388.  n".  59- 
—  Sp<  'nf  tom.  \.pag.  487.  n°.  81. 

Les  antennes  font  cylindriques,  d'une  couleur  de 
rouille  obfcure  ,  de  la  longueur  du  corps.  La  tête 
&  le  corcelet  font  couverts  d'un  duvet  glauque. 
L'abdomen  eft  glauque  ,  mais  le  premier  Se  le  fé- 
cond  anneaux  ont  une  bande  noire. 

Elle   fc  trouve  dans  l'Orient. 

Je  n'ai  point  vu  cette  efpèce  ;  mais  je  foupçonne , 
à  la  longueur  des  antennes ,  qu'elle  appartient  au 
genre  de  l'encèrc. 

101.  Abeille  bande-fauve. 
Apis  fulvo  ciaUa.  Dec 

Apis  nigra  ,  abdomine  antice  fafciis  binis  tranf- 
verfis  favo-fu±vis  ,  alis  hyalinis.  Dec  Mém.  tom.  7. 
pag.  607.  n".  7.  pag.  607.  n\  4.  pi.  \^.ftg.  4. 
Abeille  noire  ,  à  deux  bandes  rranfverfcs  ,  jaunes  , 
fauves  fur  le  devant  du  ventre  ,  &  à  aîles  vitrées. 
Dec  ib. 

Cette  efpèce  refTemble  à  \ abeille  à  miel ,  mais 
elle  eft  plus  petite  &  toute  noire  ,  excepté  deux 
bandes  d'un  jaune  fauve  ,  placées  à  la  bafe  de  l'ab- 
domen ,  Se  dont  la  poftérieure  eft  plus  lat^e  que 
l'autre.  Le  deflous  de  la  tète  &  du  corcelet  Se  les 
pattes ,  font  couverts  de  poils  gris.  Les  ailes  font 
blanches,  tranfparentes  ,  &  garnies  de  nervures 
brunes ,  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  au  Cap  de  Bonne-Efpérance. 

loi.    Abeille  Amalthée. 

Apis  Amauhea.  Nob. 

Apis  nigra  ,  immaculata  y  tarfis  apice  obfcure 
ruf.s.  Nob. 

Cette  abeille  eft  petite  &  toute  noire.  Son  corps 
a  à  peine  trois  lignes  de  long  &  une  ligne  &  demie 
de  latge  :  il  eft  légèrement  velu.  Les  antennes  font 
d'un  brun  noirâtre  ,  &  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corcelet.  Les  trois  petits  yeux  lilîès  font  bruns, 
Se  placés ,  fur  une  ligne  courbe ,  à  la  partie  fu- 
périeure  de  la  tête.  La  partie  antérieure  de  la  tête 
eft  plate.  Les  mandibules  font  brunes  à  leur  bafe, 
Se  noires  a  leur  extrémité.  L'abdomen  eft  court  Se 
prefque  anguleux  fur  les  côtés.  Les  pattes  pofté- 
rieures  font  très-longues  ;  les  jambes  font  grandes  , 
comprimées  &  ciliées  :  le  premier  article  des  tarfes 
eft  plus  petit  que  la  jambe  :  le  dernier  article  de 
tous  les  tarfes  eft  d'une  couleur  fauve  un  peu  fon- 
cée. Les  aîles  font  blanches  ,  tranfparentes  ,  mais 
légèrement    lavées   d'une   couleur  obfcure. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne ,  à  Surinam.  Je  ne 
connois  que  les  mulets  ,  que  j'ai  reçus  de  Cayenne. 
M.  Renaud,  docteur   en  Médecine,  m'en    a   aufli 


A  B  E 

communiqué  qu'il  a  pris  à  Surinam ,  pendant  le  féjour 
qu'il  a  raie  dans  ce  pays  :  il  a  bien  voulu  y  joindre 
les  obiervations  Suivantes. 

Ces  abeiuts  vivent  en  fociété  très-nombreufe. 
Elles  conftruifent,  vers  le  foiiimet  des  arbres  un 
peu  hauts  ,  un  nid ,  dont  la  figure  approche  de 
celle  d'une  cornemiife,  mais  dont  la  grandeur  varie 
fuivant  que  la  fociété  eft  plus  ou  moins  nombrcu'e  : 
ces  nids  ont  ordinairement  de  dix-huit  à  vingt  pouces 
de  long  ,  &  huit  a  dix  pouces  de  diamètre  ;  en  les 
voyant  ,  on  les  prendroit  pour  une  motte  de 
terre,  appliquée  contre  l'arbre.  Il  cft  très-difficile, 
ou  prcfquc  impolliblc,  de  les  avoir  fans  abattre 
l'arbre.  Malgré  leur  foli dite ,  ces  nids  s'écrafent  en 
tombant  de  li  haut.  Ceux  que  M.  Renaud  a  vus 
contenoient  des  alvéoles  très-grands  ,  relativement 
à  la  petiterTc  de  l'infecte  ;  ils  ivoicnt  environ  un 
pouce  de  long  Se  iîx  à  fept  lignes  de  large  ;  ils 
renfermoient  un  miel  très  doux  ,  très-agréable  , 
très-fluide  ,  d'une  couleur  roufTâtrc ,  un  peu  obfcure. 
Ce  miel  cft  fi  aqueux ,  qu'il  fermente  peu  de  tems 
après  qu'on  l'a  retiré  des  alvéoles  ,  &  il  fournit  alars 
une  liqueur  fpiritueuû  ,  que  les  Indiens  aiment  beauy 
coup  ,  &  qui  eft  allez  agréable  lorfqu'elle  n'eftpas 
trop  ancienne.  Pour  conferver  ce  miel ,  on  eft  obligé 
de  le  faire  cuire,  afin  de  difiïper  la  quantité  d'eau 
furabondante  qu'il  contient  ;  on  lui  donne  à-peu- 
près  la  confiftance  de  nos  fyrops. 

Ce  miel  eft  très-abondant  dans  chaque  nid  ,  & 
il  leroit  fans  doute  d'une  très-grande  reiïburce 
pour  les  habitans  de  ce  pays,  s'ils  pouvoient  par- 
venir à  élever  en  domefticité  &  à  multiplier  à  vo- 
lonté ces  abeilles  :  car  indépendamment  du  miel 
frais  qui  leur  fourriroit  un  aliment  aurfi  fain  qu'a- 
gréable ,  ils  feroient  encore  des  boùTons  excellentes 
avec  celui  qu'ils  laifléroient  fermenter  :  ils  feroient 
cuire  &  épaiilir  l'autre  ,  foit  feul ,  foit  avec  difFé- 
rens  fruits  ,  pour  le  conferver  &  en  faire  ufage  au 
beibin. 

Lorfqu'on  a  retiré  le  miel  ,  on  met  tout  le  nid 
dans  des  terrines  de  terre  ,  la  cire  fond ,  comme  la 
cire  ordinaire,  à  un  feu  modéré  ;  on  la  décante  en- 
fuite  ;  il  refte  au  fond  une  matière  épaifie  ,  noi- 
râtre, que  l'on  abandonne.  Cette  cire  eft  d'une  cou- 
leur brune  obfcure  ;  on  a  tenté  envain  jufqu'à  pré- 
fent  de  la  blanchir.  Elle  pourroit  fans  doute  être 
utilement  employée  ,  foit  dans  les  arts ,  foit  dans 
la  Médecine.  Les  Indiens  trempent  dans  la  cire  fon- 
due ,  de  longues  mèches  de  coton,  les  laiiîcnt  re- 
froidir ,  les  roulent  enfuite  ,  Se  en  font  des  bougies 
très-minces ,  qui  fervent  à  les  éclairer. 

103.  Abeille  florale. 

Apis  fiorea.  Fab, 

Apis  cineno  villofa  ,  abdominc  glabro  rufo,  apice 
nigro.  Fab.  Main,  inf.tom.  r.  pag.  505.  no.  87. 

Les  antennes  de  cette  cfpèce  font  noires.  Sa  tête 
&  fon  corcelet  font  noirs  ,  mais  couverts  d'un  léger 
duvet  cendré.  L'abdomen  eft  lifle  ;  il  eft  fauve  a 
fa  bafe  Se  noir  à   fon  extrémité.   Les  pattes  font 


A  B  E 


79 


obfcures.   Les  jambes    poftérieurcs  font  forcement 
comprimées. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

104.  Abeille  Emeraude. 

Apis  fmaragdula.  Faïi. 

Apis  virid:s  ,  abdomine  maculis  quatuor  atris. 
Fab.  Mant.  ir.f.  tom.   1.  pag.  30?.  »«,  9i. 

Cette  efpècc  elt  petite.  Tout  fon  corps   cft  vert, 

lifte      brillant.   Les  antennes  font  courtes  &  noites' 

'  La  lèvre    lupérieure    eft  briquetée.    L'abdomen  eft 

cylindrique,  glabre,  vert,  avec  deux  taches  noires 

fur  le  quatrième   &  Je  cinquième  anneau. 

Elle  fe  trouve   à  Tranquebar. 

ioy.  Abeille   fix-bandes. 
Apis  fex-cincia.  Fab. 

Apis  cinerea  ,  abdominc  cylindrico  incurva  ,  niaro 
fafciis  fex  albis  ,  pedibus  fia-vis.  Fab.  Syft.  e'nt.Pag'. 

'  *lnn0^*J  ~  fi'  '^  t0m-  '-paë-  4*  >•  «°-  73- 

tue  elt  de  médiocre  grandeur.  La  tète  &  le  cor- 
celet font  cendrés.  L'abdomen  eft  cylindrique ,  noir 
avec  le  bord  des  anneaux   blanc.  Toutes  les'  pattes 
font  jaunes. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

Efpeces   moins  connues. 

I.  Abeille  alpine. 

Apis   alpina.  Lin. 

Velue  ;    corcelet  noir  5  abdomen  jaune. 

Apis  alpina  hirfuta ,  thorace  nigro,  abdomine 
luteo.  Lin.  Syft.  nat.  96i.  jy.  —  Faun.  fuec.  n° 
171?. 

Cette  efpèce  eft  une  des  plus  grandes  ^Europe 
Elle  eft  noire  &  velue.  L'abdomen  feul  eft  d'un  jaune 
fauve  ou  ferrugineux  ,  excepté  fa  bafe  ,  qui  eft 
noire.  l 

Linné  ,  en  nous  donnant  la  defeription  de  cette 
efpèce  ,  dit  qu'il  n'en  a  trouvé  qu'un  feul  individu 
fur  les  alpes  de  la  Lapouie. 

1.  Abeille  carieufe. 
.  Apis  cariofa.   Lin. 

Noirâtre,  peu  velue;  front  &  pattes  jaunes. 

Apis  cariofa  fufca  fubviilofa  ,  fronce  pedibufjue 
flavis.  Lin.  Syft.  nat.  9y<>.  37.  —Faun.  fuec.  n°. 
1708. 

Apis  caLecta.  Scop.  Ent.  cam.  n°.  80 y  ? 

Elle  eft  prefque  delà  grandeur  de  l'abeille  à  miel. 
Tout  fon  corps  eft  noirâtre.  Les  antennes  font  droites 
&  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Le  front 
eft  couvert  de  poils  jaunes.  Les  pattes  font  jau- 
nâtres ,  excepté  les  cuiiTes  qui  font  de  la  couleer 
du  corps. 

Elle  fe  tiouve  en  Europe  ,  fur  le  bois  carié.  Ljn. 
Sur  les  chatons  de  faule  &  dans  les  forets.   Scor. 

3-    Abeille  mexicaine. 
Ans  mexicana.  Lin. 


8o 


A  B  E 


Noire  ;  ailes  d'un  noir  bleuâtre  ;  abdomen  pé- 
doncule ;  pédoncule  prefque   ovale. 

Aois  .::'.'.  ,  alis  atro-cs.rulefcentibus  ,  abdominis 
petiolo    obovato.    Lin.  Syft.  nat.  pag.   955.  n°.  6. 

Cette  efpèce  eft  grande  :  elle  a  le  port  d'un 
fphex  ,  mais  elle  eft  munie  d'une  trompe  lemblable 
a  ctlle  des  abeilles. 

Elle  fc  trouve  en  Amérique. 

4.  Akeille  charbonnière. 

Ans  carbonaria.   Lin. 

Très-noire  ;  ailes  d'un  bleu  obfeur. 

Apis  atra  ,  alis  ca.rulefcenti-fuji.is.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.   954.  n".  7. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  à  miel.  Son 
corps  elt  noir  &  couvert  d'un  léger  duvet.  Le  cor- 
ceiet  paroît  comme  coupé  ,  à  fa  partie  poftérieurc. 
La  trompe  elt  courte,  conique,  cachée  fous  les 
mandibules  ,  munie  de  quatre  anrennules  ferrugi- 
neufes  ,  dont  deux  antérieures,  compofées  de  cinq 
articles ,  S:  deux  poftéricures  ,  compofées  de  trois. 

Elle  fe  trouve  en  Afrique. 

5.  Abeille  argilleufe. 
Ans  argill'fa.    Lin. 

Ferrugincufe  ;  abdomen  pédoncule  ;  pédoncule 
courbé ,    en  malTe. 

Apis  roflro  inflexo  conieo  ,  ferruginea  ,  abdominis 
petiolo  clavato  curvato.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  957. 
/;°.  1.6.  edir.  1 1. 

Spkex  ferruginea ,  abdorr.inis  petio.'o  uniarticulato 
curvato  ,  antennes  clavatis  ,  maxillis  porreciis.  Lin. 
Syft.  nat.  pag.    509.  édit.   10. 

Les  antennes  de  cet  infecte  ont  de  dix  à  douze 
articles.  Les  mandibules  font  fubulées  ,  avancées  , 
fans  dentelures  ;  elles  embraffent  la  trompe  divine 
en  deux  pièces.  Son  corps  eft  ferrugineux.  Le  pre- 
mier anneau  de  l'abdomen  eft  noirâtre  &  campanule. 

Il  fe  trouve  à  Surinam  ;  fa  larve  vit  dans  des  ef- 
pèces  de  boules  d'argile. 

6.  Abeille  barbarefquc. 
Apis  barbara.  Lin. 

Noire  ,   corcelct  fauve  tout  autour. 

Apis  nigra  ,  thoràcis  ambitu  rufo.  Lin.  Syft.  nat. 
$58.  51. 

Elle  eft  de  la  grandeur  d'une  grofTe  fourmi.  Tout 
fon  corps  elt  noir.  Le  coreelet  feul  elt  rougeâtre 
a  fa  bajfe,  furies  côtés  Se  entre  les  ailes.  L'abdomen 
e!t  ovale ,  très-alongé  ,  noir ,  avec  un  léger  duvet 
pâle  fur  le  bord  des  anneaux  ;  le  premier  anneau 
eft  plus  petit ,  &  le  fécond  plus  grand  que  les  autres. 
Les  antennes  font  filiformes. 

Elle  fc  trouve  en  Barbaries 

7.  Abeille    rougeâtre. 
Ans  ferruginata.   Lin. 

Noire  , 'lifte  ;  antennes  ,  bouche  ,  abdomen  & 
pattes  ferrugineux. 

Apis    nigra    glabra  ,     abdomine    amenais     oie 


A  B  E 

pettibufque  ferrugineis.    Lin.    Syft.  nat.  pag.    jjï»  ' 
n*.    3  y. 

Elle  eft  petite ,  noire  ,  avec  les  antennes ,  la 
bouche ,  l'abdomen  &  les  pattes  ferrugineux.  Le 
coreelet  eft  noir,  avec  un  point  jaune ,  élevé,  de 
chaque  côté.  L'abdomen  elt  ovale  &  glabre.  La  bafe 
des  cuifles  cPc  noue.  Elle  paroît  tenir  le  milieu  entre 
les  guêpes  &  les  abeilles. 

Elle  fe  trouve  en  Suide. 

Je  crois  que  cette  efpèce  appartient  au  genre 
de    la  nomade. 

8.  Abeille  tachetée  de  blanc. 
Ans  albo    maculata.  Dec 

Abeille  tachetée  de  blanc  ,  noire ,  à  taches  blan- 
ches aux  côtés  du  ventre  ,  a  jambes  blanches  ,  à 
aîles  fupérieurcs  brunes  ,  &  les  intérieures  vitrées. 
Dec  Além.  tom.-j.  pag.  6oj.  1°.   %.pl.  45.  fg.   j. 

Apis   albo  maculata  nigra  j    abdominis  lateribus 
maculis  tibiisque    albis  ,    alis    fuperioribus  fufeis 
inferioribus  hyalinis.  Dec  ib. 

Cette  abeille  eft  longue  de  cinq  &  large  de  deux 
lignes.  Ses  antennes  font  noires  ,  aflez  greffes ,  de 
la  longueur  de  la  tête  &  du  coreelet  pris  enfemble. 
La  couleur  de  tout  le  corps  eft  noire  ,  mais  variée 
de  plulicurs  taches  blanches  ,  formées  par  des  poils 
de  cette  couleur  :  on  en  voit  une  touffe  fur  le 
devant  de  la  tête  ,  &  plufieurs  allèmblages  de  poils 
femblables  fur  le  coreelet,  qui  y  forment  différenres 
taches.  L'abdomen  a  iîx  taches  de  chaque  côté , 
dont  deux  fur  chaque  anneau.  Toutes  les  pattes  font 
couvertes  de  poils  courts ,  blancs.  Le  coreelet  a 
cela  de  particulier,  qu'il  eft  terminé  par  une  plaque 
écailleufe,  refendue  au  bout,  &  garnie  de  poils 
blancs.  Les  deux  ailes  fupérieurcs  font  d'un  brun 
oblcur,  avec  de  petites  taches  tranfparentcs  à  quel- 
que diftarice  de  leur  extrémité,  mais  les  inférieures 
font  toutes    tranfparentcs  S:  comme  vil 

Elle  fe  trouve  au  Cap  de  Eornc-Etj  erance. 

Cette  efpèce  relfemblc  a  ï'apis  luttuofa  de  MM. 
Schrank  ,  Scopoli  ,  &  au  nomadu  jcutellaris  de 
M.  Fabricius. 

9.  Abeille  fordide. 
Ans  fordida.  Scor. 

Noire  ;  coreelet  velu  ;  extrémité  du  ventre  & 
jambes  fauves. 

Apis  r.igra  ;  thorace  h'rfuto  y  eno  tibiisque 
rufis.  Scor.  Ent.   carn.  r.° .  79t. 

Elle  eft  plus  peiitc  que  tah  Ut  .1  miel:  Ses  an- 
tennes font  plus  courtes  que  le  coreelet.  Les  ailes 
fupérieures  ont  une  ligne  ferrugincufe  à  leur  bord. 
L'abdomen  eft  noir  ,  luifant ,  avec  l'extrémité  roulfe. 
Les  jambes  &  les  tartes   font  roux. 

Elle  fe  trouve  dans  la  Cariiiole,  province  d'Alle- 
magne. 

10.  Abeille   globuleufe. 
Ans  globofa.  Scor. 

Noire,    couverte    d'un    duvet  roux  ;     abdomen 

prefqufi 


A  B  E 

pttfque  globuleux ,  avec  le  bord  des  anneaux  cilié. 

Apis  nigra  ,  rufo-pubefeens  ;  abdominc  fub-ro- 
tundo  y  fegmentorum  margine  antico  longioribus 
filis  ciliato.  Se  op.   Ent.  carn.  n".  798. 

Apis  convexa  nigra  ,  rufo-pubefeens  y  abdominc 
cavaco  punBato.  Schr ank.  Enum.  inf.  auft.  n".  8 1  y'i 

Cette  cfpèce  eft  plus  petite  que  la  précédente. 
Ses  antennes  ont  à-peu-près  la  même  longueur  que 
l'abdomen.  La  trompe  eft  longue  ,  &  les  aîles  fupé- 
rieures  ont  leur  bord  extérieur" d'un  brun  ferrugineux. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

11.  Abeille    fabuleufe. 

Ans  fabulofa.  ScOP. 

Pubcfcente  ;  antennes  de  la  longueur  du  corcelet  ; 
abdomen  elliptique. 

Apis  pubefeens  y  anunnis  longitudine  thoracis  y 
abdominc  elliptico.  ScOP.  Ent.  carn.  n".  801. 

Elle  a  un  peu  plus  de  quatre  lignes  de  long.  Le 
mâle  a  le  front  couvert  de  poils  jaunes  ,  le  corcelet 
blanchâtre ,  avec  un  duvet  rouflatre  de  chaque 
côté.  La  femelle  eft  un  peu  plus  grofle  que  le  mâle  ; 
fes  mandibules  font  plus  alongées.  Le  front  eft  cou- 
vert de  poils  noirâtres,  &  le  corcelet  d'un  duvet 
roux.  Les  pattes  ont   en-deflous  des  poils   longs. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

Dans  le  mois  d'avril ,  on  voit  ces  abeilles  venir 
en  troupe  dans  les  endroits  fabloneux  ,  s'y  accoupler  , 
&;  voltiger  continuellement  ,  avec  un  léger  bour- 
donnement. Scop. 

ix.  Abeille  éperonnée. 

Ans  calcarata  Scop. 

Noire  ;  tête  grofle ,  pubefeente  ;  cuifles  pofté- 
rieures  ,  avec  une   dentelure. 

Apis  nigra  ;  capite  craffo ,  pubefeente  y  femoribus 
pojiicis  dente  injlruciis.   ScOP.   Ent.   carn.  n" .  80 5. 

Elle  eft  une  fois  plus  petite  que  la  précédente. 
Ses  antennes  font  roufles  vers  leur  extrémité ,  &  elles 
ont  la  longueur  du  corcelet.  La  tête  eft  velue  & 
plus  grofle  que  le  corcelet.  L'abdomen  eft  ovale. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

1 5.  Abeille  précoce. 

Ans  pr&cox.  Scop. 

Tête,  corcelet&  bafe  de  l'abdomen  couverts  d'un 
duvet  blanchâtre  ;  antennes  de  la  longueur  de  l'ab- 
domen. 

Caput  thorax  ,  abdomen  bafi,  albis  villis  pu- 
befce.-itia  y  antenm  longitudine  abdominis  elliptici. 
Scop.  Ent.  carn.  n°.  804. 

Cette  efpèce  a  environ  trois  lignes  de  long:  elle  eft 
toute  noire.  Ses  mandibules  font  alongées  ,  avec 
leur  extrémité  roufsâtre.  La  tête  eft  grofle.  Les  aîles 
font  vitrées  ,  avec  leur  bord  extérieur  ferrugineux. 
Elle  a  quelquefois  le  front  couvert  de  poils  longs 
&  ferrés.  La  longueur  des  antennes  eft  égale  à 
celle  de  l'abdomen. 

On  la  trouve  en  Allemagne ,  fur  les  fleurs ,  au 
commencement  du  printems. 

Hijloire   Naturelle  }  Infeftes.  Tome  I, 


À  B  E 


81 


14.  Aseillz  montagnarde. 
Ans  montana.   Scop. 

Noire  ;  antennes  ,  abdomen  Se  pattes  fauves. 

Apis  nigra  y  antennis  abdominc  pedibufque  fulvis. 
Scop.  Ent.  carn.  n".  806. 

Elle  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  fauves  &  compofées  de  dix  articles  ,  dont  le 
feptième  ,  le  huitième  &  le  neuvième  font  noirs. 
On  voit  un  petit  tubercule  fauve  ,  de  chaque  côté 
du  corcelet  ,  au-deflus  des  aîles  ;  Se  au-deflbus  , 
ainfi  qu'à  fa  partie  poftérieure  ,  on  y  voit  un  duvet 
prefque  argenté.  L'écuflbn  eft  d'un  fauve  obfcur. 
Les  pattes  font  fauves,  avec  la  bafe  des  cuifles 
noire.  L'abdomen  eft  elliptique,  luifant ,  fauve, 
avec  trois  taches  jaunâtres  de  chaque  côté.  Cette 
efpèce  varie  quelquefois  ;  les  tubercules  du  corcelec 
pour  lors  font  jaunes  ,  il  n'y  a  qu'un  point  jaune  de 
chaque  côté  de  l'abdomen ,  &  la  bouche  ,  &  toutes 
les  antennes  ,   font  fauves. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne ,  fur  les  fleurs. 

15.  Abeille  dégénère. 
Apis  degener.  Scop. 

Antennes  noires  ;  corcelet  couvert  d'un  duvec 
fauve  ;  abdomen  avec   des  bandes  noires. 

Antenns,  nigrs.  ,  alarum  anticarum  longitudine; 
thorax  rufo  villo  pubefeens  y  abdomen  nigro  fafeia- 
tum.  Scop.  Ann.  IV.  Hift.  nat.  apis  n°.   10. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  l' abeille  à  miel ,  mais 
elle  eft  un  peu  plus  grofle.  La  lèvre  fupérieure  eft 
jaune.  La  tête  ,  le  corcelet  &  l'abdomen  font  couverts 
d'un  duvet  rouflatre.  Les  jambes  font  armées  de 
deux  petites  épines  rouflâtres,  luifantes. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

16.  Abeille  guêpe. 
Ans  vefpiformis .    ScOP. 

Noire  ;  antennes ,  écuflbn  &  pattes  fauves  ;  abdo-» 
men  avec  des  bandes  jaunes. 

Apis  nigra  y  antennis ,  fcutello  pedibusque  fulvis y 
abdominc  fupra  cingulis  jlavis.  Scop.  Ent.  carn. 
h°.  808. 

Apis  ore ,  antennis ,  fcutello  ,  pedibus  fulvis  y  abdo- 
minc fupra  cingulis  fiavis  tribus  ,  primo  interrupto  y 
fubtus  tribus  nigris.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi. 
n".  8*5. 

Cette  abeille  a  environ  trois  lignes  &  demie  de 
long.  Elle  eft  noire  ;  mais  elle  a  les  mandibules  ,  le 
tour  des  yeux  ,  un  point  au  milieu  du  front ,  &  le 
bord  de  la  lèvre  fupérieure ,  fauves.  On  voit  de  chaque 
côté  du  corcelet  ,  une  ligne  &  un  point  fauves  ; 
&  deux  points  contigus ,  de  la  même  couleur  ,  fur 
l'écuflbn.  Les  aîles  font  vitrées  ,  mais  le  bord  eft 
un  peu  obfcur.  L'abdomen  eft  ovale ,  luifant ,  glabre 
&  coupé  par  des  bandes  jaunes  &  noires  ;  il  eft 
fauve  en-deflbus  ,  avec  trois  bandes  noires.  Les 
pattes  font  briquetées  ,  mais  les  cuifles  poftérieures 
font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne  ,  fur  les  fleurs. 


Sa 


A  B  E 


17.   Abiille  agile. 

Apis  agilijftma.  Se  OP. 

Noire  ;  front  &  coreelet  couverts  d'un  duvet  blan- 
châtre ;  abdomen  oblong ,  luifant. 

Apis  tota  nigra  y  frons  &  thorax  albido  villo  pu- 
befeentia  y  abdomen  oblongum  lucidum.  Scop.  Annus. 
IV.  Hift.  nat.  n°.  1 1. 

Apis  nigra  ,  frontt  thoraeeque  villofo  pubefeenti- 
ius ,  abdomine  oblongo  lucido.  Schrank.  Enum. 
inf.  aufi.  n°.  811. 

Cette  efpèce  a  environ  cinq  lignes  de  long  ;  elle 
"varie  un  peu  :  on  en  trouve  qui  ont  le  front  glabre , 
le  coreelet  couvert  d'un  duvet  roux ,  l'abdomen 
noir,  avec  quelques  poiv  clair-femés, ferrugineux  , 
plus  longs  tous  le  yen:re,  &  les  pattes  velues, 
fauves.  Les  autres  ont  le  front  couvert  d'un  duvet 
blanchâtre ,  l'abdomen  noir  ,  avec  des  poils  clair- 
femés  ,  blanchâtres ,  plus  longs  fous  le  ventre  ,  & 
les  pattes  velues  Se  blanchâcres.  On  voit,  fur  le 
premier  anneau  de  l'abdomen ,  une  double  tache 
en  forme  de  deux   7  oppofés.  Schrank. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

j8.   Abiille  fuligineufe. 

Apisfuliginofa.  Scop.  Ann.  IV.  Hift.  nat.  n°.  1 1. 

Noire  ;  abdomen  noir  ,  prefque  rond ,  avec  le 
tord  des  anneaux jauney  ailes  noirâtres. 

Elle  eft  plus  petite  que  la  précédente  ,  &  toute 
noire.  L'abdomen  eft  prefque  globuleux,  &  tout  le 
bord  des  anneaux  eft  couvert  de  poils  jaunes.  Les 
aîles  font  d'un  noir  de  fuie. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

19.  Abeille  obLcure. 

Apis  fafea.  ScOP. 

Noirâtre  ,  couverte  de  poils  roux  ;  abdomen  avec 
le  bord  des   anneaux  roux. 

Apis  fujea  ,  rufis  villis  adfperfa  ,  abdomine.  ftg- 
jnentis  margine  rufis.  ScOP.  Ent.  carn.  n°.  810. 

Elle  a  environ  trois  lignes  de  long.  La  longueur 
^es  antennes  eft  à-peu-près  égale  à  celle  de  l' ab- 
domen 5  celui-ci  eft  elliptique  &  luifint.  Les  pattes 
font  couvertes  de  poils  roux. 

Elle  fe  trouve  fur  les  montagnes  de  l'Allemagne. 

ao.   Abeille  argillacée. 

Apis    argillacea.  Scop. 

Noire  ,  velue  ;  coreelet  roux  ,  avec  une  bande 
jioire. 

Apis  nigra  ,  thorace  rufo  jfafcia  nigra.  Scop.  Ent. 
tarn.  n°.  814. 

Cette  efpèce  appartient  à  la  famille  des  bourdons  : 
«He  eft  de  la  grandeur  de  l'abeille  perce-bois.  Les 
aîles  font  d'un  brun  roullàtie.  Tout  le  corps  en-deffous 
«ft  noir. 

11.  Abeille  agraire. 

Apis  agrorum.  Schrank. 

Noire  >  velue;  coreelet  blanchâtre,  avec  une  bande 


A  B  E 

noire  ;  abdomen  ferrugineux ,  blanchâtre  à  fa  bafe.' 
Apis  hirfuta  nigra  y   thorace  cano  y  cingulo  nigro  ; 
abdomine     toto  ferrugineo  y  bafi   cano.    Schrank, 
Enum.   inf.  auft.  n°.  800. 

Cette  efpèce  appartient  à  la  famille  des  bourdons: 
elle  a  environ  huit  lignes  de  long  ;  elle  eft  noire 
&  velue.  Le  coreelet  eft  couvert  de  poils  blan- 
châtres ;  mais  le  milieu  l'eft  de  poils  noirs ,  ce  qui 
forme  une  bande  de  cette  coule;:  :.  L'abdomen  eft 
velu  ,  fauve  ,  avec  le  premier  anneau  blanchâtre  , 
&  le  delfous  glabre  &  noir. 

Elle  fe  trouve  dans  les  champs  de  l'Allemagne. 

21.  Abeille    bordure-jaune. 

Apis   cetii.  Schrank. 

Noire  ;  abdomen  ferrugineux  ,  avec  le  bord  des 
anneaux   jaune. 

Apis  nigra  ,  abdomine  ferrugineo  ,  fegmentorum 
apicibus ftavis .  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n".  808. 

Elle  a  environ  quatre  lignes  &  demie  de  long; 
elle  eft  noire  ;  mais  le  front  eft  couvert  de  poils 
jaunâtres  ,  &  la  partie  poftérieure  Se  inférieure 
de  la  tête  l'eft  de  poils  cendrés.  Le  carcelct 
&  la  poitrine  font  noirs.  On  voit  ,  fur  le  cor- 
eelet, un  duvet  d'un  blanc  fauve.  Le  premier  anneau 
de  l'abdomen  eft  noir  &  luifant  ;  les  autres  font 
ferrugineux,  avec  leur  bord  d'un  jaune  de  foufre. 
Le  ventre  eft  couvert  de  poils  jaunes  plus  ferrés 
fur  le  bord  des  anneaux.  Les  pattes  Se  le  bord  exté- 
rieur desaîles  font  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne, 

13.  Abeille  Ieucozone. 
Apis   leuco^onia  Schrank. 

Noire  ;  abdomen  avec  la  bafe  des  anneanx 
blanche. 

Apis  nigra  y  abdominis  fegmentis  bafi  albis. 
Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n°.  819. 

Cette  efpèce  a  environ  quatre  lignes  de  long  jelle 
eft  noire  &  poileufe.  L'abdomen  eft  luifant ,  compofé 
de  cinq  anneaux ,  dont  trois  intermédiaires  ,  cou- 
verts de  poils  blancs  à  leur  bafe.  Les  pattes  font 
roulîàtres   Si  pubefeentes. 

Elle  fe  trouve  dans  les  forêts ,  en  Allemagne. 

14.  Abeille  Iftucoftome. 
Apis  leucoftoma.  Schrank. 

Noire  ,  cotonneufe  ;  abdomen  avec  le  bord  des 
anneaux  blanc  ,    cilié  ;    bouche    &    ventre  blancs. 

Apis  nigra  ,  tomentofa  y  abdominis  fegmentis 
albo-ciliatis  y  ore  ventreque  a/bis.  Schrank.  Enum. 
inf.    auftrn°.  810. 

Elle  a  près  de  cinq  lignes  de  long  ;  fon  corps 
eft  noir  &  cotonneux  ;  mais  le  front ,  la  bouche  , 
la  partie  latérale  poftérieure  du  coreelet,  le  bord 
des  anneaux  de  l'abdomen  &  le  ventre  font  cou- 
verts d'un  duvet  blanchâtre.  Le  duvet  du  ventre 
paroît  d'un  noir  de  fuie  ,  à  un  certain  jour  ,  & 
coupé  par  une  ligne  interrompue ,  noire.  Les  partes 
de  devant  font  blanchâtres  &  pubefeentes» 


A  B  E 

EUc  fe  trouve  en  Allemagne.  .1 

tf .  Abeille  hériflée. 

Apis   kirca.  Schrank. 

Très-noire  ;  aîles  fupérieures  d'un  noir  violet  ; 
abdomen  avec   deux  bandes  jaunes. 

Api:  r.igru  ;  a'is  anticis  violaceo-nigris y  abdo- 
mlne  cingulo  dup/ici  fiavo.  Schrank.  Enum.  inf. 
auft.  n°.   811. 

Je  ne  doute  pas  ,  d'après  la  defeription  que 
M.  Schrank  nous  donne  de  cet  infecle  ,  qu'il  n'ap- 
partienne au  genre  de  la  feoliej  mais  ne  l'ayant 
pas  vu  ,  j'ai  cru  devoir  le  placer  ici.  Sa  longueur 
eft  d'environ  neuf  lignes  ;  Se  fa  forme  eft  11  fin- 
gulière  ,  qu'on  ne  fauroit  s'il  faut  le  placer  parmi 
les  tentrèdes  ,  les  guêpes  ou  les  abeilles  ,  fi  on  ne 
faifoit  attention  qu'il  a  une  trompe  courte.  Tout 
{an  corps  cil  noir.  Les  antennes  ne  font  pas  cou- 
dées ,  &  elles  vont  un  peu  en  grofliflâm.  Les  yeux 
font  réniformes  ,  comme  ceux  des  guêpes.  L'abdo- 
men eft  noir  ,  un  peu  poileux  ,  avec  le  bord  des 
anneaux  cilié  ;  on  y  voit  une  large  bande  jaune  , 
entière  ,  fur  le  fécond  anneau  ;  8c  une  autre  ,  bifide 
ou  échancréc  à  fa  partie  antérieure  ,  fur  le  troi- 
itème.  Tout  le  ventre  en-denous  eft  noir.  Les 
pattes  font  poileufes  ;  les  tarfes  font  hérirtes  ,  pref- 
que  épineux  ;  le  premier  article  eft  femblable  aux 
autres  :  on  voit,  fur  tout  le  corps  de  l'infecle  , 
des  points  enfoncés.  Les  aîles  fupérieures  font  d'un 
noir  violet  ;  les  inférieures  font  fans  couleur  ou 
très-légèrement  obfcures. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne, 

î.6.  Abeille   vefpoide. 

Apis  vefpoides.  Schrank. 

Noire  ;  antennes  ,  bouche  ,  écuflbn  &  pattes 
fauves;    abdomen   noir,    avec   cinq  bandes  jaunes. 

Apis  antennis  ,  ore  ,  feutelio  pedibufque  fulvis  , 
mbdomine  fupra  cingulis  Jlavis  nigrisque  altérais. 
Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n°.  813. 

Cette  efpèce  a  environ  quatre  lignes  de  long.  La 
lèvre  fupérieure ,  les  mandibules  Se  les  antennes 
•ont  fauves  ;  le  refte  de  la  tète  eft  noir.  Le  corce- 
let  eft  noir ,  un  peu  pubefeent ,  avec  une  ligne 
fauve  à  fa  partie  antérieure  ,  un  point  à  l'origine 
des  aîles ,  Se  deux  points  contigus  ,  de  la  même  cou- 
Jeur  ,  fur  l'écuflon.  De  chaque  côté  de  la  poitrine  , 
jl  y  a  une  ligne  longitudinale  ,  courbe  ,  fauve.  Les 
pattes  font  fauves ,  Se  les  cuifles  fout  noires  à  leur 
bafe.  L'abdomen  eft  ovale  ,  glabre  ,  luifant ,  noir  , 
avec  cinq  bandes  jaunes.  Le  ventre  en-deflbus  eft 
<l'une  couleur  fauve  ,  obfcure,  avec  trois  bandes 
jaunes.  Les  aîles  font  obfcures  à  leur  extrémité. 

Elle  £è  trouve  en  Allemagne. 

17.  Abeille  fphex. 
Apis  fphegoides.   Schrank. 
Noire  ;  antennes  Se  pattes  fauves  ;  abdomen  d'un 
fauve  briqueté,   avec  des  bandes  jaunes. 

Afis  ore  fiavo  y  antennis  pedibufque  fulvis  y  ab*. 


A  B  E 


H 


domine  fulvo-tcftaceo  :  cingulis  Jlavis.  Schrank. 
Enum.  inf.   auft.  n".  814. 

Elle  a  environ  trois  lignes  Se  un  tiers  de  long.  La 
bouche  &  les  mandibules  font  jaunes.  Les  antennes 
font  fauves.  La  tète  eft  noire.  Le  front ,  le  deflous 
de  la  tète  Se  le  coreelet ,  font  couverts  de  poils 
blanchâtres.  On  voit  un  point  fauve  à  l'origine  des 
aîles  fupérieures;  un  autre  jaune,  de  chaque  côté, 
vers  la  poitrine  ,  Se  deux  points  fauves ,  un  peu 
dillans  ,  au  milieu  du  coreelet ,  entre  les  aîles.  La 
poitrine  eft  noire  ,  aplatie  ,  avec  un  point  jaune  de 
chaque  côté.  Les  pattes  font  fauves  ,  excepté  la 
bafe  des  cuifles  de  la  féconde  paire ,  &  toutes  les 
cuilfes  de  la  troiiième  paire.  L' abdomen  eft  glabre  , 
d'un  fauve  briqueté  ,  avec  la  bafe  du  premier  anneau, 
noire  ,  Si  la  bafe  des  autres  ,  jaune,  d'où  il  téfulte  cinq 
bandes  de  cette  couleur.  Le  premier  anneau  du  ventre, 
en-dellbus ,  aune  ligne,  les  autres  ont  toute  leur  bafe, 
jaune.  Les  aîles  font  un  peu  obfcures  à  leur  extrémité. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

28.  Abeille  deux-bandes. 

Apis  bicintfa.  Schrank. 

Noire  ;  bouche ,  &  deux  bandes  blanches  fur 
l'abdomen. 

Apis  nigra  ,  ore  cingulisque  duobus  abdominis 
a'bis.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n°.  816. 

Cette  efpèce  a  près  de  quatre  lignes  de  long  : 
elle  eft  noire,  Ses  antennes  ne  font  pas  coudées. 
La  bouche  eft  entourée  d'un  duvet  cotonneux  t 
blanc,  argenté.  Le  coreelet  Se  la  poitrine  font  cou- 
verts d'un  duvet  blanchâtre.  L'abdomen  eft  noir  , 
luifant,  avec  le  bord  des  anneaux  d'un  roux  pâle. 
On  voit ,  fur  le  fécond  &  le  troifième  anneau , 
une  bande  blanchâtre  fur  chaque  ,  formée  par  des 
poils.  Tous  les  tarfes  &  la  baie  des  jambes  pofté* 
rieures  font  blanchâtres. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne, 

19.  Abeille   hémifphérique. 

Apis  kemifp/urica.  Schrank. 

Noire  ;  abdomen  hémifphérique  ,  couvert  de 
quelques  poils  fauves. 

Apis  nigra ,  rufo  fub-hirfuta  ;  abdomine  hemif- 
ph&rico.   ScHrank.  Enum.  inf.  auft.  n°.  817. 

Elle  eft  prefque  de  la  grandeur  de  la  précédente. 
Son  corps  eft  noir.  Le  front  &  la  poitrine  font 
couyerts  de  poils  blanchâtres-  Le  coreelet  l'eft  de 
poils  blancs.  L'abdomen  eft  noirâtre  ,  un  peu  bronzé  , 
Se  couvert  de  quelques  poils  roux. 

Elle  fe  rrouve  en  Allemagne. 

30.  Abeille  pigmée. 

Apis  minuta.  Schrank, 

Noire  ,  luifante  ;  antennes  fauves  en-deflbus. 

Apis  nigra  ,  nitens  y  antennis  fubtus  fulvefcerv- 
tibus. Schrank.  Enum.  inf.  auft,  n°,  819. 

Cette  efpèce  a  environ  d#Qx  lignes  &  demie  de 
long.  Elle  eft  toute  noire   &  luifante.  Les  antennes 
feules  fout  d'une  couleur  fauye  çn^dertbus. 
L  1 


#4 


A  E  S 


Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

si.  Abeille  fanguinolente. 

Apis  fa  iguinolenta.   ScHRANK. 

Noire  ;  corcelet  rouge. 

Apis  nigra  ,  thorace  rubro,  Schrank.  Enum. 
inf.  auft.  n".   830. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  la  précédente } 
tout  fon  corps  elt  noir  ,  &  couvert  de  quelques  poils  , 
Un  peu  plus  abondans  fur  l'abdomen.  Le  corcelet 
eft  rouge  en-deffus ,   &   à  peine  poileux. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

ABEILLES  TAPISSIÈRES.  (  Reaum.  )  Voyei  AN- 
DRENNE    TAPISSIÈRE. 

ABEILLE  BRUNE  A  VENTRE  LISSE  ET 
PATTES  VELUES.   (  Geoïf.  )  Voye^  Andrenne 

PUBÈRE. 

ABEILLE  FAUVE  A  VENTRE  CUIVREUX. 
(  Geopi.  )  Voy.  Andrenne  cuivreuse. 

.    ABEILLE  MJNEUSE  A  CORCELET  ROUX  ET 
VELU.  (  Geoff.  )  Voy.  Andrenne  mineuse. 

ABEILLE  A  LONGUES  ANTENNES.  (Gioiî.) 
Voy.  Encère  longue-antenne. 

ABEILLE  À  LÈVRE  JAUNE  ET  ANNEAUX 
DU  VENTRE  BLANCHATRES.  (,  Geoft.  )  Voy. 
Ïncère  courte-antenne. 

ABEILLE  A  LÈVRES  ET  PATTES  JAUNES , 
•ET  ANNEAUX  DU  VENTRE  FAUVES.  Voy. 
Andrenne   labiée. 

ABEILLE  A  PATTES  JAUNES  ET  ANNEAUX 
DU  VENTRE  BLANCS.  (Geoff.)  Voy.  An- 
drenne alongée. 

ABEILLE  A  PATTES  JAUNES  ET  VENTRE 
UN  PEU  CUIVREUX.  (Geofï.  )  Voy.  Andrenne 

PATTE-JAUNE.        . 

ABEILLE  VERDATRE  ET  CUIVREUSE. 
(  Geoef.  )   Voy.  Andrenne  verdatre. 

ABEILLE  NOIRE,  A  VENTRE  BRUN  ET 
"LISSE.  (Geoff.)  Voy.  Andrenne  ferrugineuse. 

ABEILLE  NOIRE,  A  VENTRE  BRUN  ET 
ANNEAUX  NOIRS.  Voy.  Andrenne  Annulaire. 

ACANTHIA.  Genre  d'infectes  de  la  claffe  des 
Ryngotes  de    M.  Fabrkius.  Voy.  Punaise. 

ACHETA.  Genre  d'infectes  de  la  claffe  des 
Ulonates  de  M.  Fabricius.  Voy.  Grillon. 

AESHNA.  Genre  d'infectes  de  la  claffe  des  Uno- 
gates  de  M.  Fabricius.  Voy.  Libellule. 


A  G  O 

AGONATES,  Agokata.  Quatrième  clalîe  du 
fyftême  entomologique  de  M.  Fabricius. 

Cette  claffe  comprend  tous  les  infectes  cruftacès  , 
excepté  le  monocle ,  l'afelle ,  le  cloporte ,  l'iule  , 
&  la  fcolopendre.  Le  chevalier  Linné  n'avoit  fait 
qu'un  feul  genre  de  tousles  infectes  de  cette  claffe  , 
fous  le  nom  de  Cancer;  mais  M.  Fabricius  les  a 
divifés  en  cinq  genres,  dans  fon  Gênera  infeâe* 
rum  ;  il  en  a  ajouté  un  fixième  dans  fon  Species 
inf.  &  un  feptième  dans  fon  Mantijfa  inf.  Il  avoir 
d'abord  placé  dans  cette  claffe  le  fcorpion  ;  il  l'a 
enfuite  léparé ,  &  l'a  fait  entrer  dans  celle  des 
Unogates. 

CARACTÈRES  DE  LA  CLASSE. 

Bouche  munie  de  mandibules  &c  d'anten- 
nules  fans    mâchoires. 

Six  antennules  inégales, filiformes,  les  quatre 
antériejres  plus  longues ,"  bifides  depuis  leur 
bafe ,  recourbées  à  leur  pointe ,  &  couvrant 
ia  bouche.  Les  deux  poftérieures  placées  au 
dos  des  mandibules. 

Chaperon  court ,  de  la  confiftance  de  la 
corne ,  arrondi  ,  fe  prolongeant  à  peine  fur 
la  bouche. 

Deux  mandibules  tranfverfales ,  de  la  con- 
stance de  la  corne,  épahTes,  portant  des 
antennules  au  dos. 

Point  de  mâchoires. 

Lèvre  triple  ,  membraneufe  ,  arrondie  , 
divifée. 

Quatre  antennes  placées  fous  les  yeux. 

CARACTÈRES    DES   GENRES. 
1.     CRABE. 

C   A    S    C    X    ». 

Bouche  ayant  des  mandibules ,  des  an- 
tennules &  point  de  mâchoires. 

Six  antennules  inégales  :  les  quatre  anté- 
rieures comprimées  ,  larges  &  couvrant  toute 
la  bouche. 

Les  deux  antérieures  font  bifides  ,  &  les  deux 
divifions  font  égales  en  longueur.  La  divifion  in- 
térieure eft  compofée  de  quatre  articles  ,  dont  le 
premier  eft  le  plus  long ,  le  fécond  prefque  arrondi  > 
&  le  dernier  aigu.  L'extérieure  n'a  que  deux  articles- 
égaux. 

Celles  du  milieu  {ont  bifides  ,  &  les  divifions  font 
inégales.  La  divifion  intérieure  eft  plus  large  &  plus 
courte  que    l'autre  5     elle  a  trois  articles  ,    dons 


A  G  O 

le  fécond  eft  le  plus  long.  L'extérieure  eft  plus  lon- 
gue ,  plus  mince  ;  elle  a  deux  articles  égaux  ,  dont 
Je  dernier  eft  recourbé. 

Lts  deux  postérieures  font  courtes  ,  recourbées  ; 
elles  ont  trois  articles  égaux  ,  &  elles  font  placées 
au  dos  de  la  mandibule. 

Mandibule  courte,  épaiiîe,  delà  confiftance 
de  la  corne ,  arrondie  au  fommet ,  voûtée , 
obtufe. 

Lèvre  triple. 

L'extérieur*  eft  divifée  en  huit  parties  ;  les  di- 
visons intérieures  font  très-courtes  8c  cylindriques  : 
les  fécondes  Se  les  troifièmes  font  égales  ;  leur  ex- 
trémité eft  alongée  &  fubulée  ;  les  quatrièmes  font 
larges  &  tronquées  ;  leur  extrémité  extérieure  eft 
terminée  par  une  foie  très-longue  ,  mince  &  très- 
aiguë. 

Celle  du  milieu  eft  diviféc  en  quatre  :  les  divifions 
intermédiaires  font  larges  ,  courtes  ,  tronquées  & 
fendues.  Les  extérieures  font  amincies  ;  elles  portent 
une  foie  au  dos  ;  elles  font  fubulées  à  leur  pointe 
&   alongées. 

L'intérieure  eft  petite  &  quadrifide  ;  les  divifions 
font  égales  ;  les  intérieures  grotlillent  infenfiblement  ; 
elles  font  voûtées  &  tronquées  :  les  extérieures 
font  cylindriques. 

Quatre  antennes  courtes  &  égales. 

Les  extérieures  font  larges  ,  &  portées  fur  un 
pédicule  fimplc  ,  muni  d'une  dent. 

Les  deux  autres  ,  en  forme  d'antennules ,  ont 
quatre  articles  ,  dont  le  fécond  eft  plus  long ,  Se 
le  dernier  eft  aigu  &  bifide. 

2.     PAGURE. 

P   A    G     U    R    V    S. 

Bouche  ayant  des  mandibules  ,  des  anten- 
nules &c  point  de  mâchoires. 

Six  antennules  prvfqu'égales  -,  les  quatre 
antérieures  couvrant  toute  la  bouche. 

Les  deux  antérieures  font  droites  ,  beaucoup  plus 
longues  que  celles  du  milieu ,  bifides  :  les  divifions 
font  inégales  ;  l'extérieure  eft  plus  courte  ,  &  elle 
a  quatre  articles  ,  dont  le  fécond  eft  comprimé  , 
plus  long  ;  le  dernier  eft  aigu  Se  annulé  ;  l'intérieure 
eft  plus  longue  ,  &  elle  a  nx  articles  prefque  égaux 
&  velus;  le  fécond  a  des  dentelures  en  forme  de 
feie  :  elles  ont  leur  infertion  fous  la  bouche. 

Les  deux  du  milieu  font  plus  courtes  que  les  an- 
térieures; elles  font  bifides  ,  &  leurs  divifions 
égales  ;  la  divifion  extérieure  eft  très-aieu'é  ,  &  elle 
a  quatre   articles  ,   dont  le  fécond  eu  très-long. 


A  G  O 


8* 


L'intérieure    a  cinq  articles ,  comprimés  &  ciliés. 
Les  pojlérieures   font  petites  ;  elles  ont  trois  ar- 
ticles ,  dont  le  dernier  eft  plus  gros  &  comprimé. 
Elles  font  placées  au  dos  de  la  mandibule. 

Mandibule  épaifTe  &  forte ,  delà  confiftance 
de  la  corne,  arrondie  au  Commet,  obtufe, 
voûtée. 

Lèvre  triple. 

L'extérieure  eft  quadrifide  :  les  divifions  intérieures 
font  arrondies  ,  voûtées  ,  ciliées  intérieurement  :  les 
extérieures  font  droites  ,  prefque  coniques  ;  elles  ont 
à  leur  pointe  8c  à  leur  bafe  internes  ,  une  foie  fubu- 
lée ,  aiguë  ,  en  forme  d'antennule. 

Celle  du  milieu  eft  quadrifide  ;  les  divifions  font 
prefqu'égales  ,  voûtées  ;  les  divifions  intérieures 
font  découpées  Se  ciliées  à  la  partie  interne  de  leur 
bafe  ;  les  extérieures  ,  fubulées  à  leur  pointe  ,  ont  , 
a  la  partie  interne  de  leur  bafe ,  une  foie  roide  8c 
aiguë. 

L'intérieure  eft  quadrifide  ;  les  divifions  inté- 
rieures font  arrondies  ;  elles  adhèrent  fortement  à 
la  mandibule  ;  les  extérieures  plus  longues ,  grouillent 
infenfiblement  ;  elles  font  ciliées ,  Se  elles  ont  à 
leur  dos  une  foie  forte. 

Quatre  antennes  inégales ,  pédonculées. 

Les  extérieures  ,  plus  longues  que  les  poftérieures  , 
font  fubulées  Se  compofées  de  beaucoup  d'articles. 
Le  pédoncule  eft  plus  gros ,  &  il  a  trois  articles  , 
dont  le  fécond    eft  épineux. 

Les  intérieures ,  plus  courtes  que  les  antérieures  , 
ont  la  forme  d'antennules  ;  elles  ont  trois  articles  , 
dont  le  fécond  eft  plus  long  ,  Se  le  dernier  bifide. 
Le  pédoncule  n'a  qu'un  feul  article ,  renflé  8c 
épineux. 

3.     H   I    P    P   E. 

H  i  r  p  a. 

Bouche  ayant  des  mandibules ,  des  anten« 
nules  &  point  de  mâchoires. 
Six  antennules. 

Les  extérieures  larges  ,  couvrant  la  bouche , 
font  compofées  de  trois  articles  ,  dont  le  premier 
comprimé  ,  très-large  ,  cilié  à  tous  fes  bords  ;  le 
fécond  ,  implanté  fur  le  premier  ,  eft  cylindrique  , 
cilié  intérieurement;  le  troifième  eft  arqué  ,  fu- 
bulé  ,  aigu. 

Les  moyennes  font  bifides ,  &  les  divifions  égales"  ; 
la  divifion  intérieure  eft  comprimée  ,  ciliée  de  chaqne 
côté  ,  compofée  de  trois  articles  ,  dont  les  premiers 
prefoue  égaux  ,  Se  le  dernier  obtus  ,  tronqué  j  la 
divifion  extérieure  eft  fimple  ,  un  peu  plus  longue 
que  l'autre,  fubulée  Se  velue. 

Les  intérieures  font  courtes ,  filiformes. 


W  A  G  G 

Mandibules  coures,  tronquées ,  dentées. 

Lèvre  triple. 

L'extérieure  eft  bifide  ,  &  les  divifions  concaves  , 
arrondies,  ciliées  de  tous  les  côtés. 

La  moyenne  eft  quadrifide ,  &  les  divifions  iné- 
gales ;  les  divifions  extérieures  font  arquées ,  &  les 
intérieures  courtes  Se  ciliées. 

Il  intérieure 

Deux  antennes  pédonculées ,  fétacées,  txes- 
ciliées. 

4.     SCYLLARE. 

S    C    Y    l   L    A    B.    US. 

Bouche  ayant  des  mandibules ,  des  an- 
tennules ,    &  point  de   mâchoires. 

Six  antennules  inégales  :  les  quatre  anté- 
rieures droites ,  avancées  ;  Se  couvrant  la 
bouche. 

Les  deux  antérieures  font  les  plus  longues  ;  elles 
ont  quatre  articles  comprimés  &  d'inégale  gran- 
deur :  le  premier  &  le  troifième  font  les  plus  courts  ; 
elles  font  armées ,  à  la  partie  interne  de  leur  bafe  , 
d'une  écaille  courte ,  de  la  confîftance  de  la  corne  , 
courbée  ,  inarticulée  &  aiguë. 

Celles  du  milieu  font  bifides  ,  &  les  divifions  pref- 
qu'égales  ;  la  divifion  intérieure  compofée  de  trois 
articles  comprimés ,  courts ,  dont  le  dernier  recourbé; 
l'extérieure  droite,  obtufe,  compofée  de  deux  articles. 

Les  deux  poftérieures  font  courtes ,  fétacées , 
courbées ,  compofées  de  trois  articles  ,  Se  placées  au 
dos  de  la  mandibule. 

Mandibule  droite,  avancée,  de  la  confif 
tance  de  la  corne,  creufée  à  là  partie  inté- 
rieure ,  prefque  cylindrique  à  fa  bafe,  un  peu 
plus  épaiffe  à  fa  pointe ,  concave  &c  prefque 
échancrée. 

Lèvre  triple, 

L'extérieure  eft  quadrifide  :  les  divifions  font 
arrondies  &  prefqu'égales. 

Celle  du  milieu  eft  bifide  ;  les  divifions  font  fendues 
£c  égales. 

L'intérieure  eft  bifide  ;  les  divifions  font  trifides  , 
te  elles   grouillent  vers  l'extrémité. 

Qua:re  antennes  inégales. 

Les  dsux  antérieures  ,  plus  longues  que  les  pofté- 
rieures ,  font  filiformes  ,  &  elles  ont  quatre  ar- 
ticles égaux  ?  dont  le  dernier  eft  plus  court  &  bifide. 

Les  deux  postérieures  font  courtes  &  bifides  ;  la 
divifion  intérieur?  a  deux  articles,  dont  le  premier 
pft  arrondi  Se  court  ;  Se  le  dernier  eft  grand  ,  com- 
primé ,  arrondi   Se  crénelé  j   la   divifion    extérjeurç 


A  G  O 

eft  inarticulée ,  comprimée,  en  carène  ',   aiguë,  ê( 
épineufe  à  fon  bord. 

f.    E   C   R   E   V   I  S   S  E. 

As     T    A    C    V    S. 

Bouche  munie  de  mandibules ,  d'antennuleS 
fans  mâchoires. 

Six  antennules  inégales  •,  les  quatre  antérieure* 
droites ,  avancées  &  couvrant  la  bouche. 

Les  deux  antérieures ,  plus  longues  que  les  autres  J 
font  bifides  :  les  divifions  font  inégales  ;  l'intérieure , 
pluslongue  que  l'extérieure  ,  eft  compofée  de  quatre 
articles,  dont  le  fécond  8c  le  troifième  font  les 
plus  longs  ;  l'extérieure  eft  courte ,  aiguë  ,  &  com- 
pofée de  trois  articles. 

Celles  du  milieu  font  bifides ,  &  les  divifions 
égales  ;  l'intérieure  eft  plus  épaiffe  que  l'autre  ;  ello 
a  trois  articles  ,  dont  le  fécond  eft  très-court  ;  le 
dernier  plus  épais  Se  courbé  5  la  divifion  extérieure 
eft  mince  ,    inarticulée  Se  fubulée. 

Les  postérieures  font  courtes,  fétacées  ,  compofées 
de  trois  articles ,  &  placées  au  dos  de  la  mandibule. 

Mandibule  courte  ,  épaiffe ,  de  la  confîftance 
de  la  corne,  bifide;  la  divifion  intérieure  cy- 
lindrique ,  droite  ,  ayant  une  dent  à  fon  ex- 
trémité; l'extérieure  envoûte,  tronquée  à  fa 
pointe  &  dentée. 

Lèvre  triple, 

L'extérieure  eft  quadrifide  ;  les  divifions  font 
prefqu'égales,  les  intérieures  font  en  forme  de  feie 
en-deiîous  ;  les  extérieures  font  fendues  ;  elles  ont 
à  leur  pointe  une  foie  fubulée  ,  droite,  avancée, 
Se  aiguë. 

Celle  du  milieu  eft  bifide  ;  les  divifions  font 
arrondies  Se  trifides;  celle  du  milieu  eft  courte  Se  aiguë. 

L'intérieure  eft  bifide  ,  &  les  divifions  groilïiîent 
infenfiblement  vers  la  pointe  ;  elles  pnt  cinq  di- 
vifions ,  dont  celle  du  milieu  eft  la  plus  longue. 

Quatre  antennes  inégales ,  pédonculées  &C 
compofées  de  plufieurs  articles. 

Les  antérieures  font  longues  ,  fétacées  ,  &  elles 
ont  un  nombre  confidérable  d'articles.  Le  pédoncule 
eft  articulé  ,   gros  &   épineux. 

Les  poftérieures  ont  plufieurs  articles  ;  elles  font  fen« 
dues  jufquevers  leur  bafe;  le  pédoncule  eft  articulé  fiç 
épineux. 

6,     S   Q  U  I   L   L   E. 

S   S    V  X  £   f,  A, 

Bouche  munie  de  mandibules ,  d'antennulef 
fans  mâchoires. 
5jx  antennules  inégales. 


A  G  O 

les  antérieures  ,  placées  latéralement ,  font  alon- 
gées,  comprimées  ,  courbées,  filiformes,  compofées 
2e  »inq  articles  ,  dont  le  fécond  eft  très-long ,  Se 
Je   dernier    très-court ,   arrondi  Se  cilié. 

Celles  du  milieu  font  courtes  ,  larges  Si  com- 
primées ;  elles  recouvrent  la  bouche,  &  elles  font 
compofées  de  quatre  arriclcs  prefqu'égaux ,  dont 
le  dernier  eft  aigu  Se  cilié. 

Les  poftérieures  font  courtes  &  filiformes  ,  com- 
pofées de  trois  articles  prefqu'égaux  ,  comprimés, 
&  adhérans  au  dos  de  la  mandibule. 

Mandibule  épaifle  ,  de  la  confiftance  de  la 
corne,  comprimée  à  fon  extrémité  ,  concave  , 
dentée,  avec  un  avancement  latéral,  alongé  , 
fubulé,  denté  fur  les  côtés. 

Lèvre  double. 

"L'extérieure  eft  courte  ,  de  la  confiftance  de  la 
corne  &  bifide  ;  les  divifions  font  concaves  ,  fen- 
dues ,  &  les  lames  égales  ;  la  divifion  extérieure 
eft  fubulée  &  très-aiguë  ;  l'intérieure  eft  large  à 
fon  extrémité  ,  tronquée  Se   ciliée. 

L'intérieure  eft  courte ,  prefque  de  la  confiftance 
de  la  corne  ,  &  bifide  ;  les  divifions  font  diftantes , 
quarrées ,  anguleufes  Se  obtufes. 

Chaperon  arrondi ,  concave ,  en  voûte  »  & 
entier. 

Quatre  antennes  prefqu'égales. 

Les  antérieures  font  pédonculées  ,  fétacées  ,  com- 
pofées d'un  nombre  confidérable  d'articles  très- 
courts  ;  le  pédoncule  a  trois  articles  :  elles  font  ac- 
compagnées extérieurement  d'une  lame  ovale ,  ciliée  , 
articulée  à  fa  bafe. 

Les  poftérieures  font  pédonculées ,  fétacées  ,  tri- 
fides ,  compofées  de  beaucoup  d'articles  J  le  pédon- 
cule eft  compofé  de  quatre   articles. 

7.     CREVETTE. 

G  A  11  M  A  R  V  S, 

Bouche  munie  de  mandibules  y  d'anten- 
uules ,  fans  mâchoires. 

Six  antennules  inégales ,  filiformes  •,  les 
quatre  antérieures  droites ,  avancées ,  couvrant 
la  bouche. 

Les  deux  antérieures  font  plus  longues  que  les 
autres  ;  elles  font  comprimées  &  bifides  ;  la  divi- 
fion intérieure  eft  compofée  de  quatre  articles  ,  dont 
le  dernier  eft  recourbé.  La  divifion  extérieuie  eft 
plus  courte  que  l'autre ,  Se  à  peine  articulée. 

Les  deux  du  milieu,  un  peu  plus  courtes  que 
les  précédentes,  font  bifides ,  &  les  divifions  égale:  5 


A  I  G 


87 


la  divifion  intérieure  eft  compofée  de  trois  articles  » 
&  l'extérieure  eft  fubulée  &   aiguë. 

Les  deux  poftérieures  font  courtes ,  filiformes  ;> 
compofées  de  trois  articles ,  &  placées  au  dos  de 
la  mandibule. 

Mandibule  courte,  de  la  confiftance  de 
la  corne  ,  épaifle  ,  en  voûte  ,  à  peine  dentée  , 
portant  des  antennules  au  dos. 

Lèvre  triple  &  membraneufe. 

L'extérieure  eft  quadrifide  ,  &  les  divifions  font 
égales  Se  linéaires. 

Celle  du  milieu  eft  bifide ,  Se  les  divifions  font 
arrondies ,   divifées  &  égales. 

L'intérieure  eft  bifide,  Se  les  divifion:  font  égales  , 
arrondies  ,  plus  épaillês  en  avançant  vers  la  pointe, 
&   divifées. 

Quatre  antennes  inégales ,  fimples  &  pé- 
donculées. 

Les  deux  antérieures  font  fubulées,  &  plus  courtes 
que  les  poftérieures  ;  leur  pédoncule  eft  compofé  de 
deux  articles. 

Les  deux  poftérieures  font  fétacées  ,  Se  plus 
longues  que  les  autres  j  leur  pédoncule  eft  compofé 
de  trois  articles. 

AGRION.  Genre  d'infedes  de  la  claiTe  des  Uno- 
gates  de  M.  Fabricius.   Voy.   Libellule. 

AIGRETTE,  Pappvs.  On  défigne  ,  en  Ento- 
mologie ,  fous  le  nom  d'aigrette  ,  des  parties  du 
corps  de  l'infecte  ,  qui  forment  une  touffe  de  poils 
ou  une  efpèce  de  plumet ,  comme  on  le  voit  à 
l'extrémité  du  corps  de  quelques  papillons.  La  larve 
de  la  tipule  ,  n°.  14  de  M.  Geoffroy  ,  porte  à  fa 
queue  ,  quatre  aigrettes ,  dont  deux  feflîles  Se  deux 
pédiculées. 

On  peut  divifer  l'aigrette  en  fimpls ,  pappus  fim- 
plex  ,  lorfque  les  poils  font  fimples  ,  Se  qu'ils  partent 
tous  d'un  filet  commun  ;  &  en  plumeufe ,  pappus 
plumofus  ,  lorfque  les  poils  qui  la  forment  font 
eux-mêmes  rameux  ou  pinnés. 

AIGU ,  AIGUË  ,  AcuMjttATus,  On  nomme 
aiguë  ,  en  Entomologie ,  une  partie  du  corps  des 
infectes  qui  fo  termine  en  une  pointe  fine  &  un 
peu  roide  ;  mais  il  faut  que  cette  pointe  foit  l'effet 
d'une  diminution  infenfibk,  comme  le  fternumdes 
hydrophiles ,  l'extrémité  du  corps  des  mordelles ,  les 
élytres  de  plufieurs  Coléoptères  ,  Sec.  On  ne  doit  pas 
le  confondre  avec  mucroné  ,  mucrenatus  ,  qui  eft 
pareillement  une  pointe  aiguë  Se  très-forte ,  mais 
oui  n'eft  point  l'effet  d'une  diminution  infenûble, 
Voy.   Mocroné. 

AIGUILLON  ,  Acvt.-b.vs.  Ceft  cette  arme  fort» 
&  très-pointue ,  que  les  guêpes  ,  les  abeilles ,  les 
feolies  ,  les  mu  tilles ,  &c,  tiennent  cachée  dans  k  «m 


88 


A  I  G 


■ventre ,  &  que  ces  infectes  font  fortir  à  volonté* , 
par  le  moyen  de  quelques  mufcles,  qui  ont  leur 
attache  à  la  bafe  de  cet  aiguillon.  On  a  donné  le 
même  nom  à  l'appendice  qui  fe  trouve  placée  à 
l'extrémité  de  l'abdomen  des  femelles  des  ichneu- 
mons ,  des  urocères  ,  des  cinips  ,  des  tentrèdes  ,  &c. 
quoiqu'elle  ne  ferve  qu'à  percer  les  corps  dans 
lefquels  elles  veulent  dépofer  leurs  œufs.  Le  fcor- 
pion  a  le  fien  au  bout  d'une  longue  queue  arti- 
culée ,  qu'il  meut  &  porte  dans  tous  les  fens ,  fui- 
vant  le  befoin  qu'il  a  de  s'en  fervir. 

Il  y  a  très-peu  d'infectes  qui  foient  armés  d'un 
aiguillon  ;  ceux  qui  en  ont  un  fe  trouvent  placés 
dans  la  clafle  des  Hyménoptères.  Le  feorpion  eft 
le  feul  qui  foit  dans  une  autre  clafle.  Ces  infectes 
s'en  fervent  pour  fe  défendre  ou  pour  percer  les 
corps  dans  lefquels  ils  veulent  dépofer  leurs  œufs. 
La  forme  de  l'aiguillon  eft  différente  dans  les 
différens  genres  ;  il  eft  très-court  &  prefque  ^  nul 
dans  les  fourmis  ;  il  eft  très-fort  Se  caché  dans  l-'ab- 
domen  dans  les  guêpes  ,  les  abeilles  ,  les  feolies  , 
les  mutilles  ;  il  eft  court  &  cylindrique  dans  quel- 
ques ichneumons  5  il  eft  très-long ,  linéaire  ou  cy- 
lindrique ,  dans  quelques  autres  ;  il  eft  prefque  en 
fpirale  ,  dans  les  cinips  ,  les  diplolèpes  ;  il  eft  caché  , 
reconditus  ,  dans  les  abeilles  ,  ou  apparent ,  exfertus  , 
dans  les  ichneumons  ;  il  eft  liife  ,  dans  les  ichneu- 
mons ,  ou  dentelé  ,  en  feie ,  ferratus  ,  dans  les 
tentrèdes. 

Reaumur  nous  a  donné  une  defeription  très-lon- 
gue &  très-détaillée  de  l'aiguillon  de  l'abeille ,  à 
laquelle  il  a  joint  la  figure  ,  groflle  au  microfeope. 
Malpigbi  >  Leuv/enhoek  ,  Svammerdam  ,  &  Hook  , 
avant  lui  en  avoient  déjà  parlé.  Il  fuit,  des  obfer- 
vations  de  ces  favans  ,  que  l'aiguillon  de  l'abeille  , 
quelque  mince  &  délié  qu'il  paroifte  ,  eft  cependant 
compofé  de  plulîcurs  pièces,  &  que  l'on  n'apper- 
çoit  d'abord  que  la  gaine.  Le  véritable  aiguillon 
eft  double  ,  c'eft-à-dire  ,  qu'il  y  a  deux  dards  ou 
efpèces  de  filets  très-déliés  ,  très-aigus ,  parfaite- 
ment femblables  entr'eux  ,  qui  s'enchânent  à  peu 
de  diftance  de  leur  bafe  ,  dans  une  rainure  ou  fente 
creuféc  tout  le  long  de  la  partie  inférieure  de  la  gaine. 
On  parvient  facilement  à  faire  fortir  ces  deux  dards 
de  leur  fourreau ,  à  l'aide  d'une  aiguille  un  peu  fine  , 
ou  de  tout  autre  infiniment  très-pointu  ,  que  l'on 
introduit  à  la  bafe  de  la  gaine  ,  où  ces  filets  ne 
font  point  inférés  dans  la  rainure. 

Vers  la  pointe ,  &  fur  un  des  côtés  feulement 
de  ces  dards ,  on  apperçoit ,  toujours  à  l'aide  du 
microfeope,  quelques  petites  dentelures,  dont  la 
pointe  eft  dirigée  vers  le  corps  de  l'infecte.  Ces 
dentelures  font  fans  doute  caufe  que  lorfque  l'a- 
beille a  introduit  profondément  fon  aiguillon  dans 
notre  chair  ,  &  qu'elle  veut  l'en  retirer  trop  prompte- 
ment ,  elle  l'y  laiffe  fouvent ,  &  elle  perd  ,  en 
même-tems  ,  la  véfîcule  du  venin  qui  eft  à  fa 
bafe ,  &  une  partie  des  ligamens  &  des  mufcles 
qui  fervoient  à  le  fixer  &  à  le  mouvoir. 
\1  aiguillon  de  la  guêpe  ne  diffère  pas  de  celui 


A  I  G 

de  l'abeille  ;  U  eft  pour  le  moins  auflï  fort  &  auffi 
redoutable.  On  fait  que  cette  arme  agit  encore  pen- 
dant quelques  inftans  ,  &  paroît  s'enfoncer  plus  pro- 
fondément ,  quoique  détachée  du  corps  de  ces  in- 
fectes. On  a  cru  en  appercevoir  la  caufe  dans  la 
ftructure  des  dards  ;  on  a  imaginé  que  leur  forme 
étoit  fuffifante  pour  les  obliger  d'agir  feuls  ;  ce- 
pendant ,  lorfqu'on  fait  attention  à  ce  qui  fe  paAc 
au  moment  que  nous  avons  été  piqués ,  on  ob- 
ferve  que  la  guêpe  &  l'abeille  laiilent  ,  dans  la 
plaie  qu'elles  ont  faites  ,  non-feulement  tout  l'ai- 
guillon ,  mais  même  les  ligamens  &  les  mufcles  qui 
lt  faifoientagir;  on  voit ,  dis-je  ,  que  ces  mufcles 
fe  contractent  pendant  quelque  tems  ,  &  que  leur 
contraction  eft  plus  que  fuffifante  pour  obliger 
l'aiguillon  à  pénétrer  plus  profondément  dans  notre 
chair. 

Les  remèdes  les  plus  propres  à  calmer  la  dou- 
leur occafionnée  par  la  piquure  d'une  guêpe  ou  d'une 
abeille  font  l'eau  froide,  l'urine,  l'alkali  volatil, 
l'eau  de  luce  ,  &c. 

L'aiguillon  du  cinips  femelle  eft  placé  vers  le 
milieu  de  la  partie  inférieure  de  teur  ventre  ,  8C 
caché  entre  deux  lames ,  qui  fe  joignent  enfemble. 
Lorfque  l'infecte  veut  en  faire  ufage ,  il  fépate 
les  lames,  &  il  fait  mouvoir  l'aiguillon  car  le  moyen 
des  mufcles ,  qui  ont  leur  attache  à  fa  bafe.  Il 
ne  s'en  fert  que  pour  piquer  les  corps  dans  lefquels 
il  veut  dépofer  fes  œufs.  Cet  aiguillon ,  vu  au 
microfeope ,  paroît  fous  la  forme  d'une  tarière  , 
garnie,  vers  fon  extrémité,  de  pointes  latérales: 
fa  ftructure  avoit  fait  donner  à  ces  infectes  le  nom 
de  mouches  à  tarière. 

Parmi  les  ichneumons ,  il  n'y  a  que  les  femelles  qui 
aient  un  aiguillon  .-elles  le  portent  au  bout  de  l'ab- 
domen ,  &  elles  s'en  fervent  feulement  pour  piquer  & 
percer  les  corps  dans  lefquels  elles  veulentdépofer  leurs 
œufs.  Sa  longueur  varie  beaucoup  :  quelques  ichneu- 
mons l'ont  à-peu-près  de  la  longueur  de  leurs  corps  , 
tandis  que  d'autres  l'ont  très-court  &  peu  apparent. 
Il  femble  ,  au  premier  afpect,  que  ces  infectes 
aient  trois  aiguillons  ,  femblables  à  trois  poils  placés- 
au  bout  de  leur  ventre  ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  , 
par  quelques  naturaliftes  ,  le  nom  de  mufea  tripilis , 
mouche  à  crois  poils.  Cependant ,  avec  un  peu  d'at-» 
tention  ,  on  voit  bientôt  qu'il  n'y  en  a  qu'un  de 
véritable  ,  que  les  deux  des  côtés  ne  font  que  des 
efpèces  de  fourreaux  ou  de  demi-fourreaux  ,  des 
lames  creufes  en-dedans  &  convexes  en-dehors , 
qui ,  fe  joignant  enfemble  ,  recouvrent  le  véritable 
aiguillon ,  &l  lui  fervent  d'enveloppe  ou  d'étui  : 
celui-ci  fe  trouve  placé  au  milieu  ;  il  eft  cylin- 
drique ,  creux  en-dedans  ,  pointu ,  &  percé  vers  fon 
extrémité. 

L'aiguillon  des  tentrèdes  ne  fe  trouve  pareille- 
ment qu'aux  femelles  ;  il  eft  dentelé  à-peu-près 
comme  une  feie  ;  &  c'eft  encore  cette  ftruclurç 
qL  ■  a  fait  donner  à  ces  infectes  le  nom  de  mouches- 
à-j'eie.  On  le  voit  fortir,  parle  moyen  d'une  légère 

prcllioa 


A  I  L 

prcflion  d'une  petite  fente  qui  fe  trouve  à  l'extré- 
mité inférieure  de  leur  ventre. 

Ou  trouvera ,  à  l'article  de  tous  les  genres  de 
la  clarté  des  Hyménoptères ,  la  defeription  de  \'ai- 
guiltoi   de  chacun  d'eux. 

Le  lcorpion  cft  le  feul  genre  d'infectes  connus  , 
de  la  claltc  des  Apt>'  es  ,  qui  ait  un  aiguillon  :  il 
le  porte  au  fommet  une  longue  queue  articulée  , 
&  placée  au  bout  de  l'abdomen.  Maupcrtuis  ,  dans 
les  mémoires  de  l'Académie  des  Sciences  de  Paris  , 
année  1731  ,  pag.  117,  compare  le  dernier  article 
de  la  queue  des  feorpions  à  une  petite  phiole,  terminée 
par  un  col  mince  ,  courbé  en  arc  ,  noir  &  très- 
pointu.  Cette  efpèce  de  phiole  cft  de  figure  ovale  , 
plus  ou  moins  renflée  ;  fa  furface  cft  hffe  Se  polie 
dans  quelques  efpèces ,  Se  dans  d'autres  ,  elle  eft 
légèrement  chagrinée.  Leuwenhoek  ,  &  après  lui 
Maupcrtuis  ont  découvert  ,  à  une  petite  diftance 
de  l'on  extrémité ,  deux  petits  trous  ,  un  de  chaque 
côté,  par  le  moyen  defquels  ,  le  feorpion  verfe 
dans  la  plaie  ,  à  l'inftant  de  la  piqûre  ,  une  liqueur 
plus  ou  moins  vénimeufe  :  une  forte  loupe  fuffit 
pour  appercevoir  ces  deux  petites  ouvertures.  Quant 
à  l'effet  de  ce  venin,  nous  en  parlerons  aux  articles 
Scorpion,   Venin.    Voye^  ces  mots. 

AILE  ,  Ai  a.  Les  ailes  des  infectes  font  au  nombre 
de  deux  ou  de  quatre  :  elles  font  attachées  à  la  parrie 
poftérieure  &  latérale  du  corcelet  :  elles  font  nues 
ou  couvertes  d'une  pouflière  écailleufe ,  pli-ics  ou 
étendues  ,  découvertes  ou  cachées  fous  des  étuis 
nommés  élytres.  Elles  font  membraneufes ,  plus 
ou  moins  tranfparcntcs ,  &  fouvent  colorées.  Linné 
a  regardé  les  élytres  comme  de  véritables  ailes. 
Il  elt  vrai  que  les  élytres  des  fauterelles  ,  des 
cigales  ,  &c.  diffèrent  peu  des  ailes  membra- 
neufes de  la  plupart  des  infectes  :  mais ,  fi  on  con- 
fidère  celles  des  fcarabés&  de  tous  les  Coléoptères  , 
on  verra  qu'on  ne  peut  pas  les  prendre  pour  des 
ailes  ,  puiiqu'cllcs  en  diffèrent  par  la  forme  ,  par 
la  confiftance  ,Se  fur-tout  par  leur  ufage.  Les  élytres 
ne  fervent  point  au  vol  ;  elles  le  facilitent  feule- 
ment. Lorfqu'un  infeàte  vole ,  elles  reftent  ou- 
vertes &  étendues  pour  ne  pas  gêner  le  jeu  des 
ailes. 

L'aile  eft  compofée  de  deux  membranes  très-minces 
collées  l'une  a  l'autre  ,  entre  lefquelles  fe  trouvent 
les  nervures  ou  vaùfcaux  contenant  les  fucs  defti- 
nés  à  la  nourrir.  Ces  nervures  font  peu  nom- 
breufes  ,  élevées  ,  Se  la  plupart  longitudinales ,  dans 
les  abeilles ,  les  guêpes ,  les  ichneumons  :  elles  font 
très-nombreufes ,  moins  élevées,  croifées  dans  tous 
les  fens  ,  Se  en  forme  de  réfeau  ,  dans  les  libellules  , 
les  éphémères  :  elles  font  cachées  par  de  petites 
écailles  colorées ,  ovales  ,  alongées ,  coniques ,  trian- 
gulaires, découpées  à  leurs  bords  ,  &  difpofées  en 
recouvrement  à  la  fuite  les  unes  des  autres  ,  dans 
les  papillons  ,  les  phalènes.  Les  deux  membranes 
qui  forment  l'aile  font  fi  fines  ,  &  fi  fortement 
unies  l'une  à  l'autre  ,  qu'il  feroit  impoffible  de  les 
Hijloire  Naturelle  ,  lajeltu.  Tome  I. 


A  I  L 


H 


féparef  ,  fi  on  ne  faifoit  rracéicf  les  c'-les  ,  ou  (1 
une  maladie  à  laquelle  elles  font  fujettes ,  ne  nous 
fourmîlbit  l'occafion  de  voir  ces  deux  membranes 
frparées.  Lorfqu'un  infecte  fort  de  l'enveloppe  qui 
le  cachoit  dans  fon  état  de  nymphe,  toutes  les 
parties  ,  Se  fur-tout  Jes  ailes ,  font  molles  &  cornme 
abreuvées  de  liqueur  :  elles  ont  befoin  de  s'étendre 
peu-à-peu &  de  fe  fécher  ;lcsaîles  repliées*: comme 
chiffonnées  fous  cette  enveloppe  ,  fe  déploient ,  s'é- 
tendent Se  fe  fèchent  par  degrés.  Il  arrive  alors 
quelquefois  qu'il  s'épanche  ,  entre  les  deux  mem- 
branes des  ailes  ,  de  l'air  ou  de  l'eau  ,  fournis  en 
trop  grande  quantité  parles  vaillèaux  aériens  &  lim- 
phatiques  ,  qui  doivent  porter  la  nourriture  &  la 
vie  à  ces  parties.  L'aile  devient  alors  très-épailïc  , 
très-groffe,  véritablement  emphyfématique  ou  hy- 
dropique ,  incapable  de  fervir  à  l'infecte  pour  voler. 
On  parvient  facilement  à  faire  fortir  cet  air  ou  ce 
liquide  extravafés  ,  en  perçant  l'aile  Se  la  compri- 
mant un  peu.  Les  infectes  ne  font  fujets  à  cette 
maladie  qu'au  moment  qu'ils  forcent  de  leur  état 
de  nymphe. 

Aucun  infecte  ne  naît  avec  des  aîles.  La  plupart 
de  ceux  qui  doivent  en  obtenir  un  jour  ,  reflem- 
blent  ,  au  fortir  de  l'oeuf,  à  des  efpèces  de  vers  , 
dont  ils  ne  diffèrent  fouvent  que  par  les  ftigmates, 
dont  ceux-ci  font  toujours  privés ,  &  par  leur  mue 
&  leurs  métamorphofes.  Dans  cet  état  de  larve  , 
ils  n'ont  jamais  des  ai.'es  ;  ils  n'en  ont  pas  encore 
dans  celui  de  nymphe  ;  niais  on  diftingue  alors  ces 
parties  ,  on  les  voit  pliées  &  comme  chiffonnées 
fous  l'enveloppe  qui  couvre  Tout  l'infecte.  La  qua- 
trième efpèce  de  nymphe  a  des  moignons  à'ailes 
qui  pouilent  peu-à-peu  ;  elle  ne  diffère  à  cet 
égard  de  l'infecte  parfait  que  parce  que  les  ailes  ne 
font  point  encore  entièrement  développées.  Ce  n'eft 
qu'après  avoir  fubi  leurs  différentes  métamorpho- 
fes ,  ce  n'eft  qu'après  être  enfin  parvenus  à  leur 
état  de  perfection  ,  que  les  infectes  obtiennent  des 
ailes.  Mais  ,  parmi  quelques  genres ,  il  y  a  des 
efpèces  qui  n'en  obtiennent  jamais  ;  les  uns  ont 
limplemcnt  leurs  étuis  ;  les  autres  n'ont  ni  ailes  ni 
étuis.  La  plupart  des  Coléoptères  n'ont  point  d'^:'- 
les  fous  leurs  élytres  :  quelques  Hémiptères  n'ont 
que  la  partie  coriacée  des  élytres  ;  d'autres  n'ont 
ni  ailes  ni  élytres  5  on  voit  feulement  le  commen- 
cement de  ces  parties  ;  l'infecte  paroît  refter  tou- 
jours dans  un  état  de  rymphe  :  quelques  femelles  des 
Lépidoptères  font  fans  ailes  :  les  fourmis  ouvrières , 
les  mulets  des  mutillcs  ,  quelques  îchneumous  &c. , 
font  fans  ailes  :  parmi  les  Diptères ,  je  ne  connois 
que  l'hippobofque  des  moutons  qui  n'en  aye  point. 
Enfin  un  grand  nombre  d'infectes  tant  mâles  que 
femelles  n'obtiennent  jamais  des  ailes  ;  ceux-ci  ont 
été  nommées  Aptères,  mot  grec  qui  fignifie  fans  ailes. 
Les  abeilles  les  guêpes  &  la  plupart  des  infec- 
tes à  quatre  ailes  ;  les  mouches ,  les  taons ,  les 
afiles  ,  les  bombilles  &  prefque  tous  les  infectes  à 
deux  ailes  ,  font  entendre  ,  en  volant  un  bruit  affe* 
fort  auquel  on  a  donné  le  nom  de  bourdonnement. 

M. 


S>o 


A  I  L 


Ce  bruit  n'a  lieu  que  lorfque  l'infecte  vole  ,  ou  qu'il 
agite  fortement  les  ailes.  Il  eft  facile  de  s'aflurer 
que  ce  bourdonnement  n'eft  dû  qu'à  un  rrémouf- 
lement ,  une  forte  vibration  des  ailes.  Voici  ce 
que  j'ai  fait  pour  m'en  convaincre  :  j'ai  pris  plu- 
lieurs  abeilles  de  la  famille  des  bourdons  ;  je  les  ai 
gardées  très-longtems  ;  je  les  ai  obfervécs  attenti- 
vement ,  &  le  Ion  ne  fe  faifoit  jamais  entendre 
fi  elles  n'agitoient  les  ailes  ,  mais  devenoit 
toujours  d'autant  plus  fort  que  l'aile  étoit  plus 
fortement  agitée.  J'ai  coupé  ces  ailes  en  par- 
tie ,  le  fon  devenoit  alors  moindre  &  d'autant  plus 
aigu  que  j'en  coupois  davantage  ;  il  fe  faifoit  en- 
tendre encore  ,  quoique  très-foiblement ,  lors  même 
qu'il  n'y  avoit  prefque  plus  d'aile  :  il  falloit  la  cou- 
der entièrement  ou  même  l'arracher  pour  que  le  fon 
teflàt  tout-à-fait. 

On  peut  encore  mieux  s'affûter  des  moyens  que 
l'infecte  emploie  pour  produire  des  fons  ;  il  faut 
pour  cela  le  prendre  &  ferrer  doucement  les  ailes 
entre  les  doigts  ;  on  en  fentira  bien  alors  le  tré- 
mouffement ,  ii  toutefois  l'infecte  les  agite.  Ce  font 
principalement  les  ailes  fupérieurcs  ,  &  c'eft  la  par- 
tie interne  qui  eft  mife  en  jeu ,  qui  vibre  plus  for- 
tement, &  qui  contribue  le  plus  à  produire  le 
bourdonnement  ;  mais  fi  on  enlève  feulement  la 
partie  interne  de  l'aile,  le  Ion  fe  fait  néanmoins 
entendre  quoique  plus  follement  :  la  partie  qui 
refte  eft   toujours  îuffifante  pour  le  produire. 

On  avoit  cru  que  les  taons ,  les  mouches  & 
tous  les  Diptères  bourdonnoient  par  le  moyen  de 
leurs  balanciers  qui  frappoient  fur  les  aîlerons 
comme  un  baguette  frappe  fur  un  tambour  :  mais 
outre  que  la  plupart  de  ces  infectes  n'ont  point 
d'aîlerons  ,  j'ai  détruit ,  à  un  très-grand  nombre  de 
mouches  ,  ces  deux  parties  ,  les  aîlerons ,  dis-je ,  & 
les  balanciers  ;  je  les  ai  laiffé  voler  enfuite  ,  &  le 
fon  s'eft  conftamment  fait  entendre  ;  j'ai  coupé  feu- 
lement une  partie  des  ailes  ,  &  le  fon  eft  devenu 
moindre  &  plus  aigu;  je  les  ai  entièrement  enlevées 
fans  toucher  aux  aîlerons  &  aux  balanciers  ,  &  le 
fon  ne  s'eft   jamais  fait  entendre. 

Degecr  explique  un  peu  différemment  la  caufe  du 
bourdonnement  des  mouches.  «  Ce  fon  eft  produit 
n  dit-il,  uniquement  par  le  frottement  de  la  racine  des 
x  ailes  contre  les  parois  de  la  cavité  du  corcelet 
»  où  elles  font  inférées.  Pour  s'en  alfurer ,  on  n'a 
»  qu'à  prendre  à  la  fois  chaque  aile  entre  deux  doigts 
»  de  chaque  main  ,  &  les  tirer  alors  doucement  des 
M  deux  côtés  oppolés  fans  les  rompre  ,  ni  nuire  à 
m  la  mouche  ,  ce  qui  l'empêche  de  leur  donner  le 
m  moindre  mouvement  ,  &  d'abord  le  fon  celle  c!e 
»  fe  faire  entendre.  C'eft  donc  par  le  mouvement 
x  rapide  &  la  vibration  des  ailes  Se  en  particulier 
33  de  leur  bafe  ou  de  leur  racine ,  que  la  mouche 
33  produit  le  fon  dont  nous  parlons.  J'en  ai  encore 
m  eu  d'autres  preuves  ,  que  je  vais  détailler.  Ayant 
3>  coupé  les  deux  ailes  à  une  mouche  tout  près  de 
3>  leur  bafe  ,  fans  qu'elle  cédât  pout  cela  de  ren- 
33  dte  le  même  fon  aigu ,  je  crus  que  les  aîlerons 


Alt 

»  &  les  balanciers  ,  que  je  remarquai  être  dan» 
33  une  vibration  continuelle  ,  pouvoient  peut-être 
«  opérer  ce  même  effet  ;  mais  ayant  égalemenc 
33  coupé  les  uns  &  les  autres ,  &  obfervé  la  mou- 
33  che  ainli  mutilée  avec  le  fecours  d'une  forte 
"  loupe  ,  je  vis  que  les  tronçons  d'ailes  ,  que 
"  je  lui  avois  laiffés  ,  étoient  en  grand  mouvement 
»  &  dans  une  vibration  continuelle  tout  le  tems 
»  que  dura  le  fon  qui  fe  faifoit  entendre.  Mais 
»  qu'auifitôt  que  le  mouvement  eut  ceffé  &  que 
»  j'eus  attaché  ces  mêmes  tronçons  ,  la  mouche 
»  ne  rendit  plus  aucun  fon  &  fe  trouva  pour  ja- 
>3  mais  hors  d'état  d'en  rendre  ;  d'où  je  conclus  in- 
»  dubitablement  ,  que  ce  font  les  racines  des  ailes  , 
33  qui  ,  par  leur  frottement  contre  les  parois  de  la 
33  cavité  ou  elles  fe  trouvent  placées ,  produifent 
"  le  bourdonnement  &  le  fon  aigu  «.  (  Deg. 
Mcm.    tom.    6.  pag.  n  ). 

Les  expériences  de  Degeer  ,  &  celles  que  j'ai  fai- 
tes ,  prouvent  que  les  aîlerons  &  les  balanciers 
n'ont  point  de  part  au  bourdonnement  que  les  in- 
fectes à  deux  ailes  font  entendre  ;  &  cela  eft  d'au- 
rant  plus  vrai ,  que  les  ailles ,  les  bombilles  &  plu- 
sieurs autres  n'ont  point  d' aîlerons.  Degeer  croit 
que  le  fou  eft  produit  par  le  frottement  de  la  ba- 
ie interne  de  l'aile  contre  les  parois  de  la  cavité 
du  corcelet  qui  fe  trouve  fous  les  aîlerons  ;  mais 
les  bourdons  font  entendre  un  pareil  bruit  ;  la  plu- 
part des  Coléoptères  &  une  multitude  d'infectes 
bourdonnent  en  volant ,  quoiqu'il  n'y  ait  certai- 
nement point  de  frottement  de  l'aile  contre  le  cor- 
celet :  d'ailleurs  ,  fi  c'éteit  un  fimple  frottement  qui 
occafionnât  le  bourdonnement,  les  ailes  étant mem- 
braneufes  &  très-minces ,  le  fon  ne  feroit  ni  fi 
vif  ni  fi  fort. 

Les  criquets  ,  les  fautcrelles  ,  Sec.  font  entendre 
un  fon  monotone,  défagréable  ,  allez  long-tems 
loutenu.  M.  Geoffroy  a  cru  que  le  cri  des  grillons 
domeftiques  étoit  produit  par  le  frottement  de  leur 
corcelet  :  mais  fi  on  obfcrve  ces  infectes  on  verra 
que  c'eft  par  le  froiffement  de  leurs  élytres  dont  la 
confiftance  eft  prefque  coriacée.  La  fauterelle  ap- 
tère ,  locufla  epkippiger ,  que  l'on  tronve  fi  com- 
mune dans  nos  provinces  méridionales ,  fait  enten- 
dre, par  le  moyen  du  frottement  de  deux  pièces 
courtes  ,  convexes  ,  raboteufes ,  coriacées  ,  qui  fe 
trouvent  fous  la  partie  poftérieure  du  corcelet  & 
qui  font  deux  moignons  d'ailes  ou  d'élytrt s ,  un 
bruit  traînant ,  aigre  ,    défagréable ,  très-ennuyant. 

Je  ne  patlerai  pas  ici  des  infectes  qui  font  en- 
tendre quelque  bruit  occafionné  par  d'autres  par- 
tics  que  par  les  ailes ,  tels  que  les  capricornes ,  les 
leptures  ,  Sic.  Je  les  indiquerai  au  mot  infecte ,  afin 
qu'on  puifTe  confulter  les  articles  qui  traiteront  de 
chacun  d'eux    en   particulier. 

Les  mouches ,  les  abeilles  &  la  plupart  des  in- 
fectes ont  la  faculté  de  voler  dans  tous  les  fens  r 
on  ks  voit  fouvent  voler  de  côté  ou  à  reculon  avec 
la  plus  grande  légèreté ,  ce  qu'on  n'obferve  jamais: 
dans  les  oifeaux.  La  polition   des   ailes  &    le  jeu 


A  I  L 

•des  mufclcs  nous  en  offrent  l'explication.  Les  ailes 
des  infectes  font  pofées  de  façon  qu'elles  peuvent 
battre  l'air  en  arrière  ,  en  avant  Se  par  les  côtés  ; 
elles  font  ordinairement  dans  une  pontion  horifon- 
talc  ,  telle  à-peu-près  que  celle  des  oifeaux  ;  mais 
elles  peuvent  en  prendre  une  verticale  &  telle  que 
le  bord  antérieur  loit  placé  fupérieurement  ,  ou  dans 
un  fens  contraire  ,  placé  inféricurcnicnt  :  moyen- 
nant quoi,  les  mufcles  pouvant  les  mouvoir  dans 
tous  les  fens  ,  il  doit  arriver  que ,  fuivant  que 
l'infecte  frappe  l'air  en  avant  ou  en  arrière ,  il 
avance  ou  il  recule  ;  Se  fuivanr  que  l'aile  eft  plus 
ou  moins  élevée,  &  qu'elle  frappe  l'air  par  les 
côtés,  il  vole  de  côté,  Se  qu'il  s'abaiffe  ou  s'élève 
à  volonté.  On  pourrait  prcfque  comparer  les  ailes 
des  infectes  aux  rames  d'un  bateau  :  à  la  différen- 
ce pourtant  que  l'aile  a  plus  de  jeu  ,  &  qu'elle  exécu- 
te plus  de  mouvement  Se  avec  une  légèreté  infini- 
ment au  dellus  de  celle  d'une  rame.  Reaumur  aob- 
fervé  le  vol  dans  tous  les  fens  des  abeilles  Se  des 
mouches  ;  mais  il  ne  nous  en  a  pas  donné  l'explica- 
tion. (   Voy.  Mém.  tom.    6.  pag.  71.   ) 

-Les  ailes  des  oifeaux  font  contiguës  &  font  par- 
tie du  corps  de  l'animal  ;  les  ailes  des  infeétes  font 
diftindes  Si  paroiffent  comme  implantées  fur  leur 
corps  ;  elles  n'y  tiennent  que  par  quelques  ligamens 
Se  par  les  mufcles  qui  ont  leur  attache  à  leur  ba- 
fe ,  qui  eft  large  ,  Se  qui  préfenre  diverfes  éléva- 
tions, à-peu-près  comme  les  apophyfes  des  os  des 
animaux.  La  finelfe  de  ces  mufcles  ne  permet  pas 
de  les  fuivre  Se  de  voir  diftindement  leur  figure  ; 
mais  on  doit  préfumer  qu'ils  fe  corrcfpondent, 
qu'ils  font  réunis  par  un  bout ,  qu'ils  fe  bifurquent 
pour  s'attacher  ,  de  chaque  côté ,  aux  ailes  ,  puis- 
qu'il arrive  que ,  lorfquc  l'infede  eft  récemment 
mort  ,  &  qu'on  remue  une  aile  ,  celle  de  l'autre 
côté  exécute  les  mêmes  mouvemens. 

Les  ailes  préfentent,  dans  chaque  efpèce  d'in- 
fedes  ,  des  différences  plus  ou  moins  remarquables  ; 
elles  varienr  par  leurs  formes  &  par  leurs  couleurs  ; 
on  doit  donc  les  confidérer  fous  tous  les  points  de 
vue  ,  pour  les  comparer  dans  chaque  genre  ,  les  unes 
aux  autres  ,  afin  de  mieux  connoître  Se  de  diftin- 
guer  plus  facilement  &  plus  furement  toutes  les 
efpèces  qui  le  compofenr.  On  doit  en  conféquen- 
ce  faire  attention  à  leur  nombre ,  à  leur  proportion  , 
à  leur  figure  particulière ,  à  leur  furfacc  ,  à  leur 
lord  Se  à  leur  pointe. 

Leur  nombre. 

Il  y  en  a  quatre  ;  dans  les  fphinx ,  les  papillons  , 
les  libellules,  les  abeilles  ,  &c. 

Deux,  dans  quelques  éphémères  ,  tous  les  Diptères , 
les  cochenilles. 

Il  n'y  en  a  point  dans  quelques  punaifes  ,  quel- 
ques bombix  ,  une  efpèce  d'hippobofque ,  tous  les 
Aptères. 

Leur  proportion. 

EUes  fpnt  égales,  taualts  ,  c'eft-à-dire,  toutes 


A  I  L 


pi 


1  les  quatre  de  la  même  grandeur  ;  les  libellules , 
les  frigaues. 

Inégales  ,  imquates  ,  lorfquc  les  unes  font  plus 
grandes  que  les  autres  ;  l'éphémère  ,  les  Hyménop- 
tères. 

Les  antérieures  font  plus  longues,  anteriores 
longiores  ;  les  guêpes ,  les   abeilles. 

Leur  figure 

Elles  font  linéaire» ,  lineares  ,  Iorfqu'elles  font 
minces  &  très-alongées  ;  les  ailes  inférieures  de 
la  panorpe  de  Cos. 

Lancéolées  ,  lanceolats.  ,  Iorfqu'elles  font  amin- 
cies parles  deux  bouts;  la  noduclle  du  verbafeum. 

Arrondies  ,  rotundau  ,  Iorfqu'elles  approchent  de 
la  figure  d'un  cercle  ;  les  papillons  Danaïdes. 

Oblongues  ,  oblongs.  ,  Iorfqu'elles  font  beaucoup 
plus  longues  que  larges  ;  les  papillons  Mufes. 

Deltoïdes ,  deltoidea.  ,  Iorfqu'elles  font  très-ob- 
tufes  &  comme  coupées  postérieurement  ;  quelques 
pyralcs. 

Rhomboïdales  ,  rhomboidales  ,  Iorfqu'elles  ont 
plus  de  longueur  de  l'angle  poftéricur  à  la  pointe  , 
que  de  cet  angle  à  la  baie  ;  quelques  papillons. 

Réverfes  ,  reverft ,  lorfque  le  bord  extérieur  de 
l'aile  inférieure  eft  plus  avancé  ,  un  peu  courbé  , 
&  qu'il  dépafTe  celui  de  l'aile  fupérieure  ;  le  bom- 
bix feuille-morte. 

Découvertes  ,  exfertt ,  Iorfqu'elles  départent  les 
élytres  :  le  forficule. 

Couvertes ,  te  Ht ,  Iorfqu'elles  font  cachées  fous 
des  étuis  ;  les  Coléoptères. 

Pliécs  ,  p/icatA  ,  Iorfqu'elles  font  pliées  longitu- 
dinalement  comme  un  éventail  j  les  criquets  ,  les 
fauterelles  ,   les  guêpes. 

Repliées ,  replicatt ,  Iorfqu'elles  font  pliées  lon- 
gitudinalement ,  Se  enfuite  repliées  fur  elles-mêmes  i 
les  Coléoptères. 

Roulées ,  convoluu  ,  Iorfqu'elles  ceignent  étroi- 
tement tout  le  corps  ;  quelques  teignes. 

En  recouvrement  ,  incumbentes  ,  lorfque  les  ailes 
ont  leur  bord  interne  les  uns  au-deffus  des  autres  ; 
quelques  noctuelles. 

Croifées ,  cruciats. ,  Iorfqu'elles  font  fur  un  plan 
horifontal  les  unes  fur  les  autres  ,  prcfque  en 
croix  ;  les  punaifes. 

Etendues,  patentes  ,  patuh,  Iorfqu'elles  font  toutes 
ouvertes  &  étendues  ;  la  phalène  atlas ,  prefquc 
tous  les  papillons. 

Droites  ,  ereBt ,  Iorfqu'elles  viennent  fe  joindre 
&  fe  toucher  par  leur  partie  fupérieure  }  plusieurs 
papillons. 

Penchées  ,  inclinées  ,  deflexs,  ,  lorfque  le  bord  in- 
térieur eft  beaucoup  plus  élevé  que  le  bord  exté- 
rieur ,  &  que  l'aile  paraît  comme  pendante  ;  quel- 
ques phalènes. 

En  forme  de  faulx ,  falcatt ,  lorfque  la  pointe 
eft  aiguë  Se  courbée  comme  une  faucille  ;  la  pha- 
lène atlas* 

M  » 


92 


A  I  L 


Striées  ,  ftriati  ,  lorfqu'il  y  a  des  lignes  élevées  , 
très-difiinctes  ,  tracées   longitudinalement. 

Réticulées  ,  reticulatu,  lorfqu'il  y  a  des  •veines 
longitudinales  &  tranfvetfalcs ,  qui  -viennent  fe  join- 
dre enfemble  ;    l'hémérobe  ,  la  frigane. 

Veinées,  ver.ojt ,  lorfc]u'il  y  a  des  nervures  lon- 
gitudinales bien  marquées  ;  les  Hyménoptères  ,  les 
Diptères. 

En  maflue ,  clavati  ,  lorsqu'elles  font  linéaires  , 
&c  un  peu  plus  grofles  à  leur  pointe  ;  la  panorpe  de 
Cos. 

Leur  surface. 
Membraneufes ,    membranace». ,    lorfqu' elles   ont 
l'apparence  du  talc  ou  verre  de  Mofcovie  ;  prefque 
tous  les  infectes. 

Ecailleufes  ,  couvertes  de  petites  écailles  , 
fquamata. ,  lorfqu'elles  font  couvertes  de  petites  lames 
colorées ,  faites  en  forme  d'écaillés  ;  les  papillons. 
Farineufes  ,  farinofn ,  lorsqu'elles  font  couvertes 
de  pouffière  fine ,  écailleufe  ,  qu'on  enlève  facile- 
ment ;   les  papillons  ,  les  phalènes. 

Poileufes,  pilofo.  ,  lorfqu'il  y  a  des  poils  diftans 
les  uns  des  autres  ,  &  un  peu  roides.  Quelques 
.mouches  ,  quelques  tipules. 

Elles  font  nues  ,  nuds. ,  lorfqu'il  n'y  en  a  point. 
Vitrées  ,  fenefiratt ,    lorfqu'il    y    a    des   taches 
»aes  &  tranfparentes  ;  la  phalène  atlas. 

De  la  même  couleur ,  conco  ores ,  lorfqu'elles  ont 
toutes  la  même  couleur  en-deffus  &  en-delfous  ; 
quelques  papillons  Danaïdes. 

Oculées ,  oculats. ,  lorfqu'il  y  a  des  taches  circu- 
laires de  différentes  couleurs  ;  les  papillon*  Nymphes 
«culées. 

A  prunelle ,  pupillatéL ,  lorfque  les  taches  oculées 
ont  un  point  très-diftinct ,  au  milieu,  qui  forme 
comme  une  prunelle  ;  la  plupart  des  Nymphes 
oculées. 

Aveugles,  c&ct,  lorfqu'il  n'y  a  point  d'yeux  ;  la 
plupart  des  papillons. 

A  bandes ,  couvertes  de  bandes  ,  fafciées  ,  faf- 
tiati  ;  lorfqu'il  y  a  plufîeurs  lignes  large'  ,  très- 
diftinctes  ,  colorées  ,  placées  tranfverfalement  ;  quel- 
ques phalènes ,  quelques  papillons. 

Avec  des  raies  ou  lignes  tranfverfales  ,  ftrigatt, , 
lorfqu'il  y  a  des  lignes  étroites,  colorées,  placées 
traniverfalement  ;  quelques  phalènes. 

Leurs  bords. 

Elles  font  crénelées ,  crenau  ;  lorfqu'il  y  a  ,  à  leur 
bord  ,  de  légères  incifions  ;  quelques  phalènes  , 
quelques  fphinx. 

Dentelées  ,  dtntats. ,  lorfque  les  incifions  font 
plus  grandes ,  plus  profondes  &  plus  diftantes  ; 
quelques  papillons. 

Frangées ,  laciniaxt,  lorfqu'elles  font  déchiquetées, 


A  I  L 

&  que  leur  bord   repréfente  une   cfpèce  de  frang*-" 

Fendues,  fiJJ& ,  lorfqu'elles  ont  des  divifions  pro- 
fondes. 

Digitées  ,  digitau ,  lorfqu'elles  ont  plufîeurs  di- 
vifions repréfentant  les  doigts  d'une  main  ;  les  pté- 
rophores. 

En  queue  ,  caudatt ,  lorfque  le  bord  poflérieur 
fe  termine  en  pointe  alongée  ;   quelques   papillons. 

Echancrécs  ,  emarginatt.  ,  lorfqu'il  y  a  une  lé- 
gère incifion  ;   quelques  pyrales. 

Déchirées  ,  erofs.  ,  lorfque  les  incifions  ne  gardent 
aucun  ordre ,  qu'elles  font  différentes  entr'elles , 
&  que  l'aile  paroît  comme  déchirée  ;  quelques  noc- 
tuelles. 

Ciliées ,  ciliati, ,  lorfqu'elles  font  terminées  par 
des  poils  très-ferrés ,  en  forme  de  cils  ;  quelques 
mouches  ,   quelques  friganes. 

Anguleufes  ,  av.gulata  ,  lorfqu'elles  ont  divers 
angles  faillans  ,  qui  départent  leur  bord  ;  quelques 
fphinx. 

Leur  Pointb. 

Elles  font  obtufes  ,  obtufs. ,  lorfqu'elles  ne  font 
point  terminées  en  pointe  fine. 

Coupées ,  truneats.  ,  lorfqu'elles  font  terminées 
par  une  pointe  qui  paroit  être  coupée  5  quelques 
phryganes. 

Pointues ,  acuta ,  lorfqu'elles  fe  terminent  ai 
pointe. 

Acuminats. ,  lorfqu'elles  fe  terminent  en  une  pointe 
fine  ,  aiguë ,  un  peu  roide. 

Les  couleurs  prefque  toujours  confiantes  dans  les 
ailes  des  infectes  ,  ont  encore  fouvent  fourni  de  très- 
bons  caractères  fpécifiques  :  il  feroit  feulement  à 
defirer  que  chaque  auteur  nous  eût  donné  les  pro- 
portions exactes  dis  couleurs  dont  il  a  parlé  ,  comme 
M.  Scopoli  l'a  fait  pour  les  Lépidoptères.  Voye^ 
Couleur. 

Le  nombre  ,  la  figure  ,  la  proportion  &  la  con- 
fifrance  des  ailes  &  des  élytres  ,  ont  fourni  à  Linné 
Se  aux  entomologiftes  qui  ont  écrit  après  lui  ,  des 
caractères  pour  la  divifion  des  infectes  en  plufîeurs 
clafiés  ou  ordres.  Le  tableau  de  la  divifion  métho- 
dique des  infectes  que  j'ai  donné  à  l'introduction 
de  ce  dictionnaire ,  forme  quatre  grandes  divifions  5 
i°.  infectes  à  quatre  ailes  ;  i°.  à  deux  ailes  & 
deux  élytres;  ;°.  à  deux  ailes  ;  4".  fans  ailes 
dans  les  deux  fexes  :  nous  les  avons  fous-diviftr 
en  huit  claffes  ou  otdres  ;  mais  nous  avons  tiré  , 
de  la  forme  delà  bouche  ,  un  fécond  caractère  ,  qui 
vient  à  l'appui  du  premier  :  ces  claffes  diffèrent  peu  , 
comme  on  verra,  de  celles  de  Linné,  de  MM. 
Geoffroy,  Schaeffer  &  Degeer ,  dont  nous  allons 
donner  les  tableaux.  Je  donnerai ,  à  l'article  Bouche  , 
celui  de  M,  Fabricius. 


P3 


TABLEAU 


DES    CLASSES 


DES      INSECTES 


DU    CHEVALIER    LINNE,    EN    i74S.    176S. 


Quatre  aîles 


< 


i 


Coriaces,  &  la  furface  droite. 
Les  deux  fupérieares     j  1.    Coléoptères. 

à  demi  coriaces  &  croifées. 

2.   Hémiptères. 


Toutes  (     couvertes  de  petites  écailles. 

3.    LÉPIDOPTÈRES. 

membraneufes. 

Anus  fans  aiguillon. 

4.  Névroptères. 
Anus  armé  d'un  aiguillon. 

5.  Hyménoptères. 

Deux  aîles.  Deux  balanciers ,  au-lieu  des  aîles  postérieures. 

6.  Diptères. 
V,    Sans  aîles  &  fans  élytres.                                                        7.  APTÈRES. 


P4  AIL 

La  première  claiïe ,  celle  des  Coléoptères ,  eft  divifée  en  trois  ordres ,  d'après  la  forme 
des  antennes. 

ORDRE    I.    Antennes  en  mafTe. 

ORDRE    II.    Antennes  filiformes. 

ORDRE     III.     Antennes  fétacées. 

La  féconde  clafle,   celle  des   Hémiptères,  eft  divifée  en  deux  ordres,  d'après  la  pofuion 
de  la  trompe  ou  bec 

ORDRE    I.    Trompe  ou  bec  courbé ,  placé  à  la  tête. 
ORDRE     II.    Trompe  ou  bec  placé  à  la  poitrine. 

Les  quatre  clalTes  qui  fuivent  n'ont  point  de  divifions. 

La  feptième  eft  divifée  en  trois  oidres,  d'après  le  nombre  de  pattes  Se  la  pofition  de  la 
lête. 

ORDRE    I.    Six  pattes.  Tête  diftindle  du  corcelet. 
ORDRE     IL    De  huit  à  quatorze  pattes.  Tête   unie  au  corcele*. 
ORDRE    III.   Un  grand  nombre  de  pattes.  Tçtc  diftintte  du  corcelet. 


J?? 


T   A    B     L    E    A    U 

DES    CLASSES 
DES       INSECTES 

DE   M.    GEOFFROY,  EN    i76i. 

»'.  Les  Coléoptères  ou  infectes  à  étuis. 

Caractère.  Aîles  couverres  d'étuis  ou  de  fourreaux  \  bouche  armée  de  mai 
choires   dures. 

1°.  Les  HÉMIPTÈRES  OU   infectes  à  dirai- étuis. 

Caractère.  Aîles   fupérieures  prefqus  femblables  à  des  étuis  ;  bouche  armée 
d'une  trompe  aiguë  ,   repliée   en-deflTous  le  long  du  corps. 

}°.  Les  TÉTRAPTÈRES  à  aîles  farineufes. 

Caraétère.  Quatre  aîles  chargées  de  poufficre  écailleufe. 

4°.   Les    TÉTRAPTÈRES  à  aîles  nues ,  ou  infectes   à  quatre  aîles  nues. 
Caractère.  Quatre  aîîes  membraneufes ,  nues  &  fans  pouffière. 

[1°.  Les  Diptères    ou  infectes  à  deux  ailes. 
Caractère.  Deux  aîles. 

Un  petit  balancier  fous  l'origine  de  chaque  aîle. 

6°.  Les    APTÈRES  ou  infectes  fans  ailes. 
Caractère.  Corps   fans  aîles, 


,«  AIL 

La  première  clarté  de  M.  Geoffroy  répond  à  c  Ile  des  Coléoptères  de  ton*  les  auteurs}' 
mais  elle  renferme  la  famille  des  fauterelles  &  le  thrips  ,  que  le  chevalier  Linné  a  placé 
dans  la  féconde  clafle ,  celle  des  Hémiptères. 

La  féconde  clalfe  ne  diffère  de  celle  de  Linné  qu'en  ce  que  M.  Geoffroy  a  placé  tous 
les  infecles  de  la  famille  des   faurerel'es  parmi   les  Coléoptères. 

La  tro  fième  clalfe,  celle  des  Tétraptères  à  ailes  farimufes ,  répond  à  celle  des  Lépi- 
doptères du  chevalier  Linné. 

La  quatîième  ciaiTe  ,  celle  des  Tétraptères  à  ailes  nues,  renferme  deux  claffès  de  Linné: 
celle  des  Névroptères,  dont  l'anus  n'eft  pas  armé  d'un  aiguillon;  Si  celle  des  Hyménop- 
tères ,  dont  l'anus  efl:  armé   d'un  aiguillon. 

La  cinquième  &  la  i'.xième  clalîe  ,  celles  des  Diptères  Se  des  Aptères,  répondent  aux  deux 
dernières  claffes  du  chsvalier  Linné. 

M.  Geoffroy  a  divife  la  première  clalte  en  trois  articles ,  &  les  articles  en  quatre  &  cinq  ordres. 

ARTICLE     T.     Etuis  durs,   qui  couvrent  tout  le  ventre. 
ORDRE     I.  Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 
ORDRE     II.   Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 
ORDRE     III.   Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     IV.  Cinq  articles  aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  panes, 
&  quatre  feulement  à  ceux  de  la  dernière  pake. 

ARTICLE     II.  Etuis  durs  qui  ne  couvrent  qu'une  partie  du 
ventre. 

ORDRE     I.  Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     II.  Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     III.    Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE    IV.  Cinq  articles  aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes , 
&  quatre  feulement  à  ceux  de  la  dernière. 

ARTICLE     III.    Etuis  mous  &  comme  membraneux. 

ORDRE    I.  Cinq   articles  aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes  , 
&  quatre  feulement  à  ceux  de  la  dernière. 

__  ORDRE  II.  Deux  articles  à  tous  les   tarfes. 

ORDRE  III,    Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE  IV.  Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE  V.   Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

La  féconde  &:  la  troifième  clafle  n'ont  point  de  divifions. 
La  quatrième  eft  divifee  en  trois  ordres. 

ORDRE     I.  Trois  articles  à  tous  les   tarfes. 

ORDRE     IL  Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     III.   Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

La  cinquième  &  la  fixicme  n'ont  point  de  divifions. 

TABLEAU 


91 


TABLEAU 

DES    CLASSES 
DES      INSECTES 

DE     M.     S   C    H    A    E  E    F    E   R.     EN     i766. 


Les   infectes  font; 
i.  Aîlés. 


A.  à  quatre  aîles. 


Les  fupéneures  écai'leufes  dans 
toute  leur  étendue.  COLÉOPTÈRES. 


i.  Elytres  plus  longues  que 

la  moitié  de  l'abdomen.  1  •    Coléoptero-Mà- 

CROPTÈ'RES, 

i.  Elytres  plus  courtes  que 

la  moitié  de  l'abdomen.  2.    Coléoptéro-Mi- 

CKOPTÈKES. 

**  Les  fupérieures  membraneufes 

à  leur  extrémité  feulement.  3.    Coléoptéro-Hy- 

ménoptères    ou 
Hémiptères. 

Toutes  membraneufes.  HYMÉNOPTÈRES. 

1.  Couvertes  d'une  poulfière 

écailleuie.  4-    HyménoLépidop- 

tères. 

2    Nues  5.    Hyméno-Gymnop- 

T  È  KES. 

B.  à  deux  aîles.  C.   D  1  P  T  È  R  E  s. 


2.  Sans  aîles  7.  A  p  T  à  R  e  s. 

Hijîaîre  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  I. 


p8  AIL 

M.  SchaerTer  a  divifé  les  Coléoptères  en  deux  clafTeî  :  la  "première  comprend  fous  Us 
infectes ,  dont  les  élytre;  recouvrent  l'abdomen  entièrement  ou  en  ffiande  partie:  tk  la  féconde  * 
ceux  dont  les  élytres  ne  couvrent  qu'une  partie  ds  l'abdomen.  Les  genres  qui  compofent 
ce'.le*ci  font  :  le  ftaphylin ,  le  meloe  ,  la  nécydale  &  le  forficule  :  l'une  &c  l'autre  fonc 
iubdivifées  en  quatre  ordres. 

ORDRE     I.     Cinq  articles  aux  tarfes. 

ORDRE     II.    Cinq   articles  aux  tarfes   des  quatre    pattes   ante'rieures ,  8c 
quatre  à  ceux  des  poftérieures. 

ORDRE     III.    Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     IV.     Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

La  rroifième  clafTe  ne  renferme  que  cinq  genres ,  qui  répondent  à  notre  féconde  fe&ion 
de  l'ordre  des  Hémi^  rires.  Elle  eft  divifée  en  trois  ordres. 

ORDRE     I.    Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     II.    Deux  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     III.    Un  feul  article  à  tous  les  tarfes. 

La  quatrième  c!a(Te  eft  la  même  que  celle  des  Lépidoptères  des  autres  auteurs  ,  &  des 
Gloflattes  de  M.  Fabricius. 

La  cinquième  comprend  les  Orthoptères ,  les  Hyménoptères  &  les  infecles  de  la  première 
fec~tion  de  nos  Hémiptères.  Elle  eft  divifée  en  fix  ordres ,  dont  quelques-uns  font  très» 
nombreux ,  &  quelques  autres  ne  renferment  qu'un  feul  genre. 

ORDRE     I.     Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE     II.     Cinq  articles  aux  tarres  des  quatre    pattes   antérieures  ,  & 
quatre  à  ceux  des  poftérieures. 

ORDRE  III.     Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE  IV.     Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE  V.    Deux  articles  à  tous  les  tarfes. 

ORDRE  VI.     Un  feul  article  à  tous  les  tarfes. 

La  fîxième  renferme  tous  les  infecles  à  deux  ailes  :  elle  n'eft  point  divifée. 
La  feprjème  comprend  tous  les  infedes  qui  n'ont  point  daîUs  dans  les  deux  [e^es  :  elle 
n'eft  pas  divifée. 


AIL  P2 

La  première  claffe  des  infectes  de  Degeer  répond  à  celle  des  Lépidoptères  des  aut.es 
auteurs. 

La  féconde  ne   comprend  que  deux  genres  :  ceux  de  la  frigane  &  de  l'éphémère. 

La  troificme  répond  à  celle  des  Névroptères  de  Linné. 

La  quatrième  répond  à  celle  des  Hyménoptères  de  Linné. 

La  cinquième  comprend  quatre  genres  :  le  trips,  le  puceron  ,  le  faux  puceron  &  la  cigale. 
Elle  répond  à  notre  première  feètion  de  l'ordre  des  Hémiptères. 

La  fîxième  comprend  deux  genres  :  la  punaife  &  la  punaife  d'eau  :  elle  répond  à  notre 
féconde  fection  de  l'ordre  des  Hémiptères. 

La  feptième  répond  à  notre  ordre  des  Orthoptères ,  excepté  le  perce-oreille  ou  forficule  , 
que  nous  avons  rangé  dans  l'ordre  des  Coléoptères ,  8c  que  Degeer  place  dans  cette  claffe 
avec  les  fauterelles. 

La  huitième  répond  à  celle  des  Coléoptères  de  tous  les  auteurs.  Elle  eft  divifée  en 
quatre  feètions. 

SECTION     I.     Cinq  articles  à  tous  les  tarfes. 

SECTION     II.     Cinq  articles  aux  deux  premières  paires  de  tarfes ,  &; 
quatre  feulement  à  la  dernière. 

SECTION     III.     Quatre  articles  à  tous  les  tarfes. 

SECTION.  IV.     Trois  articles  à  tous  les  tarfes. 
I 

La  neuvième  claffe  répond  à  celle  des  Diptères  des  autres  auteurs. 

La  dixième  clafTe  ne  renferme  qu'un  feul  genre,  celui  du  gallinfe&e. 

La  onzième  claffe  ne  renferme  qu'un  feul  genre,  celui  de  la  puce. 

La  douzième  répond  à  notre  première  feclion  de  l'ordre  des  Aptères  :  maïs  on  y  voit 
le  termes  ;  &  cependant  Degeer  a  figuré  cet  infecte  avec  des  aîks ,  comme  la  plupart  des 
individus  en  ont  effectivement. 

La  treizième  comprend  les  genres  de  notre  féconde  fe&ion  de  l'ordre  des  Aptères:  mais 
on   voit  de  plus ,  dans  la  claffe   de  Degeer ,  l'écreviffe ,  le  crabe  &  le  monocle. 

La  quatorzième  comprend  la  fquille ,  le  cloporte ,  la  fcolopendre  Si  le  ïule. 


N  t 


iioo  ALT 

AILERON,  On  a  donné  le  nom  cWiileror.  ou  de 
cueilkron  à  une  membane  très-mince  &  iranfpa- 
rente  ,  cjui  fe  trouve  de  chaque  côté  du  corcelet 
des  infectes  de  l'ordre  des  Diptères  ,  à  la  bafe  de 
leurs  aîles.  L'aileron  des  mouches  ,  des  fyrphes,  &c. 
eft  compofé  de  deux  pièces  convexes  d'un  côté  , 
concaves  de  l'autre,  attachées  cnfemble  par  l'un  de 
leurs  bords ,  comme  le  font  les  deux  battans  d'une 
coquille  bivalve  :  l'une  de  ces  deux  pièces  eft  unie, 
par  l'autre  bord  ,  à  la  bafe  interne  de  l'aile  ;  de  for- 
te que  quand  la  mouche  étend  &  agite  fes  aîles  , 
l'aileron  s'étend  auffi,  les  deux  valves  s'ouvrent  & 
fe  trouvent  alors  fur  un  même  plan  :  quand  l'aile 
repofe  Se  qu'elle  eft  appliquée  fin  le  corps  de  l'in- 
icete  ,  les  deux  pièces  fe  ferment  &  fe  trouvent 
placées  l'une  fur  l'autre.  Il  eft  quelquefois  umpk  , 
•tomme  on  peut  le  voir  dans  les  taons  ,  c'eft-à- 
inre,  compofé  d'une  feule  membrane  très-mince, 
arrondie  ,  tranfparcntc  ,  terminée  par  un  bord  un 
peu  plus   épais. 

On  a  cru  que  les  ailerons  contribuoient  au  bour- 
donnement que  la  plupart  des  infectes  font  enten- 
dre. J'ai  di:  à  l'article  aile  que  plusieurs  infectes, 
privés  de  ces  parties ,  faifoier.t  entendre  le  même 
bruit.  J'ai  rapporté  quelques  expériences  que  j'ai 
irrites  lur  des  mouches ,  à  qui  j'avois  coupé  les  a:le- 
vons  ,  &  qui,  malgré  cela,  bourdonnoient  comme 
auparavant.  Je  fais  porté  à  croire  que  les  ailerons 
facilitent  le  vol  des  infectes ,  &  qu'ils  contribuent 
auffi  à  leur  faire  exécuter  divers  mouvemens  avec 
plus  de  facilité. 

II  ne  faut  pas  confondre  les  ailerons  avec  les 
balanciers  ,  haltères  ,  qui  fe  trouvent  toujours  au- 
deïfous  ;  ceux-ci  font  amincis ,  femblablcs  a  un  petit 
iilet ,  terminé  par  un  bouton  ovale ,  arrondi  ou 
légèrement  aplati.  Il  n'y  a  que  les  infectes  à  deux 
a:les  nues  qui  aient  des  ailerons  j  mais  tous  n'en 
font  cependant  pas  pourvus  ;  les  alilcs  ,  les  bom- 
billcs,  les  tipuks  ,  les  coulins  &  plusieurs  autres 
i.  en  ont  point;  mais  ces  infectes  ont  leurs  balan- 
ciers plus  grands  &  plus  alongés  ,  comme  s'ils  dé- 
voient alors  fuppléer  aux   ailerons  .qui  manquent. 

ALTISE  ,  Altic.i.  Genre  d'infectes  de  la  troi- 
sième fection   de  l'ordre  des  Coléoptères. 

Les  altijes  fout  de  petits  infectes  ovales,  ou  un 
peu  alongés,  rarement  arrondis,  pourvus  de  deux 
ailes  membraneufes  ,  veinées  ,  cachées  fous  des  étuis 
durs  ;  de  deux  antennes  filiformes  ,  prefque  de  la 
longueur  du  corps  ,  compofées  de  onze  pièces  dis- 
tinctes ;  d'une  bouche  munie  de  deux  mandibules, 
de  deux  mâchoires  ,  de  quatre  antennulcs  &  de 
deux  lèvres  ;  de  cuiifes  groifes  ,  très-renflées  ,  par 
Je  moyen  defquclles  ils  exécutent  un  faut  très- 
vif  &  allez  coniid  r.tble  ,  femblable  à  celui  de  Ja 
puce;  Si  enfin  de  fix  pattes  ,  terminées  par  des 
tarfes  compofés  de  quatre  pièce-;. 

Les  altifes  appartiennent  à  la  famille  des  chry  fomè- 
lcs.  Linné  ,  dans  les  premij^^  éditions  de  fes  ouvra- 
ges, ..voit  placé  ces  infede^rfec  les  moideUes  :  il  les 


ALT 

en  a  f^parés  dans  les  dernières  ,  pour  les  rarfger 
parmi  ks  chryfomèlcs  ,  avec  lcfquelles  elles  ont 
effectivement  beaucoup  de  rapports  ;  il  en  a  feule- 
ment fait  une  famille  fous  le  nom  de  chryfomeU 
JalzatéritL,  chryfomèles  fauteufes.  M.  Fabricius  avoit 
confervé  dans  fon  ouvrage  intitulé  ,  Syftema  ento- 
mologie ,  le  genre  d'altije  ,  tel  que  nous  l'a  donné 
M.  Geoffroy  ,  en  lui  aflignant  pour  caractère,  quatre 
a Ttcnnulcs  filiformes,  tandis  qu'il  en  donne  lîx  qui 
grolliiîcnt  vers  l'extrémité  ,  aux  chryfomèlcs.  Il  a 
réuni  enfuite  ces  infectes  aux  chry'bmèks  ,  à  l'i- 
mitation de  Linné.  MM.  Degeer  ,  Schrank  ,  ont 
auilï  fuivi  l'exemple  de  Linné.  M.  Scopoli  a  donné 
à  ces  infectes  le  r.om  de  ekryj'omels.  faltatori& , 
&  il  a  placé  les  véritables  chryfomèlcs  parmi  les 
coccinelles.  Nous  avons  cru  devoir ,  à  l'imitation 
de  MM'.  Geoffroy  &  Schacffer ,  conferver  le  genre 
d'altije ,  fc  le  diflingucr  de  celui  de  chryfomèle , 
parce  qu'il  oltre  des  caractères  fuffifans  pour  le 
reconnoître  facilement  ,  &  que  ces  infectes  font 
d'ailleurs  affez  nombreux  pour  mériter  de  faire  un 
genre  particulier. 

Les  antennes  des  chry  fomèles  font  compofées  d'ar- 
ticles globuleux  ,  qui  vont  un  peu  en  groflillant 
de  la  bafe  à  la  pointe  ;  celles  des  altifes  ,  à-peu- 
près  d'égale  épaiileur  dans  toute  leur  longueur , 
ont  leurs  articles  prefque  cylindriques  ;  elles  font 
d'ailleurs  un  peu  plus  longues  que  celles  des  chry- 
fomèlcs. La  bouche  préfente  encore  quelques  diffé- 
rences remarquables  ;  les  antennulcs  antérieures 
des  altijes  ont  le  troifième  article  un  peu  plus  gros 
que  le  quatrième  ,  &  celui-ci  eft  terminé  en  pointe  ; 
celles  des  chryfomèles  ont  le  dernier  article  plus 
gros  que  les  autres  ,  &  prefque  en  maffe  ;  mais  le 
caractère  le  plus  facile  à  faiiir  eft  celui  des  pattes  ; 
les  cuiiles  poftérkures  des  altijes  font  très-greffes 
&  tiès-renflées  ,  &  ces  infectes  fautent  avec  la  plus 
grande  légèreté,  lorfqu'on  approche  pour  les  prendre  ; 
c'clt  ce  qui  leur  a  fait  donner  en  latin  le  nom 
d'altica ,  qui  veut  dire  fauteur.  Le  corcelet  uni  & 
convexe. éteigne  ces  infectes  des  chryfomèles  &  des 
galeruques.  La  tète  enfoncée  dans  le  corcelet , 
diilingue,  au  premier  coup-d'ccil,  les  gribouris.  Le 
corcelet  cylindrique,  auffi  étroit  que  la  tête,  fait 
alternent  reconnoître  les  criocères  ;  enfin  ,  le  nombre 
des  pièces  des  tarfes  &  ks  antennes  en  maiTe  ,  em- 
pêche de  confondre  les  altifes  avec  ks  cocci- 
nelles. 

Les  antennes  des  altifes  font  filiformes  ,  un  peu 
plus  longues  que  la  moitié  du  corps  de  l'infecte  , 
compofées  de  onze  pièces  ou  articles  diflinéfs  j 
prefque  cylindriques  ,  dont  le  premier  eft  gros , 
allez  long  &  un  peu  renflé  ,  &  le  fécond  court, 
petit,  prclquc  globuleux;  elles  ont  leur  inferrion 
à  la  partie  antérieure  de  la  tête  ,  entre  les  deux 
yeux. 

Les  yeux  font  ronds  ,  peu  faillau*  ,  placés  à  la 
partie  latérale  de  la  tète  :  ils  touchent  au  corce- 
let par  leur  partie   poftéricure. 

La  tecc  eft  petite  &  plus  étroite  que  le  corcelet  : 


'ALT 

elle    eft    un   peu   inclinée    &   très  -  pr.i   avancée. 

La  bouche  ,  comme  nous  l'avons  ai:  plus  liant , 
eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  ,  ïffle  livre 
inférieure  ,  de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires, 
&  de  quatre  antenncles. 

La  lèvre  fupérieure  eft  large  ,  memoraneufe  , 
plate  ou  légèrement  convexe  ,  entière  &  ciliée  à  l'on 
bord  antérieur  ,  placée  à  la  partie  antérieure  de  la 
tè:e  ,    au-deifus    de  la  bouche. 

La  lèvre  inférieure    fe    trouve  au-dciîbus    de  lav 
bouche:    elle    ell    plus   étroite  qne   la   fupérieure, 
membraneufe ,  entière.  Elle  donne  nailîancc  aux  deux 
antennules   poftérieures. 

Les  mandibules  font  dures  ,  cornées  ,  tranchantes , 
placées  à  la  partie  latérale  &  fupérieure  delà  bouche, 
au-dellous  de  la  lèvre  fupérieure. 

Les  mâchoires  qui  fe  trouvent  au-delTous  des  man- 
dibules ,  font  bifides  :  la  pièce  extérieure  eft  courte", 
cornée  ,  prefque  cylindrique ,  terminée  en  pointe 
mouife  ,  Se  couverte  ,  à  ta  partie  interne  ,  de  poils , 
courts  &  roides,  en  forme  de  cils.  La  pièce  inté- 
rieure eft  courte,  prefque  membraneufe,  compri- 
mée par  les  cotés  ,  ciliée  à  fon  bord  interne.  M.  Fa- 
bricius  avoir  d'abord  regardé  la  pièce  extérieure 
comme  faifant  partie  des  mâchoires  ;  il  l'a  enfuite 
regardée  comme  une  antcnnule  ,  quoiqu'elle  {bit 
d'une  feule  pièce ,  qu'elle  ait  la  confiftance  de  la 
corne  ,  &  qu'elle  ait  une  figure  différente  de  celle 
des   antennules. 

Les  antennules  font  au  nombre  de  quatre  :  les 
deux  antérieures  font  courtes,  prefque  filiformes, 
compofées  de  quatre  articles ,  dont  le  premier  cil 
très-court  ,  le  fécond  un  peu  long  ,  le  troisième 
plus  gros  &  prefque  arrondi,  le  quatrième  mince 
&  terminé  en  pointe.  Les  deux  poftérieures  font 
un  peu  plus  courtes  ,  Se  compofées  de  trois  articles 
fîiiiormes ,    prefque  égaux  entr'eux. 

Le  corcelet  eft  convexe  ,  uni  ,  plus  large  que  la 
tète  ,  plus  étroit  que  les  élyrres  :  il  clt  très-peu 
bordé  ,  &  fouveut  ce  rebord  eft  fi  petit ,  qu'il n'eft 
pas  apparent. 

Les  élytres  fonr  dures ,  convexes ,  ftriées  ou  poin- 
tillécs  :  elles  cachent  deux  ailes  repliées ,  membra- 
neules  ,  veinées,  Se.  fouvent  colorées. 

Le  corps  eft  ordinairement  ovale ,  plus  ou  moins 
alor.gé ,  convexe  en-delîus  ,  un  peu  aplati  t:i- 
delioas  :  quelques  efpèces  cependant  font  arron- 
dies ,  &  reifcmblent  à  une  demi-fphère. 

Les  patte?  ,  au  nombre  de  fix,  font  compofées 
de  la  hanche ,  de  la  cuiiïe ,  de  la  jambe  &  du 
tarfc  ,  divité  en  quatre  pièces.  La  hanche  eft  très-, 
courte  Se  très-petite.  La  cuitîe  eft  de  longueur 
moyenne  ;  elle  eft  peu  renflée  aux  quatre  partes 
antérieures,  nuis  elle  cil  trèo-groilc  &  trè^-renflée 


A  L  T  toj 

aux  poftérieures  ;cclle$-é.ipaioilU-nr  quelquefois  pref- 
que fphéricuies,  ce  qui  fait  que  ces  infectes  marchent 
allez  lourdement  ,  mais  qu'en  revanche  ,  ils  fautent 
■»«  l.i  plus  grande  légèreté.  Les  jambes  font  pres- 
que cylindriques ,  ou  peu  comprimées.  Les  t..;  (es 
font  compoles  du  quatre  articles;  le  premier  eft 
alongé  ,  étroit,  conique  &  un  peu  aplati  ;  le  fecoaj 
eft  plus  large,  plus  court  &  plus  aplati;  le 
fième  eft  le  plus  large  ;  il  eft  terminé  par  deù^ 
lobes  arrondis ,  &  il  eft  garni  en-deffous  d< 
courts  Se  ferres,  en  forme  de  bioHc  ;  le  quatrième 
eft  alongé  ,  prefque  linéaire  ,  un  peu  plus  gros  à 
fon  extrémité,  légèrement  arqué,  Se  terminé  par 
deux  crochets  arqués  ,  aigus   &  allez  forts: 

Les  alcifes  font-  en  général  très-pentes  :  les  plus- 
grandes  d'Europe  n'ont  guères  plus  de  deux  lignes 
de  long  ,  &  celles-  des  pays  les  plus  chauds  n'en 
ont  guères  plus  de  troisi  On  les  trouve  plus  com- 
munément en  princems  V'dans  les  endroits  frais, 
humides,  un -peu  gras  ,  répandues  foirvent  entrés- 
grande  quantité  fur  les  plantes  potagères ,  dont  elles 
criblent  les  feuilles,  &  auxquelles  elles  font  fouvent 
beaucoup  de  tort.  La  plupart  brillent  des  plus  belles 
couleurs  ;  toutes  fontluifantes  Se  entièrement  glabres, 
c'eft-à-dire  ,  lirtes  ,   &  fans    poils   ni  duvet. 

Ces  infectes  dépofent  leurs  œufs  fur  les  plantes, 
dont  ils  fe  nourruTeni.  Les  larves  qui  en  foitcr.r. 
fe  notrrriiïeut  des  mêmes  plantes  ;  elles  font  hexa- 
podes ,  c'eft-à-dirc  ,  qu'elles  ont  fix  pattes  arti.u- 
lées  &  adez  longues  :  elles  reftemblent  beaucoup 
aux  larves  des  chryfomèles  S:  des  coccinelles.  Leur 
corps  eft  alongé  .  divifé  en  douze  eu  treize  anneaux  , 
fur  chaque  cote  desquels  il  y  a  un  ftiçrrr.atc.  Le 
dernier  anneau  eft  garni  en-deObus  d'i;ne  efpSJifc 
de  mamelon  charnu,  qui  ferr  de  quatrième  paire 
de  pattes.  La  tête  eft  dure  ,  prefque  coïiiçéc  ,  &. 
munie  de  mâchoires  fortes  ,  dures  ,  cornées  ,  tran- 
chantes ,  Se  d'efpèces  d' antennules  :  on  trouve  "icl- 
que  toujours  un  très-grand  nombre  de  ces  larves 
fur  la  même  plante. 

Lorsqu'elles  veulent  fe  transformer  en  nymphe  , 
la  plupart  de  ces  larves  fe  fixent  fur  les  feuilles  des 
plantes  qui  les  ont  nourries  ,  par  le  moyen  du 
mamelon  de  derrière  :  ainii  fixées  ,  elles  fe  dépouillent 
de  la  peau  de.  larve.,  qui  fe  fend  longitudmalemcnt 
lur  le  dos  ,  S:  que  l'infecte  fait  glifler  en  arrière  , 
où  elle  eft  bientôt  réduite  en  peloton.  Au  bout  de 
quinze  ou  vingt  jours,  les  nymphes  fortent  de  cet  étit , 
&  le  montrent  fous  celui  d'infecte  parfait.  L'enveloppe 
de  nymphe  s'ouvre  longituJinalement  à  la  partie 
fupérieure;  l'infecte  en"  fort  Se  1  ai  Ile  fa  dépouille 
prefqù'entière  ;  0:1  n'y  voit  que  la  fente  qu'il  a 
fait  eu  fortant. 


:'fOS 


Suite  de  F  Introduction  à  tHifloire  Naturelle  des   Infectes: 


A     L     T     I     S     E. 


A  l  T  I  C  A.     G  e  o  f  f.     S 


C  H  A   s   r  F. 


CIIRYSOMSLA.    Lin.     F  av. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  prefque  de  la  longueur  du  corps  :  articles 
prefque  cylindriques  ;  le  premier  plus  gros  que  les  autres. 

Bouche  munie  de  mandibules ,  de  mâchoires  bifides  ,  &  de  quatre 
antennules  inégales  ,  filiformes. 

Corps  ovale  ,  ou  prefque  arrondi. 

Cuifles  poflérieures  grofies  ,  renflées,  propres  pour  fauter. 

Quatre  articles  à  tous  les  tarfes;   le  pénultième  large  ,  bifide ,  garni 
en-deffous  de  poils  courts  &  ferrés. 


ESPÈCES. 


i.  Altise  ponctuée. 

Qè  longue ,  jaune  ;  corcekt  avec  Jix  points 
noirs;  élytrcs  violettes. 

2.  Altise  Caroline. 

Jaunâtre;  corcelet  avec  deux  points  noirs; 
élytres  avec  cinq  lignes  longitudinales,  noires. 

3.  Altise  à  bandelette. 

Oblongue  ;  corcelet  pâle  ,  avec  trois  points 
noirs  ;  élytres  noires  ,  avec  deux  lignes  lon- 
gitudinales ,  blanches. 

4.  Altise    huit-taches. 

F  errugineufe  ;  corcelet  blanc  ;  élytres  avec 
quatre  points  blancs  fur  chaque. 


5 .  Altise  quatre-taches. 

F errugineufe  ;  corcelet  blanc  ;  élytres  avec 
deux  grandes  taches  blanches  fur  chaque. 

6.  Alt  ise  noble. 

F  errugineufe  ;  élytres  avec  le  bord  &  une 
bande  blancs. 

7.  Altise  quadrifafciée. 

Ferruginetife  ;  élytres  avec  quatre  lignes 
tranfverfales ,  blanches. 

8.  Altise  cercelet-blanc. 

Noire  ;  corcelet  blanc  ;  élytres  violettes , 
obfcures,  avec  quatre  points  blancs,  dont 
l'un  interne  ,   linéaire. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'Kljloirr  Naturelle  des  Infefles. 


lOJ 


1 


9.  A  LTiSE  bifafciée. 


A  L  T  I  S  E  S.  (  Infeftes  ). 

19.  Alt  ise  dorée. 


Pâle  ;   élytrts  d'un,  noir  viola  ,  avec  deux 
bandes  pâles. 

10.  A  LTISE  finuée. 

Pâle  ;  tête  noire  ;  élytres   avec  une  large 
ligne  longitudinale  ,  finuée ,  d'un  noir  bleuâtre. 

11.  Altise  équethe. 

Corcelet  (f  élytrts  blancs;  élytres  avec  le 
bord  &  une  bande  ferrugineux. 

12.  Alt  1  s  E  bordéo. 

Noire;  élytres  d'an  vert    bronzé ,  avec  le 
bord  &  deux  points  blancs. 

13.  Altise  famélique. 

Jaunâtre  ;  élytres  vertes ,  avec  le  bord  pâle. 

14.  Altise  bicolor. 

Rougeâtre;  élytres    &  cuijfes  poflèrieures 
d'un  bleu  très  luifant. 

15.  Altise  équinoxiale. 

Corcelet  rougeâtre  ;  élytres  violettes  ,  avec 
quatre  taches  blanches  Jur  chaque. 

\6.  Altise   furinamoife. 

Jaunâtre  ;  corcelet  rougeâtre,  tache ,  élytres 
avec  le  bord  &  une  bande  couleur  de  Jùuig. 

17.  Altise  S  blanc. 

Pâle;  élytres  noires,  avec  une  ligne  lon- 
gitudinale blanche  ,  courbée ,  en  forme  de  S. 

18.  Altise  potagère. 

Ovale  ,   dun     bleu    verdâtre   ;    antennes 
noires. 


Corcelet  pâle  ;  élytres  bronzées  ,  avec  deux 
taches  &  une   bande  dorées. 

10.  Altise  corcelet  fauve. 

Corcelet  fauve  ;    élytres  pâles ,    avec    la 
future  &  deux  taches  noires. 

zi.   Altise  de  la  jufqujame. 

D'un  verd  bleuâtre  ;  pattes  fauves  ;   cuijfes 
pojlérieures  violtttes  ;   élytres  fériées. 

12.  Altise  bleue.    ■ 

Bleue  ;  jambes     fauves   ;    élytres    poin- 
tillées. 

23.  Altise  noire-ovale. 

Ovale ,  d'un   noir  bronzé;  pattes  noires  ; 
élytres  pointillées. 

2.4.  Altise  noire-alongée. 

Alongée,  d'un  noir  bronzé  ;  pattes  noires  ; 
élytres  pointillées. 

2j.  Altise  Rubis. 

Elytres  vertes  ou  bleuâtres  ;  tête  &  corcelet 
cuivreux,  brillons  ;  pattes  ferrurineuf es. 

2.6.  Altise  Plutus. 

D'un  verd  doré  ;  antennes  ù  pattes  fauves. 

27.  Altise  trifafciée. 

Blanchâtre    en-dejfus ,    avec    trois   bandes  j 
obfcures  ,  dont  une  fur   la  tête  ,  &   deux  Jur 
les  élytres. 

28.  Altise  bronzée. 

Bronrée  ,   luifante  ;  extrémité  des  élytres  , 


JO-f 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJlo'ire  Naturelle  des  Infccles'. 


ALTISES.    (  Mettes  ). 

patte?   antérieures  ,  •  &   jambes   pojlérieures , 
jaunes. 

19.  Altise  tcte-roufTe. 

D'un  noir  bleuâtre ,  lui  faut  ;  tête  6'  articu 
luttons  des  pattes ,  ferrugineujes. 

30.  Altise  paillette. 

Noire  ;   corcelet  ,  élytres    d  pattes    d'un 
jaune  pâle. 

31.  Altise  bordure-jaune. 

Noire  ;  corcelet  &  élytres  noirs  ,    bordés 
Je  jaune  pâle. 

32.  Altise  angloife. 

Très-noire  ;    élytres  &  pattes   d'un  jauni 
pâle. 

33.  Altise  quadri'le. 

Noire  ;    élytres   avec  quatre,  points    rou- 
geâtres. 

34.  Altise  patte- fauve. 

Noire  ;  corcelet  &  pattes  rougeâtres  ;  élytres 
bleues  ,  pointillées. 

35.  Altise  Bedaud. 

Noire  ;  tête ,  corcelet  &  pattes  rougeâtres  ; 
élytres  d'un  bleu   violet ,  ftriées. 

3  <f.  Altise  ftriée. 

Oblongue,  toute ferrugineufe  ;  élytres  (Iriées. 

•    \ 


37.  Alt  ise  fauve. 

Ovale ,  toute  fauve  ;  élytres  finement  poin- 
tillées. 

38.  A  LTi  s  E  biponttuée. 

Noire  ,  luifante  ;   élytres    avec    un  point 
rougeâtn  vers  leur  extrémité. 

39.  Altise  jaune. 

D'un  jaune  pâle  ;  yeux  noirs. 

40.  Altise  des  bois. 

Ovale ,  noire,  luifante  ;  élytres   avec  une 
ligne  longitudinale  jaune. 

41.  A  L  T 1  S  E  bordure  noire. 

Ovale  ,  noire  ,  corcelet  &  élytres  jaunâtre»  , 
avec  le  bord  noir. 

41.  Altise  braflîcaire. 

Très-noire; élytres  d'une  couleur  de  briques 
pâle ,  avec  le  bord  (i  une  bande  noirs. 

43.  Altise  noire. 

Ovale ,  noire ,  luifante  ;  bafe  des  antennes 
&  jambes  fauves. 

44.  Altise  hémifphérique. 
Hémifphérique  ,  noire  ;  jambes    brunes. 

45.  Altise  tête-jaune. 

Alongée,  d'un  noir  bleuâtre  i  tête  &  pattes 
antérieures  jaunes. 


. 


0 


1.  Altise 


ALT 

I.  Altise  ponctuée. 

Altica   thoruci.ii.  Fab. 

Altica  obloiga,  Jlava  ;  tkorace  nigro  punfluto  ; 
elytris  violaceis.  Fab.   Syft.  ent.  append,  p^g.  811. 

Ckryfomcla  thoracica.  Fab.  Sp.  inf  tom.  I,  pag. 
I31.  n°.  87. 

Cette  û/f//î  a  environ  trois  lignes  de  long.  Sa 
tête  eft  jaune  ,  &  les  yeux  font  noirs.  Le  corcelct 
cft  jaune  ,  avec  (ïx  points  noirs.  Les  élytres  font 
lifl'es  ,  violettes ,  bordées  de  jaune ,  principalement 
vers  leur  bafe.  Les  pattes  font  jaunes,  SclescuifTes 
poftérieurcs   renflées    &C   obfcures. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

i.  Altise  Caroline. 

Altica  caroliniana.  Nob. 

Ckryfomela  caroliniana  faitatoria  flavefeens ,  tho- 
race punciis  duobus  ,  coleoptris  vittis  quinque  ni- 
gris.  Fab.  Mant.  inf  tom.  1.  pag.   7  y.  n°.  1. 

Crioceris  caroliniana.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  111. 
n°.   11.— -Sp.  inf.  tom.  i.pag.  Ij6.  n°.  38. 

Elle  eft  de  la  grandeur  du  criocère  porte-croix. 
Sa  tète  cft  jaune  ;  les  antennes  &  les  yeux  font 
noirs.  Le  corcelet  eft  très-peu  bordé  ;  il  eft  jaune  , 
avec  deux  points  noirs.  Les  élytres  font  jaunes  , 
avec  une  ligne  longitudinale ,  noire  ,  au  bord  ex- 
térieur ,  une  autre  au  milieu,  &c  une  troilième 
commune,  à  la  future.  Les  cuhTes poftérieures  font 
ferrugineufes  &  renflées. 

Cette  cfpèce  fe  trouve  dans  la  Caroline. 

3.  Altise  à  bandelettes. 

Altica  vittata.  Nob. 

Altica  tomentofa  oblonga  ,  thorace  pallido  >punc- 
tis  tribus  nigris  ,  elytris  nigris  ,  vittis  duabus  aibis. 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  111.  n->.  n. 

Chr ,'fomela  tomentofa  oblonga  ,  elytris  fubto- 
mer.tojis  nigris  :  liaea  lo'.gitudinali  margineque 
paliidis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.    6o\.  n°.    107. 

Crioceris  glabrata.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag. 156. 
»"•    59- 

Chryfomela  glabrata.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  I.  pag. 
76.  n°.    1  1  f . 

Cet  infecte  reflemble  au  précédent.  Sa  tète  cft 
noire  ,  &  le  front  blanc.  Le  corcelet  eft  pâle ,  avec 
trois  points  noirs.  Les  élytres  font  glabres  dans 
l'efpèce  que  décrit  M.  Fabricius  ;  elles  font  légère- 
ment cotonneufes  dans  celle  de  Linné  :  on  y  voit 
deux  lignes  longitudinales  pâles,  qui  fe  réunifient 
vers  l'extrémité  de  l'élytre  :  le  bord  de  celle-ci  eft 
noir.  L'abdomen  eft  brun  ,  avec  les  côtés  blancs. 
Les  cuilfes  font  renflées  ,  noirâtres,  avec  le  bord 
intérieur   pâle. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

4.   Altise    huit-taches. 

Altica  quatuor  guttata.  Nob. 

Ckryfomela  ^vimia.  faitatoria,  ferruginea,  thorace 
elytrorumque  punciis  quatuor  albis.  Fab.  Sp.  inj. 
tom.   i.pag.  131.  n°.  89. 

Hiftoire  Naturelle  ,  Infeifes.    Tome  I. 


ALT 


10; 


Ses  antennes  ,  fes  pattes,  &  le  defTous  du  corps 
font  de"  couleur  de  marron.  Ses  yeux  font  noirs- 
Le  front  &  le  corcelet  font  blanchâtres.  Les  élytres 
font  de  la  même  couleur  que  le  deffous  du  corps  ; 
elles  ont  huit  taches  blanches;  lavoir,  (îx  placées 
longitudinalcment  fur  deux  lignes ,  trois  de  chaque 
côté  delà  future  ,  &  deux  autres  vers  le  bord  exté- 
rieur ,  entre  la  première  &  la  féconde. 

Elle  le  trouve  à  Cayenne. 

y.   Altise   quatre-raches. 

Altica  biguttata.  Fab. 

Altica  ferruginea  thorace  elytrorumque  maculis 
duabus    albis.  Fab.  Syft.  ent.   app.  pag.  811. 

Ckryfomela  biguttata  faitatoria  ferruginea ,  tho- 
race elytrorumque  maculis  duabus  albis.  Fab.  Sp. 
iaj.  tom.  1.  pag.   131.  n".  8  8. 

Cette  efpèce  reflemble  un  peu  à  la  précédente 
par  la  forme  &  la  grandeur.  Ses  antennes  font 
noires,  Se  prcfque  de  la  longueur  du  corps.  La  tête 
eft  noire  ,  avec  un  point  blanc  au  front.  Le  corcelet 
eft  blanc  &  fans  tache.  Les  étuis  font  luifans ,  noi- 
râtres, avec  quatre  taches  blanches,  deux  fur  chaque , 
qui  fouvent  fe  confondent  Se  paroiflent  former  deux 
bandes.  Le  deflous  du  corps  cft  de  couleur  de  marron. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

6.  Altise  noble. 
Altica   nobilitata.    Nob. 

Ckryfomela  nobilitata  faitatoria  ferruginea  ,  cly- 
trorum marginefafciaqut  albis.  Fab.  Mant. inf  tom.  1 . 
pag.  -]6.  n°.  1 2.0'. 

Elle  eft  grande  :  fa  tête  cft  ferrugineufe  ,  &  les 
yeux  font  noirs.  Le  corcelet  cft  ferrugineux ,  avec 
tous  les  bords  blancs.  Les  élytres  font  glabres , 
luifantes,  ferrugineufes ,  avec  les  bords  &  une  large 
bande    blanche  ,  au  milieu. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

7.  Altise  quadrifafciée. 
Altica  quadrifafeiata.  Nob. 

Chryfomela  quadrifafeiata  faitatoria  ferruginea  , 
elytris  ftrigis  quatuor  albis.  Fab.  Mant  inf.  tom.i. 
pag.   j6.  n°.    111. 

Elle  eft  grande.  Sa  tête  eft  ferrugineufe ,  avec 
un  point  fur  le  verrex  &  les  antennes,  noirs.  Le 
corcelet  eft  ferrugineux  &:  varié  de  blanc  peu  mar- 
qué. Les  élytres  font  glabres  ,  luifantes  ,  ferrugi- 
neufes ,  avec  quatre  lignes  tranfverfales  blanches  , 
dont  la  première  eft  pofée  fur  la  bafe  ,  &  la  qua- 
trième eft  ondée.  Le  corps  eft  d'une  couleur  ferru- 
gineufe obfcure. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

8.  Altise   corcelet-blanc. 
Altica  albicollis.  Nob. 

Chryfomela  albicollis/a/wfo/7 J  nigra,  thorace  albo, 
elytris  obfcure  violaceis  y  pui3is  quatuor  albis  ; 
interiori  lineari.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  j&. 
n°.    il*'. 

O 


io6 


ALT 


Cette  efpèce  eft  plus  pente  que  les  précédentes  : 
fa  tcte  cil  noire  ,  avec  une  grande  tache  blanche 
furie  front.  Le  corcclet  cil  glabre ,  luifant  ,  blanc 
iï  fans  taches.  Les  élytres  font  luifantes  ,  d'une 
couleur  violette  foncée  ,  avec  quatre  points  blancs , 
dont  l'un  vers  la  future  ,  linéaire  &  oblique. 

Elle  le  trouve  à  Cayenne. 

9.  Altise  bifafciée. 
Altica   bifafcidla.  Nos. 

Altica  pallida  ,  elytris  nigro^violaceis  ,  fafciis 
duabus  pallidis.  Non. 

Cette  efpèce  eft  une  des  pins  grandes  que  nous 
connoiilions  :  elle  a  plus  de  trois  lignes  de  long  , 
Se  deux  de  large.  Ses  antennes  font  obftires.  Tout 
fon  corps  cil  d'un  jaune  pâle  ;  on  voit  feulement 
un  peu  de  noir  à  la  parrie  poftérieure  de  la  tête  , 
&  quelques  points  irréguliers  de  cette  couleur  fur 
lecorcelct.  Les  élytres  font  coupées  par  cinq  bandes, 
dont  trois  d'un  noir  bleuâtre  ,  &  deux  d'un  jaune 
pâle.   Les  jambes  &  les  tarfes  font  un  peu  obfeurs. 

Cette  altife  fe  trouve  a  Cayenne. 

10.  Altise  finuée. 
Altica  Jî.iaata.  Non. 

Altica  pallida  ,  cavité  higro  ,  elytris  vitta  finucta 
nigro-violecea.    Nos. 

Cette  efpèce  eft  plus  alongée  que  la  précédente  : 
elle  a  trois  lignes  de  long  ,  6:  une  ligne  &  demie 
de  large.  Tout  Ion  corps  eft  d'un  jaune  pâle.  Les 
antennes  font  d'un  jaune  obfcur.  La  tète  eft  noi- 
râtre. Le  corcclet  eft  pâle  &  fans  taches.  Les  élytres 
fbr.t  pâles  ,  avec  une  large  raie  longitudinale  , 
imuée  ,  un  peu  plus  large  vers  le  bout. 

Elle  fe  trouve  a  Cayenne. 

1 1.  Altise  équeftte. 
Altica  equeftris.   Nob. 

Chryfome.a  etjueftris  fa.'tatoria  ,  thorace  elytrifquc 
albis  :  margiae  b  ifeos  j  afeiaque  média  ferrugiaeis. 
Fab.    Map.t.   inf.  corn.   i.  pag.  76.  n".  118. 

Cette  efpèce  eft  grande.  Sa  tète  &  fes  antennes 
font  noires ,  avec  un  point  blanc  â  la  bafe  des 
antennes.  Le  corcelet  eft  luifant  ,  blanc  &  fans 
taches.  Les  élytres  font  luifantes,  blanches,  avec 
le  bord  de  la  bafe  ,  &  une  large  bande  ,  au  mi- 
lieu ,  ferrugineux ,  avec  un  reflet  cuivreux  ,  lui- 
fant. Le  corps  eft  noirâtre.  Les  cuifles  poftérieures 
font  renfl  :cs. 

Elle  le  trouve  en    Amérique. 

11.  Altise  bordée. 

Altica   cir.cla.  Fab. 

Chyfomcla  faltatoria  nigra  ,  elytris  viridi  sneis 
■  ma'giue  puaâiifque  duobus  albis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.  iu.f.90. 

Cette  altife  eft  une  des  plus  grandes.  Sa  tète 
eft  noire.  Le  corcelet  eft  d'une  couleur  de  bronze  , 
lin  peu  obfcure  ,  avec  le  bord  antérieur  &  pofté- 
rkur  blanc.  Les  étuis  font  d'un  verd   cuivreux  5   ils 


ALT 

ont  deux  points  &  leurs  bords  blancs.  Le  corps  eft 
très-noir.  Les  cuiiîes  poftérieures  font  très-renflées. 
Elle  fe  trouve  en  Portugal. 

13.  Altise  famélique. 
Altica  famelica.  Nob. 

Altica  marginata  jlavefcens  ,   elytris   viridibus , 
margine  pall.do.  Fab.  Syft.   eut.  append.  811. 
Chryfomela  marginata.  Fab,  Sp.  inf.  tom.   i.pag. 

131.    B°.?I. 

Chryfomela  famelica.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1. 
pag.   76.  n°.  113. 

Cette  efpèce  eft  une  des  plus  grandes.  Les  antennes 
font  noires.  La  tête  &  le  corcelet  font  jaunâtres  : 
on  y  apperçoit  quelquefois  des  taches  obfcures  , 
mais  plus  fouvent  il  n'y  en  a  point.  Les  étuis  font 
verdànes ,  luifans ,  avec  leur  bord  extérieur  pâle. 
Le  corps  eft  jaunâtre.  Les  jambes  fout  noires,  & 
les  cuifles    poftérieures   très-renflées. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

14.  Altise  bicolor. 
Altica   bicolor.  Fab. 

'Chryfomela  (  bicolor  )  faltatoria  ,  ovata  rufa}  ely- 
tris femoribufque  pofticis  c&ruleis.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.  593.  n".   ji. 

Altica.   Fab.  Syft.  ent.  pag.  112.  n°.  1. 

Ckryfomela,,  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  131, 
n°.    91. 

Chryfomèle  fauteufe  rouge  à  étui  d'un  bleu  très- 
luifant,    Dec   Mém.  tom.     5.   pag.  357.  pi.     16. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  les  précédentes  : 
elle  reflemble  par  la  grandeur  &  les  couleurs  à 
['altife  patte- fauve.  Les  yeux  Si  les  antennes 
!ont  noirâtres.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fon  corps 
font  fauves.  Ses  étuis  font  d'une  belle  couleur  bleue  , 
très-luifante.  Les  cailles  poftérieures  font  bleues  Se 
très-renflées. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

1  j .  Altise  équinoxiale. 

Altica   aquinoctialis.  Fab. 

Chryfomela  faltatoria  ,  thorace  rubro  ,  elytris  vio- 
laceis  ;  maculis  quatuor  albis  alternis.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  J96.  n°.   71. 

Altica  iquinoBialis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  m. 
n°.  1.  — Chryfomela  nquinoclialis.  Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.    131.   n".  ?3. 

Chryfomtle  faureufe  à  corcelet  couleur  de  chair, 
à  étuis  v  olets  luifans  ,  avec  quatre  tachés  blanches 
fur  chacun.  Dec  Mém.  tom.  5.  pag.  356.  n°.  II. 
pi.  16.  fig.    19. 

Cette  ef|  èce  eft  atfez  grande.  Les  antennes  font 
noires  ,  &  de  la  longueur  du  corps.  La  tète  eft  noire  , 
avec  une  tache  jaune  fur  le  front.  Le  corcelet  eft 
petit  ,  un  peu  convexe  ,  &  d'un  rouge  pâle  ,  pref- 
que  couleur  de  chair.  Les  élytres  font  d'un  beau 
violer  ltiant,  tirant  quelquefois  fur  le  bleu;  on 
voit ,  fur   chaque  ,  quatre  taches  blanches ,  arron- 


ALT 

die?.    Le  ventre  eft  couleur  de  chair   pâle  :  la  poi- 
trine eu  bleuâtre,  Se  les  pactes  noires. 
Elle  fe  trouve"  à  Surinam. 

is.  Altise  furinamoife. 

AlTl       i    /;  I:AB. 

Ckryfjmelti  fari  amenfis  faltatoria  favefeens  , 
tlytiis  margine-fafiiftqkefttHguineis.  Lin.  Syfi.  nat. 

595-  «9- 

Altisa.    F  ad.   S  ft.e'.t.  pag.  ntf.  n".   13. 
Chryfomela.  Fab.  ip .  inf,  tom.   l.pa6.    137.  /t°. 

MJ. 

coreelet  rua  rouge  clair  , 
.      toux,   av-;:  une  bande  ci      '-  .   Le  rouge",    a 
antenne  '  ç    pag: 

ISS.  10.  pi.  ib.fig.i7: 

Cecc   alt'fe   efl    1  :.  ..les;   elle   a 

trois  ii^ncs  de  long,  fuj  .  &  demie  de  lue: 
fes  antenne!  ■    .,    •  le   ':  'uns  du  corps  ton! 

d'un  jaune  pâl  Le  coreelet  eft  a  un  rouge  clair, 
aveL  ^uelques  perucs  ta/  hes  obfcurcs.  Les  élyttes 
font  jaunâtres  ,  coup  es  dans  leur  milieu  par  une 
bande  rouge  ;  elles  l'ont  bordes  d'une  raie  de  la 
même  couleur,  qui  s'élargit  vers  leur  extrémité  , 
&;  forme  une  tache. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

17.  Altise  S  blanc. 
Alt  1  a  S  Ihtera    Fab. 

Altica  pallida  ,  elytris  nigris ,  linta  longitudinal 

flexuofà  alba.   Fab.    Syft.    ent.  pag.    1 1 6.  n°.    14. 

Chryfomela  S  littera.   Lin.  Syft.  nat.  pag.   595. 

■:".     -0. 

Chryfomela  S  littera.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  I.  pag. 
•    -.    .  '.   I  ]  S. 

Chryfomèle  fauteufe  d'un  jaune  grifàtre  ,  à  étuis 
bruns  ,  avec  une  raie  longitudinale  ,  ondée  ,  blan- 
châtre. Dec.   Mém.   tom.    j„  pag.  557.  n°.  15. 

Elle  eft  plus  petite  que  les  précédentes  :  elle  a 
une  figure  un  peu  alongée.  Ses  antennes  font  noires , 
fi  moins  longues  que  dans  les  autres  efpèces.  Ses 
yeux  font  noirs.  Son  corps  eft  d'un  jaune  pâle.  Les 
élytres  font  d'un  brun  foncé  très-luifant ,  avec  une 
ligne  longitudinale  un  peu  ondée  ,  blanche  ,  Se  qui 
repré fente  allez  mal  la  lettre  S. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

18.  Altise  potagère. 
Altica  oleracea.  Fab. 

Chryfomela  oleracea  faltatoria  virefeenti-ctrulea. 
Lin.  Syft.  nat.   595.  51,  — Faun.  fucc.  n.  5-34. 

Altica  oleracea.  F ab.  Syft.  ent.   ni.  3. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  1.  1;;.  94. 

Chryfomela  oleracea.  Scop.  Ent.    carn.  n".   111. 

Chryfomela  oleracea.  ScfTraNk.  Enum.  inf.  auft. 
»".  iyy. 

Chryfomèîe  "auteufe  ovale  f  entièrement  d'un 
bleu  vcrdàtre  ,  à  antennes  noires.  Dec.  Mém. 
tom.  j.  pag.    344.  45. 


ALT 


107 


VaJtïfi  bleue,  Gboff.  inf,  ifpag.  ij,;.  i, 

Cette  altije  eft  une  des  plus  grandes  de  celle; 
d'Europe  :  elle  a  pi  es  de  deux  lieues  de  long 
une  de  large:  elle  eft  entièrement  bleu?,  excepté 
les  antennes  ,  qui  font  noises  ,  &  prcfquc  dç  la 
longueur  du  corps.  le  lorctict  eft  li'e,  avec  un 
Icemefit  tianlvcrfa!  a  l.  partie  poftéricure.  Les 
élytres  font  liiies,  C.hk  (tries  T  parfomées  de 
points  irréguliers  ,  qui  ne  paroiiietit  qu'avec  l.i  loupe. 
Les  cuùTes   poftérieHfcs   font   trîs-grollcs,    &  l'in- 


fefte 


s'en  'crt  pour  fauter  vivement 


On  la  trouve  en  Eutopc  ,  fut  les  plantes  pQta- 
gères,  auxquelles  elle  l'ait  fou  vent  beaucoup  de 
tort. 

19.  Altise  dorée. 
A,  tica  aurata.  Nob. 

Altica  thorace  pallido ,  elytris  xneis  :  maculis 
duabus  fafeiaque  aureis.  Fab.   Syft.  e.it.  pag.    in. 

.2°.  4. 

Chryfomela  alMcollis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  î.pag. 

FH"  «"•  95- 

Elle  a  la  forme  8:  la  grandeur  de  ïaltife  pota- 
gère. La  tète  eft  noire.  Les  antennes  font  filiformes  , 
noires  ,  &  pâles  à  leur  bafe.  Le  coreelet  eft  pâle  Se 
arrondi.  Les  élytres  font  glabres  ,  brillantes  ,  cui- 
vreufes ,  avec  deux  points  à  leur  bafe  ,  &  une  bande 
au  milieu  ,  de  couleur  d'or.  Le>einre  eft  noir  ;  les 
pattes  font  pâles  ;  les  cuifles  poflérieurcs  font  noires 
&   très-renflées. 

Elle  fe  trouve    dans  la  Nouvelle-Hollande. 

10.  Altise  corcelet-fauve. 
Altica  fuhi-.olis-  Non. 

Chryfomela  fulvi-collis  faltatoria  ,  thorace  ru- 
f fente  ,  elytris  palliais  ,  futuramacuufque  duabus 
aigris.  Fab.  Sp.  inf  tom.  1   pag.  1  ;  3.  n°.  <)(.. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Sa  tète  elt  noire 
&  luifante.  Le  coreelet  eft  fauve  ,  fans  tache,  avec 
les  bords  pâles.  Les  élytres  font  lilTcs ,  luifantes  , 
pâles ,  avec  deux  grandes  taches  noires  ,  l'une  à  la 
bafe,  Se  l'autre  vers  le  milieu  :  la  future  eft  noire. 
Tout  le  deflbus  du  cotps  eft  pâle.  Les  pattes  font 
fauves  ,  avec  les  genoux  noits. 

Elle  fe  trouve  .... 

11.  Altise  delà  Jufquiame. 
Altic.  Hyofiami.    Fab. 

Chryfomela  vircfccnti-c&rulca  ,  pedihus  tcftaccic  , 
fmonbus  pefticis  violaccis.  Lin;  Syft.  nat.  pag, 
;94.   n".  54.  — Faun.  fuec.n".   5-56. 

Altica  Hyafciami.  FaB.  Syft.  ent.  pag.  115. 
n".  ç. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  153. 
n".  97. 

Chryfomèle  fauteufe  ovale  d'un  vert  bronze 
bleuâtre,  t  étuis  pointillés,  à.  pattes  rouffes  &  à 
'  cuilTcs  poftérieures  vertes ,  bronzées.  Dec.  Mém. 
tom.   s-  pag.  3  4J.fi- 

Vakife  du  choux.  Geoff.  Inf.  1.   148-   H- 

O     ! 


io3 


ALT 


Chryfomela  hyofciami.  Schrank.  Enum.  inf  au.fi. 
n°.  \6\. 

Les  antennes  font  noirâtres  ,  &  leur  bafe  eft  fer- 
xugineufc.  La  tête  ,  le  corcclet  &  les  élytres  ,  font 
d'un  beau  bleu  brillant.  On  voit,  fur  les  élytres  , 
des  ftries,  formées  par  de  petits  points.  Les  pattes 
font  ferrugineufes  ,  à  l'exception  des  cuifies  pofté- 
rieures ,   qui  font  noires. 

On  trouve  cet  infeéte  en  Europe  ,  en  grande  quan- 
tité ,  fur  les  choux  .qu'il  ronge  Se  dévore. 

11.  Altise  bleue.  ^ 

Alt ica  «ru/ea.PouRC.  Ent.  Par.  pag.    too. 

Altica  c&rulea,  elytris  punBis  /parfis  ,  tibiis  fer- 
rugineis.  Geoff.   Inf  tom.    i.  pag.  249.   n".  12. 

Valcifi  bleue  fans  ftries.  Geoff.  ib. 

Cette  efpèce  rcflemble  beaucoup  à  \'altife  de  la 
Jufquiame  :  elle  eft  comme  elle  d'un  beau  bleu  ; 
mais  fes  élyrres  font  chargées  de  petits  points  en- 
foncés ,  placés  irrégulièrement,  qui  ne  forment 
point  de  ftries  ,  comme  on  le  voit  d^ns  la  ptécédente. 
La  bafe  des  antennes  Se  les  pattes  font  fauves  , 
excepté  la  partie  inférieure  des  cuifies  poftérieures , 
qui  eft  noirâtre. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  diffé- 
rentes plantes. 

13.  Altise  noire-ovale. 

Altica  nigrlpcs.  Fab. 

Altica  nigro  unea ,  ovata  pedibus  nigris.  Geoff. 
Inf.   tom.  1.  pag.    146.  n°.  y. 

Altica  viridi-mca  ,  pedibus  nigris.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.  113.  nQ .  6. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  133. 
n°.   98. 

Cette  efpèce  retfemble  un  peu  à  la  précédente  : 
elle  eft  partout  d'un  noir  verdâtre ,  un  peu  bronzé. 
Les  élytres  font  chargées  de  points  irréguliers.  Les 
antennes  Se   les  pattes  font  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes 
plantes. 

24.  Altise  noire-alongée. 

Altica  hortenfis.  Nos. 

Altica  nigro-tnea  ,  oblonga  ,  pedibus  nigris. 
Geoff.   Inf.  tom.  i.pag.  146.  nn.  6. 

L'altife  noire  alongée  des  crucifères.  Geoef.   ib. 

Cette  efpèce  eft  toute  d'un  noir  verdâtre ,  on 
peu  bronzé  :  elle  eft  plus  petite  Se  plus  alongée 
que  la  précédente.  Les  élytres  font  parfemées  de 
petits  points  enfoncés ,  irréguliers.  Les  antennes  Se 
les    pattes  font    noires. 

"On  la  trouve  en  Europe,  fur  les  plantes  ,  Se  fur- 
tout  fur  les  choux.  Elle  eft  très-commune  aux  en- 
Trirons  de  Paris. 

îy.  Altise  Ri.fcis. 

Altica  nitidula.  Fab. 

Chryfomela  nitidula  fahatoria ,   elytris    curuleis 


ALT 

capite   thoraecque   aureis   pedibus  ferrugineis .  Lin. 
Syft.   nat.  pag.    J94.    ;:".    60.  — Faun.  fuec.    n°. 

Altica  nitidula.  Fab.  Syfi.ent.  pag.   113.  n°.  7. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  134. 
»°.  99. 

Schaefe.  Icon.  inf.  tab.  87./.  y. 

Buprcftis  chryfucollis.  Se  op.  Ent.  carn.  n°. 
198. 

Chryfomèle  fauteufe  ovale  ,  à  étuis  bleus  ou 
verds  ,  à  corcelet  doré  ,  à  antennes  Se  pattes  roufles  , 
Se  à  cuiiles  poftérieures  noires.  Dec  Mém.  tom.  y. 
pag.   346.  »°.  54. 

Altica  nigro-aurata  ,  thorace  aureo  femoribus ,  fer- 
rugineis. Geoef.  Inf.  tom.  1.  pag.  149.  n".  13. 

L'attife  Rubis.  Geoff.  ib. 

Chryfomela  nitidula.  Schrank.  Enum.  inf  auft. 
n°.    163. 

Cet  infc<fte  eft  très-brillanr.  Sa  tête  eft  d'un  vert 
doré  ,  ou  d'un  très-beau  bleu.  Le  corcelet  eft  d'un 
rouge  doré ,  vif  &  éclatant.  Les  élytres  font  d'uu 
beau  bleu  luifant ,  Si  quelquefois  d'un  vert  doré, 
avec  des  ftries  formées  par  de  petits  points  enfoncés. 
Les  pattes  Se  la  bafe  des  antennes  font  de  couleur 
fauve. 

On  trouve  communément  cette  altife  fur  le 
faule. 

ié.  Altise  Plutus. 

Altica  Helxines.  Fab. 

Altica  aurea  pedibus  ftavis.  Geoff.  Inf.  tom.  I. 

Pag-  149-  n°-  H- 

Chryfomela  Helxines  fahatoria  viridi-tnea,  an- 
tennis  pedibufque  omnibus  teftaceis.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.   594.  n°.    58.  — Faun.  fuec.  n°.  J40. 

Altica  Helxines.  Fab.  Syft.  eut.  113.  8. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  134. 
n<>.    100. 

Chryfomela  Helxines.  Sulz.  Hift.  inf  pi.  3. 
fig.  12. 

Chryfomela  Helxines.  Schrank.  Enum.  inf.  ra°. 
iy8. 

Chryfomèle  fauteufe  ovale  d'un  vert  doré  très- 
luifant,  à  pattes  &  antennes  roufles,  &  à  étuis 
pointillés.   Dec  Mém.  tom.  5.  pag.    34J.  yi. 

Tout  le  deflus  de  cet  infeéte  eft  d'une  belle 
couleur  verte  dorée.  Les  antennes  Se  les  pattes  font 
d'un  jaune  un  peu  fauve.  Les  cuifies  poftérieures 
font  noires,  mais  fouvent  marquées  d'une  grande 
rache  fauve.  Les  élytres  font  ftriées. 

On  la  trouve  eu  Europe  dans  les  jardins ,  fui 
différenres  plantes. 

17.  Altise  trifafciée. 

Altica  trifafeiata.  Fab. 

Chryfomela  fahatoria  fupra  albida  ,fafciis  tribus 
fufeis.  Lin,    Syft.   nat.  pag.   594?  n°.   61. 

Altica  trifafeiata.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  nj- 
n°.  9. 

Chryfomela.  Sp,  inf.  tom.   1.  pag.  134.   na.  101» 


ALT 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Sa  tète  eft  blan- 
châtre, avec  une  bande  obfcure.  Les  élytres  font 
blanchâtres,  avec  deux  bandes  obfcurcs  ,  qui  ne  vont 
pas  jnfqu'au  bord  extérieur.  Les  cuirtes  font  de 
couleur  de   rouille. 

Elle  fe  trouve  en  Eurone  ,  fur  différentes 
plantes. 

i8.  Altise  bronzée. 

Altica  Modccii.   Nos. 

Chryfomela  faltatoria  &nea-nitida  ,  clytris  apice 
fiavis  ,  pedibus  anterioribus  ,  tibiisque  pofticis  lu- 
teis.  Lin.  Syft.nat. pag.  594.71°.  57. —  Faun.fuec. 

»"■   J39- 

Chryfomela  Modeeri.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  I.  pag. 
I34.  n->.    101. 

Elle  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  d'une  groffe 
puce  ;  tout  Ion  corps  eft  d'une  belle  couleur  bron- 
zée ,  luifante.  Les  élytres  font  ftriées  ,  de  la  cou- 
leur du  corps ,  avec  leur  extrémité  jaune.  Les  an- 
tennes font   noires,   &  jaunes  à  leur  bafe. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes  plantes. 

19.  Altise  tète-rouffe. 

Altica   erithrocephala.  Fab. 

Chryfomela  faltatoria  atro-ctiulea  y  capite  geni- 
culifque  pedum  rufis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  594. 
n".    s  6. 

Altica  nigro-stnea  ,  clytris  firiatis  ,  pedibus  fer- 
rugincis.  Geoff.  Inf.   tom.   1.  pag.  146.  n°.  4. 

L'altife  noire   dorée.   Geoep.  ib. 

Altica  erithrocephala.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  114. 
n".  10. 

Chyfomela.    Sp.  inf.  tom.  I.  pag.    134.  n°.   10;. 

Chyfomèle  fauteufe  ovale  ,  à  corcelct  pointillé  , 
bleu-verdâtre  ,  à  étuis  violets ,  à  points  alignés  & 
à  pattes  roufles.  Dec  Mém.  tom.  5.  pag.  344. 
n°.  jo. 

Chryfomela  violaceo-punétata/ù/farona  ,  ovata  , 
thorace  punBato  ,  virefcenti-c&ruleo  ,  elytris  violaccis 
punclato-ftriatis  ,  pedibus   rufis.  Dec  ib. 

Elle  eft  d'un  noir  bleuâtte  &  brillant.  Ses  antennes 
font  noires  ,  &  leur  bafe  eft  fauve.  Le  deflbus 
du  corps  eft  d'une  couleur  plus  foncée.  Ses  pattes 
font  rougeâtres  ;  elles  font  fouvent  noires  ,  avec 
leurs  articulations  feulement  rougeâtres.  Les  cuiilès 
poftérieures  font  toujours  noires. 

Cette  efpèce  fe  trouve  en  Europe ,  dans  les 
jardins. 

30.  Altise  paillette. 

Altica  atricilla.  Fab. 

Alticaelytris  pallido-flavis  ,  capite  nigro.  Geoff 
Inf.  tom.    i.pag.  iji.  n°.  19. 

La  paillette.   Geoff.   ib. 

Chryfomela  faltatoria  nigra  ,  caplto,  elytris  ti- 
bufque  teftaceis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  594.  n°.  5;. 
•—taun.  fuec.  n°.  537. 

Altica  atricilla.  Fab.  Syft.  ent.  114.  11, 


ALT 


lop 


Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  t.  pag.  135. 
n°.  104. 

Chryfomela  atricilla.    Scop.  Ent.  carn.  n".  117. 

Chryfomela  atricilla.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.  ij6. 

Chryfomèle  fauteufe,  d'un  jaune  pâle,  dont  la 
tête  ,  le  ventre  ,  &  Iescuiffcs  poftérieures  font  noires. 
Dec.  Mém.  tom.  y.  pag.  348.  n.  57. 

Les  antennes  ,  la  tète  ,  &  le  deftous  du  corps  de 
cette  efpèce,  font  noirs.  Le  corcelet  ,  les  élytres, 
les  pattes  ,  &i  la  bafe  des  antennes  ,  font  d'une 
couleur  jaune  ,  pâle.  Les  élytres  font  chargées  de 
points  irré°;uliers. 

On  la  trouve  en  Europe,  dans  les  jardins. 

31.   Altise  bordure-jaune. 

Altica  dorfalis.  Nob. 

Chryfomela  dorfalis  faltatoria  nigra  ,  thorace  ely- 
trorumque  margine  pallidis.  Fab.  Sp.  ir.J.  tom.  1. 
pag.  135.  n°.  lot. 

M.  Fabricius ,  en  décrivant  cette  efpèce  ,  dit  qu'il 
la  foupçonne  n'être  qu'une  variété  de  la  pré- 
cédente. Elle  en  diffère  feulement  en  ce  que  les 
tlytres  (ont  noires  ,  avec  leurs  bords  extérieurs 
d'un  jaune  pâle. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  ,  fur  différentes 
plantes. 

31.  Altise  angloife. 

Altica  anglica.  Fab. 

Altica  atra  ,  elytris  tibiifque  pallidis.  Fab.  Syft. 
ent.  pag.   114.  n°.  u, 

Chryfomela  anglica.  Fab.  Sp.  inf  to,n.  1  pag, 
133.  n°.  106. 

Cette  altife  reffemble  beaucoup  aux  précédentes  : 
la  principale  différence  qu'il  y  a ,  confifte  dans  le 
corcelet ,  qui  eft  noir  dans  celle-c».  Les  élyues 
&  les  pattes  font    d'un  jaune  pâle. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre. 

3  3.  Altise  quadrille. 

Altica  quatuor  puftulata.  Fab. 

Altica  nigra  ,  coleoptrtj  punchs  quatuor  rubris, 
Geoff.  Inf.. tom.    t.  pag.  ijo.  n°.  ij. 

L'altife   à  points  rouges.  Geoff.  ib. 

Altica  nigra  ,  coleoptris  punBis  quatuor  rufis. 
Fab.  Syft.  ent.  114.  13.  — Chryfomela.  Sp.  inf. 
1.    IJJ.   107. 

Les  antennes  de  cette  altife  font  noires ,  &  leur 
bafe  eft  rougeâtre.  La  tête  &  le  corcelet  font  noirs 
&  luifans.  Les  élytres  font  noires,  avec  quatr-  points 
rouges,  un  à  la  bafe,  vers  la  partie  extérieure 
de  chaque  élytre ,  &  l'autre  vers  la  pointe  :  elles 
font  finement  &  irrégulièrement  pointillées.Les  pattes 
font  rougeâtres  ,    &   les  cuitfes  poftérieures  noires. 

Cette  altife  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes 
plantes  :  elle  eft  rare  aux  environs  de  Paris. 

34.  Altise  patte-fauve. 
Altica  rufipes.  Fab, 


1 1  o  ALT 

Altica  nigra  ,  elytris  caruleis  ,  thpracp  pcdibufque 
rubris.  Geoff.  InJ.   tom.   i.   24?.   n°.    1. 

L'altife  de  la  mauve.   Geoff.   ib. 

Chryfomela  jahatoria.  Ci.ru. ea  obovata  ,  capite  , 
morace ,  pediôis  anténnifque  rufis.  Lin.  S-jft.  nat. 
par.  yjy.  nP.  (.<,.  Faun.fuec.  n<\  545. 

Chryfomela  rufipes.  Scop.    Ent.  corn.  n°.  114. 

(  lii-  (bfriMe  îkuteufe  ovale  bleue  ,  à  tetc  ,  cor- 
cclct  <Sc  patres  roufles ,  à  antennes  moitié  roufles 
Cv  bmnes,  &  à  étuis  rifles.  Deg.  Mém.  inf.  tom.  5. 
pag.  345.  n".  ^y.pl.  10.  pg.  11. 

Àltica  ri  fi- es.  Fab.  Syft..  ent.  pag.  114.    n°.    14. 

Chryfomela.   Sp.  inf.  tom.  1.  pag.   155.  n\   100. 

Ses  antennes  font  rouges  à  leur  bafe  ,  &  obfcures 
s.  leur  pointe.  Ses  yeux  font  noirs.  Sa  tète  ,  lor 
ccrcclct  &  (es  pattes,  font  rougeâtres.  Ses  élytres 
font  bleues  ,  luifantes  &  liifes. 

On  trouve  cette  efpèce  en  Europe  ,  fur  différentes 
plantes ,  mais  principalement  fut  la  mauve. 

;j.  Altise  Bédaud. 

Altica  fafeipes.  Fab. 

Altica  nigra,  ciyrris  nigro-ineis  ftriatis  ,  tkora.ee 
rubro  ,   pedibus  nigris.   Geoff.    i.  145.   5. 

A.tica  violacea ,  eapite  thoraeeque  rufis,  pedibus 
rJgiis.  Fab.  Syft.  eut.  p~'g.    114-  !i°.  15. 

Ckryfomeia  fufcîpes.  Fab.  Sp.  i.if.  tom.  x.pag. 
13  y.  n°.  109. 

Chryfomèlc  fautetife  ovale  bleue  ,  à  tète  ,  cor~ 
celet  ,  antennes  8c  pattes  roulfes ,  à  étuis  cannelés  , 
Dec  Mém.  tom.  y.  pag.  543.  n".  48. 

C!;-yfomela   curulco-firiata.  DEG.fi. 

Ccue  ahife  reilemble  beaucoup  à  la  précédente 
par  la  forme  &  les  couleurs;  mais  fes  pattes  font 
noires  :  les  élytres  font  d'un  bleu  très-foncé  ,  & 
on  y  voit  des  itrics  longitudinales  ,  formées  par 
de  petits  points  enfoncés. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes  plantes. 

36.  Altise  ftriée. 

Altica  exoleta.  Fab. 

A.hica  oblongj ferruginea ,  elytris ftriatis .  Geoif  . 
Ir.j.   tom.   1.  pag.   ijo,  tt°.  1,6. 

L'altife  fauve   à  fines.  Geoff.  ib. 

Chryfcmeia  Jahatoria  livida ,  pedibus  teftaceis  , 
aba.orr.i-ie  capiteque  fufeis.  Lin.  Syft.  nat.  y  94.  y  9. 
—  Faun.  fuee.  541. 

Altica  exoleta.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  11  y.  n".  17. 

Chryfcmeia  exoleta.  Fab.  Sp.  inj.  tom.  1.  pag. 
13^.  n".  ni. 

Chr  fnmèlc  cylindrique  d'un  jaune  fauve  ,  à 
ventre  noir  &  à  étuis  pointillés.  Dig.  Mém.  tom.  y. 
pag:   33  8.  n°y  42...  _ 

Chryfomela  cylindrica  ,  ftavo-uftacca  ,  aodomine 
n.'gro  ,   elytris  pftnMatis.  Deg.  ib 

Chryfomela  ferruginea.  Scov.  Eut.  earn.n'1.  116. 

Ci!  vfomeia  ferruginea,  Schrank.  Enum.  inf. 
auft.    n".   153. 

Son  cerps  eft  ovale  ,  alorgé  ,  &  d'une  couleur 
fauve.  Les  yeux  fculs  font  neirs.  Les  élytres  font 


ALT 

ftriée*  ,  &  ks  fuies  formées  par  de  petits  points. 
Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes  plantes. 

Nota.  Degeer  a  placé  cette  ahife  parmi  les  cliry- 
fomèies  qui  ne  fautent  point. 

37.  Altise  fauve.* 
Altica    teftacea.  Fab. 

Altica  ovata  jerrufiaea  ,  elytris  puncïis  fparfts. 
Geoef.  Lij.  tom.  1.  pag.  zyo.   n<    16. 

L'a.tije  lauve   fans  itnes.  Geofe.  ib. 

Aîtica  teftacea  gioaa ,  elytris  Uvijjimis.  Fab. 
>j_;  .    eût.  pag.   1 14.    n".    16. 

Ckryfomeia.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  p»g.  13*. 
n°.   Iio. 

Les  couleurs  de  cette  ahife  font  exactement  les 
mêmes  que  celles  de  l' efpèce  précédente  ;  mais  ccilc-ci 
a  le  corps  ovale  ,  picUpue  arrondi  ,  ôc  les  élytres 
fans  aucune  Une  ;  elies  ont  feulement  quelques 
petits   points  peu  enfoncés ,  placés  îrrégulièiement. 

Elle  i"c  trouve  en  Europe,  fur  différences  plantes. 

38.  Altise  bi-ponétuée. 
Ai  tic  a   koljatica.  Fab. 

Chryjomela  Jaltatoria  nigra'  n'aida  ,  eJytris  ap'ue 
puncto  rubro.  Lin.  S,ft.  nat.  pag.  yyy.  n°.  6-j. 
—  Failli:  fitec.  n".  544. 

Altica  Iwlfatica.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  iiy.,-»p.  18. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  136. 
/z°.  112. 

Cette  efpèce  eft  noire ,  brillante  ,  un  peu  plus 
petite  que  la  précédente.  On  apperçoit  ,  vers  l'ex- 
trémité  de  chaque  élytre  ,   un  peint    rougeâtre. 

Elle  fe  trouve  en  Europe   ,  fur  différentes  plantes. 

39.  Altise  jaune. 
-tiLTicA   tabiaa.  Fab. 

Aitica  padida  3  ocuiis  nigris.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.  11  j.    n°.   ly. 

Ch.ryjomeia.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  136. 
n».  1 1 3. 

Altica  flava.  Geoff.  Inf.  tom.  I.  pag.  150. 
n".    18. 

L'altife  jaune.  Geoff.  ib. 

Tout  l'on  corps  eft  d'un  jaune  pâle.  Les  yeux 
feuls  font  noirs.  Les  patres  &  le  delfous  du  corps 
font  moins  pâles  que    le  coreelet  &  les  élytres. 

Cet  infecte  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes 
plantes. 

40.  Altise  des   bois. 
Altica  nemorum.  Fab. 

Chryfomela  faltatoria  ,  elytris  iinea  ftava  , 
pedibus  paùiuis.  Lin.  Syft.  nat.  yjj.  61.  — Faun. 
juec.    J43. 

Altica  nemorum.  Fab.   Syft.  ent.  ny.   10. 

Chryfomela.  Sp.  inf.  tom.  î.pag.   1  ;  6.  n".    114. 

Chryfomèle  lauteufe  ovale  ,  noire  ,  lui  fan  te ,  à 
bande  jaune  ,  longitudinale  fur  les  étuis.  Dec.  Mém-,- 
tom.  j.  pag.    347.  7Z°.  yj. 


ALT 

Valtifc  à   bandes  jaunes.  Geoff.    Inf.  tom.   t. 

T"ë-   l47-  7ΰ-   9- 

Altica  atra  ;  elytris  longitudinaliter  in  medio 
favefeentibus.  Geoff.  i'o. 

Chryfoir.ela  nernorum.  Scop.  Ent.  carn.  n°  nj. 

Ckryfomtla  nernorum.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.  154. 

La  groffeur  de  cet  infecte  varie  :  les  plus  grands 
n'ont  guères  qu'une  ligne  de  long.  Les  antennes 
font  noires  ,  &  un  peu  fauves  à  leur  bafe.  La  tète 
Si  le  corcelet  font  d'un  beau  noir  kiifant.  Les  élytres 
le  font  aulïi  ;  mais  elles  ont  chacune  une  ligne  lon- 
gitudinale jaune,  placée  dans  leur  milieu.  Les  pattes 
l'ont   d'un  jaune  obfcur. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ,   fur   différentes   plantes. 

41.   Altise  bordure-noire. 

Altica  marginata.  Fourc. 

Altica  nigra  ,  tkoract  elj  trifque  favis  ,  oris  ni- 
gris.    Geoff.  Inf.    tom.   X.pag.   148.  n".    10. 

V altife   à  bordure  noire.    Geoff.  ib. 

Altica  marginata.  Fourcroy.  Ent.  Par.  tom.  1 . 
pag.  99.  n°.  10. 

Cette  altife  eft  plus  grande  que  la  précédente. 
Les  antennes ,  la  tête  ,  les  pattes  ,  &  le  delfous 
du  corps  ,  font  noirâtres.  Le  corcelet  &  les  élytres 
font  d'un  jaune  pâle  ,  mais  celics-ci  ont  un  peu 
de  noir  à  leur  bord  exarieur  ,  principalement  vers 
la  pointe  :  au  refte  ,  le  noir  efc  plus  ou  moins 
marqué  ,    &   louve  u  il  ne  s'en  trouve  point. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  quantité  aux  environs 
de  Paris,  fur  des  titiirules  ,dans  le  bois  de  Boulogne. 

41.  Altise    brafllcaire. 

Ar.ricA  Brafia.  Nob. 

Chr ,'fomc.a  Brafficae  fa.'tatoria  atra  .,  elytris 
pallide  teftaceis  :  marginc  omni  fafeiaque  média 
atris.   Fab.     Mant.  inf.  tom.    i.  pag.   78.  n°.    146. 

Cette-efpèce  eft  petite  &  noire  ;  la  bafe  des  an- 
tennes eft  pâle  ;  les  élytres  font  briquetées,  avec 
une  bordure  noire  tout  autour  ,  Se  une  lar^e  bande 
au  milieu  ,  de  la  même  couleur.  Les  pattes  font  très- 
noires. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  choux  &  autres 
plantes   po-aa,ères. 

41.   Altise  noire. 

A    ri  a  atra.  Fab. 

Allie  1  nigra  ,  nitida  ,  antennarum  bafi  plan- 
tif que  pieds.   Fab  Syfl.  ent.  pag.    t  1  4 .  n°.   n. 

Chr.fomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  157. 
n°.     lif. 

L'a/tijè  noire  à  jambes  jaunes.  Geoff.  Inf.  1. 
147.    s. 

.  Utica  nigra  ,  fub-rotu:-.da  ,  tibiis  ferrugineis. 
Geoff.  ;'i. 

C'iryjomela  pulex.  Schrank.  Enu  n.  inf.  aufl. 
no.    .  60. 

Cett^  altife  n'eft  pas  plus  grofle  qu'une  puce. 
Tout  fon  corps  eft  lifte ,  &  d'un  noir  un  peu  lui- 


ALT  11, 

fant.  Ses  antennes  font  obfcures ,  Se  fauves  à  leur 
bafe.  Les  jambes  &  les  tarfes  font  fauves.  CM  ne 
voit  point  de  ftrics    fur  les  élytres. 

Elle  fe  trouve  fur  différentes  plantes  en  Europe. 

44.  Altise   hémifphérique. 

Altica  lumijp/i.trica.  Fab. 

ihryfomela  faltatoria  nigra  héimifphurica ,  tibiis 
piccis.    Lin.    Syjl.  nac.  p#g.  f9y.  n°.  éS. 

Al:ica  hxmii'phxncafuborbiculata,  dcprcjfa  niçra. 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  n;.n°.  n. 

Chryfomela.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  137. 
n°.    1 1  6. 

Chrylomèle  fauteufe  arrondie  ,  d'un  brun  foncé 
Se  luifant.  Deg.  Mcm.  tom.    y.  pag.  348.   n".  56. 

Cette  altife  a  le  corps  prefque  de  forme  circu- 
laire, noirâtre  Se  brillant.  Les  pattes  feules  (but 
brunes  :  elle  eft  plus  grande  que  la  précédente. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  5  elle  eft  rare  aux  en- 
virons de  Paris. 

4|.    Altise  tête-jaune. 

Altica  chryfoccphala.  Nob. 

Chryfomela  ch.iy[oczy\r&\a.faaatoria  atro-ctrulea  , 
capite  pedibufque  quatuor  anterioribus  Juteis.  Lin. 
Syft.  nat.  pag.    j94.  n°.  y3. 

ScOP.  Ent.  carn.  n".   11;. 

Chryfomèle  cylindrique  ,  d'un  noir  bleuâtre  , 
dont  le  devant  de  la  tête  Se  les  quatre  premières 
pattes  font  jaunes,  rouftâtres.  Deg.  Mém.  tom.  c. 
pag.  337.  n°.  41. 

Les  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps  5  elles  font  fauves  à  leur  bafe,  Se  tout  le 
refte  eft  obfcur.  La  tête  Se  les  quatre  pattes  de 
devant  font  d'un  jaune  fauve.  Les  yeux  font  noirs. 
Le  corcelet  eft  lifte ,  luifant ,  d'une  couleur  noi- 
râtre. Les  étuis  font  d'un  noir  bleuâtre;  ils  ont  des 
ftries  formées  par  de  petits  points.  Les  pattes  pos- 
térieures font  de  la  couleur  du  corcelet.  Sa  groffeur 
eft  à-peu-près  celle  d'une  groffe  puce. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,  fur  différentes  plantes. 

Nota.  Degeer  a  placé  cette  altife  parmi  les 
chrylbmèics  qui  ne  fautent  point. 

Efpèccs  moins  connues. 

1.  Altise  lifte. 

Altica  lavis.  Fourc.  Ent.  Par.  tom.  l.pag.  j8. 
n°.  7, 

Noire  ,  ovale  ;  pattes  fauves  ;  élytres  pointillées. 

Jihica  nigra,  ovata,  pedibus  rufis  3  elytris  non 
flriatis.    Geoff.  inf.  tom.  x.pag.  14e.  n°.  7. 

L'altife  noire  à  pattes  fauves. 

Elle  eft  ovale ,  toute  noire ,  finement  chagrinée , 
fans  aucunes  ftries  ,  avec  les  pattes  un  peu  fauves. 
Si  on  regarde  l'es  étuis  à  la  loupe  ,  on  voit  qu'ils 
font  parfemés  de  petits  points  ,  d'où  partent  de 
très-petits  poils.  A  la  vue  limple,  ces  étuis  paroiftent 
liftes.  Geoff. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris. 


U2  ALT 

i.   Altise    ruftique. 

Altica  ruftica.    Nob. 

Noire  ;  antennes  ,  pattes  &  extrémité  des  élytres 
briquetés. 

Chryfomela  ruftica  faltatoria  atra ,  antennis  pe- 
dibus  clytrorumque  apicibus  teftaceis.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.  59$.  n°.  6;. 

Elle  eft  noire ,  excepté  les  antennes  ,  les  pattes 
&  l'extrémité  des  élytres  ,  qui  font  d'un  rouge  bri- 
queté.  Le  corcelet  eft  lifte.  Les  élytres  font  finement 
pointillées  ;  on  voit ,  à  leur  extrémité ,  une  tache 
ovale  d'un  rouge  pâle. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

j.  Altise  Puce. 

Altica  pulicaria.  Nob. 

Noire  ;  élytres  avec  mie  tache  ferrugineufe  à 
leur  extrémité. 

Chryfomela  pulicaria  faltatoria  nigra ,  elytris 
macula  ferruginea  pofiica.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  59J. 
n°.  64. 

Elle  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  d'une  puce. 
Son  corps  eft  ovale  ,  tout  noir  ,  avec  deux  taches 
en   forme  de   cœur ,   à  leur  extrémité. 

Eile  fe  trouve  en  Europe. 

4.  Altise  fufçicorae. 

Altica  fufeicornis.  Nos. 

Bleue,  ovale  ;  tête,  corcelet  &  pattes  rougeâtres  ; 
antennes  noirâtres. 

Chryfomela  fufeicornis  faltatoria  c&rulea  obovata  , 
oapite,  thorace  pedibufque  rufis  ,  antennis  fufeis.  Lin. 
Syft.    nat.  pag.    595.  n°.  66. 

Chryfomela  fufeicornis.  Schrank.  Enum.  inf 
auft.    n°.  i6z. 

Cette  efpèce  n'eft  peut-être  qu'une  variété  de 
ïaltife  patte-fauve.  Elle  n'en  diftère  qu'en  ce  que 
les    antennes   font  toutes  noires. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

5.  Altise  tronquée. 
Altica    trancata.   Nob. 

Noire  ;  élytres  tronquées  ,  avec  l'extrémité  fer- 
rugineufe ;  antennes  &  pattes  tauves. 

Chryfomela  truncata  nigra  ;  elytris  truncatis  : 
apice  ferruginets  ,  pedibus  antennifque  rufis.  Se  op. 
Eut.  carn.  n".   118. 

Elle  eft  petite  ,  ovale  ,  noire  ,  luifante  ;  les  élytres 
ne  font  ni  pointillées,   ni  ftriées. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne ,  fur  les  écorces  des 
arbres. 

6.  Altise  lande. 
Altica    lurida.   Nob. 

D'an  roux  obfcur  ;  abdomen  &  yeux  noirs. 

Chryfomela  lurida  fufco-rufa  ;  abdomine  oculif- 
que  nigris.  Scop.  Ent.  carn.  a",  il?. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  ïaltife  des  bois  :  elle 
refîemble  beaucoup  à  ïaltife  paillette,  dont  elle 
Li'tft  peut-être  qu'une  variété  :   elle  en    diffère  ca 


A  L  U 

ce  que  la  tête  ,  les  pattes,  le  corcelet  &  les  élytres 
font  d'une  couleur   fauve     obfcure.    L'abdomen  & 
les    yeux  feulement  font    noirs.  Les   élytres    font 
pointillées  &  un  peu  luifantes. 
Elle  fe    trouve  en  Allemagne. 

7.    Altise  des  titimales. 

Altica  Euphorbis..  Nos. 

Oblongue ,  noire  5  antennes  &  jambes  fauves. 

Chryfomela  Euphorbix  faltatoria ,  oblonga  ,  atra  ; 
antennis  tibiifque  omnibus  rufis.  Schrank.  Enum. 
inf.  auft.    na.   15J. 

Cette  efpèce  n'a  pas  une  ligne  de  long.  Elle  eft 
très-noire  S:  luifante.  Les  antennes  &  toutes  les 
jambes  font  fauves  :  on  ne  voit  ni  point ,  ni  ftries 
fur  les  élytres. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne  ,  fur  les  titimales. 
(  Euphorbia  cyparijjias.  Lin.  ) 

S.  Altise  tachetée. 

Altica  macu/ata.  Nos. 

Noire  ,  luifante  ;  élytres  avec  une  tache  fauve  ; 
pattes  fauves. 

Chryfomela  Altica  faltatoria  ,  nigra  3  nitens  , 
fvigulo  elytro  macula  ,  pedibufque  rufis.  Schrank. 
Enum.   inf.    auft.  n".    ijy. 

Cette  efpèce  a  un  peu  plus  d'une  ligne  de  long  : 
elle  eft  noire  &  luifante.  Le  front  &  les  pattes 
font  fauves  ;  les  yeux  font  noirs.  Le  corcelet  eft 
noir  ,  avec  une  tache  fauve  de  chaque  côté ,  vers 
la  bafe.  Les  élytres  fon.t  noires  ,  luifantes ,  finement 
pointillées,  couvertes  d'un  très-léger  duvet,  avec 
un  point  rouge  fur  chaque,  place  vers  la  bafe. 

Elle  fe   trouve  en  Allemagne. 

ALUCITE,  Alucita.  Genre  d'infectes  de  l'ordre 
des  Lépidoptères. 

Les  alucites  fout  de  petits  infectes  à  quatre  aîles 
membraneufes  ,  couvertes  d'une  pouftière  écailleufe  , 
qui  s'enlève  au  moindre  frottement  ;  elles  volent 
plus  prdinauement  pendant  la  nuit  :  on  les  trouve 
cependant  quelquefois  pendant  le  jour  dans  les  bois, 
dans  les  prairies  ;  &c.  Elles  viennent  d'une  petite 
chenille  rafe  ,  à  feize  pattes  ,  qui  fe  nourrit  de 
fubftance  végétale  ,  &  qu'on  trouve  plus  ordinaire- 
ment fur  les  feuilles  d'arbres  &  de  plantes ,  qu'elles 
plient  ou  rapprochent  les  unes  des  autres  ,  pour 
fe  mettre  a  couvert.  Quelques  efpèces  attaquent 
le  bled  8c  le  feigle  ,  après  avoir  joints  enfemblc 
plusieurs  grains ,  £c  s'y  être  faites  un  fourreau  avec  de 
la  foie  ,  ou  après  avoir  pénétré  dans  leur  fubftance. 
Elles  diffèrent  peu  à  cet  égard  des  chenilles  mi- 
nciifes  ,  qui  fe  métamorphofent  en  teigne. 

Les  aluciies  appartiennent  à  la  famille  des  teignes. 
Li^né  n'a  fait  qu'un  feul  genre  des  phalènes  ,  des 
nodtucs  ,  des  pyrales  ,  des  teignes  des  alucites  &  des 
ptérophotes  ,  qu'il  a  divifés  en  plufieurs  familles. 
Le  genre  A'alucite  répond  a  une  partie  de  la  di- 
vilion  des  phalènes-teignes  ,  phaltinn-tince..  Ces 
infectes    ont    été    confondus    avec    les    teignes  , 

par 


n 


A  L  U 

ar  M.  Geoffroy;  il  cft  vrai  qu'ils  relTemblent  fi 
ort  aux  teignes  par  leur  manière  de  vivre  ,  &  par 
leur  forme,  qu'on  ne  peut  guère  les  dillingucr 
au  premier  coup-d'ocil  ;  mais  ,  h  ou  tait  attention  à 
leurs  antennulcs  ,  on  y  trouvera  des  différences  re- 
marquables. Les  teignes  ont  quatre  antennulcs  ,  dont 
deux  fupéricures  ,  très-courtes ,  &  deux  intérieures  , 
longues  ,  avancées ,  droites  ou  un  peu  recourbées. 
Les  alucites  n'en  ont  que  deux  ,  dont  le  fécond 
article  cft  garni  de  poils  Couvent  en  paquets  ,  & 
allez  longs  ,  pour  préfemer  l'antennule  bilide  ou 
divifée  en  deux  à  fon  extrémité.  Cependant ,  malgré 
cette  différence  ,  il  eft  quelquefois  ttès-dirficile  de 
diftinguer  une  teigne  d'une  alucite  ,  parce  que  le 
fécond  article  de  celle-ci  eft  fouvent  fimple  ,  & 
qu'on  s'alTure  difficilement  ,  à  caufe  de  leur  peti- 
tefle ,  s'il  y  a  deux  ou  quatre  antennules. 

Les  .pyrales  ont  deux  antennules  courtes  ,  pref- 
que  cylindriques  a  leur  bafe  ,  un  peu  renflées  au 
milieu ,  &  garnies  tout  autour  de  poils  courts , 
tandis  que  celles  des  alucites  ont  des  poils  plus  ou 
moins  longs  ,  principalemenr  en-deflous.  Le  dernier 
article  des  antennules  des  pyrales  eft  court ,  droit , 
terminé  en  pointe  émouiTée  ;  celui  des  alucites  eft 
long  ,  recourbé ,  fétacé  ,  terminé  en  pointe  allez 
fine. 

Les  antennes  des  alucites  font  fétacées  ,  com- 
pofées  d'une  quantité  très-confidérable  d'articles 
courts  ,  peu  diftinéts  ,  un  peu  grenus  ;  elles  font 
ordinairement  plus  courres  que  le  corps  de  l'in- 
fecte ,  mais  la  plupart  des  efpèccs  ont  des  antennes 
fétacées  ,  très-longues  :  celles-ci  différent  un  peu 
des  autres  par  leur  forme  &  par  leurs  antennules  , 
qui  font  courtes  ,  filiformes  ,   &  très-velues. 

La  rrompe  eft  courte  ;  elle  ne  dépalfe  pas  pour 
l'ordinaire  la  tète  ,  &  elle  a  rarement  la  longueur 
de  la  moitié  du  corps  ;  elle  eft  roulée  en  fpirale , 
&  cachée  entre  les  deux  antennules  •  elle  eft  com- 
pofée  de  deux  lames  convexes  d'un  côté  ,  concaves 
de  l'autre  ,  réunies ,  &  formant ,  par  leur  réunion  , 
une  efpèce  de  cylindre  creux  ,  propre  à  laiffer  paffèr 
le  fuc  miellé  des  fleurs  ,  dont  fe  nourrirent  ces 
infectes. 

La  plupart  portent  leurs  aîles  en  toît  arrondi  , 
réunies  par  leur  bord  interne  ;  quelques  autres  onr 
leurs  aîles  penchées  de  chaque  côré ,  réunies  par 
leur  bord  interne  ,  recourbées  par  leur  partie  pofté- 
rieure ,  imitant  un  peu  la  queue  d'un  coq  ,  ce  qui 
leur  a  fait  donner ,  par  Reaumur  ,  le  nom  d'ailes 
en  queue  de  coq.  La  partie  interne ,  tant  des  fu- 
périeures  que  des  inférieures  ,  eft  terminée  par  des 
poils    longs  &    rrès-fins ,    qui  imitent  une   frange. 

Les  pattes  font  minces  &  aflez  longues  :  les 
jambes  font  garnies  d'efpèces  d'épines  peu  folides  : 
les  tarfes  font  compofés  de  cinq  articles  filiformes  , 
terminés  par  deux  petits  crochets. 

Reaumur     a   donné    le    nom    de  faujfe     teigne 

aux  chenilles    des  alucites  :  elles  ont   feize    pattes , 

dont  fix  affez  folides  ,  un  peu  plus  longues  que  les 

autres  ,  nommées  pattes  écailleufes ,  placées  fur  las 

Hifleire  Naturelle  ,  InfeStet.  Tome  1. 


A  L  V 


ii  * 


trois  premiers  anneaux  du  corps ,  trois  de  chaque 
côté  }  huit  plus  groftes  que  celles-ci,  plus  molles, 
plus  courtes  ,  garnies  ,  a  leur  extrémité ,  de  poils 
tiès-courts,  crochus  ,  ferrés ,  propres  à  faire  cram- 
poner  ces  chenilles  fur  les  feuilles  ,  placées  ,  une 
de  chaque  côté  du  (îxièmc  ,  du  feptième ,  du  hui- 
tième &  du  neuvième  anneaux  ;  6c  enfin  de  deux 
autres  ,  placées  au-denous  du  dernier  anneau.  Leur 
corps  cft  ordinairement  lille  ou  fans  poils  ;  mais 
elles  lavent  le  mettre  à  couvert  ;  femblables  aux 
chenilles  des  teignes ,  elles  le  font  un  logement  , 
en  rapprochant  plulîcurs  feuilles  les  unes  des  autres  , 
ou  en  pliant  une  feule  feuille  ,  par  le  moyen  des 
fils  qu'elles  filent  à  cet  effet  :  elles  relient  dans 
leur  loge  rant  qu'elles  y  trouvent  de  quoi  man- 
ger ,  &  elles  font  rarement  obligées  d'en  conftruire 
uae  féconde  ;  elles  ne  rongent  qu'une  partie  de 
l'épailleur  de  la  feuille.  Celles  qui  plient  les  feuilles 
en-dellous  épargnent  la  membrane  ,  qui  en  fait 
le  deilus  ;  &  celles  qui  les  plient  en-deflus  épargnent 
la  membrane  de  dellbus.  Elles  n'attaquent  aulli  ja- 
mais les  principales  nervures  &  les  fibres  un  peu 
grolles  :  elles  fe  conrenrent  ordinairement  du  pa- 
renchyme renfermé  dans  le  réfeau  fait  par  l'entre- 
lacement des  fibres. 

La  chenille  de  l' alucite  julianelle ,  dont  Degect 
nous  adonné  la  defeription  ,  l'hiftoire  &  la  figure, 
vit  fur  la  Julienne  ;  (  Hcjperis  matronalis .  Lin.  ) 
Elle  préfère  de  ronger  les  jeunes  feuilles  ,  beau- 
coup plus  tendres  ,  du  coeur  de  la  plante,  qu'elle 
réunit  fans  peine  avec  de  la  foie  qu'elle  file.  Quel- 
quefois elle  fe  contente  d'attacher  deux  feuilles, 
l'une  contre  l'aurre  ,  ou  elle  en  plie  une  feule  ,  pour 
en  occuper  l'intérieur.  On  trouve  fouvent  ,  dans 
un  même  paquet  de  feuilles  rapprochées  ,  quarre , 
cinq  ou  fix  cherfilles ,  qui  y  vivent  en  fociété  i 
quelquefois  on  n'y  en  trouve  qu'une  feule. 

La  longueur  de  cette  chenille  eft  d'environ  cinq 
lignes.  Sa  couleur  eft  d'un  vert  plus  ou  moins  foncé  ; 
mais  elle  devient  ordinairement  toujours  plus  claire 
à  mefure  qu'elle  groflit  Se  qu'elle  eft  prête  à  fe 
méramorphofer.  Vu  à  la  loupe,  tout  le  corps  paroît 
parfemé  de  petits  points  noirs  ,  élevés  en  forme  de 
tubercules  ,  entourés  chacun  ,  d'un  cercle  d'un  vert 
clair,  &  garnis  d'un  petit  poil  :  c'eft  fur-tout  le 
premier  anneau  qui  eft  très-chargé  de  ces  points. 
Ces  poils  ,  n'étant  vifibles  qu'à  une  forre  loupe , 
ne  doivent  pas  empêcher  de  regarder  cette  chenille 
comme  rafe.  La  tète  &  les  fix  pattes  écailleufes 
font  d'un  brun  clair  ,  un  peu  vcrdàtre,  marquées 
de  poinrs  d'un  brun   obfcur. 

C'eft  ordinairement  au  commencement  du  pria- 
tems  qu'on  trouve  cette  chenille  fur  la  Julienne  : 
dans  le  courant  du  mois  d'avril ,  parvenue  alors  à 
toute  fa  croiiTance  ,  elle  s'enferme  dans  une  coque 
ovale  ,  tranfparente  ,  faite  d'une  couche  de  foie 
peu  ferrée  ,  à  grandes  mailles  ,  à  travers  de  laquelle 
on  voit  diftinclement  la  chryfalide.  Ces  chenilles 
ne  fubiffent  leur  métamorphofe  que  le  cinquième 
ou  le  fixième  jour    qu'elles   font   renfermées  dans 

P 


1 14 


A  L  U 


leurs  coques ,  Se  l'infecte  parfait  en  fort  enfuite 
au  bout  d'une  quinzaine  de  jours  après  la  première 
métamorphofe.  Les  chryfalides  font  d'abord  d'un 
vert  clair  ,  mêlé  de  brun  ,  &  leur  peau  eft  alors 
très-molle  :  mais  elle  devient  enfuite  plus  dure, 
&  fa  couleur  s'obfcurcit  :  on  y  voit,  tout  le  long 
du  dos ,    deux   rangées  de  taches  brunes. 

La  manière  dont  ces  chenilles  fe  mettent  à  cou- 
vert eft  tout-  à-fait  fingulière  :  on  conçoit  difficile- 
ment comment  un  fi  petit  infecte  eft  parvenu , 
fans  aucun  autre  inftrument  que  fa  bouche  ,  &  le 
fil  qu'il  en  fait  fortir  ,  à  rapprocher  plufieurs  feuilles 
les  unes  des  autres ,  ou  à  en  plier  une  ;  mais  fi  on 
l'examine  avec  attention  ,  lorfqu'il  travaille ,  on  voit 
bientôt  que  le  poids  de  fon  corps  fuffit  feul  pour 
cela.  Ces  chenilles  filent  plufieurs  liens ,  compofés 
de  fils  d'une  très-grande  fineflè ,  qui  paroiflent  pa- 
rallèles lorfqu'on  y  fait  peu  d'attention  ;  mais ,  au 
moyen  de  la  loupe  ,  on  apperçoit  ,  à  chaque  lien  , 
deux  plans  de  fils  qui  fe  croifent  à  angles  très- 
aigus.  Ceux  de  défions  ,  filés  les  premiers ,  ont 
fervi  à  unir  les  deux  feuilles  l'une  à  l'autre ,  Se  à 
Jes  rapprocher  enfuite  par  le  moyen  delà  courbure  , 
que  le  poids  du  corps  de  l'infecte  fait  prendre  aux 
fils  qui  étoient  tendus,  tandis  qu'il  eft  occupé  à 
filer  le  plan  fupérieur.  Par  ce  moyen  ,  ce  font  tou- 
jours les  derniers  fils  qui  contiennent  les  feuilles  & 
qui  fervent  enfuite  à  les  rapprocher.  La  chenille 
file  ainfi  de  nouveaux  liens  ,  jufqu'à  ce  que  les 
feuilles  foient  entièrement  réunies.  Voy.  Chenille. 

Les  chenilles  de  la  Julienne  font  d'une  très- 
grande  vivacité  :  dès  qu'on  les  touche ,  ou  qu'on 
défunit  les  feuilles  entre  lefquelles  elles  fe  trouvent, 
elles  fe  donnent  des  mouvemens  très-prompts  , 
ordinairement  à  reculon  ;  elle  fe  laillent  tomber, 
Se  fe  trouvent  fufpendues  par  le.  fils  qu'elles  filent 
&  qu'elles  tiennent  toujours  prêts ,  à-peu-près  comme 
la  plupart  des  araignées.  Lorfque  leur  crainte  eft 
parlée  ,  elles  remontent  à  l'aide  des  mêmes  fils  , 
&  elles  réparent  le  dommage  qu'on  a  fait  a  leur 
habitation  ,  ou  elles  l'abandonnent  pour  travailler 
à  une  nouvelle. 

La  chenille  de  Valucite  granelle  eft  une  de  celles 
qu'il  nous  importe  le  plus  de  connoître  ,  à  caufe 
du  tort  qu'elle  nous  fait  :  elle  ronge  Se  détruit  nos 
grains  ,  &  elle  s'attache  plus  particulièrement  au 
froment  Si  au  feigle.  Chaque  chenille  ne  détruit , 
à  la  vérité  ,  guère  plus  d'un  grain  ,  mais ,  par  leur 
nombre  ,  le  tort  que  ces  infecte  nous  font  eft 
fouvent  très-conlïdtr-ble.  Il  n'eft  pas  rare  de  voir 
dans  un  grenier  ,  un  vingtième  &  même  un  dixième 
des  grains  plus  ou  moins  rongés.  Cette  chenille  a 
feize  pattes  ,  ainfi  que  celle  de  la  Julienne.  Son  corps 
eft  rafe  &  blanchâtre  ,  ou  d'un  gris  un  peu  livide  : 
elle  lie  enfemble  plufieurs  grains  avec  des  fils  de 
foie  ,  laiilant  entr'eux  un  petit  cfpace ,  dans  lequel 
elle  conftruit  un  tuyau  de  foie  blanchâtre,  qui 
contribue  à  aflujettir  les  grains ,  &  qui  lui  fert  de 
logement.  Ainfi  logée  ,  elle  fort  en  partie  de  ce 
tuyau  pour  ronger  les  grains  qui  fe  trouvent  à  portée. 


A  L  U 

La  précaution  qu'elle  a  eu  d'en  lier  plufieurs  en- 
femble ,  fait  qu'elle  n'a  pointa  craindre  de  manquer 
de  nourriture  ;  s'il  fe  fait  quelques  mouvemens  dans 
le  tas  de  bled ,  fi  beaucoup  de  grains  roule  t  , 
elle  roule  avec  ceux  dont  elle  a  befoin  ,  elle  s'en 
troave  toujours  également  à  portée. 

C'eft  dans  ce  même  fourreau  que  la  chenille  fe 
change  en  chryfalide  ;  celle-ci  n'a  rien  de  remar- 
quable ;  la  partie  poftéricure  eft  plus  brune  qi  e  le 
refle ,  &  on  voit  ,  de  chaque  côté  du  vei  re  , 
deux  petits  crochets  perpendiculaires  au  corps.  L'in- 
fecte parfait  fe  montre  ordinairement  au  bout  de 
quinze  ou  vingt  jours. 

Il  y  a  ordinairement  plufieurs  générations  de  ces 
infectes  pendant  l'année  ;  cependant  ,  l'alucitt  gra- 
nelle fe  montre  plus  ordinairement  dan-,  le  courant 
du  printems  ;  la  larve  palle  l'hiver  cans  cet  état 
&  ne  fe  transforme  en  chryfalide  qu'au  commen- 
cement de   la  belle  faifon. 

Reautnur  nous  a  donné  l'hiftoire  d'une  autre 
sheniile  qui  attaque  les  grains  ,  qui  donne  une  petite 
atucitc  ,  que  nous  avons  nommée  céréalellt ,  Se  qu'il 
ne  faut  pas  confondre  avec  celle  dont  nou  venons 
de  parler.  La  chenille  de  Valucite  céréalelle  s'in- 
troduit dans  la  fubftance  même  du  grain ,  d'où 
elle  ne  fort  que  dans  l'état  d'infecte  parfait ,  pour 
fe  répandre  dans  les  champs  ,  s'y  accoupler,  Se 
établir  une  nouvelle  pollérité  fut  les  épis ,  avant 
même    qu'ils   foient  mûrs. 

On  lit,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie  royale 
des  feiences  de  Paris,  année  1761  ,  des  obferva- 
vations  faites  dans  l'Aiigoumois  ,  par  MM.  du  Ha- 
mel  &  Tillet ,  fur  ces  chenilles  ,  qui  firent  ,  en 
1760,  un  tort  très-cor fidérable  aux  bleds  de  cette 
province.  Il  paroît  ,  par  les  obfervations  de  ces 
favans  académiciens  ,  que  l'infecte  dépofe  fouvent 
les  œufs  fur  les  épis  de  bled  ou  d'orge  avant  leur 
parfaite  maturité  .;  que  ces  ceufs  font  d'un  beau 
rouge  orangé  ,  que  la  larve  s'introduit  dans  le 
grain  par  un  petit  efpace ,  qui  fe  ttouve  entre 
la  barbe  &  les  ai  pendiecs  de  l'enveloppe  :  que  cette 
larve  groilit  infer.fiblcment  fans  quitter  le  grain  qui 
lui  fert  en  même-tems  &  de  nouniture  &:  de  loge- 
ment ;  qu'elle  s'y  change  en  chrylalide,  Se  qu'elle 
n'en  fort  que  fous  l'état  d'infecte  parfait. 

Mais  ces  chenilles  attaquent,  non-feulement  les 
grains  dans  l'épi,  mais  encore  dans  les  greniers, 
ainfi  que  MM.  de  Rcaumur ,  du  Hamc!  Se  Tillet 
l'ont  obfeivé.  Lorfqu'une  chenille  ,  qui  vient  de 
naître,  veut  percer  un  grain  de  bled  pour  s'y  loger ,^ 
elle  commence  par  s'établir  à  l'extrémité  inférieure 
de  la  rainure ,  à  l'endroit  où  l'écorce  eft  moins 
dure  ,  &  par  conféquent  plus  facile  à  percer  :  elle 
fîle  une  petite  toile  ,  qui  la  met  à  couvert  ;  elle 
entame  le  grain  ,  &  elle  pénètre  peu  .1  peu  dans 
l'intérieur.  Reaumur  a  obfcrvé  ,  qu'elles  atraquent 
plus  particulièrement  les  grains  de  froment ,  d'avoine 
&  d'orge  ,  mais  qu'elles  préfèrent  ce  denier  , 
qu'elles  s'y  établiflent  plus  volontiers ,  loifqu'elles 
eu  ont  le  choix.    Les  grains  dans  lefquels  ces  che- 


A  L  U 

nillcs  font  renfermées  patoiflcnt  tels  que  les  autres  , 
parce  que  l'écorcc  n'a  point  été  rongée  ,  &  cjue 
l'ouverture  par  laquelle  la  chenille  s'y  eft  intro- 
duite eft  imperceptible  ;  mais  fi  on  prélle  diftérens 
grains  ,  on  dilHngucra  aifément  ceux  "qui  font  ha- 
bites depuis  quelques  tems  ,  de  ceux  qui  ne  le  font 
pas.  On    reconnoïtra   même  ,     jufqu'a    un  certain 

Î>oint ,  l'âge  de  la  chenille  qui  eft  dans  le  grain.  Si 
e  grain  cède  de  toute  paît  fous  le  doigt  qui  le 
prcllc  ,  il  renferme  une  chenille  qui  a  pris  tout  fon 
accroiilcmcnt ,  ou  la  chrytahde  de  cette  chenille. 
S'il  y  a  feulement  quelque  endroit  du  grain  qui 
fe  laiife  applatir  ,  la  chenille  n'a  pas  encore  mangé 
toute  la  fubftancc  intérieure  du  grain  ,  elle  a  encore 
à  croître.  Un  autre  moyen  plus  sûr  ,  plus  court , 
k  plus  facile  de  reconnoitte  les  grains  attaqués  par 
ces  infectes  ou  par  les  chatenfons ,  c'eft  de  laver 
le  bled  ou  l'orge  :  tous  les  grains  rongés  furna- 
geront. 

Lorfque  cette  chenille  vient  de  naître  ,  elle  eft 
fi  petite  ,  qu'il  faut  une  bonne  loupe  pour  la  bien 
diftinguer  :  elle  n'a  guère  plus  de  trois  lignes  ,  lorf- 
qu'elle  eft  prête  à  le  métamorphofer  ;  elle  eft  rafe 
&  toute  blanche ,  fa  tête  feule  eft  un  peu  brune  ; 
elle  a  feize  pattes ,  dont  les  huit  intermédiaires 
font  fi  petites,  qu'on  les  apperçoit  très-difficilement  : 
l'extrémité  paroît  bordée  de  crochets  bruns  ,  dif- 
pofés  en  couronne. 

Un  grain  de  bled  ou  d'orge  contient  la  jufte  provi- 
sion d'alimens  néceflaircs  pour  faire  vivre  &  croître 
cette  chenille  jufqu'à  fa  transformation.  Si  l'on  en 
ouvre  un  qui  renferme  une  de  ces  chenilles  prête  à  fe 
métamorphofer  ,  on  voit  qu'il  n'a  plus  précifément 
que  l'écorcc  ;  toute  la  fubftance  farineufe  a  été 
mangée.  Mais  avant  de  fe  changer  en  chryfalide , 
cette  chenille  a  une  opération  importante  à  faire  : 
elle  a  befoin  de  fe  ménager  une  iflue  s  qu'elle  ne 
fauroit  fe  pratiquer  leriqu'clk   fera  infeile  parfait. 


A  L  U 


»if 


Valuclte  ,  privée  de  dents,  ne  pourroit  jamais  percer, 
l'écorce  du  grain  pour  en  fortir.  La  chenille  coupe 
circulairemcnt  one  pièce  de  l'écorce  ,  qu'elle  ne  laiffe 
tenir  au  grain  que,  par  une  portion  de  fa  circon- 
férence ,  dont  l'étendue  eft  à-peu-près  égale  à  celle 
du  diamètre  d'un  cheveu  :  elle  ne  dérange  pas 
cependant  cette  pièce,  de  forte  qu'elle  ne  paroît 
pas  tant  que  la  chryfalide  eft  enfermée  dans  le 
grain;  on  ne  la  voit  bien  que  lorfquc  l'infecte  en 
eft  forti.  Après  cecte  opération  ,  la  chenille  file  , 
dans  l'intérieur  du  grain ,  une  coque  de  foie  ,  d'un 
tiffix  très-mince,  &  elle  fe  change  en  chryfalide.  Il 
faut  obferver  que  cette  coque  n'occupe  pas  tout 
le  vuide  du  grain ,  la  chenille  ménage  un  petit  cf- 
pace  ,  dans  lequel  elle  poulTc  tous  les  excrémens 
qu'elle  n'a  pu  jufqu'alors  féparer. 
i  MM.  du  Hamel  &  Tillet  ont  obfervé  que  ces 
alucius  fe  montrent  communément  en  deux  lai  fons, 
au  priuteras,  dès  que  le  bled  commence  à  paioînc 
en  épi,  &  ce  font  celles  dont  les  chenilles  ont  pailë 
l'hiver  dans  le  grain  ;  les  autres  paroiffent  en  été  , 
aux  environs  de  la  moiflbn  ;  celles-ci  proviennent 
des  œufs  des  premiers  ,  dont  nous  venons  de  parler , 
&  donnent  la  nailfance  aux  chenilles,  qui  doivent 
produire  les  papillons  de  l'année  fuivante  :  ce  n'eft  pas 
qu'il  n'eu  naiilé  pendant  tout  l'été  ;  mais  le  plus  grand 
nombre  fuit  exactement  cette  marche ,  qui  fe  trouve 
cependant  quelquefois  accélérée  ou  retardée  par 
les  différentes  températures  de  l'air.  Une  chofe  digne 
de  remarque ,  eft  que  les  papillons  qui  fortent  au 
mois  de  mai  des  grains  renfermés  dans  les  greniers  , 
fe  hâtent  de  fortir  par  les  fenêtres  ,  &  de  gagner 
la  campagne  ;  au  lieu  que  ceux  qui  fortent  immé- 
diatement après  la  moiffon  ,  ne  font  aucune  ten- 
tative pour  s'échapper;  il  femble  que  leur  inftinct 
les  avertifîe  qu'ils  ne  trouveroient  plus  alors  dans 
la  campagne  de  quoi  pourvoir  au  bien-être  de  leur 
poltenté. 


P  i 


n6 


Suite  de  t Introduction  à  PHi/ioire. Naturelle  des   Infectes. 


ALUCITE. 

A L    U    C    I    T   A.      F  a  b. 

P  H  A  L  M  N  A.     Lin.      T  I  N  E  A.      G  e  o  f  f. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  fétacées ,  fimples.  Articles  très-courts  ,  très-nombreux , 
un  peu  grenus  ,  à  peine  diftin£ts. 

Bouche  munie  d'une  trompe,  ou  langue  fétacée  ,   membraneufe  , 
courte,  divifée  en  deux  pièces. 

Deux  antennules  alongées,  prefque  bifides;  la  divifion  fupérieure  poin- 
tue, recourbée;  l'inférieure  garnie  de  poils ,  plus  courte  que  la  fupérieure. 

Larve  rafe  ,  à  fei<e  pattes  ,  cachée  ordinairement   dans  une  feuille 
pliée  }  ou  entre  plu/leurs  jeuilles  rapprochées. 


ESPÈCES. 


i.  Alucite  xyloftelle. 

Ailes  fupérieures  d'un  gris  foncé  ,  avec 
une  raie  blanche  ,  jinuée ,  commune ,  au 
bord  interne. 

2.  Alucite  julianellc. 

Grife  ;  ailes  fupérieures  grifes ,  avec  une 
raie  obfcure  ,  Jinuée  ,  au  milieu  ,  &  le  bord 
pojlérieur  noirâtre. 

3.  Alucite  éphippelle. 

Ailes  fupérieures  pâles  ,  dorées  ,  avec  une 
raie  blanche,  commune,  au  bord  interne, 
coupée  par  une  bande  dorée. 

4.  Alucite  dentéelîe. 

Ailes  fupérieures     obfcufes  ,    terminées  \ 


en  pointe  recourbée ,  avec  une  raie  blanche  , 
commune,  dentée. 

5.  Alucite  fylve'le. 

Ailes  fupérieures    d'un   jaune  doré,  avec 
deux  bandes  brunes  ,  obliques. 

6.  Alucite  lucelle. 

Ailes  fupérieures  jaunis  ;  tête  &  corcelet 
d'un  blanc  de  neige. 

7.  Alucite  alpelle. 

Ailes  fupérieures  jaunes  ,    avec  des  taches 
olivâtres  ;  tête  &  corcelet  jaunes. 

8.  Alucite  flavelle. 

Ailes  fupérieures  obfcures  ,    avec  une  raie 


Suite  de  l'Introduclion  à  l'Hîfloirè  Naturelle  des  Infectes. 


"7 


A  L  U  C  I  T  E  S.  (  Infcttes  ). 

courte ,   commune    aux  deux    ailes  ,    6r  des 
taches  jaunes. 

9.  Alucite  Grandevelle. 

D'un  gris  foncé  ;  tête  jaune  ;  ailes  fupé- 
rieures  d  un  brun  roufsâtre  ,  avec  une  raie 
&  une  tache  jaunes. 

10.  Alucite  viteHe. 

Ailes  fupérieures  cendrées  ,  nébulcufes  , 
avec  une  raie  commune ,  au  bord  interne  , 
&  le  bord  pojlérieur  noir. 

11.  Alucite  nydéméreile. 

Ailes  fupérieures  blanches  ,  avec  une  raie 
noire  ,  dentée  ,  au  bord  interne ,  &  des  taches 
noires  ,  au  bord  externe. 

12.  Alucite  marginelle. 

Ailes  fupérieures  d'un  gris  très  foncé , 
luifani,  avec  les  bords  d'un  blanc  de  neige. 

13.  Alucite  bipondluelle. 

Ailes  fupérieures  noirâtres,  avec  une  raie 
commune  ,  dentée  ,  blanche;  corcelet  blanc  , 
avec  deux  points   noirs. 

14.  Alucite  grandie. 

Ailes  mélangées  de  blanc  &  de  noirâtre  ; 
tête  d'un  blanc  jaunâtre. 

ij.  Alucite  céréalelle. 

Cendrée  ;  ailes  fupérieures  planes  ,  en  re- 
couvrement ,   d'une  couleur   briquetée  ,  pâte. 

16.  Alucite  bétulinelle. 

Ailes  fupérieures  blanchâtres  à  leur  bafe  ; 
&  mélangées  de  blanc  &  de  brun  à  leur  ex- 
trémité. 


17.  Alucite  nivéelle. 

Ailes  fupérieures  blanches  ,  avec  deux  taches 
marginales  &  une  bandeau  milieu,  noires  ; 
tête  blanche. 

18.  Alucite  lappelle. 

Ailes  fupérieures  pâles  ,  avec  unpoint  noir, 
relevées  à  leur  extrémité. 

19.  Alucite  perficelle. 

Ailes  fupérieures  échancrées  ,  jaunes  t  avec 
des  raies  courtes  ,  obfcures, 

zo.  Alucite  afperelle. 

Ailes  fupérieures  échancrées  ,  blanchâtres  , 
avec  deux  taches  noirâtres ,  communes. 

a.  Alucite  coftelle. 

Blanche  ;  ailes  fupérieures  rouffâtres  , 
dorées ,  avec  une  tache  blanche  ,  vers  la  bafe  , 
poncluée  de  noirâtre. 

11   Alucite  fcabrelle. 

Ailes  fupérieures  d'un  gris  très-foncé ,  avec 
des  points  élevés  raboteux. 

13.  Alucite  ariftelle. 

Blanchâtre  ,  linéaire  ;  antennules  longues  ; 
ailes  fupérieures  ,  avec  une  ligne  d'un  blanc 
argenté. 

24.  Alucite  caudel'.e. 

Ailes  fupérieures  recourbées  ,  prefque  en 
queue  ,  briquetées  ,  avec  une  raie  brune ,  noi- 
râtre. 

25.  Alucite  Enzenbergelle. 

Ailes  fupérieures  échancrées  ,  noirâtres  , 


n8  Suite  de  l'Introduction  à  fWfcolre  Naturelle  des  Infectes. 


ALUCIT  ES.    (Infères). 
avec  une  raie  au  milieu,  d'un  blanc  argenté. 
16.  Alucite  Swammerdamelle. 

Ailes  d'un  jaune  pile,  fans  taches  ;  an- 
tennes tris-longues. 

27.  Ar.UClTE  pilellc. 

Ailes  fupérieures  un  peu  noirâtres ,  fans 
taches  ;  antennes  très-longues. 

28.  Alucite  Roberteîle. 

Ailes  fupérieures  noirâtres  ,  blanches  à  leur 
angle  interne  ;  antennes  blanches  ,  tris- 
longues- 

25.  Alucite  Frifchcllc. 

Antennes  médiocres  ,  noires  ,  avec  leur 
extrémité  blanche  ;  ailes  Jupérieures  bronzées. 

30.  Alucite  Reaumurclle. 

Noire  ;  ailes  fupérieures  d'un  noir  ver- 
dâtre ,  bronzé;  antennes  très  longues. 

31. Alucite  Erxlebelle. 

Antennes  médiocres  ,  pâles  ;  ailes  fupé 
rieur  es  d'un  noir  doré  ;  ailes  inférieures  noires  ; 
tête  fauve. 

32.  Alucite  calthelle. 

Noire;  ailes  fupérieures  dorées  ;  tite  fer- 
rugineufe. 

33.  Alucite  promulelle. 

Antennes  médiocres  ;  ailes  fupérieures  noi- 
râtres, dorées  ;  ailes  inférieures  jaunes,  bordées 
de  noir. 

34.  Al  u  cit  e  Dcgeerclle. 

Ailes  fupérieures  noires  ,  dorées,  avec  une 
bande  jaune  ;  antennes  très-longues. 


35.  Alucite  Sulzelle. 

Ailes  fupérieures  d'un  noir  doré ,  avec  une 
bande  dorée  ;  antennes  très-longues. 

16.  Alucite  viridelle. 

Noire  ;  ailes  fupérieures  d'un  vert  doré  ; 
antennes  longues ,  blanches. 

37.  Alucite  cuprelle. 

Ailes  fupérieures  cuivreufs  ,  dorées  ,  lui- 
fautes;  antennes  très-longues. 

38.  Alucite  fafcielle. 

Ailes  fupérieures  dorées,  avec  une  bande 
noirâtre  ;  antennes  blanches  à  leur  extrémité. 

39.  Alucite  Podaelle. 

Ailes  fupérieures  noires  ,  avec  une  bande 
blanche  ;  antennes  médiocres. 

40.  Alucite.  Ilriatelle 

Ailes  fupérieures  ,  avec  des  raies  jaunes, 
&  une  bande  jaune,  bordée  de  couleur  de  cuivre 

41.  Alucite  fulphurelle. 

Ailes  fupérieures  noirâtres  ,  dorées  ,  avec 
deux  taches  jaunes  ,  oppofées  ,  fur  chaque  ; 
ailes  inférieures  jaunes. 

42.  Alucite  formofelle. 

Ailes  fupérieures  d'un  jaune  ferrugineux,  ; 
avec  deux  raies  courtes  ,  obliques  ,  blanches  , 
dont  l'une  pojlérieure  plus  grande. 

43.  Alucite  feftinelle. 

Ailes  fupérieures  blanches,  avec  deuxtaches 
noirâtres  ,    &  l'extrémité  blanche. 

44.  Alucite  oppofitelle. 

Ailes  fupérieures  noirâtres,  avec  deux  taches 
jaunes ,  oppofées  ,fur  chaque  ;  ailes  inférieures 


A  L  U 

I.  Alucite  lyloftelle. 

Alvcita  Xylofttlla.  Fab. 

Alucita  alis  cinereo  fufcis  ,  vitta  dorfali  com- 
muai finuata  a/ou.  Fab.  Syjl.  ent.  pag.  66-j.  n°.  1. 
—Sp.  inf  tom.  i.  pag.   306.  n°.  I. 

PhaUna  Tinea  Xyloftella  alis  cinereo-fufcis  : 
vitta  aorfali  commuai  albo-flavefcente  abbreviata. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  890.  n°.  589.  — Faun.  fuec. 
n°.    1390. 

Roesel.  Inf.  tom.   i.phal.  4.  pi.  10. 

Tinta  cinerea ,  dorfo  vitta  longitudinali  alba. 
Geoff.  inf.  tom.  t.  pag.  19J.  n° ,  3  j. 

La  teigne  à   bandelette  blanche.  Geoff.  ib. 

Tinea  fifymbrella ,   Wien  ver{.  pag.  140.  n".  46. 

Cette  alucite  a  près  de  trois  lignes  &  demie  de 
long.  Elle  porte  les  aîles  réunies  par  leur  bord 
interne  ,  penchées  de  chaque  côté  ,  en  forme  de 
toît  ,  mais  un  peu  relevées  en  arrière  ,  en  queue 
de  coq.  Les  lupérieures  font  d'une  couleur  cendrée  , 
plus  ou  moins  obfcure  ,  avec  une  ligne  blanche, 
a  leur  bord  intérieur,  qui  fe  relferie  &  s'élargit 
alternativement  :  à  côté  de  cette  ligne  ,  la  couleur 
de  l'aile  eft  plus  foncée.  Le  bord  poftéricur  eft 
frangé.  Les  aîles  inférieures  font  d'une  feule  couleur 
cendrée  ,  un  peu  ardoifée  :  tout  leur  bord  eft  frangé  ; 
mais  la  frange  interne  eft  beaucoup  plus  grande.  La 
partie  lupérieure  de  la  tête  &ducorcelet  elt  blanche. 
Les  antennes  font  un  peu  plus  courtes  que  le  corps  : 
elles  font  d'un  gris  blanchâtre  ,  entrecoupées  d'an- 
neaux cendrés  ,  obfcurs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe.  La  chenille  vit  fur  une 
efpècc  de  Chèvre-feuille.  (  Lonicera  Xilofteum.  Lin.  } 

1.  Alucite  julianelle. 

Alucita  Julianella.  Nob. 

Alucita  grifta  ;  alis  anticis  grifeis  ,  vitta  finuata 
fufca  ,  margine  poftico  nigro.  Nos. 

Petite  phalène  à  antennes  en  filets ,  à  aîles  en 
queue  de  coq ,  d'un  gris  blanchâtre  ,  à  bande  lon- 
gitinale  brune  ;  d'une  chenille  plieufe  de  la  ju- 
liane.  Dec  Mém.  tom.  1.  pag.  700.  //.  16.  Jig. 
Jj  ,  16. 

Petite  chenille  à  feize  jambes,  verte,  à  points 
noirs,  qui  mange  les  feuilles  d'une  efpèce  de  ju- 
liane  ,  qu'elle  raiîemble  en  paquet.  Deg.  Mém.  tom. 

J-  P"g-    394-  V1-  16-  h-    \-  z-   i- 

Cette  efpèce  rertemblc  à  la  précédente  pour  la 
forme  &  la  grandeur.  Les  antennes  font  blanchâtres  , 
un  peu  plus  courtes  que  le  corps  ,  compofées  de  beau- 
coup d'articles  courts  ,  «n  peu  grenus ,  prtfque 
coniques.  La  partie  lupérieure  de  la  tète  &.  du  cor- 
celet  font  d'un  gris  bla;  châtre  ;  les  cotés  font 
bruns.  Les  aîles  lupérieures  font  grifes  ;  on  y 
voit ,  au  milieu  ,    une    ligne  longitudinale  ,    large , 

f  t  •        »  Il  '       /  &    I  I       1  ^    ^ 

Iinuee  ,  qui  s  unit ,  d  un  coté  ,  au  brun  de  la  tête  S: 
du  corcelet ,  &  qui ,  de  l'autre  ,  va  fe  terminer  a 
une  bande  tranfverfale  ,  qui  occupe  le  bord  infé- 
rieur de  l'aîle.  Les  aîles  intérieures  font  d'une  feule 
couleur  grife  ,  un  peu  ardoif.'e.  Tout  le  refte  du 
corps  eft  d'un  gris  cendré  ,  plus   ou  moins  obfcur. 


A  L  U 


np 


Elle  fe  trouve  en  Europe  ;  la  chenille  vit  fur  la 
Julienne  ,  8c  fur  quelques  autres  plantes  de  la  fa- 
mille des  Crucifères.  Voye^  ce  que  nous  en  avons 
dit  au  commencement  de  cet  article. 

3.  Alucite  éphippclle. 
Alucita    ephippella.  Fab. 

Alucita  alis  pallid'e  auratis  ,  vitta  dorfali  nivea  y 
fafeia  aurea.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  pag.  197.  — Sp. 
inf.    tom.  1.  pag.    30*.  nq .  1. 

Tinea  pruniella.   Wien  vert.   pag.     141.  n1".  7J. 

Elle  eft  petite  :  elle  n'a  guère  plus  de  deux 
lignes  &  demie  de  long  :  tout  le  corps  eft  d'une 
couleur  grife  argentée.  Les  antennes  font  grifes  , 
mais  ,  vues  à  la  loupe  ,  le  bout  de  chaque  anneau 
paroît  un  peu  obfcur.  La  partie  fupérieure  de  la  tète 
&  du  corcelet  eft  d'un  blanc  de  neige.  Les  aîles 
lupérieures  font  d'une  couleur  pâle  ,  un  peu  dorée  : 
on  y  voit ,  à  leur  bord  interne ,  une  large  ligne 
longitudinale  ,  commune  aux  deux  aîles,  d'un  blanc 
de  neige  ,  contiguë  à  la  couleur  blanche  du  corcelet 
&  de  la  tête  ,  coupée  par  une  large  bande  dorée. 
Les  aîles  inférieures  font  d'une  couleur  cendrée, 
oblcure. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  jardins  &  dans 
les   champs. 

4.  Alucite  dentéclle. 
Alucita  dentclla.  Fab. 

Alucita  alis  fufcis  ,  apice  adfcendentibus  ,  vitta 
dorfali  communi  unidentata  alba.  Fab.  Syft.  ent. 
66-j.  n°.    %.    —  Sp.  inf.  tom.   1.  pag.    306.    n°.    3. 

Tinea  karpclla  Wien.  vert.  pag.  136.  n".  jo. 

Cette  alucite  a  plus  de  cinq  lignes  de  long.  La 
partie  lupérieure  de  la  tête  &  du  corcelet  font  d'un 
blanc  de  neige  ,  quelquefois  un  peu  jaunes  ;  ies 
côtés  font  ferrugineux.  Les  aîles  font  brunes  ,  ua 
peu  ferrugineufes ,  en  queue  de  coq,  terminéas 
en  pointe  plus  recourbée  que  dans  les  autres  efpèces  ; 
on  voit ,  à  leur  réunion  ,  une  large  ligne  longitu- 
nale,  commune,  blanche,  ou  d'un  jaune  blanc, 
avec  une  petite  dentelure  de  chaque  côté.  Les  ailes 
inférieures  font  brunes ,  fans  taches.  Tout  le  corps 
eft   d'un  gris   blanc. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,  dans  les  bois.  La  larve 
vit  fur  le  Chèvre-feuille.  Elle  eft  rare  aux  environs 
de  Paris. 

5.  Alucite  fylvclle. 
Alucita  fylvclla.  Fab. 

Alucita  alis  flavo-auratis  3  fafciis  duabus  fufcis 
oiliquis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  667.  n°.  3.  —  Sp. 
inf.   tom.  1.  pag.  306.   n".  4. 

Phahnu  liiez  fylvella  alis  lutefeentibus  :  fafei-s 
duabus  fenugi,icis  ooliquis.  Lin.  Syft.  nat.  pag. 
893.  a  .  413. 

Tinea  auratu  ,  alis  juperioribus  cruce  decujfata 
fujej-ruira.    G    OFF.  inf.  tom.  1.  pag.  1  %6.  n".   10  ? 

La  teign  x  de  St.   André.   Geoff.  ib. 

Elle  a  a  ;  s  lignes  de  long  :  elle  eft  alongée  , 


120  A  L  U 

étroite  ,  &  eilc  porte  fesaîles  réunies ,  penchées  ,  rele- 
Tees  en  arrière  ,  en  cjueuc  de  coq.  Elle  eft  toute 
d'un  jaune  doré.  Les  antennes  font  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps  de  l'infecte  ,  &  compofées  d'anneaux 
oblcurs  &  jaunâtres.  Les  aîles  fupérieures  font  d'un 
jaune  doré  ;  on  y  remarque ,  fur  chaque  ,  deux 
bandes  obliques,  d'un  rouge  obfcur,  qui,  par 
leur  réunion  au  bord  interne ,  femblent  former  une 
cfpèce  de  croix  de  St.   Audré. 

Elle  le  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois. 

6.  Alucite  lucelle. 
Alvcita    lucella.  Fab. 

Alucita  alis  Ravis  immaculatis  ,capite  thoraeeque 
tliveis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  66-j.  1°.  4.  — Sp.  inf. 
tom.  1.  pag.    307.  n".  5. 

Tinea  antennella.    Wien.   verç.pag.  ijj.  n".    19. 

Elle  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Elle  porte 
fes  aîles  réunies  par  leur  bord  interne  ,  penchées 
&  relevées  en  arrière  en  queue  de  coq.  Les  an- 
tennes ,  les  antennules  ,  le  corps  &  les  pattes  font 
d'un  gris  jaunâtre.  Les  antennes  font  un  peu  plus 
courtes  que  le  corps  ;  vues  à  la  loupe  ,  le  bout  de 
chaque  anneau  paroît  noirâtre.  La  tête  &  le  coreelet 
iont  d'un  blanc  de  neige  :  les  yeux  feuls  font  noirs. 
Les  aîles  fupérieures  (ont  d'un  jaune  un  peu  rouf- 
fâtre,  fans  aucune  tache  :  les  inférieures  font  d'un 
gris  ardaife  ,  fans  tache. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois.  Elle 
n'eft  pas  commune  aux  environs  de  Paris. 

7.  Alucite  alpclle. 
Alucita  alpella.  Fab. 

Alucita  alisjlavis  maculis  olivaceis.  Fab.  Mant. 
inf.  tom.  z.   pag.  154.    ;z".  6. 

Elle  rcifemble  parfaitement  à  V alucite  lucelle.  La 
tète  &  le  coreelet  font  jaunes ,  fans  taches.  Les 
aîles  fupérieures  font  jaunes  ,  avec  quelques  taches 
olivâtres.  Les   inférieures  font  cendrées. 

Elle  fe  trouve  fur  les  montagnes  de  l'Autriche. 

8.  Alucite  flavellc. 
Alucita  flavella.  Fab. 

Alucita  alis  fufeis  ,  vitta  communi  dorfali  abbre- 
viata  maculaquc  flavis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  66j. 
n°.  f-  — Sp.  inf.  tom.   z.  pag.    301.  n".  é. 

Tinea   majorelia.    Wien  verr.    paf.    141.  n°.  1. 

Elle  a  la  forme  des  efpèces  précédentes.  Les  aîles 
fupérieures  font  d'un  brun  obfcur  ;  on  y  voit  ,  au 
bord  interne  ,  une  ligne  longitudinale  ,  jaune  ,  qui 
ne  va  guère  qu'au  milieu  ,  &  une  grande  tache  de 
la  même  couleur  vers  le  bord  externe. 

Elle  fe  trouve  au  nord  de  l'Europe  ,  dans  les 
bois. 

9.  Alucite  Grandevclle. 
Alucita.  Grandevella,  Patk, 

Alucita  fufco  cinerea  ;  a'.is  fuperioribus  fufco 
rufis  ,  vitta  maculaque  Jiavis.  Nob. 

Alucita    alis  fuperioribus  fufco   ftavcfcentibus  ; 


A  L  U 

linea  curva  ,  macula  ovata  filpkured  verfus  apicem  : 
inferioribus  cinereis.  Gustal  Paykull.  AHa  Holm. 
Juillet,   i486. 

Pkul&na   probofcidella.    Sulzer.   Inf.  lab.    13, 

H-  H- 

Elle  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Tout  le  corps 
en-deAous  8i  les  aîles  inférieures  font  d'un  gris  cen- 
dré ,  un  peu  foncé.  Les  yeux  font  noirs.  La  tête 
&  les  côtés  du  coreelet  font  jaunes.  Les  aîles  fu- 
périeures font  d'un  brun  roufsâtre  ,  luifant ,  avec 
une  raie  vers  le  bord  interne,  jaune,  un  peu  courbée , 
plus  large  à  la  bafe  qu'à  l'extrémité  ,  6c  une  tache 
ovale ,  oblongue  vers  le  bord  extérieur  ,  un  peu  au- 
deflbus  du  milieu  de  l'aile. 

Elle  fe  trouve  en  Suède,  aux  environs  de  Paris,  dans 
les  bois.  La  chenille  a  feize  pattes  ;  elle  eft  légère- 
ment velue  ,  grife  ,  avec  la  tête  ferrugineufe  ;  le 
premier  &  le  dernier  anneaux  bruns. 

10.  Alucite   vitelle. 
Alucita   vitella.'EAB. 

Alucita  alis  cinereis  ,  vitta  dorfali  margineque 
poftico  nigris.  Fab.  Syft.  ent. pag.  j68.  ri»;  6.  — Sp. 
in/,  tom.   z.  pag.    307.  n°.  7. 

PhaUna  Tinea  vitella  alis  cinereis  :  vitta  dorfali 
communi  nigra  ,  margine  poftico  atro-punciato.  Lin. 
Syft.  nat.  pag.   890.  n°.  j8z..  — Faun.  fuec.  1)66. 

Clerc.    Icon,  inf.    rar.   tab.  3.   fig.    10.  Vitella. 

Tinea  vitella.    Wien.  ver^.  pag.    136.   no.   41. 

Cette  efpèce  varie  beaucoup;  elle  eft  d'une  cou- 
leur cendrée  ,  plus  ou  moins  obfcure  ,  avec  une 
ligne  longitudinale  ,  noire ,  plus  ou  moins  marquée. 
Sa  longueur  eft  à-peu-près  de  cinq  lignes.  Tout  le 
corps  eft  gris-cendré.  Les  aîles  font  penchées  , 
mais  réunies  par  leur  bord  interne  :  on  voit  ,  à  cette 
réunion  ,  une  large  ligne  longitudinale,  noire  ,  formée 
par  deux  ou  trois  taches  en  lozange ,  les  unes  à  la 
fuite  des  autres  ;  toute  l'aîle  eft  parfemée  de  points 
irréguliers  noirs,  plus  marqués  vers  le  bord  poftt- 
rieur.  Les  inférieures  font  d'une  couleur  cendrée 
très-foncée,   fans  aucune  tache. 

11.  Alucite  nyctémérelle. 
Alucita  nyttemerella.  Fab. 

Alucita  alis  anticis  niveis  :  vitta  communi  dor- 
fali dentata  maculifque  coftalibus  atris.  Fab.  Mant. 
inf  tom.  z.  pag.  zy4.  n°.    9. 

Tinea  nyctemerella.    Wien.  verç.  pag.  136.  n°.   38. 

La  tête  &  le  coreelet  de  cette  efpèce  font  blancs. 
Les  aîles  fupérieures  font  d'un  blanc  de  neige  ; 
avec  une  ligne  longitudinale  ,  dentée  ,  noire ,  tout 
le  long  du  bord  interne  ;  quelques  taches  noires  , 
au  bord  externe  ;  une  petite  raie  de  la  même  cou- 
leur ,  vers  la  bafe  ;  une  grande  tache  noire  avec 
un  point  blanc ,  vers  le  milieu  ;  enfuite  une  tache 
prefque  double  ,  tranfvcrfale  ;  &  enfin  une  petite 
ligne  vers  l'extrémité.  Les  aîles  inférieures  font 
brunes ,  obfcures  ,   fans  taches. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 


A  L  U 

ii.  Alucite  marginclle. 

Alucita  marginella.   Fab. 

Alucîta alis  fufco  nitidis  ,  marginibus  niveis .F ad. 
Sp.  inf.    tom.    t.  pag.   307.  n".  8. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antcnnules 
font  épaiffes ,  bifides ,  d'un  blanc  déneige  intérieu- 
rement ,  noirâtres  extérieurement.  La  tête  cft  blan- 
che ,  &  les  antennes  font  noirâtres.  Les  aîles  fupé 
ricurcs  font  d'une  couleur  cendrée,  noirâtre,  lui- 
fante  ,  avec  le  bord  intérieur  &  le  bord  poftéricur 
d'un  blanc  de  neige.  Les  aîles  inférieures  font  blan- 
châtres ,  fans  taches. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  ,  dans  les  endroits 
où  il  y  a  beaucoup  de   genévriers. 

13.  Alucite  biponétuelle. 
Alucîta  bipunciella.  Fab. 

Alucita  alis  fufeis  ,  vitta  commune  dentata  alba  , 
tkorace  niveo  ,  puntlis  duobus  airis.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.  66%.  n°.  7.  — Sp.  inf.  tom.  t.  pag.  307. 
n°.   9. 

Tinea  bipunciella.  Wien.  verr.  pag.  140.  n°.  y  4. 

Elle  eft  beaucoup  plus  grande  que  Y^lucite  vit- 
telle.  La  tète  &  le  corcelet  font  d'un  blanc  de 
neige  :  on  voit  fur  celui-ci  deux  points  noirs , 
un  de  chaque  côté.  L'abdomen  eft  jaune.  Les  aîles 
fupérieures  font  d'une  couleur  plombée  ,  avec  une 
ligne  longitudinale ,  commune  ,  dentée  ,  blanche  , 
tout  le  long  du  bord  interne  :  veri  l'extrémité  de 
l'aîle  ,  il  y  a  une  ligne  tranfverfale  ,  formée  de 
points  noirs.   Les  aîles  inférieures  font  blanches. 

Elle  fe  trouve  en  Saxe.  La  larve  vit  du  lichen 
qui  fe  trouve  fur  le  prunier  fauvage. 

14.  Alucite  granelle. 
Alucîta  granella.  Fab. 

Alucita  alis  albo  nigroque  variis  ,  capite  niveo. 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  66t.  n°.  8. — Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.  507.  nQ.  io. 

PhaUna  Tinea  granella  alis  albo  nigroque  macu- 
latis  ,  capite  albo.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  889.  n". 
377.  — Faun.  fuec.  n".  1413. 

Tinea  tota  fufco-nebulofa  ,  capite  albido.  Geoee. 
Inf.  tom.  1.  pag.  186.  n°.  11. 

Leuwen.  Epift.    1691.  mart.  7. 

La  teigne  brune  à  tête  blanchâtre.  Geoef.  ib. 

Reaum.   Mém.  tom.   3.  pi.  10.  fig.  14,  16. 

Roesel.  inf.  phal.  4.  tab.  11. 

Tinea  granella.   Wien.   vert.  pag.   141.    n°.  77. 

Cette  efpèce  varie  pour  les  couleurs ,  &  fur-tout 
pour  la  grandeur.  J'en  ai  qui  ont  près  de  fix  lignes 
de  long ,  tandis  que  le  plus  grand  nombre  a  un 
peu  moins  de  quatre  lignes.  Tout  le  corps  eft 
d'une  couleur  cendrée,  plus  ou  moins  obfcure.  La 
tète  eft  couverte  de  poils  fins  ,  longs  ,  d'un  blanc 
jaunâtre.  Le  corcelet  eft  cendré  ,  fans  taches.  Les 
aîles  font  grifes  ,  ou  cendrées ,  ou  obfcures  ,  avec 
plulîeurs  taches  &  pluficurs  points  bruns,  irréçu- 
liers  ,  qui  les  rendent  nébuleufes.  Les  aîles  infé- 
rieures font  noirâtres ,  fans  taches. 
îUftoirt  Naturelle ,  Infères.  Tome  I, 


A  L  U  i?.t 

Elle  fc  trouve  fréquemment  dans  les  maifons  en 
Europe.  La  chenille  fé  nourrit  de  bled.  Voyc^  ce  que 
nous  en  avons  dit  au  commencement  de  cet  article. 

ij.  Alucite  ctréalclle. 

Alucita  cerealclla.  Nob. 

Alucita  cinerea  ,  alis  planis  ,  incumbentibus  ,' 
pallidè  teftaceis.  Nob. 

Reaum.  Mém.  tom.  x.pl.  39. fig.  18,  19. 

Mém.  de  l'Acad.   des  Scien.  Paris,  ann.  ij6t. 

Elle  eft  un  peu  plus  petite  que  la  précédente  : 
elle  porte  fes  aîles  prefque  parallèles  au  plan  de 
pofition ,  un  peu  en  recouvrement.  Tout  le  corps  eft 
d'une  couleur  grife  cendrée.  Les  aîles  fupérieures 
feulement  font  d'une  couleur  pâte,  briquetée  ,  plus 
ou  moins  claire  &  luifante  :  elles  font  quelquefois 
d'une  couleur  pâle  cendrée.  Les  inférieures  font 
cendrées  ,   frangées  à  leur  bord  interne. 

Elle  fe  trouve  au  midi  de  l'Europe.  La  chenille  fe 
nourrit  du  bled ,  de  l'orge  ,  de  l'avoine,  du  mays ,  &c. 
Voye-^  ce  que  nous  en  avons  dit  au  commencement 
de  cet  article. 

16.  Alucite  bétulinelle. 
Alucita  Betulinella.  Fab. 

Alucita  alis  albidis  apice  fufco  variis.  Fab.  Mant. 
inf    tom.   t.  pag.  ij f.   n".    |j. 

Elle  reffemble  beaucoup  à  la  précédente  ;  mais 
elle  eft  un  peu  plus  grande.  La  tète  &  le  corcelet 
font  blanchâtres.  Les  aîles  poftérieures  font  eu 
queue  de  coq  ,  blanchâtres  à  leur  bafe ,  &  variées 
de  blanc  &  de  brun  à  leur  extrémité. 

Elle  fc  trouve  en  Suède.  La  larve  vit  fur  les  aga- 
rics du  bouleau. 

17.  Alucite  nivéelle. 
Alucita  niveella.  F/iB. 

Alucita  alis  niveis  :  maculis  duabus  marginalibus 
fafeiaque  média  nigris  ,  capite  albo.  Fab.  Gênera  inf. 
mant.  pag.  197.  —Sp.inf.  tom.  1.  pag.  308.  n".  11. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  ['alucite  granelle.  Tout 
le  corps  eft  d'un  gris  cendré.  La  tête  eft  blanche. 
Les  aîles  fupérieures  font  d'un  blanc  de  neige ,  avec 
une  tache  oblongue  vers  (a  bafe  du  bord  pofté- 
ricur ;  on  voit  encore  ,  vers  le  milieu  ,  une  bande 
oblique  ,  qui  a  une  dentelure  ,  &  vers  l'extrémité  , 
une  petite  tache  marginale,  noire.  Les  aîles  infé- 
rieures   font  d'un  gris  cendré. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre. 

18.  Alucite  lappelle. 
Alucita  Lappella.  Fab. 

Alucita  alis  pallidis  ,  punEio  nigro  apice  adfccn- 
dentibus.  le ab..  Syft.  ent. pag.  66%.  n".  9.  — Sp.  inf. 
tom.   1.  pag.  308.  n".  a. 

Phal&na  Tinea  Lappella,  alis  pallidis  punSo  nigro: 
apice  adfcendentibus .  Lin.  Syft.  nat.  pag.  885.  «°. 
378.  —Faun.  fuec.  n°.  1417. 

Clerk.  Icon.  inf.  rar.pl.  II.  fig.  ij  ? 

Tinea  lappella.    u'ien.  verr.  pag.   141.   n°.  6. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  précédente. 


122  A  L  U 

Les  aîles  font  oblongues ,  un  peu  plus  larges  à  leur 
partie  poftérieure  ,  en  queue  de  coq,  de  couleur  Je 
briques  ,  pâle  ou  jaunâtre  ,  avec  un  ou  deux  petits 
points  noirs.  Les  antennes  font  courtes,  &  les  an- 
tennules  recourbées. 

Elle  fe  trouve  en  Europe.  La  chenille  vit  dans 
les  fleurs  de  la  bardanne.  (  AraiumLappa  Lin.,,) 

19.  Alucite  perficelle. 
Aiucita  Perficella.  Fab. 

Alucita  alis  anticis  emarginatls  fulphureis  ftri- 
gis  abireviatis  obfcurioribus .  Fab.  Mant.  inf.  tom. 

*•/  <g-  -H-  "°-  '6- 

Tinea  perfictl.a.   U' ien.  ver[.  pag.  3 19.  n  .  6-j . 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  &  le  cor- 
celet  font  jaunes.  L'abdomen  eft  cendré.  Les  ailes 
fupérieures  font  d'un  jaune  de  foufre  ,  avec  deux 
lignes  tranfverfalcs  ,  courtes ,  plus  obfcures  que  le 
bord  interne  :  leur  extrémité  eft  échancrée.  Les 
poftérieures  font  cendtées  S;  ciliées  de  blanc. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche.  La  chenille  fe  nourrit 
des  feuilles  du  pécher. 

10.  Alucite  afperelle. 
Alucita  afperella  Fab. 

Alucita  alis  anticis  albidis  :  maculis  duabus  com- 
munibus  nigricaitibus  apicc cmargmatis .F ab.  Mant. 
inf.   tom.  1.  pag.  zjj.  n°.   17. 

PhaUna  Tinea  afperella  alis  albidis  :  macula  com- 
muni  fufca  :  apicibus  nigro  punflatis  rettlfis.  Lïn. 
Syfi.  nat. pag.  891.  n°.  397. — Faun.fucc.  no.  1447. 

Tinca  afperella.    Wien.  ■vcr^.  pag.   156  n°.  46. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  précédente.  Les  aîles 
fupérieures  font  blanchâtres;  leur  extrémité  eft  échan- 
crée ,  &  toute  l'echancrure  eft  noirâtre  :  on  voit 
aulli  ,  fur  le  bord  interne  ,  deux  taches  noirâtres  , 
communes  aux  deux  aîles.  Les  inférieures  font 
cendrées. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

11.  Alucite  coftelle. 
Alucita  coftella.  Fab. 

Alucita  nivea  alis  rufo  auratis  ,  macula  coftali 
bafeos  alba  fufco  punciata.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  66% 
n°.  10.  — Sp.  inf.  tom.  z.  pag.  308.  n°.    13. 

La  tête  &  le  corcelet  de  cette  efpèce  font  d'un 
blanc  de  neige.  Les  aîles  fupérieures  font  luifantes  , 
d'une  belle  couleur  rouflàtre  un  peu  dorée ,  avec  une 
grande  tache  oblongue  ,  noirâtre  ,  fur  laquelle  on  re- 
marque quelques  points  blancs ,  placée  vers  le  bord 
extérieur  de  la  bafe ,  &  une  petite  raie  blanche  vers 
l'angle  poftérieur  interne.  Les  aîles  inférieures  font 
cendrées,  fans  taches. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  ,  dans  les  bois. 

zz.  Alucite  fcabrelle. 

Alucita  fcabn'lla.  Fab. 

Alucita  alis  fufco  cinereis  :  punBis  nigris  eleva- 
tis  feabris.  Fab.  Mant.  inf.  pag.  197.  ~  Sp.  inf. 
tom.  2.  pag.  308.  n°.   14. 


A  L  U 

PkcLna  Ti-.ea  fcabrella  alis albis  :  dorfo  nigroftria- 
lis  exafperatis  ,  pa.pis  fpinojis.  Lin.  Syft.  nat.  pag. 
891.  n".  396.  —  Faun.  fuec.  n° .  1446. 

Tinea  bifijfeiLt.  Wien.  verr.  pag.  319.  n°.  6%. 
Elle  reflemble  beaucoup  à  ïa/ucite  afperelle  :  Ces 
antennes  font  blanches  ,  de  longueur  médiocre.  Les 
antcnnules  font  avancées ,  bifides  ;  elles  paroiflent 
avoir  une  efpèce  d'épine  à  leur  partie  fupérieure. 
Les  aîles  fupérieures  font  oblongues ,  blanches  , 
{triées  ;  les  ftries  font  noires  vers  le  bord  interne  , 
de  forte  que  tout  ce  bord  eft  prefque  noir  ;  mais 
on  y  remarque  des  ftries  formées  par  de  petites 
écailles  relevées ,  qui  font  paroître  cette  partie  très- 
raboteufe.  Les  aîles  inférieures  font  prefque  noirâtres. 
Elle  fe  trouve  au  nord  de  l'Europe. 

zj.  Alucite  ariftelle. 
Alucita  ariftella.  Fab. 

Alucita  albida  ,  alis  linea  argentea.  Fab.  Syft.  ent. 
pag.    669.  n°.   11.  —  Sp.  inf.   tom.    1.   pag.    308. 

n°;  lS: 

PhaUna  Tinea  ariftella  albida  ,  alis  linea  argen- 
tea ,  pa  pis  porrectis  capite  longioribus  ariftatis. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  894.  n".  416. 

Cette  efpèce  diffère  un  peu  des  autres  :  elle  eft 
mince  ,  prefque  linéaire,  toute  blanchâtre  :  elle  porte 
fes  aîles  roulées  ;  on  voit  au  milieu  des  fupérieures 
une  ligne  longitudinale  d'un  blanc  argenté.  Les  an- 
tennules  font  plus  longues  que  la  tête  &  le  corcelet 
pris  enfemble  ;  elles  font  grofles,  velues  ,  avancées, 
bifides  à  leur  pointe. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

14.  Alucite  caudelle. 

Alucita  caudella.  Fab. 

Aiucita  alis  fub  caudatis  teftaceis  ,  linea  poftica 
fufca.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  669.  n°.  iz.  —  Spec. 
inf.  tom.  î.pag.  308.  n°.  16. 

PhaUna  Tinea  caudella  alis  teftaceis  caudali  linea 
fufca,  palpis  porreSis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  894. 
n".  417- 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Son  corps  eft  amin- 
ci. Les  aîles  fupérieures  font  briquetées  ;  elles  ont 
une  ligne  longitudinale  noirâtre ,  &  fe  terminent  pof- 
térieurement  en  pointe  alongée ,  formant  prefque 
une  efpèce  de  queue. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

zj.  Alucite  Enzenbergelle. 

Alucita  En^enbergeaa.  Fab. 

Alucita  alis  emarginatis  fujc.s  :  vitta  média  ar- 
gentea. Fab.  Mant.  inf.  tom.  z.  pag.  zj6.  n°.  2Z. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antcnnules 
font  avancées.  Les  aîles  font  étroites ,  nouatres  , 
avec  une  large  raie  longitudinale  ,  argentée  ,  1  [a  ée 
au  milieu  ,  qui  ne  va  pas  jufqu'au  bord  pcfféncu.  ; 
fur  cette  raie  on  apperçoit  quelques  petites  lignes 
noirâtres  :  le  bord  poftérieur  de  chaque  aîle  eft 
échancré.  Les  aîles  inférieures  font  cendrées ,  fans 
taches. 


A  L  U 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 

!<•.  Aluc;tf.  Sv/ammerdamcl'e. 

Alucita  Swaixm.t.ru<imelh.  Fao. 

ica  al.s  palliais  immaculatis  ,  antennis  lon- 
ffiffimis,  Fab.  Syjè.  ent.  pag.  669.  n°.  15.  — Spec. 
inj.  tom.  1.  pag.  308.  n".  17. 

PhaUna  Tinea  S<v3.mme.tàam<d\a  antennis  longif- 
fim's  ,  atis  jiavefeniibus  pallidis  immaculatis.  Lin. 
Syfi.  nat. pag.  89J. -j".  414. — Faun.fuec.  «o.  1391. 

Clerk.  Icon.  inf.  rar.  tab.  ii-.fig.  I.  Sirammer- 
damclla. 

TL.ca  Swammerdamclla.  Wien.  vcr^_.  pag.  141. 
n°.  1. 

Cette  efpèce  a  environ  cinq  lignes  de  long  :  elle 
.  eft  route  d'un  gris  jaunâtre  liùlant.  Les  antennes  font 
prefque  deux  fois  plus  longues  que  le  corps.  Les  ailes 
lupéricures  font  lurfantcs,  d'un  jaune  pâle  ,  cendré  , 
fans  aucune  tache.  Les  inférieures  font  grifàtres  , 
très-frangées. 

Elle  fe  trouve  en  Europe.  Elle  n'eft  pas  rare  aux 
environs  de  Paris ,  dans  les  bob ,  en  avril  &  mai. 

17.  Àiucite  pilelle. 

Alucita  pilella.  Fab. 

Alucita  a/is  fufccfcentibus  immaculatis  t  anten- 
nis  longijjimis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  15-6. 
1°.   14. 

Titea  pilella.   Witit.  verr.  pag.  141.  n°.  6. 

Elle  relTemble  à  la  précédente  pour  la  forme  &  la 
grandeur  ;  fes  antennes  font  très-longues ,  blanchâ- 
tres ,  jaunâtres  à  leur  bafe.  Les  aîles  font  noirâtres 
fans  taches. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 

18.  Alucite  Robertelle. 
Alucita  Robertclia.   Fab. 

Alucita  anteanis  longijjimis  aibis',  alis  fufeis  , 
angulj  ani  albo.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  669.  n°.  14. 
—  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  308.  n°.  I  8. 

PhaUna  TineaKobztï.ç\\aLantcn7iis  longijjimis  al- 
bis ,  alis  fufeis.  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  896.  n°.  419. 
—Faun.fuec.  n".  1394. 

Cette  efpèce  reffemble  beaucoup  aux  deux  précé- 
dentes :  elle  eft  feulement  un  peu  plus  petite  ;  fes 
aîles  font  noirâtres ,  avec  une  légère  teinte  cendrée  , 
un  peu  dorée  ,  &  une  tache  blanche  à  l'angle  pofté- 
fieur  interne  de  chaque  aîle. 

Elle  fc  trouve  en  Suède  ,  fur  les  arbres  fruitiers. 

19.  Alucite  Frifchelle. 
Alucita  Frifchella.  Fab. 

Alucita  antennis  mediocribus  ,   apice  a  Ibis  ,  alis 

fufco  auratis.  Fab»  Sp.  inf.  tom.  t..  pag.  309.  «J.  19. 

PhaUna  Tinea  Frifche!la^J/itt/zn/.f  mediocribus  apice 

albis  t  alis  fufco  auratis.  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  896. 

n°.  455.  —  Faun.  fuec.  n°.  1396. 

Tinea  Frifchella.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  66$.  n°.  48. 

Tinea  tuieella.  Wien.  verr.  pag.  319.  n°.  40  ,  8z. 

Je  crois  que  cet  infecte  n'eft  point  une  efpèce  dif- 


A  L  U 


125 


point  d'autre  différence  que  celle  de9  antennes , 
&  que  d'ailleurs  on  les  trouve  conftamnunt  en  terrible. 
Celle-ci  a  les  «Miennes  à  peine  plu»  fosgSCâ  que  fc 
corps  ,  noires  a  leur  bafe  ,  blanchâtres  a  leur  extré- 
mité. Tout  le  corps  eft  d'un  noir  bronzé  ,  luifant. 
Les  aîles  fupéricmes  font  bronzées ,~  très-luifantes, 
quelquefois  un  peu  verdâtres ,  &  plus  fouvent  noi- 
râtres. Les  inférieures  font  d'un  noir  violet. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  1  Europe. 

Cet  infecte  eft  très-commun  ,  en  printems  ,  aux 
environs  de  Paris,  on  le  voit  fouvent  voltiger  en 
tris-grand  nombre  ,  vers  le  foir ,  avec  ï'alucite  Reau- 
murelle. 


30.  Alucue  Reaumurelle. 
Alucita  Reaumurella.  Fab. 
Alucita  alis  nigris   extorfum  deauratis  antennis 
longijfimis.  Fab.  Syfi.  ent.  pag.  67Q.  n°.  17.  — Sp. 
inf.  tom.  l.pag.  309.  n°.  2.1. 

PhaUna  Tinea  Reaumurella  antennis  longijjimis  , 
dis  nigris  extrorfum  deauratis.  Lin.  Syfi.  nat.  pag. 
89;.  ra".'4iy.  —  Faun.fuec.  no.   1 392.. 

Clerk.  Icon.  inf.  rar.  tab.  n.fiu-  1.  Reaumurella. 

Tinea  nigra  ,  alis  exterioribus  deauratis  ,  antennis 
corpore  dupio  longioribus .  Geofe.  Inf.  tom.  1.  pag. 
i«l.rt\%i. 

La  teigne  noire  bronzée.  Geoff.  ib. 

Tinea  Reaumurella.  Wien.  verr.  pag.  143.  n" .  16. 

Cette  efpèce  reflemble  parfaitement  à  ta  précé- 
dente 3  elle  a  environ  trois  lignes  &  demie  de  lono;. 
Tout  le  corps  eft  noir  &  velu.  Les  antennes  font  lé- 
tacées ,  deux  ou  trois  fois  plus  longues  que  le  corps , 
Se  blanchâtres.  M.  Geoffroy  obferve  qu'elles  font  le 
double  de  la  longueur  du  corps  dans  les  mâles ,  Se 
qu'elles  font  encore  plus  longues  dans  les  femelles  : 
il  paroit ,  d'après  cela,  que  cet  illuftre  auteur  re- 
garde cette  efpèce -ci  &  la  précédente  comme  la* 
même.  Les  antcnnules  font  courtes ,  noires  &  très- 
velues.  La  trompe  eft  à  peine  de  la  longueur  du 
corcelet;  elle  eft  garnie  ,  jufques  vers  fou  milieu, 
de  poils  fins  ,  longs  &  noirs.  Les  aîles  fupéricures 
font  noirârtes,  avec  un  reflet  bronzé,  fouvent  ver- 
dâtre.  Les  inférieures  font  d'un  noir  violet  .  avec? 
une  grande  frange   bronzée. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe.  El! 
commune  aux  environs  de  Paris.  On  la  voit 
en    troupe  autour   des  arbres   en  mai.   La  t. 
vit  fur  le  faule  ,  le  bouleau. 

31.  Alucite  Erxlebelle. 

Alucita  ErxlebeLa.  Fab. 

Alucita  antennis  mediocribus  unicolorib:  s  t  alis. 
anticis  fufco  aureis  ,  pofiieis  nigris  ,  capltc  fulvo. 
Fab.  Mant.  inj.  tom.  1.  pag.  1-6.  n".  17. 

Les  antennes   de  cette  efpèce  font  de 
moyenne  &  d'une  couleur  un  peu  pâle. 
fauve.  Le  corcelet  Se  les  aîles  fupérieures  font  d 


Sérente  de    l'alucide  Reaumurelle,   puiCqu'il    n'y    a  |  couleur  noirâtre,   bronzée  ou- dorée     avec  le  borj 

Q  * 


124. 


A  L  U 


poftérieur  plus  obfcur.  Les  pattes  poftérieures  font 
longues  &  fauves. 

Elis  le  troave  en  Allemagne. 

3Z.  Aluciti  calthelle. 

A  lu  cita  Caltkelta.  Fab. 

Alucita  aéra,  alis  anticis  totis  aureis  cap! te 
ferrugineo.  Fab.  Mant.  inf.  tpm.  i.  pag.  xjé.  n".  18. 

VhaUr.a  linea  Calthella  atra  ,  alis  fuperioribus 
totis  aureis  ,  capite  ferrugineo.  Lin.  Syfl.  nat.  pag. 
%}$.  n°.  411. —  Faiin.  Juec.  n".  1431. 

Ti.iea  rafimitrella.  W  ien.  ver^.  pag.  141.   »°.  1$. 

ThaUna  rufimitrella.  Scop.  Ent.  carn.  n°.  (-49. 

Elle  relfcmble  parfaitement  à  la  précédente.  Elle 
eft  noire  ;  fa  tête  feule  cft  ferrugineufe.  Les  aîles 
fupéricures  font  entièrement  dorées ,  ce  qui  la  dis- 
tingue le  plus  de  la  précédente. 

Elle  le  trouve  en  Allemagne. 

33.  Alucite  promulelle. 
Alu.cita  promulela.  Fab. 

Alucita  antennis  mediocribus  ,  alis  anticis  fufco 
aureis  ,  pojlicis  flavis  }  margir.e  nigro.  Fab.  Mant. 
i.if.  tom.  z.  pag.  ijrt.  n".  Z9. 

Tinea  pronubella.  Wien.  venr.  pag.  14t.  n".  \6. 

Elle  reflemble  beaucoup,  pour  la  forme  &  la 
grandeur,  Àl'alucite  calthelle  ;  elle  n'en  eft  diftinéte 
cju'en  ce  que  les  aîles  inférieures  de  celle-ci  font 
jaunes  ,  bordées  de  noir. 

Elle  fc  trouve  en  Autriche. 

34.  Alucite  Degéérelle. 
Alucita  Degcere.la.  Fab. 

Alucita  alis  atro  aureis  :  fafeia  jlava  ,  antennis 
longis.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  669.  15.  —  Sp.  inf. 
tom.  1.  pag.  309.  na.  zo. 

P/ial&na  Tinea  Degeerella  antennis  longijfimis  , 
alis  atris  .-fafeia  a  rgentea.  Lin.  Syfl. nat. pag.  895. 
n°.  416. — Faun.fuec.n®.  U93. 

Clerk.   Icon.  inf.  rar.  tab.  iz.  fig.  5.  Degeerella. 

Phal&na  Degeerella.  Se  OP.  Ent.    carn.n".  647. 

Petit  papillon  à  antennes  extrêmement  longues 
<!c  à  trompe ,  dont  les  aîles  font  noirâtres  ,  variées 
d'un  jaune  doré  &  garnies  d'une  bande  tranfvcrfale 
du  même  jaune.  Dec  Mém.  tom.  1.  pag.  541.  pi. 
î*-fig-  «3- 

Petite  phalène  à  antennes  en  filets ,  extrêmemenr 
longues  *  à  aîles  dorées  &  traverfées  d'une  large 
bande  d'un  jaune  luifant.  Deg.  Mém.  tom.  1.  pag. 
-ioi.pl.  11.  fig.  13. 

Tinea  nigra  ,  alis  fuperioribus  lineis  longitudinali- 
lus  ,  fafeia  lata  tranfverfa ,  inferneque  radiis  plurimis 
aureis  ,  antennis  corpore  triplo  longioribus.  GeOpf. 
Inf  tom.  1.  pag.  193.  no.  19. 

La  coquille  d'or.  Geoef.  ib. 

Tinea  Degeerella.  Wien.  verç.  pag.  143.  no.  zj. 

Cette  belle  efpèce  a  environ  cinq  lignes  de  long. 
Elle  eft  remarquable  par  la  longueur  des  antennes 
qui  eft  ordinairement  de  quinze  à  vingt  lignes  : 
«es  antennes  font  noires  à  leur  bafe ,  &  blanches 


A  L  U 

dans  tout  le  refte  de  leur  étendue.  La  tête  &  le 
corcelet  font  d'un  r.oir  bronzé ,  verdâtre.  Les  ailes 
fupéricures  font  d'un  jaune  brun  ,  doré  ,  brillant  , 
avec  quelques  petites  lignes  longitudinales  noires , 
&  une  large  bande  d'un  beau  jaune,  bordée  de 
chaque  côte  d'une  ligne  br«nc  ,  violette  ,  argentée , 
dent  la  couleur  change  fuivant  les  reflets  de  la 
lumière.  Les  aîles  inférieures  font  violettes  noirâtres. 
Le  corps  cft  noirâtre,  bronzé.  Les  pattes  font 
jaunâtres. 

On  trouve  communément  cet  infecte  dans  ks 
bois ,   dans  tonte  l'Europe. 

3  y.  Alucite  Sulzelle. 

Alucita  Suhella.  Fab. 

Alucita  antennis  loagioribus  ;  alis  nigro  aureis  : 
fafia  aurea.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i.  pag.  Z57. 
n".    1,1. 

Phcl&na  Tinea  Sulzella  antennis  mediocribus  , 
alis  nigris  :  fuperioiibus  fafia  aurea.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  896.  «o.  417. 

Tinea  Si ■I^el.'a.U' ien.  ver£.  pag.  143.  «0.  Z4. 

Elle  reflemble  beaucoup  à  l'alucite  Degéérelle  , 
dont  elle  n'eft  peut-être  qu'une  variété  :  mais  les 
antennes  font  un  peu  plus  courtes  ;  celles  du  mâle  , 
plus  courtes  que  celles  de  la  femelle ,  font  épaillcs  ; 
la  couleur  des  allés  fupérieures  cft  d'un  noir  un 
peu  purpurin  ,  avec  une  bande  dorée. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

36.  Alucite  viridelle. 
Alucita  viridclla   Fab. 

Alucita  alis  viridi-aureis  ,  corpore  atro ,  antennis 
longis  albis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  2.  pag.  Z57. 
no.  33. 

PhcLna  viridella.  Scop.  Ent.  carn.  no.  É45. 

Tinea  viridella.   Wien.  verç.  pag.  14Z.  rt".  4. 

M.  Fabricius  remarque  que  cette  efpèce  eft  peu 
diitinéte  de  l'alucite  Reaumurelle.  Quant  à  nous , 
nous  n'y  voyons  pas  de  différences.  Celle-ci  a  le 
corps  noir,  les  aîles  fupérieures  d'un  verd  doré, 
&  les  antennes  longues  &  blanches. 

Elle  le  trouve  en  Autriche. 

37.  Alucite  cuprelle. 
Alucita  cupret'.a.  Fab. 

Alucita  alis  cupreo-aureis  nitidis  ,  antennis  longij- 
fimis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  257.  no.   35. 

Tinea  cuprella.  Wien.  ver^.  pag.  3Z0.  tic.  44. 

Voici  encore  une  alucite  qui  n'eft  peut-être  qu'une 
variété  de  la  Reaumurelle ,  dont  elle  ne  diffère  que 
par  la  couleur  des  aîles,  qui  eft,  dans  «ette  efpèce-  . 
ci,  d'une  belle  couleur  rouge  cuivreufe. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 

38.  Aluciti  fafcielle. 
Alucita  fafciella.  Fab. 

Alucita  alis  auratis  ,  fafeia  fufca  ,  antennis  apict 
albis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  670.  n°,  18.  —  Sp.  inf, 
tom.  1. pag.  310.  n°.  xj. 


A  L  U 

Tinta  Schijfermillcrella.  Witn.  vtrr.  pag-  14*-. 
n°.  20. 

Elle  reffcmble  à  Vahtdu  Rcaumurel'.c  pour  la  forme 
&  la  grandeur.  M.  Fabricius  obferve  qu'elle  vaut:  ; 
tancée  elle  a  les  antennes  très-longues  ,  avec  la  tète 
&  le  corcelct  noirs  ;  tantôt  les  antennes  médiocres 
avec  la  tète  ferrueineufe  &  le  corcelct  doré.  Dans 
les  unes  &  dans  les  autres,  les  ailes  fupérieures 
l'ont  dorées  ,  luifanrcs  ,  avec  une  large  bande  noi- 
râtre au  milieu.  Les  inférieures  fi  l'.i  d'un  biun  doré. 

Elle  le  trouve  en  Angleterre. 

39.  Alucite  Podaclle. 
Al  0  cita  ï'odaclla.  Fais. 

Alucita  antennis  mediocribu; ,  alis  r.igris  :  fafeia 
alla,  ïah.  Syjr.  ent.  pag.  670.  n°.  16.  —  Spec.  tnf. 
tom.  z.pag.  309.  n".  il. 

PhaUna  Tinea  Podacila  antennis  mediocribus  t 
lis  nigris  fefeia  albida.  Lin,  Syft.  nat.  pag.  496. 
n°.  42S. 

linta  nigra  ,  fafeia  tranfverfa  alba.  Geoff.  Inf. 
tom.  z.pag.  194.  n".  31. 

La  teigne  cordelière.  Geoff.  ib. 

Elle  a  environ  deux  lignes  &  demie  de  long.  Elle 
elt  toute  d'un  noir  bronzé  ,  luilanr.  Les  aîles  fu- 
périeurcs  font  coupées  d'une  bande  blanche  :  en  y 
îemarquc  encore  quelquefois  un  point  blanc  vers 
le  bord  extérieur. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  dans  les  bois. 

40.  Alucite  ftriatclle. 
Alucita  ftriatclLa.  Fab. 

Alucita  alis  auratis  flavo  ftriatis  :  fafeia  média 
fava  cuf.ro  rr.arginata.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag. 
3  10.  n°.  24. 

Elle  varie  beaucoup  :  elle  a  la  tète  noire  ou 
fauve,  les  antennes  très-longues ,  blanchâtres,  ou 
feulement  un  peu  plus  longues  cjue  le  corps ,  velues 
&  noires  à  leur  bafe  ,  &  blanches  à  leur  extrémité. 
Les  aîles  fupérieures  font  dorées ,  avec  des  ftries 
jaunes,  fur-tout  vers  leur  extrémité  ;  le  milieu  brille 
d'uue  belle  couleur  cuivreufe ,  dans  laquelle  il  y  a 
une  bande  jaune.  Les  aîles  inférieures  font  d'un  brun 
doré  ,  luifant. 

Elle  fe  trouve  dans  les  jardins ,  en  Angleterre. 

41.  Alucite  fulphurelle. 
Alucita  fulphurella.  Fab. 

Alucita  alis  anticis  auratis  :  maculis  duabus 
fulphureis  oppofitis  ,  pojlicis  jlavis.  Fab.  Syfl.  ent. 
pag.   670.    n".    19.  —  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.    310. 

Tinea  alis  fuperioribus  ni  gris ,  fafeia  longitudi- 
nal! ,  maculifquc  duabus  aureis  ,  antennis  medio 
ulbis.  Geoff.  Inf.  tom.  t.  pag.  198.  /z°.  41. 

La  teigne  à  bande  dorée ,  &  anneau  blanc  aux 
antennes.  Geoff.  ib. 

Elle  a  un  peu  plus  de  trois  lignes  de  long.  Les 
antennes  font  noires  avec  un  peu  de  blanc  vers  leur 
extrémité  ;  elles  font  un  peu  plus  courtes  que  le 


A  L   U 


12; 


corps,  Si  a/îez  épaules  à  leur  bafe.  Les  antennulcs 
font  roullcs.  Tout  le  corps  eft  noirâ:te,  bronzé.  Les 
aîles  fupéiieurei  font  noirâtres  ,  dorées ,  avec  deux 
taches  jaunes  cppofées  ,  Un  ptu  au-deiîbus  du  mi- 
lieu de  chaque  aile  ,  l'une  plus  grande  ,  triangulaire  , 
au  bord  interne  ,  l'autre  plus  petite,  au  bord  externe. 
On  voit  de  plus  ,  comme  le  remarque  M.  Geoffroy  , 
mie  ligné  longitudinale  dorée  ,  près  du  bord  intérieur , 
qui  vu  depuis  le  haut  jufqu'a  la  moitié  de  Ta'le  ; 
mais  elle  ne  p>aroît  bien  que  dans  l'infecte  nouvel- 
lement foui  de  fa  chryfatidfc;  Les  ailes  inférieures 
font  jaunes,  bordés  extérieurement  de  brun  noirâtre. 
On  la  trouve  dans  toute  l'Europe.  Elle  ell  allez 
commune  dans  les  bois ,  auï  environs  de  Paris. 

41.  Aluciïe  formofelie. 

Alucita formojella.  Fab. 

Alucita  alis  anticis  ferrugineo  fiavis  :  ftrigis  dua- 
bus abbreviatis  obliquis  aiLis  ;  pofteriore  maiore. 
Fab.  Mant.  inj.  tom.  z.pag.  257.  n".  $9. 

Tinea  formofella.  Wien.  veij.  pag.  140.  n".  47. 

Elle  elt  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  ont 
des  anneaux  blancs.  Les  aîles  fupérieures  font  variées 
de  jaune  &  de  ferrugineux;  on  y  voit  deux  raies 
blanches,  courtes,  obliques,  placées  vers  le  bord 
extérieur,  dont  l'une,  poftérietire  ,  eft  plus  grande 
que  l'autre.  Les  aîles  inférieures  font  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 

43.  Alucite.  feftinelle. 
Alucit 4  feftinella.  Fab. 

Alucita  alis  anticis  albis  :  maculis  duabus  fufeis 
apice  fiavis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.pag.  258. 72°.  40. 

Tinea  feftinella.  Wien.  verç.  pag.  319.  n".  So. 
^  Elle  elt  petite.  Les  antennules  font  blanches  &  noi- 
râtres à  leur  bafe.  La  tête  eft  d'un  blanc  de  neige. 
Les  aîles  fupérieures ,  prefque  linéaires  ,  font  blanches 
à  leur  bafe ,  &  jaunes  à  leur  extrémité  :  elles  ont  au 
milieu,  deux  taches  noirâtres,  entourées  d'un  cercle 
blanc ,  placées  l'une  derrière  l'autre.  Les  aîles  infé- 
rieures font  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  en  Autriche. 

44.  Alucite  oppofitelle. 
Alucita  oppofitclla.  Fab. 

Alucita  alis  fufeis  :  maculis  duabus  oppofitis  fia- 
vis ,  pofticis  fufeis.  Fab.  Syft.  ent.pag.  67c.  n°.  20. 
—  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  3  18.  ko.  2.6. 

Elle  reilèmblc  à  X  alucite  fulphurelle  :  elle  eft  toute 
noirâtre  ,  point  du  tout  luifaute.  Les  antennes  font 
a  peine  de  la  longeur  de  la  moitié  du  corps.  Les  aîles 
fupérieures  ont  chacune  deux  taches  jaunes  ;  l'une, 
plus  grande  ,  prefque  triangulaire ,  au  bord  interne  ; 
l'autre ,  plus  petite  au  bord  externe.  Les  inférieures 
font  noirâtres.. 

On  la  trouve  en  Europe.  Elle  n'eft  pas  rare  dans 
les  bois ,  aux  environs  de  Paris. 

ALVÉOLE,  Favi  cilla.  On  a  donné  le  nom 
d' alvéole ,    &  plus  ordinairement  celui    de   cellule, 


12(5 


ALV 


aux  petites  toges  dans  lefquclks  tes  abeille?  domefh- 
nues  clivent  leurs  larves  où  dépofeut  leur  miel.  Ces 
a.véolçs  font  des  tubes  hexagones  ,  dont  le  fond 
ni  jùiainkial  Si  rbrm.î  &t  trois  lolanges  ou  de  trois 
vhombes ,  dont  chacun  eft  une  partie  des  trois  alvéoles 
qui  fe  trouvent  à  l'autre  côté  du  rayon.  Lorfque  fa-  j 
heille  veutconftruire  un  alvéole ,  «lie  commence  d'à-  , 
bord ,  par  en  jetter ,  pour  ainfi  dire ,  les  fondemens  ; 
elle  façonne  graffièrement  un  rhombe  ;  elle  élève 
enfuite,  fur  deux  des  côtés  extérieurs,  deux  des 
plans  de  l'alvéo  e  ;  elle  façonne  un  fécond  rhombe  & 
l'unit  au  premier  ,  en  lui  donnant  l'inclinaifon  qu'il 
doit  avoir ,  Si  ,  fur  les  deux  côtés  extérieurs ,  elle 
élève  deux  autres  plans  de  l'hexagone;  enfin,  elle 
conftruit  le  troilième  rhombe  auquel  elle  donne  la 
même  inclination  qu'aux  deux  autres ,  &  elle  élève 
les  deux  derniers  plans  :  l'alvéo  e  fe  trouve  alors 
entièrement  ébauché  ;  il  n'a  plus  befoin  que  d'être 
poli  ,  façonné  &  aminci.  Il  y  a  ,  dans  chaque  ruche 
d'abeilles',  beaucoup  d'ouvnères  occupées  ace  tra- 
vail qui  parlent  ainfi  fucceffivement  a  la  conftruc- 
tion'd'un  grand  nombre  de  cellules;  &  tandis  que 
les  unes  font  occupées  à  en  former  une  nouvelle  , 
les  autres  façonnent  &   perfectionnent  les  autres. 

On  a  donné  le  nom  de  ccLute  aux  loges  dans 
lcfquelles  les  guêpçs  élèvent  leurs  larves  :  il  femble 
que  le  mot  alvéole  ait  été  plus  particulièrement 
affeété  aux  loges  des.  abeilles  ,  quoique  celles-ci 
foient  plus  ordinairement  nommées  celliues.  Vaye^ 
Gâteau  ,   Cellule. 

Les  abeilles  conftruifcnt  des  alvéoles  de  trois 
grandeurs   différentes.  Les    plus    grands,    nommés 


A  L  U 

cellules  royales ,  deftinés  feulement  à  loger  les 
larves  qui  donnent  des  femelles,  n'ont  point  une 
figure  hexagone;  elles  rerlèmbleut  un  peu  à  une 
poire  ;  elles  font  très-maifives  ;  la  matière  feiv.blc 
y  être  employée  avec  profulion.  Rcaumur  a  calculé, 
que  la  cire  qui  entre  dans  la  compofuiou  d'une 
leule  de  ces  cellules  ,  fulfiroit  a  la  conftruéïion 
de  cent  cinquante  cellules  ordinaires.  Elles  diffèrent 
encore  des  autres  en  ce  qu'elles  font  perpendicu- 
laires ,  au  lieu  que  celles  des  mâles  8c  celles  des 
mulets  font  horizontales.  Les  alvéoles  ,  deftinés  aux 
mâles,  font  hexagones,  &  ne  diffèrent,  de  ceux 
deftinés  aux  mulets ,  que  parce  qu'ils  font  un  peu 
plus  grands. 

ALURNE,  Aivzxvs.  Genre  dfe&âsa  delà 
troilième  feélion  de  l'ordre  des  Coléoptères. 

Les  Alurnes  appartiennent  à  la  famille  des  Chry- 
fomèles ,  avec  le  (quelles  ils  ont  beaucoup  de  rap- 
ports ,  mais  ils  en  diffèrent  par  la  forme  des  an- 
tennes ,  qui  font  filiformes ,  d'égale  épaiffeur  dans 
toute  leur  longueur  ,  &  compolées  d'articles  cy- 
lindriques ,  au  lieu  que  celles  des  Chryfomèles  vont 
un  peu  en  groilîffant ,  &  font  compofées  d'articles 
grenus  ,  prefque  arrondis.  Les  Alurnes  reilémblenc 
aulli  aux  Erotyles  ,  mais  les  antennes  de  ceux-ci 
font  terminées  par  trois  articles  plus  gros  que  les 
;  autres ,  Se  prefque  en  malle.  Le  nombre  &  la  figure 
des  pièces  des  taries  les  difriugue  fufEfammenc  de 
la  famille  des  Ténébrions. 

Ces  infectes  font  exotiques  ,  Se  très-rares  dans 
les  collections  de  Paris. 


Suite  de  t  Introduction  à  l'Hlftoire  Naturelle  des  Infectes. 


117 


A      L     U      R     N      E. 

A  L   U  R  N   V  S.     F  a  a. 
TENEDRIO.      S  u  l   t. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes  ,  plus  longues  que  le  corcelet  :  articles 
cylindriques ,  prefque  égaux  ,  très-diftin&s. 

Bouche  avec  deux  mandibules ,  deux  mâchoires  ,  &  quatre  an- 
tennules. 

Mâchoires  bifides. 

Antennules  inégales;  les  deux  antérieures  un  peu  plus  longues, 
filiformes  ,  couipofées  de  trois  articles  prefque  égaux  ;  les  poftérieures 
prefque  filiformes ,  compofées  de  trois  articles ,  dont  le  premier  plus 
court,  plus  petit  que  les  autres. 

Tarfes  divifés  en  quatre  articles  ;  pénultième  article  large  ,  bifide  , 
garni  de  houppes,  en-deflbus. 


ESPÈCES. 


i.    Alurne  tricolor. 

Noir  i   corcelet    rouge ,    inégal  ;   élytres 
jiunts. 

2.  Alurne  groffe-cuifTe. 

Vert  bronzé  ;  cuijfes  pojlérieures  grojfes  & 
dentées. 


3.  Alurne  dente. 

Tout  noir  ;  cuijfes  pojlérieures  grojfes  & 
dentées. 

4.  A  LURNE  violet. 

Violet  foncé;  corcelet  prefque  cylindrique  ; 
cuijfes  pojlérieures  grojfes ,  avec  une  légère 
dentelure. 


B 


128 


ALB 


i.  Alurne  tricolor. 

Alurnus   grujfus.  Fab. 

Alurnus  ater ,  tltorace  coccineo ,  elytris  fia-vis . 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  514.  n°.  1.  — Sp.  inf.  corn.  1. 
pag.  nj.  n°.  1.  _ 

Le  corps  de  cet  infecte  eft  noir.  Les  antennes 
foin  noires ,  filiformes ,  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps.  Le  corcelet  eft  raboteux  ,  un  peu  aplati, 
terminé  en  pointe  aiguë  de  chaque  côté  de  fa  baie  ; 
il  eft  rouge  ,  avec  le  bord  poftérieur  noir.  L'écuilon 
eiï  noir  &  prelque  rond.  Les  élytres,  plus  grandes 
&  plus  longues  que  le  corps  ,  font  jaunes,  légère- 
ment ponctuées ,  &  un  peu  relevées  en  bolle  ,  à 
leur  baie.  Les  pattes  font  noires  :  les  tarfes  font 
larges,  &  très-garnis,   en-deilous,    de  houppes. 

On  trouve  cette  cfpèce  aux  Indes  orientales. 

z.  Alurne  groflc-cuifTe. 

Alurnus  femoratus .  Fab. 

Alarnus  viridi-mieus  ,  femoribus  tibiifque  pof- 
tîcis  deitatis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  i.pag.  1 1 5.  n".  i. 

Drury.  Illufl.  tom.  i.  pi.  34.  fig.  j. 

Tenebrio  viridis.  'Sulz.  Inf.  tab.  7.  fig.   8. 

Cet  infecte  a  environ  un  pouce  de  long  ,  &  quatre 
Hsnes  de  large.  Tout  fon  corps  elt  d'une  couleur 
verte  bronzée.  Les  antennes  ,  compolees  de  onze 
articles  égaux  &  prefque  cylindriques,  font  noires 
à  leur  extrémité  ,  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps.  Le  corcelet  eft  plus  étroit  que  les  élytres  , 
&  un  peu  plus  large  à  fa  partie  antérieure  qu'à  fa 
partie  poftérieure.  L'écuflbn  eft  petit.  Les  cuiilcs 
poftéricures  font  longues  &  renflées  ;  elles  ont ,  à 
la  partie  inférieure,  vers  leur  articulation  avec  la 
jambe  ,  une  dent  groile  &  très-forte.  La  jambe  eft 
alongée  ,  &  terminée  par  trois  dents  ,  dont  deux 
petites  ,  &  une  beaucoup  plus  groife. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

3.  Alurne  denté. 
Alurnus   dmtipes.  Fab. 

Alurnus  niger  femoribus  tibiisque  pofticis  dentatis. 
Fab.  Niant,  inj.  tom.  t.  pag.  66.  nn.  5. 

Cette  efpèce  relfcmble  beaucoup  à  la  précédente  ; 
mais  elle  eft  toute  noire.  Les  cuilTes  poftéricures  font 
grefles  ,  &  munies  ,  à  leur  partie  inférieure,  de  deux 
fortes  dents.  Les  jambes  font  longues ,  un  peu  ar- 
quées ,  &  terminées  par  crois  dents. 

On  trouve  cet  infecte  au  cap  de  Bonne  -  Ef- 
pérance. 

4.  Alurne  violet. 
Alurnus  vio/aceus.  Nos. 

Alurnus  nigro  violaceus  ;  thorace  fovi  fubcy~ 
lindrico  ;  femoribus  dentatis  ,  tibiis  fimplici- 
biu.  Nob. 

Il  reflemblc  beaucoup  aux  précédens  ;  il  a  en- 
viron dix  lignes  de  long  &  quatre  de  large.  Tout 
fon  corps  eft  d'une  couleur  violette  foncée.  Les 
antennes  font  d'un  noir  violet  ,  &  de  la  longueur 
de  la  moitié  du  corps.  Le  corcelet  eft  d'une  épaif- 


A  M  Y 

feur  égale  dans  toute  fa  longueur.  On  y  voit  une 
ligne  longitudinale  peu  enfoncée.  L'écuflbn  eft  très- 
petit.  Les  élytres  font  lifles  &  finement  pointillécs. 
Les  cuifles  font  longues ,  renflées ,  &  munies  en*- 
deflous  d'une  petite  dent.  Les  jambes  font  longues , 
légèrement  courbées  &    fimples. 

M.  Mauduit  m'a  dit  avoir  reçu  cet  infecte  de 
Cayenne. 

AMYMONE  ,  Amymone.  M.  Othon  Frédéric 
Muller  a  établi  une  claflc  d'infectes  microfeopiques 
fous  le  nom  de  Entomofiraca ,  feu  infecta  teflacea , 
infectes  te/lacés  ,  compofée  de  plufieurs  genres  ,  dont 
celui  de  l'Amymone  fait  partie.  Voye^  Entomos 
traça. 

CARACTÈRES     DU    GENRE. 

Deux  antennes. 

Quatre    pattes. 

Un    feul    œil. 


Tcft 


ilve. 


Par  la  figure  que  M.  Muller  demie  de  ces 
infectes ,  il  paroît  qu'ils  ont  fix  pattes  &  point  d'an- 
tennes :  je  dis  fix  partes  ,  parce  que  les  deux  an- 
térieures font  femblables  aux  quatre  autres.  Si  ces 
animaux  microfeopiques  méritent  d'être  placés  parmi 
les  infectes  ,  pourquoi  auroient-ils  plutôt  quatpe 
pattes  &  deux  antennes  que  fix  pattes  &  point 
d'antennes  ?  Quant  à  l'œil  ,  ces  infectes  font  fi 
petits  ,  que  le  microfeope  peut  bien  n'avoir  montré 
qu'un  feul  œil ,  &  y  en  avoir  réellement  deux  très- 
rapprochés.  On  fait  à  préfent  que  les  Monocles  , 
qu'on  avoit  regardés  comme  n'ayant  qu'un  œil  , 
en  ont  réellement  deux. 

ESPÈCES. 

1.  Amymone.  Satyre. 

Amymone  Satyra.  Mull. 

Tefi  ovale  ;  antennes  obtufes ,  étendues  verti- 
calement. 

Amymone  tefta  ovata  antennis  obtufis  verticalitet 
extenfis.  Mull.  Entom.  pag.  41.  tab.  t.  fig-  1-4. 
—  Zoolog.  dan.  prodr.   1379. 

Baker.  Microfcop.  pag.  408.  tab.  12.  fig.  13 ,  if . 
Satyr. 

Eichh.  Microfcop.  pag.  41.  tab.    3.  fig.  P. 

Nature.  10,  Stiik.  f.  104.    tab.  1.  fig.  10,  11. 

Il  a  environ  une  demi -ligne  de  long. 

Antennes  roides ,  cylindriques  ,  compofées  de 
deux  articles  ,  débordant  un  peu  le  teft  per- 
pendiculairement, &  terminées  par  trois  poils  très- 
courts. 

CE  il  placé  cn-deflbus,  entre  les  antennes  ,  comme 
un  point  noir ,   tranfparcnt  au  milieu. 

Pattes  antérieures   groflès   ,    bifides  ;   la  jambe 

fupérieure 


A  M  Y 

fupiricurc ,  plus  grande  ^iic  l'autre,  eft  terminée 
par  trois  foies  ou  poils  aufli  longs  que  toute  la 
patte  ,  dont  deux  droits  ,  étendus  ,  &  le  troiliènic 
plus  long  que  les  deux  autres  ,  articulé  Se  fléchi 
vers  le  corps  ,  félon  la  volonté  de  l'infecte.  La  jambe 
intérieure  ,  plus  petite  que  l'autre  ,  eft  terminée 
par  deux  poils  très-courts  :  l'une  Se  l'autre  ont 
leur  cuuTc  allez  grolfc. 

Pattes  poflérieurcs  plus  courtes  que  les  antérieures , 
(impies  ,  mais  bifides  dans  quelques  individus  ,  Se 
paroilîant  former  une  troilième  paire  de  pattes  ,  plus 
petites  que  les  autres  :  elles  débordent  à  peine  le 
teft ,  Se  font  terminées  par  deux  poils.  Les  cuiJlcs 
font  un  peu  velues. 

Queue  aiguë,  tronquée,  fendue  jufqu'au  milieu  , 
terminée  par  un  aiguillon  &   un  paquet  de  poils. 

Teft  ovale  ,  plat ,  membraneux  Se  tranfparent , 
de  forte  que  tout  l'animal  paroît  tranfparent. 

Le  corps ,  au-deflous  des  antennes  ,  a  un  fegment 
de  cercle,  enfuite  un  triangle  à  angle  très-aigu, 
qui  s'avance  Se  qui  paroît  partager  le  corps  en  deux 
lobes  ovales  ,  noirâtres  :  le  tout  fe  meut  enfemblc 
d'un  mouvement  périftaltique. 

M.  Muller  donne  aufli  la  figure  d'une  variété  , 
qu'il  foupçonne  être  l'autre  fexc  ,  dont  le  teft  n'eft 
point  aigu  poftérieurement  ,  mais  eft  comme  échan- 
cré  ,  &  terminé  par  deux  poils. 

Il  fc  trouve  fréquemment  dans  les  eaux  douces 
&  pures  du  Danemarck  &  de  la  Norwège. 

i.  Amymone  Silène. 

Amymone  Silena.  Mull. 

Teft  ovale ,  un  peu  large  ,  antennes  étendues  obli- 
quement. 

Amymone  tefta  m'ait  latiuficula  antennïs  oblique 
extenfa.  Muller.  Entom.  pag.  44.  tab.  t.  fig-  It — 
15.  —  Zoolog.  dan.  prodr.  1580. 

Il  eft  plus  petit  que  le  précédent. 

Antennes  composées  de  deux  articles,  portées 
obliquement  de  chaque  côté,  Se  terminées  par  deux 
poils. 

(EU  placé  entre  les  antennes  ,  paroilEmr  dans 
quelques  efpèces  comme  un  point  carré  ,  diftindt. 
Vers  le  bord  antérieur  du  teft  ,  on  veit  deux 
petits  points  diftans ,  très-noirs,  qui  font  peut-être 
les  véritables  yeux  ou  d'autres  petits  yeux  :  dans 
quelques  efpèces ,  c'eft  le  grand ,  dans  d'autres  ,  ce 
font  les  petits  qui  ne  font  point  apparens. 

Pattes  (impies  ,  compofées  de  deux  articles ,  Se 
terminées  par  deux  ou  trois  poils  :  au-deflous  des  an- 
térieures ,  on  voit  une  appendice  ovale ,  fans  poils. 

Teft  large ,  prefque  opaque ,  quelquefois  jaunâtre , 
échancré  poftérieurement,  &  terminé  ,  a  chaque 
angle   de  l'échancrure  ,  par  un  poil  inégal. 

On  voit  fur  le  derrière,  vers  la  queue,  un  point 
orbiculaire ,  tranfparent,  muni,  au  centre,  d'une 
efpècc  de  prunelle  mobile;  &  la  queue  eft  terminée  , 
à  l'endroit  de  l'échancrure,  par  deux  verrues  garnies 
de  poils. 

Il  fe  trouve  moins  fréquemment  que    le  précé- 

Jiïftoire  Naturelle  ,  Infcâes.    Tome  I. 


A  M  Y 


129 


dent,  dans  les  eaux  douces  du  Danemarck  &  de  la 
Norwège.  M.  Hcrmaun  l'a  trouvé  aufli  à  Strasbourg. 

j.  Amymone  Ménade. 

Amymone  Munas.  Mull. 

Tcft  ovale  ;  antennes  étendues  horizontalement  j 
corps  tronqué  à  fa  bafe. 

Amymone  tefta  ovali  ,  antennïs  hcri^ontaliter 
extenfis  ,  corpore  bafi  truncato.  Mull.  Entom.  p^g. 
4j.  tab.  1.  fig.  18,  19. 

Il  eft  plus  petit  que  les  précédens. 

Antennes  vibrant  horizontalement ,  inférées  fous 
le  bord  antérieur  du  teft ,  ayant  un  feul  article 
oblong ,  aminci  vers  l'extrémité  ,  Se  terminé  par 
deux  poils. 

(EU  placé  au  milieu ,  au-deflus  des  antennes , 
comme  un  point  très-petit. 

Pattes  fimplcs ,  un  peu  plus  courtes  q'ie  les  an- 
tennes inférées  à  la  poitrine  ,  Se  terminées  par  un 
poil  qui  dépafle  un  peu  le  bord  du  tcft. 

Teft  fauve  ovale,  convexe  fupérieurcment j  corps 
débordant  le  tcft  poftérieurement,  tronqué,  muni 
d'un  poil  à  chaque  angle  de  la  troncature.  Tout  le 
corps  de  ce  petit  animal  paroît  comme  reflerré. 

On  voit  une  tache  fpherique  au  milieu  du  ventre, 
vers  fa  partie  poftérieurc  ,  qui  eft  peut-être  fa  vulve. 

Ce  petit  animal  fe  plaît  à  nager  fur  le  dos.  On  le 
trouve  rarement  dans  la  mer,  en  Danemarck  Se  en 
Norwège. 

4.  Amymone  Faune. 
Amymone  Fauna.  Mull. 

Teft  oblong  ;  antennes  étendues  ,  relevées. 

Amymone  tefta  oblonga  ,  antennïs  fiurfum  extenfis. 
Mull.  Entom.  pag.  46.  tab.  1.  fig.  j-8.  — Zoolog. 
dan.  prodr.  1381. 

Il  eft  figuré  de  la  grandeur  de  X  Amymone  Sillne. 

Antennes  mobiles  ,  compofées  de  deux  articles, 
Se  Terminées  par  trois  poils. 

Pattes  égales ,  (impies ,  terminées  par  quatre  poils 
longs. 

Teft  ovale,  oblong,  tranfparenr,  terminé  pof- 
térieurement par  une  queue  prefque  carrée  ,  un 
peu  échancrée ,  à  angles  faillans  avec  quatre  poils 
courts  à  chaqueangle.  Le  deflous  du  teft  eft  aplati  : 
le  delîus  eft  convexe  Se  prefque  boflu. 

On  le  trouve  dans  les  eaux  douces  du  Danemarck 
Se  de  la  Norwège ,  parmi  la  lentille  d'eau.  Lemna. 

5.  Amymone  Bacchante. 
Amymone  Baccha.  Mull. 

Tcft  orbiculaire  ;  antennes  étendues  horizontale- 
ment ;  queue  dentelée  de  chaque  côté. 

Amymone  tefta  orbicularï ,  antennïs  korizonta- 
liter  extenfts ,  cauda  utrinque  denticulata.  Mull. 
Entom.  pag.  46.  tab.  %.  fig.  y-11. 

Il  eft  figuré  de  la  grandeur  du  précédent. 

antennes  articulées ,  portées  horizontalement,  & 
garnies  de  poils  à  leur  articulation  Se  à  leur  extrémité. 

Pattes  antérieures  dépafTant  le  teft,  terminées 
par  quatre  poils,  dont  le  fupérieur  tris-court,  mu- 

K 


i?o 


A  N  A 


nies,  en  deflous,  d'une  appendice  terminée  par  un 
onglet.         •  ... 

Pattes  poftéiieures  ,  terminées  par  trois  poils  pa- 
rallèles à  la  queue,  dont  celui  du  milieu  eft  très- 
long.  On  aperçoit ,  dans  la  dépouille  du  petit  ani- 
mal, que  ces  poils  partent  d'une  bafe  ovale. 

Teft  prefquc  orbiculairc ,  muni  antérieurement 
d'un  point  en  forme  d'ceil  :  poftérieurement ,  un  peu 
au-delà  du  milieu,  il  eft  convexe  &  paraît  comme 
coupé,  formant,  de  chaque  côté,  un  angle  ou  une 
dent.  Le  relie  du  corps  ou  la  queue ,  débordant  le 
teft,  paraît  être  formé  de  trois  fegmens  ,  dont  les 
deux  antérieurs  fontarmés,  de  chaque  côté,  d'une  dent 
terminée  par  un  poil  ;  le  fegment  poftérieur  eft  fendu, 
&   chaque  diviiion  eft  terminée  par   un  poil   long. 

Il  le  trouve  rarement  dans  les  eaux  de  rivières, 
en  Danemarck  &  en  Norwège. 

6.  Amvmonf.  Thyas. 

Amymone   Thyas.  Mull. 
Teft  dilaté;  antennes  horizontales,  en  recouvrement. 

Amymone  tefta  dilatata,  antennis  incumb  entibus . 
MVLL.pag.4j.tal>.    i.fig.    itf.  17. 

Il  reflémble  à  Y  Amymone  Silène  ;  mais  il  eft  beau- 
coup plus  large  ,  &  il  vit  dans  l'eau  de  mer. 

Antennes  horizontales  ou  appuyées  fur  le  bord 
antérieur  du  teft  ,   terminées  par  deux  poils. 

<ïïï/diftinct,  placé  au  milieu,  vers  le  bord  antérieur. 

Pattes  antérieures  dichotomes  :  pattes  poftéiieures 
lîmples. 

Teft  large  ,  comme  tronqué  antérieurement ,  ref- 
ferré  &  obtus  poftérieurement. 

Il  a  été  trouvé  ,  en  Danemarck  ,  dans  l'eau  de 
mer  corrompue  ,  confervée  dans  un  vate  pendant 
quelques  mois. 

ANASPE  ,  An  as  ris.  J"  ai  établi ,  à  l'imitation  de 
M.  Geoffroy  ,  dans  l'Introduction  à  ce  Dictionnaire , 
un  genre  d'infectes  fous  le  nom  d'Anafpe;  mais  après 
un  examen  plus  attentif,  j'ai  reconnu  qu'il  appai  te  - 
noit  à  celui  de  la  Mordclle,  dont  il  ne  diffère  qu'en 
ce  que  les  troifième  &  quatrième  articles  des  taries 
des  quatre  pattes  antérieures  ,  font  très  -  courrs , 
très-peu  diftin&s ,  &  paroiffent  n'en  former  qu'un  : 
mais  ii  on  examine  ces  petits  infectes  avec  un  bon 
microfeope  ,  on  voit  que  ce  qu'on  prend  d'abord  pour 
un  feul  article ,  en  forme  réellement  deux  ;  on  doit 
donc  les  ranger  dans  la  féconde  Seûion  de  l'Ordre 
des  Coléoptères ,  &  non  pas  dans  la  troifième.  D'ail- 
leurs les  Mordelles  ont,  en  général,  le  troifième 
&  le  quatrième  articles  des  tarfes  allez  courts;  & 
il  y  a  des  efpèces  parmi  elles  qui  les  ont  plus  courts 
les  unes  que  les  autres.  Ainfi  nous  ne  croyons  pas , 
d'après  cette  feule  différence ,  devoir  établir  deux 
genres  de  ces  infectes ,  qui  fe  reffemblent  fi  fort 
par  routes  les  autres  parties.   Voy.  Mordille. 

ANASPE  NOIRE.  (Geofp.)  Voye^  Mordille 

NOIRE. 

ANASPE  A  TACHES  JAUNES.  (Geoef.)  Voy. 

MORDELLE   HUMÉRALE. 


AND 

ANASPE    A    CORCELET   JAUNE.   (Gtorr.  ) 

Voy.  MORDELLE    CORCELSV-J  AU  NE. 

ANASPE  FAUVE.  (Geofï.  )  Voy.  Mordelli 

JAUNE. 

ANDRENE ,  Andrena.  Genre  d'infectes  de  la 
féconde  Section  de  l'Ordre  des  Hyménoptères. 

Les  Andrcnes  font  des  infectes  à  quatre  aîles  nues , 
membraneufes ,  veinées ,  inégales  ,  dont  l'anus  eft 
armé  d'un  aiguillon  retractible  ,  caché  dans  le  ven- 
tre ,  &  qui  reffemblent  beaucoup  aux  Abeilles  ,  avec 
lefquelles  on  les  avoit  confondus  juiqu'à  ce  que 
MM.  Scopoli  &  Fabricius  les  en  aient  réparés  pour 
en  faire  un  genre  ;  l'un  ,  fous  le  nom  de  Nomade , 
Nomada  ,  &  l'autre  ,  fous  celui  à'Andrène  3  Andrena. 
Les  caractères  que  M.  Scopoli  affigne  au  genre  de 
Nomade,  qui  répond  à  celui  de  l' Andrcne  ,  font, 
une  trompe  faite  d'une  efpècc  de  fiphon  ou  de 
tuyau  (fiphuncu/us):,  &  deux  valves  portant  des 
antennules.  Voy.  Annus  IV.  hiflor.  natur.  Leipjic. 
1770.  Les  caractères  que  M.  Fabricius  affigne  à  ce 
genre  font  une  langue  ou  trompe  (  lingua  )  trifide 
&  pliée.  (  Voye^  Syft.  ent.  pag.  376.  —  gen. 
InJ.  pag.  115.3  Reaumur  ayant  remarqué  que  la 
trompe  de  ces  infectes  difProit  de  celle  des  Abeilles , 
leur  avoit  donné  le  nom  de  Proabeille.  Voy.  tom. 
6.  Mém.  4  d>  5. 

Les  Andrcnes  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Abeilles  &  les  Nomades  :  elles  diffèrent  des  unes  &des 
autres  par  la  forme  &.  le  nombre  des  pièces  de  leur 
trompe.  La  trompe  de  XAndrène  eft  divifée  en  trois 
pièces,  &  celle  de  l'Abeille  &  de  la  Nomade  eft  divifée 
en  cinq.  Une  différence  encore  très-remarquable  qu'on 
rrouve  ,  c'eft  que  le  premier  article  des  tarfes  des 
Andrcnes  n'eft  point  aufli  grand  ,  ni  auffi  gros  que 
celui  des  Abeilles  ;  aufli  ne  fert-il  point  à  ces  in- 
fectes pour  le  tranfport  de  leur  cire.  La  plupart  fc 
fervent  de  cette  matière  pour  la  conftruction  de 
de  leurs  nids  ou  la  nourriture  de  leurs  larves  ;  mais 
elles  l'emportent  au-deffous  de  leur  ventre  ,  ou  parmi 
les  poils  dont  leur  corps  eft  couvert.  Les  Andrenes 
font  en  général  plus  alongées  que  les  Abeilles ,  & 
leur  manière  de  vivre  eft  différente.  Elles  font  leur 
nid  dans  la  terre  ou  dans  de  vieux  murs  :  elles 
vivent  folitaires;  la  femelle  feule  conftruit  fon  nid1, 
tait  fa  ponte  ,  amafle  la  provifion  néceffairc  à  la 
larve  ,   &  l'abandonne  enfuite. 

Les  antennes  des  Andrenes  diffèrent  peu  de  celles 
des  Abeilles  ;  elles  font  compofées  de  douze  à  treize 
articles  ,  dont  h  premier  eft  un  peu  plus  long  que 
les  autres,  &  prefque  cylindrique  ;  le  fécond  eft 
court  &  prefque  arrondi;  le  troifième  eft  .o::ique, 
&  les  autres  font  égaux  entr'eux  &  cylindriques. 
Elles  ont  leur  inlertion  à  la  partie  antérieure  de 
la  tête ,  &  elles  font  affez  rapprochées  l'une  de 
l'autre  à  leur  bafe. 

La  tête  eft  prefque  de  la  largeur  du  corcelet  : 
elle  eft  aplatie  en  avant ,  &  elle  porte  ,  à  fa  par- 
tie  fupéricure ,  trois  petits  yeux  biles ,,  ordinaire- 


AND 

ment  difpofés  en  ligne  courbe.  Les  grands  yeux  à 
réfeau  font  ovales,  alongés ,  peu  faillans.  Il  ne  pa- 
raît pas  qu'il  y  ait  autant  de  différences  entre  ceux 
du  mâle  Se  ceux  de  la  femelle  ,  qu'il  y  en  a  entre 
ceux   des  Abeilles. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  livre  fupérieurc , 
de  deux  mandibules ,  d'une  trompe  divifée  en  trois 
pièces ,  &  de  quatre  antennules.  La  lèvre  fupérieurc 
eft  dure,  prcfquc  coria.ée,  aplatie,  étroite,  alon- 
gée  ,  arrondie  antérieurement ,  Se  ciliée  tout  autour. 
Les  mandibules  font  très-dures  ,  de  la  coniiftanec  de 
la  corne ,  un  peu  alongées ,  &  terminées  par  quel- 
ques dentelures.  La  trompe  eft  divifée  en  trois 
pièces  ;  celle  du  milieu  paroît  former  une  efpèce  de 
cylindre  un  peu  applati ,  portant,  au  bout,  deux  an- 
tennules filiformes  ,  compofées  de  quatre  articles , 
Se  une  langue  courte,  très-velue,  pointue,  placée 
entre  les  deux  antennules.  Les  deux  pièces  latérales 
font  minces ,  plates ,  ou  convexes  d'un  côté  ,  & 
concaves  de  l'autre  ,  appliquées  contre  la  pièce  du 
milieu  qu'elles  femblent  défendre  :  elles  font  cour- 
bées vers  leur  extrémité  ,  Se  elles  pottent  ,  chacune , 
à  l'endroit  de  la  courbure  ,  une  antennule  compo- 
fée de  fix  articles.  La  langue  qu'on  remarque  entre 
les  deux  antennules  poftérieures,  peut  s'avancer  plus 
ou  moins  en  avant,  ou  fe  retirer  dans  l'elpèce  de 
cylindre  qui  lui  fert  de  gaîne.  Il  faut  remarquer 
que  la  flexion  de  la  trompe  des  Andrenes  eft  diffé- 
rente de  celle  des  Abeilles  Se  des  Nomades  :  celles-ci 
ont  l'extrémité  de  leur  trompe  dirigée  en  arrière  , 
lorfqu'elle  eft  en  repos;  celle  des  Andrenes  eft  diri- 
gée en  avant  ;  fon  extrémité  eft  cachée  fous  la 
lèvre  fupérieurc,   entre  les  deux  mandibules. 

Le  corps  de  ces  infectes  diffère  peu  de  celui  des 
Abeilles  :  il  eft,  en  général,  un  peu  plus  alongé  ;  il 
eft  légèrement  velu  ,  Se  la  plupart  des  efpèces  ont 
leur  abdomen  garni  en-dcflous  de  poils  ferrés,  un 
peu  roides ,  qui  leur  fervent  à  emporter  la  poulîière 
des  étamines  pour  la  conftrudion  de  leurs  nids,  ou 
la  nourriture  de  leurs  larves.  L'abdomen  tient  au 
corcelet  par  un  pédicule  très-court  ;  il  eft  compofé 
de  fix  anneaux ,  &  terminé  par  l'anus  ,  d'où  forcent 
les  excrémens ,  l'aiguillon,  les  parties  de  la  géné- 
ration du  mâle ,  Se  les  œufs  de  la  femelle. 

Les  pattes  font  compofées  de  la  hanche ,  de  la 
cuiffe,  de  la  jambe,  &  du  tarfe;  celui-ci  eft  divifé 
en  cinq  pièces ,  dont  la  première  eft  beaucoup  plus 
longue  que  les  autres;  le  dernier  article  eft  terminé 
par  deux  onglets  recourbés  ,  au  milieu  defqucls  on 
Toit  une  efpece  de  pelotte. 

Nous  ne  dirons  rien  de  l'aiguillon  ;  il  eft  parfai- 
tement femblable  à  celui  de  l'Abeille  ,  dont  nous 
avons  déjà  parlé.  Voye^  Abeille  ,  Aiguillon.  Il 
paroît  que  le  mâle  eft  privé  de  cette  arme  ,  puifqu'on 
rencontre  fouvent  la  plupart  de  ces  infectes  fans 
aiguillon. 

Les  larves  des  Andrenes  font  des  vers  mois ,  blan- 
châtres, fans  pattes  ,  dont  le  corps  eft  compofé  de 
treize  anneaux ,  Se  dont  la  tête  ,  plus  dure  que  le 
refte  du  corps ,  eft  pourvue  de  deux  mâchoires  affez 


AND 


131 


fortes.  Elles  ont  dix  ftigmates  de  chaque  côté  ,  pat 
le  moyen  defqucls  elles  refpirent. 

On  ne  ttouve  point,  parmi  les  Andrenes  ,  des  rajl- 
Icts  ou  des  ouvrières  ,  comme  on  en  remarque  parmi 
les  Abeilles  Se  les  Guêpes  :  tout  le  travail  eft  fait  par 
la  femelle  ;  c'eft  elle  feule  qui  creufe  la  terre  ,  qui 
confirait  plufieurs  cellules  ,  qui  rumallc  la  provi- 
(ion  néceflaire  à  la  larve  ,  Se  qui  ferme  chaque  cel- 
lule. Le  nid  eft  enfuuc  abandonné  par  la  mère  ;  mais 
avant  de  l'abandonner  ,  elle  a  pourvu  à  tout  ;  elle  a 
foigné  les  œufs  ;  elle  a  mis  à  côté  la  pâtée  qui  doit 
furhre  à  la  larve  ,  Se  elle  a  fermé  exactement  le 
nid  pour  le  jrauantir  des  Fourmis  ,  Se  des  autres  in- 
fectes qui  font  très  -  friands  de  la  larve  Se  de  la 
pâtée. 

Il  y  a  ordinairement  deux  générations  de  ces 
infectes  par  an  ;  la  première  a  lieu  en  printems  , 
Se  l'autre  à  la  fin  de  l'été.  Les  larves  de  la  féconde 
génération  palfent  l'hiver  dans  cet  état  de  latvc 
ou  de  nymphe  ;  elles  confument  peu-à-peu  leur  pro- 
vision ;  leur  croiflanec  fe  fait  lentement ,  Se  elles 
ne  <e  montrent  fous  la  forme  d'infecte  parfait  qu'au 
commencement  du  printems  fuivaut.  A  peine  nées , 
ces  Andrenes  s'accouplent,  travaillent  à  la  conftruc- 
tion  des  nids  ,  Se  font  leur  ponte.  En  juin  ou  en 
juillet ,  il  doit  en  fortir  les  inlectes  parfaits  qui  don- 
neront tout  de  fuite  la  féconde  génération ,  defti- 
née  à  partir  l'hiver  fous  l'état  de  larve  Se  de  nym- 
phe. Il  eft  probable  que  les  infectes  parfaits  meurent 
quelque  tems  après  leur  accouplement  ou  leur  ponte. 
D'après  cela  ,  la  durée  de  la  vie  des  Andrenes  ne 
feroit  jamais  d'un  an. 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  Andrenes  vivoient 
folitaires ,  Se  que  les  femelles  étoient  chargées  feules 
de  la  conftruction  du  nid.  Plufieurs  efpèces  fe  con- 
tentent de  creufer  dans  la  terre  de  petits  trous  :  elles 
choififient  plus  volontiers  des  murs  élevés  en  pierres 
Se  en  terre  ,  ou  un  terrera  coupé  verticalement. 
Quelques  autres  choififient  un  terrein  fablonneux,  Se 
fouvent  du  fable  pur  ;  elles  y  creufent ,  dans  une 
direction  horizontale  ou  verticale  ,  des  trous  cylin- 
driques ,  droits  ou  rarement  coudés  ;  ces  trous  n'ont 
guère  que  le  diamètre  qu'il  faut  pour  IaiiTer  palier 
l'infecte;  leur  profondeur  varie  ;  elle  eft  ordinaire- 
ment depuis  quatre  jufqu'a  huit  pouces.  C'eft  an 
fond  de  ce  nid  que  les  Andrenes  conftruiLent  leurs 
cellules  avec  une  matière  qu'elles  vont  recueillir 
fur  les  fleurs  ,  qu'elles  pétrifient ,  Se  qui  reffembre 
à  de  la  cire  noirâtte  ;  elles  emploient  aufli  différentes 
matières ,  comme ,  par  exemple  ,  des  feuilles  d'arbres , 
ou  même  les  pétales  de  certaines  fleurs.  Chaque  cel- 
lule eft  exactement  fermée  ,  Se  contient  un  œuf  & 
la  nourriture  néceflaire  à  la  larve  qui  en  fortira. 
Cette  nourriture  eft  un  mélange  de  miel  Se  de  cire  , 
que  l'Andrène  recueille  aufli  fur  les  fleurs ,  8e  auquel 
elle  fait  vraifemblablemeut  fubir  quelque  prépara- 
tion dans  fon  eftomac  ;  elle  eft  plus  ou  moins  liquide , 
fuivant  les  efpèces  ;  elle  a  plus  ordinairement  1« 
conliftanee  d'une  pâte  molle. 

R  2. 


Suite  de  l'Jntroduclion  à  VHïfloire  Naturelle  des   Infectes. 


A     N     D     R     E     N     E. 

A    N  D  R  E  N  A.     F  a  b. 
N    O    M    A    D    A.      S   c   o  p.      A  P  I S.  Lin.    G  i  o  f  t. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes,  filiformes  ,  compofées  de  douze  articles;  le 
premier  long  &  cylindrique  ;  le  fécond  prefque  globuleux  t  ôc  le 
troifième  conique. 

Bouche  munie  de  deux  mandibules ,  d'une  trompe  divifée  en  trois 
pièces  ,   ôc  de  quatre  antennules  filiformes. 

Abdomen  joint  au  corcelet  par  un  pédicule  très-court. 

Aiguillon  fimple ,   pointu  ,  caché  dans  l'abdomen. 

Cinq  articles  aux  tarfes  ;  le  premier  long  &  prefque  cylindrique. 

Corps  velu. 

Trois  petits  yeux  liïïes. 


ESPÈCES. 


i.  Andrène  bleuâtre. 

Noirâtre  i  légèrement  velue  ;  abdomen 
bleuâtre ,  avec  le  bord  des  anneaux  blan  ■ 
châtre. 

l.  A  N  D  r!  k-e   laineufe- 

Noire ,  couverte  d'un  duvet  gris  ;  abdo- 
men avec  le  bord  des  anneaux  blanchâtre , 
ù  h  ventre  Jauve ,  tris  velu. 

3.  Andrène  fpirale. 

Noire,  couverte  d'un  léger  duvet  gris  ;  abdo- 
men courbé;  extrémité  des  antennes  en/pirale. 


4.  A  n  d  r  i  n  e  cornue. 

Noire  ;  abdomen  avec  le  bord  des  anneaux 
blanc  en  dejfus  ,  trèsyelu  en  defbus  ;  corn/ 
courte,  droite  ,  obtufe  ,  au  devant  de  la  têt, . 

5.  Andrène  labice. 

Noire ,  peu  velue  ;  fécond  &  troifbne  an- 
neaux de  t abdomen  roux. 

6.  Andrène  verdâcre. 

Verte, bronze,  couverte  d'un  duvet  grisâtre. 

7.  Andrène  cuivreufe. 

Noire  ;  corcelet  velu,  roujfâtre  ;  abdomen 
UJfe ,  cuivreux. 


Saké  de  l'Introduction  à  VHijtaire  Naturelle  des  Infectes.  1 3.3 

!■■■ ,■— ■>■■■■  imiiiqMiiijyssrrçq 


ANDRÉ  NE.    (  Infères). 

8.  Andrène  bordée. 

Noire;  corceht pubifcent  ;  abdomen  ferru- 
gineux ,  avec  le  premier  anneau  noir ,  &  h 
bord  des  autres  cendré. 

9.  AndrIne  rouillée. 

Noirâtre  ;  corcelet  velu  ,  ferrugineux  ;  ab- 
domen cendré. 

10.  Andrène  mineufe. 

Noirâtre  ;  corcelet  velu,  roujfâtn  ;  abdo 
men   avec  quatre\bandes  blanchâtres. 

ix.  Andrène  bicolor. 

Noirâtre;   corcelet  velu,   ferrugineux; 
abdomen  noir  &  /ans  taches. 

la.  Andrène  pubère. 

Brune  ,  noirâtre  ;  corcelet  velu ,  roujfâtre  ; 
abdomen  luifant ,  prefque  lijfe. 

13.  Andrène  tricolor. 

Corcelet  noir ,  velu  &  ferrugineux  pofié- 
rieurement  ;  abdomen  noir  ,  avec  le  bord  des 
anneaux  blanc. 

14.  Andrène  nègre. 

Très-n  :ire  ;  abdomen  avec  le  bord  des  an- 
neaux blanc. 

15.  Andrène  rayée. 

Noirâtre  ;  tête  &  corcelet  couverts  d'un 
duvet  verdâtre  ;  abdomen  noir  ;  avec  le  bord 
des  anneaux  bleu. 

16.  Andrène  fafciée. 

Pubefcente  ,  cendrée  ;  abdomen  noir,  av.c 
quatre  bandes  blanches. 


17.  Andrène  à  zqnes. 

Noirâtre  ,  pubefcente;  abdomenavec  quatre 
bandes   bleues. 

18.  Andrène  patte-velue. 

Noire  ,  lijfe  ;  pattes  postérieures  couvertes 
de  poils  blancs  ;  ailes  obj "cures. 

iç).  Andrène   velue. 

Velue  ,  ferrugineufe  ;  pattes    postérieures 
alongées ,  très-velues  à  leur  extrémité. 

20.  Andrène  liémorrhoïdale. 

Noire;  anus   ferrugineux  ;  jambes  pofté- 
rieures  roujfes. 

ii.  Andrène  longue-trompe. 

Noire  ;   abdomen  jaune  ,  noir  à  fa  bafe  ; 
trompe  très- longue. 

22.  Andrène  bidenr. 

Noire;  abdomen  noirâtre  ,  avec  cinq  bandes 
blanchâtres  ;  anus   bi denté. 

23.  Andrène  verte. 

Tête  d  corcelet  verts ,  bron\és  ;  abdomen  noir. 

24.  Andrène  à  bandes. 

Corcelet  roux  ;  abdomen  noir  ,  avec  quatre 
bandes  bleuâtres. 

2 5.  Andrène  alongce. 

Noirâtre,  alongée;  abdomen  avec  fix  bandes 
blanchâtres  ;  pattes  jaunes. 

26.  Andrène  maxilleufe. 

Noire  ;    mandibules    avancées  ;    abdomen 
prefque  cylindrique  ,  velu  &  jaune  endejfous. 


H4 


Suite  de  l'Itwoduclion  à  l'HiJloirc  Naturelle  des  Infectes. 


ANDRÉ  NE.   (Infeaes). 
17.  And  rêne  fomniflore. 


Un  peu  velue  ;  abdomen  prefque    cylin 
drique  ,  courbé  ;  anus  bidenté. 

18.  And  rêne  porte-anneau. 

Noire  ,  glabre  ;  front  &  anneaux  aux  jambes 
d'un  blanc  jaune. 

19.  André  ne   patte-jaune. 

Noire  ,  luifante ,    un  peu  bronzée  i  pattes 
jaunes. 


30.  Andrène  annulaire. 
Noirâtre  i  lèvre  &  jambes  d'un  blanc  jaunâtre. 

31.  Andrène  variée. 

Noirâtre,  bronzée  ;  lèvre  jaune,  avec  deux 
points  noirs;  abdomen  avec  des  bandes  jaunes. 

31.  Andrène  ferrugineufe. 

Noire  ;  abdomen  d'un  brun   ferrugineux  , 
avec  l'extrémité  noire. 

33.   Andrène  rougeâtre 

Noire  ;  tête  &  corcelet  couverts  d'un  duvet 
roujfâtre  ;  abdomen  rougeâtre  à  fa  baft. 


AND 

1.  Andrène  blcuâ::c. 

Andkxxa  ctrulefcens.  Fab. 

Andrena  fufcafubviltofa  ;  abdomine  c&rulefcente , 
incifurarum  marginibus  albicantibus.  Fab.  Syfl.ent. 
pag.  376.  n".  1.  — Spec.  inf.  tom.  1,  pag.  47  z. 
n°.  1. 

Apis  arulcfcns.  Lin.  Syft.  nat.pag.  955.  n".  zi. 
—  Faun.  fuec.  n°.   1696. 

Cette  Andn-ne  varie  pour  la  grandeur  :  clic  a 
depuis  trois  jufqu'à  cinq  lignes  de  long.  Tout  fon 
corps  eft  d'un  noir  foncé  ,  bleuâtre  ,  légèrement 
couvert  d'un  duvet  blanchâtre.  L'abdomen  cfl  lui- 
fane  ,  pointillé  ,  avec  quelques  poils  blanchâtres  fur 
le  bord  de  chaque  anneau.  Les  aîles  font  légère- 
ment lavées  de  brun. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur  les  fleurs  : 
elle  fait  fon  nid  dans  la  terre. 

z.   Andrène  laineufe. 

W.vMJ.v.i  lanata.   Nob. 

Andrena.  nigra  ,  grifeo  pubefens  :  abdominis  feg- 
mentorum  marginibus  aibicantibus  ,  ventn  l.ma  rufa. 
Nob. 

Elle  rcflemble  beaucoup  à  la  précédente  :  cl!e 
eft  toute  noire ,  &  légèrement  couverte  d'un  duvet 
gris  blanchâtre.  L'abdomen  eft  d'un  noir  bleuâtre, 
luifant ,  avec  le  bord  des  anneaux  blanchâtre  :  le 
dellous  eft  couvert  de  poils  fauves  ,  qui  fervent 
à  cet  infecte  à  tranfporter  la  pouffière  des  étamines. 

Je  l'ai  trouvée  allez  commune  fur  les  fleurs ,  aux 
environs  de  Paris  Se  en  Provence. 

3 .  Andrène  fpirale. 
Andrena  fpiralis.  Nob. 

Nigra  ,  grifeo  pubejeens  ;  abdomine  ir.curvo ,  an- 
tennis   apicc   convolucis.  Nob. 

Cette  efpèce  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Tout 
fon  corps  eft  noit  &  légèrement  couvert  d'un  duvet 
cendré,  tirant  fur  le  fauve,  fur  l'abdomen.  La 
tète  eft  plus  petite  que  celle  des  autres  efpèces.  Le 
premier  article  des  antennes  eft  plus  gros  &  plus 
long  que  les  autres  ;  les  trois  derniers  font  roulés 
6c  forment  un  triangle.  L'abdomen  eft  très-courbé  , 
&  armé ,  en-deffous ,  de  deux  ou  trois  épines ,  de 
chaque  côté.  Les  aîles  font  tranfparentcs  &  fans 
couleur. 

Elle  fe  trouve  fur  les  fleurs  ,  en  Provence  :  elle 
m'a  été  communiquée  par  M.  Danthome  ,  médecin 
à  Manofque. 

4.  Andrène  cornue. 
Andrena  cornuta.  Fai. 

Andrena  nigra  ;  abdomine  fegmentorum  margi- 
nibus albidis  fubtus  pihfts  ,  clypeo  elevato  ,  gibbo 
obtufo.  Fab.  Mant.  inf.   tom.  1.  pag.  19g.   n°.  z. 

La  tête  de  cette  efpèce  eft  noire  ,  &  couverte 
d'un  duvet  épais  cendré  :  on  apperçoit  un  peu  au- 
deflous  de  la  bafe  des  antennes  une  corne  courte  , 
droite  ,  aplatie  ,  obtufe  &  prefque  échancrée.  Le 
corcelet  eft  noir  ,  &  couvert ,  en  deiïbus ,  de  poils 


AND 


13? 


cendres.  L'abdopien  eft  noir  ,  avec  le  bord  des  an- 
neaux ciiiés  de  blanc   en-deflus  ,    &;  très-velus   en- 
dcilciis.    Les  partes   l'ont  ciliées  de  noir. 
Elle  fe  trouve  fur  les  ilcurs  ,  en   Barbarie. 

5.  Andrène  labi.:c. 

Andrena  labiata.  Fab. 

Andrena  viliofa  nigra}  abdominis  fegmento  J'e- 
cundo  tertioque  rufis.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  i.  pag.  47 z. 
»*.  1. 

Apis  hirfutie  cinerta  ,  pedibus  labioque  fuperiore 
flavefeentibus  ;  abdomine  gtabro  nigro  inc'.faris  rufis. 
Geoff.  Inf.  tom.   z.  pag,  4I4.   n°.    11  ï 

L'Abeille  à  lèvres  &  pattes  jaunes  ,  S:  anneaux 
du  ventre  fauves.   Geoff.  ib.  ? 

Je  crois  que  l'efpècc  que  décrit  M.  Geoffroy 
eft  la  même  que  celle  de  M.  Fabricius.  Voici  la 
defeription  de  celle  de  M.  Fabricius.  Tout  le  corps 
eft  noir  &  velu  ;  la  lèvre  eft  jaune  ,  &  l'abdomen 
à  deux  aiineaux  ferrugineux  ;  elle  varie  rarement  : 
alors  l'extrémité  de  l'abdomen  eft  d'un  brun  fer- 
rugineux au  lieu  d'être  noir.  La  defeription  de 
M.  Geoffroy  diffère  peu  de  celle-ci.  «  Elle  eft  noire. 
»  Sa  tète  Se  fon  cqrcclct  font  couverts  de  poils 
33  un  peu  gris.  Sa  lèvre  fupérieure  &  fes  pattes, 
«  à  l'exception  cependant  des  cuilîès ,  font  d'un  jaune 
«  un  peu  citron.  Les  cuilles  font  noires.  Le  ventre 
«  eft  fiffe  ,  d'un  brun  foncé  &  noirâtre  ,  &  le  bord 
"  de  chaque  anneau  eft  d'un  brun  clair  ,  tirant  fur  le 
"  fauve.  Ses  antennes  font  noires,  &  s'étendent  prel- 
5»  que  jufqu'au  bas  du  corcelet  ^. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les   fleurs. 

é.  Andrène  verdâtre. 

Andrïna  tnea.  Fab. 

Andrena  unea  grift fente  pubefeens .  Fab.  Syft.  ent. 
Paë-  37 6-  n°-  *■•  — *>p.  inf.  tom.  1.  pag.  4-73. 
»°.  3. 

Apis  t.nea.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  9^5.  n".  zo. 
—  Faun.  fuec.   n".  169;. 

Apis  tota  viridi  cuprea.  Geoff.  Inf  tom.  i.pag. 
41J.  n".   ij. 

L'Abeille  verdâtre  &  cuivrenfe.  Geoff.  ib. 

Apis  &nea.  Scop.  Ent.  carn.  n°.  8oj. 

Elle  a  environ  trois  lignes  de  long.  Tout  fon 
corps  eft  d'une  couleur  verdâtre  bronzée  ,  luifante, 
&  très-légèrement  couvert  de  poils  cendrés  ,  un 
peu  rouiîâtres.  On  voit  quelques  poils  grisâtres  fur 
le  bord  des  anneaux  de  1  abdomen.  Les  pattes  font 
peu  velues ,  &;  les  poils  font  rouiîâtres. 

Elle  fe  trouve  allez  communément  fur  les  fleurs , 
dans  toute  l'Europe.  Elle  fait  fon  nid  dans  la  terre. 

7.  Andrène  cuivreufe. 

Andrena  cuprea.   Nob. 

Andrena  nigra ,  thorace  rufo  xillofj  y  abdomine 
fupra  glabro  nitente  cupreo.  Nob. 

Apis  nigra  ,  kirfutie  ftava  ;  abdomine  fupra  gla- 
bro nitente  cupreo.  Geoff.  Apis.  n°.   6. 


ïi* 


AND 


L* Abeille  fauve  à  ventre  cuivreux.  Geoff.  inf. 
tom.  z.pag.  41  !•   n  ■    É- 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  précédente. 
Les  antennes  font  noires ,  un  peu  plus  longues  que 
la  tète  ,  &c  aflez  fines.  La  tête  ,  le  corcelet  ,  les 
pattes  Se  le  deïious  du  ventre  font  couverts  de  poils 
roux  allez  ferrés.  L'abdomen  eft  lille  ,  un  peu  bril- 
lant &  cuivreux. 

Elle  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  les 
fleurs. 

8.  Andrène  bordée. 

Andrena  marginatà.  Fab. 

Andrena  thora.ee  pubefeente  ;  ab domine  ferrugineo  , 
fegmentorum  marginibus  cinereis  ,  primo  Jégmento 
atro.  Fab.  Gen.  inf.  mant.  pag.  Z46.  — Sp.  inf. 
tom.  1.  pag.  473.  n".  4. 

Elle  eft  petite,  &  elle  relTcmble  un  peu  à  la  fui- 
vante.  La  tète  &  le  corcelet  font  noirs  &  couverts 
d'un  duvet  cendré.  Le  premier  anneau  de  l'abdo- 
men eft  noir  :  les  autres  font  ferrugineux  avec  leur 
bord  cendré. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

5.  Andrène  rouillée. 

Andrena  helvola.  Fab. 

Andrena  tkorace  ferrugineo  y  abdomine  cineraf. 
cente.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  376.  n°.  3.  — Sp.  i-f 
tom.  z.pag.  473.  n°.  5. 

Apis  helvola  rufu ,  vïllofa ,  oblonga,fubtus  albida. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.  955.  n°.  16.  —  Faun.  fuec. 
n°.    1*95. 

La  tète  eft  noire.  Le  corcelet  eft  velu ,  ferrugi- 
neux. L'abdomen  eft  noirâtre  &  moins  velu  que 
le  corcelet.  Les  pattes  poftérieures  font  couver  ces 
d'un  duvet  ferrugineux. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  fur  les  fleurs. 

10.  Andrène  mineufe. 

Andrena  fuccincla.  Fab. 

Andrena  thoracc  hirfuto  ,  fulvo  ;  abdomine  ni- 
gro  ,  cingalis  quatuor  albis.  Fab.  Syft.  entom.  pag. 
378.  n°.  14.  —  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  474.  n°.  18. 

■Apis  fuccincia  tkorace  Jîavefcente,  fubvillofo  ;  ab- 
domine nigro  :  cingalis  quatuor  albis.  Lin.  Syft. 
nat.  ptig.  9jj.  n°.  18.  — Faun.  fuec.  n°.  1694. 

Reaum.  Mém.  tom.  6.  pi.  1 x.  fig.  9. 

Apis  nigra  ,  tkorace  hirfuto  fulvo  ;  abdomine  gla- 
bro  incifuris  albis.  Geoff.  Inf.  tom.  z.  pag.  411. 

»°.  7- 

L'Abeille  mineufe  à  corcelet  roux  &  velu.  Geoff.  ib. 

Schaïff.  Icon.  inf.  tab.  ^z.fig.  5. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  fon  corps 
eft  noirâtre  ,  mais  la  tête  &  le  corcelet  font  cou- 
verts d'un  duvet  gris  fauve.  L'abdomen  a  quatre 
bandes  d'un  blanc  jaunâtre  ,  formées  par  des  poils 
eourts  &  ferres  qui  fe  trouvent  fur  le  bord  des 
a<  peaux,  Les  pattes  ont  des  poils  fauves. 

Cette  Andrcne  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  , 
fur  les  fleurs.  Eli;  fait  fon  nid  dans  la  terre. 


AND 

11.  Andrène  bicolor. 

Andrena  bicolor.  Fab. 

Andrena  tkorace  xillofo  ferrugïneo  ;  abdomine  atra 
immaculato.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  376.  n".  4.  —  Spec, 
inf.  tom.   1.  pag.  473.  n°.  6. 

Cette  efpèce  reflemble  beaucoup  àla  précédente  : 
elle  en  diffère  en  ce  que  l'abdomen  eft  nair  Se  fans 
bandes  ni  taches. 

Elle  fe  trouve  en  DSnemarck. 

11.  Andrène  pubère. 

Andrena  pubefeens.  Nob. 

Andrena  fufca  ,  capite  thoraeeque  villofis  rufis  ; 
abdomine  nitido.  Nos. 

Apis  fubhirfuta  fufca  ;  abdomine  nitido  ,  pedibus 
villofis.  Geoff.  Inf.  tom.   i.  pag.   407.  n°.   z. 

L'Abeille  brune  à  ventre  lilfe  Si  pattes  velues. 
Geoff.  ib. 

Elle  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Elle  reflemble 
beaucoup  ,  pour  les  couleurs  ,  à  l'Abeille  à  miel  : 
elle  eft  plus  alongée ,  tout  fon  corps  eft  d'une  cou- 
leur brune,  mais  la  tète  &  le  corcelet  font  couverts 
d'un  duvet  rouflatre.  L'abdomen  eft  luifant  &  très- 
peu  velu.  Les  pattes  font  couveries  de  poils  rouf- 
fàtres. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs.  Elle 
fait  fon  nid  dans  la  terre. 

13.  Andrène  tricolor. 
Andrena  tricolor.  Fab. 

Andrena  tkorace  nigro  poftice  villofo  ferrugïneo  ; 
abdomine  atro  ,  fegmentorum  marginibus  niveis. 
Fab.  Syft.  entom.  pag.  377.  n°.  5.  —  Spec.  inf. 
tom.  1.  pag.  473.  n".  7. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  font 
cylindriques ,  noires ,  avec  le  premier  anneau  jaune 
en-delfods.  La  bouche  eft  jaune  ;  le  corcelet  eft 
glabre  &  noir  à  la  partie  antérieure  ;  il  eft  velu  & 
ferrugineux  à  la  partie  poftérieure.  L'abdomen  eft 
noir ,  avec  le  bord  de  chaque  anneau  d'un  blanc 
de  neige. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

14.  Andrène  nègre. 
Andrena  nigrita.  Fab. 

Andrena  atra  ,  fegmentorum  marginibus  niveis. 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  377.  n°.  6.  —  Spec.  inf.  tom. 

«•  P"g-  475-  a°-  9- 

Elle  reflemble  beaucoup  à  la  précédente  ;  mais 
celle-ci  eft  toute  noire  ,  avec  le  bord  des  anneaux 
de  l'abdomen  blanc. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

1  j.  Andrène  rayée. 

Andrena  cincta.  Fab. 

Ar.drcna  capite  thoraeeque  viridi  pubefeentibus  ; 
abdomine  atro  ,  fegmentorum  marginibus  cyaneis. 
Fab.  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  473.  n".  8. 

Llle  cil  grande.  Les  antennes  font  noires.  La  tête 
eft  uoirâtre   Si   couverte  d'un    duvet  verdâtre  ;  la 

bouche 


À  N  D 

louche  cft  pâle  ;  le  corcelet  efb  couvert  d'un  du- 
vet verdàcre.  L'abdomen  eft  noir,  avec  une  baude 
bleue  fur  le  bord  de  chaque  anneau.  Les  pattes 
font  noires  ,  &  les  jambes  ont  des  poils  ferrugineux 
à  leur  partie  extérieure. 

Elle  le  trouve  fur  la  côte  de  Malabar. 

16.  Andrène  fafriée. 
Andrena  fafciata.  Fab. 

Andrena  cinereo pubcfcens  ;  abdomine  atro  ,  fafciis 
quatuor  ■ctlbis.  Fab.  Syft.  ent.pag,  377.  n°.  7.  — Spec. 
inf.  tom.   1.  pag.  475.  n°.  10. 

le  ccrcelec  de  cette  efpèce  eft  couvert  d'un  duvet 
cendré.  L' abdomen  eft  glabre  ,  noir ,  avec  le  bord 
des  anneaux  blanc.  Les  pattes  font  noires  ,  &  les 
jambes  poftérieures  font  couvertes  de  poils  cendrés. 

Elle  le  trouve  en  Amérique. 

17.  Andrène  à  zones. 
Andrena  çonata.  Fab. 

Andrena  fubpubefcens  fufca  y  abdomint  fafciis 
quatuor  aruleis.  Fab.  Syft.  eut.  pag.  377.  «°.  8. 
^—Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  473.  a°.  n. 

Apis  zonarâ  fubpuhefcens  fufca  y  abdomine  cin- 
gulis  quatuor  curuleis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  3 jj.  n°. 
19.  — Muf.  Lud.   Ulr.  pag.  41  j. 

Elle  cft:  de  grandeur  moyenne  :  les  antennes  font 
noires.  La  tête  cft:  noirâtre  ,  peu  velue  ;  les  yeux 
font  pâles  ;  la  trompe  eft:  ferrugineufe  &  de  la  lon- 
gueur du  corcelet  ;  celui-ci  eft  velu  ,  noir ,  avec  quel- 
ques poils  pâles.  L'abdomen  eft  ovale ,  glabre , 
très-noir,  avec  quatre  bandes  bleues,  placées  au 
bord  des  anneaux.  Les  pattes  poftérieures  font  très- 
velues  &  cendrées. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

18.  Andrène  patte-velue. 
Andrena  pilipes.  Fab. 

Andrena  atra  glabra ,  pedibus  pofticis  clbo  ciliatis  , 
alis  fufeis.  Fab.  Spcc.  inf.  tom.  I.  pag.  474.  n°.  iz. 

Elle  rellemble  à  la  fuivanre  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Elle  eft:  noire  &  glalr:  ;  le  corcelet  eft:  d'un 
noir  obfcur ,  &  l'abdomen  d'un  noir  luifant.  Les 
aîles  font  noirâtres.  Les  pattes  font  noires ,  &  les 
poftérieures  font  couvertes  de  poils  blancs. 

Elle  fe  trouve  en  Italie. 

19.  Andrène  velue. 
Andrena  hirfuta.  Fab. 

Andrena  ferrugineo  hirta  ,  pedibus  pofticis  elortga- 
tis  apice  hirfutijjimis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag. 
Z99.  n".  14. 

Elle  a  la  forme  des  précédentes.  Les  antennes  font 
d'un  noir  de  poix  ,  avec  leur  bafe  noire.  La  tète , 
le  corcelet,  &  l'abdomen  font  couverts  de  poils  fer- 
rés ,  d  une  couleur  cendrée  ,  ferrugineufe  :  le  def- 
fous  de  l'abdomen  eft  glabre  Si  très-noir.  Les  pattes 
font  velues  ;  les  poftérieures  font  alonçées  ;  les 
cuifTes  fout  arquées  ,  noires  &  velues  ;  les  jambes 
&.  Jes  tarfes  font  roux  Si  très-velus. 

Elle  fe  trouve  en   Efpagne  ,  fur  les  fleurs. 
ii'ftoire  Naturelle ,   Infectes,    Tome  I, 


AND 


137 


10.  Andrène  hémorrhoïdale. 
Andrena  kimorroïdalis.  Fab. 

Andrena  nigra,  ano  ferruginto.  Fab.  Syft.  entom. 
P"g-  3  77-  "■"•  9-  — Spcc.  inf.  tom.  1.  pag.  474. 
«°.   15. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  fon  corps 
eft  noir.  La  lèvre  fupéricurc  eft  couverte  d'un  duvet, 
cendré.  L'extrémité  de  l'abdomen  eft  ferrugineux,  & 
les  jambes  poftérieures  font  roulles. 

Elle  fe  rrouve  dans  les  bois ,  en  Suède. 

11.  Andrène  longue-trompe. 
Andres'a  gulofa.  Fab. 

Andrena  nigra  y  abdomine  flaVo  ,  bafi  nigro  ,  lin- 
gua   longijftma.    Fab.   Syft.  eut.  pag.    377.  n°.   \o. 

—  Sp.  inf  pag.  434.  /z".  14. 

Elle  eft  noire.  La  tête  &  le  corcelet  font  couverts 
de  poils  courts,  noirs.  La  trompe  eft  de  la  longueur 
du  corps.  Les  pattes  font  noires;  les  jambes  pofté- 
rieures font  comprimées,  &  leur  partie  extérieure  eft 
très-aiguë. 

Elle  fe  trouve  au  Cap' de  Bonnc-Efpérance. 

11.  Andrène  bidenr. 
Andrena  bidentata.  Fab. 

Andrena  abdomine  fufco  ,  cingulis  quinque  albidis  l 
ano  bidenlato.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  3  77.  n".   n. 

—  Spcc.  inj.  :om.  l.pag.  474.  n".  If. 

Les  antennes  font  noires  &  de  la  longueur  du 
corcelet.  La  lèvre  fupérieure  eft  jaune ,  velue ,  Se 
échancrée.  Le  corcelet  eft  noir  &  couvert  d'un  duvet 
cendré.  Les  aîles  font  tranfparcntes.  L'abdomen  eft 
noir ,  avec  cinq  bandes  blanches  ,  &  terminé  par  deux 
dents.  Les  pattes  font  noirâtres  ;  les  antérieures  fout 
alongées ,  jaunes ,  avec  les  taries  ciliés. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique  ,  dans  la  Nouvelle- 
Hollande.  Elle  conftruit  Ion  nid  contre  les  murs, 
avec  des  feuilles  d'arbres  roulées. 

11.  Andrène  verte. 

A::r>RESA  vinfeens.  Fab. 

Andrena  capite  thoraeeque  viridi  tncis  y  abdomine 
nigro.  Fab.  Syft.  eut.  pag.  378.  n".  11.  — Spec. 
inf.  tom.  I.  pag.  474.  n".  1  6. 

Elle  reffemble  a  la  précédente  :  la  trompe  eft 
courte,  courbée,  noirâtre.  Les  antennes  font  noi- 
râtres. La  tète  &  le  corcelet  font  d'un  verd  bron- 
zé ,  luifant.  L'abdomen  eft  ovale ,  noir  ,  luifant , 
très  -  légèrement  velu  &  noirâtre  en  -  deilous.  Les. 
aîles  font  obfcurcs  Se  les  pattes  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique, 

24.  Andrène  à  bandes. 

Andrena  cingulatj.  Fab. 

Andrena  thorace  rufo  y  abdomine  atro ,  fafciis 
quatuor  cs.rulefcentibus.  Fa3.  Syft.  entom.  pàg.  378. 
n°.   13.  — Spec.  inf  tom.  1.  pag.  474.  n".   17. 

Elle  reffemble  à  l'Ar.drlne  bidenc  ;  elle  en  - 
en  ce  que  le  corcelet  &  les  jambes  font  rouûatres  ; 
la  tète  eft  noirs,  avec  la  lèvre  &  une  ligne  fur  le 

S 


i3« 


AND 


front  jaunes  :  l'abdomen  eft  noir,  avec  le  bord  de 
chaque  anneau  bleu. 

Elle  le  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

ij.  Andrène  alongée. 

Andrena  quadricincta.  Nob. 

Andrena  nigra  ;  abdomine  cylindrico ,  fafciis  fex 
albis  ,  pedibus  Jîavis.   Nob. 

Apis  quadricin&a  nigra  ;  abdomine  cylindrico , 
fafciis  quatuor  albis  ,  pedibus  jîavis.  Fab.  Gen.  inf. 
mant.  pag.  147.  —  Spec.  inf.  tom.  i.  pag.  486. 
n°.  74. 

Apis  kirfuta  }  pedibus  croceis  y  abdomine  nigro  , 
iicifuris  albis.  Geoff.  Inf.  tom.  2..  pag.  414. 
«°.  13. 

L'Abeille  à  pattes  jaunes  &  anneaux  du  ventre 
blancs.  Geoff.  ib. 

Elle  a  de  lîx  à  fept  lignes  de  long.  Son  corps  eft 
noir  &  alongé.  Les  antennes  l'ont  noires ,  ou  noires 
en-dellus  &  jaunes  en-deflous ,  &  quelquefois  pref- 
que  toutes  d'un  jaune,  obfcur;  elles  font  filiformes 
&  prefquc  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  La 
lèvre  fupérieure  eft  jaune.  La  iête  &  le  corcelet  font 
couverts  d'un  duvet  ..endré  ,  rouftâtre.  L'abdomen 
eft  alongé  ,  noir ,  prefque  liile ,  avec  le  bord  de 
chaque  anneau  couvert  de  poils  courts ,  ferrés , 
blanchâtres ,  qui  forment  autant  de  bandes.  Les 
pattes  font  d'un  jaune  un  peu  fauve  ;  la  bafe  des 
cuiifes  feulement  eft  noire. 

On  la  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs  :  elle  fait 
lfen  nid  dans  la  terre. 

16.  Andrène.  maxiileufe. 
Andrena  maxillofa.  NûB. 

Andrena  nigra  ,  maxillis  pro.ninentibus  ;  abdo- 
mine fubcylindrico  fubtus  luteo  kirfuto.  Nob. 

Apis  maxillofa  nigra  ,  maxillis  prominentibus  3 
antennis  thorace  brevioribus  ;  abdomine  cylindrico 
fubtus  luteo  hirfuto.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  554. 
n°.  1 1 

Apis  maxillofa.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  1.  pag.  48  e. 
n°.  75. 

Nomada  nafuta.  ScOP.  Ann.  IV.  Hift.  nat. 
n°.  8. 

Elle  eft  un  plus  petite  que  la  précédente  ;  elle 
eft  toute  noire  &  prefque  glabre.  La  tète  eft  aufli 
grofle  que  le  corcelet.  Les  mandibules  font  grandes, 
avancées  &  terminées  par  deux  dentelures.  La  lèvre 
eft  grande  ,  avancée  ,  obtufe  ,  ordinairement  pla- 
cée entre  les  mandibules.  L'abdomen  eft  glabre  en- 
deffus ,  d'un  noir  luifant ,  avec  quelques  poils  blancs , 
très-courts,  fur  le  bord  des  anneaux,  quidifparoiffent 
iouvent  ;  le  deflbui  eft  couvert  de  poils  jaunâtres  , 
allez  longs.  Les  pattes  font  couvertes  d'un  léger 
duvet  gris  fauve. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  s  fur  les  fleurs.  Elle 
fait  fon  nid  dans  la  terre. 

17.  Andrène  fomniflore. 
Axdr£iia  jlorifçmnis,  Nob. 


AND 

Andrena  kirfuta  ;  abdomine  fubcylindrico  incurve^ 
ano  bidentato.  Nob. 

Apis  florifomms  nigra  y  abdomine  fubcylindrico 
incurvo  ,  ano  bidentato  ,  tibiis  pofticis  apice  fpino- 
f:s.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  954.  n°.  13.  — Faun.  fuec. 
n°.  1704. 

Apis  f.orifomnis.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  387,  n". 
,5.  — Spec.  inf  tom.  1.  pag.  48e.  n°.  -76. 

Apis j.ortjomnis.  ScoP.  Entom.  carn.  n".  796. 

Elle  eft  noi'e,  étroite,  alongée,  &  de  la  gran- 
deur de  la  précédente.  Le  front  eft  couvert  d'un 
duvet  cendré,  &  le  corcelet,  d'un  duvet  pâle.  L'ab- 
domen eft  courbé  ,  prefque  cylindrique  ,  prefque 
glabre  ,  £c  terminé  par  deux  efpèccs  de  dentelures 
courbes. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs  ,  od 
elle  paile  la  nuit. 

2.8.  Andrène  porte-anneau. 
Andrena  annulât  a.   Nob. 

Andrena  nigra  glabra  ,  fronte  annulifque  pedum 
albo  luteis.  Nob. 

Apis  annulata  nigra,  fronte  annulifque  pedum 
albis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  958.  n°.  33.  — Faun. 
Juec.  n°.  1706. 

Apis  annulata.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  387.  n°.  jtf. 
—  Spec.  inf  tom.  I.  pag.  486.   n°.  77. 

Vcfpa  nigra ,  fronte  _,  thoracifque  bafi  flavis. 
Geoff.  Infect,  tom.  1.  pag.  379.  n°.  14. 

La  Guêpe  noire  ,  à  lèvre  fupérieure  &  bafe  du 
corcelet  jaunes.  Geoff.  ib. 

Elle  a  environ  trois  lignes  de  long  ;  elle  eft  noire  , 
preique  glabre ,  &  elle  rellemble  un  peu  à  une 
Guêpe;  mais  elle  a  la  trompe  des  Andrenes  ,  Se 
les  aîles  intérieures  ne  font  point  priées.  Les  an- 
tennes font  noires;  elles  ont  rarement  un  peu  de 
blanc  à  leur  bafe  inférieure.  Le  front  eft  d'un  blanc 
jaunâtre  ou  noir,  avec  deux  lignes  d'un  blanc  jau- 
nâtre. Le  corcelet  eft  noir  avec  un  point  jaunâtre  , 
élevé,  à  la  bafe  des  aîles,  &  quelquefois  une  ligne 
de  la  même  couleur  à  la  partie  antérieure  du  cor- 
celet. Les  quatre  pattes  poftérieures  ont  un  cercle 
d'un  blanc  jaune  ,  à  la  bafe  des  jambes  Se  du  pre- 
mier article  des  tarfes.  J'ai  une  variété  de  cette 
efpèce  ,  qui  m'a  été  envoyée  de  Provence  par 
M.  Danthoine ,  D.  M. ,  dont  la  bafe  de  l'abdomen 
eft  d'un  brun  ferrugineux. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs.  Elle  fait 
fon  nid  dans  la  terre. 

2.9.  Andrène  patte-jaune. 
Andrena  flavipes.  Nob. 

Andrena  nigra  s.aeo  nitida  ,  pedibus  jîavis.  Nob. 

Apis  flavipes  nigra  &neo  nitida,  pedibus  jîavis. 
Fab.  Mant.  inf  tom.   1.  pag.  305.  n°.  89. 

Apis  nigra  ,  pedibus  croceis  ;  abdomine  leviter 
cupreo.  Geoff.  Inf.  tom.  1.  p.  414.  n".   14. 

L'Abeille  à  pattes  jaunes  &c  ventre  un  peu  cui- 
vreux. Geoff.  ib. 

Elle  a  de  trois  à  quatre  lignes  de  long.  Sa  têti 


AND 

eft  noire ,  avec  la  lèvre  feulement  jaune.  Le  cor- 
eelet eft  noir  &  fans  taches.  L'abdomen  eft  prcfqiic 
cylindrique  ,  Se  d'un  noir  un  peu  bronzé.  Les  pattes 
font  jaunes. 

Elle  fc  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 

30.  Andrène   annulaire. 
Andrena  albipes.  Nob. 

Anircna  fufca  ,  Libio  tibiifque  albo  luteis ,  ab- 
domine medio  rufo.  Nos. 

Apis  albipes  fufca  ;  abdomine  medio  rufo  ,  tibiis 
albis.   Fab.  Spec.  inf.  tom.   1.  pag.  48 6.  n°.  78. 

Apis  nigra  ;  abdomine  rufo  nitido  ,  iacifuris  ni- 
gris.  Geoff.  Inf  tjtn.  1.  pag    416.  n°.   18. 

L'Abeille  noire ,  à  ventre  brun  Se  anneaux  noirs. 
Geoff.  ib. 

Cette  efpèce  varie  beaucoup  par  la  grandeur  Se 
par  les  couleurs  :  elle  a  depuis  deux  lignes  Se  demie 
jufqu'à  quatre  lignes  de  long  ;  elle  eft  noire  &  tris- 
peu  velue.  La  lèvre  fupéricure  a  un  point  d'un  jaune 
blanc.  L'abdomen  elt  noirâtre  ,  luifant ,  un  peu 
bronzé  ,  avec  le  bord  des  anneaux  plus  ou  moins 
brun ,  Se  quelquefois  rougeâtre  ,  mais  le  plus  fou- 
vent  entièrement  noirâtre ,  bronzé.  Les  jambes  font 
d'un   jaune  blanchâtre. 

Elle  fe  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 

31.  Andrène  variée. 
Andrena  variegata.  Nob. 

Andrena  nigro  s.nea  ,  labio  jlavo  nigro  punciato  ; 
abdomine  fafciis  flavis.  Nob. 

Cette  jolie  Andrène  n'a  guère  plus  de  deux  lignes 
de  long  :  elle  eft  d'une  couleur  noirâtre ,  bronzée , 
luifante.  Ses  antennes  font  d'un  fauve  obfcur.  La 
lèvre  fupéricure  eft  jaune  ,  avec  deux  points  noirs. 
Les  mandibules  font  jaunes  à  leur  extrémité  ,  Se 
noires  à  leur  bafe.  On  voit  à  la  partie  antérieure 
du  coreelet  une  raie  jaune  peu  marquée.  L'abdo- 
men a  un  point  jaune ,  de  chaque  coté  du  premier 
anneau  ,  peu  marqué ,  une  bande  de  la  même  couleur 
à  la  bafe  des  trois  anneaux  qui  fuivent;  &  enfin 
les  derniers  anneaux  ont  leur  bord  d'un  jaune  fauve. 
Les  pattes  font  fauves ,  avec  une  tache  noire  fur 
chaque  cuifle  ,  &  une  tache  de  la  même  couleur 
aux  jambes  poftérieures  feulement.  Les  aîles  font 
blanches  &  tranfparentes. 

Elle  fe  trouve  dans  les  provinces  méridionales  de 
la  France.  Elle  m'a  été  envoyée  de  Provence  par 
M.  Danthoine ,  docteur  en  médecine ,  à  Manofque. 

31.  Andrène  ferrugineufe. 

Andrena  ftrruginea.  Nob. 

Andrena  nigra;  abdomine  ferrugineo  apice  nigro. 
Nob. 

Nomada  gibba  nigra;  abdomine  rufo  apice  nigro. 
Fab.  Syfi.  entom.  pag.  389.  n°.  j? — Spec.  inf. 
tom.  i.pag.4.%%.  n°.  6  1 

Apis  nigra  y  abdomine  rufo  nitido  ,  apice  nigro. 
Geoff.  Inf.  tom.  1.  pag.  41  y.  n".  17. 

I." Abeille  aoirç  à  ventre  brun  &  lifle.  Geoff.  ib. 


AND 


np 


Apis  fulvivcntris.   Scop.  Entom.  cam.  n".  807. 

Apis  fulviventris.  Schrank.  Enum.  inf.  aJ.Ji. 
n°.    818. 

Elle  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Les  plus 
grandes  ont  cinq  lignes  Se  demie  de  long.  Les  an- 
tennes font  noires.  La  tête  Se  le  coreelet  font  noirs , 
pointillés  ,  Se  prefquc  glabres  ,  ou  très-légèrement 
couverts  d'un  duvet  cendré.  L'abdomen  eft  luifant, 
prcfque  glabre  ,  d'une  couleur  brune  ferrugineufe  , 
avec  l'extrémité  noire ,  ou  entièrement  d'un  brun 
ferrugineux.  Les  pattes  font  noires  ,  les  aîles  fonc 
un  peu  lavées  de  brun. 

Elle  fe  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs. 
La  trompe  de  cette  efpèce  ne  diftère  pas  de  celle 
des  précédentes. 

33.  Andrène  rougeâtre. 

Andrena   rubida.  Nos. 

Andrena  nigra ,  capite  tkoraeeque  villofis  ;  abdo- 
mine nigro  bafi  rufo.  Nob. 

Nomada  fuccinUa.  Scop.  Annus.  IV.  Hijl.  nal. 
pag.  4j.  n".   %. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tom.  1.  pi.  lit.  fig.  f. 

Cette  efpèce  eft  prefquc  de  la  grandeur  de  l'Abeille 
ouvrière.  Elle  eft  noire.  La  tête  &  le  coreelet  font 
couverts  d'un  duvet  rouflàtre.  L'abdomen  a  les  deux 
premiers  anneaux  lifles  Se  fauves ,  Se  les  autres  noirs , 
avec  leur  bord  légèrement  couvert  de  poils  rouf- 
fâtres.  Les  pattes  font  noires ,  avec  des  poils  courts  , 
rouflatres.  Les  aîles  font  claires  ,  tranfparentes. 

Je  crois  que  c'eft  cette  efpèce  que  M.  Scopoli  a 
décrite  dans  l'An.  IV.  kifi.  nat.  ou  il  dit  que  l'ab- 
domen eft  éliptique ,  noir ,  &  fauve  à  fa  bafe  ,  avec 
le  bord  des  trois  derniers  anneaux  d'un  roux  pâle. 

Elle  fe  trouve  dans  les  provinces  méridionales  de 
la  France  Se  de  l'Allemagne. 

Efpices   moins  connues. 

1.  Andrène  riveraine. 

Andrena  riparia. 

Très -noire;  tête  &  coreelet  pubefeens  ;  abdo- 
men luifant»   elliptique. 

Apis  riparia  nigerrima  tota;  capite  thoraeequt 
pubefeentibus  ;  abdomine  lucido  elliptico.  Scop. 
Ent.  cam.  n°.  801. 

Nomada  riparia.  Se  op.  Ann.  IV.  Hifi.  nat, 
n".  1. 

Elle  eft  toute  noire  ;  l'abdomen  eft  luifant  ;  les 
aîles  font  d'une  couleur  brune,  ferrugineufe  ,  un 
peu  obfcure  au  milieu.  Les  mandibules  font  tewii- 
nées  par  deux  dentelures. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

i.  Andrène  dentelée. 
Andrena  fqualida. 

Noire  ;  cuifles  poftérieures  dentelées  ;  aîles  avec 
un  point  noir  au  bord  extérieur 

Nomada    fqualida    nigra ,  funâum    nigrum  in 
S  t 


140 


AND 


medio  marginis  alarumanticaruir..  Scop.  Ar.n.  IV. 
Hifi.  nat.  u  . 

Elle  cft  plus  grande  que  la  précédente.  L'abdomen 
d         dément  luifant,  mais  plus  velu.  Les  a 
font  plus  longues.  Les  cuitlcs  pofténeures  ont  icuc 
bo.-.l  e  .    relé. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne. 

3.  Andrène  routfàtre. 

1  rufefeens. 

Noirâtre  ;  coreelet  couvert  de  poils  roufTâtrfS  ; 
abdomen    noir ,   avec  le    bord  des  anneaux  blanc. 

I\.-rdda  îutcfcens  abdominis  clliptici  r.igri  fig- 
mc.ita  margine  albà.  Scop.  Ann.  IV.  Hfi.  nat. 
».  4. 

Elle  rclTcmblc  à  XAr.drene  riveraine  ;  mais  elle  en 
dil  are  en  ce  que  le  dos  eft  recouvert  de  poils  roux. 
Le  bord  extérieur  des  aîles  fupérieurcs  eft  rouilàtrc  ; 
fi:  ta   majeure  partie  des   pattes  eft  rouilc. 

Elle  fc  trouve  fur  les  montagnes  de  la  partie 
moyenne   de  la  Carniole. 

4.  Andrène  roufle-antenne. 
Ai?  d  i,  lvj  rùficornis. 

Noire  ;  antennes ,  bouche ,  abdomen  &  estré- 
jnité  des  pattes  roux. 

Nomada  ruficomis.  ScOP.  Ann.  IV.  Hifi.  nat. 
■*•.  y. 

Elle  eft  plus  petite  que  les  précédentes  :  elle  eft 
noire,  mais  les  antennes,  la  bouche,  l'abdomen  , 
le  milieu  S:  l'extrémité  des  pattes  font  roux.  On 
voit  aulli  tn  point  roux  de  chaque  côté  du  cor- 
eelet. La  trompe  de  cette  efpèce  eft  plus  mince 
vers  l'extrémi re  ,  a-a  heu  qu'elle  eft  plus  groffe  dans 
les  autres   efpèces. 

Elle  fe  trouve  dans  la  partie  la  plus  chaude  de 
Ja  Carniole. 

5.  Andrène  des  Renoncules. 
Andrei?  4  Ranunculi. 

Noire  ;  abdomen  avec  le  bord  des  anneaux  roux 
de  chaque  côté. 

Nomada  Ranunculi  nigra  ;  fegmenta  abdominis 
Tnargine  manque  rufa.  Scop.  Ann.  IV.  Hifi.  nat. 
n°.   6. 

Elle  relTemble  à  la  précédente  ,  mais  les  antennes 
de  celle-ci  font  noires.  Tout  le  corps  eft  noir.  Le 
front   eft  velu,  &  le  bord  des. aîles   eft  roux. 

M.  Scopoh  dit  avoir  trouvé  une  feule  fois  cette 
«fpèce  furies  fleurs  d'une  Renoncule  ,  (  Ranunculus 
*cris  )  en  Carniole. 

ANDRÈNE  TAPISSIÈRE.  Reavmvr  ,  tom.  6. 
Mcm  ;. 

Parmi  le  grand  nombre  des  infedtes  dont  Reaumur 
nous  a  donné  l'hiftoire,  il  en  eft  plulîeurs  que  nous 
ne  pouvons  reconnoître  ,  parc;  qu'il  a  négligé  de 
Jcs  décrire  ,  &  parce  que  les  figures  qui  accompa- 
gnent leur  hiftoire  font  fouvent  infuffifantes  ,  & 
quelquefois  peu  exactes  ;   de  ce   nombre  font  les 


AND 

Abeilles  tapuTières  ,  qui  appartiennent  fans  doute 
au  génie  de  ï Andrène  ;  mais  que  nous"  n'avons  pu 
rapporter  î  aucune  efpèce  connue.  Nous  avons 
été  plusieurs  fois  dans  les  champs  à  la  recherche 
d(  ces  infectes  ,  fans  avoir  jamais  eu  l'oeçafion 
d'en  trouver  :  une  pareille  rencontre  étant  plus 
t  l'effet  du  haiard  que  d'uuc  exacte  recher- 
che. 11  clc  fans  doute  à  regretter  que  la  plupart 
des  obfervations  de  ce  favant  naturalifte  foient 
perdues ,  ou  qu'on  re  puillepas  en  faire  mie  applica- 
tion convenable.  Ne  feroit-il  pas  bien  plus  avantageux 
pour  les  naturJiftes  &  les  curieux  ,  li  ,  toutes  les 
fois  qu'ils  rencontrent  un  infecte,  ils  pouvoient  , 
en  confultant  les  ouvrages  de  ce  célèbre  auteur  , 
connoitre  l'hiftoire  de  cet  infede  ,  fans  avoir  befoiu 
de  le  luivrc  foi-mème  dans  tes  travaux?  Combien 
d'excellentes  obfervations,  éparfes  dans  difréicns 
ouvrages  ,  font-elles  perdues ,  faute  d'une  bonne 
&  exacte  defeription  ! 

V  Andrène  tayijjïcre  conftruit  fon  nid  dans  la 
terre  :  elle  creufe  un  trou  de  quelques  pouces  de 
profondeur  ,  dont  elle  tapille  les  parois  avec  des 
morceaux  de  fleurs  de  Coquelicot.  Reaumur  dit  que 
le  corps  de  cet  infeéte  ne  lui  a  rien  offert  qui 
méritât  d'être  décrit.  Il  eft  plus  velu  que  cemi  des 
Abeilles  à  miel  ouvrières  ;  il  eft  proportionnellement 
plus  court ,  mais  fa  couleur  approche  fort  de  la 
leur. 

La  faifon  où  les  Andrènes  tapijfùres  commencent 
leurs  travaux  ne  précède  pas  celle  où  les  premières 
rieurs  de  Coquelicot  s'épanouiffent.  Le  fort  de  l'ou- 
vrage pour  elles,  eft  le  tems  où  ces  plantes  font 
en  pleine  fleur.  Elles  choilîllent  ordinairement,  dans 
un  terrein  fablonneux  ,  les  bords  des  chemins  Se  des 
fentiers  qui  palfent  enrre  des  champs  de  bled.  Elles 
creufent,  dans  cet  endroit ,  un  trou  cylindrique, 
droit  ,  perpendiculaire  ,  de  trois  pouces  de  pro- 
fondeur,  évafé,  &  prefque  hémifphérique  au  fond  : 
après  quoi  ,  elles  vont  fur  les  fleurs  de  Coquelicot 
couper  ,  avec  leurs  dents,  des  morceaux  de  pétales , 
à-peu-près  de  la  figure  d'un  demi-ovale  ,  avec  une 
adrefle  fcmblable  à  celle  des  Abeilles  coupeufes. 

La  tapijfiert  entre  dans  fon  trou  en  tenant,  entre 
fes  pattes  ,  la  pièce  qu'elle  vient  de  couper  ,  pliée 
en  deux  ;  malgré  cela,  cette  pièce  ne  peut  manquer 
de  fe  chiffonner ,  en  frottant  contre  les  parois  d'une 
cavité  étroite  ;  mais  [Andrène  ne  l'a  pas  plutôt  con- 
duite jufqu'à  la  profondeur  où  elle  veut  la  placer  , 
qu'elle  la  déplie ,  l'étend  &  l'applique  uniment  fur 
les  parois.  Les  premières  pièces  qu'elle  emploie  font 
miles  fur  le  fond  du  trou  ;  au-demis  de  celles-ci 
elle  en  place  d'autres ,  Se  cela  fuccefnvement  juf- 
qu'à ce  qu'elle  foit  parvenue  à  couvrir  entièrement 
la  furface  intérieure  du  trou  ,  &  même  une  étendue 
de  quelques  lignes  ,  qui  déborde  rout  autour  de  fon 
ouverture.  Chaque  pièce  ne  peut  guère  occuper 
que  le  tiers  de  la  circonférence  du  trou ,  &  ,  dans 
la  hauteur  ,  il  y  en  a  cinq  à  fix  les  unes  au-dcllus 
des  autres.  La  grandeur  de  ces  pièces  n'eft  pas  tou- 
jours Ja  même  ;  il  y  en  a  de  beaucoup  plus  grandes. 


AND 

les  unes  que  les  autre?.  Chaque  morceau  de  fleur 
ne  dorme  pas  aux  parois  du  cylindre  une  couverture 
allez  épaillê  au  gré  de  l'infecte  ,  ou  y  en  découvre 
pluiieurs  placées  en  recouvrement  les  unes  fui  les 
autres  ;  le  fond  du  nid  où  doivent  être  placces  la 
larve  &  la  pâtée  ,  a  ordinairement  quatre  ou  cin.j 
pijccs  les  unes  fur  les  autres  ;  le  relie  du  tuya:i 
en  a  deux  ou  trois.  Les  morceaux  qui  débi 
le  trou  font  partie  d'une  grande  pièce  appliquée 
fur  les  parois  intérieures  ,  &  ajuftéc  d'abord  Je 
façon  ,  qu'elle  s'élevoit  de  quelques  lignes  au-deilus 
de  l'entrée  du  non;  mais  la  portion  excédente  a 
été  enfuitc  repliée  fur  le  bord  ,  Se  étendue  lur  le 
cerrein  ,  de  forte  qu'il  y  a  tout  autour  du  trou  , 
une  bordure  d'un  très-beau  ronge  ,  qui  le  feroit 
facilement  découvrir  ,  fi  l'infecte  le  lailfoit  quelque 
tems  dans  cet  état. 

La  tapifferie  qui  recouvre  les  parois  intérieures 
du  nid  des  tapijfièrts  ,  n'eft  donc  ,  à  proprement 
parler,  qu'un  étui  de  fleur  de  Coquelicot,  qui  a 
une  folidué  qui  furnroit  pour  lai  conferver  faforme, 
indépendamment  de  l'appui  extérieur.  Sa  furface 
intérieure  eft  très-lilfe  Se  très-polie  :  il  n'en  eft  pas 
de  même  de  l'extérieure  ,  elle  a  des  inégalités  , 
produites,  pour  la  plupart ,  par  la  fuiface  graveleufc 
des  parois  du  trou. 

Ce  n'eft  que  lorfque  l'intérieur  du  nid  a  été 
ievètu  d'un  nombre  furRfant  de  couches  de  fleurs , 
que  YAndrène  porte  dans  le  fond  &  y  accumule  de 
la  pâtée  ,  jufqu'à  ce  qu'elle  s'élève  à  fept  à  huit 
lignes  ;  quantité  fuffifante  à  la  larve  qui  fortira  du 
feul  oeuf  dépofé  dans  le  nid.  On  voit  que  cette 
pâtée  eft  tenue  plus  proprement ,  &  eft  moins  ex- 
pofée  à  être  raèlée  avec  des  grains  de  terre ,  que 
ne  l'eft  celle  de  la  plupart  des  Andrcnes  ,  dont 
l'intérieur  du  nid  n'eft  pas  tapifTé.  On  voit  aufii 
«jue  les  tapijfùres  ,  creufant  leurs  nids  plus  vo- 
lontiers dans  des  terres  fablonneufes  ,  où  les  éboule- 
jnens  doivent  être  fréquens,  la  pâtée  n'auroit  pu 
être  confervée  long-tems  propre  ,  Se  la  larve 
même  eût  été  expofée  ,  fi  les  parois  du  nid  n'a- 
voient  été  confolidés. 

Dès  que  YAndrène  a  porté  dans  le  nid  la  quan- 
tité de  proviiion  néceffaire  ,  &  qu'elle  a  pondu  un 
cruf,  elle  détend  toute  la  tapillcrie  qui  fe  trouve 
depuis  le  bord  du  trou  jufqu'a  la  pâtée  ;  &  ,  à 
jnefure  qu'elle  la  détend  ,  elle  la  pouffe  vers  le 
fond  du  trou  ,  &  l'y  plie  ,  de  manière  que  la  partie 
Supérieure  de  la  malle  de  la  pâtée  ,  qui  feule  n'étoit 
j>as  enveloppée  de  fleurs  de  Coquelicot ,  en  devient 
Lien  mieux  recouverte  que  tout  le  refte.  Le  tuyau  , 
<]\ù  avoir  auparavant  trois  pouces  de  haut  ,  eft 
réduit  feulement  à  un  pouce  ;  &  l'oeuf  &  la  pâtée 
fe  trouvent  alors  renfermés  dans  une  efpèce  de  fac 
fermé  de  toute  part.  Ce  qui  refte  a  faire  à  l'infecte  , 
•&  à  quoi  il  s'occupe  bientôt ,  c'eft  de  remplir  de 
terre  l'efpace  qui  fe  trouve  entre  le  fac  &  l'ouver- 
ture du  trou  :  il  le  remplit  li  bien  ,  que  quand 
l'ouvrage  eft  achevé ,  on  ne  fauroit  plus  reconuoître 
J'endroit  ou  ia  terre  avoit  été  percée. 


A  N  N 


141 


Quoique  tout  cela  foit  un  très-grand  ouvrage 
pour  un  petit  infecte  oui  n'a  pas  d'autre  infiniment 
pour  l'exécurc:  que  fa  bouche  ,  le  tems  qu'il  y 
emploie  n'eft  pas  cependant  bien  conlîdérable.  Deux 
ou  trois  jours  lui  furfifenc  ponr  creufer  un  trou 
dans  la  terre ,  en  tapiilèr  les  parois ,  ramaffer  la 
pâtée  ,  Se  le  boucher  exactement.  Aulli  n'en  u-t-elle 

feul  a  taire  ;   chaque  œuf  qu'elle  a  a  1  1 
exige  le  même  travail.  On  ne  fait  pas  précisément 
>re  des  œufs  que  chaque  femelle  doirpondre, 
mais  li  on  en  juge  par  analogie,  il  doit  être  à-peu* 
près  de  vingt-cinq  a  trente. 

ANNEAU,  Secmentum.  On  a  donné  le  nom 
d'anneau  ou  de  fegment  aux  pièces  qui  forment, 
par  leur  réunion,  la  partie  extérieure  de  l'abdomen 
ou  ventre  des  infectes.  Ces  anneauxConx.  joins  l'un 
a  l'autre  par  une  membrane  folide  ,  mais  allez  flexible 
pour  leur  permettre  de  giiffer  les  uns  fur  les  au-res  , 
ou  de  s'étendre  en  s'écartant.  Ils  font  difpofés  en 
recouvrement ,  de  façon  que  le  fécond  eft  enchâffé 
fous  le  premier ,  le  troilième  fous  le  fécond ,  & 
ainlï  des  autres.  Par  le  moyen  des  mufclcs  qui  ont 
leur  attache  au-dcllous  des  anneaux,  l'infecte  peut 
les  mouvoir  à  volonté;  il  peutalonger  ou  raccourcir 
fon  ventre  ,  en  porter  l'extrémité  a  droite  ou  à 
gauche  ,  la  relever  ou  l'abaiilèr.  On  voit  de  chaque 
côté  de  ces  anneaux  ,  dans  prefque  tous  les  infectes , 
un  petit  point  enfoncé  ,  en  forme  de  boutonnière  , 
par  où  s'introduit  l'air  néceffaire  a  la  rcfpirarion  de 
l'animal. 

Quelques  infectes ,  tels  que  les  Cloportes ,  les  Iules, 
les  Scolopendres ,  Sec.  ont  tout  leur  corps  compofé 
d'anneaux  ,  tandis  que  prefque  tous  les  autres  n'en 
ont  qu'a  leur  ventre.  Les  Crabes  ,  les  Ecreviffes ,  Sec. 
n'ont  des  anneaux  qu'à  leur  efpèce  de  queue.  Les 
Araignées  Se  les  Mittes  n'en  ont  point  d'apparens. 

ANNEAU,  Axkulus.  On  nomme  anneau,  en 
Entomologie  ,  les  taches  circulaires  ,  imitant  en 
quelque  forte  un  anneau,  qui  fe  trouvent  aux 
antennes  ,  aux  pattes ,  au  corcelet ,  &  aux  diffé- 
rentes parties  du  corps  d'un  infecte.  Ces  taches 
peuvent  être  de  toutes  fortes  de  couleurs.  Il  ne  faut 
pas  les  confondre  avec  celles  qui  fe  trouvent 
fur  les  aîles  des  Papillons  ,  qu'on  a  nommées  plus 
particu  ièrement  yeux  ou  caches  oculies. 

ANTENNE,  Axtexxa.  Les  antennes  font  des 
cfpèces  de  petites  cornes  mobiles,  articulées,  ordi- 
nairement au  nombre  de  deux ,  Se  très-rarement  de 
quatre  ,  qui  fe  trouvent  placées  a  la  partie  anté- 
rieure ou  latérale  de  la  tète  des  infcércs. 

De  tous  les  animaux,  les  Infectes  font  les  feuls 
qui  foient  pourvus  d'antennes.  Les  autres  n'ont  rien 
qu'on  puille  comparer  à  ces  parties  ;  il  eft  vrai 
que  ,  dans  la  claile  des  Vers ,  on  pourroic  prendre 
pour  des  antc.tncs  les  cornes  ou  centacules  des  Li- 
maçons ,  &  de  la  plupart  des  Coquillages  ,  fi  on 
ne  faifoit  attention  que   les  antennes  des  Infectes 


14-2 


A  N  T 


font  articulées  &  eompofées  d'un  nombre  plus  ou 
moins  grand  d'aiticles  diilincts,  tandis  que  les  cornes 
des  Limaçons  font  toujours  d'une  feule  pièce.  Quel- 
ques infectes  font  cependant  privés  de  ces  parties  ; 
mais  elles  font  alors  remplacées  par  les  antennules  qui 
fontordinairemontplus  longues  que  dans  les  autres  in- 
fectes ,  &  qui  paroilfent  iervir  aux  mêmes  ufages. 
La  plupart  des  naturalifr.es  ayant  regardé  les  an- 
tennes comme  le  caractère  eifentiel  de  la  claflé  des 
Infectes ,  ont  pris  les  antennules  des  Scorpions  ,  des 
Araignées  ,  des  Miues ,  &c.  Se  les  pattes  anté- 
rieures Se  chéliformes  des  Nèpcs  ,  comme  de  vé- 
ritables antennes  ,  fans  faire  attention  que  les 
pièces  qu'ils  regardoient  comme  des  antennes  dans 
les  Scorpions  ,  les  Araignées ,  Se  dans  tous  les  in- 
fectes de  la  féconde  fection  de  l'ordre  des  Aptères , 
font  partie  de  la  bouche  de  ces  infectes  ,  qu'elles 
ont  leur  infertion  fur  les  mâchoires  ,  &  qu'elles 
font  par  conféquent  plutôt  des  antennules  que  des 
antennes  :  Se  d'ailleurs  ro'-'.s  les  infectes  ayant  pour 
le  moins  fix  pattes  ,  la  Nepe  n'en  auroit  que  quatre 
fi  les  deux  antérieures  étoienr  des  antennes.  Mais 
la  Nèpe  a  réellement  deux  antennes  :  on  peut  fa- 
cilement s'aifurer  de  leur  exiftence  quoiqu'elles  aient 
échappé  par  leur  petiteffe  à  MM.  Linné  ,  Geoffroy  , 
Schaeffcr ,  &  à  plufieurs  autres  entomologiftes  ;  elles 
font  très  -  courtes  &  cachées  dans  une  efpèce  de 
follete  qui  fe  trouve  entre  les  yeux  Se  les  pattes 
antérieures. 

Tous  les  infectes  parfaits  qui  ont  fix  pattes  font 
aufli  pourvus  de  deux  antennes  :  ceux  qui  n'ont 
point  d' antennes ,  tels  que  les  Araignées,  les  Scor- 
pions ,  &c.  ou  qui  en  ont  plus  de  deux  ,  tels  que 
les  Crabes ,  les  Ecrcviffes ,  &c.  ont  auiîî  conflam- 
ment  plus  de  fix  pattes.  Ceux-ci  manquent  de  ftig- 
mates ,  du  moins  ne  font-ils  pas  apparens  ;  tandis 
que  tous  les  autres ,  qui  n'ont  que  fix  pattes  en  font 
toujours  pourvus. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  quelques  natura- 
liftes  avoient  regardé  les  antennes  comme  le  carac- 
tère effentiel  de  la  clalfe  des  Infectes.  Nous  voyons 
cependant  que  quelques-uns  en  manquent  entière- 
ment ,  &  qu'on  avoit  pris  pour  des  antennes  des 
pièces  qui  n'en  font  point ,  puifqu'elles  font  partie  de 
la  bouche,  tandis  que  les  antennes  partent  toujours 
de  la  partie  antérieure  ou  latérale  de  la  tète.  Mais 
les  antennes  font-elles  abfulument  néceffaires  pour 
conflituer  la  claffe  des  Infectes  ?  Doit-on  en  exclure 
tous  ceux  qui  n'en  ont  point  r  Mais  tous  les  Cruf- 
tacés  en  ont,  &  ils  font  peut-être  moins  infectes, 
s'il  eft  permis  de  parler  ainfi  ,  que  les  Araignées 
&  les  Mittes  qui  n'en  ont  point.  Les  antennes  ne 
font  donc  pas  un  caractère  propre  à  tous  les  in- 
fectes ,  puifque  quelques-uns  en  manquent.  Si  nous 
voulions  chercher  Bn  caractère  qui  fût  propre  à 
tous  les  infectes ,  Se  qui  ne  pût  convenir  qu'a  eux 
fculs ,  nous  le  trouverions  dans  le  nombre  de  pattes 
articulées  qui  eft  au  moins  de  fix.  Les  efpèces  de 
pattes  des  animaux,  rangés  dans  la  claffe  des  Vers, 
fout  toujours  fans  articulation  j  Se  l'on  fait  qu'au- 


A  N  T 

cun  Quadrupède ,    aucun  Oifeau  ,  aacnrr  Amphi- 
bie ,  aucun  Reptil>: ,  &;c.  n'a  iix   pieds. 

La  plupart  des  larves  n'ont  point  A'antennes ,  SC 
celles  qui  en  font  pourvues,  les  ont  bien  différentes 
de  ce  qu'elles  feront  dans  l'infecte  parfait.  Il  faut  en 
excepter  cependant  les  Orthoptères  Se  la  plupart 
des  Hémiptères  auxquels  ces  parties  ne  préfentent 
aucune  différence  dans  les  deux  états.  Voyc[ 
Larve. 

On  ne  connoît  point  encore  le  véritable  ufage 
des  antennes.  Serviroient-clles  à  fonder  le  terrein  , 
à  palper  ou  odorer  les  alimens?  feroient-elles  propres 
à  un  fens  qui  ne  fe  trouve  pas  en  nous  ,  Se  dont 
nous  ne  pouvons  pas  par  conféquent  avoir  l'idée  ? 
ou  enfin  ne  feroient-elles  qu'un  fimple  ornement  î 
M.  Bonnet  foupçonne  qu'elles  font  le  liège  de  l'o- 
dorat, s»  Divers  infectes  ont  l'odorat  très-exquis  , 
»  mais  on  en  ignore  le  ûége.  Seroit-il  dans  ces  deux 
«  petites  cornes  mobiles  qui  portent  le  nom  à'an- 
»  tennes  ,  dont  on  ne  connoît  point  encore  l'ufagc  , 
«  Se  dont  les  formes  font  fi  multipliées  "  î  (  Q£uvr. 
compl.  éd.  in- 8".  tom.  -j.pag.  114.  )  Il  eft  très-dif- 
ficile de  fe  convaincre  du  véritable  ufage  des  anc- 
iennes ,  puifqu'on  ne  voit  rien  de  confiant  dans  ces 
parties.  La  plupart  des  infectes  les  portent  en  avant 
lorfqu'ils  marchent  ou  qu'ils  prennent  des  alimens  ; 
d'autres  au  contraire  les  portent  fouvent  en  arrière , 
ou  appliquées  tout  le  long  de  la  partie  fupérieur* 
de  leur  corps  (les  Capricornes)  ,  ou  cachées  dans 
une  rainure  qui  fe  trouve  à  la  partie  inférieure  & 
larérale  du  corcelet  (  les  Taupins  ).  Les  Sphcx  Se 
les  Ichneumons  les  portent  en  avant ,  Se  les  agitent 
continuellement  lorfqu'ils  fe  repofent  ou  qu'ils  fai- 
fiilent  leur  proie.  Les  uns  ont  leurs  antennes  très- 
longues  ,  les  autres  les  ont  très-courtes  Se  à  peine 
feniibles  ,   quelques-uns  n'en  ont  point. 

Il  femble  que  fi  les  antennes  étoient  deftinées  à 
fonder  Se  tâter  le  terrein  ,  tous  les  infectes  les  por- 
teraient en  avant ,  lorfqu'ils  marchent.  Si  elles  fer- 
voient  à  reconnoitre  ,  palper  ou  odorer  les  alimens 
qu'ils  prennent ,  ils  les  y  porteraient  toujours  deffus , 
ils  ne  les  tiendraient  jamais  en  arrière.  Enfin  ,  l'or- 
gane du  tact  ou  de  l'odorat,  feroit-il  fuppléé  par 
les  antennules  dans  ceux  à  qui  les  antennes  man- 
quent ?  Mais  les  antennules  doivent  aufTi  avoir  leurs 
ufages  ;  celles-ci  font  partie  de  la  bouche  ,  elles 
font  toujours  portées  fur  les  alimens ,  elles  les  tâtent, 
elles  les  palpent  avant  que  l'infecte  les  dévore  ;  elles 
paroiilent  don,:  plus  fpécialement  deftinées  à  palper. 
Les  antennes  alors  feroient-elles  l'organe  de  l'odo- 
rat, comme  M.  Bonnet  l'a  foupçonne,  Scies  anten- 
nules celui  du  tact?   Voy.  Antennule. 

Il  ne  paraît  pas  probable  que  les  antennes  des 
infectes  ne  foient  qu'un  fimple  ornement  dont  la 
nature  ait  voulut  les  parer.  Il  eft  vrai  qu'elles  ont 
fouvent  des  formes  fingulières  Se  bizarres  :  quel- 
ques-unes font  figurées  en  peignes  ou  aigrettes  , 
en  plumets  ou  en  panache.  Cependant,  quelqu'en 
foit  l'ufage,  ces  parties  ne  font  pas  abfolument  né- 
ceffaires à  la  vie  de  l'infecte  ,  puifque  fi  on  les  lui 


A  N  T 

«oupe  ,  ou  s'il  les  perd  par  une  caufe  quelconque  , 
il  vit  néanmoins  ,  &  ne  paroît  pas  fournir,  de  leur 
privation. 

Les  antennes  des  mâles  différent  fouvent  beau- 
coup de  celles  de  la  femelle  :  c'clt  principalement  dans 
ceux-là  qu'elles  font  figurées  en  peigne  ,  en  aigrette  , 
en  plumet  ,  ou  en  panache  ,  tandis  que  celles  de 
lu  femelle  ont  feulement  la  forme  d'un  filet  mince 
&  délié.  Les  lames  des  antennes  du  Foulon  font  très- 
gr.ii  des  dans  le  maie,  &  très-courtes  dans  la  fe- 
melle :  celles  de  la  Céiocome  ont  une  figure  irrégu- 
lière,  très-bizarre  dans  le  mâle;  elles  lont  (impies 
&  en  filet  dans  la  femelle.  Nous  ferons  mention  de 
la  dilrérence  des  antennes  à  l'article  de  chaque  genre. 

MM.  Linné,  Geoffroy,  Degeei,  Scopoli,  Schaerrer, 
Se  prefque  tous  les  entomologiltes  après  eux  ,  fe  font 
attachés  plus  ou  moins  à  tirer  des  antennes  un  des 
principaux  caractères  pour  la  formation  des  genres. 
Mais  Linné  les  a  quelquefoisjnégligés  ;dans  les  Dip- 
tères ,  par  exemple  ,  il  les  a  tirés  feulement  de  la 
forme  de  la  bouche  ,  &  ,  dans  les  Aptères ,  il  les 
a  tirés  du  nombre  des  pattes  &  des  yeux  ,  de  la 
forme  du  corps ,  &c.  Les  antennes  étant  la  partie 
des  infectes  la  moins  fujette  à  varier  ,  celle  qui 
préfente  des  différences  les  plus  remarquables  ,  & 
celle  qui  eft  la  plus  facile  à  appercevoir,  je  m'y  fuis 
principalement  attaché  ,  &  je  m'en  fuis  fervi  con- 
jointement avec  les  antennules  &  les  autres  parties 
les  plus  apparentes  de  la  bouche  pour  établir 
les  principaux  caractères  des  genres ,  ayant  regardé 
comme  fecondaircs  ceux'  que  j'ai  tirés  des  autres 
parties  du  corps. 

Les  antennes  doivent  être  confidérées  fous  tous 
les  points  de  vue.  On  doit  faire  attention  à  leur  nom- 
bre ,  à  leur  Situation  ,  à  leur  proportion  ,  à  leur 
figure ,  à  leurs  articles ,  à  leur  direction ,  à  leur 
pointe  &  à  leur  connexion. 

Leur  nombre. 
Les  Araignées  &  tous  les  infectes  de  la  féconde 
feition  des  Aptères ,  n'ont  point  d'antennes. 
Prclque  tous  les  infectes  en  ont  deux. 
La  plupart  des  Cruftacés  en  ont  quatre. 

Leur  situation. 

Elles  font  placées  fur  le  front ,  in  fronte  pofiti.  y  le 
Stratiome  ,  le  Conops ,  &  prefque  tous  les  Diptères. 

Au-devant  des  yeux  ,  ante  ocuios  y  la  Tettigone  , 
la  Punaifc  &  la  plupart  des  Coléoptères. 

Derrière  les  yeux ,  pone  ocuios  y  la  Blatte. 

Sous  les  yeux ,  infra  ocuios  y  la  Fulgore. 

Entre  les  yeux,  inter  ocu-os  y  la  Cigale. 

Au-deilus  des  yeux ,  fupra  ocuios. 

Sur  les  yeux,  dans  les  yeux,  in  oculis y  lorfque 
l'ail  entoure  une  partie  de  leur  bafe  ;  les  Capricornes. 

Leur  proportion. 
.    Elles  font  plus  ou  moins  longues  entr'elles. 

Les  fupérieures  font  beaucoup  plus  longues  que 
les  inférieures  j  l'EçrevilIe. 


A  N   T 


14J 


Elles  font  plus  courtes  ;  la  Crevette. 

Elles  font  de  la  longueur  corps ,  longitudine  cor- 
poris  y  la  Saperde. 

Plus  longues  que  le  corps ,  corpore  longiores  y 
quelques  Capricornes. 

Plus  courtes  que  le  corps  ,  corpore  breviores  ;  la 
Canthande,  la  Chryfomèlc. 

Elles  font  plus  longues  ou  plus  courtes  que  la 
tête  ou  le  corcelet ,  les  antennules ,  &c. 

En  les  comparant  avec  le  corps  ,  elles  font  courtes  , 
brèves  ,  lorfqu'clles  font  plus  courtes  que  le  corps  ; 
quelques  Capricornes. 

Médiocres ,  médiocres  ,  lorfqu'clles  font  de  la 
longueur  du  corps  ;  quelques  Capricornes. 

Longues,  long& ,  lorfqu'elles  font  plus  longues 
que  le  corps  ;  quelques  Capricornes. 

Très-longues,  longij]iœ& ,  lorfqu'elles  ont  deux 
ou  trois  fois  la  longueur  du  corps;  quelques  Ca- 
pricornes. 

Leur  ïigure. 

Elles  font  filiformes,  filiformes,  c'eft -à-dure  , 
d'une  épaifleur  égale  dans  toute  leur  longueur  ;  le 
Criquet ,  la  Cantharide. 

Sétacées ,  jetaces,  lorfqu'elles  vont  en  diminuant 
d'épaillèm-  de  la  baie  à  la  pointe  ;  le  Capricorne  , 
la  Sauterelle. 

Moniliformes ,  moniliformes ,  lorfque  chaque  ar- 
ticle elt  arrondi  ,  &  qu'elles  imitent  la  figure  d'un 
collier  de  perle  ;  le  Ténébrion ,  la  Chryfomèle. 

Cylindriques,  cylindrica  ,  lorfqu'clles  font  égales 
dans  toute  leur  longueur  ,  &  que  les  articles  font 
peu  diftiucis  ;  le  Criquet. 

Prifmatiques  ,  prijmatics.  ,  lorfqu'elles  paroiiTent 
anguieufes  ,  &  qu'elles  ont  un  peu  la  figure  d'un 
prifme  ;  le  Sphinx. 

Endformes ,  en/îformes  ,  lorfqu'clles  font  angu- 
lcufcs  ,  larges  à  leur  bafe  ,  terminées  en  pointe  , 
&  imitant  la  lame  d'une  épée  ;  le  Truxale. 

Subuîées  ,  fubulati  ,  lorfqu'elles  font  courtes,  un 
peu  roides  &  pointues  ;  la  Libellule  ,   la   Cigale. 

Elles  vont  en  grouillant ,  extrorfum  crafflores  ;  le 
Bouclier ,  l'Opatre ,  la  Mylabre. 

Elles  font  plus  groffes  dans  le  milieu,  attenuati  , 
in  medio  craffiores  y  la  Zygènc. 

Elles  font  en  malTe  ,  aavau ,  lorfqu'elles  font 
terminées  par  un  bouton  ou  malle  plus  ou  moins 
groife  ;  le  Papillon ,  le  Scarabé. 

En  feie  ,  ferrais. ,  lorfque  chaque  article  a  une 
figure  triangulaire  ,  &  qu'il  fe  termine  latéralement 
par  une  pointe  ;  le  Taupin  ,  le  Buprefte. 

Elles  font  pectinées  ,  pettinatt ,  lorfque  chaque 
article  fe  termine  latéralement  en  pointe  alongée  ; 
le  Bombix  ,  plulieurs  Phalènes. 

Rameufes ,  branchues  ,  ramofs. ,  lorfqu'il  part  du 
corps  de  l'antenne  plulieurs  branches  ou  rameaux 
pinnés  ;  l'Eulophe.    Geoff. 

Perfolices ,  perfoliats. ,  lorfque  les  articles  paroiiTent 
enfilés  dans  leur  milieu  ;  la  Lagrie ,  le  Mélyre. 

Imbriquées ,  imbricat* ,  lorfque  les  articles  font 


'44 


A  N  T 


convexes  d'un  côté  &  concaves  de  l'aatre,  &  qu'ils 
pascilicnt  enfilés  l'un  à  la  fuite  de  l'autre  ,  la 
Diapère. 

Irrégulières  ,  irregulares  ,  lorfque  les  articles  Tout 
inégaux  en  grandeur  &  fans  aucun  efpècc  d'ordre  ; 
la  Cérocorae. 

Leurs  articles. 

Les  articles  font  cylindriques,  cylinirici ,  lorf- 
qu'ils font  d'une  épaiileur  égale  dans  toute  leur  lon- 
gueur ;  la  Cicindèle. 

Coniques ,  conià  ,  lorfqu'ils  diminuent  depuis  la 
poicc  jufqu'a  leur  bafe;  le  Dytique. 

Grenus,  moi  ilifbrmes ,  granulatt ,  moniliformes  , 
lorfqu'ils  font  renflés,  prcfque  arrondis;  l'Alucite  , 
la  Chryfomèle. 

Sphériques  ,  globuleux,  fpk&rici tglobulofi ,  lorf- 
qu'ils font  en  forme  de  boule  ;  le  Ténébrion. 

Velus,  villofi;  poileuz ,  pitofi  ;  hifpides ,  kifpieti  y 
cotonneux  ,torrientofi ,  lorfqu'ils  font  couverts  de  poils 
fins,  ferrés,  ou  de  poils  diftans  un  peu  forts,  ou  de 
poils  très-roides,  ou  d'un  duvet  cotonneux,  doux 
au  toucher. 

Ils  font  en  feie  ,  farad  ;  épineux,  fpinofi ;  armés 
d'aiguilloi  c  ,  aculcati ,  &c.  lorfqu'ils  font  figurés  en 
dent  de  feie  ,  qu'ils  font  armés  d'épines  droites,  ou 
d'épines   crochues. 

Elles  ont  un  nombre  plu<  ou  moins  coniïdérablc 
d'articles,  mulci  articulats. ,  lorfqu'elles  ont  beau- 
coup d'articles;  pauci  aniculata,  loifqu'elles  en  ont 
peu. 

Les  articles  font  apparens  ,  articuli  confpicui  , 
lorfqu'on  les  diftingue  facilement  ;  ils  ne  le  font 
point  ,  inconfpicui ,  lorfqu'on  les  diftingue  avec 
peine. 

Leur  direction. 

Elles  font  droites,  réels, s  le  Criquet, 

Roides  ,  rigidt. 

Penchées,  mitantes. 

Spiriformes  ,  en  fpirale  ,  fphifermes  ;  le  Sphex. 

Elles  font  reçues  dans  une  rainure  au-delfous  de 
la  tête  ;  le  Taupin. 

Elles  font  dirigées  en  avant ,  en  arrière ,  ou  par 
les  côtés. 

Leur  pointe. 

Elles  font  lamellées ,  feuilletées,  lamellats.  ,fif- 
files ,  lorfque  les  derniers  articles  font  divifés  en 
pluiîeurs  feuillets;  le  Scarabé,  la  Mélolonthc. 

Perfoliées ,  lorfque  les  derniers  articles  paroillent 
enfilés  ;  le  Dermefte. 

Solides,  fulidi  ,  lorfqu'elles  font  terminées  en 
malle  ,  qui  paroît  entière  ou  fans  articles  ;  l'Efcar- 
bot ,  l'/.nthrène. 

Sécunformes ,  en  forme  de  hache  ,  fecuriformes  , 
Jprfque  le  dernier  article  a  la  forme  d'un  triangle  , 
qu'il  cft  comprimé,  large  à  fon  extrémité  ,  &  pointu 
à  fa  bafe;  le  Syrphc. 

Crochues ,  en  forme  de  crochet ,  uncinats, ,  lorf- 


AN  T 

qu'elles  font  recourbées  à  leur  extrémité  ,  &  ter-' 
min.'es  en  pointe;  le  Papillon  Protéc, 

Eilîdes ,  fijfs. ,  lorfque  le  dernier  article  eft  divifô 
en  deux  ;  l'Ecrevifle. 

Aiguës ,  acuminats.  ,  aculeate, ,  lorfqu'elles  font 
terminées  par  une  pointe  fine  un  peu  roide  ;  le 
Taon. 

Pointues ,  acuti ,  lorfque  la  pointe  cft  fine  fans 
être  roide. 

Dentées  ,  dentati ,  lorfque  le  dernier  article  a 
une  efpèce  de  dent  latérale  ;  le  Taon. 

Obtufes,  obtuf*  ,  lorfqu'elles  font  terminées  en 
pointe  émoullée  ;  la  Cantharide. 

Tronquées ,  truncatu  ,  lorfque  la  pointe  paroît 
comme   coupée  ;  quelques  Staphylins. 

Garnies  d'un  poil ,  arijlatéL ,  lorfque  le  dernier 
article  eft  garni  latéralem«nt  d'un  feul  poil  aller 
gros  ;   la  Mouche  ,   le  Syrphc. 

Garnies  d'un  poil  (impie  ,  fetarU  ;  quelques  Mou- 
ches. Plumeufes  ,  garnies  d'un  poil  plumeux  ,  p/u- 
moj.i,  plurnats. ,  lorfque  le  poil  eft  en  forme  de  plume, 
garni  de  chaque  côté  d'autres  poils  très-fins  ;  quel- 
ques Mouches. 

Leur  connexion. 

Elles  font  jointes  ,  réunies  à  leur  bafe  ,  hafi  cort* 
nat& ,  coadunata. ,  cohi.ren.tes  ;  le  Conops. 

Rapprochées  ,  approximatét  y  le  Statiomc. 

Elles  font  diflantes,  diftanus  ,  remou  ;  la  plupart 
des  Coléoptères. 

ANTENNULE.  On  a  donné  le  nom  d'anten- 
nules ,  pa  pi ,  tentacula  ,  à  de  petits  filets  mobiles, 
articulés  ,  reifemblant  en  quelque  forte  à  de  petites 
antennes  qui  fe  trouvent  fur  les  côtés  de  la  bouche 
de  la  plus  grande  partie  des  infectes.  Elles  font  au 
nombre  de  deux  ,  de  quatre  eu  de  fîx ,  &  la  plu- 
part, tels  que  les  Hémiptères  &  quelques  Aptères, 
n'en  ont  point. 

Les  antennuhs  font  partie  de  la  bouche  des  in- 
fectes :  elles  ont  leur  infertion  à  la  partie  externe  des 
mâchoires  inférieures  ,  &  à  côté  de  la  lèvre  infé- 
rieure ;  elles  accompagnent  aufïï  la  trompe  de  la 
plupart  des  Diptères  ,  où  elles  font  inférées  à  leur 
baie.  On  adonné  pareillement  le  nom  A'antennules , 
&  plus  particulièrement  celui  de  barbillons  aux  deux 
pièces  atllz  grofles  &  velues  qui  fe  trouvent  à  côté 
delà  trompe  des  Papillons  ,&  qui  la  cachent  entiè- 
rement lorfqu'elle  eft  roulée  en  fpirale.  Ces  parties 
ne  font  point  abfolument  néceflaires  à  la  vie  de 
l'infecte,  puifquc  s'il  perd  fes  antcnnulcs  par  quelque 
caufe  que  ce  foit ,  il  vit  néanmoins  &  ne  paroît 
pas  foufrrir  beaucoup  de  leur  privation. 

L'ufage  des  antennules,  ainfi  que  celui  des  antennes  ,' 
n'eft  pas  encore  allez  bien  cormu.  Elles  femblenc 
deftinées  à  palper  &  à  reconnoître  les  alimens ,  commo 
les  mots  latins  Atpalpi  &  de  tentacula  le  défignenr  ; 
car  lorfque  l'infecte  mange,  il  paroît  faire  ufage 
de  ces  parties  ;  il  les  acrite  ,  il  les  porte  deflus  fes  ali- 
mens ,  il  les  palpe  ,  il  f érable  vouloir  les  reconnoître. 

Mais, 


A  N  T 

Mais  fi  les  infectes  font  cloués  à-peu-près  des  mêmes 
fens  que  les  autres  animaux  ,  s'ils  jouillént  du  ler.s 
ée  l'odorat,  pourquoi  les  antennules  n'en  feroient- 
elles  pas  le  fiège ,  puifque  nous  ne  pouvons  dé- 
couvrir à  ces  petits  animaux  aucun  autre  organe 
oli  ce  fens  puilfe  réfider  î 

Les  infectes  doivent  avoir  le  fens  de  d'odorat 
affez  exquis.  Ils  font  attirés  de  très-loin  par  l'odeur 
des  chairs  en  putréfaction  ,  par  les  fientes  des  ani- 
maux ,  &c.  Quelques-uns  accourent  en  foule  fut- 
une  cfpèce  d'arum  ,  dont  l'odeur  approche  beaucoup 
de  celle  des  chairs  putréfiées.  On  fait  aulïi  que  l'odeur 
que  répand  le  miel  expofé  au  feu  attire  les  Abeilles 
de  toute  part. 

Dcgeer  regarde  aufli  les  infectes  comme  doués 
d'un  odorat  très-fin.  «Pour  ce  qui  eft  de  l'odorat, 
••  dit  ce  célèbre  obfervateur  ,  les  infectes  l'ont  des 
»  plus  exquis  ;  on  en  a  des  preuves  fans  nombre  : 
»»  un  cadavre  eft  d'abord  fenti  par  les  Mouches  , 
»  elles  s'y  rendent  en  foule  de  tous  les  côtés.  Dès 
»•  qu'un  animal ,  un  Cheval ,  par  exemple ,  vient 
v*  de  fe  décharger  d'un  tas  d'excrémens  ,  d'abord 
*>  une  quantité  de  Mouches  ou  de  Scarabés  viennent 
•»  s'y  pofer ,  ils  y  font  dans  le  moment  attirés  par 
"  l'odeur  qui  s'en  exhale  «.  (Mém.  tom.r.pag.  iy.) 

Et  qui  fait  li  les  femelles  des  infectes  n'exhalcroient 
pas  une  odeur  aufli  propre  à  attirer  les  mâles  que 
celle  des  animaux  en  rut  ?  On  n'a  qu'à  mettre  & 
fixer  une  Phalène ,  un  Papillon  ,  ou  tout  autre  in- 
fecte femelle  avant  qu'il  ait  pu  s'accoupler  ,  on  verra 
bientôt  accourir  quelque  mâle  ;  c'eft  un  moyen  que 
j'ai  quelquefois  employé  avec  fuccès  à  la  campa- 
gne, pour  prendre  des  Papillons  de  nuit,  des  Bombix 
fur-tout ,  Se  des  Noctuelles.  Il  y  a  de  femelles  à 
la  vérité  qui  ont  d'autres  moyens  pour  attirer  leurs 
piâles  ,  comme  nous  le  verrons  à  l'article  Lampyre  ; 
mais  ces  moyens  particuliers  font  indépendans  des 
autres  ,  puifque  très  -  peu  de  femelles  peuvent  les 
employer. 

Si  donc  les  infectes  ont  l'odorat  très-exquis ,  & 
fi  nous    ne  voyons  aucun  autre  organe  dans  lequel 

r  rr         ir  i  /•  °  r        i  <     « 

ce  lens  puilte  reuder ,  ne  lommes-nous  pas  tondes  a 
foupçonner  les  antennules  ou  les  antennes  comme 
le   fiège  de  ce   fens  ? 

Tous  les  infectes  font  pourvus  ou  d'anrennes 
fans  antennules  ,  ou  d'antennules  fans  antennes ,  ou 
enfin  ,  &  ceux-ci  font  en  plus  grand  nombre  ,  d'an- 
tennes Se  a'antennules  en  même-tems  :  aucun  ne 
manque  à  la  fois  de  ces  deux  parties.  Ceux  qui 
ont  des  antennes  Se  point  a'antennules  font  les  Hé- 
miptères ,  l'Hippobofque  ,  parmi  les  Diptères  ; 
la  Puce  ,  le  Pou  ,  le  Ricin  ,  parmi  les  Aptères  :  tous 
font  pourvus  d'une  trompe ,  Se  tous  vivent  ou  du 
fang  des  animaux,  ou  du  fuc  même  des  plantes. 
Ceux  qui  ont  des  antennules  Se  point  d'antennes  , 
font  l'Araignée,  le  Faucheur,  le  Scorpion,  la 
Mitte ,  &c.  Ceux-ci  fe  nourriifent  d'infectes  ou 
d'autres  animaux  ,  dont  ils  fucent  le  fang  ou 
même  qu'ils  dévorent  ;  un  très-petit  nombre  de 
Mittes  retirent  le  fuc  de  différentes  fubftanccs  ,  foit 
Hifioire  Naturelle  ,  InfeSes.  Tome  1. 


A  N  T 


14) 


animales,  foit  végétales.  Parmi  les  infectes  qui  font 
pourvusse  d'antennes  &  d'antennules,  on  trouve  ceux 
qui  rivent  de  plulieurs  fubftanccs  différentes,  qui 
fréquentent  prefque  toutes  les  fleurs,  qui  rongent 
les  feuilles,  les  fleurs  ,  les  fruits,  l'écorce  ,  le  beis 
de  différais  végétaux  ,  qui  retirent  indifféremment 
les  fucs  mielleux  contenus  dans  toutes  les  fleurs  ,  &c. 
mais  quelques-uns  ,  occupés  feulement  à  s'accoupler 
Se  à  le  reproduire ,  ne  prennent  aucune  nourriture 
dans  leur  dernier  état. 

On  remarque  beaucoup  de  différence  dans  la  manière 
de  vivre,  entre  les  infectes  qui  font  pourvus  d'antennes 
&  d'antennules  en  même  tems ,  8c  ceux  qui  manqent 
de  l'une  de  ces  deux  parties  ,  tandis  qu'il  y  a  beau- 
coup de  rapports  ,  Se  qu'on  voit  la  plus  grande  ana- 
logie parmi  les  derniers.  Ceux-ci  vivent  plus  long- 
tems  ,  dans  leur  dernier  état  ,  que  les  autres  ;  ils 
furvivent  quelque  tems  à  leur  accouplement  ,  tous 
prennent  de  nourriture  ,  prefque  tous  font  carna- 
ciers ,  dévorant  ou  fuçant  d'autres  animaux.  Le  plus 
petit  nombre  fe  contente  du  fuc  des  plantes.  Les 
uns  6c  les  autres  font  prefque  toujours  fixés  aux 
mêmes  lieux  5  ils  n'abandonnent  pas  les  plantes  St 
les  animaux  fur  lefquels  ils  font  nés,  Se  qui  leur 
fervent  de  nourriture  ;  ils  ne  paroiffent  pas  attirés 
par  les  mets  qu'ils  aiment  le  plus  ;  ils  font  en  peine 
de  les  retrouver  lorfqu'ils  en  font  éloignés  par  quel- 
que caufe  5  rien  n'indique  en  eux  le  fens  de  l'odorat 
dont  les  autres  infectes  paroiffent  doués.  L'Araignée  , 
par  exemple ,  attend  patiemment  que  fa  proie  vienne 
le  prendre  à  fes  filets ,  ou  fi  elle  court  après  elle  , 
c'eft  qu'ayant  la  vue  très-bonne  &  très-perçante  , 
elle  eft  avertie  de  fort  loin  de  fa  préfence.  Les  Pu- 
cerons ne  craignent,  ni  n'évitent,  ni  ne  s'apperçoivent 
jamais  de  l'approche  de  leurs  ennemis  :  ils  paroiflent 
vivre  tranquillement  Se  fans  inquiétude  ,  quoiqu'il 
y  ait  parmi  eux  des  larves  d'Hémérobe ,  de  Coc- 
cinelle ,  &c.  qui  les  dévorent  à  leur  aile.  Cependant 
la  Punaife  des  lits  quitte  bientôt  fa  retraite  ,  Se  vient 
fe  repaître  du  fang  de  la  perfonne  qui  eft  couchée 
à  fa  portée  ;  cet  infecte  ne  voit  pourtant  pas  la 
perfonne  couchée  ;  comment  donc  eft-il  averti  de 
l'approche  de  fa  proie  5  Nous  croyons  que  la  cha- 
leur que  nous  répandons  autour  de  nous  fuffit  pour 
faire  fortir  cet  infecte ,  le  faire  répandre  fur  le  lit  $ 
&    le  porter  à  venir  à  nous. 

II  y  a  très-peu  de  larves  qui  aient  des  antennes 
&  des  antennules  ,  aufli  n'ont-elles  befoin  ni  de 
palper ,  ni  de  fentir  leurs  alimens.  La  chenille , 
par  exemple,  attachée  à  !a  plante  qui  l'a  vue  naître , 
ne  l'abandonne  pas  tant  qu'elle  lui  fournit  de  quoi 
manger ,  ou  fi  elle  l'abandonne ,  elle  cherche  quel- 
quefois ,  pendant  très-long-tems  ,  pour  retrouver 
la  nourriture  qui  lui  convient  :  il  n'y  a  que  quel- 
ques chenilles  qui  s'accommodent  indifféremment  de 
plulieurs  plantes  différentes  ,  qui  aiment  à  courir. 
Il  en  eft  de  même  des  larves  des  Coléoptères  ; 
elles  font  fixées  à  la  plante  ,  aux  racines  ,  aux  bois , 
aux  pelleteries,  dont  elles  fe  nourriffent.  Celle  des 
Hyménoptères  ,  ou  vivent   à-peu-près  comme  les 


i4<? 


A  N  T 


chenilles  (les  Tentièdes)3  ou  font  nourries  par 
les  infeâcs  parfaits  (  les  Abeilles  )  ;  ou  trouvent  dans 
leur  nid  la  provision  que  la  mère  y  a  faite  (  les 
Andrènes  )  ;  oueDrin  vivent  au  dépend  d'une  autre 
larve  (  les  Ichneumons  ).  Les  larves  des  Mouches , 
des  Syrphes  &  de  la  plupart  des  Diptères  ne  quittent 
pas  les  fruits  ou  les  cadavres  où  elles  font  nées. 
Celles  des  Ocftres  relient  toujours  dans  le  cuir  ou 
dans  le  fondement  des  Bœufs  Se  des  Chevaux.  Celle 
du  Fourmilion  ,  en  un  mot,  attend,  au  fond  de 
fa  forte,  qu'une  Fourmi  s'y  précipite.  Toutes  ces 
larves  ,  dis-jc  ,  n'avoient  pas  befoin  d'odorer  ni  de 
palper  leurs  alimens,  &.  toutes  font  privées  d'antennes 
&  à' antennuies.  Mais  celles  des  Hydrophiles,  des 
Bitiques ,  des  Libellules  &  de  quelques  autres , 
obligées  de  courir  çà  &  là  pour  attraper  leur  proie  , 
obligées  de  faire  la  guerre  aux  autres  infectes, 
obligées  de  le  nourrir  d'une  proie  qui  fuit,  évite, 
Se  lait  échapper  a  l'ennemi ,  fontauflï  pourvues  d'an- 
tennes ,  à' antennuies  ,  ou  de  toute  autre  partie  qui 
en  tient  lieu  ,  comme  on  peut  s'en  alîurer  par  l'exa- 
men de  ces  infectes.  Je  ne  parlerai  point  de  celles 
des  Orthoptères  ,  qui  fe  nourrillent  Se  de  plantes 
Se  d'autres  infectes  ,  &  qui ,  femblablcs  à  l'infeéle 
parfait ,  font   munies  des  mêmes  parties. 

Les  infectes  donc  qui  manquent  à'antennuies 
paroillent  privés  du  fens  de  l'odorat.  Et  nous  voyons 
que  ceux  qui  n'ont  point  d'antennes  n'ont  aulïi  que 
deux  antennuies  ,  qui  font  l'office  d'antennes  ,  comme 
on  peut  le  voir  dans  l'Araignée  ,  le  Scorpion,  Sec. 
chez  lefquels  ces  parties  femblcnt  plus  fpécialement 
deftinées  au  taét.  D'après  cela  ,  ne  pourrions-nous 
pas  foupçonner  avec  quelque  fondement  ,  que  les 
antennes  des  infectes  lont  le  fiège  du  tact ,  &  les 
antennuies  celui  de  l'odorat.    Voy.    Antenne. 

Les  antennuies  font  compofées  de  plulîeurs  articles , 
&  le  nombre  de  ces  articles  varie  dans  les  diffé- 
rentes efpèces  :  il  eft  le  plus  fouvent  de  deux  ,  de 
trois  ,  de  quatre  ou  de  cinq  ,  rarement  de  lix ,  Se 
jamais  d'un  nombre  au-dellus.  M.  Fabricius  a  tiré 
de  ces  parties  un  des  principaux  caractères'  pour 
l'établiilement  de  fes  genres.  Nous  l'avons  auOî 
employé  conjointement  avec  les  antennes  ,  avec 
lefque'lles  les  antennuies  ont  la  plus  grande  analogie 
&  la  plus  grande  reffemblance.  On  les  divife  en 
antérieures,  moyennes  ou  intermédiaires ,  &  en  pofté- 
rieures  ,  lorfqu'elles  font  au  nombre  de  fix  , 
Se  feulement  en  antérieures  Se  en  poftérieures , 
iorfqu'il  n'y  en  a  que  quatre.  Les  premières 
font  inférées  à  la  partie  extérieure  des  mâchoires 
dans  ceux  qui  en  ont ,  ou  aux  pièces  extérieures 
de  la  trompe  dans  ceux  qui  n'ont  point  de  mâ- 
choires. Les  poftérieures  prennent  naillàr:ce  à  la  lèvre 
inférieure  eu  ->ux  pièces  moyennes  de  la  trompe. 
ïl  faut  confidérer  les  antennuies  relativement  à  leur 
nombre ,  à  leur  fituation, ,  à  leur  figure  ,  à  leurs 
articles,  à  leur  pointe  Se  à  leur  proportion, 

Leur  nombre. 
Il  n'y  en  a  point  dans  les  Hémiptères. 


A  N  T 

Il  y  en  a  deux  dans  l'Araignée  ,  le  Scorpion  ,  le 
Papillon. 

Quatre  dans  les  Hyménoptères  Se  prefque  tous 
les  Coléoptères. 

Six  dans  la  Cicindèle  ,  le  Carabe. 

Huit  dans  le  Crabe ,  l'EcrevilTe. 

Leur  situation. 

Elles  ont  leur  infertion  au  dos  de  la  mâchoire  i 
injiiti  maxills.  dorjo  ;   le  Scarabé. 

Au  dos   des  mandibules  ;  le  Crabe,   l'EcrevilTe. 

A  l'inflexion  des  pièces  extérieures  de  la  trompe  i 
l'Abeille. 

A  l'extrémité  de  la  lèvre  inférieure  ;    l'Efcarbot. 

Au  milieu  de   la  lèvre  inférieure  ;  la  Cétoine. 

A  la  bafe  de  la  lèvre  inférieure  ;  le  Nicrophore. 

A  l'extrémité  des  pièces  moyennes  de  la  trompe  ; 
l'Abeille ,  la  Nomade. 

Elles  font  inférées  entre  la  bouche  Se  deux  grands 
crochets  ;   la  Scolopendre. 

A  la  bafe  latérale  de  la  trompe  ou  langue  j  le 
Papillon  ,  le  Sphinx. 

A  côté  des  fuçoirs  :  le  Syrphe. 

A  la  bafe  latérale  inférieure  de  la  trompe  ;  le  Taon. 

Leur  figure. 

Elles  font  filiformes ,  filiformes  ,  lorfqu'elles  ont 
une  épailléur  égale  dans  toute  leur  longueur  ;  le 
Capricorne,  l'Abeille. 

Moniliformes  ,  moniliformes  3  lorfque  chaque 
article  eft  arrondi  &  globuleux  :    le  Notoxe. 

Sétacées  ,  fetace*  ,  lorfqu'elles  diminuent  d'épaif- 
feur  de  la   bafe  à  la  pointe  ;  le  Brente. 

Cylindri  tues ,  cylindrici  ,  loifque  tous  les  article* 
lont  égaux  le  cylindriques  ;  l'Ichneumon. 

En  malle ,  clavati ,  lorfque  le  dernier  article  eft 
beaucoup  plus  gros  &  plus  renflé  que  les  autres  ; 
le  Trox ,   la   Vrillette. 

Sécuriformes  ,  en  hache  ,  fecuriformes  ,  lorfque 
le  dernier  article  eft  comprimé,  large  à  fon  extré- 
mité ,  pointu  à  fa  bafe  ,  qu'il  eft  triangulaire ,  Se 
repréfente  en  quelque  forte  le  fer  d'une  hache  ;  le 
Taupin  ,  le  Téléphore. 

Elles  font  courbées  ,  incurvi,  lorfqu'elles  ont  la 
figure  d'une  courbe  ,  Se  que  la  pointe  eft  dirigée 
en  bas  ;  la  Tipule  ,  le   Bibion. 

Recourbées ,  recurvi ,  lorfque  l'extrémité  eft  dirigée 
en  haut  ;  l'Alucite. 

Chéliformes  ,  en  forme  de  pince  ,  chtliformes  t 
cheliferi ,  lorfque  le  dernier  article  eft  divifé  cm 
deux  pièces ,  dont  l'une  fe  meut  fur  l'autre  ;  le 
Scorpion  ,  la  Pince. 

Bifides  ,  bifidi ,  lorfque  le  dernier  article  eft  divifé 
en   deux  ;  l'Ecrevifle. 

Véficuleufes,  veficulofi ,  lorfque  les  articles  font 
mois  Se  renflés  ;  quelques  Grillons ,  quelques  Criquets. 

Etoupeufes  ,  Jlupofi ,  lorfqu'elles  font  couvertes 
de  poils  fins,  ferrés ,  mois  au  toucher  ;  les  Papillons. 

Elles  font  longues  ,  courtes  ,  ou  médiocres , 
comparées  avec  celles  des   autres  infectes. 


A  N  T 

Elles  font  velues  ,  poileufes  ,  cotonneufes  ou 
fimplcs. 

Elles  font  glabres  ou  lifTes  ,  glabri  ,  lorfqu'elles 
n'ont  ni  poils,  ni  duvet. 

Les   Articles. 
Les  articles  font  égaux  entr'eux ,  tquales  ,   lorf- 
qu'ils ont   tous  la  même  longueur ,  la  même  grol- 
lcur  &  la  même  figure;   la  Donacic. 

Inégaux  ,  in&quales  ,  lorfqu'il  y  a  des  articles  plus 
grands  les  uns  que  les  autres  ;  le  Ténébrion  ,  le 
Scorpion. 

Rnomboïdaux  ,  rhomboïdes  ,  rhomboïdales ,  lorf- 
qu'ils  font  aplatis  Se  qu'ils  ont  quatre  angles  plus 
ou  moins  aigus  Se  obtus;  le  Crabe. 

Triangulaires  ,  triangulares  ,  lorfqu'elles  font 
aplaties ,  &  qu'elles  ont  trois  angles  aigus  ;  l'E- 
crevifle. 

Cunéiformes ,  cunéiformes ,  lorfqu'ils  font  compri- 

Kiés  &  plus  gros  a  la  pointe  qu'a  la.bafe  ;   le  Carabe. 

Coniques  ,    conici  ,  lorfqu'ils  font .  arrondis ,  & 

plus  gros  à  la   pointe  qu'à  la  bafe  ;    qu'ils  ont  la 

figure  d'un  cône  renverfé  ;  le  Lucane. 

Ils  font  velus  ,  héiùTés  ,  poileux  ,  cotonneux  ou 
fimples. 

LctrR    POINTE. 

Elles  font  pointues ,  acuti  ,  lorfqu'elles  font  ter- 
jrunées  en  pointe  plus  ou  moins  fine  ,  mais  flexible. 

Subulées  ,fubulati ,  lorfque  cette  pointe  cft  longue. 

Aiguës,  acérées,  acuminate.  ,  lorfque  la  pointe 
eft  un  peu  roide. 

Onglées ,  armées  d'un  ongle  ,  d'un  onglet ,  un- 
guiculati,  lorfqu'elles  font  terminées  en  pointe  forte  , 
aiguë  Se  recourbée  ;   le  Trombidion. 

Elles  font  tronquées ,  truncati  ,  lorfque  la  pointe 
paroît  comme  coupée. 

Obtufes  ,  obeuji ,  lorfque  la  pointe  paroît  firnple- 
jnent  émouflée. 

Elles  font  enflées  ,  renflées  ,  turgidi  ,  lorfque  le 
dernier  article  eft  très-gros  6c  renflé  ;  l'Araignée  mâle. 

Leur   proportion. 

Elles  font  plus  ou  moins  longues ,  ou  égales , 
comparées  entr'elles. 

Les  antérieures  font  plus  longues  que  les  pofté- 
rieures  ;  le  Lucane  ,   le  Ténébrion. 

Les  antérieures  font  beaucoup  plus  courtes  que 
les  autres  ,  dans  le  Carabe ,  le  Manticore. 

Les  moyennes  font  ks  plus  longues ,  dans  la 
Cicindèle. 

Elles  font  toutes  d'égale  longueur  dans  le  Ni- 
«rophore. 

Les  poftéricures  font  un  peu  plus  longues ,  dans 
Je  Clairon. 

AN7  HRAX.  M.  Scopoli  a  établi  dans  un  ou- 
vrage intitulé,  Entomologia  carniolica ,  Sic.  un  srenre 
4'infedes  fous  le  nom  à.' Anthrax  ,  auque  i'.  alfîgne 
four  caractère  une  trompe  formée  de  deux  foies , 


A  N  T 


147 


Se  une  gaîne  univalve  ,  retractible  ,  charnue  a  fa 
bafe,  dilatée  à  fa  pointe,  Se  fans  lèvres,  portant 
des  antennulcs  au  dos.    Voy.   Némotîle  Morio. 

ANTHRÈNE  ,  Anthrexus.  Genre  d'infectes  de 
la  première  Section  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  Anthrenes  font  de  petits  infectes  à  deux  aîles 
membraneufes ,  cachées  fous  des  étuis  durs  ;  dont 
le  corps  eft  ovale  ,  prcfque  globuleux  ;  dont  les 
antennes  font  terminées  par  une  efpèce  de  maflc 
ovale  ,  folidc  ;  dont  la  bouche  cft  année  de  man- 
dibules &  de  mâchoires  ;  &  enfin  dont  les  tarfes  ont 
cinq  articles  prefque  coniques,  terminés  par  deux  pe- 
tits crochets.  Ils  viennent  d'une  larve  hexapode  ,  lé- 
gèrement velue  ,  qui  a  une  tête  écaillcufe  ,  une 
bouche  munie  de  deux  mâchoires  alfcz  fortes  ,  &: 
le  corps  compofé  de  douze  ou  treize  anneaux, 
peu  diitincts. 

Ces  infectes  appartiennent  à  la  famille  des  Der- 
meltes.  Ils  ont  beaucoup  de  rapportsavec  les  genres 
du  Dermefte ,  du  Byrrhe  &  du  Sphéridie  :  ifs  dif- 
fèrent du  premier  par  la  forme  des  antennes  qui  fë 
terminent ,  dans  le  Dermefte ,  en  maflc  compofée 
de  trois  articles  diftincts ,  perfoliés  ,  tandis  que  , 
dans  les  Anthrenes,  la  malle  paroît  folide,  quoiqu'elle 
foit  réellement  de  plufieurs  pièces  :  il  diffère  du  fé- 
cond ,  en  ce  que  la  maflc  des  antennes  des  Byrrhcs 
eft  compofée  de  lîx  articles  enfilés  par  leur  milieu  , 
un  peu  comprimés  ,  &  qui  vont  en  grofliflant  ;  Se 
enfin  il  diffère  du  dernier  ,  en  ce  que  la  oiafle  des 
antennes  du  Sphéridie  eft  perfoliée  Se  compofée  de 
quatre  articles  ;  d'ailleurs  les  jambes  de  ces  infectes 
font  épineufes  &  très-comprimées  ;  elles  font  fimples 
Se  prcfque  cylindriques  dans  les  Anthrenes.  Les  an- 
tennules  préfentent  encore  quelques  différences  , 
mais  difficiles  à  appercevoir  ,  à  caufe  de  la  petiteffë 
de  ces  infectes. 

Les  Anthrenes  avoient  été  confondus  avec  les 
Coccinelles  par  le  chevalier  Linné  ,  quoique  la  forme 
du  corps ,  celle  des  antennes  Se  des  antennules ,  8c 
fur-tout  le  nombre  des  pièces  des  tarfes  les  diftin- 
guent  beaucoup.  M.  Geoffroy  eft  le  premier  qui 
en  ait  fait  un  genre  particulier ,  fous  le  nom  à'An- 
threne.  Linné  ,  dans  les  dernières  éditions  de  fes 
ouvrages ,  a  imité  M.  Geoffroy  ;  mais  il  en  a  changé 
le  nom  ,  &  leur  a  donné  celui  de  Byrrkus  ,  nom  que 
M.  Geoffroy  avoit  affecté  à  un  autre  genre.  M.  Fa- 
bricius  a  confervé  à  ces  infectes  le  nom  d'Antk'ène  , 
&  il  a  donné  celui  de  Byrrkus  à  quelques  efpèces 
que  Linné  avoit  p'acées  dans  le  même  genre. 

Les  antennes  de  ces  infectes  ne  font  guère  plus 
longues  que  la  tête  ,  elles  font  compofees  de  dix 
articles  ,  dont  le  premier  eft  beaucoup  plus  gros 
que  les  autres  ;  les  fuivans  font  courts ,  prefque 
arrondis ,  les  trois  derniers  forment  une  maflc  ovale  , 
qui  paroît  prefque  folide  ,  parce  que  les  articles  n» 
font  pas  diitincts. 

Elles   font  ordinairement  logées  dans   une  cavité 
qui  fe  trouve  à  la  partie  latérale  un  peu  inférieure 
du  corcelet  ;  cette  cavité  a  la  même  forme  Se  la 
T  i 


148 


  N  T 


même  grandeur  que  l'antenne  ,  de  forte  que  celle-ci 
t'y   trouve  comme  enchaflée. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupéricure  , 
de  deux  mandibules ,  de  deux  mâchoires,  d'une 
lèvre  inférieure  &  de  quatre  antennules.  La  lèvre  fu- 
périeurc  eft  petite,  arrondie  &  ciliée  antérieurement , 
aplatie  &  prefque  coriacée.  Les  mandibules  font 
petites ,  courtes ,  un  peu  arquées  ,  tranchantes  & 
pointues  a  leur  extrémité.  Les  mâchoires  font  pe- 
tites &  à  peine  fenfibles  5  elles  paroiflent  avoir  des 
cils  &  quelques  dentelures  à  leur  partie  interne. 
La  lèvre  inférieure  &  petite  ,  aplatie  ,  arron- 
die antérieurement.  Les  antennules  antérieures ,  un 
peu  plus  longues  que  les  poftérieures  ,  font  filiformes 
&  compofées  de  quatre  articles  dont  le  premier  eft 
un  peu  plus  petit  que  les  autres.  Elles  ont  leur 
înfertion  à  la  partie  extérieure  des  mâchoires.  Les 
antennules  poftérieures  font  très-petites,  très-courtes, 
&  compofées  de  trois  articles  qui  paroiflent  égaux 
&  prelque  cylindriques.  Elles  ont  leur  infertion  à 
la  partie  latérale   de  la  lèvre  inférieure. 

Le  corps  eft  ovale  ,  convexe  en-deffus  &  en- 
deflbus  ce  qui  diftingue  ,  au  premier  coup  d'oeil , 
les  Anthraus  de  prefque  tous  les  autres  Coléoptères , 
dont  le  corps  n'eft  point  convexe  en-deflous.  La 
tête  eft  petite  &  enfoncée  dans  le  corcelet.  Celui- 
ci  eft  plus  large  que  long  ;  il  n'a  point  de  rebord ,  Se 
paroît  coupé  à  la  pâme  antérieure  Se  poftérieure. 
Les  élytres  font  convexes  ;  elles  couvrent  tout  le 
corps  ,  &  elles  cachent  deux   aîles  membraneufes. 

Les  pattes  font  courtes  &  l'infecte  les  tient  reti- 
rées &  appliquées  contre  le  corps  ,  lorfqu'on  le 
prend  :  elles  cou  fervent  cette  pofition  lorfqu'il  efi 
mort.  Les  tarfes  fons  compofés  de  cinq  articles  plus 
minces  à  leur  bafe  qu'à  leur  extrémité  :  le  dernier 
article  eft  un  peu  plus  long  que  les  autres  ,  &  il 
eft  terminé  par  deux  ongles  ou  crochets  arqués  6c 
pointus. 

On  trouve  les  Anthrtnes  fouvent  en  grande  quan- 
tité fur  les  fleurs  ,  occupés  à  fucer  la  liqueur  mkl- 
IcHfe  qui  y  eft  contenue:  on  les  rencontre  aufll  quel- 
quefois dans  les  maifons.  La  larve  habite  les  cadavres 
dépouillés  de  leurs  chairs ,  les  pelleteries  &  toutes 
les  matières  animales  defféchées.  Elles  attaquent  les 
infectes  morts ,  les  otfeaux  ,  &  les  autres  animaux 
préparés  ;  elles  détruifent  tôt  ou  tard  les  collec- 
tions qui  ne  font  pas  exactement  fermées  :  elles  fe 
nourrillent  du  corps  même  de  l'animal  ,  ou  elles 
rongent  les  plumes  &  les  poils,  &  les  réduifent  en 
pouflière  :  elles  mangent  &  confirment  prefque  en- 
tièrement les  infedes ,  ne  laiilant  que  les  aîles  ,  les 
élytres  &  les  pattes. 

Ces  larves  font  très -petites  ;  les  plus  grandes  n'ont 
guère  plus  de  deux  lignes  lorfqu'elles  ont  pris  toute 
leur  croùTance.  Leur  corps  eft  court ,  allez  gros  , 
&  tout  couvert  de  poils  ,  fur-tout  vers  les  côtés 
&  au  derrière  :  il  eft  divifé  en  douze  ou  treize 
anneaux  ,  dont  les  trois  premiers  donnent  nauTance 
à  fix  pattes  écailleufes.  Il  eft  mol  &  couvert  d'une 
peau  Biembrftneufc  prefque  coriacée,  peu  felide. 


A  N  T 

La  tète  eft  arrondie  ,  dure  ,  écaillcufe  ;  elle  eft  gar- 
nie de  deux  efpèces  d'antennes  coniques ,  très-courtes , 
compofées  feulement  de  deux  ou  trois  articles  ;  & 
elle  a  deux  mâchoires  de  la  confiftance  de  la  corne , 
tranchantes ,  allez  fortes  ,  qui  fervent  à  couper  , 
divifer  &  hacher  ,  pour  ainfi  dire  ,  les  matières  dont 
la  larve  fe  nourrit.  Les  pattes  font  dures  ,  écail- 
leufes ,  allez  longues,  garnies  de  petits  poils  courts, 
&  terminées  par  un  crochet  courbé. 

Tout  le  corps  de  ces  larves  eft  plus  ou  moins 
couvert  de  poils ,  difpofés  en  faifeeaux  ,  en  paquets, 
ou  en  aigrettes ,  principalement  fur  les  côtés.  Il  eft 
terminé  ,  de  chaque  côté  ,  par  deux  ou  pluficurs  ef- 
pèces de  houppes  couchées  fur  le  corps ,  alongées , 
formées  par  des  poils  ferrés ,  lefquelles  vont  fe  réu- 
nir a  leur-extrémké  &  former  une  efpèce  de  V  :  mais 
quand  on  touche  la  larve  un  peu  rudement  ,  elle 
redreflè  ,  foulève  Se  écarte  ces  houppes  les  unes  des 
autres  ,  &  elle  en  hénfl'e  les  poils  :  elle  les  applique 
de  nouveau  fur  le  corps  dès  qu'on  cefle  de  l'in- 
quiéter. 

Degecr  a  donné  la  figure  de  la  larve  de  l'An- 
threnc  deftructeur ,  &  il  a  repréfenté  les  poils  groflîs 
au  microfeope.  (  Voy.  tom.  4.  pi.  8.  fig.  1-10.  ); 
il  fuit  de  l'obfervation  de  ce  célèbre  naturalifte  , 
que  tous  les  poils  du  corps  &c  de  la  tète  ne  font 
pas  iîmples  ,  mais  comme  hériffés  ,  dans  toute  leur 
étendue  ,  de  petites  pointes  courtes ,  en  forme  d'é- 
pines ,  à-peu-près  comme  les  poils  de  quelques 
chenilles  velues.  Ceux  qui  forment  les  aigrettes  ou 
houppes  ne  reflemblent  point  à  ceux  qui  couvrent 
les  autres  parties  du  corps,  chaque  poil  eft  com- 
pofé  d'une  fuite  de  petites  parties  coniques  ou  trian- 
gulaires ;  mifes  bout  à  bout ,  dont  la  bafe  de  chaque 
pièce  eft  extrêmement  déliée.  Le  poil  eft  terminé 
par  un  gios  bouton  ,  par  une  efpèce  de  malle  ovale  , 
alongée,  prefque  conique,  portée  fur  un  filet  très- 
mince. 

«  Il  eft  difficile ,  ajoute  ce  favant ,  de  favoir 
»  l'ufage  de  ces  jolies  aigrettes,  5:  pour  quelle  rai- 
*>  fon  les  larves  les  redrenent  &:  les  étalent  émaner1 
»  on  les  touche.  Eft-ce  que  leur  but  feroit  d'effrayer 
«  leurs  ennemis ,  ou  de  leur  caufer  quelque  mal  à  nous 
«  inconnu  î  Elles  femblent  élever  les  poils  ,  à-peu- 
»  près  comme  les  Porcs-épics  redrellent  leurs  pi- 
»  quans  ,  quand  on  les  tâche  ou  qu'on  les  ap- 
*>  proche  *>. 

Les  larves  des  Anthrents  reflemblent  un  peu  à 
celles  des  Dermeftes  ,  mais  elles  en  font  fuffifam- 
ment  diftin&es  par  les  houppes  qu'elles  ont  à  la 
partie  poftérieure  de  leur  corps,  &  qu'on  n'apperçoit 
point  a  celles  des  Dermeftes. 

Ces  larves  paiTent  près  d'un  an  dans  cet  état ," 
rongeant  &  détruifant  infenfiblement  les  ligamens 
qui  attachent  enfemble  les  os  des  animaux ,  le» 
peaux  ,  les  poils  ,  les  plumes  ,  en  un  mot ,  toutes 
les  matières  animales  qui  ne  font  point  ea  fermen- 
tation ,  &  qui  font  un  peu  deflechées.  Elles  fe  mon- 
trent indifféremment  dans  toutes  les  faifons  de  l'an- 
née j  mais  le  tous  où  çlks  font  en  plus  grand  non*; 


A  N  T 

bre ,  &  où  elles  font  le  plus  de  dégâts ,  c'eft  vers  la 
fin  de  l'été  ,  lorfqu'elles  ont  acquis  prcfque  toute 
leur  gro/feur.  Elles  patient  l'hiver  ou  dans  l'état  de 
larve ,  ou  dans  celui  de  nymphe  ;  &  l'infecte  par- 
fait ne  le  montre  ordinairement  qu'en  printems  : 
on  en  voit  cependant  dans  toutes  les  faifons  ,  mais 
en  moindre  quantité.  La  larve  ,  en  grouillant  , 
change  plusieurs  fois  de  peau  ;  mais  ce  qui  eft  fort 
finguïier  ,  elle  ne  quitte  pas  fa  peau  de  larve  lors- 
qu'elle pailé  à  l'état  de  nymphe  :  la  peau  (c  fend 
feulement  tout  le  long  du  dos  ,  les  bords  de  la 
fente  s'éloignent  l'un  de  l'autre,  &  laident  une  ou- 
verture qui  doit  faciliter  la  fortie  de  l'infecte  par- 
fait. Il  faut  néanmoins  obferver  que  cette  peau  de 
larve  n'eft  plus  adhérente  à  celle  de  nymphe  :  celle- 
ci  eft  dégagée  de  toute  part  de  fa  peau  de  larve  ; 
&  lorfqu'elle  fubit  fa  dernière  métamorphofe  ,  & 
qu'elle  le  montre  infecte  parfait,  la  peau  de  nymphe 
s'ouvre  tout  le  long  du  dos  ,  à  l'endroit  où  eft  déjà 
ouverte  la  peau  de  larve  :  l'infecte  fort  par  cette 
ouverture,  îailiant  l'une  dans  l'autre  les  deux  peaux 
qu'il  quitte ,  celle  de  nymphe  &  celle  de  larve. 

On  obferve  dans  la  nymphe  toutes  les  parties  de 
l'infecte  aîlé  :  on  voit  comme  moulées  fous  la  peau 
toutes  les  parties  qu'il  doit  avoir.  On  diftingue  aflez 
bien  les  antennes,  les  élytres,  les  patres,  &c.  cette 


A  N  T 


149 


nymphe  appartient  à  la  troisième  efpèce.  Vo-jc^ 
Nymphe. 

Degecr  a  obfervé  que  les  larves  des  Anthrcnes 
étoient  quelquefois  attaquées  par  une  petite  clpèce. 
d'Ichneumon  ,  qui  les  pique  S:  y  dépofe  un  auf , 
d'où  fort  bientôt  une  petite  larve  qui  fc  nourrit  au 
dépend  de  l'autre.  La  larve  de  X Anthienc  continue 
à  vivre  ;  elle  pafTc  même  à  l'état  de  nymphe  ;  mais 
elle  périt  toujours  fous  cet  état ,  &  au  lieu  de 
voir  fortir  un  Coléoptèrc  ,  on  voit  paroître  un 
Ichneumon  aîlé  qui  a  fubi  toutes  fes  transforma- 
tions ,  fans  quitter  le  lieu  qui  l'a  vu  naître  &  qui  l'a 
nourri. 

Nous  obferverons ,  avant  de  pafler  à  la  deferip- 
tion  des  Anthrcnes  ,  que  leur  couleur  eft  due  à  une 
efpèce  de  poullière  colorée,  très-facile  à  détacher, 
cette  pouflière  n'eft  autre  chofe  que  de  petites 
écailles  triangulaires  ,  à-peu-près  femblables  à  celles 
qui  couvrent  les  aîles  des  Papillons  ,  implantées  fur 
tout  le  corps  de  ces  infectes  par  le  fommet  ou  la 
pointe  du  triangle  :  le  haut  eft  arrondi  ou  légèrement 
dentelé.  Le  moiudre  frottement  furfit  pour  les  faire 
difparoître  ;  auflï  arrive-t-il  fouvent  que  lorfqu'on 
prend  l'infecte,  on  emporte  ces  petites  écailles, 
on  le  décolore ,  &  il  parole  alors  crès-luTe  &  en- 
tièrement noir. 


i5» 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


ANTHRENE. 

4NTHRENUS.     Giorr.     F  a  b. 
BYRRHUS.     Lin.     DERMESTES.    De  g. 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes,  droites  ,  en  malle:  articles  très-courts, 
prefque  égaux  ;  l^s  trois  derniers  formant  une  maffe  ovaie,  folide  , 
un  peu  comprimée. 

Bouche  munie  de  deux  mandibules  t  de  deux  mâchoires,  &  de 
quatre  antennules  inégales  ,  filiformes. 

Tête  un  peu  cachée  dans  le  corcelet. 

Corps  ovale. 

Tarfes  compofés  de  cinq  articles  filiformes. 


ESPÈCES. 


i.  ANTHRENE  brodé. 

Noir;  élytres  avec  une  bande  (s  deux  points 
blancs  ,    &  l'extrémité  firrugineufe. 

2.  ANTHRENE  fafcié. 

Noirâtre  ;  élytres  avec   trois   bandes  on- 
dées, d'un  gris  cendré. 

3 .  Anthrène  deftru&eur. 

Noirâtre  ;  élytres    obj 'cures  ,  nibultufts  , 


avec   trois  bandes  cendrées  ,  peu  marquées. 

4.  Anthrène  onde. 

Très  - noir  ;  élytres  avec  des  taches  ondées, 
blanchâtres  ,  &  la  future  firrugineufe. 

5.  Anthrène  obfcur. 

Noir;  antennes  (f  pattes  brunes  ;  corcelet 
&  élytres  avec  des  taches  irréguliiret ,  ferru- 
gineufes  ,  obfcures. 


© 


A  N  T 

i.  Anthrène  brode. 

Anthrenus  Pimpinellt.  Fab. 

Anthrenus  niger ,  elytris  fafeia  alba  ,  apice  fer- 
V'gineis  ,  litturaalba.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  6i.n°.  i. 
—  Sp.  inf.  tom.    i.  pag.   70.  n°.   1. 

Anthrenus  fquamofus  niger,  fafeia  punclifque  Co- 
Uoptrorum  albis ,  fucuris  fufeis.  Geoff.  Inf.  tom.  I. 
pag.  1  14.  n°.  1. 

L 'Anthrène  à  broderie,  Geoff.  l'i. 

Anthrenus  fcrophulari*.  Fourc.  Ent.  par.  pag. 
47.  n".   1. 

Ce  petit  infeéte  n'a  guère  plus  d'une  ligne  de  lon- 
gueur ,  &  il  a  une  figure  ovale,  prefque  ronde. 
Les  antennes  font  noires ,  courtes  &  en  mafle.  La 
tête  eft  petite ,  noire  &  enfoncée  dans  le  corcelet  : 
celui-ci  eft  noir ,  avec  un  mélange  de  blanc  &  quel- 
quefois de  rouflâtre.  Les  élytres  font  noires  ,  avec 
une  large  bande  ,  un  peu  ondée  ,  placée  vers 
leur  bafe  :  on  diltingue ,  vers  la  pointe,  deux  points 
blancs  ,  un  de  chaque  côté  de  la  future  :  la  pointe 
eft  ferrugineufe  ;  mais  cette  dernière  couleur  eft 
peu  fennble  ,  &  elle  ne  s'apperçoit  fouvent  peint. 
Le  deffous  du  corps  eft  blanchâtre.  Il  faut  remar- 
quer que  la  couleur  blanche  ou  ferrugineufe  de  cet 
infecte  &  des  fuivans,  eft  due  à  des  petites  écailles 
ou  poils  qui  s'enlèvent  facilement  :  il  n'eft  pas  rare 
de  le  trouver  prefque  tout  noir  ,  il  arrive  aulfi  très- 
fouvent  qu'on  lui  enlève  fes  couleurs  en  le  prenant. 

On  le  trouve ,  en  Europe ,  fur  différentes  fleurs , 
mais  principalement  fur  celles  de  la  Pimprenelle  : 
Ci  larve  vit  dans  les  cadavres  delléchés  ,  ou  les 
plantes  à  demi-pourries. 

Nota.  Toutes  les  fynonimies  de  M.  Geoffroy  ne 
fe  rapportent  point  à  l'infecte  qu'il  décrit,  mais  à 
YAnihrene  de  la  Scrophulaire. 

x.  Anthrène  fafcié. 

Anthrenus    Verbafci.  Fab. 

Anthrenus  niger,  elytris  fafciis  tribus  undatis 
mlbis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  61.  n°.  4.  —  Sp,  inf. 
tom.  1.  pag.  70.  n°.  4. 

Byrrhus  Verbafci  fufeus  ,  elytris  fafciis  tribus 
undulatis  pallidis.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  j68.  n°.  3. 

Cette  efpèce  eft  un  peu  plus  grande  &  un  peu  plus 
alongée  que  la  précédente.  La  tête  &  les  antennes 
font  noires.  Le  corcelet  eft  noir,  avec  un  peu  de 
blanc  fur  le  derrière  &  fur  les  côtés.  Les  élytres 
ont  trois  bandes  blanches,  ondées,  féparées  par  des 
bandes  noires,  de  la  même  forme  &  de  la  même 
épaiflêur  ;  elles  font  difpofées  de  façon  que  la  bafe 
&  la  pointe  font  noires.  Le  deflbus  de  cet  infecte 
eft  noirâtre  :  le  ventre  feulement  eft  un  peu  blan- 
châtre. 

On  le  trouve  en  Europe ,  fur  les  fleurs.  Sa  larve 
■vit ,  comme  celle  de  l'efpèce  précédente  ,  dans  les 
plantes  à  demi-pourries  ,  3c  dans  les  charognes. 

N°ta-  MM-  Linné  &  Fabricius  ont  cité  ,  oial  à 
f    *s ,  M.  Geoffroy. 


A    N    T 


'y* 


3.    Anthrène  deftructeur. 

Anthrenus  mufeorum.  Fab. 

Anthrenus  nebulofus  ,  elytris  fubncbu'ofts.  Fab. 
Syft.  ent.  pag.  6t.rtf.  3. — Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  70. 
B°.  ;. 

Byrrhus  mufeorum  nebu'ofus  ,  elytris  fubnebulo- 
(is  punlto  albo.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  568.  n<\  i. 
—  Faun.  fuec.  n°.  430. 

Anthrenus  fquamofus  niger ,  elytris  fufeis  fafeia 
triplici  undulata  alba.  Geoee.  inf.  tom.  1.  pag.  1 1  j . 
n°.  1. 

L'Amourette.  Geoff.  ib. 

Anthrenus  jlorilegus.  FOWRC.  Entom.  par.  tom. 
I.  pag.  2.7.  n°.  z. 

Dermefte  des  caffinets  ,  ovale,  d'un  brun  obfcur, 
à  mouchetures  grifes  formées  par  des  écailles.  Dec 
Mém.  tom.  4.  pag.  103.  n".  7.  pi.  8.  fig.   11   6"  12. 

Dermeftes  ovatus  fufeus  obfcurus ,  maculis  fqua- 
mofis  grifeis.  Dec  ib. 

Cette  efpèce  refiemble  à  la  précédente  :  elle  eft  un 
peu  plus  petite  &  un  peu  moins  alongée.  Les  antennes 
&  la  tête  font  noires.  Le  corcelet  eft  noir  avec  un  peu 
de  gris  fur  les  côtés.  Les  élytres  ont  trois  bandes  on- 
dées ,  griles ,  moins  diftinctes  que  dans  l'efpèce  précé- 
dente ,  Se  coupées  par  autant  de  bandes  noirâtres.  On 
voit ,  parmi  ces  bandes ,  un  peu  de  couleur  ferrugi- 
neufe ,  claire ,  plus  ou  moins  marquée.  La  bafe  eft  noi- 
râtre :  mais  il  y  a  un  peu  de  blanc  de  chaque  côté  de 
l'écullon.  Le  deffous  du  ventre   eft  d'un  gris  cendré. 

On  trouve  communément  cet  infecte,  en  Europe  , 
lurles  fleurs,  &  dans  les  collections  d'animaux. 

La  larve  de  cet  infecte  eft  un  peu  velue  ;  elle  a 
lix  petites  pattes,  &  l'extrémité  du  corps  eft  garnie  , 
de  chaque  côté,  d'une  efpèce  de  houppe  alongée, 
formée  par  de  petits  poils.  C'eft  l'ennemi  le  plus  re- 
doutable qu'aient  à  craindre  les  naturalises  qui 
veulent  conferver  des  infectes ,  des  oifeaux ,  ou 
d'autres  animaux.  Ces  larves  détruifent  tôt  ou  tard 
les  collections  qui  ne  font  pas  exactement  fermées. 
Leur  petiteffe  leur  permet  de  s'infinuer  par  les  plus 
petites  ouvertures.  Elles  fe  nourriffent  du  corps 
même  de  l'animal  ,  ou  elles  attaquent  les  plumes 
&  les  poils ,  &  les  réduifent  en  pouffière.  Les  fu- 
migations de  tabac  ,  la  vapeur  de  foufre ,  le  cam- 
phre ,  &  les  préparations  arfenicales  les  éloignent  ' 
mais  les  font  rarement  périr ,  fur-tout  lorfqu'elles 
font  dans  le  corps  de  l'animal  où  ces  vapeurs  pé- 
nètrent difficilement  &  en  petite  quantité.  Une  chaleur 
allez  confidérable,  telle  que  celle  de  cinquanre  de- 
grés fuffit  pour  les  faire  périr ,  mais  le  plus  fur  c'eft 
de  fermer ,  avec  le  plus  grand  foin  ,  les  collections 
que  l'on  eft  bien  aife  de  conferver. 

4.  Anthrène  onde. 

Anthrenus  Scrophularii.  Fab. 

Anthrenus  niger ,  elytris  albo  maculatis  ,  futura 
fanguinea.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  6\.  n°.  1.  — Sp, 
inj.  tom.   i.pag.  71.  n°.  1. 

Byrrhus  Scrophulaiia;  niger >  elytris  albo  macula- 


îya 


A  N  T 


tis  fuiura  fanguinea.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  j68   n°. 
I.  —  Fauna.  fuec.  n°.  4!<>. 

Scarab/tus  parvus  corjrore  fubrotundo  ,  colîo  oblon- 
go  ,  alarum  elytris  nlgris  ',  binis  punclis  albicantibus 
notatis  .Raj.  Inf.  8j.  57. 

Derme/les  ovatus  niger ,  maculis  fquamofis.  albis , 
futura  clytrorum  rubra.  Dec  Mém.  tom.  4.  pag. 
zois.  n".  6.  pi.  7.  fig.  10. 

Dermefle  delaUcrophulaire  ovale  noir,  à  mouche- 
tures blanches  formées  par  des  écailles,  &  dont  la 
future  des  étuis  e(t  rouge.  Dec  ib. 

Sulz.  Hijl.  inf.  tab.  z.  fig.  11.  h. 

Bergstraess.  Nomenc.  1.  tab.  II.  fig.  9,  10. 

Schaeff.  Elem.  inf.  tab.  17.  — Icon.  inf.  tab. 
*76- fig-  4- 

Ce  petit  infede  a  une  figure  ovale,  prefque  arrondie  : 
il  rcuemble  au  précédent ,  mais  il  eft  prefque  une  fois 
plus  grand.  La  partie  fupérieure  du  corps  eft  d'un  noir 
foncé  ,  avec  les  côtés ,  &  un  peu  de  la  partie  poftérieurc 
du  coreelet  d'un  gris  blanchâtre  ou  rouilâtre  ,  ce  qui 
fait  paroître  le  coreelet  gris  ou  roux  ,  avec  une 
grande  tache  noire  au  milieu.  Les  élytres  ont  leur 
future  rouilâtre  ou  ferrugineufe  ,  &  quelquefois  d'un 
beau  rouge ,  d'où  partent  trois  bandes  ondées , 
grifes ,  mieux  marquées  &  un  peu  plus  larges  vers 
les  bords  extérieurs.  La  pointe  de  l'élytre  eft  de  la 
couleur  de  la  future.  Le  deilbus  du  corps  eft  d'un 
gris  cendré  ,  un  peu  ferrugineux. 

Cet  infede  fe  trouve ,  en  Europe ,  fur  les  fleurs  ; 
il  eft  rare  aux  environs  de  Paris.  Sa  larve  eft  d'un 
brun  prefque  noir  &  très-velue.  Elle  vit  à  peu  près 
connue  celle  de  1"  Anthnne  deftrudeur. 

Anthrène  obfcur. 

Anthrfnus  fufeus.  Nob. 

Anthrenus  niger ,  antennis  tibiifque  fufco  rufis  ; 
tkorace  clytrifque  maculis  obfoletis  ferrugineis. 
Nob. 

Il  eft  plus  petit  que  les  précédens ,  n'ayant  guère 
qu'une  ligne  de  long,  &  trois  quarts  de  ligne  de 
large.  Les  antennes  font  d'une  couleur  brune  fauve. 
La  tête  eft  noire.  Le  coreelet  eft  noir  ,  avec  un  mé- 
lange de  gris  &  de  ferrugineux  foncés.  Les  élytres 
font  noires  &  parfemées  de  taches  irrégulières ,  plus 
ou  moins  marquées,  d'une  couleur  ferrugineufe 
foncée.  Tout  le  deflous  du  corps  eft  d'un  gris-cen- 
dré ,  très-foncé.  Les  cuifTes  font  noires  &  les  jambes 
font  de  la  couleur  des  antennes. 

J'ai  trouvé  cet  infede  en  quantité  aux  environs 
de  Paris,  fur  les  plantes  liliacées. 

ANTIPE ,  Antipvs.  Dans  le  feptième  volume 
des  Mémoires  pour  fervir  à  l'hiftoire  des  infedes 
par  M.  Degeer,  on  trouve  un  genre  d'infectes  lous 
le  nom  à' Antipe  ,  que  cet  illuftre  auteur  croit  fuffi- 
famment  diftind  de  tous  les  autres.  «  Il  paroît  , 
»  dit-il  ,  avoir  d'abord  quelque  conformité  avec  les 
»  Carabes  par  la  figure  de  la  tête  &  des  dents  ,  qui 
«  font  grandes  Si   très-avancées  5    mais  les   tarfes 


A  N  T 

«  font  eompofésde  quatre  articles,  garnis  de  pelottcs 
«  en-deil~ous  ,  en  quoi  il  eft  conforme  anx  Chry- 
«  fomèles  ,  en  y  ajoutant  la  figure  de  fon  corps 
3)  &  des  antennes  ,  qui ,  dans  plusieurs  véritables 
«  Chryfomèles  (  quelques  Gnbouns)  ,  ont  leurs  ar- 
«  ticles  découpés  en  dents  de  feie  ,  comme  dans  cet 
5.  infede.  Il  n'eft  pas  non  plus  une  Cardinale 
"  (  Pyrochre  )  ,  pareeque  tous  les  tarfes  n'ont  que 
«  quatre  articles  ,  &  que  les  yeux  font  ronds  & 
»  nullement  échancrés  «. 

D'après  la  delcription  &  la  figure  que  Degeer 
donne  de  1' 'Antipe  ,  nous  croyons  ou  qu'il  doit  former 
un  nouveau  genre  ,  ainfi  que  le  penfe  cet  auteur  , 
ou  qu'il  appartient  au  genre  da  Gribouri  ,  car  c'eft 
celui  avec  qui  il  nous  paroît  avoir  le  plus  de  rap- 
ports. Au  refte  ,  n'ayant  pas  vu  cet  infede  ,  nous 
ne  pouvons  rien  dire  de  certain.  Nous  allons  feule- 
ment donner  les  caractères  du  genre  &  la  deferip- 
tion  de  l'efpèce ,  tels  que  uous  les  trouvons  dans 
l'ouvrage  de   Degeer. 

CARACTERES    GÉNÉRIQUES. 

.Antennes  dentelées,  en  feie. 

Grande  tête  aplatie ,  avec  des  dents  très- 
avancées. 

Corceîet  large  &  peu  convexe ,  avec  un  petit 
rebord  relevé. 

Corps  alongé  ,  prefque  cylindrique. 

Pattes  antérieures  plus  longues  que  les 
autres. 

Quatre  articles  à  pelottes  à  tous  les  tarfes. 

ESPÈCES. 

1.  Antipe  roux. 

Antipus  rufus.  Deo. 

Antipus  oblongus  ,'capite  tkoraeeque  marginato- 
rufis  3  elytris  grifeo-flavis  :  antice  puncto  nigro  t 
dentibus  prominentibus  ,  antennis  ferratis .  Dec 
Mém.  tom.  7.  pag.   6$ç>.pl.  49.  fig.  10  ,    1 1. 

Antipe  alongé ,  à  tête  &  coreelet  bordé  roux  , 
à  étuis  jaunes  ,  grisâtres  ,  avec  un  point  noir  en- 
devant  ,  à  dents  très-avancées  ,  &  à  antennes  den- 
telées. Dec  ib. 

Cet  infede  eft  long  de  quatre  &  large  d'une  ligne 
&  demie ,  enfortc  qu'il  a  le  corps  alongé.  La  tête  , 
le  coreelet  &  les  cuifTes  font   d'une  couleur  rouffe 
&  luifante  ,  mais  ces  dernières  parties    font   noires 
à  leur  extrémité.  Les  jambes  &  les  tarfes  font  égale- 
ment de  couleur  noire ,  &  c'eft  aufli  celle    des  an- 
tennes,  excepté  des  trois  premiers  articles  ,  qui  font 
toux ,   &  qui  n'ont  point  de  dentelures  comme   les 
huit  autres.  Les  deux  yeux  font  ronds  ,  noirs  &  très- 
faillans ,    placés    immédiatement    derrière     les    an 
tennes.  Les  étuis  font  d'un  iaune  grisâtre ,  ou  cou- 
leur d'ocre  pâle  ,  ayant  chacun    à    fon  origincée 
poiru  ou    une  petite  tache  ronde,  noire .^nuue 


A  N  T 

comme  fur  les  épaules  ,  &  qui  a  un  peu  de  relief. 
La  poitrine  &  le  ventre  font  cn-deifous  d'un  noir 
un  peu  cendré  ;  &  les  aîles  ,  qui ,  quand  elles  font 
déployées  ,  font  plus  longues  que  les  étuis  ,  font 
noirâtres.  Le  corcelet  eft  garni  tout  autour  d'un 
petit  rebord.  Les  dents  ou  mâchoires  font  grandes 
&  très-avancées  ;  leurs  pointes  font  brunes  &  rrès- 
courbées ,  &  elles  fout  placées  entre  deux  grandes 
lèvres  ,  dont  l'inférieure  eft  garnie  de  quatre  bar- 
billons roufiatres  ,  aflez  longs.  Cet  infette  a  encore 
cela  de  particulier,  que  les  deux  pattes  antérieures 
font  beaucoup  plus  longues  que  les  quatre  autres , 
au  lieu  que  dans  les  autres  infeclcs  à  étui ,  les  deux 
premières  font  ordinairement  plus  courtes  que  celles 
de  la  féconde ,  &  fur-tout  de  la  troifième  paire. 
Le  premier  article  des  antennes  ,  à  compter  de  la 
tète  ,  eft  cylindrique  ,  les  deux  fuivans  font  ronds , 
en  forme  de  grains  ,  &:  les  huit  reftans  font  de  figure 
triangulaire  ,  en  forte  qu'ils  représentent  comme  des 
dents  de  feic.  Enfin ,  les  quatre  articles  des  tarfes 
lont  faits  comme  dans  les  Chryfomèles  ;  c'eft-à- 
dire  ,  que  les  trois  premiers  font  garnis  de  pelottes 
en-deflous  ,  &  que  le  dernier  de  ces  trois  eft  divifé  en 
deux  lobes.  (  Dec.  Mém.  tom.  7.  pag.  660  ). 
Il  a  été  trouvé  au  cap  de  Bonnc-Efpérance. 

ANTLIATES,  Antliatj.  Huitième  Clafle  du 
Syftème  enromologique  de  M.  Pabricius. 

Cette  claife  comprend  tous  les  infeétes  à  deux 
aîles  nues  ,  membraneufes  ,  veinées  ,  que  nous 
avons  placés  dans  l'Ordre  des  Diptères  :  mai;  on  y 
trouve  encore  trois  genres  de  l'Ordre  des  Aptères  a 
celui  du  Pou  ,  Pediculus  A  celui  de  la  Mitte  ,  Acarus, 
&  celui  du  Pycnogonon  ,  Pycnogonum. 

CARACTERES  DE  LA    CLASSE. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  fans  mâchoires 
ni  mandibules. 

Suçoir  fouvent  avance ,  renfermé  dans  une 
gaîne  cylindrique,  inférée  dans  une  fente  lon- 
gitudinale de  la  bouche. 

Gaîne  aiguë,  inarticulée,  tantôt  univalve, 
Tantôt  bivalve,  &c  renfermant  des  foies. 

Soies  fouvent  au  nombre  de  trois ,  fétacées, 
aiguës ,  inégales  ;  celle  du  milieu  étant  un  peu 
plus  longue  que  les  autres. 

Trompe  courte  dans  plufieurs,  membraneufe, 
inrérée  fous  le  fuçoir  ;  tige  cylindrique  ,  rétrac- 
tible  -,  dos  cannelé  ;  tête  terminée  par  deux 
lèvres. 

Antennuhs  quelquefois  au  nombre  de  deux  , 
inferéss  à  la  bafe  de  la  trompe. 

Antennes  courtes ,  fouvent  cylindriques , 
plus  fouvent  munies  d'une  (oie. 

Hifioire  Naturelle ,  Infectes.  Tome  I, 


A  N  T  in 

CARACTERES  DES    GENRES. 
1.    OESTRE. 

O  E  S   T   R    V  S. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  fans  trompe  ni 
anrennules. 

Suçoir  caché  entre  deux  lèvres  véficuleufes, 
renflées  ,  jointes  enfemble  ,  percées  d'un  petit 
trou  arrondi ,  à  l'endroit  d'où  fort  le  fuçoir. 

Gaîne  membraneufe  ,  cylindrique  ,  obtufe ,  inférée 
au  palais  ,  renfermant  des  foies. 

Trois  Joies  membraneufes  ,  flexibles  ,  courtes  , 
prefque  égales,  inférées  à  l'extrémité  de  la  lèvre; 

Point  d'antennules. 

Antennes  courtes ,  filiformes  :  premier  article 
globuleux  &  plus  gros,  inférées  au  front. 

i.     T    I   P  U   L  E. 

T  I  P   U  L   A. 

Bouche  munie  d'uni  trompe  ,  d'un  fuçoir 
&  d'antennules. 

Trompe  très-courte ,  à  peine  découverte  ^ 
membrane+ife. 

Tige  cylindrique  ,  rétractible  ,  cannelée  en-deflu» 
pour  recevoir  une  foie  ;  tête  à  deux  lèvres  égales* 

Suçoir  court ,  nud ,  fans  gaîne. 

Une  feule  foie  mince  ,  de  la  longueur  de  la  trompe  ,' 
roide  ,  fétacée  ,  aiguë ,  pouvant  fe  cacher  dans  le 
canal  de  la  trompe. 

Deux  antennuhs  avancées,  égales ,  courbées, 
filiformes ,  compofées  de  plufieurs  articles , 
J.ont  les  trois  antérieurs  plus  gros,  prefqua 
coniques  -,  les  autres  plus  courts ,  cylindriques , 
inférées  ,  de  chaque  côté ,  à  la  bafe  de  la 
trompe. 

Antennes  filiformes  ,  composes  de  plufieurs 
articles,  dont  le  premier  eft  plus  grand  & 
plus  gros  que  les  autres. 

3.     B  I  B  I  O  N. 

B  1  s  1  o. 

Bouche  munie  d'-une  trompe ,  d'un  fuçoir 
&  d'antennules. 

Trompe  membraneufe,  découverte. 
Y 


U4  A  N  T 

Tige  cylindrique  ,  recourbée  ,  cannelée  en-deflus 
pour  recevoir  les  foies;  tête  à  deux  lèvres  égales. 

Suçoir .... 

Gaine  univalve  ,  de  la  confiftance  de  la  corne  , 
recourbée  ,  tronquée  à  fa  pointe  ,  obtufe  ,  couvrant 
fupérieurement  les   foies. 

Trois  foies  fétacées ,  prefqu'égales  ;  celle  du  milieu 
plus  roide  ,  celles  des  côtés  diitantes ,  plus  courtes 
que  les  antennules. 

Deux  antennules  alongées ,  filiformes  ,  corn- 
poféas  ds  quatre  articles ,  dont  le  fécond  très 
long,  le  quatrième  prefque  rond,  inférées  , 
de  chaque  côté,  à  la  bafe  de  la  trompe. 

Antennes  courtes, cylindriques,  rapprochées. 

4.     STRATIOME. 

Stratiomys. 

Bouche  munie  d'une  rompe ,  d'un  fuçoir 
Se  d'antennules. 

Trompe  courte ,  découverte. 

Tige  prefque  de  la  confiftance  de  la  corne  ,  cy- 
lindrique ,  recourbée  ,  cannelée  en-deflus  pour  re- 
cevoir les  foies;  tête  membraneufe,  épaifle ,  à  deux 
lèvres  égales. 

Suçoir  fans   gaîne. 

Une  feule  Joie  forte  ,  avancée ,  de  la  longueur 
de  la  trompe  ,  cylindrique  ,  creufe  ,  obtufe ,  inférée 
au  milieu  du  dos  de  la  trompe  ,  Se  cachée  dans  la 
cannelure. 

Deux  antennules  courtes  ,  terminées  pref- 
que en  tête  ,  compolées  de  trois  articles  cy- 
lindriques ,  dont  le  dernier  plus  gros,  inférées 
latéralement  au  milieu  de  la  trompe. 

Antennes  avancées  ,  rapprochais  ,  cylin- 
driques, pointues  :  le  piemier  article  plus  gros , 
les  autres  égaux  entr'eux. 

5.     R  H  A  G  I  O  N. 

R    H    A    G    J    O. 

Bouche  munie  d'une  trompe  ,  d'un  fuçoir, 
Se  d'an*ennules. 

Trompe  membraneufe,  découverte. 

Tige  très  -courte  ,  cylindrique  ,  cannelée  en-deflus 
pour  recevoir  les  foies  ;  tête  dilatée  ,  élevée  ,  ter- 
minée par  deux  lèvres  égaks  ,  ciliées. 


A  N  T 

Suçoir  court ,  fans  gaîne. 

Trois  foies  filiformes ,  cylindriques  ,  pointues  f 
un  peu  plus  courtes  que  la  trompe  ,  inégales  ;  celle 
du  milieu  un  peu  plus  longue  Se  plus  forte  que  les 
autres  ,  inférées  à  l'origine  du  dos  de  la  trompe. 

Deux  antennules  avancées ,  de  la  longueur 
de  la  trompe,  filiformes ,  velues ,  compefi-'es 
de  cinq  arricles ,  dont  le  fécond  eft  très- 
long,  les  autres  courts  Se  aflez  minces  ;  in- 
férées latéralement  à  la  bafe  de  la  trompe. 

Antennes  courtes, rapprochées, cylindriques, 
aiguës  à  Uur  fommet  &portant  une  foie. 

6.     S  Y  R    P   H  E. 

S  Y  X    P    H   V   S. 

Bouche  munie  d'une  trompe  ,  d'un  fuçoir  Se 
d'antennules. 

Trompe  avancée,  découverte,  membraneufe. 

Tige  longue  ,  cylindrique ,  cannelée  en-deflus  pour 
recevoir  les  foies  ;  tête  à  deux  lèvres  égales  ,  aiguës. 

Suçoir  avancé  ,  fans  gaîne. 

Quatre  foies  inégales  ;  les  latérales  font  un  peu 
plus  courtes  &  fubulées  ;  les  deux  du  milieu  (ont 
inégales  ,  l'intérieure  étant  plus  petite  ,  plus  pointue 
Se  fubulée  ,  &  l'extérieure  plus  groflè ,  obtufe ,  Se 
arquée  ;  elles  font  inférées  au  dos  de  la  trompe. 

Deux  antennules  filiformes  ,  un  peu  plus 
courtes  que  les  foies;  articles  égaux ,  inférées 
à  la  bafe  des  foies  extérieures. 

Antennes  co  irtes  ;  le  dernier  article  com- 
primé Se  muni  d'une  foie. 

7.     MOUCHE. 

Mus     C     A. 

Bouche  munie  d'une  trompe ,  d'un  fuçoir 
Se  d'antennules. 

Trompe  découverte,  brifée  à  fa  bafe. 

Tige  de  la  confiftance  de  la  corne  ,  avancée , 
cylindrique,  cannelée  en-deflus  pour  recevoir  les 
foies  ;  tête  ovale,  véficuleufe  ,  à  deux  lèvres  égales  , 
pointues. 

Suçoir  court ,  fans  gaîne. 

Une  Cealefoie  Ueaucoup  plus  courte  que  la  trompe , 
cylindrique  ,  aiguë  à  lbn  fommet ,  Si  inférée  à  la 
courbure  de  la  trompe. 


A  N  T 

Deux  antennults  comprimées ,  avancées  , 
plus  groupes  vers  le  bout  ;  articles  égaux ,  peu 
diftinc-ls ,  inférées  latéralement  à  la  baie  de  la 
trompe. 

Antennes  courtes  ,  courbées  ;  le  dernier  ar- 
ticle comprimé  ,  portant  une  foie. 

8.    TAON. 

T   A    B     A     X      US. 

Bouche  munie  d'une  trompe,  d'un  fuçoir 
&  d'antennules. 

Trompe  droite,  découverte  ,  membraneufe. 

Tige  courte  ,  épaifTc  ,  cylindrique  ,  cannelée  en- 
defliis  pour  recevoir  le  fuçoir  ;  tête  ovale  ,  à  d^ux 
lèvres  égales. 

Suçoir  avancé  ,  découvert ,  de  la  longueur 
de  la  tromp:. 

Gaine  trivalve  ,  concave,  aiguë ,  de  la  longueur 
des  foies  ,  Se  fermanr  au-deifus  &  par  les  côtés  la 
cannelure  de  la  trompe. 

Trois  foies  égales ,  comprimées  ,  pointues ,  infé- 
rées à  la  bafe  du  dos  de  la  trompe. 

Deux  antennules  égales,  compofées  de  trois 
articles,  dont  le  dernier  eft  plus  gros,  courbé, 
étoupeux  &  obtus  ;  les  autres  plus  courts  ck 
ve'.us  ,  inférées  fur  la  trompe ,  à  côté  des  foies. 

Antennes  co.irtes,  rapprochées,  cylindriques 
pointues ,  compofées  dî  fept  articles  ,  dont 
le  troifième  t'X  fo  r-ent  plus  grand  que  les 
autres ,  &c  muni  d'une  dent  latérale. 

9.     R  H  I  N  G  I  E. 

R    H  I  S   G    1   A. 

Bouc/te  munie  d'une  trompe,  d'un  fuçoir 
&  d'antennules. 

Trompe  droite,  avancée,  membraneufe. 

Tige  cylindrique  ,  rétractible  ,  cannelée  en-demis 
pour  recevoir  les  foies;  tête  ovale,  à  deux  lèvres 
égales. 

Suçoir  droit  Se  avancé. 

Gaine  uuivalve  ;  valvule  de  la  confiftance  de  la 
corne ,  voûtée  ,  tranchanre  ,  roulée  ,  aiguë  au  fom- 
met,  renfermant  les  foies,  la  trompe,  &  couvrant 
toute  la  bouche. 

Quatre  foies  fubulées  ,  pointues ,  de  la  confif- 
tance de  la  corne  ,  prefqu'égales  ;  les  deux  latérales 
font  un  peu  plus  courtes  &  plus  pointues  que  celles 


A  N  T 


if? 


du  milieu  ,  &  la  moyenne  intérieure  eft  plus  longue , 
plus  forte  ,  &  fert  de  fourreau  à  l'extérieure  ,  qui 
eft  très-pointue. 

Deux  antennules  courtes ,  filiformes ,  com- 
pofées de  trois  articles  égaux  ,  inférées  fous 
l'extrémité  des  foies  latérales. 

Antennes  courtes  ,  rapprochées  ,  compri- 
mées, plus  grolfes  vers  le  bout,  &  ponant 
une  foie. 

io.     ASILE. 

A    S    I   L    U  s. 

Boucle  munie  d'un  fuçoir  ,  d'antennules , 
fans  trompe. 

Suçoir  droit  &  avancé. 

Gaine  bivalve  :  valvules  inégales  ;  l'inférieure  eft 
plus  longue  que  la  fupérieure  ,  de  la  confiftance  de 
la  corne  ,  cylindrique  ,  bolfue  a  la  bafe  ,  obtufe 
à  la  pointe  ,  fendue  ,  &  contient  les  foies  ;  &  la  fu- 
périeure ,  beaucoup  plus  courte  que  l'autre  ,  eft 
concave ,  très-aiguë ,  &  couvre  le  bafe  des  foies. 

Trois  foies  avancées,  filiformes,  pointues ,  iné- 
gales ;  celle  du  milieu  eft  plus  longue ,  plus  forte 
&  plus  pointue  que  les  deux  autres. 

Deux  antennules  courtes ,  filiformes ,  velues , 
compof-'es  de  trois  articles  égaux  ,  cylin- 
driques ,  inférées  latéralement  à  la  bafe  du 
fuçoir. 

Antennes  courtes  ,  rapprochées ,  filiformes  ; 
les  articles  antérieurs  plus  longs  que  i-.s  autres  ; 
le  dernier,  un  peu  plus  gros,  terminé  en 
filet  pointu. 

n.     C  O  N  O  P  S. 

C  o  k  o  r   s. 

Souche  munie  d'une  trompe  ,  d'un  fuçoir 
&  d'antennules. 

Trompe  droite,  avancée. 

Tige  de  la  confiftance  de  la  corne ,  cylindrique , 
nouée  un  peu  au-defius  de  la  bafe  ,  cannelée  eii- 
defius  pour  recevoir  une  foie  ;  tête  ovale  ,  à  deux 
lèvres  égales  &  arrondies. 

Suçoir  uni  valve  :  valvule  courte,  concave, 
aiguë  ,  fermant  la  cannelure  de  ia  t/ompe. 

Une  feule  foie  cylindrique  ,  roide  ,  pointue ,  de 
la  longueur  de  la  trompe  ,  au  nœud  de  laquelle 
elle  eft  inférée. 

y  * 


iS* 


A  N  T 


Deux  antcnnules  très  courtes ,  filiformes , 
compofées  de  trois  articles  égaux ,  adhérens 
aux  côtés  du  nœud  de  la  trompe. 

Antennes  rapprochées ,  terminées  en  maiîe 
a:guë ,  compofées  de  quatre  articles ,  dont 
le  fécond  eft  le  plus  long. 

n.    S  T  O  M  O  X  E. 

Stomoxts. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  d'antennules , 
fans  trompe. 

Suçoir  avancé  ,  alongé  ,  noué  un  peu  au- 
defïus  de  la  bafe. 

Gaine  univalve  ;  valvule  de  la  confiftance  de  la 
corne  ,  roulée  ,  comprimée  à  fa  bafe,  cylindrique 
à  fa  pointe  ,  obtufe  ,  fendue,  &  contenant  les  foies. 

Deux  foies  égales  ,  filiformes ,  très-aiguës ,  dont 
la  fupérieure ,  plus  épaule ,  engaîne  l'inférieure  beau- 
coup plus  mince. 

Deux  antennules  courtes,  filiformes,  com- 
pofées de  trois  articles  égaux,  cylindriques , 
inférées  à  la  bafe  du   fuçoir. 

Antennes  courtes,  rapprochées ,  courbées  , 
plus  groins  à  leur  fommet,  obtufes ,  portant 
une  foie. 

13.     MYOPE. 

M  Y    O    P    A. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir,  d'antennules  , 
fans  trompe. 

Suçoir  avancé  ,  alongé  ,  noué  à  la  bafe  &c 
au  milieu. 

Gaine  bivalve  ;  valvules  inégales  ;  l'inférieure 
longue,  cylindrique,  nouée,  obtufe  &  fendue  au  fom- 
met ;  la  fupérieure  plus  courte  ,   concave  &  aiguë. 

Une  feule  Joie  roide  ,  fubulée  ,  mince  ,  aiguë , 
de  la  longueur  de  la  valvule  inférieure  ,  &  inférée 
au  nœud  de  la  gaîne. 

Deux  antennules  courtes ,  velues ,  plus  groffes 
par  le  bout  ,  compofées  de  trois  articles 
prefqu'égâux  ,  &  inférées  à  la  bafe  du  fuçoir. 

Antennes  courbées ,  en  mafTe  ,  Se  portant 
une  foie. 

14.     COUSIN. 


Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  d'antennules  , 
fans  trompe. 


A  N  T 

Suçoir   droit  Se  avancé. 

Gaine  univalve;  valvule  alongé  e  ,  cylindrique, 
flexible  ,  roulée  ,  aiguë  à  fa  pointe  ,  percée  ,  Se  ren- 
fermant les  foies. 

Cin<\  foies  prefqu'égales ,  de  la  longueur  de  là 
gaîne ,  prefque  en  mane ,  mucronées  Se  pointues 
a  leur  fommet. 

Deux  antennuhs  éga'es,  filiformes ,  velues  , 
compofées  de  trois  articles  cylindriques ,  dont 
le  premier  eft  le  plus  long,  Se  inférées  lut 
les  côtés  du  fuçoir. 

Antennes  filiformes ,  compofées  de  plufieurs 
articles  globuleux ,  courts ,  &  fouvent  pectines. 

ij.     E    M  P   I  S. 
E   M   P   I   s. 

Bouche  munie  d'une  trompe,  d'un  fuçoir 
Se  d'antennules. 

Trompe  alongée  ,  découverte,  courbée,  en 
forme  de  fuçoir. 

Tige  cylindrique  ,  mince  ,  cannelée  cn-delTus 
pour  recevoir  le  fuçoir  :  tête  alongée  ,  oblongue , 
à  deux  lèvres  égales  ,  ciliées,  pointues. 

Suçoir  plus  court  que  la  trompe  ,  6c  courbé. 

Gaine  univalve  ;  valvule  de  la  confiftar.ee  de  la 
corne,  cylindrique  ,  aiguë  àfapointe,  fendue,  ren- 
fermant les  foies. 

Trois  foies  roides  ,  filiformes  ,  aiguës  à  leur  pointe  , 
inégales ,  les  deux  latérales  étant  plus  courtes  ,  plus 
minces  ,  &  moins  fortes  que  celle   du  milieu. 

Deux  antennules  courtes,  velues, recourbées, 
filiformes,  compofées  de  trois  articles  prefque 
égaux ,  Se  inférées  à  la  bafe  de  la  trompe. 

Antennes  rapprochées ,  courtes ,  filiformes , 
compofées  de  trois  articles ,  dont  le  premier 
eft  gros  6c  velu  ,  Se  le  dernier  terminé  en 
pointe. 

16.    BOMBILLE. 

B  O  M  B  Y  L    1    US. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  d'antennules , 
fans  trompe. 

Suçoir  alongé ,  droit  Se  fétacé. 

Gaine  bivalve  ;  valvules  inégales  ;  l'inférieure  ," 
renfermant  les  foies ,  eft  fétacée  ,  roulée  ,  plus  longue 
que  l'autre  ,  fendue  &  terminée  en  une  pointe  aiguë  > 


A  N  T 

la  fupérieure  eft  avancée ,  filiforme  Se  très-pointue. 
Trois  faits  fubulées  ,  inégales  ,    celle    du   milieu 
eft  de   la  longueur  de   la  gaine  ;    les  latérales  Ion: 
aiguës ,  roides  &  plus  courtes  que  l'autre. 

Deux  antennules  courtes ,  velues, compofées 
de  trois  articles  égaux  ,  cylindriques  ,  Se  in- 
férées latéralement  à  la  bafe  du  fuçoir. 

Antennes  courtes,  rapprochées,  filiformes, 
terminées  en  pointe  aiguë. 

17.  H  I  P  P  O  B  O  S  Q  U  E. 

HlPPOBOSCA. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  fans  trompe 
ni  antennules. 

Suçoir  court ,  droit,  porté  en  avant,  cy- 
lindrique &  roide. 

Gd-'ne  bivalve  ;  valvules  égales  ,  à  demi  cylin- 
driques ,  ciliées, obtufes,  échancrées,  &  renfermant 
une  foie. 

Une  feule  foie  fubulée  ,  roide  ,  Se  de  la  longueur 
de  la  gaine. 

Antennes  rapprochées,  très-courtes,  fili- 
formes, compofées  de  deux  articles,  dont 
le  pv.mier  eft  très  court ,  Se  le  fécond  très- 
mince. 

18.  P  Y  C  N  O  G  O  N  O  N. 

P  T  ç  s  o  e.p'i  B,"* 

Bouche  munie  d'un  fuçoir,  d'antennules , 
fans  trompe. 

Suçoir  avancé  ,  droit  ,  tubuleux ,  prefque 
conique ,  percé  à  fon  extrémité  d'un  trou 
arrondi ,  entier. 

Point  de  foies. 

Deux  ant;nnules  filiformes ,  prefque  de  la 
longueur  du  fuçoir,  inférées  à  la  bafe  du 
fuçoir. 

Antennes  .... 

i9.     POU. 

P    £    D    I    c     U    i     US. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir,  fans  trompe 
ni  antennules. 

Suçoir  court ,  cylindrique ,  récraétible,  droit 
&  roide. 


A  N  T 


i;7 


Gaine  cylindrique  ,  bivalve  ;  valvules  égales ,  à 
demi-cylindriques  ,  annulées ,  coupées ,  obtufes ,  Se 
renfermant  une  foie. 

Une  feule  foie  recourbée  ,  fubulée  ,  roide ,  très- 
aiguJ  ,  &  de  la  longueur  de  la  gaîne. 

Antennes  courtes  ,  fouvent  moniliformes  , 
articles  égaux. 

10.     M  I   T    TE. 

A  c  a  n.  u  s. 

Bouche  munie  d'un  fuçoir ,  d'antennules , 
fans  trompe. 

Suçoir  court,  avancé,  droit,  cylindrique 
Se  roide. 

Gaine  bivalve  ;  valvules  égales  ,  à  demi  cylin- 
driques ,  obtufes  ,  horizontales  ;  h  û<r-.  eiité*  eft 
fendue  jufqu'à  la  bafe,  &  les  divihons  l'ont  écoles 
&  cylindriques  5  l'inférieure  eft  plate  &  unie. 

Soies  .... 

De  ix  antennules  comprimées,  éga'es  ,  avan- 
cées, de  {a  longueur  du  fuçeir,  obtufes,  roi  les, 
compofées  de  trois  articles  égaux  ,  &  inférées 
latéralement  à  la  baie  du  fuêoik 
.  Antennes  filiformes ,  comprimées,  femblab'es 
aux  pattes  -,  articles  prefque  égaux  entr'eux, 

ANTRIBE,  A.kthribus.  Genre  d'infe&esde  la 
troiïîème  Section  de   l'Ordre   des  Coléoptères. 

Les  Antribes  font  de  petits  infectes  ovales ,  ou 
prefque  arrondis  ,  convexes  cn-defliis  ,  aplatis  en- 
dcfTous  ,  qui  ont  deux  aîles  cachées  fous  des  étuis 
durs,  deux  antennes  courtes  ,  en  malle  ,  les  tarfes' 
'compofés  de  quatre  articles,  garnis  en-deilous  de 
pelottes  ;  enfin  dont  la  bouche  eft  pourvue  de  man- 
dibules, de  mâchoires  ,  de  lèvres  À  d'artcnnulcs. 
On  les  trouve  fur  là  plupart  des  plantes  ,  vivant  de 
leur  fubftance  ou  du  fuc  miellé  contenu  'dans  le's 
fleurs.        , 

Les  Antrihes  paroiflent  appartenir  à  la  famille  des' 
Chryfomèles  :  ils  ont  quelques  rapports-,  par  le 
nombre  des  articles .  des  tarfes  Se'  pair  leur  rhamèrd; 
de  vivre,  avec  les  Altifcs  ,  les  G  alciuqucs,  les. 
Chryfomèles,  les  Erotylcs  ,  &&  nfaïs  \ti  iiitennes, 
en  maiTe  fuffifent  pour  le  diftînguér^  au  premier' 
coup-d"œil  des  trois, premières  ,'èelk  forme*! 
tennules  enipechede  leseo-fcaore' ave;  les  Eroryles  , 
qui  les  ont  terminées  en  forme  de  hache.  On  ne 
peut  pas  les  confondre  non  plu^  avec  les  Sphéridies 
&  les  Nitidules  ,  fi  on  fait  attention  au  nombre 
des  pièces  des  tarfes  ,  qui  font  au  nombre  de  cinq 
&  prefque  filiformes  dans  ces  infedtes ,  tandis  que 
les  Antribes  n'ont  que  quatre  articles  plats  Se 
garnis  de  pelottes  en  -  de.lbiis.  Une  différence 
encore  allez  remarquable  ,  c'eft  que  les  jambes  des 


iî8 


A  N  T 


Sphéridics  font  plus  ou  moins  épineufes ,  &  celles 
des  Antribes  font  toujours  (impies  ;  cependant  ,  mal- 
gré ces  différences  &  celles  que  préfente  la  bouche  , 
aiiifî  qu'on  peut  le  remarquer  d'après  la  deferip- 
tion  que  nous  en  donnerons  bientôt ,  la  plupart  des 
efpèces  de  ce  genre  font  rangées ,  par  M.  Fabricius  , 
parmi  les   Sphéridies  &  les   Nitidulcs. 

Linné  a  décrit  &  placé  quelques  efpècesde  ce  genre 
parmi  lesDcrmeiies  &  les  Boucliers,  trompé  fans  doute 
par  quelque  reflemblancc  qui  fe  trouve  dans  les  an- 
tennes Se  la   forme  du    corps.    M.   Geoffroy   eft  le 
premier  qui  a  établi  ce  genre  ,  Se  qui  lui  a  donné 
le  nom  à'Antribe  ,  de  deux  mots  grecs  ,  qui  lignifient 
rongeur  de  fleurs ,    en  lui    atfignant  les    caractères 
fuivans    :    Antennes    en    majfe    compofée     de    trois 
articles ,  pofêes  fur  lu  tête.  Point  de  trompe.  Corcclet 
large    &  bordé.     Tarfes   garnis    de  pelottes.    Nous 
observerons  que  d'après  la   defeription  Se  la  figure 
que  cet  illuftre  auteur  donne  de  ces  infectes ,  nous 
ioupçonnons  que  l'efpèce  n°.   5.    diffère   effentielle- 
ment  des  autres,  &  qu'elle   doit    former  peut-être 
un  autre  genre;  mais  n'ayant  pas  vu  cet  infecte, 
qui  eft  très-rare  Se  qui  n'exifte  plus  dans  les  collec- 
tions de  Paris  ,    nous   ne  pouvons  rien  en  dire    de 
certain.   M.  Schaeffer  a  aufli   établi  un  genre  d'in- 
fectes ions  le  nom  S Anthribus  ,  qui  paroît  différer 
de  celui  de  M.  Geoffroy  ,   Se  qui  diffère   certaine- 
ment beaucoup  du  nôtre.   La  figure  qu'il  en  donne 
femble  repréfentet   une  femelle  de  quelque  efpècc 
vbifme  du  Curculio  albinus.  Lin.   Macrocéphale  al- 
binos. Voici  quels  font  les  caractères  que  M.  Schaeffer 
alligne  à  ce  genre  :  Tarfes  compofés  de  quatre  articles 
fpongieux  (  fpongiofî  ).  Antennes  entières  ,  en  majfe 
compofée  de  trois   articles.  Bouche  pourvue    de  mâ- 
choires  &  d'antennules.  Enfin  Degcer  a    également 
établi  un  genre  d'infeûes  fous  le  même  nom  ,  auquel 
il  alligne  pour  caractères  :  Des  antennes    en  majfe 
ou   grojjes    à  leur  extrémité ,  un  corcelet    large    6" 
bordé.  L'infecte   que    cet    auteur  a    décri  Se  figuré 
fous  ce  nom  appartient    au   genre  de  l'Erotyle  :  il 
a  été  décrit  par  Linné  &  M.  Fabricius  fous  le  nom 
de  Silpha   rufjîca. 

Les  antennes  des  Antribes  font  en  marte  ,  Se 
ont  à  peine  la  longueur  du  corcelet.  Elles  font  com- 
pofees de  onze  articles  ,  dont  le  premier  eft  très- 
o-'ros ,  le  fécond  eft  beaucoup  plus  petit  que  le  pre- 
mier ,  mais  un  peu  plus  gros  que  les  fuivans  ;  ceux-ci 
font  petits  .grenus ,  égaux  entr'eux.  Les  trois  derniers 
font  en  maife  perfo'liée  ;  le  dernier  un  peu  plus 
long  que  les  autres  ,  eft  légèrement  aplati  à  fabafe  , 
6c  terminé  en  pointe  obtufe  à  fon  fommet. 


A  N  T 

La  tête  eft  très-petite  ,  peu  avancée  &  un  peu 
inclinée.  Les  yeux  font  petits ,  ronds  &  un  peu 
faillans.  La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fu- 
périeure  ,  d'une  lèvre  inférieure  ,  de  deux  mandi- 
bules, de  deux  mâchoires  &  de  quatre  antennules. 
La  lèvre  fupérieure  eft  petite  ,  plate  ,  prefque 
coriacée ,  arrondie ,  S:  un  peu  ciliée  antérieurement. 
Les  mandibules  font  petites,  dures  ,  de  la  confif- 
tance  de  la  corne  ,  arquées ,  (impies  ,  pointues  8c 
tranchantes  à  leur  extrémité.  Les  mâchoires  font 
(impies  ,  très-petites ,  prefque  membraneufes  ,  cou- 
vertes intérieurement  de  poils  ou  cils  très-courts. 
La  lèvre  inférieure  eft  très-petite  ,  coriacée  ,  arrondie. 
Les  antennules  antérieures  font  plus  longues  que  les 
poftérieures.  Elles  font  petites,  Se  compofees  de  quatre 
articles  peuapparens  ,  dont  le  premier  eft  très-petit 
&  prefque  globuleux  ;  le  fécond  alongé  6c  conique  ; 
le  troilième  un  peu  ovale  ,  prefque  conique;  le 
dernier  alongé  ,  un  peu  renflé,  &  pointu  à  fes  deux 
extrémités.  Les  antennules  poftérieures  font  com- 
pofees de  trois  articles  ,  dont  le  premier  eft  très- 
petit  6c  à  peine  feniible  ;  le  fécond  eft  prefque 
conique ,  Se  le  dernier  eft  ovale  ,  un  peu  renflé. 
Il  faut  obferver  que  ces  parties  font  très-difficiles 
à  appercevoir  ,  à  caufe  de  la  petiteffe  de  toutes 
les  efpèces  de  ce  genre. 

Le  corps  eft  convexe  en-deffus ,  &  plat  en-deffous. 
Le  corcelet  eft  large  ,  convexe ,  &  terminé  de  chaque 
côté  par  un  léger  rebord.  Les  élytres  font  con- 
vexes ,  6c  ont  un  rebord  femblable  à  celui  du  corcelet. 
Les  pattes  font  de  longueur  moyenne.  Les  cuiffes 
font  allez  groiles.  Les  jambes  ne  font  point  épi— 
neufes  comme  celles  des  Sphéridies  ,  mais  (impies 
Se  feulement  un  peu  comprimées.  Les  tarfes  font 
compofés  de  quatre  articles  alfez  diftincts ,  relative- 
ment à  la  petiteife  de  l'infecte  ;  les  trois  premier» 
font  triangulaires ,  un  peu  aplaris ,  Se  garnis  en- 
deffous  de  pelottes  ;  le  dernier  eft  alongé ,  un 
peu  arqué  ,  mince  à  (a  bafe  ,  alfez  gros  à  fon  ex- 
trémité ,   8c  terminé  par  deux  petits  crochets. 

Les  Antribes  fréquentent  les  plantes  ,  8c  fur-tout 
les  fleurs.  On  les  trouve  fouvent  en  très-grande 
quantité  fur  les  fleurs  compofees  8c  fur  plufieurs 
autres  :  ce  qui  diftingue  encore  ce  genre  de  celui 
du  Sphéridie  Se  de  la  Nitidule ,  dont  les  efpèces 
ne  fe  trouvent  que  dans  les  boufes  ,  les  fientes 
des  animaux  ,  les  cadavres  ,  les  agarics  décompofés  , 
Se  fous   l'écorce  des  bois  pourris. 

Nous  ne  connoiifons  pas  les  larves  des  Antribes  : 
ces  infectes  font  (i  petits  ,  que  leurs  larves  auront 
facilement  échappé  à  la  recherche  des  entomologiftes. 


Suite  de  l'Introduction  à  PBi/loire  Naturelle  des  Infectes. 


»J9. 


A     N      T      R     I     B      E. 

ANTHKIBUS.     Gioff. 
DERMESTES,  SYLPHA.  Lin.  SPHERIDIU M ,  N I  T  I D  U L  A.  Fab. 
CARACTÈRES    GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes,  en  mafle  :  premier  article  très-gros ,  alongé; 
les  autres  grenus ,  arrondis  ;  les  trois  derniers  en  mafle  perfoliéc. 

Bouche  munie  de  mandibules,  de  mâchoires  &(de  quatre  anten- 
nules,  inégales,  filiformes. 

Corps  ovale ,  ou  prefque   arrondi. 

Corceîet  ôc  élytres  avec  un  léger  rebord. 

Quatre  articles  à  tous  les  tarfes  :  les  trois  premiers  courts,  prefque 
triangulaires  ,  garnis  en-deflbus  de  poils  ferrés;  le  troisième  prefque 
bifide  ;  le  quatrième  alongé ,  un  peu  arqué. 


ESPÈCES. 


i.  Antribe  unicolor. 

Ovale,   bri quêté ,    pubefcent ;  élytres   lé- 
gèrement pointillées. 

i.  Antribe  teftacé. 

Ovale  ,  oblong ,    briqueté,  prefque  pubef- 
cent ;  yeux   noirs ,  un  peu  faillans. 

t.  Antr  ibe  bronzé. 

Ovale  ,  oblong  ,  d'un  vert  bronzé  ;  antennes 
&  pattes  noires. 

4.  Antribe  Puce. 
Noir,  oblong  ;  élytres  courtes. 

5.  Antribe  bimaculé. 

Noir ,  ovale  ;  élytres  avec  une  tache  d'un 
rouge  brun  vers  leur  extrémité. 

6.  Antribe  pédiculaire. 

Ovale  ,    noir ,  fans   taches  ;   élytres  lijfes 
&  luifantes. 


7.  Antribe  ftrié. 

Ovale,  d'un  gris  briqueté ,  lui  font  ;  élytres 
légèrement  flriées. 

8.  Antribe  marbré. 

Ovale,  noir;  élytres  ftriées   &  variées  d* 
rougedtre  &  de  noir. 

9.  Antribe  minime. 

Ovale,  pubefcent,   brun;  élytres   variées 
de  noirâtre  &  de  cendré. 

10.'  Antribe  tacheté. 

Ovale,  fauve  ;   élytres  avec    cinq   taches 
noires. 

11.  Antribe  livide. 

Ovale  ,  teftacé ,  obfcur  ;  corceîet  &  élytres 
avec  des   taches  irrégulières,  noirâtres. 


\6o 


A  N  T 


i.   Antribs  unicolor. 

Anthribus  unicolor.  Nob. 

Anthribus  ovatus  ,  teftaceus  ,  pubefcens  y  elytris 
/éviter  punciatis.  Nos. 

Cet  infecte  a  un  peu  la  figure  d'une  Coccinelle  : 
il  a  environ  une  ligne  &  deux. tiers  de  long  ,  Se  une 
ligr.c  &  un  tiers  de  large  ;  il  eft  très-convexe  en- 
dclïus  ,  plat  en  dertous  ,  Si  tout  Ton  corps  cil  d'une 
couleur  briquetée  ;  les  yeux  feuls  font  noirs.  Le 
corcelet  Si  les  élytres  font  pointillés  &  couverts 
de  poils  fins  :  l'un  Si"  l'autre  font  terminés  par  un 
léger  rebord.  Les  cuilles  font  afiez  grottes.  Les 
jambes  font  un  peu  comprimées  ,  larges  à  leur 
extrémité  ,  &  allez  minces  à  leur  bafe  ,  avec  quel- 
ques cils'  à  leur  partie  antérieure  &  postérieure.  Le 
dernier  article  des   taries  eft  allez  alongé. 

Il  fe  trouve  fur  différentes  plantes  ,  aux  environs 
de  Paris. 

2.   Antribe   teftacé. 

Anthribus   teflaceus.  Nob. 

Anthribus  oblongo-ovatus ,  teflaceus  ,  fubpubef- 
cens  y  oculis  nigris.  Nos. 

Silpha  a:ftiva  teftacea  fubtomentofa  ,  tkorace  emar- 
gi'naio  y  o.ulis  nigris.  Lin.  Syfl.  nul.  pag.  J74. 
n°.  3  2.  — Faun.  fuec.  ;z°.  46  f . 

Nitidu/a  <:fliva.  Fab.  Syfl.  eut.  pag.  -j-j.  n".  1. 
-—Spec.  inf.   tom.    \.  pag.  91.  n°.  j. 

Nitidula  nfliva.  Puesly.  tab.  10. fig.  14. 

Cette  efpèce  reficmble  à  la  précédente  par  les 
couleurs ,  mais  elle  eft  plus  petite  ,  plus  alongée  , 
inoins  convexe  en-deiTus.  Le  corcelet  &  les  élytres 
ont  un  rebord  un  peu  plus  grand ,  Se  ont  un  peu 
moins  de  poils.  Tout  le  corps  eft  d'une  couleur- 
fauve  briquetée.    Les  yeux  feuls  font  noirs. 

On  trouve  cet  infecte  en  grande  quantité  fur 
les  fleurs  ,  aux  environs  de   Paris. 

5.  Antribe  bronzé. 

Anthribus  aneus.  Nob. 

Anthribus  oblongo-ovatus  ,  viridi-tneus  y  antennis 
f/edibufque  nigris.  Nos. 

Nitidula  arnea  thorace  marginato  ,  viridi-inea  ; 
antennis  pedibufque  nigris.  ~St.-s.Syfl.  ent.pag.  78. 
K°.    7.  — Spec.   inf.    tom.   1.  pag.   93.    n°.  13. 

Scarab&us  nigro-cârulefcens.  Geoff.  Inf.  tom.  J. 
pag.  86.   n°.   30. 

Le  petit  Scajabé   des  fleurs.  Geoff.  ib. 

Il  eft  très-petit  ,  &  n'a  pas  une  ligne  de  long. 
Il  eft  ovale ,  alongé  ,  convexe  en-deflus,  d'une 
couleur  verdàtre  bronzée  ,  ou  quelquefois  d'un  noir 
bleuâtre.  Le  corcelet  &:  les  élytres  {ont  finement 
pointillés,  &  terminés  par  un  rebord  bien  marqué. 
L'écuMon  eft  un  peu  pivis  grand  que  dans  les  deux 
'efpèccs  précédentes.  Le  deflbus  du  corps  eft  d'une 
couleur  jaoirâtre  ,  un  peu  luiiante.  Les  antennes 
&  les  pattes  font  noires. 

On  trouve  cet  infecte  en  très-grande  quantité 
fur  les  fleurs  ,   dans  toute  l'Europe. 

^..  Antâïbe,  Puce, 


A  N  T 

Anthribus  pulicarius.  Fourc. 

Anthribus  niger,  obfongus  y  elytris  abbreviatis  y 
abdomine  acuro.  Nos. 

Dermeftcs  pulicarius  oblongus  niger  y  cl)  tris  abbre- 
viatis y  abdomine  acuto.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  J64. 
n°.  2.4.  — Faun.  fuec.  n°.  435. 

Silpha  pulicaria  nigra  oblonga  ;  elytris  abbrevia- 
tis y  abdomine  acuto.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.^-j^.  n°.  33. 

Spharidium  pulicarium.  Fab.  Syfl.  ent.pag.  68. 
n".  9.  — Spec.  inf.  tom.    1.  pag.  79.  n°.  11. 

Scarabceus  antennis  clavatis  ,  clavis  in  annulas 
divifis.   Rai.  Inf.  pag.   108.  n°.  19. 

Anthribus  niger  j  elytris  abdomine  brevioribus. 
Geoff.  Inf.  tom.    1.  pag.  308.  n°.  4. 

L Antribe  des  fleurs.    Geoff.   ib. 

Anthribus   pulicarius.    Fourc.    Ent.  par.    pag. 

r3  7-   n°-  4. 

Il  a  environ  une  ligne  de  long.  Son  corps  eft 
ovale  ,  un  peu  alonge  &  entièrement  noir.  Ce  qui 
le  rend  très-aifé  à  reconnoître  ,  c'eft  que  les  élytres 
font  plus  courtes  que  l'abdomen ,  &  n'en  recouvrent 
que  les  deux  tiers.  L'écuflon  eft  un  peu  plus  large 
que  celui  de  l' Antribe  bronzé.  Les  jambes  font 
/impies  Se  fans  épines  ;  le  dernier  article  des  tarfes 
eft  allez  long. 

On  trouve  cet  infecte  en  très-grande  quantité 
fur  les  fleurs,  &  fur-tour  fur  les  fleurs  en  ombelles, 
dans  toute  l'Europe, 

5.  Antribe  bimaculé. 
Anthribus  bimaculatus.   FOURC. 

Anthribus  niger  ovatus  y  elytris  apice  pundis 
duobus  rubris.  Geoff.  Inf  tom.  1.  pag.  308. 
n°.  y. 

L' Antribe  à  deux  points  rouges  an  bout  des 
étuis.  Geoff.   ib. 

Anthribus  bimaculatus.  Fourc.  Ent.  par.  pag. 
137.  n".  y. 

Dermeftes   Calths..   Scor.  Ent.  carn.  n°.   49. 

Dermeftes  Calths..  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n°.  50. 

Il  a  environ  une  ligne  de  long  :  il  eft  ovale  , 
convexe  en-deflus  ,  plat  en-deflbus  ,  noir ,  très- 
luifant  ,  avec  une  tache  d'un  rouge  brun  vers 
l'extrémité  de  chaque  élytre.  Les  antennes  &  les 
pattes  font  fauves  ,  &  quelquefois  d'un  fauve  brun. 
Le  corcelet  &  les  élytres  ont  un  léger  rebord ,  un 
peu  mieux  marqué   fur    les  élytres. 

Cet  infecte  fe  trouve  en  Europe,  furies  fleurs, 
&  fur-tout  fur  les  fleurs  des  plantes  chicoracées  , 
en   grande    quantité. 

Nota.  Nous  croyons  que  le  Sphy-idium  hsmorrhoï- 
dale  de  M.  Fabricius  eft  une  efpèce  différente  dç 
celle-ci. 

6.  Antribe    pédicclaire. 
Anthribus  pedicularius.  Nob. 

Anthribus  ovatus  ,  niger,  immeçulatus  y  elytris 
(svibus.  Nos. 

Anthribus 


A  N  T 

^  Anthrlbus  niger  ,  ovatus  j  elytris  abdomen  cegen- 
tibus.  Geoff.    Inf.  tom.  i.  pag.  508.  n°.  6. 

V  Antribe  noir  ,  lifte.  Geofï.  ib. 

Dcrmeftes  pfyllius  ovatus  ,  niger  y  abdomine  ob- 
tufo  ,  thorace  elytrifque  marginatis .  Lin.  Syft.  nat. 
pag.    $64.   rt".  ij.  — Faun.  fuec.  n°.  436. 

Silpka  pcdiculaiia  nigra ;  elytris  hvibus  ,  thorace 
marginato.  Lin.  Syft.  nat. pag.  J74.  n°.  34.  —  Faun. 
fuec.  n°.  4.66. 

Nitidula  pcdiculaiia  nigra  ,  elytris  hvibus  ,  tho- 
race marginato.  Fa».  Syft.  cnt.  pag.  78.  n" .  6. 
—  Spec.  iris.  tom.    1.  pag.   91.  n°.  iz. 

Dermcftcs  pfyllus.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
«».  fi. 

Anthrlbus  Uvis.  Fourc.  Ent.  par.  pag.  137. 
n".    6. 

Cette  efpèce  diffère  peu  de  la  précédente  :  elle 
eftà-peu-près  de  la  même  grandeur  ;  elle  eft  ovale  , 
convexe  en-deflus  ,  lillê  ,  luifante  ,  &  entièrement 
noire. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur  les  fleurs. 

7.  ANTRIBE)  ftrié. 
Anthribus  Jlriatus.  Nos. 

Anthribus  ovatus,  gnfeo-teftaceus  ;  elytris  leviter 
ftriatis.  Nob. 

Cet  infecte  reflemble  aux  deux  précédens  par  la 
forme  du  corps  ;  mais  il  en  diffère  par  les  couleurs 
&  par  les  élytres  ,  qui ,  dans  cette  efpèce  ,  font 
légèrement  ftriées.  Il  eft  ovale,  convexe  cn-deflus  , 
d'une  couleur  briquetée  ,  plus  ou  moins  obfcure 
&  grisâtre.  Le  deflous  du  corps  eft  d'une  couleur 
briquetée  ,  fauve ,    un  peu    foncée. 

On   le   trouve  en  Europe  ,  fur  les   fleurs. 

8.  Antribe   marbré. 
Anthribus   marmoratHS.  FOU.RC. 
Anthribus  ovatus  ,  niger  f  elytris  ftriatis  ,  rubro 

nigroque  marmoratis.  Geoff.  Inf.  tom.  l.pag.  30e. 
n°.  1.  pi.  yftg.  j% 

L 'Antribe  marbré.  Geoff.  ib. 

Anthribus  marmoratus.  Fourc.  Ent.  par.  pag. 
i)6.  n°.  1. 

Il  a  environ  une  ligne  &  demie  de  long,  &  un 
peu  plus  d'une  ligne  de  large.  La  tète  &  le  coteelet 
font  noirs  ,  avec  quelques  petits  poils  gris  ,  fans 
points  ni  ftries,  du  moins  bien  marqués.  Les  élytres 
ont  des  ftries  longitudinales  ,  formées  par  des  points. 
Leur  fond  eft  d'un  rouge  brun ,  fur  lequel  on  voit 
des  points  &  des  marques  noires,  les  unes  plus 
grandes  ,  les  autres  plus  petites  ,  rangées  en  long  , 
fuivant  la  direction  des  ftries.  Le  long  de  ces  bandes 
font  quelques  taches  grisâtres  entre  les  points  noirs. 
Au  milieu  de  chaque  tlytre  ,  le  noir  domine  &  forme 
une  tache  carrée  plus  grande.  La  future  des  élytres 
eft  aufli  de  couleur  noire.  Les  pattes  font  noires  , 
variées  d'un  peu  de  gris ,  &  le  deflous  du  ventre 
eft  aufli  noir  ,  avec  un  peu  de  rouge  brun  ,  fem- 
blable  à  celui  des  élytres.  Le  corcelet  de  cet  ani- 
mal eft  aflez  large ,  renflé  &  bordé  ;  &  fes  an- 
Hiftoire  Naturelle  ,   Infeiies.    Tome  I. 


A  N  T 


ifi-i 


tennes  ,  comme  celles  de  tous  ceux  de  ce  genre  , 
font  bien  formées  en  maflue  ,  ayant  les  trois  der- 
niers articles  beaucoup  plus  gros  que  les  autres. 
Geoff. 

On  trouve  cet  infette  fur  la  Jacée,  aux  cnvirçns 
de  Paris. 

9.  Antribe    minime. 
Anthribus  variegatus.  Fourc. 

Anthribus  ovatus  fubvillofus  ,  c  fufco  cinereoque 
variegatus.  Geoff.  Inf.   tom.    1.  pag.  307.   na.    1. 

VAntribe  minime.  Geoff.  ib. 

Anthribus  variegatus.  Fourc.  En:,  par.  pag, 
1)6.  n".  1. 

I!  a  une  ligne  &  un  fers  de  long  ,  &  deux  tiers 
de  ligne  de  large.  Il  eft  brun  ,  mais  couvert  par 
endroits  de  petits  poils  gris  ,  qui  le  rendent  bi- 
garré, principalement  furies  élytres,  où  l'on  voit 
prefque  alternativement  des  taches  brunes  &  gnfes. 
Ces  élytres  font  ftriées.  Geoff. 

On  trouve  cet  infecle  aux  enviions  de  Paris, 
fur  les  fleurs. 

10.  Antribe  tacheté. 
Anthribus  bipunciatus .  Nob. 

Anthribus  teftaceus  ,  coleoptris  maculis  quinque 
nigris.    Nos, 

Nitidula  bipunétata  teftacé^:  ,  colcoptris  maculis 
quinque  nigris.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  ji. 
n°.   16. 

Chryfomelaftutellata.  Herb.  Arch.  jS.  31.  tab. 
i).fig.  xo. 

Ce  joliinfeéie  reflemble  un  peu  à  X A.itribe  teftacé. 
Il  a ,  comme  lui ,  une  ligne  &  un  tiers  de  long  , 
&  environ  une  ligne  de  large.  Il  eft  d'une  couleur 
fauve  teftacée.  Les  antennes  font  fauves ,  avec  les 
trois  derniers  articles  noirâtres.  Les  yeux  font  noirs. 
Le  corcelet  eft  fans  taches.  Les  élytres  ont  trois  ou 
cinq  taches  noires ,  une  grande  ,  prefque  triangulaire  , 
autour  de  l'écuflbn  ,  deux  circulaires  ,  un  peu  au- 
deilbus  du  milieu  ,  une  de  chaque  côté  de  la  future  , 
&  enfin  deux  autres  de  forme  irrégulière  ,  vers  le 
bord  extérieur  ,  une  de  chaque  côté  ;  celles-ci  man- 
quent quelquefois.  L'écuflbn  eft  noir  &  petit.  La 
poitrine  eft  noite,  &  l'abdomen  teftacé.  Les  pattes 
font  de  la  couleur  du  c.trps. 

On  le  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes  planter. 
Je  l'ai  trouvé  allez  fréquemment  aux  environs  de 
Paris  ,  fur  différentes  plantes  aquatiques  des  étangs 
de   Meudon. 

11.   Antribe  livide. 

Anthribus  lividus.   Nob. 

Anthribus fufco  teftaceus;  thorace  elytrifque  fuf  9 
maculatis.  Nob. 

Il  reflemble  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Sa  couleur  eft  brune  ,  briquetée  ,  livide. 
Les  yeux  font  noirs.  Le  corcelet  a  une  tache  irrt- 
gulière  ,  noirâtre  ,  placée  fur  le  milieu.  Les  élytres 
font  pointillé  es  ,  avec  une  grande   tache  irrégulière 


l62 


A  N  T 


au  milieu  de  chaque  ,  plus  ou  moins  marquée ,  noi- 
râtre. L'écuflcn  eît  petit  Se  briqueté.  Le  deflbus  du 
corps  eft   obfcur.  Les  pattes  (ont  briquetées. 

On  le  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  diffé- 
rentes plantes. 

Efpeees  douteufes  ou  moins  connues. 

i.  Antribe  noir. 

Anthribus  ater.  Tounc. 

Noir;  élytres  ftriées ,  noires,  avec  leur  extré- 
mité   cendrée. 

Anthribus  ater  ;  elytris  apice  cinerafeentibus. 
Geoff.  Inf.  tom.    I.  pag.    507.  n°.   3.  pi.  j.  fig.  %. 

L' 'Antribe  noir    {trié.  Geoff.  ib. 

Anthribus  ater.  Fourc.  Eut.  par.   tom.   1.  pag. 

137-  «°-  3- 

Il  a  de  lix  à  fept  lignes  de  long  ,  &  deux  lignes 
&  un  tiers  de  large.  Il  n'y  a  aucune  des  parties 
de  cet  infecte  qui  ne  foit  noire,  à  l'exception  de 
l'extrémité  de  fes  étuis.  Sa  tête  eft  longue  &  plate  , 
depuis  les  yeux  jufqu'à  fon  extrémité  ,  où  elle  eft 
armée  de  deux  fortes  mâchoires.  Les  yeux  font  fort 
faillans ,  &  placés  fur  les  côtés.  Le  corcelet  eft 
plus  large  dans  le  milieu  qu'à  fes  extrémités.  Deux 
éminenecs  fur  fes  côtés  ,  avec  quelques  inégalités 
en  forme  de  rides  fur  le  dos,  lui  donnent  la  figure 
du  corcelet  d'un  Capricorne.  Sa  partie  antérieure 
eft  relevée  d'un  petit  bourrelet.  Les  étuis  ont  cha- 
cun des  ftries  ,  formées  par  des  points  creux ,  fé- 
parés  les  uns  des  autres.  Entre  la  leconde  &  la 
troilîème  ftrie,  eft  une  côte  relevée  ,  principale- 
ment dans  une  petite  inflexion,  qu'elle  fait  proche 
le  corceler.  Les  étuis  ,  à  leur  extrémité  poftérieure, 
font  un  peu  cendrés  ,  &  fe  recourbent  pour  couvrit  le 
ventre.  Dans  les  dix  ftries  des  étuis ,  je  n'en  ai 
point  compris  une,  qui  eft  proche  la  future,  & 
qui  n'eft  compoféc  que  de  huit  ou  dix  points.  (  Geoff. 
F"g-  3C7  )• 

z.  Antribe  fauve. 

Anthribus  fulvus.  Fourc. 

Oblong  ,  alongé  ,  d'un  brun  fauve  ;  corcelet  & 
élytres  pointillés. 

Anthribus  oblongus  totus rufus.GlOTi.  Inf  tom.  1. 
pag.   309.  n°.  7. 

L 'Antribe  fauve.  Geoff.   ib. 

Anthribus  fulvus.  Fourc.  Ent.  par.  tom.  1. 
pag.  138.   n".  7. 

Il  a  environ  une  ligne  de  long.  Sa  couleur  eft 
par-tout  d'un  brun  fauve.  La  forme  de  fon  corps 
eft  allez  étroite  &  alongée.  Ses  antennes  font  aulli 
longues  que  fa  tète  &  fon  corcelet  pris  enfemble  ; 
&  leurs  trois  derniers  articles  font  plus  gros  ,  très- 
diftincts  ,  Se  forment  la  maffe.  Le  corcelet  &  les 
étuis  font  pointillés  irrégulièrement.  (  Geoff  ). 

On  trouve  cette  efpèce  fur  le  vieux  bois  ,  aux 
environs  de  Paris. 

3.  Antribe  panaché. 


A  N  U 

Authribvs  connexus.  Foi'RC. 

Oblong  ,  noir  ,  prefque  velu  ;  élytfes  avec  des 
taches  contiguès ,  jaunes. 

Anthribus  oblongus  ,  niger ,  fubvillofus  ;  elytris 
maculis  cennexis  lu  tels.  Fourc.  Ent.  par.  tom.  l. 
pag.   138.   n°.  8. 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  les  fleurs. 
Il  a  une  ligne  de  long ,  &  un  tiers  de  ligne  de 
large. 

4.  Antribe  perlé. 
Anthribus   nitiius.  FOURC. 
Ovale  ,  noirâtre. 

Anthribus  ovatus ,  totus  fufeus.  FOURC.  Ent. 
par.  tom.  1.  pag.  138.  n°.  9. 

Il  a  une  ligne  de  long ,  &  deux  tiers  de  ligne  de 
large.  Il  fc  trouve  aux  environs ,  de  Paris ,  lux  les 
fleurs. 

5.  Antribe  à  bandes. 
Anthribus  vittatus.  Fourc. 

Ovale  ,   noirâtre  ;  élytres  avec  la  future  noire. 

Anthribus  ovatus  ,  fufeus  ,  futurâ  longitudinal! 
nigra.  Fourc.  Ent.  par.  tom.  1.  pag.  138.  n".  10. 

Il  a  deux  tiers  de  ligne  de  long  ,  &  une  demi- 
ligne  de  large. 

On  le  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  les 
fleurs. 

6.  Antribe  paillet. 
Anthribus  pallidus.  Fourc. 

Ovale,  pâle  en-deffous ,  noirâtre  &  prefque  velu 
en-dellus. 

Anthribus  ovatus  ,  fubtus  pallidus  ,  fupra  fufeus 
fubvillofus.  Fourc.  Ent.  par.   tom.   1.  pag.    139. 

«°.     I  !. 

Il  a  une  ligne  de  long  ,  &  un  tiers  de  ligne  de 
large. 

On    le    trouve    aux  environs  de    Paris ,    fur  les 

fleurs. 

7.  Antribe   bigarré. 
Anthribus  interfeaus.  FOURC 

Oblong  ,  très-noir  ;  élytres  avec  des  traits ,  pattss 
avec  des  anneaux  ,  blancs. 

Anthribus  oblongus  ,  ater;  elytris  fignaturis  albis  , 
pedibufque  annulis  albis  interfeciis  FOURC  Ent. 
par.  tom.   1.  pag.   139.   n".    n. 

Il  a  deux  lignes  de  long  Se  une  ligne  de  large. 
On   le  trouve  aux  environs  de  Paris ,  fur  les  fleurs. 

ANUS.  Anus.  C'cft  le  nom  qu'on  a  donné  ,  en 
Entomologie  ,  à  l'ouverture  placée  à  la  partie  pof- 
térieure du  corps  des  infecîes ,  &  dellinée  a  la 
forric  des  excrémens  ,  des  parties  de  la  génération  , 
des  œufs ,  de  l'aiguillon  ,  &c. 

Dans  prefque  tous  les  infectes,  il  n'y  a  qu'une 
feule  ouverture  pour  les  excrémens  Se  les  parties 
de  la  génération.  Lorfque  le  mâle  s'accouple  avec 
fa  femelle  ,  il  introduit  dans  l'anus    de  celle-ci ,  la 


A  N  U 

partie  qui  conftituc  fon  fcxe:  mais  à  peu  de  diftarice 
de  l'ouverture,  il  y  a  intérieurement  deux  efpèces 
de  canaux  ,  dont  l'un  aboutit  auxintcflir.s  ,  &  l'autre 
aux  ovaires.  Quelques  infectes  cependant,  tels  que 
les  Crabes  ,  les  Araignées  &  les  Libellules ,  ont 
leurs  parties  génitales  a  d'autres  endroits  du  corps. 
royc{  Crabe  ,  Araignée  ,  Libellule. 

II  y  a  des  Araignées  dont  l'anus  ,  place  à  la  partie 
inférieure  du  ventre ,  forme  une  faillie  de  plus 
d'une  ligne  ,  figurée  en  cône  tronqué. 

On  entend  quelquefois  par  le  nom  d'anus  les 
parties  qui  lui  font  voifines  ,  comme  ,  par  exemple  , 
tout  ce  qui  cft  à  l'extrémité  du  ventre.  Il  a  reçu 
alors  divers  noms  dans  les  descriptions  que  les  en- 
tomologiftes  ont  faites  des  infectes. 

L'anus  ou  l'extrémité  du  corps  des  infectes  eft 
pointu  ,  aigu  ,  acucus  ,  acuminatus  ,  lorfqu'il  eft 
terminé  en  pointe  allez  forte  ,  &  qui  diminue  in- 
fenliblement  ;   la  Mordelle. 

Mucroné  ,  mucronatus  ,  lorfque  cette  pointe  eft 
très-forte  ,  de  la  conlïftancc  de  la  corne  ,  &  qu'elle 
n'eft  poinr  l'effet  d'une  diminution  infenlible  ;  l'U- 
rocère  ,  le  Scarabé  à  tarière,  Geoef.  TrLkius  he- 
mipterus  ,  Fab. 

Il  eft  terminé  en  queue  ,  caudatus  ;  la  Saute- 
relle. 

Il  cft  appendiculé ,  terminé  par  quelque  appen- 
dice ,   appc.ialculatus  ,-  La  Prrle ,  le  Grillon. 

En  filet  ,  fétacé  ,  filiforme  ,  Jijofus ,  fetaceus , 
ftijbrmis ;  la  Rafidie,   le  Puceron. 

£n  filet  fimple  ,  double  ,  triple,  uni  fétus ,  hifetus , 
trifetus  ;  la  kafidie,    l'Ephémère,   l'Ichneumon. 

Lamelle  ,  lamellatus  ,  lorfque  l'appendice  eft 
comme  lamelléc  ,  compofée  de  deux  ou  de  plufieurs 
feuillets  ou  lames  réunies  ;  la  Sauterelle. 

Foliacé  ,  foliaceus  ,  lorfque  les  lames  font 
grandes,   déprimées,  aplaties;  l'Ecrevilie. 

Mameloné ,  papillofus  ,  lorfqu'il  y  a  des  corps 
faillans  ,  arrondis,  en  forme  de  mamelons;  l'A- 
raignée. 

Barbu  ,  barbatus  ,  lorfqu'il  eft  entouré  de  poils 
longs  &  ferrés  ;  quelques  Selles  ,  quelques  Sphinx. 

Laineux,  cotonneux,  velu,  &c.  lanatus  ,  to- 
mentofus  ,  ■viilofus  ,  lorfqu'il  y  a  des  poils  crépus, 
doux  au  toucher  ,  ou  des  poils  droits  ,  ferrés. 

Il  eft  terminé  en  aigrette ,  pappofus ,  lorfqu'il 
y  a  une  ou  plufieurs  touffes  de  poils  fins  qui  partent 
tous  du  même  endroit  ;  quelques  Papillons  ,  la  larve 
de  quelques  Tipules. 

Il  eft  échancré  ,  emarginatus  ,  Iorfqu  il  y  a  une 
efpèce  d'incilïon  ou  d'entaille  peu  profonde  ;  quel- 
ques Punaifes. 

Il  eft  denté  ,  dematus  ,  lorfqu'il  fe  termine  par 
plufieurs  efpèces   de  dents  ;  l'Abeille  cinq-crochets. 

En  feie  ,  dentelé  ,  ferratus  ,  dentïculatus  ,  lorf- 
que ce  font  des  dentelures  qui  imitent  une  feie  ; 
quelques   Bupreftes. 

11  eft  fimple  ,  muticus  ,  lorfqu'il  n'y  a  ni  queue , 
ni  aiguillon  ,  ni  dentelures. 


A  P  A 


■itfj 


APALE  ,  A?Aius.  Genre  d'infectes  de  la  féconde 
Section  de  l'Ordre   des  Coléoptères. 

Les  Apa.es  font  des  infectes  un  peu  alongés  , 
qui  ont  la  tète  inclinée,  les  antennes  filiformes, 
plus  courtes  que  le  corps,  les  ailes  cach'cs  fous 
'ies  étuis  coriaces,  mai-:  flexibles;  enfin  les  tarfes 
des  patte-:  antérieures  ,  compofés  de  cinq  articles  , 
cv:  ceux  des  poftérieures  de  quatre  ,  tous  filiformes 
8c  terminés  p.-.r  quatre  crochets. 

Les  Apa.cs  appartiennent  à  la  famille  des  Can- 
tharides  ;  ils  ont  même  beaucoup  de  rapports  avec 
ce  genre,  (bit  par  la  forme  de  leur  coips,  foie 
par  leurs  habitudes  :  ils  ont  feulement  les  antennes 
un  peu  plus  minces  par  le  bout  é"c  les  antennules! 
plus  longues  Se  plus  minces;  ils  porent  d'ailleurs 
la  tète  inclinée  comme  les  Car.thatiJes  ;  ils  ont 
tes  élytres  flexib  es ,  &  ils  vivent,  comme  elles, 
fur  les  plantes  &  les  arbres.  Linné  ayant  tait  un 
fcul  genre  de  toute  la  famille  des  Ca'vharides  , 
tous  le  nom  de  Melce ,  y  avoit  placé  KApale  bi- 
maculê ,  feule  efpèce  de  ce  genre  connue  jufqu'à 
préfent.  Dcgeer  en  afait  une  Cardinale  (  Pyroskrc  )  , 
quoique  les  antennes  ,  les  antcnnules  ,  les  tarfes 
&  routes  les  parties  du  corps  en  foienr  différentes. 
Enfin,  M.  Fabricius  a  fait  de  cet  infecte  un  genre 
fous  le  nom  qne  nous  lui  confervons.  La  forme 
des  antennes  fufrit,  au  premier  coup-d'oeil,  pour  dil- 
tinguer  ce  genre  de  ceux  du  Meloé  ,  de  la  My- 
labre  &  de  la  Cérocome.  Les  taries ,  dont  le  pé- 
nultième article  eft  large  ,  bifide  ,  &  garni  de 
houppes  en-delTous,  faic  ailément  reconnoitre  l'Œ- 
demère  S:  le  Notoxe. 

Les  antennes  des  Apales  font  à  peine  plus  longues 
que  la  moitié  du  corps  ;  elles  font  filiformes ,  prcl- 
que  fétacées  ,  c'eft-a  dire,  qu'elles  diminuent  un 
peu  d'épailleur  à  leur  extrémité.  Elles  font  com- 
pofées  de  onze  article;,  dont  le  premier,  à  peine 
pi  is  gros  que  les  autres  ,  &  à-peu-piès  aulïi  long, 
eft  mince  à  fa  bafe  Si  renflé  à  fon  extrémité; 
le  fécond  cft  un  peu  plus  court  ôc  un  peu  plus 
petit  que  le  premier  ;  les  autres  font  prefque  égaux 
entr'eux ,  mais  les  premiers  approchent  de  la  figure 
conique  Se  les  derniers  de  la  cylindrique  ;  ceux-ci 
font  un  peu  plus  longs  que  les  autres. 

La  tète  eii  inclinée  ,  un  peu  aplatie ,  prefque 
triangulaire ,  ou  plus  large  à  fa  partie  poftérieure 
qu'à  fa  partie  antérieure  ,  &  à-peu-près  de  la  largeur 
du  coreeler.  Les  yeux  font  ovales,  peu  faillans, 
prefque  figurés  en  croiliant  ;  on  y  voit ,  à  leur  partie 
antérieure,  à  côté  de  l'infertion  de  l'antenne  ,  une 
petite  entaille  pour  faciliter  les  divers  mouvemens 
de  l'antenne. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieurc  , 
d'une  lèvre  inférieure  ,  de  deux  mandibules  ,  de  deux 
mâchoires  &  de  quatre  anteunules.  La  lèvre  fupé- 
rieurc eft  allez  longue  ;  elle  cft  plate  ,  prefque  mem- 
br.meule ,  coupée  ou  prefque  arrondie  &  ciliée  an- 
térieurement. Les  mandibules  font  dures  ,  de  la 
confiftance  de  la  corne,  arquées,  un  peu  alongécs  , 
allez  minces  ,  (impies  &  très-pointuts.  Les  mâchoires 


*éT4  A  P  A 

font  arrondies  à  leur  Commet  ,  &  garnies  ,  tout  au- 
tour, de  cils  ou  poils  longs  :  on  voit,  à  leur  bafe 
interne,  une  autre  petite  pièce  prefque  membraneufe, 
comprimée  ,  garnie  intérieurement  de  cils  très-courts , 
&  reunie  à  l'autre.  La  lèvre  inférieure  eft  petite  , 
prefcjue  bifide  ,  ou  profondément  échancrée  dans  les 
efpèces  que  j'ai  vues.  Les  antennules  font  filiformes , 
le  à-peu-près  de  la  même  longueur  :  les  antérieures  , 
■n  peu  plus  grottes  cjue  les  poftérieures ,  font  com- 
pofées  de  quatre  articles ,  dont  le  premier  eft  très- 
court  &  à  peine  diftindt;  le  fécond  eft  long  & 
prefque  conique  ;  le  troifième  eft  un  peu  plus  court 
&  plus  conique  que  le  fécond;  le  dernier  eftalongé  , 
prclque  ovale,  terminé,  par  les  deux  bouts,  en 
pointe  arrondie  :  elles  ont  leur  infertion  à  la  partie 
extérieure  des  mâchoires.  Les  poftérieures  font  com- 
pofées  de  trois  articles ,  dont  le  premier  eft  très- 
court  &  allez  gros  ;  le  fécond  eft  alongé  &  conique  ; 
le  dern'er  eft  alongé  ,  prefque  ovale  ,  terminé  ,  par 
les  deux  bouts  ,  en  pointe  arrondie  :  elles  ont  leur 
infertion  au  milieu  de  la  partie  latérale  ,  un  peu 
antérieure  de  la  lèvre  inférieure. 

Le  corcelet  n'a  prefque  point  de  rebord  ;  il  eft 
légèrement  convexe  eu  prefque  aplati,  plus  étroit  que 
les  élytres,  &    il  fuit  un  peu  l'inclinai fon  de  la  tète. 


A  P  A 

Les  élytres  font  légèrement  convexes  ;  elles  font 
flexibles  comme  celles  des  Cantharides.  L'écuùo» 
efl  petit  &   triangulaire. 

Le  corps  eft  alongé  ,  8c  la  poitrine  eft  un  pe» 
figurée  en  carène. 

Les  pattes  font  afTez  longues  :  elles  font  com- 
pofées  de  la  hanche,  de  la  cuifTe  ,  de  la  jambe  Se 
du  tatfe.  La  hanche  eft  très  -courte.  La  cuifle 
eft  (impie  ,  peu  renflée  :  la  jambe  eft  fimple  , 
prefque  cylindrique  ,  ou  un  peu  comprimée  , 
a  peine  plus  groffe  par  le  bout ,  &  terminée  par 
quelques  dentelures  peu  marquées.  Les  tarfes  font 
filiformes;  ceux  des  quatre  pattes  antérieures  ont 
cinq  articles  prefque  cylindriques  ,  &  ceux  des  pofté- 
rieures n'en  ont  que  quatre  :  les  uns  &  les  autres 
font  terminés  par  quatre  crochets  ,  dont  deux  font 
aplatis,  &    cachés  fous  les  deux  autres. 

Les  Apalcs  vivent  de  fubftance  végétale  ;  ils 
fréquentent  les  plantes  &  les  arbres  dont  ils  rongent 
les  feuilles  &  les  fleurs.  On  les  voit  auflî  fur  les 
fleurs  compofées  occupés  à  retirer  les  fucs  qui  y 
font  contenus.. 

Nous  ne  connoiflons  pas  les  larves  de  ces  infecles  ; 
mais  il  eft  probable  qu'elles  vivent  dans  la  tetre  ,  à- 
peu-près  comme  celles  du  Meloé&  de  laCantharide. 


Suite  de  l'Introduction  à  VKijlolrt  Naturelle  des  InJecJes. 


I6t 


=P 


A      P      A      L     E. 

AP  A  LU  S,     F  ab. 
MELOE     Lin.     P  Y ROCHRO  A.     De». 

CARACTÈRES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes,  plus  courtes  que  le  corps ,  plus  longues 
que  le  corcelet  :  onze  articles  prefque  égaux  ,  les  premiers  un  peu 
coniques ,  &  les  derniers  prefque  cylindriques. 

Bouche  munie  de  mandibules,  de  mâchoires  ôc  de  quatre  antennules. 

Antennules  allez  longues,  égales,  filiformes;  les  antérieures  corn- 
pofées  de  quatre  articles ,  dont  le  premier  court  &  petit ,  &  les  pofté- 
rieures  de  trois  ,  dont  le  premier  très-court. 

Tête  alfez  grande  ,  avancée ,  inclinée. 

Tarfes  filiformes,  terminés  par  quatre  crochets  ;  les  quatre  antérieurs 
compofés  de  cinq  articles ,  &  les  poftcrieurs  de  quatre. 


ESPÈCES. 


i.  Ap  ale  bimacLilé. 

Noir  ;  élytres  jaunes  ,  avec  une  tache  noire 
vers  leur  extrémité. 

i.  Ap  AL  E  tacheté. 

Noir,  tête  &  corcelet  fauves  ,  avec  des  tache* 
noires  ;  élytres  briquettes  ,  avec  deux  taches 
&   l'extrémité  noires. 


3.  A  p  A  LE  br'queté. 

Noir  ;  tête  &  corcelet  fauv.s  ,fans  taches  ; 
élytres  briquttées  ,   avec  l  extrémité  noire. 

a.  A  P  A  L  E  immaculé. 

Noir  ;  corcelet  &  élytres  jaunes  ou  brique- 
tés,  fans  taches. 


*V^ 


i66 


A  P  A 


I.  ArALE  bimaculé. 

Apalus  bimaculatus .    Fab. 

Apalus  niger  ,  e.ytris  lutcis  macula  poflica  nlgra. 
Nob. 

Meloe  bimaculatus  alatus ,  niger;  elytris  luteis 
macula  nigrapcjiica.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  Ç 80.  n°.  9. 
-*■  Faun.  fuec.  n°.  S2.8. 

Pyrochroa  bimaculata  nlgra  ,  thorace  orbiculato 
deprejfo  ;  elytris  fulvis  puncio  nigro  ;  antennis  ftm- 
plicibus.  Deg.  Mém.tom.  y.  pag.  ij.  n°.  1   pi.  I. 

fis-  'S. 

Cardinale  noire  ,  à  ccrcelct  arrondi  &  aplati  ,  à 
étuis  fauves  avec  un  point  noir  ,  &  à  antennes 
unies.  Deg.   ib.  ■ 

Apalus  bimaculatus.  Fab.  Syfl.  eut.  pag.  117. 
n".  1. — Spec.  inf.  tom.  i.pag.   161.  n°.  1. 

Cet  infecte  a  un  peu  plus  de  cinq  lignes  de  long. 
Tout  fon  corps  eft  noir;  le  ventre  feulement  eft 
quelquefois  fauve.  La  tète  &  le  corcelet  font 
finement  pointillés  ;  celui-ci  eft  un  peu  aplati  Se 
prefque  arrondi.  L'écullon  eft  noir  &  triangulaire. 
Les  élytres  font  d'un  jaune  fauve  ;  on  y  voit ,  vers 
leur  extrémité,  une  tache  noirâtre ,  prefque  ronde, 
de  chaque  côté  de  la  future  :  elles  font  flexibles , 
&  vues  à  la  loupe  ,  elles  paroifTcnt  un  peu  rabo- 
teufes. 

On  le  trouve  rarement  au  nord  de  l'Europe  ,  au 
commencement  du  printems. 

1.   ArALE  tacheté. 

Atjlvs  fexmaculatus .  Nob. 

Apalus  niger,  cavité  thoraeeque  fulvis  nigro 
maculatis  ;  elytris  teflaceismaculis  fcx  flavis.  Nob. 

Pallas.  Inf.  Sib.  rujf.  tab.  E.  fig.  16. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  le  précédent.  Son  corps 
eft  noir,  excepté  l'extrémité  du  ventre  ,  qui  eft  fauve. 
Les  antennes  &  la  bouche  font  noires.  La  tète  eft 
fauve ,  avec  les  yeux  &  une  tache  au  vertex  noirs.  Le 
corcelet  eft  fauve  ,  avec  une  tache  noire  au  milieu  , 
plus  ou  moins  marquée  ,  &  quelquefois  avec  deux 
points  noirs  feulement.  L'écullon  eft  noir  ou  jaune. 
Les  élytres  font  d'un  jaune  briqueté  ,  avec  quatre 
taches  noires ,  plus  ou  moins  grandes ,  &  l'extré- 
mité noire  ;  elles  font  flexibles  &  finement  poin- 
tillées.  Les  pattes  font  fauves,  avec  l'extrémité  des 
jambes  &  les  tarfes  noirs. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence,  fur  diffé- 
rentes fleurs  ,  dans  les  endroits  fecs  &  ftériles ,  en 
Juin  &  Juillet. 

5.    Apale   briqueté. 

Apalus  teftaceus.  Nob. 

Apalus  niger  t  capite  thoraeeque  fulvis  ,  imma- 
culatis  y  elytris  teftaceis  apice  nigris.  Nob. 

Il  reflemble  au  précédent ,  mais  il  eft  plus  périt , 
ayant  à  peine  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes  , 
les  yeux  &  la  bouche  font  noirs.  La  tête  &  le  cor- 
celet font  d'un  fauve  obfcur.  L'éculTon  eft  fauve. 
Les  élytres  font  d'un  fauve  briqueté ,  avec  leur 
extrémité  noire  :  elles  font  flexibles  ,  très-finement 


A  P    A 

pointillées  &  légèrement  pubefeentes  ,  vues  à  la 
loupe.  Le  de  flous  du  corps  eft  noir  ,  mais  l'extré- 
mité de  l'abdomen  eft  d'un  fauve  foncé.  Les  pattes 
font  d'un  fauve  obfcur ,  avec  la  bafe  des  cuiiles  , 
l'extrémité   des  jambes  &   les  tarfes  r.oirs. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence  ,  furies  fleurs 
de  Scabieufe ,  dans  le  mois  de  Juin. 

4.  Apale  immaculé. 

Apalus  immaculatus.  Nob. 

Apalus  niger  ,  thorace  tlytrifque  fiavis  immacu- 
latls.  Nob. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Ses  antennes, 
fa  tète  ,  fon  corps  &  fes  pattes  font  d'un  noir  luifant 
très-foncé.  L'écullon  eft  jaunâtre.  Le  corcelet  &  les 
élytres  font  jaunes ,  fans  taches.  Les  aîles  font 
ob  feu  res. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence  ,  fur  diffé- 
rentes fleurs,    dans  les  mois  de   Juin  &  de  Juillet. 

J'ai  une  variété  de  cet  infecte  qui  eft  un  peu 
plus  grande  ,  &  qui  a  le  corcelet  &  les  élytres  d'un 
jaune  briqueté. 

APATE.  Genre  d'infectes  de  la  clafle  des  Eléu- 
terates  de  M.  Fabricius.    Voye-z  Bostriche. 

APHIDIVOP-E ,  Aphidivorus  ,  ou  mangeur 
de  Pucerons.  C'eft  le  nom  qu'on  a  donné  à  quel- 
ques infectes  qui  fe  nourriflent  de  Pucerons  ,  tels 
que  les  larves  des  Coccinelles,  des  Héméiobcs. 
Voye^  Puceron. 

APODE  ,  ou  fans  pattes.  Tous  les  infectes  par- 
faits ont  iîx  pattes  ou  un  plus  grand  nombre  ; 
mais  la  plupart  des  larves  n'en  ont  point;  c'eft  à 
celles-ci  qu'on  a  donné  le  nom  d'apode.  Prefque 
toutes  les  larves  des  Diptères  ,  la  plupart  de  celles 
des  Coléoptères  &  des  Hyménoptères  n'ont  point 
de  pattes  ,  &  reflemblent  à  des  Vers ,  avec  lcfquels 
on  les  confondroit,  (î  on  ne  faifeit  attention  à  la 
bouche  &   aux  ftigmates.    Voyc-{  Larve. 

APPENDICE,  Apptndix.  On  a  donné,  en 
Entomologie,  ce  nom  à  des  pièces  qui  paroifTent 
comme  furnuméraires ,  qui  femblent  jointes  ou 
implantées  fur  le  corps  des  infectes.  Il  y  a  une  appen- 
dice à  la  bafe  des  cuifles  poftérieures  des  Carabes , 
des  Cicindèles  ;  il  y  en  a  deux  à  l' extrémité  du 
ventre  du  Grillon  ,  de  la  Perle ,  du  Cloporte.  Voy, 
Queue. 

APTÈRE  ,  Apterus.  Mot  tiré  du  grec  qui 
fignifie  fans  ailes.  On  a  donné  en  général  le  nom 
d'aptère  à  tous  les  infectes  qui  n'ont  point  d' aîles  , 
foit  que  ce  défaut  d'aîles  ne  foit  qu'accidentel , 
foit  qu'il  foit  particulier  à  quelques  efpèccs  d'un 
genre  qui  en  eft  pourvu  ,  comme  par  exemple  ,  les 
Carabes ,  les  Charenfons  ,  les  Mantes ,  les  Punaif.-s , 
dont  quelques  efpèces  font  privées  d'aîles;  foit  enfin 
qu'il  foit  confiant  dans  les  individus  d'un  feul  & 
même  fexe  ,  comme  les  Fourmis ,  les  Abeilles  ou- 


A  P  T 

.  vrières,  les  mulets  des  Mutiles,  des  Termes,  la 
femelle  du  Lampyre  ou  Ver  luifant  ,  &c. 

Le  nom  Rapière  ne  convient  point  aux  larves 
proprement  dites  ;  il  a  été  cependant  donne  à  quel- 
ques infedes  ,  qui  ,  quoique  parfaits ,  paroilient 
relier  dans  l'état  de  larve,  ou  mieux  encore  ,  dans 
celui  de  nymphe  ,  tels  que  la  Punaife  des  ii;s  ,  la 
plupart  des  Sauterelles,  ccc.  mais  ces  infedes  font 
comidérés  alors  comme  parfaits  ,  puifqu'ils  ne 
changent  plus  de  forme  Si  qu'ils  peuvent  te  repro- 
duire. Ce  n'eft  donc  qu'en  comparant  les  infedes 
parfaits  les  uns  aux  autres  qu'on  a  donné  le  nom 
A' apure  à  quelques-uns,  à  ceux  qui  n'ont  point 
d'ailes.  Toutes  les  larves  étant  cor.ltamment  privées 
d'aîles  ,  il  n'étoit  pas  nécelfairc  de  les  déligner  par 
ce  mot  ;  mais  il  y  a  des  infedes  dont  les  deux  fexes 
n'ont  point  d'aîles ,  &  dont  tous  les  individus  qui 
ont  cnlcmble  des  rapports  n'ont  aullî  point  d'ailes  ; 

■  ceux-ci  ferment  une  grande  famille  ,  une  clalie  gé- 
nérale ,  &  tous  les  infectes  qui  la  compofent  {ont 
défignés  fous  le  nom   d'yipteres.   Voyez  ce  mot. 

APTÈRES  ,  Aptera.  Huitième  Ordre  de  la 
Claire  des  Infectes. 

Nous  devons  à  l'immortel  Linné  ,  la  première 
bonne  divilion  méthodique  des  infedes.  Raj  &  Lilter 
avant  lui,  comprenant  fous  le  nom  générique  d'In- 
fectes ,  non- feulement  les  Infedes  proprement  dits  , 
mais  les  Coquillages  &  prefque  tous  les  Vers , 
avoient  fait  des  méthodes  très-imparfaites  :  ilsavoient 
divifé  ces  petits  animaux  d'après  leurs  métarnor- 
phofes ,  la  forme  de  leurs  œufs,  le  nombre  de  leurs 
pattes  ,  le  lieu  de  leur  habitation  ,  Sic.  Linné  ,  après 
avoir  féparé  de  la  claffe  des  Infedes  tous  les  petits 
animaux  qui  appartenoient  évidemment  à  celle  des 
Vers,  divifa  tous  les  infedes  en  fept  Ordres  ou 
Galles  ,  d'après  le  nombre ,  la  forme  &  la  confif- 

.  tance  des  ailes  ;  il  nomma  Apures  ,  Aptera  ,  tous 
ceux  qui  n  avoient  point  d'aîles  dans  les  deux  fexes, 
&  qui  n'en  obtenoient  jamais.  MM.  Geoffroy  , 
Scopoli ,  Schaeffer  ,  &  prefque  tous  les  entomolo- 
giftes  ,  fuivirent  la  méthode  de  Linné  ,  en  y  faifant 
quelquefois  de  très- légers  changemens.  Voy.  Aile, 
Insicte. 

Let  aîles  font  les  parties  du  corps  des  infedes 
qui  offrent  les  caradères  les  plus  conftans  &  les 
plus  faciles  à  faifir  pour  la  dividon  méthodique  de 
ces  petits  animaux  :  ces  caradères  font  d'ailleurs 
allez  naturels  pour  que  tous  ceux  qui  ont  entr'eux 
des  rapports  fe  trouvent  conftamment  placés  dans 
le  même  Ordre  ,  la  même  Sedion  ,  la  même  famille  : 
mais  nous  avons  établi  fept  Galles  ou  Ordres 
des  inlectes  ailés  ,  &  une  feule  de  tous  ceux  qui 
n'ont  point  d'aîles  ;  celle-ci  renferme  cependant 
des. infedes  très-différens  entr'eux,  foit  par  la 
forme  du  corps ,  foit  par  les  habitudes.  D'après 
ces  confidérations ,  nous  l'avons  divifée  en  trois 
Sedions  ,  qui  peuvent  former  trois  Ordres  ou  ClalTes 

.  trés-difiinctes.  La  première  comprendroit  tous  les 
infedes  qui  n'ont  que  iîx  pattes  &  deux  antennes , 


A  P  T  i*7 

qui  ne  diffèrent  des  infedes  allés  que  par  le  dé- 
faut d'aîles  ,  qui  ont  des  I  igmates,  mais  qui  ne 
fûbiflent  pa<    des  m  les  a 

Dans  ia  féconds    feroient  placés  tous 
qui   ont    huit   pattes  ,    qui    ;;'ont    p<  i) 
.  mates    apparejps  ,   qui    n1 
mais   d<.ux    grande 
lieu  ,    &    feni 

Cet:e  Clal'.e  Ici:  très-nombreufe  ci 
El  fin  on  verroi  d.ns  la  troilième  tous  les  Crut- 
tacés  ,  qui  ont  deux  ou  quatre  antennes,  un  nombre 
de  pattes  au-dcllus  de  huit ,  &  dont  le  corps  eft 
couvert  d'un  teit  olleux  ,  plus  ou  moins  folide. 
Ainli  ,  quoique  nous  nous  foyons  contentés  de  di- 
viùr  les  Apt  res  en  trois  Sedions  ,  nous  penfons 
néanmoins  ,  ainli  que  nous  venons  de  le  dire  , 
qu'ils  peuvent  ètredivifés  en  rrois  Ordres  ou  Clalfcs; 
«x  alors ,  au  lieu  de  huit  Ordres  que  j'ai  établis  dans 
l'Introdudion  ,  on  en  auroit  dix  aulïi  naturels  qu'il 
eft  poflible  de  les  avoir  dans  un  arrangement  mé- 
thodique. 

Le  chevalier  Linné  a  divifé  les  Apures  en  trois 
Sedions  :  la  première  comprend  ceux  qui  ont  fîx 
patres  ,  &  dont  la  tète  eft  diftindc  du  corcelet  ; 
la  kconde  renferme  ceux  qui  ont  de  huit  à  qua- 
torze pattes,  &  la  tète  unie  au  ccrcclet;  enfin  la 
troifième  comprend  ceux  qui  ont  un  grand  nombre 
de  pattes  ,  &  dont  la  tète  eft  diitinde  du  corcelet. 
Mais  par  cette  divilion  ,  la  Mitte  ,  le  Faucheur , 
Si  l'Araignée,  fe  trouvent  placés  avec  le  Crabe, 
l'Ecrevilïe  &  le  Monocle  ,  tandis  que  dans  la  divilion 
que  j'ai  propofée  ,  ces  infedes  font  féparés  ; 
tous  les  Cruftacés  fe  trouvent  placés  enfemble  ; 
tous  les  infedes  qui  n'ont  point  d'antennes  ,  tels 
que  le  Scorpion,  la  Pince,  la  Mitte,  le  Faucheur  , 
l'Araignée,  &c.  qui  ont  enfemble  les  plus  grands 
rapports  ,  qui  fe  relfemblcnt  par  les  formes  exté- 
rieures ,  par  les  parties  de  la  bouche ,  par  leur 
manière  de  vivre  ,  &  qui  préfenteiu  enfin  des 
pallàges  infenlïbles  des  uns  aux  autres;  tous  ces 
infedes  ,  dis-je  ,  font  placés  dans  la  même  Sedion. 
Les  infedes  à  fix  pattes  ,  tels  que  la  Puce,  le  Pou, 
le  Ricin  ,  la  Podure  ,  la  Forbicinc,  qui  s'éloignent 
moins  que  les  autres  des  infedes  ailés  ,  qui  ont 
des  antennes  &  des  ftigmates  ,  forment  la  première 
Sedion  de  l'Ordre  des  Apures,  Si  viennent  immé- 
diatement après  l'Hippobofque.  La  féconde  Sec- 
tion comprend  les  Mittes  ,  les  Araignées  ,  les  Scor- 
pions ,  &c.  qui  s'éloignent  déjà  beaucoup  des  vé- 
ritables infedes  ;  enfin  ,  la  dernière  renferme  tous 
les  Cruftacés  ,  qui  s'éloignent  encore  plus  des  in- 
fedes allés.  Nous  regardons  ,  comme  on  voit ,  les 
Afelles,  les  Cloportes  ,  les  Iules  Se  les  Scolopendres  , 
comme  de  véritables  Cruftacés ,  fondés  fur  les  rap- 
ports qui  fe  trouvent  entre  ces  infedes  Scies  Crabes , 
lesEcrevillès  ,  les  Crevettes ,  les  Squilles  ,  Scc.&i  fur 
le  palfage  inienfiblc  qu'il  y  a  des  uns  aux  autres  : 
car  tous  ont  le  corps  recouvert  d'une  peau  olfeule 
plus  ou  moins  dure  ;  &  fi  on  les  confidère  atten- 
tivement ,  on  voit  la  plus  grande  analogie  entre  les 


'i6i 


A  P  T 


Afelles ,  les  Squilles  &  les  Crevettes ,  qui  font,  comme 
on  fait ,  de  vrais  Cruftacés  ;  ces  genres  même  ont 
été  confondus  enfemble  par  Degeer.  Les  Afelles  & 
les  Cloportes  ne  forment  qu'un  feul  genre  dans  les 
ouvrages  de  MM.  Linné  ,  Pabricius  ,  Scopoli,  &c. 
Se  ces  deux  derniers  auteurs  ont  placé  ,  parmi  les 
Cloportes ,  quelques  Iules ,  trompés  fans  doute  par 
la  parfaite  rcffemblancejqu'ils  leur  ont  trouvée.  (Voy. 
Onifcus pujlulatus.  Fab.&  Onifcus  Armadillo.Scov. 
Les  Iules  ne  différent  des  Cloportes  qu'en  ce  que 
les  uns  ont  quatre  pattes  à  chaque  anneau ,  &  les 
antennes  courtes  ,  prefquc  eu  marie ,  Se  les  autres 
feulement  quatorze  pattes ,  les  antennes  filiformes  , 
&  le  corps  terminé  par  deux  petites  appendices. 
La  plupart  des  Cloportes  &  prefquc  tous  les  Iules, 
fe  roulent  Se  forment  une  efpèce  de  boule  ;  tous 
vivent  à-peu-près  de  la  même  façon  ;  leur  bouche 
eft  figurée  de  même  ;  ils  ont  donc  entr'eux  la  plus 
grande  conformité.  De  l'Iule  à  la  Scolopendre  il  n'y  a , 
comme  on  fait,  qu'un  pas,  la  différence  eft  très- 
peu  de  chofe. 

Degeer  a  divifé  les  Apures  en  quatre  Claffes  ; 
mais  la  première  ne  renferme  qu'un  feul  genre  , 
celui  de  la  Puce  ,  que  cet  auteur  a  jugé  à  propos 
de  féparer  des  autres  ,  parce  que  cet  infecte  fubit 
des  transformations ,  Se  que  les  autres  n'en  fubillcnt 
point.  Dans  les  deux  dernières  claffes  ,  Degeer  a 
confondu  enfemble  la  plupart  des  Cruftacés  avec 
la  Mitte  Se  l'Araignée,  tandis  qu'il  fait  une  claflc 
de  la  Squillc  ,  du  Cloporte  ,  de  la  Scolopendre  Se 
de  l'Iule  ,  parce  que  la  tète  eft  un  peu  diftincte  , 
&  qu'elle  l'eft   très-peu  dans  les  autres. 

Nous  allons  maintenant  examiner  les  parties  du 
corps  des  Apures  ,  leurs  métamorphofes  ,  leurs 
mues ,  leur  génération  ,  leurs  habitudes  ,  leur  ma- 
nière de  vivre,  Se  le  lieu  où  ils  fe   trouvent  ordi- 


Des  parties  du  corps  des  Apures. 

On  peut  divifer  le  corps  des  Aptères  en  corps 
proprement  dit ,  &  en  membres   ou  pattes. 

Le  corps  eft  compofé  de  la  tête  ,  du  corcelet  Se 
de  l'abdomen. 

La  tête  eft  diftincte  ou  confondue  avec  le  cor- 
celet. Elle  eft  diftincte  dans  tous  les  infectes  de  la 
première  Section  &  dans  quelques-uns  de  la  troi- 
lième.  Elle  eft  confondue  avec  le  corcelet ,  Se  n'eft 
point  du  tout  diftincte  dans  tous  les  Apthres  de 
la  féconde  Section  ,  &  dans  quelques-uns  de  la 
tioinème.  Elle  comprend  les  antennes  ,  la  bouche 
&  les  yeux. 

Les  antennes  :  tous  les  infectes  de  la  première 
Section  de  l'Ordre  des  Apures  ont  deux  antennes 
limples  ,  courtes  eu  allez  longues  ,  filiformes  , 
fétacées,  moniliformes ,  êcc.  Ceux  de  la  féconde 
Section  n'en  ont  point  ;  mais  ils  ont  deux  anten- 
nulcs  longues  ,  Couvent  en  forme  de  pinces  ,  qui 
paroident  tenir  lieu  d'antennes  ,  Se  que  la  plupart 
■des  naturaliftes  avoknt  regardées  comme  de  véritables 


A  P  T 

antennes  ,  n'ayant  pas  fait  attention  qu'elles  feifoienc 
partie  de  la  bouche  de  ces  infectes.  Ceux  de  la  croi- 
fième  Section  ont  deux  ou  quatre  antennes  funples , 
ou  divifées  en  deux  ,  quelquefois  branebues  ou  ra- 
meufes.  Il  faut  remarquer  qu'on  ne  trouve  dans 
aucun  autre  Ordre  ,  des  infectes  qui  aient  plus  de 
deux  antennes  ;  il  y  en  a ,  à  la  vérité  ,  qui  les  ont 
bifides,  rameufes,  panachées,  figurées  en  plumes  , 
en  aigrettes,  &c.  mais  les  divinoas  aboutiffent  à 
une  tige  commune  ,  implantée  fur  la  tête  ;  dans 
les  Crabes  ,  au  contraire  ,  les  Ecreviffes  ,  les 
Afelles,  &c.  il  y  a  réellement  quatre  antennes  im- 
plantées fur  la  tète ,  &  dont  deux  même  font  quel- 
quefois divifées  prefquc  julqu'a  leur  bafe  ,  telle- 
ment que  ces  infectes  paroident ,  au  premier  regard  , 
avoir  iix  antennes.  La  plupart  les  ont  beaucoup 
plus  longues  que  leur  corps  ,  d'autres  les  ont  très- 
courtes. 

La  bouche  des  Apures  offre  des  différences  re- 
marquables. Ces  infectes  fe  nourriflènt ,  comme 
tous  les  autres,  de  fubftance  végétale  ou  animale  ; 
ils  prennent  des  alimens  folides  ou  liquides  ;  ils  ne 
font  que  fucer,  ou  ils  dévorent  leur  proie.  On  peut , 
jufqu'à  un  certain  point ,  à  l'infpection  feule  de  la 
bouche  ,  deviner  qu'elle  eft  la  manière  de  vivre 
ex  chacun  d'eux.  Ceux  qui  ont  une  trompe  accom- 
pagnée d'un  fumoir  ou  d'une  efpèce  de  dard  affez 
fort  Se  très-aigu  ,  font  en  état  de  percer  la  peau 
des  animaux  ou  l'écorce  des  plantes  ,  afin  d'en  re- 
tirer les  lues  propres  à  les  nourrir  ;  tels  font  les 
Poux ,  les  Puces ,  les  Mittes.  Ceux  qui  ont  des 
pinces  &  des  griffes  très-fortes  Si  très-aiguës  peuvent 
failir  Se  tuer  d'autres  infectes ,  Se  les'  dévorer  ou 
les  fucer  fuivant  qu'ils  ont  des  mâchoires  ou  des 
luçoirs  ;  tels  font  l'Araignée,  le  Scorpion  ,  la  Pince, 
la  Scolopendre. Ceux  qui  ont  des  mâchoires  très-dures 
Se  oileufes ,  tels  que  les  Ecrevifles ,  les  Crabes  ,  &c. 
fe  nouniffent  d'alimens  plus  folides  que  les  autres  « 
ils  font  la  guerre  ,  failîffent  Se  dévorent  des 
infectes  &  des  Vers  marins.  Le  Pou  eft  Amplement 
pourvu  d'une  trompe ,  qui  contient  un  fuçoir  très- 
fort  ,  très-aigu  ;  au  lieu  que  le  Ricin  qui  lui  reffemble 
li  fort  a  des  mandibules  allez  folides,  &  propres 
à  percer  la  peau  des  animaux  auxquels  il  s'attache  ; 
il  a  une  trompe  ,  mais  fou  fucoir  n'eft  pas  affez  fort 
pout  percer  la  peau  ,  il  n'eft  propre  qu'à  retirer 
les  fucs  ;  il  faut  que  les  mandibules  onvrent  un  paffage 
à  celui-ci.  La  Mitte  ,  le  Trombidion  Se  le  Pycno- 
gonon ,  qui  fe  nouniffent  Amplement  du  fuc  des 
animaux  ou  des  végétaux  ,  &  ne  prennent  aucun 
aliment  folide  ,  n'avoient  befoin  que  de  fuçoirs 
allez  forts  pour  pénétrer  dans  la  chair  des  animaux 
ou  dans  le  tiffu  des  plantes.  Il  falloit  au  Faucheur  , 
à  l'Araignée ,  au  Scorpion  ,  à  la  Pince  ,  qui  fe  nour- 
riflènt d'autres  infectes  ,  des  inftrumens  propres  à 
les  faifir  ;  aullî  leur  bouche  eft-clle  munie  de  pinces , 
de  griffes  ,  de  tenailles  longues  ,  fortes  &  aiguës. 
LesAtaignécs  vagabondes  ,  qui  courent  après  leur 
proie  ,  ont  leurs  mandibules  bien  plus  grandes , 
bien  plus  fortes  Se  bien  plus  aiguës  que  celles  qui 

filent 


A  P  T 

filent  pour  l'attraper  ;  &  celles-ci ,  qui  la  fucent , 
ont  une  efpèce  de  fucoir,  qui  manque  ou  qui  eft 
bien  moins  apparent  aux  autres  qui  dévorent  leur 
proie  fans  la  fucer.  Quelques  Aiellcs  s'attachent  fi 
fortement  avec  leurs  pattes  fur  les  Poiflbns  Se  les 
Cétacés ,  qu'il  eft  prefque  impoflible  de  leur  faire 
lâcher  prile  fans  les  déchirer  ou  leur  arracher  les 
pattes  ;  leur  bouche  eft  compofée  de  parties  pref- 
que membraneufes  Se  très-peu  folides  ,  qu'elles 
appliquent  fur  la  peau  des  PoiiTons,  &  avec  lef- 
quelles  elles  font  peu-à-peu  une  large  plaie  ,  qui  leur 
fournit  abondamment  de  quoi  fe  nourrir ,  en  fuçant 
les  fucs  qui  viennent  s'y  répandre.  Le  Cloporte  Se 
le  Iule  ,  vivant  de  fubftance  végétale  ,  ont  les  mâ- 
choires peu  folides,  Se  leur  bouche  n'a  ni  fuçoir, 
ni  griffes,  ni  pinces,  tandis  que  la  Scolopendre  qui 
vit  d'autres  infectes ,  a  deux  grands  crochets  au- 
deflous  de  fa  bouche. 

Les  yeux.  Les  infectes  aîlés  n'ont  que  deux  yeux  , 
placés  à  la  partie  latérale  de  la  tête  ;  la  plupart , 
à  la  vérité  ,  ont  deux  ou  trois  autres  petits  points 
faillans  ,  arrondis  ,  liffes ,  placés  au  fommet  de  la 
tète  ,  qu'on  a  foupçonné  être  d'autres  petits  yeux  , 
mais  dont  on  a  point  encore  de  certitude  :  la  plu- 
part des  Aptères  en  ont  un  nombre  affez  confidé- 
rable  &  très-diftincts  ,  mais  aucun  d'eux  n'a  ces 
petits  yeux  lilles  qu'on  remarque  aux  autres.  Les 
yeux  des  infectes  aîlés  font  taillés  à  facettes,  c'eft- 
.  a-dire,  qu'ils  ne  font  pas  liffes,  mats  qu'ils  pa- 
roiffent ,  au  microfeope  ,  compofés  d'une  prodigieufe 
quantité  de  petites  facettes  plates,  de  figure  hexa- 
gone ,  placées  à  côté  les  unes  des  autres.  Parmi 
les  Aptères  ,  il  n'y  a  que  les  Cruftacés  qui  aient 
leurs  yeux  à  facettes  ;  ceux  des  autres  font  lilles , 
ainfi  qu'on  peut  le  voir  daus  les  Poux  ,  les  Puces  , 
les  Podures  ,  les  Araignées  ,  les  Scorpions ,  &c.  Le 
nombre  des  yeux  eft  de  deux  dans  le  Pou  ,  la  Puce , 
le  Ricin  ,  la  Forbicine  ;  il  eft  de  feize  dans  la  Po- 
dure.  La  Mitte  ,  le  Faucheur  Se  la  Pince  n'en  ont 
que  deux.  Le  Scorpion  en  a  fix  ,  &  l'Araignée  huit  : 
quelques  Monocles  ont  deux  yeux  très-diftaus  ; 
quelques  autres  en  ont  deux  fi  rapprochés  &  fi 
confondus  enfemble  ,  que  ces  infectes  paroiffent 
n'en  avoir  qu'un  feul.  Les  yeux  des  infectes  font 
fixes  Se  immobiles  ;  mais  ceux  du  Crabe  ,  du  Pa- 
gure ,  du  Scyllare,  de  l'Hippe ,  de  l'Ecreviffe,  de  la 
Squille  Se  de  la  Crevette  font  avancés ,  &  porrés  fur 
une  efpèce  de  pédicule  mobile.  Ces  infeltes  peuvent , 
parce  moyen,  porter  leurs  yeux  dans  tous  les  fens, 
fuivant  le  befoiu   qu'ils  ont  de  s'en  fervir. 

Le  coreelet  n'offre  rien  de  remarquable.  Il  eft 
diftinct  de  la  tête  ,  mais  confondu  avec  l'abdomen 
dans  tous  les  infectes  de  la  première  Section  :  il 
eft  diftinct  de  l' abdomen  ,  mais  confondu  avec  la 
tète  dans  l'Araignée  :  il  eft  confondu  avec  la  tête 
&  l'abdomen  dans  la  Mitte  ,  le  Trombidion ,  le 
Pycnogonon,  le  Faucheur,  le  Scorpion,  la  Pince. 
Le  Monocle ,  le  Crabe  ,  l'Ecreviffe  ,  Sec.  ont  la  tète  , 
le  coreelet  &  l'abdomen  confondus  enfemble  ,  Si 
•recouverts  d'une  peau  très-dure,  ofïèufe,  convexe, 
Hijloire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  1, 


A  P  T 


i'6$ 


Le  Cloporte ,  l'Afelle  ,  l'Iule  &  la  Scolopendre  , 
ont  la  tète  diftincte  ;  mais  le  coreelet  &  l'abdomen 
font  confondus.  Le  corps  de  ces  derniers  eft  com- 
pofé  d'anneaux  ou  de  fegmens  ,  en  recouvrement , 
les  uns  à  la  fuite  des  autres.  On  n'y  voit  ni  divi- 
fions  ni  étranglement,  qui  marquent  la  féparation 
du  coreelet  Se  de  l'abdomen. 

L' 'abdomen  eft  très-diftinct  dans  l'Araignée  ;  il  eft 
féparé  du  coreelet  par  un  étranglement,  &  il  n'y 
tient  que  par  un  filet  mince  &  très-court  ;  on  voit , 
feulement  dans  les  autres  la  place  qu'il  doit  occu- 
per-; mais  il  eft  joint  au  coreelet  Se  n'en  eft  nullement 
diftinct.  Le  Monocle  ,  le  Crabe ,  l'EcrevifTe  ,  n'ont 
point  d'abdomen  apparent:  tous  les  vifeères  le  trou- 
vent enfermés  fous  une  boéte  oileufe  ,  folide  ,  qui 
répond  à  la  tète  Se  au  coreelet  des  autres  infectes. 
On  ne  peut  pas  prendre  pour  abdomen  la  pièce  qui 
y  eft  jointe  ,  Si  qui  eft  compofée  d'anneaux  liés  les 
uns  aux  autres  par  une  membrane  mince  ,  flexible  : 
nous  la  regardons  comme  une  efpèce  de  queue , 
puifqu'ellc  eft  privée  de  tous  les  vifeères ,  des  in- 
teftins ,  Se  des  parties  de  la  génération.  L'abdomen 
eft  divifé  en  pluiieurs  anneaux  dans  le  Scorpion , 
la  Pince  ,  Se  tous  les  infectes  de  la  première  Sedion  ; 
il  paroît  d'une  feule  pièce  dans  la  Mitte  ,  l'Araignée  , 
le  Faucheur.  Tout  le  corps  eft  divifé  en  anneaux 
femblables  les  uns  aux  autres  dans  l'Afelle  ,  le  Clo- 
porte ,  l'Iule  ,  la  Scolopendre. 

Un  caractère  efTentiel  aux  infectes ,  c'eft  d'avoir 
des  ftigmates  ,  organes  extérieurs  de  la  refpiration  : 
tous  les  infectes  ailés  en  font  pourvus  ;  mais  parmi 
les  Aptères  ,  il  n'y  a  que  ceux  de  la  première  Section 
qui  en  aient.  On  ne  peut  pas  en  appercevoir  ni  à 
ceux  de  la  féconde  ,  ni  à  ceux  de  la  troifième  ;  du 
moins  ne  font-ils  pas  placés  comme  dans  les  autres 
infectes.  On  ne  fait  pas  encore  par  où  s'introduit 
l'air  néceffaire  à  la  refpiration  de  ces  derniers  :  nous 
foupçonnons ,  avec  Degeer,  que  c'eft  par  l'anus 
que  s'introduit  celui  qui  eft  néceffaire  à  l'Araignée  ; 
mais  nous  n'avons  pas  à  ce  fujet  des  preuves  fuffi- 
fantes.  Je  foupçonne  auffi  que  de  petites  ouvertures 
que  j'ai  remarquées  à  la  partie  latérale  de  la  tête 
des  Crabes  Se  des  Ecrevifles  font  des  efpèces  d'ouïes 
pour  l'introduction  de  l'air ,  à-peu-près  femblables 
à  celles  des  PoilTons  ;  mais  je  n'ai  encore  ,  à  cet 
égard,  que  des  conjectures. 

Le  corps  de  la  plupart  des  Aptères  eft  terminé 
par  une  efpèce  de  queue  ,  par  une  ou  pluficurs 
appendices.  La  Forbicine  a  pluiieurs  filets  (impies, 
fétacés.  LaPodure  a  une  queue  fourchue  ,  mobile  , 
élaftique ,  appliquée  fous  fon  corps ,  au  moyen  de 
laquelle  elle  peut  exécuter  un  faur  très-confidérable. 
Le  Scorpion  a  une  longue  queue  articulée  ,  terminée 
par  un  aiguillon  recourbé,  très-fort  Se  très  aigu  , 
a  la  bafe  duquel  il  y  a  une  petite  vélicule  de  venin  , 
que  l'infecte  introduit  dans  la  plaie  lorfqu'il  pique  , 
par  deux  petits  trous  imperceptibles ,  placés  un  de 
chaque  côté  de  l'aiguillon.  Les  Crabes  ,  les  Ecrc- 
vilfes ,  Sec.  ont  une  queue  groffe ,  articulée  ,  terminée 
par  cinq  feuillets  grands,    larges,    membraneux  , 


i7o  A  P  T 

affez  folidcs.  Le>  Cloportes  &  les  Afelles  ont  deux 
dicesplusou  moins  longues  &  bifides. 

Les  p atte s  des infectes  de  la  première  Section  des 
Apures  ne  diffèrent  pas  de  celles  des  infectes  aîlés  : 
elles  font  compofées  de  la  hanche  ,  de  la  cuille  , 
de  la  jambe  Se  du  tarfe  ,  diyàfé  en  plufieurs  articles  , 
&  terminé  par  deux  onglets.  Ces  pattes  n'ont  rien 
de  remarquable  ;  leur  bafe  e(l  couverte  d'une  lame 
ou  '.caille  allez  grande  dans  la  Forbicine  ;  les  pofté- 
rieures  font  longues  ,  &  propres  pour  le  faut,  dans 
la  Puce.  Les  infectes  de  la  féconde  Section  ont  leurs 
pattes  un  peu  différentes  :  elles  font ,  à  la  vérité  , 
compofées  des  mêmes  pièces  ,  c'eft-à-dire  ,  qu'on 
y  voit  la  hanche  ,  la  cuille  ,  la  "jambe  Se  le  tarfe  ; 
mais  il  y  a ,  entre  ces  parties ,  d'autres  pièces  fur- 
Duméraires;  on  y  voit  cinq  à  fix  pièces  principales, 
fans  compter  le  tarfe  ,  qui  eft  divifé  en  deux  ar- 
ticles dans  l'Araignée  ,  Se  en  un  nombre  très-con- 
fidérable  dans  le  Faucheur.  Les  pattes  des  Crabes , 
des  Ecrevillès  ,  font  auffi  compofées  de  plufieurs 
pièces  :  les  deux  antérieures  ,  nommées  pinces  Se 
ferres  ,  font  quelquefois  très-grandes,  très-groffes  , 
Se  en  forme  de  pinces  ;  les  autres  font  terminées  par 
un  onglet  fîmple  ,  affez  gros  ;  dans  quelques 
efpèces  elles  font  prefque  toutes  en  forme  de  pinces , 
mais  beaucoup  plus  pentes  que  les  antérieures.  Celles 
des  Afelles  font  terminées  par  des  ongles  ou  croc  hets 
arqués  ,  fïmples  ,  longs  ,  très-forts  fie  très-aïgus. 
La  plupart  des  Scolopendres  ont  leurs  pattes  longues 
Se  terminées  par  un  nombre  prodigieux  d'articles. 
Les  Iules  au  contraire,  ont  leurs  pattes  très-courtes, 
&  fi  rapprochées  à  leur  bafe  ,  que  ,  malgré  le  nombre 
conlidérable  qu'ils  en  ont  ,  ils  peuvent  à  peine 
marcher. 

Les  Crabes  ,  les  Ecreviffes  ont  prefque  toujours 
leurs  ferres  de  grandeur  &  même  de  forme  diffé- 
rente ;  il  eft  rare  qu'elles  foient  parfaitement  égales: 
la  droite  eft  ordinairement  plus  groffe  que  la  gauche  , 
tandis  que  les  autres  paires  de  pattes  font  égales 
entr'e  les.  Quelques  naturaliftes  ont  regardé  cette  con- 
formation comme  un  jeu  de  la  nature;  d'autres  ont  cru 
qu'elle  venoit  de  la  fingulière  faculté  qu'ont  ces  in- 
fecles de  recouvrer  les  pattes  qu'ils  ont  perdues  par 
quelque  accident.  Quoiqu'il  en  (oit,  Reaumur  a  donné 
un  Mémoire  qui  prouve  ,  par  des  obfervations  &  des 
expériences  faites  avec  la  plus  grande  exactitude  , 
que  fi  on  retranche  à  ces  animaux  une  ou  plu- 
fieurs pattes  ,  lyie  ou  plufieurs  antennes  ,  ou  feule- 
ment une  partie  des  pattes  Se  des  antennes ,  toutes 
ces  parties  reviennent  ;  il  en  repouffe  d'autres  qui 
fe  développent  peu-à-peu  ,  &  que  reproduit  le  moi- 

fnon  attaché  au  corps.  Cette  nouvelle  patte  eft  d'a- 
ord  plus  petite  que  les  autres ,  mais   elle  acquiert 
infenfiblemcr.t  toute  fa  groffeur.    Voy.  Crabe. 

Des  métamorphofes    &  mues   des   Aptères. 

Tous  les  infectes  pourvus  d'aîles,  avant  de  par- 
venir à  leur  état  de  perfection  ,  partent  par  ceux 
de  larve  Se  de  nymphe  3  ils  ont,  au  forcir  de  l'œuf, 


A  P  T 

une  forme  bien  différente  de  celle  qu'ils  prendront 
un  jour.  La  pluparc  rcilemblent  a  des  vers  fans 
pattes,  fans  antennes,  fans  yeux  ;  quelques-uns 
loin  privés  de  mouvement  ,  Se  aucun  n'a  des  aîles. 
Il  n'en-  eft  pas  de  même  des  Apures  ;  fi  nous  en 
exceptons  la  Puce  feule  ,  qui  parte ,  comme  les  in- 
fect.es  aîiés  ,  par  les  deux  états  de  larve  &  de 
nymphe  ,  avant  de  devenir  infecte  parfait  ,  tous 
les  autres  confervent ,  toute  leut  vie  ,  la  forme 
qu'ils  ont  au  fortir  de  l'ccuf.  Le  Pou  ,  l'Araignée  , 
le  Cloporte',  le  Crabe ,  Sec.  ne  font  fujets  a  aucune 
métamorphofe  :  ils  ont ,  en  naillant ,  la  forme  qu'ils 
auront  toute  leur  vie  ;  tous  leurs  membres  font  dé- 
veloppés ;  le  feul  changement  qui  s'opère  en  eux 
confilte  dans  l'accroiffemenr  fuccefiif  de  toutes  les 
parties  de  leur  corps.  Cependant ,  quoique  \ts  Apures 
s'éloignent  beaucoup  à  cet  égard  des  auttes  infectes, 
nous  croyons  pouvoir  les  regarder  comme  fournis 
aux  mêmes  loix.  Cts  petits  animaux  paroiffent ,  à 
la  vérité,  au  fortir  de  l'œuf,  fous  la  foi  me  qu'ils 
auront  toute  leur  vie;  ils  ne  fubiffent  point  de 
transformations  complettes  ,  comme  les  Lépidop- 
tères ,  les  Coléoptères ,  les  Diptères  ;  mais  ils  chan- 
gent plufieurs  fois  de  peau  ,  ils  muent  trois  ou 
quatre  fois ,  &  ils  n'ont  acquis  toute  leur  croifiance  , 
ils  ne  font  infectes  parfaits ,  Se  en  état  de  fe  re- 
produire ,    qu'après  leur  dernière   mue. 

Ne  fommes-iious  pas  fondés  à  regarder  les  mues 
&  le  changement  de  peau  du  Pou ,  de  la  Mitte  , 
de  l'Araignée  ,  comme  analogue  aux  métamorphofes 
des  autres  infectes  2  On  fait  d'ailleurs  que  les  Sau- 
terelles, les  Blattes,  les  Punaifes  ,  Sec.  ne  changent 
pas  de  forme  en  pallant  de  l'état  de  larve  à  celui 
de  nymphe,  Se  de  celui  de  nymphe  à  ce'ui  d'infecte 
parfait  ;  on  fait  que  la  feule  différence  qui  fe  trouve 
entre  les  diftérens  états  de  ces  infectes,  c'eft  que  la 
larve  n'a  point  d'aîles ,  &  que  la  nymphe  en  a  feule- 
ment des  moignons.  Mais  quoi  qu'il  en  foit  des  mues 
des  Apttres  ,  cette  opération  les  rapproche  des  autres 
infectes ,  Se  les  diftingue  fuffifamment  des  Coquil- 
lages &  de  tous  les  Vêts  ,  puifqu'on  ne  voit  rien  dans 
ceux-ci  qu'on  puiffe  comparer  à  ces  mues. 

Mais  quelques  naturaliftes  ont  remarqué  des  ef- 
pèces de  métamorphofes  dans  quelques  Aptères. 
Degeer  a  vu  fortir  de  leurs  œufs  des  Iules  qui  n'a- 
voientque  fix  pattes  ,  Se  le  corps  compofé  feulement 
de  fept  anneaux ,  fur  les  trois  premiers  defquels  il 
y  avoir  une  patte  de  chaque  côté  ,  Se  cependant 
l'infecte  parfait  a  conftammenc  deux  paires  de  pattes 
à  tous  les  anneaux.  Ce  céièbre  obfervateur  a  vu  les 
anneaux  Se  les  pattes  augmenter  en  nombre  ,  à  mefure 
que  le  petit  Iule  avançoit  en  âge  ;  mais  il  n'a  pu 
remarquer  fi  cette  augmentation  de  partie  s'opéroit 
par  une  mue  ,  ou  fi  c'étoit  pat  un  accroillcmcnt 
fucceffif.  Sinous  en  croyons  le  même  auteur,  quel- 
ques Mittes  ,  telles  que  celles  du  vieux  fromage  ,  du 
vieux  lard,  Se  celles  qui  s'attachent  au  corps  des 
Confins,  des  Tipules  ,  des  Libellules  S;  de  quelques 
autres  infectes  ,  ne  naiilent  qu'avec  trois  paires  de 
pattes  ;  elles  relient  quelque  tems  dans    cet  état  , 


A  P  T 

Si.  la  quatrième  paire  ne  leur  vient  que  dans  la  fuite, 
&  lorlqu'cllcs  ont  acquis  prefque  toute  leur  croil- 
îance.  .Suivant  le  mêôae  auteur  ,  une  cfpèce  Je 
Monocle ,  Monoculus  quadricomis  ,  Lin.  a  ,  au 
fortir  de  l'œuf,  une  figure  très-différente  de  celle 
de  la  mère  ,  &  par  conféquent  de  celle  qu'il  aura 
un  jour;  cette  figure  relfemblc  beaucoup  à  celle  des 
Amymones  de  M.  Mullcr.  Voycç  Monocle. 
Lcuvenhocck  a  aulli  remarqué  la  dirférencc  qu'il 
y  a  de  la  figure  de  quelques  petits  Monocles  à  celle 
de  leur  mère. 

On  voit,  d'après  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  que 
les  Apures  muent  &  changent  plufieurs  fois  de 
peau  dans  leur  jeune  âge  ,  ainfi  qu'on  le  remarque 
dans  les  infectes  ailés  ;  que  la  plupart  changent  de 
forme,  &:  que  la  Puce  fubit  des  métamorpliofes 
complexes.  Si  nous  confierons  les  Cruftacés  en  par- 
ticulier ,  nous  verrons  que  ceux-ci  s'éloignent  encore 
plus  des  autres  infedres  ;  nous  verrons  ,  dis-je  ,  qu'ils 
forment  vifiblementles  derniers  chaînons  de  la  chaîne 
qui  lie  les  Infectes  aux  Vers.  Les  infectes  des  deux 
premières  Sections  de  l'Ordre  des  Aptères  ne  muent 
Se  ne  croilTent  que  pendant  un  certain  tems  de  leur 
vie  ;  parvenus  à  leur  état  de  perfection  ,  ils  ne 
croill'ent  ,  ne  muent ,  &  ne  changent  plus  de  peau  ; 
ils  fe  reproduifent  &  relient  dans  le  même  état  tout 
le  refte  de  leut  vie.  Les  Crabes ,  les  Ecrevillcs  ,  au 
contraire  ,  croifTcntS:  muent  pendant  toute  la  durée 
de  leur  vie  ;  ils  s'accouplent  &  fe  reproduifmt  tous 
les  ans  ;  & ,  femblables  aux  Poillons ,  aux  Coquil- 
lages &  à  la  plupart  des  Vers,  ils  font  en  état  de 
fe  reproduire  avant  d'avoir  acquis  la  moitié  de  leur 
grolleur. 

De  la  génération  des  Apures. 

Tous  les  Apures  font  ou  mâles  ou  femelles  ;  on 
ne  voit  point  parmi  eux  des  individus  privés  de  fexe  , 
ainfi  qu'on  le  remarque  parmi  quelque,  infectes  allés. 
Tous  s'accouplent,  &  la  femelle  après  avoir  été 
fécondée  par  le  mâle  ,  pond  ,  quelques  tems  après , 
un  nombre  plus  ou  moins  ccnlidérable  d'œufs ,  qui 
éclofenroans  un  efpace  de  tems  plus  ou  moins  grand , 
par  la  feule  chaleur  del'atmofphère.  Prefque  tous  ne 
s'accouplent  &  ne  pondent  qu'une  feule  fois,  comme 
les  Tous ,  les  Puces  ,  les  Araignées  :  d'autres  s'ac- 
couplent &  fe  reproduifent  une  fois  l'an  ,  pendant 
toute  la  durée  de  leur  vie,  i\  nous  en  croyons  les 
naturalises  qui  ont  écrit  fur  les  Crabes  &  les  Ecre- 
villès. 

Swammerdam  n'ayant  pu  découvrir  aucun  mâle 
parmi  plufieurs  Poux  qu'il  a  examinés ,  &  ayant  au 
contraire  trouvé  un  ovaire  dans  le  corps  de  tous, 
a  foitpçonné  queces  infectes  étoieut  hermaphrodites, 
c'ed-à-dire  ,  que  les  deux  fexes  étoient  réunis  dans 
le  même  individu.  Mais  Leuwcnhoeck  a  clairement 
démont;. :  le  contraire  ,  il  a  trouvé  parmi  ceux  qu'il 
a  exammfs  ,  des  mâles  &  des  femelles  ,  dont  les 
parties  de  la  génération  étoient  dif>indtes  &  très- 
«Lffércntes  ;  il  a  découvert  dans  le  Haâle  tenues  les 


A  P  T 


171 


parties  propres  à  fon  fexe  ,  dont  il  a  donné  les  figures 
grollies  au  microfeope. 

L'accouplement  de  la  plupatt  des  Apures  n'a  rien 
dc_  remarquable,  Se  ne  diffère  en  rien  de  celui  des 
infectes  ailés.  Le  Pou  ,  la  Puce  ,  la  Podurc  ,  la  For- 
bicine  &  plufieurs  autres  ,  ont  leurs  parties  génitales 
(impies  &:  placées  au  bout  de  l'abdomen  ;  mais  la 
forme  &  la  pofition  de  celles  des  Araignées  ,  des 
Crabes  &  des  Ecrevilles  eft  tout-à-fait  lîngulièrc  , 
&  leur  accouplement  s'exécute  d'une  manière  diffé- 
rente de  celle  des  autres  infectes.  Les  parties  qui 
caractérifent  le  fexe  des  Araignées  font  (impies  dans 
la  femelle  ;  c'elt  une  efpèce  de  fente  ,  placée  à  la 
partie  inférieure  du  ventie  ,  vers  fon  origine,  Se  à 
quelque  diltance  de  l'anus.  Celles  du  mâle  font  dou- 
bles ,  Se  placées  à  la  dernière  pièce  des  antcnnules. 
Lorfque  ces  infectes  s'accouplent ,  le  mâle  porte 
alternativement  &  à  plusieurs  reprifes  l'extrémité  de 
chaque  antennule  fur  les  parties  de  la  femelle ,  il 
fort  alors  de  la  partie  latérale  du  dernier  article  , 
un  corps  charnu,  roide,  que  le  mâle  introduit  dans 
la  fente  de  la  femelle. 

Les  parties  fexuellcs  des  Crabes ,  Ecrcviffes  ,  Pa- 
gures ,  Scyllares  ,  Sec.  en  un  mot  ,  de  toute  la  fa- 
mille des  Crabes ,  font  doubles  dans  les  deux  fexes  , 
au  lieu  qu'elles  ne  le  font  que  dans  le  mâle  de 
l'Araignée.  Le  mâle  de  ces  infectes  les  porte  à  la 
bafe  des  deux  pattes  poftérieures  ,  Se  la  femelle  les 
a  à  la  bafe  des  deux  pattes  du  milieu.  On  voit  au 
mâle  une  cavité  arrondie  ,  remplie  d'une  maife  char- 
nue ,  en  forme  de  mamelon,  percée  d'une  très-petite 
ouverture.  Roefel  a  obfervé  dans  le  corps  de  l'a- 
nimal deux  vaiireaux  fperma-iques,  tortueux,  qui 
aboutiflent  Se  portent  aux  deux  ouvertures  la  liqueur 
lpennatique.  Sv/ammerdam  a  obfervé  la  même  chofe 
dans  le  Pagure  Bernard  l'Hermite.  On  voit  ,  à 
à  l'origine  de  la  treifième  paire  de  pattes  de  la 
femelle,  une  ouverture  ovale  ,  allez  grande,  mais 
bouchée  en  partie  par  des  corps  charnus  ,  deftinée 
à  recevoir  la  femence  du  mâle ,  &  donner  enftiitc 
iiiue  aux  œufs  ;  il  y  a  dans  le  corps  deux  grands 
ovaires  ,  remplis  d'une  prodigieufe  quantité  d'œufs , 
qui  aboutillcnt  l'un  de  chaque  côté  aux  ouvertures 
dont  nous  venons  de  parler.  Roefel  a  même  vu 
les  œufs  fortir  par  ces  ouvertures  ,  Se  aller  s'atta- 
cher en  grappe  fous  la  queue  de  l'infecte.  On  n'a 
point  encore  obfervé  l'accouplement  de  ces  infectes 
aquatiques  ,  mais  il  y  a  lieu  de  croire  ,  par  la  po- 
fition des  parties  ,  que  les  ventres  font  collés  l'un 
contre  l'autre  lois  de  l'accouplement  ,  Se  que  le 
mâle  introduit  en  mème-tems  les  deux  parties  qui 
condiment  fon  fexe   dans  celles  de  la  femelle. 

Tous  les  Artères  font  ovipares ,  c'e(t-à-dirc,  que 
la  femelle  après  avoir  été  fécondée  par  le  mâle  , 
pond,  au  bour  de  quelque  tems,  des  ceufs,  d'où 
fortent  enfuite  les  petits.  Les  Cloportes  ,  les  Afelles& 
les  Scorpions  paroiflent  cependant  vivipare,  parce  que 
les  petits  fortent  tous  vivans  du  corps  de  la  mère. 
M.  Geoffroy  regarde  les  Cloportes  &  les  Afclles 
comme  de  véritables  vivipares.  «  Or.  peut  mètaa 
Y    1 


172 


A  P  T 


»  faciliter  &  pour  ainfi  dire  accélérer  l'efpèce  d'ac- 
m  couchement  de  ces  infectes.  Si  on  prend  une 
»>  femelle  de  Cloporte  ,  dont  le  ventre  eft  gros  & 
«  rempli  de  petits,  &  que  l'on  étende  un  peu  fortement 
3»  cet  animal ,  de  façon  que  la  peau  de  fon  ventre 
«  s'entr'ouvre  ,  on  voit  ibrtir  du  corps  de  cette 
33  mère  une  foule  de  petits  Cloportes  vivans  ,  qui 
m  courent  légèrement ,  qui  ,  dans  leur  efpèce  ,  font 
»  de  petits  animaux  parfaits  ,  &  ne  diffèrent  des  gros 
3:3  Cloportes  que  pat  leur  petitefic.  (  Geoîf.  tom.  t. 
s»  pa-g.  381.  35  )  Cependant  ces  infectes  font  de 
véritables  ovipares  ,  ainfi  qu'on  peut  s'en  convaincre. 
Quelques  tems  après  leur  accouplement  ,  les  Afclles 
&  les  Cloportes  pondent  des  œufs  qui  n'éclofent 
qu'au  bout  de  quelque  tems  ;  mais  au  lieu  de  les 
portera  découvert  ,  attachés  fou:  la  queue  comme 
font  la  plupart  des  autres  Cruftacés  ,  les  Afelles  & 
les  Cloportes  les  ont  dans  un  fac  membraneux  , 
placé  tout  le  long  de  la  partie  inférieure  de  leur 
corps.  Les  œufs  relient  dans  ce  fac  tout  le  tems 
ntceffaire  à  leur  efpèce  d'incubation  ,  après  quoi  les 
petits  fottent  de  l'œuf  Se  percent  le  fac  qui  les  en- 
veloppoit  tous.  Les  œufs  de  l'Araignée  font  de  même 
enfermés  fous  une  enveloppe  commune ,  Se  au  lieu 
que  l'enveloppe  ou  fac  de  l'Afelle  eft  une  peau  qui 
a  fait  partie  du  corp-  de  la  mère  ;  l'Araignée  a  nié 
une  coque  ,  dans  laquelle  elle  a  enfermé  les  liens. 
Ceux  des  Crabes  font  nuds  &  attachés  au  corps  de 
la  mère,  qui  ne  les  abandonne  jamais,  &  d'où 
fortent  les  petits  vivans  ;  il  ne  manque  donc  à  ceux 
des  Crabes,  pour  reffembler  à  ceux  des  Afelles , 
que  !'er.vc!oppe  commune.  Et  puifque  les  petits  ne 
forteat  vivans  que  du  fac  dans  lequel  les  œufs 
avoient  été  pondus  Se  dépofés,  nous  croyons  être 
fondés  à  regarder  les  Afelles  &  les  Cloportes  comme 
de  véritables  ovipates. 

Les  femelles  des  Scorpions  ne  peuvent  guère  fe 
diftinguer  des  mâles  que  par  leur  groiléur.  Ni  Redi , 
ni  Maupertuis ,  qui  ont  beaucoup  obfervé  ces  in- 
fo éle  s ,  ni  Swammerdam,  ni  aucun  naturalifte  n'a 
parlé  des  patties  fexuelles  des  Scorpions  :  ils  fe  font 
contentés  de  nous  dire  qu'ils  font  vivipares,  qu'en 
ouvrant  leur  corps  ils  y  ont  trouvés  des  petits  vivans , 
dont  le  nombre  étoit  de  vingt-fix  à  quarante.  Redi 
a  vu  que  chaque  petit  étoit  enfermé  dans  une 
membrane  particulière  ,  &  qu'ils  étoient  tous  comme 
enfilés  ou  fufpcndus  à  un  long  fil.  Degccr  a  exa- 
miné plufieurs  Scorpions  confervés  dans  l'cau-de- 
vie  ,  fans  avoir  pu  découvrir  aucune  différence  de 
fexe  ,  ni  avoir  rien  vu  qui  eût  de  la  reffémblance 
avec  les  parties  de  la  génération.  Mais  il  trouva  dans 
le  ventre  de  l'un  d'eux  un  grand  nombre  d'ecufs  de 
figure  un  peu  oblongrc ,  Se  de  couleur  jaunâtre  , 
placés  en  trois  raiv^s  à  la  liie  les  uns  des  autres  : 
«  d'où  il  paroît  ,  ajoute-t-il ,  que  la  propagation 
33  de  ces  infectes  fe  fait  d'abord  par  des  œufs ,  mais 
33  qui  enfuite  éclofent  dans  le  ventre  même  de  la 
33  mère  ,  qui  les  met  tout  vivans  au  monde.  (  Mcm. 
tom.  7.  pag.  337.) 


A  P  T 

Des  habitudes  &  du  lieu  oùfe  trouvent  ordinairement 
les  Aptères. 

La  nourriture  des  Aptères  varie  dans  les  diffé- 
rens  genres ,  fuivant  les  inftrumens ,  la  configura- 
tion de  leur  bouche,  &  les  lieux  qu'ils  habitent. 
Nous  avons  dit  plus  haut  que  les  uns  avoient  des 
mandibules  ,  des  mâchoires  ,  des  pinces  ,  des  te- 
nailles ,  des  griffes  ,  Se  que  les  autres  n'en  avoient 
point  ;  que  les  uns  avoient  un  fuçoir ,  fort,  très- 
aigu  ,  Se  que  le  fuçoir  des  autres  étoit  foible,  in- 
capable de  percer  la  peau  des  animaux  ,  mais  accom- 
pagné de  mandibules  propres  à  lui  frayer  une  route. 
Parmi  ces  infectes ,  les  uns  fe  nounillenr  du  fang 
de  l'homme  &  de  différens  animaux  ,  tels  font  le 
Pou,  la  Puce,  le  Ricin,  Se  quelques  Mittcs;  les 
autres  fe  contentent  de  différentes  fubftances  vé- 
gétales ,  tels  font  la  Podure ,  le  Cloporte  ,  l'Iule  Se 
quelques  efpèces  de  Mittcs.  L'Araignée  ,  le  Fau- 
cheur ,  la  Pince  ,  la  Scolopendre  ,  dévorent  d'autres 
infectes.  Enfin  les  Crabes  ,  les  Ecreviffes  vivent  de 
poiffons,  de  vers,  d'infectes  marins,  de  plantes 
mannes  ,   Sec. 

On  peut  divifer  les  Aptères  en  aquatiques  Se  en 
terreftres.  Les  Pycnogonons ,  la  plupart  des  Trom- 
bidions  ,  les  Monocles ,  les  Crabes  ,  les  Pagures  , 
lesScyllares ,  lesHippes  ,  les  Ecreviffes,  les  Squilles  , 
les  Crevettes,  les  Afelles  &  quelques  Cloportes  vivent 
dans  la  mer  &  les  eaux  falées  ;  très-peu  fe  trouvent 
dans  les  eaux  douces.  Les  Apures  de  la  première 
Section ,  les  Mittes ,  les  Faucheurs  ,  les  Araignées , 
les  Scorpions ,  les  Pinces  ,  prefque  tous  les  Cloportes  , 
les  Iules  Se  les  Scolopendres  font  terreftres  ;  le  plus 
grand  nombre  eft  attaché  au  corps  des  autres  ani- 
maux ;  quelques-uns  feulement  font  cachés  dans  la 
terre. 

On  ne  doit  pas  regarder  comme  des  infectes  aqua- 
tiques quelques  Araignées  Loups ,  qui  courent  fur  la 
furface  des  eaux  fans  jamais  y  entrer.  Mais  il  y  a 
une  efpèce  d'Araignée  qui  fe  fait  une  habitation  au 
milieu  des  eaux  douces,  peu  profondes.  Elle  conftruit 
Se  remplit  d'air  une  petite  loge  dans  laquelle  elle 
fe  tient ,  Se  d'où  elle  ne  fort  que  pour  aller  à  la 
chaffe ,  lorfqu'elle  a  befoin  de  manger  ,  après  quoi 
elle  revient  à  fon  logement. 

La  plupart  des  Crabes  fortent  de  l'eau  &  fe 
répandent  fur  le  rivage  de  la  mer  ;  mais  ces  infectes 
font  obligés  d'y  retourner  bientôt  :  ils  ne  pourraient 
vivre  long-tems  hors  de  l'eau  fans  périr  ;  c'eft  ce 
qu'on  voit  arriver  lorfqu'on  veut  les  tranfporter  vivans 
d'un  pays  a  un  autre.  Il  y  a  cependant  des  efpèces 
qui  vivent  allez  long-tems  dans  le  fable,  au  bord 
de  la  mer  :  S:  fi  nous  en  croyons  les  voyageurs  , 
il  y  a  en  Amérique  des  Crabes  vraiment  terreftres  , 
qui  habitent  les  montagnes  &  qui  defeendent  une 
fois  l'an  en  grandes  troupes  pour  fe  rendre  à  la 
mer ,  afin  d'y  pondre  leurs  œufs  ,  après  quoi  ils 
retournent  encore  auxmontagnes.  Quelques  elpèces 
fe  tiennent  aux  pieds  des  arbres ,  vers  les  bords 
de  la  mer ,  Se  font  eu  terre   des  trous  femblables 


A  P  T 

à  ceux  des  Lapins ,  Se  aucz  profonds  pour  que  le  fond 
foit  rempli  d'eau  de  mer  qui  fe  filtre  dans  le  trou  à 
travers  les  fables.  Le  Crabe  le  tient  pendant  le  jour 
à  moitié  enfoncé  dans  l'eau  ,  il  en  fort  la  nuit  pour 
fe  répandre  dans  les  champs.  (  Voy.  Kochcfort , 
Jiifl.  Nat.  des  Antilles.  ). 

Catesbi  Se  plufieurs  autres  voyageurs  ont  aufli 
parlé  d'une  cfpèce  de  Crabe  terreitre  ,  Cancer  ruri- 
cola  ,  Lin.  qui  fait  des  trous  profonds  dans  un  terrein 
fabloncux  des  ilksmontagncufes  de  l'Amérique,  &  qui 
defeend  tous  les  ans  en  ligne  droite  Se  en  fran- 
chiilant  tous  les  obitacles  oui  s'oppofent  à  fou  paf- 
fape  pour  venir  dépofer  les  œufs  à  la  mer.  Cette 
elpèce  eft  vraifemblablemcnt  la  même  dont  parle 
Rocheforc. 

On  connoît  une  petite  efpèce  de  Crabe  qui  vit 
dans  la  coquille  des  huitres  Se  de  la  plupart  des 
bivalves ,  &  qui  a  donné  lieu  à  plufieurs  fables  aufli 
fingulières  les  unes  que  les  autres  ,  dont  nous  ferons 
mention  à  l'article  Crabe. 

Les  Pagures  font  remarquables  par  leur  manière 
de  vivre.  On  les  trouve  toujours  logés  dans  d'autres 
coquillages ,  c'eft  ce  qui  leur  a  fait  donner  vulgaire- 
ment le  nom  de  Bernard  l'Hermite.  La  partie  pofté- 
rieure  de  leur  corps  ,  cachée  dans  la  dépouille  d'un 
Limaçon ,  n'eft  recouverte  que  d'une  peau  mem- 
braneufe  ;  mais  la  partie  qui  refle  à  découvert  a  une 
peau  ofTeufe,  très-dure  ,  fcmblable  à  celle  des\autres 
Ecrevifles.  A  mefure  que  le  Pagure  groflit,  la  co- 
quille dont  il  s'eft  emparé  fe  trouve  trop  petite,  il 
la  quitte  alors  pour  en  reprendre  une  autre  ,  & 
cela  autant  de  fois  qu'il  en  a  befoin. 

La  plupart  des  Apures  font  parafites ,  c'eft-à- 
dire,  qu'ils  fe  nourriilcnt  des  fucs  ou  delà  fubftance 
des  autres  animaux  vivans ,  étant  continuellement 
attachés  à  leur  corps.  Aucun  animal  peut-être  n'eft 
exempt  de  Poux  ,  de  Puces ,  de  Mines.  L'homme  , 
les  quadrupèdes  Se  les  oifeaux  en  font  fouvent  in- 
feftés.  Les  infectes  eux-mêmes  font  attaqués  par  des 
Mittes.  Les  cétacés  Se  les  poiflbns  ont  aufli  leurs 
efpèces  de  Poux  :  les  Afelles  leur  font  de  larges 
plaies ,  Se  les  font  fouvent  périr.  Il  eft  peu  de  mé- 
decins Se  de  naturaliftes  fur-tout  ,  qui  ne  foient 
convaincus  aujourd'hui  que  la  gale  eft  occafionnée 
par  une  efpèce  de  Mitte,  qui  s'introduit  fous  l'é- 
piderme  ,  y  caufe  un  léger  prurit ,  Se  attire  en  cet 
endroit  une  liqueur  qui  forme  un  pe:it  bouton. 
Cette  Mitte  que  j'ai  vu  moi-même  s'apperçoit  à 
peine  à  l'oeil  nud  ,  mais  ou  la  diftingue  bien  avec 
une  funple  loupe.  Et  qui  fait  fi  la  plupart  de 
nos  maladies  cutanées  ne  font  pas  de  même  caufées 
par  des  infectes  d'une  petiteffe  prefque  infinie  ,  & 
que  l'œil  ne  peut   apperceveir  5 

Homberg  a  obfervé  ,  dans  le  royaume  de  Naples  , 
fur  les  Araignées  demeftiques  ,  une  maladie  très- 
fingulière  ,  occafionnée  fans  doute  par  des  Mittes. 
«  11  leur  vient,  dit  cet  obfervateur  ,  une  maladie 
qui  les  fait  paraître  horribles  ;  l'Araignée  paroît 
comme  hérillée  de  petites  écailles  ,  parmi  lefquelles 
il  fe  trouve  une  grande  quantité  de  petits  infectes , 


ARA 


'7S 


approclians  de  la  figure  des  Poux  des  Mouches  ,  mais 
beaucoup  plus  petits.  L'Araignée  malade  nerefte  pas 
Ioug-tcms  dans  la  même  place  ,  Se  lorfqu'clle  court 
un  peu  vite,  elle  jette  à  bas  une  partie  de  ces 
écailles  Se  de  ces  petits  infectes  :  fi  on  l'enferme 
dans  cet  état,  elle  meurt  promptement  «.  (  Mém.de 
l'académie  des  feiences,  année  1707  ). 

Rcaumur  a  vu  un  autre  cfpèce  de  Mirte ,  qui 
s'introduit  par  l'anus  danslesinteftins  des  Limaçons  , 
Se  chaque  fois  que  le  coquillage  rend  fes  ô.m 
mens ,  la  Mitte  eft  entraînée  au-dehors  avec  ei:x  ; 
elle  fe  place  alors  fur  le  collet  de  l'animal  ,  Se  elle 
épie  le  moment  favorable  pour  entrer  de  nouveau 
dans  fon  corps.  (  Mém.  de  Cacad.  des  feienc.  ann. 
1710). 

Les  animaux  terreftres  ne  font  pas  les  feuls  atta- 
qués par  de  petits  infectes  apures.  Les  Afelles  s'at- 
tachent aux  cétacés  Se  à  tous  les  poiflbns  5  elles  fe 
collent  fortement  fur  leur  corps  par  le  moyen  de 
leurs  griffes  ,  longues ,  arquées  &  très-aiguës  :  elles 
leur  font  peu-a-peu  une  large  plaie,  dans  laquelle 
elles  fe  nourriilcnt  ou  des  fucs  de  l'animal ,  ou  de 
(es  chairs  devenues  plus  tendres  à  cet  endroit.  Elles 
enlèvent  aufli  peu-à-peu  la  chair  des  poiflbns  morts. 
Il  n'eft  pas  rare  de  trouver  dans  la  mer,  en  pé- 
chant, des  fquelettes  de  poifiens  recouverts  de  leur 
peau  ,  &  aflez  bien  confervés  pour  qu'ils  foient 
très-reconnoiflables  :  j'en  poflède  qui  ont  confervé 
non-feulement  la  même  forme  qu'avoit  le  poiflon 
mais  dont  les  couleurs  aufli  n'ont  pas  été  altérées. 

ARAIGNÉE,  Aranea.  Genre  d'infectes  de  la 
féconde  Section  de  l'Ordre  des  Aptères. 

Les  Araignées  font  des  infectes  fans  aîles  Se  fans 
antennes ,  qui  ont  huit  yeux  ,  huit  pattes  compofees 
de  fix  pièces  très-diftinctes ,  deux  efpèces  de  bras 
ou  antennules  au  lieu  d'antennes  ,  la  bouche  armée 
de  deux  fortes  tenailles  ou  pinces,  &  enfin  le  ventre 
féparé  du  corcelet  par  un  étranglement. 

Ces  infedtes ,  très-  communs  &  très -répandus , 
aufli  remarquables  par  leur  figure  que  par  leurs  tra- 
vaux Se  leurs  manœuvres  ,  ont  dû  de  tous  les  tems 
attirer  l'attention  du  philofophe  &  du  naturalise. 
On  trouve  aufli  beaucoup  d'obfervations  fur  les 
Araignées  dans  Ariftote  Se  Pline  ,  chez  les  anciens. 
Dans  Mouffet,  Aldovandre,  Jonfton.Leuwenhoeck, 
Lifter  ,  Swammcrdam ,  Reaumur,  Geoffroy,  Clerck , 
Degeer  Se  plufieurs  autres  parmi  les  modernes.  Leur 
hiftoire  générale  ne  laifle  prefque  plus  rien  à  defirer. 

Le  Faucheur  eft  le  feul  genre  d'infectes  avec  qui 
{'Araignée  p  eut  être  confondue:  les  anciens  natu- 
raliftes le  regardoient  comme  une  efpèce  à' Araignée 
qu'ils  défignoient  fous  le  nom  de  Arar.eus  [ongipts. 
Araneus  binoctilus ,  Araignée  à  longues  pattes,  ou 
Araignée  à  deux  yeux.  Cependant  le  Faucheur  fe 
diftingue  ttès  -  facilement  de  l' Araignée  y  il. n'a  que 
deux  yeux  ,  le  ventre  eft  intimement  uni  au  corcelet 
Se  fcmble  ne  faire  avec  lui  qu'une  feule  pièce  ;  les 
pattes  (ont  terminées  p.\r  un  nombre  confîdérable 
d'articles  très  -  peu  diftincts  ;  enfin  les  mandibules 


»7* 


ARA 


font  en  forme  de  pinces ,  tandis  qu'elles  font  termi- 
nées par  un  onglet  fimple  dans  l'Araignée. 

La  peau  qui  recouvre  le  corps  des  Araignées  eft 
dure  &  épaille  fur  la  tête  ,  le  corcelet  &  les  pattes  ; 
elle  eft  molle  &  mince  fur  le  ventre  :  elle  n'eft  pref- 
que  jamais  glabre  ;  car  on  voit  fur  les  unes  un  léger 
duvet  très-doux  &  très-fin ,  quelquefois  cotonneux 
&  ferré  ;  fur  quelques  autres  ce  font  des  poils  fins  , 
longs  &  aiTez  ferrés  ;  d'autres  enfin  ont  des  poils  plus 
ou  moins  roides  qui  reiîemblent  à  des  piquans. 

La  durée  de  la  vie  des  Araignées  paroît  encore 
incertaine.  Clerck  allure  que  les  Araignées  de 
Suède  ne  vivent  pas  au-delà  d'une  année.  Il  patoît 
cependant  ,  d'après  les  obfervations  de  tous  les  na- 
turaliites ,  qu'elles  vivent  au-delà  de  ce  terme  5  s'il 
en  eft  plufieurs  qui  périifent  aux  approches  de  i'hy- 
ver ,  il  cil  en  eft  auifi  qui ,  pour  fe  garantir  des 
impreflions  du  froid  ,  toujours  très-dangereux  pour 
elles  ,  favent  fe  cacher  fous  des  écorces  d'arbres  , 
dans  des  trous  qu'elles  ferment  exactement  par  le 
moyen  d'une  toile  forte  &  ferrée  qu'elles  filent.  La 
Tarentule  paflè  l'hyver  dans  le  trou  qu'elle  a  habité 
pendant  l'été  ,  après  l'avoir  exactement  fermé.  Mais  , 
malgré  les  précautions  que  ces  infectes  prennent ,  il 
n'eft  pas  douteux  qu'il  n'en  périme  un  nombre  très- 
confidérable  pendant  cette  laifon,  puifqu'on  ne 
voit  que  frèj-peu  de  grofies  Araignées  au  printems. 
Nous  ne  favons  rien  de  certain  touchant  celles  qui 
habitent  les  pays  les  plus  chauds. 

On  fait  que  les  Araignées  quittent  &  changent 
plufieurs  fois  de  peau  avant  de  parvenir  à  leur  entier 
accroiffement  ;  mais  ,  bien  différentes  de  prefque 
tous  les  autres  infectes,  elles  ne  changent  pas  de 
forme.  La  petite  Araignée  ,  au  fortir  de  l'œuf,  ell 
pourvue  de  toutes  fes  parties  ;  elle  rellemble  exacte- 
ment à  la  vieille  Ar.àgnée  ;  &  fon  corps ,  en  fe  dé- 
veloppant,  refte  toujours  le  même.  Il  leioit  peut- 
être  très-curieux  de  s'aliurer  fi  elle  ne  change  plus 
de  peau  lorfqu  elle  eft  parvenue  à  fon  entier  accroifi- 
fement ,  S:  fi  elle  ne  peut  fe  reproduire  qu'après  fa 
dernière  mue  ;  car  s'il  n'y  avoit  que  les  jeunes  Arai- 
gnées qui  fulfent  fujettes  à  ce  changement  de  peau  , 
comme  nous  fommes  portés  à  le  croire  ,  malgré 
l'allcrtion  de  quelques  naturaliftes  qui  veulent  que 
ces  infectes  changent  de  peau  toutes  les  années;  ne 
feroit-on  pas  fond;  à  regarder  ce  premier  temps , 
leur  enfonce  en  un  mot ,  comme  un  état  de  larve  & 
de  chryfalidc  ?  &  leur  dernier  feulement  comme 
celui  d'infecte  parfait  ?  Tous  les  infectes  fournis  alors 
à  la  même  loi ,  ne  pourraient  travailler  à  leur  repro- 
duction que  lorsqu'ils  feroient  enfin  parvenus  à  ce 
dernier  état. 

Depeer  a  obfervé  la  manière  dont  s'y  prend 
X Araignée  pour  changer  de  peau  :  «  J'ai  eu  un  jour 
s«  occafion  ,  dit-il ,  de  voir  une  petite  Araignée  oc- 
j>  cupt'c.a  fe  défaire  de  fa  vieille  peau,  étant  fuf- 
«  pendue  par  le  derrière  a  un  fil  de  foie  ,  comme 
33  elles  le  font  alors  toujours:  j'obfcrvai  d'abord, 
»  que  la  vieille  peau  s'étoit  fendue  tout  le  long  du 
=>  milieu  du  corcelet ,   &   que  le  corps   fut  d'abord 


ARA 

33  tiré  hors  de  l'ouverture  de  cette  fente ,  après  quoi 
33  X Araignée  tenoit  fes  pattes  élevées  en  haut  & 
33  étendues  en  ligne  droite ,  les  unes  tout  près  des 
■>■>  autres  en  paquet ,  ayant  le  dos  dirigé  en  deifous 
33  ou  tourné  en  bas.  Enfuite  elle  tira  peu-a-peu  Se 
33  lentement  toutes  les  pattes  a  la  fois  de  leurs  en- 
33  veloppes ,  continuant  toujours  de  les  tenir  dirigées 
33  en  haut  Se  en  ligne  droite ,  &  parallèles  les  unes 
33  auprès  des  autres ,  parce  qu'alors  elles  étoient 
33  encore  trop  foibles  pour  être  mifes  en  mouvement. 
33  Quelques  inftans  après ,  elle  les  plioit  &  les  appli- 
33  quoit  contre  le  corps  ,  reftant  cependant  longtems 
33  dans  cette  dernière  pofture,  Se  toujours  fufpen- 
33  due  au  fil  qui  partoit  de  fon  derrière  ;  mais  enfin 
s»  elle  commençoit  à  fe  donner  du  mouvement  &  à 
33  marcher.  D'abord  après  la  mue  toutes  les  parties 
33  de  X Araignée  font  (1  molles  Se  fi  foibles ,  qu'elle 
33  ne  faurok  prefque  les  remuer;  mais  peu-à-peu  la 
33  nouvelle  peau  qui  les  couvre  prend  de  la  confif- 
.33  tance  par  l'action  &  l'imprellion  de  l'air  extérieur, 
33  qui  la  durcit  par  degrés.  La  vieille  peau  du  cor- 
33  celet  &  de  tontes  les  parties  qui  y  font  attachées  , 
33  conferve  à  l'extérieur  la  même  figure  qu'elle  avoit 
33  fur  X  Araignée;  mais  celle  du  ventre,  comme  plus 
33  molle  S:  plus  mince  ,  fe  chiffonne  &  fe  réduit  en 
33  un  petit  paquet  informe  33.  (  Mem.  tom.  7  ,  page 
183.) 

Les  mâles  ,  qu'on  rencontre  beaucoup  plus  rare- 
ment que  les  femelles,  font  très-aifés  à  difeinguer  : 
leur  ventre  elt  beaucoup  plus  petit  que  celui  de  la 
femelle ,  &  fouvent  même  plus  petit  que  leur  cor- 
celet. Mais  ce  qui  les  fait  encore  mieux  rceonnoître, 
c'eft  que  le  dernier  articie  de  leurs  antennules  eft 
figuré  en  maiTe  ou  en  forme  de  bouton  plus  ou  moins 
arrondi. 

Des  parties  du  corps  des  Araignées. 

Les  Araignées  n'ont  point  d'antennes;  elles  différent 
en  cela  de  prefque  tous  les  autres  infectes  ;  mais  les 
antennes  font  remplacées  par  deux  autres  pièces 
nommées  bras  par  quelques  naturaliftes  ,  &  anten- 
nules par  d'autres,  qui  partent  de  la  partie  pofté- 
rieure  &  latérale  de  la  tète  ,  Se  qui  font  compofées  de 
cinq  articles,  dont  le  dernier,  dans  les  mâles  feule- 
ment,  un  peu  pins  renflé  que  les  aunes ,  renferme 
les  parties  de  la  génération.  Ces  bras ,  plus  longs 
dans  les  femelles ,  &  d'égale  épaiffeur  par-tout ,  ont 
leur  infertion  a  la  bafe  latérale  externe  des  mâchoi- 
res, à  côté  des  pattes  de  l'animal  dont  ils  ne  paroil.- 
tent  pas  différer  beaucoup  au  premier  coup-d'œil  ; 
mais,  fi  on  y  fait  attention, on  voie  qu'ils  fon:  beau- 
coup plus  courts  que  les  pattes  ,  qu'ils  n'ont  que  cinq 
pièces  tandis  que  les  pattes  en  ont  fix  ,  &  qu'enfin 
ils  ne  font  terminés  que  par  un  onglet  impercep- 
tible dans  la  femelle  feulement.  L'infecte  ,  d'ailleurs, 
les  porte  toujours  en  avant ,  il  les  remue  &  les  agi:e 
prefque  continuellement  lorfqu'il  marche  ,  comme 
s'il  vouloir  rater  ie  terrein  ou  1er,  objets  qui  le  Trou- 
vent devant  lui.  C'eit   ce  qui  leur  a  fait  donner  le, 


ARA 

nom  de  tentacula  par  les  naturaliftes  qui  ont  écrit 
en  latin.  M.  Geoffroy  a  regardé  ces  parties  comme 
de  vraies  antennes  ,  fonde  uns  cloute  fur  leur  ufage 
à-peu-près  fcmblablc  à  celui  des  antennes  de  tous 
les  infectes  cjui  en  l'on:  pourvus ,  Se  d'après  le  carac- 
tère que  cet  auteur  afligne  à  la  claile  générale  des 
infectes  qui  eft  d'avoir  des  antennes. 

La  tête  elt  confondue  avec  le  corcelet  ;  on  apper- 
çoit  feulement  deux  imprcflîons  obliques  plus  ou 
moins  marquées  en  forme  de  V,  qui  paroùlenc  les 
féparer  l'un  de  l'autre.  Ces  impreftions  partent  de  la 
partie  latérale  antérieure  du  corps  de  l'infecte  ,  Se 
vont  fe  joindre  vers  le  milieu  de  fa  partie  fupé- 
rieura. 

Les  yeux  font  au  nombre  de  huit  :  ils  font  liffes  , 
brillans  ,  durs ,  immobiles  &  toujours  placés  lur  la 
têre  ,  c'eft-à-dire  ,  en  avant  des  deux  lignes  obliques 
qui  fe  trouvent  entre  la  tête  Se  le  corcelet.  La  po- 
iition  &  la  grandeur  de  ces  yeux  varient  fouvent  dans 
les  différentes  cfpèces  ;  mais  elles  font  toujours  à- 
peu-près  les  mêmes  dans  les  Araignées  qui  travaillent 
Se  qui  vivent  de  la  même  façon.  On  eft  porté  à 
croire  que  l'arrangement  des  yeux  de  ces  inlectes 
elt  infépatablc  de  leur  manière  de  vivre  ;  car  il  eft 
li  conftant  qu'en  examinant  de  près  une  Araignée, 
on  peut  ,  a  l'infpcction  feule  de  fes  yeux  ,  favoir  à 
quelle  famille  elle  appartient.  Nous  en  parlerons 
bientôt  avec  plus  de  dérail.  Quelques  efpèces  ,  parmi 
celles  des  caves  ,  paroillent  n'avoir  que  fix  yeux , 
parce  que  les  deux  latéraux  font  fi  rapprochés  l'un 
de  l'autre,  qu'ils  femblentfe  confondre  ,  S:  de  deux 
n'en  former  qu'un. 

La  bouche  des  Araignées  a  une  figure  bien  diffé- 
rente de  celle  des  autres  infectes  :  elle  elt  compotée 
de  deux  mandibules ,  de  deux  mâchoires ,  d'une  lèvre 
intérieure  &  de  deux  antennules ,  qui  font  ces  deux 
pièces  qui  fe  trouvent  à  la  partie  latérale  un  peu 
poltérieure  de  la  bouche  ,  &  que  nous  avons  au(Ti 
nommées  bras,  à  l'imitation  de  Clerck  8c  Degeer. 

Les  mandibules  ,  nommées  tenailles  ,  griffes , 
ferres  ,  par  MM.  Geoffroy  &  Degeer  ;  cela  par  Lifter, 
Se  retinacula  par  Clerck ,  font  placées  à  la  partie  la 
plus  antérieure  delà  bouche,  perpendiculairement 
à  la  tète  ,  elles  font  compofées  de  deux  pièces ,  dont 
la  première  eft  très-groffe  ,  dure  ,  plus  ou  moins 
velue,  prefque  cylindrique,  mais  coupée  oblique- 
ment à  l'on  extrémité ,  du  côté  de  fa  partie  interne , 
&  armée  ,  à  cet  endroit ,  d'un  double  rang  de  dents. 
L'autre  pièce,  en  forme  de  crochet,  eft  très-mince, 
très-dure  ,  entièrement  glabre,  courbée  &  terminée 
en  une  pointe  très-fine.  Ce  crochet  eft  ordinaire- 
ment appliqué ,  lorfque  l' Araignée  n'en  fait  pas 
ufage ,  entre  les  dents  de  la  première  pièce  ;  il  n'a 
qu'un  mouvement  de  flexion  &  d'extenfion  tandis 
que  la  première  pièce  fe  meut  dans  tous  ies  fens. 
L' 'Araignée  avance  fes  mandibules  en  avant ,  les 
ouvre  de  côté  &  leur  fait  exécuter  divers  mouve- 
mens  ;  Se  cependant  celles  des  autres  inf.ctcs  n'ont 
qu'un  mouvement  latéral.  C'eft  avec  les  mandibules 


ARA 


W? 


que  les  Araignées  faififlent  leurs  proies  Se  qu'elles 
piquent. 

Les  mâchoires  placées  au-deflous  des  mandibules , 
entre  les  deux  bras  ou  antennules,  font  courtes  , 
dures,  larges  &  ciliées  intérieurement.  Il  patoît  que 
c'eft  par  le  moyen  de  ces  deux  pièces  que  ['Arai- 
gnée mange  ou  luce  fa  proie. 

La  lèvre  eft  une  pièce  qui  termine  la  boiîche  pof- 
térieurement.  Elle  eft  un  peu  plus  courte  que  les 
mâchoires,  afléz  mince,  pretque  membraneufe  , 
ciliée  ,  arrondie  ou  un  peu  échancrée  a  fon  extré- 
mité. 

Le  corcelet  eft  convexe  ou  un  peu  aplati ,  ovaje 
ou  en  cœur ,  Se  plus  ou  moins  gros  dans  les  difré- 
rentes  efpèces.  Les  Araignées  Loups  &  les  Phalanges 
l'ont  toujours  beaucoup  plus  gros  que  les  Fileufes  Se 
les  Crabes.  Il  eft  couvert  d'une  peau  comme 
cruftacée  ,  moins  velue  que  celle  du  ventre.  Sa 
partie  inférieure  ou  la  poitrine  eft  plate  Se  donne 
naiiiance  aux  huit  pattes. 

L'abdomen  ne  tient  au  corcelet  que  par  un  filet 
mince  ,  ce  qui  fuiEt  pour  diftinguer  au  premier  coup 
d'oeil  ce  genre  d'infectes  de  tous  ceux  avec  qui  il 
paroît  avoir  quelques  rapports.  Il  eft  toujours  beau- 
coup plus  petit  dans  les  mâles  que  dans  les  femelles. 
Sa  figure  varie  ;  il  eft  ovale,  globuleux  ,  triangu- 
laire ,&c. ,  fouvent  armé  d'épines  très-longues  Se 
très-fortes.  Il  eft  couvert  d'une  peau  fine ,  molle  , 
plus  ou  moins  cotonneufe  Se  quelquefois  velue.  On 
y  voit  à  fa  partie  antérieure  Se  inférieure,  dans  les 
femelles  feulement,  une  fente  qui  caractérife  leur 
fexe.  Nous  en  parlerons  en  traitant  de  la  génération 
des  Araignées.  Les  pattes  font  au  nombre  de  huit; 
elles  partent  toutes  de  la  poitrine  Se  elles  font  com- 
potées  de  fix  pièces.  La  première,  qui  tient  au  corps, 
eft  nommée  la  hanche  ;  la  féconde  ,  la  cuiJJ'e  (  celle- 
ci  tient  à  la  hanche  par  une  très-petite  pièce  )  ;  on 
a  donné  le  nom  de  genou  à  la  troifième ,  celui  de 
jambe  à  la  quatrième  ;  enfin ,  les  deux  autres  for- 
ment le  tarfe  ,  dont  le  dernier  article  eft  terminé 
par  deux  crochets  petits  Se  courbés.  Ces  pattes  fonc 
couvertes  d'une  peau  dure  &  comme  cruftacée  Se 
garnies  de  poils  plus  rares ,  mais  plus  longs  que  fur  le 
corps  :  on  y  voitaaiïi  très-fouvent  des  piquans  min- 
ces Se  allez  longs.  La  longueur  refpective  des  pattes 
Se  leur  épaiffeur  varient  :  les  Araignées  tendeufes 
Se  les  Araignées  Crabes  les  ont  ordinairement  plus 
longues  que  les  Araignées  Loups  Se  les  Araignées 
Phalanges  ;  mais  celles-ci  les  ont  plus  fortes  Se  plus 
épaiffes.  Cette  différence  dans  les  pactes  fournit  un 
des  caractères  que  nous  employons  pour  la  divifîon 
des  Araignées  en  familles. 

Avant  de  paffer  a  l'examen  du  travail  des  Arai- 
gnées ,  de  leur  manière  de  vivre  ,  de  leur  généra- 
tion Se  de  leur  venin ,  nous  croyons  devoir  préfenter 
lesTableaux  de  leur  divifion  méthodique  que  Lifter, 
Clerck  Se  Degeer  nous  en  ont  donnés.  Ces  divilions 
font  fondées  fur  la  forme  du  corps  Se  la  manière  de 
vivre  de  ces  infectes. 


I7<* 


TABLEAU 

DE     LA     D  I  V  I  S  1  0  N 

DES      ARAIGNÉES, 

D'  APRÈS     LISTER,     EN     u7S. 


TENDEUSES   , 
Aucupcs. 


Qui  tendent,  pour  at- 
traper des  mouches, 

Des  réfeaux  oibiculés. 
Reticu'.a    orbiculata. 

Des  réfeaux  irréguliers. 
Keticula  conglobata. 

Des  toiles   ferrées. 
Telas  lintcoformes 


Araignées   s 


Qui  ne  filent  pas  pour 

attraper  des  mouches, 

A    huit    yeux     £  ma's    q!|i   conftruifent 

\  feulement  un  logement 

Oâonoculi.  pour  paifer  l'hiver. 


Araignées  Loups  pro- 
prement dites. 
Lupi. 

Araignées  Crabes. 

Cancr/formes. 

Araignées  Pha'anges* 
ou  qui  fautent  fur 
leur  proie. 

PhaLingia. 


Chasseuses, 
Vniatorii. 


A  deux  veux.    Araignées  à  longues  pattes ,  nommées  Faucheurs. 
arm;3S  de  pinces  comme  les  Crabes   marins.  Voy. 
Binoculi.  FaUCHEUK. 

TABLEAU 


177 


TABLEAU 

DE    LA     DIVISION 

DES     ARAIGNÉES 


D'APRES    CLERCK,     EN 


Araignées 


AÉRIENNES 
Oâonoculi.  List. 


FIEEUSES 

Aucupes.  List. 


< 


< 


SAUTEUSES, 
Venatorii.  List. 


AQUATIQUES 


Hlftoire  Naturelle  ,  Infectes.  T&m  I. 


l7i7- 

Dont  la  toile  cft 

à  réfcau  vertical. 

Aranei  verticales. 
Retibus  orbiculatis.  LlST. 

à  réfcau  irrégulier. 

.    Aranti     irregulares. 

Retilms  conglobatis.   LlST. 

à  réfeau  ferré. 

Arand  textores. 

Telis    linteoformibus.  LlST. 

Qui   ne    filent   pas    &    qui 
attrapentleurproieà  la  courte. 

Loups. 

Arand  Lupi.  id.  LlST. 

Phalanges. 

Aranei   Phalangii. 
Phalangia.  LlST. 

Crabes. 

Aran.C ancriformes.  id.  LlST. 
Qui  vivent  dans  l'eau. 
Aquatiques. 

Arand  aauatici. 


17» 


DIVISION 

DES      ARAIGNÉES, 

D'APRÈS   DEGEER,   EN    1777. 

ARAIGNÉES       FILEUSES. 

PREMIERE     FAMILLE. 

ARAIGNÉES         TEND    E    USE    S. 

A    R    A    S    X     JE       R    S    T    1    A    R    1    AZ. 

Araignées  qui  filent  des  toiles   circulaires  &  régulières  en  réfeau  ,  qu'elles  tendent   ver- 
ticalement. 

Aran.  ret.  orbiculatis.   LlST.   Aran.    verticales.  ClERCK. 

DEUXIEME    FAMILLE. 

ARAIGNÉES       FILANDIÈRES. 

A    R    A    N    E    AZ        T   E    X    T     O    R    I    AZ. 

Araignées  qui  fi'ent  des   toiles  irrégulières  &  fans  figure  déterminée. 
Aran.  ret.  conglobatis.   LlST.  Aran.  irregulares.  O.ERCK. 

TROISIEME     FAMILLE. 

ARAIGNÉES      TAPISSIÈRES. 

A    R    A   H    S    Ai       VESTIARlAi. 

A'a"gn?es  qui   filent  des   toiles  ferrées,   horizontales,  régulières. 
Aran.  relis  linteoformibus.    LlST.  Aran.  textores.  ClERCK. 

ARAIGNÉES      CHASSEUSES. 

QUATRIEME    FAMILLE. 

ARAIGNÉES       LOUPS. 
A  r  a  rt  e  m.     L  v  v  1. 

Araignées  vagabondes,  qui  ne  filent  point  de  toiles,  mais  qui  courent  fur  leur  proie. 
Aran.  tupi.  List.  ClERCK. 


17* 

CINQUIEME    FAMILLE. 

ARAIGNÉES       PHALANGES, 

A    K    A    S    M    JE     PuALAltClA. 

Araignées  fa'.iteufes  qui  ne  filent  point  de  toile  ,  mais  fautent  fur  leur  proie. 
Aran.  P/ialangia.  LlST.   Ci-EKCK. 

SIXIEME     FAMILLE. 

ARAIGNÉES       CRABES. 

Aa.  a  it  z  m     Caxcroides. 

Araignées  qui  ne  filent  point    de   toile ,  qui  marchent    de  côté  ,    &    qui    reflemblent 
un  peu  à  des  Crabes. 

Aran.  Cancroidts.  LlST.  CLERCK. 

ARAIGNÉES     AQUATIQUES. 

SEPTIEME      FAMILLE. 

ARAIGNÉES       AQUATIQUES. 

A    R    A   X   M    X       A    Q    V   A     T    I    C    JE, 

Araignées  qui  vivent  dans  l'eau. 
Aran.  aquaticr.  CLERCK. 


Z   a 


ï8o 


ARA 


De  la  nourriture  &  du  travail  des  Araignées. 

Les  Araignées  font  très  -  carnacières  ;  elles  ne 
Tivent  que  de  rapine  &  elles  font  une  guerre  con- 
tinuelle à  prefque  tous  les  autres  infectes ,  Mou- 
ches ,  Coufins  ,  Tipules ,  Friganes  ,  Ephémères  , 
Chenilles ,  Papillons ,  Coléoptères  même  ,  tout  eft 
bon ,  tout  ce  qu'elles  peuvent  attraper  leur  fert  in- 
différemment de  nourriture.  Les  unes  fucent  ample- 
ment les  infectes  qui  fe  trouvent  pris  à  leurs  filets  ; 
les  autres  les  dévorent  prefque  entièrement ,  ne  laif- 
fant  que  les  parties  les  plus  dures  ,  les  pattes  ,  les 
aîles  Se  le*  élytres.  Leur  cruauté  va  bien  plus  loin , 
elles  fe  dévorent  les  unes  les  autres  lorlqu'elles  en 
ont  l'occafîon  ,  ce  qui  arrive  cependant  très-rare- 
ment ;  car  elles  n'habitent  enfemble  que  les  premiers 
jours  de  leur  vie  ;  une  fois  féparées ,  chacune  vit 
ifolée  dans  fa  toile,  &:  ne  la  quitte  pas  à  moins  que 
ce  ne  foit  pour  aller  s'établir  ailleurs.  Les  Araignées 
vagabondes,  qui  courent  çà  &  là  pour  chercher  leur 
proie,  fe  rencontrent  plus  fouvent,  mais  la  pkis  foible 
des  deux  prend  la  fuite,  &  l'autre  ne  la  pourfuit 
prefque  jamais  ;  lorfqu'il  arrive  qu'elles  s'attaquent, 
le  combat  ne  finit  que  par  la  mort  de  l'une  qui  eft 
dévorée  ou  fucée  auflî-tôt  par  l'autre.  J'ai  mis  dans 
le  mois  d'Août ,  fous  une  cloche  de  verre  ,  Y  Araignée 
fafciée  Se  la  Tarentule ,  que  je  gardois  féparément 
depuis  un  mois  ,  fans  leur  avoir  donné  à  manger  ; 
c'étoient  deux  femelles,  toutes  les  deux  parvenues  à 
leur  entier  accroillement  :  dès  qu'elles  furent  en- 
femble ,  je  les  vis  s'éloigner  l'une  de  l'autre  à  recu- 
lons en  paroiffant  fe  regarder  fixement.  Comme  elles 
ne  firent  enfuite  aucun  mouvement  pendant  plus 
d'une  heure  qne  je  voulus  les  obferver,  croyant 
que  ma  préfence  les  incommodoit ,  je  les  laiflài  pour 
ne  les  revoir  qu'au  bout  de  deux  heures  :  la  Taren- 
tule étoit  alors  occupée  à  manger  In  fafciée. 
Le  lendemain  il  n'en  refont  plus  que  de  bibles  dé- 
bris ;  excepté  le  bout  des  pattes  ,  tout  avoit  été 
dévoré.  Mais  je  fus  furpris  de  trouver  à  côté  de  ces 
débris  la  Tarentule  morte  fans  avoir  reçu  cependant 
aucune  bleffure  apparente.  Je  ne  fais  fi  fa  mort  fut 
caufée  par  quelque  piqûre  que  l'autre  lui  eût  faite 
avant  de  fuccomber  ,  ou  fi  cet  aliment  lui  avoit  été 
contraire  après  le  long  jeûne  qu'elle  avoit  fait.  La 
même  chofe  arrive  lorfqu'on  jette  une  Araignée 
dans  la  toile  d'une  autre  :  la  propriétaire  [l'attaque  à 
î'inftant ,  s'en  empare  ,  la  tue  Se  la  mange  lor'fqu'elle 
eft  beaucoup  plus  forte ,  ou  elle  prend  l*  fuite  lorf- 
qu'elle  eft  beaucoup  plus  petite.  Elles  fe  livrent  quel- 
quefois un  combat  cruel  &  opiniâtre  qui  ne  finit  que 
par  la  mort  de  l'une  ,  &  fouvent  de  toutes  les  deux  , 
lorfqu' elles  fe  font  blefTécs  mutuellement. 

M.  Geoffroy  a  obfervé  qu'il  arrive  fouvent  que 
ks  vieilles  Araignées  vont  s'emparer  de  force  de  la 
toile  de  quelque  jeune.  Avec  l'âge  ,  le  réfervoir  de 
la  liqueur  qui  leur  fournit  des  fils  s'épuife  ,  elles  ne 
peuvent  plus  faire  de  toile  ,  qui  cependant  leur  eft 
néceffaire  pour  attraper  leur  proie  :  il  faut  donc  s'em- 
parer de  l'ou,vrage  de  quelqu'autre  plus  foible.  San- 


ARA 

vent  cette  dernière  n'attend  pas  qu'elle  foit  atta- 
quée ,  elle  s'enfuit ,  elle  abandonne  fa  toile  Se  va  en 
conftruire  une  autre  ailleurs.  Cependant  M.  Degeer 
dit  dans  fes  Mémoires  fur  les  Infectes  ,  qu'il 
ne  lui  eft  jamais  arrivé  de  voir  les  Araignées  fe 
chailer  naturellement  de  leurs  toiles  pour  s'en  em- 
parer ,  elles  ne  femblcnt  pas  aimer  les  ouvrages  de 
leurs  femblables  pour  s'y  établir  ,  ils  font  fans  doute 
pour  elles  des  pays  étrangers  où  elles  n'aiment  pas 
à  demeurer. 

Quoique  la  plupart  des  Araignées  ne  tendent  pas 
de  toile  pour  attraper  leur  proie  ,  toutes  cependant 
filent  plus  ou  moins  &  font  pourvues  d'organes 
propres  à  cet  ufage.  La  ftructure  extérieure  de  ces 
organes  auxquels  on  a  donné  les  noms  de  mame- 
lons Se  de  filières,  eft  très-curieufe &  très-fingulière. 
Les  mamelons,  ainfi  nommésà  caufe  de  leur  forme, 
font  au  nombre  de  quatre  ,  &  placés  à  l'anus  de 
l'infecte  ;  ils  fe  montrent  plus  ou  moins  au-dehors 
dans  les  différences  efpèces ,  Se  ont  un  mouvement 
fort  libre  en  tout  fens  ;  ils  font  beaucoup  plus  gros 
Se  plus  faillans  dans  les  Araignées  fileufes  que  dans 
les  chaffeufes  :  leur  extrémité  eft  arrondie  Se  ,  vue 
au  microfeope  ,  elle  paroît  criblée  de  petits  trous 
telle  à-peu-près  que  la  tête  d'un  arrofoir.  Leuwen- 
hoek  Se  Degeer  difent  qu'elle  eft  hériffée  dans  les 
Araignées  de  la  première  famille  ,  d'une  infinité  de 
petites  parties  aiongées  ,  de  figure  conique ,  percées 
chacune  ,  à  leur  extrémité  ,  d'un  très-petit  trou. 
Ce  font  là  les  filières  d'où  fort  cette  prodigieufe 
quantité  de  fils  très-fins  Se  ttès  -  déliés  ,  dont  l'en- 
fcmble  ,  qui  va  quelquefois  au-delà  de  mille ,  ne 
forme  cependant  qu'un  fil  encore  très-mince  Se  très- 
fin.  Ces  lavans  ajoutent  que  ce^  parties  aiongées  Se 
coniques  ne  font  pas  toujours  vifibles  ,  que  fouvent 
la  tête  ou  extrémité  du  mamelon  ne  paroît  avoir 
que  de  très-petits  points  ;  mais  qu'en  preiîant  un  peu 
le  corps  du  mamelon  ,  on  oblige  les  parties  coni- 
ques qui  s'y  étoient  retirées  à  fe  montrer  au-dchors. 
Ces  filières  ont  une  figure  qui  leur  eft  particulière 
&  qui  empêche  de  les  confondre  avec  les  poils 
dont  le  mamelon  eft  quelquefois  hérilfé  :  car  ceux- 
ci  font  plus  éfilés  Se  plus  alongés ,  tandis  que  les 
filières  ont  toujours  une  figure  conique.  Réaumur 
a  découvert  encore  deux  autres  petits  mamelons 
placés  au  milieu  des  quatre  grands  ;  mais  comme 
leur  figure  eft  différente ,  Pegeer  doute  que  ce  foient 
de  véritables  mamelons  ;  il  les  foupçonne  d'être  plu- 
tôi  les  organes  extérieurs  de  la  refpiration  de  ces 
infectes,  k  Que  les  Araignées  aient  befoin  de  rcfpircr 
l'air ,  dit-il  ,  c'eft  ce  que  nous  démontrent  fur-tout 
celles  qui  vivent  dans  l'eau ,  Si  qui  de  temps  en 
temps  s'élèvent  à  la  furface  &  en  font  fortir  le  der- 
rière où  fe  trouvent  les  mamelons  qu'elles  remuent 
alors  en  tout  fens.  Cette  mancrUvre  ne  femble  def- 
tinée  que  pour  la  refpiration  de  l'aie ,  comme  le 
fon.  les  Ditiques  ,  les  Iatves  des  Coufins  &  d'autres 
infectes  aquatiques. 'Peut-être  donc  que  les  deux  petits 
mamelons  coniques  font  le*  organes  de  la  refpira- 
tkm  dans  l'Araignée  »,  (Mém,  tom.  7  ,  p.  u  1  ). 


ARA 

Les  réfervoirs  de  la  matière  à  foie  qui  fe  trou- 
vent dans  l'intérieur  du  corps  font  au  nombre  de  fix 
grands  &  deux  petits.  Pour  les  examiner  facilement , 
il  eft  néceffairc  de  faire  bouillir  auparavant  l'infecte  , 
ou  de  le  laillèr  quelques  heures  dans  l'efprit  de  vin. 
Après  cette  opération  ,  les  parties  les  plus  efTen- 
tiellcs  ont  acquis  a(fez  de  folidité  pour  êt^  très- 
fcnfïbles  ,  dans  les  grofles  cfpèces  ,  même  fans  le 
fecours  du  microfeope.  Si  on  ouvre  alors  le  ventre 
d'une  Araignée ,  on  voit  diftinctement  fïx  grands 
réfervoirs  en  forme  d'intcfhns  placés  les  uns  a  côté 
des  autres  &  recoudés  fïx  ou  fept  fols  ,  qui 
partent  d'un  peu  au-deilous  de  l'origine  du  venue, 
&  viennent  aboutir  en  ferpentant  aux  mamelons.  Ils 
font  prefque  de  groilèur  égale  dans  toute  leur  éten- 
due, mais  ils  le  terminent  vers  les  mamelons  en 
un  filet  très-mince.  A  la  bafe  de  ces  fix  réfervoirs  , 
il  y  en  a  deux  autres  un  peu  plus  petits  &  de  la 
figure  d'une  larme  de  verre  ,  placés  un  de-chaque 
coté  ,  fur  une  ligne  oblique.  Ces  deux  petits  réfer- 
voirs communiquent  aux  iïx  grands  par  des  branches 
qui  fc  recoudent  un  grand  nombre  de  fois,  &  forment 
enfuite  divers  lacis.  Il  paroît  que  c'eft  dans  les  deux 
réfervoirs  en  forme  de  larmes  que  fc  ramafTe  &  fc 
préparc. d'abord  la  matière  vifqueufe  qui  doit  fournir 
la  foie  ;  les  fïx  autres  ne  font  peur-ètre  deflinés  qu'à 
la  contenir  ou  à  lui  faire  fubir  un  dernier  degré  de 
perfection.  Voici  ce  que  Reaumur  dit  à  ce  fujet  : 
«  Les  larmes  font  les  premiers  réfervoirs  où  on  trouve 
aifemblée  la  matière  vifqueufe  qui  doit  former  les 
fïls  de  foie ,  Si  ceux  où  cette  matière  a  le  moins  de 
confïftance  ;  elle  en  a  beaucoup  davantage  dans  les 
fïx  grands  réfervoirs  où  les  canaux  des  précédens  la 
portent  ;  elle  en  acquiert  en  chemin  faifant  ;  une 
partie  de  l'humidité  ou  de  la  liqueur  aqueufe  qui  y 
étoit  mêlée,  s'en  diflïpe  pendant  fa  route  ,  ou  en  eft 
ftparée  par  des  parties  deftinées  à  cet  ufage.  Enfin 
cette  liqueur  ,  en  allant  aux  mamelons  par  des  tuyaux 
particuliers ,  fe  sèche  encore  davantage  ,  elle  devient 
fil.  Au  fortir  de  la  filière ,  ces  fils  font  cependant 
encore  çrlùâns  ;  ceux  qui  font  fortis  de  différens 
trous  fe  collent  enfemble  à  quelque  diftance  de  là. 
Cette  matière  n'efe.  parfaitement  sèche  que  lorfque 
le  refte  de  l'humidité  s'eft  évaporée.  Tout  cela  fe 
prouve  parfaitement  fi  l'on  fait  fécher  près  du  feu , 
ou  iï  l'on  fait  bouillir  dans  l'eau  une  groflé  Araignée. 
Lorfqu'on  ne  l'a  pas  fait  cuire  pendant  long-temps , 
ou  qu'on  ne  l'a  pas  beaucoup  fait  fécher ,  on  trouve 
que  les  larmes  ont  plus  de  confïftance  ,  elles  fe 
tirent  en  fils ,  &  la  matière  des  grands  réfervoirs  ne 
peut  plus  s'y  tirer.  Le  même  degré  de  chaleur  qui  a 
îuffi  pour  ficher  la  première  matière  ne  fuffic  pas 
pour  fécher  la  féconde.  Enfin  fi  on  fait.cuire  X Arai- 
gnée jufques  à  un  certain  point ,  la  matière  des 
larmes  ne  peut  plus  fe  retirer  en  fils,  elle  paroît  une 
efpèce  de  colle  dure  ;  d'où  il  eft  clair  que  c'eft  pré- 
cisément c:i  féchant,  ou  parce  que  l'humidité  inu- 
tile s'évapore  ,  que  la  matière  de  la  foie  devient 
foie  ».  (  READM.Âf/OT.  de  l'Acad.  an.  171;^.  z  1  3  ). 

Les  toiles  des  Araignées  n'ont  pas  toutes  la  même  ' 


ARA  181 

figure  ni  !a  même  folidité  ,  quoiqu'elles  foient  éga- 
lement propres  à  arrêter  les  infectes  qui  s'y  laiiknt 
prendre.  Les  unes  font  une  efpèce  de  filet  très- 
lâche  ,  d'une  figure  (pirate  régulières  quelques  autres 
ne  font  compofées  que  de  fils  tendus  dans  tous  les 
fens  &  fans  aucun  ordre  apparent  ;  d'autres  enfin 
reflèmblent  à  une  efpèce  de  tapis  d'un  tiffu  ferré  , 
étendu  fur  un  plan  vertical.  Nous  allons  examiner 
la  manière  dont  les  différentes  efpèces  d'Araignées 
s'y  prennent  pour  conftruiic  leurs  toiles.  Nous 
commencerons  par  celles  de  la  première  famille  donc 
les  toiles  forment  un  rétcau  en  fpirale.  Ces  Arai- 
gnées tendent  leurs  toiles  verticalement  entre  les 
rameaux  des  arbres  &  quelquefois  au-dellùs  d'un 
folié  ou  d'un  ruifTeau.  Pour  expliquer  comment  elles 
parvenoient  à  attacher  leurs  fils  de  l'un  à  l'autre 
bord  ,  Lifter  a  prétendu  qu'elles  éjaculoient  &  lan- 
çoient  leurs  fils  de  la  même  façon ,  dit-il ,  que  les 
Pôrcs-épics  lancent  leurs  piquans  ;  avec  cette  diffé- 
rence cependant  que  les  piquans  du  Forc-épic  fe 
détachent  entièrement  de  fon  corps  ,  tandis  que  les 
fils  des  Araignées  ,  quoique  pouffes  au  loin ,  reftent 
attachés  au  corps  de  l'infecte.  Cette  étrange  opi- 
nion de  Lifter  n'a  pas  befoin  d'être  réfutée  :  on 
fent  bien  qu'un  fil  compofé  d'une  quantité  très- 
confîdérable  d'autres  fils  d'une  finefle  prodigieu- 
fe  ,  ne  peut  être  lancé  au  loin  fans  que  la  ré- 
fiftance  de  l'air  ne  le  forçât  de  fe  replier.  I!  faudrait 
d'ailleurs  des  mufcles  bien  plus  forts  Si  bien  plus 
vigoureux  que  ceux  des  mamelons  pour  les  lancer 
même  à  une  très-petite  diftance.  La  plus  grande 
difficulté  que  doit  éprouver  Y  Araignée  pour  conf- 
truire  fa  toile  au-deflus  d'un  folié  ,  c'eft  de  tendre 
des  fils  qui  communiquent  d'un  bord  à  l'autre;  car 
lorfqu'clle  eft  parvenue  à  avoir  un  pont  de  commu- 
nication ,  fon  ouvrage  devient  très-facile  ;  elle  peut 
paffer  alors  librement  de  l'un  à  l'autre  bord  Si  tendre 
tous  les  fils  dont  elle  a  befoin  pour  fon  ouvrage. 
Lorfqu'elle  veut  placer  fa  toile  entre  des  branches 
ou  des  rameaux  d'arbres  ,  fouveut  un  feul  fil  de 
communication  lui  fuffit  ;  mais  il  lui  en  faut  nécef- 
fairement  un  fécond  beaucoup  plus  bas  Se  à-peu- 
près  parallèle  au  premier  ,  lorfque  c'eft  fur  un  ruif- 
feau ou  un  foflé  qu'elle  veut  s'établir.  L'Araignée 
choifit  pour  cela  un  temps  calme  ;  elie  fe  tient  fur 
les  fïx  pattes  de  devant ,  8c  par  le  moyen  des  deux 
pattes  de  derrière  elle  tire  de  fes  wnmelons  un  fil 
plus  ou  moins  long  fuivant  la  diftance  qu'il  y  a 
d'une  branche  à  l'autre  ,  ou  fuivant  la  largeur  du 
foilé  ;  elle  laifle  flotter  au  gré  du  vent  ce  fil  qui  ne 
tarde  pas  à  fe  coller  contre  quelque  branche  par  fon 
gluten  naturel.  L'Araignée  le  tire  à  elle  de  temps  en 
temps  pour  reconnoître  s'il  eft  attaché  à  quelque 
part  :  elle  bande  alots  ce  fil  &  elle  le  fixe  à  l'tndroic 
où  elle  fe  trouve  ;  elle  répète  la  même  opération 
lorfqu'elle  a  befoin  d'en  tendre  un  autre  un  peu  plus 
bas  ;  après  quoi  elle  pafTe  à  l'autre  bord  par  le 
moyen  de  ces  fils  qu'elle  attache  alors  aux  endroits 
qui  lui  paroiilent  les  plus  convenables  &  qu'elle  dou- 
ble Se  triple  pour  leur  donner  plus  de  folidité.  Lorf- 


l82 


ARA 


que  ces  deux  fils  font  tendus  parallèlement,  Y  Arai- 
gnée en  file  plufieurs  autres  dans  tous  les  fens  à 
l'un  Se  à  l'autre  bord ,  qui  partent  des  branches  Se 
viennent  aboutir  à  chacun  de  ces  fils  ;  quelques- 
uns  font  deftinés  à  donner  de  la  folidité  au  fil  fupé- 
rieur  qui  doit  foutenir  prefquc  tout  l'ouvrage.  Les 
fils  font  tendus  de  façon  qu'ils  lailfeut  à  leur  centre 
un  efpace  à-peu-près  circulaire  pour  les  rayons  & 
la  ligue  fpirale.  Lorfque  le  plan  extérieur  de  la  toile 
eft  tracé  ,  l'Araignée  conftruit  les  rayons  :  pour 
cela  elle  tend  un  fil  qui  coupe  diamétralement  l'ef- 
pace  circulaire  dont  nous  venons  de  parler  ;  après 
quoi  elle  vient  fe  placer  au  milieu  de  ce  premier  fil , 
8c  y  en  attacher  un  autre  qu'elle  va  fixer  à  la  cir- 
conférence ,  à  une  petite  diitanec  de  l'endroit  où  elle 
a  fixé  la  ligne  diamétrale  ;  elle  revient  enfuite 
attacher  un  nouveau  fil  au  centre  qu'elle  va  fixer 
de  la  même  manière  à  la  circonférence  ,  en  donnant 
à  celui-ci  le  même  efpace  qu'elle  a  donné  au  pre- 
mier. Elle  répète  cette  manœuvre  jufqu'à  ce  qu'elle 
ait  achevé  tous  les  rayons.  Il  faut  obfcrver  que 
l'Araignée  ne  manque  jamais  de  remonter  Se  de  def- 
cendre  par  le  dernier  fil  qu'elle  vient  d'attacher. 

Lorfque  tous  les  rayons  font  finis  ,  il  relie  en- 
core à  l'Araignée  un  grand  travail  ;  elle  tend  fur 
ces  rayons  un  fil  qui  part  en  ligne  fpirale  ,  de 
la  circonférence,  &  va  abouth  au  centre:  ce  fil 
fert  de  trame  ,  il  confolide  &  termine  la  toile.  Dès 
que  les  rayons  font  achevés  ,  l'infecte  fe  place  or- 
dinairement au  haut  de  la  toile ,  &  il  parte  fuccellîve- 
ment  d'un  rayon  à  l'autre,  en  dévidant  (on  fil, 
Se  le  fixant  ,  par  le  moyen  des  pattes  poftérieures  , 
à  chaque  rayon  ,  parallèlement  au  fil  fûpérieur.  Mais 
l'cfpacequi  fe  trouve  entre  chaque  rayon  étant  trop 
giand  ,  vers  la  circonférence  ,  l'Araignée  fe  fert  du 
fil  fûpérieur  pour  palier  de  l'un  à  l'autre. 

La  toile  achevée  ,  l' Araignée  conftruit  à  l'une  des 
extrémités  fupérieures,  entre  plufieurs  feuilles  rap- 
prochées, ou  tout  autre  endroit  convenable  ,  une 
petite  loge  ,  qui  lui  fert  d'abri  contre  la  pluie  ,  le 
lbleil  ou  le  mauvais  tems.  Elle  s'y  tient  ordinaire- 
ment toute  la  journée  ,  &  ne  defeend  guère  au 
centre  de  la  toile  que  le  matin  &  le  foir.  Elle  choilî: 
le  haut  de  la  toile  afin  de  s'y  réfugier  plus  prompte- 
ment  en  cas  de  befoin ,  car  ces  infectes  montait 
bien  plus  facilement  qu'ils  ne  dekendent. 

Nous  ne  dirons  rien  des  Araignées  de  la  féconde 
famille  nommées  filandicres  ,  dont  les  unes  attachent 
feulement  fur  les  arbres ,  dans  les  buiffons ,  dans  les 
coins  des  nuis ,  dans  les  caves  ou  dans  les  greniers, 
quelques  fils  qui  fe  croifent  dans  tous  les  fens  8c  qui 
n'ont  aucune  figure  déterminée  ;  mais  qui  ne  font 
pas  moins  très  -  propres  à  arrêter  les  infectes  qui 
viennent  s'y  engager.  Tous  ces  fils  communiquent  à 
une  efpèce  de  nid  à-peu-près  cylindrique  dans  lequel 
Y  Araignée  fe  place  en  attendant  fa  proie.  Les  autres 
conftruifent  dans  quelque  trou  d'un  mur  ou  la  fente 
d'une  porte  Se  d'une  fenêtre  uu  nid  cylindrique,  d'un 
tilfu  très-ferré  ,  d'où  partent  des  fils  plus  ou  moins 
longs ,  comme  autant  de  rayons  attachés  Se  fixés  au- 


ARA 

tour  de  ce  nid  8c  deftinés  à  avertir  l'Araignée  lorf- 
que quelque  infecte  vient  y  marcher  deilus.  Ces 
dernières  ont  été  placées  par  Lifter  parmi  les  Arai- 
gnées tapiflières. 

Les  Araignées  de  la  troifième  famille  ,  nommées 
tapif/ieres  ,  placent  ordinairement  leurs  toiles  dans 
les  coins  des  murs  ,  derrière  des  portes  ou  des  fe- 
nêtres ;  quelques  eipèces  les  conftruifent  fur  des 
arbres  ou  des  arbrilleaux.  Hombcrg  a  décri  la  ma- 
nière dont  s'y  prend  l'Araignée  domeftique  pour 
tendre  fa  toile.  «  Lorfqu'une  araignée ,  dit  cet  il- 
luftre  obfervatcur,  veut  placer  fa  toJc  dans  quel- 
que coin  d'une  chambre  &.  qu'elle  peur  aller  aifé- 
ment  dans  tous  les  endroits  où  elle  veut  attacher 
fes  fils  ,  elle  écarte  les  quatre  mamelons  qu'elle 
a  à  fon  derrière  ,  &  en  même-temps  il  paroît  à 
l'ouverture  de  la  filière  une  très-petite  goutte  de 
cette  liqueur  gluante  qui  eft  la  matière  de  fes  fils. 
Elle  prelle  avec  effort  cette  petite  goutte  contre  le 
mur  ,  qui  s'y  attache  par  fon  gluten  naturel ,  8c 
Y  Araignée  ,  en  s'élognant  de  cet  endroit ,  lailTe 
échapper  par  le  trou  de  fa  filière  le  premier  fil  de 
la  toile  qu'elle  veut  faire.  Etant  arrivée  à  l'endroit 
du  mur  où  elle  veut  terminer  la  grandeur  de  fa 
toile ,  elle  y  prelle  avec  fon  anus  l'autre  bout  de 
ce  fil ,  qui  s'y  colle  de  même  comme  elle  avoit 
attaché  le  premier  bout ,  puis  elle  s'éloigne  en- 
viron l'efpace  d'une  demie  ligne  de  ce  premier  fil 
tiré  :  elle  y  attache  un  fécond  fil  qu'elle  tire  pa- 
rallèlement au  premier.  Etant  arrivée  à  l'autre 
bout  du  premier  fil ,  elle  achève  d'attacher  le  fé- 
cond contre  le  mur ,  ce  qu'elle  continue  de  même 
pendant  toute  la  largeur  qu'elle  veut  donner  à  fa 
toile.  (  L'on  pourroit  appeller  tous  ces  fils  paral- 
lèles, la  chaîne  de  cette  toile  ).  Après  quoi  elle 
traverfe  en  croix  ces  rangs  de  fils  parallèles  , 
attachant  de  même  l'uu  des  deux  bouts  contre 
le  mur  ,  8:  l'autre  bout  perpendiculairement  fur 
le  premier  fil  qu'elle  avoit  tiré  ,  laùTantainfi  tout- 
à-fait  ouvert  l'un  des  côtés  de  fa  toile ,  pour 
donner  une  entrée  libre  aux  Mouches  qu'elle  veut 
y  attraper.  (  L'on  pourroit  appeller  la  trame  de 
la  toile  ,  ces  fils  qui  traverfent  en  croix  les  pre- 
miers fils  parallèles ,  que  nous   avons  appelles  la . 

chaîne.  ) Afin   que  les  fils  qui  fe  croifent 

fe  collent  enfemble  avec  plus  de  fermeté  ,  l'A- 
raignée manie  avec  les  quatre  mamelons  de 
fon  anus ,  Si  elle  comprime  en  différens  fens  tous 
les  endroits  où  les  fils  fe  croifent  à  mefure  qu'elle 
les  couche  les  uns  fur  les  autres  :  elle  triple  ou 
quadruple  les  fils  qui  bordent  fa  toile  pour  les 
fortifier  Se  pour  les  empêcher  de  le  déchirer 
aifément  ».  (  Mém.  de  l'Acad.  des  Sciences ,  ann. 
!707  ,  P"g:  345.  ) 

Les  Araignées  des  autres  familles  ne  conftruifent 
point  de  toiles,  f^oye^  ce  que  nous  en  difons  a* 
commencement   de  chaque    divifion. 

Dans  les  beaux  jours  de  l'automne  ,  on  voit  fou- 
vent  voltiger  dans  l'air  une  quantité  allez  considé- 
rable de  fils  de  foie  ,  que  le  vent  emporte  quelque- 


ARA 

fois  à  une  tris-grande  hauteur.  Ces  fils  font  l'ou- 
vrage des  jeunes  Araignées  de  la  première  famille  : 
il  elt  aifé  de  s'en  convaincre  en  examinant  de  près 
ces  fils  ;  on  ne  manquera  pas  de  trouver  à  l'un  ou 
à  l'autre  bout  les  petites  Araignées  occupées  à  pro- 
duire de  nouveaux  fils  ou  à  alongcr  ceux  qui  ont 
déjà  e'té  filés  ,  jufqu'à  ce  qu'ils  foient  fixés  au  loin 
à  quelque  endroit  (olide  où  elles  puilfcnt  fe  tranfpor- 
rer.  Degeer  a   obfervé   plus    particulièrement    ï'ef- 

Eècc  nommée  patte-étendue.  Vers  la  fin  de  Septem- 
re ,  un  jour  qu'il  faifoit  très-beau  &  que  l'air 
n'étoit  agité  que  par  un'  vent  très-doux  ,  ce  célèbre 
obfervateur  vit  voltiger  dans  l'air  une  grande  quan- 
tité de  fils  très-fins,  au  bout  dcfquels  il  y  avoit 
de  petites  Araignées  ,  qui  fe  lailfoient  emporter  au 
gré  du  vent.  Le  fil  de  foie  qui  fe  trouvoit  attaché 
a  leur  derrière  s'alongeoit  peu  à  peu ,  &  étoit  tiré 
de  leurs  mamelons  ,  tandis  qu  elles  fe  tenoient  fuf- 
pendues  au  fil  fans  fe  donner  prefque  aucun  mou- 
vement ,  ne  fe  foutenant  que  par  la  feule  agitation 
de  l'air.  Pour  expliquer  comment  ce  fil  fe  dévidoir , 
cet  auteur  penfc  que  l'air  par  fon  mouvement  eft: 
le  feul  agent  qui  alonge  le  fil,  l'Araignée  n'ayant 
befoin  que  détenir  les  filières  ouvertes  pour  donner 
une  libre  forrie  au  fil ,  qui  femble  alors  comme  dé- 
couler du  derrière.  Cette  opération  fe  fait  d'autant 
plus  facilemcnr  ,  que  l'autre  bout  du  fil  fe  trouvant 
attaché  à  quelque  objet  folide  ,  le  fil  eft  néceïïaire- 
ment  alongé  &  tiré  des  filières  de  l' Araignée,  à 
mefure  que  l'agitation  du  vent ,  quoique  des  plus 
foibles ,  l'emporte  &  la  pouffe  en  avant. 

De  la  génération  des  Araignées . 

Les  Araignées  font  ovipares  :  la  femelle  peu  de 
tems  après  avoir  été  fécondée  par  le  mâle  pond  une 
Quantité  plus  ou  moins  confidérable  d'oeufs  ,  d'où 
fortent  enfuite  les  petites  Araignées.  L'acouplemcnt 
de  ces  infedes  eft  abfolument  nécefTaire  pour  la  fé- 
condation des  œufs  ;  pour  s'en  convaincre  ,  on  n'a 
qu'à  enfermer  dans  une  bo'éte  une  femelle  avant  fa 
dernière  mue.  Si  on  la  nourrit  bien  ,  elle  grollîra 
promptement ,  &  lorfque  le  tems  de  la  ponte  fera 
venu  ,  elle  filera  une  coque  ,  dans  laquelle  elle  en- 
fermera fes  œufs  ;  mais  ces  œufs  n'ayant  pas  été 
fécondés  par  le  mâle  ,  fe  deiTécheront  peu  a  peu  , 
ians  qu'il  en  éclofe  un  feul  ,  comme  j'ai  fouvent 
eu  occafion  de  l'obferver  dans  les  efpèces  que  j'ai 
long-tems  gardées. 

Les  parties  qui  fervent  à  la  génération  de  ces 
infectes  font  doubles  dans  le  mâle  ,  &  fimples  dans 
la  femelle  ;  elles  font  placées,  dans  les  mâles,  au 
dernier  article  des  anteunules  ,  &  vers  la  bafe  in- 
férieure du  venrre  ,  dans  la  femelle.  Les  deux  an- 
tennules  du  mâje  font  terminées  par  une  efpèce 
de  bouton  ,  d'où  l'on  voit  fortir  ,  au  moment  de 
l'accouplement ,  un  petit  corps  charnu  ,  blanchâtre  , 
roide.  On  ne  diftingue  dans  la  femelle  qu'une  fimple 
fente  tranfverfale ,  dont  les  bords  fe  féparent  un 
peu  pour  faciliter  l'introduclion  du  petit  corps  charnu 


ARA 


183 


du  mâle.  L'introduétion  de  ce  membre  eft  fi  prompte 
&  fi  courre ,  qu'elle  ne  paroît  être  qu'un  fimple 
attouchement. 

Nous  avons  dit  plus  haut  que  les  Araignées  vi- 
voient  folitaires,  qu'elles  ttoieut  carnacières.  &  fé- 
roces ,  au  point  de  fe  dévorer  lorfqu'elles  en  avoient 
l'occafion.  L'accouplement  parmi  des  infedes  fi 
cruels  doit  néccflaircmcnt  fe  faire  avec  une  forte  de 
méfiance.  Le  mâle  ,  obligé  de  faire  les  avances  ,  cou;t 
le  rifque  de  perdre  la  vie  lorfqu'il  approche  de  la 
femelle,  &  fi  celle-ci  ne  fe  prètoit  à  fes  defirs  , 
fi  elle  n'éroit  pas  foumife  elle-même  à  une  loi  iinpé- 
rieufe  ,  fi  les  agaceries  du  mâle  ne  l'excitoicnt  à 
l'amour  ,  celui-ci  feroit  infailliblement  dévoré.  Les 
pinces  de  la  femelle  font  plus  grandes,  plus  fortes, 
elles  font  mues  par  des  mufcles  plus  vigoureux  que 
celles  des  mâles  ;  fon  corps  eft  une  ou  deux  fois 
plus  gros  que  le  corps  du  mâle.  Celui-ci  donc  ne 
fauroit  être  trop  circonfped  ,  une  démarche  hafar- 
dee  lui   coûterait  certainement  la  vie. 

L'accouplement  des  Araignées  fileufes  eft  celui 
que  les  naturaliftes  ont  eu  le  plus  fouvent  occafion 
d'obferver.  Vers  la  fin  de  l'été  ,  les  mâles  rôdent 
quelque  tems  autour  de  la  toile  des  femelles  5  ils 
s'en  approchent  enfuite  un  peu  plus  ,  mais  avec  la 
plus  grande  circonfpeâion  ;  ils  montent  fur  la  toile  , 
&  s'avancent  infenfiblement  de  la  femelle,  qui  refte 
tranquille  au  milieu  de  fa  toile ,  la  tète  en  bas  , 
fans  faire  aucun  mouvement.  Enfin  le  mâle  devenu 
plus  hardi  fe  rifque  de  venir  tâtonner  la  femelle  avec 
une  des  pattes  antérieures ,  après  quoi  il  recule 
avec  précipiration  ,  felailfe  tomber  ,  &  demeure  fuf- 
pendu  par  un  fil  qu'il  avoit  attaché  à  la  toile  :  ce- 
pendant la  femelle  refte  toujours  tranquille.  Quel- 
ques momens  après  ,  le  mâle  remonte  par  le  moyen 
du  fil  ,  &  vient  tâtonner  de  nouveau  la  femelle , 
qui  fait  alors  quelques  légers  mouvèmens  ,  &  paroît 
répondre  aux  carciîes  du  mâle.  Dès-lors  toute  crainte 
celfe  ,  le  mâle  devient  d  •  plus  en  plus  hardi ,  &c 
bientôt  il  porte  une  des  antennules  fous  le  ventre 
delà  femelle:  le  dernier  article  s'ouvre  comme  par 
une  efpèce  de  rcllort  :  il  en  forr  un  périt  corps 
blanc  ,  charnu  &  roide  ,  que  le  mâle  inrroduit  dans 
la  fente  de  la  femelle.  Cette  opération  finie ,  le  mâle 
s'éloigne  de  nouveau  ,  &  fe  (aille  fufpcndre  à  fon 
fil ,  mais  il  revient  au  bout  d'un  inftant  avec  plus 
de  courage  &  de  hardieiîe  ;  il  fait  fortir  le  corps 
charnu  de  l'aune  antennule ,  le  porte  fous  le  ventre 
de  la  femelle,  &  l'introduit  de  nouveau  dans  la 
fente.  Le  mâle  s'éloigne  encore  après  cette  féconde 
opération  ,  mais  il  revient  bienrôt ,  Se  il  introduit 
enfuite  alternativement  plufieurs  fois  les  deux  parties 
qui  conftituent  fon  fexe. 

Les  mâles  des  Araignées  Crabes  &  des  vagabondes 
prennent  «-peu-près  les  mêmes  précaurions  que  ceux 
des  fileufes.  Obligés  de  même  à  faire  les  avances  , 
ils  n'approchent  qu'avec  méfiance  &  précaution  de 
leurs  femelles ,  qui  font  encore  plus  méchantes  & 
plus  cruelles  que  les  autres.  J'ai  quelquefois  vu 
rôder ,  dans  les  mois  de  Juin  S;  Juillet ,   autour  du 


184 


ARA 


trou  d'une  Tarentule  femelle  ,  un  mâle  qui  n'ofoit 
appiocher  de  quelque  tems  ;  celle-ci  vcnoit  fe  placer 
à  l'ouverture  de  ion  trou ,  &  y  rcfloit  immobile  ; 
cependant  le  mâle  s'approchoit  de  plus  en  plus  , 
jufqu'a  ce  qu'enfin  il  faifoit  un  effort  &  fe  rifquoit 
de  toucher  la  femelle  ,  qui  continuent  à  refter  tran- 
quille ,  après  quoi  il  reculoit  avec  précipitation  : 
devenu  enfuite  plus  hardi  ,  il  s'approchoit  de  plus 
près ,  &  la  tâtonnoit  plufieurs  fois  avec  moins 
de  méfiance.  La  femelle  paroifloit  alors  fe  prêter 
à  fes  defûs ,  elle  s' éloignait  un  peu  de  fon  trou  & 
l'accouplement  s'enfuivoit.  Mais  comme  les  Arai- 
gnées Loups  ont  la  vue  plus  perçante  que  les  autres 
efpèces ,  j'étois  obligé  ,  pour  ne  pas  les  effrayer  , 
de  me  tenir  à  une  diftance  alfez  grande  ;  aufli  n'ai-je 
jamais  pu  voir  diftindtement  l'introduction  des  parties 
fexuelles  du  mâle  dans  celles  de  la    femelle. 

L'accouplement  des  Araignées  a  lieu  ,  en  Europe  , 
depuis  la  fin  de  Juin  jufque  versla  fin  de  Septembre, 
les  Araignées  Loups  s'accouplent  plutôt  que  les 
Crabes ,  Se  celles-ci  plutôt  que  les  Pileufcs.  Quel- 
ques femaines  après  leur  accouplement  ,  les  femelles 
pondent  une  quantité  d'oeufs  affez  confidérable.  La 
plupart  en  pondent  des  milliers  ,  Se  quelque-unes 
en  pondent  à  peine  une  centaine.  La  figure  de  ces 
œufs  ,  eft  en  général ,  parfaitement  ronde  ,  &  leur 
grofieur  eft  à-peu-près  égale  à  celle  des  graines  de 
Pavot  blanc  ;  on  fent  cependant  que  leur  groffeur 
doit  un  peu  varier  fuivant  les  efpèces  ,  que  ceux 
des  grofles  Araignées  doivent  être  ,  en  général ,  plus 
gros  que  ceux  des  petites.  Toutes  les  dépolent  dans 
une  coque  de  foie  ,  d'un  tiffu  ferré ,  que  la  mère 
file  à  ce  fujet.  Cette  coque  a  deux  enveloppes, 
une  mince ,  folide  Se  ferrée ,  &  une  autre  ,  plus 
lâche  ,  moins  folide  ,  Se  beaucoup  plus  épaiflc.  Ces 
enveloppes  garantirent  les  oeufs  de  la  pluie ,  Se  les 
défendent  non-feulement  des  imprcfllons  de  l'air  , 
mais  des  animaux  qui  les  dévoreraient.  L'oeuf  eft 
formé  de  deux  fubftances  ,  une  interne  ,  liquide  , 
femblable  à  celle  des  œufs  de  tous  les  infectes  ; 
l'autre  externe  ,  membraneufe  ,  flexible  ,  mais  affez 
folide.  Cette  coque  eft  dépofée  par  les  Fileufes 
contre  un  mur  ,  le  tronc  d'un  arbre  ,  ou  autre  en- 
droit à  portée  de  leur  toile  y  elle  eft  placée  par  les 
Crabes ,  entre  pluficurs  feuilles  roulées  ou  rappro- 
chées les  unes  des  autres  ,  Se  fixées  à  l'arbre  par  le 
moyen  de  quelques  fils  :  enfin  les  Araignées  Loups 
les  attachent  à  leur  anus  ,  &  les  emportent  avec  elles 
fans  jamais  les  abandonner, 

La  manière  dont  la  petite  Araignée  quitte  l'oeuf 
eft  bien  digne  de  remarque  ;  elle  en  fort  à-peu-ptès 
comme  la  plupart  des  larves  changent  de  peau  ou 
fortent  de  leur  nymphe.  Quand  le  tems  approche 
où  la  petite  Araignée  doit  paroître  au  jour  ,  on  voit 
l'oeuf  s"  alonger,  changer  de  forme  ,  &  prendre  peu- 
à-peu  celle  de  l'infecte.  La  membrane  de  l'œuf  molle  , 
flexible  Se  capable  d'extenfion  ,  fe  moule  fur  les 
parties  du  corps  de  la  petite  Araignée  ,  en  forte  qu'on 
commence  à  appercevoir  toures  les  parties  de  fon 
eprps  à-peu-près  comme  on  appercoit  à  travers  la 


ARA 

peau  de  nymphe  les  partiesque  doivent  avoir  la  plu- 
part des  infectes  parfaits.  On  diftingue  très-bien 
les  pattes,  on  voit  l'étranglement  qui  fépare  le 
corcelet  de  l'abdomen  :  cependant  de  jour  en  jour 
toutes  les  parties  fe  trouvent  mieux  marquées  & 
plus  relevées ,  on  finit  même  par  diftinguer  les  poils 
S:  les  piquans',  a  travers  la  membrane  mince  Se  tranf- 
parente  qui  les  recouvre  ;  &  Y  Araignée  grouillant 
tous  les  jours  davantage ,  oblige  enfin  cette  mem- 
brane à  fe  fendre  tout  le  long  du  dos  :  elle  en  fort 
pSu  à  peu ,  Se  retire  infenfiblement  toutes  les  pattes 
les   unes  après  les   autres. 

Les  oeufs  des  Araignées  éclofent  ordinairement 
vers  la  fin  de  l'été  ,  deux  ou  trois  femaines  après 
qu'ils  ont  été  pondus  :  quelques-uns  cependant  partent 
l'hiver  &  n'éclofcu:  que  le  printems  fuivant.  Dès 
que  les  petits  des  Araignées  fileufes  font  éclos  , 
ils  fe  mettent  à  filer ,  &  bientôt  ils  conftruifent 
une  petite  toile  ;  ils  greffiffent  aflez  promptement, 
quoique  fouvent  ils  ne  mangent  point  ,  ne  pouvant 
encore  attraper  des  mouches.  Ils  vivent  en  fociété 
les  premiers  jours  de  leur  vie ,  mais  au  bout  de 
fept  à  huit  jours  ,  ils  changent  de  peau  ,  Se  après  cette 
première  mue,  ils  feféparent,  Se  chaque  Araignée 
vit  dès-lors  ifolée ,  jufquà  ce  que  le  befoin  de 
s'accoupler  force  les  mâles  à  rechercher  les  femelles. 
Dans  tous  les  autres  tems,  ces  infectes  fe  fuient 
Se  s'évitent  avec  le  plus  grand  foin. 

Lorfque  les  ceufs  des  Araignées  Loups  font  éclos  , 
la  mère  déchire  la  coque  qui  les  enfermoit  Se  en 
fait  fortir  les  petits  ;  ceux-ci  montent  fur  fon  dos  , 
Se  elle  les  emporte  avec  elle,  les  premiers  jours  de 
leur  vie.  C'eft  un  fpeûacle  fingulier  que  de  v«ir 
courir  dans  les  champs  une  pareille  Araignée ,  le 
dos  chargé  d'un  millier  de  petits  ,  qui  la  fonr  pa- 
roître d'une  groffeur  demefurée  Se  comme  hériflée. 
Lorsqu'elle  faifit  quelque  infecte ,  elle  le  dépèce  pour 
ainfi  dire  ,  &  le  partage  à  fes  petits.  Ceux  -  ci 
relient  avec  leur  mère  jufqu'à  ce  qu'ils  aient  fait 
leur  première  mue  ,  Se  qu'ils  foient  affez  forts 
pour  pourvoir  eux-mêmes  à  leur  fubfiftance.  Ils 
vivent  entr'eux  en  bonne  intelligence  tout  le  tems 
qu'ils  reftent  avec  la  mère  ;  mais  dès  que  la  fociété 
eft  difToute  ,  dès  que  la  mère  les  a  abandonnés  , 
ils  deviennenr  des  ennemis  irréconciliables,  ils  ne 
fe  connoiffent  plus  ,  du  moins  ils  fe  dévorent  les  uns 
les  autres,  lorfqu'ils  en  ont  l'occafion.  C'eft  ordi- 
nairement vers  la  fin  de  l'été  qu'on  rencontre  les 
Araignées  Loups  le  dos  chargé  de  petits  :  il  eft 
très-rare  qu'on  en  voie  au  printems. 

Les  Araignées  ,  ainfi  que  tous  les  autres  infectes  , 
ne  s'accouplent  &  ne  fe  reproduifent  qu'une  feule 
fois.  La  mère  ,  après  avoir  donné  tous  fes  foins 
à  fes  petits ,  périt  lorfque  ceux-ci  n'ont  plus  befoin 
d'elle.  Le  mâle  périt  le  premier  ,  peu  de  tems  aptes 
fon  accouplement  ;  la  femelle  ne  lui  furvit  que  le 
tems  néceifaire  à  la  ponte  Se  au  foin  des  petits. 
On  trouve  cependant  en  hiver  des  Araignées  affez 
groffes  ,  cachées  dans  des  trous  ,  fous  l'écorce  des 
arbres ,  ou  fous  des  pierres ,  c'eft  peut-être  ce  qui 

a  faù 


ARA 

a  f.iic  croire  que  ces  infères  vivoient  long-terri*. 
Mais  il  clt  probable  que  les  grades  Araignées 
qu'on  voit  au  commencement  du  printems  lont 
celles  qui  n'étoient  point  encore  en  état  de  s'accou- 
pler en  automne ,  &  qui ,  n'ayant  point  encore 
fatisfait  au  voeu  de  la  nature  ,  furvivent  &  paffeQt 
l'hiver  engourdies,  en  attendant  le  printems,  qui 
les  ranime  &  les  excite  à   fe  reproduire. 

Les  Araignées  prennent  le  plus  grand  foin  de 
leUCS  œufs  Se  de  leurs  petits  :  elles  ne  craignent 
même  pas  de  s'expofer  à  tous  les  dangers  lors- 
qu'il s'agit  de  les  défendre.  Ces  infectes  lont  très- 
craintifs  ,  &  ils  fuient  avec  précipitation  ,  dans  tous 
les  tems,  lorfqu'on  les  approche.  Cependant,  lorf- 
qu'une  Araignée  Loup  porte  fes  petits  fur  fon  dos  , 
h  on  les  lui  fait  tomber  ,  elle  aime  mieux  périr  que 
de  les  abandonner  :  elle  attend  avec  fermeté  que  le 
danger  (bit  pillé  ,  après  quoi  les  petits  remontent 
fur  fon  dos ,  &  elle  continue  de  les  porter.  Si  on 
lui  arrache  le  fac  de  fes  œufs ,  elle  fait  d'abord 
quelques  pas  ,  mais  elle  revient  au(li-tôt  le  cher- 
cher ,  elle  s'en  failit ,  l'arrache  de  nouveau  à  l'es 
mamelons  ,  &  s'enfuit.  Si  on  répète  la  même  opé- 
ration plulîcurs  fois ,  on  ne  verra  jamais  fuir  cet 
infecte  Se  abandonner  entièrement  fes  œufs.  Mais 
ce  qu'il  y  a  de  plus  fmgulier ,  c'eft  fon  inquiétude 
4c  les  mouvemens  rapides  qu'elle  fait  pour  les  cher- 
cher ,  lî  on  les  lui  enlève  ;  elle  faic  cent  tours  Se 
retours ,  elle  marche  de  tous  les  côtés  ,  fans  ce- 
pendant s'éloigner  beaucoup  du  lieu  où  ils  devroient 
être  ;  enfin  fi  on  les  lui  rend  ,  elle  s'en  empare  avec 
précipitation,  &  elle  fuit  à  toutes  jambes.  Cet  amour 
des  Araignées  pour  leurs  petits  eft  d'autant  plus  re- 
marquable ,  que  ces  infectes  paroiifent  s'éviter  Se  fe 
hair  ,  Se  qu'ils  fe  dévorent  même  lorfqu'ils  en  ont 
l'occafion.  LesFileufes,  les  Crabes  ,  &c.  prennent 
le  même  foin  de  leurs  œufs  ;  elles  ne  les  emportent 
pas  avec  elles  ,  parce  qu'elles  ne  mènent  pas  une  vie 
errante  &  vagabonde  ,  comme  les  Araignées  Loups  , 
mais  elles  fixent  la  coque  qui  les  contient  à  portée 
de  leurs  toiles,  elles  s'y  tiennent  auprès  ,  &  fouvent 
même  elles  s'y  placent  defius.  Quelques  Araignées 
Crabes  s'enferment  avec  leurs  œufs  enrre  pluficurs 
feuilles  rapprochées  ou  roulées  ,  Se  elles  y  reftent 
jufqu'à  ce  que  les  petits  foient  éclos. 

Du  venin  des  Araignées. 

Les  Araignées  font  en  général  des  infectes  fi  hideux, 
qu'elles  infpirentla  plus  grande  frayeur  aux  femmes , 
aux  enfans  ,  &  à  la  plupart  des  hommes  ;  bien  des 
perfonnes  ne  fauroient  vaincre  la  répugnance  qu'elles 
en  ont.  Mais  cette  répugnance  ou  cette  frayeur 
vient-elle  de  la  laideur  de  cet  infecte  ou  de  l'idée 
que  nous  avons  qu'il  eft  dangereux  ?  On  prend 
tous  les  jours  des  infectes  plus  hideux  que  l'Arai- 
gnée ,  fans  crainte  ri  méfiance  ,  on  touche  le  Ver  à 
foie  &  toutes  les  chenilles  _,  on  prend  un  Crabe  , 
une  Ecreviffe  ,  perfonne  ne  redoute  un  Scarabé  , 
un  Hanneton  ;  en  un  mot ,  on  ne  fe  fait  aucune  peine 
Jlijloire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  I. 


ARA 


tî$ 


de  faifir  des  infectes  que  l'on  fait  n'être  pas  veni- 
meux. Notre  frayeur  n'eft  donc  point  occasionnée 
parla  laideur  de  ce  petit  animal  ,  mais  par  l'idée 
que  nous  avons  qu'il  clt  venimeux  ,  Se  que  famor- 
fuie  clt  dartgéceutè.  Examinons  (:  cette  frayeur  eft 
fondée  ,  &  ii  les  Araignées  font  réellement  des  in- 
lectes  dangereux, 

La  plupart  des  voyageurs  font  mention  de  quel- 
ques efpèces  d'Araignées  ver.imcules.  L'Araignée 
aviculaire ,  cette  grande  efpèce  de  Cayer.ne  Se 
de  Surinam  ,  eft,  (clon  eux  ,  très-dangéreufe  pour 
l'hommcc  Sa  morfure  eft  toujours  fuivie  d'accidens 
fâcheux  ;  mais  elle  l'eft  bien  davantage  pour  les 
Colibris  £c  les  Oifeaux-Mouches  ;  la  moindre  blel'- 
fure  qu'elle  leur  fait  ,  en  les  failliffant  ,  les 
fait  périr  en  un  mitant.  Baglivi  _,  célèbre  médecin 
italien  ,  aécrit  fort  au  long  fur  la  Tarentule,  efpèce 
d'Araignée  Loup  ,  qui  fe  trouve  au  midi  de  l'Europe. 
La  Tarentule  occalionnc  ,  félon  cet  auteur ,  une 
maladie  plus  ou  moins  grave  ,  plus  ou  moins  aiguë  , 
Si  dont  les  lymptômes  diffèrent  fou  ver.  t  dans  les 
différentes  perfonnes.  Cette  Araignée  n'eft  dangé- 
reule  qu'en  été  ,  &  fur-tout  pendant  le  tems  de  la 
copulation  ,  elle  pique  alors  non-feulement  l'homme  , 
mais  les  diriérens  animaux  qu'elle  rencontre  ,  Se  cette 
piqûre  ,  femblable  à  celle  d'une  Abeille  ou  d'une 
Guêpe,  eft  aulti-tôt  fuivie  ,  à  l'endroit  piqué  ,  d'un 
cercle  livide  ,  ou  jaunâtre,  ou  noirâtre,  accompagné 
d'une  douleur  violente  ,  i;  de  différais  fymptômes, 
fuivant  l'efpècc  de  Tarentule,  fuivant  fa  groilcur  , 
la  qualité  de  fon  venin ,  le  tempérament  du  ma- 
lade ,  lafaifon  ,  &c.  Cet  auteur  diitingue  trois  fortes 
de  Tarentules  ;  i°.  une  blanchâtre  (  fubalbida  )  , 
moins  danc;éreufe  que  les  autres  ,  dont  la  morfure 
occafionne  feulement  une  légère  douleur  à  l'endroit 
piqué  ,  accompagnée  d'une  douleur  de  venrre  aiguë 
&  d'une  diarrhée.  i°.  La  Tarentule  étoilée  (Jtel'.ata  ) 
caufe  une  douleur  plus  aiguë  ,  la  ftupeur ,  une 
douleur  de  tête ,  un  friiïon  partout  le  corps ,  Sec. 
3°.  Enfin  la  Tarentule  uvée  (  uvea  )  ,  outre  les 
fymptômes  énoncés  ci-deffus  ,  caufe  encore  une 
douleur  très-confidérable  à  la  partie  mordue  ,  fpa'me 
&  lueur  froide  univcrfelle  ,  vomiflcment ,  tenfiorf  de 
la  verge  ,  gonflement  du  ventre  Se  de  la  poitrine  ,  Sec. 
Les  fymptômes  qui  lurvienncnt  après  la  morfure 
de  cet  infecte  prennent  fouvent  le  caractère  d'une 
fièvre  maligne ,  au  point  que  le  plus  habile  mé- 
decin peut  s'y  méprendre.  Enfin  le  malade  meurt , 
ou  fi  les  fymptômes  fe  calment ,  il  tombe  dans 
une  mélancolie  d'un  génie  particulier.  La  plupart 
recherchent  les  tombeaux  &  les  lieux  folitaires , 
quelques-uns  fe  placent  dans  des  cercueils  comme 
s'ils  étoient  mors  ,  d'autres  défefpérés  fe  précipitent 
dans  des  puits,  fe  traînent  dans  la  boue  ,  Sec.  les 
uns  défirent  qu'on  leur  donne  des  coups  de  fouets  à 
différentes  parties  du  corps  ;  quelques  autres  trouvent 
du  plaifir  à  courir  ,  ils  fonr  agréablement  ou  dé- 
fagréablement  affectés  de  différentes  couleurs ,  &B. 
Se  cette  maladie  ,  félon  l'auteur ,  ne  peut  être  guérie 
que  par  la  mufique.   Voy.  Tarentisme. 


8<J 


ARA 


Le  rarentifme  étoit ,  du  tems  de  Baglivi  ,  une 
lie  très-commur.c  en  Italie;  mais  ii  a  difparu 
depuis  qu'on  n'y  croit  plus  ,  Se  perfonne  à  pré- 
fent  n'eft  mordu  de  la  Tarentule.  On  fait  depuis 
lonsr-tcms  que  le  tarentifme  étoit  ou  une  maladie 
limulée  ,  ou  une  maladie  ordinaire  très-grave  , 
qu'on  ptenoit  pour  le  tarentifme  ,  mais  qui  n'étoit 
jamais  occafionnée  par  la  morfure  d'un  infecte.  11 
elt  très-rare  qu'un  hemme  foit  mordu  par  une  Arai- 
gnée :  cet  infecte  cft  très-craintif,  Se  il  fait  avec 
précipitation  dès  qu'on  approche  de  lui,  il  ne  mord 
jamais  ,  à  moins  qu'il  ne  veuille  fc  défendre  ou  faifrr 
ùi  proie. 

L'auteur  de  Ykijloire  naturelle  de  la  France  équi- 
noxiale  ,  fait  mention  de  quelques  Araignées  monf- 
trueufes  ,  qui  fc  trouvent  dans  l'ifle  de  Ceyl.m , 
Se  dont  la  piqûre  cft  mortelle  ii  on  n'y  remédie 
auffi-tôt. 

Quelques  voyageurs  parlent  auflï  d'une  petite 
Araignée  qui  fe  trouve  à  St.-Domingue  ,  nommée 
vulgairement  Araignée  a  cul  rouge  ,  dont  la  piqûre 
caufe  une  douleur  infupportable  ,  qui  dure  allez 
long-cems  ,  mais  qui  ne  caufe  pas  la  mort. 

On  trouve  aufli  fuivant  les  voyageurs ,  en  Guinée  , 
à  Madagafcar  ,  au  cap  de  Bonr.e-Elpérance  ,  & 
dans  toute  l'Afrique ,  aux  Antilles  ,  &c.  Sec.  des 
Araignées  ,  dont  la  morfure  eft  très-dangéreufe. 
(  Voy.  Voyage  de  l'Amérique  par  le  Père  Labat  , 
kifloire  nat.  des  Antilles  par  le  P.  du  Tertre ,  Scia 
mufeum ,  &c. 

Clcrck  ,  célèbre  naturalifte  fuédois  ,  qui  a  fouvent 
eu  occalion  d'obferver  les  Araignées  de  Suéde  ,  dit 
qu'il  a  été  fouvent  mordu  fans  qu'il  en  foit  réfulté 
rien  de  fâcheux.  «  Meos  jspé  digitos  intentius  & 
35  prekenderunt  &  pupugerunt  ,  nidlo  tamen  malo 
3)  infequente  ".   Clerck.  Aran.  fuec.  pag.  6. 

Dcgcer  penfe  aulli  que  les  Araignées  de  l'Europe  , 
&  en  particulier  celles  de  Suéde  ,  ne  font  pas  ve- 
nimeufes  ,  &  qu'elles  ne  font  redoutables  qu'aux 
Mouches  &  aux  autres  infectes  qui  ont  le  malheur 
de  tomber  dans  leurs  filets  ,  Se  il  ajoute  :  «  cepen- 
33  rjant ,  j'ai  eu  des  preuves  que  la  morfure  ou  la 
33  piqûre  de  certaines  Araignées  eft  venimeufe  , 
as  ou  au  moins  mortelle  ,  dans  l'inftant  ,  aux  Mou- 
33  ches  :  une  grande  Mouche  qu'une  Araignée  avoir 
33  (implcment  faifîe  par  une  de  fes  pattes  qu'elle 
»3  avoit  percée  de  fes  tenailles  ,  mourut  en  fort 
33  peu  de  tems  fans  avoir  reçu  aucune  autre  blcf- 
33  fure  ,  &  cependant  les  Mouches  vivent  long-tems 
33  après  qu'on  ait  blcflé  ou  coupé  plus  d'une  de 
33  leurs  pattes.  Il  paroît  donc  certain  que  l'Araignée 
33  verfe  dans  la  plaie  une  efpèce  de  poifon ,  qui 
m  caufe  la  prompte  mort  de  la  Mouche ,  mais  la 
»"  piqûre  de  toutes  les  efpèces  d'Araignées  n'a  pas 
53  cette  mauvaife  qualité  33.    (  Mém.   tom.  7.  pag. 

177)- 

La  plupart  des  naturaliftes  Se  des  médecins  ne 
croient  plus  au  venin  de  la  Tarentule  &  d'aucune 
autre  Araignée  :  mais  avant  de  fe  décider  ,  il  fau- 
iioit  j  je  crois ,  avoir  fait  un  grand  nombre  d'ex- 


A    R  A 

péiiences  fur  ces  infectes,  il  faudroit  avoir  fait 
mordre  plufieurs  fois  des  animaux  dans  des  tems 
&  des  pays  diftérens ,  par  un  grand  nombre  d'efpèces  : 
car  il  les  Araignées  des  pays  froids  ne  font  pas  du 
tout  venimeufes ,  il  ne  s'enfuit  pas  qu'aucune  elpèce 
ne  puillè  l'être  ;  il  peut  y  en  avoir  dans  les  pays 
chauds  de  plus  ou  moins  dangéreufes ,  Se  fur-tout 
parmi  celles  rangées  dans  la  famille  des  Loups.  La 
Tarentule  elle-même  peut  être  venimeule  jufqu'à 
un  certain  point ,  fans  cependant  occafionner  tous 
les  fymptômes  rapportés  par  Baglivi. 

Voici  deux  obfervations  qui  prouvent  que  la 
morfure  des  Araignées  eft  quelquefois  fuivie  d'ac- 
cideni  plus  ou   moins  fâcheux. 

Dans  la  partie  méridionale  de  la  Provence ,  à  trois 
lieues  de  Frejus  ,  une  jeune  p.iyfarme  ,  aifife  par  terre 
au  mois  de  Juin,  &  vêtue  feulement  de  fa  chemife 
S:  d'un  jupon,  fc  fentit  piquée  à  la  cuiiTc  droite 
lorfqu'elle  voulut  fe  relever  :  elle  porta  aufli-tôt  la 
main  à  l'endroit  où  elle  avoit  reflenti  la  douleur  ; 
elle  fecoua  enfuite  fa  chemife  ,  8e  vit  tomber  une 
grolfe  Araignée ,  que  la  forte  preflion  de  fa  main 
avoir  tuée  ,  elle  l'écrafa  à  l'inftant  fur  la  bleflure  , 
d'après  le  préjugé  établi  chez  le  peuple  ,  que  ï  Arai- 
gnée Se  le  Scorpion  font  le  feul  fpécifique  de  leur 
venin.  Cette  femme  n'a  reflenti  qu'une  petite  en- 
flure autour  de  l'endroit  piqué ,  femblable  a  celle 
qui  furvient  après  la  piqûre  d'une  grofle  Guêpe  , 
Se  de  légères  crampes,  dans  la  cuiflc-Se  dans  la 
jambe  ,  que  le  tems  Se  une  boiflon  ludorifïque  ont 
difîipé. 

M.  Brouflbnet ,  de  l'Académie  des  Sciences  , 
M.  Sibthorp  ,  profeifeur  de  Botanique  à  Oxford 
Se  moi,  arrivâmes  en  Avril  1783  à  l'une  des  ifles 
d'Hyères  ,  nommée  ifle  du  Levant  ou  de  Titan. 
Les  fermiers  de  Wflc  chez  qui  nous  logeâmes  nous 
dirent  que  leur  père ,  âgé  de  plus  de  foixante  ans  , 
fut  moidu  au  bras,  au  commencement  du  mois  de 
Juillet  de  l'année  précédente,  par  une  grofle  Arai- 
gnée ,  enramaflant  des  gerbes  de  bled.  Cette  mor- 
fure n'occalionna  d'abord  qu'une  légère  inflamma- 
tion ,  à  laquelle  cet  homme  fit  peu  d'attention  ; 
mais  bientôt  l'inflammation  augmenta  à  un  point 
très-confid;-rable ,  &  elle  fe  termina  quelque  tems 
après  par  !a  gangrenne  &  la  mort  ,  fans  que  l'on- 
guent de  la  mère  Se  les  cataplafmcs  émolliens ,  qui 
furent  les  feuls  remèdes  employés,  puflent  empêcher 
les  progrès  du  mal. 

Nous  ne  favons  pas  quelle  cft  l'efpèce  d'Arai- 
gnée qui  a  mordu  les  deux  perfonnes  dont  je  viens 
de  parler  ;  mais  il  eft  probable  que  c'eft  la  Taren- 
tule ,  très-commune  aux  ifles  d'Hyères  Se  dans  toute 
la  partie  méridionale   de  la  Provence. 

J'ai  cherché  plufieurs  fois  avec  la  plus  grande 
attention  ,  foit  dans  les  Araignées  mortes  depuis 
quelque  tems ,  Se  confervées  dans  les  collections , 
foit  dans  celles  que  je  venois  de  tuer  ,d)<:  ne  trou- 
verois  pas  quelque  véficule  pleine  de  venin,  8e  fi  je 
ne  découvrirois  pas  en  méme-tems ,  aux. mandibules 
ou  crochets ,  quelque  petite  ouverture  ,  par  où  ce 


ARA 

venin  ,  fi  toutefois  il  exiftoit ,  j-ût  fortir  &  être  in- 
troduit dans  la  plaie  lorfque  l'infecte  mord.  Les 
mandibules,  aiufi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
(font  compofées  de  deux  pièces  ,  dont  la  première  e(l 
grofle,  allez  dure  ,  crulîacéc ,  &  vuide  en-dedans  ; 
Ja  dernière  dt  mince  ,  dure,  de  la  confiftance  delà 
corne,  arquée,  très- pointue  &  creuféc  en  goutière 
tout  le  lonu;  de  la  partie  inférieure.  Je  n'ai  pu  ap- 
percevoir  m  à  l'une  ni  a  l'autre  de  ces  pièces  aucune 
ouverture  par  où  le  venin  pût  fortir.  La  première 
pièce  elt  creufe  en-dedans  ,  &  contient  les  mufcles 
qui  font  mouvoir  !a  féconde  ;  ces  nuiicles  loutalfez 
dilHncts;  ils  font  charnus,  renflés  &  terminés  par 
des  tendons ,  qui  ont  leur  attache  à  la  bafe  interne 
de  la  féconde  pièce.  Ils  font  mous  ,  humides,  dans 
l'animal  vivant  ou  récemment  mort  ,  comme  le  doi- 
vent être  des  parties  charnues  ;  mais  il  n'y  a  rien 
parmi  eux  qui  rellcmble  à  une  védculc.  J'ai  cher- 
ché au-dcllous  des  mandibules  &  je  n'ai  rien  trouve  : 
je  n'ai  même  pu  découvrir  aucun  canal  ,  aucun 
petit  tuyau  qui  y  communique.  Si  j'ii  bien  vu  , 
s'il  n'cxilte  effectivement  aucune  velieute  dans  les 
mandibules  ou  aux  environs  ,  aucun  canal  qui 
communique  à  ces  mandibules  ,  comment  ['Araignée 
in  troduii oit-elle  fon  venin  dans  la  plaie  ,  au  moment 
de  la  piqûre  ?  Y  auroit-il  quelque  ouverture  qui 
m'eut  échappée  ;  &  la  pointe  du  crochet  feroit-clle 
elle-même  percée  d'un  trou  imperceptible  ?  Mais 
d'où  viendrait  alors  ce  venin  ?  l'Araignée  le  rendroit- 
elle  par  la  bouche  lorfqu'clle  mord  5  Et  ce  venin  , 
en  fe  répandant  fur  l'endroit  bielle  Se  non  dans  la 
plaie  même ,  fuffiroit-il  pour  occafionner  prompte- 
mentlamort  d'un  infecte  mordu  ,  ou  les  fymptômes 
qu'on  a  cru  réfulter  de  la  morfure  des  Araignées  3 

Sv.'ammerdam  a  examiné  aullî  les  crochets  qui 
Terminent  les  mandibules  de  ces  infectes,  fans  avoir 
pu  y  découvrir  aucune  ouverture.  «  Diligente  autem 
korum  fpicu/omm  inftituto  examine  ,  haui  potui 
in  ii s  vel  minimas  detegerc  operturas ,  quitus  vene- 
natus  quidam  humor  excerni pojfet  «.  Ce  célèbre  ob- 
fervateur  n'a  jamais  vu  non  plus  fortir  de  ces  crochets 
aucune  liqueur  virulente  «  Pmterea  numquam  vidi 
Araneos  ,  a  me  irritatos  ,  quidquam  ideo  liquoris 
viru.'enti  excrevijji  ,  ut  ut  quam  attcntijÇtmus  in  rem 
fuerim.    Biblia  nat.  pag.  49  ». 

Quoi  qu'il  en  foit  du  venin  des  Araignées  ,  nous 
croyons  avec  Clerck  Se  Degeer  que  dans  les  pays 
froids  aucun  de  ces  infectes  n'eft  dangereux  pour 
l'homme  ;  mais  il  feroit  très-pofïïble  que  la  Ta- 
rentule &  la  plupart  des  Araignées  des  pays  chauds 
le  furent  plus  ou  moins.  Nous  regrettons  de  n'être 
pas  à  portée  ,  dans  ce  moment ,  de  faire  des  expé- 
riences à  ce  fujet ,  S:  nous  invitons  les  perfonnes 
qui  peuvent  fe  procurer  la  Tarentule  ou  quelqu'autre 
grofle  Araignée  vivante  des  pays  chauds,  fur-tout 


ARA 


187 


parmi  celles  que  nous  avons  rangées  dans  la    famille 
des  Loups  ,  à  tenter  quelques  expériences  pour  S1 
ter  d'un  fait  qu'il  fêroit  très-important  de  vé 

II  parole  qu'on  peut  avaler  des  Araignées  fans 
qu'il  en  réfulte  aucun  inconvénient.  On  fait  que 
les  Poules  &  la  plupart  <ics  oifeaux  les  recherchent 
&  les  dévorent  avec  avidité.  Il  n'eft  pas  rare  qu'on 
en  avale  de  petites  dans  certaine  liqueur  ou  avec 
des  fruits.  Qn  rapporte  même  qu'il  y  a  des  perfonnes 
qu'un  g^r.t  dépravé  a  portées  à  avaler  de  grolfes 
Araignées  vivantes  ,  &  cependant  il  n'eft  jamais 
réfulté  rien  de  fâcheux. 

Des  ennemis  des  Araignées. 

La  multiplication  de  la  plupart  des  Ar.:igi:é:s 
(croit  innombrable  iî  elles  n'étoient  détruites  par 
différentes  caufes.  Sans  rien  dire  de  l'hiver  ,  qui  dans 
nos  climats  en  fait  périr  un  très-grand  nombre  , 
ces  infectes  font  encore  dévorés  par  la  plupait  des 
oifeaux  ,  par  les  Sphex  &  les  Ichncumons ,  <ïc  elles 
le  détruifent  même  quelquefois  les  unes  les  autres. 

La  plupart  des  oifeaux  font  très-friands  des  Arai- 
gnées ,  ils  en  mangent  une  quantité  confidérable  lors- 
qu'elles font  encore  petites  ,  Se  dans  le  tems  fur- 
tout  qu'ils  nourrillent  leurs  petits  :  ce  font  princi- 
palement les  efpèces  qui  vivent  fur  les  arbres  Se 
fur  les  fleurs  ,  telles  que  les  Araignées  Crabes  Se 
les  Lileufes,  qui  font  le  plus  expoféesa  être  dévorées 
par  les  oifeaux. 

Les  Sphex  fondent  fur  les  Araignées  ,  les  fai- 
llirent au  milieu  de  leurs  toiles  ,  les  piquent  avec 
leur  aiguillon  ,  &  les  emportent  pour  fervir  de 
pâture  a  leurs  larves.  L'Araignée  a  beau  fe  dé- 
battre ,  faille  fortement  par  la  partie  Supérieure  de 
fou  corps  ,  elle  ne  peut  mordre  l'infecte,  > tandis 
que  celui-ci  lui  enfonce  fon  aiguillon  dans  le  corps 
&  la  tue.  Quelques  Ichncumons  faififlènt  de  même 
ces  infectes  Se  en  nourrirent  leur*-  petits. 

«  Il  vient  aux  Araignées  domeftiques  ,  fuivant 
«  l'obfervation  de  Homberg  ,  une  maladie  qui  les 
3»  fait  paroître  horribles  ;  c'eft  qu'elles  deviennent 
33  toutes  pleines  d'écaillés  ,  qui  ne  font  pas  couchées 
>j  à  plat  les  unes  fur  les  autres  ,  mais  elles  en  font 
33  hétiflées ,  &  parmi  ces  écailles  il  fe  trouve  une 
33  grande  quantité  de  petits  infectes,  approchans 
'33  de  la  figure  des  Pous  des  Mouches,  mais  bcau- 
33  coup  plus  perits.  Lorfque  cette  Araig  :ée  malade 
33  court  un  peu  vite  ,  elle  fecouc  &  elle  jette  à  bas 
33  une  partie  de  ces  écailles  &:  de  ces  petits  infectes. 
33  Cette  maladie  eft  rare  dans  nos  pays  froids  ;  je  ne 
33  l'ai  obfcrvée  que  dans  le  royaume  de  Naples. 
33  L' Araignée  en  cet  état  ne  demeure  pas  Iong-tems 
33  en  la  même  place  ,  &  étant  enfermée  elle  meurt 
33  promptement  33.  (  Mém.  de  CAcad.  dis  Scicnc. 
aan.  1707  ,  pag.  348^. 


A  a   1 


ISS 


Suite  de  tlntroduclion  à  l'Hiflolre  Naturelle  des  Infctlesl 


ARAIGNÉE. 

A   R   A  N  E  A.     L  i 

V.       C    E    0    F   F.        F   A    B. 

A  R  A  N  E  U  S. 

List.     Clerc  k. 

CARACTÈRES 

GÉNÉRIQUES. 

Point  d'antennes. 

Bouche  pourvue  de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires,  d'une  lèvre 

inférieure  ,  &  de  deux  antennules. 

Mandibules    grandes ,    terminées   par  un  crochet    fimple  ,    arqué  , 

pointu  ,  mobile. 

Antennules  longues ,  filiformes ,  compofées  de  cinq  articles ,  dont 
le  dernier  en  malîe,  dans  les  mâles. 

Huit  yeux  lilTes,  convexes. 

Abdomen  joint  au  corcelet  par  un  petit  filet. 

Tarfes  compofés  de  deux  pièces. 

ESPÈCES. 

PREMIÈRE    FAMILLE. 

fauve,  avec  une  triple  croix  formée  par  des   ', 

points  argentés. 

Araignées   Tendeuses. 

4.  Araignée  marbrée. 

i.  Araignée  fafciée. 

Brune  ;   abdomen  ovaie  ,  mélangé  de  blanc 

Corcelet  argenté  ;  abdomen  avec  des  bandes 

&  de  brun  clair. 

jaunes  &  noires  ;   pattes  avec   des   anneaux 

noirâtres. 

5.  Araignée  angulaire. 

i.  Araignée    foyeufe. 

Noirâtre;  abdomen  ovale,  avec  un  tuber- 

Argentée ;  abdomtn  rond  ,   mameloné  tout 

cule   conique   de  chaque  côté  de  fa  bafe. 

1 

autour  ;  pattes  mélangées   de  fauve  livide  ù 

de  noir. 

é.  Araignée  pâle. 

3.  Araignée  porte  croix. 

D  un  fauve  pâle  ;  abdomen  prefque  trian- 

gulaire ,  avec   quatre  points  enfoncés,  d  une 

Abdomen   prefque    globuleux,    d'an   brun 
i 

croix  argentée  à  fa  baje. 

Maw^Bgf^gmfffv  n  un  mm 


Suhe  de  l'Introduction  à  CHijloire  Naturelle  des  Infectes. 


i$9 


ARAIGNÉES.   (  Infères  ). 
7.  Araignée  orangée. 

D'un  gris  cendré  ;  abdomen  globuleux  , 
jaune ,  av;c  des  veines  noirâtres ,  &  deux 
larges    raies  longitudinales ,  orangées. 

S.  Araignée  quadrille. 

D'un  gris  cendré  ;  abdomen  ovale  ,  d'un 
jaune  plus  ou  moins  fauve  ou  verdâtre  ,  avec 
des  points  &  quatre  taches  blanches. 

9.  Araignée  à  cicatrices. 

Obfcure  ;  abdomen  ovale,  pointillé  de  gris  , 
avec  des  taches  noires ,  concaves. 

10.  Araignée  ombrée. 

Livide  ,  cendrée  ,  obfcure  ;  abdomen  ovale  , 
avec  une  grande  tache  en  forme  de  feuille 
découpée  ,  &  quelques  points  jaunâtres. 

11.  Araignée  porte-feuille. 

Pâle;  abdomen  avec  une  grande  tache  noi- 
râtre en  forme  de  feuille. 

11.  Araignée  découpée. 

Cendrée  ,  livide  ;  abdomen  jaunâtre  ,  obf- 
cur,avec  une  grande  tache  en  for/ne  de  feuille 
découpée. 

13.  Araignée  à  brodes. 

Abdomen  alongé ,  avec  des  taches  blanch's  ; 
pattes  longues ,  renflées  &  velues  vers  leur 
extrémité. 

14.  Araignée  mamelonée. 

Soyeufe  ,  argentée  ;  abdomen  moitié  ar 
gente ,  moitié  fauve  ,  avec  trois  tubercules 
arrondis  de  chaque  coté. 

\ 

15.  Araignée   faftueufe. 

Argentée  ;  abdomen  ovale ,  oblong ,  ar- 
genté ,  avec  Jix  bandes  jaunes  ,  &  des  lignes 
rouges ,  tranjverfales. 


16.  Araignée   variable. 

Roufsâtre;  abdomen  globuleux  ,  jaunâtre 
ou  brun,  avec  des  bandes  obfcures  ,  arquées, 
interrompues  par  une  grande  tache  oblongue , 
blanche. 

17.  Araignée  tubercu'ée. 

Abdomen  obfcur  ,  mélangé  de  noir  &■  de 
blanc  ,  avec  deux  tubercules  mamelonés. 

18.  Araignée  conique. 

Corcelet  noirâtre  ;  abdomen  cendré ',  avec 
deux  taches  brunes  ,  &  terminé  en  pointe 
conique. 

iy.  A  R  A  i'g  n  É  E  cucurbitine. 

D'un  vert  pâle  ;  abdomen  ovale  ,  avec  quel- 
ques points  noirs. 

20.    Araignée  brune. 

Brune  ,  noirâtre  ,  taclutée  de  noir  ;  abdo- 
men ovale  ;  pattes  values  ,  noirâtres  ,  avec  des 
anneaux  d'un  brun  clair. 

2i.  Araignée    patte-étendue. 

Abdomen  alongé ,  d'un  gris  verdâtre  ,  ar- 
genté ;  pattes  antérieures  longues  &  étendues. 

22.  Araignée  militaire. 

Brune  ;  abdomen  fauve ,  avec  quatre  épines 
dont  deux  verticales  &  deux  horizontales. 

23.  Araignée  épineufe. 

Brune  ,  luifante  ;  abdomen  triangulaire  , 
armé  de  huit  épines ,  dont  deux  antérieures 
horizontales  ,  avancées  ,  deux  pojlérieures 
longues  &  divergentes. 

24.  Araignée  fourchue. 

Brune  ,    luifante  ;  abdomen  aplati  ,  bordé 
ponclué ,  armé  de  quatre  épines,  dont  deux 
latérales  très  courtes ,  deux  pojlérieures  très 
longues ,  arquées. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'Hijloîre  Naturelle  des  Infectes'. 


ARAIGNÉES.    (Infectes). 

15.  Araignée  Cancre. 

Brune  ,  fauve ,  luifante  ;  abdomen  large, 
prefqut  hémifphérique  ,  armé  de  Jîx  épines 
hori{ontales. 

16.  Araignée  armée. 

Brune,  glabre,  luifante;  abdomen  alongé , 
prefque  triangulaire  ,  armé  de  Jîx,  huit  ou 
dix  épines  ,  dont  deux  pojîérieures  longues  , 
horizontales  ,  divergentes. 

27.  Araignée  tétracanthe. 

Ferrugineufe  ;  abdomen  prefque  en  croif 
fant  ,  armé  de  quatre  épines  latérales. 

i8.   Ar  aign  É  E  voûtée. 

Noire  ;   abdomen  briqueté ,  voûté  &   armé 
de  chaque  côté  de  deux  épines ,  dont  la  pojlé 
rieure  ejl  beaucoup  plus  longue. 

ic).  Ara  1  g  n  ée  pyramidale. 

Abdomen  ovale,  obfcur ,  avec  une  grande 
tache  pyramidale ,  entourée  d'une  large  raie 
jaune. 

30.  Araignée  alphabétique. 

Abdomen  ovale, prefque  globuleux,  obfcur, 
avec  une  tache  blanchâtre  ,  en  forme  de  X. 

31.  Araignée   purpurine. 

Cendrée ,  obfcure  ;  abdomen  ovale  ,  pref- 
que pourpré,  avec  deux  larges  raies  jaunes. 

32.  Araignée  ondée. 

Cendrée,  obfcure;  abdomen  ovale,  noir, 
avec  deux  raies  &  des  traits  blancs  ;  pattes 
mélangées  de  noirâtre  &  de  blanc. 


SECONDE      FAMILLE. 
Araignées  Filandières. 

33.  Araignée  couronnée. 

Abdsmen  ovale  ,  dun  jaune  clair  ,  avec 
un  cercle  rouge. 

34.  Araignée    triangulaire. 

Abdomen  ovale ,  blanchâtre  fur  les  côtés  , 
avec  une  fuite  de  taches  triangulaires  ,  fur 
le  milieu  ,  dun  brun   rougeâtre. 

35.  Araignée   montagnarde. 

Abdomen  ovale  ,  blanchâtre ,  aveedes  taches 
cendrées  ;  pattes   tachetées  de  noir. 

%(.   Araignée  atroce. 

Noirâtre  ;  abdomen  ovale  ,  avec  une  tache 
noire,  bordée  de  jaune  paille. 

37.  Araignée  bipondiuéej 

Abdomen  noir  ,fphéri que ,  avec  deux  points 
enfoncés. 

38.  Araignée    tachetée. 

Noirâtre  ;  abdomen  fphérique  ,  noirâtre  , 
avec  huit  taches  blanches. 

59,  Araignée  à  fix  yeux. 

Abdomen  ovale,  alongé,  dun  gris  jau- 
nâtre ,  fur  les  côtés ,  avec  une  raie  longitu- 
dinale ,  découpée ,  au  milieu. 

40.  Araignée  phalangifte. 

Brune ,  livide  ;  abdomen  ovale ,  oblong  ; 
pattes  très-longues  &  très  minces. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


19I 


ARAIGNÉES.  (Infectes). 

41.  Araignée  à  nervures. 

Noirâtre  ;  abdomen  prefque  globuleux  , 
avec  une  tache  obfcure  ,  en  jbrme  de  feuille , 
&  des  nervures  blanches. 

42.  Araignée  lanulée. 

Roufsâtre  ;  abdomen  renflé  à  fa  bafe  ,  ter- 
mine' en  câ/ee,  avec  quelques  taches  jaunes  , 
en  lunules. 

43.  Araignée  marron. 

Abdomen  ovale ,  châtain,  avec  trois  ran- 
gées longitudinales  de  points  ,  &  deux  bandes 
blanches. 

44.  Araignée    crochue. 

Abdomen  prefque  globuleux,  avec  une  ligne 
longitudinale  ,  blanche  ,  &  quatre  latérales  , 
crochues. 

45.  Araignée  formofe. 

Abdomen  ovale  ,  rétréci  vers  la  pointe ,  & 
mélangé  de  noir ,  de  rouge ,  de  blanc  &  de 
jaune. 

46.  Araignée    ovale. 

Roufsdtre;  abdomen  ovale,  oblong  ,jau 
nâtre  ,  avec  une  grande  tache  rouge ,    ovale. 

47.  Araignée   rayée. 

Abdomen  ovale  ,  oblong ,  d'un  blanc  jaune , 
avec  une  petite  lignée  deux  rangées  de  points 
noirs. 

48.  Araignée   cellerière. 

Abdomen  ovale  ,  jaune  ,  couvert  de  quel- 
ques poils  noirs ,  avec  des  taches  jaunes , 
claires  &  luifantes. 


49.  Araignée  bourfouflé-e. 

Brune  ,  roufsdtre  ;  abdomen  prefque  glo- 
buleux ,  grisâtre ,  avec  une  raie  &  des  points 
irréguliers ,  noirâtres. 

TROISIEME     FAMILLE. 

Araignées   Tapissières. 

50.  Araignée  domeftiquç. 

Abdomen  ovale  ,  noirâtre  ,  avec  une  fuite 
de  taches  noires ,  dont  la  grandeur  va  en 
diminuant. 

51.  Araignée  farinée. 

Abdomen  ovale ,  oblong ,  d'un  gris  nébu- 
leux ,  avec  deux  points  jaunâtrss  en-dejfous. 

5 z.  Araignée    labyrinrhe. 

Abdomen  ovale  ,  noirâtre  ,  avec  une  raie 
longitudinale,  blanchâtre  ,  pi  nuée. 

53.  Araignée   aviculaire. 

Noirâtre,  très  velue  ;  extrémité  des  pattes 
large  &  veloutée  en-dejfous. 

54.  Araignée   rouiïe. 

Roujfe  ;  abdomen  ovale ,  d'un  gris  jaunâtre  , 
avec  des  nuances  cendrées. 

J5.  Araignée   renverfée. 

Brune  ,  noirâtre  ;  abdomen  prefque  orbi- 
culé ,  avec  quelques  lignes  &  les  côtés  blan- 
châtres. 

56.  Araignée  dentelée. 

Couleur  de  fuie  ;  abdomen  alongé ,  avec 
une  grande  tache  blanchâtre,  dentelée- 

57.  Araignée  geniculée 

D'un  gris  cendré  ;  abdomen  ovale  ;  pattes 
étendues,   grifes  ,    avec   leurs    articulations 


ipl 


Suite  dî  l'IntroduCtion  à- fHifloirs  Naturelle  des  Infe'ks. 


A  R  A  I  G  N  É  E  S.   (  Infectes  ). 
QUATR1EM  E    FAMILLE. 
Araignées    Loups. 

5 S.  Araignée  Tarenru'e. 

D'un  gris   cenlr; ,  tris  no.:re   en  de  feus  ; 
..■    des     taches    triangulaires  , 
obfcures. 

59.  Araignée  «gratte. 

Abdomen  a  longé ,  de  couleur  cendrée  .  tvec 
une  raie  longitudinale,   ondée,   roufs J.'re. 

60.  Araignée  frangée. 

Noire  ;   corcelet  &  abdomen  avec  une  raie 
,  1  ître. 

61.  Araignée  Httérale. 

Corcelet  obfcur ,  avec  trois  raies  longitu- 
dinales ,  cendrées  ;  abdomen  ovale  ,  noirâtre. 

61.  Ar  aignée  bordée. 

Brune ,  alougée  ;  corcelet  &  abdomen  avec 
une  raie  blanchâtre  ;  pattes  d'un  vert  cendré. 

65.  Araignée  campagnarde. 

Cendrée  ,  obfcure  ;  abdomen  ovale ,  avec 
une  grande  tache  cunéiforme ,  bordée  d'un 
gris  fauve. 

64.  Araignée  porce-fac. 

Abdomen  ovale ,  d'un:  couleur  Jerrugi- 
neufe ,   obfcure. 

65.  Araignée  enfumée. 

Abdomen  ovale ,  noirâtre  ,  avec  deux  points 
blancs  vers  .'  : 


66.  Araignée  vagabonde* 

Abdomen  ovale;  corps  noirâtre  ,  fans  taches- 

67.  Araignée  a'ongée. 

Jaunâtre;    abdomen  ovale,    alonge  à  fon 
extrémité. 

68.  Araignée  ouvrière. 

Abdomen   ovale,  oblong  ,  obfcur  ,  avec  une 
tache  longitudinale  ,  noire ,    anguleufe. 

69.  Araignée  locataire. 

Abdomen  ovale  ,  d'un  brun  rougeatre  ,  avec 
plujieurs  lignes tranfverfales ,  noires,  ondées. 

70.  Araignée   foreftière. 

D  un  gris  obfcur  ;  corcelet  &  abdomen  avec 
une  raie  longitudina  'e ,  roujfe  ,  obfcure. 

71.  Araignée  carénée. 

Noire;    corcelet  étroit,    relevé   en  caréné 
antérieurement,  large  &  aplati  pojlérieurement. 

71.  Araignée  lugubre. 

Noire  ;    abdomen  orale ,    avec    une    raie 
idinale,     roufsâtre ,    obfcure    dans  le 
mâle. 

75.  Araignée    obfcure. 

Noirâtre,  poi-'eufe  ;  abdomen   ovale,  cor- 
celet avec  une  raie  &  les  bords  bruns. 

74.  A  r  aignée  à  taches  b' anches. 

Obfcure  ;    corcelet    ù   abdomen    avec  une 
.  tache  oblongue  ,  blanche  &  deux  points 
noirs. 


7i- 


Suite  de   l'Introduction  à  l'H'ifloire  Naturelle  des  Injectes. 


'93 


A  II  A  IGNÉ  ES.  (Infetfes). 

75.    Araignée    corfaite. 

Abdomen  ovale,  noirâtre,  avec  fix points 
&  une  ligne  longitudinale  de  chaque  côté,  blan- 
châtres. 

■76.  Araignée  pêcheur. 

Noire  ;  corcelet  prtfquc  rond  ,  trls-aplati  ; 

abdomen  ovale  ,  vtlu. 

77.  Araignée  minime. 

Noirâtre;  fans  taches;  corcelet  prefque 
ovale  ;   abdomen  prefque  rond,foyeux. 

78.  Araignée  pointillée. 

Abdomen  oblong ,  verdâtre,  avec  vingt 
quatre  points  blanchâtres. 

-je).   A  r  ai  gn  ée  cenenée. 

Cendrée  ;  abdomen  noirâtre  en  de  fus  ,  avec 
huit  points  cendrés. 

CINQUIEME     FAMILLE. 
Araignées     Phalanges. 

80.  Araignée  du  Pin. 

D'un  gris  noirâtre  ;  abdomen  ovale,  alongé, 
avec  deux  taches  cendrées. 

81.  A  r  ai  g  n  ée  chevronnée. 

"Noirâtre;  abdomen  ovale,  alongé,  avec 
trois  Landes  demi  circulaires  ,  blanches. 

81.   Araignée  demi  circulaire. 

Noire;  abdomen  avec  trois  bandes  demi- 
circulaires ,  fauves. 


85.  Araignée  grofïe-paue. 

Noire,  avec  des  lignes  tranfy-erfaleS  ,  blan- 
clus,au  devant  de  la  tête  ;  jambes  antérieures 
grojfes  ù  renj 

84.  Araignée  fanguinolenre. 

Corcelet  élevé,  très  noir;  abdomen  ovale, 
rouge  ,  avec  des  taclus  noires. 

85.  Araignée  rouge. 

Noire  ;  pattes  poflérieures  rouges  ;  abdo- 
men rouge  en  dejfus  ,  avec  quatre  points  noirs. 

S  6.  Araignée  luride. 

Corcelet  brun ,  bordé  de  gris  ;  abdomen 
alongé,  avec  une  grande  tache  oblongue, 
découpée. 

87.  Araignée  Fourmi. 

Alongée,  noirâtre;  abdomen  oblong ,  avec 
une  tache  blanche  de  chaque  côté  ;  pattes 
brunes. 

S8.  Araignée  des  troncs. 

Noirâtre  ;  abdomen  ovale  ,  avec  quelques 
points  blancs  peu  marqués. 

89.  Araignée  des  rochers. 

Abdomen  avec  une  t"che  noire ,  dont  les 
bords  font  rouges  &  le  centre  blanc. 

90.  Araignée  moufTue. 

Glauque  ;  abdomen  ovale  ,  alongé,  avec 
deux  raies  longitudinales  ,  noirâtres ,  peu 
marquées. 

91.  Araignée  driée. 

Abdomen  ovale  ,  obfcur  ,  avec  une   tache 


W/loire  Naturelle  3  Infectes.  Tome  I. 


B  b 


104  Suite  de  t  Introduction  à  l'H'flo'tre  Naturelle  des  Infccles'. 


ARAIGNÉES.  (Infectes). 

cunéiforme ,   d'où  partent    des  rayons  blan- 
châtres. 

cji.  Araignée  à  tarière. 

Noirâtre  ;  abdomen  ovale  ,  avec  une  raie 
longitudinale  ,  droite  ,  &  (ix  tranfverfales  , 
crochues. 


9h 


Ara 


ign  £  e  marquée. 


Corceht   noirâtre ,   avec    une  tache  blan 
châtre  ,  en  forme  de  V  ;  abdomen,  ovale. 

94.  Araignée  ponctuée. 

Corceht  roufsâtre ,  avec  cinq  points  blancs  ; 
abdomen  ovale  ,  brun  ,  avec  deux  rangées  de 
points  blancs. 


95' 


Ar 


A  I  G  NEE    CO 


rdifor 


Abdomen  en  cœur ,  noir,  avec  des  rai; s 
obliques ,  noirâtres ,  luifantss  ,  formées  par  des 
poils. 

<)6.  Ar  a  ig  née  faucille. 

Corceht  rhomboïdal ,  aplati ,  avec  deux 
points  &  deux  taches  en  faucille,  noirâtres. 

97.  Araignée   frontale. 

Noire  ;  abdomen  ovale ,  avec  deux  points 
enfoncés  ;  front  blanchâtre. 

SIXIEME    FAMILLE. 

Araignées    Crabes. 

98.  Araignée  verdâtre. 

D'un  vert  clair  ;  abdomen  ovale ,  alongé , 
d'un  vert  jaunâtre  ,  avec  une  ligne  latérale  , 
blanchâtre. 


96.  Araignée  citron. 

D'un  jaune  citron  ;  abdomm  circulaire  , 
aplati ,  avec  une  raie  rouge  de  chaque  côté. 

100.  Araignée   rurale. 

Grisâtre  ou  brune;  abdomen  d'un  jaune 
obfcur  ,  aplati ,  prefque  triangulaire  ,  un  peu 
plus  large  à  fa  partie  pojlérieure. 

10 1.  Araignée  tigrée. 

Abdomen  mince  à  fa  bafe,  large  à  fon 
extrémité,  aplati,  cendré ,  avec  des  taches 
irrégulières  ,  noirâtres. 

101.   Araignée  calicine. 

Fauve  pâle  ;  abdomen  prefque  rond ,  avec 
quelques  impreffions  au  milieu  ,  &  quelques 
rides  fur  les  côtés. 

ioj.  Araignée  hideufe. 

Noirâtre  ;  corceht  argenté ,  b-ordé  de  blanc  ; 
abdomen  prefque  triangulaire. 

104.  Araignée  Scorpion. 

Noire  ;  abdomen  ovale  ,  blanchâtre ,  avec 
deux  lignes  .longitudinales,  noires,  courtes  & 
finuées. 

105.  AraisnÊe  jardinière. 

Brune  ;  abdomen  prefque  globuleux ,  avec 
trois  bandes  blanches. 

\o6.  Araignée  arlequine. 

Noire  ;  abdomen  d'un  fauve  jaunâtre ,  avec 
trois  bandes  noires  ;  pattes  avec  des  taches 
annulaires  ,  ferrugineufes  &  noirâtres. 

107.  Ara  ign£e  dorée. 

Abdomen  large  ,  aplati,  d'un  roux  doré, 
avec  fon  extrémité  noirâtre. 


Suite  de  tlniroduclion  à  CHiJîolre  Naturelle  des  Infectes'. 


»PS 


ARAIGNÉES.   (  Infe&es;  ). 
icS.  Araignée  flamboyante. 

Abdomen  ovale  ,  Jhytux  ,  avec  une  tache 
noire,  &  deux  raies  d'un  jaune  doré. 

109.  Araignée   fourmillière. 

Jaunâtre  ;  ablomtn  ovale  ,  avec  une  gfandt 
tache  alongée  ,  noire ,  bordée  de  blanc. 

110.  Araignée   hupée. 

Abdomen  prefque  rhomboïli! ,  rétréci  à  fa 
l>afe,  obfcur,  raboteux,  avec  une  tache  lui- 
fante  ,  en  forme  de  crête. 

111.  Araignée  rofe. 

Abdomen  ovale ,  jaune ,  avec  trois  raies 
longitudinales  ,   rouges. 

SEPTIEME     FAMILLE. 

Araignées     Aquatiques. 

ut.  Araignée  aquatique. 

Brune  ,  livide  ;  abdomen  ovale  ,  noirâtre , 
avee  deux  lignes  tranjverfiles  &  deux  points 
enfoncés. 

HUITIEME    FAMILLE. 

Araignées    Mineuses. 

115.  Araignée  réclufe. 

Très  noire,  lui fante;  abdomen  ovale,  velu, 
noir  ;  pattes  courtes ,  prefque  égales. 

Efpèces   dont   la   manière    de  vivre  ejl 
inconnue. 

114.  Araignée  fulfureufe. 

Kofi-pâle  ;  abdomen  ovale,  d'un  jaune  fui- 


farettx  ;  pattes  longues,  pâles  ,  avec  leur  ex- 
trémité noire. 

115.  Araignée  bicolor. 

Corcekt  rouge  ,  couvert  depoils  grisâtres  ; 
abdomen  ovale,  roux,  avec  quatre  points  noirs, 
enfoncés. 

11  G.  Araignée   chafleufe. 

Légèrement  velue ,  noirâtre  ;  corcelet  con 
vexe,  orbiculé;  abdomen   ovale  ,  pubefeent  ; 
pattes  longues  ,  poileufes. 

117.  Araignée   réticulée. 

Blanchâtre  ;  abdomen  fphérique  ,  réticulé  , 
dune  coukur  purpurine  fur  les  côtés. 

118.  Araignée  mouchetée. 

Abdomen  prefque  globuleux  ,  jaune ,  avec 
quatre  points  noirs  de  chaque  côté,  frlanus 
ferrugineux. 

119.  Araignée  des  rofeaux. 

Abdomen  prefque  globuleux  ,  blanc  ,  avec 
dis  taches  noirâtres. 

110.  An  a  1  g  n  É  e  à  trois  lignes. 

Abdomen  ovale ,  blanchâtre  ,  avec  trois  ran- 
gées longitudinales  de  points  noirs. 

m.  Araignée  à  raies  purpurines. 

Abdomen  prefque  globuleux  ,  jaune ,  avec 
deux  lignes  longitudinales,  &  quatre  points 
purpurins. 

111.  Araignée  patte-fauve 

Corcelet  noir  ;  abdomen  obfcur  ;  pattes 
fauves. 

B  b  1 


Ijîtf 


Satie  de  l'Introduction  à  CHifloire  Naturelle  des  Infectes. 


A  R  A  I  G  N  ÉE  S.   [  Infectes  ). 

115.  Araignée  Hibou. 

Notre  ;  abdomen  avec  deux  points  blancs 
&  une  tache  Hanche  en  forme  de  croijfant. 

114.  Araignée  à  points  enfoncés. 

Cendrée  ;  abdomen  oblong,  couvert  de  poils 
Ç  glauques,  avec  Jix peints  enfoncés.. 

125.  Araignée  jaune. 

Corcelet  fauve;  abdomen  oblong,  lijfe , 
d'un  beau  jaune. 

116.  Araignée  bitmculce. 

Abdomen  ovale  ,  prefque  globuleux  ,  châ- 
tain ,  avec  deux  petites  taches  blanches. 

1 27.   Araignée  oculée. 

Pale  ;  abdomen  avec  une  tache  annulaire 
noire  ;  cuijfes  avec  trois  taches  doubles  ,  blan- 
ches ,  oculées. 

118.  Araignée   épine-mobi!e. 

Abdomen  prefque  arron  li ,  d'un  brun  /au 
nâtre  ;   cuijfes  Jarugtneujes  ,  avec  des  épines 
mobiles. 

119.  Araignée  longimane. 

Abdomen  cylindrique  ,  alongé,  noirâtre; 
pattes  antérieures  très-longues. 

1  >o.    Araignée  lobée. 

Abdomen  prefque  ovale ,  un  peu  aplati , 
lobé  ,  blanc  ,  avec  deux  paires  de  lignes  tranj- 
verfales  vers  t  extrémité. 

131.  Araignée   cachée. 

Noire  ;  abdomen  cendré ,  avec  une  ligne 
longitudinale  ,  noire  ,  interrompue. 


132.  Araignée   notée. 

Verdâtre  ;  corcelet  &  abdomen  avec  deux 

lignes  longitudinales ,  noira. 

133.  Araignée  enfanglantéei 

Abdomen  ovale  ,  noir ,   avec  une  raie  Ion 
gitudtnale ,   rouge. 

134.  Araignée    nègre. 

Noire  ;    abdomen  avec    deux  points   bri- 
quetés  à  fa  partie  fupérieure. 

135.  Araignée  globuleufe. 

Noire  ;  abdomen  globuleux,  rouge  de  chaque 
côté. 

156.   Araignée   larronefle. 

Corcelet    velu  ,    cendré  ;   abdomen    ovale , 
noir,  avec  des  taches  ferrugineufes. 

137.    Araignée    dorfale. 

Verte;   abdomen  ovale  ,   pâle    en-dejfus  , 
noirâtre  en-defous. 

13 S.  Araignée  trident. 

Verdâtre  ;   abdomen    ovale ,    blanc  ;   anus 
roufsâti  e. 

139.  Araig  née   argentée. 

Abdomen  blanc ,  noirâtre  pojlérieurement, 
armé  de  trois  épines  de  chaque  côté. 

140.  Araignée   trimouchetée. 

Jaunâtre  ;  abdomen  noir ,  avec  trois  taches 
blanches. 

141.  Araignée   bourreau. 
'Terrugineufe  ;  abdomen  prefque  globuleux  , 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


*91 


ARAIGNÉES.  (Infecles). 

cendre ,   avec  une    ligr.e    longitudinale ,   noi- 
râtre. 

142.  Araignée  comprimée. 

Noire;  coreckt  comprimé ,  avec  une  ligne 

longitudinale  ,  blanche  ;  pattes  livides. 

143.  Ar  a  ig  n  é  e   pubère. 

Noirâtre  ,  pubefeente  ;  abdomen  ovale  , 
obfcur  ,  avec  quatre  taches  cendrées  ,  dont  les 
deux  pojléricures  font  les  plus  grandes. 

1 44.  Araignée   myope. 

Verdâtre  ;  abdomen  d'un  rouge  de  fang 
en-dejfus ,  avec  quelques  points  noirs. 

145.  Araignée  longue-patte. 

Noire;  abdomen  cylindrique,  noirâtre, 
avec  fix  points  enfoncés  ;  pattes  très-longues. 


146.  Araignée  pinnée. 

Abdomen  noirâtre  ,  avec  une  ligne  longi- 
tudinale blanche  ,  pinnée. 

147.  Araignée  rameufe. 

Pâle  i  abdomen  oblong,  argenté,  avec  des 
lignes   rameufs  ,  noires. 

14S.  Araignée   fanglaïue. 

Noire  ;  abdomen  ovale,  avec  une  bande  jaune 
à  fa  bafe;  poitrine  d'un  rouge  de  fang. 

149.  Araignée  patte-velue. 

Noire  ;  antennules  &  pattes  teflacées ,  très- 
velues. 

150.  Araignée  HérilTon. 

Tête  avec  trois  dents  à  fa  partie  antérieure  ; 
abdomen  hérijfé ,  couvert  d'épines. 


urmxK'iêmHumwm  il  mr 


ip8  ARA 

PREMIÈRE    FAMILLE. 

Araignées     Tendeuses. 

A  R  A  N  E   .V    ReTIARIM. 

C    A    R    A    C   T    E   R    E. 

Toiles  circulaires  &  régulières ,  en  réfeau 
verrical. 

Loti^uejr  refpective  des  patres  :  les  r.re- 
mières ,  les  fécondes ,  les  qjarrièmes  &  ks 
rioifîcmes. 

Yeux,    -*«•"*  quatre  au  milieu  en  quarré  , 

det  x  de  chaque    côci  fur  une  ligne  oblique. 

Ces  Araignées  fontaufli  nommées  ,  par  quelques 
auteurs  ,  Araignées  des  jardins  ,  parce  qu'on  ren- 
contre fouvent  dans  ks  jardins  la  plupart  des  efpèces 
de  cette  famille.  Elles  ont  huit  yeux  ,  dont  quatre 
au  milieu  de  la  partie  antérieure  de  la  tète  ,  formant 
un  quarré;  S;  deux  de  chaque  côté,  placés  fur 
une  ligne  oblique ,  féparés  l'un  de  l'autre  ,  ou  rare- 
ment joints  cnfçmblc.  La  longaeur  refpécKve  des 
patres  eft  conftamment  la  même  dans  routes  les 
efpèces  de  cette  famille.  Les  deux  antérieures  font 
les  plus  longues  :  les  fécondes  le  font  un  peu  mo  ns  : 
les  quatrièmes  font  un  peu  plus  courtes  que  celles- 
ci  ;  enfin  ,  les  troifièmes  font  les  plus  courtes  de 
toutes.  Ces  Araignées  eonftruifent  des  filets  circu- 
laires ,  réguliers  ,  à  maille,  qu'elles  tendent  verticale- 
ment entre  des  branches  Se  des  rameaux  d'arbres , 
d'arbrilfeaux  ou  de  plantes ,  fur  des  ruifleaux  ,  dans 
des  endroits  humides  ,  fréquentés  par  des  infecte. 
On  en  voir  auffi  quelquefois  contre  les  murs  des 
maifons.  L' Araignée  fe  place  ordinairement  au  milieu 
de  la  toile  ,  la  tête  en  bas.  Elle  fe  tient  auilî  entre 
deux  ou  trois  feuilles  qui  fe  Trouvent  le  plus  à  portée 
de  fa  toile  ,  &  qu'elle  a  rapprochées  &  unies  l'une 
à  l'autre  par  le  moyen  de  quelques  fils.  Les  Arai- 
gnées de  cette  famille  s'accouplent,  en  Europe  , 
vers  la  fin  de  l'été  :  elles  placent  leurs  œufs  dans 
une  coque  de  foie  ,  qu'elles  attachent  contre  un 
rameau,  contre  un  mur  ,  ou  à  quelque  endroit  à 
portée  de  leur  toile.  Les  petites  Araignées  ne  doi- 
vent éclerre  qu'au  printems  fuivant.  La  mère  meurt 
fouvent  avant  l'hiver  ,  mais  quelques-unes  paifent 
cette  faifon  enfermées  dans  des  trous  ,  fous  l'écorce 
des  arbres  ou  autres  endroits  femblables. 

E  s  r  È  C  E  S. 

I.    Araignée   fafciée. 

Aranea  fafeia^a.  Fab. 

Aranca  thonuc  argenteo  ;  abiomine  nigro  favo- 
que  fafeiato  ,  pedibus  fufco  annulant,  Non. 

Aranea  argentea  ;  abdomine  fajciis  fiavefeenti- 
ll\'.s  ,  pedibus  fufco  annulatif.  Tas.  Syfi.    ent.  pag, 


ARA 

433.  n°.   if.  — 5p.  inf.  tom.  1.  pag.  j 3 9.  «°.  19.' 
Journal  de   Phyfique.  Août  1787.  pag.  114.  pi. 

Cette  Araignée  eft  une  des  plus  grandes  5c  des 
plus  belles  de  l'Europe.  Ses  yeux  font  petits ,  égaux  , 
noirs ,  &  figurés  comme  tous  ceux  de  cette  famille  , 
c'eft-à-dire  ,  que  les  quatre  du  milieu  forment  un 
quarré,  &  que  les  deux  latéraux  font  placés  fur  une 
ligne  oblique.  Le  corcelct  cil  aplati,  un  peu  bordé, 
S:  couvert  d'un  duvet  cotonneux  d'un  blanc  argenté. 
La  tête  ,  bien  marquée  dans  cette  elpèce  par  les 
deux  lignes  obliques  qui  forment  un  V  ,  eft  plus 
étroite  que  le  corcelct.  L'abdomen  eft  ovale  :  on  y 
voiten-dcllus  un  mélange  de  bandes  d'un  très-beau 
jaune  ,  9c  de  bandes  d'un  noir  de  velours  ;  celles- 
ci  fonr  plus  étroites  S:  fouvent  marquées  d'une  ligne 
jaune  qui  les  coupe  tranfverfalcment.  Vers  la  bafe, 
la  bar.de  jaune  elt  plus  claire  &  plus  large  que  les 
autres,  &  fouvent  d'une  couleur  argentée.  Les  pattes 
font  très-longues  ;  leur  longueur  refpeétive  eft  telle 
que  nous  l'avons  indiquée  en  donnant  le  caractère 
des  Araignées  de  cette  famille.  Leur  couleur  eft  d'un 
jaune  fauve,  avec  des  bandes  ou  anneaux  d'un  noir 
moins  foncé  que  celui  de  l'abdomen.  L'extrémité 
des  pattes  eft  mince  Si  noire. 

Je  douterais  que  cette  efpèce  fût  Y  Arabica  faf- 
ciata  de  M.  Fabricius  ,  parce  qu'il  ne  fait  pas  men- 
tion des  bandes  noires  qui  fe  trouvent  fur  l'abdo- 
men ,  fi  d'ailleurs  la  defeription  &  la  place  qu'elle 
occupe  dans  les  ouvrages  de  ce  favant  ne  con- 
venoient  à  l'efpèce   que  je  viens  de  décrire. 

Elle  conftruit  de  grandes  toiles  verticales  à  réfeau  , 
dans  les  endroits  humides  ,  fur  le  bord  des  riluTeaux 
ou  fur  les  ruifleaux  mêmes  ,  lorfque  les  bords  font 
couverts  d'arbrilleaux.  Elle  fait  fa  ponte  à  la  fin 
de  l'été  ,  &  je  crois  qu'elle  périt  après  ,  parce  que 
je  n'en  ai  jamais  rrouvé  en  hiver  ,  ni  jamais  vu  de 
grolfes  au  commencement  du   printems. 

Elle  fe  trouve  à  Madère ,  en  Afrique,  en  Italie  j 
elle  eft  très-commune  en  Provence. 

x.    Araignée   foyeufe. 

Aranea  fericea.  Nob. 

Aranea  corpore  argenteo  ;  abdomine  mammato  , 
pedibus  rufo   nigroque  annulatis.    Nos. 

Cette  efpèce  eft  pour  le  moins  aulli  grande  que 
la  précédente.  Ses  yeux  font  égaux  Se  noirâtres.  Le 
coreelet  eft  peut ,  proporrionnellcment  à  la  grandeur 
de  l'abdomen  ,  un  peu  aplati,  &  couvert  d'un  duvet 
cotonneux  .blanchâtre,  argenté.  L'abdomen  eft  grand 
Si  couvert  du  même  duvet  5  fon  conrour  eft  pref-r 
que  circulaire  ,  mais  feftonné  ;  on  y  voit  huit  tu- 
bercules ou  élévations  mamelonnées  ,  arrondies  j 
dont  quatre  de  chaque  côté  ;  le  défions  eft  obfcur  , 
avec  un  mélange  de  noir  &  de  jaune  au  milieu.  Les 
pattes  rcffemblent  à  celles  de  1'  efpèce  précédente  ; 
elles  font  très-longues  ,  &  annulées  de  roux  livide  Se 
de  noir  ;    le  noir  cependant  domine, 

Cette  efpèce  conftruit ,  dnus  les  bois ,  de  grandes 


ARA 

toiles  verticales  à  réfeau  ,   un  peu  plus  fortes  que 
celles  de  {Araignée  fafciéc. 

Je  l'ai  trouvée  fréquemment  en  Provence.  Elle 
a  été  .mlli  rapportée  du  Sénégal  par  M.  Gcorrroy 
de   Villeneuve. 

3.   Araignée  porte-croix. 

Aranea  diadema.  Lin. 

Aranea  abdomint  fubglokofo  rubro-fufo  :  cruce 
albo  runtlata.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1030.  n°.  1. 
—Fuun.  fuec.    n°.   19?  3. 

Aranea  diadema.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  434.  n3.  1 3 . 
—  Sp.  inf.   tom.    1.  pag.    y 40.  n°.  zi. 

L'Araignée  à  croix  papale.  Geoff.  Inf.  1.  pag. 
<;47-  i?- 

Aranea  livido-rufa  ,•  abdominc  cruce  triplici  lutea. 
Geoff.  ib. 

Ara'gnée  à  croix  tendeufe  ,  à  ventre  arrondi, 
d'un  brun  obfcur  ou  roux  ,  à  deux  tubercules ,  avec 
des  taches  blanches  fur  le  dos  ,  placées  en  triple 
croix.  Dec    Mérn.  tom.    7.   pag.    118.   1.   pi.   11. 

fig-   5- 

Mouff.    Theat.  inf.  pag.   12;.  fig.    1. 

List.  Aran.  angl.pag.  18.  tic.   1.  fig.  2. 

Aranea  Linnei.  ScOP.    Ent.    carn.  n°.   1077. 

Aranea  diadema.  SchraNK.  Enurn.  inf.  aufi. 
n°.  1091. 

Roesel.  Inf.  tom.  4.  pi.   ;  c  ,    36. 

Arancus  diadematus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
15.  pi.  I.    tab.  4. 

Schaeff.  Elem.  inf.  tab.  11.  fig.  1.  — Icon.  inf. 
tab.  19.  fig.  9. 

Cette  Araignée  varie  beaucoup  pour  les  couleurs 
&  pour  la  grandeur  :  quelques  femelles  ,  à  la  fin 
de  l'été  ,  ont  l'abdomen  prefque  auffi  gros  qu'une 
noifette.  Les  pattes  font  beaucoup  plus  courtes  que 
celles  des  cfpèces  précédentes.  Ses  yeux  font  petits , 
noirâtres  ,  &  tous  d'égale  groîTcur.  Le  corcelet  elt 
petit,  un  peu  aplati,  S:  d'une  couleur  brune  ,  roui - 
fâtre  ou  cendrée.  L'abdomen  cft  prefque  globuleux  ; 
mais  on  voit  de  chaque  côté  ,  vers  la  bafe  de  fa 
partie  fupérieure  ,  une  efpècc  de  tubercule  ou  élé- 
vation arrondie.  Sa  couleur  cft  d'un  brun  plus  ou 
moins  obfcur ,  quelquefois  rouifâtre  &  rarement 
d'un  jaune  fauve.  Il  y  a  fur  la  partie  fupérieure 
une  grande  tache  brune ,  en  forme  de  feuille  , 
dont  les  bords  découpés  font  beaucoup  plus  obfcurs 
que  le  milieu.  Cette  tache  s'étend  depuis  la  bafe 
jufqu'à  la  pointe  ;  Si  on  y  voit ,  au  milieu  ,  une 
ligne  longitudinale,  formée  par  des  points  d'un  très- 
beau  blanc  ,  &  coupée  par  trois  lignes  tranfvcr- 
falcs  de  fcmblables  points.  Les  pattes  font  velues  & 
chargées  de  beaucoup  de  piquans.  Leiv  couleur  eft 
brune,  cendrée,  avec  des  bandes  circulaires  noires. 

Cette  efpècc  conftruit  fa  toile  fur  des  arbres  ou 
des  arbrilleaux ,  dans  les  champs  ,  dans  les  jardins  , 
&  quelquefois  contre  le  mur  des  maifons.  La  fe- 
melle pond  fes  œufs  à  la  fin  de  l'été  ,  &  les  en- 
ferme dans  une  coque  de  foie  ,  d'un  tilTu  très-ferré  , 
d'une  belle  couleur  ja»ne,  &  de  la  grofleiu-  d'im 


ARA 


\<)9 


pois  ,  qu'elle  attache  contre  un  mur  on  l'éeorce 
d'un  arbie.  LI!j  la  recouvre  enfnite  d'une  féconde 
enveloppe  d'un  tillu  beaucoup  plus  lâche  que  la 
première,  telle  à -peu -près  que  celle  qu'on  voit 
autour  du  co;:on  du  Ver  à  foie.  Cette  féconde  en- 
veloppe paraît  dettinée  à  défendre  la  première  du 
froid  Si  lur-tou:  de  l'humidité.  Cette  co.nic  ren- 
ferme un  nombre  très-conlidérabls  d'eeuis  fplit- 
riques  ,  de  la  grofleur  des  graini  <:  de  Pavot  blanc  , 
d'une  belle  couleur  jaune",  qui  n'éclofciit  qu'au 
primeras  fuivanç.  La  petite  Arai~jr.ee  au  Cuir  de 
la  coque  diftèrc  beaucoup  par  les  couleurs  des  vieilles 
Araignées  ;  elle  elt  jaune  ,  avec  une  grande  tache 
noire  fur  le  ventre  ;  &  or.  n'apperçoit  la  triple 
croix  blanche  que  loifqu'elle  cft  parvenue  à  fou 
entier  accroillenicnt. 

Elle  le  trouve  dans  toute  l'Europe. 

4.  Araignée   marbrée. 
Aranea  marmorea.  Fab. 

Aranea  fu/ca  ;  aïiioniine  ovato  fafco  alboque  va- 
riegato.ÏAV.  Syfi.  ent.  pag.  434.  n°.  14.  — Sp.  inf. 
tom.  1.  pag.  540.  n°.  12. 

Arancus marmoreus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag.  1.0, 
pi    1.  tab.    2. 

Cette  elpèce  relTemble  beaucoup  à  la  précédente 
pour  la  forme  &  la  grandeur.-  Les  yeux  font  noirs. 
Le  corcelet  elt  petite,  un  peu  aplati,  &  couvert  d'un 
léger  duvet  giis  blanchâtre.  L'abdomen  eft  grand, 
dans  les  femelles ,  ovale  ,  obfcur  ,  mais  parfemé  de 
points  blanchâtres  &  de  points  d  un  brun  plus  clairs 
que  le  fond  ,  ce  qui  le  fait  paroître  comme  marbré. 
Les  pattes  font  d'un  brun  obfcur  ,  avec  les  articu- 
lations noirâtres. 

Cette  Araignée  conftruit  une  toile  verticale  à 
réfeau  dans  les  champs ,  Si  plus  fouvent  fur  les 
arbres  fruitiers  des  jardins. 

Elle  le  trouve  en  Europe. 

5.  Araignée   angulaire. 
Aranea   angulata.  Lin. 

Aranea  angulara  abdomine  ovato,  antice  laie- 
terijus  angulato  acuto  ,  tkoracis  etntro  excavato. 
Fab.  Syft.  ent.  pag.  454.  n°.  11.  — Sp.  inf.  tom.  1. 
pag.   539.  n°.  ic. 

Aranea  angu  ata.  LiN.  Syft.  nat. pag.  103 1.  n".  i. 
— Faun.  fuec.  n°.  1999. 

Arancus  angulatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag.  il. 
pi.  1.  tab.   1 .  fig.  1.  g'  1. 

Aranea  angulata.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  nn. 
1094.  _ 

Araignée  angulaire  tendeufe ,  a  ventre  ovale,  noir , 
avec  deux  gros  tubercules  coniques  en-deilus.  D«g. 
Mém.  tom.  7.  pag.  iLi.pl.  11.  fig.  1. 

Cette  Araignée  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  des 
précédentes  ;  elle  varie  beaucoup  pour  les  couleurs.- 
Lc  mâle  eft  plus  petit  &  d'une  couleur  plus  oblcure 
que  la  femelle.  Les  yeux  de  cet  infecte  font  noirs  , 
de  grandeur  égale  ,  Se  placés  comme  dans  toutes, 
les  efrjec.es  de  cette  famille.  Le   corcelet  eft  petit, 


20o  A  11  A 

aplati,  d'une  couleur  plus  ou  inoins  obfcure  ,  avec 
une  ii?;nc  longitudinale  ,  dans  le  milieu  ,  fauve 
ou  rougeâtre,  mais  Couvent  très-peu  marquée.  Le 
ventre  "cil  "o:râ;rc  &  de  figure  ovale,  avec  un  tu- 
bercule élevé  ,  conicjue  ,  a  fa  partie  latérale  ,  an- 
térieure &  fupérieure  ,  ce  qui  le  fait  paroitre  comme 
triangulaire.  On  y  apperyoit ,  au-dclfus ,  la  figure 
d'une  feuille  découpée,  d'une  couleur  plus  obfcure 
que  le  relie,  beaucoup  mieux  marquée  vers  la  pointe 
que  vers  la  bafe.  Les  bords  de  cette  feuille  font 
féparés  par  une  ligne  d'un  gris  blanchâtre  ,  qui 
règne  tout  autour.  Il  y  a  encore  quelques  taches 
blanchâtres  Si  quelques  autres  brunes  placées  h  rré- 
gulièrement. 

Cette  efpèce  confliuit  fa  toile  fur  les  arbres  & 
dais  les  builfons  :  fon  accouplement  a  lieu  â  la  fin 
de  l'été  ,  &  le  nid  ou  elle  renferme  fes  œufs  ref- 
femblc  à  celui  de  ['Araignée  porte-croix. 

Elle   fe  trouve   en  Europe. 

t.  Araignée  pâle. 

Aras a  a  pallida.  Nob. 

Aranea  p.allide  fulva  ;  abdomine  fubtriangulari  , 
pu>iais  quatuor  impreffis ,  bafi  cruce  argentea.  Nob. 

Cette  Araignée  eft  grande,  velue,  toute  de  cou- 
leur fauve  claire  ,  un  peu  pâle.  Ses  yeux  font  obfcurs 
&  de  grandeur  égale.  Les  mandibules  ou  pinces  font 
fauves  avec  leur  crochet  noir.  Le  corcelet  eft  petit  & 
un  peu  aplati.  L'abdomen  eft  joint  au  corcelet  par 
un  étranglement  très-cour:  ;  il  eft  grand,  très-relevé 
de  chaque  cô;é  vers  fa  bafe  ,  ce  qui  lui  donne  une 
figure  à-peu-près  triangulaire.  On  y  apperçoit  dans 
le  milieu  quatre  points  enfoncés  formant  enfemble  un 
quarté  ,  &  à  la  baie  une  croix  formée  par  des  points 
argentés  très-briilans.  Les  pattes  font  allez  courtes , 
d'une  couleur  plus  pâle  que  le  corps,  avec  des  an- 
neaux d'un  fauve  obfcur.  Elle  file  une  toile  verticale 
régulière  fur  les  arbres  fruitiers  ,  les  arbrilTeaux  & 
les  baillons.  Elle  conftrutt  à  côté  de  fa  toile  ,  entre 
deux  ou  trois  feuilles  qu'elle  rapproche  6c  qu'elle 
joint  er.fcmble  par  le  moyen  de  fils  allez  forts  ,  ur. 
logement  où  elle  fe  tient  ordinairement  cachée. 
On  la  voit  rarement  au  milieu  de  fa  toile. 

Elle  fc  trouve  en  Provence,  dans  les  jardins  & 
d-uis  les   champs. 

Araignée   orangée. 

Aranea  aurantia.   Nob. 

Aranea  cine'rea  ;  abiomine  globofo  flavo  venis 
fufeis  vittifqut  duabus  aurantiis.  Nob. 

Araignée  tachetée  d'orange  tendeufe  ,  à  ventre 
arrondi  ,  jaune  ,  à  veines  brunes ,  &  à  grandes  taches 
découpées,  d'un  rouge  orangé.  Deg.  Mém.  tom.  7. 
pag.    -Li.-L.pl.   il.  fig.   16. 

Aranea  aurantio-maculata  retiaria  ;  abdomine  glo- 
bofo flavo  :  venis  fufeis  maculifque  aurantiis  magnis 
foliaceis.  Deg.  ib. 

Clerck.  Aran.fuec.  pag.    30.  pi.    i.tab.  6. 

Cette  efpèce  eft  prefque  audi  greffe  que  V Arai- 
gnée  porte-croix.     Ses  yeux   font    noirâtres  &   de 


ARA 

grandeur  égale.  La  tête  ,  le  corcelet ,  les  pattes  3c 
les  bras  ou  antennules  font  d'un  blanc  laie  gris 
avec  des  anneaux  obfcurs.  L'abdomen  elt  gros  , 
d'un  jaune  clair  ,  avec  quelques  petites 
brunes,  irrégùlières  ,  en  forme  de  veines,  &  deuT 
raies  très-larges ,  longitudinales ,  d'une  belle  couleur 
d'orange ,  qui  partent  de  la  bafe  de  l'abdomen  , 
&  defeendent  ,  une  de  chaque  côté  ,  julques  VMS 
la  pointe.    La  poitrine  eft  noirâtre. 

Clerck  regarde  cette  efpèce  comme  une  variétû 
de  l'Araignée  marbrée,  quoique  la  figure  Si  la  def» 
cription  qu'il  donne  de  ces  deux  infeétes  foient  très- 
diftérentes. 

Elle  file  une  toile  régulière  verticale  fur  les 
arbres  ,  en  Europe. 

S.  Araignée  quadrille. 

Aranea   quadiimaculata.  Dec. 

Aranea  cinerea  j  abdomine  glbbofo  rufo-virefeente  , 
maïuhs  quatuor  punitif  que   plurimis  a. bis.  Nos. 

Aranea  retiaria  y  abdomine  g'obofo  virefeente  feu 
rufo ,  dorfo  maculis  quatuor  magnis  plurimifque 
minoribus  niveis.  Deg.  Mém.  tom.  7.  pag.  114. 
n.°-    4  ,  pi.    12  ,  fig.    1  8. 

Araignée  à  quatre  taches  blanches  tendeufe ,  à 
ventre  arrondi,  verdâtre  ou  roux,  avec  quatre  grandes 
&  une  fuite  de  petites  taches  blanches  le  long  du  dos. 
Dec.   ib. 

Araneus  flavus ,  quatuor  infignibus  maculis  albis  , 
aliifque  multis  exiguis  ejufdem  coloris  in  piclura 
clunium  foliacea  notatus.  List.  Aran.  angl.  pag. 
41.   th.  8.  fig.   8. 

Araneus  quadratus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
17.  pi.  1.    tab.    ;. 

Cette  efpèce  eft  delà  grandeur  des  précédentes.  Les 
yeux  font  noirs  ,  égaux  &  placés  comme  dans  toutes 
les  efpèces  de  cette  famille  ;  les  deux  latéraux  ce- 
pendant font  un  peu  plus  rapprochés  l'un  de  l'autre. 
La  tue  ,  le  corcelet  &  les  pattes  font  de  couleur 
cendrée  ;  celles-ci  ont  des  anneaux  noirâtres.  La 
couleur  de  l'abdomen  varie  ,  il  eft  d'un  gris  cendré  , 
jaunâtre  ou  fauve  ,  quelquefois  d'un  jaune  ver- 
dâtre  ,  mais  en  y  remarque  toujours  plufieurs  points 
blancs  irrégulièrement  placés  ,  &  quatre  taches 
blanches,  difpofées  en  quarré,  dont  les  deux  qui 
font  vers  la  bafe  font  les  plus  petites. 

On  la  trouve  en  Europe  ,  dans  les  champs  ,  fur 
les  arbres,  les  arbriifeaux  ,  &  plus  ordinairement  fur 
les  jeunes  Pins. 

^.  Araignée  à  cicatrices. 

Aranea  cicatricofa.  Deg. 

Aranea  fi  fa  ;  abdomine  globofo ,  fufco  puntiato  J 
dorfo    maculis  excavatis   nigris.  Nob. 

Araignée  à  cicatrices  tendeufe,  à  ventre  arrondi, 
d'un  brun  obfcur  ,  pointillé  de  gris  ,  avec  des  taches 
noires,  concaves  fur  le  dos.  Deg.  Mém.  tom.  7. 
pag.   22.J.    j.  pi.  11.  fig.  i9. 

Aranea  cicatricofa  retiaria  ;  abdomine  globofo 
nigro  fufco  ,  punctis  grifeis  ,  dorfo  maculis  excava- 
tis nigris.  Deg. 

Elle 


ARA 

Elle  eft  grande.  Ses  yeux  ("ont  noirâtres  &  égaux  , 
les  deux  latéraux ,  placés  fur  une  ligne  oblique, 
l"iit  rapprochés  l'un  de  l'autre.  Le  corcelet  eftob-f- 
cur  ;  l'abdomen  eft  ovale ,  très-gros  dans  les  fe- 
melles ,  noirâtre  ,  avec  de  petites  taches  cendrées, 
irrégulièrcs.  On  apperçoit ,  vers  la  bafe  ,  une  bande 
blanchâtre  peu  marquée  ,  &  deux  rangées  longitu- 
dinales détaches  noires,  un  peu  enfoncées ,  à  côté 
delquellcs  il  y  a  une  ligne  ondée,  peu  marquée, 
qui  repréfente  une  feuille,  dont  les  bords  (ont  dé- 
coupés. 

Cette  efpèce  conftruit  contre  les  murailles  une  toile 
régulière  verticale  ,  femblable  à  celle  des  précé- 
dentes :  eile  fe  tient  cachée  pendant  le  jour  dans 
un  nid  de  foie  blanche  ,  qu'eLe  fe  ménage  fous 
quelque   partie  (aillante  du  mur. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

10.  Araignée  ombrée. 
Arase  a  umbratica.   Nob. 

Aranea  livido-rufa  ;  abdominis  piciura  foliacea 
n'igra  ,  luteo inteifecîa  ,  pedum  annulis  albis.  Geoff. 
InJ.  tom.  i.  pag.  647.  n°.  9.  pi.  zl.fig.  z. 

L'Araignée  à   feuille   coupée.   Geoff.  ib. 

Aranea  dumecorum.   Fourc.    Entom.  par.    pag. 

!'f  *••   9- 

Araneus  fubjlavus  ,  alvo  pr&cipuè  in  fummà  fui 
parte  &  circa  lacera  albicante  ,  plena  ;  oculis  ni- 
gris  pelitteidis  in  capite  albicante.  List.  Aran.  angl. 
pag.  14.  lit.   1.  fia.  1. 

Araneus  umbraticus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
5  1.  pi.   I.  tab.  7. 

Cette  efpèce  eft  prefqùe  auffi  greffe  que  Y  Araignée 
porte-croix.  Les  yeux  font  petits,  égaux  &  noi- 
râtres; les  deux  latéraux  font  très-rapprochés  l'un 
de  l'autre.  Le  corcelet  eft  aplati,  obfcur  ,  avec  un 
léger  duvet  cendré.  L'abdomen  eft  ovale  ,  d'une 
couleur  roufTe  ,  pâle  eu  livide  en-demis,  avec  une 
très-g;  ^nde  tache  obfcure  fur  le  milieu  ,  repréfen- 
tant  une  feuille  ,  dont  les  bords  font  découpes.  Au 
haut  de  cette  feuille  ,  on  voit  quelques  points  jau- 
nâtres ,  irrégulièrement  placés.  Le  delTous  du  ventre 
eft  noir,  ave;  deux  taches  jaunes  en  lunules,  qui 
fe  rapprochent  vers  le  bas.  Les  pattes  font  d'une 
couleur  cendrée,  pâle,  livide  ,  quelquefois  obfcure, 
avec  des  anneaux  noirâtres  Se  couvertes  de  piquans. 

On  trouve  cette  elpcce  dans  les  bois ,  où  elle 
conftruit  des  toiles  verticales  à  réfeau  régulier.  Je 
l'ai  trouvée  aux  environs  de  Paris  ,  dans  le  mois 
d'Avril  ,  fous  l'écorce  pourrie  d'un  Saule  ,  où  elle 
avoit   fans  doute  paffé  l'hiver. 

11.  Araignée   porte-feuille. 
Arase  A  foliata.    Fourc. 

Aranea  paltida  y  abdomine  macula  magna  fufca 
foliacée.  Nob. 

Aranea  pallida  ;  ab  domine  folium  longitudinaliter 
txtenfum  pallidenigrurr.   refercnte.Gi.Ofl.Inf.tom. 
.  046.  n°.  S. 
L'Araignée  porte-feuille.  Geoff.  ib. 
Hijioire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  I. 


ARA  20  r 

Aranta  foiiata.  Fourc.   Ent.  par.  rij.  8. 

Araneus  cincreus  ,  capite  leviter  rotundo  ,  piciura 
clunium  jvli jccj  ,  ad  margines  undata.  List  Aran. 
angl.   pag.   47.ru.    10.  fia.   10. 

Cette  Araignée  n'eft  peut-être  qu'une  variété  de 
la  précédente.  Voici  la  defeription  qu'en  donne 
M.Geoffroy.  «Sa  couleur  eft  pâle  5c  claire,  &  fon  corps 
«  eft  un  peu  velu.  Son  corcelet  eft  plus  pâle  &  plus 
»  liffe  que  le  refte.  Le  ventre  eft  plus  brun  ,  &  chargé 
»  en-deflus  d'une  bande  longitudinale  ,  noirâtre  ,  on- 
»  dée  fur  fes  bords  ,  repréfentant  une  efpèce  de 
«  feuille.  Les  yeux  Se  le  dcllous  du  corcelet  font 
«  noirs  ,  Se  le  ventre  a  en-dellous  une  raie  noire  , 
«  longitudinale ,  avec  une  ligne  jaune  de  chaque 
»  côté.  Les  quatre  pattes  da  devant  font  les  plus 
>j  longues  ,  Se  celles  de  la  troifième  paire  fout  les 
33  plus  courtes  de  toutes  >3.  (  pag.  646  ). 

On  trouve  cette  Araignée  dans  les  prés ,  aux 
environs  de  Paris. 

11.    Araignée  découpée. 

Aranea   lacera.  Nob. 

Aranea  livido-rufa  ,•  abdominis  piciura  foliacea 
ftp i us  inlerrupta  ,  pedibus  nigro-maculatis.  Geoff. 
InJ.  tom.   1.  pag.   649.  n°.    15. 

L'Araignée  à  feuille  découpée  S:  déchiquetée. 
Geoff.  ib. 

Aranea  marmorata.  Fourc.  Entom.  par.  tom.  1. 
pag.  y  3  y.  p».  14. 

Araneus  cinereus  alvo  admodum  plena  ,  ejufique 
piciura  in  plures  partes  quafe  divulsà.  List.  Aran. 
a.igl.pag.jé.  tit.  6.  fig.   6. 

Cette  efpèce  rcilcmble  un  peu  aux  précédentes , 
pour  la  forme  Se  la  grandeur  ,  mais  fes  yeux  en 
diffèrent  un  peu  ;  les  deux  latéraux ,  au  lieu  d'être 
placés  fur  une  ligne  oblique  ,  forment  prefque  une 
ligne  droite  ,  avec  les  deux  antérieurs  du  quarré. 
Le  corcelet  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  jaunâtre , 
un  peu  livide.  L'abdomen  ,  dans  les  femelles  ,  eft 
grand ,  ovale  ,  d'un  jaune  obicur  fur  les  côtés , 
avec  une  très-grande  tache  noirâtte  à  la  partie  fu- 
péiieure,  repréfentant  une  feuille,  très-peu  appa- 
rente vers  la  bafe  ,  <Se  qui  paroît  comme  coupée  ou 
déchirée  de  chaque  côté  vers  la  pointe.  L'abdomen 
du  mâle  eft  beaucoup  plus  petit  que  celui  de  la 
femelle,  la  tache  eft  mieux  marquée  ,  Se  elle  eft 
fjparéc  par  une  bordure  jaune.  Les  pattes  font 
,  avec  des  anneaux  noirâtres  dans  les  deux 
fexes. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,  dans  les  champs  ,  fur 
différentes  plantes  ,  ou  elle  conftruit  des  toiles  a 
réfeau. 

15.  Araignée   à  broiles. 

Aranea    clavipes.  Lin. 

Aranea  abdomine  oblongo ,  tibiis  excepta  tert:»- 
pari  clavatis  villofs.  Lin.  Syft.  nat.  frig.  10 54. 
n°.  17. 

Aranea  clavipes.  Fab.  Syft.  ent. pag.  457.  n°.  17» 
—  Siec  infi.  tom.  1.  pag.  543.*°.  37- 

C  c 


202  ARA 

Aranea  fafckiîlata  retiaria  ;  abdomine  oblongo 
antlce  gibbo  ,  ihoracis  mcdio  fpinis  duabus  trtétis 
nigris  ,  tibiis  extremitate  villofis.  Deg.  Mém.  corn, 
y.  pag.   jl6.pl.  50.  fig.  1. 

Araignée  a  brojfes  tcndeufc  ,'  à  ventre  alongé ,  Se 
bofiu  en-devant  ,  a  deux  épines  noires ,  élevées 
fur  le  corcelet ,  &.  à  jambes  velues  a  l'extrémité. 
Dig.  ib. 

Tarantula  ohlcnga  luteo  variegata  ,  pedibus  lon- 
giffimis  ,  articulis  inferioribus  tumidis  hiijutis. 
BROWN.  Jam.  pag.  419.  tab.  44.  f.g.  4. 

Aranea  corriuta.  Pailas.  Spicil.  ^ool.  fafe.  9. 
pag.  44.    tab.    %.  f.g.  13. 

Cette  Araignée  ,  plus  grande  que  celles  d'Europe, 
aune  forme  très-alongéc.  Ses  yeux  font  placés  comme 
dans  routes  les  efpèces  de  cette  famille;  c'eft-a- 
dire  ,  quatre  au  milieu  en  quatre ,  &  deux  de  chaque- 
côté  fur  une  ligne  oblique.  Sa  tète  cft  bien  marquée  , 
très-diftincie  &  uo  peu  avancée  ;  derrière  cette  tète 
on  voit  deux  petites  pointes  élevées  ,  coniques  , 
écailieufes,  noires  &  luifantcSj  un  peu  inclinées  en 
avant.  Le  corcelet  eft  allez  grand,  aplati  ,  de  cou- 
leur gnfe  cendrée.  L'abdomen  cft  gros,  alongé  , 
élevé  a  fa  partie  antérieure  ,  vers  la  bafe  ,  d'un 
jaune  obfcur,  avec  des  points  blancs  irrégulière- 
ment placés.  Ses  pattes  font  très-longues  ,  fur-tout 
les  quatre  antérieures  &  les  deux  poltérieures ,  dont 
l'extrémité  des  jambes  feulement  eft  un  peu  renflée 
&  très- velue.  Celles  de  ia  troifième. paire  font  beau- 
coup plus  courtes  que  les  autres,  &  leurs  jambes 
n'ont  point  le  même  renflement  ni  les  mêmes  poils. 

Elle  fe  rrouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam,  a  la  Ja- 
maïque ,  où  elle  conftruit ,  félon  Degeer  ,  des  toiles 
verticales,   régulières. 

14.  Araignée  mamclonée. 

Aranea   mammaca.  Dec. 

Aranea  retiaria  rufo-fufca  j  abdomine  fupra  grifeo  , 
tubcrcuiis  lateralibus  mollibus  ,  fubtus  fufca  :  fafeia 
trar.fverfa  albida.  Deg.  Mém.  tom.  7.  pag.  318. 
n°i    3.  pi.  39.  fig.  5. 

Araignée  à  mamelons  rendeufe ,  d'un  brun  rouf- 
fàtrc  ,  à  ventre  gris  en-deflus,  avec  des  mamelons 
latéraux,  charnus,  &  bruns  en-deilous,  à  bande 
tranfverfc  ,  blanchâtre.    Deg.  ib. 

Araneus  cancriformis  major ,  reticulum  fpirale 
texens  ,  e  flavo  &  nigro  varius  abdomine  Jpiniculls 
obfito.  Sloane.  Hijl.  of  jam.  tom.  1.  pag.  196. 
""•  +4-  tab.  i3j'.  fig.  3. 

Cette  efpècc  reffemble  ,  pour  la  forme  &  la  gran- 
deur y  à  l' Araignée  foyeufe.  Ses  yeux  font  noirs, 
excepté  les  deux  antérieurs  du  quarré ,  qui  font 
d'un  jaune  très-brillant  ;  les  deux  latéraux  font 
rapprochés  l'an  de  l'autre.  La  tête  &  le  corcclet  font 
d'un  brun  fauve  ,  Se  couverts  d'un  duvet  blanchâtre, 
argenté.  L'abdomen  eft  couvert  d'un  duvet  aigcnté  à 
la.  partie  ïnérieure,  &  il  eft  d'un  beau  jaune  à  fa 
pairie  poftérieure.  Il  eft  grand  ,  ovale,  garni  de 
rugofités  &  d'élévations  irrégulières,  &  de  trois  ma- 
mslons  charn&s ,  arrondis  ,  de  chaque  côté,  Les  pattes 


ARA 

font  longues  :  les  quatre  antérieures  Se  les  deux 
poftérieures  le  font  beaucoup  plus  que  celles  de  la 
troifième  paire.  Eiles  font  d'une  couleur  fauve  obf- 
cure ,  avec  un  large  anneau  d'un  gris  blanchâtre 
a  la  partie  fupéneure  des  jambes.  Les  bras  ou  an- 
tcnnulcs    font  d'un  jaune    clair  ,   un    peu  grisâtic. 

Elle  fe  trouve  à  la  Jamaïque  ,  à  la  Guadeloupe  , 
en  Penfylvanie. 

Elle  conftruit  des  toiles  verticales  à  réfeau. 

iy.  Araignée  faftucufc. 

A  r  a  s  r  a  faftu  ofa .  Non. 

Aranea  argentea  ;  abdomine  ovato  oblongo  ,fafciis 
flavis  Jlrigjque  plurimis   rubris.  Nob. 

Elle  reffemble  un  peu  à  X Araignée  fafciée  pour 
la  forme  &  la  grandeur.  Le  corcelet  eft  couvert 
d'un  duvet  argenté  ,  luifant.  L'abdomen  eft  ovale  , 
oblong  ,  avec  dix  anneaux  ou  fegmens  allez  mar- 
qués ;  les  quatre  premiers  font  d'un  blanc  argenté  , 
femblablc  à  celui  du  corcclet  ;  le  cinquième  eftjaune, 
avec  trois  petites  taches  argentées  :  le  ilxième  cft 
argenté  ,  &  les  autres  font  jaunes.  Il  faut  remarquer 
'que  les  bandes  jaunes  font  terminées  par  des  lignes 
tranfverfales  ,  d'un  rouge  d'ocre  ,  qui  les  féparent 
les  unes  des  autres  ,  &  que  la  troifième  eft  inter- 
rompue par  une  tache  argentée.  Les  pattes  font 
'pâles ,  avec  des  anneaux  bruns ,  Se  les  antennules 
font  d'un  jaune  très-clair.  Le  deffous  du  ventre 
a  une  tache  noire  ,  placée  au  milieu  ,  &  une  raie 
jaune  de  chaque  côté  ,  marquée  de  quelques  points 
argentés. 

Elle  fe  trouve  à  la  Guadeloupe  ,  où  elle  conf- 
truit des  toiles  à  réfeau  circulaire.  Elle  a  été  ob- 
fervéepar  M.  de  Badier  ,  naturalifte  très-inftruit,  qui 
a  bien  voulu  me  la  communiquer. 

16.  Araignée  variable. 
Arakea  varia.  Nob. 

Aranea  rufa  y  abdomine  globofo  obfcuro ,  fafiiis 
arcuatis  fafeis,  macula  magna  obloaga  Jiauata  alba. 
Nob. 

Elle  reiTcmble  ,  pour  la  forme  &  la  grandeur  , 
à  l'Araignée  porte -jfcroix.  Le  corcelet  eft  rouffâtre, 
petit.  L'abdomen  eft  globuleux  ,  brun ,  ou  d'un 
jaune  obfcur  ,  avec  lîx  bandes  arquées ,  noirâtres , 
ou  brunes ,  interrompues  par  une  grande  tache 
oblongne  ,  blanche  ,  avec  quelques  légers  traits 
noirâtres,  &  dont  les  bords  font  linués  ;  on  y  dif- 
tingue  quelquefois  quatre  petitspoints  noirs  enfoncés. 
Les  pattes   font  obfcurcs. 

Elle  a  été  trouvée  à  la  Guadeloupe  ,  par  M.  de  Ba- 
dier ,  entre  plusieurs  feuilles  d'arbres.  Je  la  crois 
de  la  première  famille. 

17.  Araignée  tubcrculée. 
Aranea   tuberculata.  Deg. 

Aranea  retiaria  ;  abdomine  fufco  :  nigro  alboque 
variegato  x  tubcrcuiis  binis   dorfilibus  convexis.  Deg. 

Araignée  à  tubercules  tendeufe  ,  à  ventre  d'un 
brun  obfcur ,  mêlé  de  noir  Se  de  blanc  ,  Se   à  deux 


ARA 

tubercules  en  mamelons  fur  le  dos.  Deg.  Mém.  corn. 
7.  pag.  né.  n".  6.  j.1.  ii.  fig.  1   &  1. 

Nous  devons  à  Degccr  la  dcfcription,  Phiftoire, 
&  la  figure  de  cette  petite  Araignée.  Voici  la  dcf- 
cription qu'il  en  donne.  La  tête  &  le  corcelet  de 
cette  Araignée  font  d'an  brun  clair  &  luifant  ,  avec 
quelques  raies  obfcurcs.  Le  ventre  eft  cn-dellous 
d'un  brun  clair,  mais  en  deilus  d'un  brun  obfcur, 
mêlé  d'un  peu  de  rougeâtre  ,  &  varié  de  quelques 
raies  noires  &  de  quelques  points  blancs.  Les  nuit 
pattes ,  dont  les  deux  antérieures  font  fort  longues* 
font,  de  même  que  les  bras,  d'un  blanc  fale,  a 
taches  brunes,  &  garnies  de  beaucoup  de  poils.  Les 
huit  yeux,  qui  font  d'un  brun  obfcur,  luifant,  prefque 
noir  ,  font  arrangés  comme  dans  les  autres  Araignées 
de  cette  famille,  c'eft-à-dire  ,  qu'il  y  en  a  quatre  au 
milieu  placés  en  quarré  ,  &  deux  de  chaque  côté  , 
qui  le  trouvent  li  près  l'un  de  l'autre  ,  qu'ils  fc 
touchent  ;  mais  c'eft  le  ventre  qui  eft  fur-tout  re- 
marquable. Regardé  de  côté ,  il  femble  avoir  une 
figure  triangulaire  ;  il  eft  garni  en-dellus  de  deux 
gros  tubercules,  en  forme  de  mamelons  charnus, 
&  à  côté  d'eux  encore  de  deux  autres  petites  émi- 
nences  en  pointes  moufles.  Entre  les  tubercules  & 
le  derrière  ,  le  deilus  du  corps  eft  marqué  de  plu- 
fleurs  rides  tranfverfales. 

Degeer  trouva,  pendant  l'hiver,  de  petits  nids 
de  foie  remplis  d'oeufs,  attachés  ou  fufpendus  à  la 
charpente  d'un  grenier  à  foin,  Si  dans  d'autres  en- 
droits femblables.  Ces  nids,  dit-il,  compotes  de 
foie  d'un  blanc  fale  ,  font  en  forme  de  petits  facs 
ovales  ,  fufpendus  a  la  pièce  de  charpente  par  un  long 
fil  délié  ,  mais  néanmoins  très-fort ,  parce  qu'il  eft 
compofé  &  doublé  de  plufieurs  fils  de  foie  collés 
enfemble.  Aux  endroits  où  le  cordon  de  foie  tient 
par  un  bout  à  la  charpente  ,  &  par  l'autre  à  la  coque 
ou  le  nid ,  les  fils  de  foie  font  écartés  les  uns.  des 
autres  ,  formant  là  comme  un  entonnoir  ou  un  cône  , 
&  le  nid  même  eft  couvert  à  l'extérieur  d'une  couche 
de  foie  lâche  en  forme  de  bourre.  Ces  nids  font 
ou  de  figure  ronde  ,  ou  de  la  forme  des  œufs  de 
Poule,  &  leurs  parois  font  très-minces,  en  forte 
qu'on  voit  les  oeufs  diftincïementau  travers,  quand 
on  les  regarde  vis-à-vis  du  grand  jour.  Chaque  nid 
renferme  neuf,  dix  ou  onze  œufs  très-petits,  de 
figure  parfaitement  lphérique  ,  &  de  couleur  d'a- 
gathe ,  ou  gris-brune  très-luifante.  Au  commen- 
cement de  Mai ,  de  petites  Araignées  fortirent  de 
ces  œufs  &  percèrent  la  coque  du  nid.  Deux  ou 
trois  jours  de  fuite ,  elles  reftoient  fort  tranquilles , 
fans  prefque  fe  remuer  ;  mais  enfuite  elles  com- 
mençoient  à  marcher  avec  beaucoup  de  vivacité , 
&  filoient  plufieurs  fils  de  foie  qu'elles  tendoient 
irrégulièrement  &  fans  ordre  ,  &  fur  Iefquels  elles 
fc  promeuoient continuellemeut.  (Dec Mém.  tom.  7. 
pag.  né  ). 


18.   Araignse  conique. 
j4&A!f£j   conica.    Des. 


ARA 


.20J 


Aranea  vetiaria-grifea  ,  thorace  nigro  ;  abdomine 
pnflice  conieo  :  maculis  binis  laciniatis  fufeis.  Dm. 
Mém.   tom.  7.  pag.  iji.  «".  7.  pi.    15.  fig.   16. 

Araignée  à  ventre  conique  tendeufe ,  grife  ,  à 
corcelet  noir ,  dont  le  ventre  eft  prolongé  en  pointe 
conique  moufle,  &  orné  de  deux  taches  découpée; 
brunes.   Dec  ib. 

Araneus  cinercus  fylvaticus ,  alvo  in  mucronem 
fafligiata ,  feu  triquetra.  List.  Aran.  angl.  pag.  ;i. 
rit.   4.  fig.  4.  ^ 

Araneaconica.  Pallas.  Spic.^ool.fafc.  y.pa".  48. 
tab.    1 .  fig.    1 6. 

Cette  Araignée  eft  petite.  Ses  yeux  font  noirs  , 
luilans,  Se  de  grandeur  égale.  Les  quatre  du  milieu 
forment  un  quarré  ,  mais  les  latéraux,  placés  fur 
une  ligne  oblique  ,  font  un  peu  diftans  l'un  de  l'an  - 
tre.  Le  corcelet  eft  d'un  noir  luifant.  L'abdomen 
eft  d'un  gris  cendré  en-dellus ,  Se  vers  les  co:«  , 
mêlé  de  taches  &  d'ondes  brunes  ,  dont  deux  allez 
grandes ,  bien  marquées  ,  alongées  Se  découpées 
comme  des  feuilles  ,  au-devànt  delquelles  on  voit 
une  autre  tache  d'un  brun  clair  ;  &  vers  les  côtés 
il  y  a  un  peu  de  roux.  Le  defibus  du  ventre  eft 
noir  ,  orné  de  bandes  &  de  taches  grisâtres.  La 
forme  de  l'abdomen  eft  fingulière  ,  il  fe  prolonge 
par  derrière  en  une  efpèce  de  longue  pointe  co- 
nique, horifontale  ,  mais  arrondie  au  bout  ,  qui 
lui  donne  prefque  une  figure  triangulaire.  Le  dcvaiir 
s'avance  en  bolle  allez  élevée  vers  le  corcelet.  L'a- 
nus eft  placé  au-dellbus  du  ventre  ,  à  quelque  dis- 
tance du  bout  de  la  pointe  conique.  Les  pattes 
loin  allez  courtes,  grifes,  avec  des  taches  brunes. 

Elle  conftruit  de  grandes  toiles  verticales  à  ré- 
feau  ,  entre  les  branches  Se  les  rameaux  des  arbres. 
L' Araignée  fe  place  ,  fuivant  l'obfervarion  de  Lifter, 
au  centre  ,  &s'y  tient  à  l'affût  des  infedres,  qui  vien- 
nent fe  prendre  à  fes  filets.  Mais  ce  qu'il  y  a  de  fort 
fîngulier  ,  c'eft  qu'elle  attache  Se  fui  pend  chaque  in- 
fecte qu'elle  prend  ,  à  une  maille  de  fa  toile  ,  tou- 
jours en  ligne  droite  au-deflus  Se  en-dellous  da 
centre  où  elle  eft   placée. 

On  la  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois. 

19.  Araignée  cucurbitine. 

Ar.ine.i  cucuriitina.  Lin. 

Aranea  abdomine  fubglobofo  flavo  ,  punclis  qui- 
bufdam  nigris.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1050.  n° .  5, 
— Faun.  fuec.  n°.    199J. 

Aranea  viridis  punclata  retiaria  y  abdomine  fub- 
globofo viridi  y  pur.Bis  aliquot  nigris  ;  pofiiee  ma- 
cula ruf.i.  Dec.  Mém.  tom.  7.  pag.  153.  n>.  S. 
pi.   14.  fig.    I   &    1. 

Araignée  verte  à  points  noirs  tendeufe,  à  ventre 
arrondi ,  vert  ,  à  quelques  points  noirs  ,  Se  une 
tache  roufle  au  derrière.  Dec  ib. 

Aranea  pallido-rufa  ;  abdomine  fiave fente  puntli s 
nigris.  Geoff.  inf   tom.  1.  pag.   648.  n°.   11. 

L'^ru/^née  rougeâtre  à  ventre  jaune ,  poncluce  de 
noir.  Geoff.  ib. 

Cet 


20$ 


ARA 


Arneus  viridis  ,  cauda  nigris  punclis  utrinque  ; 
admarginem  fupernt  notata ,  ipfo  ano  croceo.  Lis  T. 
Aran.  angl.  pag.    34.   tit.  5.  fig.  J. 

Aranea  cueurbitina.  ScHRank.  Enum.  inf.  aufl. 
n°.  1091.  . 

Arar.eus  cucurbitinus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
44.  pi.   1.  tab.  4. 

Schaeef.  Icon.  inf.  tab.  1x4. fig.  6.  &  tab.  196. 
fig.  6. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux  font 
noirs ,  de  grandeur  égale  ,  &  placés  tels  que  nous 
l'avons  indiqué  en  donnant  le  caractère  des  Arai- 
gnées de  cette  famille.  Le  corcelet  eft  allez  petit  , 
légèrement  aplaii,  d'une  couleur  fauve  pâle  ,  quel- 
quefois d'un  jaune  verdâtre  ,  &  rarement  brun.  L'ab- 
domen eft  ovale,  d'un  jaune  citron  ou  d'un  jaune 
verdâtre,  avec  plulîeurs  points  noirs  un  peu  en- 
foncés ,  placés  irrégulièrement,  qui  font  le  carac- 
tère difïinttif  de  cette  efpèce.  On  y  voit  auili  deux 
raies  longitudinales  ,  jaunes  ,  plus  ou  moins  mar- 
quées, une  de  chaque  côté.  Les  pattes  font  longues  , 
de  la  couleur  de  i'abdoir.en  &  chargées  d'épines. 
Dcgeer  dit  que  les  pattes  des  mâles  font  gtiies  , 
tachetées  de  noir ,  avec  des  poils  noirs ,  mais  que 
ks  cuilfes  font  d'un  rouge  alfez  vif. 

Cette  Araignée  conftruit  fur  les  arbres  une  toile 
régulière  à  réfeau,  très-petite  à  proportion  de  fon 
corps  ;  car  Couvent  la  cavité  d'une  feule  feuille  de 
grandeur  moyenne  ,  telle  que  celle  du  Noiletier  , 
lui  fuflit.  Cette  manière  d'étendre  fa  toile  eft  par- 
ticulière à  cette  efpèce.  La  femelle,  fuivant  l'ob- 
fervation  de  Degcer  ,  -pond  les  œufs  au  mois  de 
Juillet;  elle  les  renferme  dans  une  coque  de  foie 
jaune  &  ferrée  ,  à  laquelle  elle  met  une  enveloppe 
beaucoup  plus  lâche.  Elle  place  cette  coque  dans 
une  feuille  de  l'arbre  ,  à  portée  de  fa  toile ,  après 
en  avoir  rapproché  les  bords  par  le  moyen  de 
quelques  fils  de   foie. 

Elle  fe  trouve  en  Europe ,  dans  les  champs  Se 
dans  les  bois. 

10.  Araignée  brune. 

Aran e a  fufea.    Dec 

Aranca  rctiaria  ,  fujea  ,  macuiis  neauLfo  nigris  ; 
abdomine  ovato  ,pcdibus  longijjimis  macuLatis,  Dec 
Mém.tom.  7.  pag.  13  y.  rc°.  9.  p/.   11.  fig.  9. 

Araignée  tendeufe  btunc  ,  tachetée  &  nuancée 
de  noir ,  à  ventre  ovale  &  à  longues  pattes  tachetées. 
Dec  ib. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses 
yeux  font  noirs  &  égaux',  les  deux  latéraux  font 
rapprochés  l'un  de  l'autre.  Le  corcelet  eft  de  couleur 
brune  obfcure,  avec  une  ligne  &  des  bandes  lon- 
gitudinales ,  noirâtres,  peu  marquées.  L'abdomen 
eft  ovale,  d'une  couleur  brune  plus  foncée  que  celle 
du  corcelet ,  avec  quelques  taches  peu  marquées  , 
fauves  &  noires.  Les  pattes  font  noirâtres,  velues, 
avec  des  anneaux  d'une  couleur  brune  claire. 

On  trouve  cette  efpèce  en  Europe ,  dans  les  mai- 
fous  ,  ou  elle  conftruit  des  toiles  à  réfeau  3  a  grandes 


ARA 

mailles  ,  dans  les  angles  des  murs.  Lorfqu'on  la 
touche  rudement,  elle  applique  fes  pattes  contre 
fon  corps  &  contrefait  la  morte.  Son  accouplement 
a  lieu  à  la  fin  du  printems. 

ii.  Araignée   patte-étendue. 

Aranea    extenfa.   Lin. 

Aranea  abdomine  longo  argenteo-virefente  ,  pe- 
dibus  longitudinalitcr  extenfis.  Lin.  ityfi.  nai.  pag. 
105;.    n°.  xx.  — Faun.  fuec.  n°.   101 1. 

Aranea  extenfa.  Fab.  Syji.  ent.  pag.  431.  n°.  I. 
— Sp.  inf.  tom.  1.  pag.   536.  n°.  1. 

L 'Araignée  à  ventre  cylindrique  ,  &.  pattes  Je  de- 
vant étendues.    Geoee.   Inf.  tom.   x.  pag.    ,.41.   5. 

Araignée  patte-étendue  tendeufe ,   à  "ventci        j- 
alongé  ,   d'un  brun   grisâtre,  &   à  pattes    é- 
en  avant  en  ligne  droite.  Dec  Mém.  tom. 
13  6c   10.  pi.   19.  fig.   1. 

Aranea  retiaria  ;  abdomine  elongato  grift  , 

pedibus  longitudinaliter  extenfis.  Dec  ib. 

Rai.   inf.  19.  n<\    3. 

Araneus   ex  viridï    inauratus  ,  alvo  iongii  , 

priitenui.   List.  Aran.  angl.  pag.  30.  tit.   -, 

Aranea    extenfa.    Schrank.     Hnum. 
n°.  1097. 

Les  yeux  de  cette  fingulière  Araignéi 
de  grandeur  égale  ,  oc  placés  un  peu  différemment 
de  ceux  des  efpéces  précédentes.  Les  quatn 
milieu  forment  un  quarré  ;  mais  le  I 
peu  diftans  l'un  de  l'autre,  font  p.:' a. Mes,  6c  un 
peu  plus  bas  que  ceux  du  milieu  ;  ce  qui  les  rap- 
proche des  yeux  en  lunules.  La  tète  &  le  corcelet 
font  d'un  gris  cendré.  L'abdomen  eft  alongé,  pref- 
que  cylindrique,  d'une  couleur  grile  argentée, 
quelquefois  un  peu  verdâtre  ,  avec  des  mouche- 
tures blanchâtres.  On  voit  en-deilbus  une  large  raie 
longitudinale  ,  obfcure  ,  qui  fépare  de  tha  ;ue  côté 
une  autre  raie  d'un  jaune  verdâtre.  Les  pattes  loin 
longues,  un  peu  velues  ,  grisâtres  ,  avec  une  petite 
tache  obfcure  aux  articulations.  L'attitude  de  cette 
Araignée  ,  lorfqu'clle  eft  en  repos  ,  eft  très-lingu- 
lière  :  foit  qu'elie  foit  placée  au  centre  de  fa  ro;:c  , 
foit  qu'elle  foit  collée  contre  la  tige  de  quelque 
plante  ,  elle  a  fes  quatre  pattes  antérieures  très- 
rappiochées  l'une  de  l'autre,  &  étendues  en  avant, 
en  ligne  droite.  Les  deux  poftérieures  font  de  même 
très-i  approchées  &  portées  en  arrière.  Il  n'y  a  que 
les  deux  pattes  de  la  rroilïème  paire  qui  loient  di- 
rigées Si  étendues  de  côté. 

Elle  conftruit  de  grandes  toiles  verticales  à 
réfeau  ,  dans  les  ehamps  ,  Air  les  plantes  Se  les 
arbrirfcaiïx ,  principalement  dans  les  endroits  un 
peu  humides. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Europe. 

12..  Araignée  mili  awe, 

Aranea  militari?.  !  .>b. 

Aranea  finis  dorfali  bus  quatuor ,  pofiicis  longio- 
ribus patcntibus.ÏAB.  oyft.ent.p.  434.  r.".  16.  — i>p. 
inf  tom.  i.pag.   540..  b°,  14. 


ARA 

Cette  Araignée  a  une  forme  fingulière.  Elle  ref- 
feihble  a  la  fuivante  ,  dont  elle  ne  diffère  peut-être 
cl J-  par  le  kxc.  Les  quatre  yeux  du  milieu  forment 
Un  quarré  ;  les  deux  latéraux  (ont  un  peu  diitans 
de  ceux-ci  ,  &  très-rapproihés  l'un  de  l'autre.  Le 
COrcelec  cft  de  couleur  brune  foncée  ,  luilanre  ;  il 
clt  petit,  convexe,  avec  un  léger  rebord.  L'abdo- 
men cft  glabre  Se  triangulaire  ;  il  paroît  d'un  jaune 
fauve,  quelquefois  obfcur :  on  y  voit  quatre  épines 
très-fortes,  crès-dujes  ,  d'une  couleur  brune,  lui- 
fante  ,  beaucoup  .plus  foncée  à  leur  extrémité  ;  fa-  , 
voir  ,  deux  verticales  ,  rapprochées  l'une  de  l'autre,' 
s  à  la  partie  antérieure  &  fupérieure  ,  Se  deux  ' 
horizontales,  plus  longues,  divergentes,  placées  à 
la  partie  poftérieure  Se  latérale.  L'anus  fe  trouve 
vers  le  milieu  de  la  partie  inférieure  de  l'abdomen  ; 
M  cft  alongé  ,  &  terminé  en  cône  tronqué.  Les  pattes 
font  oblcures  ,  &  de  longueur  moyenne. 

Elle  fe  trouve  dans  toute  l'Amérique  méridionale! 
à  Cayeunc  ,  à  Surinam. 

13.  Araignée  épineufe. 

An ane a  fpinofa.  Lin. 

Arar.ca  fpinis  dorfalibus  ocionis  :  pofticis  duabus 
patcntibus  ;  abdomine  fubtus  conico  :  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  1057.   ii».  47. 

Aranea  fpinofa.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  4jj.n0.  17.] 
—Sp.    inf.  tom.    1.  pag.  541.  rc".   15. 

Aranea  triangulari  fpmofa  retiaria  ;  abdomine' 
triangulari  :  jpinis  ocionis  ,  binis  anticis  hori^onta- 
libus  ,  pofliiis  duabus  magnis  divergentibus.  Deg. 
"Mém.  tom.  7.  pag.  311.  «°.  6.  pi.  39.  fig.  9 
&  10. 

Araignée  épineufe  triangulaire  tendeufe ,  à  ventre 
triangulaire  ,  à  huit  épines ,  dont  les  deux  antérieures 
font  horizontales  ,  &  les  deux  poftérieures  grandes 
&  divergentes.  Deg.    ib. 

Cette  elpèce  eft  petite.  Ses  yeux  font  arrangés 
comme  dans  les  Araignées  de  cette  famille  : 
les  quatre  du  milieu  forment  un  quarré  ,  Se  les 
deux  latéraux  font  rapprochés  l'un  de  l'autre.  Le  cor- 
celet cft  petit,  légèrement  convexe  ,  d'un  brun 
obfcur  &  luifant.  L'abdomen  eft  glabre,  triangu- 
laire ,  brun  ,  avec  quelques  points  enfoncés  ,  Se 
armé  de  huit  épines ,  dont  deux  antérieures,  longues , 
horizontales  ,  Se  avancées  en  partie  fur  le  corcelet  ; 
deux  latérales  ,  petites ,  courtes  Se  perpendiculaires  ; 
deux  poftérieures  très-fortes,  longues,  horizontales  éV: 
divergentes  ;  enfin  deux  petites  au-deflous  de  celles-ci, 
oui  ne  paroiûcnt  cjue  lorfqu'on  retourne  YAraig~c:. 
L'anus  eît  placé  Se  figuré  comme  dans  l'efpèce  précé- 
dente. Les  partes  font  d'un  brun  plus  obfcur  que  le 
corps.  Elle  varie  ,  félon  Degeer  ,  pour  le  nombre 
des    épines. 

Elle  fe   trouve  à  Caycnne  ,  à  Surinam. 

14.    Araignée   fourchue. 
Aranea  armata.    Nos. 


ARA 


20? 


Aranea  abdomine  piano  punéiato  marginato  y  fpinis 
quatuor ,  pojlicis  longijfimis  arcuatis.   Nob. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  médiocre  :  elle 
a  les  yeux  dlfpofés  comme  tes  cfpèccs  précédente. 
Le  corcelet  clt  petit  ,  d'un  brun  foncé  ,  luifaut. 
L'abdomen  cft  brun  ,  aplati  ,  bordé  ,  &  aimé  de 
quatre  épines  ,  dont  deux  horizontales  ,  courbées 
en-dedans  ,  deux  fois  plus  longues  que  le  corps  , 
Se  placées  à  la  partie  latérale  poftérieure  de  l'abdomen  ; 
Les  deux  autres  très-courtes,  très-petites,  a  peine 
apparentes  ,  font  placées  une  de  chaque  côté.  On 
voit  ,  tout  autour  du  rebord  ,  une  ligne  circulaire 
de  points  enfoncés  ,  d'une  couleur  violette  obfcure  , 
&  quatre  autres  de  la  même  couleur  formant  un 
quarré  au   milieu  de  la  partie    fupérieure. 

Elle  eft  au  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

Lllc  fe  trouve 

1;.   Araignée  Cancre. 

Aranea  cancriformis.  Lin. 

Arakea  abdomine  femi  orbiculato  :  ambltu  fix 
dentato.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1037.  n".  46. 

Aranea  cancriformis  y  abdomine  globofo  gibbo  ± 
ambitu  fex  dentato.  Fab.  Syft.  ent.  p.  431.  n°.  1. 
— Sp.  inf.  tom.    1.  p.  537.  /z°.   4. 

Aranea  hexacantha  abdomine  tranfverfo  ,  ambitu 
fex  dentato.  Fab.  Sp.  inf  tom.  l.  p.  54!.  n°.    18. 

Araneus  cancriformis  minor campeftris  ,  reticu'um 
fpirale  texens  y  abdomine  fupina  parte  albo  ,  6'  fex 
fpinulis  ad  latera  objito ,  quafi  tncaufto  abducto  , 
maculis  nigris  notato.Si.OAH£.Jam.  tom.  1.  p.  197. 
tab.  13  j.  fig.  4. 

Aranea  nigra  cancriformis  ,  feuta  dorfi  majore 
ambitu  aculeata.  Brown.  Jam.  p.  419.  tab.  44. 
fig-  S- 

Les  yeux  de  cette  Araignée  font  placés  comme 
ceux  des  efpèces  précédentes.  Le  cotcclet  eft  petit  Se 
d'un  fauve  brun.  L'abdomen  eft  plus  large  que  long , 
prefque  aplati,  d'un  jaune  fauve  ,  Se  armé  de  îix 
épines,  dont  deux  placées  de  chaque  côté  Se  deux 
poftéricurcment.  Ces  épines  font  deux  à  deux,  ho- 
rizontales ,  de  longueur  moyenne  ,  jaunes  à  leur 
bafe  ,  brunes  Se  luifantes  à  leur  pointe.  On  voit  au 
milieu  de  la  partie  fupérieure  de  l'abdomen  quatre 
petits  points  enfoncés  ,  noirâtres,  difpofés  en  quarré. 
Les  pattes  font  brunes  Se  alfez    courtes. 

Elle  fe  trouve  à  la  Jamaïque  ,  à  St.  -  Bomingue 
Se   aux  Antilles. 

16.   Araignée   armée. 

Arasea    acuhata.  Fab. 

Aranea  J/inis  dorfalibus  fex  ,  pojlicis  patentibus 
Fi  s.  Syft.  ent.  pag.  43  j.  n°.  1  S.  —Spcc.  i:if.  tom.  1. 
pag.  541.  ;i°.  16. 

Âtanea  elongato  -  fpinofa  retiaria  y  abdo- 
mine oblor.go  fupra  rugojb  :  fpinis  ocionis  ma- 
gnis ,  anticis  Jéx  ereifîs  ,  pofticis  binis  patentibus 
dvvefjgejitibiis.  Die.  Mém.  tom.  7.  p.  512.  n" .  7. 
fig,  ;i   6'  1 1 . 


205 


ARA 


Araignée  ipintufe  alongée  tcndeufe  ,  à  ventre 
alongé  ,  rabpçeux  en-delfus,  &  à  huit  grandes 
épines  ,  dont  les  (Ix  antérieures  fent  perpendiculaires , 
&  les  deux  poftérieurcs  horizontales  &  divergentes. 
Dec.  ib. 

Cette  Araignée  a  une  forme  plus  alongée  que 
les  précédentes.  Tout  Ion  corps  cil:  d'un  brun 
glabre  &  luifant.  Le  corceler  cil  petit,  un  peu 
convexe  ,  avec  un  rebord  allez  Lien  marqué.  L'ab- 
domen eft  alongé  ,  de  figure  triangulaire ,  d'un 
brun  fauve  ou  pâle,  &  armé  de  lîx  ,  de  huit,  ou 
de  dix  épines.  On  voit  ,  à  la  bafe  ,  deux  épines 
courtes  ,  horizontales ,  qui  s'avancent  un  peu  fur 
le  corcelet  ,  Se  qui  manquent  quelquefois;  deux 
autres  ,  un  peu  plus  bas  ,  perpendiculaires  &  allez 
longues  ;  deux  en  arrière  ,  un  peu  plus  courtes  ; 
enfin  deux  très-longues  ,  très-fortes  ,  horizontales 
&  divergentes,  à  la  partie  poftérieure  &  latérale: 
au-dellous  de  celles-ci  ,  ou  en  voit  deux  autres 
beaucoup  plus  petites  ,  qui  ne  paroilfent  que  lorf- 
qu'on  retourne  l'infecte.  Les  côtés  de  l'abdomen 
paroilfent  ridés.  L'anus  eft  placé  au  milieu  de  la 
partie  inférieure  ;  il  eft  alongé  &  figuré  en  cône 
tronqué. 

Certe  finguhère  Araignée  fe  trouve  à  Cayenne 
Se   à  Surinam. 

17.  Araignée   tétracanthe. 

Aranea  tetracantha.  Lin. 

Ara.iea  abdomine  lunato  :  ambitu  quadrideatato. 
Lin.  Syft.  nat.  pag.   1057.  n°.  45. 

Aranea  tetracantha  ;  abdominc  globofo  :  ambitu 
quadridentato.  Fab.  Syft.  ent. .  pag.  43  j.  n°.  19. 
—Sp.  inf.  tcm.    1.   p.   Ç41.  n°.   17. 

Aranea  tetracantha.  Pallas.  Spicil.  Zoo/,  fafe. 
9-  P"g-  49-  tab.  5.  fig.    16.  17. 

Cette  efpèce  rellemble  à  l' Araignée  Cancre  Elle 
eft  ferrugineufe.  La  tête  eft  rouiTe.  On  voit  quatre 
yeux  au  milieu  de  la  tête  &  un  feul  de  chaque 
côté.  Les  pattes  lont  d'un  rouge  de  fang.  L'abdomen 
eft  prefque  figuré  en  croulant  ;  il  eft  ferrugineux  , 
plat  en-deilus ,  avec  plulieurs  points  noirs  enfoncés. 
Le  bord  eft  terminé  par  quatre  épines ,  dont  deux 
grandes  ,  placées  une  de  chaque  côté  ,  &  deux  pe- 
tites, placées  à  la  partie  poftérieurc. 

Elle  fc  trouve  à  l'ifle  St-Thomas. 

28.   Araignée  voûtée. 

Aranea  fornicata.  Fab, 

Aranea  fornicata  ,  abdomine  utnnque  fornicato , 
bifpir.ofo  :  pofterioribus  longioribus .  Fab.  Syft.  ent. 
43,-.   10.  — Sp.  inf.  1.   541.  19. 

Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête 
&  le  corcelet  font  noirs  &  fans  taches.  La  poitrine 
eft  jaunâtre.  Les  côtés  de  l'abdomen  font  dilatés, 
figuiés  envoûte  &  armés  de  deux  épines,  dont  l'une 
placée  vers  la  bafe  ,  courte  &  aiguë  ,  &  l'autre  pof- 
térieure  ,  plus  longue  ,  rrès-forte  ,  avancée  &  aiguë. 
Le  bord  poftérreur  eft  armé  de  même  de  deux  épines 


ARA 

égales  ,  fubuîées  ,  fcrrugincufes.  L'abdomen  eft  bti- 
queté  ,   mais  la  bafe  &  la  pointe  £bnt  d'une  couleur 
plus  obfcure  ,  avec  des  taches  annulaires  ,  élevées  . 
noirâtres.  Les  pattes  font  d'un  brun  noirâtre. 
Elle  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

l<).   Araignée  pyramidale. 

Ar  inea  pyramidata.  Clerck. 

Aranea  grifea  ;  abdomine  ovato  obfcuro  ,  macula 
fufca  pyramidali   lineaque  f.ava.  Nob. 

Araneus  pyramidatus .  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
54-  P^    l-fig-   8- 

Cette  Araignée  eft  artez  grande.  Le  corcelet  eft 
petit,  ovale  ,  aplati  ,  &  recouvert  d'un  duvet  blan- 
châtre ,  plus  ferré  vers  les  yeux.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  obfcur  fur  les  côtés  ,  avec  une  grande  tache 
alongée,  en  forme  de  pyramide  renverfec  ,  dont  les 
côtés   &  la   bafe  font  entourés    d'une  raie  jaunâtre. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

Nota.  Certe  efpèce  &  les  trois  qui  fuivent  font 
décrites  &  figurées  dans  l'ouvrage  de    Clerck. 

50.   Araignée  alphabétique. 

Aranea  litterata.  Nob. 

Aranea  abdomine  ovato  fubglobofo  fufco  ,  littéral, 
alba  notato.   Nob. 

Araneus  Huera  X  notatus.  Clerck.  Aran.  fuec. 
pag.  if6.pl.  1.  tab.  y. 

Les  yeux  de  cette  Araignée  font  noirs.  Le  cor- 
celet eft  ovale  ,  prefque  rond  ,  d'une  couleur  cen- 
drée ,  noirâtre  ,  avec  une  tache  blanchâtre  ,  en 
forme  de  V.  L'abdomen  eft  prefque  globuleux  ,  noi- 
râtre &  foyeux.  On  voit,  à  fa  bafe,  une  petite  tache 
blanchâtre  ,   en  forme  de  X. 

Elle  file  des  réfeaux  réguliers ,  &  lorfqu'on  touche 
rudement  fa  toile,  elle  retire  fes  pattes  &  contre- 
fait la  morte.  Clerck. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

31.   Araignée   purpurine. 

Aranea  feg.itentata.   Clerck. 

Aranea  cinerea  ;  abdomine  ovato  purpurafeente  , 
vittis  duabus  luteis.  Nob. 

Araneus  fegmentatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  4t. 
pi.  i.  tab.   6.  f.g.   ï  &  i. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Sa  cou- 
leur eft  cendrée ,  obfcure.  L'abdomen  eft  ovale  , 
plus  étroit,  plus  alongé  dans  le  mâle  que  dans  la 
femelle  ,  &  d'une  couleur  rouge  bleuâtre.  On  voit 
fur  celui  de  la  femelle  deux  larges  raies  longitu- 
dinales ,  jaunes ,  &  quatre  petits  points  noirâtres 
vers  la  bafe. 

Elle  fe   trouve  en  Suède. 

31.  Araignée   ondée. 

Aranea  undata.  Nob. 

Aranea  fufca  ;  abdomine  ovato  nigro  ,  vittis  dua- 
bus undatis  albis  :  pedibus  albo  fufcoque  variega~ 
tis.  Nob. 


ARA 

Arantus  fclopetarius.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag. 
43.  pi.   1.  lab.  ; 

Cette  clpèce  eft  à-peu-près  de  la  grandeur  de  la 
précédente.  Les  yeux  iatéraui  font  prefciue  joints 
enfemble.  Le  coreelet  eft  aplati,  cendré ,  oblçur, 
avec  une  bordure  blanche  tout  autour,  formée  par 
Un  duvet  co:onneux  ,  plus  épais  &  plus  ferré  à  l'en- 
droit où  for.c  places  les  yeux.  L'abdomen  eft  ovale, 
cotonneux  ,  noirâtre  ;  on  y  voit  de  chaque  côté  , 
une  raie  longitudinale,  blanche,  ondée,  &  quelques 
traits  blancs'  a  la  partie  fupérieurc.  Les  pattes  (ont 
de  longueur  moyenne  ,  d'une  couleur  cendrée  ,  obf- 
cure  ,  avec  des   taches   &  des  anneaux  blanchâtres. 

Elle   fe  trouve  en  Sut  de. 

SECONDE     FAMILLE. 

Araignées      Filandières. 

a  s  a  s  e  je    r  e  t  1  a  r  i  x. 

CARACTERE. 

Toiles  irrégulières  &:  fans  figure  détermi- 
née. 

Longueur  refpeârive  des  patres.  Les  pre- 
miè.es,  les  quatrièmes,  les  fécondes  6i  les 
troilièmes. 

Yeux  ,  ■''.'.'•  quatre  au  milieu  en  quant:-, 
de  îx  de  chaque  côre  fur  une  ligne  oblique, 
très- rapprochés  l'un  de  l'autre. 

Ces  Araignées  diffèrent  peu  de  celles  de  la  pre- 
mière famille.  Elles  ont  huit  yeux,  dont  quatre 
au  milieu  de  la  partie  antérieure  de  la  tète  ,  formant 
un  quarré  ,  St  duix  de  chaque  côté  fur  une  ligne 
oblique  ,  rapprochés  l'un  de  l'autre  ,  &  quelque- 
fois joints  enfemble.  La  longueur  refpeélive  des 
patres  les  rapproche  aulli  beaucoup  des  précédentes. 
Les  deux  antérieures  fout  les  plus  longues  ;  les 
quatrièmes  le  font  un  peu  moins  ;  les  fécondes  ont , 
à  peu  de  chofe  près,  la  longueur  des  quatrièmes  ; 
enfin  ,  les  troisièmes  font  les  plus  courtes  de  toutes. 
Parmi  ces  Araignées  ,  les  unes  conftruifent  une  roile 
très-lâche  ,  très-irrégulière,  quelquefois  horizontale  , 
d'autres  fois  oblique  ,  composée  de  fils  tendus  irré- 
gulièrement 5;  fans  ordre  apparent ,  fur  les  arbres  , 
les  plantes  ,  &  Couvent  dans  les  angles  des  murs , 
derrière  les  fenêtres  ou  dans  les  greniers.  La  ferme 
de  cette  toile  dépend  beaucoup  de  l'endroit  où  elle 
a  été  placée.  Quelques  autres,  nommeespar  Hoin- 
berg  Araignées  des  caves  ,  conftruifent  une  toile 
ferrée  en  forme  dj  cylindre ,  dans  le  trou  de  quel- 
que mur ,  ou  la  fente  d'une  porte  ou  d'une  fe- 
nêtre ;  elles  tendent  au-dehors  des  fils  de  tous  les 
côtés  ,  qui  vont  aboutir  a  leur  toile  ,  Se  qui  les 
avertirent  lorfque  quelque  mouche  vient  s'y  arrê- 
ter. Ces  Araignées  le  rencontrent  plus  ordinairement 


ARA 


207 


dans  les  maiftjiis  &  dans  les  greniers  ,  dans  les 
caves  &  autres  endroits  fombres  &  humides.  Leur 
accouplement  a  lieu  ,  en  Europe,  dans  le  contant 
de  l'été  :  les  femelles  enveloppent  leurs  œufs  dans 
une  coque  de  foie  d'iin  tilîu  aflez  ferré  ,  qu'el  CS 
fixent  a  quelque  endroit  à  portée  de  leur  nid.  Les 
petites  Araignées  éclufent  quelquefois  la  1 
année,  mais  plus  fouvent  au  printems  fuivant.  Il 
paroît  que  les  Araignées  de  cette  famille  te  meurent 
pas  aufll-tôt  après  leur  ponte  ;  mais  qu'elles  vivent 
plus  d'une  année  ,  puifqu'on  en  rencontre  fréquem- 
ment en  hiver  ,  &  qu'on  en  voit  de  grolles  au  com- 
mencement du  printems. 

ESPÈCES. 

33.  ARAicNiir  couronnée. 
Aranea   rtdimita.  Lin. 

Aranea  abdomine   oblongo  ovato  flavo  :   an/iulo 

ovali  dorfali  rubro.  Lin.  Hyji.  nat.  pag.  1032.  r.°. 

14.  — Faun.  fuec.   n".    1004. 

Aranea    coronata   textor'ià  ;    abdomine  oblbngo- 

evaco  albo  ;  annule  dorfali  rubro.  Dec.  Mém.  tom. 

7.  pag.  141./'°-  \1-Pt-   '4-  h-   4- 

Araignée   a  couronne   rouge    filandière  ,  à   ventte 

ovale,    blanc,     avec    un    cercle    couleur  de  rôle. 

Drc.   ib. 

Araneus   albicans  ,  corona  coccinea  in  alvo  ovali. 

List.  Aran.  angl.  pag.  ji.  ritjii.fg.   11. 

Araneus  redimitus.    Clerck.*  Aran.    fuec.  pag. 

59-  F1-  ?•  tab.  9. 

Cette  jolie  Araignée  a  les  yeux  bruns  Stluifans; 
on  en  voit  quatre  placés  en  quarré  au  milieu  de 
la  tête  ,  &  deux  de  chaque  côté  iî  rapprochés  l'un 
l'autre  ,  qu'ils  fe  confondent  &  paroiffenr  n'en  former 
qu'un  gros;  mais  fi  on  les  regarde  avec.rine 
loupe,  on  les  dil'tingue  bien.  Le  corcelet  eft  petit 
Se  pâle.  L'abdomen  eft  ovale,  prefque  de  la  grof- 
feur  d'un  petit  pois  dans  les  femelles  ,  d'un  jaune 
clair  ,  r.vec  deux  raic-s  longitudinales  rouges  ,  un  peu 
ondres  ,  qui  le  joignent  a  1*  bafe  &  à  la  pointe  de 
l'abdomen  ,  &  figurent  un  anneau  ovale.  Le  milieu 
de  cet  anneau  eft  jaune  ,  maison  y  voit  une  ligne 
longitudinale  ,  obleure.  Le  deilous  du  ventre  a  fes 
bords  jaunes  ,  &  le  milieu  obfcur  ,  Se  coupé  par 
une  ligne  longitudinale  ,  noire.  Les  pattes  font 
pâles. 

Cette  cfpèce  conftrnit  une  toile  irrégulière  entre 
plusieurs  feuilles  d'arbres  ,  qu'elle  rapproche  far  le 
moyen  de  quelques  fils^ Lorfque  les  feuilles  de  l'arbre 
font  un  peu  grandes  ,  une  feule  lui  iuflit  ;  &  alors 
elle  en  rapproche  un  peu  les  bords  pour  lui  donner 
plus  de  concavité  ;  elle  en  rapiilc  toujours  l'inté- 
rieur d'une  légère  c  juche  de  foie.  Elle  pond  lés 
crufs  pendant  l'été,  &  les  enferme  dans  une  co.jue 
de  Riic  d'un  blanc  azuré:,  qu'elle  n'abandonne  ja- 
n.ais.  Lorfque  les  petits  font  écios  ,  la  mère  dé- 
chire la  toile  pour  les  en  faire  fortir  ,  car  ils  fout 
incapables  de  la  percer  eux-mêmes. 


208 


ARA 


Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  les  arbres,  dans 
les   jardins  &  dans  les  champs. 

34.  Araignée  triangulaire. 

Aranéa  triangularts.   Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  fupra  albicante  ,  dorfo 
maculis   trigonis  bruneis.  Nos. 

Araignée  renverfée  fauvage  fîlandière ,  à  ventre 
ovale,  avec  des  taches&  des  ban  des  découpées,  brunes 
&  blanches  ,  à  pattes  fans  taches.  Deg.  Mém.  tom.  7. 
•p.  144.  h.  pi.    14.  fig.   15. 

Aranea  refupina  fylveftris  textoria  ;  abdomine 
ovato  :  maculis  fafciifque  angulatis  fufeis  albisque 
pedibus  immaculatis.  Dec.  ib. 

Araneus  triangularis.  Clerck.  Aran.fuec.  p.  71. 
pi.  3.  tab.  l. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  L'ar- 
rangement de  fes  yeux  eft  tel  que  les  quatre  du 
milieu  forment  un  quarré  inégal  ;  les  deux  porté- 
rieurs  font  plus  grands  ,  plus  diftans  l'un  de 
l'autre  que  les  deux  antérieurs ,  Se  placés  chacun 
fur  une  tache  noire.  Les  deux  antérieurs  font  plus 
petits  ,  plus  rapprochés  que  les  autres  ,  &  placés 
fur  une  même  tache  noire.  Les  latéraux  font  petits, 
très-rapprochés  l'un  de  l'autre  ,  &  placés  auffi  fur 
une  rnème  tache  noire.  Le  corcelct  eft  d'une  cou- 
leur brune  ,  claire ,  un  peu  roufsâtre ,  avec  une 
ligne  longitudinale  ,  noire ,  placée  au  milieu ,  & 
divifée  en  deux  branches  antérieurement.  L'abdomen 
efl:  ovale  ,  allez  gros  dans  les  femelles  ,  &  orné 
de  plulieurs  taches  triangulaires,  brunes  ,  réunies 
&:  difpofécs  à  la  fuite  l'une  de  l'autre  ;  elles  re- 
préfentent  allez  mal  une  feuille  qui  auroit  des  in- 
cluons profondes.  Les  côtés  font  d'un  blanc  cendré 
ou  jaunâtre  ,   avec  des  taches  irrégulières  ,  brunes. 

Cette  cfpèce  conftruit  fur  les  buiflons  ,  les  Pins, 
les  Genévriers  ,  &c.  une  grande  toile  horizontale , 
foutenue  p.*.  des  fîis  verticaux  &:  obliques ,  arrangés 
confufément  &  fans  ordre.  Son  accouplement  a  lieu 
à  la  fin  de  l'été.  Degeer  ayant  enfermé  dans  une 
boëte  deux  femelles  &  un  mâle  ,  vit  celui  -  ci 
approcher  les  femelles  fans  méfiance  ,  &  s'accou- 
pler alternativement  avec  elles  plulieurs  fois  ,  dans 
t'efpace  de  trois  heures  qu'il  les  obferva.  Il  les 
croit  moins   cruelles  que  les  autres  cfpèces. 

Elle  fe  trouve  en  Europe,   dans  les    bois. 

35.  Araignée  montagnarde. 

Aranea  montant!.    Lin. 

Aranea  abdomine  ovato  a:bo  nmcu'is  çintnls. 
Lin.  Syft.  nat.    1031.  17.  — Fuun.  J~ec.   îooii. 

Araignée  renverfée  domeftique  fîlandière ,  à  ventre 
ovale  ,  avec  des  mouchetures  d'un  blanc  jaunâtre 
aux  côtés,  à  pattes  tachetées  de  noir.  Deg.  Mém. 
tom.  7.  p.  %j\.   13. 

Aranea  refupina  domeftica  textoria  y  abdomine 
ovato;  maculis  lateralibus  flavo-albidis  ,  pedibus 
nigfo  maculatis.  Deg.  ib. 

Araneus  monianus.  Cierck.  Aran.fuec.  p.  64. 
pl.   3.  tab.  1. 


ARA 

Cette  araignée  ne  diffère  pas  beaucoup  de  la 
précédente.  Les  quatre  yeux  du  milieu  forment  un 
quarré  irrégulicr  ,  les  deux  antérieurs  font  beaucoup 
plus  petits  ,  &  plus  rapprochés  que  les  deux  pof- 
téricurs.  Les  latéraux  font  très-rapprochés  l'un  de 
l'autre  ,  Se  celui  de  devant  eft  le  double  plus  grand 
que  l'autte.  Le  corcelet  eft  obfcur  ,  étroit  &  relevé 
en  carène  à  ù  partie  antérieure  ,  un  peu  plus  large 
Se  aplati  à  la  partie  poflérieure.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  plus  ou  moins  obfcur  ,  blanchâtre  fur  les 
côtés,  &:  pointillé  de  brun,  avec  une  raie  ondée, 
noirâtre,  au  milieu.  Le  ventre  en-deilous  Se  la 
poitrine  font  noirâtres.  Les  pattes  font  aflez  longues  ; 
elles  font  d'un  brun  pâle  ,  avec  quelques  anneaux 
plus  obfcurs. 

Elle  habite  les  angles  des  murs ,  des  fenêtres  ,  ou 
autres  lieux  femblables.  Degeer  a  obfervé  qu'elle 
conftruit  une  toile  horizontale  ,  fufpendue  &:  en- 
tourée d'un  grand  nombre  de  fils  perpendiculaires 
Se  obliques ,  arrangés  fans  ordre  ,  au-deflous  de 
laquelle  clic  court  avec  vîteffe  dans  une  pofition 
renverfée  ,  ainlî  que  l'cfpèce  précédente  ;  Se  lors- 
qu'une Mouche  fc  rrouve  prife  ,  l'Araignée  l'attaque 
toujours  au  travers  de  la  toile.  Elle  marche  ttès- 
rarement  fur  le  plan  fupéricur. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

36.  Araignée  atroce. 

Aranea  atrox.   Deg. 

Aranea  textoria;  abdomine  ovato  fufco  fupra  ma- 
cula nigra  oblonga  flavedine  cinHa.  Deg.  Mém. 
tom.  j.p.i^.n0.    is.pl.  H-fig.  14. 

Araignée  fîlandière  à  ventre  ovale  ,  brun  ,  avec 
une  tache  ovale  ,  noire  en-dçiTus ,  bordée  de  paille. 
Deg.  ib. 

Araneus  nigricans  prxgrandi  micula  nigra  in  fum- 
ais clunibus  ,  uterum  iifdem  imis  obliqué  virgatis. 
List.   Aran.   angl.  p.  6  8.  tit  11.  fig.  il. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  L'arrangement- 
des  yeux  eft  tel ,  que  les  quatre  du  milieu  forment 
un  quarré ,  Se  les  deux  latéraux  font  placés  fur 
une  ligne  oblique  ;  ils  font  noirs  ,  S:  à-peu-près 
d'égale  grandeur  ;  cependant  ,  les  deux  poftérieures 
du  quarré  paroiflcnt  un  peu  plus  gros  Se  plus  dif- 
tans l'un  de  l'autre  que  les  deux  autéiieurs.  Le  cor- 
selet eft  brun.  L'abdomen  eft  d'une  couleur  noi- 
:ât;e,  avec  une  grande  tache  noire,  de  la  figure 
d'un  quarré  long  ,  qui  part  de  fa  bafe  ,  Si.  defeend 
jufques  vers  fon  milieu.  Cette  tache  eft  entourée 
d'une  couleur  jaunâtre.  Les  pattes  font  de  lon- 
gueur moyenne,  de  couleur  brune,  avec  des  an- 
neaux noirs. 

Cette  efpèce  conftruit  ,  dans  les  trous  des  vieux 
murs  Se  dans  les  fentes  des  portes  Se  des  fenêtres  , 
un  nid  cylindrique  ,  dans  lequel  elle  fe  tient  cachée  ; 
elle  tapille  les  environs  de  ce  nid  de  plulieurs  fils 
qui  fervent  à  arrêter  les  Mouches  qui  viennent  y 
touchera  à  l'avertir  ;  elle  accourt  aufu-tôt  &  sui 
faiîit. 

On  la  trouve  en  Europe. 

37- 


ARA 

37.  Araignée  biponctuéc. 

Aranea  bipuniata.  Lin. 

Aranea  abdomine  gtobofo  atro ,  punBis  duobus 
ctccavatis.  Lin.  Syfi.  nat.  pag.  103 1.  n°.  6. — Faun. 
fuec.  rr\    1997. 

Aranea  punctata  textoiia  ,  nigro  fujea  nuida  ; 
abdomlne  globofo  y  punciis  excavatis  ,  anterius  fiafi- 
cia  grij'ea.   Deg.    Mém.  tom.  7.  pag.   155.  n  .   16. 

pi.  if.fe.  1.  „.,.;', 

Araignée  à  points  concaves  filandiere  ,  a  ventre 
fphérique  ,    d'un  brun  noirâtre  ,  luilant  ,    à  points 
concaves  &  bordé   en    devant  de  gris.  Dec  ib. 
..    Araneus    pu. lus   glaber    domefiieus  Lisr.   Aran. 
angl.  pag.   49.   lit.   n.  fig.   11. 

Aranea  bipunclata.  ScHRank.  Enum.  inf.  aufl. 
n".  1093. 

Cette  cfpèce  cft  de  la  grandeur  de  la  précédente. 
Ses  yeux  font  noirs  &  d'égale  grandeur  ;  les  deux 
poltérieurs  du  quarré  feulement  font  clairs  &i  brillans. 
Le  corcelet  elt  petit  &  noirâtre.  L'abdomen  elt 
fphérique  ,  allez  gros  ,  noirâtre  ,  avec  deux  points 
cnfon:és  ,  rres-diltinds  ,  placés  vers  le  milieu  de 
la  partie  fupéricure,  &:  deux  autres  plus  petits,  peu 
apparens ,  vers  la  baie.  On  voit  depuis  la  tète  julqu'a 
l'anus  une  ligne  d'un  noir  plus  foncé  que  celui  du 
corps.  Les  pattes  font  allez  courtes  Si  d'une  couleur 
brune  claire. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  maifons  ,  dans 
les  greniers  &  les  lieux  inhabités  ou  mal  propres. 
Elle  conftruit  une  toile  lâche  rrès-irrégulière ,  com- 
pose de  fils  qui  fc  croifent  en  tout  fens  &  fans 
aucun  ordre. 

38.   Araignée    tachetée. 

Aranea  maculata.  Nos. 

Aranea  fufca  y  abuomine  globofo  fufco  y  lateribus 
maculijque  ocio   albidis.  Nob. 

Araignée  tachetée  de  blanc  filandiere,  à  ventre 
fphérique  ,  brun-noirâtre  ,  a  bande  découpée  ,  & 
huit  taches  blanches.  Deg.  Mém.  tom.  7.  pag.  157. 
lj.pl.  ij.  fig.  1. 

Aranea  albo  maculata  textoria  ,  nigro  fufca  y  ab- 
domlne globofo  :  fafeia  angulata  maculijque  oBoalbis. 
Deg.  ib. 

Elle  relîemble  à  la  précédente,  mais  elleefl  pluspetite. 
Sa  couleur  elt  d'un  brun  noir.  L'abdomen  cft  fphé- 
rique, noirârre  en-deflus ,  avec  huit  taches  blanches , 
&  les  côtés  bordés  d'une  large  raie  blanchâtre,  ondée. 

Degeer  dit  avoir  trouvé  cette  efpèce  en  Suède  , 
fous  une  pierre  ,  fur  le  rivage  de  la  mer  Baltique. 
Il  la  renferma  S:  la  garda  dans  une  boîte  ;  elle  y 
pondit  bientôt  une  vingtaine  d'œufs  parfaitement 
fph'iiques,  d'une  couleur  de  chair  jaunâtre  ,  qu'elle 
enferma  dans  une  coque  ronde  de  foie  très-blan- 
che &  très-ferrée,  au  travers  de  laquelle  on  pouvoit 
cependant  voir  les  œufs  ;  elle  fila  autour  de  cette 
coque  une  féconde  enveloppe  de  foie  plus  lâche 
ou  moins    ferrée  que  ia  première, 

39.    Araignée  â  fix  yeux. 
Ar  'v^.i  jkrtocufata.  Lin. 

Hiftoire  Naturelle ,   Infectes,    Tome  I. 


ARA 


209 


Aranea  fcnoculata  oculîs  tantum  fenis.  Lin.  Syfi, 
nat.  1034.  30.  — Faun.  face.    1016. 

Aranea  fcnoculata  aùdominc  virejeente  lateribus 
flavis.  F«B.  Syfi.  er.t.  ^39.  56.  — Sp.  inf.  1. 
J4<>.  49. 

Araignée  à  fix  yeux  filandiere  ,  à  ventre  oblong  , 
gris  ,    avec    une   bande    loi  ,  découpée  , 

brune,  &   à  corcclc:  brun.  Dig.  Mém.  tom.  7.  p. 
158.  n°.    18.  pi.    iy.  fig.    y. 

Aranea  fenocu'ata  nxtorla  y  abdomlne  ovato- 
oblongo  grifeo  :  fi: fia  longitudinal  laciniofa  fufca  , 
thoracc  fufco    Dec.  ib. 

Araneus  fubfiavus  ,  alvo  quafi cylindra<.ea  maculis 
quad  atis  infignita  y  item  eut  ad  alvi  iaicra  fingula 
obliqua,  virguU  fiayefcentes.  List.  Ar.  angl. p.  74. 
tit.  14.  fig.  14. 

R.AJ.   Ihf.   3 1.   14. 

Cette  Araignée  diffère  des  autres  efpèccs  en  ce 
qu'elle  n'a  réellement  que  fix  yeux,  à-peu-près  de 
grandeur  égale.  On  en  voit  quatre  placé-  antérieure- 
ment fur  une  même  ligne,  &  deux  poitéricurement 
derrière  ceux  des  extrémités.  Elle  elt  de  grandeur 
moyenne.  La  tète  ,  le  corcelet  &  les  tenailles  font 
d'un  brun  obfcur,  prefquc  noir  &  luifanr.  L'ab- 
domen elt  ovale  ,  alongé  ,  d'un  gris  cendré  ,  quel- 
quefois jaunâtre  ,  fur  les  côtés,  avec  quelques  petits 
points  bruns  noirâtres  :  il  y  a  au  milieu  une  raie 
longitudinale  ,  large  ,  compofée  de  tache-  prtfque 
quarrées  ,  ou  enlofanges,  placées  les  unes  à  la  fuite 
des  autres.  Les  pattes  font  d'une  longueur  moyenne 
dans  les  femelles  ,  mais  un  peu  plus  longues  dans 
les  mâles:  elles  fonr  velues,  brunes,  avec  quel- 
ques ra^hes  plusobfcures.  Les  tenailles  font  groiles , 
longues  &  très-fortes  ;  Y  Araignée  s'en  fert  pour 
attaquer  &  failïr  les  plus  grofies  Mouches  S:  même 
les  Guêpes 

Elle  fait  fa  demeure  dans  les  cavités  des  vieux 
murs  ,  les  fentes  des  portes  &  des  ferêtres.  Elle 
conftruit  un  tuyau  cylindiique  ,  d'une  texture  allez 
ferrée  ,  &  ouvert  par  les  deux  beuts  ;  elle  tend 
enfuke  extérieurement  ,  à  lune  rj>.s  ouvertures  , 
des  fils  qui  fe  croifent  en  tout  fens  Si  fans  ordre. 
Elle   fe  trouve  dans    toute  l'Europe. 

4c.  Araignée   phalangifte. 
/iR.ikla  phalaagioides.  Fourc. 
Aranea  fufca   lixida :';  abdomlne    ovato-oblongo  , 
pedibus  hifutis  lo  gifimis.  Nob. 

L'^ra/g/i/e'domeltique  a  longues   pattes.  Geofp. 
Inf.   tom.  2.  p.6$i.  17. 

Ara  ea    longipes  ,    thorace  pedibufque  pallidis  y 
abomine  plumbeo  fufico.  Geoff,   ib. 

Aranea  pha.angiodes.   FoURC.  Ent.  par.  tom.   1. 
p.   J3J.  n*.  1;. 

Aranea   Pluc/iii.  Scop.  Ent.  carn.   n°.    uio. 
Aranea   Opilionoides  pedibus  longlfiimis  exilibus 
gregaria.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi.  n°.   1103. 

Cette  Araignée  a  le   corcelet   de  couleur  pâle  & 
livide.   Ses  pattes  font   de  la  même    couleur  ;   elles 
font  fort  longues  &  très-fines ,  prefuuecomme  celles 
'  D  d 


2  io  ARA 

du  Faucheur  ;  la  troifième  paire  eft  la  plus  courte. 
Son  ventre  eft  ovale ,  un  peu  oblong ,  &  de  cou- 
leur plombée. 

On  trouve  cette  Araignée  dans  les  endroits  in- 
habités des  maifons  >  où  elle  fait  des  toiles  lâches 
&  irrégulières.  (Geoff.  ) 

L'arrangement  des  yeux  de  cette  Araignée  diffère 
de  celui  des  efpèces  précédentes  ;  on  en  voit  deux 
au-devant  de  la  tête,  fur  une  ligne  tranfverfale. 
&  trois  de  chaque  côté  ,  formant  un  triangle. 
M.    Geoffroy  les  nomme  yeux  en  bouquets. 

Elle    fe   trouve  dans  prefcjue  toute  l'Europe. 

41.  Araignée  à   nervures. 

Aranea    nervofa.  Nob. 

Aranea  fufca  abdomine  fubglobofo  cinerafeente  , 
macula  foliacea  fufca  albo  lineata.   Nob. 

Araneusfere  fubfufcus  ,  tnterdum  varie  coloratus  , 
alxo foliacea  piciura  inftgnita  ,  globata.  List.  Aran. 
angl.  pag.  5  \ .  tic.  1 3 .  fig.  1 3 . 

Araneus  (ifyphius.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  54. 
pi.  3 .  t ai.   J . 

Les  yeux  de  cette  petite  Araignée  font  (î  petits , 
qu'on  ne  peut  les  bien  appercevoir  qu'à  l'aide  d'une 
forte  loupe.  Les  quatre  du  milieu  forment  un  quatre  ; 
les  deux  latéraux  font  prefque  joints  cnlemble.  Tout 
fon  corps  eft  d'une  couleur  obfcure  ,  noirâtre  ,  avec 
un  reflet  brillant ,  &  plus  clair  lorfqu'elle  eft  au 
folcil.  L'abdomen  eft  prefque  globuleux  :  on  y  voit 
au-defliis  comme  une  tache  en  forme  de  feuille  , 
dont  les  nervures  feroient  blanches.  Les  pattes  font 
minces,  de  longueur  moyenne , avec  quelques  taches 
plus  obfcures. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  en  Angleterre  ;  elle 
file  ,  lur  les  Genêts,  les  Genévriers  &  autres  arbrif- 
feaux,  une  toile  lâche  ,  allez  grande  &  très-irrégulière. 

41.  Araignée   lunulée. 

Aranea    lunata.    Clerck. 

Aranea  rufa  ;  abdomine  bafi  globofo  ,  apiceconico , 
dorfo  rnaculis  iunatis  luteis.  Nob. 

Araneus  rufus  ,  clunium  globatorum  fiftigio  ,  in 
modum  JlclU  radiaio  ,  fylvicola.  List.  Aran.  angl. 
p.  55.  lit.  14.  fig.    14. 

Araneus  lunaius.  Clerck.  Aran. fuec. p.  51.  pi.  3. 
tab.  7. 

La  couleur  de  cette  petite  Araignée  eft  roufsâtre. 
sSon  venrre  eft  très-gros  à  proportion  des  autres 
parties  ;  il  eft  très-renflé  &  prefque  globuleux  à 
fa  partie  fupérieure  ;  il  eft  aplati  en-deflbus,  &:  ter- 
miné en  pointe  à  l'anus.  On  voie  au-delliis  un  léger 
ouvet  blanchâtre  en  diftérens  endroits  ,  Se  quelques 
lignes  courbes ,  jaunâtres  ,  en  forme  de  croisant. 
"Les  p;.ttes  font  minces ,  de  longueur  moyenne  ,  rouf- 
sâtres  &  fans    taches. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre ,  en  Sue  Je  ,  fur  les 
arbres   fruitiers. 

43.  Araignée  marron. 
Aa^nea  cajlanea.  Clerck. 


ARA 

Aranea  abdomine  ovato  ,  cafiar.eo  ,  lineis  tribus 
punclorum  fafiisque  duabas  al'bis.  Nob. 

Araneus  cajlaueus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  49.  pi. 
3.  tab.    3. 

Nota.  Clerck  a  donné  la  defeription  &  la  figure 
de  cette  Araignée  &  des  fîx  qui  fuivent. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Le  corcelet  eft 
petit  ,  ovale  ,  aplati ,  roufsâtre  ,  luifant ,  avec  un 
léger  duvet  noirâtre  vers  les  yeux.  L'abdomen  eft 
ovale,  châtain,  foyeux  ,  luifant  ,  avec  trois  rangées 
longitudinales  de  points  blancs  ,  terminées  vers  l'anus 
par  deux  lignes  rranfvcrfales ,   parallèles ,  blanches. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

44.  Araignée  crochue. 

Aranea  hamata.   Clerck. 

Aranea  fufca  ;  abdomine  globofo  cinereo-ctrulej- 
cente  ,  vitta  firigifque  quatuor  hamatis  albis.  Nob. 

Araneus  hamatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  pag.  j  1 . 
pi.    3 .  tab.  4. 

Les  yeux  de  cette  Araignée  font  très-petits  &  diffi- 
ciles à  appercevoir.  Le  corcelet  eft  ovale  ,  un  peu 
relevé ,  noir  &  légèrement  cotonneux.  L'abdomen 
eft  ovale  ,  prefque  globuleux  ,  bleuâtre  ,  luifant , 
foyeux  ,  avec  une  Jigne  longitudinale ,  blanche  , 
&  quatre  latérales ,   courbées,  en  forme  de  crochet. 

Elle  fe  trouve   en  Suéde  ,  fur  les  Genévriers. 

4j,  Araignée  formofe. 

Aranea  formofa.  Clerck. 

Aranea  abdomine  fubovato  ,  bafi  nigro ,  apice 
luteo ,  doifo  albo  luteoque  varia.  Nos. 

Araneus  formofus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  $6. 
pi.    3 .  tab.  i. 

Les  yeux  de  cette  jolie  petite  Araignée  font  noits  ; 
les  deux  latéraux  font  peu  apparens.  Le  corcelet  eft 
ovale  ,  aplati  ,  un  peu  enfoncé  au  milieu  ,  &  lé- 
géremenr  velu.  L'abdomen  feroit  globuleux  ,  s'il  ne 
K  retréciffoit  vers  l'anus  :  fa  couleur  eft  noire  à 
la  bafe ,  fur  les  côtés  &  en-deffous  ,  fit  jaunâtre 
vers  l'anus  :  on  voit  enfuite  ,  vers  le  milieu  ,  des 
taches  en  lunules  &  des  points  blancs,  &  deux  pe- 
tites taches  rouges. 

Elle  fe  trouve  en  Suède: 

46.    Araignée  ovale. 

Aranea   ovata.  Clerck. 

Aranea  rufa  ;  abdumi.ie  oblongo-ovalo  luteo , 
dorj'o  macula  magna    rubra.   Nob. 

Aianeus  ovatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  ji.pl.  3. 
tab.  8. 

Les  yeux  de  cette  efpèce  font  noirs  Se  très-petits  ; 
les  deux  latéraux  font  très-rapprochés.  Le  corcelet 
eft  ovale,  aplati,  d'une  couleur  roulsâtre  ,  foncée, 
luifante,  avec  une  ligne  longitudinale  ,  glauque  , 
au  milieu.  L'abdomen  eft  ovale  ,  oblong,  velu  , 
jaunâtre,  avec  u^c  grande  tache  rouge,  ovale  s 
terminée  en  pointe. 

Elle  fe  trouve  en  Suède,  fur  les  arbres. 


ARA 

47.  Araignée  rayée. 
Arasea  lineata.  Clerck. 

Aranea  rufa  y  a'jjjir.rie  ob.'ongo  ovato  luteo , 
fi'c/ci   linea  punUifqtu  jlx    alois.  Non. 

Araneus  lineatas.  Clerck.  A.an.  fuec. p.  60.pl.  5. 
t.  10. 

Les  yeux  de  ectre  jolie  Araignée  font  noirs  & 
a'Tcz  apparens.  Le  corcelct  cfl  ovale,  loufsâtre  , 
luifent,  avec  une  ligne  longitudinale  ,  oblcurc. 
L'abdomen  cfl  ovale",  alongé,  d'un  blanc  jaune, 
avec  une  très-petite  ligne  longitudinale,  noire,  & 
fix  petits  points  de  la  même  couleur  ,  de  chaque 
coté  :  on  voit  aufli  quatre  taches  noires  ,  qui  en- 
tourent l'anus 

Elle  fe  trouve  e-n    Sujdc,  fur  l'Aubépine. 

48.  Araignée  celleriere. 
Aras  la  cclulana.   Clerck. 

Aranea  abdom;ne  ova:o  l.:tco  ,  pi!  fo  ;  pilis 
ni^ris  ;  dorfo  m  teulis  quatuor  luteis  ni.iuis.   Nob. 

Aid  eus  cellalanus.  Clerck.  Aran.  f..ec.  p.  61. 
//.  4.  tab.  1 1. 

Les  yeux  de  cette  Ara'gnée  font  noirs  &  diffi- 
ciles a  distinguer.  Le  corce'et  eft  ovale  ,  roufsàtrc , 
obfcur  fur  les  côtés,  &  noirâtre  au  milieu.  L'ab- 
domen eft  ovale,  jaune,  &  couvert  de  quelques 
poils  noirs  :  on  y  voit  une  tache  ovale  ,  d'un 
jaune  clair  &  hifant  ,  de  chaque  cô:é  ,  &  deux 
autres  vers  l'anus.  Les  pattes  [on:  longues  ,  milices  , 
d'un  roux  cendré  ,  obfcur ,  &  couvertes  de  peils 
longs  oc  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède ,  dans  les  angles  des 
murs ,    derrière   des  uftenciles. 

49.  Araignéf    bourfWtifflée. 
Araxba  buccalenca.  Clerck. 

Aranea  fufco--v.fa  ;  aUominefubglobofoci.ereo, 
dorfo  linea  punilijque  nigiis. ,'NÔB. 

Araneus  bucculentus.  Clercs.  Aran  fuec.  p.  63. 
pi.  4.  tab.  1. 

Les  yeux  lat:raux  de  cette  Araignée  font  pref- 
que  jouir  er.lemSle.  Le  corcelet  eft  ovale  ,  aplati  , 
velu  ,  &  d'un  roux  cendré  ,  obfcur.  L'abdomen  eft 
prefque  arrondi,  Luifant ,  &  couvert  de  tubercules 
obtus;  on  y  voit  ,  au  milieu  ,  une  liane  lo.igitudi- 
na'e  ,  noirâtre  ,  large  à  labafè  ,  preurue  impercep- 
tible vers  l'extrémité  ,  &  des  raies  Si  des  points 
irréguliers  de  la  même  couleur,  fur  les  cô^és. 

Elle  fe  trouve  en  Suède ,  fur  le*  arbres. 

TROISIEME     FA  Vi  I  L  L  E. 

Araignées     Tapissières. 

Araser      Vestiarije. 

C    A    R    A    C     T    E    R    E. 


ferr 


Toiles  honzonrales  ,   rig. .lieras,  d'un  riflu 


ARA  211 

Longueur  refpective  des  patres:  les  qua- 
rcmes,  les  preinicies ,  les  iecondes  &  lis 
rroinèmes. 

Anus  avec  éctix  mamelons  plus  grands  Se 
plus    longs  que   les  autres. 

Yeux,  »ï**«  4,'•**,  quatre  au  milieu  en 
quané  inc;gal  ;  deux  de  chaque  côté  fur  une 
ligne  oblique  ,  fepatés  &M  un  peu  en  arrière. 

Les  Araignées  tapiffières,  nommées  aufli  Araignées 
domeftiques  ,  ne  diffèrent  pas  beaucoup  de  celles 
des  deux  familles  précédentes.  Elles  ont  huit  yeux, 
dont  quatre  placés  au  milieu  de  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête  ,  forment  un  quarté  inégal  ,  les 
deux  de  devant  écant  toujours  un  peu  plus  rappro- 
chés l'un  de  l'autre  que  les  deux  de  derrière  :  les 
latéraux  font  fur  une  ligne  oblique  ,  féparés ,  & 
même  aflez  diftans  l'un  de  l'autre  ,  &  placés  un 
peu  plus  en  arrière  que  ceux  des  Araignées  ten- 
deufes  &  des  Araignées  tapiffières.  La  longueur  ref- 
pedive  des  pattes  eft  auffi  un  peu  différente  5 
les  deu;:  poftérieutes  font  toujours  les  plus  longues! 
les  premières  le  font  un  peu  moins;  les  fécondes 
font  à  peu  près  de  la  longueur  des  premières  ; 
enfin  les  troisièmes  font  les  plus  courtes  de  toutes. 
Ces  Araignées  conftruifent  des  toiles  régulières  , 
d'un  ti.Tu  ferré,  qu'elles  placent  horizontalement , 
comme  des  tapis  étendus  ,  dans  les  angles  des  murs  , 
derrière  des  portes  &  des  fenêtres  ,  &:  même  dans 
les  champs.  Leut  figure  dépend  de  l'endroit  où  elles 
ont  été  placées:  elle  eft  triangulaire,  Lorfqu'elles 
font  ail  coin  du  mur  ;  irregehJre  eu  à  pluheurs  an- 
gles ,  derrière  une  porte  ou  une  fenêtre  ;  enfin  elle 
eft  prefque  ronde  lorfqu'elles  font  placées  au  milieu 
d'un  cliamp.  LAraig.iée  pratique  à  l'angle  du  mur 
ou  a  l'une  des  extrémités  ,  une  loge  cylindrique 
avec  deux  ouvertures,  l'une  allez  grande  au  de- 
vant de  fa  toile  ,  &  une  autre  plus  petite  en-dellous 
contre  l'angle  du  mur  ;  elle  s'y  tient  cachée  ,  la 
tète  toujours  tournée  vers  la  toile  ,  &  lorfque  quel- 
que mouche  ou  quclqu' autre  petit  infede  le  trouve 
pris  ,  l'Araignée  fort  à  l'inftant  de  fa  retraite,  court 
fur  fa  proie  avec  beaucoup  de  vitefle  ,  s'en  faifit 
ave.:  fes  tenailles  &  1  emporte  dans  fa  loge  pour 
la  ficer  à  fon  aife.  Mais  lorfqu'on  touche  trop  ru- 
dement à  fa  toile  ,  ou  lorfqu'elle  eft  effrayée  par 
la  préfence  de  quelque  redoutable  Ichneumon  ou 
de  quelque  gros  infede  ,  elle  fe  fauve  alors  à  re- 
culon  par  l'ouverture  inférieure,  &  ne  revient  dans 
(a  loge  qu'au  bout  de  quelque  tems.  L'accouple- 
ment de  ces  efpèces  a  lieu  dans  le  coûtant  de  l'été. 
La  femelle  pond  enfuite  plufieuri  œufs  qu'elle  en- 
veloppe dans  une  coque  ,  &  qu'elle  place  à  côté 
de  fa  loge. 

ESPÈCES 


jo.  Araignée  domeftique. 
Arase  a  domejlica.  Lin. 


Dd 


ai2  ARA 

Aranea  abdbmine  ovato  fufco  y  maculh  nigris 
quinque  fubcontinuis  j  anterioribus  majoribus.  Lin. 
Syft.  nat.pag.  1031.72°.  9. — Faun.  fuec.  n°.  zooo. 

Aranea  domeftica.HAB.  Syft.  ent.pag.  433.  n°.  8. 
—  Spec.  inf.   tom.   1.  pag.  55 8.  tz°.   13. 

Aranea  domeftica  xeftiaria  grifco-fufca  y  abdo- 
mine  ovato  \  tomentofo  :.  maculis  nigris  marmorato. 
Dec    Mém.  tom.    7.  pag.    164.  n".    19.   />/.    15. 

Araignée  domeftique  tapilïière  ,  d'un  brun  gri- 
sâtre ,  à  ventre  ovale ,  velu ,  moucheté  de  noir. 
DEGEfR  ib. 

L'Araignée  brune  domeftique.  Geoef.  Inf.  1. 
pag.  644.   6. 

Arancus  fubflavus ,  kirfutus  ,  pr&longis  pedibus  , 
domeflicus.  List.  Aran. angl.pag.  59.  tit.  17.  fig.  17. 

Araneus  domeflicus  ,  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  y6. 
pi.  1.  lab.  9.     . 

Aranea  domeflica.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n°.   1095. 

Aranea  Derkamii.  Scor.  Ent.  carn.  n°.  1104. 

Les  yeux  de  cette  efpèce  font  noirs  &  de  gran- 
deur égale.  Les  quatre  du  milieu  formenr  un  quarré 
plus  large  en  arrière.  Les  latéraux  font  un  peu 
diftans  l'un  de  l'autre.  Le  corcelet  eft  d'un  gris  né- 
buleux &  obfcur.  L'abdomen  eft  ovale  ,  alongé  ; 
on  y  voit  a  l'a  partie  fupérieure  ,  depuis  la  bafe 
jufqu'à  la  pointe  ,  cinq  à  fix  taches  contigues  , 
à  la  fuitt  l'une  de  l'autre  ,  dont  la  grandeur  di- 
minue en  avançant  vers  la  pointe.  Les  pattes  font 
velues ,  allez  longues ,  obfcures ,  avec  des  anneaux 
noirâtres. 

Cette  Araignée  eft  de  moyenne  grandeur.  Elle 
fe  trouve  en  Europe ,  dans  les  maifons  &  les  gre- 
niers où  elle  conftruit  dans  les  angles  des  murs , 
derrière  les  volets  des  fjnètres  ou  autres  endroits 
femblables ,  une  toile  horizontale  ,  régulière,  d'un 
tillu  ferré  ,  étendue  ,  mais  un  peu  concave  a  fa 
partie   fupérieure  par  fou  propre  poids. 

51.  Araignhe  farinée. 

Ara?: Et  holofcticea.  Lin. 

Aranea  abdomine  ovato-oblongo  h.olofericco  y  bafi 
fubtas  punciis  duobus  flavis.Lïtl.  Syft.  nat.p.  1034. 
h".   2.9.  —  Faun.  fuec.  n°.    zoi.j. 

Aranea  holofericea  grifo  murina;  abdomine  ova- 
to-oblongo ,  villojo ,  bafi  fubtus  maculis  binis  fia- 
vejfentibus,  Dec  Mém.  tom.  y.'pag.  z66.  n".  10. 
pi.  is-fig.iî- 

Araignée  fatinée  tapifllère  ,  d'un  gris  de  fouris  , 
a  ventre  velu  ,  ovale  &  alongé  ,  avec  deux  taches 
jaunâtres  en-dellous   à   fa  baie.  .Degeer.  ib. 

Arancus  plerumaue  lividus  ,  non  raro  tanu 
fiavus  ,  fine  ulla piciura.  List.  Aran  angl.  pag.  71. 
'tit.    i;.fig.    15.  _ 

Araneus  pallidulus,  Clerck.  Aran.  fuec. p.  81. 
pl.   1.  fig.  7. 

Aranea  holofericea.  Schrank  Enum.  inf.  auft. 
n°.    1101. 

Cette  cfpècc  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux 


ARA 

ne  diffèrent  pas  de  ceux  de  l'Araignée  domef- 
tique. Les  tenailles  font  grofles  &  fortes.  La  tète  , 
le  corcelet  &  l'abdomen  font  d'un  gris  nébuleux  : 
celui-ci  eft  terminé  par  des  mamelons  grands  Se 
alongés  qui  forment  deux  efpèccs  d'appendices. 
Tout  le  corps  eft  couvert  d'un  duvet  fin  qui  le 
rend  comme  fatiné.  Les  pattes  font  d'une  longueur 
moyenne  &  de  la  couleur  du  corps  :  les  deux  de 
derrière  font  les  plus  longues  ,  &  celles  de  la  troi- 
fième  paire  les  plus   courtes  de   toutes. 

On  la  trouve  en  Europe  fur  les  plantes  &  les 
arbres  ,  où  elle  conftruit  une  toile  horizontale  d'un 
tiliu  ferré.  Elle  enferme  fes  œufs  dans  une  coque 
de  foie  blanchâtre  très-forte  &  très-ferrée,  qu'elle 
place  à  portée  de  fa  toile ,  entre  deux  feuilles  d'un 
arbre  ,  qu'elle  rapproche  Se  qu'elle  joint  l'une  à 
l'autre  par  le  moyen  de  fes  fils ,  en  y  ménageant 
cependant  une  cavité  capable  de  contenir  fa  coque  ; 
elle  plie  quelquefois  une  feuille  en  deux  ,  après  en 
avoir  rapproché  &  fortement  lié  les  bords. 

yi.  Araignée  labyrinthe. 

Aranea  labyrmthicà.   Lin. 

Aranea  abdomine  ovato  fufco  :  linca  exalbida 
pinnata  ,  ano  bifurco.  Lin.  Syft.  nat  p.  103 1.  n". 
11.  — Faun.  fuec.  n".  1003. 

Aranea  labyrinthica.  Fab.  Syft.  ent.  p.  43  j. 
n°.   11. — Sp.  inf.  tom.    1.  p.  541.  n°.  30. 

Arancus  cinereus  maximus  ,  uni  appendiabus 
infigniter  prominentibus .  List.  dran.  angi.  p.  60. 
tit.    îi.fig.  18. 

Araneus  labyrinthicus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  79. 
pl.    1.  tab.  8. 

Schaef.  Ico.n.  tab.   19.  fig.  S. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  les  deux  précédentes 
L'arrangement  de  fes  yeux  eft  à  peu-près  le  même. 
La  tête  &  le  corcelet  lbnt  d'une  couleur  cendrée  , 
obfcurc  ,  prefque  noirâtre.  L'abdomen  eft  cvale  , 
noirâtre ,  avec  une  raie  blanchâtre  ,  pinnée  ,  placée 
tout  le  long  de  fa  partie  fupérieure.  On  voit  fortir 
de  l'anus  deux  mamelons  très-alongés  en  forme 
d'appendices.  Les  pattes  font  longues  ,  cendrées  , 
avec  quelques  taches  obfcures ,  Recouvertes  de  quel- 
ques piquants. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  prefque  toute  l'Eu- 
rope. 

Elle  conftruit  une  grande  toile  horizontale  ,  ferrée, 
fur  les  chardons,  les  ronces,  les  Genêts  &  d 
rens  arbriflèaux.  Lifter  a  obfervé  qu'elle  pafle  l'hi- 
ver dans  une  fente  de  quelque  mur  ou  fous  l'é- 
corce  d'un  arbre  ,  après  s'être  bien  enfermée  fous 
une   toile  épauTe. 

53   Araignée  aviculaïre. 
\a.  Lin. 

Aranea  tkarace  orbiculate  convexo  ;  centro  tranf- 
verfe  excavaco.  Lin.  Syft.  nat.  p.  1034.  —  M~f. 
Lud.   Ulric.  418. 

,  1  aneà  avicularia  Fab.  Syft.  ent. p.  438.  n".  35. 
—  Spec.  Inf.  tom.  1.  p.  54J.  n°.  4e. 


ARA 

Aranea  veftiarîa  hirfutijfima  nigro-fufca  feu  ru- 
fefeens  ,  piantis  amplis  tomentofis.  Deg.  Mém. 
tom.  7.  p.   3I 5,    „o,   ,.  p[,  58,  fig,  g. 

Araignée    des   oifeaux    tapiflière  ,    extrêmement 
velue  ,    d'un  brun    noirâtre   ou   roufsâtre,  à  pieds 
larges  &  veloutés.  Degeer.  ib. 
MERtAN.   Surin,  pi.    18. 
Seba.    Thef.com.    1.  tab.   69.  fig.  1.  3. 
Roesel.  lnf  tom.  f.pl.  II. 
OleaR.   Muf.  tab.    17.  fig.   3. 
Yt  orm.  Muf.  tab.  144. 

Cette  Araignée  eft  la  plus  grande  des  efpèces 
connues.  Ses  yeux  diffèrent  un  peu  de  ceux  des 
efpèces  précédentes.  On  en  voit  deux  au  milieu 
de  la  partie  fupéricure  &  antérieure  de  la  tète  , 
fur  une  ligne  tranfverfale,  grands  ,  ronds  &  fail- 
lans  ;  deux  autres  ,  un  de  chaque  coté  de  la  partie 
latérale  antérieure  ,  un  peu  plus  petits  ,  ovales  & 
moins  faillans  ;  enfin  il  y  en  a  deux  de  chaque  côté 
de  la  partie  latérale  poftéiku.e  encore  plus  petits  , 
oblongs  &  très-rapprochés  l'un  de  l'autre.  Le  cor- 
celct  cil  grand  ,  brun  ,  prefquc  lifle  ,  avec  quelques 
enfoncemens  qui  fe  dirigent  du  centre  à  la  cir- 
conférence. L'abdomen  eft  grand  ,  ovale  ,  très-velu  , 
noirâtre  ,  &  terminé  par  deux  appendices  ou  mame- 
lons alongés  &  velus.  Les  pattes  font  longues  , 
grolies  ,  très-velues  ,  noires  ,  avec  leur  extrémité 
fauve;  les  tarfes  font  larges  ,  très-velus  cn-dellus  , 
veloutés  en-delTotis  Se  armés  de  deux  crochets  ai- 
gus ,  courbés  &  très-forts. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  &  à  Surinam. 
Nous  ne  connoiffons  pas  encore  afîèz  bien  ïa 
manière  de  vivre  de  cette  Araignée  ,  quoiqu'elle  ait 
é:é  obfervéc  par  beaucoup  de  voyageurs.  Nous 
ignorons  li  eile  conftruit  une  toile  horizontale 
lerrée  ,  quoique  nous  foyons  très-portés  à  le  croire. 
Quelques  auteurs  difent  feulement  que  ces  grolfes 
Ara:g:ées  habitent  le  Gayave  5c  autres  arbres,  où 
elles  conftruifcnt  un  grand  nid  en  forme  de  coque 
ovale  dans  lequel  eles  fe  tiennent  à  L'affût  de.  in- 
lectes.  Elles  fe  nourrillent,  non-feulement  de  Four- 
mis ,  de  Mouches  &  d'autres  infectes  ;  mais  elles 
attaquent  même  les  Oifeaux  Mouches  &  les  Co- 
libris. Mademoifelle  Mérian  rapporte  qu'elles  en- 
lèvent fouvent  de  leurs  nids ,  les  petits  de  ces  oi- 
feaux ,  les  tuent  ê'c  les  emportent  par  le  moyen 
de  leurs  greffes  &  fortes  tenailles ,  pour  les  fucer 
à  leur  aile.  Elle  ajoute  auffi  qu'elles  font  toujours 
en  guerre  avec  une  groiic  efpèce  de  Fourmi  (  la 
Fourmi  groffe  tac  )  dont  c!les  le  nourriiïent  ,  & 
qu'elle*  attrapent  fouvent  fur  les  arbres  où  elles 
habitent  ;  mais  il  arrive  auflï  quelquefois  qu'elles 
en  font  elles-mêmes  dévorées  à  leur  tour,  car  ces 
Fourmis  le  jettent  lut  elles  en  li  grand  nombre  , 
que  les  plus  grorles  Araignées  ne  peuvent  s'en 
difeudre. 

54.  Araign'^ï  roufTe. 
Aranea  rufa.  Deg. 
Aranea  veftiarîa  ferruginea  j    abdomine  ovato  , 


ARA 


213 


jlavo-grifco  ,  cinereo  nebulofo  ,   pedibus  maculalis, 
Dtc.  Mém.  tom.  7.  pag.  319.  n*.  4.  pi.  39.  fig-  6. 

Araignée  rouffe  tapimère  ,  roufle  ,  a  ventre  ovale  j 
gris ,  jaunâtre  ,  à  nuances  cendrées  Se  à  pattes  ta- 
chetées. Dec.  ii. 

Arancus  domefiieus  reticulum  tenue  texens  ,  me* 
dius  ftjius.  Sloane.  Hift.ofJam.  tom.  z.  p.  i?S, 
n°.    18  tab.  13  j.  fig.    7. 

Cette  efpèce  eft  allez  grande.  Ses  yeux  font 
grands,  d'un  noir  luifant ',  &  arrangés  de  façon' 
qu'il  y  en  a  quatre  au  milieu  en  quarré  ,  &  deux 
de  chaque  côté  très-diftans  l'un  de  l'aune.  Les  te- 
naillci  font  grandes  &  noires  ;  la  tête,  le  corcelet 
&  les  pattes  font  rouflès,  celles-ci  feulement  ont  quel- 
ques taches  brunes.  L'abdomen  eft  ovale,  d'un  «ris 
jaunâtre  ,  avec  quelques  nuances  nébulcufes  ,  cen- 
drées ,  &  terminé  par  deux  petites  appendices.  Les 
pattes  font  longues  &    couvertes  de  poils  courts. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale 
£c  à  la  Jamaïque. 

JJ.  Araignée  renverfée. 

Aranea  refupinata.  Nob. 

Aranea  fufca  ,  abdomine  fubglobofo  y  dorfo 
lineis  latcribufque  albicantibus.  Nob. 

Araneus  niger  aut  cafianeus  ,  giaber  ,  clunibus 
fummo  candore  ir.terftinclis.  Lisr.  Aran.  angl.  p.  64. 
lit.  19.  fig.  i9. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses 
.yeux  font  petits  &  difficiles  à  appercevoir.  L'abdo- 
men eft  prefque  orbiculé ,  mais  un  peu  rétréci  Se 
tetminé  en  pointe  à  l'anus.  Sa  couleur  eft  d'un 
brun  noirâtre  plus  foncé  en-dcllbus.  On  voit  quel- 
ques lignes  blanchâtres  à  la  partie  fupérieurc.  Les 
côtés  lont  de  même  blanchâtres.  Les  mamelons  qui 
fortent  du  derrière  font  très-apparens. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  dans  les  prés  &  dans 
les  champs ,  &  quelquefois  fur  les  arbres. 

Lifter  a  obfervé  que  cette  Araignée  conftruit  une 
toile  lâche  ,  étendue  en  forme  de  tapis  ,  a  l'extré- 
mité de  laquelle  on  ne  voit  point  de  nid  cylin- 
drique. L' Araignée  fe  place  ,  dans  une  fîtuation 
renverfée  ,  au-delfous  de  la  roilc  ,  &:  la  perce  pour 
faifir  les  infectes  qui  s'y  biffent  attraper. 

$6.  Araignée  dentelée. 

Aranea    denticulata.   Nob. 

Aranea  fuliginofa  ,  abdomine  ovato-oblongo ,  dorfo 
macuia  magna  denticulata.  Ncb. 

Araneus  fuligineus  ,  CJ  kumerorttm  fafiigia  ,  6> 
clunium  piciura  candida  ,  ad  margines  denticulata. 
List.    Anm.  angl.  p.  6-j.  tit.  io.  fig.   10. 

Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  Sa  cou- 
leur eft  d'un  noir  de  fuie.  Le  corcelet  eft  élevé  Se 
blanchâtre  à  fa  partie  fupérieurc.  L'abdomen  eft 
ovale,  alongé  ;  on  y  voit  une  grande  tache  blan- 
châtre ,  dont  les  bords  de  chaque  côté  font  den- 
telés. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre  ,  &  aux  environs  de 
Paris. 


2'4 


ARA 


57.  Arai6NÉe  geniculée. 

Aradia  geniculata.   Nob. 

Aranea  cinerea  y  abdomine  ovato  ,  pedibus  txttji- 
fs grifcis  ,  art'iculis  nigris. 

Llle  eft  de  la  grandeur  de  X  Araignée  patte-éten- 
due, &  elle  porte  comme  elle  fes  pattes  réunies 
&  étendues  ,  quatre  en  avant  &  deux  en  arrière. 
Tout  Ion  corps  eft  gris  ,  (oyeux  ;  mais  les  articu- 
lations des  pattes  font  noires.  L'abdomen  eft  ovale 
&  un  peu  relevé  à  fa  partie  fupériéure  ,  vers  la  bafe. 

Elle  fc  trouve  dans  ies  maifons  ,  à  la  Guadeloupe. 

M.  de  Badier  a  obfervé  qu'elle  file  une  toile  hori- 
zontale ,  &  qu'elle  le  tient  au-deffous  dans  une 
poluion  renverfée.  Elle  place  fes  œufs  dans  une  coque 
angulaire  ,  fou  tenue  ,  à  chacun  des  anales  ,  par  un  fil 
très-fort.  J         ' 

QUATRIÈME    FAMILLE. 
Araignées       Loups. 

A  r  a  1;  e    &     L   v   p  1 

CARACTERE. 

Va^ibondes .  ne  filant  po"nt  ,  mais  arra 
pant   leur  proie  à   la    courfe 

Patres   grotfès.    Longueur  rrfpeéii.e,    les 

quatrièmes,  les  premières,    les  fécondes    & 
les  rroikèmec. 

£!UX  '  »  •  TJatre  gros  en  quarré  à  'a  par- 
tie Eipérieaie  de  la  tête  ;  quatre  en  ligne 
tranfverfale   à  la  parte  antérieure. 

t-a  manière  de  vivre  des  Araignées  de  cette  famille 
Ieut  a  fait  donner,  par  les  anciens  naturalift.es,  le  nom 
de  Lo-ips.  Elles  font  très-aifées  à  reconnoître  non- 
feulement  parce  qu'elles  ne  filent  peint  ,  mais  en- 
core par  la  forme  de  leur  corps,  différente  de  celle 
des  autres  familles.  Leurs  yeux  font  conftamment 
au  nombre  de  huit  ;  il  y  en  a  quatre  affez  oros  , 
formant  un  quarré  plus  ou  moins  ré<mlier  ,  à  la 
partie  fupériéure  de  la  tête ,  &  quatre  beaucoup 
plus  petits  fur  une  ligne  tranfverfale  ,  au-devant  de 
la  tête  ,  un  p.-u  au-deffus  des  tenailles.  Les  pattes 
font  greffes  &  d'une  longueur  moyenne  :  les  qua- 
trièmes font  les  plus  longues;  les  premières  le  font 
Un  peu  moins  -,  les  fécondes  font  un  peu  plus  courtes 
que  les  premières  ;  enfin  les  troilièmcs  font  les 
plus  courtes  de  tontes.  Ces  Araignées  font  er- 
rantes &  vagabondes  :  elles  ne  filent  point  de  toiles 
pour  attraper  leur  proie  ;  mais  eHes  vont  la  cher- 
cher dans  les  champs  :  elles  attrapent  à  la  courfe 
différer.s  infectes  qu'elles  r.e  fucent  pas  ,  mais 
qu'elles  dévorent  prefqu'entièrement.  Leut  accou- 
p  kmeut  a  lieu  dans  le  courant  de  l'été.  La  femelle 


ARA 

pond  vers  la  fin  de  l'été  ,  une  quantité  confidé- 
rable  d'œufs  qu'elle  renferme  dans  une  coque  , 
d'un  tifiù  très-ferré,  qu'elle  file  à  cet  effet.  Elle 
attache  cette  coque  a  fon  derrière  ,  Se  la  traîne  tou- 
jours après  elle  fans  jamais  l'abandonner  Lorfque 
les  œufs  font  éclos ,  la  mère  déchire  la  coque  , 
les  petites  Araignées  fortent  &  fe  placent  fur  le 
corps  de  la  mère  qui  les  porte  fur  elle  &  les  nourrit 
pendant  quelque  tems  ,  jufqu'a  ce  qu'elles  foient 
en  état  de  pourvoir  elles-mêmes  à  leur  nourriture. 

ESPÈCES. 

j8.  Araignée  Tarentule. 

Aranea    Tarantu'.a.  Lin. 

Aranea  fubtus  atra  ,  pedibus  fubtus  atro  fafeiatis. 
Lin.  Syfi.  nat.  io;r.    5  y. 

Aranea  Tarantula  dorfo  maculis  rrigonis  nigris  , 
pedibus  nigro  maculatis.  Fab.  Syft.  ent.  458.  54. 
Sy.    ir.f.    1.     jr4j.   45. 

Albin.  Aran.    6  +  .   tab.    ;  8. 

Baglivi.   Dijf.   dà  Tarentula.  pi.  1.  fig.  z  &   5. 

Boccon.  Muf.   1.  p.    101.  tab.   z. 

Olear.  Muf.  11.  tab.    iz.  fig.  4. 

Cette  Araignée  eft  une  des  plus  groffes  d'Europe  : 
on  lui  a  donné  le  nom  de  Tarentule  ,  du  mqt  Ta- 
rente  ,  ville  d'Italie  dans  la  Touille  où  elle  eft  plus 
commune  ,  Se  où  on  la  cioycit  plus  venimenfe 
qu'ailleurs.  Ses  yeux  font  au  nombre  de  huit ,  dont 
quatre  petits  placés  antérieurement  ,  fur  une  ligne 
tranfverlale  ,  Si  quatre  beaucoup  plus  gros  formant 
un  quarré  parfait,  au-defù:s  delà  tête,  vers  le 
corcelre.  Lorfque  l'infecte  eft  vivant  ,  ces  derniers 
brillent  &  paroiflent  reugeatres.  Les  tenailles  font 
fauves  ,  très-groiles  &  terminées  par  une  pointe 
longue,  un  peu  crochue  ,  noire  &  très-forte.  Le 
corcelct  eft  grand  ,  convexe  ,  d'une  couleur  obfcure  , 
avec  les  bords  Se  une  ligne  longitudinale  au  milieu 
d'un  gris  cendré.  L'abdomen  eft  ovale  ,  de  gran- 
deur moyenne  ,  grisâtre  ,  avec  quelques  taches 
obfcures  ,  triangulaires  &  contiguës ,  qui  partent 
de  la  bafe  ,  &  defeendent  tout  le  long  du  dos 
julques  vers  la  pointe.  La  poitrine ,  le  ventre  en- 
dclîous  &  la  première  pièce  des  pattes  font  d'un 
très-beau  noir.  Le  noir  du  ventre  feulement  eft 
bordé  de  fauve.  Les  pattes  font  groffes  ,  de  lon- 
gueur moyenne,  d'un  gris  nébuleux  à  leur  pairie 
fupériéure  ,  ave-  quelques  poils  roiies  ,  d'un  gris 
plus  clair  en-deffous,  avec  des  bandes  noires. 

On  trouve  cette  Araignée  dans  prefque  toute 
l'Italie,  dans  le  royaume  de  Naplesj  en  Sicile,  en 
Sardaigne  ,  en  Corfe  &  dans  la"  partie  méridionale 
de  la  Provence. 

La  Tarentule  ne  file  point  de  toile;  elle  creufe, 
dans  un  terrein  fec  &  inculte  ,  un  trou  perpendi- 
culaire,  cylindrique,  de  quatre,  fix  ,  huit  Si  dix 
lignes  de  diamètre,  de  ttois,  quatre,  cinq  Se  fix 
pouces  de  profondeur;  elk  en  confonde  les  parois 
avec  quelques  fils  gluans  qu'elle  tire  de  fon  der- 
rière,   &  qui  fervent  à  empêcher  l'éboulement   de 


ARA 

!a  terre  ;  c'eft-là  le  nid  ou  l'habitation  de  la  Ta- 
■  l  grandeur  de  ce  trou  eft  toujours  pro- 
portionnée a  la  grolleur  de  l'infecte  ;  1!  eft  étroit  Se 
peu  profond,  lorfque  Y  araignée  eft  encore  petite  ; 
elle  l'agrandit  enfuite  à  mefure  qu'elle  grollit.  iilie 
fe  place  ordinairement  a  l'ouverture  de  fou  nid  , 
&  lorfqu'elle  apperçoit  un  infecte  à  portée  ,  elle 
court  ou  s'élance  dclfus  avec  une  vîteife  prodi- 
eieufe,  elle  le  faifit  avec  fes  tenailles,  l'emporte 
dans  fon  habitation  &  le  dévoie  prefqu'entièrement, 
ne  laillant  que  les  parties  les  plus  dures  ,  comme 
les  pattes  &  les  ailes.  Elle  va  fouvent  courir  dans 
les  champs  &  y  chercher  fa  proie  j  mais  elle  re- 
vient toujours  a  fon  nid.  Son  accouplement  a  lieu 
dans  le  tems  des  plus  forces  chaleurs  de  l'été  ,  c'eft- 
à-dire,  depuis  la  fin  de  juin  jufqu'a  la  mi-juillet. 
Vers  la  fin  du  mois  d'août  la  f-melle  pond  une  quan- 
tité très-confidérable  d'œufs,  parfaitement  f-mblables 
aux  graines  de  Tavot  blanc  :  elle  les  enferme  dans 
«ne  coque  de  foie  blanche  ,  d'un  tiflu  très-ferré 
qu'elle  tient  fortement  attachée  à  fon  anus  ,  & 
qu'elle  emporre  toujours  avec  elle.  Lorfque  les  pe- 
tites Araignées  fonr  éclofes ,  la  mère  déchire  l'en- 
veloppe pour  les  faire  fortir  ;  elle  les  porte  en- 
fuite  fur  fon  dos ,  Se  les  nourrit  jufqu'à  ce  qu'elles 
aient  changé  de  peau  pour  la  première  fois  ,  & 
qu'elles  foient  allez  forres  pour  fe  creufer  un  nid, 
&  pourvoir  elles-mêmes  à  leur  nourriture.  La  Ta- 
rentule meurt  a  la  fin  de  l'été  ,  ou  elle  paile  l'hiver , 
da.'s  un  état  d'engourdillement ,  enfermée  dans  fon 
nid  ,  après  l'avoir  exactement  bouché  pour  fe  ga- 
rantir du  froid  Se  de  l'eau  :  elle  n'en  fort  que 
lortquc  les  chaleurs  du  printems  ont  été  allez  fortes 
pour  la  ranimer. 

On  a  cru ,  pendant  long-tems  ,  que  toutes  les 
Araignées  étoient  plus  ou  moins  venhneufes  ;  mais 
la  Tarentule  entr'autres  eft  devenue  fameufe  par 
les  effets  que  l'on  a  attribués  à  fon  venin,  qui  cau- 
foit ,  à  ce  qu'on  prétendoit  ,  une  maladie  auiTi  fin- 
gulière  dans  fes  fymptômes  ,  qu'extraordinaire  dans 
les  moyens  de  curanon  que  l'on  employait.  Je  veux 
parler  du  tarentifme  guéri  par  la  mulique.  (  Voy. 
Tarentisme.JII  eft  reconnu  aujourd'hui  que  la  Ta- 
rentule n'eft  que  peu  ou  point  venimeufe  ,  &  qu'il 
eft  très-facile  ,  par  les  moyens  qu'emploie  la  Mé- 
decine ,  de  prévenir  les  effets  de  ton  venin.  (  Voy. 
Venin.  ) 

f9-  Araignée    agraire. 

Aranea  agra'ia.   Non. 

Aranea-lupus  rufo  fafeiata  abdomine  elongato 
grifeo  fufco  ,  fafeia  longitudinale  undata  rufa  y  pe- 
dièus  longijfimis.  DegeeR.  Mém.  tom.  y.  p.  169. 
11.  pL\6.  fig.   1. 

Araignée-Loup  à  bande  roujfe ,  à  ventre  alongé, 
d'un  brun  grisâtre ,  avec  une  bande  longitudinale  , 
ondée  ,  touffe  &   des  pattes  très-longues.  Deg.  ib. 

Aranea  mirabilis.  ClercK.  Aran.  fuec.  p,  108. 
pi.     5.    tab.     10. 

ScHAEEf.   Ieon.   inf.   tab.  171.  fg.  6. 


ARA 


2ij 


Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux 
font  noirs  Se  lui  fans.  II  y  en  a  quatre  petits  placés 
fur  une  ligne  traufverfale  au-devant  de  la  tète  ,  Se 
quatre  autres  au-deilus  ,  formant  un  quarré  inégal  ; 
les  deux  poftérieurs  font  plus  grands  Se  plus  dif- 
tansqueles  deux  antérieurs.  Le  corcelet  eft  grand, 
un  peu  relevé  ,  d'une  couleur  cendrée  ,  avec  une 
raie  longitudinale  au  milieu,  d'un  jaune  fauve  ob- 
tcur  ,  bordée  de  noir.  L'abdomen  eft  alongé  & 
terminé  en  cône  :  on  y  voit  une  raie  ou  tache 
longitudinale  ,  ondée  ,  d'un  jaune  fauve  obfcur  , 
bordée  de  brun.  En-deffous  ,  Se  de  chaque  côté  , 
il  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  mêlé  de  petits  traits 
noirâtres.  Les  pattes  font  longues  ,  brunes  Se  ve- 
lues. On  y  diftingue  quelques  piquans  noirs  Se 
allez   longs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  champs.  Elle 
ne  file  point  de  toile  pour  attraper  fa  proie ,  mais 
elle  va  à  la  ehaffe  ,  &  elle  s'élance  fur  les  inlectes 
qu'elle  rencontre.  Elle  file  une  coque  ronde  d'un 
tillu  très-feiré  ,  dans  laquelle  elle  renferme  fes  œufs, 
Se  elle  l'emporte  toujours  avec  elle. 

60.  Araignée  frangée. 

Aranea  fimbriata.  Lin. 

Aranea  abdomine  ob.ongo  nigro  ;  linea  u  trinque 
Lucrali  alba  ,  pedibus  fufis.  Lin.  Syft.  nat. 
p.  1034.  n°.   13.  — — .  Faun.  fuec.  n°.   xon. 

Aranea  fimbriata.  Fab.  Syft.ent.  p.  437.  n^.  30. 
•—  5p.  inf.  tom.    1.  p.  54;.  «".   40. 

L'Araignée  cendrée  à  trois  lignes  blanches  fur  le 
corcelet.  Geoeï.  Inf.  tom.  1.  p.  Cjo.  n°.  1$. 

Aranea  tota  cinereo  -  villofa  ,  thoracis  linea 
triplici  albida.  Geoh  .  fi. 

Araignée-Loup  des  marais  ,  à  corps  alongé  ,  brun, 
dont  le  corcelet  Se  le  ventre  font  bordés  d'une  bande 
blanche  ,  à  pattes  brunes.  Degeer.  Mém.  tom.  7, 
p.  178.    13.  pi.  \6.  fig.  9  Se   10. 

Arar.eus  fimbriatus.  Clirck.  Aran.  fuec.  p.  106. 
pi.    t.   tab.   9. 

Aranea  fimbriata.  Schrank.  Enum.  inf  at-ft, 
no.   1099. 

Cette  Araignée  eft  affez  grande.  Ses  yeux  font 
placés  comme  ceux  de  l'efpèce  précédente.  Le  cor- 
celet eft  grand ,  convexe ,  plus  ou  moins  obfcur. 
L'abdomen  eft  ovale  ,  alongé  ,  plus  obfcur  que  le 
corcelet;  on  voit,  fur  les  côtés  du  corcelet  Se  de 
l'abdomen  ,  une  raie  longitudinale  blanchâtre.  Les 
pattes  font  grottes  ,  d'une  longuîur  moyenne  , 
brunes  ,  avec  quelques  piqua;.",  acirs.  Le  mâle  eft 
plus  petit  Se  d'une  couleur  moins  obfcure  que  3a 
femelle. 

Cette  efpèce  fe  trouve  dans  toute  l'Eu- 
rope, fur  le-  bords  des  ruiffeaax  &  dés  marais, 
parmi  les  plantes  aquatiques.  Elle  court  avec  beau- 
coup de  vîttffe  fur  la  furface  de  l'eau  faite  le 
mouill.r  S:  fans  jamais  entrer  dans  l'eaj.  Elle  si" 
d'infectes  aquatioues  &  de  ceux  qui  fréquentent  les 
plantes  qui  fe  trouvent  fur  le  bord  de  l'eau.  La  fe- 
melle enferme  fes   ceufs   dans  une  coojc  do   -foie 


2l6 


ARA 


d'un  tiflu  trés-fcrré  ,  &  après  l'avoir  entourée  de 
quelques  fils  très-lâches  ,  elle  l'attache  a  quelque 
plante  ou  a  quelque  arbrilleau  qui  fe  trouve  a 
portée.  Elle  fe  tient  auprès  de  fes  oeufs,  &  ne  les 
abandonne  jamais. 

éi.  Araignée  littorale. 

Aranea  littoralis.  Deg. 

Aranea  fu/ca  ,  a'odomint  ovato  y  thorace  lincis 
tribus   cinereis.  Nob. 

Aranea-Lupus  ,  abdomine  ovato  ,  nigro  ,  pedi- 
bufque  grifio  maculatis.  Dec.  Mém.  tom.  7.  p.  174. 
«°.   11.  fl.   is-fig-    17  &   18. 

Araignée-Loup  des  rivages.  ,  à  ventre  ovale 
noir  ,  à  nuances  grifes  ,  Se  à  pattes  tachetées  de 
gris.   Degi  er.  ib. 

Araneus   niàcr.   List.    Aran.    angl.   tic.    15.  fig. 

Araneus  paludicola.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  94. 
pi.   4.    tab.   7. 

Elle  cft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux  font 
noirs  &  luifans  ;  il  en  a  quatre  petits ,  fur  une  ligne 
tranfverfale ,  au-devant  de  la  tête  ,  8e  quatre  plus 
gros  en  arrière ,  formant  un  quarré  parfait.  Le  cor- 
celet eft  convexe  ,  obfcur ,  avec  trois  raies  longi- 
tudinales cendrées  ,  dont  l'une  au  milieu  ,  Se  une 
de  chaque  coté.  L'abdomen  eft  ovale ,  noirâtre , 
avec  quelques  taches  moins  obfcures  ,  mais  peu 
Kiar.]uées. 

On  trouve  cette  efpèce  en  Suède  &  en  Angle- 
terre ,  dans  les  lieux  humides  &  marécageux.  Elle 
ne  conftruit  point  de  toile.  Elle  enferme  fes  oeufs 
dans  une  coque  de  foie  qu'elle  porte  attachée  à 
fon  derrière. 

61.  Araignée  bordée. 

Aranea   marginata.    Deg. 

Aranca-Lupus  corpore  oblongo  fufco  ,  pedibus  vi- 
ridibus  ,  thorace  abdomineque  fafeia  utrinque  la- 
terali  al'ja.  Deg.  Mem.  tom.  7.  p.  181.  n°.  14. 
pi.   16.  fig.    13  &  14. 

Araignée-Loup  bordée  ,  à  corps  alongé  ,  brun 
Se  à  pattes  vertes  ,  dont  le  corcelet  &  le  ventre 
font  bordés    d'une   bande   blanche.  Degeer.  ib. 

Araneus  undatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  100. 
pi.    j.  tab.  1. 

Cette  efpèce  reiïemble  beaucoup  à  l'Araignée 
frangée  ,  mais  elle  eft  une  fois  plus  petite.  Ses  yeux 
font  placés  de  la  même  façon.  Tout  fon  corps 
en-deffus  eft:  d'une  couleur  brune  S:  comme  ve- 
louté ;  il  eft  d'un  gris  cendré  en-dellous.  Le  corcelet 
eft  afl-z  grand  ,  un  peu  convexe  ,  avec  une  raie 
blanchâtre  de  chaque  côté.  L'abdomen  eft  ovale- 
alongé ,  avec  une  raie  un  peu  ondée  fur  les  côtés, 
de  la  couleur  de  celle  du  corceler.  On  voit  auflî  à 
fa  partie  fupéricure  deux  rangées  de  points  blancs 
très-peu  marqués.  Les  partes  font  groltes  ,  de  lon- 
gueur moyenne  fie  d'un  verd  un  peu  cendré-obfcur  , 
avec  des  piquans  noirs. 


ARA 

On  la  trouve  en  Suède  dans  les  champs  &  lut 
les  plantes. 

63.  Araignée  campagnarde. 
Aranea   rurico.c.  Dlg. 

Aranea-L-.pus  corpore  ovato  grifeo,  fufco  obfcuro  , 
thorace  abdomineque  antice  Jajoia  longitUuina.i 
mfefcence.  Deg.  Mém.  tom.  7.  p.  181.  n°.  ij. 
pi.    17.  fi0.    1. 

Araignée  -  Loup  de  terre  à  corps  ovale  ,  d'un  brun 
obfcur  gnsâcrc  ,  a  bande  longitudinale  feuille- 
morte  fur  le  corcelet  fie  la  moitié  du  ventre.  Digeei, 
ibid. 

Araneus  cuneatus.   Clerck.  Aran.  fuec.  p.   99. 

pi.   4.    tab.    1  I. 

Cette  efpèce  eft  un  peu  plus  grande  que  la 
précédente.  Ses  yeux  font  placés  comme  ceux  de 
l'Araignée  agraire.  La  couleur  de  tout  le  cotps 
eft  fombre  fie  obfcure.  Le  corcelet  eft  grand,  un 
peu  relevé  ,  avec  fes  bords  fie  une  large  raie  lon- 
gitudinale au  milieu  ,  roufsâtres.  L'abdomen  eft 
ovale  ;  il  a  à  fa  partie  fupérieure  une  grande  tache 
noue  terminée  en  pointe  ,  Se  entourée  d'une  ligne 
blanchâtre.  Les  pattes  font  brunes ,  obfcures  ,  avec 
quelques  anneaux  d'un  brun  clair  ,  d'une  longueur 
moyenne  Se  couvertes  de  quelques  piquans. 

Elle   fe  trouve  en  Suède ,   dans  les  champs, 

64.  Araignée   porte-fac. 
Aranea  faccata.   Lin. 

Aranea  abdomine  ovato  ferrugineo  fufco.  Li.v. 
Syft.   nat.    103  <>.   40.  — Faun.  fuec.    1011. 

Aranea  faccata.  Fab.  Syft.  ent.  437.18.  —  Sp. 
inf.    I.    543.    38. 

Araneus  fublividus ,  alvo  undatim  pilla  ,  pro- 
duàiori  ,  acuminata.  List.  Aran.  angl.  p.  Si. 
lit.   18.  fig.    18. 

Araneus  monticola.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  91. 
pi.  4.  tàb.  j. 

Aranea  faccata.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.    1 1  07. 

Aranea   Lyonetti.   Scop.  Ent.   carn.  n°.    11  16. 

Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux 
font  figurés  comme  ceux  de  l'Araignée  Tarentule. 
Le  corcelet  eft  noirâtre,  avec  une  ligne  longitudi- 
nale ,  grifâtre  ,  Se  les  bords  un  peu  cendrés.  L'ab- 
domen eft  ovale  alongé  ,  d'une  couleur  brune 
ferrugineufe  ,  obfcure  en-deiTus ,  un  peu  plus  claire 
en-deilous.  Les  pattes  font  allez  longues,  livides  , 
avec  des  taches  fie  des  piquans   noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  dans  les  jardins  Se  dans 
les  champs.  La  femelle  traîne  toujours  après  elle 
la  coque  qui  renferme  fes  œufs ,  ainfl  que  tsutes 
celles  de  cette  famille. 

(>j.  Araignée  enfumée. 

Aranea  fumigata.   Lin.  ' 

Aranea  abaomine  ovato  fifeo  y  bafi  punBis  duo' 
bus  albis.Lin.  Syft.  nat.  p.  1031,  n".  16.  —  Faun. 
fuec.  n°.  }.oq6. 

Aranea 


ARA 

Aranea  fumigata.  Fab.  Syft.  ent.  p.  437.  n*.  tj. 
~        •  Sp.  ir.f.  tom.    i.p.  5 4 ; •  n°.   39. 

Araneus  fumigatus.  Clerck.  Arun.  fuec.  p.  104. 
pi.  J.    tab.  6. 

Aranea  fumigata.  ScHRank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.    io98. 

Cette  Araignée  eft  plus  courte  ,  plus  ramallée 
&  un  peu  plus  grollc  que  L'efpèce  précédente.  Ses 
yeux  ("ont  placés  de  la  même  façon.  Le  corcelet 
elt  noirâtre  avec  quelques  nuances  blanchâtres. 
L'abdomen  eft  ovale  ,  d'un  noir  plus  foncé  vers 
la  bafe.  On  y  voit  à  fa  partie  fupérieurc  deux 
ponts  blancs  ,  uii  de  chaque  côté.  Les  pattes  font 
d'une  couleur  moins  foncée  que  celle  du  corps  ; 
elles  font  allez  grolles  Se  couvertes  de  piquans 
noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  champs.  Elle 
établit  ta  demeure  à  portée  du  nid  des  chenilles  qui 
vivent  en  fociété  ,  Se  lorfqu'clles  fortent  elle  les 
lailîc  les  unes  après  les  autres  ,  les  tue  Se  s'en 
nourrit ,  jufqu'à  ce  qu'il  n'en  refte  plus  aucune. 

66.  Araignée  vagabonde. 
Aranea  erratica.  Nob. 

Aranea  tota  fufeo-futiginea  abdomine  ovato  im- 
maculato.  Nob. 

L Araignée-Loup.  Geofe.  Inf.  tom.  z.  p.  649. 
«°.   14. 

Aranea   tota  fufca  fuliginea.   Geotf.  ib. 

Araneus  fufeus  a  vo  obliqué  virgata.  LlST.  Aran. 
angl-  P.  78.   tit.   16.  fig.  lé. 

Aranea  Lupus.  Fourc.  Ent.  par.  p.  52.6. 
n°.    iy. 

Araneus  Aculeatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  87. 
pi.  4.  fig.   3  ? 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses 
yeux  font  figurés  comme  ceux  de  la  Tarentule.  La 
couleur  de  tout  fon  corps  eft  d'un  brun  de  fuie. 
Le  corcelet  eft  allez  grand  &  un  peu  relevé. 
L'abdomen  eft  ovale.  Les  pattes  font  allez  groifes , 
de  longueur  moyenne  ,  d'une  couleur  moins  fon- 
cée que  celle  du  corps  .  Se  couvertes  de  piquans 
noirs. 

Elle  court  dans  les  champs  pour  y  chercher  fa 
proie. 

On  la  trouve  dans  toute  l'Europe. 

67.  Araignée  alongée. 
Aranea  elongata.  Nob. 

Aranea  fiavefeens  immaculata  ;  abdomine  ovato 
dpice    conico.  Nob. 

Araneus  fiavus  unicolor  ,  alvo  production  acu- 
minata.  List.   aran.  angl.  p.   80.   tit.  17.  fig.  zj. 

Cette  Araignée  dont  Lifter  nous  donne  la  def- 
cription  &  la  figure  ,  eft  la  plus  grande  ,  dit  cet 
auteur  ,  àesAraignées-Loups  d'Angleterre.  La  cou- 
leur de  tout  fon  corps  eft  jaunatie.  Les  yeux  , 
au  nombre  de  huit ,  font  placés  ,  favoir  ;  quatre 
petits  fur  une  ligne  tranfverfale  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  tète  ,  &  quatre  beaucoup  plus  grands 
Hifioire  Naturelle  ,  lafedes.  Tome  1. 


ARA  217 

formant  un  quarré  inégal  à  la  partie  fupérieurc. 
Les  deux  du  quarré  qui  fe  trouvent  placés  vers 
le  corcelet  font  un  peu  plus .  petits  &  un  peu  plus 
difhms  que  les  deux  autres.  Le  corcelet  elt  grand , 
relevé,  avec  une  ligne  longitudinale  peu  marquée, 
formée  par  un  duvet  blanchâtre.  L'abdomen  eft 
long  ,  un  peu  renflé  vers  fa  bafe  ,  rétréci  &  alongé 
à  fon  extrémité.  Les  pattes  font  longues  Se  grolles. 
Tout  fon  corps  elt  couvert  de  poils  très-courts , 
très-ferrés   &:  très-fins. 

On  la  trouve  à  la  partie  méridionale  de  l'An- 
gleterre. La  femelle  emporte  toujours  avec  elle  fc9 
œufs  enfermés  dans  une  coque. 

68.  Araignée  ouvrière. 
Aranea  fabrilis.  Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  -  oblongo  fufco  ,  dorjo 
macula  nigra  angu'ofa.  Nob. 

Araneus  fabrilis.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  %6. 
pi.    A,,  fig.    1. 

Nous  avons  trouvé  cette  Araignée  Se  les  dix 
fuivantes  ,  décrites  Se  figurées  dans  l'ouvrage  de 
M.  Clerck. 

Ses  yeux  font  noirs  &  placés  comme  ceux  des 
e'pèces  précédentes.  Le  corcelet  eft  alongé  ,  un 
peu  plus  étroit  vers  la  tête  qu'à  fa  partie  pofté- 
rieure ,  d'une  couleur  obfcure  ,  avec  le  milieu  5c 
les  bords  blanchâtres.  L'abdomen  eft  ovale  ,  alongé , 
foyeux  ,  noir  en-deflous  ,  obfcur  en-de(Tus  ;  on  y 
voit  une  tache  alongée  ,  dont  les  côtés  ont  quel- 
ques angles  ,  &  qui  eft  entourée  d'une  ligne  blan- 
châtre. 11  y  a  vers  la  bafe  uue  tache  triangulaire  , 
blanchâtre  ,  entourée  de  noir  ,  ce  qui  forme  une 
efpèce  de  V.  Les  pattes  font  glauques  ,  longues  , 
grorTes  ,  &  couvertes  de  poils  de  différente  longueur, 
parmi  lefquels  on  voit  quelques  piquans  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

69.  Araignée   locataire. 
Aranea   inquilina.   Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  bruneo  ,  dorfo  firigis 
plurimis   undatis  ni  gris.   Nob. 

Araneus  inquilinus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  8. 
pi.   ç.    tab.  1. 

M.  Clerck  dit  avoir  trouvé  cette  Araignée  fous 
le  bord  d'une  toile  conftruite  par  [Araignée 
labyrinthe.  Il  la  garda  long-tems  fans  qu'elle  ait 
jamais  filé  :  elle  fautoit  fur  les  Mouches  qu'elle 
faifilfoit  au  vol ,  ainfi  que  font  toutes  les  Araignées 
de  cette  famille ,  à  qui  elle  reffemble  d'ailleurs  par- 
faitement. Ses  yeux  font  placés  comme  ceux  des 
efpèces  précédentes.  Le  corcelet  eft  velu  ,  obfcur, 
un  peu  rougeâtre  ,  avec  deux  lignes  courbes  ,  noi- 
râtres. L'abdomen  eft  ovale,  foyeux,  d'un  rouge 
brun ,  obfcur  ,  avec  plusieurs  lignes  tranfverfales , 
noirâtres  ,  ondées  ,  6c  une  tache  noire  en  forme 
de  V  ,  vers  la  baie- 
Elle  fe  trouve   en  Suède. 


70.  Araignée  foreftière. 
Araxs.i  lignaria.  Clerck. 


Ec 


2l8 


ARA 


Araneus  lignarius.  Cl.  Aran.  fuec  p.  jo.  pi.  4. 
fig.  tab.  4. 

M.  Clerck  ne  dit  point  qu'elle  eft  la  couleur  de 
cette  Araignée  ,  nous  la  croyons  d'un  gris  cendré  , 
obfcur  ,  d'après  la  figure  enluminée  que  nous  avons 
fous  les  yeux.  Nous  croyons  cependant  devoir  aver- 
tir que  ces  figures  ne  font  pas  toujours  conformes 
à  la  defeription. 

Ses  yeux  font  noirs.  La  poitrine  eft  ovale,  lé- 
gèrement aplatiï  ,  avec  une  efpèce  de  raie  longi- 
tudinale ,  (  facula  )  d'un  roux  obfcur  ,  qui  s'étend 
fur  l'abdomen;  celui-ci  eft  d'une  figure  ovale, 
alongée.  Les  pattes  font  couvertes  de  poils  &  de 
piquans   noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède,  dans  les  forêts,  parmi 
les  bois  abattus. 

71.   Araignée  carénée. 

Aran  £  a  carinata.  Nob. 

Aranea  nigra ,  tkorace  antice  elevato  carinato  , 
poftice   lato   deprejfo.  Nob. 

Araneus pu.veru.hntm.  Clerck.  Aran. fuec.  p. 9  j. 
pi.  4.   tab.  6. 

Cette  Araignée  eft  noire.  Le  corcelet  eft  ovale  , 
rétréci ,  &  relevé  en  carène  à  fa  parcie  antérieure  , 
large  &  aplati  a  fa  partie  poftérieure.  L'abdomen  eft 
ovale  &   (oyeux. 

Elle    fe  trouve   en  Suède. 

71.  Araignée  lugubre. 

Aranea  amentata.  Clerck. 

Aranea  nigra  y  abdomine  ovato  >  dorfo  linea  bru- 
nea.  Nob. 

Ara.ieus amentatus .  Clerck.  Aran.fuec.96.pl.  4. 
tab.   i.fig.   I.    i. 

Cette  efpèce  eft  entièrement  d'une  cosleur 
noirâtre.  Le  mâle  diffère  de  la  femelle  en  ce  qu'il  a 
fur  le  corcelet  &  fur  l'abdomen  une  raie  longitu- 
dinale ,  d'un  roux  obfcur.  On  voit  vers  la  bafe 
de  l'abdomen  de  la  femelle  quelques  poils  blan- 
châtres. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  dans  les  champs. 

73.  Araignée  obfcure. 
Aranea  obfcura.  No*. 

Aranea  nigra  pilofa  :  abdomine  ovato ,  thorace 
linea  marginibusque  bruneis.   Nob. 

Araneus  trabalis.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  97. 
pi.  4.  tab.  9. 

La  couleur  de  cette  Araignée  eft  noirâtre.  Tout 
fon  corp-  eft  parfemé  de  poils  aflcz  longs.  Le 
corcelet  a  une  raie  longitudmale ,  au  milieu  ,  &  les 
bords  de  chaque  côté  de  couleur roulRtre,  obfcure, 
un  peu  cendrée.  L'abdomen  eft  ovale  ,  avec  une  ef- 
pèce dj  V  noirâ:re  vers  la  bafe  ,  entouré  d'une 
couleur  plus  claire. 

Elle  fe  trouve  en  Suède ,  dans  les  champs. 

74.  Araignée  à  taches  blanches. 
Âxanea  nivalis.  Clerck. 


ARA 

Aranea  fufca ,  tkarace  abdominequernaculis  oblon- 
gis   niveis  nigro  bipunctatis.    Nob. 

Araneus  nivaiis.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  100. 
pi.   y.  tab.  3. 

La  couleur  de  cette  Araignée  eft  obfcure.  Le  corce- 
let eft  élevé  ,  &  approche  un  peu  de  la  figure  rhom- 
boïdale.  Il  a  au  milieu  une  large  raie  longitudinale , 
blanche,  fur  laquelle  on  voit  antérieurement  deux 
petits  points  noirs.  Les  bords  font  blanchâtres. 
L'abdomen  eft  ovale  ;  on  y  voit  une  grande  tache 
oblongue,  blanche  ,  fur  laquelle  on  diftingue  aufli 
deux  petits  points  noirs. 

Elle  fe  trouve   en  Suède. 

Nota.  Clerck  remarque  qu'il  n'a  vu  que  le 
mâle  de  cette  efpèce. 

75.  Araignée  corfaire. 
Aranea  piratica.  Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  nigro  ;  dorfo  punclis  fex 
lineifqut     duabus     lateralibus     albicantibus .    Nob. 

Araneus  piraticus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  101. 
pi.  5.  tab.  4. 

La  couleur  de  cette  Araignée  eft  noirâtre.  Le 
corcelet  approche  de  la  figure  rhomboïdaîe  ;  fes 
bords  font  blanchâtres.  L'abdomen  eft  ovale  :  on 
y  voit  deux  rangées  de  points  blanchâtres,  &  une 
raie  longitudinale  de  chaque  côté ,  de  la  couleur 
des  points. 

Elle  fe  trouve  eu  Suède ,  parmi  les  joncs  ;  elle 
court  fur  l'eau. 

76.  Araignée  pêcheur. 
Aranea  pifeatoria.  Clerck. 

Aranea  nigra  a  tkorace  fubrotundato  deprejfo , 
abdomine  ovato  vil.ofo.  Nos. 

Araneus  pifeatorius.  Clerck.  Aran.  fuec.  103. 
pi.   j.  tab.  y. 

Cette  efpèce  eft  noire.  Son  corcelet  eft  aplati , 
&  prefque  rond  dans  fon  contour,  avec  les  bords 
blanchâtres.   L'abdomen  eft  ovale   &  très-velu. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  fur  les  eaux  des 
marais. 

77.  Araignée  minime. 
Aranea  pul.ata.   Clerck. 

Aranea  fufca  ,  immaculata ,  tkorace  fuboyato , 
abdomine  fubrotundato  fericeo.  Nob. 

Araneus  pu.latus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  104. 
plr  5.  tab.  7. 

Cette  Araignée  eft  noirâtre.  Le  corcelet  eft  pref- 
que ovale  ,  &  couvert  de  poils  courts  ,  ferrés  8c 
luifans.  L'abdomen  eft  ovale  ,  prefque  rond  ,  cou- 
vert de  poils  courts  &  luifans  ,  &  d'autres  plus 
longs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède,  dans  les  champs. 

78.  Araignée  pointillée. 
Aranea  plantaria.  Clerck. 


ARA 

Aranea  abdominc  oblongo  vinfcente ,  dorfo  punc-  ' 
tis  viginti  quatuor  a/bis.    Non. 

Araneus  planturius.  Clerck.  Aran.  face, p.  lof.   ' 
pi.   <.  tab.  8. 

Le  corcclet  de  cette  Araignée  eft  très-velu  ,  pref- 
que  rhomboïdal ,  noirâtre  au  milieu  ,  &  verdâtre  , 
iur  les  côtés.  L'abdomen eft  verdâtre  ,  oblong.avcc 
vingt-quatre  petits  points  blanchâtres ,  difpolcs  lur 
quatre  rangées.  Les  pattes  font  verdâtres  ,  avec 
des  taches  noires. 

Elle  Ce  trouve  en  Suède. 

79.  Araignée    cendrée. 

Arasea  cimrea.  Fab. 

Aranea  cinéma  ;  abdominis  dorfo  fafco  :  punc- 
tis  oclo  cinereis.  Fab.  Gen.  inf.  pag.  149.  — Sp. 
i.if.   tom.   i.p.  J44.  nn.  44. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Les 
mandibules  font  cendrées ,  avec  les  crochets  noirs. 
Le?  quatre  yeux  ,  placés  à  la  partie  antérieure  de 
la  tête  ,  font  très-petits  ;  les  quatre  autres ,  placés 
à  la  partie  fupéricurc  ,  font  beaucoup  plus  grands. 
Le  corcclet  eft  cendré  '&  fans  taches.  L'abdomen 
eft  ovale  ;  la  partie  fupérieure  cil  obfcure,  avec 
quatre  paires  de  petits  points  cendrés.  Les  pattes 
font  cendrées  ,  avec  des  anneaux  noirâtres.  Les 
cuifles  font  cendrées  ,  fans  taches. 

Elle  fe   trouve  vers  les  bords  du  golfe  de  Kiell. 

CINQUIEME    FA  M  ILLE. 
Araignées     Phalanges. 

A  R  A   N  E  S    PhALANGIA. 

C    A     R    A    C    T   E    R    E. 

Vagabondes ,  ne  filant  po'nt  de  tores,  mais 
fautant  fur  leur  prois,  toujours  attachées  pai 
un  fil. 

Patres  affez  gtolîcs,  de  longueur  prefqu'é 
ga'e  entt'elles. 

Yeux  en  ligne  parabolique.  ,•     *- 

Les  Araignées  de  cette  famille,  nommées  Pha- 
langes par  les  anciens  ,  fauteufes  Se  vagabondes  par 
quelques  modernes  ,  diffèrent  beaucoup  des  pré- 
cédentes par  la  forme  de  leurs  corps  &  par  leur 
manière  de  vivre.  Leurs  yeux  ,  au  nombre  de  huit  , 
font  placés  lur  une  ligne  parabolique,  ou  fur  deux 
lio-nes longitudinales  ,  prefque  parallèles  :  La  grandeur 
de  ces  yeux  varie  ,  mais  ceux  de  devant  font  ordi- 
nairement les  plus  grands.  Le  corcc'et  cft  en  général 
relevé  &  un  peu  aplati  ;  il  a  le  plus  fouvent  la 
figure  d'un  quarré  long  ,  tandis  que  celui  des  Arai- 
gnées Loups  eft  ovale  &  convexe.  Les  pattes  font 
alfez  courtes  ,  Se  prefque  d'égale  longueur  entr'eiles. 


ARA 


2 1$ 


Les  Araignées  de  cette  famille  fréquentent  le» 
murs,  les  troncs  d'arbres,  les  plantes  &  autres  en- 
droits. Elles  ne  font  pas  fi  vagabondes  que  les 
Araignées  Loups  ,  mais  elles  font  fixées  à  un  petit 
efpacc  ;  elles  font  la  guerre  aux  Mouches,  aux 
Tipulcs  Se  autres  petits  infectes  à  deux  aîles.  Elles 
les  apperçoivent  dallez  loin,  s'en  approchent  à  petits 
pas ,  Se  lorfqu'ellcs  font  à  portée  elles  leur  fautent 
deffus  avec  beaucoup  d'agilité ,  les  lailillent  avec 
leurs  pinces  ,  les  tuent  Scies  fucent  enfuite  ;  elles 
manquent  rarement  leur  coup.  En  cas  d'accident, 
des  font  toujours  attachées  par  un  fil  artez  fort  , 
qui  fort  de  leurs  mamelons,  Se  qu'elles  dévident  en 
marchant  :  ce  fil  les  foutient  Se  les  empêche  de 
tomber.  Leur  accouplement  a  lieu  dans  le  courant 
de  l'été.  La  femelle  pond  ,  quelques  tems  après  , 
un  nombre  peu  confidérable  d'ecufs  ,  qu'elle  en- 
ferme dans  une  coque  de  foie  ,  qu'elle  attache  contre 
un  mur  ou  le  tronc  d'un  arbre. 

ESPÈCES. 

80.  Araignée    du  Pin. 

Aranea  Fini.  Dig. 

Aranea  fufeo-cincrea  ;  abdomine  punBis  duobus 
albis  ,    pedibus  fufeis  nigro  maculacis.  Nob. 

Aranea-P  ha! angium  grij'eo-nigra  ;  abdomine  punc- 
tis  duobus  albis  ,  pedibus  fufeis  nigro  maculatis. 
Deg.  Mém.  tom.  7.  p.  i8y.  n°.  16.  pi.  17.  fig  3 
&    6. 

Araignée-Phalange  du  Pin  ,  d'un  noir  grisâtre  , 
avec  deux  points  blancs  fur  le  ventre  ,  à  pattes 
brunes  tachetées  de  noir.  Deg.  ib. 

Arancus  ex  rufo  fubfufcus  ,  fuper  dunes  pr&ter 
maculas  duas  albas  ,  foiiacea  quadam  picïura  ,  obf- 
cure licet  delineata  ,  infignitus.  List.  Aran.  angl. 
p.  S9.  th.  31.  fig.  31. 

Araneus  haftatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  uj. 
pi.   j .   tab.   1  1 . 

Les  yeux  de  cette  jolie  Araignée  font  très-noirs , 
5c  placés  en  ligne  parabolique.  Les  quarre  antérieurs 
font  les  plus  grands  ;  les  deux  fuivans  font  petits  , 
les  deux  qui  viennent  après  ,  un  peu  plus  grands 
que  ceux-ci ,  le  (ont  cependant  moins  que  les  quatre 
antérieurs.  La  tète  Se  le  corcclet  font  d'un  gris  noi- 
râtre ,  Se  ont  la  figure  d'un  quarré  long.  L'abdo- 
men eft  ovale  ,  alongé  ,  noirâtre  ,  avec  deux  petites 
taches  cendrées ,  placées  une  de  chaque  côté  ,  vers 
la  pointe.  Les  pattes  font  courtes ,  d'un  brun  obfcur  , 
avec  des  taches  noirâtres  :  les  deux  poftéricure»  , 
qui  font  les  plus  longues  ,  n'excèdent  guères  la  lon- 
gueur du  corps  de  cet  infecte. 

Elle  le  trouve  en  Suède. 

Degcer  a  trouvé  en  Suède  ,  le  16  Juillet  ,  fur- 
une  branche  de  Pin,  une  grande  coque  ovale, 
faite  de  foie  blanche  ,  placée  autour  de  la  branche , 
Se  entrelacée  avec  les  feuilles  j  on  y  voyoit  une  ou- 
verture cylindrique  ,  qui  étoit  comme  une  porte, 
qui  donnoit  entrée.  &  fortie  à  l' Araignée ,  &  où 
elle  fe  tenoit  fouvent  à  lfaffûr.  des  infectes  j  mais 
E  e  2 


220  ARA 

ordinairement  elle  demeuroit  avec  fes  petit?  au  fond 
ou  au  milieu  du  nid  ,  tout  près  de  la  branche  qui 
le  traverfoit.  Il  y  avoit  à  l'entrée  de  cette  porte 
des  débris  d'infectes  ,  dévorés  par  l' Araignée.  Les 
petits  qui  I'accompagnoient  &  qui  vivoient  entr'eux 
en  bonne  intelligence  ,  étoient  alors  longs  d'une 
lig«e  ;  leur  corps  étoit  noir  ,  &  leurs  pattes  brunes  ; 
ils  étoient  d'ailleurs  de  même  figure  que  leur  mère. 
Ces  petits  furent  nourris  en  commun  par  {'Araignée 
mère  ,  jufqu'à  ce  qu'ils  fudent  en  état  de  pourvoir 
eux-mêmes  a  leur    nourriture. 

81.  Araignée  chevronnée. 

Aranca  feenica.  Lin. 

Aranea  faiiens  nigra  :  tineis  femicircularibus 
tribus  albis  tranfverfis.  Lin.  Sy.fi.  nat.  pag.  1035. 
n°.   3 y.  — Faun.  fuec.  n°.  zoi-j. 

Aranea  feenica.  Fab. Syfi.  ent.  p.  438.  n°.  31. 
—  Sp.    inf.    tan.  \.  p.    J44.  n°.  41. 

Araignée  fauteufe  à  trois  chevrons&lancs.  Geoef. 
Jnf.com.  z   p.    6jo.  n°.   1  fi. 

Araignée-Phalange  a  bandes  blanches  noire ,  à 
ventre  ovale  ,  avec  trois  bandes  tranfverfales ,  demi- 
circulaires  ,  blanches.  Dec.  Mém.  tom.  7.  p.  187. 
7ZC.  17.  pi.  17.  fig.  8  &  9. 

Araneus  cinercus  ,  alvo  circiter  fenisf'fciis  tranf- 
verfis ,  in  angulos  acutos  in  medio  erettis  ,  argen- 
teis  &  nigris  altcrnatim  difpofuis  infignita.  List. 
Aran.  angl.  p.   87.  th.  31.  fig.    31. 

Alb.  Aran.  angl.  pi.    1.  n".   1. 

Araneus fenicus.  Clerck./>.  117.  pi.  5.  >ab.  13. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  44.  fig.    1  1. 

Aranea  fienica.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi.  n". 
1 104. 

Cette  efpèce  eft  petite.  Ses  yeux  font  noirs ,  & 
placés  comme  dans  l'efpècc  précédente  :  les  deux 
antérieurs  font  très-grands  ;  les  deux  fuivans  le 
font  a  moitié  moins;  ceux  de  la  troilième  paire 
font  très-petits  ;  les  deux  derniers  enfin  font  de  la 
grandeur  ces  deux  féconds.  Le  corcelet  eft  grand  , 
relevé  un  peu  aplati,  quatre,  noirâtre  ,  avec  unreflet 
gris  ,  lui  fa;  1 1.  L'abdomen  eft  ovale  ,  noir  ,  avec  trois 
bandes  argentées  ,  qui  forment,  dans  leur  milieu, 
un  an<?,le ,  dont  le  fommet  eft  tourné  vers  la  bafe. 
Ces  bandes  refTemblent  à  troij  chevrons  blancs  , 
fur  un  foàd  ncir.  La  couleur  des  pattes  varie  ; 
elles  f<  s  j  avec  des  taches  cendrées  ,  ou 

fin  .ries,  avec  des  taches  obfcures.  Tout  le  délions 
du  corps  elfe  d'un  gris  cendré. 

Cette  Araignée  11e  61e  point  de  toile.  On  la 
trouve  fréquemment  dans  toute  l'Europe  ,  dès  le 
premier  printems  ,  (ur  les  murs  expofés  au  folcil , 
fur  le  tronc  des  arbres ,  &c.  Elle  marche  dans  tous 
les  uns  ,  &  lorfqu'elle  apperçoie  quelque  Mouche- 
ron ,  elle  s'en  approche  doucement  ,  fait  quelques 
pas  S:  s'arrête  de  tems  en  tems ,  jufqu'a  ce  que 
parvenue  à  portée  Je  l'infecte  ,  elle  s'élance  fur  lui 
avec  une  agilité  étonnant*: ,  le  failit  avec  fes  te- 
nailles &  le  fuce  bientôt.  Elle  attache  au  mur  ou 
au    tr©nc    d'arbre   fur   lequel   elle     fe   trouve }  un 


ARA 

fil  qu'elle  fait  fortir  de  fes  mamelons  ,  qu'elle  de- 
vide  toujours  cr.  marchant,  &  qui  doit  la  feutenir 
&  l'empêcher  de  tomber  lorfqu'elle  faute  fur  fa 
proie.  Elle  file,  aux  approches  de  l'hiver,  une  petite 
toile  très-forte  &  très-ferrée  ,  dans  laquelle  elle  fe 
renferme  ,  &  d'où  elle  fort  dès  la  fin  de  Février, 
lorfque  la  chaleur  du  folcil  commence  à  fe  faire  fentir. 

8i.  Araignée  demi-4|iculaire. 
Aranea  fulvata.   Fab. 

Aranea  nigra  ,  tkoracis  arr.bitu  pcfizco  abdominif- 
que  fafciis  tribus  fulvis.   F ab.  Mant.   inf.  tom.    1. 

V-  54Î-  n"-  44- 

Cette  Araignée  refiemble  beaucoup  a  la  précé- 
dente pout  la  forir.-  I  1  Les  yeux  an- 
térieurs font  très.-grai  '.s  &  brillans.  La  tète  &  le 
corcelet  font  noirs  ,  mais  le  corselet  eft  bordé  de 
fauve  à  fa  partie  poftéricure  feulement.  L'abdomen 
eft  noir  ,  avec  trois  bandes  demi-circulaires,  fauves. 
Les  pattes  font  briquetées  ,  &  les  cuiiles  cendrées. 
Elle  le  trouve  à  Caycnnc. 

83.  Araignée  groffe- patte. 
Aranea  grofiipes.  Dec. 
Aranea-Phalangium  nigra  ,  capite  antice    Hneis 

tranfverfis  aibidis  pilofis  ,  pedibus  anticis  crujfio- 
ribus.    Deg.  Mém.   tom.  7.  p.   190.  n°.  18.  pi.  17. 

&    l  '.' 

Araignée-Phalange  à  grojfcs-pattes  noire,  à  lignes 

tranfverfales ,   blanchâtres ,  velues  au-devant  de   la 

tête,  &  à  pattes  antérieures  groiles.  Deg.  ib. 

Araneus  fubftavus ,  oculis  fmaiagdiuis  ,  item  cui 
fecuadum  dunes  très  virguU  crocea.  List.  Aran. 
angl.  p.  9o.  lit.   33. 

Araneus  arcuatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  izr. 
pi.   6.  tab.   1. 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  l'Araignée 
chevronnée ,  &  fes  yeux  font  placés  &  figurés 
de  la  même  façon  :  leur  couleur,  dans  cette  ef- 
pèce,  eft  verte  &  luifante.  Le  devant  de  la  tete 
eft  garni  de  poils  très-courts ,  d'un  gris  blanchâtre  , 
&  ,  au-deifous  des  quatre  yeux  antérieurs  ,  on  voit 
des  lignes  trarifvcrfàles  ,  formées  par  des  poils  blau- 
chârres.  Le  corcelet  eft  gros  ,  élevé  ,  prefque  ovale  , 
&  un  peu  aplati.  L'abdomen  eft  ovale  ,  al< 
d'un  brun  obfcur  ;  les  cotés  feulement  font  d'un 
brun  rouflâtre.  La  longueur  des  pattes  eft  dans  la 
ion  furvanté  :  la  première  pane  ,  la  qua- 
trième ,  la  tvoi'itmc  &  la  féconde;  leur  couleur 
eft  brune  ,  oblcme  ;  les  deux  antécietttes  ont  leurs 
jambes  courtes,  groiies  &  1  enflées  a  leur  extré- 
mité. 

On  la  trouve  en  Suède  &  en  Angleterre. 

84.  Araignée  fanguinolcntc. 
Aranea  fanguinotenta.  Lin. 

Aranea  abdomine  ovato  coccinto  y  linca  longi- 
tudhiail  atra.  Lin.    Syfi.  nat.  p.  1031.  n°.  18. 

Cette  jolie  Araignée  eft  à-peu-près  de  la  gran- 
deur de  la  précédente.  Elle  a  ,  de  la  tête  à  l'anus , 


ARA 

environ  trois  lignes  &  demie  de  long.  Ses  yeux 
font  bruns  ,  &  placés  en  ligne  parabolique  ;  les  deux 
antérieurs  font  les  plus  grands,  ;  les  deux  troilièmes 
font  li  petits  ,  qu'ils  ne  peuvent  être  apperçus  qu'à 
l'aide  d'une  forte  loupe.  On  voit  ,  entre  les  quatre 
antéricuts  ,  un  duvet  blanchâtre  ,  qui  s'étend  quel- 
quefois fur  les  côtés  du  corcclct.  Celui-ci  cil 
très-relevé  ,  d'un  très-beau  noir  Se  prclque  lilic. 
L'abdomen  eft  ovale ,  d'un  rouge  de  cinabre  ,  tant 
en-dcllus  qu'en  delîbus ,  avec  quatre  taches  d'un 
noir  de  velours  ,  une  grande  ,  alongée  ,  d^  chaque 
;le  la  partie  fupérieurc  ,  5:  une  autre  à  l'anus. 
Les  antcnnulcs  font  couvertes  de  poils  gris.  Les 
pattes  font  noirâtres  ,  mais  plus  ou  moins  couvertes 
de  poils  fins  &  très-courts,  fauves  &  cendrés.  On 
y  voit  aulïï  quelques  longs  poils   noirs. 

Cetre  Araignée  fc  trouve  en  Efpagnc  ,  en  Pro- 
vence. On  la  voit  courir  &  fauter  pendant  tour 
l'été  fut  les  murs  des  jardins  ou  le  tronc  des 
arbres. 

Sf.   Araignée  rouge. 

Aranea   cinnaberina.  Nob. 

Aranea  nigra  ,  pedibus  poflicis  rubris  y  abdomine 
fupra  rubro  punctis  quatuor  nigris.    Nos. 

Cette  efpèce  eft  de  la  grandeur  de  la  précédente. 
Ses  veux  font  placés  de  façon  que  les  quatre  de 
devant  forment  prefquc  un  quatre  ;  les  deux  fu- 
périeurs  font  beaucoup  plus  grands  que  les  inté- 
rieurs. La  tète  ,  le  corcclct  _,  la  poitrine  &  le  délions 
du  ventre  font  d'un  très-beau  noir.  Les  pattes  an- 
térieures font  noires  ,  avec  quelques  anneaux  blancs  , 
plus  ou  moins  marqués.  Les  poftérieures  font  cou- 
vertes de  poils  routes.  L'abdomen  eft  d'un  beau 
rouge  de  cir.nabre  ,  en-dcllus  ,  avec  quatre  peints 
noirs,   dîipofés  en   quarré. 

Elle  fe  trouve  en  Italie  ;  elle  a  été  pnfe  a  Flo- 
rence ,  fur  les  murs  des  jardins  ,  par  M.  Towfon  , 
qni  a  bien  voulu  me  la  communiquer. 

Z6.  Araignée  Iuride. 

a   lu.iàa.  Nob. 
Arar.ca-Pkalar.gium  undata  n'tgro  fufca  ,.  tkoracc 
,  .■    fafeia  idCU 

longitudinal!  undata  cine-ea  ,  pedibus  anlicis  craffw- 
rii>Uj.  Dec.   Mém.  tom.  7.  p.   510.  »°.  j. 

Araignée-Phalange  a  bande  découpée   d'un    brun 
noirâtre  ,  a  corçelet bordé  de  gris,  à  ventre  al 
avec  une  la     2  bande  découpée ,  cendrée  ,  Ce  .1 
'  patte  es    Dec.  10. 

.  .  .  :  e  &  de  grandeur  moyenne. 

Ses  ye  it  noirs,  luifans,  Se  placés  en  lign?  pa 

les  deux  de  devant  font  beaucoup  plus 
-■    les     autres.     Le    corçelet     eft 
bri   1  aoirj    -,  avec  un  bord  gris  tout  autour.  L'ab- 
domen eft    ovale,  alongé  ,  brun,  avec  une  grande 
ue  ,    à   bords  découpés   &    d'un    gris 
c.         .  tennules  font  couvertes  de  poils  blan- 

châtre*, L       utes font  brunes ,  roufsâtres  c:  courtes; 


ARA  221 

les  quatre  antérieures  font  plusgrofTcs  que  les  autres. 
Elit  ic  trouve  en  Pcnfylvanie. 

87.  Araignée    Fourmi. 
Araxea  formicaria.  Deg. 

Aranea  corpore  elongatofufco  ;  abdomine  oblongt , 
lateribus  macula  alba,   Nob. 

Ai  anea-P  ha:  angium  rufa  ,  capite  magno  nigro  ; 
abdomine  oblongo  rufo  :  fafciis  nigris  maculifqut 
binis  albis.  Deg.  Mém.  tom.  7.  p.  193.  n°.  19. 
pi.  18.  fig.  1  &  1. 

Araignée-Phalange  Fourmi  roulîe  ,  à  groffe  tête 
noire ,  à  ventre  oblong  roux ,  avec  des  bandes 
noues  &   deux  taches  blanches.  Deg.   ib. 

Araneus  fubrufus  ,  eriectis  Jive  in  rupibus  degens. 
List.  Aran.  angl.  p.  9  1 .  tir.   $4. 

Cette  Araignée  eft  petite,  alongée  ,  &  rclfemble 
au  premier  coup  d'ail  à  une  Fourmi.  Ses  yeux  font 
en  ligne  parabolique  ;  les  deux  antérieurs  font  très- 
gros  ;  les  deux  luivans  le  font  beaucoup  moins  ; 
les  deux  troilièmes  font  hors  de  la  ligne  ,  ils  ren- 
trent un  peu  en-dedans  &  font  très-petits  ;  enfin 
les  deux  quatrièmes  font  très-reculés  Se  de  la  gran- 
deur des  féconds.  La  tère  elt  grolie  ,  brune  ou  noi- 
râtre &  bien  marquée  :  le  corçelet  eft  un  peu  moins 
large,  un  peu  plus  abailfé  que  la  tète  ,  &  fe  ré- 
trécit poitérieuremenr.  L'abdomen  tient  au  corçelet 
par  un  filet  plus  long  que  dans  les  autres  efpèces  : 
il  eir  ovale  ,  très-alongé  ,  pointu  par  les  deux 
bours,  prefque  en  fufeau  ,  d'un  brun  plus  ou  moins 
foncé  ,  avec  quelques  bandes  noirâtres  &  deux  ta- 
ches blanches  ,  une  de  chaque  coté  ,  formant  en- 
femblc  comme  une  bande  interrompue.  Les  partes 
font  roufïârres  avec  leurs   cuiiles  brunes. 

Flic  fe  trouve  en  Angletcme ,  en  Suède  &  aux 
environs  de  Paris.  Elle  eft  allez  commune  a  fille 
Loui-icr.  On  la  voit  courir  5c  fauter  au  printems 
fur  le  bois. 

88.  Araignée  des  troncs. 
Ap,iNEA  truncorum.  Lin. 

Aranea  faliens  nigra  ;  dorfo  punctis  albis.  Lin. 

Syft.nat.  p.  iostf.  n'.  37.  —  F.tun.  fueç,  /2'\_ioi8. 

Araneus  Jalsens  niger,  punctis  albis  notatus.  acï. 

LiJ:    I  7  5  *  •  P-    ).?•    **•   M- 

Aranea   Olearii.  Se  OP.  Enti  carn.  n°.  11  !f. 

Aranea  truncorum.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi, 
n°.   1105. 

Elle  eft  petite.  Ses  yeux  font  en  ligne  parabo- 
lique ;  les  quatre  antérieurs  {'ont  grands  ,  &  les 
vent  font  très-petits.  Tout  font  corps 
;■  couleur  cendrée  noirâtre.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  &  on  y  remarque  quelques  points  blancs  , 
peu  marques.  Lus  pattes  Ion:  Je  la  couleur  du 
corps  ,  celles  de  devant  font  un  peu  plus  greffes 
que  les  autres. 

Elle,  le  trouve  en  Europe. 

3.;.  Araignée  des  rochers. 
Ablaxt.a  rupefîris.  Lin, 


2.2Z  ARA 

Aranea  falitns  ;  abdominis  macula  nigra  mar- 
gine  rubra  :  mcaio  a. lia.  Lin.  Syft.  nat.  p.  1056. 
n°.   58.  —  Faun.  fuec.  1019. 

Aranea  rupefiris.  Schrank.  Enum.  inf  aujî. 
n°.  1106. 

Elle  eft  petite.  Tout  Ton  corps  eft  d'une  couleur 
cendrée  obfcure.  L'abdomen  à  une  tache  ovale  , 
poire,  bordée  de  rouge,  avec  un  peu  de  blanc  au 
centre. 

Elle  te  trouve  au  nord  de  l'Europe. 

•»ô.  Araïon-E  mouflue. 

Aranea   mujcoja.  Clerck. 

Aranea  glanai ,  abdomine  ovato-oblongo  ,  dorfo 
lineis  duabus  fufeis   obfoletis.  Nos. 

Araneus  mujcofus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  116. 
pi.   y.  tab.  11. 

Cette  efoèce  ,  St.  les  fix  qui  fuivent  ,  font  dé- 
crites &  figurées  dans  l'ouvrage  de  Clcrçk.  Ses 
yeux  brillent  comme  de  l'acier  poli.  Ils  forment 
une  ligne  parabolique  :  les  deux  antérieurs  font 
beaucoup  plus  grands  que  les  autres.  Le  corcelet 
a  une  figttse  ihomboïdulc  ;  il  eft  glauque  &  couvert 
de  poils" terrés ,  d'inégale  longueur.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  alongé  ,  velu  S:  glauque  ,  comme  le  cor- 
celet ,  avec  deux  raies  longitudinales  ,  fuligineufes. 
Les  pattes  font  courtes  ,  aflex  grollés  &  cou- 
vertes  de    quelques    piquans. 

Elle   fe  trouve  en  Suéde. 

91.   Araignée  ftriée. 

Aran f a  ftriuta.  Clerck. 

Aranea  abdomine  cvat9  obfcuro  ,  dorfo  macula 
çuneifoimi  grifea  radiata.  Nob. 

Araneus  ftriatus.  Cllrck.  Aran.  fuec.  p.  119. 
pi.   y.  tab.    14. 

Cetta  Araignée  a  fes  yeux  figurés  comme  ceux 
de  la  précédente.  Le  corcelet  eft  rhomboïdal  , 
velu,  d'une  couleur  obfcure,  avee  une  pente  croix 
noire  peu  apparente  ,  à  fa  partie  antérieure,  auprès 
de  laquelle  on  voit  une  taclie  blanchâtre  ,  &  en- 
fuite  une  tache  en  croillant,  noire.  L'abdomen  eft 
ovale,  velu,  obfcur  ,  noirâtre  a  fa  bâte,  avec  une 
tache  longitudinale  ,  d'où  partent  des  lignes  obli- 
ques ,  blanchâtres.  Les  pattes  font  obfcures  ,  avec 
des-  taches  noirâtres  :  elles  font  couvertes  de  poils 
d'inégale  longueur  ,  parmi  lefquels  il  y  a  quelques 
piquans  noirs. 

Elle  le  trouve  en  Suède. 

91.  Araignée  à   tarière. 

Aranea  terebrata.  Clerck. 

Aranea  nigra  al  domine  ovato ,  dorfo  linta  Jlri- 
gifque  fex  arcuatis.   Nob. 

Araneus  terebratus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  110. 
pi.  y.  tab.   ij. 

Ses  yeux  font  figurés  comme  ceux  des  efpèccs 
précédentes.  Le  corcelet  eft  rhomboïdal  ,  foyeux  , 
noir ,  avec  des  taches  qui  représentent  une  cfpècc 
de  tarière  ,  cn-deilous  ,  &  tin  efpèce   de  croix , 


ARA 

en-deflus  ,  dont  les  extrémités  font  blanchâtres. 
L'abdomen  eft  ovale  ,  noir  ,  avec  une  ligue  longi- 
tudinale, mince,  d'où  partent  latéralement  deux 
lignes  blanches  qui  remontent  en  haut  vers  la 
bafe  ,  &  quatre  autres  de  la  même  couleur  qui 
defeendent  en  bas  ,  vers  la  pointe. 
Elle  fe  trouve  en  Suède. 

<>j.  Araignée   marquée. 

Aranea  infignita.  Nos. 

Aranea  thorace  fnfco  littera  W  clba  infignito. 
Nob. 

Araneus  Huera  W  infigniius.  Clerck.  Aran. 
fuec.  p.    111    pi.  y.   tab.  \6. 

Le  corcelet  de  cette  Araignée  eft  noir,  velu,  avec 
une  tache  blanchâtre  en  forme  de  double  W  , 
placée  entre  les  yeux.  Les  bords  du  corcelet  (ont 
aufti  de  la  même  couleur.  L'abdomen  eft  ovale  , 
velu ,  noir ,  avec  une  ligne  longitudinale ,  jaunâtre 
Se  rougeâtre  ;  le  delfous  eft  entièrement  blanchâtre. 

Elle  fe  trouve  en  Suède, 

94.   Araignée  ponctuée. 

Aranea  punclata.  Clerck. 

Aranea.  thorace  rufo  punciis  quinque  albis  ,  ab- 
domine ovato  fuliginofo  ,  dorfo  punctis  albis  fe- 
riatis.  Nob. 

Araneus  littera  V  notatus.  Clerck.  Aran.  fuec, 
p.    113  pi.    y.   tab.    17. 

Cette  efpèce  a  les  yeux  noirs  &  luifans.  Le  corr 
celet  eft  ovale  ,  plat  ,  velu  ,  roufsâtre  ,  avec  cinq 
points  blancs  &  une  uche  blanchâtre  entre  les 
yeux,  en  forme  de  V.  L'abdomen  eft  ovale,  fu- 
ligineux ou  brun  ,  foyeux  ,  avec  dix  points  blancs 
en  deux  rangées  longitudinales  ,  dont  les  premiers  , 
vers  la   bafe,  font  plus  grands  que  les  autres. 

Elle   fe   trouve  en   Suède. 

oy.  Araignée  cordiforme. 

Aranea Jlammata.  Clerck. 

Aranea  abdomine  cordiformi  nigro ,  dorfo  lineis 
obliquis  fericeis  fufeis.  Nob. 

Araneus  jlammatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  114. 
pi.    y.  tab.   18. 

Le  corcelet  de  cette  Araignée  eft  rhomboïdal  , 
plat  ,  noirâtre  Se  foyeux.  L'abdomen  eft  figuré  en 
cœur  ,  légèrement  aplati ,  noir  &  foyeux.  On  y 
voit  des  efpèces  de  raies  obliques  ,  neirâtres  , 
formées  par  des  poils  ;  fon  contour  eft  blanchâtre 
à  fa  bafe  ;  S:  d'un  gris  cendré  ou  obfcur  à  la 
pointe. 

Cette  efpèce  fe  trouve  en  Suède. 

9 6.   Araignée  faucille. 

Aranea  falcata.  Clerck. 

Aranea  abdomine  rhombeo  depreffo  ,  punciis  duo* 
bus  maculisque  fa/catis  fufeis.  Nob. 

Araneus  falcatus.  Clerck.  Aran.  fuec.  p.  izy. 
pi.    y.    tab.    19. 

Ses  yeux  font  noirâtres  &  très-brillans.  Le  cor- 


ARA 

eelet  eft  rliomboïdal ,  aplati  ,  vêla  ,  avec  deux 
poiius  noiiâtres  à  la  partie  antérieure  ,  Se  deux 
taches  de  la  même  couleur  ,  courbées  eu  forme 
de  faucilles  ,  à  la  partie  poftérieurc.  L'abdomen 
eft  ovale  ,  velu ,  obfcur ,  avec  des  bords  blan- 
châtres ,  &  une  couleur  noire  à  l'a  baie. 
Elle  fe  trouve  en  Suède. 

ç>7.  Araignée  frontale. 

Arasea  froiitalis.  Nos. 

Aranea  Goezcnii  faltatoria  nigrà  ,  abdomine 
ovato  ,  fronte  alba.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n<*.    nu. 

Elle  eft  noire  ,  mais  la  partie  antérieure  de  la 
tête  elt  blanche.  L'abdomen  eft  ovale  ,  &  on  y 
remarque  deux  points  enfoncés.  Les  pattes  anté- 
rieures fout  un  peu  plus  grolles  &  plus  longues 
que  les  autres.  Celles-ci  vont  en  diminuant  ï'uc- 
eellivemeiit   de  grollcur   &  de   longueur. 

Elle  le  trouve  en  Allemagne   furies  arbuftes. 

SIXIEME      FA   M   I   L  L  E. 

Araignées      Crabes. 

A  R  A  K  E  JE      CaNCROIDES. 

CARACTER    E. 

Ne  filant  point  de  toi'es ,  mais  attendant 
leur  proie ,  cachées  foas  des  Heurs  ou  des 
feuilles. 

Les  quatre  partes  ant  Heures  beaucoup 
plus  longues  que  les  autres. 

Yeux  ;*"**  *-••'  en  lunules  ,  ou  fur  deux 
lignes  rran.  ver  laies ,  dont  l'antérieure  elt  plus 
ou  moir^  courbe. 

Cor^s  fouvent  aplati. 

On  a  donné  le  nom  de  Crabe  aux  Araignées 
de  cette  fumille ,  parce  qu'elles  ont  dans  leur  fi- 
gure &  dans  leur  démarche  quelque  reifemblancc 
avec  les  infectes  mj'im  onnus  fous  le  nom  de 
Crabes.  Leurs  yeux  nommés  par  M.  Geoffroy  ,  yeux 
en  lunules  ,  font  prefque  figurés  en  croillant  :  il  y 
en  a  quatre  au-devant  de  la  tète  ,  formant  une 
ligne  tranfverCàlç  un  peu  courbe  ,  &  quarre  der- 
ril  e  ceux-ci  en  ligne  droite.  Ces  yeux  font  quel- 
qj-rbis  fui  deux  lignes  parallèles  prefque  droites. 
La  longueur  des  partes  diftinguent  encore  ces 
Araig ijes  de  routes  les  autres;  les  quatre  anté- 
rieures font  les  plus  longues  ,  Se  l'infecte  les  tient 
prefque  toujours  érendues  de  côté  dans  une  po- 
il ion  horizontale.  Leur  corps  eft  plus  ou  moins 
aplati ,  Se  la  plupart  des  efpèces  ont  leur  abdo- 
men plat  &  triangulaire.  La  démarche  de  ces  I 
Araignées    eft  fort  fingulière  5  elles  ne   marchent 


ARA 


22} 


pas  droit  en  avant,  mais  prefque  toujours  de  côté, 
a  la  manière  des  Crabes.  Loi  {"qu'elles  avancent  ou 
qu'elles  reculent,  c'eft  toujours  fur  une  ligne  plus 
ou  moins  oblique.  Elles  ne  coritruifent  point  de 
toile  pour  attraper  leur  proie  ,  &  ,  incapables  de 
la  iailir  à  la  courfc,  comme  font  les  Araignées- 
Loups  ,  ou  de  s'élancer  délais  comme  les  Araignées- 
Phalanges  ,  elles  font  obligées  d'employer  la  iule 
pour  fe  la  procurer.  Elles  fréquentent  les  arbres 
Se  les  plantes;  &  elles  fe  tiennent  ordinairement 
cachées  fous  les  fleurs  ;  lorfqu'un  petit  in fecte  vient 
s'y  repofer  pour  y  prendre  fa  nourriture  ,  il  y 
trouve  fouvent  la  mort  :  l'Araignée  fort  avec 
célérité  de  fon  embufeade  ,  faifit  fa  proie  &  la 
fuce  à  l'inltant.  Ces  Araignées  filent  toujours  quel- 
ques fils  deftinés  à  les  fourenir  ,  lorfqu'alarmées 
par  la  préfence  de  quelque  oifeau  ou  de  quel  juc 
redoutable  Ichneumon  ,  elles  fè  laifienr  tomber 
avec  précipitation  pour  éviter  le  danger  donr  elles 
font  menacées.  Elles  renfermenr  leurs  œufs  dans 
une  coque  de  foie  qu'elles  p.accnt  dans  une  feuille 
d'arbre  ou  de  plante  qu'elle,  roulent  enfuite  &  con- 
tiennent par  le  moyen  de  quelques  fils  allez  forts. 
L'Araignée  refte  toujours  a  portée  de  fes  œufs  6c 
ne  les  abandonne  jamais. 

ESPÈCES. 

98.  Araignée  verdâtre. 

Aranca  virefeem.  Lin. 

Aranea  abiomine  oblongo  flavo-viridi  ,  lineis  la- 
teralibus  albis.  Lin.  Syft.  nue.  p.  ifijtf.  n° .  41. 
—  i'aun.fuec.  n°.  ion. 

Aranea  flavo-viri*.is  ,  lauribus  linea  alba  cinclis. 
AB.    Upf.   i756.  p.  38.  b°.  8. 

JONSTON.    Inf.   lab.    18.   fig.    41. 

Araignée  filandre  toute  Verte  d'un  beau  vetd 
de  gnunen  ,  à  ventre  alongé  ,  jaunâtre,  Degeer. 
Mém.  tom.  7.  p.  ijr.no.  14./-/.  \i.  fig.   6. 

Aruiiea  viridiilima  textoria  viridis  ,  abdomine 
oblongo  flavefeente.   Dsg.   ib. 

Araaeus  viridtf.fis.  Clerck.  Aran.fuec.  p.  138. 
pl.    6.  tab.  4. 

Aranea  virefens.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n'\  1  108. 

Cette  Araignée  eft  un  peu  au-deltus  de  la  gran- 
deur moyenne.  Ses  yeux  font  placés  fur  deux  lignes 
tranfverfales  ,  parallèles  ,  mais  dont  l'antérieure 
eft  un  peu  courbe.  Le  corcelet  eft  verd  ,  un  peu 
aplaci  8c  bordé  d'un  jaune  plus  ou  moins  obfcur. 
L'abdomen  eft  ovale  ,  d'un  jaune  verdâtre  ,  avec 
une  raie  longitudinale  jaune  furies  côtés,  qui  eft 
une  continuation  de  celle  du  corcelet.  On  voit  au 
milieu  de  la  parrie  fupérieure  &  antérieure  de  l'ab- 
domen ,  une  tache  obfcure  triangulaire  formée  par 
des  poils.  Les  pattes  font  -vertes  avec  leur  extré- 
mité brune  ;  elles  ont  quelques  poils  roides  Se 
noirs. 

Degeer  place  cette  Araignée  parmi  les  filandières  ; 
1J  doute  cependant  qu'elle  appartienne  à  cette  fa- 


224 


ARA 


n'ayant  pas  eu  occasion  de  voir  fi  elle  file  une  toile. 
Elle  le  trouve  en  Europe  fur  les  arbres  &  les 
plantes  :  elle  renferme  fes  œufs  dans  une  coque  de 
foie  qu'elle  place  entre  plufieurs  feuilles  qu'elle  a 
rapprochées  &  jointes  par  le  moyen  de  quelques 
fils  allez  forts. 

99.  Araignée  citron. 
Aran'eÀ  citrea.    Dec. 

Aranea  citrino  lutca  ,  pedibus  quatuor  poflkis 
hrcvijjimis  ,  abdomine  utrinque  fafeia  ferruginea. 
Geofe.  Ir.f.  tom.  1.  pag.  6^z.n°.  1.  pi.  il.  fig.   1. 

L'Araignée  citron.  Geoff.  ib. 

Araignée -Crabe  jaune  citron  jaune  ,  à  ventre 
aplati  &  circulaire  ,  avec  une  raie  rouge  de  chaque 
cote ,  5:  à  quatre  pattes  poftérieures  plus  courtes. 
Die.  Mém.  tom.  y. p.  198.  jo.pl.  18.  fig.  17. 

Araneus  vatius.  Clerck.  Aran.  fucc.  p.  118.  pi. 
6.  tab.  j. 

Schaeef.  Icon.  inf.  tab.    19.  fig.  15. 

Cette  Araignée  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses 
yeux ,  placés  comme  dans  l'efpèce  précédente ,  font 
petits,  &  paroiffent  d'un  rouge  de  feu  dans  l'infeéte 
vivant.  Le  corcelet  eft  d'un  jaune  verdâtre ,  bordé 
d'un  jaune  fauve.  L'abdomen  eft  grand ,  large , 
aplati  ,  prefque  circulaire  ,  d'un  beau  jaune  citron  , 
avec  une  raie  longitudinale  ,  rougeâtre  ,  de  chaque 
cote.  On  voit  au  milieu  de  la  partie  fupérieure  , 
quelques  petits   points  enfoncés. 

Le  mâle  ,  félon  Degeer ,  diffère  beaucoup  de  la 
femelle  que  nous  venons  de  décrire.  Voici  la  del- 
cription  que  ce  célèbre  naturalifte  en  donne.  «  Le 
ventre  ,  qui  eft  oyale  ,  &  un  peu  aplati  en-deflus  , 
eft  d'un  vert  clair  jaunâtre  ,  marqué  en-deifus  de 
deux  bandes  longitudinales  découpées  d'un  brun 
obfcur,  &  fes  deux  côtés  font  bordés  tout  autour 
d'une  bande  de  la  même  couleur  brune  noi- 
râtre. Le  corcelet  eft  encore  du  même  brun  , 
ayant  en-deifiis  une  tache  d'un  vett  clair;  l'endroit 
de  la  tête  où  fe  trouvent  les  yeux ,  eft  couleur  de 
briques  :  les  bras ,  qui  font  terminés  par  un  gros 
bouton  ovale  &  conique  au  bout,  font  encore  du 
même  brun  que  le  corcelet  ,  &  c'eft  auffi  la  couleur 
des  pattes  des  deux  premières  paires  ,  qui  cependant 
ont  des  taches  d'un  brun  clair  ;  mais  celles  des 
deux  dernières  paires  font  d'un  vert  livide  ,  &  elles 
font  très-courtes ,  au  lieu  que  les  quatre  premières 
pattes  font  fort  longues  ,  greffes  &  maflivcs  ,  ce  qui 
donne  un  air  fingulier  à  cet  infecte.  Quand  il  eft 
effrayé  ,  il  retire  Se  replie  fes  pattes  vers  le  corps  & 
fe  met  comme  en  peloton  5  mais  d'ailleurs  ,  quand 
il  repofe  ,  il  tient  fes  pattes  antérieures  très-éten- 
dues vers  les   côtés  s».  (  Dec  ) 

Cette  efpèce  fe  ttouve  fur  les  arbres  &  les  plantes  , 
dans  route  l'Europe. 

100.  Araignée  rutale. 
A^ranea  viatica.  Lin. 

Aranea  abdomine  fubrotundo piano  obtufio,  pedibus 
quatuor  pofticis  brevifflmis.  Lin..  Syft.  nat.  10 1 6. 
£3.  ••—faun,  fuec.  xoij-. 


ARA 

Aranea  viatica.  Fab.  Spec.  inf.   1.  538.   11. 

Araignée  a  pattes  de  devant  longues  &  arle- 
quines.  Geoef.  Inf.  tom.  t.  p.  641.  1. 

Araignée-Crabe  brune  bordée ,  grife  ou  brune  ,  à 
ventre  ovale  &  aplati ,  bordé  d'une  bande  brune 
obfcure,  £c  d'une  ligne  blanche.  E>eg.  Mém.  t^m.j. 
p.  301.  31.  pi.  18.  fig.  13. 

Araneus  Jubfufcus  ,  minutijfimis  oculis  é  vicia 
purpura fi en tibus  ,  tardipes  &  grefifu  &  figura  cancro 
marino  non  edeo  dijjimilis.  List.  Aran.  angl.  p. 
83.  th.   19.  fig.  i9. 

FRJSCH.   Inf.  y.  p.  10.  tab.ij. 

Schaefe.   Icon.  inf.  tab.    189.  fig.  7. 

Aranea  viatica.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n°, 
1 109. 

Cette  Araignée  eft  à-peu-près  de  la  grandeur 
de  la  précédente.  Ses  yeux ,  placés  fur  deux  lignes 
tranfverfales  ,  dont  l'antérieure  eft  un  peu  courbe  , 
font  noirs,  petits,  &  de  grandeur  égale.  Le  cor- 
celet eft  d'un  gris  obfcur  ,  rond  &  un  peu  aplati. 
L'abdomen  eft  prefque  ovale  ,  un  peu  plus  lare.6  à 
la  partie  poftérieure  que  vers  la  bafe  ,  les  côtés 
poftieurement  formant  deux  angles  obtus.  Sa  couleur 
eft  d'un  jaune  brun ,  obfcur  ,  avec  quelques  taches 
tranfverfales  plus  obfcures.  Il  y  a  ,  de  chaque  côté  , 
une  ligne  blanchâtre  ,  au-deffous  de  laquelle  on  eu 
voit  une  noirâtre  ,  un  peu  plus  large.  Les  pattes 
font  noirâtres ,  avec  des  taches  ou  anneaux  jau- 
nâtres, obfcurs  ;  celles  de  la  féconde  paire  font 
longues  ,  celles  de  la  première  &  de  la  troifièmc 
le  (ont  un  peu  moins  ;  celles  de  la  quatrième  font 
allez  courtes. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  toute  l'Europe,  fur  les 
arbres  &  les  plantes.  On  la  voit  marcher  avec  affez 
de  viteffe  fur  les  côtés  ,  ou  en  avant ,  &  en  arrière  , 
fur  une  ligne   oblique. 

roi.  Araignée  tigrée. 

Aranea  Idvipes.  Lin. 

Aranea  abdomine  rhombeo  deprejfo  :  pedibus  tranf- 
vcrfalibus  extenfs  variegatis.  Lin.  Syfl.  nat.  103  I. 
44.   — Faun.  fucc.  101  j. 

Aranea  Ixvipes.  Fab.   Sp.  inf.   1.    539.   16. 

Araignée-Crabe  tigrée  à  ventre  court  &  aplati , 
d'un  blanc  fale  ,  à  taches  noires ,  à  quatre  pattes 
poltérieures  courtes.  Deg.  Mém.  tom.  7.  p.  301.  n°. 
yz.pl.  18.  fig.  zj. 

Aramus  margaritatus.  Clerck.  Aran.  fuec,  p. 
ljo.pl.  6.  tab.   3. 

Cette  efpèce  reffcmble  à  la  précédente  pour  la 
forme  &  la  grandeur.  Ses  yeux  font  noifs.  Le  cor- 
celet eft  prefque  rond,  un  peu  aplati,  de  couleur 
verdâtre  otfcure  ,  avec  deux  taches  latétales  ,  cir- 
culaires, noirâtres.  L'abdomen  eft  aminci  à  fa  bafe  , 
&  allez  large  vers  la  pointe  ;  il  eft  aplati  ,  &  de 
couleur  cendrée  ,  avec  des  points  &  des  taches  irré- 
gulières ,  noirâtres  ,  qui  le  font  paroîtte  comme 
tigré.  Les  pattes  font  d'une  couleur  cendrée  ,  ver- 
dâtre ,  avec  des  taches  noirâtres.  Leur  longueur  eft 

dans 


ARA 

dan»  les  mêmes  proportions  de  celles  de  l'efpèce 
précédente. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

loi.  Araignée  calicinc. 

Aranea  calicina.  Lin. 

Aranea  abdominc  globofo  ,  pallido-flavefcentc. 
Lin.  Syft.  nat.  1030.  4.  — Faun.  fuec.  1996. 

Aranea  KUinii.  Scop.   Ent.  carn.  1099. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  fon  corps 
eft  d'une  couleur  fauve  pâle.  L'abdomen  eft  pref- 
que  aulTi  large  que  long  ,  arrondi  à  'fon  extrémité  , 
un  peu  plus  étroit  à  fa  bafe,  &  d'une  couleur  plus 
obfcure  que  le  corps. 

Elle  le  trouve  en  Europe  ,  cachée  fous  diffé- 
rentes fleurs ,  d'où  elle  failît  les  Mouches,  quel- 
ques efpèces  d'Abeilles  &  autres  petits  infedtes  qui 
viennent  y   chercher  leur  nourriture. 

103.  Araignée  hideufe. 

Aranea  horrida.    Fab. 

Aranea  abdomine  fubtriangulari  ,  apice  truncato 
rttufo  ;  pedibus  quatuor  anticis  longiorilus .  Fab.  Syft. 
tnt.pag.  WL.iP.-i.—Sp.inf.tom.  l.p.  538.71°.   10. 

Cette  Araignée  eft  plus  grande  que  les  précé- 
dentes. Ses  yeux  font  figurés  en  lunule.  Son  corps 
eft  noirâtre.  Le  corcelet  eft  argenté  ,  &  terminé 
tout  autour  par  une  ligne  blanche.  L'abdomen  eft 
triangulaire ,  étroit  à  fa  bafe  ,  large  vers  fon  ex- 
trémité ,  avec  la  pointe  comme  coupée.  L'anus , 
placé  fous  l'abdomen  ,  eft  élevé  &  blanc.  Les  côtés 
de  l'abdomen  font  un  peu  raboteux.  Les  quatre 
pattes  antérieures  font  une  fois  plus  longues  que 
les  autres  ,  d'une  couleur  noirâtre  ,  avec  des  an- 
neaux blancs  fur  les  -jambes.  Les  quatre  pattes 
poftérieures   font  verdâtres. 

Elle  fe  trouve  dans  les  jardins  de  Léipfic. 

104.  Araignée  Scorpion. 
Aranea  feorpiformis .  Fab. 

Aranea  nigra  ,  abdomine  albicante  :  lineis  duabus 
nigris  :  pedibus  quatuor  anticis  longijfimis.  Fab. 
Syft.  ent.  p.  438.  n°.  14.  — Sp.  inf.  tom.  1.  p. 
J4i.  n°.  34. 

Elle  eft  noire  &  petite.  La  partie  antérieure  de 
la  tète  eft  un  peu  roulîàtre.  L'abdomen  eft  ovale  , 
glabre ,  blanchâtre  ,  avec  deux  lignes  longitudi- 
nales ,  noires  ,  courtes  &  (innées.  Les  quatre  pattes 
antérieures  font  une  fois  plus  longues  que  les  autres , 
noires  ,  avec  des  anneaux  blancs.  Les  quatre  pofté- 
rieures font  très-courtes  &  vertes.  Cette  Araignée 
marche   de  côté. 

Elle  fe  trouve  dans  les  jardins  de  Léipfic. 

105.  Aratgnée  jardinière. 
Aranea   horticola.  Nob. 

Aranea  fufca  ,  tkorace  lineis  quatuor  obliquis 
Jufcis  ;  abdomine  tribus  tranfverfis  albis.  Geoff. 
Inf.  tem.  x.  p.  645.  n".  4. 

L'Araignée  brune  à  trois  raies  tranfverfes  blanches 
fur  le  ventre.  Geoef.  ib. 

Hiftoire  Naturelle  ,  InfcHcs.  Tome  IV. 


ARA 


H2S 


Aranea  fafeiata.  Fourc.  Ent.  par.  pag.  531. 
n".  4. 

«  Les  quatre  pattes  de  devant  de  cet  infecte  font 
du  double  plus  longues  que  les  poftérieures.  Son 
corps  eft  brun  &  un  peu  velu.  Son  corcelet  a  quatre 
lignes ,  qui  naiiTcnt  de  fa  pointe  :  les  deux  du  mi- 
lieu montent  fur  le  milieu  du  corcelet ,  &  s'é- 
loignent l'une  de  l'autre  proche  la  tète,  &  les  deux 
latérales  vont  obliquement  chacune  vers  le  bord  du 
corcelet.  Le  ventre  eft  brun  ,  &  depuis  fon  milieu 
jufqu'àfa  pointe  ,  il  eft  orné  de  trois  lignes  blanches 
tranfverfes  &  ondées.  En-deflous  ,  l'infede  eft  tout 
brun  ;  fou  ventre  eft  prefquc  fphérique  ,  &  fes  quatre 
pattes  poftérieures  font  moins  brunes  que  celles  de 
devant  «.  (  Geoff.  ) 

On  trouve  cette  Araignée  dans  les  jardins  ,  aux 
environs  de  Paris. 

106.  Araignée  arlequinc. 
Ara-nea  variegata.    Nob. 

Aranea  n.gra  ;  abdomine  ferrugineojlavo ,  lineis 
tranfverfis  contiguis  nigris  ,  pedibus  fufco  ferruguuo- 
que  interfeelis.  Geoff.  Inf.  tom.  -L.p.  644.  j. 

L' Araignée  à  ventre  roux  rayé  de  noir  &  pattes 
arlequinée?.  Geoff.  ib. 

Aranea  imcrfeHa.  Fourc.  Ent.  par.  pag.  3-31. 
n°-  y 

«  Son  corcelet  eft  noir  ;  la  couleur  de  fon  ventre 
eft  d'un  roux  mêlé  de  jaune  ,  &  en-deflbus  il  eft 
couvert  de  bu.ides  noires  tranfverfes ,  fort  proches 
l'une  de  l'autre,  Se  qui  fe  touchent  au  milieu.  Ses 
pattes  ,  dont  la  troifième  paire  eft  la  plus  courte , 
font  entrecoupées  d'anneaux  bruns  &  roûgeâtres  , 
comme  un  habit  d'arlequin  ».  Geoff. 

On  trouve  cette  Araignée  dans  les  champs  ,  aux 
environs  de  Paris 

107.  Araignée  dorée. 
Aranea  inaurata.  Nob. 

Aranea  rufo-aurata  y  ubdamine  deprejfo  ,  latiuf- 
culo  ,  apice  fufeo.  Nob. 

Araneus  p  ai  vus  ,  fubrufus  velut  inaura  tus  ,  if  fa, 
alvi  apice  infufeata  ,  Uvipes.  List.  Aran.  angl. 
p.  if.  tit  )o.fig.  30. 

Cette  efpèceeft  petite  ;  elle  eft  d'une  couleur  roux 
foncé ,  avec  un  reflet  doré  ,  luifant.  Ses  yeux  font 
placés  en  ligne  parabolique.  L'abdomen  eft  large  , 
aplati ,  plus  étroit  à  la  bafe  que  vers  la  pointe.  Il 
eft  terminé  vers  l'anus  par  une  couleur  noirâtre. 
Les  pattes  font  velues ,  pâles  ,  avec  quelques  taches 
obfcures  ;  elles  font  de  longueur  moyenne  ;  les  fé- 
condes font  les  plus  longues  ;  les  premières  le  font 
un  peu  moins  ;  les  troifièmes  font  un  peu  plus 
courtes  que  les  premières  j  &  enfin  les  quatrièmes 
font  les  plus  courtes. 

On  trouve  cette  Araignée ,  pendant  l'été ,  cachée 
fous  des  feuilles ,  dans  les  DuiiTons  ,  Se  fur  les 
plantes. 

F  f  s 


22$ 


ARA 


108.  Araignée   flamboyante. 
Aranea  auréola.  Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  fericeo  ,  dorfo  macula 
lineijque  duabus  rufo-auratis.  Nob. 

Araneus  aureolus.  Clerck.  Aran.  fuet.  p.  153. 
pi.  4.  tab.  9. 

Clerck  a  donné  la  figure  &  la  defeription  de 
cette  efpèce  A' Araignée  &  des  trois  fuivautes.  Ses 
yeux  font  placés  fur  deux  lignes,  dont  l'antérieure 
eft  courbe.  Les  quatre  yeux  de  la  ligne  courbe  font 
un  peu  plus  petits  rjue  les  autres.  Le  corcelet  eft 
ovale  ,  légèrement  convexe  ,  foycux ,  d'un  jaune 
de  feu  au  milieu  ,  &  un  peu  •blanchâtre  vers  les 
bords.  L'abdomen  eft  ovale  ,  foyeux ,  avec  une 
tache  noirâtre  ,  cunéiforme  ,  terminée  tout 
autour  par  une  frange  brillante  ,  qui  s'obfcurcit 
un  peu  vers  l'anus.  On  voit  enfuite  deux  raies  d'un 
beau  jaune,  dont  les  bords  extérieurs  prennent  un 
rouge  écarlatte.  L'abdomen  en-dcflous  eft  blan- 
châtre ,  avec  une  ligne  longitudinale  ,   cendrée. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,'au  fommet  des  arbres , 
cachée  fous  des  feuilles ,  dans  une  efpèce  de  nid , 
fait  avec  quelques  fils  lâches. 

109.  Araignée  fourmillière. 
Aranea  formicina.  Clerck. 

Aranea  jlavefcens  y  abdomine  ovato,  dorfo  ma- 
cula  nigra   albo  cincia.   Nob. 

Araneus  formicinus.  Clerck.  Aran.fuec.p.  134. 

pi.  e.fig.  1. 

Les  yeux  de  cette  efpèce  font  placés  comme  ceux 
de  la  précédente  ;  mais  les  deuK  de  l'extrémité  de 
la  ligne  antérieure  font  très-grands.  Le  corcelet  eft 
ovale  ,  plat,  d'un  jaune  de  feu,  avec  quelques  poils 
blanchâtres.  L'abdomen  eft  ovale,  foyeux,  à-peu- 
près  de  la  couleur  du  corcelet,  avec  une  grande 
tache  noire  ,  alongée  ,  terminée  en  pointe  des  deux 
côtés ,  &  qui  s'étend  depuis  la  bafe  jufqu'au  milieu 
de  l'abdomen.  Cette  tache  eft  entourée  d'une  raie 
blanche. Cette  Araignée  pond  environ  ccntceufs,pctits, 
ronds  &  jaunes  ,   qu'elle  enferme   dans   une  coque. 

Elle  fe  trouve  en   Suède. 

110.  Araignée  hupée. 
Aranea  criflata.    Clerck. 

Aranea  abdomine  fubrhombeo  rugofo  fufco  ,  dorfo 
macula  nitida  criflata.  Nob. 

Araneus  criftatus.  Clerck.  Aran.fuec.  p.i$6.  pi. 
6.  tab.  6. 

Cette  Araignée  a  fes  yeux  à-peu-près  comme 
l'efpècc  précédente.  Le  corcelet  a  une  figure  rhom- 
boïdalc  ;  il  eft  aplati,  d'un  rouge  obfcur ,  avec 
deux  raies  blanchâtres  ,  qui  fe  réunifient  à  fa  partie 
poftérieure.  Ii  eft  couvert;  d'un  duvet  ferré  ,  parmi 
lequel  on  apperçoir  quelques  poils  noirs.  L'abdomen 
eft  arrondi  ,  rétréci  à  fa  baie  ,  obfcur,  raboteux  ,  ■ 
U  couvert  d'un  léger  duvet.  On  y  voit  au  milieu 
une  grande  tache  d'une  couleur  jaunâtre  ,  luifante  , 
eu  forme  de  crête  de  coq  ;  les  côtés  font  rougsâcres. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 


ARA 

111.   Araignée  rofe. 

Aranea    rofea.    Clerck. 

Aranea  abdomine  ovato  luteo ,  dorfo  lineis  tribus 
rubris.  Nob. 

Araneus  rofeus.  Clerck.  Aran.fuec.p.  î^y.pl. 
6.  tab.  7. 

Cette  jolie  Araignée  a  fes  yeux  placés  fur  deux 
lignes  parallèles  ;  les  deux  de  l'extrémité  de  la 
ligne  antérieure  font  beaucoup  plus  grands  que  les 
fix  autres.  Le  corcelet  eft  ovale,  aplati,  velu, 
d'un  jaune  verdâtre  ,  avec  les  bords  jaunes.  L'ab- 
domen eft  ovale  ,  velu  ,  d'un  jaune  de  foufre  , 
avec  trois  lignes  longitudinales ,  rofes  ,  dont  l'une 
au  milieu  ,  &  une  de  chaque  côté.  Les  antennules 
&  les  pattes  font  verdâtres  &  couvertes  de  quelques 
piquans  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède. 

SEPTIEME    FAMILLE. 

Araignées    Aquatiques. 

A  R  A  N  E  £      AtlUAIÏCm. 

CARACTERE. 

Loge  hémifpliérique ,  arrêtée  &  fixée  au 
milieu  des  eaux. 

Yeux  %m%  •  prefque  fur  deux  lignes  pa- 
rallèles. 

Longueur  refpeètive  des  pattes.  Les  pre- 
mières ,  les  quatrièmes ,  les  fécondes  &  les 
troificmes. 

Nous  ne  connoiiTons  qu'une  feule  Araignée  de 
cette  famille  ,  que  l'on  trouve  dans  les  marais  Se 
les  eaux  dormantes  de  l'Europe.  Peut-être  qu'un 
jour  les  pays  étrangers  nous  en  fourniront  quelques 
autres  elpèces.  Cette  Araignée  diffère  fingulière- 
ment  des  autres  par  fa  manière  de  vivre  :  bien  diffé- 
rente de  quelques  efpèces  dAraignées -Loups  qui 
courent  fur  la  f  urface  de  l'eau  fans  jamais  y  entrer , 
celle-ci  conftruit ,  au  milieu  des  eaux  ,  un  loge- 
ment rempli  d'air,  fait  la  charte  aux  infectes  aqua- 
tiques ,  qu'elle  faifit  à  la  nage  ,  &  paffe  l'hiver 
enfermée  dans  cette  loge.  Ses  yeux  font  placés  fur 
deux  lignes  prefquc  parallèles.  La  longueur  rcfpec- 
tive  des  pattes  eft  dans  l'ordre  fuivant  :  les  pre- 
mières ,  les  quatrièmes ,  les  fécondes  Se  les  troi- 
fièmes. 

ESPÈCES. 

111.   Araignée  aquatique. 

Aranea   aquatica.  Lin. 

Aranea  liyida  y  abdomine  -ovato  :    llaea  tranf; 


ARA 

verfa  punSlifque  duobus  excavatis.  Lin.  Syfl.  nat. 
103  6.    39.  —Faun.  fucc.  îoio. 

Aranea  aquatica/ù/îa  ;abdomine  ovato  ,  cinereo  : 
dorfo  fufco  ,  punciis  duobus  imprcjfis.  Fab.  Syft.  ent. 
4}<5.  2.1.  —Sp.  inf  1.   541.  5 1. 

Aranea  aquatica  tota  fufca.  Geofe.  Inf  corn.  i.p. 
644.  n°.  7. 

L'Araignée  brune  domcftiquc.  Geoef.  ib. 

Araignée  aquatique  noire  ,  ou  d'un  brun  obfcur. 
Dec   Mém.    tom.   7.    pag.    303.    nl\    33.  pi-  '?• 

fie-  S-  . 

Aranea  aquatica  ntgra  feu  nigro  fufca.  Dec  ib. 

Clerck.  aran.  fuec.  p.    143.  pi.  6.  tab.  8.. 

Cette  Araignée  eft  allez  grande.  Ses  yeux ,  au 
nombre  de  huit  ,  font  noirâcres ,  &  placés  fur  deux 
lignes  tranfverfales.  On  en  voit  quatre  au  milieu 
de  la  partie  antérieure  de  la  tête ,  formant  un  quarré 
inégal  ,  les  deux  poftérieurs  étant  une  fois  plus  gros 
&  un  peu  plus  diftans  l'un  de  l'autre  que  les  deux 
antérieurs  ;  il  y  en  a  deux  autres  de  chaque  côté 
fur  une  ligne  un  peu  oblique  ,  dont  l'antérieur 
eft  une  fois  plus  petit  que  le  poftéricur.  Le  corce- 
let  eft  brun  ,  un  peu  élevé  ,  6c  prcfque  femblablc 
à  celui  des  Araignées  Loups.  L'abdomen  eft  noirâtre  , 
ovale ,  avec  quelques  rides  aflez  profondes ,  longi- 
tudinales ,  tranfverfales  Se  courbées.  On  voit  à  l'a- 
nus quatre  mamelons ,  faillans  &  alongés  ,  comme 
dans  les  Araignées  tapillières.  Les  tenailles  font  gran- 
des Se  très-fortes.  Les  pattes  font  afTez  longues. 

La  forme  de  cette  Araignée  ne  préfente  rien  de 
Singulier  ;  parfaitement  fcmblable  à  la  plupart  des 
autres  efpèces  ,  elle  n'eft  remarquable  que  par  fa 
manière  de  vivre  ;  c'eft  la  feule  Araignée  parmi  celles 
que  nous  connoiflbns  qui  foit  aquatique  ,  c'eft-à 
dire  qui  vive  dans  l'eau  ,  Se  non  point  à  la  furfacc  , 
comme  font  quelques  efpèces  d'Araignées  Loups. 
Cependant,  quoiqu'elle  habite  au  milieu  des  eaux, 
quoique  l'eau  paroifle  d'abord  être  fon  véritable 
élément ,  elle  ne  peut  fe  parler  d'air  ,  Se  elle  pé- 
riroit  même  bientôt ,  fi  elle  en  étoit  entièrement 
privée. 

Le*  Araignées  aquatiques  conftruiïent  dans  les 
marais  &  dans  les  eaux  dormantes ,  à  une  plus  ou 
moins  grande  profondeur,  une  toile  prefque  hémif- 
phérique  ,  de  la  groffeur  Se  delà  forme  de  la  moitié 
d'un  œuf  de  Pigeon,  d'un  tiffualTez  ferré,  par  le  moyen 
des  fils  de  foie  qu'elles  font  fortir  de  leur  derrière. 
Cette  toile  cft  fufpendue,  mais  cependant,  fixée 
de  tous  les  côtés  par  des  fils  longs  Se  très-forts  , 
que  Y  Araignée  attache  aux  plantes  aquatiques  qui 
le  trouvent  à  portée.  Elle  laine  une  ouverture  en- 
deflous,  par  ou  elle  peut  entrer  &  fortir  facilement. 
C'eft  là  le  logement  que  ces  Araignées  habitent , 
Se  d'où  elles  fortent  de  tems  en  tems  pour  aller  à 
la  chafle  des  infectes  aquatiques  ,  dont  elles  font 
leur  unique  nourriture  ,  Se  pour  venir  quelquefois 
à  la  furfacc  de  l'eau  faire  une  nouvelle  provilion 
d'air.  Lorfque  l' Araignée  à  conftruit  fa  loge ,  il 
lui  refte  encore  quelque  chofe  à  faire,  c'eft  de  la 
remplir  d'air ,   qui  lui   eft  fans   doute  abfolument 


ARA 


227 


néecuaire  pour  refpirer.  Voici  comment  elle  exé- 
cute ce  travail.  Lorsqu'elle  cft  plongée  dans  l'eau  , 
elle  eft  toujours  entourée  d'une  légère  couche  d'air 
qui  fc  trouve  arrêté  par  le  duvet  cotonneux  qui 
couvre  fon  corps ,  &  qu'on  apperçoit  également  fur 
toutes  les  autres  efpèces  d'Araignées  fi  on  les  plonge 
dans  l'eau.  Lorfque  fa  loge  cft  achevée,  elle  dé- 
tache ,  par  le  moyen  de  les  pattes ,  une  partie  de 
cet  air ,  &  elle  parvient  à  en  former  une  petite 
bulle ,  qui  gagne  auffi-tôt  la  voûte  de  fa  loge  ; 
elle  vient  enfuite  à  la  furfacc  de  l'eau  faire  une 
nouvelle  provilion  d'air ,  qu'elle  porte  dans  fa  loge  , 
&  dont  elle  fe  débarrane  encore  par  le  moyen  de 
fes  pattes  ;  elle  répète  la  même  opération  jufqu'a 
ce  qu'il  y  ait  fufrtfamment  d'air  pour  déplacer  en- 
tièrement l'eau  qui  occupoit  l'intérieur  de  cette 
loge.  V  Araignée  s'y  place  la  tête  en  bas  ,  plongée 
dans  l'eau  &  le  ventre  hors  de  l'eau  :  lorfqu'ellc 
fort ,  foit  qu'elle  vienne  faire  provision  d'air  ,  foit 
qu'elle  aille  à  la  chane  des  infectes ,  elle  nage  tou- 
jours dans  une  polïtion  renverfée  ;  fon  corps  ,  don: 
la  couleur  eft  d'un  brun  noirâtre  ,  paroît  alors  d'une 
belle  couleur  argentée  ,  comme  s'il  étoit  enduit 
de  vif  argent.  Cette  couleur  n'eft  due  qu'à  la  couche 
d'air  que  nous  avons  dit  entourer  fon  corps. 

Il  n'eft  pas  douteux  que  l'air  dont  l'Araignée 
aquatique  remplit  fa  loge  ne  ferve  à  fa  refpiration  ; 
mais  nous  ignorons  quels  font  les  organes  extérieurs 
par  où  cet  air  s'introduit  dans  fon  corps.  On  fait 
que  prefque  tous  les  autres  infecles  ont  de  petites 
ouvertures  latérales,  nommées  ftigmates  ,  qui  font 
les  organes  extérieurs  de  la  refpiration  de  "ces  pe- 
tits animaux ,  ainfi  que  le  prouvent  les  expériences 
de  Svammcrdam  ,  de  Reaumur  ,  Sec.  mais  les  Arai- 
gnées en  font  entièrement  privées  ;  on  ne  voit  point 
de  ftigmates  à  ces  infedtes  :  on  ne  fait  donc  pas 
précilement  par  où  ils  refpirent.  Clerck  &  De- 
gecr  ont  foupeonné  que  la  refpiration  des  Arai- 
gnées fe  faifoit  par  l'anus  «  J'ai  louvent  vu ,  dit 
.  Degeer,  eue  ces  Araignées  fe  placent  à  la  fu- 
perficie  de  l'eau,  qu'elles  y  reftent  comme  fuf- 
pendues  ,  Se  qu'alors  elles  tiennent  une  partie  du 
derrière  hors  de  l'eau.  Il  y  a  apparence  qu'elles 
font  cela  pour  refpirer  l'air  extérieur  3  il  fe  peut 
qu'il  y  ait  des  ftigmates  ou  des  ouvertures  de  ref- 
piration au  derrière  ,  mais  difficiles  à  découvrir. 
M.  Clerck  a  fait  la  même  remarque  ,  il  les  a  vues 
avancer  le  derrière  de  tems  en  tems  hors  de  l'eau  pour 
refpirer  J'air  ;  il  croit  même  que  les  mamelons  ou 
fîlières  font  également  les  organes  de  la  refpiration  ; 
mais  comme  il  n'en  donne  aucune  preuve  décifive  , 
on  ne  peut  regarder  fon  opinion  que  comme  une 
fimple  conjecture,  fondée  fur  les  apparences.  Je 
ne  doute  pas  que  l'Araignée  ne  refpire  l'aie 
quand  elle  tient  ainfi  le  derrière  au- demis  de  la 
fuperficie  de  l'eau  ,  mais  j'ai  peine  à  croire  que 
l'air  feroit  introduit  dans  les  mamelons,  qui  femblent 
uniquement  deftinés  a  faire  paner  les  fils  de  foie 
'  que   l'Araignée  file  j    je   ne    faurois  concevoir  que 

îf  î. 


228 


ARA 


ce  fcroicnten  méme-tems  des  filièies&  des  organes 
de  la  tefpiration  ».  (  tom.   7.  pag.  30p.) 

Mais  les  organes  extérieuts  de  la  refpiration  des 
Araignées  ne  peuvent-ils  pas  être  placés  à  côté  ou 
entre  les  filières  ?  Nous  favons  qu'il  n'eft  aucun 
infecte  qui  rcfpire  par  la  bouche.  L' Araignée  n'a 
point  de  lîigmates.  L'efpèce  aquatique  tient  conftam- 
ment  la  tête  plongée  dans  l'eau  ,  tandis  que  l'abdo- 
men feul  eft  placé  dans  la  bulle  d'air  :  n'eft-on  pas 
fondé  à  croire  que  l'Araignée  introduit  dans  fon 
corps  l'air  qui  lui  eft  néceffaire  par  la  feule  ou- 
verture   qui  fe   trouve  à  l'abdomen  r 

Nous  avons  déjà  dit  que  les  Araignées  terreftres 
s'attaquent ,  fc  tuent  ,  &  fe  dévorent  lorfqu'elles 
fe  rencontrent.  On  connoît  aulli  les  précautions  que 
prend  le  mâle  lorfqu'il  veut  approcher  fa  femelle. 
L'auteur  anonyme  du  Mémoire  pour  fervir  à  [hif- 
toire  des  Araignées  aquatiques  ,  dit  que  les  Arai- 
gnées aquatiques  font  aufli  cruelles  que  les  autres  , 
qu'il  lésa  vues  s'entretuer étant  enfermées  enfemble 
dans,  la  même  boîte.  Cependant ,  Clerck  &  Degeer 
nous  aflurenr  le  contraire.  «  Je  renfermai  ,  dit  le 
premier,  dans  un  vafe  rempli  d'eau,  dix  femelles, 
avec  un  mâle  ,  le  feul  que  je  pus  me  procurer  : 
je  m'attendois  à  le  voir  accoupler  avec  quelque 
femelle  ,  ou  à  être  témoin  du  combat  que  ces  petits 
animaux  fe  livreroient  entr'eux.  Cependant,  ils  vé- 
curent en  paix  ,  fans  fe  faire  aucun  mal ,  pendant 
huit  jours  que  je  les  lauTai  enfemble  fans  leut  donner 
aucune  nourriture  ».  {Aran.fuec.  148.  ) 

Degeer  a  obfervé  la  même  chofe.  «  Jamais  ,  dit- 
il  ,  je*  ne  les  ai  vues  fe  tuer  les  unes  les  autres  , 
quoique  j'en  eulle  raffemblé  plufieurs  ,  tant  mâles 
que  femelles  ,  dans  un  même  poudrier  rempli  d'eau; 
j'ai  feulement  remarqué  que  quand  elles  fe  ren- 
controient  dans  l'eau,  elles  fe  tarèrent  mutuelle- 
ment de  leurs  pattes  ,  s'embraflant  en  quelque 
forte  ,  &  cela  de  mâle  à  mâle ,  ou  de  femelle  à 
femelle  ;  elles  ouvrirent  bien  en  même  tems 
leurs  redoutables  ferres ,  de  forte  qu'à  tout  mo- 
ment je  m'attendai  à  les  voir  fe  donner  des  coups 
meurtriers  ,  mais  elles  n'en  firent  rien  :  car 
après  s'être  long-tems  tâtées,  elles  fe  féparèrent  & 
nagèrent  chacune  de  fon  côté  ;  au  contraire  ,  dès 
que  j'eus  placé  auprès  d'elles  quelqu'autre  infecte 
aquatique ,  elles  s'en  faifirent  dans  l'inftant  &  le 
fucèrent.  Elles  paroilfent  donc  moins  cruelles  que 
les  Araignées  terrellres».   (  Mém.  tom.  7.  p.  308.  ) 

HUITIÈME    FAMILLE. 

Araignées    Mineuses. 

C    A    R    A    C   T    E   R    £. 

Nid  cylindrique  ,  creufé  dans  la  terre,  ta- 
pifle  d'une  légère  tôle,  Si  fermé  par  un 
opercule  qui  s'ouvre  par.  un  des  côtés. 


ARA 

Pattes  courtes ,  prefqu'égales  :  longueur 
refyedive ;  les  quatrièmes,  les  premièies,  les 
fécondes  &c  les  troifièmes. 

Yeux  . . . 

M.  l'abbé  Sauvages  a  trouvé  en  Languedoc  une 
Araignée  dont  la  manière  de  vivre  eft  tout-à-fait 
fingulière  :  elle  ne  file  point  de  toile  pour  attraper 
fa  proie  ;  mais  elle  fe  fait  une  efpèce  de  terrier  , 
ainn  que  les  Araignées-Loups  ,  avec  cette  diffé- 
rence que  le  nid  des  Araignées  Loups  eft  ouvert, 
&  que  celui  de  l'efpèce  qu'a  découverte  M.  l'abbé 
Sauvages,  eft  fermée  par  une  efpèce  d'opercule. 
Brown  ,  célèbre  naturalifte  anglois  ,  avoit  fait  la 
même  découverte  en  Amérique.  Il  a  décrit  &  fi- 
guré une  efpèce  à'  Araignée  qui  conftruit  pareille- 
ment fon  nid  dans  la  terre  ,  en  tapifle  &  confo- 
hde  les  parois  avec  une  toile  ,  &  en  bouche  l'ou- 
verture par  le  moyen  d'une  porte  qui  fe  ferme 
d'elle-même  comme  par  une  efpèce  de  refTort.  J'ai 
eu  deux  fois  occafion  de  voir  dans  la  partie  méri- 
dionale de  la  Provence  ,  aux  ifles  d'Hières  &  à 
Saint-Tropès  ,  un  pareil  nid  dont  la  porte,  faite 
en  terre  ,  reffembloit  à  un  cercle  auquel  on  auroit 
retranché  une  petite  portion  ,  elle  étoit  attachée  à 
l'un  des  côtés  de  l'ouverture  du  nid  ,  &  elle  s'ou- 
vroit  Se  fe  fermoit  comme  une  véritable  porte. 
Elle  étoit  ouverte  lorfque  je  la  vis ,  &  je  n'y  trou^ 
vai  point  l'Araignée  y  elle  étoit  fans  doute  fortiè 
pour  aller  à  la  chafle.  Cette  efpèce  ne  ferme  vrai- 
femblablement  la  porte  que  lorfqu'elle  eft  dans 
fon  terrier ,  &  la  lailfe  ouverte  lorfqu'elle  en  fort  j 
au  lieu  que  celle  que  M.  1  abbé  Sauvages  a  eu  oc- 
cafion d'obferver  avoit  toujours  fa  porte  fermée. 
L'Araignée  du  Languedoc  diffère  encore  de  celle 
de  la  Provence  ,  en  ce  que  l'une  conftruit  fon  nid 
dans  un  terrain  en  pente  ou  coupé  verticalement, 
&  l'autre  dans  un  terrain  horizontal.  Celle  que 
Brown  a  trouvée  en  Amérique  paroît  aufït  dif- 
férer de  celles  d'Europe  :  voilà  dohe  trois  efpèces 
différentes  A' Araignées  -  Mineufes.  Mais  ,  n'ayant 
vu  que  le  nid  de  l'une,  Se  M.  Sauvages  s'etant 
plus  attaché  à  faire  connoirre  les  manœuvres  de 
celle  qu'il  a  obfervée  qu'a  la  décrire  ,  nous  ne 
pouvons  donner  la  defcii;nion  que  de  celle  que 
Brown  a  fait  connoître.  Cependant  avant  de  paffer 
àladefcripcion  de  celle  de  l'Amérique  ,  nous  croyons 
devoir  rapporter  les  obfcrvations  de  M.  l'abbé  Sau- 
vages ,    touchant   celle    du  Languedoc. 

Selon  la  defeription  que  M.  l'abbé  Sauvages  a 
donnée  à  l'Académie  Royale  des  Sciences  ,  de  l'A- 
raignée qu  il  a  obfervée,  il  paroît  qu'elle  reflemble 
beaucoup  à  celles  des  caves,  elle  en  a  la  fotme  , 
la  couleur  &  le  velouté  ;  fa  tête  eft  de  même  ar- 
mée de  deux  fortes  pinces  qui  paroiflent  être  les 
feuls  inftrumens  dont  elle  puifle  fe  fervir  pour 
creufer  fon  terrier  ou  fon  habitation  ,  &  pour  en 
fabriquer  la  porte.  Elle  choifit  ordinairement  pour 
établir  cette  habitation  ,  un  endroit  où  il   ne  fc 


ARA 

rencontre  'aucune  herbe  ,  un  terrein  en  pente  ou 
à  pic  ,  pour  que  l'eau  de  la  pluie  ne  puilic  pas  s'y 
arrêter  ,  &  une  terre  forte ,  exempte  de  rochers 
&  de  petites  pierres.  C'eft-là  qu'elle  fe  creufe  un 
terrier  ou  boyau  ,  d'un  ou  de  deux  pieds  de  pro- 
fondeur ,  du  même  diamètre  par-tout,  &  allez 
lar^c  pour  qu'elle  puiilc  s'y  mouvoir  en  liberté  : 
elle  le  tapille  d'une  toile  adhérente  à  la  terre ,  foit 
pour  éviter  les  éboulcmens  ,  ou  pour  avoir  des 
priles  pour  grimper  plus  facilement,  fou  peut-être 
encore  pour  fcntir  du  fond  de  fon  trou  ,  comme 
on  le  verra  dans  la  fuite  ,  ce  qui  fc  pallé  à 
l'entrée. 

Mais  où  l'induftne  de  cette  Araignée  brille  par- 
ticulièrement ,  c'eft  dans  la  fermeture  qu'elle  conf- 
truit  à  l'entrée  de  fon  terrier  ,  &  auquel  elle  fert 
tout-à-la-fois  de  porte  &  de  couverture  ;  cette 
porte  ou  trappe  cfb  peut-être  unique  chez  les  in- 
fectes; elle  eft  formée  de  différentes  couches  de 
terre  détrempées  &  liées  cntr'elles  par  des  fils  , 
pour  empêcher  vraifeinblablement  qu'elle  ne  fe 
gerce,  Se  que  fes  parties  ne  fe  féparent  ;  fon 
contour  eft  parfaitement  rond  ;  le  deflus ,  qui  eft 
à  fleur  de  terre  ,  eft  plat  &  raboteux  ,  le  dcfTous 
convexe  &  uni  ;  de  plus ,  il  eft  recouvert  d'une  toile 
dont  les  fils  font  très -torts  &  le  thfu  ferré  ;  ce 
font  ces  fils  qui  prolongés  d'un  côté  du  trou  ,  y 
attachent  fortement  la  potte  ,  &  forment  uue  ef- 
pèce  de  penture ,  au  moyen  de  laquelle  elle  s'ou- 
vre &  fe  ferme.  Ce  qu'il  y  a  d'admirable  ,  c'eft 
que  cette  penture  ou  charnière  eft  toujours  fixée 
au  bord  le  plus  élevé  de  l'entrée,  afin  que  la  porte 
retombe  Se  fe  ferme  par  fa  propre  pefanteur,  effet 
qui  eft  encore  facilité  par  l'inclinaifon  du  terrein 
qu'elle  choiiît.  Telle  eft  encore  l'adrefTe  avec  la- 
quelle tout  ceci  eft  fabriqué  ,  que  l'entrée  forme 
par  fon  évafement  une  cfpèce  de  feuillure  ,  contre 
laquelle  la  porte  vient  battre  ,  n'ayant  que  le  jeu 
nécefTaire  pour  y  entrer  Se  s'y  appliquer  exacte- 
ment ;  enfin  le  contour  de  la  feuillure  Si  la  par- 
tie intérieure  de  la  porte  font  fi  bien  formés,  qu'on 
dirait  qu'ils  ont  été  arrondis  au  compas. 

Tant  de  précaution  pour  fermer  l'entrée  de  fon 
habitation  ,  paroît  indiquer  que  cette  Araignée 
craint  la  furprife  de  quelque  ennemi  ;  il  femblc 
encore  qu'elle  ait  voulu  cacher  fa  demeure  ,  car  fa 
porte  n'a  rien  qui  puifTe  la  faire  diftinguer  des  en- 
virons ;  elle  eft  couverte  d  un  enduit  de  terre  d'une 
couleur  femblable  ,  Si  que  l'infecte  a  LifTé  rabo- 
teux ,  à  delfein  fans  doute ,  car  il  aurait  pu  Punir 
comme  l'intérieur  ;  le  contour  de  la  porte  ne  dé- 
borde dans  aucun  endroit,  &  les  joints  en  font 
fi  ferrés,  qu  ils  ne  donnent  point  de  prife  pour 
la  faifîr  &  pour  la  foulever.  A  tant  de  foins  & 
de  travaux  pout  cacher  fon  habitation  &  pour 
en  fermer  l'entrée  ,  cette  Araignée  jouit  encore  une 
adrelle  Si  une  force  lùigu'ièrcs  ,  pour  empêcher 
qu'on  en  ouvre  Ja  porte. 

Au  premier  inftant  où  M.  l'abbé  Sauvages  la 
découvrit ,  il  n'eut  rien   de  plus  preflé  que'  d'en- 


ARA 


22p 


foncer  une  épingle  fous  la  porte  de  fon  habita- 
tion pour  la  foulcvcr  -,  mais  il  y  trouva  une  rélîf- 
tance  qui  l'étonna  ,  c'étoit  l'Araignée  qui  rcte- 
noit  cette  porte  avec  une  force  qui  le  furprit  extrê- 
mement dans  un  (I  petit  animal;  il  ne  fit  qu'en- 
tt'ouvrir  la  porte  ,  il  la  vit  le  corps  renverfé ,  ac-* 
crachée  par  les  jambes ,  d'un  côté  aux  patois  de 
l'entrée  du  trou  ,  de  l'autre  à  la  toile  qui  recouvre 
le  derrière  de  la  portxf  ;  dans  cette  attitude  qui 
augmentoit*  fa  force ,  {'Araignée  titoit  la  porte  a 
elle  le  plus  qu'elle  pouvoit ,  pendant  que  M.  l'abbé 
Sauvages  tirait  auffi  de  fon  côté  ,  de  façon  que 
dans  cette  efpèce  de  combat  ,  la  porte  s'ouvroit 
&  fe  refermoit  alternativement  :  l'Araignée  bien 
déterminée  à  ne  pas  céder ,  ne  lâcha  prife  qu'à  la 
dernière  extrémité  ,  &  lorfque  M.  Sauvages  eue 
entièrement  foulevé  la  trappe  ;  alors  elle  fe  pré- 
cipita au  fond  de  fon  trou.  Il  a  fouvent  répété  ce 
jeu  ,  &  il  a  toujouts  obfervé  que  l'Araignée  ac- 
courait fui  le  champ  pour  tenir  tout  fermé. 

Cette  promptitude  à  arriver  à  cette  porte  ,  ne 
montre-t-ellc  pas,  comme  nous  l'avons  dit,  qae 
par  le  moyen  de  la  toile  qui  tapiflè  fon  habi- 
tation, elle  fent  ou  connoît  du  fond  de  fa  de- 
meure ,  tout  ce  qui  fe  pafTe  vers  l'entrée  ,  comme 
l' Araignée-FUeufe  qui ,  par  le  moyen  de  fa  toile  , 
prolonge  ,  fi  cela  le  peut  dire  ,  fon  fentiment  à 
une  grande  diftance  d'elle  ?  Quoiqu'il  en  foit, 
elle  necefle  défaire  lagardeàcette  porte,  dès  qu'elle 
y  entend  ou  fent  la  moindre  choie  ,  Si  ce  qui  eft 
vraiment  fingulier  ,  c'eft  que  ,  pourvu  qu'elle  fut 
fermée,  M.  l'abbé  Sauvages  pouvoit  travailler  aux 
environs  ,  cerner  la  terre  pour  enlever  une  partie 
du  trou  ,  fans  que  l'Araignée  ,  frappée  de  cet 
ébranlement  ou  du  fracas  qu'elle  entendoit ,  &  qui 
la  «îenaçoit  d'une  ruine  prochaine  ,  fongeât  à  aban- 
donner fon  pofte  ;  elle  fe  tenoit  toujours  collée 
fur  le  derrière  de  la  porte  ,  Si  M.  Sauvages  l'en- 
Icvoir  avec  ,  fans  prendre  aucune  précaution  pour 
l'empêcher  de  fuir. 

Mais  fi  cc:te  Araignée  montre  tant  de  force  3c 
d'adrefTe  pour  défendre  fes  foyers ,  il  n'en  eft  pas 
de  même  quand  on  l'en  a  tirée ,  elle  ne  paroît  plus 
que  languiflante  ,  engourdie;  &  fi  elle  fait  quelques 
pas,  ce  n'eft  qu'en  chancelant.  Cette  circonftance  , 
&  quelques  autres ,  ont  fait  penftr  à  M.  l'abbé 
Sauvages  qu'elle  pourrait  bien  être  un  infecte  noc- 
turne que  la  clarté  du  jour  "bleflé  ,  au  moins 'ne 
l'a-t-il  jamais  vu  fortir  de  fon  trou  d'elle-même  ; 
&  lorfqu'on  l'expofe  au  jour ,  elle  paroît  être  dans1 
un  élément  étranger. 

La  manière  fingulière  dont  cet  infecte  ,  fi  dif- 
féx  t  des  autres  Araignées  ,  fe  loge,  infpire  natu- 
rellement la  curiofité  d'en  favoir  davantage  fur  fes 
autres  actions  ,  comment  il  vit ,  comment  il  vient 
à  bout  de  fe  fabriquer  cette  demeure  ,  &c.  mais 
il  faut  attendre  de  nouvelles  obfervations  :  jufqu'ici 
quelques  efforts  qu'ait  fait  M.  l'abbé  Sauvages 
pour  conferver  ces  Araignées  vivantes  ,  il  n'a  pu 
y  réuflir  ,  elles  font  toutes  mortes  malgré  fes  foins , 


ajo 


ARA 


ce  qui  l'a  empêché  de  poflfler  plus  loin  fes  décou- 
vertes fur  leur  manière  de  vivre  ;  il  faudroit  peut- 
être  pour  parvenir  à  les  mieux  connoître  ,  enlever 
une  portion  tonfidérable  de  la  terre  qu'elles  ha- 
bitent ,  qu'on  placcroit  dans  un  jardin  ;  alors  , 
comme  on  les  aurait  fous  les  yeux  ,  on  pourrait 
plutôt  découvrir  leurs  différentes  manoeuvres  ;  au 
relie  ,  on  trouve  cette  Araignée  fur  les  bords  des 
chemins  aux-environs  de  Montpellier  ,  &  c'eft-là 
où  M.  l'abbé  Sauvages  l'a  vue  pour  la  première 
fois;  on  la  trouve  aufli  fur  les  berges  de  la  pe- 
tite rivière  du  Lez  qui  pafie  auprès  de  la  même 
ville  ;  mais  nous  n'avons  jufqu'a  préfent  aucune 
connoiflanec  qu'on  l'ait  découverte  ailleurs  ,  peut- 
ctre  cet  infecte  n'habite-t-il  que  les  pays  chauds , 
en  ce  cas  il  faudroit  le  chercher  en  Italie  ,  en  Ef- 
pagne  ,  &c.  M.  l'abbé  Sauvages  l'a  appellée  Arai- 
gnée Maçonne ,  &  ce  nom  lui  convient  alfez  ,  mâ- 
ç  innant  en  quelque  façon  fa  porte  ;  on  pourrait 
encore  l'appeller  Araignée  -  Mineufc  ,  à  caufe  du 
terrier  ou  boyau  qu'elle  fait  fe  creufer.  Hijl.  de 
l'Acad.  pag.  2.6, 

ESPÈCES. 

il  5.  Araignée  reclufe. 

Aranea  nidulans.  Fab. 

Aranea  atra  nitida  ,  abdomine  hirio  nigro.  Fab, 
Mant.  inf.   tom.    1.  pag.    343.  n°.    j. 

Tarantula  major  fubhirfuta ,  fab  terra  nidulans. 
Broww.   Hift.  nat.  ofjam.  tab.   44.  fig.    3. 

Cette  cfpèce  eft  allez  grande  ,  elle  eft  très-noire 
&  luilante.  Les  yeux  font  placés  fur  deux  lignes 
parallèles ,  mais  les  deux  du  milieu  de  la  rangée 
inférieure  font  un  peu  plus  diftans  que  dans  les 
autres  efpèces.  Le  corcelet  eft  allez  grand;  on  y 
remarque  au  milieu  une  imprcflïon  en  forme  de 
croiflant.  L'abdomen  eft  ovale  ,  renflé  ,  velu,  d'un 
noir  moins  luifant  que  le  corcelet.  La  longueur  des 
huit  pattes  eft  prefquc  égale. 

Elle  fc  trouve  à  la  Jamaïque  ,  aux  Antilles  & 
dans  les  ifles  de  l'Amérique  méridionale. 

Cette  Araignée  creufe  dans  les  endroits  pierreux , 
fuivant  les  obfervations  de  Brown  ,  un  trou  cylin- 
drique qu'elle  tapiiTe  intérieurement  de  fils  ,  & 
dont  elle  bouche  l'ouverture  par  une  efpèce  d'o- 
percule ou  de  porte  qui  tient  fi  fortement  à  ces 
fils  que  toutes  les  fois  qu'elle  eft  forcée  de  s'ou- 
vrir ,  elle  eft  auilïtôt  remife  dans  fa  pofition  ordi- 
naire par  les  liens  qui  la  fixent.  La  piquure  de  cet 
infecte  caufe  une  douleur  très-vive  pendant  plu- 
ficurs  heures  ,  accompagnée  même  quelquefois  de 
la  fièvre  Se  du  délire  ;  mais  on  eft  bientôt  foulage , 
foit  par  les  fudorifiques  ordinaires  ,  foit  par  les 
liqueurs  fpiritueufes ,  telles  que  le  tafia  ,  le  rum  , 
ainfi  que  le  pratiquent  les  nègres  qui  en  font  fou- 
veut  mordus.  Ils  s'endorment,  fuent  un  peu  &  fe 
trouvent  entièrement  remis  à  leur  réveil. 

M.  de  Badier,  habitant  de  la  Guadeloupe,  natura- 
lifte  trè6-wftruit ,  a  eu  fouvent  occafion  de  voir 


ARA 

dans  ce  pays  l'Araignée  que  r.ous  venons  de  dé- 
crire; mais  fes  obfervations  ne  font  point  conformes 
à  celles  de  Brown.  Il  l'a  trouvée  dans  les  terreins 
argilleux  ,  en  pente  très-douce.  L'opercule  étoit 
fixée  à  la  partie  la  plus  élevée  du  trou  ,  par  une 
cfpèce  de  charnière  en  foie ,  &  elle  fe  fermoit  par 
l'on  propre  poids.  L' Araignée  retirée  de  fou  nid  ne 
faifoit  aucun  mouvement,  &  fcmblable  à  celle  du 
Languedoc  ,  elle  paroifloit  languiifante  &  comme 
engourdie.  M.  de  Badier  l'a  tenue  très-long-tems  dans 
fa  main  fans  jamais  avoir  été  mordu. 

Efpeces  dont  nous  ignorons  la  manière  de  vivre. 

114.  Araignée  fulfurcufe. 

Aranea  futpkurea.   Nob. 

Aranea  pallide  rojca  ;  abdomine  ovato  fulphu- 
reo  :  pedibus  elongaiis  ,  apice  fufeis.  Nob. 

Cette  efpèce  eft  allez  grande.  Ses  yeux  font  placés 
prefquc  fur  deux  lignes.  On  en  voit  quatre  au 
milieu  ,  formant  un  quarré  inégal ,  8c  deux  latéraux 
fur  une  ligne  oblique.  Le  corcelet  eft  d'une  cou- 
leur rofe  très-pâle  ;  il  eft  un  peu  aplati  &  figuré 
en  coeur.  L'abdomen  eft  ovale,  d'un  jaune  clair  5c 
foycux.  Les  pattes  font  longues,  de  la  couleur  du 
corcelet,  avec  leur   extrémité  obfcure. 

Elle  a  été  trouvéç  à  la  Guadeloupe  par  M.  de 
Badier, 

nj.  Araignée  bicolor. 

Aranea   bicolor.   Nob. 

Aranea  tkorace  rubro  fericeo  ;  abdomine  ovato 
rufo  ,  dorfo  punciis  quatuor  nigris    imprcjfts.  Nob. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Ses  yeux ,  au 
nombre  de  huit ,  font  placés  comme  ceux  des  deux 
premières  familles  ;  il  y  en  a  quatre  au  milieu 
en  quarré  ,  &  deux  latéraux  fur  une  ligne  oblique. 
Le  corcelet  eft  rouge ,  mais  couvert  d'un  léger  duvet 
blanchâtre ,  foyeux.  L'abdomen  eft  ovale ,  rouf- 
fâtre,  avec  quatre  points  noirs  au  milieu  de  fa 
partie  fupérieure  ,  difpofés  en  quarré.  Les  anten- 
nules  font  verdâtres.  Les  pattes  font  allez  longues  , 
d'un  jaune  pâle  ,  avec  la  bafe  des  cuilles  8c  les  tarfes 
noirâtres. 

Elle  a  été  trouvée  à  la  Guadeloupe ,  par  M.  de 
Badier  ,  entre  plufieurs  feuilles  rapprochées.  Je  la 
crois  de  la  première  ou    de    la  féconde  famille. 

Efpeces  décrites  par  le  chevalier    Linné  ,    dont 
nous  ignorons   la  manière  de  vivre. 

\i6.   Araignée  chafleufe. 

Aranea   venatoria.  Lin. 

Aranea  fubhirfuta  ,  thorace  orbiculato  convexo  ; 
abdomine  ovato  magnitudine  thoracis.  Lin.  Syft. 
nat.  p.   1035.  72°.  3  ;. 

Aranea  venatoria  thorace  orbiculato  glabro  ,  atro  ; 
abdomine  ovato  pubefeente  fufeo.  Fab.  Syft.  ent. 
p.  439.  n°.  39.  —Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  j4*. 
«°-  Si- 


ARA 

Gronov.  Zooph.  z.  p.  117.  n°.  958. 

Merian.   Surin,   lab.    18.  fig.  I.  1. 

Tarantula  rufefccns  major  ventre  minori ,  artî- 
culis  pcnultimis  ungulatis.  BROWN.  Hift.  ofjam. 
tai.  44.  fig.  i. 

Les  yeux  font  grands  ;  le  coreelet  cft  prefque 
rond  ,  convexe  ,  grand ,  Iillc  ,  fipué  longitudinalc- 
ment ,  prcfqùc  tronqué  à  fa  partie  antérieure  ,  & 
un  peu  plus  large  à  fa  partie  poftéricurc.  L'abdo- 
men cft  ovale ,  légèrement  velu  ,  de  la  grandeur 
du  coreelet.  Les  antcnnules  font  artez  grolles  ,  & 
de  la  longueur  du  corcelcr.  Les  pattes  font  minces , 
prcfquc  trois  fois  plus  longues  que  le  corps  ,  pretque 
égales  ,  couvertes  de  quelques  poils,  Se  terminées 
par  deux  ongles.  La  couleur  de  tout  le  corps  cft 
noirâtre. 

Elle  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridionale.  Nous 
la  croyons  de  la  première  famille. 

117.  Araignée  réticulée. 
Aranea  rcticu'ata.  Lin. 

Aranea  exalbida  y  abdomine  g/obofo  reticulato 
fupra  purpurafeente  fnfco  nebulofo.  Lin.  Faun.  fuec. 
éd.  1.  p.  jji.  72°.  1111.  éd.  1.  n°.  199$.  — Syft- 
nat.  p.  1030.'  n°.  1. 

Le  corps  de  cette  Araignée  eft  blanchâtre.  Le 
coreelet  cft  livide  ,  avec  une  tache  oblongue  noi- 
râtre ,  à  la  partie  poftéricure  ,  &  un  point  de  la 
même  couleur  de  enaque  côté.  L'abdomen  eft  glo- 
buleux ,  légèrement  réticulé,  blanchâtre,  avec  des 
veines  noirâtres.  Les  côtés  font  d'une  couleur  pur- 
purine ,  obfcurc.  Les  pattes  ont  des  taches  noires. 

Elle  fe  trouve  dans  les  jardins  de  Suède. 

118.  Araignée  mouchetée. 
Aranea  ocio  puncîata.  Lin. 

Aranea  abdomine  fubrotundo  fiavo  ;  ftigmatibus 
utrinque  quatuor  nigris  ,  ano  rufo.  Lin.  Syft.  nat. 
p.   lojo.  n".  j. 

Aranea  080  puncîata.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.  moi. 

Le  corps  de  cette  Araignée  eft  pâle.  L'abdomen 
eft  prefque  rond ,  de  couleur  jaune  ,  avec  quatre 
points  noirs  de  chaque  côté  ,  comme  quatre  ftig- 
mates.  L'anus  eft  roux.  Linné  dit  que  cette  efpèce 
conftruit  une  toile  horizontale  ;  &  celle  que  M. 
Schrank  a  obfervée  conftruit  une  toile  perpendicu- 
laire contre  les  fenêtres. 

Elle  fe  trouve  en  Suède,  en  Allemagne. 

119.  Araignée  des  rofeaux. 
Aranea  arundinacea.  Lin. 

Aranea  abdomii.e  fubglobofo  albo  y  maculis  dilate 
fufeis.  Lin.  Faun.  fuec.  éd.  1.  1145.  éd.  1.  i^yS. 
Syft.   nat.  p.   103].  n'\-j. 

Cette  cfpèce  eft  une  des  plus  petites  de  fon 
genre.  L'abdomen  cft  prefque  globuleux,  blanc,  avec 
des  taches  noirâtres  ,  très  -diftinétes.  Le  coreelet 
eft  livide  ou  grisâtre.  La  tête  cn-deiïus  eft  blan- 
châtre. 


ARA 


231 


Elle  fe  trouve  en  Suède ,  dans  Us  parmiï ulcs  des 
rofeaux. 

110.  Araignée  à  trois  lignes. 

Aranea  trilineata.  Lin. 

Aranea  abdomine  ovato  albido  :  lineis  tribut  [on.- 
gitudinalibus  punciorum  nigricantium.  Lin.  Faim, 
fuec.  éd.  1.  n°.  1110.  éd.  1.  n°  1001.  Syft.  nat. 
p.    IOjI.  fi°.    10. 

Nous  fup^onnons  que  cette  efpèce  cft  la  même 
que  celle  que  nous  avons  déjà  rapportée  dans  la 
féconde  famille  ,  fous  le  nom  à'Araignée-raiée.  Le 
coreelet  de  cette  efpèce  cft  livide  avec  une  ligne 
longitudinale  &  les  côtés  noirs.  L'abdomen  jft 
ovale  ,  blanchâtre  ,  avec  trois  rangées  longitudi- 
nales de  points  noirs. 

Elle  fe  trouve  en  Suède  ,  dans  les  bois  humides. 

m.  Araignée  à  raies  purpurines. 

Arase  a  quadrilineata.  Li.y. 

Aranea  abdomine  fub  rotundo  fîavo  :  pltnllis 
quatuor  Uncaque  utrinque purpurafeentibus.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  1051.  n°.    13. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Son  corps  cft 
livide  ,  tranfparenr.  La  partie  antérieure  de  la  tête 
eft  jaune.  L'abdomen  eft  d'un  jaune  pâle  ;  on  y 
voit  au  milieu  de  la  partie  fupétieure  quatre  points 
purpurins,  formant  un  quarré  ,  &  une  raie  reftu- 
gineufe  purpurine  de  chaque  côté  qui  ne  va  pas 
d'un  bout  à  l'autre  de  l'abdomen. 

Elle  fe  trouve   en  Suède. 

m.  Araignée  patte-fauve. 

Aranea  rufipes.   Lin. 

Aranea  thorace  nigro  ,  abdomine  fufco  ,  pedibus 
rufis.  Lin.  Faun.  fuec.  éd.  I.  n°.  1:50.  éd.  1.  n". 
1009.   Syft.    nat.  p.    1054.   n°.   lô. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Le  coreelet  cft 
noir  ;  l'abdomen  eft  noirâtre  ,  &  les  pattes  Ion: 
fauves. 

Elle  fe-  trouve  en  Europe  ,  fur  l'Orcie. 

ixj.  Araignée  Hibou. 

Araxea  nociurna.  Lin. 

Aranea  nigra  :  abdomine  punciis  duobus  alnis  : 
baftlunula  alba.  Lin.  Faun.  fuec.  éd.  1.  1135.  éd.  1. 
ioio.  Syft.    nat.  p.   1034.  2.1. 

Schrank.   Enum.  inf.  auft.  n°.    1036. 

Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  Tout  fon 
corps  eft  noir  ,  on  voit  à  la  partie  fupéricure  de 
l'abdomen ,  un  point  blanchâtre  de  chaque  coté  , 
peu  apparent ,  &  une  tache  en  croiilant  a  la  partie 
antérieure.  L'anus  eft  taillant  &  comprimé 

Linné  aobfervéque  cette  efpèce  eft  agile  pendant 
la  nuit  ,  tandis  qu'elle  refte  tranquille  pendant  le 
jour. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

124.  Araicnée  à  points   enfoncés. 

Aranea  fex  puncîata    Lin. 

Aranea  abdomine  qblongo  ;  punciorum  exca-vt- 


2J2 


ARA 


torum  paribus  tribus.  Lin.  Syft.nat.  1034.  n".  14. 
Faun.  fuec.  éd.  I.  «*.   1135.  éd.    t.   n°.  1013. 

Aranea  fex  puntlata.  Fab.  5y/.  ent.  p.  436. 
*°.   i|.   — Sp.   inf.   tom.  I.    J>.   541,  *«".   3J. 

Aranea  fex  puntlata.  Schranck.  Enum.  inf. 
auft.  n°.   Il 00. 

Cette  Araignée  eft  a(Tez  grande.  Son  corcelet 
eft  cendré.  L'abdomen  eft  ovale-oblong,  aminci, 
couvert  de  poils  glauques ,  Se  de  quelques  autres 
noirs.  On  apperçoit  a  fa  partie  fupérieure  trois 
paires  de  points  enfoncés. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  ,  dans  les  bois ,  entre 
l'écorce  des  pins. 

115.  Araignée  jaune. 

A&^nea  flavijfuna.    Lin. 

Aranea  abdominc  oblongo  flavijjimo  hvi.  Lin. 
Syfl.  nat.  p.  1054.  n°.  z$.  —  Muf.  Lad.  Ulr. 
42.8.    1. 

Les  yeux  de  cette  jolie  Araignée  font  très-rap- 
prochés.  Le  corcelet  eft  glabre  &  fauve.  L'abdo- 
men eft  jaune,  alongé  Se  lifte.  Les  pattes  font  longues, 
glabres  Se  jaunes. 

Elle  fe  trouve  en  Egypte. 

12.6.  Araignée  bimaculée. 

Aranea  bimaculata.  Lin. 

Aranea  abdomine  fubrotundo  caftaneo  :  punclis 
duobus    albis.  Lin.  Syft.   nat.  p.   1034.   n°.   z6. 

Elle  eft  très-petite.  Tout  fon  corps  eft  d'une 
couleur  brune  ou  briquetée-obfcure.  L'abdomen  eft 
ovale ,  un  peu  aplati  ,  inégal ,  avec  deux  taches 
blanches,  dont  l'antérieure  un  peu  plus  grande  que 
l'autre  ,  eft  ftrmée  de  deux  points  joints  enfemble  ; 
la  féconde  ,  un  peu  plus  petite  ,  eft  également 
formée  par  la  réunion  de  deux  points  blancs. 

Elle  fe  trouve  en  Europe. 

117.  Araignée  oculée. 
Aranea  ocellata.  Lin. 

Aranea  femoribus  ocellis  tribus  geminatis.  Lin. 
Syft.  nat.   103  5-,  34. 

Cette  Araignée  eft  à  peu-près  de  la  grandeur 
de  la  Tarentule.  Tout  fon  corps  eft  pâle.  Le  mi- 
lieu de  la  partie  fupérieure  du  corcelet  eft  mar- 
qué d'une  double  tache  noire  afTez  grande.  On 
voit  une  tache  de  la  même  couleur  à  l'endroit  où 
font  placés  les  yeux.  L'abdomen  eft  pâle,  nébu- 
leux ,  avec  une  tache  annulaire  noire.  On  voit  fur 
chaque  cuifle  trois  taches  doubles ,  blanches  ,  ocu- 
lées  ,   &  quelques-unes  fur  les  jambes. 

Elle  fe  trouve  à  la  Chine. 

118.  Araignée  épine-mobile. 
Aranea  fpinimobilis.  Lin. 

Aranea  crurum  fpinis  mobilibus  nigris.  Lin.  Syft. 
nat.  p.    1034.   n°.  31. 

Albin.  Aran.  fig.  169. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  Y  Araignée  Aviculaire. 
Le  .porcelet  eft  ferrugineux ,  prefque  ovale ,  un,  peu 


ARA 

plu»  large  a  fa  partie  poftérieure  ;  il  eft  convexe 
Se  nud  à  la  partie  fupérieure.  L'abdomen  eft  prefque 
arrondi ,  d'un  jaune  brun  ,  avec  quatre  rangées  de 
points  noirs  en-defious.  Les  jambes  Se  les  tarfes 
font  fimples  ,  mais  les  cuhTes  font  couvertes  de 
quelques  piquans  droits,  noirs,  luifans,  mobiles. 
La  couleur  des  cuiftes  eft  ferrugineufe. 
Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

Efpcces  décrites  par  M.  Fabricius  ,  dont  nous  igno- 
rons la  manière  de  vivre. 

Yeux  :::: 

129.  Araignée  longïmane. 
Aranea  longimana.  Fab. 

Aranea  abdomine  longo  cylindrico  f'.fco  ,  pedi- 
bus    anticis    longijfimis.    Fab.    Spec.    inf.   tom.     1. 

P-    V6-   ""■   ?"  . 

Elle  eft   d'une  couleur    ferrugineufe  ,    noirâtre. 

L'abdomen  eft  cylindrique  ,  alongé  ,  légèrement 
velu ,  noirâtre.  Les  mandibules  tont  alongées ,  cy- 
lindriques ,  armées  d'un  fort  crochet.  Les  pattes, 
antérieures  font  très-longues,  &  celles  de  la  troi- 
sième paire  font  très-courtes. 
Elle  fe  trouve  à  Cayennc. 

Nota.  Je  crois  que  cette  efpèce  appartient  à  la 
première  ou  à  la  féconde  famille. 

130.  Araignée  lobée. 
Aranea  lobata.  Pallas. 

Aranea  abdomine  ovato  lobato  albo  ,  apice  li- 
neis  geminatis  fufeis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  1. 
p.    j;6.   71°.    2. 

Pallas.  Spicil.  Zoolog.  fafe.  9.  p.  46.  tab,  j. 

fig-  *4-  &.IJ- 

Araneoides    capenfis.    Petiv.  Gaçoph.   tab.  iz. 

fig-  »  I  ? 

Elle  eft  à  peù-près  de  la  grandeur  de  l'Araignée 
Porte- croix.  Les  yeux  font  noirs  &  placés  comme 
ceux  des  deux  premières  familles  ;  c'eft-à-dire  ,  qu'il 
y  en  a  quatre  au  milieu  formant  un  quarré  &  deux 
latéraux  fur  une  ligne  un  peu  oblique.  La  pre- 
mière pièce  des  mandibules  eft  prefque  ovale,  gri- 
sâtre ,  coupée  obliquement  à  fon  extrémité  ,  &  mu- 
nie de  deux  rangées  de  dents  noires  ;  la  féconde 
pièce  eft  noire ,  Se  vient  s'enchâder  entre  les  deux 
rangées  de  dents.  Le  corcelet  eft  aplati ,  ovale  , 
velu  poftérieurement  ;  il  eft  noirâtre  ,  mais  les 
côtés  &  la  partie  voifîne  des  yeux  font  gris.  L'ab- 
domen a  la  figure  d'un  fphéroïde  aplati  ;  il  paroît 
fertile  ,  fa  bâte  étant  relevée  &  s' avançant  fur  le 
corcelet  ;  les  côtés  ont  trois  élévations  aflez  grofles 
&  arrondies  :  on  voit  à  fa  partie  fupérieure  trois 
imprefllons  tranfverfales  ou  filions  larges ,  qui  ré- 
pondent à  chaque  lobe  ,  &  qui  font  marqués 
chacun  de  trois  points  enfoncés.  Sa  couleur  eft 
blanche  entre  les  Allons ,  mais  il  y  a  vers  l'extré- 
mité deux  paires  de  lignes  noirâttes  :  le  deflous 
eft  tacheté  de  blanc  au  milieu.  Les  pattes  font  noi- 
râtres avec  des  anneaux  erisâtres. 

Elle 


ARA 

Elle  fe  trouve Elle  a  éc4  décrite  par 

M.  Pallas  ,  d'après  un  individu  confervé  au  Mu- 
feum  de  l'Académie  de  Saint-Pétersbourg.  Je  crois 
qu'elle  eft  de  la  première  famille. 

.     III.  Araignée  cachée. 

Aranea  latens.  Fab 

Aranea  atra  abdomine  cinerajeente  :  linca  dor- 
fali  atra,  interrupta.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  43Z.  n".  3. 
— Sp.  inf   tom.    1.  p.    f!7-   «"•  $• 

Cette  Araignée  'c!i  petite.  La  tète  &  le  corcelct 
font  noirs  &  légèrement  velus.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  relevé  en  bo.'Ie  vers  la  baie  ,  couvert  d'un 
duvet  cotoueux  cendre  ,  avec  une  ligne  lôpgitudi- 
nale  noire,  interrompue,  un  peu  plus  large  eu  ar- 
rière qu'en   devant.  Les  pattes  font  noires. 

Ou  la  trouve  en  Angleterre.  Elle  fc  tient  ca- 
chée fous  un  petit  réléau  tendu  à  la  partie  fupé- 
ricurc  d'une  feuille. 

Nous  croyons  que  cette  efpèce  appartient  à  la 
première  ou  à  la   féconde  famille. 

Iji.  Araignée  notée. 

Aranea  fignata.  Fab. 

Atar.ea  virefeens  ,  tkoiacis  lateribus  abdomi- 
nijquc  lincis  duabus  nigris.  Fab.  Gen.  inf.  p.  149. 
Sp    inf.  tom.  1.  /VJ37.  n".   6. 

Cette  efpèce  cil  petite  ;  fa  tète  e(l  verdâcre  & 
parfemée  de  points  imperceptibles ,  noirs.  Le  cor- 
celet  cfl  verdàtrc  ,  Se  bordé  d'une  large  raie  noire. 
L'abdomen  cfl  globuleux  ,  verdâtre  ,  avec  une  raie 
noire  de  chaqu  e  côté  ,  qui  ne  parvient  ni  à  la 
bafe,  ni  à  ''ex'.emité  de  l'abdomen.  Les  mamelons 
font  failians.  Les  pattes  font  verdâtres  ,  avec  quel- 
ques points   noirs. 

Elle  fe  ter  uve  dans  les  bois ,  à  Kiell.  • 

Nota.  Cette  Araignée  appartient  peut-être  à  la 
troiiïème  fanrlle. 

133.   Araignée  enfanglantec. 

As.  axe  a  maclans.  FaB. 

Aranea  abdomine  ovato  ,  atro  ;  linea  dorfali  coc- 
cinea.  Fab.  Syft.  ent.  p.  431.^°.  4. — Sp.inf.  tom. 
t. p.  537.  n°.  7^ 

Cette  Araignée  eil  petite.  La  tête ,  le  corcelet 
&  les  pattes  font  noirâtres.  L'abdomen  eft  très- 
noir  ,  prefque  globuleux  ,  avec  une  ligne  longitu- 
dinale, d'un  rouge  d'écarlate  ,  au  milieu  de  fa  partie 
fupérieure.  M.  Fabricius  dit  en  avoir  vu  une  autre 
parfaitement  femblablc  ,  un  peu  plus  grande ,  & 
dont  l'abdomen  avoit  deux  paires  de  points  &  l'anus 
rouges  ,  au  lieu  de  la  ligne  longitudinale. 

Elle  le  trouve  en  Amérique. 

M.  de  Badier  m'en  a  communiqué  une  ,  trouvée 
à  la  Guadeloupe,  dont  tout  le  corps  étoit  d'un 
beau  noir.  L'abdomen  étoit  globuleux  ,  avec  quatre 
taches  d'un  beau  rouge  }  favoir  ,  une  petite  au 
milieu  ,  une  oblongue  vers  l'extrémité  ,  8c  deux 
autres   vers   l'anus. 

Hiftoire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  IV. 


ARA 


233 


1 34.  Araignée  nègre. 

Aranea   nigrita.  Fab. 

Aranea  atra  ;  abdomine  fubtus  punciis  duobus 
teftaceis.  Fab.  Syft.  ent.  p.  43t.  n°.  j.  — Sp.  inf. 
tom.  1.  p.  J37.  n".  8. 

Elle  elt  de  grandeur  moyenne.  Son  corps  cfl 
noir,  glabre  &  luifant;  on  voit,  à  la  partie  in- 
férieure de  l'abdomen  ,  vers  la  bâte  ,  deux  points 
d'un  rouge  briqueté.  L'extrémité  des  pattes  eft  pâle. 

Elle   fe  trouve  à  Drefdc. 

Yeux  .  ::: . 

13  y.  Araignée  globuleufe. 

Aranea  globulofa.  Fab. 

Aranea  nigra  ;  abdominis  lateribus  fangu.ir.ci s . 
Fab.  Syft.  cru.  p.  431.  r.°.  6.  — Sp.  inf.  tom.  1.  p. 
Si7.n°.9. 

Tout  le  corps  de  cette  petite  Araignée  eft  noir. 
L'abdomen  cfl  globuleux  ;  les  côtés  font  d'un  rouge 
languin  ;  le  milieu  eft  noir  &  coupé  par  une  bande 
interrompue  ,   blanche. 

Elle   fe  trouve  dans  les  prairies  dç  Léipiîc. 

Yeux    :*."'. 

i;6.   Araignée   larronnefTc. 
Aranea    latro.  Fab. 

Aranea  tkoracc  villofo  cinereo  ;  abdomine  ovate 
atro  ferruginco    maculato.  Fab.  Sp.   inf.  tom.  p.    1. 

538.  n".  11. 

Cette  Araignée  eft  grande.  Sa  bouche  eft  pâle. 
Le  corcelet  eft  pâle  ,  ovale  ,  légèrement  velu  Si 
cendré.  L'abdomen  eft  ovale  ,  noir ,  avec  des  radies 
ferrugineufes.  Les  pattes  font  noires  Se  les  cuillcs 
pâles. 

Elie  fe  trouve   en  Amérique.  , 

137.  Araignée  dorfale. 
Aranea  dorfata.  Fab. 

Aranea  abdomine  dorfo  fufco.V ab.  Gen.  infmant. 
p.  149. — Sp.  inf.  tom.  \.p.    yjj.n0.  14. 

Elle  eft  petite.  La  tête,  le  corcelet  &  les  pattes 
font  verts  Se  fans  taches.  L'abdomen  eft  ovale  , 
pâle  en-deflous  ,  noirâtre  en-defl'us. 

Elle  fe  trouve  à  Kiell  ,  dans  les  bois. 

138.  Araignée  trident. 
AR-iNE.itricufpidata.  Fab. 

Aranea  virefeens  :  abdomine  albo  :  ano  rufefeente. 
Fab.  Syft.  ent.  p.  435.  n°.  9.  — Sp.  inf.  tom.  i.p. 

539.  »o.  17.   - 

La  tête  ,  le  corcelet  Se  les  pattes  de  cette  Arai- 
gnée font  verdâtres.  Les  yeux,  Se  fur-tout  les  la- 
téraux font  faillans.  L'abdomen  eft  ovale  ,  blanc  , 
avec  l'anus  raboteux  Se  roufsâtre  :  on  voit ,  à  la 
partie  fupérieuic  de  l'abdomen  ,  une  ligne  longitu 
dinale  ,  courte  ,  &  deux  latérales  ,  obliques  ,  roufles  , 
qui  fe  réunifient  prefque  an  milieu  de  l'abdomen. 

Elle  fc  trouve  à  Leiplïc, 

G  2 


254 
Yeux 


ARA 


ï$j.  Afatgnie  argentée. 

Aranea   argentata.  Fab. 

Aranea  abdomine  albo  ,  pofiiee  fufco  ,•  ambitu 
fcx  dentato.  Fab.  Syft.  ent.  p.  433.  n°.  10.  — Sp. 
inf.  tom.   1.  p.  J39.  «°.  18. 

Cette  efpèce  eft  grande.  Le  corcelet  eft  légére- 
ment  cotoncux  &  d'un  blanc  argenté.  L'abdomen 
eft  prefque  ovale  ,  blanc  à  fa  partie  antérieure  , 
noirâtre,  avec  deux  points  blancs  à  fa  partie  pos- 
térieure. Le  bord  eft  armé  de  chaque  côté  de  trois 
fortes  dents.  Les  pattes  font  pâles,  avec  des  anneaux 
noirâtres. 

Elle  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

Yeux   *.::.• 

140.  Araignée trimouchetée. 
■Aranea  triguttata.  Fab. 

Aranea  flavefeens  ;  abdomine  nigro  :  maculis  tri- 
bus albis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  436.  n°.  13. — Sp. 
inf.  tom.    I.  p.  J41.   72°,   33. 

Cette  Araignée  eft  petite.  La  tête  &  le  corcelet 
font  jaunâtres  &  fans  taches.  L'abdomen  eft  ovale  , 
un  peu  rétréci  à  fa  pointe  ,  prefcjue  foyeux  ,  noi- 
râtre ,  avec  trois  points  blancs  vers  le  milieu  de 
fa  partie  fupérieure ,  qui  forment  comme  une  bande. 
Les  pattes  font  jaunes  ;  celles  de  la  troifième  paire 
font  les  plus  courtes. 

Elle  a  été  prife,  en  Alface,  pendant  l'automne  , 
fur  les  feuilles  du  Laurier-Tin.  (  Viburnum-Tin- 
nus  ). 

j'41.  Araignée  bourreau. 

Aranea  carnifex.  Fab. 

Aranea  ferruginea  ;  abdomine  cinereo  :  linea 
dorfali  fufea.  Fab.  Syft.  ent. p.  436.  n°.  16.— Sp. 
inf.   tom.  I.  p.  543 .  n°.  3  e. 

Cette  efpèce  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tète 
eft  ferrugineufe ,  avec  les  mandibules  noires.  Le 
corcelet  eft  glabre ,  lilk ,  ferrugineux ,  avec  les 
bords  jaunâtres.  L'abdomen  eft  prefque  globuleux  , 
cendré ,  avec  une  raie  longitudinale  ,  noirâtre  ,  à 
fa  partie  fupérieure  :  on  voit  en-deflbus ,  vers  la 
bafe  ,  une  tache  jaune  de  chaque  côté.  Les  pattes 
font  pâles. 

Elle  fe  trouve  en  Angleterre. 

Yeux     :  *    '  : 

141.  Araignée  comprimée. 
Aranea  dorfalis.  Fab. 

Aranea  atra  ,  thorace  linea  dorfali  alba.  Fab. 
Syft.  ent.  p.  457.  n".  31.  — Sp.  inf.  tom.  I,  pag. 
/44.   b°.  41. 

Elle  eft  petite  &  noire.  Le  corce'et  eft  comprimé , 
k  on  y  voit  une  ligne  longitudinale  ,  blanche.  L'ab-  '. 


ARA 

domen  eft  ovale  ,  noir,  un  peu  blanchâtre  à  fa  bafe. 
Les  pattes  (ont  livides. 

Elle  fc  trouve  en  Angleterre. 

143.  Araignée  pubère. 
Aranea  pubefeens.   Fab. 

Aranea  abdomine  ovato ,  fufco  :  maculis  quatuor 
cinereis  ,  pofticis  majoribus.  Fab.  Syft.  ent.  p.  438. 
n°.  33.  — Sp.  inf.  tom.  I.  p.   J44.  n°.  43. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  Son  corps  eft  noi- 
râtre ,  couvert- d'un  léger  duvet,  &  mélangé  de 
couleur  cendrée.  L'abdomen  eft  ovale ,  noirâtre 
en-deflus  ,  avec  quatre  taches  cendrées  ,  diftinctes , 
dont  les  deux  poftérieures  font  les  plus  grandes.  Les 
antennules  font  velues.  Les  yeux  de  la  féconde  paire 
font  très-petits. 

Elle  fe  trouve  à  Léipfîc. 

Nota.  Je  foupçpnne  que  cette  efpèce  &  la  pré- 
cédente appartiennent  à  la  cinquième  famille,  & 
que  la  dernière  ne  diffère  pas  peut-  être  de  l'Araignée 
des  troncs. 

Yeux     •::• 

144.  Araignée  myope. 
Aranea  myopa.  Fab. 

Aranea  virefeens  :  abdominis  dorfo  late  fangui- 
nco.  Fab.  Gen.  inf.  mant.p.  lyo.  — Sp.  inf.  tom.\. 
p.  J4j.  ri°.  47. 

M.  Fabricius  place  cette  Araignée  dans  la  famille 
de  celles  qui  n'ont  que  fix  yeux  ;  ce  qui  joint  aux 
mamelons  ,  qui  font  très-apparens  ,  nous  porte  à 
croire  qu'elle  appartient  à  la  troifième  famille.  La 
tête  &  le  corcelet  font  d'un  vert  pâle.  Le  bout  des 
mandibules  eft  noir  ,  &  le  corcelet  a  deux  lignes 
longitudinales  ,  obfcures.  L'abdomen  eft  ovale  , 
couvert  d'un  léger  duvet,  d'un  -rouge  de  fang , 
avec  quelques  points  noirs  en-deffus ,  &  les  côtés 
jaunâtres,  fans  points.  Le  bout  des  mamelons  eft 
noir.  Les  pattes  font  longues,  vêrdâtres.  L'extré- 
mité des  jambes  antérieures  feulement  eft  noire. 

Elle  fe  trouve  à  Kiell. 

145.  Araignée  longue-patte. 
Aranea  longipes.  Fab. 

Aranea  atra  abdomine  cylindrico  fufco,  punclis  fex 
impreffis  ,  pedilus  longiftimis.  Fab.  Sp.  inf.com.  1. 
p.   J4J.   n°.  48. 

Le  corps  de  cette  Araignée  eft  grand  &  noir. 
Les  mandibules  (ont  dentées ,  &  terminées  par  un 
onglet.  Les  antennules  font  ferrugineufes  à  leur 
bafe ,  &  noires  à  leur  pointe.  L'abdomen  eft  cy- 
lindrique ,  noirâtre  a  avec  trois  paires  de  points  en- 
foncés ,  à  fa  partie  fupérieure.  Les  pattes ,  Se  fur- 
tout  les  antérieures ,  font  alongées  &  noires. 

Elle  fe  trouve  aux  terres  aultrales. 

146.  Araignée  pinnée. 
Aransa  fcopulorum,   Fai. 


ARA 

Aranea  abdomine  fufco  ,  linea  dorfali  pinnata 
clba.  Fab.  Iur.  norw.    d.  3.  augufi.  — Sp.  inf.   1. 

Elle  eft  de  grandeur  moyenne.  La  tête  eft  noire  , 
luifante  ,  fans  taches.  Les  mandibules  font  grandes 
&  très-noires.  Les  yeux  font  feulement  au  nombre 
de  (tx  ,  8c  très-rapprochés  les  uns  des  autres.  L'ab- 
domen eft  terminé  en  pointe  :  on  y  voit  tout  le 
long  de  fa  partie  fupéricure  une  ligne  blanche , 
pinnéc.  Les  parcs  font  d'un  rouge  de  briques  , 
avec  quelques  bandes  noirâtres. 

Elle  a  été  trouvée   en  Norwège. 

147.  Araignée  rameufe. 
Aranea   lufca.  Fab. 

Aranea  pallida  ;  abdomine  argenuo  ,  ineis  ra- 
mofis  nigris.  Fab.  Syft.  ent.  p.  439.  n".  37.  — -Sp. 
inf.  t.  1.  p.   J46.  n°.  yi. 

La  tète  &  le  corcelet  de  cette  Araignée  font  d'une 
couleur  briquette ,  pâle.  L'abdomen  eft  oblong , 
argenté  ,  avec  une  ligne  longitudinale ,  noire  ,  bran- 
chue  ,  à  fa  partie  iupérieure  ,  &  une  plus  grande 
à  trois  crochets,  &dela  même  couleur  ,  de  chaque 
côté.  L'anus  eft  faillant ,  conique  Se  noix.  Les  pattes 
font  aflez  longues  ,  Se  d'une  couleur  briquecée  , 
pâle. 

Elle  fe  trouve  fur  la  côte  de  CoromandeL 

Yeux... 

148.  Araignée   fanglante. 
Aranea  cruencata.  Fab. 

Aranea  atra  y  abdomine  fafeia  bafeos  flava  ,  pec- 
tore  fanguineo.  Fab.  Syfl.  entom.  pa%.  439.  n".  38. 
—Spec.  inf.  tom.  l.  pag.  546.  n°.  fi. 

Elle  eft  grande  &  très-noire.  Le  corcelet  eft 
fans  taches.  L'abdomen  eft  ovale  ;  on  y  voit  une 
bande  jaune  en-detlus  ,  à  la  bafe  ,  8c  dix  taches 
jaunâtres  en-dellous.  La  poitrine  eft  d'un  rouge 
de  fang.   Les  pattes  font  noires. 

Elle   fe  trouve  au  Bréfil. 

149.  Araignée  patte-velue. 
Ara  ne  a  kirtipes.  Fab. 

Aranea  nigra  palpis  pedibufque  hirfutis  pallide 
tejiaceis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.    1.  p.    346.  n".  y  y. 

Tout  le  corps  de  cette  petite  Araignée  eft  noir  , 
excepté  les  antennules  &  les  pattes  ,  qui  font  d'une 
couleur  briquette  ,  pâle  ,  &  très-velues. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne. 

1  yo.  Araignée  Hériflbn. 

Arasxa  tribulus.  Fab. 

Aranea  capite  ar.tice  tridentato  ;  abdomine  fpino- 
fijftmo.  Fab.  Sp.  inf.  tom.  t.  p.  J47.  n".   54. 

Le  corps  de  cette  fingulière  Araignée  c'a  de  gran- 
deur moyenne  ,  d'une  couleur  grife  ,  avec  des  points 
élevés  ,  qui  le  rendent  raboteux.  La  tête  eft  armée, 
À  fa  pairie  antérieure ,  de  trois  efpèces   de  dents  , 


A  R  À 


2>? 


ou  épines  ferrugineufes ,  dont  celle  du  milieu  eft 
moufle.  L'abdomen  eft  ovale  ,  &  couvert  ,  de  toute 
part  ,  d'épines  droites,  longues,  ttès-fottcs  ,  dont 
quelques-unes  font  bifides." 

Elle  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérancc. 

Efpeces  moins  connues. 

.1.  Araignée  tronquée. 

Aranea  truncata.    Pallas. 

Corcelet  prefque  en  cœur  ,  noir  ,  arec  une  ligne 
de  chaque  côté  ,  blanche  ;  abdomen  prefque  trian- 
gulaire ,  &  coupé   poftérieurement. 

Aranea  thorace  fabcordato  nigro  ,  linea  laterali 
alba  :  abdomine  fubtriauetro  ,    pofticc  retufo.    Ne». 

Elle  relfemble  un  peu  à  l' Araignée  à  bordure. 
&  elle  un  peu  plus  grande  que  l' Araignée  chevron- 
née. Les  yeux  font  noirs.  Le  premier  article  des 
mandibules  eft  gros  ,  &  le  dernier  petit.  Les  anten- 
nules font  petites  ,  noirâtres  ,  légèrement  velues. 
Le  corcelet  eft  globuleux ,  prefque  en  cœur  ,  tronqué; 
antérieurement ,  court ,  noirâtre  en-deflus  ,  avec 
une  ligne  blanche  de  chaque  côté.  L'abdomen  eft 
aflez  gros  ,  prefque  triangulaire  ,  coupé  polterieure», 
ment  &  anguleux  ,  de  chaque  côté.  On  voie  ,  au 
milieu  de  la  partie  fupérieure,  quatre  points  enfoncés. 
Les  pattes  [ont  velues  ,  pâles  ,  avec  les  articulations  ■ 
obfcures  ;  les  quatre  antérieures  font  plus  longues 
que  les  poftérieures. 

Elle  fe  trouve  en  Allemagne.  Elle  appartient  à  la 
famille  des  Crabes.  Ses  yeux  font  iîtués   de  cette 


Yeux    .•::•. 

1.  Araignée  de  Reaumur. 

Aranea  Reaumurii.  ScOP. 

Abdomen  prefque  arrondi,  très-renflé,  blanchâtre, 
avec  les  côtés  jaunes ,  3c  treize  points  enfoncés  , 
en-deflus. 

Abdomen  fubrotundum  ,  turgidum  va/de  ,  albidum, 
lateralitcr  fiavefeens  :  fupra  tredecim  paribus  punc- 
torum  nigrorum  imprejfurum  ,  fubtus  unico.  Se  op. 
Ent.  carn.  n°.  1078. 

Elle  eft  très-grofle.  Son   ventre  a  huit  lignes  d.; 
long  &  fept  de  large.  11  eft  velu,  blanchâtre  , 
les  mamelons   noirs.   Le  corcelet  a  trois  raies  noi- 
râtres. Les  pattes  font  pâles,  avec  les  articulations 
noires. 

Elle  a  été  trouvée  en  Carniole ,  dans  une  feml  e 
roulée. 

3.   Araignée  de  Swammerdam. 

Arasea  Swammcrdami.  ScOP. 

Noirâtre;  corcelet  &  abdomen  bordés  de  poils 
blancs;  pattes  longues;  jambes  avec  des  anneaux 
briquetés. 

Aranea  fufcefcens,  thorace  abdomineque  alkis  pilis 
marginatis ,  pedibus  longis  :  tibiis  teflaceo  fafeiatis, 
ScOP.  Ent.  cura.  n".  1079. 


2}£  ARA 

L'abdomen  eft  ovale ,  velu,  &  terminé,  ainfi 
que  le  corcelct,  par  une  ligne  blanchâtre:  on  y 
Wk  au  milieu  Je  fa  partie  lupérieute  deux  enfon- 
cemens  ronds,  luifans.  Les  cuiil'es  antérieures  font 
longues  &  noirâtres,  &  les  autres  font  briquettes 
à  leur  bafe.  La  longueur  des  pattes  antérieures  cil 
de  treize  lignes  ,  &  l'abdomen  de  cinq  ligr.es. 

Elle  a  été  trouvée  en  Carniole  ,  dans  les  champs. 

4.  Araignée  de  Raj. 

Aranea   Raji,    Scoi'. 

Abdomen  ovale,  noirâtre,  avec  des  taches  di- 
dymes  jaunes,  a  la  partie  fupérieure  ,  S:  cinq  autres 
taches   de  la   même    couleur,  de  chaque  côté. 

Abdomen  ovatum  fufeum  :  maculis  diSymis  dor- 
falibus  ,  & quinis  nliis  infmgulo  latere,  fav-s.  ScOP. 
Ent.   carn.  n".  1080. 

Les  articles  des  anrcnnules  font  égaux.  Le  cor- 
celet  eft  fauve.  L'abdomen  ,  long  de  quatre  ,  Se 
lari'e  de  trois  lignes,  a  à  la  bafe  de  fa  partie  mfé- 
rièure  une  ligne  arquée,  jaunâtre,  &  deux  tachcsjaunes 
en  forme  de  malfuc.  Les  pattes  font  mélangées  de 
fauve  &  de  noirâtre. 

Elle  conftruit,  fur  les  arbres  un  réfeau  lâche  , 
oblique,  terminé  par1  une  feuille  roulée,  qui  lui 
iert  de  nid. 

Elle  fc  trouve  en  Carniole. 

•j.    Araignée   de  Leuwenhoek. 

Aranea   Leuwenhokii.  Scop. 

D'un  brun  rouflatre  ;  abdomen  ovale,  avec  une. 
tâche  ovale  ,  noirâtre  vers  la  bafe  fupérieurc  ,  & 
deux   points  blancs  à  la  bafe  inférieure. 

Ara  ita  fufco-rufa  ;  ai/domine  ovato  :  Jupra  ad 
bafim  macula  ovata  fufea  ,  f.ù'.us  ibidem  pari  uno 
punclorum   albidorum.  Scor.  Ént.    carn.  n°.   1081. 

Les  articles  des  antennules  font  égaux.  Xe 
corcelct  eft  brunâtre.  Les  pattes  font  d'un  brun 
roux.  La  longueur  de  tout  le  corps  eft  de  trois  lignes 
&   demie. 

Elle  fe  trouve  fur  les  coteaux  de  la  Carniole  , 
parmi  des  arbrjdieaux. 

6.  Araignée  d'Aldrovandc. 

Av.  ANE  A  Alvrovandi.   Scor. 

Pauve;  abdomen  prcfquc  rond ,  avec  dix  points 
enfoncés ,  &  quatre  bandes  noirâtres  ,  dont  une 
interrompue. 

Aranea,  fulva  ;  abdomine  fubrotundo  ,  fovearum 
paribus  quinis  ,  fafciis  quatuor  fufeis  ;  una  inter- 
rupta.  Scor.   Eut.   carn.  n°.  loi!*. 

Les  articles  des  antennules  font  égaux.  L'ab- 
domen a  deux  lignes  de  long.  Il  eft  fauve  , 
prefque  arrondi  ;.  on  y  voit,  vers  la  bafe  ,  deux 
petites  lignes  arquées,  obliques,  oppolées,  blan- 
ches ;  cnïuite  quatre  bandes  noirâtres  ,  dont  une 
interrompue  ,  &  cinq  paires  de  points  enfoncés , 
placés  furies  bandes  entières. 

Elle  confiant  un  réfeau  à  mailles  encre  des  ar- 
brillcaux  ,  furies  collines  de  la  Carniole. 


ARA 

7.  Araignée  de  Rédi. 
Aranea  Rcdii.  Scop. 

Rouffe  ;  abdomen  ovale  ,  avec  fix  bandes  noi- 
râtres ,  dont  les  deux  premières  très-diftantes  ,  ont 
cntr'cllcs  un  point  blanc. 

Aranea  rufa  ;  abdomine  ovato  :  fafciis  fex  fuf- 
eis :  priniis  duabus  remotioribus  pv.ntïoque  albo  in 
medio  ftgn^tis.  Scop    Ent.  carn.  n° .    1083. 

Les  articles  des  antennules  font  égaux.  L'ab- 
domen a  une  ligne  &  demie  de  iong  ,  &  une 
ligne  de  large  à  la  bafe.  On  y  voit  en-deffous  , 
vers  l'anus  ,  d'eux  points  blancs. 

Elle  conftruit  une  toile  régulière  à  mailles  ,  dans 
les  forêts  de  la  Carniole. 

8.  Araignée  de  Mérian. 
Aranea  MerianA.  Scop. 

Noirâtre;  abdomen  ovale;  pattes  pâles,  avec 
des  bandes  &  des  points  noirâtres. 

Aranea  fufea  ;  abdomine  ovato  ,  pedibus  palli- 
dioribus  ftifco  fafeiatis  punclatifque.'  Scop.  Ent. 
'carn.  n°.  1084, .  ,    ' 

L'abdomen  a  une  ligne  &  demie  de  long  :  .il  eft 
noirâtre  &  couvert  de  très-petits  poils.  Le  corcelet 
eft  de  la  couleur  des  pactes.  Les  antennules  font 
égales  ,  pâles  ,•  avec  des  anneaux  ou  des  points  noi- 
râtres. Les  cuifles  ont  deux  bandes  noires  vers  leur 
articulation  avec  la  jambe  ,  8c  quelques  points  de  la 
même  couleur  vers  leur  bafe.  Les  jambes  ont  quatre 
bandes  noirâtres. 

Elle  a  été  trouvée  en  Carniole,  parmi  des  mouffes. 

5>.   Araignée  De   Gcer. 

Aranea   De    Geerii.   ScOP. 

Abdomen  blanchâtre  ,  elliptique,  avec  des  bandes 
jaunes  ,  arquées  ,  &  trois  lignes'  noires. 

Abdomen  albidum  el.ipticum  :  fafciis  arcuatis 
ftavis  lineifque  tribus  nlgris.  Scop.  Ent.  carn.  n". 
1085. 

Le  corcelet  eft  de  couleur  de  corne,  a,vec  les 
bords  latéraux  noirâtres.  Les  antennules  font  égales. 
L'abdomen  a  h  peine  deux  lignes  de  long  ;  il  a  à 
la  partie  fupéneure  ,  vers  la  bafe  ,  trois  petites 
ligjBcs  ,  &  quatre  autres  obliques ,  vers  les  côtés  ; 
le  deuous  eft  mélangé  de  noir  &  de  jaune.  Les 
pattes  font  poileufes  Se   de  la  couleur  du  corcelet. 

Elle  a  été  trouvée  en  Carniole,   fur  des  plantes. 

10.  Araignée  de    Frifch. 

'Akassa  Frifckii.    ScOP. 

Jaunâtre;  abdomen  ovale,  d'un  vert  jaunâtre, 
avec  dix  points  noirs. 

Aranea  jlavicans  :  abdomine  ovato  ,  punclorum 
nigrorum  paribus  quinque  fubmarginatibus.  Scor. 
Ent.   carn.  n°.  1086. 

Le  corcelet  6c  les  pattes  font  d'un  jaune  fale. 
Les  antennules  font  en  maire.  L'abdomen  eft  d'un 
vert  jaune  ,  avec  deux  points  pâles  ,  au  milieu  du 
dos  ,  &  dix  points  noirs  de  chaque  côté  j  le  deiîous 
a  une  tache  rousc  vers  l'anus. 


ARA 

Ç  :c  cfpèce  Varie  quelquefois  ;  elle  a  alors  les 
bords  du  eorctlet  noirâtres ,  ce  les  patres  fauves  , 
avec  les  articulations  noires,  &  une  bande  noire 
fur  les  jambes. 

Elle  a  été  trouvée  fur  des  arbriflcaux ,  dans  la 
Cai'niolc. 

il.  Araignée   de  RocfcL 

An  an  t.  a  Roefelii.  Scor. 

Corcclet  roufsâtre  ,»avec  une  ligne  au  milieu ,  & 
les  côtés  blanchâtres  J  abdomen  alongé  ,  noirâtre, 
avec  huit  points  blanchâtres  peu  marqués. 

Thorax  rufejlens  j  lir.ea  mecia  dorf.di  &  late- 
ribus  albldis.  Abdomen  oblongum  :  jupra  nigri- 
cans  :  punciorum  albefentium  obfolctorum  paribus 
quatuor.  Se  OP.   Ent.  carn.  n°.   10S7. 

Les  antennulcs  font  égales.  Les  mamelons  fupé- 
rieurs  font  plusjongs  que  les  inférieurs.  Les  pattes 
font  obfcures. 

Elle  fc  trouve  en  Carniole  parmi  les  plantes  gra- 
minées. 

Elle  conftruit  une  toile  ferrée  ,  horizontale,  ter- 
minée par  un  trou  cylindrique  ,  long,  qui  va  jul- 
qu'a  terre  ,  &  ou  elle  place  les  infectes  morts. 

iz.  Araignée  de  Gocdart. 

Aranea    Goedarcii.  Se  OP. 

Noirâtre  ;  abdomen  ovale  ,  blanchâtre  fur  les 
côtés  ;  pattes  ronfles  avec  des  bandes  brunes. 

Aranea  fafca ,  abdomine  ovato  ;  lateribus  albi- 
dis  ,  peaibus  rufis  fufco  fafeiatis .  ScOP.  Ent.  carn. 
n".    1088. 

Il  ne  faut  pas  confondre  cette  cfpèce  avec  l'A- 
raignée de  Mérian  ,  car  celle-ci  file  une  teile  hori- 
zontale. La  longueur  de  l'abdomen  cil  de  deux  li- 
gnes &  un  tiers. 

Elle  le  trouve  dans  les  prairies  de  la  Carniole. 

1;.   Araignée  d'Albin. 

A.i  tJUBA  Albi  ni.  Se  OP. 

Abdomen  ovale  ,  noir ,  avec  une  ligne  blanche 
de  chaque  côté  ;  pattes  roufles. 

Abdomen  oratum  nigrum  :  linea  alba  laterali  y 
pedes  rufi.   Scop.  Ent.    carn.  n°.  lof?. 

On  voit  un  point  roux  à  la  bafe  de  l'abdomen  , 
entre  l'extrémité  des  deux  lignes  blanches  ,  la- 
térales. 

Elle  conftruit  parmi  les  bruières  de  la  Car- 
riole ,  une  toile  horizontale  qui  n'eft  point  ter- 
minée par  un  nid  cylindrique.  Elle  fe  tient  au 
milieu  de  la  partie  inférieure  de  fa  toile. 

14.  Araignée  de  Clerck. 

Ar'.nea  CUickii.  Scop. 

Ferrugineufe ,  abdomen  prefque  rond  ,  avec  deux 
paires  de  points  enfo 

Arane.i  ferruginea  ,  abdomine  fubrotundo  ;  duo- 
bus  pa,  .  um  imprefforum.  Scop.  Ent. 
vrrn.  n°.  I  ,, 

Elle  a  deux  lignes  de  long  :  l'abdomen  eft   un 


ARA 


237 


peu  velu;  vu   à  la  loupe  ,  il  paro't    cn-delfous  pref-   , 
que  livide. 

le    trouve  en  Carniole  ,    entre  des   fcuillt» 
de  plantes. 

iy.  Araignée  de  Malpigbi. 

Aranea   Malpigkii.  Scop. 

Antennules  en  malle  ,  pétiolées  ;  pétiole  de  la 
longueur  dé  l'abdomen.  Mandibules  longues  ,  ar- 
quées  ,  minces. 

Pa/pi  davati  ,  petiolati  ;  petiolo  abdominis 
Une.  Maxiili  Longs.  ,  faiiats.  ,  tenues. 
Set)?.   Lm.   carn.   n°.    1031. 

Les  deux  yeux  antérieurs  font  allez  faillans.  L'ab- 
domen eft  ovale  ,  noirâtre  ,  velu  ,  avec  quatre 
points  blancs  ,  peu  marqués ,  formant  une  ligne 
longitudinale.  Les  pattes  font  velues  ,  pâles  ,  avec 
les  articulations  noirâtres. 

Elle  fe   trouve  en  Carniole ,  dans  les  maifons. 

Yeux   :::: 

16.  Araignée  de  Schaeffer, 
Aranea  Schaefftri.  Scop. 

D'un  brun  roufsâtre  ;  eorcelet  &  abdomen  avec 
les  côtés  blanchâtres. 

Aranea  fujeo  ru  fa  thorecis  abdominifque  latéri- 
tes  a/biais.   Scop.  Ent.    carn.   n°.    1051. 

L'abdomen  eft  oblong  ,  d'un  brun  ferrugineux 
en-delfous  ,  un  peu  plus  obfcur  cn-deiTus  ,  avec 
une  ligne  blanchâtre  de  chaque  cbii  qui  va  de 
la  bafe  à  l'extrémité.  Sa  longueur  eft  de  trois 
lignes  &  demie.  Les  pattes  font  noirârrcs  ,  pei- 
Ieules  :  les  poftéiieures  ont  de  huit  â  neuf  lignes 
de  long.  Les  yeux  de  la  rangée  poftérieurc  font 
plus   grands  que  les  autre-. 

Elle  fe  trouve  en  Carniole  ,  parmi  les  plantes 
graminées. 

1-.   Araignée  de  Lifter. 

Arake  1    Lijleri.  Scop. 

D'un  gris  noirâtre  ;  abdomen  oblong,  avec  les 
côtés  ,  en-deflous.,  d'un  fauve  roufsâtre  ;  eorcelet 
avec  une  ligne  blanche  ,  bifide. 

Aranea  fufco-grifea  ,  abdomine  oblor.go  :  fubtus 
ad  iatera  fulvo-rufo  :  tkorace  lir.ea  alba  dorfali 
média;  poftice  hif.da.  Scop.  Ent.  carn.   n".  1093. 

Elle  appartient  â  la  famille  des  Loups  y  elle  porte 
avec  elle  les  œufs  enfermés  dans  une  coque  blan- 
che ,  fphénqtie  ,  cfè  la  grandeur  d'un  pois.  Sca 
mi-pouce  de   long. 

Elle  le  trouve  dans  les  prairies  &  fur  les  co- 
teaux de  la  Carniole; 

18.  Araignée   de  Rôlander, 

An. as e A    Rolandri.  Scop. 

De  couleur  briquette  ;  abdomen  elliptique  ,  avec 
les  côtés  &  les  angles  antérieurs  du  eorcelet  blan- 
châtres. 


238 


ARA 


Aranea  tejlacea  y  abdomine  el/'pfico  lateribus  an-{ 
gulifque  anticis  thoracis  albidis.  Scov.  Entom.  carn. 
n°.    1894. 

Le  corcelet  eft  d'une  couleur  rouilâtre,  cendrée  , 
avec  une  ligne  blanche  vers  fa  partie  poftérieure. 
L'abdomen  a  deux  lignes  de  long;  on  y' voit  deux 
paires  de  points  enfoncés. 

Elle  fe  trouve  en  Carniole,  parmi  les  plantes 
graminées. 

19,   Araignée   de   Solandcr. 

Aranea  Solandri.  Scop. 

Mandibules  grandes  ;  abdomen  jaunâtre  en-def- 
fus  ,  avec  deux  lignes  longitudinales  ,  ondées ,  rou- 
geâtres. 

MaxilU  crajfi  magne.  Abdomen  fupra  favicans  : 
lintis  longitudinalibus  undatis  rubellis.  Se  OP.  En- 
tom.  carn.  n°.   109  f. 

Le  corcelet  &  les  pattes  font  d'une  couleur  roufl'c- 
obfcure.  L'abdomen  eft  oblong  ,  noirâtre  cn-del- 
fous ,  avec  deux  lignes  jaunes  ,  Se  une  tache  noire 
entr'elles. 

Elle  varie  ;  l'abdomen  eft  quelquefois  prefquc 
argenté  ,  avec  deux  lignes  dorées. 

Elle  fe  trouve  fur  la  Prêle  ,  dans  les  endroits 
marécageux  de  la  Carniole. 

îo.  Araignée  de  Mouffet. 

Aranea  Moujieti.  Scop. 

Abdomen  cylindrique  ,  prcfque  argenté ,  avec 
une  ligne  noiriire  au  milieu  ,  &c  les  côtés  jaunes. 

Abaomen  cylindricum  fubargtnteum  y  linea  tne- 
diafufca,  lateribus  luteis.  ScOV.Ent.  carn.n0.  1096. 

Le  corcelet  &  les  pattes  font  briquetés.  Les  anten- 
nules  font  en  marte.  Les  mandibules  {ont  longues 
Se  épaules.  L'abdomen  eft  d'une  couleur  argentée  , 
pâle  ,  avec  deux  lignes  de  chaque  côté  ,  d'un  jaune 
très-délayé.  On  voit  aurti  au  milieu  une  ligne  lon- 
gitudinale ,  enfoncée  ,  coupée  antérieurement  par 
une  tranfverfale  ,  en  forme  de  croix.  Il  y  a  à  leur 
extrémité    un   point   enfoncé. 

Elle  fe  trouve  fur  les  arbriiïeaux  de  la  Carniole. 

11.   Araignée  de  Forskal. 

Aranea  Forfkalii.   Scop. 

D'une  couleur  grife  cendrée  ;  abdomen  ovale  , 
avec  une  tache  lancéolée ,  noire  ;  corcelet  avec 
trois   rides  à    fa  partie  antérieure. 

Aranea  cinera/iens  y  abdomine  ovato  :  macula 
dorfali  lanceolata  nigra  ,  thorace  antict  rugis  tribus. 
Scop.  Entom.  carn.  n".  1097. 

Les  deux  yeux  du  milieu  de  la  ligne  poftérieure 
font  placés  fur  des  efpèccsdeplis.  L'abdomen  a  deux 
lignes  de  long. 

Elle  le  trouve  fur  les  montagnes  de  la  Carniole 
fupérieure. 

ri.  Araignée  de  Petiver, 
Aranea  i'etiverii.  Scop. 
Noiie  i    abdomen  ovale. 


ARA 

Aranea  nigra  :  abdomine  ovato.  ScOP.  Ent»m. 
carn.  n".    1098. 

Elle  a  trois  lignes  de  long.  L'abdomen  eft  un 
peu  plat  à  fa  bafe ,  &  marqué  d'une  petite  follette. 

El  e  fe  trouve  d.ns  les  champs  couverts  d'herbes , 
en  Carniole. 

Yeux     '  '    ["• 

15.  Araignée  de   Osbek. 

Aranea    Osbekii.   Scop. 

Jaune  ;  abdomen  avec  deux  ou  trois  paires  de 
points  enfoncés  ,  Se    un    plus    grand  à  la  bafe. 

Aranea  aloida  aut  lutea  y  abdomine  punclorum 
imprcjlorum  paribus  duobus  ,  &  tribus  cum  impare 
majore  ad  bafim.  Scop.  Entom.  carn.  n°.  1 100. 

Aranea  lutea  y  abdomine  punctis  imprejjis  ,  pa* 
ribus  duobus  tribufve  impari  :  pedibus  anticis  lon- 
gioribus.  Schrank.   Enum.  inf.  aufl.  n°.   11 10. 

Cette  Araignée  paroit  appartenir  à  la  famille  des 
Crabes. 

L'abdomen  a  trois  lignes  de  long.  On  y  remarque 
en-dcllous  ,  depuis  l'anus  jufqu'à  fa  bafe,  fix  paires 
de  petits  points  enfoncés  ,  &  deux  ou  trois  paires 
en-delliis ,  avec  un  point  impair  placé  à  fa  bafe. 

Elle  fe  trouve  en  Carniole,  en  Autriche  ,  fur  les 
fleurs. 

14.  Araignée  de  Kalmi. 

Aranea   Kalmii.  Scop. 

Noirâtre  ;  abdomen  ovale  ,  avec  les  côtés  Se  deux 
bandes  interrompues  ,  blanches. 

Aranea  fufcejcens  y  abdomine  ovato  :  lateribus 
fafciifque  abruptis  albis.  Scop.  Entom.  carn.  n". 
1 101. 

Les  antennules  font  en  marte.  Le  corps  a  deux 
lignes  &  demie  de  long.  On  voit  fur  le  dos  deux 
lignes  blanchâtres  ,  qui  fe  réuniflent  à  la  partie  pof- 
térieure. 

Elle  fe  trouve  dans  les  forets  de  la  Carniole. 

ij.  Araignée  de  Haffèquilft. 

Aranea   Hajfelquiftii.   Scop. 

Verdâtre  ;  abdomen  d'un  blanc  jaune ,  avec  les 
côtés  obfcurs. 

Aranea  virens  y  abdomine  albo  luteo  :  lateribus 
fufcefcentibus.    Scop.  Entom.  carn.  rc°.  1101. 

Le  corps  a  une  ligne  Se  demie  de  long.  Les  yeHX 
font  noirs.  L'abdomen  eft  ovale.  Les  pattes  ont  des 
points  noirs  ,  garnis  chacun  d'un   poil. 

Elle  fe  trouve  en  Carniole  ,  fur  les  troncs 
d'arbres. 

±6.  Araignée  de   Uddmann. 
Aranea    Udmanni.  Se  op. 
Jaune  ;   abdomen   fauve. 

Aranea  fiava  y  abdomine  fulvo.  Scop.  Entom, 
carn.   n°.    1105. 

L'abdomen  eft  ovale ,  Se  long  d'une  ligne. 


ARA 

Elle  Te  trouve  fur  des  arbiiflcaux  ,   en  Carniolc. 

17.  Araignée  de  Jonflon. 

Aranea  Jonftoni.   Scop. 

Corccjct  &  pattes  briquetés  ;  mandibules  longues  , 
«pailles,    noires  ;  abdomen  oblong  ,  un  peuobfcur. 

Thorax  pedefquc  te/lacci  y  maxilU  long*  ,  craff* , 
nigrt,  f  abdomen  oblongum  fubfufcum.  Scop.  Entom. 
carn.   n°.   lioj. 

Les  deux  yeux  du  milieu  de  la  ligne  antérieure 
font  plus  grands  que  les  autres.  L'abdomen  eft  velu  , 
obfcur  en-deffus ,  pâle  en-deiîous  ,  &  long  de  deux 
lignes  &  demie.  On  voit  au-deflus  deux  points  en- 
fonces. 

Elle  fe  trouve  dans  les  lieux  couverts  d'herbes 
des  montagnes  de  la  Carniolc. 

1$.  Araignée  de  Wilkes. 

Aranea  Wilkii.  Scop. 

Mélangée  de  noir  Se  de  cendré  ;  pattes  cendrées , 
avec  des  anneaux  noirs. 

Aranea  cinereo  nigroque  varia  y  pedes  cinerei  , 
nigro  annulait.  Scop.  Entom.  carn.  n".   1106. 

Aranea  nigro  cinereoque  vancg.zta  :  pedibus  cine- 
reis,  nigro  annulatis  :  poflicis  brevioribus.  Schr  ank, 
Enum.   inf.  aufl.  n".   1  1 1 1 . 

Le  corcelet  a  à  fa  partie  antérieure  une  tache 
n»ire  de  chaque  côté.  Les  pattes  font  égales  , 
cendrées,  avec  des  anneaux  noirs.  L'abdomen  , 
long  d'un  peu  plus  d'une  ligne  ,  eft  ovale  ,  &  il 
a  trois  paires  de  points  noirs  &  un  fillon  à  fa  partie 
antérieure. 

Elle  fe  trouve  en  Camiole  &  en  Autriche. 

19.  Araignée  de  Robert. 

Aranea  Robeni.   ScOP. 

Briquctée  ;  abdomen  oblong  ,  velu  ,  d'un  rouge 
brun  ,  avec  deux  points  jaunâtres  en-deflous ,  vers 
ia  bafe. 

Abdomen .  oblongum  ,  viilofum  ,  fufeo-rubrum  : 
iafi  fubtus  punelis  biais  fiavefeentibus  y  corpus  ali- 
bi teftaceum.  Scop.    Entom.  carn.  n°.    1107. 

L'abdomen  a  une    ligne  &   demie   de  long. 

Elle  fe  trouve  dans  les  prés  de  la  Carniolc 

Yeux     :  '    '  : 

30.  Araignée  de  Sloane. 

Aranea  Sloani.  Scop. 

Noire  ;  abdomen   rouge  ,  prefque  globuleux. 

Aranea  nigra  ;  abdomine  jubrotundo  rubro  '  :  ma- 
tula  média  lanceolata  nigra.  Scop.  Entom.  carn, 
n°.  1  108. 

Aranea  Chryfops.  Pod.  Mtif.  grue.  pag.    123. 

Les  antennules  font  en  malle  ;  l'abdomen  eft  joint 
au  corcelet  par  un  filet  cour:,  luifant.  Les  jambes  font 
un  peu  teintes  en-dellus  d'un  rou^e  brun;  elles  font 
noires  en-ddîous. 

Je  foupçonne  que  cette  Araignée  ne  difFere  pas 
de  la  fanguino lente. 


ARA 


2J4 


Elle  fe  trouve  dans  les  jardins  &:  dans  les  champs 
de  la  Carniolc. 

31.   Araignée  de  Catcsby. 

-Ai,  iST.A   Catcsbii.  Scop. 

Toute  couverte  d'un  duvet  cendré;  corcelet  noi- 
râtre ;  abdomen  ovale ,  noirâtre ,  avec  deux  lignes 
longitudinales  ,  blanches. 

Aranea  tota  cincreis  pilis  pubefeens  y  thoracis 
dorfo  fufco  y  abdomine  ovato  fufco  .-  lineis  dorfa- 
hbus  biais  longitudinalibus    albis. 

Elle  reil'cmble  à  la  précédente.  L'abdomen  eft  en- 
deflous  d'un  jaune  fale.  Les  environs  de  l'anus  font 
noirs. 

Elle  fe  trouve  fur  les  murs  ou  fur  les  pierres, 
en  Carniolc. 

51.  Araignée   de  Rumph. 

Aranea  Rumpfii.   Scop. 

Mélangée  de  gris  &  de  noirâtre  ;  abdomen  ellip- 
tique ,  avec  une  ligne  blanchâtre ,  dont  les  bords 
de   chaque  côté  font   dentés. 

Aranea  grifeo  fufcoque  varia  y  abdomen  ellipti- 
cum,  linea  albida  dorfali  :  margine  ulrinque  den~ 
tata.  Scop.  Entom.  carn.  n".   11 10. 

La  partie  antérieure  de  la  tête  ,  entre  les  yeux  , 
eft  fauve.  Le  corps  eft  long  de  quatre  lignes.  L'ab- 
domen en-dcfTous  eft  noirâtre  de  chaque  côté.  La 
tête  eft  couverte  en-deflbus  de  poils  longs,  fauves. 

Elle  fe  troave  fur  les  troncs  d'arbres  ,  en  Car- 
niolc 

33.  Araignée   de   Margraf. 
Aranea  Irïargravii.  Scop. 

Corps  noirâtre  ;  anrennules  &  pattes  noires  ;  Jeux 
lignes  tranfverfales  ,  blanches  ,  entre  les  antennules 
&  les  yeux. 

Fufcum  corpus  y  palpi  pedefque  nigri  y  linet  dut 
tra.ijverfs.  albs.  palpas  inter  &  oculos.  Scop.  Ent. 
carn.  n°.   1 1 1 1 . 

Elle  eft  plus  petite  que  les  précédentes.  Les  an- 
tennules font  en  marie.  Les  yeux  font  comme  teints 
de  vert.  L'abdomen  eft  ovale  ,  fans  taches  5:  fans 
nnpreflions. 

Elle   fe  trouve  fur  les  plantes  ,  en  Camiole. 

34.  Araignée    de  Blancard. 
Aranea  Blancardii.  ScOP. 

Corcelet  &  abdomen  d'un  roux  pâle  ,  avec  leurs 
bords  blancs  ;  pattes  mélangées  de  blanc  &  de  noir. 

Pallide  rufefeunt  thorax  &  abdomen ,  utriufque 
margo  albus  y  pedes  albo  nigroque  varii.  Scop.  Ent. 
carn.  nc.  mi. 

Le  corcelet  eft  blanc  à  fa  partie  antérieure  &  fur 
les  côtés.  L'abdomen  a  une  ligne  de  long;  il  eft 
ovale  ;  le  deflbus   &  les   côtés  font  noirs. 

Elle  fe  trouve  dans  les  forêts  de  la  Carniolc 

3  y.    Araignée  de  Joblot. 
Aranea  Joblotii.  Scop. 


240 


ARA 


Noire  ;  abdomen  avec  une  bande  &  les  cuifles 
roufles. 

Aranea  nigra  ;  abdomine  fafeia  femoribujque 
rufis.   Scof.  Entom.  carn.  n°.   ni}. 

Eilc  reflcmble  à  une  Fourmi.  Les  antennules  font 
en  malle,  &  la  mafTe  eft  obiongue  c';  poileufc.  L'ab- 
domen elt  oblon'g,  luifant,  avec  une  bande  pâle 
&  velue  ,  en-dellbus.  Les  cuifles  de  devant  font 
noires  à  leur  bafe. 

On  la  trouve  pendant  tout  l'hiver  cachée  dans 
des  feuilles  roulées ,  en  Carniolc. 

56.   Araignée  de  Ritter. 

Aranea  Ruteri.  Scop. 

D'une  couleur  noirâtre  bronzée  ;  abdomen  ellip- 
tique ,  avec  une  paire  de  points  enfoncés. 

Aranea  &neo-fufia  y  abdomine  elliptico  :  puncio- 
rum  imprejforum  unico  pari.  Scop.  Entom.  carn.  n°. 
Il  14. 

Les  antennules  font  en  marte  ;  l'abdomen  a  une 
ligne  de  long  ;  les  pattes  font  d'un  roux  pâle. 

.Elle  fe  trouve  fur  les  plantes  en  Carniole. 

Yeux    •"• 

•  • 

37.  Araignée  de  I'oda. 
Aranea  Roda.  Scop. 

D'un  rouxoblcur;  mandibules  épaifles,  luifantes, 
noirâtres  ;  abdomen  ovale  ,  tacheté  de  blanc  dans 
un  fexe  feulement. 

Aranea  fufco- ruf a  ;  maxilU  crajfs. ,  nitidé,  ,  nigri- 
cantes  ;  abdomen  ovatum  ,  in  uno  fexu  fuperne  ma- 
culatum.  Scop.  Etom.  carn.n0.  11 17. 

Elle  reflcmble  à  V  Araignée  portc-fac.  Le  corps  efl 
velu  ;  l'abdomen  en-deflous  eft  pâle. 

On  la  trouve  fréquemment  courant  dans  les 
champs  ,  en  Carniole. 

38.  Araignée  de  Knorri. 
Aranea  Knorrii.  Scop. 

Noirâtre;  abdomen  elliptique,  velu,  pâle  cn-def- 
fous  Ce  aux  côtés. 

Aranea  fufca  ;  abdomine  eliiptico  villofo ,  late- 
ribus  fubtufque  pallidiore.  Scop.  Entom.  carn.  n° 
Il  18. 

Elle  ne  diffère  pas  peut-être  de  ['Araignée  frangée. 
Les  antennules  font  en  mafle ,  les  cuifles  font  rouf- 
sâtres  avec  des  bandes   ou  anneaux  noirâtres. 

Elle  court  fur  les  eaux.  Elle  fe  trouve  dans  la 
Carnio-lc. 

Yeux    •  ::  • 

39.  Araignée  de  Hombcrg. 
Aranea  Hombcrgii.  Scop. 

_  Corcelet  noir  ,  luifant  ,  pointillé  ;  abdomen  ellip- 
tique ,  brun  ,  avec  une  paire  de  points  enfoncés  5 
pattes  fauves  luifantes. 


A  R  G 

Thorax  nigert  nitens ,  punciatus  ;  abdomen  cllip- 
ticum  ,  fufeo-ferrugineum  ,  fovcolarum  pari  uno  ; 
pedes  nitidi  fuivi.  Scop.   Entom.  carn.  r°.  11 19. 

Elle  reflcmble  h\' Araignéc-çorK-fac ,  &  peut-être 
ne  differc-t-elle  pas  de  [Araignée  à  fix  veux. 

Elle  a  été  trouvée,  en  Carniole  ;  fous  dec.  j-ierres 
&  de  vieux  bois ,  enfermée  dans  une  toile  obiongue. 

ARGULE,  As.gvi.vs.  M.  Othon-Frédéric  Millier 
a  établi  un  ordre  d'ir.fcéres  microfeopiques  ,  fous  le 
nom  de  Entomoftraca  ,  j\u  infecta  teflacea  ,  infectes 
teftacés,  compefée  de  phifieurs  genres,  donc  celui 
de  Y  Argule  fait  partie.  Voyez  Entomostkaca. 

C  A  R  ACTE  RE  S     DU    GENRE. 

Deux  antennes. 

Quatre,  fix  ou  huit  pattes. 

Deux  yeux  placés  en- deffous. 

Ted  univalve. . 

ESPÈCES 

1.  Argule  Caron. 

Argvlus  Charon.   Mull. 

Argule  à  quatre  pattes. 

Argulus  pedibus  quatuor.  Mule.  Entom.  p.  111.. 
tab.  10.  fig.  1  6*i. 

Cet  infecte  efle  remarquable  par  fa  figure  &  fes 
grands  yeux  noirs. 

Les  antennes  font  formées  de  quatre  filets  capil- 
laires placés  près  des  yeux ,  deux  de  chaque  côté  ; 
elles  font  çompofées  d'un  article  cylindrique  alongé 
Se  de  trois  ou  quatre  foies  très-minces  que  l'infecte 
peut  réunir  ou  féparer  à  volonté.  Ces  antennes  ne 
peuvent  pas  être  allez  portées  en  avant  pour  for- 
mer un  angle   droit. 

Les  deux  yeux  font  diftinits  ,  fphériques ,  noirs  , 
placés  fur  une  ligne  tranfvcrfale  ,  &  allez  diflans 
l'un  de  l'autre.  Il  y  a  entr'eux  une  future  à  peine 
vilible ,  qui  part  de  la  partie  antérieure  de  la  tête  Se 
defeend  a  la  poitrine. 

On  voit  au-deflus  des  yeux  deux  pièces  courtes 
cylindriques  ,  terminées  par  une  foie  très-petite  ;  ces 
pièces  pouvant  fe  porter  en  avant ,  le  nom  d'an- 
tennes leur  conviendroit  bien  mieux  qu'aux  filets 
fétacés  dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Leur  extré- 
mité départe  a  peine  le  teft, 

La  poitrine  eft  allez  large.  On  y  voit  par  inter- 
valles ,  au  milieu ,  un  point  noirâtre  qui  eft  peut- 
être  la  bouche  de  l'infeâe. 

Les  pattes  font  au  nombre  de  deux  de  chaque 
côté.  Les  cuifles  font  larges  ,  les  tarfes  font  fétacés  , 
&  ceux  des  pattes  poftérieures  feulement  font 
doubles.  Les  unes  Si  les  autres  ont  leur  infertion 


_A  Fv  G 

à  l'abdomen  Se  non  pas  à  la  poitrine  ,  car  dn  ap- 
perçoit  entr'ellcs  l'inteftin. 

La  queue  eft  terminée  en  pointe  aiguë  :  elle  eft 
compoféc  de  quatre  articles  qui  départent  le  teft.  Ce 
petit  animal  a  fouvent,  dans  le  repos,  cette  queue 
tellement  collée  contre  la  poitrine ,  que  les  angles 
faillans  de  l'échancrure  du  teft  ne  peuvent  être 
apperçus. 

Le  teft  eft  univalve ,  tranfparent ,  large  Se  arrondi 
antérieurement ,  &  échancré  poftérieurement  ;  il 
eft  formé  d*unc  efpèce  de  membrane  pliable.  La 
partie  antérieure  eft  fouvent  courbée  fur  les  an- 
tennules. 

Telle  eft  la  defeription  de  l'animal  renverfé  ,  que 
M.  Muller  n'a  jamais  pu  obferver  dans  une  autre 
pofition.  Il  nage  fur  le  dos ,  &:  fc  retourne  quelque- 
fois ;  mais  il  te  remet  avec  tant  de  célérité  dans  fa 
poiition  ordinaire  ,  qu'on  ne  peut  diftinguer  la  partie 
iupéricure  de  fon  corps. 

Les  filets  alongés  que  M.  Muller  a  nommés  an- 
tennes ,  font  de  véritables  rames  qui  lui  fervent  à 
nager ,  Se  qui  le  font  partir  comme  un  trait.  Lorl- 
qu'il  eft  en  repos,  il  remue  feulement  un  peu  les 
pattes  Se  les  antennes  ,  &  il  avance  un  peu  à 
l'aide  des  premières. 

On  le  trouve  rarement  dans  les  folTés  de  la  Nor- 
vège Se  du  Dancmarck.  Il  eft  à  peine  vilible.  (Puncti 
magnitudine.  ) 

i.  Argule  Dauphin. 

Argulus  Delphinus.  MwiL. 

Argule  à  huit  pattes. 

Argulus  pedibus  oéio.  Mull.  Entom.  pag.   ilj, 

Infectum  aquaticum.  Ledermull.  Microfc.  I. 
pag.  76.  tab.  37. 

t'eàiculus  Cyprini.  Baker.  Microfc.  pag.  405. 
tab.  i+.fig.  k.  I. 

Pediculus  Perc&.  Baker.  Microfc.  pag.  489.  tab. 

14-fig-  if. 

Frisch.  Inf  6.  pag.  17.  /.  12. 

Cet  infecte  a  été  décrit  &  figuré  par  M.  Leder- 
muller  ,  qui  le  trouva  dans  le  ventre  dune  Carpe. 
Sa  couleur  ,  dit-il ,  tiroit  fut  la  nacre  de  perle  ;  il 
avoir ,  aux  deux  côtés ,  quatre  paires  de  nageoires 
ou  huit  rames ,  pour  ainlï  dire ,  qui  étoient  garnies 
de  petites  nageoires  ou  de  poils.  L'infecte  remuoit 
ces  feize  rames  ou  nageoires  avec  tant  de  promp- 
titude ,  qu'il  lui  étoit  aulïï  facile  de  nager  en  cercle  , 
qu'en  long  Se  en  large. 

Tout  le  corps  étoit  tranfparent  comme  du  verre. 
On  en  voyoit  l'épine  du  dos ,  Se  dans  celle-ci  quel- 
ques taches  rondes  d'un  brun  rougeàtre  ,  qui  pour- 
roient  bien  être  les  inteftins.  Le  derrière  du  corps 
étoit  fourchu ,  muni  de  deux  queues  ,  fur  chacune 
defquelles  j'apperçus  une  tache  brune  tirant  fur  le 
verd  ,  laquelle  avoit  un  mouvement  périltaltique. 
A  la  tète  il  avoit  deux  narines ,  par  lefquclles  il  fai- 
foit  des  ampoules  fur  la  furface  de  l'eau  ,  tant  qu'il 
y  fut  en  vie.  Ses  yeux  étoient  compofés  de  très-pe- 
tits globules  btun-noirs,  &  fur  fon  large  mufeau  il 
Uiftgire  Naturelle  ,  lnfeësi.  Tome  IV. 


A  R  T 


2.0 


avoit  deux  antennes  ou  cornes  à  tâter  les  objets. 
Je  l'ai  confervé  vingt-quatre  heures  en  vie  dans 
l'eau  ;  puis  je  l'ai  enfermé  entre  deux  verres ,  pour 
le  delliner  a  l'aide  du  microfeope  ,  Se  il  s'y  con- 
ferve  fort  bien  jufqu'ici.  Il  eft  de  la  clafie  des  in- 
fectes microfeopiques  qui  fe  trouvent  dans  les  eaux 
dormantes  des  foliés,  des  étangs  ,  des  matais  Se  des 
réfervoirs.  (  Voye^  Antufcm.  microfeop.,  pat  M.  Le- 
dermull./><*£.  100  pi.  57)  . 

3.  Argule  chevalier. 
Argulus  armiger.  Mull. 

Argule  à  pattes 

Argulus  pedibus Mull.  Entom.  pag.  114. 

Slaber.  Microfc.  tab.  é.fig.  1. 

ARTICLE,  Articulus.  On  a  donné  ,  en  En- 
tomologie ,  le  nom  d'article  aux  pièces  qui  com- 
pofent  les  antennes ,  les  antennules  ,  &  les  tarfes 
des  infectes.  Ces  pièces  font  unies  les  unes  aux 
autres  par  des  Iigamens  aflez  forts  ,  &  elles  reçoivent 
l'attache  de  quelques  mufcles  ,  pat  le  moyen  defquels 
l'infecte  meut  ces  patties  à  volonté.  Les  antennes  font 
compofées  d'articles ,  dont  le  nombre  &  la  forme 
vaiient  dans  les  difrérens  genres  Voy.  Antenne. 
Les  antcnnuMfc  font  de  même  compofées  ^ar- 
ticles ,  dont  le  nombre  &  la  forme  varient.  Voy. 
Antennule.  Le  tarfe  eft  compofé  de  deux  ,  de  trois  , 
de. quatre  ,  ou  de  cinq  articles.    Voye^  Tarse. 

ARTICULATION,  Articvlatio.  C'eft  l'union 
des  articles  des  tatfes  ,  des  antennes  Se  des  anten- 
nules. 

ARTICULÉ,  Articulatus.  Antenne  articulée, 
c'eft-à-dire  ,  compofée  de  plufieurs  articles  ou  de 
plulicurs  pièces  ;  antennules  articulées ,  Sec. 

ASCALAI'HE ,  Ascalaphus.  Genre  d'infectes 
de  la  troifième  Section  de  l'Ordre  des  Névroptères. 

Les  Ajcalaphes  font  des  infectes  à  quatre  aîles 
nues  ,  égales ,  réticulées  ;  à  antennes  longues  ,  fi- 
liformes ,  terminées  par  un  bouton  ;  à  bouche  mu- 
nie de  mandibules  ,  de  mâchoires  Se  d'antennulcs  ; 
à  corps  un  peu  alongé  ,  Se  terminé  dans  le  mâle 
par  deux    crochets  Simples. 

Les  Afcalaph.es  appartiennent  à  la  famille  des 
Fourmilions.  M.  Scopoli ,  trompé  fans  doute  par 
quelque  rcilcmblance  qu'il  y  a  dans  la  forme  du 
corps  entre  ces  infectes  &  les  Papillons  ,  a  placé  , 
parmi  les  derniers  ,  la  feule  efpèce  d'Afcalapfte  qu'il 
ait  connue  :  mais  la  bouche,  munie  de  mandibules , 
Se  les  aîles  nues  ,  les  distinguent  fumtammcnt.  Les 
antennes  longues  Se  en  maife  empêchent  de  confon- 
dre ces  infectes  avec  les  Libellules  ;  les  antennes 
longues  Se  fétacées  font  aifément  reconnoître 
les  Hémérobes  ;  enfin  les  Myrméléons  ,  qui  ont 
les  plus  grands  rapports  avec  les  Afalaphcs  , 
en  diffèrent  en  ce  qu'ils  ont  les  antennes  courtes  ; 
courbées  ,  &  crofliiiant  infenfiblement  de  la  bafe 
h  Hh 


242 


ASC 


à  la  pointe ,  tandis  que  celles  des  Afcalaphcs  font 
longues  ,  d'épaiffeur  égale  ,  dans  toute  leur  lon- 
gueur, &  terminées  feulement  par  une  efpècc  de 
bouton    un  peu  comprimé. 

Les  antennes  des  Aj'calafhes  font  à-peu-près  de 
la  longueur  du  corps  ;  elles  forit  compofées  d'une 
grande  quantité  d'articles  cylindriques,  un  peu 
lenflés  à  leur  extrémité  pour  recevoir  l'article  fui- 
vant.  Les  trois  eu  quatre  derniers  font  plus  courts 
&  plus  larges  que  les  aunes  ,  &  forment  un  bouton 
comprimé   par  les  côtés. 

La  tète  eft  aullî  large  que  le  coreelet  ;  elle  eft 
diltircte  &  portée  fur  un  filet  large  &  très-court. 
les  yeux  font  grands  ,  faillans  ,  arrondis  ,  prefque 
ovales  &  à  réfeau.  Ils  font  traverfés  l'un  &  l'autre 
dans  leur  milieu  par  un  fillon  ,  qui  paroît  les  di- 
vifer   en   deux. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  , 
de  deux  mandibules ,  4?  deux  mâchoires ,  d'une 
lèvre  inférieure   &  de  fix  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  petite  ,  peu  avancée ,  échan- 

crée  ,  &   ciliée  antérieurement.  Les  mandibules  font 

très-dures  ,  un  peu   arquées  ,    terminées  en  pointe 

aiguè'  ,  &  munies  d'une  dent  interne ,  vers  la  bafe, 

«  d'une  autre  latérale ,  vers  la  pointe.  Les  mâchoires 

font  petites,  afTcz  dures,  un  peu  aidées ,  larges, 

■    1  ■•'■■*         ^^\      -,        ° 

comprimées  ,  munies  intérieurement  de  cils    courts 

&  roides.  La  lèvre  inférieure  efl:  de  la  largeur  de 
de  la  fupérieure  ,  mais  elle  eft  un  peu  plus  longue  ; 
elle  eft  arrondie  &  prefque  échancrée  à  fa  partie 
antérieure.  Les  antennules  antérieures,  un  peu  plus 
longues  que  les  mâchoirss  ,  &  un  peu  plus  courtes 
que  les  antennules  moyennes  ,  font  filiformes  ,  & 
compofées  de  deux  pièces ,  dont  la  première  eft  très- 
courte,  &  la  féconde  très-longue.  Elles  ont  leur 
infertion  au  dos  des  mâchoires.  Les  moyennes  font 
filiformes  ,  &  compofées  de  cinq  pièces  ,  dont  les 
deux  premières  font  les  plus  courtes;  la  troifième 
eft  la  plus  longue  &  de  figure  conique  ;  les  deux 
qui  fuivent  font  d'égale  longueur  ,  mais  de  figure 
différente  ;  la  dernière  eft  terminée  en  pointe  ém'ouf- 
fée.  Les  poftérieures  font  de  la  longueur  des  moyen- 
nes ,  &  compofées  de  trois  pièces  ,  dont  la  pre- 
mière eft  courte  &  cylindrique  ;  la  féconde  eft 
longue  &  mince  à  fa  bafe  j  la  troifième  eft  termi- 
née en  pointe. 


ASC 

M.  Fabricius  compte  trois  articles  à  l'antcnnufe 
antérieure  ,  &  quatre  aux  moyennes  &  aux  pofté- 
rieures. J'en  ai  cependant  conliamment  trouvé  deux 
aux   unes ,  cinq  aux  autres ,  &  trois  aux   denuè...". 

Le  coreelet  eft  allez  gros ,  &c  donne  nauïancs 
à  quatre  aîles  prefque  égales  ,  coloriées  ou 
fans  couleur  :  mais  entre  la  tête  &  le  coreelet, 
il  y  a  une  partie  intimement  jointe  à  celui-ci  ,  . 
courte  &  a  peine  fenfible  ,  qui  eft  fans  doute  le 
véritable  coreelet  de  l'infecte,  puifqu'il  donne  naif- 
fance  en-dellous  aux  deux  pattes  antérieures.  La 
partie  qui  donne  naiiîance  aux  aîles  répond  a  celles 
qui  donne  aufli  naillance  aux  ailes  des  Coléoptères  ; 
la  partie  inférieure  de  celle  ci,  ou  la  poitrine, 
donne  naillance,  comme  dans  prefque  tous  les  in- 
fectes ,  aux  quatre    pattes   poftérieures. 

L'abdomen  eft  alongé  ,  prefque  cylindrique, 
comoofé  de  plufîeurs  anneaux,  &c  terminé,  dans 
les  mâles  ,  par  deux  crochets  arqués ,  filiformes. 
Ces  crochets  fervent  aux  mâles  à  faifir  leurs  fe- 
melles &  à  faciliter  leur  accouplement. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  :  elles  font 
compofées  de  la  hanche,  de  la  cuiife  ,  de  la  jambe 
&  du  tarfe.  La  hanche  eft  très-courte  &  à  peine 
fenfible.  La  cuiife  eft  prefque  cylindrique  ,  ou  très- 
peu  renflée.  La  jambe  eft  cylindrique  ,  &i  le  tarfe  eft 
compofé  de  cinq  pièces  ,  dont  les  quatre  premières 
font  très-courtes,  &  la  dernière  eft  allez  longue;  celle- 
ci  eft  terminée  par  deux  crochets  fimples  ,  arqués , 
très-pointus. 

Tout  le  corps  de  ces  infectes  eft  ordinairement 
couvert  de  poils  longs,  ferrés,  très-fins  ,  ce  qui 
les  fait  au  premier  afpeft  reflembler  aux  Papillons  , 
mais  les  aîles  en  différent  beaucoup  ;  outre  qu'elles 
font  chargées  de  nervures  réticulées  ,  elles  font 
nues  &   femblablcs  à  celles   des  Libellules. 

Les  Afcalaphes  volent  avec  plus  de  facilité  que 
les  Myrméléons  &  les  Hémérobes.  Leur  vol  eft 
vif  &  léger  ,  &  femblable  à  celui  de  la  plupart  des 
Libellules.  Ils  portent  ordinairement  leurs  aîles  dans 
une  pofition  horizontale.  Ceux  que  j'ai  eu  occafion 
d'obferver  fréquentoient  des  lieux  fecs  &  arides  : 
ils  fe  plaifoient  principalement  dans  les  endroits 
fablonneux  &   abrités. 

Je  ne  connois  pas  leurs  larves  ,  mais  je  crois  qu'el- 
les ne  doivent  pas  différer  de  celles  des  Myrméjéons. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


*43 


■  I.H  » 


ASCALAPHE. 

AiCALAPHUS.       F   a    a. 

MYRMELEON,     Lin. 

CARACTÈRES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  longues ,  filiformes ,  terminées  par  un  bouton  tronqué, 
comprimé. 

Bouche  munie  de  mandibules  ,  de  mâchoires ,  de  deux  lèvres  &  de 
fix  antennules  filiformes,  inégales. 

Antennules    antérieures  compofées  de  deux  articles;  moyennes,  de 
cinq  ,  ôc  poftérieures  ,  de  trois. 

Abdomen  prefque  cylindrique ,  terminé  dans  le  mâle  par  deux  cro- 
chets fimples ,  filiformes. 

Tarfes  filiformes ,  compofés  de  cinq  articles  ,  dont  les  quatre  pre- 
miers très-courts. 


ESPÈCES. 


i.   ASCALAPHE  barbare. 

Noir  ,  velu  ;  ailes  fupérieures  obfcurts  , 
avec  deux  taches  jaunes  à  leur  bafe* 

i.  Ascalaphe   italien. 

Noir,  velu  ;  corcelet  avec  des  tic  fies  jaunes  ; 
ailes  inférieures  jaunes  ,  noires  à  leur 
bafe  ,  avec  une  tache  noire  en  croijfant , 
vers  l'extrémité'. 

3.  Ascalaphe   hottentot. 

Noir ,    velu  ;    ailes    tranfparentcs  ,    avec 


\?«    nervures  noires  ,  &    des  taches  noires , 
au  bord  extérieur. 

4.  Ascalaphe  auftral. 

Corps  velu ,  mélangé  de  noirâtre  &  de 
jaune  ;  ailes  tranfparentcs  ,  avec  une  tache 
noire  au  bord  extérieur. 

5.  As  cal  AP  HE  cayennois. 

Corcelet  cendré  ;  ailes  trbnfparentes  , 
avec  une  tache  d'un  blanc  de  neige  au  bord 
extérieur. 

Hh  1 


f&wm 


i44 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJloirè  Naturelle  des  Infeclts. 


ASCALAPHES.  (Infeâes). 

6.  Ascaiaphe  maculé. 

7.  Ascaiaphe  immaculé. 

Noir  ,    couvert  de  poils  fins  ,    cendrés  ; 
ailes  Jupérieures  avec  un  point ,  ailes  infé- 
rieures avec  plusieurs  taches  brunes. 

Tête  &  corcelet  d'un  roux  obfcur  ;  poitrine 
cendrée  ;    ailes  tranfparentes  ,  avec  un  point 
obfcur ,  placé  fur  h  bord  extérieur. 

P 

i 

. 

ASC 

1.  Ascalaphe  barbare. 
Ascalaphus  barbarus.  Fab. 
Afcalaphus  alis  reticulatis  jlavefcentt  hyalinls  , 
maculis duabus fufcis.  Fab.  Syft.  cnt.  p.   315.  n°.  1. 
—Spec.   inf.  tom.  1.  p.   $5)9.  n".  1. 

Myrmelcon  barbarum  alis  hyalinis  :  antennis 
longitudine  corporis  :  claya  fuborbiculata.  Lin.  Syft. 
nat.  p.  914.  n°.  j. 

Libelluloidcs  feu  libellula  fpuria.  Schaefe.  Mo- 
nogr.   176,. 

Libelluloides.  Schaeff.  Elcm.inf.tab.  77. — Icon. 
inf.  tab.  fo.fig.  1,   1,    3. 

Pttpilio  macaronius.  Scop.  Entom.  carn.  n°.  446. 
Seba.  Mufcum.  3.  tab.  86.  fig.  2. 
Solz.  Hift.  inf.  lab.  25.  fig.  4. 
Petag.  Spec.  inf.  Calab.  pag.  30.  fig.  22. 
Tout  le  corps  de  ce  bel  infecte  eft  noir  Se  velu  ; 
on  voit  feulement  quelques  petites  taches  jaunes  , 
plus  ou  moins  diftinctes  fur  le  corcelet,  &  au- 
de/lbus  de  l'origine  des  aîles  fupérieures.  Le  vertex 
eft  couvert  de  poils  noirs  ,  longs  &  ferrés  ,  &  le 
front  a  des  poils  fauves  ,  moins  longs  Si  moins 
ferrés.  Les  yeux  font  noirs  ,  avec  une  tache  jaune  à 
leur  bord  interne.  Les  pattes  font  noires  ,  & 
les  jambes  jaunes.  Les  aîles  font  étroites  & 
alongées  :  les  fupérieures  font  tranfparentes  ,  ou 
légèrement  lavées  de  jaune  ,  avec  les  nervures 
noirâtres  ,  &  deux  taches  d'un  beau  jaune  à  leur 
bafe ,  l'une  au  bord  externe ,  &  l'autre  au  bord 
interne.  Les  inférieures  (ont  jaunes,  avec  une  grande 
tache  noire  ,  irréguhère  ,  à  leur  bafe  ,  &  une  autre 
obfcure  ,  à  leur  extrémité  y  celle-ci  eft  quelquefois 
marquée  de  jaune.  L'abdomen  eft  un  peu  renflé 
dans  les  femelles  ;  il  eft  prcfque  cylindrique  ,  Si. 
terminé  par  deux  crochets  Amples  dans  le  mâle. 

Il  fe  trouve  fur  les  côtes  de  Barbarie  ,  en  Italie , 
&  dans  les  provinces  méridionales  de  la  France. 

2.  Ascalaphe  italien. 

Ascalaphvs  italicus.  Fab. 

afcalaphus  alis  jiavis  hyalinis  ,  anticis  maculis 
duabus  fufcis  ,  fiavo  reticulatis  ;  pofticis  maculis 
duabus  nigris.  Nob. 

Myrmtlton  longicorne  alis  flavis  :   maculis  dua- 
bus nigris    dijfvrmibus  ;   antennis    longitudine  cor- 
poris. Lin.  Syft.  nat.  p.  914.  n°.  1. 
Hemcrobius longicornis .  LiN.  Muf.Lud.  Ulr.p.  401. 

Afcalaphus  alis  anticis  hyalinis  ,  macula  duplici 
bafeos  fiava  ,  pofticis  jiavis  baft  atris.  Fab.  Spec. 
inf.  tom.  1.  p.  400.  n°.  i. 

Cet  infecte  relfemble  beaucoup  au  précédent  ; 
il  eft  un  peu  plus  petit ,  &  la  couleur  des  aîles  eft 
différente.  Tout  le  corps  eft  noir  &  velu  3  on  voit 
feulement  quelques  taches  jaunes  fur  le  corcelet, 
un  peu  au-delîous  de  l'origine  des  aîles.  Tout 
le  devant  de  la  tête  eft  couvert  de  poils  fauves  ,  ! 
aifez  longs  Se  ferrés.  Les  yeux  font  noirs  ,  avec  une 
tache  jaune  à  leur  bord  interne.  Les  pattes  font 
jaunes  ,  mais  les  tarfes  &  la  bafe  des  cuifîes  font 
noirs.  Les  aîles  font  tranfparentes  ,  lavées  de  jaune, 


ASC 


24? 


avec  les  nervures  d'un  jaune  un  peu  fauve  }  les 
fupérieures  ont  deux  taches  noires,  l'une  grande, 
ii  régulière ,  à  la  bafe ,  &  l'autre  longue  &  étroite  , 
vers  le  bord  extérieur  :  ces  deux  taches  ont  leurs 
nervures  jaunes.  Ltspoftéricuresont  aiuTidcux  taches, 
l'une  grande  ,  très-noire  ,  à  la  bafe ,  Si  l'autre  en 
croiliant,  vers  l'extrémité  :  les  nervures  de  celles- 
ci  font  noires ,  ce  qui  les  fait  paroître  d'un  noir 
plus  foncé  que  les  deux  autres.  L'abdomen  des  fe- 
melles eft  un  peu  renflé,  &;  celui  des  mâles 
cylindrique,  Si  terminé  par  deux  crochets  funpk 
filiformes. 

Les  femelles  diffèrent  des  mâles  en  ce  que  les 
taches  des  aîles  font  d'un  noir  moins  foncé  que 
celles   des  mâles. 

On  le  trouve  en  Italie  ,  Si  dans  les  provinces 
ménJionales  de  la  France. 

3.  Ascalaphe  hottentot. 

Ascalaphus   capenfis.  Fab. 

Afcalaphus  alis  albis  nigro  reticulatis ,  cauda 
forcipata.  Fab.   Spec.  inf.    tom.  1.   p.  400.   n°.  3. 

Il  reuemble  au  précédent  pour  la  forme  Se  la 
grandeur.  Les  antennes  font  longues  ,  obfcures  , 
cV:  terminées  par  un  bouton  noir  ,  ovale  ,  comprimé. 
La  tète  eft  noire  &  velue.  Le  corps  eft  noir  & 
fans  taches.  L'abdomen  des  mâles  eft  terminé  par 
deux  crochets  forts  Se  ciliés.  Toutes  les  aîles  font 
tranfparentes  ,  avec  leurs  nervures  obfcures,  & 
des  urhes  noires  fur  les  bords  extérieurs.  Les  pattes 
font  noires. 

Il  fc  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

4.  Ascalaphe  auftral. 

Ascalaphus  auftralis.  Fab. 

Afcalaphus  alis  albis  :  macula  marginali  nigra  , 
corpore  variegato.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  1.  pag. 
2.50.   7Zn.  4. 

Il  a  la  forme  des  précédens.  Les  antennes  font 
noires  &  de  la  longueur  du  corps  ;  le  bouton  qui 
les  termine  eft  un  peu  oblong.  La  tète  eft  jaune  , 
avec  le  front  &  les  yeux  noirâtres.  Le  corcelet  Se 
l'abdomen  font  mélangés  de  jaune  &  de  noirâtre. 
Les  quatre  aîles  font  tranfparentes  ,  réticulées  ,  avec 
une  tache  noirâtre  au  bord  extérieur.  Les  pattes 
font  jaunes ,  avec  leur  extrémité   noirâtre. 

Il  fe  trouve  au  midi  de  l'Europe. 

j.  Ascalaphe  cayennois. 

Ascalathus  cayennenfs.  Fab. 

AJcalaphus  alis  albis  y  macula  marginali  nivea. 
Fab.  Mant.  inf  tom.  1.  pag.  150.  n° .  j. 

Il  a  tout-à-fait  la  forme  des  précédens.  Les  an- 
tennes lont  de  la  longueur  du  corps  ;  le  bouton  qui 
les  termine  eft  oblong  Si  tronqué  ;  la  tête  eft  noi- 
râtre Si  le  font  eft  couvert  de  poils  cendrés.  Le 
corcelet  eft  cendré  ;  les  quatre  aîles  font  tranfpa- 
rentes &  marquées  d'une  tache  d'un  blanc  de  neige 
fur  le  bord  extérieur. 

Il  fe  trouve  3.  Cayenne. 


3+6 


A  S  E 


6'.  Ascalaphe  maculé. 
Ascjlaphus  mnenlaau.  Nos. 

Afcalaphus  niger,  cinerco  villofus ,  alis  albis , 
anticis  puncio  marginali  ,  pofiicis  maculis  pluritnis 
fufcis.  Noe. 

Cet  infecte  eft  un  peu  plus  petit  que  l' Afcala- 
phe  italien.  Tout  le  corps  clt  noir  &  couvert  de  poils 
fins ,  longs  &  cendrés  ,  principalement  au  -  devant 
de  la  tetc ,  à  la  poitrine  &  fous  le  ventre  ;  mais  on 
voit  à  celui-ci ,  de  chaque  côté  ,  quelques  touffes 
de  poils  noirs  parmi  les  gris.  Les  antennes  font  pref- 
que  de  la  longueur  du  corps  :  elles  font  d'un  jaune 
roullatrc  &  terminées  par  un  bouton  large  ,  com- 
primé ,  ovale  ,  comme  tronqué  ,  moine  noirâtre  & 
ironie  jaunâtre.  Les  yeux  font  grands,  faillans  & 
noirâtres  ,  &  divifés  par  un  fillon  enfoncé,  qui  les  tra- 
verfe.  Les  ailes  fuperieures  font  tranfparcntes ,  ré- 
ticulées, fans  couleur,  avec  un  point  noirâtre  fur  le 
bord  extérieur  ,  vers  leur  extrémité  ,  &  une  petite 
tache  d'un  brun  roufsâtre ,  a  la  bafe.  Les  inférieures 
font  blanches,  avec  une  petite  tache  brune  a  leur 
bafe,  &  plusieurs  autres  irrégulières ,  placées  depuis 
la  bafe  jufqu'a  leur  extrémité.  Les  pattes  font  noires 
&  les  jambes  font   d'un  roux  brun. 

Cette  efpèce  fe  trouve  dans  les  provinces  méridio- 
nales de  la  France.  Il  a  été  pris  aux  enviions  d'A- 
vignon ,  &  envoyé  à  M.  Gigot  d'Orcy. 

7.  Ascalaphe  immaculé. 

Ascalapbus  imrnaculatus.  Nob. 
Afcalaphus  obfcurc  rufus ,pubefeens ,pecîore  cinereo; 
élis  albis  nriculatis  3pxmào  marginali  fufeo.  Nob. 

Les  ailes  de  cet  infecte  lui  donnent  un  peu  l'air 
d'une  libellule  :  elles  font  un  peu  plus  longues  que  dans 
le?  autres  efpèces  5  elles  font  réticulées  ,  tranfparentcs 
&  fans  couleur;  on  voit  feulement  ,  (ur  le  bord  ex- 
t 'rieur ,  vers  leur  extrémité  ,  un  point  oblcur ,  formé 
par  les  nervures  plus  rapprochées.  Les  antennes  font 
■  prefque  de  la  longueur  du  corps  ,  elles  font  d'un 
teun  roufsâtre  ,  &' terminées  par  un  bouton  ovale, 
comprimé,  riàirâtre.  Les  yenx  t'ont  grands ,  faillans, 
attendis ,  bruns  &  entiers.  La  tète  &  le  corcelet  font 
couverts  d'un  drivet  ferré  d'un  roux  foncé.  La  poi- 
trine cil  couverte  d'un  duvet  cendré  ,  un  peu  rouf- 
sâtre. Les  pattes  font  brunes. 

Cet  infecte  fe  trouve  dans  la  collection  de  M.  Gi- 
got d'Orcy ,   qui  l'a  reçu  de  l'Amérique  méridionale. 

A  ->  E  F.  L  E  ,    /?■■■    '  rc.   Genre    d'infectes  de   la 
:  Section  de  l'Ordre  des  Aptères. 

Les  Afelles  [but  des  infectas  aquatiques  ,  dont 
Jcccrpseit  oyate  QU  un  peu  alongé,  compofé  d'an- 
neaux diftincts,  tcrrvné  par  une  qtreue  large,  fo- 
liacée ,  £:  deux  appendices  bifides  ,  muni  tic  qua- 
torze pattes  ,  armées  d'un  crochet  fîmple  ,  fort  & 
arqué  ,  enfin  dont  la  tête  ,  diftinetc  du  corcelet ,  cft 
e   de  quatre  anteni  cées. 

Les  Aflics  ont  été  cbnfi>n'dus  avec  les  ( 
pa:  !  v  ii  cft  vrai    que  ces 

|    ' .  ■         rçflçînblciit  un  j  tac  du  corps  ; 


A  S  E 

mais  les  A/elles  ont  quatre  antennes  ,  &  les  Clo- 
portes n'en  ont  que  deux  :  d'ailleurs  la  queue  de 
ces  infectes  cft  différente  ,  celle  de  XAfelle  eft  large 
&  terminée  par  deux  appendices  plus  ou  moins 
longues  &c  bifides ,  tandis  que  ces  appendices  font 
ordinairement  limples  &  courtes   dans  le  Cloporte. 

M.  Geoffroy  clt  le  premier  auteur  entomologi- 
.que  qui  ait  diftingué  ce  genre  de  celui  du  Cloporte. 
Degecr ,  quelque  tems  après,  les  a  féparés,  mais 
il  a  réuni  (es  Affiles  à  la  plupart  des  Squilles  5c 
des  Crevettes  qui  en  diffèrent  eflentiellcment,  non- 
feulement  par  la  forme  des  antennes,  mais  par  le 
nombre  &  la  pofuion  des  pattes  ,  par  la  forme  du 
corps ,  &  plus  particulièrement  de  la  bouche. 

Les  antennes  font  au  nombre  de  quatre  Se  placées 
fur  une  même  ligne  ,  ce  qui  les  diftingué  de  tous 
les  genres  de  la  famille  des  Crabes  ,dontles  antennes 
font  au-delTus  les  unes  des  autres  ,  elles  font  féta- 
cées  &  compofées  d'articles  plus  ou  moins  nombreux. 

La  :ete  eft  diilincfe  quoiqu'unie  au  corcelet.  Les 
yeux  font  arrondis,  peu  faillans  &  à  réfeau  ;  la 
bouche  cft  perite  Se  compofée  de  plufieurs  pièces 
q.i'on  difti;;gue  difficilement.  Un  peu  au-deflous  des 
antennes  on  apperçoit  de  chaque  côté  deuxcfjèces 
d'ûntenhules  courtes  ,  prefque  égales  ,  compofées 
de  plufieurs  pièces  peu  difiincles  ;  les  antérieures  ont 
leur  dernier  article  plus  petit  que  les  autres ,  &  ter- 
miné en  pointe  allez  fine.  Entre  ces  antennules  on 
voit  quelques  petites  pi. ces  membraneufes ,  &  la 
bouche  eft  terminée  en-def.bus  par  deux  ou  plufieurs 
grandes  pièces  arrondies,  plattes  &  membraneufes; 
Je  n'ai  pu  voir  diftinftenrent  ni  mandibules ,  ni 
mâchoires  ,  ni  lèvres  fupérieures  ,  dans  les  efpèces 
qui  s'attachent  au  corps  des  poifions  ;  mais  dans 
X  A  (elle  d'eau  douce  &  dans  les  efpèces  qui  vivent 
parmi  les  plantes  marines ,  on  diftingué  un  peu 
mieux  les  mandibules  ;  elles  font  prefque  toriacéïS 
&  terminées  par  trois  dentelures  un  peu  plus  fortes 
que  le  corps  de  la  mandibule.  Les  mâchoires  qui 
le  trouvent  à  la  bafe  interne  des  mandibules 
font  très  -  petites  ,  à  peine  diftin<ftes  &  membra- 
neufes. La  lèvre  inférieure  eft  formée  de  plufieurs 
feuillets  membraneux. 

Le  corps  eft  ordinairement  ovale  ,  plus  ou  moins 
alongé,  rarement  linéaire;  il  eft  compofé  de  fepe 
anneaux,,  fans  compter  la  tête  &  la  queue  ,quidonnent 
nahïance  a  fept  paires  de  pattes.  Il  eft  terminé  par 
une  queue  larcc  ,  plus  ou  moins  longue,  compolée 
de  plufieurs  anneaux,  &  munie,  cn-deilbus,  de  deux 
appendices  latérales ,  bifides. 

Les  pattes  font  au  nombre  de  quatorze  ;  elles 
font-  compofées  de  plufieurs  pièces.  La  hanche  eft 
courte  ,  imperceptible  &  cachée  fous  un  évafement 
qui  fe  trouve  de  chaque  côté  des  anneaux;  la  cuifle 
eft  groffe  &  courte  ;  la  jambe  eft  courte  &  prefque, 
cylindrique  ;  le  tarie  eft  compofé  de  trois  pièces  . 
dont  la  dernière  ,  plus  longue  que  les  autres ,  eft  ter- 
minée par  un  crochet  îimple,  arqué,  très-fort. 

Les  A/elles  font  des  infectes  aquatiques  ;  ils 
vivent  ou   dans    les    eaux   douces  ,    ou    dans    I4 


A  S  E 

mer.  Nous  ne  connoiffons  en  Europe  qn'ur.c  feule 
ofpèce  i'Aftlk  qui  vive  dans  les  eaux  douces  j  mais 

la  mer  c;i  fournit  un  nombre  a!ÎC7.  coniidérable  :  la 
in  attaquent  les  poilions  ,   s'introduifçm 
nageoires ,  les  fucen  fouyent  périr 

lorfqu'ils  y    l'ont  en    grand  nombre.   J  i 
retirent  quelquefois  du  fond  de  l'eaii  des  Cqu 
de   poilions  recouverts  de  leur   peau   S:  très -bien 
confervés;  leur  chair  a  été  dévorée  par  ce?  in 
On  trouve  Couvent  plufieurs.   d«  il:l'   'c 

corps  des  poilions  vivans,  auxquels  ils  ont  fa  :  un> 
plaie  plus  ou  moins  grande,  fuivani  le  nombre 
infectes  S;  le  cems  qu'ils  y  font.  Le  puiiloa  eft  a 
&.  (a  chair  n'eft  pas  favoureufe. 

Il  vient  fur  le  corps  des  Baleines  une  efpèce  à'A- 
felle  allez  grofTe,  qui  s'y  nourrit,  comme  les  Polis 
&  les  Mittes  fe  nourritlcnt  fur  difFérens  animaux. 
Elle  s'y  cramponne  iî  fortement  ,  par  le  moyen  des 
griffes  fortes  &  crochues  qu'elle  a  au  bout  de  fes 
pattes,  que,  lorfqu'on  veut  l'enlever^  on  i-.e  peut 
y  parvenir  fans  emporter  en  même-tems  la  por- 
tion de  la  peau  de  la  Baleine  à  laquelle  elle  eft 
attachée. 

Mais  tous  les  Afcllcs  ne  font  pas  des  infectes 
parantes;  on  en  trouve  aullî  parmi  les  plantes  ma- 
rines qui  fc  nourrifTént  de  petits  infc&es  marins  ou 
de  Pohpes  :  ceux-ci  ont  leurs  mandibules  d'une  con- 
lîftance  un  peu  plus  folide  que  les  autres. 

Onnecoinioît  jufqu'à  préfent  qu'une  feule  ef- 
pèce d'Ajelle  qui  vive  dans  les  eaux  douces.  On 
la  trouve  fouvent  en  grand  nombre  dans  les  rivières , 
dans  les  ruilléaux ,  &  plus  particulièrement  dans  les 
mares.  Ces  Afelles  fe  cachent  en  hiver  dans  la 
vafe  ;  ils  en  fortent  au  commencement  du  prinrems 
pour  fe  répandre  furies  plantes  aquatiques  &  fur  les 
pierres  qui  fe  trouvent  dans  l'eau.  Ils  ne  nagent  point, 
on  les  voit  feulement  courir  d'un  côté  &  d'autre  fans 
jamais  fortir  de  l'eau. 

Les  A  filles  ne  fubiifent  point  de  transformations  ; 
ils  ont ,  au  fortir  de  l'oeuf,  la  forme  qu'ils  cor.fcrve- 
'ront  toute  leur  vie  ;  mais  ils  .muent,  &  leur  corps, 
en  fe  développant ,  change  plufieurs  fois  de  peau. 

Ces  infeétes  n'ont  point  de  ftigmates  ;  ils  diffèrent 
en  cela  de  tous  les  infectes  aîlés  &  de  ceux  que  nous 
avons  placés  dans  la  première  feétion  de  l'ordre  des 
Aptères  :  on  ne  voit  pas  d'abord  par  où  peut  s'in- 
troduire l'air  néceffaire  à  leur  refpiration.  Degeer  a 
foupçonné  que  les  organes  extétieures  de  la  refpira- 
tion de  ces  infedres  étoient  placés  à  l'extrémité  de 
leur  corps ,  fous  les  feuillets  membraneux  de  leur 
queue. 

La  queue  eft ,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut , 
garnie  en-deflbus  de  deux  feuillets  minces  &  mem- 
braneux ,  convexes  en-dehors ,  concaves  en-dedans , 
attachés  à  l'extrémité  du  cotps  par  leur  bafe ,  mais 
libre  dans  le  refte  de  leur  étendue.  VAfille  remue 
prefque  continuellement  ces  deux  feuillets,  en  les 
hauflant  &  les  baillant  alternativement.  On  peut 
remarquer  qu'ils  font  formés  de  deux  membra- 
nes ,    collées  l'une  à  l'autre,  dont  l' extérieur*  eft 


A  S  E  24. 

plus  foiide   que  l'intérieure.  11  y  a    entr'ellcs    une 
cavité  prefque  toujours  r<  .   &    plufieurs 

aortes  petites  parties  cm  ont  l'ait  d'être  des  bùies 
ou  les  organes  de  la  rcfpiratipn.  Pour  mieux  dé- 
couvrir leur  véritabl  ,  ce  céltbre  obfcr- 
vatcur  laiila  tremper  dans  de  i'çfj  rit  de  vin 
ques-uus  de  cs6  ii  le&cs  pendant  , 
après  quoi  il  vit  que  les  deux  fcnillets  s'étoient  un 
peu  écartés  du  corps,  en  forte  qu'alors  les  différentes 
parties  qu'elles  couvroient  fe  montrèrent  beaucoup 
mieux; ce.  partie:,  étoient  blanches  ,  ce  quelques-unes 
étoient  rer.hées  comme  de  petites  veflies.  Quand l'in- 
Icclc  cil  vivant,  ces  parties  ,  aiuiique  les  feuillets ,  font 
dans  un  mouvement  prefque  contiruel.  Si  on  enlève  les 
feuillus ,  tinmet , a  découvert  deux  paquets  de  parties 
minces,  très-tranfpareates  ,  compoléesde  deux  mem- 
branes qui  taillent  cntr'clies  une  cavité,  fouvent  rem  plie 
d'air;  c'eit  alors  que  chaque  partie  a  la 
vellie  ou  d'une  bourfe  aplatie  ;  Degeer  les  a  remmées 
vijjics  à  air.  Chaque  paquet  de  veflies ,  placé  entre 
chaque  feuillet  &  le  corps  ,  eft  compofé  de  cinq  de 
ces  parties  ,  de  ligure  a  peu  près  ovale,  &  arrangées 
les  unes  fur  les  autres  :  la  vellie  inférieure  &  la  fupé- 
rieurc font  l'une  &  l'autre  de  même  .figure  ,  &  les 
.rois  autres,  placées  entre  celles-là,  fe  rellemblcnt 
auffi  entr'elles.  La  fupérieurc  ,  vue  au  microfeope  , 
paroît  tranfparcnte  {&  toute  parfeméc  de  points  & 
de  ;.:;iies  opaques  ,  brunes;  clic  eft  unie  au  corps 
par  une  efpèce  de  pédicule  ,  U  on  voit,  à  l'un  de  les 
côtés,  quelques  poils  placés  fur  une  nervure  qui 
la  borde  dans  cet  endroit  :  enfin  elle  a  au  milieu  un 
efpace  triangulaire,  garni  ce  plus  de  taches  obfcures 
&  de  taches  plus  grandes  que  le  relte  de  fa  furface. 
La  veflic  inférieure  eft  toute  pareille  à  la  fupérieurc  ; 
mais  les  trois  autres  ,  placées  entre  ces  dernières  , 
font  d'une  figure  un  peu  différente.  Chacune  de  ces 
trois  veflies  intermédiaires  eft  de  figure  cale,  ua 
peu  irrégulière,  attachée  au  corps  par  un  petit  pédi- 
cule, ayant  tout  le  long  de  fes  bords  de  petites  dé- 
coupures &  une  petite  tache  dans  chaque  décou- 
pure ;  elle  eft  tranlparentc  &  garnie  ,  fur  route  fa 
furface ,  de  points  &  de  petites  caches  opaques  comme 
les  deux  vellies  précédentes. 

Quand  toutes  ces  veflies  ne  font  point  remplies 
d'air  ,  elles  font  en  forme  de  lames  très-minces  & 
très-flexibles  comme  des  pellicules  tranfparentes , 
c'eft  ce  qui  a  fait  croire  à  Degeer  qu'elles  fervent  a 
la  refpiration ,  ou  qu'elles  font  les  véritables  ouies 
de  ces  infeéles  aquatiques.  Il  a  de  plus  obfervé  que 
ceux  qu'il  gardoit  dans  un  vafe  rempli  d'eau,  tâchoient 
de  tems  en  tems  de  fortir  de  l'eau  ,  en  grimpant  fur 
les  bords  du  vafe  ,  comme  s'ils  vouloient  refpirer 
l'air  j  mais  ils  rentraient  tout  de  fuite ,  parce  qu'ils 
ne  pourraient  vivre  long-tems  hors  de  l'eau. 

Les  Afelles,  ainfi  que  tous  les  eruftacés,  s'accouplent 
&  le  reproduifent  avartcf  erre  parvenus  à  leur  entier 
accroiflemenr  3  &  bien  différens  de  tous  les  autres 
inlcctes,  ils  ont  la  faculté  de  s'accoupler  &  de  fc 
reproduire  plufieurs  fois  pendant  la  durée  de  leur  vie. 
Leur  accouplement  dure  plufieurs  jours,  Cependant 


248 


A  S  E 


eetcms.lc  mâle  porte  fa  femelle  dans  une  pofitiou 
telle  ,  que  le  dos  de  celle-ci  eft  appliqué  contre  le 
ventre  de  l'autre.  Degeer  a  obfervé  que  le  mâle  de 
YAfelle  d'eau  douce  etoit  une  fois  plus  grand  que  la 
femelle.  J'ai  cependant  trouvé  plufieurs  fois  parmi 
des  plantes  marines  des  Afelles  d'une  autte  efpece 
accouplés  enfcmble  ;  l'un  trois  fois  plus  gros  que 
l'autre ,  tenoit  le  petit  le  dos  collé  contre  Ion  ventre, 
à  l'inftanr  que  je  les  pris  ils  fe  féparèrent ,  &  e  ne 
pus  voir  comment  ils  étoient  accouplés ,  mais  celui 
de  dclîus  me  parut  être  la  femelle. 

Degeer  rapporte  ,  dans  fes  mémoires  pour  fervir 
à  l'hiftoire  des  infeétes  ,  l'accouplement  de  l' Afelle 
d'eau  douce  ;  ce  que  nous  allons  en  dire  ne  fera 
qu'un  extrait  de  ce  que  ce  ■  naturaliste  a  écrit  là- 
deffus. 

Le  feptième  anneau  du  corps  du  mâle  eft  garni 
en-delfous  de  deux  paires  de  pièces  mobiles  ,  en 
forme  de  lames  minces  ,  tranfparentes  &  crufta- 
cées ,  un  peu  concaves  en-delfous  ou  du  côté  du 
corps  ,  auquel  elles  font  articulées  par  leur  bafe  ; 
chaque  pièce  eft  divifée  en  deux  parties  par  un 
étranglement  profond ,  dont  la  première  eft  moins 
laru-e  que  la  féconde,  &  le  bord  poftérieur  de  cette 
dernière,  qui  a  une  petite  incilion  au  côté  extérieur, 
eft  circulaire  &  garni  d'une  frange  de  très-longs 
poils.  En-deffous  de  ces  pièces ,  ou  entre  elles  &  le 
corps  il  y  en  a  deux  autres  ,  également  plates  ou 
en  forme  de  lames  minces  ,  mais  d'une  figure  très- 
irrégulièrc  ,  Se  couchées  en  partie  fur  les  ouïes  du 
huitième  anneau  ;  elles  font  également  mobiles  &  de 
contour  prefque  circulaire  ,  ayant  au  bout  deux 
parties  irrégulières  ,  qui  y  loin  articulées ,  Se  dont 
l'extérieure  a  des  découpures ,  Se  eft  garnie  de 
poils,  mais  l'autre  partie  ou  l'intérieure,  qui  eft 
large  au  milieu  &  terminée  en  pointe  ,  un  peu.  cour- 
bée, eft  garnie  à  fa  bafe  ,  du  côté  intérieur,  d'une 
elpece  de  ftilct  ou  de  crochet ,  dont  la  pointe  eft 
dirigée  vers  le  corps  de  l'infecte.  Pour  voir  en  entier 
ces  deux  dernières  lames,  il  faut  foulevcr  les  deux 
précédentes  ,  qui  les  couvrent ,  quoiqu'imparfai- 
rcment  ,  parce  qu'elles  font  moins  larges  que  les 
deux  intérieures. 

Comme  ces  quatre  pièces  très-compofées  ne  fe 
trouvent  uniquement  que  fur  le  mâle ,  il  y  a  appa- 
rence qu'elles  font  les  parties  du  fexe.  La  femelle 
a  dans  le  même  endroit  du  corps ,  c'eft-à-dire 
en-deffous  du  feptième  anneau  ,  deux  petites  par- 
ties ovales,  en  forme  de  lames  pla'es ,  bordées  en 
partie  de  longs  poils,  attachées  au  corps  par  un 
court  pédicule  ,  Se  pofées  fur  les  ouïes  ou  les  veffies 
à  air  du  huitième  auncau.  Tout  ce  que  cet  obfcr- 
yatcur  a  pu  découvrir  fous  ces  deux  lames  fe  réduit  à 
•ne  petite  ouverture  que  le  coips  a  dans  cet  endroit, 
&  dans  laquelle  il  iînroduifoit  facilement  une  épin- 
gle qui  palioit  julques  dans  l'ovaire,  fans  qu'il  fen- 
tît  la  moindre  réiilrancc.  Cette  ouverture  étant 
l'ilTue  d'un  canal  qui  communique  avec  l'ovaire  ; 
il  y  a  apparence  que  la  liqueur  fécondante  du  mâle 
pft  introduite  par  elle  d,u>»  le  corps  4e  la  femelle, 


A  S  E 

d'où  elle  eft  enfuite  portée  par  le  canal  de  commu- 
nication jufqucs  dans  l'ovaire  ,  pour  y  féconder  les 
œufs. 

Dès  que  les  glaces  des  marais  font  fondues  ,  on 
voit  les  Afelles  d'eau  douce  ,  occupés  à  l'œuvre  de 
la  génération  ,  &  ils  continuent  de  s'accoupler 
pendant  tout  le  printems,  &  même  tout  l'été.  Le 
mâle  ,  toujours  plus  grand  que  la  femelle  ,  fe  faifit 
d'elle  &  la  porte  fous  fon  corps,  la  retenant  avec 
les  deux  pattes  de  la  quatrième  paire ,  dont  il  lui 
embrallc  le  corps  dans  l'endroit  où  fe  trouve  la 
troiiîème  ou  la  quatrième  paire  de  pattes  de  celle-ci. 
C'cft  ainlî  qu'il  la  tient  ferme  &  qu'il  la  porte  par- 
tout où  il  marche ,  fans  que  cette  femelle  foit  ca- 
pable de  lui  échapper ,  étant  obligée  de  fuivre  Se 
de  fe  laiffer  emporter  par  fon  mâle ,  jufqu'à  ce  que 
celui-ci  trouve  à  propos  de  l'abandonner  ,  ce  qu'il 
ne  fait  ordinairement  qu'au  bout  de  lix  ou  de  Huit 
jours  que  dure  l'accouplement. 

Mais  eft-ce  en  cela  que  conlifte  l'accouplement, 
ou  fe  fait-il  d'une  autre  manière  ?  Nous  avons  déjà 
parlé  de  certaines  parties  mobiles  Se  très-compofées 
qui  fe  trouvent  en  defTous  du  feptième  anneau  du 
corps  du  mâle  ,  &  qui  paroilTent  celles  qui  confti- 
tuent  fon  fexe  ;  nous  avons  encore  vu  au  ventre  de 
la  femelle  une  petite  ouverture,  qui  communique 
par  un  canal  à  l'ovaire,  Se  par  où  s'introduit  fans 
doute  la  liqueur  fécondante  du  mâle.  Tout  cela 
fuppofé  ,  il  eft  clair  que  dans  l'attitude  où  le  mâle 
porte  fa  femelle ,  il  eft  impoffible  que  les  parties 
du  mâle  puiifent  atteindre  à  l'ouverture  du  ventre 
de  la  femelle.  Il  y  a  donc  apparence ,  que  pour  fe 
joindre  intimement  ,  la  femelle  doit  fe  retour- 
ner ,  foit  de  gré  ,  foit  de  force ,  afin  que  leurs 
ventres  puiifent  s'approcher  l'un  d#  l'autre  ,  &  que 
c'cft  dans  cet  inftant  que  le  véritable  accouplcmcut 
s'achève.  Peut-être  le  mâle  cft-il  obligé  de  porter 
fa  femelle ,  &  de  ne  l'abandonner  qu'après  qu'elle 
s'eft  prêtée  a  les  defirs,  qu'il  doit  ,  par  fa  perfévé- 
rance  ,  la  forcer  ,  pour  ainfi-dire  ,  à  l'accouplcmenr  , 
comme  on  l'obfervc  à  l'égard  des  Libellules. 

Quand  le  mâle  quitte  fa  femelle  ,  celle-ci  fc  trouve 
chargée  en -defTous  du  ventre  d'une  poche  ou  lac 
membraneux,,  qui  s'étend  depuis  la  tête  jufqu'au 
milieu  du  corps  ,  dont  elle  égale  la  largeur.  Ce  fac 
eft  rempli  d'œufs  ronds ,  un  peu  luifans,  d'un  jaune 
pâle  Si  plus  ou  moins  grands  dans  les  différentes 
efpèces;  ceux  des  plus  grands  Ajclles  ne  font  guère 
plus  gros  que  les  graines  de  pavot,  blanc, 

Degeer  a  obfcrvé  ,  au  mois  d'Avril ,  dans  le  pou- 
drier où  il  gardoit  des  Afelles  d'eau  douce ,  un  grand 
nombre  de  petits  nouvellement  nés  qui  couroient 
dans  l'eau  avec  beaucoup  de  vîtefie  ;  il  examina 
les  femelles  qui  les  avoient  produits  ,  Se  ayant 
ouvert  leur  lac  membraneux,  il  le  trouva  entière- 
ment vaide  dans  les  unes  ,  parce  que  les  petits  en 
étoient  fortis  ;  i!  trouva  dans  d'autres  encore  des 
œufs  jaunes  ,  au  lieu  que  dans  quelques  autres  les 
oeufs  avoicut  changé  de  couleur  Se  de  figure;  ils 

étoient 


A  S  E 

Soient  devenus  d'un  gris-brun,  &  d'une  forme  an- 
gulaire &  irrégulière  ,  au  lic^l  qu'ils  étoient  jaunes 
&  globuleux  auparavant.  On  voyoit  dans  ces  œufs 
un  corp,  opaque  au  travers  de  leur  coque  :  c'étoit 
le  petit  infecte  qui  commençoit  à  s'y  former  *v  à 
le  développer.  Quelques  Afelles  portoiem  alors  dans 
leurs  ovaires  de  petits  corps  irréguliers  Se  immo- 
biles, qui  étoient  des  eeufs  développés  ou  des  om- 
brions qui  avoienc  commencé  de  pouller  quelques 
pattes  ;  enfin  l'ovaire  d'autres  Afelks  renfermoit 
des  petits  bien  formés  pleins  de  vie  &  de  vivacité. 

Pour  voir  la  manière  dont  ies  jeunes  Afelks  naif- 
fent  &  quittent  l'ovaire  de  leur  mère  ;  il  faut  ren- 
verfer  celle-ci ,  parvenue  à  terme  ,  &  la  mettre  à 
fec  fur  le  dos  fur  quelque  plan  uni,  &  l'on  verra 
alors  que  le  fac  membraneux  qui  contient  les 
œufs  ,  s'ouvre  dans  fa  longueur ,  ayant  naturelle- 
ment   dans    cet   endroit   une  fente    longitudinale  ; 


A  S  E 


s+y 


enfuite  chaque  moitié  fe  divife  cranfverfalement 
en  troi.  portions  ,  en  forte  qu'alors  la  membrane 
de  l'ovaire  fc  trouve  fendue  eu  fix  parties,  ou  en 
fix  cfpèces  de  lames  minces  qui  taillent  entr' elles 
une  ouverture  ttès-fpacieufc  ,  par  laquelle  les  pe- 
tits Afelks  fortent  dans  l'inftant  ,  abandonnant 
leur  mère  Se  fe  difperfant  de  tous  côtés  ,  après  quoi 
celle-ci  renferme  Ion  ovaire  &  le  remet  dans  fou 
premier  état. 

Les  AJelks  perdent  quelquefois  leurs  an- 
tennes ,  &  plus  fouvent  encore  les  appendices  qui 
fe  trouvent  au-dclfous  de  la  queue  ;  mais  femblables 
aux  Crabes  &  aux  Ecreviiîes  ,  ils  ont  la  fingulière 
faculté  de  les  recouvrer.  Ces  parties  fc  reproduisent , 
il  en  vient  d'autres  à  leur  place ,  parfaitement  fem- 
blables aux  premières ,  qui  croiflent  peu-à-peu  &: 
fortent  du  moignon  qui  croit  relié  attaché  au 
corps. 


Kifioire  Naturelle  ,  Infectes,  Tome  IK 


1JO 


Suite  de  f  Introduction  à  l'Hi/ioire  Naturelle  des  Injectes. 


A    S    E    L    L    E. 

A  S  E  L  L  U  S.      G  x  o  t  r. 
0  N  I  S  C  U  S.     Lin.    F  a  b.     sqUILLA.    Deg. 

CARACTERES      GÉNÉRIQUES. 

Quatre  antennes  inégales  >  fétacées,  pofées  fur  une  ligne  tranfver- 
fale,  au-devant  de  la  tête:  articles  nombreux,  les  derniers  à  peine 
diftincls. 

Bouche  munie  de  mandibules  &  de  mâchoires  peu  apparentes  , 
petites ,  fouvent  prefque  membraneufes ,  &  terminée  en-deflbus  par 
plufieurs  feuillets  membraneux. 

Quatre  antennules  courtes ,  fétacées  ;  le  dernier  article  terminé  en 
pointe. 

Corps  compofé  d'anneaux,  &  terminé  par  une  queue  large,  plus  ou 
moins  longue,  &  par  deux  appendices  bifides. 

Pattes  munies  d'un  ongle  fimple,  arqué,  très-fort. 


ESPÈCES. 


i .  Aselie  d'eau  douce. 

Ovale-  oblong;  queue  arrondie  ,    terminée 
par  deux  filets  longs  ,  bifides  &  fétacés. 


<..    Ase  L 


idoxe. 


Corps  large,  aplati;  anneaux  armés  de 
chaque  côté  d'une  épine  aiguë ,  recourbée 

3.  As  el  le    recourbé. 

Anneaux  du  corps  armés  de  chaque  coté 
de  deux  épines  aiguës  ,  recourbées  ;  queue 
ovale  ,  obtufe. 


4.  A  s  El  le  imbriqué. 

Pâle ,  oblong  ;  cuijTes  poflérieures  en  ca- 
rène ;  queue  large  ,  obtufe  ,  prefque  échancree. 

5.  A  S  ELL  e   Afile. 

Antennes  très-courtes  ;  corps  ovale-oblong  ; 
queue  formant  un  demi-ovale. 

6.  A  sel  le   Oeftre. 

Oblong  ;  abdomen  couvert  de  fix  feuillets; 
queue  prefque   coupée. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'Hi/loire  Naturelle  des  Infectes. 


151 


A  SEL  LE  S.   (Infedes). 

7.  A  selle   Entomon. 

Ovale  cblong  ;  abdomen  nui  ;  queue  longue, 
conique. 

8.  A  s  e  ll  e   marin. 

A  demi-cylindrique;  queue  ovale,  oblongue, 
terminée  en  pointe. 

ç.  A  se  l  l  e  linéaire. 

Corps  alongé ,  à  demi-cylindrique  ;  queue 
terminée  par  quatre  dentelures. 

10.  A  se  ll  e  armé. 

Oblong  ;   queue   tridentée;  pattes  prefque 
en  firme  de  pinces. 

11.  As  el  l  e    Phyfode. 

Oblong  i  abdomen  nud  en  dejfous  ;  queue 
ovale. 


12.  A  s  e  l  l  e  quadricorne. 

Oblong  ;  queae  terminée  par  Jix  filets  ;  an- 
tennes extérieures  prefque  de  la  longueur  du 
corps. 

13.  Aselle  étique. 

Linéaire,  aplati  ;  antennes  extérieures  pref- 
que de  la  longueur  du  corps. 

14.  A  selle  de  la  Baleine. 

Ovale  ;  corps  compofé  de  ftx  anneaux  dif- 
tincls  ;  troijièmt  &  quatrième  paires  de  pattes 
filiformes ,  fans  ongles. 

15.  Aselle  globuleux. 

Ovale  ,  queue  courte  ,  arrondie  ;  appendices 
bifides,  avec  les  divifions  ovales- lancéolées. 

16.  Aselle  trifafcié. 

Oblong,  d'un  noir  bleuâtre,  avec  trois 
bandes  blanches  ;  queue  tridentée. 


I  i  2. 


2^2  A  S  E 

i.  Aselle  d'eau  douce. 

Asellus  aquacicus.  FoURC 

Afellus  oblo.ngp-ovatus  ,  cauda  rotundata  ,  ftylis 
loxgis  bifircis.  Nos. 

O  ni  feus  aquaticus  ianceolatus  ,  cauda  rotund.ua, 
fiylis  bifurcis.  Lin.  Syjï.  nat.  p.  io-ôi.  n°.  II.  — 
Fuuti.  Juec.  n°.  1061. 

Afellus  cauda  bifida  ,  fiylis  bifurcis  ,  articulis 
fi  iem.  Geoïf.  Inf.  tom.  t.  p.  672..  n°.  1. 

L'AfcUe  d'eau  douce.  Geoff.  ib. 

Onifcus  aquaticus  cauda  rotundata  ,  fiylis  bi- 
fircis ,  amenais  qu.itcruis.  Fab.  Syft.  tnt.  p.  197. 
n  .  6.  —  Spec.   inf.  [om.   1.  p.    376.   n°.  6. 

Squilk  d'eau  douce  ,  a  queue  arrondie  avec  deux 
tiges  fourchues.  Dec.  Mém.  tom.  7.  pag.  496. 
*°.  1. 

S  qui //a  Afellus  aquaiica,  cauda  retundata  :  fiylis 
finis   bifurcis.  Dfg.  ib. 

Afillus  aquaticus.  FOURC.  En.om.  par.  p.  541. 
è°.   1. 

Afellus  aquaticus   Gefneri.    Rai.  inf.  p.  43.  1. 

FriscH.  inf.  10.  tab.  5. 

ScHaeff.  Elem.   inf.  tab.    il.    Afe.L'us 

Onifcus  aquaticus.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.   1110. 

Cet  infecte  varie  pour  la  grandeur  ;  les  plus  grands 
•  nt  de  fix  à  fept  lignes  de  long,  *•;  environ  deux  &; 
demie  de  large.  Les  antennes  extérieures  fout  lon- 
gues &  fétacées  :  elles  font  comportes  de  quatre 
articles ,  dont  le  dernier  plus  long  que  les  autres  , 
eft  lui-même  compofé  d'un  nombre  confidérable 
d'articles  qu'on  ne  peut  bien  appercevoir  qu'à  l'aide 
du  microicope.  Elles  ont.  a  peu-près  les  deux  tiers 
de  la  longueur  du  corps  de  l'infecte.  Les  deux 
autres  font  courtes  &  fétacées  ;  elles  ont  leur  in- 
sertion au  côté  interne  des  extérieures.  La  tête  eft 
aplatie  en-dellus  &  convexe  en-dellbus.  Le  corps 
eft  compofé  de  huit  anneaux  ,  dont  le  dernier  beau- 
coup plus  grand  que  les  autres  Se  arrondi ,  fert  de 
queue  ,  Se  porte  en-dellous  deux  appendices ,  de  la 
longueur  de  la  moitié  du  corps  ,  qui  fe  divifent 
chacune  en  deux  filets  fétacés.  Les  pattes  font 
au  nombre  de  fept  de  chaque  côté  ;  elles  vont  en 
croilTant  pour  la  longueur  ,  les  dernières  étant  conf- 
tamment  un  peu  pius  longues  que  les  premières. 
Les  deux  pattes  antérieures  ,  les  plus  courres  de 
toutes ,  ont  cinq  pièces  ,  dont  la  dernière  eft  ar- 
mée d'un  crochet  arqué,  très-fort.  Toutes  les  autres 
ont  lîx  pièces  également  terminées  par  un  crochet  ; 
mais  moins  gros  &  moins  fort  que  celui  des  pattes 
antérieures.  La  couleur  du  corps  eft  livide  ,  cen- 
drée, plus  ou  moins  nébuleufe. 

Il  fe  trouve  en  Europe  dans  les  eaux  des  ri- 
vières ,  des  ruiAeaux  &  des  mares.  L'hiver  il  fe 
tient  caché  au  fond  de  l'eau  dans  la  yafe  ou  fous 
des  pierres. 

1.  As  elle  paradoxe. 
Asellus  paradoxus.  Nos. 


A  S  E 

Afellus  corpore  lato  deprejfo  ,  fegmentorum  la. 
teribus  falcato  fpinofis.  Nos. 

Onifcus  paradoxus  antennis  quaternis  ,  fegmen- 
torum lateribus  falcato  fpinofis .  Tw.Syfi.  cnt.p,  196. 
n".  ï.Spec.  inj.  tom.  i.p.  575.  n°.  1. 

Cet  A f elle  eft  grand  ,  &  il  a  la  figure  large  & 
aplatie  des  Monocles.  Ses  antennes  font  au  nom- 
bre de  quatre.  Le  premier  &  le  fécond  articles 
font  longs  &  comprimés  ;  les  autres  font  courts  6c 
fétacés.  Les  deux  yeux  font  diftinûs  &  placés  de 
chaque  côté  de  la  tête.  Les  fix  premiers  anneaux 
du  corps  font  très-larges  &  armés ,  fur  les  côtés  , 
d'épines  aiguës ,  courbées  eu  arrière  en  forme  de 
faux  :  le  feptième  ,  le  huitième  &  le  neuvième  font 
plus  courts  que  les  autres  ;  ils  font  étroits  fur  les 
côtés  ,  &  point  du  tout  prolongés.  La  queue  eft 
grande  &  ovale  ;  on  y  voit  ,  au-dertus  ,  trois  li- 
gnes longitudinales ,  élevées  ;  l'extrémité  eft  ter- 
minée ,  de  chaque  côté ,  par  une  appendice  courte 
&  obtufe.  Les  quatorze  pattes  font  années  cha- 
cune  d'un  crochet  arqué. 

Cette  efpèce  a  beaucoup  de  rapport  avec  les  Mo- 
nocles. 

Il  fe  trouve  à  la  Terre  de  Feu. 

3.  As  elle  recourbé. 
Asellus  falcatus.  Nob. 

Afellus  fegmentorum  lateribus  falcato  bifpinofis  , 
cauda  ovata  obtufa.    Nob. 

Onifcus  falcatus  amenais  quaternis  fegmentorum 
lateribus  falcato   bifpinofis.  Fab.  Niant,   inf.   tom. 

1  .   p.    I4O.    7Z°.  1. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  anrennes  font 
courtes  &  comprimées.  La  tête  eft  lifte,  glabre, 
luifante ,  blanche  ,  arrondie  antérieurement  ,  & 
trilobée  poftérieurement.  Le  corps  eft  compofé  de 
fept  anneaux  jaunes ,  luifans  ,  terminés  de  chaque 
côté  par  une  foliole  armée  de  deux  épines  ,  dont 
l'antérieure  eft  la  plus  grande  ;  le  premier  anneau 
n'a  qu'une  feule  épine.  L'abdomen  a  cinq  anneaux 
pareillement  armés  d'une  épine  crochue  ,  dentée, 
La  queue   eft  ovale  &  obtufe. 

Il  fe   trouve  dans  la  mer   de  la  Chine. 

4.  Asslle  imbriqué. 
Asellus   imbricatus.  Nob. 

Afellus  oblongus  ,  paliidus  ,  femoribus  pofiicH 
carinatis  ,  cauda  lata  obtufa  fuhcmarginata. 

Onifcus  imbricatus  antennis  quaternis  3  com- 
prcjjis  ;  pedibus  unguiculatis  y  femoribus  pofiieis 
carinatis.  Fab.  Syft.  ent.  pag.  196.  n°.  1.  — Spec. 
inf.  tom.    1.  pag.  375.  n".  1. 

Son  corps  eft  grand,  oblong  &  de  couleur  pâle.  Les 
antennes  font  courtes  S:  comprimées. Les  fept  premiers 
anneaux  du  corps  font  prefque  égaux  entr'eux  ;  le 
huitième  eft  court  &  étroit  ;  le  neuvième  ,  le 
dixième ,  le  onzième  &  le  douzième  font  courts  Se 
imbriqués.  La  queue  eft  large  ,  obtufe  ,  quelquefois 
éciianeréej  elle  a  ,  de  chaque  côré  ,  deux  appen- 
dices courtes  &  fubulées.  Les  quatorze  pattes  font- 


A  S  E 

terminées  par  un  ongle  crochu ,  aigu  &  très-fort. 
Les  huit  cuilfes  polténcures  font  relevées  en  forme 
de  carène. 

Cette  efpècc  fe  trouve  dans  la  Nouvelle-Zélande. 

j.  Aselle  Afile. 

Asellvs  Afdus.  Nob. 

Afellus  ancennis  brevijfimis,  corpore  ovato  oblongo, 
cauda  femi  ovali.   Nob. 

Oui/bus  Alïlus  abdomine  faliis  duobus  obteBo  , 
cauda  femiovali.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1059.  n°.  i. 
—  Mufi  Adolph.  Frid.  pag.  8  8.  —  Faun.  fuec.  n°. 

IOJ1. 

Onifcus  Afdus.  Fab.  Syft.  ent.  p.  z?6.  n".  3. 
— Spec.  inf   tom.    1.  p.   373.  n°.   3. 

Afdus  feu.  Oejirum.  Bellon.  Aquat.   443. 

Pediculus   marinus.  Rondel.  Fifc.   J76. 

Gronov.   Zoopk.  997. 

Petiv.   Ga^oph.    tab.    î^.fig.    1. 

Planc.   de  Conch.   minus  notis.  tab.  j.fig.  A-  B. 

Onifcus  Afdus.  Pallas.  Spicil.  Zoolog.  fafe. 
9-  Pdë-   7l-  ta^-  4-  fis-  II-  A.  B.  a.  b. 

Cet  Afelle  eft  connu  dans  les  provinces  méri- 
dionales de  la  France  fous  le  nom  de  Vive  ,  dérivé 
vraifemblablement  du  mot  Pou. 

Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  J'en  ai  vu 
d'accouplés  qui  avoient  depuis  cinq  jufqu'à  quinze 
lignes  de  long.  La  couleur  de  tout  le  corps  eft  cen- 
drée ,  obfcure  ,  un  peu  livide ,  dans  l'animal  vivant  ; 
elle  devient  quelquefois  d'un  jaune  paille  ou  fauve, 
dans  l'infecte  confervé  dans  les  collections.  Il  eft 
ovale  ,  alongé  ,  convexe  en-deilus  ;  on  y  compte 
fept  anneaux  ,  fans  y  comprendre  la  tête  &  ceux 
de  la  queue.  Les  antennes  font  à  peine  de  la  longueur 
de  la  tête.  Les  antérieures,  un  peu  plus  courtes 
que  les  poftérieures ,  font  un  peu  plus  épaiiïes  à 
leur  bafe  ;  l'infecte  les  porte  collées  contre  les 
parties  latérales  de  la  tête.  La  queue  eft  large  3 
mais  plus  étroite  que  le  corps  ;  elle  eft  compofée 
de  cinq  anneaux  ,  étroits ,  &  d'un  fixième  afléz 
grand  ,  arrondi  à  fon  extrémité.  On  voit  au-def- 
f©us  de  la  queue  plufieurs  feuillets  membraneux  , 
larges  ,  &  deux  appendices  latérales ,  bifurquées  , 
à-peu-près  de  la  longueur  de  la  queue.  Les  pattes 
font  allez  grofles  ;  les  antérieures  font  plus  petites 
que  les  poftérieures  ;  les  unes  &  les  autres  font 
terminées  par  un  ongle  arqué  ,  grand  &  très-fort  ; 
leur  couleur  eft  d'un  jaune  paille  blanchâtre  ,  un 
{>eu  livide. 

Cet  infecte  fe  trouve  dans  l'Océan  &  dans  la 
Méditerranée  ;  il  s'attache  aux  poiflbns  &  les  fait 
fouvent  périr. 

6.  Aselle  Oeftre. 

Asellus    Oefirum.  Nob. 

Afellus  ob.'ongus  y  abdomine  foliis  fcx  obteBo  , 
cauda  retufa.  Nob. 

Onifcus  Oeftrum  abdomine  foliis  fex  obteBo  , 
cauda  retufa.  Lin.  Syjl.  nat.  p.  1059.  n0'  z. — Faun. 
fuec.nP.   1OJ3. — Mufi   Adolph.  Frid.   89. 


A  S  E 


*$3 


Onifcus    Oeftrum.  Fab.  Syft.  ent.  p.  197.  n'\  4. 
— Spec.   inf.  tom.   1.  p."  37 j.  n".  4. 

AnimaLulum  cruftaceum.  Marcr.  Braf.  ijy. 
fis-   3,4- 

Stroem.   S-undm.  I6f.   1.  tab.  1.  fis-   i>   5- 

Seba.  Mufeum.  I.   tab.  90. 

Onifcus  Oeftrum.  Pallas.  SpiJl.  Zoolog.  fafe. 
9-  Pag.   74.  tab.    4    fig.   1  ;.  A.  B. 

Cet  Afelle  eft  un  peu  plus  grand  que  le  pré-' 
cèdent.  Son  corps  eft  alongé,  plus  large,  plus 
épais  &  plus  mol  vers  la  queue  que  vers  la  tête. 
Les.  antennes  font  courtes,  de  la  longueur  de  la 
tête  ;  les  antérieures  font  compofées  de  fepi  articles  & 
les  poftérieures  de  huitsl'infeCte  les  porte  recourbées 
en  arrière  ,  de  chaque  côté  de  la  tête ,  comme  le 
précédent.  Les  cinq  premiers  anneaux  du  corps 
iont  allez  longs  ,  les  deux  derniers  font  beaucoup 
plus  courts.  Les  premiers  anneaux  de  la  queue 
iont  courts&  étroits,  le  dernier  ,  beaucoup  plus  long 
&  plus  large  que  les  autres  ,  paroît  comme  tronqué 
ou  pretque  échancré.  Les  deux  appendices  latérales 
qui  le  trouvent  au-dellbus,  font  courtes  &  bifur- 
quées. Les  pattes  font  courtes ,  allez  grolfes  &  ter- 
minées par  un  onglet  arqué  ,  fort  Se  aigu.  La  cou- 
leur de  tout  l'infecte  eft  pâle  ;  on  voit  feulement 
deux  petites  raies  longitudinales,  obfcures ,  fur  la 
queue. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan  Atlantique  &  dans  la 
mer  des  deux  Indes.  Il  attaque  ,  comme  le  précé- 
dent ,  les  poilîons ,  &  leur  fait  fouvenr  une  large 
plaie  qui  les  fait  périr. 

7.  Aselle  Entomon. 

Asellvs   Entomon.   Nos. 

Afellus  oblongo-ovatus  ;  abdomine  fubtus  nudo  , 
cauda    longa  Jubulata.  Nob. 

Onijcus  Entomon  abdomine  fubtus  nudo  ,  cauda 
fubulata.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1060.  n°.  j.  — Faun. 
fuec.  n°.  10 f y. 

Onifcus  Entomon  antennis  quaternis  ,  cauda 
oblonga  acuta.  F  ab.  Syft.  ent.  p.  197.  n°.  f.—Spec. 
inf.  tom.    1.  p.  3  7j-.no.  y. 

Onifcus  corpore  ovato  ,  cauda  fubulata  utrinqut 
appendiculata  ,pedibus  natatoriis.  Gronov,  Zoopk. 
n°.  99z. 

Squille  Entomon  marine,  à  longue  queue  conique 
&  écailleufe.   Dec   Mém.    tom.  7.  p.  514.   n°.  z. 

Squilla  marina,  cauda  longa  fubulata  teftacea. 
Deg.  ib. 

Afellus  marinus  cornubienfrs ,  alius.  Rai.  Inf. 
43- 

Entomon  pyramidale.  Klein.  Dub.  tab.  38.  fig. 
1   &   z. 

Petiv.    Ga^eph.  tab.   1.  fig.    4. 

Bast.   Suis.    z.   143.  tab.   l$.fig.  z. 

Onifcus  Entomon.  Pallas.  Spicil.  çool.  fafe. 
9.  pag.    64.    tab.   y.  fig.    1    &  z. 

Cet  Afelle  eft  très-grand  ;  il  a  quelquefois  deux 
ou  trois  pouces  de  longueur  ,  &  plus  d'un  pouce 
de  largeur.  Son  corps  a  une  figure  ovale ,   un  peu 


2  H 


A  S  E 


alongée  ,  &  une  couleur  d'un  blanc  fale,  un  peu 
jaunâtre.  Les  antennes  antérieures  font  courtes  & 
compofées  de  quatre  articles  diftinéts.  Les  pofté- 
rieures, deux  fois  plus  longues  que  les  autres ,  font 
fétacées  &  compofées  de  cinq  anneaux  très-diftinéts , 
cylindriques,  à-peu-près  d'égale  longueur  entr'eux: 
lé  dernier  eft  long  ,  fétacé  &:  compofé  d'un  nombre 
très-confidérable  d'articles  ,  qu'on  ne  peut  bien 
voir  qu'au  microfeope.  La  tête ,  beaucoup  moins 
large  que  le  corps ,  eft  arrondie  poftérieurement 
à  la  jon&ion  avec  le  premier  anneau  du  corps  :  on 
y  voit  ,  de  chaque  côté ,  deux  petits  yeux  noirs  , 
chagrinés  ,  peu  faillans.  Le  corps  eft  convexe  en- 
deflus  ,  aplati  en-dclfous ,  divifé  en  dix  anneaux  , 
dont  les  fept  premiers  beaucoup  plus  larges  que 
les  trois  autres  ,  font  terminés  de  chaque  côté  par 
une  appendice  plate  ,  triangulaire  &  pointue,  qui 
déborde  le  corps  :  les  trois  derniers  anneaux  font 
partie  de  la  queue  ;  ils  ont  auilî  une  appendice  , 
mais  très-petite  &  à  peine  diftinïte.  Le  dernier  an- 
neau de  la  queue  eft  alongé  ,  de  figure  conique  , 
&  terminé  en  pointe  émoulfée  :  elle  eft  compofée 
de  plufieurs  lames  placées  au-deilbus  les  unes  des 
autres,  qui  fervent  à  l'infeclc,  félon  l'obfervation 
de  Degeer  ,  comme  d'efpèces  d'avirons  ,  lorfqu'il 
veut  nager.  Les  pattes  font  compofées  de  Iîx  pièces  , 
dont  la  dernière  eft  armée  d'un  ongle  crochu , 
grand  &  allez  fort  ;  les  huit  poftérieures  font  de 
longueur  moyenne  ;  mais  les  iîx  antérieures  font 
beaucoup  plus  courtes  que  celles-ci ,  &  entièrement 
cachées  fou;  le  corps. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan.  Il  nage  avec  aflez  de 
vîteile  ,  en  battant  l'eau  par  le  moyen  des  lames 
qui  compofent  fa  queue.  Il  fe  nourrit  d'infettes 
&  de  Polypes  marins  ;  il  attaque  même  les  Crabes 
&  la  plupart  des  poufons. 

8.  Aselle   marin. 

Asellus  marinus.   Nob. 

Afellus  femicylindricus  ,  cauda  ovato  -  oblonga 
tcuminata.    Nob. 

Onifcus  marinus  femicylindricus  ,  cauda  ovato- 
oblonga  ,  intégra.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  1060.  n°.  7. 
•—Faun.  fuec.  ZOJ7.  — Iter    Weftrogolk.  190. 

Onifcus  marinus  femicylindricus  ,  cauda  ovato- 
oblonga  acuminata.  Fab.  Syfl.  ent.  pag.  2.97.  n°.  7. 
r—Spec.  inf.  tom.    1.  p.   376.  n°.  7. 

Squilla  marina  corpore  elongato  femicylindrico  , 
cauda  oblonga  &quali  y  apice  truncata.  D£G.  Mém. 
tom.  7.  p.  jn.   n°.  3.  pi.  31.  fig.  ir. 

Squillc  marine  à  corps  alongé  ,  demi-cylindrique  , 
à  queue  oblongue ,  égale  &  tronquée  au  bout. 
Dec.  ib. 

Onifcus  corpore  anguflo  tereù ,  cauda  truncata 
gquali  ,  pedibus  natatoriis  ,■  antennis  longioribus. 
Gronov.    Zoopk.   pag.    153.    n°.    996,    tab,   17. 

■fe'5'. 

Onifcus    balticus.  Pallas.   Spicil.   ^ool.  fafe.  9. 

p.  66.  tab.  4.  fig.    6.   A.  B.  C.    D, 

Cet  Afclle  eft  aiTez grand.  lia  environ  un  pouce 


A  S  E 

de  long.  Les  antennes  antérieures  font  longues  Se 
fétacées  ;  les  deux  poftérieures  ,  beaucoup  plus 
courtes  que  les  autres ,  ont  leur  premier  article 
plus  large  que  les  antérieures.  La  rête  eft  prelque  aulfi 
large  que  le  corps  ;  elle  eft  aplatie  en-deilus ,  & 
les  deux  yeux  y  paroiiTent  à  demi-enfoncés.  Le 
corps  eft  alongé  ,  convexe  en-deflus  ,  aplati^  en- 
dellous  ,  &  de  largeur  prefque  égale  de  la  tête  a 
la  queue.  Il  eft  divifé  en  dix  anneaux  ,  dont  fepe 
grands  donnent  nailiance  aux  pattes  ,  &  trois  petits  , 
qui  font  partie  de  la  queue.  Les  pattes  font  courtes 
&  placées  en  defibus  ,  une  de  chaque  côté  des  iept 
grands  anneaux  :  elles  font  compofées  de  fix  pièces, 
dont  la  dernière  eft  armée  d'un  petit  ongle  crochus 
les  deux  poftérieures  feulement  font  un  peu  plus 
longues  que  les  autres.  Le  queue  eft  prefque  aurli 
longue  que  la  moitié  du  corps  ;  elle  eft  terminée  en 
pointe ,  Se  quelquefois  elle  paroît  coupée  au  bout  , 
&  former  une  échancrure.  On  voit,  au-deilbus, 
plufieurs  lames  ou  feuillets  membraneux. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan ,  dans  la  mer  Bal- 
tique. 

9.  Aselle  linéaire. 
Asellus  linearis.  Nos. 

Afellus  corpore  elongato ,  femicylindrico  ,  caud* 
apice  quadridentata.  Nob. 

Onifcus  linearis  cauda  quadridentata.  Lin.  Syfl. 
nat.  p.  1060.  n°.  9.  —Amsin.  acad.  tom.  6.  pag. 
41  j.  n°.  100, 

Onifcus  linearis.  Fab.  Gêner,  inf.  /?.  Z43 .  — Spec. 
inf.  tom.  1.  p.  376.    n°.  8. 

Onifcus  ungulatus.  Pallas.  Spicil.  çoo/.  fafe.  9. 
p.  61.  tab.  4.  fig.    11.   A.   B. 

Il  a  depuis  uii  pouce  jufqu'à  un  pouce  &  demi 
de  long.  Son  corps  eft  d'épailfeur  prefque  égale 
dans  toute  fa  longueur.  La  tête  eft  un  peu  plus 
étroite,  &  la  bouche  eft  pointue  &  un  peu  avan- 
cée. Les  yeux  font  noirs.  Les  antennes  antérieures 
font  courtes,  fétacées;  les  extérieures  font  beau- 
coup plus  longues  que  les  autres  ,  &  fétacées.  Le 
corps  eft  compofé  de  fept  anneaux  ,  dont  les  trois 
premiers  font  plus  grands  que  les  quatre  autres.  La 
queue  eft  prelque  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps  ;  elle  eft  comme  coupée  à  fon  extrémité  , 
&  armée  à  cet  endroit  de  quatre  dentelures.  Les 
pattes  font  prefque  égales  ;  les  poftérieures  font  à 
peine  plus  grandes  que  les  antérieures  :  elles  font 
terminées  par  un  onglet  fimple  ,  crochu.  La  couleur 
de  tout  l'iniccle   eft   cendrée  ,  obfcure. 

Il  fe  trouve  dans  la  mer  des  deux  Indes. 

10.  Aselle  armé. 
Asellus  ckelipes.  Nob. 

Afellus  oblongus  ,  cauda  tridentata  ,  pedibus  fub- 
ckeliformibus.  Nob. 

Onifcus  chelipes  oblangus  ,  cauda  tridentata  , 
pedibus  fubeheliformibus.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  197. 
7Z°.  8.   — Spec.  inf.    tom.   1.  p.  37e.  n°.  9. 

Onifcus  deprejfus  oblongus  pedibus  omnibus  fubche^ 


A  S  E 

Hformibus.  P allas.  Mifcell.194.  tab.  14.  fig.X6,  17. 

Onifcus  linearis.  Pallas.  Spicil.  çool.  fafc.  9. 
/.  68.  tab.  i,.fig.  17  &  18.  * 

Il  n'a  guères  plus  d'un  demi  pouce  de  long.  Son 
corps  eft  prefque  d'épaiiTeur  égale  dans  toute  fa 
longueur  ;  il  eft  un  peu  aplati  Se  compote  de  fept 
anneaux,  dont  le  premier  Se  le  dernier  font  un  peu 
plus  courts  que  les  autres.  La  tête  eft  un  peu  plus 
étroite  que  le  corps.  Les  antennes  extérieures  ibnt 
de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  ;  elles  font 
compofées  de  quatre  articles,  fans  compter  le  dernier  , 
qui  eft  fétacé  ,  &  compofé  lui-même  d'un  grand 
nombre  d'articles  très-peu  diftinéts  ;  les  deux  an- 
térieures font  très-courtes.  La  queue  eft  peu  a!on- 
gée  Se  arrondie  à  fon  extrémité.  Les  pattes  vont 
infenfiblement  en  grofliffant ,  de  forte  que  les  pofté- 
rieures  font  un  peu  plus  grandes  que  les  antérieures. 
Le  dernier  article  qui  les  termine  eft  prefque  en 
forme  de  pinces.  La  couleur  de  tout  le  corps  eft 
obfcure  ,  Se  plus  ou  moins  lavée  de  couleur  cendrée. 
On  voit  fouvent  tout  le  long  du  dos  une  raie  pâle. 

Il  fe  trouve  parmi  les  plantes  marines  de  l'O 
céan  Atlantique. 

1 1.  Aselle   Phyfode. 

Asellus  Phyfodes.  Nob. 

Afellus  oblongus  ,  abdomine  fubtus  nudo  ,  cauda 
ovata.  Nob. 

Onifcus  Phyfodes  ab domine  fubtus  nudo,  cauda 
ovata.  Lin.  Syft.  nat.  p.   1060.  n°.  4. 

Onifcus  Phyfodes  abdomine  fubtus  nudo,  cauda 
ovata,  antennis  quaternis.  Fab.  Syft.  ent.  p.  198. 
n°.   11.  — Spec.  inf.  tom.  1.  p.   377.  n°.  13. 

Sulz.  Hift.  inf.  tab.    30.  fig.   11. 

Le  corps  de  cet  Afelte  eft  compofé  de  doute 
anneaux  ,  dont  les  cinq  derniers  font  partie  de  la 
queue.  Les  antennes  ,  au  nombre  de  quatre  ,  dont 
Jeux  recourbées  de  chaque  côté  ,  font  courtes  & 
fétacées  ;  la  dernière  pièce  de  la  queue  eft  ovale  ; 
elle  a  en-deflbtis,  de  chaque  côté  ,  deux  appendices 
bifides ,  dont  les  divifions  font  lancéolées ,  obtufes  , 
plus  courtes  que  la  queue  :  les  premiers  articles  de 
la  queue  donnent  naiffance  à  un  grand  nombre  de 
petites  véficules  auiïi  longues  qu'elle. 
Il   fe  trouve  dans  l'Océan. 

11.  Aselle  quadricorne. 

Asellus  quadricornis.  Nob. 

Afellus  oblongus ,  ftylis  caudalibus  fenis  ,  an- 
tennis   longitudine   corporis.    Nob. 

Onifcus  quadricornis  oblongus  ,  ftylis  caudalibus 
fenis  ,  antennis  quaternis.  Fab.  Syft.  ent.  p.  Z99. 
n°.   ij.   — Spec.  inf.  tom.    1.  p.   378.  n°.    \6. 

Cet  Afelle  eft  remarquable  par  la  longueur  de 
fes  antennes  ;  elles  font  fétacées  Se  de  la  longueur 
du  corps.  Son  corps  eft  petit,  convexe,  &  com- 
pofé de  douze  anneaux  ,  dont  le  dernier  eft  uni  , 
ovale  Se  entier.  La  queue  eft  terminée  par  fix  filets 
pointus  Se  entiers.  Le  ventre  eft  feuilleté ,  &  les 
quatorze  pattes  font  à-peu-près  égales  entr'elles. 

On  le  trouve  dans  l'Océan  Atlantique. 


A  S  E 


2;; 


13.  Aselle  étique. 

Assllus  hcilicus .  Nob. 

Afellus  corpore  lincari  depreffo  ,  antennis  pofticis 
longitudine  corporis.  Nob. 

Onifcus  hecticus.  Pallas.  Spicil.  %ool.  fafc.  9. 
p.   61.  fig.  10.  A.  B.  C.  D. 

Cet  infecte  a  environ  un  pouce  Se  demi  de  long. 
Son  corps  eft  prefque  d'épaiiTeur  égale  dans  toute 
fa  longueur  ;  il  eft  linéaire  ,  aplati ,  avec  une  lé- 
gère arête  tout  le  long  du  dos.  La  tête  eft  allez 
grande.  Les  antennes  extérieures  font  fétacées  Se 
de  la  longueur  du  corps  ;  elles  font  compofées  de 
cinq  articles ,  dont  le  premier  eft  gros  &  court  , 
&  les  trois  fuivans  cylindriques  ;  le  cinquième  eft 
long ,  fétacé  ,  &  divifé  lui-même  en  vingt-quatre 
petits  articles.  Lcstantennes  antérieures  font  courtes , 
fétacées  Se  compofées  de  quatre  articles  ,  dont  le 
premier  eft  court  &  allez  gros  ,  Se  le  dernier  fétacé. 
Le  corps  eft  compofé  de  fept  anneaux  prefque  quarrés 
Se  affez  grands  ,  &  de  trois  ,  plus  étroits ,  qui  font 
partie  de  la  queue  ;  celle-ci  eft  de  la  largeur  du 
corps  ;  elle  eft  allez  longue  Se  coupée  en  croulant 
à  Ion  extrémité.  Les  feuillets  qui  fe  trouvent  au- 
deflbus  font  un  peu  plus  courts  &  un  peu  plus 
étroits.  Les  appendices  latérales  font  bifides ,  &  à 
peine  de  la  longueur  de  la  queue.  Les  pattes  font 
minces,  prefque  égales,  compolées  de  fix  pièce?, 
Si  terminées  par  un  ongle  fimple  ,  crochu,  allez 
fort.  La  couleur  de  tout  le  corps  eft  prefque 
cendrée. 

Il  fe  trouve  dans  l'Océan. 

14.   Aselle  de  la  Baleine. 

Asellus  Ceti.    Nob. 

Afellus  ovalis  ;  fegmentis  diftinBis  ,  pedibus  tertii 
quartique  paris   linearibus  muticis.   Nob. 

Onifcus  ovalis  ;  fegmentis  diftinclis  ,  pedibus  tertii 
quartique  paris  linearibus  muticis.  Lin.  Syft.  nat. 
pag.  1060.  n°.  6.  — Faun.fuec.  n°.  1056. — Muf. 
Adolph.   Frid.    1.  p.    89. 

Onifcus  Ceti.  Fab.  Syft.  entom.  p.  199.  n°.  16. 
—Spec.  inf.  tom.    1.  p.  378.   n°.   17. 

Squille  de  la  Baleine  à  corps  ovale  ,  aplati ,  avec 
des  marions  diftincles  ,  à  pattes  en  tenailles  ;  mais 
celles  de  la  troifième  Se  quatrième  paire  filiformes , 
non  armées.  Dec  Mém.  tom.  7.  p.  540.  n°.  6.  pi. 
41.  fig.  6  &  7. 

Squilla  Balsni  corpore  ovali  deprejfo  :  fegmentis 
diftinBis  pedibus  cheliferis  :  tertii  quartique  paris 
linearibus  muticis.  Dec.  ib. 

Pediculus  Ceti.  MaRtens.  Spit^b.  fab.  8.  fig.  D. 

Seba.  Muf.  tom.   1.  tab.    90.  fig.  5. 

Onifcus  Ceti.  Pallas.  Spicil.  ^oolog.  fafc.  9. 
pag.    76.   tab.    14.  fig.    14.    A.    B.   C. 

Ce  fingulier  infedle  a  environ  fix  ou  huit  lignes 
de  long  ,  &  trois  ou  quatre  de  large  ;  il  eft  ovale , 
Se  fon  corps  n'eft  compofé  que  de  fix  anneaux 
très-diftinéts.  Ses  antennes  diffèrent  beaucoup  de 
celles  des  efpèces  précédentes  ;  elles  font  au  nombre 
de  quatre  :   il  y  en   a  deux  plus  longues  que   les 


35"  <* 


A  S  E 


autres  ,  filiformes ,  prefque  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps  ,  compofées  de  quatre  articles  ,  dont 
les  trois  premiers  font  coniques  &  égaux  entr'eux , 
&  dont  le  dernier  eft  très-court.  Les  deux  autres 
antennes  font  courtes  ,  petites  ,  cachées  fous  les 
grandes,  &c  compofées  de  trois  articles.  La  tête  eft 
diitinde  ,  un  peu  avancée ,  &  beaucoup  plus  étroite 
que  le  corps.  Le  dernier  anneau  de  celui-ci  eft  moins 
large  que  les  autres ,  &  n'eft  point  terminé  par 
une  queue  comme  dans  toutes  les  autres  efpè.:es. 
Les  pattes  font  au  nombre  de  quatorze  ,  félon 
Degeer  ,  quoique  l'infecte  paroifle  n*en  avoir  que 
douze.  Il  y  en  a  deux  très-petites  ,  cachées  fous 
la  tête  ,  à  la  bafe  de  laquelle  elles  ont  leur  infer- 
tion.  Celles  de  la  troifième  8c  quatrième  paire  font 
filiformes ,  &  ne  font  point  terminées  par  des  crochets  ; 
l'infecte  les  porte  ,  félon  l'obfervarion  de  Martens  , 
collées  fur  Ion  dos  ,  tandis  qu'il  fuce  la  peau  de 
la  Baleine,  de  forte  que  celles  d'un  côté  viennent 
rencontrer  &  croifer  celles  de  l'autre.  Degeer  dit 
en  avoir  dans  fa  collection  qui  ont  confervé  cette 
pofition.  Les  autres  pattes ,  beaucoup  plus  grofîes 
que  celles-ci ,  font  terminées  par  un  ongle  (impie  , 
arqué  ,  fort  &  aigu. 

Cet  afelle  s'attache  au  corps  des  Baleines,  &  s'y 
tient  fi  fortement  cramponné ,  au  moyen  de  fes 
pattes ,  que  pour  le  prendre  il  faut  ou  lui  arracher 
les  pattes ,  ou  couper  une  portion  de  la  peau  de  l'a- 
nimal. Lorfque  ces  infectes  le  trouvent  en  grande 
quantité  ,  ils  rongent  la  peau  de  la  Baleine  Se  y 
font  de  larges  plaies. 

Il  fe   trouve  dans  l'Océan. 

15.  Aselle    globuleux. 

Asïllvs    globator.  Nob. 

Afellus  ovatus,  cauda  brevi  rotundata,fiylis  bifiais, 
laciniis  ovato-lanceolatis.  Nob. 

Onifcus  aiïirmlis  ovalis ,  cauda  obtufa  mutica.  Lin. 
Syft.  nat.  p.   1061.71°.   13. 

Onijcus  afiimilis  ,  ovalis  ,  cauda  obtufa  mutica  , 
torpore  cincreo.  Fab.  Gcner.  infmant.p.  Z43. — $pec. 
inj.  tom.   1.  p.  378.  n".  19. 

Onifcus  globator.  Pallas.  Spicil.  çool.  fafe.  9. 
pag.  70.  4.  fig.    18-18. 

Bast.   Subjec.  i.  144.   tab.   13.  fig.   3. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long  &  trois  de 
large;  fon  corps  eft  ovale  ,  convexe  en-deflus  ,  S: 
un  peu  concave  en-dellous.  La  tête  eft  arrondie  an- 
térieurement. Les  antennes  font  courtes  &  fétacées  : 
Us  fupérieures  font  à  peine  de  la  longueur  de  la  tête  ; 
elks  loin  compofées  de  trois  articles ,  dont  le  der- 
nier^, plus  long  que  les  autres ,  eft.lui-même  com- 
pofê  de  plufieurs  petits  articles  ;  les  poftérieures , 
une  fois  plus  longues  que  celles-ci  ,  font  compofées 
de  quatre  articles,  dont  le  dernier  long  &  féracé  , 
en  i\vifé  en  plufieurs  autres  courts,  à  peine  diftinfts. 
Les  deux  yeux  font  ronds  ,  peu  faillans  &  noirâtres. 
Le  corps  eft  compofé  de  fept  anneaux.  La  queue 
eft  à-peu-pièsde  la  largeur  du  corps;  elle  eft  courte, 
convexe  èn-delfiis  ;    &    arrondie    à   fen  extrémité. 


ASI 

Les  deux  appendices  latérales  ,  qui  fe  trouvent 
au-deflbus ,  font  de  la  longueur  de  la  queue  ;  elles 
font  bifides,  &  chaque  divifion  a  une  figure  ovale- 
lancéolée. 

Cet  Afelle  fe  trouve  dans  l'Océan  Se  dans  la 
Méditerranée,  parmi  les  plantes  marines. 

16.  Aselle   trifafcié. 

Asellus  trifafeiatus .  Nob. 

Afellus  oblongus  ,  nigro-c&mlefcens  ,fdfciis  tribus 
albis  ;  cauda   apice  tridentata.  Nob. 

Cet  Afelle  eft  alongé  :  celui  que  j'ai  fous  les 
yeux  a  près  de  huit  lignes  de  long  ,  de  la  tête  a 
l'extrémité  de  la  queue ,  &  environ  deux  lignes  de 
large  ,  au  milieu  du  corps.  Il  eft  plat  en-deflous  , 
Se  un  peu  convexe  en-delTus.  Le  corps  eft  divile 
en  fept  bandes  ,  dont  trois  blanches  &  quatre  d'un 
noir  un  peu  bleuâtre ,  en  y  comprenant  la  tête  & 
l'extrémité  de  la  queue  ,  qui  font  noires.  Les  an- 
tennes font  noirâtres  :  les  extérieures  ont  prefque 
la  longueur  du  tiers  du  corps  :  elles  font  compofées 
de  cinq  articles,  dont  le  dernier  eft  lui-même  com- 
pofé de  plufieurs  autres  petits  ,  peu  diftin&s.  Les  an- 
tennes antérieures  font  petites  &  très  -  courtes.  La 
queue  a  une  ligne  élevée  ,  tout  le  long  du  milieu 
de  fa  partie  fupérieure  :  elle  eft  terminée  par  trois 
petites  dentelures,  dont  celle  du  milieu  eft  la  plus 
(aillante.  Le  deiîbus  du  corps  eft  femblable  au-dellus 
pour  les  couleurs. 

Il  eft  confervé  au  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy  , 
qui  l'a  reçu  du  cap  de  Bonne-Efpérance. 

ASILE,  Asilus.  Genre  d'infectes  de  l'Ordre 
des  Diptères. 

Les  Afiles  font  des  infectes  qui  ont  deux  ailes 
nues  ,  veinées  ,  placées  horizontalement  ,  &  en 
recouvrement  fur  l'abdomen  ;  deux  balanciers  longs, 
minces  ,  terminés  par  un  bouton  arrondi ,  tronqué 
obliquement  ;  le  corps  alongé  ;  la  tête  munie  de 
deux  antennes  courtes,  filiformes,  fouvent  termi- 
n-'es  par  un  petit  filet  féucé  ;  la  trompe  courte, 
portée  en  avant  ;  enfin  les  pattes  longues  ,  allez 
fortes  ,  fouvent  épineulcs  ,  terminées  par  deux 
crochets  forts  ,  &  deux  pelottes  plus  grandes  que 
dans  les  autres   Diptères 

VAfi.'e  a  des  rapports  avec  le  Conops  ,  Le  Myope  , 
le  Bombille  ,  &  fur-tout  avec  l'Empis  ;  mais  ,  in- 
dépendamment de  la  forme  de  la  trompe  ,  les  an- 
tennes prefque  en  malle  &  réunies  à  leur  bafe  , 
fuftilent  poui  diftinguer  ,au  premier  coup-d'œil,  le 
Conops.  La  trompe  mince  ,  longue  ,  coudée  ,  ne 
renfermant  qu'une  feule  {oie ,  &  les  antennes  courtes  , 
terminées  pat  un  article  ovale  ,  comprimé  ,  &  muni 
d'un  petit  poil  latéral ,  font  aifément  reconnoître 
le  Myope.  La  trompe  longue  ,  fétacée  ,  cempoféc 
de  cinq  pièces,  dont  l'inférieure  eft  bifide,  carac- 
térifent  le  Bombille  ;  enfin,  la  trompe  longue,  in- 
clinée ,  compofée  de  cinq  pièces ,  dont  quatre  pref- 
que égales  en  longueur  ,  diftingue  fuffifamment 
l'Empis  ie  l'AJi.'e. 

Les 


A  S  I 

Les  antennes  des  Miles  ne  différent  pas  beaucoup , 
au  premier  afpcél  .  de  celles  dcsBombilles  ;  cependant, 
ii  on  y  t'ait  bien  attention  ,  on  les  trouve  différentes. 
LJIcs  t'ont  compofées  de  trois  pièces ,  dont  la  première 
paroît  cylindrique  ,  plus  longue  &  un  peu  plus  épaifle 
que  la  féconde.  La  troilième  eft  la  plus  longue;  elle 
eft  prefque  cylindrique ,  ou  très-peu  renflée  ,  &  elle 
eft  terminée ,  dans  quelques  efpèces ,  par  un  filet 
mince  ,  fin  S:  alongé. 

Les  yeux  font  ovales  ,  grands  ,  aflez  faillans ,  à 
réfeau,  Se  placés  à  la  partie  latérale  ,  ua  peu  an- 
térieure de  la  tête,  Au-dcllus  delà  tète  ,  il  y  a  trois 
petits  yeux  lillcs  ,  qu'on  appercoit  difficilement  à 
caufe  des  poils  qui  le  trouvent  tout  autour. 

La  trompe  eft  à-peu-près  de  la  longueur  de  la 
lête  ;  elle  eft  roide  ,  écaillcufe  ,  de  grollèur  prefque 
égale  dans  toute  fon  étendue,  Se  dirigée  en  avant: 
Elle  eft  compolée  de  cinq  pièces  ,  dont  l'une 
grande ,  tronquée  ou  arrondie  à  fon  extrémité  , 
un  peu  renflée  vers  fa  bafe  ,  creufée  en  goutiète  à 
fa  partie  fupérieure  ,  reçoit  trois  foies  ou  filets  min- 
ces ,  fetacés ,  contenus  fupericurement  par  une  cin- 
quième pièce  ,  qui  fait  l'office  de  lèvre.  Lorfque 
finfe<3e  ne  tait  pas  ufage  de  fa  trompe  ,  on  n' ap- 
percoit que  le  fourreau ,  qui  paroît  alors  d'une  feule 
pièce  ;  mais  il  eft  très-facile  de  mettre  toutes 
les  parties  en  évidence,  avec  la  pointe  d'une  ai- 
guille ou  d'une  épingle.  La  pièce  fupérieure  ,  la  pins 
courte  de  toutes,  a  à  peine  la  longueur  de  la  moitié 
des  autres  ;  elle  eft  large  >  plate  ,  écailleufe  ,  ter- 
minée en  pointe  déliée  :  elle  fert  à  contenir  les  loies 
ou  le  fuçoir  dans  la  cannelure  de  la  trompe,  Au- 
dclîous  de  cette  pièce,  on  en  voit  trois  autres  de 
longueur  prefque  égale  ,  mais  de  figure  Se  de 
confiftance  différentes  :  les  deux  extérieures  font 
minces,  déliées,  plates,  de  fubftancc  écailleufe, 
mais  moins  folide  que  celle  du  milieu  :  ce  font 
deux  efpèces  de  demi-fourreaux  ,  qui  embraflent 
des  deux  côtés  la  pièce  du  milieu.  Celle-ci ,  un 
peu  plus  groffe  &  un  peu  plus  longue  que  les 
latérales,  eft  arrondie,  terminée  en  pointe  aiguë, 
en  forme  deftilet,  garnie  en-deffiis  ,  dans  la  moitié 
de  fon  étendue,  d'une  fuite  de  poils  recourbés, 
dirigés  vers  fa  bafe.  C'eft-là  le  véritable  aiguillon  , 
par  le  moyen  duquel  l'Afile  pique  Se  tue  les  in- 
fectes qu'ilrfaiiÎE  3e  dont  il  fe  nourrit.  Les  trois  pièces 
que  nous  venons  d'examiner  reftenr,  lorfque  l'in- 
fecte n'en  fait  pas  ufage  ,  dans  la  cannelure  creufée 
tout  le  long  de  la  partie  fupérieure  de  la  cinquième 
pièce  ;  elles  y  font  contenues  par  la  languette  placée 
au-deflus.  A  la  bafe  latérale  de  la  trompe ,  on  ap- 
percoit ,  de  chaqire  côté  ,  deux  petites  antennules 
courtes  ,  filiformes ,  compofées  de  plufieurs  articles 
grenus    &   un    peu   velus. 

Le  coreele:  eft  convexe  ,  relevé  en  bofle.  La  poi- 
trine qui  fe  trouve  au-deflbus  donne  naiilanec  aux 
fix  pattes  de  l'infecte. 

L'abdomen  eft  compofé  de  fïxou  fept  anneaux  ;  il 
eft  alongé,  prefque  conique,  &  terminé  en  pointe  dans 
les  femelles.  Il  cil  cylindrique  &  terminé  en  maffe  dans 
Hiftoire  Naturelle,  InfcUcs.  Tome  IV. 


A  S  I 


2S7 


les  mâles;  ceux  -  ci  portent  à  leur  derrière  «ne  grofle 
partie  écailleufe ,  noire  ,  fendue  en  trois  lames  ,  en- 
tic  lesquelles  on  voit  deux  grands  crochets  mo- 
biles, écailleux,  dont  ils  fe  fervent  pour  s'accrocher  att 
derrière  de  la  femelle  dans  l'accouplement.  On  peut 
en  voir  la  figure  dans  les  Mémoires  pour  l'Hift. 
Nat.  des  Infectes  ,  par  M.  Degeer  ,  corn.  6.  pi.  i  j. 
fig-   14- 

Cette  groffe  partie  écailleufe  eft  proprement  faite 
d'une  feule  pièce, qui  a  en-dedans  une  cavité  fpacieufe, 
de  façon  qu'elle  forme  comme  une  efpèce  d'étui 
ou  de  boîte  ;  mais  elle  eft  refendue  dans  fa  lon- 
gueur &  jufqucs  près  de  fa  bafe  ,  en  trois  pièces? 
ou  lames  diftinctes  ,  un  peu  féparées  les  unes  dos 
autres.  La  pièce  inférieure  eft  très-convexe  en-de- 
hors ,  Se  concave  en-dedans  ;  mais  les  deux  autres 
pièces  latérales  qui  forment  les  côtés  Se  le  deflus  de 
l'étui ,  &  qui  font  également  concaves ,  s'élargiffent 
vers  l'extrémité  en  forme  de  feuille  applatie  ,  Se  bif- 
fent entr'clles  un  vide  alongé  :  en  -  deflous  elles 
font  garnies  chacune  d'un  gros  crochet  écailleux  , 
de  couleur  brune  Se  fait  en  demi  -  cercle  ,  qui  a 
dans  fa  longueur  une  efpèce  de  rainure ,  Se  qui  eft 
terminé  par  quatre  pointes  de  longueur  inégale  , 
entre  lefquelles  on  voit  une  cavité.  Dans  l'inaction  , 
ces  deux  crochets  qui  font  mobiles,  font  cachés  en 
partie  deffous  les  deux  pièces  auxquelles  ils  tien- 
nent ,  &  c'eft  proprement  avec  eux  que  l'infecte 
s'accroche  au  ventre  de  la  femelle.  Degeer.  Mém. 
tom.  6.  p.  2.34. 

Les  pattes  des  Afiles  font  longues  &  aflez  grofles  : 
elles  font  garnies ,  dans  la  plupart  des  efpèces  ,  de 
poils  longs  ,  peu  ferrés ,  Se  de  quelques  piquans. 
Elles  font  compofées  de  la  hanche  ,  de  la  criffe  ,  de 
la  jambe  6c  du  tarfe.  La  hanche  eft  afiez  groffe. 
La  cuifle  eft  longue  ,  allez  groffe  Se  très -peu  ren- 
flée. La  jambe  eft  longue  Se  cylindrique.  Le  tarfe 
eft  compofé  de  cinq  articles ,  dont  le  premier  eft  le 
plus  long  ,  prefque  cylindrique  ,  rarement  renflé  ; 
les  trois  qui  fuivent  font  égaux  entr'eux  :  le  der- 
nier eft  alongé  ,  prefque  en  malle  ,  terminé  par  deux 
crochets  arqués  ,  aflez  forts  ,  &  par  deux  pelottes 
garnies  ,  à  leur  furface  inférieure  ,  de  très  -  petits 
poils  courts  &  fe-rrés. 

Les  ailes  font  veinées  ,  étroites  ,  à  peu-près  de 
la  longueur  du  corps.  L'infecte  les  porte,  lorfqu'il 
eft  en  repos ,  en  recouvrement  &  fur  un  plan  ho- 
rizontal ,  tout  le  long  de  la  partie  fupérieure  de 
l'abdomen.  Lorfqu'il  vole  il  fait  entendre  un  bour- 
donnement aflez  confidérablc  ,  par  le  moyen  de  la 
partis  interne  de  chaque  aile    Voy.  Aile. 

Les  balanciers  font  très-apparens  ;  ils  forment 
un  petit  bouton  arrondi,  tronqué  obliquement,  & 
port^  fur  un  filet  mince  Se  alongé.  On  ne  voit  point 
d'ailerons  entre  ceux-ci  &  la  bafe  des  ailes. 

Tout  le  corps  des  Afiles  eft  plus  ou  moins- cou- 
vert de  poils  fins  Se  affèz  longs  :  quelques  efpèces 
font  très-velues,  tandis  que  d'autres  le  font  très- 
peu.  Le  devant  de  la  tête  eft  en  général  garni  de 
poils  longs  Se  plus  roide*  que  ceux  du  corps, 
Kk 


2;8 


A  S  I 


Les  Afiks  ne  vivent  que  de,  rapine  ;  ils  font  une 
guerre  continuelle  aux  autres  infectes  ,  &  les  at- 
trapent en  volanr  :  ils  attaquent  non  -  feulement  les 
Mouches ,  les  Tipules  &  tous  les  Diptères  ,  mais 
même  les  Abeilles  les  Ichneumons,  &  quelquefois 
les  Coléoptères.  Ils  les  faillirent  avec  leurs  longues 
pattes ,  les  tuent  avec  leur  trompe  8c  les  fucent  en- 
fuite.  La  plupatt  des  efpèces  fréquentent  les  bois 
&  les  endroits  les  plus  fecs  ,  on  les  voit  voler 
fur-tout  lorfqu'il  fait  chaud  &  que  le  foleil  eft  atdent; 
mais  quelques  autres  habitent  les  prés  bas  &  hu- 
mides, &  incommodent  les  troupeaux  qui  y  paiffent. 

Les  larves  des  AfiUs  vivent  dans  la  tetre  ;  ce 
font  des  efpèces  de  vers  blanchâtres,  fans  pattes, 
dont  le  corps  eft  mou ,  rafe ,  cylindrique ,  un  peu 
alongé ,  terminé  en  pointe  aux  deux  extrémités ,  & 
compofé  de  donze  anneaux  peu  diftincls.  La  tête  eft 
quelquefois  garnie  de  poils  clair-femés  ;  elle  eft  armée 
de  deux  crochets  mobiles  ,  courbés  en-deffous ,  qui 
tiennent  intérieurement  à  une  efpèce  de  tige  unie 
au  premier  anneau,  &  divifée  en  deux  branches  : 
ces  crochets  font  d'une  couleur  obfcure  qu'on  apper- 
çoit  à  travers  la  peau  tranfparente  qui  les  recouvre. 
Quand  la  larve  les  remue  ,  la  double  tige  fe  meut  en 


A  S  I 

même-tems ,  ce  qui  démontre  que  ces  parties  tien- 
nent enfemble.  Ces  crochets  lui  fervent  a  fe  frayer 
une  route  dans  la  terre ,  &  à  faciliter  fa  marche  en 
les  cramponnant  au  plan  de  pofîtion. 

Ces  larves  fe  ttansforment  en  nymphes  dans  la 
terre ,  &  ,  femblables  à  celles  des  tipules  ,  elles  chan- 
gent entièrement  de  peau.  La  nymphe  eft  alongée  , 
Se  fon  ventre  eft  figuré  en  cône.  La  tête  eft  g 
arrondie  ,  garnie  en-devant  de  deux  pointes 
ledfes,  courbées  en-de(lbus  en  forme  d'épines  ,  8c 
de  chaque  côté  de  trois  autres  épines  prclque  fem- 
blables ;  celles-ci  font  un  peu  plus  courtes  que  les 
deux  autres,  Se  elles  partent  toutes  les  crois  :  une 
bafe  commune.  Le  defl'us  du  coreekt  eft  ariundi, 
mais  on  y  voit  de  chaque  côté  quelques  pointes 
très-courtes.  La  poitrine  ,  fur  laquelle  on  voit  les 
ailes  &  les  pattes  appliquées  ,  eft  convexe  ,  &  mu- 
nie de  chaque  côté  de  fa  partie  antérieure  d'une 
petite  éminence  fur  laquelle  il  paroît  y  avoir  un 
ftigmate.  L'abdomen  eft  divifé  en  neuf  anneaux  , 
garnis  chacun,  tant  en-deffus  qu'en  deifous,  d'une 
rangée  d'épines  écailleufes  ,  courbées  en  arrière,  & 
de  plufieurs  petits  poils  :  enfin  l'extrémité  eft  ter- 
minée par  quatre  épines  aflez  longues. 


Suite  de  t Introduction  à  l'HlJloue  Naturelle  des  Infccles: 


M9 


ASILE. 

A  S  1  L  V  S.     Lin.     G  b  o  f  f.     F  ab, 
E    R    A   X.      S  c  o   ?. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  de  la  longueur  de  la  tête,  rapprochées  à  leur  bafe  > 
prefque  filiformes  ,  compofées  de  quatre  articles  ,  dont  le  troifième  eft 
le  plus  long ,  ôc  le  dernier  eft  fétaçé. 

Trompe  droite  en  avant ,  filiforme  ,  de  la  longueur  de  la  tête ,  can- 
nelée ,  compofée  de  cinq  pièces. 

Suçoir  compofé  de  quatre  pièces;  la  fupérieure  très-courte  ôc  affez 
large,  contenant  trois  foies  dans  la  cannelure  de  la  gaîne. 

Deux  antennules  courtes ,  velues  ,  filiformes,  inférées  à  la  bafe  la- 
térale du  fuçoir. 


ESPÈCES. 


i.  Asile  bifafcié. 

Velu ,  noir  ;  abdomen  noir  ,  avec  deux 
bandes  cendrées   &  l'extrémité  fauve. 

2.  As  île    géant. 

Velu  ,  noir  ;  corcelet  &  bafe  de  t abdomen 
cendrés. 

5.  Asile  maure. 

Ferrugineux  ;  côtés  de  la  poitrine  avec 
des  points  noirs  ;  corcelet  avec  trois  raies 
noires. 


4.  Asile  à  bandelettes. 

Corcelet  ferrugineux  ,  avec  des  raies  noires  ; 
abdomen  jaune ,  noir  à  fa  bafe, 

5.  Asile  ferrugineux. 

Tris-noir  ;   tête  couverte  de  poils  fauves; 
ailes  ferrugineufes. 

6.  Asile  algérien. 

Tout  ferrugineux ,  &  couvert  de  quelques 
poils  d'un  jaune  pâle. 


Kk  x 


2<ÉO 


Suite  de  {Introduction  à  fHifloire  Naturtllc  des  Infectes'. 


ASILES. 

{  Infedes  ) 

7.  Asile  barbare. 

16.  Asile  roufsârre. 

Front,    corceltt    &    pattes  ferrugineux; 
ailes  roufsâtres,  avec  le   tord  interne  &  i ex- 

Velu ,  roufsâtre  ;  corcelet  noirâtre  ;  abdo- 
men noir ,   avec  le  bord  des  anneaux  blanc. 

trémité  noirâtres. 

S.  Asile   Frelon. 

Ferrugineux ,  peu  velu  ;  abdomen  noir  à 
la  bafe ,  &  jaune  à  l 'extrémité. 

17.  Asile  jaune. 

Velu  ,  noir  ;  corcelet  couvert  de  poils  d'un 
jaune  gris;  abdomen   couvert  de  poils  d'un 
jaune  roux. 

9.  Asile    velu. 

18.   Asile  violet. 

Velu ,  noir  ;  bafe  du  corcelet  couverte   de 
poils  d'un  jaune  cendré. 

Velu,  très-noir;  abdomen  violet. 

10.  Asile  Bourdon. 

Velu  ,  noir  ;  front  &  abdomen  couverts 
de  poils  d'un  gris  blanchâtre. 

11.  Asile   barbu. 

Velu,  noir  ;  front ,  extrémité  de  t  abdo- 
men &  jambes  couverts  de  poils  blancs. 

12.  Asile  fafcié. 

19.  Asile   roux. 

Noir ,  peu  velu  ;  abdomen  d'un  rouge  brun 
en-dejfus. 

20.  Asile   pondue. 

Velu,  noir;  corcelet  avtc    un  très-léger 
duvet  cendré;  abdomen  très- noir ,  avec  trois 
bandes  blanchâtres  ,  de  chaque  côté ,   &  deux 
taches  d'un  rouge  brun. 

xî.   Asile  bordé. 

Velu ,  noir;    abdomen  avec  deux    bandes 
d'un  blanc  de  neige  à  fa  bafe. 

Peu  velu  ,  noirâtre  ;  balanciers  &  bord  des 

13.  Asile  cul-blanc. 

anneaux  jaunes  ;  cuijfes  noires. 

Cendré;  abdomen   avec  les   trois  derniers 

21.  Asile  plombé. 

anneaux  blancs. 
14.  Asile  noir. 

Entièrement  d'une    couleur  cendrée  ,  fans 
taches  ;  trompe  courte  &  noire. 

Velu  ,  tout  noir  ;  front  avec  de  longs  poils 
blanchâtres. 

15.  Asile  diadème. 

23.  Asile  cendré. 

Peu  velu  ,  cendré  ;  extrémité  de  l'abdomen 
&  pattes  noires. 

Noir;  front  couvert  d'un  duvet  blanchâtre; 

24.   Asile  germanique. 

ailes  noires. 

Peu   velu  ,  noirâtre  ;  jambes  d'un   rouge 

Suite  de  1'întroduclion  à  l'Hljîolri  Naturelle  des  Infeftes. 


i£i 


brun  ;  ailes  obfcures ,  blanchâtres  à  leur  bafe 
interne. 

25.  Asile   bicolor. 

Noirâtre  ;  abdomen  ,  pattes  &  bafe  des 
antennes  d'un  rouge  de  briques. 

16.  Asile  rufipède. 

Noirâtre  ;  abdomen  cendré ,  avec  des  bandes 
&  l'extrémité  noires  ;  jambes  fauves. 

27.  Asile  tacheté. 

Cendré,  tache  quarrée  ,  noire,  fur  chaque 
anneau  de  l'abdomen  ;  pattes  brunes ,  avec 
leur  extrémité  noire. 

28.  Asile  marginé. 

Cendré-noirâtre  ;  pattes  rouffes  ,■  avec  leur 
extrémité  noire  ;  bord  des   ailes  très-noir. 

29.  Asile  porte-anneau. 

Cendré  ;  extrémité  de  l'abdomen  noire  ; 
cuiffes  d'un  rouge  de  briques  ,  avec  un  anneau 
noir. 

30.  Asile  armé. 

Feu  velu ,  cendré;  corcelet  &  abdomen  avec 
des  taches  noirâtres  ;  jambes  roujfes  ;  anus 
terminé  par  un  long  flilet  noir. 

31.  A  s  ix  e  nigripède. 

Velu  ,  noir  ;  corcelet  avec  quatre  raies  •-, 
abdomen  avec  trois  bandes  blanches  ;  pattes 
très-noires. 

32.  Asile  fanglé. 

Cendré,  fans  taches  ;  jambes  rouffes ,  avec 
des   anneaux  noirs. 


ASILES.  (Infectes). 

35.  A  s  1  l  ï  teuton. 


Noir  ;  corcelet  avec  un  reflet  de  taches  a" un 
roux  doré  ;  abdomen  avec  cinq  taches  de 
chaque  coté,  blanches. 

34.  Asile  Tipule. 

Liffe,  cendré;  corcelet  avec  trois  raies  noires, 
pattes  longues  &  fauves. 

35.  Asile  cayennois. 

Noir  ;  corcelet  avec  une  large  ligne  blan 
che  ,  rayée   de  noir  ;  tête  &  écujfon  blancs. 

36.  Asile  rayé. 

D'un  rouge  briqueté  ;  corcelet  &  abdomen 
avec  des  lignes  noires  ;  ailes  obfcures  ,  avec 
un^  tache  briquetée ,  au   milieu. 

37.  A  s  1 1  e  à  ceinture. 

Cendré  ;  abdomen  très-noir,  avec  le  bord 
dis  anneaux  blanc. 

38.  Asile  bleuet. 

Noirâtre  ;  abdomen  &  ailes  d'un  beau  bleu 
très  luifant. 

39.  Asile  cylindrique. 

Lijfê  ,  très-noir  ;  pattes  &  balanciers  d'un 
jaune  fauve  ;   ailes  obfcures. 

40  Asile  des  prés. 

Liffe  ,  très-  noir  ;  front  cendré  ;  pattes  an- 
térieures roufsâtres  ;  ailes  tranfparentes. 

41.  Asile  Conops. 

Corcelet  noir,  avec  des  taches  jaunes;  abdo- 
men très-noir ,  avec  des  bandes  rouffes. 


£01 


Suite  de  Vlntroàuclïon  à  VHïjloire  Naturelle  des  Infectes) 


41.  Asile  linéaire. 


Noir  ;  corceht  cendré,  avec  des  raies  noires  ; 
abdomen  linéaire  ,  avec  le  bord  des  anneaux 
jaune. 

43.  As  1 1  e  filiforme. 

Dune  couleur  cendrée- roufsâtre ;  front  & 
poitrine  argentés  ;  abdomen  filiforme  ;  pattes 
pofiérieures  très-longues. 

44.  Asile  culiciforme. 

Noir,  lijfe  ;  balanciers  jaunes  -,  cuijfes  pof- 
iérieures de  la  longueur  de  l'abdomen. 


ASILES.    (  Infettes  ). 

45.  Asile  eftival. 

Noir ,  couvert  d'un  duvet  cendré;  corcelet 
avec  trois  raies  très  -  noires  ;  jambes  d'un 
rouge  briqueté. 

46.  Asile  morio. 

Velu ,  noir  ;  ailes  mélangées  de  blanc  & 
de  noir. 

47.  Asile  portugais. 

Noirâtre;  abdomen  jaune ,  avec  trois  rangées 
de  taches  noires  ;  ailes  tachetées  de  blanc. 


%      1111111— «W|ii 


A  S  I 

I.  Asile  bifafcié. 

Asilvs   bifafciatus.  NoB. 

Aflus  kirjucus  nigcr  ;  abdomine  nigro  ,  fifciis 
duabus  cinercis ,  apice  fulvo.  Nob. 

Cet  Afile  a  environ  quinze  pouces  <Jc  long.  Il 
eft  noir  &  velu.  L'abdomen  eft  noir  à  fa  bafe  , 
on  y  apperçoit  enfuite  deux  bandes  grisâtres,  fé- 
parées  l'une  de  l'autre  par  une  bande  noire.  Les 
derniers  anneaux  font  d'une  belle  couleur  fauve  , 
ferrngineufe.  Les  pattes  font  noires  &  couvertes 
de  poils.  Les  tarfes  font  larges  ;  les  deux  houppes 
qui  les  terminent  font  de  couleur  fauve-brune.  Il 
y  a  au  liant  des  jambes  poftérieures  une  tache 
grisâtre  formée  par  des  poils.  La  bafe  &  l'extré- 
mité des  ailes  font  obfcurcs  ,  le  milieu  eft  blan- 
châtre &  trapfparcnt. 

Il  eft  au  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

On  le   trouve   anx  Indes  orientales. 

i.  Asile  géant. 

Asilus  grojfus.  Fab. 

Afilus  hirfutus  nigcr ,  tkorace  abdominifjuc  befi 
cinercis.  Fab.  Syji.  entom.  p.  791.  n°.  1. — Spec. 
inf.  tom.    1.  p.   460.  n°.    1. 

Il  eft  très-grand.  Sa  tête  eft  noire  ,  Se  couverte 
fur  les  côtés  &  fur  le  front ,  de  poils  fiV.s  ,  longs  , 
d'un  gris  cendré.  La  trompe  eft  épaifîe  ,  noire  Se 
comprimée.  Le  corcelet  eft  noir,  couvert  en-deflus 
d'un  duvet  ferré  ,  d'un  gris  cendré.  Les  ailes  font 
cendrées  avec  des  veines  noirâtres.  On  appcrçcic 
deux  points  jaunes  fous  l'écuflon.  L'abdomen  eft 
court ,  ovale  ;  le  premier  anneau  eft  noir  &  liflè  ; 
le  fécond  Se  le  troifième  font  d'un  gris  cendré  &  ve- 
lus ;  les  autres  font  noirs.  Les  pattes  font  noires  Se 
fans  piquans. 

On  le  trouve  en  Amérique. 

3.  Asile  maure. 
Asilus   maurus.  Lin. 

Afilus  fubferrugir.eus  ,  peScoris  lateribus  punBis 
thoracifque  dorfo  lincis  tribus  nigris.  Lin.  Syfi.  nat. 
p.   1006.  n°.    1. 

Afilus  maurus.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  791.  n°.  z. 
—  Spec.  inf.  tom.  1.  p.  460.  ;:°.   1. 

Il  eft  à  peu-près  de  la  grandeur  de  l' Afilc-Frelon. 
Les  anrennes  font  ferrugineufes.  Le  corceiet  eft  fer- 
rugineux ,  avec  des  points  noirs  fur  les  côtés  ,  Se 
trois  lignes  longitudinales  noires.  L'abdomen  eft 
ferrugineux  ,  avec  le  bord  des  anneaux  obfcur. 

On  le  trouve  en  Afrique  ,  fur  les  côtes  de  Bar- 
barie. 

4.  Asile   à  bandelettes. 
Asilus  vittatus.  Nob. 

Afilus  thorace  ferrugineo  nigro  lineato  j  abdomine 
fiavo ,  bafi  nigro.  Nob. 

Il  reffemble  pour  la  forme  Se  la  grandeur  à  IV'- 
file-Frelon.  Les  antennes  font  noires.  Le  front  eft 
couvert  de  poils  fins  ,  longs  ,  d'un  jaune  pâle.  Le 
corcelet  eft  ferrugineux ,  avec  quatre  lignes  longi- 


A  S  I 


265 


tudinales  f  noires  ,  dont  les  deux  latérales  font  quel- 
quefois interrompues.  L'abdomen  eft  jaune  ,  noir 
a  fa  baie,  Se  terminé  en  pointe  dans  les  femelles. 
Les  pattes  font  jaunâtres  ,   Se  les  tarfes  obfcurs. 

Il  eft  au  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

On  le  treuve  à  St.   Domingue. 

j.  Asile  ferrugineux. 

Asilus  ferrugineus.  Nob. 

Afilus  ater ,  capitc  villofo  a  villis  fulvis  y  alis 
ferrugineis.  Nob. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  X  Afile-F  relon.  Il 
eft  tout  noir  ,  fa  rête  feule  eft  couverte  de  poils 
de  couleur  fauve  obfcure.  Les  ailes  font  ferrugi- 
neufes ,   principalement  à  leur  bord  extérieur. 

Il  eft  confervé  au  cabinet  de  M.  Gigot  d'Orcy. 

On  le  trouve 

6.  Asile  algérien. 
Astlus  algirus.  Lin. 

Afilus  corpore  toto  ferrugineo.  Lin.  Syfi.  nat. 
p.  1006.  n9.  2. 

Afilus  algirus.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  791.  n°.  3. 

—  Spec.  inf.  tom.   2.  p.  460.  n°.  3. 

Il  eft  de  la  grandeur  de  l' Afile- Frelon.  Tout  fon 
corps  eft  ferrugineux  Se  couvert  de  quelques  poils 
pâles.  Les  ailes  Vont  ttanfparentes  Se  veinées.  L'ab- 
domen eft  prefqueFr-  |l-  shique  ,  mais  aminci  vers 
l'extrémité  :  le  bord  de  '.'es  anneaux  eft  d'une  cou- 
leur ferrugineufe ,  plus  foncée  Se  plus  luifante  que 
le  refte. 

On  le  trouve  en  Afrique  ,  fur  la  côte  de  Bar- 
barie. 

\ 

7.  Asile  barbare. 
Asilus  barbarus.  LiN.. 

Afilus  fronte ,  thorace  pedibufque  ferrugineis  ,  alis 
ftavis  ;  apice  margineque  tcnuwre  nigris.  Lin.  Syfi. 
nat.  p.   1007.    n°.    3. 

Afilus  barbarus.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  792.  n°.  4. 

—  Spec.  inf.  tom.  2.  p.  4.61.  n°.  4. 

Il  eft  un  peu  plus  giand  que  X  Afi'.e-Frelon.  Sa 
longueur  eft  à  peu-près  de  treize  à  quatorze  lignes. 
Les  anrennes,  le  front,  le  corcelet,  les  jambes  Se 
les  tarfes  font  fauves.  La  trompe  ,  les  yeux,  la  poi- 
trine, l'abdomen  &  les  cnilles  font  noirs.  Le  front 
eft  couvert  de  poils  longs  ,  d'une  belle  couleur  fauve. 
Les  ailes  font  de  la  longueur  de  l'abdomen  ;  leur 
couleur  eft  fauve ,  mais  l'extrémité  &  le  bord  in- 
terne font  noirâtres.  Les  balanciers  font  noirs.  Les 
pattes  font  couvertes  de  quelques  piquans. 

On  trouve  cet  Afile  fur  la  côte  de  Barbarie  ,  en 
Provence ,  en  Languedoc. 

8.  Asile  Frelon. 

Asilus  crabroniformis .  Lin. 

Afilus  abdomine  tomentofo  antice  fegmentis  tribus 
nigris ,  pofiiee  fiavo  injlexo.  Lin.  Syfi.  nat,  p.  1007. 
«?>4.  — Faun.fuec,  n°,  I?o8. 


2^4 


A  S  I 


Afilus  crabroniformis .  Fab.  Syft.  ent.  p.  791. 
n°.  c.  —  Spee.  inf.  tom.  i.  p.  461.  nu.   y. 

Afilus  ferrugineus  ;  abdominis  articulis  tribus  , 
prioribus  acris  ,  poficrioribus  quatuor  flavis.  GEOFF. 
Inf  tom.  1.  p.  468.  n°.  y  pi.  17.  fig.   3. 

V  Afile  brun  a  ventre  à  deux  couleurs.  Geoff. 
ibid. 

Afile  demi-velu  ,  à  antennes  à  poil ,  dont  le  ventre 
eft  noir  par  devant  &  jaune  fauve  par  derrière.  Dig. 
Mém.  tom.  6.  p.  144.  n°.  -j.pl.  14.  fig-  3. 

Afilus  fubkirfutus  ,  antennis  fetigeris  ;  abdomine 
aiulce  nigro  ,  pojiice  f.avo-fulvo.  Deg.  ib. 

Mufca  maxima  crabroniformis.  Rai.  Inf.  p.  167. 

Frisch.  Inf.  tom.  3.  pi.  3.   tab.   8. 

Reaum.  Mém.  tom.if.pl.  8.  fig.  3. 

Mouff.   Theat.  inf.  p.  46.  fig.  excer. 

Mufca  boaria  Aldov.  Jonston.  tab.  9.  fig.  i. 

Erax  crabroniformis.  Scop.   Ent.  carn.  n".  974. 

Afilus  crabroniformis.  Schrank.  Enum.  inf. 
aufi.  n°.  991. 

Afilus  crabroniformis. "i ourc.  Entom.par,  p.  459. 

«•■   3- 

Schaeff.  Elem:  entom.  tab.  13.  —  Icon.  inf.  tab. 

t.  fig.  IJ. 

Cet  Afile  eft  un  des  plus  grands  de  ceux  d'Eu- 
rope. Il  a  environ  un  pouce  de  long.  Les  deux  pre- 
miers articles  des  antennes  font  fauves  ;  le  troi- 
sième eft  noir  Se  terminé  tj-r  un  filet  fétacé.  La 
trompe  &  les  yeux  font  no:J{  ^a  tête  eft  couverte 
de  poils  fauves.  Le  corcelet  &  les  pattes  font  fauves. 
La  poitrine  &  les  cuilfes  font  un  peu  obfcures.  L'ab- 
domen eft  alongé  &  terminé  en  pointe  :  il  eft  com- 
pofé  de  huit  anneaux ,  dont  les  trois  premiers  font 
noirs  ,  les  quatre  fui  vans  d'un  jaune  fauve  &  le 
dernier  brun.  Les  ailes  font  un  peu  fauves,  avec 
quelques  taches  obfcures  au  bord  interne. 

Il  fe  trouve  en  Europe  dans  les  champs  &  dans 
les  bois  ;  on  le  voit  voler  principalement  lorfqu'il 
fait  chaud  &  que  le  foleil  eft  ardent,  fur  prefque 
tous  les  infecles  qu'il  apperçoit. 

9.  Asile  velu. 

Asilus   epipkium.   Fab. 

Afilus  hirfutus  ater ,  thorace  bafi  albo,  Fab.  Gen. 
inf.  mant.  p.  308.  =  SpecMnf.  tom.  1.  pag.  461. 
n".    6. 

Afilus  dorfalis  hirfutus  niger , 'antennis  muticis  , 
thorace  pofiiee  villis  viridi-fiayis.  Deg.  Mem.  t.  6. 
p.  139,  n°.  x.  pi.  l^.fig.  9. 

Afile  à  do/fier  verdâtre  ,  velu  ,  noir ,  à  antennes 
lîmples ,  dont  le  derrière  du  corcelet  eft  couvert 
de  poils  d'un  jaune   verdâtre.  Deg.    ib. 

Il  eft  plus  petit  que  le  précédent.  Les  antennes 
font  noires  ,  très-rapprochées  l'une  de  l'autre  ,  & 
ne  font  pas  terminées  par  un  filet.  La  tête  &  tout 
le  corps  font  noirs.  On  voit  à  la  partie  pofté- 
rieure  du  corcelet  des  poils  fins  ,  ferrés  ,  d'un  gris 
jaune  ou  verdâtre  &  des  poils  noirs  à  la  partie 
antérieure,  L'abdomen  eft  noir  Se  luifant.  Les  pattes 
font  noires  Se  les  ailes  un  peu  obfcures.  Les  balau- 


A  S  I 

ciers  font  noirs.  L  abdomen  de  la  femelle  eftlaigc, 
prefque  ovale,  un  peu  aplati  &  concave  cn-dcllous; 
celui  du  mâle  eft  prefque  cylindrique  &:  peu  concave 
en-deflbus. 

On  le  trouve  en  Europe  dans  les  bois. 

10.  Asile  Bourdon. 
Asilus  gibbofus.  Lin. 

Afilus  hirfutus  niger ,  abdomine  pofiiee  albo.  Lin. 
Syfi.  nat.  pag.  1007.  n°.  6.  —  Faun.  Juec. 
n".   1909. 

Afilus  gibbofus.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  793.  n°.  6. 
—  Spec.  inf.   tom.  i.  p.  461.  n°.   7. 

Afilus  Bombilius  hirfutus  niger  ,  antennis  mu- 
ticis ,  abdomine  pofiiee  albido  grifeo  ,  capite  villts 
grifeis.  Deg.  Mem.  tom.  6.  p.   158.  n°.   1. 

Afile  Bourdon  ,  velu  ,  noir,  à  antennes  fimples  , 
à  ventre  d'un  gris  blanchâtre  par  derrière  Se  à  tète 
couverte  de  poils  du  même  gris.  Deg.  ib. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  %.fig.  11. 

Il  eft  prefque  au/là  grand  que  l' Afile  -Frelon  , 
mais  fon  ventre  eft  un  peu  plus  gros.  Il  eft  noir 
i&  très-velu  ,  &  il  reflcmblc  au  premier  regard  à 
une  Abeille  Bourdon.  Les  antennes  ne  font  point 
terminées  par  un  petit  filet.  Les  trois  derniers  an- 
neaux de  l'abdomen  font  couverts  d'un  duvet  ferré  , 
d'un  gris  blanchâtre. 

On  le  trouve  ep  Europe  ,  dans  les  champs. 

1 1.  Asile  barbu. 
Asilus   barbatus.  Fab. 

Afilus  hirfutus  niger ,  barba  ,  abdomine  pofiiee  tU 
biifque poflieis  albis,  F ab.  Mant.  inf.  tom.  z.  p.  358. 
n°.  8. 

Il  reiTemble  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  La  tête  eft  noire ,  avec  de  longs  poils 
ferrés  ,  blancs ,  autour  de  la  trompe.  Le  corcelet 
eft  noir  ,  fans  tache.  L'écuflbn  eft  noir  &  très- 
velu.  L'abdomen  eft  court,  velu  ,  avec  les  deux 
premiers  anneaux  noirs  &  les  autres  blancs.  Les 
pattes  font  noires ,  couvertes  de  poils  3  les  jambes 
poftérieures  feulement  font  blanches^. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne. 

11.  Asile  fafcié. 

Asilus  fafeiatus.  Fab. 

Afilus  hirtus  ,  niger  ,  abdomine  bafi  fafciis    dua- 

bus  niveis.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  793.  n°.  7. Spc'c. 

inf.\torn.    t.  p.    461.  n°.    S. 

Il  eft  de  la  grandeur  de  X Afile-Frelon.  La  tête 
eft  noitc  &  couverte  de  poils  ferrugineux.  Le  cor- 
celet eft  noir  ,  avec  les  côtés  &  l'écuflon  un  peu 
ferrugineux.  L'abdomen  eft  noir  ;  on  voit  à  fa 
bafe  deux  bandes  fermées  par  des  poils  d'un  blanc 
de  neige.  Les  ailes  font  obfcures.  Les  pattes  font 
noires  ,  &  elles  ont  des  poils  ferrugineux. 

Il  fe  trouve  à  Sierra-Léon,  en  Afrique. 


13.   Asile  cul-blanc. 
Afilus  &fi.uans.  Liw, 


Afi'.us 


A  S  I 

Afilus  cinertus  ,  ultimis  tribus  fegmentis  albis, 
Lin.  Sift.  nat.  p.  1007.  v?.  8.  —  Amoenit.  acad. 
p.  41  ).   n°.  96. 

Afilus  tftuans.  Fab.  Syft.  ent.  p.  795.  n".  8. 
— —  Spec.  inf  tom.  i.  p.  461.  n".  9. 

Dec  Mém.  tom.   6.  pi.  14.  fig.    10  &  11. 

Il  reflemble  beaucoup  à  l' Afile  cendré.  La  tête 
eft  noirâtre.  Le  corcelet  &  l'abdomen  font  d'un 
gris  cendré ,  avec  quelques  taches  te  raies  noirâtres 
peu  marquées  :  mais  ce  qui  diftingue  cette  efpèce, 
c'eft  que  les  trois  derniers  anneaux  de  l'abdomen 
font  blancs  &  luifans.  Celui  de  la  femelle  eft  ter- 
miné en  pointe  :  on  voit  à  celui  du  mâle  la  pièce 
ecailleufe  ,  comprimée  ,  garnie  de  crochets  ,  qu'on 
remarque   dans  les  autres  Afiles. 

Il  fe  trouve  en  Pcnfylvanie  ,  à  Surinam. 

14.  Asile  noir. 

As  il  us  ater.  Lin. 

Afilus  hirfutus  cocus  niger,  barba  albida.  Lin.  Syft. 
nac.  p.  1007.  rt°.  7.  — Faun.fucc.  n°.  19 10. 

Afilus  ater  hirfutus  acer  ,  barba  albida.  Fab.  Syft. 
enc.  p.  793.  n°.  9.  — —  Spec.  inf.  tom.  1.  p.  461. 
n°.  10. 

Afilus  cocus  niger  fubhirfutus  ,  alis  atris.  Geoff. 
Inf.  com.  1.  p.  469.  n".  y. 

L'Alile  tout  noir.  Geoef.  ib. 

Erax  proftracus.  Scop.  Encom.  carn.  «°.  973. 

Afilus  acer.   Schrank.  Enum.  inf.  a.uft.  n°.  993. 

Afilus  ater.  FOURC.  Encom.  par.  p.  460.  n".   y. 

Il  refTemble  un  peu  à  l'Afile  Bourdon  ,  mais  il  eft 
plus  petit.  Il  eft  tout  noir  &  velu  ;  on  apperçoit  feu- 
lement quelques  poils  blanchâtres  fur  le  devant  de  la 
tête.  Les  antennes  ne  font  point  terminées  par  un 
filet.  Les  ailes  font  obfcures  &  les  balanciers  jaunes. 

Lorfque  cet  Afile  eft  pofé  à  quelque  part ,  il  ap- 
puie fa  poitrine  fur  le  plan  de  pofition,  en  tenant 
fes  pattes  étendues. 

On  le  trouve  en  Europe  ,  dans  les  champs. 

ly.  Asile  diadème. 

Asilus  diadema.  Fab. 

Afilus  acer,  alis  nigris  ,  fronce  alba.  F ab.  Spec. 
inf.  tom.  i.  p.  462.  n".  11. 

Cet  Afile  n'eft  peut-être  qu'une  variété  du  pré- 
cédent. 11  a  de  huit  à  dix  lignes  de  long.  Tout  fon 
corps  eft  très-noir  Se  prefque  glabre.  Le  front  eft 
gris  ,  &  la  trompe  eft  entourée  de  poils  longs  , 
ferrés  ,  noirs.  Les  ailes  &  les  balanciers  font  noirs. 

Il  fe  trouve  en  Italie,  en  Provence,  en  Lan- 
guedoc. 

16.  Asile  roufsâtre. 

AtiLus  calidus.  Fab. 

Afilus  hirtus  gilvus  ,  thorace  fufco  ,  abdomine 
nigro  ,  fegmentotum  margiaibus  albis.  Fab.  Mant. 
inf.  tom.   1.  p.   358.  n°.    15. 

Il  refTemble  aux  précédens  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  La  tête  eft  couverte  de  poils  ferrés  , 
roufsâtres.  Les  antennes  font  noires.  Le  corcelet 
Hjjleire  Naturelle  ,  Infecles.  Tome  IV. 


A  S  I 


2(5"  Jf 


eft  noirâtre  &  fans  tache  cn-defliis  ,  il  eft  couvert 
de  poils  roufsâtres  en-dellous.  L'abdomen  eft  court , 
très-noir,  avec  le  bord  des  anneaux  blanc.  Les  ailes 
font  blanchâtres.  Les  cuilles  font  ngiiâtres  ;  les 
jambes  font  velues  Se  briquetéef  ,  &  les  tarfes 
font  noirs. 

Il  fc  trouve  à  Cayenne. 

17.  Asile  jaune. 
As  il  us  fiavus.  Lin. 

Afilus  flavus  hirfutus  niger ,  chorace  poftice  ci- 
nereo  ,  abdomine  fupra  hirfuto  fulvo.  Fab.  Syft. 
ent.  p.  793.  n°.  10.  —  Spec.  inf.  tom.  1. pag.  461. 
n°.  11. 

Afilus  niger  hirfutus  ,  thorace  poftice  fla\o  ; 
abdomine  fupra  fulvo  ,  plantis  ferrugineis.  Lin. 
Syft.  nat.  p.  1007.  n°.  8.  —  Faun.  fuec.  n".  1911. 
—  Iter.    Gottl.    317. 

Afilus  hirfutus  niger  ,  antennis  muticis  ,  tht- 
race  villis  allidis  ;  abdomine  ovato  villis  fiavo- 
rufis  fplendentibus .  Dec  Mém.  tom.  6. p.  140.  n°.  3. 
pi.  13.  fig.   10. 

Afile  velu  ,  noir ,  à  antennes  {impies ,  à  poils 
blanchâtres  fur  le  corcelet  ,  à  ventre  ovale  cou- 
vert de  poils  d'un  roux  jaunâtre  ardent.  De6. 
ibid. 

Afilus  hirfutus  ferrugineus  ,  alis  fulvis  ,  femo- 
ribus  nigris.  Geoef.  Inf.  tom.  1.  pag.  467. 
n°.   1. 

LAfile  velu  ,  de  couleur  fauve.  Geoff.  ib. 

Erax  conopfoïdes.  Scop.  Entom.  carn.  n".   978. 

Afilus  fulvus.  Fourc.  Entom.  par.  pag,  459. 
n°.  z. 

Cet  Afile  a  environ  dix  lignes  de  long.  Les 
antennes  font  noires  ,  de  la  longueur  de  la  tête , 
&  ne  font  pas  terminées  par  un  filet.  La  trompe 
eft  noire  Se  un  peu  plus  longue  que  la  tête.  Il 
eft  tout  velu  ,  &  le  fond  de  la  couleur 
de  tout  le  corps  eft  noir  ;  mais  la  tête  &  le 
corcelet  font  couverts  de  poils  d'un  gris  cendré , 
quelquefois  jaunâtre.  L'abdomen  eft  ovale ,  con- 
cave en-dellous ,  convexe  en-dciTus  ,  Si.  couvert 
de  poils  fins  ,  ferrés  ,  d'un  roux  jaunâtre.  Les 
nervures  des  ailes  font  brunes,  Se  les  balanciers 
font  jaunes.  Les  cuirles  font  renflées  &  couvertes 
d'un  duvet  cendré,  jaunâtre  ;  les  jambes  font  cou- 
vertes d'un  duvet  roufsâtre.  Les  tarfes  font  noi- 
râtres. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

18.  Asili  violet. 

As  r  lu  s  violaceus.  Fab. 

Afilus   hirfutus    ater    abdomine    violaceo.    Fab. 

Gen.    inf.   mant.   p.    308. Spec.    inf.   tom.  %. 

p.  461.  n°.    1 3. 

Il  eft  noir  &  couvert  de  poils  roides.  L'abdo- 
men eft  ovale  ,  violet  Se  luifant.  Les  ailes  font 
obfcures. 

U  fc  trouve   en  Allemagne. 

L] 


a66 


A  S  I 


19.  Asilï  roux. 

A^  1  lu  s  gilvus.  Lin. 

Afilus  niger  ,•  abdomine  fupra  fuko.  Fab.  Syft. 

entom.   p.    jp;.    n".    II. ^ec.    m/;    rom.    ». 

/>.  461.  n".  14. 

Afilus  abdomine   pubefcente  nigro  ,   fupra  rufo. 

Lin.   Syft.   nat.  p.  1007.   n°.   9. Faun.  fuec. 

n*.   1911. 

Afilus  niger ,  abdominis  fegmentis  tribus  à  tergo 
rufis.  Geoff.  Inf.  tom.    z.  p.  468.  n".  4. 

LAftle  noir  à  tache  fauve  fur  le  ventre.  Gioff. 
ibid. 

Afilus  rufus  hirfutus  niger  ,  antennis  muticis  ,■ 
alis  nigricantibus  ;  abdomine  fupra  villis  rufis 
fplendentibus .  Dec.  Mém.  tom.  6.  p.  141.  B°.  4. 
pi.  J).fig.   15. 

Erax  ferox.  ScoP.   Entom.  carn.  n°.  977. 

Afilus    gilvus.      Schrank.     Er.um.     inf.    auft. 

72°.    99I. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  7%.  fig-   6. 

Afilus  gilvus.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  460. 
*«.  4. 

Il  a  environ  neuf  ou  dix  lignes  de  long  ;  il  eft 
noir  &  peu  velu.  Les  antennes  font  noires  ,  &  ne 
font  pas  terminées  par  on  petit  filet.  Le  front  eft 
couvert  de  poils  d'un  gris  un  peu  fauve.  Le  cor- 
celet  eft  prefque  glabre  au  milieu.  On  y  voit  quel- 
ques poils  fauves  a  fa  partie  poftérieurc  &:  fur  les 
côtés.  L'abdomen  eft  noir  ,  avec  une  tacke  fauve 
rougeâtre  qui  s'étend  fur  plufieurs  anneaux.  Les  pattes 
font  d'un  fauve  obfcur.  Les  ailes  font  un  peu  obl- 
curcs ,  5:  les  balanciers  font  jaunes. 

On  le  trouve  en  Europe,  dans  les  bois. 

ao.  Asilh  ponctué. 

As  1 lu  s  punttatus.  Fab. 

Afilus  hirtus ,  thorace  cinereo  pubefcente  ;  abdo- 
mine atro  j  punifis  tribus  marginalibus  albis  ma- 
tulisque  duabus  dorfalibus  rufis.  Fab.  Spec.  inf. 
tom.  1.  p.  4*3.  n°.     1  5. 

Il  reflemble  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Les  antennes  font  noires.  Tout  le  coips 
eft  d'une  couleur  noire  très-foncée  ,  mais  le  front 
eft  cendré  ,  avec  des  poils  longs  ,  de  la  même 
couleur  ,  au-dciTus  de  la  trompe.  Le  coreelet  eft 
couvert  d'un  duvet  grisâtre  que  l'infecte  perd  peu- 
à-peu.  On  voit  fur  le  quatrième  &  le  cinquième 
anneaux  de  l'abdomen  une  grande  tache  d'un  rouge 
brun  ,  &  un  peint  blanc  formé  par  des  poils  très- 
courts  ,  de  chaque  côté  des  quatre  premjers  anneaux. 
Les  pattes  font  très-noires  ,  &  les  ailes  font  un 
peu  brunes  ,  avec  les  nervures  d'un  brun  plus 
foncé. 

Il  fe  trouve  en  Italie,  en  Provence  ,  dam  les 
bois   &    dans   les    champs. 

11.  Asile  bordé. 

As t lus  marginatus.  Lin. 

Afilus   haltcribus  abdominifaue  incifuris  f.ayis  , 


A  S  I 

femoribus  ftigris.  Lin.  Syft.  nat.  p.  1008.  r.°.  10; 
Faun.fuec.no.    1913, 

Afilus  marginatus.  Fab.  Syft.  ent.p.  793.  n°.  n. 
Siec.  inf.  tom.   1.  p.  46;.  n°.   16. 

Afilus  fubhirfutus  niger  }  antennis  muticis  :  a  is 
fufeis  ,  haltcribus  fiavis  ;  abdominis  incifuris  v:l- 
lojb  fiavefeentibus.   Dec    Mém.  tom.    6.  p.    141. 

""•    S' 

Afde  demi-velu  noir  ,  à  antennes  fimples,  a  ailes 
brunes  &  balanciers  jaunes,  dont  les  incitions  des 
anneaux  du  ventre  font  bordées  de  poils  jaunâtres. 
Dec.   ib. 

Schaeff.  Elem.  inf.  tab.  zj.  fig€   1. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long  ;  il  eft  un  peu 
velu  &  moins  alonge  que  les  cfpèces  précédentes. 
Les  antennes  font  noires  ,  &c  ne  font  pas  terminées 
par  un  petit  filet.  La  tête  eft  noire  ,  mais  le  front 
eft  couvert  de  poils  d'un  roux  doré  ,  luifant.  Le 
coreelet  eft  noir.  L'abdomen  eft  large  ,  prefque 
ovale  ,  noir  ,  avec  le  bord  des  anneaux  couvert 
de  poils  courts  &.  jaunâtres  qui  le  font  paraître 
comme  bordé.  Les  ailes  font  un  peu  plus  longues 
que  le  corps  ;  elles  font  luifantes ,  avec  une  forte 
teinte  de  brun.  Les  balanciers  font  d'un  jaune 
citron. 

On  le  trouve   en   Europe ,   dans  les   champs. 

iz.  Asile   plombé. 

As  1  lus  plumbeus.    Fab. 

Afilus    corpore   cinereo    immaculato.    Fab.    Syft* 

entom. p.  793.  ra°.  13. Spec.  inf.tom.  1.  p.  4^63. 

n".    17. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  X  Afilt  cendré.  Tout 
fon  corps  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  fans  taches. 
La  trompe  eft  courte  Se  très-noire.  L'extrémité  des 
balanciers  eft  jaune. 

Il  fe  trouve  à  la  Nouvelle-Hollande. 

i).  Asile  cendré, 

As  il  us  forcipatus.  Lin. 

afilus  hirtus  fubeinereus  ,  lateribus  fiavis.  Lin. 
Syft.   nat.  p.  1008.  n°.  13. — -  Faun.  fuec.  1914. 

Afilus  forcipatus  cinereus    ano  pedibusque  nigris. 

Tab. Syft.  entom. p.  794.  n°.  14. Spec.  inf.  tom. 

1.  p.  463.  «°.   1  8. 

Afilus  cinereus  hirfutus.  Geoff.  Inf.  tom.  1. 
p.  473.  n".  16. 

VAfile  cendré.  Geoff.  ib. 

Afilus  cinereus  fubhirfutus  grifeo-fufeo-nigricans  ; 
antennis  fettgeris  ,  thorace  fafeia  longitudi::ali  ni- 
gra  ,  pedibus  fufeis  y  abdomine  elongato  cylin- 
drico.  Dec  Mém.  tom.  6.  p.   146.  n°.    8.  pi.   14. 

h-  9- 

Afile  demi-velu  ,  d'un  gris-brun ,  noirâtre  ,  à  an- 
tennes à  poil  ,  à  bande  longitudinale  noire  fur  le 
coreelet  ,  à  pattes  brunes  &  à  ventre  alongé  cy- 
lindrique. Dig.  ib. 

FriscH.  Inf.   tom.   3.  tab.   7. 

Erax  forcipatus.  Scor.  Entom.  carn.  n°.  97 1. 


A  S  I 

Afilus  forcipatus.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
«°.  997- 

Afilus  forcipatus.  Fourc   Entom.  par.  p.  464. 

15°.     16. 

Il  a  environ  huit  lignes  de  long.  Tout  le  corps 
eft  d'une  couleur  cendrée  plus  ou  moins  foncée.  Les 
antennes  font  noires  Se  terminées  par  un  filet  fétacé. 
La  trompe  cil  courte  Se  noire.  :,cs  yeux  t'ont  bruis  , 
&  la  tète  eft:  couverte  de  poils  cendrés.  Le  corcelet 
elt  relevé,  &  on  y  voit  dans  le  milieu  ,  une  raie 
longitudinale,  noirâtre.  L'abdomen  ait  alongé  ,  ter- 
miné en  pointe  aiguë  dans  les  femelles  ,  &  en  deux 
crochets  dans  les  mâles  :  il  eft  d'une  couleur  cen- 
drée noirâtre  ,  avec  le  bord  des  anneaux  cendré  , 
louant,  Se  l'extrémité  noire.  Les  pattes  font  cou- 
Tertes  de  quelques  poils  roides. 

On  le  trouve  dans  toute  L'Europe,  dans  les  champs, 
&  dans  les  bois. 

14.   Asile  germanique. 

As  1  lu  s  germanicus.    Lin. 

Afilus  niger  ciiiis  rufis  ,  alis  fufeis  bafi  albidis. 
LlN.  Syft.  nat.  p.   1008.  n".  11. 

Afilus  germanicus.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  794. 
n°.  15.  — Spec.  i'if.tom.  1.  p.  464.  n°.  19. 

Afilus  nigeî-  fubkirfutus  niger  ,  antennis  feti- 
geris  ,  tibiis  halteribusque  rufis.  Dec  Mém.  tom.  6. 
p.  149.  n'\  9.pl.  i\.fig.  11. 

Afile  demi-velu  ,  noir  ,  à  antennes  à  poil ,  à  jam- 
bes Se  balanciers  de  couleur  roullc.  Dec  ib. 

Afilus  niger  hirfutus  ,  tibiis  halteribusaue  ferru- 
gineis  ,  alis  nigro  undulatis.  Geoe.  Inf.  tom.  1. 
pag.  469.  n°.  6. 

V Afile  noir  velu  ,  à  pattes  &  balanciers  fauves, 
&  ailes  noire*  ondées.  Geoef.  ib. 

Schaïef.   icon.  inf.  tab.  48.  ftg.  9.   10. 

Afilus  undulatus.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  460. 
n".  6. 

Cet  Afile  efl:  un  peu  plus  grand  que  le  précédent, 
auquel  il  refTemble  d'ailleurs  un  peu.  Tout  fon  corps 
eft  d'une  couleur  cendrée  noirâtre.  Les  anten- 
nes font  noires  Se  terminées  par  un  filet  fétacé. 
La  tête  efl  noirâtre  Se  couverte  de  poils  cendrés. 
Les  yeux  font  bruns.  Le  corcelet  efl:  un  peu  relevé  ; 
il  a  deux  raies  longitudinales  noirâtres.  L'abdomen 
efl:  alongé  Se  terminé  en  pointe  dans  les  femelles. 
Les  pattes  font  noires,  mais  les  jambes  &  le  pre- 
mier article  des  tarfes  font  d'un  rouge  brun.  Les 
ailes  font  un  peu  obfcures ,  mais  leur  bafe  eft:  blan- 
châtre, principalement  à  leur  bord  interne.  Les  ba- 
lanciers font  jaunes. 

On  le  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  dans  les 
bois. 

it.  As  1  l  e   bicolor. 

Asilus  bicolor.  Nob. 

Afilus  fufeus  ,  abdomine  ,  ptdibus  anunnarumque 
bafi  teftaceis.  Nob. 

Il  refTemble  pour  la  forme  Se  L  grandeur  à  X  Afile 
cendré.   Les    deux  premiers  anneaux  des  antennes 


A  S  I 


267 


font  d'une  couleur  fauve  brune  ;  le  troifième  eft 
noir  Se  terminé  par  un  filet  fétacé  ,  très-court.  La 
tête  eit  couverte  de  poi's  gris.  Les  yeux  Se  la  trompe 
font  noirs.  Le  corcelet  eft  noirâtre  ,  avec  une  tache 
fauve  de  chaque  côté  de  fa  partie  antérieure  ,  Se 
quelques  poils  roufsâtres,  principalement  à  fa  partie 
poftêrieure.  L'abdomen  elt  teftacé  en  dciTus ,  avec 
le  bord  des  derniers  anneaux  noirâtre  ;  il  efl:  obf- 
cuj  en  délions  ,  Se  n'clt  point  terminé  en  pointe 
fine  ,  comme  on  le  remarque  dans  1' 'Afile  cendré. 
Les  pattes  font  teftacées  Se  couvertes  de  quelques 
poils  rciies ,  courts  ,  de  la  couleur  des  pattes.  Ler 
nervures  des  ailes  font  d'un  rouge  brun  ;  le  refte 
elt  tranfparcnt.  Les  balanciers  font  jaunes. 

Cet  infecte  m'a  été  envoyé  par  M.  Danthoinc  , 
des  montagnes  du  Dauphiné. 

2.6.  Asile  rufipède. 

Asilus  rufipes.  Fab. 

Aflus  fufius  ,  abdomine  cinereo  :  fa  fui  s  apiecque 
nigris.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  794.  n".  16.  —  Spec. 
inf.   tom.   1.  pag.   464.  n".  j,o.' 

Il  refTemble  à  \'s>file  cendré  ,  mais  il  cf.:  une  fois 
plus  grand.  La  trompe  eft  noire  &  avancée.  Les 
antennes  font  terminées  par  un  filet  fétacé.  Le  front 
efl:  couvert  d'un  léger  duvet  cendré.  Le  corcelet  eft 
élevé  ,  poileux  ,  noirâtre.  L'abdomen  eft  conique  , 
cendre  ,  avec  quatre  bandes  ,  &  l'extrémité  noire. 
Les  pattes  font  noires  ,  mais  les  jambes  font  roufles. 
Les  ailes  font  obfcures. 

On  le  trouve  dans  l'Amérique  méridionale. 

27.  Asile  tacheté. 

Asilus  maculatus.  Fab. 

Afilus  cinereus  ,  abdominis  fegmentis  maxila 
qusdrata  atra  ,  pedibus  piceis  ,  planta  nigris.  Fab. 
fyft.  Entom.  pag.  794.  n°.  17.  —  Spec.  inf.  tom. 
1.  pag.  464.  n".   11. 

Il  efl:  une  fois  plus  grand  que  {'Afile  cendrée 
Tout  fon  corps  efl:  d'une  couleur  cendrée.  La  trompe 
eft:  noire  à  fon  extrémité.  L'abdomen  eft  alongé  , 
cylindrique  ,  avec  une  grande  tache  quarrée  noire  , 
au  milieu  de  chaque  anneau  ,  excepté  fur  le  dernier. 
Les  pattes   font  brunes  avec   leur  extrémité  noire. 

On  le  trouve  aux  Indes  orientales. 

18.  Asile  marginé 

Asilus  marginellus.  Fab. 

Afilus  cinereo  fufeus  ,  pedibus  rufis  apice  nigris  , 
alis  margine  atro.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  464. 
n".  11. 

Il  a  la  forme  des  précédens.  Tout  le  corps  eft 
d'une  couleur  cendrée  obfcure.  Le  front  eft:  cou- 
vert de  poils  blanchâtres.  Les  pattes  font  roufles, 
avec  leur  extrémité  noire.  Les  ailes  font  tranfpa- 
rentes,  mais  le  bord  extérieur  eft  noir,  principalement 
vers  le  milieu. 

On  le  trouve  en  Amérique  dans  l'île  de  Saint'. 
Croix. 

LU 


:6S 


A  S  I 


1?.  A  sue  porte-anneau.  \ 

Asilvs  annulatus.   Fab.     ■ 

Afilus  cinereus  ,  abdomine  apice  nigro  i  femoribus 
tcftaceis  ;  annulo  nigro.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  794. 
/!°  18.  — Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  464.  n°.  zj. 

Il  reflemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  VAfile 
cendré.  La  trompe  eft  noire.  Le  corceleteft  élevé,  de 
couleur  cendrée  ,  avec  une  ligne  longitudinale ,  obf- 
cure.  L'abdomen  eft  conique  ,  &  fon  extrémité  eft 
noire.  Les  ailes  font  tranfparentes ,  un  peu  obfcures 
feulemeiK  à  leur  extrémité.  Les  pattes  font  de  cou- 
leur de  briques  ,  &  les  cuiffes  ont  un  anneau  noir. 

Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

30.  Asile  armé. 
Asilus  jîylatus.  Fab. 

Afilus  hirtus  cinereus  ,  thoracc  abdominequc  nigro 
maculatis  ,  tibiis  rufis ,  ano  ftylato.  Fab.  Syft.  en- 
tom. pag.  79J.  n".  19.  — Spec.  Inf.  tom.  z. p. 4.64. 
n°.   24. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  X Afile  cendré.  Le 
corcelet  eft  de  couleur  cendrée  ,  avec  une  ligne 
lont'itudinajje  ,  large  au  milieu  ,  &  deux  taches  noires 
de  chaque  côté.  L'abdomen  eft  noir  en-deffus  :  il 
eft  terminé  par  une  efpèce  de  ftilet  noir ,  de  la  lon- 
gueur de  la  moitié  de  l'abdomen.  Les  pattes  font 
noires  ,  les  jambes  roufsâtres  ,  Se  les  ailes  tranfpa- 
rentes. 

Il  fe  trouve  en  Amérique. 

31.  Asile  nigripède. 
Asilvs  nigripes.  Fab. 

Afilus  hirtus  niger  ,  thorace  lineis  quatuor,  ab- 
domine  cingulis  tribus  albis.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  2. 
pag.    560.  7Z°.   18. 

Il  reflemble  beaucoup  au  précédent  ,  mais  il  eft 
un  peu  plus  petit.  La  tête  eft  couverte  de  poils 
blanchâtres.  La  trompe  eft  noire.  Les  antennes  font 
noires  ,  Se  terminées  par  un  filet  fétacé.  Le  corceleteft 
noir,  velu,  avec  quatre  lignes  longitudinales,  blanches. 
L'abdomen  eft  très-pointu  ,  noir  ,  avec  trois  bandes 
blanches  à  fa  bafe.  Les  pattes  font  très-noires ,  & 
les  ailes  font  tranfparentes. 

Il  fe  trouve  à   Cayenne. 

%z.  Asile    fanglé. 

Asilus   cingulatus.  Fab. 

Afilus  cinereus  ,  tibiis  rufis  nigro  annulatis.  Fab. 
Spec.  inf.   tom.   z.  pag.  464.  n°.  1;. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  ï  A  fi  le  cendré.  Teut 
fon  corps  eft  d'une  couleur  cendrée  ,  fans  taches. 
Les  pattes  font  noires  &  les  cuiffes  fauves  avec 
deux  anneaux  noirs. 

On  le  trouve  en  Italie. 

33.   Asile    teuton. 

Asilus  teutor.us.  Lin. 

Afilus  niger  ,  thorace  fugaci-aurco  maculato  ,  ab. 
domine  utrinque  maculis  quinquê  albis.  Lin.  Syft. 
nat.  pag.  1008.  n°.  II. 


A  S  I 

Afilus  teutonus.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  795. 
n°.  zi.  —  Spec.  inf.  tom.  z.  pag.  465.  n".  17. 

Afilus  niger  glaber  j  antennis  ,  femoribus  ,  halte- 
ribus  tibiisque  fecundi  &  poftici  paris  rufis ,  alis 
fufco  undulatis.  Geoif.  Inf.  tom.  1.  pag.  469. 
n°.   7. 

L'Afile  noir  liffe  ,  à  antennes ,  cuiffes  H  balanciers 
fauves,  &  ailes  ondées  de  brun.  Geoff.  ib. 

Erax  tenthredoïdes .  Scop.  Entom.  tant.  n°. 
919- 

Afilus  teutonus.  Schrank.  Enum.  inf.  auftr.  n". 
994- 

Afilus  marmoratus  Fourc.  Ent.  par.  pag.  461. 
n°.  7. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  S.fig.  13. 

Cet  infecte  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Je 
l'ai  trouvé  dans  les  provinces  méridionales  de  la 
France  prefqu'une  fois  plus  grand  qu'aux  environs 
de  Paris.  Il  a  environ  depuis  tix  jufqu'à  neuf  lignes 
de  long.  Les  antennes  font  fauves.  La  tête  eft  noire  , 
mais  le  front  eft  couvert  d'un  duvet  roux  ,  très- 
luifant.  Le  corcelet  eft  noie  ,  mais  vu  à  un  cer- 
tain jour  ,  il  paroît  avoir  une  ligne  longitudinale 
rouffe  ,  dorée  ,  de  chaque  côté  ,  &  une  ou  deux 
taches  de  la  même  couleur,  un  peu  au-deffous  des 
lignes.  L'abdomen  eft  noir ,  prefque  lifle  ,  légèrement 
aplati ,  avec  un  point  blanchâtre  ,  luifant  ,  formé 
par  des  poils  courts  ,  fur  les  côtés  de  chaque  an- 
neau. Les  pattes  font  fauves  ;  mais  les  jambes  des 
pattes  antérieures  ,  &  tous  les  tarfes  font  noirs. 

Cet  Afile  eft  aufli  redoutable  aux  petits  infedes 
que  les  plus  grandes  efpèces.  Je  lui  ai  vu  prendre 
au  vol  de  greffes  Mouches  &  des  Abeilles  à  miel, 
&  les  emporter  vivantes  entre  fes  pattes. 

On  le  trouve  dans  toute  l'Europe  ;  il  ejt  beau- 
coup plus  commun  dans  les  provinces  méridionales 
de  la  France  qu'aux  environs  de  Paris. 

34.  Asile   Tipule. 

Asilus  tipuloïdes.  Lin. 

Afilus  cinereus  nudus  ,  thoracis  lineis  dorfalibus 
tribus  nigris.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  1008.  nQ .  14. 
Faon.  Suec.  n°.  191  y. 

Afilus  tipuloïdes  ,  cinereus  nudus ,  pedïbus  fer- 
rugincis  ,  plantis  nigiis.  Fab.  Syft.  entom.  p.  79J. 
n°.  10.  Spec.  inf  tom.    1.  pag  4(^4    n".    z6. 

Afilus  lividus  ,  thoracis  lineis  dorfalibus  tribus 
nigris.  Geoff.  Inf  tom.  z.  pag.  474.  n".  17. 

L'Afile  a  pattes  fauves  alongées.  Geoff.  ib. 

Aftlus  lineatus.  Scop.  Entom.  cartu  n".  990. 

Afilus    tipuloïdes.  Schrank.    Enum.    inf.    aufi. 

R°.  999- 

Afilus   tipuloïdes.  Foi*RC.  Entom.  par.  p.    464. 

Il  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires  &  les  yeux  font  bruns  ou  grisâtres.  Le 
corcelet  eft  de  couleur  cendrée  ,  obfcure  ,  avec 
trois  lignes  noires  ,  longitudinales  en-deffus.  L'ab- 
domen eft  alongé  ;  fa  couleur  eft  ferrugineufe ,  ou 
d'un  jaune  pâle  ,  un   peu  livide.   Les  pattes  font 


A  S  I 

fauves  &  trcs-longucs  ,  ce  qui  lui  donne  ,  au  pre- 
mier regard  ,  l'air  d'une  Tipule.  Les  ailes  font  tranf- 
parences. 

On  le  trouve  communément  en  Europe  dans  les 
champs  ,  dans  les  prés ,  &  les  jardins. 

55.   Asile   cayennois. 

As  1  lu  s  cayennenfes.  Fab. 

Afilas  ater ,  thoracis  linea  dorfali  alba  nigro  bi- 
tineata  ,  capite  fcutelloque  albis.  Fab.  Mant.  inf. 
tom.  1  pag.    ;<o. 

Il  reflemblc  à  Y  A  file  teuton  pour  la  forme  Se 
la  grandeur.  La  tête  eft  velue  &  blanche.  La  trompe 
&  les  antennes  font  blanches.  Le  corcelet  eft  noir , 
avec  un  reflet  cendré ,  brillant ,  une  large  raie  lon- 
gitudinale blanche  ,  au  milieu  ,  dans  laquelle  on 
apperçoit  deux  petites  lignes  noires,  &  enfin  quelques 
taches  blanches  fous  l'origine  des  ailes.  L'écuilbn  eft 
blanc  Se  fans  taches.  L'abdomen  eft  cylindrique,  très- 
noir  ,  avec  le  bord  du  premier  Se  du  fécond  anneau 
blanc.  Les  ailes  font  obfcures.  Les  pattes  font  très- 
noires  Si  fans  taches.  Le  bouton  qui  termine  les  ba- 
lanciers eft  blanc. 

Il  fe  trouve  à  Cayenue. 

36.  Asile  rayé. 
Asilus  lineatus.  Fab. 

AJilus  teftaceus  ,  thorace  abdomineque  nigro  linea- 
tis  ,  alis  fufeis  ,  macula  mcàia  teftacea.  Fab.  Spec. 
inj.    tom.   1.  pag,  46 j.  n°  28. 

Il  reflcmble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  Y  Afle 
cylindrique,  La  tête  eft  d'un  rouge  de  briques.  Les 
yeux  &  l'extrémité  de  la  trompe  font  noirs.  Le 
corcelet  eft  briqueté  ;  il  a  trois  raies  longitudinales , 
noues,  dont  les  deux  latérales  font  plus  courtes  que 
celles  du  milieu.  L'abdomen  eft  cylindrique  ,  recour- 
bé ,  rougeâtre  ,  avec  trois  taches  noires  à  fa  partie 
fupérieure.  Les  pattes  font  briquetées  ;  elles  font 
obfcures,  avec  une  grande  tache  au  milieu,  rougeâtre. 

On  trouve  c.tte  cfpèce  à  l'île  Sainte  -  Croix  en 
Amérique. 

37.  A  s  1  l  e  à  ceinture. 
Asilus  cinilus.  Fab. 

Afilus  cinereus  ,  abdomine  atro  ,  J'egmentorum 
marginibus  albis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  46). 
n°.  19. 

Cet  Afle  eft  petit.  La  tête  S:  le  corcelet  font  de 
couleur  cendrée  obfcurc.  L'abdomen  eft  noir,  lui- 
fant, avec  le  bord  des  anneaux  blanc.  Les  pattes 
font  noires ,  Se  les  balanciers  font  jaunes. 

On  le  trouve  en  Allemagne, 

38.  Asile   bleuet. 
Asilus  cyaneus.    Fab. 

AfiLs  fufius  ,  abdomine  allsquc  cyaneis.  Fab. 
Spec  inf  tom.  i.pag.  46$.  n°.  30. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  fuivant.  La  tête  Se  le 
«Hiclct    fout    obfcurs    ,    point    du    tout    luifans. 


A  S  I 


sîSf 


L'abdomen   &  les   ailes   font   luifans  ,   d'un   tri«- 
beau    bleu  ,  Se   fans  aucune  tache. 

On  le  trouve  au  cap  de  Bonue-Efpérancc. 

59.    Asile  cylindrique. 

Asilus  œlandicus.  Lin. 

Afilus  aternudus ,pcdibus  halteribusque ferrugineis. 
Lin.  Syft  nat.  pag.  1008.  n°.  ij.  —  \aun,  fuec. 
n°.  1916. 

AJilus  œlandicus.  Fab.  Syft.  entom.  pag.  79  j. 
n°.   n.  —  Spec  inf.  tom.   1.  pag.  465.  n°.   31. 

Afilus  niger  glaber  ,  femoribus  halteribusque 
ferrugineis  ,  alis  nigris.  Geofï.  Inf.  tom.  x.p.  47o. 
n°.  8. 

L'Afile  noir  lifle,  à  pattes  &  balanciers  fauves, 
Se  ailes  toutes  noires.  Geoff.  ib. 

Afilus  cylindricus  glaber  niger ,  antennis  fetigeris  , 
abdomine  elongato  cylindrico  apice  clavato  ,  pedibus 
favis  ,  alis  corpore  brevioribus.  Dec.  Mém.  tom.  6. 
p.  149.  n°.  10.pl.  J+.fig  13. 

Afle  cylindrique  lifle  noir  ,  à  antennes  à  poil , 
à  ventre  long  ,  cylindrique  ,  &  gros  au  bout  ,  à 
pattes  jaunes  &  à  ailes  plus  courtes  que  le  ventre. 
Dec  ib. 

Afilus  œlandicus.  Schr  ank.  Enum.  inf.  auft.  n". 
995- 

Afilus  œlandicus.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  461. 
n°.  8. 

Tout  le  corps  de  cet  infecte  eft  noir  ,  lifte  & 
luifant.  Les  antennes  font  un  peu  plus  longues  que 
la  tête  ,  &  ne  font  pas  terminées  par  un  filet  fé- 
tacé.  On  voit  fur  le  front  un  duvet  cendré ,  lui- 
fant. Le  corcelet  eft  un  peu  élevé.  L'abdomen  eft 
aiongé  ,  prefque  linéaire  ,  un  peu  plus  étroit  vers 
fa  bafe  qu'à  Ion  extrémité.  Les  pattes  font  fauves, 
avec  le  bas  des  jambes  poftérieures  ,  Se  les  tarfes 
noirs.  Les  ailes  font  noires  ,  Se  les  balanciers  jau- 
nes. 

On  le  trouve  en  Europe  dans  les  prés  Se  les  bois 
humides. 

40.  Asile    des  prés. 

Asilus  pratenfs.  Nob. 

Afilus  niger  glaber  ,  fronte  cinereâ  ,  pedibus  anti- 
cis  fulvis ,  alis  albis.  Nob. 

Aflus  niger  glaber,  femoribus  halteribusque  fer- 
rugineis ,  alis  albis  ,  venis  nigris.  Geoff.  Inf. 
tem.   1.  p.  470.  n°.  9. 

L'Afle  noir  lifle  .  à  pattes  8e  balanciers  fauves , 
&  ailes  blanches  veinées.  Geoff.  ib. 

Aflus  rufîpes  niger  glaber  nitidus  ,  antennis  mu- 
t'uis  ,  fronte  alba  ,  halteribus  flavis ,  pedibus  qua- 
tuor anticis  fulvis.  Deg.  Mém.  tom.  6.  p.  143, 
n°.   6.  pi.  14.  fig.  1, 

Afle  à  pattes  roujfes  ,  noir  lifle  Se  luifant ,  à 
antennes  Amples  ;  à  front  blanc  Se  à  balanciers 
jaunes  ,  dont  les  quatre  pattes  antérieures  fout 
roufles.   Dec.   ib. 

Afilus  venofus.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  4*1. 


27^ 


ASI 


Cet  Aft'.e  reflcmble  beaucoup  au  précédent  pour 
la  forme  Se  la  grandeur.  Il  eft  noir  ,  lifle  &  lui- 
fane  ,  avec  un  très-léger  rctkc  cendre  a  la  poi- 
trine Se  aux  côtés  du  corcelet ,  qui  dilparoît  avec 
l'âge.  Les  antennes  font  un  peu  plus  longues  que 
la  "tète,  Se  ne  font  pas  terminées  par  un  filet  fé- 
tacé. Le  front  eft  cendré  ,  luifant.  Le  corcelet  eft 
un  peu  relevé.  L'abdomen  eft  alongé  ,  étroit  , 
prefque  cylindrique.  Les  quatre  pattes  antérieures 
font  fauves  ,  avec  les  taries  quelquefois  obfcurs. 
Les  patecs  de  derrière  lont  noirâtres  avec  un  peu 
de  fauve  à  la  bafe  des  cuifles  Se  aux  genoux.  Les 
balanciers  font  jaunes  &  les  ailes  font  tranlpa- 
rentes  ,    avec   des    nervures  noirâtres. 

Il  eft  très-commun  aux  environs  de  Paris ,  dans 
les  prés  Se  dans  les  bois  humides.  On  le  trouve  aufl; 
eii  Suède. 

41.  Asile  Conops. 

Asilus  conopfoides.  Fab. 

Afilus  thorace  nigro  ,  flavo  maculato  ;  abdorr.ine 
atro;  fafciis  rufis.  Fab.  Syjl.  ent.  p.  79  j.  n°.  ri,. 
—  Spcc.  inf.  tom.    z.  p.  466.  n°.    31. 

Cet  infeite  eft  petit.  Les  antennes  &  la  trompe 
font  noires  &  la  tête  eft  jaune.  Le  corcelet  eft 
noir ,  avec  quelques  taches  &  le  bord  jaunes  ,  vus 
à  un  certain  jour.  L'éculTon  eft  jaunâtre.  L'abdo- 
men eft  cylindrique.  Le  fécond  Se  le  troifième  an- 
neaux fonc  fauves ,  Se  noirs  à  leur  bafe  ;  le  qua- 
trième &  le  cinquième  font  noirs ,  avec  leur  bord 
fauve  ;  le  fixième  eft  entièrement  fauve.  Les  pattes 
fout  fauves  Se  les  tarfes  noirâtres. 

Il  fe  trouve  à  la  Nouvelle-Hollande. 

41.  Asile  linéaire. 

Asilus   linearis.  Fab. 

Afdus  ater,  tkoracis  dorfo  clnereo  atro  lineato  , 
abdomine  lineari  ;  fegmentorum  marginibus  flavis. 
Fab.   Manc.    inf.   tom.    1.  p.    3  (Si.    n'\    38. 

Cet  Afdc  eft  petit.  La,  tête  eft  noire  ,  mais  le 
front  eft  couvert  d'un  duvet  argenté.  Le  corcelet 
eft  noir,  luifant,  la  partie  fupérieure  eft  cendrée  , 
avec  quatre  lignes  noires,  dont  les  latérales  font 
les  plus  courtes.  L'abdomen  eft  alongé  ,  linéaire  , 
noir,  luifant  ,  avec  le  bord  des  anneaux  jaunes. 
Les  ailes  font  trar.fparentes  ,  fans  taches.  Les  ba- 
lanciers Se  les  pattes  font  jaunes. 

Il  fc  trouve  dans  les  ifles  du  Danemarck. 

45.  Asile  filiforme. 

Asilus  filiformis.  Nos. 

Afilus  cinereo  rufefeens  ,  fronte  pecloreque  ar- 
genteis  >  abdomine  filiformi  ,  pedibus  pojlicis  lon- 
gioribus.   Nob. 

Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Ceux  que 
j'ai  trouvés  en  Provence  ont  environ  iix  lignes  de 
long ,  Se  ceux  des  environs  de  Paris  n'en  ont  que 
trois.  Il  eft  remarquable  par  fa  ferme  linéaire.  La 
couleur  de  tout  le  corps  eft  d'un  roux  cendré  , 
plus  obfcur  fur  l'abdomen  que  fur  le  corcelet.  Les 


ASI 

antennes  font  noires ,  excepté  le  fécond  article  qu* 
eft  roux  ;  elles  font  terminées  par  un  filet  fétacé. 
Le  front  fi:  la  poitrine  font  couverts  d'un  duvec 
argenté.  L'abdcmcn  eft  plus  long  que  les  ailes  ; 
il  eft  mince  &  linéaire.  Les  pattes  antérieure»  font 
un  peu  fauves  ,  avec  l'extrémité  des  taries  obf- 
cure.  Les  poftérieurcs  font  obfcurcs  Se  beaucoup 
plus  longues  que  les  autres.  Les  balanciers  ont  leur 
filet  jaunâtre   &    leur  bouton   oblcur. 

J'ai  trou\é  ce  joliinfecle  en  Provence  Se  aux  en- 
virons de  Paris ,   dans  les  bois. 

44.  Asile  culiciforme. 

Asilus   culiciformis.  Fab. 

Afdus  ater ,  glaber ,  fcmoiibus  pofiieis  longue- 
dine  abdominis .  Fab.  Syjl.  entom.  p.  796.  n°.  14. 
—  Spcc.  inf.  tom.  z.  p.  4.66.  n°.   33. 

M.fabricius  obferve  que  cet  infeûe  reflemble  un 
peu  à  un  Conops ,  mais  que  fa  trompe  doit  le  faire 
placer  parmi  les  Afdcs.  Il  eft  petit.  Les  antennes 
font  courtes ,  Se  Terminées  par  une  foie  droite-, 
avancée.  L'abdomen  eft  prcfque  cylindrique  ,  com- 
primé ,  courbé.  Les  ailes  font  grandes  ,  tranfpa- 
rentes  ,  avec  les  balanciers  jaunes.  Les  cuiffes  pof- 
térieurcs font  de  la  longueur  de  l'abdomen  ;  elles 
ont  en-denous  quelques  petites  dentelures. 

Il  fc  trouve  en  Angleterre  ,  aux  environs  da 
Paris. 

4;.  Asile  eftival. 

Asilus  aJUvus.  Schrani. 

Afilus  niger  cinereo  pubefeens  ;  thorace  lineis  tri' 
bus  atris  y   tibiis  tejiaceis. 

Afilus  cinercus  ,  thorace  lineis  tribus  ,  pedibufque 
ni gris  :  tibiis  tejiaceis.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n°.  99 6. 

Afilus  itjiivus.  Scop.  Entom.   carn.  n°.  996? 

Il  rellemble  un  peu  à  l'Afile  cendré  ,  mais  il  eft 
plus  petit.  Les  antennes  font  noires  Se  terminées 
par  un  filet  long ,  fétacé.  I  e  front  eft  couvert  de 
poils  longs  ,  d'un  roux  cendré.  Le  corcelet  eft  noir  , 
&  couvert  d'un  duvet  cendré  :  on  voit  à  fa  partie 
fupérieure  ,  trois  raies  longitudinales ,  très-noires  , 
dont  celle  du  milieu,  un  peu  plus  longue  que  les  deux 
autres,  eft  divifée  ,  dans  toute  fa  longueur,  par  une 
petite  ligne  cendrée.  L'abdomen  eft  cylindrique  , 
noir  ,  avec  le  bord  des  anneaux  cendré,  les  pattes 
font  noires  ,  mais  les  jambes  font  d'un  rouge  bri- 
queté,  avec  leur  extrémité  noirâtre.  Les  ailes  font 
tranfparcntcs  Se  veinées  de  noir.  Les  balanciers  fonc 
jaunes. 

On  trouve  cette  efpèce  ,  en  France,  en  Allemagne  , 
dans  les  champs  Se  dans  les  bois. 

46.  Asile  morio. 

Asilus  morio.   Lin. 

Afilus  hirtus  niger  ,  alis  albo  nigroque  varii-S'. 
Lin.  Syjl.  nat.  p.  1008.  n°.  16.  —  Faun.  fuec. 
n°.  1917. 

Afilus  ruoris  tomentofus  niger,  alis  fufeis  :  mar; 


A  S  I 

g ine  intertort  macula  hyalina  ;  villo  fulvo  ante 
alas.  Schrank.  Enum.  inf.aufi.  n".  iooi. 

M.  Schrank  obfcrve  que  cet  infefte  a  le  port 
d'une  mouche,  &  qu'il  rcflemble  d'ailleurs  beau- 
coup au  Taon  maritime.  (  Tabanus  maricimus. 
Schrank.  Scop. —  Tabanus.  n<>.  ii.Gioff.) 

Il  a  un  peu  plus  de  quatre  lignes  de  long.  Tout 
fon  corps  eft  noir  Se  velu.  Les  antennes  font  coni- 
pofées  de  trois  articles  ,  Se  terminées  par  un  hier 
tubulé.  Le  coreelet  eft  noir  &  couvert,  de  chaque 
côté  ,  de  poils  fauves-jaunâtres.  L'abdomen  eft 
ovale  ,  noir  ,  avec  une  bande  ,  au  milieu  ,  prcfque 
blanche.  Les  pattes  font  brunes.  Les  ailes  font  un 
peu  plus  longues  que  le  corps  ,  &  mélangées  de 
noir  Se  de  blanc. 

Il  fc  trouve  au  nord  de  l'Europe  ,  en  Allemagne. 

47.  Asile  portugais. 

Asilus  lufitanius.  LiN. 

Afilus  nigricans  ,  alis  albo  macuLtis  ,  abdomine 
flavo ,  trifariam  nigro  maculato.  Lin.  Syft,  nat. 
p.   iqoç.  n°.   17. 

Il  rcffemble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  une 
mouche  ordinaire,  La  trompe  eft  courte  ,  obtufe  , 
noire.  La  tête  &  le  coreelet  font  noirs  &  pubef- 
cens.  L'abdomen  eft  jaune  ,  prefque  conique  ,  un 
peu  aplati  :  on  y  voit  au  bord  du  milieu  &  des  côtés 
de  chaque  anneau  ,  une  tache  noire  ,  transver- 
fale.  Les  ailes  font  obfcures ,  quelquefois  tachetées 
de   blanc. 

On  le  trouve  au  midi  de  l'Europe. 

Efpeces  moins  connues. 

ï.  Asile   tarfe-noir. 

Asilus   tarfofus.  FOURC. 

Afilus  niger  glaber  ,  femoribus  tibiifque  rufis. 
Geoff.  Inf.  tom.  1.  p.   471.  7i°.   10. 

L' A/île  noir  lifte,  à  pattes  fauves  Se  tarfes  noirs. 

Afilus  tarfofus.  Pourc.  Entom.  par.  pag.  461. 
n°.  10. 

Le  corps  de  cet  infedïe  eft  noir  &  lifte.  Ses 
pattes  feules  font  de  couleur  fauve  ,  à  l'exception 
des  pieds  ou  tarfes  qui  font  noirs.  Ses  ailes  font 
blanches ,  &  ont  un  point  marginal  noir  Se  long. 
Le  caractère  de  cette  efpèce  eft  d'avoir  la  pre- 
mière pièce  des  tarfes  poftérieurs  auflî  longue  que 
les  quatre  autres  Se  beaucoup  plus  groffe  qu'elles. 
Geoff.  I 

Il  fe  trouve  aux  environs  de  Paris,  Il  a  environ 
Jeux  lignes  de  long. 

2..  Asile    glabre. 

Asilus  glaber. 

AJtlus  niger  glaber ,  kalteribus  albis  alis  fubro- 
tundis  obfcuris  margine  nigro.  Geoef.  Inf.  tom.  z. 
p.  47 1 .  n°.   1 1 . 

L' Afile  noir  lifte ,  à  balanciers  blancs  &  ailes 
bordées  de  noir.   Geoee.  ib. 


A  S  I 


271 


Afilus  margiuatus.  Fourc.  Entom.  par.  p.  461* 
n°.  11. 

Cette  petite  efpèce  eft  toute  noire  ,  liiïe  &  peu 
alongée.  Les  balanciers  de  fes  ailes  font  blancs  , 
&  les  ailes  font  d'une  teinte  un  peu  obfcere  , 
bordées  d'an  point  marginal  long  &  noir.  Ses 
ailes  font  larges  &  ovales.  Geoff. 

On  le  trouve  aux  enviions  de  Paris.  Il  a  environ 
trois  lignes  de  long. 

},  Asile   vert-doré. 

Asilus   viridis.  Fourc. 

D'un  vert  brillant ,  doré  ;  pattes  blanchâtres. 

Afilus  viridis  nitens  ,  pedibus  albidis.  Geoff, 
Inf.  tom.  ■L.pag.  475.  n°.   19. 

V Afile  vert-doré.  Geoff.  ib. 

Afilus  viridis.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  4.(5. 
n°.   19. 

Tout  le  corps  de  cette  efpèce  eft  d'un  vert- 
doré  :  les  pattes  feules  "font  pâles  ,  blanchâtres  , 
tirant  ufi  peu  fur  le  jaune.  Les  ailes  font  un  peu 
brunes.  Geoff. 

On  le  trouve  aux  environs  de  Paris  ,  fur  les  rieurs, 
Il  a  environ  deux  lignes  Se    demie  de  long. 

4.  Asile  frontal. 

Asilus  frontalis. 

Cendré-noirâtre ,  barbe  blanche  ;  ailes  avec  ufi 
point  noirâtre  Si  l'extrémité  obfcure. 

Erax  barbatus  fufco  cinereus  y  barba  alba  y  ads 
puncio  fufco ,  apia  fucefeentibus.  Se  op.  Entom.  carn. 
n".  976. 

Cet  infe£le  reflemble  beaucoup  à  V  Afile-cendré  ; 
il  n'en  diffère  qu'en  ce  que  le  front  eft  plus  poi- 
lcux  ,  &  que  les  poils  qui  fe  trouvent  en-dcMus 
de  la  trompe  font  blancs.  L'extrémité  de  la  trompe 
eft  roufte.  Le  coreelet  eft  marqué  d'une  raie  len- 
gitudinale  ,  plus  obfcure  ,  fans  taches.  L'abdomen 
a  trois  rangées  de  points  noirâtres.  Les  pattes  font 
brunes.  Les  ailes  ont  un  point  noir  au  milieu  & 
leur  extrémité  obfcure.  Le  bouton  des  balanciers 
eft  obfcur. 

Il  fe  trouve  en  Carniole. 

j.   Asile   patte- fauve. 
Asilus  ruficornis. 

Tout  noir  ;    front  couvert  de  poils  ;  antennes 

Se  pattes  ferrugineufes. 

Erax  rufipes  niger  totus  ,  fiante  barbata  :  an- 
tennis  pedibufque  ferrugineis.  Scop.  Entom.  carn. 
n°.  980. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  ferrugineufes  Se  terminées  par  un  filet  fétacé. 
Le  coreelet  &  l'abdomen  font  noirs  Se  fans  taches. 
Les  pattes  font  entièrement  ferrugineufes.  les  ailes 
font  tranfparentes  ,  fans  couleur  ,  avec  leur  extre  ■ 
mité  un  peu  obfcure  Se  les  nervures  noirâtres.  Les 
balanciers  font  ferrugineux. 

On  le  trouve  dans  les  champs ,  en  Carniole, 


272  A    S    I 

6.  Asue  doré. 
Asilus-  aureus. 

Noir  5  front ,  balanciers  &  bords  des  anneaux  de 
l'abdomen   dorés. 

Erax  niger  niger ,  fronce,  halteribus ,  abdomi- 
nifque  incifuris  margine  aureis.  Scop.  Entem.  carn. 
*°.  981. 

II  a  environ  quatre  lignes  Si  demie  de  long. 
Les  antennes  font  en  malle  ;  Se  ne  font  pas  ter- 
minées par  un  filet  fétacé.  Tout  le  corps  eft  noir . 
mais  le  front  &  le  bord  des  anneaux  de  l'abdomen 
ont  une  belle  couleur  doré*,  qui  ne  paroît  qu'à  un 
cerrain  jour.  L'abdomen  eft  a  demi-cylindrique.  Les 
yeux  lont  d'un  vert-noir.  Les  ailes  font  un  peu 
violettes ,  mais  tranfparentes  &  fans  couleur  à  leur 
bafe. 

7.  Asile  aquatique. 
As  il  us   aquaticus . 

Noir  ;  balanciers  Si  bord  des  anneaux  de  l'ab- 
domen blancs. 

Erax  aquaticus  niger  y  halteribus  abdominijque 
incifuris  margine  a/bis.  Scop.  Entom.  carn.  n°.  992. 

Il  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Il  eft  tout 
noir  ,  excepté  le  bord  des  anneaux  de  l'abdomen 
qui  eft  blanc.  Les  ailes  font  tranfparentes  &  fans 
taches.  Les  balanciers  font  blancs  &  leur  bouton 
eft  comprimé.   L'abdomen  eft  à  demi-cylindrique. 

Il  fe  trouve  dans  les  endroits  humides  de  la 
Carniole. 

S.  Asile  pufille. 

Asilus  pufilius. 

Noirâtre  ;  corcelet  cendré  :  avec  des  lignes  noires  ; 
balanciers  blancs. 

Erax  pufilius  nigricans  ,  thorace  cinerafeente  y 
lineis  nigris  ,  halteribus  albis.  Scop.  Entom.  carn. 
n".  983. 

Il  a  environ  trois  lignes  de  long.  Les  yeux  font 
marrons.  Les  ailes  font  tranfparentes  &  fans  taches  , 
avec  les  nervures  noirâtres  &  le  bord  extérieur 
noir.  Le  bord  des  anneaux  de  l'abdomen  eft 
blanc. 

Il  fe  trouve   dans   les   bois ,   en  Carniole. 

9.  Asile  moucheté. 

As  1  lu  s  guttatus. 

Corcelet  noirâtre  avec  des  lignes  pâles  ,  abdo- 
men ferrugineux ,  avec  deux  lignes  Si  des  taches 
noires. 

Erax  maculatus  — Oculi  fubvirides  ;  thorax  fuf- 
cus  :  lineis  pallidioribus.  Abdomen  ferrugineum  : 
linea  laterali  maculifque  dorfalibus  nigris.  Se  OP. 
Entom.  carn.  n°.  984. 

Il  a  environ  fix  lignes  de  long.  Le  dernier  article 
des  antennes  eft  prcfqu'arrondi  &  terminé  par  un 
filet  fétacé.  Les  yeux  font  d'un  vert  noirâtre.  La 
poitrine  eft  cendrée.  Le  bord  extérieur  des  ailes  eft 
ferrugineux  ,  &  les  nervures  font  noirâtres.  Les 
pattes   font  ferrugineufes  ,  avec  les  tarfts  &  l'ex- 


A  S  î 

trémité  des  jambes  noirâtres.  Le  fécond,  le  croi- 
lïème  ,  le  quatrième  Si  le  cinquième  anneaux  de 
l'abdomen  des  mâles  ont  chacun  une  tache  r.oire 
quadrangulaire.  Les  autres  font  tous  noirs  ;  ces 
anneaux  dans  les  femelles  ont  leurs  taches  coniques 
&  contiguës  en  -  dellus  &  quadrangulaires  cn-def- 
fous.  Le  bord  de  tous  les  anneaux  eft  ferrugineux. 
On  le  trouve  en  Carniole  dans  les  bois. 

10.  Asile  maculé. 
Asilus   inquinatus. 

Ailes  tranfparentes ,  avec  l'extrémité  &  les  ner- 
vures noirâtres,  &  une  ligne,  au  bord  extérieur, 
noire. 

Erax  inquinatus  —  AU  hyalins,  y  apice  vcnifque 
fufeis  ;  linea  coflali  nigra.  Scop.  Entom.  carn.  n°, 

9*5- 

Il  a  quatre  ou  cinq  lignes  de  long.  Les  antennes, 
l'abdomen  &  les  pattes  font  ferrugineux.  Le  corce- 
let eft  cendré ,  avec  des  lignes  noirâtres.  L'abdomen 
a  à  fa  partie  fupérieure  des  taches  triangulaires.  Les 
ailes  ont  vers  le  milieu  un  point  noirâtre  tranfverfal  , 
une  ligne  tranfverfale  ondée  vers  la  bafe  Si  leur 
extrémité  obfcure. 

On  le  trouve  dans  les  prés  de- la  Carniole. 

Nota.  Je  crois  que  cette  efpèce  &  la  précédent^ 
appartiennent  au  genre  du  Rhagion. 

11.  Asile  fauve. 
Asilus  rufus. 

Fauve  ,  corcelet  avec  trois  lignes  longitudinales  , 
noirâtres  ;  abdomen  avec  quatre  points  noirs. 

Erax  rufus  totus  rufus  :  thorax  lineis  dorfalibus 
fufeis  tribus  longitudinalibus  y  abdomen  dorfo  punc- 
tis  quatuor  nigris.  Scop.  Entom.  carn.  n°.  986. 

Il  a  environ  quatre  lignes  &  demie  de  long.  Il 
reffemble  à  l'Jfde  moucheté  ,  mais  il  en  diffère  en 
ce  que  les  ailes  n'ont  point  de  ligne  noirâtre  à  leur 
bord  extérieur  ,  &  qu'elles  ont  ce  bord  roux  ,  & 
les  yeux  verdâtres. 

Il  fe  trouve  dans  les  champs  de  la  Carniole. 

Il  appartient  peut-être  au  genre  du  Rhagion. 

11.   Asile  très-noir 

Asilus  nigerrimus  ScHRANK. 

LifTc  ,  tout  noir ,  ailes  noires  ,  avec  le  bord  exté- 
rieur ,   très-noir. 

Afilus  ater  totus ,  glaber  ,  alis  nigris  :  cofta  atra, 
Schrank.   Enum.  inf  auft.  n°.  998. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  On  ne  remarque 
fur  le  corps  de  cet  infeére  aucune  autre  couleur  que 
le  noir. 

Il  fe  trouve  en  Allemagne. 

13.  Asile  goutteux. 

Asilus  podagricus.  Schrank. 

Noir  ;  corcelet  jaune  ,  avec  des  raies  noires  ;  pat- 
tes pâles  ;  premier  article  des  tarfespoftérieurslong 
&  renflé, 

Afilus 


ATT 

Âfilu-S  nlger  ;  thorace  jlavo  :  nigro  lintato  ;  peJi- 
bus  palliais  ;  tarforum  pojiicorum  articula  primo 
incrjffato.  Schrank.  Enwn.  inf.  aujl.  n°.   1000. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  Il  eft  noir  8e 
luifant.  Le  front  clt  couvert  d'un  duvet  argenté. 
Le  corcelet  eft  jaune  avec  deux  lignes  longitudi- 
nales ,  rapprochées  ,  &  deux  points  noirs  fur  les 
côtés.  L'abdomen  eft  noir,  lmfânt,  avec  le  bord  des 
anneaux  ,  Se  trois  taches  de  chaque  côté  ferrugi- 
neux. Les  pattes  font  ferrugineufes  ;  mais  on  voit 
à  la  partie  antérieure  des  cuifles  Se  des  jambes  une 
ligne  noire.  Les  ailes  font  tranfparcntes  Se  veinées 
de  noir.  Les  balanciers  font  ferrugineux.  Les  tarfes 
pofténeurs  font  remarquables  par  leur  premier  ar- 
ticle beaucoup  plus  long  Se  plus  gros  que  les  autres. 

Il  fe  trouve  daus  les  bois  en  Autriche. 

ATTELABE  ,  Attel.ibus.  Genre  d'infcftes' de 
la  troifiéme  Section  de  l'Ordre  des   Coléoptères. 

Les  Attcldbcs  ont  ordinairement  le  corps  prefquc 
ovale  ;  la  tête  alongée  en  forme  de  trompe  ;  la 
bouche  placée  à  l'extrémité  de  cette  trompe  ,  Se 
pourvue  de  mandibules,  de  mâchoires  &  d'antennu- 
les  ;  les  antennes  courtes  ,  droites  ,  moni'iformes , 
un  peu  en  malfe  ;  les  tarfes  compofés  de  quatre 
pièces,  dont  la  troifiéme  eft  large  &  prefquc  bifide; 
enfin  deux  ailes  cachées  fous  des  étuis  durs  ,  folides 
&  convexes. 

Le  chevalier  Linné  avoit  placé  parmi  les  Attela- 
bes des  infectes  qui  en  diffèrent  ellentiellement ,  tels 
que  les  Clairons,  le  Spondyle.  M.  Geoffroy  eft  le 
premier  auteur  qui  a  bien  diflingué  ce  genre  en 
le  féparant  de  tous  ceux  avec  qui  il  a  quelqu 'ana- 
logie. Il  lui  a  donné  le  nom  de  beemare ,  en  latin 
Khinomacer ,  nom  qui  n'a  point  été  confervé  par 
les  entomologiftes  qui  ont  écrit  après  lui ,  mais  que 
M.  Fabricius  a  enfuite  reftitué  à  quelques  autres 
infectes  de  cette  famille.  Le  baron  de  Geer  ,  n'ayant 
pas  jugé  à  propos  de  conferver  le  genre  A'Atte- 
labe  ,  l'a  réuni  à  celui  de  Charanfon ,  Se  en  a  feu- 
lement fait  une  famille. 

Ces  infectes  appartiennent  à  la  famille  des  Cha- 
ranfons  ;  &  ils  ont  les  plus  grands  rapports  avec  les 
Charanfons  proprement  dits  ,  les  Brachicères  ,  les 
Brentes  3  les  Rhinomacers  ,  les  Macrocéphales  & 
les  Bruches.  Mais  les  antennes  brifées  des  Charan- 
fons ;  les  antennes  courtes  ,  qui  groiTiifent  infenfi- 
blement ,  Se  qui  font  comme  tronquées  à  leur  ex- 
trémité dans  les  Brachicères  ;  les  antennes  droites, 
moniliformes  ,  prefqu'égales  des  Brentes  ;  les  anten- 
nes ajTez  longues  ,  droites  ,  filiformes  ,  &  prefquc 
fétacées  des  Rhinomacers  ;  les  antennes  longues  , 
droites ,  filiformes  ,  terminées  par  une  petite  malfe 
dans  les  Macrocéphales ,  enfin  les  antennes  un  peu 
comprimées  3  prefque  perfoliées  ,  &  qui  ne  font  pas 
pofées  fur  une  trompe  dans  les  Bruches  ,  diftinguent 
ïurEfamment  les  éttelabes  dont  les  antennes ,  plus 
courtes  que  le  corcelet ,  font  droites  ,  un  peu  en 
pafle. 

JLes  antennes  des    Attelabes   font  compofées   de 
H'fioire  Naturelle  ,  Infectes.  Tome  IV. 


ATT 


273 


onze  articles  ,  dont  le  premier  Se  le  fécond  font 
un  peu  plus  gros  que  les  autres  ,  Se  prefqu'arron- 
dis  ;  les  fi-x  qui  fuivent  vont  un  peu  en  grollillant  ;  les 
ti ois  derniers ,  un  peu  plus  gros  que  ceux-ci,  forment 
une  efpèce  de  malle  ;  mais  le  dernier  eft  arrondi 
&  prclque  pointu  à  Ion  extrémité  :  elles  font  plus 
courtes  que  le  corcelet,  Se  pofées  au  milieu  d'une 
clpècc  de  trompe  plus  ou  moins  longue. 

La  tête  eft  petite  ,  un  peu  arrondie  à  fa  bafe  , 
&   alongée  enfuite  en   forme  de  trompe. 

Les  yeux  font  ronds  ,  un  peu  faillans  ,  &  placés 
un   de  chaque  côté  de  la  bafe  de  la  tète. 

La  bouche  eft  placée  à  l'extrémité  de  la  trompe; 
elle  eft  très-petite  Se  ttès-difEcile  à  diftinguer.  Elle 
eft  compofée  de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâ- 
choires ,  d'une  lèvre  inférieure  Se  de  quatre  anteu- 
nules.  On  11'apperçoit  point  de  lèvre  fupérieure  ;  le 
chaperon  eft  un  peu  avancé  fur  la  bouche  ,  Se  il 
eft  arrondi  ou  obtus  à  fa  partie  antérieure.  Les 
mandibules  font  petites,  courtes,  allez  larges,  cor- 
nées ,  très-dures ,  creufées  en  cuiller  à  leur  partie 
interne  ,  8e  un  peu  convexes  à  leur  partie  externe. 
Les  mâchoires  font  petites  ,  aflïz  larges  ,  bifides  , 
prefque  membraneufes  8e  garnies  de  poils  ou  cils 
courts  ,  à  leur  partie  interne.  La  lèvre  inférieure 
eft  difficile  à  diftinguer  ;  elle  paroît  entière  ,  arron- 
die ou  légèremenr  échancrée  Se  ciliée.  Les  anten- 
nules  antérieures  ,  un  peu  plus  longues  que  les  pof- 
térieures  ,  font  courtes  ,  de  la  longueur  des  mâ- 
choires &  compofées  de  quatre  articles  ,  dont  les 
trois  premiers  font  égaux  Se  arrondis ,  Se  le  qua- 
trième eft  plus  mince  que  les  autres  S:  terminé  en 
pointe.  Les  postérieures  font  très-courtes  Se  com- 
pofées de  trois  articles ,  dont  les  deux  premiers  font 
arrondis  ,  mais  un  peu  comprimés  à  leur  extrémité  , 
8c  le  dernier  eft  terminé  en  pointe. 

Le  corcelet  eft  ordinairement  arrondi ,  fans  re- 
bord ,  plus  large  que  la  tête ,  plus  étroit  que  les 
élytres. 

Le  corps  eft  plus  ou  moins  ovale.  Les  élytres 
font  dures  Se  convexes  ;  elles  cachent  les  deux  ailes 
membraneufes  ,  minces  Se  repliées 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne. 
Les  tarfes  font  compofés  de  quatre  pièces  :  la 
première  eft  allez  longue  Si  conique  ;  la  féconde  eft 
plus  large  &  plus  courte  ;  la  troifiéme  eft  large  ,  bi- 
lobée  ,  Se  elle  reçoit,  au  >nilieu,  la  quatrième  pièce 
qui  eft  mince  ,  un  peu  arquée  ,  Se  terminée  par 
deux  petits  crochets.  Les  trois  premières  pièces  font 
un  peu  aplaties  Se  garnies  en  -  dcfTous  de  poils  courts , 
roides  Se  ferrés. 

Les  larves  des  Attelabes  font  des  vers  mous  ,  blan- 
châtres ,  fans  pattes  ,  dont  le  corps  eft  allez  gros 
Se  compote  de  treize  anneaux  peu  dilïindts  ,  Se  dont 
la  tête  eft  dure ,  écaillcufe  Se  armée  de  deux  mâ- 
choires allez  folides.  Elles  vivent  routes  de  fubftance 
végétale  ;  elles  attaquent  les  feuilles  ,  les  fleurs  ,  les 
fruits  Se  les  tiges  des  plantes  :  elles  fe  nourrilTcnc 
dans  leur  fubftance  ou  elles  roulent  les  feuilles 
Se  en  rongent  le  parenchyme.  Elles  changent 
M  m 


274  À  T  T 

plufieurs  fois  de  peau ,  &  ,  parvenues  à  toute  Ieut 
eroffeur  ,  elles  filent  une  coque  de  -foie  ,  ou  la 
çonltruifent  d"une  efpèce  de  matière  rélineufe  allez 
lolide  ,  &  s'y  transforment  en  nymphe  ,  d'où  elles 
ferrent  au  bout  de  quelque  teins  fous  la  forme 
d'inlecle  parfait. 

Lorfque  ces  larves  font  un  peu  nombreufes ,  elles 
font  fouvent  beaucoup  de  tort  aux  végétaux  ,  foit 
en  les  privant  de  leurs  feuilles ,  foit  en  attaquant 
les  jeunes  pouffes ,  foit  enfin  en  rongeant  les  fleurs 
&  les  fruits.  Et  il  eft  d'autant  plus  difficile  de  s'en 
garantir  ,  qu'elles  ne  Ci  montrent  que  par  les  ra- 
vages qu'elles  font  :  elles  ne  travaillent  point  à  dé- 


ATT 

couvert  ;  mais ,  enfermées  au  milieu  d'une  tige  ou 
au  centre  d'un  fruit  qu'elles  rongent  inftnliblement , 
on  n'elt  averti  de  leur  pféfence  que  lorfque  le  mal 
eil  fans  remède. 

C'eft  ordinairement  fur  les  plantes  qui  ont  nourri 
les  larves  que  l'on  trouve  les  infectes  parfaits  ;  on  les 
tr  iuve  quelquefois  fur  différentes  fleurs  ,  occupés 
à  retirer  de  la  liqueur  mielleufe  qui  y  cft  con- 
tenue :  quelques-uns  fe  nouriiffent  aurti  du  pa- 
renchyme des  feuilles  ;  mais  ,  moins  dangereux 
Se  beaucoup  moins  voraces  que  leurs  larves  ,  les 
torts  qu'ils  caufent  aux  végétaux  font  bien  moins 
confidérables. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'HiJioire  Naturelle  des  Infectes, 


*7J 


5^ 


ATTELABE. 

ATTELABUS.     Lin.    F  a  b. 

BECMARE.     RHINO  MAC  E  R.     Geofp. 

CURCULIO.     Degeer. 

CARACTERES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  droites,  plus  courtes  que  le  corcelet,  un  peu  en 
maiTe  :  onze  articles;  le  premier  gros,  prefqu'arrondi  ;  les  trois  derniers 
en  mafle  ovale  ,  alongée. 

Tête  alongée  en  forme  de  trompe. 

Bouche  placée  à  l'extrémité  de  lia  trompe ,  &  pourvue  de  mandi- 
bules, de  mâchoires  &  d'antennules". 

Quatre  antennules:  les  deux  antérieures  courtes,  compofées  de  quatre 
articles ,  dont  les  trois  premiers  égaux ,  arrondis  ,  moniliformes ,  &  le 
dernier  terminé  en  pointe  ;  les  poftérieures  très-courtes  ,  compofées 
de  trois  articles ,  dont  les  deux  premiers  arrondis ,  &  le  troisième  terminé 
en  pointe. 

Quatre  articles  à  tous  les  tarfes  :  les  trois  premiers  courts,  trian- 
gulaires ,  garnis  en-deffous  de  poils  courts  &  ferrés;  le  troilième  large 
&  bilobé. 


ESPÈCES. 


TTELABE 


longi 


Brun  ;    pattes    antérieures    tris  -  longues  ; 
cuiffcs  renflées  &•  épiruufes  vers  leur  extrémité. 

i.  Attelabe  tcte-écorchée. 

Noir  ;  élytres   rouges  ;  tête-  amincie  à  fa 
partie,  poflérieuri. 


5.  Attelabe   moucheté. 

Noir  ;  élytres  avec  une  tache  d'un  rouge 
fauve  à  leur  bafe. 


4.  Attelabe  tout  noir. 

Noir  y  arrondi  ;  trompe   courte  *  élytres  j 
firiéis. 

11      "  [■••"•  "■rfi  y  a    .■■■■,, 

M  m  a 


n 


6 


Suite  de  l'Introduction  à  VHiJlolre  Naturelle  des  Infectes. 


ATTELABE 

5.  Attelabe  peufylvaiih 

Noir  ;  élytres  rouges,  avec  une  bande  au 
milieu  &  l'extrémité  noire. 

6.  Attelabe  furinamois. 

Noir  ;  antennes  avec  des  anneaux  blancs 
&  noirâtres  ;  élytres  terminées  par  deux  den- 
telures. 

7.  Attiiabb  perlé. 

Ferrugineux  ,  avec  des  tubercules  élevés  , 
noirs,  à  la  partie  fttpérieure  du  corps. 

8.  Attelabe    indien. 

•     Ferrugineux  ;  tête  bleue  ;  élytres  avec  leur 
baje  &  une  bande  au  milieu  bleues. 

9.  Attelabe  laque. 

Noir  ;  corceht  &  élytres  rouges  ;  trompe 
Jimple,  de  la  longueur  de  la  tête. 

10.  Attelabe  anguleux. 

Ferrugineux  ;  élytres  flriées ,  noires  ,  avec 
le  bord  ferrugineux ,  &  un  angle  aigu  à  leur 
bafe. 

11.  Attelabe  corcelet-roux. 

Roux  ;  partie  fupérieure  de  la  tête  noire  ; 
élytres  bleues,  luifantes. 

12.  Attelabe  pubefeent. 

Velu  ,  violet  ;   trompe  noire ,  fillonnée. 
i}.  Att  el  abe  fémoral. 

Noir  ;  élytres  pubefeentes  ,  flriées  ;  cuijfes 
poflérieures  grojfes  &  renflées. 


S.    (Infefles). 

14.    Attelabe  vert. 

D'un    vert    doré  ;    trompe  &  pattes    eui- 
vreufes. 

ij.   Attelabe   doré. 

D'un    vert  doré    bleuâtre  en  dejjlis  ,   d'un 
bleu  violet  noirâtre  en  dejfous. 

16.  Attelabe    cuivreux. 

Pubefeent,  tout  cuivreux  ;  antennes  &  ex- 
trémité de  la  trompe  noires. 

17.  Attelabe  cramoii». 

Pubefeent ,  d'un  noir  bronzé;  élytres  rouges, 
flriées  ;  tête  &  corcelet  cuivreux. 

18.  Attelabe   violet. 
Pubefeent ,  tout  violet;  élytres  flriées, 

19.  Attelabe  rouge. 

Corps  ovale  ,  oblong ,  tout  rouge 1  élytres 
flriées. 

10.  Att  el  ab  e  bleuet. 

Corps  ovale,  oblong,  noir;  élytres  vio- 
lettes ,  flriées  ;  pattes  noires. 

21.  Attelabe  flavipède. 

Corps  ovale,    oblong ,  tout  noir;  cuijfes 
d'un  jaune  fauve. 

22.  Attelabe    Puce. 

Corps  ovale ,  oblong,   neirt  couvert  d'un 


Suite  de  tlntroduclion  à  l'HiJîo'ue  Naturelle  des  Infectes, 


177  . 


ATTELABES.    (  InfeA«  ). 

14.  Attelabe   à  raufeau. 


duvet  cendré  i  élytres  &    pattes  d'un  rouge 
briqueté. 

ij.  Attelabe  fafcié. 

Brun ,  couvert  d'un  duvet  cendré  ;  élytres 
avec  deux  bandes  brunes  ,  ondées  ,  peu  mar- 
quées. 


Corps  oblong,  roux;   tête  &  élytres  d un 
vert  bleuâtre  ,  luifant. 

25.    Attelabe   de  la  Veiïe. 

Corps  ovale,pubc/cent,noiren-deJfus,  cendré 
en  dejfous  ;  trompe  amincie  à  fon  extrémité. 


'73 


ATT 


I.  Attelabe  Iongimano. 

Attzlabus  longimanus.  Nob. 

Attelabus  brunneus  ;  pedibus  anticls  longijpmis  , 
femoribus   apice   incrafiatis  fpinofis.    Nob. 

Cet  infede  eft  remarquable  par  la  longueur  de 
fes  pattes  antérieures.  Il  a  environ  quatre  lignes  de 
long.  Tout  fon  corps  eft  d'une  couleur  brune,  liti- 
fante.  Les  antennes  ont  à-peu-près  la  longueur  de 
la  tête  ;  celle-ci  eft  un  peu  plus  large  à  lbn  ex- 
trémité qu'à  l'endroit  de  l'infertion  des  antennes. 
Les  yeux  font  bruns,  arrondis  &  peu  faillans.  Le 
coreelet  eft  liiTc  Se  arrondi.  L'éculTon  eft  petit  ,  mais 
plus  large  que  long  ,  &  prefque  quarré.  Lesélytres 
font  prefque  plattes  cn-deilus  ;  elles  ont  de  petites 
élévations  irréguhères ,  &  des  ftries  peu  marquées  , 
formées  par  fies  points.  Ces  élytres  fè  courbent  à 
leur  partie  poftérieure  eu  angle  droit ,  &  on  apper- 
çoit  à  l'endroit  de  leur  courbure  quelques  élévations 
peu  faillantes.  Les  pattes  antérieures  font  très-longues  : 
les  cuifles  font  minces  depuis  leur  bafe'jufqu'au 
milieu  ;  elles  font  enfuite  renflées  ,  &  armées  d'une 
épine  allez  longue  ,  un  peu  crochue,  &  d'une  autre 
très-petite  :  les  jambes  font  minces ,  longues ,  un 
peu  arquées.  Le  tarfe  manquoit  à  cinq  ou  iîxefpèces 
que  j'ai  eu  occalîon  d'obferver  ;  les  autres  pattes 
font   de  longueur  moyenne. 

Cet  infecte  varie  un  peu.  J'en  ai  (vu  dont  les 
pattes  de  devant  étoient  moins  longues  ,  Se  les 
épines  moins  marquées  que  celles  que  'je  viens  de 
décrire. 

On  le  trouve  à  Cayenne. 
. 

i.  Attelabe    tête-écorchée. 

Attelabus  Coryli.   Lin. 

Anelabus  niger  ,  elytris  rubris  ,  capite  pofticc  atte- 
nuato.  Nob. 

Attelabus  niger,  elytris  rubris.  Lin.  Syfi.  nat. 
pag.  619.  n°.   1.   — Faun.  fuec.  n°.  638. 

Curculio  niger  ;  elytris  rubris  cavité  pojlice  elon- 
gjto.   Lin.    lt.    Oeland.   153.  — Faun.  fuec.  cd.  1. 

Attelabus  Avellanx  niger  ;  elytris  thorace  peii- 
bufque  rubris.  Lin.  Syft.   nat.  p.  619.   n".  1. 

Ai  te 'abus  Coryli  niger  ;  elytris  rufis  reticu'.atis. 
Fab.  Syfi.  cn'tom.  pag.  ijé.  «°.  1.  — Spec.  inf, 
tom.  1.  p.  199.  n°.  1. 

Rkinomacer  niger  thorace  elytrifque  rubris  ,  capite 
ponc  elongato.  Geoee.  Inf.  tom.  1.  pag.  17  3. 
n°.  11. 

La  tête  écorchée.  Geoff.  ib. 

Curculio  excoriato-ruber  brevirofiris  ;  antennis 
reclis  corpore  brevi  fubquadrato  nigro;  elytris  rubris, 
capite  ovato  ppfiice  atunuato.  Deg.  Mém.  tom.  j. 
pag.  ZJ7.  n°.  4<5.   pi.   8.  fig.  3. 

Charanfon  tête  écorchée  rouge  à  courte  trompe 
&  à  antennes  droites ,  à  corps  court  S:  quarré  noir , 
à  étuis  rouges  &  à  tête  ovale  ,  effilée  vers  le 
derrière.  Deg.  ib. 

Curculio  collaris.  Scor.  Entotn.  carn,  n°.  71. 


ATT 

Druchus-  Avellanx.  Schrank,  Enum.  inf.  aufl. 
n".  194. 

Sulz.    Hi fi.  inf.  tab.    4.  fig.   1. 

Pontop.    Alt.  dan.  ioj.  1.  tab.    16. 

Schaeff.  Icon.  inf  tab.  56.  fig.  j  ,  6.  —  Id. 
tab.   75.fig.  S. 

Cet  infecte  ,  remarquable  par  la  forme  de  la  tète, 
varie  un  peu  pour  les  couleurs  ,  ce  qui  a  engagé 
Linné  à  en  faire  deux  efpèces  différentes.  Il  a  en- 
viron trois  lignes  de  long  ,  £i  une  ligne  &  demis 
de  large  ,  au  milieu  des  élytres.  Les  antennes  ,  la 
tête,  l'écuilon  &  le  deffous  du  corps  font  d'un 
beau  noir  luifant.  Le  coreelet  eft  noir,  ou  entière- 
ment rouge  ,  ou  rougi.  av.ee  un  peu  de  noir  à  fa 
partie  antérieure'.  Les  élytres  font  rouges ,  avec  des 
ftries  formées  par  des  points  enfonces.  Les  patres 
foin  noires,  mais  les  individus  dont  le  coreelet  eft 
rouge  ont  prefque  toujours  une  grande  partie  des 
cuilles  rouge.  La  trompe  eft  courte,  &  n'égale  pas 
la  moitié  de  la  longueur  de  la  tête.  Les  yeux  font 
noirs,  faillans  &  arrondis.  La  tête  eft  prefque  ovale  , 
&  amincie  poftérieurement  à  fa  jonction  avec  le  cor- 
ce'et  :  celui-ci  eft  pareillement  aminci  à  fa  partie 
antérieure  ,  de  forte  qu'on  voit  entr'eux  une  efpècc 
d'étranglement.  L  es  élytres  paroiffent  comme  quarrées. 

On  trouve  communément  en  Europe  cet  infede 
fur  le  Charme  ,.Ie  Bouleau  ,-  l'Orme  ,  le  Noifetier. 
La  larve  rit  fur  les  mêmes  arbres  ,  dans  des  feuilles 

'elle  roule  'en  cylindre  ,  qu'elle  ferme  par  les 
eux  bouts  ,  &  dans  l'intéiieur  defquelles  elle  fe 
nourrit1  £c  le  métamorphofe. 

j.  Attelabe  moucheté. 

AcTi -h.tuvs,-  kipufiulatus.     Fab. 

Auetuïus  ctter,  elytris  macula  bafeos  nfa.  Fab. 
Gen:  inf.  app.' p.  119.  — Spec.  inf.  tom.  i.pag. 
zoo.  n".  z. 

Ilreffemble  pour  la  forme  Se  la  grandeur  à  \'At~ 
telabe  laque.  Le  corps  eft  noir  &  luifant.  Les  élytres 
feulement  ont  une  tache  d'un  rouge  fauve  a  leur 
bafe  ;  les  pattes  font  très-noires  ,  &  les  cuilles  font 
armées  d'une  épine  à  leur  partie  interne. 

Il  le   trouve  dans  l'Amérique   feptcr.trionale. 

4.  Attelabe  tout  noir. 

Atttla?.us  atc.    Nob. 

Attelabus  corpore  nigro  rotundeto  ,  rcflro  brcxilji- 
mo  ,    elytris  flriatis.    Nob. 

Le  corps  de  cet  infede  eft  prefque  aufli  large 
que  long  ,  &  très-convexe  ;  il  a  deux  ligne  de 
longueur,  depuis  la  partie  antérieure  du  coreelet 
jufqu'a  l'extrémité  des  élytres  ,  &  deux  lignes  de 
largeur  au  milieu  de  celles-ci  ;  il  eft  tout  noir  & 
luifant.  Les  antennes  font  courtes  &  pofées  a« 
milieu  de  la  trompe.  La  tête  eft  petite  ,  peu  avan- 
cée. Les  yeux  font  ronds  &  peu  faillans.  la  trompe 
eft  très-courte.  Le  coreelet  eft  lifie  &  allez  Lire. 
f  P5  ?1yrres  font  très-convèxes  îr  rfriées.  Les  cuilles' 
font   (impies ,   fans  épines  ni  dentelures. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne. 


qu\ 

deu 


ATT 

J.    Attelabe  ptnfylvain. 

Att.-labus  penfyivanicus.  Lin. 

Attelabus  nfgtt  ,  elytris  rubiis  :  fa  fia  média 
tpicifjue  nigra.  Lin.  Syft.    nat.  p.    610.  «°.   j. 

Attelabus  penfyivanicus.  Fab.  Mant.  inj.  tom.  1. 
pag.j  114.  n.   ;. 

Il  clt  un  peu  plus  petit  que  Y  Attelabe  tete-écor- 
<hée.  La  tête  cft  noire  ,  aplatie  ,  alongée  Se  amin- 
cie à  fa  partie  poftéricure.  Les  mandibules  font 
rouflés  :  les  antennes  font  filiformes ,  obtules ,  jau- 
nâtres à  leur  bafe.  Le  corcelet  eft  oblong,  noir 
&  liffe.  Les  élytres  font  d'un  rouge  fauve  ,  avec 
deux  bandes  noires  ,  l'une  au  milieu  6c  l'autre  à 
l'extrémité.  Les  pattes  fonc  de'  la  couleur  des 
élytres. 

Il  fe  trouve  dans  l'Amérique  feptcntrionale. 

6.  Attelabe  furinamois. 
Attelabus  furinemenfts .  Lin. 

Attelabus  elytris  apice  bidentatis.  Lin.  Syfl.  rtat. 
pag.  6  19.  »°.  4. 

Il  relltmble  au  précédent ,  mais  il  eft  un  peu 
plus  gland.  La  tète  &  le  corcelet  font  noirs.  Les 
antennes  ont  alternativement  des  anneaux  blancs 
&  noirâtres.  Les  élytres  font  noirâtres ,  ftriées  & 
terminées  par  deux  dcBtrliir.es.  Les  pattes'  font  fer- 
rugineufes ,  &  les  cuillcs  ont  a  leur  bafe  un  an- 
neau  blanc. 

Il  fe   trouve  à  Surinam. 

7.  Attelabe  perlé. 
Attllabus   gemmatus.   Thunï, 

Attelabus  ferragineus  ,  fupra  tubereulis  nigris  ele- 
vatis.    Thunb.  JNov.  fpec.    inf.  dijf.    3.   pag.    <58. 

fig-  «=■ 

Ai  clabus  gemmatus  ferrugineus  ,  tubereulis  nigris 
fparfis.  Fab.  Mant   inf.   tom.  I.  p.  114.  n°.  4. 

il  refiemble  pour  la  forme  &■'  la  grandeur  à 
Y  Attelabe  tète-écorchée.  Tout  fon  corps  eft  glabre 
&  ferrugineux.  Les  antennes  font  noires.  La  tête 
eft  triangulaire  ,  amincie  a  fa  partie  poftérieure , 
avec  quatre  points  noirs.  Les  yeux  font  noirs  fc 
faillaivs.  Le  corcelet  eft  convexe  ,  inégal ,  avec  fix 
points  noirs  ,  dont  quatre  antérieurs  &  deux  pofté- 
ricurs.  Les  élytres  forment  une  angle  aigu  de  chaque 
côté  de  leur  bafe  ;  elles  fort  plus  latges  que 
le  corcelet  ,  convexes  ,  obtufes  ,  couvertes  de 
p  lints  profondément  enfoncés.  On  y  voit  une  tache 
noire  au  bord  extérieur  &  à  l'extrémité  ,  &  treize 
points  noirs  élevés  ,  dont  fix  à  chaque  élytre  ,  & 
on  commun  en  deux. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérant*. 

8.  Attelabe  indien. 
Attelabus  indicus.  Thunb. 

*  Attelabus  ferrugineus ,  cap; te  elytrorum  bajî  faf- 
<iaque  média  eyaiteis.  Thiinb.  Nov.fpec.inf.4ijf. 
3.  p.   6%.  fig.    81. 

Attelabus  indicus.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  '1.  pag. 
?  2.4.  *°.  ;,  J 


ATT 


279 


Cet  infecte  diffère  des  précédais ,  fc  je  doute, 
d'après  la  ligure  Se  la  description  i^uc  M.  Ihun- 
berg  a  données  de  cet  infecte  ,  ejttïl  appartienne  à 
ce  genre. 

Il  relfeinble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à  {'At- 
telabe mclanure.  (  Attelabus  metanurus.  Lin.  )  La 
tète  eft  bleue  ,  prefque  quarréc,  amincie  poftérieurc- 
ment.  Les  antennes  (ont  filiformes,  roufsâtres.  Les 
mandibules  &.  les  antennulcs  fout  xoufsatres.  Le 
corcelet  cft  ferrugineux  ,  alongé  ,  cylindrique , 
aminci  à  les  deux  extrémités ,  mars  principalement 
à  l'antérieure.  Les  élytres  font  ferrugineufes ,  liffes , 
finement  ftriées ,  tronquées  obliquement ,  avec  la 
bafe  Se  une  bande  en  delà  du  milieu  ,  bleues.  L'ab- 
domen eft  rouge  ,  avec  une  tache  rouge  placée 
au  milieu.  Les  pattes  font  ferrugineufes  ,  avec  les 
genoux  bleus. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

9.  Attelabe  laque. 
Attelabus    curcuiionoïdes.  Lin. 

Attelabus  niger,  thoracc  eiytrifque  rubris.  Lin. 
Syfl.  nat.  p.   619,  n°.  3. 

Attelabus  curcuiionoïdes.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  îfj. 
n°.  1.  — Spec.  inf.  tom.   1.  p.  zoo.  n°.  ;. 

Rkinomacer  niger  ythorace  eiytrifque  rubris  ,  pro- 
bojâde  longitudine  capitis.  GtOFE.  Inf.  tom.  1. 
p.   173.    n° .    10. 

Le  Becmare  laque.  GeOfe.  ib. 

Curcu.ïo  nitens.   ScoP.  Entom.  carn.  n°.  71. 

Sulzer.  Hift.    inf.   tab.  4.  fig.    a. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  7J.  fig.  8. 

Bruckus  curcuiionoïdes.  Schrank.  Enum.  inf. 
auft.  n°.  193. 

Rkinomacer  coccineus.  FoCRC  Ent.  par.  p.  iij. 
n".  10. 

Il  a  environ  trois  lignes  de  long  ,  depuis  le  bout 
de  la  trompe  jufqu'à  l'extrémité  des  élytres.  Les 
antennes  ,  la  tète  ,  les  pattes  &  tout  le  deifous  du 
corps  font  d'un  beau  noir  luifant  ;  le  corcelet  & 
les  élytres  font  d'un  rouge  de  laque.  Les  antennes 
font  à-peu-près  de  la  longueur  de  la  tête.  La  trompe 
eft  courte  :  les  yeux  font  ronds  &  faillans.  La  rate 
eft  petite  ,  &  d'une  largeur  égale  dans  toute  fon 
étendue.  Le  corcelet  eft  arrondi  6c  très-lilfe.  Les  ély- 
tres ont  dey  points  irréguliers  ,  peu  enfoncés.  Les 
cuiflés  font  fimples  ,  fans  épines  ni  dentelures. 

On  tfjuve  cet  infecte  en  Europe ,  fur  différens 
arbres, ,  il  eft  beaucoup  plus  commun  dans  les 
provinces  méridionales  de  la  France  qu'aux  environs 
de,  ."ans. 

10.  Attelabe  anguleux. 
Attel  4bus    angulatus.  Fab. 

Attelabus  ferrugineus  ,  coleoptris  angulatis  :  difee 
nigro.   Fab.   Mant.  inf.  tom.   t.  p.    1x4.   8°.  7. 

Il  reilémble  beaucoup  au  précédent.  Les  antennes 
font  noires  &  ferrugineufes  à  leur  bafe.  La  tète 
eft  ferrugineufe  ,  avec  les  yeux  noirs.  Le  corcelet 
cft  ferrugineux,  avec  une  grande  tache  noire  à  fa 


28o  ATT 

bafc.  Les  élytres  font  ftriées ,  noires  ,  av/c  tout  le 
bord  ferrugineux  :    on    y   voit  un    angle    aigu   de 
civique  côte,  verslabafe.  Le  corps  eft  ferrugineux, 
avec  la  poitrine  noire. 
11  fe  trouve  à  Cayennc. 

11.  Attelabe  corcelet-roux. 

Attelasus  ruficollis.  Fab. 

jitulaous  .ru/us  ,  cap'uis  vertice  nigro ,  elytris 
ctruleis  nitidis.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  i.  p.  100. 
it°.  4. 

Il  reffemble  à  ['Attelabe  tête-écorckée.  La  tête  eft 
roufle  ,  avec  une  grande  tache  noire  fur  le  vertex. 
Les  iintcnnes  font  cendrées  à  leur  extrémité.  Le 
corcelct  eft  élevé  en  boll'e  ,  roux  &  fans  taches. 
Les  élytres  font  bleues  ,  luifantes  &  fans  taches. 
L'abdomen  eft  roux,  noir  en  -  deflbus  ,  avec  le 
bord  roux.   Les  pattes  font  roulîes. 

Il  fe  trouve  en  Sibérie. 

11.  Attelabe    pubefeent. 

Attelabus  pubefeens.   Fab. 

Attelubus  violaceus  kinus  ,  roftro  atro.  Fab.  Spec. 
inf.  tom.  1.  p.  zoo.  n°.  f. 

Curculio  pubefeens  longiroftris  ,  violaceus  ,  hirtus  , 
roftro   atro.  Fab.   Syft.   ent.  p.  131. /z°. .19. 

Il  reffemble  pour  la  forme  Se  la  grandeur  aux 
Atutabcs  vert  Se  doré.  La  trompe  eft  noire  & 
de  !a  longueur  du  corcelet  :  on  y  apperçoit 
deux  lignes  longitudinales  enfoncées.  Les  yeux  font 
jaunâtres.  Le  epreelet  eft  cylindrique  ,  un  peu  re 
levé  fur  les  côtés ,  comme  dans  Y  Attelabe  vert  ;  il  eft 
violet ,  ainfi  que  les  élytres  ,  &  couverts  l'un  & 
l'autre  de  poils  droits  ,  noirâtres. 

Il  fe  trouve  eu  Allemagne. 

15.  Attelabe  fémoral. 

Attelabus  femoratus.   Nos. 

Attelabus  ater ,  elytris  pubefeentibus  ftriato  punc- 
tatis  ,  femoribus  pofticis  incraffatis .  Nos. 

Attelabus  BetuLc  pedibus  faltatoriis  corpore  toto 
atro.  Lin.  Syft.  nat.  p.  éio.  «°.  7.  —Faun.  fuec. 
n°.    640. 

Attelabus  Betul.ï  atc,  pedibus  faltatoriis.  Fab. 
Syft.  entom.  p.  IJ7.  n°,  3.  —  Spec.  inf.  tom.  1. 
p.  zoi.  n°.  6. 

Curculio  excoriato-niger  breviroftris  ■  antennis 
rellis  ,  corpore  brevi  fubquadrato  nigro  nitido ,  capitt 
ovato  poftice  attenuato ,  femoribus  pofticis  niaximis. 
Dec.  Mém,   tom.   5.  p.  ij?.  n°.   47. 

Charanfon  tête  écorchée  noir ,  à  courte  trompe  , 
&  à  antennes  droites  ,  à  corps  court  8c  quatre , 
noir  ,  luifant ,  à  tète  ovale ,  effilée  par  derrière ,  & 
à  cuilfes    poftéricures  3  grottes.  Deg.  ib. 

Curculio  fagi.  Scop.  Entom.   carn.  n°.  73. 

Bruchus  Bctuls,.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
ffi.     191. 

Cet  infecte  a  près  de  deux  lignes  de  long  ;  il  eft 
tout  noir  8c  luifant ,  Se ,  vu  à  la  loupe  ,  il  paroît 
couyett  d'un  très-léger  duvet  noirâtre.  La  trompe 


ATT 

eft  un  peu  plus  large  vers  fon  extrémité  qu'à  l'in- 
fertion  des  antennes.  1  es  yeux  font  ronds  ,  peu 
faillans  6c  bruns.  La  tête  eft  égale  Se  pointillée. 
Le  corcelet  eft  arrondi  Se  pointillé.  Les  élytres  tout 
prefque  quarrées ,  Se  chargées  de  ftries  très-marquées, 
formées  par  des  points  enfoncés.  L  es  cuilles  pofté- 
ricures du  mâle  feulement  font  grolles  8c  renflées. 
On  trouve  cet  infeite  fur  diftérens  arbres.  Il  n'eft 
pas  rare  aux  environs  de  Paris. 

14.  Attelabe  vert. 
Attelabus  BetuU.   Nos. 

Attelabus  viridi-auratus  ;  roftro  pedibufque  cu- 
preis.   Nob. 

Curculio  Betulx  longiroftris ,  tkorace  antrorfum 
f&pe  fpinofo  ,  corpore  viridi  aurato  ,  fubtus  con- 
colorc.  Lin.  Syft.  nat.  p.  611.  n°.  39.  — Faun. 
fuec.  n°.  60  j. 

Curculio  caruleo-viridis  nitens  ;  antennis  atris. 
Lin.   Faun.  fuec.  édit.  1.  n°.  4.86. 

Curculio  BetuLs  longiroftris  ,  corpore  viridi-aurata 
fubtus  concolore  Fab.  Syft.  entom.  p.  130.  n°.  16. 
——Spec.  inf.    tom,   i.p.  k>j.    nr.  13. 

Curculio  Betulx  longiroftris  ;  antennis  rellis  ni- 
gris  ,  corpore  fubquadrato  viridi-aurato  nitidiffimo  , 
pedibus  purpureo-s.neis .  Dec.  Mém.  tom.  5.  p.  148. 
n°.    ,6.  pi.  7.  fig.    ij. 

Charanfon  à  longue  trompe  Se  à  antennes  droites , 
noires,  à  corps  court  Se  prefque  quatre  ,  d'un 
vert  doré  très  -  luifant  ,  à  pattes  couleut  de 
pourpre  dorée.   Deg.  ib. 

Rhinomacer  totus  viridi-fericeus .  Geoff.  Inf  tom, 
i.  p.  170.  n°-  1. 

Le  Becmare  vert.    Geoff.    ib. 

Curculio  auratus.  Scor.  Entom.  carn.  nQ.  77. 

Curculio  BetuU.  SchraNK.  Enum.  inf.  auft. 
n°.    197. 

Rhinomacer  viridis.  Fourc.  Ent.  par.  pag.  il 3; 
a".  1. 

Frisch.  Inf.   ir.   17.  tab.  8.  fig.  i. 

Sulz.  Hift.  inf.  tab.   4.  fig.    y. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  6.  fig.  4. 

Cet  infecte  Se  les  fuivans  appartiennent  évidem- 
ment à  ce  genre ,  puifque  les  antennes ,  toutes 
les  parties  de  la  bouche ,  la  forme  du  corps  Se  leur 
manière  de  vivre ,  rie  diffèrent  pas  de  celles  des 
efpèces  précédentes. 

Il  n'a  guères  plus  de  trois  lignes  de  long.  Tout 
fon  corps  eft  d'une  belle  couleur  verte  ,  un  peu 
bleuâtre ,  ttès-luifante  Se  dorée  ,  mais  la  trompe 
S:  les  pattes  font  d'une  couleur  cuivreufe  dorée. 
L  es  antennes  font  noirâtres.  La.  trompe  eft  aflez 
longue  Se  un  peu  plus  large  vers  fon  extrémité 
qu'a  l'infertion  des  antennes.  Les  yeux  font  ronds  , 
bruns  &  peu  faillans.  La  tête  eft  un  peu  plus  étroite 
que  le  corcelet,  8c  pointillée.  Le  corcelet  eft  arrondi  Sx. 
pointillé  :  on  y  voit  dans  quelques  efpèces  une  épine 
de  chaque  côté  ,  dirigée  en  avant.  Les  élytres  font 
larges  .    quarrées  ,   irrégulièrement   ppintillées ,  Se 

prefque. 


ATT 

prefque  rabotcufes.  Les  cuiffes  font  Amples  ,  fans 
ëpines  ni  dentelures. 

On  le  trouve  dans  toute  l'Europe ,  fur  le  Bou- 
leau ,  le  Saule  ,  la  vigne ,  &c.  il  en  roule  les  feuilles 
Se  y  dépofe  fes  œufs. 

If.   Attelabe  doré. 

Attelabus  Populi.  Nob. 

Attelabus  viridi-eœruleus  nitidui  .  corpore  fubtus 
pedibufque  nigro-viotaceis.   Nob. 

Curculio  Populi  longiroflris ,  thora.ee  antrorfum 
fpinofo  ,  corpore  viridi  ignito  :  fubtus  atro  coeru- 
Ufccnle.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  6 II.  n°.  40.  — Faun. 
fuec.  no.  606. 

Curculio Populi. Y ab.  Syfl.  entom. pag.  i  3 1.  n°.  17. 
™     ■Spec.   inf.  tom.  1.  p.   166.  n°.  14. 

Rhinomacer  viridi-auratus  ,  fubtus  nigro-viola- 
eeus.  Geoff.   Inf.  corn.   1.  p.  170.   n°.  3. 

Le  Becmare  doré.   Geoff.   ib. 

CurculioPopali  longiroflris  ;  antennis  réélis  ni  gris  , 
corpore  fubquadrato  fupra  viridi  auvato  nitido,  Jubtus 
violaceo  ,  pedibus  violaceis.  Dec  Mém.  tom.  j. 
pag.  i+9.  n°.  37. 

Charanfon  du  Tremble  à  longue  trompe  &  à  an- 
tennes droites  ,  noires  ,  à  corps  court  &  prefque 
«juarré  ,  d'un  vert  doré  luifant  en-defTus  ,  &  violet 
en-deuous,  à  patres  violettes.  Dec  ib. 

Cet  infecte  refTemble  beaucoup  au  précédent , 
•nais  il  eft  un  peu  piaf  périt.  Les  antennes  font 
noires.  La  trompe  eit  allez  longue  ,  &  d'un  vert 
doré.  Le  corcelet  eft  vert-dore ,  arrondi  &  poin- 
tillé. Les  élytres  font  quarrées  ,  d'un  beau  vert  doré  , 
&  chargées  de  points  enfoncés  ,  qui  forment 
prefque  des  ftries  régulières.  Le'deifous  du  corps  & 
les  pattes  font  d'un  noir  violet ,  luifant.  On-  voit 
de  chaque  côré  du  corcelet  de  la  plupart  des  efpèces , 
une  épine  dirigée  en  avant. 

'    On  le  trouve  en  Europe ,  fur   le    Peuplier ,    le 
Tremble,  le- Bouleau. 

16.  Attelabe    cuivreux. 

■Attelabus  Bacehus.  Nob. 

Attelabus  pubefeens  3  cupreus  ;  antennis  roflrique 
dpice  aigris.  Nob. 

Curculio  Bacehus  longiroflris  aureus  ,  roftro  plan- 
tifque  nigris.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  6ll.  n°.   38. 

Curculio  Bacehus.  Fab.  Syfl.  entom.  p.  130.  n°. 
if.  — Spec.  inf.  tom.   1.  p.  iéj.  n°.  11. 

Curculio  Bacehus.  Schrank.  Enum.inf.auft,  n". 
1^9. 

Sulzer.  Hift.  inf.  tab.  4.  fig.  4. 

Schaeff.  lcon.  inf.   tab.  37.  fig.  ij. 

Il  refTemble  beaucoup  aux  précédens  ,  mais  il  eft 
un  peu  plus  grand ,  &  tout  fon  corps  eft  couvert 
d'un  léger  duvet ,  tandis  qu'il  eft  toujours  glabre 
dans  les  deux  autres.  Il  varie  pour  la  grandeur  ;  il 
a  depuis  trois  jufqu'à  fi  lignes  de  long.  Tout  fon 
corps  eft  d'une  belle  couleur  de  cuivre  ,  un  peu 
plus  rouge  en-defibus  qu'en  defTus.  La  trompe  eft 
longue  ,  cuivreufe  depuis  la  tête  jufqu'à  l'intertion 
Hiftoire  Naturelle,  InfeSes.  Tome  IV. 


ATT 


281 


des  antennes  ,  &  noirâtre  à  fon  extrémité.  Le  cor- 
celet eft  fortement  &  irrégulièrement  pointillé.  Les 
élytres  font  prefque  rabotcufes.  Les  pattes  font 
cuivreufes  ,  &  les  tarfes  font  un  peu  noirâtres.  On 
voit  de  chaque  côté  du  corcelet  de  la  plupart ,  une 
épine ,   dont  la  pointe  eft  dirigée  en  avant. 

On  trouve  cet  infecte  fur  difrérens  arbres  Se  diffé- 
rentes plantes  ,  en  Provence  &  en  Languedoc.  Oh 
le  trouve  aufli  quelquefois  aux  environs  de  Paris , 
mais  beaucoup  plus  petit  que  ceux  des  provinces 
méridionales. 

17.  Attelabe  cramoifi. 
Attelabus  purpurcus.  Nob. 

Attelabus  pubefeens  nigro-stneus  ;  efytris  rubrit 
flriatis  ,  capite  thoraeeque  aureis.  Nob. 

Curculio  purpureus  longiroflris  purpureus  nitens  , 
roftro  longijjimo.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  607.  n°.  14. 
— Faun.  fuec.  n°.   j8j. 

Curculio  purpureus.  Fab.  Spec.  inf.  tom.l.p.  16). 
n°.  48. 

Rhinomacer  niger  ;  elytris  rubris  ,  capite  thora- 
eeque aureis  ,  probofeide  longitudine  fere  corporis. 
Geoff.  Inf.  tom.    1.  p.  170.  n°.    4. 

Le  Becmare  doré  à  étuis  rouges.  Geoff.  ib. 

Curculio  purpureus  roftro  longijjimo  ;  antennis 
réélis  ,  corpore  villofo  fubquadrato  purpureo-aurato 
nitidijfimo.   Die  Mem.  tom.  y  p.  150.  n°.  38. 

Charanfon  à  très-longue  trompe  &  à  antennes 
droites  ,  à  corps  velu  ,  court  &  prefque  quarré  , 
d'un  rouge  cramoifi  ,   doré  &  luifant.  Dec  ib. 

Curculio  purpureus.  Scop.  Entom.  carn.  n°.    S6. 

Scarabeus  miniatus  minimus.  Petiv.  Gaçoph. 
tab.  ii.  fig.   5.  % 

Bergstr.  Nomencl.  1.   16.  11.  tab.  1.  fig.  11. 

Rhinomacer  ruSer.  Fourc.  Entom.  par.  p.  1/3. 
n°.  4. 

Il  refTemble  aux  précédens  ,  mais  il  eft  beaucoup 
plus  petit  ;  il  a  à  peine  deux  lignes  depuis  la  tète 
jufqu'à  l'extrémité  des  élytres.  Tout  le  corps  ,  vu 
à  la  loupe ,  paroît  pubefeent.  La  trompe  eft  noire  , 
luifante ,  &  prefque  de  la  longueur  du  corps.  Les 
antennes  font  noires.  La  tête  &  le  corcelet  font 
d'une  couleur  cuivreufe,  dorée,  plus  ou  moins 
brillante.  Les  élytres  font  rougeâtres  &  régulière- 
ment ftriées.  Le  corps  en-deflous  &  les  pattes  font 
d'un  noir  bronzé.  Les  tarfes  font  noirâtres. 

On  le  trouve  en  Europe  ,  fur  difïércns  arbres. 
Il  eft  commun  ,  en  printems  ,  aux  environs  de  Paris , 
fur  l'Aubépine. 

18.  Attelabe  violet. 
Attelabus  Alligtia..  Non. 

Attelabus  pubefeens  violaccus  totus  ;  elytris  flria- 
tis.  Nob. 

Curculio  Alliarix  longiroflris  violaceus  totus.  LlN. 
Syfl.  nat.  p.  606.  n°.  4.  — Faun.  fuec.  n°.  f8o. 

Curculio  Alliant,.  Fab.  Syfl.  entom.  p.   131.  n*. 
17.  — Spec.  inf.  tom.  î.p.  1<S8.  n°.  40. 
N  n 


282  ATT 

Rkincnacer  fubvillofus  cceruleus.  GeOJT.  Inf.t.  I." 
?■  %n\,  n".  <;.  _  „ 

Le  Bccmarc  bien  à  poil.   Geoff.    ib. 

Cuic-lio  temileus  longirofiris  :  antennis  reBts  , 
tarpon  oblufo  villofo  cœruleoviolaceo  nitido,  Dec 
Mém.  tom.   j.  p.  151.  u°.    39. 

Charanfon  bleu  velu  à  longue  trompe  &  à  an- 
tennes droites ,  a  corps  court  8c  velu ,  d'un  bleu 
violet,   luifant.   Dec  ib. 

Curc'lio  icofandris..  Scop.  Entom.  cam.n°.  8/. 

Frisch.   Inf.  tom.  9.  tab.   18. 

Circalio  Alliant..  SchraNK.  Enum.  inf.  aufi. 
n°.   100. 

Rkinomacer  cczruLus.  Fourc.  Entom.  par.  p. 
M  4-  n".   J. 

Il  refTemblc  aux  precédens  ;  mais  il  eft  beaucoup 
plus  petit  i  il  n'a  pas  une  ligne  &  demie  de  long, 
depuis  la  têtejufqu'à  l'extrémité  des  élytres.  Tout 
fbn  corps  cft  d'un  bleu  violet  ,  plus  ou  moins  foncé, 
&  légèrement  couvert  de  peils  noirâtres  ,  qui  ne 
paroillcnt  bien  qu'aune  forte  loupe.  La" trompe  eft 
noire  &  affez  longue.  Les  antennes  font  noires.  Les 
yeux  font  noits  ,  arrondis  &  faillans.  La  tète  &  le 
corcelet  font  pointillés.  Les  élytres  font  quarrées 
&  fortement  ftiiées  ;  on  apperçoit  une  rangée  de 
points  enfoncés  dans  chaque  ftrie.  Les  pattes  font 
d'un  bleu  noirâtre,  &  les  tarfes  font  noirs. 

Cet  infefte  fe  trouve  en  Europe  ,  fur  différentes 
plantes  ;  il  eft  afTez  commun  aux  environs  de 
Paris. 

Rkinomacer  nigro-fufeus,  glaber,  punQato-ftriatus . 
Geoff.    lnf.  tom.  1.  p.  171.  n°.   6. 

.Le  Bccmarc  noir  ftrié.    Geoff.  ib. 

Rkinomacer  niger.  FovjRC  entom.  par.  p.  114. 
n°.  6. 

Nous  le  regardens  comme  une  *ariété  du  précé- 
dent ,  dont  il  ne  diftère  que  parce  qu'il  eft  entière- 
ment glabre,  &  que  fa  couleur  cft  d'un  bleu  très- 
foncé  ,  prcfque  noir.  On  le  trouve  d'ailleurs  avec 
k  précédent ,  mais  plus  rarement  que  lui. 

19.  Attelabe  rouge. 

Attelabus  frumentarius.  Nob. 

Attelabus  corpore  oblongo  fanguineo  ;  elytris  ftria- 
tis.  Nob. 

CurcJio  frumentarius  longirofiris  fanguineus.  Lin. 
Syfi.   nat.  p.  608.  n".  1  y.  — Faun.  fuec.  n°.  j8<t. 

Cuiculio  frumentarius.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  135. 
n".   34.  — Spec.  inf.   tom.  1.  p.   169.  n°.  49. 

Curculio  fanguineus  longirofiris  ;  antennis  reBis  „ 
corpore  oblongo  fanguineo.  Dec.  Mém.  tom.  $.j>.  ij  ]  . 
n°.  40. 

Charanfon  à  loague  trompe  &  à  antennes  droites  , 
à  corps  alongé  ,  d'un  rouge  de  cinnabre.  Dec  ib. 

Rkinomacer  fanguineus  ;  elytris  Jlriato  punllacis. 
Ali.   nidros.   3.    391. 

Acta    Stockk.  17JO.  p.  186.  n".  1. 

Lf.UVFNH.     Arc.   168.    aug.   6.  p.    83.  ftg.    I. 

Il  a  environ  une  ligne  &  demie  de  long.  Son  corps 
eft  alongé  ,  mais  1e   venue  eft  aflez   gros.  Il  eft 


ATT 

entièrement  d'un  rouge  de  cinnabre.  Les  yetrx  fëuls 
font  noirs,  arrondis  &  un  peu  faillans.  La  trompe 
eft  déliée  &  de  la  longueur  du  corcelet.  Les  élytres 
font  ovales,  &  chargées  de  ftrics  bien  marquées  , 
dans  lcfquclles  on  apperçoit  des  points  enfoncés. 
On  trouve  cet  infede  au  nord  de  l'Europe  s  fur 
les  m-alns  rrop  long-tems  confervés.  Il  eft  rare 
aux  environs  de  Paris. 


10.  Attelabe  bleuet. 

Attelabus  cyaneus.  Nob. 

Auclabus  corpore  oblongo  nigro  ;  elytris  ftriatis 
violaceis  ,  pedibus  nigris.  Nob. 

Curculio  cyaneus  longirofiris  a  ter:  elytris  viola- 
ccis.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  131.  n°.  18.  —Spec. 
inf.  tom.  1.  p.   \6i.  n".  41. 

Curculio  cyaneus  longirofiris  ater  :  elytris  vio- 
laceis fcutello  alto.  Lm.Syfi.  nat.  p.  606. n°.  $•  — 
Faun.  fuec.  n".  581  ? 

Rkinomacer  nigro-viridefeens  ,  oblongus  ,  ftria- 
tus.  Geoff.   Inf.  tom.  \.  p.  171.  n°.  7. 

Le  Becmare  alongé.  Geoff.   ib. 

Curcu.io  cyaneus  longirofiris ,  antennis  reUis  : 
corpore  oblongo  nigro  ,  elytris  nigro-cœrukis  nitidis. 
Dec   Mém.  tom.  5.  f.  15:1.  n".  41. 

Charanfon  noir  violet  à  longue  trompe  &  à  an- 
tennes droites  ,  à  corps  noir  alongé  ,  &  à  étuis 
d'un  bleu  foncé  ,  luifant.  Dec  ib. 

Curculio  violaceus.  ScHRANK.  Enum.  inf.  aufi. 
n°.  101. 

Rkinomacer  eblongus.  FoÙRC.  Entom.  par.  page 

14.  n°.f. 

Il  a  une  forme  alongéc,  &  fes  élytres  ,  au  lieu, 
de  paroîtie  quarrées,  comme  dans  la  plupart  des 
efpèces  précédentes  ,  ont  une  figure  ovale,  un  peu 
alongéc.  Tout  le  corps  eft  noir  ,  les  élytres  feules  font 
d'un  bleu  foncé.  La  trompe  eft  allez  longue.  La  tête 
eft  petite  ,  avancée ,  &  les  yeux  font  ronds  &  un  peu 
faillans.  Le  corcelet  eft  étroit  ,  alongé  &  pointillé. 
Les  élyrres  ont  des  ftries  bien  marquées  ,  &  on 
voit  dans  chaque  ftrie  une  rangée  de  points  en- 
foncés. Les  pattes  font  noires  ,  ce  qui  nous  porte 
à  croire  que  c'eft  Pcfpèce  fuivante  que  Liane  a 
décrite. 

Cet  infcâe  varie  un  peu  pouf  la  grandeur  ;  ït 
a  environ  une  ligne  &  un  quart  depuis  la  têtejul- 
qu'à  l'extrémité  des  élytres. 

On  le  trouve  dans  toute  l'Europe  ,  fur  différentes 
plantes ,  mais  plus  particulièrement  fur  les  Chardons. 

11.  Attelabe  flavipède. 

Attelabus   fiavipes.   Nob. 

Attelabus  corpore  oblongo ,  nigro .,  femoribus  lu- 
teis.   Nob. 

Curculio  fiavipes  longirofiris  ater ,  femoribus  lu- 
teis.  Fab.  Syfi.  entom.  p.  133.  n°.  33.  —Speci 
inf.  tom.   1.  p.   169.  n°.    47. 

Rhinomacer  fubglobofus  ,  niger ,  fi riatus  ;  femo- 
ribus rufis.  Geoff.  Inf.   tom.  1.  p.  171.  n*.   8. 
'       Le  Bccmarc  noir  à  pattes  fauves.  G£Oii-  îb* 


ATT 

fthinomacer  fulvipes.  FoOrc.  Encom.  par.  ptg. 
H4.  n'\  8. 

Il  reflemblc  au  précèdent ,  mais  il  eft  plus  petit , 
&  fcs  élytrcs  font  plus  ovales.  Tout  le  corps  eft 
noir  &  luifant.  La  trompe  eft  fine  ,  déliée  ,  &  pref- 
que  de  la  longueur  du  corps.  La  tête  eft  petite, 
&  les  yeux  ne  font  prcfque  pas  faillans.  Le  cor- 
celet  eft  étroit  &  pointillé.  Les  élytres  ont  des  ftries 
bien  marquées.  Les  pattes  font  d'un  jaune  fauve  , 
mais  les  caries  &  les  jambes  font  quelquefois  noirâtres. 

On  trouve  cet  infecte  aux  environs  de  Paris  , 
fur  différentes  fleurs  ,  mais  principalement  fur  les 
fleurs  compofées. 

11.  Attelabe  Puce. 

Attelabus  Malvt.  Nob. 

Attelabus  corpore  oblongo  nigro  cinereo  pubefeente y 
tlytris  pedibufqut  tefiaceis.  Nob. 

Curculio  Malvae' longiroflris  grifeus  ;  e/yeris  pe- 
dibufque  tefiaceis.  Fab.  Syft.  entom.  p.  iji.  n°. 
30.  — Spec.    inf.    tom.    1.  p.  168.  nn.  43. 

Rhinomaccrftbglobofus  ,  viîlofus  ,  niger y  pedibus 
elytrifque  rufis.  Geoef.  Inf  tom.  1.  p.  171.   n°.  9. 

Le  Becmare   Puce.  Geoef.  ib. 

Rkinomacer  minstus.  Fourc.  Entom.  par.  pag. 
II  y.  i°.  9. 

Il  relfemble  au  précédent ,  mais  il  eft  un  peu 
plus  petit.  Sa  trompe  eft  moins  alongée  ,  S:  les 
élytrcs  font  moins  renflées.  La  tête  ,  le  corcelet , 
fouvent  la  bafe  des  élytres  Se  tout  le  corps  en- 
deflous  font  noirs  ,  mais  couverts  d'un  duvet  gris  ; 
les  antennes  ,  les  élytres  &  les  pattes  font  de 
couleur  de  terre  cuite  ,  plus  ou  moins  foncée.  La 
trompe  eft  de  la  longueur  du  corcelet.  Les  yeux 
font  noirs  ,  ronds  &  un  peu  faillans.  Le  corcelet 
eft  arrondi.  Les  élytres  ont  des  ftries  bien  marquées  , 
&  elles  font  couvertes  d'un  léger   duvet. 

On  le  trouve  en  France  ,  en  Angleterre ,  fur 
différentes  plantes  ;  il  n'eft  pas  rare  aux  environs 
rfe  Paris. 

13.  Attelabe   fafcié. 

Attelabus  fafeiatus.  Nob. 

Attelabus  grifeo  pubefeens  y  clytr'ts  fafeils  dua- 
bus  undatis  fufeis  y  antennis  pedibufque  palli- 
ais. Nob. 

Cet  infe&e  relfemble  entièrement  au  précédent 
pour  la  forme  &  la  grandeur.  Il  a  environ  une 
ligne  de  long.  Tout  fon  corps  eft  d'un  brun 
plus  ou  moins  clair ,  &  couvert  d'un  duvet  gris. 
La  trompe  eft  allez  longue.  Les  yeux  font  noirs 
&  un  peu  faillans.  Le  corcelet  eft  pointillé  ,  Se  on 
y  voit  une  ligne  longitudinale  ,  peu  enfoncée  ,  au 
milieu  de  fa  partie  fupérieure.  Les  élytres  fontftriées , 
&  elles  ont  deux  bandes  brunes ,  peu  marquées  ,  un 
peu  ondées  ,  qui  font  dues  aux  poils  qui  manquent 
à  cet  endroit.  Les  antennes  &  les  pattes  font  d'une 
couleur  roufle  pâle. 

On  trouve  cet  infecle  fur  les  fleurs  ,  ans  environs 
ie  Paris. 


ATT 


àSj 


14.  Attelabe  à  mufeau. 

Attela-jus  rOjlratus.  N08. 

Attelabus  corpore  ob  ongo  rufo  ,  capite  elytrifque 
viridi-carulcis  nitidis.Non.' 

Curculio  roiharus  longirojîris  y  antennis  reâis  , 
corpore  oblongo  rufo  ,  .capite  elytrifque  viridi-cœra- 
leis  nitidis.  Dec.  Mém.  tom.  j.  p.  151.  n°.  41, 
pi.   7.   /:   17.  &•  iS. 

Charanfon  à  mufeau  ,  à  longue  trompe  Se 
à  antennes  droites  ,  à  corps  alongé  roux  ,  à  tête 
&  étuis  d'un   bleu  verdâtre  ,    luifant.   Dec   ib. 

Il  a  environ  deux  lignes  de  long  ,  depuis  le  bout 
de  la  trompe  jufqu'a  l'extrémité  des  élytres.  La 
trompe,  le  corcelet,  les  pattes  S:  le  dellous  du 
corps  font  d'un  brun  jaunâtre  &  luifant  ;  mais 
la  tête  &  les  élytres  font  d'un  bleu  verdâtre  très- 
luifant.  Les  yeux  font  noirs,  &  les  antennes  font 
moitié  rouflcs~  &  moitié  brunes.  La  trompe  eft  un 
peu  plus  longue  que  le  corcelet  ;  elle  eft  légère- 
ment aplatie  ,  &  un  peu  plus  large  que  celle  des 
autres  cfptccs.  Les  yeux  font  rondj>&  allez  faillans. 
Le  corcelet  eft  arrondi  S:  pointillé.  Les  élytres  font 
pointillées. 

On  le  trouve  au  nord  de  l'Europe. 

ij.  Attelabe  de  la  Vcfle. 

Attelabus   Craccs..  Nob. 

Attelabus  corpore  ovato  pubefeente  ,  fupra  atra 
fubtus  cinereo.    Nob. 

Curculio  Cracca:  longirojlns  niger  ovatus  ,  rofiro 
fubulato;  abdominc  pallido.  Lin.  Syft.  nat.  p.  606. 
n°.   6. 

Curculio  Cracca:  longirojlris  gibbus  fupra  ater fub- 
tus cinereus.  Fab.  Syjl.  entom.  p.  131.  nù.  10. 
—Spec.  inf.  tom.    1.  p.    168.   n°.   41. 

Curculio  Vicia;  longirofifis  y  antennis  reSIis  ,  cor- 
pore oblongo  viilofo  cinereo-nigro  y  elytris  fulcatis. 
Dec  Mém.  tom.  y.  p.  25$.  n°.  43. 

Charanfon  de  la  Veffe  à  longue  trompe  &  à  an- 
tennes droites ,  à  corps  alongé  ,  vciu  ,  couleur  d'ar- 
doife  ,  à  étuis  cannelés. 

11  a  environ  une  ligne  de  long.  Son  corps  eft 
ovale  ,  alongé  ,  noir  en-delTus  ,  &  cendré  en-deflous , 
mais  entièrement  couvert  d'un  duvet  cendré.  La 
ttompe  eft  un  peu  plus  longue  que  le  corcelet  ; 
elle  eft  mince  &  déliée  à  fon  extrémité.  Le  cor- 
celet eft  très-finement  chagriné.  Les  élytres ,  dont 
la  figure  eft  parfaitement  ovale ,  font  chargées  de 
ftries  bien  marquées. 

Cet  infeére  fe  trouve  au  nord  de  l'Europe  ;  il 
eft  très-rare  aux  environs  de  Paris.  Sa  larve  vit 
dins  les  goulfcs  d'une  efpèce  de  Vclle.  (  Vicia 
Cracca.  Lin.  ) 

Les  larves  de  cet  Attelabe  font  petites;  leur  corps 
eft  1  enflé,  &  ordinairement  roulé  en  cercle,  de  façon 
que  la  tête  touche  à  l'extrémité  du  corps  :  elles 
font  d'un  blanc  de  lait  jaunâtre.  Leur  tète  eft  écail- 
leufe ,  d'un  jaune  d'ocre,  &  munie  de  deux  mâ- 
choires brunes.  Elles  n'ont  point  de  pattes ,  âc 
leur  peau  eft  toute  garnie  de  rugolités  &  de  plis. 
N  n  x 


a84  AVI 

£lks  fubirfènt  leur  métamorphofe  dans  les  femences 
même  de    la  Vefle,  qu'elles  rongent  peu-à-peu. 

AVIRON.  On  a  donné  ,  en  Entomologie ,  le 
nom  d'aviron  aux  pattes  de  quelques  infedtes  aqua- 
tiques ,  tels  que  la  Notonecîe ,  la  Corife ,  &c.  Les 
pattes  de  ces  infectes  font  larges  ,  aplaties  ,  &  fervent 
comme  d'efpèces  de  rames  ou  d'avirons  propres 
à  battre  l'eau, ,  &  faire  avancer  l'infecte  avec  plus 
de  célérité.   Les  auteurs   latins  les  ont  nommées 


A  U  R 

pedcs  nauttorii ,  pieds  nageurs,  pieds  propres  à  la 
nage. 

Aviron.  (  Punaife  à  )   Voy.  Notonectï. 

AURELIE  ,  Aureua.  Les  anciens  Entomologiftes 
avoient  donné  ce  nom  aux  nymphes  de  la  plupart 
des  infeétes  ,  mais  plus  ordinairement  à  celles  des 
Lépidoptères  ,  à  caufe  de  leurs  couleurs  brillantes  , 
dorées.  Voy.  Nymphe,  Chrysalide. 


28  ? 


or'mnnnMCS 


& 


B. 


JJALANCIERS  »  Haltères,  les  balanciers  font 
deux  petits  filets  mobiles ,  très-minces ,  plus  ou  moins 
longs  ,  terminés  par  une  efpèce  de  bouton  arrondi , 
ovale,  tronqué,  fouvent  comprimé,  &  placé  fous  l'ori- 
gine des  ailes  de  tous  les  Diptères  ,  un  de  chaque 
côté.  Les    balanciers   font    placés ,    dans    quelques 

fenres  ,  au-deflbus  des  ailerons  ,  efpèces  de  petites 
cailles ,  en  forme  de  coquille  ,  qu'on  voit  au- 
deflbus  de  l'origine  des  ailes ,  mais  les  ailerons 
manquent  à  plulieurs  genres  ,  5c  alors  les  balan- 
ciers   fe  trouvent   a  nud. 

Le  véritable  ufage  des  balanciers  n'eft  pas  encore 
aflez  connu.  Quelques  naturaliftes  ont  cru  qu'ils 
fervoient  de  contrepoids  à  l'infecte  lorfqu'il  voloit , 
à-peu-près  comme  les  bâtons  armés  de  poids  parles 
deux  bouts  ,  fervent  de  contrepoids  aux  danfeurs 
de  corde  ,  pour  fe  foutenir  &  garder  l'équilibre. 
M.  Fabricius  paroît  être  de  ce  fentiment.  ce  Haltè- 
res ufus  ad  tquilibrium  melius  obfervandumvidctur-». 
(  Philof.  entom.  pag.  3  6.  )  mais  leur  petitefle  ne 
femble  pas  permettre  de  s'arrêter  à  ce  fentiment. 
D'autres  ,  comparant  l'aileron  à  une  efpèce  de  tam- 
bour ,  &  le  balancier  a  une  efpèce  de  baguette, 
ont  cru  qu'ils  fervoient  à  produire  le  bourdonne- 
ment que  la  plupart  des  infectes  font  entendre  en 
volant  5  mais  il  eft  bien  facile  de  fe  convaincre 
du  contraire.  La  plupart  des  infectes  qui  n'ont  ni 
balanciers  ni  ailerons ,  tels  que  les  Abeilles  ,  les 
Guêpes  ;  &  ceux  qui  ont  des  balanciers  fans  aile- 
rons, tels  que  les  Ailles,  les  Bombilles  ,  bourdonnent 
£c  font  entendre  un  bruit  plus  fort  que  la  plupart 
de  ceux  qui  ont  ces  deux  parties.  Quelques  Mouches, 
pourvues  de  balanciers  &  d'ailerons  ,  ne  bourdonnent 
que  très-peu  ,  &  quelques-unes  même  ne  bour- 
donnent pas  du  tout  :  enfin  ,  fi  on  coupe  les  ba- 
lanciers aiix  Diptères  ,  on  les  entendra  bourdonner 
tout  comme  auparavant  ;  le  fon  qu'ils  feront  en- 
tendre fera  exactement  le  même ,  comme  j'ai  eu 
fouvent  occafion  de  l'obferver.  Je  regarde  donc  le 
balancier  comme  concourant  avec  les  ailerons  à 
faciliter  1»  vol  de  ces  infectes  ,  &  avec  d'autant 
plus  de  fondement ,  que  ceux  qui  manquent  d'aile- 
rons ont  leurs  balanciers  beaucoup  plus  grands  que 
ceux  qui  font  en  même-tems  pourvus  de  ces  deux 
parties. 

L'infecte  met  fouvent  en  action  les  balanciers  , 
&  il  les  agite  avec  beaucoup  de  vîtefle.  Lorfqu'il 
vole ,  on  les  voit  dans  un  mouvement  très-vif  Se 
ttès-rapide.  Ils  font  d'une  longueur  aflez  confidé- 
rable  dans  les  Tipules ,  les  Coufins  Sr  les  Afiles. 
Ilsfoat  moins  grands  dans  les  Mouches ,  les  Syrphes. 


Enfin  ,  ils  font  à  peine  apparens  dans  la  plupart 
des  Mouches  ;  ils  font  recouverts  de  l'aileron  dans 
les  Syrphes,  les  Mouches;  ils  font  à  nud  dans  les 
Afiles  ,  les   Coufins ,  les    Bombilles. 

Linné,  &  après  lui  prefque  tous  les  naturaliftes, 
ont  fait  entrer  les  balanciers  comme  uu  des  ca- 
ractères de  l'Ordre  des  Drç>tères  ,  avec  d'autant 
plus  de  raifon  ,  que  ces  parties  n'exiftent  que  dans 
les  infectes  de  cet  Ordre  ,  Se  qu'elles  femblent  leur 
tenir  lieu  des  deux  ades  qui  leur  manquent.  Voy. 
Aileron. 

BANDE,  F as ci.4.  On  donne,  en  Entomologie, 
le  nom  de  bande ,  en  latin  fafeia  ,  à  une  large 
raie  tranfverfale ,  d'une  couleur  différente  de  celle 
du  fond  ,  qui  fe  trouve  fur  les  élytres ,  les  ailes , 
le  corcelet  ou  la  tête  des  infectes.  Lorfque  cette 
raie  eft  étroite  &  ne  forme  qu'une  ligne  ,  elle  a 
pris  le  nom  de  firiga.  La  bande  eft  droite ,  reBa  , 
ou  oblique  ,  obliqua ,  fuivant  qu'elle  coupe  à  angles 
droits  ou  obliquement  ,  les  élytres  ou  les  ailes  ;  elle 
eft fimple ,  fimplex,  ondée,  undata,  anguleufe,  angu- 
lata ,  in  égulière,  irregularis,  fuivant  qu'elle  eft  égale 
dans  toute  fa  largeur  ,  ou  qu'elle  forme  des  ondula- 
tions ,  des  angles  faillans,  ou  qu'elle  prend  une  forme 
irrégulière  ;  elle  eft  interrompue  ,  interrupta  ,  lorf- 
qu'au  milieu  de  l'élytre  ou  du  corcelet ,  ou  de  la 
tête,  elle  forme  une  interruption  plus  ou  moins 
marquée. 

BARBE,  Barba.  On  a  donné  le  nom  de  barbe 
aux  poils  longs  Se  allez  roides  ,  qui  fe  trouvent  au 
front  des  Afiles  Se  de  la  plupart  des  Diptères  ,  Se 
qui  entourent  la   bafe  de  la  trompe. 

BARBILLON  ,  Palpus.  Tektaculum.  On 
donne  le  nom  de  barbillon  à  des  filets  articulés  ,  de 
forme  &  de  confiftance  différentes ,  qui  accompagnent 
la  bouche  de  la  plupart  des  infectes.  Ces  parties  font 
plus  ordinairement  défignées  fous  le  nom  à'anten- 
nules.  Voy.  Antennule. 

BARBU  ,  BARBUE,  Barbatus.  Le  front  des 
Afiles  Se  de  quelques  Diptères  eft  barbu,  ou  garni 
de  poils  longs  Se  roides:  On  en  voit  encore  à  la 
bouche  de  quelques  Coléoptères  ,  tels  que  le« 
Carabes ,  &c. 

BASE  ,  Bas  is.  L'origine  des  ailes,  des  élytres, 
des  balanciers ,  des  antennes  ;  le  haut  des  cuifles  , 
des  jambes  ;  la  partie  fupérieure  du  ventre ,  &c.  ont 


a96 


BEM 


e"té    nenimés  bafe ,  &  l'extrémité    oppofée   a   été 

nommée  pointe  ou  extrémité  ,  appex. 

BEC,  Rostrvm.  Les  infectes  n'ont  point  de 
bec  proprement  dit ,  mais  la  plupart  ont  leur  tête 
avancée  en  forme  de  bec  Aiu ,  aminci,  de  la  con- 
fiftance  de  la  corne  ,  au  bout  duquel  font  placées 
les  parties  delà  bouche  ,  tels  font  les  Charanlbns, 
les  Brentes  ,  les  Erachycères  ,  les  Attelabes  ,  les 
Rhinomacers  ,  Sec.  On  a  aufli  donné  le  nom  de  rof- 
trum  à  la  trompe  des  Punaifus  ,  Acs  Cigales  -,  des 
Fulgorcs  ,  en  un  mot  ,  de  tous  les  Hémiptères.  C'eft 
aulli  à  la  bouche  de  ceux-ci  à  qui  le  nom  de  bec 
convient  le  mieux  ;  la  bouche  des  Charanfons  ne 
différant  pas  de  celle  des  autres  Coléoptères  ,  & 
gftant  munie  de  lèvres ,  de  mandibules  ,  de  mâchoi- 
res &  d'antennulcs  ,  le  nom  de  ro/irum  ne  leur 
convient   pas.     V~oy.  Charanson. 

BECMAREi,  M.  Ceoffroy  a  établi  un  genre  d'in- 
fectes fous  le  ijorn  de  Bccmare  ,  en  frapçois  ,  & 
de  Rhinomacer  "yn  latin  ,  auquel  il  aûlgnc  pour 
ostactères  génériques,  des  antennes  enmajfe  toutes 
droites  pofées  fur  une  longue  trompe.  Ce  genre 
avoit  été  confondu ,  avant  ce  célèbre  naturalise  , 
avec  celui  de  Charanfon  Se  celui  de  l'Attelabc. 
'11  a  été  en  fuite  Tépaté  du  premier  genre,  Se  donné  , 
par  preique  tous  les  auteurs  ,  fous  le  nom  &  Atte- 
labus  ,  nom  que  nous  avons  été  forces  de  con- 
ferver.  Voy.  Attelabe. 

BEMBEX.  Bembe  k.  Genre  d'infectes  delà  féconde 
Section  de  l'Ordre  des  Hyménoptères. 

Les  Bembex  femblent  tenir  le  milieu  entre  les 
Abeilles  &  les  Guêpes.  Leur  bouche  les  rapproche 
des  Abeilles ,  &  les  couleurs  Se  la  forme  du  corps 
les  font  un  peu  reflcmblcr  aux  Guêpes.  Ils  diffèrent 
encore  des  Abeilles  par  leur  corps  moins  velu ,  par 
par  leur  langue  courte  Se  cachée  fous  la  lèvre  fu- 
périeure ,  par  leur  tarfes  filiformes  ,  Se  dont  les  an- 
térieurs font  ciliés.  Ils  diffèrent  des  Guêpes  er  ce 
que  celles-ci  n'ont  point  une  langue  avancée  Se  di- 
■vifée  en  cinq  pièces ,  comme  on  le  remarque  dans 
les  autres  ;  le  corps  des  Guêpes  d'ailleurs  eft  entiére- 
mens  glabre ,  6;  celui  des  Bembex  cft  lég.-'rcment 
velu. 

Ces  infectes  avoient  été  confondus  avec  les  Abeilles 
&  les  Guêpes,  jufqu'a  ce  que  M.  Fabricius  en  ait 
/air  un  genre,  auquel  il  alïignc  pour  caractères 
effentiels  ,  J°.  Une  langue  fléchie  ,  d'.vifée  en  cinq 
pièces,  î".  Une  Lyre  avancée  ,  cachant  ta  langue. 
30.  Deux  antennes  filiformes.  '(  Voy.  Syft.  euipm, 
p.  3 c i.  cV  Mant.' inf.  tom.   i.p.i.%^  ). 

Les  antcnr.es  des  Bembex  font  filiformes  ,  &  un 
peu  plus  courres  que  le  corcelet  ;  elles  font  com- 
poses de  douze  articles  ,  dont  le  premier  eft  un 
peu  plu^  gros  &  un  pcii  plus  long  que  les  autres  5 


B  E  M 

le  fecbnd  eft  court  &  arrondi;  le  rroifièrrie  eft  le 
plus  long  de  tous  ;  -celui-ci  eft  mince  à  fa  bafe  , 
6c  il  augmente  un  peu  en  groifeur  en  avançant  vers 
fon  extrémité;  les  autres  font  à-peu-près  égaux 
entr'eux. 

Les  yeux  font  grands  ,  prefque  ovales  &  à  réfeau. 
On  appelait  au  fommet  de  la  tête  trois  petits 
yeux  lilfes  ,  difpofés   en  trianglç. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  fupérieure  ,' 
de  deux  mandibules  ,  d'une  trompe  courte  ,  diviféc 
en  cinq  pièces  ,  &  de  quatre  antcnnules  filiformes. 

La  lèvre  fupérieure  eft  alongée  ,  alfez  large  à  fa 
bafe  ,  terminée  en  pointe ,  ou  légèrement  arrondie 
à  fon  extrémité.  Les  mandibules  font  minces , 
aflez  longues  ,  prefque  droites  ,  un  peu  courbées 
&  prefque  dentées  vers  leur  extrémité  :  elles  font 
placées  un  peu  au-deifous  de  la  bafe  latérale  de 
la  lèvre.  La  trompe  eft  prefque  entièrement  cachée 
par  la  lèvre  :  elle  eft  courte  ,  coudée  vers  fon 
miljeu  ,  placée  entre  les  mandibules  ,  Se  divifée  en 
cinq  pièces  ,  dont  deux  extérieures  minces  ,  larges , 
coriaces ,  coudées ,  Se  terminées  en  pointe  ;  deux 
minces,  déliées,  prefque fétacées, un  peu  pluscourtes 
Si  moins  folides  que  les  deux  latérales  ;  celles-ci 
font  cachées  fous  une.  cinquième  pièce  mince  , 
large  ,  bifide  à  fon  extrémicé  ,  prefque  de  la  lon- 
gueur des  deux  pièces  latérales ,  mais  moins  large 
Se  moins  folide  qu'elles. 

Les  deux  antcnnules  antérieures  font  filiformes  ,* 
Se  coinpofées  de  f\x  pièces  ,  dont  la  première  eft 
courte  ,  un  peu  plus  groffe  que  les  autres  ;  la  fé- 
conde eft  longue  &  cylindrique  ;  la  troilième  eft 
la  plus  longue  ;  la  quatrième  l'eft  beaucoup  moins  j 
enfin  les  deux  dernières  font  afTez  courtes  :  elles 
font  inférées  à  la  courbure  des  deux  pièces  exté- 
rieures de  la  trompe.  Les  antcnnules  poilérieures 
an  peu  plus  courtes  que  les  antérieures  ,  font 
filiformes  ,  Se  cornpofées  de  quatre  articles  cylinr 
driques  ,'  dont  les  deux  premiers  font  allez  longs, 
&  les  deux  derniers  très-courts  :  elles  font  infé- 
rées à  la  bafe  inférieure  des  trois  pièces  du 
milieu. 

Le  corps  ne  diffère  guères  de  celui  de  la  plupart 
des  Guêpes  ;  il  eft  prefque  glabre  dans  quelques 
cfpèces  ,  Se  légèrçment  velu  dans  d'autres  ;  mais 
la  partie  fupérieure  4«  l'abdpuien  paroît  lifle   dans 

toutes. 

Les  ailes  font  veinées  Si  'de  grandeur  inégale: 
elles  font  toutes  les  quatre  étendues ,  à-peu-près 
comme  celles  des  Abeilles  ,  ce  qui  fait  diftinguer 
au  premier  coup-d'ccil  les  Bembex  des  Guêpes ,  qui 
pnt  les  inférieures   pliiiées. 

Les  pattes  font  de  longueur  moyenne  ,  &  toutes 
attachées  à  la  poitrine  :  elles  font  cornpofées  de 
la  hanche  ,  de  la  cuiile  ,  dp  la  jambe  Se  du  tarfe  ; 
celui-ci   eft  divife   en  cinq   pièces  ,   dont    la   pre* 


B  E  M 

faière,  plus  longue  que  les  autres,  eft  a-peu-ptès  cylin- 
drique ;  les  trois  fuivantes  font  couri.es  Se  prefque 
en  cœur  :  la  dernière,  un  peu  plus  longue  que  celle- 
ci  eft  terminée  par  un  d°ub'e  crochet.  J  ai 
remarqué  dans  toutes  les  efpèccs  que  j'ai  eu  oc- 
cafion  de  voir  ,  des  cils  longs  ,  plus  ou  moins  ferrés , 
placés  a  la  partie  latérale  externe  des  tarfes  an- 
térieurs. 

Il  n'y  a  point,  parmi  les  Bemiex,  de  mulets  chargés 
ic  tout  ie  travail,  somme  ou  eu  remarque  parmi 


B  E  M 


i$7 


les  Guêpes  &  les  Abeilles.  Ces  infcéres  vivent  fo- 
litaires  ,  &  après  leur  accouplement,  là  femelle  conf- 
truit  pluficurs  loges  ifolccs  ,  foit  dans  la  terre  , 
foit  contre  quelque  troue  d'arbre  ou  la  '  tige  de 
quelque  plante ,  dépofe  un  œuf  dans  chaque  ,  y 
met  la  provifion  nécciTdirc  à  la  larve  qui  en  doit 
fortir  ,  ks  bouche  &  les  abandonne.  La  larve  ne 
diffère  pas  de  celles  des  Abeilles  &  des  Guêpes  j 
c'eft  un  ver  mol,  fans  pattes,  dont  le  corps  eft  com- 
pofé  de  douze  à  treize  anneaux ,  &  dont  la  tète  eft 
écailleufe. 


L?8 


Suite  de  ? 'Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infectés'. 


B     E     M      B     E     X. 

B  E  M  B  E  X.      F  a  b. 
APIS.     Lin.  De  a.    V  E  S  P  A.    L  i  tr. 

CARACTERES      GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes,  filiformes,  compofées  de  douze  articles:  le  pre- 
mier long  &  aflez  gros  ;  le  fécond  prefque  globuleux  ;  le  troifième  long 
ôc  aminci  à  fa  bafe. 

Bouche  munie  de  deux  mandibules ,  d'une  trompe  divifée  en  cinq 
pièces,  ôc  de  quatre  antennnules  filiformes. 

Abdomen  joint  au  corcelet  par  un  pédicule  court. 

Aiguillon  fimple ,  pointu ,  caché  dans  l'abdomen. 

Cinq  articles  aux  tarfes;  le  premier  long  &  cylindrique;  les  trois 
fuivans  prefque  trianguluires. 

Tarfes  antérieurs  ciliés. 

Trois  petits  yeux  liffes. 


ESPÈCES. 


i.    Bembex  racheté. 

Très-noir  ,  luifant;  corcelet  avec  des  lignes 
jaunes  ,  tranfverfales  ;  abdomen  avec  quatre 
taches  jaunis  fur  chaque  anneau. 

2.  Bembex  vefpiforme. 

Noir  i  corcelet  avec  quatre  lignes  lon- 
gitudinales ,  &  deux  tranfverfales  ,  jaunes  ; 
abdomen  avec  des  bandes  finuéts  ,  interrom- 
pues ;  antennes  &  pattes  fauves. 


3.  Bembex  pubefcent.' 

Livre  fupérieure  alongée ,  conique  ,  fen- 
due i  abdomen  noir,  avec  des  bandes  finue'es, 
d'un  jaune  verdâtre. 

4.  Bembex    ruficorne. 

Noir,  pubefcent  ;  abdomen  glabre  ,  luifant , 
avec  de  larges  bandes  jaunes  ,  interrompues  ; 
antennes  &  pattes  fauves. 


j.  Bembjx 


Suite  de  t 'Introduction  à  tHifloire  Naturelle  des  Infectes. 


5.  Bembex  olivâtre. 


BEMBEX.     (  Infeftes  ) 

f      9,  Bembex  interrompu. 


Lèvre  conique  ,  avancée  ,  jaune  ;  abdomen 
d  un  jaune  vert,  avec  le  bord  des  anneaux 
noir  &  l'anus  tridenté. 

6.  Bembex  glauque. 

Lèvre  conique,  avancée,  jaune  ,■  abdomen 
d'un  jaune  vert ,  avec  deux  points  noirs  fur 
chaque   anneau. 

7.  Bembex  (mué. 

Lèvre  conique  ,  jaune  ,  avancée  ;  abdomen 
avec  des  bandes    noires  ,  Jinuécs. 

8.  Bembex  fafcié. 

Noir;  lèvre  arrondie  ;  abdomen  avec  Jix 
bandes  jaunes  ,  dont  cinq  interrompues. 


Noir  ;  lèvre  arrondie ,  entière  ;  corcelet  avec 
des  lignes  &  des  points  jaunes  ;  abdomen  avec 
cinq  bandes  jaunes  ,  interrompues. 

io.  Bembex  frontal. 

Mélangé  de  noir  &  de  jaune  ;  abdomen 
jaune,  avec  .une  bande  noire  à  la  bafe  de 
chaque  anneau  ;  front  un  peu  avancé. 

11.  Bembex  barjolé. 

Noir  ;  corcelet  avec  des  lignes  longitudi- 
nales &  tranfverfales  jaunes  ;  abdomen  avec 
des  bandes   étroites ,    interrompues. 

12.  Bembex    rufipède. 

Noir  ;  abdomen  avec  trois  bandes  jaunes  ; 
ailes  noirâtres  ;  bafe  des  antennes  h  pattes 
roujfes. 


Hifioirc  Naturelle  ,  Infeftes.  Tome  JV% 


O  o 


ZC;Q  B    E    M 

i.  Bembex  tacheté. 

Bemsex  punBata.  Fab. 

Bembex  labio  fuperiori  integro;  abdominis  fcg- 
tnentis  atris ,  punâis  quatuor  jlavis.  Fab.  Syft. 
entom.  p.  561.  n°.  z. —  Spec.  inf  tom.  1.  p.  4J8. 
n°.  z. 

Ce  Bembex  n'eft  pas  fi  grand  que  la  Guêpe 
Frelon  :  il  a  'environ  dix  à  onze  lignes  de  long. 
Tout  le  corps  eft  glabre.  Les  antennes  font  noi- 
res,  avec  une  petite  ligne  jaune,  h  la  partie  infé- 
rieure du  premier  article.  Le  front  eft  noir ,  avec 
une  ligne  jaune  au  milieu.  La  lèvre  fupérieure  eft 
jaune  &  coupée  par  une  large  ligne  noire.  Les 
mandibules  font  jaunes  à  leur  bafe ,  &  noires  à 
leur  extrémité.  Tout  le  refte  de  la  tète  eft  noir. 
Le  corcelct  eft  noir ,  &  on  voit  une  ligne  noire 
tranfverfale  qui  s'élargit  fur  les  côtés  ,  {Wacée  au. 
bord  antérieur ,  une  petite  tachî  jaune  a  la  bafe 
fupérieure  de  l'aile  ,  Se  -trois  lignes  jaune's  tranfvcr- 
fales  entre  les  ailes ,  dont  deux  droites ,  &  une 
courbe  ;  celle-ci  eft  placée  à  l'extrémité  du  cor- 
celet. On  voit  encore  de  chaque  côté  ,  au-dellous 
des  ailes,  quelques  petites  taches  jaunes  ,  oblon- 
gues.  L'abdomen  eft  noir  &  luifant;  il  a  à  fa  partie 
lupérieure  quatre  taches  jaunes  tranfverfales ,  dont 
deux  latérales ,  plus  grandes ,  &  deux  petites  pla- 
cées au  milieu.  Ces  deux  dernières  taches  manquent 
au  cinquième  anneau  ,  &  le  fixième  n'en  a  point.  Le 
dcflous  de  l'infeûe  eft  noir ,  mais  on  remarque  fur 
le  fécond,  le  troifième  &  le  quatrième  anneaux 
du  ventre  une  tache  jaune  de  chaque  côté  ;  de 
forte  que  ces  trois  anneaux  ont  fix  taches  jaunes 
en  y  comprenant  les  quatre  qui  fe  trouvent  à 
leur  partie  fupérieure  &  dont  j'ai  déjà  parlé.  Les 
pattes  lont  noires  avec  un  peu  de  jaune  aux 
cuifles.  Les  tarfes  font  noirâtres  &  les  antérieurs 
ont  des  cils   noirs. 

Cet  infecte  fe  trouve  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. 11  nous  vient  allez  fréquemment  de  Cayenne. 

i..  Bembex   vcfpiforme. 

Bembex  fignata.    Fab. 

Bembex  thorace  fupra  nigro  lineis  quatuor  faf- 
ciolifque  duabus  fiavis  ;  abdomïne  jiavo  mgroque 
vario.  Nob. 

Bembex  labio  fuperiori  rotundato  inlegro  ,  cor- 
pore  nigre  flavoque  vario.  Fab.  Syft.  entom.  -p. 
561.   n°.     1.  —  Spec.   inf.  tom.  i.p.^yj.  n° .  \. 

Vefpa.  fignata  thorace  fupra  nigro ,  lineis  qua- 
tuor fafcioïifque  duabus  Jlavis.  Lin.  Syft.  nat.  p. 
552..   n°.   14.  —  Muf  Lud.    Vlr.  pag.  410. 

Apis  vefpiformis  glabra  lutea  ,  capite  poftice 
nigro ,  thorace  nigro  :  lineis  quatuor  longitudina- 
libus  luteis  ;  abdomine  maculis  lobatis  nigris.  Dec 
Mcm.   tom.   5.  p.  570.    n°.  z.  pi.   1%.  fig.   3. 

Abeille  Guêpe  lifte  jaune ,  à  tète  noire  par  der- 
rière ,  à  corcelet  noir ,  avec  quatre  raies  longitu- 
dinales jaunes  &  à  taches  noites  découpées  fur  le 
ventre.  De&.  ib 


B  E  M 

Vefpa  fignata.  Sulz.  Hift.  irfi  tab.  17.  fig.  j. 

Il  reflemble  au  précédent  pout  la  forme  &  la 
grandeur.  Son  corps  eft  entièrement  glabre.  Les 
antennes  font  noires  ,  avec  un  peu  de  jaune  a  la 
partie  inférieure  du  premier  article.  Le  Iront  &  la 
lèvre  fupérieure  font  jaunes  ,  avec  deux  petits 
points  noirs  irréguliers  fur  le  front ,  vers  l'infer- 
tion  des  antennes.  La  bafe  des  mandibules  &  le 
dernèic  des  yeux  eft  jaune.  Le  corcelet  eft  noir, 
&  on  y  voit ,  à  la  partie  fupérieure  ,  quatre  lignes 
longitudinales  ,  jaunes  ,  parallèles  ,  & ,  au-deiîous 
de  celles  -  ci ,  trois  lignes  tranfverfales  ,  jaunes , 
dont  la  dernière  ',  placée  à  l'extrémité  ,  eft  courbe. 
Il  y  a  encore  une  ligne  jaune  un  peu  élevée  a 
la  partie  antérieure  du  corcelet.  L'abdomen  eft 
noir,  avec  des  taches  ondées  ,  jaunes  ,  difpo- 
fées  de  façon  que  toute  la  partie  latérale  de 
l'anneau  eft  jaune  ,  &  que  ces  taches  fe  rap- 
prochent l'une  de  l'autre  vers  le  bas  de  cha- 
que anneau  ,  &  ne  font  féparées  que  par  un  peu 
de  noir.  Les  pattes  font  jaunes  ,  avec  un  peu  de* 
noir  fur  la  partie  fupérieure  des  cuifles ,  &  quel- 
quefois des  jambes.  Les  cils  des  tarfes  antérieurs 
(ont  jaunes.  Le  deiïous  du  corps  eft  jaune  :  on 
voit  feulement  fur  le  ventre  trois  points  noirs 
triangulaires  ,  un  fur  le  milieu  du  fécond  ,  du 
troifième  &  du  quatrième  anneaux.  Le  cinquième, 
outre  le  point  triangulaire,  a  encore  tout  le  bord 
fupérieur  noir.  Enfin  le  dernier  eft  tout  noir  ett- 
deflous. 

Il  fe   trouve  à   Cayenne  ,  à  Surinam. 

5.  Bembex  pubefeent. 
Bembex   roftrata.  Fab. 

Bembex  labio  fuperiori  ennico  fijfo  ;  abdomine 
atro ,  fafciis  glaucis  répandis.  Fab.  Syft.  entom. 
p.  361.    n°.   3.  .  Spec.  inf.  tom.   1.  p.  458. 

*°«   '* 

Apis  roftrata  labio  fuperiore  conico  inflexo  ;  ab- 
dominis fafciis  glaucis  répandis.  Lin.  Syft.  nat. 
p.    9J7.  n°.    ij.  — Faun.  fuec    n°.  1700. 

Iter.  gotl.  3  5  6. 

Vcfpa  armata.  Sulz.  Hift.  inf.  tab.   17.  fig.  10, 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  deux  précé- 
dèns  :  il  a  environ  huit  à  neuf  lignes  de  lo-.g. 
Les  antennes  font  noires  Se  fouvent  brunes  en  def- 
fous  ,  avec  du  jaune  à  la  partie  inférieure  du 
premier  anneau.  Le  front  &  la  lèvre  fupérieure 
font  jaunes  ;  on  apperçoit  feulement  deux  très- 
petits  points  noirs  fur  le  front  ,  vers  l'infertion 
des  antennes.  Les  mandibules  font  jaunes  à  leur 
bafe  &  noires  à  leur  extrémité.  Le  refte  de  la 
tête  &  le  corcelet  font  obfcurs  &  couverts  d'un 
léger  duvet  qui  paroît  grifàtrc  fuivant  le  reflet  de  la 
lumière.  L'abdomen  eft  noir ,  avec  des  bandes  on- 
dées, d'un  jaune  verdâtre  ,  interrompues  :  mais  l'in- 
terruption étant  beaucoup  plus  coniidérable  fur  le 
premier  anneau  ,  celui-ci  paroît  n'avoir  que  deux 
taches  jaunes,  une  de  chaque  côté.  Tout  te  def- 


BEI 

fous  du  corps  eft  noirâtre,  Se  très-légèrcmcnr  velu. 
Les  pattes  l'ont  jaunes;  mai?  la  baie  &  la  partie 
lupérieure  des  cuiiles  font  noires.  Les  cils  des 
tarfes  font  fauves. 

On  le  trouve  au  nord  de  l'Eufope.  Il  cft  rare 
aux  environs  de  Paris. 

4.  Bembex  ruficorne. 

Bembex  rufieornis.  Fab. 

Bembex  niger  ,  pubefeens  y  abdomine  fafciis  fla- 
VÏs  interruptis  y  antennis  pedibufque  fulvis.   Nob. 

Bembex  labio  fubconico' ,  thorace  fufco  flavo  ma- 
culato  y  abdomine  nigro  fafciis fcx  jlavis  y  antennis 
pedibufque  ferrugineis.  Fab.  Manc.  inf.  tom.  1. 
pag.  x%6.   n°.  9. 

Il  reflçmble  au  précédent  pour  la  forme  Se  la 
grandeur.  Les  antennes  font  fauves.  Le  front  cft 
jaune,  avec  une  tache  noirâtre.  La  lèvre  fupérieure 
eft  large  ,  peu  avancée  Se  jaune  :  on  voit  une  ligne 
de  la  même  couleur  derrière  les  yeux  ;  le  refte  de 
la  tète  eft  noirâtre  Se  pubefeent.  Le  corcclct  eft 
pubefeent  ,  noirâtre  ,  avec  une  ligne  jaune  fur  le 
bord  anrérieur  ,  une  tache  tranfverfale,  jaune ,  , 
fur  l'écullbn ,  &  un  point  d'un  jaune  fauve  à  la 
bafe  de  l'aile.  L'abdomen  eft  noir  ,  luifant ,  glabre  , 
avec  de  larges  bandes  interrompues,  jaunes.  Les 
pattes  font  <f  un  jaune  fauve  :  la  bafe  &;  la  partie 
fupérieure  des  cuifles  font  noires.  La  poitrine  eft 
noire  Se  pubefeente  ,  &  le  dellbus  du  ventre  cft 
glabre  &  jaune ,  avec  un  peu  de  noir  au  bord 
des  anneaux  ,  &  une  ligne  noire  ,  longitudinale  , 
au  milieu.  Les  ailes  ont  une  très-légère  teinte  fauve 
à  leur  bafe. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence,  fur  les  fleurs  , 
dans  les  endroits  fecs  Se  ftériles.  On  le  trouve  auilî 
ea  Efpagne. 

5.  Bembex  olivâtre.    • 

Bembex  olivacea.  Fab. 

Bembex  labio  conico  jlavo  y  abdomine  glauco  , 
Cegmentorum  marginibus  nigris,  ano  tridentato.~ÏAZ. 
Mant.  inf.  tom.  1.  p.  18  j.  n°.  4. 

Il  renemble  entièrement  à  l'efpèce  qui  fuit.  Les 
antennes  font  noires  &  jaunes  à  leur  bafe.  La  tête 
eft  d'une  couleur  cendrée-noirâtre ,  avec  la  lèvre 
jaune.  Le  corcelet  eft  noirâtre  ,  couvert  d'un  léger 
duvet  cendré,  avec  une  ligne  jaunâtre  fur  les  bords. 
L'addomen  eft  d'un  jaune  verdâtre,  luifant  ,  avec 
le  bord  des  anneaux  très-noir.  On  diftingue  deux 
points  de  la  même  couleur  fur  le  fécond  anneau. 
L'anus  eft  terminé  par  trois  dentelures.  Les  pattes 
font  jaunes. 

Il  a  été  trouvé  fur  différentes  plantes ,  en  Bar- 
barie. 

6.  Bembex  glauque. 

Bembex  glauca.    Fab. 

Bembex  labio  conico  y  abdomine  glauco  :  fegmen- 
citpunfiis  duobus  nigris.  Fab.  Mant.  inf  tom.  1. 
P-  i8f.   n".  j. 


BEM  29 1 

If  reflcmblcaù  Bembex  pubefeent.  La  lèvre  fu- 
péneurc  cft  jaune  Se  avancée.  Le  tronc  cft  noi- 
râtre. Le  corcelet  eft  jaune  ,  mais  la  parue  fupé- 
rieure eft  noirâtre  ,  avec  deux  lignes  jaunes. 'L'ab- 
domen cft  glauque  ;  avec  deux  points  noirs  lur 
chaque  anneau.  Les  pattes   font  jaunes. 

Il  fe  trouve  à  Tranqucbar.     - 

7.  Bembex  fimié. 

Bïmbex    répandu.  Fab. 

Bembex  labio  conico  y  abdomine  glauco  fafciis 
atris  répandis.  Fab.  Mant.  inf  tom.  i.'p.  186. 
n".  6. 

Il  relfemble  au  Bembex  pubefeent ,  mais  il  eft 
un  peu  plus  petit.  Les  antennes  ,  guères  plus  lon- 
gues que  la  rête ,  font  noires  en-demis  Se  jaunes 
en-dellous.  La  tète  cft  jaune  ,  Se  le  vertex  oblcur. 
La  lèvre  fupérieure  eft  jaune  ,  avancée ,  conique  , 
terminée  en  pointe  allez  fine.  Les  yeux  font  bruns. 
La  partie  fupérieure  du  corcelec  eft  noire  ,  avec 
deux  lignes  jaunes  ,  courtes  ,  longitudinales  ,  pla- 
cées au  milieu.  On  voit  deux  ou  trois  lignes  courtes  , 
jaunes,  fur  l'écufTon  ,  Se  une  autre  de  chaque  côté 
du  corcelet ,  au-delVus  de  la  bafe  des  ailes.  La  poi- 
trine &  les  pattes  font  jaunes. L'abdomen  eft  jaune, 
avec  des  bandes  finuées  ,  noires,  Se  deux  points 
noirs  fur  les  premiers. anneaux.  Le  ventre  eft  jaune, 
avec  un  pe^dc  noir  vers  l'extrémité. 

Il  fe  trouTe  aux  Indes  orientales. 

8.  Bembex  fafcié. 
Bzjibex  fafeiata.  Fab. 

Bembex  labio  rotur.dato  ,  nigra  ;  abdomine  fafciis 
fex  flavis  ,  anterio'ribus  quinque  interruptis.  Fa 3. 
Spec.inftom.  I.  p.  458.  n".  4. — Mjr.t.  inf  tom.  1. 
p.  1&6.   n°.   7. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Bembex  pubefeent.  Les  . 
antennes  font  noires  :  mais  le  premier  article  eft  jaune 
à  fa  partie  inférieure  ,  Se  le  dernier  cft  fouvent  fer- 
îugineux.  La  tète  eft  couverte  d'un  duvet  grisâtre. 
La  lèvre  fupérieure  eft  arrondie  Se  jaune.  Le  cor- 
celet eft  obfcur  ,  fans  taches,  Se  couvert  d'un 
duvet  grisârre.  L'abdomen  eft  ncir  ,  luifant ,  avec 
fix  bandes  jaunes  ,  dont  les  cinq  premières  font 
interrompues.  Les  pattes  fout  jaunes  ,  Se  les  cuilTçs 
noires. 

On  trouve  cette  efpèce  en  Italie. 

9.  Bembex  interrompu. 
Bembex   interrupta.  Fab. 

Bembex  labio  rotundato  integro  nigra ,  thorace 
maculato  y  abdomine  fafciis  quinque  interruptis  jiavis. 
Fab.  Mant.  inf.    tom.   ï-p.   186.  n".  8. 

Il  eft  petit.  Les  mandibules  font  d'un  rouge  bri- 
queté  ,  avec  leur  extrémité  noire.  La  bouche  eft 
jaune.  Les  antennes  font  noires.  Le  corcelet  eft 
noir  ,  avec  une  petite  ligne  tranfverfale  jaune ,  à 
la  partie  antérieure  ,  un  point  au  devant  des  ailes , 
deux  petites  lignes  longitudinal»  fur  le  dos  ;  enfin  , 
deux  points  Se  le  bord  de  l'écufTon  de  la  Blême 
O  o  1 


V.$ï 


B  E  M 


couleur  jaune.   L'abdomen  eft   glabre ,   très-noir  ,' 
avec  cinq  bandes  interrompues  ,  jaunes.   Les  pattes 
font  un  peu  briquetées ,  avec  les  cuiffes  noires. 
Il  fe  trouve    aux  Indes   orientales. 

10.  Bemiex   frontal. 
Bemrex  frontalis.  Nos. 

Bembex  fiavo  nigroque  vario  y    abiomine  jlavo 
fegmentorum  bafi nigra  ,  fronce  preminula.  Nob. 

Il  a  environ  cinq  lignes  de  long.  La  tête  eft 
noite  ,  a(Tez  large,  avec  une  ttès-petite  ligne  jaune 
derrière  les  yeux.  Ceux-ci  font  bruns  ,  ovales  & 
fail'ans.  Le  front  eft  un  peu  élevé  ,  noir  ,  avec  une 
ligne  jaune ,  finuée  ,  à  fa  partie  inférieure.  La 
lèvre  eft  jaune ,  avancée  ,  large  &  arrondie  à  fa 
bafe ,  &  terminée  en  pointe.  Les  mandibules  font 
;aunes  à  leur  bafe  ,  &:  noires  à  leur  extrémité.  Le 
coreelet  eft  noir ,  avec  deux  points  longitudinaux 
à  la  bafe,  un  autre  à  l'origine  de  chaque  aile, 
deux  quarrés  au-deffus  de  l'écullcn  ,  enfin  ,  une  pe- 
tite ligne  tranfverfale  ,  courte,  fur  l'écudon  ,  & 
uivç-ature  arquée,  à  fon  extrémité.  L'abdomen  eft 
jaune  cn-dcllus  ,  avec  la  bafe  de  chaque  anneau 
noire  ,  ce  qui  forme  autant  de  bandes  noires  :  on 
voit  de. plus  un  point  quatre  fur  le  premier  anneau, 
qui  fe  confond  avec  le  noir  de  la  bafe.  Tout  le 
defious  du  ventre  eft  noir  au  milieu  ,  avec  un  peu 
de  jaune  fur  le  bord  des  anneaux.  Les^attcs  font 
jaunes  ,  avec  une  partie  des  cuiiles  noR. 
Il  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 


1 1.  Bembex  bariolé. 

Bembex  Variegata.  Nob. 

Bembex  nigra  ,   thorace  fupra   lineoiis  jîrigifque 
flavis  y   abdomine  fajciis   flavis    interruptis.    Nob. 

Il  eft  de  la  grandeur  du  Bembex  pubefeent  Les 
antennes  font  noires  ,  avec  un  peu  de  jaune  à  la 
partie  antérieure  du  premier  article.  Le  vertex  eft 
noir.  Le  front  &  la  bouche  font  jaunes  ,  &  les 
mâchoires  font  jaunes  à  leur  bafe ,  &  noires  a 
leur  extrémité.  La  lèvre  eft  avancée  &  arrondie 
à  fon  extrémité.  Le  coreelet  eft  noir ,  avec  une 
ligne  ttanfverfale,  jaune  ,  à  fa  partie  antérieure  ;  deux 
lignes  longitudinales  ,  droites,  courtes,  au  milieu  ; 
une  autre  de  chaque  côté,  un  peu  courbe,  au- 
deffus  de  l'origine  des  ailes  ;  deux  tranfverfales , 
droites ,  fur  l'écuffon  ,  &  enfin  une  courbe  à  fon  ex- 
trémité. Les  côtés  Se  la  poitrine  font  mélangés  de 
noir&  de  jaune.  L'abdomen  eft  noir  ,  luifant ,  avec 
une  bande  étroite  ,  un  peu  interrompue ,  au  mi  ieu  de 
chaque  anneau.  Les  pattes  font  jaunes  ,  avec  la  bafe 
&  la  partie  fupéricure  des  cuiffes  noires.  Le  venrte 
eft  jaune ,  avec  une  tache  triangulaire  au  milieu 
des  anneaux  ;  le  dernier  eft  tout  noit. 
Il  fe  trouve  à  Cayenne. 

n.  Bembex   rufipède. 
Bembix  rufipes.  Nof. 

Bembex  atra  y    abdomine  fafiiit   tribus  flavis  y 
alis  fufcis.  Nos 


B  I  B 

Il  diffère  un  peu  des  précédens  poar  la  forme  ? 
&  fa  grandeur  eft  environ  de  fept  lignes.  Les  an- 
tennes font  rouffes  à  leur  bafe,  &  noires  à  leur 
extrémité.  La  tête  eft  noite  ;  la  lèvre  eft  noire , 
arrondie  &  peu  avancée.  Le  coreelet  eft  noir  ,  avec 
un  point  roux  à  la  bafe  des  ailes ,  &  un  autre  un 
peu  au-deffous.  L'abdomen  eft  noir  ,  luifant ,  avec 

trois  bandes  jaunes.  Les  pattes  font  touffes  ,  &  les 

jcils  des    tarfes  font  de  la  même  couleur.  Les  ailes 

font  noirâtres. 

J'ai  trouvé  cet  infecle  en  Provence  ,  fur  différentes 

fleurs. 

BIBION,  Biejo.  Genre  d'infeftes  de  l'Ordre 
des    Diptères. 

Les  Bibions  font  des  infecles  qui  ont  deux 
ailes  membraneufes  veinées  ;  deux-  petits  balan- 
ciers ;  deux  antennes  ,  grenues ,  perfoliées ,  plus 
courtes  que  les  antennules  ;  la  tête  petite  & 
aplatie  dans  les  femelles  ,  greffe  &  arrondie 
dans  les  mâles  ;  le  coreelet  convexe  ,  élevé  ;  en- 
fin   les    jambes   antérieures   terminées  par   un   on- 

Ce  genre  a  été  confondu  avec  celui  des  Ti- 
pules  par  Linné  ,  Degeer  ,  Fabricius  ,  &c.  M.. 
Geoffroy  eft  le  feul  qui  l'en  ait  féparé  &  donné  : 
fous  le  nom  que  nous  lui  confervons  ,  nom  qui 
a  été  cependant  donné  à  un  autre  genre  d'infec- 1 
tes  ,    par   M.   Fabricius.    Voy.  Némotèle. 

Quoique  les  Bibior.s  reilcmblent  aux  Tipules 
par  la  conformation  de  la  bouehe ,  nous  croyons 
cependant  que  la  différence  qu'il  y  a  dans  (es 
antennes ,  dans  les  antennules  Se  dans  la  forme 
extérieure  du  corps  de  toutes  les  cfpèccs ,  fuffk 
pour  diliinguer  facilement  ces  deux  genres. 

Les  antennes  des  Tipules  font  longues ,  filifor- 
mes ,  rarement  fimples ,  &  prefcjue  toujours  pecti-  . 
nées  ou  plumeufes  ,  dans  Jes  mâles  ;  tandis  que 
celles  des  Bibions  font  courtes  ,  fimples ,  compo- 
fées  d'articles  courts ,  grenus  ,  perfolits  ou  enfilés 
les  uns  à  la  fuite  des  autres  par  le  milieu  ,  repréfentanc 
en  quelque  forte  ,  comme  dit  M.  Geoffroy  ,  ces 
ifs  découpés  dont  on  ornoit  autrefois  les  jardins. 
Les  antennules  des  Bib'ons  font  plus  longues  que  , 
les  antennes.  Quoique  ces  deux  caractères  fuffi- 
fent  pour  diftinguer  facilement  ces  derniers  des 
Tipules ,  on  peut  y  joindre  encore  la  forme  du 
corps  ;  les  Bibior.s  font  plus  courts  ,  plus  gros  , 
moins  éfilés ,  &  les  pattes  font  plus  courtes  que 
celles  des  Tipules  ;  de  plus  la  jambe  eft  armée  , 
à  fa  jondion  avec  le  tatfe ,  d'un  ongle  plus  ou 
moins  long  &  «n  peu  crochu. 

Les  antennes  des  Bibions  font  à  peine  de  la 
longueur  de  la  tête  :  elles  font  compofées  de  fept 
à  huit  articles  courts ,  grenus  ,  un  peu  aplatis  par 
les  deux  bouts  &.  enfilés  les  uns  dans  les  autres  : 
le  premier  &  le  dernier  font  arrondis.  Ces  arti- 
cles font  plus  ou  moins  diftir.cls ,  fuivant  les  eP 
pèces  :  on  apperçoit  dans  la  plupart  le  petit  iilet 
qui  unit  chaque  article  l'un  à  l'autre. 


B  I  B 

Les  antennules ,  placées  au-dcflous  des  amçnnes 
&  inférées  une  de  chaque  côté  de  la  bafe  de  la 
trompe,  font  compofécs  de  cinq  articles,  prefque 
cylindriques.  Elles  font  un  peu  plus  longues  que 
les  antennes  &  l'infecte  les  porte  un  peu  courbées. 
La  bouche  eft  une  efpèce  de  trompe  très-courte, 
compoféc  de  deux  pièces  allez  grottes  ,  convexes 
en  dehors  ,  aplaties  en  dedans,  qui  s'ouvrent  laté- 
ralement ,  5c  qui ,  par  leur  écartemenc ,  huilent 
appercevoir  deux  filets  très-courts  ,  très-petits  , 
prcfque  membraneux. 

La  tète  diffère  dans  les  deux  fexes  ;  celle  du 
mâle  eft  beaucoup  plus  grofle  que  celle  de  la  fe- 
melle ;  elle  eft  arrondie  dans  l'un  &  un  peu  apla- 
tie dans  l'autre.  Cette  différence  femble  ne  venir 
que  des  yeux  qui  font  très-grands,  6c  qui  embraf- 
lent  prefquc  toute  la  tète  dans  le  mâle ,  au  lieu 
que  ceux  de  la  femelle  font  petits  ,  ovales  5c  un 
peu  faillans.  On  apperçoit  dans  les  deux  fexes  , 
au  fommet  de  la  tête  ,  entre  les  deux  glands  yeux 
à  réfeaux  ,  trois  autres  petits  yeux  lilles ,  difpofés 
en   triangle. 

Le  corcelet  eft  convexe  &  relevé  principalement 
dans  la  femelle.  Il  donne  nailfance  à  fa  partie 
latérale  &  poftérieure  aux  deux  aile?  &  aux  deux 
balanciers. 

Le  corps  n'eft  point  auflî  long  que  celui  des 
Tipulcs  :  l'abdomen  eft  prefque  cylindrique  dans 
les  mâles ,  il  eft  un  peu  renflé  dans  les  femelles. 
Les  pattes,  quoique  longues,  ne  le  font  cepen- 
dant pas  autant  que  celles  des  Tipules  ;  elles  ne 
font  pas  non  plus  li  minces  ,  ni  fi  déliées  :  tou- 
tes les  cuifles  ,  &  fur-tout  les  antérieures  ,  font 
un  peu  renflées  ,  S:  les  jambes  du  plus  grand 
nombre  font  terminées  par  un  Ongle  long,  prcf- 
que droit ,  peu  crochu.  Les  tarfes  font  compofés 
de  cinq  articles  prefque  cylindriques  ,  qui  vont 
en  diminuant  de  longueur,  celui  de  la  bafe  étant 
un  peu  plus  long  que  les  autres.  Le  dernier  eft 
terminé  par  deux  ongles  petits  ,  crochus ,  &  par 
deux  petites  pelottcs  fpongieufes. 

Les  larves  des  Bibions  diffèrent  de  celles  des 
Tipules  &  de  la  plupart  des  Diptères.  Elles  ref- 
femblent  a  des  efpeces  de  vers  alongés  :  elles  ont, 
fuivant  l'obfervation  de  Réaumur  5c  de  M.  Geof- 
froy ,  une  petite  tête  écailleufe ,  &  une  bouche 
munie  de  deux  crochets  :  elles  font  dépourvues 
de  pattes  ;  leur  corps  eft  compofé  de  douze  à 
treize  anneaux  ,  &  il  eft  hérilTé  de  quelques  poils , 
ce  qui  leur  donne  l'air  de  petites  chenilles.  Les 
ftigmates  de  ces  larves  font  femblables  à  ceux  des 
chenil  es  ;  ils  font  fimples  ,  peu  apparens  Se  pofés 
fur  les  côtés  des  anneaux.  Elles  n'ont  point  les 
deux  grands  ftigmates  pollérieurs  qu'on  remarque 
aux  larves  des  Mouches  &  des  Tipules.  Ces  illus- 
tres obfervateurs  n'ont  point  vu  /i  ces  larves ,  en 
grofiiflant  ,  changent  plufieurs  fois  de  peau  , 
comme  les  chenilles  &  les  autres  larves  ,  mais 
lorfqu 'elles  veulent  te  métanaorpholer  ,  elles  la  quit- 
tent  entièrement.  ' 


B  I  B 


apj 


Ces  larves  Ce  défont  de  leur  peau  à  peu  près 
comme  la  plupart  des  chenilles  fe  défont  de  la 
leur.  La  peau  des  premiers  anneaux  le  fend  lon- 
gittidinalement  fur  la  partie  Supérieure  du  corps 
qui  répond  au  corcelet  de  l'infecte  parfait  ;  des 
parties  charnues  s'élèvent  dans  l'inP.ar.t  au-defliw 
de  la  fente,  Se  en  s'y  élevant  contribuent  a  l'a- 
grandir. La  peau  qui  recouvre  la  tète  fe  dév.-.'.e 
en  forme  de  calotte.  La  nymphe  dégage  mfei  fi- 
blement  tous  fes  anneaux  en  les  gonflant  &  les 
amenant  en  avant  ,  en  même  tems  qu'elle  poulie 
en  arrière  la  peau. 

La  nymphe  des  Bibions  diffère  donc  de  celle  de 
prefque  tous  les  Diptères  qui  fofiï  cnfenrJc;  dans  une 
coque  formée  de  la  peau  même  de  la  larve.  Elle 
en  diffère  encore  en  ce  que  les  parties  que  doi:' 
avoir  l'infecte  parfait  paroiffent  à  travers  l'enve- 
loppe commune  qui  les  recouvre.  On  voit  diftinc- 
tcrr.ent  la  tète  ,  les  pattes  ,  les  ailes  ,  le  ventre  , 
en  un  mot  toutes  les  parties.  Ces  nymphes  font 
de  la  troifième  efpèce.    Voy.  Larve  ,   Nymphe. 

Les   larves  'des  Bibions    vivent  dans   la    terre  , 
dans  le   fumier    &    la  fiente    des  animaux.  C'eft  à 
Réaumur  à  qui  nous  devons  les  premières  obier  va- 
nous  qu'on  a  faites  fur  elles.  «  J'ai  vu  ,   dit-il    . 
»  en  octobre  de  ces  vers  (  de  ces  larves  1  à  mil- 
liers ,   &  encore   petits  ,  dans   de  bonzes  de  va- 
che médiocrement  fraîches  ,    5c   pendant  l'hiver 
j'ai  trouvé  des  mêmes  vers  fous  terre  ,    dans    le 
bois   de  Boulogne.   Si  la  laiton  où  j'ai  rencontré 
des    beuzes  de  vache    peuplées    de    vers    de    ce 
genre,   étoit  celle   où  leurs  mouches  paroi.fcnt, 
il  feroit  naturel  de  penler  quedesmèics  avoicilt 
fait  leurs    œufs   fur  ces   excrémens  ;   mais  dans 
le  mois   d'octobre  ,    on  ne  voit  peint  les    Mou- 
ches  dans     lefquelles    Ce    transforment    les    vers 
dont    il  s'agit  ;    d'où  il  fuit  qu'ils  n'avoiênt   ru 
naître  dans  des  excrémens  dont    un    grand  ani- 
mal ne  s'étoit  vidé    que    depuis  peu 'de   jours; 
qu'il   faut  penfer  que   ces  vers   qui  éroient  fous 
terre,   ayant  fenti  que  la  matière  qui  avoit  été 
dépofée  fur  fa   furface ,  &  qui  l'avoit  humectée 
étoit  propre    à  leur    fournir    de   la   nourriture , 
s'étoient    rendus    au  milieu    de  cette  matière.   « 
(   Mêm.  tom.    y.  p.   58.     ) 

Quelques  efpeces  de  ces  infectes  Ce  montrent 
de  très-bonne  heure  :  on  les  voit  voler  en  très- 
grand  nombre  dans  les  jardins  ,  5c  fe  pofef  fur  les 
arbres  fruitiers  5c  furies  fleurs  indiftiudlement  ;  ce 
qui  a  fouvent  allarmé  les  cultivateurs  5c  leur  a 
fait  croire  que  ces  infectes  étoient  malfsifons 
qu'ils  rcngeoient  Se  détruifoient  les  fleurs  5c  les 
fruits  :  mais  leur  crainte  cit  mal  fondée.  Les  Bi- 
bions ne  caufent  aucun  dommage:  leur  bouche, 
munie  Amplement  d'une  trompe,  n'eft  guères  pro- 
pre qu'a  retirer  les  fucs  répandus  fur  les  plantes 
5c  les  arbres  :  elle  feroit  incapable  de  percer  les 
fruits,  les  feuilles  ou  les  fleurs.  Le  tems  de  leur 
apparition  leur  a  fait  donner  le  nom  de  Mouches 
de  S.  Marc,   de  Mouches  de  S.  Jean  ,  &c,  parce 


ap^ 


B  I  B 


que  quelques  cfpèccs  fc  montrent  en  grand  nom- 
bre vers  la  fin  de  Mars  ,  Se  d'autres  vers  la  mi- 
Juin.  Leur  vol  efl:  lourd  &  pelant ,  &  ils  font 
très-aifés  à  prendre. 

L'accouplement  des  Bibions  n'offre  rien  de 
remarquable.  On  voit  le  mâle  &  la  femelle  unis 
cnfcmolc  des  heures  entières  ,  par  l'extrémité  de 
leurs  corps  ,  de  façon  que  leurs  têtes  font  oppô- 
fées  :  ils  marchent  &  ils  volent  dans  cette  posi- 
tion fans  fe  féparcr  ;  la  femelle  ordinairement  traî- 
nant ou  emportant  le  mâle  après  elle.  Celui-ci 
porte  a  l'extrémité  de  fon  ventre  deux  petits  cro- 
chets qu'on  ne   peut   bien  appercevoir    que  lorf- 


6  I  B 

qu'on  prcAe  un  peu  l'abdomen  pour  les  obliger 
de  fortir.' Entre  ces  deux  crochets,  il  y  a  un  petit 
corps  charnu  ,  qui  eft  la  partie  qui  caradlérifc 
fon  fexe  ,  &  qu'il  introduit  dans  la  fente  de  la 
femelle  ,  tandis  que  les  crochets  le  tiennent  forte- 
ment attaché  à  elle.  Cet  accouplement  dure  des 
journées  entières  ,  après  quoi  ils  fe  féparent  ;  la 
femelle  refte  fécondée  ;  elle  dépofe  fes  œufs  &:  elle 
périt  bientôt  après.  Les  Bibions  vivent  peu  de 
tems  dans  leur  dernier  état  ;  car  dès  qu'ils  font 
devenus  infectes  ailés,  ils  s'accouplent,  fe  repio- 
duifent  &  meurent.  On  ne  les  voit  guères  paroître 
&  fe  fuccéder  que  pendant  deux  ou  trois  femaines. 


Suite  de  l'Introduction  à  rhifloire  Naturelle  des  Infectes. 


*9S 


= 


B     I     B     I     O     N. 

B     I  B    I    O.       G    E    O    F    F. 

T  I    P  U  L  A.      Lin.       Fax; 

CARACTÈRES     GÉ.  NÉRIQUES. 

Antennes    courtes,  fimples ,    filiformes,   grenues,   perfoliées  : 
articles  un  peu  aplatis  par  les  bouts ,  enfilés  les  uns  à  la  fuite  des  autres. 

Trompe  courte,  charnue,  s'ou'vrant  latéralement. 

Suçoir  formé  de  plufieurs  pièces  courtes,  petites  j  prefque  membra- 
neufes. 

Deux  antennules  longues ,  filiformes  ,   compofées  de  cinq  articles 
cylindriques ,  &  inférées  à  la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

Pattes  allez  grofTes;  jambes  antérieures  fouvent  armées  d'un  onglet. 


ESPÈCES. 


i.  Bibion  printanier. 

Mâle  noir,  avec  les  cuijfes  ferrugi neufs  ; 
ailes,  tranfparentes  ,  avec  un  point  noir, 
marginal. 

Femelle  noire  ;  abdomen  &  pattes  ferru- 
gineufes ;  ailes  tranfparentes  ,  avec  un  poin,t 
noir ,  marginal. 

i.  Bibion  précoce. 

Mâle  tout  noir  ,  un  peu  velu  ;  ailes  tranf- 
parentes ,  avec  le  bord  extérieur  obfcur. 

Femelle  :  corcelet  &  abdomen  rouges  ;  ailes 
un  peu  obfcures ,  avee  le  bord  extérieur  noir. 

3.   Bibion   noir. 

Mâle  noir  ,  velu  ;  ailes  blanches  ,  avec  le 
bord  extérieur  noirâtre. 


Femelle  noire  , peu  velue;  ailes  obfcures; 
avec  le  bord  extérieur  noir. 

4.  Bibion  caniculaire. 

Noir,  prefque  glabre  ;  ailes  tranfparentes, 
avec  un  point  marginal  noir  ;  pattes  roujfes. 

5 .  Bibion  Pomone. 

Noir  ,  prefque  glabre;  ailes  tranfparentes  , 
avec  un  point  noir  marginal;  cuijfes  fer- 
rugineufes. 

6.  Bibion  floral. 

Noir  ,  glabre  ;  ailes  noires  ;  abdomen  avec 
une  ligne  jaune  de  chaque  côté. 

7.  Bibion    corcelet-  fauve. 

Noir,  glabre  ;  corcelet  d'un   rouge  fauve. 

1— — r~~^~ ™~~~ ~~~ —-■■-"— ■rvTiT""*"'~""JL  *— ■' 


lt)fi 


Suite  de  V Introduction  à  l'HiJloire  Naturelle  des  Infeâes. 


B  I  B  I  O  N  S.   (  Infères  ). 


8.  Bi  b  i  o  n  rufipède. 

Noir  ;  velu  ;  pattes  ferrugineufes  ,  les  deux 
postérieures   alongé-.s. 

9.  Bibion   nègre. 

Mâle  noir  ,  prefque  glabre  ;  ailes  tranf- 
parentes  ,  avec  un  point  noir  marginal  ;  yeux 
bruns. 

Femelle  noire  ;  glabre  ;  ailes  obfcures ,  avec 
un  point  noir  marginal  ;  yeux  noirs. 

10.  Bibion  ordarier. 

Noir  ,  glabre  ;  tête  arrondie  ;  ailes  tranf- 


parentes  ,  avec  deux  nervures  noires ,  paral- 
lèles,   vers  le  bord  extérieur. 

11.  Bibion  tète- rouge. 

Noir,  tête  rouge;  corcelet  cendré ,  avec 
une  grande   tache  noire. 

iz.  Bibion  phalenoïde. 

Noirâtre  ,  couvert  de  poils  cendrés  ;  ailes 
ovales  ,  penchées ,  cendrées  ,  fans  taches  , 
ciliées   tout  autour. 

13.  Bibion  hérifTé. 

Noirâtre  ,  couvert  de  poils  cendrés  ;  ailes 
ovales  ,  penchées  ,  ciliées  tout  autour ,  gri- 
sâtres ,  avec  des  taches  noirâtres. 


B  I  B 

i.   BibîON  printanicr. 

Braio   brevicornis.  Nob. 

Bibio  atro-.fufcus  ,  pcdibus  lividis  alarum  punSlo 
itarginali  fufco.  Geoff.  Inf.  tom.  z.  pag.  570. 
n°.   1. 

Le  Bibion  noir  à  pattes  jaunâtres  Se  point  mar- 
ginal. Geoff.  ib. 

Tipula  brevicornis  nigra  glabra,  alis  margine 
nigricantibus  ,  tibiis  anticis  fpina  tcrmir.aris.  Lin. 
Syft.nat.  p.  yj6.  n".  42. — Fau.11.  fuec.  «°t  1766. 
Maf. 

Tipula  ferrugata  atra  ' glabra  ,  alis  fufeis  y  ab- 
domine  fufco  ferrugineo.  Lin.  Syft.  nat.  p.  976. 
n\   40.   Femina. 

Tipula  brevicornis  nigra  glabra  ,  alis  margine 
nigricantibus  ,-  abdomi.ie  fufco  ,  tibiis  anticis  Jpi- 
nofis.  Fab.  S\fi.  entom.  p.  755.  n°,  37.  — Spec. 
inf.  tom.   1.  p.    40S.  n°.  49. 

Tipula  flavicaudis  nigra  ;  amenais  brevibus  fu- 
bulatis  ;  abdomine  foemins.  jiavo  ,  alis  olfeuris  , 
tibiis  anticis  fpina  ttrminatis.  Deg.  Mém.  tom.  6. 
p.  41  j.   n°.    3  y. 

Tipulc  à  ventre  jaune  ,  noire,  à  courtes  antennes 
en  maffue  ,  à  ventre  jaune  dans  la  femelle  ,  à  ailes 
obfcures  ,  &  à  longue  épine  aux  jambes  antérieures. 
Dec.  ib. 

Bibio  marginalis.  Fourc.  Entom.  par.  p.  514. 
n".   1. 

Cet  infecte  n'a  guères  plus  de  trois  lignes  de 
long.  Sa  forme  &  fes  couleurs  diffèrent  un  peu 
dans  les  deux  fexes  ,  ce  qui  eft  caufe  que  le  che- 
valier Linné ,  qui  ne  les  avoit  point  vu  accouplés  , 
en  a  fait  deux  efpèces  différentes. 

Le  mâle  eft  noir  5c  nullement  brillant.  Ses  an- 
tennes font  noires  ,  de  la  longueur,  de  la  tête ,  & 
un-peu  plus  courtes  que  les  antennulcs  :  elles  font 
compofées  d'articles  courts  Se  grenus  ,  enfilés  les 
uns  à  la  fuite  des  autres.  La  tête  eft  groiïé  &  ar- 
rondie. L'abdomen  eft  prefque  cylindrique.  Les  ailes 
font  tranfparenres ,  avec  une  petite  teinte  de  brun 
le  long  du  bord  extérieur  ,  &  un  point  noirâtre  vers 
le  milieu  de  ce  bord.  Les  cuiflés  font  d'une  couleur 
ferrugineufe    foncée  ,    Se  les  jambes    font  brunes. 

Les  antennes  de  la  femelle  font  femblables  à 
celles  du  mâle.  La  tête  eft  petite  ,  un  peu  aplatie 
&  noire.  Le  corcelet  eft  noir  Se  convexe.  L'ab- 
domen eft  un  peu  renflé  ,  &  d'une  couleur  ferru- 
gineufe ,  avec  une  ligne  longitudinale ,  noirâtre  , 
tout  le  long  de  fa  partie  fupéricure.  Les  pattes 
font  d'une  couleur  ferrugineufe  ,  plus  claire  que 
celles  du  mâle  :  elles  font  d'une  longueur  moyenne 
dans  les  deux  fexes.  Les  cuiffes  font  unpcu  renflées  , 
Se  les  jambes  antérieures  font  terminées  par  deux 
épines  ,  dont  l'extérieure  eft  plus  longue  Se  plus 
crochue  que  l'autre. 

La  larve  de  ce  Bibion  vit  dans  la  terre. 

On  ttouve ,  en  Europe  ,  cet  infede  fur  les 
fleurs  &  les  arbres  fruitiers  ,  dans  les  jardins  Se  dans 
les  champs. 

Hifioire  Naturelle  ,  Infères.  Tome  IV. 


B  I  B 


0.01 


r.  Bibion  précoce. 

Bibiu  korfulantu.  Fourc. 

Bibio  niger ,  alis  albis  margi/te  exteriori  nigri- 
camc.  Maf.  Nob. 

Bibio  alis  fufeis  margine  exteriori  nigro  ,  tho- 
race  abdomi::cque  rubro.    Çemina.  Nob. 

Tipula  marci  nigra  glabra  ,  alis  nigrlcantibus  , 
femoribus  anticis  introrfum  fulcatif^w.  Syft.  nat. 
pag.  976.  n°.  3g.   — Faun.  fuec.   n'\    176J. 

Tipula  hortulana  alis  albis  margine  esftt  .  vt 
nigro ,  thorace  abdomineque  rubro.  Lin.  Syjt.  nat. 
p.  977.  n".   46.  — Faun.  face.   n°.    I770. 

Tipula  hortulana  ,  alis  hyalinis  ,  margine  ex- 
teriore  nigro.  Fab.  Syft.  entom.  p.  753.  n9.  38. 
— Spec.    inf.  tom.  l.  p.  409.  ;;  '.    50. 

Bibio  alis  albis  margine  exteriore  nigro  ,  tho- 
race abdomineque  rubris.  Geoff.  Inf.  tom.  z.  p. 
j7i.  n°.    3.   pi.   19.  fig.    3. 

Le   Bibion  de  St.-Marc  ,  rouge.  Geoff.   ib. 

Tipula  hortulana.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n".  %76. 

ISibio  hortulanus.  Fourc.    Entom.  par.  p.  514. 

w  ?• 

Reaum.  Mém.  inf.  tom.  j.  pi.  7.  fig.  7  ,  8, 
9,  10. 

Schaeff.  Icon.  inf.  pi.  104.  fig.  %  ,  9  ,   10,  II. 

Ce  Bibion  a  environ  quatre  lignes  de  long.  Le 
mâle  diffère  tellement  de  la  femelle  ,  qu'on  (broie 
porté  à  lgs  regarder  comme  deux  efpèces  'diffé- 
rentes ^  ainii  que  l'a  fait  le  chevalier  Linné  ,  fi  on 
n'avoit  fouvent  occafion  de  les  voir  accouplés  en- 
fcmble. 

Le  mâle  eft  tout  noir  ,  luifant  Se  un  peu  velu. 
Les  antennes  font  prefque  de  moitié  plus  courte? 
que  les  antennulcs.  La  têçe  eft  grollc  Sç  arrondie. 
Le  corcelet  eft  relevé.  L'abdomen  eft  prefque  cy- 
lindrique. Les  ailes  font  blanches  Si  rrànlparentes. 
Le  bord  extérieur  feulement  eft  un  peu  obicur  , 
avec  les  nervures  noires. 

La  femelle  eft  un  peu  luifante  ,  Se  eft  prefque 
glabre.  La  tête  eft  noire ,  petite  ,  un  peu  apla- 
tie. Le  corcelet  eft  très-élcvé  ,  &  d'un  allez  beau 
rouge  luifant ,  dans  l'animal  vivant ,  mais  d'un 
rouge  pâle  lorfqu'il  eft  mort.  L'abdomen  eiV  un 
peu  renflé  ,  Se  d'une  couleur  femj)lable  à  celle  du 
corcelet.  La  poitrine  &  les  pattes  font  noires.  Lxs 
cuilïcs  des  pattes  antérieures  font  un  peu  plus  grolfes 
que  ctlles  des  autres  pattes  ,  Se  la  jambe  eft  armée 
d'un  ongle  aifez  long.  Les  ailes  font  plus  cbfcurcs 
que  celles  du  mâle  ,  &  la  couleur  noirâtre  du  bord 
extérieur  eft  plus  foncée. 

On  trouve  ces  infeftes  en  Europe  ,  en  très-grand 
nombre,  fur  différentes  plantes  ,  dans  les  jardins  S: 
dans  les   champs. 

Les  larves  reflemblent  à  un  ver  mol ,  un  peu 
alcnjé.  Leur  corps  eft  compofé  de  douze  anneaux 
diftincls  -y  Se  couvert  de  quelques  poils  :  elfes 
n'ont  point  de  pattes.  Leur  tête  eft  dure  8c  écail- 
.leufe  ,  Se  leut bouche  eft  armée  de  deux  petites  mâ- 
choires. On  les  trouve  dans  les  bouzes  de  vache  , 
P  p 


'• 


ap8 


B  I  B 


où  elles  fe  nourrirent.  Parvenues  à  leur  entier  ac- 
croiflement ,  elles  entrent  dans  la  terre  pour  fe 
transformer  en  nymphe.  La  nymphe  eft  nue  & 
alongée  ;  la  partie  qui  correfponil  au  corcelet  da 
l'infecte  parfait  eft  un  peu  relevée  en  bofle  ,  Se  on 
diftingue  toutes  les  parties  que  doit  avoir  l'infecte 
parfait.  ^^ 

3.  Bibion  noir. 
B1S10  febrilis.  Fourc. 

Bibio  ater  hirfutus  ,  alis  alhis  margine  exteriore 
nigro.  Geoff.  Inf.  tom.  2.  p.  570.  n".  2. 
Maf. 

Bibio  ater  ,  fubhirfutus  y  alis  fufeis  margine  ex- 
teriore nigro.  Nos.   Femina. 

Le  Bibion  de  St.-Marc  ,  noir.  Geoff.  ib. 

Tipula  febrilis  atra  ,  oblonga  ,  hirta  ,  alis  nigri- 
cantibus.  Lin.  Syft.  nat.  p.  976.  ri°.  44.  — Faun. 
fuec.   n°.    i-j6i. 

Tipula  febrilis  atra ,  oblonga  ,  hirta,  alis  cofla 
nigricante.  Fab.  Syft.  entom.  p.  754.  n°.  42.  — Spec. 
inf.  tom.   2.  p.  410.   n°.  jj. 

Tipula  Marci-nigra  atra  tota  y  antennis  bW^ 
vibus  Jubulatis  ,  alis  margine  exteriore  nigro  ,  tibiis 
anticis  fpina  terminatis.  Dec  Mém.  tom.  6.  pag. 
428.  n".   35. 

Tipule  noire  de  St.-Marc ,  toute  noire  ,  à  an- 
tennes courtes  ,  en  maflue ,  à  ailes  bordées  exté- 
rieurement de  noir ,  à  longue  épine  afix  jambes 
antérieures.   Deg.  ib. 

Schaeff.  Icon.  inf.  tab.  1  s-fig-  !»*•■(  Femelle  ). 

Le  mâle  de  cette  cfpèce  ne  diffère  pas  de  celui 
de  l'cfpècc  précédente  :  il  eft  feulement  un  peu  plus 
gros  ,  &  le  bord  extérieur  des  ailes  un  peu  plus 
obfcur  ;  mais  la  femelle  diffère  beaucoup  de  la 
précédente  ,  celle-ci  eft  plus  grande  &  toute  noire. 
La  tête  ,  beaucoup  plus  petite  que  celle  du  mâle , 
eft  étroite  &  un  peu  aplatie.  Les  antennes  font  un 
peu  plus  courtes  que  les  antennules.  Le  corcelet  eft 
relevé  en  boffe ,  &  l'abdomen  eft  allez  gros.  Les 
cuiffes  des  pattes  antérieures  font  un  peu  renflées  , 
Se  les  jambes  terminées  par  un  onglet.  Les  ailes 
font  obfcures ,  avec  le  bord  extérieur  noir:" elles 
font  d'un  tiers  plus  longues  que  le  ventre.  Tout 
le  corps  du  mâle  eft  un  peu  plus  velu  que  celui 
dé  la  femelle. 

Il  fe  trouve  en  Europe  ;  il  eft  très-commun  au 
piintcms  aux  environs  de  Paris. 

4.  Bibion  caniculaire. 
Bibio  Joannis.   Nos. 

Bibio  niger  glaber  y  alis  albis ,  punilo  mar- 
ginali  nigro  y  pedibus  rufis.   Nob. 

Tipula  Joannis  atra  glabra y  alis  puncio  nigro, 
tibiis  pallidis  ,  poftieis  clavatis.  Lin.  Syft.  nat. 
p.  976.  n°.   41. 

Tipula  Joannis  nigra  glabra  y  alis  albis  ,  puncio 
nigro  y  antennis  brevibus  ,  pedibus  nigris.  Fab.  Syft. 
entom.  p.  754.  n°.  39.  —Spec,  inf.  tom.  2.  pag. 
409.  n°.  51. 


BI  B 

Tipula  atra  y  antennis  brevibus  fubulatis  ,  pedibus 
fteminA  rufis  ;  alis  puncio  nigro ,  tibiis  anticis  fpina 
terminatis.  Deg.  Mém.  tom.  6.  p.  42J.  n°.  32.  pi. 
27.  Hg.  17. 

Tipule  de  St.-Jean  noire  ,  à  antennes  courtes , 
en  maflue  ,  à  jambes  rouffes  dans  la  femelle  ,  à 
point  noir  fur  les  ailes,  &  à  longue  épine  fur  les 
jambes  antérieures.  Deg.  ib. 

Il  a  environ  trois  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  plus  courtes  que  la  tête  ,  &  chargées  de  quel- 
ques poils  courts.  La  têje  du  mâle  eft  arrondie  , 
Se.  beaucoup  plus  grofle  que  celle  de  la  femelle. 
Le  coicelet  eft  élevé  en  bofle  ,  &  l'abdomen  da 
mâle  ,  un  peu  plus  étroit  que  ce'ui  de  la  femelle  , 
eft  terminé  par  deux  petits  crochets  en  forme  de 
pinces.  Les  ailes  font  rranfparentes.  On  voit  au 
bord  extérieur  un  point  noir  ,  beaucoup  plus  ap- 
parent dans  le  mâle  que  dans  la  femelle.  Les  pattes 
font  d'une  couleur  fauve  obfcure  dans  la  femelle  , 
&  fouvent  noirâtre  dans  le  mâle.  Les  cuifles  font 
un  peu  renflées,  &  les  jambes  antérieures  font 
terminées  par  deux  onglets  ,  dont  l'un  eft  une 
fois  plus  long  que  l'autre.  Tout  le  corps  du  mâle 
eft  noir  &;  peu  velu,  &  celui  delà  femelle  eft  noir 
&  prefque  glabre. 

Le  Baron  De  Geer  a  donné  la  figure  Se  la  des- 
cription delà  larve  de  cet  'infecte,  voy.  Mém.  des 
inf.  tom.  6.  pag.  425.  pi.   27.  fig.   12,  13,    \6. 

Ce  célèbre  entomologifte  trouva,  au  mois  de 
Mai  ,  dans  du  fumier  &  des  bouzes  de  Vache , 
une  grande  quantité  de  petites  larves  fans  pattes  , 
qui  y  vivoient  en  fociété  ,  &  qui  fe  nourrifloient 
de  leur  fubftance.  Elles  avoient  un  peu  plus  de 
trois  lignes  de  long  ,  &  leur  corps  étoit  délié  âc 
cylindrique.  Leur  couleur  étoit  d'un  blanc  fale  , 
un  peu  grisâtre  5  mais  leur  tête  écailleufe ,  Se 
à-peu-ptès  femblable  à  celle  des  chenilles ,  étoit 
roufle  ,  luifante  ,  &  munie  de  deux  mâchoires  aflez 
grandes,  avec  lefquelles  elles  hachoient  le  fumier 
pour  en  tirer  leur  nourriture.  Quand  elles  éloient 
bien  raflafliées,  on  voyoit  dans  l'intérieur  du  corps, 
à  travers  leur  peau  tranfparcnte,  le  grand  inteftin  , 
qui  étoit  fort  gros ,  &  qui  paroiflbit  alors  le  long 
du  corps  comme  une  large  raie  noire.  Les  anneaux 
du  corps  étoient  garnis  de  quelques  filets  courts , 
membraneux  &  coniques ,  dirigés  avec  leur  pointe 
vers  le  derrière  :  ceux  qui  fe  trouvoient  fur  le 
dernier  anneau  étoient  plus  longs  que  les  autres  , 
&  en  plus  grand  nombre.  On  voyoit  encore  fur 
ce  dernier  anneau  ,  deux  taches  rondes  ,  brunes  , 
élevées  ,  entourées  d'un  cercle  gaudronné ,  en  forme 
de  cordon  ,  au  milieu  duquel  il  y  avoit  deux  petites 
éminences  noires ,  qui  font  les  vrais  ftigmates  ou 
les  ouvertures  de  la  refpiration  ,  &  l'on  voyoit , 
au  travers  de  la  peau  ,  les  deux  principales  tra- 
chées qui  s'y  rendoient ,  &  qui  prenoient  leur  ori- 
gine de  deux  autres  ftigmates ,  qui  fe  trouvent  à 
côté  du  premier  anneau  ,  près  de  là  tête  ,  &  qui 
paroiflent  comme  deux  petits  points  bruns.  Quand 
la  larve  marche ,  elle  pouffe  hors  du  derrière  deux 


B  I  B 

mamelons  coniques  &  membraneux  ,  qui  fcmblent 
l'aider  dans  fa  marche ,  qui  ne  fe  fait  qu'en  glillant 
fur  le  fumier  :  mais  lorfqu'elle  eft  en  repos  ,  ces  ma- 
melons font  entièrement  retirés   dans  le  corps. 

Ces  larves  ne  peuvent  pas  vivre  long-tems  hors 
du  fumier  :  Ci  on  les  en  retire  ,  elles  meurent  Se 
fe  deflechent  alors  allez  vîte.  Celles  que  le  Baron 
De  Geer  obferva  fe  transformèrent  vers  la  fin  de 
Mai ,  en  nymphes  d'un  blanc  fale  ,  qui  n'avoient 
rien  de  particulier  dans  leur  figure.  Leur  corps  étoit 
alongé  ,  prefque  cylindrique  ,  un  peu  courbé  en- 
deflbus.  La  tête  étoit  ronde ,  Se  le  corcelct  étoit 
gros  Se  comme  boflu. 

Cet  obfervateur  ne  fait  pas  précifément  en  quel 
tems  parurent  les  infectes  parfaits  ;  il  les  trouva 
morts  au  milieu  du  mois  de  Juillet ,  dans  le  pou- 
drier qui  avoit  fervi  à  renfermer  les  nymphes. 

r.  Bibion  Pomone. 

Bibio  Ponton*.  Nob. 

Bibio  nige-  glaber,  alis  hyalinis }  punclo  nigro  , 
femoribus  ferrugineis.  Nob. 

Tipula  Pomona;  nigra  glabra  ,  alis  hyalinis,  punclo 
nigro  ,  femoribus  ferrugineis.  Fab.  Syft.  entom.  p. 
7J4.  n°.  40.  — Spec.  inf.  tom.  t. p.  410.  n°.  51. 

Tipula  Marci  fulvipes  nigra  y  antennis  brevibus 
fubulatis  ,  femoribus  rufis  ,  alis  albis  ,  tibiis  anticis 
fpina  terminatis.  Dec  Mém.  tom.  6.  pag.  419. 
n°.  34. 

Tipule  de  Sc.-Marc  à  cuiffes  roujfes  noire  ,  à 
antennes  en  maflue  ,  à  cuiflès  rouflès  ,  à  ailes 
blanches  ,  &  à  longue  épine  aux  jambes  anté- 
rieures. Dec  ib. 

Il  reflemble  beaucoup  au  précédent  pour  la 
forme  &  la  grandeur  :  il  eft  prefque  glabre  , 
entièrement  noire  &  fans  taches  ,  à  l'exception  des 
cuillès,  qui  font  d'un  rouge  brun  dans  les  deux 
fexes.  Les  ailes  font  tranfparentes ,  fans  couleur , 
avec  un  point  noir  au  bord  extérieur.  La  tête  du  mâle 
eft  grofîe  Se  arrondie ,  &  celle  de  la  femelle  eft 
petite  Se  un  peu  apl^tje.  Les  jambes  antérieures  font 
terminées  par  un  iSg  crochet. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 


B  I  B 


299 


6.  Bibion  floral. 

Bisio   ThomiL.  Nob. 

Bibio  ater  glaber ,  alis  nigris  ;  abdominis  late- 
ribus  linea  crocea.  Nob. 

Tipula  Thoma:  atra  glabra ,  alis  nigris  ;  abdo- 
minis lateribus  linea  crocea.  Lin.  Syft.  nat.p.<?j6. 
n°.    39. 

Tipula  Thomn.  Fab.  Syfl.  ent.  p.  754,  n°.  4. 
— Spec.  inj.  tom.  1.  p.  410.  n°.  54. 

Il  eft  un  peu  plus  grand  que  les  deux  précé- 
dera ;  il  reflemble  au  oibion  noir  5  mais  fes  an- 
*  tennes  font  un  plus  longues  ,  Se  l'abdomen  a  de 
chaque  côté  une  ligne  d'un  rouge  fafrané. 

Il  ù  trouve  en  Europe  ,  fur  les  fleurs. 


7.  Bibion  corcelet-fauve. 
Bibio  ruficollis.   Nob. 

Bibio  ater  glaber  thorace  rufo.  Nob. 

Tipula  ruficollis  atra  glabra  ,  thorace  rufo.  Fab. 
Spec.  inf.  tom.   1.  p.  410.  tt°.  jj. 

Il  reflemble  aux  précedens.  Le  corps  eft  noir  8c 
glabre.  Le  corcelet  feul  eft  fauve  Se  relevé  en  bofle. 
Les  ailes  font  obfcures  ,  principalement  fur  le  bord 
extérieur. 

Il  fe  trouve  au  cap  de  Bormc-Efpéïancc. 

8.  Bibion   rufipède. 
Bibio  rufipes.  Nob. 

Bibio  ater ,  hirtus  ,  pedibus  ferrugineis  ,  pofticis 
elongatis.  Nob. 

Tipula  rufipes  atra  hirta  ,  pedibus  ferrugineis  , 
pofticis  elongatis.  Fa,b.  Sp.  inf.  tom.  2..  p.  410.  n°.  56. 

Il  reflemble  aux  précedens.  Son  corps  eft  noir  Sz 
vclu^>'orbitc  des  yeux  eft  ferrugineufe.  L'abdomen 
eft  aplati  en-deflus.  Toutes  les  partes  font  ferru- 
gineufes  ,  &  les  poftérieures  font  plus  longues  que 
les  autres.  Les  cuilfes  font  un  peu  renflées  ,  Se  le 
bas  des  jambes  paroît  un  peu  comprimé. 

Il  fe  trouve  à  Fille  de  Terre-neuve. 

9.  Bibion  nègre. 
Bibio    nigrita.  Nob. 

Bibio  ater ,  glaber  ;  alis  albis  ,  punclo  marginale 
fufco ;  oculis  brunneis.  Nob.  Maf. 

Bibio  ater ,  glaber;  alis  fufeis  ,  punclo  mar- 
ginali  nigro.  Nob.  Fcmina. 

Tipula  Marci.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
no.  g77. 

Il  reflemble  au  Bibion  noir  ,  mais  il  eft  deux 
fojs  plus  petit ,  n'ayant  guères  plus  de  deux  lignes 
de   long, 

Le  mâle  eft  noir  &  très-légérement  velu.  La 
tête  eft  greffe  &  arrondie.  Les  yeux  font  d'un 
brun  foncé.  Le  corcelet  eft  relevé  en  boile  ,  un 
peu  luifant  &  moins  velu  que  le  corps.  Les 
pattes  font  noires ,  &  les  jambes  antérieures  font 
terminées  par  plufieurs  dentelures  courtes  &  éga- 
les. On  voit  au  milieu  de  la  jambe  deux  peti- 
tes dents  placées  à  la  partie  latérale  externe.  Les 
ailes  font  tranfparentes  ;  les  nervures  du  bord 
extérieur  feulement  font  noirâtres  ,  Se  vers  le 
milieu   de  ce   bord  il  y  a  un  point  noir 

La  femelle  eft  un  peu  plus  grofle  que  lé  mâle  ; 
elle  eft  noire  &  prefque  glabre.  La  tête  eft 
petite  ,  étroite  &  aplatie.  Les  antennes  font  un 
peu  plus  longues  que  les  antermules.  Le  corce- 
let eft  relevé  Se  luifant.  Les  pattes  font  fembla- 
bles  à  celles  du  mâle.  Les  ailes  font  obfcures  } 
le  bord  extérieur  eft  noirâtre,  &  le  point  mar- 
ginal,   noir,   eft  plus   grand    que   celui    du  mâle. 

Cet  infecte  eft  commun  aux  environs  de  Paris. 
On  le  trouve  dans  le  mois  d'Avril  fur  les  arbres 
Se  fur  les  fleurs, 

Pp  i 


?co  B  I  B 

io.  Bieiok  crdurier. 

Bibio  latrinatum.  Nob. 

Bibio  nigcr  ,  glaber  ,  cap'uè  ntundatO  ;  alis 
tlbis  l  margine  exteriori  vcnis  duabus  mgris. 
Nob. 

Scathopfe  nigra.  Geoff.  Inf.  tom.  1.  pag.  545. 
«".    1. 

Le   Scatopfe.   Geoff.  ib. 

Tipula  larrînarum  nigra  ;  antennis  brevibus  fubu- 
latis  ;  abdomine  ovuto  ,  alh  a/bis  ;  coftis  duabus- 
nt'gris ,  ùbiis  muticis.  Dec  Mém.  tom.  6.  pag.' 
430.   n°.   36.  pi.  18.  fig.  1  6-  z. 

'  Tipula  Scathopfe.  Schkank.  £/i™.  inf.  aufl. 
n°.    881. 

Cet  infecte  que  je  n'ai  pas  encore  eu  occafion 
de  bien  examiner,  diffère  un  peu  des  précédens, 
&  mérite  peut-être  ,  ainfi  que  l'apenfé  M.  Geoffroy, 
•de  former  un  genre  ;  mais  il  eft  fi  petit  qu'on  ne  peut 
dirti.vuer  les  parties  de  fa  bouche,  lia  environ  une 
ligne  de  long.  Tout  fon  corps  eft  noir  &^labrc. 
Les  antennes  composées  de  dix  articles  grenus  , 
arrondis  &  égaux  enu'eux  ,  font  un  peu  plus 
longues  que  la  tête.  Celle-ci  elt  petite  ,  arron- 
le  grandeur  dans  les  deux  fexes.  Le 
corcelet  eTt  relevé  en  bollc  &  il  paroît  luifant. 
L'abdomen,  eft  large  ,  court  &  aplati  dans  les 
deux  fexes.  Les  pattes  n'ont  ni  épines  ni  dente- 
lures. Les  ailes  font  tranfparentes  ,  en  recouvre- 
ment &  prçfquurie  fois  plus  longues  que  l'abdo- 
men :  elles  ont  au  boid  extérieur  ,  deux  nervu 
res  noires  ,  a  peu  près  parallèles  ,  qui  ne  vont 
pas  jufqu'a  leur  extrémité.  Ces  nervures  font  réu- 
nies vers  la  bafe  de  l'aile  par  une  autre  nervure 
noire  &  oblique. 

On  trouve  ce  Bibion  en  Europe  ,  fur  les  fu- 
miers ,  les  fientes  des  animaux  ,  vers  •  les  eaux 
croupiuanres  &  les  latrines  ,  &  très-rarement  fur 
les  rieurs.  11  eft  allez  commun  aux  environs  de 
Paris. 

Si.  Bibion  tête-rouge. 

Bisio  erythroUpkahts.  Nob. 

Bibio  niger  ,  capite  rubro  ;  tkorace  cinerjo  , 
•dorfo    macula,  nigra.  Nob. 

Tipula  erythrocephala  nigra  cinereo-albido  macu- 
lata  ,  antennis  brevibus  fubulatis  ,  corpore  brevi , 
capite  magno  rubro.  Dec  Mém.  tom.  6.  p.  431. 
n«.  37.  pi.  18.  fig.   S&  «•  ,      ,     , 

Tipule  à  grande  tête  rouge ,  noire  ,  tachette  de 
cendré  blanchâtre  ,  à  courtes  antennes  en  maf- 
fue  ,  à  corps  court  Se  à  grofle  tête  rouge. 
Die.  ib. 

Ii  n'eft  guères  plus  grand  qu'une  Puce  ordi- 
naire. Les  antennes  font  noires  ,  cylindriques  , 
divifées  en  plusieurs  articles  très-courts  ,  Se  à  peu 
près  de  la  longueur  de  la  tête.  Celle-ci  eft  grofle 
&  arrondie  ;  elle  eft  garnie  de  deux  grands  yeux 
à  réfeau  ,  d'un  rouge  foncé  ,  qui  en  occupent 
prefque  toute  la  furface.  Le  corps  eft  court  & 
noir ,  avec  des  taches  cendrées.  Ls  defliis  du  cor- 


B  I  B 

ccîet  eft  marqué  d'une  grande  tache  noire"  , 
bordée  tout  autour  de  la  même  couleur  cendrée. 
Dnns  quelques  individus  ,  les  côtés  Si  le  dcfïbus 
du  corcelet  font  pareillement  cendrés.  Les  balan- 
ciers font  jaunes.  Les  ailes  qui  fe  croifent  fur  le 
corps ,  font  larges  ,  tranfparentes  &  ornées  à  un 
certain  jour  ,  des  couleurs  de  l'iris  ;  on  y  voit  quel- 
ques nervures  brunes  au  bord  extérieur. 

De  Geer ,  à  qui  nous  devons  la  defeription  8c 
la  figure  de  ce  petit  infecte  ,  trouva  en  Suède  , 
au  mois  de  Juillet  „  fur  les  joncs  qui  croiflent 
dans  l'eau  ,  une  telle  quantité  de  ces  Bibions  , 
que  ces  joncs  en  étoient  tout  couverts  :  «  Je 
=3  n'ai  guètes  vu  ,  ajoute-t-il ,  d'infectes  raffemblés 
3»  en  plus  grand  nombre  dans  un  même  endroit. 
«  Pour  peu  que  je  touchai  aux  joncs  ,  il  s'envo- 
53  loient  ,  mais  pour  y  retourner  tout  de  fuite  ; 
»  car  ils  font  très-vifs ,  marchant  &  volant  avec 
33  agilité.  Il  y  a  toute  apparence  qu'ils  viennent 
33  de  larves  aquatiques  ,  puifqn'ils  fe  tiennent  fi  près 
33  de  l'eau  33. 

11.  Bibion  phalénoïde. 
Bibio  pkaUnoïdes.  Fourc* 

Bibio  alis  dejiexis  cinereis  ,  ovato-lanceolatis  „ 
ciliatis  ,  immaculatis.  Geoff.  Inf.  tom.  2.  pag. 
f7i.   B°.    4. 

fe  Bibion  à  ailes  frangées  &  fans  taches. 
Geoff.  ib. 

Tipula  phal.«noïdes  alis  dtfexis  cinereis  ,  ovato 
lanceo'.atis  ,  ciliatis.  Lin.  Syfi.  nat.  p.  977.  n". 
47.    —  Faun.  fuec.  /z".   1771. 

Tipula  phal&noïdes .  Fab.  Syft.  entom.  pag. 
755.  n°.  49.  ■   Spec.   inf.    tom.  %.  pag.  411. 

n  .    6%. 

Tipula  hi  futiffima  cinerea  y  antennis  nodofis  , 
alis  dejiexis  ovato- ianceolaiis  hirfutijfimis  ciliatis 
immaculatis .  Dec  Mém.  tom.  6.  p.  411.  n°.  50. 
pi.   27-  fig-    6. 

Tipule  très-velue  ,  cendrée,  à  antennes  à  nœuds, 
à  ailes  pendantes  ,  ovales ,  très-velues  ,  {rangées 
&  Uns  taches.  Dec  ib. 

Culcx  parvus  cinereus  cjb  penduiis.  Frisch. 
Inf.  II.  p.    6.  tab.   1 1. 

Tipula  phal&noides.  Scop.  Entom  carn.  n". 
864. 

Tipula  phaUncïdes .  Schranx.  Enum.  inf. 
auft.  n°.    883. 

Bibio phat&noïdes  Fourc.  Entom.  part.  p.  JI5. 
n°.  4. 

Cet  infeéle  &  le  fuivant  diffèrent  des  efpèces 
précédentes  ,  Se  méritent  peut-être  dé  former  un 
genre  diftincTt  ;  mais  leur  petiteile  ne  nous  a  pas 
encore  permis  d'examiner  les  parties  de  leur 
bouche. 

Ce  Bibion  a  •  environ  une  ligne  de  long  :  rout 
fon  corps  eft  noirâtre  &  couvert  de  poils  cendrés. 
Les  antennes ,  un  peu  plus  longues  que  la  tète  , 
font  compofées  de  onze  arricles  ,  courts  ,  velus , 
grenus  Se  comme    enfilés,  les    uns  à  la  feite    des 


B  I  F 

aimes  pat  un  filet  très-mince  :  leur  cou'enr  eft 
livide  ,  de  même  que  celle  des  pattes.  Les  ailes 
font  grandes  ,  ovales  Se  pointues  par  les  deux 
bouts  :  elles  font  blanchâtres  ou  grilatres  ,  fans 
taches ,  Se  couvertes  fin  leurs  nervures  ,  de  poils 
gris.  Les  bords  font  garnis  de  poils  longs  ,  de  la 
même  couleur  ,  qui  les  font  pnroitre  comme  fran- 

fées.  L'infecte  les  porte  pendantes  des  deux  côtés 
a   corps  ,    ce    qui   lui    donne    l'air  d'une   petite 
Phalène. 

On  le  trouve  en  Europe  ,  pendant  tout  l'été  , 
dans  les  lieux  humides  Se  ombrages  ,  fur  les 
murs  îles  maifons ,  vers  les  latrines,  Sec. 

13.   Bision  hériffé. 

B'bio   hirtus.   Nob. 

Bibio  hirfutus  ,  alis ,  dejlexis  ovatis  ciliatis  , 
aIjo   fufcoque    tejfelatis.  Nob. 

Bibio  alis  dejïexis  cinereis  ,  ovato-lanceolatis  , 
ciliatis  ,  nebulofo-maculatis.  Geoff.  Inf.  tom.  1. 
p    571.  «°.   5. 

Le  Bibion  a  ailes  frangées  &  couvertes  cle  taches 
nébuleufes.    Geoff.  ib. 

Tipulu  hirta  hirfuta  ,  alis  dejlexis  ovatis  ,  cilia- 
tis  albo  nig-.oque  'tejfelatis.  Lin.  Syfi.  nac.  pag. 
977.  n°.  48.  — —  Faun.  fuec.  n".  1771. 

Tipula  hirta.  Fab.  Syjl.  entom.  pag.  755-. 
n°.  48.    ■    ■  .  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  411.  n".  61. 

Tipula  hirfutijfima  nigro-cinerea  ,  antennis  nodo- 
fis  ,  alis  dejlexis  ovatis  hirfutijfimis  ciliatis  nigro 
maculatis.  Dec  Mêm.  tom.   6.  pag.  414.   n°.  31. 

Tipule  hérijfée  très  -  velue  ,  cendrée,  noirâtre, 
à  antennes  à  nœuds ,  à  ailes  pendantes  ,  ovajes , 
très  -  velues  ,  frangées  ,  avec  des  taches  noires. 
Dbg.  ib. 

Leuwenh.  Epi  fi.   14.  jun.    1691.  fig.  z,   5,4. 

Il  reifemble  beaucoup  au  précédent  ,  mais  il 
eft  un  peu  plus  grand.  Tout  le  corps  eft  noirâtre 
Se  couvert  de  poils  cendrés.  Les  antennes  font 
noirâtres ,  de  la  longueur  du  coreelet  Se  compo- 
ses d'articles  grenus  ,  arrondis  Se  velus.  Le  cor- 
%elet  eft  arrondi  &  relevé.  Les  ailes  femblables  à 
celles  de  l'efpècc  précédenre  ,  font  un  peu  obf- 
cures  &  couvertes  de  poils  centrés  Se  noirâtres , 
ce  qui  les  fait  paroître  comme  nébuleufes.  Tout 
leur  bord  eft  frangé. 

I  es  poils  qui  le  trouvent  fur  les  ailes  de  cet 
infecte  &  du  précédent ,  reffemblcnt ,  comme  l'a 
très  -  bien  obfervé  M.  Geoffroy  ,  à  de'  petites 
écailles  femblables  à  celles  qui  couvrent  les  ailes 
des  Papillons  ;  elles  fe  détachent  aufli  facilement 
au  moindre  frottemenr. 

•  Un  trouve  cet  infecte  en  Europe  ,  fur  les  arbres 
Se  dans  les  bois  touffus  Se  ombragés.  Il  n'eft  pas 
fi  commun  aux  environs  de  Paris  que  le  pré- 
cédent. 

BIFIDE,  Bifidus.  C'eft-à-rdire  ,  fendu  ou  di- 

en   deux,     .es  anrennes  d'une   cfpàce  de  Ten- 

trède  &  de  la  plupart  des  Cruftacés,  les  appeu- 


B  I  R  301 

diecs  qui  fc  trouvent  à  l'extrémité  de  l'abdomen 
des  Alelles ,  Sec.  font  bifides  ou  divifés  en  deux 
portions.  On  donne  encore  en  Entomologie  le 
nom  de  bifide  aux  bandes  ou  aux  raies  colorées 
dont  une  des  extrémités  fe  divife  en  deux  :  ou 
en  a  plulieurs  exemples  dans  les  aile  des  Papillons. 

BINOCLE,  BmocuLvs.  M.  Geoffroy  a  éta- 
bli an  genre  d'infectes  fous  le  nom  de  Binocle  , 
auquel  il  alîignc  pour  caractères,  i°.  lix  pattes; 
Z°.  deux  yeux;  30.  antennes  (impies  Se  fétacées  ; 
4°.  queue  fourchue  ;  j°.  corps  cruftacé.  Nous 
croyons  avec  Linné  ,'De  Gter  ,  M.  Fabiicius  Se 
beaucoup  d'autres  cntomologiftes  que  les  Bino- 
cles ne  diffèrent  pas  alfez  des  Monocle;  pour  for- 
mer un  genre  :  ces  infectes  d'ailleurs  n'ont  pas 
été   encore   affez    bien   obfervés.    Voy.    Monocle 

&    EnTOMOS  TS.ACA. 

BIRRHE  ,  Byrrhus.  Genre  d'infedes  de  la 
première  Section  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  Birrhes  font  des  infectes  ovales,  prefque 
globuleux  ,  dont  les  deux  ailes  font  cachées  fous 
des  étuis  durs  ,  convexes  Se  fans  rebords  ,  dont 
les  antennes  font  courtes  Se  terminées  en  nulle 
perfoliée  ,  dont  la  bouche  eft  munie  de  deux 
lèvres  ,  de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâchoires 
Se  de  quatre  antennules  filiformes  ,  prefque  en 
malle  ;  enfin  dont  les  jambes  font  comprimées  $c 
les   tarfes  compotes  de  cinq  pièces. 

Ces  infectes  font  de  la  famille  des  Dermeftes. 
Le  chevalier  Linné  les  avoir  d'abord  rangés  dans  le 
genre  des  Dermeftes  :  il  les  en  a  enfuite  féparés 
Se  rangés  avec  les  Anthrtnes  ,  fous  le  nom  de 
Byrrh.us.  M.  Geoffroy  avoit  déjà  établi  ce  genre 
fous  le  nom  de  Cifiela  ,  nom  que  Linné  n'a  pas  con- 
fervé ,  &  que  M.  Fabricius  a  enfuite  donné  a  un 
autre  genre  bien   différent    de  celui-ci. 

Les  Birrhes  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Dermeftes,  les  Anthrènes  &  les  Sphéridies.  Mais 
les  antennes  du  premier  font  terminées  par  une- 
malle  perfoliée  ,  compofée  feulement  de  trois  arti- 
cles ;  celles  du  fécond  ont  leur  malle  qui  paroi,: 
folide  ;  le  troifième  a  fes  antennes  dont  la  mail? 
eft  compofée  de  quatre  vticles  ,  Se  celles  des 
Birrhes  ont  leur  malfe  moins  grolfe  que  celles 
des  autres  ,  &  compoiée  de  cinq  à  fix  articles  pci  - 
foliés,  très-diftincts  ,  un  peu  aplatis  par  les  deux 
bouts ,  enfilés  par  leur  milieu. 

Les  antennes  des  Birrhes  font  plus  longues  que 
la  tête  &  plus  courtes  que  le  coreelet  ;  elles 
font  compofées  de  onze  articles  très-diftincts,  dont 
le  premier  eft  gros  &  renflé,  le  fécond  petit  Se 
prefque  globuleux  ,  le  troifième  un  peu  plus  long 
&  conique,  les  iuivans  un  peu  grenus  Se  augmen- 
tant  infenfiblement  en  groifeur.  Les  cinq  à  fix 
derniers  forment  une  malfe  perfoliée  ;  ils  font 
grenus  ,  arrondis ,  un  peu  aplatis  par  les  deux 
bouts  ,  très-diftinéts  ,  &  comme  enfilé»  par  leur 


302 


B  I  R 


milieu  les  uns  à  la  fuite  des  autres  j  le  dernier 
eft  arrondi  à  fon  extrémité. 

La  tète  eil  inclinée  Se  prefcjue  entièrement  ca- 
duc dans  le  corcelec  Les  yeux  font  petits  ,  ova- 
les ,  peu  faiilans.  La  bouche  cft  compofée  de 
deux  lèvres  ,  de  deux  mandibules  ,  de  deux  mâ- 
choires &  de  quatre  antennules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  avancée,  plate,  pref- 
que coriacée  ,  entière ,  un  peu  ciliée  à  fa  partie 
antérieure.  Les  mandibules  font  très -dures,  de 
grandeur  moyenne  ,  arquées  ,  tranchantes  ,  pref- 
que  dentées  &  terminées  par  deux  petites  dents 
égales.  Les  mâchoires  font'aflez  groflès  ,  peu  foli- 
des ,  très-peu  arquées  ,  divifées  en  deux  pièces  , 
dont  l'extérieure  eft  la  plus  grande  &  arrondie  , 
&;  l'intérieure  eft  un  peu  pointue.  La  lèvre  infé- 
rieure eft  un  peu  plus  étroite  que  la  fupérieure  ; 
elle  eft  prefque  membraneufe  &  prefque  bifide. 
On  y  voit  à  fa  partie  antérieure  une  incifion  peu 
profonde.  . 

Les  antennules  antérieures  font  compofées  de 
quatte  articles ,  dont  le  premier  eft  très-petit  ;  les 
deux  fuivants  font  coniques  &  prefque  égaux 
entr'eux.  Le  quattième  eft  un  peu  plus  gros  que 
ceux-ci ,  &  de  figure  prefque  ovale  :  elles  ont  leur 
infertiou  au  dos  des  mâchoires.  Les  antennules 
poftérieures  font  compofées  de  trois  articles,  dont 
le  premier  eft  très-petit  ,  le  fécond  prefque  coni- 
que &  le  dernier  un  p*u  plus  gros  que  celui-ci , 
de  fi<mre  ovale  ,  prefque  tronqué  à  fon  extré- 
mité. Elles  ont  leur  infertion  vers  la  bafe  laté- 
rale de  la  lèvre  inférieure. 

Le  corceltt  eft  arrondi  fupéiïeurement  ,  fans 
rebords  par  les  côtés,  prefque  conique,  c'eft-à- 
dire  ,  plus  étroit  à  fa  partie  antérieure  qu'à  fa 
jonction  avec  les  élytres.  L'écuflbn  eft  très-petit 
&  à  peine  fenfible.  Les  élytres  font  dures,  con- 
vexes, fans  rebords. 


B  ï  R 

Le  corps  a  ordinairement  une  figure  ovale  ,  pref- 
que globuleufe  ;  il  eft  un  peu  convexe  en-deflbus  , 
Se  très-convexe  en-deflus. 

Les  pattes  font  aflez  courtes  &  remarquables 
par  la  manière  dont  l'infecte  les  applique  contre 
le  corps  lorfqu'on  le  touche  Se  qu'il  contrefait 
le  mort.  La  hanche  eft  petite  ;  la  cuifle  eft  large 
&  aplatie  ;  elle  a  {en-deflous  une  cavité  ou  efpèce 
de  rainure ,  dans  laquelle  la  jambe  le  place.  La 
jambe  cft  large  &  très-aplatie  ;  on  y  voit  auili 
une  petite  rainure  au  bas  de  fa  partie  poftérieure 
interne  ,  dans  laquelle  le  tarfe  vient  fe  placer  Se 
fe  cacher  de  façon  qu'on  croit  au  premier  afpcct 
que  ces  infectes  n'ont  point  de  tarfes  ou  qu'ils  les 
ont  perdus. 

Les  tarfes  font  filiformes  &  compofés  de  cinq 
pièces  ,  dont  les  quatre  premières  font  courtes  , 
égales  cntr'elles  Se  garnies  ,  en-deflbus  ,  de  poils 
aflèz  longs.  La  cinquième  pièce  eft  prefque  aulïi 
longue  que  les  quatre  autres  prifes  enfemble  j 
elle  eft  arquée ,  prefque  cylindrique  ,  un  peu  ren- 
flée à  fon  extrémité  Se  munie  de  deux  crochets 
arqués  &  pointus. 

Lorfqu'on  touche  ces  infectes  ils  retirent  leur 
tête  dans  le  corcelet  ,  appliquent  leurs  pattes  & 
leurs  antennes  contre  le  corps ,  &  contrefont  les 
morts.  Ils  demeurent  quelque  tems  dans  cette 
pohtion  ,  aptes  quoi  ils  continuent  de  marcher.  On 
les  rencontre  dans  les  champs  ,  aux  bords  des 
chemins  ou  autres  endroits  femblables.  Ils  font 
rarement  ufage  de  leurs  ailes  quoiqu'ils  en  foient 
pourvus. 

On  ne  conuoît  point  encore  leurs  larves  :  mais 
il  eft  probable  qu'elles  doivent  reflembler  à  celles 
des  Dermeftes  Se  des'  Anthrènes  ,  &  qu'elles  doi- 
vent fe  nourrir  de  fubftances  végétales  ou  ani- 
males en  putréfaction  ou  prêtes  à  fe  décom-r 
pofer, 


Suite  de  V 'Introduction  a  VHiJloire  Naturelle  des  Infectes. 


3°î 


r- 


B       I      R       R       H      E. 

B    Y  R  R  H  V  S.     Lin.   Fjb. 
CISTE  L  A.    Geoff.     D  E  RM  E  S  T  E  S.  D  eg. 

CARACTER.ES   GÉNÉRIQUES. 

Antennes  courtes ,  droites  ,  en  mafle  :  premier  article  très-gros  ; 
le  fécond  globuleux  ;  les  autres  grenus  ;  les  cinq  à  fix  derniers  diftinfts , 
en  mafle  perfoliée. 

Bouche  munie  de  deux  lèvres,  de  deux  mandibules,  de  deux  mâ- 
choires bifides  &  de  quatre  antennules  prefque  en  mafle. 

Tête  cachée  dans  le  corcelet. 

Corps  ovale ,  prefque  globuleux. 

Pattes  comprimées.  Tarfes  compofés  de  cinq  articles  filiformes  ;  les 
quatre  premiers  très-courts ,  garnis  en-deflbus  de  poils  longs. 


ESPÈCES. 


i.  Birrhe   gcaur. 

Noir  ;  élytns  pointillés,  ferrugineufes. 

z.  Birrhe  pilule. 

Noir  en  diffous ,  d'un  brun  fauve  bron{é 
endejfus;  élytres  avec  des  raies  noirâtres, 
interrompues. 

3 .  Birrhe  fafcié.    . 

Noir  ;  élytres  avec  une  bande  peu  mar- 
quée ,  large  ,  ondée ,  fauve. 

4.  Birrhe  tout  noir. 
Entièrement  noir ,  luifant ,  fans  taches. 


5.  Birrhe  dorfal. 

Noirâtre  i  élytres  avec  une  tache  tranfver- 
fale,  commune  ,  ferrwùfieufe, 

6.  Birrhe  varié. 

Noir;  corcelet  bronzé  ;  élytres  noirâtres, 
avec  trois  raies  courtes  ,  verdatres ,  tache- 
tées de  noir. 

7.  Birrhe  bronzé. 

Noirâtre,  luifant  en-dejfous,  entièrement 
bronzé  en-dejfus. 


:o4 


B  I  R 


1.  Birrhe  géant. 
Byrrhus  gigas.   Fab. 

Byrrhus  niger  ;  elytris  puncfatis  fcrrugincis. 
Fab.   Mant.  inf.  tom.   3.  p.  38.  n°.    1. 

Il  eft  plus  grand  que  le  Birrhe  pilule.  Tout 
fon  corps  eft  noir  ,  les  élytres  feules  font  ferru- 
gineufes  ,  fans  taches ,  pointillécs.  Les  pattes  font 
noires  ;  les  jambes  font  comprimées  &  arquées. 
L'anus  de  la  femelle    eft  terminé  en  pointe. 

2.  Birrhe  pilule. 
Byrrhus  pilula.  Lin. 

Byrrhus  fufcus  /  elytris  finis  atris  interruptis. 
Lin.   Syfi.  nat.  p.  j68.  n°.    4. 

Dermcfies  tomentofas  ovatus  fufco  nebulofus. 
Lin.  Faun,  face.   n°.  427. 

Byrrhus  pilula.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  60.  n".  1. 
—  Spec.  inf,  tom.    1.  p.    69.  n°.   1. 

Cifiela  fubvillofa  viridefeens  ,  fafciis  longitudi- 
nalibus  fufeis  interruptis.  Geoff.  Inf.  tom.  1.  p. 
il  6.    n".    1.  pi.    1  fig.  8. 

La  Ciftele  fatinée.   Geoff.  ib. 

Dermcfies  pilula  ovatus  fupra  nigro-aneus  y 
fubtus  totus  niger  ;  elytris  fafciis  interruptis  &neis. 
Dec.  'Ment,  tom.  4.  pag.  213.  n°.  8.  pi.  7.  fig. 
13    &    24. 

Dermeftc  pilule  ovale  noir-bronzé  en  -  deffus 
&  tout  noir  en-deffous  ,  a  raies  interrompues  , 
cuivreufes  fur  les  étuis.  Dec  ib. 

Schaeff.  Elein.   inf.    tab.    4;.    ■  Icon.  inf. 

tab.  9f.  fig.    5. 

Cifiela  ornata.  Sulz.  Hifi.  inf.  tom.  2.  tab.  1. 
fig.  il. 

Cifiela  viridefeens.  Fourc.  Ent.  par.  p.  28.  n°.  1. 

Cet  infecte  a  environ  quatre  lignes  de  long  & 
deux  S:  demie  dans  fa  plus  grande  largeur.  Il  eft 
ovale ,  très-convexe  en-demis  &;  couvert  de  poils 
très-courts  &  très-ferrés  ,  qui  fe  détachent  par 
le  frottement  &  qui  font  paraître  alors  l'infecte 
tout  noir.  Le  corcelet  eft  latine  ,  noirâtre ,  bronzé , 
un  peu  fauve  &  d'une  feule  couleur.  Les  élytres 
font  fatinées ,  d'un  brun  bronzé  ,  un  peu  fauve  , 
avec  des  raies  kmgitu^jgjgs  ,  plus  claires  ,  lui- 
fintes  ,  interrompues  pa^(Pfc  petites  taches  noi- 
râtres. Les  patres  ,  les  antennes  S:  le  deffous  du  corps 
font  noirs.  L'écuflon  eft  petit  &  à  peine  vifible. 
Il  faut  obferver  que  lorfque  les  petits  poils  qui 
couvrent  la  partie  fupérieure  *du  corps  de  cet 
infecte  &  qui  lui  donnent  fa  couleur  ,  ont  été 
enlevés  par  le  frottement  ,  alors  tout  le  cerps 
paraît  noir.  Il  n'eft  pas  rare  de  le  trouver  de  cette 
couleur. 

On  trouve  cet  infecte  en  "Europe  ,  dans  les 
champs  ,  lur  les  bords  des  chemins  ,  dans  les 
endroits    fabloneux,  &c. 

3.  Birrhe  fafci'?. 
By  1  rhus  fajaatus.  Nob. 

l> jnhus  dter,  elytris  fafeia,  undala  ,  rufa  ,  obfo- 
letc.  Nob. 


B  I  R 

Cifiela  fubvillofa  atra ,  fafeia  elytrorunt  tranf- 
verfa  aurato-fufea.  Geoff.  Inf.  tom.  1.  p.  116. 
«°.  2. 

Cifiela  atra.  Fourc.  Entom.  par.  p.   28.    n".   1. 

Cette  cfpèce  eft  pluj  petite  que  la  précédente 
&  un  peu  plus  ovaie.  Tout  fon  corps  eft  noir  , 
un  peu  luifant  en  -  delloas  ,  &  matté  &  velouté 
cn-dellus.  Le  corcelet  elt  iioir,  fa  tin  é  ,  avec  quel- 
ques nuances  rouffes.  Les  élytres  font  noires , 
latinées ,  avec  une  bande  peu  marquée  ,  large  , 
un  peu  ondée  ,  d'une  couleur  fauve  foncée. 

On  le  trouve  rarement  courant  dans  les  champs, 
aux  environs  de  Paris. 


4.  Birrhe   tout  noir. 
Byrrhus  ater.   Fab. 

Byrrhus  niger  immaculatus .  Fab.  Spec.  inf.  tom. 
I.  pag.   69.  n".  2. 

Cifiela  nigra  nitens ,  glabra.  Geoff.  Inf.  tom. 
1 .  p.    1 17.  n° .    3 . 

Cifiela  nitens.  Fourc.  Entom.  par.  pag.  28. 
""•   3- 

Cet  infecte  varie'  pour  la  grandeur.  Celui  que 
M.  Fabricius  a  décrit  eft  de  la  grandeur  du 
Birrhe  pilule.  Il  n'en  diffère  que  parce  que  la 
tête  &  le  corcelet  font  très-noirs ,  glabres ,  liffes 
Se  peu  luifans  ;  &c  les  élytres  ont  des  ftries  peu 
marquées. 

Celui  qui  fe  trouve  aux  environs  de  Paris  , 
décrit  par  M.  Geoffroy  ,  n'a  guères  que  deux 
lignes  de  long.  Sa  couleur  eft  noire  par  tout. 
Le  corcelet  &  les  élytres  font  très-liflcs  &  lui- 
fans  ,  &  en  les  regardant  avec  une  loupe  ,  01» 
voit  qu'ils  font  finement  5c  irrégulièrement  poin- 
tillés. 

L'un  fe  trouve  en  Allemagne  &  l'autre  aux 
environs  de  Paris ,  dans  les  champs. 

5.  Birrhe   dorfal. 
Byrrhus  dorfalis.  Fab. 

Byrrhus  nigrieans  ,  coleoptris  macula  tranf- 
verfa  ferruginea.   Fab.  Mant.  inf.  tom.  l.pag.  38. 

n°'  4" 

Il  reffemble  parfaitement  au   précédent   pour  la 

forme  ,  mais  il  eft  un  peu  plus  petit.  Il  eft  noir 
&  obfcur  :  on  voit  fur  le  corcelet  quelques  taches 
peu  marquées.  Les  élytres  font  fans  ftries ,  noi- 
res ,  avec  une  tache  tranfverfale  ,  commune  , 
ferrugineufe. 

M.  Fabricius  remarque  que  cet  infecte  n'eft 
peut-être  qu'une  variété  du  précédent. 

6.  Birrhe  varié. 
Byrrhus   varius.  Fab. 

Byrrhus    niger  ,   thorace   &neo  ;  elytris  fufeis  ~t 

flriis  tribus  abbieviatis   viridibus    nigro  maculatis. 

Fab.  Syfi.  entom.  p.  60.  n°.   2.  — Spec.  inf.  tom. 

1.  p.  69.  n°.  3. 

Il  reffemble  pour   la  forrae  &   la  grandeur  au 

Birrhe 


B  L  A 

Birrhe  pilule.  Le  corps  eft  noir  cn-deflous.  La 
tête  eft  bronzée  &  les  antennes  font  noires.  Le  corce- 
let  eft  ovale  ,  d'une  couleur  bronzée  obfcure.  Les 
élytres  font  noirâtres ,  avec  trois  ftries  luifantes  , 
verdàtres  ,  tacfîctécs  de  noirâtre  ,  qui  ne  vont 
pas  jufqu  a  leur  extrémité.  Les  pattes  font  noires  Se 
■  les  jambes  comprimée?. 

On  le  trouve  en  Angleterre. 

Cet  infecte  n'eft  peut-être  qu'une  variété  du 
Birrhe  pilule. 

7.  Birrhe    bronzé. 
Byrrhvs  meus.   Fab. 

Byrrhus  totus  &neus.  Fab.  Syfl.  entom.  pag. 
60.    n\    j.  1    Spec.    inf.     tom.     I.  pag.    70. 

n°.    1. 

Cette  cfpèce  reffcmble  au  Birrhe  pilule  ,  mais 
il  eft  beaucoup  plus  petit  ,  ayant  à  peine  deux 
lignes  de  long  ;  il  eft  entièrement  d'une  couleur 
bronzée  en-deflus  ,  Se  d'une  couleur  noirâtre  en- 
dcilous. 

On  le  trouve  à  Upfal ,  Se  rarement  aux  envi- 
rons de  Paris  ,  dans  les  endroits  fabloncax  des 
forêts. 


BLAPS.  Blats.  Genre  d'infectes  de  la  féconde 
Section  de  l'Ordre  des  Coléoptères. 

Les  Blaps  font  des  infectes  oblongs  ou  ovales  , 
qui  ont  deux  ailes  cachées  fous  des  étuis  durs, 
coriaces ,  convexes  ,  qyi  embraflent  le  corps  de 
chaque  côté  ;  deux  antennes  filiformes ,  plus  courtes 
que  la  moitié  du  corps  ;  une  bouche  munie  de  deux 
lèvres ,  de  mandibules  ,  de  mâchoires  Se  de  quatre 
antcnnules,  dont  le  dernier  article  eft  triangulaire; 
enfin  dont  les  tarfes  des  quatre  pattes  antérieures 
fonr  compofés  de  cinq  articles  ,  Se  les  poftérieurs 
de  quatre.  La  plupart  de  ces  infectes  manquent 
d'ailes  ,  Se  alors  les  étuis  font  réunis  l'un  a  l'autre 
par  leur  future. 

Ces  infectes  font  de  la  famille  des  Ténébrions  , 
&  ils  ont  les  plus  grands  rapports  avec  les  Pimé- 
lies,  les  Hélops  Se  les  Ténébrions.  Les  antennes 
des  Pimélics  font  parfaitement  femblables  à  celles 
des  Blaps  ;  la  feule  différence  qui  fe  trouve  entre 
ces  deax  genres  d'infectes  ,  c'eft  que  les  antennules 
des  Pimilies  font  prefque  filiformes,  Se  que  celles 
des  Blaps  ont  leur  dernier  article  un  peu  plus  gros 
que  les  autres  ,  de  figure  triangulaire  ,  un  peu 
comprimé  Se  comme  rronqué  à  Ion  extrémité.  Ces 
deux  genres  d'ailleurs  ne  nous  patoiffent  pas  aflèz 
diftincts ,  &  nous  croyons  qu'ils  devroient  être  réu- 
nis ;  la  différence  des  antennules  des  Blaps  avec 
celle  des  Hélops  eft  plus  fenfible  ;  celles  de  ces 
derniers  fe  terminent  par  un  article  large  ,  com- 
primé,  figuré  en  croilfant,  &  les  antennes  font 
compofées  d'articles  prefque  coniques.  Les  Téné- 
brions fe  diftinguent  des  Blaps ,  en  ce  que  le  'troi- 
£èœe  article  des  antennes  n'eft  pas  fi  long  que  le 
Hiftoire  Naturelle,  Irifeiïes.  Tome  IV. 


B  L  A 


jo; 


troiuèmc  article  de  celles  des  Blaps  ,  &  les  autçn- 
nulcs  d'ailleurs  font  prefque  filiformes. 

Les  antennes  des  Blaps  font  plus  courtes  que 
la  moitié  d«  corps  :  elles  font  filiformes,  c'ctl-à- 
tfirc  ,  d'épaillèur  égale  dans  toute  leur  longueur  : 
on  y  compte  onze  aiticles  ,  dor.tlc  premier  eft  court 
&  allez  gros;  le  fécond  très-court  &  prefque  arrondi  ; 
le  troifième  long  &  prefque  cylindrique  ;  les  fui- 
vans  un  peu  coniques ,  Se  les  derniers  globuleux  , 
momliformes. 

La  tète  eft  diftinéte ,  avancée  ,  plus  étroite  que 
le  corcclec.  Les  yeux  font  ovales  ,  oblongs  ,  pea 
faillans.  La  bouche  eft  compofée  d'une  lèvre  tu- 
périeure,  d'une  lèvre  inférieure,  de  deux  mandibules  , 
de    deux  mâchoires  Se  de  quatre  antcnnules. 

La  lèvre  fupérieure  eft  allez  grande  ,  avancée  , 
échaucrée  Se  ciliée  à  fa  partie  antérieure.  Les  man- 
dibules font  dures,  allez  épaillcs  ,  arquées,  garnies 
de  dentelures  peu  marquées.  Les  mâchoires  font 
bifides  ,  Se  les  divifions  inégales  :  l'extérieure 
eft  un  peu  plus  grande  que  l'autre  ;  elle  eft  un 
peu  comprimée  ,  Se  garnie  de  poils  ferrés  ;  l'inté- 
rieure eft  plus  courte  &:  plus  étroite  que  l'exté- 
rieure :  «lie  eft  un  peu  arquée  ,  terminée  par  plu- 
fieurs  de»ts  minces  &  pointues ,  &  garnie  de  poils 
ferrés.  I  a  lèvre  inférieure  eft  courte  ,  plus  étroite 
Se  moins  avancée  que  la  lèvre  tupérieure  ;  elle  eft 
prefque  mcmbrancife  ,  échancrée  ou  prefque 
rendue  a  fa  partie  antérieure. 

Les  antcnnules  antérieures  font  un  peu  plus 
longues  Se  plus  épaiffes  que  les  poftérieures  :  elles 
font  compofées  de  quatre  articles  ,  dont  le  premier 
eft  très-petit ,  &  à  peine  fenfible  ;  le  fécond  eft 
allez  long  &  conique;  le  troiiième  eft  conique  & 
&  un  peu  plus  court  que  le  lecond  ;  le  qua- 
trième eft  comprimé  ,  plus  large  que  les  autres  , 
de  figure  prefque  triangulaire  ,  &  paroît  comme 
coupé  à  Ion  extrémité.  Elles  ont  leur  inlertion  à 
la  partie  extérieure  des   mâchoires. 

Les  antennules  poftérieures  font  compofées  de 
trois  articles,  dont  le  premier  eft  le  plus  petit  ; 
le  fécond  arrondi  ,  prefque  conique ,  Se  le  rroi- 
(ïème  tronqué  à  fon  extrémité  :  elles  ont  leut  in- 
fertion  à  la  bafe   latérale  de  la  lèvre  inférieure. 

Le  corcelet  eft  ordinairement  convexe ,  terminé 
latéralement  par  un  léger  rebord  ,  arrondi  par  les 
côtés,  &  coupé  antérieurement  Se  poftérieurement  ; 
il  eft   toujours  plus   étroit  que  les   éiytres. 

Les  élytres  font  dures  ,  grandes  ,  convexes  ,  fou- 
vent  réunies  enfemble  à  leur  future ,  Se  prefque 
toujours  terminées  en  pointe  plus  ou  moins  avan- 
cée. Elles  ont  une  ligne  faillante  fur  les  côtés  , 
Se    elles  embraifent  une  partie  de    l'abdomen. 

Les  pattes  font  allez  longues.  La  hanche  eft 
oetite.  Les  cuiffes  font  longues  ,  peu  renflées  & 
anguleufes.  Les  jambes  font  longues,  prefque  cy- 
lindriques ,  terminées  par  deux  pedtes  épines.  Les 
tarfes  des  quatre  pattes  antérieures  font  compofés 
de  cinq  pièces ,   dout   la  première  eft  un  pe>: 


$o6 


B  L  A 


longue  que  les  autres  ;  les  trois  qui  fuivent  font 
courtes  &  prefque  triangulaires  ;  la  dernière  eft 
plus  longue  que  la  première ,  &  terminée  par  deux 
crochets.   Les  taifes   des  pattes    poftérieures  n'ont 

Îlue  quatre  articles  ,  dont  le  premier  &  le  dernier 
ont  a/Tcz  longs ,   &  les  deux  intermédiaires  très- 
courts. 

Les  Blaps  n'ont  en  général  point  d'ailes,  8c  ils 
rie  courent  pas  avec  beaucoup  de  célérité.  La  plu- 
part fe  tiennent  cachés  pendant  le  jour  fous  des 
pierres  ou  dans  des  trous  ;  ils  en  fortent  la  nuit 
pour  courir  çà  &  là ,  &  chercher  leur  nourriture  : 


B  L  A 

on  les  trouve  quelquefois  dans  des  caves  ,  dans 
des  endroits  humides  &  inhabités.  Ils  répandent 
une  odeur  très-fétide  ,  beaucoup  plus  forte  ,  mais 
à-peu-près  femblable  à  celle  de  la  plupart  des  Ca- 
rabes ,  ou  à  celle  des  Blattes  des  cuifines,  ce  qui 
les  avoit  fait  ranger  parmi  ces  derniers  infecles  , 
par  quelques  naturalistes  anciens. 

On  ne  connoît  point  les  larves  des  Blaps  ,  il 
eft  probable  qu'elles  font  cachées  dans  la  terre , 
&  qu'elles  différent  peu  de  celles  des  Téné- 
bnons. 


Suite  de  l'Introducîion  à  i'HiJfois   Naturelle  des  InfiHt*. 


i°7 


B 


A 


B       S. 


B  L  A  P  S.     F  A   b. 
TENEBRIO.     Lin.     G  e  o  f  f.     D  e  g. 

CARACTÈRES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  filiformes  ,  moniliformes  à  leur  extrémité  ,  plus  courtes 
que  la  moitié  du  corps  :  troifième  article  long  ,  prefque  cylindrique  ; 
les  fuirons  coniques  ;  les  derniers  globuleux. 

Bouche  munie  de  lèvres,  de  mandibules,  de  mâchoires  &  de  quatre 
antennules. 

Mâchoires  bifides. 

Antennules  antérieures,  compofées  de  quatre  articles;  le  premier 
très-petit;  le  fécond  long;  le  dernier  gros,  aplati,  prefque  triangulaire 
&  tronqué.  Antennults  poftérieures ,  compofées  de  trois  articles:  le 
premier  petit,  le  fécond  prefque  conique,  &  le  dernier  tronqué. 

Tarfes  des  quatre  pattes  antérieures,  compofés  de  cinq  articles  :  ar- 
ticles fécond,  troifième  &  quatrième  très-courts.  Tarfes  poftérieurs 
compofés  de  quatre    articles  :  fécond  &  troifième  très-courts. 


ESPÈCES. 


J.  BtAfS  lifte.  • 

Noir ,  lui fant  \  corceht  arrondi  ,  légère- 
ment convexe;  élytres  lijfes  ,  prefque  ob 
tufes. 

i.  Blaps   fillonc. 

Noir  ;  élytres  mucronées,  chargées  de  neuf 
lignes  élevées. 

3.  Blaps   mucroné. 

Noir,  peu  luifant  ;  élytres  lijfes ,  mucro- 
nées ;  corcelet  prefque  aplati. 


4.  Blaps  pon&ué. 

Noir  ;  corcelet  anguleux  postérieurement  ; 
élytres  avec  des  flries  formées  par  des  points 
enfoncés. 

5.  Blaps  ftrié. 

Noir  ;  corcelet  anguleux  poflérieurement' 
élytres  obtufes  >  flriées;  flries  prejque  lijfes- 

6.  B  l  a  ps  crénelé. 

D'un  gris  noirâtre  ;  élytres  obtufes,  flriées  ; 
flries  crénelées. 


Qq  t 


jo8 


B  L  A 


i.   Blaps    lille. 

Blaps  gigas.   Fab. 

Blaps  nigra  ,  thorace  rotundato  y  elytris  Uvibus 
ebtufis.  Fab  Syft.  entom.  p.  154.  n°.  1.  — Spec. 
inf.  tom.   1.  p.    311.   7Z°.   1. 

Tenebrio   entras  apterus    niger ,    thorace   tquali , 
êoleoptris  l&vibiis  truncatis.  Lin.  Syft.  nul.  p.  676. 
n".   14. 
Sulz.   Hijl.  inf.   64.  tab.  7.  fig.  $■ 

Cet  infeéte  n'eft  peut-être  qu'une  variété  du  Blaps 
mucroné  :  il  cft  bea\icoup  plus  grand  ,  ayant  feize 
à  dix-fept  lignes  de  long;  il  a  le  corcelet  plus 
convexe  ,  les  élytres  plus  lifles  &  moins  pointues. 
Il  eft  entièrement  noir  &  luifant.  On  voit  un  petit 
rebord  au  corcelet  ,  &  une  ligne  élevée  de  chaque 
côte  des  élytres. 

On  le  trouve  dans  les  caves  ,  dans  les  endroits 
fcumides  Se  inhabités  des  maifons,  dans  les  champs, 
fous  des  tas  de  pierres  ,  Sec.  en  Efpagne ,  en  Italie  , 
fur  la  côte  de  Barbarie.  Il  eft  commun  en  Provence 
Se  ea  Languedoc. 

a.  Blaps   Glloné. 

Blaps  fulcata.  Fab. 

Blaps  coleoptris  mucronatis  fulcatis.  Fab.  Syft. 
entom.  p.  1J4.  ri°.  1. — Spec.inf.  tom.  i.pag.  3x1. 
«°.  1. 

Tenebrio  polychreftes  apterus  :  elytris  mucrona- 
tis ,  finguùs  ftriis  novem  elevatis.  Forsk.  Defcrip. 
anim.  79.   10. 

Il  reikmblc  au  fuivant  pour  la  forme  Se  les  cou- 
leurs ,  mais  il  eft  prefque  une  fois  plus  grand.  Les 
élytres  font  réunies  ,  mucronées  Se  marquées  de 
huit  ou    neuf  filions  élevés  ,   lifles. 

Il  fe  trouve  dans  les  jardins  Se  dans  les  champs  , 
en  Egypte. 

M.  Fabricius  rapporte  que  les  femmes  turques 
mangent  cet  infecte  cuit  avec  du  beurre  ,  dans 
l'intention  d'engraifler.  On  fe  fert  auilï  de  cet  in- 
fecte en  Egypte  &  d.ms  le  Levant  ,  contre  les  dou- 
leurs d'oreilles  Se  la  morfure  des  Scorpions. 

3.  Blaps  mueroné. 

Blaps  mortifaga.  Fab. 

Blaps  atra ,  coleoptris  mucronatis  Uvibus.  F»b. 
Syft.  entom.  p.  154.  n°.  3.  — Spec.  inf.  tom.  1. 
/.   311.  n°.  3. 

Tenebrio  Mortifagus  apterus  ,  thorace  &quali , 
coleoptris  Uvibus  mucronatis  Lin.  Syft.  nat.  pag. 
676.  n" .    Ij.  — Faun.  fuec.   n".   811.  < 

Tenebrio  atra  ,  aptera  ,  coleoptris  Uvibus  ,  pone 
ecuminatis.   Geoff.   Inf.  tom.  1.  p.  346.  n".    1. 

Le Ténébrion  lifle  à  prolongement.  Geoff.  ib. 

Tenebrio  acuminatus  apterus  ,  ater ,  coleoptris 
pone  acuminatis.  Deg.  Mém.  tom.  s-  p-  ;i.  n".   1. 

Ténébrion  à  étuis  en  pointe  non  ailé ,  noir  , 
Jont  les  étuis  finirent  en    pointe.  Deg.  ib. 

Scarabiur  major  totus  niger  y  abdominc  longo 
tlytris  veluti  caudatis.  Raj.  Inf.  50.  11. 


B  L  A 

Searabtus  ex  toto  niger ,  minute  nltens  ,  fœtidus. 
List.    Scarab.  angl.  388.    11. 

Scarab.uts  impennis  tardipes.  Petiv.  Gaçopk. 
tab.   14.  fig.  7. 

Blatta  feetida  tertia.  Mouïf.  Theat.  inf.  p.  1 3  <>. 

fis-  '• 

Aldrov.  Inf.  ^.499. 

Blatta  fa  tida.  Charlet.   Exercit.  p.  48. 

Blatta  fœiida.   Merret.   Pin.  p.    101. 

Scarab&us  terreflris  &  ftercorarius  niger,  fœti- 
dus. Frisch.  Inf.    13.  tab.  zj. 

Blatta  officinarum    Dale.  Pharm.  p.  91. 

Schaeff.  Elem.  inf.  tab.  1x4.  fis.  1.  — Icon. 
tab.    6.  fig.   13. 

Tenebrio  mortifagus.  ScOP.  Entom.  carn.  n".  ljl. 

Tenebrio  mortifagus.  Schrank.  Enum.  inf.  auft. 
n°.  41  j. 

Tenebrio  mortifaga.  Fo'JRC.  Ent.  par.  p.  ï$€. 
n".    1. 

Cet  infecte  varie  un  pen  pour  la  grandeur;  il 
a  depuis  dix  lignes  jufqu'à  un  pouce  de  long.  Il  eft 
entièrement  noir  &  un  peu  luifant.  Les  antennes  font 
un  peu  plus  longues  que  le  corcelet  :  celui-ci  eft 
liiïc  ,  prefque  aplati ,  terminé  de  chaque  côté  par 
un  petit  rebord  ;  il  eft  légèrement  échancré  anté- 
rieurement, &  ceupé  droit  poftérieuremcnt.  L'écuifon 
eft  très-petit ,  à  peine  apparent  ,  plus  large  que 
long,  &  couvert  de  poils  très-courts.  Les  élytres 
font  lifles ,  réunies  par  leur  future,  très-convexes, 
terminées  en  arrière  par  un  prolongement  ;  elles 
ont  de  chaque  côté  une  ligne  longitudinale,  élevée, 
&  elles  embraûent  une  partie  de  l'abdomen.  On 
ne  trouve  point  d'ailes  au-detlous  des  élytres. 

Cet  infecte  eft  très  puant.  On  le  trouve  dans 
toute  l'Europe  ,  dans  les  champs  ,  dans  les  jardins , 
dans  les  caves,  les  endroits  humides  ,  mal  propres, 
fous  des  tas  de  pierres  Se  autres  lieux  femblables. 

4.  Blaps    pondue. 

Blaps  excavata.   Fab. 

Blr.ps  thorace  poftice  angulato  ,  elytris    excavato  ■ 
pur.iiams.  Fab.  Syft.  entom.  p.  154.  n".  4.  — Spec. 
inf.  tom.   1.  p.  511.  n°.   4. 

Pïtiv.  Ga^oph.  tab.  91.  fig.  14. 

Aà.  angl.  ij\.  %6i.  1;. 

Il  eft  plus  petit  Se  moins  convexe  que  le  pré- 
cédent. Le  corcelet  eft  noir ,  lilfe  ,  bordé  de  chaque 
côté,  prefque  iînué  poftérieuremcnt  ,  Se  terminé 
par  deux  angles  aigus.  Les  élytres  font  noires ,  Se 
elles  ont  des  ftries  formées  par  des  points  très- 
enfoncés. 

Il  fe   trouve  fur    la  côte    de  Coromandel. 

j.  Blaps  ftrié. 
Blaps  ftriata.  Fab. 

Blaps  thorace  poftice  angulato ,  atra  ;  elytris 
obtufts  ftriatis.   Fab.    Spec.    inf.   tom.   1.  p.    311, 

""•    *' 

Il    refTemble  entièrement    au    précédent  pour  la 

forme  &  là  grandeur.   La  tête  Se  le    corcelet  foat 


B  L  A 

très-neîfs  ,  Mes  ,  &  point  du  tout  luifans.  Le  bord 
poftérieur  du  corcelet  forme  une  angle  de  chaque 
cote.  Les  élyttes  font  réunies ,  très-noires ,  luilantes  , 
&  chargées  de  ftrics  prcfque  lifles. 

On  le  trouve  fureta   côte   de  Coromandcl. 

<•    Blaps  crénelé-. 

Blaps    crenata.   Fab. 

Blaps  thoracc  poflice  angulato  ,  grifeo-fufca  ; 
tlytris  crenuto  ftrialis  obtufis.  Fab.  Spcc.  irtf.  tom.  i. 
F-    Jll.  «°.    6. 

Il  relfemblc  au  précédent  ,  mais  il  eft  une  fois 
plus  périr.  La  tète  &  le  corcelet  font  lifts ,  d'un 
gris  noirâtre  ,  fans  taches.  Les  élytres  font  ftriées  , 
&    les   ftrics  crénelées. 

Il  fe  trouve  fur  la   côte  de  Coromandcl. 

BLATTE ,  Blatta.  Genre  d'infectes  de  l'Ordre 
des  Orthoptères. 

Les  Blattes  font  des  infectes  qui  ont  deux 
ailes  membraneufes  ,  pliées  longitudinalcmcnt  & 
cachées  fous  deux  étuis  prcfque  coriaces  ;  deux 
antennes  longues,  fétacées,  compofées  d'un  grand 
nombre  d'articles  ;  la  tête  inclinée  ;  la  bouche 
munie  de  lèvres  ,  de  mandibules  ,  de  mâchoires 
&  d'antennules  ;  le  corcelet  large  ,  plat ,  bordé  ; 
enfin  dont  les  pattes  ne  font  point  propres  a  fau- 
ter ,  &c  dont  les  tarfes  font  compofés  de  cinq 
articles  ,  &  quelquefois  de  quatre  feulement  aux 
pattes  poftérieures. 

Ce  genre  a  été*placé  dans  l'Ordre  des  Coléop- 
tères par  MM.  Geoffroy,  Scopoli ,  &  dans  celui 
des  Hémiptères  par  Linné  ,  mais  il  a  été  féparé 
de  ces  deux  Ordres  par  le  Baron  de  Geer  & 
M.  Fabricius  ,  qui  ont  réuni  enfemble  la  Blatte  , 
le  Forficule  3c  la  nombreufe  famille  des  Saute- 
relles. 

Les  Blattes  font  très -faciles  à  reconneître  ,  & 
ne  peuvent  être  confondues  avec  aucun  autre  genre 
d'infectes.  Les  pattes  qui  ne  font  propres  qu'a  la 
courfe  Jes  distinguent  au  premier  coup  d'oeil  des 
Sauterelles,  des  .Grillons  ,  des  Truxalcs  ,  des  Cri- 
quet; ,  Se  les  antennes  placées  au-dellous  des  yeux, 
la  tête  inclinée ,  le  corcelet  large  £c  bordé ,  leur 
donnent  une  forme  qui  leur   eft  particulière. 

I  es  antennes  des  Blattes  font  fétacées  ,  c'eft- 
à-dire  ,  qu'elles  reifemblcnt  à  un  fil  qui  diminue 
infenfibleraent  d'épaiffeur  &  va  le  terminer  en 
pointe  très-fine.  Elles  font  affez  longues  &  com- 
pofées  d'un  nombre  très  -  confidérable  d'articles, 
dont  le  premier  eft  très  diftinét  &  beaucoup  plus 
gros  que  les  autres.  M.  Geoffroy  en  a  compré 
jufqu'à  quatre-vingt-quatorze  dans  celles  de  la 
Blatte  des  cuifines  ,  Blatta  orientais.  Ce  nombre 
d'anneaux  rend  les  antennes  très-fouples  &  très- 
flexibles  :  l'infecte  les  porte  en  avant  lorfqu'i! 
marche  ;  il  les  agite  fouvent  ,  &  paroît  vouloir 
tâter  &  reconnoître  les  objets  qui  fe  trouvent 
au-devaut  de  lui.  Elles  ont  leur  infertion  au-def- 
fous  des  yeux. 


B  L  A 


W$ 


La  tête  eft  de  grandeur  médiocre ,  prefqu' en- 
tièrement cachée  fous  le  corcelet  ,  8c  tellement 
inclinée  que  la  bouche  touche  picfqu'à  la  poi- 
trine. Les  yeux  font  à  réfeau  ,  oblongs  ,  un  peu 
figurés  en  creiflant  6c  placés  un  de  chaque  côté 
de   la   tète  ,  prclqu'au-defTus    des  antennes. 

La  bouche  eft  compofée  d'une  1"  vie  fupérieure.,, 
d'une  lèvre  inférieure  ,  de  deux  mandibules ,  de 
deux  mâchoires ,  de  deux  galètes  fie  de  quatre 
aiuennulcs. 

La  lèvre  fupérieure  eft  large  ,  peu  avancée  , 
aplatie  ,  prcfque  membraneufe  ,  arrondie  ou  pref- 
qu'échancréc  antérieurement.  Les  mandibules  font 
alfez  larges  ,  comprimées  latéralement,  très- dures 
&  armées  de  pluficurs  dents  folides  ,  d  bégaie 
grandeur,  très-pomtucs.  Les  mâchoires  font  alfez 
dures  ,  un  peu  comprimées  latéralement  ,  ciliée* 
intérieurement  &  terminées  en  pointe  longue  , 
arquée  ,  afTez  forte.  La  lèvre  inférieure  eft  à-pcti- 
près  de  la  largeur  de  la  fupérieure  :  elle  eft  prcf- 
que membraneufe  ,  aplatie  ,  échanctée  à  fa  partie 
antérieure.  Les  galètes  font  membraneufes  ,  pla- 
tes,  peu  larges  Se  de  la  longueur  des  mâchoires, 
au  dos  dtfquclles  elles  font  inférées.  Les  anten- 
nules  antérieures  font  filiformes ,  plus  longues  qu» 
les  poftérieures  &  compofé»s  de  cinq  articles  , 
dent  les  deux  premiers  font  très-courts  ,  le  troifième 
alfez  long  5c  cylindrique ,  le  quatrième  allez  long 
&  prcfque  conique  ,  Se  le  dernier  alfez  long  Se 
pointu  par  les  deux  bouts  :  elles  ont  leur  infer- 
tion au  dos  des  mâchoires  ,  %  côté  des  galites. 
Les  antennules  poftérieures  font  filiformes  &  com- 
pofées  de  trois  articles  ,  dont  le  premier  eft  à 
peine  plus  court  que  les  deux  autres  :  elles  ont 
leur  infertion  à  la  bafe  latérale  de  la  lèvre  infé- 
rieure. 

Le  corcelet  eft  ordinairement  plus  large  que 
long;  il  eft  peu  convexe,  prefqu'aplati  ;  il  déborde 
par  les  côtés,  le  corps  de  l'infecte,  &  il  cache 
prefqu'cntiérement  la  tête.  Au-deffous  de  l'attache 
des  ailes  &  des  élytres  ,  depuis  le  corcelet  juf- 
qu'à l'abdomen  ,  il  y  a  un  efpace  que  de  Geer 
nomme  la  poitrine  :  elle  a,  dit  -  il  ,  peu  d'épaif- 
feur ,  &  le  trouve  couverte  en  -  demis  par  une 
partie  "des  étuis  &  des  ailes.  On  ne  voit  point 
d'écuflon  fur  cette  poitrine  ,  &  c'eft  à  elle  que 
fe  trouvent  unis  les  étuis  ,  les  ailes  &  les  deux 
dernières  paires  de  pattes. 

Le  corps  des  Blattes  eft  ,  en  général  ,  d'une 
figure  alongée  ,  rarement  ovale  &  toujours  un  peu 
aplatie.  L'abdomen  eft  large  ,  aplati  en-deffus  & 
légèrement  convexe  en-delîbus.  Il  eft  comrofe  de 
plufieurs  anneaux  &  terminé  par  deux  petites 
appendices  coniques  ,  articulées  ,  mobiles.  L'ufage 
de  ces  deux  pièces  n'eft  pas  connu  ;  le  mâle  & 
la  femelle  en  font  également  pourvus.  Mais  1b 
mâle  en  a  deux  autres  un  peu  plus  courtes  Se 
plus  minces  que  celles  -  ci  ,  frtuées  entre  deux 
lames  tranfverfale$ ,  qui   fc    trouvent  a«  bout  du 


3io 


E  L  A 


dernier  anneau,  &  d'où  fortent  les  parties  qui  conf- 
tiiucnt   Ion   fexe. 

tes  pattes  font  allez  longues.  Les  poftérieures 
font  plus  longues  que  les  intermédiaires  ,  & 
celles-ci  le  font  un  peu  plus  que  les  antérieures. 
Les  cuiffes  font  larges ,  aplaties  Se  attachées  au 
corps  par  une  large  &  grande  pièce  nommée 
hanche.  Les  jambes  font  longues  ,  un  peu  apla- 
ties ,  à-peu  près  d'égale  épaiileur  dans  toute  leur 
longueur  Se  garnies  de  beaucoup  de  piquants.  On 
voit  aulTi  quelques  piquants  moins  longs  &  moins 
forts  que  ceux  des  jambes,  à  la  partie  poftérieure 
des  cuiffes.  Les  tarfes  fout  plus  minces  Se  plus 
déliés  que  les  jambes  :  ils  font  compofés  de 
cinq  articles  ,  dont  le  premier  cft  aulli  long  que 
les  trois  qui  fuivent  ,  pris  enfcmble  ;  le  dernier 
eft  long  &  terminé  par  deux  petits  crochets.  Ce 
qu'il  y  a  de  bien  fîngulicr  ,  c'eft  que  quelques 
espèces  n'ont  que  quatre  articles  aux  tarfes  des 
pattes  poftérieures ,  c'eft  ce  qui  a  fait  placer  ces 
infectes  ,  par  M.  Geoffroy  ,  dans  la  divilion  qu'il 
a  faite  des  infectes  dont  les  quatre  pattes  anté- 
rieures ont  cinq  articles  &  les  poftérieures  quatre 
feulement.  J'ai  une  femelle  de  la  Blatte  des  cui- 
Jînes  qui  a  cinq  articles  à  une  des  pattes  pofté- 
rieures Se  quatre  feulement  à  l'autre.  Cette  diffé- 
rence eft  d'autant  plus  remarquable  qu'il  n'y  a 
aucun  infecte  que  je  connoilîe  où  ces  parties 
varient  comme  dans  ce  genre.         • 

Les  élytres,  qui  fervent  à  couvrir  &  à  défen- 
dre les  ailes  ,  font  d'une  coufiftance  moyenne 
entre  l'écailleufe  &  la  membraneufe  ,  c'eft-à-dire  , 
qu'elles  font  coriaces  comme  du  parchemin  fin 
le  mince.  Elles  font  un  peu  en  recouvrement  , 
Se  elles  fe  terminent  en  pointe  arrondie  ;  elles 
font  alongées  &  garnies  de  nervures  longitudi- 
nales :  on  y  en  diftingue  trois  principales  qui 
partent  de  la  bafe  de  l'élytre  &  qui  donnent  naif- 
fance  à  plufieurs  autres.  Celle  du  milieu  eft  rele- 
vée ,  &e  va  de  la  bafe  à  l'extrémité  de  l'élytre  , 
prefque  en  ligne  droite  ou  en  ferpentant  légè- 
rement. L'intérieure  eft  creufée  6c  courbée  ;  elle 
va  fe  terminer  vers  le  milieu  du  bord  interne  de 
l'élytre ,  de  forte  qu'elle  forme  prefque  une  figure 
ovale  avec  la  nervure  oppofée  de  l'autre,  élyrre. 
L'extérieure  eft  moins  marquée  que  les  deux  dont 
nous  venons  de  parler ,  Se  elle  va  fe  terminer  au 
bord   externe. 

Les  ailes ,  au  nombre  de  deux  ,  font  priées  lon- 
gitudinalement  en  évantail ,  Se  jamais  tranfverfa- 
lement  comme  le  font  celles  des  Coléoptères. 
Leur  longueur  eft  prefque  toujours  égale  à  celle 
des  élytres  :  elles  font   membraneufes  ,   &  garnies 


B  L  A 

de  beaucoup  de  nervures  tant  longitudinales  que 
tranCvetfales  :  mais  les  principales  fuivent  une 
direction  longitudinale. 

Les  ailes  &  les  élytres  manquent  à  la  femelle 
de  la  Blatte  des  cui/ines  ;  on  apperçoit  feulement 
un  moignon  d'élytres  Se  point  d'ailes.  La  Blatte 
de  Peliver  a  les  ailes  plus  courtes  &  plus  petites 
que  les  élyties  ,  &  celles-ci  font  plus  larges  que 
dans   les  autres   efpèces. 

Les  larves  des  Blattes  ne  diffèrent  de  l'infect* 
parfait  que  par  le  défaut  d'ailes.  La  nymphe  n'en 
diffère  non  plus  que  parce  qu'on  lui  voit  le  com- 
mencement des  ailes  Se  des  élytres  qui  ctoiffent 
Se  fe  développent  peu  à  peu.  Celle-ci  d'ailleurs 
court  avec  la  même  agilité  &  fait  ufage  des 
mêmes  alimens   que  la  larve  &   l'infecte  parfait. 

Les  Blattes  font  fort  agiles  ;  elles  courent  avec 
beaucoup  de  viteffe  Se  font  plus  ordinairement 
ufage  de  leurs  pattes  que  de  leurs  ailes  ,  quoique 
quelques-unes  volent  très-bien.  La  plupart  fuyent 
la  lumière  &  ne  paroiffent  que  la  nuit  ,  ce  qui 
leur  a  fait  donner ,  par  les  anciens  naturaliftes  ,  le 
nom  de  lucifugA  ,  infectes  qui  fuyent  la  clarté. 
Quelques  efpèces  vivent  dans  les  maifons  où  elles 
font  très- incommodes ,  mangeant  &  rongeant  tout 
ce  qu'elles  trouvent,  mais  principalement  le  pain, 
la  farine  ,  le  cuir  ,  le  fucre  ,  le  fromage  Se  diffé- 
rentes provifïons.  Elles  fe  cachent  pendant  le 
jour  dans  les  trous  &  les  fentes  des  murs ,  der- 
rière les  tapifieries  ,  dans  les  angles  des  armoires, 
Sec.  Elles  fortent  la  nuit  &  fe  répandent  partout, 
mais  la  clarré  d'une  lampe  fuftit  pour  les  écarter 
Se   les  faire  fuir. 

Scopoli  rapporte  que  la  racine  de  Nymphéa 
ou  Nénuphar ,  cuite  avec  le  lait ,  tue  les  Blattes 
Se  les  Grillons  ,  &  que  la  vapeur  du  charbon  de 
pierre  qu'on  brûle  les  fait  pareillement  périr. 

L'accouplement  da  ces  infectes  qui  évitent  la 
clarté  Se  fe  fauvent  au  moindre  bruit ,  a  été  peu 
obier vé  ;  on  fait  feulement  que  la  femelle  pond 
un  ou  deux  oeufs  très-gros  ,  prefque  de  la  gran- 
deur de  la  moitié  de  fon  ventre ,  cylindrique  , 
mais  arrondi  par  les'  deux  bouts  Se  relevé  d'un 
côté  en  carène.  Dès  qu'elle  eft  éclofe  ,  la  larve 
court  ,  Se  vit  avec  les  infectes  parfaits  ;  on  et» 
voit  fouvent  plufieurs  enfcmble  de  grandeur  dif- 
férent* ,  fuivant  leur  âge.  Frifch  rapporte  que  la 
femelle  de  la  Blatte  des  cuifines  (  Blatta  orienta* 
lis.  )  garde  pendant  quelques  jours ,  à  l'orifice  de 
la  partie  qui  caractérife  fon  fexe  ,  l'œuf  qu'elle 
eft  prête  à  poudre ,  Se  qui  cft  d'une  groffêur  con- 
fidérable.  Il  fe  paffe  ,  dit-il ,  plus  d'une  fetnaine 
avant  qu'elle  le  quitte  entièrement. 


0 


Suite  de  Clntroduclim  à  CHiJlolrc  Naturelle  des  Infcles. 


JIL 


BLATTE. 

B  L  A  T  T  A.     Lin.     G  e  o  f  f.     F  a  b. 

CARACTERES     GÉNÉRIQUES. 

Antennes  longues  ,  fétacées  :  articles  courts  ,  nombreux ,  pref- 
que égaux,  peu  diftin&s  :  le  premier  beaucoup  plus  gros  que  les  autres. 

Bouche  munie  de  mandibules ,  de  mâchoires  }  de  deux  lèvres  &  de 
quatre  antennules  filiformes. 

Tête  penchée,  cachée  fous  la  partie  antérieure  du  corcelet. 

Abdomen  terminé,  dans  les  deux  fexes,  par  deux  appendices  mobiles, 
coniques ,  articulées. 

Pattes  propres  pour  la  courfe.  Tarfes  compofés  de  cinq  articles,  dont 
le  premier  très-long;  les  trois  fuivans  très-courts,  &  le  dernier  alongé 
&  terminé  par  deux  crochets. 

Nota.  Quelques  efpèces  n'ont  que  quatre  articles  aux  tarfes  pofté- 
rieurs. 


ESPÈCES. 


I.    Bl A  TTE 


géant. 


Livide  ;  corcelet  avec  une  grande  tache 
quarrée ,  noirâtre. 

2.  Blatte  de  Madère. 

Noirâtre;  corcelet  &  élytres  livides ,  avec 
des  taches  &  des  points  noirâtres ,  irrégu- 
liers. 

5.   Blatte  cendrée. 

D'un  brun  livide  ;  corcelet  mélangé  de 
cendré  Sf  de  noirâtre;  élytres  cendrées. 


4.  Blatte  égyptienne. 

Noire  ;  bord  antérieur  du  corcelet  blanc. 

5.  Blatte  occidentale. 

Corcelet  noir  ,  bordé  de  pâte  ,  avec 
deux  points  fauves  à  fa  i/afe  ;  élytres  oli- 
vâtres. 

6.  Blatte  furrnamoife. 

Livide  ;  corcelet  noir  ,  avec  le  bord  anté- 
rieur d'un  Jaune  pâle  ;  pattes  fauves. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'IIifloire  Naturelle  des  InfeRet*. 


BLATTES.   (  Infectes). 


7.  BtATTB    Kakkerlac. 

Ferrugineufe;  corcelet  fauve ,  roufsâtre  , 
avec  deux  grandes  taches  obfcures  ,  &  le 
bord  poflérieur  pâle. 

8.  Blatte  auftrale. 

Ferrugineufe  ;  corcelet  noir  ,  avec  une  tache 
annulaire  ,  blanche;  élytres  avec  une  petite 
raie  blanche ,  à  leur  bafe. 

9.  Blatte  bordée. 

Noinître  ;  tête  à  bords  du  corcelet  &  des 
élytres  ferrugineux. 

10.  B  L  att  e  érythrocephale. 
Noire  ;  tête  &  pattes  fer rugineujès. 

11.  Blatte   hottentote. 

Noirâtre  ,  fans  taches  ;  tête  &  pattes 
rouges. 

11.  Blatte   indienne. 

Grife  ;  tête  noire  ;  corcelet  n  oir ,  avec  le 
bord   antérieur  blanc. 

13.  Blatte  blanche. 

D'un  blanc  verdâtre  ;  antennes  jaunes. 

14.  Blatte   ponduée. 

Pâle  ;  corcelet  &  élytres  parfemés  de  points 
noirâtres;  difque  des  élytres  noir. 

15.  Blatte  verte. 

D'un  vert  pâle  ;  bords  latéraux  du  cor- 
celet &  antennes  jaunes  ;  ailes  blanches. 


\6.  Blatte  brefilienne. 

Pâle ,  obfcure  ;  abdomen  noir  ;  tarfes  jau- 
nâtres. 

17.  Blatte  rayée. 

Très-noire  ;  bords  du  corcelet  Se  des  élytres 
blancs;  élytres  avec  deux  raies  longitudi- 
nales ,  parallèles,  blanches. 

18.  Blatte  de  Penfylvanie. 

Noirâtre;  corcelet  blanchâtre  fur  fes  bords, 
&  noirâtre  au  milieu  ;  bafe  des  élytres 
blanche. 

19.  Blatte   africaine. 

Noire  en  deffbus ,  cendrée  en  de  fus  ;  cor- 
celet velu  ,  avec  les  bords  extérieurs  jaunes. 

20.  Blatte  de  Periver. 

Noire ,  prefque  circulaire  ;  élytres  avec 
quatre  taches  d'un  blanc  jaune ,  fur  chaque. 

II.  Blatte    des  cuifmes. 

D'un  brun  ferrugineux  ;  élytres  courtes  , 
avec  une  ligne  enfoncée. 

11.  Blatte  à   ceinture. 

Jaunâtre  en- de  fus  ,  noirâtre  en-dejfbus; 
bords  du   corcelet  &  des   élytres  blancs. 

25.   Blatte  livide. 

Noirâtre  en-dejfus  ,  d'un  gris  fauve  ,  livide 
en  dejfous  ,  ailes  de  la  longueur  du  corps< 

24.  Blatte  ronfle. 

Roufe ,  alongée  ;  pattes  d'un  rouge  bri- 
queté  ;  ailes  plus  longues   que  le   corps. 


i;.  Blatts. 


Suite  de  l'Introduction  à  l'RiJloire  Naturelle  des  Infectes. 
—  ■  ' 


3'î 


Alongée  ,    Sun  gris    cendré  ;    coretht   & 
élytres  oarfim/s  de  pttits  pointsnoirâties. 


BLATTES.  (Infectes) 

5.  Blatte  grife.  I       3 1.  Bl  att  e   fuligineufe. 

Noirâtre  ;  tête  rj  bafe  des  élytres  roufâtres. 

32.  Blatte   corcelet- roux. 

Corceht  ferrugineux  ;  corps  d'une  couleur 
de  brigues ,  pâle. 

3-3.   Blatte  tachetée. 

Corcelet  noir ,     bordé  de  blanc  ;    élytres  j 
pâles  ,  avec  des  taches  noires. 


16.  Blatte   à   bandelettes. 

Ovale ,  très-noire  ;    élytres   avec  une  raie 
longitudinale  ,  rouge. 

2.7.  Blatte  varice. 

Corcelet  jaunâtre  ;  élytres  tejlacées  ,  noires 
à  leur  extrémité. 

28.    Blatte   laponne. 

Noirâtre  en  dejfous ,  d'un  jaune  livide, 
cendré  endejfus,  avec  des  points  &  taches 
noirâtres. 

le).  Blatte  pâle. 

■  Toute  d'un  jaune  pâle,  fans  tacites  ;  yeux 
noirs. 

30.  Blatte   germanique. 

Livide  ;  corps  jaunâtre;  corcelet  avec  deux 
raies  noires  ,  parallèles. 


34.  Blatti  marginée. 

Noire  ;   corcelet  roux  ,    bordé  de  blanc  ; 
élytres  noires  ,   avec  le  bord  blanc. 

35.  Blatte  alongée. 

Alongée ,  livide  ;  corcelet  avec  deux  points 
&  une  tache  en  croijfant ,  noirs. 

36.  Blatte  nitidule. 

Corcelet  ferrugineux ,  avec  une  tache  noire; 
élytres  bleues,  fans  taches. 

37.  Blatte  pigmée. 

Ovale,  d'un  brun  noirâtre;  antennes  courtes; 
corcelet  bordé  de  blanc  tranfparent. 


Hifloire  Naturelle,  lnjcfies.  Tome  ]V% 


Rr 


3.if 


B  L  À 


i.  Blatte  géant,  , 

Biatta   gigantea.    Lin. 

Blatta  liviaa  ,  thoracis  clypeo  macula  quadrata 
fufca.  Lin.  5yjî.  nat.  p.  687.  rc°.  1.  —  Muf. 
Lad.    Ulr.  p.    106.    n".    I. 

Biatta  gigantea.  Fab.  S%/?.  enttsm.  pagu  zyi. 
f>°-   I.  — —    .S/j^c.    //z/    fOOT.    I.  pa£.    341.   n°.    1. 

Gronov.   Zooph.   653.   £4jJ.   16.  fig.    3. 

Ses  a.  Mu/!  3.  tab.   77.  _/%\   1.  z. 

Drury.  Illujl.    tom.  1.    pi.    }6.  j?£.   i. 

Cette  Blatte  clt  très- grande  :  elle  a  près  de 
deux  pouces  de  long.  Tout  fon  corps  eft  d'une 
couleur  cendrée  pâle  ou  livide.  Les  antennes 
font  féracées  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps.  Le  corcelet  conlîdéré  tranfverfalement  , 
paroît  avoir  une  figure  ovale  :  il  eft  pâle  avec 
uae  grande  tache  obfcure  au  milieu  ,  qui  touche 
au  bord  poftérieur  ,  mais  non  pas  à  celui  des 
côtés.  Les  élytres  font  livides  ,  allez  grandes  , 
Jftriées  &  obtufes.  '  L'abdomen  eft  pâle  &  terminé 
d«  chaque  côté  par   une  appendice   conique  ,   allez 

trande.    Les   jambes    font    armées    d'épines    aflez 
jrtes. 
Elle  fe  trouve  dans    toute  l'Amérique    méridio- 
nale.   Elle  nous  vient  rarement  de   Cayenne. 

i.  Blatte   de  Madère. 

Blatta    Maders..    Fab.1 

Biatta  f'fca  ,  thorace  elytrifque  lividis  fufco 
variegatis.  Fab.  Spec.  inf,  tom.  1.  pag.  341. 
»?•    t. 

Elle  reffemble  à  la  précédente  ,  mais  elle  n'eft 
pas  ii  grande.  La  tête  eft  olivâtre  &  les  antennes 
ibfcures.  Le  corcelet  eft  livide  ,  obfcur  avec 
quelques  points  noirâtres  ,  irréguliers  '  plus  ou 
moins  marqués.  Les  .élytres  font  grifàtres  ,  avec 
deux  lignes  noirâtres  ,  dont  l'une  droite  &  éle- 
vée ,  defeend  de  la  bafe  jufques  vers  le  milieu 
de  l'élytre  ;  L'autre  arquée  &  creufée ,,  va  aboutir 
▼ers  le  milieu  du  bord  interne.  Vers  l'extrémité 
de  l'élytre  on  apperçoir  les  nervures  plus  élevées 
Si  formant  des  ftries  régulières  ;  il  y  a  auflî  des 
points  irréguliers  ,  obfcurs.  Le  corps  eft  d'une 
couleur  olivâtre  ,  foncée.  Les  pattes  font  obfcures 
$i  épineufes. 

Elle  fe  trouve  à  Madère,  aux  Antilles  Se  dans 
fAmériquc  méridionale. 

3.  Blatte  cendrée. 
Blatta  cinerea.  Nob. 
■ .    Biatta   fufeo-livida  y   thoraee    rlgro   cinereoque 
variegato  ;  clytris  cinereis.  Nob- 

1  Les  couleurs ,  &  fur-tout  la  forme  du  corcelet , 
diftinguent  cette  efpèce  des  deux  précédentes ,  aux- 
quelles elle  reffemble  d'ailleurs  un  peu  :  elle  a 
environ  un  pouce  de  long.  Les  antennes  font 
obfcures  Sz  prcfque  de  la  loi.gucur  du  corps. 
Celui  -  ci  eft  livide  ,  &  un  peu  obfcur  vers  les 
de- l'abdomen  &  fur  la  poitrine.  La  tête. 
eft  Stnr'e  avec  la    bouche  livide  &   une  bande  jau- 


B  L  A 

nâtre  entre  les  deux  antennes  &  une  autre  à  la 
partie  poftéricure  de  la  tête.  Le  corcelet  eft  plus 
large  a  fa  partie  poftérieure  qu'à  fa  partie  anté- 
rieure :  il  éft  d'un  gris  cendré  livide  avec  des 
taches  irrégulières ,  noires.  Les  élytres  font  d'un 
gris  nébuleux  ;  on  y  remarque  les  deux  lignes 
noires  ,  l'une  droite  &  lautre  arquée  ,  dont  nous 
avons  parlé  en  décrivant  la  Blatte  de  Madère. 
Les   pattes  font  livides  t;  épineules. 

J'ai  trouvé  cette  efpèce  en  grande  quantité 
dans  des  cailles  pleines  de  graines  Se  de  plantes 
envoyées  à  M.  Tliouin  de  l'île  de  France.  Ces 
Blattes  y  étoient  vivantes  dans  l'état  de  larve  Je 
d'infecte  partait. 

4.  Blatte  égyptienne. 
Blatta  Ag-^ptiaca.   Lin. 

Blatia  atra  thoracis  margine  antico  albo.  Lin. 
Syjt.  nat.  pag.  687.  n°.  1.  — —  Muf.  Lud.  Ulr. 
p.   107. 

Blatta  &gyptiaca,  Fab.  Syft.  entom.  p.  171. 
tt".   1.   — —  Spec  inf.  tom.    1.  p.  341.   n°.    3. 

Gronov.   Zooph.   6^y.  tab.    îf.fig.  1. 

DRURV.   llluft.tom.  1.    tab.    56.  fig.  3. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Blatte  des  eut' 
[mes.  Tout  fon  corps. eft  noir.  Les  antennes  font 
noires  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps. 
La  tète  eft  noire  &  la  bouche  blanchâtre.  Le 
corcelet ,  confidéré  tranfverfalement ,  paroît  avoir 
une  figure  ovale  ;  il  eft  noir  ,  &  fur  le  bord 
antérieur  ,  il  y  a  une  large  bande  blanche.  Les 
élytres  font  noires  ,  avec  un  iîllon  tranfverfal  , 
oblique  ,  blanc  à  la  baie.  &  des  ftries  élevées 
vers  l'extrémité.  Les  ailes  font  pliées  Iongitudina- 
lement  ,  noirâtres  dans  toute  leur  étendue  ,  & 
blanches  à  leur  bafe.  Les  pattes  font  obfcures  8c 
les  jambes   aimées  d'épines   alfez   fortes. 

Elle  fe  trouve  en  Egypte. 

5.  Blatte  occidentale. 
Blatta  occidentalis.  Fab. 

Blatta  thorace  atro  :  margine  omni  pallldà 
punilifque  duobus  bafios  fulvis  ;  elytris  oliva- 
ceis.    Fab.  Mant.    inf.   tom.    1.  pag.   n  ç.    rc°.    4. 

Elle  eft  plus  grande  que  la  précédente.  Les 
antennes  font  d'un  noir  de  poix  avec  le  premier 
article  ferrugineux.  La  têt£  eft  noire  ,  luifante  , 
avec  la  bouche  &  une  ligne  entre  les  antennes  , 
d'un  rouge  briqueté.  Le  corcelet  eft  noir  ,  lui— 
fant ,  avec  tout  le  bord  pâle  &  deux  petits  peints 
linéaires ,  rouges  ,  à  la  baie.  Les  élytres  font  oli- 
vâtres &  parfemées  de  très-petits  points  cendrés. 
L'abdomen  a  des  taches  rouges  au  milieu  &  quel- 
cjues-unes  plus  petites  fur  les  bords.  Les  pattes 
(ont  d'un  rouge  de  briques. 

Elle  fe   trouve    en  Amérique. 

6.  Blatte    fnrinamoife. 
Blatta  furina:nenj:s.  L\v. . 


B  L  A 

Blatta  li\'ida  ,  tkoracis  margine  antico  alSo. 
Lin.    Syjl.   nat.   p.   fUy.  n°.   3. 

Blatta  furinarr.enjïs .  Fab.  Syjl.  entom.  pag. 
171.  n°.  3.  ■ .  1  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  341. 
n°.    4- 

Blatta  fufca  ,  thorace  atro  nitido  :  margine 
antico  flavo ,  pedibus  tcftaceis.  Dec.  Mém.  tom. 
3-  P"g-   f?9-  .  '•  >4-.W-  * 

Blatte  de  Sufinpm  brune  ,  à  corcelet  noir  , 
laiùnr  ,  donr  |<  Sord  antérieur  eft  jaune  pâle , 
à  partes  fauve-.    Dec.  ii. 

Sulz.  Inf.  tab.    S.  fig.   1. 

Elle  a  c:  y;  .>  .  ne;ir  lignes  de  long  &  quatre 
lignes  Se  demie  de  larea.  Les  antennes  font  obi- 
cures  ;  les  yeux  fen:  jaunâtres  &  la  tète  eft  noire. 
Le  corcelet  cit  d'un  non  très-luifant  Se  ion  bord 
antérieur  eCt  d'un  jaune  pile  ,  ce  qui  forme  à 
cet  endroit  une  eipèce  de  bande.  Les  élytres  font 
d'un  brun  obfcur ,  noirâtre  ,  &  bordées  de  brun 
très-clair  à  leur  partie  antérieure  &  externe:  elles 
font  un  peu  plus  convexes  que  dans  les  autres 
efpèccs  ,  Se  elles  départent  un  peu  l'abdomen.  Elles 
font  un  peu  moins  larges  ,  à  leur  bafe  ,  que  le 
corcelet.  Les  pattes  font  d'une  couleur  routlâtre  , 
&   les  jambes    font  garnies   d'épines  brunes. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

7.  Blatte  Kakkerlac. 

Blatta   americana.   Lin. 

Blatta  fer.-ugi,:ea  ,  tkoracis  clypeo  pojlice  exal- 
bido.  Lin.    Syjl.   nat.   p.   6S7,   n°.    4. 

BLtta  amtricana.  Fab.  Syjl.  entom.  pag.  2.7I. 
»°.    4.  —  Spec.  inf.  tom.  1.  p.    341.  n°.   5. 

Blatta  fufco  fLavefcens  ,  elytris  fitlco  ovato 
imprcjfis  ;  abdomine  longioribus.  Geotf.  Inf  tom. 
1.  p.    381.   n°.    1. 

La  grande   Blatte.  Geoif.  ii. 

Blatta  Kakkerlac  faruginea  ,  thoracis  clypeo 
jlavefcentc  :  maculis  binis  margineque  pojlico  fuf- 
cis  ;  abdomine  rufo  j  anttnnis  lor.gijfiir.is.  Dtc. 
Mém.   tom.    3.  p.    J3J.    n°.  î.  pi.   44.  fig.   !>»"*, 

^    ?•  ' 

Blatte  Kakkerlac  roufle  ,  à  corcelet  jaunâtre  , 
avec  deux  taches  &  une  bordure  brunes  ,  à  ven- 
tre roux  &  à  antennes  très-longues.    Dec  ib. 

Blatta  mo'.cr.dinaria  ab  infula  Jamaica  allata 
major.   Raj.  Inf.  68. 

MÉRIAN.   Surin.    I.    tab.    1. 

Blatta  aurelianenfis .  Fourc.  Ent.  par.  p.  177. 
b°.  1. 

Cette  Blatte,  connue  en  Amérique  fous  le  nom  de 
Kakkerlac  ou  Kakkerlaque  ,  fe  trouve  depuis  long- 
tems  en  Europe,  où  elle  a  été  apportée  par  les  vaif- 
feaux  qui  reviennent  de  ce  pays  là.  Elles  font 
un  peu  plus  grandes  en  Amérique  qu'elles  ne  le 
font  en  Europe.  Un  climat  beaucoup  plus  chaud 
&  une  nourriture  beaucoup  plus  abondante  font 
fans  doute  plus  favorables  au  développement  Se 
à  l'accroillement  de  cet  infecte  ;  leur  couleur  pa- 
raît aulli  s'être  un  peu  altérée  •.  celles  de   fArné- 


B  L  A 


5«f 


rique  font  d'une  belle  couleur  de  muitle  .  tan- 
dis que  celles  de  l'Europe  font  brunes,  tes  fCMM 
kcrla.s  ne  font  que  trop  connus  dans  tou:e  -l'Aine^ 
nque  méridionale  par  les  dégâts  qu'ils  font  dans 
les  maifon.s  ,  dans  les  champs  &  fur-tout  dans 
les  fucterics.  Us  rongent  les  étoiles  de  laine ,  de 
coton  ,  de  chanvre  ;  ils  détruifent  la  plupart  des 
meubles  mal  foignés  ;  ils  gâtenr  les  provifions 
de.  bouche,  &  ils  attaquent  fur-tout  le  fuerc  & 
toute?  les  lubftanccs  douces  &  focrées.  Il  eft  tiés- 
dirficile  de  fe  garantir  de  cet  infecte  puant  , 
incommode  &  nuifible. 

Tout  le  corps  de  cet  infecte  eft  d'une  couleur 
roulTe  ,  ferrugineufe  ,  plus  ou  moins  claire.  Les 
antennes  font  de  la  longueur  du  corps.  Le  cor- 
celet eft  allés  large  ,  prefque  ovale  ,  coniîdéré 
rranfverfalement ,  d'une  couleur  jaune  d'ocre  obf- 
cur ,  avec  deux  taches  au  milieu  plus  obfcures. 
Les  élytres  ont  une  ligne  longitudinale  élevée  , 
placée  vers  le  milieu ,  une  autre  arquée  &  enfon- 
cée ,  qui  va  aboutir  vers  le  milieu  du  bord  in- 
terne ;  enfin  une  autre  moins  enfoncée  ,  placée 
vers  le  bord  externe.  Les  pattes  font  ferrugi- 
neufes   &  armées  de  piquants  noirâtres. 

Elle  fe  trouve  en  Europe  &  dans  toute  l'Amé- 
rique méridionale. 

8.  Blatte  auftrale. 
Blatta  aufiralafu.  Fab. 

Blatta  ferruginea ,  thorace  atro  ,  annulo  albo  ; 
elytris  baji  lineola  aléa.  Fab.  Syjl.  entom.  pag. 
171.  n°.  j.  -t.  m  Spec.  inf.  tom.  1.  pag.  341. 
n°.  6. 

Elle  réflèmble  pour  la  forme  &  la  grandeur  à 
la  Blatte  Kakkerlac.  La  tête  eft  noire  ,  avec  le 
bord  poftérieur  blanc.  Le  corcelet  eft  noir  ,  lui- 
fanr,  avec  un  grand  anneau  blanc,  au  milieu.  Les 
élytres  font  ferrugineufes  ,  ftriées  &  marquées 
d'une  ligne  longitudinale  blanche,  placée  au  bord 
extérieur  ,   vers  la  bafe. 

Elle  a  été  prife  fréquemment  fur  les  vaiileaux 
qui  reveRoient  de  la  mer  pacifique  Se  des  tenes 
auftiûles. 

9.  Blatte   bordée. 
Blatta  fufea.  Thunb. 

Blatta  fuj'ca  _,  capite ,  tkoracis  elytrorumque 
marginibus  ferrugineis.   Nob. 

Blatta  fufca  ,  immaculata ,  capite  ,  antennis  , 
pedibus  _,  tkoracis  hemelytrorumque  marginibus  fer- 
rugineis.  Thunb.   Ncv.  fpec.   inf  dijf.  4.  p.   77. 

Elle  efl  de  la  grandeur  de  la  Blatte  KakkerL  . 
La  tête  eft  ferrugineufe.  Les  antennes  fon-r  féta- 
cécs  ,  rouftes  ,  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps.  Le  corcelet  eft  convexe ,  d'un  brun  noi- 
râtre ,  avec  tout  le  bord  ferrugineux  ,  quel- 
ques petits  poiats  enfoncés.  Les  élytres  font  réti- 
culées ,  un  peu  plus  longues  que  l'abdomen  , 
d'une  couleur  brune  ,  noirâtre  ,  avec  tout  le  bord 
.'  extérieur  ferrugineux.  Les.  ailes  font  obfcures  , 
Rr  i 


Vi 


B  L  A 


avec  le  bord  extérieur  rouge.  L'abdomen  eft  très- 
noir  &  glabre  en-deifous  ;  il  clt  noir  en-dcflus , 
avec  ie  bord  des  anneaux  &  tout  le  tour  jau- 
nâtres.  Les  pattes  font  ferrugineufes. 

La  femelle  eft  aptère  ,  ovale ,  plus  large  que 
le  mâle  ,  noirâtre  en-defTus  ,  avec  le  bord  du 
corcelet  &  des  anneaux  de  l'abdomen  rougeâtre. 
Les   antennes ,    les  pattes   &  la   tête    font  touffes. 

Elle  fe  trouve  au  cap  de  Bonne  -  Efpérance. 
Elle  eft  commune  dans  les  champs  fous  les 
pierres. 

10.  Blatte  érythrocéphale. 
Blatta  erythrocephala.  Fab. 

Blatta  atra  ,  capite  pedibufque  ferrugineis. 
Fab.  Spec.   inf.  tom.    i.  p.    34.x.  «°.   7- 

Son  corps  eft  grand  &  tris-noir.  Les  antennes 
&  les  yeux  font  noirs ,  Se  la  tête  eft  ferrugineufe. 
Le  corce  et  eft  rond,  très  -  noir  Se  fans  taches. 
Les  élytres  &  l'abdomen  font  très-noirs.  Les  pattes 
font  ferrugineufes. 

Elle  fe  trouve 

Elle  a  été  décrite,  par  M.  Fabricius  ,  dans  le 
Mufeum   de  M.   Banks. 

11.  Blatte  hottentote. 
Blatta   capenfis.  Thunb. 

Blatta  fufca  ,  immaculatà  capite  pedij  irque 
rubris.  Thunb.  Nov.  Spec.  inf.   dijfert.  4.  p    .'7. 

Blatta  capenfis  fufca ,  capite  pedibufque  rut  .  . 
Fab.  Mant.  inf.   tom.   1.  p.  nj.  nc.   <;. 

Elle  reifemble  ,  pour  la.  forme  &  la  grandeur , 
à  la  Blatte  Kahkerlac  ;  la  couleur  de  tout  le  corps  , 
excepté  de  la  tête  Se  des  "pattes  ,  Eft  d'un  brun 
noirâtre  ,  luifant.  Les  antennes  font  noires.  La 
tête  eft  rougeâtre.  Le  corcelet  eft  lilfe  St.  plus 
étroit  que  les  élytres.  Les  élytres  font  filkmées 
&  font  plus  longues  que  l'abdomen.  Les  pattes 
font  rougeâtres. 

Elle  fe   trouve  au  cap   de  Bonne-Efpérance. 

•11.  Blatte  indienne. 

Blatta  indica.  Fab. 

Blatta  grifea  ,  thorcee  atro  margine  antico 
albo.  Fab.  Syjl.  entom.  p.  171.  n°.  6.  —  Spec. 
inf.  tom.    1.  p.   34;.   n°.    8. 

La  tête  eft  noire.  La  bouche  &  le  bord  des 
yeux  font  Lianes.  Le.  corcelet  eft  très-noir  ,  gla- 
bre ,  luifant ,  avec  le  bord  antérieur  blanc.  Les 
élytres  font  ftriées ,  grifes .,  avec  une  petite  ligne 
à  la  bafe  ,  noire.  L'abdomen  eft  brun  &.  les  pattes 
font   grifàtres. 

Elle  fe  trouve   aux  Indes  orientales. 

1 3.  Blatte  blanche. 

Blatta  nivea.  Lin. 

Blatta  -alba  y  antennis  fiavis.  Lin.  Sjfl.  nat. 
p,  688.   s".   5. 

Blatta  nivea.  Fab.  Syfl.  entom.  p.  171.  n°.  7. 
—  Spec.  inf.  tom,   I.  p.  343.  a".  9. 


B  L  A 

Blatta  Uvida  pallida  ,  thoracis  clypeo  elytrif- 
qae  hyalinis  albo  -  virefeentibus  y  antennis  fiavis: 
Dec.  Mém.  tom.  j.  pa'g.  540.  n°.  8.  pi.  44. 
fig.    10. 

Blatte  blanche  livide  pâle  ,  à  corcelet  &  à 
étuis  tranfparens,  d'un  blanc  un  peu  verdâtre  ,  à 
antennes  jaunes.   Dec  ib. 

E>RURY.  Iiluft.  tom.  ï.   tab.   36.  fig.   I. 

Elle  varie  pour  la  grandeur  ;  elle  a  ordinaire- 
ment depuis  lîx  jufqu'à  huit  lignes  de  long. 
Tout  le»  corps  eft  d'une  couleur  jaune ,  livide. 
Le  corcelet  &  les  élytres  font  blanchâtres  ,  légè- 
rement lavés  de  vert.  Les  antennes  font  jaunes 
&  un  peu  plus  courtes  que  le  corps.  Les  pattes 
font  un  peu  épineufes  &  de  la  couleur  du  def- 
fous  du  corps. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne  ,  à  Surinam  ,  aux 
Antilles. 

14.   Blatte   ponétuée. 

Blatta  irrorata.  Fab. 

Blatta  pallida  ,  thorace  elytrifque  fufco  irro- 
ratis  ,  alis  difeo  nigro.  Fab.  Syfl.  entom.  pag. 
171.  n°.  8.  •—  Spec.  inf.  tom  1.  pag.  343. 
n".   10. 

Blatta  irrorata  :  pallida  thorace  elytrifque 
fufco  ir.oratis  ,  alis  bafi  nigris.  Thunb.  Nuv. 
fpec.  inf  dijf.   4.   p.  76. 

Elle  eft  allez  grande  &  de  couleur  pâle.  Le 
front  eft  ferrugineux  avec  le  bord  poftérieur 
brun.  Le  corcelet  eft  rond  ,  entier  ,  pâle  ,  avec 
une  tache  au  milieu  Se  plusieurs  points  noirs 
répandus  fur  toute  fa  ftirface.  Les  élytres  font 
griles ,  avec  une  ligne  courte  à  la  bafe  &  plu- 
sieurs points  très-petits  ,  noirs.  Les  ailes  font  noi- 
res ,    mais   leur  extrémité  eft  pâle. 

Elle  fc  trouve  à  la  nouvelle  Hollande ,  au  cap 
de  Bonne-Efpérance. 

ij.   Blatth    verte. 

Blatta  viridis.    Fab. 

Blatta  antennis  thoracifque  linea  laterali  flavis  j 
alis  a/bis.  Fab.  Syfl.  entom.  pag.  171.  n°.  j. 
—  Spec.  inf.  tom.   1.   p.    343.  n°.    11. 

Elle  reifemble  un  peu  à  la  Blatte  blanche  dont 
elle  u'eft  peut-être  qu'une  variété.  Elle  eft  toute 
d'un  vert  pâle.  Les  antennes  font  jaunâtres  &  un 
peu  plus  courtes  que  le  corps.  Les  yeux  font  noits  , 
&  on  apperçoit  entr'eux  un  point  fauve.  Le  cor- 
celet eft  vert,  avec  une  ligne  jaune  de  chaque 
côté.    Les  ailes  font  blanches  Se  fans  tache. 

On  trouve  cette  efpèce  dans  l'Amérique  méri- 
dionale. Elle  nous  vient  de  Cayenne. 

16.  Blatte  breClicnne. 

Blatta  brafilienfis.  Fab. 

Ma: ta  palliaa  y  abdominc  nigro.  Fab.  Syfl. 
entom.  p.  171.  n°.  10.  —  Spec.  inj.  tom.  1 .  p. 
343.    n\   il. 

Blatta  abdomen    nigrum   obfcure  fufca  y    abdo- 


BLA 

mine  nigro  ,  tarfis  fiavis  ,  alis  longitudine  tbdo- 
minis.  Dec.  Mcm.  tom.  %.  p.   538.  n".  3. 

Blatte  à  ventre  noir  brime  cbfciuc  ,  à  ven- 
tre noir  S:  à  tatfcs  jaunâtres  ,  donc  les  ailes  DC 
font  ['as  plus  longues   que  le  corps.    Dec.   ib. 

Cette  Blatte  doit  beaucoup  varier  pour  la  gran- 
deur puifque  celle  que  De  Geer  a  déciitc  a  un  pouce 
de  longueur  ,  tandis  que  celle  que  M.  Fabvicius 
décrit  ',  n'eft  guères  plus  grande  que  la  Blatte 
laponne  ,  qui  n'a  jamais  plus  de  fix  lignes  de 
long. 

Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  brun  obfcur  , 
mêlé  d'un  peu  de  noir  fur  la  tète  &  fur  les  pattes  ; 
mais  le  ventre  eft  tout  noir  en-demis  comme  en- 
dellous.  Les  antennes  font  longues  ,  déliées  &  un 
peu  obfcures.  Le  bord  poftéricur  du  corcelct 
s'étend  en  pointe  ;  &  fes  bords  extérieurs  ,  ainlï 
que  ceux  des  élytres  font  un  peu  plus  clairs  que 
le  refte.  Les  élytres  &  les  ailes  ne  font  pas  tout- 
à-faic  aulli  longues  que  le  ventre  :  elles  en  laif- 
fent  une  petite  portion  a  découvert.  Les  jambes 
ont  une  quantité  d'épines  brunes  &  les  tarfes  font 
d'un  jaune  fauve. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam  ,  an  Brefil. 

17.  Blatte  rayée. 
Blatta   lintata.  Nos. 

Blatta  atra  ,  thorace  antice  elytrifque  lineis 
duabus   albis  parallelis.    Nob. 

Elle  a  environ  fept  lignes  de  long.  Elle  eft  toute 
d'un  beau  noir  luilam.  Les  antennes  font  de  la 
longueur  du  corps.  Le  corcelet  eft  noir  avec  une 
large  ligne  blanche  vers  le  bord  antérieur  Se  les 
deux  latéraux.  Les  élytres  font  noires  Si  ont  une 
large  ligne  blanche  ,  qui  s'étend  tout  le  long  du 
bord  extérieur  ,  depuis  la  bafe  jufqu'à  l'extrémité, 
&  une  ligne  longitudinale  blanche  ,  qui  defeend 
depuis  la  bafe  jufs;u'au  deux  tiers  de  l'élytre  & 
forme  3  avec  celle  de  l'autre  élytte  ,  deux  lignes 
parallèles.  Les  ailes  font  noires  ,  de  la  longueur 
des  élytres  ,  Se  un  peu  plus  longues  que  le  corps. 

Elle  fe  trouve  .... 

Cette  Blatte  eft  confervée  dans  le  cabinet  de 
M.  Paris. 

18.  Blatte  de  Penfylvanie. 
Blatta  Penfylvanica.  Dec 

Blatta  fufca  ,  thoracis  elypeo  albido  ,  medio 
fufco  ;  elytris  éaji  albidis.  Nos. 

Blatta  fufca  ,  thoracis  elypeo  albido  :  medio 
ttigro-fufco  ,  elytris  jiavo  -fufiis  antice  aloidis. 
Dec    Mém.    tom.     3.   pag.    s$j.    n°.    1.  pi.    44. 

fig-  4- 

Blatte  de  Penfylvanu ,  brune  ,  à  corcelet  blan- 
châtre ,  mais  noirâtre  au  milieu  ,  à  étuis  d'un 
brun  jaunâtre  ,  mais  blanchâtre  à  leur  origine. 
Dec.  ib. 

Elle  a  environ  un  pouce  de  long  &  lîx  lignes 
<Je  large,  les  antennes  font  d'un  brun  obfcur  Si 
de  la    longueur   de    tout  le  corps.  La   tête   Si.  le 


,     BLA 


3i7 


corps  f#nt  bruns  ;  le  ventre  a  une  bordure  pâle , 
&  les  pattes  font  d'un  brun  clair.  La  plaque  du 
corcelet ,  qui  n'eft  pas  fart  grande  ,  eft  d'un  blanc 
fa'e  ,  avec  une  grande  tache  irrégulière  ,  d'un 
brun  noirâtre  ,  placée  au  milieu,  les  élytres  & 
les  ailes  dépallent  on  peu  l'abdomen  ;  elles  font 
d'un  brun  jaunâtre  ,  avec  des  nervures  obfcures. 
Mais  les  élytres  font  d'un  blanc  fale  à  leur  bafe 
Si  au  bord  extérieur. 

Elle  fe   trouve  en  Penfylvanie. 

19.    Blatte  africaine. 

Blatta  africana.   Lin. 

Blatta    cinerea   ,    thoracis   elypeo   villofo.     Lin. 

Syfl.   nat.   p.    6S3.    n°.    6. Muf    Lud.    Ulr. 

p.  108.  n°    3. 

Elle  refleinblc  à  la  Blatte  égyptienne  ,  mais 
elle  eft  un  peu  plus  petite  ,  plus  arrondie  ,  &  elle 
n'eft  pas  glabre  comme  elle.  Les  antennes  font 
prefque  de  la  longueur  du  corps.  Le  corcelet  eft 
de  couleur  de  cendres  &  tout  couvert  de  poils 
très-courts.  Le  bord  extérieur  eft  d'un  blanc  jau  ■ 
nâtre.  Tout  le  corps  eft  noir  &  les  pattes  fout 
épineufes. 

Elle   fe  trouve   en  Afrique. 

10.  Blatte  de  Petiver. 

Blatta    petiveriana.  Fab. 

Blatta  nigra  ,  e.'ytris  maculis  quatuor  fi  ave feen- 
tibus.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  zyi.  n".  il.  —  Spec. 
inf.  tom.   1.  p.   343.  n".    13. 

Cajjida  petiveriana  nigra  y  elytris  maculis  qua- 
tuor jiavcfcentivus.  Lin.  Syfl.  nat.  pag.  J78, 
n°.  18. 

Blatta  heteroclita.  Pallas.  Spicil.  Zoo.'og.  fafe. 
9-  6g6.  I.  fig.   f. 

Cimizi  ajfinis  niger.  Petiv.  Ga^opk.  tab.  71. 
fig-  '• 

Sulz.   Hijî.  inf.  t&b.   11.  fig.  A.  B. 

Seb.  Muf.  4.  cab.  9^.  fig.  nâ 

Schroet.   Abhandl.    1.    tab.    1.  fig.  7.   8. 

Cette  efpèce  refTcmble ,  au  premier  regard ,  à 
une  Caflïde ,  mais  elle  a  tous  les  caiacières  des 
Blattes.  Elle  eft  de  grandeur  moyenne  ,  plus  large 
Si.  moins  alcngée  que  les  efpèces  précédentes.  Elle 
eft  prefque  ronde  ,  légèrement  convexe ,  toute  d'un 
noir  foncé  ,  point  du  tout  luifaut.  Les  antennes 
font  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps.  Elles 
font  prefque  filiformes  ,  &  compofées  d'un  nombre 
confidérable  d'articles.  Le  corcelet ,  beaucoup  plus 
large  que  long,  couvre  entièrement  la  tête.  On 
apperçoit  un  petit  écurlon  triangulaire  ,  tel 
que  celui  des  Coléoptères.  Les  élytres  font  en 
recouvrement  :  la  fupérieure  a  quatre  grandes 
taches  d'un  jaune  blanchâtre  ,  doue  trois  pla- 
cées longitudiualcmcnt  vers  le  bord  extérieur  , 
&  Ja  quatrième  ,  un  peu  moins  grande  ,  eft 
placée  vers  le  bord  interne.  L'élytre  inferifiiae 
a   les    trois  premières  taches   figurées   de  muiie  ; 


5i: 


B  L  A 


nuis  ,  au  lieu  de  la  quatrième  ,  on  trouv»  toute 
la  partie  cachée  par  l'élytre  fupérieurc  d'un  beau 
îaune  fauve.  Je  n'ai  trouvé  à  pluficurs  efpèces  que 
j'ai  examinées  que  des  ailes  très-courtes,  qui  ne 
peuvent  fervir  à  l'infecte  pour  voler.  L'abdomen 
eft  un  peu  plus  court  que  les  élytres  ;  il  eft 
plus  large  que  long  ,  Se  terminé  par  deux  appen- 
dices latérales  ,  très-courtes.  Les  jambes  font  armées 
d'epmes  comme  dans  toutes  les  efpèces. 
Elle  fe  trouve  aux  Indes  orientales. 

ii.  Blatte  des  cuifines. 

Blatta  oricntalis.  Lin. 

Blatta  ferrugineo-fufca y  elytris  abbreviatis  fulco 
oblongo  impreffo.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  688.  n°.  7. 
— Faun.fucc.  n°.    8 61. 

Blatta  orienralis  ferrugln.eo-fu.fca  immaculata  ; 
elytris  fulco  oblongo.  Fab.  Syfl.  ent.  v.  zyz.  n°. 
11,    — Spec.    inf.  tom.   1.  p.  343.    n°.    14. 

Blatta  ferrugineo-fufca  ;  elytris  fulco  ovato  im- 
précis ;  abdomine  brevioribus.  Geofï .  inf.  tom.l. 
p.    3S0.   n'\    1.  pi.  j.fig.  j. 

La   Blatte  des  cuifines.  Geofï.  ib. 

Blatta  culinaris  ferrugineo-fufca  ,  alis  maris  ab- 
domine brevioribus  ,  fœmina  apteia.  Dec  Mém. 
tom.    3.  p.    530.  n°.  1.  pi.  15.  fig.   I,i. 

Blatte  des  cuifines  d'un  brun  de  marron  rouf- 
sâtre, dont  le  mâle  feul  a  des  ailes  plus  courtes 
que   le  ventre.  Dec  ib. 

Blatta  oricntalis.   Sc.ov.Entom.carn.  n°.   313. 

Blatta   molendinaria.   Moufp.    Theat.  inf.  pag. 

13  8-  fig-    1  _&  *• 

Blatta  prima  feu  mollis  Moujfeti.  Raj.  Inf.  pag. 
68.  n°.  1. 

Scarab&us  aher  teftudinarius  minor  atque  alatus. 
Col.  Ecphr.    1.  40.  tab.  56. 

Gry/li.  Jonst.  Inf.  tab.  i^.fig.A. 

Blatta  lucifuga  feu  molendinaria.  Frisch.  Ir.fi 
f.  p.  11.  tab.   3. 

Sulz.  Inf.  tab.  7.  fig.  47.  — Hift.  inf.  tab.  8. 
fig.   1. 

ScHAEFF.   Icon.  tab,    15$.  fig.  6  ,  7. 

Blatta  oricntalis.  Scjirank.  Enum.  inf.  aufl.  nc. 

4*7' 

Blatta  oricntalis.  Fourc.  Ent.  pag.    177.  n°.   1. 

Elle  a  environ  dix  lignes  de  long  &  cinq  de 
large.  Elle  eft  par-tout  de  couleur  brune  ,  plus  ou 
moins  foncée.  Les  antennes  font  fétacées  ,  &  un 
peu  plus  longues  que  le  corps  :  elles  font  compofées 
d'un  nombre  confidérable  d'articles  courts  ,  peu  dif- 
tincls.  M.  Geoffroy  en  a  compté  juiqu'à  quatre- 
vingt-quatorze.  La  tête  eft  comme  dans  toutes  les 
autres  efpèces  ,  petite  &  prefqu'entiérement  cachée 
fous  le  corcelet.  Les  élytres  font  d'une  couleur  un 
peu  plus  claire  que  le  refte  du  corps  :  elles  font 
d'un  tiers  plus  courtes  que  l'abdomen ,  dans  les 
mâles;  mais  les  femelles  n'ont  ni  ailes,  ni  élytres  ; 
on  leur  apperçoit  feulement  les  moignons  de  celles-ci, 
lorfqu 'elles  font  dans  leur  état  parfait.  Les  pattes 
poftéricures,  &  fur-ïout  tes  jambes,    font  beau- 


B  L  A 

coup  plus  longues  que  les  antérieures ,  &  elles  font 
très-épineufes.  L'abdomen  eft  terminé  par  deux  ap- 
pendices ,  de  plus  d'une  ligne  de  longueur  ,  un  peu 
comprimées,  compofées  de  pluficurs  anneaux,  & 
terminées  en  pointe. 

Ces  Blattes  fe  fervent  peu  de  leurs  ailes ,  mais 
elles  courent  avec  beaucoup  de  célérité  ;  elles  ha- 
bitait les  maifons ,  &  fur-tout  les  cuifines  Se  les 
boulangeries  :  elles  fe  cachent  pendant  le  jour  dans 
les  fentes  des  murs  &  des  planchers ,  fous  des 
hardes  ,  derrière  des  meubles,  Sec.  Elles  fortent 
pendant  la  unit  de  leur  retraite  &  fe  répandent 
par-tout.  Edes  rongent  Se  dévorent  toutes  fortes 
de  provilion  ,  mais  principalement  le  pain  ,  la 
farine ,  &  les  fubftances  douces  Se  fucrées.  Elles 
attaquent  quelquefois  les  vieux  foulieis  Si  les  ha- 
bits de  laine  J'ai  dit  plus  haut  que  Scopoli  rap- 
porte que  la  fumée  de  charbon  de  pierre  &  la  racine 
de  Nymphéa,  cuite  avec  du  lait ,  les  fait  périr  «u 
les  éloigne. 

Elle  le  trouve  dans  le  Levant  &  prefque  toute 
l'Europe. 

il.    Blatte  à  ceinture. 
Blatta  cinBa.  Fab. 

Blatta  f.avefcens  thoracis  elytrorumque  margini- 
bus  albis.   Fab.   Mant.  inf  tom.  I.  p.  uii.  n°.    17. 

Elle  reuemble  beaucoup  à  la  précédente  pour 
la  forme  &  la  grandeur.  Son  corps  eft  jaunâtre  en- 
dcllus  &  noirâtre  en-deflbus.  Le  corcelet  eft  arrondi 
avec  le  bord  antérieur  &  les  deux  latéraux  blancs. 
Les  élytres  ont  leur  bord  également  blanc  ,  à  leur 
bafe.   Les   pattes  font  blanchâtres. 

Elle  varie  ;  elle  a  quelquefois  les  élytres  plus 
longues  que  le  corps  ,  &  d'autres  fois  plus  courtes 
que  lui. 

Elle  fe  trouve  en  Amérique. 

13.  Blatte  livide. 
Blatta  livida.  Dec 

Blatta  fufca  ,  corpore  fubtus  pedibufque  fulvo- 
grifeis ,  alis  lor.gitudine  abdominis.  Dec  Mém. 
tom.   ;.  p.  538.  n°.   4.  pi.  44.  fig.   C 

Blatte  brune  ,  à  pattes  &  le  defious  du  corps 
d'un  gris  roufsâtre,  à  ailes  de  la  longueur  du  corps. 
Dec  ib. 

Elle  a  huit  lignes  de  long ,  &  quatre  de  large. 
Sa  figure  eft  ovale-alongée.  Les  antennes  font  dé- 
liées &  prefque  de  la  longueur  de  tout  le  corps. 
Le  corcelet ,  dont  le  bord  poftérieur  fe  termine  en 
pointe  ,  eft  de  la  même  largeur  que  le  devant 
du  corps.  La  couleur  de  cet  infecte  eft  brune , 
un  peu  roufsâtre  ,  fur  le  corcelet  &  les  élytres  ; 
elle  eft  pâle  ou  d'un  gris  roufsâtre  ,  fur  la  tête,  le 
delfous  du  corps  &  le;  pattes  ;  mais  celle  du  ventre 
eft  un  peu  plus  obfcure  ,  &  les  épines  des  jambes 
font  d'un  brun   foncé. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam, 


B  L  A 

14.  Blatte  roufTe. 

Blatta  rufa.  Deg. 

Blatta  oblonga  rufa  ,  ptdibus  teflaceis  ;  alis  ab- 
domine  longioribus.  Deg.  Mém.  tom.  3.  p.  J39. 
«°.   S-  pi.  44-  /fe.  7- 

Blatte  obloiiguc  roufTe ,  à  pattes  fauves  ,  dont 
les    ailes   font   plus  longues  que  le  corps.  Dec.  ib. 

Cette  Blatte  n'eft  pas  difficile  à  diftinguer  ;  fa 
figure  cft  oblongue,  &  de  largeur  prefqu'égale  par- 
tout. Elle  cil  longue  de  neufs:  large  de  trois  lignes  ; 
mais  dans  cette  mefure  font  coniprifes  les  élytres 
&  les  ailes ,  qui  ont  le  double  de  la  longueur  de 
l'abdomen.  Le  coreelet  eft  prcfquc  arrondi  ,  &  de 
même  largeur  que  la  bafe  des  élytres.  Tout  le 
dclïus  du  corps  cft  roux ,  &  le  deflous  cft  noirâtre. 
Les  ailes  font  d'un  roux  très-clair  ,  Se  les  pattes 
font  fauves.  Les  appendices  de  l'abdomen  font 
noires. 

Elle  fc  trouve  à  Surinam. 

zj.  Blatte   grife. 

Blatta    grifea.  Dec 

Blatta  oblonga  cinereo-grifea ,  punUis  aliquot 
fufeis  minutijfîmis.  Deg. Mém.  tom.  3.  p.  540.  n°.  7. 
J>1.  4-t-fig.  9- 

Blatte  oblongue  d'un  gris  cendre  ,  à  quelques 
petits  points  bruns.  Dec.  ib. 

Elle  a  environ  dix  lignes  de  long  &  quatre  de 
large.  Les  antennes  (ont  d'un  brun  jaunâtre ,  &  un 
peu  plus  courtes  que  le  corps.  Le  coreelet  eft  prefquc 
arrondi,  d'une  couleur  grife-cendrée  ,  avec  deux 
points  obfcurs  ,  placés  vers  la  partie  poftérieure. 
Les  élytres  font  plus  longues  que  l'abdomen  6;  di- 
minuent de  largeur  vers  leur  extrémité  ;  elles  font 
grifes  Se  patfemées  de  petits  points  bruns.  Le  ventre 
a  tout  le  long  des  côtés  deox  rangées  de  points 
obfcurs. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

z6.  Blatte  à  bandelettes. 

Blatta  piêla.  Fab. 

Blatta  atra  ,  elytris  xitta  fanguinea.  Fab.  Mant. 
inf.  tom.   r.  p.   116.  n°.  18. 

Drury.  lli'ufl.  inf   tom.   3.   lab.  je.  fig.  1. 

Elle  eft  petite  &  de  figure  ovale.  Les  antennes 
font  noires.  La  tète  eft  brune  &  cachée  fous  le 
coreelet.  Le  coreelet  cft  orbiculaire  ,  avec  le  bord 
antérieur  jaunâtre.  Les  élytres  font  noires,  avec 
une  Taie  d'un  rouge  de  fang  ,  qui  defeend  depuis 
leur  bafe  jufqu'a  leur  extrémité.  Les  pattes  font 
noires  £:  épineufes. 

El'e    fe  trouve  au  Brefil. 

17.   Blatte   variée. 

Blatta  variegata.  Fab. 

Blatta  thorace  ftavefcente  ,  elytris  teflaceis  apice 
nigris.  Fab.  Syfl.  entom.  p.  Z73.  n".  13.  — Spec. 
in),    tom.   1.  p.    344.  7i°.  1  ;. 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Blatte  laponne. 
Les  antennes  font  noires.  La  tète  eft  noire  ,  avec 
la  partie   poftérieure  jaune.    Le    coreelet    eft  jau- 


B  L  A 


315 


nâtre.  Les  élytres  &  les  ailes  font  d'un  rouge  de 
briques  ,  Se  leur  extrémité  cft  noire.  La  poitrine 
eft  très-noire.  L'abdomen  cft  noir  ,  avec  le  bord 
S:  quatre  bandes  jaunes  ,  lcfqucllcs  ne  vont  pas 
atteindre  le  bord.  Les  pattes  font  très-noires,  Se 
les  jimbes  fauves. 

Elle  fe   trouve  dans  la  Nouvelle-Hollande. 

18.  Blatte  laponne. 

Blatta  laponica.  Lin. 

Blatta  flavefeens  elytris  nigro  maculatis.  LiN. 
Syfl.  nat~.  p.  688.  n°.  8.  —  Faun.  fuec.  /»', 
863. 

Blatta  laponica.  Fab.  Syfl.  entom.  pag.  173. 
n".    14.     .i  Spec.    inf    tom.    1.  pag.    344. 

n°.    16. 

Blatta  flavefeens  ,  elytris  ad  angulum  acutum 
fl'iaris.   Geoff.  Inf.  tom.   |.  p.  381.  n°.    3. 

La  Blatte  jaune.  Geoff.  ib. 

Blatta  nigro-fufca  ,  thoracis  margine  elyerifque 
dilate  grifeis  nigro  maculatis.  Deg.  Mém.  tom. 
3.  p.   533.  n°.   1.  pi.  lf.  fig.   8,   9   cV   10.  ^ 

Blatte  de  Laponie  d'un  brun  noirâtre  ,  à  cor- 
eelet bordé  de  gris  clair  ,  Se  à  étuis  du  même 
giis  ,   tachetés  de  noir.  Deg.  ib. 

Blatta  fylveftris.  Scop.   Entom.  carn.  n".    314. 

Sulz.  Hifl.  inf.  tab.  8.  fig.   3. 

SchaEF.  Elem.  inf.  tab.  16.  fig.  1.  —  Icon. 
inf  tab.   88.  fig.  1,3. 

Blatta  laponica.  Schrank.  Enum.  inf.  aufl. 
n".  4j8. 

Blatta  laponica.  Foi'RC  En:,  par.  pag.  178. 
n".    ,. 

Elle  a  environ  cinq  lignes  de  long  &  deux 
de  lar^e.  Le  corps  eft  noir  &  luifant.  Les  anten- 
nes font  noires  &  de  la  longueur  du  corps.  Le 
coreelet  eft  noir  ,  avec  les  bords  d'un  jaune  gri- 
fâtre ,  un  peu  livide  :  il  eft  rarement  entièrement 
d'un  jaune  grifàtrc.  les  élytres  font  d'un  gris 
brun  ,  plus  ou  moins  foncé  ,  avec  quelques  points 
ou  taches  noires.  On  y  apperçoit  au  milieu  une 
ftrie  longitudinale  ,  élevée  ,  de  laquelle  partent  , 
de  chaque  côté  ,  plufieurs  ftries  élevées  ,  obli- 
ques ,  repréfentant ,  en  quelque  forte ,  comme  le 
remarque  M.  Geoffroy,  les  barbes  d'une  plume. 
Les  ailes  font  noirâtres  &  de  la  longueur  des 
élytrer.  L'abdomen  eft  plus  court  que  les  ailes  Sx. 
les  élytres  ,  &  il  y  a  quelquefois  une  très-légère 
bordure  jaunâtre.  Les  pattes  font  brunes,  un  peu 
livides. 

File  fe  trouve  en  Europe,   dans  les  bois. 

Linné  remarque  que  cet  infecte  fe  trouve  dans 
les  cabanes  des  Lapons  ,  en  fi  grand  nombre  , 
qu'il  dévore  fouvent ,  dans  un  feul  jour ,  les  poif- 
fons  que  ce  peuple  fait  fécher  pour  lui  fervir  de 
nourriture.  M.  Geoffroy  dit  aulli  qu'il  fe  trouve 
à  Paris,  dans  les  boulangeries,  où  il  mange  tiès- 
bien  la  farine. 

19.  Blatte  pnle. 
Biatta  pallida.  Noi. 


20 


B  L  A 


Blatta  paLidc-lutea  immaculata  ,  oculis  nigris. 
Nos. 

I!  ne  faut  pas  confondre  cette  Blatte  avec  la 
précédente j  quoiqu'elle  lui  rellcmble  un  peu  pour 
la  forme  Se  la  grandeur.  Celle-ci  eft  un  peu 
moins  alongée.  Tout  le  corps  cft  d'une  couleur 
jaune  ,  pâle  ,  fans  aucune  tache  ;  les  yeux  feuls 
font  noirs  ;  les  aiitcnncs  font  un  peu  plus  longues 
que  le  corps. 

Elle  fe  trouve  très-communément  dans  les  bois 
aux  environs  de  Pa.is  &  dans  les  provinces  méri- 
dionales de  la  France.  Elle  court  avec  la  plus 
grande  célérité. 

30.  Blatte  germanique. 
Blatta  germanica.  Lin. 
Blatta  livida  ,    cotpore  flavefeente   thorace  Une' s 

duabus  nigris  paralUlis.  Lin.  Syft.  nat.  p.  688. 
n".  9 

Blatta   germanica.    Fab.    Syjl.    ent.    pag.    173. 

n\    i). Spec.     inf.    tom.     1.    pag.    344. 

n°.    17. 

Elle  cft  de  la  grandeur  de  la  Blatte  laponne. 
Son  corps  eft  jaunâtre  ;  le  corcelet  &  les  élytres 
font  d'un  jaune  livide.  On  voit  fur  le  corcelet 
deux  lignes  longitudinales,  larges,  noires  &  paral- 
lèles ;  ce  qui  la  diftingue  de  la  précédente ,  dont 
le  corcelet  eft  toujours  fans  taches. 

Elle  fc  trouve  en  Allemagne. 

31.  Blatte  fuligineufe. 
Blatta  deufla.  Thune. 
Blatta   fafca  ,    capite    elytrommque    baft    rufis. 

Non. 

Blatta  fitfca  ,  immaculata  ,  capitis  hemtlytro- 
ramque  bafibus  rufis.  Thunb.  Nov.  fpec.  inf. 
dif  4-  F-    77- 

Elle  eft  un  peu  plus  grande  que  la  Blatte  ger- 
manique. La  tète  fil  les  mandibules  font  rouges , 
avec  la  lèvre  fupéricurc  très-noire.  Les  antennes 
font  noirâtres  &  un  peu  plus  courtes  que  le  corps. 
Le  corcelet  eft  noir  &  allez  plat.  Les  élytres  font 
roufsâtres  à  leur  bafe  &  à  leur  bord  extérieur  , 
vers  la  bafe;  elles  font  enfuite  noirâtres,  comme 
brûlées  ;  elles  font  réticulées  &  un  peu  plus  lon- 
gues que  le  corpî.  L'abdomen  eft  noir  ,  glabre  , 
avec  le  bord  des  anneaux  légèrement  roufsâcre. 
Les  pattes  font  noires  &  garnies  de  poils  &  d'épi- 
ées roufsâtres. 

Elle  fe  trouve  au  cap  ce  Bonnc-Efpérance. 

31.  Blatte   corcelet   roux. 

Blatta  ruficollis.  Fab. 

Blatta  thorace  ferruginco  ,  corpore  palliée  tefla- 
çeo.   Fab.  Mant.  inf.   tom.    1.  p.  urt.  n°.    11. 

Elle  relfemble  ,  pour  la  forme  Si  la  grandeur,  à 
la  Blatte  germanique.  Tout  le  corps  eft  d'un 
rouge  de  briques  pile.  Les  yeux  font  noirs.  Le 
corcelet  eft  glabçe  ,  Lille  ,  ferrugineux,  ,  fans 
taches. 


B  L  A 

Elle   fc  trouve  aux  Indes  orientales. 

33.  Blatte  tachetée. 
Blatta  maculata.   Fab. 

Blatta  thorace  nigro  ,  margine  albido  ;  elytris 
pallidis  nigro  maculatis.  Fab.  Spec.  inf.  apper.d. 
pag.  foi.  — —  Mant.  inf.  tom.  1.  pag.  116. 
nf.  13. 

Blatta  maculata.  Naturf.     15  ,     89.  tab.   3.  fig. 

Cet  infecte  n'eft  peut-être  qu'une  variété  de  la 
Blatte  laponne.  Elle  eft  un  peu  plus  grande  ;  le 
corcelet  eft  noir  &  bordé  de  blanc  ,  fie  les  élytres 
font  pâles  avec  des   taches  noires. 

Elle  fc   trouve  en  Allemagne. 

34.  Blatte    marginée. 
Blatta    marginata.    Fab. 

Blatta  n'igra  ,  thorace  rufo  albo  marginato  ; 
elytris  nigris  ,  limbo  dlbo.  Fab.  Spec.  inf.  append. 
pag.  501.  — —  Mant.  inf.  tom.  1.  pig.  116, 
n°.    1 4. 

Blatta   marginata.   Naturf.    ij  ,     88.    tab.     3. 

fis-  1É- 

Elle  eft  de  la  grandeur  de  la  Blatte  germa- 
nique. Tout  le  corps  eft  noir  en-deflous.  Le  cor- 
celet eft  roux  &  bordé  de  blanc.  Les  élytres  font 
noires  avec  le  bord  blanc. 

Elle   fe   trouve  en  Italie. 

35.  Blatte  alongée. 

Blatta  oblongata.   Lin. 

Blatta  oblonga  ,  livida  ,  thorace  punBis  duo- 
bus  lunulaque  nigris.  Lin.  Syft.  nat.  pag.  689. 
n°.    10. 

Blatta  oblongata.  Fab.  Spec.  inf  tom.  1. 
p.   j4j.  n".  18. 

Blatta  oblonga  flavo  -  teftacca  ,  thorace  fafa.i 
punclifquc  duobus  lunulaque  nigris.  Dec  Mcm. 
tom.    3.  p.    541.    n°.   9.  pi.  44.  fig.    II.. 

Blatte  alongée  ,  d'un  jaune  fauve  ,  à  raie  ,  Se 
deux  points  noirs  fur  le  corcelet  ,  &  à  antennes 
noires ,   très-velues.  Dec  ib. 

Elle  eft  étroite  &  alongée  ;  elle  a  cinq  lignes; 
de  long  Si  un  peu  moins  de  deux  lignes  de  large. 
Les  antennes  font  noires ,  avec  l'extrémité  jaune, 
très- velues  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  ; 
elles  paroiftent  en  malfe  ,  mais  cette  groflèur , 
félon  De  Gcer  ,  n'eft  produite  que  par  un  grand 
nombre  de  poils  noirs ,  arrangés  en  brorfe  ou  en 
bouquet  autour  de  l'antenne  ,  à  quelque  diftanec 
de  fon  extrémité  ,  qui  eft  liiîe  ou  fans  poils.  La 
couleur  de  cet  infecte  eft  d'un  jaune  d'ocre,  un 
peu  fauve,  fur  le  corcelet,  le  corps  Se  les  pattes, 
ta  tète  eft  noire ,  avec  des  yeux  jaunes.  On  voit 
fur  le  corcelet  deux  points  noirs  ,  placés  à  côté 
l'un  de  l'autre  ,  Si  par  derrière  ,  tout  près  du 
bord  pofté  rieur  ,  une  raie  un  peu  courbée  ,  éga- 
lement noire.  Dans  quelques  individus  ces  deux 
points    noirs   font   un  peu   plus    grauds  Si  comme 

joints 


B  O  M 

joints  enfcmble.  A  la  partie  inférieure  des  quatre 
cuises  poftérieures ,  on  voit  une  tache  noire.  Les 
appendices  de  l'abdomen  font  gtandes  ,  larges  & 
d'un   brun   obfcux. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

3  S.  Blatte  nitidule. 

Blatta  nitidula.  Fab. 

Blatta  thorace  ferrugineo  }  elytris  cyaneis.  Fab. 
Spec.   inf.  corn.  i.  p.   34c    n°.    19. 

Elle  eft  petite  Se  luifante  ;  les  antennes  font 
noires  depuis  la  bafe  jufqu'au  milieu  ,  Se  enfuite 
blanches  jufques  vers  leur  extrémité.  La  tète  eft 
très-noire,  avec  une  baude  blanche  à  la  bouche. 
Le  corcelet  eft  luifant  ,  ferrugineux  ,  avec  une 
tache  noire  à  la  bafe.  Les  élytres  font  bleues  Se 
fans  taches.  L'abdomen  eft  obfcur,  Se  les  pattes 
pâles. 

Elle  fe  trouve  à  Surinam. 

37.  Blatte  pygmée. 

Blatta  minutiffima.  Dïo. 

Blatta  ovata  nigro-fufca  y  antennis  breviori- 
bus  ,  thoracis  laceribus  albis  kyalinis.  Dec 
Mém.  tom.  3.  pag.  £41.  n".  10.  pi.  44.  fig.  13 
&    14. 

Blatte  très-petite  ovale  d'un  brun  noirâtre ,  à 
courtes  antennes  ,  Se  dont  les  bords  du  corcelet 
font    blancs  8c  tranfparens.  Deo.  ib. 

Cette  Blatte  eft  très  -  petite  ;  elle  n'a  guères 
cjue  deux  lignes  de  long  &  une  ligne  de  large. 
Elle  eft  ovale  Se  d'une  couleur  brune  ,  luifante. 
Les  antennes  font  noirâtres,  filiformes  ,  compofées 
de  plulîeurs  articles  grenus  ,  légèrement  velus.  La 
plaque  du  corcelet  .eft  circulaire  ,  &  fes  bords 
latéraux  font  blancs  &  tranfparens.  Les  élytres 
font  allez  dures  &  les  ailes  font  p.'iées  ,  &  d'une 
couleur  brune  claire.  Les  pattes  font  brunes  & 
épineufes. 

Elle  fe  trouve  à  Cayenne ,  à  Surinam. 

BOMBILLE  ,  BoitBYLius.  Genre  d'infectes  3e 
l'Ordre  des    Diptères. 

Les  Bombilles  font  des  infectes  qui  ont  deux 
ailes  nues ,  veinées  ;  deux  balanciers  ;  deax  an- 
tennes courtes  ,  filiformes  ;  le  corps  ordinairement 
très-velu ,  allez  court  ;  enfin  les  pattes  longues 
&  très-minces. 

Ce  genre  a  été  confondu  avec  celui  de  l'Afile  par 
M.  Geoffroy  ,  qui  n'en  a  décrit  qu'une  (èule  efpèce  ; 
mais  il  a  été  réparé"  par  tous  les  autres  auteurs  , 
&  donné  fous   le  nom  de  Bombille ,   Bombylius. 

Ces  infectes  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Ailles  &  avec  les  Empis  ;  mais  indépendamment 
des  caractères  diftinclifs  qu'offrent  les  antennes , 
la  trompe  &  les  pattes ,  les  Bombilles  ont  un  air 
qui  leur  eft  propre  ,  Se  qui  les  fait  aifément  recon- 
noître.  Leur  corps  eft  couvert  de  poils  longs  ,  fins 
&  très-ferrés,  qui  le  font  paroître  bien  plus  gros 
qu'il  ne  I'eft  effectivement.  Leur  bouche  eft  pourvue 
Wjloire  Naturelte  ,  InfeBes.  Tome  IV, 


B  O  M 


321 


d'une  trompe  mince  ,  déliée  ,  très-longue  ,  portée 
droite  en  avant,  &  telle  qu'on  ne  la  voit  dans 
aucun  autre  infecte;  &  les  pattes  font  longues, 
déliées  ,  comme  celles  des  Coufins  &  des  Tipules. 
Les  antennes  des  Bombilles  rclfcmblent  beaucoup 
à  celles  des  Afiles  5  mais  fi  on  y  fait  attention  , 
on  y  trouvera  des  différences  remarquables.  Celles 
des  Bombilles ,  à-peu-pres  de  la  longueur  de  la  tête  , 
font  compofées  de  trois  articles  ,  dont  le  premier 
eft  gros,  allez  long,  ou  prefque  cylindrique  ;  le 
fécond  eft  court  &  prefque  globuleux ,  &  le  troi- 
lîème ,  auffi  long ,  &  même  un  peu  plus  long 
que  le  premier  ,  eft  un  peu  plus  mince  &  va  en 
diminuant  d'épaiffeur  jufqu'à  Ion  extrémité.  Il  n'eft 
point  en  maue  ,  ni  terminé  par  uu  filet  long  & 
fétacé  ,  comme  dans  la  plupart  des  Afiles. 

La  tête  eft  courte,  large,  à-peu-près  femblable 
à  celle  des  Taons  &  des  Mouches  :  elle  a  deux 
grands  yeux  à  réfeau  ,  très-rapprochés  l'un  de  l'autre 
a  fa  partie  fupérieure.  Les  trois  petits  yeux  liffes- 
font  placés  à  l'angle  poftérieur  des  grands  yeux  à 
réfeau. 

La  trompe  ,  dans  la  plus  grande  partie  de  ces 
infectes  ,  eft  prefque  de  la  longueur  de  leur  corps. 
L'infecte  la  porte  droite  en  avant,  &  elle  paroît 
comme  un  filet  mince,  délié  &  pointu  :  elle  eft  im- 
plantée dans  une  cavité  qui  fe  trouve  au-devant 
de  la  tête ,  un  peu  au-delfous  des  antennes.  Elle 
eft  compofée  de  cinq  pièces,  qu'on  peut  féparer 
facilement  lorfque  l'infecte  eft  vivant  ou  fuffifam- 
ment  ramolli  à  la  vapeur  de  l'eau.  On  y  voit  deux 
pièces  affez  grandes,  dont  l'une  fert  de  gaîne,  & 
l'autre  contient  trois  filets  très-déliés.  La  plus  grande 
Se  la  plus  longue  eft  celle  qui  le  trouve  en-ckllous, 
c'eft  la  feule  qui  paroît  lorfque  l'infecte  ne  faïc 
pas  ufage  de  fa  trompe  ;  elle  eft  creufée  en  gout- 
tière tout  le  long  de  fa  partie  fupéricute  ,  &  elle 
eft  bifide  ou  divifée  en  deux  à  fon  extrémité  ,  ce 
qui  diftingue  ce  genre  de  ceux  de  l'Empis  &  de 
l'Afile  ,  dont  la  pièce  inférieure  eft  entière.  L'autre 
pièce  ,  placée  fur  celle-ci,  eft  beaucoup  plus  courte  j 
elle  eft  mince ,  aplatie  ,  déliée ,  &  terminée  en 
pointe  très-fine  ;  elle  fait  l'office  de  lèvre  ,  &  fert 
à  contenir  les  foies  dans  la  gouttière  ou  cannelure 
de  la  pièce  inférieure.  Les  foies  qui  forment,  à 
proprement  parler  ,  le  fuçoir  ,  font  au  nombre  de 
trois;  ce  font  des  filets  très- minces  &  très  fins, 
d'inégale  longueur  ;  les  deux  latéraux  font  un  peu 
plus  courts  que  la  pièce  fupérieure  ;  celui  du  milieu 
eft  ordinairement  un  peu  plus  long  qu'elle,  mais  il 
eft  toujours  plus  court  que  la  pièce  inférieure. 

De  chaque  côté  de  la  bafe  de  la  trompe  ,  o» 
remarque  deux  petites  antcnnulcs  très-velues  ,  très- 
courtes  ,  Se  compofées  de  trois  articles  peu  diftincts. 
Le  corps  eft  en  général  large,  raccourci  ,&  cou- 
vert ,  dans  prefque  toutes  les  efpèces  ,  de  poils 
très-longs  ,   très-fins  Se  très-ferrés. 

Les  ailes  dépaffent  le  corps  ;  elles  font  affez  lon- 
gues ,  étroites  &  ckarg-ées  de  nervures  allez  fines, 

*  a  S  f 


$22 


BOM 


Lorfqu'il  eft  en  repos  ,  l'infe&e  les  tient  étendues 
&  un  peu  éloignées  du  corps. 

Les  balanciers  font  deux  petits  filets  très-minces , 
&  terminés  par  un  petit  bouton,  placés  à  une  petite 
diftance  de  la  baie  inférieure  &  poftérieure  de 
l'aile  ,  &  cachés  parmi  les  poils  ,  dont  le  corps 
de  l'infeâ:e  eft  couvert. 

Les  pattes  font  longues  ,  minces  &  déliées  ,  fou- 
vent  garnies  de  poils  longs  &  roides.  Les  tarfcs 
font  compofés  de  cinq  articles  cylindriques  ,  dont 
le  premier  efl:  très-long  ;  le  troifième  eft  plus  court 
que  le  fécond,  &  le  quatrième  eft  le  plus  court 
de  tous;  le  dernier  ,  un  peu  plus  long  que  celui-ci , 
eft  terminé  par  deux  petits  crochets  ,  au-deilbus 
defquels  il  y  a  deux  petites  pelottes  qui  fervent  à 
l'infecte  à  fe  cramponner  fur  les  corps  les  plus 
Mes  &  les  plus  polis. 

Les  larves  des  Bombil'es  ont  échappé  jufqu'à 
préfent  à  la  recherche  des  entomologiltes.  Nous 
ne  connoiflons  point  encore  leur  forme  &  leur  ma- 
nière de  vivre. 

Les  Bombilles  font  très-vifs  &  très-agiles  :  ils 
prennent  prefque  toujours  leur  nourriture  en  volant 
&  fans  fe  poler.  On  les  voit  planer  &  introduire 
dans  les  fleurs  leur  longue  trompe ,  afin  d'en  retirer 
les  fucs  mielleux  qui  y  font  contenus,  &  dont  ils 
font  leur  unique  nourriture.  Ils  pafTent  fucceffive- 


BOM 

ment  &  avec  la  plus  grande  rapidité  d'une  fieuf 
à  l'autre  fans  s'y  arrêter ,  faifant  entendre  par  le 
moyen  de  leurs  ailes ,  un  bruit  pareil  à  celui  des 
Abeilles-Bourdons  &  de  la  plupart  des  Diptères. 
C'eft  fans  doute  ce  bourdonnement  qui  leur  a  fait 
donner ,  par  les  entomologiftes  anciens ,  le  nom 
de  Bombylius. 

Nous  avons  divifé  ce  genre  en  deux  familles. 
La  première  comprend  toutes  les  efpèces  dont  le 
corps  eft  plus  ou  moins  couvert  de  poils  longs  Se 
très-fins.  Nous  avons  placé  dans  la  féconde  les 
efpèces  dont  le  corps  eft  fimplement  recouvert  d'un 
duvet  court  &  ferré.  La  forme  du  corps  de  ces 
dernières  paroît ,  au  premier  coup-d'œil ,  différer 
un  peu  de  celle  des  aurres  Bombilles  ,  &  les  rap- 
procher au  contraire  des  Taons  :  mais  avec  un  peu 
d'attention ,  on  verra  que  la  feule  différence  qui 
fe  trouve  entr'eux  ,  c'eft  que  les  uns  font  très- 
velus  ,  &  que  les  autres  ont  le  corps  prefque  liffe. 
D'ailleurs,  la  rrompe  a  la  même  forme,  la  même 
direction  ,  &  le  même  nombre  de  pièces  ;  les  an- 
tennules  font  les  mêmes;  les  antennes  ne  diffèrent 
pas  ;  enfin ,  leur  manière  de  vivre  eft  tout  à  fait 
femblable  :  tous  fe  nourriflent  du  fuc  mielleux  con- 
tenu dans  les  fleurs;  aucun  n'attaque  les  animaux 
pour  les  piquer  &  leur  fucer  le  fang ,  comme  le 
pratiquent  les  Taons. 


Suite  de  F  Introduction  à  PHijzolrt  Naturelle  des  Jnfeclet. 


3*J 


B    O    M     B    I    L    L    E. 

B0MBYL1US.     L  i  ».    F  J  b. 
A  S  I  L  U  S.     Geo  ff. 

CARACTERES       GÉNÉRIQUES. 

Antennes  de  la  longueur  de  la  tête  ,  compofées  de  trois  articles  , 
dont  le  premier  eft  prefque  cylindrique  ,  le  fécond  globuleux  ,  6c  le 
troifième  alongé  ôc  terminé  en  pointe. 

Trompe  longue,  mince  ,  déliée,  portée  droite  en  avant ,  compofée 
de  cinq  pièces,   dont  l'inférieure  eft  bifide. 

Deux  antennules  courtes,  compofées  de  trois  articles,  6c  inférées 
à  la  bafe  latérale  de  la  trompe. 

Pattes  minces  6c  déliées. 

Corps  fouvent  très-velu. 


ESPÈCES. 


PREMIERE     FAMILLE 

Corps  velu. 

i.  Bombille  Bichon. 

Corps  couvert  de  poils  fins,  gris- fauves  ; 
ailes  moitié  noires  ,  moitié  tranfparentes , 
finuées. 

2.   Bombille  mi- parti. 

Corps  couvert  de  poils  cendrés  ;  ailes  moi 
tié  noires,  moitié  tranfparentis  ,  égales. 


3.  Bombille    pon&ué. 

Corps  couvert  de    poils  roufsâtres  ;  ailes 
avec  des  taches  &  des  points  noirs. 

4.  Bombille  moucheté. 

Corps  cendré,   noir  postérieurement  ;  ailes 
tachetées  de  noir. 

5.  Bombille  immaculé. 

Corps  couvert  de  poils    roufsâtres;   ailes 
tranfparentes ,  fans  taches. 


Sfj 


3*4 


Suite  de  l'Introduction  à  l'Hijioirt  Naturelle  des  Infectes: 


umwuai'u  !LULmtuj».i'.gg.  un— lai"  '""  ' 


B  O  M  B  I  L  L  E  S.   (  Infères  ). 


6.  Bombille  cul- blanc 

Ccrps  roux- cendré  ;  extrémité  de  l  abdo- 
men blanchâtre  ;  ailes  obfcures  à  leur  bafe. 

7.  Bombille  dorfaL 

Roux  cendré  ;  abdomen  brun,  avec  une 
petite  croix    &   deux  taches  blanches. 

S.  Bombille   roufsâtre. 

Corps  entièrement  couvert  de  poils  roux  ; 
ailes  avec  une  tache  roufe  à  leur  bafe ,  bordée 
ii  brun. 

9.  Bombille    nain.    . 

Corps  couvert  de  poils  jaunâtres  ;  trompe 
v  pattes  noires  ;  ailes  obfcures  à  leur  bafe. 

10.  Bombille   cuivreux, 

Noir ,  peu  velu  ;  lobe  antérieur  du  cor- 
celet  fauve  ;  abdomen  cuivreux  ,  avec  une 
rangée  de  points  fauves. 

11.  Bombille  noir. 

Très  noir ,  peu  velu  ;  abdomen  avec  trois 
rangées  de  points  blancs;  ailes  noirâtres  à 
leur  bafe. 

12.  Bombille  cacheté. 

Noir  ;  partie  antérieure  ducorcelet  &  partie 
poftérieure  de  l'abdomen  blanches  ;  ailes  noires 
à  leur  bafe. 

13.  Bombille  obfcur. 

Noir,  fans  taches  ;  ailes  obfcures  ,  noires 
à  leur  bafe. 

14.  Bombille  courte-trompe. 

Noir  &  couvert  de  poils  roufsâtres  ;  tête 
obfcure  ;  trompe  plus  courte    que  le  corcelet. 


15.  Bombille    maure. 

Noir  &  couvert  de  poils  obfcurs  ;  antennes 
poileuj'es  ;  trompe  de  la  longueur  de  la  tite. 

16.  Bombille  agile. 

Corps  couvert  de  poils  gris  ;  ailes  blanches  , 
tranjparentcs  ,  de  la  longueur  de  l'abdomen^ 

17.  Bombille   gris. 

Corps  couvert  de  poils  gris  ;  corcelet  avec 
deux  lignes  blanches  ;  ailes  tranfparentes , 
avec  deux  points  &  la  bafe  noirâtres. 

18.  Bo  m  b  il  l  e  verdâtre. 

Corps  couvert  de  poils  verdâtres  ;  trompe 
courte  ;  ailes  tranfparentes  ,  fans  taches. 

i<>.   B  om  bi  l  le  cendré. 

Corps  couvert  de  poils  cendrés  ;  ailes  obf- 
cures ;  trompe  à  peine  de  la  longueur  du 
corcelet. 

2.0.  Bombille  morio. 

Noir ,  entièrement  couvert  de  poils  obf 
cars;  ailes  moitié  noires,  moitié  tranfparentes. 

21.  Bombille  boiTu. 

Corps  couvert  d'un  duvet  cotonneux ,  gris  , 
argenté  ;  corcelet  élevé;  ailes  tranfparentes. 

il.  Bombille  pygmée. 

Corcelet  noirâtre,  blanc  à  fa  partie  anté- 
rieure &  poflérieure  ;  ailes  moitié  noires  ,  moi- 
tié tranfparentes,  avec  quelques  points  noirs. 

23.  Bombille  verficolor. 

Corps  couvert  de  poils  cendrés;  tête  & 
pattes  noires  ;  ailes  blanches  ,  tranfparentes. 


Suite  de  t Introduction  à  tHifto'ire  Naturelle  des  Infectes'. 


325 


B  O  M  B I L  L  E  S.    (  Infères  ). 
DEUXIEME    FAMILLE. 

Corps  pubefcent. 
14.    Bombile  tabaniforme. 


Brun  ,  couvert  dun  léger  duvet  roufsâtre  ; 
abdomen  avec  une  large  raie  grife  ,  peu  mar- 
quée ;  trompe  de  la  longueur  du  corcekt. 

xy  Bombille   trompette. 

Noirâtre  ;  abdomen  avec  le  bord  des  an- 


neaux cendré;    trompe  minet,  déliée,  de  la 
longueur  du  corps. 

26.  Bombille    mauritanique. 


Noir ,  couvert  d'un  léger  duvet  ferrugi- 
neux ;  abdomen  avec  une  tache  noire  fur  le 
fécond  anneau;  trompe  de  la  longueur  du  corps. 

17.  Bombille  barbu. 

Brun  ;  abdomen  roux  à  fa  bafe,  avec  deux 
taches  noires,  &  une  bande  blanche  inter- 
rompue ;  trompe  de  la  longueur  du  corcekt. 


mrm  se* 


326  B  O  M 

PREMIÈRE    FAMILLE. 

Corps    velu. 

i.  Bombille  Bichon. 
Bomsylius  major.  Lin. 

Bombyiius  alis  dimidiato  nigris.  Lin.  Syfi.  nat. 
p.  1009.  n°.   1.  — Faun.  fu.ec.  n°.    1918. 

Bombyiius  major  alis  dimidiato  nigris  finuatis. 
Fab.  Syfi.  entom.  p.  801.  n°.  1.  —Spec.  inj.  tom.  1. 
p.  471.  /z°.    1. 

Afilus  lanigerus  ,  alarum  bafifufca.  Geoff.  Inf. 
tom.   1.  p.  466.  /i°.  1. 
Le  Bichon.  Geoff.  ib. 

Bombyiius  vaviegatus  niger ,  vi/lis  grifeis  ,  alis 
dimidiato-fufcis  éy  hyalmis.  Dec.  Mém.  tom.  6. p. 
168.  n°.    1.  pi.  15.  fig.   10. 

Bombille  à  ailes  panachées  noir ,  à  poils  gris  , 
donc  les  ailes  font  moitié  brunes  &  moitié  dia- 
phanes.   Dt.g.  ib. 

Mufca  bombyliformis  dcnfe  pilofa  nigra  y   abdo- 
mine    obtufo   ad  lacera  rufo.  Raj.  Inf.    p.  173. 
Mouff.    Theat.  inf.  p.   65.  fig.  5. 
Reaum.   Mém.  inf.  tom.  4. pi.  i.  fig.  Il  ,12,1}. 
ScHArFF.  Icon.  inf.  tab.  7?.  fig.  5. 
Bombyiius  major.   Schrank.    Enum.    inf   aufi. 
»°.  1001. 

Afilus  lanigerus.  Fourc.  Ent.  par.  />.  4y8.  n°.  1. 
Il  a  de  ciaq  à  fix  lignes  de  long.  Son  corps 
eft  court ,  large ,  noir  ,  Se  couvert  de  poils  d'un 
gris  roufsatte  ,  longs  ,  fins  &  ferrés.  Les  antennes 
lout  noires,  &  un  peu  plus  longues  que  la  tête. 
La  trompe  eft  noire  ,  prefcjuc  de  La  longueur 
du  corps  ,  &  un  peu  recourbée  à  fon  extrémité. 
Les  ailes  font  longues  &  aviez  étroites  :  elles  font 
moitié  noires  &  moitié  tranfparentes  :  le  noir  fe 
trouve  à  la  partie  extérieure  :  il  ne  s'étend  pas  juf- 
qu'à  l'extrémité  de  l'aile  ,  &  il  paroît  un  peu  onde. 
Les  nervures  de  toute  l'aile  font  noires.  Les  ba- 
lanciers font  petits  ,  noirâtres  ,  &  cachés  parmi  les 
poils.  Les  pattes  font  longues  ,  minces  ,  déliées , 
d'une  couleur  cendrée  ,  &  chargées  d'épines  longues 
très-fines  &  noires.  Les  tarfes  font  noirs. 

Cet  infecte  fe  trouve  aflez  communément  dans 
toute  l'Europe. 

2.  Bombills  mi-parti. 
BombYlivs   Aqualis.  Fab. 

Bombyiius  alis  dimidiato  nigris  iqualibus.  Fab. 
Spec,  inf.  tom.   î.  p.   475.   n°.  1. 

Il  rcfTemble  un  peu  au  précédent  ,  mais  il  eft 
une  fois  plus  petit.  Tout  fon  corps  eft  couvert 
de  poils  cendrés.  Les  ailes  font  tranfparentes ,  & 
ont  une  large  raie  noire ,  droite  ,  égale  ,  &  non 
pas  ondée  comme  dans  le  Bichon  ,  qui  part  de  la 
bafe  &  defeend  tout  le  long  du  bord  extérieur. 

On  le  trouve  dans  l'Amérique  feptentrionale. 

3.  Bombille  ponctué. 
BombYlivs  médius.  Lin. 

Bombyiius  alisfufcopuntlatis  ,  corpore  jtavefcentc 
poftice  olbo.  Lin.  Syfi.  nat.  p.  100?.  na.  t. 


B  O  M 

Bombyiius  médius.  Fab.  Syfi.  ent.  p.  tôt,  «°.  1; 
—Spec.  inf  tom.  2.  .p.  473.  n°.  5. 

Bombyiius  punétatus  niger  ,  villis  fulvis  ,  alis 
fufco  pundatis.  Die  Mém.  tom.  6.  p.  169.  n°.  1. 
pl.    \<j.  fig.  11. 

Bombi.le  à  ailes  ponâuées'noit  à  poils  fauves,. 
dont  les  ailes  font  piquées  de  points  bruns.  Deg.  ib. 

Pet iv.   Ga-çoph.  tab.  3 6.  fig.   y. 

Bombyiius  médius.  ScOP.  Entom.  carn.  n°.  1019. 

Bombyiius  médius.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi, 
n*.  1003. 

Schaeff.  Elem.  entom.  tab.  17.  fig.  I.  — Icon. 
infeii.  tab.   78.  fig.  ;. 

Cet  infecte  rerTemble  au  Bombille  Bichon  ,  mais 
il  eft  un  peu  plus  grand ,  Se  les  poils  qui  couvrent 
tout  le  corps  foat  d'une  couleur  roufsàtre.  Les 
antennes  &  la  trompe  font  noires,  &  les  pattes 
brunes.  Les  ailes  font  moitié  obfcures  ,  moitié  tranf- 
parentes ,  &  parfemées  de  points  obfcurs ,  de  diffé- 
rente grandeur,  placés  à  la  jonction  des  nervures, 
ce  quiïcs  fait  paroître  tachetées  ou  pointillées. 

Il  fe  trouve  en  Europe. 

4.  Bombille  moucheté. 

BombYlivs   capenfis.  Lin. 

Bombyiius  alis  nigro  maculatis  ,  corpere  eineraf- 
cente;  poftice  nigro.  Lin.  Syfi.  nat.  p.  1009.  n°. 
3.   — Muf  Lud.   Ulr.p.  413.   n°.   1. 

Bombyiius  capenfis.  Fab.  S)ft.  entom.  p.  803. 
n°.  3. — Spec.  inf.  tom.  1.  p.  473.  n°.  4. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  le  Bombille  ponctué  ,' 
à  qui  il  reuemble  d'ailleurs  un  peu.  Son  corps  eft 
couvert  de  poils  gris  ;  mais  la  partie  poftérieutc 
de  l'abdomen  eft  couverte  de  poils  noirâtres.  La 
trompe  eft  à-peu-près  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps.  Les  ailes  reflemblent  à  celles  du  Bom- 
bille ponctué  ,  mais  les  points  noirâtres  qu'on  y 
voit  font  beaucoup  plus  gros  ,  &  ils  y  forment 
autant  de  taches. 

On  le  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance. 

6.  Bombille  immaculé. 

BombYlivs  minor.  Lin. 

Bombyiius  alis  immaculatis .  Lin.  Syfi.  nat.  pï 
1009.  n°.  4.  — Faun.  fuec.  nQ.   1910. 

Bombyiius  minor  alis  immaculatis ,  corpore  fia- 
vejeente  hirto  ,  pedibus  tefiaceis.  Fab.  Syfi.  entom. 
p.   803.  n°.  4.  — Spec.  inf.  tom.  1.  p.  473.  n*.  j. 

Petiv.    Ga^opk.  tab.  41.  fig.  9. 

Schaeff.    Icon.  inf  tab.  46.  fig.  9. 

Bombyiius  major.  Scop.  Entom.  carn.  n°.  101$. 

Bombyiius  minor.  Schrank.  Enum.  inf.  aufi. 
n".  1004. 

Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  ;  mais  «1 
eft  néanmoins  toujours  plus  petit  que  le  Bombille 
Bichon.  Son  corps  eft  noir  ,  &  tout  couvert  de  poils 
longs  ,  ferrés  ,  de  couleur  un  peu  roufTe.  La  trompe 
eft  noire  &  prefque  de  la  longueur  du  corps.  Les 
ailes  font  tranfparentes ,  fans  taches  ,  mais  très-lé'-» 
gérement  lavées  de  brun  à  leur  bafe. 

Il  fe  trouve  eu  Europe. 


BOM 

6.   BoAtbille   cul-blanc. 

Bqmbylius  malts.  Nob. 
_  Bombylius   rufefcens  ,   ano  albo  ,  alis   bafi  fuf- 
eis.  Nob. 

Il  diffère  du  Bombilk  Bichon ,  auquel  il  rcf- 
femble  beaucoup  pour  la  forme  &  la  grandeur  , 
en  ce  que  l'extrémité  de  l'abdomen  eft  couverte 
de  poils  blanchâtres ,  tandis  que  tout  le  corps  eft 
couvert  de  poils  roufsâtres  ;  &  les  ailes  ne  font 
noirâtres  qu'à  leur  bafe.  La  trompe  eft  noire  ,  de 
la  longueur  du  corps  ,  un  peu  recourbée  à  fon 
extrémité.  Les  pattes  font  brunes  &  les  tarfes  noirs. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence. 

7.  Bo-wsiile   dorfal. 

BomsYlius  dorfalis.  Nos. 

Bombylius  rufefcens  y  abdomîne  fufco  ,  albo  ma- 
Culato  ,    alis  bajfi  fufcefcentibus.  Nob. 

Il  refTemble  au  Bombilk  Bichon  pour  la  forme 
&  la  graudeur.  Les  antennes  font  noires.  La  trompe 
eft  noire  ,  prefque  de  la  longueur  du  corps  &  peu 
recourbée  à  fon  extrémité.  Le  corcelet  eft  couvert 
d'un  duvet  gris  roufsâtre.  L'abdomen  eft  d'un  brun 
roufsâtre  &  peu  velu.  On  y  voit  au  milieu  une 
ligne  blanche  ,  tranfverfale ,  &  une  autre  ligne 
longitudinale  ,  courte ,  qui  vient  de  l'extrémité  de 
l'abdomen  ,  couper  la  première  à  angles  droits  ,  & 
former  une  efpèce  de  croix  blanche  ,  plus  ou  moins 
diftincte.  Vers  l'extrémité  de  l'abdomen  ,  on  re- 
marque encore  de  chaque  côté  une  tache  blanche  , 
formée  par  une  touffe  de  poils.  Les  ailes  font  tranf- 
parentes ,  mais  un  peu  obfcures  à  leur  bafe  ,  prin- 
cipalement fur  le  bord  extérieur.  Les  pattes  font 
brunes  &  les  tarfes  noirâtres. 

J'ai  trouvé  cet  infecte  en  Provence  &  en  lan- 
guedoc. 

8.    Bombille  roufsâtre. 

Bombylius  rufus.  Nob. 

Bombylius   rufus,  alis  albis  ,  bafi  rufis.  Nob. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  précédens  :  fa 
longueur  eft  d'environ  quatre  lignes.  Tout  le  corps 
eft  couvert  d'un  duvet  court ,  roufsâtre.  Les  antennes 
font  noires.  La  trompe  eft  noire,  un  peu  recourbée 
à  fon  extrémité,  &  un  peu  plus  courte  que  le 
corps.  Les  ailes  font  tranfparentes  ,  mais  elles  ont 
une  tache  rouffe  à  leur  bafe  ,  entourée  de  brun. 
Les  pattes  font  roufsâtres  ,  &  les  tarfes  obfcurs. 

Cet  infecle  fe  trouve  aux  Antilles.  Il  m'a  été 
communiqué  par  M.  de  Badier. 

9.  Bombille  nain. 

Bombylius  minimus.  Fab. 

Bombylius  alis  bafi  fufcefcentibus  ,  corpore  fia- 
vefeente  hirto  ,  roflro  pedibufque  nigris.  Fab.  Maru. 
inf.  tom.  1.  p.  ^66.  n°.  6. 

Bombylius  minor.  Scop.  Entom.  carn.  n°,  iozo. 

Il  a  environ  deux  lignes  &  demie  de  long.  Tout 
fon  corps  eft  couvert  de  poils  fins  ,  d'un  gris  jau- 
nâtre. Les  antennes  &  la  trompe  font  noires,  celle-ci 


BOM 


?*7 


eft  prefqne  êe  la  longueur  du  corps.  Les  yeux 
lont  bruns.  Les  pattes  (ont  noirâttes.  Les  ailes  font 
tranfparentes ,  lans  taches  ,  mais  très-légércment 
lavées  de    brun  a  leur  bafe. 

On  le  trouve  en  Allemagne  ,  en  France.  Il  eft 
très-commun  en  Provence  ,   en   Languedoc. 

10.  Bombille   cuivreux. 

Bombylius  cupreus.  Fab. 

Bombylius  nudiufeulus  niger  ,  thoracis  lobo ar.tico 
fulvo  ;  abdomine  cupreo  ,  linea  dorfali  puniinrum 
fulvorum.  Fab.  Mant.  inf.  tom.  i.  p.  166.   n°.  7. 

Il  eft  de  grandeur  moyenne.  Les  antennes  fonc 
noires  ,  alongées  ,  réunies  à  leur  bafe.  La  trompe 
eft  plus  courte  que  les  antennes  ;  elle  eft  fétacéc  & 
avancée  en  avant.  Le  corcelet  eft  noir  ,  mais  les 
côtés  brillent  d'une  couleur  cuivreufe,  &  la  partie 
antérieure  eft  couverte  de  poils  fauves.  L'abdomen 
eft  cuivreux ,  mais  il  paroît  vert  dans  une  certaine 
pofition  :  on  y  voit  une  rangée  de  points  fauves 
tout  le  long  de  fa  partie  fupérieure.  Les  pattes  fonc 
noires,  &  les  cuiifes  font  pâles  ea-deffbus.  Les  ailes 
font  obfcures. 

Il  fe  trouve  à  Cayenne. 

11.  Bombflle  noir. 

Bombylius   ater.  Lin. 

Bombylius  alis  bafi  femi-nigris  ater;  abdomine 
albo  maculato.  Lin.   Syfl.  nat.  p.   1010.  n".  j. 

Bombylius  ater.  Fab.  Syft.  entom.  p.  803.  no,  j. 
— Spec.  inf.  tom.  t.  p.   47}.  n°.  6. 

Bombylius   a.er.  Scop.  Entom.  carn.  n°.   1011. 

Bombylius  ater.  Schrank.  Enum.  inf.  auft.  n°. 
1006. 

Schaeff.  Iccn.  inf.  tab.    79.  fig.  6. 

Il  a  environ  trois  lignes  de  long.  Les  antennes 
font  noires  &  de  la  longueur  de  la  rête.  La  trompe 
eft  noire  ,  &  à  peine  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps.  Le  corcelet  eft  très-noif ,  un  peu  velu 
&  fans  taches.  L'abdomen  eft  rrès-noir,  plus  velu 
fur  fes  bords  qu'à  fa  pairie  fupJrieure.  On  y  voit 
deux  points  allez  grands  ,  un  de  chaque  côté ,  vers 
la  baie  ,  &  trois  rangées  longitudinales  de  points 
blancs,  vers  l'extrémité.  Tout  le  corps  en-dclTous 
eft  noir.  Les  ailes  font  noires  à  leur  bafe ,  prin- 
cipalement vers  le  bord  externe  ,  tout  le  refte  eft 
tranfparent. 

On  trouve  cet  infeéte  en  Allemagne  Se  dans  les 
provinces  méridionales  de  la  France. 

11.  Bombille  tacheté. 

Bombylius  maculatus.   Fab. 

Bombylius  alis  bdp  nigris  ,  ater ,  thorace  antict 
abdomineque  poflice  albis.  Fas.  Syft.  entom.  pag. 
805.  n°.   6.  — Spec.  inf.  tom.  i.p.   474.  n°.  7. 

Il  -reffcmble  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Les  antennes  &  la  trompe  font  noires. 
Le  front  eft  couvert  de  poils  blanchâtres.  Le  cor- 
celet eft  noir,  &  fa  partie  antérieure  eft  couverte 
de  poils  blancs,   très-feirés.  L'abdomen  eft  noir, 


32? 


B  O  M 


&  on  voit  à  fa  partie  poftéiieure  des  poils  Martes , 
à  travers  lefquels  brillent  quelques  points  d'un  blanc 
de  neige.  Les  pattes  font   noires. 

Cette  efpèce  fe  trouve  fur  la  côte  de  Malabar. 

ij.    Bombille  obfcur. 

BoMBYLIUS  fufcUS.    FaB. 

Bombylius  ater  immaculatus ,  alisf  fufeis.  Fab. 
Spec.  inf.  tom.    i.  p.  474.   n°.  8. 

Ce  Bombille  reflemble  parfaitement  au  précédent , 
mais  il  eft  tout  noir  Se  fans  taches.  Les  ailes  font 
noires  à  leur  bafe  &  obfcures  à  leur  exrrémité. 

On  le  trouve  en  Italie. 

14.  Bombille   courte-trompe. 

Bombylius   breviroftris .  Nob. 

Bombylius  niger  rufo  kirfutus,  capitc  nigro  villofo, 
rofiro   tkorace  breviore.  Nob. 

Il  a  environ  trois  lignes  de  long ,  mais  il  varie 
un  peu  pour  la  grandeur.  Son  corps  eft  noir  Se  cou- 
vert de  poils  fins ,  ferrés  ,  d  une  couleur  roufle  très- 
foncée.  Les  antennes  font  noires  &  prefque  de  la 
longueur  de  la  tète.  Le  front  eft  couvert  de  poils 
longs  Se  noirâtres.  La  trompe  eft  noire  ,  &  n'a  guères 
qu'une  ligne  de  longueur  ;  l'infecle  la  porte  droite 
en  avant ,  ainfi  que  toutes  les  efpèces  de  ce  genre. 
Les  ailes  font  obfcures ,  principalement  à  leur  bafe. 
Les  balanciers  font  fauves.  Les  pattes  font  noirâ- 
tres ,  Se  les  tarfes  bruns. 

Ce  Bombille  eft  afTez  commun  en  Provence  & 
en  Languedoc  :  on  le  trouve  aufli  quelquefois  aux 
environs  de  Paris. 

ij.  Bombille  maure. 

Bombylius  maurus.  Nos. 

Bombylius  niger,  fufco  kirfutus  ;  antennis  pil- 
lojis  ,  rofiro   brevifiimo.  Nos. 

Il  n'eft  guères  plus  grand  que  l'efpèce  précédente. 
Tout  fon  corps* eft  d'un  noir  mat,  &  peu  velu  : 
on  voit  feulement  quelques  poils  longs  &  d'un  roux 
noirâtre  à  la  poitrine  &  aux  parties  latérales  du 
corcelct  Se  de  l'abdomen.  Les  antennes  font  noires  : 
le  premier  article  eft  gros  ,  un  peu  renflé  &  cou- 
vert de  poils  noirâtres,  aflez  longs;  le  fécond  eft 
très-petit  Se  arrondi }  le  dernier  eft  mince  Se  peu 
alongé.  La  trompe  eft  droite  en  avant  ,  Si  elle 
n'excède  guères  la  longueur  des  antennes.  Les  ailes 
font  un  peu  obfcures  ,  principalement  à  leur  bafe. 
Les  pattes   &  les  balanciers  font  noirs. 

J'ai  trouvé  cet  efpèce  très-commune  en  Provence. 
On  la  rencontre  aufli  quelquefois  aux  environs  de 
Paris. 

16.  Bombille  agile. 

Bomuylius  agiïis.  Nob. 

Bombylius  hirfutus  fulvo  grifeus  ,  alis  albidis 
longitudine   corporis,  Nob. 

Ce  Bombille  ,  long  environ  de  quatre  lignes  , 
eft  remarquable  par  ia  petitefie  de  fes  ailes.  Les 
ftiitennes  font  noires  &  un  peu  plus  courtes   que 


B  O  M 

la  tête.  La  trompe  eft  noire  Se  prefque  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Les  yeux  font  bruns.  La  tête  6c 
tout  le  corps  font  couverts  de  poils  longs,  fins  , 
très-ferrés  ,  d'un  gris  clair,  un  peu  fauve.  Les 
pattes  font  un  peu  cendrées,  avec  l'extrémité  des 
jambes  Se  les  tarfes  noirâtres.  Les  ailes  font  peti- 
tes ,  de  la  longueur  de  l'abdomen ,  tranfparentes , 
avec  les  nervures  très-fines  Se  noirâtres. 

J'ai  trouvé  plufieurs  fois  cet  infeâe  en  Pro- 
vence ;  il  n'y  eft  pas  rare  ,  mais  il  eft  très-diffi- 
cile à  attraper ,  parce  qu'il  vole  avec  la  plus  grande 
légèreté  ,  qu'il  fe  pôle  rarement  &  qu'il  ne  fe 
laine  point  approcher. 

17.  Bombille  gris. 
Bombylius   grifeus.  Fab. 

Bombylius  alis  albis  bafi  fufeis  hirtus  ,  tko- 
race nigro  ,  albo  lineato ,  abdomine  grifeo.  Fab. 
Mant.   inf.  tom.  x.  p.   $66.  n°.   il. 

Il  reflcmble  beaucoup  au  fuivant.  Tout  fon 
corps  eft  couvert  de  poils  gris ,  mais  moins  ferrés 
que  ceux  du  Bombille  verdâtre.  Le  corcelet  eft 
noir  ,  avec  deux  lignes  longitudinales  blanches. 
Les  ailes  font  tranfparentes ,  mais  noirâtres  fur 
le  bord  extérieur  de  leur  bafe,  avec  deux  points 
noirâtres  au  milieu  de  chaque. 

On  le  trouve  en  Efpagne ,  fur  les  fleurs  com- 
pofées. 

18.  Bombille  verdâtre. 
Bombylius  virefeens.  Fab. 

Bombylius  alis  albis  immaculatis  ,  corpore 
hirto  virefeente ,  rofiro  abbreviato.  Fab.  Mant.  inf. 
tom.  1.   p.  366.   b°.    il. 

La  trompe  de  cette  efpèce  eft  à  peine  de  la 
longueur  de  la  rête.  Tout  le  corps  eft  couvert  de 
poils,  fins,  très-ferrés,    verdâtres. 

On  le  trouve  en  Efpagne,   fur  les  fleurs. 

19.  Bombille  cendré. 
Bombylius    cinereus.  Nob. 

Bombylius  niger,  cinereo  hirtus,  alis  fufeis  j 
rofiro  tkorace  breviori.  Nob. 

Il  a  environ  quatre  lignes  de  long.'  Tout  fon 
corps  eft  noir  Se  couvert  de  poils  longs  ,  fin;  Se 
ferrés  ,  de  couleur  cendrée  ,  un  peu  fauve.  I  a 
trompe  eft  noire  ,  droite  en  avant ,  un  peu  plus 
courte  que  le  corcelet.  Les  yeux  font  bruns.  Les 
ailes  font  obfcures  ,  principalement  depuis  leur 
bafe  jufqu'au  milieu  du  bord  externe. 

Je  l'ai  trouvé  en  Provence  ,  volant  de  fleurs  en 
fleurs. 

10.  Bombille  morio. 

Bomrylius   morio.  Nob. 

Bombylius  niger  fufco  kirfutus  ,  alis  dimidiate 
nigris.  Nos. 

Il  eft  court  Se  aflez  large  :  il  a  à  peine  rrois 
lignes  &  demie  de  long.  Tout  fon  corps  eft  noir 
&  couvert  de  poils  bruns  ,  obfcurs ,  longs  Se  ferrés, 

La 


B  O  M 

rés.  La  trompe  eft  noire  &  un  peu  plus  longue 
que  la  moitié  du  corps.  Les  anrennes  font  noires 
&  un  peu  plus  longues  que  la  tête.  Les  ailes  font 
obfcures  tout  le  long  du  bord  extérieur  ,  depui, 
leur  bafe  jufque  vers  leur  extrémité.  Cette  cou- 
leur obfcure  eft  large  à  la  bafe  ,  &  va  en  dimi- 
nuant d'épaifleur.  Le  refte  de  l'aile  eft  tranfparent. 
Les  pattes   font  noirâtres. 

Cet    infe&e    fe    trouve   en   Provence  ,   fur  les 
fleurs. 

II.   BOMBILLE    boflu. 

Bombylius  gibbofus.   Nos. 

Bombylius   tomentofus  grifeus  ,  thorace    elevato 
gibbo  ,  alis    a/iw.NoB. 

Ce  petit  Bombillt ,  long  environ  de  deux  lignes 
&  un  tiers  ,  fe  fait  diftinguer  de  tous  les  précé- 
dents par  l'élévation  de  fon  coreelet.  Tout  fon 
corps  eft  couvert  d'un  duvet  cotonneux  ,  gris  , 
argenté  fur  le  devant  de  la  tête  &  fur  la  poitrine. 
Les  antennes  font  noires  Se  de  la  longueur  de  la 
tête.  La  trompe  eft  noire  &  prefque  de  la  longueur 
du  corps  :  l'infeéle  ne  la  porte  pas  droite  en  avant 
mais  prefque  perpendiculaire  au  plan  de  pofition. 
Le  coreelet  eft  convexe  ,  relevé  en  boffe  ,  Se  la 
tête  eft  un  peu  penchée ,  comme  dans  la  plupart 
des  Empis.  Les  ailes  font  blanches  ,  tranfpa- 
rentes.  Les  balanciers  font  plus  gros  que  dans 
les  autres  efpèces  ;  leur  couleur  eft  d'un  jaune 
paille.  Les  pattes  font  grifes  ,  Se  les  tarfes 
noirs. 

J'ai  trouvé  plusieurs  fois  cet  infeéte  en  Pro- 
vence ,  vers  la  mer.  Il  eft  très  agile  &  très-diffi- 
cile à  attraper  ;  il  vole  continuellement  de  fleurs 
en  fleurs ,  fans  prefque  jamais  s'y  arrêter. 

ai.  Bombille  pigmée. 

Bombylius  pigmâus.  Fab. 

Bombylius  alis  dinidiato  punBifque  nigris  , 
thorace  fufco  bafi  apieeque  albo.  Fab.  Spec.  inf. 
tom.    i.  p.    474.  $. 

Il  eft  très-petit.  La  tête  eft  noire.  Le  coreelet 
eft  velu,  obfcur',  mais  blanc  à  fa  partie  anté- 
rieure &  poftérieure.  L'abdomen  eft  couvert  de 
poils  ferrugineux.  Les  ailes  font  noires  tout  le  long 
du  bord  extérieur ,  Se  elles  ont  en  outre  quelques 
points  noirs.   Les  pattes  font  ferrugineufes. 

On  le  trouve  dans  l'Amérique  Septentrionale. 

13.  Bombille  verficolor. 

Bombylius  verficolor.  Fab. 

Bombylius  alis  albis  hirtus  cinerafeens ,  capite 
pcdibufque  atris.  Fab.  tâant.  inf.  tom.  1.  p.  367. 
n°.   14. 

Il  eft  très-petit.    Tout  le  corps  eft    couvert  de 

foils  peu  ferrés.  La  trompe  eft  noire  &    avancée. 
e  coreelet    eft    cendré  ,    fans  taches.    Les    ailes 
font  tranfparentes  Se    fans  taches.   L'abdomen    eft 
prefque   arrondi  ,    cendré  ,    fans    taches    dans   lts 
Hijloire  Naturelle  ,  InfUes.  Tome  IV. 


B  O  M 


329 


femelles  ,  &  avec    une  grande  tache  ferrugineufe  , 
placée  à   fa  partie  fupéneure  ,  dans  les  mâles. 

Il  fe  trouve  à  la  côte  de  Barbarie  fur  les  fleurs 
compofées. 

DEUXIÈME     FAMILLE. 

Corps  pubefeent. 

14.  Bombille  tabaniforme. 
Bombylius   kauftellatus. 

Bombylius  fufeus  ,  rufo  pubefeens  ;  abdomims 
dorfo  vitta  obfoleta  grifea  ,  roftro  tkoracis  longi- 
tudine.  No 8. 

Tabanus  hauftellatus  oculis  fufcefcentibus ,  abdo- 
mine  atro  3  margine  fuivo  pubejeente  ,  kaujltllo 
corpore  dimidio  breviore.  Fab.  Spec.  inf.  tom.  1. 
p.  4y y.  n°.  1. 

Cet  infecte  Se  les  fuivans  ont  une  forme  un 
peu  différente  ,  au  premier  afpeét  ,  de  celle  des 
autres  Bombilles.  Ils  rellemblent  un  peu  aux  Taons 
par  la  forme  de  leur  corps  ,  ce  qui  a  fans  doute 
engagé  Linné  &  M.  Fabricius  à  les  placer  parmi 
ces  infeétes.  Mais  leurs  antennes  ,  leur  bouche 
Se  leurs  habitudes  diffèrent  eflcnticllemcnc  de  celles 
des  Taons ,  &  les  rapprochent  au  contraire  beau- 
coup de  celles  des  Bombilles. 

Il  a  depuis  fept    jufqu'à    neuf   lignes   de    long. 
Tout  fon  corps  eft  brun  ,   allez   large  Se  couvert 
d'un  duvet   rouffâtre  ,  plus  épais   &  un  peu    plus 
long   fous  la  tête   &   fur  la  poitrine.  Les  antennes 
font  compofées  de  trois  articles,    dont  le  premier 
eft  court,   prefque  cylindrique  &  un'pcu  courbé; 
le  fécond  eft  très-court,  prefque  arrondi,  un  peu 
comprimé  par  les  deux  bouts  ;   le  ttoiflèmc  ,  plus 
long   que    les     deux  premiers    pris   enfcmble  ,   eft 
un    petP renflé  à  fa   bafe,   &  il   va   en  diminuant 
•d'épaifleur,  jufqu'à  fon  extrémité  5  vu  à  la  loupe  , 
il  paroît  compote  de  fept  à  huit  articles.  La  trompe 
eft   noire  &  prefque  de  la   longueur  du  coreelet  ; 
elle  reflemble  parfaitement  à  celles  des  autres  Bom- 
billes ;  elle  eft  compofée  de  c inq  pièces ,  dont  l'in- 
férieure, plus  longue  que  les  autres ,  eft  bifide  à  fon 
extrémité  ,  Se  creufée  en  goutière  ,  tout  le  long   de 
fa  partie  fupéneure  ,  pour  y  recevoir  trois  foies,  La 
pièce    fupérieure ,    deftinée   à  contenir    les   foies  , 
eft  à-p"eu-près   de  la   longueur    de   celles-ci  ;   elle 
eft  plus   large  à   fa   bafe   qu'à  fon    extrémité  ,  & 
elle  fe  termine   en  pointe   très-fine.    A  la  bafe  de 
la    trompe    on    voit   de   chaque    côté    une    petite 
antennule  ,   compofée  de  trois    articles  ,   dont   le 
dernier ,    un    peu    plus  long   que    les    autres ,   eft 
terminée  en  pointe.  Le  devant  de  la  tête  eft  cen- 
dré.  Les  yeux  font  bruns.  Le  coreelet  eft  couvert 
d'un  duvet  court ,  rouflâtre.   L'abdomen  eft  ovale  , 
un  peu  aplati  ,  prefque    glabre  ;  on    y   voit  tout 
autour   un   duvet  très-court ,  roullâtre ,  Se  une  raie 
longitudinale  au  milieu ,  d'une  couleur  gtife,  roui- 
fâtre  ,   formée  par  des  poils  très-courts.  Cette  raie 
eft  peu  marquée  Se  ne  paroît  diftinétement  qu'à  un 
T  t 


55o  B  O  M 

certain  jour.  Les  pattes  font  noirâtres.  Les  ailes 
font  un  peu  étendues  comme  dans  les  autres 
BombiUes  ,  Se  elles  départent  le  corps  ;  elles  font 
tranfparentes  Se  légèrement  lavées  de  roufïàtre , 
avec  leurs  nervures  brunes. 

J'ai  trouvé  aflez  fréquemment  cet  infecte  en 
Trovence.  Il  vole ,  avec  la  plus  grande  agilité ,  de 
fleurs  en  fleurs,  en  retire  avec  fa  longue  trompe, 
le  neftar  qui  y  eft  contenu ,  s'y  arrête  un  inftant 
&  parte  bientôt  à  une  autre.  Je  ne  lui  ai  jamais 
vu  attaquer  des  animaux  ainfî  que  le  pratiquent 
les  Taons. 


15.  Bombille  trompette. 
Bombylius  roftratus. 

Bombylius  fufeus  ,  abdomtnis  fegmentis  apice 
t'inenis  ;   roflro  longicudme  corporis.  Nob. 

Tabanus  roftratus  oculis  fujeefeentibus  ,  roflro 
lor.gitudine  corporis.  Lin.  Syfl.  nat.  p.  999.  n° . 
t.  —  Muf.  Lud.   Ulr.  p.  411.  n°.  1. 

Tabanus    roftratus.  ïab.    Spec.  inf.  tom.   1.  p, 

Bombylius  tabaniformis  -  grifeus  grifto  -  niger  , 
fronte  c'onico  grifeo  ,  roftro  longhudine  corporis  , 
abdomine  fafciis  griftis.  Dec  Mém.  tom.  6.  pag. 
170.  n°.  t.  pi.   30.  fig.  9'. 

Bombille  noir  ,  grifàtre  ,  à  mufeau  conique 
gris  &  à  trompe  de  la  longueur  du  corps  ,  avec 
des  bandes  grifes  fur  le  ventre.  Dec  ib. 

Il  rertemble  au  précédent  pour  la  forme  &  la 
grandeur.  Sa  trompe  eft  noire  ,  mince ,  déliée  , 
avancée  en  avant  Se  de  la  longueur  du  corps.  Le 
devant  de  la  tête  eft  gris  &  un  peu  avancé  fur 
la  bafe  de  la  trompe.  Les  antennes  font  noires  , 
un  peu  plus  courtes  que  la  tête  &  compofées  de 
crois  articles,  dont  le  dernier  eft  terminé  en pointe. 
Le  corcelet  eft  noir  ,  avec  des  raies  longitudinales,- 
cendrées ,  peu  marquées.  La  poitrine  &  le  deflbus 
de  la  tête  font  couverts  de  poils  courts  ,  ferrés  , 
erifàtres.  L'abdomen  eii  ovale ,  aflez  large  ,  un 
peu  aplati  ,  noirâtre  ,  avec  le  bord  des  anneaux 
gris  Se  pubefeens.  Lés  pattes  font  noirâtres.  Les 
ailes  font  tranfparentes  ,  mais  légèrement  lavées 
de   brun,  avec  les  nervures  brunes. 

.On  le  trouve  au  cap  de  Bonnc-Efpérance, 

16.  Bombille  mauritanique. 
Bombylius   mauritanus. 

Bomiylius  niger  ,  teftaceo  puhefccnte  ,  abdomi- 
nis  fegmento  fecundo  macula  nigra  ,  roflro  longitu- 
dine  corporis.  Nob. 


B  O  M 

Tabanus  mauritanus  oculis  nigricantibus ,  abdo- 
minis  fecundo  fegmento  macula  nigra ,  roflro  cor-r 
pus  &quante.   Lin.  Syfl.  nat.  p.  999.  «°.  }. 

Il  eft  un  peu  plus  petit  que  les  précédens.  L« 
trompe  eft  noire  ,  mince  ,  déliée  ,  prefque  de  la 
longueur  du  corps.  Les  yeux  font  d'un  noir  bleuâtre. 
Les  antennes  font  ferrugineufes.  Le  corcelet  eft 
noir  &  couvert  de  poils  d'un  rouge  briqueté.  Le 
premier  anneau  de  l'abdomen  eft  petit  &  noir  ; 
le  fécond  eft  ferrugineux ,  avec  une  tache  noire 
au  milieu  ;  les  fuivans  font  noirs ,  avec  leur  bord 
d'un  rouge  briqueté.  Les  pattes  font  ferrugineufes. 
Les  ailes  font  tranfparentes ,  avec  quelques  taches 
noirâtres. 

On  le  trouve  fur  la  côte  de  Barbarie. 

27.  Bombille  barbu. 

Bombylius   barSatus. 

Bombylius  abdomine  bafi  rufo  ,  apice  nigro 
dorfo  maculis  nigris  ;  roftro  thoracis  longhudine. 
Nob. 

Tabanus  barbatus  oculis  nigris  ,  roftro  corpore 
dimidio  breviore.  Lin.  Syft.  nat.  p.  999.  n°*  *• 
—  Muf.  Lud.   Ulr.  p.  4iz.  n°.  1. 

Bombylius  tabaniformis-rufus  fronte" conico  gri- 
feo ,  roftro  longitudine  thoracis  ,  abdomine  rufo  : 
fufciis  binis  albis  apieeque  nigro.  Dec  Mém. 
tom.   6.  p.  171.  n°.  1.  pi.  30.  fig.  il. 

Il  a  environ  fept  lignes  de  long  ,  &  il  rertemble 
aux  précédents.  Les  antennes  font  noires  &  plus 
courtes  que  la  tête.  Celle-ci  eft  un  peu  avancée 
fur  .'a  bafe  de  la  trompe  ;  elle  eft  grife  &  garnie 
en-deifous  de  poils  allez  longs  Se  blanchâtres.  La 
trompe  eft  noire  Se,  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps  de  l'mfeéte.  On  y  voit  de  chaque  côté 
de  fa  bafe  deux  petites  antennules  brunes ,  un 
peu  velues.  Les  yeux  font  noirs.  Le  corcelet  eft 
brun  &  couvert  de  poils  courts  ,  ferrés  ,  fauves. 
La  poitrine  eft  couverte  de  poils  plus  longs  que 
ceux  du  corcelet  Se  d'une  couleur  grifàtre.  L'abdo- 
men eft  court ,  large ,  un  peu  aplati  :  les  trois 
premiers  anneaux  font  ferrugineux  ,  avec  une 
tache  noire  au  milieu  j  le  bord  du  fécond  anneau 
eft  marqué  d'une  petite  bande  blanchâtre  ,  inter- 
rompue :  le  quatrième  eft  noir  &  on  y  voit  au 
bord  une  petite  bande  blanche ,  mieux  marquée 
&  non  interrompue.  Les  autres  font  tout-à-fait 
noirs.  Les  cuifles  font  noires  ,  &  les  jambes  Se 
les  tarfes  font  btuns.  Les  ailes  ont  une  légère 
teinte  de  brun  ptincipalement  tout  le  long  du  bord: 
extérieur. 

On  le  trouve  au  cap  de  Bonne-Efpérance, 


FIN  du  quatrième  volume. 


TABLE 

DES      NOMS      LATINS 


CONTENUS     DANS     CE     VOLUME. 


31* 


_/i    S  D  O  M  E  tf . 

Aculeus. 

Acuminatus. 

Agonata, 

Ala. 

Altica. 

Alucita. 

Alurnus. 

Amymone. 

Anafpis. 

Anirena. 

Annulas. 

Antenna. 

Anthrenus. 

Antipus. 

Antliata. 

Anus. 

Apalus. 

Apkidivorus. 

Apis. 

Apodus. 

Appendix. 

Apura. 

'Apttrus, 

Aranea. 

Argulus. 

Articulatio. 

Articulatus. 

Articulus. 


Voye^ 


Abdomen. 

Aiguillon. 

Aigu. 

Agonatcs. 

Aile. 

Altifc. 

Alucite. 

Alurne. 

Amymone. 

Anafpe. 

Andrène. 

Anneau. 

Antenne. 

Anthrène. 

Antipe. 

Antliates. 

Anus. 

Apale. 

Aphidivorc. 

Abeille. 

Apode. 

Appendice. 

Aptères. 

Aptère. 

Araignée. 

Argule. 

Articulation. 

Articulé. 

Article. 


Afcalepkus.      Vc 

yeç      Afcalaphe. 

Afellus. 

Afelle. 

Afilus. 

Afîle. 

Atcelabus. 

Attelabe. 

Aurclia. 

Aurelie. 

B. 

Barba. 

Barbe. 

Barbatus, 

Barbu. 

Bafis. 

Bafe. 

Bcmbex. 

Bembex, 

Bibio. 

Bibio  h. 

Bifidus. 

Bifide. 

Binoculus. 

Binocle. 

Bombylius. 

Bombille. 

Byrrhus. 

Birrhe. 

F. 

Favi-cella. 

Alvéole. 

Fafcia. 

Bande. 

Haltères. 

Palpas. 

Idem. 

Pappus. 

Roftrum. 

Seg.nencum. 

Tentaculum. 


T. 


Balanciers. 

Antennule, 

Barbillon. 

Aigrette. 

Bec. 

Anneau. 
Antennuîc, 


'MSÊÊ0 


mm 


JHi 
■Bwli 


KSI