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LIBRARY OF
1885-1056
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MÉTHODIQUE,
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PAR ORDRE DE MATIÈRES-,
PAR UNE SOCIÉTÉ DE GENS DE LETTRES;
D E SAVANS ET D'ARTISTES;
Précédée d'un Vocabulaire univerfel , fervant de Table pour tout
l'Ouvrage, ornée des Portraits de MM. Diderot SC d'Alembert,
premiers Editeurs de /'Encyclopédie.
ENCYCLOPÉDIE
MÉTHODIQUE.
= «f
HISTOIRE NATURELLE.
TOME QUATRIEME.
INSECTES.
A PARIS,
Chez PANCKOUCKE, Libraire, hôtel de Thou , rue des Poitev
A Liège,
Chez Plomteux, Imprimeur des États.
M. D C C. L X X X I X.
A r e c Approbation, SC Privilège du R o
<S:
QUATRIEME DISCOURS.
De la manière d'objerver , de ramaffer les infectes , d'en faire une collection ,
de la faire pajjer d'un lieu à un autre , éC de la conferver.
JL/A plupart des perfonnes qui font des
collections d'infectes fe bornent à en ra
rnaffer les différentes efpèces, à les préparer
& les conferver chacun à fa manière. Cette
occupation peut faire connoîcre les efpèces
différentes; mais il n'en réfulte aucune inf-
truction fur l'hiftoire des infectes , ni en gé-
nétal , ni en particulier, fur leur rapport
avec les autres infectes, les autres animaux
& les différentes productions de la nature.
Cependant ce font ces rapports des objets
les uns avec les autres , qu'il ell le plus in-
téreffanr Se le plus fatisFaifant de connoîcre ,
& c'eft à proportion qu'on les connoît mieux,
en pK s grand nombre, qu'on eft plus avancé
dans l'étude de la nature. Il ne fuffù donc
pas de ramaffer les objets , cV en particulier
les infectes : ce ptemier foin eft indifpenfa-
ble , mais il n'eft que la première condi-
tion de l'étude qu'on doit fe propoler.
Il faut encore comparer les objets entre
eux y pour les diftinguer-j obferver les ha-
bitudes des animaux , pour connoîrre leur
hiftoire,& enfin les comparer avec les au-
tres productions , pouf faille les rapports qui
]'. s rappiochent , ou les différences qui les
fis patent. C'eft fous ces divers points de vue
que je me propofe de traiter de la manière
c ramafler, d'obferver les infectes, d'en
former cY d'en conferver une collection.
On peut ramaffer les infectes ou dans leur
état de pertectiou, 6V c'eft cequ'on fait le plus
communément, ou leur larves, leurs ehry-
iaiides & même leurs œ.ifs ; dans ce dernier
cis on eièv'. les larves dans des houes, en leur
Ic-inii'lant ce dont elles ont bv.foin. Par ce
Hijloire Naturelle 3 InJeclcs.Tome 11'.
moyen on obtient différens avantages : i°.ort
a les infectes plus frais dans leur état de
perfection ; i°. on a plus de facilité à les
obferver Se à fuivte leur manière d'être ,
mats on connoît moins leur action fur les
autr:s fubftances; on eft moins sûr de leurs
habitudes, car la privation de la liSerté
doit, par rapport aux infectes , comme par
rapport aux autres animaux , altérer les ha-
bitudes. Ajoutons que le nombre des infec-
tes ou'on peut nourrir en une forte de do-
mefticité, eft fort borné} on ignore , ou on
ne peut pas fournir aux autres ce qui leur
eft néceffaire. Le plus grand avantage qu'on
retire du foin d'élever des infectes, eft donc
de les avoir mieux confervés; mais c'eft en
les obfervant en liberté qu'on découvre
mieux , qu'on connoît plus sûrement leur
manière d'être, leurs rapports avec les au-
ttes productions , & qu'on parvient à rendre
leur hiftoire p'uscomplette. Le meilleur eft
donc de remarquer les lieux où les infectes
fe font fixés d'eux mêmes 3 de les y obfer-
ver , de les fuivre dans leurs différens
états & dans leurs cliver fes manœuvres.
Ortte étude des inrectes demande beau-
coup de tems & de patience : aufli ne la
confeillons nous qu'aux perfounes féden-
taues , au moins pour qjuelqug tems ,
dans les endroits où elles obfervent j les
voyageurs ne fauroient la mettre en u'age
que dans les lieux où ils féjoutnent , ou
plutôt où ils fc fixent pour un certain tems.
Nous commencerons donc par rapporter ce
qu'un obfervateur libre d'employer tous les
moment néceffairesà fuivre les in ect s , nous
par ît devoir fe propofer, Se enfuit, ce que
nous croyons poflîble au voyageur.
De ce que fohfervateur , libre de difpofer de
fon tems , doit fe propofer en obferyam
les infectes.
i». Décrire la forme & la couleur de la
larve ou du ver, celle de fes parties prin-
cipales ; i°. le tems où on la trouve ; depuis
quelle faifon jufqu'à quelle autre-, fur quelle
fubftance , fous quel climat elle a été obfer-
vée; 30. de quels alimens elle fe nourrit;
4°. fes habitudes & ce qui lui arrive pen-
dant qu'elle conferve la forme de larve :
ainfi fe cache-t-elle , ou relte-t-elle expofée
à la vue , prend elle de la nourriture tout le
jour, ou à certaines heures, &c. ? 50. combien
de fois, pendant le tems quelle garde fa pre-
mière forme , change-: elle de peau ; à quels
végétaux Se à quels animaux nuit elie ; quels
font les dégâts qu'elle occafionne,& fur quels
objets , fur quelles parties les exerce-t-elle ; à
quelle forte de danger & d'ennemis eft elle ex-
pofée ? 6°. Quand eft elle prête de quitter la
forme de larve ,où fe retiré-telle, quelles font
les précautions qu'elle prend? 70. Au bout de
combien de tems, après s'être préparée à
devenir chryfalide , pafTe-t-elle à cet état ?
Suivre la chryfalide comme onafuivila
larve} la décrire de la même manière; re-
marquer ce qui lui arrive , comme chan-
gement de couleur, de mollelTe dans fes par-
ties, &c. ; au bout de combien de tems elle
quitte fi forme , & quels dangers elle a
ccuru pendant qu'elle l'a conftrvée ?
Par rapport à l'infecte parvenu à fon
dernier état, le décrire , remarquer la dif-
férence qu'il y a entre le mâle Se la femelle;
obferver ies habitudes ; quelle eft alors la
nourriture de l'infect .- ; quels dégâts & de
quel genre il peut faite , quels rifques il
court , quels (ont fes mouvemens , la retraite ;
décrire fon accouplement , en remarquer la
durée, obferver ce qui le fuit; le mâle périt-
il peu après, & au bout de combien de
tems, ou bien futvit-il jufqu'à la ponxe de
la femelle, & répand-il une liqueur fur les
œufs ; en quels endroits, fur quelles fubf-
tances & de quelle manière la femelle les
DISCOURS
d'.'pofe -telle ; en quel nombre, & quelles
précautions prend-elle, foit pour les oeufs ,
foie pour les vers qui en doivent fortir ?
Quelles fonr la forme, la couleur , lagrof-
fetfr des œufs; la confiftance & la nature ce
leur enveloppe; combien fe paife-r-ilde
tems de la ponte à la nailTance des larves ?
Enfin, retire t-011 quelqu'avantage de l'in-
fecte qu'on obferve ? quel eft cet avantage?
fert-il en médecine , en économie , dans les
arts; à quoi & de quelle manière?
Qu'on n'imagine pas que les objets que
nous venons de présenter , furpaffent la fa-
gacité & la patience d'un obfervateur intel-
ligent & aflidii, qu'on ne fauroit faifirces
objets en les fuivant fur des infectes qui vi-
vent en liberté. La preuve que cette ma-
nière d'obferver eft praticable , même pa;
rapport à des infectes qui ne font pa.Wapnfs ,
c'eft qu'elle a été mife en ufage & pratiquée
dans tous fes points, par lesobfervareurs qui
ont écrit le plus utilement Se le plus favam-
meut furies inftétes; tels entr'autres font MM.
de Réaumur Se de Geer. Certainement quand
ils ont fait l'hifloire des Ichneumons , des
Odtres,des Guêpes, des Abeilles folitaires,
des Confins , des Ephémères, &c. , ils n'ont
pas fait Se n'onc pu faire leurs obfervations
d'après des animaux captifs, qui n'auroient
même pas vécu en captivité, ou qui n'y au-
roient pas pu fuivre les habitudes de leur
efpèce. Il eft donc très- poflible de faire,
par rapport aux infectes en liberté , les dif-
férentes obfervations que nous avons pro-
pofées. Nous ne prétendons même pas qu'el-
les foient les feules qu'on puiiie faite, nous
les préfentons comme les plus ftappanres ,
Si nous laiflons aux obfervateurs à fuppléer ,
Uiivant les circonilances , celles que nous
aurions pu obmettre.
Ce feroit, fans doute, affigner aux voya-
geurs une tâche imp^fhble à remplir , que
d'exiger d'eux qu'ils entrent dans tous les
détails que nous venons d'expofer ; mais ils
peuvent les confulter. Se, fuivant les cir-
conftances, raflembler& noter le plus grand
nombre de faits qu'il leur eft poflible. Ce-
■PRÉLIMINAIRE.
pendant une attention qu'on ne peut trop
leur recommander, eft de ne faire mention
que des faits dont ils ont été témoins ; fi
ces faits font extraordinaires , de ne les rap-
porter qu'autant qu'ils font sûrs de les avoir
bien obfervés , & de citer , pour en con-
vaincre j la manière dont ils les ont dé-
couverts.
Quant aux faits que les voyageurs rap-
porteraient fur le récit qui leur (eroit fait ,
ces faits font bien rarement dignes d'être
crus j ils ne le font qu'autant qu'ils font pré-
fentés par des perfonnes dont la véracité &
les talens pour l'obfervation font connus.
Cependant les faits confiâtes pat la noto-
riété publique , .annoncés par tous les habi-
tans d'un canton , méritent d'être rapportés ,
quoique le voyageur n'en ait pas été témoin.
Tels feroient les dégâts , les torts que cer-
tains infectes feroient habituellement tous
les ans, en un certain tems, ou l'emploi
bien conftacé qu'on feroit d'une efpèce, ou
de fes productions, foit en économie , foit
en médecine, foit dans les arts.
Après avoir préfenté nos idées fur les ob-
fervations dont le réfultat & !e concours doi-
vent fetvir à l'hiftoire des infectes , nous nous
occuperons de la manière de ramafïer ces ani-
maux dans leurs différens états , & d'en faire
une collection.
On peut recueillir les œufs , les confer-
ver en nature > ou nourrir dans le pays les
larves qui en naiflent , ou faire pafl'er les
œufs même dans des contrées très- éloignées.
Si on recueille les œufs à defïein de les
conferver comme <vufs , il eft convenable de
les enlever, adhérens à la matière fur la-
quelle ils ont été dépofés , ou contenus dans
la fubftance qui les renferme , enfin d'en
prendre l'amas complet, en le dérangeant le
moins qu'il eft pofTible. Le mieux eft enfuite
de jetter les œufs, la matière à laquelle ils font
attachés , ou dans laquelle ils font contenus ,
dans une liqueur fpititueufe ; ou bien on
peut faire périr le germe & defTécher les
œufs & leur foutien , foit par l'ardeur du
foleil , foit par la chaleur d'un four. Swam-
"1
merdam décrit une manière de vutder les
œufs des infectes pour les conferver ; mais
c'eft un foin qui exige un tems & une pa-
tience au-delà de ce que la plupart des
obfervateurs voudraient y employer.
Si on ramafTe les œufs à defTein de les Iaif-
fei éclorre dans le pays, & de nourrir les lar-
ves qui naîtront t il faut les enlever encore
plus fcrupuleufemet que dans le cas précé-
dent , avec des pottions de la fubftance fur
laquelle , ou parmi laquelle on les a trouvés ;
les placer enfuite avec cette fubftance dans
une boîte, en ayant égard aux circonftances
où l'on a rencontré les œufs, & à leur nature.
Je m'explique : fi on les a pris parmi des
fubftances en fermentation , & fe pourrif-
fant j animales ou végétales , dans un lieu
frais , ombragé & humide , il faut enfermer
dans la boîte , avec les œufs , un amas de la
même fubftance fur laquelle on l.s a pris,
placer la boîte dans un endroit qui réponde
aux circonftances du lieu où la poute avoic
été faite.
L'exemple que nous venons de rapporter
fuffira pour faire connoître qu'il faut éloigner
le moins peffible les œufs qu'on enlève , Se
qu'on obfervedas circonftances où ils fe fe-
roient trouvés naturellement. Ainfi, fi on
coupe une branche fur laquelle un amas
d'œufs foit dépofé , comme cette bianche
aurait confetvé fa végétation , pour qu'elle
la perde le plus tard qu'il fe pourra, il faut
mettre l'extrémité de cette branche tremper
dans l'eau j &c.
J'ai dit qu'on peut envoyer des œufs d'un
pays dans une autre contrée très-éloignée.
C'eft ce dont j'ai vu un exemple à Amfter-
dam, chez M.Jacob l'Admirai , qui a tra-
vaillé fur les infectes, comme on le verra
dans le difeours fuivanr. On lui avoit en-
voyé de k Chine des œufs de la Phalène à
miroirs ; on lui en avoit envoyé de Suri-
nam de différentes Phalènes j ces œufs étoient
éclos à Amfterdam , M. l'Admirai avrk
nourri les larves, & il étoit né à Amfterdam
les mêmes Papillons qu'à la Chine & à
aij
IV
Surinam. Voici l'inftruâion que me donna j
à cet égard j cet homme patient.
Il faut avoir deux tables de liège minces;
faire dans une des tables., avec un emporte-
pièce, des trous qui pénètrent de la moitié de
l'épaiiîeur j placar dans chaque trou un œuf ,
que le trou foit allez profond pour que
l'œuf ne le déborde pas ; quand tous les
trous font remplis 3 on couvre la table, qui
les contient , de celle qu'on n'a pas percée ;
on les alfujettit toutes deux, & on les con-
tient exactement appliquées l'une à l'autre ,
par une ficelle dont on les entoure; on les
place dans une boîte où elles foient facile-
ment, qu'on conferve à l'ombre , & qu'on
embarque par la plus prochaine occafîon :
on renferme dans la même boîte une bran-
che de la plante , dont les larves de l'efpèce
qui a produit les œufsfe nourrit; cette bran-
che fert à indiquer , dans le lieu où les
œufs font envoyés, une plante analogue à
celle qui fert de nourriture aux larves dans
le climat où fe trouve l'efpèce dont elles
font ; ou bien on met dans la boîte une note
qui indique, i°. l'efpèce d infecte dont on
envoie les œufs ; i°. le nom de la plants ,
de l'arbre ou de la fubftance dont les larves
font leur aliment.
Celui qui reçoit les œufs , les retire de
la table où ils font enfermés en les ren-
verfant fur une feuille de papier; il lesraf-
femble dans une petite boîce, qu'il expofeà
une douce chaleur , foit par le moyen de
l'étuve j foit en portant la boîte fur lui dans
fon fein , comme l'un ou l'autre fe pratique
à l'égard de la graine ou des œufs des Vers
à foie : il recherche en même-tems les plan-
tes les plus analogues à celle dont on lui a
envoyé un échantillon, ou cette plante même
fi elle croît dans le pays; il en coupe des
branches ,ou en lève des pieds : il a préparé
d'ava"nce une caifTe remplie de terre } cou-
verte par une gaze que des cerceaux fou-
riennent ; il plante les pieds dans cette caille;
?' y place les branches dans des vafes rem-
plis d'eau; il obferve les œufs, &àmefure
qu'il en fort des larves 3 il les enlève à l'aide
DISCOURS
d'un papier roulé qu'il leur préfente, fur
lequel elles montait, & il les p!ace fut la
plante qu'il croit leur convenir; elles s'y
attachent > où elles cheichent, parmi les
les plantes analogues , une efpèce qui foie
davantage de leur goût.
Quand les larves ont une fois fait un
choix, il n'y a p'us qu'à leur fournir l'ali-
ment qui leur convient. Ce ne peut guère
être qu'au printems ou en été qu'on falfe la
tentative dont nous nous occupons ; c'eft
pourquoi le mieux eft de lailfer la caille à
l'air ; la gaze défend les larves contre les
oifeaux & les infectes qui leur nuiroient.
On Cent qu'on ne peut efpérer d'élever des
larves provenues d'œufs, envoyées d'un pays
éloigné , que celles qui font d'efpèces qui
n'ont qu'une génération par an , & donc
les œufs li'éclofent qu'au bout de pUifieurs
mois : mais c'eft ce qui a lieu parmi un
grand nombre de Papillons.
L'objet dont nous venons de traiter ;
peut patoître futil, & il le feroir en effet
à peu près , s'il ne conduifoit qu'à l'amufe-
ment d'élever des larves étrangères, davoic
des infectes plus frais , mieux confervés que
de toute autre manière ; mais il peut ré-
fulter des foins qu'on le donneroit un avan-
tage réel : il eft très pofïible qu'un voyageur
découvre une Chenille ou pludeurs Chenilles.,
dont on retireroit les mêmes avantages que
du Ver à foie, dont l'éducation feroir peur-
êtte plus facile & le produit plus grand ; fi
cette découverte a lieu dans un pays fort éloi-
gné, il ne paraît pas qu'il y ait d'autre moyen
d'y faire palfer l'infecte dont on a lieu d'ef-
pérer des avantages, que d'envoyer des œufs
de fon efpèce ; & les inftiuétions de M. l'Ad-
mirai fembleut renfermer tout ce qui peut
airurer le tranlport des œufs, leur réuflhe
après leur arrivée, l'éducation des larves Se
l'acquifition d'une nouvelle efpèce; ces mê-
mes infttuétions pourront donc fatisfaire la
curiofîté de ceux qui n'auront pas d'autre
motif, & remplir les vues d'utilité qu'on
pourroit être dans le cas de fe propofer.
PRELIMINAIRE.
■Des laiyes.
On élève 1rs larves nées clans le pays
qu'on habite, en leur fournillatu des ali-
mens de même efpèce que ceux fur lefquels
on les a trouvées. La cailfe dont j'ai parié
plus haut convient très-bien pour ces larves,
li elles vivent de plantes en végétation ;
mais fi elles fe nour-rîlïenç d'autres fubftances ,
il faut les leur fournir à chacune fuivant fon
goût , les enfermer dans des boîtes où l'on
lailfe l'accès à l'air par quelques trous fur
le couvercle , ou une ouverrure couverte d'une
gafe ; il faut , fi l'on veut bien réuflîr , que
les larves captives foient , autant qu'il e(t
poflîb'e , dans les mêmes citeonftances de
toute manière , où elles auraient été en li-
berté , ou au frais & à l'ombre , ou dans
un lieu Cec & chaud , îx'c.
On ne peut faire palTer d'un climat à un
autre les larves dont l'aliment a befoin d'être
renouvelle ou de fe conferver frais ; cela
ferait cependant poflîble en embarquant les
végétaux enracinés avec les larves, mais c'eft
un loin que mériteraient bien peu d'efpèces ,
qu'on prendrait bien rarement. Si au con-
traire l'aliment des larves n'a befoin ni d'être
frais , ni d'être renouvelle , il n'y a rien de
plus facile que d'envoyer de ces larves, même
en grand nombre; telles font celle? qui fe
nourriifent de fubftance végétale ou animale
delféchée; celles qui creufent le bois, fe
logent & fe nourrilfent à fon intérieur. On
n'a pas autre chofe à faire que d'enfermer
les larves dans des boîtes , avec la quantité
de provifion qu'on juge qu'elles pourront con-
fommer , comme des graines , fleurs ou
herbes sèches , des plumes , du poil , des
chairs defféchées ; & les larves qui vivent
à l'intérieur du bois , dans une portion de
celui qu'elles ont creufé , où on les a trou-
vées ; c'eft ainfi que j'ai vu , chez M. l'ad-
mira! , des larves du Charanfon palmijle ,
de divers Leptures , de différens Capricornes ,
envoyées , les premières dans des têtes de
choux palmiftes , les autres da;;s des bran-
ches ou des morceaux de bois : j'ai vu de ces
larves venues de différens pays , les unes-
vivantes , les autres en chryf lide , & dus
infect s qoi croient provenus , à Amftôrdaoj ,
de larves qui avoient précédé celles ci.
Dis Chryfalides.
Si l'on n'a pour but de ne ramafTer les
chryfalides que pour les conferver fous leur
forme , on peut remplir cette intention de
deux manières.
i°. Mettre les chryfalides dans l'efpric
de vin , ou autre liqueur analogue.
2°. Faire mourir les chryfalides en les
expofant à la chaleur d'un four , ou à
celle du foleil fous un récipient de verre.
L'une & l'autre méthode ont l'inconvé-
nient que les couleurs changent beaucoup Se
Ce que je viens de dire pour les chryfa-
lides peut également s'appliquer dans fa to-
talité aux larves. Mais il y a encore une
façon de conferver celles-ci.
Prenez une larve entre le pouce & l'in-
dex de la main gauche , prêtiez - la de la
tête à la queue , faites , de la main droite,
une très-petite incifion au-defibus du dernier
anneau, o'i les inteftins refoulés feront une
avance; tirez -les avec une pince , en pref-
fanc toujours & fucceflivement le corps de
haut en bas ; quand vous l'aurez vidé , paffez
dans l'incifion le bout d'un chalumeau , reti-
rez les bords de la peau, Se élevez -les le
long du chalumeau, tournez une foie autour
des rebords de la peau , arrêtez-la par un
demi-tour ou demi-nœud, foufflez dans le
chalumeau , & quand la peau eft bien dif-
tendue , pofez la Chenille fur une table ,
fans ceffer de fouffler , retirez le chalumeau
pincé entre vos lèvres , &: en même tems
ferrez le nœud de la foie, arrêtez -le eu<
vous fervant des deux mains j la peau ref-.
V
DISCOURS
tera gonflée , vous la laifTerez fécher , &
vous aurez la larve affez confervée pour la
forme , cependant toujours un peu bour-
foufflée & trop grotte ; mais le pis eft que
les couleurs s'altéreront , & que bien peu
conferveront leurs nuances véritables. Mais
jufqu a préfent l'on ne connoît rien de mieux
que les méthodes que je viens de décrire.
Cependant les larves & les chryfalides, con-
fervées par ces mêmes moyens , ne peuvent
donner qu'une idée incomplette , fouvent
fautte , de l'animal qu'on a eu intention de
conferver avec toutes les qualités qui lui
étoîent propres. Ces méthodes font donc
infuffifantes, elles peuvent, jufqu'à un cer-
tain point , fatisfaùe la curiolîté , mais elles
ne fauroient difpenfer de faire la defcrip-
tion des larves & des chryfalides ; c'eft la
feule manière d'en conferver une idée con-
forme au vrai , Se d'en donner une exacte
à ceux qui ne les ont pas obfervées vi-
vantes.
Nous avons vu qu'on peut élever &
même envoyer des larves ; on peut encore
plus aifément pratiquer l'un & l'autre par
rapport aux chryfalides ; pour les confervet
& les envoyer , de manière que leur chan-
gement ait lieu en fon tems , il fuffir de
les enfermer dans une boue , où , autant
qu'il fe pourra , elles foient dans les mêmes
circonftances où on les a trouvées , & où
elles feroient demeurées \ ainfi les a-t-on
trouvées enterre, dans des trous, dans du
bois , dans de la vermoulure de bois , dans
un lieu frais & ombragé , &c. ou fufpen-
dues à des plantes } à un corps quelconque,
expofées à l'action de l'air & du foleil , &c.
remplirez la boîte d'une certaine quantité
de terre , & placez les chryfalides dans cette
terre , mettez-les dans la boîte , contenues
dans les mêmes trous de branches , ou la
même vermoulure dans laquelle vous les avez
trouvées ; &c. confervezla boîte dans un lieu
frais & ombragé , ou biffez - la expofée à
l'air & au foleil , couverte feulement d'une
gafe qui arrête l'infecte au moment où il fe
fera tiré de fon enveloppe j la chryfalide
tenoit à une branche , une plante , Sec'.
pofez la portion de la branche de la
plante qui fupporte la chryfalide , dans votre
boîte.
Une attention qu'il faut avoir , c'eft que
les chryfalides attachées d'une manière fixe
à un cotps quelconque, ou les coques qui
contiennent les chryfalides & qui étoient
égalemenr fixées, le foient auffi dans la boîte;
ainfi colez le fupport de la chryfalide , le
bout de branche , le brin d'herbe qui la fou-
tient, ou la coque , au fond de la boîte j par le
moyen d'un peu de gomme atabique, fondue
dans de Teau j il fuffitde fixer ces objets pat
un point; fans cette attention , l'infecte , en
fortant de l'enveloppe de chryfalide , ttaî-
neroit avec lui cette envt'oppe , n'en pour-
roit tirer fes membres, & demeureroit dans
un état très-imparfait; il lui faut , pour fe
dégager, éprouver delà rélïftance de la part de
fon enveloppe ., qu'elle ne fuive pas fes mou-
vemens ; vous retirez bien votre main du
gant, dont le bout des doigts eft retenu par
votte autre main , mais fi le gant fuivoit
la main qu'on tend à retirer t s'il n'étoit pas
fixe j on ne pourroit en dégager la main»
Faute de la précaution de fixer les chryfa-
lides, on les voit périr au moment où l'on
croyoit jouit de leut produit.
Il en eft des chryfalides } pour les envoyer
d'un lieu en un autre, comme des larves; on
ne peut envoyer que celles qui ne changent
qu'au bout d'un tems allez long , pour que
la métamorphofe n'arrive qu'après le voyage;
mais beaucoup d'infectes font dans ce cas 3
& alors l'envoi des chryfalides eft un excel-
lent moyen i°. pour qu'on ait des infectes
bien confervés; z°. pour envoyer & multi-
plier, dans le lieu de l'envoi , les efpèces
dont la propagation pourroit être utile. Qu'on
n'oublie donc pas , fi Ton a ce dernier objet
en vue, en envoyant les chryfalides , de faire
connoître la nourriture des infectes qui en
fortiront , & des larves qui naîtront de ces
infectes.
PRELIMINAIRE.
vij
Des infectes dans leur dernier état 3 eu leur
état de perfection.
C'eft clans leur état de perfection qu'on
prend le plus grand nombre d'infe&es , &
ce n'tft que pour les avoir dans cer état que
fou vent on les ramalïe dans ceux qui le pré-
cède! t; cependant, pour en faire l'hif-
toire y pour eu former une collection qui
donne de cette hiltoire une idée qui ne
laide rien à délirer, & qui offre la fuite de
la vie des infectes , il faudrait les polféder
dans tous leurs états, à commencer par l'œuf,
enfuite la larve, la nymphe ou la chryfalide ,
& l'infecte parfait, avec les ouvrages qu'il
a exécutés dans fes différens états.
Il n'y a pas de collection de ce genre
complette, cV on ne trouve dans les cabinets
que quelques efpèces pour lefquelles on ait
pris cei foins Se l'on l'oit entré dans ces dé-
tails. Il eft aifé de conferver les œufs c\'
les infectes datis leur dernier état, fans qu'ils
perdent que très peu de leur forme Se de
leurs couleurs ; mais la forme des larves ell:
plu* difficile à conferver ., leurs couleurs &
celles des çhryfalides changent toujours plus
ou moins. Ce font } fan^doute, les r.iifons
pour lefquelles on ne fait que rarement
entrer les larves Se les çhryfalides dans les
collections : cependant il vaudrait encore
mieux les conferver, quoique d'une ma-
nière imparfaite, que de ne les pas avoir
du rout ; elles retiendraient toujours beau-
coup des traits qui les dillinguent, & une
note fuppléeroit aux changemens arrivés aux
larves, aux çhryfalides, dont la forme ou
les couleurs fe feraient altérées. Nous exhor-
tons donc les perfonnes qui feront des col-
lections dans le lieu de leur demeure , &
les voyageurs , autant qu'ils le pourront , à
ramaffèr les œufs, les larves, les çhryfalides,
les infectes dans leur dernier état «Se les diffé-
rer ouvrages exécutés pendant leur vie. Nous
avons traité de la manière de conferver les
larves & les çhryfalides , les ouvrages, fuites
des travaux, n'exigent que d'être recueillis; il
ne nous refte qu'à parler de la manière de
ramafler les infectes dans leur état de per-
fection.
On s'eft, depuis quelques années , livré à
ce genre de recherche li fouvenc , avec tant
d'ardeur , qu'on en a fait une forte d'art ; cha-
cun l'a exercé à fa manière &r f.-lon des pro-
cédés qu'il a cru devoir préférer. Je traite-
rai, i°. des lieux où l'on trouve les infectes;
i°. de la manière lie les ramalTer ou de les
prendre , & des inftrumens nécelfaires à ce
genre de capture; 3°. de la façon de faire
mourir, de conferver , d'envoyer les infectes
Se de les garantir de ce qui peut ou en dé-
ttuire la collection , ou l'endommager, même
en diminuer l'éclat.
Des lieux où l'on trouve les infectes.
Il n'y a pas d'endroit où l'on ne trouve des
infectes, comme il n'y a poinr de hibftance
animale ou végétale dont ils ne fe nourri f-
fent ; mais ils (ont plus abondons , plus va-
riés dans certains beux que dans d'autres , Se
les diverfes claffes , habitent en général , des
endroits différens.
C'eft à la campagne , dans les bois , qu'on
rrouve les plus grands Coléoptères , le plus
grand nombre des Capricornes , des Leptures,
les efpèces de Papillons de jour ou de nuit
les plus variées. On trouve aufli beaucoup
d'infectes dans les prairies, fur-rour dans la
failbn où les plantes y font en fleur. Les Di-
tiaues , les Hidrophiles , les Corifes , les Pu-
naifcs à aviron , Se beaucoup d'autres efpèces
ne fe trouvent que dans les eaux ftagnantes
ou qui ont très-peu de cours. Il y a des efpè-
ces qui préfèrent les lieux élevés , expofés au
midi , fecs & arides ; d'autres qui ne fe tien-
nent que dans les endroirs bas , frais , om-
bragés & humides; les unes voltigent incef-
famment de place en place , de fleur en fleur ,
les autres demeurenr plus conftamment fur les
fleurs ou les feuilles des arbres ou des plantes ;
on en trouve beaucoup de cachées fous les
pierres , parmi les fubftaaces corrompues , Se
qui fermentent , comme les corps morts des
Vit)
DISCOURS
animaux , les végétaux amoncelés , les excré-
mens qui forment une maffe. Ce font, fur-
tout chs larves qu'on trouve parmi ces der-
nières fubftances , mais les infectes parfaits
les fréquentent aufïî , ou pour s'en nourrir ,
ou pour y dépofer leurs ceufs } fouvent pour
l'un & l'autre. Quelques infectes habitent
même les fouterreins , les caves , les car-
rières abandonnées ; le tronc des arbres creux,
le bois vermoulu , le tan, les couches fer-
vent de nids & de retraites à beaucoup d'in-
fectes. Il n'y a donc pas d'endroits où l'on
n'en puilïe trouver , de lieux qu'il ne faille
fréquenter , de hauteur où l'on ne doive mon-
ter, de fouterrein où l'on ne puilfe defeendre
fi on veut découvrir , ramaffer tontes les |efpè-
ces , & fur tout les obferver ou les recueil-
lir dans leurs dirtérens états. Je n'entrerai
pas dans les détails de ce qu'on peut pra-
tiquer dans chaque endroit pour y décou-
vrir ies infectes qui peuvent y être réti-
rés ; les circonftances indiquent allez d'elles-
mêmes ce qu'on a à faire ; je ne traiterai que
des chofes générales.
Des infîrumens nc'cejjaires four prendre les
infectes , de la manière de s'en J'ervir.
Si Ton fe contentoit de prendre les infec-
tes à la main , il y en a beaucoup que leur
agilité fouftrairoic à la recherche qu'on en
ferait ; on ne parviendrait pas à atteindre les
uns , on endommagerait un grand nombre
des autres ; ces inconvéniens ont fait imagi-
ner des inftrumens dont les plus néceffaires ,
& ceux qui font indifpenfables font : i°. un
filet ; z°. une nappe ; $*>. des pinces ; 40. une
boue pour y placer les infectes , & un étui
rempli d'épingles pour les fixer.
Du filet.
Le filet fert à prendre les Papillons 3 les
Dcmoilelles , beaucoup d'efpèces de mou-
ches , & J en général, tous les infectes qu'on
veut arrêter pendant leur vol , ou ceux qui
étant pofés fuient de très-loin quand on les
anpiccne & avec beaucoup d'agilité. On a
itnagihé deux foires de filées. Le plus ancien-
nement en ufage , employé & d'écrit par M.
de Réaumur , eft fait du même réfeau que
les perruquiers emploient pout les coeffes des
perruques ; on fait avec une pièce de ce réfeau
une forte de cliaulîe pareille , pour la forme ,
à celle qui fert à filtrer des liqueurs; on af-
fujétit le contout de ce filet du côté de fon
ouverture , autour d'un ample anneau de
gros fil de fer ou de laiton ; il y a à l'endroit
où les deux bouts du fil de fer courbé fe
rencontrent une protubérance formée par le
prolongement de ces deux bouts ; on les engage
dans un tuyau de fer ou d'acier , dans lequel
on les mafiique Se les affujétit à demeure $ le
tuyau eft terminé par une vis.
On a un bâton ou une canne , longue de
trois à quatre pieds ; le bout en eft armé d'un
écrou en fer.
Quand on veut fe fervir du filet , on le
vide à Là canne; on la porte relevée, le filet
qui y pend eft fermé par fon extrémité étroite.
Si l'on veut prendre un infecte pofé, on
abat demis le filet par fa large ouverture;
fi l'on en pourfuit un' au vol , ou l'on tâche
de l'abattre Se de le prendre fous le filet ,
ô'n'd un -tour de poignet on fait revenir la
partie' qui pend , fur le bord ou anneau de
fil Ue-'fei'j elle y demeure fixée, & l'infecte
refte pris dans le filet. Quand il eft arrêté
de l'une ou de l'autre manière ; f\ c'eft un
infecte qu'on piiifte toucher fans le gâter ,
ou , s'il n'y a pas à craindre qu'il échappe
quand on ouvre le filet, on pafle la main
dedans , on prend l'infecte & on le place
dans la boîte deftinée à cet ufage , de la
façon qu'il fera expofé plus bas.
Si3 en maniant l'infecte qui eft pris, on
l'endommageoit, comme cela arrive aux Pa-
pillons, ou fi on c.aint qu'il n'échappe en
entr'ouvrant le filet , alors-on en laille le tifTu
flotter fur l'infecte qui eft pris, le compri-
mer fur la terre où 0:1 le pofe ; on ribïerve
fendioit 1 ù l'infi&e fe trouve ancté, & à
travcis les mailles du hier on le p'.cute avec
une épingle , on l'enlève eufiiite en prenant
PRÉLIMINAIRE.
I épingle par la tête , & ou la pique dans
la boue , comme il iera dit.
On a, depuis M. de Rcaumur, imaginé
un autre fi'et ; celui-ci reffemble à un fer à
fri'er ; il eft fait exactement de même , &
il n'en diffère qu'en ce qu'il eft beaucoup
plus grand , que la tête du fer , au lieu d'être
pleine, eu formée pat deux anneaux de fi! de
fer ; ces anneaux font remplis par un filet atta-
ché autour de leur bord ; le refte de l'inf-
trumenr eft tout en gros fil de ter avec une
poignée double comme le fer à frifer; on
lui donne ordinairement environ un pied
& demi à deux pieds de longueur, & aux
anneaux qui fupportent les filets quatre à
cinq pouces de diamètre. Ce genre de filet
convient aflez pour prendre des infectes au
vol , &c on peut atrïu s'en fervir pour ceux
qui font pôles , en prenant encre les deux
filets la branche ou la ti^e en même - tems
que l'infecte qui y tft pofé; il faut enfuite
le percer néceffairement avec une épingle .
& n'ouvrir le filet qu'après.
De là nappe & des pinees,
La na^e eu un morceau de toile ou d'é-
toffe qu'une perfonne foutieni étendu & un
peu dépiimé dans Ion milieu au-delious de
la cîvue d'un arbre ou de touffes de plantes;
une autre perfonne fecoue l'arbre , en bat
les bianches avec un baron, on en fait au-
tant par rapport aux plantes. 11 tombe de
cette façon un grand nombre d'infectts fur
la nappe , mais de ceux feulement qui ne
fauroienc fuir en volant ; on les réunit au
centre de la toile en ia pliant à demi, 6c on
l.s prend facilement.
Quelques perfonnes fe fervent d'un filet
femblable au premier, mais de. toile, au lieu
d'être de réfeau ; elles raclent rapide-
ment avec cette forte de poche la fommité
des branches ou celle des plantes en fleur ,
&c elles trouvent grand nombre d'infectes
pris dans la r-oche. Elles les y cherchent ou
Hijloire Naturelle , InÇccks t Tome IV.
avec la main, ou elles fecouent !a poche fur
la nappe étendue à tare.
Les pinces fervent à fa i fi r les infectes qu'on
pourrou écrafer entre fes doigts , ceux qui
font fort petits; elles font de cuivre, fort
douces, & celles que les métreurs en œuvre
appellent des bruxal'es. Taudis qu'on iienc
l'infecte par la pointe de la pince qui ifem-
pêche pas de le voir, au lieu qu'il feroit ca-
ché entre les doigts } on le pique avec une
épi. gle. Les pinces fervent encore à touiller
dans les trous des arbres c< eu \j à écirtcrlebots
ve; moulu, 5:c. Mais leur principal ufags
eft pour is atiier les infectes monts.) éreadre
leurs différentes parties , comme «QIC l'ex-
poferons.
De la bette &■ des épingles.
Il faur avoir deux fortes de boîtes qui ne
diffèrent cependant que de volume. Lune
fert pour placer le?, infectes à la campaone
à meiure qu'on les prend , l'autre pour en
conferver la fuite jufqu'a ce q;.i'cn la mette
en ordre , ou qu'on le:. voie d'un pays dans
uu autre.
L'une & l'autre boîtes doivent être ou d'un
fort carton ou d'un bois léger , avoir un cou-
vercle qui ferme exactement ; le fond doit
ncceilairement être d'une matière que les
épingles pénètrent aifément, cV dans laquelle
cependanr elles tiennent folidement une fois
qu'elles y font engagées : on fatijfait à ces
deux conditions eu couvrant le fond de la
boîte d'une table de liège bien unie, qu'on
a en foin d'y fixer folidement, ou , au li n
de liège , en couvrant le fond de la boîte
d'une couche de cire jaune qu'on a coulée
étant fondue, & à laque. le on a donné un
poui»e d'épaifleur au moins.
Il faut proportionner les épingles à là
gtolïeur des inftètes ; ?.inli il faut en
avoir une pelotte garnie d'echantiikns dit-
férens ; je dis une pelotte, parce que dans
un étui le tout eft mêlé > c'e fouvent trop long
b
DISCOURS
à diftinguer. Quelques peifonnes recomman-
dent d'avoir, au coin de la boîte, un petit
amas de grailTe , dans laquelle on pique
chaque épingle avant de s'en fervir. C'eft
pour l'empêcher de rouiller Se de s'attacher
au corps de l'infecte de(féché , fi on veut
la retirer : cette méthode a des avantages ,
mais nous verrons qu'il eft fort aifé de retirer
les épingles rouillées , fans gâter les infectes.
Des précautions à obferver en plaçant dans
la boîte les infectes à mefure qu'on les
prend ■ de la façon de les jaire mourir;
de leur confervation dans la bout deftinée
à raffembler ceux qu'on prend en diffirens
tems. .
Nous avons parlé déjà plufieurs fois de
piquer les infectes , mais nous n'avons pa^
dit comment on doit les piquer, & en qu lie
partie. C eft au milieu du corcelet qu'il con-
vient d'enfoncer l'épingle Se de la faire en-
trer de deilus en basj on la tient par la tête,
& l'on tranfpone l'infecte , que fa pointe
rraverfe, dans la b îte où on le fixe en en-
fonçant l'épingle dans la table de liège , ou
la couche de cire : il y a deux chofes à ob
ferver ; 1°. ne pas placer les infectes qui
ont des mâchoires afiez près les uns des au-
nes, ni des divers infectes, pour qu'ils puif-
fent s'atteindre & fe toucher en fe remuant
autour de l'épingle , car ils fe déchirent Se
s'entre- Je vorent : 2*. les infectes qui ont
les aîles tiès- amples ou couvertes de pouf-
fière , qui peuvent fe détacher , comme les
Papillons , gâtent leurs aîles en fe débattant,
en les frottant les unes contre les autres ,
ils en brifent les bords Se le bour contre le
couvercle de la boîte. Quand même elle fe-
ïoir allez profonde pour qu'on n'eût pas ce
dernier rifque à courir , les infectes endom-
mageraient encore leurs aîles en les frappant
les unes contre les autres, & en les rabattant fur
le fond de la boîte. On prévient ces inconvé-
niens en ne plaçant pas l'épingle fur le delîus
du corcelet, mais de côté, ôc en aflujettiiïanc
le Papillon fur le fond de la boîte latéra-
lement , & les quatre aîles appliquées les
unes contre les autres ; il ne peut les étendre
que d'un mouvement commun ; quand elles
font a(ïujett:es d'un côté , il ne fauroit les
remuer de l'autre; dans la pofition indiquée ,
les aîles , d'un côté, font ailujetties & con-
traintes par le fond fur lequel elles pofenr,
les deux autres aîles demeurent nécelîaire-
ment immobiles ; l'infecte celle de vivre dan*
cette dute pofition fans s'ere gâté, fans avoir
rien perdu , mais h s aîles relevée1 Se appli-
quées les unes contre les autres \ il eft fa-
cile de les étendre , comme nous Talions
dire plus bas.
Une plaie tranfverfale à la poitrine feroir,
en peu de tems , périr les autres animaux,
mais une plaie eft peu pour les infectes,
ils vivent donc long- tems, un grand nombre
plufieurs jours, percés par l'épingle qui les re-
tient. On fait peu d'attention à ce long & hor-
rible fupplice, dans lequel les infectes éprou-
vent le tourment de la douleur que la plaie
caufe , celui de la faim « la gêne , la con-
trainte 5c l'impoiiibilné cruelle de chercher
dans fa mifère une attitude qui foulage ; à
peine fait-on réflexion que de fi petits ani-
maux puiftent fouffrir, & peut-être même
y a - t - il des gens qui penfent qu'ils ne
fouffrent pas ; en effet , ils ne font entendre
aucun cri , aucune plainte , ces expreflîons
de la douleur qui nous font remarquer les
animaux par qui nos oreilles en font frappées,
Si qui touchent de compaflîon , au moins un
certain nombre de ceux qui les entendent; mais
les infectes font organifés ainfi que les autres
animaux , leur organifation ne peut donc
de même être affectée à fon détriment ,
fans qu'ils en éprouvent de la douleur ; ils
en donnent des preuves par les efforts fuper-
flus qu'ils font pour échapper , pour le fouf-
traire à la contrainte douloureule dans la-
quelle ils font retenus , & par la vîreffe avec
laquelle ils fuient quand on leur rend la
liberté , fi leurs forces n'ont pas été déjà
trop épuifées ; les infectes font donc fen-
lîbles, ils fouffrent comme les autres ani-
maux , Se ceux dont on compofe une col-
lection pétillent d'un long Se cruel fiipplice»
PRÉLIMINAIRE.
Les animaux naifTent fans doute aiïujettis à
notre empire , deftinés à nos befoins diffé-
rens \ mais ne pouvons-nous alléger leur
joug , & ne pas chercher , en les employant
à nos divers ufages , à diminuer les maux ,
les douleurs que nous ne pouvons éviter de
leur faire fouffrir. Qui ne voudroic dimi-
nuer ou abréger le fupplice de l'animal > qu'il
immole fans remords à fes befoins parce
qu'il fait que cet animal eft né fous la con-
dition d'y fatisfaire ? Qui pourrait fupporter
fans horreur les cris , les plaintes , les gémif-
femens , les hurlemens que poufferaient au-
tour de lui pendant trois , quatre jours, fans
interruption , les animaux qu'il deftineroic
à fes befoins différens ? & parce que les
expreflîons de la douleur ne frappent pas
nos oreilles de la part des infectes , nous
ne fommes pas fenfibles à leur tourment ,
nous ne faifons même pas réflexion qu'ils
fourfrent ! nous nous délivrerions , par rapport
aux autres animaux , de l'horreur de leurs
cris , & eux de leur fupplice , en les fai-
fant mourir promptement ! pourquoi n'en
faifons -nous pas autant pour les infectes &
pour les poiflons que nous traitons de même
avec le dernier excès de rigueur j par les
mêmes raifons & par le manque de réfle-
xion à leur fujet ! Eh quoi , me dira quel-
qu'un , s'attendrir fur le fort de quel-
ques infectes 3 un plaidoyer fur ce mince
fujet , en faveur de ces chétifs animaux :
hamme fans compaflion , je t'ai prouvé qu'ils
font fenfibles , que tu dédaignes de les mé-
nager uniquement, parce que leurs plaintes
ne t'importunent pas ; je ne te dis pas de
ne pas les facrifier à ta volonté , mais je
t'engage à les faire fouffrir le moins qu'il eft
poflible , Se tu y réufliras en en formanr une
collection par les moyens fui vans; la collec-
tion , loin d'en fouffrir, n'en fera qu'en meil-
leur état.
On fera promptement mourir les infectes
qu'on aura ramafles dans une courfe , en
plaçant la boîte qui les contiendra dans une
autre boîte beaucoup plus grande , on ouvrira
la première , on en contiendra le couvercle
pour qu'il ne fe ferme pas ; on placera au
fond de la grande boite un petit vafe de
terre , rempli aux deux tiers de fleur de
foufre; on allumera le foufre Se l'on fermera
la grande boîte avec exactitude. La quantité
de foufre doit fuffire pour qu'en brûlant il
remplifle la boîte d'une vapeur épaifle ; une
demie-heure après cette opération 3 on ou-
vrira la boîte au grand air pour laifler dif-
fiper la vapeur du foufre. Fort peu de tems
après , un quart d'heure environ , on pourra
retirer la boîte plus petite Se les infectes ;
ils feront tous morts. Les couleurs n'en feronc
en aucune manière altérées , Se la forme ne
peut pas en avoir foufferr.
Aulieu d'employer le foufre, on peut, félon
les circonftances , placer les infectes qui font
piqués Se la boîte qui les renferme , qu'on
aura ouverte , ou dans un four , ou fous une
cloche , un récipient de verre. L'excès de
la chaleur fera périr les infedes en peu de
tems.
Quelques perfonnes prennent des mor-
ceaux de cartes d'une grandeur qui excède
celle des infectes , y compris leurs aîles^ les
piquent l'un après l'autre dans le milieu
d'un des morceaux , tiennent avec les
pinces la tête de l'épingle , en préfentenr à
une bougie allumée la pointe qui rougit,
communique à l'épingle une chaleur qui
brûle l'intérieur de l'infecte ; c'eft fubftituec
un fupplice bien- dur à un fupplice qui au-
rait été très-long , une mort cruelle à une
mort lente. Ce procédé s'emploie aveefue-
cès pour retirer une épingle rouillée du corps
d'un infecte defféché.
On a dit qu'en faifant tomber , avec un
chalumeau , une goutte d'efprit ds vin à la
bafe des antennes , on tuoit inftantané-
men: les infectes. C'eft un moyen qui réuf-
lît rarement. Si l'on veut faire mourir les
infectes promptement , la vapeur du foufre
me paraît le moyen le plus fur, celui qui a
le moins d'inconvéniens , ou plutôt qui n'en
a pas.
Lorfque les infectes qu'on a ramafTés on
b ij
Xlj
D I S C O U R S
font mort-; lentement , ou qu'on a abrégé
leur torture , il convient de les retirer de ta
boîte qu'on peut nommer bout de chafje ,
pour les arranger dans de plus grandes où
on les conferve, foit jufqu'à ce qu'on range
la collection , foit jufqu'à ce qu'on l'en-
voie dans le pays pour lequel on la def-
tine.
11 faut faire ce changement peu après que
les infectes font morts, & avant qu'ils com-
mencent à le delîécher , pendant que leurs
membres font encore fouples ; il eft bon
d'avoir plufieurs boîtes pour placer dans cha-
cune les infect s qui ont plus de rapport ;
l'ordre en fera moins difficile à établir par
la fuite. Les différentes boîtes doivent être,
comme celle de chaffe , à fond de liège ,
ou garnies, fur leur fond, d'une couche de
cire ; elles Suivent fermer très-exademenr ,
& c'eft une bonne pratique d'en faire le cou
vetcle à couliile <Sc à ra'nure.
Les chofes difpofées comme je viens de
1? dire , en prend un infecte qu'on enlève
avec l'épingle qui le traverfe j on la pique
fur le fo: d de la boîte où font déjà , ou
bien , où feront des infectes de genre ana-
logue ; quand l'épingle eft profondément
enfoncée & bien fixée, on étend les mem-
bres de l'infecte eu les maniant avec le bout
des pinces ; on les rappelle à la polition na-
ture le, & on lis y aflujettit par des épingles
qui les retiennent & qu'on difpofe , qu'on
multiplie fuivant les circonftances, ce qu'on
ne peut déterminer précifément.
On étend & on contraint de même les
aîles : on peut dire à leur égard, en général ,
qu'on les force à demeurer étendues en p'a-
ç.rnt une épingle de chaque côté du corce-
lec ., entre fes bords & la bafe de la ner-
vure des aîl;s : le refte varie fuivant les cas.
Mais (1 l'infecte a été piqué de côté, il faut
retirer l'épingle, ouvrir les aîles, enfoncer
une nouvelle épingle fur le deffus du cor-
celet, piquer l'infecte au fond de la boîte,
étendre & atfujettir Ces aîles Se fes mem-
bres ; tout ceci fe fait à l'aide des pinces
& en touchant , le moins qu'on peut, avec
les doigts auxquels les pouffièies des aîles
s'attachent.
En étendant les membres cV 1er; aîles des
infectes, on doit (e propofer de les mettre
dans une fituation qui réponde, autant qu'il
eft poflible ., à celle que ces animaux gar-
doient étant vivans. Il ne faut donc ni for-
cer l'extenfion des aîles , comme on le faix
fouvenr, ni plier les membres contre nature :
le but eft que les infectes paroitfent être
vivans , autant que peut le fenibler un ani-
mal fans mouvement; ce but n'eft rempli que
par une pétition naturelle.
En plaçant chaque infect? dans la boîte
deftince à conferver la collection , il Faut
piquer au-delïbus de l'infecte, avec la même
épingle , un morceau de carte avec un
numéro ; porter ce numéro fur une 'ifte qu'on
fait de la collection à mefure qu'on l'aug-
mente, & écrire à la fuite de ce numéro ce
qu'on fait de l'hiitoire de l'infecte auquel il
eft relatif.
Quelques jours après qu'on a étenln les
membres des infectes , & qu'i s ont été con-
tenus , on peut 6c l'on doit enlever toutes
les épingles , excepté ce' le qui fixe le corps -y
chaque partie conferve la pofition dans la-
quelle-elle s'eft defléchée , ce qui a heu plus
tôt ou plus tard, fuivant la giolleur des in-
fectes, la chaleur, la féchereffe de la fai-
fon ou du climat, &c. Il faut donc, avant
d'ôter les épingles j examiner d les articu--
Iations ont perdu leur flexibilité , ce qu'on
reconnoît à la réfiftance que les membres
oppofent aux pinces avec lelquelles on elTaie
de les fléchir.
Les opérations que nous venons de dé-
crire font toutes indifpenfables pour les per-
mîmes fédentaires : mais' il en eft dont la
difficulté de les mettre en pratique, mémo
l'impoffibiiité, difpenfe les voyageurs : tout
ce qu'on a droit de leur demander eft de
P R E L I M I N A I F, E.
xnj
ramaffer les infe&es , Je les palier de ta boîte
de chalfe dans les boîtes deftir.ées à conrer-
ver la collection. J'ajouterai , par rapport à
ces boîtes, 6c fur-roue en faveur des voya-
geurs, qu'il eft très commode, Si que c'ert
une bonne pratique de les compufer d« corps
de tiroirs , ou pofés les uns fur les autres,
ou à couliire , enfermées dans une armoire
qui contienne tous les tiroirs & qui foi:
parfaitement clofe.
Il efl inutile d'ajouter ici qu'il faut , en
ramallant les infectes dans leur état de per-
fection, tenir pour chacun, comme pour les
larves , les chryfalides , une note des faits
qui compofent leur hiftoire. Mais il ne
fera pas fuperfln de dire que chaque note
p^eut être écrite fur un cayer avec un nu-
méro en tète , & ce numéro écrit fur un
morceau de carte piquée au-de(Tous de chaque
infecte. C'eft ce qu'il faut aulli pratiquer
pour les larves Si les chryfalides , Si indi-
quer le numéro qui les défigne à l'endroit
de la note pour l'infecte parfait.
La méthode de piquer les inre<ftes eft fans
contredit la meilleure ; c'eft celle qui eft
généralement pratiquée : mais il peut y avoir
des cas , fur -tout en voyage , où l'on n'en
puiiTe pas faire ufage. I! eft donc néceflaire
alors de recourir à d'autres moyens.
Un voyageur , prefte dans fa route , peut
fe contenter de porter fur lui un flacon de
verre fort& épais, à demi-plein d'efprit de
vin ou d'eau de- vie , même de tafia ou autre
liqueur fpiritueufe , fuivant qu'on en trouve
dans le pays ; il jette dans ce flacon tous
les infectes à étui , même ceux à ailes nues ,
excepté les Papillons : les infect. s pérïffent
fort vite , Si leurs couleurs ni leur forme
ne font altérées , fi on a l'attention , dans
lss lieux de féjour , de renouveller la liqueur
aulli tôt qu'elle devient trouble. On peur,
lorfqu'on a du loifir , ou retirer les infectes
du flacon , les piquer & les traiter comme
les infeites qu'on a piqués vivans , ou on
peut les tailler dans le flacon , en avoir même
un plus grand qui fetve de magafin ; mais
il faut ne jamais perdre de vue qu'il eft
nécelTaire de changer la liqueur toutes les
fois qu'elle le trouble. Faute de cette atten-
tion , les couleurs s'altèrent, la putréfac-
tion fe met dans la malfe des infectes, &
leur corps putréfié tombe par pièces qui fe
féparen[ : ou ne fauroit mettre les Papillons
d;:us un bocal ,ni même les gros infectes à
étui , qui n'y pourroient entrer. Il faut donc , ù
l'on ne peut les piquer , étouffer les Papil-
lons en les prenant , ce qu'on exécute en
leur pinçant le corcelet en délions, Si en le-
crafam latéralement avec ta pointe des pinces
qu'il faut poitet fur foi en tout tems. Le
Papillon étant mert ou très affoibii, on l'en-
ferme , les aîles étendues , entre deux feuillets
d'un livre , d'un regiftre , ou entre deux
feuilles de papier dont on replie les bords.
Quant aux infectes à étui qu'on ne peuc
faire entrer dans le flacon , il faut les en-
fermer dans une boîte Si y jetter beaucoup
de tabac, fubftaucedont on ne manque guère,
dont Pode*ur les engourdit Si même les tue.
Ces moyens ne conviennent que dans les
cas de nécelïité , hors defquels ta méthode
de piquer les infectes doit toujours être
préférée.
De la manière d'envoyer la collection qu'on a
formée.
On peut envoyer la collection dans les
mêmes boîtes où on l'a raflemblée , ou on
peut y employer une ou plufieurs boîtes fpé-
cialement deftinéesà cet ufage -, il eft avanta-
geux pour ménager le local , de fe fervir
d'une boëte compofée d'un corps de tiroirs
réunis par un fond , un delTus , Si des côtes
qui ferment bien , qui n'ait qu'une face qui
s'ouvre , nous en avons parlé plus haut.
De quelque boîte qu'on fe ferve , le fond
doit en être ou de liège , ou couvert d une
couche épailfe de cire , Se la boîte doit fer-
mer bien exactement. Il faut , en y plaçait
XIV
hs infectes qu'on fe prépare à envoyer , avoir
attention :
i °. A ne placer dans la boîte aucun in-
fecte fufpect d'être , ou d'avoir été attaqué
par des Mictes où d'autres infectes dettruc-
reurs des collections fi ou n'a pas fait périr ces
infectes.
2°. Ne placer dans une même boîte , ou
un même tiroir que des infe&es de genre &
de groffeur analogue ; comme des infectes à
étui , avec de pareils infectes , des Papillons
avec des Papillons , &c. ,. les plus gros infec-
tes avec les plus gros , &c.
3°. Il faut que chaque individu foit ifolé,
qu'il ne touche à aucun autre , ni qu'il n'en
foit touché.
4°. Il faut piquer profondément les épin-
gles , & s'afTurer qu'elles tiennent bien.
5°. Si les infectes font très-gros , comme
certains Scarabés , ou s'ils ont les aîles très-
amples , comme certains Papillons , il faut
les allujettir, outre l'épingle qui y fert , par
une ou deux bandes de papier en travers du
corps & des aîles ; fixer ces bandes de papier
fur le fond , s'il eft de liège , avec de la
colle qui les y attache ; ou piquer^ ces mê-
mes bandes à leur bout avec des épingles ,
fi le fond eft de cire. Souventfaute d'em
ployer de pareilles bandes, le poids des infec-
tes les détache dans les cahots , & un feul
infcde, enroulant dans la boîte, en brife
un grand nombre. Ceci fait fentir combien
il importe de ne piquer dans la même boîte,
ou le même tiroir } que des infedes de genre
& de aroffeur analogues ; ils rcfiltent mieux
à leurs chocs réciproques , & s'il en arrive ,
il y a moins de dégât ; mais un gros infecte
détaché en brife , en roulant , des centaines
de petits , & mutile les autres , les pattes des
gros , les aîles de ceux qui les ont nues , Sec.
6°. Il faut au-deflous de chaque infecte ,
piquer une carte arec le numéro qui répond
D 1 S C 0 U R S
au numéro du catalogue fur lequel l'hiftotre
de chaque infecte eft écrite.
7°. La boîte ou les tiroirs remplis , il faut
placer la boîre ou le corps de tiroirs dans
une autre boîte plus large , & remplit les
vuides en-delTus , en delîous, fur les côtés ,
avec une couche de foin fec , de moufle oa
d'étoupe , épaiffè de deux pouces , envelop-
per la boîte exrérieure avec une toile gratte ,
en plaçant encore de la paille ou du foin
entre la boîte ëV la toile. Au moyen de ces
procédés , les chocs > les cahots , les fecoufTes
font amortis , il eft rare qu'il fe détache des
infectes , accident commun dans les envois
faits fans précautions.
Je reviens aux voyageurs qui peuvent n'a-
voir pas les chofes néceflaires pour envoyer
une collection de la manière que je viens
d'expofer. Qu'ils faffenr l'envoi des Coléop-
rères dans des flacons dont ils aient renou-
velle la liqueur , çe!ui des infectes à aîles
nues , & à réfeau dans de pareils flacons ,'
mais à part. Et enfin l'envoi des Papillons
entre deux feuilles de papier 3 en ne pla-
çant qu'un Papillon entre les feuilles, & e»
en roulant les bords.
Quelques perfonaes placent les infectes
de tout genre entre deux couches de coton :
c'eft la plus mauvaife des pratiques ; les
pieds , les Antennes s'y embarraffent , & il
eft comme impoflîble de ne les pas brifer e»
enlevant le coton pour retirer les infectes ,
les pouffières des Papillons s'y attachent , &
le contact les décolore.
D'autres ont cru qu'il étoit avantageux de
vuider les infectes, comme cela elt néceffaire
pour les grands animaux , & ils ont pouffé ,
à cet égard j la patience à l'extrême. C'eft un
foin & un tems abfolumeut perdus ; car les
infectes font toujours plus éloignés de l'état
naturel , & ils fe confervent bien mieux ,
même les plus gros , en les biffant feule-
ment deffécher.
PRÉLIMINAIRE.
De la manière d'arranger & de confiner une
collection.
Un grand nombre de perfonnes place
chaque efpèce d'infectes dans un cadre féparé
qui ne contient qu'un infecte ou planeurs
de la même efpèce. Les cadres font ou de bois
ou de fore carton ; les deux fonds font de
verres , ou il n'y a que le fupérieur qui en
foit ; une feuille de papier collée fur un des
bords du cadre & qu'on peut relever , fert
de fond pour le renvoi des couleurs , & per-
met cependant de voir, quand on le veut }
le ddlbus des infectes. On les fixe entre les
deux verres , en les collant par le deiTous du
corcelet avec de la gomme atabique difloute
dans l'eau , & à laquelle on a mêlé un peu
de farine , ce qui la rend plus tenace ; ou on
colle fur le verre qui fert de fond , un mor-
ceau de moelle de fdreau j & fur cette haufle
on colle l'infecte ou on l'y pique avec une
épingle ; c'eft anlîî ce qu'on peut faire fi le
fond eft de bois. La haulle donne du relief
à l'infecte , l'empêche de paroître plaqué ,
& le rapproche de la pofition naturelle : ainfi
l'ufage en eft préférable à la manière de col-
ler immédiatement l'infecte fur le fond du
cadre: la faconde le fixer par une épingle,
procure l'avantage de pouvoir l'enlever & le
changer toutes les fois qu'on peut le dé-
lirer.
Soit que les cadres foienc de bois , foit
qu'ils foient de carton , on alTiijettit les
verres ou avec du maftic , ou par le moyen
d'une bande de papier. La première méthode
garantit plus fûrement de la piquure des in-
fectes qui peuvent s'introduire dans le cadre,
mais elle a l'inconvénient que quand le maf-
tic eft fec , il n'eft pas aifé d'ouvrir le cadre
fans brifer le verre.
Des différentes manières d'arranger les in-
fectes que je viens d'expofer 3 la meilleure
m'a toujours paru de les placer dans un ca-
dre à deux verres maftiqués , cV de les col-
ler fur une hauife : le nombre des épin-
gles , quand les cadres font rapprochés , a
XV
quelque chofe de défagréable à l'ceil , & qui
éloigne de l'état naturel.
Four qu'une collection d'infectes renfer-
més dans des cadres fût aufli intérelîanre &C
aulli inftructive qu'elle le peut être , il fau-
droit que le nom trivial de chaque efpèce ,
précédé de la lettre initiale du genre , fût écrit
fur le bas de chaque cadre avec un numéro ,
& que les numéros fufïênt inferirs fur un cata-
logue qui contînt un précis hiftorique des es-
pèces auxquelles ils feroient relatifs : il fau-
drait encote que chaque cadre renfermât les
œufs , la larve j fa coque fi elle en conftruit,
la nymphe ou chryfalide , l'infecte mâle &
femelle dans l'état de perfection , & les va-
riétés confiantes de Tefpèce, quand il y en a ,
ou les variétés qu'on auroit rencontrées
qu'une fois. Il n'eft pas aifé de remplir tous
ces objers pour toutes les efpèces ; mais il y
en a beaucoup par rapport auxquelles la chofe
eft poflible , ou même facile , & il faur en
approcher pour toutes autant qu'on le peut.
Quand on arrange fa collection dans des
cadres , efpèce par efpèce , on a foin , pour
la commodité de l'arrangement des cadres à
côté les uns des autres , d'en avoir qui foient
toujours d'une grandeur double en largeur 6c
en longueur les uns des autres , de façon
que les grands cidres dont on fe fert pour
les grands infectes, puilïenr êtte rangés fans
défordre , à côré des cadres moins grands
dans lefquels on place les petites efpèces
Lorfque la fuite qu'on a formée eft pla-
cée dans les cadres , il faut rapprocher Se
mettre de fuite ceux qui contiennent les in-
fectes de différens genres , félon la méthode
qu'on fuit. Il y a enftiite deux façons de dif-
pofer les cadres ; ou on les range de champ
fur des tablettes au-defïus les unes des autres,
fur lefquelles les cadres font retenus par une
moulure qui déborde chaque tablette tant en
haut qu'en bas , on incline un peu les cadres
pour les placer ou les retirer. Les tablettes
chargées de cadres préfentenr à la vue un
grand tableau qui contient toute la fuite des
XVJ
DISCOURS
inf-ctes rangés méthodiquement, ou on place
les cadres à plat dans un corps de tiroirs.
Cette méthode a de grands avantages fur la
première. D'abord on voit les infectes plus
commodément & de plus près ; il eft enfuite
plus facile de prendre & de repofer l«s ca-
dres , d'intercaler à leur place les cadres nou-
veaux qu'on peut avoir à ajouter , & enfin
les infectes garantis de la lumière , quand on
i;e les examrtie pas , en conferventbien mieux
leurs cculeurs qui ne s'altèrent pas , comme
i* arrive par l'impreffion de la lumière , &
fur- tout par l'action des rayons lolaires qui
pâliffent en peu de tems Ls couleurs des in-
fectes fur leîquels ils happent. Ajoutons en-
core que fi le corps de tiroirs firme bien ,
c'eft une grande fureté de plus contre l'atta-
que des infectes deftructeurs.
La méthode des infectes placés, efpèce par
efoèce, fur des haulles.dans des cadres à deux
verres ranges dans un corps de tiroirs , eft
donc la plus commode pour létudej la plus
certaine pour la confervation de la collection ,
Se elle mérite par conféquent qu'on la pré-
fère.
Cependant il y a encore une autre mé-
thode très- commode , tk dont plusieurs per-
fonnes font plus de cas que de la précédente.
Ces perfonnes ont ou des boîtes d'une gran-
deur égale , ou un corps de tiroirs auffi
d'une même grandeur j elles couvrent le
fond des boîtes ou des tiroirs , d'une planche
de lié"e ou d'une couche de cire , & elles
collent par- detïiis l'un ou l'outre une feuille
de papier blanc j elles piquent enfuite les in-
fectes à côté les unes des autres dans l'ordre ,
preferit par la méthode qu'elles fuivent ; le
tiroir ou la boîte , a près de fon bord , en
dedans , une rainure qui reçoit un verre
qu'oit a foin qui foit jufte pour la place , &
bien plan , ou bien droit : s'il réunit ces deux
qualités , il ferme afiez exactement pour em-
pêcher l'entrée aux plus petits infectes ; mais
îi on craint encore qu'ils ne pénètrent , on
colle une bande de papier entre les bords de
la bc'ne , ou du tiroir & ceux de verre. £n
fuivant cette méthode , on jouit commodé-
menr de la vue des infectes, ils font garan-
tis de l'effet de la lumière ; on peut faire
dans l'arrangement de chaque tiroir , de cha-
que boîte , tous les changemens que la pof-
feffioii de nouveaux infectes peut rendre né-
celiaires ; on peur , pour l'ctude , enlever
chaque infecte, l'examiner, le replacer , aulîi
fouvenr qu'on la veut, fans rifque de le gâter;
il ne faut qu'un peu d'adreffe &. d'habi.ude
pour enlever Se replacer le verte : pour y être
moins embarraffé , on peut coller fur les
bords , dans la ligne du milieu , un petit ru-
ban de chaque côté ; il fert à foulever le
verre allez pour introduire la main & le fai-
lir. La méthode qui vient de nous occuper à
encore l'avantage de ménager , plus que rôtit
autre , le local & la dépenfe , & elle plaît
avec raifon à un grand nombre de perfon-
nes , lur-tout à celles dont l'étude eft le prin-
cipal but.
Les amateurs qui d. firent que leur collec-
tion offre un coup.-d'ceil agréable , au lieu des
méthodes précédentes } rallemblent les infec-
tes dans des cadres plus où moins grands ;
ceux qui n'ont que le coup-d'ceil pour but
les difpofent fans îuivre d'ordre méthodique ,
ils confondent les efpèces & facrifient la
feierce à l'agrément ; mais ceux qui veulent
le réunir à l'inftruction , ne placent dans
un même cadre que des infectes des mêmes
genres à côté les uns des autres On peut ap-
pliquer à la façon de faire tenir les infectes
dans les grands cadres 3 ce quia été dit fur
ce même lujet pour les cadres féparés. Les
grands cadres ont l'inconvénient de fermer
moins exactement que les petits , d'expofer
les iiifectes à 1 action de la lumière, ik ils
font , par cas raifons , bien moins propres à
conferverlong tems une collection.
Des fo'ms néceffaires pour conferver les h-
fiiles qu'on a encadrés t & des rijques aux-
quels Us font expofés.
Une collection peut être endommagée ou
détruite par l'effet de l'humidité , l'action
ds
PRÉLIMINAIRE.
de la lumière, les intactes qui fe nourrirent
de fubftauce animale deiféchée. L'humidité
faic naître ,_ fur le corps des infecles , ce<
fubftauces qu'or. appelle moijijjure ; elle gâte,
falit &c ternit les infecles. Il ne fiât donc
pas en enfermer qui fuient encore humides ,
ou par leurs propres humeurs , ou par l'effet
de quelque liqueur dont or» les a retirés ; il ne
faut pas placer les cadres dans un lieu humide,
contre un gros mur dont l'humidité pénètre
à travers les cadres ; il faut également éviter
d'expofer les infectes à l'action des rayons
folaires , ou même à l'impreflion d'une très-
grande lumière continue.
Quant aux infectes deftructeurs , le- pre-
mier moyen d'en garantir la collection eft de n'y
faire enrrer aucun infecte qui en foit déjà &
actuellement attaqué , ou fufpedt de l'avoir
été , car il peut contenir des œufs. Il faut
donc mettre de côté les infectes , dans ce
cas j tk ne les enfermer qu'après des pré-
caurions dont il va être parlé plus bas.
Lorfque les infectes font encadrés , & la
collection formée , il faut de rems en céms,
comme toutes les trois femaines, vihter les
cadres & examiner fi l'on n'y trouve pas d'in-
dices d'infeéles deftructeurs. Ces indices font
des pouflîères que les infectes détachent ,
font tomber en marchanr , en dévorant les
infectes defféchés , des dépouilles des peaux
dont leurs larves changent, & les exctémens
que ces infectes rendent dans leurs différens
états. Si les cadres font dans une pofition
verticale } ces diverfes matières tombent fur
le bord interne , inférieur du cadre } & il
eft facile de les y remarquer; mais fi les
cadres lonr à plat , les différentes fubftances
r.-ftent fous l'infecte attaqué qui les cache;
il faut , (\ le cadre eft à deux verres, l'exa-
miner en delïous , le tenir verticalement &
le frapper doucement , ce qui fait tomber,
fur le bord inférieur, les matières , qui peu-
vent fervir d'indices. Comme ces matières
!.. .:it fouvent à l'intérieur du corps de
l'infecte qui eft rongé, il eft à. propos , dans
Hijloire Naturelle , Infecte*. Tome IF.
XV1J
tous les cas , de frapper doucement fur le
déifias ik. les côtés des cadres.
On peut , fans voir les infectes rongeurs ,
juger qu'il y en a dans les cadres par les marques
que nous venons d'indiquer; & fuivant la
forme & quelques qualités des fubftancesamaf-
fées fur le fond ou le bord interne inférieur des
cadres , on peut déterminer l'efpèce d'in-
fecte qui exerce ces ravages , quoiqu'on ne
voie pas les individus qui reftent cachés à
l'intérieur des infectes qu'ils rongent
Je vais faire connoître les différentes ef-
pèces d'infectes deftructeurs, les indices aux-
quels on peut les diftinguer , le rems où
elles font à craindre , & enfuite je parlerai
des moyens d'arrêter les ravages de ces in-
fectes.
Je ne connois , dans nos contrées , je n'y
ai obfervés qui huit efpèces d'infectes def-
tructeurs des collections ; ce font deux Der-
meftes.
Le Dermefte à deux points blancs.
Dermejres niger , coîeoptris punclis albis
bines. Geoff. infect, t. i. pag. 100. n°. 4.
Dermefte , Encycl.
Le Dermefte du lard.
DermeJIes niger , eîytrïs antice ciner'is.
Geoff. infect, t. i-pag. 101.110. 5. Dermefte
Encycl,
Deux Anthrennes.
L'Antli renne à broderie.
Antrcnnus fqtiammofus niger , fafeia punc-
tisque coleoptrorurn albis , Juturis jujlis.
Geoff. t. i.pag. 114. n°. 1.
Anthrenne brodé, Encycl.
XV11J
L'Amourette.
DISCOURS
Antrenmis fquammofus nlger , elytrïsfufcis ,
faftia triplki undulata alba. Geoff. infect,
t. i. pag. 1 14. n°. 2.
Anthrenne deftruâeur, Encycl.
La Bruche à bandes.
Bruchus tejlactus , elytrorum fafcia duplici
elbida. Geoff. infect, t. 1. pag. 16^. n°. 1.
Peine, Encycl.
Le Scorpion araignée.
Chelifer fufeus , abdomlne hnels tranf-
verjls. Geoff. infect, t. 1. pag. 618. Pince ,
Encycl.
La Teigne , qui s'attache aux étoffes de
laine & aux pelletteries.
La Mit te.
Les Dermeftes font gros , les dégâts qu'ils
exercent font rapides & conhMérables ; ces
différens indices les font bientôt remarquer
&■ reconnoîrre. Mais s'ils ont attaqué des
infectes d'un grand volume & qu'ils fe tien-
nent cachés fous le corps ou les aîles de ces
infectes , ou qu'ils aienr pénétré à leur inté-
rieur , on les reconnoît aux lignes fuivans ;
il tombe fur le bord du cadre qu'on frappe
doucement , une poufficre grife j qui , raf-
femblée & roulée entre les doigts , paraît
grade & ondtueufe j elle eft la matière des
excrémens des Dermeftes dans leur état d'in-
fecte parfait , & je ne connois pas d'autre
fîgne qui les décèle dans cet état } fi on
ne les voit pas \ mais il arrive fouvenr qu'en
frappant , en remuant le cadre , en l'expo-
fant au jour , les Dermeftes fe trahiflent en
quittant la retraite où ils étoient cachés ,»&
en cherchant à fuir.
Les larves des Dermeftes font des vers
brunâtres , à fis pieds , compofés d'anneaux
bien diftincts , & couverts de quelques longs
poils. Ces larves marchent avec beaucoup de
vivacité ; elles ont de fortes mâchoires, elles
mangent beaucoup ; elles font aifées à recon-
noure. Mais fi on ne les découvre pas ,
qu'on remarque fur le fond du cadre des
filets brunâtres j femblables à des brins de
fil entortillés & mêlés enfemble , fi on y
voit au (li des pellicules de la forme d'un
Ver , de couleur brune , couvertes de quel-
ques poils , & fendue fur la partie fupé-
neure , on peut être allure qu'il y a des
larves de Dermeftes dans le cadre \ les
fragrr.ens femblables à des brins de fils font
leurs excrémens , les pellicules font les peaux
qu'elles ont dépouillées.
Les Dermeftes relient peu de tems dans
l'etac de larve & de chryfalide; il y a, dans
cette efpèce , plufieurs générations qui fe fuc-
cèdent dans la même année ; elles fe renou-
vellent dès le commencement du printems
jufqu'au commencement de l'automne , Se
elles font d'autant plus fréquentes que la
faifon eft plus belle , la chaleur plus forre
& plus fourenue 5 il y a donc long-tems à*
craindre des Dermeftes , & à peu près pen-
dant neuf mois confécutifs.
Les Anthrennes font bien moins grandes
que les Dermeftes, & à cet égard elles font
moins formidables , mais leur petitefle eft
caufe qu'elles font plus difficiles à découvrir}
d'ailleurs elles fe tiennent , ainfi que leurs
larves , plus volontiers à l'intérieur , qu'à la
furface des infectes qu'elles dévorenr. Ces
différentes conditions font caufes qu'on ne
les apperçoit fouvent qu'après qu'elles ont
exercé de grands ravages, qu'elles onr beau-
coup détruit , que les infeétes qu'elles ont
dévorés à l'intérieur font prefque réduits
en pouflière. Mais on évite ces inconvéniens
en examinant fa collection de tems à autre,
& les indices fuivans fonr reconnoître ou
les larves , ou les Anrhrennes qu'on ne voit
pas j une pouftière grifâtre , rrès-fine , onc-
rueufe au toucher, ramaffée fur le fond du
cadre , ou qui tombe de l'intérieur des
PRÉLIMINAIRE.
f îfeftes pendant les fecouffes légères dont on
agite le cadre; des dépouilles, ou pellicules
fendues en deffus , fort petites , d'un brun
clair , Se ayant à leur extrémité deux efpèces
de petites cornes droites Se horizontales.
Les Anthrennes ne fe reproduifent que dans
«ne faifon , c'eft aux rno;s de mai Se de juin ;
les larves qui naifTent vers la fin de l'été ,
mangent Se croillent fott peu dans les com-
mencemens ; elles (ont en activité pendant
l'automne & l'hiver, & elles paffenc , à la
fin de cette dernière faifon , à l'état de chryfa-
lide. C'eft donc pendant l'automne Se une
une grande partie de l'hiver que les larves
des Anthrennes exercent leurs dégâts ; les
grands froids les engourdiffent , mais les
froids modérés ne retardent pas leurs rava-
ges: les Anthrennes , dans leur état de per-
fection , (ont dan .ereules & par leur dé-
gât , & par la-ponce de leurs oeufs, dans
les mois de mai & de juin. Ces infectes font
G voraces, que les Anthrennes qui pansent les
dernières à leur état de perfection dans un
cadre , dans lequel d'autres qui ont atteint
plus tôt ce terme, font mortes, elles s'en nour-
ri ffent.
Les Bruches font , comme les Anthrennes ,
difficiles à découvrir à caufe de leur p<. riteffé ;
mais une habicudo allez ex raordinaire, qui
leur eft par ticulière, les décelé. Elles fe cachent
le jour, Se elle- font en mouvement la nuit.
Ces finguliers infectes n'ont qu'une généra-
tion par an ; elle a lieu au plus fort de l'hi-
ver, dans les mois de janvier Se de février.
C'eft alors que les Bruches fonc parvenues à
leur dernier état Se qu elles multiplient. Les
froids les plus forts ne les engourdilfent pas.
Dans une chambre dont j'avois biffé les
croifées ouvertes pendant plufieurs jours de
faite, durant une forte gelée, je vis au mois
de janvier , le foir à minuit , des Bruches
marcher fur les parois de boîtes dans lefquelles
je confervois des oifeaux empaillés : dans
la journée les Bruches fe cachoient , & je
li'en voyois aucune. Leur hiftoire prouve qu'il
n'y a aucun teins de. Tannée où il ne foit
XIX
dangereux de laiffer les fubftanccs animales
defféchées expofées à l'air.
Les larves des Bruches font de très-petits
Vers à fix pieds, dont la dépouille eft une
pellicule qui n'eft pas terminée par deux pro-
longemens comme celle des Anthrennes. On
peut , à l'infpection de cette dépouille , re-
connoi'tre les larves des Bruches Se celles-ci,
en cherchant à les voir la nuit à la lumière.
Les larves naifTent au printems , & pafTent
à l'état de chryfalide à la fin de l'été ; ainfi
les larves de ces infectes font en vigueur pen-
dant le printems Se l'été , & l'infecte parfait,
dans le plus fort de l'hiver.
Les Teignes ne s'attachent qu'aux infectes
dont le corps eft velu ou dont les aîles font
farineufesj c'eft par cette raifon qu'elle- ne
fonr guère à craindre que pour its Papil-
lons. Quelquefo s cependant elles coupent
auffi les aîles à réfeau pour s'en nourrir &
s'en envelopper; mais leurs plus grands ra-
vages tombenc fur ces grofies Phalènes dont
le corps eft ctès velu. On fait que les Tei-
gnes naifTent de ces pecices Phalènes qui volent
en écé dans les apparremens ; ceux - ci ne
font redoutables que par le dé^ôc de leurs
œufs; ils ne font pat eux-mêmes aucun mai
Les larves naifTent en automne , ctoiffent
peu pendant cette faifon Se duranr l'hiver;
mais leur crue eft prompte au commencement
du printems , & leurs dégâts font rapides alors :
on ne voit que diffic.lemeit ces infedes ca-
chés parmi les poils qu'ils coupent, Se couverts
d'un fourreau fair de ces mêmes poils ; mais les
les excrémens des Teignes ies font facilement
reconnoître ; ce fonr de pecirs grains grifâ—
cres , rudes & âpres au toucher. En fecouant
le cadre , les poils qui font coupés Te déta-
chent , tombent , & indiquenc le mal qui
exifte. Les larves deviennent chryfaltdes en
avril, & Papillons en mai, juin, juillet &
août. Il y a donc , pendant ces mois , le
dépôt des œufs à craindre , pendant la fin
de l'automne , l'hiver , & fur-tout pendant
le commencement du printems , les dégâts
des larves.
a c ij
XX
DISCOURS
L'efpèce de Teigne qu'on trouve le plus
communément dans les collections , eft la
Teigne, la plus ordinaire auflî fur les pelle-
teries & les étoffes de laine \ mais on trouve
encore , quoique plus rarement , quelques
autres efpèces de Teignes dans les collections j
elles font plus grandes, & par cela plus dan-
gereufes j il fuffit > pour l'objet que je traite ,
qu'on fâche les reconnoître au même indice
que les Teignes des pelleteries.
La Pince eft un très-petit infecte , recon-
noilfable par fes deux antennes ou (es deux pre-
miers pieds en forme de pince de Scorpion.
Cet infecte eft fort vif , il fe cache peu ,
il va , vient fouvent, & il eft , par cette rai-
fon , facile à découvrir. Il paroît en activité
toute l'année ou une grande partie de l'an-
née. Je ne l'ai pas obfervé comme les infectes
précédens, j'ignore le tems où il multi-
plie , & fi le froid l'engourdit : il eft fi pe-
tit , que chaque individu ne peut faire que
très-peu de mal , mais l'efpèce peut nuire
beaucoup par le nombre des individus. Ce-
pendant quelques perfonnes doutent que la
Pince foit nuinble, elles croient au contraire
qu'elle eft utile, parce qu'elle ne fe nourrit
pas des objets dont la collection eft com-
pofée, mais des Mittes que ces objets attirent ,
Se qui en vivent.
Les Mittes , plus petites encore que les
Pinces j font peu à craindre féparément, &
il n'y a que leur très - grand nombre qui
faire un mal fenfible : on les voit courir en
tout tems , comme les Pinces; elles rongent
les aîles à réfeau, les pouffières des ailes des
Papillons, & les parties les moins dures;
leurs excrémens font une pouflïère très- fine
# & impalpable. A peine leurs d.'gâts méritent- H
attention , à moins que , par négligence , l'ef-
pèce ne fe foit multipliée à un point extrême.
Ce font, dit-on, les Mittes que les Pinces
cherchent dans les herbiers , où les unes 6c
les autrps font fouvent bien nombreufes. J'ai
peine à concevoir que les Pinces , en aùffi
grand nombre que les Mirres , ne les dé-
uuifent pas, & queles dégâts rapides, con-
fidérables , qui ont fouvent lieu , ne foient
pas dus aux deux efpèces très- multipliées.
Je n'affure cependant rien fur ce fait,,
n'ayant pas eu le tems de le vérifier par
l'obfervacion.
Après avoir fait connoîtte les efpèces def-
truélives des collections d'infectes , le tems
où elles font à craindre , le moyen de les
reconnoître dans les diftérens états , je ter-
minerai cet article par l'indication des
moyens d'arrêter les ravages en détruifanc
les infectes qui les caufent.
Si l'on n'a pas employé la cire pour y fixer
les épingles qui percent les infectes y quel-
que méthode qu'on ait fuivie d'ailleurs , le
moyen le plus fur d'arrêter le dégât des in-
fectes deftructeurs, eft de recourir à un degré
de chaleur qui les faife périr. Il y a deux
manières de mettre ce moyen à exécution.
Le premier, praticable feulement du mois
d'avril à la fin de celui d'août , confifte à
expofer les cadres ou les riroirs , pofes ver-
ricalement ou un peu inclinés au pied d'un
mur frappé des rayons du foleil dans les heures
de la journée les plus chaudes, comme de
dix heures à quatre. Le reflet du mur , la
réfraction des verres 3 occafionnent une vive
chaleur a l'intérieur des cadres ; fi le tems
eft beau , le ciel découvett , & ce font les
circonftances qu'il faur^hoifir , en peu d'heu-
res la chaleur devient fi forte 3 cjue les in-
fecles délimiteurs ne peuvent la fupporter;
ils fortent des parties du corps des infectes
delféchésoù ils fe tenoient cachés, ils coûtent
à traver- le cadre, s'agitent, s'arrêtent, tom-
bent en convulfions Se meurent. Ce n'eft pas
le feul avantage dont on jouifle , l'excès de
chaleur tue les larves chryfalides auffi bien que
les infectes , & détruit les germes dans ies
œufs. Ainfî toute la race contenue dans un
cadre, en quelqu'état que foient les individus,
périt en même tems & en une fois.
11 faut employer le procédé que je viens
de décrire pour tous les inL ctes qui n'avoient
pas encore été placés, qui avoient été atta-
PRÉLIMINAIRE.
s*j
qués, ou qui étoient fufpects; on les aJai
n ri en les expofanc au foleil fous ua bocal
de verre.
Si l'on n'a remarqué dans la colleétion
que de légères traces d'infectes deitructeurs
pendanc l'automne Se l'hiver , comme les
larves confomment peu pendanc ces deux
faifons, on peut différer d'expofer les ca-
dres au foleil jufqu'au printems fuivant; mais
fi , dans les faifons que nous venons d'indi-
quer , le nombre des individus rend leurs
dégâts à craindre; (i on reconnoît les traces
des Dermefles, qui font plus grands, qui con~
fomment par un tems plus frais, il ne faut
pas attendre le printems, mais recourir à une
chaleur artificielle , foit en plaçant les cadres
dans un four, foie à plat fur la tablette d'un
pocle^ foit verticalement devant le feu d'une
cheminée : dans ces différens cas } pour ne
pas porter trop loin la chaleur , ou ne pas
la laifïer trop au-de(Tous de ce qu'elle doit
être, il faut placer au milieu des cadres un
thermomètre, porter Se entretenir la chaleur
de quarante-cinq à cinquante degrés; la con-
ferver à ce point trois à quatre heures.
Voici quelques légers inconvéniens qui
réfultent de la méthode que je viens de dé-
crire. i°. La chaleur, de quelque façon qu'on
l'excite, élève dans les cadres une vapeur
qui fe condenfe Se fe réfout en gouttes d'eau
par le frais où les cadres repalfenc enfuite.
2°. Les infectes qui ont reçu la mort roulent
dans les cadres quand on les remue, ils tom-
bent fur le fond ou le rebord inférieur _, &
ils faliffent la collection. 30. La vive action
des rayons folaires ternit les couleurs } mais
bien peu Se d'une manière infenfible , Ci on
n'y a pas recours fouvenr. 40. Les infectes
qui ne font que collés fe détachent quelque-
fois. Il réfulte de ces inconvénients, qu'après
l'opération il faut ouvrir les cadres , les
nettoyer Se réparer les défordres légers
qui peuvent avoir lieu. Mais que font ces
inconvéniens en comparaifon de l'avantage
de purger la collection en une feule fois,&
d'en allurer la confervation pour coujours , fi
on a , après les réparations néceffàires , fermé
les cadres prompeemenr 8e exactement. Quant
à l'action du foleil, comme il luffît d'y expofec
une fois la collection , il n'y a rien à en re-
douter , Qu trop peu pour ne pas profiter des
avantages qu'elle procure.
Si l'on s'eft fervi de la cire pour couvrir
le fond des cadres ou des boîtes , on ne peut
recourir à la chaleur ; alors il faut , li les
infectes font piqués , les tranfporter fur un
autre fond qui permette d'en faire ufage ,
ou s'ils font collés ., il faut ouvrir les cadres,
les placer fur le fond d'une boire proportion-
née à leur volume & à leur grandeur, allu-
mer dans cette boîte de la fleur de foufre
en affez grande quantité , pour que la va-
peur qui s'élèvera rempliffe toute la boîte
qu'on aura eu foin de fermer j ouvrir trois
heures après la boîte au grand air, Se re-
tirer les cadres. Cette opération aura fait
périr tous les infectes parvenus à leur der-
nier état Se toutes les larves, mais finis avoir
eu d'action fur les œufs Se les chryfalides.
li faudra donc avoir foin de n'employer le
foufre contre les efpèces qui ont un tems
fixe pour leur génération que dans celui où
les œufs font écios , où il n'y a pas encore
de chryfalides j & où toute l'efpèce réfide
en des larves que la vapeur du foufre fait
périr. Ces efpèces font les Teignes _, les An-
thrennes, les Bruches , Se le tems d'en exter-
miner la race les mois de novembre Se de
décembre. Mais par rapport aux Derme/les,
comme ils ont plufieurs générations en un
an, Se peut-être les Pinces 3 les Mines , par
la même raifon , on ne peut les détruire en
une fois. Il faut recommencer l'opération
quand de nouveaux infectes font fertis de
l'état où on ne les a pas tués ; li on les ob-
ferve & on les pourfuit de près , deux ou
trois fumigations fuflîfenc pour extirper la
race.
J'ai dit , en commençant cet article, que
les infectes expolés à l'humidité } étoienc
gâtés par cette production qu'on nomme
mo'ifijjure, qui croîc fur leurs différentes par-
XX1J
DISCOURS
ties. Dans ce cts; i! faut ouvtir les cadres ,
expofer les infe&es au foleil ou devant le
feu ; lorfquq la chaleur & l'air ont diflîpé
l'humidité, on enlève, fous la forme d'une
pouflière , la moifîjfure qui couvroii les in-
fectes , en les broilaut avec un pinceau ou
la barbe d'une plume. Mais fi on veut le*
nettoyer , avant d'avoir fait évaporer l'hu-
midité, on applique la moifitlure fur le corps
des infeites, elle s'y colle } elle y adhère t
& il eft très-difficile de l'enlever.
P R É L 1 M HVL^ JhR E.
xxuj
CINQUIEME DISCOURS.
Notice de la plupart des auteurs qui ont écrit fur les infectes.
Vy N peut divifer les auteurs qui ont écrit
fur les infectes , où à raifon du tems dans
lequel ils ont vécu , en anciens & en moder-
nes j & le nombre des premiers eft fort pe-
tit , tandis que celui des féconds eft confidé-
rable ; ou à raifon de la manière dont ils ont
traité leur fujet , on peut les clalfer comme i 1
fuit.
io- Ceux qui n'ont confidéré dans les
infectes que leurs habitudes ou leur manière
de vivre , ce qui comprend leur hiftoire ; ces
auteurs pourraient être appelles en confé-
quence hijloriens. Mais parmi ceux-ci, les uns
ont traité ou de tous les infectes , & n'ont
écrit que des généralités, ou ne fe font oc-
cupés que de quelques efpèces en particu-
lier : les autres n'onr parlé que des infe&es
d'une contrée déterminée , & de tous ceux de
cette contrée ou de quelques-uns feulement. Il
faudroit , d'après ces différences, distinguer
ces auteurs, félon leurs travaux, en hiftoriens
des infecles en général, de certaines efpèces d'in-
feiles en particulier ; des infecles dune con-
trée en général , ou de quelques-uns en par-
ticulier.
z°. Plufienrs naturaliftes, & le nombre en
eft aujourd'hui affez grand , n'ont remarqué
que quelques parties externes des infectes
d'une contrée feulement ; ils ont , d'après la
forme , la pofition , la ftructure de ces par-
ties , divifé les infectes en claffes , ordres ,
feâions , genres , auxquels les efpèces ont été
fubordonnées. Les remarques faites fur les
parties qui ont fervi à ces divilîons confti-
tuent ce qu'on appelle caractères , & l'enfem-
ble des divifions a été nommé méthode ou
fyjlême. Le nom de méthodijles a été donné
aux auteurs qui ont travaillé dans ce genre.
Très-peu s'y étoient appliqué avant le Che-
valier Linné , & les méthodes antérieures à
la Henné , ne comprennent qu'un fort petic
nombre de divifions. Ce favant eft le pre-
mier qui ait publié une méthode dans ia-
quelle ou peut rapporter , d'après les carac-
tères afGgnés , tous les infectes à un petic
nombre pies , aux divifions de la méthode.
Depuis le chevalier Linné , p'ufieurs favans
onr fuivi la même carrière ; MM. de Géer ,
Geoffroy , Fabricius , Schaeffer , s'y fonc
principalement diftingués.
Les méthodes que ces auteurs ont publiées
ont été propofées ou pour qu'on y pût rap-
porter les infectes de tous les pays , comme
la méthode de Linné & de Fabricius , ou les
auteurs n'ont eu en vue que les infectes d'une
contrée , comme M. Geoffroy ceux des envi-
rons de Paris. Les auteurs méthodifles de-
vroient donc être diftingués en méthodijles
univerfels , méthodijles particuliers. Les uns
& les autres ont rendu à la fcience un grand
fervice en abrégeant fon étude , en établif-
fant des divifions auxquelles on puiffe rap-
porter les infectes comme par grouppes , &
ne chercher ceux qu'on veut connoître que
parmi ces grouppes , au lieu de parcourir
d'un bout à l'autre l'ouvrage dans lequel on
en traite. Les divifions font des points de re-
pos , des moyens de rapprochement , & les
méthodes font des caralogues clairs , concis
des objets qu'on veut faire connoître ou étu-
dierjellesapprenneut, d'après quelques fignes
extérieurs , faciles à remarquer Ôc convenus , à
reconnaître & à distinguer ces objets ; c'eft
le feul avantage qu'elles procureur , mais c'en
eft un très-grand dans une étude dont les ob-
jets font multipliés prefqu'à l'infini , dans
laquelle un grand nombre fe relfemble &
n'eft diftiugué que par les caractères que les
XXV
DISCOURS
auteurs ont remarqués , & qu'ils ont fait
connoître. Enfin c'eft abréger beaucoup l'é-
tude , &c par conféquent rendre un fervice
bien important.
Cependant, en faifant l'éloge des métho-
des , & en remerciant les auteurs qui ont eu
la fagacité & la patience néceffaires pour les
tracer j je ne peux m 'empêcher de remarquer
qu'on peut leur reprocher an défaut dans
leur travail , qui leur cft commun à tous ,
excepté à M. Geoffroy qui l'a en partie évité.
Ce défaut eft de n'avoir eu aucun égard à la
grandeur des infectes , en forte que la
même divilîon comprend fouvent les plus
grands & les plus petits : fi les auteurs avoient
déterminé certaines proportions , certaii.es
divilîons de grandeur, ce caractère feul , fi
frappant , fi facile à reconnoître auroit encore
beaucoup ménagé le tems en indiquant l'or-
dre de clivifion dans lequel on auroit dû
chercher l'infecte que l'on examine. M.
Geoffroy a à la vérité tnefuré la grandeur de
chaque efpèce ; m:iis cette mefure ftricte n'eft
pas celle dont je patle \ elle peut d'ailleurs
êtte vicieufe , en ce qu'il y a des individus
plus grands les uns que les autres ; M, Geof-
froy n'a pas employé la grandeur comme ca-
ractère conftituant de fa méthode ; quelques
auteurs ont établi des fections d'après la
grandeur des infeftes. Mais je crois que ce
ligne eût pu être employé beaucoup plus gé-
néralement qu'jn ne l'a fait , 6V que fon em
ploi rendrait l'étude beaucoup moins longue.
3°. Quelques phyficiens ont peu ou point
confidére dans les infectes , leut forme exté-
rieure & leurs habitudes ; mais ils ont eu
pour but d'obferver leur organifation , la
ftrudure de leurs différentes parties , la ma-
nière dont s'exécutent ces changemens qu'on
avoir improprement nommés metamorphofes.
Perfonne ne conteftera à Swammerdam le
premier rang parmi ces auteurs j il le mérite
tant par le nombre de fes obfervations que
par la fagacité avec laquelle il les a faites ,
la (implicite (k la clarté avec lefquelles il en
rend campe ; peut être Walkihet métite-i-il |
d'être nommé après Swammerdam ; 6V en-
fuite Malpighi , Leuwenhoeck , MM. de
Geer, de Réaumur , Lyonet , ont ajouté aux
connoiffances que nous ont procuré ces au-
teuts ; divers phyficiens , en écrivant fur la
phyfiologie , ou l'anaromie, onr auflî parlé
de l'organifation des infectes, mais par occa-
fion j fans fe propofer ces animaux pout but.
Swammerdam efl: celui qui nous à le pre-
mier éclairé fur les changemens que fubiffent
les infectes. Ce qu'il a découvert Bc écrit à
cet égard , eft devenu la bafe & la fomme
de nos connoiffances fur ce fujet. On n'a lait
depuis que confirmer fes découvertes. Les
auteurs dont je viens de parler méritent , à
jufle titre , le nom d'anatomijles.
Rédi a le mérite d'avoir le premier révo-
qué en doute l'origine des infectes qu'on
attribuoità la putréfaction; d'avoir démontré
par l'expérience qu'ils fe reproduifent , com-
me les autres animaux , par le concours des
deux fexes. Coin me c'eft un effet de leur
organifation , je place Rédi à la fuite des ana-
tomiftes, quoiqu'il n'ait patlé que de l'effer ,
fans décrire les organes.
4°. Beaucoup d'auteurs fe font contentés
de décrire les infectes , foit qu'ils les aient
confidétés avec on fans méthode. Mais d'au-
tres ont ajouté des figures à la defetiption ,
& ces figutes ont été ou fimplement gravées ,
ou gravées & colorées ; MM. de Réaumur _,
d Geer , Sec. j fournilïent des exemples de
figures ajoutées aux deferiptions ev: fimple-
ment gtavées , & l'on pourrait dire qu'une
foule d'auteurs en fournit de figures colo-
rées , tels font Cramer ., Harris , Fraefel 3
Klerk , Schoeffer , Albin , Erneft > &c. On
pourrait defigner ces auteurs par le nom de
figurijîèi , en ajoutant que les figures don-
nées par les uns ne fom pas colorées , que
celles données par les autres le font ; que
ces auteurs ont repreiente des infectes de
tout genre & de tout pays, comme R.uef.1,
d'autres certains genres d'r'n set . fe rlê tiént^
comme Cramer les Papillons , Sthoî;: les
Punaiies ,
PRÉLIMINAIRE.
Punaifes; que quelques-uns n'ont traité que
des infectes d'un pays } comme Schoefter de
ceux des environs de Ratishonne , Mademoi-
felle de Mecian de ceux d'Europe cV de Su-
rinam , ?:c.
On peut rapporter aux quatre ordres que
que je viens d'établir , tous les auteurs qui
ont travaillé fur les infectes ; mais comme un
grand nombre a tr.ûté des infectes fous diffé-
rées points de vue , dont il s'eft également
occupé , il feroit très-difficile de préfenter le
tableau des auteurs d'après cet ordre : le mê-
me auteur fe retrouveroit fouvent dans plu-
fieurs ordres. Ainfi le nom de M. de Réau-
mur devroit fe trouver parmi ceux des hif-
toriens , des méthodïjles , & des figuriftes.
Pour éviter la coufufion & les répétitions iné-
vitables dans le tablean des auteurs préfenté
d'après le genre de leui travail , je les nom-
merai fimplement par ordre alphabétique ,
en indiquant le genre ou les dittérens genres
de leurs travaux 3 indication d'après laquelle
le lecteur décidera lui même à quel ordre
chaque auteur doit êcre rapporté , s'il ne doit
l'être qu'à un oii plufieurs ordres.
Je présenterai d'abord une table dans la-
quelle feront énoncés tous les titres des ou-
XXV
vrages que j'ai pu connoître , & je me borne-
rai à ce fimple énoncé du titre pour les ou-
vrages les moins importans \ mais après la
rable générale des auteurs & des titres de
leurs écrits , je donnerai un extrait des ou-
vrages les plus inftructifs. De la manière
que je viens d'expofer , le lecteur connoîtra
la plupart des ouvrages qui exiftent fur les
infectes ; le but de chaque ouvrage , ce dont
il traite , ce fur quoi on peut le confulter ,
& en.mêmetems il aura une notion allez
étendue des ouvrages les plus importans à
connoître. Celui qui voudra travailler fur les
les infectes fera donc éclairé fur les ouvra-
ges dans lefquels il peut efpérer de trouver
à s'inftruire ; il connoîtra ce qui eft exécuté
par les auteurs qui ont le plus avancé la
feience , & parconféquent ce qui refte à faire.
Le catalogue & la notice que l'on va lire
ne pouvoieut manquer, (oit à caufe du nom-
bre des auteurs, foit à caufe du mérite de
plufieurs ouvrages , d'occuper une grande
étendue. Mais l'Encyclopédie doit préfenter
la feience dans l'état où elle eft au moment
où l'Encyclopédie eft rédigée , & le tableau
& la notice des auteurs qui ont rraité de la
feience , font le plus fur moyen de remplir
cette condition indifpenfable.
Uïjioirc Naturelle , Infectes. Tome IP*.
XXV)
DISCOURS
TABLEAU ALPHABÉTIQUE
Des auteurs en général.
xVdmiral ( Jacob 1' ) , planches enlumi-
nées, de formac m folio , avec explication en
hullandois , repréientanc des Papillons. A
Amfterdam en 1761. Cet ouvrage eft peu
cor.fidérable. L'auteur eft mort peu de tems
après avoir commencé fon entreprife. Il def-
finoit lui-même , & colorijit les modèles qui
fervoien: aux planches qu'il devoir publier.
Ce qu'il en a mis au jour eft correct , Si d'une
belle exécution.
Albin ( Eléafet ). ïnfeclorum Argliét , nat.
hijloria ; avec planches enl. in 40. Hiftoire
nat. des infectes d'Angleterre, Londres 1731.
Du même. Londres 1736,53 planches, for
matin 40. dont les 39 premières repréfement
des Araignées , la 40e le Scorpion j & le Pou
de la Poule ; la 41e la Puce , la 42e le Pou
de l'homme, & les 10 dernières des Tiques
ou Poux de différens oifeaux & de différens
quadrupèdes , avec un texte en anglois.
Albrecht ( Johannes-Peters ). DilTerta-
tions inprimces dans les mélanges d?s cu-
rieux , ou mïfc. cur. décem. 3. , ann. 9 & 10.,
170 1 , 1701 , pag. 26 , obferv. 1 1 t écrites
en latin , fur les oeufs des infectes , quelque-
fois féconds ( félon cet auteur ) fans que la
femelle fe foit accouplée.
Albrecht ( Johannis-Sebaftiani ). Diflet-
tation écrite en latin fur le Cerf-volant, aft.
phyf. med. vol. 6. , obferv. 1 10 3 pag. 404,
tab. 5 , fig. 2 , 5.
Aldrovandi ( UlyiTis ). Un vol. in fol.
divifé en 7 livres fut les infectes , avec figures
très-imparfaites , fait partie des ouvrages de
ce fa van t.
Boulogne , 1601.
Francfort , 1623.
Boulogne } 1638.
Anonymes. Syftème naturel du règne ani-
mal par claffes , familles ou ordres , genres
& efpèces _, avec une notice de tous les ani-
maux : les noms grecs, latins & vulgaires que
les naturalistes leur oat donnés , les citations
des auteurs qui en ont écrir , eVc. Pans ,1754,
in-8°. 2 vol. avec fig. Les infectes font partie
du fécond vol.
Aristote. Liv. 4. de l'hiftoire des ani-
maux , chap. 6. Quelques généralités fur les
parties des inredles.
Avelin ( Gabriel-Emmanuel }. Diflerta-
tion latine fur les merveilles des infectes ,
( de miraculis ïnfeclorum ). Upfal , 1752, in-40.
Baekneri ( Michaelis AndreœJ. DifTena-
tion latine fur le mal que caufent les infec-
tes , {de noxâ ïnfeclorum). Upfal ,1752, in-40. >
inférée dans les amxn. acad. , tom. 3 pag.
335>
Bazin. Obfervations fur les plantes & leur
1 analogieavec les infectes. Strasbourg., 1741 ,
in- 8°.
Du même. Hiftoire des Abeilles.
Du même. Abrégé de Phiftoire des infec-
tes j 4 vol. in- 1 2 , avec figur#«n taille douce ,
Paris, 1747. Cet ouvrage eft en dialogues , &
V R Ê L I M 1 N A I R E.
n'eft qu'an extrait des mémoires de M. de
Réaurmir.
Bergstraesser ( Benignus ). Nomencla-
ture des infectes , texte allemand.
Du même. Icônes Papillonum , &c. ou
Papillons de jour , d'Europe, figurés , rangés
fuivant le fyftême de Linné &c Fabricius.
Bomare (Valmont de) publia en 1746
6 vol. in- 1 2 , fous le titre de dictionnaire
raifonnè & univerfel d'hifloire naturelle. On
trouve des généralités fur les infectes dans cet
ou vt âge , qui a eu plutieurs éditions. Voye^
l'article de cet auteur.
Bon. DitTerrarion fur l'Araignée , avec
une lettre fur le même fnjec , par Pouger.
Paris, 17 10 , in- 8°.
Du même. DitTertation fur l'utilité de la
foie des Araignées. Montpellier ,1710, in- S9.
Bonnet. Mémoire fur une nouvelle par-
tie , commune à plutieurs efpèces de Chenil-
les. Mém. de math, à de phyf . vol. 1 , pag. 44.
Du même. Mémoire fur la grande Che-
nille à queue fourchue du faule. Mémoires de
mathém. & phyf. , vol. z,pag. xj6.
Bonnet ( Charles ). Obfervations fur les
Chenilles y le Fourmilion , les Pucerons.
Philof. tranf. angloife 3 vol. 41 y n°. 470 ,
page 458.
Breynii ( Johannis-Philippi). Hiftoire na-
turelle du Coccus Polonicus, avec des généra-
ralités fur le Kermès & la Cochenille. Ge-
dani , 175 1 ,in-4°. latin, avec une planche
en cuivre.
Brunnich. Entomoiogla fljlens infeclorum
tabulas , Sec, in-8°. Hafniœ, i764.Divifion
méthodique des infectes en clalîes , &c.
Du même. Lettre fur quelques plantes &
xxvij
infectes rares, obfervés en Efpagne, fe trouve
dans les tranfact. philofop. vol. 24., nQ. 301 ,
pag. 1045.
Camelli ( Georgii Jofephi ). Obfervations-
éctites en latin , fur les Araignées & les Sca-
rabés des Ifles- Philippines ; Philofop. tranjact.
angl. v. 27, n°. 331, pag. 310.
Canti Pratani (Thomas). Des Abeil-
les j deux traités latins, in- 8°., Duaci 1617.
Carolus ( Theodorus ). Sur les Cantha-
rides. Diilert. lat. mise. cur. dec. 1 , ann,
168 6, pag. 66>obf. 36.
Catelan (abbé de). Obfervations fur les
yeux des infectes , écrites en latin. Léipfick.
1682, in- 4°.
Catesby. Hiftoire nature'le de la Caro-
line, in-folio, avec des figures colorées. On
trouve dans cet ouvrage la defeription «5c la
représentation de quelques infectes.
Clerk. Deux volumes in - 40. avec des
planches coloriées; le premier fur les Araig-
nées, le fécond des Papillons étrangers. Cet
ouvrage eft rare , & fa rareté le rend foie
cher.
Cleyerus ( Andréas ). Des Cigales des
Indes. Dilîerc. lat. mise. cur. dec, 1 , ann. 6 ,
1687 , pag. 124, obf. 49.
Colerus (Johannes). DitTertation la-
tine fur le Ver à foie. GilTac ., 1 665.
Collinson ( Pierre). Obfervations fur les
Demoifelles & les Ephémères , Philofop.
tranfact. angl. vol. 4< , n°. 472. pag , 37.
Columnœ ( Fabii Lincœi ). Des produc-
tions de nos climats , les plus rares & les
moinsconnues, in-40. avec figures en taille-
douce. Rome, 161 6jch. 17, du Ver luifan:,
18 & 19, de deux Scarabés.
Daubenton (le jeune). Quelques plan»;
d 9
xxvîij DISCOURS
ches coloriées , de Papillons & infectes ,
format in-folio Se in-40. , avec les noms
triviaux. Paris, 1760.
Derham. Théologie - phyfîque , 1 vol.
in 8°. , imprimé en anglois, à Londres en
17.20 , & traduit en françois en 1727 , im-
primé à Roterdam , partagé en plulieurs
livres , dont le huitième traite des in-
fectes.
Drury. 3 vol. grand in-40. > avec de
très-belles planches coloriées , repréfentant
des Papillons Se divers infectes , auxquelles
eft jointe une explication. Londres, 1770.
Eberuni ( Georgii Wolf Gangii ). Dif-
cours latins fur les nuages de Sauterelles qui
parurem dans les cantons de l'Allemagne en
1693. Altoffi, 1693., in-40.
Edwars. Cet auteur eft principalement
connu par les belles figures enluminées qu'il
a données des oifeaux , rant de l'Europeque
des trois autres partie^ du monde. Son ou-
vrage compofe quatre volumes in-40., 1u'
fureur fucceiîivement publiés à commencer
de 1743 ;& trois volumes intitulés Glanures,
le texte eft en anglois. Cependant indépen-
damment des oifeaux , Edwars a donné, dans
chaque volume , les figures de quelques in-
fectes.
Ernest. Suite de Papillons & Phalènes
d'Europe , peints par Emeft , avec une
explication niftorique en François. Paris,
1779.
Fabricius ( Joan. Chrift. ). Cet auteur eft
celui qui a décrit le plus grand nombre d'in-
fectes ; on a de lui trois ouvrages, dont deux
fur les infectes en particulier , Se le troi.'ïème
fur les infeites Se les autres parties de rhif-
totre naturelle. Les deux premiers ont pout
titre : l'un , Syftcma entomologie. }JlJlens in-
feclcrum clajjes , &c , ou divilîon métho-
dique des inlectes en claltes , Sec. 1 vol. in-8°.
Leipfic, 1775- L'autre , Spedes in feclorum, Sec.
ou defeription des différentes efpèces d'in-
fectes _, avec la fynonimie Se une courte def-
eription hiftorique. Hambourg, 1 7 8 1 . Le troi-
fième ouvrage eft intitulé : Philofophia ento-
mologica , ou divifion méthodique des trois
règnes. Leipfic, 177 S.
Forstér ( Joan. Reinol ). Novœ fpecies
infeblorum. Londres -771.
Franci (Georgii). DiJJertatio de A [ci lis
feu Millepedibus. Heidelbergx , 1 679 > in-£°.
Dilïertation fur les Millepieds.
Frisch ( Jod Leop ). 1 vol. in-q.°. , texte
allemand j avec un grand nombre de'plan-
ches fans couleur , repréfentant beaucoup
d'infectes, fans divifion méthodique, Se feu-
lement des infectes d'Europe , format i/2-40.
1750.
Geer ( Carol de ). 8 vol in-40. avec des
planches en taille-douce, intitulés : Mé-
moires pour fervir à l'hiftoire des infectes,
écrits en françois. Stockholm, 17 si. Cet au-
teur traite de l'hiftoire des infectes , Se de la
manière de les daller.
Geoffroy. Hiftoire abrégée des infectes
qui fe trouvent aux environs de Paris _, 2
vol. in-40. Cet ouvrage contient une divifion
méthodique des infectes , la defeription de
chaque efpèce j un précis hiftorique des genres
& des efpèces , 8c dis planches pour l'intel-
ligence des genres, Paris 1762.
Goedaert { Joannes ). Des métamorphofes
des infectes j 3 volumes in - 1 2 , avec fig.
gravées.
Grizelini. De la fcolopendre qui rend la
mer Adriatique lumineufe. Differtation ita-
lienne , avec fig. gravée j Venife 17 50.
Guettard. Defeription de deux efpères
de nids fingulîers faits par des Chenilles.
Méin. délaçai, royale des fcicnccs , année
1749, pag. 246, tab. 10, xi, 11.
PRÉLIMINAIRE.
Hagendornit. Dijfercatio de Araneis ,
tnifc. cur. dec. 2 , aim. 3 3 1684 > Pag- ^8 >
obf. 30.
Harris ( Mofes . Deux ouvrages fur les
infectes, avec texte angiois Si latin , Si de
très-belles planches colorées., publiés à Lon-
dres ; le premier format in-40. 1776 , le fé-
cond in-folio, 1778.
Hasselquist. Iter Paleflinum. Voyage en
Paleftine , in- 8°. Il y eft traité des infectes
depuis la pag. 408 à la pag. 4^1.
Hebenstreitii ( Johannis Pauli). DitTer-
tation latine fur les nuages de Sauterelles &
les effets qu'on leur attribue, in 40. , avec
une planche, 1693. Et du même : Difler-
tation fur les moyens à employer contre les
Sauterelles , même format , même année.
Hoister ( Lautentius ). Des Poux des
Mouches. Dillertation latine. Ail. phyfiq.
med. vol. I , pag. 409 , cbf. 1 86 , tab. 1 1 ,
fig. 6.
Hill. ( John. ) The hijïory of animais , Sic.
Hiftoire des animaux, Sec. Londres, 1751,
in-folio, avec plane, en taille-douce. Dans
la troifième clalle il eft traité des infectes de
la pag. 1 3 à la pag. 99.
Hire ( de la ). Nouvelle remarque fur les
-infectes des orangers. Mém. de ïacad. roy.
dis feiences , 170^ , pag. 60.
Hire ( de la ). Defcriptio.i d'un infecte
qui s'attache aux Mouches. Mém. de l'acad.
royale des feiences , 16 ji , pag. 11 , avec
une figure.
Homberg ( Guill. ) Obfervation fur les
infeétes appelles Demoifelles. Mém. de lac.
royale des feiences , 1699, pag q6 & 195,
avec une planche.
Du même. Obfervation fur les Araignées.
Mém. de l'àcad. royale des feiences , 1707 ,
pag. 438 , avec une planche.
XXiX
Hooke( Robert \ Myerographia , Sic. ou
Obfervations microfeopiques, vol. petit in-
folio , avec de très - belles planches ,
écrit en angiois. Londres, 1 66 j j pag. 163,
la trompe des Abeilles ; pag. 169 , les pattes
des Mouches j pag. 171 , leurs ailes ; pag. 1 8 ,
les œufs de différens infectes ; pag. 185,
ceux du Coufïn ; 1 9 5 , d'une Teigne ; 198,
des Araignées; 103 , de la Fourmi j 207 3
du Scorpion Araignée j 110 & n 1 , de la
Puce Si du Poux ; i\ 3 , d'une Tique.
Jo3lot ( L ). Defcriptions Si ufages de
plufienrs microfeopes , avec de nouvelles ob-
fervations fur une multitude d'infectes.
Paris, 1754 , in-40. > avec beaucoup de
planches.
Jonston ( Joan }. Trois livres fur 1rs in-
fectes , avec des planches , faifant partie àss
ouvrages de ce naturalifte.
Kcœmpfer. Cet auteur , dans fon hiftoire
du Japon , ouvrage in-folio } avec ligures ,
fait mention d'une douzaine d'infectes en-
viron.
Leewenhoeck ( Anton. Van. ). Obferva-
tions microfeopiques dans ielquellesil eft parlé
des infectes en beaucoup d'endroits : nous
en rendrons un compte particulier.
Lesser. Théologie des infectes , &c. un
vol. in- 8°. traduit de l'allermnd, avec des
remarques, par M. Lyonnet. Patis , 1745.
Linné (Carol.). Syflema naturce, in -8°.
écrit en latin , dont il y a eu douze éditions
en difrérens endroits. Cet ouvrage contient
unedivifion méthodique des infeclrs. Fauna.
Suecica , in- 8°. en latin , dont deux éditions.
On y trouve la defeription des infedes de la
Suède.
Du même. Amxnitates académie* , 5 vol.
in-8°. en latin , dans lefquels on trouve dif-
férentes obfervations fur les infedes Ces
ouvrages contiennent quelques planches.
xxx DISCOURS
Du même. Oraùo de rrwnoralibm in in-
feclis. Holmitt j 1739, in-8°. en Suédois.
Et Mufeum Adolphi Fredcrici, &c. HolmU,
17 V 4, in-fol. contenant 33 pi. , & en parti-
culier la defcription des infedes, formant une
partie du mu fée du roi Frédéric Adolphe.
Lister. (Martin). Joannes Goedartïus , de
infeclis in mechodum redactus 3 ou l'ouviage
de Godeart , réduit en méthode. Londres ,
1685, in-S°. avec planches.
Du même. A la fuite de l'ouvrage de Rai ,
un appendice fur les Scarabés d'Angleterre.
Lyonet (Pierre). Traité anatomique de
la Chenille qui ronge le bois de faule, avec
18 planches nés fuignée; , <Sc la description
des irlrrumens qui ont fervi à l'auteur , an
vol. in-40. de 616 pages. A la Haie, 1762.
Rien nJa été épargné po'-r cet ouvrage , tant
pour la partie typographique que pour les
planches. Maison doit fur- tout être furprisde
la fagacité Si. de la patience de l'auteur. Il entre,
pour chaque partie , dans les plus grands dé-
tails., il traite l'anatomie de laChenille du faule
à la manière des anatomiftes qui ont écrit
fur l'anatomie humaine avec le plus de foin.
Cet ouvrage, qu'on a trop fouvent taxé dé
furabondance Se de fuperfluidiréj d'un penre
dans lequel on s'exercera forr peu, nous
donne une idée complète de l'anatomie d'une
Chenille, Se par analogie, des autres Che-
nilles Se des larves en général.
M-Alpigiii (Marcelliis).DiiTenation latine
fur le Ver a foie. Londres, 1669 } in-4'. or-
né de 54 planches en taille- douce.
I.a même difTertation faifant partie de la
colleclion des œuvres de Malpighi ,en 3 vol.
in-fol. Londres, 1686, tome 1 , page 65.
C'ell une defcription très-détailléedes oarties
tant externes qu'internes du Ver à foie, de
fa chryfalide , de fon Papillon. Cet ouvrage ,
l'un des plus parfaits en fon genre, peut être
regardé comme un modèle } il jette encore
beaucoup de jour fur l'organifation des in-
fectes en général > Se fur la manière donc
s'opèrenc les changemens qu'ils fubitlent.
Marai^i (Jacques-Philippe). Sur les
Abeilles. Mémoires de l'Acad. royale des
feiences année 1711, page 301, avec une
planche.
Marcgrave. Hiftoire naturelle du Ere-
fil , divifée en huit livres, donr le fepticme
traite des infedes ; ouvrage in-folio, écrit
en latin avec des planches très défectueufes.
Marsili ( Âloyfius Ferdinan ). Hifloria
naturalis Danubiï,o\x Hiftoire naturelle du
Danube, en fix vol. in-fol. avec de très- belles
planches. Le quatrième volume contient la
defcription des iniectes.
Martinet ( Joann. Florent. ). DifTertation
latine fur la rcfpiration des infeâes. Leyde ,
'753 > in 4°-
Maupertuis t Pierre-Louis Moreau de).
Expériences fur les Scorpions. Mémoires de
l'Académie royale desiciences, année 173 1,
page 317.
Mérian ( Marie-Sybille ). Hiftoire des
infectes d'Europe. Amfterdam , 17 1 8 , in 40.
orné de 1 5 5 planches très belles. 11 y a des
éditions de cet ouvrage en hollandois, en
en latin , en françois.
De la même. Hiftoire des infeâes de Su-
rinam. Amfterdam , 1719 & 1730 » avec
de très-belles planches ; texte latin Se fran-
çois. Il y a des exemplaires enluminés.
Mouffet (Thomas). Theatrum infetlorum.
Londres , 1634, in-fol. écrir en latin , avec
de très-grofiières planches en bois.
Muralto ( Jan. ). Anatomie du Pou Se
de la Puce. Difterr. lat. mife. cur. déc. 2 ,
ann. 1, 16 8i , pages 1 36-1 38. obferv. 53,
54, J5
PRÉLIMINAIRE.
XXX)
Du même. Diflertation latine fur le Gryllo-
ulpa, leScarabé du lys, le Frelon. Mifc. cur.
dr'c. 2 , anrx i ,1682, pag. 154-158. obferv.
Du même. Obfervac. lat. fur plufieurs in-
fectes. Mifc. cur. déc. 2, ann. 2 , 1683 , de
la page 40 à la page 6 o. obferv. 1 6 à 31.
Niremberg (Joan. Eufeb. ). Hiftoire na-
turelle des objets les moins connus , dans
laquelle il y a des descriptions d'infeétes
étrangers, in-fol. avec planches, texte latin.
Anvers, 1635.
Paixas. Icônes infeclorum pr&ferùm RnJJl.i
Sibiriœque peculiarium. Figures enluminées
des infedes les plus rares, fur- tout des in-
fectes de Rullie & de Sibérie , 1781.
Petiver ( Jacobus ). Muf&um Petïver ,
ou Defcription du cabinet de Petiver, en
dix centuries, in-40. Se Ga^ophylacii natura
& artis décades decem , in fol. Londres , 170^.
Ces deux ouvrages , avec des planches en
taille-douce , font écrits en latin , & renfer-
ment la defcription de plufieurs infedes.
Peuceri ( Gafpari ). Appellations qua-
drupedum , infeclorum , &c. ou noms des qua-
drupèdes, infedes, ÔVc. Leypfick, i5J"o.,
in-8°.
Pline. Cet auteur, livre II, traite des in-
fedes en vingt trois articles ; il s'étend par
ticulièrement fur les Abeilles. 11 y a beau-
coup d'erreurs dans le peu de propofitions
qu'il avance.
Pluche. Spedacle de la nature , &rc. in- 1 2.
orné de planches , feptième édition. Paris,
373p. On trouve des entretiens fur les in-
fedes dans le premier volume j ces entretiens
font un extrait de ce qui avoir été écrit fur le
même fujec que l'auteur traite.
Poupart (François). Hiftoire du>Formica-
leo. Mém.de 1 Acad. roy. des feienc. 1699,
pag. 5 1 , avec une planche.
Poda (Nicol. e Socie. Jefu). Infcclamufei
gr&cenfis , &c- Ce catalogue d'infedes , rédigé
fuivant le fyftême de Linné } eft d« format
in-8°. 1761.
Pre (Joann.- Frédéiic de). Diiïertation
latine fur les propriétés en médecine des
Mille- pieds, Fourmis } Lombrics. Erford ,
1722 , in 40.
Rai ( Joann. ). Methodus infeclorum , &c.
ou Divilion méthodique des infedes. Lon-
dres, 1705 , in 8°.
Du même. Hijloria infeclorum. Hiftoire des
infedes. Londres, 171 o, 111-4° . H y a , à la
fin du dernier ouvrage, un appendice de
M. Lifter fur les Scarabés qui fe trouvent en
Angleterre.
Rayge r ( Carolus ). DilTerr. lat. fur les
Fourmis & les Sauterelles. Mifc. cur. déc. 3 ,
année 2, 1694, pag. 27 & 19. obfervar.
21 , 22.
Réaumur (René-Antoine de). Mémoires
pour fervir à l'hiftoire des infedes. Paris ,
1734, ^ v°l- m-4°- avec grand nombre de
planche en taille- douce.
Redi. Expérimenta circa generativnem In-
feclorum , in- 12. Amfterdam , 167 r. Expé-
riences fur la génération des infedes ; ouvrage
très eftimé & digne de l'être.
Robergitii ( Laurentii). DifTertation la-
tine fur la nature des Fourmis. Upfal. 1700,
in-40.
Roesel (Anguftus- Joann. ). Cinq volumes
in-40. avec grand nombre de planches très-
bien coloriées. Texte allemand. Nuremberg,
1746. Il eft particulièrement traité des Pa-
pillons dans les premiers volumes , & de dif-
férens infedes dans les fuivans.
Rosier. Journal de phyfique & d'hiftoire
naturelle , commencé par M. l'abbé Rofiec
XXX1J
DISCOURS
en 1770. On trouve, dans la fuite de ce
Journal , la description de plusieurs infeit.es
qui n'étoient pas connus , ou des obferva-
tions nouvelles fur des infectes déjà décrits.
Schaeffer ( Jacob.-Chrilt. ). Quatre vol.
in-40. fur les infectes ; texte latin & alle-
mand. Les trois premier- volumes _, publiés à
Londres en 1731, contiennent le nom géné-
rique , fuivant le fy rtcme de Linné , des infectes
des environs de Ratisbonne , & des planches
coloriées avec foin , qui repréfentent ces in-
fectes. Le quatrième volume , publié en
176(5, ik de même écrit en latin & en alle-
mand , a pour objet la manière de divifer
les infectes ou une méthode pour les clalfer.
Scopoli. Entomologia carniolïca , &c.
in- 8°. 17 6 5 & 1778. Une méthode claflique
des trois règnes, vol. in- 8°.
SÉba. Trois vol. grand in fol. avec des
planches ou Amplement gravées ou coloriées.
Amfterdam, 1754. Cet ouvrage contient les
repréfentations 6V defcriptions de beaucoup
d'infeétes , fur-tout de Papillons»
Sedileau. Sur l'origine d'une efpèce de
Papillon d'une grandeur extraordinaire , Se
quelques ai;res infectes. Mém. de l'Acad.
roy. des feien. -691, pag. 195 , avec une
planche.
Sv/AMMERDAMII ( Joailll. ). BibUtZ TlttiU-
ra, 1 vol. in-fol. avec de très-belles plan-
ches gravées. Texte hollandois & latin.
Leyde, 1737.
Valentin (Michael - Bernard). Amphl-
theatrum-çootomicum ,&c. Francfort j 1710,
in-fol. avec planches en taille-douce. Parrie
féconde, de la page 181 à la page 131.
Defcription anatomique de vingt efpèces
d'infectes environ.
Vaixisner (Antoine). Deux vol. in-40.
avec planches gravées. Padoue , 1710. Texte
italien. Ces deux volumes renferment la def-
cription anatomique de plusieurs efpèces
d'infectes.
Weidleri (Joann. Frider.) DifTerration
latine fur les Chenilles & les Sauterelles qui
dévaftèrent les campagnes aux environs de
Virtemberg. Philof. tranfact. angl. vol. 38,
n°- 43 2> liaSe 29l-
Voet (Jean-Eusè'oe). Catalogue raifonné
ou (yftematique des infectes qu'on appelle
Coléoptères. La Haye , 1 vol. in fol.
NOTICE
PRÉLIMINAIRE.
XXXUJ
NOTICE
Des principaux ouvrages en particulier.
ALBIN (Éléazare).
j-Vl. Albin, peintre anglois^a donné deux
ouvrages fur les infectes. Le premier , de
format in 40. , écrit en latin , imprimé à Lon-
dres en 1731, eft intitulé:
Inftclorum an g Tue Hijloria Naturalis illuf-
trata iconibus in centum tabulis aneis , elegxn
ter ad vivum ex^rejjis & iflis , qui id p'of-
cunt accuratè eciam coloratis.
Ab auclore Elea^arre Albin , piciore.
His accédant annotationes amflx- & ob-
fervationzs plurïmce injignes à Guill. Dirham,
r.f.focio.
On voit, par le. titre précédent, que Toii-
vrage eft orné de cent planches, qu'il y a
des exemplaires coloriés & d'autres qui ne
le fonc pas. C'eft d'après un des premiers
que je donne une notice de l'ouvrage de
M. Albin. Il a repréfenté la plante fur la-
quelle il a trouve les larves & dont il
les a nourries j les larves, les chryfalides ,
& les infectes dans leur état d« perfection ;
fou ouvrage contient la defeription d'un
grand nombre de Papillons , tant de jour
que de nuit , & celle de fort peu d'autres
infectes. Les planches font accompagnées
d'une explication imprimée fur une feuille
au verfo de chaque planche. Ce n'eft qu'une
courre defeription de la larve , de la chry-
falide, de lïnfecte parfait. M. Albin rap-
porte le nom triviale de la plante dont la
larve a été nourrie, le tems q l'elle a vécu
fous cette première forme , celui qu'elle a
palTe en chryfalide Se où l'infecte a paru
dans fon dernier état : il ne fuit aucun ordre ,
il ne,paroît pas avoir eu idée des méthodes ,
Hijioire Natuielle , Infecles.Tome VI.
&■ il ne donne pas de nom aux infectes qu'il
décrit. Mais les figures qu'il a deffinées &
colorées onr tout à la fois beaucoup d'élé-
gance & de correction j la gravure paroîc
approcher beaucoup de la perfection , mais
les couleurs qu'on y a app iquées ne fonc
pas toujours d'un ton vrai & conforme aux
couleurs des infectes qui font repéfeiucs.
Les notes de M. Derham font placées au
bas de la page fu.r laquelle le texte eft im-
punie; elles confident a en plus grande par-
tie, à indiquer les auteurs qui ont parlé des
mêmes infectes que M. Albin , & à rappor-
ter la citation de leurs ouvrages pour chaque
infecte. Cependant ces citations ne font pas
nombreufes , parce que les ouvrages n'é-
toient pas encote fort multipliés du tems
de M. Derham, & parce que M. Albin a
décrit un alfez grand nombre d'efpcces qui
ne l'avoient pas été avant lui. Rien n'eil plus
facile que de reconnoîtte les infectes à l'inl-
pection de fes planches \ on ne peut pas fê
tromper , & les notes de M. Derham font
un moyen pour reconnoure les infectes dans
des auteurs où il eft fouvent très embarraf-
fant de les diftinguer, comme Aldrovande ,
Moufetj $cç,\ mais je ne girantis pas qua
M. Derham ne fe foit jamais trompé dans
les citations. Il rapporte d'ailleurs quelques
généralités j mais dans lefquelles il y a peu
à puilet aujourd'hui , & elles ne font pas
épurées de tout préjugé ancien. En voici
un exemple. A l'occafion de la Chenille
Jphinx qui donne le demi-paon , repréfentée
planche VIII , M. I erham cite Goedaert ,
& dit que cet auteur penfe que la corne
que cette Chenille fphinx porte vers l'extré-
D I S C O U R S
miré du corps, au deflus de l'avant dernier
anneau , eft vea'imeufe. Une pareille propo-
sition , 11 elle étoit citée ne devoir l'être
que pour en faire remarquer la faulïeté j ce
que M. Derham n'a pas fait; au contraire ,
il rapporte les raifons que Goedaert a cru
avoir d'avancer cette étr-ange propofition.
Ainfi trop fouvent on puiferoit, l'erreur dans
les livres , au lieu de la vérité,'' fi on ne lifeit
pas avec ^difcernement > fi Ton n'étoit pas
averti des préjugés qu'on dojr rejetter, &
cette coniiôiiïa'uce .eft une grande partie dé
l'étude même.
t
Le- fecom! ouvrage' de M. Albin', im-
primé à Lo'imres en 17^, eft un volume
in-4.0. écrit eh anglais; 11 renferme un texte
qui eft une partie defcriptive , &" des pian
ches placées .1 la fin du volume. Il n'eft quef-
tion , dans cet ouvrage que des Araignées,,
de quelques Scorpions , de pluficéirs fortes
de Poux ou Tiques , repréfentés au mi-
crofcope. Il y a trente- neuf planches pour
les Araignées, une planche pour deux Scor-
pions, une planche pour la Pu ce groupe,
une pour le Pou , & neuf pour différentes
fortes de Poux Ou Tiques. Les defcnptions
contenues dans le texte font fort courtes
Céft à reg'et que Hous ne pouvons faire
des planches le même éloge que de celles
du premier ouvrage; quoique gravées & co-
loriées avec foin , elles nous ont paru , même
fous ces deux rapports , inférieures aux plan-
ches de l'ouvrage fur les Papillons, Si ce qui
les met infiniment au-delîous, c'elt qu'elles
font la plupart peu exades &c peu conformes
aux originaux qu'elles doivent repréfenter.
Il eft très-d fficile de les y reconnoître.
ALDROVANDE.
Aldrovande a écrie fept livres fur les in-
fefles. On y trouve la même érudition , le
même défaut de critique que dans les au-
tres ouvrages de cet auteur. C'eft de même
une compilation de tout ce qui a été écrit
avant le fiècle d'Aldrovande fur l'objet dont
il traite. Il n obmet rien , il rapporte toutes
les citations , Se il les tire également des na-
turahftes , des poètes , des orateuts , des hif-
toriens, de tous les écrits dont il avoit né-
ceflairement ratTemblé & lu un prodigieux
nombre; il décrit à fa manière chaque in-
feéle , il fait fon hiftoire , il parle de fes
propriétés utiles ou nuifibles, de fon ufage
dans les chofes facrées ou profanes , en éco-
"nomie , dans les arts , en médecine , ikc.
L'hiftorique eft relatif- à des figures groiîières t
gravées en bois , informes , &r qui ne donnent
aucune idée de l objet qu'elles font ceufées
icpiéienter.
Le premier livre eft fur les Abeilles ou
infectes qui font des rjyons en général, fur
les Abeilles proprement dites en particulier.
Il y a deux longues difTertatio: s fur le miel,
la cire & leurs ufages , conïidérésà la manière
d'Aldrpvande. Les amateurs de l'antiquité
pourront trouver des recherches curieufes dans
ces deux difïertations', mais ceux qui auront
pour but les infectes ., trouveront très - peu
de faits à receuillir dans ce livre.
Le fécond livre a pour objet les infectes
à quatre ailes fans élittes ; il eft traité d'a-
bord des Papillons, enfuite des Demoifeiles,
& des CigJes.
Les infectes à deux ailes fans élitres fon:
le fujet du livre troifième ; celui du livre
quatrième , font les infeéles à élitre , & il
eft traité d'abord des Sauterelles , des Mantes
& de difiérens Coléoptères ; dans le cinquième
livre , Aldrovande parle des infeéles aptères
ou fans aîles , qui ont des pieds ; & il s'oc-
cupe des Fourmis , puis des Poux , des Scor-
pions, des Araignées ; les Vers font la ma-
tière du iixième livre ^ & les infeâes qu'Al-
drovande appelle infeâes aquatiques, celle
du feptième. Parmi ces derniers., font ks
Sang-fues, les Etoiles de mer.
Quoique les fept livres d'Aldrovande fur
les infeétes compofent un afTez gros volume
in folio, il n'y eft cependant traité que d'une
très petite partie des infeéles de nos climats,
& cet ouvrage , monument d'éruuition , eft }
PRELIMINAIRE.
k 'peu de chofe près , totalement inutile au-
jourd'hui.
B R U N N I C H.
M. Brunnich , dé/a connu par une defcrip-
tion des oifeaux du Danemarclc , dont nous
a"ons donné l'extrait dans le dictionnaire
d'Ornithologie , publia, en 1764, une mé-
thode pour clafler les infectes. Cet ouvrage
ne forme qu'un très-petit volume in-8Q. Il
e(t éctit en latin, avec une rradudion en
Danois, contenue dans le même volume.
Il porte le titre fuivant.
M. Th. Brunichu Entomologia Jijlens in-
feclorum tabulas fyflematicas cum introdus-
tione & ïconibus.
H A F N I JE.
KXXV
L'auteur j dans une introduction très courte,
avertit qu'il ne donne fa méthode que dans
la vue de faciliter l'étude des infectes à ceux
qui commencent à s'y appliquer. Tironibus.
Qu'il a fuivi les divifions , les caractères
de Linné j qu'il a confervé , dans le texte
latin, les termes employés par ce favant ,
& qu'il en a rendu le fens, autant qu'il
lui a été pollible , dans la traduction danoife.
Cette introduction efl; fuivie de trente-
deux propositions , chacune diftinguée par
un n°- Elles contiennent les faits principaux
de l'hiftoire des infectes en général. M.
Brunnich divifeles auteurs en
Entomologiftes Entomologi.
En ceux qui ont fait des col-
lections Colleclores.
En anciens Patres. ;..:::;.."'..::.'.: Ariftete, Pline , Diofcoride;
En commentateurs Commentatores Ceux des auteurs précédens.
En ceux qui ont donné des fi-
gures Uhnlographi Hoffnagel ,Goedaert, Mérian;
Valifnière , Albin, Frich,
Wilkes, &c.
En ceux qui fe font occupés
des métamorphofes des
infectes Metamorphojîi. ........... Goedaert , Métian , &c.
Ceux qui ont donné des def-
criptions Defcriptores. ............ Rai > Linné.
En ceux qu'il nomme Mo-
nographes Monographi. .......■•>. Lifter, Clerck, Sce.
Qui fe font attachés à un feul
genre Curiojî,
^eux qui ont fait ou décric
des collections Mufcographi
**
xxxvj DISCOURS
Ceux qui ont voyagé , Se re-
cueillie ou décrit dans leurs
voyages Peregrlnatores Bown , Edward , Haflfelquift,
Osbek, &c.
En méthodiftes. . Methodici.
Qu'il divife en philofophes. . Philofophici.
Syftémaciques Syjîematki.
Nomenclateurs Nomenclatures.
Anatomiftes Entomophili Malpighi , de Geer, Lyonet,
&c.
Médecins . Medici.
Mélanges Miscellanei.
.M. Brunnich paffe enfuite à l'expofnion
de fa méthode; mais comme elle eft fondée
fur les mêmes principes que celle de M.
Linné, ainfiqueM. Btunnich en avertit dans
l'introduction , qu'il a même confervé dans
le texte latin les exprelîions du favant Sué
dois, qu'il a peu ajouté à fon' travail _,
nous fommes difpenfés d'en dire davantage.
Son ouvrage eft donc principalement p our
fes concitoyens , en faveur defquelsila ttaduit
en danois, la méthode de M. Linné. Le furplus
eft un 'abrégé où il y a très-penàpuifer.
C L E R C K.
L'ouvrage de M. Clerck comprend deux
volumes in-40. , petit format, dont le pre-
mier contient 154 pages, &' lix planches
coloriées, placées à la fin du volume. Il n'y
eft traité que des Araignées ; il parut en
1757-
Le fécond volume fut publié en 1759. Il
contient cinquante- trois planches coloriées ,
précédées d'un difeours très- court fur le pian
de l'ouvrage. Ce volume eft intitulé , Icônes
ïnfeclorum variorum , cum nominibus eorum
trivïalïbus , locifque. E. C. Linnac , &c.
Syjlemate allegaùs. C1eft-à-dire , figures des
infeétes les plus rares, avec leurs noms tri-
viaux & les lieux où on les trouve , d'après
le fyftême du chevalier ■ Linné. Il n'y eft
traite que des Papillons; les douze premières
planches représentent des Phalènes, quelques
S;ihmx de petite taille, & beaucoup de
Teignes. Chacune de ces douze planches
contient quinze nVures ; elles font, la plu-
part , d'efpèces en effet affez rares. Les plan-
ches fuivantes, jufqu'à la quarante- cinquième
compvife , font deftiuées à repréfencer des
Papillons dont les plus grands font hgurés
dans les premières planches ; la quarante-
fix cme repréfente quelques Papillons &"
quelques Sphinx ; la quarante-feptième ne
repréfenre que des Papillons de ce genre ,
& les fuiv-antes que des Phalènes. Les objets
font figurés 3 vus des deux côtés , & leur
nombre , pour chaque planche , eft propor-
rionné à leur grandeur. Le nom eft écrit à
coté de chaque figure. Mais le lieu où fe
P R E L 1 M
trouve l'infefte n'eft pas rapporté, quoique
cet avantage foit annoncé dans le titre de
l'ouvrage , ôc on n'en eft inftruit qu'autant
qu'on le cherche dans l'ouvtage de Linné ,
où on le trouve à la faveur du nom cite
par M. Clerk : fon ouvrage ne contient donc
qu'un affez petit nombre de figures qui ,
excepté une partie de celles contenues dans
les douze premières planches , fe trouvenr
également dans les ouvrages de Drury , de
Cramer , &c. Cependant ce même ouvrage
a acquis ung gr^iide célébrité : il eft fort re
cherché & très-cner ; les planches en font
fort eftimées ; la plupart iont en effet cor-
rectes & d'une belle exécution , mais elles
ne furpaiTent pas à ce double égard les plan-
ches de Roefel & de Cramer ; quelques-unes
paroilfent avoir été coloriées d'après des mo-
dèles dont les couleurs étoient fort affai-
blies ; telle eft la troifième qui repréfente
le Prium , un des [ lus beaux Papillons qui
exiftent, 6c celui qui a peut-être les cou-
leurs les plu brillantes. On en jugeroit fort
mal d'après les planches , & l'on croirait
que fes reintes ne font que pâles & ternes ,
au lieu qu'il a les couleurs les plus vives &
les plus éclatantes.
Le grand prix qu'on attache à l'œuvre de
M. Clerk paroît donc plutôc fondé fur la
rareté de cet ouvrage que fur fa fupériorité
fur les œuvres du même genre, Se fur le
nombre d'objets qu'il fait conr.oître.
Le premier volume , moins corfidérable ,
moins brillant que le fécond , eft beaucoup
plus intérellant; il a beaucoup plus contribué
à l'avancement de la feience, ik à procurer
à fon auteur une réputation métitée ; j'ai
déjà dit qu'il a pour objet les Araignées ;
il n'y eft parlé que de celles que l'auteur a
obfervées en Suède , fa patrie ; il eft écrit
en fuédois & .en latin. On trouve en tête
une épîtte au lecteur ; elle expofe le plan
de l'ouvrage & la manière dont il a été
exécuté elle eft fuivie de huit chapitres qui
com ofent le corps de l'ouviage, & qui f >nt
tei minés par huit planches colorées j qui
1 N A I R E, xxxv î)
repréfentent chacune environ dix Araig-
nées.
Le premier chapitre à pour objet les gé-
néralités communes à toutes les Aia'gnées',
elles font expofées en ttente - un para-
graphes.
Le premier chapitre contient la divifion
des Araignées , partagées par l'auteur , en
troupes, agmina , claifes , genres & efpèces.
Il y a deux troupes , les Araignées qui
vivent dans l'air, celles qui vivent dans l'eau.
La première ttoupe renferme deux clafTes,
les Araignées qui tendent des filets , les Araig-
nées fautcuies qui fe jettent fur leur proie.
Chacune de ces deux claifes eft partagée en
trois genres, les verticales , les irrégulïères ,
les tijj'erands. Les premières tendent des filets
Circulaires, à réfeau; ceux des fécondes ne
font ni à réfeau , ni circulaires , mais com-
pofés de fils tranfverfals ; les toiles des tif-
ferands font plus compactes. La claffe des
Araignées fauteufes eft également divifée en
trois genres , les Loups , les Phalangiftes
cV les Cancriformes. Les fondemens de ces
dénominations fe trouvent dans la fuite de
l'ouvr-ge.
Après la divifion générale des Araignées,
M. Clerk traite de chaque genre & des
efpèces de ce genre qu'il a obfervées; il parle
d'abord de tout ce qui eft commun au genre,
des caractères qui le diftinguent , de fes ma-
nœuvres ou habitudes , des lieux où il vit; éVc.
il décrit enfui te les efpèces , & il rapporte
ce que leur hiftoire offre de particulier. 11
donne à chaque efpèce un nom propre à la
faite reconnoître cV dérivé de fa forme , de
la couleur de fa peau , ou de quelqu'une de
fes habitudes. Cette partie de l'ouvrage con-
tient des détails curieux & inftru&ifs ; elle
fotme un traité alfez complet fur les Araig-
nées qui vivent en Suède, & qui fe trou-
vent également dans la plupart des pays
de l'Europe ; c'eft ia partie vraiment inté-
teffànte de l'ouvrage de M. Clerck , Se celle
par laquelle cet ouvrage mérite d'être rangé
XXXVllj
DISCOURS
parmi ceux qui ont fervi aux progrès de
î'hiftoire naturelle.
CRAMER.
L'ouvrage de M. Cramer a pour titre :
Papillons exotiques des trois parues du monde ,
l'Ajle j l'Afrique & V Amérique^ ra(femblés &
décrits par Pierre Cramer 3 docteur de la So-
ciété ^élandoife à Vlijjingue , &c.
Il parut à Utrecbt chez Barthélémy Wild ,
en 1779. H contient quatre volumesgrand
in-40. , & il eft compofé de planches enlu-
minées , précédées d'un difeours qui en
renferme l'explication.
On trouve a la tète du premier volume :
i°. une dédicace à MM. les membres de la
foc'iêiéconcordia & libertate; 2°. une préface.
L'épitre dédicatoire renferme des généralités
fur les Chenilles & les Papillons \ l'auteur
expofe dans la préface le plan de fon ouvra
ge , la manière dont il l'a entrepris 8c exé-
cuté \ il donne enfuite la divifion des Papil-
lons fuivan: la méthode de Linné. Cepen-
dant , il ne fuit pas cette méthode dans l'exé-
cution des planches , mais il y renvoie à cha-
que individu qu'il décrit. C'eft-à-dire, qu'une
même planche contient des Papillons de dif-
férentes ferions ; mais la feétion de chaque
Papillon eft déterminée dans la defeription
que l'auteur en fait. Il eût été plus métho-
dique de fuivre l'ordre des fedtions , & de
donner de fuite les Papillons de la même
divifion : mais la différence de grandeur des
individus , l'ordonnance des planches s'ac-
cordent difficilement avec cette marche mé-
thodique , Se c'eft probablement par cette
raifon que l'auteur ne l'a pas fuivie.
Les planches font placées à la fin de cha-
que volume , & des numéros pour les plan-
ches j des lettres pour les figures, renvoient
au texte qui en contient l'explication. L'exé-
cution des planches eft très-belle , & commu-
nément fort exacte ; le defléin eft correct ;
Us dimentions précifes y les couleurs vraies j
l'explication eft c'aire, concife , & développô
ce que la planche ne peut exprimer , comme
le nombre de pieds fur lefquels l'individu
s'appuie, &c. Elle eft terminée par la cita-
tion du fyflême de RI. Linné j de l'ouvrage
de Sv;ba , de Drury , & de quelques autres
auteurs. Le nom tiivial de chaque efpècej
ou employé par M. Linné , ou par quelqu'au-*
tre favant , ou par M. Cramer même), eft pla-
cé à la tête de chaque defeription ; elle con-
tient encore la partie du monde où l'on a
trouvé l'individu décrit , & très-fouvent la
citation de la collection où la figure & la
defeription en ont été faites.
L'ouvrage de M. Cramer eft , jufqu'à
préfent , le plus complet qui exifte dans fon
genre , & un des mieux exécutés 3 foit pour
la partie deferiptive ., foit pour la partie figu-
rative , & même pour L'exactitude des cita-
tions : il n'y a peut- être qu'un feul défaut
dans cet ouvrage : c'eft celui d'avoir répété
quelques figures qui font absolument les mê-
mes j & d'avoir préfenté quelques variétés
' comme des efpèces. Mais M. Cramer cil
tombé dans ce défaut , beaucoup moins que
la plupart de ceux qui ont fuivi la même
carrière , & il avertit de fes méprifes lui-
même lorfqu'il les reconnoît. Son ouvrage
approche donc beaucoup d'être parfait dans
fon genre : & ce feroit un but qifon atten-
drait , fi , en fuivant fa manière , on n'y fai-
foit de changement que de donner de fuite
les figures félon l'ordre de la méthode , 6V de
placer l'explication à côté de la figure. Quant
à l'étendue de l'ouvrage , les individus con-
nus depuis le tems où M. Cramer a travaillé
la rendraient encore plus confidérable 3 & la
collection pluscomplette.
Le premier volume contient 9 6 planches.
Le fécond 96
Le troifième 96
Le quatrième. . . . 1 1 1
L'ouvrage entier,
40*
PRÉLIMINAIRE.
Chaque planche reprcfente un ou plufieurs
Papillons , félon la grandeur des individus ;
coloriés d'après chaque face, c'eft à-dire,unefi
gure pour le delïus, une pour le délions ; il y
en a trois ou même quelquefois quatre pour le
même Papillon, quand la différence entre les
mâles & lei femelles , Se celle des deux furfa-
ces de chacun l'exige. Riais lotfqu'il n'y a pas de
différence entre les fexesou entre les deux fur-
faces del'individu , ou leulement une différen-
ce qui peut être exprimée Se fentie par la def-
cription _, M. Cramer ne donne qu'une figure.
DE GEER,
L'ouvrage de M. de Geer , chambellan
du roi de Suède , de l'académie & de la fi>-
cicté royale des fcience> de Suède , cotref-
• pondant de l'académie royale des feienecs de
Paris , eft un de ceux dont on fait , en gé-
. néral , le plus de cas , & qui ont le plus
contribué à l'avancement de î'hiftoire des in-
fectes ; il comprend huit volumes in-40. ,
dont deux font intitulés volume 6e. Cet ou
vrage imprimé à Stockolm , en 1751 , eft
écrit en françois & orné d'un grand nombre
de planches , placées à la fin de chaque vo-
lume, &citces dans le texte qui y renvoie ;
elles ne font pas coloriées , mais elles font
très exactes , très-nettes j elles donnent une
idée précife de l'objet repréiemé , qu'il eft
fort aifé de reronnoîrre en le comparant aux
figures. Les planches de l'ouvrage de M.
de Geer ont beaucoup de reffemblar.ee avec
celles des mémoires de Al. Réaumur , par la
manière dont elles font exécutées ; les ou-
vrages de ces deux favans ont , en général ,
de grands rapports , & fans que le fécond
puiffe n'être regardé que comme un extrait
du premier , il eft fenfible qu'ils ont été tous
deux exécutés d'après le même plan ; mais
bien loin de le diffimuler , M. de Geer, dans
la préface qui eft en têce du premier volume,
rend hommage à M, de Réaumur , le quali-
fie du titre de Ion maître, prend celui de fon
élève , &c dit qu'il s'en honore. Cette protef-
tation de M. de Geer peut donner une
idée de fon travail à ceux qui connoif-
xxxi X
fent celui de M. de Réaumur ; il continue
dans la même préface de développer le plan
qu'il a luivi. 11 nous apprend qu'il s'eft bor-
né aux faits , qu'il les a rapportes tels qu'ils
lui ont patu , fans fe permettre de raifonne-
mens pour les expliquer , qu'il a évité les
critiques , & s'eft tenu en garde contr: le:;
conjectures , qu'à l'imitation de MM. Rai &
Linné , il a écrit pour chaque efpèce une
phrafe deferiptive , & qu'il a donné un nom
ipécifique à la manière des botaniftes ; qu'en-
fin il a fait les deffins d'après lefquels les
planches ont été gravées. L'expolition d'un
plan aulîi jfage , la manière modefte donc
cette expofiiion eft énoncée , préviennent
très- favorablement en faveur de l'ouvrage j
je délirerais pouvoir en donner une idée
complette , mais le grand nombre d'objets
de ce genre , dont je fais obligé de
parler , me force à me renfermer dans des
limites plus étroites que je ne le voudrais;
je tâcherai qu'elles contiennent au moins les
objets effentiels & principaux. Je fui vrai
pour l'anal y fe de l'ouvrage de M. de Geer ,
le même plan que pour celle des mémoires
de M. de Réaumur. Je donnerai un extraie
de chaque volume & de chacun des mémoi-
res qui y font contenus.
Premier Volume.
Dix fept mémoires, feize fur les Chenil-
les \ le dix-feptième fur les ennemis des Che-
nilles , & en particulier les Ichneumons ; en-
fuite l'explication des figures & les noms
fpécifiques des infectes contenus dans ce vo-
lume. Cette dernière expreflion n'eft pas le
mot propre , puifque la partie que M. de
Geer intitule noms fpécifiques , eft une def-
ctiption de chaque efpèce précédée du nom
générique , & cette defeription contient fou-
venr une , deux lignes & même au-delà ;
au lieu de noms fpécifiques , il eût fallu dire
parafes fpécifiques.
Premier Mémoire.
Obferyations générales fur les Chenilles
Kl
DISCOURS
confnlérées d'abord a l'extérieur , & relative-
ment à leur grandeur , leur manière de vivre ,
Sic. Enfuite la defcription de leurs parties
internes , de leurs vifcères } du corps graif-
feux y Sec. Cette partie ne contient guère
que ce qu'on tiouve fur le même fujet dans
les mémoires de M. de Réaumur , dans les
œuvres de Malpighi Si de Swammerdam ;
enfuite la defcription de la moe'.le épiniète
èV des mufcles : fuit l'examen particulier des
vaiireaux qui fervent à contenir la f-bftance
de la foie. Remarques anatomiques particu-
lières fur quelques efpèces de Chenilles.
Examen particulier de la refpiraiion dans la-
quelle l'infpiration a lieu par les trachées Si
l'expiration par des pores cutanés. Examen
de la manière dont les chryfalides refpirent;
confirmation des oblervatn-ns de M. de
Réaumur à cet égard. Les chryfalides refpi-
rent , & elles infpirent Si expirent par les
ftiomates. Moyens employés par la nature
pour conferver les efpèces qui naillent fous
la forme de Chenilles ; pendant l'hiver une
partie de ces efpèces ne réfide que dans les
œufs dépofés par les Papillons , d'autres paf-
ferit l'hiver fous la forme de chryfalide , plu-
sieurs fous la forme de Chenilles , & quel-
ques uns fous celle de Papillons.
i. Mémoire.
Ohferv allons générales fur Us Papillons.
Examen de leur extérieur ; leur divifion en
diurnes Si en nocturnes , leur manière de
vivre Si leurs habitudes \ il n'y a point ordi-
nairement de rapport des couleurs des Che-
nilles à celles des Papillons; exemples
d'exception à cette règle ; examen , par rap-
port à quelques efpèces , des barbes entre lef-
quelies la trompe eft placée ; obfervation fur
les plumes , ou plus correctement fur les écail-
les qui couvrent les aîles ; celles qui font en
deffus font terminées la plupart par des
échancrures , Si celles du deffous des aîles fe
terminent en s'arrondilïant : continuation de
l'examen des écailles qui couvrent les diffé-
rentes parties du corps j divifion des Papil-
lons rant diurnes que nocturnes , en clafTcs ;
d'après M. de Réaumur ; conformation des
aîles formées de deux plans appliqués l'un
contre l'autre. Obfervarions fur les trompes,
& en particulier fur leur extrême irritabilité
qu'elles conlervent , Si qui fe renouvelle en-
core ttois à quatre heures après qu'on a am-
puté les trompes. M. de Réaumur n'avoir vu
que les lhgtmres du corcelet, il foupçonnoic
qu'il y en a aux an, eaux du ventre , & M.
Bazin les avoir obfervées en les cherchant à
1 intérieur } après avoir enlevé les vifcères ;
M. de Geer les a reconnues , Se diftinguées
facilement , à l'aide d'une loupe, dans un
Papillon fortant de la chiyfalide , Si. au mo-
ment où il s'en dégageoit ; il y a deux Stig-
mates fur chaque anneau du ventre, ou de
chaque côté ; ils font ovales, étroits & très-
alongés; leur grand diamètre eft perpendi-
culaire à la longueur du corps , avec une
fente au milieu qui fuit la même direction.
Cette notion des ftigmates du ventre Se la
manière de les voir , font des faits que M.
de Geer a fait connoître. Ces ftigmates
ajoutés à ceux du corcelet , montent enfem-
bleau nombre de feize. Mais M. de Geer eu
a encore découvert un de chaque côté de
l'anneau antérieur du ventre qu'on ne com-
pte pas ordinairemenr , parce qu'il eft en-
foncé fous le corcelet , Si ces deux ftigmates
ajoutés aux feize précédens j complettent le
nombre de dix-huit. Manière de découvrir
les deux derniers ftigmates. Enfin entre les
ftigmates de la chryfalide Si. les ftigmates du
Papillon il y a des filets que le Papillon
laille adhérens à la chryfalide ; ces filets pa-
roilïcnt une continuation ou une expanlion
des ftigmates du Papillon , & c'eft encore
une obfervation particulière à M. de Geer.
Cet auteur s'occupe enfuite des parties de la
génération , & à ce qiien ont dit , Malpighi
Si M. de Réaumur , il ajoute quelques dirré-
rences obfervées dans diverfes elpèces de
Papillons ; ces objets doivent être lus dans l«
mémoire même. Notre aateur. remarque en-
fuite qu'on retrouve dans le Papillon cette
fubftance abondante dans la Chenille obfer-
vce par Swammerdam Se M. de Réaumur
apprtUéa
P R E L 1 M
appellée corps graiffeux , & que le dernier
des deux obfervateurs penfoic fervir au dé-
veloppement du Papillon conrenu fous la
peau de Chenille : mais comme cette fubf-
tance fe retrouve dans le Papillon, Si pref-
qu'auflî abondamment que dans la Chenille ,
M. de Geer ne croit pas qu'elle n'ait pour
ufage que celui que lui a alîigné M. de Rcau-
mur ; il penfe qu'elle eft également nécef-
faire à la Chenille & au Papillon , & il
croit , comme c'étoit l'opinion de Swam-
merdam y que c'eft la graille de l'animal
qui a , dans la Chenille & le Papillon , le
même ufage que la graille dans les autres
animaux.
Ce mémoire eft terminé par quelques
obfervations fur les mufeies qui fervent à
mouvoir les pinces avec lesquelles le mâle
faifit le ventre de la femelle, fur les mufcles
du corcelet , fur la vefiie lltuée proche de Ta-
mis dans laquelle les excrémens font conte-
nus , fur la communication entre cette vellie
ôc les inteftins , d'où il réfulte que les excré-
mens y palfenc de l'eftomac Se du canal in-
teftinal.
M
E M O I R E.
Des Chenilles rafes à fei\e jambes & de leurs
Papillons.
M. de Geer , après avoir expofé les géné-
ralités relatives aux Chenilles & aux Papil-
lons , traite de l'hiftoire de ces infectes en
particulier ; il obferve de parler de fuite Si
de ranger dans le même mémoire les Che-
nilles qui ont les mêmes caractères , quoique
fouvent il n'y aie pas la même correfpon
dance entre les Papillons , Se qu'ils foient
de différentes clafles. Je ne peux fuivre l'au-
teur dans les détails où il entre ., & je dois ,
par conféquent , me borner à un extrait très-
court qui n'offre que les faits principaux ,
& la férié des obfervations.
Hiftoire d'une Chenille raie , allez grande ,
d'un beau verd avec trois raies longitudin*-
Hijloirc Naturelle t Infères. Tome. VI,
I N A 1 R E. xlj
les blanches. Cette Chenille vit des feuilles
d'un grand nombre de plantes différentes ;
l'auteur l'a obfervée au mois de janvier , déjà
parvenue à la moitié de fa grandeur: il penfe
qu'elle naît au commencement de l'hiver ,
Se que dans les jours froids elle cherche un
abri en terre où elle fe cache \ elle y entre à
la fin de janvier pour s'y métaraorphofer j
fa coque eft compolée de grains de terre liés
par des fils de loie d'une manière allez lâche }
Se la coque a fort peu de conlïlUnce ; elle
ne prend la forme de chryfalide qu'au com-
mencement de mars , & fort fous cel'e de
Papillon au commencement de mai. C'eft
une Phalène à Antennes à filets coniques
& grenés qui porte fes ailes parallèles au
plan de poiition \ leur fond eft rougeâtre ,
traverfé par des raies verdâtres & noirâ res ,
avec une large tache triangulaire d'un vetd
obfcur fur leur milieu.
L'auteur continue , dans le même mémoire,
de donner l'hiftoire de cinq Chenilles de la
même claffe ; on peut voir par l'extrait de l'hif-
toire de la Chenille précédente , dequelle ma-
nière ces hiftoires particulières de différentes
Chenilles font traitées \ l'auteur décrit les Che-
nilles, fait leur hiftoire , décric leur coque,
Si leur cluyfal de, Si le Papillon auquel elles
donnent naifTance; il cite les auteurs qui ont
parlé des mêmes Chenilles , ou du même
Papillon ; il renvoie , en faifant les deferip-
tions , aux planches de fon ouvrage. Je me
bornerai donc à énoncer Amplement lesxtictes
des mémoires fur le même fujet.
4e M i m o I R E.
Des Chenilles rafes à fû\e jambes } qui por-
tent fur le onzième anneau du corps une es-
pèce de corne courbée , & de leurs Papillons.
Ces Chenilles ont ou la peau grenue &
chagrinée , ou rafe ; leur corps a une certaine
folidité Si r^fifte fous le doigt -y elles ne
filent pas, où mal ; la plupart s'enfoncent en
terre pour fe métamorphofer , d'autres fe
font- des coques groftières avec des grains
xiij
DISCOURS
de terre Se des fragmens de plantes. Suit l'hif-
toire de quatre efpèces de ces Chenilles &
de leurs Papillons.
5e Mémoire.
Des Chenilles velues & à tubercules , à fei^e
jambes , & de leurs Papillons.
De la différente manière dont les poils
font arrangés. Toutes les Chenilles velues à
aigrettes Se à tubercules deviennent des Pha-
lênes j 1 auteur n en conçoit pas qui donne
naiTance à des Papillons diurnes.
Hiftoire de cinq efpèces de Chenilles.
6e Mémoire.
Des Chenilles velues à fei^e jambes , fans tu-
bercules , où dont les poils partent immédia-
tement de la peau , & de leurs Papillons.
Une partie de ces Chenilles fe métamor-
phofe en Papillons diurnes, l'autre en Pha-
lènes j Se ces dernières font généralement les
plus velues.
Hiftoire de quatre différentes Chenilles.
7e MÉMOIRE.
Des Chenilles velues & à brojfes , à fei^e
jambes , £r de leurs Papillons.
Ordonnance des poils qui forment des ai-
grettes ou broffes, Se des autres poils qui cou-
vrent ces Chenilles , elles deviennent des Pha-
lènes.
Hftoire de quatre efpèces de cette fec-
tion.
8e Mémoire.
Des Chenil/es demi velues , a fei^e jambes ,
ou de celles qui ne font ni rafes ni bien ve-
lues , à de leurs Papillons.
Hiftoire de quatre efpèces.
9e Mémoire.
Des Chenilles épineufes àfe'cçe jambes , & de
leurs Papillons.
Ce font des Chenilles hérilTées de poils fi
gros & fi durs qu'on les a comparés à des épi-
nes ; elles donnent naiflance aux plus beaux
Papillons diurnes ; elles fufpendent vertica-
lement leur chryfalide , Se les Papillons qui
en naiffent font du nombre de ceux qui ne
s'appuient que fur quatre pieds ; leurs chryfa-
lides font angulaires ou ont deux pointes co-
niques , deux efpèces de cornes , & plufieurs
de ces chryfalides font remarquables par
leurs couleurs éclatantes.
Hiftoire de trois Chenilles.
M
E M O I R E.
Des Chenilles à quatorze jambes , qui ont fx
jambes e'cailleufes & huit intermédiaires
membraneufes , mais auxquelles les jambes
pojlérieures du dernier anneau manquent.
Divifion de ces Chenilles en trois clafTes ,
fuivant Tordre établi par M. de Réaumur
d'après la pofition des jambes membraneu-
fes ; on connoît encore peu d'efpèce de la
troifième claffe ; celles-ci font grandes , &
toutes les Chenilles de ces trois clafTes font
très remarquables , foit par leur forme , foie
par des efpèces de queue (impie ou doubles ,
dont elles font chargées. M. de Geera donne
un foin particulier à Tobfervation de ces Che-
nilles , a ajouté à leur hiftoire des faits qu'on
ignoroit. Tel eft celui qu'il fait connoître à
l'égard d'une Chenille du faule 6V du peu-
plier , qui , lorfqu'on la touche > fait jaillir
de prêt de fa tête deux jets d'une liqueur
acre qu'elle pouffe affez loin.
Hiftoire de trois efpèces.
M
E M O I R E.
Des Chenilles arpenteufes à dix jambes , & de
leurs Papillons.
Ces Chenilles n'ont en tout que dix jam-
bes j comme elles ont cinq anneaux confé-
PRÉLIMINAIRE.
xliij
cutifs qui en font dégarnis , que ces an-
neaux fonc plus longs que les autres , elles
font obligées Je replier leur corps en mar-
chant , & de l'étendre alternativement , ce
qui les a fait nommer arpenteufes ou géomè-
tres , parce qu'elles fembient mefurer le ter-
rein. C'eft peut-être la cla(Te la plus nom-
breufe en efpèces différentes ; elles devien-
nent toutes des Papillons de nuit ; au moins
ne connoît-on pas encore d'arpenteufe qui
fe change en Papillon diurne \ peu d'efpèces
filent j celles. là emploient à la formation de
leur coque divers fragmens , mais la plupart
entrent en terre pour s'y métamorphofer.
Plufieurs efpèces d'arpenteufes ont le corps
roide dans l'état de repos , & elles relîem-
blent alors à de vrais brins de bois , d'autant
plus qu'elles font fouvent d'une couleur
brune. On les nomme arpenteufes en bacon.
Toutes les arpenteufes font rafes } ou fi
elles ont des poils , ils font fi fins , fi rares ,
fi courts , qu'on peut regarder même celles
qui en ont , comme étant rafes.
Albin a décrit plus d'arpenteufes qu'aucun
autre auteur.
Defcription de fix efpèces dont la cin-
quième fe change en Papillon au commen-
cement de l'hiver.
IIe MÉMOIRE.
Des ChcjiilUs dont les jambes intermédiaires
membraneufes font inégales entr'elles en
grandeur.
Le nombre des pattes fert à clafler les Che-
nilles , il y en a toujours fix écailleufes ;
mais |e nombre des membraneufes varie }
leur longaeur encr'clles elt la même , ou il
y a fi peu de différence , qu'elle n'eft pas
fenhble , & que les Chenilles s'appuient fur
toutes les pauçs membraneufes. M. de Geer
a obfervé une efpèce qui à feize jambes , &
l'autre quatorze qui , pat ce caractère , appar-
tiendroient à la première & à la féconde
clafie , mais leurs pa-.tes membraneufes fonc
de longueur inégile , ce qui les oblige à
marcher à la manière des arpenteufes. L'au-
teur trouva une de ces Chenilles fur le bou-
leau au prinrems , 1k d'autres Chenilles éga-
lement à pattes membraneufes', de longueur
inégale , fur l'aune & le rouer fauvage au
mois d'août. Il penfe qu'on doit les ranger
dans une clalfe à part , & il propofe cette
clafle pour y placer de même les autres Che-
nilles qui auroient le même caractère. Le i ic
mémoire ne contient'que 1 hitt oire de ces deux
Chenilles ; les obfervations qui les concer-
nent fonc des faits dont M. de Geer a enri-
chi Thiftoire des infectes
M
E M O I R E.
Des Chenilles qui plient , roulent & lient les
feuilles des arbres & des plantes } & de
leurs Papillons.
Ces Chenilles font d'une taille au-defTous
de la médiocre ; elles pafient l'état de Che-
nilles dans une parfaire folitude ; leurs efpè-
ces fonc très- multipliées j c'eft par des brins
de foie qu'elles contiennent les feuilles ,
qu'elles plient 3 qu'elles roulent ou qu'elles
approchent les unes des autres \ les teuilles
qu'on trouve ainfi difpofées l'onc prefque
toujours été par des Chenilles ; car il y a auffi
quelques Araignées , mais en petit nombre,
qui exécutent les mêmes manœuvres.
Hiftoire de huit Chenilles.
14e Mémoire.
Des Chenilles mineufes , ou des Chenilles
qui vivent dans f intérieur des feuilUs , &
de celles qui n'en rongent 01 d.nairemcn: auc
la moitié de tépaifjeur.
Les Chenilles de cette clafte font plus
petites encore que celles de la précédente _,
elles s'imtoduifent entre les deux membra-
xliv DISCOURS
nés des feuilles , en creufent & en rongent
le parenchime j ce qui en même- rems les
nourrit , Se leur fournit un abri. Les unes
minent en grand ou coût autour d'elles , &
les autres en fuivant des chemins tortueux.
On a nommé ces dernières mineufes en ga-
leries.
Hiftoire de cinq efpèces.
15e Mémoire.
Des Chenilles qui vivent dans des galles 3 &
de celles qui vivent dans l'intérieur des bou-
tons & , des racines des arbres & des
plantes.
Les Chenilles dont M. de Geer a précé-
demment parlé , vivent fur les plantes & à
leur extérieur ; celles donc il s'occupe dans
ce mémoire, habitenc quelque patcie interne
des plantes , ou des galles donc elles onc pro-
duit la formation. Avant d'entrer en ma-
tière , M. de Geer expofe en général les
dégâts que pkifieurs Chenilles & diftérens
Vers caufent dans les végétaux donc ils ron-
genc quelques parties internes : il parle en-
tr'aucres d'un Ver jaune à fix jambes , couverc
d'écaillés , qui vit en terre > qui s'attache au
feigle femé en automne t & en coupe la
plante à fleur de terre \ il foupçonne ce Ver ,
qui faic périr beaucoup de feigle , de deve-
nir un Scarabé j car il n'a pas fuivi fa méta-
morphofe. Nous ignorons fi on a ce Ver à
redouter dans nos climats , ainfi qu'en Suède ,
& nous invitons les cultivateurs à vérifier ce
faic , à examiner ce Ver , & à le fuivre dans
fes cha^gemens , premières conditions nécef-
faires pour parvenir à s'oppofer à fes dé-
gâts.
Hiftoire d'une Chenille à feize jambes ,
rafe , brune , qui habite une galle réiineufe
du pin.
On trouve coûte l'année fur les jeunes
branches du pin , les galles dont il s'agit j
elles avoient cependant écé peu examinées j
elles font habitées en automne , Si vides le
relie de I année ; elles patoillenc folides à
l'extérieur, mais, en les ouvrant, on trouve
qu'elles font creufes : les plus grandes ont
un pouce de long & fix à fept lignes de cour :
leur couleur eft d'un blanc laie mêlé de brun
jaunâcre ; elies fonc couvertes d'une poufîière
qui les faic paraître farineufes ; leur cavité
interne eft occupée par un noyau qui eft lui-
même creux , & qui fert de logemenc à une
Chenille : elle ro.ige la parrie ligneufe de
la branche (nuée fous la galle & au-delà ,
& fe nourrie de cetee fubftance remplie de
réfine ; le vuide entre les parois de la galle &
le noyau , eft le réceptacle des excrémens.
Defctiption & hiftoire de la Chenille qui
eft fore petite. M. de Geer obferve qu'elle
vit au milieu de la réfine , qu'elle s'en nour-
rit , tandis que fon odeur déplaita la pluparc
des autres infectes.
Une Chenille de cecce efpèce pofée fur une
feuille de papier imbibée de térébenthine ,
à coté d'une Chenille d'une autre efpèce ,
n'y parue rien fouffrir , dans un efpace de
rems , qui fuffic pour faire périr l'aucre Che-
nille.
Des Chenilles de même efpèce enfermées
dans un poudrier , où pendoient deux mor-
ceaux de papier mouillé de rérébenthine 3
8c qui étoit couverc , n'en fouffrirenc pas au
bouc d'une demi-heure.
Autres expériences qui prouvent que ni
l'odeur de la térébenthine , ni cette huile
même appliquée fur le corps de la Chenille 3
ne la tue pas. Cet énoncé expofe le fenci-
menc de M. de Geer ; mais les expériences
ne me paroiifenc pas aufll concluances qu'il
les a jugées , & il me femble en réfulcer au
contraire que l'odeur exceflîve de la tétében-
thine incommode au moins beaucoup la Che-
nille dont il faic l'hiftoire. C'eft beaucoup
qu'elle réfifte aux épreuves qu'il lui a fait
fupporcer. Defcription de fa Chryfalide & de
(on Papillon. C'eft une teigne aflez pecice.
VRÊLIMINA1R E.
xlv
mille qui ronge & mange les racines du
houblon.
J?tte Chenille que les auteurs n'avoient
pas obfervée avant M. de Geer , eft de gran-
deur médiocre ; elle a feize jambes ; elle
attaque de préférence les racines qui ont
refté trois ou quacre ans en terre fans être
nettoyées : elle en ronge l'intérieur aulli bien
que la furface ; elle vit toujours en terre , &
s'y mécamorphofe ; mais quand le Papillon
eft prêt a naître , la Chryfahde perce la co-
que , elle en fort cV s'avance à la furface de
la terre; elle la dépafte même &' s'arrête à
l'endroit où le fourreau des aîles finit. Le Pa-
pillon naît au commencement du mois de
juin. Description du mâle & de la femelle ,
qui font très-difrérens. Leurs Antennes font
ttès-courtes , & n'excèdent guère une ligne
de long ; ce qui eft très-remar juable. Les
deux dernières jambes du mâle font garnies,
du côté extérieur , de longs poils jaunes. Les
œufs font très-petits , même proportionné-
ment à la grandeur de l'efpèce, d'une forme
alongée ; la femelle les dépofe à terre , &
les répand précipitamment ., fans ordre ,
comme du grain que l'on fème.
Defcripdon d'un Papillon remarquable ,
comme le précédent , par la petiteffe de fes
antennes , & par la figure lîngulière de fes
jambes poftérieures : (es antennes n'ont
qu'une demi-ligne de long; les cuiffes des
jambes poftérieures ne diffèrent de l'extérieur
ordinaire qu'en ce qu'elles font garnies de
très- longs poils , mais au lieu de jambes ,
on ne voit qu'une maffe pyriforme attachée
à la cuiffe par le bout effilé y cV garnie du
côté intérieur , qui eft applati , d'à petites
qui forment une forte de brolfe. M. de Geer
a vu pkilîeurs de ces IJapil'ons qui étoient
des mâles , dont il ne connoît ni la femelle ,
ni la Chenille.
Chenille qui habite l'intérieur des boutons ,
des branches du pin , & qui les ronge.
Cette Chenille , fort petite , fe trouve au
mois de mai dans les boutons du pin qu'elle
habite , dont elle fe nourrit , au centre def-
quels elle fnb't fes changemens ; le Papillon
naît en juin ; il eft nocturne.
Chenille qui vit dans l'intérieur des boutons
des rofiers.
C'eft au commencement de mai que M.
de Geer c-bferva cette Chenille ; dans cette
faifon les rofiers ne font que commencer à
poulTer en Suède ; la Chenille en perce les
boutons , s'y loge , les ronge & les détruit.
Sa longueur eft de cinq lignes Se demie ; elle
eft de couleur fombre , brunâtre ; elle cou-
vre de fes excrémens qu'elle pouffe au dehors
l'ouverture qu'elle a faite au bouton ; quand
celui qu'elle a rongé eft épuifé , elle en atta-
que un autre; elle fe change vers le commen-
cement de juin en une Phalène fort jolie ,
qui eft mi-partie de noir & blanc.
Je n'ai point obfervé la même Chenille
que M. de Geer, mais j'en connois une plus
grande, toute verte ,qui paroît dans nos cli-
mats dans le tems où les poulfes des rofiers
s'épanouifient , qui rapproche les jeunes
feuilles , les lie par des brins de foie , &
fous cette enveloppe qu'elle couvre de fes
excrémens , ronge le bouton à fleur naiflant.
Cette efpèce détruit , au printems , un
orand nombre de rofes , & arrêtent beau-
coup de pouffes qui commencoient à végé-
ter. Si l'on eft curieux de conferver les rofes
d'un jardin , il faut tous les jours examiner
les jeunes tiges , écarter les feuilles qui font
rapprochées , & enlever les Chenilles qu'el-
les couvrent.
16e. Mémoire.
Des Chenilles , Teignes & d'une Chenille vé-
ritablement aquatique.
Définition du mot Teigne. D'vifion de
ces infectes en vraies & fauffes Teignes ; di-
verfité des genres à qui ces noms ont été don-
nés j le tout d'après M. de Réaumur.
xlvj
DISCOURS
Hifloire d'une Chenille Teigne , qui vit
des feuilles dJofier , qui fe fait un foutreau
de fragmens de gravier, &c. , dont Ja femelle
eft entièrement dépourvue d'aîles.
Cette Chenille avoit été décrite par M.
de Réaumur , qui n'en avoir pas obfervé le
Papillon _, ce que M. de Geer fait dans cet
article.
Hiftoire d'une autre Chenille-Teigne qui
vit aufîî fur l'ofier , &c.
Petite Chenille à feize jambes , trouvée
dans un motceau de pain fec.
On fait que nos grains font fouvent atta-
qués par plufieurs efpèces de Teignes ; mais
perfonne , dit M. de Geer ., n'en avoit en-
core obfervé dans le pain. Il en trouva une
dans un morceau de pain de feigle , au com-
mencement de l'hiver de 1743. Des fils de
foie qui formoient un tiffu iur ce morceau
de pain , le conduisirent à découvrir la Tei-
gne : elle éroit logée -dans une cavité creufée
dans le pain , tapiiTée de (oie , & jonchée
d'excrémens , à l'infpeiStion defquels on recon-
noilloit que le pain lui avoit ieivi d'aliment
elle s'enferma fous une coque } & devint une
Phalène dans la même cavité.
Chenille aquatique verte qui , au premier coup-
d'œil ,paroît vêtue , & qui mange les feuil-
les du Jiratiotes , ou de l'aloë palujlris de
Bauhin.
M. de Réaumur a donné Phiftoire de deux
Chenilles aquatiques ; ce mémoire offre l'hii-
toire d'une troifième qui mérite bien d'être
connue; elle vit fous l'eau ; elle paroît velue;
mais ce qui lui donne cette apparence , font
des parties que M. de Geer croit fervir à la
refpiration , qu'il compare aux ouies des
Poiflon* ; la defeription de ces parties mé-
rite qu'on la life dans le mémoire ; cepen-
dant cette Chenille ades ftigmates, comme en
ont les Chenilles terreftres, fur quoi l'auteur
prepofe deux conjectures ; la première que
la Chenille infpire par les ftigmates , cV rend
l'air par fes efpèces d'ouies ; la féconde
qu'elle ne refpire que par ces parties , tk. que
les ftigmates fermées dans la Chenille , ne
s'ouvriront que pour la chryfalide. Des Che-
nilles de cette efpèce ont vécu une heure en-
tière totalement plongée dans l'huile , donc
on ne peut frotter les ftigmates des autres
Chenilles fans les tuer.
L'efpèce de Chenille dont il s'agit paffa ,
fans fe métamorphofer , l'hiver dans des
poudriers, & ne cella pas de manger. Il tft
probable qu'il en eft de même des individus
qui vivent dans les lacs ; i°. parce que le
ftratiotes croît à une profondeur alfez grande
pour que la malTe totale des eaux ne gèle
pas ; z°. parce qu'il ne ceffe pas d'avoir des
feuilles ; ,°. parce que M. de Ge;r , au re-
tour du primeras, trouva un grand nombre de
ces Chenilles qu'il tira du fond des lacs. Elics
fe métamorphofent au mois de juin , fans
quitter les eaux ou elles ont vécu. Cepen-
dant il paroîc que la Chryfalide refpire par
les ftigmates ; mais fa coque eft faite de fa-
çon qu'elle y eft entourée d'air au milieu de
l'eau. M. de Geer s'eft alTuré que la chryfa-
lide tirée de fa coque & plongée dans l'eau ,
n'y fauroic vivre , & qu'elle petit suffi fi on
retire la coque de l'eau -} la chryfalide a donc
befoin de l'air qu'elle ttouve à l'intérieur de.
de ia coque , &: de l'humidité que l'eau en-
tretient autour d'elle ; le Papillon , en naif-
fant , quitte le fond de l'eau pour étendre cV
développer fes ailes fur les rives où il a
gravi.
Ce mémoire eft terminé par la defeription
d'un Papillon à antennes , extrêmement lon-
gues , dont la Chenille eft inconnue à M.
de Geer. C'eft l'efpèce que M. Geoffroy a
depuis décrite } Se nommée ia coquille d'or.
17e. Mémoire.
Des ennemis des Chenilles , & en particulier
d*:s Ichneumons & de leurs vers.
Les Chenilles ont à tedouter un grand
nombre d'ennemis; les oifeaux les déchire»:
VRÊL1M1NAIRE.
xlvi]
Ou les avalent tout entières ; plusieurs infec-
tes les rongent à l'extérieur ou leurs Vers qui
naiflentà l'intérieur des Chenilles , conlu-
ment leut fubftance ; c'eft ce dernier genre
d'ennemis des Chenilles qui eft l'objet de ce
mémoire , & en particulier les Ichneumons.
M. de Réaumur a traité le même fujet \ M.
de Geer renvoie , à ce que ce naturalifte a
dit en général j & rapporte des obfervations
particulières.
Deux fortes de vers rongent l'intérieur
des Chenilles ; les uns deviennent des mou-
ches à deux aîles , les auttes des Ichneumons ;
ils naiflTent d'œufs que les infedtes de leur ef-
pèce ont dépofés fur la peau des Chenilles ,
ou à leur intérieur par le moyen d'une ta-
rière. Ces Vers rongent la fubftance de la
Chenille , fe filent des coques fous fa peau ,
ou ils la percent , fortent du corps de la
Chenille , cV filent à queiqu'endroit où ils fe
retirent.
Si la Chenille a été piquée jeune , elle
périt ordinairement avant de devenir chryfa-
lide ; mais fi elle l'a été rard , elle devient
chryfalide ; ni dans l'un ni dans l'autte cas ,
elle ne pâlie pas à l'état de Papillon.
La Chenille qui a été piquée ne paroît
pas s'en moins bien porter 3 & n'en croît pas
moins, parce que les Vers épargnent les or-
ganes nécefiaites à fon exiftence , & même à
ion accroiffement , & qu ils détruifent ceux
qui fe développeraient dans les états porté-
rieurs à celui de Chenille , dans le quel ils
la dévorent.
Parmi les Vers dont parle M. de Geer ,
il en remarque un femblable à un fil délié
très long, qui vit , à l'imérieur , de quelques
efpèces de Chenilles qui fort en perçant
leur peau , & périt toujours après fa forcie:
Ce Ver n'eft pas de la nature de ceux qui fe
métamorphofent , mais de la clarté des Vers
proprement dits : comment les Chenilles s'en
irouvent-elles attaquées ? comment ce Ver
fe propage-t-il ? M. de Geer propofe ces
quertions fans hafarder d'y répondre. Me
feroit-il permis de m'écarter de cette fage
circonfpe&ion ? pour réfoudre les queftio»is
propofées , il faudrait favoir fi l'analo-
gue du Ver ne rampe pas fur les plantes
dans les lieux fréquentés par les Che-
nilles qu'il attaque j dès-lors ce Ver peut
leur confier fes œufs , & les individus qui en
nailïent vivte à leurs dépens ; comme plu-
fieurs auttes Vers qui ont leur analogue dans
les eaux , comme les Lombrics , vivent à
l'mtétieur des divers animaux; mais ne pour-
roit-on pas aufii hafarder de croire que ce
Ver feroit aux Chenilles, ce que le Tœnia eft
aux autres animaux ?
M. de Geer continue l'énumérarion des
ennemis des Chenilles , parmi lefquels il
compte les Punaiies des champs , les Vers
de plufieurs Coléoptères ; il s'attache enfuite
à parler des Ichneumons j il obferve qu'ils
font très-variés dans leur forme 3 qu'ils dif-
fèrent fur-tout par les antennes , & il trou-
ve dans les différences qu'elles offrent 3 des
caractères d'après lefquels on peut divifer
les Ichneumons en plufieurs claires ou or-
dres. Les uns ont des antennes à filets coni-
ques , d'autres des antennes tetminées par un
bouton ; il y en a de tamifiées , & les uns
ont de très-longues , les autres de très-cour-
res antennes. Ces caractères pourraient donc
être employés dans une divifion placée à la
rête d'une hiftoire générale des Ichneumons ,
mais dans le 17e. mémoire , l'auteur ne trai-
tant cette hiftoire que partiellement , il fe
contente de divifer les Ichneumons fuivant
les infectes , aux dépens de qui ils vivent. Il
parle donc fuccellivement , &c dans différens
articles , dc< Lhneumons des Chen Iles de
gtande taille , de ceux des Chenilles m neu-
fes j des lcnneujï)ons des fauftes Chenilles,
des Vers mangeifrs de Pucerons, &c. Il dé-
crit enfuii ; la fosme des Ichneumons en gé-
néral , ù note leurs reftemblances avec les
Abeilles, les Guêpes s les Guêpès'L .
& \ tvec ces inf« .
Fuite lérâlités'j n'ocre au
xlviîj
DISC
porte fa méthode fur les Ichneumons. II les
divife en neuf clafles.
Classe I. Antennes à filets coniques j
cotcelet & corps joints fans in-
termède d'un filet j extrémité
du corps terminée par une poin-
te écailleufe , alongée en forme
de queue.
Classe II. Antennes à filets coniques ;
corceler, corps joints par un filet
coutt. Corps plus gros vers
l'extrémité qu'à l'origine.
Classe III. Corcelet , corps joints par un
filet ; corps ovale & alongé.
Classe IV. Antennes à filets coniques ;
corps, corcelet joints par un
filet , corps aplati fur les deux
côtés , en forme de faux.
Classe V. Antennes à filets coniques ;
corps & corcelet unis par un
filet. Corps fphérique à fon
extrémité , & finhTant en boule
alongée.
Classe VI. Ventre effilé à fon origine ,
implanté dans le deflus du cor
celet , qui excède de beaucoup
l'infertion du ventre.
Classe VII. Antennes ramifiées.
Classe VIII. Antennes de groffeur à-peu-
près égale dans toute leur lon-
gueur.
Classe IX. Antennes grenées ou plus
grottes vers leur extrémité que
vers leur origine,
M. de Geer donne enfuite la defcription
de quatre Ichneumons qui lui paroillent ,
par leur forme t mériter d'être remarqués ,
mais il ignore le lieu où on les trouve. Il
OURS
fait enfuite l'hiftoire 1°. des Ichneumons
qui vivent aux dépens des grandes Chenilles;
i°. de ceux des Chenilles plieufes & rou-
leufes de feuilles; 30. de ceux des Chenilles
mineufes; 40. de ceux des Chenilles qui vi-
vent à l'intétieur des galles cV: des boutons
des arbres ; 50. de ceux dont les vers vivent
dans les œufs des Papillons ; 6°. des Ichneu-
mons des fauiïes Chenilles ; 70. de ceux des
galinfectes ; 8°. des Ichneumons des Vers
mangeurs de Pucerons , enfin de ceux donc
les Vers fe nourrirent dans l'intérieur des
Pucerons.
Ce mémoire eft, en général , inftruâif <fc
très intéreflant
TOME II.
Première Partie,
Le tome fécond , partagé en deux parties,
renferme des objets très - curieux ; favoir ,
dans la première partie :
i°. L'expofition des caractères des genres
d'infectes dont il eft parlé dans ce tome , oui
fout les infectes à quatte ailes nues.
i°. Un difeouts fur les infectes en général.
3°. Cinq autres difeours, dont le premier
fur la génération, le fécond, fur la nour-
riture, le troihème, fur la demeure , le qua-
trième, fur la refpiration , le cinquième, fur
la transformation des infectes. Enfuite huit
mémoires , dont fix fur les differens genres
de Papillons; le feptième, fur les Fnganes
en général ; le huitième, fur plufieurs efpèces
de Friganes en particulier. Je ne rapporte
pas ici le titre des differens mémoires , parce
qu'il fera énoncé en tête de l'analyfe de
chacun ; mais je crois devoir copier la
table de": caractères des genres. L'ouvrage
de M. de Geer eft fi fouvent cité , il eft fi
lumineux & fi rare, que je penfe qu'un grand
nombre de lecteurs me faura gré de lex-
tenfion que je donne à cette analyfe , & de
copiée
PRELIMINAIRE.
xlij
copier en entier les tables des genres établis
par M. de Geer.
Caractères des genres des infectes dont il eji
parlé dans Us mémoires du fécond volume.
M. de Geer divife les infe&es en clajfes ,
les clafles, en des divifions fecondaires qu'il
indique par des numéros , (ans leur donner
de nom ; j'emploierai celui d'ordres pour ces
divilîons fecondaires , parce que je crois
qu'il en icfuîtera plus de clarté; il partage
ces mêmes divifions en familles, &c les fa-
milles en feulions.
PREMIERE CLASSE.
Quatre aîles farineufes , trompe roulée
eu fpirale.
Ordre l. Le Papillon.
Antennes à bouton ou plus
grolfes vers l'extrémité ; aîle éle-
vée perpendiculairement dans
l'état de repos.
Famille I. Six pattes ambulantes , aîles
qui embrafTent le deffous du
ventre.
1 1. Six pattes ambulantes , aîles
qui embraflent le dellus du
corps.
III. Six pattes ambulantes , aîles
inclinées vers le derrière.
I V. Quatre pattes ambulantes ,
deux fauffes pattes en pendans
de palatine.
V. Quatre pattes ambulantes ,
les deux ferres très-petites &
très- courtes.
WJloire Naturelle, Infères. Tome IV<
Ordre II. Le Papillon- bourdon.
Antennes en maffue ou bien
prifmatir-es , plus grolfes au
milieu; aîles horizontales qui
ne couvrent pas le ventre.
Famh.leI. Antennes en maffue, l'ex-
trémité du ventre groffe 5c x
broffe ; longue trompe en fpi-
rale.
I I. Antennes prifmatiqueSj l'ex-
trémité du ventre pointue, lon-
gue trompe en fpirale.
III. Antennes prifmatiques , l'ex-
trémité du ventre pointue, très-
courte trompe.
Ordre III. Le Papillon phalène. Al.
feita Linn.
Antennes en maffue , ailes
rabattues qui couvrent le ventre.
Ordre IV. Le Phalène tipule , Ptero-
phorus Geoff.
Antennes .filiformes , aîles
compofées de plufieurs branches
bai bues.
Ordre V. La. Phalène , PhaUna.
Antennes fétacces ou qui di-
minuent infenfiblementdegrof-
feur de la bafe à la pointe; aîles
rabattues ou bien horizontales.
Fa m i l l e I. Antennes à barbes , point da
ttompej ou très-petite.
Section I. Aîles horifomales.
I I. Aîles inférieures débordant
les fupérieures.
1 1 1. Aîles rabattues Se corcelet hm\'
g
I DISCOURS
IV. Aîles rabattues&cotcelethupé,
Famille IL Antennes à barbes, longue
trompe en fpirale.
Section I. Aîles rabatues , découpées.
IL Aîles rabatues égales.
I I I. Aîles horizontales découpées.
IV. Aîles horizontales égales.
V. Aîles horizontales J dont les
inférieures font angulaires.
Famille III. Antennes filiformes très-cour-
tes ; point de trompe.
I V. Antennes fétacées, longues ,
point de trompe
V. Antennes fétacées , longue ,
trompe en fpirale.
Section I. Les aîles fupérieures croifées
& les inférieures: phlfées.
IL Aîles rabatues & corcelet uni.
III. Aîles rabattues & corcelet
hupé.
I V. Ailes horizontales étendues.
V. Aîles roulées embraflant la
corps.
V I. Aîles courtes & larges en
devant.
VIL Aîles pendantes aux côtés du
corps.
V 1 1 1. Aîles étroites élevées en queue
vers le derrière.
CLASSE IL
Quatre aîles membraneufes , nues ou fans
écailles; bouche fans dents ni trompe.
Ordre V 1. La Fiigane , Friganea.
Antennes fétacées plus lon-
gues que le corcelet j bouche
fans dents ni trompe , mais ac-
compagnée de quatre barbil-
lons ; aîles rabattues, & les in-
férieures pliées; trois petits yeux
liifes , cinq articles aux tarfes.
Famille I. Antennes de la longueut du
corps ou environ.
1 1. Antennes plus longues que le
corps.
Ordre VIL L'Ephémère , Ephemera.
Antennes très courtes, bou-
che fans dents, ni trompe, ni
barbillons -, aîles élevées per-
pendiculairement, & les infé-
rieures plus petites ; deux ou
trois petits yeux lilïes, queue
à filets (étacés, cinq articles aux
tarfes.
FamixieI. Queue à trois filets.
I I. Queue à deux filets.
CLASSE III.
Quatre' aîles membraneufes de grandeur
égale, à nervures croifées ou à réfeau j bou-
che à dents.
Ordre VIII. La Demoiftlh , Libcllula,
Antennes très courtes , bou-
che armée .de quatre dents,
aîles étendues oir élevées per-
pendiculairement , toutes de
grandeur égaL" ; trois petits
yeux lilles,- trois articles aux
tarfes. •
P R E L 1 M I N A. I R E.
Famille I. Têce gro(Te , arrondie &
prefque fphérique; ailes éten-
dues horizontalement.
I I. Tête large , mais courte ; ailes
élevées perpendiculairement.
Ordre IX. L'Hemérobe , Hemerobius.
Antennes filiformes plus lon-
gues que le corceler , bouche
garnie de dents & accompa-
gnée de quatre barbillons} aîlet
rabatues , de grandeur égale ,
& 1-es inférieures pas pliées j
point de petits yeux lifles., cinq
articles aux rarfes.
X. Le Fourmilion
LlNN.
Myrmeleon.
Antennes en maflue , de la
longueur du corceler, bouche
garnie de dents & accompa-
gnée de quatre barbillons; ailes
rabatues, de grandeur égale,
& les inférieures pas pliées ;
point de petits yeux lifles , cinq
articles aux tarfes.
X I. La Faujfe - Frigane , Perla.
Geoff.
Antennes féracées plus lon-
gues que le corceler > bouche
garnie de dents Se accompagnée
de barbillons ; ailes égales , ho-
rizontales & croifées, trois ar-
ticles aux rarfe's.
Famille I. Queue fimple.
I I. Queue à deux filets.
Ordre XII. La Mouche-Scorpion , Panorpa.
Antennes filiformes plus lon-
gues que le corceler , tête pro-
longée en trompe cylindrique ,
garnie au bout de dents & de
barbillons ; ailes égales hori-
zontales j trois petits yeux lifles ,
cinq articles aux tarfes , la queue
du mâle terminée par une
pince.
XIII. La Raphidie, Raphidia.
Antennes filiformes, bouche
garnie de dents & de quatre
barbillons ; corcdet long } étroit
& cylindrique ; ailes égales ra-
batues, trois petits yeux liifes,
quatre articles aux tarfes , tai riè-
re recourbée dans la femelle.
CLASSE IV.
Quatre ailes membraneufes, dont les in-
férieures fonr plus courtes, à nervures, la
plupart longitudinales ; bouche armée de
dents , aiguillon ou tarriere dans la femelle.
Ordre XIV. L'Jbeille , Apis.
Antennes brifées ou coudées,
dont le piemier article eft long,
bouche garnie de dents , avec
une trompe flexible, coudée,
pliée en arrière & couchée en
deflous ^ ailes étendues, aiguil-
lon pointu, caché dans le corps;
yeux à réfeau , ovales Se unis.
XV.LaPro Abeille^ Apis-lchneumon.
Antennes ou en maffiie ou
filiformes , divifées en douze ar-
ticles; bouche garnie de dents ,
avec une trompe dirigée en avant
& placée dans un fourreau cy-
lindrique écailleux; ailes éten-
dues , ventre attaché au corce-
let par un filet; aiguillon pointu,
caché dans le corps ; yeux à ré-
feau ovales Si. unis.
h) DISC
Ordre XVI. La Guêpe, Vefpa.
Antennes brifées , dont
le premier article eft long ;
bouche garnie de dents , avec
une trompe membraneufe ca-
chée, ailes pliées en deux lon-
gitudinalement, ventre attaché
au eôrcelet par un filet court,
aiguillon pointu , caché dans le
corps , yeux à réfeau échancrés
en croillant.
XVII. La Guêpe-Ichneumon, Sphex.
Antennes ou brifées ou fili-
formes à douze articles , bou-
che garnie de dent- , mais fans
ttompe;aîles étendues, ventre
attaché au corcelet par un filet,
aiguillon pointu y caché dans le
corps , yeux à réfeau ovales &
unis.
FamiileI. Antennes brifées enmafiue."
II. Antennes filiformes.
Ordre XVIII. La Guipe dorée , Chryfis.
Antennes filiformes brifées,
à douze articles, dont le pre-
mier eft le plus long , bouche
garnie de dents 0 mais fans
trompe; ailes étendues, ventre
concave en defTous, ordinaire-
ment avec des pointes roides à
l'extrémité, tarrière flexible,,
membraneufe , cachée dans le
corps , 8c qui renferme un ai-
guillon.
X 1 X. L'ichneumon Bourdon , Sirex,
Antennes filiformes à plu-
fîeurs articles ; bouche garnie de
dents , aîles moulées fur le
corps , ventre appliqué au corce-
O U R S
let dans tonte fa grofleur , &
terminé en queue roide & poin-
tue, tarrière appliquée en par-
tie au-deflbus du ventre, & pla-
cée entre deux demi fourreaux.
Ordre XX. L'ichneumon, Ichneumon.
Antennes ou féracées à plu-
fleurs articles, ou à maires, ou
bien branchues; bouche garnie
de dents, aîles étendues hori-
zontalement , ventre attaché au
corcelet par un filet plus ou
moins long , tarrière appliquée
en partie au-delfous du ventre,
& placée entre deux demi- four-
reaux.
Famille I. Antennes fétacées., ventre cy-
lindrique.
1 1. Antennes fétacées , ventre en
fufeau.
1 1 F. Antennes fétacées, ventre en
faucille.
I V. Antennes fétacées , ventre
terminé en boule.
V. Antennes fétacées, le filer
du ventre implanté fur le def-
fus du corcelet.
V I. Antennes filiformes , égale-
ment grofles partout.
VII. Antennes en maflue& brifées.
VIII. Antennes branchues ou ra-
mifiées.
I X. Femelles fans aîles.
Ordre XXI. Cynipsj Linn. diplolepis. Geop.
Antennes filiformes longues ,
P R E. L I M
à treiie ou quatorze articles ;
bouche garnie de dents, mais
fans trompe; aîles horizontales,
ventre prelqu'ovale , appliti
de côté, aigu en delTous, atta-
ché au corcelet par un filet
court ; tarrière contournée en
fpirale dans le corps 3 & placée
entre deux lances \ larves qui
vivent dans des galles.
XXII. La Mouche àfcie, Tentredo.
Bouche garnie de dents , mais
fans trompe , ailes chiffonnées
& moulées fur le corps , ventre
appliqué au corcelet dans toute
fa groflTeur , rarrière dentelée en
fcie , appliquée au-deffous du
ventre.
Pa m i l l e I. Antennes à bouton.
II. Antennes en maffue à trois
articles.
III. Antennes filiformes à neuf
articles.
I V. Antennes à barbes.
V. Antennes fétacées à plusieurs
articles, toujours plus de neuf.
Ord. XXIII. La Fourmi , Formica.
Antennes brifées , dont le
premier article eft long ; bouche
garnie de dents , aîles horizon-
tales dans le mâle & dans la fe
melle , mais point d'ailes dans
le mule, j ventre attaché au
cotcelet par un filet court.
Pa mille I. Petite écaille verticale fur le
filet du ventre.
II. Le fi. et du ventre compofé
d'Articles tondi & fans écailles.
I N A IRE. Kîj
PREMIER DISCOURS.
Sur les infectes en général.
A quels animaux convient le nom d'in-
fectes ? Quatre caractères les diltinguenr.
IQ. Ils n'ont pas de fquelerte intérieur,
mais leur corps eft couvert d'une peau plus
ou moins dure, écailleule, & fouyerjt cruf-
tacée.
i°. Ils ont le corps divifé en différentes
parties, par des efpèces d'étranglemens ou
d'incifions plus ou moins profondes.
3°. Ils portent des antennes à la têt«.
4°. Ils n'ont jamais moins de fix pattes
articulées.
Déve'oppement 6V comparaifon de ces
caractères avec l'organifat:on des autres ani-
maux. Le premier caractère paroir, à M. de
Geer, le plus diftinctif, en forte qu'il range
parmi les infectes les animaux dans lefquels
il fe rencontre , & exclut de leur clafïe rous
les animaux dans lefquels il ne fe trouve
pas.
Définition des antennes , leur defetiption,
ignorance abfolue de leur ufage, leur diffé-
rence avec les cornes des Limaçons, qui
peuvent fortir & rentrer.
Plufieurs animaux reffemblent aux infectes
par le premier caractère , mais ils n'ont pas
d'antennes y tels font les Vers , les Polypes ,
les Orties , les Etoiles de mer ., &c. & par
cette raifon , ils doivent être exclus de cette
claffe d'animaux. Le premier caractère n'eft
donc pas fuffifant pour diltinguer feu! les
infectes , comme M. de Geer femble Tin-
finuer. Les divifiens en claffes , ordres , cVc.
fonr fi peu dans la nature, que les plus gé-
nérales mêmes deviennent embarraffanres ôc
préfentent des contradictions , des excep-
tions ; elles n'en font pas moins néceffaire*
pour la facilité de l'étude.
liv
DISCOURS
Les pattes font compofées de trois parties
articulées. La cuijfe ; elle eft attachée au
corps par une partie intermédiaire mobile,
qu'on pourroit appeller la hanche. La féconde
partie eft la jambe, Si la ttoifième, le pied
ou le tarfe , fubdivifé en trois , quatre ou
cinq articles , & terminé par des crochets ,
ordinairement au nombre de deux.
Divifion du corps en tête } corcelet , corps
proprement dit } ou ventre , &c.
Examen des différentes parties externes.
Les infectes font mâles &: femelles ; ceux
qui doivent avoir des aîles ne font propres
à fe perpétuer que quand leurs aîles font en-
tièrement développées.
Des transformations on métamorphofes.
On trouve des infectes par-tout ; ils ont,
comme les autres animaux, l'inftinct nécef-
faire pour leur confervation.
Examen de leuts fens. Il eft difficile de
déterminer s'ils voient mieux de près que
de loin. Leur odorat eft exquis , ils ne man-
quent pas non plus de goût ; il eft incer-
tain s'ils jouilTent de l'ouie. M. de Geer
penfe que leur tact eft très-fin.
Ce difcours n'offre que des vues générales y
peu circonstanciées, fans rien de particulier
à l'auteur.
SECOND DISCOURS.
Sur la génération désinfectes.
Redi j Swammerdam , Leuwe.'ihoeck ,
ont détruit l'erreur qui attribuoit la géné-
ration des infectes à la pourriture , ils le re-
produifentj comme les autres animaux, par
le concours des deux fexes; la plupart font
ovipares 3 un petit nombre eft vivipare,
Tems , diverfué , durée de l'accouplement.
F.\emple de ces différens objets dans diffé-
rentes efpèces.
Tous les infectes ont befoin de s'accou-
pler pour fe reproduire. On n'en connoîc
pas encore d'hermaphrodites, même à la
manière des Limaçons, c'eft-à-dire, qui aient
les deux fexes , mais avec le befoin d'être
fécondé par un individu de même efpèce.
Les Pucerons, qui fembleroient faire excep-
tion , s'accouplent cependant , quoique ra-
remenr, mais on s'en eft affuré par l'ob'er-
vation.
Il y a des infectes qui n'ont point de fexe
& qu'on nomme des mulets.
Des œufs des infectes & de leurs variétés;
des foins & précautions qu'ils prennent pour
leurs œufs.
Quatre genres font vivipares, fans con-
ter les Pucerons , les Monocles , les Cloportes ,
les Pro-galles infectes, les Scorpions.
Cependant les Monocles & les Cloporres
onr des œufs } mais ils éclofenr dans l'inté-
rieur des mères -y il faut ajouter quelques
Mouches qui font vivipares.
De la prodigieufe fécondité des infectes ;
ce font , après les Poilfons , les animaux
qui multiplient le plus.
TROISIEME DISCOURS.
Sur la nourriture des infectes.
Les infectes fe nourriffent , en général ,
de toutes les fubftances animales ou végé-
tales. Il n'y en a point qui ne ferve d'ali-
ment à quelqu'infecte. 11 y en a qui mangent
les matières animales & les matières végé-
tales , d'autres qui ne font que carnaciers ,
un grand nombre qui tîre fon aliment des
matières animales ou végétales en différens
états.
On a cru fauffément que certains infectes
rongenrles pierres-, ils vivent des lichens qui
couvrent les pierres & non de celles - ci :
PRÉLIMINAIRE.
U
quant au terreau que quelques-uns dévorent
en effet , ce n'efl qu'un débri de niantes &
d'animaux.
11 y a des infedt.es qui ne peuvent vivre que
d'une feule efpèce de nourrirure. Les exem-
ples en font fur tout fréquens parmi les Che-
nilles, dont plulieurs périlTent fi elles ne
trouvent pas l'efpèce de feuille qui leur con-
vient. Cependant beaucoup d'autres s'accom-
modent indifféremment des différents plan-
tes, &: quelques-unes fe dévorent les unes
les autres.
Les Sauterelles devorenr fans choix toutes
les plantes , & les Guêpes toute chair crue
ou cuite, celle des animaux morts, les
animaux vivans eux-mêmes , Se les fruits
murs de toutes efpèces.
Plufieurs infeéles changent d'aliment après
leur métamorphofe. Ainfi la Chenille fe
nourrit de feuilles , 6c le Papillon du fuc
des fleurs.
Certains infectes ont befoin de manger
très- fouvent , ik d'autres fouffrent aifé-
ment une longue abltinence. M de Geer
dit que ce te faculté appartient fur tout aux
infectes catnaùrrs , ik il les compare aux
grands animaux autfi carnaciers qui appor-
tent plus aifement la faim que les autres.
Il me femble qu'il auroit pu remarquer que
c'eft fur t ut dans leur dernier état que les
infectes peuvent relier plus de tems fans man-
ger , ik qu'alors il y en a qui fupportent des
jeûnes auxquels tous les autres animaux fuc-
comberoienr.
Certains infectes mangent à toute heure
&: d'autres à des tems marqués feulement.
Toutes les parties des plantes fervent de
nourriture à diiîérens infectes; cnumération
des cfpees qui attnqueiu les différences par-
ties y ik co rte defeription des organes qui
leur ferveur à ptendre de la nourriture.
Dérails fur deux efpèces de Chenilles qui
rongent les bleds , particulièrement l'orge
dans les greniers; M. de Réaumur a aufll
fait l'hiftoire de ces Chenilles. Semblables
détails fur les Charanfons du bled d'après
Leuwenhoeck. L es auteuts qui fe font le
mieux occupés de la deftruction de ces trois ef-
pèces dangereufes, font MM. Leuwenhoeck ,
lettre 71. 7 mars 1692; Haies, Inftruction
pour les mariniers , page 115; Deslandes ,
Recueil de traites de phyfique., page 91 ;
du Hamel , Traité de la confervation des
grains ; id. fur les infectes qui dévorent le
bled dansl'Angoumois. Il réfulte des travaux
de ces favans, que les fumigations font les
meilleuts moyens de détruire les infectes qui
attaquent le bled.
De quelques-uns des infectes qui ronqenc
les racines; de ceux qui vivent des exctémens
des autres animaux; des irfectes qui rongenc
le bois tant fec que verd.
Des infectes qui fe nourriffent de matières
animales; de ceux qui vivent de chair morte,
de chair defléchée; de ceux qui attaquent
les animaux vivans &: fe noutriffent de leur
fubftance. Des infectes qui , en piquant les
Bœufs y occafionnent des tumeurs dans lei-
quelles ils fe nourriffent; des Oejlres qui
vivent dans les inteftins des Chevaux; des
Vers qu'on trouve dans leur bouche ; des
Vers des finus du Mouton; de ceux qui vi-
vent dans les entrailles de 1 homme ik des
animaux.
Des infectes de la galle que M. de Geer
compare à ceux qui produisent les tumeurs
des bêtes à corne.
Enuméra'ion des infectes oui fe nourrif-
'ent du fang de l'homme <S: des animaux.
Les Poux, Puces, Punaifes, Confins, Knous,
infectes très - petin , femblables à des Pi-
putes , dont on elt fort incommodé en Suède.
Les Taons, les Mouches Àr. i^n 'es , Héaux
des Chevaux 6t du bétail; la Mo :che , !em-
blable à la commune , mais armée d'une
lvj DISCOURS
trompe. ( c'efl le Stomox de M. Geoffroi. )
Des infectes qui s'attachent à d'autres in-
fectes ; de leurs PotiXj qui font ordinaire-
ment des Mitres, lefquelles ont huit pattes,
tandis que l'Abeille nourrie un véritable Pou
qui n'en n'a que fix.
Des infectes qui vivent dans le corps
ties infectes.
d'au-
Des infectes qui en dévorent d'outrés; les
uns les attaquent à force ouverte , telles font
les Demcifelles , les Afdes , les Carabus , &c
ce font de véritables infectes de rapine ; d'au-
tres font obligés d'employer la rufe; tels le
Fourmilion, les Araignées , les Guêpes, qui
vivent en fociété ; les Frelons, quelques ef-
pèces de Guêpes foiuaires Se de Guépes-Ich-
neumons , ou enlèvent d'autres infectes pour
fervir de proie à leurs petits qui s'en nour-
riirent, ou ils dépofent leurs œufs dans des
lieux où les jeunes infectes trouvent d'autres
infectes dont ils ont befoin pour leur fervir
d'aliment.
Des infectes qui fe nourriflent dans nos
vnaifons ; les Mittes de différentes efpèces ,
les Blattes ., les Grillons , les Teignes des
pelleteries & des meubles, certaines fauffes
Teignes qui rongent les étoffes } d'autres, la
cire , &c
Malgré la longueur affez considérable de
ce mémoire j il ne contient que des généra-
lités, mais intéreffantes , inltructives, & qui
peuvent être utiles à quelqu'un qui feroit
un travail exprès fur les différens alimens
des infectes; travail qui ne feroit pas feu-
lement curieux j mais qui pourroit être fort
utile en éclairant fur les dégâts occafionnés
par les infectes , Se les moyens d'y remédier.
QUATRIEME DISCOURS.
Sur la demeure des injecîes.
Les infectes habitent tous les endroits
qui font à la furface de- la terre , 6c même
les premières couches de fon intérieur; ils
font très-abondans dans les eaux. On peut ,
par rapport aux endroits qu'ils habitent , les
divifer en terre/ires Si en aquatiques.
Les eaux (tagnantes abondent en infectes ; les
uns vivent à la furface Se plongent rarement ;
d'autres vivent cenftamment enfoncés fous
l'eau ; il y en a qui ne vivent dans cet élément
que dans l'état de ver, dans celui de nym-
phe , Se qui s'élèvent enfuite fur la terre;
plusieurs, après avoir pallé leursdeux premiers
états dans l'eau , peuvent également y vivre
& fur la terre dans leur troifième état ; ils iont
alors de véritables amphibies. Il y en a qui ,
après avoir vécu dans l'eau, fe retirent dans
la terre pour y fubir leur métamorphofe ,
après laquelle ils peuvent vivre à l'air , quoi-
qu'ils habitent l'eau plus fouvent : il y en
a enfin qui , dans leurs premiers états , vivent
en partie dans l'eau , eu partie hors de l'eau ,
& qui } après leur dernier changement , cèdent
d'être aquatiques.
Quelques Araignées & quelques Punaifes
font du premier genre des infectes aqua-
tiques.
Les infectes qui vivent toujours dans l'eau
ne fubiffent pas de métamorphofes ; tels font
les Monocles , les £crevi(fes , les Cloportes Se
les Mittes aquatiques $ &c.
Ceux qui quittent les eaux après leur der-
nier changement pour n'y plus rentrer font
très-nombreux ; tels font les JDemoifelles t
les Ephémères t plufieurs efpèces de Tipules
Se de Mouches.
Les infectes qui vivent indifféremment
dans l'eau & hors de l'eau , font les Noto-
necles , les Scorpions d'eau, Sec. mais ils ne
fortent de l'eau qu'après avoir pris des ailes.
Les Scarabés qui vivent dans l'eau s'y
cachent pendant le jour, en fortent le foir,
pour s'y replonger le matin. Leurs larves font
conftamment aquatiques ; mais elles quittent
l'ea»
PRÉLIMINAIRE.
ivit
l'eau & elles entrent en terre pour fe méta-
morphofer. Ces infectes en larves font donc-
aquatiques, tetteftres en chryfalides, Se am-
phibies dans leur dernier érac.
La larve d'une petite Tipule a befoin d'a-
Toir toujours une partie du corps expofée
à l'air , l'autre plongée dans l'eau.
Les Iules , les Scolopendres , les Cloportes ,
habitent dans la terre, Se n'en forcent que
pour chetcher de la nourriture, (Cette pro-
portion ne doit pas être prife à la rigueur ;
car ces infectes ne s'enfouillent que pour fe
cacher , Se on les trouve fouvent à la fur-
face de la terre , fous les pierres , dans des
trous, Sec. Elle eft plus exactement vraie par
rapport aux Fourmis ).
Plufieuts infectes, comme les larves , qui
rongent les racines, ne vivent que pendant un
tems en terre. Différens Coléoptères fe plai-
fent à fouiller la terre Se s'y enfoncent j la
larvedu Cara bus doré relie au fond des grandes
fourmilières où elle fe nourrit d'une terre
grade, & les Fourmis ne lui fout aucun
mal.
On trouve un grand nombre d'infectes
dans le fumier & dans les boules.
Quelques infectes creufent la terre pour
y conltruire un nid où ils nourriffent leurs
petits ; telles font certaines Abeilles, les
Bourdons, &c. Le Fourmilion fe cache dans
le fable pour y attendre fa proie ; une Arai-
gnée , dont M. l'abbé de Sauvages a donné
l'hiltoire > fe creufe un vrai tetrier d'un ou
même de deux pieds de profondeur, le ra-
pide de fi!s de foie, le ferme d'un couvercle
compofé de brins de terre liés par des fils de
foie, attaché au terrier par une forte de pen-
tute , Se incliné de façon que le couvercle
foulevé retombe par fon poids.
Il n'y a point d'endroits où l'on trouve
autant d'inledes que fur les arbres & les
plantes. E'Uimération des différentes par-
Riftoire Naturelle, Infecïes.Tome lV.
ties des plantes habitées par des infectes \
expofé des différentes parties des animaux
fur lefquelles on en trouve.
Il y a des infectes vagabonds, qui, fans
demeure fixe & déterminée , courent & ro-
dent pour chercher les lieux les plus abondans
en nourriture : ce font, en général, ceux qui
vivent de proie ou qui ronfomment beau-
coup, comme les Sauterelles.
Ce mémoire efl terminé par une obfer-
vation allez remarquable. Les infecte, qui
qui paflent l'hiver fe retirent pendant cette
faifon dans des trous, des fentes de rocher,
de murs , dans des troncs d'arbres creux ,
fous i'écorce,&c.Il y avoir quelques années,
dans le rems où l'auteur écrivoit , qu'il éioit
tombé en Suède , au milieu de l'hiver, pêle-
mêle avec la neige une grande abondance
de pluuVurs infectes diftétens qui couroient
fur la neige ; mais une violente tempête avoit
précédé Se avoit abattu beaucoup d'arbres.
C'eil donc avec un fondement trè.c. probable
que M de Geer penfe que ces infectes avoienr.
été emportés par la tempête , jettes hors de
leur retraite, & di'perfés parles vents. C'efl
de même par des circunftances particulières
qu'on peut voir des infectes fur la neige, &
il ne faut pas, comme Arilrote l'a penfé,
croire qu'elle foit naturellement la demeure
d'aucun infecte.
CINQUIEME DISCOURS.
Sur la refpiration des infeftes.
Malpighi & Swammerdam ont prouvé
que les infectes refpirent \ ils ont fait leurs
obfervations principalement fur des Che-
nilles j Se ils ont découvert, dans ces ani-
maux, deux canaux latéraux , de la longueur
du corps , qu ils ont nommé vaiffeaux aé-
riens , d'autres, vaijjeaux latéraux qui com-
munquent avec les premiers , Se qu'ils ont ap
pelles trachées. Enfin, ils ont reconnu que ceux*
ci abotitiffent à des ouvertures externes , aux-
quelles ils oik donné le nom de Jligmates,
h
Iviij
D 1 S C O U R S
L'air entre par ces ouvertures , mais fervent-
elles auffi à fa fortie ? Cette queftion n'eft
pas pleinement décidée. M. de Réaumur
penfoit que l'air entré par les ftigmates s'é-
chappa par une inrînité de pores fitués à la
fuperficie de la peau , & M. Bonnet croit
au contraire que l'air entre & fort par les
trachées. M. de Réaumur & M. de Geer
peu féru que dans les chryfalides l'air entre
& fort par les trachées; cependant d'autres
naturalifr.es ont douté que les chryfalides ref
pirent , & parmi un grand nombre d'expé-
riences faites par M. de Geer fur ce fujet,
plufieurs tendent à ptouver que les chryfa-
lides ne rtfpiient pas; entt'autres, l'épreuve
de chryfalides foumifes à la vapeur du mer-
cure fans être tuées j mais d'autres expériences
tendent à prouver que les chryfalides ref-
pirent, & comme on reconnoît dans ces in-
fecles , ainfi que dans tous les infecles en
g 'néral ik dans tous leurs états } un appareil
de varlfeaux aériens, M. de Geer en conclut,
& j'oferai ajouter que ce me femble être rtès
judicieufement , que les chryfalides, & tous
les infecles, en général _, refpirenr, mais que
le mécanifme de leur refpiration eft peut-
être, & vraifemblablement , fort différent de
celui de la refpirarion des grands animaux;
que cette fonction s'exécute en eux d'une
manière qui ne nous eft pas encore connue.
Dans le refle du mémoire , M. de Geer
parcourt la pofïtion des ftigmates tant dans
les dirlérens infecles que dans leurs diffe-
rens états.
SIXIEME DISCOURS.
Sur la transformation des infectes.
Malpighi & Swammerdam ont appris les
premiers que les changemens ou métamor-
phofes des infecles fe réduifent au (impie
développement fuccelnf de leurs parties ca-
chées & couvertes les unes rar les autres ;
M. de Geer n'ajoute rien aux preuves que ces
auteurs en ont données : il admet , d'après
Swammerdam , la divifion des infeCleSj re-
lativement aux métamorphofes.
i°. En ceux qui n'en fubiiTent pas, qui naif-
fenr ik meurent avec la même forme ,
grandirtent feulement & changent de
peau.
i°. En ceux qui naiffent differens de ce qu'ils
feront par la fuite , mais feulement par
le manque de parties qu'ils acquerront.
Ces parties font les ailes ; lorfqu'elles
ne parodient pas du tout , l'infecle eft
en larve, & on l'appelle nimphe lorf-
qu'on commence à dillinguer l'étui des
aîies. Les larves & les nymphes ne cèdent
pas de prendre de la nourriture & de
fe donner du mouvement.
J°. Les infecles qui partent par l'état de chry-
falide, état dans lequel Us ne prennent
de nourriture , ni ils ne peuvent agir ,
& pendant lequel ils font d'une forme
différente de la larve & de l'infecle
parfair.
4°. Les infecles qui ne changent point de
peau avant de paffer à l'état de chryfa-
lide , mais dont la peau de larve s'en-
durcit j leur fert d'étui ou de coque ,
fous laquelle ils acquièrent leur dernière
forme, qu'ils percent , & dont ils fortent
quand ils ont atteint leur état de per-
fection.
Aux notions dont je viens de donner un
précis, & qui étoient connues., M. de Geer
ajoute (es obfervations fur les Iules. Il a re-
marqué qu'ils ne naiffent pas avec le nombre
de pieds qu'ils ont par la fuite, mais qu'ils
en acquièrent en grandillant. C'eft une iorte
de changement dont on lui doit la con-
noillance.
La fuite du mémoire eft employée à I'é-
numération des infecles fuivant le genre de
changement qu'ils fubiiTent, au récit des faits
les plus remarquables que préfentent ceschan-
aemens dans chaque efpèce , enfin à des
généralités trop connues pour en taire lex-
traitj & il eft terminé par une remarque fut
PRÉLIMINAIRE.
li:
la Mouche - Araignée. Cet infecle pond un
œuf dont il fore , au lieu d'un vers , une
Mouche femblable à fa mère pour la forme
& pour la taille. M. de Réaumur a re-
connu que la jeune Mouche avoir vécu dans
l'œuf fuus la forme de larve , & qu'elle y
avoit fubi les changemens qui n'ont lieu
qu'hors de l'œuf pour les autres infectes.
Premier. Mémoire.
Sur les infeclcs à quatre ailes farimufes & à
trompe roulée en fpirale en général , ô fur
les Papillons en particulier.
M. de Geer re:onnoît qu'il a , dans le
premier volume , traité le même fujet qu'an-
nonce le titre de ce mémoire; mais il con-
tient de nouvelles vues générales & de nou-
velles obfervations particulières. L'auteur
commence par la divifion des Papillons en
cinq genres, qui font :
i°. Celui des Papillons.
a*. Des Papillons-Bourdons ou Sphynx.
3°. Des Papillons-Phalènes.
4°. Des Phalènes-Tipules.
5°. Des Phalènes proprement dires.
Les Papillons ont, i°. les antennes à
bouton, ou plus grolfes vers le haut, z°. dans
l'état de repos leurs aîles font perpendiculaires
au plan de pofuion.
Les Sphinx ont, i°. les antennes plus
grades dans le milieu , & à bouton ou prif-
matiques. i". Leurs aï, es font horizontales
& laitlent le ventre à découvert..
Les Papillons Phalènes ont, i°. des an-
tennes dont le diamètre augmente depuis
... » rr
leur origine, & qui forme comme uive maliue
qui finit en pointe i°. L.ci.rs ailes penden
des deux côtés du corps , & forment comme
une forte de toît qui le couvre. Ce font les
Sphinx adfcitâ. du ch. Linné, les Sphinx -
Béliers de M. GeofFroi.
Les Phalènes-Tipules ont,
i°. Les antennes filiformes ou à filets co-
niques.
i°. Les aîles rameufes oubranchues !k com-
pofées de pièces refendues & fembla-
bles à des plumes. Ce font les Aluciu
du chevalier Linné, les Ptérophores de
M. Geoffroi.
i°. Les Phalènes proprement dites ont les
antennes filiformes, qui vont en dimi-
nuant de la bafe à la pointe.
i°. Les aîles pendantes & inclinées ou pa-
rallèles au plan de pofuion.
'Suivent quelques généralités fur les Pa-
pillons , après lefquclles l'auteur fubdivife
chaque genre en familles.
Le premier ou celui des Papillons pro-
prement dits , en renferme cinq.
Ceux de la première famille ont (îx pattes
égales, fur lefquelles ils s'appuient en mar-
chant; le bord inférieur de leurs aîles aufli
inférieures, embralle le delTous du corps.
Les Papillons de la féconde famille ne
diffèrent de ceux de la première , qu'en ce
que le bord de leurs aîles inférieures fe re-
courbe par-dellus le ventre qui en eft re-
couvert.
Les Papillons de la troHîème famille dif-
fère ne de ceux des deux familles précédentes,
en ce que quand leurs aîles font redreilées ,
elles font toujours dans une fîtuation in-
clinée en arrère; leurs ailes font d'ail. eurs
courtes, & leur corps fort gros.
Les Papillons de la quatrième famille ne
fe pofent & ne marchent que fur quatrfl
h ij
1x
DISCOURS
pitres; i!s tiennent leurs deux premières
pattes repliées & appuyées contre la poitrine;
elles font terminées en pendans de palatine.
Les Papillons de la cinquième famille ne
marchent non plus que fur quatre pactes;
mais les deux antérieures plus courtes que
les quatre autres, (ont cependant terminées
de même.
Le furplus du mémoire contient cinq
paragraphes qui ont pour objet les généra
Lices relatives aux Papillons des cinq familles
précédentes , aux Chenilles dont ils pco
viennent j &c. & l\uueur rappelle à chaque
famille les Papillons dont il a donné l'hil-
toire dans le volume précédent \ il donne ,
dans celui-ci, l'hiftoir.e de plulieurs Papillons
donc il n'avoir pas parlé.
.2e. MÉMOIRE.
Des Papillons - Bourdons , des Papillons-
Phalènes , & des Phalènes- Tipules.
Ce mémoire contient, I". des généralités
fur chacun des trois genres de Papillons dont
il y eft traité; z°. la divilîon de cha un de
ces genres en familles. Le genre des Papil-
lons Bourdons eu contient trois.
Famille I. Des antennes qui vont en
augmentant de volume , plus
greffes proche de leur extrémi-
té, qui fe terminent brufque-
ment en pointe déliée.
I 1. Antennes prifmatiques, lon-
gue trompe, ventte terminé en
cône pointu j point de brolle au
derrière,
III. Mêmes caractères que pour
la féconde famille , à l'excep-
tion de la trompe qui eft très-
courte.
Le genre des Papillons-Phalènes Se celui
des Phalènes-Tipules font peu nombreux en
efpèces,& n'ont pas bï foin d'être fubdivifes.
3e. Mémoire.
Des Phalènes en général.
Divifion de ce genre en cinq fami'les.
i°. Antennes à barbes, point de trompe,
ou (i courre , qu'elle n'excède guè t a
longueur de la tête.
2". Mêmes anrennes, mais la trompe lon-
gue & davantage que la tête •& le corce-
let pris enfemble.
Nota. Les mâles de ces deux '"amilles
ont les antennes lenlibiement ■: i .le,
tandilqu^ les femelles de pluli. 1 pèrejS
ont les antennes garnies a>. barbes fi
courtes qu'on ne les diftingue 01, a la
loupe , &: que d'autres ont des antennes
en filet ; mais elles (ont armtes de-
dentelures qui répondent aux barbes 8c
fervent de caractère.
30. Antennes en filet, fi courtes qu' lies
n'excèdent pas la longueur de la tête,
ou celle de la tête ik du corceiet pris
enfemble.
4°. Antennes en filet conique-, plus longues
que la tête & le corceiet ; point de trompe
fenlible.
Nota. Ces deux familles, fur-rout la
quatrième , loue peu nombreufes en
elpèces.
50. Antennes filiformes, une longue trompe.
Cette famille eft la plus nombreufe en
efpèces.
Remarques fur les Phalènes dont les fe-
melles n'ont pas d'ailes.
Defcription des parties externes des Pha-
lènes.
Des Chenilles qui deviennent des Phalè-
nes y généralités fur ces Chenilles.
Généralités fur les Phalènes de chaque
famille ; rappel des efpèces déjà décrites
par l'auteur, à la famille à laquelle elles
appartiennent , Se l'hiftoire d'efpèces dont
l'auteur n'avoic pas encore parlé.
Nota. M. de Geer fubdivife la première
famille en quatre fedtions.
PRÉLIMINAIRE. \xj
6e. M É M O I R B.
M
E M O I R E.
Des Phalènes à antennes 3 à barbes & a
trompe t & des Phalènes à antennes filifor-
mes , tant .ourtes que longues > & qui n'ont
point de trompe.
M. de Geer , après quelques généralités
furies Pbalèn s de lafecondefamille , les di-
vife en cinq fections ; il décrie enfuite , ou
il rappelle en fon 1 eu_, les Phalènes de chaque
fedhon. Il parle après celles-ci des Phalène
de la troifième famille , & de celles ae la
quatrième famille. Mais il ne fubdivife pas
ces familles en fections.
5e. Mémoire.
Des Phalènes de la cinquième famille.
Généralités.
Divifion de la famille en huit feflions.
Nota. Les caractères des fect'ons font le
plus foulent tirés du port des aîles. Je n'ai
pu entrer dans les détails de ces car^dL-res
qu'il faut chercher dans l'ouvrage même.
Le cinquième mémoire eft , après les ob-
jets dont je viens d 2 tracer le précis , terminé
comme es précédens , m'ais il ne comprend
que l'hiftoire des trois premières lections.
Des Phalènes de la quatrième fcclion de la
cinquième famille.
Ce mémoire eft divifé en paragraphes
dont les quatre premiers contiennent l'hif-
toire des Phalènes des quatre premières fac-
tions de la cinquième famille , & qt trois
autres paragraphes dans lefquels < n trouve
l'hiftoire des trois dernières léchons de la
cinquième famille.
M
E M O I R E.
Des Friganes en général.
Ce font les Mouches papillonacces de M.
de Réaumur j nom employé par ce favmtà
caufe des rapports & de la reflembhnee
qui exifte entre les Phalènes $: Ls Friganes
dans la manière de porter les aîles , & dans
les couleurs donr elles font teintes i mais les
Friganes n'ont pas de trompe , & leurs ailes
ne font pas colorées par des é. ailles qui les
couvrent. D'ailleurs les Friganes ont <\os
caractères qui kur font propres 3 qui les dif-
tinguentj & ce font:
i°. Quatre aîles colorées ou opaques en tout
ou en parties , pendantes aux deux'côtés
du corps , dénuées d'écaillés ou de pouf-
fière^ j donr les fupérieures couvrent en-
tièiement les intérieures , & celles-ci
phliées dans i état de repos.
20. Bouche fans dents ni trompe , accompa-
gnée de quatte barbillons mobiles.
3°. Anrennes à fllers coniques & grenés,
toujours plus, longues que le corce et , &
fouvent deux ou trois fois de la longueur
de tout le corps.
4°. Trois petits yeux lilTes fur la tête ,
ont: V . de - yeux à réfeau.
5"0v Cinq artKic. aux tatrcs.
Ixij
D 1 S C O U R S
Les larves des Friganes vivent dans l'eau ;
elles s'y ccmuruifent des fourreaux quelles
tranfportent par-tout avec elles , ce qui les a
fait nommer par M. de Réaumur Teignes
aquatiques. Ces fourreaux font compofes de
dilféreos fragmens , mais non pas principale-
ment de bois , comme femble l'indiquer la
dénomination de ligni perdœ que les anciens
donnoient aux Friganes. Belon dit que les
françois les nomment charies i on les trouve,
ou plutôt ieurs larves, dans les eaux douces
éc ftagnantes.
Defcription des différentes formes des four-
reaux des larves , & divifion de ces larves
d'après la forme de leur fourreau.
Defcription très-détaillée de quelques lar-
ves , & entr'autres des efpèces les plus com-
munes j examen des touffes de poils qui cou-
vrent le deiïus & le delîous du corps. Proba-
bilité que ces poils font des va.fleaux aériens,
lo:t qu'ils répondent aux ouies , & fervent
t la refpiratio:: , foie qu'ils aient pour ufage
de rendre le corps plus léger , d'en faciliter
les mouvemens , ik. qu'ils répondent à la
vellie à air des poilîons. Manière de vivre
des larves , précaution qu'elles prennent pour
palier à l'état de nymphe. Conformité entre
M. de Réaumur & M. de Geer fur ces
objets.
Manière dont les nymphes s'éloignent de
l'eau qui deviendrait funefte à la Frigane
dans fon dernier état , Se dont celle-ci fe
retire de l'enveloppe de nymphe.
Defcription de deux efpèces de Friganes.
8e. M e m o I R E.
Ce mémoire contient l'hiftoire particulière
de dix efpèces de Friganes. À l'occaiion de
la cinquième , M. de Geer fait une digreflion
fur le Goraius de Linné , Ver en forme de
fil ou de crin , dont il avoit déjà parlé dans
le tome précédent , & qu'il a vu lortir du
corps de certaines Chenilles j ce Ver. vie çga-.
lement à l'intérieur du corps des nymphes des
Friganes , aux dépens defquelles il fe nour-
rie , Se qu'il fait périr. Il eft très- commun
dans les eaux ftagnantes ; il y acquiert la lon-
gueur d'une aulne de Suède j il eft dans un
mouvement continuel ; fon corps effilé eft
bifurqué à un bouc, pointu à l'autre , il s'a-
vance toujours par ce dernier , ce qui a por-
té M. de Geer à le prendre pour la tète du
ver.
Seconde partie dufuond vol. ou vol. tro'tjîbne*
La féconde partie du fécond vo'ume eft
compofée de iS mémoires qui compleccent
1 hiftoire des infectes à quatre ailes nues.
Premier Mémoire.
Des Ephémères.
Caractères des infectes de ce genre, lenr
diviiion en deux familles. Voye^ la table des
genres de la féconde clalfe.
!
M. de Réaumur ayant traité en dérail de
l'hiftoire d.s Ephémères en général., M. de
Geer y renvoie à ce qu'il en a écrie , 8ç n'en
rapporte qu'un précis très-court. Il remarque
que les Ephémères dont parlent Swammerdam
J & Blanckaert, qui fortenr , en été , pendant
| trois ou quatre jours des rivières de la Hol-
lande j dans une abondance furprenante ,
ne vivent que quelques heures ; que les
Ephémères plus petites qui fortent des riviè-
res de Sein* & de la Marne , au coucher du
foleil , & qui forment dans l'air des tour-
billons femblable à ceux de la neige , fui-
vanc la comparaifon que M. c\e Réaumur
en a faite , meurent toutes dans l'efpace de
deux ou trois heures. Mais qu'en Suède ,
quoique les Ephémères y foient en quantité,
on n'en voit jamais un aufll grand nombre à
la fois.
i
Defcription & hifloire de cinq efpèces d'E-
ijphemjeres. Il faut remarquer dans l'hiftoire
[de la première efpèce la defcription des ouits
P R E L I M I N A IRE.
xii;
de la larve ; fon ventre eft compofé de neuf
anneaux , dont les fix premiers Contiennent
chacun une paire d'ouies que l'infecte tient
dans une agitation prefque continuelle , qui ,
dans l'état de repos , couvrent le deflus du
dos. En voyant ces ouies au microfeope , on
diftingue fenfiblement qu'ils font cartilagi-
neux , çompofés d'une infinité de tours d'un
fil prodigieufement fin > roulé en fpirale au-
tour d'un cylindre ou d'un cône , 6V appli-
qués les uns contre les autres.
II faut encore remarquer dans la même
defeription celle des deux crochets fitués à
l'extrémité du corps du mâle , dont il eft évi-
dent que l'ufage eft de lui fervir à (aille le
ventre de la femelle , & que , par confé-
quent , cet Ephémère s'accoup'e: auiîi M. de
Geer allure t-il plus bas qu'il a vu un mâle
fe faiiîr , en l'air , d'une femelle , s'attacher
à elle , sVnvoler tous les deux , cV. fe pofer
fur un mur fans fe féparer ; il en conclut que
Jes Ephémères s'accouplent, que leur manière
de s'accoupler relTemble beaucoup à celle
àes Demoifelles , que Svjmmerdam s'eft
trompé lorfqu'il a cru qu'ils ne s'accouplent
pas ; que M. Geoffroy a (împlement luivi
cette opinion fans en examiner les preuves ;
qu'il eft démontré par ce fait , que l'efpèce
d'Ephémère dont il s'agit s'accouple , &
qu'on peut alTurer , d'après l'analogie , que
les autres efpèces s'accouplent auili' , mais
que leur accouplement plus court s'exécute
peut-être en volant , comme M. deRéaumur,
très-éloigné du fentiment de Swammerdam ,
l'avoir préfumé.
On trouve encore dans cette même def-
eription l'énurnération très- intéreftante des
différentes parties du mâle Se de la femelle.
Toute cette defeription eft ttès-curieufe &
très-inftructive.
10e. M F. m O I R E.
. Des Demoifelles.
Caractères des infectes de ce- genre*'; leur
divinon en deux familles. V oyc\ la cable ci-
devant, i .
Les krves & les nymphes des Demoifel-
les vivent dans l'eau , y marchent , fur les
plantes 3 fur la vafe & le fable ; elles fe
tiennent fonvent dins la vafe ; mais elles fa-
ven: aulïi nager. Elles vivent d'autres infec-
tes ; elles naillent fous la même forme qu'el-
les gardent toujours ; mais api es un certain
tems elles changent de peau ; on leur voit
atats fur le dos les quatre étuis des aîles
qu'elles auront en devenant habitantes de
l'air , & elles font en nymphe, dans cet état.
Défait tion de la larve & de la nymphe,
leur hiftoire.
Defeription 8c hiftoire de trois efpèces de
Demoifdles. On y trouve les preuves que
toutes les Demoiselles mâles n'ont pas les
crochets du derrière de même figure , ni de
même "randeur.
IIe M e m o I R F.
Des Héme'robes , des faujjes Fr'igams ,
Mouches Scorpions & des Raphidies.
Des Héme'robes,
des
M. Linné eft le premier qui ait féparq les
Hémérobes des infectes avec lefquels on' les
avoir confondus. Caractères de ce genre. M.
Linné rangea d'abord les Fourmi-lions par-
mi les Hémérobes ; mais M. Geoffroy les
ayant diftingues avec beaucoup de fondement ,
d'après la forme d<->s antennes. M. Linné a
fuivicet exemple , & a fait des Fourmi- lions
un genre auquel il a donné le nom de My'rmc-
ieon.
Les Hémérobes naiflent de larves qui ont
beaucoup de rapport avec celles des Four-
mi-lions y comme il y en a entre ces deux
genres d'infectes dans leur état de perfec-
tion. Ces larves vivent de Pucerons , c\* fe
dévorent même entt'elles; M. de Réaumur
les a nommés lions des Pucerons.
Defeription & hiftoire de cinq efpèces
dJHéméfolu6. La dernière efpèce dont I'hif-
coire & la defeription font beaucoup plu?
D I S C O
détaillées que la description & l'hiftoire des
précédentes , vit dans l'eau lorfqu'elle eft
dans l'état de larve. C'eft à M. Roefel qu'on
doit l'hiftoirejde cet infecte , & c'eft en partie
d'après cet auteur que M. de Geer la donne
lui-même.
Defcription de cette efpèce d'Hémérobe.
La femelle dépofe fur les plantes aquatiques
une prodigieufe quantité d'œufs ; il en naît
des larves qui ont de la rellemblance avec
celles de certaines Ephémères , & entr'autres
des filets qui paroilTent être des ouies ,
comme on en obferve fur les larves des Ephé-
mères. Celles des Hémérobes parvenues à
leur grandeur , fortenr de l'eau , s'enfoncent
dans la terre humide du rivage , y créaient
une cavité où elles paffent à l'état de nym-
phe , Se en peu de jours à celui d'infecte
aîlé.
Des faujfes Frïgancs.
Les fauffes Friganes relTemblent beaucoup
aux véritables, & M. Linné ne les en a pas
diftinguées s mais M. Geoffroy a remarqué ,
avec raifon , qu'elles en diffèrent alfez, quand
on les examine , pour en former un genre à
part ; c'eft ce qu'il a fait , & il a donné à
ce genre le nom de Perla. Mais comme cette
dénomination a été anciennement appliquée
aux Demoifelles , M. de Geer pente qu'il
conviendrait mieux de défigner ce genre nou-
veau par un nom qui le fût auffi, 8c il propofe
celui defaujj'es Friganes.
Caractères de ce genre.
Defcription d'une efpèce de faulTe Fri-
gane.
Des Mouches-Scorpions.
Les Mouches Scorpions , en latin Panorpa ,
font diftinguées de tous les autres infe&es par
des caractères frappans. Enumération de ces
caractères. Voye\ la table.
i
Defcription d'une efpèce de Mouche-Scor-
pion,
U R S
Des Raphidies ,"
Caractères de ce genre.
Defcription de l'efpèce commune.
11e. Mémoire.
Des Abeilles & des Pro- Abeilles.
M. de Geer avertit que M. de Réaumur
ayant traité fort au long l'hiftoire des Abeil-
les tant domefliques que fnuvages , il ne con-
fédéré ces infe&es que relativement aux carac-
tères génériques qui les diftinguent. Enumé-
ration de ces caractères. Divifion des Abeil-
les en celles qui vivent en fociété , en Abeil-
les folitaires. Sous-divifion de ces dernières
en Abeilles Perce- Bois , Maçonnes, Cou-
peuf.s de feuilles & TapiJJïères. Les premiè-
res creufent le bois fec Se mort ou à demi-
pourri , à peu -près fuivant fon axe vertical ,
8c y creufent un logement pour leurs petits.
Les fécondes compofent , pout le même nfa-
ge , des cellules faites avec de l'argille ou du
gravier qu'elles appliquent ordinaiiemerc
contre les murs , 8c qui acquiert la dureté
de la pierre. D'autres creufent, entre les vuides
remplis de terre que laiffent entr'elles les
pierres des vieilles murailles, des trous ou
tuyaux cylindriques deftinés à loger les lar-
ves , 8c tapiffent ces trous d'une efpèce de
foie ; il y en a enfin qui creufent en terre
de femblables trous } 8c les revêtiffent de
morceaux des pétales de certaines fleurs , ce
qui a tait nommer ces Abeilles Tapijferies.
Defcription d'une petite Abeille maçonne
bronzée.
Des Pro abeilles.
Ce nom a été donné par M. de Réaumur
à une efpèce d'infecte qui ne diffère des
Abeilles que par la forme de la trompe ; elle
eft, en gtande partie , renfermée dans un étui
écailleux Se cylindrique; le bout de la trom-
' pe fort de cet étui , & eft accompagné de
quatre filets analogues aux quacre demi- four-
reaux des autres trompes , mais autrement
conftruitsj
PRÉLIMINAIRE.
construits ; ils paroifTenc grenés. D'ailleurs
au lieu que la trompe des Abeilles a fon bout
tourné vers le col dans l'inaction , le bout de
la trompe des Pio-Abeilles fe trouve fous les
lxv
Des Guipes qui vivent en fociété dans un
nid. fujpendu au-deffous des tous des mai-
fons.
dents.
Ces différences obfervées par M. de Réau-
mur d'abord , & enfuite par M. de Geer ,
ont paru , à ce dernier , fuffire pour former un
genre à part des infectes dans lefquels on les
remarque j il décrit deux efpéces de Pro-
Abeilles , une qu'il a obfervée en Suède , &
l'autre qui avoir été appottée de Surinam.
n
e. M E M O I R. I.
Des Guêpes.
M. de Geer renvoie , pour l'hiftoire des
Guêpes , comme pour celles des Abeilles , à
ce que M. de Réaumur en a écrit.
Caractères qui diftinguenr les Guêpes des
Abeilles. Voye\ la table.
Il y a des Guêpes qui vivent en fociété ,
d'autres qui font folitaires. Parmi les premiè-
res les mâles font dépourvus d'aiguillon ;
ceux-ci & les Mulets ou Guêpes ouvrières
meurent tous avant l'hiver , Se il n'y a que
quelques femelles qui réfiftentà cette faifon,
& qui réparent au printemsles pertes que leur
efpèce a lburfertes.
Les Guêpes aiment, en général , les fubf-
tances fucrées , mais eHes vivent auffi de
fruits , de viande & même d'autres infectes.
Les femelles qui Survivent à l'hiver , le paf-
fent probablement cachées dans des trous. Il
eft certain qu'on ne trouve que des femelles
au printems , Se qu'elles commencent alors à
conftruire des nids pour propager leur efpèce.
Il eft de même probable que ces femelles
avoient été fécondées l'automne précédent.
Chaque nid de Guêpe doit donc fon origine
à une feule femelle , qui l'a commencé au
printems.
Hijloire Naturelle , Infectes. Tome IF.
Defcription très - détaillée de la Guêpe
noire & jaune, dont les antennes font toutes
noires , ou de la Guêpe commune.
Defcription du guêpier qu'elle conftruir.
Des Frelons d'une efpèce moyenne qui vivent
en fociété dans un nid fujpendu au-deffous
du toit des maifons.
Defcription d'une Guêpe noire Se jaune
dom les antennes font rouîtes eu- dellous, ou
du moyen Frélcn.
Defcription du grand Frelon.
14e. Mémoire.
Des Guêpes ichneumons & des Guêpes
dorées.
Caractères génériques des Guêpes ichneu-
mons. Voye-{ la table.
Ce font les infectes défignés par M. Linné,
fous le nom générique de Sphinx. Divifioa
de ce genre en deux familles.
Defcript:on de trois efpèces de la pre-
mière-famille. De trois efpèces de la fé-
conde.
Des Guêpes dorées.
M. Linné a le premier diftingué les
infestes de ce genre , auquel il a donné le
nom de Cryfls , des Abeilles, avec Iefquelles
on les avoir confondus, Si. M. Geoffroy lésa
«lommée Abeilles dorées. Ces infeétes font
remarquables par l'éclat de leurs couleurs.
Caractères de ce genre.
Defcription de deux efpèces. .;
Ixvj DISCOURS
15e. M É M O I R E.
Des Jchneumons.
M. de Geer a déjà décrit quelques Ichneu-
mons dans le premier volume de fes œuvres ;
il ne repère pas ce qu'il a dit , il le recti-
fie y il ajoute de nouvelles connoiffances à
celles qu'il a déjà énoncées , & il décrit de
nouvelles efpèces.
Caractères de ce genre & fa divifion en
neuf familles. Voye-^ la table antécé-
dente.
M. Geer obferve que les antennes des
différentes efpèces d'ichneumons varient beau-'
coup. 11 penfe que le Cynïps 8c YEulophe
de M. Geoffroy doivent être compris, comme
ils l'ont toujours été , dans le même genre
que les kkneumons , mais que le Cynïps de
M. Linné , qui produit les galles , eft d'un
genre différent.
Defcription de vingt efpèces d'ichneu-
mons des neuf familles, dans lefquelles l'au-
teur divife ce genre. La feptieme efpèce mé-
rite d'êire remarquée par la fingularité de
l'hiftoire de fa larve ; elle fut trouvée &
obfervée fur le corps d'une Araignée qu'elle
fuçoit , aux dépens de qui elle vécut , qui ,
quelques jours avant de périr , fila une
toile. La larve forma , au centre , une
coque fous laquelle elle fe transforma.
Le mémoire, dont je ne viens de donner
qu'une notice très-abrégée , eft fort inté-
reffant , &: la lecture en eft indifpenfable
aux perfonnes qui défirent connoître 1 hiftoire
des Ichneumons en détail.
16e. Mémoire.
Des Mouches à fcie.
Les Mouches à fcie, Tentrcdo en latin 3 doi-
vent le nom qu'on leur a donné en français _,
à ce que les femelles ont au ventre m
trument en fjrme de fcie.
Caractères de ce genre.
Les Mouches à fcie font remarquables
par la tarrière des femelles qui leur fert à
entamer les corps fur lefquels elles déporent
leurs oeufs , par les œufs mêmes qui ont à
croître après la ponte } par une conformité
& une relfemblance extérieure entre les dif-
férentes efpèces : l'auteur renvoie , fur ces
objets, aux mémoires de M. de Réaumur;
il décrit enfuite les différentes parties des
Mouches à fcie.
Divifion de ce genre en cinq familles.
Voye-[ la table.
Les larves des Mouches à fcie font con-
nues fous le nom de faujjes Chenilles. Leur
comparaifon avec les Chenilles , & les dif-
férences qui les diftinguent , tant par la
forme des parties de la larve , que par la
manière de fe métamorphofer. Examen des
parties internes des fauffes & des vraies Che-
nilles; il en réfulte beaucoup de relfemblance
à l'intérieur , & quelques différences comme
à l'extérieur. Cet examen eft dû à M. de
Geer.
L'auteur , en traitant des différentes ef-
pèces de Mouches à fcie dont il parle, décrit
d'abord les larves ou les fauffes Chenilles ,
& enfuite l'efpèce de Mouche qui en pro-,
vient.
Defcription & hiftoire de douze efpècej
de la première famille.
17e. Mémoire.
Suite des Mouches à fcie.
Defcription de 17 efpèces de la ze. famille,
de 3 . . de la $e.
de 5 . . de la 4e.
PRÉLIMINAIRE.
18e. Mémoire.
Des Fourmis.
Difficulté d'aflîgner les caractères difHnetifs
des Fourmis ; M. Linné & M. Geoffroy qui
l'a fuivi dans ce: objec , ont cru trouver un
caractère diftinctif dans l'ccaille pofée ver-
ticalement fur l'étranglement & le corcelet.
M. de Geer remarque que ce caractère fe
trouve en effet dans beaucoup d'efpèces de
Fourmis , mais que toutes ne l'ont pas. Un
fecord caractère , employé par M. Linné ,
efl l'aiguillon du derrièie; mais il manque
à beaucoup d'efpèces. Suivant M. de Geer,
le vrai caractère diftinctif des Fourmis con-
fiée en ce que les mâles Se les femelles ont
quatre aîles , & que les Mulets nen ont point.
Ce caractère a auflî été employé par M.
Linné.
Toutes les Fourmis connues en Europe
vivent en fociété , dans des nids pinces en
terre , ou à fa furface ; chaque famille eft
compofée de mâles & de femelles qui ne
fervent qu'à propager Tefpèce , de Mulets
chargés de préparer , d'entretenir la fourmi-
lière, de nourrir les petits.
Toute Fourmi provient d'un ceif; elle
paroît d'abord fous la forme d'un Ver fans
pattes , à tête écailleufe , qui d vient enfuite
nymphe & infecte parfait. Quelques efpèces
filent des coques fous lefquelles elles devien-
nent nymphes , & d'auties palTunt à cet état
fans s'enfermer fous une coque.
Tor.tes (es Fourmis font engourdies &
dans l'inaction pendant l'hiver. C'eft donc
à tort qu'on a cru qu'elles amalTcnc , pour
cette faifon , des provisions pendant l'été.
Leurs alimens condftent en fruits , grains ,
en infretes morts, & quelquefois en infeftes
vivans ; niais elles aiment de préférence toutes
les fu^ftances fucrées. C'cft une pareille fubf-
tance qui les attire fur les piances chargées
de Pucerons , c'e que ces petits animaux y
répandent ; ç..r pour les Pucerons , en eux-
lxvij
mêmes , les Fourmis ne leur font ni bien ni
mal.
M. de Geer, après ces premières notions,
avertit qu'avant de raidie compte defes pro-
pres obfervations fur les Fourmis , il expofera
en abrégé celles que quelques auteurs mo-
dernes ont faites fur ces infectes, & il com-
mence par l'extraie des remarques de Leu-
wenhoeck.
Examen des œufs de Fourmis , ou des pro-
duits de ces infectes auxquels on donne mal
à propos ce nom. Ce font, ou les larves,
ou les nymphes incapables de changer de-
lieu , de pourvoir à leurs befoins. Les Mulets
leur fourniiîenc les alimens dont ils ont be-
foin , & les tranfportent lotfqu 'il efl nécef-
faire de les changer de place. Leuwenho ck
, a enfuite décrit les vrais ceufs des Fourmis;
il en a donné la figure & celle des Vers qui
en fortent. Ce font les Fourmis rouges & les
noires qui vivent dans la terre , qui onr été
l'objet des obfervations de Leuwenhoeck ; il
a trouvé un aiguillon au ventre des premières,
6V n'en a pas ttouvé aux fécondes; la piquure
de celles en qui il a obfervé un aiguillon ,
caufe de ladémangeaifon , & quelquefois de
l'enfhireà la peau. Une liqueur ttanlparente,
vetfée dans l'endroit piqué , produit ces
fymptômes.
Swammerdam décrit i°. l'œuf des Four-
mis. Ii le dit fi petit qu'on a peine à le
voir.
2°. Le Ver qui en fort , formé de
douze anneaux , & qui fe tient toujours
couibé.
3°. La nymphe.
4°. Suivant le même autmr les mâles ont
quatre ailes, & il le trompe ér) ajoutant que
les femelles en font dépourvues.
jf. Les mâles font plus grands que les
ouvrières; leurs dents font plus peiitss, leurs
xvni
DISCOURS
yeux au contraire font pins grands , & le
foiit aulii plus que les yeux des femelles. Ils
ont en outre rrois petits yeux placés en triangle
fur le derrière de la tête , que les ouvrières
n'ont pas: celles ci tuent les mâles quand le
tems de la génération eft paire , comme il
arrive parmi les Abeilles.
6e. Les femelles furpaiïent les mâles en
grandeur, & elles ont de même trois petits
yeux liftes.
7°. Swammerdam parle du foin que les
Pourmis ouvrières onr des Vers de leur efpèce ;
de la manière dont elles les tranfportent au
fond de la fourmi, lière quand la terre eft sèche,
& dont elles les approchent au contraire du
fommet quand la terre eft humide. Une penfe
point que les Fourmis raflent de provifions
pour 1 hiver _, & il croit qu'elles le paflent
dans l'engourdifTement.
Extrait de ce qui fe trouve de plus curieux
dans un mémoire de M. Linné fur les Four-
mis , inféré dans le deuxième volume des mé-
moires de l'académie royale des feiences de
Suède j année 1741 , pag. 37 _, ckc.
M. Linné diftingue cinq fortes de Four-
mis en Suède. Celles de la première efpèce .,
qu'on trouve difperfé. s , font les plus grandes ,
Se femblent ne pas former de fociéré ; mais
M. Linné penfe que ce n'eft qu'une faufïè
apparence , & qu'elles ont des fourmilières
qu'on ne connoît pas. Elles n'ont pas d'ai-
guillon.
Celles de la féconde efpèce bâtilTent les
fourmilières élevées & coniques qu'on trouve
dans les forêts de fapin ; elles font formées
de feuilles & de menus brins des branches
de ces arbres ; le plus fouvent un chemin
fort long & battu , par le partage des Four-
mis j conduit de la fourmilière à un arbre qui
en eft fort éloigné.
Lorsqu'on frappe fur la fourmilière j les
Fourmis feringuen: une liqueur d'une odeur
aigrelette très-pénétrante ; ces Fourmis mâ-
chées répandent, dans la bouche, un goût
acide fotc agréable ; enfin 3 on fait, avec ces
fourmis , des crèmes pour l'entre mets , aux-
quelles elles donnent le goût de citron.
M. Linné die que ces Foutmis piquent ,
mais M. Geer allure qu'elles n'ont pas d'ai-
guillon.
Les Fourmis de la ttoifième efpèce , plus
petites que les précédentes , font leur nid
en terre , y formenr en-dehors des inégalités,
habitent les jardins & y caufent beaucoup de
dommages.
Celles de la quatrième efpèce , encore plus
petites , & tougeâtres, habtent dans la terre,
& font des piquures cuilantes comme celles
de l'ortie.
Enfin j les Fourmis de la cinquième efpèce
font les plus petites , elles habitent en terre,
& elles ne piquent point.
M. Linné , dans la deuxième édition du
Fauna j ajoute deux efpèces aux cinq précé-
dentes.
Ce favant remarque que les mâles 8c les
femelles acquièrent 3 en un certain tems ,
des aîles j qu'alots ils q. ittent la fourmi-
lière pour n'y plus rentrer / qu'ils voltigent
aux environs j perdent, ptu après } leurs
aîles j qu'ils courent ça & là , & périffent
à l'approche de l'hiver _, que les Mulets paf-
fent au contraire engourdis dans là fourmi-
lière , qu'au printems ils la difpoLnt pour
les befoins des petits qui naiffent alors des
œufs dépofés l'été précédent par les femelles.
M. de Geer remer à examiner ces obferva-
tions dans la fuite de fon ouvrage: il obferve
que M. Geoffroi dit que les mâles & les
femelles voltigent hors de la fourmilière 3
& ne s'en approchent guère , linon les fe-
melles pour y venir dépoler leurs œufs, mais
il alHire avoir fouvent trouvé des mâles même
dans les fourmilières \ il finit par divifer les
Fourmis en deux familles , dont' la première
PRÉLIMINAIRE.
lxix
a , fur le filet qui joint le corcelet & l'ab-
domen , une écaille verticale , & dont la
féconde a ce filet dépourvu d'écaillé, mais
eompofé d'une ou deux petites pièces rondes
articulées enfemble , Se il termine le mé-
moire par la description Se l'hiftoire très-dé-
taillées'de cinq efpèces de la première fa-
mille & de deux de la féconde.
TOME IV.
Ce tome a pour objet les infectes de la
cinquième , fixième Se feptième clafle ; il
contient treize mémoires précédés des carac-
tères des infectes dont il y eft traité.
C t a s s e Ve.
CARACTERES.
Quatre aîles membraneufes. Trompe re-
courbée fous la poicrine.
Genre XXIV.
XXV.
Le Trips , Trips. Anten-
nes filiformes, de la lon-
gueur du corcelet , bouche
en forme de trompe au-
deflous de la tête , aîles
étroites & horizontal es, qui
ne couvrent qu'une partie
de la largeur du ventre , &
qui ont des franges de poils
à leurs bords , corps allon-
gé , étroit & prefque cy-
lindrique , tarfes terminés
par des veflies.
Le Puceron 3 Aphis. An-
tennes plus longues que le
carceler , trompe recour-
bée en- deflous , aîles droites
élevées , ou point d'aîles ,
pattes propres à marcher ,
Se non à fauter , extrémité
du ventre garnie de deux
cornes , ou bien de deux
tubercules , un feul article
aux tarfes.
Genrs XXVI- Le faux Puceron , Cher'
mes j Linn. Pfylla , Geoff.
Antennes plus longues que
le corcelet , trompe placée
en- délions de la poitrine,
aîles élevées en toîr > à
vive arrête , pattes propres
à fauter , tête terminée en
deux pointes coniques , deux
articles aux tarfes.
XXVII. La Cigale, Cicada. An-
tennes plus courtes que le
corcelet , & terminées en
i poil très-fin , trompe recour-
bée fous la poitrine , aîles
pendantes & voûtées , donc
les fupérieures fonc quel-
quefois coriacées & colo-
rées , &c les inférieures fou-
vent plilîées, pattes propres
à faurer , carrière dentelée
au derrière de la femelle ,
trois articles aux tarfes.
Familie I. Tête prolongée en maiîè
alongée en forme de mu-
feau.
1 1. Corcelet grand , élevé Se
applati des deux côtés.
III. Corcelet garni de pointes
angulaires des deux côtés.
I V. Corcelet uni , aîles pen-
dantes , formant un toît fur
le dos , toutes les aîles vî-
trées , trois petits yeux
lifïes.
V. Corcelet uni , aîles pen-
dantes Se en toîc ; les fupé-
rieures colorées prefque de-
mi écailleufesj deux petits
yeux lifles.
J.xx
VI<=
DISC
CLASSE
CARACTERES.
Etuis coriaces & prefque
membraneux j qui fe croif-
fent; deux ailes membra-
neufes j trompe recourbée
fous la poitrine.
Genre XXVIII. LaPunaife, Cimex. An-
tennes plus longu.es que le
corcelec , trompe recourbée
fous la poitrine, deux étuis
moitié coriaces ou demi-
écailleux , & moitié mem-
braneux qui fe croifent ,
deux aîles membraneufes ,
trois articles aux tarfes.
Famille I. Antennes filiformes , ou
de grolfeur prefque égale,
divifées en cinq articles.
1 1. Antennes filiformes ou de
grolfeur prefque égale , di-
vifées en quatre articles.
III. Antennes fétacées } termi-
nées en pointe fine ; courte
trompe courbée en crochet,
& guère plus longue que
la tête.
I V. Antennes fétacées ^ termi-
nées en pointe finei; longue
trompe droite , toujours au
moins de la longueur de la
tête ik du corcelet.
V". Corps ttès applati & mince
du delius en-deffous.
VI. Corpsétroit&très-alonoc,
prefque cylindrique.
OURS
Genre XXIX.
Famille I.
IL
La Punaife d'eau , Nepa j
Notonecla. Antennes plus
courtes que la tête , & pla-
cées en - delTous des yeux j
trompe recourbée en - def-
fous du corcelet , deux étuis
moitié demi - écailleux , &
moitié membraneux qui fe
croilfent, deux aîles mem-
braneufes, patiesantérieures
fouvent en pinces , & pof-
térieures fouvent en na-
geoires ; un ou deux articles
aux tarfes.
Pattes antérieures en for->
me de pinces. Nepa.
Pattes antérieures de fi-
gure ordinaire, mais faifant
l'office de pinces. Noto-
necla.
V I Ie. CLASSE.
CARACTERES.
Etuis coriaces ou demi-
écailleux . aliformes , deux
a'iles membraneufes, bouche
à dents.
La Mante Mantïs. An-
tennes fétacées, bouche gar-
nie de dents & de barbil-
lons , tête panchée , corce-
let allongé & éttoit, pattes
antérieures placées loin des
auaes, qui ne font pas pro-
pres à iauter ; aîle^ cou-
chées horizontalement fur
le corps , cinq articles aux
Genre XXX.
XXXI.
taries.
La Sauterelle. Locufia.
Gcoff. Gryllus tetigonui Lmn.
Anccnnts fétacées, ordinal-
PRÉLIMINAIRE.
Ixx;
rement plus longues que le
cor[~s , bouche garnie de
dent'- & de bar illons, tète
placée verticalement , étuis
appliqués contre les côtés
du corps , a; les pliées en
éventail , carrière en forme
de lame au derrière de la
femelle, patres propres à
fauter 3 quatre articles aux
tarfes.
Genre XXXII. Le Criquet > Acrydïum
Geoff. Gryllus locujia Lïnn.
Antennes filiformes } plus
courtes que le corps , bouche
garnie de dents & de bar-
billons j tête placée verti-
calement , étuis appliqués
contre les côtés du corps ,
aîles pliées en éventail , la
femelle point de carrière,
pactes propres à fauter , crois
articles aux caries.
XXXIII. Grillon Gryllus Geoff.
Gryllus acheta Linn. An-
tennes fétacées, plus longues
que le corps, bouche garnie
de dents & de barbillons ,
tète arrondie , étuis placés
horizontalemenr, •aîles pliées
en éventail , & qui fe pro-
longent en pointe an - delà
de l'extrémité des étuis , deux
filets au derrière , pactes or-
dinairement propres à fau-
ter , trois articles aux tarfes.
XXXIV. La Blacce Blatta. Anten-
nes longues , fétacées , bou-
che garnie de dents & de
barbillons , cîce inclinée ou
baillée en deifoas du corce-
let , écuis placés horizontale-
ment, aîles pliées, corcelec
applati & à rebords , deux
pointes coniques divifées en
articulations au derrière ,
patees non propres à fauter y
cinq articles aux tarfes.
GénreXXXV. Le Perce-oreille, Forficula.
Antennes filiformes , bouche
garnie de dents 6V de barbil-
lons , deux demi-écuis , au-
delfous defquels les aîles font
entièrement cachées , deux
parties mobiles en forme de
pinces au derrière, trois ac-
ticles aux tarfes.
I. Mémoire.
Des Trips.
M. de Geer j avant d'entrer en matière ,
commence* par rappeller les caractères des
infectes des quatre premières clartés , & par
remettre , fous les yeux du lecteur , les ca-
ractères des infedtes des trois claffes , donc
ce volume contient l'hilloire. Son but eft ,
en rapprochanc les clartés , de faire voir leurs
rapporcs, & comment elles fe fuccèdenc &
fe ciennenc dans fa méthode , ainfi que dans
l'ordre & la marche de !a nature, quipaffe,
dic-il , comme imperccptïblemeut d'un genre
à un autre.
Les Trips , qui font l'objet de Ce mémoire 3
font (i petits qu'on ne peuc bien les obier-
ver fans le fecours de la loupe ou du mi-
crofeope. Ils n'avoienc pas été remarqués j
on ne leur avoic pas donné de nom parcicu-
lier y quoiqu'ils forment un genre crès-dif-
tinct, lorfque M. de Geer les fie connoître,
& en en donnant l'hiftoire dans les mémoires
de l'académie royale des feiences de Suède,
en parla fous le nom de Pkyjapus , mot
qui exprime un caractère propre à ces in-
fectes , & qui confilte en des vefïîes placées
fous les pieds. Mais MM. Linné & Geoffroy
ont s depuis , fuhtlicué le nom de Trips- à
celui que M. de Geer avoic employé , & cec
auceurmodefte l'adopte., parce qu'il reconnoic
que les ouvrages des deux auteurs qui
lxxij
s'en font fervi en ont tendu l'ufaoe gé-
ueral.
Caractères des Trips. Voyez la cable.
Ils habitent fur les plantes, & en parti-
culier fur quelques efpèces de fleurs. Ce
genre eft peu nombreux en efpèces.
Defcription de quatre efpèces.
3e. Mémoire.
Des Pucerons.
Caractères des infectes de ce genre. Voyez
la table.
M. de Geer remarque que les Pucerons
ont occupérrois habiles observateurs Leuwen-
hoeck , M. de Réaumur & M. Bonnet ,
dont le traité fur ces infe&es furpalTe , en
exactitude , tout ce qu'on avoit écrit fur
leur hiftoire. Mais, ajoute-t-il, ils présen-
tent des faits fi extraordinaires , dans leur
manière de fe reproduire & de fe conferver
d'une année à l'autre, qu'ils ne fauroient
être trop obfervés. Mon dejfein , continue-t-
il , eft donc de détailler ici les obfervations
que j'ai faites fur plujieurs efpèces de ces in-
fectes , & dont une bonne partie avoit même
déjà été écrite avant la publication des mé-
moires de M. Réaumur , & avant celle du
traité de M. Bonnet.
Le projet de M. de Geer peut être fatif-
fajfaut pour lui ; mais comme nous faifons
d'ailleurs connoître les obfervations qui lui
font communes avec les deux auteurs qu'il
cite, nous ne ferons remarquer que ce qui
peut lui être particulier.
Defcription très- détaillée des parties, i°. des
Pucerons qui ne prennent jamais d'ailes j
ty 2°. de ceux à qui il en vient.
Deux variétés dans les Pucerons relati-
vement à leur mauicre de vivre. Ceux de
DISCOURS
la première reftent en tout rems â\nud fut
les plantes; ceux de la féconde donnent naif-
fance, par leur piquure, à des galles dans
lefquelles ils demeurent, où ils font prendre
aux feuilles, aux pouces des formes très-
variées. Ce n'eft qu'un Puceron non-aîlé,
qui , par fa piquure , produit ces dérange-
mens d'organifation , & qui prépare un lo-
gement à fa nombteufe poftérité.
Defcription de douite efpèces de Pucerons.
On peut remarquer dans la defcription
de la première efpèce un fait qui prouve
que les pucerons , après avoir produit , pen-
dant tout l'été , des petits vivans , dépofenc
à l'automne des œufs qui fe confervent pen-
dant l'hiver , & dont il naît des Pucerons
au printems. Ce fait croit connu ; mais l'ob-
fervation que nous citons en eft une preuve
de plus.
On lit dans la defcription de la neuvième
efpèce des détails très-circonftanciés fur la
manière dont un mâle s'accouplât cinq fois
de fuite, & fans intervalle, avec cinq femel-
les différentes de la même efpèce ; on y
trouve aulli la defcription de l'organe du
mâle & des parties de la femelle.
Dans la defcription de la dixième efpèce ,
l'auteur prouve contre l'aflertiou de Leuwen-
hoecfc, que les Pucerons qui deviennent
aîlés ne produifenr jamais qu'après qu'ils
ont acquis des aîles. L'auteur penfe auflî ,
& il regarde comme une fuite des faits qu'il
rapporte , que les Pucerons ne font ou que
vivipares , ou ovipares ; c'eft-à-dire , que ceux
qui ont été vivipares pendant l'été , ceflent
de produire a l'automne , & que ceux qui ,
dans cette faifon dépofent des œufs , quoi-
qu'ils foient de même efpèce , n'avoient pas
auparavant produit de petits vivans.
ie. Mémoire.
Suite des Pucerons.
Defcription de cinq efpèces.
I.a première vit fur l'orme , dont elle dé-
forme les feuilles par fa piquure.
PRÉLIMINAIRE. ïxxiîj
4e Mémoire.
Des Faux-Pucerons.
La féconde occafionne fur les feuilles du
même arbre des vélïcules. Comme M. de
Réaumur a traité fort au long de cette ef-
pèce , & que nous avons donné un extrait
de ùs obfervations ; nous ne nous arrêterons
pas à celles de M. de Geer.
La dix-feptième efpèce vit fur le fapin ,
& en piquant le bourgeon , elle occafionne
une galle à plufieurs loges d'une conftruétion
fingulicre. La defcription de cette galle eft
un objet qu'il faut lire dans le mémoire
même. M. de Geer conclut de fes obferva-
tions fur cette galle.
i ° Qu'elle eft produite par des Pucerons.
2° Que les jeunes Pucerons qu'on y trou-
ve , doivent tous leur naifïance à une mère
ci i les a mis bas au pied de la galle, fous
la forme d'oeufs dont ils ne tardent guère à
forcir.
5° Que la galle eft toute formée avant
la naiflance des petits Pucerons, & que,
par conléquenr, c'eft à la piquure de !a mère
feule qu'elie doit fon origine, & non aux
piquures des petits.... Avant tie leur donner
l'être , la mère leur prépare donc un loge-
ment nécefiaire & co»imode.
4° Que la n.ère meurt & fe defsèche
après avoir achevé fa ponte.
La fuite des obfervations apprend, que
les Pucerons mères , auteurs des galles au
prinrems, nées en automne dans de pareil-
les galles qu'elles ont abandonnées, paiïent
l'hiver attachées aux branches du fapin ;
qu'elles rendent à la rigueur du froid; que
leur développement ne fe fait qu'au prin-
tems, & qu'alo;s elles occafionnent les galles
dont il eft queftion.
Histoire Naturelle, Infectes , Tome 1 V.
Ce font les Chermes de M. Linné, les
Pfylks de M. Geoffroy; ils ont beaucoup
de rapports par leur forme, leur grandeur,
leur lenteur, par les touffes cotonneufes dont
ils font fouvent couverts , avec les vrais
Pucerons; mais ils en diffèrent par des ca-
ractères notables , & en particulier par leur
manière de vivre & de fe reproduire.
Caractères de ce genre.
Tous les faux Pucerons deviennent allé*
après avoir changé de peau une dernière fois,
ils font ou mâles ou femelles. Ils s'accouplent
après avoir acquis des aîles ., & les femelles
font ovipares ; ils ont les pattes poftérieures
propres à fauter , & ils exécurent des fauts
qui les ont fait nommer par M. de Réau-
mur Mouches fauteufes.
M. de Geer s'eft affuré qu'une efpèce de
faux Pucerons qui vit fur le faule , paffe
l'hiver fous la forme de Mouche dans quel-
qu'abri qu'il n'a pu découvr r, que les faux
Pucerons en forcent au retour du printems
pour s'accoupler, & qu'ils drpofent alots leurs
Œufs fur les branches des arbres donc ils
tirent leur nourriture ; il conclut de cet exem-
ple particulier p<jjr le genre entier, 6V fe
fonde fur ce qu'à l'automne toutes les ef-
pèces font ailées, circooftances avant laquelle
elles ne fe reproiuifent pas. 11 penfe que fa
fuppofition doit être admife , jufqu'à ce que
l'obfervation ait appris des laits contraires.
Les f*ux Pucerons font affez nombreux
en efpèces , quoiqu'ils ne le fo;ent pas au-
tant que les vrais Pucerons. On les trouve
fur beaucoup d'arbres ÔC de plantes. Mais
en particulier fur le buis, le poirier, l'aune,
le frêne, le bouleau, &c.
Defcription de trois efpèces.
lxxiv DISCOURS
je. M É M O I R E.
Des Cigales.
Caractères de ce genre.
La plupart des grandes Cigales, telles que
celles qu'on trouve dans les pays chauds ,
ont les aîles tranfparentes &c trois petits yeux
lifTes, au lieu que les petites Cigales oui les
ailes lupériemes colorées, & qu'elles n'ont
que deux petits yeux lifTes ; ces différences
les ont fait ranger, par plulieurs auteurs,
dans un genre à part , & ils ont donné aux
infectes qu'ils y ont compris, le nom de
pro- Cigales.
M. de Geer n'approuve pas cette fubdi-
vifion, il n'admet pas non plus le genre du
Fulgora , dans lequel M. Linné a rangé les
Cigales portes- lan ernes ; il croit qu'on doit
comprendre teus ces infectes dans un feul
genre.
Notre auteur fait 1 éloge du mémoire que
M. de Réaumùr a publié fur les Cigales des
pays chauds de l'Europe.; il renvoie , pour
leur hifto'.re , à ce mémoire , il patte en-
fuite aux Cigales de nos contrées ; elles vivent
fur plu fleurs arbres Si différentes plantes ;
elles ne diffê entj de leur dernier érat , en
forçant de l'œuf , qu'en ce qu'elles manquent
d'aîles : bientôt on apperçoit l'étui qui les con-
tient&qui paroît (ur :e dos; les Cigales font
alors en larves ; au dernier changement de
peau, elle?* rejettent l'étui des ai.es qui fe
développent & les Cigales font alors dans
leur état de perfection. Les larves de plu-
fleurs efpèces vivent dans une forte d'écume
dont leur corps eft entouré, & qui eft un
fuc extravafé des plantes.
Divifîon des Cigales en cinq familles.
Voye\ la table.
Defcription de neuf efpèces.
La première defcription eft fort détaillée,
On y lit, i°. la manière donc la nymphe
fe couvre d'écume; i°. que M. Poupart,&;
avant lui, M. Blanckaart, avoient donné des
ob'ervations fut ce fujet, que cette efpèce,
qui faute très - leftement , eft appellée , par
Swammerdam , Sauterelle - puce ; enfin la
même defcription préfente un détail inré-
reliant fur les habitudes & l'organifation de
cet infecte.
Defcription de vingt-quatre efpèces de
Cigales exotiques, fuivanc la divifîon du genre
en cinq familles.
6e. Mémoire.
Des Punaifes,
Caractères de ce genre.
Defcription & hiftoire de la Punaife du
genévrier ; ces objets font traités très en dé-
tail, d'une manière propre à donner des
notions générales fur l'organifation des Pu-
naifes, fut leur manière de vivre & de fe
reproduire; à la fuite de cette première def-
cription on trouve la divifîon du genre des
Punaifes en fix familles. Voye\ la table.
Defcription de trente-quatre efpèces qui
appartiennent aux quatre premières familles.
7e. Mémoire.
Suite des Punaifes.
Ce mémoire contient la defcription , i °. de
fix Punaifes , trois de la cinquième Se trois
de la fixième famille. ia. celle de vingt-
neuf Punaifes exotiques des cinq différentes
familles.
L'auteur commence ce mémoire par l'hif-
nire de la Punaife des lits : elle ne prend
jamais d'aîles, & elle eft toujours dans l'état
de nymphe ; elle change plufieurs fois de
peau pendant fa vie ; fes excrémens, fem-
blables à une pulpe liquide, fe delfèchent
promptement & deviennent friaiies ; elle fe
PRÉLIMINAIRE.
Ixxv
cache le jour & n'eft en mouvement que
la nuit ; le froid l'engourdie , mais il ne
la tue pas , & elle peuc vivre très-long tems
fans prendre de nourriture ; renverlée fur
le dos, cils a de la peine à fe retourner,
& elle ne le peut pas fur une furface très-
polie.
M. de Geer parcourt les moyens indiqués
par différens auteurs pour fe débarralfer des
Punaifes, & il prouve l'infurrilance de ces
moyens \ il conclut que _, quand un appar
tement eft infecté , il n'y a de remède que
d'enlever les meubles, de les bien nettoyer,
d'enlever les tapilïeries , d'enduire les mu-
railles 8c de boucher les trous avec de la
chaux ou du plâtre, mêlés d'une leffive de
vitriol ; on eft délivré enfuite des Punaifes
pour long- tems.
La Punaife que M. de Geer décrit en tête
de celles de la 6e. famille , eft la Punaife
aquatique qu'il nomme Punaife Naïade. Ii
remarque i°. qu'elle paroît à la fuiface de
l'eau au printems , & il penfe qu'elle pafle
l'hiver engourdie dans la vafe j 2°. il obfer-
ve qu'on voit de ces Punaifes qui font beau
coup p!as grandes les unes que les autres ,
&c il croit que ce font deux efpèces ; 30. il re
marque qu'il y en a des unes & des autres
d'aîiées & de non ailées, & que ces dernières
s'accouplent auili fréquemment entr'elles que
les premières ; il en tire une induction , 8c il
croit que les ailées & les non ailées font deux
efièces diftinc^es. 11 avance cette affertion
contre le fentiment de M. Geoffroy , 8c il
fe fonde fur ce que le manque d'aîles , pour
un infecte qui en acquiert , eft un état qui
fuppofe qu'il n'eft point encore parvenu à fon
degré de perfection. Or , ce n'eft jamais
avant d'avoir atteint ce degré , qu'aucun in-
fecte s'accouple. Il y a donc , fuivant M. de
Geer , des Punailes naïades : i°. de gran-
des ; i°. de petites ; 50. de grandes qui font
ailées \ 8c d'autres non ailées ; & 40. de pe-
tites ailées 8c de petites non ailée?. Ce qui
conftitue quatre e.pèces.
M
E M O I R E.
Des Punaifes d'eau.
M. Geoffroy , dit notre auteur , a ctublî
quatre genres d'infectes aquatiques , fous les
noms de Naucore , Punaife à avirons , Co~
rife 8c Scorpion aquatique ; ce (ont les mêmes
infectes divifès par M. Linné en deux gen-
res , celui du Nctonecla , 8c celui du Népa;
Après cet expofé , M. de Geer examine les
caractères qui ont porté M. Geoffroy à divi-
fer ces infectes en quatre genre ; diviiion
fondée fur la différence des inftctès de ces
quatre genres, & il compare en quoi d'ail-
leurs tous ces irifefles fe reffemblent : il en
conclut que les différences ne fuffiisnt pas
pour les féparer , & au contraire il les réunir ,
d'après leur reiîèmhlance , en un fèul genre
qu'il défigne par le nom de Punaife aquatique^
Il expofe enfuite les caractères de ce °cnre
fuivant fa méthode , & il les diule en deux
familles. Voy-e^ la table.
Defcription de quatre Punaifes d'eui de
la première famille j & de deux de ia fa-
conde.
Sjivant M. de Geer , M. Geoffroy s'efl
trompé en regardant les pattes antérieures de
la première efpèce , comme des an.ennes .
comme tirant leur origine delà tête, & n'ac-
cordant à cette efpèce que quane putes:
elle en a fix , 8c les deux antérieures h^uTent
du coteelet 8c non de la tête.
9e. Mémoire.
Des Mantes.
M. de Geer propofe de donner aux infec-
tes dont il parle dans ce mémoire , 8c les fui-
vans de ce tome , le nom de Dennaptères ,
mot qui exprime que leurs étuis font coriaces
ou membraneux. Ces infectes ont donc des
étuis demi-écailleux , & deux mâchoires la-
térales mobiles. Ils appaniennenttous, quant à
leur transformation, à la féconde clafle fuivanc
kij
Ixxvj
DISCOURS
l'ordre de Swammerdam , c'eft à dire , qu'a-
près avoir vécu d'abord fans aîles , ils en ac-
quèrent , & que dans l'état de nymphe on
leur voie fur le dos l'étui qui renferme les aîles.
Cette claire contient , fuivant M. de Geer ,
la Mante , la Sauterelle 3 le Criquet , le Gril-
lon, la Blatie & le Perce-Oreille. Ce dernier
s'y trouve placé à caufe que fa transforma-
tion , s'opère de la même manière que celle
des autres infectes de cette clafle.
Caractères des Mantes. Voye\ la table.
Les Mantes vivent d'autres infectes , &
n'épargnent pas même leur propre efpèce.
Defcription de cinq efpèces de Mantes
exotiques.
JOe. M E M O I R E.
Des Sauterelles,
Caractères des infectes de ce genre.
M. Geoffroy eft le premier qui ait diftin-
gué les Sauterelles des infectes que leur ref-
femblance avoic fait confondre avec elles ,
mais il leur a reconnu des caractères fuf
fifans pour en faire avec raifon , & même
indifpenfablement , un ge ;re léparé. Il lui a
donné le nom d'Acridium, & en françois ce-
lui de Criquet. C'eft le Grillus locujla. Linn
Caractères de ce genre. Le même auteur ,
M. Linné , à nommé les vraies Sauterelles
Crillus tetigonia.
Defcription très-déraillée d'une fort grande
Sauterelle , très-commune dans les prairies
de Suède : l'auteur donne cette defcription
comme propre à fournir des idées générales
fur l'organifation de toutes les Sauterelles. Il
décrit , enfuite plus en abrégé , cinq autres
efpèces de ce genre quife trouvent en Suède,
& il pafleà la defcription de dix-huit efpèces
exotiques.
M
E M O I R E.
Des Criquets.
Caractères de ce genre. Voye^ la table.
L'auteur fuit , pour les Criquets , le même
ordre que pour les Sauterelles; il commence
par décrire une efpèce très en détail , enluite
douze autres efpèces plus en abrégé ; après
quoi il décrit vingt-deux efpèces exotiques.
12e. Mémoire.
Des Grillons
des Blattes & des Verce-
Oreilles.
T)e tout tems on avoit regardé les Gril-
lons comme d'un genre féparc de celui des
Sauterelles & des Criquets } mais M. Linné
n'avoit formé qu'un genre de ce^mlectes , 8c
l'avoir nommé Grillus , en défignaut le
Grillon proprement dit par le nom de Gryl-
lus- acheta.
Caractères du Grillon proprement dit*
Voye%_ la table.
Divifion des Grillons domefliques , &
Grillons des champs. La Courûllïei e ou Tau-
pz Grillon appartient à ce même gente.
Defcription du Grillon domeftique & du
Taupe Grillon j fuivie de la defcription de
huit Giillons exotiques.
Des Blattes
Caractères des infectes de ce geire. Us
ont cinq articles à tous les tarfes. M. Geof-
froy s'eft trompé en n'en comptant que qua-
tre aux deux dernières pattes. Les Blattes
courent avec beaucoup de vîtefle , mais elles ne
fautent point. Leur transformation confine 3
comme celle de tous les inlcctes de cette fec-
tion , à acquérir des aîles ; elles fe cachent le
jout , & ne paroilîent guère que la nuit, ce
qui les avoit fait nommer par les anciens
lucifuga ; elles font très-voraces , & s'accom-
modent de routes fortes d'alimens ; elles ron-
gent les meubles , les étoffes de laine , le
cuir ; elles font plus communes dans les
moulins & les boulangeries. 11 y en a de do-
meftiques , &c d'autres qui vivent dans les
bois. Defcription de deux efpèces de ces der-
nières , fuivie de celle de dix Blattes exo-
tiques.
Des Perce- Oreilles.
Caractères qui les diftinguent. Le nom
qu'on leur a donné eft fondé fur le vain pré-
jugé qu'ils s'introduifent par l'oreille dans
le cerveau , & caufent la mort j on les trouve
fous les pierres & l'écorce des arbres dans
les lieux humides. Ils vivent de végétaux &
principalement de fruits. La femelle dépofe
fes œufs en un tas , à la furface de la terre ,
elle les couvre de fon corps , & femble , en
quelque forte , les couver avec beaucoup
d'arrachement ; car elle s'en éloigne forr rare-
ment : elle rend les mêmes foins à fes petits en-
core jeunes. Ceux-ci changent plufieurs fois de
peau , & leur transformation confifte à ac-
quérir des étuis & des aîles.
Defcription de deux efpèces.
13e. MÉMOIRE.
Ce mémoire ne contient que des addi-
tions à des mémoires précédens , foit de ce
volume , foit de volumes antérieurs , & ces
additions confiftent dans la defcription d'in-
feétes exotiques ; favoir :
De fix Demoifelles ,
De deux hémérobes ,
De deux Fourmilions,
De deux faillies Friganes,
De dix Abeilles ,
De neuf Guêpes ,
De huit Guêpes-Ichneumons.
D'un Ichneumon-Bourdon t
De trois Ichneumons ,
De trois Mouches à feie ,
De huit Fourmis.
P R Ê L I M 1 N A 1 R E. Ixxvij
TOME IV.
Ce tome contient la defcription des in-
fectes de la huitième claiïe. Les caractères
auxquelles on les reconnoît font ;
Etuis durs & îcailleux , deux aîles
membraneufes j bouche à dents.
Cette claiTe renferme les genres fuivans
divifes en fections.
Section I.
Cinq articles à tous les tarfes.
Genre XXXVI. Le Staphylin , Staphylinus.
Antennes filiformes, de-
mi-étuis qui couvrent les
aîles entièrement ; ventre
terminé par deux pointes
mobiles.
XXXVII. La Lampyre , Lampyris.
Antennes filiformes , cor-
celer applati , demi-circu-
laire qui cache la tête par
un large rebord , étuis fle-
xibles les côtés du ventre
plies en papilles.
XXXVIII. LeTéléphore, Telephorus.
Schaef. Cantharis. Linn.
Cicindela. Geoff.
Antennes filiformes, cor-
celer applati & bordé qui
ne cache point la tête.
XXXIX. La Colliure , Colliuris.
Antennes filiformes, tête
conique & déliée par der-
rière , grands yeux brillans,
corcelet fort long, étroit Se
cylindrique.
lxxviij DISCOURS
Genre X L. Le Carabe , Carabus. Lin.
Buprejlis. Geoff.
Anrennes filiformes ou
prefcuie à fibres coniques ,
cprcelec tronqué par-devant
& par-derrière > convexe au
milieu , &c à rebords aux
côtés , ventre ovale & con-
vexe , étuis à rebords étroits,
grande appendice à là bafe
des cuilîes poltérieures.
Famille I. Point d'aîles fous les
étuis.
1 1. Qui oui; des aî'es fous les
étuis.
Genre XLI. La Cicindelle , Cicindela.
Buprejlis fpec ies. Geoff.
Antennes filiformes ,
grande tête plus large que
le corcelet , gros yens fail-
lans , dents très grandes &
avancées , garnies de plu-
fieurs longues dentelures ,
corcelet arrondi cV à petits
rebords , grande appendice
à la bafe des cuiffes pofté-
XLÏÏ, Le Buprefte , Buprejlis.
Lin. Cucujus. Ge.off.
Antennes à filets grencs,
dentelées en fcie, de la lon-
gueur'du corcelet j la moitié
de la tête renfoncée dans
le corcelet , corps alongé ;
. il ne faute poinr.
XLIII. LeTaupin, Elater.
Antennes filiformes den-
.tclées, corps alongé ik poin-
cu au bout, corcelet à deux
Genre XLIV,
pointes angulaires par-der-î
rièrej placé fur le doSj ii
fait un faut.
, Le Bouclier, Silpha. Lin.
Pelcis. Geof.
Antennes qui groflîflent
vers l'extrémité en forme
de ma(Te , ordinairemenc
découpée ou perfoliée ; cor-
celet couvert par une large
plaque en forme de bou-
clier à rebords , mais qui
ne cache point la tête ;
étuis à rebords élevés, qui
en defious, fe replient fut
les côtésdu corps.
XLV. Le Dermefte, Dermejles.
Antennes qui grofiilTent
vers l'extrémité en forme de
maire , fouvent découpée
tranfverfalement ou petfo-
liée j corcelet convexe Se
élevé fans rebords , étuis
également fans reboids ,
jambes fans dentelures.
XLVI. La Vrillette , Ptinus. Lin.
Byrrhus. Geof.
Antennes filiformes, cor-
celet convexe & arrondi en
boffe, dans lequel la tête
e(t enfoncée , dont la plaque
écailleufe fe prolonge vers
les deux côtés en-deflous,
& qui a de chaque côte un
rebord tranchanc & fail-
lant , corps cylindrique &
convexe en-dtilus.
XLVU. Le Scarabé , Saraéœus.
< Antennes terminées en
bouton , ou en malle feiùh
P R É L 1 M
letée , ou divifée longiui-
dicalement en lames p!?.;es
en forme de feuillets ; jam-
bes garnies de pointes écail
leufes en forme depines ou
de dentelures. *
Famille I. Bouche à dents & ventre
plus coure que la poitrine.
II. Bouche à dents & ventre
plus long que la poitrine.
I I I. Bouche fans dents.
€enre XLV1II. Le Cerf-volant, Lucanus.
Linn. Platycerus. Geof.
Antennes tetminées en
malle, divifée tranfverfale-
ment d'un côté feulement
en lames ou en dents de
peignes ; dents ou mâchoires
avancées , non couvertes
par les lèvres & garnies de
dentelures ; trompe velue
dans la bouche , jambes
gain es d'épines ou de den-
telures.
XL1X. L'Efcarbot , Hïjler. Linn.
Aitelabus. Geof.
Antennes coudées, dont
le premier article eft long ,
&c qui font terminées pat
un bouton ovale j qui pa-
roît folide, mais qui ce-
pendant eft divifé en arti-
cles ferrés les uns contre
les autres j tête renfoncée
dans le corcelet \ dents or
dinairement avancées en
forme de pincettes j jambes
larges & applatics, garnies
de pointes en forme d'épi-
nes ou de dentelures.
1 N A 1 R E. Ixxix
Genre L. L'Attelabe , Attdabus.
Antennes filiformes de la
longueur de la tête Si du
corcelet réunis , dents ou
mâchoires avancées , non
couvertes par les lèvres &
garnies de dentelures ; yeux
ovales , corcel.'t tronqué
par- devant , & arrondi &c
plus étroit par - derrière ;
jambes garnies depines.
L I. Le Tourniquet, Gyrinus,
Antennes roides , groupes
& plus courtes que la tête ;
quatre grands yeux a ré-
feau, pattes intermédiaires
&c poftérieures en nageoires.
L 1 1. L'Hydrophile , Hydrophi-
lus Geof. Dytifci fpecies.
Lin.
Antennes de la longueur
de la tête, tetminées par
une malTe perfoliée; pattes
intermédiaires & poftérieu-
res en nageoires, & garnies
de franges de poil.
LUI, Le Ditique , Dytifcus.
Antennes à filets coni-
ques & grenés , plus lon-
gues que la tête & que les
barbilllonsj pattes intermé-
diaires & poftérieures en
nageoires , & garnies de
franges de poils.
Section II.
Cinq articles aux deux premières paires de
tarfes , & quatre feulement à la dernière.
Genre LI V. La Cantharide, Cantharis.
Geof. Meloï. Lin/
Antennes filiformes ,
dont le dernier article eft
Ixxx
DISCOURS
terminé en pointe; tête
grofle & baiflee , corcelet
arrondi , étuis flexibles., qui
couvrent le corps en tout
ou en partie.
Fa m i 1 1 b I. Demi-étuis qui ne cou-
vrent que la patrie anté-
rieure du corps , & point
d'ailes.
1 1. Etuis entiers & des ailes.
GenrB L V. La Cardinale , Pyrochroa.
Geoff.
Antennes longues, fili-
formes , fouvent à dents de
peigne ; yeux à échancrure
en devant , corcelet ordi-
nairement applati Se fans
rebords.
LVI. LaMordellej Mordella.
Antennes filiformes à ar
ticles triangulaires ou en
dents de fcie, tête grande,
très-bailTée en deflous , &
prefque de la longueur du
corcelet ; corcelet convexe
& fans rebords; étuis voûtés
& courbés en deflous à leur
extrémiré qui eft déliée ;
ventre pointu au bout.
LVI1. Le Ténébrion, Tcnebrio.
Antennes filiformes plus
grofles vers l'extrémité ; cor-
celet médiocrement con-
vexe , avec des rebords tran-
çhans.
Fa m i 1 1 E I, Qui n'ont point d'ailes.
II. Qui ont des ailes.
Section III.
Quatre articles à tous les tarfes.
Genre LVM. Le Capricorne , Ccrambyx.
Antennes à filets coniques
qui vont en diminuant de
labafe à la pointe; yeux en
forme de croiflant qui en-
tourent la baie des antennes ;
étuis à peu ptès par-tout de
largeur égale.
Fa M i L l e I
II,
III,
ÏV.
Genre LIX.
Famiiu I.
II.
Corcelet applati & à re-
bords dentelés. Prionus.
Geoff.
Corcelet arrondi ou pref-
que cylindrique j fans re-
bords S< à épines. Ceram-
bix. Geoff.
Corcelet à peu près cy-
lindrique j tout uni & fans
épines. Leptura. Geof.
Corcelet arrondi j de con-
tour circulaire , un peu
applati en deflus & fans
épines. Leptura. Geof.
La Lepture , Leptura. Lin.
Stenocorus. Geoff.
Antennes en filets de
groffeur égale , pofées de-
vant les yeux qui font ova-
les ou fans échancrure ; cor-
celet plus étroit que les
étuis , particulièrement en
devant ; étuis plus étroits
par le bout.
Corcelet à épines.
Corcelet uni ou fans
épines.
Genre
PRÉLIM1NAIR
Genri L X. La Nccydale , Necydalis,
Antennes en filetsdegrof-
feur à peu près égale; étuis
fort courts, qui n'ex. èdent
point l'étendue de la poi
trine, ou bien très étroits,
ôc qui ne couvrent qu'une
partie des aî'es , qui font
placées à rm &. étendues le
long du dos ; yeux courbés
en arc & qui entourent la
bafe des antennes; ventte
alonsé.
E. Ixxxj
en forme de boule & un
peu baillée ; corcelet grand ,
cylindrique & élevé en bolTe
en delfus ; ventre cylindri-
que ; jambes dentelées.
Famille I. Demi-étuis ou pas plus
longs que la poitrine.
1 1. Etuis eiitiets , mais très-
étroits , & qui ne couvrent
qu'une partie de la largeur
des aîles.
Genre LXI. Le Clairon, Clerus. Geof.
Atttldbi fpec. Lin.
Antennes à filets grenés
& à ma(Te à l'extrémité ;
corcelet convexe plus dé
lié par derrière , tête baif-
fée , corps a longé.
LXII. La Caffide, C#k.
Antennes plus greffes
vers le bout, & terminées
en mainte; corcelet applati
à large rebord qui couvre
la tête entiètement ; étuis
à larges marges qui excè-
dent le corps.
, L X 1 1 1. Ips. Dermejlis fpec. Linn.
Antennes filiformes bri-
fées ou coudées , terminées
par un bouton ; tête ronde
HiJIolre Naturelle , Infectes. Tome IF.
L X I V. Le Charanfon , Curculio.
Antennes à bouton; tête
prolongée en trompe, fur
laquelle les antennes font
placées.
Famille I. Longue trompe , antennes
coudées } cuilfes dentelées.
1 1. Courte trompe , antennes
coudées, cuilfes dentelées.
III. Longue trompe, anten-
nes coudées , cuilfes fans
dentelure.
IV. Courte trompe, anten-
nes coudées 3 cuilfes fans
dentelure.
V. Longue trompe, anten-
nes droites à articles égaux
en longueur. Khinomucer.
Geoff.
VI. Courte trompe j anten-
nes droites à articles égaux
en longueur.
VII. Ceux qui fautent au
moyen de leurs grolfes
cuilles poftérieures.
Genre LXV. La Bruclie, Bruchus. Linn.
Mylabris. Geoff.
Antennes filiformes en
maffue , ou qui augmentent
en grolfeur de la bafe à l'ex-
trémité qui efl: arrondie ;
tête avancée en court rnii-
1
Ixx
XIJ
DISCOURS
feau applati & arrondi au
bout; yeux à échancrure
eu devant; corcelet à rebord
tranchant ; étuis arrondis
au bout , plus courts que le
que le ventre.
LXVI. L'Antribe, Antdlus. Geof.
Antennes à bouton ou à
maire , compofées de trois
articles , pofées fur la tête
& non fur une trompe ;
corcelet large &: bordé.
LXVH. La Chryfomèle , Chryfo-
mela.
Antennes filiformes , plus
groiïes à leur extrémité ,
plus courtes que le corps 5c
à articles grenés ; corcelet
à petit rebord vers les cô
tés; ventre ovale, plus ou
moins alongé.
F a m i x l e I. Corps ovale , corcelet
large. Chryfomela & Gale-
ruca. Geof.
II. Corps cylindrique, tête
enfoncée dans le corcelet
boiTu. Cryptocephalus ik
Melolontha. Geoif.
III. Corps alongé ; corcelet
-étroit prefque cylindrique.
Crioceris. Geoff.
I V. Ceux qui fautent au
moyen de ieurs groiïes par-
tes poftérieures. A.dca.
Geoff.
Section IV.
Trois articles à tous Us tarfes.
Genre LXV11I. La Coccinelle, Coccinella.
Antennes à bouton ap-
plati & comme tronqué ;
Famille I
barbillons terminés en bou-
ton triangulaire aflez graud;
corps hémilphérique & plat
endelTbus; corcelet & étuis
garnis d'un rebord.
Etuis rouges ou jaunes à
taches noites.
I I. Etuis rouges ou jaunes à
taches blanches.
III. Etuis noirs à taches rou-
ges, jaunes ou blanchâtres.
Ie. M É
MOIRE.
Des infectes à étuis ècailleux en général } Gr
des Staphylins en particulier.
Les infectes dont il fera parlé dans les mé-
moires de ce volume , font ceux qu'on a
nommés Coléoptères , Coleoptera. Ils ont des
étuis ou fourreaux ècailleux , plus ou moins
durs, qui couvrent le deffus du ventre, deux
dents ou mâchoires latérales dures & écail-
leufes } mobiles & placées à droite & à
gauche ; leurs aîles , font membraneufes &
couvertes par les étuis.
Defcription des parties du corps de ces
infectas , parmi lefqueiles les moins connues
ou les moins remarquées en général font les
lèvres placées en devant de la tête , l'une
au-dellus de l'autre, la fupérieure étant d'une
fuhfbnce plus dure que l'inférieure ; quatre
barbillons ou antennuies j quelquefois fix
attachés à la lèvre inférieure , & faifant l'of-
fice de mains pour (aifir & retenir les ali-
mens.
M. de Geer divife la patte des Coléop-
tères en hanche t immédiatement attachée au
corcelet , en cuijje , qui eft la partie la plus
grolïe , en jambe ou tibia , & en pied ou
tarfe , qui eft fubdivifé en trois , quatre ou
cinq articles, & terminé par deux ongles ou
crochets. CJeft à M. Geoffroy qu'on doit
d'avoir remarqué la conformation exacte du
pied ou tarfe, & d'y avoir faifi des catac-
PRÉLIMINAIRE.
Ixxxiij
tcres propres à faire reconnoîtte les différens
genres d'infedes.
Tous les Coléoptères fortent de l'œuf fous
la forme de larve, & patient eniuite par l'état
de nymphe. 11 y en a qui ne deviennent
infeétes patfaits qu'au bout de trois & quatre
ans. La cl-afle de ces infectes contient quatre
fe&ions. Voye^ la table précédente.
Des Staphylins.
Caractères de ce genre. Voye^ la table.
Defcription de la conformation des Sta-
phylins en général , & defcription particu-
lière de quatorze efpèces.
Ie. Mémoire.
Des Lampyres _, des Téléphores & des Col-
Hures
Des Lampyres.
Ces infe&es remarqués de tout tems par
la propriété de plufieurs efpèces de ce genre
de luire dans l'obfcurité, ont été délignés
par les noms Cicindela , Lampyrls , nocli-
luca terreflris ; ils font connus en fran-
çois fous le nom de Ver-luifant. On les a
audl long-tems confondus avec les Cantha-
rides , mais M. Geoffroy a , le premier, fait
connoître qu'ils forment un genre à part^ &
il a été fuivi , dans cet objec , par M. Linné
& les auteurs qui ont écrit depuis.
Caractères des Lampyres. Voye^ la table.
Defcription des parties de ces infedes en
général , & en particulier de quatre efpèces ,
fuivie de celle de onze Lampyres exo-
tiques.
La femelle de la première efpèce n'a ni
étuis ni ailes ; c'eft proprement elle qu'on
défigne par le nom de Ver-luifant ; elle eft
très -commune dans la campagne pendant
les mois de juin & juillet ; fa defcription
très -détaillée ; la lumière qu'elle répand
jaillit des trois derniers anneaux du ventre.
H paroît qu'il dépend du Lampyre de ré-
pandre ou de ne pas répandre de lumière.
Quoique la femelle ne prenne jamais d'étuis
ni d'ailes , lorfqu'elle a acquis la grandeur
elle change de peau , èV c'eft en quoi con-
(ifte fa Transformation. Mais elle refte en-
gourdie quelque tems , & alors on peut la
regarder comme dans l'état de nymphe ;
elle devient enfuite plus agile , & quoique
peu différente de ce qu'elle étoit , on remar-
que quelque changement dans les propor-
rions de fes parties.
M. de Geer obferve que l'opinion ordi-
naire eft que la femelle jette de la clarté
pour avertir & attirer les mâles, mais que
dans l'état de larve & celui de nymphe , dans
lefquels elle n'eft pas propre à la génération,
elle en jette également , & qu'ainll cette opi-
nion eft fans fondement.
Des Téléphores.
Ce font les mêmes infedes nommés Can*
tharus par Ray _, Cantharis par M. Linné ,
Cicindela parM. Geoffroy; maisM.Schœffer,
Si après lui M. de Geer , ont cru que le nom
de Cicindela , ayant été employé pour dé-
signer un autre infede, il convenoit d'en
donner un nouveau à celui-ci 3 ôc ils ouc
adopté le nom de Téléphorus.
Caractères des infeûes de ce genre.
Les Téléphores font carnaciers, ils vivent
d'autres infe&esj & fe dévorent même entre
eux ; au moins c'eft ce qui convient à plu-
sieurs efpèces j finon à toutes; ils font très-
vîtes à la courfe , on les trouve fur l'herbe
& les plantes ; leurs larves , qui font hexa-
podes 3 vivent en terre & s'y transforment
en nymphes.
Defcription de onze efpèces dont la der-
nière eft exotique,
lxxxiv
DISCOURS
Ds Colilures.
Le nom de Colliure a été donné par M. de
Geer , aux infectes dont il s'agit, à caufe
de la largeur de leur corceler; on les pren-
drait par la forme pour des Raphidies , s'ils
n'en différaient pas par des étuis ; M. Linné
les a connus 6c les a placés dans le genre
de YAuclabus.
Caractères des Colliures. Voye\ la table.
Defcription d'une efpèce.
3e. Mémoire.
Des Carabes & des CicindeUes.
Des Carabes.
M. de Geer penfe qu'il convient de con-
ferver aux infectes , dont il eft queftion , le
nom de Carabe en françoisj d'après le nom
latin Carabus , qui leur a été donné pat
M. Linné , que M. SchœfTer a adopté , &
il n'eft pas d'avis d'y fubftituer celui de Bu-
prejles } employé par M. Geoffroy.
Caractères auxquels on reconnoît les Ca
rabes. Voye-^ la rable. Ils répandent tous ,
quand on les rouche., une odeur fétide; ils
font tourmentés fouvent comme les Scarabés
& le-- Bourdons , par des Mittes qui fe pla-
cent fous les étuis Les plus grands Carabes
de nos pays font lungs de huit ou neuf lignes,
les médiocres de fix , les petits de quatre
& au-deffous. Ils font, les uns & les autres,
voraces & carnaciers; ils aiment à fe cacher
en terre ou fous les pierres ; les grands ne
fortent pas de leur retraite le jour , Se font
vraiment nodurnes, mais les petits le mon-
trent fouvent pendant le jour. Leurs larves
vivent en terre , Se font peu connues.
Defcription de huit Carabes de la pre-
mière famille , ou de ceux qui n'ont pas
d'aîles; de douze de la féconde, ou de ceux
qui ont des aîles , Se de quatre exo-
tiques.
Des CicindeUes.
Les CicindeUes de M. de Geer font les
infectes de la féconde famille des BuprefteSj
félon M. Geoffroy.
Leurs caractères. Voye\ la table.
Suivant M, Geoffroy, les larves des Ci-
cindeUes fe tiennent dans des trous en terre t
ou elles attendent en embufeade les infectes
qui partent fur l'ouverture du trou, s'en fai-
fiire;,t Se les dévorent. Dans l'état d'infede
parfait elles font d'une extrême activité, elles
courent Se volent avec facilité 3 elles aiment
le; terreins fecs Se fablonneux , leurs cou-
leurs font vives Se brillantes ; elles font vo-
races Se fe noutrilfent de différens infedes
qu'elles attrapent.
Defcription de huit CicindeUes dont les
deux dernières font exotiques.
M
E M O I R E.
Des Buprefies & des Taupins.
Des Bupre/les.
Caractères qui les diftinguenr. Defcription
de leurs différentes parties. Leurs larves ne
font pas encore connues ; on eft fondé à
foupçonner qu'elles vivent dans l'intérieur
du bois. Dektiption de douze efpèces dont
les quatre dernières font exotiques.
Des Taupins.
Caractères de ce genre d'infectes. Defcrip-
tion des différentes parties des Taupins ; lorf-
qu'ils font placés furie dos, ils s'élancent en
l'air , & fout un faut qui les remet fur leurs pat-
tes. Leurs larves font fort peu connues. On fait
feulement qu'elles ont la forme d'un Ver
à fix pattes écailleufes , qu'elles font cou-
vertes d'une peau auffi écailleufe , Se qu'elles
vivent en terre.
PRÉLIMINAIRE,
Defeription 'de vingt-huit Taupins , dont
les fept derniers font exotiques.
5e. Mémoire.
Des Boucliers 3 des Dermejles & des Vril-
hues.
Des Boucliers.
Ce font les vT: i j; infect es que le Silpha
de M. Linné , le Peltis ou Bouclier en fran-
çois de M. Geoffroy. Leurs caractères , la
defeription de leurs différentes parties.
Toutes les efpèces de Boucliers fe nour-
riffent de cadavres , de fubftances pourries
& d'excrémens \ ils exhalent une odeur fé-
tide , & ils rendent pat l'anus , quand on
les prend , une goutte de liqueur de la plus
mauvaife odeur. Leurs larves vivent dans la
terre, de fumier, des chairs gâ ées , & fe
transforment où elles ont vécu; elles ont fix
' p.ntes , le corps alongé , couvert de plaques
écailleufes.
Defeription de quatorze efpèces. M. Gle-
ditfch , Mern. de l'académie de Berlin ,
année i7yi , page 55 , nous apprend que
les Boucliers de la première efpèce fe réu-
niffent en troupes pour creuicr en terre des
trous où ils entraînent les cadavres des petits
animaux t tels q :e Souris , Mulots , ou les
matières excrémentielles ,' qu'ils fe nourrirent
de ces fubftances infectes _, & qu'ils y dépofent
leurs œufs ; ce qui les a fait nommer fof-
foyeurs.
Des Dermejles.
Leurs caractères. L'auteur rapporte à ce
genre VAntrcnne de M. Geoffroy , qui eft
le Byrrhus de M. Linné. Il y rapporte éga
lement la Cijlelle de M. Geoffroy, parce que
fes antennes font terminées en malle per-
foliée , & que celles d* l'Antrenne le font
auffi , quoique la maffe en paroiffe folide ,
& que les incitions qu'on y remarque foient
moins profondes que dans la plupart des
autres Dermeftes.
Ixxxv
Les Dermeftes font petits en général ; lorf-
qu'on les touche ils retirent les antennes &
les pattes, & ils retient Ion? rems fans mou-
vement. Leurs larves ont fis pattes écailleufes;
la tète l'eft auiïi , & armée de dents avec
deux antennules ou barbillons-, le corps eft
divifé en anneaux, couvert d'une peau coriacée
& fouvent velue ; elles fe transforment en
nymphes fans faire de coque ; elles fe nour-
riflent de fubftance animale deffechée , chair,
tendons , nerfs , peau , cartilage , ce qui
rend ces larves très-dangereufes pour les eu -
leétions d'animaux defféchés & pour les pcl-
letteries. Car les Dermeftes vivent dans les
maifons & par- tout où ils trouvent des ali-
mens qui leur conviennent. Notre auteur
obferve que les larves des Mouches à deux
aîles , celles des Boucliers & des Dermeftes
confomment les reftes desanimaux que letems
& les circonftances ont épargnés.
Defeription de quatorze efpèces dont les
trois dernières font exotiques.
Des Vr.llettts.
Elles ont été confondues tantôt avec les
CafTîdes , tantôt avec les Dermeftes, iufqua
ce que M. Geoffroy ait reconnu qu'elles for-
ment un genre diftinét qu'il a nommé Byr-
rhus en latin , Vrdletus en françois , parce
qu'elles percent le bois , &: y font des trous
femblables à ceux d'une vrille ; M. Linné
les a auflï placées dans un genre féparé , d'a-
près le fentiment de M. Geoffroy ; mais il
a donné à ce genre le nom de Pùnus.
Caractères qui diftinguent les Vrillettes.
foye^ la Table. Elles retirent les pattes & les
antennes comme les dermeftes quand on les
touche , & reftent de même fans mouvement.
Defeription de fix efreces. La première
que l'aureur nomme Vrilîette opiniâtre } eft
remarquable par la confiance avec laque1 !e
elle s'obftine à refter fans mouvement quand
on la touche , & plutôt que de s'en donner
aucun , fe laifîe déchirer , mutiler , couper
lxxxvj DISC
par morceaux , brûler à petit feu. La cinquiè-
me que M. de Geer appelle Vr'dlelte corna-
cière , eft auflfi remarquable par les dégâts
qu'elle caufe dans les collecVions de plantes &
d'infectes.
6e. Mémoire.
Des Scarabés.
Leurs caractères. Ils font plus exprimés en
général , que ceux de la plupart des autres
infeâes, il faut remarquer par rapport aux
Scarabés.
i°. Que leurs jambes antérieures font
conformées de façon à être propres à fouiller
la terre dans laquelle plufieurs doivent en-
trer pour y dépofer leurs œufs.
i». Que la bouche eft ordinairement gat-
niede deux dents ou mâchoires fituées entre
une- lèvre fupérieure & une inférieure , &
que cependant quelques efpèces , comme
l'Emeraudine , n'ont point de dents.
?<*. Que tandis que la plupart ©nt un
écujjon , d'autres en manquent , comme M.
Geoffroy l'a remarqué , ce qui l'a déterminé
à féparer les Scarabés en ceux qui ont un
écufîon , ceux qui en manquent ; à faire des
derniers un genre qu'il a nommé Copris en
latin , Boujier en françois. Mais les Scarabés
à éculfon ou fans écuflon ont tant de rapports
d'ailleurs , que MM. Linné & de Geer n'ont
pas cru devoir les féparer.
4°. Plufieurs Scarabés ont fur la tête , ou
fur le corcelet , ou fur tous les deux des ef-
pèces d'appendices ou de cornes écailleufes.
Les Scarabés vivent de différentes fubf-
tances. Les uns dans la terre, de fumier , &
des excrcnens de route efpece; les autres fe
nourriffent de feuilles , comme le Haneton ,
& certains , comme l ' Emeraudine du miel
qu'ils trouvent fur les fleurs.
Leurs larves fe tiennent ordinairement
dans la terre graffe &c humide ou dans le fu-
tnier. Leur corps eft long , cylindrique , di-
O U R>S
vifé en douze anneaux , couvert d'une peau
molle ; la tête , au contraire , eft dure , écail-
leufe , garnie de deux fortes dents , de
deux antennes divifées en articulations , &
de quatre barbillons ; les pattes font écail-
leufes , au nombte de fix.
A l'approche du tems de fe transformer, les
larves , au moyen d'une liqueur vifqueufe
qu'elles rendent , lient une certaine quantité
de terre , & en forment une boule ovale au
centre de laquelle elles patient à l'état de
nymphe , & de celui ci à l'état de Scarabé.
Plufieurs de ces larves ne fe ttansforment
qu'au bour de trois 6V quarre ans \ telle eft
celle de l'Emeraudine. Svrammerdam a don-
né une defeription anatomique du Scarabe
naficorne, & de fa larve, d'après laquelle on
peut prendre une idée de la conformation des
Scarabés & de leurs larves en général.
Divifion des Scarab:s en familles. Voye\
la Table. Defeription de trente efpèces ,
dont celle de la zje. ou de l'Emeraudine,
& celle de fa latve font rrès-détaillées ; le
mémoire eft terminé par la defeription de
dix- huit Scarabés exotiques.
7e. Mémoire.
Des Cerfs-volans } des Efcarbots & des Ane-
labes.
Des Cerfs-volans.
Ce font les infe&es dont M. Geoffroy, &
M. Linné, après ce natutalifte françois, ont
fait un genre diftinct des Sca tabès ; le pre-
mier fous le nom de Platicerus ; le fécond
fous celui de Lucanus. Quant au mot Cerf-
volant il eft dû à ce que les infettes à qui
on donne ce nom , portent au devant de la
rête des cornes qui ont une forte de reffem-
blance avec le bois d'un Cerf.
Caractères qui diftinguent les Cerfs-volans.
Defciiption de trois efpèces ; la première ,
qui eft le plus grand Coléoptère de l'Europe ,
PRELIMINAIRE.
îxxxvij
«ft fuivant M. Roefel le mâle du Cerf-vo-
lant nommé par M. Geofitoy grande Biche ;
fuivant le même } M. Roefel , leur larve eft
un ver hexapode d'un blanc jaunâtre à tête
& pattes couleur d'ocre , qui vit en terre ,
s'y nourrit de bois à demi pourri , qui y fu-
bit fa métamorphofe dans une coque que la
latve fe prépare , cV qui ne devient infecte'
ailé qu'au bout de fix ans. Un ami de M. de
Geer lui a allure avoir vu les Cerfs- volans
décrits par M. Roefel comme mâles & fe-
melles , accouplés. Mais ce qui répand du
douce fur ce fait , c'eit q.;e M. Geoffroy a
trouvé plufieurs fois des Biches accouplées ,
& jamais de Biche unie à un Ceif-volaut.
Defcription de deux Cerfs- volans exoti-
ques.
Des Efcarbots
On les avoit confondus avec les Scarabés .,
Se même avec les Coccinelles. MM. Linné
& Geoffroy en ont fait un genre féparé , le
premier fous le nom de Hijler , le fécond
fous celui d'Actelabus , & en françois d'Ef-
carbot.
Caractères auxquels on reconnoît les Ef-
carbots j defcription de leurs différentes parties.
Les Efcarbots fe plaifent dans le fumier ;
les efpèces de ce genre font petites } & les
larves ne font pas encore connues.
Defcription de cinq efpèces.
Des Aa-elabes,
Les infectes auxquels M. de Geer donne
le nom dAttelabes ont , dit-il t des cara&ères
combinés Jt dijférens de tous les autres infec-
tes à étuis , qu'on ne fauroit les placer dans
aucun des genres connus jufqu'à préjent , de
forte qu'ils doivent nécefj'airement faire un
genre à part. Caractères de ce genre- Defcrip-
tion d:s différentes parties des Attelabes.
Ce genre eft peu nombreux en efpèces. Def-
cription de deux AtreLbes. Le pnmier avoit
été décrit par M. Linné, & placé parmi les
Tenèbrions j le fécond n'avoit pas été décrie»
8e. M E M O I R E.
Des Tourniquets , des Hydrophiles & des
Dit'fques.
Des Tourniquets.
Ce font de petits Scarabés, à peine aufîi
gros qu'une Mouche commune , qu'on voie
courir, ou plutôt nager avec une vîteffe extrê-
me , & former des cercles à la furface des
eaux dormantes. Meret en avoit parlé fous
le nom de Pulex aquaticus , & M. Linné les
avoit rangés parmi les ditifques ; mais M.
Geoffroy en ayant fait un genre léparé auquel
il a donné le non latin de Gyrinus , & lo
nom françois de Tourniquet , cet exemn'e 3
été fuivi par M Linné qui a adopté le nom
de Girinus.
Caractères particuliers à ce genre.
Les Tourniquets reparoiffént auffi-tôt
que les glaces font fondues , ce qui rei;d
probable qu'ils paffent l'hiver au fond de
l'eau ; ils vivent également dans cet élément
& dans l'air dans lequel ils s'élèvent fouvent
en prenant leur vol. On n'en connok en-
core qu'une efpèce. Sa deferir fiô».
Les Tourniquets courent ordinairement en
troupes à la futface de l'eau ; leur viteffe eft
étonnante j s ils font en repos, auffi- tôt qu'on
les approche , ils s'éloignent avec une prompti-
tude incroyable, & ils difparoillent en plon-
geant j alors une bule d'au forr de l'extrémité
de leur corps à l'inltant cù ils s'enfoncent; p ofes
fimpkmenr fur l'eau, ils n'en font pas mouil-
lés , & ils reftent à fecj ils communiquent
aux doigts , quand on les touche , une odeur
for: défagréable; ils s'accouplent à ta furface de
l'eau \ les femelles dépofent leur œufs fur
les feuilles des plaines aquatiques ; ils font
alongés en forme de très - petits cylindres,
IxxKviij DISC
de couleur blanche jaunâtre ; il en fort une
larve hexapode qui nage aufli toc ; elle a
beaucoup de reffemblance avec une petite
Scolooendre. Sa defcription très-détaillée.
M. Roefel & M. de Geer ont tenté d'élever
de ces larves dans des poudriers ; mais elles
font toutes mottes au bout de quelques jours;
cependant , M. Modeer , dans les mémoires
de l'académie royale des feiences de Suède ,
année 17 10, p. 22.4 , fansrapportet comment
il eft parvenu à obferver les larves des Tour-
niquets, dit qu'au commencement d'août
elles montent de i'eau fur les rofeaux , fe
fixent fur fes feuilles , s'y entourent d'une
coque de fubftance , femblable à du papier
<ms , qu'elles deviennent nymphes dans cette
coque j qu'à la fin du mois elles en fortent
fous la forme de Tourniquets qui fe préci-
pitent dans l'eau aufli- tôt. Le même aureur
ajoute que les nymphes des Tourniquets
font fouvent détruites par des Ichneumons.
Des Hydrophiles .
M. Geoffroy eft le premier qui ait fait un
genre diftinct des Hydrophiles, & qui les ait,
avec raifon cependant , féparé des Ditifques.
Caractères diftinctifs des Hydrophiles ; def-
cription de leurs parties différentes} les mâles
ont, vers l'origine des deux tarfes antérieurs ,
une pièce applatie , irrégulière & angulaire .,
oarnie en delfous d'efpèces de fuçoirs conca-
ves & velus } ces pièces font ordinairement
circulaires dans les ditisques ; elles fervent au
mâle pour s'attacher à la femelle.
Les Hydrophiles & les Ditifques font car-
naciers ; ils fe nourriffent de tous les infectes
qu'ils peuvent attraper , & ils les faillirent
de leurs deux pattes antérieures dont ils fe
fervent comme de mains.
, Quoique les Hydrophiles & les Ditifques
Bluffent vivre long tems fous l'eau , ils ont
befoin de venir de tems en tems refpirer l'air
à fa furface ; pour y parvenir ils fe tiennent
dans un état de repos , & comme ils font
OURS
plus légers que l'eau , ils font portés à fa fa-
perfijie ; mais leur équilibre eft tel que
l'extrémité pofterieure du corps fumage & eft
plus élevée que l'eau j les infectes écartent
alors & baiflent un peu leurs étuis} il fe for-
me entre l'eau & le deffbus du corps un
vuide où l'air eft admis , & duquel il eft
porté à l'orifice des ftigmates placés fur les
côtés , au bord & au-deffous des étuis ; à
l'inftant de plonger, les Hydrophiles & les
Ditifques ferment leurs étuis Se bouchent
les ftigmates que l'eau ne touche jamais. Ces
infectes vivent dans toutes les eaux douces ,
mais en plus grande quantité dans les eaux
ffagnantes ; c'eft à l'entrée de la nuit qu'ils
fortent de Peau , & qu'ils prennent leur vol
pour pafler d'un étang ou d'une marre à une
autre. M. Lyonet nous apprend qu'ils lavent
filer avec leur derrière , une coque où forte
de nid dans lequel ils pondent } & ils ren-
ferment leurs oeufs \ qu'ils adaptent à ce
nid une efpèce de cime dont l'ufage eft de
le conferver en équilibre. Les larves des Hy-
drophiles & des Ditifques ont à peu ptès la
même forme ; elles font hexapodes y alon-
gées , plus mirces vers la queue; leur tête
eft grotte , écailleufe , garni- de deux forces
dents qui leur ferveur pour faifir leur proie;
elles font très-carnacières s & elles vivent
d'infectes aquatiques } elles ont befoin de
refpirer l'air qu'elles reçoivent en plongeant
la tête en bas , la queue élevée hors de l'eau
par le moyen de deux flocons de poils qui
abonnirent à l'ouverture par laquelle elles
pompent ou reçoivent l'air.
Les larves s'enfoncent en terre pour deve-
nir nymphes ; ces infeéles font alors terref-
ttes , aquatiques dans l'état de larves , &
amphibies dans celui de Coléoptères.
Il y a des efpèces d'Hydrophiles & de'
Ditifques qui ont plus d'un pouce de long,
tandis que d'autres efpèces ne font pas plus
grandes qu'une mouche commune.
Defcription de cinq Hydrophiles.
Dos
PRE
Des Diiisqves.
Caractères qui les diftirfguerft ; leur def-
cription !k celle de le"trs htvis. Defcrip-
tion particulière de quatorze efpèces.
TOME V.
Le cinquième volume' eft la fuire du pré-
cédent ; il contient huit mémoires, il com-
mence par rhiftoire des infectes à étuis durs
de la féconde fection , ou de ceux à cinq arti-
cles aux deux premières paires de tarfes } &
quatre feulement à la dernière.
Premier Mémoire.
Des Cantharides , des Cardinales , des Mor-
dcllcs Sr des Ténèbrions.
Des Cantharides.
Caractères qui les distinguent ; M. Linné
les a réurTies dans le même genre que le Me-
loë. Mais M Geoffroy les en a féparées,&
il a établi ceux genres , l'un des Canthari-
des, Cûiuharh; l'autre du Meloë} trofeara-
ixus , tk Prof; arabe en françois;
Divifion des Cantharides en non ailées , à
demi-étuis , & ailées, à étuis entiers.
•
Suivant M. de Geer , la Ce*roco:r.s dont
M- Geoffroy a fait un genre particulier ,
Cerocoma , que M. Sc'naeffer nomme Ale/oë ,
& que M. Linné a désignée par la phrafe fui-
vante : Meloë Scaefferi , alatus viridis , pe-
dilus luteis , amenais mare abbreviatis clava
lis s eft uns Cantharide.
Defcription S hiftoire d'une Cantharide
1 fins aîle , c'eft le Meloë , Profcarabé de M.
Geoffroy. Sa larve eft hexapode , d'un jaune
d'ocre , avec les yeux noirs } la têce un peu
ovale , garnie de deux antennes 8c de quatre
barb;l!or:j. M. de Geer ayant remarqué une
rellemblance co nplette enrre cette larve &
de petits vers qu'on trouve attachés fur une
mouche velue à deux ailes, ( mufea intricaria
de Linné, fyft.nar.cd. 1 1 , pag. 985,11°. 53.)
Hijhire Nucurelle t lu/elles-. Tome VI,
L I M 1 N A I R E. Ixxxix
pour s'affufer fi les larves étoient de même
elpcce , ieira dans un poudrier où il téi t
enfermés des individus de cette clpèce de
mouche , qui furent auffi-tôt alîaillis par
les larves ; il répéta cette expérience pli-fictirs
fois ; .mais laffé de fournir aux larves , des
mouches qu'il ne trouvait pas aifémeut , elles
périrent. II conclud cependant que ces mou-
ches , tk peut-être d'autres* infectes } fervenc
de pâture aux larves du Meloë. Quelque
vraifemblable que lui paro (îe la preuve de
cetre affertion , il me femble que l'expérience
n'eft pas allez comp'etre pour être décilîve ,
& conclure que les larves du Mèloe fe nour-
riffent en fuçant d'autres infectes.
Defcription de quatre antres Cantharides ,
dont la première eft celle dont on fe fert en
médecine , & les deux dernières font exo-
tiques.
Des Cardinales .
On les a confondues ou avec les Téléphorcs,
ou avec les Leprures , jufqu'à M. Geoffroy
qui en a fait un genre diftinct. Voye^ les ca-
ractères à la table.
Les larves des Cardinales ne font pas con-
nuts.
Defcription de fîx efpèces donc les deux
dernières font exotiques. ,
Des Morde/les.
Caractères de ce genre. L'auteur avoue
qu'il ne les trouve pas allez marqués pour
qu'il foit facile de diftinguer les mordelles j
il n'en connoîc qu'une efpèce qu'il décrit.
Des Ténèbrions.
Leurs caractères diftinctifs. Différence re-
marquable des uns qui ont des aîles^ aux
aunes qui n'en ont pas. Plufieurs vivent dans
les mailons; une efpèce fe trouve fréquem-
ment dans la farine qui fert de nourriture à
fés larves ; d'autres larves du même genre
vivent fous l'écorce des arbtgs abattus , &
rongent l'aubier ou le bois.
m
xc
Defcription de .neuf Ténébrions de nos
contrées , & de cinq exotiques.
2e. MEMOIRE.
Des Infecles à étuis durs > de la troijleme fec-
tion j ou de ceux à quatre articles à tous les
tarfes.
Des Capricornes.
Caractères de ce genre. Voye^ la table.
Divifion des Capricornes en quatre familles.
L'auteur appelle antennes courtes , celles qui
font moins longues que le corps ; médiocres
celles qu# font environ de la longueur du
corps , longues celles qui furpalïènt la lon-
gueur du corps.
Defcription de trente-une efpèces de Ca-
pricornes de nos contrées, bc de vingt deux
efpèces exotiques.
3e. Mémoire.
Des Leptures & des Nécydales.
Des Leptures.
Les Leptures de M. de Geer font les Sten-
eores de M. Geoffroy , & les Leptures de ce
dernier font des Capricornes Je la quatrième
famille , fuivant l'ordre du premier.
Caractères & defcription des Leptures en
général j leur dWifion en deux Familles. Def-
cription de vingt-cinq efpèces dont la der-
nière eft exotique.
Des Nécydales.
Caractères des Nécydales , & leur divifion
en deux familles. Defcription de quatre
efpèces.
DISCOURS
M
E M O I R E.
De* Clairons , des CaJJides & des Lps.
Des Cl. lirons.
Leurs caractères. Defcription de fis efpè-
ces dont la fixiane eft exorque.
Des Caffîdes.
Caractères des Caflldes. Ils font bien
exprimés & faciles^ f.iifir. Les larves vivent
fur les plantes, leur corps cil app ati , garni
d'épines tout autour , elles îs couvrent de
leu:s excrémens quelles foutiennent par une
efprce de fourche à deux branches \ elles fe
transforment fur les feuiljes fans former de
coque. D.-fcnption de trois Ç.iuides qui fe
trouvent en Europe , & de leize exotiques.
Des lps.
Ce font , fuivant M. Linné , des Dermcf-
tes ; mais , felon*M. de Geer , ils forment
un genre diftincl , mitoyen entre les Scarabés
& les Dermejles.
Caractères des lps. foye\ la* table.
Defcription de huit lps , dont le dernier
eft exotique.
5e. Mémoire. • .
Des Charanfons , des Bruches & des Antribes.
Des Charanfons.
Caractères de ce genre. M. Geoffroy la
divilé en deux genres , d'après la forme des
antennes coudées ou non coudées \ favo:r en
genre du Becmare , rhinomacer , 9c gtnre du
i.haranfon , curculio. Mais M. de Geer pré-
fère de ne former qu'un genre , parce que
les rapports font complets d'ailleurs entre
les Becmares &. les Charanfns. Divifion en
fept familles. Voye-^ la table.
Les larves des Gharanfons ont une tète
écailleufe garnie de dents ; elles n'ont point
de pattes, mais les unes font couvertes d'une
matière vifqueufe , qui leur fert à fe coller
& fe cramponner , les autres ont des mame-
lons enduits de la même matière , Si qui fer-
vent au même ufa^e. Les larves de différen-
tes efpèces vivent les unes fur 1 s feuilles des
plantes, les autres dans les boutons , les tiges
& les branches des atbies , pluiîeurs à l'in-
térieur de différentes fortes de grains. Les
unes fe transforment dans des coques de foie,
les autres dans des coques faites d'une matière
P R É L 1 M
gomtjieufe , cV il y en a qui entrent en terre
pour y fubir leur transformation.
Defcription de huit Charanfons de la pre-
mière famille \ de cinq de la féconde ; de
treize de la troiiïème , le dernier eft celui
du bled , fi connu par les dégâts qu'il caufe
dans les'greniers. Leuwenhoeck en a donne
l'hiftoire } 8c nous a appris qu'après l'accou*
plement la femelle pique un grain avec fa
trompe , dépofe un œuf dont il naît une lar-
ve qui perce le grain , fe nourrit de fa fubf-
tance , fe transforme en nymphe & en Cha-
ranfon dans le vuide qui s'eft formé ; le
Charanfon perce enfuite la coque pour fortir.
On s'eft occupé beaucoup des moyens de
prévenir les dégâts de cet iufecle , & l'on
doit j à cet égard , confulter en particulier
les ouvrages de M. Duhamel fur la confer-
vation des grains.
Defcription de dix Charanfons de la qua-
trième famille ; de huic de la cinquième ; de
quatre de la fixième ; de quatre cre la feptiè-
me , de dix Charanfons exotiques.
Des Bruches.
Ces infectes nommés , par M. Linné, Bru-
chi; Mylabres , par M. Geoffroy, paroiffent
à M. de Geer, tenir le milieu enrreles Cha-
ranfons & les Cryfomèles. M. Geoffroy a
aufli fair un^enre qu'il a nommé Bruche.
Mais c'eft , félon de Geer , une Vrillette.
Caractères des Bruches dans le fens de no-
tre auteur. Voyei^ la table.
Defcription de deux efpèces.
Des Antribes.
C'eft à M. Geoffroy qu'on doit ce genre
nouveau. Ses caractères. Foye^ la rçble.
Defcription d'une efpèce.
1 N A 1 R E. xcj
6e. MÉMOIRE.
Des Cryfomèles.
Leurs caractères. Voye\ h. table.
M. Geoffroy a divifé ce genre nombreirx e»
efpèces , en Mélolome , Grïbouri , Criocère s
Altife , Galeruque } 8c Cryfomcle. lia fait de
ces divifions autant de genres ; M. de Geer n'en
admet qu'un , celui de la Cryfomele , 8c il le
divife en familles du même genre , d'après
les divifions de M. Geoffroy , au lieu de le
divifer en genres. .
Defcription des différentes parties des
Cryfomèles. Divifion de ce geiare er^quatre
familles , donr la première renferme la Ga-
leruque 8c la Cryfomele de M. Geoffroy ;
la féconde fon Gribouri 8c fon Méïolonte ;
la troifième fon Criocère ; la quatrième fon
Altife.
Defcription de trente-une Csyfomeles de
la première famille ; de onze de Inféconde ,
de quatre de la troifième , de onze de la qua-
trième , 8c de treize exotiques.
7e. MÉMOIRE.
Des infectes à étuis durs de la quatrième fec-
tion , ou de ceux à trois articles aux tarfes.
Des Coccinelles.
Caractères des infectes de ce genre. Voye-^
là rable. Defcription détaillée de leurs diffé-
rentes parties.
Les larves des Coccinelles font des vers
hexapodes , à tête écailleufe armée de dents ,
leur corps va en diminuant vers l'extrémité ;
elles en appuient fouvent la pointe en mar-
chanr , & s'en fervent comme d'une feptième
patte; elles vivent uniquement de Pucerons,
& elles" habitent fur les plantes où il s'en
trouve ; elles les faififfent avec leurs pattes 8c
s'en fervent pour les porter à leur bouche ;
m ij
XC1J
D I S C O U
elles en détruifent beaucoup ; car elles font
très-voraces , & au point de ne fe pas épar-
gner entr'elles. Pour fe métamorphofer, elfes
s'attachent aux plantes par l'extrémité de
leur corps dont elles font fortir par expref-
fion une humeur gluante qui fe deffèche &
fert de colle ; leur peau fe retire , fe deffè-
che, fe fend au bout de peu de jours; elles
la font remonter vers- le point d'attaché où
elle fe raffemble en rides', Se la nymphe y
refte engagée par l'extrémité de fon corps.
Les Coccinelles ne demeurent que quelques
jours en cet état , & paroiffent fous leur der-
nière forme , dans l'efpace de fix à onze ou
douze jours. Les élytres font mois Se blanchâ-
tres au moment que tombe la dépouille de
nymph», mais ils fe dutciffent Se fe colo-
rent par l'action de" l'air.
Les Coccinelles continuent , dans leur
dernier état , à vivre de Pucerons , à les cher,
cher fur différentes plantes ; elles furvivent
l'hiver, Se font du nombre des premiers in-
fefles qui papoiflent au printems.
Divifion du genre des Coccinelles en trois
familles.
F, S
CLASSE
I X.
Defcription de trente efpèees
deux dernières font erotiques.
dont
8e. Mémoire.
De quelques efpèees de larves dont les transfor
mations font inconnues , mais qui paroi/ .
Cent être de la clajfe des injecles à étuis.
Defcription de fix de ces larves. Cet objet
n'étant pas fufceprible d'extrait , nous ren-
voyons à l'ouvrage même.
TOME VI.
Le fixième volume a pour objet les infec-
tes de la neuvième Se dixième clalïe. Leur
hiltoire eft détaillée en huit mémoires précé--
dés par une table dans laquelle font expofés
lçs caractères des inlectes de ces deux clallès.
Caractères des infectes qui la compofenr.
Deux aîles membraneufes découvertes , deux
balancif rs ou maillets fous les aîles , bouche
à trompe fans dents.
Ordre LX1X. La mouche , mufea.
Antennes à palettes avec
un poil latéral > trompe à
livres charnues.
Famille I. Le poil des antennes (im-
pie Se uni ou fans barbes ,
le corps couvert de poils roi-
des en forme de crins.
IL Le poil des antennes ve-
lu ou garni de barbes , le
corps couvert de poils roi-
des en ferme de crins.
III. Le poil des antennes fim-
ple Se uni ou fans barbes ,
le corps couvert de poils
fins Se comme laineux.
IV. Le poil des antennes velu
ou garni de barbes , le corps
couvert de poils fins Se com-
me laineux.
'Ordre LXX. Le Stratiome , Stratio-
mis Ceof. mufc&fp. Linn.
Antennes cylindriques
coudées à trois articles ,
trompe à lèvres charnues ,
écufïon armé' de pointes
dures , aîles croifées.
LXXI. La Némotèle , Nemctelus
fchcef. mufcxfp. Linn.
Antennes cylindriques
ou gienées à trois articles,
plus courtes que la tête ,
trompe à lèvres charnues.
Famille 'I. Antennes cylindriquesou
grenées à trois articles ,
terminées par un poil.
. II. Antennes cylindriques à
trois articles fans poil.
III. Antennes cylindriques à
trois articles,, tetmiuées en
filet droit & vuide, comme
un ftilet.
IV. Antennes à palettes, avec
un long poil près de leur
extrémité. .
Ordre LXXU. Le Taon a Tahanus.
Antennes de la longueur
de Ja tête , divifées en trois
articles , dont celui- de
l'extrémité eft encore fub-
divifejA>mpeà lèvres char-
nues couvertes par deux gros
barbillons., & accompagnée
d'aiguillons applatis en for-
me de lancettes ; aîles qui
ne fe croifent point , ttois
pelotes aux tarfes.
Famille I. Antennes en ctoiftant ,
ou dont le dernier article
eft en forme de croiftanr ,
terrniné par une pièce coni-
que divifée en quatre arti-
cles.
IL Antennes cylindriques ou
dont le dernier article eft
alongé , prefque cylindri-
que & divifé en plus de
quatre articles.
PRELIMINAIRE.
Ordre LXXIII. L'Afile 3 Afdus.
Antennes cylindriques
coudées à trois articles, dont
le detnier eft en mafle
alongéej applatie & arondie
au bout; trompe alonqée,
roide, écailleufe 8c dirigée
en avant.
Famillb I. Antennes fimples ou ter-
minées par une palette alon-
gée , qui n'a point de poil
au bout.
II. Antennes terminées pat
un poil roide.
Ordre LXXIV. L'Empis, Ëmpîs. Linn.
Antennes à ma/Tes coni-
ques, divifées en trois arti-
cles de la longueur de la tê;e;
longue trompe roide 8c
écailleufe, dirigée perpendi-
culairement ou en arrière.
LXXV. Le Conops , Conops. Linn.
Antennes plus longues
que la tête , très-rappro-
chées à leur bafe , & com-
poféesde troisarticles, donc
•le dernier eft conique & tet-
. TOÏiié en crochet ; longue
trempe coudée j lifte, roi-
de & dépourvue de barbil-
lons j ventre délié , à fon
origine , & gros à fon extré-
mité.
LXXVL Le, Bombille , Bomkilïus.
Linn.
Antennes de la longueur
de la tête , coudées & corn-
pofées de ttois articles, dont
le dernier eft en mafle très-
alongée; très -longue trom-
pe fétacée , avancée & bi-
valve , à valves horizon-
tales j entre lefquelles il y a
des aiguillons fétacés ; ven-
tre court & large ; aîles éten-
dues 8c qui ne fe croifent
point.
xciv -D
Ordre LXXVII. L'Hippobofque ,
bofca.
I S CO U R
Hippo-
Antennes féracées très-
courtes en forme de poils ,
placées fur des tubercules
arrondis ; trompe en filec
délié, placée dans un étui
à deux valvules.
LXXVIU. L'Oeftre , Oejtrus.
Antennes en globules, di-
vifées en anneaux 3 & ter-
minées par un filet délié en
forme de poil ; point de
trompe , ni de barbillons.
LXXIX. Le Coufin, Culex.
Antennes à filets coni-
ques êc hériffées de beau-
coup de poils ; longue trom-
pe avancée , compofée de
plufieurs aiguillons déliés ,
renfermés dans un fourreau
flexible ; ventre alongé &
cylindrique.
LXXX. La Tipule , TipuUu
Antennes fétacéesou fili-
' formes , fouvent barbues
dans le mâle , ou bien en
mafTe cylindrique; bouche
en mufeau à lèvres , & ac-
compagnée de deux longs
barbillons articulés , & re-
courbés en deffbus ; ventre
alongé & cylindrique.
Famille I
Antennes fécacées ou fili-
formes , fouvent en plumes
dans le mâle.
U. Antennes pedinées ou à
barbes en dents de peigne.
III. Antennes à nœuds ou
compofées de grains très-
Famille IV.
bien fcparés Ks uns des au«
très par un filet délié.
Antennes en maflue , ou
bien en m a (le cylindrique
divifée en articles très-
courts.
CLASSE X.
Deux aîles membraneufes découvertes &
point de balanciers , de trompe, ni de dents
dans le mâle, point d'aîles, mais une trompe
à la poittine dans la femelle.
Ordre LXXXI. La Gallinfe&e , Coccus.
Linn. Chermes, Geoff.
La femelle qui eft fans
ailes , eft armée d'une trom-
pe placée entre les deux
pattes antérieures; le mâle,
qui n'a ni dents ni trompe ,
^Ppourvu de deux aîles Se
& de deux filets fétacés au
derrière.
Familxl I. La femelle reflemble plus
à une Galle qu'à un ani-
mal , ayant la peau très-
lifle & tendue.
Famiiie II. La femelle reflemble plus
à un infeéte , confervant fur
la pe^u des incifions , qui
divifent le corps en an-
neaux.
. 1". Mémoire.
Des infectes à deux ailes membraneufes & à
deux balanciers en général, & des Mouches
en particulier.
Les infectes dont il eft queftion dans ce
mémoire & les fuivans } font appelles Dip-
tera , en latin ,- d'où on a fait le mot Dip-
tère , eu françois. L'auteur divife la claflê de.
ces infe&es en douze genres.
P R Ê L T M
Examen des parties externes des Diptères.
variété de la forme de la trompe , des
barbillons, du corcelet même, dans les dif-
férens genres,
Nourriture des Diptères. Les uns fucent
le miel , d'autres recherchent les viandes ,
les excrémens; trois genres font des infe&es
de rapine , la Némoùle, F ' AJile Se X Empis.
Le Taon , XHippohofque & le Coujïn font
avides de fang.
Les Diptères forrent de l'œuf fous la forme
de larves ; il y en a cependant quelques-uns
de vivipares. Divers lieux où fe nourriftent
& habitent les larves Diverlîtc de formes
des larves j elles n'ont point de pattes ou,
fi elles en ont , elles font conformées fur
un modèle particulier j les unes ont une tête
membraneufe , fk'xible , qui varie fouvent
de forme, les autres, au contraire, ont une
tête écailleufe : le corps eft divifé en anneaux
& couvert d'une peau membraneufe 6V
flexible.
Les larves des Mouches parvenues à leur
dernier degré d'accroilTement , fe raccour-
ciilent & prenHent la figure d'oeufs oblongs
fans fe défaire de leiK peau, qui fe durcit
& fous laquelle elles fe changent d'abord
en boule alongée Se puis en nymphe. Les
larve- des Stratiomes , des Hippobofques , des
Oejlres , ne q ittent pas non plus leur
peau qui fe durcir fans perdre fe forme ,
en cônferyant leur figure primitive , & fous
laquelle elles le translomaent en nymphe-.
Le- larves des aurres genres quittent leur
peau 6V paroiilenr fous la forme de nymphes
découvertes. Plulieurs de ces nymphes , &
ce font celles ^juivivenr daDs l'eau , continuent
à jouir d'un mouvement de progreilion. Paimi
les nymphes terreflres , il y en a qui, avant
de devenir inie&e aîlé, fortent à moitié de
terre.
Des Mouches.
Leurs caractères propres. Voye\ le numéro
6$) , ci-dellus.
1 N A 1 R E. xcv
Defcription de leurs parties externes.
Le bourdonnement des Mouches eft pro-
duit par le frottement de la bafe de leurs
aîles contre les parois du corceler ; preuves
inconteftables qu'en donne M. de Geer. La
caule de ce bourdonnement avoir été attri-
buée au battement des ailes fur les balanciers.
Mais M. de Geer a obfervé que les aîles étant
coupées près de leur bafe , le bourdonne-
ment n'en continuoit pas moins., & cette
bafe étant enlevée , il celle absolument.
Incommodité des Mouches, defcription
de leurs larves, expolïrion des lieux où elles
fe uourrillent , de leurs alimens, &:c. Divi-
fion des Mouches en quatre familles. Nous
en avons rapporté les caractères.
Defcriprion de quinze Mouches de la pre-
mière famille , fubdivifion de cette famille
en Mouches tachetées , Se dont le corps de
la femelle eft terminé par un tuyau écailleux.
Les larve* de ces Mouches vivent , les
unes, dans les grains, les aurres, dans les
noyaux de cerrains fruits, quelques-unes dans
des galles.
Defcription de cinq de ces Mouches.
2e. MÉMOIRE.
Des Mouches de la féconde famille.
Defcription &^Hftoire de vingt Mouches.
3e. M é m o I R E.
i°. Des Mouches de la troifième famille.
Defcription de dix-neuf efpèces.
z°. Des Mouches de la quatrième famille.
Defcription de fept efpèces.
3°. Des Mouches exotiques.
Defcription de ceux «Mouches de Suri-
nam, donr la première eft prefqu'enyà-
XCVj
rement femblable à celle d'Europe, que
l'auteur a décrite fous le nom de Mouche
des jardins , représentée pi. 8 } fig. i z ,
de ce volume. La féconde rellemble
beaucoup à nos Mouches dorées com-
munes.
4e. Mémoire.
Des Stratiomes & des Némoteles.
Des Stratiomes.
Swammerdam a parlé des Stratiomes fous
le nom d'AJï/es; M. de Réaumur fous celui
de Mouche à corcelet armée \ Frich, Roefel ,
Linné, les ont au Ai connues, mais il les ont
regardé comme des Mouche'. M. Geofîroy
a reconnu le premier qu'ils forment un genre
à part ; M. de Geer a ltuvi cet exemple ,
ainlî que M. Schaeffer.
Caractères de ce genre. Ils font énoncés
dans la table.
Les larves des Stratiomes vivent dans l'eau ;
leur corps elt'Wng, un peu applati _, plus
large qu'il n'eft épais : il eft compo é d'an-
neaux dont les trois derniers font plus longs
& moins gros , le dernier eft en forme de
tuyau & le plus long. La tète petite, écail-
leufe oblongue , eft garnie d'un grand nombre
de croche s en partie charnus, & de bar-
billons dans une agitation continuelle , au
moyen de laquelle l'eau & les très petits infec-
tes microfeopiques qu'elle ç^itient font portés
vers la bouché de la larve. A l'extrémité du
dernier anneau eft un pinceau de poils , il
fert à iotuenir l'extrémité du corps à la fur-
face de l'eau, les poils aboutirent en forme
di rayons à l'extrémité du dernier anneau qui
eft ouvert & qui fert -à la refpiration ; l'a-
nus ouvert en forme de fente, eft placé delfou =
ce dernier anneau.
La latve devenue 'nymphe , ne change
point de forme ., mais elle eft roide 8c in-
capable de mouvemens. Li peau devenue
plus seche, plus folide , fert de coque. Sous
DISCOURS
cette coque s'achève en cinq à- fix jour* le
changement de la larve en infeéte ailé. Ma-
nière dont il le tire de fa coque.
Defcription de trois Stratiotnes.
Des Nc'motiles.
Caractères rapportés dans la table.
Defcription de dix- huit Némorèles qui fe
trouvent en Suède, & de cinq Némoteles
exotiques.
Les larves des Némoteles .quittent leur
peau avant de devenir nymphes, e;!es vivent
de différentes fubftancesj celles de la cinquiè-
me efpèce vivent dans le fabU fin, y creufent
un entonnoir à la manière du Fourmi- lion 3
& fe nournlfent des inieclcs entraînés par l'é-
boulement au fable au fond de l'entonnoir.
M. de Réaumur a décrit cette larve fous le
nom de Ver-lion.
s-
M É
M O I- R E.
Des Tacns , dts A (lies , des Empis } & des
Conojs.
Des Taons.
Le Taon j Tabanus en latin , eft générale-
ment connu par les tourmens qu'il caufe aux
chevaux & aux bœufs pendant l'été.
Caractères de ce genre. Voye\ la table.
Obfervation fingulière de M. de Geer ;
favoir , qu'il n'y a que les Taons femelles
qui piquent les animaux _, & que les mâles
fucent le fuc des fleurs ; il dit que ce fait
eft commun aux Taons Se aux Coufins.
Perfonne n'avoir , avant M. de Geer ,
connu les larves des Taons'; elles vivent en
terre, en fortent à moitié pour palper à l'état
d% nymphe. Defcription d'une larve cV de
la nymphe.
Defcriptions de fix efpcces de Taons qui
fe trouvent dans nos clituats , & de fept
Taons exotiques.
Dis
PRÉ
Des Afiles.
LIMINAIRE.
XCVlj
Caractères de ce genre, Se defcription dé-
taillée des différentes parties des Ailles.
Les Ailles font des infectes de rapine qui
vivent d'autres in ectes qu'ils perceiu avec
leur trompe, & dont ils fucent les humeurs;
leurs larves vivent en terre, s'y ttansforment
en nymphe après avoir quitté leur peau. Ces
larves n'ont pas de pattes, leur corps eft a lon-
gé, divifé en douze anneaux , effilé aux deux
extrémités ; leur tête elt petite , écailleufe ,
at mée de deux crochets , à l'aide defquels elles
fe transportent ôc fe traînent d'un lieu à un
autre.
Defcription de dix Afiles.
Des Empis.
Caractères de ce genre ; reffemblance des
Empis avec les Coujins ôc les Tipules par
l'enfemble de leur forme.
Les Empis font , comme les Afiles , des
infectes de rapine.
Defcription de deux efpèces.
Des Conops
Caractères de ce genre ; defcription affez
détaillée des différentes parties. Les Con&ps
volent autour des fleurs avec une vivacité
extrême , ils fe nourrillent de miel. L'auteur
ne connoît pas leurs larves.
Defcription de quatre efpèces.
6e. Mémoire.
Des Bombiles, des Hippobofques y des Oejlres
& des Coufins.
Caractères des Bombiles ; defcription de
quatre efpèces , dont les deux dernières font
exotiques.
Hijloire Naturelle , Infettes. Tome iy.
Les Bombiles volent autour des fleurs à
la manière des Papillons Bourdons , & en
pompent de même le miel fans fe pofer.
Leurs larves ne font pas connues.
Des Hippobofiques.
Caractères des infectes de ce genre. Voyt\
la table.
Defcription de deux efpèces; examen dé-
taillé j dans la defcription de la première
efpèce, des différentes parties des Hippobof-
quesj de la manière fingulière dont ces in-
fectes fe reproduifent. La femelle dépofe un
œuf prefque aufli gros que le ventre dans le-
quel il ètoit contenu. II renferme une larve
quij en naillanr,devient nymphefeus fa peau
qui fe durcit & qui prend une forme ovoïde.
Une des plus fortes preuves de cette affer-
tion , c'efl que cet œuf a , dans le commen-
cement, un mouvement de dilatation ôc de
contraction , foit que ce foit un effet de la
refpiration ou de la circulation. Au moment
de la ponte , l'Hippobofque demeure en re-
pos , la peau qui recouvre le ventre fe dilate
à fon extrémité , ôc s'ouvre ; mais bientôt
l'ouverture fe referme, l'extrémité du ventre
reprend fon volume, & l'infecte fes mouve-
mens ordinaires , fans paroître avoir loufTert
d'une opération qu'on jugeroit devoir lui être
aullï pénible.
Des Oejlres.
Caractères qui diflinguent ce genre. Voye\
la table.
Les Oeftres de même efpèce font fouvent
très-cifféremment colorés , comme M. de
Réaumur l'a remarqué ; ce qui rend les ef-
pèces très- difficiles à diftinguer.
Les larves des Oeftres vivent aux dépens
des grands animaux.
Defcription de l'Oeftre des inreflins du
Cheval, de celui des tumeurs dc-i bœufs.
XCV11J
DISCOURS
Des Coufins.
Caradères de ce genre , & defcription dé-
taillée des différentes parties du corps des
Coufins. M. de Geer o'oferve qu'ils ont été
décrits par un grand nombre d'auteurs mo-
dernes; queSwammerdamenadonnéd'excel-
lentes figures ; que cependant celle qu'il donne
de la trompe n'eft pas exacte , mais que pour
connoître parfaitement tout ce qui concerne
les Coufins, il faut le chercher dans ce que
M. de Réaumur a écrit fur ces infedes, &
qu'en faveur de ceux qui n'ont pas les ou-
vrages de ce favant , il donne l'extrait de fon
mémoire fur les Coufins. Comme nous don-
nons la notice des Œuvres de M. de Réaumur
fur les Infectes > nous ne nous occuperons pas
de l'extraie que préfente ici M. de Geer. Nous
remarquerons, comme nous l'avons déjà dit
à l'occafion des Taons , qu'il affure avoir
obfervé que ce font les Coufins femelles feuls
qui nous piquent, & que jamais il n'a été
piqué par un Coufin mâle , quoiqu'il fe foit
trouvé fouvent au milieu d'un grand nombre,
& que les femelles l'alTailliOent.
Defcription & hiftoire du Coufin com-
mun.
7e. Mémoire.
Des Tipules.
Caractères des infedes de ce genre. M. de
Geer penfe que la Mouche-Saint- Marc, dont
M. Geoffroy a fait un genre particulier fous
le nom de Bibion, Bibio , en latin, eft une
Tipule , Si qu'on ne doit pas en faire an »enre
particulier, que la différence qu'on remarque
dans les antennes ne fuffir que pour fub-
divifer la Mouche-Saint Marc en une famille
du genre des Tipules.
Defcription des parties du corps des Ti-
pules. Divifion de ce genre en quatre familles
d'après la forme des antennes. Subdivifion
des Tipules en grandes, petites & moyennes.
Les premières ont un pouce &c au-delà de
longueur, les fécondes font delà grandeur des
Coufins communs, & les moyennes ont une
taille entre deux. Plufieurs efpèces de petites
Tipules s'élèvent en nombre infini de la fur-
face du terrein , redefeend' nr, remontent &
forment des fortes de balancemens en pro-
duifant un fon aigu.
Defctiption de trente- fept efpèces de Ti-
pules.
M. de Réaumur _, des ouvrages duquel
nous donnons un extrait , ayant traité de
l'hiftoire des Tipules, il eût été fuperflu de
de rapporter ici ce qu'en dit M. de Geer;
mais nous devons remarquer qu'en décrivant
plufieuts efpèces , il a fait leur hiftoire parti-
culière. Nous aurions defiré en pouvoir don-
ner une notice. Les bornes preferites nous
forcent de renvoyer à l'ouvrage même , le
ledeur qui defireroit une connoiffance com-
plette de l'hiftoire des Tipules , tant générale
que particulière.
8e. Mémoire.
Des Gallinfecles.
Les Gallinfedes , Coccus de Linné' , font,
quant aux femelles des infedes aptères }
quant aux mâles des infedes à deux aîles ,
beaucoup plus petits que leurs femeiies ;
celles-ci paffent l'hiver attachées aux branches
de différens arbres; elles s'y tiennent par une
trompe quileu'rfert àfucerlaféve , elles croif-
fent au printems , & elles font fécondées
par les mâles qui les cherchent. Ces derniers
ont à l'extrémité du corps deux filers entre les-
quels eft une forte d'aiguillon, qui eft la par-
tie mâle ou fon enveloppe ; ils n'ont d ail-
leurs ni trompe ni mâchoires : la femelle
fécondée j pond des aufs auxquels elle ferc
de couverture & d'enveloppe en les couvrant
de fon corps.
Caractères des infectes de ce genre. Voye-^
la table.
Les jeunes Gallinfedes nées fous le corps
de leur mère au printems, en fortent , fe
répandent fur les feuilles ou les tiges _, mais
fans i'y fixer entièrement; à l'automne, elles
INSERT FOLDOUT HERE
s'attachent aux branches., les femelles, pour
le rette de leur vie, & les mâles pour jufqu'au
printems fuivant. Alors ceux-ci le métamor-
phosent fous leur peau qui leur ferrde coque.
Defcription Se hiftoire de la Gallinfecte
ovale de l'orme, de la Gallinfecte ronde du
faule.
Defcription d'une Gallinfecte exotique (la
Cochenille ). M. de Geer en a reçu de vi-
vantes de 1 ille de Sainr-Euftache , ce qui l'a
mis à portée d'en donner une defcription
plus exade qu'on n'avoir pu le faire encore,
& de décrire les antennes qui font toujours
brifées dans les Cochenilles du commerce.
Mais il avertit qu'il n'eft pas fur que les Gal-
linfectes de l'ifle de Saint-Euftache foient les
mêmes que celles du Mexique , qui fourniflent
la Cochenille , quoique toutes deux vivent fur
la même plante. Il n'a non plus été a por-
tée de décrire que des femelles.
TOME dernier.
Ce tome efl: regardé comme un ou-
vrage pofthume. 11 paroît cependant que le
manuferit étoit complet avant la mort de
l'auteur , & qu'on n'a fait que le rendre pu-
blic. Il contient la defcription des in-
fectes Apures } ou qui n'ont point d'aîles ;
il eft divifée en neuf mémoires , fuivis d'un
dixième, fervant de fupplément, & dans le-
quel on trouve la defcription de quelques in-
fectes ailés.
Enfin ce volume, & les œuvres de M. de
Geer fur les infectes , font terminés par la
récapitulation de la diftribution des infectes
enclalTes.en ordres j en genres & en familles,
avec une table générale de divifion de ces ani-
maux.
CLASSE XI.
CARACTERES.
Point d^aîles , fix pattes , bouche à trompe.
Les infectes de cette clalle palTent pat l'état
de nymphe.
PRELIMINAIRE.
Genre LXXXII. La Puce, Pulex.
SCC IX
Six pattes , dont les pof-
tetieures font longues &
propres à fauter ; deux yeux;
courte trompe recourbée ;
antennes filiformes ; an-
neaux du ventre couverts
de pièces écailleufes.
CLASSE XII.
Point d'aîles, fix pattes; huit yeux de
chaque côté de la tête ; antennes fétacées ;
trois filets au derrière ; corps couvert de pe«
tites écailles.
Genre LXXXIII. La Forbicine, Forbicina.
Geoff. Lepifma. Linn.
Six pattes ; deux yeux
compofés ; deux barbillons
. à la tête ; antennes fétacées;
trois filets au derrière; corps
couvert de petites écailles.
LXXXIV. La Podure , Podura.
Six pattes ; huit yeux de
chaque côté de la tête; an-
tennes filiformes ; queue
fourchue repliée fous le
ventre , au moy:n de la-
quelle elle faute.
LXXXV. Le Terme, Termes. Linn.
Six pattes ; deux yeux à
réfeau ; antennes fétacées
ou filiformes , plus longues
que le corceletj bouche à
deux dents au devant de la
tête, & quatre barbillons
mobiles.
mj
c DISCOURS
Genre LXXXVI. Le Pou J Pediculus. X C I. Le Scorpion , Scorpïo.
Six pattes ; deux yeux ;
courte trompe à la tête ; an-
tennes filiformes de la lon-
gueur de la tète ; ventre
applati.
LXXXVIL Le Ricin , Ricinus,pediculi
fpec. Linn.
Six pattes ; deux yeux ;
antennes filiformes environ
de la longueur de la tête ;
ventre applati; deux dents
en deflous de la tête.
CLASSE XIII.
Point d'aîles, huit ou dix pattes, la tête
confondue avec le corceiet , ou faifant en-
fenble une même maire , fans étranglement
entre deux.
Genre LXXXVHI.La Miize^ A caras.
Huit pattes ; deux yeux ;
deux bras en forme de pé-
rîtes pattes , articulés près
de la tête ; courte trompe.
LXXXIX. Le Faucheur, Phalangium.
Huit patte;; deux yeux;
deux bras en forme de pe-
tites pattes; deux ferres au-
devtnt de la tête , divifées
en deux doigts; corps ovale.
XC. L'Araignée, Aranca.
Huit pattes; huit yeux;
deux bras articulés en forme
de petites pattes ; deux
ferres au-devant de la tête;
mamelons charnus Se mo-
biles au derrière qui font
des filières
Huit pattes; huit ou fix
yeux ; deux ferres ou te-
nailles aux côtés de la tête;
deux autres ferres plus pe-
tites au-devant de la tête J
longue queue articulée, ter-
minée par un aiguillon cour-
bé; deux lames dentelées
en peigne au - delïbus du
corps.
XCII. Le faux Scorpion, Cbclïfer.
G k o f f. Phaiangïï fpec.
Lin.
Huit pattes; point d'an-
tel nés; deux terres ou te-
nailles aux côtes de la tête;
deux autres lerres plus pe-
tites au devant de la tête j
corps oblong ians queue.
X C 1 1 1. L'Ecreviiïe , Aftacus a Can-
cer macrorus. Lin.
Dix pattes , dont les
deux antérieures font gran-
des & terminées par des
ferres doubles ou à deux
doigts ; antennes fétacées
longues ; deux yeux placés
fur des pédicules mobrles;
deux bras articulés; corce-
iet convexe , cylindrique ;
longue queue étendue, ter-
minée par des nageoires
plattes en forme de feuil-
lets.
XCIV. Le Crabe, Cancer. Cancer
brachyurus . Lin.
Dix pattes ( quelquefois
huit), dont l'es deux anté-
rieures font grandes Se ter-
minées par des ferres dou-
blés ou à deux doigs ; deux
yeux placés fur des pédi-
cules mobiles; antennes fé-
tacées comtes; deux bras
articulés ; grand corcelct
applati; queue triangulaire
ou ovale, recourbée & ap-
pliquée fur le deiïbus du
corps.
Genre XCV. Le Monocle, Monoclus.
Pattes branchues & pro-
pres à la nage ; deux bras
articulés j également bran-
chus ; le corps couvert
d'une écaille en forme de
coquille bivalve ; les yeux
placés fur cette écaille tout
près les uns des autres , &
formant comme une malle
unique; queue fourchue.
CLASSE XIV.
Point d'ailes } quatorze pattes & d'avan-
tage, la tète féparée du corps par une incilion
ou étranglement.
Genre XCVI. La Squille, Squilla. Cancer
man'ibus adaclylis & onifei
j< jpec. Lin.
Quatorze pattes, dont
les quatre antérieures font
à tenailles (Impies ; quatre
antennes létacées ou à filets
coniques ; lames mimes en
forme de feuillets fous la
queue , ou bien point de
queue.
XCVII. Le Cloporte, Onïfcus.
Quatorze pattes ; deux
yeux à réfeau ; deux an-
rennes filiformes coudées ;
corps ovale divifé en an-
neaux.
PRELIMINAIRE. cj
Genre XCVIII. La Scolopendre , Scolo-
pendra.
Corps applati divifé era
plufieurs anneaux ; pattes
nombreufes , une paire à
chaque anneau du corps ;
antennes fétacéesou à filets
coniques ; plufieurs yeux en
forme de tubercules hémif-
phériques ; deux tenailles
en crochets , & deux barbil-
lons en forme de petits
bras en deiïbus de la tète.
XCIX. Le Iule, /«/m.
Corps cylindrique divifé
en un très- grand nombre
d'anneaux; pattes nombreu-
fes, courtes; deux paires à
chaque anteau du corps ;
antennes courtes filiformes ;
deux yeux à réfeau; deux
dents.
M É
MOIRE.
Des infecles fans ailes en général , & en par-
ticulier des Puces j des Forbicines , des Po-
dureSj des Termes , des Poux & des Ricins.
Les infec~t:s fans aîles ou aptères ne font
pas fujets à des métamorphofes , excepté la
Puce qui fort de l'œuf fous la forme de
larve , ik qui pâlie par l'état de nymphe avant
de devenir infecte parfait.
Les Aptères ptéfentent dans leur forme
des différences qui mettent en état de les
diftinouer en diverles clalîes. Voye^ la table.
Quoiqu'ils ne prennent jamais d aîles , ils
changent de peau à mefure qu'ils croisent;
plufieurs ont le corps couvert d'une peau
dure tk cruftacée ; la plupart ont das dents,
quelques-uns une trompe; les antennes va-
rient beaucoup pour la forme & la gran-
deur ; les Mutes , les Faucheurs , les Arai-
Cl)
DISCOURS
gne'es, les Scorpions & les faux- Scorpions ,
n'en ont point , fuivant M. de Geer , &
les parties auxquelles on en a donné le nom ,
font des barbillons ou efpèces de bras dont
ils fe fervent pour apptocher leurs alimens
de la bouche \ ces parties nJont aucun rap-
port avec les antennes par leur forme & leur
polîtion.
Parmi les Aptères , les uns n'ont que deux
yeux , d'autres en ont huit , & certains feize.
Us font ordinairement liiTes & fans facettes ,
excepté les Ecrevijfes Ôc les Iules. Dans les
EcreviJJes & les Crabes , les yeux , placés
fut une iorte de pédicule , font mobiles.
Le corcelet eft d'une feule pièce, on de
deux ou trois , mais dans quelques efpèces,
comme le Cloporte , il n'eit pas diftinct du
refte du corps.
Les parties de la génération font placées
ordinairement au bout du corps dans le mâle
& dans la femelle ; mais dans l'Araignée
mâle , elles font renfermées dans le bouton
qui termine les bras fuués à la tête, & qu'on
a regardés comme les antennes ; l'Araignée
mâle a donc les parties doubles ; la femelle
n'en a qu'une placée au-deflous du ventre
près du corcelet.
xLa plupart des Aptères font ovipares t
quelques-uns font vivipares ; tous ces infectes
fe reproduifent avant d'avoir pris tout leur
accroilîement , ce qui eft le contraire des
autres animaux , & en particulier des in-
feétes qui n'engendrent que fous leur der-
nière forme , ou lorfque leur développement
eft complet.
La nourriture & la demeure des Aptères
varient félon les efpèces ; il y en a de ter-
reftres & d'aquatiques , de fanguivores , de
farnaciers , de frugivores, ou qui fe nour-
riflent de végétaux.
Des
On n'en connoît qu'une efpèce ; fes ca-
ractères; fa defeription. Elle pond fes œufs
au hafard , fuivant M. Roefel., fans les atta-
cher , comme on le croit , aux différents
poils ; il en fort des larves de figure alongée ,
avec une tête écailleufe & de petites an-
tennes; le corps eft divifé en anneaux, velu
& terminé par deux crochets qui fetvent à
le poulfer en avant. Il n'y a point d'autres
pattes.
Ces larves font fort vives , fe mettent en
rond dans l'état de repos , fortent des œufs
environ lix jours après la ponte , & ont at-
teint leur grandeur onze jours après leur naif-
fance ; elles cherchent alors une retraite , s'y
enferment fous une eoque mince , y pren-
nent la forme de nymphes , & fortent de
la coque fous celle de Puce au bout de onzs
autres jours. Cependant les larves qui fe font
enfermées en automne , fous une coque } n'en
fortent qu'au retour du printems.
Des Forbicines.
M. Linné a nommé ce genre d'infectes
Lépifma. Il penfoit que les Forbicines font
originaires d'Amérique , d'où elles ont été
apportées en Europe, & y ont multiplié dans
le; régions chaudes ou tempérées _, car on
n'en trouve point dans les contrées du
nord.
Defeription de la feule efpèce connue.
Des Podures.
Leurs caractères. Voye\ ia rable. M de
Geer dit qu'il les obfervat & les fit le pre-
mier connoître en 1737 j perfonne n'en ayant
encore parlé.
Toutes les efpèces de Podures font très-
petites, Se on ne peut les bien examiner qu'au
microfeope ; elles aiment à fe ralfembler en
grand nombre ; on les trouve en tas , fur les
PRELIMINAIRE.
plantes , fur le fable , fur la furface des eaux
dormantes, &r même fur la neige en tems
de dégel ; elles courent avec beaucoup de
vîieffe ôc fautent très- légèrement. Elles pré-
fèrent les lieux humides j elles ne fubiffent
pas de métamorphofe. Leur divifion en deux
familles. Defcription de fept efpèces. Celles
qui font aquatiques ne peuvent vivre que
rrès-peu de tems éloignées de l'eau & à fec.
Des Termes.
Les Termes ont été appelles en latin Pe-
liculï pulfatorii , & en françois Poux de bois.
2e font de très -petits infe6r.es, d'une ex-
rême vivacité ; ils habitent les maifons ,
ourent fur les meubles , Se fe logent de pré-
iilection fur les vieux livres , dans les her-
■iers ôc les collections d'infectes delléchés.
Il ne faur pas les confondre avec des in-
ectes auxquels on a donné le même nom ,
c qui ont beaucoup de rapport avec les
jurmis. ) Caractères des Termes dont il eft
arlé dans ce mémoire.
Defcription d'une efpèce qui habite nos
entrées. Il paroîtroir , d'après l'hiftoire de
;tte efpèce } qu'elle feroit deftinée à prendre
es aîles , & qu'il y auroit des Termes aîlés
' de non aîlés. Mais ce fait n'eft pas
'éré.
Defcription d'un Termes du Cap de
onne-Efpérance. Ce Termes le rapproche
aucoup des Fourmis ; mais fes antennes ne
.n pas coudées t fon ventre eft couvert
une peau molle & membraneufe , & il
;m au corcelet par toute fa largeur & non
r un pédicule. Cette efpèce habite des nids
ns lefquels on trouve d'autres infectes
aucoup plus grands , qui font probable-
snt les femelles. Les hottentots mangent
c délices ces Termes.
Defcription d'une aurre efpèce de Termes
Dtique. Celle-ci fe trouve également en
nérique 8c dans les pays les plus méri-
naux de l'ancien continent j elle eft un
Cil)
fléau affreux par les dégâts qu'elle caufe dans
les maifons ; fa grandeur ell à peu près la
même que celle des Fourmis noires les plus
communes en Europe. Sa delcription. Les
mâles font plus petits , ont la tête quarree
& les mâchoires très-fortes ; la tête des fe-
melles eft alongce , & leurs mâchoires font
Ces Termes vivent dans des nids d'où ils
fe répandent par des chemins couverts qu'ils
favent conllruire , par tout où ils veulent
pénétrer. Les nids & les chemins font., fui-
vant un obfervateur qui les a vus aux ifles
Antilles _, confiants d'une pâte qu'ils favenc
étendre. Cette pâte eft le réfultat des ma-
tières , fur lefquelles ils bâtiffent , dilïbutes
par une liqueur qu'ils répandent & qui ré
duit en une forte de pulpe toute efpèce
de fubftance. Ces mêmes ouvrages , feloi»
M. Adamfon , qui a vu les Termes en
Afrique, fonr conftruits avec de la terre que
les Termes aglutinent & lient pour conf-
ttuire leur demeure & leur chemin. M.
Adamfon les nomme F'agvagues. Quoi qu'il
en foit de la nature des matériaux qu'ils em-
ploient , & qui peut varier dans les diffé-
rens pays > les Termes ne fauroient fouffrir
l'air, & ne travâillenr jamais au jour, mais
ils pénètrent par-tout à la faveur de leurs
chemins couverts , & rien n'eft à l'abri de
leur voracité ; étoffes , meubles , le bois même
qui entre dans la conftruction des édifices ,
ils rongent & détruifent tout, & comme leur
nombte eft prodigieux , leurs ravages font
exceffifs. Ces derniers Termes ne paroiffent
pas différer des infectes auxquels d'autres
naruraliftes ont donné le même nom , qui
fe trouvent dans les pays chauds de l'ancien
&du nouveaucontinent.Mais ceux cin'appar-
tiennent pas à la claffe des Aptères, &c il
eft probable que M. de Geer na placé dans
cette claffe les termes que parce qu'il ne les a
pas bien connus.
Des Poux.
Caractères de ces infectes.
Defcription du Pou qui vit aux dépens de
C1V
DISCOURS
de l'homme. M. Linné en a diftingué deux
variétés , une qui s'attache à la tête , l'autre
aux différentes parties du corps. La. première
variété eft couverte d'une peau plus dure ,
plus colorée , & elle eft un peu plus petite ,
elle eft bordée fur les côtés par une raie noire
ponctuée ; la féconde variété eft d'un blanc
iale fans bordure fur les côtés.
Defcription du Pou du Bufle d'Afrique.
Ce Pou diffère du précédent par cinq tu-
bercules écailleux , placés fur les côtés du
corps.
Des Ricins.
Les Ricins font les infectes parafites que
l'on trouve fur les oifeaux & quelques qua-
ùrupèdes , Se qu'on a regardes commj leurs
Poux; mais au lieu d'une trompe ils ont
deux dents ou mâchoires , caractère aiftz
diftinctif pour que M. de Geer en ait fait
un genre féparé. Leur defcription en général ,
Se en particulier celle du Ricin du Pinçon ,
du Bruant _, de la Corneille , de la Mouëcte ,
du Plongeon , de la Poule d'eau t du
Chien.
2e. M É M o L R E.
Des Mutes & des Faucheurs
Des Mittes.
Caractères de ce genre. Les Mittes ont
huit pattes \ mais en naiffant elles nen n'ont
que lix , Se celles de la troisième paire ne
pouffent qu'après qu'elles onr mué. Elles mul-
tiplient beaucoup , Se on les trouve répan-
dues par tout. On leur a attribué d'être la
caufe des maladies les plus graves, telles que
pludeurs fortes d'épidémies, la dyffenreiie,
la petite vérole Se la gale , la pelle même.
M. de Geer paroît ne pas douter qu'elles ne
fuient la caufe de la g;!e; M. Geoffroy Se
b aucoup d'autres auteurs ont la même opi-
nion , qui ne paraît cependant pas prouvée.
Car les Mittes, ou Tiques , comme d'autres
les nomment _, caufetn-elles 4a gale j ou la
fanie qui tranfude dans cette maladie , les
attire- elle? Quant à l'opinion relative aux
autres maladies, elle a fort peu de par-
tifans.
M. de Geer rapporte au genre des Mittes
la Tique d'Amérique , qui s'introduit dans
la peau de l'homme & des animaux ; ainfi
que les Tiques ou Cirons qui tourmentent
les différens animaux , même les autres in-
fectes. Mais indépendamment de ces Mittes,
il y en a d'aquatiques qui dépofent leurs
œufs fur les pattes des Ditifques & autres
infectes d'eau. Ces œufs prennent de l'ac-
croilfement , ce qui prouve qu'ils pompent
de la nourriture , & il en naît des Mittes
qui continuent de vivte fur les mêmes in-
fectes. Il arrive la même chofe à plufieurs
infectes terreftres, fur lefquels les Mittes dé-
pofent également leurs œufs.
Il feroit utile de divifer les Mittes en
familles à caufe de leur grand nombre, Se
M. de Geer propofe de placer dans la pre-
mière famille , celles qui vivent fur les pro-
visions de bouche , dans la féconde , celles
qui (e nourrillent aux dépens de l'homme
Se des quadrupèdes; dans la troisième j celles
des oifeaux ; dans la quatrième , les Mittes
des autres infectes; dans la cinquième , celles
des arbres Se des plantes ; dans la (îxicme ,
celles qui rodent par - tout fans fe fixer ,
& dans la fepticme , les Mittes aqua-
tiques.
Des Mittes qui Je trouvent fur les vivres ou
les provijions de bouche.
Defcription de l'efpece qui vit fur le fro
mage, les viandes fumées & defléchées., le
pain, les fruits fecs & gardés, Sec.
Des Mittes de l'homme & des quadrupèdes.
Description de cinq efpèces. La première
c-ft celle qu'on trouve dans les ulcères caulés
par la gale, Se à laquelle MM. de Geer 3
Liimé Se Geoffroy attribuent cette maladie.
Des
PRÉLIMINAIRE.
Des Mines des Oifeaux.
Defcription de trois efpèces.
Des Mines des infectes.
CV
Defcripcion de neuf efpèces , favoir des
Mitres des Bourdons , d:>s Moin hes , des
Faucheurs , des Detnuifellés , des Confins ,
des Pucerons , &ic. La dernière qui elt la
dix-feptièroe , &: que M. de Geer appelle
Mut:; végétative, exige de nous y arrêter
un inftant. Elle elt très-petite ; M. de Geer
l'a obfervée kir un Stuphj/in ; de l'extrémité
de fou corps naît un pédicule évafé , enfuite
très-délié , puis de nouveau éva é & adhérent
par ce dernier endroic à la peau du Sta-
phylin. C'eft donc, en quelque force, un
liifcâe parafne attaché à un autre infecte
dont il pompe les lues , comme les plantes
qui croilTènt de cette manière aux dépens
d autres plantes ; mais ectee Micte n'eft jamais
feu'e ; il ny en a qu'une qui tienne au fta-
phylin ; d'autres Mittes tiennent au pédi-
cule de la première par le leur j elles font
rangées au-defîus les unes des autres , & leur
atfembiage fur différentes parties du corps
du Staphylin , y forme comme autant de
houppes diftinctes. Cependant chaque Micte
ne refte pas toujours attachée ; mais quand
elle veut changer déplace , elleie cramponne
par le moyen de [es pattes au premier objet
fixe qu'elle rencontre , & elle fe dégage en
{aifant effort , puis elle marche & fe rranf-
porte où elle veut ; alors elle ne fe nourrit
plus par fon pédicule, mais par le moyen
d'une trompe fituée en deiïcuis de fa tête.
M. de Geer a obfervédes Mittes de la même
efpèce accumulées fur une Lepture , les unes
formant des houppes & liées par leur pé-
dicule , les autres marchant fur la Lepture.
M. Frich étoit le feul auteur qui eût parlé
de ces Mittes avant M. de Geer.
Defcription de trois efpèces de Mittes de
la cinquième famille , de deux de la (îx;ème ,
& d:- cinq de la teptième , ou de celles qui
font aquatiques ; parmi celles ci , la Micte
Hjfioue Naturelle t lnfeîles.Tome IV.
que M. de Geer nomme Mitte rouge , dé-
pofe (es œufs fur différens i ferStes aqua-
tiques , & ces œufs y croifTent, y acquiè-
rent du volume avant que les jeunes Mittes
en forcent.
Defcription de trois Mittes exotiques, donc
la première eft la Mute pique , ou la Chique >
la Tique, le Nigua des américains. Cette
Tique elt excellivement abondante dans les
bois où elle vit , fur les feuilles tombées Se
deflechées. Aulli-tôt qu'un homme ou un
animal fe rept fe fur ces feuilles, il elt cou-
vert de Tiques. Elles percent la peau fans
qu'on fente leur piquure qui ne devient feu-
llble que quand la Tique s'eft introduite de
la moitié de la longueur de fon corps. Alors
on éprouve une démangeaison fore vive , &
fi l'on rente de retirer la Tique , elle cienc
fi fort qu'on la rompt ; la partie du corps
engagée dans la plaie y refte, caufe une vio-
lente inflammation dont les fuites font fort
dangereufes; on eft donc obligé de fearifier
la plaie pour retirer la Tique dans fon entier.
Elle eft d'abord allez petite , mais elle fe
renfle confidérablement en peu de tems par
l'abondance du fang qu'elle fuce. On ne court
pas le lifque d'en être piqué dans les prairies.
Elle ne s'y trouve jamais.
Des Faucheurs.
Leurs caractères.
On les a confondus avec les Araignées
jufqu'i M. Linné, qui d'abord les a regardés
nom de Phalangium.
Les Faucheurs ne filent pas ; leur peau eft
prefque cruftacée ; ils n'ont que deux yeuxj
ils fe nourrirent d'infeétes qu'ils fucenc &
qu'ils faififlènt en courant-, ils dépofent leurs
œufs dans les terreins humides où le foleil ,
pénètre peu.
Defcription de deux efpèces.
cv;
3'
DISCOURS
K E.
M É M O
Des Araignées,
Leurs caraélères.
Les Araignées onr été obfervés par Leu-
wenhoeck , Lijlcf , Hombtrg 3 de Réaumur ,
Cierck 3 Roefcl , &zc. Mais M. de Geer dé-
clare que, fans s'attacher aux obfervations
des auteurs, il ne rapporte que celles qu'il
a faites lui-même , & il remarque que les
Araignées méritent bien d'être étudiées, fur-
tout à caufe de leur f ;rme , de leur manière
de vivre 6c de leur façon de fe propager.
La morfure des Araignées , au moins de
celles qu'on trouve en. Europe , n'eft point
vénimeufe comme on le croît communément;
elle ne produit, au plus., qu'une légère in-
flammation & de la démangeaifon , comme
la piquure des Coufms.
Le corps des Araignées paroît n'être
partagé qu'eu corceler & en ventre. La tête
qu'on reconnoît par la pofition des yeux ,
eft comme confondue avec le corcelet ; le
ventre varie beaucoup dans différentes ef-
pèces , tant par la forme que par le volume;
les filières font fituées à fa partie poftérieure,
& les parties de la génération font placées
.vers fon milieu en délions dans les fe-
melles.
Les mâles font beaucoup plus petits , &
leur ventre fur tout eft beaucoup moins con-
fidérable; chacun de leurs bras eft furmonté
d'un bouton qui contient les parties de la
génération ; elles font donc doubles , mais le
mâle ne fait ufage que d'une de ces parties dans
l'accouplement ; il n'approche qu'avec beau-
coup de précaution de la femelle, & feulement
pour l'accouplement ; quand il fe trouve à fa
portée dans d'cuurescirconftances , il en eft fou-
ventdévoré, & même lùrfqu'il s'en approche
trop brufquement pour s'accoupler.Parmi quel-
ques petites efpèces, les mâles vivent cependant
i'ur la même toile que les femelles , mais en
fe tenant t u'ours à l'écart.
L'ir.ftant de l'accouplement eft précédé
de beaucoup de précautions de la part du
mâle , qui s'approche & fe retire piufieurs
fois , & s'unir enfin à la femelle, après avoir
eu foin de tendre un fil qui lui lerve à fe
retirer auflî-tôt que l'accouplement eft fini;
il prend alors la fuire au plutôt, & il n'eft
cependant pas rare qu'il foit arrêté & dé-
voré par la femelle à laquelle il vient de
fe joindre.
Les Araignées ne vivent que de proie;
& celle de toutes efpèces leur eft bonne,
pourvu quel les foientalfez fortes pour s'en ren-
dre maît relies ; elles ne s'épargnent pas même
entre elles, & elles s'entre dévorent; les unes
ne fon: que fucer le fane , les autres dé-
i • ■?
vorent leur proie , ou entière, ou en partie;
celles qui tendent des toiles y prennent les
infectes qui donnent dedans , & celles qui
ne filent
courfe.
pas , faifiiTent leur proie à la
Lorfque deux Araignées fe rencontrent
fur la même toile, celle à qui la toile ap-
partient fe faifit de l'Araignée étrangère qui
tâche de fuir , & la tue fi elle eft plus forte ;
mais fi elles font de grandeur égale , il fe
livre un rude combat , dont la fuite ordi-
naire eft la mort des deux parties. Cepen-
dant ce n'eft que par quelqu'accident que
deux Araignées fe trouvent fur la même
toile; elles ne cherchent point celles qu'elles
n'ont pas filées , & elles ne les habitent pas,
elles n'en délogent pas les Araignées plus
foibies.
Les Araignées mangent beaucoup quand
elles en trouvent l'occaïion , cV li leur nour-
riture continue à être abondante, leur ac-
croillement eft rapide; mnis elles ont la fa-
culté de fuppoitet de très- longs jeûnes ,
quand la nécèffité les y contraint ; elles pé-
riffenc par l'effet de la plus légère bieffure ,
& font en cela bien différentes des autres in-
feefes. Elles rendent des excrémens liquides
& fous la fo.nie d'une efpèce de bouillie.
P R E L 1 M 1 N A IRE.
CV1J
M. Clerck ctoic que les Araignées ne vi
vêtu pas plus d'un an , Se qu'elles changent
tro s fois de peau pendant la durée de leur
vie ; ell.'S fonc dans un état d'engourdille-
menc pendant l'hiver (ces faits peuvent être
vrais à l'égard des Araignées qui vivent dans
les champs , mais il eft avéré qu'il ne font pas
fondés à l'égard des Araignées qui habitent
les maifons.
De l'arrangement des yeux des Araignées.
Des Araignées Loups.
Phalanges.
Crabes.
De la manière dont les Araignées fi'ent en-
tendent leurs fils d'un arbre à un autre. Ces
objets étant peu fufcepnbles d'extrait , & trai-
tés d'ailleurs au mot Araignée , l'ouvrage que
nous faifons connoître , n'offrant rien de par-
ticulier à cet égard , nous ne nous arrêterons
pas plus long-tems fur ces mêmes cbjets.
Toutes les Araignées , foit qu'elles ten-
dent ou qu'elles ne tendent pas de toiles ,
filent des coques de foie pour y dépofer leurs
œufs. Les unes ,( les Araignées loups , ) tranf-
portent par tout avec elles la coque qui con-
tient leurs œufs , & qu'elles portent ou fur
leur dos , ou attachée à leur ventre ; les au
très ( les Araignées Crabes ) attachent leur
nid ou à une muraille ou à une feuille fèche
qu'elles plient Se fe tiennent auprès fans le
quitter. Les unes Se les autres »nc pour leurs
œufs un attachement tel qu'il eu difficile de
leur enlever la coque qui les contient , Se
qu'elles fe taifTenc plutôt tuer que de l'aban-
donner : les Araignées des jardins attachent
leurs coques à des troncs d'arbres en automne ,
& périlfent peu après ; les œufs n'éclofent
qu'au printems fuivanr.
La coque des œufs des Araignées eft molle
Se comme pulpeufe j le petit en fort à peu-
près de la même manière que s'opère le chan-
gement de peau des différens infeâes ; c'eft-
à dire , qu'il fe fait fur l'œuf une fente par
laquelle la jeune Araignée dégage fucceflive-
ment les différentes parties de Ion corps.
Les Araignées nouvellement nées font foi-
bles, comme engourdies Se fans mouvement^
elles ne fortent pas , ou forr peu , de la co-
que où elles font nées ; les unes au bout de
huit jours , les autres plus tard , Se quelques-
unes au bout de quatre feinaines } changent
de peau , & apiès cette opération , elles ont
toute l'agilité propre à ce genre d'infèâes.
Divifion des Araignées en fept familles.
Fa mi l l s I. Tendeufcs , Retiarïx.
Quatre yeux au milieu de la
tête , placés en quatre , Se
deux de chaque côté , féparés
l'un de l'autre ou joints ; pattes
antérieures plus longues \ filets
réguliers à réfeau tendus verti-
calement contre les murailles
au-deiTous des corniches , Sec.
Polîtion au centre de ces toiles 3
la tête en bas.
I I. Les Filaniïcres , Texiorïce.
Yeux Se pattes antérieures
comme dans la première fa-
mille ; filets ou toiles irrégu-
lières fans forme détetminee ,
ou feulement par celle du lieu
où fe trouve la toile.
I 1 1. Tapifflères , Vcjl'wïtz.
Quatre yeux placés en quarré
au milieu , Se quatre latéraux
finies deux à deux de chaque
côté Se féparés ; les pattes potté-
rieures plus longues ; toiles hori-
zontales , régulières } dans les
angles des murs.
o ij
CV'IJ
Famille
D
I V. Les Loups , Lupi.
1 S C O U R S
Quatre yeux placés en quarré
fur le derrière de la tcte , &
quare plus petits en devant,
fitués fur «ne même ligne ; pat-
tes poflérieures plus longues
V. Phalanges , Vhalangia.
Yeux placés fur deux lignes
parallèles longitudinales , les
deux antérieurs plus grands \
corps convexe & élevé en def-
fus ; pattes à-peu près égales ,
poftérieures , un peu plus lon-
gues ; courent fur les murailles^
les arbres , Sic. , s'élancent fur
leur proie par un faut , en
tracanr un fil attaché au plan
de pofition , qui les foutient
dans leur faut.
V I. Crabes , Cane ro ides.
Quatre yeux fur une ligne
courbe en avançant, Si quatre
autres fur une ligne droite tranf
verfale; pattes poftérieures plus
courtes ; corps applati & retlem
blant à celui des Crabes j mar-
che fouvent de côté , comme
les cruftacés ; capture de la
proie à la courfe.
VII. .araignées aquatiques.
Yenx& pattes comme dans la
première famille; filent fur l'eau
quelques fils , Si dans l'eau mê-
me, pour dépofer leurs œufs, une
coque defoie qu'elle favent rem-
plir d'air, & dans laquelle elles
fe tiennent le ventre en haut ; il
ne faut pas confondre avec les
Araignées aquatiques qui plon-
gent èV vivent dans l'eau, dont
on ne conuoît encore qu'une
efpèce, celles qui ne font que
courir fur la furface Si qui font
de la quatrième famille.
Les Ara'gnées ont pour ennemis p'ufieurs
efpèces d'oifeaux qui en font fort friands, Us
Guêpes -Ichneumons dont la piquure les en-
gourdit. Ces mouches leur rompent enfuite
ordinairement les pattes , Se les portent dans
les nids qu'elles conftruifent en terre.
M. de Geer, pour donner une defeription
détaillée des parties différentes 'des Arai-
gnées , fait en particulier celle d'une gran-
de Araignée qu'il appelle angulaire.
Defeription de dix Araignées de la pre-
mière famile.
4e. Mémoire.
Suite des Araignées.
Defeription de huit Araignées de la deuxiè-
me famille ; de deux de la troifième , de cinq
de la quatrième,, de quatre de la cinquième ,
de trois de la fixième ; Si enfin de l'efpcce
qui elt aquatique, Si de fept Araignées exo-
tique».
5e. MÉMOIRE.
Des Scorpions.
Caractères de ce genre. Defeription des
différentes parties du Scorpion. Il eft vivipare,
Si une femelle produic , fuivanr Redi , de
vingt à virgt-fix petits ; fuivant M. de Mau-
pertuis , jufqu'à foixante. ( cette différence ne
feroit-elle pas relative aux efpèces ? ) Les par-
ties fexuelles ne font encore ni connues ni dé-
crites , non plus que l'accouplement. Les
Scorpions s'acharnent fouvent les uns contre
les autres , ils s'enttetuent Si ils font aulîï
la guerre aux Araignées ; ils fe défendent ou
ils attaquenr , en piquant avec le dard qui
termine leur queue. Leur piquure parte en
général pour venimeufe. Celle des Scorpions
qui habitent les pays fort chauds , paroît être
PRÉLIMINAIRE.
en effet dangereufe , Se celle des Scorpions
des pays moins chauds peu à craindre. On ne
trouve pas de Scorpions dans les pays fepren-
trionaux. Diviiion des Scorpions en deux fa-
milles. Ceux de la première n'ont que fïx
yeux , Se ceux de la féconde en ont huit. Def-
cription de huit Scorpions.
Des faux Scorpions.
Les auteurs ont beaucoup varié fur la dé-
nomination de ces infectes. M. Linné les a
d'abord placés parmi les Mit. es , & enfuite
il les a compris au nombte des Faucheurs ,
fous le nom de Phalangium cancrcïdes. ?.îais
M. Geoffroy Se , après lui , M. Sehaefîer en
ont fait un genre féparé nommé par le pre-
mier Pince en françois, Se Chelifer en latin.
M. de Geer préfère de les nommer Faux
Scorpions à caufe de leurs traits de îelïem-
blance multipliés avec les vrais Scorpions }
Se parce que la dénomination de Pince n'in-
dique qu'un de leurs attributs.
Caractères des Faux-Scorpions.
On les trouve dans les maifons peu foi-
gnées , p:.rmi la pouflière Se près, fur- tout,
des vieux papiers; ils marchent avec vîteffe
en tout fens , en avant , en artiète & de
côté.
Defcription de deux efpèces.
6e Mémoire.
Des Ecreviffes.
Caractères qui les diftinguent. M. Linné
les a réunis dans un même genre avec les
Crabes ; mais la plupart des autres natura-
lisées féparent ces animaux en deux genres.
Suivant M. de Geer , il n'y a aucun doute
que les Ecreviiïes 8c les Crabes ne foient des
infectes, puifque leurs parties molles font con-
tenues par les parties les plus folides qui font
extérieures , que ces animaux ont des amen-
nés Se des mâchoires latérales. ( mais ces trois
caractères appartiennent ils feuls 6V effentiel-
lement aux infectes ; ce qui les caracienfe
fpécialement, ce qui leur etl propre, n'en ce
pas de fubir un changement de forme } Se
ce caractère manque aux Ecreviiïes Se aux
Crabes ? )
C'ell parmi les Ecieviffes &V. les Crabes
qu'on trouve les plus grands infectes.
Les EctevifTes quoiqif aquatiques, peuvent
vivre quelque-rems hors de l'eau ; elles font
carnacières Se elles mangent auOî les plantes
aquatiques ; les parties de la génération font
doubles dans l'un 3c l'autre fexe , ôc fituées
en deiïbus du corps ; la femelle en pondant
fes œufs, les attache à des filets placés fous
fa queue \ ils y demeurenr jufqu'ija naiffànce
des petits , & ils augmentent de volume juf-
qu'à ce moment. Leur fécondité eft extrême.
M. Bafter a compte douze mil.'e aufs fous
la queue d'un feul Homatd femelle.
Les Ecreviiïes changent de peau une fois
par an , & ont la faculté de régénérer leurs
pattes à la place de celles qu'elles ont per-
dues par accident.
Defcription très-détaillée des parties tant
externes qu'internes de l'Ecreviiïe de rivière ,
Se fon hiftoire aufli détaillée. Sentimens des
auteurs fur la nature Se l'ufage de ces deux
corps qu'on ttouve dans l'eftomac des Ecre-
viiïés prêtes à muer , qu'on ne trouve plus
peu après qu'elles ont mué, & qu'on connaît
fous le nom impropre d'yeux d'Ecrevijjts.
Defcription de quatre autres Ecteviiïès.
Des Crabes.
Leurs caractères. Quoique les Crabes en
général aient dix pattes , quelques efpccus
n'en ont que huit , Se d'autres douze. Les
Crabes habitent les eaux de la mer, il y en a
peu d'efpèces dans les lacs Se les rivières ;
çx
quelques-uns vivent fur terre dans des trous
qu'ils creufent dans le fable.
• Defcription des différentes parties des
Crabes. Il y en a de fort fingul.crs par la for-
me de leurs différentes pairies. Un enrr'au-
tres qui a huit pattes, en à quatre placées de
façon qu'il peur marcher poié fur le ventre ,
& quatre limées de manière qu'il marche
auff bien tourné fur le dos. M. de'Geer fap-
porre ce fait d'après M. Vofmaer , & il dit
que M. Bafter parle d'un Ciabe à-peu-près
femblable. ( Mais ces deux fai'.s ont- ils été
allez examinés ? )
Hiftoire des Crabes de terre qui vivent fur
les montagnes des îles Antilles en Amérique.
Defcription de quatre efpèces.
7e Mémoire.
Des Monocles,
Ce font , en général , de très-petits infec-
tes j dont la forme varie beaucoup , ce qui
les rend plus difficile à diftinguer; caractères
d'après lefquels on peui cependant les recon-
no'ùre. Voye^ la table.
Les Monocles hakitentles eaux, & prin-
cipalement celles des lacs 3c des marais. Ils
font ovipares. M. Godeheu a obfetvé au
Malabar de très-petits Monocles qui vivent
dans l'eau de la mer, & la rendent lumi-
neufe j en jettant une liqueur dont la trace
s'étend à^deux ou trois ligues. Mémoire des
favans étrangers, tom. 3, pag. 269. M. Linné
a rangé parmi les Monocles l'infecte que M.
Geoffroy en a féparé parce qu'il a deux
yeux diftincts ., &c qu'il a nommé Binoch:
Mais M. de Geer peufe , avec M. Linné ,
qu'il doit être rapporté au genre du Monocle ,
à caufe de fes rapports avec les autres infec-
tes de ce genre.
Divifion des Monocles en quatre famil'es.
i°. Bras ramifiés attachés en dehors de la
coquille.
DISCOURS
i°. Bras contenus entre les deux battans de
la coquille.
j°. Bras en forme d'antennes fitués près de
la tête j queue fourchue, droite à l'extré-
mité du corps &c à découvert.
4°. Queue fimple à l'extrémité du corps. On
trouve fouvenc des polypes attachés aux Mo-
nocles. Obfervations de l'auteur fur cet objet.
Defcription de fept efpèces. La tranfpa-
rence de la première permet d'appercevoir
au microfcope pluheurs de fes parties inter-
nes que l'auteur décrit avec beaucoup de
foin. La dernière efpèce eft remarquable par
deux caquets en foi me de grappe , que la
femelle porte par tout avec elle, tk qui Tien-
nent par un pédicule aux côtés poftérieurs de
fon corps. Ce font fes œufs; elle rompt le pé-
dicu'e , & abandonne les grappes quand les
petits font nés.
Se. Mémoire.
Des Squilles.
Caractères qui leur font propres. Voye\ la
table.
Les Squilles vivent également dans les eaux
douces & lalées.
Defcription rie fix efpèces. Celle de la pre-
mière elt rrès-déta.llée & curieufe par les
obfervations de l'auteur fur les parties de la
génération , fur l'accouplement & fes fuites
de la part de la femelle.
9e. Mémoire.
Des Cloportes } des Scolopendres £■ des Iules.
Des Cloportes.
Leurs caractères.
Les Cloporres n'ont que l'apparence d erre
vivipares ; les femelles portent leurs oeufs
PRÉLIMINAIRE.
dans une poche étendus fous le ventre, d\ù
les petits fortent après avoir rompu la coque
de l'œuf; M. de Geer dit que c'eft la femelle
qui ouvre la poche qui contenoic les œufs;
(il m'a paru que ce font les petits , & on ne
voit pas comment la mère exécuterait cette
opération.
Les Cloportes aiment les lieux fornbres ,
humides , & évitent ceux qui- font expofés an
foleil. M. Linné a placé les Squilles dans le
genre des Cloportes; mais M. de Geer a cru
devoir les en iéparer _, & en former un genre
à part qui eft le précédent.
_ Defcription de deux efpèces.
u
Des Scolopendres.
Caractères des Scolopendres ; on leur don-
ne fouvent les noms de Cent pieds , Milk-
pieds. Defcription de leurs différentes parcics.
Elles vivent dans la terre , les bois pourris ,
les lieux fombres Se humides ; elles fuient la
lumière & les rayons du foleil dont la cha-
leur eft capable de les faire périr quand elles
y font expofées long-rems. Elles vivent d'in-
fectes pour lesquelles leur morfure eft mortelle
dans l'inftant. On croit que les grandes Sco-
lopendres des pays chauds font venimeufes.
Leur morfure caufe au moins , au rapport
des voyageurs , des enflures fort douloureufes.
Le nombre de leurs pattes varie , fuivant les
efpèces , depuis trente jufqu'à deux cents.
Defcription de quatre efpèces donc les deugÇ
dernières font exotiques.
Des Iules.
Leurs caractères. On leur donne fouvent }
comme aux Scolopendres , le nom de Mïile-
pieds.V.s habitent dans la tetre& dans les lieux
frais , (ombres & humides. Defcription de
leurs différentes parties. Ils font oviparcsj & ils
dépofent leurs œufs dans la terre. Les Iules font
très- remarquables en ce que les petits n'ont
en forçant de l'œuf ni le nombre d'anneaux ,
ex;
ni celui de pattes qu'ils auront par la fuite j
ce qui augmente à mefuie qu'ils avancent en
âge.
u)
Defcription de quatre efpèces dont la der-
nière eft exotique.
M É
E M O I R E. i
Ce mémoire eft un fuprllément aux pré-
cédens , on y trouve la defcription de plu-
(ïeurs" infectes d'Europe, & il eft rerminé pat*
celle de pluheurs infectes du cap de fionne-
Efpérance.
Infectes d'Europe.
Un Papillon Phalène-Bélier, trois Ichneu-
mons , deux Phalènes , une f.uiffô Frigane ,
une Tipule , une Gallinfecte.
i
Infectes du cap de. Bonne- Efpérance.
Six Abeilles , deux Guêpes, une Guêpe-
Ichneumon , une Fourmi , deux Cibles
quatre Punaifes , une Mante , un Lampyre,
cinq Carabes, deux Cicindèles , huit Bupref-
ce,s , dix-fept Scarabés , cinq Cantharides ,
trois Tënébrions , cinq Capricornes , un Cha-
ranfon, un Auttibe , fept Chryfomèles, deux
Coccinelles.
Les rh fmoires donc nous venons de rendre
te l'ont fuivis , comme conclufion de
rage , d'une récapitulation de la
«Hiftrr&llcion des infectes en clajfes , ordres t
genres & jamdles.
M. de Geer eft perfuadé qu'on ne peut
établir de méthode parfaite ; mais il eft con-
vaincu que les méthodes n'en fonc pas moins né-
ceffaires pour faciliter la connoilîànce d'objets
auffi multipliés 3c aufli variés que le font les
infectes; il examine fur quels fondemens une
méthode doic être établie , pour approcher de
la perfection , le plus qu'il eft poflîble , c'eft à-
dire, pour rendre l'étude plus facile. Nous ne
pouvons le fuivre dans cet examen qui doit être
CXlj
DISCOURS
lu en entier \ nous nous contenterons donc
dédire qu'il réfultede fesobfervationsquefon
opinion eft que les caractèies doivent être
fondés fur la différence & le rapport des
formes , & tels qu'on puifle reconnoître les
infectes à leur feul afpect , fans favoir leur
hiftoire. Ainfi une méthode fondée fur les
méramorphofes eft imparfaite , parce qu'elle
fuppofe qu'on connoît l'hiftoire de l'infecte
qu'on examine. Les rapports qui appartien-
nent à un grand nombre , doivent fervir de
bafe aux divifions les plus générales , & les
rapports plus circonferits , aux divifions qui
embraflent un moins grand nombre d'efpèces.
Ces remarques font luivies de l'expofition
des caractères qui appartiennent à chaque or-
dre , chaque clafle , chaque genre & chaque
famille ; cette expofition eft précédée des
faits généraux relatifs aux infectes compris
dans l'ordre , la clafte , &C Je ne rapporte
point ici l'énumération des caractères , parce
que la table fuivante la contient ,, ni les re-
marques générales fur les infectes de chaque
ordre , de chaque clafle , &c ; parce que ces
remarques onc déjà été faites en traitant ,
dans le cours de l'ouvrage de chaque ordre ,
de chaque clafle, &c. Cependant j'invite le
lecteur à confuiter dans l'ouvrage même ces
remarques qui font une forte d'hiftoire abré-
gée & rapprochée des infectes en gémral;
mais cette hiftoire concife n'eft pas fufceptible
d un extrait ; il. ne pourroit fournir que des
idées incompletres.
L'ouvrage entier eft terminé par une table
qui rappelle êc met fous Ie= yeux tous les ca-
ractères employés par M. de Geer , pour dis-
tinguer & taire connoître les infectes. L'uti-
lité dont peut être cette rable , & le befoin
qu'on peut avoir d'j recourir fouvent , la con-
noillance précife qu'elle fournit du plan que
M. de Geer a fuivi , font les raifons qui
m'engagent à la copier.
DERHAM.
INSERT FOLDOUT HERE
A M.
PRÉLIMINAIRE.
cxuj
D E R H A M.
M. Derham , recteur d'Upminfter, dans
le comté d'ElIex, publia en anglois, vers
1710, un volume in-8°. întiuté : Théologie
phyfique, &c. Cet ouvrage a été traduir en
rrançois , &: imprimé à Rotterdam en 1717;
il elt divifé en plufieurs livres. Le hui-
tième, page 501, eft confacré aux infectes.
Dans le premier chapitre, l'auteur traite des
infectes en général; dans le fécond,, de leur
figure & de leur firuclure ; dans le troifième,
de leurs yeux ôc de leurs antennes ; dans le
quatrième , de leurs divers membres & de
leurs mouvemens ; dans le cinquième, de
leur fagacité à fe précauciomitr contre la ri-
gueur de l'hiver t dans le fixièine, qui eft le
dernier & le plus étendu , de leurs foins à
l'égard de leurs petits. Ces (îx chapitres font
accompagnés de notes auffi longues & plus
longues que le. texte.
On ne trouve, dans ces deux parties que
des généralités extraites, mais avec foin ik
intelligence j d'ouvrages qui traitent fpécia
lement & pius en- détail des infectes. M.
Derham s'attache fur tout à démontrer que
chaque membre des infectes , chacune de
leur action répond à leurs befoins ; qu'ils
font conformés de la façon la plus avan-
tageufej pour la manière de vivre à laquelle
ils font deftinés; que leurs yeux & leurs dif-
férens organes font proportionnés à leurs be-
foins , & qu'ainfi ils font la preuve d'un but
que le créateur s'étoit propofé à leur égard.
M. Derham n'a rien ajouté à la feience ,
mais il a recueilli & rapproché les faits, év
les perfonnes qui ne fe font pas appliquées à
l'étude des infectes , peuvent trouver dans
fon ouvrage à s'inftruire , même agréable-
ment, lur l'organifation <Sc fur les habitudes
de ces animaux en général.
D R U R Y.
On doit à M. Drury , auteur anglois, trois
volumes fur les infectes. Le premier parut
Il'ifioïre Naturelle, Infectes. Tome IV,
à Londres en 1770. Les trois volumes font
compotes de planches coloriées & d'une ex-
plication de ces planches. L'ouvrage eft de
format grand in 40. Le plus grand nombre
des planches reprélénte des Papillons auxquels
les premières planches de chaq e volume
font confacrées, & les dernières ie font à des
infectes de différentes dalles. L'explication
eft à deux colonnes, une en anglois, l'autre
en françois, & elle eft placée à côté de chaque
planche. L'auteur ne fuit point de méthode
ftricte dans la rédaction des planches , mais
il a oblérvé feulement de féparer les Papil-
lons , de rallembler dans les mêmes planches
les infectes qui ont du rapport. L'explication
contient une defetiption très - détaillée de
chaque iniecte., détermine fa grandeur , ce que
la plupart des auteurs ont négligé mal à pro-
pos ; indique le lieu d'où chaque infecte a été
apporté , & les ouvrages dans lefquels il en
eft parlé. Mais il y a un très-grand nombre
d'articles à la fin defquels M. Drury termine
les deferiptions par annoncer qu'il n'a trouve
l'infecte, dont il vient de parler, décrit dans
aucun ouvrage. Soit que M. Drury n'ait pas
fait beaucoup de recherches à cet égard, foit,
comme il le dit dans la préface du fécond
volume, que plufieurs ouvrages aient été pu-
bliés depuis fon entreprife commencée, M.
Drury annonce trèsfouvent, comme n'étant
point décrits , des infectes qui le font par
plufieurs auteurs , même par des auteurs
fort antérieurs à fes travaux, & ce qui eft
difficile à concilier avec la fréquente expref-
fion d'infe&e non décric qui termine la plu-
part des deferiptions j c'eft qu'à la fin de
chaque volume il y a une table pour chaque
figure, dans laquelle on trouve les fynouimes
des différens auteurs ; en forte qu'on lit à
la fin de la defeription du même infecte ,
qu'il n'eft point décrit, & qu'on trouve à
la table la citation des auteurs qui en ont
parlé. Mais il ne faut pas fans doute im-
puter à M. Drury cette con traduit ion ; il eft
probable que les citations rapporté sala
fin de l'ouvrage , L'ont été par le traducteur»
CX1V
DISCOURS
L'exécution des planches eft très belle, le
tfeflïn eft exact , les couleurs font vraies j
quant à l'explication en françois , le ftyle en
eft peu correct & fatiguant. La traduction
paroît être le travail de quelqu'un à qui la
langue françoife n'étoit pas familière \ &. les
défauts de diction font quelquefois tels ,
qu'on a peine à fuivre la defcription. C'elt j
une tache à un ouvrage d'ailleurs le plus \
étendu Se l'un des mieux exécutés que nous :
ayons jufqu'à préfent dans le même genre. <
Quoique le nombre des infectes nouveaux j
que M. Drury a fait connoître ne foit pas
suffi confidérable , il s'en faut beaucoup , !
qu'on auroic à l'inférer des expreffions qui
terminent la plupart des deferiptions : on ;
doit cependant à cet auteur la connoiffance I
de plusieurs infectes, &c fur-tout d'infectes j
de la côte occidentale d'Afrique , en parti-
culier de Serralione , où il paroît qu'il avoit
le plus de correfpondance.
Le premier volume contient vingt - huit
planches de Papillons , treize de Coléoptères,
& neuf d'infectes de différentes dalles.
Le fécond _, vingt-neuf planches de Papil-
lons , quinze de Coléoptères ,• quatorze de
différens infectes.
Le troifièrne, 3 9 planches de Papillons, &
vingt-une autres planches, tant de Coléop-
tères que de différens infectes ; ainfi l'ou-
vrage entier comprend cent foixante- huit
planches, don: quatre vingt- feize de Papil-
lons, & foixante douze de différens infectes.
Chaque volume eft précédé d'une pré-
face: celle qui eft en tête du premier com-
mence par quelques dérails fur les avantages
que nous retirons des infectes: l'auteur rend
compte enfnire de la manière dont il a tra-
vaillé, & il termine la préface par la défi
nition des termes employés par les natura-
lises, comme dalle, genre, 6V c. ; de ceux
qui expriment les différentes parties des in-
fectes, confie tête, corcelet, Sec. cette ex-
plication eft accompagnée d'une planche au
trait.
Dans la préface du fécond & du troifièrne
volume, beaucoup plus courtes que celle du
premier, M. Drury rend compte de la ma-
nière dont il continuoit l'exécution de Ion
travail , & il ajoure quelques obfervations
générales ; un avis qu'il publia après avoir
terminé fon ouvrage , apprend qu'il avoit
raffemblé une collection de cinq mille
foixante - fix efpèces d'infectes étrangers ,
Si de mille quatre cent foixante- trois elpèces
d'infectes ramalfés en Angleterre. Cette riche
collection étoit le travail de vingt ans.
On ne ttouve pas , dans l'ouvrage de
M. Drury , les noms triviaux qui rendent la
fynonimie plus aifée, & abrègent la recher-
che des infectes dans les différens ouvrages
où ces noms font employés.
ERNEST.
Infectes d'Europe , parus d'après nature ,
par M. Ernejl , gravés par M. Gerardin &
coloriées Jous leur direction , &c. A Paris ,
che^ de Laguette , Libraire.
L'ouvrage dont nous venons de tranferire
le titre , fe diftribue par cahiers ou fafci-
cules y le premier cahier parut à la fin de
I779. 1' y aJ dans 'e moment où nous écri-
vons , au commencement de 17S7 , quinze
falcicules. Nous ignorons le nombre de ceux
qui reftent à publier. L'ouvrage eft de for-
mat in-40. ; chaque cahier contient douze
planches enluminées ., Se de trente à quarante
pages de texte qui les précède Se qui en con-
tient l'explication. Les planches nous ont
pan: en général d'une affez belle exécution j
le deffin en eft correct & fidèle , & les cou-
leurs font généralement vraies. Les planches
repréfentent la latve, la chryfalide, l'infecte
dans fon dernier état , &c. & à cet égatd
elles liillent peu à defirer. On s'eft fingu-
lièrement attaché à publier le plus grand
nombre d'efpèces qu'on a pu receuillir , 6V
il paroît qu'on n'a rien négligé pour fe pro-
curer , autant qu'on l'a pu , les efpèces qui
fe trouvent dans différentes contrées de l'Eu-
PRÉLIMINAIRE.
rope. On en a donc fait connoîcre un aflez
grand nombre qu'on n'a voit pas encore re
marqué , Se ce fervice , qu'on a rendu à la
feience , nous paroîc mériter la reconnoif-
fance des favans & du public. Mais en fui-
vant un très-bon principe, celui de ne rien
négliger, de remarquer rout, de taire tout con-
noitre , il nous paroît qu'on a Couvent porté
ces vues trop loin. Il ne faut pas fans doute
négliger les variétés , encore moins les ef-
pèces. Mais il faut bien prendre garde de
ne pas multiplier les dernières fans fonde-
ment , de donner pour efpèce ce qui n'eft
que variété , Se éviter de trop s'étendre à
à l'égard des dernières , dont les détails ne
peuvent être épuifés. Nous tegtettons donc
que les auteurs aient ttop multiplié les def-
fins , qu'ils aient établi des efpèces fur des
différences trop légères, & qu'ils aient donné
ttop d'attention à des variétés , qui fouvent
ne font qu'individuelles , qu'on n'obferve
qu'une fois Se qu'on ne rencontre plus. Il eût
été à délirer qu'ils euffent diftingué les va-
riétés confiantes dans chaque efpèce , foit
dans un même pays, foit dans des pays dont
la température eft différente , qu'ils fe fuffènt
bornés à deffiner ces feules variétés ; les autres
méritoient au plus qu'on en dît un mot dans
le texte qui fert d'explication. Mais ce dé-
faut eft une furabondance , qui , à la vérité ,
appauvrit plutôt qu'elle n'enrichit ; elle ne
doit pas empêcher qu'on ne recherche l'ou-
vrage pour ce qu'il contient d'ailleurs, & en
particulier pour les efpèces nouvelles qu'il
fait connoître; peut-être auroit-on pu fe
botnet à ces feules efpèces , parce que l'hif-
toire des efpèces connues avoir déjà fouvent
été traitée , qu'on en avoit donné des figures
égales au mérite de celles de M. Erneft ;
mais on a voulu fans doute réunir des ob-
jets qui n'auroient été qu'épars , Se que le
favant & l'amateur puffent les fuivte , les
étudier dans un ouvrage qui les raflemble-
roit, Se l'on a pris le vrai moyen d'atteindre
à ce but.
L'explication des planches eft divifée en
trois paragraphes fous le nom A' état , pte-
cxv
imier, fécond état, état parfait, & contient
a defeription de chaque infecte dans chacun
de. ces états ou de ceux par lefquels il paffe;
lie préfenre aulli un précis de fes habitudes,
& elle eft fuivie de la citation des auteurs qui
ont traité de la même efpèce. Chaque efpèce
a un nom. On a confervé ceux qui éroient
déjà ufués , & on en a donné aux efpèces
nouvelles. Quant à l'ordre dans lequel les
infectes font rangés, il paroît qu'en a fuivi
pour le fond la méthode de M. Geoffroy ,
à laquelle on a fait difftens changemens ou
additions. Il nous refte , pour donner une
idée de tout ce qu'il y a de publié de l'ou-
vrage , de dire un mot de chaque cahier.
Le premier commence par un discours fur
les infectes en général, le lecteur jugera du
ftyle, qui peut-être lui paroîtra quelquefois
embarrallé Se peu clair : nous ne citerons
que cette phrafe :
» L'infecte en général eft , des habirans
» de la terre , la partie la plus co ifidérable
» par le nombre & la vatiécé ».
Mais nous ne pouvons nous difpenfer de
prévenir le lecteur, qui ne feroit pas inftruit,
qu'il doit lite avec précaution le difeours
préliminaire fur les infectes; par exemple ,
la proposition fuivante induiroit un commen-
çant en etteur.
»> M. le Boffu, dans Ces nouveaux voyages
a aux Indes occidentales , rappotte des mé-
» tamorphofes bien plus furprenantes encore.
<> Un ver blanc , qui fe nourrit dans les vieux
« arbres, Se qu'il affure avoir vu; fe tranf-
n former en un arbiffeau qui prend racine en
» terre, porte tiges, feuilles, & monte à la
» hauteur d'un pied : peut-être, ajoute- i-on,
i> en eft- il une infinité d'autres, dont les
» changemens font auffi extraordinaires»...
Rien ne nous le paroît autant que ce paffage >
&c qu'on le trouve dans un ouvrage eftima-
ble en général, écrit dans ces dernières an-
nées , Se d'après les lumières acquifes depuis
un demi fiècle.
p >;'
CXVJ
Le difcours préliminaire eft terminé par
des généralités fur les Chenilles 5c les Pa-
pillons , Se les fix planches que le cahier
contient ont pour objet les Papillons de la
rremière clalîe félon l'ordre qu'on fuie dans
l'ouvrage.
I Ie. Cahier.
Il commence par une dilTertation fur
l'éducation des Chenilles; c'eft-à-dire, fur
la manière de les nourrir pour avoir des
Papillons mieux confervés. Les planches of-
frent la fuite des Papillons de la première
piaffe.
I I Ie. Cahier.
Inftruch'on fur la chatte & le développe-
ment des Papillons, c'eft-à-dire, fur la ma-
nière de les prendre , de les conferver dans
une pofition avantageufe. Cette inftruftion
eft accompagnée de planches ; elles repré-
fentent les inftrumens nécelïaires pour pren-
dre les Papillons & les fixer en pofition quand
on les a pris. Les premières planches font
la fuite des précédentes, & à la trentième
commencent les Papiilons de jour de la fé-
conde famille.
I Ve. Cahier.
Inftruclion fur la manière d'imprimer les
Papillons _, c'eft-à-dire, de fixer les écailles
qui couvreur leurs aîles fur un papier 3 de
manière qu'elles y reftent attachées comme
elles étoient fur les aîles } Se que pour avoir
la figure complète du Papillon, il n'y ait plus
qu'à en deflïner & peindre le corps , les
pattes & les antennes. Ce procédé déjà con-
nu , comme l'inftrudion l'annonce > & per-
fectionné , confiile à couvrir d'eau gommée
un aire de la grandeur des aîles du Papillon , à
appliquer les aîles fur cet efpace , & à les
enlever quand l'eau eft évaporée.
Suite des Papillons de la féconde famille.
Ve. Cahier.
Suite des Papillons de la féconde famille,
& fupplément aux cahiers précédens.
DISCOURS
V Ie. Cahier.
Suite du Supplément.
V I Ie. Cahier.
Deux cahiers fous ce numéro.
Suite du fupplément.
V I I Ie. Cahier.
Généralités fut les Papillons Sphinx. Leur
div (ion en trois dalles. Di'. ilîon de la pre-
mière clalTe en rrois familles. Defcription des
Sphinx de la première claiTe.
I Xe. Cahier.
Suite des Sphinx de la première dalle , &
Sphinx de la féconde.
Xe
A H I E K.
Suite des Sphinx de la féconde clafle &
Sphinx de la troifième.
X Ie
A H I E R.
Moyen facile de fe procurer beaucoup de
Chenilles , de les deiïècher & les conferver.
Des Papillons Phalènes en général. Leur
divifion en fepe clalïes. Commencement de
leur defeription.
XII , XIII , XIV & XVe. Cahier.
Suite des Papillons Phalènes.
F A B R I C I U S.
M.Fabriciusa décrit plus d'infectes qu'au-
cun autre auteur , & cependant il a vu tous
ceux dont il parle, foit qu'il lésait recueillis
lui-même , ou qu'il les ait obfervés à la fa-
veur de fes voyages , dans les différens cabi-
nets. lia confervé à la plupart des infectes le*
PRÉLIMINAIRE.
noms triviaux de Linné , il en a chance
très-peu; il a publié quatre ouvrages } donc
je ne donnerai , en fuivant l'ordre des dates ,
qu'une idée fuccinre, parce que \i. Olivier
s'eft réfervé de faire connoîcre en détail les
travaux de M. Fabricius , ainfi que ceux de
M. Linné.
Tous les ouvrages de M. Fabricius font
écrits en latin ; on y retrouve } en plufieurs
endroits , la même obfcurité dépendante des
expreflions , Se par la même raifon , oue dans
les écrits de M. Linné , par Ja nécellité de
nommer des objets qui n'ont pas été connus
& nommés par les latins. Cependant M. Fa
bricius eft concis , & il excelle l'ur-toui dans
l'art de décrire.
Il publia en 1775 fon premier ouvrage;
c'eft un in-8°. de 8 3 1 pages ; il porre pour
ritre : Syjlema entomologie fîjlens irfeclorum
ch(fes , ordines } gênera , fpecies.
Le fyftême que cet auteur propofe , Se
dont il a eu le premier l'idée, eft fondé fur
les paries de la bouche des infectes, rela-
tivement au nombre de ces parties , à leur
figure , à leur proportion Se à leur fitua-
tion.
CX vij
Ce (impie expofé fufh'c pour qu'on recon-
noide que il la méthode de M. Fabricius
a le mérite de la nouveauté , & peut-être
celui de convenir à un plus grand nombre
d'infectes que les autres méthodes, el! . a
le défaut d'être fondée fur des caractères
très-peu appareils, difficiles à remarquer
dans le plus grand nombre des infectes ,
d'une extrême difficulté à faifir dans les pe-
tits , dans la | 'upart de ceux qui font def-
fechés , que l'œil peut (eul rarement décou-
vrir j qui exigent prefque toujours le f. cours
de la loupe , Se aifés à confondre dans tous,
ou très- difficiles à déterminer à caufe de la
petitelfe , de la fituation , de l'enfoncement
des parties cachées, environnées , couvertes
par d'autres. Quels que foient les avantages
d'une pareille méthode, elle manque de deux
conditions qui me paroilfent les principales,
d'être facile t aifémenc applicable à toutes les
circonftancesj Se d'abréger le rems , en rendant
l'étude plus ailée. Je laide à d'autres à dé-
cider li cette méthode rend l'étude plus cer-
taine , <5c fi les différens avantages qu'elle
procure l'emportent fur la difficulté qu'elle
préfente à la mettre en ufage. Quoi qu'il en
foit , M. Fabricius divife les infectes en huit
claffies , auxquelles il donne des noms qu'on
n'avoit pas employés.
Bouche armée de mâchoires & de quatre ou fix antennules.
Classe I. Mâchoire nue & libre Elputerata.
Classe IL Mâchoire couverte d'un cafque obtus Ulonata.
Classe III. Mâchoire unie avec la lèvre Synistata.
Classe IV. Point de mâchoire inférieure Agonata,
Bouche armée de mâchoires Se de deux antennules.
Classe V. Mâchoire inférieure fouvent armée d'un onglet. . . . UNOGATJ,
o
Classe VI. Bouche munie d'antennules Se d'une langue en fpirale. . ClossatA,
Classe VIL Bouche munie d'une trompe , renfermée dans une gaîne
articulée RyngotA,
cxviij DISCOURS
Classe VIII. Bouche munie d'un fuçoir renfermé dans une gaîn*
inarticulée ASTLIATA.
La première Classe, celle des Eleuterata qui fonc les Coléoptères des autres auteurs,
eft divifée en fix ordres.
Ordre I. Antennes en maflè feuilletée.
Ordre IL Antennes & mafie perfoliées.
Ordre III. Antennes & malle folides.
Ordre IV. Antennes monilformes.
Ordre V. Antennes filiformes.
Ordre VI. Antennes fétacées.
La Seconde Classe, celle des Ulonata. contient trois ordres.
Ordre I. Antennes filiformes.
Ordre II. Antennes en forme d'épé».
Ordre III. Antennes fétacées.
La Troisième Classe, deux ordres. j
Ordre I. Dénués de langue.
Ordre II. Munis d'une langue.
M. Fabricius n'a pas divifé les clalïes IV, V, VI. Il a formé de la VIIe trois ordres,
& deux de la VIIIe.
Septième Classe , trois ordres.
Ordre I. Trompe recourbée.
Ordre II. Trompe crochue.
Ordre III. Trompe renfermée dans une gaîne fituée fous la
poitrine.
Huitième Classé , deux ordres.
Ordre I. Munis d'une trompe.
Ordre II. — — d'un fuçoir.
PRÉLIMINAIRE.
L'ouvrage donc nous venons de rendre
compte no contient que la bafe du fyftême,
la divillon des infectes en claJJ'es & la fous-
divifion de plulîeurs clafTes en ordres. L'an-
née fuivante, 1776, M. Fabricius mit au
jour un nouveau volume in- 8°. de 3 10 pag.,
& l'intitula } gênera infeclorum , genres des
infecte-'. L'auteur en établit i8y d'après le
nombre , la figure , la fuuation & la pro-
portion de toutes les parties de la bouche,
M. Fabricius a donc plus que doublé le
nombre des genres que M. Linné a^'oit déjà
portés plus loin qu'on ne l'avoir tait avant
lui. Mais comment trouver dans les parties
de la bouche, (î petites , fi difficiles à bien
voir , des différences qui caraetérifenc les
hait c!alfes & les cent quatre-vingt-cinq
genres, fans que ceux qui érudient le fyftême
n'aient pas befoin d'une attention , même
d'une contention d'efprit extrême pour ne pas
confondre _, pour diftinguer des objets dont
les différences ne peuvent être que fi peu
marquées \ & combien , avec la plus grande
applicatiou , ne court- on pas rifque de fe
tromper î On rrouve à la fin du gênera, la
deferiprion de plufieurs efpèces dont il n'eft
pas parlé dans le fyftema.
En 1778, M. Fabricius donna au public
un nouvel ouvrage in-8°. de 17S pages:
intitulé , Philofophia entomologïca Jtjlens
feientu fundamenta _, adjeclis dtfînhionibus ,
exemplh , adumbrationlbus ; il eft divifé en
onze parties.
I Bibliotheca.
2 Infecîum.
3 Injîrumenta cil aria.
4 Metamorphojls.
5 Sexus.
6 Difpofitio.
7 Nomma.
8 Différencia.
y Adumbraùones.
I o Œconomia.
I I Ufus.
Cet ouvrage eft un compendium des gé-
néralités relatives à l'hiftoire des infectes.
CXIX
Le quatrième ouvrage de M. Fabricius,
publié en 1781, divifé en deux tomes in-8°.
l'un de 552, l'autre de 517 pages a pour
tkre : Specics infeclorum fflens eonun dif-
ferentias fpecifuas )fynonima auctorum 3 loca
natalui , metamorpho/im. C'eft dans cet ou-
vrage particulièrement que l'auteur décric un
très-grand nombre d'infectes.
La fuite des travaux de M. Fabricius, des
connoilîances qu'il acquerroit, l'a fans doute
engagé à publier féparément &.' confécuti-
vement des écrits qui pouvoient êire conte-
nus en un feul , moyen qui éviteroic au
ledeur l'incommodité de parcourir plufieurs
volumes pour s'inftruire de tout ce qui con-
cerne un infecte j fans doute qu'aujourd'hui ,
où les connoilîances de M. Fabricius onc
atteint à-peu-près le but où il eft donné
de parvenir en ce g^nre , qu'il procurera au
public l'avantage dont je parle , & qu'il
ajoutera ce nouveau fervice à ceux qu'il
a rendus ; on lui doit d'avoir décrir avec
autant de précifion que de clarré beaucoup
plus d'infecles qu'on n'en connoiffoit, d'en
avoir peut-être augmenté la lifte de près de
deux fois autant qu'elle en contenoic. Nous
en fommes encore à ce point des connoif-
fances, qu'une addition aulli confidéiable au
catalogue des productions de la nature en
général , 6c de; infectes en particulier , eft
un fervice très fignalé, mais le tems viendra,
Se peut être n'eft il pas éloigné, cù les obfer-
vations , les collections multipliées , les
courfes fréquentes Se les voyages nombreux ,
ayant mis à portée de dreiîer un catalogue
des productions naturelles à-peu-ptès aulli
étendu que l'on puiffe fe le promettre , les
bons efprits fentironr, & M. Fabricius le
premier , qu'un aurre travail , d'un genre
diredemenr oppofé , celui de reftreindre le
catalogue ne fera pas moins important. Il
ne s'agira plus d'ajouter à une lifte déjà trop
longue, mais de la diminuer, d'en effacer
les doubles emplois } de diftinguer les varié-
tés dues à des circonftances particulières , a
l'influence des climats , à la différence des
fexes , à celle de la nourricure , &c. de les
cxx DISC
rapporter aux eïpècôsj de les effacer du ca-
talogue & de n'y compr ndre que les'ef-
pèces variées Se dcguift'es par les caufes que
nous venons d'afîigner. Ce travail, fruit du
rems Se de l'obfervation, difficile clans toutes
les parties de l'hiftoire naturelle, le fera fans
douce fur -tout par rapport aux infectes ;
mais combien la refTemblance parfaire qui
fe trouve entre beaucoup d'infectes de dit-
f, 1:11s climats, donnés pour autant d'efpèces,
uniquement parce qu'on les trouve en des
lieux très-diftans , Se que leur conformité
parfaite } quand on les compare , ne permet
pas de douter qu'ils ne foienc les mêmes ,
fait elle déjà feiuir l'importance de la ré-
duction que nous annonçons ? Combien d'in-
dividus , qui ne diffèrent que par quelques
traits fuperficielsj fe trouveront ne former
qu'une efpèce ? Je laide aux naturalises à
décider s'il eft rems d'entreprendre ce tra-
vail en général , & en particulier pour les
infectes , & le foin de' le commencer à ceux
qui ont la fagacité Se le courage néceffaire;
car il eft aifé d'ajouter à la lifte , Si très-
difficile d'en effacer , & ceux qui aiment à
paroître dans une carrière peu pénible , s'op-
poferont d'abord aux efforts qui rendront
leur travail inurileck leurs découvertes nulles.
Enfin j le catalogue fera moins étendu , mais
il fera exact Si nos connoifïances plus
réelles.
F R I C H.
On a, de M. Frich , un volume in-4.0.
fur les infectes, imprimé en 1730. Cet
ouvrage eft écrit en allemand. 11 contient
des planches > qui fans avoir le mérice
d'être bien gravées , fuffifent pour qu'on
reconnoilfe les infectes qu'elles représentent;
l'auteur n'a iraicé que de ceux d'Europe ,
& les planches ne font foumifes à aucun
ordre méthodique. On voit , dans la même ,
des infectes des genres les plus éloignés.
Cependant cet ouvrage eft fouvent ciré par
les auteurs qui ont écrit depuis fur les in-
fectes , parce que les planches font nom-
bteufes ôc les objets reconnoiffables.
OURS
GEOFFROI.
M. GeofFroi , docteur- régent de la faculté,
& afiocié ordinaire de la fociécé royale de
médecine , publia, en 1772, deux volumes
in 40. fous le titre cYHifloire abrégée des in-
fectes qui fe trouvent aux environs de Paris.
Le principal but de cet excellent ouvrage
eft de ranger les infectes fuivant une méthode
qui en comprenne tous les genres, au moyen
de laquelle on diftingue aifément les efpèces,
Se on les rapporte à leur genre.
Un pareil ouvrage manquoit en françois
quand celui de M. Geoffroi parut ; il fut
généralement applaudi .'s: approuvé par tous
les naturaliftes françois Se étrangers; ils firent
l'éloge de la méthode en général , de la clarté
en particulier , & de la précifion avec lef-
quelles l'auteur a décrit les différentes efpè-
ces; mais on regretta que M. Geoffroi fe fût
borné aux feuls infectes qui fe trouvent aux
environs de Paris, & l'on eût déliré pou-
voir étudier &: claffer les infectes de tous les
pays , d'après une méthode dont il auroit été
l'auteur.
Ce favant eft le premier qui , dans la
defeription des infectes, ait employé la gran-
deur individuelle comme caractère de l'ef-
pèce. 11 note à chaque defeription la lon-
gueur Se la largeur de l'individu mefuré à
l'origine des ailes pour la largeur ; il omet
affez fréquemment cette féconde cli mention.,
mais il indique toujours la première. Cette
méthode rend la defeription plus précife Se
l'étude plus facile. Il eft étonnant que per-
fonne , avant M. Geoffroy , n'eût fenti , par
rapport aux infectes , que la première indica-
rion à donner pour les faire connoître , ainfî
qu'on l'avoir obfervé pour les autres ani-
maux , eft d'indiquer s'ils font grands ou pe-
tits. Il réfulce de l'omiflion de cette indica-
tion dans les autres ouvrages, une difficulté
qui eft tout d'un coup levée dans l'ouvrage
de M. Geoffroy ; c'eft que fi l'individu qu'on
cherche à connoître diffère fenliblement des
dimenfions
PRÉLIMINAIRE. cxx]
«lîmenfions de celui dont on lit la defcripçion. ' expofé à l'inconvénient de- la fixer d'une ma-
On patte rapidement à un autre objet , Se on
ne s'arrête qu'à celui dont les dimenfions
conviennent à l'individu dont on cherche à
déterminer l'efpèce. Il faut au contraire lire
ou les deferiptions eivières, ou une grande
partie de chaque description , pour reconnoîrre
l'identité eu la différence de l'objet qu'on
compare aux deferiptions contenues dans
l'ouvrage qu'on confulte.
M. Geoffroy a donc , en ce point, rendu un
fervice très-important ; il a, avec fondement ,
appliqué aux infectes .une manière de décrire
dont on avoit fenti la néceflué pour les au-
tres animaux , qui n'eft pas moins etientielle
pour les infectes ; & il a donné un exemple
qu'on ne peut plus le difpenfer de fuivre.
Mais en fentant la néceflué de commencer
les deferiptions par déterminer la grandeur
individuelle, on doit obfetver qu'il ne faut
pas attacher à ce caractère une précifion
ftriéte & rigoureufe. En effec , il y a d.ms
toutes les efpèces des individus plus grands
Jes uns que les autres , & les fexes différent
en général à cet égard ; il ne faut donc em-
ployer la grandeur que comme un caractère
d'approximation, & qui fixe les idées fur des
objets d'une étendue à-peu-ptès déterminée.
Ne pourrait on pas , par rapport aux infectes
dont les dimenfions font fouvent fi difficiles
à failir , fans déterminer rigoureufement
celles de chaque efpèce , divifer les infectes
en des degfés de granJeur généraux , comme
de pouces 8c de lignes , & rapporter à ces de
grés les efpèces qu'on décrirait? Ainfi les plus
grandes dimenfions renfermeroient les degrés
de ttois pouces, de deux, d'un pouce ; les
moyennes, ceux d'un pouce à fix lignes \ & es
petites , ceux au-.dellbus. Il fuffiroit donc
en commençant, à décrire un infecte, d'é-
noncer fa grandeur par les exprellions fui-
vantes : longueur trois pouces , ou une ligne ,
&c , & d'avoir averti en général qu'il fau-
drait toujours fous-eutendre le mot à-peu-
près , longueur à peu-près trois pouces , &c.
Par ce moyen on jouiroit de l'avantage qui
réfulte de déterminer la grandeur , fans être
mjloïre Naturelle , Infectes, fouie IV,
nière trop flricte ?
M. Geoffroy n'a pas toujours donné à chaque
efpèce un nom particulier à la manière de
Linné, mais très- fouvent il a employé le
nom du genre auquel il a ajouté une péri—
phrafe pour cara&érifer & diltinguer l'efpè-
ce , comme Mouche à coredet noir tacheté de
jaune , & ventre jaune à bandes noires , tom. 2 ,
p. 507, n°. il). 11 réfulte de cette méthode une
idée prompte de l'objet pour celui qui ne le
connoiffoit pas, au lieu qu'un fimple mot ,
un nom n'en préfeute pas ; mais pour celui
qui voudrait retenir toutes les dénomina-
tions , Se fe rapjetler les infectes par leur
moyen , ce qui eft en partie le but de la no-
menclature, les périphrafes ont l'inconvcniei t
de charger la mémoire , Se elles ne font
qu'une abrégé de la defciiption qu'on lit en-
fivte ; elles ne femblent pas fixer les idées
d'une manière aulli pi écife qu'un (impie nom ,
ou qu'un mot.
• M. Geoffroy ne fe borne pas à nommer 6c
décrire les efpèces j on trouve dans fon ou-
vrage un précis hiltorique pour chaque efpèce,
& des généralités qui conviennent à tous les
infectes. Elles font comprifes dans cinq cha-'
pures placés au commencement du premi.ee
volume. Le premier chapitre a pour objet la
dejeription générale des infecles , ou l'énumé-
ration de leurs différentes parties externes.
Le fécond , leur génération.
Le troisième , leurs métamorphofes ou leur
développement.
Le quatrième , leur nourriture.
Le cinquième , leur divifion enfeelions.
L'auteur en établit (îx.
i". Les Coléoptères ou infecles à étuis.
CXXJJ
DISCOURS
Caractère.
Aî!es couvertes d'étuis ou de fourreaux ;
boûVrte armée de mâchoires dures.
2°. Les Hémiptères ou infectes ù demi-étuis.
Ca r a c t e r e.
Aîles fupérieures prefque femblables à des
étuis ; bouche armée d'une trempe aiguë,
repliée eu défions le long du corps.
3°. Les Tetiapteres a ailes farinsufes.
Caractère.
Quatre aîles chargées de poufiîère écailleufe.
4° . Les Tétraptercs a ailes nues , ou infecles
à quatre aîtei nues.
Caractère.
Quatre allés membraneufes nues & fans
pouiîïere.
j°. Les Diptères ou infecles à deux ailes.
Caractère.
Deux aîles ; un petit balancier fous l'ori-
gine de chaque aîle.
6 \ Lés Aptères ou infecles fans aîles.
Caractère.
Corps fans ailes.
M. Geoffroy divife en fuite les fictions en
articles , les articles en ordres , les ordres en
genres , fous lefquels il range les efpcces.
La première fectron contient trois articles.
Ar
I.
Les infecles à étuis durs qui couvrent tout
le ventre.
Article IL
Infcles à étuis durs qui ne couvrent quune
partie du ventre.
Article III.
Infecles à étuis mois & comme membraneux.
Chaque article , chaque genre font précé-
dés d'un précis fur les généralités de l'article
& du g nie ; ce précis contient, outre les
caractères diftinétifs de l'article ou du genre,
les faits hiftoriques fur la manière de vivre
des infectes.
le premier article de la première feétion
eft divifé en quatre ordres.
Ordre I. Infectes qui ont cinq articles à
toutes les pattes.
Ordre IL Infecles qui ont quatre articles
à toutes les pattes.
Ordre III. Infecles qui ont tro?s articles à
toutes les pattes.
Ordre IV. Infectes qui ont cinq articles aux
deux premières paires de pattes ,
& quatre feulement à la danière.
Le premier ordre renferme les genres fuivans.
i°. Platicerus.
Le Cerfvolanr.
C A R A C T E R E S.
intenns, in e
xtremo uno vtrfu peclinatee. Antennes en peigne à l'extrémité , d'us
feul côté.
PRÉ 'LIMINAIRE. cx.xiij
Ce genre renferme»deux familles.
Familia prima. Première famille.
Amenais fraclis. A antennes cou.Jces.
Familia fecurîda. Seconde famille.
Antennis integris. A antennes entières.
La première famille comprend quatre efpèces t la féconde une feule, le genre en tout
cinq efpèces.
2° Ptilinus. La Panache.
Antenna fecunium totam longitudinem uno Antennes en peigne tout du long d'un
verfu peBinau. feul côté.
Ce genre ne contient que deux efpèces.
3 ° Scarab&us. Le Scarabé.
Antenn& clavatee , clavâ lamellatâ ; feu- Antennes à mafiTe en feuillets; ccu.foa
tellum inter elytrorum origines. entre les étuis.
Ce genre contient deux familles.
. Familia prima Première famille.
Anttnnarum lamellis feptem. Sept feuillets aux antennes.
Familia fecunda. Seconde famille.
Antennarum lamellis tribus. Trois feuillets aux antennes.
i La première famille n'eft compofée que de trois efpèces , cV la féconde en contient
vingt-fept. Le genre en renferme trente en tout. t
49 Copris. Le Bouder.
AntennA clavau , clavâ limellatâ. Antennes en maiïè à feuillets.
Scutellum inter elytrorum origines nullum. Point d'écutlbn entre les étais.
Dix efpèces font réunies fous ce genre.
5° Attelabus. L'Efcaibot.
Antennœ clavattz , clava intégra 3 in medïo Antenne:, en malle folide, coudées dans
irix"-£. leur milieu.
Caput intra thoracem. Tête renfoncée dans le corcelet.
cxxiv DISCOURS
Ce genre contient trois efpèces. •
6" DcrmeJ1.es. Le Dermefte.
Antenns clavata perfoliatA, u.ltimo articulo Antennnes en ma(T"e perfoliée ( ou coropo-
Çolido gibbofo. fée de lames enfilées dans leur milieu ) &
dont le dernier article forme un bouton.
Elytta non marginata. Etuis fans rebord.
Ce genre réunit vingt-deux efpèces.
7° Byrrhus. LaVrilletre.
Antenns. articulis tribus ultim'is long'iffimis, Antennes prefqu'en malfe , dont les trois
femï clavatt. derniers articles font beaucoup plus longs
que les autres.
Cinq efpèces.
8" Anthrenus. L'Anthrcne.
Antennx, clavata > intégra, clavâ folldâ Antennes droites en malfe folide, un peu
composa. > applatie.
Deux efpèces.
9° Cijlela. LaCiflele.
Antenna extrorfum crafflores , non nihil Antennes plus greffes 8c un peu perfoliée»
perfoliata. par le bout.
Thorax conicus non marginatus. Corcelet conique & Lns rebord.
Trois efpèces.
io° Pelùs. Le Bouclier.
Antenne extrorfum crajjiores , non nihil Antennes plus groffes &un peu perfoliées
perfoliata. par le bout.
Thorax & elytra marginata. Corcelet & étuis bordés.
Dix efpèces.
1 1* Cucujus. Le Richard.
Antenv& fr rata brèves. Antennes courtes en feie.
Thorax fui tus nudus. Corcelet uni & fimple en delfous.
Six tfpeces.
1 1° Elater. Le Taupin.
Antenna ferrât* vel filiformes intra capitis Antennes en feie ou à filets , qui fe logent
cavitatem fubius recept*. dans une rainure formée en delfous de la
tête.
PRÉLIMINAIRE. cxxv
Thorax fubtus aculeo intra cavititem ub- Corcelet terminé en-deflous par une pointe
iominïs recepto. . reçue dans une cavité ciu ventre.
Seize efpeces.
ij° Buprejlis. Le Buprefte.
Antennâ, filiformes. Antennes filiformes,
Trochancer magnus feu appendix ad bafim Appendice confidcrable à la bafe des cuif-
femorum pofierïorum. fes pottérieures.
Familire très. Trois familles. '
Prima Thorace cordato 3 capite latiore , La première à corceler en cœur, plus
elytris augufliore. large que la tête , plus étroit que les étuis.
Secunia. Thorace capite elytrifque anguf- La féconde à corcelet plus étroit que la tête
tiorc. & les étuis.
Ténia. Thorace capite latiore , elytrorum La troifième , à corcelet plus large que la
îatitudine. tête & de la largeur des étuis.
La première famille eft compofée de a6 efpèces.
La féconde 7
La trwifième . . . 10
Le genre de 43 en tour. .
140 Bruchus. La Bruche.
Antenne filiformes. Antennes filiformes.
Thorax Jubrotundus gibbus. Corcelet arrondi en boite.
Corpus /pharoïdaum , dorfo convexo. Corps fphéroïde , convexe en deflus.
Deux efpeces.
15e Lampyris. . Le Ver - lui faut.
Antenne filiformes * Antennes^ filiformes.
Caput clypeo Thoracis marginato uclum. Tête cachée parmi large rebord du corcelet.
Abdominis huera plkato papillofa. Côtés du ventre plies en papilles.
•
• . Trois efpeces.
16° Cicindela. La Cirindele.
' Antenna filiformes. *ni nés filiformes.
Thorax planus marginatut -r el« applau & bordé.
Caput d.teiïum. plc découverte.
Elytra HeKilia. **"* flexibles.
Gxxvj DISCOURS
Dix-fept efpeces.
170 Oma'yfus. L'Omalyfe.
Antennce filiformes.
Thorax planus tetragonus ,angullspofierïo •
ribus in fpinam produclis.
Une efpece.
iS° Hydrophilus.
Antenne!, clavats. perfoliau antennulis bre-
yiores.
Pedes nataiorii.
Cinq efpeces.
1 r,» Dy tiens.
Antenne, filiformes , expose longions.
Pedes natatoru.
Quinze efpeces.
2 0° Gyrinus.
AntemiA rigidx , capite Ireviores.
Ptdes natatoru. •
Oculi quatuor.
Antennes filiformes.
Corcelet applati à quatre angles, dont les
deux poftérieurs finiiTent en pointes aiguës.
L'Hydrophile.
Antennes en maffe , perfoliées., plus cour-
tes que les antennules.
Pattes en nageoires.
Le Ditique.'
Antennes filiformes plus longues que la
tête.
Pattes en nageoires. 1
Le. Tourniquet.
Antennes roides & plus courtes que la tête.
■ Pattes en nageoires.
Quatre yeux.
Une efpèce.
Ordre fécond du premier article de la première fection.
Caractère de cet ordre : quatre articles à toutes les pattes.
Suite des genres.
ii» Melolontha.
Antennx. /errata ante ocidos pofit&.
r':c efpeces.
2 2° Prionus.
Antennx ferratx. in oculo pofita.
Une efpèce.
2 30 Cerambix.
^_a Mélolonthe.
Antennes en feie poféSs devant les veux.
Le Prione.
Antennes enfeie, dond'œil entoure la bafe.
Le Capricorne.
Antennœ à bafi ad apicein d-ecreficentes , in Antennes qui vonc en diminuant de la
oculo pofiu, bafe à la pointe donc l'œil entoure la bafe.
PRÉLIMINAIRE. cxxvij
Thorax acuhatus. Corcelet armé de pointes.
Dix efpèces.
i+° Leptura. La Lepture.
Antennit à bafi ad apicem decrefcentcs , in Anrennes qui vont en diminuant delà bafe
oculo pofitét,. à !?. pointe*, & donr l'oeil entoure la bafe.
Thorax inermis. Corcelet nud Si fans pointes.
Familia: très. Trois familles.
Piima. Tho'ace cylindraceo. La première, à corcelet cylindrique.'
Secunda. Thorace g/obofo'. La féconde , à corcelet globuleux.
Ténia. Thorace inaquali glabro. La truifième , à corcelet inégal &; raboteux.
r> • v C 'Il s , r >
Première famille ô 'efpèces.
Seconde i o
Troisième 6
Genre 22 efpèces en tour.
2 50 Scenocorus. Le Stenocore.
entérina à bafi ad apicem decrefcentes , ante Antennes qui vont en diminuant de la bafe
oculos pofita. à la pointe, pofées devant les yeux.
Elytra apice angufiiora. Etuis plus étroits par. le bour.
Familix duce Deux familles.
Prima. Thorax armaïus fpinâ vel tuber- La première., à corcelet armé d'une pointe
culo laterali. ou d'un tubercule latéral.
Secunda. Thorax inermis. La féconde, à corcelet nud.
Première famille 5 efpèces.
Seconde , 7
Genre 12 efpèces^ .
2.6° Cryptocephalus. Le Gribouri.
j4nte:in.i filiformes arùculis 'longis. Antennes filiformes à longs articles.
Thorax gibbus h&mifphœricus . Corcelet hémifphérique & en boiTe.
Douze efpcces.
270 CrlQitrls, r Le Criccère.
CXXVUJ
AnttnnA cylindracet arùculis globofis
Thorax cylindraceus.
Sept efpèces.
2 S9 Altica.
Antennàt ubique itquales.
Femora pojlica crajfa fubglobofa.
Dix - neuf efpèces.
29° Gahruca.
D 1 S CO U R S
Antennes cylindriques à articles globuleux;
Corcelec cylindrique.
l'Altife.
Antennes d'égale grofleur tout du long.
Cuifles poftérieures grofles, prefque fphc-
riques. ■
La Galéruque.
Antenmt ubique aquales t arùculis fubglo- Antennes d'égale grofleur , à artides prefr
bofis.
Thorax irutqualis , fcaber , margïnatus.
Six efpèces.
30* Chryfomela.
Antenna à bajl ad apicem crefcentes _, arù-
culis globofis.
Thorax aqualis marginatus.
Vingt efpèces.
3 1 ° Mylabris,
Antenns, fenjlm crefcentes , arùculis h&mifi-
pharicis , rojlro brevi infidentes.
Antennulœ quatuor in extremo rofiri.
Trois efpèces.
3 i° Rhinomaccr.
Antennœ clavatx intégra , rojlro longo in-
fidentes.
Onze efpèces.
3 3° Curculio.
que globuleux.
Corcelet raboteux & bordé.
La Chryfomele.
Antennes plus grofles vers le bout , k arti.
clés globuleux.
Corcelet uni & bordé.
Le M y labre.
Antennes plus grofles vers le bo ut, à arti-
cles hémifphériques, pofées fur une trompe
courte & large.
Quatre ancennules à l'extrémité de la
trompe.
Le Becmare.
Antennes en maiïe toutes droites , pofées
fur une longue trompe.
Le Charanfon.
Antenne clavat&fracla , rojlro corneo longo Antennes en mafle , coudées dans leur
infidentes. milieu , & pofées fur une longue trompe.
Familis dure. Deux familles.
Prima. Ftmoribus inermibus. ta première, à cuifles Cmpîes.
Secu.tda ,
PRÉLIMINAIRE. cxxix
Secunda. Femoribus denticulatis. La féconde , à cuifTes dentelées.
Première famille 33 efpèces.
Seconde *o
Genre 5 3 efpèces en tour.
3 4° Bojlrichus. Le Boftriche.
Antennœ clavatt t clavâ ex articulis tribus Antennes en mafTë compofée de trois ar-
compofitâ , capiti infidentes. ticles, pofoes fur la tête.
Roflrum nullum. Point de trompe.
Thorax cubicus , caput intra fe reconderis. Corcelet cubique dans lequel eft caché la
tête.
Tarfi nudi fpinofi. Tarfes nuds & épineux.
Une efpèce,
3 5® Clerus. Le Clairon.
Anunnx. clavatx, clavâ ex arùculis tribus Antennes en ma(Te csmpofée de trois ar-
eompojîtà j capiti infidentes. ticles , pofées fur la tête.
Roflrum nullum. Point de trompe.
Thorax fubcylindraceus , non marginatus. Corcelet pterque cylindrique , fans rebords.
Tarfi fpongiofi. Tarfes garnis de pelottes.
Quatre efpèces.
3 6° Anthribus. s L'Antribe. ,
Antenne c/avata , clavâ ex articulis tribus Antennes en m a (Te compofée de trois ar-
compofitâ, capiti infidentes. ticles, pofées fur la tête.
Roflrum nullum. Eoint de trompe.
Thorax latus marginatus. Corcelet large Se bordé.
Ta-fi fpongiofi. Tarfes garnis de pelottes.
Sept efpèces.
37° Scolytus. La Scolite.
Antenne clavau , clavâ folidâ. Antennes en malfe folide d'une feule pièce;
Roflrum nullum. Tête fans trompe.
Une efpèce.
3 8° Cafllda. La Caflide.
Antemu extrorfum crajjiores^nodoft. Antennes plus grolfes vers le bouc , & à
gros articles.
Thorax & elytfa marginata. Corcelet & étuis bordés.
Caput thorace teclum. Tète cachée fous le corcelec.
Hifloire Naturelle , Infectes > Tome IF, f
c*xx DIS COURS
Cinq efpèces.
39" Anapfis.
Antcnn& filiformes , fenfim crefeentes.
icuiellum vix appareils.
i horax planus t Uvis nonmarginatus.
Quatre efpèces.
L'Anafpe.
Antennes filiformes, qui vont en grofîiflant
vers le bout.
Eculïon imperceptible.
Corcelet plac 3 uni & fans rebords.
On voit d'après ce qui vient d'Être expofé , que M.Geoffroy divife les ferions
d'après les ailes j les articles d'après les élytres ou étuis; les ordres d'après le
nombre des pièces, ou tarfes aux différentes pattes , les genres principalement
d'après les antennes & la forme du corcelet.
Je continue l'expofition de fa méthode.
Ordre 1 1 Ie du premier article de la première fedion.
Caractère Trois articles à toutes les pattes.
40 ° Couinella.
Antennét, extrorfum craffiores, nodofe , an-
tenmdïs breviores.
Corpus hxmijpkaricum.
Vingt-fept efpèces.
410 Tritoma.
Antennz extrorfum fenfim craffiores }anien-
nulis longïores.
Corpus obhngum. •
La Coccinelle.
Antennes à gros articles , plus groiïes vers
le bout, & plus courtes que les anteniiules..
Corps hémifphérique.
La Tritome.
Antennes plus grofTes vers le bout, & beau-
coup plus longues que les antennules.
Corps alongé.
Une efpèce.
Ordre 1 Ve de l'article premier de la première fection.
Caractère Cinq articles aux deux premières paires de pattes , 6V quatre
feulement à la dernière.
41° Diaperis.
La Diapère.
Antennx. caxiformes, arùcul'is lenûfcrmibus Antennes en foi me d'If., à articles fein-
ter centrum perfoliatis. blables à des lentilles enfilées par leur centre.
Thorax convexus marginatus. Corcelet convexe & bordé.
Une efpèce,
43° Pyrochroa,
La Cardinale.
PRÉLIMINAIRE. cxxxj
Antennt uno verfu peiïinau. Antennes en peigne d'un côté.
'1 hor«x inuqualis ,fiabcr,non m&rg'matus. Corcelet cabotcux , & non bordé.
Une efpèce.
44° Cantharis. La Canthaiide.
Antenne filiformes. Antennes filiformes.
"Thorùx iiuqualïs , feaber non marginatus. Corcelet raboteux , & non bordé.
Familix duce. Deux familles.
J^rima. Tar forum arùculis nudis. La première, à tarfes nuds.
Secunda. Tarforum arùculis fpongiofis. La féconde , à Tarfes garnis de psîortes.
Efpèces.
Première famille v i
Seconde , • £
Genre 8 efpèces en tout.
4,° Tenebrio. Le Ténébrion.
Antenne filiformes. Antennes filiformes.
I horax planus marginatus. Corcelet uni & bordé.
PaWiJiwe duc. Deux familles. .
Prima. Antenne arùculis globofis , extror- La première, à antennes à articles globn-
fum craffwres. leux , un peu plus groiTes vers le bout.
Secunda. Antenne arùculis longis , ubique La féconde , à antennes à articles longs ,
squales. égales par- tout.
Efpèces.
Première famille .. i o
Seconde i
Genre j i efpèces en tout.
4<ï° Mordella. La Mordelle. .
Antenne fubferrau, articulis triangularibus. Antennes un peu en feie 3 à articles trian-
gulaires.
Thorax anùce attenuatas., amvtxus. Corcelet convexe, plus étroit en devant.
Cinqefpècas.
47° Notoxus. La Cucule.
CXXXlj
..DISCOURS
Antenns filiformes. Antennes filiformes.
Thorax cuculiatus , dente acuto. Corcelet armé d'une appendice qui revient
en devaiu, en forme de coqueluchon.
Une efpèce.
480 Cerocoma, La Cérocome.
Antenns. ulûmo articulo clavato : ( mafcu- Antennes , dont le dernier article plus gros
lis complicats , in média peclinats. ) forme la ma(Te , pliées & pe&inées dans leur
milieu dans les mâles.
Une efpèce.
Article 1 Ie de la première fection.
Caractère Etuis durs, qui ne couvrent qu'une partie du ventre.
Ordre Ier du fécond article de la première fection.
Caractère....... Cinq articles à toutes les pattes.
Suite des genres.
490 StaphUinus. Le Staphilin.
Antenns. filiformes. Antennes filiformes.
AU tecls. Ailes cachées fous les étuis.
Abdomen inerme. Extrémité du ventre nue & fans defenfe.
Vingt - cinq efpèces.
Ordre II du fécond article de la première fection.
Caractère Quatre articles à toutes les pattes.
500 Necydalis. La Nécydale.
Antenns filiformes. Antennes filiformes.
AUnuds. Ailes nues. . .
Une efpèce.
Ordre II Ie du fécond article de la première fedtion.
Caractère Trois articles à toutes les pattes.
5 is Torficula. Le Perce - oreille.
Antenns filiformes. Antennes filiformes.
AU tecls. . Ailes cachées fous les étuis. Bt>
PRELIMINAIRE. cxxxiij
Abdomen forficibus armatum. Extrémité du ventre armée de pinces.
Djux efpèces.
Ordre IVe du fécond article de la première fedtion.
Caractères Cinq articles aux deux premières paires de pattes , £; quatre
feulement à la dernière.
5 1° Meloe. Le Pro - Scarabé.
Antznns, à medio ad bajim Çy apicem de- Antennes grofTes au milien , qui vont era
crefeentes. diminuant vers la bafe Se vers le bout,
AU nu'.U. ■ Point d'ailes.
Une efpèce.
Article IIIe de la première fe&ion.
Caractère Etuis mois & co mme membraneux.
Ordre I du troifième article de la première fedtion.
53° Blatca. La Blatte.
Antennt filiformes. Antennes filiformes.
Ad ani lacera appendices veficulofi tranfver- Deux longues véficules pofées aux côtés de
Jîmfuicati. l'anus , & ridées tranfverfalement.
Trois efpèces.
Ordre II du troifième article de la première fetftion.
Caractère . Deux articles .à toutes les pattes.
54° Thrips. Le Trips.
A ntenm. filiformes. ' Antennes filiformes.
Os rimulâ longitudinal. Bouche formée par une fimple fente longi-
tudinale.
Tarfi veficulofi. Tarfes garnis de véficules.
Trois efpèces.
Ordre 1 1 1e du troifième article de la première fecli oru
Cakac te re.. Trois articles à toutes les .
550 Crillus.. Le Grille
CXXX1V
Antenne filifvrints.
Caudâ bifetà.
Oculi tr,s.
Deux efpèces.
5 6° Acrydïum,
Antennes, filiformes corpore dimidio bre-
viores.
Oculi très.
Six efpeces.
DISCOURS
Antennes filiformes.
Deux filets à la queue.
Trois petits yeux lifles.
Le Criquet.
Antennes filiformes, plus courtes de moi-
tié que le corps.
Trois petits yeux lifles.
Antennes filiformes , plus longues que le
corps. •
Trois petits yeux lifles.
Ordre IVe du troifieme article de la première fection.
57° Locujla. La Sauterelle
A ntenn ce filiformes , corpore longiorcs.
Oculi très.
Deux efpeces.
Ordre Ve du troifieme article de la première fection.
Caractère Cinq articles à toutes les pattes
j 8° Mantes. La Mante.
Antennce filiformes.
Une efpece,
SECTION SECONDE.
Cette fe&ion comprend les infectes à demi-étuis , ou Hémiptères. L'auteur ne l'a pas
divifée, comme la précédente , en articles & en ordres, feulement en genres. Il continue
cependant de compter les pièces des rarfes 3 ou les articles des pattes, 8c il en indique le
nombre en tète des caractères des genres , ce qui eft une forte de continuation de la-divifion
de la fection en ordres, fans faire de cette divifion, comme pour la précédente, des ordres
féparcs.
Antennes filiformes.
5 9 ° Cicada.
Articuli tarforurri très.
Antenne capite breviorcs,
Ocelli duo.
Eqjlrum inflexum.
La Cigale.
Trois articles aux rarfes.
Antennes plus courtes que la tète.
Deux petits yeux lifles.
Trompe eputbée en-deffous.
PRÉLIMINAIRE. cxxxy
AU quatuor , inférions crachats. Quatre aîles ; celles de deiTous croifées.
Vingt-huit efpeces.
6o° Cimex. La Punaife.
Articuli tarforum très. Trois articles aux tarfes.
Antennœ capitt longiores articuhs quatuor Antenne plus longues que la tête com-io-
yelquinque. fées de quarte ou cinq articles.
Rojirum inflexum. Trompe coutbce en-deffous.
Alx, quatuor ,Juperioresfemi-elytra, Quatre aîles, celles de deîTus en partie écail-
leufes, en partie membraneufes.
Familia; dus» Deux familles.
Prima. Antennarum articulis quatuor. La première, quatre articles aux antennes.
Secunda. Antennarum arûculis quinque. La féconde } cinq articles aux antennes.
Efpèces.
Première famille 60
Seconde 17
• Genre 77 efpèces en tout.
G 1 ° . Naucoris. La Naacore.
Articuli tarforum duo. De»* articles aux tarfes.
Antennes brevijfunœ. infra oculos pojîttx. Antennes très-courtes, fuuées au-deiTous
des yeux.
Rojirum inflexum. ■ Trompe courbée en-deiTous.
AliZ quatuor cruciattz. Quatre aîles croifées.
Pedes fex ,primi cheliformes. Six pattes , les premières en forme de pin-
ces d'écrevilfes.
Scutellum pr&fens. EculTon.
Une efpèce.
62.0 Notonetla. La Punaife à aviron.
1
Articuli tarforum duo. Deux articles aux tarfes.
Antenne breviffimœ ante oculos pofiu. Antennes très - courtes , fituées au- dedons
des yeux.
Rojirum inflexum. Trompe courbée en deffous.
AU quatuor cruciattz. Quatre aîles croifées.
Pedes fex natatorii. Six pattes en forme de nageoire?.
Scutehum prxfens. Ecuffon.
Deux efpèces.
630 Cori^a. La Corife.
c'xxxvj
Arciculis tarforum unicus.
Ameniez brevijfimce infra oculos pcjîtx.
Rojlrum inflexum.
Alce quatuor cruciatœ.
Pedes fx , prïmi cheliformts , poflici nata'.orii.
Scutellum nullum.
Une efpèce.
64Q Hepa.
Arùculus tarforum unicus.
Antennce cheliformes.
Rojlrum inflexum.
AIk. quatuor cruciatœ.
'Pedes quatuor.
VISCOl/RS
Deux efpeces.
6f Pfylla.
Articuli tarforum duo.
Rojlrum peclorale inter primum &Jècundum
par femorum.
Aliz quatuor latérales.
Ptdes faltatorii.
Abdomen acuminatum.
Oculi très.
Neuf efpeces.
66° Aphis.
Arùculus tarforum unicus.
Rojlrum inflexum.
Alce quatuor ereclce vel millet. <£
Pedes ambulatorii.
Abdomen bicorne.
Quatorze efpecss.
Ô70 Chermes.
Rojlrum peclorale inter primum & fecundutn
par femorum.
Un feul article aux tarfes.
Antennes très courtes , (îtuées au - deflbus
des yeux.
Trompe courbée en deffous.
Quatre aîles croifées.
Six pattes , les deux premières en forme
de pinces, les dernières en nageoires.
Point d'écuiïbn.
Le Scorpion aquatique.
Un feul article aux tarfes.
Antennes en forme de pinces de Crabes.
Trompe courbée en delfous.
Quatre aîles croifées.
Quatre pattes.
La Pfylle.
Deux articles aux tarfes.'
Trompe nailTant du co'rcelet entre la pre-
mière & la féconde paire de pattes.
Quatre aîles pofées latéralement & formant
le toît.
Pattes propres à fauter.
Ventre terminé en pointe.
Trois petits yeux liiles.
Le Puceron.
Un feul article aux tarfes.
Trompe courbée en delTous.
Quatre aîles droites élevées, ou manquant
tout-à-fait.
Pattes propres à marcher.
Extrémité du ventre , garnie de deux poin-
tes ou tubercules.
Le Kermès.
Trompe fortant du corcelet entre la pre-
mière & la féconde paire de pattes.
Alx
PRÉLIMINAIRE.
CXXXVlj
Alx dutz mafculis crtêtet.
Abdomen appendicibus fetaceis.
Ftemiaa foliïculi f armant induens.
Dix-huit efpèces.
6 S0 Coccus,
Rojîrum pc florale in ter pr'unum ùfecundum
par \cnonim.
Alœ duce mafculis ereclœ.
Abdomen appendicibus fetaceis.
FiXmina injccli formam fa vans.
Trois efpèces.
Deux ailes droites, élevées , mais dans. les
mâles ltulement.
Extrémité du ventre garnie de filets.
Femelle qui prend la figure d'une graine
ou £>OUlïl'.
La Cochenille.
Trompe fartent du corcelet entre la pre-
mière & la féconde paire de pattes.
Deux allés droites élevées dans les mâles
feulement.
Extrémité du ventre garnie de filets.
Femelle qui conferve la figure d'infede.
Les deux premières feclions & leurs divifions complettent les objets contenus dans le
premier volume.
Il eft terminé par une table françoife & une table latine alphabétique des noms des infe&es.
A la fuite de cette table font placées dix planches gravées avec beaucoup de foin & dé
netteté. Elles repréfentent un infede de chaque genre., &: féparémenc les parties dont
font tirés les caraétères qui distinguent le genre.
Ri/foire Naturelle, Infeéies.Toais JV.
CXXXVUJ
DISCOURS
SECOND VOLUME.
SECTION I I K
lÎTiî/PrïiîES à aîhs fanneufes , ou infectes à quatre ailes farlneufes.
Difcours fur les généralités relatives à ces infe&es, flans lequel on trouve des chofes
fore inftruâives fur les Che illes , leur manière de faire leur coque, les chr^falides, &c.
Suie une table méthodique dans laquelle la fei\ion eft divifée en cinq genres.
Les genres en familles..
Les familles en paragraphes.
Il y a ane de ces tables en latin, l'autre en fr nçois. Je ne copierai que celle-ci.
TABLE MÉTHODIQUE.
ammnmagnR
maaram
Genres. Caractères. Familles
Ier Le Papillon.
Papiiio.
Antennes en malTe.
ChryLlide nue.
Deux.
Ire A quatre pieds.
Patres antérieures fans
onglets, faifant fou
vent une efpèce de pa
latine.
IIe A.fix
Toutes les (n
fans onglets.
pieds,
pattes
Chryfalide horizon-
raie fufpendue par un
fil dans fbn milieu.
Paragraphes.
Trois.
Ier A Chenilles épi-
neufes & aîles anguleu-
les.
IIe A Chenilles épt-
neufes & aîles arron-
dies.
1 1 Ie A Chenilles
fans épines, & pattes
antéri ures courtes ,
mais qui ne font pas
la palatine.
PRÉLIMINAIRE.
CXXX1X
Genres. Caractères
IIe Le Sphinx.
Sphinx.
IIIe Le Pcérophore.
Pterophorus.
Antennes prifmati-
ques.
Chryfalide dans une
coque.
Fa milles.
Trois.
Ve Sphinx • Bourdons.
Antennes prifmati-
ques j prefqu'égales
par • tout.
Point détrompe.
I Ie Sphinx- Eperviers.
Antennes prifmati-
ques , prefqu'égales ,
par- tout.
Trompe en fpirale.
Chenille nue portant
une corne fur la queue.
IIIe Sphinx -Eperviers.
Antennes prifmati-
ques plus grolles au
milieu.
Trompe en fpirale.
Chenille velue fans
Paragraphes.
Antennes filiformes.
Trompe en fpirale,
Aîle- compofées cit
plusieurs branche, bar
bues.
Chrv falide nue &
hutizo.itale,
rn
cxî
DISCOURS
Genres.
IVe La Phalène.
Pha/œna.
Caractères.
Ve La Teigne.
Tinxa.
Antennes qui vont
en décroifTant de la
bafe à la pointe.
Chryfalide dans une
coque.
Chenille nue.
Fa milles.
Paragraphes.
Deux
I" A antennes en
peigne.
LIe A antennes fili-
formes.
Antennes filiformes
décroiflant de la bafe
à la pointe.
Toupet de la tête
élevé & avancé.
Chenille cachée dans
an fourreau.
Chryfalide dans le
fourreau de la Che-
nille.
Trois pour chaque
famille.
Ie1 Sans trompe.
IIe Avec une trom-
pe , & les aîles rabats
tues.
IIIe. Avec une trom-
pe, Se les aîles éten-
dues.
Ier De la féconde
famille; avec une trom-
pe, & les aîles éten-
dues.
IIe Avec une trom-
pe, & les aîles rabat-
tues.
1 1 Ie Sans trompe.
P R E L 1 M 1 N A IRE. c.xl;
On pourrait reprocher à M. Geoffroy., de fe fervir, pour dillinguer les divifiuns de
cette feélion , de caractères qui ne font pas fenlibles, Iorlquon n'a en fa puiffance que
l'infecte dans fon état de perfection, de caractères qu'on ne peut même faifir tous à la
fois & fuivre en même tems , puifqu'on ne peut avoir le même individu en différens états ,
que fucceflivement. Ainfi , il paraît que la defeription de la Chenille, de la Chryfalide",
i\'c. , ne peuvent fervir à faire connoître le genre du Papillon, dont les caractères doivent
être pris de lui-même, de Ion état actuel. Mais les caractères de cette dernière eipèce que
Al. Geoffroy indique, font fuffifans, & ceux qu'il ajoute par furabondancej jettent du
jour fur l'hiitcire de l'infecte; d'ailleurs il y a une telle réciprocité entre les caractères
propres aux infectes indiqués par l'auteur, & les caractères acceffoires qu'il ajoute , que ces
caractères fecondaires peuvent indiquer , lorfqu'on trouve l'infecte dans un de fes premiers
états , de quel gente il fera dans fon état de perfection. Cette méthode a donc des
tages fans inconvéniens.
Il fuffiroit, après la table qu'on vient de lire, de rapporter le nombre des efpèces con-
tenues dans chaque famille, chaque paragraphe, dans le genre. Mais la répétition des
caractères ne tiendra pas une grande place, elle procurera plus d'ordre & de clarté.
Genre 69e.
Pap'dio. Le Papillon.
Antenna clavatx. Antennes en maffe.
Cryfalis nuda. Chryfalide nue.
Familia; duœ. "Deux familles.
Prima 3 tetrapi. La première , quatte pieds.
Paragraphi très. Trois paragraphes.
Primus, efucis fpinojis , alis tngulofis. Premier, Chenilles épineufes & ailes an-
guleufes.
Secundus , erucis fpinojis } alis rotundatis. Second, Chenilles épineufes Se aîles arron-
dies.
Tertius , erucis non fpinojis } pedibus ancicis Troifième , Chenilles fans épines j & par-
Ireviffimis collare non efficientibus. tes antérieures courtes , qui ne font point la
palatine.
Familia fezunda , hexapi. Seconde famille, fix pieds.
Paragraphe I de la première famille 7
Second c
Troilîème 10
Première famille , en tout 21
L'auteur divife la féconde famille en cinq paragraphes , qu'il n'a pas énoncés dacii h
able, à la tête du genre, & qu'il ne déhgne pas en latin.
cxlij DIS COU R S
Paragraphe I, les grands Portes- queue.
Deux éfpèces.
Paragraphe II , les petits Portes-queue.
Quatre efpèces.
Paragraphe III , les Argus.
Huit efpèces.
Paragraphe IVe, les Eftropiés.
Trois' efpèces.
Paragraphe Vej Les Papillons du chou, ou Brafficaires.
Neuf efpèces.
Les cinq paragraphes , ou la féconde famille. ;.....: 2.6
La première 11
Genre en tout 48
700 Sphinx. Le Sphinx.
Antenne prifmaticœ. Antennes prifmariques.
Cryfalis inpuppâ. Chryfalide dans une coque.
Familiae très. Trois familles.
Prima, antenniz prifnatiaz ubiquefre xqua- Sphinx- Bourdons.
les. Antennes prifmatiques prefqu'égales par-
Elingues. tout.
Point de trompe.
Quatre efpèces.
Secunda , antenne prifmaticee ubique ferè Sphinx-Eperviers.
tequales. Antennes prifmatiques prefqu'égales par-
tout.
Spirilingues. Trompe en fpirale.
Larva lavis , corrigera. Chenille nue, portant une corne fur la.
queue.
Huit efpèces.
Tertio. , antenns. prifmatica } in medio craf- Sphinx- Béliers.
fores. Antennes prifmatiques plus groffes au mi-
lieu.
PRÉLIMINAIRE.
cxliij
Spir'dingues.
Larva v'rflofa non corrigera.
Trompe en fpirale.
Chenille velue fans corne.
Une efpèce.
Les trois familles & le genre 13 efpèces en tout.
.71* Pterophorus.
Antenne filiformes.
Linguafpiralis.
AU ramofa } ramis pilofis.
Cryfalis nuda , hori^onialis.
Trois efpèces.
720 Phal&na.
Antennét à bafi ad apicem decrefcentzs.
Cryfalh in puppâ.
Larva nuda.
Familia; dua%
Familia prima.
Peclinicornes.
Paragraphi très.
Primus y elingues.
Secundus , linguau , ails deflexis.
Tertius linguata, alis plariu.
Familia fecunda.
Antennis filiformibus.
Paragraphi très.
Primus , linguàu alis plants.
Secundus , linguata alis deflexis,
Le Prérophore.
Antennes filiformes.
Trompe en fpirale.
Aîles composées de placeurs branches bar-
bues.
Chryfalide nue & horizontale.
La Phalène.
Antennes qui vont en décroitTant de la
bafe à la pointe.
Chryfalide dans une coque.
Chenille nue.
Deux familles.
La première famille.
Caractère.
A antennes en peigne.
Trois paragraphes.
Le premier , fans trompe.
Le fécond 3 avec une trompe , & les aîles
rabattues.
Le troifième,avec une trompe ,& les aîles
étendues.
Seconde famille.
Caractère.
A antennes filiformes.
Trois paragraphes.
Le premier, avec une trompe } & les aîies
étendues.
Le fécond, avec une trompe, & les aîles
rabattues.
exliv
Tertius , dingues.
7 5° Tin&a.
DISCOURS
Le ttoiîïènie , fans trompe.
La Teigne.
Antcnns, filiformes à bafi ad ap'icem decref-
ccntes.
Frons promlnula.
Larva involucro tccla.
Cryfalis in involucro larvA.
Antennes filiformes décroifTant de labafe
à la pointe.
Toupet de la tète élevé cV avancé.
Chenille cachée dans un fourreau.
Chryfalyde dans le foureau delà Chenille.
Cinquante - quatre efpèces.
SECTION QUATRIEME.
Tétraptères à aîles nues , ou infectes à quatre aîles nues.
Difcours fur les généralités relarives à ces infectes.
Hujus fectionis tabula divifa in articulos Table de cette feclion , divife'e en trois
Primas a tarforum aniculis tribus.
Secundus 3 tarforum aniculis quatuor.
Tertius } tarforum aniculis quinque.
Articulus primas , gênera duo.
Libellula.
Perla.
Articulus II , genus unicum.
Raphidia.
Articulus III } gênera quindecim.
Ephemera.
Phryganea.
Hemerobius.
Formicaleo,
Panorpa.
Crabro.
Urocerus.
Tenthredo.
Cynips .
Diplolepis.
Eulophus.
Ichneumon.
Fefpa.
Apis.
Formica.
articles.
Le premier , trois pièces aux rarfes.
Le fécond , quarre pièces aux tarfes.
Le troificme, cinq pièces aux tarfes.
Article premier , deux genres.
Le Demoifelle.
La Perle.
Article 1 1 , un genre.
La Raphidie.
Article III } quinze genres.
L'Ephémère.
La Frigane.
L'Hémerobe.
Le Fourmilion.
La Mouche - Sccrpion.
Le Frelon.
L'Urocère.
La Mouche à feie.
LeCinips.
Le Diplolepe.
L'Eulophe.
L'Ichneumon.
La Guefpe.
L'Abeille.
La Fourmi.
Nom
PRÉLIMINAIRE.
Cxlv
Nous allons rapporter les caractères de chaque genre, en indiquant leur numéro &
le nombre d'efpèces décrites dans chacun.
74° Libellula.
Antennce brev'iffima.
Os maxillofum.
Caudâ mafculis forcipatâ.
Ocelli très ante aut inter oculos.
Familix du;e.
Prima } alis ereclis.
Secundo. , alis patentibus.
La Demoifelle.
Antennes très-courtes.
Bouche armée de mâchoires.
Queue armée de pinces dans les mâles.
Trois petits yeux lifîès dans les yeux , ou
au-devaut.
Deux familles
La première, à ailes relevées.
La féconde , à aîles étendues.
759 Perla.
Première famille ..;;.... 5 e-fpèces.
Seconde 9
Genre ..;,... 14 en tout.
La Perle.
Antentid, filiformes.
AU incumbentes , cruàatx 3 aquales.
Os tentaculis quatuor.
Caudâ bifetâ.
Ocelli très.
Quatre efpèces.
7 6° Raphidia.
Antenns. filiformes.
AU incumbentes.
Os tentaculis quatuor,
Caudâ nudâ.
Ocelli très.
Une efpcce.
770 Ephemera.
Antenna breviffima.
AU inferiores multo breviores.
Caudâ fetof a.
Hifloire Naturelle , Infectes* Tome IF.
Antennes filiformes.
Aîles égales, couchées & croifées fur le
corps.
Bouche accompagnée de quatre barbillons.
Queue terminée par deux fcies.
Trois petits yeux liffès.
La Raphidie.
Antennes filiformes.
Ailes couchées fur le corps.
Bouche accompagnée de quatre barbillons.
Queue fimple Se nue.
Trois petits yeux lilTes.
L'Ephémère.
Antennes très-courtes.
Aîles inférieures beaucoup plus courtes qu«
les fupérieures.
Queue terminée par plufieurs foies.
r,
sclvj DISCOURS
Occllitres magtù ante ocuhs.
Huit efpîces.
78 ° Phryganea.
Trois yeux liftes & grands devant les
yeux.
Antennœ filiformes.
AU latérales , tecliformes, porte affur°emes.
Os tentacuiïs quatuor.
Caudà midâ.
Ocelli très.
Douze efpèces.
75>° Hemerobius.
Antennx filiformes.
AU fdtpè &quales.
Os prominens tentacules quatuor.
Cauda nudâ,
Oielli nulle.
Trois efpèces.
8o° Formicaleo.
Antennx brèves , davattz , crajfce.
Aie œqualts.
Os prominens tentaculis quatuor.
Caudâ nudâ.
Ocelli nulli.
Une efpèce.
$1° Panorpa.
Antenna lovgA filiformes.
Alœ œquales.
Kqflrum comeum cylindraceum,
Caudâ cheliferâ jorficibus armatâ.
Ocelli très.
Une efpèce.
8 .° Crabro.
Antenns. clavat&.
AU inferiores breviorcs.
Os maxillofum.
Aculeus ani dentatus.
La Frigane.
Antennes filiformes.
Ailes polces latéralement en forme de toîr,
& relevées à l'extrémité.
Bouche accompagnée de quatre barbillons.
Queue (impie i\ nue.
Trois petits yeux lilfes.
L'Hémerobe.
Antennes filiformes.
Ailes fou.vent égales.
Bouche prominente avec quatre barbillons.
Queue fimple & nue.
Point de petits yeux lifies.
Le Fourmilion.
Antennes grofles, courtes & en maffe.
Aîles égales.
Bouche prominenre avec quatre barbillons;
Queue fimple & nue.
Point de petits yeuxliflès.
La Mouche - Scorpion.
Antennes longues filiformes.
Aîles égales.
Trompe dure & cylindrique.
Queue en pince de Crabe.
Trois petits yeux biles.
Le Frelon.
Antennes en ma(Te.
Aîles nferieures plus courtes.
Bouche armée de mâchoires.
Aiguillon du derritre dencelé.
P R É L I M
Abdomen ubique œqu île thoraci connatum.
Octlli très.
Trois efpèces.
8j° Urocerus.
Anttnna filiforme*.
inferiores breviores.
Acultiïs arii dentatus , prominens corniculo
teclus.
Abdomen ubique cequale thoraci connatum.
Ocelli très.
Une effèce.
% 4° Tenthredo.
Antenna filiformes.
Altz in f rions breviores.
Os maxillofum.
Aculeus uni dentatus non prominens.
Abdomen ubique aequale thoraci connatum.
Ocelli très.
Familiœ très.
Prima, ar.tennis novemnodiis.
Secunda , undecim nodiis.
Tertia , oclodecim nodiis.
1 N A 1 R E.
cxlvij
Ventre de mêrfac grofTeur par-tout , & in-
timement joint au cot elec.
Trois petits yeux liftes.
L'Urocère.
Antennes filiformes.
Ailes inférieures plus courtes.
Bouche armée de mâchoires.
^ Aiguillon dentelé, prominent Se couvert
d'une goutière.
Ventre de même grofleur par-tout, & in-
timement joint au corcelet.
Trois petits yeux liftes.
La Mouche à feie.
Antennes filiformes.
Aîles inférieures plus courtes.
Bouche armée de mâchoires.
Aiguillon dentelé, caché dans le corps.
Ventre de même grolTeur par-tout, & in-
timement joinc au corcelet.
Trois petits yeux liftes.
Trois familles,
La première, à antennes compofées de neuf
aiticles.
La féconde, de onze articles.
La troifième , de dix-huit.
Premiiri Famille 33 efpèces.
Seconds z
Troisième 3
Genre .;........... 3 8 efpèces en tout.
S 50 Cynips. Le Cinips.
Antennœ cylendracece fracîa: Antennes cylindriques brifées.
Aliz inferiores breviores. Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum. Bouche armée de mâchoires.
Aculeus uni intra valvas abdominis: Aiguillon conique entre les deux lames du
ventre, t ij
-çxlviij DISCOURS
Abdomen fubovatum ad huera compreffum3 Ventre prefqu'ovale, applatî des côtés,
fubtus acutum , pedolo thoraci connexum. aigu en-deflTous., attaché au corcelet pat un
pédicule court.
Ocelli très. . Trois petits yeux lilTes.
Familix très. Trois familles.
Prima _, amennarum articulis undecim. La première à antennes compofées de neuf
anneaux.
Secunda , fepiem. La féconde, de fepr.
Ténia , tredecim. La troifième., de treize.
Première Famille.; 2.6 efpèces.
Seconde 3
Plus, un Cynips de la première famille, dont
l'auteur ne connoît pas la galle; & deux de
la féconde famille dans le même cas j
Genre en tout . . ; , . . . 31 efpèces.
86° Diplùlepis. Le Diplolèpe.
Antennes, filiformes longez articulis quatuor- Antennes filiformes longueSj compofées
decim. de quatorze articles.
Alx inferiores Lreviores. Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum. Bouche armée de mâchoires.
Aculeus anï conicus intra valvas abdo- Aiguillon conique entre deux lames du
m'nis. ventre.
Abdomen ovatum , ad latera compreffum 3 Ventre prefquovale, applati des côtés,
fubtus acutum , pedolo brevi thoraci connexum. aigu en-deflous, attaché au corcelet parmi
pédicule court.
Ocelli très. Trois petits yeux litTes.
• Six efpèces.
87 ° Eulophus. L'Eulophe.
Antennx ramofi. Antennes branchues.
Alx inferiores breviores. Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum. Bouche armée de mâchoires.
Aculeus ani conicus. Aiguillon conique.
Abdomen fubovatum , pedolo thoraci con- Ventre prefqu'ovale, attaché au corcelet
nexum. par un pédicule court.
Ocelli très. Trois petits yeux liftes.
Une efpèce.
8 S0 lchntumon. L'Ichneumo».
PRELIMINAIRE. çxlix
Antenntz filiformes , longt^ vibracilcs. Antennes tiliformes, longue? , vibratiles.
Alx. inferiores breviores. Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum. Bouche armée de mâchoires.
Aculens aniAriplex. Aiguillon divifé en trois pièces.
Abdomen pmolo tenuï longo thoraci con- Ventre attaché au corcelet pat un pédi-
nexum. cule long & mince.
Ocelli très. Trois petits yeux lilTus.
Quatre-vingt-douze efpèces.
8 9° Ftfpa- La Guêpe.
Antenmz fracla, articule primo longiore. Antennes brifées, dont le premier anneau
eft très- long.
AU inferiores breviores. Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum , linguâ membranaceâ in- Bouche armée de mâchoires, avec une
flexâ. trompe membraneufe en-deifous.
Aculeus ani fimplex fubulatus. Aiguillon fimple en pointe.
Abdomen petiolo brevijfimo thoraci con- Ventre attaché au coteelet par un pédicule
nexum. court.
Ocelli très. Trois petits yeux liiTes.
Corpus glabrum. Corps raie.
Vingt-quatre efpèces.
50° Apis. L'Abeille.
Antenmt fraBx articulo primo longiore. Antennes brifées , dont le premier annea«
eft très- long.
AU inferiores breviores.^ Aîles inférieures plus courtes.
Os maxillofum , linguâ membranaceâ in- Bouche armée de mâchoires, avec une
fi^xa. trompe membraneufe , couchée en deflous.
Aculeus ani fimplex fubulatus. Aiguillon fimple & en pointe.
Abdomen petiolo brevijfimo thoraci con- Ventre attaché au corcelet par un pédicule
nexum, court#
Ocelli très. Trois petits yeux liiTes.
Corpus villofum. Corps velu.
Familix dm. Deux familieSt
Prima y corpore villofo , Apis propriè dicla. La première, corps velu _, Abeille pra-
prement dites.
Secunda, corpore hirfutiffimo , Âpis-Bom- La féconde, corps très - velu , Abeillo
iylius. Bourdon.
Première Famiiie 18 efpèces.
Seconde. 10
Genre a 3 en tour.
cl
DISCOURS
c) i ° Formica.
Antenna, f racla, articula primo longiore.
Alcc infiricres brxviores , neutris nulU.
Os maxilïofum.
Abdomen petiolo brevi thorael connexum
cum fquammà intermediâ.
Octlli très.
La Fourmi.
Antennes brifées, dont le premier anneau
eft très-long.
Aîles intérieures plus cdîttes > &c point
d'aîks dans les mulets.
Bouche armée de mâchoires.
Ventre attaché au corcelec par un pédicule
court, avec une petite écaille entre deux.
Trois petits yeux lifles.
Six efpèces.
SECTION CINQUIEME.
Dictera.
Centra.
Oejlrus.
Tabanus.
Afylus.
Sttatiomys.
Mujca.
Stomoxus.
Voluçella.
Nemotelus.
Scatopfe.
Hippobofca.
Tipuia.
Bibïa.
Çulex.
91° Oejtrus:
Antenniz fetaces, globulo prodeuntes'.
Os nullum , puncla tantum tria.
Ocelli très.
Trois efpèces.
93* Tabanus.
Antenn&fetacex. conica è quatuor par tihus.
Os probofeide àentibufque connivenùbus.
Ocelli très.
Onze efpèces.
Les Diptères, ou infectes à deux aîle».
Genres.
L'Oeftre.
Le Taon.
I/Afyle.
La Mouche- armée.
La Moucîie.
Le Stomoxe.
La Volucelle.
La Ncmotèle.
Le Scatopfe.
L'H'ppobofque.
La Tipule.
Le Bibion.
Le Coufin.
L'Oeftre.
Antennes fétacées qui naiiTent d'un bouton.1
Trois points au lieu de bouche.
Trois petits yeux lifTès.
Le Taon;
Antennes fétacées coniques , divifées ea
quatre parties.
Bouche compofée d'une trempe & dedentî
qui fe joignent.
Trois petits yeux liffes.
PRELIMINAIRE. clj
j4° Afylus. L'Afyle.
Amenas, fetacto-conics, quadripartite. Antennes fécacées , coniques, divifées en
quatre parties.
Os rojlro fubulate acuto. Bouche formée par une trompe (impie §C
aiguë.
Ocelli très. Trois petits yeux lilTes.
Vingt efpèces.
550 Stratiomys. La Mouche- armée.
Antennœ fetaceA fracl<t. Antennes fétacées 6V brifccs.
Os probofcide abfque dentibus. Bouche avec une trompe- fans dents.
Thoracis apex aculcatus. L'extrémité du corcelet nrmée de pointes.
Ocelli très. Trois petits yeux lifTes.
Familix dus. Deux familles.
Prima, thoracis aculeis duobus. Lapremière,corcelet armé de deux pointes.
Secunda , aculeis fcx. La féconde , corcelet armé de fix pointes.
Pkimiire Famille.... 7 efpèces.
Seconde i
Genre 8 efpèces.
9<j» Mufca. La Mouche.
Antenna è patellâ plana , felidâ , fetâ 3 la- Antennes formées par une palere platte 5c
terali feu pilo. folide , avec une foie ou poil latéral.
Os probojcide abfqu'e dentibus. Bouche, avec une trompe , fans dents,
Ocelli très. Trois petits yeux litres.
Familix quinque. Cinq familles.
Prima , alis variegatis . La première ., à aîles panachées.
Secunda, ort larvato. La féconde , à mafque.
Ténia , variegatx. La troifième , panachées.
Quarta > aurau. La quatrième dorées.
Quinta , vulgarest. ta cinquième , communes;
t)\] DISCOURS
Première Famille 18 efpèces.
Seconde 8
Troisième ,. z6
Quatrième ii
Cinquième 24
Genre 88 efpèces en tout.
970 Stomoxus. Le Stomoxe.
Antenne patellau fetâ latérale pilosâ. Antennes formées par une palette, avec
un poil latéral velu.
Os rojlro fubulato fimplicï aculato. Bouche formée par une trompe fimple &
aiguë.
Ocelli très. Trois petits yeux lifles.
Une efpèce.
9S° Volucella. La Volucelle.
Antenne, patellau fetâ laterali pilosâ ca- Antennes formées par une palette , avec
p'ai infidentes. un poil latéral velu , & placées fur la tête.
Os probofâde vaginâ acuta feu rojlro re- Bouche formée par une trompe renfermée
çonditum. dans une gaîne , ou bec aigu.
Ocelli très. ,. Trois petits yeux lilfes.
Trois efpèces.
99° Nemotelus. La Némotèle.
Antenne monilijormes , fiylo terminau } Antennes grenues , terminées par une poin-
rojîro infidentes. tCj & placées fur la gaîne de la trompe.
Os probofeide, vaginâ acutâfeu rojlro re- Bouche formée par une trompe, renfermée
çonditum. dans une gaîne , ou an bec aigu.
Ocelli très. Trois petits yeux lifles.
Deux efpèces,
ioo° Scatopfe. Le Scatopfe.
Antenne, filiformes. Antennes filiformes.
Os probofeide abfque dentibus. Bouche., avec une trompe , fans dents.
Ocelli très. Trois petits yeux lifles.
Deux efpèces.
1010 Hippobofca. L'Hippobofque.
Antenna
P R Ê Ll M I N A 1 R E. cliij
Amenns. fetacex bnviffimce ex unico pilai Antennes fétacées très courtes, ceirpotëes
d'un feul poil.
Os rofiro cylindrico oblufo. _ Bouche formée par une efpèce de bec cy-
lindrique & obtus.
Ocelli nulli. Vomi de petits yeux liftes.
Deux efpèces.
ioi° Ttpula. La Tipule.
Antennœ filiformes , fubpeilinau , ( mari- Antennes filiformes un peu pectinées ( foti-
bus fétpè plumojk) capite multb longiores. vent en panache dans les mâles ) beaucoup
plus longues que la tête.
Os tentaculis incurvis articulatis. Bouche accompagnée de barbillons re-
courbés Se aiticulés.
Ocelli très. Trois petits yeux I i lTe s -
Familire duce. Deux familles,
Prima , al'is patendbus. La première , à aîles étendues.
Secunda , ails incumbentibus. La féconde , à aîles rabattues, ou tipule^
culicif-jrm.s.
Première Famille., 14 efpèces.
Seconde 14
Genre . . , 18 efpèces en tour.
Io j° Bibio. Le Bibion.
Antenns. taxiformes perfoliatA , capite vix Antennes en if(i), perfoliées., prefqu'auiîi
longiores. courtes que la tête.
Os tentaculis incurvis articulatis. Bouche accompagnée de barbillons recour-
bés Se articulés.
Ocelli très. Trois petits yeux liiîes,
Cinq efpèces.
104* Culex. Le Coufin.
Antenns, peclinat£[maribus plumofœ.) Antennes pectinées ( en panache dans les
mâles. )
Os fiphone fiiiformi. Bouche foiméepar un tuyau mince Se fili»
forme.
Ocelli très. Tiois de petits yeux lilfes.
Deux efpèces.
(1) C'eft à-dire , enfilées p?.r leur milieu, S: imitant les ifs qu'on voyoit autrefois dans les jardins.
M-i's cette indication eiï fautive , puifque. les ifs ne prennent pas naturellement cette forme.
Jiiftoire Naturelle t Infell.es. Tome IV, I
cliv DISCOURS
SECTION SIXIEME.
Infecîa optera. Infectes aptères , ou infe&es fans aîles.
Pediculus. Le pou.
Podura. La Podure.
Forbicina. La Forbicine.
Pulex. La Pnce.
Chelifer. La Pince.
Acarus. La Tique.
Phalangium. Le Faucheur.
Aranea. L'Araignée.
Monoculus. Le Monocle.
Binoculus. Le Binocle.
Cancer. . Le Crabe.
Onifcus. Le Cloporte.
Afellus. L'Afelle.
Scolopendra. La Scolopendre.
lulus. L'Iule.
1040 Pediculus. Le Pou.
Pedesfex. Six patres.
Oculi duo. Deux yeux.
Antenne, filiformes. Antennes filiformes.
Abdomen fimplex. Ventre fimple.
Vingc-fix efpècea
1050 Podura.. La Podure.
Pedesfex. Six pattes.
Oculi duo. D^ux yeux.
Antenne filiformes. Queue fourchue, repliée à l'extrémité du
Abdominis caudâ bifurcâ ,'mfiexâ } faltCLtrix . ventre,& faifant le relîort pour aider l'infede
à fauter.
Corpus fquammis teclum. Corps couvert de petites écailles.
Familix duae. Deux familles.
Prima, globulofx. La première , globuleufes.
Secunda 3 longue. La féconde , alon^ées.
Première Famille 3 efpèces
Seconde , 7
Genre 10 efpèces en tout.
P R Ê L 1
io 6° ForbicinA.
Pedcsfex origine lacâ & fquammosâ.
Ocuti duo.
Os tentaculis duobus mobilibus.
Antenne filiformes.
Abdominis cauda tripilis.
Corpus Jquantmis teclum.
Deux efpèces.
1070 Pulex.
Pedesfex fahatorii,
Oculi duo.
Os inflexion.
Antenn* filiformes.
Abdomen fimplexfubrotundum.
Une efpèce.
1080 Chelifer.
Pedes oclo.
Oculi duo.
Antenne cheliformes roftro longiores.
Deux efpèces.
109° Acarus.
Pedes oclo.
Oculi duo.
Antenns, (implices rofiro breviores.
Quatorze efpèces.
no" Phalangium.
Pedes oclo.
Oculi duo.
Antenna anguloft.
Tencacula duo longa antenni-formia.
M 1 N A 1 R E.
La Forbicine.
clv
Une efpèce.
iii° Aranea.
Pedes oclo.
Oculi oclo.
Six pattes, dont l'origine eft large & écaih
leufe.
Deux yeux.
Bouche avec deux barbillons mobiles.
Antennes filiformes.
Trois filets au bout de la queue.
Corps couvert de petites écailles.
La Puce.
Six pattes propres à fauter.
Deux yeux.
Bouche recourbée en-delïbus.
Antennes filiformes.
Ventre fimple & arrondi.
La Pince.
Huit pattes.
Deux yeux.
Antennes en pince de Crabe, plus longues
que la ttompe.
La Tique.
Huit pattes.
Deux yeux.
Antennes (Impies plus courtesque la trompe.
Le Faucheur.
Huit pattes.
Deux yeux.
Antennes formant un angle aigu.
Deux longs barbillons femblables à des an-
rennes.
L'Araignée.
Huit pattes.
Huit yeux.
v ij
clvj DISCOURS
Fatrsilia; quinque. Cinq familles.
filma , oculi informant lunuU difpojtti. La première , yeux en lunule.
Secunda , oculi quandrulum ejformantes. La féconde j yeux en quarré.
Tert a} oculi in duas lineas pojîti. La troiiicme , yeux fur deux ligués.
Quarta, oculi in très lineas. La quatrième, yeux fur trois lignes.
Quintaj oculi fafciculum reprefentuntes. La cinquième, yeux en bouquet.
Première Famille 5 efpèces.
Seconde, 7
Troisième 1
Quatrième j
Cinquième 1
Genre 17 efpèces en tout.
m0 Monoculus. , Le Monocle.
Pedts fex. Six partes.
Oculus unus. Un feul œil.
An.ennœviultiplices fetis plurimis lateralilnis. Antennes branchues, avec plufieurs poils
latéraux.
Corpus cruftâ tcclum. Corps cruftacé.
Cinq efpèces.
nj' Binoculus. Le Binocle.
Pedes fex. Six pattes.
Oculi duo. Deux yeux.
Antenn& flmplices feBacece. Antennes (impies & fétacées,
Caudâ bijldâ. Queue fourchue.
Corpus crufiateclum. Corps audace.
Trois efpèces.
1 1 40 Cancer. Le Crabe.
Pedes decem , primi cheliformes. Dix pattes , les deux premières en forme d^
pinces.
Oculi duo. Deux yeux.
Antenna filiformes. Antennes filiformes.
Caudâ foliofâ. Queue compofée de plufieurs lames.
Corpus crujlâ tcclum. Corps cruftacé.
Deux efpèces.
il 5° O ùfçus,
Ptdcs quatuordetim.
Amena* duœ jraclx.
PRÉLIMINAIRE,
Le Cloporte.
cîvi
Deux efpèces.
il 6° Afellus.
Pedes quatuordecim.
entérina quatuor frafttz , duce, longiores.
Une efpèce.
1 170 ùcolopcndra.
Pedes ad minimum vigiiui quatuor , fcepè
plus.
Corpus planum.
Antenne, /informes , arùculls brevibus plu-
rimis.
Six efpèces.
11 8° Mus.
Pedes plufquam centum.
Corpus teres cylindraceum.
Atitenntt articules quinque.
Deux efpèces.
Quatorze pattes.
Deux antennes couJces.
L'A fe Ile.
Quatorze patte?.
Quatre antennes brifées, dont deux font
plus longues.
La Scolopendre.
Vingt-quatre pattes au moins, fouvent da-
vantage.
Corps applati.
Antennes filiformes., compofées de plufieurs
articles courts.
Llule.
Plus de cent pâtre».
Corps arrondi Ik cylindrique.
Antennes compofées de cinq articles.
En additionnant le nombre des genres &• des efpèces contenus dans l'ouvrage de M. Geoffroy
il réfulte du total, qu'il a divifé les infectes qui f* trouvent dans les environs de Paris
en 1 18 genres, & qu'il a décrit 1325 efpèces. Mais depuis la pu' lication de fon travail'
l'auteur a reconnu lui-même un grand nombre d'efpèces qui avoient échappé à fes ri-
cherches anrérieures , & les perfonnes qui ont fuivi la même étude., ont également trouvé
beaucoup d'efpèces nouvelles. Cette partie de l'hiftoire naturelle eff. (i féconde , les objets
qu'elle préfente font fouvent fi peu frappans , tant de circonstances en peuvent offrir dans un
temps qui manquent dans d'autres , qu'après les recherches les plus exactes & les plus multi.
pliées , il y aura encore des découvertes à faire ence genre. On defiroit que quelqu'un réunît
& publiât celles qui avoient été faites depuis le ttavail de M. Geoffroy. Ce lervice a été
rendu au public par M de Foureroy , docteur de la Faculté de Médecine, de
l'Académie royale des Sciences, aflbcié ordinaire de la Société royale de Médecine , démonttra-
teut de Chymie au jardin du Roi , &c. Je place la notice de fon ouvrage à la fuite de celle
de l'ouvrage de M. Geoffroy , à caufe du rapport & de la connexion qu'il y a entre le
travail de ces deux Nacuraliffes.
DISCOURS
M. de Fourcroy publia, en 1785, deux
volumes iu-feize , fous le titre à' Entomologia
Parifienfis five catalogus infeclorum quce. in
agio Parificnji reperiuntur.
L'auteur avoit préfenté fon manufcrit à
l'Académie royale des Sciences , & à la So-
ciété royale de Médecine. On trouve l'appro-
bation de ces deux compagnies en tête du
premier tome , à la fuite d'un difcours pré-
liminaire qui contient le plan de tout l'ou-
vraoe. L'auteur apprend qu'il s'eft concerté
avec M. Geoffroy , qu'il a clarté les infectes
fuivant la méthode de ce favant ; qu'il a
ajouté la defcription de plus de deux cens
cinquante efpèces nouvelles; que, pour met-
tre le lecteur à portée de les diftinguer , il
les a marquées d'une étoile; qu'il indique
les endroits où fe trouvent les infectes qa'il
décrit; qu'il a ajouté beaucoup de noms
ttiviaux, qui ne fe trouvent pas dans l'ou-
vrage de M. Geoffroy, que ces noms font
la plupart empruntés des écrits de Linné , &
il nous apprend encore que M. Geoffroy a fait
quelques ehangemens à fon propre ouvrage
abréoé par M. de Fourcroy ; le plus remar-
quable eft la fupprertion d'un genre , celui
de \Eulophe. M. Geoffroy a reconnu cet
infecte pour un Cynips à antennes branchues,
& la réunit à ce genre ; d'où il fuit, qu'au
lieu de 118 genres, la méthode de M.
Geoffroy n'en contient plus que 117.
J'ajouterai à cette notice , fournie par M.
Fourcroy lui-même, dans le difcours prélimi
«aire , que fes descriptions réunifient la clarté
& la précifion; qu'elles donnent de chaque
objet une idée fuffifante, pour qu'on puiffeai-
fément lereconnoître, en le voyant pour la
première fois. Enfin l'ouvrage de M. de
Fourcroy eft un catalogue portatif, clair ,
étendu autant qu'il eft néceffairr. s facile à
confulter , de la même utilité pour l'étude
des infectes qui fe trouvent dans nos cam-
pagnes, que le Batanicon de M. Vaillant t
pour l'étude des plantes qui croiflênt aux en-
virons de Paris,
GOEDAERT.
Goedaert publia à Amfterdam , en 1700,
trois volumes in-11 fur les infectes , fous le
titre de Métamorphojes naturelles , ou his-
toire des infecles j éx. avec figures en taille-
douce.
Cet ouvrage eft compofé de deux parties,
le texte & les planches; celles-ci font pla-
cées à la fin de chaque volume ; elles re-
préfentent la larve, la chryfalide, l'infecte
dans fon état de perfection. Elles font grof-
fièrement gravées , & cependant elles ne le
lont pas allez pour qu'on ne reconnoiffe pas
aifément l'infecte parfait , pour peu qu'on
ait d'habitude à voir des infectes , & qu'on
s'en foit déjà occupé; mais pour les larves,
comme leur forme eft fouvent plus difficile
à rendre , que les détails demandent une
expreiîion plus correcte, un travail plus fini,
les planches en donnent rarement une bonne
idée.
Le texte eft divifé en articles par nu-
méros, & l'auteur a donné à ces articles le nom
à' expériences. Ce font plutôtdes observations
furchacundes objets dont il eft queftiondans
l'ouvrage. Ces expériences confident à rap-
porter le lieu de le tems où la larve a été
trouvée , l'efpace de tems qu'elle a vécu
feus fa première forme , les alimens dont
elle s'eft nourrie , le nombre de fois qu'elle
a mué , ce qu'elle a fait pour fe difpofer à
fe niétamorphofer 3 combien de tems elle
a été en chryfalide, quelle a été la durée
de la vie de l'infecte fous fa dernière
forme.
On voit que Goedaert travailloit d'après
un bon plan , que fes obfervations étoient
des matériaux pour ceux qui travailleroient
par la fuite à l'hiftoire des infectes ; mais
fon exécution eft défectueufe en plusieurs-
points. Ses obfervations font trop courtes en
général , inftruifent fort peu fur les habi-
tudes , trompent même affez fouvent à cec
PRÉLIMINAIRE.
Ci IX
égard & leur principal mérite , le feul peut-
être , eft d'apprendre combien de tems
chaque larve demeure en tiuylalide ; car
pour la durée du premier état , comme
Goedaerr ne prend pas le plus louvent les
larves au fortir de l'œuf., mais au moment
où il les a trouvées , 'e tems qu'il les a
gardées fous cette forme n'ai prend pas quel
eft celui pendant lequel elles y demeurent
en effet ; quant à la durée de la vie de
l'infecte après fa fortie de la chryfaîide , que
conclure du tems qu'a vécu un infecte en-
fermé à celui que vit en liberté l'jnlecte de
la même efpèce ?
Un autre défaut des expériences de Goe-
daert eft de renvoyer aux planches fans au-
cune defeription , enforte qu'on ignore ab-
foiument les couleurs des infectes dont il
parle , & que pour la forme eu général &
celle des différentes parties , on n'en peut
juger que d'après dt-s planches trop peu
foignées pour donner , de ces objets t des
idées ptéciLs.
Goedaert obfervoit en Europe , Se il ne
pou voit , d'après Ion plan , traiter que des
infectes de cette partie du continent ; c'eft
ce qu'il a fait y à un très-petit nombie d'ex-
ceptions près. 11 écrivoit dans un tems où les
méthodes n'étoient pas connues ; il n'en a
pas eu l'idée , & il traite indifféremment
des divers infectes comme ils fe font pré-
fewsés ; il a plus obiervé de Papillons que
d'autres infectes.
Outre les obfervations particulières , le
premier vo'ume en contient de fort courtes
fur la nature des infectes en général & leurs
changemens. On ne doit pas regretter qu'elles
ne foient pas plus étendues ., car elles ne
présentent que les préjugés anciens qui
étoient encore en vogue, j'ai dit que Goe-
daert induit en erreur dans pluiïeurs obfer
vnuons pauiculières. En voici deux exemples.
En parlant du Haneton. Tome . e. , expé-
rience 7>- , pag. ijj. Les Hantions vivent
cjje^ Iwig-tims quaad ils peuvent fe.tlenienx ,
en été , trouver de la nourriture } & queit
hiver ils puijj'ent feulement fe garantir du
grand froid. Il faut remarquer qu'il parle dit
Haneton dans fon premier état.
En traitant du Ver qui a été nommé
depuis j Lion des Pucerons, Goedaert, tom.
i 1 , expér. 44, pag. ajS Se fuiv. , attri-
bue l'origine des Pucerons à une liqueur
répandue par les Fourmis , vivifiée par le
foîeil , Se la fréquence des Fourmis aux en-
droics où fe tiennent les Pucerons, à l'amour
des Fourmis pour eux , Se au foin de les
défendre contre les Vers qui en font leur
pâture.
On a joint dans le premier volume, aux
obfervations de Goedaert , des remarques
d'un M. de Mey fur les généralités rela-
tives aux infectes. C'eft l'ouvrage d'un com-
pilateur érudit qui a ramailé, extrait } Se pu-
blié fous une fotme nouvelle tous les pré-
jugés, les erreurs des auteurs anciens fur
I l'origine des infectes y fur leurs habitudes
Se leurs propriétés. Tcut commençant doit
s'abftenir de lire ces remarques.
On voit que l'ouvrage de Goedaert orTroît
dans l'origine un bon pian, qu'alors même
[ fon Utilité étoit médiocre par les vices de
l'exécution ; & aujourd'hui que ce plan a été
fuivi avec beaucoup plus de fruit par un alfez
grand nombre d'obfervareurs, l'ouvrage de
Goedaert eft à -peu près inutile , en même
tems que la lecture en peut induire les com-
mençans en erreur.
M. Lifter , auteur anglois , publia à
Londres , en i t>S j , les ouvrages de Goe-
daert avec quelques changemens. Ils con-
lifteiit à avoir rangé les oblervations de
Goedaert dans un ordre méthodique , Se à
avoir ajouté en note quelques obetvations
à celles de Goedaerr. Cet ouvrage de format,
in-8°. eft écrit en latin , & intitulé, Joan-
ries Goedartius de infeclis in methodum re-
daclus ; cum notularum additi.ne. Operâ M.
Lifier, .è regiâ focietate Lcndinenji,
tlx DISC
La méthode de M. Lifter n'eu: ni allez
lutnineufe , ni afTez étendue , & beaucoup
trop incorreiiTe pour mériter que nous la
fuirions connoître. Il clalle les Papillons
d'après la manière dune ils portent leurs
aî'es dans 1 état de repos , la forme de la
chryfalide , le nombre des pieds des Che-
nilles. Ainfi. un homme, qui trouve un Pa-
pillon pour le rappelle* à fa claife . a beloin
de connoître fa chryfalide Se f: Chenille.
Apurons que dans la quatrième leclion
M. Lift. r rapporte aux Papillons les Demoi*
felies & plufienrs autres iiïfeftes qui n'y ont
pas plus de rapport. C'en elt aliez pour r.uie
juger de la méthode. Les notes ne m'ont
pas en général paru fort iiiftruétives , &•
je crois que ce commentaire, aux œuvre
de Goedaert , n'ajoute rien aujourd'hui leur
peu de valeur pour nous. Cet ouvrage elt
accompagné de planches qui en font peut-
être la meilleure partie , Se qui donnent
une allez bonne idée des objets qu'elles repré-
feruent.
H A R R I S.
M. Moïfes Harris, auteur anglois, a enri-
chi 1 hiitoire naturelle dedeuxouvrages fur les
infectes; le premier parut à Londres en 1776,
fous formar in *°. , & le fécond dans la
même ville , en 1778 , fous formar in folio.
L'un Se l'autre contient un texte à deux
colonnes, une en anglois , l'autre en fran-
cois , & eft orné de planches enluminées,
Ces planches, la plupart exactes , d'un co-
loris , d'une exécution aulïi parfaite que
puilfe peut-être en fournir l'art d'enluminer,
ne font inférieures à aucunes de celles qu'on
connoît jufqu'à préfeiu en ce genre ; elles
nous ont paru mériter d'être placées avec
les planches de Roefel , de Cramer Se de
Drury , au-dellus ce tous les ouvrages de
cette efpèce.
L; premier ouvrage eft intitulé , Expofi-
tion des infectes anglois: avec des obfervathons
& des remarques curieufes , d.ins lefquelles
chaque Infecte efl particulièrement décrit , Jes
parties & hs propriétés font tonfidérées j leurs
OURS
fexes difiingués , & leur hifloire naturelle fidel-
lement réci.ée. Le tout enrichi de taille-
douces y dellînées 3 gravées & coloriées par
l'auteur.
Ce titre annonce beaucoup; auffi l'ouvrage
n'y répond- 1- il qu'en partie- 11 commence
par une introduction dans laquelle M. Harris
examine les différentes parties externes des
infectes , Se il renvoie à une planche gravée
au trait feulement. C'eft pour les infectes
ce que les anatomiftes ont fait pour l'homme ,
les auteurs qui ont écrit fur l'équitation , pour
ie cheval. Perfonne n'érpic encore eraré dans
un détail aulîi circonftancié des parties ex-
cernes des infectes. M. Harris a été obligé
d'employer 1 eaucoup de termes &; de noms
nouveaux, pa- ce qu'on n'avoir pas distingué
ks partie; qu'il remarque Se qu'il délîgne
par un nom : articulier. En voici quelques
exemples. Les lords d'éventail 3 les lords
abdominaux t les tendons en barre, les clous
des épaules , Sec. Ii elt douteux que tous les
détails , dans lefquels l'auteur eft entré ,
foient utiles ; mais on ne peut iri refufer
d'avoir diftingi.é a\ec fondement certaines
parties qu'il ttl utile de remarquer , donc
la connoi'Jance plus particulière Se plus gé-
nérale faciliterait les deferiptions; d'un autre
cètéj la vue de la table delcriptive des diffé-
rentes parties eft un excellent moyeu de les
faire bien connoître. Après cette première
table , on en trouve une d'un genre plus
nouveau encore , car il n'y en a pas d'autre
exemp'e , au mo 11s pour les infectes; c'tft
un tableau circulaire compofé de quatre
cercles concentriques , ou circles , comme
s'exprime l'auteur. Chacun de ces cercles eft
partagé en dix huit quarrés par des lignes
ou rayons tendais du centre à la circonfé-*
rence ; le cenrre des quatre cercles' eft vide
Se renferme dans fon milieu trois triangles,
un bleu , un rouge , un jaune. Ces trois
triangles fe rencontrent par un de leurs an-
gles , &: paioillent noirs dans leur juxra-
jfuion. C'eft pour faire voir, die l'au-
teur , i^e le noir îélulte du mélange égal
des couleurs roua \ bleue Se jaune. Toutes
les
PRELIMINAIRE.
clxj
les autres couleurs , ajoute M. Harris , dé-
pendent du mélange différemment propor-
tionne de ces trois couleurs primitives. Nous
taillons aux artiftes à prononcer lur cette
allertion de M. Harris , qui nous paroit pou-
voir fouffrir quelques objections. Je conti-
nue de rendre compte du tableau. Les foi-
xante-douze quarréa dont il eft compofe font
chacun d'une couleur ou d'une teinte diffé
rente , Se chacun eft marqué d'un numéro
relatif à une cable qui indique le nom de
la couleur de chaque quatre.
L'idée de ce cableau eft certainement in-
génieufe , l'exécution en eft utile pour la
defeription des infectes , Se particulièrement
pour celle des Papillons. Mais pour tirer de
ce tableau tout le profit qu'il promet, il
faudroi' que les couleurs employées pour fa
compofition ne fullent pas fujettes à changer.
Ceft ce dont on peut fe flatter, fur- tout
dans le genre de l'enluminure r D'un autre
côté, plufieurs perfonnes ne feront-elles pas
embarralfées à diftinguer les nuances qui fe
rapprochent, fe confondent prefque , & ne
fontdiftindtès qu'aux yeux de l'artifte comme
l'eft M. Harris. S'il m'eft donc permis de
dire mon fentiment fur le tableau des cou
leurs, je le crois utile dans le principe., je
penfe qu'un pareil rat leau en tête des ou-
vrages enluminés , s'il étoit bien fait , li on
y avoit employé les couleurs les moins chan-
geantes , 6e fi on n'y avoit diftingué q.e les
nuances les plus frappantes, leroit très propre
à fournir une gamme qui pourroic devenir
générale , & qui faciliteroic beaucoup les
deferiprions , qui les rendroit plus claires ,
plus précifes , & fixeroit l'idée , fi fouvent
indéterminée , des expreffions qu'on y em-
ploie. On doit donc à M. Harris une idée
donc l'exécution corrigée deviendroit fort
avantageufe. Je foumets au refte ces réfle-
xions aux artiftes, à qui il appartient par-
ticulièrement d'en juger , Se le tableau qui
pouiroit être exécuté devrait l'être parleurs
confeils réunis aux lumières du naturalifte
qui entreprendrait de le faire exécuter.
Le rtfte du volume contient cinquante plan-
Hyioire Naturelle , Inftd.es. 1 orne IV.
ches de la plus belle exécution & de la plus
conforme aux objets qu'elles repréfentent ;
ce font des infectes de différens genres qui
fe Trouvent en Angleterre , & fouvent avec
l'infecte parfait , la larve Se fa chryfalide.
Rien de plus fini dans fon genre que cette
parrie de l'ouvrage ; mais les figures font
relarives à une defeription qui n'eft que la
répétition de ce que la planche offre à la
vue., exprimée pardes mots, à la vérité propres
à leur objet , Se qui fixent l'attention fur
chaque partie en particulier. Ainfi celui qui
examine chaque planche ne verrait fouvent
que l'enfi-mble de l'objet , & la defeription
fixe fon attention fur chaque partie, ce qui
la rend utile. Mais d'ailleurs on ne trouve
point la partie hiftorique des infectes, comme
le titre l'annonce ; M. Harris fuir les divi-
fions générales , admifes par la pluparr des
auteurs , & il rapporte , en tête de chaque
divifion , les caractères qui la diftinguenc ; il
commence par les Lépidoptères ou Papil-
lons, 6V il entre dans la divifion des dalles
en ordres , donr il rapporte aulli les carac-
tères. Nous n'entreprendrons pas d'analyfer
fa méthode, qui ne nous a paru ni lumi-
neufe , ni rondée fur des principes affez
fiables ; d'ailleurs M. Harris femble fouvenc
la négliger lui-même, puifque parmi les
planches appartenantes à une des grandes
divifions générales, on en trouve de rela-
tives à des ordres d'autres divifions. Mais ce
qui eft parriculier à M. Harris, c'eft qu'il
diftingué dans chaque ordre les mâles Se les
remelles par des caractères propres à chaque
fexe. Cependant ces caractères n'étant pas
toujours aufli faciles à faifir que ceux que
fournit l'anus en le comprimant , il femble
qu'il vaut mieux fe borner à cette méihode
limple , aifée , généralement adoptée de
diftinguer les mâles & les femelles. Enfin ,
M. Harris détermine la grandeur de chaque
infecte.
Le fécond ouvrage du même au'eur eft
intitulé , Hijloire naturelle des infeclcs an-
glois , nommément les Phalènes & Papillons
avec les plantes fur lefquelUs ils fe nourrirent ,
clxij
DISCOURS
& une relation de leurs changemens refpec-
tifs ; leurs repaires communs dans Cétat aile,
& leurs noms vulgaires ou de genre _, donnes
& établis par la focïcté ingénïcufe des Au-
HÉLJENS.
L'ouvrage commence par une introduc-
tion qui contient des généralités fur les
Chenilles, l;s chryf-lides, les Papillons leurs
œufs & la manière de les dépoter ; fur les
caractères qui dillinguent les Phalènes ôi les
Papillons , ainfl que leurs Chenilles. On
rrouve enfuice l'énumération des ultenlilfs
néceffaires pour prendre & préparer les Pa-
pillons & Phalènes , & des intimerions fur
les moyens de les conferver. Nous ne ferons
point l'analyfe de cette introduction qui ne
nous a rien offert de particulier.
Le rerte de l'ouvrage contient quarante-
quatre planches qui repréfentent indifférem-
ment des Papillons 8c des Phalènes, en plus
ou moins grand nombre dans chaque plan-
che , & leurs chryfalides , & les plantes
dont les Chenilles fe nourriffent. Chaque
Papillon ou Phalène eff défigné par un nom
trivial. Ces noms ne nous ont pas paru plus
heureufement appliqués par les membres
de la fociété aurélienne , que par les au-
teurs qui ont employé de lemblables noms 5
il ne nous a pas femblé non plus que M.
Harris ait évité l'erreur commune de déter-
miner exclufivement la nourriture d'une
Chenille , parce qu'on l'a trouvée fur telle
plante ou qu'on l'en a nourrie \ comme fi
elle ne pouvoir pas fe rencontrer fur d'au-
tres plantes & en vivre. Nous ne citetons
qu'un feul exemple à l'appui de ces deux
alfertions. C'eft celui du Papillon que M.
Geoffroy a appelle grand Porte-queue du
fenouil. M. Harris, planche }6 , pag. 7,4 ,
le nomme queue d Hirondelle , & die que la
Chenille mange la faxifrage des prés ; amfi
M. Geoffroy a appell: le Papillon Porte-
queue du fenouil , patee qu'il en a trouvé
la Chenille fur le fenouil } & M. Harris dit
que cette Chenille vit de faxifrage parce
qu'il l'a trouvée fur cette plante \ un troi-
sième pourrait dire que c'eft la Chenille de
la carotte ; un quatrième celle du panêt :
car elle fe nourrit auflï de ces deux plantes:
1 preuve fuftïfante de l'abus d'attribuer exclu-
fivement telle ou telle Chenille à telle ou
telle plante. Quant au nom de queue d'Hi-
rondelle , il ne donne en rien une idée plus
précife du Papillon que celui de grand Porte-
queue. Au relie , M. Harris , déjà rtès-habile
lors de !<>n premier ouvrage , s'eft furpalTé
dans l'exécution des planches de celui-ci ,
mais il n'y traite pas plus que dans le pre-
mier des habitudes des infectes.
JONSTON.
Jonfton a confacté aux infectes quatre des
livres qu'il a écries fur les animaux ; le pre-
mier eft précédé d'une préface dans laquelle
il expoie quelques généralités fur les inledtes ,
d'après les idées d'Anftote & de Pline, & il
finit cette courte préface par fa méthode fur
les infectes ; elle confifte à les divifer en ter-
reftres & aquatiques , en infectes qui ont des
pieds & ceux qui nen ont pas. Cependant y
dans la fuite de l'ouvrage il fubdivife les in-
fectes. Dans le premier livre il traite des in-
fectes terreftres., fans élytres & à quatre ailes,
& il fubdivife ces infectes en ceux dont les
quatre aîles font membraneufes , ceux qui
ont quatre aîles farineufes ; il rraite dans
le même livre des infectes fans élytres qui
n'ont que deux aîles ; il parle enfuite des
infectes qui ont des élytres , & il commence
par les Sauterelles & les Grillons , après lef-
quels il paffe aux Scarabés qu'il divife , d'a-
près Moufet , en grands qui ont des cornes,
en grands qui n'ont pas de cornes , puis t fans
annoncer de divifion , il traite de différens
genres de Scarabés \ il ne leur afiîgne pas de
caractères , & ne les diftingue que par les
noms qui leur ont été donnés.
Le livre fécond a pour objet les infectes
terreftres qui ont des pieds , & qui n'ont pas
d'aîles. Jonfton parle d'abord des infectes de
cette divifion qui ont fix pieds , & il com-
P R Ê
tuence par les Fourmis ; enfuite des infectes
de la même divifion à huit piecjs ; tels font
les Araignées ; fuivent les in feues fans aîles
à douze & quatorze pieds , de il place, dans
cette divifion, les larves, Se en particulier
les Chenilles ; puis il paire aux infectes ter-
restres fans aîles qui ont un grand nombre de
pieds, rels que les Cloportes , l'Iule , la Sco-
lopendre.
Dans le rroifième livre , Jonfton traite des
infectes terreftres fans pieds , & d'abord des
Vers qu'il fubdivife en ceux qui vivent fur les
plantes , ceux qui vivent à l'intérieur des au-
tres animaux -y il fubdivife les premiers en
Vers qui rongent les différentes parties des
plantes, arborari ; ceux qui produifent des
gales 3 frucicarii ; ceux qui rongent les femen-
ces ; ceux qui dévorent les plantes •, puis en
parlant des Vers qui naiffent à l'intérieur des
animaux , de ceux qui fe trouvent dans les
vifeères de l'homme, fur lefquelsil dit fort peu
dechofe , & il termine ce livre très-court par
l'hiftoire de la limace. Dans le quatrième ,
qui eft auffi très-court , Jonfton traite i °. des
infectes aquatiques qui ont des pieds , d'a-
botd de ceux qui en ont un petit nombre ,
puis de ceux qui en ont beaucoup, enfuite
de ceux, qui n'en ont point , & il finit par
quelques pages fur les étoiles de mer , quel-
ques alinéas fur le Cheval marin ou Hippo-
campe , & fur le raifin de mer ; d'où il eft
aifé de conclure que Jonfton confond les
objets , & met au nombre des infectes des
animaux qui ne fr .<: pas Je cette claffé j
qu'il range le même infecle dans des fections
différentes , comme il eft aifé de le remarquer
à l'égard des Papillons & des Chenilles qui
ne font que le même ii ifeéte , & qu'il place
dans le premier livre , en les confidérant
comme Papillons , parmi les infectes rerref-
tres qui onr des pieds & quatre aîles farineu-
fes , & dans le fécond livre , au rang des in-
fectes tetrefhes fans aîles à douze & quatorze
pieds. Mais ce n'eft pas le feul défaut de
cette dmfion des CLenilles , puilque les deux
fections qu'en forme Jonfton font bien éloi-
gnées de renfermer toutes les efpèces de Che-
LIMINAIRE. elxiij
nilles. Il eft inutile de rions arrêter à remar-
quer en détail les vic:s d'une méthode que
p.rfonne ne fuit, ni même n'étudie plus , qui
répand plutôt de la confufion , & de l'obf-
curité que de l'ordre & de la clarté fur l'ob-
jet qu'elle devrait éclaircir. Il fuflît donc de
remarquer en général que la méthode de Jonf-
ton n'eft ni lumineufe , ni exacte, ni appli-
cable à toutes les efpèces, à tous les genres
des infectes , même de ceux qui pr Tentent
des caractères les plus propres à les faire dis-
tinguer. Cependant , cette méthode n'eft pas
même énoncée clairement ; on n'en trouve
point le tableau feparé , & on ne la devine
qu'en parcourant l'ouvrage entier. Vingt huit
planches giolliérement gravées, dont les figu-
res font toutes incorrectes & mé-onnoillà-
bles , font répandues dans les quatre livtes
qui traitent des infectes ; elles représentent
,un grand nombre d'objets , mais défigurés ,
donr elles ne peuvent donner l'idée , & elles
font abfolument inutiles j elles n'ont qu'un
rapport indirect avec le texte , puifque l'au-
teur ne les cite pas , & qu'on ne trouve leur
relation avec le difeours que par la confor-
mité des noms employés au bas des figures &
dans le texte. Ajoutons que Jonfton n'eft pas
plus heureux dans la defeription que dans la,
repréfenration des infeéles , qu'il n'en parle
guères que d'après Moufer & Aldrovande
qu'il copie , que les noms qu'il donne aux in-
fectes font très fouvent ceux que les anciens
ont employés , que faute de bonnes deferip-
tions , on ne fait à quels individus appliquer ,
que d'ailleurs il cite beaucoup de faits apo-
crifs , qu'il attribue aux infectes des proprié-
tés qu'ils n'ont pas, & que fon ouvrage eft
une compilation de l'érudition & des erreurs
de ceux qui l'ont précédé.
KiE'MPFER.
Kaempfer , pag. no & fuiv. de l'hiftoire
du Japon , format in- folio , fait mention de
quelques infectes. Ce qu'il en dit eft accom-
pagné d'une planche qui en repréfente envi-
ron une douzaine ; il parle d'abord d'une
efpèce de Fourmis qu'il appelle Fourmi blon*
x ij
DISCOURS
CUlV
che ; d'aptes ce qu'il eft die tant fut fa fotme,
que fur (es habitudes , il patoît que c'eft un
infecte du gente des termes fi communs fut
les côtes de Guinée, gente qui fe ttouve éga-
lement en Amétique où les européens don-
nent le nom de Poux-debois en plafieurs
endroits, & celui de Fourmi- blanche aux in-
fectes qui compofent ce genre. Par- tout ils
font fore petits , mais infiniment multipliés ,
pat-tout ils jettent J en cettains tems _, des ef-
faims qui paffent d'un lieu à un autte j en fe
pratiquant des chemins couverts , 8c qui ,
pat- tout , caufent de gtands dégâts dans le
tems de ces émigrations , patee que ces in-
fectes ne font arrêtés par aucune digue , que
les bois de charpente même , qu'ils pulvéri
fent , font employés pout les chemins couvetts
qu'ils fe conftruifent ; ils caufenr donc au
Japon J comme en Afrique & en Amérique ,
la chute des édifices, ils ravagent les meubles
<k ils dévaftent les plantes. Ce même genre
fe rrouve en Europe , mais les individus y
font peu multipliés , ils font peu de mal , & •
ils ne font pas remarqués par cette raifon.
Kxmpfer décrit enfuite un Mille pied qu'il
dit long de deux ou trois pouces , de couleur
brune , ayant un grand nombre de pieds. Sa
piquure n'eft pas dangereufe , au lieu que
celle des Mille-pieds des Indes l'eft plus que
celle du Scorpion. Mais d'après la figure de
cet infecte repréfemé planche 10 n9. i . , ce
n'eft pas un Mille-pied ou Iule , mais une Sco-
lopendre fort analogue à celle qu'un nomme ,
ttès improprement dans quelques-unes de
nos provinces j la Malfaifante.
Kxmpfer appelle infecles rampans les deux
efpèces donc je viens de parler d'après lui , &
il nomme les fuivans infectes volans.
Ce font les Abeilles , les Guêpes , les Cou-
fins , les Mouches , les Sautïrclles , que
Kxmpfer ne fait que nommer _, & roue ce
qu'en peut extraire de ce qu'il en dir , c'eft qu'il
y a peu dAbeilles au Japon. 11 décrit enfuite
quelques efpèces d'infectes en particulier ; mais
d'une manière fi incomplette , qu'il eft im-
poffible de fe former une idée des individus
dont il parle. Telle eft la defeription d'un
très -grand Papillon appelle jamma issio ou
Papillon de montagne. // eft toutàfait noir,
ou di diverfes couleurs qui font un mélange
agréable de taches blanches 3 noires & autres.
Je ne m'arrêterai pas davantage à des def-
criptions dant il ne peut réfulrer aucune idée
de l'objet à décrire , & je me bornerai aux
feuls infectes figurés. La planche 10 , n°. 6. ,
repréfente deux efpèces de Cigales & leurs
larves ; l'une eft beaucoup plus grande , cV
l'autre plus petite. La grande paroît la pre-
mière , & difparoît vers les jours caniculai-
res j la petite efpèce paroît pLs tard , &c on
la voit jufqu'en automne. Elle ne fe fait en-
tendre que depuis le lever du loleil jufqu'à
midi ; la grande efpèce ne difeontinue pas
de faire retentir les. bois du bruit qu'elle y
fait. Kxmpfer dit que la dépouille de la
latve eft mife , au Japon , au nombre des
médicamens , qu'on la vend publiquement;
mais il n'apprend pas quelle propriété on lui
attribue. Enfin , on voit au n°. 7 , planche 1 o ,
la repréfentation de deux Buprtjles , luivant
Linné, & deux Cucujus , fuivant Geoffroy.
Il paroît que c'eft le Buprefte à bandes de
Chandernagor , ou celui qui eft entièrement
verd avec deux bandes dorées longitudinales
fur les élytrei.
LEUWENHOEK.
On trouve dans les ouvrages de Leuwen-
hoek qui font écrits en latin , & qui for-
ment cinq volumes in-,,0. , plufieurs articles
furies infectes, fur-rout fur les infectes ou ani-
maux microlcopiques s foie fpermatiques ,
foit des infufions. Je ne parlerai que des
infectes proprement dits qui font mon feul
objet. Ce iveft point leur hiftoire qu'il faut
chercher dans les œuvres de Leuwenhoek,
ni la defeription de leur forme extérieure ,
mais quelque traie de leur hiftoire , & la
defeription d'une ou de plufieurs de leurs
parties internes , eu de quelques - uns de
leurs organes , car Leuwenhoek ne donne
PRÉLIMINAIRE.
clxv
pas leur anatomîe complette , mais celle de
quelques parties feulement. Les bornes que
je fuis forcé de ne pas paffer ne me per-
mettent que d'indiquer les objets fur les-
quels on peut confulter Lcuwenhoek.
U y a deux volumes imprimés à Delftj
le premier en -697 , le fécond en 1719;
& trois volumes imprimes à Amfterdam ,
un en 171? , Se deux en 1711. Ces cinq
volumes font cornpof.s de diflertationsadref-
ièes à différentes perfonnes fous le titre de
lettres.
Dans le volume imprimé à Delft en
1^19?, il eft queftion , pag 1 ^8 , de certa'ns
Acarus , qui vivent fur les fleurs du myrte.
P.ig. 60 , de l'aiguillon du Pou mâle; pag.
1 1 , des ailes d'une Mouche née d'un Ver
qui s'attache au pcdicule des rofes; pag. 96 ,
d'un in.ecte ailé qui vit fur les fleurs du
myite ; pag. 0 & fuiv, , d'une Mouche ob-
fervee fur la tofe ; pag. i^o & fuiv. , des
Crabes ; pag. 155, d'une Mouche dont le
Ver rei-d les feui les des arbres difformes ;
pag. 119, des Fourmis; pag. 80 & 81,
réfutation de l'opinion de Jonfton fur la gé-
nération du Pou; pag. 60 , 70, 71 , par-
ties génitales de cet inlecte ; pag. 1 2. , fur des
Moue' es nées de Vers qui piquent les feuilles
du cerifier ; pag. 15- S: fuiv., d'autres Mou-
ches qui piquent les feuilles du tilleul ; pag.
75 & 76 , des œufs du Peu; pag. 59 Se
fuiv. , une defeription anatomique allez détail-
lée du Pou mâle & du Pou femelle; plulieurs
traits de leur hiftoire; pag. 19A, de la piqûre
du Scorpion.
Pag. 6} , du volume également imprimé
à Delft, mais en 171P , Leuwenhoek
s'occupe du Monocle qui vit fur la lentille
d.cau ; pag. 112, épître 7 de deux efpèces de
Confins & d'une efpèce de tipule , de quel-
ques Coléoptères , d'une Mouche , & de
quelques faits fur les Abeilles.
Pag. jHOj épître 3 5 , de la Mordelle,
mune t de ceux des infe&es en général, de
ceux des Homars , Crabes & Squilles.
Des trois volumes imprimés à Amfter-
dam , le premier le fut en 1719, Se les
deux autres en 1712.
On trouve dans le volume imprimé en
1719, pag. 2^5 & fuiv., la defeription
anatomique des Abeilles , Se des faits fur
leur hiftoire; pag. 3 1 6 jufqu'à la pag. 342;
il eft queftion des Araignées ; pag. 4 1 1 Se
fuiv. , du Ver à foie. Cet article & le. pré-
cédent font traités plus au long que Leu-
wenhoek ne le pratique ordinairement; pag.
14'J & 149 , il eft patlédes Coufîns ; pag. 79,
80 , i f 9 , des Fourmis ; pag. 277 , ce que
font cesinfectes; pag. 1 57 Se i77jdes Mille-
pieds ; pag. 166 j de la Mouche commune;
pag. 174 Se 175 , des yeux des Mouches;
pag. $64 Se fuiv. , de différentes fortes de
Mouches qui gâtent les arbres ; pag. 39 Se
fuiv. , des Scarabés , des organes de leur
vue; pag 167 Se fuiv., du Scorpion, de
fou aiguillon , de fon venin; pag. 203 ,
Ver du fromage.
Des deux volumes imprimés en 1722,
à Amfterdam , le premier eft divifé en trois
parties. Dans la première partie ., pag. 5 3 }
il eft queftion de la lande ou œuf du Pou •
dans la leconde partie, pag. 55 , anatomie
du Crabe ; troifième partie _, pag. 47 , def-
eription anatomique du Ver à foie ; pag. 85
Se fuiv. j diflertation affez étendue fur les
Fourmis ; pag. no*& fuivante, du Mille-
pieds ou Scolopendre 3 Se pag. 70 , du
Pou.
Enfin } dans l'autre volume imprimé à
Amfterdam en 17^2 , pag. 352 & fuiv.,
traité fur les Acarus ou Tiques; pag. 137
&fuiv. , defeription de l'aiguillon du Coufin;
pag. 324 & fuiv. , différens articles fur la
Puce ; page 48 5 , des aîles des Mouches.
Je n'ai pu qu'indiquer les objets dont Leu-
— a ri- * -r " 7) » — — »—-.— , ~- .. — r_ -j- ~j .„„ w«,-.„ — ..._.-
de (a cornée, des yeux de la Mouche corn- wenhoek a traité ; ceux qui liront fes ob-
clxvj
fervations regretteront que cet auteur n'ait
pas mis plus d'ordre & de fuite dans fon
travail ; il leur paroîtra avoir obfervé fans
plan , fans vue , mais avec une grande pa-
tience & beaucoup d'exactitude. Il ferait
poflible de tirer beaucoup p'us d'utilité de
les ouvrages , fi quelqu'un prenoit la peint:
de raflembler les obfervations éparfes , de
les réunir & de les rapporter à leur objet ;
enfin 3 de les préfentet dans l'ordre qui de-
vroit naturellement les lier. Ce rravail ren-
droit celui de Leuwenhoek plus utile , &
je crois qu'il pourroit l'êrre alors beaucoup
plus que dans l'état dans lequel l'auteur l'a
publié.
LINNÉ,
Le chevalier Linné, fi juftement célèbre,
a écrit fur les infeétes avec plus de méthode
Se d'une manière plus étendue qu'on ne l'avoit
fait avant lui ; il s'en eft principalement oc-
cupé dans fes deux ouvrages, qui onr pour
titre : Syjlema naturs. s Se Fauna Suecica. 11
en traire aufli dans plufieurs de fes autres
écrirs. On peut le regarder comme le fon-
dateur des méthodes en hiftoire naturelle ,
& particulièrement pour les infectes : celles
qui avoient été propofées avant la fienne ,
manquoienr de clarté , d'ordre , d'étendue ;
elles n'étoient pas fondées fur des caraflères
apparens, faciles à reconnoître, inhérens aux
objers ; mais fur des circonstances de la vie
des infectes , fur leurs habitudes , fur les
lieux où on les trouve , fur la nature de leurs
alimens. Le chevalier Linné a fenti qu'une
méthode devoit avoir pour bafe des carac-
rères apparens , confians , inhérens aux in-
dividus, & il a beaucoup mieux rempli ce
but qu'on ne l'avoir fait. On l'a imité de-
puis , on a perfectionné un genre de travail
dans lequel il a ouvert la carrière. On lait
aflez que ce favant a écrir en latin, qu'il a
eu fouvent à parler d'objets que les anciens
n'avoient pas obfervés ; ces objets n'avoient
pas par conféquenr de noms dans la langue
latine, il a fallu leur en donner. Linné les
a dérivés du grec , Se leur a donné une termi-
naifon latine : maisja nouveauté des expref-
DISCOURS
fions qu'il a employées , leurs racines dans
une langue qui n'elt pas familière aujourd'hui
à beaucoup de perfonnes, ont fouvent em-
barrallè les lecteurs. On pourroit peut-être
lui reprocher de n'avoir pas apporré allez
de foins à la formation des exprelîions donc
il a fait ufage le premier. Ce défaut rend
fes écries trop fouvent obfcurs. Quelqu'un qui
donneroit une table explicative, claire, con-
cife Se bien drellée des termes qu'il emploie,
rendroit un grand fervice aux jeune gens qui
étudient fes écrits ingénieux ; il leur épargne-
rait la tâche longue & ennuieufe par laquelle
d faur commencer de s'habituer à fa lan-
gue. Je reviens à fes deux principaux ouvrages
fur les infectes. Tous deux font de format
in- 8°. Il y a treize édicions du Syjlema na-
cura. Elles onr été fuccellivement déterminées
par des corrections , des additions aux pré-
cédentes. Il n'y en a que deux du Fauna.
L'aut#ur expofe 3 dans le premier ouvrage ,
fa mérhode ; il décrit enfuice., dans chaque
édition , un plus ou moins grand nombre
deipeces , rant européennes qu étrangères.
Chaque efpèce eft déterminée par un numéro,
par une phrafe qui exprime les principaux
rraits de î'efpèce ., & dans les dernières édi-
tions par un nom trivial. Ce nom eft celui
d'une divinité ou d'un héros de la fable ,
d'un homme fameux dans l'hiftoire en gé-
néral , ou célèbre en particulier eo hiftoire na-
turelle, ou de la plante fur laquelle on trouve
I'efpèce d'infecte auquel le nom eft appli-
qué. Tout le monde convient que les noms
triviaux fonr uriles , que c'eft une forte de
gamme commode pour s'entendre j mais quel-
ques perfonnes auraient voulu que ces noms
fufient formés exprès _, ou , comme on dir,
forgés 6c infignifians , ou qu'ils euftenr été
expreftifs > c'eft-à-dire, qu'ils eufienr carac-
rérifé les objets auxquels ils auraient été
impofés. On reproche à Linné d'avoir, par
exemple , donné aux Papillons les noms
des héros grecs Se troyens.
Nous ofons dire que ces reproches ne nous
paroiftenr pas fondés. Des noms forgés, in-
fignifians euftent été fort difficiles à retenir.
PRÉLIMINAIRE.
clxvij
Us auroient été une fuicharge pour la fcience
& pour ceux qui l'étudient; des noms expref
fifs fecoient très avantageux , ils fixeroient
les idées, ils aideroient la mémoire. Ltune
en a fenti l'importance, il les a employés
pour les divifians qui ..étant peu nombreufes,
permettent qu'on trouve & qu'on emploie
de pareils noms , & dans quelques circonf-
tances particulières dans lefquelles des carac-
tères bien tranchés peuvent être exprimés
par un mot. La difficulté de compoler de
iemblables noms, augmente avec le nombre
des objets dont il faut parler, de leurs rap-
ports plus grands, de leurs différences moins
marquées , & leur multitude rend la chofe
impoflible ; car alors les objets fe touchent ,
fe confondent, font diftingués par des traits
fi peu faiilans , fi peu fenfibles , que l'ex-
prelîion même de ces traits, quand il feroit
poflible de la tendre par un mot, ne donne-
roit qu'une idée très imparfaite de l'objet,
ne le diïlinguetoit pas de ceux qui lui ref-
femblent Si qui le touchent dans la férié
des êtres ; il n'y a donc plus alors de ref-
fource pour faire connoître l'objet que de
le décrire dans fon entier , &c le nom tri-
vial n'eft qu'un moyen d'en retenir la def-
cription , de fe la rappeller à l'occafion de
ce nom ; mais fi la mémoire eft déjà char-
gée de ce même nom , on a de moins à
l'apprendre cV plus de facilité à le retenir j
on n'a plus qu'à fc rappeller l'objet auquel
il a été appliqué. Peu de ceux qui étudient
l'hiftoire naturelle ignorent les noms des
divinités, des héros, des hommes célèbres,
ils n'ont donc qu'à faire l'application de
ces noms , & fe relfouvenir à leur occalion
des objets qu'ils défignent dans la méthode
où on les a employés : mais , dira-t-on, un
même nom alors rappelle l'idée de deux
objets , & d'objets fi difparates ? Qu'im-
porte ? Car, peut-on fuppofer que celui qui
s'occupe pour le moment de Papillons, par
exemple , confondra au nom d'Agamemnon
les idées d'un infecte dont il veut fe
rappellet la forme & les couleurs , avec le
chef des rois grecs, & qu'il brouillera deux
penfées aujîi éloignées ? Npn , fans doute ; &
les noms d'Ajax, Hector, Andromaque,
Ulyfle, cVc. donnés à des Papillons peuvent
bien ,au premier apperçu , paroitre appliqués
d'une manière ridicule, mais en y penfanton
leconnoît que cette application eft un moyen
de rappeller le fouvemr a objets très multi-
plies lans charger la mémoire de nouveaux
noms & fans un rifque réel qu'on confonde
les idées : il en réluïce donc de l'utilité fans
inconvénient ; l'emploi de ces noms eft donc
taifonnable.
M. Linné ternvne enfin l'article de chaqus
infecte par l'indication du lieu où il a été
ou obfervé, ou ramafTé. A l'occafion de cette
indication , je remarquerai qu'elle ne doit
jamais être prife à la rigueur , comme
trop d'auteurs l'ont fait; quand M. Linné
dit d'un inlecte, habitat in Europâ , In-
diâ , infulâ Ceylan , &c. il faut entendre ,
par ces expreflions que l'infecte dont il vienc
de parler a été trouvé en Europe , dans l'Inde,
à l'iile de Ceylan , &c. Mais il n'en faut nulle-
ment conclure qu'il ne fe trouve que dans
le lieu ou la contrée, la région, la partie
du globe defignée , on peut être fur que l'ef-
pèce y exifte , fans exclufîon d'autres lieux
même très-éloignés , fitués dans différentes
parties du monde , où il eft poflible qu'elle
vive auffi. Ainfi , par exemple, le Papillon
Apollo fe trouve dans les plaines de la Suède
Si fur les Alpes, les Pyrénées & peut-être
lur d'autres montagnes , en d'auttes régions
baffes des pays froids. Le Sphinx tête de mort
nous eft apporté de la Chine, il eft commHn
dans nos provinces méridionales , & nous
le trouvons dans nos campagnes. Il feroit
facile d'accumuler des exemples de ce genre.
Il en réfulte donc que l'indication du lieu
où un infecte a été obfervé n'eft qu'une
preuve que l'eipèee dont il eft vit en ce lieu,
& l'on n'en doit pas tirer , comme on le fait
fouvent , l'induction que cette efpèce ne fe
trouve pas ailleurs.
M. Linné divife les infectes en fept clafles
d'après la forme , le nombre , la pofition
des ailes.
clxviij
DISCOURS
Les infectes compris dans les cinq pre-
mières clartés, onr quatre ailes : ceux de la
première d*fa,Colcoptera , Coléoptères .,ont
les deux îîles fupérieures coriacées j c'eft ce
qu'on appelle élytres.
Seconde. Les ailes fupérieures à demi-co-
riacées & en recouvrement. Cette dernière
exprelîion lignifie que le bord d'une des ailes
recouvre celui de l'autre.
Hemiptera , Hémiptères.
Troifième. Les quatre aîles membraneufes
couvertes de petites écailles.
Lepidopcera, Lépidoptères. Ce font les
Papillons.
Quatrième. Aîles membraneufes ; anus
fans aiguillon.
Neur optera } Neuroptères.
Cinquième. Aîles membraneufes ; ventre
armé d'un aiguillon.
Hymcnopura , Hyménoptères.
Les infectes de la fixième n'ont que deux
aîles , à la bafe defquelles font placées deux
balanciers.
Diptera , Diptères.
Les infectes de la feptième n'ont point d'aîles.
Jptera, Aptères.
La première Se la feptième clartés font
fous-divifées chacune en trois ordres.
Les caractères des trois ordres de la pre-
mière clarté font déduits de la forme des
Ordre I. Antennes en marte, c'eft-
à-dire, donc la pointe eft
renflée & plus grofle que le
refte de l'antenne.
I I. Antennes filiformes ou
de grolïeur égale dans toute
leur étendue.
1 1 1. Antennes fétacées ou qui
vont en diminuant degrof-
feur de la bafe à la pointe.
Divifion de la feptième
clarté .
Ordre I. Infectes aptères qui ont
C\x pattes , dont la tête Se
lecorcelet ne font pas joints
intimement.
1 1. Depuis huit jufqu'à qua-
torze pattes; la tête & le
corcelet joints ensemble.
I 1 1. Quatorze pattes ou davan-
tage y la tête Se le corcelet ne
font pas intimement joints.
Ces fept clartés, les trois ordres de la pre-
mière y Si les trois de la dernière, font fous-
divifés en quatre-vingt - cinq genres , d'après
la forme des antennes , celle du corcelet Se
du corps, 6V quelquefois d'après quelques
caractères accefioirs.
Le Fauna contient l'cnumcration & la
defeription des infectes de la Suède; ils font
préfentés fuivant l'ordre fyHémarique de
l'auteur, délignés par des numéros, de
courtes phrafes deferiptives , les lieux où ou
les trouve, Se un nom trivial : mais ils font
de plus décrits dans le détail de leur enfem-
ble & de chacune de leur partie externe.
L'auteur décrit auili leur larve, leur chryfa-
lide , & fait une hiftoire abrégée de leurs
habitudes. Je ne m'étendrai pas davanrage
fur la méchode de Linné, qui eft la plus
connue , fur-tout parmi les étrangers , qui
r.e
PRÉLIMINAIRE.
clxb
ne l'eft peut-être pas affez parmi nous, &
dont on ne femble avoir fenti le mérite en
France que depuis peu d'années. Cependant
quoique la méthode de M. Linné l'ait oc
cupé dans tous les tems de fa vie , qu'il l'ait
rectifiée, étendue ., fuivant qu!il y écoit engagé
par la connoiffance de nouveaux infectes >
que (on intention fût que tout ce qui en
exifte pût être rangé d'après fa méthode ,
& enfin qu'il eut pour ce genre de travail
une fagacité peu ordinaire, fa méthode n'a
pas encote l'étendue qu'il defiroit lui don-
ner j les recherches très multipliées aujour-
d'hui, les voyages hcquens font connoîcte
des infectes qu'il eft impoiîible de ranger &
de comprendre dans la méthode de M. Lin-
né, qui nécellîtent à y faire des additions;
mais elles peuvent être déduites des mêmes
principes , & l'idée de la méthode n'en eft
pas moins bonne parce qu'elle manque d'une
étendue que l'obfervation & les tems feulslui
peuvent procurer.
Si l'on compare la méthode de M. Linné
à celles des auteurs qui l'ont précédé, elle
eft infiniment préférable par les raifons que
j'ai rapportées \ fi on la compare à celles des
auteurs qui ont écrit depuis , elle eft ou plus
étendue ou plus facile. La méthode lumi-
neufe de M. Geoffroi , adaptée à fon objet ,
la defeription des infectes des environs de
Paris , eft trop limitée pour être applicable
aux infectes étrangers en général. Celle de
M. Fabricius , plus étendue que celle de
M» Linné , a pour bafe des caractères très-
peu apparens , fort difficiles à faifir , qui
exigent la plus grande attention de ceux qui
font fort exercés Se un travail très-pénible,
fouvent infructueux de ceux qui ne le font
pas ; elle ne facilite doue pas l'étude , elle
ne l'abrège pas autant que celle de M. Lin-
né , & ces deux conditions font les pre-
mières qu'une méthode doit remplir. C'eft
le but qu'il me femble qu'on pourroit attein-
dre en faifant feulement à la méthode de
M. Linné des additions dans les principes
de cette même méthode. On fentixa, d'aptes
ce que j'en viens de dite , le cas que j'en fais.
Hijloire Naturelle , Igj~eB.es. Tome IV '.
Si je n'en donne pas le développement , c'eft
que M. Olivier, qui s'tft chargé de l'ordre
méthodique & delà partie deferiptive , qui
penfe à peu près comme moi fur la mé-
chode de M Linné , qui a compofé prin-
cipalement la fienne d'après cet auteur, eft
empruntant des vues de MM. Grofïroi &
Fabricius , s'tft iéfervé de faire connoître en
détail la méthode de Linné, f'oye^ l'expofé
du fyftême de M. Olivier } à la fuite des
difeoujs génétaux.
M"e. M A I R I A N.
On doit 1 Mademoifelle Mairian deux
traités fur les infectes -, l'un fur les infectes
d'turope } l'autre fur les infectes de Suiinam :
elle obfervoit , & e'ie a écrit il y a un
peu plus d'un (îècle ; après avoir commencé ,
comme elle nous l'apprend dans une préface
qui eft à la tête de fon ouvrage fur les in-
• fecles de Surinam , par élever des Vers à foie
en Hollande , fa patrie , elle s'occupa à nour-
rir des Chenilles , à fuivre leur metamor-
phofes, à les de(liner& les peindre dans leurs
différons états ; livrée toute entière à ce genre
d'occupation , elle fut encouragée par les
amateurs qui virent la fuite de (es de(Iîns,à
les graver & à les publier avec les obfervations
qui y étoient relatives ; Mademoifelle Mai-
rian exécuta cette entteprife en deux parties,
dont elle publia la première en 1679 , & la
féconde en 1 <5 8 5 . Mais après ce premier eflai ,
la beauté des infectes qu'elle voyott appotter
des pays étrangers , & le defir de les obfer-
ver dans les lieux où ils prennent naifTance la
déterminèrent à s'embarquet pour Surinam,
où elle continua de fe livrer à fon goût pour
l'étude des infectes , & d'où elle rapporta en
Eutope une fuite de defîlns & d'obfervacions
qui lui ont fourni la matière du fécond traita
(ur les infectes.
On a , dans les bibliothèques , l'ouvrage
de Mademoifelle Mairian fur les infectes
d'Europe , fous trois formats ; in 4'. , &
grand in-folio, ornés de planches (implemeuc
gravées, ou de planches gravées & eulumi-
7
clxx
E 1 S C O U R S
nées. Les planches ont été tirées pour le for-
mac in-40. Mais on en a rénni quatre pour
chaque feuille du format grand in-folio.
L'ouvrage a été ou écrit ou traduit en latin.
Ce texte contient le rems où la larve a été
trouvée , celui pendant lequel elle a vécu
fous cette forme ; le tems qu'elle a palTé en
ciiryfalide , Se le nom de la plante fur la-
quelle la larve avoir été trouvée, donr elle
avoir écé nourrie. A ces notions Mademoi-
felle Mairian ajoute une defcription de la
larve, Se de l'infecte , quelques mots fur leurs
habitudes ; mais le roue trop abrégé pour faire
reconnoître & caractérifer ou la larve ou l'in-
fecte parfait , & pour compléter leur hiftoire,
pour en donner même une notion fuffifante.
Il faut donc nécelfairement , pour recon-
noître les objets, recourir aux planches ;
elles font, en général , bien gravées & exac
tes ; il y a beaucoup de différence entre les
exemplaires enluminés, fuivanr le tems oro-
bablemenr, où ils l'ont été , & les foins qu'on
y a apportés. Les planches repréfentent la
larve , la plante dont elle fe nourrie , fa
coque , fa chryfahde , l'infecte parfait.
Mademoifelle Mairian n'a donné que les
animaux qu'elle a élevés j elle a nourri & fait
connoîue beaucoup plus de Papillons que
d'autres infectes j le touc n'eft cependant pas
très-écendu , Se cet ouvrage très-précieux dans
fon tems , a beaucoup perdu de fon mérite
aujourd'hui par le nombre d'ouvrages du mê-
me genre , qui onc été publiés depuis.
Comme Mademoilelle Mairian ne faifoic pas
éclorre les infectes , mais les prenoit à l'inf
tant où elle les trouvoir , Se fur la plante où
elle les renconcroit , ion ouvrage , comme
tous ceux qui ont éré exécutés fur le même
plan n'apprend exactement ni le rems que
l'infecte palTe dans l'état de latve , ni les dif-
férentes plantes dont il peut le nourrir ; car
il y a beaucoup de larves qui vivenr de diffé-
rentes plantes*, Se c'eft sabufer de nommer
un iufecte du nom d'une plante , parce
qu'on en a trouvé la larve de(fus certe-même
plante. Cela n'eft exact que quand la larve
ne fe rrouve abfolumenc pas iur aucune au-
tre plante.
Les infectes de Surinam font figures Se dé-
crits dans un ouvrage grand in folio. Il con-
tient 71 planches avec un texte qui en donne
l'explicacion. Mademoifelle Mairiaa clevoit
les larves> des infectes ; les planches de fon
ouvrage repréfentent les plantes fur lefqnelles
elle a trouvé les larves, & dont elle les a nour-
ries ; elle a figuré les larves , les chryfalides
Se les infectes dans leur état de perfection.
Le texte relatif à chaque figure contient la
defcription de la plante fur laquelle la larve
a été trouvée > le tems quelle a vécu fous cette
forme , celui qu'elle a parte fous celle de chry-
(alide , Se les précautions quelle a prife* en
touchant à cet état. Les deferiptions font clai-
res s elles préfentent une idée , facile à faifir ,
de l'objer dont elles ttaitent , mais il ne faut
point chercher dans les deferiptions de Made-
moifelle Mairian , de caractères fpécials ou
génériques , tels que les auteurs méthodiftes
en o;:t employés depuis Mademoifelle Mai-
rian ne connoilToit pas certe manière denvifa-
ger la feience , Se d'en facilite! l'étude ; les
deferiptions qu'elle fait défignent leur objet
par leur enfemble , & ne le défignent point
par un trait différentiel remarqué Se indiqué
par l'obfervateur. L'exécution des planches
elt très- belle; il y en a de deux fortes , les
unes fimplement gravées } Se les autres co-
loriées ou enluminées. Ces dernières ont plus
d'éciat, fonr plus recherchées Se flattent da-
vantage ; mais quoiqu'en général elles foienc
fort belles; ii y aplufieuts infeftes domlescou-
leurs font plus vives que fur l'infecte même.
11 y a deux éditions de cet ouvrage , une
qui ne contient qii:' le texte latin , -Se l'autre
ce même texte ave*c la tra ' tien en fran-
çais. Niademoi'. le Mairian a décrit beaucoup
de Papillons, e\: peu d'infecte; i elle a joint
à cet objet 1-hiltoire dti (Yipau-Pipa , celle
dn Cayman , d'un trè^ i^iand Lézard Se d'une
Marmofe. Son ©u . rage elt , en généra' 1 eoher-
ché , & niéri- le l'être. 11 eft infcriCtif Se
remplit feu objet , celui de faire aVrfioicre
m rtte ;ies infectes de Surinam, Se d'en
donner l'hiftoire.
PRELIMINAIRE.
M O U F E T.
clx X j
Moufet, auteur anglois , publia à Londres
en 1634 un volume in-40. fur les infectes ,
écrit en latin , avec des planches j il le ftr pa-
roîcre fous le ritre fuivanr :
lafectorum fiv e mi nimorum anima-
lium thcatrum o/i/n ab E D o A 11 D o
WOTTOHO , CONRARDO GzSN EUQ f
Thomaque PeNNIO inchoatum tan-
dem TAo. Moufeti opéra conciima'
tum , auclum perfeclum : SC ad vivum
exprejjis iconibus quingentis illuflra-
tum.
On 11e connoiffoit pas encore , en hiftoire
naturelle , les méthodes ou fyftêmes \ Moufet
n'en fait point , fon ouvrage eft partagé en
deux livres \ le premier eft divifé en 19 cha-
pirres , le fécond 41. Il traite des infectes
fans aucun ordre , établi d'après des principes,
mais purement arbitraire. Le premier livre
renferme l'hiftoire des Abeilles , celle des
Guêpes , des Bourdons , des Mouches , des
Confins , des Papillons , des Scarabés , &c.
Le fécond livre commence par l'hiftoire des
Chenilles , en particulier par celle des Vers à
foie , & l'auteur continue de s'occuper des
Chenillej qu'il divife en rafes Se en velues ;
il parle , dans la fuite , du livre de différens
infectas.
Moufet traite l'hiftoire des infectes avec
beaucoup de détails & d'érudition. Il recher-
che l'étimologia des noms , il rapporte la ma-
nière de vivre des infectes , les torts qu'ils font ,
les moyens qu'on connoifîoir de fon tems pour
prévenir ces torts , les avantages qu'on tire
des infectes en médecine Se en économie ;
mais Moufet montre plus d'éruditiou que de
véritable favoir & de critique ; il cite tes opi-
nions des anciens fur la production des infec-
tes , fur les biens Se les niaux qu'ils leur attri
buoicnt , fans réfuter leurs erreurs & leurs
préjuges : il paroît avoir lu beaucoup & ob
fetvé peu. La partie hiftorique eft accompa-
gnée de figures groftières , incorrectes , à
peine reconnoifîables , qui ne le feraient fou-
vent pas fans le feccurs du nom qui eft à côté,
îk qui donnent de l'objet reprefenré une idée
faulle Se incomplette. Plufieurs des nomj
cités par Moufet, d'après les anciens , foin au-
jourd hui inufués , Se l'on eft fort embarrallé
de lavoir à quels infectes les rapporter.
I es arric'es fur lefquels Moufet s'eft le plus
étendu font, dans le premier livre, l'hiftoire
des Abeilles, celle des Guêpes Se des Bour-
dons y dans le fécond livre , l'hiftoire du Ver à
foie , celle des Araignées , celle des Vers
qu'il diftingue en Vers des minéraux , des vé-
gétaux , & des animaux ; mais il eft très mal
aifé de favoir ce qu'il entend par Vers des
minéraux , il ne dir fur cet objet que des gé-
néralités qui ne répandent aucun jour fur
cetre matière : à l'égard de la plupart des Vers
qu'il nomme Vers des végétaux , ce font des
larves de différens infectes ; de par rapport
aux vers des animaux , il confond tellement
les objets , qu'il met les Poux en tête de cette
fedtion, qu'il y comprend les teignes des Pel-
leteries, & que ce n'eft qu'à la fuite de l'hif-
toire de ces infectes , qu'il parie des Vers
qui vivent dans les inreftins des animaux ,
tels que les Lombrics , leTœnra, Sec. Il parle
fort au long de la génération, des lignes, de
la préfence de ces Vers , des remèdes employés
ou confeillés par différens auteurs pour leur
expulfion , mais toujours à fa manière , avec
beaucoup d'érudition , de propenrion à tout
croire , & point de difeerneraent ni de cri-
tique.
L'ouvrage de Moufet eft donc refpecté Si
cité à caufe de fon antiquité , de l'érudition
dont il eft rempli , mais il n'apprend à ceux
qui font- inftruits que des citations qui leur
évitent la peine de rechercher les fources. Se
fouvent l'envie d'y puifer ; mais ceux qui
n'ont pas afTez de lumière- courraient beau-
coup de rifque, en lifant l'ouvrage de Moufet,
Je nerécueillirque des préjuges & des erreurs,
au lieu des connoifiances qu'ils chercheroierar.
C'eft un moment qu'il me femble rems de
y »j
clxxi)
DISCOURS
dépofer dans les bibliothèques , & qui peut
fervir à prouver combien , avec une érudi-
tion très-vafte , on étoit peu éclairé fur l'hif-
toire des infedt.es, il y aunfiècle & demi ;
combien cent ans d'obfervations ont apprisde
faits, & détruit de préjugés , combien l'ima-
gination égare , & l'expérience éclaire !
M U L L E R.
M. Muller publia à Leipfic , en 178 1 , un
volume, in-4.0. écrit en latin j intitulé:
Hydrachnt, quas in aquis Dams, palujlribus
detexh , defcripfit , pingi & tabulis 1 1 , <eneis
incidi curavit , Otho Frederkus Muller , &c
M. Muller appelle Hy drachme, des infectes
aptères qui vivent clans l'eau , foit dans la
vafe , foit fur les feuilles des plantes aquati-
ques ; il avertit , dans un difcours prélimi-
naire que ces infectes étoient fore peu con-
nus avant qu'il les eût obfervés , qu'on en
diftinguoit qu'un fort petit nombre d'cfpèces.
U cite les auteurs qui en avoient parlé , &
qui les avoient cependant confondus avec
des infe&es d'autre genre. Tels font Linné ,
Swammerdam , Roefel. Les Hydrachna ont ,
par leur forme , de la reflemblance avec les
Tiqua Se les Araignées. Mais ils ne vivent
que dans l'eau , & ils fe nourrirent de proie j
ils font ovipares ; ils méritent d'être obfervés
particulièrement , parce que les beftiaux en
avalent beaucoup en s1 abreuvant.
A la fuite du difcours préliminaire dont
je viens de préfenter le fommaire. On trou-
ve un mémoire écrit en françois , adrefle par
M. Muller à l'académie des feiences de Paris ,
dont ce favant eft correfpondant. En voici
l'extrait.
Dans ce mémoire , M. Muller appelle les
Hydrachnes , Tiques aquatiques. C'eft un
genre particulier , participant de celui des
Tiques & de celui des Araignées. Même
nombre de pieds entte ces trois genres , pa-
rité relativement aux ba'rbillons & dans le
port. L'infertion des pieds , leur anus les rap-
prochent des Araignées t dont le nombre
des yeux , le défaut de pinces , la bouche les
éloignent , tandis que le nombre des yeux ,
les barbillons les font reflembler aux Tiques,
dont l'infertion des pieds & la tête moins
marquée les font différer. Leur tête , leut
corcelet , font tellement unis , qu'ils ne pa-
roiffent former qu'un tout.
Les caractères de ce genre font:
Point d'ailes ni d'antennes.
Huit pattes inférées au-deflous de la par-
tie du devant. ( Il fuffifbit de dire antérieure-
ment. )
deux , quatte ou fix yeux.
Deux barbillons.
Anus papillaire.
Ce genre eft très-nombreux en efpèces.
Les parties génitales du mâle font placées
à l'extrémité de fon corps , & celles de la
femelle au-defîbus du ventre. Pendant l'ac-
couplement , le mâle nagea fon ordinaire,
la femelle s'élève perpendiculairement ., &
préfente le deflous du ventre à l'extrémité du
corps du mâle avec lequel elle s'unit. L'ac-
couplement a lieu en août.
Après le mémoire que je viens d'extraire ,
on trouve la defeription écrite en latin , de
49 efpèces , repréfentées en douze planches
placées à la fin de l'ouvrage.
P A L L A S.
M. Pallas mit au jour en 1 78 1 la première
partie d'un ouvrage fur les infeûes , qu'il pu-
blia fous le titre fùivant :
Icônes infeBorum prœfertim RoJJîx , Sibi-
rU que peculiarium, Erlanga.
PRÉLIMINAIRE.
chxxiij
Cet ouvrage eft donné par fafcicules. Nous
n'avons pu nous procurer que les deux pre-
miers. La forme eu eft in-40. Ils contiennent
fix planches enluminées ; chaque planche
vingc à vingt-cinq efpèces d'infectes envi-
ron : le deffin eft exact , les couleurs fonr
vraies, les caractères fidèlement exprimés,
& nous croyons que ces planches font un
des meilleurs ouvrages en ce genre qu'on
ait encore mis au jour. M. Pallas n'a donné ,
dans ces fix premières planches , que des
deflîns de Coléoptères* il lésa divifés en Sca-
rabés repréfentés dans la première planche,
en Scarabés & Charanfons contenus dans la
féconde planche ; en Ténébrions , qui rem-
plilTent la planche creilicme ; en Buprefl.es
de Linné & Richards de Gcoffrol3 repré-
fentés dans la quatrième planche ; dans la
cinquième , M. Pallas a placé les Coléoptè-
res , qu'il appelle Mélo ides , & qui font tant
les infectes vulgairement connus fous le
nom de Méloè , que ceux dont les autres
infeaologiftes compofent , au moins la plu-
parc, le genre des Cantharides. Enfin } la
fixièrne planche repréfente des Cérambix ou
Capricornes,
Chaque figure eft accompagnée d'un nu-
méro relatif à un difeours écrie en latin, qui
précède les planches j chaque infecte eft
défigné par fon nom générique, fuivi d'une
épithète qui diftiugue l'efpèce ; on lit enfuie
une phrafe qui eft une defeription abrégée ,
puis les fyuonymes ou noms que les auteurs
ont donnés à l'infecte. M. Pallas indique les
lieux cù il a trouvé les efpèces qu'il fait
connoîcre , & il termine chaque anicle par
une defeription détaillée des- parties princi-
pales telles que la tête, les mâchoires, les
antennes , le corcelet, cVc.
L'ouvrage que nous amlyfons eft très in-
téreflant, non-feulement par la beauté des
planches , la clarté des deferiptions , mais en
core & en particulier en ce qu'il contient beau-
coup d'efpèces nouvelles, difficiles à fe procu-
rer j & qui , par cette raifpn , feroientdemeu-
rées inconnues fort long-cemsj indépendam-
ment de ces efpèces, dont la defeription & la
repréfentation 'ont la partie principale ae l'ou-
vrage , l'auteur a fait repréfenter & il a déciit
plufieurs infectes étrangers à l'Europe, fuit
qu'ils fu(fent remarquables par leur forme ,
ou par la beauté de leurs couleurs , foit qu'on
n'en eût donné avant M. Pallas que des
deferiptions incomplettes ; ce font ces raifons
comme il l'expofe dans un difeours préli-
minaire, qui l'ont déterminé à joindre ces
efpèces à celles de la Ruflie & de la Sibé-
rie ; comme ceux-ci font , la plupart , de
petite taille, M. Pallas a encore eu en vue
d'orner les planches par quelques infectes
plus apparens. Les différentes raifons que
nous venons d'expofer nous paroiflenr fufîire
pnrur qu'on foit fondé à placer l'ouvrage de
M. Pallas au nombre de ceux qui fixenr les
connoifTances déjà acquifes, mais imparfaites,
& les complettenr par des deferiptions claires
& des figures exactes , & qui avancent la
feience par la connoiffance de nouveaux
objets.
Je remarquerai 3 en finiflant cette analyfe.,
que M. Pallas a trouvé en Ruflie &• en Sibé-
rie plufieurs infectes que d'autres nàruraliftes
avoient obfervés dans les Indes & en Amé-
rique. Ces rappiochemens font très-iméref-
fans , & M. Pallas donne 3 en les faifant ,
un exemple très bon à fuivre, que nous imi-
tons dans le cours de notre ouvrage, Se du-
quel nous nous étions occupés avant de con-
noître l'ouvrage dont nous venons de faire
l'analyfe.
P E T I V E R.
Petiver, Apoth icaire à Londres , de la fociété
royale de la même ville, écrivoic au com-
mencement de ce ficelé : on a de lui une fuite
d'ouvrages, publiés par fections fous le titre
de Décades , Se qui ont pour objet les plantes
Se les animaux.
Les cinq premières décades réunies for-
menr un volume in 40. enrichi d'un grand
nombre de planches. Ce volume porte pour
titre : Catalogus clajjïcus & topïcus omnium
clxxîv
Z> / S COURS
rerumfiguratarum in quinque décadi bus feu pri-
mo volumine Ga\ophylatii natura à,- ariisfin-
sulis ad proprias tabulas & numéros relatis.
Cet ouvrage fut imprimé à Londres en 1709.
Il confifte en un recueil de cent planches ,
précédé d'une table en latin qui indique la
planche, la figure qui repréfente chaque ob-
jet ; cette indication eft accompagnée du
nom générique de l'objet dont il s'agit, &
d'une phrafe qui en contient une très courte
defcription ; la table eft compofée de 608
numéros divifés en quatre parties ; la pre-
mière eft pour les produirions de l'Europe ;
la féconde, pour celles de l'Aile ; la troifième
pour celles de l'Afrique, & la quatrième ,
pour celles de l'Amérique.
Il y a pour chaque figure un numéro re-
latif à la place qu'elle occupe dans la plan-
che , & pour beaucoup de figures un fécond
numéro dont le rapport eft avec la table
latine placée en tête de l'ouvrage. Ces der-
niers numéros font d'un caractère plus petit
que les premiers. Quand ils ont lieu , il faut
les chetcher dans la table latine ; on y trouve
le nom générique & la defcription abrégée
de l'objet repréfente; mais quand il n'y a
qu'un numéro, il faut recourir à une table
angloife placée à la fin de l'ouvrage, divifée
par numéros des planches , Se dont chaque
divifion contient les diffétens numéros des
divers objets figurés.
Les planches contiennent indiftindement
des plantes & des animaux de tout genre;
Petiver n'a fuivi aucun ordre ; il a mêlé même
aux objets d'hiftoire naturelle plufieurs pro-
ductions de l'art , comme le titre de fon
ouvrage l'annonce. Les figures, fans être
belles relativement à l'art, font cependant
affez nettes, allez exactes , elles donnent,
de la chofe repréfentée une idée affez com-
plctte pour qu'en y comparant les objets, il
{oit communément aifé de les reconnoître;
p.-:v(-- a d'ailleurs eu le talent de faifir Se
Couvent en pru de mots des traits
°s. Son ouvrage eft donc en gé-
, v- . ucant meilleur à confulter que
la plupart des auteurs qui ont écrit depuis
lui , l'ont cité, & qu'en recourant aux figures
qu'il a publiées, que les auteurs rappellent,
on s'allure fi les objets dont on croit qu'ils
parlent font en effet ce qu'on les croit. Mais
eftime en général de ceux qui étudient l'hif-
toire naturelle, l'ouvrage de Petiver n'eft
pas fait pour les perfonnes qui n'ont pour
objet que de parcourir des planches agréables.
Il y a en tout dix décades.
Indépendamment de cet ouvrage, Petiver
a publié le catalogue de fa collection fous
le titre de Mufeum Petiverianum. Cet opuf-
cule, qui forme un petit in-iz, précéda
les décades ; il eft divifé en dix centuries ,
& écrit partie en latin , partie en ang'.ois.
L'auteur y diftingue chaque objet par un
numéro que fuit une courte phtafe deferip-
tive & l'indication des auteurs qui en avoient
déjà parlé.
Enfin on a encore de Petiver un catalogue
ang'ois des productions de l'Angleterre, des
quatre parties du continent, de diverfes con-
trées de chacun des continens ; ce catalogue
renvoie aux planches Se aux figures du grand
ouvrage ou du Gazophylacium.
Il eft queftion, dans ces différens ouvrages ,
d'un grand nombre d'infe&es, Se les écrits
de Petiver peuvent être mis au nombre des
livres nécelTaires à ceux qui étudient cette
partie de l'hiftoire natutelle.
RAI.
M. Rai , de la fociété royale de Londres, bif-
fa en mourant un ouvrage latin fur les infectes.
La fociété royale en ordonna l'impreflion ,
Se il parut focs format in-^°. en 17 10.
M. Rai eft un des premiers auteurs qui ait
traicé des infectes méthodiquement, il les
divife
Es infectes qui ne changent point de forme
ou ne fubilfent pas de métamorphofes.
PREL1MJNAIRE.
clxxv
En infectes qui changent de forme ou qui
fubiflent des métamorphofes.
Il fub-divife ces deux premières grandes
ferions >
En infectes qui n'ont point de pieds , &
tn infectes qui ont des pieds.
Les infectes qui ne changent pas de forme ,
^ui n'ont pas de pieds, font ou terreftres ou
aquatiques.
Les terreftres naiflent dans la terre comme
les Lombrics, & font grands ou petits.
Les petits font rougeâtres comme les Lom-
brics , ou vers , ou ils ont l'extrémité du
corps jaunâtre.
Les terreftres nahTent encore dans les intef-
tins des animaux \&c d'abord dans les inteftins
de l'homme.
Il y en a de quatre forres ou genres, les
longs &r arrondis , les larges ou Ténia , les
Cucutbitius , les Afcarides. Les T&nia fe
divifent en Ténia proprement dits , & «n
Salins ou Solitaires.
Les Afcarides occupent principalement
l'inreftin rectum.
Les vers ou infectes qui n aident dans les
inteftins des animaux font ou grêles & féci-
formes , ou courts & gros.
Les infectes de la même feétion, font
grands ou petits.
Les grands font ou arrondis & déliés ,
ou app'.aris & larges.
Ler petits font de même , ou arrondis &
déliés, ou applatis & larges.
=s infectes q n ne changent pas de forme
uir des pieds, fe fous- divnent à
nation du nombre des pieds en ceux qui en
ont
Six ,
Huir,
Quatorze,
Vingt-quatre ,
Trente,
Au-delà de trente.
Je paflerois les limites dans lefquelles je
fuis forcé de me renfermer , fi je fui vois
l'auteur dans les fous-divifions de ces fec-
tions formées d'après le nombre des pieds.
Je continue de donner une idée des prin-
cipales divifions de fa méthode. Il partage
les infectes qui changent de forme ou qui
fubiflent des métamorphofes , en raifon du
genre de changement qu'ils fubiflent ; &
M. Rai admettant trois ordres de change-
mens , ils lui fourni fient trois fections gé-
nérales de fa féconde clafle d'infectes , ou
de ceux qui fubiflent un changement de
forme.
Le premier ordre de changement , fui-
vant M. Rai, qui elt le fécond félon Swam-
merdam } a lieu de la manière fuivanre.
L'infecte, après être forti de l'œuf , dé-
pouiile la peau qui le recouvroit , & ou il
prend la forme d'une larve dont il fort par
la fuite un infecte aîlé d'une forme diffé-
rente de la larve , ou le changement qu'il
fubit confine dans le (impie développement
de parties qu'il n'avait pas en fortaut de
l'œuf.
Mais dans l'un ou l'autre cas, l'infecte
parvienr à fon étar de perfection fans cefler
de fe donner du mouvement cV de prendre
de la nourriture.
clxxvj
DISCOURS
Cette première divifion contient treize
fous-divifions , dans lefquelles font compris ,
i°. Les Demoifelles ;
2°. Les Punaifes des jardins j
3°. Les Sauterelles ;
4°. Les Grillons des champs ;
j°. Les Grillons des maifons ;
. 6*. La Courtilière;
7*. Les Cigales j
8°. Les Blattes ;
<?°. Les Tipules aquatiques;
i o°. Le Scorpioji d'eau ;
j i°. Les Mouches aquatiques.
Ii°. Les Ephémères ;
i j". Le Perce oreille.
' Cette fous- divifion n'eft pas exa&e ,
en. effet les Demoifelles J les Ephémères &
les Cigales doivent fe rapporter au premier
ordre de la fous- divifion , randis que les
Punaifes 3 les Sauterelles , les Grillons , la
Courtiiière , les Blattes , le Scorpion aqua-
tique, le Perce Oreille, doivent être placés
dans le fécond ordre. On ne voit pas non
plus pourquoi féparer les Grillons des champs
de ceux des maifons & en faire deux or-
dres ; quant aux Tipules & aux Mouches ,
auxquelles l'aureur donne le nom d'aquati-
ques , fa divifion peut leur convenir , mais
elle feroit trop étendue fi on la rapportoit
aux infectes défignés communément par les
noms de Tipules , & à routes les Mouches
dont les Vers vivent dans l'eau, qu'on pour-
roit par cette raifon appeller Mouches aqua-
tiques.
Le fécond ordre de changement eft celui
des infectes qui , entre leur premier & leur
dernier état , pallent par un troifième qui eft
intermédiaire, dans lequel ils font fans mou-
vement, & ils ne prennent pas de nourri-
ture j ils font alors en thryfalide.
Les infectes de cette feclion peuvent être
divifés, à raifon de leurs aîles, en ceux qui
les ont recouvertes d'étuis, & ceux donc les
aîles font nues.
On donne à ceux qui ont les aîles cou-
vertes d'étuis le nom générique de Scarabés.
Ceux qui ont les aîles nues, les ont ou
farineufes , & ce font les Papillons , ou ment'
braneufes; & ces mêmes infectes à aîles mem-
braneufes en ont deux ou quatre.
Après cette première divifion de fa fé-
conde fection , M. Rai clafle les Scarabés
d'après la forme des cornes ou épines dont
leur têre ou leur corct.let eft armé, & il dit
qu'on doit aufli les daller d'après la forme
des antennes j mais il propofe plutôt les
moyens d'établir un fyftême méthodique
qu'il n'en fait un lui-même ; il prouve feu-
lement qu'il a eu en vue & peut-être indique
ce qui a été exécuté depuis j il pafle enfuire
aux Papillons , qu'il divife en diurnes & eu
nocturnes ; il clafle les derniers d'après le nom-
bre des pieds des Chenilles qui leur donnent
naiflanr.e , d'après la taille des Papillons , d'a-
près les taches , bandes , points , marques
ou yeux qu'on remarque fur leurs aîles. On
trouve encore ici les rudimens de méthodes
qui onc été développées depuis.
Des Papillons ou infectes à aîles fari-
neufesj M. Rai palfe aux- infectes à aîles
membraneufes , il clafle d'abord ceux qui
n'ont que deux aîles , enfuite ceux qui en
ont quatre; mais comme fa méthode n'offre
pas à cet égard les avanrages que des méthodes
plus récentes ont procurés, je n'entrerai pas
dans les détails qu'elles contient, je remar-
querai feulement que M. Rai parrage les
Phryganes , donr les larves vivent dans l'eau
& fe couvrent d'étuis formés de différens
fragmens, à raifon de la forme de ces étuis ,
des
PRELIMINAIRE.
clxxvij
des fubftances donc ils font compofés ou
couverts , & qu'il partage les Abeilles , con-
ii'dérées génériquemenc, en
Celles qui rivent en fociécé Se qui amafTent
du miel ,
Celles qui vivent en fociété fans amafler
de miel.
Celles qui vivent folitaires, Sec.
Le troiiîème ordre de changement eft
celui dans lequel le ver croît fans changer
de peau , acquie;t fous fa peau une forme
qu'il n'avoit pas, ou devient ,lous cette peau,
une vraie chryfalide , demeure quelque tems
fans m Hivernent Se fans prendre d'alimens ,
& devient enfuice i:fe£te aîlé. Sous cet ordre
font ranges les Mouches des Vers de la
viande . eufuite des infectes à l'égard def-
quels: noire auteur s'explique obicurément ;
fin g .' • -,ral, cette dernière partie de fon fyf-
têrne efl peu lumineufe.
1 J'ai cru devoir donner du fyftème mé-
thodique de M. Rai une notice allez éten-
due pour que le lecteur pu: juger du mérite
& des défauts de ce fyftèrre , de ce qu'on
en a imité depuis Se emprunté , de qu'elle
utilité il a été , quoique très-impartait , pour
la rédaction de fyftêmes plus lumineux, plus
complets, cV qui comprennent les diffcrens
infectes dans un ordre 'plus facile à faiiîr
&e à fuivre. Quant au refte de l'ouvrage, il
confilte dans la defeription des infectes ranges
fuivdnt la méthode de l'auteur. Chaque def-
cription eft précédée d'une phrafe qui con-
tient le nom générique Se une defeription
abrégée de l'efpèce , comme la plupart de;
auteurs méthodistes l'ont pratiqué depuis.
Cette phrafe donne une première idée de
l'infecte, en rrace un efq tulle qui eft nui
'& perfectionné par ia defeription. M. Rai
décrit en général avec exactitude Se clarté ,
mais les phrafes qui précèdent fes deferiptions
font fouvent un peu longues. Ce favanr, dans
la rédactioiT de l'ouvrage , eft entré dans
IJïJloire Naturelle t Infectes, Tome IF.
des fous-divifions donc il n'eft pas fait men-
rion dans le tableau de fon fyftème. Ces
divifions ont été fouvent faites d'après des
caractères heureufemenc failis Se que les au-
teurs ont employés depuis, comme il eft
aifé de le remarquer par rapport à la fec-
tion des Papillons. M. Rai a donc le mérite
d'avoir un des premiers confidéréles infectes
d après une méthode, d'en avoir propofé une
qui répand du jour fur ce g: me d'étude, qui
l'abrège , d'avoir décrir correctement , clai-
rement, d'une manière concife , d'une façon
qui ménage le cems du ledeur , à la faveur
de la phrafe qui précède la defeription , Se
d'avoir en roue donné l'exemple. Son ou-
vrage contient la defeription d'un grand nom-
bre d'infectes Européens & de peu d'infectes
étrangers; on y trouve très peu d'hiftorique.
A la fuite de l'ouvrage de M. Rai eft un
appendice par M. Lifter, contenanc la def-
eription des infectes propres à l'Angleterre,
précédé d'un tabieau fyitématique de cet
auteur , donc les deux premières divifions
font d'après la forme des œufs ronds ou
longs, enluite d'après le nombre des pieds,
la prefence ou le manque d'élyeres, la forme
des antennes, Sec.
R É A U M U R.
L'ouvrage de M. de Réaumut de I acadé-
mie-royale des feiences , imprimé à Paris, à
l'imprimerie royale en 1734.. Comprend îîx
volumes ia-4°. ; il eft intitulé MÉMOIRES
POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES IN-
SECTES. C'eft en effet un recueil de mé-
moires, L'auteur n'a pas eu pour but une
méthode à la faveur de- laquelle on pût di-
vifer Se claifer tous les infectes en général ,
mais il indiqua pour les infectes dont il
traire, des caractères, au moyen defquels il
les clalTe , les divife en fections Se en diffc-
rens genres ; il n'indique pas feulement ces
caractères pour les infectes dans leur étac de
perfection , mais il cialfe même les l.irves Se
les chryfalides. M. de Rcaumur , après s'être
occupé des caractères des infectes dans leurs
clxxviij
DISCOURS
différens états Se les avoir clartés , examine
leurs parties tant externes qu'internes , l'or-
ganifation Se les fondrions de ces différentes
partiesjil décrit en troifièmc lieu les habitudes
des infectes , leurs procédés dans leurs diffé-
rens états ; il fait connoître les avantages que
nous retirons de ces animaux } les torts qu'ils
nous caufenr , Se les moyens de les prévenir ou
d'y remédier. Le plan de M. de Réaumur
renferme donc tout ce que doit contenir
l'hiftoire d'un animal ; favoir , Us caractères
qui le dijlinguint ^ fon organifacion } fes habi-
tudes , les avantages qu'il nous procure , le
tort qu'il nous fait , le moyen de l'empêcher
ou d'y remédier. Ce plan fuivi Se exécuté ,
offriroit une hiftoire corrrplette des infectes.
M. de Réaumur a fenti que ce ne pouvoir être
que le produir du rems Se de l'obfervation ,
qu'il falloit amalfer des matériaux , & lailfer
à ceux qui vivroient dans les rems où ils fe-
raient raffemblés à les mettre en ordre 3 à
donner l'hiftoire générale des infectes. L'exé-
cution de ce travail exige , pour première
condition , qu'on connoille & qu'on diftingue
entr'elles les différentes efpèces d'infecles ; on
ne peut être conduit à ce but Se y attein-
dre qu'à la faveur d'une méthode au moyen
de laquelle on clafle Se on teconnoiffe tous
les infeétes en général. M. de Réaumur n'a
pas rempli cetre première condition ; il ne fe
ï'étoit pas même propofée ; mais depuis fon
travail, M. Linué , Geoffroy , Fabncius , ont
exécuté cette première partie du plan. La fé-
conde feroit la connoillance de l'organifa-
tion des infectes. Swammerclam , Valhfnièry ,
Malpighi y ont beaucoup donné de foin , &
l'ont foit avancéej M. de Réaumur a profité
de leurs travaux , Se s'en elt beaucoup aidé ;
on peut regarder cette partie comme fort
avancée ; car la nature de la cliofe ne com-
porte pas qu'on entre dans des détails pour
tous les genres d infectes ; il iuriu qu'on con-
noiffe l'organifation des inlcctes qui compo-
lent les premières divifions de la méthode
générale de claffer ces animaux. La troilieme
condition , né:ellaire pour une hiùoire com-
plétée des inieôtes , ieroit la connoillance
des habitudes de toutes les efpèces. C'eft en-
core une partie pour laquelle les généralités
fuffîfent , parce que les habitudes les plus
imposantes font les mêmes pour toutes les
efpèces fubordonnées aux grandes divifions
des méthodes. Quoique M. de Réaumur
ait profité des obfervations des naturaliftes
qui l'avoient précédé , il a beaucoup ajouté
à leur travail fur les habitudes des infectes j
il a de même augmenrt les connoi ffances fur
les avantages Ôc les torts dont les infectes
font les auteurs. J'ajouterai à ce que je viens
d'expofer , que la plupart des infectes donc
M. de Réaumur s'eft occupé , font des infec-
tes de notre climat , Se qu'il a auffi traité de
quelques infectes étrangers. On peut con-
clure de tout ce qui vient d être obfervé fur
fon travail , qu'il eft à la fois méthodique ,
fans comprendre une méthode générale ,
anatomique & hijlorique , que par conféquent
il comprend toute l'étendue dont l'hifV
toire des infectes eft fufceprible ; mais il la
comprend d'une manière incompletre , non
pas par la faure de l'auteur , mais par le
manque de connoiffances , d'obfervations Se
de faits recueillis dans le tems où il écrivoic.
On lui doic, d'avoir recueilli des faits épars,
des obfervations peu connues consignées
dans des ouvrages étrangers Se peu lus en
France j ce fervice eft particulièrement rela-
tif à la patrie de l'auteur ; il a auffi beaucoup
contribué à y infpirer le goût de l'étude des
infeétes, négligée avant lui, Se même mépri-
féepar l'effet du préjugé , fou fur l'origine
des infedtes, foit fur le peu d'influence qu'où
leur accordoit fur les autres productions
de la nature , Se le peu de place qu'on
penfoit qu'ils occupoienr dans fon ouvrage ;
M. de Réaumur a fingulièrement au-
gmenté les connoiffances relatives aux ha-
bitudes des infectes , aux avantages que
nous en, retirons , au tort qu'ils nous
fonr ; il a cherché les moyens de les rendre
plus utiles , ceux de prévenir leurs ravages
ou d'y remédier ; mais ces derniers objets ,
qui n'avoient pas été remplis par ceux qui
l'avoient précédé , ont aufli échappé à fes
efforts , ainfi qu'à ceux des favans qui ont
depuis fuivi cette utile partie de fes travaux.
PRÉLIMINAIRE.
dxxix
Après avoir rendu à M. de Réaumur la
juftice que je crois qui lui eft due , je ne dif-
(imulerai pas qu'il n'eft pas heureux dans la
manière de clafler les infectes ; qu'il établit
un trop grand nombre de divifions &: de
fous-divifions , ce qui revient , par un excès
oppofé , au même que de ne point admettre
de méthode; que les caractères qu'il emploie
ne font ni affez précis , ni affez conftans , ni
préfentés dans un ordre affez clair. Quant
a la partie anatomique , M. de Réaumur a
peu ajouté à ce qu'on connoiffoit. avant lui ,
& par rapporta la pattie hiftorique dans la-
quelle il a le plus avancé les connoilTances ,
pu lui a reproché des détails trop minutieux ,
en général trop de prolixité dans les diffé-
rentes parties. Les détails fuivans achèveront
de faire connoître un ouvrage utile, dont la
ledture eft in difpenfable à tous ceux qui s'ap-
pliquent à l'étude & à l'hiftoire des infefles
en prenant cet;e étude dans toute fon éten-
due , dont les défauts tiennent au tems ou
cet ouvrage a été écrit , & au ftyle trop dif-
fus de l'auceur.
Le premier volume contient quatorze mé-
moires. On trouve dans le premier , le plan de
l'ouvrage en général.
Le Second mémoire a pour objet les Che-
nilles en général , & leur divifion en claffes
Se en genres. L'auteur les divife en fept claf-
fes , dont il tire les caractères du nombre
& de l'arrangement des jambes intermédiai-
res , c'eft-à-dire , de celles qui font iïtuées
entre les fix jambes écailleufes , Se les deux
jambes postérieures.
La première claffe comprend les Chenil-
les à huit jambes intetmédiaires , ou feize
jambes en tout. C'eft la claffe la plus iioui-
breufe dans ce pays-ci.
La féconde & la troifième , ce!fes qui ont
quatorze jambes ; mais la féconde eft com-
pofée des Chenilles qui n'ont pas de jambes,
au quatrième , cinquième , ni au fixième ,
dixième Se onzième- anneau ; la croifièmede
celles qui ont le quatrième & le cinquième
anneau dépourvus de jambes , Se qui en
ont au fixième , feptième Se huitième , mais
qui n'en ont pas fur le neuvième t dixième Se
onzième.
La quatrième claffe eft encore compofée
de Chenilles à quatorze jambes , rangées
comme dans les Chenilles de la première
claffe \ mais elles manquent des deux jambes
poftérieurcs.
La cinquième claffe contient les Chenil-
les qui n'ont que quatre jambes intermédiai-
res ; douze en tout.
La fixième , celles qui n'en ont que deux
intermédiaires , dix en. tout , & la feptième
celles à qui toutes les jambes intermédiaires
manquent , qui n'ont que huit jambss.
M. de Réaumur obferve enfuite que
parmi les Teignes un grand nombre a fix
jambes écailleufes , Se deux jambes pofté-
r/eures qui ne font que de fimples crochets ;
ces teignes appartiennent à la fepeième claffe
des Chenilles ; d'autres Teignes ont huit
/ambes intermédiaires, mais fi courtes qu'on
ne les reconnoît qu'à l'aide de la louppe ;
celles-là font de la piemière claffe des Che-
nilles. Notre auteur, après cette première ob-
fervation , examine s'il convient de laiffer
au nombre des Chenilles , les larves qui ont
moins de huit jambes , Se celles qui en ont
plus de feize Se qui reffemblent d'ailleurs aux
Chenilles par la conformation générale; il
penfe qu'on doit les exclure de la clafte des
Chenilles , & la raifon qu'il en donne , eft
que ces larves ne fe changent pas en papil-
lons , mais en des infectes d'un autre genre.
Cette remarque que M. de Réaumur n'avoit
ofé regarder de fon tems comme générale ,
a été confirmée par l'expérience de ceux qui
ont fuivi les mêmes obfervations , Se l'on
paraît fondé à ne regarder, avec M. de Réau-
mur , comme Chenilles , que les larves qui
ont au moins huit jambes , Se celles qui e»
ont au plus feize.
éh
DISCOURS
M. de Réaumur fubdivife enfuite les fept
claiïès des Chenilles en genres donc il tire
les caractères de l'extérieur & de la façon
de vivre de ces infectes. Je ne le fuivrai pas
dans ces fubdivifions , qui font fort multi-
pliées y qui font compliquées , Si qui n'of-
frent pas toujours des caractères propres à
faire reconnoître l'infecte au fimple afpect ,
& dans le moment où on l'cbferve pour la
première fois ; en effet , la grandeur des Che-
nilles qui eft , fuivant M. de Réaumur , un
des principaux caractères qui fervent à diftin-
guer les genres, les habitudes, font des carac-
tères infurlifans , puifque la grandeur varie
avec l'âge , & que les habitudes n'indiquent
les différences que par une obfervation fui-
vie , Si qu'au contraire les caractères n'écel-
faires pour une méthode doivent être tels
qu'en les conftiltant _, on diftingue & on re-
connoiffe les ùifectes à tout âge , au premier
moment, & dans l'initant où on les voit.
Parmi les différences que notre auteur ob-
ferve pour diviler les Chenilles en genres ,
les plus remarquables , celles qui nous pa-
roilTent les. plus propres à ça racler ifej: ces in-
fectes font les divifions fuivantes.
Chenilles rafes.
Chenilles épineufes.
Chenilles velues.
Chenilles rafes dont la peau eft absolu-
ment dégarnie de poils.
Chenilles rafes dont la peau eft couverte
de poiis fi lins Si iî courts qu'on ne les apper-
çoit qu'à l'aide de la louppe. Chenilles rafes
donr la peau eft âpre Si chagrinée.
Chenilles rafes à peau chagrinée , qui
portent fur le onzième anneau une corne di-
rigée ordinairement en arrière Si un peu
■ i '
cpuibee.
Chenilles rafes qui portent fur chaque an-
neau des tubercules arrondis , d'où fortent
des poils rafes , gros & courts.
Chenilles épineufes. Ce font celles dont
les anneaux font charges de po ls fi gros & il
durs , qu'on peut leur donner le nom d'épi-
nes. Ces poils font ou (impies , ou branchas j
leur nombre à chaque anneau , leur couleur
fourniffent encore des caractères.
Chenilles velues fur tout le corps , ou fur
quelques parties feulement , & ce font des
Chenilles demivelues , velues ou demi-ve-
lues à poils longs ou courts. Velues à poils
courrs , durs ,-prelles , dont le corps eft ap-
plati , Si reffemble à celui des Cloportes ,
ce qui les a fait nommer , par M. de Réau-
mur, Chenilles- Cloportes.
Velues à poils lorgs Si doux que l'auteur
nomme Chenilles veloutées.
Velues dont les poils font difpofcs par
houppes ou aigrettes , qu'on peut appelle!
Chenilles à brojfe > dont les poils font diri-
gés en VritètëX/keni/les hérijfonnes , donr ils
font inclinés en bas, & recouvrent le* jam-
bes , Sic.
Quant aux habitudes d'après lefquelles
l'auteur caracténfe les Chenilles.
Les unes font folitaires tonte leur vie,
d'autres en paffent une partie en foci;;té ,
quelques-unes ne fe (épatent en aucun tems,
deviennent chryfalidesà côté les m:es des au-
tres, Si ne rompent leur aflociation qi'aii
moment où elles paroillent feus la forme de
Papillons. Le plus grand nombrertfte expuié
à l'air en tout tems , d'autres fe cachent en
terre pendant le jour , & ne fortent que la
nuit ; il y en a qui mangent à toute heure,
d'autres à certaines heures feulement. Les
Chenilles des cinq premières dalles ne font
que de petits pas & alongenc fucccilive-
me'nt les anneaux de leurs corps ; celles de
là (ixième cv (eptième claffe , dépourvues de
jambes intermédiaires , font de très grands
PRÉLIMINAIRE.
clxxxj
pas , courbent la partie pollérieure de leur
corps en arc pour l'approcher de la partie an-
térieure , alongenc oc portent enluite celle-
ci en avant \ ces Chenil 'es femblent mefurer
le terrein qu'elles parcourent , ce qui les a
fait nommer Géomètres ou arpenteufes, &c.
3». M I M O I R E.
Les différentes parties des Chenilles font
l'objet de ce mémoire. Il ne m'eft pas roffi
ble de fuivre l'auteur dans les détails ; je me
borne donc à remarquer qu'il traite d'abord
des j imbes , enfuite de la tête dont il décrie
la forme , puis de la bouche par rapport à la-
quelle il admet des lèvres , & il décrit la
filière en pariant de la lèvre inférieure. M.
de Réaumur continue la defeription de la
tête , en examinant li les Chenilles ont des
yeux ; il penfe qu'elles en font pourvues , &
il rapporte les raifons de fa- manière de pen-
fer qui ne font pas allez probatoires pour
que le problême (oit décidé ; des yeux , no-
tre auteur patte nax/ligmates Si aux crachées ;
de ces parries à la defeription du canal qui
tient lieu d'œfophage , d'eftomac , d'imefti; s,
qui s'étend en ligne droite de la bouche à
l'anus , il parle enluite du corps graiffeux qui
occupe tous les vuides de la capacité du ven-
tre , en remplit 1a plus grande partie , qu'on
apperçoit aufli-tôt qu'on ouvre une Chenille,
qui fe fond & s'enflamme à la manière des
huiles par le contait du reu. Ces premiers
objets font fuivis de la defeription des ca-
naux ou refervoir de la liqueur qui } en for-
tant de ia filière , forme la (oie ; ces» vaifleaux
lirués un de chaque côté du corps , font
très-amples , Si onc dans quelques eipèces de
Chenilles , plus de volume que 1 eftomac &:
les inteliins enfemble; l'auteur avertit de les
diftinguer de quatre branches formées par
d'autres vaifleaux que Malpighi a nommés
vaifleaux variqueux , Si dont il n'a pu déter-
miner l'ufige. Le cœur efl l'organe dont on
trouve enfuite la defeription ; il confille dans
un long vailîeau étendu de la tete à L'extré-
mité du corps. Suivant Malpighi , ce vai fléau
■eft partagé par des émngiemtas en nombre
égal à celui des anneaux du corps ; M. de
Réaumur croit au contraire que ce vai fléau elt
égal dans toute fa longueur; il fonde ce fen-
timent fur ce qu'après qu'on a injecté ce
vailîeau , on n'y ««perçoit point (l'étrangle-
ment , fur ce que lorfqu'on Ta mis à décou-
vert dans une Chenille vivante, qu'on en a
4cartc les parties qui l'avoifintnt , il conti-
nue quelque tems encore de fe contracter &
de fe dilater fans qu'on apperçoive qu'il foit
rétréci en certains points } Si élargi en d'au-
tres ; m;;is notre auteur n'en regarde pas
moins, avec Malpighi , ce va 'fléau comme le
cœur ou l'organe qui en remplit les fonc-
tions 3 tous deux s'accordent à convenir que
fa contraction commence à l'extrémité du
corps , &c fe propage vers la tête ; qu'on ne
diftingoe pas, fans doute à caufe de Textrê-
me ténuité des parties , les vaifleaux qui re-
çoivent le fang de certe grande artère ou
cœur j Se qui l'y rapportent.
La dernière obfervation contenue dans le
mémoire que j'analyfe , eft relative aux
mufcles qui fervent aux mouvemens des an-
neiux dont le corps eu compofé ; on les dé-
couvre lorfqu'on a enlevé toutes les parties
qui remplifloient la capacité du corps ; ils
confinent en des faifeeaux ou paquets de
fibres attachés du bord d'un anneau au bord
de l'anneau fuivant : indépendamment de
ces premiers mufcles auxquels on peut don-
ner le nom de mufcles droits , il y a dans le
tiflu de la peau des fibres mufculaires obli-
quas qui concourent avec les premiers muf-
cles aux difFérens mouvemens. M. de Réau-
mur n'a point parlé dans ce mémoire , ni du
cerveau ni de la moelle épinière.
M
E M O I R E.
■Toutes les Chenilles changent de peau
pluheurs fois pendant qu'elles confervenc
cette première forme. Ce changement eft
le iujet de ce mémoire. Le premier fait
remarquable à cec égard , c'efi: que la dé-
pouille d'une Chenille ou la peau qu'elle
quitte contient l'enveloppe ùa le tiflu exté-
clxxxij DISC
• rieur do tomes les parties externes -, ainfi ou
voit fur cecce dépouille des poils , un crâne ,
des dents , des crochets aux pieds , &c. Mais
ces objets ne lont que des gaines qui ren
fermoient les parties dont elles coniervent
la forme Se l'apparence.
Lorfqu'une Chenille efl prête à changer
de peau , fes couleurs s'affoibliflent , elle eft
quelque tems fans prendre de nourriture,
fa peau , ou plutôt fon épiderme, fedeflèche;
la Chenille gonfle par inrervalles quelqu'un
de fes annaux \ ce gonflement rompt la
couche externe de la peau qui eft deflechée,
Se cette rupture commence par une ouver-
ture fur le dos , elle s'étend enfuite en long ;
la Chenille fe dégage en retirant d'abord la
partie antérieure de fon corps , & enfuite la
partie poftétieure de l'enveloppe qu'elle
quitte. Cette opération , quoique laborieufe,
eft très-courte , Se fa durée eft au plus d'une
minute.
Les couleurs des Chenilles qui ont changé
de peau depuis peu de tems font vives &
brillantes , & cet éclat indique l'état des Che-
nilles en qui on le remarque.
Cependant , les poils qu'une Chenille
quitte avec fa peau ne font pas de Amples
étuis où gaines , mais des poils entiers. En
voici la preuve ; fi l'on coupe les poils d'une
Chenille prête à changer de peau , elle n'en
eft pas moins velue après le changement
qui arrive ; cependant fi les poils qu'elle
quitte n'éroient qu'une gaîne , en les cou-
pant on auroit incifé les poils que cette gaîne
renfermoit , & la Chenille ne ferait plus ve-
lue après fon changement de peau ; les poils
dont elle paraît alors couverte font donc de
nouveaux poils qui étoient couchés entre la
peau qu'elle a quittée Se la nouvelle peau;
l'arrangement des poils entre les lames des
peaux que les Chenilles dépouillent eft un
objet curieux 3 auquel notre auteur s'arrête ,
& qu'il explique avec une fagacité que les
bornes qui me font preferites ne me permet-
tent, pas de fuivrç. Je remarquerai feulement
OURS
qu'on lui doit les vraies notions fur cet
objet.
Les Chenilles qui viennent de changer
de peau font beaucoup plus grandes qu'avant
cette opération. Cette augmentation de vo-
lume eft fi confidérable , que le nouveau
crâne eft quelquefois plus ample que le pré-
cédent , àts deux tiers ou des trois quarts.
Ce changement paraîtra furprenant fur- tout
après un tems de diette ; mais on le conce-
vra aifément, en réfléchiflant que l'enveloppe
quittée par l'infecte eft deflechée , qu'elle eft
incapable de s'étendre ; que c'eft par cette
raifon qu'elle fe fend ; que la nouvelle peau
eft , au conrraite , molle , extenfible Se
qu'elle fe prête à l'extenfion des parties dont le
développement avoit été retenu les jours pré-
cédens par une peau deflechée.
5'. M
E M O I R B.
M. de Réaumur commence dans ce mé-
moire l'hiftoire des Papillons ; il traite de
leurs parties extérieures , Se principalement
des aîles, des yeux , des antennes & des trom-
pes ; il obferve d'abord qu'il n'y a aucun
rapport entre les couleurs des Chenilles Se
celles des Papillons ; que les plus belles Che-
nilles donnent fouvent des Papillons peu co-
lorés , tandis que les Chenilles les moins
frappantes par les couleurs , deviennent de
ttès-beaux Papillons.
A la fuite de cette remarque , l'auteur re-
cherche le caractère diftinctif des Papillons ,
Se il le trouve dans la ftrudture de leurs
aîles , au nombre de quatre , couvertes de
pouflîères qui adhérent aux doigts quand on
les touche. Ces pouflîères examinées au mi-
crofeope , & en particulier par le père Bon-
ami , qui en a décrit un très-grand nombre,
ont été comparées à des plumesjM.de Réau-
mur n'eft pas de ce fentiment \ félon lui
ces pouflîères font des écailles avec un court
pédicule qui s'engage dans la fubftance de
l'aîle ; elles font rangées comme les ardoifes
le font fur un toît. Ce fentiment étoit auflî
celui du célèbre Linné 5 qui donne aux aîles
des Papillons l'épithète àimbrïcat*.
Lorfqu'on a enlevé les pouflîères , on dé-
couvre la fubftance de l'aîle ; elle eil foute-
nue par des nervures qui en forment la char-
pente ; elles fe fubdivifent en des rameaux
qui laiiTenc des efpaces remplis par une fubf-
tance blanche > tranfparente Se friable. Il eft
vraifemblable que cette fubftance eft la mê-
me que celle des nervures Se de leurs ra-
meaux y mais applatie & étendue en lame;
& le tout paroît à notre auteur de la nature
de l'écaillé. L'aîle n'eft donc pas colorée par
elle-même, mais elle doit fon éclat Se fes
nuances aux écailles qui la couvrent.
De l'examen' des aîles , M. de Réaumur
pafTe à celui de la tête , du corcelet Se du
corps ; par rapport à la tête , il s'occupe des
yeux qui préléntent , félon les efpèces , une
portion de fphère plus ou moins complette ,
qui ont des couleurs variées Se irifées , Se
donc la furface eft fillonnée Si rayée. Ces
filions font produits par les lignes entre les
cryftallins dont l'œil eft compofé; car il en
eft un afTemblage ; ou plutôt chaque point
entre les filions eft un cryftallin dont la mul-
tiplicité eft Ci grande , qu'il y en a plufieurs
milliers fur un œil. Quelques phyficiens ont
nié que les corps que nous décrivons fuiïent
réellement les yeux; M. de Réaumur rap-
porce les opinions pour & contre à ce fujet ;
mais cet objet eft aujourd'hui fi générale-
ment reconnu , qu'il eft inutile de fuivre
cette difculliotij Se perfonne ne doute plus
que les corps dont il eft queftion ne foient
de véritables yeux , du nombre de ceux qu'on
a nommés yeux à réfeau.
Les antennes placées fur la tête font , par
leur forme > des efpèces de cornes mobiles
d'une conftru&ion fouvent très- différente ;
notre auteur en tire des caractères pour
cialfer les Papillons ; elles lui fournillènc les
moyens de les divifer en plufieurs genres.
PRÉLIMINAIRE. dxxxiij
Le premier eft celui des Papillons donc
les antennes d'égale groffeur de leur origine
à leur extrémité , font terminées par ua
bouton.
Les antennes des Papillons du fécond
genre augmentent infenfiblemenc de dia-
mètre depuis leur origine jufques tout auprès
de leur extrémité ; elles diminuent tout-a-
coup de groffeur, fe terminent par une pointe
fituée à leur partie inférieure dont il fort une
houppe compofée de filets , Si elles reffem-
blent , par leur forme , à une maiTue ; ce
qui les fait nommer par l'auteur antennes
en majjue.
Celles des Papillons du troisième genre
conformées comme les antennes des Papil-
lons du fécond genre , en diffèrent en ce
qu'elles font plus larges quepaiffes , en ce
que leur extrémité eft une pointe ovale
dénuée de bouquets de poils ; ces antennes
font d'ailleurs contournées , Se reffemblenc
aux cornes des béliers.
Le quatrième genre comprend les Papil-
lons donc les antennes prennent fubitemenc
près de leur origine , une augmentation de
groffeur qu'elles con fervent jufques près de
leur bout , où elles fe contournent pour fe
terminer en une pointe qui , quelquefois ,
en foutient une féconde compofée de plu-
fieurs filets ou poils très-déliés.
.Le cinquième les Papillons dont les an-
rennes font ou plus groffes , ou auffi groffes
à leur origine que dans le refte de leur lon-
gueur , Se qui vont en diminuant de dia-
mètre pour fe terminer en pointe. L'auteur
les nomme antennes à filets coniques & gre-
nes, parce qu'elles font compofées de gtains
enfilés au bout les uns des autres.
Les antennes en plumes qui confiftenr er»
un tuyau ou un filet qui décroît de diamècre
de la bafeà la poi.ne , Se qui de chaque côté
eft chargé de filets difpofés comme les bar-
bes d'une plume , appartiennent aux Papillons
clxxxîv
DISCOURS
du fixième genre. Ce font ces fortes d'anten- |
nés qu'on connoîc ordinairemeut fous le nom
âepedinees.
Après avoir décric la forme des différen-
tes antennes, & en avoir tiré des caractères
pour claffer les Papillons. M. de Réaumur
recherche quel eft l'ufage de ces mêmes par-
ties : il rapporte les diftérens fentimen- à cet
égard ; il les rcfure & conclut que l'ufage
d.'S antennes nous eft inconnu. 11 s'occupe
enfuite de la trompe , & il remarque d a-
botd qu'elle manque tout-àfait à cercains
Papillons , qu'elle eft très-peu apparente &
diSicile à découvrit dans d'autres ; qu'elle
eft (ituée au bas de la tête , en devant , entre
les deux yeux , & roulée en (pirate quand
l'infeéle n'en fait pas ufage -y fa fubftance eft
analogue à celle de la corne ; elle eft compo-
fées de deux portions égales appliquées l'une
contre l'aune , & qui laiffent entr'elles un
vuide ou canal. Je me bornerai à cette courte
ana'yfe, quoique Tauteurentre, pat rapport à
la trompe , dans de très-longs détails , qui
font intéreflans , mais qui ne font pas fufcep-
tibles d'extrait. On lui doit particulièrement
d'avoir prouvé qu'elle eft compofée de deux
patties appliquées l'une à l'autre.
6e. MÉMOIRE.
Ce mémoire a pour objet la divifion des
Papillons en clafle & en genres ; il n'y eft
parlé que des Papillons diurnes. Je ne pelix
me difpenfer de remarquer un défaut d'or-
dre qui eft frappant en cet endroit ; puifque
l'auteur a déjà rraicé en parcie du même lu-
jet , & qu'il a claffé en général les Papillons
dans le mémoire précédent , il revient en
quelque forte fur fes pas dans celui-ci. Après
cette divifion générale, il palTe à une divi-
fion particulière : il réfulce de cette double
manière de procéder de la confusion & del'ob-
feurité j plutôt que de l'ordre & de la clarté.
L'auteur commence par la divifion des
Papillons en diurnes , ou qui ne volenc que
le jour , & en nocturnes ou Phalènes qui ne
volent que la nuit ; il obferve que de ces
derniers il y en a qui fe tiennent abfolument
caches pendant >e jour , cV d'autres qui vo-
lent feulement plus vol ntiers , où plus, tre-
quemment la nuit que le jour.
Les Papillons du premier genre , du fé-
cond & du troidème , d'aprèi le mémoire
précédent , font des Papillons diurnes ; les
trois autres genres font compotes de Phalè-
nes. Ceux-ci font en général plus nombreux
en efpèces. L'auteur remarque que les Pha-
lènes qui fuient en général la clarté du jour,
recherchent la nuit celle des lumières que
nous allumons , &c il obferve que ce font
particulièrement les mâles qui font attirés
par l'éclat des lumières.
L'auteur enire enfuite en matière ; il aver-
tit que les antennes lui ont déjà fexvi à caf-
fer les Papillons , que les trompes peuvent
fervir au même ufage , mais que la forme ,
la pofition & le port des aîles foumiffent les
caractères les plus nombreux ; il donne en-
fuite fa méthode , & d'abord pour les Papil-
lons diurnes : ils ont été divifés dans le mé-
moire précédent en trois genres où fections ;
car un défaut dans la partie dont nous trai-
tons , eft que l'auteur n'a pas allez fixé Se dé-
terminé fes expreffions.
Les Papillons du premier genre t d'après
le mémoire précédent , font fubdivifés dans
celui-ci j ils ont tous des antennes à bouton ,
caractère par lequel ils appartiennent au pre-
mier genre ; ils portent leurs aîles perpen-
diculaires au plan de pofition , mais le bord
des aîles inférieures des uns embraffe le def-
fous du corps 3 Se celui des autres le couvre
en delïus -, doù réfulte deux fubdivifions ou
deux clalfes : il. eft facile de remarquer que
cette dillindtion ne peut être remarquée
qu'autant que le Papillon eft vivant & libre,
qu'elle ne peut être employée pour le clalïer
après qu'il eft mort 3 & que par conséquent.,
elle n'eft d'aucune utilité pour nous appren-
dre
PRELIMINAIRE.
cl XX XV
dre à diftinguer les Papillons dans l'état où
nous les voyons le plus louvent 3 où nous
en recevons le plus grand nombre , où nous
les confervons dans les collections ; c'en eft
affez pour que nous puffions ne pas fuivre
plus loin la méthode de notre auteur , mais
pour ne lailfer rien ignorer à l'égard d'un
homme auffi juftement célèbre. Continuons
l 'analyfe.
Les Papillons diurnes font divifés en iix
clalFes.
Première claffe. Antennes en bouton j
aîles perpendiculaires au plan de poiition ;
ddlous du corps embraffé par le bord des
aîles inférieures : Papillons pofés Se mar-
chans fur fix jambes.
Deuxième clafte. Mêmes caractères que la
première. Mais les Papillons ne fe pofent 8c
ne marchent que fur quarre jambes -, les deux
premières n'en font que de faufles qu'ils
tiennent repliées , & qui re rerminem par
des efpèces de cordons femblables aux pea-
dans des palatines. Je foui igné ces dei licres
expreffions comme ne préfemant pas une
idée nette , & fourniffant } par conféquenr
un caradère très-incomplet.
Troifième claffe. Mêmes caractères que les
deux précédentes ; différence en ce que les
deux premières jambes ne fonr pas termi-
nées de même , mais fi courtes , qu'elle.»
font inutiles , & qu'on a peine à les apper-
cevoir.
Quatrième claffe. Six jambes véritables ;
antennes en bouton; aîles perpendiculaires
au plan de poficion , dont le bord des infé-
rieures couvre le deffus du corps , & dont
le bord de chaque aile inférieure eft terminé
par un appendice en forme de queue. On
donne aux efpèces de cette claffe le nom de
Papillons à queue.
Cinquième claffe Antennes en maffe ; fix
•raies jambes ; aîles parallèles au plan de
Hïjloirc Naturelle , Infccles^Tojne IV,
pofitiou dant l'état de repos, ou jamais affez
t|lévées pour que les deux fupérwures s'ap-
pliquent l'une contre l'autre.
Sixième claffe. Antennes en maiïe ou qui
de leur origine jufques près de leur extrémité,
vont en groffiffanr.
Septième claffe. Antennes en cornes de
Bélier.
7e. Mémoire.
Divijîon des Phalènes ou Papillons noc-
turnes.
Avant d'entrer en matière , M. de Réau-
mur obferve que tous les Papillons diurnes
ont des trompes , mais qu'il y en a beaucoup
de nocturnes qui en manquent , quelques-
uns en ont de fi courtes qu'on ne les peut
diftinguer qu'à l'aide d'une forte loupe.
Co-.ime ce caractère n'eil pas facile à failir,
l' iiiteur le néglige pour l'ordre méthodique,
& -commence par établir deux grandes divi*
(ions des Phalènes : celles qui ont des trom-
pes ; celles qui en font dépourvues, & il ran-
ge dans cet ordre celles dont les trompes
ne peuvent êcre découvertes qu'à l'aide de la
loupe.
\
Première claffe. Antennes prifmatiques.
Je remarquerai que les Papillons compris
dans cette claffe font ceux qu'on a depuis gé-
néralement appelles Sphinx , de l'attitude de
leur Chenille , ou Bourdons > du bruit qu'ils
font en volant , &c qu'on les diflingue des
Phalènes , parmi lesquelles notre auteur les
range.
Seconde claffe. Antennes qui décroiffent
de la baie à l'extrémité & finiffenr en pointe.
Les Papillons de ces deux premières elalîes
ont des trompes.
Troifième claffe. Antennes comme celles
aa
CAXXXVJ
des Papillons de la féconde clafle ; mais point
détrompe.
Quatrième clafle. Antennes à barbe & une
trompe.
Cinquième clafle. Antennes à barbe, point
de trompe.
Sixième clafle. Les Phalènes dont les
mâ!es ont des aîles de grandeur ordinaire ,
& dont les femelles en on: de fi petites qu'el-
les paroiflent n'en point avoir. Ce caractère
exigeant qu'on connoifle déjà les Papillons
pour lefque's on l'emploie } ne peut remplir
ion objet.
Septième clafle. Aîles qui paroiflent com-
posées de véritables plumes } & femblables
aux aîles des oifeaux.
Indépendamment des caractères employés
pour divifer les Papillons en dalles, M. de
Réaumur en ptopofe dans les deux mémoi-
res précédens pour fubdivifer les clalfes
en genres j il les indique feulement pour
les Papillons diurnes , fans établir là férié
des genres ; ce qu'il fait par rapport aux Pha-
lènes qu'il divife en dix genres. Les bornes
dans lefquelles nous fommes forcés de nous
renfermer , ne nous ont pas permis de le
fuivre dans ces fubdivifions.
8°. MÉMOIRE.
Des chryfaudes en général , & à quoi de réel
fe réduifent les transformations apparentes
des Chenilles en Çhryfalides , & des Cliryfa-
Vides en Papillons.
L'auteur commence par décrire les çhry-
falides ; il 7 dillingue deux faces ; le dos
qui eft uni 6V arrondi , le ventre qui eft cou-
vert de petits reliefs en formes de bande-
lettes ; il appelle tête la partie d'où naiflent
ces bandelettes j il divife enfuite les çhryfa-
lides en deux clalfes générales , les angulaires
DISCOURS
ôc les arrondies. Les reliefs font bien expri-
més dans les premières , ôc fi peu feniibles
dans les fécondes , qu'elles paroiflent unies.
Les angulaires deviennent toutes des Papil-
lons diurnes , ôc il n'y a que peu des
arrondies qui ne deviennent pas des Pha-
lènes. M. de Réaumur s'occupe enfuire des
éminences ou reliefs qui font lur le ventre
des çhryfalides ; après avoir parlé de leur
configuration , il traite de leurs couleurs j il
y en a qui font dorées entièrement , d'autres
par plaques feulement; ce font ces variétés
qui ont fait employer en général le mor
chryfalide tiré du grec , ôc qui exprime la
dorure de ces inleâes : tantôt c'eft un or
ronce > tantôt un or verdâtre , mais toujours
brillant , cV qui a l'éclat du poli \ d'auires
çhryfalides ont des taches d'argent. Les cou-
leurs des autres çhryfalides font , en général ,
peu brillantes, & le brun eft le.;r couleur la
plus commune.
Les transformations ou métamorphofes
font le fujer qui occupe enfuite notre auret:r ;
il remarque que ces exprellions empruntées
des métamorphofes admifes par la fable ,
expriment un prétendu changement , une
mutation de forme , qui ne lont pas plus
réels que les métamorphofes décrites par les
poë:es. Malpighi &c Swammerdam ont appris
les premiers que les changemens des infec-
tes coufiltent en de fimples dépouillemens
d'enveloppes qui cachoient les parties \ que
le Papillon eft tout formé , & qu'il croît fous
les tégumens de la Chenille ôc de la chry-
falide j mais qu'on ne l'apperçoit fous fa
forme que quand il a dépouillé les envelop-
pes de Chenille ôc de chryfalide.
Après avoir inftruit le lecteur que le Pa-
pillon eft enfermé fous l'enveloppe de la
chryfalide ; M. de Réaumur examine Ôc dé-
crit comment ces parties font dilpofées ôc
arrangées fous cette enveloppe ; il ap-
prend , d'après les auteur* cités un peu
plus haut j que le Papillon eft également
contenu fous l'enveloppe de Chenille , qui
tecouvre en outre celle de chryfalide ; que
PRÉLIMINAIRE.
clxxxvij
pour s'en convaincre il fuffit de lailfer quel-
ques jours une Chenille tremper dans le vi-
naigra ou l'efprit de vintces liqueurs épaMïîf-
£enc la fubftance de la Chenille , lui procu-
rent de la conlîftance ; alors en enlevant les
peaux dont la Chenille auroit change y Se
l'enveloppe de chryfalide , on découvre le
Papillon fous ces cégumens.
Après les objets dont nous venons de trai-
ter , notre auteur compare la chenille & la
chryfalide aux oeufs des oifeaux , le Papillon
nu jeune oifeau ; ce dernier naît à l'inflant
où il fort bien conformé de l'oeuf; le Papil-
lon , qui n'a fa conformation qu'en fortant
de la chrylalide , ne naît donc , à proprement
parler , que dans ce moment ; le jeune oifeau
a beaucoup à croître, Se a lie fortifier après fa
nauTanee; mais le Papillon à toute fa croi-
fance , & fa vigueur en fortant- de la chryfa-
lide : l'œuf d'un oifeau ne fournit qu'au dé-
veloppement de l'embrion , Se non au com-
plément de grandeur cV de force de l'indi-
vidu; il contient la nourriture qu'il fournir,
Se n'en prend point au dehors qu'il commu-
nique à l'embrion ; la Chenille eft une forte
d'oeuf qui prend de la nourriture , & qui la
communique , cV la chryfalide en eft un
plus conforme à ceux des oifeaux , qui en
contient , en communique Se n'en reçoit pas
du dehors. „
Il feroit très-curieux , ajoute M. de Réau-
mur , de connoître toutes le; communications
encre la Chenille & le Papilfori , mais elles
dépendent de parties lî fines Se fi molles
qu'il nous eft pref.ju'impo.Lbie de parvenir,
à cet égard , au but que nous fouhaiterions
d'atteindre. Les efforts faits jufqu'à M. de
Réaumur fe bornent à nous apprendre qu'il
y a des parties propres à la Chenille , étran-
gères au Papillon , qu'il rejette en devenant
chryfalide , d'autres qui lui font intimement
liées , qu'il conferve _, mais qui s'oblitèrent ,
fe deflèchent Se s'effacent ; les jambes mem-
braneufes de la Chenille font du nombre
des premières parties, ainii que les mâchoi-
res , les mufdes même qui fervoient à leur
mouvement : les parties internes qui apparte-
noient à la Chenille, cV qui s'oblitèrent, font
les réfervoirs de la loie , le canal inteftinal;
cependant le Papillon a aulli un eftomac Se
des inteftins ; mais ces vifeères font grofiiers
dans la Chenille, en comparaifon de ce qu'ils
font dans le Papillon. L'eftomac Se les
inteftins de la Chenille font formés de
deux membranes , une externe , une interne
plus tenue; quelques jours avant le change-
ment en chryfalide , la Chenille rejette avec
les excrémen's la membrane interne qui y
adhère par lambeaux , & en même-tems la
m mbrane externe fe pliffe _, s'oblitère , l'œfo-
phage fe fépare & fe retire j &c.
Le refte du mémoire eft employé à remar-
quer que l'opinion commune eft que les in-
f.-ct s contenus fous l'enveloppe de chryfa-
lide n'ont plus befoin deprendte de nouvelle
fubftance , mais de fe dépouiller d'une humi-
dité luperflue , dont i'évaporation procure à
leurs parties la conliftance & la folidicé né-
ceiTaiïes. M. de Réaumur n'admet pas entiè-
rement cette opinion ; il prouve que les
chryfalides perdent peu par l'éVaporaticn ', 8e
il penfe , avec bien de la vraifemblance , que
les parties lluides dont tous les membres font
abreuvés , fe changent en une fubftance qui
foi titre ces parties; c'eft ainfi que le blanc Se
le jaune de l'œuf fe convertirent dans les
parties du Poulet. L'évaporation ne diffipe
donc qu'une très-petite quantité de l'humi-
dité des chryfalides , Se la plus forte portion
des fluides dont elles font remplies fert au
d-veloppementjà l'affermufement , à la con-
fïft.mce des parties du Papillon.
9e. MÉMOIRE.
Des précautions & des indujlries employées
par diverfes efpèces de Chenilles pour Je mé~
tamorphofer en chryfàîittes. Comment les-
chryfalides fe tirent du fourreau de Che-
nille ; & de la difeription des chryfalides.
La fituation de chryfalide eft un état cri-
tique. A fon approche toutes les Chenilles
aa 2
clxxxvlij
DISCOURS
agiffént , comme fi elles en connoifTsient le
danger. Les unes filcar des coques de pure
fuie: les nuc-es fj cachent fous terre , Se s'y
conftruiient des coques ou mi- parties de foie
& de terre/ ou de terre battue & agglutinée
feulement ; d'autres Chenilles ne le prépa-
rent pas de coques , mais elles fe retirent
feulement à l'abri Se à l'écart , dans quelque
cteux d arbre , quelque trou de jmur , ou
fous quelque corps qui fa(Te faillie j les unes
fe fulpendent par Pextrémité de la queue ,
d'autres par un lieu tranfverfal au milieu
du corps, quelques-ur.es appliquent feule-
ment une partie du dos de la chryfalide au
plan de la poluion fur lequel cette partie
s'agglutine & y adhère. Ces différences ma-
nœuvres , fïmples en apparence, font cepen
dant un travail difficile pour un animal tel
qu'une Chenille. L'auteur expofe les opéra-
tions diverfes qu'il exige , Se que les Chenil
exécutent. Il huit lire ces détails, peu fufeep
libles d'extrait, dans le mémoire même.
Après avoir défaille les manœuvres p.r
lefquelles la Chenille fe métamorphofe en
chryfalide, ou plutôt paroît fous cette forme ,
notre auteur examine fi dans cet état l'infecte
refpire , & fi c'eft par les ftigmates qu'on
peut reconnoître iur la chryialide , ainfi
qu'on les reconnoillbit fur la ChenilL- ; des
expériences qu'il a faites y en plongeant à di-
verfes époques , différentes parties des mê-
m^s efpèces de chryfalide dans l'huile , il
conclut que les organes de la refpiration né-
ceffairesà la Chenille , le font de même à la
chryfalide dans les premiers rems \ qj'une
partie de ces organes fe bouche par la fuite ,'
& que lorfque le Papillon s'eft fortifié juf-
qu'à un certain point fous l'enveloppe dechty-
falide , il n'y a plus d'ouvertures qui lui
tranfmettent l'air, Se par lefquelles il refpire,
qu'à la parcie antérieure de celle-ci ; que
lorf jue le Papillon a paru fous fa dernière
forme , ce n'eft que par les ouvertures p'a-
cées fur fon corcelet qu'il refpire, ouvertu-
res qui répondoient , par leur poluion , à
celles fituéesà la partie antérieure de la chry-
falide.
Deux remarques très- importantes qu'on
trouve vers la fin du mémoire , font i°. que
les ffigmates donnent feulement entrée à l'air
dans la Chenille _, Se ne fervent pas à fa (or-
tie ; i°. que la circulation commerce dans la
Chenille à la queue , Si fe propage vers la
r te j qu'elle a heu au contraire dans la chry-
falide 5c dans le Papillon , de la tête à la
queue. Mais eft-il affez prouvé que l'air ne
fort pas par les ffigmates de la Chenille ?
10e. M E M OIRE.
De l'induflrie 'des Chenilles qui fe pendent
verticalement par le derrilre la. tête en bas....
&• de quoi dépend la belle couleur d'or de
plufeurs efpèces de chryfilides.
M. de Réaumur s'attache à décrire les ma-
nœuvres des Chenilles qui fe fufpendent ,
parce que leurs opérations n'ont pas été vues
par ceux qui l'ont précédé _, fi ce n'eft Valif-
niery qui en a détaillé quelques unes \ il re-
marque encore que ces manœuvres font dif-
ficiles à oblerver , parce qu'elles ont lieu dans
des momens fort courts qu'il faut faifir. Ce-
pendant, comme ces opérations font plus cu-
rieufes qu'inftruclives au fond , qu'un abrégé
n'en donneroit qu'une idée incompiette, & que
les détails nécelîaires pour le^faire connoître
deviendroient trop longs ,, je renverrai , fur
cet objet , au mémoire même. 11 refte à donr
ner une idée de la caufe qui fait paroître cer-
taines chryfa'ides ou dorées entièrement ,
ou couvertes de taches dotées. Certe appa-
rence eff due à la fineffe & à la tranfparence
de la peau de chryfalide colorée par elle mê-
me en brun ou dans certe teinte , appliquée
fur une partie mucilagineufe de la chryfalide
qui eft d'un blanc éclatant. C'eft ainfi que
le mucilage de certains Poiffons , apperçu à
travers leurs écailles, les fait paroître dorés j
c'eft auffi de la même manière qu'en éten-
dant un vernis fur un fond brillant Si poli »
l'art donne aux cuirs la couleur Si l'éclat de
l'or , fans employer à cette opération ce pré-
cieux métal.
PRÉLIMINAIRE.
clxxxix
I lf. M E M O 1 R r,
De l'indujlrie des Chenilles qui fe fufpcndent
par un lien qui leur embrajfe le dejj'us du
corps , & des chryfahdes qui font fuj pendues
par le même lien.
Je me contenterai , par les raifons rappor-
tées dans l'extrait du mémoire précéder,! ,
de citer le titre de celui-ci fans en Livre les
détails.
12e. M É m o I R E.
Delà confliuclion des coques de for r es arron-
dies ,fou de pure foe j foie de foie & poils.
Quelques Chenilles entrelacent des fils en
différons fens > en occupent le ceiure , Si s'y
métamorpholent ; ces fils lailfent appercevoir
la chrylalideà travers les efpaces qui les fé-
parent ; d'autres fe conftrulfent des coques
un peu mieux fournies , mais qui tarifent en-
core appercevoir la Chenille &i la chryfalide ;
comme ces coques ne couvrent pas fufhlam-
ment linfecle , il les place entre des feuilles
qu'il rapproche cV qui le cachent; les Che-
nilles qui enij loient davantage de foie à la
formation de leur coque , ne les couvrent
pas ordinairement d'autres fubftances com-
me les précédentes , mais il y en a qui font
entrer des fubftances étrangères dans la texture
de leur coque , Si qui les emploient concur-
remment avec la foie. Les chryfaiides de pute
foie font les plus communes ; elles (ont ,
en général , des efpèccs de boules plus ou
moins aloiigées ; les unes fonr d'égale grof
feur à leurs deux bouts ; les autres plus gref-
fes à un boutqu'à I autre : il y en a de très-
minces , Si d'auues d'un tiflii plus épais ,
plus fort.
Toutes les coques en général font for-
mées par les contours d'un fil de foie plié Si
replié lur lui-même ; mais ce fil n'eft: ferré Si
prtifé que vers l'intérieur de la coque , S:
à fa furtace il n'eft qu'entrelacé d'une ma-
nière lâche ; c'eft ce qu'il eft facile d'ubfer-
ver fur les coques des vers à loie ; il n'y a
que les contours ferrés du fil qu'on puiffè
dévider , Si la couche extérieure n'eft propre
qu'à être cardée -, elle n'eft , par rapport à la
Chenille , qu'une forte d'échafraudage qui
lui a été ncceflàire pour parvenir à conftruire
la coque proprement dite , ou la couche in-
térieure. Je regrette de ne pouvoir , avec
l'auteur, fuivre la manière dont le ii! eft con-
tourné fut lui-même; comment après plu-
fieurs zigzags à une extrémité , il pafte au
bout oppofé où il en forme rie femblables. Je
me bornerai à remarquer que Malpighi a
diftingué fix couches différentes fur la coque
du ver à foie , Si qu'il a trouvé que la lon-
gueur du fil qui peut fe dévider de dellus
une coque > eft de neuf cents trente pie.^s de
Boulogne. Ce fil , vu au microfeope , eft ap-
plati ou plus large qu'épais; il eft fourni par
les deux réfervoirs , de la loie dont il a
été parlé au troifième mémoire , & qui abon-
nirent à la filièie ; il réfulte donc de deux
couches qui s'unifient en pallant par la fihère,
Si fe collent l'une à l'autre; auiii arrive- 1- il
quelquefois que quand par une caufe quel-
conque leur adhélion n'eft pas parfahe , on
diftingué les deux couchés do.it le fil eft
compofé.
Quelques Chenilles , au lieu d'entourer
leur coque d'un tiflu lâche , la couvrent d'un
tilïu (Î ferré qu'il a l'apparence d'une mem-
brane. L'auteur foupçonne que cette couche
eft d'une fubftance différente delà foie ; qu'elle
n'eft point fournie par la filière , mais qu; la
Chenille la rejette par l'anus près duquel on
trouve , dans certaines Chenilles , des vaiffeauic
qu'il juge être le réfervoir de cette i.fpèce
de liqueur gommeuie.
La Chenille très commune, qu'on a nom-
mée la livrée d'après (es couleurs , conftritit
une coque plus légère que celle des vers à
foie : quand cette coque eft achevée, la Che-
nille répand entre les fils qui la çompofénr ,
une liqueur qui , delïéchée , devient une pouf-
fière jaunâtre , dont toute cette coque eft pé-
nétrée ; il y a apparence que l'ufage de cette
poufîîcre tft de boucher les pores qui donne-
occ DISC
retient arecs à un air nuifible à la chryfalide.
C'efl un exemple des différences qui fe trou-
vent entte les coques des diveiles efpcves.
Une Chenille qui vit fur le faule pénètre
également fa coque d'une liqueur qui fe con
vertit en une poudre jaune : mais d'autres
Chenilles , en qui la matière foyeufe n'eu
pas affez abondante j fouinent leur coque en
faifaut entrer dans leur compolîtion , les
poils dont elles font elles-mêmes cou-
vertes. C'en: la ptatique du plus grand
nombre des Chenilles velues , négligée ce-
p.ndant pat plulieurs efpèces de ces Che-
nilles, Celles qui la fuivent , après avoir
commencé leur coque , s'arrachent avec leurs
mâchoires , les poils qui tiennent peu alors ,
les appliquent fur le tilTu de la coque , -Se
les y fi>;ent en filant par délias ; elles filent
donc alternativemenr , Se mêlent aux cou-
ches de foie , des lies de poils pris entre les
couches foyeufes. Quelques autres Chenilles,
par les mouvemens qu'elles fe donnent en-
gagent leurs poils entre les fils de foie qui
les traverfent , & y font retenus pat la pref
fio:i de ces fils. L'auteur cite des exemples
de chacune des opérations qu'il détaille , &
il décrit la Chenille , la chryfalide, le Papil-
lon qui lui fourniîîent ces exemples. Enfin,
une Chenille velue qui vit des lichens qui
croiiïînt fur les pierres , s'arrache les poils,,
en forme une palilfade qu'elle arrange fur
les pierres , &c dont elle fixe les pièces à leur
bafe ; au centre de cet-e faliilade la Che-
nille file une coque très-peu épaifle., qu'elle
fortifie par quelques fragmens de la pierre
même , Se elle incline en ir.ême-fems les
pieux de la paliiïade par des fils attachés à
leur pointe vers un centre commun : renfer-
mée fous cet abri , la Chenille y e(ï fous une
efpèce de baldaquin ou de berceau qui cou-
vre la chryfalide.
i 3e. M É m o I R E.
De la confirucllon des coques de foie de formes
fnguiïèies , & de ce/les d-ns le. cornpoftion
def quelles il encre d 'au.res fubflanccs que la
foye.
ï)is Chenilles qui n'ont ni a(Tez de ma-
OURS
tière foyeufe , ni affez de poils pour fe conf-
truire des coques auiïi folides qu'elles en onc
befoin , font entrer dans la texture de ces
coques des matières étrangères. Ce fonr des
portions de plantes qu'elles coupent & qu'el-
les favent adapter à leur coque j mais d'au-
tres y emploient des fubftances dont on fe dou-
terait encore bien moins qu'elles fe fervillent ;
telles font certaines Chenilles qui fortifienc
leur coque de fragmens détachés des pierres
fur lefquelles elles s'attachent ; d'autres de
fragmens de l'écorce des arbres (ur lefquels
elles fe nourrilTenr. Jufqu'ici il n'a été quef-
tion que des Cheni les qui fe métainorpho-
fent à l'air libre , mais plulieurs , pour iubir
cette opération , entrent en terre. Les unes
fe contentent d'y pénétrer & d'affermir la
terre battue autour d'elles ; d'autres , en plis
grand nombre, foulèvent la terre, l'écartenc
l'afFcrmUrent autour d'elles en la foulant -y
puis elles filent des coques entre les parties
defquelîes eiles prennent & lient des frag-
mens du terrein même; enfin elles tapiffenc
l'intérieur de ces coques, grolîïères en appa-
rence , d'une couche de pure foie. Mais ce
n'eu- pas feulement en terre qu'on trouve des
coques qui y en font conftruites en partij ;
quelques Chenilles qui fe mctamoiphofenc
(ur les plantes , font entret dans la composi-
tion de leur coque, la terre qu'elles trans-
porteur au lieu où eiles filent. Je n'ai
fait qu'indiquer les généralités ; notre auteur
entre dans les détails ; il refaite des diverl'es
manoeuvres des ( henilles que leurs coques
onr des formes différentes. L'auteur les dé-
cri: , il leur donne des noms qui expriment
ces formes eu les rappellent j mais, je le ré-
pète encore , ces objets ne peuvent être bien
connus qu'en les fnivant dans le mémoire
même.
14e. M É m o 1 R E.
De la transformation des chryfalides en Pa-
pillons.
Les parties molles & abreuvées de fér< fité
des Papillons qui viennent de fe changer et»
chryfalide , acquièrent , fous fon enveloppe
P R É L 1 M
la confiftance qui leur eft nécefïaire. Ce chan-
gement s'opère e/i partie par l'évaporation
du fluide fuperflu , 6V. beaucoup plus encore
par l'union des parties fluides aux parties fo-
lides & lepaiifiiïèmerit des premières. Il y a
des Papillons qui ne refient en- chryfalide
que dix , d'autres quinze ou vingt jours ; niais
il y eu a qui paffent dans cet état plulîsurs
mois, 6V quelques-uns une année prefque en-
tière.
Les Chenilles ne tardent pas, en général,
à fe changer en chryfalide , après qu'elles fe
font enfermées fous une coque de forme 6V
de conftrucVipn quelconque ; cependant l'au-
teur rapporte l'exemple de deux efpèces de j
Chenilles qui confer. en: leur forme, après <
s'être enfermées, pendant huit mois , ne de- '
viennent chryfalide qu'après ce long terme ,
6V peu après Papillons ; il parle enfuite de
la manière dont le Papillon fe tir? de l'eiive-
loppe de chryfalide. Il eft alors couvert d'é-
cailles , de poils. Ces parties croient molles
dans les commencemens , eiles étoient min-
ces 6V collées à la furface du Papillon ; elles
ont acquis du volume, de la foiidité , ce font
relevées; il en a rélulté un écarreme t entre
la furface du Papillon , l'intérieur de la chry-
falide , une interruption de communication
entre ces parties Se le defiéchement de 1 en-
veloppe de chryfalide devenue friable. Pour
peu donc que le Papillon gonfle quelqu'une
de fes parties , qu'elles faïfent effort contre
la peau de chryfalide , celle ci fe fend 6V
s'ouvre. C'eft par ce moyen que le Papillon
fe dégage, & fans fuivre en détail la façon
dont la peau de chryfalide le fend & s'ouvre,
je me contenterai d'ohferver qu'elle fe fépare
en deux pièces tranlveriales vers le milieu de la
longueur de la chryfal.de, que la pièce fupé-
rieure s'ouvre longitudinalement en deux
portions.
Le papillon qui s'eft dégagé de la chryfa-
lide ou refte pofé deffus ., ou fe place à peu
de diftance. Ses aîles font alors fi , petites
qu'elles paroiflent feulement comme de fim-
ples moignons j mais au bout d'un quart
1 N A IRE. excj
d'heure ou d'une demi-heure , elles ont ac-
quis leurs dimensions en tout fens. Leur peu
d'étendue ne dépend pas de ce qu'elles foienr
pliées Se plilTées } comme on i'avoic imaginé.
Notre auteur a le premier reconnu Se dé-
montré la caufe de la petitefle des aîles au
moment ou le Papillon naît , 6V comment
elles parviennent à leur grandeur en très peu
de tems ; elles font à la nailTance du Papil-
lon , très épaifTes 6V molles ; elles ont crues en
furface , 6V non en étendue , ce que la chryfa-
lide ne leur permettoit pas; mais .dégagées de
leur enveloppe , elles s'étendent par l'impul-
hon des fluides qui pénètrent leurs vaiffeaux ,
qui y font poulies par les organes de la cir-
culation , 6V elles perdent en épaiffeur ce
qu'elles acqu émit en étendue; elles ne con-
fiftoient donc qu'en des vaiffeaux froncés qui
fe font développés , 6V elles ont en même-
tems perdu une moileffe qui ne réfultoit que
de l'engorgement des vaiffeaux. Si on coupe
une aile à un Papillon qui vient de naître ,
6V qu'on l'étende avec les doigts en tout fens
en la tirant par fes bords s elle acquière la
même étendue 6V la même épaiffeur que lui
eût procuré le mouvement des fluides à travets
fes canaux. Le Papillon , pour faciliter le dé-
veloppement de fes aîles , 6V pout procurer
probablement plus d'acYon aux liqueurs , agite
6V fecoue les aîles fréquemment : on les voie
s'étendre pendant les mouvemens qu'il fe don-
ne., mais en même-tems elles fe pliffént j fe
froncent 6V fe chiffonnent , pour finir cepen-
dant par être planes 6V parfaitement étendues.
Les premiers plis viennent de ce que les li-
queurs âgifTcnt plus fortement plus près du
corps & moins puifîamment 3 fuivant l'éloi-
giiement où en font les portions de Taîle ; fa
bafe eft donc déjà étendue 3 amincie , que fa
pointe eft encore plifïée & épaiile, comrafte
qui en produit le d^fordre rnomënrané , mais
peu-à-peu les fluides pénétrant dans tous les
canaux , 6V s'y étendant également j toute la
furface de l'aîle s'applanic.
Ce ne font pas feulement les aîles du Pa-
pillon naiffant qui fout molles 6V abreuvées,
mais toutes les parties, tanc externes qu'imer.»
CXClJj
DISCOURS
nés , le font auffi dans ce moment , & acquè-
renc, comme les aîies } leur confiftance par
1 'évaporation du fluide furabondanc , le mou-
vement de la circulation & l'impreffion de
de l'air. Miis fi quelqu'obtlacle gêne le dé-
veloppement des ailes foumifes à l'action de
ces différentes cmfes pendant les premiers
inomtns qui fui vent la naillance , les ailes
demeutent difformes : la raifon en eft due à
ce qu'elles acquièrent de la rigidité , &
qu'elles ne peuvent plus être étendues par
l'effet de ia circulation.
Des matières dont on vient de lire l'extrait ,
M. de Réaumur paffe à la manière dont les
Papillons nés dans des coques, les percent &
en fortent. Il remarque , avec tous ceux qui fe
font occupés de cet objet , que c'eft par le
bout que regardoit la tête de la chryfalide
que le Papillon s'ouvre le pallage , qu'il perce
ce bout ; mais comment le perce-t-il , dé-
pourvu , comme il eft de tout infiniment,
propre à divifer ? Les uns ont comparé la
tête du Papillon à un Bélier dont il frappe ,
Se avec lequel il romp & enfonce la cloifon
de fa coque, les autres ont vu que quelques
Papillons jettent une liqueur par la trompequi
amollit la coque au bout où la tête répond, Se
ils ont penfé qu'il écartoit enfuite les fils ramol-
lis, Si dont le gluten qui les lioit étoit difTous ;
mais il y a des Papillons qui ne jettent pas
de liqueur en naiffant : M. de Réaumur ob-
ferve que les yeux font les parties les plus
failiantes de la tête , que les facettes dont ils
font cor.ipofés produifent . par leur affembla
ge j un corps âpre qu'il compare à une lime ,
& il penfe que les yeux, en imitant cet inf
trument , divifent $c coupent les fils de foie
n.ir le frottement de la tête contre la coque.
Cette fuppofition ingénieufe me femble con-
firmée par un fait analogue dont M. de
Réaumur n'a pu appuyer (<n\ opinion , parce
qu'il étoit ignoré de ion tems ; c'eft la ma-
nière dont le Pouffin incife la coque de l'œuf
par le frottement d'une très-petite corne
qu'il porte à la pointe du bec fur fa partie fu-
périe-re. On a comparé les chryfalides aux
œufs , on a trouvé entre ces corps de grands
rapports, c'en eft un de plus que la manière
dont le Pouffin & le Papillon ouvrent l'un
fa coquille , l'autre fa coque.
Quelques coques , celle, par exemple, du
Papillon Grand- Paon de nuit , font d'un tillu
fi tort que le Papillon ne pourtoit les percer;
mais les fils font difpofcs à l'endroit par où
il doit fortir de façon qu'ils ne font que
coïncider à un point centrai , fans y adhérer,
Se que pour qu'ils livrent paffage , il fuftit de
les écarter ; cette opération eft aifée de de- -
dans en dehors , & feroit très-difficile de
dehors en dedans; ainfi, dans un fens touc
contraire , certains paniers que les pêcheurs
nomment verreux dont l'intérieur eft difpo-
fé à I'inverfe de celui des chtyfalides , of-
frent une entrée facile , ferment la fortie ,
Se donnent une bonne idée des coques dont
nous traitons.
Le Papillon forti de la chryfalide , fes
ailes étant étendues , fes membres affermis ,
fa trompe qu'il a fouvent roulée Se étendue ,
étant pliée en fpirale, finit, avant de pren-
dre l'on effort , par jetter par l'anus une li-
queur limpide ou colorée ordinairement en
rouge , plus ou moins abondante , Se d'une
teinte plus ou moins foncée» M. de Réaumur
paroîc la regarder comme excrémentielle; il
rapporte aux taches dont cette liqueur cou-
vre les corps fur lefquels elle a été répandue
les pluies de fang dont les liiltoriens ont faic
mention, & il fait honneur à M. Pereifc, d'a-
voir le premier découvert l'origine de ce
prétendu prodige ; il eut lieu à Aix où M.
Pereifc faifoic fon féjour: il remarqua & fit
voir que les taches qu'on attribuoit à une.
pluie de fang , fe trouvoient non pas en-
deffus , mais en deffous de la faillie des bâ-
timens , montra une pareille tache dans une
boîte où étoit né un Papillon de même ef-
pèce.qae ceux qui voloient çn grand nombre
aptes la prétendue pluie de fang , dont fes
ubfcrvations firent conuuître la caufe.
VOLUME
I I«.
P R É L 1
VOLUME.
M 1 JV A 1 R E.
Le fécond volume comprend une préface
dans laquelle l'auteur donne une idée gé-
nérale des mémoires qui compofeut ce fécond
tome, & il ajoute quelques fupplémens aux
mémoires du volume précédent; le fécond
en contient douze , dont les Chenilles cV les
Papillons continuent d'être l'objet comme ils
l'ont été en plus grande partie des mémoires
du premier volume.
Premier Mémoire.
De la durée de la vie des chryfalides ; des
moyens de la prolonger & de l'abréger.....
ainfi. que la durée de la vie compktte de
quantité d'infectes de différens genns.
Le réfultar de ce mémoire eft que fuivant
la faifon où naiffent certains infectes , ils
vivent quatre à cinq fois plus de tems que
s'ils étoient nés dans une faifon différente.
La bel e Chenille du fenouil, par exemple,
qui fe change en chryfalide au mois de
juillet, ne refte dans cet état que treize jours ,
& celle de la même efpè:e qui n'y parvient
qu'en août ou feptembre y demeure jufqu'à
l'été fuivant 3 ou l'efpace de neuf à dix mois.
Cette différence eft due à ce que la chry-
falide rranfpire, que l'évaporation du fluide
furabondant fortifie les membres du Papil-
lon en permettant le rapprochement de leurs
parties, & fur tout en ce que la chaleur &
& l'évaporation de l'humeur fuperflue , pro-
duifent l'épailîïffement des fucs qui confoli-
dent les membres du Papillon ; il eft donc
aifé de fentir pourquoi la vie d'une chryfa-
lide eft très bornée au fort de l'été , & d'où
vient elle eft très- longue en automne , pen-
dant l'hiver Se le printems ; de ces faits
l'auteur conclut qu'il eft en notre pouvoir
d'abréger ou de prolonger en général l'exif-
tence des infectes qui paffent par l'état de
Hijloire Naturelle , lnfecles% Tome If.
excu;
chryfalide. Le fait fuivant prouve la pre-
mière ptopofition : des chryfalides qui, de-
meurées dans leur retraite à l'automne, ne
feroient devenues Papillons que l'été fuivanc
placées dans les ferres du jardin du roi, s'y
changèrent en Papillons au milieu de l'hi-
ver i les Papillons, dont la naiffance avoir été
bâtée, naquirent aulfi-bien conditionnés que
s'ils ne fuffent nés que l'été fuivant , & la
durée de leur vie , fous leur dernière forme ,
fut la même que celle des Papillons de leur
cfptce pour qui le cours de la vie n'eft poinc
abrégé. Du fait précédent, M. de Réaumur
infère qu'on peut prolonger la durée de la
vie des infectes , en tenant leurs chryfalides
dans un lieu frais ; il prouve cette féconde
propofition par plulieurs expériences ; des
chryfalides portées dans une cave y font ref-
rées fous cette forme toujours beaucoup plus
long-tems que des chryfalides de même ef-
pèce confervées à la température de l'atmof-
phère ; la naiffance des Papillons a été d'au-
tant plus retardée, que les chryfalides ont
été expofées au froid plus promptement après
avoir pris cette forme ; rrois chryfalides de
la belle Chenille du Titimale éroient encore
dans cet état un an après qu'elles euffentdu en
avoir changé , & ces chryfalides étoient bien
vivantes. Si , au lieu de porter les chryfalides
dans une cave , on les tenoit dans une gla-
cière , il eft évident qu'on retarderoir encore
plus leur développement. Mais quel ferait
l'effet de ce long retardement , l'infecte par-
viendrait-il à fon terme , & y atriveroit-il
avec la vigueur ordinaire à fon efpèce? Le
refte du mémoire eft employé à difeuter fi
l'on a rendu un bon office à l'infecte dont
on a prolongé la vie , mais en le retenant
dans un état d'inaction, & à chercher en-
fuite s'il y aurait moyen } par la diminution
de la tranfpiration , qui eft la caufe de la
vie plus longue des infectes, de prolonger
auffi la nôtre. Le lecteur ne me faura pas
mauvais gré fans doute de ne pas fuivre l'au-
teur dans ces objets de pure fpéc. dation ,
dont il appréciera la valeur fur leur fimple
expofé.
b b
CXCIV
DISCOURS
z\ Mémoire.
De l'accouplement des différentes efpèces de
Papillons 3 de leurs parties dejlinées à la
génération , des figures dî leurs œujs , des
endroits où ils les dé^ofent , & avec quel/es
précautions.
L'auteur commence ce mémoire important
par avertir que les Papillons femelles font ,
comme il eft ordinaire à tous les irafeétes,
plus grandes que les mâles; qu'elles ont le
corps plus renflé , plus arrondi , moins effi-
lé. Cependant cette différence entre les fexes
eft moindre parmi les Papillons diurnes que
parmi les noclurnes ; il y a des femelles entre
ces derniers qui ont un volume -double de
celui des mâles. Les Papillons diurnes, mâles
& femelles, ont ordinairement les aîles colo-
rées de même , à quelques nuances & quel-
ques taches de plus ou de moins près, mais
fans différence bien fenlîble, tandis qu'il y
en a une fi grande dans les couleurs des
aîles entre les mâles & les femelles de cer-
taines efpèces de Papillons de nuic , qu'on
ne peut les reconnoître qu'autant qu'on
les a vus accouplés. De ces prélimi-
naires l'auteur pâlie à la manière dont les
Papillons s'accouplent j en général, les mâles
font très-ardens, leurs vols, leurs courfes,
particulièrement parmi les efpèces qui ne
prennent point de nourriture , n'ont pour
but que la rencontre des femelles ; celles-
ci paroiflent peu empretTées de jouir, mais
elles y font difpofées, fans chercher à en hâ-
ter le moment , & elles fe prêtent à la pé-
tulance des mâles ; les uns fe polent à côté
de leurs femelles & s'unilfent à elles en fe
couvrant réciproquemenr de leurs aîles; d'au
très fe pofent fur les femelles qu'jls fécon-
dent. L'indifférence des femelles dont nous
avons dit un mot, n'eft guère relative qu'aux
Papillons de nuit; quanta ceux de jour ,c'eft
dans le milieu de leurs vols que commence
leur accouplement , le mâle s'approche de
la femelle , celle-ci le fuit ; il la pourfuit ,
fouvent el!e, attire plusieurs mâles qui cher-
chent à s'écaater les uns les autres & qui la
fuivent. Lcrfque la femelle, après avoir volé
long - tems } fe pofe fur quelqu'objet ; fi
elle redreffê en même-tems fes aîles, le mâle
n'en peut approcher ; mais fi elle les tient
étendues, il la failit aufii-tôt. Il arrive fou-
vent qu'une femelle fe refufe long- tems, en
tenant fes aîles relevées , au mâle qui vol-
tige à l'entour j qui s'écarte quelquefois très-
loin , qui attend l'inftarji de jouir. L'union
eft aufii-tôt formée, & tous deux redreflant
leurs ailes , le corps du mâle fe trouve em-
braffé entre celles de la femelle. Si dans
cet état les Papillons font obliges de prendre
la fuite , la femelle feule fait agir les aîles
& emporte avec elle le mâle, dont les mou-
vernens , d'après fa fituation, ne feraient
que gêner ceux de la femelle & leur nuire
réciproquement. Quelques autres Papillons
fe pofent fur une tige grêle , le mâle d'un
côté , la femelle de l'autre , cV s'unifient par
l'extrémité de leur corps.
La durée de Faccoup'emenr ou de l'union
des fexes varie félon les efpèces ; il y en a
pour lefquelles elle ne s'étend pas au-delà
d'une heure , d'autres pour qui elle pafie
feize heures; les mâles font en général lan-
guiftans après avoir joui , mais ils reprennent
bientôt des forces ik ils peuvent s'accoupler
de nouveau ; les femelles , au contraire , ne
jouiflent qu'une fois , parce que le but de
la nature, leur fécondation, eft rempli par
un feul acte. Le Papillondu Ver à l'oie qui in-
terrompt , reprend fon union avec la fe-
melle, qui peut palier jufqu'a quatre jours
dans ces alternatives y eft peut-être un exem-
ple particulier , ou au moins un exemple
très-rare.
L,es parties de la génération des Papil-
lons mâles ne font pas entièrement confor-
mées de la même manière dans routes les
efpèces , mais les différences qu'on rencontre
n'empêchent pas qu'on en puiiïe prendre une
idée générale ; on l'acquiert en prelîant entre
le pouce & l'index le corps du Papillon vers
les derniers anneaux ; on fait fortir un cro-
che.: écailleux qui fe recourbe en-defious ,
PRÉLIMINAIRE.
Se deux lances latérales aufïi écailleufes , hé-
ri lices de poils extérieurement Se lifles à
l'intérieur : ces trois pièces retirées à l'inté-
rieur dans l'état rie repos , font faillie en-
dehors lorfque l'infecte cherche à s'accou-
pler ; il failit l'extrémité du ventre de la fe-
melle par le moyeu du crochet, & il l'em-
bralle avec les deux lames latérales ; cette
première opération alîure fa pofition Se fa-
cilite l'introduction de lorgane principal ,
il eft logé dans un fourreau charnu à fa bafe,
couvert de cannelures en fpirales, Se il con-
fiée dans un filet ou tuyau écailleux.
En prefTant le ventre des femelles , on
fait fortir dans plufieurs efpèces deux lames
écailleufes qu'on peut comparer à des pinces
Se qui en fervent, comme on le vetra par
la fuite. Mais beaucoup d'efpèces manquent
de ces premières parties ; ce qui eft plus conf-
iant , c'eft qu'à l'extrémité du ventre de
toutes les femelles, il y a deux ouvertures,
l'une fupérieure , deftinée à la fortie des œufs ,
par laquelle cependant il fort aufïi quelques
excrémens , l'autre , inférieure , deftinée à
recevoir l'organe du mâle ; l'intérieur du ven-
tre eft rempli par un prodigieux nombre
d œ ifs rangés fur huit files , quatre de chaque
côté , Se chacune femblable à une forte de
chapelet ; ce font les branches de i'ovaire ,
il condfte lui-même dans un canal qui fe
termine à l'anus, qui eft beaucoup plus lar-
ge, mais plus court que les branches. Elles
nailfent par deux, rameaux qui fe fubdivi-
fent d'abord en deux pairs , Se chaque part
en deux rameaux ; fur les côtés de l'ovaire
font placés deux corps ovales , dont l'ufage
n'eft pas bien détetminé; de l'autre côté de
l'ovaire , & plus près de l'anus, eft un corps
rond creux, auilî gros lui feul que les deux
dont nous venons de parler ; de l'intérieur
de ce corps nailfenr deux caneaux , dont
l'un aboutit à l'anus , l'autre , à l'ovaire j
il eft deftiné à recevoir la femence du mâle ,
ce qui lui a fait donner le nom de matrice.
Cette piécieufe liqueur coule dans l'ovaire
par fou fécond canal, & y féconde les œufs
à leur paflage : ces détails font d'après Mal-
pighi. Enfin l'ovaire communique encore
excv
avec une forte de veffie remplie d'une li-
queur dont l'ufage le plus probable eft d'en-
duire les œufs d'une humeur propre à les
faire adhérer au plan de pofition Se à les
conferver , en leur communiquant une faveur
défagrcable aux iufeéles qui les dévoreroient.
De la defeription des organes fexuels ,
M. de Réaumur pafTe à la forme des œufs;
la plupart font arrondis, il y en a qui paroif-
fent des fegmens de fphère , d'autres , de
petits cônes très-écrafés \ plufieurs ont une
forme pyramidale , Sec. La couleur des
œufs récemment pondus eft blanche en gé-
néral ; il y en a cependant de beaucoup de
couleurs & de teintes différentes ; les uns font
d'une nuance uniforme, les autres tachetés;
communément ils confetvent leur couleur
jufqu'à la nailîance de la Chenille ; mais il
y en a qui en changeur, Se les uns plutôt j
les atnres plus tard.
Leur enveloppe eft ferme Se folide; elle
n'eft pas friable Se paroît plutôt une corne
mince } ou une fubftance de cette nature ,
qu'une coquille fembtable à celle des œufs
des oifeaux.
Le choix des endroits fut Iefquels les Pa-
pillons dépofent leurs œufs , 6V les précautions
qu'ils prennenr , terminent le mémoire. Dans
le choix du lieu > le Papillon a égard à la
nourriture qui conviendra à la jeune Che-
nille , Se dépofe fes œufs fur l'endroit où
elle la trouvera , ou fur la plante même donc
elle fe nourtira, &c. Quand aux précautions
la plupart des Papillons diurnes dépofenc
leurs œufs un à un , ifolés , fur les plantes
convenables ; d'autres les dépofent fur une
même feuille ptès les uns des autres ; ces
œufs tiennent par une humeur vifqueufe
qui les colle- & qui eft peu abondante, mais
d'autres œufs font profondément enfoncés
dans une couche de colle plus épailîè; tels
font ces œufs connus par les cultivateurs
fous le nom de bague, Se qui embrallent la
plante autour de laquelle ils font dépofés;
le dernier exemple par lequel nous finirons
cet extrait } eft celui de la Phalène appellée
b b ij
cxcvj
la. commune. Elle a la faculté d'alonger plus
que les autres Papillons femelles ''extrémité
de fou anus ; fes derniers anneaux font cou-
verts de longs poils } les prolong mens d
fon anus lui permettent de dépofer fes œu»s
à u e a'.ez grande diltance , & de les ar-
ranger près les uns des autres; ils lui per-
metrenr en ore de replier' la partie laillante
de l'anus fur les derniers anneaux j elle Saiût
les poils dont ils lont charges, av<, c ces eue
lerons dont ni us avons parlé _, ou ces pinces
qui terminent l'anus des femelles; elle ar-
rache f s poils, en forme des couches fur
lefquellej elle dépofe des œufs dont la vif-
colité arrache Sr les poils &: les œufs au plan
de polition; cependant la longueur des poils
fait qu'ils débordent les œufs & les recou-
vrent; le nid condlte donc en des plans de
puils ik d'ueurs cachés (ous les poils.
DISCOURS
M
E M O I R. E.
Des Chenil/es qui vivent en Jociété , mais
feulement pendant une partie de Cannée.
Les Chenilles qu vivent en fociété pro-
viennent d'œufs qui ont été dépolés par une
même mère à côté ies uns des autres , ou
réunis ^n une forte de nid. Comme la pinte
sert: faite en un ou peu de jours, les Che-
nilles nailient à- peu près dans le même tems ,
elles le trouvent près les unes des autres , &
continuent de vivre en lociété : mais les unes
fe mécafnc -rphofent même fans fe féparer ,
ne s'écartent qu'en devenant Papillons, tan
dis que d'autres fe quittent & vont chacune
de leur côt^ lorfqu'elies lont parvenues à
une certaine grandeur. C'eft des habitudes
de ces dernières dont l'auteur soccup da^s
ce mémoire Ces différentes familles, pio-
duires d'une feule mère , font que'o^.ero s
de iix à le; t cents, & communément de deux
à trois cents.
La Chenille la plus ordinaire dans nos
campagnes, que cette r.iifon a fait nommer
la commune, qui caufe le plus de peite par
le tort qu'elle fait aux arbres Se aux fruits ,
eft du nombre de celles qui ne pafTenr qu'une
part e de leur vie en (ociéié. Elle naît d'un
Papillon blanc qui arrany^e fes œufs en une
elpèce de nid , formé de poil- i|u'il s'arrache
de fes derniers anneaux. Les femel es dt cette
elpèce font leur ponte à peu près chacune
en quarante huit heutes, & toutes pondent
dr.ns 1 inter aile d'environ trois femaines.
Les jeunes Chenilles nailfent environ quinze
jours après la ponte, qui a heu à la fin de
juin ou au commencement de juillet ; c'eft
donc du quinze de ce denier mois au huit
d'aoû à-peu près que naillent toutes les Che-
1 miles de cette efpèce.
Le nid où le tas d'œufs a été pofé fur
une feuille les Chenilles en raillant trou-
vent des alimens fur cette feuille même ,
elles en rongent le dellus Se dévorent fa
furrace fupéneure à-peu près dans la demie-
épailleur de la feuille, fans toucher aux ner-
vures. La r remière née commence à man-
ger, la (econde fe place à côté de la pre-
mière, ik les fnivantes forment une file;
toutes font tournées du même côté , Si avan-
centen mangeant. Un fécond rang fe formeà
côte du premier quand celui ci occupe toute la
largeur de feuille, un troifième fuccède au
(econd , & bientôt la feuille eft ei fièrement
couveite. La premiè e feuille étant épuifée,
les jeunes Chenilles s'arrangent dans le même
ordre fur me féconde; mais leur n •mbre,
qui eft de trois à quatre cents les oblige-
de fe ranger fur plulicurs feuilles voifines
les unes des autres. A peine les Chenilles
qui font nées ik qui ont mangé les ptemières
le (ont elles railafi es , qu'elles le mettent
a filer; d'autres, ik toutes fucceflivement,
le imitent bientôt : il réfulte de ce travail
commun un trffii , une voile étendue au-
delfus des Chenilles & des feuilles qu'elles
ont roulées. Ce nid met la famille à couvert,
quelques jours après elles le quittent, fe ren-
dent à l'extrémité d'une branche, y couvrent
plulieurs feuilles de fils de loie, les appro-
e lient les courbent & les contiennent par ces
fils , puis elles enveloppent d'aurres fils un ef-
pace beaucoup plusgrand \ le tout elt une nabi-
P R E L I M 1 N A I R E.
tation , an nid, fi l'on veut employer cette
exprellion, qui leur fcrvir.a Je domicile pour
l'automne & l'hiver. De jour en joui elles
l'agrandirent pendant un certain tems , en
l'enveloppant de nouvelles couches de foie:
cette conlhuétion elt caufe que le nid elt
compofé à l'intérieur Je cellules ik de cloi
fons. Le pommiers & le\pruniers fout dans
les jardins les arbres le plus communément
& le plus abondamment couverts de ces nids;
ce lont, dans les bois, les chênes , les ormes
& les aube - épines. Les jeunes Chenilles
occalionnent en automne le delïéchement
d'un grand nombre de feuilles dont elles
ont congé le paranchime fupérieur, Si fou-
v^nt on attribue à la chaleur, à la féciie-
relfe , ce qui n'ett 'que l'effet de leurs dé-
gâts. Elles le retirent dans les nids lorfqu'il
fait de grolles pluies , pendant l'ardeur la
plus vive du foleil , Se une partie de la nuit
Se lorfqu'eiles ont à changer de peau ; mais
lorfqu'à la fin du mois de feptembre ou au
commencement d'octobre , les froids com-
mencent a fe faire fentir, toutes fe retirent
dans le nid pour y palfer l'hiver. Elles y ref-
tent engourdies & comme fi elles étoient
privées de la vie jufqu'à la fin de mats dans
notre ciimat,ou au commencement d'avril.
La chaleur plus hâtive ou plus rerardée dé-
cidede leur réveil ou de leur première fortie
du nid : quelquefois elle n'a lieu qu'après
que les feuilles ont déjàcommencéà poufier,
quelquefois avant; en forte qu'une chaleur
foible & continuée peut produire le dévelop
pement des feuill> s , (ans mettre les Che
miles en action, tandis qu'une chaleur vive,
mais pallagère , les anime, lans lurfire ad
dévelop émeut de la végétation. Lorl ,ue
les Chenille* font ranimées, elles fortent de
leur nid , le couvrent, cherchent enluite de
la nourriture aux environs ; mais fi elles
n'en trouv ni pas , elles ne favent pas en
aller chercher au loin, elles reviennent sar-
ranger fur leur nid, & meurent d'inanition
en peu de jours. Il peut donc arriver que
lorfque le froid a duré Se qu'il y fuccède une
chaleur paffagère ail z vive pour animer les
Chenilles avant que les feuilles aient poulie, il
exevi)
périfT, un grand nombre deChenilles,pendaiu
que toutes Ion: fauvées, lorfque la température
a -.gaiement développé la végétation Si la vie
active des Chenilles. A leur fortie du nid, au
[ rmtems, elles font encore très petites, elles
n'ont ni mangé ni accru pendant l'hiver;
aulli n'attaquent-elles le premier Se le fécond
jours que les plus jeunes feuilles , mais elles
les rongept dans toute leur épaiffeur , eu
évitant feulement '.es nervures ; c'en alors que
commencent leurs dégâts les plus fenfibles ;
elles troilfent promptement & confommenc
beaucoup. Après s'être ralTalîces , elles re-
viennent s'arranger fur leur nid, & reltenc
à l'air s'il elt doux ; mais s'il ell frod ou
qu'il tombe une forte pluie, elles rentrent;
cependant , l'entrée du nid , les cloifons qu'il
contient deviennent trop étroites , les Che-
nilles y remédient par de nouveaux plans de
foie dont elles enveloppent leur ancien nid ,
& entre lelquels elles fe mettent à l'abri.
Mais dans les premiers jours du mois de
ma: elles commencent à fe féparer, à ne plus
revenir au nid commun , à vivre feules ou
par petites bandes ifolées; félon qu'elles fe
trouvent alors, elles fe filent un nid parti-
culier ou commun pour le nombre qu'elles
font , & elles fubilîent leur dernier change-
ment Je peau lotis cet abri. Il n'elt pas aullî
fur que le nid fous lequel elles ont patîè l'hi-
ver. Aulli s'il lurvient, vers le 10 de mai ,
tems de [< ur dernière mue, des pluies froides
ck abondantes, il en périt un grand nombre;
ces pluies , dont on fe plaint à d'autres
égards , font donc , relativement à celui ci ,
très utiles. Elles firent un fi grand bien en
1752, que les Chenilles, qui, au com-
mencement de mai avoient donné, par leur
nombre les plus vives alarmes, ne furent
jamais moin> abondantes qu'à la fin de ce
mojs,& qu'elles le furent peu les deux années
fuiv<uues.
M. d • Réaumur obferve que le feul moyen
en notre pouvoir de nous oppofer aux dé-
gâts de la Chenille commune elt déche-
mller , niais que ce moyen feroit pratiqué
avec bien plus d'attmcé., s'il en réfuhoiï
DISCOURS
CXCV11J
un intérêt immédiat & attaché à l'action
même d'écheniller ; il propofe de tenter de
carder les nids , & de faire , de la foie qui
les compofe , quelqu'ufage qui , par le profit
qu'on y ttouveroit , engage à ramafler les
nids. Il remarque enfuite que les Chardon-
nerecs ouvrent les nids pendant l'hiver , &
qu'ils dctruifent une partie des Chenilles.
11 eût pu faire la même remarque à l'é-
oard des Méfanges. Il fait enfuite la réfle-
xion que les Chenilles, à l'abri des pluies,
de la neige, dans leur nid, y font peu ga-
ranties du froid, mais que le plus rigouraix
ne leur porte pas d'atteinte \ il le prouve
par l'expérience des Chenilles plongées dans
un refroidiffement de dix - neuf degrés au-
detfous de la glace, plus de quatre au-def-
fous du froid de 1709, qui ne fouffrirent
pas de cette épreuve.
Les Chenilles qui fe font féparées au mois
de mai, vivent foliraires jufqu'à la fin du mois
de juin, & commencent alors à filer une
coque pour fe métamorphofer ; elle eft d'un
tillu lâche , faite d'une foie groffière , d'un
brun fale , & la Chenille l'attache fouvent
à une feuille ou une branche , & le Papillon
naît au bout de dix-huit à vingt jours. Il
dépofe fes ceufs de la manière que nous avons
exDofé. M. de Réaumur propofe d'enlever
les amas d'oeufs ; ce feroir une opération
facile , au moins dans les jardins , &
qui auroit l'avantage de prévenir les
dégâts que caufent les Chenilles en automne ;
il propofe auffi de ramalfer les coques &
de les carder. 11 parte enfuite à l'hiftoire des
Chenilles qui vivent fur le pin , qui , comme
les précédentes , partent une partie de leur
vie en fociété, dont les nids font plus dignes
d'attention par la quantité & la qualité de
leur foie. Je ne le fui vrai pas dans les dé-
tails relatifs à ces Chenilles ; ils ont beau-
coup de rappotts avec l'hiftoire de la com-
mune. Le nom de celle-ci , le tort qu'elle
■nous fait, m'ont engagea la faire connoître
d'une manière particulière, & à donner à
fon hiftoire une étendue plus grande que
celle que les limites , que je ne dois pas
palier, me prefcrivent pour la plupart des
autres infecles.
Le troifième mémoire eft terminé par
l'hiftoire de la Chenille appellée Livrée, de
l'arrangement de fes couleurs ; c'eft cette Che.
nille dont le Papillon dépofe fes œufs au-
tour d'une branche en forme de bague. Les
Chenilles , à mefure qu'elles fortent de l'œuf,
s'arrangent fur la bague, & quelques heures
après elles rongent les feuilles voifines , puis
elles artujettiflerit en commun par des fils
de foie des feuilles qu'elles dévorent , & de
ces feuilles elles palfenr à d'autres qu'elles
alfujettilTent de même ; elles font du nombre
de celles qui paflent une partie de leut vie en
fociété, ainfi qu'une autre efpèce qui vit dans
les prairies , & y conftruit , pour s'abriter,
un nid de foie blanchâtre attaché à des
touffes d'herbe ; les Chenilles de cette efpèce
partent l'hiver dans ces nids, & en fortent dès
la fin de février ou le commencement de mats.
M i
E M O I R E.
Des Chenilles qui vivent en fociété pendant
toute leur vie.
M. de Réaumur commence ce mémoire
par l'hiftoire d'une Chenille à feize jambes
qui vit fur le chêne, qui forme une répu-
blique ou une famille de fix, fept J & même
huit cents individus. Les Chenilles ne fe
quittent jamais , & deviennent même chry-
falides à côté les unes des autres; mais l'inf-
tant de la feparation eft celui de la nailfance
des Papillons. Les jeunes Chenilles ne font
qu'étendre des toiles fous lefquelles elles fe
mettent à l'abri & elles fe cachent pour chan-
ger de peau ; elles n'ont point de demeure
fixe, elles filent tantôt à une place, tantôt
à une autre ; mais parvenues à peu près au
tiers de leur grandeur , c'eft-à-dire , vers le
commencement de juin , elles fe conftruifenc
un nid, qu'elles n'abandonnent qu'en devenant
Papillons. Ce nid eft le plus fouvent atta-
ché au tronc d'un chêne, quelquefois à une
des principales branches j il eft pofe toujours
PRELIMINAIRE.
aiïl'z bas & auprès de terre , ou à fept ou
huit pieds de hauteur , il eft vaile, n'a p3s
toujours la même forme ; tantôt il cft ob.long ,
tantôc il approche d'are fphérique; il a
quelquefois dix-huit à vingt pouces de lon-
gueur fur cinq à (ix de large,* quatre ifte pro-
fondeur, il relT'emble à un nœud de l'arbre
même, il eft formé par piufieurs couches
de foie appliquées les unes fur les autres,
fans cloifon à l'intérieur , en ferre "que ce
n'eft qu'une forte de poche. Les Chenilles
reftent dans ce nid pendant que le foleil
eft fur l'horizon , Se elles n'en torrent guère
que le foir. Alors il y a une Chenille qui le
met en marche, une féconde la fuit, une
troilième , Sec. Se toutes s'avancenr de file,
tant que la première marche; car les ancres
s'arrêtent en même tems que celle qui eft
en cète. Cette marche a fait nommer par
M. de RcaumurcesChenilles/>roa;/7?cw«<jir<r.s
ou évolutionnaires. Lorfque les Chenilles
qui marchent les premières ont formé une
file d'une certaine longueur ,' celles qui fui-
vent s'arrangent deux à deux Se forment une
file fur deux rangs, fuivie d'une file fur trois,
qui l'eft d'une file fur quatre, Sec. Arrivées
au lieu où elles veulent manger , la pre-
mière Chenille s'arrêce, les autres doublent
les rani;s Se s'arrangent à côté les unes des
Lorfqu'elles font ralïallées , une d'entre
elles recommence la marche , Se toutes la
fuivent en files pour retourner Se rentrer au
nid; le tems delà métamorphofe arrivé, elles
s'y filent à côté les unes des autres des coques
qui forment toutes enfemble uneefpèce degâ-
teau ; elles fortifient ces coques des poils dont
elles étoient couvertes, Se elles rtftent enchry.
falides environ un mois. Notre auteur avertit
les obfervateurs qui peuvent examiner les
nids , que ce n'eft qu'avec précaution qu'il
convient de les ouvrir, fur-tout lorfque les
Chenilles ont fait leur coque, parce que
les poils dont elles étoient couvertes font
mêlés à ces nids , que ces poils pénètrent les
pores de la peau, & y caufent de vives cuif-
CXC1X
fons ; il s'en détache que le veut porte au
vifage & aux yeux , qui y caufent de même
beaucoup d'inccimmodité. Envain emploie-
z-on les lotion? de coûtes efpèces \ aucune
ne foulage ; le tems feul guérit le mal qui
dure , félon la quantité des poils qui ont
pénétré, deux . trois, & jufqu'à cinq jours.
M. de Réauniiir amortit cependant les enf-
lons qu'il fouffroit en (e frottant avec du
perfi-1 ; mais H n'a fait cette épreuve qu'une
fois : il prend occafion du fair précédent pour
avertir qu'il n'y a que les Chenilles velues
qui caulent des démangeaifons , que cet
effet n'a pas lieu fi elles n'ont été froiîléesj
que c'eft lorfqu'elles font prêtes de muer,
tems où les poils ont moins d'adhérence,
qu'on a plus à en craindre, & qu'il y en a
quelques-unes de celles qui vivent en fociété
qui , dans les tems voifins de leur mue, fonc
comme entourées d'une atmofphère de poils
que le vent emporte , qui pénètre comme
autant de dards dans les pores, railon pour
laquelle on éprouve des cuirions quand on
a paffé près des famillej de ces Chenilles.
L'auteur termine ce mémoire par I'hif-
toire d'une Chenille qui pâlie fa vie Se le
tems de chryfalide en fociété 5, elle vit fur
les pommiers , elle eft petite , rafe , d'un
blanc lavé de jaune , tachetée de points noirs ,
elle a feize jambes. Les Chenilles de cette ef-
pècefe conftruifent piufieurs nids dans leur vie,
elles en changent fouvent,ils leur fervent de
retraite Se de lieu où elles prennent leur pâture,
car elles ne mangenc que dans leur nid ;
elles ne rongent jamais que le parenchime
des feuilles , leur nombre eft. d'un à deux
cents par famille, leur nid confîfte en des
toiles femblablesà celles des Araignées J donc
elles entourent un certain nombre de feuilles
avant de les ronger. Elles conftruifent huit à
dix nids difTérens dans leur vie , filent cha-
cune une coque particulière dans le dernier,
Se y fubiftent leur changement.
ce
DISCOURS
e. Mémoire.
De la mecan '<que avec laquelle diverfes efpèces
de Chenilles plient , roulent & lient des
feuilles de plantes & d'arbres ,_ & fur- tout
celles de chêne.
Plufieurs efpèces de Chenilles vivent feule
à feule fur la même plante ou le même ar-
bre , dans des fortes de coques qu'elles fe
forment en roulant, les unes une feuille en
tout ou en partie, d'autres en la pliant feu-
lement, certaines en rapptochant plufieurs
feuilles les unes des autres. Tous ces ou-
vrages , au centre delquels ces infectes vi-
vent ifolés, font exécutés par le moyen de
fils de foie qui retiennent les feuilles dans la
poficion convenable aux Chenilles. Le chêne
eft de tous nos atbres celui fur lequel on
voit le plus de feuilles roulées par des Che-
nilles. L'auteur fuit & décrit la mécanique
emoloyée pour ce travail. On ne peut, par
un extrait, en donner une jufte idée, on
peut feulement conclure que l'opération
connue à étendre , d'un point à un autre ,
des fils de foie, à placer à différentes dif-
tanecs , des couches de ces fils : on conçoit
que ce font autant de liens qui retiennent
les feuilles; mais comment les Chenilles les
recourbent-elles? c'eft qu'il elt beaucoup plus
difficile de fe repréfenter , & ce qu'on ne
peut comprendre ou qu'en voyant les Che-
nilles travailler ' ou en fuivant , comme dans
l'ouvrage de l'auteur , auquel je fuis forcé
de renvoyer , des planches qui repréfentent
les différentes manœuvres des Chenilles.
Heureufement cet objet n'eft que de pure
curiofité. J'ajouterai que les Chenilles chan-
gent plufieurs fois d'habitation en roulant,
pliant ou rapprochant de nouvelles feuilles,
ôc qu'outre celles qui roulent les feuilles du
chêne, à l'égard liefquelles M. de Réaumur
s'eft plus étendu , il parle encore de beau-
coup d'autres Chenilles remarquables fous
le même point de vue, & dont il décrit
les opérations avec les détails qui lui font
ordinaires. Toutes ces Chenilles font petites
en général , elles fubiflcnr leur métamor-
phofe au centre de leur dermère habitation
& deviennent des Papillons peu apparens.
6e. M É M O I R B.
De quelques efpèces de Chenilles remarquables ,
foit par leurs altitudes , fait par leurs
formes , foit par la figure de quelqu'une
de leurs parties.
Les premières Chenilles dont il eft faic
mention dans ce mémoire font celles qui ,
d'après l'attitude qui leur eft ordinaire, ont
été comparées aux Sphinx , & auxquels» a en
a donné le nom ; ce font des Civ. miles rafes ,
qui, dans les tems de repos embrallent avec
leurs pieds membraneux une tige de la plante
dont elles fe nourrirent, èV qui tiennent le
refte du corps, ou fa partie antérieure , re-
levée & un peu recourbée vers la tête, tan-
dis que le refte du corps eft horizontal ;
telle eft une Chenille du troëne. Ces Che-
nilles ont une corne fur le dernier anneau,
elles en changent en même - tems que de
peau , ou plutôt de Tenvelope de la corne
qui eft contenue fous les peaux dont la Che-
nille doit changer comme dans autant de
gaines enfermées les unes dans les autres.
Il eft queftion enfuite d'une Chenille re-
marquable par la ftrudure de fes deux der-
nières jambes écailleufes qui s'élargiffent à
leur bout , font terminées par deux crochets ,
& reftemblent , en quelque forte , à un poing
fermé; puis d'une autre Chenille à demi-
velue, dont les poils font, les uns fem-
blables à des cheveux très - fins , les autres
terminés en fer de lance, plufieurs par une
palette portée fur un long pédicule. Une
troifième Chenille fe fait remarquer par fon
attitude bizarre dans les tems de repos; les
deux tiers de fon corps font parallèles à l'ho-
rizon , tandis que le tiers antérieur eft re-
levé & replié en-arrière. Sur l'ofier vit une
Chenille qui n'a pas , comme les précé-
dentes , une pofition confiante , mais qui
en varie prefque continuellement, même en
mangeant ,
PRÉLIMINAIRE.
ccj
mangeant, qui tantôt relevé l'a tête , tantôt fa
queue, quelquefois le milieu du corps, &c.
M. de Réaunrur s'occupe enfuite de Che-
nilles qui portent à leur derrière une elpèce
de queue, les unes (Impie, les autres tour
chue. La plupart de ces Chenilles (ont en-
c >rj remarquables par leurs attitudes j telle
eft une Chenille du faille , qui porte une
queue fourchue , qu'elle relève Se baiffe à
volonté. Cette queue eft formée pat deux
"tuyaux qui coin ennent une corne que la
Chenii'e fait forcir & rentrer à fon gré,
& qu'elle montre fur-tout lorfqu'on l'inquiète.
Il eli probable que cette corne fert à la Che-
nille à chalfer les infectes qui l'incommodent,
c'eft un ufage auquel l'auteur l'a vue l'em-
ployer. Cette Chenille mérite encore d'êire
remarquée par la conformation de fa coque.
Elle la compofe de bois tendre qu'elle ré-
duit en pouiliète _, dont* elle lie les fragment
avec de la foie, & qu'elle entoure de ^r.iins
de terre liés par la même (ubitance ; cette
eoque eft plus dure que le bois de faille
même dont elle ett formée. M. de Réaumur
auroit pu rapporter à ce mémoire la Che-
nille du fenouil , qui fait forcir & rentrer
à fon gré d'entre le premier & le fécond
anneau de fon corps en delïus , une corne
bifurques.
7e. M F M O 1 R E,
De quelques Papillons Çingulicrs , [avoir
du Papillon paquet de feuilles sèches , du
Papillon à tête de more , & des petits
Papillons de î éclair & du chou.
Le Papillon paquet de feuilles sèches,
ainfi nommé de fa rellemblance avec l'objet
auquel on le compare dans la dénomina-
tion qu'on lui donne, eft fort grand, d'un brun
rougeâtte ou couleut de feuilles sèches. Ses
ailes fupérieuresj qu'il porte en toîc , imi-
tent, par leurs nervures Se leurs contours ,
les nervures Se les échancrures qu'on remar-
que fur la pluparc des feuilles ; fa tête eft
terminée par deux barbes qui fe réuniirent
Htjloire Naturelle, lnfe'Us.Tome IV.
Se qui ont l'air d'une forte de-bec; ces barbes
& les ancennes couchées fur Us côtés du mor-
celer, relfemblentau \ édiculequi foutienntnt
les feuilles. Ce Papillon refte immobile pen-
dant prefque tout le jour-, la Chenille dont
il provient file une coque brune mêlée dé-
pôts &: d'une poulTâère blanche, ne prend
point de précautions pour la cacher , & la
confinât fouvent au pied d'un arbre. C'eft
dans le mois de juillet qu'on trouve ce Pa-
pillon. Sa Chenille, une des plus grandes
de nos pays, a jufqu'à quatre pouces de
longue'iu ; elle vit fur le poitier Se fur le
pêcher ; elle eft à demi velue, a feize jambes,
Se eft en-dellus d'un gris de fouris , en-def-
fous d'un brun fombrej fon pénultième an-
neau fupporte une corne charnue fort courte.
LePapillon tête de mort ,ùnC\ appelle parce
que l'on voit fur fon corcelet la répréfen-
tation allez palTablement figurée d'une tête
de morr } eft une Phalène de la première
clailej fuivant la méthode de notre auteur ;
c'eft pour la grandeur Se la malle du
corps , le plus grand de nos Papillons : fes
couleurs font mêlées de brun noir Se de
brun couleur de feuille-morte. Ce Papillon,
remarquable par la figure repréfentée fur
fon corcelet , l'eft' encore par un cri très-
tort, aigu , femblable à une forte de gro-
gnement qu'il fait fouvent entendre. Ces
deux caufes réunies ont fouvent fuflî pour
que ce Papillon ait répandu l'effroi , quoi-
que la figure repréfentée fur le coreeke ne
foie due qu'J un bizarre arrangement de poils
noirs Se de poils jaunâtres &: que le cri foie
produit par le frottement de la trompe contre
les lames qui en accompagnent l'origine.
On le trouve en des pays très-difTérerens.
Albin l'a vu en Angleterre, M. Duhamel
l'a trouvé à quelques lieues de Paris }. M. de
Réaumur l'avoic reçu d'Egypte; il eft fur-
tout commun en Bretagne , Se du rems où
M. de Réaumur écrivoit _, l'abondance des
Papillons tête de mort étoit regardée dans
cette province comme un figue funefte de
mortalité. J'ajouterai aux remarques fur les
c c
ccij
DISCOURS
lieux où l'on trouve ce Papillon , que je 1 ai
reçu de la Chine , de l'Allemagne , qu'il I
croie en abondance dans une boîte d'infectes
rarnallés, dans diverfes contrées de PInde,
par le chirurgien major de l'efcadre de
M. le Comte de Suffren. 11 ne paroît donc
pas qu'il y aie d'efpèce de Papillons en gé-
néral plus répandue.
La Chenille , qui eft très belle & variée
de verd, de jaune, &c. vit de préférence
fur le jafmin. On la trouvoit rarement aux
environs de Paris anciennement 3 elle n'y
eft pas tare depuis quelques années ; j'en
ai trouvé qui vivoient des feuilles de la
pomme de terre. Eft -ce parce que cette
plante eft une nourriture agréable pour ces
Chenilles , qu'elles font aujourd'hui plus
communes dans nos campagnes ?
Du Papillon tête de mort, un des plus grands
de nos contrées , l'auteur paffe aux Papil-
lons qu'il appelle de l'éclair & du chou, &
qui à peine de la grolTeur de la tête d'une
épingle , l'ont les plus petits qu'il ait con-
nus.' C 'eft Poppofmon de grandeur qui le
détermine à en parler en cet endroit. Ces
Papillons font blancs , mais pour les recon-
noître pour ce qu'ils font Se détailler leurs
parties , il faut avoir recours au microfeope ;
on les reconnoît alors pour de véritables Pha-
lènes. Il s'offre cependant une différence dans
la trompe , qui eft compofée d'une gaine &
d'un ftilet plus court. Aufiî le Papillon ne
cherche t il pas les fleurs, pour en pomper
les fucs , mais il fe tient en - deffous des
feuilles de l'éclair,, fur lefquelles fur- tout
il eft abondant , car on le trouve auffi , mais
en moins grand nombre , fous les feuil'es
de chou , & il enfonce fa trompe dans le
patenchime des feuilles. M. de Reaumur
-ayant îfolé de ces Papillons , eft parvenu à
voir leurs œufs, à reconnoîue & décrire les
Chenilles qui en naiffent. La ponte n'eft au
plus que de dix à douze œufs par individu ;
exception qui auroit dû frapper notre au-
teur , puifqu'en général les animaux font
d'autant p'us féconds qu'ils iont plus pe-
tits. Mais il n'y a pas de loi ablolument
invariable. Il faut lire dans le mémoire même
la deferipnon de la Chenille , de la Chry-
falide, du Papillon , de les œufs } cependant
M. de Réaumur obferve que le défaut de
fécondité individuelle eft compenfé par la
multiplicité des générations qui te fucccder.r,
en forte que d'après les calculs qu'il fait, un
feul Papillon de l'éclair peut avoit en une
année une poftérité de deux cents mille
individus, quoique le premier Papillon n'ait
produit que'dix œufs, tandis que le Papillon
qui n'a par an qu'une génération, eft borne
pour la poftérité d'une année aux cinq a
lix cents individus nés des œufs qu'il a de-
pofes. Ce trait eft un des plus frappans entre
les vues qui femblent avoit déterminé la
nature Se les effets qui ont lieu. 11 faut ajouter
que le Papillon Se la Chenille fe irouveiu fur
la plante qui les nourrit pendant toute l'an-
née, même pendant le plus fort de l'hiver.
8e. MÉMOIRE.
Des arpenteufes à àou^e jambes , ou du
Chenilles qui ont fait de grands défordres
en 1735 dans les légumes du Royaume.
Il y a peu d'efpèces d'Arpenteufes à douze
jambes dans nos jardins '& nos campagnes.
Ces Chenilles femblent différer fouvent par
leurs couleurs, mais elles deviennent des Pa-
pillons li femblables ; que M. de Réaumut
doute qu'il y ait plus d'une efpèce , &penfe
que les Chenilles diverfement colorées ne
(ont que des variétés. Ces Chenilles font
de médiocre grandeur 3 on les trouve ordi-
nairement fur le chou , la chicorée Se la
jacobée ; elies ne font pas communément
en <?rand nombre, & l'on en rencontre quel-
qiies-un.es au milieu même de l'hiver. Ce-
pendant à la fin de juin Se jufqu'à celle de
juillet 1735 , il parut un grand nombrede
ces Chenilles, femblables à celles qu'on
voit ordinairemenr Se qui font toutes vertes ;
il en parut encore beaucoup plus, qui , avec
le même nombre de jambes, différoient pat
un fond de couleur plus brune, & par quatre
raies longitudinales de couleur citron. Ces
PRELIMINAIRE.
ccn;
Chenilles étoïent fi nombreufes aux envi-
rons de Paris Si dans plulieurs provinces
qu'ell s dévaluèrent les potagers & k:s ma
rais ; elles attaquèrenr d'abord les laitues ,
enfuite les pois , les grolles fèves , les ha-
ricots , Se n 'épargnèrent , après avoir dé-
truie ces premières plantes, aucune de celles
de nos jardins.
Le peuple imagina que plusieurs perfonnes
étoient mortes d'avoir mange de ces Che-
nilJe? reftées parmi des plantes négligem-
ment épluchées. Ce préjugé Se la difette
réelle des légumes , furent caufe que les
marchés furent dépourvus pendant plufieurs
femaines de légumes herbacées. Ces efpèces
de Chenilles fe nourriffent en outre d'un
grand nombre d'autres plantes, & de plantes
très -différentes ; elles occasionnèrent en par-
ticulier une perte confidétcible dans les chan-
vres. Ainfi la déprédation de ces Chenilles
fuc générale. Les bleds furent les feu'es
plantes qu'elles épargnèrent. Elles filent des
coques minces qu'elles attachent aux tiges des
plantes , Se elles roulent autour quelques
feuilles ; deux jours après elles font en chr) fa-
lide,1^ au bout de feizeàdix-fept joursenPa-
pillon. C'eft une Phalène brune nuée de rou-
geâtre , de jaunâtre Se de gris, avec une
tache couleur d'or pâle fur les ailes qui ap-
proche de la figure de l'Y. Quoique ce
Papillon foit une Phalène , il vole conti-
nuellement en plein jour. M. de Réaumur
recherche enfuite la caufe de la multiplicité
extraordinaire de ces Chenilles en 1755, la
plus probable eft que l'hiver avoic été très-
peu rigoureux , que comme il y a de ces
Chenilles dans les hivers même ordinaires,
e les avoient crû plus promptement , s'étoient
métamorphofées plus tôt , que les généra-
tions avoient été devancées au commence-
ment du rrinrems & multipliées plus que
de coutume à la fin de cette faifon. Notre
auteur s'efforce de faire voit l'utilité qu'il
y auroit de détruire en Août les Papillons
qui naiffent de cesChenilles. Il prouve qu'en
tuant alors deux de ces Papillons, ce (eroit
quatre-vingt raille Chenilles de moins pour
le mois de juin fui vaut. Mais malgtéce grand
avantage il ne perfuadera pas cette forte de-
challe aux jardiniers Se aux agriculteurs :
elle n'eft pre poiable au plus qu'à quelques
particuliers qui, s'y livrant ftuls, ne pro-
duiront pas un grand effet. L'auteur finit par
rechercher li les Chenilles ont pu caufer les
ma'auies qu'on leur a ar ribuées,& il penfe
que non j mais il ne donne pas une preuve
démouftrative Se convainquante que des Che-
nilles, ou certaines Chenilles., qu'on auroit
mangées ne puiffent incommoder, quoiqu'il
foie bien probable, mais non pas prouvé j
qu'il n'en réLlteroic pas de mal.
<>e. Mémoire.
Des Arpenteufes à dix jambes y & de- quelle
manière ks Chenilles faveht fe défendre
& fe remonter par le moyen d'un fil.
Laclaffe des Arpenteufes à dix jambes eft
fi nombreufe en efpèces, que pour faite con-
noîtte toutes celles que notre auteur a obser-
vées , quoiqu'il ne les ait pas toutes vues apu-
rement , il faudroit un volume entier. Il fe
borne donc A donner des idé^s générales des
variétés que cette clarté préfente, & à rap-
porter ce qui eft particulier à quelques ef-
pèces.
Les Arpenteufes font petites en général ,
quelques-unes , cependant , ont au delà d'un
pouce , longueur que M. de Réaumur affigne
pour caractère des Chenilles de grandeur
médiocre. Ces Chenilles font auffi plus effi-
lées , Se elles ont t à proportion de leur grof-
feur , le corps plus long que les autres. Il
y en a qui s'éloignent moins par ces caractères
de la forme ordinaire , Se c'eft de celles-là
donc notre auteur compofe le premier genre
des Arpenteufes à dix jambes. Car il divife
cette clalle en clalTes fecondaires Se en genres.
Je me difpeiferai de le fuivre dans ces dé-
tails qui deviendraient trop longs. La plu-
part des Arpenteufes du premier genre ap-
pliquent deux feuilles l'une contre l'autre
par le moyen de fils de foie , Se rongent
ce ij
CC1V
DISCOURS
ces feuilles qui fervent en m'me-tems à les
cacher.
M. de Réaumur diftingue dans les Ar-
penteufes"du fécond genre une efpèce re-
marquable par le port des ailes du Papillon
qu'elle produit ; c'eft une Phalène à antennes
en barbe , qui , contre la coutume des Pa-
pillons de nuit , porte {es ailes relevées à
ia manière des Papillons diurnes. Cette Che-
nille vit fut le genêt ; elle eft d'un vert
brun.
M. de Réaumur comprend dans le rroi-
fième genre les Arpenreufes qu'il nomme
Arpenteufes en bâton , expreffion qui donne
mie idée fort jufte d'une manière d'être qui
leur eft très ordinaire, «S^dans laquelle leur
corps eft aufli roide qu'un bâton ; elles ont
le plus fouvent une couleur brune; ce qui
achève de les faire prendre pour un vérita-
ble morceau de bois j il entre enfuite dans
les détails nombreux des variétés de gran-
deur, de formes des différentes parties &c.
qui peuvent fervir à distinguer , les diverfes
efpèces dArpenteufes.
Les Chenilles de cette nombreufe clafTe
entrent la plupart en terre , où elles devien-
nent chryfalides dans une coque qu'elles
fe font préparée. Quelques-unes cependant
filent une coque entre 'des feuilles qu'elle*
ont p'iées, roulées, ou Amplement ralTem-
blées ; d'autres rendent feulement d'une
feuille à une autre des fils qui furfifent pour
retenir la chryfalidej enfin il y en a qui fe
fufpendenr pour fe métamorphofer. D'une
Chenille de cette efpèce naquit un Papil-
lon noclurne \ obfervation importanre , en
ce qu'elle détruit une loi qu'on avoit cru
fans exception , favoir que toutes les Che-
nilles qui fe fufpendent fe changent en Pa
pillons de jour; mais les exceptions à cette
loi font rares. Ce qui eft forr ordinaire c'tft
que les fcnelles n'es dArpenteufes font
dépourvues d'ailes , ce qui les rend très-dif.
férentes de leurs mâles.
Lorfqu'on inquiète une Chenille arperfr-
teufe, ou qu'on agite 'feulement 1<.<; feuilles
fur lefquelles elle eft pofée, elle cherche à
éviter le danger en fe laiffant defeendre à
la faveur d'un fil de foie qu'elle alonge
à fon gré , tantôt plus promptemenc ,
tantôt plus lentement, Se fouvent à plu-
fieursreprifes ; elle remonte auffipar le moyen
du même fil , en le pinçant entre fes mâ-
choires, en attiranr fon corps y & le recour-
bant vers fa tête & en renouvellant cet
exercice.
IOe. M E M O I R E.
Des Chenilles aquatiques.
M. de Réaumur penfe qu'on peut trou-
ver dans les eaux tous , ou prefque tous les
genres d'infectes qu'on voit fur la terre.
Quoiqu'il foit certain qu'on y en trouve beau-
coup } c;tte proposition nous paroît trop
étendue. L'auteur, pour la confirmer, ajoute
que les infectes aquatiques font plus diffi-
ciles à trouver que les terreftres , Se que ,
quoiqu'il n'ait obfervé que deux Chenilles
d'eau dont il donne l'hiftoire , il ne s'enfuit
pas qu'il n'y en ait un beaucoup plus grand
nombre; que Thift'ure des deux efpèces dont
il parle eft au moins une preuve qu'il y a
des Chenilles qui vivent dans l'eau. La pre-
mière eft une Teigne, c'eft-àdire, une Che-
nille qui vit à l'intérieur d'un fourreau qu'elle
fe conftrL.it ; elle vit fur le potamo^eton ,
plante aquatique dont les feuilles ^audi larges
Se plus .épailles que celles de l'oranger,
s'étendent fur la furface de l'eau; elle coupe
des pièces d'une feuille, dont elle fe forme
un fourreau 3 compofé de deux parties rou-
lées l'une fur l'autre; elle a feize jambes,
Se elle eft de la première clarté , blanche
Se rafe. Quoique cette Chenille vive dans
l'eau , elle ne refpire pas cet élément à la
manière des poillons, mais l'air, comme les
infectes terreftres ; elle eft même toujours à
fec dans fa coque p'ongée dans l'eau ; la
Chenille alonge fa tête hors du fourreau Se
de l'eau, la retire fans que l'eau s'introduife
dans le fourreau que le corps remplit êc
PRÉLIMINAIRE.
Douche à fon extrémités. Mais comme la
Chenille change de coque & qu'elle en conf-
truit une nouvelle à inclure qu'elle grandit, la
difficulté eft de confttuire une nouvelle coque
qui ne contienne pas d'eau; il faut lire,
dans le mémoire même, les détails de cette
opération.
Toutes les fois que la Chenille veut man-
ger , elle alonge fa tête hors du fourreau,
& elle ne ronge que le parenchime d'un des
côtés de la feuille; elle fe porte d'une place
à l'autre en alongeaiu fus premiers anneaux,
en le cramponnant Cv en attirant fa coque
retenue par les patres memhraneufes ; iorf-
qu'elle eft prête de le métamcrphofer elle
tapillè de foie l'intérieur de fa coque, &
après avoir palfé par l'état de chryiahde , elle
devient une Phalène à autenies à filets gre-
nés , tachetée de brun feuille morte fur un
fond gris de perle _, plus colorée en-delFous
qu'en uelius : cette Phalène dépofe les œufs
iur les feuilles du potùiaogetoç. Certe plante
nouait encore une féconde efpèce de Che-
nille de la grandeur à-peu près de la précé-
dente , mais d'un brun verdâtre. C'eft auflî
une Teigne , mais dont le fourreau eft beau-
coup plus groflièrement travaillé- La lentille
d'eau, cette plante fi commune dans les eaux
ftagnantes , nourrit auflî une Chenille; elle
eft d'un brun olive , avec quelques teiates
de biftre , elle a !eize jambes, elle s'enferme
dans une coque formée de plufieurs feuilles
rapprochées & lices cnfemble ; elle devient
une Phalène à antennes à filets grenés.
M
MOIRE.
Des différentes efpèces d'ennemis des
Chenilles.
Les Chenilles ont un grand nombre d'enne-
mis,dont les uns les dévorent toutes entières,
les autres les dépècent ou les rongent par par-
ties, plufieurs ne font que les piquer & fu-
cer leurs humeurs ; un grand nombre dépofe
à leur iatérieur des œufs dont raillent des
larves qui les dévorent. Les infectes font de ces
CCT
differens ennemis ceux à l'hiftoire defquels
M. de Réaumur s'arrête particulièrement dans
ce mémoire. 11 obfetve d'abord que les Che-
nilles trouvent un ennemi dans leur propre
efpèce. C'eft une Chenille rafe qui vit fut
le chêne, elle eft de la première clalTe 3
d'un brun noir , rayée de trois bandes
d'un beau jaune fur le dos, & d'une pareille
raie de chaque côté. Cette Chenille faille
celle de fes femblables qui le trouve à fa
portée, la blelfe avec les mâchoires vers les
premiers anneaux , fuce enfuire fes humeurs
Si dévore fes parties internes ; elle laille
la peau , les dents & les mâchoires. Vingt
Chenilles de cette efpèce enfermées dans un
poudrier où l'on renouvclloit les feuilles de
chêne au befoin , furent clans peu réduites
à une feule qui dévora la dix-neuvième. Cet
exemple eft encore unique dans fon genre.
Mais fi ce n'eft pas dans leur clalle que les
Chenilles rencontrent de nombreux ennemis,
'c'eft dans celle dis autres infectes.
Les uns entament la poau &: fucent la
Chenille , les autres pénètrent à fon inté-
rieur Si le dévorent. Ce font des vers de
dirlérens infectes. On les peut, fuivant notre
auteur, divifer en folitaires & en Vers qui
vivent en fociété. Les premiers ne fe trouvent
qu'au nombre d'un ou deux à l'intérieur
d'une Chenille , les féconds y font en grand
nombre ; les uns 6V les autres ou fe méta-
morphofent fous la pez.u de la Chenille, ou
la percent pour fortir avant leur changement,
ou ils ne fortent que de la chryfalide : plu-
fieurs fe filent des coques à côté les uns
des autres, foit à l'intérieur, foit au dehors
de la Chenille. Ces Vers font produits par
des œufs que des femelles de leur efpèce ,
pourvues d'une tarrière, dépofent deiïous la
peau des Chenilles en la piquant. Ils fe
p.ourrilfent principalement du corps grailfeux
qui occupe la plus grande capacité du corps
de la Chenille ; ils épargnent les organes
néceflaires à fon exiftence & à fon entre-
tient ; ainfi ils croiflent à fes dépens fans
lui caufer d'abord la morr, ils périroient eux-
mêmes 5 mais le corps grailléux eft deitinc
CCVJ
DISCOURS
au développement des parues du Papillon
contenu Tous l'enveloppe de Chenille, fc ce
corps étant confumé par les Vers , le Papil-
lon périt, quoique les Chenilles aient par-
couru la durée de leur première forme. Ce-
pendant quelques vers ménagent moins les
organes néccllaires à la Chenille , nnillenc
par les attaquer 6c la tuent ; mais ceux-ci
font alors à leur terme, 6c n'ont plus befoin
de la Chenille, au lieu que les autres n'ont
atteint leur grandeur que quand elle eft elle-
même à fon terme.
Il y a des chry alides'qui font piquées &
dévorées par des Vers nés à l'intérieur de la
même manière qu'il vient d'être expofé par
rapport aux Chenilles ; je ne fuivrai pas
notre auteur dans la defeription qu'il fait
de plufieurs efpèces de ces Vers , non plus
que je ne l'ai pas fuivi dans celle des diffè-
re ns Vers qui vivent aux dépens des Chenilles ;
c'eft dans le mémoire même qu'il faut cher-
cher ces détails.
Les Vers dont nous venons de donner
l'idée ne font pas les feuls ennemis des Che-
nilles , elles en ont beaucoup d'autres parmi
lefquelles on peut compter les Punaifes des
jardins qui les piquent &r les fucent, un
Ver noir de la grandeur d'une Chenille de
moyenne taille, que M. de Réaumur croit
fe changer en Scarabé, qui s'introduit dans
le nid des Chenilles procelTicnnaires , les y
tue & y en dévore un grand nombre. Les
Vers de ces efpèces font fi voraces , qu'ils
fegoroent de nourriture , tombent dans l'en-
gourdiflement , & qu'alors ils font quelque-
fois eux mêmes dévorés par d'autres ven de
leur efpèce. Le mémoire eft terminé par la
defeription d'un Scarabé qu'on trouve fré-
quemment fur le chêne , 6c qui s'y nourrit
de Chenilles.
I Ie. MÉMOIRE.
Des Chenilles qui river t dans les liges, les
branches & les racines des plantes & des
arbres t & des Chenilles & de quelques
Vers qui vivent dans l'intérieur des fruits.
Les Chenilles dont il a été queftion dans
les mémoires précédens vivent à lextérieur
des végétaux dont elles rongent les fenillés •
celles qui font l'objet de ce mémoire ha-
bitent à l'intérieur des plantes ou des aibres.
elles fe tiennent particulièrement entre l'au-
bier & l'écorce , & fe nourrrtTenr des fibres
ligneufes ; elles font communément rafes ,
& leur peau , plus délicate que celle des
autres Chenilles ferait bientôt delféchée par
!e contait de l'air. Cependant elles font ,
dans leur retraire, expofées aux mêmes enne-
mis que celles qui vivent à l'air; il y en a
qui ne s'accommodent que de certaines plan-
tes ou de certains arbres, 6c d'autres qui vi-
vent indifféremment à l'intérieur d'arbres ou
de plantes d'efpèces différentes. Les unes fe
tiennent au -dedans des branches ou des tiges ,
les autres au deJans des racines. De la def-
eription de plufieurs efpèces de cesdifférentes
Chenilles, notre auteur paffe aux infectes qui
vivent dans l'intérieur des fruits , 6V même
des grains. 11 remarque qu'on appelle com-
munément ces infectes des Vers, 6c les fruits
ou grains qu'ils ont attaqués fruits ou grains
véreux; il avertit qu'il y a en effet des Vers
de beaucoup d'efpèces , c'eft à-dire , des lar-
ves qui doivent fe changer en infectes diffé-
rens des Papillons qui rongent l'intérieur des
fruits ou des grains, mais qu'il y a auffi
beaucoup de ces infectes qui font des Che-
nilles ou des larves qui deviennent Papillons.
La piquure de ces animaux eft une des caufes
les plus ordinaires de la chute des fruits, foie
nouvellement noués , foit déjà formés &
prêts de leur maturité. Cat les fruits fonc
également attaqués , mais par, différens in-
fectes, dès qu'ils font noués , quand ils ap-
prochent d'être mûrs , ôV pendant tout le
tems qu'ils tiennent à l'arbre ; de tous les
infectes qui fe rourriflent à l'intérieur foit des
fruits, foit des grains, M. de Réaumur ne
confidère, dans ce mémoire, que ceux qui
font de véritables Chenilles. Il remarque
que certains fruits en font fouvent attaqué?,
tandis que d'autres ne le font que très-
rarement, ou prefque jamais. Ainfi l'on
trouve fouvent des Chenilles, ou des Vers,
fuivant l'expreflion commune, dans les pru-
nes, les bigarots, les pommes & plufieurs
PRÉLIMINAIRE.
ccvjj
variétés de poires : on n'en tiouve pas au con-
traire clans les perches , les abricots, los rai-
fins. On accufe fouveni les Vers dèc/e la
caufe unique de la diiecte des fruits. Cette
inculpation ne paraît pas fondée en ce que
les mêmes caufes contraires à la multiplicité
des fruits , le font aulfi à la multiplicité des
infectes; en for'te que les intempéries qui
font avorter les fruits, caufent aulîi la
mortalité des iniectes ; la proportion entre
le nombre total des fruits Si les fruits vé-
reux dans chaque année , eft toujours la
même; lorfque les fruits font abondans, il
y en a beaucoup plus de véreux , deux, par
exemple , fur iîx ; & quand il y a moitié
moins de fruits, il y en a aulîi moitié moins
de véreux à proportion du nombre tatal.
Le Papillon , dont les Chenilles doivent
fe nourrir à l'intérieur d'un fruit, dépofe
fes œufs fur les fruits au moment où ils
nouent; la Chenille qui naît bientôt, le
perce, y pénètre, la plaie fe referme Si n'en;
pas vifible. Mais on ne trouve communé-
ment qu'une Chenille à l'intérieur d'un
grain ou d'un fruit, qui , par fon volume,,
paraîtrait pouvoir en nourrir plufieurs; le
Papillon n'a-t il dépofé qu'un œuf fur cha-
que fruit ; at il pu reconnoître fi le fruit
fur lequel il dépofe, n'étoit pas déjà chargé
d'un autre œuf? Sans doute , il y a une
caufe, mais qui n'eft pas connue, par le
moyen de laquelle un fruit ou un grain ne
contient qu'un Ver ou qu'une Chenille.
Cependant cette loi , quoique génétale , n'ell
pas fans exception ; on trouve quelquefois
deux vers dans un même fruit. Les grains,
les plus précieux pour nous , ne font pas
épargnés par les Chenilles 3 il y en a qui
attaquent les différentes fortes de bied; , Si
l'orge eft particuliétemenr fujette à cet in-
convénient. Le Papillon, dont la Chenille
dévore ce grain , dépofe fur un feul vingt à
ttente œufs, cependant on ne trouve qu'une
Chenille dans chaque grain. Suppofera-t-
on avec M, de Réaumur des guerres ou des
combats meuttriers pour la poftefiîon du
grain où on trouve la Chenille, ou n'eft-
il pas plus naturel de croire que chaque Che-
nille, en nailîant, s'attache à un grain qui
n'a pas encore été piqué, comme les Che-
nil'es nées d'œufs dépofés fur une feuille,
fe répandent fur les feuilles voifines, fansfe
diipucer toutes la même feuille ?
Les Chenilles qui vivent à l'intérieur des
grains, y fubiffent auflï leur mctamorphofe,
& le Papillon fort par le vuide que ia Che-
nille a formé en fe nourri/Tant; mais celles
qui vivent à l'intérieur des fruits en forcent
pour fe métamorphofer ; elles percent le fruit
de dedans en dehors, tk c'eil alors qu'il
tombe ; la folidité de l'écorce la plus dure,
n'empêche pas que la Chenille qui s 'eft in-
troduite, jeune dans le fruit tendre , ne la
perce quand il a acquis fa confiftanceôV elle fa
grandeur; les noifettes , les glands, les
noyaux même des dattes , font percées par
des Chenilles qui ont vécu à l'intérieur, Sç
qui fe font nourris de l'amande. Nous n'a-
vons préfenté que les généralités contenues
dans ce mémoire, fans nous arrêter à la
defcription des efpèces fi importantes ce-
pendant à connoître. Deux motifs nous ont
portés à cette réticence. II fera queftion de la ,
manière de vivre des infectes dans l'hiftoire
de chacun en même tems qu'on en trouvera
la defcription fuivant l'ordre méthodique, Se
dans le difcours , fur les torts que nous font
les infecte» , nous parlons de ceux dont il
eft queftion dans ce même mémoire. Ce que
nous en aurions dit en cet endroit eût été
un double emploi.
VOLUME III.
Le troiftème volume contient douze mé-
moires dont l'auteur donne une idée géné-
rale dans une préface qui eft à la tête du
volume. Il nous apprend que les mémoires
ont pour objet , le premier les Vers mineurs
des feuilles , c'elt - à - dus , de très - petites
larves qui fe logent dans le parenchime des
feuilles ., entre les deux membranes qui le
contiennenr 3 Si y trouvent la nourriture,
le logement & un abri ; le fécond , les
CCV11J
DISCOURS
Teignes } ou les larves qui fe font des étuis
qu'elles peuvent tranfporter avec elles ; le
troisième, les moyens de prévenir les ra-
vages que les Teignes exercent fur les étoffes
6c les pelleteries auxquelles elles s'attachent j
le quatrième , les Teignes oui vivent fur
les arbres ou les plantes, & à qui les feuilles
fervent pour en faire leurs rourreaux ; le
cinquième, la defeription d'un grand nombre
de fourreaux de différentes Teignes , conl-
truies ou avec des brins de bois Se de feuilles ,
ou avec des madères différences^ Se qui le
fonr auili de celles dont les Teignes qui les
confinaient fe nourriftenc ; le fixième ,
les Teignes dont les fourreaux font de foie-
pure ; le feptième , les Vers ou Teignes qui
fe couvrent de leurs excrémeus , Se que l'au-
teur nomme Hotentocs; le huitième, les
fauffes Teignes, c'eft-à-dire , les larves qui
ie font des fourreaux de foie , mais atta-
chés & fixés contre un corps folide , qu'elles
ne peuvent tranfporter , Se qu'elles ne font
que prolonger luivant le befoin; le neu-
vième , les Pucerons ; le di\ième , les faux
Pucerons ; le onzième , les Vers mangeurs
de Pucerons; le douzième, les galles des
plantes , les productions analogues à cc-ï
galles , Se les infectes qui les habitent.
; i". MÉMOIRE.
Des infecles nommés Mineurs des feuilles ,
ou des infectes qui fe logent dans l'cpaif
feur des feuilles.
Les Chenilles ont occupé le lecteur dans
les deux premiers volumes; leur hiftoire n'a
cependant point été epuifée , il en eft' en-
core queftion dans ce premier mémoire ; il
traite des Chenilles & des Vers qui fe logent
& vivent entre le patenchtm'e des feuilles;
l'auteur nomme les premières , Chenilles
rvineufes , Us féconds 3 l'ers mineurs.
Lorfqu'on voit fur une feuille une partie
jaune , blanchâtre , ou d'un vert fort diffé-
rent du refie de la feuille ; on peut êtte
afiuré qu'elle nourrit , ou qu'elle a nourri
une Chenille ou un Ver mineurs ; ces in-
fecles conduifent leurs fouilles de trois façons
différentes ; les uns s'ouvrent des routes
étroites, longues Se tortueufes , Se cette ma-
nière de procéder leur a fait donner par notre
auteur le nom de Mineurs en galerie, d'autres
pratiquent des ouvertures plus larges, irré-
gn Hères , mais cependant dont les unes font
arrondies , les autres forment des quarres
longs ; enfin , il y a des Vers qui , dans
leur premier â^e , ayant mine en galerie ,
minent en grand fur la fin de leur vie, c'elt-
à-dire , qu'ils s'ouvrent un large elpace en
rout fens autour d'eux.
La clafië des infecles mineurs eft très-
norhbreufe, & renferme un très-grand nom-
bre d'efpcces ; il y a peu d'arbre? & de
plantes qui n'en nourr fient ; mais tous ces
infectes font en général fort petits. 1! y a
des Vers mineurs qui deviennent Papillons,
d'autres Mouches, &: il y en a qui le chan-
gent en Scarabés. La plupart des Vers mi-
neurs pallent leur vie dans U plus grande
folitude , fans la rencontre d'infectes d'au-
cune Qf'jhcii , pas même de la leur; mats il
y en a qui , attachés à la même feuille ,
fe rencontrent vers le rems de devenir chry-
falides , qui ouvrent enfemble alors un el-
pace plus grand , Se fe inéramorphofent près
les uns dis autres ; il y en a aullî quelques-
uns qui dès leur nâifiance fe réunifient
vingt ou. trente , minent & vivent en-
femble.
Lorfqu'un infects , dont la larve eft on
mineur, dépofe fes œufs, il en place un
ou plulieurs fur'uue feuille, fuivant l'e pècé
dont il eft ; les larves en fortant des œufs
percent la feuille & s'y logent ; on recon-
noît l'endroit par où elles font entrées ,
parce que la galerie y eft plus étroite , Se
qu'elle va en s'élargilfant k mefure que les
larves qui croiffent , vont en avant ; l'elpace
qu'elles laifient derrière elles eft remplie par
leurs excrémens.
Les Chenilles mineufes creufenc en ron-
ceant
PRÉLIMINAIRE.
CC IX
géant le parencliime avec leurs mâchoires;
les Vers mineurs qui fe changent, en Mouches
& à qui un crochet tient lieu de mâchoires,
s'en lervent comme d'une pioche, pour creu-
fer & s'ouvrir un paffage.
Les dinvrens Vers mineurs deviennent
chryfalides fous la peau de Vers qui le defsè-
che Si qui le r tient lieu de coque. Mais les
uns, avant cette opération, fortent de la feuille
qui les a nourris, les autres y {«biffent leur
changement; lc-> Chenilles mineufesfe conf-
truifent une coque de lo;e dans l'intérieur
de la feuille qu'elles ont creulée. La réac-
tion d;s libres ou u rvares que les Vers 8c
les Chenilles n'attaquent pru , 8c les foies
que les Chenilles rendent pour filer une
coque, fon- prendre aux feuilles différentes
formes , occasionnent des plis . des rug lues,
des convexités, Je donnent lieu à divers a:-
cidens de ce genre que l'auteur décrit en
détail ; il palle enfuite à l'hiftoire de quel
ques-uns des Vers mineurs qui deviennent
des Scarabés. 11 parle d'abord d'un Ver bla- c
qui vit fur .'orme, & qui fe change en un
Charanfou , enfuite d'un Ver blanchâtre à
tête brune , qui fe nourrit des feuilles de
bouillon blanc , 8c qui devient également
un Charanfon , 8c enfin d'un Ver mineur
des feuilles de mauve,, qui fe métamorphofe
en un infecte de même genre que les deux
premiers.
ze. Mémoire.
Des Teignes qui rongent les laines & les
pelleteries,
M. de Réaumur donne le nom de Teignes
aux Vers ou larves dont la peau eft rafe ,
nue 8c délicate , ce qui leur rend nécdïaire
un vêtement ou fourreau à l'intérieur duquel
elles vivent. Il diftingue les Teignes en vé-
ritables 8c en faujfes. Les premières fe conf
truileut un fourreau mobile qu'elles tranf-
portent par-tout avec elles ; les fécondes s'en
font un plus grand , mais attaché à un plan
fixe , dans lequel elles vont & viennent , mais
Uijloire Natuïdlc , Injecles , Tome IF.
qu'elles ne peuvent tranfporter Se qu'elles
ne quittent pas. 11 ne s'attache, dans ce mé-
moire , qu'aux Teignes des laines Se des p^.1-
leterie-. Ce (ont , à proprement parler , de
véritables Chenilles qui ne diffèrent que par
la manière de vivre à l'intérieur d'un four-
reau. M. de Rçaumur s'applique particulier
rement à décrire l'art avec lequel elles conf-
truifent ce fouireau ^ «5c il commence à cet
égard pat les Teignes qui rongent les étoffes.
Elles fe coi.ftruifent un fourreau cylindtîque
ouvert par les deux bouts , un | eu plus laree
vers le milieu qu'aux extrémités , propor-
tionné à leur raille , & long de quatre à
cinq lignes quand elles font parvenues à leur
grandeur. Ce fourreau eft tiffu de foie en-
dedans , cv au dehors de rragmens , de laine
que les Te'gnes détachenr du fond fur lequel
elles vivent; en forte que le fourreau eft de
la couleur de ce fond , & qu'il eft bigaré j
lorfque le fond l'eft lui-même. Les Ttipnes
dont il s'agit naiffent d'oeufs dépolés par de
très-petits Papillons, d'un gris-blanc, qu'on
voit voler dans les appartement depuis le
milieu du primeras jufqu'à celui de l'été t
fuiyant M. de Réaumur. Mais cet obfer-
vareur , fi exact , fe trompe fur ce point •
il eft vrai que paffé le milieu de l'été , les
Papillons de Teignes font beaucoup moins
nombreux, mais on en voit encore, & juf-
ques da, s les derniers jours de Septembre il
en vo'tige quelques-uns. La durée entre la
ponte des Papillons & la nailîânce des Teignes
eft d'environ trois femaines ; mais cet inter-
valle doit varier fuivant le degré de chaleur.
Auffi-tôt que les Teignes font nées elles tra-
vaillent à fe faire un fourreau qu'elles agran-
dilîent à rnefure qu'elles croiffant. Pour
remplir ce travail elles alongeiu une partie
de leur corps hors d'un des bouis du four-
reau ', faifillent avec leurs mâchoires les poils
de l'étoffe qui leur conviennent , les arra-
chent ou les coupent, Si, les appliquent au
bout du fourreau en retirant leur corps à
l'intérieur ; des fils de foie qu'elles tendent
en-dedans lient les fils de laine qui ont été
ajoutés au bout du fourreau ; cependant il
eft aflez large pour permettre à la Teigne-
dd *
ccx
DISCOURS
de s'y retourner ; on la voir, après avoir
àlonoé un bout, faire fottir fa tête par
l'autre j & rravailler à l'agrandillement de
ce fécond bout, de la même manière qu'elle
a alongé le bout oppofé.
I.orfqu'une Teigne ne fe rrouve pas bien
à la place où elleefr, elle en change, ce
quiarrive allez fouvent jelle fait fortir le tiers
antérieur de fon corps hors du fourreau ;
les crechets des pieds de derrière y relient
engagés, & elle le tire après elle, marchant
avec aifez cle vîteffe par la feule contraction
de les premiers anneau». Mais le prolonge-
ment du fourreau n'eft pas le feul travail
héceiTaire ; il faut auflî que la Teigne qui
a groflî paille élargir l'enveloppe qui la
couvre \ elle y parvient en fendant le four-
reau dans la moitié de fa longueur à un de
fe3 bouts, & en mettant une nouvelle pièce
entre l'écartemcnt , qu'ont lailfé entr'eux les
deux côtés ouverts ; lorfqu'ils font réunis
par cette pièce, la Teigne fend de même
l'autre moitié & l'élargit de la même façon :
après avoir procédé de cette manière fur un
des côtes du fourreau , elle fe comporte de
même par rapport à l'autre côté j en forte
quelle fend à quatre reptifes le fourreau ,
& l'élargit par deux bandes longitudinales
qu'elle y ajoute. Si on place une Teigne qui
a vécu fur une étoffe à fond rouge j iur
une autre étoffe a fond blanc , quand elle
aura élargi fon fourreau , on y remarquera
deux rayes longitudinales blanches qui font
la démonftration de la manière dont elle a
travaillé, manœuvre que notre auteur a vu
fouvenr répéter par des Teignes. Les étoffes
ne leur fourniffenc pas feulement de quoi
fe couvrir, mais elles s'en nourriffenr auili,
elles tirent de; brins de laine une fubdance
alimentaire fan< que la dig^ftion altère les
couleurs dont la laine a été empreinte , en
forte que les excrémens font de la. couleur
des étoftes que les Teignes »nt rongées, &
qu'on y peut remarquer les mêmes biga-
rures ou les mêmes nuances que fur les étoiles
mêmes.
Les Teignes nées en automne paffent
l'hiver fous cette première forme , & elles
font fouvent engourdies & fans action dans
cette (aiion ; mais au printems elles s'é-
loignent des étoffes } au moins la plupart ,
car plufieurs ne les quittent pas, elles em-
portent avec elles leur fourreau , le fufpendenc
par un bour à quelqu'endroit élevé, fouvent
au plancher j en ferment les deux bouts avec
un ciffu de foie, & y fubillent leur change-
ment en chrylalide & en Papillon.
Les Teignes des pelleteries & celles qui
s'attachent aux plumes vivent de la même
manière que les Te'gnes des étoffes de laine ;
c les fe nourriffent des poils ou des barbes
des plumes ., comme les premières des brins
de laine , elles en forment de même leur
fourreau. Cependanr M. de Réaumur croie
que les Teignes des étoffes de lame & celles
des pelleteries diffèrent _, que ce font deux
efpèces. Je ne crois pas cette opinion fondée,
elle n'eft pas la plus reçue ; la conformité
entre les Papillons , l'identité dans les pro-
cédés des Teignes } 6V fur- tout le dégât que
le"> Papillons qui voltigent dans les appar-
tenons occalionnent dans les pelleteries &;
dans les collections d'animaux, tout indique
que les Teignes des étoffes & celles des pel-
leteries lont les mêmes. Mais M. de Réau-
mur paroît avoir ignoré deux faits; favoir
que les Teignes dont il parle n'attaquent
pas feulement les étoffescV les pelleteries; qu'el-
les s'attachent encore aux Papillon; defléchés ,
fur-tout aux Phalènes qui font fort velues,
& qu'elles trouvent, tant fur le corps de ces
infecies que fur les pouffières qui couvrent
les ailes , de quoi fe nourrir & fe former
des fourreaux.
Le fécond fait dont M. de Réaumur paroît
n'avoir pas eu connoiffance , c'eft que
les poils & les plumes fonr encore dévorés
par une Teigne différente de celles dont il
a fait l'hiftoire, &c beaucoup plus grande,
qui devient une Phalène très -différente.
PRÉLIMINAIRE.
CCXJ
3e. MÉMOIRE.
Suite du précédent ; recherches fur Us moyens
de défendre les étoffes t> les pelleteries des
dégâts des Teignes.
M. de Réaumur obferve que toutes les
Teignes four nées du milieu d'aoCic, au com-
mencement de feptembre , qu'il n'en refle
plus de vieilles > que les jeunes ne tiennent
ni aux étolTes , ni aux pelleteries ; qu'il eft
aiféde les en taire tomber, au lieu que quand
elles ont pris de l'accroiiieiuent elles atta-
chent leur fourreau de façon qu'il n'eft pas
facile de'le détacfeerj cette obfervation con-
duit à confeiller de battte & de feconer les
meubles , de les houlTer à la fin du mois
d'août ou au commencement de fep-
tembre.
Je remarquerai que je penfe , d'après Pob-
fervation , avec M. de Réaumur , que l'on
décruiroit la plus grande partie des Teignes
en pratiquant les opérations qu'il indique
dans le rems où il les cdnfeille-, mais comme
je Tai dit dans l'extrait du mémoire pré-
cédent j M. de Réaumur borne trop la naif-
fance des Teignes ; il eft certain qu'il y a
encore des Papillons à la fin d'août , & même
en feptembre. Ils font moins nombreux ,
mais il y en a; ils dépofent des œufs, &
les Teignes qui en naiffent échapperoient
aux précautions prifes avant leur nai fiance ;
il faudrait donc les répéter & en faire ufage
à la fin des mois d'août & de feptembre.
La féconde remarque de l'auteur eft que
les Teignes s'attachent plus volontiers aux
étoffes à proportion que le tiffu en eft plus
lâche , patee qu'elles ont plus de facilité
à en couper & à en détacher les poils; c'eft
ce qui eft caufe que l'ufage de ces étoffes eft
fort diminué. Cependant au défaut d'étoffes
d'un tiflu lâche , elles s'accommodent de
celles qui font ferrées & fortement frappées.
Il y auroit deux moyens de garantir les unes
& les autres. Le premier ferait de faire périr
les Teignes fur les étoffes auxquelles elles
fe font attachées ; le fécond , au défaut de
ce premier , d'imprégner ces étoffes d'une
faveur qui les empêchât de les ronger. On
ne manque pas de procédés annoncés comme
propres à remplir ces objets ; les anciens na-
turalistes en ont décrit un grand nombre
que les modernes ont recueillis tk dont ils
ont chargé leurs écrits. Mais de ces moyens
les uns font évidemment inutiles & même
ridicules , les autres ne font pas d'une effi-
cacité bien démontrée. Ainlî perfonne ne
croira aujourd'hui qu'une étoffe placée fur
un cercueil , celle qui eft couverte d'une peau
deLioiijfont à l'abri des Teignes } & que
des Cantharides fufpenduej au plancher
fuffifent pour les éloigner ; mais il n'eft pas
également abfurde de croire avec les an-
ciens, que l'odeur de la fabine , du myrte ,
de l'abfinthe, de l'iris , de l'écorce de citron,
de l'anis, éloigne les Teignes, & qu'on ga«
ranrit les étoffes en les chargeant de ces
différentes fubftances en poudre.
Après l'expofé des moyens indiqués par
les anciens , M. de Réaumur rend compte
des expériences qu'il a fuivies pour en vé-
rifier la valeur & celle d'autres tentatives
qu'il a faites; il commence par remarquer
que le poil des animaux vivans n'eft jamais
rongé par les Teignes , que les toilons des
Moutons & les peaux des quadrupèdes qu'on
ii'a pas palTes, font beaucoup moins atta-
quées, tk le font plus tard que les peaux
qui ont été préparées. Il en conclut qu'il y
a donc une faveur dans le poil des ani-
maux vivans , qui déplaît aux Teignes ,
que cette faveur fe conferve long-tems après
la mort de l'animal & qu'elle eft détruite
par la préparation des peaux; que fi après
la fabrication des étoffes on leur rendoic
en partie la faveur que la préparation a
détruite , elles en plairaient moins aux
Teignes; cette faveur rende dans une graillé
ou Juin que la préparation enlève , ôc que
le frottement des peaux non préparées fur
des étoffes fabriquées leur rend en partie
fans altérer leur couleur. L'expérience a con-
firmé cette conjecture ; car des Teignes eu-
dd ij
ecxij D 1 S C O U R S
£
ermces dans des bocaux avec des morceaux
de ferge frottés avec une toifonnon préoarée
y ont pallé plufieurs femaincs (ans manger,
& le beioin feul les a forcées à attaquer ces
morceaux de ferge , tandis que des mor-
ceaux non frottés , placés dans les mêmes
bocaux, ont été attaqués fut le champ.
Ces obfervations conduifent M. de Réau-
mur à confeiller de frouer les meubles &
les étoffes avec des toifons non dégraiffces ,
ou à faire bouillir ces toifons dans de l'eau,
à tremper dans cette eau des broifes & à
en vergetter les meubles ou étoffes; il allure
que cela n'altère en aucune manière les cou
leurs. Conduit par cette première notion ,
l'auteur a effayé l'ufagedesdirlcrentesgraifTes,
des huiles, &c. & il n'a rien trouvé d'aufli
efficace que le frottement avec les toifons
grades. Mais il ne paroît pas qu'il ait éprouvé
ce moyen en grand ; il ne nous apprend
pas ce qu'il auroit produit fur une tenture ;
il eft différent de frotter un morceau de
ferge ou une tenture ; l'application du corps
dont on fe lert pour frotter p ut être com-
plexe fur un morceau , & elle peut mas-
quer en beaucoup d'endroits lur une étoffe
étendue j le dernier procédé exige un foin ,
une attention qui peuvent rendre l'opéra-
tion infufftfante. D'autres épreuves, par le
moyen defqueîles l'auteur avoit imprégné
des morceaux de ferge de l'infufion ou dé-
coétion de différentesplantes , de la dilîolution
dedirférensfels, dans lefquellesil avoit chargé
l'étoffe de poudres ameres ou odorantes ,
ont eu quelque fuccès , mais trop bornés
pour que M. de Réaumur lui-même s'arrête
à ces moyens & les r garde comme propres
à la coalervation des étoffes; il paffe enfuite
à un auire moyen connu, celui d'ei.velopper
des pommes de pin dans les étoffes ; il lui
paroît que ce moyen eft propre à éloigner
les Teignes par l'odeur que répandent les
pommes de pin , & cette conjecture eft for-
tifiée , parce que des Teignes mifes dan.-, un
bocal avec de la ferge frottée de thérébentine
d'un côté , furent trouvées mortes le lende-
main. Cette expérience a conduit l'auteur à
chercher la quantité qu'il faut de thérében-
thine en évaporation dans un efpace déterminé
pour faire périr les Teignes ,& il a trouvé
qu'elles mouroient à un degré d'odeur ,
qu'un homme , donr la tète n'eft [as très-
foible , peut fupporter; cependant, plus les
armoires , les garde- meubles, feront rem-
plis d'une forte odeur , plutôt 8c plus fine-
ment détruira- t-on les Teignes. Si l'odeur
eft très - forte & les garde - meubles , ar-
moires bien fermés , les Teignes périronc
en un feul jour. Pour répandre une pareille
odeur , il fuffit de placer dans les chambres
ou armoires des morceaux de toiie , d'étoffe,
de papier, fur lefquels on ait étendu de la
thérébenthine.
Je ne peux me difpenfer de faire deux
remarques. 1 /'abord M. de Réaumur n'a
pas déterminé allez précifément l'étendue
entre les furfaces imprégnées de thérebea-
thine & celle des armoires & garde-
meubles.
z°. Malgré l'extrême confiance dans (es
obfervationSj je fuis forcé de rapporter que
j'ai inutilement employé le moyen qu'il
indique pour des oifeaux enfermés dans des
boîtes vitrées. Les Teignes n'ont pas fouffert,
quoique l'odeur fût très - forte dans ces
boîtes. Mais peut - être les Teignes trou-
voient-elles fous l'épaiiîeur des plumes une
rerraite où l'odeur ne les afFeifoit pas ,
comme elle peut les afïedter fur une étoffe,
fur une furf-ce expofée à toute l'action des
vapeurs odorantes.
J'ajouterai que le moyen indiqué pat
notre auteur pour les meubles , dans le tems
qu'on les ferre , qu'on les renferme , me
paroîc mérirer d'être vérifié par de nou-
velies expériences , & que , comme c'eft au
mois d'août & de feptembre que les Teignes
naiilent , qu'elles font plus délicates, que
c'eft dans ce même tems qu'on fe fert
moinsdes msubles, ce feroit auifi dans ce tems
qu'il conviendroit de détruire les Teignes en
répandant pendant un jour une forte odeur
P R È L 1 M I N A 1 R E.
âe thérébentliine dans les armoires ou les
garde-meubles.
L'odeur de refprit de vin me , d'après
M. de Réaumur , les Teignes comme l'o-
deur de la thérébentliine ; il pourroit être
employé de la même façon : l'ufage en
feroit plus coûteux, mais moins défagréable,
Se pourroit fervir pour des meubles précieux.
Comme l'efprit de vin s'évapore ttès promp-
tement , ii en faudroit beaucoup plus que
de thérébentliine, & fermer les armoires avec
encore plus de foin.
Des eiïais précédens M. de Réaumur a
pafïc à celui des fumées de différentes fubf-
. tances brûlées. Il a trouve que toute fumée
épaiire faifoit périr les Teignes , mais que
l'odeur de la fumée de tabac qui refte atta-
chée à des fubftances qui ont été expefées
à cette fumée , même après que la fumée eft
diflipée, fait encore périr les Teignes.
Les vapeurs du mercure & du foufre
tuent les Teignes ainlî que toutes efpèces
d'infeâes, mais elles font dangereufes Se elles
gâ:ent les couleurs.
L'auteur finit ce mémoire important par
un réfumé fur la manière d'employer les
moyens qu'il a fait connoître.
Rien de mieux pour conferver les meubles
que de les frotter avec une toifon graiïè .,
ou de faire tremper cette toifon dans de
l'eau prête à bouillir, de vergeaer les meu-
bles avec une brode trempée dans cette eau.
Ce n'eft qu'un préfervatif pour éloigner les
Teignes qui ne fe font pas encore fixées ;
lorfqu'une étoffe } un rmuble , en font at-
teints _, il faut recourir ou à la fumée du
tabac, ou à l'odeur de la thérébentliine.
Si on emploie Je tabac on en jette des
feuilles hachées comme iour fumer , fur
de ons allumés dans un [«chaud; en
place ce réchaud dans une armoire , qu'on
ferme bien , & fi on opère dans un garde-
cc.xn;
meuble , on en bouche la cheminée j on
en ferme les fenêtres , on proportionne le
nombre des réchaux , la quantité de tabac
à la grandeur des armoires , des qarde-
meubles ; de façon que la fumée foie épaule.
On fe retire de la pièce après avoir pris
les précautions néceflaires pour n'avoir rien
à craindre du feu. Je remarquerai encore
qu'il eût été à defiré plus de précifion entre
la dofe de tabac & la grandeur des pièces ;
on laifTera les armoires , garde - meubles
fermés pendant vingt -quatre heures. Mais
la fumée de tabac pourroit noircir les ga-
lons & altérer les couleurs tendres. 11 fau-
dra , dans ces cas , avoir recours à l'odeur
de la thérébentliine. Son odeur fera d'autant
plus forte que la thérébentliine aura été
étendue fur une plus grande furface. On
peut frotter les meubles mêmes avec un
pinceau ou brode de peintre trempée dans
la thérébenthine ; les meubles n'en fouffri-
ront pas, on pourra les plier & les enfer-
mer enfuite; ils conferveront une forte odeur
qu'on leur fera perdre en les expofant à
l'air quand on voudra s'en fervir j fi au lieu
de frotter les meubles mêmes on ne veut
que les expofer à Patmcfphère d'une ar-
moire ou d'une pièce chargée de l'odeur
de la théréLenthine, onfe rappellera que plus
l'odeur fera forte, mieux l'opération réuflira
& que l'odeur fera en proportion des fur-
faces qu'on aura imprégnées de thérében-
tliine.
Le tems de faire l'une ou l'autre de ces
opérations elt du quinze aoûc à la fin de
feptembre; alors on détruit foutes les Teignes
en une fe..le fois. Mais Ci l'on a manqué ce
moment , on peut opérer en toute faifon.
M de Réaumur conclue que les Teignes
des pelleteries étant les mêmes que celles des
écofres, on lesdîtruira par les mêmes moyens;
que pour garantir les pelleteries il fijfrira de
les enfermer dans des éti s ou des boîtes
avec des linges imprégnés de thérébentliine.
La fumée de tabac & l'odeur de la thé-
CCX1V
rébenthine peuvent être employés contre les
Punaifes comme contre les Teignes ; mais
il eft befoin pour les Punaifes d'une fumée
-plus épaifte & d'une odeur plus forte.
4e. Mémoire.
Des Teignes dont /es fourreaux font faits
de membranes de feuilles , & des Teignes
qui fe jont leur fourreau d'une cfpèce de
coton.
Les Teignes qui ont été le fujet du mé-
moire précédent vivent dans nos demeures;
celles dont il s'agit dans ce mémoire habitent
les jardins Se la campagne. Elles font en
général peu connues j les auteurs , jufqu'à
JVÏ.deRéaumur, ne lesavoientpasobfervées ;
on les trouve fur beaucoup d'aibres , en
particulier fur les rofiers , les pommiers ,
les poiriers , les chênes , Se fur-tout fur les
ormes. Celles qu'on trouve fur diftérens
arbres différent entre elles d'efpèce , mais
elles ont de commun de fe loger dans des
efpèces de fourreaux. Ce font des Chenilles
à peau rafe , dont cependant le premier
anneau quelquefois entier , quelquefois en
partie feulement } Se le dernier font cou-
verts d'une plaque écailleufe : elles fe conf-
truifent un fourreau qui approche plus ou
moins de la forme cylindrique , dont le bout
que regarde la tête de l'infecte e'ft bordé,
courbé. Se plus fort que le refte du tuyau;
le bout oppofé eft fermé , Se s'ouvre cepen-
dant au moment où la Teigne rend fes excré-
mens ; il eft formé par la rencontre de trois
pièces triangulaires & mobiles. Le fourreau
eft lifte dans fa longueur , Se il offre une
réfiftance aftèz forte ; il eft beaucoup plus
long Se plus ample que ne femble l'exiger
la taille de l'infecte ; mais il lui fert d'une
retraire où il fe donne des mouvemens &
su il a befoin de fe retourner } fa couleur
eft celle des feuilles sèches en général. A
la fuite de ces généralités , notre auteur
examine comment les Teignes fe fabriquent
un fourreau fait de feuilles , comment elles
U travaillent de manière qu'il ne devienne
D I S C O U R S
pas trop fragile par la déification des pièces
des feuilles dont il eft formé ; avant que
d'entrer dans ces détails , il parle de la ma-
nière dont les Teignes fe nourrifTent. Elles
fufpendent leur fourreau aux feuilles qu'elles
veulent entamer , Se elles l'y attachent par
le bout du côté duquel leur tête eft tour-
née ; il eft fouvent incliné Se forme diffé-
rens angles avec la feuille qui le forrient ;
quand il eft fixé , la Teigne entame la
membrane inférieure de la feuille, la perce
fans pénétrer au-delà de la membrane fu-
périeure qu'elle ne perce jamais , mais elle
fe nourrit du parenchime conrenu enrre les
deux membranes- , & pour le décacher en
plus grande quantité, elle alonge une partie
ue fon corps & le replie entre les mem-
branes en rongeant le parenchime.
Pour parvenir à favoir comment les
Teignes travaillent leur fourreau , l'auteur
arracha les fourreaux de Teignes qui s'étoient
fort avancées au-dehors entre les membranes
d'une feuilie ; ces Teignes privées de leur
fourreau agrandirent l'ouverture formée entre
les deux membranes, la poufsèreut en droi-
ture Se. fe logèrent à l'aife entre ces deux
membranes, puis elles les fèparèvent en deux
pièces longitudinales , l'une fupérieure >
l'aurre inférieure & parallèles ; leurs mâ-
choires font les inftrumens qui leur fervent
pour tailler les deux pièces; quant au pa-
renchime qu'elles renferment , il fert d'a-
liment aux Teignes qui n'en laiflent aucun
atome entre les deux pièces 5 lorfqu'elles font
coupées elles tiennent encore à la feuille ,
parce que leurs bords font chargés d'engre-
nures ; mais leurs bours ont des formes Se
des échancrures difficiles à décrire , Se con-
venables à la difpofirion que 'doivent avoir
chacune des extrémirés du fourreau. Les
pièces étant taillées , la Teigne les aftujettit
& les lie par des fils de foie tendus des bords
d'une membrane aux bords de l'autre mem-
brane , puis à force de fe tourner , de fe
mouvoir en tout fens , elle les moule fur
fon cotps 3 leur fait prendre la forme cy-
lindrique qu'elles confervent en fe dsfT«.
PRÉLIMINAIRE.
chant. Ce premier travaille étant achevé ,
la Teigne li lie la partie interne du fourreau
en ta Frottant avec fa tête, & elle en tapifle
la moitié intérieure d'un tillu de foie appli-
qué comme un vernis.
ccxv
Nous avons vu dans le mémoire précé-
dent que les Teignes des fourrures agraa-
dillcnt leur fourreau devenu rrop petit ;
celui des Teignes qui le compofent de
feuilles ne peut être agrandi de la même
façon j elles le quittent donc & elles s'en
font un nouveau au befoin.
Ce n'eftpas feulement fur les arbres, mais
fur plusieurs efpèces de plantes que l'on
trouve des Teignes.
Toutes les Teignes dont il a été queftion
dans ce mémoire font de la clalïe des Che-
nilles , l'auteur ajoute à leur hiftoire celle
d'un Ver qui fe Transforme en une Mouche
à deux ailes. Ce Ver fe nourrit des graines
du faule, & fe fait un fourreau des poils
cotonneux qui enveloppent cette graine ; il
n'a d'autre art pour fe vêrir que de raliem-
bler aurour de lui ces poils , de les entremêler
& d'en former une forte de feutre.
F-
M
E M O I R E.
Des Teignes qui Je font des fourreaux dont
l'extérieur neji pas UJfe , foit avec des
fragmens de feuilles , Jolt avec des frag-
ment de tiges , de plantes ; & de plufieurs
aure- êjpèces de Teignes qui Je jont des
four '.au: qui nefontjias pris des plantes
ni des matières dont elles fe nourrirent.
Les fourreaux des Teignes doiit il eft
queltion dans ce mémoire ont des formes
très • différentes , fuivant les efpèces de
Teignes , mais coudantes, comme tous les
travaux des animaux des mêmes efpèces.
Une Teigne qui vit fur l'aftragale fe conf-
ttuic un fourreau de la forme d'un cornet
courbe, mais chargé d'un triple rang d'ap.
pendices que l'auteur compare à Cet ajufte-
ment qu'on nommé falbala.
Ariftore cv Pline avoient , de leur rems,
remarqué une Teigne que le philofophe
avoir appelé A . r, perd- bois. Elle
fe fait un fourreau de foie , le tenfurcit en
le couvrant de fragmens de bois , ou plus
fou vent de morceaux de feuilles ou de ti^es
de plantes; d'autres Teignes ne couvrent pas
leur fourreau de feuilles , mais de portions
de tiges , & c'elt communément le gramen
ou chien -dent qu'elles emploient. Cepen-
dant il y en a qui y font fervir des por-
tions de tiges d'autres plantes & même d'ar-
builes.
I! paroîr, d'après les obfervatipns de notre
aureur, que la plupart des Teignes dont il
vient d'être parlé fe changent en Papil-
lons , dont les femelles font dépourvues
d'aîles.
C'eft fur - tout dans les eaux qu'il faut
chercher les Teignes que les anciens avoient
appelle Perd-bois. Il a été déjà queltion
de deux efpèces dans le dixième mémoire
du fécond volume. L'une vit fur le pota-
mogeron , 6V l'autre fur la lentille aquatique.
Ces efpèces de Teignes beaucoup plus nom-
breuses dans les eaux que fur rerre dans
nos climars, ne méritent pas plus que celles
de terre le nom de Perd-bois , puisqu'elles
en emploient très -peu _, & qu'elles fe fervent de
morceaux de feuilles , de fragmens de toute
efpèce qui fe trouvent à leur portée. Suivant
B.lon j les François nomment les Teignes
aquatiques charrées. Elles ne font point de
véritables Chenilles comme les terrestres y
mais des Vers qui fe changent en Mouches à
quatre ailes Notre auteur auroit donc du ex-
clure decetre c'alîe les Teignes dont ii parla
dans le dixième mémoire du fécond volume ,
donc l'une vit fur le poramogeton , l'autre
fur la lentille d'eau j il me femble qu'il au-
roit même dû donner un nom différent aux
Vers qui , quoique fevèti liant à ia manière des
ccxvj DISCOURS
Teignes, ne deviennent pas des Papillons.
L'uniformité de nom induit en erreur. Il en
faudroit un différent.
Le tuyau des Teignes aquatiques eft à
l'intérieur tout de foie , liffe & uni , fortifié
au-dc-hors par des frasjmens de toutes fortes,
{.eu importe j pourvu quiis iervenr a ren-
forcer ie fourreau. Auflî lorlque tes Teignes
viennent à quitter un fourreau devenu trop
étroit , & quelles s'en loin fait un nouveau ,
le dernier eft il à l'extérieur tout à fait dif-
férent du premier \ ce qui dépend des frag
mens que l'iniccts a trouvés dans le moment
à fa portée. Ces fourreaux font bigarrés ,
irréguliers, comme déguenillés & compo-
tes de chiffons, de haillons ralîemblés. Cette
apparence ne les rend pas moins propres à
leur ufage. Sont - ils couverrs de portions
plâtres de feuilles, ie fourreau a l'air plat,
quoiqu'il foit cylindrique; font-ils fortifies
par des briras de jonc appliqués les uns contre
les autres,ils ont l'ait d'un ouvrage cannelé, Sec.
Ce ne font ni des feuilles , ni des tiges qui
fervent à d'autres Teignes , mais elles chargent
leur fourreau de grains de fable , de fragmens
de coquilles.
Il ne parole pas que les Teignes s'atta-
chent plutôt à une fubftance qu'a une autre
pour couvrir leur fourreau , mais à celles qui
peuvent eu général l'alléger , augmenter fa
furface & en rendre les mouvemens plus
faciles dans l'eau. Cette reffburce étoit né-
ceffàire à des animaux qui nagent mal , qui
marchent dans l'eau, fur le fable , la vafe,
les plantes , qui traînent leur fourreau après
eux. Il faut cependant excepter les Teignes
qui fe leftent avec du lable.
Dans l'énumération que M. de Réaumur
fait des patties de la Teigne aquatique qu'il
décrit , on doit remarquer des filets mem-
braneux qui fonent en grand nombre de
ces anneaux ; ils n'avoient paru , à M. Val-
lifnieri , que des liens qui attachent le corps
de la Teigne à fon fourreau , mais M. de
Réaumur foupçonne qu'ils ont du rapport
avec les ouyes des Poilfons II les croit inu-
tiles pour fixer le corps au fourreau , parce
que ce befoin elt rempli fuffifamment pat
deux crochets (unis \ ta partie pollérieure
è\' inférieure du corps , & fon foupçon eft
encore fondé fur ce que l'on voit ces filets
dans certains momens former des aigrettes
& s'agiter.
Les Teignes aquatiques ont , ainfi que
les Chenilles, la faculté de filer, ceft par
le moyen de cette faculté qu'elles corn-
pofent l'intérieur du fourreau de foie , Se
q l'elles attachent en-deffus les différentes par-
ties étrangères qui y for» n c;!laites ; c'tll c us
leitr fourreau qu'elles fubillent l'état de chiy-
falide j elles bouchent les deux bouts du
fourreau , quand elles font prêtes de cet
état par des brins de foie qui forment une
grille. Au moyen de cette précaution elles
font à l'abti contre les auttes infectes aqua-
tiques qui pourraient s'introduire dans leur
fourreau , Se cependant l'eau , qu'elles ont
befoin de refpirer fous la forme de chry-
falide, pénètre & fe renouvelle dans le four-;
reau.
Le befoin de refpirer l'eau eft démontré
pour la chryfalide , en ce qu'on voit alter-
nativement la grille du fourreau foulée en '
dedans dans l'infpiration, & repouffée en
dehors dans l'expiration.
La nymphe de la Teigne dont nous fui-
vons l'hiftoire a , fur le devant de la tête ,
une touffe de poils que débordent deux cro-
chets qui forment une efpèce de bec ; ils
font diffétens des mâchoires de la larve, la
mouche n'aura point de crochets ni de ma-
choires a cochers que nous examinons
appartiennent donc à la nymphe , & il eft
probable qu'ils lui fervent à détacher les
grilles qui ferment fon fourreau lorfqu'elle
eft ptête d'en fottir fous fa dernière forme
ou celle de Mouche. Cette Mouche eft du
nombre de celles qui ont quatre aîles ; le
lecteur la connoîtra mieux en la déiîgnant
par le nom de Frigane qu'on lui donne
communément ,
PRÉLIMINAIRE.
Communément , 8c Tous lequel M. Geoffroy
l'a décrite.
M. de Réaumut s'occupe enfuice d'une
efpcce de Teigne beaucoup plus perite que
la. précédente dont le fourreau paroît cou-
vert d'un ruban vert qui l'entoure. Ce ruban
eft compofé de pecices pièces de feuilles
plaquées avec beaucoup d'art. Notre auteur
obferve que les Teignes ont peine à vivre
dans trop peu d'eau ou dans de l'eau cor-
rompue , Sz que cependant elles peuvent
vivre à l'air & fe paffer d'eau pendant cinq
à lix jours •, il continue de parler de diffé-
rentes Teignes parmi lefquelles on peut en
remarquer de fort petites qu'on a taxé de
ronger & d'endommager les pierres , parce
qu'on les trouve fur les murs , & que leur
fourreau qui eft en-dedans, de foie , eft cou-
vert de petits fragmens ou de pouffières de
pierre. Mais il eft probable que ces Teignes,
comme notre auteur l'a penfé , vivent des
moulTes & lichens qui croillent fur les pierres ,
& qu'ils fe couvrent des fragmens qui fe
délitent par l'action de la gelée & celle de
l'humidité; il y a de ces Teignes dont le
fourreau eft conique , femblable à une chaude
d'Hippocras , d'autres dont le fourreau eft
à trois pans prefque plats.
M
E M O I R E.
Des Teignes qui Je font des fourreaux de
pure foie.
Les fourreaux des Teignes de pute foie
font remarquables par leur forme. Les unes
s'en font un qui eft terminé en crofle à fa
partie poflérieure ; les autres recouvrent la
partie antérieure du leur de deux plaques
qui forment une force de manteau. Notre
auteur nomme les premières Teignes en
croffe , les fécondes Teignes à manuau. On
trouve plus de ces Teignes fur le chêne que
fur aucun autre arbre ; le meriiler en nour-
rit aufti. Celles en crolfe du chêne ont un
fourreau brun, & celles du merilîer un four-
reau noir. Les unes & les autres rongent
Hiftoire Naturelle , Infecl.es. Tome Ur.
CCXVJj
les feuilles à la manière des Chenilles , c'eft
à-dire, qu'elles en rongent toute la iubf-
tance , les membranes & le parenchime.
Leur fourreau n'eft 411e de foie pure, comme
les coques de beaucoup de Chenilles, mais
le tiffu en eft bien plus ferré , ce qui le
fait paroître , en certains endroits , comme
couvert de petites écailles. Lorfqu'ii devient
trop étroit , les Teignes ne l'abandonnent
pas j comme le font celles qui fe vendent de
de feuilles , mais elles l'élargiffent comme
Ls Teignes des étoffes, avec cette diffé-
rence que celles - ci fendent leur fourreau
longirudinalement en deux endroits, & que
les Teignes qui fe vêtiffent de pure foie
ne fendent le leur qu'en -deffous ; elles y
ajoutent une bande intermédiaire qui l'a-
grandit.
Le fourreau des jeunes Teignes à man-
teau n'eft point couverr de cette enveloppe,
elles ne l'ajoutent qu'en vieilliffant ; ce man-
teau eft compofé de deux pièces qui font
toujouts écartées en-deffus & fouvent rap-
prochées en deffous du corps.
Les Teignes dont il vient d'être queftion
deviennenr de très petites Phalènes blanches.
H faut fuivre dans le mémoire même les
procédés qu'elles emploient pour la ftruétute
de leur fourreau. Cet objet n'eft pas fuicep-
tible d'extrait.
7e. Mémoire.
Des Vers ou Teignes qui fe couvrent it
leurs exe rémens.
Les infectes dont il s'agit dans ce mé-
moire n'ont de rapport avec les Teignes qu'en
ce que leur Ver ou larve a befoin de fe
couvrir , mais elle ne devient point un Pa-
pillon , elle ne fe fait point de fourreau ,
elle fe couvre de fes excrémens. Jl femble
donc que le nom de Teigne ne lui convient
pas Se ne peut qu'en donner de fauffës
idées ; c«lui à'Hottentot que notre auteur
ee
CCXV JJ
lèut a auffi donné , offre des notions plus
rapprochées. Le premier des infectes Hot-
tencots dont il s'occupe , eft celui qui eft
connu depuis M. Geoffroy fous le nom de
Criocère du lys, C'eft un très-petit coléoptere
dont le corcelet & les étuis font d'un rouge
de cire d'Efpagne , & dont le deffbus du
corps eft noir. Il vie fur les lys ^ fon Ver,
court , gros & ramaffé en mange les feuilles',
il eft couvert de fes excrémens qui forment
autour de lui une malle humide , arrondie ,
oblongue , informe , de couleur de feuilles
macérées & broyées. On ne voie du Ver
que la tète qui déborde & fes fix jambes ;
fon anus eft à la partie fupérieure du pé-
nultième anneau, Se les excrémens , à leur
fortie , font pouffes fur le dos du côté de
la tète par la direction de l'inteftin recourbé
de ce côté ; ils font giuans , mais pas alïez
pour fortement adhérer ; le mouvement al-
ternatif d'élévation & d'abaiffement des an-
neaux du corps fiiffitpour les faire gîiffer d'ar-
rière vers la tête. A mefure que les excré-
mens fe defsèchent ils bruniffent tk devien-
nent moins humides ; dans ce dernier cas,
îorfque l'infecte en eft trop chargé il fe dé-
barrnlfe par un frottement biufque contre
quelque partie de la plante qui le nourrit ;
il relie alors à découvert } mais pour peu
de terris. Si on enlève fon tégument & qu'on
lui fouiriifle des alimens , on le voit en-
viron deux heures après rendre des excré-
mens qui fervent à lui former une nouvelle
couverture.
La femelle de l'infecte qui nous occupe ,
fait fa ponte par tas de dix à douze œufs :
les jeunes Vers vivent quelques jours près
les uns des autres; ils fe féparent enfuue;
ils ont atteint leur grandeur à peu près en
quinze jours. Ils font très - voraces j près
de leur terme ils font couverts de moins
d'exercmens , fouvenc même ils font iKids ;
ils font alors plus actifs que d.ins leur pre-
mier âge qu'ils paffent à ne changer de placs
qu'autant qu'il n'y a plus de quoi vivre au-
tour d'eux ; ils entrent en terre pour de-
venir chryfalide ; ils fe font une coque cou- ]
DISCOURS
verte de grains de terre, liffe & luifante à
l'intérieur , tapiflee de foie blanche & fa-
rinée. Cependant cet enduit n'eft pas un tilîu
de fils de foie , mais un vernis produit par
une humeur que le Ver diftille de fa bou-
che , qui s'étend fur l'intérieur de la coque
& s'y defseche.
Sur les feuilles de différens gramens on
trouve aufti des Vers Hottentots ., & les
feuilles de l'orge &c de l'avoine en nour-
riffent une e'pèce qui devient un très- petit
Scarabé. Ceux-ci font couverts d'exctémens
tantôt prefque fluides & tranfparens, tantôt
plus compacts ; ils ne mangent que le pa-
renchime des feuilles ; ils le retirent en terre
pour fe métamorphofer.
L'artichaut & quelques chardons des plus
grandes efpèces nourriffent auffi un Ver
Hottentot. Ceiui-ci eft couvert d'une maffe
de grains noirs j elle n'eft pas immédiate-
ment portée par le corps qu'elle couvre ,
mais l'infecte l'y applique ou l'en éloigne >
l'élève ou l'abaiffe à volonté. Son dernier
anneau fe re'ève & fe recourbe du côté de
la tête j il donne naiffance à deux appendices
membraneux ou écailleux recourbés vers la
tête & prefqu'auffi longs que le corps ;
c'eft fur ces appendices que font reçus les
excrémens ; ils y font pouffes par l'anus &
portés en avant rar le mouvement que l'in-
lecte donne à des poils qui bordent les deux
appendices.
Ces grains, collés les uns aux autres , en
fe dénichant & foutenus fur la fourchette
qui rcfulte des deux appendices _, forment
un toît que le Ver fouiève., abaiffe félon
les mouvemens des appendices. Ce Ver fe
métamorphofe lur la plante qui l'a nourrit,
ne frit point de coque , demeure fous le
toît qui la couvert , qu'il fonifie en-deïïous
de la dépouille ce Ver; en la quittant , il
devient un Scarabé du genre de ceux que
les nomtnclateurs modernes ont appelles
Boucliers } ou CaJJiies.
PRÉLIMINAIRE.
M
E M O I R E.
Des faujfes Teignes,
L'auteur a défini les Teignes des infectes
qui v vent dans un fourreau qu'ils tranfpor-
tenc par. tout ave eux } le» foui!*» Teignes
en diffèrent, eu ce qu.' leur fourreau n eft
pas tranfportable , mais qu'il eft attaché au
plan de pofîtiou. Sous ce point de vue ceit
un logement, une retraite plutôt qu'un four-
reau , & le- Vers a cuyau , lî communs dans
les eaux de la mer , pourroient être regardes
comme de faillies Teignes; mais ces Vers
différent à tant d'autres égards , qu'ils ne
peuvent être confondus avec les laudes
Teignes qui, comme les véritables, fubiffëns
des métamotphofes. L'auteur commence par
l'hiftoite de fauffes Teignes qui vivent d.ms
les ruches des Abeilles , s'y multiplient quel-
quefois au point de forcer les Abeilles à
chercher elles-mêmes un autte afyle ; elles
fe nourrirent de la cire préparée par celles-ci.
Elles n'ont point de goût pour le miel ,
n'attaquent que les cellules où il n'y en a
pas encore de dépofé , 8c ne touchent pas
à celles qui en contiennent. Ces Teignes ,
très -anciennement connues , &. qui le font
de tous ceux qui ont ttaité des Abeilles;
deviennent des Phalènes; Virgile & Ariftote
en parlent ; le premier les appelle durum
Tinea genus , & le fécond les confondant avec
d'autres infe&es., leur donne le nom de 7e'-
rédines.
Deux efpèces de fauffes Teignes vivent
à l'intérieur des ruches. Toutes de*.x font
des Chenilles à feize jambes; leur peau efl
blanchâtre & rafe. La première efpèce, plus
petite que les Chenilles de médiocre gran-
deur , eft la plus commune ; la féconde efl
un peu plus grande. Toutes de x ont les
mêmes habitudes & la même manière de
vivre. Elles percent la cire , s'y introdujfeut
& y ouvrent des g Jeries qui leur fervent
de retraite ; elles n'en fortent point, mais
elles alongent ces galeries félon leur befoins,
en portent la longueur communément à cinq
CCX1X
ou fix pouces , Si quelquefois au. double ,
elles y trouvent le logement, un abri contre
l'aiguillon des Aheilles& leur nourriture , l'in-
térieur du tuyau ou galerie eft tapilTé de foie
couverte de grains de cire qui ("ont les ex-
crémens de la Teignp: r^i gjriînc, ^J^i-eta
par l'action digeftive , paro:ffent rendre la
galène plus impénétrable à l'aiguillon des
Abeilles.
Cependant les rayons font compofés dô
cellules partagées par descloifons mitoyennes;
lotfque les Teignes ont percé ces cloifo's,
elles fe trouvent à découvett dans le vide
des cellules; pour y remédier elles divifent,
avec leurs mâchoires , les cloifons en grains
très petits qu'elles poufient devant elles , ces
grains font des matériaux dont elles conti-
nuent leur galerie à travers les cellules , &
qui les couvrent; elles attaquent enfuite une
nouvelle cloifon Si fe conduifent de même:
l'ouvrage n'eft point poulie en ligne droite t
mais il fuit des conrouts plus ou moins tor-
tueux , S< il efl par-tout allez large pour
permettre aux Teignes de fe raourner. Lors-
qu'elles ont atteint le terme de leur gran-
deur elles fe font une coque de foie blanche
qu'elles tecouvrent de leurs excrémens comme
elles en ont couvert la ga'erie. L'auteur ne
dit point fi c'eft dehors de cette demeure
qu'elles filent leur coque, ou fi c'eft à l'in-
térieur de la galerie même ; il n'a pas non
plus obfetvé combien de tems les faillies
Teignes des ruches reftent en chryfal-de,
mais il dit qu'au mois de juin o.. au com-
mencement de juillet les Papillons Luit nés
en grand rombre. IK ont les ailes 6v le corps
d'un gris de fouris , le devant de la tête
jaunâtre, les yeux d'un ro.gede bronze écla-
tant. Cependant il y a atiflî des Papillons
d'un gris de cendre , do't les yeux font
bruns, Si qui ont derrière la tête des poils
couleur de feuille morte. Cette différence
entre des Papillons nés de fauffes Teignes
de la première efpcce ou de la p'us petite,
fait foupçonner à l'auteur qu'il y a de x
efpèces de ces Teignes. Quoique la cire fo't
l'aliment qu'elles préfèient , eles s'aceem-
e e if
ccxx
modem de beaucoup d'autres fubftances ;
renfermées dans des bocaux où la cire leur
manquoit, elles ont vécu de bois, de ferge,
de peau qui avoit fervi à couvrir des livres ,
de carton , de feuilles sèches. Des générations
nourries dans des bocaux wà u *'•>• fomt.lo;r
épuifée & toute réduite en excrémens s'y
font multipliées & renouvellées pendant plu-
sieurs années j les dernières, employoieut
comme aliment les excrémens rendus par les
premières; mais il efr. aifé de fentir que ces
réfidus contenoient encore des fubftances
iiutritives,& que la première digeftion n'avoit
extrait qu'une partie de la fubftance alimen-
taire de la cire.
Enfin , les fauiïes Teignes n'attaquent vo-
lontiers la cire qu'autant qu'elle eft mince,
les pains de cire même bruts & les boug:es
ne fout pas de leur goût , & elles ne s'en
nourriflent que par néceflité.
Les Papillons des faufles Teignes de la
plus graude efpèce font des Phalènes fans
trompe , donc les ailes font d'un gris-
brun.
Les nids de ces efpèces d'Abeilles qu'on
connoît communément fous le nom de Bour-
dons , qui conftruifent les leuts d'une cire
brute au'ils amoncèlent fous des mottes de
gazon font auflî fujets à être dévaftés par
une forte de faulfe Teigne [lus petite que
la moins grande ties deux précédentes , Si
qui devient une Phalène d'un gris uni-
forme.
M. de Réaumur fait une remarque bien
fenfée , c'eft que les excrémens d'un animal
qui fe nourrit d'une fubftance aulîi fingu-
licre que la cire mériteroient d'être exa-
minés , que leurs qualités , leur altération
pourtuie. t é^.airer fur la nature peu connue
de la ci.e \ il a tenté à cet égard des ex-
périences qu'il leroit trop long de rapporter,
& dont le réfultat eft qu'une parie de la
cire eft c! angée par l'adion digeftive des
Teignes , mais que leuts execémens con-
DISCOURS
tiennent encore de la cire qui n'a pas été
dénatutée , qui en a les différentes proprié-
tés j & qui cependant, par fon mélange avec
la partie altérée des excrémens, eft millible
à l'eau & foluble dans ce fluide.
Des Teignes dont il viem d'être parié ,
M. de Réaumur parte à d'autres faufles
Teignes dont les unes rongent les étoffes de
laine, d'autres le cuir, Se particulièrement
les peaux employées par les relieurs ; Se
d'autres enfin endommagenr les grains 8c dif-
férens alimens dont nous vivons.
Les premières , plus grandes que les Teignes
communes des étoffes , mais de même de
la clarté des Chenilles à feize jambes , ne
fe font point un fourreau proprement dit j
elles creufent l'étoffe , y tracent un fillon ,
fe logent dans fa cavité, & tendent au-defliis
d'elles une tente formée en partie de foie
qu'elles filent & de brins de laine ; elles
attachent la tente à l'étoffe dans toute fa
longueur , Se ne laiflent d'ouverture que du
côté de leur tète 3 elles fe retournent pour
rendre leurs excrémens.
Il eft difficile de remarquer les tentes des
faufles Teignes dont nous nous occupons ;
placées dans l'épailleur de l'étoffe , elles pa-
roiflent feulement dans des endroits où le
tiflù eft bouireux Si mal travaillé j on ne
peut guère non plus faire tomber , ni dé-
tacher les tentes en btolfant , ou en battant
les meubles , comme il eft plus aifé de le
faire par rapport aux fourreaux des vraies
T ignés ; mais heureufement les faufles
Teignes ne font pas fort communes. Elles
naillènt vers le commencement de juillet t
& ne deviennent Papillons que vers la fin
de mai ou le commencement de juin fui-
vant ; elles s'attachent aux étoffes qui dou-
blent les voitutes par préférence aux meu-
bles y Se elles font rares dans les appar-
temens.
Les faufles Teignes des cuirs font encore
des Chenilles de la première dalle , & des,
PRELIMINAIRE.
Chenilles de médiocre grandeur ; elles le
font an long tuyau qu'elles attachent au corps
qu'elles rongent ., elles le recouvrent de grains
qui ne font prefque que leurs excrémens ;
elles ne fe nourriîrent pas feulement de cuir
& de la peau qui couvre les livres , mais de
toute efpèce de fubftance animale defféchée,
elles s'accommodent des infectes morts, &
l'on en trouve fous 1 ecotee des arbres aux
endroits où il a vécu des infe&es, où ils ont
laifîé leurs dépouilles } où il en a péri. Elles
filent , pour le méramorphofer des coques
blanches qu'elles recouvrent de leurs excré-
mens qui fonc des grains noirs.
Une rroifième efpèce de faulTe Teigne
plus petite que les précédentes , nous fait ■
cependant un beaucoup plus grand tort ; ;
elle s'atrache aux grains qui nous four les
plus néceiraires , particulièrement au froment ;
& au feiglej elle lie plufieurs grains en-
femble par des fils de foie , & fe fait , entre j
les vuides que biffent ces grains, un tuyau
de foie blanche d'où elle alonge fa tête pour
ronger les grains qui font autour d'elle j em-
portée avec fon tuyau & à l'abri dedans 3
elle n'eft point incommodée par le tranfporc
du grain qu'on remue. Leuwenhoeck a parlé
de cette Teigne Si. l'a confondue mal à
propos avec celle des étoffes. Le rapport entre
les Papillons des deux Teignes a été la fourca
de cette erreur.
Les Papillons des faufTes Teignes du bled
fonc de fort petites Phalènes à antennes en
filet; elles portent leurs aîles en toît élevé j
le fond des fupéneures eft un gris blanc ,
terne à l'ombre , argenté au foleil ; fur ce
fond fjnt diftribuées d'affez grandes tâches
irrégulières d'un brun-clair. Le corps j le
dellous des ailes fupérieures & les deux faces
des inférieures font d'un gris-blanchâtre. Ce
Papillon commence à paroître vers la fin
de mai.
La dernière faufle Teigne dont il eft- fait
mention dans ce mémoire fe nourrit de la
pâte de chocolat quelle creufe , & fur la-
CCXXJ
quelle elle fe couvre d'un tuyau de foie
blanche ; c'eft une Chenille à feize jambes,
& le Papillon eft une Phalène d'un gris un
peu jaunâtre , tacheté de quelques points
bruns. Il eft plus que probable que cetre
Teigne fe nourrit d'autres fubftances que de
chocolat qui n'eft pas fouvent à fa portée.
Mais fon hiftoire rï'étoit pas encore bien
connue au tems où M. de Réaumur écri-
voic.
9e. Mémoire.
Uijîoire des Pucerons.
M. de Réaumur obferve qu'après avoir
donné l'hiftoire des infeétes qui fe font des
logemens , des fourreaux , &c. il feroit dans
l'ordre de parler de ceux qui , en fuçant les
plantes , occafionnenc des extravafations de
fucs , des excroifJances qui les couvrent &
leur fervent de logement. Tels font les in-
fe5fes qui vivent dans les gales produites par
leur piquure ; mais l'hiftoire de ces infeétes
fera plus facile à faire, & fera plus aifément
comprife après celle des Pucerons dont les
faits prépareront la connoiffance de ceux qui
appartiennent aux infeâes des galles.
Les Pucerons font non - feulement très-
nombreux j ils font encore fi variés que
peut- être chaque plante en nom rit une efpèce
particulière ; toutes au moins en font plus
ou moins couvertes en difTérens rems. Mais
ce feroir un travail aufli long qu'inutile de
donner l'hiftoire de toutes les efpèces de
Pucerons; elle ne doit comprendre pour tous
que les faits qui leur font communs, & les
obfervations particulières pour chaque efpèce.
Leuwenhoek & Hartfoeker > dans l'extraie
critique des lettres de cet auteur , ont traité
des Pucerons. Mais le premier sert quel-
quefois trompé , Se le fécond beaucoup plus
fouvenr.
• Les Pucerons font en' général forr petits;
lourds & lents dans leur marche ;ce caractère
oppofé â celui qu'indique le nom qu'on leur
a donné , & qui préfente l'idée d'un infecte
ccxxij DISC
^crile j léger , qui tiendroit par ces qualités
fie la Puce. Les Pucerons ont fix pattes &
d'abord p;ivés d'aï 1 es , U plupart en acquiè-
rent quatre par la fuite. Les uns portent leurs
antennes en avant , les autres couchées fur
le dos , &c dans ces derniers elles furpaffent
fouvenc ta longueur du corps ; mais ce qui
eft fur-tout remarquable , ce font de..x rjJèts ,
cornes ou tuyaux pofés en-dellus du dos près
de l'extrémité du corps. Ils ont une origine
commune., don: ils s'ççaftteW a mefure qu'i's
fe prolongent. Ces filets font roides , infle-
xibles, très courts , & li petits dans plulieurs
Pucerons qu'on a peine à les diftihguer ; il
y en a dans LTquels ils manquein , & font
remplaces par deux lîm. les tubercuies. 11 (era
parlé de leur ufagew
Le vert elt la couleur du plus grand nom-
bre des Pucerons ; il y en a cependant de
noirs , de blancs, de bronzas , a'un rouge-
pâle ; ces derniers ne font de cette couleur
qu'en automne , ils étoient verts pendant l'été.
Ils vivent en fociétc , ils s'attachent aux tiges
& aux feuilles des plantes, aux jeunes poulies
6c aux feuilles des arbres ; ils font Ibuvent
fi nombreux , qu'ils cachent les plantes fur
lefquelles ils font établis. On les apperçoit
au premier coup-d'œil fur certaines plantes,
comme le chèvre feuille; fur d'autres^ quoi-
qu'ils foient nombreux , il faut les chercher
pour les voir , parce qu'ils le cachent ou
occafionnent dans la plante des défordres qui
les couvrent.
De tous les Pucerons , ceux qui s'établilïenc
fur les jeunes- pouffes du (ureau, font les plus
ailés à oUerver. Us femblent tenir à la plante ;
ils y tiennent en effet en quelque forte par
leur trompe enfoncée d.ins l'écorce , &c par
le moyen de laquelle ils pompent leur nour*
mure; cependant ils la retirent & la plient
fous leur ventre pour marcher & changer de
place. Elle elt ordinairement de la moitié de
la longueur du corps. Très-fouvent les Pu-
cerons font fi multipliés qu'i s ferment fur les
plantes une double couche audelTu.sjles uns des
autres. La fuperieure elt moins ienée que
OURS
la couche inférieure , & Compûfée de Pu-
cerons qui ne cherchent pas à fe nourrir ,
mais à multiplier leur efpcce. Ils font en
mouvement tandis que les premiers , fuc
lefquels ils marchent , font dans l'inac-
tion.
Ce qu'il y a de plus remarquable dans
1 hiftoire des Pucerons , ce il la manière dont
ils fe reproduifenr. Us font vivipares.
Leuwenhoeck l'avoit arpris par le moyen
de la dilltction ; il avoit trouvé leur ven-
tre rempli de Pucerons tour formes. M. de
Réaumur a confirmé certe obfervation , en
voyant de jeunes Pucerons fortir du corps
des plus gros par l'ouverture de l'anus :
l'aét'on interne du Puceron adulte pouffa
au dehors le jeune Puceron, qui naît en ve-
nant en arrière. Quand fes pieds , placés
près de la tête, fonc dégagés, il s'en aide
pour fe tirer du fein où il a été foimé.
L'opération eft au plus de fix à fept mi-
nutes. Ces infectes font fi féconds , qu'un
feul en met au jour quinze à vingt par jour ,
fans que le volume de fon ventre paroiffe
diminuer ; quand on le preffe & qu'on l'é-
crafe , on n'en fait fonir que quelques Pu-
cerons touc formés; maison en apperçoit 3
pour ainfi dire fans nombre , depuis l'état
de conformation complette jufqu'à celui
d'embrion. M. de Réaumur obferve avec
bien du fondement , que . les autres ani-
maux vivipares mettent au jour leurs petits
en une feule fois , cous formés au même
point, fans qu'il en refte à leur intérieur
qui foient à différens degrés d'accroiilemenc.
Les Pucerons, nouvellement nés, aidè-
rent des vieux , par la couleur & par l'ap-
platiffement du corps ; ceux qui font verts,
font d'un ton plus pâle , ceux qui deviennent
noirs , font verts en nailîant ; les Pucerons
jaunâtres mettent au monde des petits qui
fonc blancs.
Le Puceron qui vienr de naître , marche
auliî-tck ; il cherche une place où il fe fixe,
& il ia choilit à la fuite des autres Puce-
PRÉLIMINAIRE.
CCXXtJJ
rons qui forment une file fur la plante ; il
fe pince immédiatement derrière le dernier
Puceron de la file q.ii s'agrandit à mefure
des nouvelles naifTances; elle eft compose
de Pucerons tournés tous les uns la tète du
côté inférieur de la tige , les autres du côté
fupérieur.
La piquure multipliée des Pucerons ne
peut manquer de dépenfer une grande quan-
tité de sève; auffi beaucoup d'arbres & de
plantes en fouffrent ils , mais cet effet n'eft
pas aulîi généra! qu'on le croit. Les Pucerons
ne foat aucun tort au futeau , au fyco-
niore , aux abricotiers , &c. , mais ils nui-
fent beaucoup aux pruniers, aux pêchers,
aux chèvrefeuilles, &c. Ils en déforment,
ils en defsèchent les feuilles & les pouffes;
ils leur font prendre des formes bizarres ;
ils occafionnent fur les feuilles des excroif-
fances, fouvent femblables à des fruits,
quelquefois de la grolfeur d'une noix &
même d'une très-petite pomme. Ces excroif-
fances font creufes cV fervent de logenjens
aux Pucerons dont les piquures les ont pro-
duites ; on en voit plus communément dans
nos climats de plus grofTes fur les feuilles
d'orme que fur tout autre arbre ; lorfque
ces excro.lfances font encore peu confîdéra-
bles , elles font exactement fermées de toute
part,& l'on ne trouve à l'intérieur qu'un
Puceron parvenu à fa grandeur, mais envi-
ronné de jeune; Pucerons auxquels il a donné
naiflance , cY. dont le nombre s'augmente
prefque continuellement. L'orme n'eft pas
le feul arbre fur les feuilles duquel on voie
des excroilfances produites par la piquure
des Pucerons ; le peuplier eft fouvent chargé
de pareilles tubérofités , ainfi que le tére-
binthe & beaucoup d'autres arbres. C.s
excroiffances , qui font de vraies galles ,
font employées pour la teinture dans plu
fleurs contrées , Se il y a apparence que nous
en retirerions le même avantage fi l'on s'étoit
plus appliqué à déterminer Image que nous
pourrions faire des galles auxquelles les Pu-
cerons donnent naiiTance dans nos contrées.
A près les obfervations particulières fur les
Pucerons qui occafionnent des galles, M. de
Kcaumar revient aux généralités qui leur font
commtinesavecles Pucerons qui vivent à l'air.
Par- tout où ces infettes font en grand nom-
bre, on voit aulli beaucoup de fourmis;
elles pourroient fervir à les faire découvrir
fi en y étoit embarraflé : les uns, comme
Leuwenhoeck Se fou critique', ont cru que
les Fourmis étoieut ennemis des Pucerons ;
les autres ont imaginé avec Goedaert , qu'el-
les les protègent } & que même elles en font
les mères : cette opinion auffi faulfe que
l'autre, a prévalu , & eft encore celle de plu-
fieurs geus de la campagne. Mais fans lon-
ger à ce qui attir-. les Fourmis près des
Pucerons, on attribue communément aux
premières les torts que les féconds font aux
plantes ; le vrai cependant elt que les Four-
mis ne font attirées que par fépanr'iemenc
d'une humeur aqueufe & fucrée, qoi s'amaî'e
fur l'endroit couvert de Pucerons, que c'c't
cette humeur que les Fourmis cherchent polit
son nourrir j cV. non les Pucerons pour lef-
quels elles font fort indifférentes; qu'elles
profitent del'épanchemenc de cette humeur,
fans y contribuer, fans participer en rien .m
tort que les Pucerons font aux plantes &
aux arbres. Cepen.iaut cette même humeur
n'eft point une fimple exttavafation de la
sève, mais elle eft le produit de deux li-
queurs que rendent les Pucerons , l'une par
l'anus, l'autre parles deux cornes cre.iLs,
ou conduits qui font placés en-deflus du
corps; la dernière parôîc par fa confîltance,
quoique fluide eV limpide , analogue aux
excrémens , 6V la féconde à l'urine. Ai'nfi
cette conjecture, fi elle étoit vérifiée, four.
niroit un fait fingulier de plus dans l'hif-
roire déjà (1 remarquable des Pucerons. Ils
changent, ainfi que 'les autres infères, plu-
sieurs fois de peau pendant la durée de leur
vie. Mais ce qui eft particulier à la plupart,
c'eft d'être plus ou moins couverts d'une
forte de duvet , qui paroît compofé Je fils.
Ce duvet eft plus abondant fut les Puce-
rons du hêtre que fur ceux d'aucune autre
efpèce. Mais quelle eft fon origine da;, s ions
les Pucerons ? Notre auteur avoue qu il n'a
CCXX1V
pu la reconnoîrre , Se que la conjecture la
plus vraifemblable cft que ie duvet eft pro-
duit par une humeur qui s'échappe par les
porcs de la peau , qui fe defsèche à l'air ,
Se dont les globules , en s'aglutinant, for-
ment une forte de fil.
Le plus grand nombre des Pucerons de-
vient aîlé en vieilliffant. On reconnoît ceux
qui doivent éprouver ce changement en les
examinant à la loupe. Le haut de leur dos
eft plille , & de chaque côté il y a un ren-
flement produit par l'origine des aîîespliées
& 'contournées qu'il renferme. Lorfqu'après
avoir changé plufieurs fois de peau , un Pu-
csron quitte fa première dépouille , fes aiies
ne paroiifent d'abord que comme un appen-
dice, un paquet de chaque côté, mais cha-
que appendice fe fépare en deux portions,
Se les quatre ailes prennent la forme qui
leur eft propre , fans que l'infecte y con-
tribue , comme le font au contraire les Pa-
pillons naiffaus, en les agitant. Il paroît que
le développement des aîies du Puceron eft
purement l'effet de la circulation. Mais quel
eft le fexe des Pucerons aîlés? Quel eft leur
emploi par rapport à l'efpèce ? Frich n'a pas
héfité à prononcer que les Pucerons aîlés
font les mâles de leur efpèce. L'analogie
portoit à le penfer. Mais Leuwenhoeck ,
M. Geoffroy père , Celloni , notre auteur,
ont prouvé par des obfervations différentes
& multipliées, que des Pucerons aîlés met-
tent au jour d'autres Pucerons , comme ceux
qui ne font pas aîiés & qu'ils font égale-
ment vivipares. Tous les Pucerons non-aîlés,
otf pourvus d'ailes , remplirent donc les
fonctions de mère ; on n'en connoît pas en-
core à qui la nature n'ait confié que celles
de mâle. Ces finguliers infectes réunhïent-
ils les deux fexes ? On a un pareil
exemple dans les limaçons : mais ils s'ac-
couplent , ils fe fécondent mutuellement ;
ils ne fauroient fe pafler d'un concours ré-
ciproque : les Pucerons ne paroiifent pas en
avoir befoin:on n'en n'a pas vus d'accouplés ;
ils paroiifent fe fuftue, fe féconder chacun
en particulier, & ils femblent Ues herma-
DISCOURS
phrodites capables de perpétuer leurs efpc-
ces , à la manière de la plupart des végé-
taux, comme Leuwenhoeck & Ceftoni l'ont
svancé. Cette propofition fera plus évidem-
ment prouvée dans des mémoires poftérietirs
à celui-ci. Le lecteur doit donc la regarder
dès ce moment comme très - fondée. Les
Pucerons ont différens ennemis ; il eft traité
dans un autre mémoire de ceux qui en dé-
truifent le plus; l'auteur parle dans celui ci
d'un moucheron qui fe pofe fur un Puceron,
replie fon anus fous le ventre du Puceron ,
y dépofe un œuf, d'où naît un Ver qui
pénètre dans le ventre du Puceron, ronge
fes parties internes, fort par une piquure
eo-deffous de la peau qu'il n'a pas enta-
mée , & fe file auprès une coque ronde
dans laquelle il fe métamorphofe. On trouve
affez fouvent de ces coques lut les files de
Pucerons qui couvrent les plantes. Cetre obfer-
vation très-bien fuivie par M. Ceftoni, l'a
été aulfi par M. de Réaumur.
L'auteur termine ce mémoire pa' l'hif-
toire de Pucerons qui vivent les uns amon-
celés à l'intérieur d'un trou dans un arbre ,
les autres fous l'écorce près des endroits où
elle eft fendue. Il tiouva les premiers dans
un tronc d'orme & les féconds fous l'écorce
de plufieurs chênes. Les uns &r les autres ,
mais les derniers fur tout font plus grands
que les autres efpèces de Pucerons ôc les
derniers font encore remarquables par leur
trompe; elle eft placée en-deffous de la
tête, affez près des deux premières jambes,
trois fois longue comme le corps , qu'elle dé-
borde à fon extrémiré poftérieure vers laquelle
elle eft dirigce;fa pointe eft récourbée en-defl us,
& l'infecte l'enfonce fort avant dans l'écorce
qui le couvre. En devant de l'infertion de
cette trompe avec le corps eft placé un fi-
let plus court & plus gros que l'infecte
tient appliqué fur la trompe, qui n'y adhère
cependant, pas & qu'il eft aifé d'en écar-
ter. M. de Réaumur croit que c'eft une
féconde rrompe qui reçoit le fuc pompé
par la première & qui le tranfmet aux or-
ganes digeftifs.
Enfin
P R É L I M
Enfin , ce n'eft pas feulement fur les ti-
ges, les feuilles, fous l'écorce & dans les
trous de> ai uns qu'on trouve des Pucerons;
il y en a qui s'attachent aux racines & l'au-
teur cite un alfez grand nombre de ces ef-
pèces ; il en a vu iur les racines Ju mille-
fcuilles, <ie I* cynoglolle , de l'avoine, de
l'ofcille i fe ulles étroites, de l'arum îk d'une
eipèce de hennis.
M
E M O 1 R E.
Des faux Pucerons du figuïtr & de ceux
du buis.
M. de Réaumur donna le nom de faux
Pu.erons à des v;rs qui fe tiennent fous les
feuilles du figuier, quelquefois !ur les figues
fans rien changer à l'état de ce fruit : ils
rëiTemblerït aux Pucerons par l'extérieur,
par leur inaiftion , par la nature de leurs
excrémens , pat es filet:, cotonneux donc ils
font louve c c >uvercs , mais ils en diffèrent
effenciellemeut en ce qu'ils deviennent tous
aîlés, en ce qu'aucun ne le propage qu'il
n'ait acquis des ailes , que tous lubillent
une vraie tnéramôrphofe 8c qu'ils devien-
nent un moucheron qui a la racuhé de
fauter; l'auteur d'après cette faculté nomme
ces moucherons, mouchcons fauteurs; il remet
à une partie plus éloignée de fes ouvrages
à les diftinguer par des caractères plu» dé-
tailles & plus précis. Duiileurs le ver du
Moucheron fauteur fe nourrit , comme les
Pucerons.par une ttompe qui lui fert à pom-
per le fuc de l'arbre fur lequel il vit. C'eft
dans les mois de mai & de juin que les
faux Pucerons du figuier deviennent des
Moucherons ou Mouches fauteufes.
Lorfqu'on examine au mois de mai les
poulies du buis, il eft aifé de remarquer
à leur extrémité des feuilles contournées en
boules. Ces boules lout formées par deux
feuilles extérieures qui font devenues con-
caves & qui fe font lapprochéesj on trouve
à l'intérieur d'autres feuilles qui ont pris
moins de développement & la même for-
Hijloire Naturels. , Infectes. Tome II/".
I N A 1 R E. ccxxv
me; toutes ces feuilles reflembUnt à des
calottes appliquées les unes contre les autres
du côté de leur cavité, & elles lailTent des
vides entre (.Iles. La cavité intérieure & les
vides entre les différences feuilles (ont rem-
plis de faux Pucerons tantôt au nombre de
vingt, tantôt au nombre de deux feu-
lement, Si dans tous les nombres intermé-
diaires pour chaque boule. On y trouve e»
même tems des gtains ronds , ou oblongs ,
quelquefois contournés , qui ont une certaine
conlîllance 6V qui s'écralent cependant aifé-
ment fous le doigt, te font les excrémens
des faux Pucerons j ils ne préfentenc rien
de dégoûtant, ajoute M. de Réaumur, Se
mis lut la langue ils s'y fondent en y laif-
fant une laveur fucrée. Si l'on en eût,
ajoute-t-il encore, ramallé une allez grande
quantité, ce qui ne feroit pas difficile, on
auroit finement trouvé que c'ell un excel-
lent remède à quelque maladie. Cela n'eft
pas imp >llib'e ; mais la propofnion eft au-
moins hafardee.
Les faux Pucerons du buis fe'nourriffenc
comme ceux du figuier par le moyen d'une
trompe; ils deviennent de même des mou-
ches fauteufes \ on commence à les trouver
dans leurs boules vers le milieu d'avril &c
ils deviennent des mouches vers le quinze
de mai. En vain en cheiclieroit-on dans
les coques de l'année précédente, on n'eu
trouve que dans celles des jeunes pouffes.
1 Ie. M É M O I R E.
Des Vers mangeurs de Pucerons.
Les Vers mangeurs de Pucerons font ou
dépourvus de jambes , ou ils en ont. Tous
ceux de la première divilïon deviennent des
mouches à deux ailes , &c parmi ceux de la
féconde , les uns fe changent en mouches à
quatre ailes, les autres eirôcarabés.
Goëdaert a connu les vers de la première
efpèce , il en parle en cinq endroits ; M. et
Réaumur ajoute à plufiturs de fes obfvtva-
CCXXV)
tions, & il en confirme d'autres. Ces Vers par-
venus à leur grandeur en ont une qui , par
rapport aux Pucerons , excède les rap-
ports de taille du plus grand lion aux plus pe
tits quadrupèdes donc cet animal fait fa
proie. Ces vers ont la faculté de s'alonger ,
de fe raccourcir , & ces mouvemens font
caufe qu'ils ne préf entent pas une forme cou f
tante. Il y en a de couleurs & d'efpèces diffé-
rentes. Quelle que foit la couleur de ces
Vers , ils reflemblent parfaitement , par la
conformation , à ceux des Mouches de la
viande j ils font de la même clalle , & non
des Chenilles comme Goê'daert l'a mal-à-
propos écrit de comme on l'a répété d'après
lui. Ils ont en deffous de l'extrémité ou fe-
roit fituce la tête, un dard écailleux armé
de deux autres dards moins longs. Les trois
repréfenteii! une forte de fleur de lis ; à leur
jondion eft une ouverture qui eft la bouche ;
le Ver jette , par cette ouverture, une bave
dont l'ufage fera déterminé plus bas. L'au-
teur , en cet endroit , obferve entre ces Vers
des différences d'après lefquelles il les divife
en plufieurs genres. Nous renvoyons pour cet
objet au mémoire même.
Les Vers mangeurs de Pucerons , placés
au milieu des animaux qui leur fervent de
parure, qui (ou fans défenfe, qui ne favent
pas fuir , n'ont befoin , pour fe raffafier ,
que de faifir & dévorer ceux qui les environ-
nent ; ils n'ont pas même à pourfuivre leur
proie , & il ne leur eft néceffaire de changer
de place que quand ils ont détruit tout ce
qui les environnoit. Ils parodient ne pas voir
éc n'être avertis de la préfence de leur proie
que par le toucher ; ils tarent & n'ont pas
d'autres moyens de juger de ce qui les envi-
ronne ; c'eft pourquoi ils alongenc la par-
tie anrérieure de leurs corps , ck la forcent
quelquefois très en avant en la tournant de
rous côtés : aufli-tûc qu'ils fentent un Puce-
ron , ils le faililTent en le perçant de leur tri-
ple dard \ ils le retirent aufh-tôt à l'intérieur
chargé de leur proie j & ils font ren-
trer l'an & l'autre fous leur premier anneau ;
alors, comme on peut le voir ,ea obfer^ant
DISCOURS
à la louppe un des Vers qui font blancs, & dont
les anneaux font tranfparensj on diftingue un-
corps femblable au pifton d'une pompej &
qui en fait les fondions j il s'élève & s'abaiffe à
l'intérieur du Ver ,&c pompe les fucs& les hu-
meurs du Puceron avec lefquels il attire
auffi des fraç;mens fohdes; en forte que le
Puceron épuifé n'offre plus qu'une véritable
dépouille que le Ver rejette.
Un Ver qu'on a privé de nourriture pen-
danr quelques heures & auquel on en rend y
fuce plus de cent Pucerons en trois ou quatre
heures. Ces infectes ne mangent pas continuel-
lement, mais les inrervalles de leur repas font
courts ; auili deux ou trois vers fuffifent ils pour
détruire en deux ou crois jours la plus grande
partie des Pucerons dont une poulïe forr lon-
gue étoit couverte. Il paroîc que les Vers de
certaines efpèces ont un goût de préférence
pour des Pucerons auffi de certaines efpèces ;
quoiqu'ils s'accommodent de toutes dans le
befoin. Ler Vers qui ont pris un certain de-
gré de croilTance font d'une force infiniment
fupérieure aux Pucerons ; mais les Vers naif-
fans ont befoin de fuppléer , par leur achar-
nement , à leur manque de vigueur ; ils
percent donc un Puceron qui fouvent leur
échappe , qui fuit quoique lentement 3 auquel
ils s'attachent , & qui quelquefois trans-
porte avec lui un ennemi qui l'épuife au
moyen de fes armes , & en fait fa proie.
Lorfque les Vers mangeurs de Pucerons
ont acquis tout leur accroiffement , 6c qu'ils
rouchenr au moment de leur transformation
ils s'éloignent des Pucerons, s'arrêtenr fous
la courbure de quelque feuille \ ils y répan-
dent une liqueur vifqueufe qu'ils rendent par
fa bouche , ils étendent cette liqueur en con-
tradant & étendant les anneaux dont ils font
compofés , puis ils rampent fur la furface im-
bue de la liqueur qu'ils ont répandue \ il s s'arrê-
tent à un point qui leur convient, & y demeu-
rent fixés par le defféchement de l'humeur ;
alors leur corps fe raccourcit, fe gonfle en
avant, s'applaiit tk s'efile en arrière , où il le
PRÉLIMINAIRE.
forme une forte de queue , & le Ver devient
une chryfalide à laquelle fa peau qui lecouvroit
& qui fe defTèche , ferc d'envelopp.'. Le
rerme le plus ordinaire pour la durée de l'é-
tat de chryfalide, eft d'environ dix- fept jours ,
au bout defquels les mouches percent leur
coque & en fortenr.
Une obfervation qui mérite qu'on s'y ar-
rère , c'eft que les mouches nées des Chryfa-
lides des Vers mangeurs de Pucerons du fu-
reau Se du faule, prennent, en fortant de leur
chryfalide, un accroillèment fi fubit , qu'au
bout d'un quart d'heure elles ont le double
du volume qu'elles avoient en fortant de
leur coque. M. de Kéaumur penfe que cette
crue fubite n'eft pas feulement l'effet des hu-
meurs qui , en circulant , étendent des par-
ties molles Se encore fans confiftance ; il re-
marque que celles de la Mouche naillante
en ont une affez forte \ il croit qu'elles fe gon-
flent d'air , & que c'eft la quantité qu'elles
en îfpirent qui les tuméfie; il le prouve en
ce qu'en piquant la Mouche , fon corps tu-
méfié s'affaiile.
Quoi qu'il en foit , cette tuméfaction ne
dure que quelque-tems , & au bout d'un
quart d'heure la Mouche qui étoit tuméfiée,
dont le corps avoit une forme arrondie , di-
minue de volume*, pafle à celui qu'elle con-
fet vera , Se elle prend la forme alongée pro-
pre aux infeites de (oii genre. Cette tumé-
faction j au moment de la naiffance , cette
réduction qui lui fuccède , font deux faits
très-remarquables , mais dont la caufe ne
nous paroît pas encore bien connue.
Les Vers dont nous venons de parler
n'ont point de jambes y ceux dont il nous
refte à extraire l'hiftoire en font pourvus ,
& deviennent les uns des Mouches à quatre
ailes, les autres d-s Scarabés , & les uns Se
les autres fe nourtifTent suffi de Puce-
rons. Il n'y a que peu d'e pèce des premiers,
mais leur force cV leur voraci'é les rendenr
redoutables aux Pucetons ; elles les ont fait
nommer par notre auteur Lions des Pucerons ;
CCXXV1J
cette dénomination leur convient encore par
les rapports de fotme qu'ils ont avec l'infecte
appelle Fourmilion , 6c en ce qu'ils devien-
nent des infectes aîlés du même genre.
Les Vers- Lions des Pucerons ont le corps
alongé Se applati , terminé pat une pointe
fur laquelle ils s'appuient , Se qui remplit
l'office d'une feptième jambe ; leur rêce eft
terminée pat deux crochets aigus, creux, qui
font un fuçoir , qui fetvent à faifir les Puce-
rons en les en piquant , & à pomper leurs
humeurs.
Les Lions des Pucerons prennent un ac-
croillemenr rapide : ils ont atteint leur gran-
deur à peu près en quinze jours, Se pendant
cet intervalle ils décruifent une grande quan-
tité de Pucerons. Leur voracité eft fi grande
qu'ils n'épargnent pas leur propre efpèce ,
qu'ils s'attaquent Se fe détruifent mutuelle-
ment ; parvenus à leur grandeur , ils fe re-
tirent fous quelque feuille , y filent une co-
que de foie très blanche , à l'intérieur de la-
quelle ils fe métamorphofent. Leur fi ière
eft , comme celle des Araignées , placée à
l'extrémité du corps près de l'anus. Les Mou-
ches , comme les appelle M. de Réaumur _,
qui proviennent d.s Vers-Lions desPucerons,
peuvent être remarquées pat le ver brillant
Se fouvent doré , qui elt la couleur de leur
corps , par la finelle de leurs aîles qui pafle
celle de la gaze la plus fine , mais fur tout
par les œufs qu'elles dépofent ; ce font des
filets déliés implantés fur des feuilles , termi-
nés par un bouton qui eft véritablement
l'œuf.
De très-petits Vers des Lions des Puce-
rons dont M. de Réaumur compofc le troi-
fième genre de ces Vers, fe forme , av c les
dépouilles des Pucerons, une forte de man-
teau ou de demi- fourreau dont ils fe cou-
vrent en-deffus , depuis leur fteond anneau
jufqu'à l'extrémité du corps.
Il ne refte à parler que des Vers qui fe-
transforment «n Scarabés. Ces veri font ap-
ffij
CCXXVl'j
platis ; leur corps terminé en pointe s'élargit
en remontant vers la tête ; ils donnent la
charte aux Pucerons en parcourant les plantes
qui en nourriftent , ils les failîllem & les dé-
vorent à l'aide de leurs mâchoires; lorlqu'ils
font au terme de leur accroiiLment , ils fe
cramponnent par l'extrémité du corps lur
quelque feuille , & i's y fubilient leur meta-
mot bofe. Au bout de quatorze à quinze ,
jours, i's paioirtenc fous la forme de petits
Scarabés.
Un des Vers-lions des Pucerons qui de-
viennent des Scarabés , eft remarquable par
un duvet blanc dont il eft couvert , ce qui
a porté l'auteur à l'appellcr Hériffim blanc.
Ce duvet eit uifpofé par aigrett s , il a quel-
que rellembUnce avec les piquam du Hérif
fon , il tient fi peu qu'on l'eniève par le plus
lfget attouchement , & que la peau rcfte
rafe. Elle pa oît alors très- délicate , elle eft
de couleur veulâtre. Mais les touffes qu'on a
enlevées fo c remplacées par de nouvelles
qui croiftent fi rapidement , qu' un Ver qu'on
a dépouillé eft au bout de dix à douze heu-
res aulli bien vêtu qu'avant qu'on l'eût cou-
ché. Quelle eft la nature de ce duvet ? fcnt-ce
des poils , un vér table duvet cotonneux
formé par l'exudation d'une humeur qui le
dertechè ? C'cft ce qui n'eft pas déterminé }
<k ce qui eft mis en queftion dans ce mé-
moire.
I Xe. M e m o I R E.
T)es palis des plantes & des arbres , & des
productions qui leur font analogues. Des
infectes qui habitent ces galles.
On donne le nom de galles a des tubétofités ,
des excroiffances qui naiflentfur toutes les par-
ties des plantes, plus communément fur les
feuilles, ou au iommet des jeunes poulies; el-
lesfont occationnées par des inl'eciesqui trou-
vent' la nourrirure & l'abri à l'intérieur des
galles, & produites par des lues extravafés,
par un changement dans l'arrangement des
fibres ; elles ont différentes formes., mais les
(plus ordinaires font celles d'un fruit ou d'une
DISCOURS
fl°ur, à tel point qu'il eft facile de s'y mé-
prendre au premier coup- d'oeil.
Les infe&es qui occafionnenc les galles
naillen: d œufs que les mères ont dépufés
dans l'intérieur de quelque partie d'une
plante -, la piquure de ce premier infecte , le
déchirement qu'oc afionne le Ver qui naît,
font fuivis du gonflemenr de l'endroit qui
a été piqué, & de la formation d'une galle.
M. de Réaumur en difti-gue de trois fortes :
les unes n'ont à leur intérieur qu'une cavité,
mais grande ôz remplie de plusieurs infectes,
ou pltilieurs cavités moins vaftes , mais qui
communiquent les unes aux autres. Les galles
de la féconde efpèce font compofées de
cellules fans communication entr'elles , &
le nombre de ces cellules n'eft quelquefois
que de trois ou quatre , quelquefois il parte
cent ; enfin , il y a des galles qui ne ren-
ferment qu'une cavité & qu'un feul in-
fecte.
Les galles diffèrent par leur texture comme
par leur forme ; il y en a de roiîdes & de
très-dures, comme celles qu'on connoît fous
le nom de no:x de galle; de rondes Se d'un
tilTu pulpeux comme les galles qu'où appelle
des pommes de chêne ; d'alongées , d'à très
femblables à des grains de groleille, & qui
ne font qu'une pellicule remplie de fero-
iité, &c. Ces différences ont tait diltinguer
les galles par les noms de galles en pomme,
en grain ou pépin de railîn } de gro-
feille , ôcc.
Les galles font ou liftes ou couvertes d'af-
pérités , elles tiennent immédiatement à la
plante , ou elle y font attachées par un court
pédicule. Mais il y en a beaucoup qui n'ont
point ta régularité de forme de celles dont
nous veuon.'' de parler , ôc qui ne confiftent
qu'en un épa.llillement , une déformation des
parties de la plante. Chaque elpcce de galle
eft habité • ar une efpèce d'infecte différent
Si t.iiijour: pat un infecte de même efpèce.
M. Malpighi a fait voit qu'il n'y a pas
PRÉLIMINAIRE.
CCXX1X
<de partie des plantes qui ne ne porte des
galles.
Lorfqu'une galle eft intacte,qu'on n'y peut
découvrir aucune ouverture , on peut ctte
allure qu'elle renferme l'infecte ou les infecte-
qui l'ont produite \ nuis li elle eft percée
c'eft une preuve qu'elle n'eft plus habitée ou
qu'elle ne l'eft plus par tous les individus
qu'elle a renfermés. Plulieurs lont fi petits
que ce n'eft qu'a I aide d'une fotte louppe
qu'on peut appercevoir les trous dont ils
percent les galles pour en fortir. Suivant le
tems où l'on ouvre ces excroiffances , on y
rrouve les infectes dans différent états ; car
tous ceux qui vivent dans des galles palTent
par rrois formes différentes. Le plus grand
nombre devient des Mouches à quatre ,
d'autres des Mouches à deux aîles , quelques-
uns des Sjarabés , d'autres Jes Papillons, &
il y a même une Punai e qui prend fon
accroiffemenc dans une forte de galle.
M. de Réaumur décrit enfuite différentes
galles, d'abord celles qui font habitées
par plulieurs infectes , enfuite celles qui
n'en contiennent qu'un ; je ne le fuivrai
pas dans ces détails qui deviendroient trop
longs.
Après avoir décrit la forme des diffé-
rentes galles en général , M. de Réaumur
s'occupe de leur formation , de leur accroif-
feme'nt , des caufe's de la différence de leurs
formes. Sa première observation eft que les
galles croillent en général fi rapidement qu'il
elt très-difficile de les fuivre dans leur crue;
que deux a tr is jours fuffifenc pour que
celles qui deviennent 'es plus grolles _, qui
le deviennent autant & p'iu qu'une noix aient
acquis tout leur volume Quant à leur ori-
gine aucun des modernes ne l'a rapporté
avec les anciens à la corruption des parties
fur lelqutlles elles fe trouvent , mais Redi,
qui s'eft fi fort diftingué par fon courage
a combat' re les préjugés, s'eft abandonné
lui-même au vain fyltême d'une ame vé-
. gétative dont il doue les végétaux , fit qui
veille à la production des infectes renfer-
més dans les galles. Nous ne luivrons pas
plus loin ces idées chimériques qui ne trou-
vent plus de croyance, de nous nous fixe-
rons à rapporter l'origine des galles à la
piquure d'infectes de l'efpcce de ceux qui
les habitent. Malpighi a prouvé que ce n'eft
pas un fyltême, mais un fait. Cependant,
eft-ce la feule piquure de l'infecte qui dé-
pofe (es œuts qui occaiîonne le dévelop-
pement de la galle; eft-il indépendant de
cette piquure, qui n'en eft que loccafion,
ou ce développement eft-il dû à l'action
des Vers fortis des œufs , ou enfin eft-ce &
la piquure del'infectequi dépofe, &: l'action
des Vers qui naillent qui produifent des
galles? Jul qu'ici ces queftions ne paroiffènt
pas bien réfolues.
M. de Réaumur croit que la mère en-
tame toujours la plante en dépofant fes
œufs,& que les plaies qu'elle fait, font la
caufe de la production des galles; & ce qui
paroit le prouver , c'eft qu'on trouve les
œufs déjà renfermés dans pLfieuts galles
avant la naiffance des Vers. Ainli } la teule
plaie faite par la mère les a produites.
M. de Réaumur entre enfuite dans des
détails très-ciîconftanciés à l'égard de l'ef-
pèce de Mouches qui produit à elle feule
plus de galles que tous les autres infectes»
C'eft une Mouche à quatre aîles, armée
d'une tarrière; nous dirons i ar anticipation,
& pour en faciliter la connoilTance , que c'eft
un Cynips. E'Ie occafionne une galle en
forme d? groleilles & prefque Hgneufe.
L'auteur s'attache à décrire la tarrière de
cette Mouche; il la fuit dans fes opéra-
tions (k dans les changemens qui arrivent
aux Vers nés de fes oeufs ; il lui compare
les autres infeétes des galles , &' il obferve
ce qu'elle offre de particulier ; mais les bor-
nes qui nous font preferites , ne nous per-
mettent pas de le fuivre dans ces détails
qui ne funt pas fufceptibles d'extrait.
Nous nous bornerons à obferver qu'il
ccxxx DISCOURS
réfulte des faits rapportés pat l'auteur., de
fes obfervations Se de fes raifonemens.
i° Que toute galle eft le produit d'une
piquure.
i° Que la piquure occafionne l'extravafa-
tion des lues.
j° Que la tuméfaction eft la fuite de l'extra-
vafation.
4° Que la tuméfaction irrite , flimule la
partie engotgée Se y attire des fucs qui
y abondent.
50 Que l'ccuf pompe les fucs extravafés ,
qu'il en acquiert de l'accroilîemenr., Se
que la galle eft une forte de matrice
dont l'œuf pompe de la nourriture.
I Ve VOLUME.
Une préface placée à la tête de ce vo-
lume, préfente une idée générale des mé-
moires qu'il renferme. Ils font au nombre
de treize , & ils ont pour objet î ° l'hif-
toire des Gallinfectes ; 2° celle de diffé-
rentes efpèces de Diptères ou Mouches à
deuxaîles, Se des Coufins.
Premier Mém oire.
Hijloire des Gattinfecles.
Ce font des infectes dont les femelles
reffemblent , par leur forme, à de (impies
galles , fans avoir aucune apparence d'un
être vivant > fans fe donner aucun mouve-
ment. M. de Réaumur ayant remarqué que
ces êtres finguliers n'avoient pas de nom,
leur a donné celui de Gallinfccle , qui exprime
leur reflemblance avec les galles , & qui les
rapporte à leur véritable dalle. Quant aux
efpèces , il les diftingue pat les végétaux fur
lefquels on les trouve. Il n'eft guère d'ar-
bres Se d'arbrifïeaux fur lefquels on n'en
obferve , Se fouvent plufieurs efpèces. On
pourroit les diftinguer Se les clafler d'après
leur forme & leur couleur j les unes font
arrondies & fphériques , les autres ne font
qu'ht mifphériques , Se les unes Se les autres
varient entre ces deux formes ; leur couleur
eft communément rembrunie , mais il y en a
qui ont des nuances Se même des couleurs
différentes.
Toutes les Gallinfectes font petites &
l'extrême de la taille des différentes efpè-
ces eft à peu près dans la proportion de la
groffeur d'un grain de poivre à celle d'un
très- gros pois. Elles fe multiplient fouvent
à un point exceffif. Le pêcher & l'oranger
font les deux arbres qui , dans nos climats,
en font le plus fouvent Se le plus abondam-
ment couverts , celles du dernier de ces
arbres avoient déjà été oblervées par Mef-
fieurs de la Hire & Sedileau ; ils les avoient
improprement nommées Punaifes des oran-
gers. Cette marchandife qu'on détache tous
les ans en Provence & en Languedoc de
certains arbriffeaux Se qui eft connue dans
le commerce fous les noms de Kermès ,
graine d'écarlate , vermillon , coccus de
Pline, n'eft autre chofe qu'une Gillinfecte.
Elle eft fort employée en teinture Se de
quelqutifage en médecine,
M. de Réaumur, pour donner une idée
générale de la manière d'êtte des Gallin-
fectes, s'attache à l'hiftoire de l'efpèce la
plus commune j celle du pêcher.
Si l'on obferve les pêchers vers la fin de
mai , on en trouve les branches couvertes
de deux efpèces de Gallinfecte, l'une fphé-
rique & l'autre hcmifphérique en forme de
bateau renverfé. La partie convexe eft le
des de l'infecte, la partie aplatie fon ven-
tre ; en le détachant on ttouve fous le ven-
tre une fubflance cotonneufe fut laquelle il
repofe, &il adhère en même temsà la bran-
che très-fortement.
Si on examine le même infecte un peu
plus tard , on le trouve gonflé Se femblable
à une véficule ; quelque tems après il ne
relfemble plus qu'à une membrane. ; mais
P R E L 1 M I N A IRE.
ccxxxj
cette membrane couvre un amas de petits
grains. Ce font des oeufs dont le volume
gonrloit la Gallinfeéte , qu'elle a dépofés ,
qu'elle continue de couvrir & dont quelques
jours après ils fort de jeunes Gallinlectes.
M. de Réaumur croit que les œufs font
dix à douze jours à éclorre ; que les pe-
tits retient quelques jours à couvert fous le
corps de leurs mères. Mais enfuite ils en
fortent. Ce font alors des êtres bien diffé-
rens de leur mère, cV de ce qu'ils devien-
dront eux -mêmes; ils font applatis, ils
ont deux antennes, fix pattes , & ils mar-
chent avec beaucoup de vîteffe ; ils fe fixent
fur les feuilles dont ils tirent leur aliment,
non en les rongeant , mais en en pompant
le fuc par une trompe placée près la pre-
mière paire de pattes. Lorfque le tems de
la chute des feuilles approche, ou qu'elles
tombent deja, les Gallinfectes les abandon-
nent pour fe fixer fur les branches ; c'eft
alors qu'elles deviennent immobiles , qu'el-
les fe fixent à une place pour leur vie;
leur accroiiîement eft très-lent jufqu'au re-
tour du printems ; mais au commencement
de Mars il devient prompt , & leur tumé-
faction leur ôte toute rellemblance avec un
infecte. Cependant les Gallinfectes changent
alors de peau; elles dépouillent l'ancienne
par lambeaux qui tombent , & elles relient
couvertes par la peau que celle-ci cachoit.
C'eft vers la fin de Mai , comme nous
l'avons déjà dit , que les Gallinfectes font
leur ponte. On avoit cru qu'elles fe fécon-
daient elles - mêmes ; M. de Réaumur a
reconnu qu'elles ont pour mâle une Mouche
à deux aîles qui les cherche. Cette Mouche
eft d'abord une larve qui vit fur le pêcher,
qui enfuite s'y prépare une coque , Se de-
vient une chryfalide d'où fore la Mouche.
Ainlî le mâ!e fubit les changemens ordi-
naires aux infectes , tandis que la femelle
n'en éprouve pas. Enfin la durée de la vie
des Gallinfectes eft d'environ un an. Tels
font les principaux faits de l'hiftoire de ces
infectes; elle é'.oit en partie connue, mais
M. de Réaumur a confirmé les faits, il y
en a ajouté de nouveaux, & il a diffioé l'in-
certitude qui les accompagnoit encore.
Le mémoire eft terminé par l'hiftoire du
Kermès ou graine d'écarlate , pour laquelle
nous renvoyons à l'ouvrage même , ainlî que
pour les Gallinfectes de différens atbres ou
arbuftes dont il y eft parlé.
ze M é m o i r t.
Des Pro-GallinfeUes , de la Cochenille & de
la graine d'écarlate de Pologne.
Les Pro Gallinfectes refftmblent , parla
forme & la manière d'exifter , aux Gallinfec-
tes; mais elles en diffèrent en ce qu'en touc
tems , en les regardant à la loupe, on dif-
tingue aifément les anneaux dont leur corps
eft compofé; au lieu que les anneaux des
Gallinfectes difparoiflent à un certain terme
dejeur âge & qu'elles ne femblent plus
qu'une peau continue. Notre auteur donne
l'hiftoire d'une Pro-Gallinfecte qui fe trouve
fur l'orme, &dela cochenille qu'il rapporte
au même genre d'infecte.
C'eft principalement à la bifurcation des
branches d'orme d'un an ou deux qu'on
trouve les Pro - Gallinfe6t.es J & c'eft au
mois de Juillet qu'elles ont atteint leur
grandeur. Ce font alors de petits tubercules
convexes, ovales, d'un brun-clair J encoures
d'un cordon blanc cotonneux. Ce cordon eft
un nid dans lequel on trouve les jeunes Pro-
Galhnfectes au commencement de Juillet.
Ces petits animaux fontd'un blanc jaunâtre;ils
ont deux antennes dirigées en avant. Ils
nailTent touc formés, & leur mère eft vivi-
pare. Ils marchent fort vue les premiers
jours ; ils fe fixenc enfuite, & ne perdent
cependant que vers le mois d'Avril fuivanc
la poflïbilité de changer de place. L'accroif-
fement eft lent pendant l'automne & l'hiver ,
& ne devient confidérable qu'au mois d'A-
vnl ; alors on voit commencer autour de la
Pro- Gall infecte le nid cotonneux, qui
CCXXX'.J
s'accroît & qui paroît formé par une humeur
oue fournit la tranfpiration de l'infecte N xre
auteur n'a pu parvenir à connoître 1; mâie
des Pro-Gallinfedes , ni même à s'atlurer
ji elles s'accouplent.
L'hiftoire de la Cochenille termine le
mémoire : on apporte cet e ptécieufe mar-
chandife du Mexique. On en distingue deux
fortes, la Cochenille mejïeque Schjîlvejtre,
On prend foin de la première, de laquelle
on s'occupe principalement à Métèque dans
la provine de Honduras; on ramalle la
féconde fur les plantes fur lefqueiles la Co-
chenille vit naturellement. Ce-, plaines ap-
pelées pat les Américains Noyalii _, lont
connues des François fous les noms d'opun-
tia, foue d'Inde, raquette , nopal. On cultive
autour i#s habitations lesopontias dtftinésà
nourrir les Cochenilles. On en fait plusieurs
récoltes par an ; la dernière , lorfque la fai-
fon des pluies approche ; mais en même
rems on coupe des feuilles de nopal couver-
tes de jeunes Cochemles; on les conierve
dans l'habitation à l'abà des pluies; les no-
pals peuvent relier long-tems fans f« dellé-
cher quoiqu'on ne les ait pas plantés ;
ils foumiflent allez d'aliment aux Coche-
nilles , dont faccroiilement eft fort prompt ,
pour quelles aient atteint prefque tout leur
volume , & qu'elles foient prêtes de fe re-
produire, quand les pluies fomparTéeJ. Alors
les cultivateuts font de fort petits nids, fem-
blables , pour la forme, à ceux des oifeaux,
& aulli compofés de matière- analogues ,
comme moulle, duvet, cVc. Dan- chacun
de ces nids on place douze à quatorze Co-
chenilles, &: on difperfe les nids fur les
opontias dont les épines font favorables pour
les retenir : trois à quatre jours aptes , les
nids font remplis de jeunes Cochenilles qui
fe dilperfent bientôt fur les nopals , s'y
fixent à différentes places, &. s'y nourrifTent
en pompant leur aliment par une trompe,
& y prennent leut accroilfement.
La première récolte eft celle des mères
DISCOURS
qu'on avoic difperfées dans les nids ; trois
à quatre mois aptes on enlève de deffus
les nopals les Cochenilles , dont quelques-
unes ont déjà commencé à faire leurs petits,
& on obferve cependant d'en iaitfer un cer-
tain nombre pour qu'elles multiplient: on
détache celLs qu'on enlève en les falfanç
tomber avec un pinceau de poil forr doux,
6c on les fait périr ""ioir en les plongeant
dans de l'eau , (bit en les plaçant dans
un four chauffé à un degré convenable;
quelquefois suffi on les tue en les jettâttt
iur nie plaque de pierre chauffée. La pié-
paratien fait varier la valeur de la co-
ch mile, félon qu'elle ahère plus ou moins
fa quai i é. La féconde partie ^u mémoire eft
employée à hure l'h.ftoire d:t coccus polonï-
nes , ou graine d'écarlare Je Po ogne. Cette in-
grédient fervit à teindie en éarlate jufqu'à
ce qu'on eût fait la découverte de la Co-.
chenille.
On trouve le coccus fur les racines du po-
iigonum cocciferum , cafp. Bauh. , & M. de
Réaumur croit, d'apte- î'hiftoirequeM. Brey-
niusen a donnée, qu'on doit 1er, garder ci mine
une Gallinfecle. On en fait la récolie vers
la fin du mois de juin. Chaque grain de
coccus eft alors à-peu près Iphérique., d'un
pourpre violet, & les uns ne font pas plus
grands qu'une graine de pavot, les auttes le
font autant qu'un grain de poivre II forr,
de delfous les plus gros grains, de petits
Vers, qui fe meuvent pendant quelques jours,
qui deviennent en une irhmobilet, & qui ,
quelque tems après , pondent jufqu'à cent
cinquante œufs , dont il iott de petits in-
feites , qui crohTent jufques vers la fin de
j ci il 1er. De ces infectes les uns padent par
létat de cryfahde & deviennent de très petites
Mouches; les autres ne fubilfent pas de chan-
gement : ces derniers (ont ceux qui deviennent
gros comme des grains depoivte,& ceux-ci,
p^u après la na'ffance .'.es petites Mouches ,
fe couvrent de duvet tk font leur ponte On
peut inférer de ces faits que les Mouches
font les mâles , les coccus, plus gros, les
femelles ,
PRÉLIMINAIRE.
femelles, 6V que ces infères fc reproduifent
comme le Kermès 3 dont l'hiftoire a été
donnée dans le mémoire précédent.
3 e. Mémoire.
De la àijirlhution générale des Mouchas en
clajfes j en genres & en efpèces,
M. de Réaumur n'ayant pas été très-
heureux dans les divifions clafliqucs des
infectes , Se ces divifions n'étant pas fort
adoptées de nos jours , parce qu'on en a
propofé de plus précifes & de plus lu-
mineufes , je ne m'arrêterai pas long-tems
à l'objet de ce mémoire , je remarquerai
feulement que M. de Réaumur fait deux
premières divifions générales des Mouches ,
celle des Mouches à deux Se celle des
Mouches à quatre aîles; qu'il nomme ces
premières divifions les deux premières claires
des Mouches ; qu'il confidère enfuite ces
infectes relativement à la bouche ou l'organe
qui leur fert à prendre de la nourriture.
ClasseI.
Moue hes qui ont une trompe
fans dents.
Classe II. Qui ont une bouche fans
dents feniibles.
Classe III. Qui ont une bouche munie
de dents.
ClasseIY. Qui ont une trompe & des
dents.
Une cinquième claffe eft compofée de
Mouches qui ont une tête alongée , Se que
l'auteur nomme tête en trompe.
Indépendamment des cinq claiïes précé-
dentes, l'auteur en établit de fecondaireSj
fondées far la forme du corps. Mais cette
forme ne peut être déterminée d'une ma-
nière précife & fans laifter lieu à des équi-
voques , K des doutes; d'ailleurs M. de
Réaumur, d'après ces principes, p'ace les'
Wfioirc Naturelle 3 Infectes. Tome. IV.
CCXXX11J
Demoifelles parmi les Mouches ; ces re-
marques fuffifent pour faire concevoir que
fa méthode ell infuftîfante , & fi loin de l'état
actuel des connoilfances qu'on ne peut s'en
fervir utilement. Quoi qu'il en foit , notre
auteur établit trois claiïes fecondaires j
Celles des Mouches
à corps court Se plus large qu'épais;
à corps long ;
à corps foit long, foit court.
Il divife ces huit claiïes en genres caracté-
rifés par le port des aîles , la figure des
antennes, le port des trompes, ou par d'autres
parties extérieures; ce qui établit des diffé-
rences fi multipliées & ce qui conduit à une
méthode fi compliquée qu'il n'en réfulte que
très-peu de facilité pour l'étude & la con-
noiiïance des Mouches en général ; nous
nous difpenferons en conféquence de fuivre
M. de Réaumur dans la divifion des genres.
Il entreprend, dans le mémoire fuivant, qui
eft lequatrieme,dedivifer en claiïes & en gen-
res les Vers qui fe métamorphofent en Mou-
ches , foit à deux , foit à quatre aîles. Il établit
d'abord deux claiïes générales ;
Celles des Vers à tête de figure variable;
à tête de figure confiante.
Puis il fubdivife ces deux claiïes, i". eit
Vers à tête de figure variable , qui ont fur
le derrière les ftigmares les plus fenfibles,
qui n'ont point de jambes écailleufes , ni
même de membraneufes bien formées.
iV Vers à rête de figure variable, pourvut
de jambes.
;°. Vers qui ont une tête de figure conf-
iante , fans dents , ou plus exactement
fans deux mâchoires mobiles.
4°. Vers qui ont une tête de figure confiante,
Se deux dents mobiles découvertes, fans
Se deux
jambes écailleufes.
gg
ccxxxiv DISCOURS
50. Mêmes caractères & fix jambes écail
leufes.
6°. Vers qui portent en devant de leur
tête , qui eft de forme confiante, deux
cornes roides & fines par où ils fe nour-
rifîent.
7°. Corps alongé , fix jambes écailleufes,
& deux crochets placés à leur partie
poftérieute.
8*. Lesfaujfes Chenilles , tête arrondie , fix
jambes écailleufes & plus de dix mem-
braneufes.
Chacune de ces clafTes eft fubdivifée en
plus ou moins de genres.
4e. Mémoire.
Des trompes à lèvres grojfes & charnues des
Mouches à deux ailes.
Les différentes Mouches qui ont des
trompes pompent les fluides, les unes en
Jes élevant d'un réfervoir où ils font abon-
dans, les autres les tirent des fubftances qui
ne font qu'humides, & celles-ci font obligées
d'exprimer les fucs , de les raffembler , avant
de s'en faturer. Ces divers befoins exigoient
des inftrumens ou organes différens ; des
trompes ou fuçoirs dont la ftru&ure fut
variée ; c'eft cette ftructure différente des
trompes j relative aux befoins des efpèces,qui
fait l'objet de ce mémoire. 11 eft peu fuf
ceptible d'extrait parce que les planches font
particuliérementnéceffaires pour l'intelligence
du lujet. Je me bornerai donc aux feuls objets
pour l'intelligen e defquels les figures ne font
pas abfolument nécell«ires.
M. de Réaumur commence par examiner
les trompes , qui ne font pas renfermées
dans un fourreau _, qui font prcfqu'eutié-
rement charnues & terminées par de'jx ef-
peces de grofles lèvres. Mais parmi ces trompes
il y en a de plus comj-ofées les unes que les
autres. Les trompes des Mouches bleues de
la viande & celles qui ont la même ftruiiure
font les plus fimples. Les Mouches qui en
font pourvues retirent dans l'état de repos
leur trompe dans une fciiîure écailleufe (nuée
à la partie antérieure & inférieure de la tête.
La trompe couchée & repliée dans cette feif-
fure y ell entièrement cachée. Mais pour en
faire ufage la Mouche la fait fortir de la
cavité où elle étoit engagée & l'alonge ; on
reconnoît alors, fi on fait ufage d'une loupe,
que la trompe eft compofée de deux pièces
à-peu-près égales en longueur, & dont la
féconde peut fe courber fur la première.
Celle-ci eft en forme d'entonnoir prefqu'en-
tiérement membraneufe ; la féconde , plus
fine à fon origine que dans le refte de fon
étendue , eft du côté interne prefque carti-
lagineufe , & elle fe termine par un renfle-
ment ou empâtement, formé par deux lèvres;
elles laiflem entre elles une ouverture qu'on
peut regarder comme !a bouche de la Mouche.
Lorfqu'elle fait ufage de fa trompe les lèvres
en font dans une vive agitation & elles
exécutent plufîeurs mouvemens différens;
ils ont pour but de vider l'air contenu dans
la trompe; lorfque le vide y eft formé, la
liqueur monte par la preflion de l'acmof-
phère dans la trompe, dont le bout eft en
contact avec la liqueur. Cependant ce ne
font pas feulement des fluides que les Mouches
afpirent , mais des fucs épais & même des
fubftances concrettes, mais folubles comme
le fucre. Dans ces cas les Mouches font
découler de leur trompe une liqueur qui
délaie les fucs épais Si qui diflbut les
matières concrettes , l'agitation des lèvres
favorife l'action de cette liqueur. Mais les
Mouches parviennent à fucer le fuc des
fruits & même le fang des animaux; il s'en-
fuit qu'il faut qu'elles foient munies d'un
infiniment perforant; aufîi en font - elles
pourvues, & cet infiniment eft un aiguillon
que M. de Réaumur eft parvenu à découvrir
& qu'il a fait connoître ; l'aiguillon eft litué
fur la partie antérieure de la féconde pièce
de la trompe ; il eft renfermé dans un étui
à deux lames écailleufes, & il aboutit à la
P R É L I M I N A 1 R E.
commiffure des deux lèvres. C'eft av.'c cet
aiguillon q je la Mouche entame 1 épidémie
cV p:,rvicnc enfuite i pomper les fucs qui foin
contenus au-deffous. M. de Réaumur a trouvé
cet aiguillon à la Mouche commune, h fré-
quente dans les maifons j il ne lui en a trouvé
qu'un , & il en a trouvé plusieurs à d'antres
Mouches qui ont également une trompe
charnue. Les Taons , lï avides du fang des
animaux , font du nombre de ces Mouches
qui ont plufieurs aiguillons & une trompe
charnue. M. de Réaumur décrit leurs ai-
guillons faciles à obferver 3 tandis que ceux
des Mouches communes ne fe découvrent
pas aifément j & qu'il faut, pour les voir,
obferver des Mouches nouvellement forties
de l'état de chryfalide. Cependant M. de
Réaumur préfume que ce n'eft pas par les
lèvres de la trompe que le Taon afpire \ il
croit que le fang monte entre les lames des ai-
guillons, qui font office de pompes foulantes
&c afpirantes, que les lèvres ne fervent que
d'appui à ces pièces, c* à preller les bords
de la plaie, à en exprimer le fluide. Il con-
jeefure que les Mouches ruminent 3 & qu'à
la faveur de la liqueur qu'elles font couler de
leur trompe, elles y ramènent les alimens
que ce mouvement élabore ; ces deux con-
jectures font appuyées fur des faits.
je. Mémoire.
Des parties extérieures & des parties inté-
rieures des Mouches , & principalement des
Mouches à deux ailes.
M. de Réaumur commence par s'occuper
des yeux , & d'abord de .ceux à réfeau, il
renvoie à ce qu'il a dit à ce fujet en parlant
des yeux des papillons; il obferve que ceux
des Mouches font à proportion plus grands
fc que les facettes en font plus petites ,
d'où il fuit que leurs jeux font un aliem-
blage d'un plus grand nombre de facef.es 5
il obferve que quelques Mouches, comme
les Ephémères , ont deux fortes d'yeux à fa-
cettes , qui diffèrent par la grandeur , &
que les yvux à facettes font divetfement co-
CCXXXV
lorés dans les différens infectes. Des yeux à
rezeau l'auteur paffe aux yeux lifles , dont la
plupart des Mouches font pourvues, indé-
pendamment des yeux à réfeau. Toute»
les Mouches cependant n'en n'ont pas : ils
forment, par leur potition^ un triangle dans
le plus grand nombre de celles en qui on les
peut obferver.
Après avoir traité des yeux } M. de
Réaumur s'occupe des ftigmates. « Toutes
» les Mouches , dit-il, fou à deux, foit à
» quatre aîles , qui ont un corcelet (impie
» ou fans divifîon , ont deux ftiamates à
» chaque côcé de leur corcelet; elles en ont
» aulli fut les anneaux de leurs corps, mais
x, ceux du corcelet font les plus confidérables. »
M. de Réaumur décrit enfuite Ies/W<?7?nVr.r.
Ih appartiennent aux feules Mouches à dt-nx
aîles. Indépendamment des balanciers ces
Mouches ont encore à l'origine des ailes deux
appendices membranneux , an de chaque
côté, qui paroi fient comme des ailes tron-
quées. L'es appendices & les balanciers fup-
piéent-ils aux fécondes ailes qui manquent
aux Mouches qui n'en ont que deux _, ou
quel eft leur ufage ? Le corps eft compofé
d'anneaux fortifiés par des plaqu.'s ou en-
veloppes écailleufes. Uautent entre dans le
détail des différentes formes de ces écailles. Il
paflTe enfuite à la defeription des parties dont
les jambes ou pattes font compofées, i! re-
marque que la partie qui répond au pied rft
toujours Terminée par deux crochets fi fins
que l'infecte trouve prife fur les fut faces les
p'us pplies. Plufieurs efpèces ont la plante du
pied garnie de pelottes héridées de poils :
elles aident fans doute la Mouche à fe fou-
tenir , mais les crochets feuls fuffifent, puif-
que les efpèces privées de ces pelotte- , telles
que l'Abeille, n'en montent pas moin: le lo.ig
du verre perpendiculaire.
Avant d'examiner les parties inremes ,
M. de Réaumur avertit que certains infectes
ont ou le corps entier diaphane ou une portion
du corps tranfparente, & que fi onr:gardeces
g S »j
CCXXXV}
infectes en les oppofant à la lumière & fe
tenant derrière eux , on voit diftinérement
plufieurs de leurs parties internes. Du nombre
de ces infectes eft une Mouche qui naît d'un
Ver mangeur des Pucerons. En tenant cette
Mouche dans la pofinon qui vient d'être
décrite, vers le milieu du fécond anneau, en
comptant du corcelet , on apperçott un organe
qui paroît être le cœur , & ce vifecre eft
dans cette Mouche unique comme dans les
grands animaux ; il en part latéralement un
vailleau } qui fe dirige en-delTiis du corcelet ;
le cœur le contracte Si fe dilate à intervalles
inégaux , il darde dans, le vaifleau latéral ,
des jets de liqueurs ; après cinq ou fix jets
la liqueur revient au cœur par le même vaif
feauqai l'en avoir éloignée. Ici M. de Réaumur
propofe plusieurs queftions. Le cœur auroit-
t-il la forcede rappeller par fuccion le (iuide
qu'il a d'abord fait jaillir; ou ce fluide feroit il
renvoyé par un fécond cœur placé à la partie
fupérieure du corcelet ? enfin eft-ce bien par le
jnême vailleau que le fluide revient, ou par
un vailleau collatéral qui fuit le même tra;ec?
L'auteur ne réfout pas ces queftions , mais
il incline , d'après des faits Si l'obfervation ,
à admettre un fécond cœur cV un fécond
vailleau. Il a reconnu le même méchanifme
dans beaucoup d'autres elpèces de Mouches.
Faut-il eu concluie avec lui que le cœur eft
unique dans ces Mouches, & qu'il ne conlifte
pas en un long vaiiieau à étranglement, qui
eft une fuite de cœurs -ê comme Swamerdam Si
JVIalpighi l'ont reconnu dans d'autres infeecles;
mais ces deux cœurs fuppofés par M. de
Réaumur détruifent l'idée d'un cœur unique -,
ils préfentent celle d'un vailleau dont les
étranglemens font plus diftans ; en fecondlieu,
il y auroir, ce me femble, une épreuve dé-
terminante qui n'eft pas venue à la penlée de
M. de Réaumur : ce feroit de bleller ce
cœur j s'il eft unique, la mort de ces M juches
doit fuivre inftautanément la plaie du cœur,
comme elle fuit celle du cœur des grands
animaux ; cependant ces mêmes Mouches
criblées de plaies vivent encore , Si leurs
parties féparées confervent quelque tems la
DISCOURS
vie ; ce qui ne peut fe concilier avec -on
cœur unique : concluons donc , julqu'à de
nouvelles preuves, que tcv.s les infectes onc
pour cœur un vailleau à étrang'.emens , plus
ou moins fréquens , qui en fait les fonctions.
Outre les jets de liqueur dont l'auteur
vient de pailer ou apperçoit, dit- il , un
nuage , une vapeur qui les précède Si qui
chemine à travers le vaiiïeau latéral. Il ne
décide pas ce que c'eft que ce nuage; il
préfume même que ce peut être une illu-
fion d'optique. 11 parle enfuite de deux vef-
lies fuuées à la partie poftérieure du corce-
ler ; il nomme ces veiïies les poulmons des
Mouches. Elles font formées par des rami-
fications des trachées } elles s'stendent du
bas du coreeler jufqu'au trois Si quatrième
anneau du ventre ; elles foiv: donc très-
grandes, & elles occupenr plus d'un tiers
de la capacité du corps ; elles reçoivenc
l'air par les quatre trachées qui font placées
fur le corcelet; c'eft à raifon de leur volume
que M. de Réaumur les nomme pou/mon
des Mouches : car il avertit que les trachées
envoient leurs ramifications dans les parties
les plus reculées Si les moins confidérables,
qu'ainli , à proprement parler } chaque partie
eft fournie d'un poulmon, ou que ce vifeère
s étend à toutes les parties. Les Mouches
à quatre aîles ont également des poulmons
dans le fens que nous venons d'expli-
quer.
M. de Réaumur parle enfuite de l'efto-
mac. 11 eft fitué par-delà les poulmons , 8c
compofé de trois lobes charnus dont le troi-
fiéme eft beaucoup plus petit; del'eftomac
naît le canal inteftinal , Si après plufieurs
circonvolutions il fe termine à l'anus. L'au-
teur remarque que dans les Chenilles & les
Papillons l'inteftin elt prefque droit, au lieu
qu'il forme beaucoup de circonvolurionsdans
les Vers qui fe changent en Mouches , &
dans ces derniers infectes., ou ces infectes par-
venus à leur dernier état.
'PRÉLIMINAIRE.
[6e. Mémoire.
ccxxxvu
De la première & féconde méuimorphoft des
Vers qui fe fonc une coque de leur propre
peau.
M. de Réaumur l'ait Convenir le lecteur,
qu'il a parlé, dans ie cours des mémoires
précédens , de Vers qui fubiffent leur chan-
gement fous leur peau qui s'endurcit &
leur fert de coque : il reproche aux natu-
ralises de ne s'êcre pas occupé de la manière
donc s'exécutent leschangemens que ces Vers
fubillenr ; ils ont penfé , dit-il , qu'ils s'opè-
rent comme les changemens des Chenilles
en Papillons; 8i par cette raifon ils ont né-
gligé de les obferver. Le fond de ces chan-
gemens eft , à la vérité _, le même que parmi
les Chenilles; mais ceux des Vers , dont
il s'agit , offrent des différences qui méritent
d'être remarquées : il nous femble que cette
féconde partie de la propolition de M. Réau-
mur eff très fondée, mais qu'il a trop gé-
néralement reproché aux naturaliftes de n'a-
voir pas parlé des différences propres aux
Vers qui fubiffenr leur changement fous leur
propre peau; il auroit dû excepter au moins
Swammerdam , qui a traité de ces change-
mens en particulier. Les Vers , donc il
s'agit , n'offrent pas feulement des différen-
ces avec les autres infeétes en général, mais
entre les Vers même qui fubillej.-. ce genre
de changement.
M. de Réaumur ne s'occupe , dans ce mé-
moire, que des Vers dont il a compofe la
première & la troihème claffe de cet ordre ;
& par rapport aux Vers de la première , il
fe borne à ceux de la Mouche bleue de la
viande. Leur hifloire donne l'idée des trans-
formations des autres Vers des différsns
genres de la même clalîe.
Lorfque les Vers delà Mouche bleue de
la viande font parvenus à leur grolfeur, ils
s'éloignent de la viande qui leur avoit fervi
de nourriture; ils s'enfoncent à plusieurs pou-
ces fous terre, s'ils fonc libres de le faire,
ou. ils fe retirent 1 L'écart dans les endroits
fecs qu'ils peuvent trouver , & cependant à
l'ombre. Là, au bout de deux à crois jours,
ces Vers perdent le mouvement, & leur
forme , leur peau perd ù moliefle Se fa
couleur. Ils fe racourciffenc en une forte de
barillet oblong , couverc d'une peau dure ,
ceuftacée cV friable , d'un brun qui fe fonce
de jour en jour.
Les Chenilles qui patient à l'état de chry-
faiide (ont dans cet état du moment qu'elles
quiteenr leur peau; mais les Vers des Mou-
ches qui fe transforment fous leur peau ne
font point en chryfaiide , aufli tôt que leur
peau s'eft deliéchée, qu'ils fe font raccourcis
& qu'ils ont perdu leur forme &.' leur mou-
vement. Si on examine ces Vers douze, vingt-
quatre & même trente- fix heures après leur
raccourcillement , qu'on les dépouille de leur
peau , ce n'eff pas une vraie chryfaiide qu'on
trouve deffous, car on n'y reconnoît pas les
membres de la Mouche, mais on trouve (un-
plement une matière pulpeufe raffemblée fous
une forme ellipfoïde ou celle d'une boule
alongée. Ce n'eff pas la fimple molleffè ou
fluidité des parties qui empêche de les re-
connoîcre; car fi l'on fait cuire le Ver dans
de l'eau qu'on chauffe jufqu'à l'ébullkion ,
la pulpe dont il eft formé fe durcir, fans
qu'on reconnoiffe fur cetre pulpe les parties
de la nymphe ; cependant ces parties com-
mencent à paraître au bout de quelques jours,
cV alors l'écac de ces Vers eft le même que
celui de tous les infectes qui deviennent
chryfaiide. M. de Réaumur en infère que
les Vers dont il s'agic fubiffent une méta-
morphofe de plus que les autres infectes, &
il appelle cette métamorphofe leur état de
boule alongée ou d'el'ipfoïde. Mais maloré les
efforts qu'il fait pour louter.ir cette opinion,
il paraîtra tojours que ce n'eff que la moliefle
des parties qui empêche d'.n reconnoître la
rorme, que la différence ne confifte qu'en
ce que cetee molleffè eft beaucoup plus
grande dans les Vers que dans les autres in-
fectes dont les membres font aufli très p«'r
peux & à peine reconnoiflables dans les pre-
ccwocxviij DISC
miers tems de l'état de chryfalide. La co&ion
eft un mc-«en brufque de coaguler, qui peut
déranger , Se qui probablement dérange une
organisation commençante , qui réunit en
une maire des fibres pulpeufes , & les con-
fond en détruifant leur arrangement \ il ne
paroît pas qu'on puifle tirer de conléquence
des faits qu'elle préfente, & que l'opinion
de M. de Réaumur foit fondée.
Au bout de quelques jours , les parries de
la nymphe deviennent fuccefiîvement ienlî-
bles, M. de Réaumur fuit les degrés de leur
développement, & il expofe fes opinions fur
la manière dont ils s'opèrent. Nous ne pou-
vons le fuivre dans ces détails ; mais nous
ob'er«erons avec lui que lech?.ud & la féche-
relfè, le froid Si l'humidité accélèrent ou
retardent, fur- tout le froid, le tems que le
Ver demeure en boule alongée & en nym-
phe fous fa propre peau : en forte que les
Vers qui ne fe rramforment qu'en automne
ire deviennent des Mouches qu'au princems
fuivanr.
M. de Réaumur parle de légères différences
que préfentent le changement de quelques
Vers de la première clatfe , & il pane à ce-
lui des Vers de !a troifièmi. Ces Vers font
aquatiques; on les trouve fur-tout aaiii les
mares. Il y en a qui , près de fe changer ,
n'ont que fept à huit lignes de long , Se
d'autres plus de trois pouces. Ce font diflé-
rentes efpèces; ces Vers refpirent par l'anus
qu'ils élèvent en conféquence à la (utface de
l'e.ui ( nous n'entrons pas ici dans plus de
dérails, parce que l'extrait que nous donnons
t'.e Swammerdam, qui décrit un de ces Vers
à l'article du quatrième ordre des tnétamor-
phofes donne une idée luffîtunre de ces Vers ,
& que nous ne ferions que nous répéter ).
Nous nous bornerons à remarquer que ces
Vers ne fe raccourciflent pas pour fe méra-
morphofer, que leur changement (e fait fous
une peau qui conferve Ion étendue Si fa
couleur, mais que ces Vers deviennent roides
ôc immobiles. C'eft ce qu'ils offrent de par-
ticulier.
OURS
7e. MÉMOIRE.
De la dernière métamorphofe des infectes
qui fortent des coques faites de la peau
du Ver , fous la forme de Mouches à
deux ailes.
L'objet de ce mémoire eft de décrire com-
menr les Mouches fortent de la peau de Ver
qui s'eft durcie Si leur a fervi de coque. Il
y a deux fortes de coques quant à la forme,
les unes en forme u'œuf , les autres qui con-
fervenc la forme alongce du Ver. La fortie
des Mouches de ces deux genres de coques
ne s'opère pas précifément de la même ma-
nière.
Les nymphes dans leur coque font en
général reverues d'une double enveloppe ,
une immédiate , l'autre externe. La pre-
mière eft mince , & non feulement elle
ceint tout le cotps , mais el!e fe pattage en
autant d'étuis qu'il y a de parties ; c'eit un
gant en quelque lorte ^ l'enveloppe externe
entoure feulement tout le corps , l'une eft
membraneufe & mince, l'autre coriacée ou
comme ernitacée , l'une flexible, l'autre caf-
lau e. Les membres de la Mouche qui fore
de fes enveloppes font abteuvées de férofité &
fans force. Cette circonftar.ee fembletoit
devoir empêcher fa fortie , Si c'eft cependant
ce qui la favorife ; toutes les parties de la
Mouche font fufceptibles de fe dilater 6c
fe dilatent en effet .par de l'air que l'infecte
abfcrbe en grande quantité ; fa tête fur tout
fe gonfle plus que les autres parties , & elle
s'alonge en une veifie très -ample ; les parries
font alternativement dilatées & contractées j
ce mouvement , l'expanfion de la tête détache
le bout de la coque compofé de deux demi-
calottes jointes par deux cordons qui fe
rompent , les calottes tombent , la coque
eft ouverte; l'enveloppe immédiate fe fend,
la Mouche fait fottir fa têie , fon corcelet,
fes deux premières pattes , & fuccefiîvement
les fuiva.ptes qu'elle tire de leur étui cV qui
lui fervent, en le cramponnant, à tirer le
refte de fon corps.
P R E L I M
La Mouche nouvellement forrie de fes
enveloppes eft beaucoup moins gcolle qu'elle
ne le deviendra; mais l'air qu'elle alpire en
plus grande abordance dilace fes pairies
encore molles , dilîipe la féroficé qui les
abreuve ., & alors elles fe trouvent , par
leur confiftance , hors d'état d'être ampli-
fiées, & elles demeurent fixées à la grandeur
qu'elles doivent avoir.
Les nymphes enfermées dans une coque
alongée l'ouvrent , non en faifant tomber
un des bouts de cetc: coque , mais en le
forçant de s'entt'ouvrir par la dilatation de
leurs membres , tk fur-tout de leur tête,
& les Mo ches forcent par cette ouverrure
comme le Papillon de la peau de chryfa-
lide qui fe fend fur le dos. Cependant les
Mouches dont il s'agit forcent de leur coque
fur l'eau , & ne la quittent que quand coures
leurs panies font développées & affermies.
Mais ces Mouches fe foutiennent fur l'eau ,
pofées fur lsur patte fans enfoncer, & même
de quelque manière qu'on les renverfe elles
fe remettent toujours fur leurs patees qui
les fouciennent à la furface de l'eau.
8e. MÉMOIRE.
Hiftoire abrégée de divers genres & de di-
verfes efpèces de Mouches à deux aîles de
la première clajfe , & nées de Vers aujfi
de la première claJJ'e • de leurs alimens
fous la forme de Ver j de l'accouple-
ment de ces Mouches , de leur ponte } de
la figure de leurs œujs.
Toutes les Mouches à deux aîles de la
prem.ère clalTe ont du gouc pour les ma-
tières dictées j quoiqu'il y en aie qui font
aulli avides de fang, Se quoique les Vers,
fous la forme defquels ces Mouches ont
d'abor 1 vécu, fe nourrilfent d'alimens très-
diftérens. M. de Réaumur entre dans l'énu-
méracion de ces différentes forces d'alimens.
Les détails fur ces objecs deviendraient trop
lo igs ; il faut les chercher dans le mémoire.
De la nourriture des Vêts , l'auteur paffe
I N A 1 R E. ccxxxix
à leur accroiffement, il eft fi promt , quand
la tems eft favorable , c'eft-à- dite t chaud,
nue des Vers de la Mouche de la viande
pefoientj quarante - huit heures après leur
naiffance , chacun fept grains , tandis que
vinge - quatre heures plutôt vingt - cinq
u'égaloient pas le poids d'un grain.
Chaque efpèce de Mcuche ne dépofe fes
œufs que fur l'aliment qui conviendra aux
Vers ; c'elt une erreur de croire que les chairs
& les cadavres rt couverts de terre à une
médiocre cpailleur foienc la pâture des Vers;
fi on y en trouvoit ce ne ferait que parce
que des œufs auraient été dépofés fur les
chairs avant qu'on les eût enfevelies.
Les Mouches bleues de la viande dépo-
fent leurs œufs par grouppes ou tas ; les Vers
naiffenc ordinairement en moins de vingt-
quatre heures après le ponte ; ils s'enfon-
cenc dans la viaiu'e auflî-côt après leur naif-
fance , & ils croiffenc , comme il a déjà été
dit j avec une rapidité furprenante.
L'auteur parle enfuite d'un Ver qui vie
dans les truffes , qui en hâte la putréfac-
tion j d'autres Vers qui fe nonrriffent de la
boufe de Vache, & de Vers qui vivenc dans
les excrémens humains. Les Vers donc il
s'agit fe changent en Mouches, car on trouve
dans les mêmes fubftances des Vers qui de-
viennent d'autres infectes. Leur hiftoire n'offre
poinc de faits affez parciculiers pour les re-
cueillir dans cet extrait. I! faut pourtant
excepter celui-ci qui eft très remarquable ;
c'elt que la ponce de la plupart des Mouches
& peut être de toutes , fe fait a plufieurs
reprifes , comme celle des Oifeaux , que dans
les intervalles les femelles s'accouplent plu-
fieurs fois , 6V que la ponte dute fouvenc
quatre à cinq jours. H eft enfuite queftion
de la figure des œufs des différentes efpèces
de Mouches ; de l'accouplement du mâle Se
de la femelle; il commence par la poficion
du mâle fur la femelle dont il laific le
dernier anneau en abaiffanc l'extrémité de
fon corps } dans quelques efpèces cette atti-
c cxl DISCOURS
tude dure autant que l'accouplement , mais
dans d'autres , le mâle le pofe aptes s'être
uni à la femelle , fur le même plan qu'elle,
èc alors , leur tête eft tournée de deux côtés
Oppofés.
Tous les mâles des Mouches à deux aîles
font plus petits que les femelles , excepté
dans l'efpèce qui pond des œufs à lierons
dans les excrémens. Dans cette efpèce c'eft le
mâle qui eft le plus grand.
Les Mouches mâles agafTent les femelles
qui d'abord les évitent , ik enfuite non-
feuleinent fe rendent , mais diffèrent des
autres animaux en un point très-effentiel. En
effet, lorfque le mâle s eft pofé fur la fe-
melle , & que celle-ci y a confenti , elle
fait fortir hors de fon ventre une partie
qu'elle introduit dans le ventre du mâle.
On a cru qu3 c'étoit par l'anus de celui ci ,
c'eft par une ouverture p'acée plus bas , &
qui en eft différente. Ainli dans les Mouches
à deux ailes c eft le mâle qui a une ouver-
ture pour l'accouplement , qui reçoit , & c'eft
la femelle dont la partie de la génération
eft reçue ; ce qui e(l directement l'oppofé
des autres animaux. Cependant tout ne fe
paffe pas auffi différemment de l'ordre or-
dinaire dans toutes les Mouches , mais dans
quelques - unes feulement- L'auteur entre
dans l'énumération <Sc la dtfcription des par-
ties de l'un & de l'autre fexe. Nous ne pou-
vons le fuivre faute de ligures nccêlfaires
pour être bien entendu.
9 . Mémoire.
J)es Mouches vivipares à deux aîles ; com-
ment les petits fers v \v an s font placés &
arranges dans le corps de la mère.
Les Mouches vivipares dépofent des Vers
fout formés, & 'As qu'ils fortent des œufs
des autres Mouches. Lçs efpèces vivipares
font en petit nombre en corn parai fon des
ovipares , fur-tout parmi les Mouches à quatre
&îks. Q(i recomipu lî une Mouche eft vi-
vipare ou ovipare en e'tant témoin de fa
ponte ou mife-bas, en preffant fon ventre
& en forçant des œufs ou des Vers d'eu
fortir en l'ouvrant; car les Vers font arran-
ges différemment de ce que le font les œufs.
Une Mouche de la groffeur de celle de 1»
Moi:che bleue de la viande , mais facile à
reconnoître par fa couleur grife , fournit
l'exemple d'une efpèce vivipare. L'auteur ea
cite deux autres fournis par des Mouches pea
différentes de la précédente ; ces Vers vivent
& fe métamorphofent comme ceux de a
Mouche bleue de la viande. 11 cite encore
deux efpèces de Mouches vivipares qu'on
trouve eu automne fur le lierre ; toutes deux
font fort grolles ; l'une l'eft plus que la
Mouche bleue , Si l'autre efl à peu près de
la même taille.
Les Vers font arrangés dans le ventre de
la Mouche le long d'un cordon fitué dans
le ventre, roulé en fpirale , & formant or-
dinairement cinq circonvolutions. Ce cordon
peut être regardé comme une matrice. M.
de Réaumur en a trouvé la longueur de
plus de deux pouces & demi _, & le nombre
des Vers qu'il renfermoit de vingt mille.
Cependant chaque Ver a des enveloppes
particulières qui font des expanfkms du cor-
don , & une cavité où il eft logé féparé-
ment. Il ne paroît pas que les Vers fortent
immédiatement de leurs cellules quand la
Mouche les met bas j mais qu'ils fe déca-
chent d'abord de la matrice ; qu'ils fe ré-
pandent dans la capacité du ventre, & qu'ils
fe dirigent enfuite vêts l'ouverture qui
leur donne iffue.
Toutes les Mouches vivipares n'ont pas
cependant une matrice roulée en fpirale.
Elle eft droite dans quelques-unes.
M. de Réaumur conjecture que plufieurs
Vers ou animalcules qu'on voit dans l'eau
à l'aide du microlcope , font des Vers de
Mouches li petites que nous ne les voyons
pas elles-mêmes , & qui ont dépofé dans
l'eau ou des cçuls ou des Vers.
ioe Mémoire»
PRELIMINAIRE.
IOe. MEMOIRE.
ccxlj
Des Mouches à deux ailes qui ont l'air d'A-
beilles j & de celles qui ont loir de Guêpes
& de Fié Ions.
Les Abeilles , les Guêpes Se les Frelons
qui foiic les plus grottes d.s Guêpes , ont
quatre aîles ; cependant il y a piuheurs ef
pèces de Mouches à deux aîles qui d'ail-
leurs ont tant de reûembiance avec ces in-
fectes , qu'au premier coup-dœil on les
confond. Ce font ces Mouches qui font l'ob-
jet de ce mémoire. L'auteur commence par
celles qui reflemblent aux Abeilles , il dit
qu'il y en a plullc-urs efpèces , que Kedi en
a compte fix, & qu'il y en a davantage. 11
s'occupe enfuite de l'hiftoire de ces Mouches.
Elles proviennent de Vêts à tête de figure
variable , avec une queue rafe qu'ils alon
gent ou raccourcirent à volonté , qui eft
toujours plus longue que le corps , & dont
une forte de teflemblauce a fait nommer ces
Vers, Vers à queue de Rat. Ils vivent dans
»eau; ils s'y foutiennent la tête en bas, la
queue élevée à la farface de l'eau , & c'eft
par l'extrémité de la queue qu'ils refpirenr.
Swammerdam Si Wallifner ont connu ces
Vers , ils en ont donné l'hiftoire ; comme
nous en avons parlé d'après Swammerism,
& que M. de Réaumur ajoute peu à ce
qu'il en a dit j nous ferons courts fur l'extrait
décote pattie. Développement de l'organe
par lequel les Vers infpirent&r rejettent l'air.
EVan en de leur bouche , de leur anus. Ils
le nourrittent de feuilles macérées Si pour-
îies, & du détriment de eus feuilles. Ces
Vers font du nombre de ceux qui fe meta,
morphofent fous leur peau qui s'endurcit.
Quatre cornes cependant qui ne paroifloient
pas fur le Ver fe montrent au - dehors fur
la peau de chryfalide. Leur ufage le plus
probable eft qu'el'es font les organes de la
refpiration. Conjectures fur le développe-
ment de ces cornes. Vingt - quatre heures
après leur développemenr , ce que M. de
Réaumur appelle avec Swammerdam & Wal-
Ufner la première métamorphofe des Vers,
Hijloire Naturelle, Infecies.Tors6 iV.
eft accompli ; c'eft- à-dire qu'ils font , fous
leur peau endurcie ., dans l'état de nymphe,
à l'égard de laquelle le changement en
Mouche s'opère comme par rapport aux
autres Vers de Mouches qui fe transforment
autti fous leur peau ; au bout de huit à dix
jours les Mouches fe tirent de l'enveloppe
de nymphe & de celle de Ver. 11 y a dif-
férentes efpèces de Vers à queue de Rat
Se de Mouches qui en nailfent. Ou trouve
de ces Vers dans les cloaques ou latrines ,
où il y a de l'humidité ; ils en fortent Se
ie retirent fur terre pour fe micamorphofer;
ils deviennent une très grotte Mouche. M.
de Réaumur décrit piuheurs autres efpcces
de Vers à queue de Rat , & finit par une
elpèce très grotte qui vit dans les nids de»
Bourdons, Se qui s'y nourrit des Vers Se de»
nymphes de ces infectes
IIe. MÉMOIRE.
Des Mouches à deux aîles qui ont l'air de
Bourdons & de la Mouche du Ver du net
des Moutons.
Il y a des Bourdons de différente taille
Se des Mouches qui leur reflemblent., autti de
différente grandeur; m.iis toutes ces Mouches
n'ont que deux aîles , Si elles n'ont pas une
trompe femblable k celle des Bourdons. Ce-
pendant ces Mouches, femblables aux Bour-
dons par quelques apparences, diffèrent attèr
entt'elles pour être non-feulement d'efpèces
diverfet , mais même de différens genres 6V
de différentes dattes ; auffi leurs Vers fe
rrouvent-ils dans des endroits très-uiftérens
& vivent-ils de fubftances fort difparates j
en effet , les uns fe nourrittent dans les in-
teftins des Chevaux , les autres fous la peau
des bêtes à cornes ; d'auttes dans les finus
du Mouton , Se il y en a qui habitent Se
qui fe nourrittent à l'intérieur des oignons
de certaines efpèces de fleurs. C'ett par l'hif-
toire de ces derniers Vers que le mémoire
commence. Quant à ceux du nez des Mou-
tons , ils ne fe changent pas en Mouches
qui aient l'extérieur, des Bourdons , mais le
* ixk
ecx:ij
DISCOURS
rapport dans !a manière de vivre a engagé
l'auteur à les placer à la fuie des Vers des
inteftins du Cheval & de ceux des tumeurs
des bêtes à corne.
M. de Réaumur commence par décrire un
Ver qui fe nourrit en terre à l'intérieur des
oignons de natcifies. Ces oignons font percés
par le ver à leur bafe ; on y trouve un & quelque-
fois deuxVeisj quand on les a tirés dehors on ne
pourroitdiftinguer leur tète d'avec leur queue;
mais ils tâchenrde fuir , &on reconnoît leur
a deux crochets qu'ils alongent, qui leur
tenl à fe cramponner & fe tirer en avant ,
ne ils s'en fervoient à l'intérieur de
'non pour le dépecer. Defcription de
rers. Ils fe métamorphofent fous leur
propre peau, Se deviennent des Mouches
au mois d'avril. I! eft probable que la Mouche
fait s'introduire en terre pour dépofer un ou
deux œufs fur chaque oignon.
Les habitans de la campagne favent que
des tumeurs qu'ils voient fur le corps des
bêtes à corne en certain tems font produites
par un Ver qui habite ces tumeurs, que ce
Ver fe change en Mouche , & ils appellent
Se le Ver Se la Mouche Taon , parce qu'ils
voient les Taons très- acharnés fur les bêtes
à corne. Mais la Mouche qui produit ces
rumeurs eft différente du Taon. M. Vallif-
ner l'a le premier bien connue , M. de Réau-
mur en avertit , Se en profitant à cet égard
de fes découvertes, il y en ajoute de nou
velles. Les tumeurs ont en dedans une ca-
vité , elles font proportionnées à la groffeur
du Ver qui les habite \ ce n'eft guère que
vers la mi-mai que les tumeurs font dans
toute leur gtoffeuF. Ce font les jeunes bêtes
ou celles de deux à trois ans fur lefquelles
on voit le plus de Tumeurs \ il eft rare
qu'il y en ait fur les vieilles bêtes. Ces Tu-
meurs ne paroiffent ni faite foufTrir l'ani-
mal , ni altérer fa vigueur ; elles fe voient
le plus ordinairement fur l'échiné, les épaules
Se le haut des cuifles. On n'en voit pas fur
les bêtes qui vivent dans les pays de plaine,
mais celles qui pâiurent dans des pays boifés
y font tiès-lujtttes.
Les Vers des Tumeurs font d'abord blancs ,
ils deviennent bruns enfuite , & ils finiffent
par être d'un brun ardoifé. Ils n'ont point
de pieds , mais à leur place des poils qui
leur fervent à fe cramponner 8c à ramper j
ils n'ont pas de mâchoires , Se c'eft par cette
raifon qu'ils ne caufenr pas de douleur à
l'animal qui les nourrit j ils ne déchirent pas
fes fibres , mais ils vivent au milieu du pus
qui s'amaffe dans les Tumeurs -, ils y font
plongés Se ils s'en nourriffenr. L'œuf dont
ils font nés a été introduit par une plaie ;
l'œuf & enfuite le Ver font devenus un corps
étranger qui empêche la plaie de fe fermer ,
qui l'entretient en fuppuration , comme un
poids entretient un cautère. Cependant le
trou par lequel l'œuf a été introduit ne fe
ferme point , il s'agrandir au contraire en
proportion que la Tumeur groffit , & quand
le Ver eft prêt à fortir , le trou fe rrouve
d'une largeur convenable. Une raifon bien
fimple entretient le trou ouvert & fert a l'a-
grandir.Le Ver tient fon derrière appliqué
fur les bords du trou , & l'empêche de fe
fermer ;il s'agrandir à mefure que le Ver groflîc
Se celui-ci j dans les derniers jours , y en-
gage une portion plus confidérable de fou
corps; ainfi le pois qui fe dilate élargit l'ou-
verture d'un cautère.
Les Vers parvenus à leur grandeur fortent
dé la Tumeur à reculons , gliffent fur le
dos de l'animal 3 roulent à terre & s'y traî-
nent fous quelqu'abri , comme une cavité ,
fous une pierre , pour s'y métamorphofer \
bientôt la Tumeur s'affaiflfe Si le trou fe ci-
catrife. Ainfi , en fuivant l'analogie avec le
cautère, il fe ferme promptement fi on celle
d'y placer un pois. Ne feroit ce pas parce
que ces Tumeurs font véritablement ana-
logues au cautère, que les bètes } loin d'en
fouffrirj n'en font que mieux portantes, &
qu'on les préfère dans les marchés , parce
qu'elles font moins fujettes à des maladies !
PRELIMINAIRE.
CCxliij
Je dois avertir que ce rapporr , que je crois
entrevoir avec le cautère , eft une conjecture
que je préfente , & non une idée de M. de
Réaumur.
Ce ne font pas feulement les bêtes à corne
qui font fujetres à des Tumeurs produites par
des Vers. Suivant Rédi , les Cerfs , fuivant
M. Vallifner , les Daims & les Chameaux ,
& d'après Linné , les Rennes, y font aulli
fujets.
Notre auteur retourne au Ver fixé fous
Un abri \ fa peau, fous laquelle il fe mé-
tamorphofe , fe durcit. Je n'ai pu , dit M.
d« Réaumur , favoir s'il parte par l'état de
boule alongée avant de parvenir à celui de
nymphe. Le refte du mémoire eft employé
à décrire la nymphe , la manière dont la
Mouche fe tire de fes enveloppes , ce qui
arrive à la fin de juillet, & à décrire très-
en détail la Mouche qui a la plus grande
relîemblance avec un Bourdon de moyenne
raille. Enfin, M. de Réaumur décrit la rar-
rière ou aiguillon qui fert à la Mouche pour
dépofer fes œufs dans le tiftu de la peau des
bites à corne ; cette tarrière eft compofée
de trois pièces fort grortes en comparaifon
des aiguillons des autres infectes , de forte
qu'il en réfulre une plaie affez grande ; elle
ne paroît pas cependant à notre auteur de-
voir être douloureufe , parce qu'il fuppofe que
la Mouche ne verfe pas de liqueur cauftique,
& que la peau des bêtes à corne eft en général
peu fenfible.
Quelques perfonnes penfent cependant que
les bêtes redoutent beaucoup cette piquure,
& que le bourdonnement de la Mouche
qui l'exécute eft caufe des agitations , des
mouvemens de fureur dans lefquels ces bêtes ,
qui étoient tranquilles , entrent quelquefois
fubitement. Il me femble que ce point n'eft
pas bien éclairci. Une autre remarque, par
laquelle je finis , c'eft que les Mouches nàif-
fertt à la fin du mois de juillet } &c par con-
féquent les Vers au commencement d'août,
les Tumeurs & les Vers ne font à leur grof-
feur qu'à la mi- mai ; ainfi , c'eft pendant
l'intervalle entre ces deux termes que fe
fait l'acctoitTement des Vers & des Tu-
Après la partie du mémoire dont on vient
de lire l'extrait , M. de Réaumur s'occupe
des Vers des inteftins du Cheval.
Le Cheval nourrir } dans fes inteftins ,
deux fortes de Vers > 'es uns longs & les
autres courts. C'eft de ces derniers dont il
eft queftion dans ce mémoire ; ils deviennent
des Mouches velues à deux aî'es femblables
à de petits Bourdons ; beaucoup d'auteurs
avoienr parlé de ces Vi rs avant M. Vallif-
ner , mais il eft le premier qui ait reconnu
leur métamorphole & achevé leur hif-
toire*
Les Mouches qui donnent nairtance aux
Vers dont il eft queftion, n'habitent qu'à la
campagne , & elles n'approchent ni des villes
ni des maifons ; elles font leur ponte en été,
& peut-être encore au commencement de
l'automne; elles s'ir.troùuifent fous la queue
des Chevaux dans l'anus, & font leur ponte
dans le canal inteftinal. Il paroît que
les Chevaux redoutent 1 approche de ces fortes
de Mouches , & qu'un certain inftincr. les
porte à l'éviter; ils s'agitent, fe tourmen-
tent en entendant le bourdonnement des
Mouches , &: ils les éloignent par les mou-
vemens de leur queue ; les Mouches foi t
donc obligées de faifir un inftant où elL-s
furprennent un Cheval ; alors elles s'infi-
nuent dans ramas, y excitent une déman-
geaifonqui follicite le Cheval à dilater l'anus,
à le p >rter en-dehors ; ces efforts mêmes fa-
vorisent l'action de la Mouche qui pénètre
plus avant & qui gagne l'inteftin. Sa pré-
fence ne paroîr être d'abord pour le Cheval
qu'incommode ., mais l'opération de la
ponte devient apparemment fort doulou-
reufe , car le Cheval , cet animal fi pa-
rtent, entre en fureur , rue , fe couche à>
terre, fe roule, fe relève, hennit 5i devient
intraitable. Cet état dure environ un
d'Heure.
h h ij
ctxliv DISCOURS
On ignore fi ta Mouche efl ovipare ou
vivipare. Mais foitque les Vers naiifent d'œufs
oui ont éré dépofés, foit que la Mouche les
aie mit b.s fous la forme de Vers, ils remon-
tent le long du caral inteftinal quelquefois
jufqu'à ['éuornâc. Si fe fixent à différentes
difiances. I! eft inutile de dire que la Mouche
relient aufli-tet après fa ponte.
Defcrip:ion des Vers, dans laquelle il faut
remarquer des crochets placés ptès de leur
tête, à ia faveur defquels ils (e cramponiv n:
contre l'iiiteflin , fc réiiitent au paffage des
matières q 1 les entraîneroient; i! faut égale-
ment remarquer que leurs fligmates font
couvertes d'une forte de bourfe qui leur per-
met de les fermer, en forte qu'ils ne font
pas fuffoqués par le ci.ile, ni tués par les
fubftances huiieafes qu'on pourroit injecter
pour les faire périr. Lorfqu'ils font parvenus
à leur grolïeur, qui eft moyenne entre celle
des Vers des tumeurs des bêtes à cornes Si
celle des Vers de la Mouches bleue de la
viande , ils s'approchent de l'anus, fe lailfent
entraîner par ies excrémens , cherchent un
abri , & s'y métamorphofent d'abord en boule
aloivce , enfuite en nymphe. Les Mouches
dans lesquelles ils fe changent enfin font très-
différentes enu'elles par la couleur des poils
dont elles font couvertes, en forte qu'on les
piendtoit pour des efpèces différentes 3 fi
l'on n'en jugeoit que d'après les couleurs.
A la fuite des Vers qui vivent dans les
inteflins du Cheval , M. de Réaumur parle
de ceux dont une Mouche a fu dépofer les
germes dans les finus du Mouton, du Daim
ou du Chevreuil , qui le noutriffent de la
mufeofité qui abreuve cesparties& qui fortenr
des finus pour fe métamorphofer. Ces Vers
font plus gros que ceux des intcftms*du
Cheval j on n'en trouve fouvent qu'un ,
quelquefois deux, Si au plus trois-par tête
de Mouton. La- Mouche dans laquelle ils fe
métamorphofent eft diptère ou à deux ailes }
Se elle eft tigrée de jaunâtre & de brun.
13e. Mémoire.
Hijlcire des Coufins.
M. de Réaumur commence par avertir que
des Auteurs célèbres tels que Sv/arnmerdam,
Leewenhoeck, &c. ont examiné Us Couuas ,
& donné leur hiftoire ; mais il ajoute qu'ils
ont omis des faits intéreilans qu'il a receuillis.
C'eft à ces faits que nous nous attachetons
principalement dans cet extrair.
Il y a , aux environs de Paris , fuivant
M. de Réaumur, trois fortes de Coufins. On
pourroit les confondre avec les Tipules, mais
les dernières n'ont point d'aiguillon à la
tête, Si les Coufins en ont un. four s'aUurer
de cette différence , on a befoin de la loupe
par rapport aux petites efpèces de Coufins Se
de Tipules.
Les ailes des Coufins font chargées d écail-
1 • m *? ..
les noires 3 non pas preflees Si contigues , com-
me celles qui couvrent les ailes des Papillons,
nuis difperfées Si formant des fortes de ra-
mifications. Ces écailles reffemblent à des pa-
lettes oblongues , pointues à un de leur bout.
Elles ne fe trouvent pas fur les ailes feule-
ment , mais il y en a fur toutes les patries
du corps, Si outre les écailles , les Coufins
font encore revêtus de poils longs, très-fins.
Leurs antennes font des panaches plus four-
nies dans les mâles; leurs yeux font à réfeau,
ils n'en ont pas de liffes. Mais de toutes les
parties de ces infectes, leur trompe eft la plus
remarquable 5 elle eft en même-tems très-fine
Si fort compofée , elle réfulte de l'allemblage
d'un étui & de pièces qu'il renferme ; l'étui
eu cornpofé de deux parties qui peuvent s'é-
carter & fe rapprocher à peu près dans toute
leur longueur; les pièces internes font, félon
Leuv/enhoeck, au nombre de quatre, & au
nombre de dix , félon Sw^mmerdam. Elles
font d'une fineffe extrême , terminées en
pointe de fer de lance. C'cft à peu près tout
ce qu'on en fait en générai , Se M. de Réau-
mur avertit qu'il eft fort difficile de détermi-
P R É L I M 1 N A IRE.
ccxlv
ner précifément leut nombre & leur figure.
Ce font ces pièces internes qui pénètrent dans
la peau lorfqu'arj Coufin nous pique ; les
parois de l'étui, en s'écartant , permettenr
aux pièces internes de s'enfoncer dans la plaie
& elles foutiennent en même tems ces pièces
hors de la plaie & en ne s'en écartant qu'à inc-
lure quecelles ci pénètrent. Lorfquele Coufin
retire fa trompe } l'élafticité des pièces de
l'étui les rapproche. Quelque petite que (bit la
piquure du Coufin > elle eft fort douloureufe
ck fuivie d'un gonflemenr. Ces effets font
dus à ce qu'ils verfent dans la plaie une féro-
fité propre à rendre le fang qu'il a befoin
de pomper, plus fluide. On apperçoit cette
humeur découler de la trompe d'un Coufin
qu'on prede légèrement entre (es doigts.
LesCoufins demeurent tranquilles pendant
la journée j ils fe pofent à l'ombre fur les
feuilles des arbres ; il eft probable qu'ils y
pompent les fucs nourriciers donr ils ont
befoin , & leur nombre eft fi grand , celui
des animaux ou des hommes qu'ils peuvent
piquer fi borné, qu'il eft très- vraiiemblable
qu'un petit nombre feulement fe trouve à por-
tée de feraffafierdefang; que cette nourriture
ne leur eft pas néceffaire,& qu'ils peuvent
également fe nourrir du fuc des végétaux Se
du fang des animaux.
Les larves des Coufins vivent dans les eaux
ftagnantes & corrompues , jamais dansleseaux
vives Se courantes. Ce font des Vers apodes ou
fans pieds , du fixième genre des Vers de-
là troifième clafTe de M. de Réaumur ; ils
fe changent en Mouches à deux ailes ; ils
refpirent par l'extrémité de leur corps qu'ils
tiennent à la furface de l'eau ; ils vivent de
très-petits infectes ou de détriment de vé-
gétaux qu'ils trouvent dans l'eau ; i s font
d'une extrême agilité. L'auteur fait de ces
Vers une defeription très- détaillée. Comme
nous les avons fait connoître d'après Swam-
merdam , nous renvoyons à ce que nous en
avons dit dans l'extraie des ouvrages de cet
auteur.
Les Vers des Confins changent plufieu»s
fois de peaUj & c'eft une remarque que les
auteurs avoienromife avant M. de Réaumur j
après en avoir changé trois fois, ils palfent
à l'état de nymphe, dans lequel leur corps fe re-
plie de façon que la queue fe rapproche de la
tète : ces nymphes ne celfent pas d'avoir
la faculté de fc mouvoir , elles font au con-
traire fort vives; elles refïemblent , par
la première faculté, aux nymphes en géné-
Sc elles n'en diffèrent qu'en ce que les parties
con en u es fous la peau de nymphe ne font
guère plus vifibles que les parties contenues
lotis la peau de chryfalide , mais les chry-
falides n'ont pas la puilîancede changer de
place. C'étoit par l'extrémité de Con corps
que le Ver refpiroit , & la nymphe ref-
pire par deux prolongemens placés aux côté*
de fa tête. Lorfque le->Couiin eft ptêt à palier
à l'état volatil, la nymphe fe tient à la fur-
face de l'eau, étend fa queue qui avoir été
contournée, fes parties internes fe gonflent,
la peau de nymphe fe fend fur le corcelet
qui fe trouve élivé au-deffus de la furface
de l'eau , & le Coufin fe dégage en tirant
(es différentes parties de l'enveloppe de nym-
phe, il s'appuie fur cette enveloppe qui lui
fert de foutienr, il élève Ion corps autant
qu'il peut dans une direction perpendiculaire,
& pour peu que l'air foit agité , il eft pouflé
fur la furface de l'eau avec la dépouille qui
le fapporré; lorfqu'il a dégagé tout fon corps
il s'appuie de fes pieds fur l'eau fans qu'il
enfonce , Si il prend fon eflor.
Les Coufins multiplient prodigieufemenr,
& M. de Réaumur eltime qu'il y a fix à
fept générations de mai en octobre. Les fe-
melles dépofent leurs oeufs à la furface de
l'eau entas, qui ont la forme d'une forte
de nacelle.
VOLUME V.
Ce volume commence par une préfac*,
dont le but eft de pvé.fenter une idée géné-
rale des mémoires qu'il contient. Ils font ah
ccxlvj
DISCOURS
nombre de treize;le premier fur les Tipules ,
Je fécond fur les Mouches Saint- Marc, le
rroifîcme fur les Mouches à quatre aîles, les
fauffes Chenilles ik les Mouches à fcie qui
eu proviennent-, les neuf autres font relatifs
ri l'htftoire des Abeilles.
Premier. Mémoire.
Hifloire des Tipules.
Les Tipules font des Mouches à deux aîles
dépourvues de trompe , ce qui les dillirgue ,
des Coufins ; elles n'ont qu'une bouche (impie
ëV point de mâchoires , elles appartiennent
à la féconde clafle des Mouches à deux aîles
fuivant la méthode adoptée par M. de Réau-
mur. Leur genre renferme un grand nombre
d'efpèces, toutes très- fécondes ; auffi les Ti
pules font-elles très-communes : parmi les
efpèces qui compofent ce genre, les unes
vivent dans les eaux lorfqu'clles font dans
l'état de larve, & les autres vivent ou fous
terre ou fur des plantes.
L'auteur n'entreprend pas de parler de
toutes les Tipules , mais de celles qu'on voit
le plus communément ou dont l'hiftoite pré-
fente des faits plus remarquables, & il com-
mence par les Tipules dont les larves vivent
hors de l'eau.
C'eft dans les prairies qu'on voit les plus
grandes efpèces de Tipules; celles-ci ont
jufqu'à vingt lignes de long, leur corps eft
mince & délié , leurs jambes font très-lon-
gues ; on les voit depuis le printems jufqu'au
commencement de l'hiver _, mais les mois où
leur nombre eft le plus grand fonr ceux de
feptembre & d'octobre. Leur vol eft courr,
quoique leurs aîles foienr amples. Les petites
efpèces de Tipules font beaucoup plus agiles ,
il y en a même qui fe Contiennent prefque
continuellement en l'air, & qui y forment
des fortes de nuées qu'on prend communé-
ment pour des Moucherons ou des Coufins;
ces petites Tipules réfiftent mieux au froid;
elles fe montrent même en hiver dans les
momens où il fait foleil; elles fe foutiennent
en l'air en s'élevant & redefcendant conti-
nuellement à un certain degré de hauteur
Les larves des Tipules font des Vers fans
pieds, à tête de figure confiante; celles des
grandes efpèces & de plufieurs efpèces
moyennes vivenr fous terre.
Defcription de ces larves. Elles fe tiennent
à un pouce ou deux de la futface de la terre;
on les trouve fur-tout dans les prairies baffes
Se humides , elles fe nourriffent de terre ;
Celle qui. leur convient le mieux eft le ter-
reau formé des débris récens des végétaux ;
cependant ces Vers ou larves, qui n'attaquent
pas les plantes, leur font très-nuifibles , Ce
caufent de grands dégâts dans les praiiies ;
ils font dus à ce que les larves labourent ,
fillonnent la terre, la foulèvent à fa furface,
déracinenr les jeunes plans , & les expofent à
être défTéchés.
On trouve fouvent des larves des Stipules
parmi le terreau qui fe forme & qui s'amaffe
dans les cavités des arbres creux.
Avant de pafTer à l'état de Mouche, les
larves fubiflenr celui de nympîie , dans lequel
cependant les formes de la Mouche ne font
pas fi exprimées au- dehors que dans plufieurs
autres efpèces de nymphes. Avant de fubir
cet état , la larve quitte fa peau comme la
Chenille qui pafTe à l'état de chryfalide dé-
pouille la fîenne. Defcription des nymphes
de différentes Tipules. Ces nymphes font hé-
riffées de piquans &: de crochets ; Iorfque
le tems de devenir mouche approche , les
nymphes , à la faveur de leurs crochers j s'é-
lèvent à la futface de la terre & en fortent
jufqu'au-deffous du corcelet ; la peau qui les
couvre fe fend Se la Tipule fe tire de fon
enveloppe par cette ouverture. Defcription
des parties de la génération Se de la manière
dont s'opère l'accouplement; il eft long, &
fa durée de près de vingt - quatre heures ;
quand il eft terminé , la femelle cherche un
terrein convenable pour dépofer fes œufs,
PRÉLIMINAIRE.
ccxlvij
Se à l'aide de fes longues jambes fe tenant
le corps prefque perpendiculaire , elle en
enfonce l'extrémité dans la terre où tlle dé-
pofe fes œufs.
Après avoir parlé des Tipules dont les
larves vivent fous terre , M. de Réaumur
s'occupe d'autres Tipules dont les larves vivent
dans les boules de Vache ; il parle enfuite
d'efpèces dont les larves fe nourrifient de dif-
férentes fortes de champignons qui com-
mencent à fe palTer & fe pourrir > & d'une
efpèce dont la larve vit de l'agaric du chêne.
Celle ci eft fur-tout remarquable en ce que
fa larve enduit le chemin fur lequel elle palfe
d'une mufcofité vifqueufe , Se en ce que cette
même mufcofité lui fert, quand elle devient
nymphe , à former une coque fous laquelle
elle s'enferme.
A la fuite des efpèces de Tipules tetreftres
dont M. de Réaumur s eft occupé, il parle
de plufieurs efpèces aquatiques ou dont les
latves vivent dans l'eau, Se y palTent auflî
l'état de nymphe.
La première de ces efpèces eft très-petite &
celle qu'on a le plus confondu avec les Cou-
fins ; fa larve vit dans les eaux croupies;
c'eft un très -petit Ver, d'un a(Tez beau
rouge , à tète écailleufe , n'ayant pas de
pieds bien formés , mais des appendices qui
lui en tiennent lieu j cette larve fe couvre
de la vafe qui s'amafle au fond des eaux
croupiflanres , ou de fragmens de planres,
Se s'en forme un tuyau au centre duquel
elle fe tient; elle en fort quelquefois, peut-
être pour chercher une place plus à fon
gré , & elle nage en repliant fon corps à
la manière des ferpens ; elle paiïe à l'état
de nymphe fous le dernier tuyau qu'elle
s'eft formé. Defçription de cette nymphe,
dans laquelle il faut remarquer une forte
de panache qui s'élève fur fon corceler ,
& que M de Réaumur paroît bien fondé
à comparer aux ouies des poillons.
Ce mémoire eft terminé par la defçription
des larves de deux très - petites efpèces de
Tipules ; l'une de ces larves eft blanche Se
femblable d'ailleurs aux larves rouges dont
il a été parlé. Celle-ci eft contenue dans une
matière gélatineufe femblable à du frai de
Grenouille j comment cette fubftance eft-ell«
produite , eft-ce le mucus de l'oeuf qui
s'augmente Se végète, eft-ce la larve qui
produit cette matière & qui s'enveloppe ?
L'autre larve eft tranfparente , femblable à
un fil de cryftal , elle eft remarquable par
deux crochets qui accompagnent fa tête.
ze. MÉMOIRE.
Hijloire des Mouches S. Marc , & quelques
fupplémens au neuvième & au douzième
mémoire du volume IV.
Les Mouches auxquelles on donne, en
certains cantons, le nom de Mouches St.
Marc, font d'une grodèur moyenne s de la
fecon/ie clafle générale des Mouches fans
dents, fui vant le fyftême deM.de Réaumur j
elles paroiflent des premières au printems,
elle fout trèsnombreufes , leur bouche con-
fifte en une fente accompagnée de deux
lèvres recouvertes par deux barbillons elle j
leur fuffit pour exprimer des boutons qui
ne font pas épanouis des focs qui les nour-
ruTent. Peut-être en occasionnent - elles le
deflechement Se le tort que les gens de la
campagne lesaceufent de caufer aux arbres,
eft-il réel. Defçription de ces Mouches.
V. Bihion. Leurs larves vivent fous terre ,
& s'y nourriiïent de rerrean , mais elles en
fortent lorfqu'elles fentenr au-delTus d'elles
des boufes de vaches , Se elles pénètrent dans
ces boufes , où elles trouvent un aliment qui
leur convienr. Ces larves changent plufieurs
fois de peau , vivent fous la forme de Ver
pendant l'automne & l'hiver qui luivent leur
naiftance , paflent à l'état de nymphe dans
les premiers joins de mars } 8e paroifTent fous
la forme de Mouches à la fin de ce mois.
Après l'hiftoire des Mouches Saint-Marc,
M. de Réaumur donne, en Supplément au
coxlviij
DISCOURS
neuvième mémoire du volume précédent,
celle d'une très-petite Mouciie ou Mouche-
ron , très-commune prefque dans tous les
rems de l'année. Cetre Mouche eft attirée par
toutes les fnbftances qui, ayant été douces,
commencent à s'aigrir, comme la lie de vin,
le marc de raifin , tkc. , fon corps & /"on cor-
celer font jaunâtres; fes yeux font à réleau
& rouoeâtres; elle n'a que deux aîics; on
ignore fi elle eft vivipare ou ovipare. Les
Vers font femblables à ceux de la viande ,
mais beaucoup plus petits ; ils fe métamor-
phosent fous leur propre peau, & paroiiieur
fous la forme de Mouche, dix à douze jours
après avoir pris celle de nymphes.
M. de Réanmur ajoute ici un fupplément
à l'égard des Vêts de;; truffes dùni il a parlé
dans le neuvième mémoire du volume pré-
cédent. Ce fupplément cunfilte dans la def-
cription d'une Mouche, qui naît d'un Ver
des truffes ; l'auteur ne connoiffoit alors que
les Vers & non les Mouches. Nous nous bor-
nerons à remarquer que les Mouches ont
quelque reffemblance avec celles qui dépofent
leurs œufs fur les excrémens humains.
Le fupplément au douzième mémoire du
volume précédent à pour objet des Vers qui
vivent dans l'arriére- bouche des cerfs ; on
trouve ces Vers dans deux efpèces de po-
ches charnues , fituées près du pharinx } le
mois de Mars eft la faifon où on les troute.
Us n'ont point de jambes; ils font de la
cîaffe des Vers à tête de figura variable ;
ils fe traînent à l'aide de deux crochers pla-
cés près de la tête; ils font blanchâtres,
& ils reffemblent , par la forme , aux Vers des
nazeaux des moutons. M. de Réaumur eftime
qu'une poche ou bourfe qu'il examina , en
contenait au-delà de cent ; ils étoient d'une
grotïeur fort différente; il y en avoir de
fort petits , & les plus grands l'étoient au-
tant que les Vers des nazeaux des mourons;
ils adhèrent fi fortement aux chairs fat lef-
quelles ils fe cramponnent, qu'on ne peut
les détacher de force fans déchirer ou les
Vers ou les chairs. Defcription de ces Vers, j
Les chaffeurs leur attribuent la chute da
beis des cerfs ; cette fuppofition eft abfolu-
metu dénuée de tout fondement. Cependant
il ne faut pas imaginer que les Vers occa-
fionnent les bourfes dans lefquelles on les
trouve ; ce» bourfe? font des parties propres
au cerf dans lefquelles les Vers vivent. M.
de Réaumur n'a point vu la Mouche dans
laquelle ils fe transforment : il fuppofe par
analogie qua cette Mouche s'introduit par
les nazeaux du cerf, qu'elle pénètre juf-
qu'aux bourfes, qu'elle y dépofe fes œufs;
que quand les Vers font à leur terme, ils
fortent par les nazeaux & fe méramorphofent
en fe retirant fur terre fousquelqu'abri.
3e. MÉMOIRE,
& le premier fur les Mouches à quatre aîles.
Des fautes Chenilles & des Mouches à feie
dans lefquelles elles fe transforment.
Les fauffes Chenilles reffemblenr aftez par
leur forme aux véritables pour en impofer,
mais les vraies ont au plus dix jambes mem-
braneufes , & les fauffes en ont au moins
douze. Cetce différence peut fuffire pour les
diftinguer ; on peut ajouter que les jambes
membraneufes des fauffes Chenilles ou font
dépourvues de crochets, ou que ceux dont
elles font garnies ne font pas difpofés comme
les crochets des jambes membraneufes des
véritables Chenilles; que la tète des fauffes
eft fphérique ou approche beaucoup de l'être,
au lieu que celle des vraies eft applatie.
Le nombre des jambes des fauffesChenilles
varie , &: pourroit fournir un moyen de les
claffer à rai fon de leur nombre. Notre
auteur n'entre pas dans ce détail , & il s'ar-
tachedansce mémoire à rapporter les faits les
plus remarquables de l'hiftoire des fauffes
Chenilles. Elles changent plufieuts fois de
peau comme les vraies Chenilles ; mais celies-
ci , à chaque mue, confervent les mêmes
couleurs , au lieu que les faulfes Chenilles
en cb.ange.uc à plujjems mues. Se fur-rout
PRELIMINAIRE.
ccxlix
i celle qui précède leur changement ; elles ont
des couleurs plus brillantes dans leur premier
âge, & de plus (ombres dans le dernier. 11 y
en a qui., avant leur dernière mue, ont des
tubercules, d'autres des épines, Se qui les
perdent dans cette mue.
La plupart des fauffes Chenilles ne font
étendues que lorlqu'elles mangent , Se elles
demeurent roulées fur elles -mêmes le refte
du rems ; plufieurs prennent en mangeant des
attitudes bizarres., elles relèvent la partie an-
térieure de leur corps , faifillant avec leurs
jambes le bord des feuilles } Se elles contour-
nent le refte de leur corps en différens fens ;
il y en a qui fe tiennent deftous les feuilles 6V
qui n'en mangent que le parenchime; celles-ci
ont une peau luifante Se gluante, elles font
d'un vett brun , on les trouve principalement
fur les arbres fruitiers. Il y en a qui creufent
l'intérieur des tiges, telle eft une efpèce qui
s'attache au rofier, d'autres qui pénètrent
dans les fruits nouvellement noués, fur-tout
les poires , & qui en caufent la chute au prin-
tems.
Lorfque les fauffes Chenilles font prêtes
de leur métamorphofe , elles fe filent une
coque lifte Se molle à l'intétieur , mais fo-
lide & en état de rélifter à l'extétieur ; elles
fe changent en nymphes feus cette coque ;
elle eft compofée de deux tifttis , dont l'ex-
térieur j quoiqu'à réfeau , eft très-folide, &
l'intérieur , quoiqu'il ne foit point à maille,
mais continu, eft doux Se mollet. Il y a des
fauftes Chenilles, comme celles du rofier,
du chèvre-fueille , qui entrent en terre pour fe
métamorphoferjd'aurres qui filenr leur coque
dans des trous d'arbres creux , d'autres fur
les feuilles. Les coques des différentes ef-
pèces font plus ou moins folides Se travaillées
avec plus ou moins de foin.
Les fauftes Chenilles deviennent des Mou-
ches à quatre aîles , dont la bouche eft ar-
mée de mâchoires ; elles fortent de leur co-
que plus tôt ou plus tard, fuivant la faifon
HiJloLre Naturelle , Infectes , Tonte IV.
où elles s'y font renfermées; car fi c'eft en
été , elles en fortent au bout de quinze
jours ou trois femaincs , Se fi c'eft en automne
«-Mes n'en fortent qu'au printems fuivant.
Elles ouvrent leur coque à l'aide de leurs
mâchoires.
Toutes les Mouches qui naiffent de fauftes
Chenilles ont dans leur enfemble une reffem-
blance de conformation , qui les rend fa-
ciles à reconnoître. Elles ont le corps afièz
court & fort gros , le epreelet Se le ventre
peu diftincts , l'air lourd &e pefant. On les
approche Se on les prend plus aifément que
la plupart des autres Mouches. Les femelles
font ovipates ; les unes dépofent leuis œufs
dans l'intérieur ou fous l'épiderme des plantes ,
les autres fur les feuilles \ cependant toutes
font pourvues d'une forte de tarrière dont
la conformation a fait donner à ces Mou-
ches le nom de Mouches à feic. Cette tar-
rière eft compofée de deux pièces internes
Se d'un étui fait de deux plaques. Les deux
pièces internes font de îubftance cornée ,
pointues , hériftées fur les cô;és de dents
comme une feie , Se fur leur furface d'af-
pérités ou de dents plus courtes comme une
lame; en forte que c'eft en même-tems une
feie Se une râpe : ces deux pièces jouent de
manière que quand la Mouche en pouffe
une , elle rerire l'autre. Quant à i'étui , il
fert à conferver à ces pièces le foutien dont
elles ont befoin. Lorfqu'une Mouche veut
dépofer fes oeufs elle perce donc le bois, elle
le feie, elle agrandit l'ouverture par l'effet
des furfaces femblables à une râpe. Mais à
quoi fert cet infiniment à celles qui dépofent
leurs œufs à la fuperficie des plantes? Cet
objet n'a pas été déterminé. Une autre re-
marque importante , c'eft que les œufs des
Mouches à feie font du nombre de ceux qui
augmentent de volume du moment de la
ponte à celui où les vers fortent des œufsj
certe augmentation eft fi coufidérable , que
des œurs de même efpèce , comparés peu
de tems après la ponte, avec d'autres œufs
donr les Vers étoient prêts à forrir étoient
j moitié plas petits.
ii
ccl
DISCOURS
4e. MÉMOIRE.
Sur les Cigales & fur quelques Mouches de
genres approchons.
M. de Réaumur place les Cigales à la fuite
des Mouches à fcie , à caule du rapport
d'induflrie qu'elles ont avec elles dans la ma-
nière de placer leurs œufs ; il n'y en a pas
d'autre } de j'ajouterai que dans la façon
actuelle de confidérer les infeâes , on eft
furpris de trouver les Cigales au rang des
Mouches. Mais en fe conformant à la mé-
thode de M. de Réaumur, les Cigales font
du nombre des Mouches qui ont le corcelet
compofé de deux pièces ou qui paroît
double.
Les Cigales font des infedees des pays mé-
ridionaux. On en trouve cependant, mais
rarement dans nos climats; elles ont été re-
marquées de tout rems à caufe du grand bruit
qu'elles font ; dans la defeription de ces in-
fectes , M. de Réaumur s'attache particuliè-
rement aux organes qui produifent ce bruit;
ces organes n'appartiennent qu'aux mâles;
ils font fitués en-deiïbus du corps ; mais on
doit remarquer fur cette même furrace la
trompe qui eft commune aux deux [exes y
& la tarrière qui fert à la femelle pour dé-
pofer. fes œufs.
La partie antérieure & inférieure de la
tète eft terminée par une pièce triangulaire ;
de la pointe de cette pièce naît un filet re-
courbé fous le corcelet dans l'état de repos,
mais capable d'être redreffé ; ce filet eft la
trompe \ la Cigale en eft pourvue dans l'état
de nymphe comme dans celui de Cigale ;
il fert dans l'un & l'autre à piquer les plantes
& à en extraire des fucs nourriciers: ce filet
ou plutôt cette trompe eft compofée d'un étui
qui eft une pièce creufée dans fa longueur
& formée de deux lames écailleufes ou cor-
nées ; au milieu eft lituée la trompe propre-
ment dite ; elle eft terminée pat une pointe
fine Se courbe, Si le tout eft d'une fubftance
cornée.
Nous avons déjà dît que les mâles feuls
des Cigales rendent un fon , quoiqu'on at-
tribue au contraire communément cette fa-
culté aux femelles : les organes qui produi-
fent ce bruit j font fitués fous le ventre. Ce
font , à l'extérieur , deux plaques mem-
braneules , une de chaque coté , capables
de fe foulever & de s'abaifler; elles couvrent
une cavité pratiquée fur les côtés du ventre,
partagée en deux portions par une pièce écail-
îeufe de forme triangulaire j fur le fond de
chaque cellule eft tendue une membrane
mince polie, tranfparente, femblable à une
lame très- fine de talc ou de verre.
On peut voir fur une Cigale , fans la dif-
féquer , les parties dont nous venons de
préfenrer une efquille ; on les a long-tems
regardées comme fervant feules au bruit que
r • 1 1 ■ • te i j»
ront ces animaux , & on s etoit efforce d en
expliquer le jeu ; mais on a été défabufé
depuis , & on a reconnu que ces pièces ne
font qu'une partie des organes employés au
fon des Cigales ; que pour découvrit les
autres parries , il faut les chercher à l'inté-
rieur du corps de ces infectes.
La principale des parties internes eft une forte
de cimbale fituée au-deffous de chacune des
cellules extérieures , formée par une mem-
brane très-élaftique , plilfée , ridée & fup-
portée par un cercle écailleux ; deux muf-
cles dont les rendons fe terminent aux ru-
gofités des cimbales , fervenr à les plilfer , &
leur refiort les fait relever. Le mouvement
de ces cimbales agite donc l'air contenu dans
les cellules } en foulevant le miroir ou plaque
qui a été comparé à une lame de talc , &
les vibrations de ce même air font riouifiées
par la forme , la fubftance des parties qui
compofent & qui couvreur les cellules.
La partie propre aux femelles eft une tar-
rière placée dans une cavité pratiquée à l'ex-
trémiré du dernier anneau. Elle eft compofée
de deux pièces en forme de fer de lance, cou-
vrîtes d'afpérités à leur bout comme unelimej
ces deux pièces font renfermées dans un étuîj
elles ont la propriété de fe mouvoir de ma-
nière que l'une s'élève quand l'autre s'abaille.
Elli-s fervent à percer Se ouvrir le bois dans
lequel les Cigales dépofenr leurs œufs. Ce
qui vient d'être d.t n'eft qu'un abrégé très-
fucciuc"t ; M. de Réaumur s'étend au con-
traire dans de très longs détails fur la ftruc-
ture de la tarnère ; mais nous n'avons pu
le fuivre dans ces décatis non plus que dans
ceux qui concernent les organes du fon.
Les Cigales choifiilent , pour dépofer leurs
œnfs , de petites brandies sèches dont le
buis foit rempli de beaucoup de moelle ;
elles percent le bois jufqu'à la moelle de
toute la longueur de leur tarrière , Se ordi-
nairement de trois à quatre lignes , mais
quand elles ont atteint la moelle, elles di-
rigent l'ouverture fuivant fa longueur , Se
n'entamenc pas le bois qui eft au-delà ; elles
ne percent les branches que d'un côte; elles
dépofent un œuf dans chaque troitj Se une
feule Cigale dépofe environ cinq cents œufs;
ils font blancs & oblongs ; les bavures du
bois referment Se bouchent chaque trou à
mefure que la Cigale retire fa tarnère. Il
fort de ces œufs des Vers à fix pieds ayant
à peu près la forme d'une puce ; ils fortenr
des trous par la même ouverture par laquelle
les œufs y ont écé introduite; ils defeendent
fur la terre , ils s'y enfoncent ; ils y devien-
nent nymphes j c'eft-à-dite qu'il leur pou (Te
des foutreaux qui recouvrent les a'iles dont
la Cigale fera pourvue; c'eft la feule diffé-
rence qu'il y ait entre les Vers & les nym-
phes; celles ci font d'un blanc fale, Se on dif-
tingue à travers la peau qui les couvre , les
parcies de la Cigale , en force qu'on peut
reconnoître les lexes; ces nymphes, pour-
vues, comme les Cigales, de fix jambes Se
d'une crompe , fonc agilknces, Se elles pé-
nècrenc en cerre jufqu'à la profondeur de deux
à trois pieds ; elles fe tiennent près des raci-
nes des arbres; il eft probable qu'elles en
tirent leur nourriture; mais le mémoire ne
l'exprime pas pofirivemenc ; il n'apprend pas
«on plus précifémenc dans quel tems les
PRÉLIMINAIRE. eclj
Vers nailïent Se defeendent en terre , com-
bien il fe paflTe de tems avant la dernière
mécamorphofe; il paroît qu'elle a lieu l'été
qui fuit la ponte ; les nymphes , pout fe
métamorphoier, quittent la terre j fecram-
ponnenr fur des branches, leur peau fefend
ïongirudinalemerit fur le corcelet , Se la Ci-
gale fort de fa dépouille. Les nymphes
écoient mifes par les anciens au rang des
comeftibles ; ils mangeoient aufli les Ci-
gales mêmes; les Vers font expofés dans
les trous des branches à un ichneumon qui
dépofe fes œufs dans les mentes trous, &:
donne nailTance à un ver qui détruit ceux
des Cigaies.
M. de Réaumur parle enfuite de deux
infectes qu'il alTocie , à caufe de leur forme ,
aux Ciga'es , Se le fécond Se à caufe de fa
forme & de fa manière de dépofer Cqs œufs;
miis il décrit fi peu correctement ces deux
infectes, qu'il n'eft pas aifédj les reconnoître
& de déterminer pr'cifément à quelle claire
ils appartiennent fuivant les méthodes nou-
velles ; le fécond, q i n'eft pas puis grand
qu'un fort petit Moucheron , fe trouve en
tres-grand nombre fur les rofiers depuis le
printems jufqu'à l'automne ; il a une trompe
femblable à celle des Cigales, Se la feme le
a de même une tarnère, à l'ai 'e de laquelle
elle dépofe fes œufs fous l'écorce des bran-
ches. Il naît des œufs des Vers qui de-
viennent fous l'écorce même des nymphes
qui y vivent Se s'y changent en Mouche.
Le mémoire eft terminé par la deferip-
tion de cette gtande Cigale qu'on a ap, eliée
Porte-Lanterne , qui fe trouve à Surinam
Se dans la Guiane; elle eft remarquable far
la lumière qu'elle répand dans l'obfcutité ;
cette lumière eft aftez confidétable pour qu'en
puifle , à fa faveur , lire un papier imprimé
d'un caractère fort fin. Je n'en dirai pas da-
vantage en cet endroit fur cet infecte, qui
fêta décric à fon rang.
cclij
DIS COURS
5e. MÉMOIRE.
Le premier fur les Abeilles.
L'auteur traire dans ce mémoire de la
forme des ruches les plus propres à faire
des obfervations fur les Abeilles; de ce
qu'on doir penfer de la cor.ftitmion de leur
gouvernement \ des moyens dont il s'eft fervi
pour voir les faits qu'il rapporte.
M. de Réaumur commence l'hifloire des
Abeilles par prévenir quelles ont été célèbres
de tout tems, mais qu'on a rapporté à leur
égard des faits fans preuve , & qui font fou-
vent le produit de l'imagination, jamais,
ou prefque jamais celui de l'obfervation ; il
apprend que M. Maraldi eft le premier qui
ait donné une hiftoire des Abeilles donr
l'obfervation ait été la bafe; que cette hif-
toire eft inférée dans les volumes de l'aca-
démie royale des feiences pour l'année 1712;
que quelque tems après Boërhaave publia les
œuvres de Swammerdam , dont l'hifloire des
Abeilles fait partie. M.deRéaumut témoigne
le cas qu'il fait de ces deux traités ; mais il
ne penfe pas qu'ils duffent l'empêcher de
publier fes propres- obfervations celles feront
donc le fujet de ce mémoire & des fui-
vans.
Les Abeilles ne méritent pas feulement
d'être obîervées à caufe des faits curieux
que leur hiftoire nous préfente ; mais aufli
à caufe des avantages qu'elles nous procu-
rent ; ils confident , comme tout le monde
le fait , dans la técolte du miel & de' la
cire. Ce double motif a engagé en tout tems
un grand nombre de perfonnes à s'occuper
des Abeilles & à écrire fur leur hiftoire.
L'énumération des auteurs qui en ont traité
ferait très- longue ; les principaux parmi les an-
ciens fonr Caron , Varron , Columellé, Vir-
gile J Palladiusj parmi les modernes tous ceux
qui ont publié des livres fur l'économie ru-
rale & les auteurs d'un grand nombre de
traites particuliers. Tous ces divers ouvrages
ont un défaut qui leur eft commun , c'eft
que les auteurs racontent des faits fans dire
s'il les ont vus ou comment ils font parve-
nus à les voir. Or il fuffir d'avoir je. té les
yeux fur une ruche & d'avoir remarqué à
quel point les Abeilles y font entalïées, com-
ment elles fe couvrent les unes les autres &
fedérobent mutuellement à la vue ., pour qu'on
fente combien il eft difficile de difeerner ce
qui fe paffè au centre de ce peuple dont on
n'aperçoit que les .lignes extérieures & par
qui celles qui agiffent à l'intérieur font ca-
chées.
Cependant il eft quelques faits faciles à
reconnoîtte en fe plaçant feulement auprès
d'une ruche j tels font les fuivans.
On voit fans ceffe des Abeilles regagner
la ruche chargées de récolte , d'autres Abeil-
les fe préfenter à leur amvée, recevoir des
premières leurs charges, & celles-ci rega-
gner la campagne ; dans d'autres momens
on voit toutes les Abeilles entrer en foule
dans la ruche & y demeurer; fi l'on regarde
alors en l'air on voit aux environs quelque
nuage 3c bientôt il tombe de la pluie; il eft donc
probable que les Abeilles faveur la prévoir
& qu'elles rentrent pour l'éviter. Quelque-
fois on voit une Abeille fortir chargée d'un
fatdeau qu'elle va dépofer à quelque diftance,
& ce fardeau eft le corps d'une Abeille pri-
vée de la vie. C'eft certainement un faic
remarquable , mais dont perfonne de fenfé
ne cherchera à pénétrer l'intention , comme
trop de gens l'ont fait.
On voit de même , en certains tems , les
Abeilles tranfporrer des nymphes & de jeu-
nes Abeilles à peine formées hors de la ru-
che ; dans d'autres momens les mouches fe
livrer autour de la ruche des combats tan-
tôt plus , tantôt moins acharnés & dans lef-
quels ou il ne périt pas d'Abeilles, ou il en
périt un plus ou moins grand nombre. Il eft
facile d'obferver ces faits dont les cailles nom
font encore inconnues malgré les vains ellorts
qu'on a faits pour en rendre raifon. Mais
PRÉLIMINAIRE.
ccliij
l'intérieur d'une ruche offre unfpectacle bien
plus intéreffant encore; les principaux objets
de ce fpe&acle font les rayons que la ruche
contient, la cire dont ils font formés, le miel
qui y eft dépofé , les grouppes d'Abeilles qui
remploient la ruche, dont les unes font en
aâion & diverfement difpofées, formant des
fottes de guirlandes eu iè tenant acrochées
les unes aux autres par les deux pattes de
derrière,, & les autres font dans un état d'inac-
tion Se de repos. La vue de ces objets excite
une curiofité difficile à fatisfaite & qui ne peut
guère letre en n'obfervant que les Abeil-
les qui vivent dans les ruches ordinaires ,
quoiqu'il y ait de ces ruches de beaucoup de
formes différentes. L'invention des ruches vi-
trées affez récente , qui n'eft guère que de
ce fiècle, a facilité les obfervations fur les
Abeilles , fans avoir dilîipé toutes les diffi-
cultés.
Une ruche eft un aflemblage de gâteaux
pofés du haut en bas, à peu près parallè-
lement au-deffus les uns des autres &: rem-
plis de cellules; entre ces gâteaux il y a un
efpace vide pour le patTage d'au moins deux
Abeilles Se quelques trous ou ouvertures
qui pénètrent d'un gâteau à l'autre perpen-
diculairement de haut en bas. Ces efpaccs ,
ces ouvertures font de» chemins & des com-
munications d'un gâteau à l'autre.
Cependant la pofition des gâteaux Se le
nombre des communications des uns aux au-
tres ne font jamais parfaitement femblables ;
il y a à ce double égard des variétés entre
les différentes ruches & même dans une
feule.
Digreffion fur la forme qu'on a donnée
aux ruches de verre ; la plus favorable a
paru à notre auteur celle d'une boîte plate
dans laquelle on renferme un miroir pour
l'obferver pofé de champ fur un de fes
côtés : cel e dont il s'eft fervi étoit haute de
vingt-deux pouces, large de vingt quatre ,
épaule de quatre & demi.
Defcripciou d'autres ruches vitrées que l'au-
teur a auiîi employées. Ces différens objet*
ne font pas fufceptibles d'extrait, Se deman-
dent des détails qu'il faut chercher dans la
lecture du mémoire même.
Quand on regarde à travers une ruche
vitrée lesAbeilles qu'elle renferme, on n'y en
voit pendant la plus grande partie de l'an-
née que de celles qu'on conuoîc ordinaire-
ment Se qui font toutes femblables; mais il
y a une laifon où parmi celles-ci on en dé-
couvre de fenfiblement plus grandes; ce font
les mâles, qu'on a nommés Bourdons à caufe
du bruit qu'ils font en volant Se que M. de
Réaumur aime mieux apptller faux- Bourdons
pour les diftinguer des vrais qui font a'une
autre efpèce. On ne voit ces raux- Bourdons
dans les ruches que depuis le mois de mai
jufqu'àlafin du mois de juillet; on n'y envoie
jamais autant que le jour qui précèJe celui
où l'on celle d'y en voir. Leur nombre au
refte eft toujours très-inférieur à celui des
Abeilles ordinaires. Aulfi ne font ils pas defei-
nés à s'unir à celles-ci qui n'ont point de
fexe Se dont la charge eft de vaquer aux
travaux de la ruche : mais les mâles doivent
féconder une feule femelle qui peuple la ru-
che 6V dont toutes les mouches qui y naif-
fent tirent leur otigine. C'eft cette mouche
qu'on avoit appelle roi , Se dont le nom de
reine qu'on lui donne , depuis qu'on a connu
fou emploi, indique au moins le fexe. Cette
unique femelle eft defïinée à cent mâles qui
eft le plus petit nombre qu'on compte de
ceux-ci dans une ruche, & quelquefois à mille.
Elle eft plus groiTe que les mouches ordi-
naires j moins que les mâles, mais elle eft
beaucoup plus alongée Se fes aîies ne déten-
dent qu'à la moitié de la longueur de fou
corps.
M. de Réaumur ayant partagé un eftaim
en deux grouppes qu'il obligea d'entrer
chacun dans une ruche virréej, l'un de ces
grouppes étant beaucoup moins nombreux
en individus que l'autre , fe trouy» cepea-
cclîv
DISCOURS
dant pourvu d'une mère ou femelle &
l'autre en refta privé.
L'auteur rapporte ce qui arriva à chaque por
tion de cet elTaim. Il difhngua dans le pie
mier la mère qu'il vit marcher d abord feule
le lo">g des parois du verre , mais bien'ôt
plufieurs mouch' s fe rendirent auprès d'elie
Se la fuivirent ; il s'en forma deux lignes
qui ne cefsèrent plus del'accompagner. L au-
teur rapporte enfuite très en détail les événe-
mens qui eurent lieu le jour que l'elfaim
eut été partagé , & les jours fuivans. Ces évé-
nemens concourent à prouver qu'il n'y a d'ac-
tion & de travail que dans une ruche où il fe
trouve une mère; que tout demeure dans l'en-
gourdidement dansceile qui en eftdépourvue
&c que les Abeilles qu'elle contient , auiîî-rôt
qu'elles ont reconnu par un moyen quelconque
une autre ruche où il y a une mère s'y tranf-
portent ; mais que les Mouches en polïeffion
de cette ruche reçoivent mal les nouveaux
hôtes, fu(ïent-ils même accompagnés d'une
mère, qu'elles leur livrent de rudes combats
& leur donnent la mort.
Cependant ce n'eft pas à la mère avec la-
quelle l'elTaim eft forti & qui eft née dans la
même ruche qu'il eft individuellement atta-
ché, comme on pouvoir le penfer; car M. de
Réaumur ayant féparé les Mouches de la mère
avec laquelle elles s'étoient établies, les ayant
placées dans une ruche où il mit en même
tems une mère tirée d'une ruche qui leur étoit
étrangère, celles-ci adoptèrent cette nouvelle
mète & travaillèrent avec autant d'activité
qu'elles avoient fait dans la ruche d'où on les
avoir tirées, & avec la mère qui avoir vécu la
première avec elles. Je me fuis affiné, dit M.
de Réaumur, que les Abeilles s'mtéreffenr
toujours Se s'attachent à une mère , même
érrangère pour elles. Cette aflertion eft con-
firmée par le fait fuivant.
Parmi des Abeilles fubmergées étoit une
mère d'une autte ruche que ces Abeilles, tou-
tes furent retirées fans mouvement; mais la
chaleur leur eu rendu j les premières Abeil-
les qui purent fe mouvoir s'aprochèrent de la
mère reftée engourdie, ne c misèrent de la frot-
ter de leur trompe, tandis ju'aucune ne s'a-
procha des autres Abeilles égalemenr fans
mouvement; 'e même attachement pour une
mère quelconque eft encore prouvé par les
faits fuivans nue, deux ik jufqu'à trois mères
ayant ère introduites dans une ruche qui en
avoir une, & donr testraviux étoient en acti-
vité, ces mcre furent bien acccuiliies. Cepen-
dant ce fait eft contradictoire à ce qu'on
a de tout tems avancé fur ks combats qu'oc-
calîonne la préfence de plufieurs meres aans
une ruche & ces combats font réels. Mais
les circonftances four différentes, & ces faits,
uuoique contradictoires en apparence , feront
conciliés eu faifant l'hiftoire des eftaims: l'au-
teut remet à ce tems à hs expliquer; il con-
clud de rout ce qu'il a dit que l'attachement
des Abeilles pour une mère eft le principe
de toutes leurs actions Si que cet attachement
a lui-même pourcaufe leur amour pour leur
poftérité.
6e. Mémoire.
Des parties extérieures des Abeilles ordi-
naires. Comment elles font dans les cam-
pagnes la récolte de la cire & celle du
miel.
M. de Réaumur paroît avoir penfé que ce
font la forme des Abeilles , la ftructure de
leurs différentes parties externes, dont plu-
fieurs leur fervent en effet d'inftrumens, qui
contribuenr à leurs rravaux , qui les facili-
tent, ôc on pourrait peut être dire qui en dé-
cident En conféquence il fait avec le plus
grand détail la defeription de l'extérieur des
Abeilles; nous lefuivronsdans les principaux
articles ; il commence par la tête dont le de-
vant eft plat Si à peu près Triangulaire & qui
de fa partie fupérieure à fon extrémité infé-
rieure va en s'étrécilfant : les yeux a réfeau
placés fur les côtés font des efpèces d'ovales ,
dont un des bouts eft moins ouvert. Ils
font féparés par uh intervalle qui a quel-
PRELIMINAIRE.
cclr
ques inégalités , & de chaque côté naît une
antenne pofée fur une petite éminence; les
antennes font de fubftance cornée , formées
de pièces articulées bout à bout, & elles peu-
vent fe plier en deux ; leur bafe eft uâ K>u-
ton oblong, rouge & luifant, cette bafe eft
articulée avec une forte de fufeau au-deflus
duquel font dix pièces dont la dernière eft
«ne forte de bouton j & dont les neuf autres
font cylindriques.
La tête de l'Abeille eft plus longue qu'é-
paifle & que large. Sa patrie fupérieure eft
arrondie <5c c'eft fur fa portion la plus éle-
vée e\r en arrière que font placés triangulai-
rcment trois yeux liftes.
Les Abeilles ont une trompe &• des dents;
celles ci contribuent à rendre la figure de la
tète triangulaire; elles font couvertes par une
lèvre cruftacée qui termine le devant de la
tere. Les dents ne fervent pas feulement à
l'Abeille pour broyer les alimens; mais fur-
rout pour exécuter fes plus grands travaux ;
chaque denr agit latéralement & laiffe en s'a-
prochanc un efpace vide entre elles deux;
cet efpace eft rempli par des poils qui naif-
fent des mâchoires & qui fervent à retenir les
parcelles qui ont été broyées; cependanr les
mâchoires peuvent s'approcher complète-
ment., & même fe crotfer.
La tête tient au corceler par un col court ,
mais charnu & flex'ble: près de fon origine
eft placée la ttompe; quand elle eft en repos
ell-e fe dirige en avant, puis elle fe réfléchit
en arrière.
Les q nacre aîles font attachées au-deflus du
corceler & fur les côtés, & les fix jambes le
font en de! bus. Les quatre principaux ftigma-
tes font aaffi placés fur le corceler; il ne tient
au ventre que par une efpèce de filet ; mais
ce filer eft très-court & le corceler étant ter-
miné eu pointe*, èv le ventre prefentant à fon
origine une cavité , ces deux parties paroiflenr
ordinairement, &l hors les cas de mouvernens
extraordinaires } comme jointes l'une à
l'autre.
Le corps ou ventre eft compofé de fix an-
neaux , compofés de deux pièces écailleufes,
donr Tune couvre le deflus & les côtés Se l'au-
tte le deflbus. Cette ftructureaflure aux Abeil-
les une couverture capable de réfifter & qui
fe prête en même cents aux mouvemens né*
celîaires.
Les Abeilles ordinaires ont plufieurs taches
rouftatres; elles font dues à des rouffes de
poils de grandeur inégale, rameux & fembla-
bles à des tiges couvertes de branches ou à
des riges de moufle; les yeux à réfeau en fent
remplis, mais de fi fins qu'on ne les voit qu'à
l'aide d'une forte loupe. Ces poils ont fait
douter que les yeux à réfeau des Abeilles fuf-
fent véritablement de ces fortes d'yeux cV les
ont f<iit regarder comme autant d'yeux
lilfes; quoiqu'il en foit , les différens yeux des
Abeilles leur fervent à dillinguer les objets;
car fi on ne couvre que les uns ou les autres
de vernis, elles continuent de voir, & fi on
en couvre les uns & les autres , leuts mouve-
mens prouvent qu'elles ne voient plus Se
leurs geftes , leur allure font d'animaux
avetigles.
M. de Réanmur s'attache à décrire les
poils des Abeilles parce que ces poils ont des
ufages, autres que de vêtir, dont il fera parlé.
Il palîè enfuite à l'examen des jambes; celles
de la première Si de la féconde paire diffè-
rent peu de longueur , mais celies de la troi-
fieme paire fonr beaucoup plus longues que
celles des deux autres ; elles onr environ cinq
lignes de long , tandis que les autres n'en n'ont
guère que trois; chaque jambe eft compofée
de cinq parries principales, d'une fubftance
écailleufe, brune & luifante. La première par-
tie, celle qui eft attachée au corceler eft la plu?
coutte ; ce n'eft qu'une efpèce de bouton co-
nique; la féconde pièce eft oblongue Se un
peu contournée ; la troifieme eft plus tonfi-
dérable & autrement faite dans la ttoifieme
paire que dans les deux autres; elle eft dans
cclvj DISC
cette jambe applade 8e triangulaire : on peuc
appeller cecte pièce palette triangulaire. La
quatrième pièce dans les jambes de la féconde
& troifieme paire eft aufli applatie & M de
Réaumur lui donne le nom de pièce quatrée
ou brofie. Enfin la cinquième partie de cha-
que jambe ou le pied eft très - déliée &
compofée de cinq articles , donc le dernier
eft armé de deux crochets recourbés en
en bas.
Les Abeilles amaflent fur les fleurs, non
la cire, mais la matière dont elles la compo-
fentj elles ne trouvent cette matière que fur
les fleurs Se jamais fur les feuilles des plan-
tes , comme quelques perfonnes l'ont penfé;
elles ne la rencontrenr même que fur les éta-
mines qui feules la fourniflent; elle y eft dé-
posée fous la forme d'une poufliète dont les
grains, vus au microlcope, ont tous la même
figure dans la même plante Se une forme dif-
férente dans les plantes de diverfes efpèces.
Cette pouflière efl: peu adhérente aux étami-
nes Se s'attache aifément aux poils dont le corps
des Abeilles eft couvert : celles-ci fe chargent,
en fe frottant contre les étamines, d'une fi
grande quantité de pouflière qu'elles en font
couvertes & qu'elles paroiflenc diverfement
colorées félon la teinte des pouflières dont
elles fe font chargées.
Les unes retournent dans cet état à la ru-
che; les autres fe nétoient avant de la rega-
gner ; mais toutes ramaffent les pouflières
dont elles fe font couvertes par le moyen des
broifes dont leurs deux jambes poftèrieures
font garnies ; elles réunifient ces pouflières
en deux pelottes que celles qui fe nétoient
avant de retourner à la ruche, placent dans
une cavité que des poils longs 6e roides for-
ment à la partie fupérieure & poftérieure des
deux dernières jambes; elles font enfuite leur
trajet chargées de ce fardeau. L'auteur remet
au mémoire fuivant à parler de l'emploi de
la matière à cire que les Abeilles ont tranfpor-
tée à la ruche , &e il parle dans celui-ci à la
récoke du miel,
OURS
M. Linné a remarqué mieux qu'on ne l'a-
voir fait avant lui., que les fleurs ont des vef-
fies remplies d'une liqueur miellée ; il les a
nommées nec~lairs.Ce (ont les réfervoirsoù les
Abeilles puifent le miel. La trompe eft l'ini-
trument qui leur fert à le ramaller.
M. de Réaumur décrit cette partie dans un
tres grand détail; je mécontenterai ici, ayant
fuivi cet objet dans l'extrait de Swammerdairij
de remarquer que la trumpe eft compofée
d un étui double, qu'tlle eft elle-même for-
mée de deux lames , qu'elle paroît coudée
dans l'inaction 3 qu'elle eft terminée par un
mamelon percé accompagné de poils, &c.
Cependant M. de Réaumur ajoute beau-
coup à la defeription faite par Swammerdam,
Se il faut, pour avoir une idée complerte de
la trompe des Abeilles , lire ce qui en eft écrit
dans le mémoire que les bornes preferites ne
me permettent pas de copier Se dont cette
partie n'eftpas fufceptible d'extrait. Enfin M.
de Réaumur ne penfe pas que la trompe agifle
en pompant, mais il la compare à une langue
qui lappe ou qui lèche. Il faut voir les preu-
ves de fon fentiment dans fon propre ou-
vrage.
7e. Mémoire.
De taiguillon des Abeilles , de leurs com-
bats & des différences remarquables entre
les parties extérieures des Abeilles ordi-
naires & les parties extérieures des mâles
& des mères.
L'aiguillon eft une arme [défenfive dont
il eft rare que l'Abeille fe ferve quand on ne
la provoque pas : toutes les elpèces d'Abeil-
les., Guêpes , Bourdons en font pourvus &
l'aiguillon de tous ces infectes eft à peu près
fait fur le même modèle. Il fufflt par confé-
quent de donner une idée de la conformation
de celui des Abeilles.
Dans l'état de repos l'aiguillon eft entière-
ment caché à l'intérieur du corps ; mais quand
l'Abeille s'en fert pour fa défenfe, elle le fait
forcir
e RÉL1M1NA1RE.
cclvîj
fertir de l'extrémité de fon corps près de
l'anus, elle le darde en avant &: le retire en
dedans alternativement, en pliant en tous
fens les anneaux de fon ventre Se en cher-
chant à piquer fon ennemi. En même tems
que l'aiguillon paroît fous la forme d'un dard
aigu , on voit fortir avec lui deux corps blan-
châtres qui l'accompagnent, mais au-delà
defquels il s'élance beaucoup: ces corps lont
deux envelopes entre lefquelles il eft contenu i
l'intérieur du corps 3c j»ar le moyen desquelles
il ell garanti de l'action des parties environ-
mires comme ces parties font garanties de la
fienne- A l'extrémité de l'aiguillon dardé
hors du corps on apperçoit une goutte d'une
liqueur très-limpide, bientôt remplacée pat
une fcco;:de goutte, h la première a été dif-
fipée. Les faits qui viennent d'être rapportés
peuvent être oblervés à la vue hmple. Mais
il faut fe fervir d'une forte loupe pour mieux
connoître la ftru£ture de l'aiguillon que M.
de Réaumur développe dans les termes
fuivans.
L'aiguillon n'eft pas un infiniment auffi
fimple qu'il le paroît. Sa bafe eft folide , épaif-
fe & va en groflilfant ; elle diminue cepen-
dant à mefure qu'elle s'élève ; il y a à fon ex-
trémité une efpèce de talon du côté du dos
de la Mouche; & c'eft de là que part l'aiguil-
lon proprement dit ou le dard : le tout eft
d'un brun châtin & de la fubftance de la
corne ou de l'écaillé; le dard s'effile en s'a-
longeant, & finit par une pointe très-fine. Ce-
pendant ce dard n'eft que l'enveloppe d'un
autre dard beaacoup plus fin, ou plutôt de
deux dards femblables & égaux.
L'aiguillon eft donc compofé d'une gaîne
& de deux dards ; ils ont chacun fur un de
leurs côtés des dentelures fines ; ces dentelu-
res produilant un grand frottement quand
les dards ont été introduits dans les chairs ,
font caufe que l'aiguillon y relie fouvent
«ngagé.
L'AbeilLc ne pique pas feulement , mais elle
verfedansla piquure une liqueur limpide, dont
Ktfioïrc Nam/dU , lamelles , Tome IV.
le réfevoir eft une veflîe fituée à la bafe de
Uaiguillon, entre les deux dards-, cette veille
eft tranfparente, d'une forme olivaire; elle
fe termine par un vaitfeau qui s'uivre entre
les deux dards dans leur étui, & à l'extré-
mité oppofée on voit deux vailfeaux dont l'in-
fertion n'eft pas connue, que Swammerd.iai
regarde comme des vailfeaux aveugles.
Lorfqu'une Abeille a piqué, fi quelque
circonflance lui fait hârer fa retraite, il arri-
ve fouvent qu'elle laille dans les chairs, les
dards, Leur étui, fes enveloppes, la veille du
venin tk des parties mufculaire- j c'eft pour elle
une perte mortelle.
C'eft la liqueur qui coule du dard des
Abeilles 8c de celui des autres infe&es qui
en ont un femblable, qui eft la caufe prin-
cipale de la douleur que ces piquures font
éprouver. Entre les preuves que M. de Réau-
mur cite à ce fujet en voici deux qui font
couvaincantes.
Si l'on fe pique avec une épingle, on n'é-
ptouve qu'une très-légère douleur, mais fi on a
chargé la pointe de l'épingle de la liqueur
ramafféeà l'extrémiré du dard d'un Abeille ,
la douleur eft femblable à ce qu'elle auroit
été fi la piquure eût été faite par cet infe&e
même.
Lorfqu'une Guêpe ou un infecte à dard ana-
logue a piqué plufieurs fois de fuite, les der-
nières piquures font à peine fenfibles & di-
minuent à mefure que la liqueur eft moins
abondante.
On vante l'huile d'olive comme un bon
remèdecontre l'effet de la piquure des Abeilles.
L'acîion de ce médicament eft fouvent fans
vertu , félon la fenfibilité des perfonnes &
des parties qui ont été piquées.
L'aiguillon eft à la fois une arme offeu-
five & défenfive dont les Abeilles fe fervent
pour fe défendre &: pour attaquer. C'eft par
leur piquure qu'elles fe foufhaient fouvent
kk
ccîviij
à la pourfuitc de l'homme ou des animaux,
qu'elles fe délivrent de l'ennemi qui pille
leur msgafm , comme les Bourdons , ou qui
renverfe leurs demeures , comme divers
animaux, dans différentes occafions ; c'eft par
le moyen de leuraiguillon qu'elles s'attaquent
les unes & les autres, qu'elles tuent, en un
certain tems , les mâles, & qu'elles fe livrent
des combats à mort.
Les mâles n'ont point d'aiguillon, mais les
femelles ou mères en ont un ; elles paroiflenr
moins difpofées que les ouvrières à s'en fer-
vif, car on peut les manier, les tenir entre fes
doigts fans qu'elles piquent, & ce n'eft qu'en
les irritant long- tems qu'on les y détermine.
Les ouvrières fortent de la ruche de grand
matin dans les beaux jours , au lieu que
les mâles ne fortent guère que d'onze heures
à cinq heures du foir.
Les mâles ne rapportent jamais rien à la
ruche , mais ni leurs pattes ni leurs dents
ne font conformées comme ces mêmes par-
ties des ouvrières , les dents de façon à inci-
fer & ouvrir les capfules des fleurs, les pattes
à fe charger des pouffières; ainfi ce font les
inftrumens qui leur manquent pour le travail ,
& c'eft un préjugé d'attribuer leur inaction
à un défaut moral.
La trompe des mâles eft de même plus
courte , moins grande & moins propre à ra
maiïsr le miel que celle des ouvrières.
Les yeux à réfeaux & les antennes font plus
amples dans les mâles que dans les ouvrières.
Ces deux dernières loix font aflez générales
par rappert à tous les infecles.
Les mâles font plus velus que les ouvrières.
Les mères font fur- tout remarquables par
'la longueur de leur corps ; leurs dent, &
leur trompe font, comme celles des mâles,
plus petites que celles des ouvrières; leurs
aîles fur tout font propres à les faire remar-
quer par leur extrême petitefle; les mères
D I S CO U R 3
enfin font moins relues que les mâles & que
les ouvrières.
8e. M e m o I R E.
Des gâteaux de cire ; comment les Abeilles
parviennent à les conjhuire ; comment elles
changent en véritable cire la potjjïère des
étamines ; de la récolte & de remploi de
la propolis ; comment elles remplirent les
alvéoles de miel, & comment elles l'y
confervent.
Les ruches font compofées de gâteaux de
cire parallèles , difpofés au- delfus les uns des
autres \ ces gâteaux contiennent à chacune de
leur furface des cellules ou alvéoles de figure
régulière. Les alvéoles font des tuyaux exa-
gones; certeconfiguration procure aux Abeilles
l'avantage de faire des cellules les plus grandes
qu'il fe puifle , en occupant le moins de
place Se lailfant le moins de vide poflible ;
d'employer à leur confection la moindre
quantité de cire, & le rang d'alvéoles qui fe
trouve à chaque furface., les double dans le
même efpace.
Le fond de chaque cellule eft formé par la
réunion de trois pièces quadrilatérales. 11 faut
lire dans le mémoire même ce que l'auteur
dit fur la forme des alvéoles & de leur bafe ;
il examine enfuite comment les Abeilles conf-
ruifent les alvéoles & les gâteaux ou rayons
dont la ruche eft compofée ; ce font les dents
ou mâchoires q'ji leur fervent d'infttumens
& aveclefquelles elles appliquent , étendent,
amincilfent & pétrilîent la cire ; ce font
encore des objets qu'il faut chercher dans le
mémoire; M. de Réaumur pafle aux ufages
des alvéoles. 11 y en a de deftinés à fervir de
magafin pour le miel , d'auttes à l'éducation
ou accroiflement des Vers., 6c à leur change-
ment en Mouches.
La grandeur des alvéoles eft proportionnée
à celle des Vers qui doivent y être élevés, ainfi
les alvéoles définies aux mâles font plus
grands que ceux qui font deftinés aux ou-
PRÉLIMINAIRE.
cclix
vrières, & les alvéoles pour les mères fur-
paflent cous les autres.
Mais comment les Abeilles convertiffent-
elles en cire la pouflïète qu'elles ont amafïee
fur les fleurs Se qui en eft la matière ? Cette
pouflïère n'eft point encore de la cire, car fi
on l'enlève aux Abeilles qui l'ont recueillie,
qu'on la ptefle entre les doigts , elle ne s'y
pétrit point à la manière de la cire; au lieu
de fe fondre à une chaleur modérée , elle
fe delféche , jette de la fumée Se fe réduit en
charbon ; cette même pouflïère , prefentée à
la flamme , s'embrâfe , brûle à la manière
des végétaux fecs ; enfin cette poullière, jettée
fur l'eau , fe précipite au fond , au lieu que
la cire fumage. Les Abeilles font donc éprou-
ver à cette pouflïère une préparation qui lui
communique les propriétés de la cire qui lui
manquoient.
Plufîeurs naturaliftes ont penfé que les
Abeilles , en mêlant le miel aux pouflïères
des plantes , les convertilïbient en cire ; mais
par ce mélange on ne change pas l'état des
pouflïères , ainfi que notre aureur s'en eft
allure ; il ne préfume pas non plus que ,
comme Swammerdam l'avoit penfé, ce foit
la liqueur de l'aiguillon qui change la na-
ture des poullîères ; des tentatives qu'il a faites
à cet égard l'ont éloigné de cette opinion , &
il remarque que les Guêpes , les Bourdons
qui rendent par leur aiguillon une liqueur
analogue à celle de l'aiguillon des Abeilles
ne forment pas de gâteaux de cire. La ma-
nière dont les poulîières font converties en
cire par les Abeilles ne nous eft donc pas
connue. Il feroit utile fans doute de découvrir
un procédé d'aptes lequel on pût exécuter
cette opétation , parce qu'on pourrait ra-
malfer beaucoup de pouflïères j & rendre la
cire 'infiniment plus commune. Les procé-
dés fuivans ne réfotvent pas ce problême ,
mais ils mettent fur la voie des expériences
qui pourraient conduire à fa folution.
Des pelo"tes de cire brute enlevées à des
Abe lies ont été mifes dans un tube rempli
rl'elprit de vin, la liqueur chauffée jufqu'à
l'ébullition Se enfuite évapotée dans une
cuiller d'argent ; elle a laide un réfidu fem-
blable à de la vraie cire,, ce réfidu en avoir
la couleur, l'odeur , la conlïftance j mais mis
dans la bouche, il s'y fondit comme un mor-
ceau de fucre, & il en avoit le goût. Ce
n'étoit donc pas encore de véritable cire?
Cependant l'auteur croyant s'être a (Tu ré in-
conteftablementque c'efl dans l'eftomacmême
des Abeilles que la cire brute éprouve le
changement qui la convertit en vraie cire ,
ainfi que quelques auteurs I'avoient foupçon-
né,il lui a parut dès-lors fuperflu de cherchée
des moyens qu'il n'eft pas probable que l'arc
puilfe imiter. Swammerdam nioit que les
Abeilles puflent fe nourrir de cire brute, Se
il fe fondoit fur ce que l'ouverture de leuc
trompe ell trop reflerrée pour admettre des
molécules folides; M. de Réaumur convient:/
de ce fait, mais il obfeive que les Abeilles
ontj outre leur trompe , une bouche fituée
au bout de la tête à la partie fupérieure de
la trompe , au bas des duns, & qu'elle peuc
admettre des molécules de cire brute.
Non- feulement un obfervateur peut voie
les Abeilles occupées à mâcher la cire, mais
il peut la retrouver dans leur eftomac & leurs
inteftins : il, eft donc prouvé qu'elles l'a-
valent.
Il a déjà été remarqué que les alvéoles
fervent à deux ufages , à dépofer le miel,
à loger les Vers ; il y en a encore qui fer-
vent de magafins pour y dépofer la cire brute
dans les tems Se les jours où la récolte en eft
abondante Se excède la confommation qui
peut en être faite.
Les Abeilles rejettent fous la forme d'excré ■
mens Se par l'anus les foeces de la cire & du
miel , mais c'eft par la bouche qu'elles re-
gorgent la partie de la cire brute qu'elles
avoient avalée, Se qui a été convertie en
vétitable cire; cette fubftance eft rendue fous
la forme Se la confiftance d'une pâte humide
qui, auffi- tôt qu'elle eft defféchée, a toutes
kk ij
eck
DISCOURS
les propriétés de la cire. L'auteur s'eft afluré
de ces faits par le moyen des ruches de verre,
& il les rapporte avec des circonftances qui
ne permettent pas de les révoquer en doute.
Il eft donc prouvé que les poufllères des fleurs
font la matière de la cire brute ; que les
Abeilles avalent la cire brute, qu'elle fubit
un changement à leur intérieur, & qu'après
ce changement elle eft convertie en véritable
cite.
Deux autres preuves corm ment que c'eft
de leur intérieur que 1. s Abeilles tirent la
véritable cire , ou celle dont elles conftrui-
fciît les alvéoles.
Un etfaim forti de la ruche, attaché à nne
braciie ; des Abei les qu'on fait palier d'une
ruche à une autre, n'ont ni magafin de cire
brute à leur difpofition , ni ptlott s de cette
cire furieurs palettes aux jambes poftérieures,
cependant & l'elfaim Se les Abeilles chan-
gés de ruche commencent à conftruite des
11 i t \ i ri i
alvéoles avant d avoir ete a la récolte des
pouffières ou de la cire brute ; c'eft donc de
leur intérieur qu'elles tirent la vraie cire
qu'elles mettent en œuvre.
On ne trouve point de poulîière dans les
inteftins des mâles. Ils ne fe nourrilfent
que de cire. Le foin de ramalfer les pouf-
fières, de conftruite les alvéoles , de les ap-
provifionner , occupent Si mettent en action
un grand nombre d'Abeilles à la fos ; ce-
pendant il y en a toujours un nombre plus
grand qui demeurent en repos Se forment
des grouppes fans mouvement : il eft probable
que ce font des Abeilles qui fe repofent , Si
que toutes travaillent Si le délaflent à leur
tour.
Indépendamment de la cire & du miel ,
les Abeilles récoltent une troifième fubftance ;
elle 'îur fert d enduire les patois de la ruche,
à la fermer exactement , en ne taillant de
libre que l'ouverture pour l'entrée Si pour la
fortie. Cette fubftance eft généralement
connue fous le nom de propolis. C'eft une
réfine foluble à l'efprit de vin 5c à l'huite-
de thérébenthine , fort extenfible quand elle
eft fraîche , qui fe durcit par l'effet du
tems & fe ramo'lit à la chaleur; elle diffère
par l'odeur, la couleur & la folidité^ non-
feulement dans les différentes ruches , mai»
dans différentes places de la même ruche.
Sa couleur en général eft un brun rougeâtre
plus ou moins foncé à fa furface , & le jau-
nâtre de la cite à fon intérieur; fon odeur eft
aromatique , elle a les propriétés des rélines
en général.
Ce n'eft guère que dans les premiers tet~\j
que les Abeilles fe font établies dans une
ruche qu'elles ont befoin d'y apporter de la
propolis; aulli eft- il allez difficile de les en
voir chargées dans d'autres tems ; lorfqu'elles
la récoltent à la campagne , & qu'elles la
traufportent à la ruche, elle eft molle &
extenlible; elles la rapportent fous la forme
de deux petites plaques ou deux écailles,
fupportées fur leurs pattes de derrière : c'eft
fur- tout le foir qu'elles en font la récolte;
celle qui l'a ramalTée ne tourroir la dépoicr,
elle ef"l trop tenace ; mais quand l'Abeille
eft pofée , quelques-unes de (es compagnes
enlèvent avec les mâchoires des parcelles de
propolis, les appliquent où il eft befoin, &
par ce moyen les pattes de la première Abeille
font peu à peu déchargées. On croit que c'eft
fur les peupliers > les faules Si les bouleaux
que les Abeilles ramaflent principalement la
propolis ; elle leur fert à enduire Its parois
de la ruche, à en boucher routes les fentes,
comme il a déjà été dit; elles en er.duifent en-
core les matières qui fe trouvent pat hafard
introduites dans la ruche cV qui fonr trop pe-
fantes pour qu'elles paillent les tranlp.irter
au dehoTs ; ain'i _, lorfqu'un Limaçon , une
Limace , pénètrent dans la ruche , comme
cela arrive quelquefois , les Abeilles tuent
à coup d'aiguillons cet hôte téméraire Si in-
commode, & le couvrent d'un enduit de
propolis.
Tout le monde fait que c'eft fur les fleurs
que les Abeilles ramaflent la miel , qu'il leui
P R tLlMiNAIRÈ.
cclxj
fert de nourriture , & qu'elles en font pro-
vision chus leur ruche; elles le pompent avec
leur trompe , elles en remportent leur efto-
mac qui peut-être regardé comme double ,
Se dont le fécond eft fortifié par des mufcles
circulaires : lorfqu'elles ont fait la récolte du
miel , elles retournent à la ruche, s'arrêrent
aux alvéoles qui font dans l'ordre d'être rem-
plis, & ce font ceux des gâteaux fupérieursj el es
y dégorgent ie miel qu'e'les ne rendent p*ï
par l'excr. mité de la trompe, mais par une
ouverture placée au-deflus de la b ie , .x
cj ft la bouche. Ce n'eft q ue par ie tra
vail de plutieurs Abeilles qu'un feul al-
v eft rempli de mie.. Il arrive fouveiu
qu'une Abeille qui e:i revient chargée eft
r ■ ré par d'autres Abeilles qui n'ont pu
e • :c ittei & qui ont befoin d'aliment _,
a elè e fa munpe , elle dégorge du
miel qi e les compagnes fucent. Celui qui
q I ok; à la ruche y eft vetfé dans des
a ! ; les uns relient ouverts & dont
le s aunes font fermés par un couvercle de
cil miel des premiers alvéoles eft pour
1 ie foins journaliers, celui des féconds
j jours &■ les faifons où la récolte du
miel ;ie peut avoir lien à la campagne. Clia-
:U'éole fermé eft rempli autant qu'il le
peut être. Cependant le couvetcle n'a pu y
être appliqué qu'après que le miel a été dé-
pofé 3 êx il fembleroir > d'après la pofition
horizontale des alvéoles , devoir couler 6V
fe répandre, mais l'étroitelïe du v.tfe, la vif
Colite du mie! , une couche d'un miel plus
épais dépoié à la (urface, empêchent qu'il
ne décou'e : c'eft don; moins à le contenir
que iert le couvercle, qu'à le garantir dans
les palfages fréquens des Abeilles fur les al-
véoles, à empêcher que leurs .pieds n'y tou-
chent , & à le détendre du contact de l'air
qui le drtkcheroit , l'épaifliroit trop, état
lus lequel il n'eft pas un aliment convena-
ble aux Abeilles.
9e. Mémoire.
j la fécondation & de la ponte de la mère
Abeille.
M. de Rcauinur commence ce mémoire
en remarquant que l'automne & l'hiver font
périt un (i grand nombre d'Abeilles., qu'une
ruche très-peui?iée à la fin de l'été j eft fou-
vent ptefque déferre à la fin de l'hiver j
mais ce.te dépopulation eft bientôt réparée
au prinretnSj & vers la fin de mai le nombre
des hab ans eft (i grand , que la ruche ne
leur fuffit plus , qu'il faut forcément qu'il en
forte de nombreux etlaims. Cependant cette
merveille ufc propagation eft ie produit de la
feule rnèie qui a lurvécu à la p.upart de fes
compagnes : c'eft à renouveller l'efpèce dé-
périe qu'elle eft deûinée; notre auteur borne
à ce feul mais in. ponant objet, toutes fes
fonctions , & il réfute toutes les merveilles
que les anciens ont débitées fur (es droits, fa
vigilance j fur les ordres qu'on prétendoit
qu'elle donnoit, & enfin fur ie gouvetnemenc
qu'on lui atttibuoit.
Ce n'eft pas fur le moral feul de la mère
Abeille que les anciens s'étoient trompés, ils
avoient même méconnu fon fexe , ils en
avoient fait un roi ; Swammerdam eft le
premier qni ait reconnu cV déterminé le fexe
de ce prétendu roi. Cependant Piine & quel-
ques anciens avec lui , avoient foupçonné
que c'eft une femelle. Tout le monde fait
q e, fuivant l'opinion ancienne, c'étoit la
corruption qui produifoit les infectes , que de
la chair de Taureau naiiïbient les Abeilies,
de la tête du Lion les rois de ces courageux
animaux, &c. Nous ne nous arrêterons pas
plus long - tems à a.s erreurs auxquelles
d'au res erreurs ont fuccédé quelque rems ;
car on a prétendu que les reines naifiyieni
des reiiej, les ouvrières des ouvrières ; d'au-
tres j;n pris les Bourdons qui font les mâles,
pour les feme les , & ci a aufii imaginé,
mê ie très- anciennement, que les Abeilles
n'avoient point de fexe , mais qu'elles ap-
port nent dans leur ruche certaines fubftances
d'où naiileient des Vers c]ui devenoisnt des
Mouches.
Si, dans les mois d'avril de de mai, lorf-
qu'un eftaim n'habite une ruche que depuis
huit à dix jours , on en faifit la mère , qu'on
cclxij DISC
la facrilîe Se qu'on l'ouvre , dans le moment
où elle eft en pleine ponte j on découvre
à la vue fimple des grains en grand nombre,
Se d'autres phi* petits, à l'aide d'une loupe >
en quantité innombrable. 11 eft aifé de re-
connoîtte que ces grains font des œufs, de c'eft
déjà une aftez forte preuve que c'eft par des
œufs que les Abeilles fe multiplient , que
c'eft la mère qui les produit. Si on prelfe
l'extrémité du corps des Bourdons , on en
fait fottir deux appendices ou corps charnus,
6c iî on ouvre le ventre de ces infectes , on y
remarque des vaiiTeaux remplis d'une liqueur
blanche. Ces feuls indices ftfffifent pour faite
préfumer que ce font des mâles deftinés à
féconder la mère. Mais en quelque rems au
Contraire qu'on falfe l'anatomie des Abei lies
Ordinaires ou Mulets, on ne reconnoit en
elles que les vifeères qui fervent à l'entre-
tien de l'individu _, & aucune partie relative
à l'un des deux fexes ; on eft donc fondé a
penfer que les Mulets n'an ont pas.
. Lorfque la mère Abeille fait fa ponte ,
elle pateourr les rayons à certaines heures,
& c'eft ordinairement le matin , de fept a
dix heures ; elle marche d'un pas lent , ac-
compagnée de quelques Mouches rangées au-
ront' d'elle; elle introduit fa tête dans chaque
alvéole ouvert , comme pour l'examiner, &
ïorfqu'elle la trouvé vide, elle y fait entrer,
en .fe retournant , l'extrémité de fon corps ,
eile y dépofe vers le haut , au parois qui tait
le fond j un œuf qu'elle introduit par (a pointe
à ia furface de la cire. L'œuf eft oblong, il
demeure dépofe dans une (ituation horizon-
tale plus ou moins incliné ; cette opération
ne demande qu'un inftant & eft fucceflïve-
ment répétée un très-grand nombre de fois,
car la fécondité de la ir ère Abeille eft 11
grande, que dans les commencemens de l'c-
Bablilîement d'une ruche , les ouvrières ont
bien de la peins à conïtruire un allez grand
nombre d'alvéoles pour fuffire à la fécondité
de h mère qui ne dépofe cependant qu'un
œuf dans chaque alvéole , mais qui en dépofe
fouvaat dans des alvéoles qui ne font que
BQJsniqçacés. M. de Réaqrnui évalue a àov.z<z
OURS
mille le nombre des œufs qu'une mère produit
en moins de deux mois au ptintems, faifonou
la propagation eft dans toute fa force.
Les alvéoles deftinés aux Vers qui fe chan-
gent en mâles , ceux conftruits pour les Vers
qui deviennent des mères ont plus détendue
que les alvéoles ordinaires. La mère Abeille
dépofe dans chacun de ces alvéoles l'efpece
d'œuf auquel il eft deftiné ; la relation entre
la connoilfance de l'alvéole & de l'œuf qu'elle
va y dépofer, font un de ces phénomènes
qu'on ne peut expliquer que par le mot vague
à'inftiacl. Un alvéole deftiné pour une mère
a tne telle capacité _, il coûte l'emploi de tant
de cire , qu'un feul pèfe autant que cent al-
véo'es ordinaires ck même plus Cependant
une mère pond quelquefois de quinze à
vingt œufs deftinés à donner naifTance à de
nouvelles mètes ; mais quelquefois elle n'en
pond que trois ou quatre, & même aucun ;
alors la ruche ne fournit pas d'elfaim. Ce
n'eft p.is leuiefneift par l'étendue , mais en-
core par la forme que les alvéoles ou cellules
pour les mères diffèrent des ordinaires; ces
alvéoles *ne rclfcmblent pas mal à un gobelet
remerfé , attaché au gâieau de cire par un
pédicule.
Après les faits dont nous venons de donner
un exttait , M. à- Réaumut entre dans des,
détails anatomiques fur les parties fexuelles
des mères & des mâles ou Faux-Bourdons,
L'ovaire de chaque mère Abeille eft dou-
ble , & comme celui de plufieurs autres in-
feétes , un affemblage de vailfeaux qui , ti-
rant leur origine du même point , aboutillent
tous à un canal commun. Ces vailfeaux, dans
les tems éloignés de la ponte , comme en
hiver , font d'une ténuité extrême , mais r.u
printemSj dans la faifon de la ponte, ils font
gonflés & remplis d'une prodigieufe quantité
d'oeufs.
Les différens vaiiTeaux des deux ovaires
a'ooutiffent à deux canaux qui fe terminent
en un feul canal. Ce dernier conduit :
VRÉLIM1NA1RE.
eclxiij
regarde P*r Swammerdam comme la matrice ;
c'elt un canal fore court , dans le trajet du-
quel les œufs font enduits , félon !e même
auteur, d'une matière vifqueufe propre à ks
fixer contre les parois des alvéoles.
Swammerdam évalue à cent quarante le
nombre des vaiffeaux de chaque ovaire , &
il a compté dix-fepe ceufs par chaque vaif-
feau , fans ceux qui , étant encore loin de pa
roître au jour , étoient trop petits pour être
remarqués , ainfi il a pu compter cinq mille
cent oeufs fur les deux ovaires, Se l'on peut,
fans, fe tromper, fuppofer qu'il y en avoir
le double que leur petitelle déroboit à la vue
de l'obfervaceur. On ne doit donc plus être
furptis qu'une feule mère donne nailiance
à onze ou douze mille Abeilles.
L'ouverture des mâles ou Faux- Bourdons
montre leur corps rempli de vaideaux fper-
inatiques , <Sc l'on ne trouve aucune partie
femblable à ces vaifleaux , ni à l'intérieur des
mères , ni dans les Abeilles ouvrières. lin
prelîant l'extrémiré de leur corps on en fait
ibrtir, non du bout du dernier anneau , qui
n'eft pas percé à fon extrémité , mais en
deirous de cet anneau, différentes pièces dont
l'auteur fait la djfcription, dont on ne peut
donner une jufte idée fans le fteours des
figures , ce qui nous force de renvoyer à
l'ouvrage. Ces parties font viliblement defti-
nées pour l'accouplement; cependant perfonne
ne dit avoir vu une mère dans cer actej Si
beaucoup d'auteurs prétendent qu'il n'a p s
lieu. Mais ce n'eft pas une pr uve que la mère
Abeille ne s'accouple pas. L'analogie eft con-
traire à cette opinion. Nottc auteur a vu des
Bourdons s'accoupler , d'autres onr vu des
Guêpes dans l'accouplement, & les familles
des Bourdons & des Guêpes fent, commeceles
des Abeilles, cempofées demères, de mâles&
d'ouvrières. 11 eftdoncrrès-probable que le mé-
mo aère a li u de la parr des Abeilles. Les an-
ciens penfoient que les mâles répandoient fur
les œufsj après la ponte , une liqueur qui les
fécondoit, k Swammerdam a imaginé que
les œufs étoient fécondés dans les ovaires de
la mère Abeille par les efprits ou odeurs qui
émanent des mâles, fans qu'il fût bel. 'in que
celles ci s'unifient aux mâles Le nombre des
mâles, qui monte quelquefois à mille pour
une feule mère , eft un argument allez fotr
en faveur de ces deux opinions. Mais on a
vu des mère; Bourdons Si des mères Guêpes
qui vivent dans les mêmes circonstances par
(apport au nombre des mâles, jointes avec
un de ceux-ci ; il paroît donc qu'il ne manque
qu3 d'avoir furpris une Abeille mère dans
le même aéte, obfervation qui ne peut qu'être
fort rare, à caufe dts gâteaux de cire, des
ojrouppes d'Abeilles qui dérobent la mère aux
yeux de l'obfervateur hors les tems où elle
pafle d'une cellule à une autre pour y faire
fa ponte. L'auteur rermine ce mémoire par
des faits qui paroiffent bien forts en fav'eur
de l'accouplement des Abeilles : deux mères
jeunes & vigoureufes , renfermées dans des
poudriers de verre avec des mâles aufli vi-
goureux y ont fait à ceux-ci les avances, les
ont recherchées , leur ont offert du m;el ,
ont pris à leur égard différentes attitu-
des , ont paru chercher à les animer y
Si dans plufieurs circonftances l'exrrémicé
de leur corps s'eft trouvée en contait. Il pa-
roît donc que ce font les mères qui excitent
les Bourdons naturellement froids , & que
l'acte ne confifte que dans une juxra-rolition
des parties , un attouchement ou une union
momentanée , comme la chofe a lieu par
rapport aux oifeaux Ôc aux Poiffons.
M
£ M O I K E.
Des moyens de faire pajfer les Abeilles d'unz
ruche dans une autre , €r comment on peut
examiner une à une toutes celles d'une ruche.
Il eft également utile pour l'obfervatenr &
pour celui qui entrerient des Abeilles par ces
vues économiques, de connoître des moyen?
cle les faire palier d'une ruche dans une autre.
De cette façon on fe met en poffdiion de
Iturs travaux fans les perdre, comme il arrive
par la pratique ufitée de les fufToquer dans
leur ruche pour s'emparer de la cire Si du
cclxiv
miel ; il efl: auffi avantageux aux Abeilles de J
les forcer à changer de logement quand les (
faufles Teignes fe font trop multipliées dans
leur habitation, & qu'elles y dctruifent plus
que les Abeilles ne peuvent réparer. Mais
c'eft fur-tout parce pallage d'une ruche à une
autre que l'obiervareur s'alïure de certains '
faits, comme de ce qu'il n'y a qu'une mère dans
chaque ruche pendant la plus grande p.ir^
rie de l'année, du tems où il y en a plufieurs,
que pendant neuf mois on n'y ctouve pas de
mâles , Sec.
La manière ordinaire de vider une ruche
pour en remplir une autre , eft de renverfer
la première fans de/Tus deffous , de la fixer
dans cette polition , (oit par le moyen d'un
trou fait en terre Se dans lequel entre ion
fommet, foit par quelques grolfes pierres qui
l'étaient; on choifit pour cette opération le
matin ou le foit d'un jour un peu fiais, &
les momens où des nuages cachent lé foleil;
celui qui renverfe la ruche s'eft auparavant
couvert d'une forte de demi-domino de toile
de crin , à travers lequel il voit auifi - bien
qu'à travers un verre ; ce domino eft lié
Tous les bras autour du corps, les mains font
«aranties par un gant couvett d'un fécond
gant de lame, & les jambes le font ou par
des botines de cuir ou des ferviettes qui for-
ment plufieurs tours; de cette façon on n'a
pas à craindre d'être piqué. Par-defTus la
ruche pleine Se rem/erfée , on en pofe dans
ion fens natutel une vide de même diamètre ,
cv l'on bouche les vides entre les deux ruches
avec de la terre grade ou de la fiente de
vache , puis de deux baguettes que l'on tient
une de chaque main , on frappe précipi-
tamment fur les côtés de la ruche tenverfée :
fa politio'i , le bruit, l'ébranlement des coups
de baguette déterminent les Abeilles à mon-
tet de la ruche inférieure dans la fupérieure;
on juge , au bourdonnement qu'on entend
dans cette dernière, du nombre des Mouches
qui y onrpalFé, & lorfqu'il eft confidérable,
on enlève la ruche fupérieure, on la porte à
l'endroit où étoit l'inférieure , & on l'y met
dans la même pcfition, circonftance elTen-
DISCOURS
tielle : mais fi les Abeilles font lentes à mon-
ter dans la ruche fupérieure , on agite les deux
ruches à bras , ce qui détermine au moins
un petit nombre d'Abeilles à monter dan»
la fupérieure, effet qui fuffit ; on étend au-
près de la nouvelle ruche un drap , on fe-
coue rudement dellus l'ancienne ruche dont
l'ouverture eft tournée en bas; on a foin de
pofer une planche d'an bout furie drap, Se
de l'autre à l'ouverture d la nouvelle ruche;
les Abeilles renverfées de fore* lur le drap,
près dîme habitation qu'elles connoiffent,
s'acheminent vers celle qui en occupe la
p:ace. Cependant il y en a qui sobllinent à
refter dans leur ancienne demeure ; on les
néglige, on les enlève en féparaiil de la tuchc
avec un couteau fait exprès les gâteaux de
cire; on balaie avec les barbes d'une plume
les Mouches qui y font refté; s cramponnées.
M. de Réaumur décrit enfuite la manière
de faire palier lesAbeiiles dans une antre ruche
par le moyen de la fumée Se par le moyen
de Peau. De ces deux méthodes , la première
a l'inconvénient de faire périr fouvent un
afTez grand nombre d'Abeilles > Se l'exécu-
tion en efl afTez difficile. Je ne m'arrêterai
pas par cette raifon à la décrire; je donnerai
une idée de l'autre méthode qui eft plus
fîmple, plus commode, & qui entraîne moins
de perte.
Le foir du jour qui précède le changement
qu'on médite pour le lendemain , on fait à
la ruche qu'on veut dépeupler quelques ou-
vertures à fon fommet ;*le lendemain de bon
matin on la tranfporte près d'un puits , fut
le bord duquel on a placé un baquet aufli
profond que la ruche eft haute ; on la pofe
lur le fond du baquet; on pofe au -dellus
de l'ancienne ruche la nouvelle , par fa bafe
qui reçoit le fommet de l'ancienne , on lutte les
ouvertures qui peuvent être entre les deux,
en fe fervant de terre glaife ; on remplit le
baquet d'eau qui force les Abeilles à monter
dans la ruche nouvelle, on l'enlève, on la
pofe., dans le voifinage , fur un terrein uni
& folide qui bouche fon ouverture 3 Se on
la
PRÉLIMINAIRE.
:elxy
la porte , quand le tumulte commence à y
diminuer j à la place qu'on lui delline. Ce-
pendant des Mouches en affez grand nombre
tombent dans Teau par divers accidens ; il
faut les p 'xlier avec une ccumoire à la furface
où elles font foutenues, les étendre fur un
drap près de la nouvelle ruche : bientôt elles
reprennent leur vigueur, elles fe re èvent &
entrent dans la nouvelle habitation, il en
périt fort peu &c moins que de toute autre
manière. Mais le miel qui le trouve dans
des cellules ouvertes eft endommagé; c'eft
une perte fort médiocre, parce que la plus
grande partie du miel eft contenue dans des
alvéoles fermés , ou il eft garantie par la
cire.
L'obfervation qu'une Abeille qui paroît
noyée Se privée de la vie peut la reprendre,
conduilît M. de Réaumut à fe fervir de 1 eau
pour obferver les Abeilles d'une ruche une à
une, les pouvoir compter, y diftinguer les
bourdons, y chercher la mère., &c.
Il remarqua & connut par divers effais
qu'une Abeille peut refter long-tems fous
l'eau , neuf heures <Sc davantage fans y per-
dre la vie, qu'en l'effiiyant., ou la rechauf-
fant, elle reprend fes forces & fon activité;
quand il eut fait fes tentatives fur qutlmies
individus ifolés, il n'héfita plus à fubmerger
les Abeilles d'une ruche entière & par ce
procédé il eut un moyen d'examiner l'inté-
rieur d'une ruche j l'état de fes habitans fuis
les faire périr , en tout tems Se toutes les fois
qu'il le jugea à propos. Il décrit dans le refte
du mémoire les manipulations nécefîàires
pour fubmerger les Abeilles, les fécher^ les
réchauffer & les rappelier à la vie; pour fé-
cher leur habitation qu'on a inondée., la re-
meure en état de les recevoir ; & il expofe les
différentes obfervations qu'on peut fe propo-
fer de faire par le moyen de ,1a fubmerhon.
Ces divers objets font fort curieux, mais ils
font d'un détail qui ne permet pas d'extrait
& nous exhortons le ledUur que ces mêmes
objets pourroient intéreffer } à lire le mémoire
même.
mjloïre Naturelle , InftHes. Tome IV.
M
E M O I R. E.
De ce qui fe pajfe dans chaque alvéole d'une
ruche depuis qu'un œuf y a été dépofé , jif-
qu'à ce que le Ver forti de cet œuf parvienne
à être une Abeille.
Les œufs des Abeilles font oblongs, plus
gros à un bout qu'à l'autre , de couleur tirant
lurcedede lagirafole, ils n'ont pourenveloppe
qu'une (impie membrane ; ia mère n'en dépo-
fé qu'un dans chaque cellule 6V , comme ou
l'a déjà dit ailleurs, elle Penfonce par fou
bout pointu à l'orifice de la cire j il demeure
fufpendu & incliné par le moyen d'un gluten
qui le retient. Cependant il arrive quelque-
fois, lorfque le nombre des alvéoles ne repond
pas à la fécondité de la mère , qu'elle dépofe
plufieurs œufs dans un même alvéole ; le
plus grand nombre qu'on y en ait obfervé eft
de quatre.
C'eft un fentimentqui a long-tems été ac-
ctédité que les Abeilles couvent leuts œufs
& cette fondion avoir été adjugée aux mâ-
les ; mais on a reconnu par des obleivauons
plus exactes que les œufs n'out befoin pour
éclorre que du degré de chaleur répandu d ns
la ruche; ce degré , toujours confidérable,
l'eft fouvent autant que celui de l'incubation
d'une poule.
La fortie du Ver hors de l'œuf a lieu deux
ou trois jours après la ponce, (es m.ramor-
phofes font promptes Se au bout de vingt:
à vingt 8i an jour l'Abeille dans laquelle il
s'eft transformé prend fon eilor.
Le Ver nouveau né eft long; il fe tient en
rond; il pofe fur !e fond de ia cellule cou-
vert d'une forre de bouillie qui lui ferc
de couffin & de nouriturej cette bouillie ne
fuffiroitpas à fon entretien, fi elle n'étoit fré-
quemment renouvellée , c'eft un foin que
prennent les ouvrières attentives à vifiter les
cellules & à les approvifionner en y dégorgeant
la pâtée dont *es Vers (e nouiriflenï. Cette
pâtée ou bouillie a m: goût itafipide ou p';ù-
cclxvj
DISCOURS
tôt elle n'en a pas ; c'eft comme une forte
de colle; il eft probable que c'eft un réfidu
de la cire brurce & du miel changes en
cetre pâtée par l'ac~tion des vifeères de la
mouche qui la dégorge. Mais ce qui 'doit
être remarqué , c'eft que les Abeilles propor-
tionnent à l'âge des Vers la pâtée dont elles
les nouriffent; infipide & plus claire dans les
commencemens, elle a plus de confiftance &
prend un goût fucré à mefure qu'ils avancent
en âge. f Nous nous interromperons ici un
inftant pour remarquer que les oifeaux qui
l'.ourilfent leurs petits en dégorgeant comme
les Abeilles l'aliment dont ils ont beroin,
leur donnent de même dans les premiers
jours une nourriture fluide qu'on a regardée
dans ces derniers rems comme un véritable
lait fourni par des glandes du pharinx ,
qu'enfuite ils les alimentent d'une pâtée
plus épaifle., & fiuiflent par les nourrir de
grain (implement amoli : cette analogie entre
des infectes & des oifeaux qui nourrirent
leurs petits par regorgement , nous a paru
mériter de fixer un moment l'attention du
lecteur ; s'opéreroit-il dans les Abeilles ,
-comme on l'a cru de nos jours pour les oifeaux,
une fécrétion laueufe dans les premiers mo-
mens de la naiflance des jeunes ; où l'ali-
ment plus fluide n'eft-il que le réfidu d'un
grain plus longuement digéré , du miel &
de la cire brutte plus élaborés par les vifeères
de l'Abeille qui s'en eft nourrie ?
Les Vers des Abeilles n'ont pas de pieds;
ils paiTent leut état de Vet roulés fur eux
mêmes; ils font d'abord d'un blanc bleuâtre
ôi d'un blanc de lait par la fuite, ils font h
mois & fi pulpeux qu'on ne peut guère les
toucher fans les blelîer : ils ont une tête de
figure confiante, une forte de bouche alon-
gée & deux dents peu fortes & peu apparen-
tes : ils prennent leur accroillement en moins
de fix jours & au bout de huit de la ponte ,
car ce n'eft qu'au bout de deux jours qu'ils
fortent de l'œuf. Lorfqu'ils ont atteint leur
grandeur & qu'ils n'ont plus befoin d'ali-
mens , des ouvrières ferment la cellule en
y appliquant un couvercle de cire. Alors le
Ver fe déroule, il s'étend, il rapide fa de-
meure de foie ; il refte dans l'inaction
après certe opération & il paiTe , environ
au bout de vingt-quatre heures , à l'état da.
nymphe.
Lorfque par un accident quelconque un
gâteau le détache en tout ou en partie &
tombe au fond de la ruche , les Abeilles arra-
chent les Vers des cellules qui ne font pas
fermées, les tuent & les portent hors delà
ruche; il arrive quelquefois même qu'elles
ufent de ce cruel procédé envers les Vers
qui fe trouvent de même dans des cellules
ouvertes , quoiqu'il ne foit arrivé aucun dé-
rangement dans les gâteaux : nous ne fuivon»
point l'auteur dans les fuppoiîtions q l'il fait
pour expliquer une manière d'agir fi oppofée
aux foins que les Abeilles prennent ordinai-
rement de leur poftérité : il nous paroît trop
difficile de pénétrer les caufes de ces con-
tradictions apparentes & que c'eft trop
hafarder d'en donner des explications mo-
rales.
La cellule poui une mère eft, comme ou
l'a dit, plus grande; les Abeilles 1 approvi-
sionnent aufli de plus de nourriture j il ntn
refte pas dans les cellules ordinaires après le
changement du Ver en nymphe & on ne
ttouve une portion furabondante après ce
changement que dans les cellules des mères.
Lorfque les parties de l'Abeille ont pris
leur confiftance fous la peau de nymphe ,
cette peau fe fend, l'Abeille en fort; el'e fe
fert de fes dents pour percer le couvercle
de cire qui ferme l'alvéole, pour le rompre
par fragmens; lorfque l'ouverture eft allez
grande, elle patte au dehors fa tête & {es
deux premières pattes qui lui fervent, en fe
cramponnant à titer au dehors le refte du
corps ; elle fe pofe aux environs de la cellule
dont elle vient de fortir ; fes aîles achèvent
de fe développer , & fes membres de fe forti-
fier en perdant l'humidité furabondante qui
les mouille encore; cette évaporation eft ac-
célérée par d'anciennes mouches qui s'ap-;
PRÉLIMINAIRE.
proch?nc de la nouvelle & l'effuient avec
leur trompe; l'Abeille nouvellement née a
les couleurs moins foncées &c le ventre plus
gros : li on l'ouvre on le trouve rempli de
miel , & cec aliment entroit en plus grande
proportion dans la pâtée dont les Vers ont
été alimentés dans les derniers tems : ainfi
le miel qu'ils ont confommé fur la fin de
leur vie s 'eft confervé dans leur vifeère 3 les
a nourris pendant qu'ils croient en nymphe
& c'eft encore leur premiec aliment dans
l'état de Mouche.
Qu'on me permette de rappeller encore
ici l'analogie qui fe trouve entre le Poulet
&c le Ver des Abeilles: le jaune, aliment le
plusconlîftant de la nourriture que l'œuf ren-
ferme fe confervé plufieurs jours dans les
vilcères du Poullîn tout formé } renfermé
fous la coquille, état qui répond à celui de
nymphe j & il eft encore le premier aliment
du Pouflin forti de la coquille : de même
le miel , partie plus nournlFante de la pâtée
fe confervé dans les vifecres du Ver, & il
eft la première nourriture de l'Abeille n»u-
vellement née: aufïi-tôt qu'elle fenr ks mem-
bres affermis elle prend fon eftor , elle fuit
les autres Mouches à la campagne, &r elle
exécute les mêmes travaux; il naît quelque-
fois plus de cent Mouches par jour dans une
feule ruche.
IIe. MÉMOIRE.
Des F.(faims.
Les ruches font des pertes confidérables
pendant l'hiver, mais au retour du printems
l'Abeille mère recommence fa ponte. Les
œufs qu'elle dépofe d'abord ne produilent que
des Abeilles ouvrières qui ne font qu'au bout
d'environ trois femaines eta état de travai1-
ler; quelque tems après il naît des mâles
ou faux Bourdons , & p:'U après une & quel-
quefois plufieurs jeunes mères; le nombre
des ouvrières depuis le printems eft confidé-
rab'e, & alors la ruche fe trouve fuuhargce.
Cependant ce n'eft pas feulement le manque
cclxvlj
de place , la gêne , qui déterminent une par-
tie des Abeilles à quitter leur habitation ÔZ
à en chercher une nouvelle; il faut de | lus,
& c'eft une condition indifpenfable , qu'il
foit né dans la ruche une jeune mère que
l'eflaim puifte fuivre & qui lui allure une
poftérité; (ans cette condition il ne fe faic
pas d'émigration.
Des ruches fi peuplées qu'elles ne fau-
roient contenir toutes les mouches , ne don-
nent pas d'edâim parce qu'il n'y a pas de
jeune mère, & d'autres ruches dans lefquelles
il refte encore beaucoup de place à occup-
per, en donnent aufli- tôt qu'une jeune mère
eft née : elle eft en état de conduire les
Abeilles qui la fuivent & auxquelles on
donne le nom à'ejjaim fort peu de jours
aptes fa naiflance , peur - être dès le jour
, même : mais la férénité du ciel , la tem-
pérature de l'air accélèrent ou retardent fa
fortie.
Une ruche effalmera bientôt ou jettera
un elfaim , lorfqu'on y voit des mâles , quand
dans un beau jour il fort peu d'Abeilles;
l'inftant eft plus proche lorfque le foir &
la nuit même on entend dans la ruche un
bruit qui n'y eft pas ordinaire.
C'eft de dix heures à trois que les efTaimj
forent ; dans le moment qui précède leur
fortie on entend redoubler le bourdonne-
ment dans la ruche, on voit des Mouches
en fortir en grand nombre : aufli tôt que la
nouvelle mère a prit e'ie-meme l'eflor, les
Mouches fe précipitent à fa fuite en fi grand
nombre., qu'elles forment dans l'air un tour-
billon qui l'obfcurfit aux environs. Il paroîc
que leur vol a pour objet de découvrir un
lieu propre pour une nouvelle habitation Se
que ce n'eft pas la mère qui en détermine
le choix.
Car fi quelques Mouches fe pofent en
un endroit, elles y font b:entôt fuivies par
d'autres : la mère ne s'y rend que quand
le orouppe eft déjà confidérable ; mais aufli*
11 ij
CCJÏV11)
tût qu'elle s'y eft jointe , toutes les Abeilles
qui étoient encote en l'air la fuivent & for-
ment enfemble un grouppe en s'accrochant
par les pieds.
Lorfque les eflaims prennent en fortant
un vol élevé, il y a à craindre qu'ils ne fe
portent au loin cV qu'ils ne foienc perdus.
On les détermine à bailTer leur vol en
jettanten l'air à pleines mains du fable fin ,
& on eft auffi dans l'ufage, peur être inu- l
tile, de faire du bruit en frappant fur quel- |
que vaiflelle de cuivre; l'expérience a apprit
que les Abeilles s'abaiflent par ces moyens , j
dont le premier paroît feul les déterminer,
& qu'elles fe fixent promptement fur quel-
que branche balfe.
Quand un eflaim s'eft fixé, un homme
Couvert du camail que nous avons décrit,
& les mains couvertes de gands, préfente
d'une main une ruche renverfée au-deirous :
de l'elfaim «Se le fait tomber dans la ruche
de l'autre main ; cette opération n'eft ni lon-
gue, ni difficile; aulTi tôt qu'elle eft achevée,
on pofe la ruche à terre dans fa fituation na-
turelle en lailïant des ouvertures entre le
fol & la ruche ; les Abeilles tombée; à terre
aux environs, celles qui étoient encore en
lair s'y rendent en foule ; cependant il y en
a qui s'obfti.ient quelquefois à retourner fur
la première branche fur laquelle elles s'é-
toient fixées; on les en dégoûte en frottant
cette branche de feuilles de fureau ou de
feuilles de rue ; ôc fi ces moyens ne fufhfent
pas , on déloge ces Abeilles obftinées par de
la fumée qu'on dirige lur leur branche fa-
vorite; pour les engager au contraire à fc fi-
xer dans la ruche, on a eu foin de la frot-
ter en dedans avec des feuilles de mélille
ou des fleurs de fève , de la couvrir en
qu l.pes endroits d'une légère couche de
miel.
Si le foleil donne fur la nouvelle ruche
& qu'il foit fort , il faut la garantir par
DISCOURS
l'ombre , ou d'une feuillée , ou d'un drap
qu'on tend au-delfus.
Nous venons de parler d'un elTaim pofé
favorablement ; mais quelquefois il s'attache
à l'extrémité d'une très-petite branche fur le
haut d'un arbre fort élevé ; alors ou l'on a
recours à une échelle pour atteindre avec la
ruche jufqu'à l'eltaim , ou on attache la ruche
au bout d'une perche par le moyen de la-
quelle on la préfenre à l'elfaim , tandis qu'un
homme monté fur l'arbre fait tomber l'ef-
faim avec un balet plus ou moins long; les
circonftances déterminent les moyens qu'on
doit employer.
Après avoir décrit la fortie des elTaims Se
la manière de les recueillir, M. de Réanima
traite plufieurs ohiets qui leur font relatifs;
il examine d'abord s'il ne fe trouve pas plu-
fieurs mères dans un même elfaim ; il re-
connoît qu'il y en a quelquefois deux , Se
qu'alors l'elfaim fe partage en deux bandes,
mais inégales, l'une peu nombreufe& l'autre
compofée de la plupart des AbeilIes,éV. celles
encore qui ont fuivi une des mères en moindre
nombre, la quittent -elles bientôt pour fe
joindre à la troupe principale. La mère en-
fin qui'eft abandonnée fe réunit elle-même
à l'elTaim qui fe retrouve avoir deux mè-
res ; il y en a quelquefois jufqu'à quatre,
mais quel qu'en foit le nombre , quelque
motif qui détermine les Abeilles , elles ne
confervent qu'une mère , elles donnent promp*
tement la mort aux autres , & n'entrepren-
nent leurs travaux qu'après cette exécution.
Mais ce ne font pas feulement les mères
furnuméraires forties avec les eflaims qui
font facrifiées, celle: qui font reftées dans l'an-
cienne ruche y reçoivent également la moi t.
Il eft donc prouvé qu'il naît dans les ruches
un nombre de mèies plus grand que leur en-
tretien & le befoin des eflaims ne l'exi-
gent , & que les Abeilles qui ne confervent
qu'une mère par ruche , donnent la mort
à ces mères furabondantes. Il femble naturel
de penfer q ue les mères les plus vigoureulcs
font celles qui font confeevées , & il paroît
PRÉLIMINAIRE.
cclxix
d'ailleurs que cette furabondance a pour objet
d'aflurer aux ruches & aux effaims une mère
en tout tems \ cat différentes circonftances
peuvent faire périr les Vers deftinés à palier
à l'état de mères \ la ruche & les effaims en
eullent été privés s'il n'éroit né que le nombre
de Vers (tricTrement néceflaire ; la furabon-
dance aflure la durée des ruches , la multi-
plication de l'efpèce , le foin qu'en prend
la nature , & eft , au contraire , une de ces
preuves (i fréquentes du peu de cas qu'elle
fait des individus.
On penfe ordinairement qu'il eft défa-
vantageux de permettre à une ruche peu peu-
plée À'e(j'aimer. Pour l'en empêcher , il iiiftit
de retourper la ruche, d'en mettre l'ouver-
ture du côté oppofé ; les Abeilles travail-
lent d'abord fur le devant , c\r la ruche ccant
retournée, elles trouvent m vide qui les en-
gage à ne pas jetter d'eflaim ; on parvient
au même but en ajoutant une haulie à la
ruche. *
Lorfqu'on a un certain nombre de ruches,
il arrive quelquefois que deux effaiment en
même tems , & que les deux effaims fe
léuniffenrj il convient de les partager en les
renverfant chacun dans une ruche à- peu près
en nombre égal. Mais pour que ce partage
réufliffe, il faut qu'il y ait une mère dans
chaque ruche , c'eft ce qu'on reconnoît le
lendemain matin à l'activité ou l'inaction des
Mouches d'une des deux ruches ; s'il y en
a une privée de mère, il faut mêler de nou
veau les deux ellaims pour tenter un nou-
veau partage plus heureux.
Les effaims qui forcent les premiers font
plus nombreux, & ils fe mettent au travail
dans une faiion plus favorable dont l'influence
dure plus iong - tems ; ils font meilleurs
Se de plus de rapport par ces deux rai-
fons.
On peur demander fi un eflaim eft com-
pofe de jeunes Abeilles & d'une mère nou-
vellement née. Comme on comioîc à la cou-
leur des Abeilles leur âge , aînfi qu'il a été
dit , on peut répondre qu'on en voit de tout
âge parmi celles qui compofent un eflaim,
comme i! en refte aulli de tout âge dans la
ruche. Quint à la féconde queftion , M. dt>
Réaumur répond feulement qu'il eft très-
probable que c'eft toujours une jeune mère
qui accompagne un eflaim.
L'eflaim le plus nombreux que M. de Réau-
mur ait vu écoit du poids de huit livres ,
& contenoit quarante irois mille huit Mou-
ches. Un excellent etîaim p'èfëj d'après But-
ler y environ fix livres angloifes, un bon cinq,
un médkcre quarte. On peut connoître le
poids d'un eflaim en ayant fait la tare de
la ruche avant de l'y loger.
Les Abeilles placées dans une nouvelle
ruche tranfportent dehors les ordures qui
peuvent y être , ou ce qui leur déplaît, elles
en bouchent les ouvertures en y étendant de
la propo is , & elles conftruifent des gà-
reaux en commençant par le haut de la
ruche.
13 e. Mémoire.
Dts foins quon doit prendre det Abcilks pmr
les conferver & les faire multiplier, & pro-
filer de leurs travaux.
Le miel S: la cire nous font utiles pour
l'économie , pour la médecine , 5c la cire
pour les art?. L'économie retire du miel
une nourriture faine ; la médecine l'emploie
comme un remède adouciflam & incifir, &
la cire enrre dans la compofition d'un grand
nombre d'onguens ; elle fert dans les arts de
différents manières , pour en former des
grouppes en la modelant , pour couvrir la
planche fut laquelle on grave, pour étendre,
dans des arts plus grofliers } fur différentes
étoffes & les rendre imperméabl£S à l'eau ;
enfin , on fait quel ufage confulérable on en
fait pour nous éclairer. Il nous eft donc très-
avantageux de multiplier les Abeilles, fans
lefquëlles nous ne pouvons avoir ni cire, ni
eclxx
DISCOURS
rniel. Deux moyens peuvent concourir à ce
but. Le premier de multiplier les ruches en
accordant un léger encouragement à ceux qui
fe livrercient à ce foin , ^e fécond d'empê-
cher qu'il ne péritTe tous les ans un auflî grand
nombre d'Abeilles qu'on en perd faute des
précautions nécelfaires pour prévenir cette
perte.
La première caufe de la deftruction des
'Abeilles eft l'otage beaucoup trop fréquent
de ne s'emparer de leur travail qu'en les
faifant périr par la vapeur du foufre. On juf-
tifie cette mauvaife pratique en alléguant que
les Abeilles euffent péri pendant l'hiver ; mais
cette excufe eft fans fondement , puilque
communément une ruche fe conferve dix ans
& plus ; le vrai eft que la mort des Abeilles
n'eft déterminée que par le dcfir de s'em-
parer en une fois de la totalité du miel &:
de la cire qu'elles ont amaffés ; mais un in-
térêt plus éclairé & l'expérience apprennent
qu'il vaut mieux ne les en priver qu'en partie
& à différens tems de l'année ; que les ré-
coltes partielles qu'on en fait furpalTent la
récolte unique qui a lieu en les décruifant.
Cependant , iî l'on s'obftine à ne vouloir
faire qu'une récolte , il n'eft pas encore né-
ceifaire de donner la mort aux Abeilles ; il
fuffit de ne pas attendte que la laifon foir
trop avancée, de faire palier les Abeilles ou
dans une ruche vide , ou dans une ruche
peu peuplée, ôc dont le produit feroit d'une
très-foible valeur ; les Abeilles amafteront
,encore de quoi palier l'hiver, & dédom-
mageront amplement au printems du facri-
fice qu'on leur aura fait.
Cependant , du commencement de l'au-
tomne au retout du printems on perd beau-
coup d'Abeilles , fouvent la moitié de leur
nombre , même dans les pays où on eft dans
l'ufage de tailleries ruches. II y a deux caufes
de cette perte , le froid & la difette. Le froid
au de>jré de la congellation engourdit les
Abeilles & les jette dans une asfixie pendant
la durée de laquelle elles n'ont pas befoin
d'alisier» i le dégel les ranime, ôc alors elles
confomment le miel & la cire amaffés pen-
dant l'automne ; mais fi le froid devient ou
tiès-long, ou ttès-violent , il fait périr beau-
coup d Abeilles. Dans les hivers rudes il en
périt donc un grand nombre par l'excès du
froid , & dans les hivers doux par le manque
de vivres.
Les hivers qui leur font les plus favo-
rables font donc ceux où un froid modéré
ôc d'une durée qui ne devient pas trop longue,
les entretient dans un engourdidement pen-
dant lequel elles ne prennent pas d'alimens.
Chaque Abeille expofée feule à l'air froid
y périroir , mais les Abeilles réunies entre-
tiennent dans la ruche une chaleur fuffifante
pour les garantit des effets d'un froid ex-
térieur modéré. Le thermomètre qui n'étoic
qu'à trois degrés au-dclfus de zéro au mois
de janvier, placé à l'air près d'une ruche,
monta à dix en peu de tems à l'intérieur
de cette même ruche. Plus une ruche fera
peuplée, plus la chaleur y fera donc grande,
& moins les Mouches auront à craindre du
froid extérieur : un moyen de prévenir fes
ravages eft donc de raff&mbler pour 1 hiver
les Abeilles en grand nombre dans les mêmes
ruches.
M. de Réaumur , après les préliminaires
dont on vient de lire un extrait, entre dans
des détails pratiqués fur les moyens de con-
ferver les Abeilles.
Le premier eft de boucher à l'automne
toutes les ilfues des ruches , de les rranf-
porter enfuite dans un cellier , une ferre où
elles font moins expofées au froid que fi elles
étoient demeurées à l'air libre. Cependant il
faudroit placer les ruches peu peuplées dans
des endroits plus chauds que les ruches riches
en habitans , parce que ces dernières fe.ga-
rantiifent par elles mêmes.
Mais cette pratique a un grand inconvé-
nient , il confifte en ce que l'air s'altère par
la trai.fpiration des Abeilles dans les ruches
fou peuplées , qu'il fe corrompt par la pu-
PRELIMINAIRE.
Ci.-.: i
trcfa&ion des Abeilles qui y meurent , &
qu'il eu réfulte des maladies auffi funeftes
que les effets du froid. Notre auteur confeille
donc de ne boucher les illues que des ruches
foibies , de ne mettre que celles-là à l'abri ,
& de ne point retirer de l'air l.bre les ruches
uès-peuplces.
M. de Réaumur rapporte enfuire les foins
qu'il fe donna pour placer des ruches foibles,
chacune dans un tonneau défoncé ; il les
couvrit les unes de terre , les autres de foin ,
ou de paille, ou de fable; les Abeilles de
ces ruches réliftèrent au froid de l'hiver qui
les eût fait périr, vu le petit nombre d'A
beilles , fans la précaution de les couvrir ;
mais nous infiftons peu fur le détail de cas
opérations, parce que , quoique limples, il
nous paroît qu'elles feroient peu fuivies par
les gens de la campagne \ il fuffit de les aver-
tir qu'on diminue t'.s effets du froid en cou-
vrant les ruches avec de la paille ou du foin,
foit en les plaçanr une à une dans un ton-
neau défoncé, foit en les rapprochanr à côté
les unes des autres fur des planches pofées
fur des tréraux: on doit encore obferver qu'il
faut biffer l'entrée de la ruche libre, pour
que , quand il y a des jours afTez beaux &
où le foleil eft afTez fort, les Abeilles qui
veulent fortir en aient la liberté. Mais ce
n'eft pas allez de les garantir du froid , il
faut les fauver de la difette ; dans les hivers
doux, & pendant les dégels de ceux qui font
plus froids , on doit donc vifiter les ruches
de tems en tems pour s'allurer de l'état des
provifions , & fi le miel eft prêt à man-
quer , en fournit aux Mouches pour leur
befoin.
Les Mulots , lorfqu'ils peuvent pénétrer
dans une ruche dont les Abeilles font en-
gourdies par le froid , y en détruifent un pro-
digieux nombre , d'autant plus grand qu'ils
ne mangent que la tête. On prévient ce ra-
vage en tenant les ruches élevées fur des
appuis auxquels les Mulots ne fautoient mon-
ter Se en plaçant ces appuis fous les ruches
de manière qu'il y aie un rebord entre ces
appuis & l'entrée de la ruche , & que pour
gagner cette entrée les Mulots fuflent obli-
gés de marcher à la renverfe.
Chaque pays a des ruches d'une forme ou
d'une matière différente ; les ruches dont on
fe fert aux environs de Paris , & dont le tout
monde connoît la forme , font d'ofier ; on
les revêt en dehors d'un enduit de plâtre ,
ou de terre & de chaux , ou de cendre , &
de boufe de vaches. Cet enduit a pour ob-
jet de boucher les ouvertures par où l'air &
le vent pourraient pénétrer dans la ruche ;
il fert aufti a garantir de la pluie celles qu'on
ne couvre pas d'un toît qui les garantiffe a'-
fezj mais on eft ou dans l'ufage de les cou-
vrir toutes par un toit commun 3 ou chacune
par une chjppe de paille qui en embtaffe le
haut.
Les ruches doivent être placées dans un
endroit expofé au foleil , fans qu'il les frappe
rtop d'applomb ; cJeft pourquoi il eft bon
de les couvrir d'un toit qui leur fourniffe de
l'ombre ; on ne doit jamais les placer au
nord.
L'eaa eft abfolument nécefîaire aux Abeil-
les , ainfi les ruches doivenr être ou voiiines
d'un endroit où il s'en trouve, ou il faut y en
entretenir ; car la pureté de l'eau n'eft pas né-
ceffaire , & celle qui eft croupie convient
autant aux Abeilles que l'eau fraîche.
Les pays abondans en prairies font ceux
qui font les plus favorables aux Abeilles , &
ceux qui leur conviennent le moins , font au
contraire ceux où la campagne eft bientôt
découverte & demeure aride après la moiflon.
Pour tirer des Abeilles tout l'avantage pc {-
fible , & augmenter le commerce dont elles
font la fource ; il faudroit 3 quand les fleurs
patient dans une contrée , tranfporter les ru-
ches dans une autre où les Abeilles trouve-
roient abondamment des fleurs. Les Egyp-
tiens faifoient palier ainfi les ruches d'un
pays à un autre ; cet ufage a encore lieu en
! Italie 3 & ,M. de Réaurmjr cita l'exemple.
cclxxij
DISCOURS
d'un particulier;, en France, près Pkhivier ;
cjliî a tiré un grand avantage & beaucoup de
profit du tranfpott de fes ruches. Les Egyp-
tiens les tranfporroienr fur le Nil , &: on les
cranfporte en Italie fur le P6 ; le particulier
voiiin de Pkhivier , étoit obligé de voicurer
fes ruches par terre. Ce tranfport exige de
grandes précautions pour prévenir la chute
des gâceaux _, par l'effet des cahots , la dé-
fertion des Abelles , ô\:c. Nous pafferions
les bornes , fi nous fuivions l'auteur dans le
dérail de ces précautions , & fi nous n'en
donnions qu'une idée fufhfante pour la cu-
ïiolné , il y auroit à craindre qu'en vou-
lant imiter l'habitant des environs de Pithi-
yier , en ne fuivanc qu'imparfaitement fon
exemple , on ne fit beaucoup de tort à fes ru-
ches ; il vaut donc mieux renvoyer au mé
moire même ceux qui voudront faire paf-
fer les ruches d'un pays à un autre , prati-
que qui , quoique fort avanrageufe , fera
très peu mife en ufage.
M. de Rcaumur traite enfuite des enne
mis des Abeilles «Se de leurs maladies : elles
n'ont que peu ou point à craindre desAraignées
& des Fourmis ; mais certains oifeaux & en
particulier les Moineaux Francs en détruifent
beaucoup; c'eft pour eux un mets friand ; les
faillies Teignes qui détruifent les gâteaux de
cire ne fon: pas redoutables aux Abeilles
pour elles-mêmes , mais c'eft leur plus grand
ennemi par les dégâts qu'elles eaufenr dans
leurs travaux. Voye\ r. } , mémoire 8. Les
Abilles ont une fotte de poux qui leur font
particuliers ; ces poux ne fonr pas plus gros
que la tête d'une très-petite épingle , ils font
rou«eâtres , ils fe tiennent fur le corcelet de
la mouche , on n y en voit ordinairement
qu'un & ce ne font que les vieilles Abeilles
qui fonl fujettes à cette vermine.
La maladie la plus ordinaire aux Abeilles
«ft le dévoilaient qui paroît leur être caufé
par le froid & l'humidité -, il meurt de ces
infectes un grand nombre à l'automne , dans
le temps de la chute des feuilles , & au re-
tour du prkirems t mais ou ne nous apprend
pas quelle eft ou quelles font les caufes de
cette double mortalité.
Le mémoire eft terminé par l'énumération
des tems où l'on taille les ruches dans les
dirrérenres contrées du royaume , par la def-
cription de cette opération qu'on nomme
aufti châtrer. Nous ne fuivrons pas l'auteur
dans ce qu'il dit fur cer objet , tant pour n'en
pas donner , par un fimple extrait , une idée
qui ne fuffiroit pas pour cette opération im-
portante , que parce que cet objet eft du ref-
fort de M. l'abbé Teftïer } auteur du diction-.
naire d'économie rultique.
VI. VOLUME.
Ce volume commence par une préface dt-
vifée en deux parties : dans la ptemicre 3
l'auteur donne une idée générale des objets
dont il eft traité dans ce vc'ume , & il expofe
dans la féconde ce qui étoit nouvellement
découvert de fon rems par rapport aux ani-
maux qu'on multiplie en lesdivifant par mor-
ceaux. Ce dernier objet n'a, point de rapport
au fujet que nous fommes chargés de traiter:
la première partie de la préface n'eft qu'un
abrégé de ce que que nous allons expofer ;
ainfi nous pallons tout de fuite à l'extrait des
mémoires.
M
E M O I R E.
Hijloire des Bourdons velus dont les nids font
de moujje.
Les Bourdons font généralement connus ;
ils appartiennent , fuivant la méthode de
notre auteur , au genre des Abeilles j ils ré-
coltent du miel & de la cire ; ils font beau-
coup plus gros que les Abeilles , couverts de
poils longs & preflés qui les font pnrokte
plus gros qu'ils ne fonr j ils font , en volant,
un bruit ou bourdonnement qui a déterminé
le nom qu'on leur a donné ; les poils qui les
couvreur font noirs ou jaunes , & forment
des bandes ; les nuances & la difpofinon àes
bandes varient beauc-ouj» fur les différens in-
dividus
dividus qui n'en font pas moins de la même
efpèce: ils diffèrent aufli par la grandeur ; les
plus gros font des femelles , ceux de gran-
deur moyenne des mâles , Se les plus perics
des ouvriers dépourvus de fexe ; mais toutes
ces trois fortes font de même efpèce , Se le
produit de la même mère. Ces infectes fa-
vent fe conftruire une habitation à laquelle
M. de Réaumur donne le nom de nid. Ces
nids font faits de moufle placée à terre .,
mais qui a été coupée , arrachée & .apportée
d'ailleurs ; ils ont à l'extérieur l'apparence
d'un fimple tas de moufle. C'eft dans les
prairies , les fainfoins & les lueernes qu'on
peut trouver les nids des Bourdons -, ils ont
de cinq à (u pouces de diamètre en étendue,
Se de quatre à cinq en élévation ; il n'eft ce-
pendant pas aifé de les découvrir , & on ne
les voit bien que quand les champs ont été
fauchés ; ils reflemblentà une motte de terre
couverte de moufle j un trou pratiqué à un
des coins fert de porte } Se conduit à un
chemin couvert de moufle, long de plus d'un
pied. Il y a cependant des nids dont l'ou-
verture fe trouve en deffus , Se qui font fans
avenue.
En découvrant le nid des Bourdons } ce
qu'on peut faire lans crainte d'en être piqué,
quoiqu'ils aient un aiguillon , on apperçoit
à l'intérieur une forte de gâteau ma! façonné,
compofé d'eeufs agluiïnés les uns aux au-
tres ; il n'y a quelquefois qu'un de ces gâ-
teaux , quelquefois il y en a deux ou trois
au-deffus les uns des autres.
Auffi-tôr qu'on laifle en liberté les Bour-
dons dont le ni 1 a été découvert , ils le ré-
parent , & tous s' /emploient ; car les plus
grands&ceux de tailla moyenne, travaillent
comme les plus petits. La conftruction d'un
nid fe fait de la façon fuivante : les Bour-
dons s'arrangent par files du point eu. ils
veulent s'établir jufqu'a une certaine dif-
tance ; ils ont la tête tournée à l'oppofé
du lieu où le nid doit être placé ; les Bour-
dons les plus avancés coupent de la moufle
ou t'arrachent brin à brin avec leurs mâchoi-
Hiftoire Naturelle^ Infectes. Tome lV%
PRÉLIMINAIRE. cclxxiij
res ; ils font pafler les brins qu'ils ont cou-
pés fous la première paire de leurs jambes ,
de cette paire à la féconde , à la troifième ;
le fécond Bourdon de la file en fait autant ,
en fuite le troifième, Se les brins de moufle font
ainfi pouffes Se amaffés jufqu'à l'endroit où fi-
niflent les files de Bourdons, & où le nid doit
être construit. Les Bourdons qui s'y trouvent
arrangent & enlaffent les brins en les failif-
fant avec leurs mâchoires , 8c en les applatif-
uant avec les pieds ; au refte ,• ces infecte*
n'emploient que la moufle qu'ils trouvent
près du lieu où ils veulent s'établir, & ils
ne la tranfportent jamais de loin ; ils endui-
fent l'intérieur du nid d'une couche de cire
brute qui en lie les matériaux , & le rend im-
pénétrable à la pluie '; cette couche n'eft
épaiffe q ue comme deux feuilles de papier ,
Se n'eft formée que d'une cire brute qui ne
fe fond pas à la chaleur comme la vraie cire ,
mais qui s enflamme Se laifle une partie char-
bonneufe après que la flamme efl éteinte.
Suivant qu'on ouvre un nid plus ou moins
ancien , on trouve à fon intérieur un feul ou
plufieurs gâteaux ; leur furface fupérieure eft
convexe , l'inférieure eft concave ; ils font
formés de corps obiongs , de trois grandeurs
Se groffeurs différentes, dont les uns font fer-
més & les autres ouverts par un de leurs
bouts ; la différence de volume de ces corps
rend la furface des gâteaux raboteufe & iné-
gale ; ce font des coques que les Vers des
Bourdons fe filent pour le tems de leur chan-
gement. Sur les coques , dont on vient de
parler , s'élèvent en différens points des gâ-
teaux des corps de la couleur & de la forme
d'une truffe ; ils font formées d'une efpèce
de pâte ; on trouve au centre un vide dans
lequel font dépofés des œufs d'un blanc un
peu bleuâtre ; il y a de vingt' à trente de ces
oeufs dans chaque maffe de pâte. Au lieu
d'eeufs j on trouve fouvent des Vers dans
les maffes de pâte ; elles fervent à ces Vers
de nid 5c de nourriture ; mais on y en trouve
que quelques-uns ou même un feul ; d'où M.
de Réaumur conclur quelesVers fe difperfent
peu après leur naifïance , Se que les Boux-
mm
eclxxiv
dons les entourent de nouvelle pâtée ; c'eft
une forte de miel aigrelet: l'auteur croit que
ce miel eft préparé dans les vifcères des Bour-
dons qui le dégorgent ; outre cette pâtée, on
ne manque pas de trouver fur chaque gâteau
quatre à cinq petits godets en forme de go
blets , formés d'une cire brute , & remplis
d'un fort bon miel: l'ufage de ce m:el , fé-
lon la conjecture de notre auteur , eft1 de
fervir à humecter la pâtée quand elle vient
à fe deflécher.
Les Vers qui ont ciû au milieu de la parce
y filent une coque pour le tems de leur
méramorphofe; mais alors les Bourdons fe
nourri ffent de la pâtée, où ils en forment
de nouveaux godets pour d'autres œufs , car
les coques reftent toujours à découvert.
Nous avons déjà dit que les plus grands
des Bourdons font les femelles, ceux de
taille moyenne les mâles, & les plus petits
les mulets. Chaque femelle a un ovaire dou-
ble chargé d'oeufs 3 mais en bien moindre
nombre que les ovaires des Abeilles ; auffi
les républiques des Bourdons font-elles très-
peu peuplées en comparaifon de celles des
Abeilles.
M. de Réaumur croit, d'après des obser-
vations qui rendent fa conjecture allez vrai-
semblable, qu'il n'y a que les inères Bour-
dons qui réliftent à l'hiver; & qu'au prin-
«ems toute république de ces inlcctes eft le
produit d'une mère qui a commencé par
conftruire feule un nid & y dépofer fes
ceufs.
En vain chercheroit on dans les mulets
les organes d'un fexe; ils en font abfolu-
ment privés. Les mâles n'ont point d'aiguil
Ion , tandis que les femelles & les mulets
en font armés.
Les Bourdons ont potir ennemis une forte
de peiits pous dont ils font fouvent cou-
verts; les Fourmis qui font friandes de îa
pâtée qui fgtt de nourriture aux Vers ; plu-
DISCOURS
fieurs efpèces de Mouches à deux aîleSj
dont les Vers fe nourrirent de la pâtée
amafiee par les Bourdons, ou des larves mê-
mes & des nymphes de ces infectes ; une
fauffe Teigne qui dévîfte leur nid. Mais les
Mulots j les Rats, les Fouines, & peut-êtie
d'autres quadrupèdes de ce genre, leur font
une rude guerre, dévaftent leurs nids, les
mettent en pièce, & dévorent les Bourdons
eux-mêmes.
Ce qui a été dit de la ftructure de la
trompe & de celle de l'aiguillon des Abeil-
les , peut donner une idée luffifante des mê-
mes objets par rapport aux Bourdons.
On ne trouve., pendant l'hiver , aucun
Bourdon dans les nids de ces infedes ; on
n'y voit , au retour du printems , que des
femelles; il eft probable que celles ci paffent
l'hiver dans quelques trous de murs , dans
des arbres creux 3 peut-être dans des trous
en terre ; que les mâles & les mulets périf-
fent tous en automne.
ae. Mémoire.
Des Abeilles Perce • Bois.
Les Abeilles qui ont été le fujet des mé-
moites précédens, & les Bourdons vivent en
fociété; il va être queftion d'Abeilles qui
vivent folitaires. Cependant on ttouve plu-
fieurs de ceiles-ci dans un même endroit;
mais ce n'eft pas qu'elles y travaillent les
unes pour les aunes , c'eft parce que le
terrain & le lieu leur conviennent à chacune
en particulier. Les travaux de ces AbeilUs
ont pour bue, non elles-mêmes, mais leur
poftciiré- ils font entrepris & exécutés pour
lui procurer le logement & la nourriture;
l'efpecedeces Abeilles que notre auteur con-
fidère la première en eft une qui perce &
qui creufe le bois. C'eft un des premiers in-
fectes qu'on voit paroître au retour du prin-
tems , & des derniers qui fréquentent les jar-
dins ; cette efpece n'eft jamais très-commune;
mais o»- Yoit en tout tems des Abeilles Pet-
P R Ê L 1 M 1 N A I R E.
cclxxv
ce-bois, excepté dans la fin de l'automne , &
pendant l'hiver ; elles font remarquables
par leur grandeur , par le noir violet qui
eft leur couleur, par l'éclat de leurs aîles qui
font de couleur d'acier poli , Se qui en ont les
reflets. Ces Abeilles ne percent que le bois
mort , & jamais celui qui eft. en vcgéracion;
elles commencent par ouvrir un trou , Se
creufer enfuire une gallerie un peu oblique
de quinze à vingc pouces de longueur , fuf-
fifante pour qu'elles puiflent s'y retourner ,
ce qui exige une allez grande capacité ; auffi
peut-on introduire facilement le doigt index
dans une pareille galerie. C'eft avec les dents
que les Abeilles Perce-bois creufenr l$s trous
qui font ncceflaires à leur poftérité j eiles
coupent les fibres du bois , & les réduifent
en grains } femblables à ceux que détache
une fcie gtoffière ; elles jettent ces grains hors
du trou à mefure qu'elles en ont détaché une
certaine quantité. La gallerie n'eft cependant
que le commencement de l'ouvrage , & un
vide préparé pour des logemens qui doivent
y être conftruits. Une Abeille partage en
douze loges environ la gallerie qu'elle a creu-
fée ; elle établir ce partage par le moyen de
cloifons ou de planchers qu'elle compofe des
brins de fciure qu'elle reprend Se qu'elle aglu-
tine par le moyen d'une liqueur vifqueulè ;
elle commence par le fond de la gallerie ;
mais avant de pofer le premier planchée ,
elle amaile dans la cellule qu'il formera , une
pâtée propre à nourrir le Ver qui doit y naî
tre Se y croître ; elle dépofe fur cette pâtée
un œuf, elle conftruit le premier plancher ,
Se elle continue fon travail de cellule en cel-
lule. Le Ver qui naît dans chacune , y trouve
la nourriture qui lui eft néceifaire ; il palre
dans fa prifon à l'état de nymphe , &c par-
vient à celui de Mouche ; il ouvre alors fa
demeure avec fçs dents , fans palTer de la
cellule où il eft né , dans une des cellules
vo. fines y mais en pratiquant une ouvercure
fur le côté,
L'Abeille , dont les travaux viennent d'ê-
tre décrits, eft la femelle de fon efpcce , le
Hlâle eft un peu plus paiç S; dépourvu d'ai-
guillon t au lieu/que la femelle en a un très-
forr. M. de Rçjàumur n'a pu remarquer fi le
mâle concourt aux travaux de la femelle.
Les Abeilles Perce-bois font tourmentée*
par une/Mitte très-petite & remarquable par
un poil deux fois plus longs que leur corps ,
placé à fon extrémité.
5e. M E M O I R E.
Des Abeilles Maçonnes.
Les Abeilles dont il s'agit dans ce mé-
moire conftruifent leur nid d'une forte de
morrier , ce qui leur a fait donner le fumons
de Maçonnes : il y en a de toutes noires Se
de roufles , qui approchent de la couleur des
Abeilles. Les noires font munies d'un fort ai-
guillon , & font les femelles; elles font char-
gées fentes de la conftruction du nid , Se de
tout le travail qui y eft relatif; les roufles
n'ont point d'aiguillon Se font les mâles.
C'eft fur les murs conftruits de pierres Se
fans enduit , qu'on peut obferver les nids des
Abeilles Maçonnes. C'eft fur-tout à l'expofi-
tion du midi qu'ils font plus nombteux ; on
en trouve auffi à fexpofition du levant , Se à
celle du couchanr } mais jamais au nord. Ce*
nids atrachés au corps de la pierre même ,
n'offrent , à l'extérieur, qu'une éminence ra-
boteufe ; en dedans ils font partagés en plu-
fieurs cellules ; ils acquièrent une dureté fi
gtande qu'il eft fore difficile de les entamée
avec un couteau.
Une Abeille qui s'apprête à bâtir un nid;
commence par roder le long d'un mur con-
venablement conftruit Se bien expofé ; après
qu'elle a reconnu l'endroit qui lui convient ;
elle cherche , aux environs , quelqu'amas de
fable , elle y choifit les grains de la grofïeuc
Se de la nature propre à l'exécution de fon
ouvrage ; elle mouille chaque grain d'une li-
queur vifqueufe qu'elle dégorge , Se qui ferc
à lier un fécond grain au premier ; elle
mouille le fécond grain , en attache uh «tri-
ai m tj
cclxxvj
DIS COURS
fième , & fucceflîvement un nombre afTez
grand pour former nu amas de la groffeur
d'un orain de plomb à lièvre. Quand ce pre-
mier amas eft formé , la Mouche le faifit en-
tre fes mâchoires pour le tranfporter au lieu
eu elle veut bâtir. Ce lieu eft fouvent diftant
'de plus de cent pas de l'endroit où la Mou-
che rarnaffe & prépare le mortier qu'elle em-
ploie ; auûl le tranfport en dure-t-il cinq à
fîx jours ; il faut remarquer que le fable em-
ployé par les Abeilles eft toujours mêlé de
terre , ce qui en facilite la liaifon.
On fait déjà que le nid eft compofé de
cellules ; elles ont la forme d'un dez à cou-
dre , cV l'ouvrière les conftruit à la fuite les
unes des autres , en en laiffânt l'entrée ou-
verte i arrivée fur le lieu où elle bâtit , la
Mouche pétrit le mortier avec fes pieds 3
l'applique & le façonne avec fes dents ; elle
polit l'intérieur de la cellule aurant qu'il en
eft fufceptible , & elle mouille d'une nouvelle
liqueur toute la charge qu'elle vient de mettre
en œuvre. Chaque cellule à environ un pouce
de hauteur & lix lignes de diamètre. Lorf-
qu'une cellule eft élevée à peu près aux deux
tiers de fa hauteur , la Mouche la remplit
d'une pâtée femblable a celle dont il a été
queftion dans l'hiftoire des Abeilles Perce-
bois. Cette pâtée eft compofée de poulîières
d'étamines de fleurs fur lefqnelles l'Abeille
dégorge du miel , & avec lequel elle les ré-
duit en pâtée ., en pétrifiant le tout. Quand la
cellule , élevée des deux tiers de fa hauteur ,
a été remplie de pâtée } la mouche achève de
lui donner toute fa hauteur , elle y ajoute de
nouvelle pâtée , elle dépofe un œuf, Se elle
ferme la cellule avec un couvercle conftruit
d'un mortier pareil à celui qui en fait le rond
& les côtés.
C'eft dans les ce'lules que les Vers doi-
vent naître, vivre , paffer à l'état de nymphe
Se à celui de Mouche. M. de Réaumur s'eft
alfuré que les parois des cellules font perméa-
bles à l'air & qu'ainfi celui dont les infec-
tes qui y font renfermés ont befoiiij fe re-
nouvelle.
Les nids ne Co. t quelquefois compofés
que de quatre cellules, quelquefois de nom-
bres intermédiaires jufqu'à huit. Elles font
placées à côté les unes des autres fans beau-
coup de régularité; leur direction ou pofi-
tion fur le plan qui les foutient varie beau-
coup. Lorfque toutes les cellules forrr ache-
véesJ'Abeille les couvre d'un enduit commun
qui les dérobe toutes à la vue.
Cet enduit eft d'un fable plus gros que
celui des cellules. Les Abeilles fe difputent
allez fouvent la polleflion des cellules com-
mencées & elles fe livrent des combats ou
pour les conferver ou pour les ufurper. C eft
du quinze au vingt d'Avril jufqu'à la fin de
juin que les Abeilles maçonnes foHt occu-
pées de la conftruction de leur nid. Ce n'feft
que l'année fuivanre que les jeunes Abeilles
fortent des nids dans lefquels elles ont crû
pendant l'été 6V elles fe loin confervées pen-
dant l'hiver. Le ver fe file une coque de
foie fous laquelle il pâlie à l'état de nym-
phe y ce changement a lieu en novembre ,
mais ce n'eft au plutôt qu'en avril que la
Mouche quitte l'état de nymphe & qu'elle
fort de fa cellule. Ce font les jeunes mou-
ches qui percent & qui ouvrent le couvercle
de leur cellule & l'enduit commun : ce qui
ne permet pas d'en douter, c'eft que des
Mouches font forties de leurs cellules fous
un entonnoir dont elles avoient été couver-
tes. Les mâles font les premières Mouches
qui fortent des cellules : la manière dont fe
fait l'accouplement n'eft pas connue : diffé-
rentes efpèces dlchneumons dépolent leurs
œufs dans les cellules ouvertes que les Abeil-
les conftruifent , & les Vers qui y naiflenc
deviennent la pâtute des Vers des Ichneu-
mons. Le Ver d'une efpèce deScarabé armé
de fortes dents eft un ennemi encore plus
dangereux pour les Vers des Abeilles maçon-
nes, il pénètre d'une cellule à une autre & il
détruit trois à quatre Vers. 11 y a des Abeilles
maçonnes en différens pays & la couleur
de leur nid diffère j félon celle des ma-
tériaux que les lieux qu'elles habitent leur
fournilîent.
PRELIMINAIRE.
Il y a quelques autres efpèces d'Abeilles
auxquelles le nom de maçonnes convient
auffi parce qu'elles bâriffent de même des
nids; mais ils font fimplement de terre &
les unes les placent fous des lieux abrites ,
les autres dans des trous qu'elles trouvent dans
du bois Se donc elles proruent.
4e. Mémoire.
Des Abeilles qui creufent la terre pour y
faire leur nid & des Abeilles coupeu fes
de feuilles , ou de celles qui font de tris-
jolis nids avec des morceaux de feuilles.
Un allez grand nombre d'Abeilles folitai-
res d'efpèces différentes, au lieu de confian-
te des nids en maçonnerie , ne font que
creufer la terre pour y dépoter leurs œufs Se
la pâtée nécelîaire aux Vers qui en naiflenr.
Les trous qu'elles ouvrent en terre font du
diamètre de leurs corps , mais ils ont quel-
quefois jufcju'à un pied de profondeur, quel-
quefois ils n'ont que fix pouces; ils font le
plus fouvent en ligne droite Se quelquefois
ils forment des finuofités ; ces trous font
d'une exécution très-longue parce que les
Abeilles n'enlèvent à la fois que très - peu
de terre qu'elles portent à l'entrée du rrou
qu'elles creufent; les unes les ouvrent à la
furface des rerres battues, comme celle des
allées de jardin , les autres à la furface des
terres graffes coupées à pic ou fous un an
gle peu incliné, quelques-unes dans la terre
qui fert à lier les pierres des murs de jardin.
Nocre auteur n'entre pas dans l'énumération
des différentes Abeilles qui pratiquent des
trous en terre; il remarque feulement qu'il
y en a de toutes grandeurs , depuis de très-
petites jufqu'à de plus groffes que les Abeil-
les ordinaires ; elles ne diffèrent pas moins
par les couleurs. Leurs travaux fe bornent à
creufer des trous au fond defquels elles amaf-
fent de la pâtée; elles dépofen: un œuf &
ferment eniuite le trou qu'elles ont ouvert.
Mais il y en a d'autres qui , après avoir
également creufé des*tfous préparent au fond
cclxxvij
un nid artiftement compofé de morceaux de
feuilles, ce font celles-ci qui fixent particu-
lièrement l'atrention de notre auteur. Leurs
nids ont la forme Se la longueur des étuis
dans lefquels nous confervons des cure-dents;
ils font fort gros , elles les cachent fous
terre; ils font formés de plufieurs petits
étuis ajuftés Se abouchés les uns aux autres ;
chaque petit étui eft formé de plufieurs mor-
ceaux de feuilles que les Abeilles favent
couper, plier Se affujettir. Je me coutenteriï
de cette indication de leur travail , le lec-
teur qui voudra le connoître plus en dérail ,
trouvera amplement 3 fe fatisfaire dans la
lecture du mémoire même. M. de Réaumur
n'y laiffe rien à defirer fur aucune circonf-
tance. Cependant l'étui total eft compofé de
plus petits étuis, comme on l'a déjà dit j
chaque petit étui a la figure d'un dez à
coudre Se eft une cellule deltinée à recevoir
un œuf après qu'elle a été remplie de pâtée.
D^s cloifons mitoyennes fépareiu à l'intérieur
chaque étui ou chaque cellule ; mais comme
la pâtée en contact des cloifons à leurs deux
furfaces pourroit trop les affoiblir, l'ouvrière
laiffe un vide intérieur entre chaque étui.
On peut juger par ce qui a été dit des di-
mentions de l'étui total , de la capacité du
trou néceffaire pour le loger Se du rravail
que ce trou exige de l'Abeille qui le creufe
avant d'y conftruire l'étui. Audi ces Mouches
font-elles en général affez grandes Se d'une
taille moyenne entre celles des mâles ou
bourdons parmi les Abeilles Se les ouvrières
parmi ces mêmes mouches. Elles ont toutes
une^ trompe qui diffère peu de celle des
Abeilles; M. de Réaumur ne détermine pas
fi elles font pourvues d'un aiguillon. Leurs
Vers fe métamorphofent fous une coque de
foie très forte qu'ils fe filent dans leur cel-
lule.
Malgré les foins de la mère qui leur donne
naiffancej ils font fouvent victimes des Vers
donc un infecte étranger a fu introduite le
germe dans les cellules en l'abfence deceile
qui les conftruifoir.
Jclxxviij
DISCOURS
M
E M 0 I R. E.
Des Abeilles dont les nids [ont faits d'efpèces
de membranes foyeufes , & des^ Abeilles
tapifjîères.
Les premières Abeilles dont il eft quef-
tïon dans ce mémoire conftruifent des nids
qui, par leur forme, ont du rapport avec
les précédens , mais qui en diffèrent par la
matière dont ils (ont compofés; les Abeilles
qui les conftruifent les placent entre les joints
des pierres t dans des trous qu'el'es y trou-
vent, ou qu'elles y favent creufer; elles dif-
fèrent de toutes les Abeilles folitaires dont
il a été parlé jufqu'ici , en ce qu'elles cher-
chent l'expolition du nord, tandis que les
auttes cherchent ctlle du midi : leur nid
eft compofé de cellules , dont chacune a la
forme d'un dez à coudre d- deux lignes de
diamèttre^ l'étui contient de deux à quatre
cellules mifes bout à bout. Chaque cellule
& l'étui entier font formes d'une fubftance
membraneufe ;-relle paroît être le produit
d'un gluten que l'Abeille rejette 6V qui fe
deflèche,
M. de Réaumur, malgré fa fagacité or-
dinaire, n'a pu déterminer d'une façon en-
tièrement fatisfaifante la nature & la fabri-
que de ces nids : il patte à l'hiftoire des
Abeilles qui creufent perpendiculairement
Ja terre le long des chemins, il en a déjà
précédemment parlé , mais feulement de
celles qui ne font que creufer des trous fans
rien appliquer à leurs parois j il s\-:cuppe
en cet endroit d'une très - petite Abeille
qui, après avoir creufé en terre an trou,
le tapitîe de pièces qu'elle coupe fur des fleurs
de coquelicot nouvellement épanouies. Au
fond de ce trou ainfi tapifle , qui a ttois
ppuces de long à peu près, l'Abeille atnafîe
de la p.lcée & y dépole un œuf; quand ce
double ouvrage pfî achevé elle rabat fur la
pâtée les pièces qui tapilToient le trou \ ces
pièces forment un couvercle au-dellus duquel
il refte un vide d'environ deux pouces;
l'Abeille !o remplit lî arciftement de terre
qu'il n'eft plus poflible de reconnoître l'eu*
droit où le trou a été ouvert.
M
£ M O I R X.
Hifioire des Guêpes en général & en parti-
culier de celles qui vivent fous terre en
fociété.
Il y a des Guêpes qui vivent en fociétés
nombreufes , d'auttes dont les fociétés ne
font compofées que d'un petit nombre d'in-
dividus, il y en a enfin qui vivent folitai-
res : elles font toutes remarquables par leurs
travaux, par les foins qu'elles prennent pouc
leur poftérité ; mais elles nous font non-
feulement inutiles , Celles nous font encore
nuifibles par le tort qu'elles font aux fruits
& par la perte des Abeilles qu'elles tuent
& qu'elles dévorent. De ces généralités M.
de Réaumur pair© aux caractères qui distin-
guent les Guêpes , & les principaux font
le corps attaché au corcelet par un fimph
filet ; point de trompe & des dents ep. dehors
de la bouche ; les ailes fupérieures pliées fui*
vaut leur longueur dans l'état de pofition ;
le brun & le noir partagés par anneaux pour
couleurs dominantes.
Les Guêpes diffèrent beaucoup en grof-
feur. La première efpèce , à cet égatd , eft
la Guêpe connue en latin fous le nom de
Crabro & en françois fous celui de Frelon,
Celles qui vivent en fociété bàtilïent , ainfî
que les Abeilles , des cellules hexagones ;
mais elles emploient ponr les conftruire^
non de la cire, mais des fibres des végé-
taux qu'elles réduifent en une forte de pa-
pier. On appelle Guêpier l'aflemblage de.
leurs cellules. Les Guêpes s'établiflent, fui-
vant les, efpèces , en différens lieux ; les;
unes bâtillent à couvert, & les autres en
plein air; les plus communes en ce pays,
hibiteiit fous terre \ ce font celles qui pi-
quent les fruits en automne, qui entrent
dans les appartemens, & fur- tout dans les
pièces où l'odeur des alimens les attire.
Notr. auteur s'attache principalement à bigf
PRÉLIMINAIRE.
hiftoire , parce que les faits qui la compo
fent peuvent en général s'appliquer aux au-
»res Guêpes qui vivent en fociétés par rap-
p irt auxquelles il fuffit de remarquer les
faits qui leur font particuliers.
Les Guêpes communes ou celles qui vi-
vent fous terre ne fe nouriffent pas feule-
ment de fruits, elles font carnacières , elles
font urje guerre cruelle aux antres Mouches
'Se partfcuïièrement aux différentes efpéces
d'Abeilles ; elles fondent deflus , les terrai-
fent , réparent à coups de dencs redoublés
le corps du corcelet , s'envolent en empor-
tant entre leurs dents le corps dont elles
font principalement avides ; elles le font
aufli de viandes plus folides, de celles que
nous préparons pour nous; elles fe jettent
for les pièces expofées dans les boucheries,
s'y rafTafient & coupent en fe retirant un
morceau qu'elles emportent à leur guêpier.
Mais leur préfence répare leur larcin, par
ce que les Mouches bleues qui dépofent
leurs œufs fur la viande & qui en hâtent
la corruption, n'ofent pénétrer dans les bou-
cheries dont les Guêpes fe font emparées;
en conféquence les bouchers ont coutume
de les y foufftir & même de les y attirer
en leur abandonnant chaque jour un mor-
ceau de rate ou de foie , qui font les mets
qu'elles préfèrent.
On fait déjà que les Guêpes communes
habitent fous terre; leur demeure ou guêpier
eft tantôt à la profondeur de fix pouces feu-
lement j tantôt à celle d'un pied & demi ,
& dans les proportions entre ces extrêmes:
fon entrée j qui n'eft qu'un trou à la furface
de la terre , n'a qu'un pouce de diamètre ,
& conduit à une gallerie tortueufe , de
même diamètre excavee en terre ; les bords
extérieurs du trou font labourés comme
ceux d'un clapier de lapins : le guêpier au-
quel la gallerie aboutit à une forme aron-
die, plus ou moins régulière & plus ou
moins alo: gée , il eft couvert d'une enve-
loppe commune , femblable à un papi r
tiès-épa s , d'un gris cendré , quelquefois
celxxix
d un brun jaunâtre; la furface en eft inégal*
Se rabotteufe; elle eft percée de deux trous
dont l'un fert aux Guêpes d'entrée Si l'au-
tre de fortie ; il n'en peut palfer qu'une à
la fois; mais la combiuaifon de leur mar-
che empêche qu'elles ne fe nuifent. L'inté-
rieur du guêpier eft occuppé par des gâteaux
plats , parallèles , placés horizontalement ,
lemblables aux rayons des Abeilles & réful-
rans de l'aflemblage de cellules hexagones:
le papier ou une matière analogue au pa-
pier eft celle des gâteaux ainfi que de la
couche extérieure. Il y a dans un guêpier,
fuivant fa grandeur de onze à quinze gâ-
teaux ; il ny a qu'un rang de cellules par
gâteaux, elles ont toutes leur ouverture tour-
née en bas ; entre les gâteaux font des vi-
des qui fervent de partage ou de chemin ;
ces vides ont environ un demi-pouce d'é-
pailfeur & ils font traverfés en beaucoup
d'endroits par des fibres ou liens de papier
plus ferrés, qui lient les gâteaux les uns aux
autres; entre les bords des gâteaux & l'en-
veloppe, totale du guêpier il y a d. s endroits
où les bords des gâteaux ne tiennent pas à
l'enveloppe, ou ils font flexibles , Se ces
endroits font des partages pour aller d'un
gâteau ou rayon à un autre. Après cette
defeription générale de la forme & de la
composition d'un guêpier , M. de Réaumur
examine comment les Guêpes le conftruiftnc
Si ce qui le parte enfuite à fon intérieur
pour leur population ; il avertit que c'eft
en plaçant les Guêpes dans des ruches vi-
trées qu'il a pu fe procurer les connoiflan-
as néceffàires pour traiter de c(s objets. Il
faut remarquer parmi les chofes qu'il dit à
cet égard que l'attachement des Guêpes pour
leurs petits eft fi fort , que quoi qu'on brife,
ou divife le guêpier, elles ne les abandon-
nent point & les fuivent dans la ruche cù
on les place. Elles y entrent d'elles-mêmes
avec empreflement, & fe mettent aufli- tôc
i répaier les défordres qu'on a caufé à leur
guêpier. La matière dont il eft formé eft
dans l'origine une pare que les Guêpes
recueillent à la campagne, Si qu'elles com-
pofemdes fibres ligneufes des plantes qu'elles
cclxxx
DISCOURS
ont brifées & triturées, elles rentrent au guê-
pier en tenant entre les mâchoires une boule
de cette pâte; elles l'appliquent où il eft
befoin , elles retendent & la moulent en la
foulant avec leurs pieds de derrière, de de-
vant en arrière , tandis qu'elles l'aloncrent
avec leurs dents d'arrière en avant. C'eft du
bois fec que les Guêpes tirent la matière
dont elles forment leur guêpier j elles faveur
écarter , détacher les fibres félon leur lon-
gueur & les rompre en fragmens; leurs dents
leur fervent d'inftrumens, elles font pafter
entre leurs pieds de derrière les fibres qu'elles
ont détachées; elles les humectent d'une hu-
meur qu'elles rendent qni fert à les lier &
elles en compofent des pelottes qu'elles ap-
portent à leur guêpier pour les y mettre en
oeuvre.
Il n'y a qu'un petit nombre de Guêpes
employées à conftruire le guêpier. Ces Mou-
ches , comme les Abeilles, font de trois fortes ,
les femelles , les mâles & les mulets. Ces
derniers font les plus nombreux de beaucoup,
Se c'eft fur eux que roulent les travaux. Ils
bâtittent , ils nourriifent les mâles , les fe-
melles & les petits j quelques-uns font oc
cupés à amaffer des matériaux pour le ouê-
pier & à les employer; mais le plus grand
nombre donne la chatte à d'autres infectes,
ou récolte d'autres vivres qu'il apporte au
guêpier -y lorfqu'un mulet y entre il diftribue
fa charge aux petits , aux femelles , aux mâles ,
& même aux mulets qui ont travaillé au <uiê-
pier & qui en prennent leur part. Cependant
ils n'apportent jamais que des fubftances ani-
males, & les mulets qui ont fucé des fruits
reviennent au guêpier à vide en apparence,
mais en y entrant ils dégorgent à plufieurs
reprifes des gouttes d'une liqueur qui eft avi-
dement recueillie par d'autres Guêpes qui
croient reliées à l'intérieur.
Les mulets font les plus petits des Guêpes,
les femelles les plus grottes , & les mates d'une
g ro fleur moyenne.
Depuis le mois de juin jufqu'au mois de
feptembre , les mères ne fortentguère des guê-
piers où elles font occupées à pondre Se à nour-
rir les petits. Ces foins font très-confidérables
Se parle nombre des cellules qui excède quel-
quefois feize mille , & qui font prefque toutes
remplies s- & parce que les œufs même ont
befoin d être foignés. Ils font oblorgs , poin-
tus par un bout , fixés par ce bout fur le
fond de la cellule auquel ils adhèrent for-
tement. Les mères les examinent fouvent,
foit pour les humetfer d'une féroficé dont
ils peuvent avoir befoin , foir pour s'allurer
de l'inftant où les Vers en fortenr. Il eft cer-
tain que les mères en font occupées fans
qu'on fâche précifémenr pour quel motif. On
connoît mieux les foins qu'elles rendent aux
Vers. Ils fortent des œufs au bout de huit
jours , & paroittent confidérablement plus
gros que l'œuf qui les contenoit. On ignore!
s'ils changent plufieurs fois de peau; elle eft
blanche, litte & molle. Les mères nourriifent
ces Vers à la manière des Oifeaux ; elles leur
apportent la becquée, mais elles ne fauroient
fuffire feules à ces foins , & les mulets s'en
occupent aulE. Notre auteur a remarqué que
la becquée pour les jeunes Vers n'eft qu'une
goutte d'une liqueur , tandis que c'eft une pâ-
tée folide pour les Vers plus âgés. Au refte,
c'eft en dégorgeant que les Guêpes nourrii-
fent les Vers 3 & en rappellant de leur efto-
mac les alimens plus ou moins digérés, comme
les Oifeaux fonr remonrer de leur jabot les
grains plus ou moins amollis & broyés fui-
vant l'âge de leurs petits.
Ler Vers parvenus à leur grofleur rem-
pliflent toute la capacité de leur cellule , alors
ils en ferment l'ouverture avec un couvercle
de foie ; les Vers des mulets font ce couvercle
plat & ceux des mères le font convexe. Certe
opération n'eft que de quelques heures, &
elle a lieu à-peu-près vingt jours après la
naittance des Vers , elle eft fuivie de leur
changement en nymphe , état qu'ils confer-
vent environ neuf jours j après lefquels l'in-
fecte paroît fous fa dernière forme. La jeune
PRÉLIMINAIRE
la jeun? Guêpe ne diffère des vieilles que par
des nuances moins foncées, elle profite bientôt
de la nourriture que celles-ci lui fournillent
Se elle ne tarde pas à fe mettre au travail.
La collais d'où elle eft fortie eft auiîîtôt
nettoyée par une' ancienne Guêpe qui la
oict en état de recevoir un nouvel œuf.
Il faut remarquer que les cellules pour les
Vers des trois fortes fonrdiftinéies 6V feparées,
en forte qu'un gâteau eft tout compofé de
cellules pour des rn lets , ou de cellules
pour des mères 6V des mâles , car les cellules
de ces deux fortes font réunies fur le même
gâteau.
Le guêpier en entier 6V tout ce qu'il con-
tient eft l'oavrage de quelques mois , 6V ne
fert qu'une année ; il eft prefque délert en
kiver , & il eft totalement abandonne au
printems. Les mulets périifent tous, même
dès les premières gelées ; mais quelques mères
réfiftenc au froid de l'hiver ; elles font def-
tinéesà une nouvelle population, 6V chacune
d'elles devient la fondatrice d'une nouvelle
république dont elle eft la mère au fens
propre ; elle quitte au printems fon ancienne
demeure , elle en creufe une nouvelle fous
terre , elle y confirme des cellules pour re-
cevoir fes œufs, elle les foigne & elle nour-
rit les Vers qui en forcent; ceux-ci deviennent
bientôt unefamille, puis un peuple qui l'aide
dans fes travaux. Une ou deux mères fuffifent
aux befoins du guêpier pendant la belle fai-
fon, mais quand elle ell prête à finir il en
naît beaucoup de jeunes ; il eft probable
que ce font de celles-ci qui réfiftenc à l'hiver
Se qui fondent de nouveaux guêpiers au
printems.
M. de Rëattmur n'ailure pas qu'aucun des
mâles ne palle l'hiver , mais il le croit ; il
n'en a jamais trouvé dans les guêpiers qu'à
la fin d'août. Ce ne font donc que des mu-
lets qui naifTent au printems dans les nou-
veaux guêpiers , & à la fin de l'été des fe-
mellesquidoiventreproduireau prinrems fut-
vant , Se des mâles deftinés à les féconder
Hifloire Naturelle , InfeBes. Tointll/'.
- cclxxxj
en automne; ils font dépourvus d'aiguil-
lon , dont les mères de les mulets font
armés.
11 arrive quelquefois qu'il y a des com-
bats dans les guêpiers comme dans les ruches ,
de mulers contre mulets , de mulets centre
des mâles; mais ces combats font plus rares
& peu fouvent meurtriers; ils font aufli exécu-
tés par moins de combattans. Mais au com-
mencement d'oftobre les mulets arrachent des
cellules, qui font encoreouvertes, tous les vers
deouelque forte qu'ils foient , & ils les maf-
ficrent fans exception, comme s ils vouloient
leur épargner une vie languillante que le
froid termineroit bientôt ; à peine fe fait-
il fentir qu'il tue les mulets Si affoiblit les
mères au point de les engourdr. Nous avons
déjà dit qu'un petit nombre de celles ci
feulement y rclifte pendant la durée de
l'hiver. Dans l'été même , le< Guêpes ne
fortent point pendant les jours de pluie 6V de
grand vent > Se elles fout alors réduites à fe
paffer d'alimeas ; car elles ne font pas de
provifions.
7e. Mémoire.
Des Frelons , des Guêpes canonnières > &
de quelques autres Guêpes qui vivent en
fociéte.
Les' Fiêlons font de véritables Guêpes ;
& n'en diffèrent qu'en ce que ce font les
plus grands infefles de ce genre. La manière
dont ils conftruifent leur ruche ou guêpier
eft la même que fuivent les Guêpes dent il
a été parlé dans le mémo:.* précédent , la
matière qu'ils y emploient eft aulîi la même,
mais ils la préparent moinsbien , & le papier
de leur guêpier eft plus mauvais ; il réiift-roit
moins à l'humidité Si à la pluie; les Fre-
lons bâtilTent à l'abri, dans des greniers, dans
des trous de murs, dans des arbres creux, cVc.
ils ont le vol lourd 6V font beaucoup de bruit
en volant ; leurs habitudes font les mêmes
que celles des Guêpes , ainfi nous nous dif-
penfons d'en parler; la force de leur aiguil-
DISCOURS
cclxxxij
Ion eft proportionnée à leur grorteur, Se leur
piquure fait beaucoup de mal. Cependant
ils ne font à redouter que quand il fait fort
chaud , Se par un tems frais on peut les ap-
procher fans crainte , parce que le froid les
engourdit promptement. L'hiftoire des Fre-
lons eft en tout fi conforme à celle des Guêpes
que ce que nous en dirions ne feroit qu'une
répétition en tous points.
Des Frelons , M. de Réaumur parte à
quelques efpèces de Guêpes qui fufpendent
leur «uêpier à des branches d'arbies en plein
air; ces guêpiers ont fouvent la forme d'une
rofe ; il y en a d'alongés , ils font d'un affez
mauvais papier , mais qui réfifte apparem-
ment fuffifamment à la pluie j notre auteur
parle enfuite des guêpiers qu'on apporte d A
mérique , dont la texture eft beaucoup plus
forte, & qui font faits d'un véritable carton,
ce qui a fait donner le furnom de canon-
nières aux Guêpes qui les conftruifent. M.
de Réaumur décrit la forme tant extérieure
qu'intérieure de ces guêpiers & des Guêpes
qui les conftruifenr. Ce qu'il y a principa-
lement à remarquer à ce double égard , c'eft
que les Guêpes qui bâtilfent ces nids fi fo-
lides & fouvent fi fpacieux , font fort pe-
tites , que le nid eft entouré d'une enveloppe
qui l'enferme en entier , au bas de laquelle
eft une feule ouverture pour l'entrée & la
fortie , en forte que les Vers y font parfai-
tement à l'abri , quoique le nid foit en plein
air.
Le mémoire eft terminé par le deferip-
tion d.' quelques Guêpes quivivent en fociété
& qui diffère: t r ;s précédentes en ce qu'elles
n'entourent pas leur nid d'une enveloppe
commune , qu'il n'eft compofé que de deux
ou trois gâteaux ; elles fufpendent ces ni.-'s
verticalement à quelque branche , le pre-
mier gâteau fert d« toîc aux autres & ce qui
confeive le nid , c'eft que ces Guêpes ont
la faculté d'écendre fur les gâteaux une li-
queur dentelles les peignent pour ainlidire,
qui eft une forte de vernis & qui les empoche
d être pénétrés par l'eau.
Enfin , M. de Réaumur termine Hiiftoire
des Guêpes qui viveur en fbeicré , en par-
lant des moyens dedérr ire les guêpiers dont
la proximité eft nuilible pat les demies que
les Guêpes font dans les jardins & i ans les
vergers ; de tous les moyens ulués , comme
des gluaux au bord du trou du guêpier, de
l'eau bouillante qu'on y ver!e, du feu qu'oi*
allume pour forcer les Guêpes par la cha-
leur à fortir cV à fe brûler en paftart, cVc.
aucun ne lui paroît remplir parfaitement fen
objet; il confeillepar préférence une mèche
foufree dont on fait pénétrer la vapeur dans
le guêpier par fon entrée. Ce font fur-tout
les Guêpes qui vivent fous terre, & les Fre-
lons qui gâtent les fruits.
8e. MÉMOIRE.
Des Guêpes folitaires en général, &" en parti-
culier des Guêpes Ichneumons.
Les Guêpes folitaires fonr pour les infec-
tes de ce genre , ce que les Abeilles folitaires
fort dans le leur ; elles vivent , comme les
Guêpes qui forment des républiques, d'au-
tres infectes auxquels elles donnent la charte
& de fruits j elles font fur- tout redoutables
aux différentes mouches. Les anciens avoient
remarqué plulieurs efpèces de Guêpes foli-
taires , ils leur ont donné le nom de Guêpes
Ichneumons.Comme à des infectes courageux
qui en détruifentdemal-faifans, demêmeque
l'Ichneumon quadrupède détruit les œufs du
Crocodile ; mais les anciens ont étendu ce
nom a des efpèces d*infeétes qui ne font pas
des Guêpes.
M. de Réaumur diftingue les Guêpes pro-
prement dites, les Guêpes- Ichneumons , & les
Mouches- Ichneumons : les Guêpes qu'il fur-
nomme Ichneumons , diffèrent des autres
Guêpes, en ce que dans l'état de repos elles
ne portent pas leurs deux aîles fupérieures
pliées en deux. Notre auteur entre enfuite en
matière, il décrit les opérations des Guêpes
folitaires en général , & il fait connoître en
particulier quelques Guêpes Ichneumons.
PRELIMINAIRE.
cclxxxiij
II y a des Guêpes folitai«»î qui dépofent
leurs œufs dans un trou cylindrique creufé
en terre ; les unes choilifTenc un fable gras,
ies autres fe concentenr de fouiller un terrain
ordinaire ; d'autres prêtèrent le mortier em-
ployé pour les murs de jardin. C'eft d'une
de ces efpèces que M. de Réaumur donne
principalement I hiftoire qui convient à plu- vi&imes prêres pour le Ver qui va micre, 8c
rieurs autres. Elle commence (es travaux' qui les dévorera fans peine, fans combat,
à la fin de mai , & les continue pendant
tour le mois de juin ; elle creuYe dans le
morrier un tuyau de quelqaes pouces de pro-
fondeur , du diamètre de fon corps ; mais
en creufant ce trou , elle fabrioue à fon
orifice en dehors , un tuyau q* le forme
du même mortier qu'elle creule à mefure
qu'elle fouille; ce tuyau eft comme guil-
leché , d'abord croit , il tend enfuite en en
bas ; il n'eft pas defiiné à être confcrvc , Se
ce n'eft qu'une forte d'échaffaudage. Cepen-
dant le mortier que la Guêpe creufe eft très-
dur, mais elle fait l'amollir en le mouillant
d'une^ liqueur quelle dégorge ; elle forme ,
avecles pieds de derrière , des pâlottes du
fable qu'elle ratifie avec (es mâchoires, Se ces
pelotres lui fervent à conftruire le rnyau exté-
rieur. La liqueur que la Guêpe dégorge eft
épuifée en deux ou trois minutes ; elle s'en-
vole alors Se revient bientôt fournie d'une
nouvelle provifion qu'elle a pompée ou fur
quelque plante dont c'eft le fuc , ou dans
quelque marre. Chaque Guêpe creufe plu-
fîeurs trous , Se conftruic plulieurs tjyaux ,
fans obferver de parité entre la profondeur
refpedive des trous dont il y en a de plus
proronds les uns que les autres , & entre
celle des tuyaux qui font également plus longs
va plus courts , ni entre la profondeur des
trous Se la longueur des tuyaux.
Le trou eft deftiné à recevoir un œuf que la
Guêpe dépufeau fond,ain(îquelapâtée nécef-
faire au Ver , Se à ferviri ce dernier de loge-
ment ; mais ces objets n'occupent qu'une partie
de la profondeur du trou ; la Guêpe en bouche
le furplus avec les grains de mortier qu'elle
a attachés à l'orifice du trou , fous la forme
dun tuyau & qu'elle reprend. Ce qui mérite
fur-tout d'être remarqué, c'eft qu'avant de fer-
mer chaque trou ,1a Guêpe y renferme la nour-
riture nécefiaire au Ver qui doit y naître, &
cette r.o.irriture confifte en dix à douze Vêts
d'autres efpèces d'infectes., vivans, roulés fur
eux mêmes , & alïujétis dans le trou., de ma-
nière qu'ils ne peuvenr le remuer : ce font des
les uns après les autres , quoiqu'elles foienc
plus grandes que lui , parce qu'elles font hors
d'ctatde fedéfendie,àcaufe de la gêne où elles
font réduites. Laprovidon du Ver eft confom-
mée à-peu près en huit jours, au bout de ce
terme il rapide le trou de foie, &rpafTe à l'état
de nymphe. Tous les Vers qui font factih"és
à fes befoins font femblables , mais M. de
Réaumur n'a pu reconnoître à quelle efpèce
d'infectes ils appartiennent.
Des Guêpes qui travaillent à la manière des
précédentes, au lieu de Vers , nourrifient
leurs petits d'Araignées qu'elles enferment
vivantes dans chaque trou ; il y en a qui leur
donnant pour provifion des Mouches à deux
aîles. Jufqu'ici il n'a été queftion que des
Guêpes qui creufent la terre, le fable ou le
mortier j mais il y en a qui creufent le bois,
comme les Abeilles Perce bois , & ces diffé-
rens travaux , à-peu-près exécutés fur le mê-
me plan , ont toujours le même but ; ces Guê-
pes nourritTent leurs Vers comme les précéden-
te;, d'infeélesoude Versd'infedes, &: il n'y en
a jamais que d'une efpèce dans chaquî trou.
Enfinilyades Guêpes qui , au lieu de creufer
des trous pour y dépoferleurs ccufsjConftrui-
fent des tuyaux de terre. On peut appeller ces
Guêpes, Guêpes Maçonnes ; on n'en trouve pas
qui travaillent en ce genre aux environs de
l'aris; M. de Réaumur en parle d'après des
Guêpes Se leur nid qui lui avoient été en-
voyés d'Avignon Se de lieux plus éloignés.
Ce mémoire eft terminé par la defeription
d'une Guêpe d'un coloris très- brillant qui fe
trouve à l'lfle-de-France , Se qui y donne la
charte aux Kakerlaks, ces infectes fi dégoû-
tans Se fi incommodes.
«n ij
cclxxxiv DISCOURS
r>'. M i ii o i a r.
Des Mouches Ichneumons.
M. de Reaumur traite dans ce mémoire
des Ichneumons proprement dits ; il n'en af
figue pas d'abord les caractères d ftinctifs ,
comme cela fembloit naturel , mais il com-
mence par leur hiftoire. Les Ichneumons
font des infectes dont les femelles pourvues
d'une tarrière , dépofent leurs œufs dans le
corps d'autres infectes , les Vers y trouvent
à la fois l'abri & la nourriture \ ce n'eft que
dans les deux premiers états , celui de larves ,
de nymphes ou chryfalides que les infectes
font expofés à être percés par les Ichneu-
mons femelles; quelques-unes cependant per-
ceur aufli les œufs , & y dépofent les leurs.
Les Ichneumons onc , en général , différen-
tes manières de dépofer leurs œufs ; les uns,
& c'eft le plus grand nombre , percenc la
peau des infectes , & dépofent leurs œufs
delTous, les autres fe contentent de les appli-
quer fur l'infecte que les Vers fuiront per-
cer & qu'ils devoreronr , il y en a qui piquent
les œufs des infeéles, & y dépofent les -leurs 5
le Ver qui en fort trouve dans le premier
œuf ce dont il a befoin : enfan d'autres Ich-
neumons pénètrent dans les nids de différens
infectes &: y font leur ponte ; il y en a qui ,
au lien de s'introJuire dans le nid, en per-
cent les parois avec leur tarrière , & qui
font leur ponte à côté de celle de l'infecte
auteur du nid.
M. de Réaumur afïigne en cet endroit les
caractères qu'il regarde comme propres aux
Ichneumons. Il diltingue deux gentes de ces
infectes. Les femelles de ceux du premier genre
ont une longue queue compofée de trois filets
oui ne paroilfent que des poils. De ces trois
filets, les deux extérieurs, creu lés en- dedans,
ne font que l'étui du troilîème ; le filet du
milieu , lilTe , arrondi , s'applattit à l'extrémité
& fe termine en pointe dentelée. Les femelles
des Ichneumons du fécond genre ont auffi une
tarrière, mais qui eft couchée fous leur ventre
Se qui ne l'excède pas , ou ne l'excède
que peu. Le refte du mémoire eft employé
à décrire différentes efrèces d'Ichneumons,
parmi lefquels on doit en remarquer une
elpèce apportée de Laponie , plus grande
qu'aucune des efpèces qui fe trouvent dans
nos climats , & qui furpafle même en
grandeur les plus gros Frelons. CommeM.de
Réaumur, en parlant des ennemis que les
Chenilles ont à redouter , a déjà beaucoup
parlé des Ichneumons , il n'entre pas , dans
ce mémoire , dans des détails qui devroient
naturellement y trouver place , mais qui fe-
mient des répétitions, & l'on eft, ce femble,
en droit de penfer que l'auteur devoir fup-
primer ou ce mémoire, ou ce qu'il a dit
des Ichneumons à 1 occafion des Chenilles.
10e. Mémoire.
Hljloire du Formica-Leo.
Le Formica-Leo n'étoit pas connu des
anciens, mais c'eft un des infectes qu'on a
le plus obfervé depuis le commencement de
ce lîécle; il l'a d'abor J été par MM. Poupart ,
Vallifnier, de la Hire, &c. On s'eft difputé
la gloire d'en avoir donné les premières no-
tions. M. de Réaumur définit le Formica-Leo
un Ver à ûx pieds, deftiné à fe changer en
un infecte à quatre aîles ; il en reconnok
différentes efpèces, mais il n'y en a qu'une
dans nos contiées, & c'eft celle qui fixe l'at-
tention de notre oblervateur.
Le Formica-Leo a une forme remarqua-
ble , ion corps, qui eft fort gros à proportion
de la tête & du corcelet, eft une efpèce d'el-
lipfoïde , il eft couvert de rugoficés tranfver-
fales, de houppes de poils & de taches noi-
râtres fur un fond gris ; les ftigmates font
placés au deilous des houppes de poils.
Le corcelet eft court , il a peu de diamètre ,
il foiuient les deux premières jambes } les
deux autres paires lont attachées au corps.
Tantôt le Formica- Léo femble avoir un cou
très-long , tantôt n'en pas avoir , parce qu'il
le rentre fous le corcelet qui paroît donner
PRÉLIMINAIRE.
ccl.vxw
naîlTdnce immédiate à ta tète. Cette dernière
partie ett platte , fa plus grande largeur eft à
la parrie antérieure ; de chaque coté de la
tète part une corne d'environ une ligne &
demie dans le Formica Léo parvenu au terme
de fa crue. Chacune de ces cornes eft une
trompe deltinée à pomper le fuc des miettes
dont le Formica- Léo le nourrie ; ces trompes
font ccailleufes , mobiles , & ont un mouve-
ment latéral fembla-ble à celui des mâchoires
de beaucoup d'hifettes; elles fe couibent
en -dedans vers leur extrémité, qui va en
diminuant de diamètre.
Le Formica-Leo ne vit que d'infectes qu'il
ne pourfuit pas , mais auxquels il tend un
piège ; il ne marche qu'à reculons , il attend
fa proie au fond d'un trou 3 creufé dans le
fable fin ik bien fec,il y demeure caché fous
le fible, en ne laillant paroître au- dehors que
que l'extrémité de fes deux cornes ou trompes
qu'il tient écartées, autant qu'elles le peuvent
être. S'il palTe alors quelqu'infedte fur le bord
du trou , il ne manque pas de tomber au fond
avec le fable qui s'éboule & qui l'entraîne ;
d'ailleurs le Formica-Leo, pour hâter fa
chute , jette en l'air une pluie de fable en
enfonçant & relevant alternativement fa tête;
l'infecte eft entraîné & faifi entre les deux
fuçoirs du Formica-Leo qui fe renferment; il
entraîne fa proie fous le fable & l'y fuce; ]
quand elle eft épuifée, il l'a rejette, d'uni
coup de tête, au-delà des bords de fon
trou.
C'eft communément au pied des vieilles
murailles, ou de quelque gros tronc d'arbre
un peu incliné, que les Formica- Léo s'éta-
bhllcnc, dans les endroitsenfin où ils trouvent
un fable fin , fec & un aLri; ils ne patient pas
leur vie dans le même trou , ils n'y habitent
que quelques jours, & ils en changent félon
que le talus du premier trou eft devenu moins
felcarpé par les ■ I oulemens caiifés r ar les proies
qui y (ont tombtes, ou qu'ils y ont foufferc
la faim faute de proies qui aient donné de-
dedans; ils moment alors de leur trou Se
& chercheur, aux environs une place où ils en
érablilTent un nouveau ; leur trace eft marqués
par un fillon en zigzag creufé à une nouvelle
place, ils tracent d'abord fuperficiellement on
cercle qui détermine la plus grande ouverture
de leur nouveau trou, dont la profondeur aura
environ les trois quarts du diamètrede la gran-
de ouverture ; ils cheminent circulairement ôt
pas à pas en creufanr, ils s'arrêrent à chaque
pas, chargent leur tête de fable J &c en la
relevant brufquement le'jettent hors de l'en-
ceinte du trou. Cependant ce n'eft que dans
le fable, qui eft du côté de l'axe du cône,
qu'ils creuient, ce n'eft que de ce fable qu'ils
chargent leur tête , en pouffant delTiis avec la
jambe intérieure de la première paire la charge
qu'ils veulent enlever; de cette façon ils n'en-
lèvent que le fable qui eft au centre , 6V non
celui qui eft à la circonférence, comme il ar-
riverait fans cette précaution : après avoir
jette du fable deux ou trois fois, ie Formica-
Leo fait un nouveau pas , & il recommence
la même manœuvre; après un certain nom-
bre de pas, il fe retrouve au lieu d'où il étoit
parti; alors il décrit un nouveau cercle, mais
plus étroit que le premier, & il trace enfin
une vraie fpirale.
Un trou eft quelquefois l'ouvras;; d'une
demi-heure, quelquefois le Formica-Leo mec
de longs intervalles de repos encre nu de fes
pas & les autres. S'il arrive qu'il fe trouve
dans le fable ur gravier trop pefant pour
qu: le Formica-Leo pniffe le lancer avec fa
tece, alors il patte delîbus ce gravier l'extré-
mité de fon corps, il la gliffe ew-delfous juf-
qu'à ce que le grnv:er foit fur le .milieu de Çon
dos; enluite il fort de fon trou à reculons,
le long des parois } en retenant le gravier
toujours ptêt à échapper, par divers mouve-
mens des anneaux de fon corps. Cependant
il lui échappe fouvent, roule, & l'infecte eft
contraint de recommencer fa manœuvre , qui
exerce fa patience fans la lailer ; s'il ne peut
réulîir, ou il abandonne le trou qu'il creufoir ,
ou il range le gravier fur les bords ; »nrîn
quand le trou eft achevé, le Formica-Leo fe
tient au fond fous le fable , & il n'a plus
qu'à attendre qu'il fe prefente une proie;
cclxxxv) DISCOURS
quelquefois il parte plufieurs jours fans qu'il
en (urvienne , & ces jours en font d'abfti-
neucepour l'infecte doué en même cems d'une
longue patience & de la faculté de pouvoir (ï
p.il7eiIong-temsd'alimsns. Cettedernière fa-
cul ce eft relie qu'on peut confer ver desFormica-
Leo, même en été. pendant pluficuts mois, dans
des boîtes , fans leur donner de proie & fans
qu'ils en périlTent. Mais dans l'état na-
turel ils font peu expofes à la difette , parce
que toute eipèce d'infectes leur convient ,
même leurs ïcmblai>les, qu'ils n'épargnent
pas fi on les jette, on s'ils tombent dans un
trou : au refte , ils ne veulent de proie que
vivante, & ils rejettent celle qui eft morte , ne
fit-elle que d'expirer à l'inftant ; ils fucent li
complettemetu les fucs de leur victime, que
lorfou'ils l'abandonnent, ce n'eft puisqu'un
a fembl.'.ge de membranes sèches. Cette fuc-
cion parfaite eft due à la fineiïe de leur trom-
pe , qui eft unepompe à l'intérieure de .laquelle
goit une pièce qui eft un véritable pifton.
Les Formica - Léo naitent en été ou en
automne , cV ne fe transforment jamais la
même année ; le mais de juin eft celui où ils
patent à l'état de nymphe : quand ils fe
fentent proches de cet état , ils s'enfoncent
fous le fable ou du dernier trou qu'ils ont
cieufé,ou ils forcent de ce trou, cherchent
aux environs un lieu qui leur convienne, &
s'y cachent fous le fable. Ils y conftruifent
une coque ronde , creufe, tapillée intérieure-
ment de foie, & formée par des grains de
fable liés par des brins, de foie ; c'eft au
milieu de cette coque qu'ils fubilîent leur
changement.
La Nymphe du Formica Léo a une forme
alor^ée., fa couleur eft grifâtre ; au bout d'en-
viron trois femaines le Formica-leo en fort fous
la forme d'un infeâe à quatre ailes, qui a été
mal à propos rangé dans le genre des Demoi-
felles ; M. de Rè-aumurl'en diftingue, mais il
n'aingne pas les caractères qui lui conviennent
d'une manière précife, il fe contente de dire
que le corps eft très long , d'une couleur gri-
sâtre avec un peu de jaune qui termine chaque
anneau j que les aîles font très-amples ; que
l'infecte les porte en toît rabattu , que for»
vol eft lourd & pefant; il ignore qu'elle eft
la nourriture du Formica-Leo devenu aîlé ,
il croit que ce font les fruits, il ignore de
même la manière dont il s'accouple, il rap-
porte feulement des indices qui lui ront peu-
fer que l'accouplement a lieu peu après le
dernier changement.
iie. Mémoire.
Des Mouches à quatre aîles nommées
Demoifelles.
M. de Réaumur femble confondre, au
commencement de ce mémoire, les Demoi-
felles proprement dites , qui en font l'objet t
avec le Formica- Léo qu'il dit, dâus le mé-
moire précédent , devoir en être diftingue \ il
les confond aulli avec quelques autres infe&es.
S'il eut mieux afiïgné les caractères propres aux
unsev aux autre?, il auroit évitécere confuhor.
Il appelle DanoiJ elles terrefires le Formica'
Léo y cV d'autres infectes auxquels ili donne
auflî le nom de Demoifelles ; il nommeDemoi-
[elles aquatiques les infectes dont il eft fpé-
cialement queftion dans ce mémoire, parce
que dans leur premier état ils vivent daas
l'eau. Il diftingue les Demoifelles en trois
genres; celles du premier ont le corps court
& applati, celles des deux autres genres l'ont
gtéle, cylindrique, femblable à un l ?con j
mais celles du fécond genre ont la tête grote,
arrondie , &: celles du troifième l'ont plus
menue , courte & large.
Les Demoifelles' naitent dans l'eau & y
prennent leut accroflement compler. Elles pa-
roi lient d'abord fous la forme d'un Ver hexa-
pode , bientôt elles patent à l'état de nymphe ;
ce changement confifte dans le développement
de quatre petits corps plats; ces petits corps
font les étuis des aîles que la Demoifelle
aura par la fuite, Les nymphes n'ont qu'une
couleur terne d'un vert-gris, fouvent fali par
la vafe. Elles infpirent & expirent l'eau par
l'extrémité de leur corps. M. de Réaumur dcT
cric les organes qui fervent à cette fonction ,
éc la manière dont ils l'exécuteur, Çcitc def-
PRÉLIMINAIRE,
cclxxxvi]
cription n'étant pas fufceptiWc d'extrait, je
rcn?oie le lecteur au mémoire même.
M. de Réaumur, repayant des parties in-
ternes aux parties externes, dir que chaque
nymphe porte une forte de mafque, quatre
dents très- fortes, iîtuces fur une bouche très-
large ; ces parties font recouvertes par celle
qui a été nommée le ma/que. Il eft d'une
fubftance cartilagineufe; il n'eft qu'a) phqué
fur la tête avec laquelle il n'a pas d'adhéren-
ce, & il tire fou origine de la partie qui ré-
pond au col à laquelle il eft fixé; il eft com-
pofé de deux pièces qui fe réunilTent & s'é-
cartent à volonté ; la nymphe s'en ferc en
guife de ferres pour airêter & contenir les
infectes aquatiques dont elle fe nourrit; un
petit infecte pris entre les valves ou b.utans
du mafque , eft audî-ôt failï & broyé par les
dents , mais un ir.feéte plus gros eft retenu
au dehors par ces mêmes valvis^ tandis que
les dents agilîenc fur lui intéru-uremenr.
La plupart des nymphes, tk peut-être
toutes , vivent dans l'eau dix à onze mois.
C'eft en été, du mois d'avril à celui d'octo-
bre, que les nymphes paient à l'état de De
rroifelles. Ce dernier changement ne s'o-
père pas dans l'eau , mais fur terre ; les nym-
phes montent à des tiges de plantes, à des
troncs d'arbres ou fur quelqu'autre corps, s'y
cramponnent, &: en une heure ou deux, quel-
quefois bcucoup plus long-tems elles partent
à l'état deDemoifelles. M. de Réaumur décrit
ce pallage dans le plus grand détail ; mais
comme il n'offrerien de particulier, qu'il fe fait
une ouvettnrefurledos delà nymphéa la peau
qui fe fend; que la Demoifelle dégage fes
membres par cette ouverture , nous ne Cuivrons
pas l'auteur dans ces détails , nous ne le fui-
vrons pas non plus dans ceJX où il entre par
npport à la Demoifelle récemment fortie
\ de fa dépouille, dont les membres, Se fur- tout
les ailes, amollis Se pulpeux, font contrefaits,
raccourcis, puis s'étendent peu à peu, fe sè-
chent, prennent de la confii'îance&fe colorent.
Lorfque les membres d'une Demoifelle
nouvellement tirée de l'enveloppe de nym
pue , ont pris route leur étendue &; leur con-
liitance , e'Ie s'envole pour donner la challe à
d'autres infectes , dont ceux de ce genre fonc
leur râtute. Les unes cherchent les bois, Se
ce font les plus grandes, les autres les prairies
& les lkux frais & humides.
L'accouplement des Demoifelles eft peut-
être ce qu'il y a de plus remarquable dans
leur hiftoire. Les parties de la femelle fonc
placées à l'extrémité de fon corps, à peu
près comme dans les autres infectes ; mais
celles du mâle font limées en - delTous du
corps près de fa jonction avec le corcelet. -
Cetre difpofirion eft caufe que dans l'accou-
plement la femelle replie (on long corps,
pour en appliquer l'extrémité aux parties du
mâle qui la tient embrallée, Se qu'elle for-
me avec lui à peu près un anneau ; tous
deux volent dans cette fingulière pofuion ,
car ils ne demeurent pas pofés Se en repos
pendant l'accouplement, dont la durée eft
all~ez longue.
Les mâles des Demoifelles furpaflent leurs
femelles en grandeur contre la loi inverfs
prefque générale pour les autres infectes ; on
doit encore obferver que les deux fexes dif-
fèrent fouvent de couleur. M. de Réaumur
remarque ces deux faits s mais il n'en tirs
pas une application aux oi/eaux aquatiques ,
qui paroît cependant naturelle; c'eft que
parmi ceux-ci les mâles fontaullî plus grands
que les femelles, & le font à proportion
plus que les mâles des autres oifeaux, ÔC
les mâles difTèrenr Toujours des femelles par
les couleurs; ce double rapport entre des
animaux qui paiFent leur vie en partie au
milieu des eaux , en partie dans les aits ,
m'a paru mériter d'êtrj remarqué.
L'accouplement eft précédé par de longs
préludes, que notre auteur décrit avec foin.
Nous nous bornerons à remarquer que le
mâle tend toujours à voler au deftus de la
femelle; qu'il failît l'inftant de s'abaiiTer fur
elle; de lui embrillér le col avec ils deux
mâchoires'; qu'en même tems il plie fon
OC ■:>:.:
ie l'extrémité far le corceler
cie laferrielîe , pour le Terrer entre deux cro-
chets qU'il porte à l'extrémité du corps; il
s'affûte paf ce moyen de la poffellion de celle
qu'il pourfuit , maïs il ne jouit pas ; le dernier
nrte dépend de la femelle, qui s'y réfute
quelquefois plus d'une heure entière. Ce-
pendant tes deux infe6r.es volent, & fe po-
feat alternativement ; enfin , la femelle fe
décide à coutber fqn corps, & à en appli-
quer l'extrémité aux parties du mâle. La du-
rée de l'accouplement eft d'environ une demi-
heure. Cependanr les préludes qui devan
cent, ne font "pas exactement les mêmes
pour' toutes les efpèces ; mais c'eft le même
fond avec quelques légères différences par
rapport auxquelles nous renvoyons au mé-
moire. Les femelles ne tardent pas à dépo-
fer leurs œufs après l'accouplement ; toutes
fonc leur ponte dans la journée où il a eu
lieu , & toutes dépofent leurs oeufs fur la
furfa'ce de l'eau; mais les unes dépofent,
en une feule fois , tous leurs œufs contenus
dans une efpèce de poche, les autres font
leur ponre à plufieurs reprifes , & il eft pro-
bable que quelques-unes incifent la furface
de certaines plantes aquatiques pour pondre
dans les entailles • cette conjedure eft fon-
dée fur ce que quelques femelles ont à
l'extrémité du corps des parties propres à
former les incifions que l'on fuppofe avoir
lieu.
IIe. M É M O I R E.
Des Mouches appellees Ephémères.
i
Le nom d' Ephémères a été douné à plu-
fieurs efpèces d'infecies du même genre,
d'après la brièveté de leur vie ; ce nom ,
qui femble exprimer que fa durée eft d'un
jour, donne une idée trop étendue de Texif-
tençe de certaines efpèces dont la vie fe
borne a quelques heures. Cependant il ne
faut entendre cette courte exiftence que re-
lativement à la dernière forme fous laquelle
vivent les Ephémères., car, quant à leurs
deux états primitifs, la durée en eft longue.
Je ne peux m'empêcher de regretter que
D 1 S C O U R S
M. de Réaumur emploie le nom de Mou-
ches p;ir rapport aux Ephémères, parce que
ces infectes n'ont point d'analogie avec les
Mouches fous aucun rapporr.
Les Ephémères ont quatre aîles membra-
neufts , nues, iranfparentes , du>nt les fu~
périeures fonc tort amples, cV les deux in-
férieures au contraire fort petites. Dans l'état
de repos , ils ont coutume de relever leurs
aîles ck de les tenir verticalement appliquées
les unes contre les autres j leur corps formé
de dix anneaux , nlongé , va en diminuant
de la tête à la queue; il eft terminé par trois
filets, quelquefois tous trois très- longs &
égaux , quelquefois par deux longs filées
fur les côtés, & un plus coure au mi-
lieu.
Toutes les Ephémères commencent pat
l'état de Ver , & paffent enfuite à celui de
nymphe ; les unes vivent , pendant trois ans-,
fous ces deux premiers états, d'autres pen-
dant deux , & quelques unes pendant un aa
feulement. Mais toutes périffent peu de tems
après leur dernière méramorphofe , quelques-
unes cependant y furvivent plufieurs jours.
L'Ephémère , dans l'état de Ver & dans
celui de nymphe, ne diffère qu'en ce qu'on
voit fur le dos delà nymphe quatre plaque*
qui font les fourreaux des aîles , dont l'in-
fecte fera ufage dans fon dernier état.
Des Vers & des larves , les uns vivent
dans des trous qu'ils fe creufent fur le bord
des eaux, les aurres fous des pierres ou au-
tres abris. Les premiers ne changent de place
que quand l'eau venant à bailler , ils font
obligés de creufer un nouveau trou au-deffous
de fa futface, mais les autres marchent fou-
vent au fond des eaux. Les uns & les autres
refirent par des ouies qu'ils tiennent dans
une continuelle agitation. Comme nous
donnons la deferiprion de ces parties en fai-
fant l'extrait de l'ouvrage deSwammerdam ,
& que M. de Réaumur n'ajoute tien de bien
important à ce que ce premwc auteur en a
dit.
PRELIMINAIRE.
cclxxxix
c!ir, qu'il le fuie dans cette partie , ainfi que
dans les principaux faits de l'hiftoire des
Ephémères , nous abrégerons beaucoup ce
que nous aurions à dire ici d'après NT. de
Réaumur. Ce ne feroit qu'une répétition ,
& il eft plus jufle de renvoyer à l'extrait
des ouvrages de Swammerdam.
Les différentes efpèces d'Ephémères par-
viennent chaque année en un tems à peu
près fixe , Se avec une forte de régularité,
à leur dernier état ; nuis cette époque de
leur dernier changement varie dans les dir-
férens pays, foii que cette différence tienne
à l'inHuence du climat ou à la disparité des
efpèces. C'eft du dix au vingt Août , tantôt
plus tôt y tantôt plus tard j que l'elpèce la plus
abondante aux environs de Paris, paroît ious
fa dernière forme ; c'eft cette efpèce que
M. de Réaumur a obfervée avec le plus de
foin. Nous allons recueillir d'après lui les
principaux traits de fon hiftoire.
C'eft au coucher du foleil que ces éphé-
mères commencent à palftr à leur dernier
ërat , & quelque rems après fon coucher ,
que ce palïagc ell: dans route fa force. L'an-
née que M. de Kéaumur l'obferva , il eut
lieu le 19 d'août ; quelques Ephémères forti-
rent de l'état de nymphe au cou.het du fo-
leil , mais ils ne parurent en quantité que
vers neuf heures Se demie du loir. Il étoit
furvenu dans l'intervalle une orage , & peut-
être avoit-il retardé la fortie des Ephémères ;
lorfqu'elle fut dans fa force , la quantité de
ces infectes fur le bord de l'eau devint (1
confidérable que M. de Réaumur dit qu'elle
eft inconcevable ; la neige ne rombe jamais à
flocons lî prelfés que l'étorent les troupes
d'Ephémères ; tour le rivage en é;oit couvert à
deux pouces d'épaiffeur. Au bout d'une de-
mi-heure la quantité d'Ephémères commença
à diminuer, & peu -à- peu il ceffa d'en
paroitre de nouveaux. Le vingt 3 il y eut une
pareille quantité d'Ephémères; elle fut moins
conlidérable le vingt-un; il fit froid toute
cette journée , & plus froid encore le lende-
main ; il partir auflî moins d'Ephémères \
tliflohe Naturelle , Infectes- Tome IV.
mais le tems cùle nombre desmétamorpliufos
étoit à peu-piès accompli , devoir être arrivé.
Quelle que foit d.ins un jour la chaleur,
quel que foir l'état du ciel , qu'il foit ferein
ou nébuleux , c'eft à la même heure que les
Ephémères fubillent leur changement \ il a
heu pendant deux heures environ , après
quoi le changement de celles qui retient à
fe mé;amorphofer eft pour le lendemain à la
même heure.
Au bout des deux, heures que dure le
changement des Ephémères , l'air qu'ils
avoient rempli en eft entièrement dégagé ;
il n'y en paroît plus. Que font- elles deve-
nues ? Leur exifteiice eft terminée ou prête
de l'être : le plus grand nombre eft tombé
dans la rivière où il a fervi de pâture aux
Poiffons ; certe pâture eft fi abondante que les
pêcheurs lui ont donné le nom de manne ; ils
difent qu'elle tombe pendant trois jours , &
ils onr raifon , en ce qu'elle ell dans fa plus
grande abondance , pendant trois jours ; car
pendant quatre ou cinq après } il paroît en-
core des Ephémères, mais en petite quantité;
celles qui ne tombent pas dans l'eau pendent,
en un peu plus de tems fur la terre. Mais
toures , pendant les deux heures que dure
leur exillence , ont rempli le but de la na-
ture , celui de perpétuer leur efpèce ; à peine
les Ephémères ont-elles quitté la dépouille
de nymphe , qu'elles font leur ponte. Au
refte , aucun infe&e ne pafle aufil prompte-
ment & auflî facilement à_ fon dernier état ;
l'Ephémère fort avec la plus grande facilité
de l'enveloppe de nymphéa laquelle demeure
attachées les dents qui ont fervi au Ver.
Prefqu'auflî tôt qu'une femelle Ephémère
eft née , elle dépofe fes œufs fur l'eau , mais
en les laillant tomber par-tout ou elle fe trou-
ve , fur la furface de l'eau , fur celle des
pierres Se autres corps qu'elle ne couvre pas;
il n'eft peut-être pas d'mfecle auflî fécond ;
les œufs de l'Ephémère font difpofés en deux
grappes qui ont jufqu'à qtiarre Ignés de
long ; la femelle dépofe ces deux gra->nLS à
o o
ccxcx
la fois , Se en un muant , mais comment les
ceufs ont-ils été fécondés ; car à peine une
Ephémère efl; elle fortie de la dépouille de
nymphe & s'eft-elle élevée en l'air , qu'elle
fe rabat fur la furface de l'eau , Se y fait fa
ponte. Il elt difficile de répondre a cette quef-
tion. Swammerdam penfoit que les mâles ré-
pandent fur les œufs , après la ponte , une
liqueur qui les féconde. M. de Réaumur
croit que les Ephémères s'accouplent ; mais
que leur accouplement eft plus court que ce.
lui d'aucun autre animal; qu'il confifte dans
un fimple attouchement des parties des deux
fexes , & que cet attouchement a lieu dans
de petites volées que les Ephémères exécu-
tent à la furface de l'eau ; il a cru , Se d'au-
tres perfonnes avec lui ont penfé être té-
moins de ces attouchemens.
Il y a des Ephémères différentes de l'ef-
pèce des précédentes , qui ne fubiffent pas
leur changement toutes à la fois , mais à des
intervalles différents , qu'on voit paraître
pendant un allez longue efpace de tems.
Celles-ci ne font pas bornées à une exiftence
de quelques heures , il y en a qui vivent fix
à fept jours; elles offrent encore un autre
phénomène j c'eftqu'après leurmétamorphofe
elles ont encore à changer une fois de p^au }
ce qui n'arrive à aucun autre infeéte qui a fu-
bit fa dernière métamorphofe; elles dépouil-
lent jufqu'à leurs premières ailes qui n'é-
toient que l'étui des dernières , fous lefquel •
les elles avoient confervées de l'humidité,
Se elles étoient demeurées pliffées Se réduites
en un filet j mais auffi-tôt qu'elles font tirées
de cette gaîne elles s'étendent , deviennent
lifles & callantes. Parmi ces Ephémères, il y
a des efpèces plus grandes , Se d'autres plus
petites-, les unes fubiffent leur méramorplio-
ie le jour avant le coucher du foleil , Se les
autres la nuit.
1 3e. Mémoire.
- r
Add'uwn à thijlo'irt des Pucerons donnée dar.s
le troifîème volume.
Il y a des Pucerons ailés , d'autres qui ne
le font pas ; mais les uns de les autres ap-
DISCOURS
partiennent à la même claffe d'infectes , ils
ont auffi les uns Se les autres la faculté de fe
reproduire 3 Se ils font vivipares y ces faits,
rappelles dans ce mémoire , ont été prouvés
dans les mémoires du troifième vo'ume dont
les Pucerons font l'objet , il s'agit dans celui-
ci de la manière dont leur fécondation elt
opérée ; fait très-remarquable , & par lequel
les Pucerons diffèrent de tous lesautres ani-
maux connus.
II n'y a point de génération fans le con-
cours de deux individus j les hermaphrodites
mêmes , tels que les limaçons , qui réunif-
fent les deux taxes 3 ne peuvent fe féconder
eux-mêmes , Se ne produifent qu'après s'être
unis à un individu de leur efpèce. Le con-
cours des deux fexes & leur union paroît donc
une loi générale. Cependant les naturaliftes
qui avoient obfervé les Pucerons avec le plus
de foin & de patience, n'en avoient jamais
vu d'accouplés , Se ces Pucerons n'en avoient
pas moins produit ; les obfervateurs en avoient
conclu que les Pucerons , hermaphrodites
proprement dits , fe fuffifoient feuls ; Se fe
fécondoient eux-mêmes j mais cette conclu-
fion étoit , hafardée par ce qu'on pouvoir
fuppofer que la brièveté de l'accouplement ,
les parties par lefquelles il avoit lieu , le tems
où il s'opère, comme la nuit peut-être, Se
d'aurres circonftances inconnues en avoient
dérobé la vue à ceux qui cherchoient à en
être témoins.
Swammerdam , remarque notre auteur,
avoit établi pour loi générale que tout in-
fecte pour fe reproduire a befoin de s'accou-
pler après fa dernière métamorphofe ; mais
M. de Réaumur féqueftra un Puceron qui
n'avoit pas encore d'aîles , il le renferma de
manière qu'il ne pouvoir avoir de commu-
nication avec aucun infecte de foh efpèce;
ce Puceron fubit fon dernier changement de
peau , acquit des aîles 6c donna bientôt naif-
iance à d'autres Pucerons ; il n'avoir pu ce-
pendant s'accoupler depuis fon dernier chan-
gement", ainh la loi pofee comme générale par
Swammerdam ne Peft pas \ le Puceron dont
PRÉLIMINAIRE.
ccxcj
il s'agit y fait exception, Se s'il n'ctoit de-
venu fécond que par l'effet de l'accouple-
ment cet aéte avoit eu lieu avant le dernier
changement du Puceron. Mais à quel âge
de la vie des Pucerons leur accouplement
s'opère - t - il , s'il a lieu ? Où ces animaux
font - ils exceptés de la loi même qui né-
ccflite tous les autres à s'accoupler? Pour fe
déterminer il s'agiffoit d'enfermer un Puce-
ron à fa nailfance , de l'ifoler parfaitement,
de l'entretenir jufqu'à fa dernière métamor-
phofe j Se d'obferver ce qui arriverait ; c'eft
ce que M. de Réaumur offrit à la fagacité
des obfervateurs , & ce qu'exécuta M. Bon-
net de Genève. Le zo mai 1740 , il ifola un
Puceron du Fufain qui venoit de naître , Se
prit toutes les précautions néceffaires pour
que ce Puceron ne pût communiquer avec
aucun autre , & qu il ne manquât pas d'a-
liment ; le 3 1 du même mois , ce Puceron
changea de peau pour la quatrième Se der-
nière fois : le lendemain il mit fur le loir
un petit au monde; il fut donc bien prouvé
qu'il étoit devenu en état de produire fans
s'être certainement accouplé depuis qu'il étoit
né ; M. Bonnet continua de l'obferver , il
tint regiftre des petits auxquels il donna naif-
fance ; le nombre en fut 3 en fix jours , de
quatre-vingt- quinze.
Cette première expérience de M. Bonnet
fut communiquée à trois autres obfervateurs;
ces Meilleurs Se M. Bonnet la répétèrent fur
des Pucerons de différentes efpèces , Se le
réfultat fut conftamment le même fous les
yeuxdequatreobfervateursdifférens.Quelques
iavans ont cependant penfé qu'il y avoit des
accouplemens, mais rares _, entre les Puce-
rons , Se qu'un feul fuffifoit pour féconder
plufîeurs générations contenues au fein de
l'individu femelle qui s'accouploir; d'auttes
ont imaginé que les Pucerons avoient les
deux fexes & qu'ils fe fécondoient eux-
mêmes. Ce dernier fentiment pourroit, finon
être prouvé , du moins appuyé par l'infpec-
tion anatomique ; car ce feroit un pas de fait ,
fi l'on découvrait les deux fexes dans le même
Puceron; malheureufement ces animaux font
fi petits que leur anatomie échappe à nos
recherches ; cependant les faits fuivans, fans
prouver le dernier fentiment, femblent i'au-
torifer.
M. Bonnet ifola un Puceron du fureau à
l'inftant de fa naifTance , huit jours après il
fit des petits Se continua d'en faire; M. Bon-
net ifola un de ces petits comme fa mère ,
cV il en ifola quatre nés de quatre mères
toutes ifolées à l'inftant de leur naifTance ;
ces Pucerons de quatre générations fubfé-
quentes furent féconds fans accouplement
M. Lyonet répéta l'expérience fur desJ'u-
cerons d'une autre efpèce Se elle eut le même
réfultat.
Cependant on ne peut douter que les Pu-
cerons ne s'accouplent ; MM. Lyonet Se
Bonnet en ont été témoins. Mais ces accou-
plemens n'ont lieu qu'aux approches de l'hi-
ver ; on ne les a jamais vus dans un autre
tems.
Au lieu de Pucerons vivans, ceux qui fe
font accouplés , dépofent de petits corps
oblongs femblables à des œufs ; en feroient-ce
en effet ? M. de Réaumur croit que ce ne
font que des fœtus avortés , mais il ne donne
(011 opinion que comme une conjecture, &
il ne décide pas lui-même fi les Pucerons
très- finement vivipares dans la belle faifon.,
ne font point ovipares aux approches de
l'hiver j ce qui feroit une fingularité de plus
dans leur hiftbire. Pourquoi d ailleurs l'ac-
couplement feroit-il plus nécetTaire pour fé-
conder les œufs que les embrions ? On eft
donc certain que les Pucerons peuvent fe
reproduire jufqu'à quatre générations confe-
cutives fans accouplement; mais quel eft
le terme de cette fingulière faculté ? com-
ment les Pucerons deviennent- ils féconds?
ce font encore deux queftions irréfolnes.
14e. Mémoire.
Sur la manière extrêmement fingulière dont
naijfent quelques Mouches à deux ailes ,
appellées Mouches-Araignées.
Les Mouches- Araignées font de la clarté
00 ij
CCXClj
DISCOURS
de celles à deux aîies , du nombre'des Mou-
ches qui incommodent les Chevaux ; on les
connoît en Normandie fous le nom de Mou-
ches Bretonnes , ailleurs feus celui de Mou-
ches d'Efpagne ; leur taille eft moyenne encre
celle des Taons & des Mouches communes;
elles fe pofent en grand nombre fur les
parties des Chevaux les moins garnies de
poils , comme entre, les cuiffes & fous la
queue ; elles attaquent aufîï les bêtes à corne
&c même les Chiens, ce qui les a encore fait
nommer Mouches de Chiens ; leur corps eft
applati , leurs jambes font longues , mais
elles les porcent fort écarrées du corps , ce
qui fait qu'il touche le plan de pofuion j elles
marchent fort vire , elles évitent le danger
plus volontiers en courant qu'en prenant leur
vol ; lotfqu'on leur a arraché les ailes 3 elles
reflTemblerit aux Araignées par la forme de
leur corps & par la longueur de leurs jambes ;
leur couleur eft le brun tacheté de jaunâtre;
on leur trouve de la réfiftance fous les doigts,
& on en éprouve à" les écrafer ; leurs aîles
débordent le corps de la moitié de leur lon-
gueur. Elles n'ont point d'yeux liftes , feu-
lement des yeux à réfeau , mais fort grands;
leur tête fort petite , triangulaire , fe ter-
mine par une forte de bec formé de deux
palettes , c'eft l'étui d'une trompe très-dé-
liée. On voit quelques-unes de ces Mouches
au printems , beaucoup en été ; elles font
fur-tout communes en automne; la manière
dont ces Mouches fe perpétuent eu ce qui
métite dans leur hiftoire une attention parti-
culière. La Mouche Araignée qui eft prête
à faire fa ponte a le corps très- renflé j au
Heu qu'il eft applati dans les autres "tems ;
elle dépofe bientôt un feul œuf, mais fi gros
qu'on a peine à concevoir qu'elle ait pu le
produire,; il eft arrondi, un peu oblong, il
reiïemble à une graine, & notre auteur le
compare à un pois pour le volume ; après
cette opération le corps de la Mouche re-
devient applati.
M. de Réaumur en examinant l'œuf dont
il vient d'être qutft:on en rompit la coque,
mais par la fuite il eut un pareil œuf pondu
dememefous fesyeux. Auboiud'unmois,il en
vitfortir une Mouche femblable en coût, même
en groffeur, à celle qui lui avoir donné naïf-
fance. Il eft donc avéré qu'il y a des Mouches
dont la génération diffère infiniment de celle
des auttes Mouches ; i°. en ce qu'elles pon-
dent un œuf d'un volume aufiî gros que leur
propre corps ; i°. en ce qu'il fort de cet œuf,
non un Ver qui ait à croître & qui ait des
çhangemens à fubir , mais une Mouche en-
tièrement formée , au rerme de fa crue , en
forrant de l'œuf , Se femblable à fa mère
en rous points. Ce fait avéré par rapport aux
Mouches - Araignées qui tourmentent les
Chevaux j eft encore confirmé par une autre
Mouche- Araignée un peu moins groile qu'i n
trouve dans les nids des Hirondelles, où elle
dépofe fes œufs; ils ne diffèrent de celui dont
il vient d'être parlé que par le volume; la
Mouche qui les pond les place dans le nid
des Hirondelles pour qu'ils y trouvent la cha-
leur dont ils ont befoin. Aulli ne fufle qu'en
tenant chaudement l'œuf de la Mouche-
Araignée des Chevaux que M. de Réaumur
parvint à en voir fortir une Mouche; il en
fort de même des œufs qu'on trouve dans
les nids d'Hirondelles de femblables à rous
égards aux Mouches qui les ont pondus.
Cependant M. de Réaumur ayant ouvert
à différens tems des œufs de Mouches-Arai-
gnées , en ayanr plongé dans l'eau chaude
pour donner de la confiftanceaux parties qu'ils
contenoient, cet habile obfetvateur s'eft affûté
que la Mouche- Araignée eft d'abord dans
l'œuf fous l'état de Ver, qu'elle paffe enfuïte
à celui de boule alongée & de nymphe; la
différence qu'il y a donc ici c'eft que les
auttes infecïes & les autres Mouches croif-
fent , fubilîent des chan-emens , prennent
de la noutriture hors de l'œuf } & que les
Mouches-Araionées fubiîfent leurs métamor-
o
phofes , acquièrent leur grandeur <k trouvent
de la noutriture fous la coque de l'œuf
même.
M. de Réaumur n'a pu reconnoître en quel
lieu les Mouches-Araignées des Chevaux de-
P R E L I M 1 N A I R E.
CCXCilJ
pofent leurs œufs pour leur procurer la cha-
leur néceffaire \ car il paroîc que ces œufs
en ont befoin , ainfi que ceux des Mouches
qui dépofent les leurs dans les nids des Hi-
rondelles ; il compare le corps des Mouches-
Araignées à une bourfe qui fe refferr après
la ponte j mais ces Mouches lont très com-
munes , elles multiplient donc beaucoup,
elles ne dépofent qu'un œuf à la fois , il
paroît donc indifpenfable qu'elles aient une
vie affez longue pendant laquelle leur ponte
fe renouvelle. C'eft fur quoi M. de Rtaumur
ne s'explique pas.
R E D I.
Redi publia, en 1671 , un traité latin,
imprimé n Amfterdam, fur la génération des
infedes. Quoique cet ouvrage ne forme qu'un
très petit volume in- iz & qu'il pût être ré-
duir de peut être plus de moitié, en ne re
tranchant que ce qui eft fupetfîu , il a ac-
quit à fon auteur une réputation méritée.
On avoir cru depuis la plus haute antiquité
jufqu'à Redi, que les infedes croient le pro-
duit de la corruption. C'étoit la croyance
du vulgaire & le-fentiment de tous les phi-
losophes. Redi eut affez de force d'efprit
pour douter de cette opinion générale, degénie
pour découvrir & démonttet qu'elle étoir
rauffe), de fagacité pour trouver la vérité & de
coutage pour la faire connoîtte. Il n'employa
que des moyens fort (impies & il ne rai-
fonua que d après l'expérience ; il vit que
la chuir des animaux corrompue à lJair fe
couvroir de Vers ; il remarqua que ces Vers
fe changeoient en différentes efpèces de Mou
chesj il hélita après certe première obfetva
tion à crore que la différence d'efpèce des
Mouches dépendît de la différence des chairs,
il reconnut par l'expérience le peu de fon-
dement de cette opinion ; il en fut affetmi
dans fes doutes ; il enferma quatre fortes
de chairs dans quatre vafes qu'il ferma exac-
tement , s'étant bien allure que les chairs
foumifes à l'expérience qu'il alloit tenter
ri'avoient pas été touchées par aucune ef-
pèce de Mouches , Se il plaça des mêmes
chaiis dans des vaiffeaux qu'il laiffa décou.
verts ; ces dernières furent bientôt la proie
des Vers qui devinrent des Mouches diffé-
rentes, tandis que les premières fe gâtèrent
& fe décomposèrent fans qu'il parût aucun
Vers à l'intérieur des vaiffeaux qui les reu-
fermoient.
Cependant Redi penfa que le contact de
l'air pouvoit être caufe de la différence des
deux réfultats ; il recommença donc la même
expérience en couvrant les vafes , dont il
vouloit défendre l'accès aux infectes , avec
une gafe ou étoffe analogue qui leur, en fer-
moir l'entrée & laiffoit paffage à l'air; le
réfultar fut le même, & il ne fe démentit
pas dans les expériences que Redi répéta, &
dont il fait l'énumération ; il plaça fous terre
différentes chairs qui n'avoient pas été tou-
chées par aucun infecte; il les couvrit de
terre avec foin , & les retira corrompues ,
mais fans y trouver de Vers ; il en conclut
que lorfque des Vers dévorent les chairs
recouvertes de terre, ces chairs ont été mi-
fes en terte chargées d'oeufs que les infectes
ont dépofés avant que ces chairs aient été
enfouies, & il le prouva en enterrant des
chairs fur lefquelles des Mouches s'étoient
pofées auparavant, qui furent couvertes de
Vers, tandis que les chairs qu'il avoir garan-
ties du contact des Mouches n'en produifi-
rent aucun.
Ce que je viens d'expofer fuffit pour don-
ner une idée de la manière dont Redi a pro-
cédé, comment il a reconnu l'erreur & dé-
couvert la vérité, ou que tout être vivant,
comme il le conclut, & les infectes, comme
les autres animaux , font engendrés & qu'ils
font produits par une femence de leur ef-
pèce. Mais ce dont on doit le louer c'eft
qu'en établiffant cette vérité généralement
reconnue depuis , il a la générofité d'aver-
tir qu'Harvél'avoitptéfentée avant Iui&avoit
écrit que tout être vivant eft le produit d'une
femence.
Sans cette affertion d'Harvé, Redi -n'eût
ccxciv DISCOURS
peut-être pas eu de doutes , & l'erreur eu
encore fubfifté" long-rems.
J'ai dit que l'ouvrage de Redi, fort court ,
pouvoir être réduit de plus de moitié; en
effet il fe borne , pour ce qui eft eflentiel à
fon objet , à l'expoiition des expériences dont
j'ai donné l'idée; le furplus confifte en cita-
tions, en luxe d'érudition, fuivant le goût
du fiècle , dont Redi ne fut pas fe défendre
en réfutant fur la production *des infectes
l'erreur qui régnoit alors. L'expoiition des
expériences, telles que j'en ai préfenté l'ap-
perçu , ne forme pas la moitié de l'ouvrage;
le refte contient des obfervations, remarques
ou ditiertations fur différens infectes & des
citations fur ce que les anciens en ont écrit;
ainfi Redi difcute les affertions des anciens
fur la génération des Abeilles , fur le goût
des Guêpes pour la chair des Serpens , qui
exhalte leur courage & leur venin, &c.
Quelques faits curieux font mêlés aux lon-
gues & inutiles citations que ces diflertations
renferment : mais comme l'objet de Redi >
la production ou génération des infectes, eft
rempli par les expériences dont j'ai parlé
d'abord , & qu'à peu de. chofe près le fur-
plus eft: étranger à ce même objet, je me
bornerai à l'extrait que je viens de préfen-
ter. Un défaut dans l'ouvrage de Redi ,
c'eft qu'il eft écrit de fuite, fans féparation
des matières, de façon que c'eft: en quel-
que forte un feul & long chapitre qu'il faut
lire en entier pour favoir ce qu'il contient
& en faire foi- même la divilîon pour le bien
connoître. On trouve dans le corps de l'ou-
vrage & particulièrement à la fin plufieurs
planches groffièrement gravées ; le plus
grand nombre repréfente diverfes efpèces de
Polis ou de Tiques, & fur-tout de Pons de
différens oifeaux.
R O E S E L.
L'ouvrage de M. Roefel , compofé de cincj
volumes in-40. , petit format, parut à Nu-
rercberg en 17^6; jl fut publié pat cahiers
ou fafcicules, que l'auteur donna au public
par intervalles. 11 eft formé de planches co-
lorées, & d'une explication en Allemand;
la belle exécution des planches, leur cor-
rection réunirent les fuffrages des amateurs
& des natutaliftes auffi-'tôt que les premiers
cahiers eurent paru. Là fuite des fafcicules
répondit à ce qu'on avoit droit d'attendre
d'après les premiers «Se toutes les planches
de Fouvrage en général, font parfaitement
exécutées , à un petit nombre près dont les
couleurs font exagérées. Cet ouvrage eft fu-
périeur., quant aux planches, à ce qui avoit
été exécuté antérieurement dans le même
genre , & l'on n'a pas fait mieux depuis à
cet égard. Quant au texte , nous ne pouvons
en parler , parce qu'il eft écrit dans une lan-
gue qui nous eft: étrangère , & qu'on n'en
a pas encore donné de traduction. Il paroît
par fon étendue, par les planches auxquelles
il a rapport que M. Roefel eft entré dans
les détails des habitudes des infectes & même ,
par rapport à plufieurs, dans les détails des
deferiptionsanatomiques. Il eft donc à regret-
rer qu'on ne nous ait pas encore fait cor.-
noîtte un auteur dont une partie de l'ou-
vrage ; fait autant efpéter de la partie la
plus intéreffante. C'eft un fervice à rendre à
la feience, ëc auquel nous invitons ceux qui
pourroient procurer cet avantage, de faire
connoître ce qu'on pouroit attendre de la
traduction entière de l'ouvrage, en donnant
celle de quelques morceauxr relatifs aux habi-
tudes & à l'organifation de quelques infec-
tes. Bornés à ne parler que des planches ,
nous obfervons qu'elles repréfentent beaucoup
d'infeétes d'Europe, & un nombre affez con-
fidérable d'infectes étrangers, que l'auteur a
le plus fouvent repréfente , par rapport aux
infectes d'Europe , la Larve, la Chryfalide,
l'infecte & une feuille bu une branche de
la plante qui lui fert de nouriture : la der-
nière partie du troifième volume contient une
hiftoire des Polypes.
SCHAEFFER.
Mi Sçhaeffer a publié trois volumes in-46,
P R É L 1 M 1 N A IRE.
fur les infectes qu'on trouve aux environs de
Ratubonne. Ces trois volumes ne contiennent
que des planches colorées , avec le nom généri-
que de chaque infecte en latin & en allemand.
L'auteur a fuivi la méthode de Linné pour dé-
terminer le genre de chaque infecte. 11 n'ajoute
à ce nom générique & à la figure aucune def-
cription;il repréfenteindirféiemment des in-
fectes de divers genres dans la même planche.
On ne peut donc reconnoîcre les infectes que
par les feules figures. Elles font la plupart exac-
res & d'un colotis vrai \ elles font connaître les
infectes à peu près aulli-bien qu'il foit pofhble ,
lorfqu'on ne fait que les defliner & les colo-
rer. Le nombre de ceux que M. Schaetfer a
reptéfentéseft très confidérable, & l'on trouve
dansfon ouvrage beaucoupdefigurescfinfedtes
qui ne vivent pas dans nos campagnes-, on eft
étonné d'y en rencontrer qui fe trouvent dans
nos provinces méridionales , ma'gré la difié-
rence des climats. Il paroît qu'en général les
environs de Ratisbonne font plus féconds en
grands infectes que ne le font nos campa-
gnes des environs de Paris.
Indépendamment des trois volumes des
lefquels je viens da donner une notice, M.
Schaetfer en publia un quatrième en 1776. 11
eft également de format in-40. &c le texte en
eft de même en latin & en allemand, mais
l'objet en eft fort différent. Celui-ci préfente
une méthode ou fyftûne de claffer les in-
fectes ; il eft divifé en fections. L'auteur traite
dans la première de la forme & de l'organi-
fation des infectes. 11 les divife en tête, cor-
eelet , ventre , membres. 11 fous-divife les par-
ties de la tête en antennes , yeux } yeux lijfes ,
bouche; les membres en elytres , ailes , pieds ,
queue, balanciers, hzïtteits, peignes } pectines.
Les balanciers n'appartiennent t âinfi que les
peignes , qu'à certains infectes.
Les parties qui viennent d'être nommées
font repréfenrées ou réunies fur l'infecte vu
dans fon entier , ou féparées dans une table
placée à côté du texte. M. Schaeffer examine
enfuite chaque partie féparémem , fes con-
nexions avec d'autres parties, fa forme, fon
Ccxcv
ufage; il fuit de cette façon l'examen de la
tête en entier , des antenues , des yeux tk des
yeux lifTes , de la bouche , du corcelet , du
ventre, des élytres, des ailes, des pieds, de
la queue, des balanciers & des peignes. Cha-
cun de ces objets eft examiné fous rous (es
points de vues, fous toutes les dénominations
qui lui conviennent & qui en peuvent dif-
tinguer les différentes efpèces; ainil h queue,
par exemple , eft confidérée comme fLm pie ,
en aiguillon ou armée d'un aiguillon , en pince
courbée en-dejjbus , en fait ou jétacée , en
pinces de. Crabe , en pointe de fer de lance , en
lames ou à feuillets. Et ces différentes déno-
minations font déterminées par des figures
qui y font relatives. Ces figures ont le double
mérite de l'exactitude & de la netteté. Rien
n'eft donc plus propre, que cette première
feétion , à donner aux commençans une idée
jufte de l'enfemble du corps des infectes, de
fes différentes parties, de leur dénomination
& des épithètes que les auteurs y ont jointes
pour exprimer leur conformation différente
La féconde fection a pour objet la divifion
des infectes en claffes & en ordres- celle des
clafles eft tirée des ailes, & celle des ordres,
des tarfes. M. Schaeffer regarde les élytres
comme des aîles; fa divifion générale eft en
infectes aîlés & non aîlés _, la divifion des
infectes aîlés, en ailés à quatre aîles, aîlés à '
deux aîles.
Les infectes aîlés à quatre aîles , ont les
fupérieures cruftacées (ou ce font des élytres),
&c ces infectes font les Coléoptères. Les aîles
fupérieures font plus longues que la moitié
du ventre^, & ce font , félon la dénomina-
tion que l'auteur leur donne , les Coieop-
tero-macroptera. , . . Ie. Clalfe.
Ou les élytres fonr moins !on<*s
que la moitié du ventre , & ce
font les Coleopteromycroptera. IIe. Gaffe.
Ouïes aîles fupérieutes ont
la pointe membraneufe , Se ce
CCXCVJ
font les Haninoptcm five He-
miptera IIIe. Gaffe.
Les infeéles qui ont quatre
aîles memDraneufeSj les ont ou
couvertes d'une poulîîère en for-
me d écailles ; ce font les Hyme-
nolepidoptera IVe. Gaffe.
Ou nues , & ce font les Gym-
noptcra Ve. Gaffe.
M. Schaeffer conferve aux in-
fectes à deux aîles le nom de
Dïptcra •• . VIe. Gaffe.
Aux infecles non ailés le nom
d'Jpccra VIIe. Gaffe.
il admet donc fept claffes , & ne diffère
guère des autres auteurs méthodiftes que par
la manière de regarder les élytres comme
des aîles Se pat quelques changemens dans la
dénomination.
Les ordres font au nombre de fix.
Ordre I. Cinq anicles à tous les tarfes.
Ordre II. Cinq aux premières paires ,
quatre aux dernières.
Ordre III. Quatre à tous les tarfes.
Ordre IV. Trois
Ordre V. Deux )■ à tous les tatfes.
Ordre VI. Un
On voit , par cet expofé , que M. Schaeffer
fuit . dans la divifion des ordres , la méthode
de M Geoffroy , à laquelle il a ajouté deux
ordres de plus, qui ioni le cinquième Se le
fixième.
La troiûèrrie fs&iori contient l'cnuméra-
DISCOURS
tion des genres au nombre de cent dix-huit.
Ils font déterminés par la forme dts antennes,
& le nombre d'articles des tarfes , deux ca-
ractères énoncés pour tous les genres & fui-
vant les circonftances , par la forme, la polition
de certaines parties, comme la tête, taillante
ou enfoncée, le corcelet uni ou épineux , les
aîles relevées ou déprimées, Sic. hn général ,
M. Schaeffer a tiré les caraélèies génériques
d'un plus grand nombre de parties qu'on ne
l'a voie fait avant lui ,il a fouvent employé pour
caractère la forme , la ftrutture de la bou-
che , eu quoi il a été depuis imité par M.
Fabricius, qui l'a iurpaffé beaucoup dans cec
emploi de la bouche & de fes acceffoires.
A la tête de la troifième feétion eft une
table des cent dix - huit genres , divifée en
huit colonnes pour le nom générique , la def-
cription des aîles, des pieds, de la bouche,
des antennes , du corcelet , du ventre , & pour
le numéro de la table qui repréfente un in-
fecte du genre dont il eft queltion , Si les
patties qui caraclérifent ce genre.
Ces huit colonnes ne font pas toutes rem-
plies, & ne le font que fuivant les caractères
employés par 1 auteur pour chaque genre.
La table dont nous venons de rendre
compte elt fuivie de cent trente-deux plan-
ches relatives à chaque genre. Chaque plan-
che repréfente un ou deux infectes du genre
auquel elle eft confacrée ,& les diverfes parties
féparées qui caraérérifent ce genre-, au verfo de
cette planche eft une feuille lur laquelle font
énoncés chacun des caractères , & le numéro
de la figure de la planche contre qui les re-
préfente.
Il ne nous eft pas poftible de tranferire ici
la tt-ble ni l'énoncé des caractères des cent
dix-huit gentes. Nous nous contenterons de
remarquer que les planches font de la plus
belle exécution , que les moyens que M.
Schaeffer a fuivis , foin à la véric > difpen-
dieux, mais qu'ils tend;iu l'étude de fa mé-
thode auffi facile que cet é.ude eft ord'nnre-
m eue
PRELIMINAIRE.
cexcvij
ment embarfaffante 6c obfcure dans les
ouvrages de la plupart des auteurs mé-
thodiftes , qui , faute de repréfenter Se d'of-
frir à l'œil les objets dont ils parlent , qu'ils
décrivent en termes trop Couvent peu ufi-
tés , Cont entendus bien difficilement. Il
nous paroît donc que M. Schaeffer a donné
mii exemple utile , dans lequel nous ne pré-
tendons pas qu'il n'eût été devancé, car M.
Geoffroy avoit , avant M. Schaeffer, gravé un
infecte de chacun des genres qu'il a établis ;
mais M. Schaeffer a de plus repréfenté , outre
un infecte de chaque genre, chaque partie
caractériftique féparément.
Enfin une quatrième fection rermine l'ou-
vrage que nous venons d'analyfer ; elle con-
tient l'énumération Se la représentation des
infttumens&uftenfiles néceffaices pour ramaf-
Cer , nourrir, préparer & conferver les infectes.
On trouve encote , après cette quatrième
fection, un appendice qui contient l'énuméra-
tion Se la repréfenration des parties caracté-
riftiques de cinq nouveaux genres qui Coin
appelles par l'auteur
Bupreftoïdes ,
Cléroïdes ,
Dermeftoïdes,
Elatéroïdes ,
Notoxus.
S C O P O L I.
M. Scopoli, médecin allemand publia, en
1778 , un volume in-8°. écrit en latin, im-
primé à Prague fur les productions des trois
règnes de la natute. C'eft une méthode de
clafter ces productions. L'aureur commence
par le règne minéral , & finit pat le règne
animal y ce qui eft l'inverfe de la plupart des
autres auteurs méthodiftesj il procède courre
leur ufage du plus (Impie au plus compoféj
il commence le règne animal par les ani-
Hiftoire Naturelle, lnftd.es. Torse IV.
maux microfeopiques ou qu'on ne décou-
vre dans les infuiïons qu'à l'aide du microf-
cope , Se il le termine par l'homme; il donne
aux divifions qu'il adopte les noms de tribu f
de nation , tribus 3°ens. Cha |ue tribu eft dcfi-
gnée par un numéro & par deux épithères ;
l'une eft formée du nom de quelqu'auteur
célèbre , l'autre d'un caractère général à la
rribu. Ainfi la cinquième tribu eft caracté-
risée par les mots de Geojfroii Se de Gym-
noptera ; Se la feptième , par ceux de Rea*
murii Se de Probojfidea.
Je me bornerai à parler des feules tribus
qui ont rapport aux infectes. L'auteur n'en
établit que cinq.
La ptemière, qui eft la quatrième tribu du
règne animal , eft défignée par les mots Swam-
merdammii Lucifuga. . Elle eft relative aux
cruftacés , & elle contient deux nations.
La cinquième tribu, qui eft la féconde
des infectes, Geojfroi Gymncptera , com-
prend les infectes à deux ou quatre ailes nues,
membraneufes. Elle contient trois nations.
La fixième tribu des animaux en général ;
la troifième des infectes , Roefelii, Lepidop-
tera,z pour objet les Papillons. Elle contient
trois nations.
La quatrième tribu des infectes , la fep-
tième du règne animal } Reamurii , Probof-
cidea, a pour objet les infectes qui ont un«
trompe. Elle contient deux nations.
Enfin , la cinquième tribu des infectes j la
huitième des animaux, tabricii Coleoptera,
comprend les Coléoptères y &e elle contient
deux nations. Mais»outte les divifiensde tribus
Se de nations. M. Scopoli admet les divifions
d'ordres , de diflributions , ordo primas , diflri-
butio prima }&c. Se des fous-divifîons qui con-
tiennent des numéros relatifs aux genre?.
Genus primum , genre premier, des animaux
monas, 474, homo. Ainfi., félon la méthode
de M. Scopoli , le règne animal contient 474
PP.
6CXCV11J
DISCOURS
genres, depuis les animaux des infufions jus-
qu'à l'homme.
Il ne m'eft pas poflible de fuivre l'auteur ,
mine pour les inlec~t.es, dans rémunération
des caradères qu'il emploie pour les diffé-
rentes divifions. Je me bornerai à remarquer
qu'il les tire en général des parties employées
au même ufage par les autres auteurs métho-
diftes.. Sa méthode , très-différente des autres
par l'ordre qu'il a fuivi., par les dénomina-
tions des divifions qui expriment la même
ehofe au fond, paioît préfenter une difficulté
de plus à ceux qui ont commencé l'étude ou
qui l'ont fuivie félonies routes ordinaires, fans
applanir les difficultés qui tiennent , non à la
méthode, mais à la nature de la chofe.
Le même auteur avoir publié en 1763 un
in -8°. intitulé : Entomologia camïoiica , in-
fecta carniolu , &c. C'eft une defcription des
infeéles de la Carniole 3 ' claffes fuivant la
méthode de Linné.
S É B A.
Séba, ApothiquaireàAmfterdam, avoir for-
mé une colUclion d'hiftoire naturelle confi-
dérable , fur -tout en animaux ; la defcription
de cette collection, commencée par ie polîef-
leur , & continuée par les héritiers , con-
tient trois volumes in-folio , grand format.
Le texte eft en latin & en françois : l'on
vrage contient un très- grand nombre de plan-
ches. On y trouve une explication des figures
avîc la dénomination des objets qu'elles re-
préfeutent, le lieu d'où ces objets ont été ap-
portés , & leur hiftoire fort abrégée. La plu-
part des exemplaires ne renferment que des
planches feulement gravées , &c quelques
exemplaires des planches colorées par-def-
fus la gravure. Le trait eft fort médiocre , &
les couleurs n'ont ni éclat ni ne font vraies.
Les objets fe fuccèdent fans ordre & fans mé-
thode ; tout eft mêlé j ou il n'y a que quelques
rnalfes fépirées comme les infeétes^dans ces
.malles mêmes il n'y a pas de méthode j rien
n'eft dallé > ou ne l'eft que groffièremen j on re-
trouve des objets de même genre , épars dans
le refte de l'ouvrage \ les defcriptions ne por-
tent pas fur des caractères propres à diftinguer
les objers , mais fur l'enfemble vague de la
grandeur, de la formej des couleurs. L'indica-
tion fur les lieux d'où les objets ont été appor-
tés, indication de laquelle on devroit con-
clure qu'on les trouve dans ces mêmes lieux,
eft louvent fautive. On voit d'après, cetexpo-
fé , que l'ouvrage de Séba eft fort médiocre ,
de très peu d'utilité , qu'on ne doit guère
compter fur les faits qu'on y trouve ; cepen-
dant il eft fort cher , parce qu'il eft d'une
malle conhdérable , que l'exécution en a été
très-difpendieufe , qu'il eft un livre de luxe
dans une bibliothèque. Malgré ces défauts ,
on ne peut gtlète s'en paffer dans les biblio-
thèques d'hiftoire naturelle , parce qu'il traite
de pluiîeur." objets qui ne font repréfentés que
dans ce feul ouvrage.
Je me bornerai à indiquer les planches qui
repré;entent des infeétes.
TOME I.
Planches X & XI , un Papillon diurne
dans chacune, tous deux de Ceylan.
Planche XIV , deux Papillons rares du
de cap Bonne Efpérance.
Planche XXVI , un Papillon d'Amérique.
Planche XXVII 3 un Papillon fans déter-
mination de lieu.
Planche LXIX , de grolTes Araignées d«
Ceylan , d'Afrique Se dAmérique.
Planche LXX , onze figures de Scorpions
des quatre parties de la terre.
Planche LXXXI , cinq Scolopandres de
terre , une de mer j un grand Iule.
Planche XC , une Scolopandre de mer,
PRELIMINAIRE.
TOME II.
Planche IX , une Chenille épineufe d'A-
frique.
Planche XV , autre Chenille , idem.
Planche XX , une Cigale , un Coléoptère
d'Amboine.
Planche XXXII } une Chenille velue de
Ceylan.
TOME III.
Ce tome contient beaucoup d'infe&es ,
mais (ans néchode } Se rangés feulement d'a-
près les divilions les plus générales.
Les trois premières planches représentent
des Chenilles , des chryfalides & des Papil-
lons diurnes d'Europe.
La IV planche , vingr tant Papillons que
Phalènes d'Amboine ; la V , treize infeâes
de ces mêmes genres , de différentes parties
des Indes.
Les'planchesVI & VII, chacune vingt-huit
Papillons d'Amérique.
La VIII , dix-huit Papillons de différens
pays.
La IX , dix-fept tant Papillons que Pha-
lènes de différens pays.
La X , dix-huit Papillons d'Amérique.
La XI , douze Papillons fur les pays def-
quels l'auteur dit n'avoir pas de connoiffànces
rertaiQes.
La XII. Trente Papillons 3 tant d'Europe
qu'exotiques.
La XIII. Vingt- fix Papillons d'Amçrique.
CCXClX
La XIV. Dix-huit Papillons des îles Phi-
lippines & de la Chine.
La XV. Dix d'Amérique.
La XVI. Dix de divers pays.
La XVII. Seize de Surinam.
La XVIII. Seize d'Amérique.
La XIX. Quatorze } dont le pays n'eft pas
bien connu.
La XX. Seize d'Amérique.
La XXI. Douze idem.
La XXII. Dix de divers pays,
La XXIII. Dix-huit idem.
La XXIV. Dix de Surinam.
La XXV. Onze de divers pays qui ne
font pas déterminés d'une manière certaine ,
& une Demoifelle.
La XXVI. Quatorze Papillons d'une o:U
gine incertaine.
La XXVII. Trente-fix d'Amérique.
La XXVIII. Vingt cinq de divers pays;
La XXIX. Dix-huit de Surinam.
La XXX. Vingt fix d'Amérique.
La XXXI. Douze tant des Indes que de
FAmérique.
La XXXII. Dix d'Europe.
La XXXIII. Vingt - huit d'Amérique »
parmi lefquels il y a beaucoup de varieras
du Papillon Cupido.
PP »j
ecc
La XXXIV. Vingt trois de l'Amérique
& des Indes.
La XXXV. Dix - huit d'une origine in-
certaine.
La XXXVI. Vingt -un d'Amérique.
La XXXVII. Vingt-un d'une origine in-
cer.aine.
La XXXVIII. Dix huit tant des Indes que
de l'Amérique.
La XXXIX. Dix-huit de différens pays.
La XL. Vingt Papillons tirés du livre de
Hollaar.
La XLI. Vingt-deux des Indes & d'Amé-
rique.
La XL1I. Vingt - cinq d'une origine in-
certaine.
La XLI1I. Vingt Papillons , quelques
Chenilles & Chryfalides d'Amérique.
La XLIV. Dix-huit Papillons des Indes.
La XLV. Vingr-quatre d'Amboine & des
Indes.
La XLVI. Vingt des Indes.
La XLVI1. Quatorze d'Amboine 3 ou
d'autres contrées des Indes.
La XLVÎ1I. Trente Phalènes d'Europe ,
& un Ichneumon.
La XLIX. Quatre Papillons & Chenilles
d'Europe j un Crabro & un hhneumon.
■ La L. Neuf Phalènes d'Europe.
La LI. Trente quatre Phalènes d'Europe.
DISCOURS
La LU. Douze Phalènes avec leurs Ch«-
nilles d'Europe , & un Diptère.
La LUI. Quatre Phalènes, quatre Sphinx 5
leurs Chenilles, leirs Chryfalides.
La LIV. Quatorze Sphinx , la plupart d'ori-
gine incertaine.
La LV. Seize idem.
La LVI. Dix idem.
, La LVII. Seize tant grandes que petites
Phalènes exotiques.
La LVIII. Dix grandes Phalènes vitrées
de ditlérens pays.
La LIX. Dix huit tant Papillonsque Pha-
lènes d'Europe & exotiques , & un Ichneu-
mon.
La LX. Vingt Phalènes, tant étrangères
que d'Europe.
La LXI. Dix - fept ranr Papilllons que
Phalènes d'Europe , avec les Chenilles &
Chryfalides.
La LXII. Seize Phalènes & Chenilles
d'Europe.
La LX1II. Seize idem.
La LXIV. Quarante Phalènes d'Europe^
point de Chenilles.
La LXV. Des Demoifelles, Sauterelles,
Criquets, Ephémères., Tipules & Grillons.
La LXVI & LXVU. Douze tant Saute-
relles que Mantes étrangères.
La LXVHI.Six Demoifelles, dix Mantes.
La LXIX. Quatre Sauterelles, huit Man-
PRÉLIMINAIRE.
cccj
La LXX. Quatorze Mantes.
La LXXI. Douze Sauterelles étrangères.
La LXXII. Sauterelles ôc Cigales.
T a LXXIII. Onze tant Sauterelles que
Man ss.
La LXXIV". Dix Sauterelles étrangères.
La LXXV. Onze tant Sauterelles que
Man ces.
La LXXVI. Quatorze idem.
La LXXV1I. Deux grandes Mantes , trois
Portes lanternes
La LXXVIII. Douze tant Demoifelles
que Mantes.
La LXX1X. Seize Sauterelles du Cap de
Bonne Efpcrance.
La LXXX. Quinze Sauterelles étrangères.
La LXXXI, Trois Mantes , des Népa , un
Hydrophile.
La LXXXII. Des Mantes, des Punaifes
aquatiques.
La LXXXI1I. Un grand Platycere , un
Capricorne, deux grands Nepa , des Sau-
terelles.
La LXXXIV. Dix tant Sauterelles que
Coléoptères.
La LXXXV. Vingt-quatre tant Cigales
que Blattes.
La I.XXXVI. Vingt-quatre tant Demoi-
felles que ! .emerobes.
La LXXXV il. Vingt - fix tant Papillons
que Coléoptères , les uns d'Europe, les au-
tres étrangers.
La LXXXIX. Taupe • Grillon } Foulon,
Cerf-volanr , Rhinocéros, & plusieurs larves
de ces infectes.
La XC. Neuf grands Coléoptères étran-
gers.
La XCI. Idem.
La XCII. Trente - quatre Coléoptètes ,
tant d'Europe qu'exotiques.
La XCI II. Trente idem.
La XCIV. Vingt cinq idem.
La XCV. Trente - cinq , tant Coléoptères
que Punaifes de Pays étrangers.
La XCVI. Infectes de différens genres,
piufieurs Sauterelles j le tout, foit de'Europe,
foit exotique.
La XCVII. Trente- huit tant Abeilles que
Punaifes.
La XCVIII. Un guêpier cartonnier.
La XCIX & dernière. Fourmis étrangè-
res , Araignées & lchneumons.
SMEATHMÀN.
M. Smeathman étoit anglois ; il avoit fait
piufieurs voyages fur les côces de Guinée j- il
s'y étoit appliqué à des obfervations d'hif--
toire naturelle \ il avoit rédigé celles qu'il
avoir faites fur les Termes : ces obfervations
foignées pour la partie du ftyle par M. Ri-
gaud , médecin de Montpellier, font le fu-
jec d'un ouvrage in- 1 1 , contenant 56 pages
& 8 , lanches , inpnmé à Paris en 17^7,
Tous le ri r*- i!e mémoire pour fervir à "hil-
touc de quelques infectes connus fous les
noms de fermés ou Fourmis Blanches,
ceci;
Les Termes, dit M. Smeathman., ont reçu
différera noms ; on les trouve en Améri-
que, aux Grandes Indes & fur les côtes du
Sénégal.
Les François les nomment, dans cette
dernière contrée Vagins- Vagues; en Amé-
rique Poux de Bois ou Fourmis Blanches _,
aux Indes Caria., M. Linné eft le premier
qui aie employé le nom de Termes , 8c il
a placé les infectes auxquels il l'a donné dans
la clarté des Apures. Ce grand homme a été
conduit à cette erreur par les faurtes notions
qui lui ont été communiquées; tous les Ter-
mes ont des aîies dans leur érat de perfec-
tion; ils en ont quatre qui font nues Se mem-
braneufes , 8c ces infectes n'ont point d'ai-
guillon ; ils doivent en conféquence être
' placés dans la clarté des Neuruptères.; ils y
forment ûh genre nouveau qui comprend
plusieurs efpèces. Tous les Termes conftrui-
fent des habitations ; mais , félon les efpè-
ces , les uns les placent fur la terre , les
exhaulïenc au-deffus 8c les prolongent au-
deffous de la fur face du terrain, d'autres les
fixent contre le tronc ou les branches des
arbres, même les plus élevées.
, Chaque efpèce, fe'on M. Smeathman,
eft compofée de rrois fortes d'individus. Les
travailleurs, lesfoldats, \es ailés. Ces derniers
ont feuls la faculté d'engendrer ; ils ne tra-
vaillent pas; ils quittent leur première habi-
tation pour établir ailleurs de nouvelles colo-
nies. Pour entendre cette proposition il faut
favoir , comme la fuite de l'ouvrage l'ap-
prend , que tous les Termes finiflénr par
avoir des aîles , & qu'ils ne font aptes à la
génération que quand ils font devenus aîiés.
Les Termes conftruifent fur terre des ha-
bitations qui ont la forme d'un dôme, ou
plutôt d'une colonne j ils- les élèvent à la
hauteur de cinq à fix pieds; le nombre de
ces nids ell Ci grand en certains endroits qu'on
les prend pour des villages compofés de cafés
de nègres ; leur folidicé eft telle que les bœufs
DISCOURS
fauvages montent deffus fans y cauferde dom-
mage; la terre donc ces habitations font for-
mées fe décompofe pourtant à l'extérieur &
devient au bout de quelques années capable
de nourrit des plantes gui y croilfent & qui
la couvrent. L'intérieur des habitations eft
divifé en galleries , en cellules qui fervent
de logement aux Termes.
Au centre eft une loge plus vafte que les
autres , elle eft pour la reine 8c les rois. Ceux-
ci y étant une fois enfermés n'en peuvent
plus fonir, & la nourriture leur eft apportée
par les travailleurs des magafins placés dans
des galleries voifines : la cellule royale a des
ouvertures aflez larges pour les travailleurs
mais trop étroites pour les reines 8c les
rois.
M. Smeathman décrit eiafuite les cellu-
les deftinées aux jeunes Termes. Il dit que
les grands nids donc il vient d'être queftion.,
font prefque les feuls qui aient été remar-
qués. Mais on en trouve d'autres 3 aufîï fitués
fur le fol , qui n'ont que trois pieds de haut,'
Se il y en a auffi autour des troncs d'arbres
ou qui vont d'une branche à l'autre qui fonc
fphériques &c dont les plus gros approchent
du volume d'une banque de fucre. Ces der-
niers nids fonr compofés de rapure de bois
liée par un gluten, au lieu que l'argile eft
la matière des premiers.
Après avoir fait la defeription des habi-
tations , M. Smeathman pâlie à celle des
habitudes des Termes \ il traite, fuivant fes
propres expreffions , de leur police intérieure,
de leurs combats 8c des dégâts qu'ils font.
Il crainr qu'on ne le taxe d'exagération .,
& il en appelle au témoignage des voyageurs»
Les ouvriers font les plus nombreux. Leur
nombre eft à celui des foldats comme cent
à un. Us ne font pas plus gros que nos Four-
mis , ic vingt - cinq pèfent environ un grainu
Je crains qu'on ne trouve déjà la préfomp-
tiou de M. Smeathman fondée} coxhraeni
PRÉLIMINAIRE.
eccuj
a-t-il pu compter Us habitans d une peu-
plade aufli nombreufe, aufli formidable que
le font celles des Ternies ; déterminer avec
précifion le rapport en nombre d'une efpèce
i une autre? Et comment vingt-cinq Ter-
mes aulîî gros que nos Fourmis communes
ne pèlent-ils qu'un grain? Les foldats font
quinze fois aufli gros que les ouvriers , on
you évidemment quils ont fubi une metamor-
phofe de plus. Et enfin Les aîlés , qui font
finfecle dans fon état de perfection , onr qua-
tre grandes aîies portant deux pouces & demi
d'envergure ; ils font aufli gros que deux fol-
dats & leur corps a de huit à neuf lignes
de long. On voit par cet expoféque le fenti-
înent de M.Smeathman eft que les ouvriers 3
les foldats , les aîlés font les mêmes infecte^
en trois états diftérens. Ce fait dont on ne
connoît pas d'exemple mérite le plus févère
examen, & M. Smeathman l'établie comme
avéré , fans en donner de preuve , fans faire
voir comment il a découvert que les Ter-
mes fubiflent trois métamorphofes > com-
ment il a reconnu que les ouvriers ne font
pas Amplement Mulets, comme parmi les
Fourmis ; il eft vrai que l'hiftoire de ces
derniers iufeétes n'eft peut-être pas aflez
bien examinée ; mais les nouveautés que
préfente celle des Termes , qui pourrait
conduire à mieux connoître celle des Four-
mis, ne doit pas être admife fans un mûr
examen.
Lorfque les Termes ont pris des ailes ,
ils quittenc leur habitation pour aller fon-
der de nouvelles colonies; c'eft ce qni arrive
vers la fin de la faifon sèche. Ils font pour-
fuivis dans leurs émigrations par les oifeaux,
les Fourmis proprement dites ,& les nègres
même qui s'en nourriflent. Ils feroienr tous
détruits , fi n étant rencontrés par des Ter-
mes , qui n'onr pas pris d'aîles encore , qui
font reltés dans des chemins couverts , le!-
quels iont comme des racines des habitations ,
ils n'y étoient entraînés par ces Termes ; alors
ceux-ci enferment dans la cellule royale les
nouveaux hôtes qui deviennent rois 6c reines.
Le ventre de ces dernières prend un volume
exceflif, & devient deux millt fois plus gros
que le refte du corps ; c'eft une (ouice d'uairs
dont il en fort continuellement ; une ancienne
reine en pond foixante par minute. Que
d'obfervations curieufes& piquâmes ! Quelle
fugacité, quelle patience pour iss avoir faites!
Comment avoir vu les Termes reftés dans
les chemins couverts y conduire les aîlés, le<s
enfermer dans la cellule? Il a fallu rompre
les habitations j & comment conclure des
mouvemens tumultueux dans un moment
de défordre, aux habirudes d'un peuple qui
jouit ! Si on détruit une partie de 1 habita-
tion , iî l'on y fait une brèche > c'efl parmi
les bellicofi un ou phifieurs foldats qui pa-
roiflent, Se un plus grand nombre fuivant
le befoin; ne paroîr-il pas d'ennemi , ce font
les ouvriers qui remplacent les foldats , &
qui réparent la brèche. Voilà des faits fore
curieux ; mais Toujours refte-t-il à demander
la preuve ; d'où vient ce nom de foldat ?
M. Smeathman ne rapporte pas de fait qui
le juftifie^ Il pafle eniuite à la defeription
des dégâts que font les Termes, contre les-
quels il n'y a que les métaux & les pierres
qui foient à l'abri.
L'ouvrage dont je viens de donner une
notice , contient des faits qui méritent d'au-
tant plus un examen rigoureux, que ces faits
font plus extraordinaires, qu'ils font excep-
tion aux loix que la nature fuit ordinaire-
ment j & que M. Smeathman les avance,
fans en fournit de preuves; fans apprendre
comment il eft parvenu à obferver ces faits
fi difficiles à conftater. On doit donc , pour
les croire , attendre au moins que d'autres
obfejvateurs les aient vérifiés.
On ne trouve pas d'ailleurs dans cet ou-
vrage l'ordre , la netteté , les divifions qui
caraélérifent le récit des. faits qu'on a vus,
fui vis y confiâtes & reconnus par des oMer-
vations exacles& répétées.
S T O L L.
On doit à M. Stoll , auteur Hollandais^
DISCOURS
ccciv
un traité fur les Cigales , les Punaifes , les
Scorpions aquatiques , ou infectes du genre
du Nepa ; les Punaifes aquatiques , ou in-
fectes du genre du Notonecla. Ce qui corn-
prend le fécond ordre de la divilîon des
infectes fuivant la méthode de Linné, ou
les infectes Hémiptères , Sic. Cet ouvtage
paroît par fafcicules j Se premier a été pu-
blié, à Amfterdam, en 1780. Il y a dans
ce moment, à la fin de 1786., dix fafcicu-
les. Chacun eft compofé de deux ou trois
planches deftinées aux Cigales, & de quatre
ou cinq qui repréfentent des Punaifes, des
Nepa , ou des Notonecla; les planches font
colorées, & relatives au texte qui les pré-
Les Portes lanternes.
Les Feuillées.
Les Croifées.
Les Cigales à aîles fermées.
Les Chantantes.
Les Sautantes.
Les Punaifes en fept farhilles auxquelles
il n'aflîgne pas de noms , & qu'il diftingue
feulement par les caractères qui, félon lui,
les différencient.
Les bornes dans lesquelles je dois me ren-
fermer ne me permettent pas de tranfcrire
la rable des familles que M. Stoll établit
pour les Cigales & pour les Punaifes. Je
me contentetai d'obferver que fes divifions
font affez heureufes, qu'elles facilitent l'étude
des infectes pour lefquels elles font employées,
que fans applanir reutes les difficultés , elles
les diminuent.
Quant aux Nepa cV aux NotaneBa, M.
Stoll ne fous-divife pas ces deux genres qui
font peu nombreux en efpèces.
Les planches m'ont paru d'une très-belle
cède ; il eft à deux colonnes , une en Hol-
landois, & l'autre en François. Le formac
eft in- quarto.
L'auteur apprend par un avertiiTement
placé en tète du premier fafcicule , qu'il
avoir travaillé avec M. Cramer à l'ouvrage
.que cet habile homme a publié fur les Pa-
pillons -, il entre enfuite en matière , il rap-
porie les caractères, tirés du fyftc-me de
M. Linné , des quatre genres dont il fe pro-
pofe de décrire les efpèces, & il divife les
deux premiers genres en familles j favoir,
celui des Cigales en fix familes.
Fulgora.
Foliacet.
Cruciata.
Deflext.
Mannifera tetigonU.
Ranatra faltator'u.
exécution , très-correctes pour le deffin Si
les couleurs ; les caractères y font bien ob-
fervés & bien rendus ; les infectes font très-,
aifés à reconnoître.
Les defcriptions font en général concifes,
fans manquer de clarré, fans omettre rien
d'efTentiel. L'auteur y indique la famille de
chaque Cigale & de chaque Punaife , le
lieu où l'infecte fe trouve, & il cite quel-
quefois les auteurs qui en ont patlé. Mais il
ne paroîr pas , à cet égard , avoir porté loin
(es recherches. C'eft la parrie par laquelle
pèche fon ouvrage , fort eftimable d'ailleurs;
M. Stoll auroir rendu un grand fervice s'il
eût donné une fynonymie. £0 poffédant fes
belles planches on eft à peu près dans le
cas d'un homme qui auroit les individus ,
mais qui, s'il vouloit favoir quels] auteurs
en ont parlé , feroit obligé de lire les diffé-
rens,
PRÉLIMINAIRE.
cccv
rens ouvrages fur les infectes. Qui ajoute-
roit i celui de M. Scoll une fynonymic ,
offrirait dans ce genre un travail très-utile
au public.
Si on place à coté des planches de M.
Cramer celles de M. Scoll , on aura fur les
Papillons 3c les Hemiprères deux ouvrages
très confidérables qui peuvent en quelque
forte , par la beauté & la fidélité de l'exé-
cution tenir lieu d'une collection des indi-
vidus dans ce genre ; mais il faudrait ajou-
ter aux planches de M. Stoll , ce qui ne
manque pas à celles de M, Cramer , une
fynonymie. Une fuite de planches aufli bien
exécutées pour les différentes clafles d'infec-
tes formerait une forte de collection qui
comprendrait un très- grand nombre d'efpè-
ces , & à la faveur de laquelle on pourrait
établir une méthode plus fuivie, plus exacte
que celle qui nous ont été données jufqu'à
prefent : car ce n'eft qu'en polTédant les ef-
pèces , en les comparant , ou en en ayant
des figutes fi exaétes qu'elles puiflent en te-
nir lieu , qu'on peut parvenir à érablir une
méthode qui approche davantage de la per-
fection, c'eft-à-dire, de rendre l'étude plus
facile , la connoilTance des objets plus aifée
& plus certaine.
S W A M M E R D A M.
Swammerdam , Docteur en Médecine, de
l'Univeriué de Leyde, obfervoit & écrivoit
vers le milieu du liècle dernier. Ses ouvrages
réunis compofent deux volumes in-foh écrits
à deux colonnes , l'une en hollandois, l'autre
en latin , ils font intitulés :Biblia.natur& , &c.
imprimés à Amflerdam en 1 75 7, & ornés de
planches en taille-douce.
A la tête du premier volume eft placée la vie
de l'auteur, écrite pat le célèbre Boerhaave ; il
nous apprend, en finiflant l'hiftoire de Swam-
merdam y qu'il a raflemblé fes ouvrages , que
Gaubius , dont le nom eft fameux par fes con-
noiflances en anatomie & en chimie , en a fait
la traduction en latin j qu'il a, lui Boerhaave,
Hijloire Naturelle } Infectes. Tome IF.
dépofé à l'académie de Leyde tous les nu-
nuferits de ce grand homme, tous les def-
fins, les planches qu'il avoit exécutées lui-
même , qu'il a été poflible de réunir, & qui
ont fervi pour l'édition de fes œuvres Se
l'hiftoire de fa vie. Ainfi le favant le plus cé-
lèbre du fiècle dernier raffembloit les œuvres
de Swammerdam , & en a été l'éditeur ; un
favant dont la célébrité approche de celle du
premier les traduifoit en latin, pour que les
hommes inftruits de toutes les nations puflent
en profiter. Ces feuls faits hiftoriques, garans
du fentiment de Boerhaave Se de celui de
Gaubius fur les œuvres de Swammerdam , fuf-
fifent pour aunoncer au lecteur quelle en eft la
valeur. La manière de penfer de ces deux grands
hommes à l'égard de Swammerdam , n'a été
depuis contredite parperfonne, &: fa célébrité
eft aufli générale qu'elle eft à l'abri des ré-
volutions du temsj parce qu'elle eft fondée
fur des faits & fur l'obfervation.
Swammerdam a traité de plufieurs infectes
& de quelquesautres animaux ; il s'eft particu-
lièrement attaché à faire connoître leur orga-
nifation ; il l'a décrite avec une clarté, dans
un détail que la nature des objets dont il
s'occupoitparoiflbic rendre impoflibles.Mais fa
patience , fa dextériré,fon ardeur infarigable
pour le tt avail , fa fagacité à trouver des moyens
&desinltrumens,ontfurmonré routes les dif-
ficultés. On croiroit avoir droir de révoquer
en doute ce qu'il dit avoir vu ; mais il rap-
porte comment il eft parvenu à le voir ; il
décrit les moyens, les infttumens dont il s'eft
fervi , il dirige le lecteur , il découvre avec
lui les parties les unes après les autres , il le
convainc en lui montrant en quelque forte
les objets ; il lui ôte le droit de contefter,
s'il n'a répété les obfervations avec la même
patience, la mêrns dextérité, en employais
les mêmes moyens & les mêmes inftrumens.
Swammerdam, en faifant l'anatomie de
difFérens infectes appartenais à des genres
très- éloignés , a donné le droit de conclure
pour les "dalles intermédiaires, & il a fait
oi noîtte i'organifation des infeSes en géné-
41
CCCVJ
rai. A ce premier feryice rendu à la fcience ,
il en a joint un autre qui n'eft pas moins im-
portant & qui n'a pas moins contribué à fa
célébrité ; c'elf d'avoir fait connoître en
quoi confident les changemens ou métamor-
phofes des infectes , ce qu'elles font , com-
ment elles s'opèrent , de les avoir réduites à
leurjufte valeur, Si. d'avoir fubflitué la con-
noillance du fait au merveilleux qu'il pré-
fente en apparence , Se que l'imagination avoir
encore augmentée. Swammerdam a fait voir
que les métamorphofes ne dépendent que d'un
dé/eloppement fucceflif , que l'infecte par-
fait, le Papillon, par exemple, eft renfermé
Se contenu dans la Chenille, qu'il y eft re-
couvert par l'enveloppe de la cbryfalide , &
que ce n'eft qu'après qu'il a dépouillé les
tégumens de la Chenille Se ceux de la chry-
falide , qu'il paroît fous la forme de Papillon.
Les enveloppes, félon qu'elles font extérieures,
croulent , fe développent,, & tombent les
premières. Ainfi, c'eft la Chenille qui prend
la première (on accroiirement,& fous la peau
qui la couvre fe développe enfuite la chry-
falide ; elle paroît à l'extérieur quand la peau
de la Chenille fe delléche, fe fend 8c tombe;
à l'intérieur de la chryfalide croît & fe dé-
veloppe le Papillon qu'elle contient, qui en
fort lorfqu'elle s'ouvre, Se qu'il en tire fes
membres qu'elle enveloppoir. Mais dès l'ori-
gine le Papillon étoit formé dans la chryfa-
lide; celle-ci étoit contenue fous la peau de
la Chenille ; il ne manquoit à l'un & à l'autre
que de fe développer. Les organes, de la Che-
31 lie ont fervi d'abord à fon entretien & à fon
accroinement , & enfuite à l'entretien & à
l'accroiflèment de la chryfalide, & celle ci a
fourni aux mêmes befoins à l'égard du Pa-
pillon.
Ainfi , pour rendre la chofe fenfible par
un exemple qu'on a fréquemment fous les
yeux , Swammerdam compare le développe-
ment fuccelîîf d'un Papillon à celui d'une
fleur. Elle fort de terre couverte d'une enve-
loppe qui la cache & fous une forme qui n'a
aucun rapport à ce qu'elle deviendra , l'enve-
loppes ouvre, tombe, Si lailTeparoître le calice
DIS COURS
fermé ou le bouton qui n'a encore aucun rap*
port de refTemblance avec la fleur; elle s'am-
plifie , elle croît fous le calice, elle l'ouvre»
l'écarté, & l'on découvre la fleur ou les pé-
talles, comme le Papillon paroît en fe tirant
de la chyfalide. Mais ce n'eût été rien d'avoir
avancé ces faits , ce n'eût été qu'avoir fait
une fuppofition ingénieufe de ce qu'il eft
facile de remarquer dans le régne végétal, à
ce qu'il eft bien plus difficile d'obferver dans
les infectes. Cette marche n'eft pas celle de
Swammerdam , il ne forme point de conjec-
tures, mais il obferve, il rend compte des
faits & de la manière dont il eft parvenu à
les reconnoître. Il avoir remarqué que la par-
tie graiifeufe des infectes eft le plus grand
obftacle qu'on a à combattre pour diftin-
guer leurs vifeères qu'elle couvre , & reconnoî-
tre leur organisation; mais que cette matière
fe diffout parfairement dans l'huile de théré-
benthine \ que fi les infectes y demeurent plon-
gés quelque terns, qu'on les retire enfuite >
la thérébenthine , venant à s'évaporer , laifTe
la matière graifTeufe qu'elle avoit difloute en.
forme d'un fédiment femblableà de la chaux J
qu'on enlève totalement ce fédiment par des
lotions d'eau répétées, Se qu'alors les vifeères
paroiflent à nud. Ainfi, par ce premier pro-
cédé , il mettoit les vifeères des infectes en
étatd'êrre obfervés, Se ilécaitoit le plus grand
obftacle à reconnoître l'organifation qu'il
cherchoit à pénétrer; par le fuivant, il décou-
vroit l'infecte patfait dans la larve, ou le Pa-
pillon dans la Chenille, & il les fit fouvent
voir à un grand nombre de témoins. Il faifif-
foit la Chenille au moment où elle file, il l'a
plongeoir fufpendue à fon fil , dans de l'eau
très-chaude, la retirait Se la replongeoit fue-
ceffivement, il la dépouilloit enfuite aifément
de l'épidémie , Se il la plongeoir après dans
une liqueur compofée de parties égales de
vinaigre diftillé Se d'efprit de vin. Parce pro-
cédé la larve ou la Chenille acquéroient une
confiftance à la faveur de laquelle Swammer-
dam enlevoit fucceflîvemenr , fous les yeux
de ceux devant qui il travailloir , les tégu-
mens extérieurs , les féparoit des parties in-
ternes fans toucher à celles ci , Se parvenait
PRELIMINAIRE.
Ac cette façon à montrer la chryfalide , après
avoir enlevé les tégumens de Chenille ; le Pa-
pillon, après avoir de même enlevé l'enve-
loppe de chryfalide , & démontroit par con-
féquent à l'œil que le Papillon eft contenu
dans la Chenille. V. vita auélor. avant-der-
nière page.
Ce qu'on vient de lire fuffit pour donner
une idée de la manière dont Swammerdam
procédoit, du degré de croyance que l'on
doit aux faits qu'il rapporte ; fa découverte
fur la manière dont s'opèrent les métamor-
phofes, fur ce qu'elles font, la defcription
anatomique qu'il a faice de divers infectes &
de plufieursautresanimauxdont l'organifation
n'étoit pas mieux connue , font les deux parties
de fon ouvrage qui lui ont acquis une réputa-
tion immortelle. Aucun autre auteur n'a rendu
de plus importans fervices à la fcience , Se
Swammerdam , indépendamment des con-
iioiffances dont il l'a enrichie, a tracé la route
à ceux qui, comme lui, prétendent à des dé-
couvertes vraiment inftructives , qui avancent
la fcience Se qui méritent la reconnoifiance
des vrais favans.
Cependant il n'a pas nég'igé la partie hif-
torique dans certains cas. S'il m'eft permis
d'apprécier ce grand homme, je dirai que
la patience, l'exactitude, l'amour du vrai ,
formoient fon caraâère ; qu'il joignoit à ces
excellentes qualités une dextérité & une faga-
cité rares dans l'exécution Se dans la recherche
des moyens : mais Swammerdam , né pour
obferver Se découvrir , manquoir de génie pour
conclure d'après fes propres obfervations, pour
les généralifer & en tirer de grands rélultats ;
ainfi il voit tout en particulier, mais il com-
pare peu ; il met les autres en état de tirer des
conféquences , Si il s'arrête au point le plus
fatisfaifant pour un efprit qui réfléchit. En
décrivant l'organe de la vue des infectes diur-
nes Se des infectes nocturnes , la manière dont
refpirent les infectes terreftres & les infectes
aquatiques, il ne compare pas les premiers
aux oifeaux de nuit Se aux oifeaux diurnes ;
tes féconds aux Poiflons Se aux animaux cer-
CCCVij
refîtes , Se il ne découvre pas dans l'organi-
fation le principe des habitudes , &c; il voie
tout ce que les yeux peuvent appsrcevoir, &
très peu de ce que la réflexion peut découvrir
en comparant les faits & en en tirant les ré-
fultics qu'ils préfentent. Enfin, pour ne rien
diflimuler , on eft fâché, eu lifant l'excellent
ouvrage de Swammerdam , que des digref-
fions longues &' trop fréquentes , dictées par
un efprit de piété, détournent l'attention de
l'objet principal.
Quoiqu'on ait donné , dans la collection
académique , un précis ries ouvrages de Swam-
merdam, je crois devoir faire connoître, au
moins en abrégé , les objets fur lefquels il a
augmenté nos connoilfances en particulier ,
après avoir rendu compte des fervices qu'il
a rendus à la fcience en général. Mais la notice
qu'on a déjà donnée de fes obfervations , tant
dans l'ouvrage que je viens de citer , que dans
beaucoup d'autres , Se la néceflîté fur-tout de
méditer fes obfervations pour qui veut être
réellement inftruit, me difpenfent d'entrer
dans de longs détails.
Swammerdam commence par définir ce
qu'il entend par changement ou métamdrphofe.
Ce n'eft que le développement lent des par-
ties \ il expofe enfuite pourquoi ce change-
ment a paru fi étonnant & fi merveilleux ;
il établit quatre fortes de changemens ou de
métamorphofes , qui toutes quatre ne cot>-
fillent que dans le développement fucceffif
qui eft la bafe de toute metamorphofe ;.il
prouve les aflertions précédentes par des
exemples pris de différens infectes. Tel eft le
plan de fon ouvrage expofé par lui même à
la fin du chapitre premier. Il diflerte fort
au long , dans le fécond , fur l'aiTertion que
le développement eft le principe de toute
métamorphofe ; il examine enfuite comment
la larve fe change en chryfalide. Dans le
chapitre troifième , il expofe pourquoi les
métamorphofes ont été fi mal connues, Ci
mal expliquées; il rapporte & réfure les opi-
nions des philofophes fur cet objet , Se en
particulier le fentiment d'Harvé , qui com-
CCCV11J
DISCOURS
paroir la chrysalide à un œuf, Si qui penfoir
qu'elle en remplilToit les fondions. Il diftingue
ou établit, dans le chapitre quatrième t quatre
fortes ou ordres de métamorphofes.
Le premier ordre comprend les infectes
qui forrent de l'œuf avec tous leurs membres,
qui ne fubilfent d'autre changement que l'ac-
croiffément de leurs parties , mais qui , pen-
dant que cet accroillement a lieu , changent
de peau un pi us ou moins grand nombre de
fois.
Le fécond ordre eft celui dans lequel l'in-
fecte naît ou fort de l'œuf pourvu de fix
pieds , mais privé d'aîles qui fe développent
par la fuite ; Se cet infecte , pendant que ce
développement s'opère , eft en nymphe.
Dans le troifième ordre font compris les in-
fectes qui fortent de l'œuf fous la forme d'un
Ver ou d'une Chenille à fîx pattes , ou à un
plus grand nombre, ou fans pattes , & dont
les membres croiiîènt fous leur première en-
veloppe , ou fous la peau de Ver ou de Che-
nille , jufqu'à ce qu'ayant dépouillé cette
peau, ils paroiffént fous la forme de chry-
falide.
Les infectes du quatrième ordre ne diffé-
rent de ceux du troifième , qu'en ce qu'ils
deviennent chryfalidzs fous leur première
peau qui s'endurcit , & qu'ils ne quittent
pas pour palier à l'état de chryfalide.
Après avoir déterminé les quatre fortes de
changemens qui arrivent aux infectes, Swam-
merdam reprend chaque ordre, fait rénumé-
ration des infectes qui doivent y être rappor-
tés , & cite pour exemples de chaque forte
de changemens différentes efpèces d'infectes
à l'égard defquels il entre dans les détails les
plus circonftanciés. Il ne m'eft pas poffible
de les fuivte, j'indiquerai donc feu'ement les
matières dont il eft traité, & les faits' les plus
remarquables qu'elles préfentenr.
Les infectes du premier ordre fent, V Arai-
gnée t la Tique, le Pou, le Monocle, Pulcx
arborefcens , le Cloporte , la Scolopendre
Swammerdam ajoute à la même lifte la LC
mace Se la Sang fue. Mais ces animaux ne
doivent pas être compris parmi les infectes \
d'un autre côté , les genres indiqués par Swarr-
merdam ne comprennent pas tous les infectes
du premier ordre ; mais il fuffit de favoir que
c'eft dans cet ordre qu'on doit placer tous les
infectes qui ne fubillent pas de changement
de forme. Au relie, Swammerdam ne fe
borne pas à l'énumération sèche que je viens
de préfenter; il traite d'abord de l'accroif-
fement des parties dans les infectes du pre-
mier & des trois ordres fubféquens; il compare
cet accroilîement à celui des végétaux \ il
regarde l'œuf dont l'infecte fort fous fa forme
parfaite comme une nymphe , & le nomme
nymphe ovoïde; il fait enfuite l'énumération
des infectes du premier ordre, & il rapporte
des obfervations fur chacun de ces infectes ,
en particulier fur l'Araignée ; il les appelle
en général nymphe animale.
Il prend après le Pou pour exemple d'un
développement ou accroiffement de parties
du premier ordre. Il examine d'abord les
parties externes , Se il entre enfuite dans un
détail très circonftancié des parties internes^
En fendant la peau fur le dos , on voir
aufîi-tôt paroître des gouttes de fang. En les
examinant au microfeope on reconnoît qu'el-
les font compofées de globules tranfparens»
Sous la peau font placées des fibres mufeu-
laires de trois efpcces qui fervent aux mou-
vemens des anneaux dont le ventre eft com-
pofé. Defcription de ces fibres. On ne
trouve pas deiîbus le cœur comme dans-
les autres infectes , ce qui vient peut-
être du mouvement continuel de l'eftomac
Se de l'extrême petiteffe du cœur , deux
conditions qui en rendent la vue très dif-
ficile.
Les trachées forment feules une grande
partie de la fubftance du Pou ; elles fe ré-
pandent en grand nombre dans rous fes
membres , elles pénètrent dans le corps graif-
feux formé par de très petits globules > \s%
PRÉLIMINAIRE.
trachées font compofées d'anneaux cartila-
g'neux, qui forment des fpirales. Se d'anneaux
membraneux ; ces anneaux deviennent de plus
en plus petits dans les dernières ramifications
Se finiflent en un filet membraneux. Swam-
merdam n'a pas examiné , il en avertit, fi
les trachées fe dépouillent d'un épiderme
interne quand le Pou mue , comme il arrive
aux infectes des autres ordres ; les trachées
aboutirent à l'extérieur à quatorze orificfs
ou points refpiratoires , fuivant l'exprelTion
de l'auteur (ce font les ftigmares) leur fitua-
«on ; les anaftomofes des trachées & leur tra-
jet dans toutes les parties fans exception. Ici
Swammerdam interrompt l'examen des par-
ties fuivant qu'elleï fe préfentent, pour les
fuivre félon qu'elles fervent à la digeftion,
à la génération , au mouvement vital ou
volontaire , comme le cerveau , la moelle épi-
niète , les netfs.
Le Pou a pour bouche un aiguillon creux,
fa fituation , fa defeription, fa gaîne, &c.
L'eftomac eft en partie lîtué dans le corce-
lit y Se en plus grande partie dans \! abdomen.
Il eft compofé de deux tuniques ; l'intérieute
eft parfemée d'un nombre inexprimable de
ramifications des trachées ; l'une Se l'autre ,
Se fur-tout l'extérieure , font remplies de
globules granuleux i . Font ils partie des
tuniques, ou ne font-ce que des points graif-
feux ? Swammerdam n'ofe le décider.
Sous l'eftomac, dans l'abdomen, eft placé
un corps compofé d'un amas de globules ,
d'une rexture plus compacte que toutes les
autres parties , d'une figure irrégulière, for
tement adhérent à l'eftomac.
Swammerdam penfe qu'on doit regarder
ce corps comme le pancréas , quoique Hooke
l'ait confidéré comme le foie.
tccix
A l'extrémité de l'eftomac eft le pylora
qui s'ouvre dans un inteftin grêle de la même
rexture que l'eftomac, qui fe refterre & fe
dilate dans fon trajet , qui a la forme de
la lettre ci couchée \ il aboutit à quatre vaif-
feaux ou appendices qui font quatre inteftinS
cœcum , qui fe trouvant également dans tous»
les infectes ; après ces quatte vaitTeaux eft
fitué le colon qui fe dilate à fou extrémité
en une cavité ou cloaque } où les excrémen*
fe moulent; au-deflous eft le rectum qui
aboutie eu-delTus du v&ntre à fa jondion avec
la queue.
Swammerdam revient à l'eftomac, il df«
qu il eft dans un mouvement continuel , Sa
pour en donnet une idée y il l'a repréfenté
dans trois états , deux da contraction Se un
de dilatation; il examine enfuite comment
le Pou fuce le fang dont il fe nourrit^ com-
ment le fang palfe de Paiguillon dans l'ef-
tomac.
La moelle épinière prend fon origine à /*
poitrine Se s'étend jufqu'à la dernière paire
des pattes ; elle eft compofée de trois cau-
sions ou renftemens qui fourniiïent de cha-
que côté trois nerfs qui fe diftribuent aux
pattes; en-delfbus elle donne naiffance à fix
nerfs qui fe portent aux vifeères ; la mem-
brane qui la revêt eft couverte d'un grand
nombre de trachées. A fa naiffance la moelle
épinière eft très-déliée Se infiniment tenue-
elle s'unit en cet endroit au cerveau qui 3
la forme d'une poire, qui eft divifé en deux
lobes , Se couvert par la dure-mère. II eft
très-difficile à reconnoître Se à féparer des
parties cjui le couvrent.
Les nerfs optiques font Fort courrs, cV
au deffus font les yeux fi petits que Swam-
merdam n'a pu en faire la diffècuon comme
il l'eût defiré j il croit cependant y avoir
Ci ) Ces globules ne font-ils pis des corps glanduleux qui fourniflent le fuc gaftrique ; Se n'eft-ce pw
la même organisation pour l'ettomac cl« tous les animaux ?
cccx
reconnu l'uvée Se la cornée , qui lui a paru
à facettes hexagones.
Je ne peux , dit Swammerdam , déter-
miner fi le Pou doit être divifé en mâle
Se femelle; s'il a deux fexes diftinâs , ou
s'il eft hermaphrodite; il s'accouple , il eft
vrai , mais la Limace s'accouple aufli } & ,
dans quarante Poux que j'ai diflequés , j'ai
trouvé un ovaire , en foi te que X ovaire Se
le pénil peuvent fe rencontrer dans le même
individu. Mais Swammetdam n'a pu dé-
couvrir le dernier. Penem nallum animad-
verti , quantumvis ovarium difiinciijjime vi-
derim.
L'ovaire s'étend dans toute la capacité du
ventre, & remonte par fes appendices juf-
qu'au thorax. Les œufs font fi apparens fur
l'ovaire, que Swammerdam y en acompte
dix grands Se quarante-quatre petits. Jl eft
double , & chacune de fes deux portions
eft divifée en cinq canaux, ou conduits
ovaires , oviduclus , qui fe réunifient tous dix
en un canal , après lequel on trouve la ma-
trice •, à l'extrémité du canal eft fitué un fac
qui s'ouvre dans la matrice, Se qui y verfeun
gluten dont les œufs s'imprègnent à leur
partage, par-delà le fac eft le col de la
matrice , puis un étranglement qui aboutit
à la vulve.
Du Pou Swammerdam pafle au Mono-
cle , Pulex arborefcens ; il n'entre pas dans
d'aufli grands détails; les parties qui lui
paroiflent les plus dignes de remarque dans
cet infecte , font les bras qu'il porte près de
la tête, & qui fervent à fes mouvemens.
Ils nailfent chacun d'un tronc qui a quelque
rapport avec l'os du bras articulé avec l'omo-
plate-, ce tronc fe divife en deux rameaux,
chacun de ceux-ci en trois , &c. Mais ce
qui eft fur-tout remarquable, c'eft que, fui-
vant les mouvemens que l'infecte leur com-
munique , il fe ditige en avant par une
ligne droite, il plonge au fond de l'eau,
ou il remonte à fa furface , ou il fait tour-
net toutes les parties de fon cojps enfemble
DISCOURS
comme autour d'un axe 3 Se il trace un
cercle fut lui-même. Swammerdam décrit
les différens mouvemens des bras qui fer-
vent aux trois dirlérens mouvemens de l'in-
fecte , Se il fait voir que le Monocle fe
meut dans l'eau par des mouvemens de
fes bras analogues aux mouvemens des aîles
des oifeaux , par le moyen defquels ceux ci
exercent les mêmes mouvemens dans l'air.
Il décrit enfuite fuccinctcment les parties
internes du Monocle; il dit qu'étant en
France, il vit une fi grande quantité de ces
infectes fur l'eau d'un abreuvoir au bois de
Vincennes , que l'eau en paroifloit de cou-
leur de fang ; Se à l'occafion de ces mêmes
Monocles , il prévient que , pour découvrit
les infectes qui fe trouvent dans l'eau , au-
cun inftrument ne lui a paru aufli commode
qu'une utinale de verre. L'eau fe précipite
dans ce vale qu'on y enfonce , entraîne les
infectes ; en regarJant enfuite le ventre du
vafe oppofé à la lumière , fi que!qu'infi_cte
ù meut dans l'eau, on le découvre & on
le retire aifément pour l'obferver.
Le troifième & dernier infeétequeSwam»
merdam cite pour exemple des changemens
dn premier otdre , eft le Scorpion. Il dif-
fère des infectes du même ordre en ce qu'il
eft vivipare , Se qu'il dépofe fes œufs dans
fon intérieur , où le petit fe développe , Se
où il fort de l'œuf. On doit divifer le Scorpion
entête, poitrine, ou corcelet Se ventre. La tête
eft comme réunie avec le corcelet; au mi-
lieu font fitués deux yeux,& deux autres en-
devant, plus vers la partie antérieure; au-
deflbus font placés deux bras ou pinces qui
fetvent de mâchoires. L'infecle retire à vo-
lonté ces pinces , ou les fait fortir de fa
bouche.
Au-defibus du corcelet font placées huit
pattes divifées en fix articles , dont le dernier
finit en un crochet bifurqué. En devant de la
tête eft fitué de chaque côté une forte pince
femblable à celle des Crabes. Le ventre jeft
compofé de fept anneaux , dont le dernier
donne naiflance à une queue aufli compofée
P R Ê L 1 M I N A 1 R E.
cccxj
de fept articles, dont le dernier fe termine
en aiguillon, à l'égard duquel Swammer-
darn n'a pu reconnoître , s'il aboutit à un
fac où s'amaffe le venin, ce que cependant
il foupçomie. Il remarque qu'il y a des
différences entre certaines efpèces de Scor-
pions dans les parties dont il vient de patler.
Par exemple, il a compté deux grands yeux
& douze petits fur un Scorpion, &C. il dit
qu'on trouve en Hollande de très - petits
Scorpions qui ne font pas plus grands qu'une
Punaife, ci d'après la defeription qu'il .en
fait , on reconnoît le Scorpion - Araignée ,
ou l'infecte auquel ce nom a été donné de-
puis. Il fe borne à considérer les parties
externes , & il n'examine pas les parties in-
ternes. 11 traite enfuite de l'Anatomie très-
détaillée de diverfes coquilles , ou plutôt des
Vers qui les habitent. Mais cet objet m'eft
étranger. Je palfe donc au fécond ordre de
changement.
Dans ce fécond ordre les infectes ne cef-
fent pas de fe mouvoir, de prendre de la
nourriture. Mais les uns acquièrent leur der-
nière forme fous la peau de larve , qui con-
ferve , fans interruption , la propriété de fe
mouvoir & de fe nourrir, & n'atteignent à
l'état parfait qu'en dépouillant la peau de
larve, fans avoir celle de fe mouvoir & de
prendre des alimens \ les autres ne ceflent
pas non plus de fe mouvoir & de fe nour-
rir , mais déjà femblables à ce qu'ils de-
viendront, il ne leur manque que des aîles
qui pouffent , & fe développeur à peu près
comme le bouton d'une plante. Difonsdonc
que les infectes du fécond ordre ne cefTenr
point de fe mouvoir & de fe nourrir, &
que c'eft ce qui les diftingue des infectes du
troifième cV quatrième ordre \ mais que parmi
ceux du fécond , les uns font couverts d'une
enveloppe qui cache leur forme vraie fous
laquelle ils ne paroifTent qu'en quittant cette
enveloppe; que les auttes n'étant pas re-
couverts par une enveloppe qui déguife leur
forme , mais déjà femblables à ce qu'ils
deviendront, n'en diffère que par le manque
d aîles ; que le changement des premiers
confifte à acquérir des aîles fous l'enveloppe
qui les cache , & à dépouiller cette enve-
loppe; celui des féconds, à acquérir Ample-
ment des aîles, & à les acquérir ànud. Ce
que je viens de dire m'a paru le fens le plus
clair Se le plus précis d'obfervations aiïez
longues , & peut-être peu lumineufes ou
difficiles à entendre, qui commencent l'hif-
toire des infectes du fécond ordre. D'ail-
leurs l'énumération de ces infectes confirme
le fens fous lequel je préfente ces obferva-
tions.
Les infectes que Swammerdam mer au
rang du fécond ordre de changemens font,
la Demoifelk , Moritlla five Orfodaena ,
Hadr. Junii. Libella, Motif. Perla, Aldrov ;
la Sauterelle , le Gryllon _, la Cigale , le
Taupe-Gryllon , la Blatte, enfuite les Pu-
naifes de terre qui volent , Cimices volantes
tetreftres , les Punaifes d'eau volantes , deux
efpèces d'infectes que Swammerdam défîgne
fans donner de nom au premier, dont il
appelle le fécond Tipules aquatiques, 8c
qu'il n'eft pas facile de reconnoître ; ce donc
je ne m'occupe pas dans ce moment. Suivent
le Scorpion aquatique, Nepa, le Noclonecla
ou Punaife à avirons & l'Ephémère.
Première exemple du fécond ordre de
changemenr, fig. i, nQ. i.
Le Ver de la Demoifelie renfermé dans
l'œuf, & appelle par Swammerdam dans
cer état , comme les autres iniectes du même
ordre avant leur fortie de l'œuf, Nympha-
yermiculus.
Point de deferiprion de la figure qui pré-
fente un ceuf oblong , au centre duquel &
fuivant fon grand axe , eft placé un Ver
oblong & cylindrique. Les œufs font atta-
chés le long des ovaires qui onr la plus par-
faite reffemblance avec ceux des Poilfons 6c
qui font de même compofés d'œufs accumu-
lés près les uns des autres. N°. z. L'œuf
de grofleur naturelle. N°. j. Le Ver au
fortir de l'œuf, mais groffi. Il eft hexapode-
CCCXIJ
oblon<* , &• on y réconnoît déjà la forme de
la Demoifelle, mais moins alongée, on ne
lui voit encore aucun traie qui rappelle l'idée
des aîles. N8. 4. Le m"me Ver qui a gran-
di , & fur le corcelet duquel on réconnoît
les fourreaux des aîles. N°. 5. Le Ver par-
venu au terme de fon accroiiïement, Se fes
aîles aufli formées , mais pliées fur elles-
mêmes , &c renfermées fous les émis qui cou-
vrent le dos. N°. 6, Le Ver parvenu à fon
dernier terme, & ayant quitté l'enveloppe
qui le couvroit , ou la nymphe.
Tig, 2. LeVer,ou plutôt la nymphe, dans
l*ac~tion de Ce tirer de fon en veloppe.de déployer
fes aîles. Swammerdam afligne pour nourriture
aux Vers & aux nymphes, le limon & la vafe
des eaux dans lefquelles ils vivent ; il eft
yrai qu'on les trouve dans la vafe; mais
«lie n'eft pas leur aliment: ils dévorent d'au-
tres infe&es aquatiques.
Defcrjption des œufs dépofés par les Demoi-
f elles dans les eaux où ils doivent éclorre. Lorf-
• ue les Vers ou nymphes ont acquis leur gran-
deur il s quittent les eaux, fe fixent fur les tiges
<}e quelque plante, s'y cramponnent à l'aide
des crochets de leurs fix pattes , s'y déga-
gent de leur enveloppe qui fe fend fur le
çjos, en tirent leurs, différentes parties; les
aîles fe déploient, s'aftermifTent & la De-
moifelle prend l'ellor. Elle eft deftinée à
cjonner la charte à d'autres infeâes qui lui
fervent de proie.
Elle a deux yeux à refeau très-gros , qui
forment la plus grande partie du volume da
Ja tête, Se qui jettent un brillant ou éclat
fort vif j quatre aîles membraneiifes , très-
fprtes , à l'aide defquelles, elle fe meut avec
rapidité Se en tout fens dans l'air à la ma-
nière de l'hirondelle , frappant comme elle
l'air', & le coupant avec fes aîles, comme
îjyec des rames.
Au-dedans de la bouche font deux for-
tes dents couvertes par une lèvre avec la-
quelle la Demoifelle qu'on faifit pince vi-
DISCOURS
vement. Swammerdam pouvoir ajouter qu'elle
fe fert aufli de fes dents pour fe défendre ,
6c que fa lèvre lui fert à retenir , manier,
retourner fa proie.
Les pieds font très-courts en comparaifon
des aîles , aufli les Demoifelles marchent-
elles peu fur le terrain uni , Se elles fe fixent
fur l'extrémité des branches j elles ne peu-
vent, comme les Papillons, élever perpen-
diculairement leurs aîles, ce qui fait que
pofées à terre elles s'envclent difficilement;
elles ne peuvent fupporter un long jeûne Se
ne vivent pas, il on ne leur fournit tous les
jours quelques infeâes ; elles cherchent le
foleil dont la chaleur les anime; elles font
au contraire fédentaires dans les jours fom-
bres. J'ai rapporté ces faits hiftoriqu^s pour
prouver , comme je l'ai avancé , que Swam-
merdam n'a pas négligé cette partie de l'hi£«
toire des infe&es.
Le corcelet à l'infertion des ailes eft chargé
de fibres mufculaires , qui fervent aux mou-
vemens des pieds & des aîles; ces fibres font
traverfées par le coeur, l'çefophage& la moel-
le épinière, dont la plus grande portion , s'é-
tend aux reins Se le long du ventre. L'eftomac
eft pyriforme, & chargé de beaucoup de tra-
chées. On voit des fibres mufculaires fur les
anneaux du ventre & fur la queue,
La partie du mâle eft fituée à peu près à l'o-
rifice antérieur du ventre Se l'orifice externe
des parcies génitales dans la femelle eft au
contraire placé à l'extrémité de la queue. Le
mâle en volant préfente à la femelle l'extré-
mité de fa queue que celle ci faifit, place en*
tre fes deux yeux , qu'elle embrafle Se retient
avec fes deux premières pattes; elle recouibe
en même tems fon ventre en deflous Se pré-
fente l'orifice de fa queue , où ell l'entrée des
parties génitales, à la partie antérieure & in-
férieure du ventre du mâle, où font fitnées
lçs parties de fon fexe ; l'un & l'autre ainfi
unis achèvent l'accouplement, après lequel la
femelle, s'approchant des eaux qui n'ont pas
qu peu de mouvement , plonge dedans l'extré-
mité
mké de fa queue, & y dépofe fes oeufs. Ils
font d'abord mois, & ils s'endiKcïffènt en-
fuite ; Swammerdam penfe , fans l'alfurer ,
que le Ver y acquiert fa forme en deux jours;
ii décrit enfuite les Vers ou Larves de lix ef-
pècesde Demoifelles. Mais ces objets ne pré-
l'emant que des différences de forme, de gran-
deur j de coloris , je les palîe fous filence.
Le Scorpion aquatique ( Nepa ) eft le fécond
exemple que propofe Swammerdam. Il décrit
ùs parties externes & Cqs par: ies internes. La tête
eft noire, petite, d'une fubftance fort folide ;on
y remarque les yeux qui font hexagones , à
réfeau.labouchequi eft courbée^qui renferme
un aiguillon creux; le corcelet eft de même fubf-
tance & de même couleur que la tête ; en-
diffus font articulées quatre ailes & en deffous
quatre pattes, la moitié fupérieure des aîles
de dellus eft d'une fubftance beaucoup plus
compacte que le refte de ces aîles; elles fe
joignent fi exactement qu'on n'apperçoir pas
leur commifTure, & que les aîles inférieures
qu'elles couvrent ne font jamais mouillées,
quoique l'infecte vive dans l'eau. Les aîles
inférieures font membraneufes & chargées
de beaucoup de trachées; la portion fupé-
rieure du ventre qu'elles couvrent eft d'un
beau rouge. Chaque pme formée de plufieurs
articles, eft terminée par deux onglets. Outre
les quatre pattes il y a deux bras comme dans
le Scorpion , mais qui manquent de la pièce
extérieure èV qui ne forment pas une pince.
Le ventre finit en une queue bifurquée.
Cet infecte eft fouvent chargé de beaucoup
de tendes , à l'égard defquelles Swammerdam
doute fi ce font des fendes en effet ou des
mittes qui fucent le fang du Nepa. 11 décrit
ces lendes t & il dit que les ayant ouvertes il
a trouvé à leur intétieur un animal dont il fait
la defeription. 11 pafle à celle des parties in-
ternes du Scorpion aquatique en avertiffant
qui! n'en a examiné aucune avec autant d'at-
tention que les parties de la génération qui
le méritent. Il vit fur l'eftomac & les intef-
tins quelques glandes , il remarqua des appen-
dices borgnes dans le ventre ; les trachées
étoient en comparaifon moins nombreufes
Kifioïre Naturelle , lnfed.es , Tome IV.
PRÉLIMINAIRE. Ccc>:i;j
que dans les autres infectes; elles aboutiiïenc
à deux ftigmates., un de chaque côté , fous
les ailes. La moelle épiuière offre peu de
ganglions.
Les parties de la génération du mâle exi-
gent la plus grande attention & leur anato-
mie préfente les plus grandes difficultés. Le
penil qui aboutit à l'anus tire Ibn origine
d'une racine firuée dans l'abdomen , cette
racine ou tronc du penil eft nerveufe, de
couleur blanche, elle forme quelques plis t
après lefquels ce tronc fe divife en quatre
portions, dont deux font les vailfeaux défe-
rens, & les deux autres les vélîcules fémina-
les; celles ci s'ouvrent , comme les canaux
déférens dans le penil , & y portent la femence
qu'elles ont reçue en dépôt , qui a été élabo-
rée dans fon léjour; car les véficules fémi-
nales font parfemées de glandes qui filtrent
une humeur particulière qui fe mêle à la fe-
mence. Les vaifTeaux déférens en approchant
des tefticules deviennent plus étroits & fe di-
vilent chacun en deux canaux qui reçoivent
la femence des tefticules. Ceux ci font for-
més de cinq corps blancs, oblongs , olandu-
leux & de cinq vailfeaux unis avec les cinq
corps glanduleux & formant un grand nom-
bre de contours. Les véficules féminales ont
un peu moins de longueur & plus d'ampleur
que les vaifTeaux déférens ; dans ceux - ci ,
dans les vaifTeaux des tefticules & dans les
corps glanduleux joints à ces vaiflèaux la fe-
mence eft d'un clair brillant , lucido candore
nicens, & dans les véficules féminales elle eft
femblable à de l'eau , continens matériam
fzminalem aaueam.
Swammerdam obferve que la defeription
qu'il vient de faire, rapproche les parties ouil
a décrites d^es mêmes parties obfervées dans
le Scarabé naficorne , & même des parties de
la génération de l'homme.
Les parties de la femelle confiftent en un
ovaire divifé'en cinq conduits, ovMuclus. Les
œufs que ces conduits renferment y font pla-
cés avec tant d'art & ils font d'une fabrique
r r
CCCXIV
fi merveilleufe que Swammerdam dit n'avoir
jamais rien vu de plus ingénieufement penfé
& de plus élégamment exécuté.
L'oeuf oblong , jaunâtre , arrondi à fon
•xtrémité , eft chargé à fa partie antérieure
de fept fibrilles foyeufes placées en rond ,
rouges à leur bout & blanches dans leur
milieu. Ces foies ou poils font dirigées & cou
chées d'un œuf à l'autre , & celles de l'œuf le
plus voifin de l'extrémité embraiïent le buut
de celui-ci, celles du troifième le bout du
fécond, ainfi de fuite.
Les Scorpions aquatiques fonr forcés de
relier dans les eaux , où ils font nés tant que
leurs ailes n'ont pas acquit leur volume ; mais
quand elles y font parvenues les Scorpions ai-
ment à changer de féjour& fe portent en vo-
lant de côtés & d'autres. C'eft fur- tout de
grand matin & la nuit qu'ils prennent leur
eflbr.
L'éphémère fournit le ttoifième exemple.
L'hiftoire & l'anatomie de cet infecte font pré-
fentées dans le plus grand détail. Cependant
Boerhaave avertit dans un paragraphe , qui
précède cette lavante diflertation, qu'il en a
retranché les téflexions de l'auteur qui étoient
étrangères à l'objet phyfique & qui en détour-
noiem l'attention. Car Swammerdam avoir
donné à l'hiftoire de l'éphémère , qui, comme
fon nom l'annonce, vit, ou patte pour vivre
un jour, un foin particulier dans l'intention
d'en faire la comparaifon à la vie humaine.
Quelques foient les retranchemens faits par
Boerhaave } je ne peux que citer les objets qui
font traités & m'arrêtet furies plus importans.
L'hiftoire de l'éphémère eft divifée par cha-
pitres dont chacun eft précédé d'un titre qui
annonce le fujet qui y eft traité.
Chapitre premier.
L'Ephémère naît d'un œuf.
L'Ephémère dont Swammerdam fait par-
ticulièrement l'hiftoire, eft l'efpèce qui patoît
DISCOURS
en fi grand quantité tous les ans pendant
trois jours, vers le quinze ou vingt d'Août ,
fur les rivières d'Europe, un peu plutôt ou
plutard, félon la pofnion de chaque lieu
& la température de l'année, qui eft connu
des pêcheurs fous le nom de Manne. Ce-
pendant les principaux faits de la vie de
cette efpèce , & fon anatomie fur-tout 3
conviennent aux autres efpèces du même
genre.
Defcription de l'Ephémère \ il vit envi-
ron cinq heures fous la forme d'infeûe
parfait \ il la revêt le foir & périt le matin ;
quoiqu'on voie l'efpèce pendant trois jours ;
ce font chaque jour de nouveaux individus.
La femelle, après avoir quitté la dépouille
de nymphe , voltige à la furface de l'eau >
& y répand fes œufs, que le mâle , après
avoir également quitté fa dépouille, féconde
en les arrofant de fa laite , ou liqueut fper-
matique. ( Tel eft le fentiment de Swam-
merdam. )
Les œufs font de forme applatie ; ils de-
meurent peu à la furface de l'eau , mais ils
s'enfoncent , fe féparent les uns des autres ,
& font reçus fur la vafe. Swammerdam n'a
pas obfervé combien de jours ils y retient
avant que le Ver qui s'y forme en forte.
Chapitre II.
Ils fort de l'œuf de l'Ephémère un Ver
à fix pattes , connu fous le nom de Manne:
riverine , ou de rivage , Efca riparïa.
On rrouve ce Ver en trois états fur la
vafe. Très- petit, & fans aucun rudiment
d'aîle , plus grand & avec des ailes qui com-
mencent à pouller , ayant acquis fa gran-
deur, & avec le fourreau des aîles ayant pris
tout fon accroilTement. Au refte, le Ver
reftemble à l'animal parfait , à la grandeur
près & au manque des aîles. Son accroifle-
ment eft très - lent.
P R É L 1 M I N A 1 R E.
cccxv
Chamtri III.
Du Ver forci de l'œuf, & de fa nourriture.
Le Ver fait très-bien nager ,& il nage en fe
pliant à la manière des ferpens ; cependant
on trouve fort peu de Vers au fond des
rivières Se dans leur milieu., mais ils fe fixent
fur le rivage Se où l'eau eft la plus tran-
quille ; ils habitent des trous dirigés hori-
zontalement , Se qu'ils creufent dans l'argile,
très - rarement dans d'auttes couches. Ils
agrandirent Se prolongent ces trous , tou-
jours fort longs, fuivant leurs befoins ; ils
font très-agiles dans ces mêmes trous ; mais
quand on les en expulfe , ils marchent mal
fut la vafe , quoiqu'ils nagent bien , ils fe
fatiguent pramptement , ils fe ~renverfenr
fur le dos Se perdent leur agilité avec leuts
fotees. Swammerdam remarque que tous les
Vers à tuyau font agiles dans leur tuyau ,
mais qu'ils fouffrent & perdent leur mobi-
lité quand on les en fait fottir.
Les Vers au(îi-tôt qu'ils fonr nés, com-
mencent à creufer leurs tuyaux , Se ils exé-
cutenc ce ttavail à l'aide de leurs deux pre-
mières partes , conformées à peu près comme
celles du Taupe-Grillon j & de deux dents en
forme de pince, dont leur bouche eft armée.
Quoique la plupart ne creufent que des
tuyaux droits Se horizontaux ; quelques-uns
en creufent d'obliques & d'inclinés.
Les pêcheurs ont obfervé que , fuivant
que les eaux hauflent ou baillent , les Ephé-
mères habitent des trous plus élevés ou plus
enfoncés. La mult tude de trachées obfet-
vée dans ces infe&es , & dont il fera parlé
par la fuite , confirme cette obfetvation.
L'argile eft la feule nourriture des
Ephémères , & Swammerdam croit pou
voir alfurer ce faitj parce qu'il n'a jamais
trouvé d'autre matière dans l'cltomac Se les
inceftins des Ephémères qu'il a diiléqués.
Chapitre IV.
Combien de tems le Ver de l'Ephémère eft en
nymphe : pourquoi on lui donne le nom de
Manne.
Le Vet de l'Ephémère conferve fa pre-
mière forme pendant ttois ans , Se ne parte
à la dernière qu'au bout de ce tems.
On l'appelle Manne , parce que , quand
il quitte fou tuyau Se qu'il nage, que quand
aptes avoir pris fa dernière forme , il vient
périr à la furface de l'eau , il eft avidement
dévoré par les poiflonsj il eft un excellent
apât pour amorcer les lignes.
C H A P I T R. H V.
, Defcription des parties externes.
Chapitre VI.
Anaiomie des parties internes.
Les parties internes font les mêmes dans
l'Ephémère , foit lorfqu'il eft en larve, foit
après qu'il en a dépouillé l'enveloppe. Swam-
merdam j avant de les décrire , rapelle 1 e-
numération des parties externes du Vet ou
larve. Ce font la tête , le ctâne , les antennes
Cornicula, les yeux, les dents, la bouche,
la langue Se fes papilles, les pieds, les on-
gles , les ailes, le ventre Se fes dépendances,
deux rameaux fupérieurs Se dix inférieurs ,
placés fur les côtés, fervant pour nager t la
queue qui eft fourchue Se fes appendices.enfin
l'ouvertuie des vailleaux pulmonaires en-
deflous du ventre. Ces parties appartiennent
aux deux fexes.
Les parties internes font les tuniques , le
fang, les mufdes, la graifle, l'eftomac , les
inteltins, les trachées, le cœur, /la moelle
épinière 3 les vailleaux fpermatiques.
Ces parties ne diffèrent point dans les
deux fexes, excepté qu'à la place des laites ou
r r i)
kccxvj
DISC
vaifTeaux fpermatiques, qui appartiennent au
mâle, on trouve l'ovaire clans la femelle.
Swammerdam avenir qu'il n'a pu examiner
affez bien les parties incernes de la têce &
lej yeux. Qu'à l'égard de la cavité du cor-
celer , comme elle eft en grande partie occupée
par les mufcles qui fervent aux mouvemens
des pattes 6V des ailes , il en dira peu de
choie. Il continue de la manière fuivante.
Si., ayant fixé par le moyeu d'aiguilles les
plus fines un Ver d'Ephémère , renverfé fur
le dos au-detîus d'un fond noir , on ouvre
la peau , il en fort une liqueur limpide
qui eft le fang. Au-delTbus de la peau 3 écartée
par le moyen de la poinre d'une aiguille
très fine , on voit une pellicule qui couvre
les mufcles abdominaux , dont les uns font
droits, les autres tranfverfesj tous accom-
pagnés des expanfions de la pellicule placée
fous la peau.
Au-delïousdes mufcles eft une membrane
tenue , qui paroît êcre le péritoine \ elle eft
chargée de la graille ; celle-ci eft de la con-
fiftance d'une huile , & contenue dans des
vaifteaux très fins. En pouffant plus avant,
on découvre l'eftomac & les inteftins. A la
partie antérieure on remarque l'œ'ophage qui
defcend , comme un fil fin , de la bouche ,
en traverfant le corcelet ; il fe rétrécit en-
core en fe joignant à l'eftomac.
Ce vifcère , quoique formé de différentes
parties , paroît compofé d'une membrane
tenue , chargée en - dedans de plis ou de
velouté. En-dehors l'eftomac eft lifte , Se il
eft renflé ou flafque félon qu'il eft plein ou
vide ; on y découvre un grand nombre de
Vaifteaux aériens.
OURS
Les inteftins font de trois fortes. L'in-
teftin grêle , qui eft courbé , le gros inteftin
on colon, Se le rectum.
A l'intérieur de l'inteftin grêle, à fa partie
inférieure , font des plis qui ont du rap-
port aux valvules annulaires des inteftins
grêles dans l'homme. A l'endroit où le gros
inteftin fuccède à l'inteftin grêle , font des
fibres oblongues qui paroillent des expan-
fions mufculaires , & qui fe propagent dans-
la cavité de l'inteftin ; le furplus du canal
eft le reftum pliffé tant qu'il eft interne,
& qui s'ouvre à l'anus par une ouverture
allez large. L'eftomac occupe avec l'inteftin
tnêle , depuis le quatrième jufqu'au onzième
anneau , & les trois fuivans renferment le
colon & le rectum.
Lorfque l'eftomac & les inteftins font rem-
plis d'argile, l'infecte qui eft tranfparenr,
paroît de différentes couleurs fuivant celles
de l'argile. Mais quand il eft prêt depafler
à fon dernier état, comme il ne prend plus
alors de nourriture , il eft entièrement tranf-
parenr (i ).
La trachée-artère eft double j chacun de
fes troncs fe diftribue aux deux côtés du
corps en fuivant un trajet tortueux, & fe
propage dans toutes les parties. Ses divifions
tonnent une fuite d'anneaux fortement unis,
qui traufmettent l'air à toutes les parties.
Swammerdam croit, fans l'affurer , que,
quand le Ver quitte fa peau à l'extérieur ,
la trachée & les vaifteaux aériens fe dépouil-
'ent aulîi de leur êpiderme. Ce fait eft sûr,
dit il, par rapport au Ver à foie} mais il
ne l'affirme pas pour le Ver de l'Ephémère.
L'orifice des vaifteaux aériens , ou des
(i ) La larve de l'Ephémère ne fe nourrit que d'argile ; cet infecte , foible en apparence , a donc la
faculté <k convertir une fubitance minérale en la lienne, ians que cette fubftance ait été atténuée en
pailaiir par les canaux tks ftitMhnces végétales.
P R E L I M
ftigmates, eft très-difficile à découvrir; leur
ouverture eft fort petite , Si d'autant plus
qu'on approche davantage ce la tête , ce
qui eft l'oppofé des autres infeift :s. Cepen-
dant Swammerdam fe .regarde comme sûr
d'avoir découvert cet orifice en-delïbus du
corcelet fur les côtés , de même à peu près
que dans les Sauteielles.
Le cœur eft un long vaifleau à plufieurs
étranglemens, fitué à la partie fupérieure
du dos , comme dans le Ver à foie , le Ver
de l'Abeille, &c.
La moelle épinière eft formée de onze
ganglions oblongs , ovales. Le premier gan-
glion fert de cerveau , cV il eft aifé de re-
connoître qu'il donne naifTance aux nerfs
optiques , les dix autres ganglions donnent
naillance aux ditférens nerfs qui font moins
nombreux à mefure qu'on s'approche plus
de l'extrémité du corps. On doit encore re-
marquer que la moelle épinière eft fortement
retenue par des expanfions tendineufes ou
ligamenteuies, fur-tout vers les points qui
répondent aux filets qui fervent de nageoires.
Les organes de la génération font aufli
vifibles dans le Ver mâle prêt à quitter fon
enveloppe , que dans l'infecte parfait. Ils
font fitues de chaque côté de i'eftomac &
des inteftius ; ils lont doubles & femblables
à la laite des poilfons , excepté qu'ils for-
ment quelques anrraétuoutes ; ils font com-
polés de vailïeaux d'un tillu membraneux
très fin , &: remplis d'un fluide blanc comme
du lait, qui eft la femence : depuis les deux
derniers anneaux jufqu'à l'anus lont placés
deux corps oblongs , que Swammerdam
pen.e appartenir aux laites ou vailïeaux
ipetmatiques , mais dont il ne détermine
pas l'ufage. ( Me feroit-il permis de foup-
■ qiie ces corps fu fient ie membre
viril dont Swammerdam ne parle pas, qu'il
pa oit n'avoir pas cherché, préoccupé de
l'opinion qu'il n'y a pas même de contaét
entie les deux fexes dans l't-phémere.)
IN A I R E. cvckmj
; L'ovaire de la femelle eft double, comme
dans les poi fions ; il eft fitué fous la peau
aux deux côtés du ventre , & rempli auua
prodigieufe quantité de vailïeaux aériens qui
le diftribuent aux œufs; fi, ayant enlevé
l'ovaire , & rompu avec la pointe dune
aiguille fa membrane , on le place dans de
l'eau, alors les œufs fe détachent, Si il
ne refte qu'un faifeeau de vailïeaux les plus
tenus. .
Les œufs font trop petits pour être
autrement qu'aumicrofeope; ils font blanc.,,
arrondis & un peu applatis.
Chapitre VII.
Des Jîgncs qui annoncent que le Ver va bien-
tôt devenir infecle parfait; de ce qui lui
nuit j à quel ordre de changement le Jien
doit être rapporté.
Les fignes principaux du changement pro-
chain font la forme plus arrondie du roui-
reati des ailes , fa couleur tirant fur le.
gris , &c.
Les circonftances fuivantes nuifent à I'ac-
croiflement des Vers, en font même péiir.
Un hiver long & rigoureux t une trorç
grande sècherefie.
Ce qui a été dit précédemment proure'
que le changement de l'éphémère eft du û-
cond ordre.
H A P 1 T R
s vm.
Comment le Fer pajj'e à fétat d'éphémère.
Lorfque le Ver a acquis toute fa grandeur
& fes ailes leur confiftance tk leur volume ,
il fort de fon tuyau , fe met à la nage Se
gagne la furface de l'eau. C'eft ce qui a lieu
ordinairement le foir, de fix heures à fix
heures & demie , & ce travail eft le même
pour tous le* Vêts qui font dans la même
cecxvnj
ckconftance.Cependant.tandisqu'ilss'élèvent
à la furface , leur changement s'opère , & il
eft fi fubit , que l'Ephémère prend fon vol en
arrivant à la furface de l'eau \ à l'inftant où
il y eft parvenu l'enveloppe du Ver s'eft fen-
due fur le dos, les ailes ont inftantanément
ptis leur étendue , leur confiftance ; l'Ephé
mère a dégagé toutes fes parties & pris fon
effor ; il a laiffé fon enveloppe, & avec elle
les filets qui fervoient de nageoires , fes mâ-
choires, &c.
Après avoir pris fon effor, l'Ephémère fe
fixe fur le premier corps qu'il rencontre ,
n'importe lequel. Aulîî tôt qu'il y eft fixé il
eft pris d'un tremblement convulfif } au mi-
lieu duquel la peau fe fend fur le dos , l'E-
phémère dégage par cette onvercure fon dos ,
fa tête , fon corps &'tous fes membtes, dont
il laille l'empreinre ou plutôt le moule exté-
rieur adhérent au corps fur lequel il s'étoit
fixé ; ce changement a même lieu pour les
ailes , qui , dans l'opération , font retournées
comme nous retournons un gant , en forte
que la furface fupéneure devient l'inférieure.
Pendant ce fécond changement de peau tout
le corps , mais les patres fur- tout Se la queue ,
prennent beaucoup plus de longueur; les poils
dont différentes parties étoient recouvertes
& le font encore , biffent une dépouille te-
nant à la dépouille commune ; car ils étoient
auffi enfermé:, dans une gaine ou enveloppe
d'où l'Ephémère les retire, ils font alors
moins rapprochés, moins adhérens les uns
aux autres.
L'Ephémère, après l'opération qui vient
d'être décrite, retourne en volant à la furface
de l'eau, il y vol'ige tantôt avec vîtetTe , tan-
rôt av c lenteur , il monte , il defeend , il
remonte , & enfin s'appuyant fur l'extrémité
de fa queue pofee fur l'eau , il fe loutient
verticalement en bartant des ailes. La femelle
rép-uid dans cette pofition fes œufs «.jui font
difperlës fur ia furface de l'eau 5 & le mâle
les féconde en les arrolant de fa laite.
Swammerdaœ eft convaincu que les Ephé-
DISCOURS
mères ne s'accouplent ni dans l'eau, ni dans
l'air. Dans l'eau , parce qu'ils n'y peuvent
refter qu'en nageant , qu'ils la quittent avant
d'avoir fubi leur dernier changement. Dans
l'air, parce qu'ils a y font en tepos que pour
fubir leur dernier changement, que l'appa-
reil de l'accouplement en volant lui paroît
trop difficile, & que la longueur exceffivc
des paties du mâle après (on dentier chan-
gement lui iemble ajouter à cette difficulté.
Mais M. de Réaumur a oblervé que les
Ephémères , en voltigeant à la futface de
l'eau , s'approchent & fe touchent en paffant
comme plufieurs Poilïons fe jouent également
dans l'eau en pareille circonftance , & il a
fuppofé que ce contact des deux fexes eft un
accouplement j ia fuppofition patoît au moins
fondée, & l'accouplement de beaucoup d'oi-
feaux ne confine non plus que dans un con-
tact momentané : cependant , partagé entre
l'opinion de Swainmerdam & le fentiment
probable de M. de Réaumur, je crois qu'on
doit attendre de nouvelles obfetvations pour
décider le fait.
11 faut remarquer qu'il y a dans le der-
nier état des différences notables entre le
mâle & la femelle. i°. Celui ci change deux
fois de peau , ou une fois après avoir quitté
l'enveloppe de Ver, & la femelle ne quitte
que cette enveloppe; elle ne mue plus aptes.
z°. Le mâle eft plusalongé, fes pattes fur-tout
& fa queue font beaucoup plus longues après
le fécond changement de peau. 3*. Le mâle a
les yeux beaucoup plus gros. 4". La couleur
des mâles eft plus foncée & tire plus au
rouge.
Chapitre IX.
Combien de tems l Ephémère vit dans fon dernier
état , & de ce qui hâte fa mort.
L'Ephémère qui s'eft rendu à la furface
de l'eau , & qui s'y joue en volant , vit de
quatte à cinq heures , & c'eft depuis C\k
heures environ du foir à dix ou onze heures.
Aucun ne petit de mort naturelle hors de
PRÉLIMINAIRE.
l'eau , mais tous finirent leur vie à fa fiuface
quand rien n'en traverfe le cours , car une
infinité de circonftances les expofent à perdre
la vie depuis Tinftant où ils quittent les eaux
jufqu'à celui où ils terminent leur exiftence
à leur futface \ en nageant pour fottir de
l'eau ils font expofés à la voracité des Poif-
fons qui en font avides ; ils y font de même
expofés en retournant à fa furface pour y
multiplier , & tandis qu'ils îubiflent leurs
changemens fur la terre , ils font, la proie
de beaucoup d'oifeaux , ainfi que pendant
qu'ils fe jouent en voltigeant dans l'air,
L'Ephémère, de l'inftant où il fort de
l'œuf, vit donc ttoisans, dont il pafle quatre
à cinq heures dans l'état d'infecte parfait :
il efl trois ans à parvenir à cet état , qu'il
n'atteint que pour fe reproduire & celfer
d'exifter. Ainfi, fon être, fon accroilTement,
fes changemens ne tendent qu'au but où il
trouve le terme de fa vie.
Chapitre X.
L'Ephémère continue quelquefois de voltiger
trois & quatre jours ; énumération des di-
virfes efpècts d Ephémères.
Swammerdam obferve qu'il eft connu de
tous ceux qui habitent le bord des rivières
ou qui les fréquentent, que la volée des Ephé-
mères efl de trois jours; il allure cependant
qu'il en a vu le quatrième jour, mais en bien
moins grand nombre, & il penfe que ce font
des Ephémères dont le changement a été
retardé par quelques circonftances particu-
lières. ( Il ne faut pas imaginer que cette
obfervation change rien à la courte durée de
la vie des Ephémères , car ceux qu'on voit
chaque jour ne font pas les mêmes que ceux
qu'on a vu la veille. ) Notre auteur fait enfuite
l'énumération Se la defeription des différentes
efpèces d'Ephémères qu'il a obfervées.
Troifième ordre de changement.
Pour faire mieux comprendre ce qui a lieu
cccxix
dans ce ttoifième ordre de changement ,
Swammerdam rappelle ce qui arrive dans les
deux autres. Dans le premier, l'infecte naît
parfait , & le feul changement qui lui ar-
rive confifte dans Taccroilîement de fes par-
ties ; dans le fécond ordre , l'infecte naît im-
parfait en ce qu'il lui manque des aîles ; fon-
changement confifte & dans TaccroilTement
de fes parties & dans la germination des
aîles qui lui pouffent , ou il les acquiert à nud
& fans être couvert par une enveloppe fous
laquelle elles pouffent & qu'il quitte, comme
la Punaife , le Népa , ou les aîles croifTent fous
une pareille enveloppe, comme celles de la
Demoifelle , de ['Ephémère ; mais foit que
l'infecte de cet otdte appartienne à l'une ou
à l'autre fection , il ne cefte pas de fe mou-
voir , de marcher , de prendre de la nour-
riture.
Dans le troifième ordre , l'infecte naît plus
imparfait que dans les deux précédens, c'eft-
à dire, qu'il n'a ni, comme dans le premier _,
la forme parfaite qu'il aura dans la fuite ,
ni, comme dans le fécond , cette même forme ,
au manque près des aîles ; mais il n'a ni la
forme qu'il prendra, ni on ne découvre à fon
extétieur plufieurs des parties qu'il offrira à la
vue; tels font fes pieds, fes aîles, fes antennes,
fes antennules, fa ttompe, &c. Dans ce troi-
fième ordre le changement confifte, comme
dans le premier , dans i'accroiffemeut des par-
ties, & comme dans le fécond, & dans Tac-
croiffement des parties & dans la getmination
de parties nouvelles. Mais dans le premier or-
dre cet accroilTement fe fait à nud , & dans le
fécond , de la même manière ou fous une
enveloppe qui ne change pas totalement la
forme furure, & Ja laifle au contraire apper-
cevoir. Dans le troifième ordre, & Taccroif-
fement des parties & la germination de par-
ties nouvelles ont lieu lbus une peau qui
couvre les parties, qui en cache la forme,
qui n'en laiffe rien appercevoir, & qui donne
à l'infecte une figure tout- à -fait différente
de celle qu'il aura après avoir quitté cette
peau. Enfin, dans les deux premiers ordres
l'infecte ne celle ni de fe mouvoir , ni de
DISCOURS
cccxx
prendra des alimens ; & dans le ttoifieme ,
après i'acccuitrement de fes parties en géné-
abrès la germination de parties qui ont
crues fous une peau qui les cache , l'infecte
perd pour quelque tems le mouvement &
celle de prendre desalimens.
llnuméradon des infetles du troifième ordre
divifé en deux feclions.
Les infe&es de la première fecVion du troi-
fième ordre font les Abeilles , les Guêpes
( les Bembex de Fabricius , efpèces d'Abeilles)
nommées Pfeudophectt dans le Biblia nature,,
les Frelons, les Bourdons, le Coufw. Deux
Mouches qui ne font pas figurées , * que je
-n'ai pu reconnoître par le peu qui en eft dit j
la Mouche bleue de la viande, & plufieurs
autres Mouches. La Fourmi , la Tipule , le
Scarabé , dont Swammerdam compte neuf
grandes efpèces , vingt-une moyennes , trente-
fept petites , & plus de. cent très-petites. Il
s'enfuit qu'il comprend foas le nom de Sca-
rabé des Coléoptères qu'on a depuis divifés
en différens genres. Le Capricorne , dont il
comp:e vingt-une efpèces à grandes antennes ,
dix-fe-ptàmeyennesj neuf à antennes courtes.
La Cicindelle, la Cantharide , YHydrocantha-
rus. Swammerdam cite des exemples de cette
première divifion du troifième ordre , avant
de palier à l'énumération des infectes de la
féconde divifion du même ordre.
Premier Excmpib»
La Fourmi,
La planche XVI du premier volume, en-
tièrement deftinée à l'hiftoire de la Fourmi ,
la repréfente dans fes différens états, tant de
groffeur naturelle, que vue au microfçope.
On la voit depuis l'œuf qui eft repréfente &
le Ver qui en fort , jufqu'à l'état de nymphe
&c de Fourmi. Il réfulte de ces différentes
figures , que dans le Ver même vu au microf-
çope , on diftingue déjà fous fa peau les par-
ties de la Fourmi j mais confufément ; qu'elles
foorbien plus fenfibleî dam la nymphe, que
par conféquent la Fourmi étoit contenue danî
le Vtr, que fes chaugemens oiucoiilifté dans
l'accroilfemeiu de f.'S parties, la getmination
de celles qui lui manquoient fous la peau de
Ver & (ocs celle de nymphe , état dans le-
quel la Fourmi n'a ni eu de mouvements, ni
pris de nourrit me, & où elle étoit couverte
d'une peau qui lailioit appercevoir fes mem-
bres , par conféquent qu'elle appartient à la
première divilion du troifième ordre. Outre
cet état progrellif de la Fourmi, Swammer-
dam a repréfente fépatément dans l'état de
perfection , une ouvrière, un mâle & une
femelle. Quant à la partie hiftorique , elle eft
peu étendue & n'offre rien de particulier.
On peut feulement remarquer que Swam-
merdam appelle du préjugé que les Fourmis
amalTent 8c conftruifent des magafins , que
les fourmilières ne lui ont paru que des amas
confus de matériaux légers , mobiles & per-
méables qui permettent une circulation
du centre à la fuperficie pour ttanfporter,
fuivant les cas } les œufs & les chryfalides
qui ont befoin d'être d'être approchés de la
fuperficie quand le ciel eft fetein & que Taie
eft doux , d'être retirés à l'intérieur lotfque
l'air eft froid ou qu'il rombe beaucoup de
pluie, le foir & le matin , &c.
Swammerdam parle enfuite de quelques
efpèces différentes de Fourmis. La première
eft du Cap de lionne- Efpérance j il en donne
feulement la figure & la defeription. La fé-
conde , qui eft auffi figurée, le trouve en
Hollande , & eft remarquable en ce que la
nymphe eft enfermée fous une coque de foie
filée par le Ver. La troifième fe trouve auflî
en Europe & eft plus petite que la Fourmi
commune , fon Ver ne file pas. La quatrième
efpèce eft rouffâtre & fort petite , à corps ra-
maffé. La cinquième a le corps plus effilé.
La fixième eft remarquable par fa petiteffe,
par fa couleur d'acier bruni , par le peu de
tems où on la voit , car elle fe trouve
comme les précédentes , en Hollande. Elle
ne paraît qu'au mois de juin, elle eft
alors très • nombreufe -y mais dès la fin du
mois d'octobre on ne la voit plus. PalTe-
t-elle
PRÉLIMINAIRE.
CCCXXJ
t-elle tout l'automne, l'hiver & le printems
engourdie & fans prendre de nourriture , ou
les individus qui fe retirent en octobre dans
leur fourmilière y périffcnc-ils _, Se l'elpece
qui reparoît l'été fuivant u'eft-elle que le
produit des œufs dépofés par les premières à
l'automne? Telle eft l.i queftion que propofe
Swammerdam ; il femble n'avoir pas fait ré-
flexion que parmi les Fourmis, les jeunes ou
les Vers ont befoin des ouvrières dont ils
ne peuvent fe palïer , & qu'ils en attendent
des fecours indifpenfables. Un autre fait re-
marquable , c'eft que les mâles de cette efpèce
ne prennent pas d'ailes, au moins Swammer-
dam n'en a t-il pas vu d'allés , quoiqu'il ait
obfetvé cette efpèce pendant plufieurs années.
ze. Exemple.
Hijloire du Scarabé nafîcornè. ( Le Moine de
Geoffroy, tom. I, pag. 68. )
Swammerdam a fait l'hiftoire & l'anato-
tnie de cet infefle avec un foin particulier. 11
en avertit lui-même , & il a divifé fon fu-
jet en chapitre.
Chapitre prsmier.
Des endroits où l'on trouve ce Scarabé '; de
fa génération ; de fcs œufs s de fon Ver ,
de 'l'aliment dont il fe nourrit, du terns
qu'il en ufe; quelques autres faits interpofs
parmi ceux-ci.
On trouve le Scarabé naficorne parmi les
débris du bois pourri & tombé en pouffière;
il eft d'autant plus abondant, que ces débris le
font auffi davantage , c'eft pourquoi on le
trouve dans la terre des endroits où l'on fcie
ôe débite beaucoup de bois, comme les chan»
tiers de marine, clans les tanneries,, Se dans
les troncs des arbres creux & tombant de
vétufté.
Le mâle feul a une corne fur la tête, la
femelie eft un peu plus petite Se n'a point de
cerne. Leur accouplement a lieu dans les
Hj/loire Naturelle , Infectes t Tome IF,
mois de juin Se de juil'et. Le penil du rrâîe
eft terminé par une portion d'une fubftancc
mixte entre celle de la corne 6V des os, l'o-
rifice des parties de la femelle eft de la même
fubflance j le mâle f ai fit la femelle avec les
deux crochets qui accompagnent le pénil qu'il
introduit dans la vulve de la femelle. 11 eft Ci
excellîvement ardent, qu'on voit des mâles
faillir des femelles qui ne vivent plus.
Après l'accouplement la femelle s'enfonce
profondément ou en terre, ou dans le tan ou
le bois .pourri, Se dépofe fes œufsj non en
tas , mais féparés Se difperfcs.
Les œufs font oblongs, blancs, couverts
d'une peau mince , tendre , membraneufe ,
molle, flexible, qui fe ride aifement par le
contadt de l'air qui la defsèche.
Les jeunes Vers fortent des œufs vers la fin
du mois d'août. Cependant , fion ouvre un
œuf avec une pointe très-fine, il en fort un fluide
vifqueux& blanchâtre. Le premierchangement
obfervé dans un œuf vu fans l'ouvrir eft opcic
parlachaleurde Pair, ilconfifte dans le deve-
loppementde deux points rouges accompagnés
de quelques autres points femblables de cha-
que côté ; les deux premiers font les rudi-
mens des dents , Se les autres ceux des tra-
chées. C'eft une chofe digne de remarque
que l'exceilîve dureté des dents, même dans
le Ver encore contenu dans l'œuf , & deftiné,
en en fortant , à peteer & ronger le bois. Du
refte , ce Ver eft replié fur lui-même de
façon que le bout de fa queue eft en contact
de fa tête, & que (es pattes font contour-
nées autour de lui. On les voit ctoître, fe
foncer en couleur à travers la coque ou pel-
licule de l'œuf. (Remarquons que cette dif-
pofition eft la même que celle des autres
embrions, dans les œufs parmi les ovipares,
Se dans la matrice parmi les vivipares. ) Enfin
le Ver rompt lui-même Se ouvre la pelli-
cule de l'œuf, comme le Poulet r.rnpt la.
coquille Se ouvre l'œuf. ( Swammerdam fa-
voit donc , contre le fentiment reçu de fon
terns , que c'eft le Pouflln Se non la Poule,
* a
cccxxj)
DISCOURS
qui ouvre l'œuf, ce qui n'a été bien reconnu
que depuis quelques années. )
Le Ver du Scarabé , en forçant ô*e l'œuf
s'enfonce ou en terre ou dans le bois à fa
portée ; il eft hexapode > couvert d'une peau
ridée , qui eft alors très blanche , cV chargée
de chaque côté de quelques poils \ fa tête
eft plus greffe que le refte du corps. Swam-
merdam remarque que cette groffeut de la tête
à proportion des autres parties a également
lieu dans les nouveaux nés parmi les animaux
différens , & même par rapport à l'homme.
La tête prend peu à peu une couleur rouf-
sâtre, qui pâlie par nuances au rougeâtre; elle
eft armée de deux dents qui ont une échan-
crure , & qu'on pourroir, à caufe de leur vo-
lume , appelîer deux mâchoires. Mais fi , avant
que le Ver fuir forti de l'œuf, on veut exa-
miner celui-ci avec plusdedétailsqueceux qui
viennent d'en être donnés j le premier objet
qu'on remaquera ce fera fur le dos du Ver
le cœur qu'on reconnoîtra à fes battemens,
& à l'intérieur de l'œuf, fous fa pellicule
-externe j d'autres pellicules & des expanfions
de fibres netveufes , fur-tout vers la partie
qui répond aux pattes du Ver.
S-\Vammerdam fait ici une digreffion dans
laquelle on peut remarquer ce qu'il dit des
œufs du Ver de terre. Ce Ver a le fang coloré
en rouge , ce qui fait qu'on en voit aifcmenr
la circulation dans le cœur , même à travers
la coque-, Tautte objet de la digrellion eft
fur la manière de conferver les œufs du Sca
rabé , & ceux qui font , comme les fiens ,
couverts d'une pellicule. Il faut les pener de
part en part avec une aiguille très-fine, en
exprimer toute l'humidité, renfler les mem-
branes en foufflant avec un tube délié , &
Uifler les pellicules renflées fécher à l'ombre,
les vernir enfuire avec un peu de réfine
diflbute dans de l'huile d'afpic. Swammer-
dam dit avoir confervé de cette façon des
œufs qu'il avoir détachés des ovaires de diffé-
rentes femmes j qu'il eu conjectura qu'il pou-
voie également en détacher des ovaires des
animaux , & que l'expérience confirma fa
conjecture. Il revient à fon fujet.
Le Ver du Scarabé forti de l'œuf trouve
la nourriture qui lui convient dans le bois
poum ou fes débris, dans lefquels l'œuf avoir
été dépofé. Swammerdam ne décide pas
combien de tems il prend des alimens &
il refte fous fa première forme ; il conjecture
qu'une année ne lui fuffit pas pour prendre
fon accroiflemenr , mais il ignore combien
il en vit avanc de paffer à 1 état de nymphe.
Chapitre II.
Nom que l'on donne au Ver ; fes habitudes...,
Alélange de quelques faits analogues.
Le Ver a été appelle, par Mouffet & fes
contemporains , ColTus, nom que les anciens ,
au rapporr de Pline , donnoient à un Ver
qu'ils mettoisnt au rang des comeftibles , &
qu'ils regardoient comme un mets très- déli-
cat , mais depuis cette opinion n'a pas été
fui vie. M. Linné a cru reconnoître le Cojfus
des anciens dans une Chenille qui vit à l'in-
térieur du tronc des faules j M. Geoffroy penfe
que le CoJJus des anciens eft le Ver palmijlg
qu'on regarde encore aujourd'hui comme un
mets délicat aux Indes & dans les Ifles de
l'Amérique , déférant cependanr au fenti-
ment de Linné. Il a nommé Cojfus la Pha-
lène qui naît de la Chenille qui ronge le
bois de faule.
Le Vet du Scarabé naficorne , parvenu à
fa grandeur, eft long de quatre pouces , épais
d'un pouce , couvert d'une peau ridée, blan-
che éc luifante. Son corps tft divifé en qua-
rorze fections annulaires ; fur chaque côté il
y a neuf lligmates rougeàtres , un peu ap-
platies èc oblongues. La rête eft de couleur
d'acier bruni j on y remarque des rides, les
yeux , des antennules , des dents , une lèvre
bifurquee , des foies , fituées en-de(ïous } qui
ont quelque reffembjance à des anrennes ,
& qui fervent, quand le ver mangej à faifir fes
alimens. Il y a de chaque côté , près de la
tète, trois pattes rougeâtres armées d'ongles
ou de crochets, & divifées en cinq articles.
La partie poftérieure du corps eft d'un violet
brillant d'acier poli, Se vers l'anus il 7 a
quelques poils.
Les mouvemens de ce Ver font lents. Sa
force réfide dans fa tète Se (es pieds ; lorfqu'on
le retire du bois où il étoit enfoncé, il tecourbe
fon dos, il fe replie prefqu'en un anneau , &
fi on le laifle libre, il fe retire promprement
fous le bois dans lequel il s'enfonce précipi-
tamment par la force de fes mâchoires , de
(a tète Se de fes pieds.
Il arrive fouvent que le tan ou le bois ver-
moulu fermente & s'échauffe comme il arrive
au foin humide. Les Vers , loin d'eu fouffrir,
n'en font que plus vigoureux; ils changent de
peauplufieurs fois pendant le tems qu'ils pren-
nent leur accroinemenx; Se à chaque change-
ment, dont Swammerdam ne fixe pas le nom-
bre , ils fe vident de leurs excrémens & ils fe
creufent une cavité à l'intérieure de laquelle
ils fe dépouillent de leut peau. Mais ce n'eft
pas feulement de Fépiderme qui les couvre
à l'extérieur , mais en mcme-tems de celui qui
revêt l'intérieur de la bouche , de la partie fu-
périeure de l'eftomac, du reftum & des ra-
mifications des trachées ; les dépouilles de
celles-ci fe réunilfent en dix -huit cordons,
qui fe préfentent à l'orifice de chaque ftig-
mate, qui eft en même tems dilaté , èV qui
fortent lentement par ces dix-huit ouvertures. ,
Cependant fi on les. fépare adroitement on y re-
trouve toutes les divifions des trachées , & on
diftingue les anneaux dont elles font compo-
fées. Le crâne fe fend en rrois parties , on voit
au milieu les dents qui fe renouvellent , la
lèvre qui vient de fe détacher , Se des deux
côtés les antennules , Se derrière la lèvre le
crâne. 11 tombe une pellicule des foies qui
relTemblent à des antennes, Se des yeux
même; enfin il fe fait un dépouillement de
la pellicule de toutes les. parties externes Se
d'un grand nombre des parties internes.
TRÊL1411NA1RE. cccxxîij
ChatitrE III.
Anatomie du Coflus ; manière de le faire
mourir ■ fon fang , fes trachées , fa graiffe ,
fon cœur, fa moelle épinière, le nerf récu-
rent ; jufqu'k quel point ce Ver eft un mets ;
manière de le préparer j plufïeurs obferva-
tions remarquables.
Pour difféquer le CofTus il faut le faire
mourirou dans l'efprit de vin ou dans de l'eau
un peu plus que tiède, Se le retirer au bouc
de quelques heures.
La peau étant fendue fur le dos , on dé-
couvre les fibres mufculaires qui fervent aux
mouvemens des anneaux du corps. Leur def-
cription feroit très difficile ; elles vont d'un
anneau à un autre en tous fens Se fous toutes
fortes d'angles.
On voit au milieu le cœur qui, â fon ex-
térieur, n'eft qu'un tube membraneux, éten-
du de la tête au troifième anneau. Ce tube eft
très étroit vers la tête^il fe refierre, comme par
l'effet d'un nœud, vers le milieu de la lon-
gueur du corps, il fe dilate enfuite, Se il de-
vient abfolument fermé à l'endroit qui répond
au treizième anneau., Ce même tube ou le
cœur, eft encoure dans fa longueur de fibres
mufculaires qui, comme autan: de cordons ,
fervent à le dilater Se à le contracter. 11 y a
fur les côcés quelques globules ou corps noirâ-
tres qui , par l'oppofifion de couleur , fonc
plus aiféme-iu découvrir le cœur qui eft trans-
parent.
En dilatant l'ouverture on découvre la
graifteou tiffu adipeux compofé d'une infinité
de globules ou de petits grains foutenus par
des membranes tenues , qui fe diftribuenc
fur toutes les parties , Se fon: obftacle à les
découvrir. Si ayant enlevé une portion de ce
corps graiffeux on l'expofe au feu il s'y fond,
il y brûle à la manière des graifles ; fi on pique
une des membranes qui le contiennent, il en
coule une goutte qui , reçue fur de l'eau, fur-
nage , s'étend à la manière des huiles , d'où
CCCXXIV
Swammerdam conclut que c'eft vraiement de
la graille.
Les trachées au nombre de dix-huit, neuf
Je chaque côté , propagent leurs ramifications
fur routes les parties ôc nuifent, ainfi que la
graille , à les découvrir.
D 1 S C <XU R S
par des étranglernens, & étendue de la tête i
l'extrémité du corps ; dans le Coflus elle ne
s'étend pas au-delà du rroifième au quatrième
anneau, & de ce poinr elle envoie des nerfs
qui fe distribuent à toutes les parties fituées
plus bas.
Parmi les autres parties on diftingue d'abord
le ventricule, qu'on ne voie dans fon entier
qu'après avoir fendu ôc rejette la peau fur les
côtés dans toute fa longueur. Il y faut remar-
quer, i°. qu'il occuppe la plus grande partie
de la longueur du corps: i*. qu'il eft formé
de membranes 8c de fibres mufculaires:qu'à
l'endroit où il communique à la bouche il eft
très-étroit : 30. qu'enfuite il devient plus am-
ple, & qu'à l'endroit où il a toute fa largeur
commence i'cjlomac proprement dit : 40. qu'il
eft chargé d'appendices ; 50. qu'on en compte
foixante-dix environ dans fon contour à fa
partie antérieure , lefquelles ont la forme
d'une dent. Ces appendices s'ouvrent dans
l'eftomac , & les uns font dirigés en devant,
les autres en arrière. 6°. Un peu plus en ar-
rière on remarque vingt-deux autres appen-
dices qui regardent par leur pointe vers les
parties poftérieures; 70. enfin vers le pylore
ou à l'extrémité de l'eftomac on compte en-
core trente appendices.
Swammerdam a reconnu une organifation
à peu près pareille dans desPeiflons& en par-
ticulier dans le Saumon. 8°. Ourre ces ap-
pendices on voit fur les côtés quelques vaiiTeaux
que Malpighi avoit remarqué dans le Ver à
loie: l'eftomac ferefferre à fon extrémité, &
aboutit en un inteftin court & étroit qui fe
dilate & forme un autre inteftin auffi forr courr ,
mais forr ample auquel Swammerdam donne
le nom de colon ôc qui eft rempli de beau-
coup d'excrémens.
La moelle épinière eft très-différente dans
le Coffus de ce qu'elle eft dans d'autres infec-
tes, par exemple, dans le Ver à foie en qui
elle confifte en une fuite de ganglions joints
Le cerveau eft compofé de deux hé-
mifphères qui donnent nailTance à quatre
nerfs.
Swammerdam décrit avec beaucoup de foin
& un grand dérail , le nerf qu'il appelle récu-
rent, qui de la bafe du crâne d'où il fort par
une double origine qui fe réunit , fe recour-
be, paffe par - deiïus le crâne, forme plu-
fîeurs ganglions ôc vient fe diftnbuer à l'ef-
tomac.
En cet endroit Swammerdam dit qu'il a
trouvé un moyen de conferver le cerveau, la
moelle épinière & les nerfs dans leur étendue
& avec leur couleur. Mais il n'indique pas ce
moyen. Il finit ce chapitre en remarquant que
les volailles font très-avides du Colfus, ce qui
lui fait préfumer que les anciens , comme
Pline le rapporte, on put le mettre au rang
de leurs mets, &c. ( Mais les volailles dévor
rent avidement tous les vers. )
H A P I T R E
IV.
Manière dont s'opère le changement du Coffus ;
fon pajjage à l'état de nymphe ; comment
les trachées ou points refpiratoires font
tranfpofés.
Le tems où le CofTus doit pafTer à l'état de
nymphe étant prochain , ce qui a lieu vers la
fin du mois d'aoûr, il s'enfonce plus profon-
dément en terre ou dans le tan en compri-
mant & battant l'un ou l'autre avec l'extré-
mité de fon corps, il fe prépare une loge
creufe, ovale, liffè & polie ; il y demeure
immobile & paroît plus cauverr de, rides qu'il
ne l'a encore été, ce qui vient & de ce qu'il
s'eft vidé de fes excrémeus & de ce qu'il perd
PRÉLIMINAIRE.
de fa fubftance pat la tranfpiration. Cepen-
dant on n'apperçoit point fes différentes par-
ties à travers fa peau , comme on les dillin-
gue en pareille circonftance à travers celle des
Versdes Abeilles, quoique fes membres foient
déjà formés j ckqu'on lesdiftingue eo écartant
la peau.
Mais avant de fuivre cet objet , il eft bon
de remarquer que fi on fait alors l'anatomie
du Coflus , on ne trouve aucun changement
à fa bouche j l'eftomac eft beaucoup plus ref-
ferre , & les appendices le font *u point detre
à peine fenfibles ; les vaifleaux qui accompa-
gnent l'eftomac y font moins adhérensj quoi-
qu'ils n'en foient pas encore féparés : on voit
l'infertion de ces vailïeaux autour du pylore &
on pent les regarder comme de véricables cae-
cum. Le colon conferve fou étendue & fes
cellules ou plis font plus fenlibles. On peut
alors aufli diftinguer & féparer les trois
membranes dont l'eftomac eft formé ,
ainfi que les fibres qui fervent à fon mou-
vement.
Le Ver ou Coftus ayant acquis fon accroif-
fementj les parties qu'il confervera , & celles
qu'il acquerra ayant pris leur développe-
ment, il en réfulte que le corps eft raccourci ,
que le fang, plus reflerré dans fes tuyaux, eft
porté plus abondamment vers le crâne, dont
l'enveloppe s'ouvre en trois parties} la peau ,
qui ne peut plus prêter, fe fend aufli fur le
dos, & par le mouvement ondulatoire des
anneaux du corps, elle eft détachée delà nym-
phe qu'elle couvroit. 11 tranfude en même
rems une férofité qui favorife fa chute.
La première partie qui s'offre à la vue dans
la nymphe au moment du dépouillement de
la peau de Ver eft la corne qu'on verra dans
le Scatabé, &c. Swammerdam décrit fuccef-
fivement les parties à mefure que le dépouil-
lement de la p'-au les découvre, & il renvoie
à des figures. Privé de ce fecours s je ferois
difficilement entendu, je pafte donc cet arti
de fous filence ; je temarque cependant
que des dix-huit ftigmates les cinq premiers
de chaque côté confervenc leur forme & km
cccxxv
ampleur , mais des quatre autres les trois pre-
miers deviennent beaucoup plus étroits 8c
le cinquième fe ferme & s'oblitère entiè-
yment.
Swammerdam , pour donner une idée plus
précife des changemens que l'infefte fubit en
pallant de l'état de Ver à celui de nymphe ;
de l'état de nymphe à celui de Scarabé, re-
préfente la nymphe & le Scarabé & remar-
que la différence entre chaque partie du Ver
& de la nymphe , de la nymphe & du
Scarabé.
Il faut néceflairement avoir les figures fous
les yeux pour fuivre le texte. Je me bornerai
donc à remarquer que lorfquc la peau du Ver
s'eft féparée de la nymphe, celle-ci n'a plus
de reflemblance avec le Ver, mais qu'on la
voit fous la forme qui lui eft propre; que
cette forme a du rapport à celle du Scarabé :
que la nymphe eft route blanche ; fi ce n'eft
du cinquième au dixième anneau où elle pa-
roît en-deffus nuée de reflets couleur d'acier
poli : j ajouterai que fous l'enveloppe de la
nymphe on découvre plufieurs parties du Sca-
rabé; qu'il eft entièrement formé fous cette
enveloppe , mais que fes membres font pul-
peux, mois & flexibles; au point que fi on
leur fait prendre quelque faux pli, quelque
conformation vicieufe, qu'on occasionne en
touchant la nymphe, les parties comprimées
confervent ces défauts qu'on retrouve enfuice
fur le Scarabé. Swammerdam le compare dans
les premiers tems du changement de Ver en
nymphe à un Embrion nouvellemenr formé
dans la matrice , dont les membres délicats
ne peuvent réfifter encore aux plus légères
itnpreffions.
Ghapitri V.
La nymphe eft furchargée d'humeurs qui fe
dijjipent par évaporation. Son anatomie.
Comment elle fe dépouille & pajfe à l'état
de Scarabé.
Swammerdam compare la nymphe à un
cccxxvj DISC
hydropique; la férofité qui abreuve toutes
fes parties, les amollit & les prive du mouve-
ment auquel elles deviendront aptes par la
fuite. Peu à peu «Se de jours en jours la férofiH
fuperflue s'évapore , les différentes parties
prennent plus de confiftance, leur forme eft
plus exprimée & leur couleur fe fonce. Notre
auteur fuit prefque jour par jour les change-
mens qui ont lieu; il nous fuffit de les con-
noître en général ; le plus confidérable s'opère
à l'égard de la fubftance graiffeufe qui , non-
feulement fe difllpe entièrement, mais dont
les membranes qui la renfermoient s*atté-
nuenrau point qu'on ne les retrouve plus.; vers
les derniers tems les membres de la nymphe
ont beaucoup plus de confiftance, & leuts
mouvemens à travers la peau commencent à
être fenfibles. Swammerdam n'a pas obfervé
combien il fe paffe de tems du moment où le
Ver devient nymphe à celui où le Sca-
rabé en quitte l'enveloppe. Ce changement
au refte s'opère comme celui du Ver en
nymphe , c'eft - à - dire , par l'ouverture
& la chute de l'enveloppe extérieure ; celle
de la nymphe fe fend , fe détache des par-
ties du Scarabé qui paroît fous fa dernière
forme.
Chapitre VI.
Différence entre le Scarabé mâle & le Scarabé
femelle. Leur anatomie.
Le mâle eft plus petit , fes antennes font
plus longues; il a une corne recourbée fur la
tête. Cette corne qu'on apperçoit fous la peau
de nymphe peut d'avance faire reconnoître
le fexe. Quant à l'intérieur, le mâle & la fe-
melle ne diffèrent, que par les parties de la
génération, & fe refîemblent par les autres ;
Swammerdam commence par les parties qui
font communes aux deux fexes.
Les points refpiratoires , ou les trachées ,
font au nombre de huit à chaque côté ; ces
points font fitués, fur chacun des anneaux où
ils fe trouvent placés 3 un peu obliquement
&: fupériauremerKjles uns i l'égard des autres.,
OURS
c'eft-à dire qu'ils font fitués plus eivdeffus
fur les premiers anneaux & plus en-deffous
lur les anneaux fuivansj ils ont une forme plus
décidément ovale, ils font plus creux & plus
ouverts que dans le Ver, Se les rameaux dans
lefquels Us s'ouvrent dans l'intétieur font plus
amples.
Les cinq premiers font cachés par les
aîles cV les élyrres Se, on "ne les apperçoit
que quand ces parties font étendues } les
trois fuivans'font fort étroits.
Les yeux font différens dans le Scarabé j
de ce qu'ils étoient dans le Ver , en nom-
bre & en grandeur. II y en a deux , un de
chaque coté de la tête ; ils font à réfeau où
facettes , c'eft-à-dire que la membrane exté-
rieure dont ils font formés eft divifée par des
interférions hexagones. Cette membrane eft
de confiftance cornée , les portions feparées
par les lignes font faillantes ; ces lignes oc-
cupent toute l'épaiffeut de la cornée , & pa-
roiffent être des expansions des trachées.
Cette difpôfition eft la même dam- tous les
infectes dont les yeux font à réfeau. Cepen-
dant les facettes , dans le Scarabé nazicorne ,
fe rapprochent de la figure fphérique , font
moins faillantes, & plus déprimées ou plus ap-
platies que dans plusieurs autres infectes ,'
comme les Mouches , les Abeilles , Se la
Cornée n'eft pas, comme dans ces infectes,
parfemée de poils.
Au-deffbus de la Cornée , à fa face inter-
ne , on trouve une membrane analogue à
l'uvée ; elle eft noirâtre. Dans l'homme 5c
les quadrupèdes , l'uvée s'étend jufqu'au
fond de l'œil , & elle eft percée antérieure-
ment j mais dans le Scarabé , elle n'eft point
percée , & elle ne tapiffe que la partie anté-
rieure de l'œil. 11 n'y a donc pas de paffage
ouvert aux rayons de lumière qui font reçus
feulement fur l'uvée. Au-deflous de cette
membrane eft une fubftance gélatineufe ,
tenue qui fe divife en filets très -déliés qu'on
peut regarder comme des fibres de forme py-
PRÉLIMINAIRE.
ramidale , maïs comme des pyramides ren-
vecfées. Toutes ces fibres, en fe rénnidànt,
forment une ïunique fibreufe , épaide , d'un
blanc éclatant, mais qui s'obfcurcit au point
où cette tunique fe réunit avec le nerf opti-
que. Pour rendre ces objets plus fenfibles , il
eft néceiïaire de décrire le cerveau. On le dé-
couvre en enlevant le ctâne , après avoir fcié
la corne , fi l'on obferve fur un mâle ; il eft
compofé de deux globules réunis à leur bafe ;
il donne naidajice aux nerfs optiques qui
font bien plus confidérables que dans le Ver ;
ils font très-grêles à leur origine , puis ils
s'enforcidenc , fe rétrécident encore, & fe
renflent enfuite , en approchant de l'inté-
rieur de l'œil , dont les membranes les envi-
ronnent à leur extrémité , & les touchent pnr
la pointe des fibres pyramidales dont il a été
Î>arlé plus haut. Swammerdam remarque que
s Scarabé nnzicorne voit la nuit , que l'A-
beille voit bien au contraire le jour. Que
dans cette dernière , le nerf of tique n'eft pas
en un contact audi immédiat avec les mem-
branes de l'œil , & qu'il n'eft pas audi con-
sidérable : il laide à tirer de cette obferva-
tion , relie conféquence que le lecteur jugera
à propos , & il n'exprime pas cette confé-
quence , parce que fans doute il l'a trouvée
comme indiquée par l'obfervation même.
En effec , dans l'infecte nocturne le nerf eft
plus gros , il eft en contact plus immédiat
avec les membranes frappées par une lu-
mière plus foible j & dans l'infecte diurne ,
le nerf eft moins volumineux , il reçoit une
impreftion moins vive , par un contact moins
intime avec les parties ébranlées par des
rayons de lumière plus vifs.
Dans le Ver on pourroit comparer les tra-
chées à des rameaux dépouillés de feuilles ,
& elles redemblent dans le Scarabé , à des
troncs qui étendent leur branches ornées de
leur feuillage. Leur extrémité fe termine en
des véficules , d'où naiftent encore d'autres
rameaux plus fins qui , fe fubdivifent enfin
en des canaux fi tenus , qu'ils cèdent de pou
voir être apperçus.
CCCXXViJ
Le cœur eft beaucoup plus court dans le
Scarabé que dans le Ver , & on y remarque
un plus grand nombre d'étranglemenj.
Parties propres au mâle.
La première partie propre au mâle eft la
corne qu'il porte fur la tête , &c qu'on doit
regarder comme une excroidance du crâne ;
elle eft creufe à fon intérieur , & fa cavité
eft remplie par des rrachées ou vaideaux aé-
riens ; elle eft d'une fubftance audî dure que
celle des os , en forte qu'on peut entamer du
bois en s'en fervant ; cependant elle n'étoic
que pulpeufe dans la nymphe , & dans le
Scarabé naidant elle eft encore flexible , mais
elle acquiert fa dureté en deux ou trois jours.
Le membre du mâle eft cylindrique ; il
faut y diftinguer deux fubftances , une ner-
veufe & une cornée j la première eft propre-
ment le membre , la féconde fon enveloppe
ou le prépuce ,- c'efl par l'action de ce dernier
que le membre fe porte en dehors ou qu'il
eft retiré à l'intérieur ; à ! extrémité du pré-
puce , il y a deux onglets qui laifîent en-
tr'eux une fente ou une ouvemue ; à cette
fenre aboutident des fibres mufculaires qui
defeendent du membre; elles écartent ou rap-
prochent les deux onglets , Se les portent en
dehotsou lesretitent; par de- là le prépuce eft
le membre ou pénil formé d'une fubftance
nerveufe , molle , pulpeufe & fort dilatée ;
plus loin eft la racine du même membre qui
n'eft qu'un canal étroit ; à cer endroit abou-
tident de chaque côté les vaideaux de t ci eus ,
& les véficules féminales ; dans ce même
endroit eft un nerf très- remarquable, comme
il y en a un pareil dans Fhydrocantarus S<
dans 1' 'Abeille.
Les vaideaux déferens contiennent une
humeur très-blanche , qui eft la femence ;
ils font renflés dans leur milieu , de plus
étroits à leurs extrémités , tant à celle par la-
quelle ils s'abouchent avec la racine du pé»
cccxxviïj
DISCOURS
nil , qu'à celle par laquelle ils fe Joignent
aux telticules.
Les refticules font formées par un vaifTeau
roulé fur lui-même , dont les contours font
fortement fixés & retenus par des expan-
fions des ttachées. Ce vaifTeau déroulé eft
long de près de vingt- fix pouces.
Les véficules féminales font fituées entre
les vaiiïeaux déférens : mais fans avoir , avec
ces vaiffeaux , aucune communication. Il y
en a une de chaque côté ; elles contiennent
une humeur moins blanche que les vaiffeaux
déférens & rirant fur le gris. Swammerdam
ne doucoit pas que la fécrérion de l'humeur
qu'elles contiennent ne foit l'.ffet de leuror-
ganifation , Se il avoir la même opinion à
l'égard des véficules féminales de l'homme,
Se des quadrupèdes. Chaque vcfîcule fe ter-
mine à l'extrémicé oppofée au pénil , en un
filet qui s'épanouit en fix autres filets où
rayons chargés de glandes qui , fuivanr l'o-
pinion de Swammerdam , fervent à la fécré-
tion de l'humeur contenue dans les véficules
féminales. Les parties qui viennent d'être dé
çrites font fituées à l'extrémité du ventre
elles font toutes d'un nés- beau blanc , excep-
té les véficules féminales , & leur connexion
çft fi intime1, qu'on a beaucoup de peine à
les reconnoïtre , & â les féparer.
Parues propres à la femelle.
L'ovaire eft fitué dans la partie inférieure
du ventre \ il eft compofé de douze conduits ,
dont fix font placés de chaque côté ; cha-
cun des fix conduits aboutit à un feul , les
deux conduits , de chaque côté , fe confon-
dent bientôt , & n'en forment qu'un , auquel
on peut donner le nom de matrice ou de
vagin ; ce dernier organe s'étend jufqu'à
l'extrémité du dernier anneau du ventre, par
l'ouverture duquel les ceufs font dépofés. Ce-
pendant l'orifice de cet anneau peut erre re
g3rdé comme la vulve ; on y remarque
gu&lques parties que Sv/ammerdam. décrit,
fans en déterminer l'ufage , 8c dont la prin-
cipale eft une forte de fac rempli d'une hu-
meur jaunâtre.
ze. Exemple.
Kijloire du Coufin.
Le Coufin provient d'un œuf dont il
fort un Ver qui devienr nymphe ; celle-ci
cache l'infecte parfait , qui paroît fous fa der-
nière forme , en dépouillant la peau de nym-
phe ; on apperçoit fous cette peau , les mem-
bres de l'infecte parfait ; le Coufin appar-
tient donc , comme le Scarabé na^icorne ,
l'Abeille , la Fourmi , au troifième ordre de
changemens; cependant il y a une différen-
ce ; elle confifte en ce que les nymphes des
infectes qui viennent d'êrre nommés , font
privées de mouvement, Se que celle du Cou-
fin ne le perd pas ; cet infeéle paroît , par
cette raifon , appartenir au fécond ordre.
Mais en examinant la chofe de plus près ,
d:t Swammerdam , on reconnoît qu'il n'y a
que la queue de la nymphe du Coufin qui
conferve du mouvement } que c'eft à l'aide
de ce mouvement qu'elle fe tranfporte par
un effort commun & unique d'une place à
une autre dans l'eau où elle vit , fans qu'elle
remue jamais en particulier , fa tête , fes
pactes , fes ailes , &c. Et notre auteur penfe ,
par cette raifon , que cette nymphe doic
êrte placée dans le troifième ordre. De plus,
ajoute-t il , les nymphes ne perdent jamais
toute faculté de mouvoir leur queue , & au
moyen du mouvemenr qu'elles en fonr, elles
changent au moins de fituation ; il n'eft donc
pas étonnant que ce mouvement fuffife à uu
changement de place beaucoup plus confi-
dcrable dans une nymphe qui vit dans l'eau,
& fa mobilité ne change rien au fond à 1*
parité entre fon état & celui des nymphes
qui vivant dans un milieu où les mouve-
mens font plus difficiles , en exécutent de
beaucoup moins complets.
La femelle du Coufin dépore fes œufs i
PRÉLIMINAIRE.
la fuperficie des eaux ftagnanres. Peu de jours
après il fore des œufs des Vers oblongs ,
qui fe tiennent ordinairement perpendicu-
lairem-nt dans l'eau , la. tête en bas , la
queue en haut 3 Se fort excrémicé à la furface
de l'eau.
11 faut ,pour fe former une jufte idée du
Ver , & de fes parties , le divifer en tête ,
corcelet Se queue.
•
On remarque fur la tête , les yeux , les
antennes , la partie inférieure de la bouche.
Les yeux font noirs , liftes , un peu en forme
de croilfant. Les antennes font oblongues ,
applaties , un peu coutournées & chargées
de quelques poils à leur extrémité. L'ouver-
ture de la bouche eft triangulaire Se noirâtre ;
elle eft environnée de faifeeaux de poils que
Swammerdam décrit , Se par rapport aux-
quels il nous fuffit de remarquer qu'ils fer-
vent à diriger les alimens vers l'ouverture
de la bouche.
Le thorax eft renflé Se partagé comme en
diverfes feétions ou éminences ; elles font
produites par les aîles Se les pattes qui fe
forment en cet endroit , au-deflous de la
peau du Ver _, & de celle de la nymphe ;
il y a d'ailleurs des pinceaux de poils fur les
côtés du corcelet.
Le ventre eft compofé de huit anneaux ;
mais fi on y ajoute la queue qui le termine ,
qui eft hériflée de poils, & la partie de cette
queue a^ffi chargée de poils , que l'infe&e
tient au-deftus de l'eau , il faudra alors
compter dix anneaux pour le ventre.
Il faut remarquer que quoique -le Ver
enfonce quelquefois fa queue fous l'eau en
nageant , elle ne fe mouille jamais ; qu'elle
fournit des bulles d'air retenues par les poils
qui en écartent l'eau ; que c eft la légèreté de
cette partie qui la dirige toujours à la fur-
face ; que le ver a la facilité de fe fufpendre
verticalement ; que les bulles d'air font Éëur-
Hijfoire Naturelle , Infecles. Tome IV.
CCCXXIX
nies par deux expanfîons des trachées , Se
que c'eft par la queue que ie Ver refpire.
Lorfque ta Ver a acquis toute fa gran-
deur , il fe change en nymphe. La pr mière
chofe à remarquer , c'eft que le;, membres de
celle ci , pulpeux Se abieuvcs de féroficd ,
comme les membres de toutes les nymphes 3
n'acquèrenc leur confiftanec que par l'éva-
poration du fluide fuperflu , Se que cetre
évaporation a lieu pour la nymphe du Cou-
lin , quo'qu'elle s'opère au mil eu de l'eau:
la féconde remarque ,- c'eft que le Ver por-
toit fa tête pendante vers le rond de l'eau y
Se fou(0noit fa queue à la furface ; la pofition
de la nymphe elt direètejnent contraire j elle
laide pendre verticalement fa queue vers le
fond , & fa rêteeft foutenue à là furface par
le moyen de deux tuyaux qui s par leur for-
me, reftemblent à deux antennes. Enfin c'eft
par ces tuyaux que la nymphe refpire , tan-
dis que le Ver refpiroit par la queue. Cette
dernière' partie a confervé feule la faculté da
fe mouvoir, tandis que toutes les autres l'ont
perdue.
Swammerdam fait ici la defeription des
parties externes de la nymphe , à travers la
peau de laquelle on découvre l'empreinte
des membres du Coufin.ll faut remarquer dans
cette defeription une nageoire longitudinale
fur la queue , laquelle en facilite les mouve-
rhens.
Lorfqu'au bout de quelques jours les mem
bres de la nymphe ont acquis Mur confiftance ,
fa peau fe fend entre les deux cornes ou tuyaux
qui la foutiennent à la furface de l'eau ; le
Coufin fore de l'enveloppe de nymphe , Se
fes aîles ayant acquis leur développement ,
il s'envole. Ses yeux, qui étoient liftes dans le
Ver , font à facettes ou à réfeau ; fes anten-
nes font compofées de dou^ articles y Se hé-
nftees de poils. Son aiguillon eft compofé de
cinq pointes ou dards de la plus grande
finefte , contenus dans une gaine où ca-
nule y à travers laquelle ils peuvent être
portés en dehors Se retirés en dedans \ outre
cette canule , il y a fur les côtés deux demi-
tt
cccxxx
tuyaux qui s'adaptent contre la canule , &
l'enveloppent- ; lorfque !e Coufin fait une pi-
quure , les demi-canaux qui font flexibles
s'écartent , les dards" poulTés hors de la ca-
nule oiwrjent les vaiffeaux , fraient le paffage
à la canule qui pénètre dans l'endroit pîqué;
le Coufin retire les dards à l'intérieur , & le
fang monte dans l'intérieur de la canule Tel
eft le précis de la defcription que Swam-
merdam fait de l'aiguillon , & fon fentiment
fur la manière dont il agit ; il penfe même
que li tfque le Coufin n'a pasoctafion de fu-
cet le fàng des animaux , il pompe par le
même mécanifme, le fuc des fleurs qu'il pi-
que. Il compare l'aiguillon à 1 inijrument
emoloyé en chirurgie pour la ponction , qu'on
nomme ttoquart , qui coufifte en un dard
contenu dans une canule.
Swammerdam décrit enflure les pattes , les
aîles , les balanciers ; il s'arrête fur~tour à la
defcription des aîles qui , vues au microf-
cope , offrent une ftru<5ture de la plus grande
élégance ; elles font formées d'une double
membrane tranfparente, entre les lames de
laquelle les trachées forment des réfeaux , &
une forte d'hetborifation. Notre auteur ne
traite point des patties internes.
Troisième exemple,
Uifoire de l'Abeille , fa naijfance , fes chan-
gemens , fa manière de fe reproduire t fes
habitudes , fes travaux _, l'utilité que nous en
retirons. •
L'hiftoire dont ^'entreprends de donner un
extrait eft écrite dans le plus grand détail ;
malheureufernent elle n'eft point divifée pat
chapittes , par ordre de matières , ce qui
prive de ces momens de repos fi néceffaires
pour foutenir l'attention & de ces diftribu-
tions méthodiaues qui répandent tant de
clarté fur l'objer dont on traite. Je ferai
donc obligé de fuivre la marche de notre
auteur , & de préfenter les faits comme il
les a lui même obfervés & énoncés.
Tout le monde fait qu'une ruche contient
DISCOURS
trois fortes d'Abeilles ; que les noms vul-
gaires par lefquels on les diftingue , font
ceux de Reine, Rois , ou Bourdons & ouvriers
ou Complément siiœiHes. Swammerdam rejette
les trois premières dénominations; il avertit
que la prérendue Reine eft l'Abeille femelle;
que les Rois ou Bourdons font les mâles ;
il conferve le nom d'ouvriers aux Abeilles
proprement dites qui n'ont point de fexe.
C'eft fous ces noms qu'il parle des trois
forte» d'Abeilles dans toute la fuite du traité.
Une ruche eft compofée de cellules ;
I affemblage des cellules pofées au - deflus
les unes des autres , forme des rayons ; il y
a dès cellules dé trois fortes pour les trois
fottes d'Abeilles. Les oeufs font dépofés* un
à un dans chaque cellule; le Ver y éclot ,
y devient Nymphe & Abeille. Si on ouvre
une ruche, fi on examine les cellules , on en
trouve d'occupées , foit par un œuf , foir par
un ver; foit par une nymphe; d'autres font
remplies de miel, car les Abeilles ne laiffenc
jamais les cellules vides & à mefure que
les jeunes qui y fonr nés & qui y ont été
élevés j en forter.t, elles s'en fervent à un
nouvel ufage. Une ruche renferme donc une
famille compofée de femelles , de mâles ,
d'ouvriers , & elle .contient des cellules qui
fervent & pour élevet la famille , & de
magafin pour contenir' fa nourriture. Les
Abeilles confommenr pendant l'hiver celle
qui a été amaffée dans la partie la plus
baffe de la ruche , & elles dépenfent fuc-
cefiivement les alimens placés dans les
alvéoles plus élevés. A meTure qu'il s'en
trouve de vides , la femelle y dépofe des
œufs , un dans chaque alvéole , en forte qu'au
ptintems , vers la fin de Mars il y a une
peuplade nouvelle prête à ptendre l'effort.
Les alvéoles font formés de cire , & ils
contiennent le miel qui y eft dépofé , tant
pour la nourriture des vers > que pour la
provifion générale. Mais dans les derniers
on trouve le miel difpofé par couche , en
le goûtant on diftingue quelque, chofe
d'Étranger à fon goût & il forme des
PRÉLIMINAIRE.
grumeaux fur la langue. On appelle com-
munément ce miel pain dss Abattes. Swam-
merdam n'adopte pas ce nom , il penfe que
ce pain des Abeilles eft un mélange de miel
& de cire, qui a befoin d'être élaboré, il
croit que les Abeilles ne pompent pas le
miel tout formé des rieurs , mais qu'il fubit
à leur intérieur une préparation ; qu'elles
n'emportent pas non plus la matière de la
cire ton e ptéparée, mais brute, & que ce
qu'on appelle leur pain eft un amas de miel
pojr leur nourriture , de matière propre à
QDUveirit en cire & à en faire des cellules
dans les tems de difette. On appelle auflî
le pain du nom de propolis. Elle palle
pour quelque chcfe de différent de la cire
& elle fert à enduire les parois de la ruche,
à en boucher une partie de l'entrée, à pré-
venir par ce moyen le froid, à en garantir;
mais ce n'eft , félon Swammerdam qu'une
cire brute , qui élaborée , eft employée aux
mêmes ufages que la cire proprement dite.
Les limites dans lefquelles je fuis forcé de
me renfermer ne me permettent pas de rap-
porter les raifonnemens & les expériences
fur lefquels Swammerdam établit fort" [en
timent.
Defcription des cellules.
Celles qui font préparées pour les ouvriers
font hexagones ; cinq de ces cellules occupent
un efpace d'un pouce, &r cinquante-cinq,
un efpace d'un pied d'Hollande.
Les cellules deftinées pour les mâles font
d'un peu plus d'un tiers plus grandes que
celles des ouvriers & conftruites d'ailleurs
fur le même modèle : elles font commu-
nément placées à J'extrémité inférieure des
rayons ,& elles ne font conftruites qu'après
toutes les autres cellules. On rrouve de
ces cellules depuis trois cens jufqu'à quarre
cens dans une ruche.
Les cellules des femelles font beaucoup
plus grandes que celles des ouvriers & des
mâles; elles ont une foime alongée, renflée
CCCXXXJ
vers le bas, qui approche de celle d'une
poire , leur furface extérieure eft inégale 3
mais l'intérieure eft très-lifte , comme l'eft
aulfi celle des autres cellu'es; elles font bien
rarement placées au centre des rayons,
mais fur les bords 5c aux angles de tout i'ou-
vrage. On trouve quelquefois trente de ces
cellules dans une ruche ., niais il n'y en a
qu'un petit nombre ordinairement d'achevées,
les autres ne font qu'ébauchées.
Vers la fin du mois d'Août les ouvriers
tuent les mâles , quoiqu'au printems ils pren-
nent les plus grands foins de ceux qui doivent
naître & remplacer ceux qui ont été détruits
l'année précédente.
Après ces faits généraux fur l'hiftoire des
Abeilles, Swammerdam décrit les trois fortes;
il examine leurs parties, tant externes qu'in-
ternes , il traite d'abord de celles qui leur font
communes.
On diftingue dans chaque Abeille douze
anneaux ; cinq occupent depuis la tête jufqu'à
l 'étrangement qui joint le corcelet au ventre ,
fept anneaux entrent dans la formation de«
celui ci.
La femelle & les ouvriers ont la tête
oblongue , arrondie en-delïuSj pointue en-
deffous, celle des mâles eft jrrondie.
Les yeux ont la forme d'un croiffant , ils
font du double plus grands dans les mâles,
& feulement un peu plus grands dans les
femelles que dans les ouvriers; ils font dans
les trois fortes couverts de poils trois fois
plus longs que le diamètre des yeux. Les
ouvriers & les femelles ont en outre trois
yeux lilles placés derrière les yeux à refeau
& chargés de beaucoup de poils; ces mêmes
yeux font fitués dans les mâles près des
antennes.
Chaque fotte d'Abeilles a deux antennes;
celles des ouvriers • & des femelles fut
compofées de quinze arricles , celles des
CCCXXXlj
mâles de onze. Le premier article du côté
de la têts eft plus court dans les mâles que
dans les 'ouvriers & les femelles. Au-delïus
des antennes desouvriers& de celles des fe-
melles, il y a un poil qui a très- peu de barbes,
& il y en a un dans les mâles qui a beaucoup
de filets ou barbes.
Au delTus des mâchoires dans les ouvriers
& dans la femelle , eft une forte de lèvre
de fubftance cornée, beaucoup moins remar-
quable dans les mâles.
Les trois fortes ont deux dents ou mâchoires
courtes & petites dans les mâles, un peu plus
grandes dans les femelles , & beaucoup plus
prahdes dans les ouvriers.
La trompe des mâles eft de moitié plus
courte que celle des ouvriers ; Swammerdam
a négligé d'obferver celle des femel.es.
Le corcelet eft dans les trois fortes arondi
avec un bourlet ou rebord en-de(Ris & en
arrière; il eft couvert dans les ouvriers de
poils peu ferrés , plus nombreux dans les
mâles , rares dans les femelles , à peu près
d'égale longueur dans les trois fortes , mais
d'un gris plus foncé dans les mâles.
Toutes les Abeilles ont quatre aîles ,plus
longues & plus larges dans les mâles , &
qui , quoique plus grandes auffi dans les
femelles que dans les ouvriers , paroilTent
petites à caufe du volume du ventre. Elles
pioduifent un fon par leur mouvement
quand les Abeilles volent. Ce fon eft un
erT t de^l'air qui fort des trachées ; qui s'é-
c happe par des véficules aériennes qui entrent
dans la compofuion des ailes. Il eftaufli pro-
duit par le mouvement de ces parties à leur
jonélion avec le corps.
Les Abeilles put fix pieds compofés de
neuf articles : trois forment la cuuTe., deux
la jambe .quatre le pied proprement dit ou
le tarie. Les cuilFes poftérieures des ouvriers
font beaucoup plus larges- que leurs cuhTes
DISCOURS
antérieures. C'eft fur le cinquième anneau
ou le premier de la jambe , que les ouvriers
chargent & rranfportent la cire; ils la placent
fur le côté extérieur de cet anneau , moins
velu que le côté interne, & de plus il y a
à l'extrémité de la ïambe quelques poils
roides dans les ouvriers , que 1%'ont pas les
mâles , & qui font peu fenfibles dans les
femelles. Le quatrième article du pied eft
plus ample que les trois autres & il fert
d'attache aux mufcles deftinés an mouvement
de ce membre. Enfin chaque pied eft ttr-
miné par deux grands & deux petits ovales
qui fout comme articulés enfemble. Ils font
garnis d'un duvet très-doux , entre lequel
l'Abeille peut retirer fes ongles ou les faire
fortir , comme le chat alonge ou retire fes
griffes.
Les fept anneaux du ventre font à leur
extrémiré d'un noir jaunâtre dans les ouvriers;
ils font d'un jaune plus décidé dans les mâles
& dans les femelles.
Les ouvriers & les femelles ont un aiguillon ;
il eft droit dans les premiers 3 courbe dans les
féconds j & les mâles n'en ont pas.
Le mâle eft du double plus grand que
l'ouvrier; il eft plus .gros , mais beaucoup
moins alongé que la femelle. Les ouvriers font
d'un jaune obfcur , les mâles tirent fur le
gris, & le ventre de la femelle eft d'un
jaune décidé.
Les ouvriers n'ont pas de fexe, les mâles
ont des organe§ très-exprimés , & l'ovaire
eft la partie des femelles.
Des parties internes , & d'abord de celles qui
font communes aux trois fortes]
Swammerdam fait ici l'énumération de
ces parties, puis celle des parties propres
ou aux mâles j ou aux femelles, ou aux ou-
vriers. Ces deux dernières fortes ont de com-
mun d'avoir un aiguillon qui manque aux
mâles y de cette conformité & d'aurres traits
PRÉLIMINAIRE.
CCCXXXltJ
de reffemblance recueillis , en comparant
les femelles ôc les ouvriers > Swammerdam
conclut que les ouvriers approchent beau-
coup plus de la nature des femelles que
de celle des mâles , & qu'ils ne diffèrent
des premières qu'en ce qu'ils n'ose pas
d'ovaires. Cependant , comme après cette
énuméfation générale on trouve un examen
particulier de chaque partie , je paffe à cet
examen. Mais avant d'y venir , notre auteur
expofe des généralités qui ne doivent pas être
.omifes.
Les ouvriers font deftinés à ramaffer la
cire &c le miel , à conftruire les alvéoles, à
les garnir d'alimens. L'unique objet des mâles
ik des femelles eft la génération j. toutes les
Abeilles d'une ruche font fouvent, à la fin
de l'été , le produit d'une feule femelle qui
exiftoit au printems , Se de quelques mâles ,
& les ouvrages qui ont lieu ., le travail de
quelques milliers d'ouvriers.
Lorfqu'une femelle a paffe ou qu'elle a
été tranfportée dans un lieu propre à établir
une ruche, qu'elle s'y eft fixée > les ouvriers
commencent à conftruire des cellules, & au
bout de fix jours la femelle fe met à pondre ,
elle dépole un œuf dans chaque cellule } elle
le fait avec beaucoup de promptitude ., paf-
fant d'une cellule à une autre , foit qu'elle
foit achevée ou non , mais pourvu que fon
fond foit établi ; elle eft fuivie dans cette
opération par une grande quantité d'ouvriers
qui travaillent avec ardeur à achever les
cellules à mefure que la femelle y a dépofé
un œuf, tandis que d'autres ouvriers conf-
truifent de nouvelles cellules. Cependant fi
l'on enlève la femelle , les ouvriers ne con-
tinuent pas moins leurs foins pour les œufs
& les vers qui en nailîen: , contre l'opinion
qu'on a ordinairement à ce fujet.
Les œufs font oblongs , plus gtos à un
des deux bouts, un peu courbes & trantpa-
rens ; ils tiennent à la cire par le bout poin-
tu , 3c ils demeutent pofé> verticalement.
Mais quelquefois leur poiîtiro eft plus ou
moins inclinée, & ils font dépofés plus ou
moins avant fur le fond ou même fur le côté
des cellules.
Les œufs n'éclofent que par la chaleur de
la ruche en général. C'eft une fable que les
mâles fuient chargés de les couver. Au refte,
la chaleur d'une ruche eft fi grande , que le
miel ne s'endurcit pas même pendant 1 hiver.
Aulu les Abeilles continuent-elles detre en
adion à l'intérieur , la femelle de pondre ,
les ouvriers de vaquer aux feins néceffaires
pour les petits. Cette chaleur, que les Abeilles
prortuifent par leur cohabitation eft peur-être
une faculté qui leur eft particulière , car les
autres infectes } même les Bourdons , les
Guêpes , s'engourdillent &c perdent le mou-
vement tn hiver.
Le Ver forti de l'œuf ne trouve point au-
tour de lui de nourriture qui ait été dépofée
pour fes befoins, comme cela arrive à beau-
coup d'infectes. Mais l'aliment qui lui eft
nécefiaire lui eft fourni journellement par
les ouvriers. Cet aliment eft une pulpe blan-
che , fi douce qu'elle ne fait aucune im-
preflîon fur la langue, de la conhftance du
blanc d'œtif qui commence à s'épaiifir par
la cuiffon. Swammerdam penfe que cet ali-
ment eft du miel élaboré par l'action ou
de Teftomac, ou peut-être fimplement de
la trompe des ouvriers, qui dégorgent cette
fubftance & la dépofent dans chaque cellule
où il y a un Ver qui la pompe pour s'en
nourrir.
Ce foin des ouvriers dure en été à peu près
vingt-quatre jours pour chaque ver,tems rprès
lequel le Ver celle de prendre des aiimcns,
11 occupe alors route la capacité de la cellule ,
& il s'y replie fur lui-même en rond. Avant de
pouffer plus loin l'hiftoire du Ver, Swammer-
dam en fait ici la defeription & l'anatomie.
Il eft compofé de quatorze anneaux; on
remarque fur fa tête , les yeux , les lèvres ,
deux poinrs qui deviennent par la fuite les
antennes, & deux autres points qui feront
remplacés par les dents; plus bas un peiic
CCCXXX1V
corps qui reptéfcnte la trompe &• qui en eft
le principe.
Les yeux foin d'un blanc tranfparent.
Dix trachées de chaque côté font diftri-
buées fur différens anneaux du corps.
Ce Ver n'a qu'un mouvement fort lent.
En ouvrant le Ver fur le dos , on donne
iflue à une férofité qui eft fon fang ; on voit
eqfuite fous fa peau fes fibres mufculaires^jui
fervent à fes mouvemens. Au-deffous le corps
grailfeux & au milieu , le cocur^qui fait fail-
lie, qui s'étend tout du long de la partie fupé-
rieurs du corpsc\'de qui naiflent des^aiffeaux
qui fe diftribuent à toutes les parties inter-
nes-, ce vailleau eft formé par une membrane
tenue, ttanfparente , garnie d'une infinité de
trachées ; à l'endroit où il finit , font placés
quatre autres vaiileaux fermés à leur extrémité,
qui paroi fie m quatre caecums & qui contien-
nent une humeur d'un blanc jaunâtre. Notre
auteur n'a pu pouffer plus loin l'anatomie du
Ver des Abeilles à caufe de la ténuité des par-
tiei. Il revient à" l'hiitorique du Ver. Quel-
que tems après avoir ceffé de prendre de
la nourriture , il quitte la pofitionen rond où
il s'éroit mis, il fe redrelle, & il occupe
perpendiculairement toute la capacité de fa
loge ou cellule; il la tapiife intérieurement
de filets plus lâches vers l'ouverture que dans
le refte de fon contour. Cer ouvrage achevé ,
les ouvriers ferment exactement la cellule en
la bouchant avec une couche de cire.
Le Ver enfermé dans fa cellule 6V y ref-
rain fans mouvement, s'enfle vers la partie
qui répond au cerceiet, fucceflivement vers les
parties 'inférieures ; ce gonfieraent eft pro-
duit par le développement des parties inré
ricuras dont lu forme commence à être expri-
mée , en forte qu'on reçonncjc les parties
de l'Abeille qui dqit naître. Le Ver eft alors
dans l'état de nymphe. Cependant avant de
paiTcr à cet état ii fe décharge de. tous fes
excicmens & il d pouille fa peau. Ces ma-
DISCOURS
tières demeurent dans la cellule, ce qui eft
caufe que quand plufieurs Vers y ont été
élevés, les cellules deviennent trop petites,
que le miel qui y eft dépofé y eft moins pur,
& que par ces raifons les Abeilles fonr obli-
gées , au bout d'un cettain tems , de quitrer
les ruches anciennes pour en conftruire de
nouvelles.
Le Ver changé en nymphe eft l'affemblage
des parties qui ont crû fous la peau deVer_, qui
dans la nymphe ont leur forme décidée , &C.
qu'on peut déjà diftinguet, mais qui > abreu-
vées de férofité , ne peuvent encore le mou-
voir , & n'en auront la faculté que quand
cette férofité fera diffipée; ou c'tft l'Abeille
formée fous la peau de Ver , ayant pris fa
forme , mais foible encore & fans action.
Ici , Sw.immetdam revient au Ver 3 Se fait
voir la nymphe enfermée fous la peau du
Ver : mais comme ce n'eft qu'à l'aide des
figures que cette démonftration peut-être bien
fuivie, je renverrai., pour cet objet,, à l'ou-
vrage même.
Lorfque les membres de la nymphe ont ac-
quis par 1 évaporation de l'humidité fuper-
flue la confiftance qu'ils doivent avoir , elle
dépouille fa peau , & l'Abeille paroît dans
fon troifième état. Elle perce avec fes dents,
elle déchire le tilTu qui ferme la cellule , elle
brife en fragmens oblongs la cire qui la bou-
che & en rejette les fragmens dans le rond de
la cellule. Les ouvriers & les mâles ont les aîles
pliées & chiffonnées en fortant de l'état de
nymphe ; elles s'étendent & fe développent
peu après par l'impulfion du fang & l'action
de l'air à travers les rrachées ; mais les fe-
melles ont les aîles développées en fe tirant
de. la dépouille de nymphe , ou plutôt elles
fe développent dans leur cellule qui a affez
d'ampleur pour permettre ce développement,
& elles n'en forcent que les ailes dépliées.
Svvammerdam penfe que les Abeilles fa-
venr distinguer le moment où une femelle
eft prête de foyir de fa cellule, quoiqu'elle
foie encote fermée. 11 tonde ce fenciment fur
PRÉLIMINAIRE.
ee que le devant de cette cellule eft alors
occupé pat un grand nombre d'Abeilles qui
font entendre un bourdonnement continu.
Ce bourdonnement lui patoît une expreflion
de joie ; il croit que les mâles font dans
cette circonftance les plus emprellcs ; cepen-
dant il penfe qu'il n'y a pas d'accouplement,
mais que les mâles fécondent les œufs en les
arrofant feulement de leur femence. 11 avertit
qu'il examinera de nouveau cet objet plus
bis. Il obferve que la femelle nouvelle-
ment fortie de fa cellule, eft fuivie par
un grand nombre d'ouvriers, que ce ne
peut être l'influence du fexe qui les arire ,
mais le delir de Travailler pour la famille
à laquelle la femelle doit donner nailfance.
Si on s'empare de celle ci qu'on la lie à un
bâton, & qu'on la tranfporte de cette façon, ^
les Abeilles qui la fuivoient volent fur le
bâton, s'y attachent en grouppe &c fe lailfenr
tranfporter par- tout où l'on veut ; fi L'on
détache la femelle, qu'on la cache fous un
vafe auquel on Iaiffe une ouvertute j* les
Abeilles quittent le bâton pour palTer dans
le vafe , quoiqu'on l'air polé alîez loin.
Swammerdam penfe qu'elles font attirées
par une odeur propre à la femelle; fi on k
laide libre dans le vafe & fans l'avoir blellée ,
bientôt les ouvriers fe mettent à conftruire des
cellules; mais fi on la mutile fans la faire pé-
rir j fi on la rend inepte à multipliet , les
ouvtiers ne l'abandonnent pas, mais ils réf-
rène dans l'inaétion. Ceft donc le preilenti-
ment qu'ils ont fut les befoins de la famille
qui doit naître qui détermine tous leurs
mouvemens.
Il n'y a qu'une femelle pour chaque ruche
ou pour chaque famille; s'il s'en trouve par
hazard deux qui dépofent leurs œufs les unes
après les autres dans les cellules, il en pro-
vient un gtand defordre , par ce que les cel-
lules font trop peu fpacieufes pour pouvoir
contenir deux Vers.
Il n'y a donc qu'une femelle par famille;
mai; cette Icmelle donne chaque année naif-
fance à trois ou quatre femelles t à quelques
cccxxxv
centaines de mâles. Se à plufieurs milliers
d'ouvriers. Ces jeunes femelles quittent la
demeure où elles font nées, & fuivies de
mâles Se d'ouvriers nés en même" tems oj
à peu près, elles vont fonder une nouvelle
colonie. A la fuite de ces détails & de quel-
ques autres que je fupprime; Swammerdam
pafle à l'examen anatomique de l'Abeille.
Il s'occupe d'abord de la rrompe. Elle
eft plus grande dans les ouvriers que dans
les autres Abeilles.
Sept parties entrent dans fa compofi:ion;
celle qui eft au milieu eft à proprement
parler ia trompe; c'eft un canal creux; des
iix autres trois placées de chaque côté, fer-
vent en même tems à la couvrir & à la dé-
fendre, à (es mouvemens & à introduire le
miel quelles Abeilles fucent ; la fubftance
de la trompe eft en partie membtaneufe ,
en partie cornée ; elle eft chargée de poils
en plus ou moins grand nombre dans fou
étendue. Je voudrois pouvoir fuivre la def-
cription de ces différentes parties ; mais c'eft
une entreprife qui feroit inutile fans le fe-
cours des figures; il faut donc pour cet ob-
jet recourir à J'ouvrage même.
En ouvrant l'Abeille en deftbus du ven-
tre on découvre aufli-tôr la moelle épinière:
elle tire fon origine de deux nerfs & de
deux ganglions qui fortenr du cerveau; elle
eft elle-même compofée de nœuds ou de
ganglions & de nerfs qui fortent de ces
derniers, elle s'étend jufqu a l'extrémité du
corps.
Les" autres parties qu'on découvre fant i<ef-
tomac , les inteftins & des dépendances de
la trompe.'
L'eftomac eft formé d'une membrane très-
tenue; on y diftingue cependant des fibres
mufculaires , fon entrée eft très-étroire ; à
fon extrémité oppofée eft le colon formé
d'une membrane beaucoup plus forte ; le
canal fe rétrécit enfuite , Se on apperçoit eu
DISCOURS
CCCXXÎiV)
fit endroit une infinité, de filets qui y font
fortement adhérens; au-delà de ce détroit
l'inteftin s'élargit, il continue d'être mem-
braneux ,' il eft tranfparent & il laifife âp-
percevoir à fon intérieur lix corps glan-
duleux.
Le canal fe rétrécit de nouveau à l'extré-
mité du colon , il s'élargit enfuite & il fe
termine en une portion qu'on appelle le
rectum.
Celui-ci aboutit au-delToUs de l'aiguillon.
Si on enlève l'eftomac & le canal intef-
tinal, qu'on les poSe fur un verre mince
au - delfus de la flamme d'une lampe , &
qu'on les defséche par ce moyen , on y re-
connoîc non-feulement les fibres circulai-
res , mais des valvulves conniventes.
Tels font les vifccres qu'on découvre dans
l'Abeille , fans que dans l'Abeille ouvrière
on apperçoive aucun indice d'organe de l'un
ou de l'autre fexe.
L'aiguillon eft placé à l'extrémité du corps;
fa pointe eft polée au dellus de l'orifice du
rectum ; lorfque l'Abeille en fait ufage , il
en dégoutte une liqueur limpide, qui pro-
duit tous les effets de la piquure.de l'Abeille;
le réfervoir de cette liqueur eft une véficule
oblongue, d'un^ilïu très-Solide , placée à l'in'-
térieur & à l'extrémité du ventre; un muf-.
cle circulaire l'environne, & par fa contrac-
tion fait couler la liqueur contenue dans la
véficule. Elle palTe dans un canal très -fin
qui naît de ^extrémité de îa véficule , & qui,
traversant le centre de l'aiguillon , aboutit à
fon extrémité. Cependant des appendices
ddht il feroit bien difficile de donner l'idée
par la feule description & fans, le fecours
des figures , font les organes ou qui fervent
à ia Sécrétion de la liqueur de l'aiguillon ,
ou qui la verfent dans la véficule qui en eft
le réfervoir.
Il feroit beaucoup trop long pour mon
plan de Suivre la description détaillée de
l'aiguillon.
• Je me bornerai donc à dire que c'eft un
organe compofé , qu'il eft formé de deux
lames intérieures & d'une gaîne^que les
lames intérieures font hériilees de cro :hets
d'où vient la force avec laquelle l'aiguillon
tient une fois qu'il eft entré-, &c l'eftort né-
celfaire pour le retirer; ajoutons que de puif-
ians cV nombreux mufcles fervent à fes mou-
vemens.
*
Il arrive Souvent qu'une Abeille qui a
fortement piqué , laide fon aiguillon engagé
dans la plaie; elle en périt parce qu'avec
fon aiguillon elle lailTe une plus eu moins
grande portion de fon canal inteftinal. Quant
à la perfonne qui a été piquée , pour la Sou-
lager & prévenir les fuites , il faut retiret
l'aiguillon \ cependant pour y parvenir , c'eft
une mauvaife pratique de faifir ce qui refte
de l'aiguillon hors de la plaie & de le reti-
rer de cette façon ; on comptime cet excé-
dant abreuvé de la liqueur vénéneufe-, &
onla fait couler dans la plaie; il faut donc
retrancher cet excédant avec des cifeaux ,
dilater cnSnite les bords de la piquure avec
une pointe tranchante , mettre à décou-
vert la partie da l'aiguillon engagée & la
retirer.
Swammerdam penfe que la liqueur de
l'aiguillon a deux ufages; qu'elle Sert à éla-
borer le pain des Abeilles dont il a été parlé,
à le convertir en cire , & qu'elle eft utile
pour leur défenSe. ( Comme la piquure Sim-
ple Suffit pour ce dernier objet, Sans que
les Suites rendent les Abeilles plus redou-
tables à leurs ennemis qui ne connoiflent
pas ces fuites, il paroît probable que la li-
queur a plutôt le premier ufage que Swam-
merdam lui affigne, ou quelqu'autre ufage
inconnu, & qu'elle ne coule qu'accidentel-
lement dans la plaie par le mécaniSme de
la p quure. )
Anatomle de l'organe propre à la femelle.
L'organe particulier à la femelle eft l'o-
vaire. Il s'étend depuis le haut du ventre
jufques
PRÉLIMINAIRE.
Cccxxxvij
juiques près de Ton exttémité, & il eft fitué
au-de(ïus des autres vifcètcs contenus dans
cette cavité; il eft divifé en deux portions,
niais rapprochées & con ciguës j au lieu que
dans beaucoup d'autres infectes les deux por-
tions de l'ovaire font féparées ; la membrane
donc il ell formé eft (i mince qu'on apper-
çoit à travers les œufs qu'elle contient; cha-
que portion de l'ovaire eft divifée en des
canaux qu'on peur appeller conduits des oeufs
ou oviductus. A l'endroic où l'ovaire appro-
che de l'extrémité du ventre >■ on diftingue
deux canaux auxquels aboutiffènt toutes les
divilions de l'ovaire , cV dans leiquels ils
cîepofent les œufs ; ces canaux fe réunifient
en un feul qui donne ilfue aux œufs; ces
deux premiers canaux & celui dans lequel
ils fe réunifient ont une confiftance plus
ferme que le refte de l'ovaire; ils contien-
nent des fibres mufculaires; c'eft par le moyen
de ce mécanifme que lAbeilIe»dépofe des
œufs dans une firuation perpendiculaire &
non pas horizontale , comme la plupart des
autres ovipares.
A l'extrémité du canal par où fortent les
œufs font deux appendices 8c une vélîcu'e.
L.s appendices fèpatenc une humeur vif-
queufe qu'ils verfent dans la véiîcule , &
celle-ci s'ouvrant dans le conduit ovaire à
fou extrémité, les œufs y font à leur palfage
imprégnés du gluten qui les attache à la cire
iur laquelle ils font reçus.
Ajoutons que les œufs font formés fuc-
ceflivement dans leur partage des ovaires à
travers ces différens canaux ou conduits. Us
defeendent imparfaits de l'ovaire dans les con-
duits où ils acquièrent ce qui leur, man-
quait. Cet accroiftement des œufs dans leur
trajet fe fait de même que dans les oifeaux ,
dont l'ovaire ne contient que le jaune de
l'œuf, Se dans lefquels le blanc s'unit au
jaune, la coquille fefoime pendant lepajfage
des, œufs à travers l'oviduelus.
Organes du mâle.
Swammerdam avant de décrire les orga
Hijloïre Naturelle , Injectes, fomeiy.
nés du mà!e , fait rémunération des parties
qui lui font communes avec les autres Abeil-
les; mais il entre à l'égard des yeux dans
une defeription détaillée qu'il n'avoic pas
donnée en parlant antérieurement des par-
ties ou des organes qui appartiennent aux
trois fortes d'Abeilles ; au lieu que pour
les autres parties communes à toutes les
Abeilles il fe contente de les rappeller &
de les nommer pour le mâle, comme il le
fait auilî pour la femelle.
Les yeux font de deux fortes ; favoir des
yeux à réfeati Se des yeux lillès : les pre-
miers font au nombre de deux, un de cha-
que côté ; les féconds font au nombre de
trois; ils font fitués fut le delfus de fa têre
& difpofés de façon que de^ lignes tracées
des uns aux autres repréfenteroient la
lettre Y.
Les deux yeux à réfeau ont la forme d'un
croiffant; ils font couverts de poils qui tien-
nent lieu de fourcils &c de paupières; ils
font implantés dans la cornée.
La cornée eft la première membrane de
l'œil ou la plus externe; elle eft dans l'A-
beille, comme dans les autres infectas, fil-
lonnée par une infinité de réfeaux; en forts
qu'un œil à réfeau eft l'aflemblage d'une
infinité d'yeux liftes; les filions font expri-
més à l'intérieur comme à l'extérieur , &
les poils font implantés fut les filions exté-
rieurs; ils pénètrent dans toute l'épaiiftur
de la cornée; ils font très-nombreux, quoi-
qu'il n'y en aie pas autant que de filions.
Sous la cornée eft p'acée l'uvée; elle n'oc-
cuppe donc pas le fond, mais la fur face
de l'œil , & elle n'eft pas perforée.
En féparant la cornée de l'uvée, & en
enlevant la première de ces membrane: on
enlève en même-tenis une fubftance adhé-
ten'.e à fa furface interne, qui rend la cer-
née opaque , qui eft de couleur pou ptée
dans les Abeilles, & diverlement co!oiéj dans
les divers infe&es,
v v
cecxrfxviîj
An-defToas de I'uvée on apperçoit autant
de fibres qu'il y a de divifions fur la cor-
née ; elles font larges & hexagones à leur
fommet , plus étroites dans leur milieu &
pointues à leur bafe ; leur longueur eft à peu
b m: me , excepté les fibres plus près
des bords & des angles de la cornée, qui font
un peu plus courtes Se un peu inclinées .
fe terminent tou:es à leur bafe en une mem-
brane à laquelle elles adhèrent foiblement ;
l'auteur n'a pu déterminer qu'elle eft leur
nature. La membrane à laquelle elles abou-
tirent, quoique très- tenue ,1'eft moins encore
que la féconde membrane Gcuée fous la pre-
mière. Sous ces membranes on apperçoit une
féconde couche de fibres. Swammerdampenfe
s'être affuré que celles ci communiquent avec
le cerveau. On découvre en effe: ce vifeère au
deffous de ces fibres ; il eft compofé de quatre
fegmens, du milieu defquels naît la moelle i
épinière.
Les yeux liffes ont la même organifarion
que les yeux à réfeau & les fibres qu'on y
obferve aboutitfent de même au cetveau.
Après la defeription des yeux Swammer-
dam fait celle de quelques parties qui appar-
tiennent encore à la tête , de celles que ren-
ferme le corcelet , &c. Mais comme c'efl en
plus grande partie la répétition de ce qui a été
dit au fujet des Abeilles ouvrières, je paiTe
ces objets fous faïence pour ne m'occuper qu;-
des parties propres au mâle. Ce font deux
riticules , deux vaiiTeaux déférens , deux vé-
ficules féminales , le pénil , fur celui ci une
membrane de couleur d'acier poli divifée
en cinq portions, & deux appendices de cou-
leur jaune.
Toutes ces parties font d'une grandeur
exceflîve à proportion de l'animal , & elles
occupent la plus grande partie de la capa-
cité du ventre.
Les tefticules font fuués profondément
izns le ventre & à la partie qui répond aux
DISCOURS
lombes, comme dans les oifeanx ; ils ont la
forme d'une olive , ils font couverts d'une
infinité de vaifleaux aériens dont le nombre
nuit à l'examen de leur fubftar.ee qui paroît
vafealaire \ ils font d'une couleur citrine tirant
fut le pourpre.
Les vaifleaux déférens font tenus , tranf-
parens, tortueux, entourés d'un grand nom-
bre de vaiiTeaux aériens. Le fperme qu'ils
contiennent les fait parcitre blancs. Ils com-
muniquent d'une part avec les tefticules, Se
de l'autre avec les véficules féminales ; ils font
d'un diamerre inégal dans leur ttajet , &
leur fubftance eft glanduleufe.
Près des vanfeaux déférens font firuées
les véficules féminales ^ elles font très- am-
ples , d'une fubftance glanduleufe. On y re-
marque des fibres mufculaires.
Les vaifleaux déférens Si les véficules fé-
minales aboutiflenr à l'origine ou à la racine
du pénil; celui-ci eft un canal long, courbé,
d'autant plus ample qu'il s'avance plus au-
dehors jufqu'à ce qu'il s'élargifle fenfiblement,
après quoi il fe rétrécit & il s'élargit de nou-
veau en un tubercule ovaL
La bafe ou racine du pénil eft d'une fubf-
tance toute netveufe & fimblable à un car-
tilage qui n'a pas encore acquis toute fa du-
reté ; on y temarque une portion de fubf-
tance cornée du côté interne , & du côté ex-
terne deux portions de même fubftance , mais
d'une moindre longueur. Au-deffous eft une
membrane couleur d'acier , divifée en cinq
portions , & un peu plus bas, de l'autre côté,
ur.e membrane pareille ,mais fans divifions,
fuit le pénil proprement dit, qui eft un canal
recourbé à fon extrémité; il s'y renfle & il
eft couvert d'une fubftance cornée terminée
par une frange de poils.
Au moment d'accomplir l'accouplement
le pénil fe gonfle , eir.re en érection & fe
porte hors du venue j on conçoit ce méca-
PRELIMINAIRE.
A la fuite de l'hiftoire Se de la defcription
anatomique des Abeilles dont je viens de
donner un précis , Swammerdam reprend
plufieurs faits relatifs à leur hiftoire, 6c il
ajoute des obfervations fur le nombre des
différentes Abeilles trouvées , dans différens
tems, dans diverfes ruches. Mais ces objets
devant fe trouver dans l'hiftoire particulière
de ces infectes au mot Abeille, ils forme-
toieuc ici un double emploi.
CÇCXXX1X
Enuméraùon des infectes qui appartiennent
au fécond mode du tro'ijleme ordre de chan~
gement-, & auxquels on donne le nom de
chryfalide.
nifme qui fe rapproche de celui des autres
animaux ; mais il efl difficile de comprendre
ce qu entend Swammerdam quand il dit,
que dans l'érection, les parties de Ja géné-
ration du mâle font tetournées, 6c qu'il fe
fert de l'exemple de la peau qu'on er.lève
à un animal. Y a-cil en effet un pareil ren-
verfement , ou les parties qu'il a examinées
& décrites , contenues dans la capacité du
ventre, ne changent elles pas fîmplement de
pofîtion , & ne fe montrent elles pas à dé-
couvert en paroilTant au dehors , & ce ren-
verfement n'eft-il pas (implement un effet
analogue à la rétraction du prépuce ? Au refte ,
Swammerdam entre dans un détail très cir-
conftancié de la manière fucceffive dont cha-
que partie, à commencer par les franges de
poils , patoiffent au dehors , fe tuméfient &
enttent en érection. Mais fans l'appareil des
planches il eft comme impoflible d'être corn- enveloppes, comment fes membres fe font
pris, ainfi le lecteur doit tecoutit à l'ouvrage ' formés,
même. On fera fans doute furpris 3 après <>
avoir pris l'idée des organes de la génération ,
tant dans l'Abeille mâle que dans l'Abeille
femelle , de trouver que Swammerdam con-
clut qu'il n'y a pas d'accouplement 6c que la
femelle n'eft fécondée que par l'odeur que
les mâles répandent dans la ruche \ il fe fonde
fur ce qu'on n'a pas vu l'accouplement, fur
ce qu'il ne peut avoir lieu, tant la femelle
eft continuellement environnée d'ouvriers \
mais il avoue que fon opinion répugne à
l'appareil des organes , & il la propofe juf-
qu'à ce que la manière dont l'Abeille femelle
eft fécondée aie été déterminée par l'obfer-
vation.
Les infectes qui appartiennent à ce troi-
fième mode ne diffèrent de ceux du prenver
qu'en ce que la peau qui les recouvre ne
laiffe pas appercevoir la forme de leurs mem-
bres aufli diftinctement que dans les pre-
miers. Ce font les Papillons , tant diurnes
que nocturnes.
A la fuite de cette introduction , Swam-
merdam donne des planches accompagnées
d'explications, dans lefquelles il.repréfente
le Papillon depuis l'œuf jufqu'à fon dernier
érat, 6c fait voir comment le Papillon c-toit
originairement contenu fous fes différentes
ANATOM1E DU PAPILLON.
Chapitre premier.
Defcription des parties externes & internes
de la Chenille.
La Chenille qui eft le fujet de cette def-
cription eft la Chenille épineufe qui vit fur
l'ortie, & fe change en ce Papillon diurne
qu'on connoît fous le nom de petite Tortue.
Geoff. tom. z , pag. 39,11*. 4. Linn. Faun.
n° 774. Je ne fuivrai pas la defcription des
parties externes de cette Chenille , qui eft
très-commune & bien connue.
Lorfqu'on ouvre la Chenille fur le dos ,
il fort de la plaie une liqueur verdâtre. C'eft
le fang. On découvre enfuift des fibrej muf-
culaires qui fervent au mouvement des an-
neaux du corps; plus profondément le cœur
dont on ttouvera plus bas la defcription ; à
l'extrémité du corps deux globules qui appro-
chent de la forme du rein de l'homme &
des quadrupèdes. Mais ces globules ne
v v lj
cccxl
prennent leur entier développement que dans
le Papillon , c'eft pourquoi l'examen en eft
renvoyé à l'anatomie de cet infecte.
^DISCOURS
chaque côté ; ces troncs communiquent en-
tr'eux [ ar des ramifications qui répondent
à chaque ftigmate.
Après avoir enlevé les parties qui viennent
detre nommées } on découvre l'eftomac qui
remplit la plus grande partie de la capacité
du corps de la Chenille; fa partie antérieure
eft un canal étroit qui va en s'élargilTant , il
palle en remontant dans une rainure ou fillon
imprimée fur la moelle épinière , & remon-
tant par dellus le cerveau , il aboutit à la
bouche. Ce canal , que Swammerdam nomme
gula , paroît répondre à fœfophage.
L'eftomac eft formé de trois membranes , la
première eft exceffivement mince & couverte
de vaiifeaux aériens, la féconde eft rnufcu-
laire , Se la troifième , qui contient immé-
diatement les alimens, eft très mince. A la
partie antérieure de l'eftomac on découvre ,i
en deftus des expanfions tendineufes qui s'é-^
tendent fur tout le vifeère , qui l'entourent
êe qui naiffent des fibres mufculaires de la
féconde membrane.
Au-defTus & au- défions de l'eftomac font
fix appendices qui fe propagent vers le gros
inteftin 3 & finiffent en inteftins borgnes ou
qui font fix c&cum; plus bas un gros intef-
tin dans lequel les excréme.us fe moulent &
qui aboutit au rectum.
Des deux côtés de l'eftomac font deux
canaux grêles qui remontent juiqu au cerveau.
La première penfée de Swammerdam fur
l'ufage de ces canaux fut qu'ils font les ré-
fervoirs de la foie} mais il crut que cette
Chenille filant fort peu , ces canaux peuvent
avoir un autre ufage , & il ne le détermine
pas. ,
Lorfqu'on a enlevé toutes les parties dont
il vient d'être fait mention , on découvre le
corps grailTeux étendu fur tout le corps à fon
intérieur \ il ne fett dans la Chenille qu'à
foutenir les expanfions des trachées ; elles
naiffent de deux troncs principaux, un de
Pour bien voir le cœur , il faut étendre la *
Chenille fur le dos , & l'ouvrir fous le ventre,
alors on reconnoît que le cœur s'étend, fuivant
la longueur du corps, d'une extrémité ù l'autre.
Il confifle en un canal à plufieurs étrangle-
mens , couvert de fibres mufculaires longi-
tudinales & circulaires; il fe contracte par
l'action de ces fibres , <Sc fa dilatation eft opé-
rée par celle d'un grand nombre de fibres
mufculaires , qui ont d'une part leur inler-
tion fur ce vifeère , & de l'autre fur diffé-
rentes parties.
Pour découvrir le cerveau Se la moelle
épinière, il faut ouvrir fur le dos Se choifir
des Chenilles qui aient été malades , parce
qu'elles ont moins de graille. Le cerveau ,
placé fur l'origine de l'œfophage , eft formé
de deux globules ; au- défions eft l'origine de
la moelle épinière , elle commence par deux
nerfs qui fe réunifient en un 3 Se elle forme,
dans fon trajet jufqu'à l'extrémité du corps,
des ganglions qui donnent naiflance auxdifté-
rens nerfs.
Chapitre II.
Manière dont la Chenille devient chryfalide ;
ce que cejl que la chryfalide j obfervations
anatomiques.
Le changement de la Chenille en chry-
falide confine dans le développement des
parties de la dernière , Se la chryfalide n'eft
autre chofe qu'elle- même, que ce qu'elle étoit,
mais ces parties ont acquis un développement
Se une confiftance qu'elles n'avoient pas fous
la peau de Chenille; car elles étoient dès
l'origine contenues fous cette peau ; cependant
elles étoient infiniment petites , molles Se dé-
liquefcentes ; au lieu que quand le change-
ment a lieu, les parties de la chryfalide ont
acquis Se le volume & la confiftance qui leur
font propres.
P R É L 1 M
Lorfque la Chenille a celle de manger,
elle fe fufpend par des fils de l'oie; elle quitte
fa peau, tk alors la chryfalide paroît à nud.
Swammerdam en décrit les différentes par-
ties tant externes qu'internes dans un grand
détail. Il ne m'eft pas pcflîble de le luivre
dans cet expofé, dont il réfulte que la chry-
salide eft l'aifeniblaga des parties du Papillon ,
mais molles, refferrées , pliées fur elles-mê-
mes, couvertes par l'enveloppe de chry/alide
qui n'en laide appercevoir qu'une ébauche
groflière Se imparlake ; la chr^falide étoit de
même cachée fous la peau de Chenille qui
ne permenoit pas de diftinguef aucun de
fes traits ,, &' comme elle-même eft l'aflem-
blage des parties du Papillon, il s'enfuie que
celui-ci étoit déjà exiftunt fous la peau de
Chenille; enfin, que dans l'état de Chenille,
dans celui de chrylalide , c'eft le même ani-
mal , ou le Papillon } mais caché fous deux
enveloppes, dont la première ne 1 aille rien
appercevoir de ta forme, dont la ieconde
permet d'en découvrir une ébauche grollière,
& que dans l'état de Chenille les membres du
Papillon étoient infiniment petits, que dans
celui de chr)falide ils ont leur étendue à
peu près, mais ils font repliés , & ils font
mous & manquent de la confiftance qu'ils
doivent acquérir.
Après les détails dont je viens de tâcher
de dominer au moins le réfultat, Swammer-
dam examine l'état de la chryfalide à diffé-
rens jours , depuis le premier où elles a quitté
la peau de Chenille.
Etat au fécond jour.
Les yeux fi déliquefeens qu'ils fe fon-
doient en Us touchant, les pattes & les an-
tennes ne paroiflent encore que comme une
membrane qui commence à prendre quelque
confiftance ; les aîles femblables à une ma-
tière gélatineufe.
A l'intérieur un changement plus notable.
L'eftomac fenfiblement diminué de longueur,
l'œlophage au conct/ire du double plus long ,
1 N A I R E. ccçdj
partant à travers le corcelet & pénétrant dans
le ventre; la partie poftérieure de l'eûorfîag
relTerrée& fe changeant en un inteftin grêlé,
mais fi peu folide , qu'on ne potivoit le tou-
cher fans le lacérer; cet inteftin, rempli
d'une iérolité rouge, mêlée d'un fédimenc
rougeâtre. Chute ou féparation d'avec le ven-
tricule des fix inteftins ccccum.
Le cœur &c la moelle épinière devenus
beaucoup plus courts, les canaux qui relîem-
blent aux»réiervoirs de la Me, rétrécis;
les mufcles du thorax, des pattes, &c. fans
force & fans confiftance; la graille un peu
plus jaune, plus compacte.., friable. Les expan-
lions des trachées plus étroites , un nœud ou
une éminence prefqu'arrondie & de couleur
purpurine aux derniers anneaux du ventre.
Il n'a plus été polîible de découvrir les deux
corps réniformes.
Etat de la chryJùRde au Jîxième ou huitième
jour.
L'enveloppe extérieure moins humide &
plus compacte , encore blanchâtre, mais d'un
blanc tirant fur le gris ; l'eftomac retiré &c
ne formant prefque pius qu'un point ou tac,
le fluide qu'il contenoit d'un pourpre plus
foncé , les mufcles du corcelet plus exprimés
& ayant plus de confiftance. Commeiuement
du développement des parties de lagénération.
Etat de la chryfalide au douzième jour,-
La trompe ayant déjà une confiftance
marquée; les antennes couvertes de leurs
.poils; les pattes aulli couvertes des leurs;
les poils &c les écailles des aîles très-recon-
noilïables , mais remplis d'humidité , & réu-
nis comme les poils d'une peau qui a trempée
plufieurs jours dans l'eau; les aîles extenli-
bles en en étendant la membrane.
Etat de la chryfalide au fei\ième ou dix-
feptième jour , tems ou le Papillon ejt prêt
d'en rompre l'enveloppe.
Les yeux bien formés ; la trompe de même,
cccxlij
D I S C O U R S
aîiifi que les appendices entre lefquels elle
cil placée à fon origine j les antennes dans
leur écat parfait ; les pieds auiîi, & capables
d'exercer leurs fonctions fi on les dégage de
l'enveloppe qui les recouvre ; les mufcles
du corcelet ayant toute la force qui leur eft
propre ; les canaux pris pour les réfervoirs de
la foie dans U Chenille, réunis en un feul
fixé près de l'cefophage à fon extrémité
ancérieure ; une véficule à furface inégale,
placée fur l'eftsmac , & communiquant avec
ce vifcère pnr^m canal délié ; l'eftomac ré-
du't en an fac rempli de rugofités ; au-dellous
de ce vifcère les cœcum qui s'en étoient fé-
parés; à l'extrémité de l'eftomac, qui finit
par un canal étroir , les gros inreftins plus
longs , ma's plus étroits que dans la Che-
nille.
Le cœur & la moelle épinière rétrécis &
racourcis ] la graiffe en très - grande partie
diffipce. Les particules réniformes ne fe
trouvant plus, & peut être changées dans
les organes de la génération , alors complets
& dans leur perfection,
Manière dont la chryfalide pajfe à l'état de
Papillon.
Les changemens dont on vient de lire
l'excolé , ont lieu en dix huit jours dans les
mois de juin Si de juillet ; mais en automne
ils retardent de dix jours & davantage, fui-
vant l'état de la faifon.
Swammercam reprend en partie dans cet
anicle ce qui a été expofé dans les précé-
dera, & il tâche de faire voir que c'eft par
le mouvement du fang, par la circulation de
l'air admis en plus grande quantité , que fe
fair le développement des parties ; que c'eft
par l'évaporationdu fluide furabondanc qu'el-
les acquièrent leur confillance. C'eft fur-tout
parce que !e Papillon , prêt à naître , abforbe
une plus grande quantité d'air, & qu'il s'en
gonfle pour ainii dire, que la peau de chry-
ialide le fend Si lui permet d'en fouir. Le
changement le plus notable elt alors celui
des aîles, qu'on voit à vue d'oeil s'étendre i
fe dévelopoer , Si qui prennent en même
tems plus de confiftance. Ces effets font en-
core la fuite de la circulation & du mouve-
ment de l'air admis en plus gtande abon-
dance.
Enfin y Swammerdam finit par comparer
le Papillon contenu fous la peau de Che-
nille à un embrion nouvellement formé ;
fous celle de chryfalide à un fœtus encore
contenu fous les membranes qui l'envelop-
pent, mais prêt à les rompre \ lorfqu'il a
brifé Se dépouillé toutes les peaux qui l'ont
couvert en difiérens tems, quand il fort de
la chryfalide , à un nouveau né, mais i]iii fe
trouve en naiflant dans l'état de perfection j,
Si capable de toutes les fondrions propres à
Ion efpèce.
Chapitre III.
Parties internes du Papillon , tant mâle que
femelle.
Le Papillon étant ouvert fur le dos 3 on
découvre fur le corceler des vailîeaux pliilés,
qui fe réunifient en deux canaux très-déliés
qui abominent du fond de la bouche , ou de
l'aefophage, à l'eftomac. Leur ufage n'eft pas
connu; peut être fervent-ils à fournir une
humeur falivaire? Entre ces vailîeaux eft
l'aefophage qui fe partage à la bafe de la
trompe en deux canaux quireçoivent & tran£
mettent les fucs pompés par celle-ci. Près
de l'eftomac, à l'extrémité de l'aefophage,
eft une véficule dans laquelle l'air qui fe dé*
gage des alimens eft reçu à leur palTage}
certe véficule a un mouvement périftaltique
continuel.
L'eftomac eft très- renflé & femblable à
l'inteftin colon fouflé 3 mais à fa partie
poftérieure il finit en un canal très étroir,
Enfuite , au-delïbus du pylore , fonr placés
fix inteftins cœcum, mais bien plus petits
que ceux de la Chenille ; par-delà font les
inteftins grêles qui , en fe terminant, s'élar-
giflenc en une cavité chu* forme yn cloaque 9
PRÉLIMINAIRE.
cccxlnj
après lequel le canal fe rétrécit, s'élargit
enfuite & devient le rectum qui pafte a tra-
vers le dernier anneau du corps, & dont
l'extrémité forme Yanus.
La trompe eft compofée de deux demi-
canaux, appliqués l'un à l'autre ; elle s'é-
tend Se fe rouie à la volonté du Papillon
par l'action de fibres mufculaires infiniment
tenues.
Peut-être fera- 1- on fiirpris que Swam-
merdam , auquel on pourroit quelquefois
reprocher de la prolixité , ne le foie pas
plus étendu fur l'Anatomie du Papillon;,
mais en faifant celle de la cryfalide , il a
fait celle du Papillon, qui n'en diffère guère
que par la mollette de fes membres.
Parues génitales du mâ'e.
Le pénil fitué à l'extrémité du corps , eft
chargé de plufieurs pièces de fubftance cor-
née qui entourent Ion extrémité , Se qui
fervent à le fixer avec des crochets de même
rature, placés à l'orifice des parties géni-
tales dans la femelle. La defeription de ces
différentes pièces ne peut être bien faille
qu'à l'aide de figures. Le pénil eu compofé de
deux portions, une de fubftance cornée à tra-
vers laquelle s'avance une autre portion plus
molle , qui entre en érection, & qui s'alonge
dans l'accouplement ; fi l'on ouvre la racine ou
bafe du pénil , il en fort un fperme blanc
& une ligueur brillante , &• formant des
globules comme le vif argent. Quelle eft la
nature de cette féconde liqueur i
Plus intérieurement la portion nerveufedu
pénil fe divife en deux parties, qui fe fub-
divifent elles-mêmes en quarre autres. L'ufage
des quatre denières n'a pu être reconnu par
Swammerdam, qui., voyant les premières
rempliesd'une humeur blanche, a jugé qu'el-
les font les vélicules léminales ; il croit qu'on
pou-roit regarder les autres comme les vaif-
feaux déféiens , & un nœud auquel elles
aboutiffent comme un tefticule ; en forte que
le Papillon n'auroit qu'un tefticule } car il n'y
a qu'un nœud j mais ce font, sjoute-t-il ,
de (impies conjectures ; ce nœud ou tefticule
eft couvert de deux membranes \ il eft d'une
couleur grisâtre pâle.
De l 'ovaire de la. femelle.
Il eft diviféenfix ramifications, qui feréu-
niffent en un feul canal dans lequel font
reçus Se à travers lequel pallent les ccuts
formés dans les fix ramifications ; cinq ap-
pendices borgnes s'ouvrent dans ce canal ,
Se y verfent un gluten qui imprègne les œufs
Se l'en à les attacher au moment de la ponte ;
de l'autre côté de ces cinq canaux en eft un
plus étroit , terminé pjr une efpèce de fac,
Se defeendant de l'ovaire ; (a partie fupérieura
contient une humeur analogue à la graille.,
& la partie inférieure une humeur limpide.
Du côté extérieur, le conduit qui refaire
de l'union des fix branches de l'ovaire, fe ter-
mine en une entrée ou vagin, à l'intcrieurdu-
quelonvoit les crochets qui retiennent l'extré-
mité du membre du mâle dans l'accouplement.
Swammerdam reprend enfuite ce qui vient
d'être expofé en plus grande partie , & à
l'aide d'un grand nombre de figures -il fait
voir comment le Papillon eft contenu dans
la Chenille, &c. Il le fuit depirs l'œuf
jufqu'à fon dernier état. Les planches pré-
fenten: une fuite curieufe & inftructive :
mais c'eft un fecours que nous ne pouvons
avoir , fans lequel les deferiptions feroieut
infuffifantes ; Se d'ailleurs, fi je ne me
trompe, on conçoit allez par tout ce qui a
été dit, comment le Papillon, & tous les
infectes en général, font contenus dans la
larve dès l'origine , comment leur dévelop-
pement s'opère dans la nymphe ou la chryfa-
lide, & comment ils en fortent enfin dans
état de perfection.
Quatrième ordre de changement.
Dans ce quatrième ordre , le Ver ou la
cccxxxv;
larve paffe a î*état Je nymphe fans dépouil-
ler fa peau ., fans perdre complètement fa
forme première ; la peau de Ver fe raccour-
cir , fe durcit , elle fert d'enveloppe à la
nymphe dont elle ne permet pas de décou-
vrir les différentes parties , ni rien de fa
forme. D'ailleurs la nymphe n'a point de
mouvement ; elle étoit originairement con-
tenue fous la peau du ver, elle s'eft déve-
loppée , & elle a pris fon accroiifemenr fous
cette peau j elle eft l'infeéie qui ne diffère
de fon état de perfection , que par la mol-
lette , la foiblelîe , l'immobilité de fes par-
ties, & -quand elles ont acquis leur force,
leur confiftance , la faculté de fe mouvoir ,
l'infecte rompt alors la peau de Ver qui a
couvert la nymphe , & paroît su dehors
dans fon dernier érat , ou dans celui de per-
fection. Le changement du quatrième ordre
ne diffère donc de celui du t'roiiième qu'en
ce qu'il s'exécute fous la peau de Ver rac-
courcie & endurcie.
Swammerdam , en faifan't rénumération
d -s infectes qui appartiennent à ce quatrième
ordre, en cite qu'il feroit long de rappeller
à leur efpcce. Il fuffk de favoir que ce font
des Mouches à deux aîles , ou des Diptères.
Il rapporte encore à ce genre , les œufs
même de certains infectes , les nymphes
d'autres efpèces, objets dans lefquels il règne
une certaine confufion , &c rrès-difficiles à
fuivre , qui jettent plutôt de l'obfcurité que
du jour fur l'hiftoire des infectes , rai-Ion
pour laquelle je ne fais pas l'extrait de cet
énoncé. 11 parle en-fuite de deux Mouches
dont les Vêts vivent dans le fumier ou les
latrines , & don: le changement appartient
au quatrième ordre. Il les repréfente dans
leurs différens érats , à commencer depuis
l'œuf, par une longue fuite de figures , mais
il n'en réfulce que le développement fuccefïif
de ces in'eéfes; objet fur lequel je crois que
fuifit le précis en tête de cet article, c'eft-à-
diie , en quoi ccniïife le changement qui
eoutticue le quatrième ordre.
D I'S C O U R S
Hijîoire d'une Mouche-Taon , ou plutôt d'uni
Mouche- A file. y
Je n'entrerai pas dans la difcufîion de fa-
voir fi la Mouche dorat il s'agit a été appel-
lée Taon ou A file par les anciens j elle n'eft
plus de L'un ni de l'autre de ces genres pour
nous. C'eft le Stratyomis de M. Geoffroy ,
ou fa Mouche armée à ventre plat , chargé de
fix lunules , t. z. pag. 479 , n°. 1. , oejlrus
aque j Linn. , Faun. , Suec. , n°. iozcj
Le Ver de la Mouche dont il s'agit, vit
dans l'eau , il refpire par le bout de fa
, queue-, fes pieds font placés dans une forte
de bec près de fa bouche \ il palfe à l'état
de nymphe fans dépouiller fa peau ; l'in-
fecle devenu parfait quitte l'eau dans laquelle
il ne fauroit plus vivre. Ces premiers traits
fuffifent pour infpirer de la curioiité à l'é-»
gard de cet infeéfe
C H
A P I T R E
I.
Dcjlription du Ver, de la manière dont fies
pieds fient placés } de celle dont il refpire.
Le Ver de la Mouche armée ; car je nom-
merai ainfi la Mouche, fujerde cete obftrva-
tion , eft alongé , fon corps eft divilé en douze
anneaux ,il n'eft pas régulièrement rond, mais
applati en deffus 8c en deffous; il eft renflé vers
la partie fupérieurej terminé en pointe à (es
deux extrémités, mais l'extrémiré fupérieure
eft moins longue , moins effilée , & la pofté-
rieure ou le côté de la queue eft plus alongé
& plus grêle.
Les deux parties de ce Ver , les plus re-
marquables , fon: la queue , & l'extrémké
antérieure terminée en une forte de bec.
La queue eft entourée d'une couronne de
poils, au moyen defqueis le Ver foutient
cette partie à la furface de l'eau , tandis que
fon corps pend verticalement vers le fond.
Le
PRÉLIMINAIRE;
cccxlv
Le bec eft armé de trois pointes , dont
celle du milieu n'a point de mouvement ,
mais dont les deux latérales en ont un fort
vif, femblable au mouvement de la langue
des Serpens Se des Lézards. C'elt dans ces
deux crochets que rélide la plus grande for-
ce du Ver ; il s'en fert hors de l'eau pour fe
cramponner, attirer le relie de fon corps , &
cheminer.
Lorfque le Ver veut defeendre dans l'eau ,
il replie les uns contre les autres les poils
qui entourent fa queue , Se fon poids l'en-
traîne;, mars il remonte lorfqu'il épanouit
ces. mêmes poils ; il fe forme alors à leur
centre un entonnoir dans le milieu duquel
on apperçoit une bulle d'air. Swammerdam
repréfente enfuite le Ver grofli au microf-
cope , & il entre dans une defeription dé-
taillée à fon égard. Je vais tâcher d'indiquer
les objets qui méritent une attention particu
lière.
La peau eft coriacée Se couverte d'une in-
finité de petits grains qui la font paraîtra
comme chagrinée.
*'.
Sur chaque côté du corps il' * a neuf ftig-
mates dont la couleur eft noire".
La tête eft comme partagée en trois por-
tions : ou voit fur la première , les yeux qui
font un peu faillans , & deux antennes fort
courtes ; au-delTo'us eft le bec qui eft très-
pointu , Se à l'intérieur duquel font fitués les
pieds. Leur place répond à la mâchoire infé-
rieure ; ainfi Swammerdam remarque que
ce Ver ne fe ttaîne pas feulement à la faveur
de {es crochers , mais qu'il a de véritables
pieds. Ils lui fervent également à marcher
fur un terrain fec , fur le fond des eaux , &
quand il fe tient fufpendu , la queue épa-
. nouie , à nager ou à partir d'une place à une
autre.
Au milieu du bout de la queue } eft une
ouverture par laquelle l'infecte infpire Se
wpire. ( Cependant Swammerdam nous die
Mjloirc Naturelle , lnfe<lesx Tomt IV.
qu'il y a fur les côtés du corps , neuf points
refpiratoires , que j'ai nommés ftigmates ,
quel eft dont leur ufage ? Il me paroît dé-
montré que le Ver refpire par la queue ,
ruais de quoi lui fervent les ftigmatts ?
CHAPITRE II.
Hijloire du Ver , manière de le faire mourir
pour le dijféquer.
Le Ver .de la Mouche armée vit dans les
eaux douces ou falées ; on l'y trouve au com-
mencement du mois de juin , un peu plutôt
ou plutard , fuivant que la faifon a été plus
ou moins chaude ; il n'habite que les eaux
ftagnantes, & il eft plus abondant dans celles
ou il croît des herbes fur lefquelles il aime
à 'ramper ; fouvent il n'eft à l'eau que par
l'extrémité de fon corps , & il en laide pen-
dre la partie antérieure dans quelque fente
qui eft à lec ; il fe nourrit du limon des
eaux. Des Vers de cette efpèce plongés dans
l'efprit-de vin ou le vinaigre , pendant la
moitié d'une nuit dans la première de ces li-
queurs , Se pendant deux jours Se demi dans
la féconde , à delleiu de les y faire mourir , re-
tirés au bout de ce tems , Se remis dans l'eau ,
n'en n'étaient pas moins vigoureux; mais jet-
tés dans l'efprit de térébentine, ils y pétillent
en une heure C'eft donc le moyen de les
tuer pour en faire l'anatomie.
CHAPITRE III.
Anatomie du Ver.
Swammerdam commence par décrire les
dents ; elle* font de fubftance moyenne entre
celle de la corne Se des os ; elles font pla-
cées au fond de la bouche ; plus loin eft l'œ-
jRal très-étroit.,
a l'eftomac le long
d'un fillon creufé fur la moelle épinière. Le
cerveau eft placé au-defllis de la portion an-
térieure de l'eftomac. Ce dernier vifeère eft
membraneux, & il a, avec les inteftms grêles
compris, cinq pouces de Hollande de long,
fophage qui confifte en un
étendu de la bouche •
CoCXlVj
A l'extrémité 4es inteftins grêles, font quatre
cœcum qui formeiu pluiieurs circonvolutions;
iuivent enfuite les gros inteftins dans lef-
quels on remarque des renflements de dis-
tance en'diftance.
Swammerdam appelle canaux falïvalres ,
deux vailîeaux borgnes qui fe voient dans la
pirtie qui répond à la poitrine. Ces vaifleaux
i'e réunifient , en remontant , en un feul ca-
nal qui aboutit à la bouche \ cependant il n'a
trouvé dans ces vaifleaux qu'une matière blan-
che & concrète , & jamais une fubftance
fluide , auffi avertir-il que ce n'eft que par
conjecture qu'il les regarde comme des vaif-
feaux falivaires.
Les vaifleaux aériens font en très-grand
nombre ; ils tirent leur origine de deux
rtoncs principaux étendus un de chaque côté
dans la longueur du corps ; ils fe terminent
près de la queue en deux canaux qui abou-
tirent à une fente ou ouverture ; c'eft par
ces canaux que fe font l'infpiration & l'ex-
piration. ( Je ne peux m'empêcher de rap-
peller que je trouve de l'obfcuriré dans le
mécaryfme de la refpiration de ce Ver tel que
Swammerdam le préfente : on fe fouviendra
de ce que j'ai dit plus haut. )
Cff Ver eft rempli d'une graille blanche
qui fond Se s'enflamme au comaér. d'une
bougie allumée.
Le cœur s'étend dans la longueur du
corps ; c'eft un vaiffeau, inégal dans fa capa-
cité , reflerré ou élargi en différens points ;
il on examine le Ver prêt à changer , on
peut diftinguei à travers la peau les batte-
mens du cœur, fur tout , en l'obfervant , au
troificme anne'au en comptant du bout de
la queue.
Le ccrveau.eft compofé de deux portions
fi tuées au-deflbus de l'œfophage; plus en de-
vant font les membranes des yeux , & le prin-
cipe des nerfs optiques t parties qui fe déve-
DIS C.O U R S
lopperont dans la nymphe , Se dont la Mou-
che fera fournie.
La moelle épinière eft compofée de onze
nœuds ou ganglions , elle eft tortueufe Se
forme plusieurs plis ; fi on coupe les nerfs
qui en naiflent, , elle devient encore plus
tortueufe ; Swammerdam fait l'énumération
des -nerfs qui en tirent leur origine, & des
parties auxquelles ils fe diftribuent.
CHAPITRE IV.
Changement du Ver en nymphe.
Ce changement s'opère fous la peau du
Ver qu'il ne dépouille point , mais qui fe
fépare des différentes parties qu'elle cou-
vroit ; quelques unes de ces parties j comme
le crâne , le prolongement en forme de be.c ,
&c.' Les derniers anneaux du corps fe déta-
chent des autres parties , & reftent joints à la
peau féj arée du refte du corps ; il flotte en
dedans de la peau,& il eft réduit dansfês dif-
férentes dimenfions. Mais pour avoir une
jufte idée de ce qui s'eft palle dans le tems
du changement , il faut enlever la peau , Se
obferver la nymphe mife à nud. A fa partie
antérieure , on voit les antennes Se les yeux
qui fe font formés j au-deflous la trompe Se
[es appendices ; puis les pieds artiftement
repliés , & les aîles plilTées ; enfin les an-
neaux dont le corps eft compofé, & les points
refpiratoires.
CHAPITRE V.
Anatomïe de la nymphe.
La nymphe à laquelle on a récemment
enlevé fa peau , eft d'un vert à travers lequel
perce la couleur de la, graille , ce qui la
rend tachetée de points blancs. La tête 3 les.
pieds , les aîles font abreuvés d'une férofité
qui les rerfd fi mous, qu'ils en font comme
fluides : les vaifleaux pulmonaires paroiflenc
fenfiblement diminués dans toutes leurs pro-
portions , Si la nymphe n'a , eu général , que
P R Ê L J M I fi? A I R E.
cccs'v.'r
le tiers de la grandeur qu'avoir le Ver ; de-
puis la queue jufqu'aux aîles , on compte fur
les côtés neuf ouvertures de vaiiTeaux refpi-
ratoires.
Si on pofe la nymphe fur le ventre , on
voit fur le dos , fans l'ouvrir , les battemens
du cœur; mais ils celTent en ouvranc la peau,
parce que le fang s'écoule. On découvre fous
la peau les mufcles , la graille abondante
dans les premiers jours , en petite quantité
dans les derniers , e\r alors ramairée en grains
qu'on preudroit pour des œufs.
L'eftomac Se les inteftins offrent des chan-
gemens d'autant plus confidérables que l'âge
de la nymphe eft plus avancé , qu« la fero-
fité futabondante a été plus évaporée, eV ces
changemehs confident principalement dans
le raccourciffement Se le rétréciifement de
ces vifeères ; Swammerdam entre dans un
trcs-long détail , auquel je fuis forcé de ren
voyer le lecteur.
Dans la nymphe qui n'a que quelques
jours , l'ovaire étoit fans couleur , ou tirant
foibleinent fur le blanc , & les œufs qu'il
cotuenoit pouvoient à peine être apperçus ; il
eft jaune dans la nymphe plus âgée , vert
dans celle qui eft prête à changer.
Les parties du mâle , d'abord aqueufes ,
Se prefque fluides , prennent auffi peu-à peu
de la'coufiitance.
La moelle épinière , qui étoit tortuev,fe
dans le Ver^ fuit une ligne droite dars la
nymphe ; elle eft compofée de onze" ganglions
diftincts.
CHAPITRE.VI.
Comment la nymphe fe tire de fa peau , &
parott fous la forme de Mouche.
La durée d'état de nymphe eft d'environ
onze jours ; alors tous les membres de la
Mouche ayant acquis leur volume Se leur
confiftanco , & ne tenant plus ni à la peau
de ver, nia la cuticule qui revêtiffbit immé-
diatement la nymphe, cette double enveloppe
fe fend en quatre, à peu près au haut du
corps ; effet qui eft produir par le raccour-
cillement & le gonflement des oarties ; la
Mouche fe fait jour p*ar l'ouverture qui a
lieu, &r elle' fort de fon fourreau. Ses ailes
s'étendent , fe deflechent , elle jette alors
trois ou quatre gouttes d'une liqueur trou-
ble , & elle s'envole ; opérations qui ne du-
rent que trois minutes.
Parties externes & internes tant du *mâk que
de la femelle.
Swammerdam entre dfans une defeription
très-détaillée des parties externes , & il Suit
par remarquer qu'il n'y a de différence à cet
égard entje le mâle Se la femelle , que dans
la grandeur. Le mâle eft d'un tiers plus pe-
tit , Se cette différence avoir également lieu
dans le Ver & dans .la nymphe. Ce feroit
un double emploi de décrire ici l'extérieur
du Stratyomis ou Mouchearmée dont la def-
eription fe trouvera néceffairement au mot
Mouche 9rme'e. Voye\ ce mot. Je parte donc
à la defeription des partres internes., mais je
crois devoir ne remarquer que ce qui peut
erre particulier à la Mouche armée y le fur-
plus ne feroit qu'une répérition de ce qu'on
connoît déjà par les descriptions antérieures.
Le membre du mâle eft fitué au-deffous
du dernier anneau par l'ouverture duquel s'en
fait l'érection; il eft divifé à fon orifice an-
térieur en trois portions de fubftance cor-
née ; celle du milieu couftitue proprement
le membre, elle fe joint à une portion molle
& nerveufe qui remonre vers l'intérieur ;
celle-ci eft contournée., tortueufe Si finit en
un renflement dans lequel les tefticules & les
véilcules fémi nales verfent la liqueur prolifique
par quatre ouvemnes.
Les tefticules font compofés d'une infinité
de vaiffeaux courts, mous, qui n'ont qu'une*
ouverture r Se qui verfent la femence dans
xx ii
tccxlviij DISC V S
un canal déférent d'où elle pafTe dans le
péiiil.
Les véficules féminales font petites, elles
foraient plufieurs finuofités.
L'ovaire eft double , fitué à l'extrémité des
derniers anneaux; il fe termine a l'orifice du
dernier par où la fortie des œufs a lieu; il
ne fe réunir pas en un feul conduit , mais
deux canaux aboutiffent au dernier anneau
& donnent jffue aux œufs. Près de ces ca-
naux Swammerdam a obfervé trois gan-
glions ou- nœuds réunis par une membrane
commune , dont il ignore l'ufage Se dont il
n'a pas même ofé le fôupçonner.
Ilifloire d'un Ver qui fe nourrit dans le fro-
mage & de la Mouche qui en provient.
Defcription du Ver.
11 eft compofé de douze anneaux dont on
peut regarder le premier comme la tête. La
peau qui la recouvre a la folidité du par-
chemin. La tête eft comme partagée*en deux
tubercules qui donnent chacun nailTance à
une antenne très-courte ; entre les deux tuber-
cules., eft un prolongement de fubftance cornée
qui renferme la bouche; deux angles crochus
s'articulent avec ce tubercule Se font l'office
de pieds. Sur le fécond anneau font les points
refpiratoires ou les ftigmates : Swammerdam
n'a pu en découvrir fur d'autres anneaux. A
travers le troilîème anneau on voit de cha-
que côté un tronc principal de vailleaux ref-
piratoires dont l'auteur fuit les divifions en
defeendanr vers les anneaux fuivans. Sur le
feptième Se le huitième on apperçoit des tra-
ces d'inteftins cœcum.
Ce Ver eft très- fort & très-vivace; il a la
faculté de s'élancer par fauts, ce qu'il exécute
en fe raccourciffanr Se s'érendant fubirement
avec tant de force qu'il produit un bruit qu'on
entend , & qu'il exécute des fauts de fix
pouces.
Pour diffequer le Ver dont il s'agir, Swatn-
merdam en fit mourir plufieurs dans de l'eau
de pluie; ils n'y moururent qu'au bout de fix
ou fept jours , mais au bout de trois ils étoient
alTez aftbiblis&aflez macérés pour être pro-
pres à être dilféqués.
Swammerdam n'a point trouvé d'yeux au
Ver qu'il décrit; il regarde comme lui fer-
vant de dents, de pieds, d'ongles, des cro-
chets fituésà la tête, dont il a été déjà parlé;
ils fervent en effaça brifer les alimens, à fe
cramponnera à marcher.L'œfophage s'élargit
fénfiblement à la partie qui répond au coice-
let, il forme une poche au- deflous de laquelle
font quatre appendices borgnes; plus loin on
trouve feftemac qui eft très-long , comme
dans toutes les larves. Il eu formé d'une
membrane; à la fuite on ne trouve que deux
intèftins grêles , fur lefqueis on remarque
quelques fibres circulaires & mufculaires.
Swammerdam a reconnu enfin le colon &
le rectum.
Le cerveau eft fitué vers la partie ou pro-
tubérance cornée de la tête ; mais comme
cette partie rentre & forr à la volonté du Ver ,
il porte fon cerveau plus en dehors ou plus à
l'intérieur fuivant fes ^îouvemens. Ce vif-
cère eft compofé de deux portions Se donne
naiflance à la moelle épinière partagée en
douze ganglions. Swammerdam décrit les nerfs
qui en tirent leur origine, travail dans lequel
je n'ai pu lefuivre, ainfi que dans d'autres
détails j n'ayanr eu en vue que les objets
principaux , Se qui prouvent la parité dans
l'eflentiel du mécanifme entre les différens
infectes.
Les Vers dam on vient de lire la defcrip-
tion naiflent d'œufs que les Mouches, dan»
lefquellesfe transforment cesV ers dépofent fur
le fromage ; elles le faliflent en même tems
de leurs excrémens, & y répandent une féro-
fité qui hâte fa putréfaction.
V RE LIMINAIRE.
cccxîix
Changement du Ver en nymphe & de la nym-
phe en Mouche.
Les Vers prêts à devenir nymphes quittent
le fromage , & s'en écartent en fa i Tant des
fauts qui durent deux ou trois jours, après
lefquèlsils perdent leurs mouvement, devien-
nent roides, fé raccourcirent & fubilfent leur
mcramorphofe fous leur peau qui s'endurcit
&c Ce defsèche. Dans les premiers jours les
membres de la nymphe font prefque fluides
èc d'une couleur lactée , mais au bout d'en-
viron douze jours ils ont acquis leur confif-
i-uice Se changé de couleur ; alors la nymphe
ouvre en deux, du côté de la tète, la peau qui
la recouvre , dépouille en même tems une
pellicule dont elle étoit immédiatement re-
couverte, & paroît fous la forme d'une Mou-
che-fans aîle. Cette Mouche en naiftànt, court
avec célérité, frotte avec fes pieds de devant
une tubéroilté qui eft remarquable à la partie
antérieure de fa tête , frotte a'ufli , mais légè-
rement., fes aîles qui ne patoiirent pas encore
parce qu'elles font repliées , mais qui bientôt
le développent & s'étendenr.
Parues de la génération du mâle & de la
femelle. Manière dont Je fait f accou-
plement.
Le mâle a un pénil, deux tefticules , des
*éficules féminales & des proftates. Les par-
ties de la femelle font un ovaire, un utérus
& fes dépendances.
Le pénil en partie membranneux, en par-
tie de fubftance cornée eft rrès long & forme
beaucoup de contours , il eft fitué hors du
ventre fur le côté, contourné &c replié à fon
extrémité; un de ks côtés eft de fubftance cor-
née, & l'autre eft membraneux, ce qui fait
que dans l'éredtion, il jouit dune forte con-.
fiftance dans toute fa longueur; il eft obtus à
fon extrémité , rentrant fur Ini-même & for-
mant une ouverture dans laquelle eft reçu l'o-
rifice du vagin de la femelle dans le moment
de l'accouplement j ce qui eft oppofé à ce qui
a lieudans tous les autres animaux, mais ce
dont Swammerdam dit s'être aiTurc. La bafe
ou racine du pénil eft de fubftance cornée <Sc#
contenue } ainfi que les autres parties de la gé-
nération dans la cavité du ventre. Les tefticu-
les, placés à la racine du pénil, font d'un jaune
obfcur mêlé de rouge; ils fout formés d'une
membranne grenue , qui contient une femence
blanche, fous la forme dé" petits globules; par
delà font les vaifleaux déférens & les veficu-
les féminales, enfin des parties globuleufes
auxquelles Swammerdam donne Te nom de
proftates.
La vulve & la matrice font cachceidans la
femelle fous les deux derniers anneaux du ven-
tre. On peut diftinguer trois articles dans la
vulve; le premier eft oblong & Velu , il ren-
ferme des offeiets ou cornes qui fervent à" fa-
ciliter fon prolongement" en dehors; le fécond
contenu fous le premier , qui lui fert d'une
lotte de prépuce j n'eft pas velu, & il eft ter-
miné par une fubftance moyenne entre celle
des os & celle de la corne; le troilîème arti-
cle j qui fert de vulve & d'anus , eft noir, chargé
de quelques poils & de fubftance mixte entre
celle des os & de la corne. *
Ces parties conduifent en remontant à un
ovaire bifurqué, dont chaque branche eft for-
mée de trente-deux canaux ou oviduclus dont
chacun contenoit quatre œufsj en forre que
le nombre total des œufs étoit de deux cents
cinquante fix.
La Mouche dont on vient de lire la def-
cription anatomique, s'accouple fort peu de
tems après avoir paru fous fa dernière fqrme;
fon accouplementeft long; tant qu'il a lieu
le mâle eft potté par la femelle qui tient fes
aîles étendues ; le mâle la prefle de tems en
tems; en commençant l'accouplement la fe-
melle fait fortir fa vulve , & en introduit
l'extrémité dans la cavité placée à l'orifice de
la partie du mâle* La femelle dépofe fes œufs-
dans les gerfures du fromage qui a vieilli , Oc
elle y réuftit aifément à la faveur de la faci-
lité qu'elle a d'alonger fa vulve, de l'étendre
hors du corps.
ceci
DISCOURS
Le reftede l'ouvrage de Swammerdam con-
tienc 1 hiftoire de difFérens infectes. Je ne ferai
qu'indiquer les titres , parce que ces objets
font traicés moins en détail que lesprécédens;
que l'auteur s'y eft beaucoup moins appliqué
à l'anatomie des infectes, ce qui eft la partie
la plus intérefTante de fes ouvrages , celle qui
lui eft la plus particulière ; &: que ce qui a été
dit précédemment fuffit pour donner une idée
alTez complète des fervices que Swammerdam
a rendu à l'hiftoire naturelle relativement aux
infectes , de ce qu'il a ajouté aux connoifian-
ces qu'on aveit fur cet objet. On remarquera
donc qu'il a principalement développé & fait
connoître en quoi confident les changemens
que les infedes fubiifent; comment ces chan-
gemens s'opèrent, de quelle manière leur dé-
veloppement fucceffifa lieu fous leurs diffé-
rentes formes : ce font autant de matières fur
lefquelles Swammerdam a procuré des lumiè-
res qui manquoient avant lui. Il a encore
beaucoup contribué à faire connoître l'organi-
fation des infedes , cV à faire concevoir les
phénomènes que préfente leurhiftoire ; faits
qui ceffent d'étonner & qui ne font plus des
phénomènes , depflb qu'ils font faciles à expli-
quer d'après l'organifationdesanimauxquiles
préfentenr. Ainli la ténacité de vie des infec-
tes, fi je peux m'exprimer ainfi , fe conçoit
aifement d'après la manière dort les. organes
qui fervent à entretenir l'exiftence font répam
dus dans toutes les parties du corps.
Les changemens ne paroi fient plus des
métamorphofes j mais un fimple développe-
ment, &c.
l'eu d'auteurs ont procuré des connoiflan-
ces auflî générales , auffi fatisfaifantes , &
Swammerdam partage avec ceux qui n'ont
pas rendu des fervices auflî importais, l'exac
titude, la -clarté, la précilïon même à décrire
les in fe êtes dont il parle, à faifir les traits qui
les difthiguent, Se à faire connoître leurs pra-
tiques ou habitudes. Je finis par l'inumération
des objets dont il eft traité dans le reftede fes
ouvrages dont je n'ai pas encore parlé.
Hifloire des Vers qui habitent les tubercules'
■ des feuilles de faute.
Il eft queftion dans cette hifloire deplufieurs
Vers dirrerens.
infectes qui vivent dans- les
es tubercules, entre le par-
ti iftoire des
fruits , dans
enchyme des feuilles de différens végétaux
Comparaifon de l'accroiffement Se du dé-
veloppement d'un œillet, depuis la femence
jufqu'à l'épanouiffementdela fleur 3 avec l'ac-
croiffement & le développement des infectes
qui paffent par l'ctàt de nymphe , depuis l'oeuf
jufqu'à l'état d'infe&e parfait. Cette compa-
raifon eft fur - tout ttaitée & rendue fenfi-
bleà la faveur des planches. Il eft d'ailleurs
aifé de s'en former une idée d'après ce qui
•a été dit.
Conclufion de. l'ouvrage.
En annonçant que le titre des objets que
je viens de rapporter, complète \is ouvrages
de Swammerdam j je n'ai entendu parler y-
pour cette partie, comme je l'a'S fait pour
les autres , que de c-e qui eft relatif aux'
infectes.
VALLISNER.
Les œuvres de Vallifner forment trois
volumes iu-folio ; ils font écrits en italien
& ornés de planches gravées : on y trouve
des obfervatioHS forr intéreftantes fur les
infectes ; Vallifner a particulièrement con-
tribué à faire connoître leur organifation &
les habitudes ou la manière de vivre d'un
affez grand nombre d'efpèces. Les naturalif-
tes qui ont fnivi depuis la même carrierre
lui ont rendu juftice', ils ont profité de fes
obfervations , & il les ont citées ; comme il
ont extrair de fes ouvrages ce qu'il y a de
plus important, & que le piécis que j'en
donnerois ne feroit qu'une répétition , jç
me bornerai à indiquer les infectes que
Valifner a fait repréfenrer , '& à citer les
objets les plus intérefJans dont il eft traité
PRÉLIMINAIRE.
ccclj
dans le texce. Vallifner obfervoit au com-
mencement de ce fiètle. On lui a l'obligation
d'avoir combattu des opinions erronnées qui
ctoient encore en vogue j mais on peut lui
reprocher une érudition qu'on eftlmoit encore
alors, dont on ne fait guère de cas aujourd'hui
<k qui eft même blâmée en général. 11 ne faut
pourtant pas oublier que cette érudition
étoit néceftaire dans le rems où Vallifner
ccrivoit pour combattre & détruire d'ancien-
nes opinions encore accréditées , tandis que
de nos jours elle ne ferviroit qu'à rap-
peller des etreurs oubliées ou confignées
dans des écrits qu'on ne lit plus
VOLUME r<.
• Planche première. Changement de la Che-
nille en chryfalide; développement du Pa-
pillon en fortant de la chryfalide.
PI. II. Le Fourmilion, fa coque, fa chry-
falide., l'infecte qui en fort, fon développe-
ment.
PI. III. Guêpe - Ichneumon , fon ver , fon
guêpier.
PI. IV. Développement du guêpier de
l'Abeille- ménuiftère.
PI. V. Nids de petites Abeilles, conftruits
dans des rofeaux fecs.
PI. VI. Fig. î J 3 , un Pilullaire.
Dans le texte , page 6 & fuiv. defcription
& hiftoire. du ver qui vit dans les inteftins
du cheval , fa chryfalide , la Mouche dans
laquelle il fe transforme.
Pag. 1 3 & fuiv. Defcription & hiftoire
du Ver des Sinus du Mouton, du Daim , jifc
Planche VU. Le Crlocère de l'afperge , fon
Ver, &c.
Pag. \<)G du texte. Idée d'une divifun
méthodique des infectes. Je cite ce para-
graphe , parce qu'on n'avoit pas encore alors
la penfée des méthodes.
Planche XII. Mouche à fcie qui vit fur
le rofier. Sa larve, fa chryfalide, &c.
PI. XIII. Sa tarrière.
PI. XIV. Plufieurs de fes parties vues au
roicrofcope.
PI. XXV. La Puce, fes ceufs, fon Ver,'
Sec. Dans le texte une lettre fur fon origine
& fon hiftoire.
PI. XXVII. Le Ver, la Mouche, fcc.des
finus du mouton.
PI. XXVIII. Le Taon des tumeurs du
bueuf, fon Ver j &c,
PI. XXXII. Le Criocère du lys , fon Ver.,
&c.
PI. XXXIII. Partie génitale du mâle ; le
verj la chryfalide.
PI. XLV; XLVI, XLVII, XLVIil &
XL1X relatives à l'hiltoire de Tinfeéte ap-
pelle Kermès.
La Ll. Le-Charanfon.
VOLUME II.
Pag. î & fuiv. hiftoire d'une conftitution
vermineufe , & d'une épizootie qui en fut
la fuite dans le territoire de Venife.
Planche I. Le Ver obfervé dans cette
conftitution , la Mouche dans laquelle il fe
transforme. C'eft le Ver des inteftins du
'cheval.
Pag. <jo. De la piquure du Scorpion d'A-
frique.
ccc'ij
D I S C O U R
Pag. 61; d'une efpcce de Sautetella rare,
VOLUME III.
Pag. 5 67 & fuiv. Table alphabétique pour
l'Hiftoire Naturelle Se la Médecine. Cette
Table contient !a définition des objets qui y
font compris , 3c un piécis hiftorique de ces
mêmes objets. On y trouve les noms de plu-
sieurs infectes. C'eft une forte de récapitu-
lation de coût l'ouvrage.
Il n'y a rien de relatif aux infeétes dans
le vol. IV. •
Ouvrages dont l'hi/toire des infecîes ne fait
qu une partie.
J'ai lâché de" donner Une notice, la plus
étendue qu'il m'a été poffible , des ouvrages
fur les infectes., dont les auteurs ne fe font
propofe que ces feuls animaux pour but \
mais il eft d'autres ouvrages dont les in-
fectes ne font qu'une partie K dans lefquels
on trouve des mémoires ou des obfervations
fur ces animaux , la defcription de plusieurs
qui n'avoient pas été décrits , ou qui ne'l'a-
voicnt été qu'incomplètement. Ces ouvrages
qui font très- volumineux , & dont il me
refte à donner une idée au lecteur , font de
Lois genres.
Les dictionnaires.
Les mémoires des différentes académies,*
dont les fciences naturelles font l'objec.
Plufieurs journaux ou- papiers périodi-
Enfin , la colleélion académique qui ne *
peut être rapportée à aucun de ces trois gen-
res, & dont l'hiftoire des infectes eft cepen-
dant une partie allez confidérablè.
Les dictionnaires dont les auteurs ce font
occupés des infectes , font l'Encyclopédie ,
le dictionnaire des animaux , de M. Des-
bais, celui d'hiftoire naturelle de M. Val-
mont de Bomare.
ENCYCLOPÉDIE.
On trouve dans l'Encyclopédie , au mot
insecte, l'expofédu lyftême de Linné tel que
ce favant l'a voit alors publié , un -extrait des
obfervations 6V des découvertes de Swam-
merdam fur les métamorphofes des infectes ;
on y fait l'énumération de leurs parties ex-
ternes , & l'on patle de leurs habitudes en
général. Quant aux articles particuliers , on
n'en traite qu'un pecit nombre*., il s'en faut
beaucoiîp qu'on entre dans le détail des ef-
pèces j on ne décrit guère que la forme qui
appartient à tous les infectes d'un même
genre ; on parle de ceux qui font connus le
plus univerfellement , tels que les Abeilles ,
Araignées , Papillons , cVc. On expofe les
généralités' relatives à ces infectes d'après les
auteurs qui en avoient traité lors de la rédac»
tion de l'Encyclopédie. On ne doit donc cf-
pérer de trouver dans ce grand ouvrage ,
que, des généralités fur les infectes ,.noh le
moyen d'en diftinguer les efpèces différen-
tes , de connoître ces animaux & leur hif-
toire , dans le détail que comporte ce dou-
ble objet. La multitude d'olsfervations , de
découvertes , de descriptions d'efpèces nou-
velles qui ont été publiées depuis la rédac-
tion de l'Encyclopédie, les fyftêmes où mé-
thodes propofées fur la manière de clalfet
les infectes pour les diftinguer & les connoître
plus aifémént, étoient des caufes inévitables
qu'il teftât beaucoup à ajouter aujourd'hui à
cet ouvrage, qui étoit au niveau ejes connoif-
fances qu'on avoit dans le tems où U a été
compofe.
•
DICTIONNAIRE.
De M. Des Bois.
Dictionnaire raifonné & univerfel des
animaux. Paris 4 vol. in 40 , 1759, avec les
lettres initiales du nom de l'auteur.
M-
PRELIMINAIRE.
M. Des Bois n'adopte point de méthode ;
il décru l'enfemble des infectes fans remar-
quer fpécialement les parties d'après leiqtiel
les on peut les daller -, il indique cependant
à quelle clalle d infeéles ceux dont il parle
appartiennent fuivant les auteurs méthodif-
tes qui l'ont précédé ; ainfi au mot Araigr.ee ,
par exemple, il divife le genre de ces ani-
maux félon les méthodes propofées à leur
égard , par Linné, Homberg , Bon, cVc. Il
ne faut guère efpérer de trouver que des gé-
néralités dans ce dictionnaire, & on y cher-
cheroh en vain les détails qui d:ftinguent
les efpèces. La partie hiftorique n'y eft pa>
toujours alTez épurée des fables débitées fur
certains infectes ; M. des Bois paroît ne les
avoir connu que d'après les livres , & non
les avoir obfervé lui même ; j'eii citerai
l'exemple fui vanr. r. r. pag 496. M. des Bois,
en parlant du Charan/bn , le compare , pour
la forme , à une Puna'ife. Le Charanfon .
dit il , eft un petit infeéte fait comme une
Puuaife. C'eft , allurément , donner une
très-faune idée de fa forme. La plus grande
utilité qu'il nous paroifle qu'on puifle reti
rer du dictionnaire de M. des Bois , eft l'in-
dication de plusieurs des ouvrages dont les
infectes font l'objet.
VALMONT DE BOMARE.
M. Valmont de Bomare publia, en 1764,
lîx volumes in 1 1 , fous le titre de diclion-
naire raifonné & univzrftl ihiftoire naturelle.
Cet ouvrage , alors unique en fon g?nre , eut
un grand luccès ; il en a été fait depuis plu-
sieurs éditions avec des corrections Se des ad
dirions. M. de Bomare n'entre point dans le
détail des méthodes; il ne divife guères les
infectes que dans ces genres nombreux en
efpèces , diftinguées par des noms adop
tés par l'ufage , comme Abeilles , Araignées ,
Guêpes , Papillons , Sic. 11 décrit pfu d'ef
pèces en particulier ; mais les fairs généraux
fur l'hiftone des infectes confidérés par maf
fe> , y font puifés dan> les meilleures fources }
extraits avec exactitude , cV préfentes avec
clarté Ce dictionnaire réunit donc , à peu
Hijloire Naturelle , Injectes , Tome IF.
CCcliij
de chofes près , par rapport aux infectes , ce
qu'on peut efpérer d'uu ouvrage dont ils ne
font qu'une parrie , & dont ces animaux
n'ont pas été le but principal de l'auteur.
COLLECTION ACADÉMIQUE.
Cet ouvrage eft divifé en partie étrangère
Se partie Françoiie. Il y a treize volumes de
la première , & la féconde n'eft pas encore
complette.
PARTIE ETRANGERE.
Tom. r. , pag. 2S8 & fuiv. Trois obfer-
yacions fur les yeux des infectes /extraites du
journal des favans , année 17S0 & 8*. Ces
observations font courtes , peu înftructives &
fort au-deflous de ce qu'on fait aujourd'hui.
Elles peuvent fervir à l'hiftoire de la feience.
Tom. 1, png. 381 , n°. 94. Extrait des
Tranfactions philofophiques,an. 1 6j 3. N° 1 ,
très-courtes obfervations microfeopiques fur
l aiguillon de l'Abeille ; n°. 2 , fur fa ratif-
foire , n° 3 , fes bras , n°. 4. fur fes yeux. On
iuppofe dans cette dernière obfervation , que
la difpofuion de l'œil de l'Abeille eft telle
qu'il le peint fur la rétine des cellules , fem-
biables à celles des rayons qu'elle conftruir,&
que c'eft ce modèle qui lui eft offerr qui déter-
mine le genre dans lequel elle travaille. Il
auroit fi.ffi de faire la réflexion qu'une pa-
reille apparence ne pouvoir manquer de trou-
bler la vifion , & d'en rendre l'effet principal
à peu-près inutile.
Pag. 158 , n°. 40. Extrait d'une lettre
écrite des Bermudes ; il y a dans ce pays ,
fuivant l'auteur de la lettre, des Araignées
qui tendent leur roile entre des aibres éli
gués de fitpt ou hui. braftes ; elles ;
leur fil en l'air , & le vei.t les poi
atbie a un autre; la toile achev
forte pour anêter un oifeau g
Grive.
cccliv
Pat;. I97 & fuiv., n°. 50. Extrait des
Tranfaétions philofophiques , année 1669.
Sur les fils d'Araignées qu'on voit étendus
dans les campagnes , & voltiger en l'air en
automne. Ces fils font lancés par les Arai-
gnées fécondées par le vent. Cet article mé-
rite d'être lu.
Pag. 318 Se fuiv. Queftions fur les Arai-
gnées ; énumération de celles qui fe trouvent
en Ang'eterre} on y en compte deux efpèces
de celles qui filent pour attraper leur proie ;
huit de celles qui filent pour fauter , & fe
couvrir pendant le froid feulement ; quatre
de celles qui ne filent pas. Extrait d'une letrre
écrite d'York. Tranfaétions philofophiques,
année *6ji , n°. 71 , fur une Pimaife qu'on
trouve fur la jufquiame. Extrait du même ou-
vrage.
Pag 1 38 , n°. Les cirons ou chiques cau-
fent de vives douleurs j manière dont ils pul-
lulent dans les chairs \ nécefliré d'en tirer le
fac où ils étoient contenus. Extrait des Tran-
faétions philofoph. , année. 166% } n°. 41.
Pag. 344. Sur quelques infectes qui per-
cent les feuilles des plantes , n0'. 30, 40 &
50. Tranfaot. philofoph. , année 1671 ,
n\f\.
Pag. 81 , n°. 1 & fuiv. Sur les Fourmis ,
leurs oeufs , leurs productions , leurs progrès ,
& fur l'ufage qu'on en peut faire. Tranfact.
phil. j année 1 66-j j n°. 1 3 .
Pag. 348. Tranf. phil. , année 1671 ,
n°. 76. Extrait d'une lettre de M. Willhougby
far les Ichneumons , & fur leurs différentes
manières de fe perpétuer.
On ne diftinguoit pas alors le? Ichneu-
mons proprement dits , d'autres Mouches à
quatre ailes. M. Willhougby parle dans fa
lettre de quelques Guêpes , aufli bien que
dss véritables Ichneumons,
DIS COURS
Pag. 3^4. Tranf. phil. , année 1 cT 7 t ,
n°. \6. Extrait d'une lettre de M. Lifter.
Les Ichneumons font ainfi nommés , parce
qu'ils recherchent les œufs des Araignées
pour s'en nourrir , comme- les Ichneumons
quadrupèdes le font à l'égard des œufs des
Crocodiles j autres obfervations farces in-
fectes j elles font en général peu inftructives.
Pag. 1 1 , art 6. Tranf. phil., année 1666.
Pvelation faite par un colon de la Nouvel-
Angleterre, qu'il fouit de terre dans cepays,
en une certaine année, une prodigieufe quan-
tité de Vers armés d'une queue , qu'ils per-
cèrent les arbres qui en périrent dans Tefpace
de deux milles.
Pag. 1S9 , art. 8. Tranf. phil. , année
1670. , fur des infectes qui fe logent dans,
de vieux fautes. C'eft une efpèce d'abtiile.
Il pait d'autres infectes , des Scarabés , des
Mouches , des dépouilles que laiffent les pre-
miers , c'efl à-dire que d'aurres infectes font
leur ponte parmi les dépouilles des pre-
miers.
Pag. 339, $5°' 353- De quatre infectes à
odeur de mufe. Un Scarabé, une Abeille, un
Ver qui vit fur le caiilelait , une très-petite
efpèce de Fourmi noire.
Pag. 75 , art 7. Tranf. phil. ,, année 1 G66 ,
n°. 20 , de la nature du kermès _, du lieu où
on le trouve , du rems de le ramafTer 3 de ion
ufage pour la teinture.
Pag. 315. Tranf. phil , année 1671 , n°..
71 , fur les coques d'infectes du genre dii
kermès qui fe trouvent fur des pruniers , fur
la vigne, les cerifiers.& les lauriers cerifes.
Ces coques teignent en un beau pourpre le
papier fur lequel on les écrafe.
Pag. 358 , n°. 7;. Defcriprion d'une au-
tre infecte qui fe trouve en Angleterre, &
qu'on place auffi'dans le genre du Kermès.
Teins où il faut cueillir la coque de cet infecte,
PRÉLIMINAIRE.
Suite d'obfetvations fur le Kermès , pag.
565,576.
Pag. 170. Tranf. phîl. , année 166S ,
n*. 41. Très courte notice fur les Mouches
laifintes.
Pag. ;>S , art. 5. Ttès courte defeription
d'une Mouche vivipare envoyée d'Yonk. .
Pag. 148 , n°. 57. Les Poux qui;tentà
une certaine latitude , les voyageurs , le texte
potte les EfpSgnoîs , qui vont aux Indes ,
& les reprennent à la même latitude au re
tour. Perfonne, quelque foit la m lpropreté,
n'a de Poux aux Indes qu'à la tête. De
pareils faits méritent plus d'une obferva-
t:on.
Pag. 5S2, !i°. 94 , pag. 594, n°. 101.
Extrait des oblervations microfeopiques fur
lî Poux ^ par Lewenhoeck, avec figures.
Pag. 589 , art 4. Un mot fur des Tiques
du Brefil, appelles, par fauteur qui en parle ,
Poux de Pharaon, Tranf. phil. , année 1 678 ,
n°. 159.
Pag. 5 5 2 Se fuiv. , n° y 2. Sur des Punai-
fes qui vivent fur la jufquiame ; leurs œufs
ccrafés fur du papier , le teignent d'une belle
couleur de vermillon.
Pag. 21 , n°. 8. Les Sauterelles font quel-
quefois en fi grand nombre dans l'ukraine ,
qu'elles y détruifent toutes les moilTons ; cli-
que Sauterelle pond deux à trois cents œufs;
les Porcs en font avides , & ils en détruifent
beaucoup.
Pag. 541 Se fuiv , n°. La femence des
Scarabés , des Sauterelles Se de plusieurs
autres infectes , fourmille d'animalcules
comme celle des autres animaux.
Pag. 555, n°. 76. Queftion fur la nature
de la Tarentule.
ccclv
Pa;. 6 Se 7 , art. 5. Quelques obfv.-ri.M-
tions fur manière d'élever les Vers à foie en
Virginie.
Pag. 555 , n°. 71, Se 5^,11°. fS. Quel-
ques notes fur les vers luifans.
Pag. 5 2. 3 & 524. Sur des Vers Se des
Chenilles rejettes par le vomifTement. On
ne peut être trop en garde contre ces faits
qui font prefque toujours ou faux à deiTein ,
ou (uppofés par quelque méprife.
par que'qi
TOME
pt
III.
Les obfervations de ce volume font extrai-
tes des Ephémérides des curieux d: la
nature.
Pag. 20. Ephem. dec. t., année v. 1670.,
obferv. 120. Les Araignées privées d'air dé-
pendent , en leur redonnant de l air , 'ans
qu'il puilïe s'introduire de proie pour elles ,
elles reprennent l'embonpoint qu'elles avaient
perdu. L'air raroît donc les alimenter.
( faillie conféquencej.
Pag. 50, dec. 2. , année 2. 1671. Exem-
ple de deux Perfonnes qui ont s tonte fur
vie j mangé des Araignées , fans en être in-
commodées. Cependant leur \ iquure ne doic
pas être négligée. Exemple pag. 660 ,
F.phém. année 4 1685. D'un homme qui,
piqué au cou pat une Araignée, néglige d'a-
bord cette piquure , a enfuite des ymptô-
mes inflammatoires , tombe en Jyn.ope , &
meurt le fixième jour.
Pag. 24 , Ephém. des curieux de la nat. ,
déc. 1. année i6jo.} obf. 55 Les habi ans
de la haute Hongrie prennent jufqu a dix
Cantharides pulvérifées dans une poiion ,
tant pour ui.e maladie qui a du rapport à
1 hydrophohie, que pour prévenir la morfure
des animaux qu'ils croient enragés. Ils nm
éprouvenc aucun ai cident , ce qu'en rétri-
bue à la force de leur tempér.iinent. 'jdfltt
(il eft bien permis de douter d
-,
cce.vj
DISCOURS
même de le nier s s'il eft vrai que ce foit l'ef-
pèce de Cantharides employées en médecine,
8c l'on doit prévenir qu'on ne fuivroit pas
un pareil exemple, même de très- loin , fans
en éprouver la mort.
Pag. 597 & fuiv. Ephém. déc. 2 an. 3 ,
1684. Obferv. 42 , obfer varions fur les De-
moifelies , fur leurs yeux J les Vers & les
nymphes dont elles ptoviennenr. L'auteur
croit qu'il y a quelquer efpèces de Demoifelles
dont les nymphes vivent dans les terres hu-
mides.
Pag. 477. Ephem. déc. 2. , année 1. 1 682.
Obf. 56. Anatomie du Frelon. C'eft plutôt
une en arriération de fes parties extetnes , &
très-peu de détail fur fes parties internes.
Pag 109, Sur un Grillon entré dans l'o-
reille d'un homme pendant fou fommeil ,
rendu par la bouche en morceaux , à la fuite
d'un abcès. Les auteurs de la table prouvent
avec fondement que ce fait n'a pu avoir lieu.
Pag. 479. Ephém. déc. 2. année 1. 1682 ,
obf. 48. Examen anatomique du Grillon, &
fy (terne fur la manière dont il fe nourrit , &
produit un fon.
Cet examen eft très fuperficiel , & l'opi-
nion propofée eft erronnée ; elle eft détruite }
quant à la manière dont ces animaux fe
nourriffènc , pag. 5 8 1 . où l'on rend un compte
vrai du genre de nourriture dont ils vivent ,
Si quant au bruit qu'ils produifent, pag.
654 , où l'on trouve une opinion beaucoup
plus fondée & vraifemblable fur le même
iujer.
Pag. 441 & 442. Ephém. dcc. 1. , année
9 &: 10 , 1678 & 1679. $aï un infe&s in-
connu } qui parur da;is l'été de-1779 , dans
la petite ville de Czierck en Pologne , y caufa
la mort à 3 5 hommes & à beaucoup d'ani-
maux. Cet infecte armé d'un aiguillon , fe
jettoit iur les hommes & les animaux. Sa pi-
quure étoic fuivie d'une tumeur qui , en trois
heures , devenoit mortelle , fi on ne fe hâtoic
de la fcarifier. Defcription de cet infecte ,
d'après laquelle il eft impoflible de le rap-
porter à aucun genre. Aveu de l'auteur de
cette obiervation , que cet inf=c~te n'eft -lécric
par aucun auteur antérieur à l'an 1779. Con-
(équence qu'il eft un être nouveau, & conjec-
ture fur fa production , qu'il a été engendté
de la chair corrompue de quelqu'animal. En
voilà plus qu'il n'en faur pour que cette ob-
fervation n'eût pas dû palier à la poftériré, Se
pour qu'on la place au rang çjes fables. Ajou-
tons qu'elle eft d'un anonyme.
Pag. 462 & fuiv. Ephém. déc. 1 1. anv 1.'
1682 , obfetv. 30. Sur différentes fortes de
Mouches. Defcription très incomplette de
ces Mouches. Lorfque ces infectes , même
les Mouches ordinaires , font très-commu-
nes , c'eft un (igné de maladie épidémique.
La pefte de Lcipfic fut annoncée par une fi
grande quantité de Mouches, qu'on en trou-
vait des monceaux en plein champ , fur les
chemins , &;c. Nous obferverons , fur ce fait 3
que de tour tems on a été porté à attribuer
les maladies peftilentielles à la multitude des
infectes , plus grande qu'elle ne l'cft ordinai-
rement j mais , n'eft - ce pas parce que
les mêmes difpofitions de l'atmoîphère qui
(avorifent la multiplication des infectes ,
l'humidité & la chaleur, difpofent aux mala-
dies épidémiques , & en (ont fuivies , que
ces maladies ont lieu les mêmes années où
les infectes ont été plus nombreux qu'à l'or-
dinaire j tk non pas parce que ks infcâes y
ont donné lieu.
Pag. 490. Ephém. déc 11 , année 1.
1082 , obferv. 64. Anatomie de la Mouche
commune par Jean de Muralto. Cette ana-
tomie , comme toutes les deferiptious du
même genre , par le même , eft une énumé-
raiion très-fommaire de différentes parties ,
fans prelque de détails fur la forme , la
ftruéture , la pofition , la connexion de ces
parties. C'eft un homme qui nomme 3 pour
les infectes , les principales parties reconnues
dans les autres animaux , les place où l'on
P R É L 1 M I N A 1 R E.
ccclvlj
peut fuppofer qu'elles font , ne dit point
comment il les a découvertes , & paroît ou
secre le plus fouvent ttompé , ou a\oir au
moins beaucoup donné au hafard. Pat exem-
ple , par rapport à la Mouche commune , il
dir qu'on voit dans l'intérieur de la poitrine
différentes côtes bien distinguées , que le
cœur eft de figure conique , qu il n'a qu'un
ventticule, &c. Quelles énormes différences
avec l'organifation des infectes en général;
quel fond faire fur un homme qui a cru
des chofes fi extraordinaires , fans dire com-
ment il les a vues , & que fert de petpé-
tuer l'amas de pareilles obfervations ?
Pag. 541. & 44. Ephém. déc. 2 , an. 2
1683. Obferv. 58 , fur les Vers qu'on voit
dans le vinaigre & la bierre aigrie, & les
mouches qui proviennent de ces Vers.
Pag. 634. Ephém. déc. t3 an. 3 } 1684.
Obferv. i»8 , fur un Moucheron qui dé-
pofe fes œufs fur le nénuphar , le potamo-
geton , &c. L'auteur femble parler des Pu-
cerons en général., quoiquil ne parle que
d'une efpèce.
Pag. 475" & 76". Ephém. déc. 2. an. 1 ,
1 63 1. Obferv. 53 & 54. Anatomie du Pou
&• celle de la Puce. Par Jean de Muralto.
Ce titre annonce beaucoup , & la defetipeion,
comme toutes celles du même auteur, n'eft
ruefque rien.
Obferv. 55, du même auteur, fur un
infeéte qu'il appelle la Puce des fleurs de
feabieufe. Il n'elt pas aifé de reconnoître cet
infecte d'après la courte defetiption qui en
eft donnée , ni de reconnoître fou organifa-
tion d'après l'examen anatomique qui en
eft préfenté. Mieux vaudroit rien-, que de
femblables obfervations.
Obferv. 57, par le même. Pareils deferip-
tion & examen anatomique de deux Punaifes
qu'il nomme Punaife des murs & Funaifedu
bois.
Pag. 484. Obferv. 60. Même travail du
même auteur fur le Scarabxus majalis folia-
ceus ( c'eft le méloé). Il y a, dit l'auteur 3
» dans la poitrine des chairs poreufes , pref-
« que rondes, de couleur rouge, je doute Ci
» ce font les poumons».
Que connoiCToit donc de l'Anatomie des
infe&es un homme qui doute s'ils ont des
poumons , & fi ces poumons font placés
dans la poitrine? Qu'attendre d'un tel obfer-
vateur , & pourquoi recueillir fes obferva-
Pag. 487, SS & 89. Même travail du
même fur le Taupe-Grillon , ôc le Scarabé
du lys.
Pag. 49 î & 96. Du même ,. fur le Scor-
pion & fur le Ver-luifant.
Tome IV de la partie étrangère , & le premier
de ihijloire naturelle féparte.
Pag. 9 , Tranfaction phil. an. 1 66$ à*
1 683 , n°. 68. Elfaim d'Abeilles forti en An-
gleterre dès le 14 Mars. Cette fortie pré-
maturée avoit pour caufe probable la difette
d'alimens.
Pag. 19. Notice fur des Abeilles fo!itarres
qui conflruifent leurs nids dans de vieux
fautes.
Pag. 39 &: 40. Defcription d'une ruche
très-utile, dont on fait ufage en EcofTe pour
empêcher les eïTaims de fortir. Tranf. phil.
an. 1 6 6 5 à 1 6 S 3 , art. 1 , n°. 96 .
Pag. 413 & 4*4. Sur la véritable origine
des Abeilles. Extrait de l'ouvrage de Redi
fur la génération des infectes.
Pag. 172. Combat d'une Araignée & d'un
Scorpion, d'une Araignée & d'un Crapaud.
Ephém. déc. 2 an. 6, 16-87 , obferv. 224- Un
Scorpion enfermé avec uue Araignée dans un
cclviij
DISCOURS
bocal, la tue & en fuce le corps (cela n'a
rien d'extraordinaire). Une Araignée tue un
Crapaud en le piquant. (Ce fait a befoin
de confirmation. )
F'ag. 435. Sur le nid des Araignées, les
longs jeûnes que ces infectes fupportent.
Extrait de l'ouvrage de Redi fur la généra-
tion des infectes; fur leur mue, l'origine de
leurs fils, la manière dont les Araignées les
appliquent, fur l'erreur où l'on eft à l'égard
de leur génération.
Pag. 436 j 437, 438. Extrait du même
ouvrage.
P.ig. 167. Ephém. déc. 2 , an. 6 3 1687 >
obf. 215. Sur des coques de Ver de Cantha-
rides trouvées dans des fourmilières.
Pag. So^Tranf. phil. an 1665 à 16S3,
n°. 117. Courte Si incomplerte defeription
du Scarabé, Cerf-volant de Virginie. D'après
la figure pi. 1 , fig. 3 , il diffère peu ou point
du ijùtre.
Pag. 147, Ephém. déc. 23 an. 6, 1687.
Defeription d'une Chenille du ferpolet. Elle
avoir été piquée <5c donna naiffance à des
icnneumons. .
Pag. 173. Prétendue Chenille ttouvée
dans le cœur d'une Poule. Ephém. an. 6,
16 S 7 , r.pend. obf. 1 3.
?a& J 5 9 & l 6° > Ephém. déc. 2 , an. 6 ,
1 6S7 j obferv. 121. Defcripcion d'une tiès-
bîlle «Se grande Chenille trouvée fur la ro-
quette , & defeription du Papillon qu'il eft
fort difficile de reconnoître,
P-g. 451. Sur la générarion des Chenilles.
452 & fuiv. Sur la Chenille de lyeufe , du
lo'annm ; fur les Chenilles du chêne, du
;-ri,; i;-r_, des feuilles de rue, du chou, des-
stwiilâTiçes Je I'agnus catus j de la Che-
011 Ver qui le loge dans l'épailleur des
feuilles du faule, & la Chenille ou Ver d«
la noifette sèche , d'après Redi.
Pag. 140 , Ephém. déc. 2 , an. 6 , 1687 ,
obf. 4p. Defeription de quatre Cigales- des
Indes.
Pag. 574 & fuiv. Lettres de Redi & autres
favans, fur les Cirons des puftuîesde la galle.
( Cet article eft bien détaillé & fort interef-
fant. )
Pag. 104, Ephém. an. 1670 a i6$6 , déc.
1 , an. 3 , obferv. 104. Sur les Kermès de
Pologne.
Pag. 143 , Ephém. Les Coufins volent en
fi grand nombre en Pologne , que l'obferva-
teur les prit pour la fumée d'une forêt erri-
brafée.
Pag. 167 & J6S, Ephém. Ce qu'on ap-
pelle pierres de Fourmis n'eft autre chofe que
des chryfalides de Cantharides donc les
Vers pénètrent dans les fourmilières & s'y
métamorphofent.
Pag. 46 1. Des infectes ou Poux qui s'atta-
chent aux Fourmis, d'après Redi.
Pag. 447. Sur l'origine des Galles des vé-
gétaux, d'après Redi.
P;tg. 322 , Actes de Copenhague, an.
1676, obferv. 2. Defeription & anatomie
du Taupe-Grillon ou Courtilière. (Cet article
eft intéreffant.)
Pag. 425* & 426. Sur l'origine ou généra-
tion àc$ Guêpes, d'après Redi.
Pag. 141, Ephém. déc. 2, an. 6 , 1687,
nbferv. 50. Sur une Mitre qui ronge les
livres. Cet infecte eft repréfenté planche V,
figure VI. On reçonnoît à la figure , toute
grollîère qu'elle e-ft, une Phalène ; l'auteur
dit qu'il_ ne connoit ni la nymphe, ni le
Ver qui produit cet'infede. Ce n'eft donc
pas une Mitre; & il eft fort difficile , d'après
la defcription, délire ce que c'eft. L'auteur
faic enfuite la defcription de quatre infedes
de nuit, qu'il n'eft pas plus aifé de recoB-
iKÎtte d'après ce qu'il en dit.
Pag. 14'., Ephém. Obfervation très-in-
completre fur des Mouches formiciformes &
d'autres infedes qui volent par troupes.
Pag. 12.1, Ephém. Defcription d'un in-
fecte qui produit une forte de manne dans
Tille de Oéyfen.
Pag. 113. Sur des Vers lumineux très ra-
res , obfervés fur la côre de Coromandel.
Ephem. pag. 177.
D'un infede invifible à l'œil nud, obfervés
au microfepe. Journal littéraire de l'abbé
Nazari, an. 166$.
Pag. 105 & 20S, Ades de Copenhague,
an. 1671 & 72, obferv. 54. Defcription de
deux infedes trouvés dans le fucre.
Pag. 415 & fuiv. Sur la génération des
infectes, d'après Redi.
Pag. 48, S. Sur l'odorat des infedes, d'a-
près le même.
Pag. 92. Sur quel arbre croît le kermès.
Pag. 104. Sur fes ufages. Pag. $51. Ce que
devient la graine de kermès.
Pag. 4<îo & 461. Sur les lentes, d'après
Redi. r
Pag. 179 & 180. Sur les veux des Mou-
ches & des infedes en général. Extraie du
Journal de l'abbé Nazari, an. 166 9.
Delà page 418 à la page 45, extr. des
oblerv. tres-cuiieufes de Redi , fur-diffé-
rentes Mouches, ou plutôt fut différons in-
fedes à quatre & à deux ailes nues.
J
PRÉLIMINAIRE.
ceclix
Pag, 607. Explic. de la pi. XXXIV,
qui repréfente le Ver du nez des mourons,
la Mouche qui le produit, fa chryfalide, Sic.
Pair. 4*14487, fur la génération des
Papil ons , & defeript. de différons Papillons
d après Redi. • r '
Pag. i74. Ephém. déc. 2, an. 4, f^J
femblable d ailleurs au Pou, & s'attnehant
aux hommes & aux animaux comme ce
dernier.
Pag. 4*0 & fuiv. Sur les Poux, d'après
Kedi. r
P. jji. Ades de Copenhague» An. i676.
Ub(erv; 5 2 , Puce nourrie par une femme
' qui vécut iix ans; cette femme ufa des fric-
tions mercurielles pendant deux mois, & la
Puce qui fe nourriffoit de fon fana n'eil
foufftit pas.
.. Par'-,i?M;.CorPs fP£rmatiques duScarabé,
d aptes wulis.
Pag. 123. Ephém. Si l'on comprime les
Scorpions de l'île de Ceylan, & qil'j|sren.
dent quelque chofe de liquide, ce fl vds
eft lumineux. Leur piquure caufe une vive
iehlation de brûlure.
Pag. 16-, & 6%. Ades de Copenhague
an. iff77, 78 & 70. Defeript. & Anar. du'
Scorpion.
De la pag. 427 à 4Î5< Différentes
obferv. fur les Scorpions , d'après Rédi.
Pag. 463. Tiques de différons animaux,
d'après Rédi.
Pag. 540 & fuiv. Extr. des obferv. de
Rédr , fur les Vers trouvés dans différentes
fubftances.
ccclx
DISCOURS
Tome V. Dé la partie étrangère, & le fécond
de l'hifoire naturelle féparée , contenant les
obfervations de Swammerdam fur les in-
fecles.
Ce volume ne contenant qu'un extrait du
bîblia naturœ de Swammerdam , & ayant
donné un précis de cet ouvrage dans le comp-
te que nous avons rendu des écrits de cet au-
teur, nous ne ferions que répéter ici ce que
nous avons dit ailleurs. C'eit pourquoi nous
nous contentons d'indiquer l'objet de ce
volume.
Tome VI. De la partie étrangère , & le premier
de la phyfiaue expérimentale féparée.
Ce volume contient l'extrait des tranfac-
tions philofophiques, du journal des favans ,
des éphémérides d'Allemagne , des aôtes de
Copenhague, de ceux de Léipfick; des œuvres
de Rédi, depuis 1665 jufqu'en 1701.
Pag. 418 & 2.9. Les cantharides vues au
microfcope font hériffées de pointes ; ce font
ces pointes qui caufent des vélicules, & peut-
être en palTant dans la circulation, les effets
fur la vefîie. Ce fentiment eft d'Olaus Borri-
chius. A&es de Copenhague , an. 1676,0b
ftrv. 8a.
Pag. 63, Tranf. phil. an. 1671, n°. 70,
art. 5. On tire de la Chenille commune de
l'aubépine, par le moyen d'une leffive, une
couleur de pourpre ou incarnat fixe.
Par le même moyen on extrait la même
couleur des têtes des Scarabés & des Four-
mis, & la Scolopendre, couleur d'ambre ,
donne une couleur agréable & fixe d'azur ou
d'améthifte.
( Il y a tant de différence entre ces deux
dernières couleurs qu'on ne conçoit pas qu'on
les obtienne de la même fubftance par le
même procédé. )
Pag. j7 & 58, tranf. phil. an. 1670, a°.
6} , art. 1. Les Fourmis & les Mites du fro«
mage perdent le mouvement fous le récipient
de la machine pneumatique-, ces infectes pa-
roilTent privés de vie, mais l'air qu'on leur
rend les ranime : des nymphes de Coufinsau
contraire, renfermées fous un récipient vide
d'air , ont continué pendant plufieurs jours
de fe mouvoir librement dans l'eau, & leur
changement eu Coufins s'eft opéré enfuite ,
pag. 45 & 46, mais ils n'ont point volé fous
le récipient ÔV ils ont vécu peu de tems.
Pag. 54 5c fuiv. tranf. phil. an. 1670 , n°.
6 j , art. 1. Expériences fai:es fur diverfes ef-
pèces d'infedtes placés dans le vide. Tous y
perdent le mouvement promptement, plu-
fieurs reviennent à la vie fi on leur rend l'aie
peu après les en avoir privés, mais tous meu-
rent fi on diffère de plufieurs heures. Les uns
réfiftent plus long-tems que les autres.
Tome VII. De la partie étrangère, & lèpre-,
mier de la médecine féparée.
Ce volume eu: compofé des extraits du
Journal des favans, depuis 1687 jufques ôc
compris 1699 , des Tranfadt. philofoph. de-
puis 1679, n0'!1 ) jufques & compris 1694,
n°. 207.
Du journal littéraire de l'abbé Nazari de-
puis 1668 à 1670.
Des cinq volumes des a&es de Copenhague
depuis 1671 à 1679.
Des ades de Léipfick de i68z à 169 }•
Des nouvelles de la république des lettres
de Baylede 1684 a 1687.
Des éphémèr. an. 1687 & 1688.
Des vingt premières années du mercute de
France.
Pag. 391. Sur les Crinons, efpècedeVers
qui fe logent fous la peau des enfans. Actes
de
PRÉLIMINAIRE.
ceci)
à: Lipfîc , janvier iCSz, pi. ii , figures do
ces Vers.
Pag. io»i. Aétes de Copenhague, an. 1674,
obfer. $)!, Un enfant auquel on avoit fait
avaler fept ou huit poux vivans pour la jau-
ni (Te, remède de charlatan, eft guéri de la
jaunile, mais il tombe dans l'atrophie; il
meurt, on l'ouvre, & l'on trouve dans fon
eftomac une prodigieufe quantité de poux qui
s'y étoient produits. Aid! ces animaux pour-
roient vivre &: fe multiplier dans l'cftomac.
Mais ce fait auroit befoin d'être prouvé plus
sûrement. Nous n'avons trouvé dans ce vo-
lume de relatif à l'hiftoire des infecles, que les
deux faits que nous venons de citer.
Terne FUI.
Ce volume eft extrait des mémoires de l'a-
cadémie royale de PriilLe; il contient en ou-
tre un fupplément & un appendix. Voici les
objets relatifs aux infecTres que nous avons
trouvés dans le volume Si dans les deux parties
qui fe trouvent ajoutées à la fin.
Pag. 398 & fuiv. Sur des Sauterelles d'O-
ri"nr, qui voyagent en troupes, Si qui ont
fait de grands ravages dans la Marche de
Brandebourg, en 17J0.
Le mémoire commence par une énuméra-
tion des infedlesquife multiplient prodigieu-
fement certaines années, Si qui font ounui-
fibles ou incommodes, ou l'un & l'autre en
même-tems. Mais continue l'auteur entre les
infecles étrangers dont laMatchede Brande-
bourg aen à fe plaindre, il n'y en a point de
comparables aux Sauterelles orientales qui
voyagent par troupes. Il parle enfuite des diffé-
rentes époques où il parur de ces Sauterelles
dans le Brandebourg , Si des lieux d'où elles
venoient; il parte à l'époque de 1750. Il
dit que quoique ces Sauterelles ayent été
décrites, elles ne l'ont pas été avec -allez
de foin, Se pour qu'on les diflingue plus
sûrement il rapporte une table des diFéren-
Hiftolre Naturelle t Infecles.Tome IV.
tes Sauterelles; c :11e dont il eft queftion eft
l'avant dernière de la table & y eft nommée
locufta orientalis , peregrinans _, gregeria ., Jh x
ajlatica. ( Malgré la table Si les phrafes ca-
raélériftiques, il nous femble que l'auteur a
manqué fon but , ôi qu'il n'eût pas dû
omettre une defeription bien faire de la Sau-
terelle, objet de fon travail. ) Il parte à l'ex-
pofition de l'abondance énorme dans laquelle
ces Sauterelles paroilfent quelquefois ; il parle
de leurs dégâts\,de leur accouplemenr t de leur
ponte , du nombre prodigieux d'etufs qu'elles
dépofent, des moyens de s'oppoler à leur
multiplication.
Pag. 2 1 o. Sur un eflaim prodigieux de
Fourmis qui reffembloit à une aurore boréale.
Cette obfervation faite dans la contrée du
Havelj le 4 feptembre 1749, eft de M. Gle-
ditfch. Sur les cinq heures du foir l'obferva-
teur apperçut, le ciel étant ferein, un tour-
billon qui lui parut une aurore boréa'e. Il
décrit les apparences de ce phénomène, ks
colonnes qui fe balançaient dans l'air, l'effet
qu'elles y produifoient , &c.
Enfin une des colonnes s'abaifta , l'envi-
ronna , Si lui lairta reconnoître qu'elle étoit
compofée de petites Foutmis noires j toutes
ailées Si femblables entfelles. Cette efpèce
conftruit fa fourmilière dans les prairies qu'elle
gâte confidérabletjient.
L'auteur remarque que toutes les Four-
mis de ces colonnes font des mâles ; en font-
ce qui font chaffés des Fourmilières & qui
pénitent î S'il y avoit des femelles on pour-
rait croire que ce font des ertaims. M. Gle-
ditfch propofe plufieurs conjedures & ne re-
font pas la queftion. 11 parle enfuite des lieux
d'où s'élèvent de pareilles volées de Fourmis.
Tone IX.
Ce tome eft, comme le précédenr, entrait
des mémoires de l'académie royale de Paille.
zz
ccclxij
Il ne contient point -d'article relatif aux
infectes.
Tome X.
Ce tome eft extrait des mémoires de l'a-
cadémie des Sciences de l'inftitut de Bologne.
De la pag. 191 à la pag. 194. Sur les
grandes Cigales ; leur defcription 3 leur pro-
pagation, ikc.
Pag. 194 à 196. Sur les yeux delà De-
noifelle. c'eft à peu près ce qu'en a dit
Leuwenhoeck.
Pag. 561. Sur un nouveau genre d'infecte.
C'eft une galle-infecte de la vigne j fa def-
cription 5 Ion hiftoire.
Pag. 60 3 & <î©4. Sur les trous latéraux
de l'aiguillon du Scorpion par où fon venin
fort. Cette obfervation demande à être con-
firmée.
TOME XI.
Extraie des mémoires de F Académie des
Sciences de Stockholm.
L'hiftoire des infectes occupe de la page
Ci à la page 90.
P.ig. 6 1 . Defcription d'un Scarabé , auquel
on donne le nom d'efearbot -tireur, déno-
mination due à ce que toutes les fois qu'on
touche cet infecte , il rend par l'anus un
jet d'une vapeur blanche accompagné d'un
décrépitement.
Même page. Defcription d'une Cigale
qui fe trouve dans les Colon.es angloifes de
l'Amérique.
Pag. 62.. Sur la manière dont les Atabes
apprêtent les Sauterelles qui leur fervent d'a-
liment dans les cas de famine, & dont ils
ufer.t par goût en d'autres tems.
DISCOURS
Pag. 63. Defcription de la Cigale, Ports-
lanterne de la Chine.
Pag. 64. Defcription d'une Pro -Cigale
d' Europe , & fon hiftoire.
Pag. 65 & 66. Defcription d'une Punaife
du bouleau & de la cochenille de l'arboulier.
Pag. 6j. Defcription du palais cornu.
Cette dénomination eft le nom générique
des Phriganes, fuivant l'auteur de cet article,
& l'efpèce , dont il parle, fut obfcrvée en
Moldavie.
Même pag. 6-j. Defcription d'unPapillon de
la Chine,que l'auteur nomme P apillon violet,
& d'une Phalène de Danemarck, qu'il ap-
pelle Papillon argenté , à caufe de quelques
taches couleur d'argent.
Pag. 68. Sut les aîles des Papillons , fur
leurs antennes dans la chryfalide.
Pag. 69. Sur leurs ftigmates.
Pag. 70 & 71. Defcription d'un Papillon
du peuplier , d'une petite phalène brune des
prairies.
Pag. 71. D'une Phalène delà bardane.
Pag. 63. D'une Phalène du bouleau ,
& d'une Phalène de l'Amérique fc-ptentrio-
nale.
Pag. 74. d'une Phalène de Suéde.
Pag. 73*. De la Phalène des offices ; c'eft
une Teigne qui dans ce premier état s'ac-
commode de divers comeftibles , comme
beurre , fromage , viande, & aufli des étoffes.
Pag. 76. Defcription d'une Phalène, dont
la Chenillle ronge la tige du feigle au bas
de l'épi prêta forcir de fon fourreau; elle
fait de grands ravages.
P R É L 1 M I N
Pag. -]G Se 77. Phalène du poirier fau-
vage 6c de l'épine , & celle du hêtre.
Pag. 78. Des fautfas Chenilles & Mou-
ches à feie.
Pag. 79. Sur un Ichneumon qui pique les
Chenilles mineufes des feuilles du lapin.
Pag. 80. Remarques fur les Fourmis.
Pag. 81. Defcription" d'un très-petic in-
fecte à quatre ailes , appelle daus les mé-
moires Ftfapus ou P'éhu/e. 11 paroîc que c'eft
un Ptérophore de M. Geoffroy.
Même page & fuiv. M'tamorphofe du
Taon. ( Ce titre eu bien vague, puifqu'il
j a diftérentesefpèces de Taons. )
Pag. 84. Description d'une Abeille dclî-
gnée fous le nom à' Abeille à crible.
Même page & fuiv. Defcription de la
Mouche ou Jaon du Renne. Les tumeurs que
cet infecte occafionne épuiLnt, dit-on, les
Rennes , en font périr un tiers, & déprécient
leur peau.
Pag. 85. Mouche de l'orge; c'eft une
Mouche ou un infecte à qtiatre aîlesnuesj
dont la larve fe nourrit au centre des grains
d'orge encore verds.
Pag. 8 6. Pou-Sauteur. Il paroir , d'après
la defcription , que c'eft un Podura.
Pag. S8. Defcription du Pou de bois de
l'Amérique feptentrionals. Une feule femelle
pond plus de mille œufs; ces infectes font
multipliés à un point extrême ; les hommes,
ni les befliaux ne peuvent aller dans les
bois fans en être couverts, fans qu'ils s'in-
troduifent dans les chairs , ce qui devient
une incommodité très-grande & fouvent fil-
nefte. C'eft une tique ou chique.
Pag. 90 Ciron des oifeaux.
AIRE.
TOME
ccclxiij
X I I.
C'eft le troifième extrait des mémoires
de l'Académie royale des Sciences de PrulTe.
11 commence à l'année 17 61.
Pag. 107. observations fur un infecte qu'on
trouve fur les feuilles de la guède , lorfqu'a-
près avoir été froillées , elles viennenr à fe
pourrir ; qui s'en nourrit , en tire les parties
de couleur bleue que cette plante renferme,
6c prend la même couleur.
Defcription d'un Ver trouvé fur les feuil-
les de la guède en putréfaction; ce Ver s'en
nourrit pendant un mois , devient chryfalide,
Se une Mouche à deux aîles de la groûeur de
la Mouche commune.
TOME XIII.
Extraie des mémo'res de la Société royale de
Turin.
Ce volume contient deux articles relatifs
à l'hiftoire des infectes. Le premier eft un
catalogue des infectes du teriiroire de Turin,
par M.Charles Allioni. Ce favanr médecin
avertit que ce catalogue a été drefle par M.
Muller, à fon paffage à Turin ; que li col-
lection d'après laquelle il a écé dreffé, n'a
été commencée qu'au mois de Juillet: il (uic
de cette circonftanee que ce catalogue , quoi-
qu étendu , ne peut être que tort incomplet,
puifqu'au mois de Juillet il y a déji beau-
coup d'infectes qui ont paru , & qu'on r.e
trouve plus. M. Allioni apprenj encore
qu'on s'eft contenté pour les infeites qui
croient connusse bien décrits, de les indi-
quer par les noms triviaux de Linné , d'après
tonfyjlema , édit. 10 , fou Fauna-Suecica ,
& le Fauna- Fridric'.s-Dalina ; que quanc
à ceux qui font nouveaux ou peu courus,
on les rapporte à leurs genres refpcctifs , Se
qu'on y joint une courte defcription : il aver-
tit encore qu'on trouve dans ce catalogue,
des infectes de Laponie, d'Egypte Se d'A-
mérique. Nous croyons,d'après cette dernière
zz ij
eccfxiv
DISCOURS
confidération fur-tout, faire une chofe agréa-
ble à nos lecteurs , de copier ce catalogue \
ils en apprendront qu'on trouve les mêmes
efpèces en des pays bien différens & les plus
éloignés. Ce feroic an travail fort curieux
que celui de dreffer un catalogue des efpèces
qu'on trouve fous différens climats, & de
noter les différens pays où on les a trouvées.
Le travail de M. Allioni eft un commen-
cement de ce catalogue , & d'ailleurs il met
les perfonnes qui font des collections à portée
de demander, à Turin, des infectes qvi'il
ne feroit pas auffi aifé de fe procurer de
Laponie , de l'Egypte, &c.
Coléoptères.
Scarab&us. Auratus.
Variabils.
Cervus.
virens, muùcus t caphe thorace-
que glabris aneis : elytr'is ru-
gofo-teflaceis ,-pedibus nigris.
Dermejles. Mollln
Stercorcus.
Sylpha. Arata.
Caffxda.Viridis.
Coccinella 2.
7 V punclata.
Pujlulata.
Cryfomela, Gramims.
Alni.
Nymphéa.
Staphilea.
Populi.
Merdigera.
Quatuor punclata.
Taurinenfls , cyRndrica , atra :
elytris luieis , punclis fex
nigris. *
Luteola, oblonga , lutea : tho-
race bipunciato : elytris fafciâ
longuudinali nigrâ. *
Cwxulïo. ScrophuIar'iA.
Craffus , brevirojlrîs , niger : elytris
convexisjlriatis. *
Centaures , brevirojtris , oblon-
gus t grifmusy elytrorum fafciis
duabus obliquis fufcis. *
Corylli.
Apyarius.
Cerambïx. Cerdo.
Textor.
Mofchatus.
Linearis.
Sartor , niger , thorace mutico
fubglobojo y elytris fufcis ,
lime lis puncloque albis. *
Leptura. Atienuata.
Melanura.
Necydalea. *
Cantharis. Melanura.
Sanguines.
Viridifflma. . ,
Tomentofa , nigra , thorace tere-
tiufculo*; elytris tomentofa
fufcis. *
Elater. Aterrimus.
Ferrugineus.
Badins.
Cicindela. Ver luifant, Campejlris.
Buprefiis. Nitidula.
Oclo-maculata , nigra. : elytris
maculis oclo-aureis.*
Mordilla. Aculeaia.
Paradoxa, antennis peclinatis :
capite , thorace , elytrifque lutùs.*
PRELIMINAIRE.
Staphilinus. Niger. I
Forficula. A uricularix.
Blatta. Lapponica.
ecclxy
Crillus. FïridiJJïmus.
Vermivorus.
Ru fus.
Vitidulus.
Bifafciatus , thoracc fuhcarinato ,
rugofus ; elytrïs grifcis , fafciis
duabus jufcis, *
HÉMIPTÈRES.
Ci m ex. Anulator.
Marginatus.
Rccmo rrho ïdalis.
Pabulinus.
Lavigatus.
Hyofciami.
Equejlris.
Grifkus.
Baccarum.
Icalicus , fanguineus ,/cutello Ion-
gitudine abdominis : fubtus ma-
culis , fuprà fafciis longicudina-
libus nigris.*
Quatuor Punclatus , oblongus , la-
mina thoracis elytrifque luteo-
tefîaceis , maculis quatuor nigris *
Segujinus , antennis apice capillari-
bus : corpore oblongo , nigro :
elytrorum apicibus coccineis*
Lépidoptères.
Papilio. Io.
Ajax.
Machaon.
Atalanta.
Antiopa.
Mara.
Galathea.
Cardui.
Rhamni.
Brafficœ.
Jurtina.
Janira.
Calbum.
Hyale.
JEgerïa,
Prorfa.
Urtica.
Lucina.
Cinxia.
Lathonia.
Arion.
Argiolus.
Idas.
Corn ma.
Malvx.
Tages.
Linea -, alis integerrimls, divarica-
tis fulvis immaculatis : primo-
ribus linea nigra. *
Populi.
Stellatarum.
Porcellus.
FilipenduU.
Virginea , alis fuperioribus cya-
neis ; maculis quinque ,punaif-
que totidem rubris albo margi-
natis. *
Ligata } alis omnibus nigro ma'
culatis , abdominis fafcia lata
aurea. *
Variegata , abdomlne barbato :
alis hyalinis , margine ferrugi'
neis*
Phaltxna. Caja.
Salicis.
Plantaginls.
Ypfdon.
Pacla.
Graffulariata.
Glaucinalis.
Verticalis.
Purpuralis.
Atomari*.
Viridana.
Trigonella.
ccclxvj
DISCOURS
Swammerdamella.
Penta daclylu.
Neuropteres.
Libellula. quadrifafcïata.
Fridixhaldenfîs.
Sanguinea.
Frumenti.
Triedra. E. alis omnibus bafi lu-
tefcentibus : punclo marginali
albido , abdomine triangularï-
Pedemontanea , alis hyaiinis ma-
cula fufca : punclo marginali ,
corpore fanguineo.
B. Alis hyaiinis macula fufca :
punclo marginââ lutco j abdo-
mine Jiavo.
Virgo.
■ Puella.
Ephemcra. Bioculata.
Hemerobius. Cryfops.
Panorpa. Communis.
Italica , lutta alis ttqualibus ,
punclo marginali ; abdomine
falcato.
Hyménoptères.
Tentredo. pratenfts.
Viridis Saltuum.
Padi feptentrionalis,
Uflulata quadrimaculata, antennis clavatis,
nigra , pilofa : fronce ,fcutello ,
abdominifque macuiis quatuor
fiavis. *
Bifaiciata , antennis feptem nodiis
nigra : abdominis fafciis duo-
bus , tibiifque podicis albis*
Ichneumon. F.xtenforius.
Compunclor.
Manifefîator.
(jhucopterus.
Appen,ùgafler.
Defertor.
Luieus.
Comitator.
Punclaior, niger , abdomine fub-
tus albido bifariam punclato :
pedibus Jubfiuvis.*,
Sphex. fabulofa.
jEgyptia.
Vefpa- Cataraclata.
Quinque fafeiata , nigra , thorace ,
lineis , punclifque , abdomine faf-
ciis quinque , punclifque quatuor
luteis.*
Horticola nigra , thorace lineola punc-
lifque duobus : abdomine fafciis
quinque interruptis , pedibusque .
luteis*
Sexmaculata , nigra , thorace imma-
culato : abdomine maculis albis t
alis baflfulvis. *
Apis- Manicata.
Succincla.
Tremorum.
Hortorum.
Pratorum.
Terrejlris.
Lapidaria.
Acervorum.
Mufcorum.
Infubrica , nigra , n'aida : alis c&ru.'
leis nitentibus*
Fulva , hirfuta nigra : thorace abdo-
mineque fulvis. *
Paludojd s hirfuta nigra : thorace
anticè ac pojlicè, abdomine anticè,
fiavis ; ano albido*
Formica.
Hortulana fufca.
PRÉLIMINAIRE.
ccclxvij
Diptères.
Tipula.
Crocata.
Mufia.
Arbuflorum.
Mcnthafiù.
Noclilaca.
Carnaria.
Domeflica.
Cadaverina.
Scolopacea.
Mellina.
Valtnùna , antennls plumatis gla-
tira } thorace ferrugineo ; abdo-
mine flavo cingulis duobus ni-
gris."
Cincla , antennis fetariis pilofa ;
thorace cccrulefcente : ab do mine
ferrugineo : lineadorfali mgra.*
Cu/ex.
Pipicus.
Jfilus.
Forc'patus.
Tipuloides.
Aptères.
Termes'.
Fatidicum.
Acarus.
Gymnopterorum.
avons eu foin d'indiquer par une
( les infectes, ou nouveaux, ou qui n'é-
toient pas alfez bien décrits. Outre la phrafe
que nous avons rapportée, l'article de ces
infectes en contient dans l'ouvrage une courte
defcription en françois , que nous n'avons
pas copiée pour ne pas donner à ce catalogue
une trop grande étendue.
Pag. 41 z à 439 , fur !a trompe du Cou-
lïn Se fur celle du Taon , par D. Maurice
de Roffredi , abtx' de Cafa-Nova.
Ce mémoire contient une defcription très-
détaillée, & plus circonstanciée qu'on ne l'a-
voit donnée, de la trompe du Coufïn & de
celle du Taon. On y fait connoître quelques
parties nouvelles de ces organes , & l'on
ajoute des remarques fur leur ufage, prin-
cipalement pour la fuccion. Mais l'étendue de
ce mémoire, la nécefficé des planches qui l'ac-
compagnent pour fon intelligence , nous em-
pêchent d'en donner l'extrait.
On voit, par le compte que nous venons
de rendre de la partie étrangère de la collec-
tion académique , quels font les objets re-
latifs aux infectes qu'on trouve dans les mé-
moires des différentes Académies, & dans
plufieurs journaux. 11 nous eût été difficile de
nous procurer ces ouvrages, & l'extrait que
nous en avons trouvé dans la collection aca-
démique nous a fourni le moyen de rem-
plir également notre but ; celui d'indiquer
les articles qui concernent les infectes dans
les mémoires des différentes Académies, êc
dans les papiers périodiques. M en eft un
de ces derniers , publié depuis la rédaction
de la collection académique , le journal de
Phyfique & d'Hiitoire Naturelle , qui traite
alfez fouvent des infectes , fur tout dans les
journaux des premières années. Nous nous
bornerons à cette indication , parce qu'il
deviendrait trop long d'extraire le journal ,
&que la table que l'on en publie chaque
année , facilite le moyen de trouver ttès-aifé-
ment les objets qu'il contient y fur lefquels
on veut le confulter.
La partie de la collection académique , dont
il nous rejle a rendre compte > ejl extraite des
mémoires de l'académie r/oyale defeiences;
elle contient
TOME Ier.
Page z 5 3 , mémoire de l'académie , tôt».
ccclxviij
X, pag. 10 , année 1691. Mémoire de
MM. de Lahire cV. Sedileau , fur un infecte
qui s'attache £j quelques plantes étrangères ,
& principalement aux orangers.
C'eft la Gale infecte de l'oranger. Ce que
nous en avons dit entendant compte des ou-
vrages de M. de Réaumur,qui a lui-même
extrait les principaux articles de ce mémoire j
nous difpenfe de nous en occuper plus long-
tems.
Page 28 5 6V fuiy., obfervation fur un
Papillon d'une grandeur extraordinaire & fur
quelques autres infectes , mémoire de l'aca-
démie, tom. X , pag. 158, année 1691,
par M. Sedileau. Ce Papillon eft le grand
Paon de nuit dont l'auteur décrit la Che-
nille & en fait l'hiltoire. Les autres infectes
paroilTént être une Phrigane ôc quelques
Mouches.
Pag. 551, defcriptîon d'une Mitte ou
• Pou de la Mouche, par M. de Lahire. Mé-
moire de l'académie , tom. X , pag. 427 ,
année 1693.
Pag. 397 , mémoire de l'académie, tom.
X. Pag. 610, nouvelle découverte des yeux
de la Mouche 8c des autres infectes volans ,
par M. de Lahire. Ce n'eu, qu'une note fur
la découverte des yeux lifTes que l'auteur a
cru accompagnés de paupières.
Pag. 47 3 , mémoire de l'académie , année
1699. Pag. 145, obfervations anatomiques
fur les infectes appelles Demoifelles , par
M. Homberg. C'eft une defcription détaillée
des parties tant externes qu'internes.
TOME II.
Pag. 115 , mémoire de l'académie, ann.
1704. Pag. 45 , nouvelles obfervations fur
les infectes des orangers , par M. de Lahire.
Ces obfervations ont pour objet la fécon-
dation des Gallis-infcôtes de l'oranger 3 il
DISCOURS
faut les lite avec précaution ; l'auteur fup-
pofe que ces infectes s'accouplent peu après
leur naiflance , avant de fe fixer Se que cet
accouplement , antérieur de huit mois à la
ponte, les féconde. On fait aujourd'hui que
cette obfervation de M. de Lahire eft fans
fondement, Se que cet habile homme avoit
mal vu cet objet.
Pag. 146 Se fuiv. , mémoire de l'acadé-
mie ., année 1704. Pag. 235 , hiftoire du
Formica leo , par M. l'oupart.
Cette hiftoire très détaillée eft fort cu-
rieufe pour fon tems , mais il y manque des
faits reconnus depuis, il y en a d'autres qui
ne font pas exacts, & qui ont été rectifiés par
des obfervateurs plus modernes.
Pag. ç 3 1 , mémoire de l'académie , pag.
329 , année 1707.
Obfervations fur les Araignées , par M.
Homberg. Ce mémoire fort détaillé com-
mence par la d'ivifion de toutes les Araignées
en fix efpèces 3 i°. l'Araignée domeftique,
ou qui fait fa toile dans les appartemens ;
20. l'Araignée des jardins , ou celle qui fait
à l'air une roile à peu près ronde; 30. l'A-
raignée noire des caves ou des trous de murs ;
40. l'Araignée vagabonde ou qui ne demeure
pas au même endroit ; 50. l'Araignée des
champs à longues jambes , ou Faucheur J
6°. l'Araignée enragée ou la Tarentule.
L'auteur fait enfuite la defeription des
Araignées en général , & traite des princi-
paux faits de leur hiftoire , puis il décrit en
particulier chacune des fix efpèces qu'il a
admifes.
TOME III.
Pag. 50$ , mémoire de l'académie, année
1710.
Examen de la foie des Araignées, par M.
de Réaumur. L'auteur commence par avertir
que
~-\
PRÉLIMINAIRE.
«tic M. !e préfixent Bou ayant préfenté à
l'académie , des bas Se des gants faits de
toile d'Araignées , il fut chargé de fuivre cette
découverte Se d'obferver quels avantages il
en pourvoit réfulter. La première tentative
étoit de nourrir un grand nombre d'Arai-
gnées ; divers étais à cet égard ; le moyen
qui réuflit le mieux fut de leur fournir des
plumes de jeunes Oiftaux qui font encore en
tuyau. Mais les Aiaignées qui } lorfqu'elles
quittent le ;r coque ou enveloppe , travaillent
de concert à une même toile , ne tardent
pas à s'entredévorer les unes les autres ; fi
l'on vouloit donc élever des Araignées il fau-
drait les ifoler , & des lors l'entreprife de-
vient imptatiquable. De plus j la foie des
toiles eft fi fine qu'on ne peut l'employer;
il n'y a que celle dont la coque eft formée
pour contenir les œufs, dont on puiffe faire
ufage , Se toutes les efpèces ne filent pas
iles coques dont on puilie fe fervir. Cepen-
dant pour ne rien négliger, M. de Réaumur
examine quelles font les différentes efpèces
d'Araignées ; il les divife d'abord en deux
genres , celui des vagabondes qui faifilîent
leur proie & ne l'arrêtent pas par une toile;
celui des Araignées qui tendent de? toiles,-
les premières ne filent que pour enfermer
leurs œufs. Le fécond genre contient quatre
effèces qui filent des (oies qu'on pourroit
employer; celles de quelques-unes cependant
font bien foibles , Se parmi les efpèces dont
en pourroit employer le produit , il n'y a
que les coques ou enveloppes pour les œufs
qui aient affez de force pour être mifes en
œuvre. Il réfulte donc de la difficulté d'éle-
ver les Araignées , du peu de foie qu'elles
fourniroient , que la découverte d'employer
leur toile n'eft que curieufe } Se qu'on ne peut
s'en promettre d'utilité.
Pag. 3 16, fur l'infecle àes Limaçons , par
M. de Réaumur. Mémoires de l'académie,
année 1710. C'eft un très-petit Acarus dont
l'auteur décrie la forme , Se dont il donne
la figure. Tantôt il fe tient à 1 extérieur du
Limaçon } fur cette partie qu'on nomme le
(ollkr j tantôt il fe retire dans (es inteftins.
Hifloirt NaturtUetInfcciu.Jorr.e 1K
CCclxix
Lcrfque le Limaçon rend fes exercmens ,
leur malle qui remplit tout le canal pouffe
les Acarus au-dehors, ils fe répandent fut
le collier, fe tiennent autour cîe l'anus pendant
l'expulfion des matières qui eft longue, Se
rentrent par l'anus au(li-tôt qu'elles font fbr-
ties. C'eft fur-tout après uneiecherelTequeces
infectes (ont plus multipliés; ils font fi petits
qu'il faut un fort microfeope pour en diftia-
guer les diverfes parties.
Pag. 426, mémoites de l'académie , ann.
17 11. Extrait des obfervations de M. Ma-
raidi , fur les Abeilles.
Ces ©brervations font très-bonnes pour lent
tems , mais comme on en a fait d'autres depuis ,
Se qu'elles font contenues dans ce qu'on fait
aujourd'hui de plus, nous ne croyons pas né-
cellaire de les rapporter.
TOME IV.
Pag. 203 , mémoires de l'académie, ann.
17 14, fur le Kermès , par M. Niiïble, de
la fociété royale de Montpellier. Ce (avant
étranger fait l'hiftoire du Kermès , de l'in-
feite qui occafionne^cette excroiffance ; il parle
de l'ufage qu'on en fait en médecine Se roue
les teintures ; il ajoute quelques faits à ceux
qu'on avoit obfervés.
Pag. 179 , mémoires de l'académie, ann:
1778. Hifloire des Guêpes, par M. de Réau-
mur. Nous avons donné l'extrait de ce mé-
moire en faifant celui des ouvrages de l'aca-
démicien qui en eft l'auteur ; ainfi nous ne
répéterons pas ici ce que nous en avons dit.,
Se nous en ferons de même pour les mé-
moires de M. de Réaumur, dont nous avons
donné l'extrait en faifant celui de fes œuvres.
TOME V.
Pag. 1 94, mémoires de l'académie, ann.'
I714. Obfervation fur les velfies qni vien-
nent aux ormes , Se fur une forte d'excroif-
a aa
ccclxx
DISCOURS
fance à peu près pareille , qui nous efl: ap-
portée de la Chine , par M. Geoffroy ie
cadet.
L'excroitTance dont il s'agit efl: celle que
la piquure des Pucerons fait naître fur les
jeunes pouce1: des ormes ; l'hiftoire de cette
galle de l'orme & des infedes qui l'habitent
a été donnée beaucoup plus circonflanciée
depuis par M. de Réaumur. Voye\ l'extrait
de fes ouvrages. Quant aux coques apportées
de la Chine , elles fervent à la teinture ,
mais il ne paroît pas que celles de l'orme,
malgré leur reflemblance , y fuient propres.
TOME VI.
Pag. 28} & fuiv. , mémoires de l'aca-
démie , année 1718. Hiftoire des Teignes
ou infe&es qui rongent les laines tk les pel-
leteries : fuite du même mémoire , page
297 & fuiv. , avec figures, par M. de
Réaumur.
TOME VIL
Pag. 255 , année 1754- Extrait des mé-
moires de M. de Réaumur fur les Chenilles
& les Papillons. •
Pat*. 268 , mémoires de l'académie, ann.
173 1 , fur les Scorpions , par M. de Mau-
pettuis.
Ce favant obfc-rva deux efpcces de Scor-
pion à Montpellier , l'une qui vit dans les
maifons , l'autre qui habite les campagnes
& qui eft la plus grande. Elle a , étant étendue ,
deux pouces de long.
Un Chien piqué trois à quatre fois, à la
partie du ventre dégarnie de poils , par un
Scorpion des champs qu'on avoir irrité , mou-
rut cinq heures après ; ayant , pendant ce
tems , éprouvé des alrernatives d'enflure &
devomilfement & des mouvemens convuiïifs.
La partie piquée n'enfla point.
Un autre Chien, piqué au mêmî endroic
cinq à fix fois, n'en éprouva aucun acci-
denr.
M. de Maupertuis fe procura de nouveaux
Scorpions; fepc dirTérens Chiens & trois Pou-
lets en furent vivement piqués , fans qu'il en
réfultât aucun accident pour ces animaux.
M. de Maupertuis patle enfuite de trous
ou pores qui font au-deflous de la pointe de
l'aiguillon. II dit que Redi ne les a pu dé-
couvrir , que Leeuwenhoek en a reconnu
deux , & qu'il les a auffi obfervés ; il ajoute
qu'en preflant la bafe de l'aiguillon , on voit
fuiiuer deux gouttes de liqueur par les pores
qui font au-deflous de la pointe.
Il paroîr , d'après les expériences de M.
de Maupertuis , que le Scorpion verfe réel-
lement une liqueur par fon aiguillon , mais
que cette liqueur n'eft pas vénimeufe dans
nos contrées , que le premier Chien mourur,
parce que probablement quelque membrane
des viicères du canal inteftinal ou de l'efto-
mac avoient étéblefles, delà le vomiflemenr,
les convulfions , &c. Nous avons donc en
raifon de dire précédemment que les Scor-
pions ne font pas venimeux dans nos con-
trées , & que leur piquure n'eft dangereufe
que par la natute des parties qu'elle affede.
Ce favanr académicien enferma , dans une
enceinte formée avec des charbons ardens ,
plusieurs Scorpions qui paflerent à travers les
charbons , fe brûlèrent à demi & ne fe pi-
quèrent point comme on le débite.
Les Scorpions enfermés enfemble s'entredé-
vorent, Se les mères, dans ce cas, mangent
même leurs petits naiflans. Ils font la guerre
aux Araignées qu'Us tuent à coups d'aiguillons
& qu'ils dévorenr.
TOME VIII,
Ce tome ne contient aucun article fur les
infectes.
VRÉLIM1NA1RE.
TOME IX.
•ccclxxj
Pag. 74, mémoires de l'académie, année
1741 , fur la manière dont les Pucerons fe
propagent j par M. de Réaumur.
Pag. Si , année 1741. Extrait du fixième
volume des mémoires , pour fervir à l'hif-
toire des infectes , par M. de Réaumur.
Voye-^ l'extrait que nous avons donné des
œuvres de cet académicien.
TOME X.
Pag. 250. Defcription de deux nids fin-
guliers faits par des Chenilles , par M. Guet-
tard, année 174p.
Les nids dont il s'agit furent apportés de
Madagafcar ; l'un eft l'ouvrage d'une feule
Chenille , l'autre celui d'une efpèce qui vit
en fociété. Les uns & les autres tiennent à
des branches auxquelles les Chenilles les fuf-
pendent.
L'auteur entre enfuite dans une defcrip-
tion très-longue & très-détaillée de la forme
& de la conltruction de chaque nid ; il y a
été déterminé par les précautions que les Che-
nilles favent prendre pour empêcher le ba-
lottement d'un nid qui eft fufpendu j Se par
la néceffîté défaire connoître la difpofuion ,
l'arrangement d'un nid qu'une famille nom
breufe habite, & àl'intérieur duquel toutes
les coques , au moment de lametamorphofe ,
font placées à côté les unes des autres.
Il faut lire dans le mémoire même cette
defcription qui n'offre rien dont on ne voie
des exemples dans des nids de nos Chenilles.
Pag. 264 , année 1750, fur le Luccïola ou
Vtr-luifant qui fe trouve en 'Italie, & fur
l'infecte qui jette des traînées de feu Se des j voit pas fait fon étude particulière des in-
étincelles dans la met Adriatique. fectes, ne donne qu'une idée incomplette,
eft une Scolopendre d'une ligne de long au
M. l'abbé Nollet compare le premier, pour plus ; elle vit par milliers fur les plante* qui
la groffeur , à une Abeille. Nous avons fou- j croiffent dans la mer j elle jette de tems en
a a ai)
vent vu cet infecte ; il aft apurement beati-
coup moins gros qu'une Abeille. M. l'abbé
Nollet dit qu'il répand fa lumière comme
par élancement, Se qu'ecrafé , il répand une
traînée de lumière phofphorique. Nous avons
été témoins de ces deux faits. On fait au-
jourd'hui que cet infecte eft un Lampyris.
Son hiftoire fe trouvera à l'article de ce genre.
J'ajouterai feulement ici que vingt de ces
infectes enfermés dans un cornet de papier
répandent alTez de lumière pour qu'en fuivant
les lignes d'un livre imprimé fin avec ce
cornet qu'on en tient près, on life aifément;
l'infecte perd fa propriété lumineufe en mou-
rant ; il ne la confetve pas, jette vivant dans
une huile efTentielle ; mais fi après qu'il eft
mort on l'écrafe entre deux feuilles de pa-
pier , & qu'on les frotte , il fe renouvelle
une foible lumière ; un autre fait, c'eft que
cqs infectes qui rempliffent l'air en quelque
forte au coucher du foleil & pendant la nuir,
fe retirent de jour en des retraites où il eft
comme impoflible de les trouver. J'en ai en
vain cherché de jour dans des jardins qui en
étoient éclatans la nuit , en vain j'ai fait ar-
racher des plantes, cherché en terre Se dans
tous les réduits, je n'ai pu découvrir aucun
Lucciola de jour. Tous ceux que j'ai pris la
nuit, & j'en ai pris beaucoup de centaines,
étoient des mâles ; je n'ai jamais trouvé de
femelles. Au relie, je crois que ce Lampyris
eft le même que le nôtre , qu'il n'en diffère
que par une taille plus forte & une lumière
plus vive. Notre Lampyris , même le mâle»
eft auffi lumineux , lui l'eul a des aîles j fa
femelle connue fous le nom de y^r-luifant
n'a point d'ailes : voilà pourquoi je n'ai ra-
maflé que des Lucioles mâles , parce que je
n'en ai pris que d'aîlés.
L'infecte qui rend la mer Adriatique étin»
cellante , & dont M. l'abbé Nollet , qui n'a-
ccclxxîf
DISCOURS
tems des étincelles quand on ne la touche pas ,
mais quand on vient à l'éctafec elle répand
une traînée lumineufe. C'eft par cette raifon
que le foir les canaux font briilans de lu-
mière à Venife, lorfqu'il y a un concours de
Gondoles , parce que chaque coup de rame
écrafe des centaines de Scolopendres qui ré-
pandent autant de traînées de lumière. M.
Grifelmini, noble vénitien, eft le premier
qui ait lait ronnoître cet infe&e. Il l'a dé
crit & fait repréfenter dans un opufcule
in 12 , imprimé à Venife. M. Fougeroux &
moi nous avons très - bien vu cet infecte
dans cette partie de l'Italie , &• nous y avons
été témoins des faits que je viens de rapporter.
TOME XI.
Année 17 s 5 > fur 'e Ver- Lion ou For-
mica-Léo , d'aptes les mémoires de M. de
Réaumur.
TOME XII Se XIII.
Point d'article fut les infectes.
TOME XIV.
Hiftoire d'une Mouche- maçonne de la
Guadeloupe , par M. Barboteau , correfpou-
dant de l'académie, année 1776.
Sniv^mt les rédacteurs ; Fmfeéte dont il
s'agit eft un hh.ne.umon maçon , genre ob -
ftevé à la Dominique. La Mouche de la
Guadeloupe n'a point de trompe \ elle a , fur
les deux pieds poftérieurs 3 deux palettes qui
lui fervent à détremper le mortier qu'elle
employé & qu'elle prépare au bord de l'eau,
qu'elle emporte chargé fur ces palettes 3 &
qu'elle applique fur le tronc des arbres. Elle
fe fert , pour cette opération , de fes mâ-
choires, & elle conftruit une forte de tuyau,
y pond un œuf , & y enferme des Araignées
deftinés à nourrir la larve ; elle ferme en-
fuite le tuyau. Elle prépare autant de tuyaux
qu'elle pond d'œufs , & elle meurt bientôt
après,
TOME XV.
Pag. 170, année 1771 , fur un infe&e
de l'Amérique , par M. Fougeroux de Bon-
darois.
L'infecte dont il s'agit eft un Coléoptère,
fa larve vit à l'intérieur d'un coco qui fert
à faire des grains de chapelet. C'eft dans
de pareils cocos que M. Fougeroux a vu
la larve , la chryfalide , l'infecte parfait ; il
le décrit dans ces trois difFérens étars , & il
penfe que , fuivant la méthode de M. Geof-
froy , il doit former un genre particulier
qui feroit le troifième du troifième ordre ;
on défigneroit ainfi ce genre: Aniennt, fili-
formes fubfcrau } caput fub clypeo thoracis
i'ifl:xum , thorax anùce attenuatus fubtrlan-
gularis , tarforum articuli très.
Pag. 173 , année 1771 , par M. Fouge-
roux j fur un Ver ou infecte qui vit fur la
Chevrette. Ce Ver a la forme d'un cœur
applati ; il s'attache , quand il eft jeune , aux
pattes des Chevrettes & à leur cafque ; quand
il a toute fa grandeur, il fe reproduit;
c'eft donc un Ver parante, &. ce n'eft pas,
comme on l'avoit imaginé , le produit du
frai des foies , qui chargeoient , difoit-on ,
les Chevrettes de couver leur frai. Nous re-
marquerons feulement 3 par rapport à cette
ob(ervat;on , que le mot à'infeéie qu'on y
emploie n'eft pas exact , & que c'eft plutôt
un Ver; mais cet animal n'a pas été allez
décrit pour qu'on puille déterminer fon genre.
TOME XVI.
Pag. 166 , année 1776, fur un infecte
lumineux de Cayenne , appelle Maréchal , par
M. Fougeroux.
L'infecte dont il s'agit eft fort grand , du
genre du Taupin ou Elater. Il a } fur le cor-
celet , deux plaques ovales, ttanfparentes,
remplies d'un fluide phofphorique qui ré-
pand beaucoup de lumière ; on l'envoie fou-
, vent mort cV delféché de Cayenne. 11 w'eft
plus lumineux alors. On en trouva un vivant
au fa;ixbourg Saint Antoine , &: on le remit
à M. lougcroux. Il y a toute apparence que
cet infecte avoit été apporté en larve ou en
chryfalidc dans quelque pièce de bois de
marqueterie , & qu'il avoit fubi fa métamor
phofi à Paris.
Pag. 169, année ij6$ , fur des infeéres
fur lefquels on trouve des plantes, par M.
Fougeroux.
ë
II s'agit dans ce mémoire de la préten-
due , Mouche ■ v-gétante , Se des excroilTances
trouvées fur le corps de plusieurs infectes.
L'auteur démontre que ces excroiflances font
la plupart des fungus qui croilfent fur le corps
des iu^cles morts , reliés expofés à l'humi
dite, & que c'eft le cas de la Mouche ap-
PRÉLIMINAIRE. ecclxxîij
pellce fi mal - à - propos Mouchc-végétattc.
Depuis la rédaction de la notice qu'on
vient de lire , il a paru plufieurs ouvrages
fur les infectes; M. Olivier, à qui ils font
néceflaires pour la partie dont il eft chargé,
les a ra (Terribles autant qu'il a pu, ainfi qae
quelques ouvrages que je n'avois pu me pro-
curer , quoiqu'anciens ; en empruntant ces
différentes productions de M. Olivier qui
s'en fert journellemenr, j'aurois retardé for»
travail; nous avons mieux aimé lui & moi
qu'il fe chargeât de la notice de ces différeni
o'Jvrages,&:il ne la donnera qu'à la fin de fou
travail, pour y comprendre les ouvrages qui
pourront encore paroître , avant qu'il ait
terminé le fien , & que la notice foit auffi
complecte qu'il nous aura été poflible.
INTRODUCTION.
PAR
M. OLIVIER.
I j A partie de l'Hiftoire Nature'Ie , qui a
pocr objet la connoilfance des infectes , a
été nommce Entomologie , de deux mots
grecs, dont l'un frnpa» , qui figivfie infecte,
& l'autre v-y-f, d.fcouis. Le nom <\ infecte
vient des mots latins /ic7«s , interfeclus , qui
fignifient coupé , diviie , parce que le corps
de prefque tous ces petits an:maux , eft corn-
pofé deplulîeurs anneaux qui lemb!ent former
autant de fe&ions. Les caractères que nous re-
gardons les plus propres à cMlinguer les in-
fectes de tous les autres animaux , font:
i°. Une liqueur froide , blanchâtre, au lieu
de fang.
Ce caraâire n'appartient qu'aux infectes St aux
vers.
z°. Point d'os , mais une peau dure , écail-
leufe , pour l'artache des mufcles.
Tous les infectes & quelques vers.
3°. Des yeux.
Ce caraâire commun aux animaux des Jix
premières clajfes , exclut prefque tous les vers.
4°. Des antennes , efpèces de cornes plus
ou moins longues , articulées, mobiles, placées
au-devant de la tète.
Ceci n'appartient qu'aux infectes. Nous éta
bliffons cependant une divifion dans ta claffe des
aptères , qui en manque ; mais ces parties font
remplacées par des antînnules , qui en tiennent
lieu, & que prefque tous les Naturalisas avoient
regardé comme des antennes.
5°. De petites ouvert ir;s latérales, nommées
fiigmates , qui font les organes extérieurs de
la refpiration.
Les infimes feuls.
6°. Six pattes articulées ou un plus gran.^
nombre.
Ce caractère exclut tous les autres animaux.
*j°. Le corps, compofé d'anneaux ou de
fegmens.
Les infectes & quelques vers.
8°. La méramorphofe ou le changement
de forme.
Hiftoin Naturelle, Infectes. Tome I.
Tous les infectes allés.
9°. La mue, ou changement de peau.
Tous les infectes & quelques reptiles.
i o°. Enfin , les mandibules <Sc les mâchoires ,
placées tranfverfalement dans les epèces qui
en font pourvues.
On diftingue dans l'infeCte quatre parties
principales , qui font , la tête, le tronc , l'ab-
domen & les membres.
i°. La tête pr:fque toujours diftincte .quel-
quefois anachéeau tronc par un filet mince, rare-
ment confondue avec lui, comprend la bouche,
les yeux, les antsnn.s, le fronr & le vertex.
On compte dix parties principales dans la
bo.iche des differens infectes. La lèvre fupé-
rieure , labium fuperius ; la lèvre inférieure ,
labium inferius ; les mandibules, mandibulœ ;
les mâchoires , maxiVœ ; les gaietés , galeœ ;
les antennules ,palpi;\a langue , lingua; le bec ,
roflrum;\e fuçoir , hauflellun ; & la trompe,
probofeis. i°. La livre fupérieute eft une
pièce membraneufe ou coriace , mince &
mobile , placée à la partie la plus anté ieure
de la tête , au-defïus de la bouche, i". La
livre inférieure termine la bouche en defïbus,
6v donne naifTance auxsntennules poftérieures.
3°. Les mandibules , défignées dans prefque
tous les Auteurs fous le nom de mâchoires ,
font deux grandes pièces coriaces & très-
dures , qui fe meuvent latéralement , qu'on
diftingue bien dans la plupart des infeétes , &:
qui fervent à tous à faifir & à déchirer leurs ali-
mens. 40. Les mâchoires font placées au-defTous
Jes mandibules qui le; cachent en tout ou en
paire -, elles fontfouvent membraneufes , quel-
quefois coriaces, mais toujours d'une 'confif-
rance beaucoup moins folide q^:e les mandi-
bules : elles font prefque toujours ciliées in-
térieurement , & terminées en pointe a:guc.
50. Les gaietés font deux pxces larges ,
plates , membraneufes , placées à la partie
externe des mâchoires des oroprhères , &
I qui cachent prcfqu'entièrement la bouche de.
A
INTRODUCTION
ces infectes. 6°. Les antmnuks ou barbillons ,
au nombre ds deux , de quatre ou de fix ,
reiTemblent à de petites antennes : elles font
compofées de plufieuis articles , Se font atta
chées , les unes à* la bafe externe des ma
choires , Se les autres à la lèvre intérieure.
7°. La langue , Fabricius a donné le nom
de langue fpirale , lingua fpiralis , a la
trompe des* lépidoptères. E.le eft compolée
de deux pièces , qui , par leur réunion., forment
une efpèce de cylindre creux , pour i'n.roduc-
tion du fuc mielleux donc fe nourrit le pa-
pillon. 8°. Le bec forme la bouche des
infectes hémiptères : il reîTemble à une
gaîne dans laquelle lont renfermée; deux ou
trois foies ,j'etœ , que l'infecte introduit dans le
corps des animaux oudansle ti(Tu des plantes
qui lui fervent de nourriture. 90. Ltfuçoir
eu: compofé d'un ou de pluiîeuts filets
minces, déliés, libres ou renfermés dans la
trompe des diptères. i°. La trompe eft la pièce
qui forme la bouche des diptères ; el'.e eft ré-
rraâuble , d'une feule pièce , Se terminée fou-
vent parunedivifion qui reptéfente deux lèvres.
Il faut obferver que toutes ces farcies ne ie
Trouvent jamais réunies dans la bouche du
même infecle. Voy. BOUCHE.
Les yeux : prefque tous les infectes n'ont
que deux yeux placés à la partie antérieure
Se latérale de là tète ; mais quelques-uns en
ont jufqu'à huit ( les araignées) : d'autres pa-
roiflent n'en avoir qu'un feul ( les monocles .
Ces yeux font lilTes dans les araignées ; ils font
taillés à facettes , Se ils forment un très-joli
réfeau dans prefque tous les autres infectes.
Us font nuds , convexes , immobiles , Se re-
couverts d'une fubftance dure, cornée ,luifante
& tranfpatcmte. Ils font portes fur une efpèce
de pédicule dans prefque tous les cruftacés.
L'infecte peut , par ce moyen, les mouvoir
à volonté , les porter à droite , à gauche, en
avant, en arrière, en un mot, dans tous les
fens. Outre les yeux dont nous venons de
parler , on diftingue trè;-bien , avec une (impie
loupe , dans la plupart des infectes', tels que
les hémiptères, les diptères, Sec. , deux ou
rrois points luilans Se convexes , placés à la
partie fupérieure de la tête , qui repréfe.iten
des efpèces de petits yeux, nommés, parla
plupart des NaturaMes , petits yeux itffes. Il
paroît cependant encore douteux que ces
points biillans foient de véritables yeux.
Les antennes , au nombre de deux , Se rare-
ment ds quatre , font des efpèces de cornes
mobiles , articulées , plus ou moins longues,
diverfemenc figurées , qui partent de la partie
antérieure de la tête. Ces pièces manquant en-
tièrement dans rous les infectes de h famille
des ara-gnées ; mais elles lont remplacées
par les deux grandes antennules dont ils
iont pourvus. Nous ignorons encore le véri-
table ulage des antennes : il paroît probable
qu'elles leur' fervent à tâter les corps qui pour-
roientfe trouver au devant d'eux & leur nuire.
Le front eft la partie la plus antérieure de la
tête, cV: celle qui occupe l'efpace qui fe trouve .*■
enre les yeux & la bouche. Cette partie a
reçu, dans les featabées^, le nom de^ypeus,
chaperon , feulement à caufe de fa forme ;
on fçait que dans ces infectes cette pièce s'a-
vance fur la bouche , déborde fouvent de tous
les côtés , & forme une efpèce de chapeau
ou de cafque. Dans les autres infectes , Fabri-
cius défigne par ce mot , la partie qui termine
le front Se qui fe trouve au dellus de la bouche.
Il ne faut cependant" pas confondre le clypeus
ou chaperon , avec la lèvre fupérieure , puif-
que l'un eft fixe Se fait partie de la tête de
l'infecte, tandis que la lèvre fupérieure eft une
pièce mobile & plus avancée.
Fabricius a donné le nom de gala à la partie
qui fe trouve fous la bouche des infectes ,
entre celle ci & le col , Se qui eft oppofée
au fronr. Il a nommé fiemma ou vertex , la
partie la plus fupérieure de la tête, l'endroit
où fe trouvent ordinairement placés les petits-
yeux lilTes.
i°. Le tronc comprend le corcelet, la poi-
trine , !e fternum 5c l'éculTcn.
On a donné plus particulièrement le nom
de corcelet à la partie fupérieure du tronc , celle
qui fe trouve entre la tête Se la bafe drs aîles.
Cette pièce, qu'il ne faut pa; confondre en-
detta is avec !a poitrine , dont elle eft très-
liftincte , donne naiiîancc aux deux premières
partes , dans prefque tous les inftetes.
La partie du tronc , qui donne naifTance
aux quatre pattes pofterieures, & qui fc t.ouve
placée entre la partie inférieure du corctlet
8c le ventre, a pris le -nom de poitrine ; elle
a un peu plus de confiftance que le ventre ,
Se elle eft munie latéralement de petites ou-
vertures en forme de boutonnières, nommées
A L'HISTOIRE NATURELLE.
ffigmatcs , qui font le< organes extérieurs de
Ja refp, ration des inecLs.
On déftgne , fous le nom de flernum , la
partie du milieu de la poirrine , celle qui le
trouve entre les qu.-tre pattes poftérieures.
C tre pièce eft quelquefois terminée en arrière
en une pointe plus ou moins longue Se aigue ,
(les ditiques), Se en devant en une pointe
moufle allez avancée ( la plupart des cétoines,
des bupreftes ).
La figure Se la pofition de Vécu fort varient
b;aucoup. Il eft placé à la partie poftérieure
du corcelet, à la baie interne des élyeres ou
des aîlfs. On le diftingue facilement dans
prefque tous les coléoptères : c'eft cette petite
pièce triangulaire qui le rrouve derrière le cor-
celet, entre les dejx élytres. L'écitlTon eft
quelquefois 11 grand dans les punaifes , qu'il
cache entièrem nt les aîles Si. qu'il recouvre
ton le.ir ventre. On a donné aufti le nom
d'écuflon à la partie poftérieure du corcelet
des hyménoptères, des diptères, &c.
3°. L'abdomen, qui vient immédiatement
après la poitrine , & qui le trouve fouvent
caché fous les aîles des infectes , eft com-
pote d'anneaux ou de fegmsns dont le nom-
bre varie. On voit, de chaque côté de ces
fegmens , une petite ouveitme nommée ftig-
mate , Si que nojs avons dép dit fe trouver
aux parties latéra'es de la poitrine On dé-
figne quelquefois la partie inférieure de l'ab-
domen fous le nom de ventre, Si la partie
fupérieure fous celui de dos. On y remar-
que ï'anus , qui eft cette ouverture placée or-
dinairement à ia partie pollérieure , qui donne
ilTue aux excrémens , & qui renferme , dans
prefque tous , les parties de la génération. L'ab
domen eft fouvent terminé par des filets , en
forme de queue , compofée de plufieurs piè-
ces égales , filiformes , t les ichneumons ) ,
d'une pièce longue , articulée Si terminée par
un aiguillon très-fort ( les feorpions ), d'une ou
plufieurs appendices ( la raphidie, le myrmé-
léon ) , d'un aiguillon rétractible & caché dans
l'abdomen t les guêpes ). Cette queue ou ap
pendice n'eft pr:fque jamais coram ne aux
deux fexes. Il paroît que le fert tantôt à la
femelle de tarière pour percer le bois , le
corps des animaux , Si y dépofer fes œufs;
tantôt au mâle de pince , pour acrocher fa
femelle , Si faciliter leur accouplement , tan:ôt
A l'un Se à i'autre d'arme , pour attaquer Se
le défendre.
4°. On divife les membres en pattes &: en
aîles.
Tous les infectes parfaits ont des pattes
compofées de plufîems pièces articulées. Pref-
que tous en ont fix ; quelques uns cependant
en ont un plus grand nombre; mais ceux-
ci font privés d'aîles , ils ne fubiiTènt point
de transforqption , ils femblent s'éloigner des
vrais infectes , Se former un paflage entre cette-
clalfe & celle des vers. Les principales pièces
que l'on remarque aux pattes des infectes, font
la hanche , la cuijfe , la jambe Se le tarfe. La
hanche eft la pièce qui unit la patte au corps ,
elle eft ordinairement très courte , mais tou-
jours affezdi dinde. La cuiffe forme la leconde
Se principale pièce. Elle eft renflée dans quel-
ques' efpèces- , Se renferme des mufcles aflez
forts pour faire exécuter un faut très confidé-
rable à la plupart de ces petits animaux. La
pièce qui fuit eft nommée jambe : fa forme
eft ordinairement cylindrique : el e eft fouvent
armée de poils roides, de piquans ou de den-
telures fortes & aiguës. Dans les araignées ,
la jambe Se la cuiffe font jointes l'une à l'au-
tre par une petite pièce intermédiaire à laquelle
on a donné le nom de genou. Les pièces qui
le trouvent après la jambe portent le nom de
tarfe. On y voit un , deux , trois , quatre ,
cinq divifions ou articles , & jamais un nom-
bre plus confidérable. Ce nombre d'articles
ne variant jamais Se fe trouvant conftamment
le même dans tous les coléoptères de la mê-
me famille , fournit un très-bon caractère pour
la divifion de cette claffe , la plus nombreufe
de toutes, en ordres ou fections. Le dernier
article des tatfes eft armé de deux ou de quatre
crochets recourbés , minces Si très-forts. Indé-
pendamment de ces crochets , on apperçoit
encore fous les tarfes de ia plupart , des ef-
pèces de poils courts Se très-ferrés , que M.
GeofFroi a comparés a de petites brodes ou
pelottes fpongieufes , qui foutiennent l'infecte,
Se le font cramponer fur les corps les plus
liftes & les plus polis. Dans prefque tous les
inle<£les qui n'ont que fix pattes , les deux
antérieures ont leur attache à la partie infé-
rieure du corcelet , Se les quatre poftérieures
à la poitrine.
Les ailes font attachées à la partie pofté-
rieure & latérale du corcelet , Se font au nom-
A i
INTRODUCTION
bre de deux ou de quatre. Elles font mem-
braneufes 8c parfemées de veines qui forment
quelquefois un joli réfeau : les fupérieures font
ou lîmplemeut membraneufes , ou plus ou
moins coriaces : on leur a donné le nom
d'élytre , tMrfil» , qui fignifie étui , lorf
qu'elles ont de la conlîftance , qu'elles ne fer-
vent point à l'infecte à voler; & qu'elles font
l'office de véritables étuis. Les élytres font
dures & coriaces, dans les colé<|ptèies ; eller
•font prefq ie membraneufes dans les orthop
tc.es; à moitié coriaces & à moitié membra-
neufes dans les punaifes ; femblables aux véri
tab'es aîles.dans les pucerons &c quelques ciga-
les. Indépendament des aîles & des élytres ,
on remarque encore dans la clafle des dip-
tères les cueillerons & les balanciers, les cueil-
lerons font deux pièces convexes d'un côté ,
concaves de l'autre, en forme de petites écail-
les ou de cuiller , qui fe trouvent un peu au-
deflbus de l'origine des aîles, tin de chaque
côté. Ces pièces manquent dans quelques ef
pèces. Les balanciers haltères font de petits
filets mobiles très-minces , plus ou moins
alongés , & terminés par une efpèce de bou-
ton arrondi ; ils font placés fous les cueille-
rons, dans les efpèces qui en font pourvues,
ou fe trouvent à nud , dans celles qui n'ont
point de cueilleron.
On remarque à la partie poftérieure de la
poitrine des fcorpions , deux pièces , une de
chaque côté , que leur forme a fait nommer
peignes , pectines , & qui ont effectivement une
rangée de dents difpofées à-peu-près comme
celle d'un peigne. Le nombre de ces dents
étant différent dans les différentes efpèces ,
Linné , Fabricius , & plufieurs autres natura-
liftes ont tiré de ces parties le caractère dif-
tinttif de ces infectes. .
L'accouplement ou le concours du mâle &
de la femelle , eft auffi néceliaire aux infectes
qu'aux auties animaux pour leur reproduction.
On ne croit plus aux générations fpontanées
depuis les expériences de Rhedi , de Valifnieri,
deLeuvenhoek, de Swammerdam, de Réau-
mur , & de tant d'au-tres célèbres naturaliftes.
On ne connoît parmi prefque tous les infectes,
que des mâles £< des femelles -, mais parmi
quelques-uns qui vivent en fociété , tels que
les abeilles , les fourmis , les mutilles , les ther-
mes , &c. il y a non feulement des mâles &c
des femelles , mais encore des mulets , c'eft-
à-dire des individus qui ne jouifTent d'aucun
fexe, qui ne peuvent pas fe reproduire & s'ac-
coupler , &c qui prennent cependant le plus
grand fo'n des œufs & des petits. Il n'y a
point d'hermaphrodites parmi les infectes ; les
parties mâles ck les parties femelles , propres
à la génération , font toujours fur des indivi-
dus différens.
La prodgieufe fécondité des infectes éton-
neroit fans doure , fi nous ne confiderions en
même tems qu'ils fervent de nourriture à la
plupart des oifeaux , à plufieurs autres ani-
maux , & qu'ils fe détruifent même les uns
les autres. La nature attentive aux befoins
de tous les êtres organifés , femble avoir ré-
pandu avec profufion fur le globe, les efpè-
ces les plus foibles , celles qui doivent fervir
à la nourriture d un plus grand nombre d'ani-
maux ; tandis qu'elle a été plus avare des
grandes efpèces , & de celles iurtout qui font
les plus deftru&ives.
Les parties qui conftituent le fexe des in-
fectes , font ordinairement fîmples , p'acées
au bout de l'abdomen, &c cachées dans J'ou-
verture nommée anus, qui donne aulli iffue
aux excrémens. Il eft aifé de s'affurer du fexe
d'un infecte; il faut pour cela lui preifer le
ventre afTez pour faira fortir ces parties ; on
reconnoîtra facilement celles du mâle , aux
crochets qui les accompagnent , & celles de
la femelle à une efpèce de tarière qui les ter-
mine. Tous les infectes n'ont pas Jes parties
de la génération placées à l'extrémité de leurs
ventres. Les araignées mâles les ont doubles,
&c elles les portent à la dernière pièce de-, an-
tennules : elles font fîmples dans la femelle
& placées vers l'origine de leur ventre. Les
crabes, les écréviffes, c\'c. tant mâles que fe-
melles , ont a'Jiî! ces parties doubles , les fe-
melles les ont à la bafe de la troifième paire
de pattes , Se les mâles à la bafe des pofté-
rieures. Elles font fîmples dans les libellules,
6t placées à l'origine du ventre dans le mâle,
&c à l'extrémité dans la femelle. Les infectes
ne vivent ordinairement que quelques mois
dans leur dernier état , & fouvent ils n'exif-
tent que quelques jours , &c même quelques
heures. Immédiatement après l'accouplement,
la plûcart des mâles périment; la femelle ne
furvit que pour dépofer fes oeufs , après quoi
elle périt à fon tour. Mais comme la propa-
gation des efpèces eft le but de la nature , les
A L'HISTOIRE NATURE LIE.
S
infectes qui , nés à la fin de l'été , n'ont pas
eu le teins de s'accoupler , partent l'hiver en-
fermés dans des nous, fous i'écorce des ar
bres , ou même dans la terre : ils n'en fortent
qu'au printems fuivant pour fatisfaire au vœu
de la nature &c périr enfuite.
Tous les infectes font ovipares. Le cloporte
& l'afelle paroiffent cependant ovipares, parce
que les petits forcent vivans des œufs que la
mère avoir pondus précédemment , &c qui fe
irouvoient r;n-Sermés dans une efpèce de poche
ou fac qu'elle porre fous fon ventre, comme
on peut s'en afTurer en ouvrant le corps des
fèm:lles lorfqu'on apperçoit qu'il eft très-gros
& très-renflé. Ainfi le cloporte & l'afelle font
véritablement ovipares , & ils différent peu à
cet égard des autres cruftacès qui n'abandon
nentpas leurs œufs, mais les emportent avec eux
jufquà ce que les petits en foient for.is. Reau-
mur & Bonnet ont obfervé queles pucerons
mettoient au monde des petits vivans dans une
faifon de l'année , tandis qu'ils pondoient des
œufsdans une autre. Leurs obfervarions ont été
plus loin ; ils ont vu que ces petits animaux
pouvoient fe reproduire fans qu'ils eufïent be-
foin de s'accoupler chaque fois: un feul accou-
plement pouvant fervir à plufîeurs générations.
Quoiqu'il ne foit pas permis de douter des
obfervations de ces illuftres auteurs , avant
d'avoir obfervé le contraire, ce fait eft fi ex-
traordinaire Se fi peu vsaifemblable , qu'il
femble qu'il auroit éré néceffaire que d'autres
naturalifles euffent fait la même obfervation
pour l'admertie. Rhedi a avancé que le fcor-
pion étoit vivipare ; un autre a cru que les
dents des peignes que ces infectes portent au-
defTous de leurs corps , étoient autant de
mamelons deftinés à l'allaitement des petits.
Dès que les femelles des infectes font fé
condées , elles cherchent à dépofer leurs œufs
dans un endroit convenable , où les petits en
naiflant puilfent trouver la nourriture dont ils
auront befoin. Les papillons, les phalènes, &c.
placent leurs œufs fur la plante qui doit fervir
d'aliment aux chenilles. Les libellules retour-
nent aux eaux boiubeufes qu'elles avoienr
abandonnées depuis quelque rems. On con-
noîc les foins que prennenc les abeilles pour
leurs petits. Les fphex & les ichneumons en-
foncent leurs aiguilons dans le corps des che-
nilles & des larves de plufîeurs coléoptères
pour y dépofer leurs œufs. La plupart des
coléoptères percent le bois le plus dur ; d'au-
tres touillent la terre pour les placer dans la
racine des plantes. L'ordre liiit avec opiniâ-
treté le bœuf, le mouton , le renne , le che-
val , pour dépofer les liens dani le cuir , dans
les nafeaux, dans les inteftins de ces animaux.
Les araignéesles enveloppent d'un tiflîifoyeux,
les placent à portée ds leurs roiles , ou les
emportent avec elles. Les œufs des cruftacès
font attachés les uns aux autres en forme de
grappe de raifîn , entre les feuillets membra-
neux qui fe trouvent fous la queue de ces
infectes.
Tous les infectes pourvus d'aîles fe mon-
trent fous plufîeurs formes différentes jufqu'à
ce qu'ils parviennent enfin à leur dernier état,
qui eft celui d'infecte parfair. (Imago , lab. )
On a donné le nom de métamorphofe à ces
différentes transformations. Les différents états
par lefquels paffentles infectes, font, i°. ce-
lui d'œuf; 2°. celui de larve; 30 celui ds
nymphe; 40. enfin celui d'infecte parfair.
iP. L'œuf, ovum. Nous croyons tous les
infectes ovipares. Quoique Reaumur fembie
avoir obfervé le contraire dans les pucerons
qui font des œufs en printems & des petits
vivans en automne. Si l'obfervation de ce cé-
lèbre naturalifte eft exacte , il peut arriver
que l'œuf relie dans le corps delà mère juf-
qu'à ce que le puceron en forte vivant , ainfi
qu'on l'apperçoit aux cloportes dont les pe-
tits fortent vivants des œufs renfermés dans
e fac que ces infectes portent fous leur ventre.
Les œufs des infectes , ainfi que ceux de tous
les animaux dont le fang eft fioid , n'ont pas
befoin d'incubation pour éc'orre : la chaleur
feule de l'atmofphère en fait fortir les petits
dans le tems qui leur eft le plus convenable.
Ainfi , fi quelques-uns portent leurs œufs avec
eux , c'eft moins pour faciliter leur dévelop-
pement que po;ir en prendre plus de foin , &
afin qu'ils ne foient pas expofés à la voracité
des autres animaux. La forme des œufs des
infectes varie dans les différentes efpèces-, ils-
iont globuleux, ovales, allongés, linéaires,,
liffes ou velus, hériflés de poils , &c. lis font
tous compofés de deux fubftances , l'une in-
terne , liquide , à-peu-près femblable à celle-
ci es autres animaux , l'autre externe , letvant
d'enveloppe , &c formant une efpece de tuni-
que molle, membraneufe , élaftique, quelque-
lois dure 5c folide. Mais indépendamment de.
INTRODUCTION
cette tunique , la plupart de ces œufs font
«couverts ou entourés d'autres parties qui
les défendent, foie des injures du tems , foit
desoifeauxou des autres animaux qui les déttui-
roient. Les uns font cachés tous des efpèces
de poils terrés que linfecte portoit au boat
du ventre & qu'il a détaches dans le tems
de la ponte. La phalène {igia: , Geoff. bombix
difpar , Fab. La phalène à cul fauve , bombix
ckryforrkœa. La phalène du faille les p;ace fous
une matière blanchâtre. Les abeilles bourdons
les cachent dans des alvéoles qu'elles ont fer
mé de toute part. Les cinips les d=pofent
dans une galle formée par 1 exTavafation des
fucs de la pianre que l'in'ecte a piquée. Quel-
ques-uns font portés au bout de très-longs
poils : d'aurres font cachés dar.s des feuilles
roulées : d'autres fous une matière gluante, &c.
iS. La larve, larva; c'elt le fécond état
des infectes , celui par lequel ils peflent au
lortir de l'œuf. La forme de ces larves varie
beaucoup; on leur a donné le nom de ver,
vermis , de larve , larva , qui (ignifie mafque ,
celui de chenille, eruca, confacré feulement
à la larve des lépidoptères : on a donné en-
fin celui de faulle chenille à la larve des ten-
trèdesou mouches à-feie. Parmi ces larves, les
unes ont iix pattes ou un nombre plus con
fîdérable ; mais il n'y a que les fix partes qui
répondent à cellfs que doit avoir l'infecte par-
fait , qui foient articulées , dures & écailleufes ;
les autres font molles, & fans articulations;
la plupart n'en ont point, 6c relTembient par-
faitement à des vers. Quelques unes ont des
antennes: le plus grand nombre en manque. Lès
unes ont des mâchoires plus ou moins fortes
fuivant la nourriture dont elles font ufage ;
quelques autres n'ont que des elpèces defuçoirs.
Prefque toutes font fans yeux , quoiqu'on
apperçoive la place qu'ils occuperont dans
l'infecte parfait. Ces yeux exiftent, mai; ils
font cachés fous une double enveloppe , celle
de larve , & celle de nymphe. C'eft (ous la
forme de larve que l'infecte prend tout fon
Sccroiffement : autlî , celle-ci eft-elle ordinaire
ment très vorace , & elle grollît d'autant plus
promorement & paiTe d'autant plutôt à l'état
de nvmphe , que fa nourriture eft plus abon-
dante. Mais, avant d'y parvenir, avant de
fubir fa premiète transformation , elle quitte
& change plusieurs fois de peau. On a donné
U nom de mue à cette opération qui eft fou-
vent fatale à l'infecte. La mue eft toujours
une efpèce de maladie : la larve s'y prépare
par une abftinence totale , 5c non feulement
ede ne mange pas, mais elle refte prefqu'im-
mobile, fes couleurs deviennent pâles & li-
vides , elle paroît malade -, elle doit l'être
en effet puilque fouvent elle y périt. Quel-
ques jours après fa dernière mue , parvenue
enfin à tout fon acctoiilement , la larve lubie
une transtormation & paife à l'état de nymphe.
* ?. On a donne le nom de nymphe, chryfa-
lide , fève , aurelie , pupa , ckryfalis , aurelia,
au troilîème état par lequel patient les infec-
tes. Leur forme varie autant dans celui-ci que
dans le fécond. Toutes les larves font douées
d'un mouvement progrellif ; toutes prennent
des alimens , tandis que prefque toutes les
nymphes, cachées dans une coque de foie,
ou dans quelqu autre matière , ne prennent
aucun aliment , reftent immobiles , & paroif-
fent dans un érat de mort. On ne prendroit
même plus la plupart d'el'es pour des êtres
organifés. On a divifé ces nymphes en quatre
efpèces différentes , relativement à la forme
qu'elles prennent. La première efpèce de nvm-
phe eft celle des lérjinootcres ' rr.ttamorphofis
obtecta Faèricius ) , elle reffembie peu à un ani-
mal vivant; on ne diftingue prefque pas les
parties que l'infecte parfait doit avoir ; leur
peau eft dure , prefque coriace ; elles ne fe
meuvent pas , mais h on les touche fortement ,
elles s'agitent & font un léger mouvement
que leur permettent les anneaux de leur ventre.
Ces nymphes porrent plus ordinairement 1«
nom de chryfalides. Les anciens le r ont auffi
donné celui à aurelie , parce que la plupart
font comme dorées. Les chryfalides des pa-
pillons font nues & attachées à quelque mur
ou au tronc de quelque arbre par un fil qui
paffe autour de leur corps comme une efpèce
de ceinture ; ou elles font Amplement fufpen-
dues par le moyen de quelques fils qui fi-
xent la partie poftérieure de leurs corps. La
plupart des phalènes filent une coque de foie
d'un tiffu plus ou moins ferré , & s'y enfer-
ment. Quelques autres entrent dans la terre ,
y forment une efpèce de logement dont les
parois font confolidés par le moyen de quel-
ques fils. ( l.ts fphinx. ) Les larves de la pre-
mière efpèce de nymphes , connues fous le
nom de chenille , n'ont point d'antennes ,
leur bouche eft armée de fortes mâchoires qui
A L HISTOIRE NATURELLE.
difparoliTent dans la nymphe Si dans l'infecte
parfait-, elles n'y voient point, leurs yeux cachés
fous la double enveloppe de larve Se de nym-
phe , ne lauroient l^ur fervir. Elles ont" de
P'-'is dix jufq;:'à feize pattes , dont les (ix pre-
mières feulement répondent à ce.lcs qu'aura
1 infecte parfait.
La féconde efpèce de nymphe ( métamor
pholis coarclata, Fab. ) eft ceUe des diptères.
Lile refTemble à un oeuf ou à une efpcce
de coque ; elle eft entièrement privée de mou-
vement; on n'apperçoit aucune partee de fon
corps, mais fi on en ève avec précaution la
peau dure &: folide qui la couvre , on trouve
au-deiTous !a véritable nymphe molle, blan-
châtre, ayant les parties du corps que doit
avoir l'inllcte parfait, légèrement delfinées.
Mais la principale différence qui fe trouve
entre cette elpèce de nymphe & les autres,
c'eft que la larve ne quitte point fa peau lorf
qu'elle paffe à l\rat de nymphe ; c'eft la peau
même de la larve ofui, en fe diirciflànr, forme
la coque dans laquelle eft renfermée la nym-
phe. Lorfque 1 infecte veut en fortir , il ouvre
à la partie fupérieure de cette coque, une
efpèce de porte faite en forme de calotte, qui
fouvent fe div.:e en deux parties. La larve de
cette efpèce de nymphe eft fans antennes ,
fans yeux fk fans pattes, Si reffemble à un
ver prefque toujours mou, blanchâtre, lent
à fe mouvoir, & qui vit dans les charognes,
dans les fruits , & fouvent dans les racines
des plantes.
Dans Ja troificme efpèce de nymphe (mé-
tamorphofis incomp!eta,Fa£. ) on diftingue
allez bien routes les parties que doit avoir
1 infecte parfait : elles ne font pas recouvertes
d'une peau dure Si coriace , comme dans la
première efpèce, ni renfermée dans une co
que folide formée de la peau même de l'ani-
mal, comme dans la féconde; mais, entou
rée d'une pellicule très-mince qui enveloppe
les parties féparément. Cette nymphe eft molle
Si blanchâtre ; elle ne prend aucune nourri
ture, elle ne fait auc:n mouvement, ele re-
mue feulement l'abdomen lorfqu'on la touche
avec force. La larve a ordinairement fix patres ,
fouvent. très-petites , & difficiles à appercevoir.
La plupart onc des mâchoires très- fortes avec
lefquelies elles rongent le bois le plus dur.
( Les coléoptères , les hyménoptères Si quelques
diptères).
Les nymphes des (oufins Si des tipules
dont M. Géoffroi a fait une efpèce particu-
lière, rentrent mutuellement dans notre troi-
fîèms efpèce qui répond à la féconde de cet
illultre auteur : elles n'en différent que par
le mouvement qu'e les peuvent exécuter, &
qui leur étoit niceifa:re pour fortir de l'eau
où vivoit la larve. Elies ne prennent d'ailleurs
point de nourriture.
La quatrième efpcce de nymphe ( métamor-
phodsfemi compléta , Fab. ) .Jiftere beaucoup
des précédentes; elle eft pourvue d'antennes,
d'yeux , de pattes ; elle marche , elle exécute
les mêmes mouvemens , les mêmes faut; , elle
prend la même nourriture que l'infe&e par-
fait dont elle ne peut être diftinguée que par
le défaut d'aîles. Quelques unes même con-
fervent toujours la forme de nymphe, Si dans
cet état , elles s'accouplent & fe multiplient ,
comme on le voit dans la plupart des fau-
terelles, des criquets, des punaifes , Sic. La
principale différence que préfentent ces infec-
tes dans leurs trois états, c'eft que l'infedte
paifait a des ailes , la nymphe n'en a prefque
point; elle a feulement des moignons d'ailes
plus ou moins grands , fuivant qu'elle eft
plus ou moins avancée. La larve enfin n'en
a point du tout.
Tous les infectes aptères , excepté la puce ,
ne fubiifent point de transformation (méta-
morphohs^ compléta, Fab.) L'infecte eft au
foitir de l'œuf tel qu'il fera toute fa vie, il
grolfit , mais fans jamais changer de forme ;
cependant, à mefure que fon corps prend de
l'accroillement, & fe développe , il mue , il
change plufîeurs fois de peau, à -peu près
comme les chenilles Si les autres larves. Nous
regrettons qu'on n'aîr pas des obfervations
affez fuivies fur ces infecîes : il feroit très-
intérelTant de s'afïlirer s'ils ne quittent*: chan-
gent de peau que dans les premiers tems de
leur vje, s'ils ne travaillentà fe reproduire que
lorfqu 'ils ont fubi leur dernière mue , Si enfin
fi ceux qui furvivent à Jeur accouplement
changent enfuite de peau, aiiifi que plufîeurs
naturajiftes l'ont avancé. Car fi effectivement
les infectes altères ne changeoient de peau que
dans leur jeune âge , s'ils ne s'accouploient
& ne pouvoient fe reproduire qu'après leur
dernière mue , Si enfin s'il étoit bien conftaté
que ceux qui fe font déjà accouples ne chan-
gent pius de peau , quoiqu'ils vivent encore
INTRODUCTION
Joiiefèms après, on ferait fans cloute fondé
à recrar 1er le tems où ces infe<5te> muent
connu 2 leur état de larve , & celui où ils s'ac-
couplent comme leftr état parfait.
L'efpace de tems que les inreétes reftent
dans l'état de nymphe, dépend beaucoup de
la fa: fon dans laquelle ils font fott's de l'œuf
cV ont fubi leur première métamorphofe. Dix,
douze , quinze ou vingtjoars , plus ou moins ,
fuivant les efpèces , fuffitènt en été. Il faut tout
l'hiver, lorfque la larve n'a paffé à l'état de nym-
phe qu'en automne. Quelques-unts cependant
ne fe montrent infecte parfait qu'au bout d'un
efpace de tems considérable. Il y a des lphinx
qui reftent plus d'un an dans l'état de nymphe.
Toutes les nymphes font pourvues de ftig-
mates -, Si quoique la plupart paroifTent être
dans un état de mort , L'air doit leur être ab
folument néceiïaire, puifque fi on les en prive,
foie par le moyen de la machine pneumati-
que , foit en mettant un peu d'huile à l'ou-
verture des ftigmates , elles pétillent bientôt.
La forme de ces ftigmates eft quelquefois
tcès finguliè.e, au lieu d'être à fleur de la
peau , figurés comme des point; entoncés , ou
formant des efpèces de boutonnières , tels
qu'on les vo't dans tous les infectes parfaits,
ils font quelquefois placés, dans la nymphe ,
au bout de petites élévations, des efpècesde
petites cornes , des cornets , ou autres for-
mes , ainfi que nous les ferons mieux con-
noîcre aux mo'S nymphes Si fligtnates.
4°. Le quatrième Si dernier état fous lequel
fe montrent les inl'edtes , eft celui auquel on
a donné le nom d'infeéle parfait imago.
Nous venons de parcourir rapidement les
parties du corps des infectes ; nous avons dit
un mot de leur génération & de leurs méta-
rnorphofes -, il nous refte à parler de leur nour
riture en général.
Il n'y a point de végétal qui ne ferve de
no rriture à un ou à plufieurs infeiftes..Quel-
ques uns ne fe nourriilent que d'une feule
plante & de celles qui lui font analogues ;
quelques autres s'accommodent tort bien d'un
très -grand nombre d'efpèces , quoiqu'elles
foient d'une nature très-différente. Parmi les
infectes qui font le plus de tort aux végé
ta îx , on diftingue les fautere'les , le; criquets,
les chenilles , la larve des hannetons , d^s ca-
pricornes, des chryfomeles , Sec. les unes Se
les autres font très voraces. On a vu fouvent
dans les provinces méridionales delà France,
en Italie &e dans le Levant , des n.'ées de
fauterelles que le vent emportoit des pays
plus chauds , fe répandre dans ies champs ,
dévorer indiftinébment tous les végétaux , Si
détruire en peu de jours , l'efpoir du culti-
va'eur. Les chenilles font fouvent multipliées
à un point qu'elles dépouillent entièrement
Lin aibre de fes'feuil!«s : privé pour lors d'une
partie abfolument néceftàire pour fa nourri-
riture & l'élaboration de fes fucs , cet arbre
biffe tomber fes tru.ts , ou ne les donne que
d'une mauvaife qualité. Mais les fruits eux-
mêmes ne font pas épargnés ; plulieurs tei-
gnes & quelques autres larves y trouvent leur
fubhftance , elles les rongent , hâtent leur ma-
turité, Se leur communiquent un goût bien
moins agréable que celui qu'ils auroient eu
naturellement. L'orme Se le faule font fou-
vent attaqués, par une chenille nommée cojfus,
qui fe nourrit de la féconde écorce Se du bois
même. Lorfqu'il y a un *grand nombre de
ces chenilles fur un arbre , il eft bientôt (îl-
loné tout autour Si co.'.vçrt de plaies: il perd
une quantité confidérable de fucs , il s'affoi-
blit, il devient languiffant , Si il périt quel-
3 ue tems après. Les larves des hannetons ,
u profearabé, le taupe grillon &plufieurs
autres efpèces , fe nourriffent de la racine des
végétaux. Les vrilletes , les feolites , les ips ,
les larves des capricornes , Sic. rongent nos
meubles , endommagent nos arbres , percent
le bois le plus dur , -le réduifent en po iffière
& s'en nourriifent. Les fleurs , les fruits, les
graines , font rongés par les bruches , les mi-
labres, les charenfons Se la plupart des lar-
ves des diptères, i a fourmi eft peut-être l'in-
fefte le plus nuihble Si le plus deftructeur.
Tout indifféremment lui fert' de nourriture ;
tous les f uits , toutes les graine1; , prefque
toutes les parties des végétaux, Si furtout les
fubftances muciiagineu'es &: fucrées : elle s'ac-
comodede tout, elle enlève tout , 6c l'emporte
dans fon habitation pour en faire fa provi -
lion. On fait à quel point cet infecte eft mul-
tiplié dans les pays chauds, Si combien il
eft difficile de s'en garantir. Les thermes ou
fourmis b!an;hes font le fléau des deux In-
des par les dégâts qu'ils font -, ils entrent dans
les maifons , ravagent & détruifent tout ; pro-
vifions , habits , uftenfiles , meubles , le bois
I même le plus dur, rien, en un mot, n'eft
épargné
A V HISTOIRE
(Épargné que les métaux & les pierres.
Il n'eft peut-être point d'animal qui ne (oit
attaqué par quelques inlectes. Les poux , les
puces , les mutes , les cirons s'introduilent
fous les poils & les plumes des quadrupèdes
& des oillaux , & en fucent le fang. L'efpèce
de puce connue en Amérique fous le nom
de tique, va fe nicher fous la peau des hom-
mes fa'es , malpropres , ou qui marchent à
pieds nuds dans les champs ; elle y groffit
pro iigieufement , s'y multiplie à l'infini , y
ça -île i'ne légère démangeaifon à laquelle on
fero t peu d'attention fi on ne favoit que la
cachexie & la mort feroient les terribles fui-
tes de. la négligence qu'on mettroit à fe dé-
livrer de ce dangereux ennemi. Nous ne di-
rons rien de la punaife des lits, cet infecte fi
dégoûtant par fon odeur , fi incommode par
fon aiguillon , & qui fait fe multiplier malgré
les (oins que nous prenons pour le détruire.
Les poifTons & les cétacés ont auffi leurs
poux : les afelles de mer , connues dans quel-
ques villes maritimes fous le nom depives,
s'attachent fortement aux corps des poiffons ,
y font de larges plaies & le font (ouvent
périr. Le poifion attaqué par les pives eft
maigre , & fa chair eft toujours d'un mau-
vais goût. Tout le monde connoît les rufes
merveilleufes de l'araignée & de la larve du
fourmilion.
On a cru pendant longtems que la cha:r
des animaux en s'altérant produifot des vers,
jufqu'à ce que les obfervations de Rhedi nous
aient appris que ces vers étoient la larve d'une
mouche qui y avoir dépolé fes œufs. Ce qui
le prouve, c'eft que fi on enferme foigneu-
fement de la chair dès que l'animal à qui
elle appartient a été tué , elle fe putréfie fans
qu'il y ait jamais aucun ver. On furprend
d'ailleurs fouvent la mouche au moment
qu'elle fait fa ponte. On peut obferver alors
q je ces œufs éclofent au bout de deux ou
trois jours , cV même de quelques heures lorf-
que la chaleur eft un peu forte , que les lar-
ves qui en forrent groffiifent alTez prompte-
ment , qu'elles pafient à l'état de nymphe de
Wfeconde efpèce, & qu'elles deviennent en-
luite des mouches femblables à celles qui
avoiènt dépofé leurs œufs fur cette chair.
Les vers fauteurs du fromage deviennent auffi
de petites mouches au bout de quelques jours,
Les larves des dermeftes , des nicrophores,
Hifioin Naturelle , Infimes. Tome. I.
NATURELLE. 9
des boucliers , des anthrenes, des ftaohylins ,
de la plupart des mouche* , &c. vivtntdans
les cadavres , hâtent leur putridiré &: les con-
fomment dans peu de tems. Ces infectes font
attirés de toute part par l'odeur des viandes
en putréfaction. On les voit de même ac-
courir en foule fur les fleurs d'une efpèce
d'arum qui répand une odeur cadaverefe.
Les pelleteries, les draperies, en un mot,
toutes les dépouilles d'animaux font dévorées
par les larves de ces infectes , & par celles
des teignes. Les naturaliftes & les marchands
d'objets d'hifloire na'ure'lenefavent q .:e rop
combien il eft difficile de s'en garantir. Les
boufes des vaches & les fientes des animaux
fervent d'aliment à la plupart des larves des
coléoptères & des di, tères. On y trouve fur-
tout des fearabés & des ftaphylins. Une feule
de ces boufes, dit M. Geoffroy, devient
une efpèce de tréfor pour un naturalifte cu-
rieux. Nous ne finirions pas fi nous voulions
faire mention de la nourriture des difFérens
infeétes. On trouvera tous les détai's que
nous aurons cru néceflaires à l'article de cha-
cun d'eux.
Mais fi plufieurs infectes nous font beau-
coup de mal , s'ils dévorent nos ulantes &
nos fruits, s'ils ravagent nos meubles Se nos
habits ; nous en fommes bien dédommagés
par les avantages que no.is retirons de^la
plupart d'entr'eux. C'eft un infecte qui nous
fournit le miel , cette liqueur fi douce & Ci
agréable : c'eft un infecte qui travaille pour
nous la foie, cette préceufe matière.- un autre
fournit la couleur la plus brillante ; un autre
donne à la médecine un remède utile aux
maladies les plus graves: quelques-uns nous
fervent d'alimens; & fns parler de tant d'au-
tres dont les ufages ne font pas moins con-
nus , nous devons efpérer que nous retirerons
un jour de plus grands avantages des infectes,
lorfque nous les connoîtrons mieux , lorf-
que nous aurons un peu plus étudié leurs
habitudes , & lorfque des expériences bien
faites nous auront mieux fait connoître leurs
vertus médicinales & leurs propriétés écono-
miques.
La néceffité d'une bonne méthode en hif-
toire naturelle, eft trop généra'ement recon-
nue aujourd'hui pour nous arrêter à en dif-
cuter les avantages. Les infectes, d'ai leurs,
font fi nombreux qu'il feroit impofîîbîe de
£
ÏO
les étudier Si de les connoître , fi on ne les
diftribuoit en grandes mafTes , & li on ne
faifoit des divillons & des fubdivifions qui
foulaient la mémoire Si facilitent la recherche
des efpèces. La meilleure méthode feroit fans
doute celle qui nous les préfenteroit dans une
férié telle que tous les genres Si toutes les
efpèces fe trouveroient , autant qu'il eft pof
fible , placés à la fuite les uns des autres , Si
dont l'enfemble formeroit une chaîne non in-
terrompue : mais il faudroit pour cela con-
noître toutes les efpèces qui fe trouvent répan
dues fur le globe , connoiffance que nous
fommes bien loin d'avoir , Si à laquelle nous
ne parviendrons jamais. Dans le tab'eau mé-
thodique des infectes que je vais préférer ,
j'ai tâché de me rapprocher, aurant que je l'ai
pu , de cette férié, que je crois néceffaire pour
faciliter l'étude de ces petits animaux. La pre-
mière claife renferme les plus beaux infectes ,
les plus parrai's , ceux qui ont quatre aîles
égales , qui réunifient tous les caractères que
no.;s aflîgnone aux infectes. Nous palTons in-
fenfibleniint à ceux dont les aîles fupérieures
ne peuvent plus fervir à voler, Si qui font
fimplement l'office d'étuis : ceux-ci nous con-
duisent aux infectes à deux aîles , &c delà nous
parvenons à ceux qui n'en ont point , mais
qui ont (îx pattes , ainfi que tous ceux qui
ies précèdent , Si qui ont des antennes Si des
îtigmates. Ceux qui fuivent ont un nombre
plus confidérable de pattes , ils n'ont point
de ftigmates , ils n'ont point d'antennes, Si
ils ne fubiffent point de métamorphofes ; en
un mot , ils s'éloignent beaucoup des" autres
infectes. Notre tableau eft terminé par les cruf-
tacès qui forment viliblement le paffage des
infectes aux coquillages Si aux vers. A l'imi-
tation de MM. Linné, Geoffroy, Degéer ,
SchaefFer , Si de prefque tous les Auteurs mé-
thodiftes qui ont écrit fur les infectes, nous
avons tiré les caractères principaux de nos
clalTes du nombre , de la forme Si de la
confiftance ' des aîles Si de leurs étuis : les
parties de la bouche nous ont fourni un carac-
tère fecondaire très bon Si très facile à failu.
Nous avons tiré de$ aîles , de la bouche &
des tarfes des caractères pour la fubdivifion
des claffes un peu nombieufes. Pei jaloux de
nous ouvrir une route nouvelle , nous avons
préféré d'applanir celle que ces illuftres au-
INTRODUCTION
teurs nous ont tracée. Nous avons cherché à
profiter de leurs travaux en nous permettant
cependant toutes les corrections que nous
avons jugées néceffaires pour faciliter l'étude
d'une des plus intéreffantes parties de l'hilcoire
natuielle. On pourra conlulter à l'article àiU
le tab'eau des claffes de ces auteurs.
Nous aurions defiré fuivre dans cet ou-
vrage le fyftême enromologique de Fabricius
fondé fur les parties de la bouche. Nous avons
étudié ce fyftême aufant qu'il nous a été pof-
fible -, nous avons diffequé la bouche de plus
de deux mille infectes ; nous avons vu avec
plaifir que ce fyftême, en fe perfectionnant,
peur devenir très utile , principalement pour
î'établifTement des genres \ mais nous dou-
tons qu'on puiffe jamais tirer , des parties de
la bouche , le caractère des claffes , avec plus
d'avantage que des aîles. Les reproches que
nous croyons être fondés à faire à ce fyftême ,
c'eft que les parties de la bouche font fouvent
très difficiles à appercevor: qu'il eft fouvent
impoffibledeles fépareraffez pour les bien exa-
miner-, qu'elles font prefqu'entièrement fem-
blables dans les infectes de différens genres:
& qu'on trouve d'ailleurs des infectes très-diffé-
rens entr'eux par toutes les parties du corps,
Si fpécialement par celles de la bouche , qui
cependant font rangés , par l'illuftre auteur dont
nous venons de parler, dans la même claffe;
tandis que d'autres , qui ne préfentent prefque
point de différences, font placés dans des claffes
différentes. Ce fyftême auroit donc exigé un
plus grand nombre de claffes , dont quelques-
unes n'auroient eu que deux ou trois genres ,
tandis que d'autres enauroient eu un nombre
très-confidérable. On ne voit pas , par exem-
ple , le rapport qu'il y a entre la bouche d'une
libellule & celle d'une araignée : d'un monocle
Si celle d'un ichneumon , d'un œftre , d'un bi-
bion , d'une mouche , Si celle d'un pou, d'une
mitte; cependant ces infectes font placés dans les
mêmes claffes. N'y a-t-il pas d'ailleurs beau-
coup de reflemblance dans la bouche Si dans
toutes les parties du corps , entre un hémé-
robe, un fourmilion & une libellule, un mo-
nocle Si un crabe , un ïule Si un cloporte ,
une araignée , un feorpion Si une mitte ? Se
malgré cette reflemblance , ces infectes font
placés dans des claffes différentes. Voyt{
Bouche.
A V HISTOIRE NATURELLE.
11
TABLEAU
De la divijîon méthodique des infectes.
i. Quatre ailes découvertes.
Quatre aîles membraneufes , recouvertes d'une
. poullîère écailleufe.
I Bouche. Trompe roulée en fpirale. ^ Lépidoptères.
Papillon, phalène.
Quatre aîles nues, membraneufes, réticulées.
Bouche munie de mandibules &c de mâchoires.
Section I. Trois articles aux tarfes.
ORDRE II. f Libellule. /> Névroptire,.
S E C T. II. Quatre articles aux tarfes
ù Rafidie.
SEC T. I II. Cinq articles aux tarfes.
Frigane.
Quatre aîles nues, membraneufes, veinées, inégales.
Bouche munie de mandibules de d'une trompe ,
ORDRE III. f fouventtrès courte imperceptible. \. Hyménoptères,
Section I. Bouche fans trompe apparente
Fourmi.
SECT. II. Bouche avec une trompe.
Abeille.
Ordre IV-
z. Deux ailes cachées fous des étuis.
Deux aîles croifées fous des étuis mous , à demi
membraneux.
Bouche. Trompe aiguë, recourbée fous la poitrine.
Section I. Elytres d'égale confiftance.
Cigale,
S e c t. 1 1. Elytres moitié coriaces , moitié mem-
braneufes. Funaifes.
Hémiptères.
B *
12
Ordke V.
INTRODUCTION
Deux aî'es pliées longitudinalement fous des étuis'
mous . prefque membraneux. I
Bouche munie de mandibules &c de mâchoires. |
Manti , fauterelle.
Orthoptères.
Ordre VI.
Deux ailes pliées traBfverfalement fous des étuis
durs & coriaces.
Bouche munie de mandibules & de mâchoires.
Section. I. Cinq articles aux tarfes.
Scarabé.
SECT. II. Cinq articles aux tarfes des quatre pattes
antérieures , & quatre aux deux poftérieures.
Ténébrion.
Se C T. 1 1 1. Quatre articles aux tarfes.
Capricorne.
S E C T. I V. Trois articles aux tarfes.
Coccinelle.
Coléoptères.
Ordre VII.
3. Deux ailes découvertes.
Deux aîles nues , membraneufes , veinées.
Deux balanciers.
Bouche. Trompe droite ou coudée , rétractable.
Mouche, Afile.
Diptères.
4. Point d'ailes.
Ç Point d'aîles dans les deux fexes.
1 Bouche variable.
1 Section I. Six pattes.
I 'Pou.
Ordre VIII. \ Sect. II. Huit pattes.
J Araignée.
I Sect. III. Dix paites, ou un nombre plus
[ confidérable.
V* Çrabre , Me,
Aptères.
A VH1ST01RE
1 ORDRE PREMIER.
LttiDorriRBS.
Cette clafle renferme les infecftes qui ont
quatre aîles étendues , membraneufes , pref-
que égales , veinées , mais couvertes de pe-
tites écailles ovales , alongées , coniques ,
triangulaires , découpées à leurs bords , dif-
pofées en recouvrement les unes à la fuite
des autres , à peu-près comme les tuiles qui
forment le toit d'une maifon. Ces écailles ,
implantées par une efpèce de pédicule , fe
détachent facilement au moindre frottement,
Se a'ors l'aîle qui étoit opaque Si diverfement
colorée par le moyen de ces écailles , refte
tranfparente Si femblable aux aîles membra-
neufes des autres infectes. Si on examine à
la loupe cette aîle privée de fes écailles , on
voit qu'elle n'eft pas lifte , comme elle le
paroît au premier afpeét , mais que fes
deux furfaces font parfemées de raies longi-
tudinales un peu enfoncées , qui font les
endroits auxquels les écailles étoient atta-
chées.
La bouche de ces infe<ftes eft une efpèce
de trompe nommée aufli langue, lingua fpi-
ralis , qui leur fert à pomper le fuc mielleux
des fleurs dont ils font leur nourriture. Lorf
que l'infede n'en fait pas ufage , cette langue
eft roulée en fpi'ale Si placée entre deux an-
tennules ou barbillons velus qui la cachent
entièrement. La longueur de cette trompe
varie beaucoup ; elle eft très-longue dans
quelques efpèces Si principalement dans les
fphinx , dans d'autres elle eft t es- courte ; elle
eft fouvent imperceptible dans les efpèces qui
ne prennent point de nourriture. La ftruclure
de cette trompe eft affez fingulière, elle eft
compofée de deux pièces ou lames convexes
d'un côté , Si concaves de l'autre , qui , en
fe réunifiant , forment un cylindre creux pour
laiffer pafier le nedfar des fleurs dont fe nour-
rifient les infeéles de cet ordre. On fépare fa
cilement ces deux lames par le moyen d'une
pointe.
La tête des lépidoptères eft pourvue de
deux antennes de longueur moyenne d'une
figure filiforme, fétacée , prifmatique , pec-
tinèe , en maffe , &c. Les yeux fonc grands
Se taillés à facettes : on diftingue difficilement,
à caufe des poils , les trois petits yeux lifles
NATURELLE.
A3
difpofés en triangle Si placés au forwmet de
la tête. Le corcelet donne naiflance , à fa partie
poftérieure Si latérale , aux quatre aîles dont
nous avons déjà parlé. La poitrine Si la partis
inférieure du corcelet donnent naiflance à fix
pattes compofées de plufieurs pièces , favoff ,
la hanche , la cuifle , la jambe Si le tarie :
celui-ci eft toujours divifé en cinq pièces donc
la dernière eft terminée par deux onglets très-
petits. Il y a quelques papillons qui ne font
ufage en marchant que des quatre partes pof-
térieures , quoiqu'ils en aient réellement fix-,
ils tiennent les deux antérieures collées contre
leurs corps .• ce qui les a fait nommer papil-
lons à quatre pattes , papiliones tetrapi. La
poitrine Si le ventre des lépidoptères font
pourvus latéralement de ftigmates en forme
de petites boutonnières. Les parties de la gé-
nération font placées, dans les deux fexes, à la
partie poftérieure du ventre.
Il faut obferver que quelques femelles de
phalènes n'ont point d'aîles , que quelques
autres ont la trompe fi courte , qu'elle eft
très-difficile à appercevoir. Ces exceptions ne
doivent pas empêcher de les placer dans cette
clafTe.
La larve des lépidoptères eft connue fous
le nom de chenille. Sa bouche eft armée de
fortes mâchoires , par le moyen defquelles elle
ronge les feuilles , les fleurs & les fruits des
plantes Se des arbres, les pelleteries, &c. On
apperçoit à fa partie intérieure , par 1© moyen
du microfeope , un petit trou auquel on a
donné le nom de filièn , par lequel elle fait
pafier le fil qui lui fert à conftruire fon loge-
ment lorfqu'elle veut fe changer en chryfa-
lide. Le corps des chenilles eft alongé , mou,
charnu , glabre ou hériflé de poils , compofé
de douze ou treize anneaux. Le nombre de
leurs pattes varie , mais il n'excède jamais
celui de feize. On apperçoit très-diftin&ement
les ftigmates qui fe trouvent fur chaque an-
neau un de chaque côté. Les chenilles en
groflîflant , muent trois ou quatre fois, & par-
venues à leur entier accroiflement , elles fe
changent en chryfalide ou nymphe de la pre-
mière efpèce.
ORDRE IL
N ÉVR OP T£ RE S.
Les infectes compris dans cette clafle oatdes
u
carauèies très dilntid', & qui les font aifé-
mcnt reconnoîrre. Leurs aîks , au nombre
de quatre, font étendues, membraneufes ,
jamais recouvertes par des écailles , mais
toujours c'aires & tranfparentes quoique co-
lorées : elles font chargées de nervures qui
forment une efpèce de réfeau. Ces aîles font
d'une grandeur égale dans prelque toutes les
elpèces; les genres feuls de 1 éphémère 8c de
la panorpe offrent des exceptions.
La bouche de ces infedes préfente quel
ques différences : el e eft aimée de deux fortes
man.iibules 8c de deux mâchoires très-aigues
dans les libellules qui font la guerre aux au-
tres infedes ; tandis que ces partie», font très-
petites & pre'que imperceptibles dans les éphé
mères qui ne pr nnent auc. ne nourriture , qui
ne pafïent à leur dernier état que pour s'ac-
coupler , fe reproduire 8c périr. Les anren-
nules des libellules font très-courtes, tandis
qu'elles font alTez longues dans le myrme-
léon.
La tête des nevroptères eft pourvue de
deux antennes diverfement figurées ; elles font
très-courtes & fubulées dans les libellules ,
les éphémères ; allez longues 8c fétacées , dans
les friganes-, longues, filiformes 8c terminées
en mafle , dans l'alcalaphe , &c. Outre les
deux grands yeux à facettes , on voit encore
fur e vertex , trois petits yeux lhTes , difpofés
en triangle. La partie inférieure du corcelet
& la poitrine donnent naiflance à fix pattes
compofées de la hanche , de la cuilTe , de la
jambe 8c du tarfe divifé en trois , quatre ou
cinq pièces : quoique cette clalTe ne foit pas
très-nombreufe , cette différence du nombre
de pièces des tarfes nous a fervi , à l'imita-
tion de M. Geoffroy , à divifer ces infedes
en trois fedions. Le ventre des nevroptères
eft très-alongé, compote de plufieurs anneaux
diftinds , & terminé par deux où trois foies
en forme de queue dans l'éphémère , & par
des elpèces de crochets dans les mâles des
libellules & des myrméléons.
Les larves de ces infedes font munies de
fix pattes. La plûpait vivent dans l'eau , 8c
n'en fortent que fous l'état d'infede parfait ;
les autres vivent dans les champs : parmi celles-
ci les unes habitent fur les arbres 8c font la
guerre aux pucerons , quelques autres, cachées
dans le fable , font occupées à tendre des
pièges aux fourmis. Toutes font carnacières ,
INTRODUCTION
8c vivent uniquement d'autres infedes. Leur
métamorphole n'eft pas la même dans toutes
les efpèces. Quelques nymphes fe rapprochent
de la première efpèce, & les autres de la trol-
hème.
ORDRE III.
Hyménoptères.
Les infedes de cet ordre ont quatre aîles
membraneufes , d'inégale grandeur ; les deux
inférieures font conftamment plus courtes 8c
plus petites que les deux fupérieures : les unes
&c les autres font chargées de nervures longi-
tudinales bien marquées , 8c de quelques unes
tranfverlales , peu élevées 8c moins fenfibles.
Lorfque l'infede fait ufage de fes aîles , il
les étend fur le même plan , l'une à côté de
l'autre , 8c les unit fortement par le moyen
de plufieurs petits crochets qui ne font vifi-
bles qu'au microfeope , c'eft-à-dire , que le
bord interne de l'aile fupérieure eft joint au
bord externe de l'inférieure. Ces aîles ne fe
féparent jamais tant que le vol dure , & fem-
blent n'en former qu'une feule. Lorfqu'elles
font en repos elles font placées parallèlement
au corps. Eiles ont toutes les quatre leur at-
tache à la partie poftérieure & latérale du cor-
celet.
La bouche de ces infedes eft armée de
deux mandibules, 8c au lieu de mâchoires,
a plupart ont une efpèce de trompe aiTez
longue , par le moyen de laquelle ils fucent
le fuc mielleux des fleurs ou des fruits. Cette
trompe eft courte 8c imperceptible dans les
autres , ce qui nous a fervi à divifer cet ordre
en deux fedions , dont l'une renferme les
genres qui ne paroiifent point avoir de trom-
pe , 8c l'autre ceux qui en ont une très-appa-
rente. Indépendamment des deux grands yeux
à réfeau , on voit encore à la partie fupérieure
de la tête , trois petits yeux lifTes difpofés en
triangle. Ces infedes ont fix pattes compo-
fées de la hanche , de la cuifTe , de la jambe
8c du tarfe , divifé , dans toutes les efpè-
ces, en cinq pièces ou articles. Les deux pattes
de devant font attachées à la partie inférieure
du corcelet, 8c les quatre poftérieures à la
poitrine. Le corps de ces infedes eft plus ou
moins alonçé , 8c leur ventre eft termine,
f.irtout dans les femelles, par des filets plus
ou moins longs, plus ou moins diftinds,
A L'HISTOIRE NATURELLE,
'5
qui leur fervent à placer leurs œufs dans le
corps des autres infectes, ou dans la tige des
plantes & des arbres. Quelques uns ont un
aiguillon très- fort 8c très pointu quelles tien-
nent caché dans le ventre 8c dont elles fe fer-
vent au befoin.
Il y a parmi la plupart de ces infectes ,
outre les mâles 8c les femelles , des individus
qui ne jouiiTent d'aucun fexe, 8c qui femblent
feulement deflinés au travail 8c au foin des
perirs. Comme on le remarque dans les abeil-
les, les fourmis, &c.
Les larves des hyménoprèresreflemblent à
un ver mol , blanchâtre 8c fans pattes. Il faut
cependant en excepter celles des tentrèdes ou
mouches à- feie , que leur forme a fait nom-
mer fauffes chenilles. Elles ne différent des
vraies chenilles que par le nombre de leurs
pattes qui èft ordinairement de 18 à 20 , tan-
dis que les pattes des chenilles n'excèdent ja-
mais celui de feize. Ces larves fe transfor-
ment en nymphes de la troifième efpèce. El'es
s'enferment dans une efpèce de coque légère
qu'elles filent elles mêmes.
Il faut obferver qu'on rencontre fouvent
des infectes de cet ordre qui n'ont point d'aî-
les , 8c qui n'en obtiennent jamais , comme
par exemple, les fourmis, les mutilles, 8cc.
Mais cette exception ne porte que fur les in-
dividus qui n'ont pont de fexe* ( les mulets ).
Les mâles & les femelles en font toujours
pourvus.
ORDRE IV.
Hé miîtires.
Nous voici parvenus aux infectes dont les
deux aîles fupérieures ne fervent plus pour
le vol 8c ne fonr plus que des efpèces d étuis
nommés élvtres , fous lefquels les véritables
aîles de l'infecte fe trouvent cachées: cepen
dant au premier afpect , on prendroit la cigale
pour un infecte à quatre aîles , puifque les
deux étuis en ont l'apparence : auflî ces in-
fectes font- ils le paflage des infectes à quatre
aîles nues', à ceux qui n'en ont que deux re-
couvertes par des étuis. Nous divifons cet
ordre en deux fections , la première comprend
les infectes dont les élytres & les aîles font
toutes de la même confiftance , 8c forment
une efpèce de toit à deux égoûts. Nous avons
placé dans la féconde ceux dont les élytre"
font moitié coriaces , moitié membraneufes ,
9C pofees l'une fur l'autre fur un plan hori-
iontal. On voit par ce que nous venons de
dire que les élytres des hémiptères différent
un peu les unes des autre-. Dans les punaifes,
par exemple, une parie decesi-mis eft dure
& coriace , & reffemble aux étuis des co-
léoptères -, l'autre partie eft membraneufe &
(emb'able à l'aîle. Dans les grandes cigales ,
les pucerons , 8cc. ils fonr membraneux , fou-
vent clairs 8c tranfparents ; ils ont un peu
plus de confiftance dans les tettigones , les
membracU , &c. Quoique ces élytres aient
quelqaeiois une apparence d' aîles, l'infecte ns
s'en 1ère cependant point pour voler ; il les
ouvre feulement 8c les porte étendues pour ne
pas gêner le jeu des véritables aîles , & pour
faciliter Ion vol.
In caractère plus facile à faifir 8c qui n'ap-
partient qu'aux infectes de cet ordre , eft tiré
de la torme de la bouche qui eft une efpèce
de bec recourbé fous la poitrine , & qui fert
de gaine à trois foies très minces , rrès dé-
liées , par le moyen desquelles ces infectes
fucent les alimens dont ils fe nourriffent ,
en les introduifant dans les corps des ani-
maux vivans , ou dans le tiffu des plantes.
Le corps des hémiptères eft en général un
peu plus renflé que celui des trois ordres pré-
cédents. La tête eft munie de deux antennes
très-courtes 8c à peine apparentes dans la nèpe,
la corife , la ciga'e. Elles font aflez longues
dans les punaifes. Outre les deux grands yeux
à réleau , on voit à la partie fupérieure de la
tête,|de quelques genres feulement, deux ou
trois petits yeux lifTe*. Le corcelet de ces
infectes eft rres grand dans quelques efpèces ,
tandis qu'il eft très-petit dans d'autres ; lorf-
que le cote el et eft court, l'écuffon eft grand
Se il occupe alors route la partie fupérieure
de la poitrine. Celui des membracis ex des
punaifes eft quelquefois fi grand 8c (i dilaté
qu'il couvte prefque rout le corps , & qu'il
cache les aîles 8c les élytres. Les patres font
au nombre de fix -, les deux antérieures pren-
nent naiflance à la partie inférieure du cor-
celet, 8c les quatre poftérieures à la poitrine:
elles font compofées de la hanche , de la c-diTe,
de la jambe & du tarfe , dont le nombre des
articles eft depuis un jufqu'à trois.
La latve de ces infectes eft pourvue d'an-
jS
I JV T R O D U CT 10 N
tennes, d'yeux, d'une bouche femblable à celle
ai l'infecte parfait , de hx pattes , Sec. edes ne
différent de l'infecte panait que pat le défaut
d'aîies. E'ies fe changent en nymphes de la
quatrième efpèce.
Il faut obferver que quelques efpèces, telles
que la punaife des lits , la punaife aptère, Sec.
reftent toujours dans l'état de nymphe , n'ob-
tenant jamais des aies Si cependant pouvant
fe reproduire. Parmi les kermès Se 1rs co-
chenilles , les femelles n'obtiennent jamais des
aîles , les mâles feuls en font pourvus.
ORDRE V.
Orthoptères.
Le Chevalier Linné avoit placé les infec-
tes qui forment cet ordre parmi les hémip-
tères. M. Geoffroy en a fait une divifion des
coléoptères , il les diftingue feulement des
autres par leurs étuis mous Se prefque mem-
braneux. Ces infectes femblent tenir le milieu
entre ces deux claiies ; mais il eft évident qu'ils
n'appartiennent ni à l'une ni à l'autre , Si qu'ils
doivent en former une particulière. Voxi les
princi-a!es différences qae préfentent les aîles
& les éiytres. Les aîles des hémiptères ne font
point pliées , mais étendues dans toute leut
largeur , quoique cachées fous les éiytres. Cel-
les des coléoptères iont pliées tranfverfalement ,
c'eft -à dire , repliées fur elles-mêmes, tandis
que celles des orthoptères font pliées longi-
tudinalement, à peu -près comme un évantai!.
L'aîle eft fouvent entièrement cachée fous
lelvtre ; mais , lorfqu'ellela dépaffe, elle prend
à "fon bord extérieur , la confiftance de
l'élytre. Ce bord en fait alors la fonction
& tout le refte de l'élytre vient fe plier au-
deiïb js -, ce qui n'arrive jamais dans les deux
autres claffes. Indépendamment du caractère
tiré de l'aîle , les éiytres préfentent encore
des différences remarquables; celles des co-
léoptères font dures &c coriaces , elles fe joi-
gnent Tune à l'autre par une future droite :
les éiytres des orthoptères font molles , pref-
que membraneufes , &: forment à leur bord
interne une ligne courbe qui les empêche de
s'unir enfemb'e par leur future.
La bouche de ces infectes eft bien diffé-
rante de celles des hémiptères. Elle eft munie de
deux fortes mandibules , de deux mâchoires,
d'une lèvre fupérieure Si de quatre antennules.
Fabricius a établi une claffe particuliè e de
ces infectes fous le nom de ulonata , d'après
un caractère que lui a préfenté a bourhe qui
confifte dans une petite piè.e membraneufe
qu'il nomme galta, placée à la par:ie extérieure
des mâchoires , entre celies-ci Si les antennu-
les antérieures.
Ces infectes ont deux antennes fétacées, fi-
liformes , enfiformes , Sic. deux grands yeux
à rélèau Si trois petits yeux liffes. Le cor-
celet eft aller gi and ; il eft prolongé , Se couvre
une partie du corps dans quelques criquets.
On ne voit point d'écuffon proprement dit.
L'abdomen eft alongé , compofé de plufieurs
anneaux, & pourvu, de chaque côté,de ftigma-
tes. Il eft terminé, dans les femelles des faute-
relles , par une efpèce de queue dont eîles fe
fervent pour dépofer leurs œufs dans la terre.
Les pattes font au nombre de fix. Les deux
antérieures prennent naifîànce à la partie in-
térieure du corcelet , Se les quatre autres par-
tent de la poitrine. Elles font compofées de
la hanche , de la cuiffe , de la jambe Se du
tarfe , divifé en trois , quatre ou cinq pièces
terminées par deux onglets. Les deux pattes
antérieures des mantes ont une pièce de plus
qui fe trouve immédiatement après la jambe.
Cette pièce eft armée , à là patrie interne ,
de plufieurs dentelures, Se eft terminée par un
onglet long, très fort Se très-pointu, à côté
duquel le tarfe prend naiffance. Les pattes
poftérieures des criquets, des fautere'les , Sic.
font renflées Se leur fervent à exécuter des
fauts très-confidérables.
Les larves ne différent de l'infecte parfait
que par le défaut d'aîies. Elles fe changent
en nymphe de la quatrième efpèce.
Il faut obferver que plufieurs infectes de
cet ordre reftent toujours dans l'état de nym-
phe , Se n'obtiennent jamais entièrement leurs
aîles Se leurs éiytres , Se cependant ces nym-
phes s'accouplent Se fe reproduifent.
ORDRE VI.
Ç o l Ê o r ii r es .
Les infectes qui compofent cet ordre ont
deux aîles cachées fous des éiytres dures Si.
coriaces , convexes au-dehors , concaves au-
dedan.s Se unies l'une a l'autre par une ligne
droite
A L'HISTOIRE NATURELLE.
droite nommée future. Au deftbus de ces
élytres , il y a deux aîles membraneufes , vei-
nées & repliées f.ir elles mêmes. Lorfque
l'infecte veut prendre fon vol , il écarte &
étend les élytres , & il déploie en même
tems les aîles, mais de manière que les unes
ne gênent pas le jeu des autres, fon vol fini,
il replie les aies & ferme les élytres La plu-
part des coléoptères s'élèvent &c volent dif
licitement; d'autres, au contraire, volent avec
la plus grande légé-.eté; leur vol, quoique
court, clt néanmoins très fréquent, fur tout
lorfque la chaleur eft un peu forte.
La tête des coléoptères eft pourvue de deux
antennes divetfement figurées èv compofée>
de dix ou onze articles afTez diftincts. La I
bouche eft armée de deux fortes mandibules
qui fervent à ces infectas comme de pince
po r faifir 6c couper les alimtns que les deux
mâchoires, qui fe trouvent au-defious , divi-
fent 6c broient pour completter la maftira-
tion. Lafo.me de cette bouche eft à-peu près
Ja même que celle des orthoptères tk des né-
vroptères. On y oit aulli quatre ou fix an
tennules. Ces infectes ont deux grands yeux
à râteau; mais ils manquent des petits yeux
liftes dont la plupart Hes autres infectes font
pourvus. La figure du corce'et varie beau
coup, il eft lifte ou raboteux, glabre, velu,
épineux , convexe , globuleux , cylindrique ,
bordé , &c. Il donne naiftance , à la partie in-
férieure , aux deux pattes de devant ; fie il eft
terminé , à fa partie poftérieure 6c fupérieure,
par une pièce triangulaire plus ou moins dif-
rincte , nommée écujfon , placée entre la bafe
interne des élynes. La poitrine donne naif-
fance aux quatre pattes de derrière. Le ventre
eft ordinairement conique , allez dur en
delTous, très- mou en delTus à la partie qui
fe trouve cachée fous les élytres , compote
de fix ou fept anneaux , à chaque coté def-
quels il y a un ftigmate. Les tarfes qui ter-
minent les fix pa'tes , font compofés de trois ,
quatre ou cinq pièces qui nous ont fervi à
divifer , à l'imitation de M. Geoffroy , cet
ordre très nombreux en plufieurs fe&ions.
La larve de; coléoptères eft un ver. mou,
ordinaiaerilent muni de fix partes écailleufes ,
d'une tête écai.leufe & de mâchojxes fouvent
très fortes. La plupart de ces larves manquent
d'antennes , 6c aucune n'a des yeux •, on voit fe.i-
lement la place qu'ils occuperont dans l'infecte
Jiijloirc Naturelle, In/câcs. Tome I.
17
parfait. Leur corps eft plus ou moins alongé 6c
compofé de douze ou treize anneaux. Elles
fe changent en nymphes de la trentième efpèce.
L'a:couplement de ces infectes eft tel que
le mâle eft prefque toujours place fur le dos
de fa femelle.
Il faut obfer-'er que quelques efpèces de
coléoptères n'ont point d'ailes fous leurs ély-
tres : celles-ci fe trouvent alors jointes fie réu-
nies par leur future , tellement que l'inlecte
ne peut pas les ouvrir.
ORDRE VII.
Diptères.
Les infectes de cet ordre différent de tous"
les précédents en ce qu'ils n'ont que deux
aîles nues, étendues , membraneufes , veinées,
ordinairement potées fur un plan horifontal ,
tout le long de la partie fupérieure de l'ab-
domen , 6c jamais cachées fous des étuis. Mais
outre ces deux aîles , on remarque encore
deux petites pièces mobiles qui repréfentent
un petit filet terminé par un bouton arrondi,
placé un peu au-defTous de l'origine des aîles,
6c qui lemblent tenir lieu de deux autres
aîles. On a donné à ces pièces le nom de
balancier , parce qu'on a cru qu'elles fervoient
à-peu près aux mêmes ufages que les balan-
ciers d-s danfeurs de corde. Indépendamment
des aîles fie" des balanciers, la plupart des ef-
pèces font encore pourvues de deux autres
petites pièces minces , larges , membraneufes,
laites en forme de coquille ou de cueiller ,
placées au-deffus des balanciers qu'elles cachent
fouvent en toutou en partie. On leur a donné
le nom de cueilieron à caufe de leur forme.
La bouche de ces infectes eft une trompe ,
dont la figure varie dans les différens genres.
Elle forme fouvent une efpèce de gaine ,
creufée en goutière à fa partie fupérieure, pour
recevoir plufieurs filets très-déliés , nommés
fuçoirs , que l'infecte plonge dans le cuir des
animaux , ou dont il fe fert pour fucec
le miel des fl.-urs fie les matières liquides &Z
fucrées. La tête de ces infectes eft munie ds
deJX antennes ordinairement très-courtes fie
compofées de quelques articles peu diftincts.
Les deux yeux à réfeau font très grands, 6c
ils occupent , dans !a plupart , la majeure par-
tie de lia tête. Outre ces grands yeux , on
INTRODUCTION
voit encore deux ou trois petits yeux lifïes
placés au fommer de la tête.
Le corcclet eft très-grand , Si eft terminé ,
dans prefque tous , pat une efpèce d'écuftbn.
La partie inférieure de ce corcelet , ou la
poitrine , à proprement parler , donne nailTance
aux fix pattes. Il taut remarquer que , dans les
diptères , on n'apperçoit point en-delîous la
féparation du corcelet d'avec la poitrine. La
pièce qui répond au corcelet des autres in
lectes , manque entièrement dans ceux-ci.
L'abdomen eft ordinairement conique, plus
ou moins alongé, rarement renflé au bout
dans les mâles , & formé de plufieurs anneaux
très diftincts. Les pattes font compofeés de la
hanche , de la cuilTe , de la jambe & du tarie,
divifé en cinq article .
La larve de ces infectes eft un ver mou ,
fans patres , dont la tête n'eft point écailleufe,
mais auffi molle que le relie du corps. Leur
bouche forme unfuçoir,armé quelquefois d'une
efpèce de dard ou de tarière. Elles ont des
ftigmates Si fe changent en iiymphes de la
féconde efpèce-, excepté cependant celles de
la tipuls Si du coufin, que nous rangeons
dans la troifième.
ORDRE VIII.
Aptères.
Nous avons rangés dans cet ordre tous
les infectes dont les deux fexes n'ont point
d'aîles , qui n'en obtiennent jamais , & qui ,
fi l'on excepte la puce feule , ne fubiiTent point
demétamorphofe apparente. Nous les divifons
en trois fections, qui pourroient former au-
tant de clafles , fi ces infectes devenoienc beau-
coup plus nombreux. La première comprend
ceux qui ont fix pattes & deux antennes. La
féconde ceux qui ont huit patte» Si point
d'antennes , mais deux anrennules allezgrandes,
quelquefois teruvnées en forme de pinces.
Dans la troifième font placés ceux qui ont
huit, dix ou douze pattes, ou un nombre
plusconfidérable , & qui font pourvus de deux
ou de quatre antennes. Ces derniers font dé-
fignés plus particulièrement fous le nom de
eruflacés.
Les infectes de la première fection ont leur
covps compofé de plufieurs anneaux diftincts ,
fut chacun defquels on apperçois-, de chaque
côté , un ftigmate. Leur tête n'eft point con-
fondue avec le corcelet ; elle eft pourvue de
deux antennes. La bouche varie dans les diffé-
tens genres. Quelques uns ont des mâchoires
affez foibles , les autres n'ont qu'une efpèce
de trompe. Leur accouplement n'a rien de re-
marquable. Les parties de la génération font
limpies dans les deux fexes , Si placées à la
partie poftérieure de leur corps. Ils ne fu-
bifTent point de transformations -, ils changent
feulement plufieurs fois de peau avant d'avoir
pris toutleur accroilTement. La puce cependant
fubit une métamorphofe complette. Sa larve
eft un petit ver alongé, cylindrique , fans
pattes , dont la tête écailleufe eft pourvue de
deux antennes. Elle file une coque légère ôC
fe change en nymphe de la troifième efpèce.
Les infectes de'a féconde fection n'ont point
d'antennes; mais ces pièces font remplacées
par deux anrennules longues , articulées & in-
férées à la partie latérale des mâchoires. Ces
antennules font figurées en forme de pinces
dans le feorpion : elles font fimples , filiformes ,
Si elles renferment les parties de la génération
dans les mâles des araignées. Les yeux de
ces infectes varient : ils font lifTes & au nombre
de fix ou de huit dans l'araignée , le feorpion.
1 a mitre Si le faucheur n'en ont que deux.
Leur corps eft diverfement figuré ; il eft com-
pofé d'anneaux très-diftincts dans le feorpion , la
pince; on n'en apperçoit aucun dans l'araignée
Si le faucheur. On n'y voit point non plus ie
ftigmate. Il paroît probable que les organes
extérieurs de la refpirarion de ces infectes fe
trouvent placés à l'anus entre les mamelons.
Le nombre des pattes eft conftamment de
huit, Se elles font compofées de la hanche,
de la cuifTe , de la jambe Si du tarfe , divifé
en plufieurs pièces ; mais les araignées ont
quelques pièces fumuméraires : on en apperçoit
une très-petite entre la hanche Si la cuilfe ;
une autre plus grande , à qui on a donné le
nom de genou , qui unit la cuifTe à la jambe.
Les infectes de cette fection ne fubiftent point
de transformations ,• ils muent feulement dans
leur premier âge , & changent plufieurs fois de
peau , jufqu'à ce que, parvenus à leur entier ac-
croilTemenr, ils s'accouplenr Si fereproduifent.
La troifième fection comprend l?s crufta-
cès, que quelques perfonnes regardent comme
formant une claiTe particulière d'aninaux. Ce-
pendant, quoiqu'ils s'éloignent beaucoup dés
A L'HISTOIRE NATURELLE.
19
autre1; infedes •, comme ces animaux font munis
d'antennes, d'yeux , de mâchoires tranfverfales,
de pattes articulées, £>: enfin, comme ils muent
Si changent de peau dans leur premier âge ,
nous les regardons comme de véritables in
fecbs , très diftinds des coquillages Si de
toute la claire des vers. Leur corps eft couvert
d'une croûte ofleufe , plus ou moins dure.
Leur tête eft pourvue de deux ou de quatre
antennes. Leurs yeux , au nombre de deux ,
font mobiles & pédoncules dans prefque tous.
Leur bouche eft armée de fortes mâchoires ,
& la tête Si l'abdomen ne font point diftinds ,
niais confondus avec le corcelet. F. a pièce ar-
ticulée qui termine le corps Si qui forme fou-
vent la moitié de (a longueur , telle qu'on la
voit dans les écrevifTes , n'eft qu'une efpèce
dequeue,puifquecettepartiene renferme point
les parties de la génération , Si qu'elle n'eft
traverfée en ligne droite que par le dernier
inteftin ; les autres fe trouvant dans le corps
de l'animal. Les parties de la gêné ation des
crabes, écrevifTes , 6\C. font aflez lingulières :
elles font doubles dans les -deux fexes, &
placées, dans le mâle, à la bafe interne des pattes
poftt'rieures , & dans la femelle , à la bafe de
la troifième paire , à la pièce qui forme la
hanche. Ces infedes n'abandonnent pas leurs
œufs, mais les portent avec eux , tantôt arta
chés les uns aux autres , en forme de grappe ,
( les crabes ) , tantôt dans un foc membra
neux , qui fe trouve fous l'abdomen ( les
arelles ). Le nombre des pattes n'eft pas le
même dans tous les genres. Les écrevifTes en
ont dix, les cloportes en ont quatorze, les ïules
Si les fcolopendres en ont un nombre plus
confidérable, mais quivariedans les différentes
efpèces. Elles font compofées , comme celles
des araignées , de la hanche , de la cuiflè , de
la jambe Si. du rarfe , ordinairement compof?
d'une feule pièce , terminée par un ou deux
onglets. Ces parties font jointes l'une à l'aune
par d'autres pièces courtes , intermédiaires.
CARACTERE DES GENRES
DES INSECTES.
ORDRE PREMIER.
Lt?IDOFTèRES.
1. Papillon.
Pap/lio , Lin. Geoff. Fab.
Antennes filiformes, terminéespar un bouton
en forme de maflue.
Deux antennules courtes , égales , compri-
mées, velues & recourbées.
Trompe longue , divifée en deux , roulée
en fpirale, Si cachée entre les aniennules.
2. Sphinx.
Sphinx , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes , prifmatiques , termi-
nées en pointe moufle.
Deux antennules égales , comprimées , ob-
tufes, très- velues Si recourbées.
Trompe très longue , divifée en deux,
roulée & cachée entre les aatennules.
3. Sefie.
Scfia , Fab. Sphinx , Lin. GeofF.
Antennes cylindriques , un peu renflées
vers le bout , terminées en pointe moufle.
Deux antennules égales, aiguës, compri-
mées Se velues.
Trompe longue, filiforme, divifée en deux,
roulée & cachée entre les antennules.
4. Zygene.
Zygana , Fab. Sphinx, Lin. GeofF.
Antennes filiformes à leur bafe , renflées
vers le bout , Si terminées en pointe.
Deux antennules égales , comprimées Se
velues.
Trompe de longueur moyenne , fétacée,
divifée en deux , & cachée entre les anten-
nules.
5. Bombix.
Bombix , Fab. Fkalœna, Lin. GeofF.
Antennes filiformes, pedinées: articles courts
Si grenus.
Deux antennules égales , comprimées Si
velues.
Trompe courte , membraneufe, filiforme,
divifée en deux, Si cachée entre les anten-
nules.
6. Hepiale.
Hepialus , Fab. Phalœna. Lin. GeofF.
Antennes courtes , filiformes : articles dif-
tinds , égaux Si arrondis.
Deux antennules égales , membraneufes,
comprimées & velues.
Trompe très courte, large , membraneufe,
divifée en deux , & cachée entre les anten-
nules.
7. Noduelle.
Noclua, Fab. Thalana, Lin. GeofF.
C 2
20
Antennes fétacées : articles égaux , cylin-
driques , à peine diltincts.
Deux antennules égales, comprimées, velues,
cylindriques à leur extrémité.
Trompe fétacée , aiguë , divifée en deux ,
ioulée en fpirale entre les antcnnules,
8. Phalène.
Phalœna , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes , fouvent pectinées dans
les mâles : articles très courts , égaux , à peine
diftinéts.
Deux antennules égales comprimées, mem-
braneufes , cylindriques , prelque nues.
Trompe membraneufe , divifée en deux ,
roulée en fpirale , Si cachée entre les anten
liàles.
^. Pyrale.
Pyralis , Fab. Phalurna, \Xai GeofF.
Antennes filiformes , fimples : articles courts
&C égaux.
Deux antennules égales, nues, cylindriques
à leur bafe , dilatées à leur milieu^ fétacées à
leur pointe.
Trompe membraneufe, fétacée , divifée en
'deux , roulée en fpirale & cachée par les an-
tennule*,
lo, Teigne.
Tinta, GeofF. Fab. Vhalœna , Lin.
Antennes fétacées , fimples : articles égaux
'& très- courts.
Quatre- antennules , inégales -, les deux an-
térieures plus longues , droites Se avancées en
avan\
Trompe membraneufe, divifée en deux,
foulée Se cachée entre les antennules infé-
rieures.
n.Alucite.
Alucita,Fab. tinea, GeofF. phalœna , Lin.
Antennes fétacées , fimples : articles très-
courts , très nombreux , à peine diltincts.
Deux antennules aloagées , nues , égales ,
Biembraneufes , pointues , bifides.
Trompe fétacée, membraneufe, divifée en
deux , Se cachée fous les antennules.
iz. Prérophore.
Pterophorus, GeofF. Fab. Phalœna , Lin.
Antennes létacées , fimples : articles très
courts, égaux , très- peu diltincts.
Deux antennules amincies, cylindriques ,
filiformes , fubulées à leur extrémité , nues
&c membraneufes.
Ironane alongée x fétacée , membraneufe ,
INTRODUCTION
divifée en deux , roulée & cachée entre les
antennules.
ORDRE IL
N É V R O P T È R S S.
Section I.
Trois articles aux tarfes.
13. Libellule. Demoifelle , GeofF.
Libellula, Lin. GeofF. Fab. Agrion. Aeshna*
Fab.
Antennes très courtes , fétacées : cinq arti-
cles dont le premier beaucoup plus gros que
les autres.
Deux antennules inférées à la bafe externe
des mâchoires : deux articles , dont le pre-
mier très conrt , le fécond beaucoup plus long,
prefque cylindrique.
Abdomen terminé , dans les mâles , par deux
petits crochets.
14. Perie.
Perla , GeofF. Phryganea, Lin. Semblis, Fab.
Antennes longues , fétacées : articles nom-
breux, très courts ; le premier un peu plus gros.
Quatre antennules filiformes , allez longues j,
les antérieurs compofées de quatre airicles ,.
les pofté-ieures de trois.
Abdomen terminé , dans la pli/part des efpc-*
ces , par deux foies disantes & fétacées.
Section IL
Quatre articles aux tarfes»
15. Rafidie.
Rafidia , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes, de longueur moyennes
ar icles égaux , peu dillinéts; le premier un
peu plus gro<; que les autres.
Quatre airennules courtes, prefqu'égales ,
filiformes : les antérieures compofés de quatie
articles , Se les poltérieures de trois.
Abdomen terminé , dans la femelle , par un--
appendice Jétacée , ajfe^ longue.
Section III.
Cinq articles aux tarfes.
16. Hémérobe.
Hemerobius. Lin. GeofF. Fab.
A L'HISTOIRE NATURELLE.
Anteunes fétacëes, allez longues : articles
très- nombreux Se peu diltinct?.
Quatre antennules inégales , filiformes : les
antérieures composées ds quatre articles , les
poltérieures de trois.
Abdomen Jimple.
ij. Myrmé.éon.
Myrmeleon , Lin. Fab. Fourmilion , GeofF.
Antennes courtes, renflées vers l'extrémité:
articles très courts.
Six antennules inéga'es , filiformes : les pof-
térieures très longues.
Abdomen terminé par deux crochets , dans les
mâles.
ii>. Afcalaphe.
Afcalaphus , Fab. Myrmeleon , Lin.
Antennes longues, filifoimes , terminées en
malle : articles courts , un peu grenus , les
trois derniers renflés.
Six antennults inégales , filiformes.
Abdomen terminé par deux crochets , dans les
mâles.
19. Panorpe.
Panorpa, Lin. Geoff. Fab. Mouche fcor-
pion , GeofF.
Antennes longues , filiformes: articles très-
courts S; ncs nombreux.
Quatre antennules égales , filiformes ; les
antérieures compofees de quatre articles , les
postérieures de deux.
Abdomen terminé , dans le mâle, par une queue
articulée , armée de pinces.
20. Fngane.
Phryganea , L.in. GeofF. Fab.
Antennes longues & fétacées : articles très-
nombreux , très-courts , le premier un peu
plus gros.
Qua*re antennules inégales , filiformes ; les
antéueures plus longues Se composes de cinq
aiticles; les poflerieures courtes &c compofees
de quatre.
Abdomen Jimple.
2 1 . Ephémère.
Ephemera , Lin. GeofF Fab.
Antenn.s très- courtes & fubulées : articles
nomb e.ix, à peine dilf'ncls.
Quatre an-enn les Tes courtes, peu appa-
rente'1, égales, hlito. mes, lesantéiieures compo
les de quatre art cies , les poftérieures de trois.
Abdomen terminé par deux eu trois fiUts
Icags & fétacés.
ii. Thermes.
Thermes , Lin. Fab. Pediculus , GeofF.
Antennes monilifoi mes , de la longueur du
corcelet : quatorze articles arrondis Se difeincis.
Quatre antennules égales , filiformes ; les
antérieures compofees de quatre articles , les
poltérieures de trois.
Abdomen Jimple.
Mulets Ja/is ailes.
ORDRE III.
Hyménoptères.
Section I.
Evuche fans trompe.
23. Fourmi.
Formica, Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes , brifées : premier arw-
cle très-long 8c cylindrique.
Quatre antennules courtes , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compofees
de fix articles égaux , les poftérieures de
quatre.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule y
petite écaille faillante entre-deux.
Point d'ailes dans les mulets.
24. Mutille.
Mutilla , Lin. Fab.
Antennes courtes , filiformes : premier ar*
ticle long.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofees de fix ar-
ticles , dont le troifième conique Se afiez gros,
le dernier cylindrique & plus mince ; les pof-
térieures compofees de quatre articles moni-
liformes, dont le dernier plus petit.
Aiguillon Jimple & très -fort caché dans l'aô*
domen.
Point d'ailes dans les mulets.
25. Frelon.
Crabro , Fab. Vefpa, Lin. GeofF. Sphex,1.m,
Antennes courtes , filiformes : premier ar-
ticle lona: Se cylindrique, les auties très-courts.
Quatre antennules inégales; les antérieures
compofees de fix articles , dont le fécond ,
le troifième Se le quatrième gros & coniques;
les poftér'eures compofees de quatre articles
dont le premier très- mince à fa bare.
Aiguillon fimpltypointu, caché dans l'abdomen,
16. Guêpe.
22
INTRODUCTION
Vefpa , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes, brifées : premier arti-
cle long & cylindrique ; le fécond long &
prefque conique.
Quatre antennules filiformes , inégales ; les
antérieures , un peu plus longues , compofées
de fix articles ; les poftérieures de quatre ,
dont le dern'er très court & très- petit.
aiguillon fimple 6' très - pointu, caché dans
(abdomen.
27. Leucopfis.
Leucopfis , Fab.
Antennes courtes , droites , un peu plus
grofles par le bout : articles courts , peu dif-
tincls.
Quatre antennules courtes ; les antérieures
compofées de quatre articles , &c les pofté-
rieures de trois.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
court.
Aiguillon triple , recourbé , relevé & appliqué
fur le ventre , dans la femelle.
28. C'hryfis.
Chryjis , Lin. Fab. Vefpa , GeofF.
Antennes courtes , filiformes : premier ar-
ticle un peu plus long , les autres courts &
égaux.
Quatre antennules filiformes , inégales ; les
antérieures une fois plus longues , compofées
de cinq articles ; les poftérieures de quatre ,
dont le premier à peine diftindt.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
court.
Aiguillon fimple , pointu , caché dans l'ab-
domen.
29. Tiphie.
Tiphia , Fab.
Antennes courtes , filiformes , roulées en
fpirale : premier article un pen plus gros &
plus long.
Quatre antennules inégales , filiformes : les
antérieures un peu plus longues , compofées
de fix articles égaux ; les poftérieures de cinq.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
court.
Aiguillon fimple , caché dans t abdomen.
30. Evanie.
Evania , Fab. Sphex, Lin.
Antennes filiformes , afTez longues : pre-
mier article très-long, prefque cylindrique;
les autres courts , égaux , peu diftincls.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
plus longues , filiformes , compofées de fix
articles ; les poftérieures de quatre , dont le
dernier en mafle.
Ventre comprimé , prefque triangulaire , at-
taché au corcelet par un long pédicule.
Aiguillon très petit caché dans l abdomen.
3 1. Ichneumon.
Ichneumon, Lin. GeofF. Fab.
Antennes fétacées , longues , vibratiles: ar-
ticles nombreux , très-courts , peu diftincls.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compofées
de fix articles ; les poftérieures de quatre.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
long & mince.
Aiguillon flexible , long & divifi en trois
pièces , dans la femelle.
3 1 Urocère.
Urocerus , GeofF. Sirex, Lin. Fab.
Antennes filiformes : articles courts, égaux,
cylindriques Si. diftinèts.
Quatre antennules très courtes , inégales j
les antérieures compofées de deux articles
égaux -, les poftérieures de quatre articles , dont
les derniers plus gros.
Ventre joint au corcelet , & terminé par une
pointe forte , un peu aiguë.
Aiguillon dentelé, caché fous une gaine creufée
en goutière , dans les femelles.
33. Clavellaire.
Clavellarius. Crabro , GeofF. Tentredo , Lin.
Fab.
Antennes en mafle , un peu plus courtes
que le corcelet.
Quatre antennules filiformes ; les deux an-
térieures un peu plus longues , compofées
de cinq articles , les deux poftérieures de
quatre.
Ventre joint au corcelet.
Aiguillon dentelé, caché dans î abdomen, d^ns
les femelles.
34. Tentrède.
Tentredo , Lin. Fab. Mouche à-feie , GeofF.
Antennes filiformes, plus longues que le
corcelet ; articles égaux , diftinéts , cylindri-
que'.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures plus longues, compofées de fix
articles , les poftérieures de quatre.
Ventre joint au corcelet.
Aiguillon dentelé, caché danj l'abdomen.
35. Diplolèpe.
A L' HISTOIRE NATURELLE.
*3
Diplotepis , Gcoff. Cinips , Lin. Fab.
Antennes filiformes, longues : quatorze ar-
ticles cylindriques, égaux , rrès-diftincts.
Quatre an; ennuies courtes; les antérieures
filiformes , compofées de cinq articles égaux ;
les poftérieures de trois , dont le dernier en
maffs.
Ventre un peu comprime'.
Aiguillon caché entre deux lames du ventre,
36. Cinips.
Cynips , Lin. Geoff. Fab.
Antennes filiformes , brifées ; premier ar-
ticle très long & cylindrique-, le fécond petit;
les autres courts , égaux , peu diftincts.
Quatre antennules courtes , inégales , pref-
que en mafies les antérieures un peu plus
longues, compofées de fix articlt s ; les pof-
térieures de cinq.
Ventre un peu comprimé.
Aiguillon courbé & caché entre deux lames
du ventre.
Section II.
Bouche avec une trompe.
37. Chalcis.
Chalcis , Fab. Vefpa , Lin. GeofF. Sphex,
Lin.
Antennes courtes, filiformes : un peu plus
groffes par le bout ; premier article plus long
& cylindrique.
Quatre antennules filiformes ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de fix ar-
ticles prefque égaux; les poftérieures de quatre.
Ventre prefque globuleux , attaché au corce-
let par un long pédicule.
Aiguillon caché dans f abdomen.
Cuijfes poflérieures renflées.
38. Sphex.
Sphex , Lin. Fab. Ichneumon , GeofF.
Antennes un peu plus longues que le cor-
celet, filiformes, en fpirale:onze articles égaux,
cylindriques , diftin&s.
Quatre antennules filiformes , prefque éga-
les ; les antérieures un peu plus longues , com-
pofées de fix articles ; les poftérieures de
quatre,
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
plus ou moins long.
Aiguillon pointu , /impie, caché dans l'ab-
d<imen.
39. Scolie.
Scolia, Fab.
Antennes épaifies, filiformes, un peu ren-
flées au milieu : premier article alongé ; les
autres à peine diftimfts , courts , égaux & cy-
lindriques-.
Quatre antennules courtes, un peu plus
épailfes à leur bafe -, les antérieures compofées
de fix articles , les poftérieures de quatre.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
court.
Aiguillon [impie, très fort , très pointu , caché
dans l'abdomen.
40. Thynne.
Thynnus , Fab.
Antennes courres , cylindriques : premier
article court , gros , prefque rond ; les autres
égaux , peu diltincts.
Quatre antennules égales , filiformes ; les
antérieures compofées de quatre articles , les
poftérieures de trois.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
'court.
Aiguillon petit, fimple , caché dans C abdomen.
41. Bembex.
Bembex , Fab. Vefpa, Lin. Apis, Lin.
Antennes filiformes , courtes : premier arti-
cle long & cylindrique , les autres courts ,
égaux.
Quatre antennules courtes , inégales , fili*
formes ; les antérieures compofées de fix ar-
ticles dont le pénultième très court; les pof-
térieures compofées de quatre dont les deux
derniers plus courts que les autres.
Ventre attaché au corcelet par un pédicule
court.
Aiguillon fimple &• pointu, caché dans t ab-
domen.
Tarfes antérieurs ciliés.
\i. Andrene.
Andrena , Fab. Apis , Lin. GeofF. Nomada ,
Scopoli.
Antennf s courtes , filiformes : premier ar-
ticle long, mince à fa bafe; le fécond très-
perit ; les autres égaux , "cylindriques.
Trompe diviiee en trois pièces. Suçoirs en-
fermes dans une gaine.
Quatre antennules filiformes , inégale* ; les
antérieures compofées de fix articles ; les pof-
térieures de deux.
Aiguillon fimple , caché dans iabdomm.
43. Abeille.
2*
INTRODUCTION
Apis , Lin. Geoff Fab.
Antennes filiformes , courtes , brifées : pre
nver article très longi les autres courts , égaux.
Trompe cîivifée en cinq pièces. Suçons li-
bres , enfermés, à leur baie , dans Unë'gaine.
Quatre antennules fétacées , très-courtes :
les antérieures compofées de fix articles ; les
poftérieures de cinq.
Aiguillon fimpk , très pointu , caché dans
îabdomtn.
44. Encere.
Encera , Scop. Apis , Lin. Geoff. Fab.
Abeille, GeofF.
Antennes longues, filiformesiarticles égaux,
prefque cylindriques.
Trompe diyifée en fept pièces. Suçoirs li-
bres.
Quatre antennules courtes, filiformes, iné-
gales : les antérieures un peu plus longues ,
compofées de fix articles -, les poftérieures de
deux.
Aiguillon fimj)le & pointu, caché dans î ab-
domen.
45. Nomade.
No/nada , Fab. Apis , Lin.
Antennes filiformes , courtes ; premier ar-
ticle un peu plus long que les autres.
Trompe diyifée en cinq pièces. Suçoirs li-
bres.
Quatre antennules filiformes , très courtes :
les antérieures compofées de fix articles , &
les poftérieures de quatre.
Aiguillon/impie , pointu , caché dans t ab-
domen,
ORDRE IV.
H É M I P TïRES,
Section I.
plytres d'égale confiftance,
A&. Fulgore.
/ Ci Fulgora , Lin. Fab.
Antennes très - courtes , fubulées , pofées
fous les yeux : premier article très-gros , glo-
buleux.
Trompe alpngée , filiforme , obtufe , com-
pofée de cinq articles , renfermant trois foies.
Trois articles aux tajfe$,
<*> ^7. Mçmbraciç.
Mcmbracis , Fab. Cicada , Lin. Geoff.
Antennes très - courtes , fubulées, pofées
devant les yeux : premier article plus gros
que les autres, prefque arrondi.
Trompe recourbée , longue , obtufe, com-
poiée de trois articles , renfermant ttois foies.
Trois articles aux taries.
CoTceht dilaté.
48. Cigale.
OCicada , Lin. Geoff. Tettigonia , Fab.
Antennes courtes , fétacées , pofées en're
les yeux : cinq articles , dont le premier plus
gros que les autres.
Trompe reco ubée, longue, filiforme, corn-
pofée ds deux articles , renfermant trois foies.
Trois articles aux tarfes, dont les deux pre-
miers très courts.
49. Tettigone.
Tettigonia , Geoff." Cicada, Lin. Fab. Cer-
copis , Fab.
Antennes très-courtes , minces,' fubulées,
pofées devant les yeux : premier article glo-
buleux •, les autres à peine diftinrfts.
Trompe courte , recourbée , compofée de>
trois articles. , renfermant trois foies.
Tro's articles aux tarfes.
5c.Pfilie.
Vfilla , Geoff Chermès , Lin. Fab.
Antennes cylindriques : onze articles égaux*
Trompe recourbée , naiffant entre la pre-t
mière &; la féconde paire de pattes.
Deux articles aux tarfes.
Pattes propres à fauter.
51. Puceron.
A phi s , Lin. Geoff. Fab.
Antennes filiformes , plus longues que le
corcelet , pofées devant les yeux : premier
article un peu plus gros que les autres.
Trompe alongée , recourbée , compofée
de cinq articles, renfermant une feule foie.
Un leul article aux tarfes.
Abdomen terminé par deux filets droits &
datants.
5 2. Trips.
Thrips , Lin. Geoff. Fab.
Antennes filiformes , de la longueur du cor-
celet : fept articles , dont le premier plus grand
& le dernier plus petit.
Trompe cachée dans une fente longitudi-
nale.
Deux articles aux tarfes , dont le dernier
torme une efpèce de vélîcule»
H
A L'HISTOIRE NATURELLE.
2S
55. Kermès.
Càermis, Lin. GeofT. Fab.
Anrennes filiformes , terminées par un filet
Ltacé.
1 rompe alongée , recourbée , compofée
de trois articles, pofée entre la première &
la fecon ie paire de pattes.
Trois articles aux taries.
Femelle aptère.
54. Cochenille.
Coccus, Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes, filiformes, prefque cy
lindriques.
T.ompe courte, recourbée, compofée de
trois articles , pofée en're la première &c la
féconde paire de pattes.
Pares très-rourtes , fouvent imperceptibles.
Femelle aptère.
Section IL
Elytres , moitié coriaces , moitié membraneufes.
5J. Norone&e.
Notonecla , Lin. GeofT. Fab.
Antennes courtes , pofées au-deffous des
yeux : trois articles, dont le premier plus gros
& le dernier plus petit.
Trompe courte , conique , recourbée , coin
pofée de trois articles , renfermant trois foies.
Deux articles aux tarfes ; les poftérieurs
larges, applatis & ciliés.
j6. Corife.
Corixa , GeofF. Notonecla, Lin. Sigara, Fab.
Antennes très courtes, pofées fous les yeux:
trois articles prefqu'égaux.
Trompe courte, recou. bée , compofée d'un
feul article, renfermant trois foies.
Un feul article aux tarfes ; les poftérieurs
applatis , larges & ciliés.
57. Nèpe.
Nepa, Lin. Fab. Hepa , GeofT.
Antennes très-courtes , peu apparentes , po-
fées fous les yeux, cachées dans une foiTette,
& compofées de trois article?.
Trompe courte, recourbée , compofée de
trois articles , renfermant trois foies.
Un ou deux articles aux tarfes.
Pattes antérieures portées en avant.
Abdomen- terminé par deux filets fétacés, dans
la femelle.
58. Naucore.
Hiftoire Naturelle , Infectes. Tome I.
Naucoris , GeofT. Fab. Nepa,\J\n.
.Antennes très courtes , pofées au-defTous
des yeux.
Trompe très courte , recourbie , compofée
de trois articles, renfermant trois foies.
Deux articles aux tarfes ; les poftérieurs appla-
tis , larges & ciliés.
Pattes antérieures courtes , armées d'un on-
glet très fort.
59. Punaife.
Cimex, Lin. GeofF. Fab. Acanthia , Fab.
Antennes filiformes , compofées de quatre
articles très-diftincls.
- Trompe recourbée fous la poitrine , creufée
en goutière , & contenan1" trois foies.
Trois articles aux tarfes.
Corps alongé , rarement ovale , fouvent dé.
primé.
60. Penrarome.
Pentatoma Cimex ■ Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes , compofées de cinq
articles cylindriques.
Trompe recourbée fous la poitrine , creufée
en gouc ère , & comenant tiois foies.
Trois articles aux tarfes.
Corps fouvent ovale.
6 . Reduve.
Reduvius, Fab. Cimex, Lin. Geoff.
Ante mes féracées , plus longues que le
corce et , compofées de quatre articles.
Trompe courte , courbée en arc fouc la
poitrine , cieufée en goatière , Se contenant
trois foies.
Trois articles aux tarfes.
Corps alongé.
Tête étroite & avancée,
ORDRE V.
Orthoptsres,
Ci. Blatte.
Blatta , Lin. GeofF. Fab.
Antennes longues , fétacées , pofées fous les
yeux : articles nombreux , très-courts & peu
diftindb.
Quatre antennulçs filiformes -, les antérieures
un peu plus longues , compofées de cinq ar-
ticles, dont les deux premiers très courts;
les poftérieures de trois , prefqu'égaux.
Cinq articles aux tarfes des quatre pattes an-
térieures , & quatre à ceux des poftérieures.
26
INTRODUCTION
Pattes propres à la courfe.
Abdomen terminé par deux appendices tris-
courtes.
6$. Grillon.
Gryllus, Un. GeofF. Acheta , Fab.
Antennes longues , féracées , pofées entre
les yeux : articles nombreux , très-courts , peu
diftincts.
Quatre antennules filiformes ,- les antérieures
une fois plus longues , compofées de cinq ar-
ticles, dont le dernier très-court; les pofté-
rieures de trois.
Trois articles aux tarfes , dont le fécond très-
court.
Abdomen terminé par deux appendices longues ,
fétacées & dijlantes.
£4. Sauterelle.
Locujta , GeofF. Fab. Gryllus , Lin.
Antennes très- longues & fétacées : articles
très nombreux , courts & peu diftin&s.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de cinq ar
ticles , prefque cylindriques , dont les deux
premiers très courts ; les poftérieures de trois.
Quatre articles aux tarfes.
Abdomen terminé par une efpèce de queue tran
chante & pointue , dans les femelles.
Pattes propres à fauter.
65. Mante.
Mantis, Lin. GeofF. Fab.
Antennes fétacées, de longueur moyenne,
pofées entre les yeux : articles courts ., nom-
breux & peu diftincts.
Quatre antennules filiformes, prefqu'éga'e?;
les antérieures compofées de cinq articles ,
les poftérieures de trois.
Cinq articles aux tarfes.
Pattes antérieures , armées dépiquants & d'un
onglet , très-fort & très-aigu.
Abdomen jimple.
66. Truxale.
Truxalis, Fab. Gryllus, Lin.
Antennes courtes, enfiformes : articles courts
& diftincts.
Quatre antenrfules inégales, filiformes; les
antérieures compofées de cinq articles , dont
les deux premiers très courts ; les autres longs,
un peu renfles à leur pointe ; les poftérieures
compofées de trois.
Trois articles aux tarfes.
Pattes pojférieures propres à fautes
Abdomen Jimple.
6-j. Criquet.
Acrydium, GeofF. Fab. Gryllus, Lin. Fab.
Antennes filiformes, plus courtes que la
moitié du corps : onze articles cylindriques ,
égaux , diftincts.
Quatre antennules prefqu'égales, filiformes-,
les antérieures compofées de cinq articles; les
poftérieures de trois.
Trois articles aux tarfes.
Pattes pojférieures propres à fauter.
Abdomen jimple.
<S8. Tridatfile.
Tridaclylus.
Antennes fi'ifôrmes, plus longues que lecor-
celet : dix articles , dont le premier & le fécond
un peu plus gros & plus courts ; les autres alon-
gés , égaux , & prefque cylindriques.
Six antennules filiformes ; deux antérieures
compofées de quatre articles , inférées à la partie
externe des mâchoires , à côté des galètes ;
quatre poftérieures, inférées à la partie laté-
rale de la lèvre inférieure, compofées, les unes,
de trois articles, cV: les autres , de deux.
Trois articles aux quatre pattes antérieures ;
ttois doigts ou appendices fimples , égales aux
pattes poftérieures.
Pattes poflérieures propres au faut.
ORDRE VI.
Coléoptères.
Section I.
Cinq articles à tous les tarfes.
6<). Lucane.
Lucanus, Lin. Fab. Degeer. Platicerus, GeofF.
Antennes en mafFe: dix articles, dont le
premier très long , les autres courts & égaux ;
les quatre derniers en mafTe feuilletée d'us feiri
côté.
Quatre antennules filiformes , inégales ; les
antérieures compofées de quatre articles , dont
le fécond & le dernier beaucoup plus longs ;
les poftérieures de trois , dont le premier tris-
court, & le dernier long &c renflé.
Mandibules alongées & dentées.
Jambes antérieures dentées.
70. Léthr.is.
Lethrus, Fab. Scop. Lucanus , PallaS.
Antennes en malFe: douze articles , dont le
fécond j le troifième > le quatrième , le cki-i
A L'HISTOIRE N ATU RE L L E.
*7
quième & le fixième , prefque cylindriques ; le
premier , le feptième , le huitième & le neu-
vième, prefque globuleux; les rrois deniers
plus gi os, obliquement tronqués , formant une
maffe feuilletée.
Quatre antennulcs : les antérieures compo-
fées de quatre articles , & les poitérieures de
trois.
Jambes antérieures dentées.
7 1 . Scarabé.
Scarabœus , Lin. Geoff. Fab. Copris, Boulier ,
Geoff.
Antennes courtes , en malTe : dix articles,
dont le premier plus long & plus gros que les
autres ; les trois derniers en malTe obtufe ,
feuilletée.
Quatre antennules filiformes, courtes; les
antérieures compofées de quatre articles, dont
le premier très-court ; les poftérieures de trois,
pi efqu' égaux.
Jambes antérieures dentées.
71. Trox.
Trox, Fab. Scarabœus, Lin. GeofT. Scarabé,
GeofF.
Antennes courtes , en maffe : dix articles,
dont le premier eft gros & velu ; les trois der-
niers en malle ovale , feuilletée.
Quatre antennules courtes , un peu en maffe ;
les anrérieures compofées de quatre articles;
les poflérieures de trois.
Jambes antérieures dentées.
Tête prefqu entièrement cachée dans le cor-
celet.
73. Hanneton.
Melolontha, Fab.Scarabœus ,L'm. Geoff. Sca-
rabé , Geoff.
Antennes en malle alongée , feuilletée : dix
articles , dont le premier gros Se prefque fphé-
lique.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues, compofées
de quatre articles , dont le premier très court ;
les poftrrieures de trois.
Jambes antérieures avec deux petites dentelures.
74. Ceroine.
Cetonia, Fab. Scarabœus, Lin. Geoff. Tri-
thius , Fab. Scarabé, Geoff.
Antennes courtes, en maffe: dix articles ,
dont le premier plus gros ; les trois derniers
en maffe ovale, feuilletée.
Quatre antennules filiformes , prefqu'égales;
Us antérieures compoféei de trois articles ,
dont le demie alongé ; les pofiérisures de trois,
dont le premier très-couit.
Mandibules piefque membraneufes , pea
appaier.tes.
Jambes antérieures dentées.
Pu:e triangulaire, p.'usou moins dijïincte, à la
bafe extérieure des élytres.
j$. Efcarbot.
Hijfer, \Ân.¥ ab. Attelabus, Geoff.
Antennes coudées , en maile : onze arricles,
dont le premier très-long ; les autres courts
&: globuleux ; les trois derniers en maffe fo'.ide,
ovale.
Quatre antennules prefque filiformes ; les an-
térieures compofées de quatre articles , dont !e
dernier obtus ; les poitérieures de trois.
Jambes antérieures dentées.
Tête petite , un peu cachée dans le corcelet.
76. Dermefte.
Dermeffes, Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes, en maffe: premier a;ticle
plus gros , les autres égaux , prefque globu-
leux ; les trois derniers en maffe rerfoliée.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures composes de quatre articles égaux;
les poitérieures de trois. *
Jambes fimples , fans dentelures,
77. Nicrophore.
Nicrophorus , Fab. Silpha, Lin. DenneKes.
Geoff.
Antennes en maffe : premiei article , gros
& affez long; les autres courts & prefque glo-
buleux ; les quatre derniers très gros , applatis,
en maffe perfo iée.
Quatre antennules égales , filiformes ; les
antérieures compofées de quatre articles, dont
'e premier très court ; les poitérieures de quatre ,
dont le premier plus long que les autres.
Corcelet bordé, applati.
78. Bouclier.
Silpha , Lin. Fab. Peltis, Geoff.
Antennes en maffe : premier article affez
long, les autres courts & égaux; les quatre
derniers un peu plus gros, en maffe perfoliée;
le dernier, ovale.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compofies
de quatre articles , dont le premier très-court
<?<: très petit , S: le fecond gros & conique ; les
poltérieuiesdetrois , dont le premier plus long
que les autre'1.
Corcelet & élytres bordés.
Dz
a 8
INTRODUCTION
79. N'itidule.
Nitidula, Fab. Silpha, Lin. Dermefl's, GeofF.
Antennes en mafle : aitlcles courts , pvefque
égaux ; les rrois dernieis très-gros , applatis , en
maie p?rto iée.
Qiatre anrennules égales , filifo-mes ; les
antérieures compofees de quatre articles, pref
que égaux, & les postérieures de trois.
Corcckt & élytres un peu bordés.
So. Birrhe.
Byrrhus , L;n. Fab. Cijlela , GeofF.
Antennes courtes , en maffe : articles courts
& grenus; les fix derniers en maffe perfoliée ,
applatis, & groffiffant infenfiblement.
Quatre anrennules égales, prefque en maffe ,
le dernier article ovale Se plus gros 5 les anté-
rieures compofees de quatre articles, & les
poftérieures de trois.
Jambes comprimées.
81. Anthrène.
Anthrenus , GeofF. Fab. Byrrhus , Lin.
Antennes courtes, en malle : articles pref-
que égaux ; lestiois derniers en mafle folide, un
peu comprimée.
Quatre anrennules cylindriques , inégales ;
les antérieures un peu plus longues, compofees
de quatre articles , & les poftérieures de trois.
Corps ovale , prefqui arrondi.
82. Sphéridie.
Spheridium , Fab. Derme/les , Lin. GeofF.
Antennes courtes , en maffe : articles égaux,
prefque arrondis -, les quatre derniers plus gros ,
en maffe perfoliée -, le dernier plus petit &
ova!e.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures compofees de quatre articles ; les
poftérieures très courtes , compofees de trois.
Jambes épineufes.
Corps ovale , prefque hémifphérique.
83. Vrillette.
Anobium, Fab. Ptinus , Dermefies , Lin.
Byrrhus , GeofF.
Antennes filiformes , légèrement en mafTe ;
les trois derniers articles un peu plus gros &
plus longs , prefque ovales , amincis à leur
bafe.
Quatre antennu'es égales terminées en maffe :
les antérieures compofees de quatre articles ,
& les poftérieures de trois.
Tête enfoncée dans le coretht.
Corcelet convexe , un peu bordé,
84. Ptine.
Ptinus , Fin. Fab. Bruchus , GeofF.
Antennes longues , filiformes : articles pref-
que égaux , un peu coniques.
Quatre anrennules égales , fililormes •, les
antérieures com; ofées de quatre articles , Sx.
xs poftérieures de trois.
Corcelet relevé en bojje.
8>.Ips.
Ips , Fab. Dermefies , GeofF. Lin.
Antennes droites , en maffe : articles pref-
que fphériques & égaux -, les trois de niers
plus gros , applatis Sx. perfoliés ; le dernier ar-
rondi à fa pointe.
Quatre antennules très courtes , égales , fi-
liformes , compofees de trois articles prelque
égaux ; le dernier ovale , un peu renflé.
Corps alongé , prefque parallélipipède.
Premier article des tarfes très-court, & plus
petit que les autres.
$6. Mélyre.
Melyris , Fab.
Antennes perfoliées , prefque en feie , dans
toute leur longueur: articles courts Sx. velus,
le dernier ovale , obtus.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures plus longues, compofees de quatre
articles prefque égaux , Sx les poftérieures de
trois , dont le dernier ovale.
87. Lagrie.
Lagria , Fab. Cicindela , GeofF.
Antennes filiformes: articles grenus, dif-
tincts , prefque égaux ; !e premier un peu plus
gros Si. renflé , le fécond un peu plus petit Se
arrondi.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compofees
de quatre articles, dont le premier plus petit
& plus mince, Sx les autres égaux ; les pof-
térieures compofees de trois , dont le premier
très-petit Sx à peine diftinct.
88. Panache.
Ptilinus , GeofF. Hifpa , Fab.
Antennes pedtirées d'un feulcôté dans toute
leur longueur \ les deux premiers articles fim-
ples & arrondis.
Quatre antennules courtes , filiformes ; les
antérie res un peu plus longues , compofees
de quatre articles égaux ; les poftérieures de
trois, dont les deux premiers globuleux.
89. Omalyfe.
Omalyfs , GeofF. Cucujus , Fab.
Antennes filiformes : articles prefque cylin-
A VH1ST0 IRE NATU RE LLE.
*9
briques 5 le fécond & le troifième prefque
globuleux.
Quatre antennules inégales , filiformes 5 les
antérieures, un peu plus longues, compofées
de trois articles prefque globuleux , le premier
aminci à fa bafe ; les poftérieures compolées
de deux articles égaux.
Corcekt un peu applati , terminé pojiérieu-
rement en deux angles aigus.
90. Lymexylon.
! Lymexylon , Fab. Cantharis , Lin.
Antennes filiformes : articles prefque globu-
leux , les trois premiers plus petits , le dernier
terminé en pointe alougée , moufle.
Quatre antennules inégales , prefque en
malfe ; les antérieures un peu plus longues ,
compofées de quatre articles, dont le dernier
plus gros; les poftérieures courtes, obtufes,
compofées do rrois articles.
Tarfes filiformes.
Corps alongé.
<>i. Horia.
lloria , Fab.
Antennes moniliformes : articles...
Quatre antennules. plus groffes à leur ex-
trémité.
92. Téléphore.
Telephorus , SchxfF. Degeer. Cantharis, Lin.
Fab. Cicindela , GeofF.
Antennes filiformes: articles cyl'ndriques ,
égaux , le fécond beaucoup plus court.
Quatre antennules inéga'es, fécuritbrmes ;
les antérieures un peu plus longues, com-
pofées de quatre articles, &c les poftérieures
de trois ; le dernier article dilaté , compri-
mé, triangulaire , en forme de hache.
Cotés du ventre plijfés & à papilles.
Corceltt plat , légèrement borde.
«H. Malachie.
Matachius , Fab. Cantharis , Lin. Cicindela ,
GeofF.
Antennes fi 'formes , prefque en fcie : le pre-
mier artic'e £ros & arrondi.
Quatre antennules inégales , filiformes; les
antériemes un peu plus longues , compofées
de quatr- a-ticles égaux, pr.fque cylindriques;
les poftérieures de trois.
Véjicules cachées de chaque côté de la poitrine
& du ventre. .
94. Lampyre.
Lampyris , Lin. GeofF. Fab. Degeer. Ver
luifant , GeofF.
Antennes filiformes : articles égaux , pref-
que cylindriques, le premier un peu plus gros.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues, compofées
de quatre articles, & les poftérieures de trois.
Corcelet grand , applati , cachant la tête par
un large rebord.
9f. Lycus.
Lycus , Fab. lampyris , Lin. GeofF.
Degeer. Pyrochroa , Fab.
Antennes filiformes , comprimées , fouvent
en fcie : premier article plus petit & arrondi.
Quatre antennujes inégales , un peu plus
grottes à leur extrémité ; le dernier article
large , comprimé , prefque triangulaire ; les
antérieures compofées de quatre articles k &
les poftérieures de trois.
Tête étroite , plus ou moins alongée.
Corcelet applati , un peu bordé.
96. Colliure.
Colliuris , Degeer.
Antennes filiformes ..
Quatre antennules filiformes. . .
Tête conique , déliée par derrière.
Grands yeux faillans.
Corcelet très long , étroit St cylindrique.
97. Taupin.
Elater , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes, en fcie, fouvent pec-
tinées : premier article plus gros , arrondi ,
le fécond très-petit.
Quatre antennules courtes , inégales , fécu-
riformes : les antérieures compolées de quatre
articles , $c les poftérieures de trois ; le der-
nier article plus gros , dilaté , applati , pref-
que triangulaire.
Corcelet terminé en-deJTous , par une pointe
reçue dans une cavité de la poitrine.
98. Buprefte.
Bupreftis , Lin. Fab. SchxfF. Deg. Ri-
chard. Lucujus , GeofF.
Antennes courtes , filiformes , en fcie ; ar-
ticles égaux , le premier gros & arrondi.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures compofées de quatre articles & les
poftérieures de trois; le dernier article obtus,
prefque tronqué.
Tête à moitié enfoncée dans le corcekt.
99- Cicindèle.
Cicindela, Lin. Fab. SchxfF. Deg. Buprejlis,
GeofF.
Antennes filiformes , preique fétacées ; arti-
30
INTRODUCTION
clés cylindriques, égaux, le fécond très-courr.
Six antennules filiformes : les antérieures
compofées de deux articles alongés , égaux;
les moyennes plus longues , compofées de
quatre , dont le premier très court & le fécond
très- long ; lespoftérieures compofées de quatre,
dont les deux premiers très-courts.
Yeux faillans.
Tarfes filiformes.
appendice à la bafe des cuijfes poflérieurts.
ioo. Elaphre.
Elapkrus,Fab.Cicindela,Lm.BupreJlis,GeoS'.
Antennes fétacées : articles courts &c égaux ,
le premier plus gros.
Six antennules prefque égales, filiformes-,
les antérieures compofées de deux articles
égaux ; les moyennes compofées de quatre
cylindriques 5i les postérieures de trois dont
le premier plus court.
Yeux faillans.
Appendice à la bafe des cuijfes pojlérieures.
101. Carabe.
Carabus , Lin. Fab. ScharfF. Degeer.
Buprefte.
Bupreflis , GeofF.
Antennes filiformes: articles alongés , égaux
prefque cylindriques ; le premier plus gros
& arrondi , le fécond très-petit.
Six antennules inégales, filiformes : le pre-
mier article un peu plus gros 5c tronqué ;
les antérieures très-courtes , compofées de deux
articles égaux ; les moyennes plus longues ,
de quatre , 5c les poftérieures de trois.
Corcelet avec un rebord.
Appendice à la bafe des cuijfes pojlérieures.
loi. Scarite.
Scarites , Fab. Tcnebrio , Lin.
Antennes filiformes ; premier article long ,
gros & prefque cylindrique , les autres plus
courts & égaux entr'eux.
Six antennules filiformes ; les antérieures
courtes , compofées de deux articles alongés ;
les moyennes plus longues , compofées de
quatre, dont le premier très-court 5c le fécond
très long', les poftérieures compofées de deux
égaux.
Mâchoires grandes 5c dentées.
Appendice à la bafe des cuijfes pojlérieures.
Pattes antérieures épineufes , prefque palmées.
■ 103. Manticore.
Manticora , Fab. Carabus , Dcg. Cicindela ,
Thunberg. • •
Antennes filiformes , prefque fétacées , de
la longueur du corcïlet.
Six antennules filiformes : les antérieures
plus courtes & plus minces , compofées de
deux articles égaux ; les moyennes compo-
fées de quatre, dont le premier très-court;
les poftérieures compofées de trois , dont le
premier très-court 5c le fécond très-long.
Mandibules grandes , fortes , dentées à leur
bafe.
Appendice à la bafe des cuijfes pojlérieures,
Pattes Jimples.
104. Llophore.
Elophorus , Fab. Dermejles, GeofF. Silpha,
Lin.
Antennes courtes , en maffe : articles arron-
dis, les trois derniers beaucoup plus gros, en
malle ovale, perfoliée, prefque folide.
Quatre antennules inégales , prefque en
maffe , le dernier article ovale & renflé ; les
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles, dont le fécond long Si
cylindrique ; les poftérieures de trois , dont
le premier tiès-court.
Tarfis filiformes ; premier article très- court
5c le fécond afTez long.
105. Hydrophile.
Hydrophilus , GeofF. Fab. Dytifcus , Lin.
Antennes en maife , plus courtes que les
antennules : premier article gros 5c affez long,
les autres courts 6v globuleux ; les quatre der-
niers très-gros , en maffe perfoliée.
Quatre antennules inégales, filiformes •, les .
antérieures longues Se compofées de qua're
articles cylindriques , dont le premier très-
court ; les poftérieures compofées de trois.
Tarfes des quatre pattes pojlérieures larges
& ciliés des deux côtés.
it.6. Dytique.
Dytifcus , Lin. GeofF. Fab.
Antennes filiformes , prefque fétacées, de
la longueur du corcelet; articles prefque égaux,
coniques , le premier allez long , le fécond
très-court , les derniers amincis.
Six antennules inéga'es , filiformes ; les an-
tirieures très-courtes, compofées de deux ar-
ticles égaux ; les moyennes longues 5c com-
pofées de quatre ; les poftérieures de trois.
Tarfes poflérieurs larges , applatis & ciliés.
107. Gyrin.
Gyrinus , Lin. GeofF. Fab. Tourniquet,
GeofF.
A L HISTOIRE NATURE LLE.
3i
Antennes très-courtes , pédonculées : pre-
mier article grand , en forme de cueiller , les
autres très-courts, peu diftincls.
Quatre antennules égales , filiformes ; les
antérieures compofées de quatre articles ar-
rondis , prefque égaux ; les poftérieures com-
pofées de trois.
Tarfes des quatre pattes poftérieures applatis ,
larges & ciliés.
108. Staphylin.
Staphylinus , Lin. Geoff. Fab.
■ Antennes filiformes; premier article alongé,
les autres globuleux ; les fix derniers plus
courts, un peu comprimés, le dernier ovale,
fouvent coupé obliquement.
Quatre antennules courtes , égales , filifor-
mes ; les antérieures compofées de quatre
articles , dont le premier court & petit , &
le fécond plus long &c conique ; les pofté-
rieures compofées de trois égaux.
Elytres tris courtes.
ioj. Oxypore.
Oxyporus , Fab. Staphylinus , Lin. GeofF.
Antennes courtes , moniliformes , prefque
en malTe ; premiers articles minces, les au-
tres renflés , lenticulaires , perfoliés , le dernier
arrondi à fa pointe.
Quatre antennules courtes, égales-, les an
térieures compofées de quatre articles égaux ,
filiformes ; les poftérieures compofées de qua
tre, dont le dernier en malTe , large, applati ,
triangulaire . prefque en croilTant.
Elytres ' courtes.
1 10. Pœdere.
Taderus , Fab. Staphylinus , Fin. Geoff.
Antennes moniliformes :'premiers articles
un peu allongés, les autres égaux, prefque
fphériques.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
beaucoup plus longues, compofées de quatre
articles , dont le dernier ovale , un peu plus
gros , prefque en malTe ; les poftérieures com
pofées de trois articles égaux , filiformes.
Elytres très-courtes.
Section II.
Cinq articles aux tarfes des quatre pattes de
devant , & quatre feulement à ceux des pattes
de derrière.
m. Meloe.
Meloe , Lin. Geoff. Fab.
Antennes moniliformes : premier article
afîez long-, le fécond court & petit-, le dernier
féiacé.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues, compofées de quatre
articles , dont le premier très court ôc très-
petit ; les poftérieures de trois , dont le der-
nier ovale &c un peu plus gros.
Tarfes terminés par quatre crochets.
Elytres courtes , prefque ovales.
1 1 1. Gantharide.
Cantharis, Geoff. Deg. Schxff. Meloe , Lin.
Lytta, Fab.
Antennes filiformes , plus longues que le
corcelet : articles égaux, prefque cylindriques ;
le premier aifez gros & le fécond très-court.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures compoiées de quatre articles , dont
le premier très-court; les poftérieures com-
pofées de trois.
Tarfes terminés par quatre crochets.
Elytres molles & flexibles.
Tête inclinée.
r 1 3 . Mylabre.
Mylabris , Fab. Meloe , Lin.
• Antennes monilitormes , groffiiTànt vers le
bout , de la longueur du corcelet.
Quatre antennules filiformes -, les antérieures
compofées de quatre articles, dont, le premier
très- court ; les poftérieures compofées de
trois.
Tête inclinée.
Tarfes terminés par quatre crochets.
• 114. Cérocbme.
Cerocoma , Geoff. Fab. Meloe , Lin.
Antennes moniliformes , en maffe : articles
inégaux, irréguliers, applatis, dilatés, dans
les mâles, arrondis dans les femelles; le der-
nier gros , en maile , comprimé par «les
côtés.
Quatre antennules égales , filiformes : 1$r
antérieures compoiées de quatre articles, dont
le premier très petit, &le dernier très- alongé ,
le lecond & le troifième très-renflés , prefque
véficuleux dans les mâles ; les poftérieures
compofées de trois articles égaux.
Tarfes terminés par quatre crochets.
Elytres molles & flexibles.
115. (Edemère.
(Edemera, Necydalis , Lin, Fab. Cantharist
Geoff.
}2
INTRODUCTION
Antennes filiformes, prefqne de la longueur
du corps : a;x:cxs égaux , cylindriques \ le
premier à peine plus gros ; le fécond un peu
plus coure.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compolees
de quatre articles, dont le premier très court
& très petit; les postérieures compolé-S de
trois articles , dont le premier un peu plus
petit.
Tarfes terminés par deux crochets ; article
pénultième , large , bifide , garni de 'houppes.
i 16. Notoxe.
Notoxus , GeofF. Fat». Mdoe , Lin. Cuculle ,
GeofF Cantharide , Geotf.
Antennes filiformes -, articles prefque coni-
ques , les deniers arrondis, monilitormes.
Quatre anennules monilitormes: les anté-
rieures compofées de trois articles arrondis, le
dernier à peine plus gros & prefque ovale ;
les poftvrieures composes de trois , dont le
premier très périr.
Pénultième article des tarfes, large, bifide,
garni de houppes.
1 17. Apale.
Apalus , Fab.
Antennes filiformes plus longues que le
corcelet -, articles égaux , prefque coniques.
Quatre antennules égales , filiformes -, le<
antérieures compofées de quatre articles pret-
que égaux ; les poftérieuies compotées de trois
articles alongés , cylindriques.
Tarfts terminés par quatre crochets.
Tête inclinée.
\ 1 8. Pyrochre.
Pyrockroa , GeofT. Fab. Lampyris , Lin.
Antennes en feie ou pe&inées : premier ar
ticle gros & un peu alongé, le fécond petit
& prefque rond.
Quatre antennules inégales , filiformes 5 les
antérieures beaucoup plus longues, compofées
de quatre articles , dont le premier très court
fc très-petit , 6c le dernier ovale , alongé -, les
poltérieures compofées de trois.
Pénultième article des tarfes court , bifide &
garni de houppes.
119. Ciftèle.
Cijlela, Fab. Tenebrion , GeofF. Chryfomela,
Lin.
Antennes filiformes, un peu plus longues
que le corcelet : articles prefque coniques ,
le fécond un peu plus petit que les autres ,
3c arrondi.
Quatre antennules inégales , filHormes -, les
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles, dont le premier très court
Hc les autres prefque égaux &c coniq es ; les
poftérieiires compofées de quatre articles très-
courts , le dernier un peu plus long 6i co-
nique.
Tarfes filiformes.
1 20. Diapère.
Disperis, GeofT. SchxfF. Chryfomela, Lin.
Fab. Tenebrio, Deg.
Antennes courtes , renflées : premier & fé-
cond articles petits ; les autres courts, applatis ,
pertoliés.
Quatre antennules courtes , filiformes -, les
antérieures compofées de quatre articles , dont
le premier très- petit Se le dernier ovale-, les
podérieuves très courtes , composées de trois,
dont le premier à peine diftindt.
Articles des tarfes très- courts , le dernier
très long.
m. Opatte.
Opatrum, Fab. Silpha, Lin. Tenebrio , GeofF.
Antennes filiformes, un peu plus groupes
par le bout, plus courtes que le corcelet:
fécond article petit & arrondi.
Quatre antennules inégales , en mafle ; les
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles , dontie dernier gros , ovale ,
tronqué ; les poftérieures compofées de trois
articles plus gros à leur extrémité.
Corcelet avec un rebord.
in. Ténébrion.
Tenebrio , Lin» GeofF. Fab.
Antennes monilitormes : articles prefqus
égaux , le troifième à peine plus long que
les autres, les derniers globuleux, un peu
renflés.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles , dont le premier un peu
plus petit , & le dernier un peu plus gros Si
tronqué.
Corps alongé.
115. Sépid on.
Sepidium , Fab.
Antennes filiformes : troifieme artic'e , long;
les autres courts & cylindriques ; le dernier
ovale , aigu.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures
A L'HISTOIRE NATURELLE.
S?
antérieures un peu plus longues, compofées
de quatre a> ticles cylindriques , dont le fécond
plus long & le dernier obtus ; les poftérieures
compofées de trois articles égaux.
Corcckt fouvent inégal.
124. Pimélie.
l'incita , Fab. Tentbrio , Lin. GeofF.
Antennes filiformes à leur bafe , monilifor-
mes à leur extrémité : premier Se fécond ar-
ticles très courts , le troisième très long, pref-
que cylindrique, les derniers globuleux.
Quatre antennuks inégales , filiformes" ; les
antérieures beaucoup plus longues , compo-
fées de quatre articles prefque coniques, un peu
renflés -, le dernier obtus , prefque tronqué.
Corps fouvent renflé.
125. Scaure.
Scaums , Fab.
Antennes moniliformes : premiers articles
très-longs, prefque coniques ; les autres courts,
égaux , moniliformes.
Quatre antennuks inéga'es , filiformes •, les
antérieures un peu plus longues, compolée; de
quatre a ticles cylindriques , dont le fécond
un peu p us long; les poftérieures compofées
de trois articles, très-courts 6c cylindriques.
i 26. B!aps.
Blaps , Fab. Tenebrio, Lin. GeofF.
Antennes fi iformes , moniliformes à leur
extrémité crémier article court & un peu plus
gros -, le fécond très petit , le troilîème très-
long, les derniers courts & arrondis.
Quatre antennuks inégales , en malTe ; les
antérieures compofées de quatre articles , dont
le premier très petit , & le dernier gros , co-
nique, un peu comprimé & tronqué ; lespofti-
ï'e.rcscompo'ies de troi. articlesprefqu égaux;
le dernier tronqué.
1 1-. Hé.'ops.
Hdops , Fab. Tenebrio , Lin. GeofF.
Antennes filiformes, fouvent prefque moni-
liformes : fécond article un pej plus couit ; le
troilîème à peine plus long que les autres.
Quatre antennuks inégales ; les antérieures
cor.jpofées de quatre articles , dont le premier
très mince à la bafe; les autres coniques; le
dernier en maife , large, comprimé, prefque
triangulaire, en forme de hache; les pofté
fleures compofées de trois articles, dont le
dernier plus gros & obtus.
128. Erodie.
E 'radius , Fab.
Wfioire Naturelle , Infectes. Tome. I,
Antennes courtes, moniliformes: articles
prefque égaux ; le troilîème long & cylin-
drique.
Quatre antennuks égales, filiformes; ks an-
térieures à peine plus longues, compofées de
quatre articles prefque égaux ; le; pofL'rieures
compofées de trois, dont le dernier un peu
plus gros Se globuleux.
129. Mordellé.
Mordilla , Lin. GeofF Fab.
Antennes filiformes , fouvent un peu en feie ,
quelquefois pectinées , de la longueur du cor-
celer.
Quatre antennuks inégales; les antérieures
un peu plus longues , compolées de quatre
articles , dont le dernier un peu plus gros de
alongé ; les poftérieures filiformes , compofées
de trois articles égaux.
Coraht convexe.
Abdomen terminé en pointe dans les femelles.
Section III.
Quatre articles à tous les tarfes.
130. Spondyle.
Spondylis , Fab. Attelabus , Lin. Cerambix ,
Degeer.
Anrennes prefque moniliformes , à peine de
la longueur du corcelet , pofées devant les
yeux : premier article un peu plus long ; le
fécond un peu plus petit ; les autres égaux
entr'eux.
Quatre antennuks prefqu'égales, filiformes;
ks antérieures compofées de quatre articles ,
prefqu'égaux ; les poftérieures de trois , dont le
le dernier un peu plus gros.
Pénultième article des tarfes, large, bifide,
garni de houppes.
Corcelet arrondi.
131. Prione.
Prionus , GeofF. Fab. Cerambix , Lin. Deg,
Antennes longues , fétacées , quelquefois en
feie : premier article renflé ; le fécond très-
' court & arrondi , pofées devant les yeux.
Quatre antennuks prefque égales , filifor-
mes ; les antérieures compofées de quatre ar-
ticles , dont le fécond très long & le dernier
renflé à fâ pointe de comme tronqué; les
poftérieures compofées de trois, dontle fécond
trcs-long.
E
34
INTRODUCTION
Pénultième article des tarfes , large , bifide,,
garni de houppes.
Corcelet applati , tranchant fur les côtés ,
dentelé ou épineux.
132. Capricorne.
Cerambix , Lin. Geoff. Fab. Lamia , Fab.
Antennes fétacées , longues , pofées dans les
yeux: premier article, gros & alTez long;
le fécond très court Se très-petit-, les fuivans
un peu renflés à leur pointe-, les derniers égaux,
comprimés.
Quatre antennules prefque égales, filifor-
mes -, les antérieures compofées de quatre ar-
ticles, dont le pr«mier très-court &c très-petit;
les poftérieures compofées de trois, dont le
premier court & petit.
Pénultième article des tarfes large, bifide,
garni de houppes
Corcelet arrondi , tubercule ou épineux fur
les côtés.
Yeux en croijfant , entourant la bafe des an-
tennes.
133. Saperde.
Saperda, Fab. Cerambix, Lin. Leptura, Geoff.
Antennes longues , fétacées , pofées dans
les yeux : articles prefque cylindriques; le pie
mier un peu plus gros, &c le fécond très
court.
Qua!re antennules égales, filiformes; les
antérieures compofées de quatre articles, dent
le premier court & le fécond aflez long ; les
poftérieures compofées de trois articles , pref-
que égaux.
Pénultième article des tarfes , large , bifide,
garni de houppes.
Corcelet cylindrique.
Yeux en croijfant , entourant la bafe des an-
tennes/.
134. Stencore.
Stenocorus, GeofF. Fab. Cerambix, Lin. Rha-
gium , Fab.
Antennes filiformes , pofées devant les yeux :
premier article, un peu plus gros, le fécond
court &c arrondi.
Quatre antennules inégales , prefque fili-
formes : le dernier article un peu plus gros ,
prefque ovale , à peine tronqué; les antérieures
compofées de quatre articles; & les poftérieures
de trois.
Pénultième article des tarfe* bifide, garni
de houppes.
Corcelet épineux, ou tubercule.
Yeux ovales.
135. Calope.
Cdlepus , Fab. Cerambix , Lin.
Antennes filiformes, fouvent en feie , pofées
dans une échancture au-devant des yeux :
articles comprimés ; le premier plus gros &
en mafie.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de quatre
articles , Jont le fécond alTez long & le der-
nier renflé , en maiTe , tronqué à fa pointe ;
les poftérieures compofées de trois articles ,
égaux , filiformes.
Pénultième article des tarfes , bifide . garni
de houppes.
136. Callidie.
Callidium , Fab. Cerambix , Lin. Leptura ,
Lin. Geoff.
Antennes filiformes , à peu-près de la lon-
gueur du corps, pofées dans une échancrure
au-devant des yeux.
Quatre antennules égales; les antérieures
compofées de quatre articles, dont le premier
petit & le dernier prefque en maffe ; les pofté-
rieures compofées tk trois , dont le dernier
aiTez gros.
Pénultième article des tarfes , bifide , &
garni de houppes.
Coretelet globuleux, ou rond & légèrement
applati.
137. Donacie.
Donacia, Fab. Leptura,L'm. Stenocorus GeofF.
Antennes filiformes , un peu plus courtes
que le corps, pofées devant les yeux: pre-
mier article aflezgros; le fécond à peine plus
court que les autres.
Quatre antennules égales , filiformes -, les-
antérieures compoféesde quatre articles égaux ;
<k les poftérieures de trois.
Pénultième article des tarfes, bifide, & garni
de houppes.
Yeux ronds & J "aillant.
138. Lepture.
Leptura , Fab. Lin. Stenocorus , Geoff.
Antennes filiformes , à peine de la longueur
du corps , pofées devant les yeux : lecond
article très-petit.
Quatre antennules inégales, filiformes ; les
antérieures compofées de quatre articles , pref-
que égaux; & les poftérieures de trois.
Pénultième, article des tarfes , bifide & garni
de houppes.
A L'HISTOIRE NATURELLE.
3?
Corcelet un peu plus étroit antérieurement.
139. Nécydale.
Necydalis , Lin.Deg. SchxfF. Fab. Leptura ,
Fab. Geoff.
Antennes filiformes , un peu plus courtes
que le corps, pofées dans une échancrure au-
devant des yeux : premier article renflé à fon
extrémité, le fécond très petit.
Quatre antennules prefque égales , filifor-
mes -, les antérieures compofées de quatre ar-
ticles , dont le premier petit & le dernier
alongé ; les poftérieures compofées de trois
articles , dont le dernier un peu plus long , &
à peinte plus gros que les autres.
Pénultième article des tarfes , bifide, garni
de houppes.
Elytrts fouvtnt tris-courtes ou retrécies à
leur pointe.
140. Lupère.
luperus , GeofF.
Antennes filiformes , 'de la longueur du
corps : articles égaux , cylindriques , alongés.
Quatre antennules filiformes ; les antérieures
compofées de quatre articles, dont les trois
premiers courts &c prefque égaux ; le dernier
alongé Se pointu ; les poftérieures compofées
de trois , dont le dernier pointu.
Pénultième article des tarfes , large , bifide ,
garni de houppes.
141. Clairon.
Clerus, GeofF. Fab. Attelabus, Lin. Notoxus,
Fab.
Antennes prefque moniliformes , plus grottes
à leur extrémité : le premier article long &
en malTe; le fécond court, afTez gros &
globuleux.
Quatre antennules prefque égales; les anté-
rieures à peine plus courtes, compofées de
quatre articles , dont le dernier un peu plus
gros, comprimé & conique; les poftérieures
compofées de trois , dont le dernier , trian-
gulaire, prefque en forme de hache.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Corcelet arrondi , un peu aminci à fa partie
poflérieure.
141. Boftriche.
Boftrichus , GeofF. Fab. DermeHes , Lin.
Apate , Fab.
Antennes courtes , en mafTe : le premier
article allez gros & un peu alongé ; le fécond
gros &c globuleux -, les trois derniers très gros ,
en mafTe perfoliée.
Quatre antennules égales, filiformes-, les an-
térieures compofées de quatre aiticles , pref-
que cylindriques ; & les poftérieures de trois (
dont le dernier ovale , un peu plus gros.
Tarfes fimples.
Corcelet gros & globuleux.
143. Scolite.
Scolytus, GeofF. Dermeflcs , Lin. Ips , Deg.
Bofîrichus , Fab.
Anrennes courtes , en mafTe : premier article
afTez gros ; le fécond globuleux ; les derniers
gros , en mafTe folide.
Quatreantennules courtes , filiformes , pref-
que égales ; les antérieures compofées de
quatre articles , dont le dernier terminé en
pointe ; les poftérieures compofées de trois.
Pénultième article des tarfes , large , bifide ,
garni de houppes.
Corcelet gros , prefque cylindrique, un peu
renflé.
Tête enfoncée dans le corcelet, arrondie &
terminée en pointe.
144. Bruche.
Bruchus , Lin. Fab. Deg. Mylabris , GeofF.
Antennes filiformes, prefque en feie : pre-
mier article afTez gros ;les trois fuivans fimples,
arrondis ; les fept derniers prefque en feie.
Quatre antennules filiformes , inégales ; les
antérieures plus longues, compofées de cinq
articles, prefque égaux 5 les poftérieures de
quatre, dont le dernier ovale.
Pénultième article des tarfes, large, bifide ;
garni de houppes.
Tête avancée & penchée.
145. Antribe.
Antribus , GeofF. SchïfF. Deg.
Antennes courtes, en mafTe: premier ar-
ticle,gros 8c alongé ; les autres un peu renflés,
les quatre derniers en mafTe perfoliée.
Quatre antennules inégales -, les antérieures
un peu plus longues , compofées de quatre
articles, dont le dernier en mafTe, triangulaire;
les poftérieures compofées de trois articles.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Corcelet large , un peu bordé.
146. Attelabe.
Attelabus , Lin. Fab. Khinomacer , GeofF.
Antennes moniliformes , un peu plus courtes
que le corcelet: premier Se fécond articles,
•36
INTRODUCTION
un peu plus gros ; les trois derniers en mafTe
perfoliée.
Quatre antennules inégales , filiformes -, les
antérieures un peu plus longues, compofées de
quatre articles égaux , arrond.s ; les poftérieures
compofées de trois.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe dure & cornée.
Pénultième article des tarfes , large , bifide ,
garni de houppes.
147. Brachycère.
Erachycerut. Curcnlio , Lin. Fab.
Antennes très-courtes, grofiffantinfenfible-
ment : articles très-courts , le dernier plus gros
& plus long , prefque en mafTe.
Quatre antennules trèscourtes , à peine
apparentes ; les antérieures grofTes Si très-
courtes , compofées de trois articles , dont le
dernier un peu plus petit , terminé en pointe
arrondie -, les poftérieures compofées de deux
articles , dont le premier plus gros & le der-
n;er terminé en pointe arrondie.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe dure & cornée.
Mandibules fortes , courtes & dentées.
Tarfes fimples.
148. Charançon.
Curculio, Lin. Geoff. Fab.
Antennes brifées , prefque en mafTe : le
premier article long & renflé à fon extrémité;
les quatre derniers formant une maffe ovale ,
prefque folide.
Quatre antennules courtes , filiformes , pref-
que égales -, les antérieures compofées de quatre
articles , dont le dernier terminé en pointe ;
les poftérieures compofées de trois.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe dure & cornée.
Mandibules fimples.
Pénultième article des tarfes , large , bifide ,
garni de houppes.
145. Brente.
Brentus, Fab.
Antennes moniliformes ; groffiffant infen-
fiblement : premier article à peine plus long
& plus gros que les autres.
Quatre antennules inégales, fétacées; les
antérieures compofées de trois articles, dont
le premier long Se cylindrique , & le dernier
court & terminé en pointe -, les poftérieures
très courtes, à peine diltinétes, compofées de
deux articles, dont le dernier terminé en points.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe , fouvent très-longue , dure & cornée.
Mandibjles fimples.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
1 50. Rhinomacer.
Rhinomacer , Fab.
Antennes filiformes , prefque fétacées : pre-
mier cv fécond articles , à peine plus gros que
les autres.
Quatre antennules prefque filiformes , iné-
gales ; les antérieures un peu plus longues ,
compofées de quatre articles , dont le dernier
un peu plus gros , tronqué obliquement ; les
poftérieures compofées de trois.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe dure Se cornée.
Pénultième article des tarfes , bifide, garni
de houppes.
151. Macrocéphale.
Macrocephalus. Curculio , L'n. Fab.
Antennes filiformes, en maffe , prefque de
la longueur du corps dans les mâles, beaucoup
plus courtes dans les femelles ; premier article
court & globuleux ; les trois derniers un peu
plus gros, formant une maffe alongée.
Quatre antennules égales, filiformes; les
antérieures compofées de trois articles , dont
le premier plus gros , & le dernier plus mince,
terminé en pointe; les poftérieures compofées
de trois , prefque égaux & arrondis.
Bouche placée au bout d'une efpèce de
trompe dure & cornée.
Pénultième article des tarfes très court, à
peine apparent, caché dans le fécond, bifide
& garni de houppes.
152. Zonite.
Zonitis , Fab.
Antennes longues , fétacées : articles cylin-
driques , prefque égaux.
Quatre antennules inégales , filiformes ; le3
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles , dont le fécond Se le dernier
obtus; les poftérieures compofées de trois,
dont le fécond très long.
153. Zygie.
Zygia , Fab.
Antennes moniliformes , groffiffant infenfi-
blement : articles prefque égaux ; le premier un
peu plus gros ; les autres un peu faillans à leur
extrémité.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
J V HISTOIRE NATURELLE.
37
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles , dont le dernier long &
fétacé ; les pollérieures compofées de rrois ,
dont le premier très- court & les autres cylin-
driques.
154. Erotyle.
Erotylus , Fab. Chryfomela , Lin.
Antennes filiformes, à-peu- près de !a lon-
gueur du corcelet: premier article renflé; le
itccnd court; les trois derniers plus gros Se
en mafTe.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de quatre
articles , dont le dernier plus gros , prefque
en forme de hache, tronqué obliquement; les
poftérieures compofées de trois , dont le der-
nier tronqué » prefque en malTe.
Mâchoires divifées en deux pièces.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
i) 5. Alurne.
Alurnus , Fab.
Antennes filiformes , plus longues aue le
corcelet : articles cylindriques , prefque égaux.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues & filiformes, compofées
de trois articles, prefque égaux; les poftérieures
prefque filiformes, compofées de trois, dont
le premier très-court.
Mâchoires divifées en deux pièces.
Pénultième article des tarfes, large , bifide ,
garni de houppes.
15^. Chryfomèle.
Chryfomda, Lin. GeofT. Fab.
Antennes moniliformes , plus longues que
le corcelet : articles prefque égaux ; le premier
un peu plus gros.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues ; compofées de quatre
articles , dont le dernier plus gros & en mafTe;
les poftérieures compofées de trois , dont le
premier très-petit, & le fécond conique.
Mâchoires divifées en deux pièces.
Pénultième article des tarfes , large , bifide,
garni de houppes.
Corcelet large, un peu bordé.
157. Altife.
Altica, GeofT. Scharff. Chryfomela. Lin.
Fab.
Antennes filiformes, prefque de la lon-
gueur du corps.
Quatre antennules filiformes , inégales; les
antérieures un peu plus longues , compofées
de quatre articles, dont le premier très-court;
le troifième affez gros & arrondi ; le quatrième
terminé en pointe ; les poftérieures compofées
de trois.
Mâchoires divifées en deux pièces.
Pénultième article des tarfes , large, bifide,
garni de houppes.
Cuijfes pofiérieures, renflées.
158. Galeruquo.
Gateruca.
Antennes filiformes , prefque de la longueur
du corps : premier article , gros Se alongé.
Quatre antennules filiformes , inégaies ; las
antérieures compofées de quatre articles, pref-
que égaux , arrondis ; le dernier terminé en
pointe; les poftérieures très-courtes, compo-
fées de trois, dont le premier à peine diftinci,
& les deux autres arrondis.
Mâchoires divifées en deux pièces.
Cuijfes /impies.
Corcelet inégal.
159. Criocèie.
Crioceris , GeofF. Fab. Chryfomela , Lin.
Antennes prefque moniliformes, à peine de
la longueur de la moitié du corps : le premier
article un peu plus gros , Se le fécond un pea
plus petit.
Quatre antennules courtes , égales ; les an-
térieures compofées de quatre articles, dont
le dernier un peu plus gros , termina en pointe;
les poftérieures compofées de trois articles ,
prefque égaux.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Corcelet arrondi , prefque cylindrique.
160. Hifpe.
Hifpa , Lin. Fab. Crioceris . GeofF.
Antennes filiformes , de la longueur du cor-
celet, très-rapprochées à leur bafe : articles
égaux ; le premier feulement un peu plus gros.
Quatre antennules courtes. é raies , filifor-
mes; les antérieures compofi.5 Je quatre ar-
ticles prefque égaux; Se le: pouérieures de
trois.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Tête petite, avancée.
Corcelet arrondi.
161. Gribouri.
I Cryptocephalus , GeofT, Fab. SchccfF. Chry-
*8
INTRODUCTION
fomela , Lin. Deg. Mtlolontha , Geoff.
Antennes filiformes , quelquefois en fcie :
premier article afTez gros ; les deux ou trois
lui vans plus petits & globuleux ; les derniers
prefque cylindriques ou en fcie.
Quatre antennules filiformes , égales -, les
antérieures compofées de quatre articles , pref-
que égaux ; le dernier terminé en pointe mouf-
fe ; les poftérieures compofées de trois arti-
cles égaux.
Mâchoire divifée en deux pièces.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Tête à moitié enfoncée dans le corctlet.
Corcelet convexe , relevé en bojfe.
\6i. Caflîde.
CaJJida , Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes , prefque filiformes , grof
fiffant infenfiblement vers la pointe , très-rap-
prochées à leur bafe.
Quatre antennules inégales, prefque filifor-
mes -, les antérieures compofées de quatre arti-
ticles , dont le dernier eft ovale , alongé , ter-
miné en pointe -, les poftérieures compo-
fées de trois , dont le dernier un peu plus
gros &c ovale.
Pénultième article des tarfes , bifide , garni
de houppes.
Corcelet & élytres débordant confidérablement
le corps.
163. Anafpe.
Anafpis , Geoff,
Antennes prefque monif formes , grofliffant
infenfiblement : premiers articles un peu plus
petits & un peu plus alongés ; les autres égaux
entr'eux &c moniliformes.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de quatre
articles , dont le dernier plus gros , tronqué
obliquement , prefque en forme de hache ; les
poftérieures compofées de trois.
Pénultième article des tarfes des quatre
pattes antérieures , court & garni de houppes ;
tarfes poftérieurs prefque fétacés: articles allez
longs & très-diftin&s,
Corps alongé.
Tête penchée.
Section IV.
Trois articles à tous les tarfes,
1^4. Coccinelle.
Coccimlla , Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes , prefque en matTe : pre-
mier article un peu alongé; les autres prefque
globuleux ; les trois derniers plus gros & en
malfe.
Quatre antennules inégales ; les antérieures
un peu plus longues , compofées de trois ar«
ticles , dont le dernier plus gros , en forme
de hache \ les poftérieures compofées de deux
articles égaux.
Corps hémifphérique , plat en dejfous.
Corcelet & élytres bordés.
165. Tritome.
Tritoma , Geoff. Fab.
Antennes très-courtes, en maffe ; les trois
derniers articles gros &c perfoliés.
Quatre antennules inégales •, les antérieures
un peu plus longues &c compofées de trois
articles , dont le dernier dilaté , applati , aigu
de chaque côté ; les poftérieures compofées de
deux , dont le dernier prefque en maffe.
Corcelet & élytres très-peu bordés.
166. Forficule.
Forficula , Ln. Geoff. Fab. Perce-treille ,
Geoff.
Antennes filiformes , prefque féfacées -, pre-
mier article gros & alongé-, les autres égaux,
cylindriques.
Quatre antennules inégales , filiformes ; les
antérieures beaucoup plus longues , compo-
fées de cinq articles , dont les deux premiers
affez courts ; ks poftérieures compofées de trois,
dont le premier très-court.
Elytres très courtes.
Abdomen terminé par des pinces longues , cor-
nées , très-fortes.
ORDRE VII.
D 1 t t i n e s,
167. Oeftre.
Oeflrus , Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes , fétacées : premier article
gros & globuleax.
Trompe très courte , rétraâible , fétacée,
cachée entre deux efpèces de lèvres véficuleufes.
Suçoir compofé de trois foies membraneu-
fes , flexibles , courtes , prefque égales , ap-
pliqués fur la trompe.
168. Taon.
Tabanus , Lin. Geoff. Fab.
A L' HISTOIRE NATURELLE.
59
Antennes "courtes , rapprochées : fept arti-
cles, dont le troifième grand, dilaté, ayant
une efpèce de dent latérale ; les trois derniers
courts , peu apparens, terminés en pointe.
Trompe comte, bilabiée, cannelée.
Suçoir divifé en fept pièces ; quatre fupé-
rieures , larges , applaties , contenant trois foies
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules grandes , contournées &
appuy'ées fur la trompe.
16 9. Némotèîe.
Némotelus , Degeer. Mufca , Lin. Geoff.
Bibio , Fab.
Antennes courtes , rapprochées : trois arti-
cles grenus, moniliform.es ; le dernier terminé
en pointe aiguë , alongée.
Trompe courte, bilabiée, cannelée.
Suçoir divifé en quatre pièces ; une fupé-
rieure large , membraneufe , applatie , conte-
nant trois foies courtes , dans la cannelure de
la trompe.
Deux antennules filiformes , inférées à la
bafe latéiale du fuçoir , Si appuyées fur la
trompe.
170. Stratiomc.
Stratiomys , Geoff. Deg. Fab. Mufca , Lin.
Antennes cylindriques , brifées , un peu plus
longues que la tête: trois articles , le premier
Si le troifième très-longs ; le fécond très-court.
Trompe courre , cannelée , bilabiée.
Suçoir libre, formé d'une feule foie , reçue
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , en mafîe, com-
pofées de trois articles dont le dernier gros
Si ova'e , Si inférées à la partie latérale de
la trompe.
Ecujfon fouvent armé de piquants.
171. Syrphe.
Syrpkus , Fab. Mufca , Lin. Geoff.
Antennes courtes : deux articles , dont le
premier ovale , comprimé , Si le fécond for-
mant une foie très-mince.
Trompe courte , rétra&ible , bilabiée , can-
nelée.
Suçoir divifé en quatre pièces ; la fupérieure
plus longue & plus large, contenant trois foies
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules minces, articulées, de la
longueur des foies , inférées à côté du fucoir
Si appliquées fur la trompe.
17Z. Mouche.
Mufca y Lin. Geoff. Fab,
Antennes courtes : deux articles , dont le
premier ovale , fouvent alongé , comprimé ;
Si le fécond formant une foie très- mince.
Trompe courte , rétraétible , bilabiée ,
cannelée.
Suçoir libre, formé d'une feule foie, reçue
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules filiformes , un peu plus
greffes vers la pointe , inférées à la partie
latérale un peu fupérieure de la trompe.
17}. Stomoxe.
Stornoxis, Geoff. Fab. Conops. Lin.
Antennes coun.es , rapprochées , courbées :
deux articles, le premier ovale, alongé, un
peu comprimé ; Se le fécond formant une
foie très-mince Si velue.
Trompe rétra&ible, alongée, filiforme, cy-
lindrique , bifide , coudés à ia bafe.
Suçoir formé de deux foies, renfermées
dans ia trompe.
Deux antennules courtes , filiformes , infé-
rées à la bafe fupérieure de la trompe.
174. Rhingie.
Rhingia , Scop. Fab. Conops , Lin.
Antennes courtes , compoiées de trois pièces,
dont la troifième plus grande , ovale, munie
d'un poil latéral très fin.
Trompe rérra&ible , cannelée , bilabiée ,
cachée fous une efpèce de bec avancé.
Suçoir compofé de quatre foies , reçues
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules minces , filiformes, inférées
à la bafe desfuçoirs, Si appliquées fur la trompe.
175. Conops.
Conops, Lin. Fab. Ajilus, Geoff.
Antennes plus longues que la tête , prefque
en maffe , réunies à leur bafe : dernier article
renflé , terminé en po:nte.
Trompe rétradtible , cannelée , bilabiée.
Suçoir compofé de deux pièces ; la fupé-
rieure un peu plus large & applatie, contenant
une foie dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , filiformes , in-
férées à la bafe du fuçoir , Si appliquées fur
la trompe.
176. Myope.
Myopa, Fab. Conops, Lin. Afilus, Geoff.
Sicus , Scop.
Antennes courtes , courbées : trois articles ,
dont le fécond prefque conique -, le dernier
ovale , applati , muni d'un poil latéral , alTez
court.
40
INTRODUCTION
Trompe rétractible, longue, filiforme, brifée
& repliée au milieu.
Suçoir formé dune feule fois, renfermée
dans la trompe.
Deux antennules minces , très - courtes ,
compofées de trois articles prefque égaux ,
inférées à la bafe latérale un peu fupérieure
de la trompe.
Partie antérieure de la tête , prtfaue véfi-
Cllliufc.
177. Rhagion.
Khagion ,Tab. Ntmottïus , Degeer. Afilus ,
Geoff.
Antennes courtes : trois articles , grenus ,
moniliformes , terminés par un poil a'ongé.
Trompe très-courte , bilabiée , cannelée.
Suçoir compofé de trois foies, reçues dans
la cannelure de la trompe.
Deux antennules avancées , de la longueur
de la trompe , filiformes , allez groffes Se velues.
178. Aille.
Ajilus , Lin. GeofF. Fab. Erax , Scop.
Antennes de la longueur de la tête, rap-
prochées , prefque filiformes : le dernier article
alon^é , terminé en pointe.
Trompe filiforme , cannelée.
Suçoir compofé de quatre pièces ; la Supé-
rieure très-courte Se ailez large , contenanr
trois foies dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes , très-velues, infé-
rée» à la bafe latérale de la trompe.
179. Empis.
Empis , Lin. Fab. Ajilus , GeofF. Scop.
Antennes prefque de la longueur de la tête ,
rapprochées : premier & fécond articles, gre-
nus , arrondis ; le troifième terminé en pointe
très-alongée.
Trompe filiforme, longue , bifide, canne-
lée.
Suçoir compofé de quatre pièces ; la fupé-
ïieure afTez groife , delalongueur de la trompe,
contenant trois foies , reçues dans la cannelure
de la trompe.
Deux antennules courtes, fi'iformes , un peu
velues , inférées à la bafe latérale de la trompe.
180. Bombille.
Bombylius , Lin. Scop. Fab. Ajilus, GeofF.
Antennes courtes , rapprochées , filiformes :
trois articles , dont le premier long; le fécond
court ; le dernier alongé , terminé en pointe.
Trompe droite , alongée , iétacée , canne
lée, bifide,
Suçoir compofé de quatre pièces ; la fupé-
rieure un peu plus large , contenant trois
foies dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules courtes, filiformes, infé-
rées à la bafe de la trompe.
181. Coufin.
Culex , Lin. GeofF. Fab.
Antennes fétacées , velues , peftinées oii
plumeufes , de la longueur du corcelet.
Trompe longue, letacée, cannelée , bifide.
Suçoir compofé de cinq pièces égales , très-
minces & très-déliées ; reçues dans la canne*
lure delà trompe.
Deux antennules courtes , filiformes, velues,
inférées à la bafe latérale de la trompe.
îS'z. Tipule.
Tipula , Lin. GeofF. Fab.
Antennes fétacé:s , fimples ou velues , ott
plumeules , ou pectinées , beaucoup plus lon-
gues que la tête.
Trompe courte , bilabiée , cannelée.
Suçoir libre, formé d'une feule foie, reçue
dans la cannelure de la trompe.
Deux antmnules filiformes , beaucoup plus
longues que la trompe , compofées de plu-
heurs article; , dont les trois premiers plus gros
ëc plus diflincK
183. Bibion.
Bibio , GeofF. Tipula , Lin. Fab.
Antennes moniliformes, un peu plus courtes
que la tête : articles courts , applatis , perfoliés.
Trompe courte , bilabiée , cannelée.
Suçoir iibre , formé d'une feule loie, reçue
dans la cannelure de la trompe.
Deux antennules filitormes , plus longues
que la trompe, compofées de cinq articles
diftinds.
Tête grojfe & arrondie dans h mâle , petitt
& applatie dans la femelle.
184. Hippobofque.
Hippobofca , Lin. GeofF. Fab.
Antennes très courtes, fétacées : deux ar-
ticles , dont le premier très court , 5c le fécond
plus long,
Trompe très-cou. te , divifée en deux.
Suçoir formé d'une feule foie, forte, pref-
que comée , contenue entre les deux pièces da
la trompe.
Point d'antennules.
Corps un peu appLiti,
■ r ORDRE
A L'HISTOIRE NATURELLE.
ORDRE VIII.
A f T è R E S.
Section I.
Six pattts.
Deux antennes.
41
i8ç. Puce.
Pu/ex , Lin. Geoff. Fab.
Antennes courtes , filiformes , à peine plus
grofles vers le bout : quatre articles prefque
coniques.
Deux yeux.
Trompe alongée, aiguë, recourbée fous
la pokrine , articulée*, fans amennules.
Pattes poftérieures p»us longues, propres
à fauter.
Abdomen fimplt.
1X6. Pou.
PeJteulus, Lin. GeofF. FabtiDegeer.
Antsnnes filiformes , de la" longueur du cor
celet , articles prefque égaux , diftincls.
D>:"x yeux.
Trompe courte, droite, inarticulée, fans
antennules.
Abdomen /impie , un peu aplati.
187. Ricin.
Ricinus , Degeer. Pediculus , Lin. Geoff.
Fab.
Antennes filiformes , plus court s que le
corcelet : articles prefque égaux, diftinds.
Deux yeux.
Bouche munie de mandibules fcV d'une
trompe courte, droite, inarticulée , fans an
rcnnules.
Abdomen fimple , un peu aplati.
18 S. Forbicine.
Forbicina, Geoff. Lepifma , Lin. Fab.
Antennes fetacées , longues, corn >ofëcs de
beaucoup d'articles égaux , à peine diltincb.
Deux yeux.
Bouche munie de rmehoires >k de quatre
antennules inégales , filiformes ; Jes antérieures
compofees de cinq articles; Si les poftéiieures
de tro;s.
Abdomen terminé par trois filets fétacés.
189. Pod re.
Poîur.i , Lin. Geoff Fab.
Antennes filiformes , compofees de cinq
Uipire Naturelle, lnfecles. Tome I.
articles, dont le fécond très court , & le
dernier fétacé.
Seize yeux à peine difUn&s.
Bouche munie de mâchoires S: de quatre
antennules, prefque en malle ; les antrrieures
compofees de cinq articles ; Si les poftérieureï
de trois.
Queue fourchue , repliée fous le ventre ,
propre pour fauter.
Section II.
Huit pattes.
Point d'antennes.
190. Mitte.
Acarus , Lin. Geoff. Fab. Tique , Geoff.
Deux antennules droites, courtes, filifor-
mes , compofees de trois articles diftinds , in-
férées a la partie latérale de la bouche.
Trompe courte, droite, dure, prefque cy-
lindrique.
Deux yeux.
Abdomen confondu avec le corcelet.
191. Trombidion.
Trombidium, Fab. Acarus. Lin. Geoff".
Deux antennules filiformes , plus longues
que la tête , courbées , compofees de quatre
articles , dont le dernier terminé en pointe
aiguë , inférées à la partie latérale de la trompe.
Bouche munie dune trompe très-courte Se
de mâchoires latérales.
Deux yeux.
Abdomen confondu avec te corcelet.
191. Pycnogonon.
Pycnogonum , Fab. Plialangium , Lin.
Deux antennules courtes , filiformes , 1
peine de la longueur de la trampe , inférées
la bafe latérale de la trompe.
Trompe avancée , alongée , droite , prefque
conique, obtufe.
Deux yeux.
Abdom-n confondu avec le coteelet.
195. Faucheur.
Plialangium , Lin. Geoff. Fab.
Deux antennules alongées , filiformes ,
courbées , compofees de quatre articles , dont
le fécond & le quatrième p'us longs que les
autres, inférées à la bafe externe des mâchoires.
Bouche munie de mandibules cv de mâ-
choires.
F
42
INTRODUCTION
Mandibules avancées , dures , compo
fées de deux pièces , dont la leconde ar-
mée d'une dent mobile en forme de pinces.
Deux yeux.
Abdomen confondu avec le corc:kt, ou très peu
dijîincl.
1^4. Araignée.
Aranea , Lin. Geoff. FaK
Deux antennules filiformes, a'ongéiS, com-
pofées de cinq articles, donr le dernier en
maffe , contenant les parries de la géni
ration, dans les mâles, inférées à la bafe
latéale des mâchoires.
Bouche munie de mandibules &c de ma
ehoires.
Man.libules épaifles, fortes , dures , corn-
pofées de dejx pièces, dont la dernière mince ,
très-fo re & très aiguë.
Huit yeux.
Abdomen Jéparé du corceîet par un écran-
glanent.
19$. Scorpion.
Scorpio , L n. Fab. Degeer.
Deux antennules longues , très greffes , ar-
ticulées , te-minées en pinces , inférées à la bafe
latérale de la bouche.
Bouche munie de mandibules & de mâ-
chohes.
Mandibules courtes, épaifles , terminées en
pinces.
Six ou huit yeux.
Abdomen joint au corceîet , & terminé par
une longue qu:ue articulée & armée d un ai
guillon.
Deux lames dentelées , en forme de peigne ,
au -défions du corps:
196. Pince.
Chili fer , GeoiF. Degeer. Phalangium , Lin.
Scorpio , Fab.
Deux antennules très-longues , affez groffes,
articulées ,. term.nées en pinces , inlérées à la
bafe latérale de la bouche.
Bouche munie de mandibules &c de ma
ehoires.
Mandibules courtes, prefque cylindriques ,
fimples.
Deux yeux.
Abdomen [impie , joint au- corceîet.
Point de lames fous U corps.
Section III.
C R V S7 A CES.
Huit , dix , quatorze pattes , ou un nombre plut
conjidérable.
Deux ou quatre antennes.
197. Monocle.
Monoculus , Lin. GeofF. Fab. Binoculus *
Geolï.
Antennes (impies , fétacées ou branchues î
articles très nombreux , à peine diftincts.
Bouche munie de mandibules , de mâ-
choires & d'antennules.
Quatre antennules inégales •, les antérieures
compo ées de quatre articles , dont le pre-
mier petit & le dernier affez gros; les pofté-
rieures de trois , dont le dernier creux, en forme
d'oreille.
Huit ou dix nattes.
Corps terminé^ar une queue pointue , fimpfc
ou fourchue.
198. Crabe.
Cancer, Lin. Geoff. Fab.
Quatre antennes très courtes, prefque éga-
les ; les deux antérieures fétacées; les deux
poftérieures filiformes.
Deux yeux pétioles , mobiles.
Bouche munie de mandibules & de fix
antennules bifides.
Corps ovale, quarré , triangulaire r terminé
par une queue articulée, recourbée, foliacée,
appliquée fous le corps.
Dix pattes, dont les deux antérieures eq
forme de pinces.
199. Pagure,
Pagurus, Fab. Cancer, Lin.
Quatre antennes ; les deux antérieures lon-
gues, entières S: létacées ; les deux poftéiieuieî
courtes , filitcrmes ; le dernier article bifide.
Deux yeux alongés, pétioles, mobiles.
Bouche munis de mandibules & de fix an-
tennules bifides.
Corps alongé; extrémité molle & cachée.
Dix pa:tes , dont les deux antérieures ei>
forme de pinces^
2-0. Scyliare.
Scyllarus , Fab. Cancer , Lin.
Deux antennes très courtes, filiformes,, coni*
L'HISTOIRE NATURELLE. 45
fïofées de quatre articles cylindriques , dont
e dernier bifide.
Deux pièces larges, aplaties, biarticulées ,
en forme d'aviron, au-devant de la tête.
Deux yeux pétioles , mobiles.
Bouche munie de mandibules Se de fix
antennules bifides.
Corps alongé, terminé par une queue arti-
culée , garnie de cinq feui kts.
Dix pattes , terminées par un onglet fimple.
101. Hippe.
Hippa , Fab. Cancer, Lin.
Deux antennes de longueur médiocre , pé-
donculées, fétacées, couvertes de poils ou de
cils très- ferrés.
Deux yeux pédoncules , mobi'es.
Bouche munie de mandibules & de fix an-
tennules bifides.
Corps alongé , terminé par une queue ar-
ticulée , garnie de cinq feuillets.
Dix pattes, dont les deux antérieures fou
vent en forme de pinces.
zo-. EcrevifTe.
Jlflacus , Fab. Cancer , Lin. GeofF.
Quatre antennes ; 1 s deux fupérieures très
longues & fétacées ; les deux inférieures courtes ,
compofées de quatre articles , dont le dernier
double Si. fétacé.
Deux yeux arrondis, pédoncules , mobiles.
Bouche munie de mandibules & de fix
antennules bifides.
Corps a'ongé, terminé par une queue ar-
ticulée , garnie de cinq reuillets.
Dix pattes , dont les deux antérieures fou-
vent en forme de pinces.
203. Squille.
Squilla, Fab. Deg. Cancer , Lin.
Quatre antennes prefq n'égales ; les anté
rieures filiformes, terminées par deux ou trois
filets fétacés -, les poftérieures fimples Si fili-
formes.
Deux yeux pédoncules , mobiles.
Bouche munie de mandibules & de fix
antennules bifides.
Corps alongé , terminé par une queue ar
ticulée , garnie de cinq feuillets.
Quatorze pattes , terminées par des onglets
fimples.
204. Crevette.
Gammarus , Fab. Cancer , Lin. GeofT.
Squilla, Deg,
à feize , terminées par d:s
Quatre antennes fimples, pédonculéesiles
antérieures courtes 8c fubuléesi les poftérieures
plus longues Si fétacées.
Deux yeux pédoncules , mobiles.
Bouche munie de mandibules Si de fix an-
tennules bifides.
Corps alongé, fouvent comprimé, termine
par une q eue articulée , garnie de cinq
feuillets,
Pattes , de di
onglets fimples.
205. Afelle.
Afeltus , GeofF. SauilLi , Degeer. Onifcus ,
Lin. Fab.-
Quatre antennes fétacées : les deux anté-
rieures plus rapprochées & plus longues que
les poftérieures : artic'es nombreux.
Bouche fans mandibules ou mâchoires
apparentes.
Deux antennules courtes , filiformes : le
dernier article court Si étro't.
Corps compofé de plutisir.s anneaux, Se
terminé par une queue large, plus ou moins
longue, munie de deux filets bifides.
Quatorze pattes , terminées par un'onglet
fimple , fort Si crochu.
zo6. Cloporte.
Onifcus , Lin. GeofF. Fab.
Deux antennes fé'acées , btifées : cinq ar-
ticles , dont le dernier fétacé , Si compofé
d'un nombre plus ou moins grand d'articles
très- peu diftin&s.
Bouche munie de mandibules , de mâ-
choires Se de quatre antennules courtes ,
filiformes.
Corps compofé de plufieurs anneaux , &
terminé par deux appendices fimples , féta-
cées , fouvent très co/.rtes & à peine vifibles.
Quatorze pattes terminées par un onglet
fimple.
207. Iu'e.
Iulus , Lin. GeofT. Fab.
Deux antennes courtes , filiformes , pres-
que en roafle : fept article', dont le pénultième
un peu plus gros que les autres ; Si le der-
nier pet't Si arrondi à fon extrémité.
Bouche munie de mandibules Se de mâ-
choires très petites , &c de deux antennules
courtes , filiformes , inférées entre les mandi-
bules & les mâchoires.
Corps compofé de plufieurs anneaux , fans
appendices.
F a
44 INTRODUCTION
Deux partes de pattes à chaque anneau-,
nombre de pattes indéterminé.
zo8. Scolopendre.
Scoloptndra, Lin. GeofT. Fab.
Deux antennes fétacées: articles nombreux.
Bouche munie de mandibules & de deux*
antennules afTez longues.
A LUI ST. NAT.
Deux crochets longs , recourbés , très«
aigus , inférés au-deflbus de la bouche.
Corps compofé de plufieurs anneaux , fans
appendices.
Une paire de pattes à chaque anneau , ter-
minées par un onglet fimple.
4?
jf\BDOMEN , mot latin qui lignifie ventre ,
Se que les entomologiftes ont confervé en françois.
L'abdomen eft la partie poftérieure du corps d'un
inlecle , qui fc trouve unie au corcelct par une cf-
pèce de filet plus ou inoins long & étroit , ou qui
eft intimement joint avec lui : il eft recouvert des
aîles Se des étuis dans les infeûes qui en font pourvus.
Il eft divifé en plufieurs fegmens ou anneaux , fur
les côtés dcfquels fe trouve une petite ouvetture fou-
vent imperceptible , nommée ftigmate, par où l'in-
fcCte tefpire. Il contient les inteftins Se les parties de
la génération, excepté dans les crabes , les araignées
maies , &c. On divife X abdomen eu partie fupérieure ,
qui prend le nom de dos , ou qui confervé plus par-
ticulièrement celui d'abdomen ; & en partie inférieure
a qui on a donné le nom de ventre. Il offre fouvent
aux encomologiftcs de très-bons caractères fpécifî-
ques. On confidère fes anneaux ou fegmens , fa
forme, fa connexion, fa proportion, Ca.furfaçe
les bords Se fon extrémité , où fe trouve ordi-
nairement Y anus.
Le nombre des anneaux varie. II y en a fix dans
les fearabés & dans prefque tous les coléoptères ; fix
ou fept dans les ichneumons , les abeilles ; huit ou
neuf dans les libellules ; un nombre considérable
dans les ïules , les fcolopendres ; il n'y en a point
d' appareils dans les araignées Si les mittes.
La forme de l'abdomen varie beaucoup.
II eft aplati , deprejfum, lorfquele diamètre tranf-
verfal eft plus grand que le vertical ; les fcolopendres.
Comprimé , compreJJ'um , lorfque le diamètre tranf-
verfal eft moindre que le vertical ; les criquets ,
quelques ichneumons.
Cylindtiquc , cylindricum , lorfque le diamètte
traniverfal eft égal au vertical dans toute' fa lon-
gueur ; quelques libellules.
Linéaite , linearc , lorfqu'il eft mince & d'une
épajffeur égale dans toute fa longueur ; quelques
ichneumons.
Ovale, ovatum , lorfqu'il prend la forme d'un
«rufj c'eft-à-dirc , lorfque le diamètre traniverfal
eft moindre que le longitudinal , & qu'il fe termine
par deux pointes ^moufi'ées ; quelques afaignées.
Otbiculé , orbiculutum , lorfque le diamètte tranf-
verfal eft égal au diamètre longitudinal ; quelques
araignées.
Sphériquc, fpluricum , lorfqu'il eft parfaitement
rond ; quelques araignées.
Conique , conicum , lorfque le diamètre tranfvcr-
fal eft égal au vettical , & qu'il diminue d'épaifleur
de la baie à la pointe ; l'abeille conique.
Terminé enmaile, ciavatum, lorfquele bout eft
arrondi Se qu'il eft plus gros que le milieu & la
bafe; l'évanie appendigaflrc.
En forme de faulx , falcatum , lorfqu'il eft courbé
Se qu'il paroît comme tranchant ; quelques ichneu-
mons.
Pétiole , petiolatum , lorfqu'il eft porté fur un filet
aminci , comme une feuille eft portée fur fon pétiole ;
plufieurs fphex.
Courbé en-deffous , incurvum , dans quelques
ichneumons.
Recourbé en-deffus, recurvum.
Sa connexion. Il eft feflile , fejple, lorfqu'il eft
attaché immédiatement au corcelet ; les tentrèdes.
Pétiole , petiolatum , lorfqu'il eft attaché au cor-
celet par un pédicule plus ou moins long 3c aminci ;
les fphex.
Adoffé , adnatum , lorfqu'il eft joint, à fa partie
inférieure , par un pédicule court ; les araignées.
Surpofé , impojitum , lorfqu'il eft joint par un file;
qui part de fa partie fupérieure ; l'évanie appendi-
gaftre.
Ses proportions. Il eft long ou court, lar^e ou
étroit , en le comparant avec le corcelet.
Sa surface. Il eft glabre, glabrum , lorfqu'il eft
lille , fans poils , ni duvet.
Tomenteux , cotonneux , tomentofum , lorfqu'il eft
couvert d'un duvet ferré.
Poileux , couvert de poils , pilefum , lorfqu'il y a
des poils peu nombreux, très-apparens 5 quelques
mouches.
Velu, villofum , lorfque les poils font lonss &
ferrés ; les hombilles.
Hériflé , hirtum , lorfque les poils font roides.
Epineux , fpinofum , lurfqu'ils reffemblent à une
épine ; quelques araignées.
Fafciculé , fafcicuLatum , lorfque les poils font ra-
maflés en houppes.
Cannelé , canaiuulatum , lorfqu'il eft creufé pro-
fondément.
En carène , carinatum , lorfqu'il eft taillé de façon
qu'il prend la forme du défions à un navire.
Pointillé ,punaatum , lorfqu'il eft parfemé de petits
points enfoncés.
A deux cornes , bicorne , lorfqu'il y a deux ap-
pendices mobiles ou folides ; les pucerons.
Brachiatum : on a donné le nom d'appendices
brachiales aux feuillets membraneux , larges , fou-
vent divifés en plufieurs parties , tels qu'on les voit
dans les écrevin'es. ( Cancri brachiuri Lîx. )
Tranfparent , pclluccus , pellucidum , lorfque les
anneaux font comme de la corne rranfparentej les
vers luifans , la mouche tranfparente.
Ses bords. Il eft entier, irttegrum,
4<? A B E
En forme de fcie , [erratum , lorfqu'il Ce termine ,
dans fon contour, par de petits angles aigus , placés
les uns à la fuite des autres ; la naucore.
En lobes , lobacum , lorfqu'il eft divifé en plufieurs
parties ; quelques pous.
Plié , plicatum , lorfqu'il y a tranfverfalement des
plis bien marqués ; les puceron*.
Folié , foliatum, lorfqu'il déborde de chaque côté
des aîles, & qu'il imite une feuille, mantis gongy-
lodes.
Tentacule , tentaculatum , lorfqu'il y a des parties
qui fortent & rentrent dans le corps ; les cicindèles
a cocardes, Geof. Malachius , Fab.
Martine , marginatum , lorfque fes bords font un
peu relevés.
On confidère encore dans {'abdomen l'anus Se les
parties qui l'avoifinenc. Voyeç. Anus.
Les crabes , écrevilfes , Sec. n'ont point d'ab-
domen apparent. L'eftomac , les parties de la géné-
ration , & tous les autres vifeères , fe trouvent placés
dans le corps même de ces animaux, dans la partie
qui répond à la poitrine des autres infectes, & qui
eft d'une feule pièce : celle qui vient après a reçu
improprement le iiojri d'abdomen , puifque ce n'eft
qu'une efpèce de queue articulée , plus étroite que
le corps de l'animal , privée des parties de la géné-
ration , de l'eftomac , des inteftins & des ftigmates :
la feule partie qui s'y trouve , c'eft l'anus , auquel
un inteftin aboutit en ligne droite pour y porter les
excrémens.
AFEILLE , Ans. Genre d'infectes de la clalTe des
hyménoptères.
V Abeille eft un infeûe plus ou moins velu , muni
de quatre ailes inégales, membraneufes , veinées ,
de deux antennes articulées , de deux mandibules ,
d'une trompe plus ou moins longue, coudée, &
d'un aiguillon tiès-poinm , rétradtible , caché dans
la partie poftérieure du ventre. Ce genre eft très-
r ombreux , & les efj èces font fouvent peu diftincles.
D'après la forme de leur trompe , M. Fabrieius çn a
féparé un grand nombre , dont il a établi deux
autres genres , fous les noms d'andrene , ar.drena ,
& de nomade , nomada. A l'imitation de M. Scopoli ,
nous en avons établi (in troifièmc, fous le nom
tfèncere , enc'era, qui diffère des véritables abeilles,
non-feulement parle nombre des pièces de la bou-
che, mais encore par la forme des antennes , qui
foin longues , filiformes , égales, entières , tandis
qu'elles foin courtes, brifées & inégales dans \'a-
beltte. La principale différence qu'il y a de ! abeille
à l'andrenr.é , c'eft que la trompe de la première
eft divifée en cinq pièces , & celle de la féconde
en trois. On diflingue , au premier coup - d'ccjl ,
lire guêpe d'une abeille , parce que la première
a le corps liflè , tandis que celui de l'abeille eft
plus ou moins velu j mais la forme de la bou-
che les éloigne encore plus l'une de l'antre j la guêpe
n'a prefque" point de trompe, du moins eft-elie (i
coure , qu'on ne peut l'appercevoir qu'avec beau-
coup de peine. J.es abeilles ont encore un caraderç
A B E
qui leur eft propre ; il confifte dans le premier article
des tarfes , qui eft aplati , très-large , aura grand
que les quatre autres pris enfemble, & garni inté-
rieurement de poils courts , roides , ttès-ferrés ,
deftinés à tranfporter Se retenir la cire , dont elles
fe fervent pour la conftruétion de leurs nids. Quel-
ques efpèces cependant portent la cire fous leur
ventre ; mais le premier article des tarfes n'en eft
pas moins plus gros Se plus garni de poils que dans
les guêpes Se les autres genres qui en approchent
le plus.
Les antennes des abeilles font filiformes , à-peu-
près de la longueur de la moitié du corcelet : le
premier article eft longSc cylindrique ; le fécond eft
court Se prefque arrondi ; le troifièmc eft conique ;
les autres font courts , égaux entr'eux & cylindriques.
Elles font ordinairement coudées à la jonction du
premier article avec le fécond , Se elles forment un
angle droit , ou plus ou moins obtus.
La tête eft velue , courte , un peu aplatie , Se
moins large que le corps : elle eft munie , a fa partie
latérale, de deux yeux, afiez grands, ovales, oblongs ,
peu faillans , Se de trois petits yeux lilfes , arrondis ,
difpofés en triangle , 5c placés fur le vertex. Elle
tient au corcelet par un filet très-mince & très-court,
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure ,
de deux mandibules , d'une trompe coudée , plus
ou moins longue , fuivant les efpèces, Se de quatre
antcnnulcs , courtes Se filiformes. La lèvre fupérieure
eft une pièce mobile , large , plate , allez dure ,
prefque cornée, arrondie ou légèrement échancrée ,
ciliée & placée à la partie antérieure de la tête , au-
deflus des mandibules. Celles-ci font grandes, fortes ,'
tfès-dures , convexes extérieurement , concaves in-
térieurement , Se terminées par un rebord tranchant ,
quelquefois légèrement dentelé : elles font mues la-
téralement par des mufcles affez forts. La trompe
eft coudée , repliée fur elle-même , Se cachée , lorf-
que l'infecte n'en fait pas ufage , dans un enfonce-
ment qui fe trouve depuis les mandibules jufqu'au
filet qui unit la tête au corcelet. Elle eft compofée
de cinq pièces , lavoir ; deux latérales , grandes ,
dures , cornées , concaves à leur partie interne , qui
enveloppent ou fervent de gaine aux trois autres ,
dans toute leur étendue. Ces pièces font coudées vers
leur milieu , Se elles fe terminent en pointe. Les trois
pièces du milieu paroilVent réunies depuis leur baie
jufqu'à leur courbure; là, elles fe divifent en trois
pièces , dont deux extérieures , larges , aplaties ,
un peu concaves , prefque mcmbrancules , fervent
d'enveloppe à la pièce du milieu , qui eft filiforme ,
cylindrique , ou légèrement aplatie , garnie de poiI$
très-fins , & terminée en pointe obtufe. Si on exa-
mine au microfeope l'extrémité de cette pièce , on
croit y appercevoir un petit trou , qtï'on a regardé
comme l'ouverture par le moyen de laquelle ['abeille
fuce le fuc miclleax des fleurs. Les antennulcs font
courtes Se filiformes ; les deux antérieures , compolèes
de fix articles prefque égaux Se coniques, ont leur
infection à la courbure des deux grandes pièces ex-.
ABÊ
Prieures ; & les poftérieures , composes de cinq
articles , font inférées à l'extrémité des pièces
moyennes. Nous obferverons que le nombre de ces
articles n'eft pas confiant : nous n'en avons trouvé
ordinairement que deux , tant aux antérieures qu'aux
poftérieures , à toutes les abeilles de la première fa-
mille.
Indépendamment de l'ouverture prcfque infcniiblc
que l'on croit appercevoir au bout de la trompe ,
les abeilles en ont une autre beaucoup plus grande ,
qui eft leur véritable bouche. Elle eft fituée à la
bafe fupérieure de la trompe , entre celle-ci Se les
mandibules. Elle eft difficile à appercevoir , parce
qu'elle eft recouverte par une efpèce de languette
charnue , prefque membraneufe , large à fa baie &
terminée en pointe , qui la cache entièrement ;
mais fi on tire la trompe en avant , autant qu'il
eft poffible de la tirer tans rien déchirer , on ap-
percevra la bouche dont nous parlons , que l'on
aura ramenée hors de fon opercule. On peut aulii faci-
lement la foulever par le moyen d'une pointe fine.
Rcaumur tâche d'expliquer comment ['abeille fait
paiTer les fucs des plantes dans fa bouche, « Il n'eft
pas aifé , dit-il , de bien connoicre la manière dont
la trompe opère pour faire palier dans l'intérieur
de la bouche la liqueur qu'elle enlève à une fleur.
Ce quifemble plus vraifemblable , ce qu'on a penlé
jufqu'ici généralement, ce qu'a cru Swammcrdam ,
& ce que j'ai cru pendant long-tems avec lui , c'eft
que la trompe eft une efpèce de corps de pompe ,
que fou bout eft percé d'un trou, par lequel la
liqueur peut être afpirée ; enfin , qu'il y a dans le
corps de la trompe des pillons , au des parties équi-
valentes propres a faire l'afpiration. On ne s'eft pas
même avifé de douter que ce ne fût pas la le vrai
jeu de la trompe ; & je n'en euffe pas douté auffi ,
li je n'euffe penfé à avoir recours a un expédient
très-fimple , pour voir cette partie en aûion plus à
faife & plus diilinâement qn'on ne la peut voir
lorfqu'elle tire d'une fleur le peu de liqueur miellée
qu'elle y trouve. Tantôt j'ai Amplement induitl, d'une
légère couche de miel , quelques endroits des parois
d'un tube de verre , de quatre à cinq lignes de dia-
mètre , & tantôt j'y ai mis par-ci par-la quelques
gouttes de miel. Des abeilles ont été enfuite intro-
duites & renfermées dans le tube. En pareil cas ,
elles oublient prefque fur-le-champ qu'elles font
prifonnières. On ne tarde pas à voir , d'aufïï près
qu'il eft poffible ,. quelqu'une qui fe met à fucer
le miel ; c'eft en obfcrvant de celles-ci , que j'ai
commencé à douter que la trompe des abeilles dût
<tre regardée comme une pompe, car l' abeille ne
femble pas devoir s'y prendre autrement pour tirer
le miel de de/lus une fleur que de deilus un tube ;
& dans cette dernière dreonftance , il ne m'a jamais
paru que le miel fut pris par fuccion. La mouche ne
m'a jamais paru chercher précifément à pofer le
bout de la trompe dans la petite couche de liqueur ,
comme cela Jcvroit être , fi la liqueur devoir être
«fpiiéc & intxoduice par le trou qu'on y fuppofe,
ABE
47
Dès quel' abeille fe trouve auprès de l'endroit enduit de
miel , elle alonge fa trompe , c'eft-à-dire , qu'elle en
porte le bout à une ligne ou plus par-delà les bouts
des étuis , qui ne celfent pas de la couvrir dans le refte
de fon étendue. Si le miel ne fait qu'enduire la fur-
face du verre , la portion de la partie antérieure
de la trompe , qui ell à découvert , fe contourne &
fe courbe au point néceflaire , pour que fa furface
fupérieure s'applique contre le verre ; la , cette partie
fait précifément tout ce que feroit la langue d'un
animal occupé à lécher quelque liqueur. Elle frotte
le verre à diverfes reprifes, & fe donne, avec une
vîtefle merveilleufe , cent & cent inflexions diffé-
rentes.
Si la couche de liqueur qui a été offerte à l'a-'
beille eft épaiffe , fi elle rencontre une goutte de
miel, alors elle fait entrer la partie antérieure de
fa trompe dans la liqueur ; mais il femble encore
que ce loit pour l'y faire agir , comme un chien qui
lape du lait ou du bouillon , fait agir fa langue.
Dans la goutte de miel même , Y abeille plie le bout
de fa trompe , elle l'alonge & le raccourcit alterna-
tivement ; enfin , elle l'en retire d'inftant en inftant ;
alors on lui voit, non-feulement alonger &: raccour-1
cir ce bout alternativement , on voit qu'elle lui fait
faire des fmuofités , & fur-tout qu'elle rend de tems-
en tems fa furface fupérieure concave , comme pour
donner une pente vers la tète, à la liqueur dont
elle s'eft chargée. En un mot , la trompe païoît agirr
comme une langue , & non comme une pompe.
Le bout de la trompe , l'endroit où l'on veut que
foit Touvertuie, eft fouvent au-deflus de la furface
de la liqueur , dans laquelle l 'abeille puife ». ( Reaum>
Mem.tom. f , pag. 510).
Le corcelet eft grand , convexe & couvert de poils-
fins &très-ferrés : Il donne naiffance , à fa partie in-
férieure , aux fix pattes de l'infecte.
L'abdomen eft féparé du corcelet par un étran-
glement : il eft compofé de fix anneaux diftinéls r
& terminé , dans les femelles & les mulets ,
par un aiguillon très-pointu , caché dans le ventre ,
que X abeille fait fortir à volonté , par le moyen de
quelques mufcles, qui y font attachés. La ftructure
de cet aiguillon eft très-remarquable ; il eft accom-
pagné de deux pièces oblongues , prefque membra-
neufes , arrondies par le bout , creufées en gou-
tière à leur partie interne , qui l'enveloppent en-
tièremeit lorfqu'il eft dans le corps de l'infeéle.
Si on preiîe fortement le ventre d'une abeille , on
fait fortir l'aiguillon , & on voit ces deux pièces ,
qui lui fervoient de gaine , fe féparer & s'écarter
un peu l'une de l'autre. Si on le tient quelque tems"
dans cet état , on voit fe former à fon extrémité
une petite gouttelette d'une liqueur claire, tranf-
parente , cauilique , brûlante , qui eft le venin que
l'infecte introduit dans les plaies qu'il fait. Un peu
au-deflous de ces deux pièces , il y en a trois autres
de chaque côté , plates , à-peu-près ovales , carti-
lagineufes ,. réunies enfcmble par une membrane-
flexible p & auxquelles pluliems mufcjcs ont kuç
48
A B E
attache. La bafc de l'aiguillon eft folidc , épaillc
& allez groffe , & le corps en eft mince , dur ,
très-délié , & terminé en une pointe fine. Cependant
cet aiguillon , tel qu'il le montre alors à nos yeux ,
n'eft point ample, mais compote de trois pièces.
Si on examine au microfeope ce corps fi délié , qu'on
avoit d'abord pris pour un aiguillon , on verra que
ce n'eft que la gaine ou le tuyau de deux autres
aiguillons ou dards, incomparablement phi', fins,
& parfaitement femblablcs entr'eux. On pourra re-
marquer que la circonférence de la gaine eft ar-
rondie & unie à fa partie fupérieure & latérale ,
mais qu'en dellcrns , elle a une efpèce de cannelure ,
qui va en ligne droite de fa bafe à fa pointe , &
que cette pointe , qui paroilfoit fi fine , eu obtufe
& percée , pour donner partage aux deux aiguillons
contenus dans la cannelure. On parvient même fa-
cilement à les détacher , par le moyen d'une pointe
très-fine , qu'on peut introduire à l'endroit ou ces
filets déliés ne font pas encore reçus dans la can-
nelure , c'eft-à-dire , à leur bafc. Ces dards ont ,
vers leur extrémité , d'un côté feulement , des den-
telures fines . dont la pointe eft dirigée vers la bafc
de l'aiguillon. Ce font fans doute ces dentelures qui
t'ont que l' abeille laine fon aiguillon lorsqu'elle veut
le retirer avec trop de précipitation. La forme de ces
dentelures n'empêche pas l'aiguillon de pénétrer dans
les corps où Y abeille veut l'introduire , mais elle deit
l'empêcher de fortir avec la même facilité.
Les abeilles ne piquent jamais fans verfer en
même-tems , dans la plaie , une efpèce de poifon , qui
coule tout le long de la cannelure de la gaine, &: qui
accompagne les deux dards. Ce poifon eft foun.i pai
une veille placée dans l'abdomen, a peu de diftancede
la bafe de l'aiguillon , formée d'une membrane
mince , allez folide , tranfparentc , oblongue , &
terminée par deux vaifieaux , dont l'un va aboutir
a la bafe de l'aiguillon , & l'autre fe dirige dans
l'intérieur du corps. Celui-ci eft divifé en deux ,
fuivant lesobfcrvations de Swammcrdam. Lorfqu'une
abeille a enfoncé fon aiguillon dans notre chair
pu dans quelque corps un peu folidc , Se que ,
preifée de s'enfuir, elle veut le retirer avec trop
de précipitation , elle l'y laine ordinairement , Si
avec lui les plaques carrilagineufes qui fe trouvent
à fa bafe , les mufcles qui y ont leur atr.iche ,
Si fouvent encore la véficule du venin. La blellure
qu'elle fe fait à elle-même , par la perte de ces par-
ties , lui fait perdre aufli bientôt la vie : mais cet
aiguillon , introduit dans notre chair , paroît agir
&^ s'enfoncer plus profondément , quoique détaché
du corps de l'abeille. Cette action n'eft pas due à
)a forme des dards , comme quelques naturaliftes
l'ont cru, mais aux mufelcs, qui continuent leur
jeu, & qui le contractent encore plus d'une minute
après qu'ils font féparés du corps de l'inlecte.
Les pattes, au nombre de fix , font composées
tle Ja hanche , de la cuiile, de la jambe & du tarfe.
{.a hanche eft la pièce qui unit la patte au corps de
j'infecte ; elle eft bgjuisoup plus courte que la cuiile,
A B E
Si elle en a à-peu-près l'épaùleur. La riuife eft afleZ
longue , peu renflée , prcfque cylindrique , quel-
quefois anguleufe. La jambe , qui vient après, eft
un peu plus courte que la cuule : celle des pattes
postérieures eft allez longue , comprimée , un
peu dilatée & prcfque triangulaire. Le tarfe eft
divifé en cinq articles ; le premier eft large, un
peu comprimé , aufli long que les quatre qui fuivent
pris cnfcmble ; les trois qui viennent après font
petits & de figure conique. Le dernier eft un peu
alongé & terminé par deux crochets recourbés, entre
lclqucls on voit une efpèce de houppe. Les pattes
poltérieures l'ont beaucoup plus longues que celles
de la féconde paire , & celles-ci le font un peu
plus que les deux antérieures ; elles font plus ou.
moins velues , fuivant les efpèccs ; les poftérieures
le font quelquefois considérablement. La première
pièce des taries de la plupart des efpèces , eft garnie
intérieurement de pluficurs rangées de poils courts
& tiès-ferrés, par le moyen delquels la cire defti-
née à la conftruction des nids , eft fixée & tranf-
portée.
Les aîles font au nombre de quatre ; elles font
membraneufes & placées horifontaicment deux à
deux, les unes à côté des autres, tout le long du
dos : elles ont leur infertion a la partie poftérieure
5c latérale du corcelct ; les fupéricures font plus
grandes &; plus longues que les inférieures. On dif-
cmgue , fur chaque , pluficurs nervures faillantes ,
qui font les vailîeaux deftinés à porter les fucs qui
leur font nécellaires. On fait que les abeilles font
entendre en volant un bruit allez fort , auquel oa
a donné le nom de bourdonnement : ce bruit eft oc-
cafionné par un trémouflement , une forte vibra-
tion de la partie interne des aîles fupérieures.
Voye^ Aîle.
Tout le corps des abeilles eft plus ou moins cou-
vert de poils longs , fins & ferrés; ce qui fuffit pour
diftinguer , au premier coup -d'oeil, ce genre de celui
des guêpes. Mais toutes les abeilles ne font pas éga-
lement velues ; celles de la première famille le font
beaucoup plus que les autres. La tête , le corcelct ,
la poitrine Si les pattes poftérieures , en ont or-
dinairement une plus grande quantité. Chaque poil
vu au microfeope , rcflcmble à une petite plante
qui n'a qu'une feule tige, de chaque côté de la-
quelle partent des feuilles oblongues , étroites Si
oppofées , qui font avec la tige un angle un peu
aigu. Les poils qui fe trouvent à la partie interne
des cuiiles poftérieures de la plupart des efpèces
font fimples , beaucoup plus gros Si plus ferrés
que les autres. Les poils, dent le corps de ces in-
fectes eft couvert , paroiifent deftinés principalement
à détacher les pouiîièrcs des étamines. On voit
fouvent des ai ei lies fc rouler dans les fleurs & en
fortir toutes couvâtes de ce:te pouflière , qu'elles
emploient à la conltruction de leurs mds.
On compte parmi la plupart des abeilles connues,
des m nies , des femelles , & des individus qui ne
joujJient d'aucun fexg , qui par conféquent , ne
peuvent
A BE
peuvent fe reproduire , & qui font fpécialcmcnt déf-
îmes au travail , c'eft-à-dire , à la conftruction des
nids , à l'approvilionnemcnt de tout ce qui eft né-
cciraire , & enfin à élever les petits, comme on peut
l'obfcrver dans les abeilles à miel, & toutes celles
oui vivent en grandes fociétés. Mais quelques abeilles
lolitaires paroillent n'avoir point de mulets , car on
ne rencontre que des mâles & des femelles ; celles-
ci font chargées feules du foin du ménage. Chaque
femelle fait ion nid aux approches de la belle faifon ;
elle conftruit des alvéoles , dont la figure varie
dans les différentes efpèces ; elle pond un œuf dans
chaque alvéole , y met la provifion néceffaire à la
nourriture de la larve qui doit en fortir , après quoi
elle la ferme foigneufement. Quelques-unes enfin
conftruifent des alvéoles ifolés , qu'elles rempliffent
également de provifion , Se qu'elles ferment , après
y avoir dépofé un œuf. Reaumur a donné le nom
de pâtée à cette provifion : c'eft une elpece de
miel , un peu moins liquide que le miel ordinaire , que
la mère recueille fur les fleurs , & qu'elle, prépare
dans fon eftomac , ainfi que le font les abeilles à miel.
Avant de pafler à la defeription des différentes
efpèces d'abeilles , nous croyons devoir due un
mot de celles qu'il nous importe le plus de con-
naître.
Perfonne n'ignore que , parmi les abeilles à miel ,
il y a des mâles , des femelles & des mulets. On a
donné le nom d' ouvrières , operarii , fpadones , aux
dernières , celles fur qui roule tout le foin du mé-
nage , Se qui font privées de fexe : elles font très-
nombreufes dans chaque fociété. Les mâles font
défignés fous les noms de bourdon , faux-bourdon ,
fuci : ils font beaucoup moins nombreux que les
ouvrières. Enfin on a donné le nom de reine à la
femelle ; celle-ci eft ordinairement feule , & c'eft
d'elle que dépend l'exiftence , l'entretien & la mul-
tiplication de la fociété. Il eft aifé de diftinguer
ces trois différentes abeilles. On reconnoît les
mâles à la forme du corps , plus velu & plus gros
que celui des ouvrières ; leur tète eft plus groffe
Se plus arrondie ; leurs yeux font plus grands ; leur
trompe eft plus courte ; ils n'ont point d'aiguillon ;
les pattes poftérieures n'ont pas les rangées de poils
que l'on voit à celles des ouvrières ; enfin , ils font
Pourvus des parties de la génération. Si on prefle
fortement leur ventre on fait fortir un corps charnu ,
allez gros , compofé d'une efpèce de crochet , placé
au milieu , & de deux appendices latérales , ter-
minées en pointe. Les ouvrières, privées de fexe,
n'ont point les parties fexuelles que l'on appercoit
aux mâles , ni celles que l'on trouve dans le corps
des femelles : elles font plus petites , moins velues ;
leurs yeux font moins gros; leur trompe eft plus
longue ; leurs pattes font garnies de plufieurs rangées
de poils courts, ferrés Se affez roides ; enfin , elles
ont un aiguillon prefque droit. La femelle eft re-
marquable par fa grandeur , qui eft prefque double
de celle des mâles; fon corps eft plus alongé ; fa
trompe eft plus courte que celle des ouvrières;
Hiftoirc Naturelle , Infttles, Tome I.
ABE 4S>
les pattes- poftérieures n'ont pas les rangées de poils
que l'on voit à celles-ci ; elle a un aiguillon très-
fort, un peu courbé; on remarque enfin, à fa
partie poltérieure une petite fente , qui défigne
ton fexe, Se on trouve dans l'intérieur du corps,
les ovaires prefque toujours remplis d'une quanti»
d'ecufs plus ou moins gros Se plus ou moins nom-
breux , fuivant la faifon.
Le lieu où les abeilles habitent naturellement eft
un point de leur hiftoire , qui n'a point encore été
éclairci par les naturaliftes. Quelques-uns avancent
qu'elles étoient toutes fauvages , fixées dans les
vaftes forêts de la Mofcovie Se du Nord , où elles
trouvoient aifément à s'établir dans des creux d'arbres
antiques ou de rochers efearpés. Mais nous avons
beaucoup de répugnance à adopter cette opinion ,
à moins que par ces déferts de la Mofcovie Se du
Nord , ou ne veuille entendre les parties les plus
chaudes de la Sibérie , & le» frontières de la Perle ,
où d'habiles obfervateurs ont retrouvé le type de
la plupart des animaux domeftiques. ïl eft bien cer-
tain qu'en Italie , dans prefque toute l'Afie , &
même dans nos provinces méridionales , on trouve
foyttvent des abeilles fauvages.
Stspe etiam effofiis {fi vera tfl fuma. ) latebris ,
Sub terra foctére larem ; penïtufque repenti
Pumicibufque coins , exeftsque arboris antro-
VlRG. GEORG. Liv. IV.
Souvent même on les voit s'établir fous la terre,
Habiter de vieux troncs , fe loger dans la pierre.
De ni e.
Mais il refte à décider fi ce font des effaims dé-
ferteurs devenus fauvages , ou la continuation de
la race primordiale.
S'il faut en croire les voyageurs , nos abeilles à
miel fe retrouvent en Amérique. Don Ulloa ( Me'm.
Pkil. dife. y. ) rapporte que les effaims A' abeilles
domeftiques fe font beaucoup multipliés à l'ifle de
Cuba , dans le voifinage de la Havane , pendant
un court efpace de tems écoulé depuis 1764. Il n'y
en avoit pas auparavant dans cette Ifle, finon de
fauvages , & d'une efpèce différente. Les familles
qui jufqu" alors avoient demeuré à Saint-Auguftin de
Floride , s'étant rendues dans l'ifle de Cuba , appor-
tèrent avec elles quelques ruches , qu'elles placèrent
à Guauavacoa & en d'autres lieux , par pure curio-
fité. Ces infeefes fe multiplièrent au point qu'il s'en
répandit dans les montagnes. Leur fécondité étoit
fi grande , qu'une ruche donnoit un effaim , & quel-
quefois deux par mois , fans être foignée avec l'at-
tention qu'on y apporte en Europe. Il n'eft cepen-
dant pas encore sûr que ces abeilles foient de la
même efpèce que les nôtres. On fait qu'on a vaine-
ment tenté de tranfporter des effaims d'Europe
en Amérique.
M. Geoffroy de Villeneuve , officier au bataillon
d'Afrique , fils du célèbre auteur de l'hiftoire des in-
fettes des covkons de Paris . nous ^ic aans wa
f°
A B E
extrait -manu fait d'un voyage qu!jl vient de faire
au Sénégal, « qu'en remontant du coté de Guif-
guis , l'on voit une multitude, d'arbres garnis de pa-
niers ou ruches en paille fort bien treilée , dont
l'ouverture etb fort petite. Les nègres de ce pays n'y
touchent que deux fois l'année pour en faire la
récolte. La première le fait vers le mois, de 'mai,
& c'eft la plus abondante : la féconde a li<
commencement de décembre ; mais il faut peu
compter fur celle-ci, foit à caufe des pluies, feu
par la mauvaife méthode des nègres, qui emportent
le tout après avoir enfumé la ruche. On. fera peut-
être furpris j qu'un pays ou l'on trouve des fleurs
Cii aufli petite quantité pendant la plus grande partie
de l'année, puiilc fournir à la nourriture de tant
û abeilles y mais l'étonaemcnt cédera, lorfque l'on
faura que ces infectes fe contentent de la gomme
qui découle des arbres épineux, & qui en produifenl
tous en plus ou moins grande quantité ». Nous au-
rions déliré que M. Geoffroy eût obfervé , s'il eût
été poffible , iï les abeilles fe trouvent f.iuvagcs
dans ces contrées , ce que nous fommes très-portés
à croire, & fi elles font d'une efpècc dilférentc dé celle
d'Europe. Quelques voyageurs nous ont dit aufli
qu'on trouve du miel a Madagafcar , d'une couleur
verte, d'un goût très-agréable, beaucoup plus liquide
que le miel ordinaire ; mais ils ignorent s'il eft fourni
par la même eC^hce d'abeille.
Nous, avons décrit les divcrlités de fexe que nous
ofrrent les abeilles ; il nous relie une grande
tâche a remplir; il faut détailler l':ml;i(irie rhef-
veilleufe de ces infectes d ition de leurs
cellules, la collection de la cire , le foin de tout ce
qui a trait au bien général & à la confervation
de leur république. Nous croyons ne pouvoir mieux
foire qu'énoncer fimplèrrkh'e & fucciuétemem les
faits.
Les abeilles quiiompofént une ruche font ordi-
nairement très-nom' i eu fe'si On y compté une femelle,
rarement deux , & p'rçfque jamais trois ; des mâles
depuis "deux jufqu'a neuf cents & plus ; des ai
fans fexe au nombre de quinze à leize mille; mais
celles-ci font quelquefois beaucoup plus nombreufes :
un eflâim peut être compofé de trente à quarante
mille abeilles.
La feule occupation de la femelle eft de multi-
plier fon efpèce : elle ne fort prefque jamais de
la ruche. On lui a donné le nom de reine , parce
que tous les autres individus de la ruche font un
peuple de fojets empreffés ou à lui faire Ta cour ,
ou a travailler à tout ce qu'exige le foin de fes en-
fans & l'édifice public. Les anciens ont donné le nom
de roi à cette femelle. Ils ont débité à fou fujet beau-
coup de contés , que nous nous garderons bien de
répéter. L'Hiftoire des abeilles n'a pas befoin d'être
embellie. On a douté pendant long-tems fi cette
reine avoit un aiguillon; Ariltotclui en a donné un,
& Columellc a prétendu qu'Ariftote s'étoit trompé ,
qu'il avoit pris pour un aiguillon un gros poil qu'elle
porte dans fon ventre. Cette queltioa n'éroit pas
A B E
décidée , lu rems d'Alduv.u. le. ILétoit cepe^ >n: bi;n
facile de s'ailurcr de la vérité : onn'avoitqua pu. 1er
le ventre de la femelle , on auroit vu .
coqis un aiguillon, qm ne diffère de celui d« i u-
vrières , qu'en ce qu'il eft plus gros Se un peu
courbé , au-lieu que celui des autres elr piç»<yue
drent.
Les mâles ont reçu du peuple le nom de faux-
bourdo:.s. Comme la femelle , lis n on; d autre em-
ploi que celui de pr* pager l'c^èec. Ils fortent ce
la ruche vers les dix a onze heures du matin , y
rentrent de bonne heure, .'-c ne retournent januis char-
gés de cire ou de mici. On ne les obfetve pas toute
l'année dan:- la ruclie. L'es le mois de juin , ou an
plus tard au commencement de juillet , la femelle
ayant été fuinfamment fécondée , les aieilics fans
fexe tuent à coups d'aiguillons tous les mâles , qui ,
dépourvus d'une pareille arme , ne peuvent fe dé-
tendre : elles arrachent même: des cellules ceux oui
lont encore fous la forme de laivc ; pijas I
| durent avec leurs mâchoires, & n'épa>sncnt pas
.davantage ceux qui font déjà en nymphes.
[ Les abeilles fans ùxe font auilî âppejlléis T'entres ,
'mulets & ouvrières. Quelques auteurs allemands
ont effayé vainement d'élever des doutes fur le dé-
faut d'organes lexuels de ces ouvrières. Etablies d.cns
une ruche , dans un tronc d'arbre , ou dans un
creux de rocher , leur première occupation cil de
boucher tous les petits ttcus & tontes les 'fentes
avec une rrjatièré gluante, tenace, molle d'abord,
mais qui durcit bientôt. C'eft cette m.vièrc qu'on
nomme pivpyljs , inor g' ce q".i fiVnifîc fauxbourg.
Ëfreûivemenc , les cellules étant la ville, la propp-
Iis forme des reuaoçhernçns extérieurs, auxquels on
a pu donner ce rom. On crovoit que les abeilles
reçueilloient la propolis fui les peupliers , les bpu-
ftaux, les (àpins, les ifs. , L-, fài (es. Reaumur ne
les a jamais trouvé occupées à cette récolte, & il
en a vu employer la propolis dans les pays ou il
n'y avqit aucun de. ces arbres. Nous fommes donc
portés à croire que cette matière peut être fournie
par différentes plantes , ou qu'elle eft le rélultaï
d'une fécrétion propre aux abeilles fans fexe. G'eft
une fubftance réficcttie , dilioluble dans 1 eiprit de
vin éc l'huile de thérébentine , d'un btm; remettre
en-dehors, ic jaunâtre cn-dedans_ , répandant une
odeur aromatique quand elle eft échuufîce; mais
elle cil fujette a varier par la confiftance , l'odcar
& la couleur. On peut l'employer en médecine comme
digelHve ; & Reaumur a fait des expériences qui
apprennent qu'on en tircroit paru dans les arts ,
li l'on hégirgeoit moins les matières (impies &
communes.
Les ouvrages extérieurs ', formés de propolis ,
étant finis ou prêts a l'être , les abeilles comimocent
à construire les rayons ou gâteaux de la ruche. Ce
font des efpèces de plans de cite, fur lefqUels, des
deux côtés , font confinâtes des cellules hexagones ,
pareillement de cire. Ces gâteaux font ordinairement
pofés perpendt ulaitetncut , attachés au h.».:t de la
•
A B E
ruche , d'où ils paroiifcnt pendre , & foucenus d'cl-
pace en ei'p.ice , par des navales aufti de tire. Pour
icuucr travail aux ibeil'es domelnqucs,
0:1 a loin de mettre dais l'intérieur de la ruche ,
surs bâtons , poiés tranfverf.dcmcnt , qui fou-
nc-.inciu ic; ;avo:is t.. le.-, empêchent de Ce détacher.
Ces gâteaux font placés les uns a cô;é des autres ,
de manière qu'il ne relie entré-deux qu'un partage
écoit, par ou il ne petit parler que deux abeilles a
ia feis.
La régularité &. la forme hexagone des alvéoles
ines. Ce n'eft
pas qu'on ait voulu en diminuer le, mérite , en di-
tiuit que des cellules qui icroient travaillées pour
udes , & qui en mtme-tems (croient appli-
quées & prelTées les unes auprès des autres , ne
■u manquer de prendre , par leur comprcihon
ile , nie figure hexagone , fi d'ailleurs la ma-
ture dont elles fonteompolées , eft allez mollei pour
à la preifion. Mais ce raitonnement n'attaque
pas très-folidement l't.iduftric de nos infectes. S'ils
ïailoient quelques gâteaux entièrement compofés de
cellules rondes , la compreilion ne pourroit leur
donner qu'une figure an.guiculc, confufe S; indé-
terminée. D'ailleurs , on n'a peut-erre pas encore
allez examiné ce qui regarde la conitruction & la
variété des cellules.
On fait cependant que la bafe de chaque ce'lule
eft formée de trois pièces , qui font partie des bafes
des trois cellules de leurre cô;é du rayon , que
l'épailieur de chacun dc:> îvyons elt d'un peu moins
d'un pouce ; qu'ainli la profondeur de chaque cel-
lule h', xagone e :t d'environ cinq lignes ; cjue la lar-
geur en eft co nftammcnr de deux lignes deux ci; -
quièmes ; qu'outré ces cellules , dciiniécs ri recevoir
les œufs & les larves des ouvrières , il s'en trouve
quelques-unes de plus grandes, confacrées aux mâles ;
qu'il en eft même un très-poût nombre dilli
parleur forme arrondie Se oblougue, conftruites
avec beaucoup de folidité , & qui ne font deftinées
qu'aux femelles. Un fcul de ces derniers alvéoles
pèie autant que cent ou cent cinquante autres; les
dehors en font comme guilloaiés.
Les cellules ont deux ufages : elles fervent de
Heu de dépôt pour le miel Se la cire brute , & font
les berceaux des oeufs & des larves. La cire dont
ci les lont formées eft blanche , lorfque le rayon
e ï récemment conftruit ; elle jaunit par le tems &
devient même for vent d'un brun o'ofeur.
Les abeilles retirent la cire des étamines des
fleurs Quand les anthères font ouvertes & ont
répandu leur pollen , les abeilles vont à la récolte
âe cette pouflîère. Elles fe roulent dans les fleurs
qui en contiennent beaucoup ; le pollen s'attache à
leur corps velu ; elles s'en couvrent le~plus q
peuvent. Elles fc nettoient enfuite avec leurs pattes ,
ral'cmbleut cette poudre , ordinairement jaune , muis
quelquefois vote , blanche ou rougeâtre , fuivanr
les plantes qui la fburniflent ; elles la pétrirent 8t
en forment deux boules , fouveat de la groficur
A E
t*
d'un grain de poivre , qu'elles portent attachées
aux pactes de délivre. A , les abeilles
ruche : là-, at ces boules
•icsw.ides , ou les donnent a d'autres
ouvrières , qui viennent les en dvbarraflcr. Pour
c cette matière brute en véritable cire, les
aheiiies l'avalent ; après l'avoir élaboré-e par quel-
que digefiion particulière, elles la rendent par la
trompe, fous une forme liquide. C'elt la cire, qui
le durcit bientôt ; nos ouvrières fe fervent de fon
état de fluidité pour l' employer aux travaux.
Onfaitquc c'eft encore les fleurs qui fburniiïtltt
le. miel aux abeilles. La plupart des rieurs ont des
organes lecrétoircs de diverlc forme , dans les difté-
r-eefs genres de plantes , qui fourniflent une liqueur
, fucrée , épaiile , vifqueufe. Les abeilles la
(ucen.t & la reçoivent dans leur eftomac. Une partie
fert à leur nourriture ; elles rejettent par la trompe
l'autre partie , qui , après avoir fubi quelque pré-
paration dar.s le "corps de l'infeclc , fe trouve con-
vertie en véritable miel. Si l'on tue une abeille qui
vient de recueillir le nectar des fleurs , on trouve
a la partie fupérieure de fon ventre une véficule
tranfparente , jaune , pleine de liqueur. C'eft l'clto-
mac de ï' abeille déjà rempli du miel le plus
doux.
Revenue à la ruche , l'abeille qui vient de récolrcr
le miel , en donne aux ouvrières occupées aux tra-
vaux , & qui n'ont pu aller chercher elles-mêmes
des vivres. Elle emploie une autre partie de fon
miel à donner a manger aux larves renfermées dans
les cellules. Enfin , le furplus eft depofé dans des
alvéoles vuides pour les befoins à venir.
La plupart des cellules font deftinées à l'éducation
des jeunes abeilles. La femelle commence à pondre
dès les premières chaleurs du printems : elle va de
cellule en ccllu'e, enfonce dans chacune l'extrémité
de fon ventre , 8c y dépote un feul oeuf. Dans un
jour, elle en pond pluiieurs centaines. Ces oeufs font
oblongs , un peu recourbés, clairs, amincis au
bout par lequel ils font attachés à la cellule.'
Quatre ou cinq jours après , il fort de l'œuf une
petite larve blanche , fans pattes , à treize anneaux
ic à tête un peu plus dure & plus brune que le
refte du corps , munie de chaque côté de dix ftig-
mates, par lefquels elle refpire.
Les larves font ordinairement recourbées & ra-
malT-esenronddans le fond des alvéoles. Les abeilles
ians fexe ont pour elles des foins vraiment furpre-
nans. Elles vont fréquemment leur porter à man-
ger, laiflent , quand elles les quittent, une quan-
tité luflfifantede miel dans la cellule , & ne négligent
rien de tout ce qui eft néceiTaire à leur conferva-
tion.-
Soignées & nourries avec tant de zèle , les larves
grofiiuent promprement. Pendant leur acaolllement ,
elles changent pluiieurs fois de peau , jufqu'à ce
que , parvenues à toute leur grandeur , elles fe
préparent à fubir leur métairjorphofe, & palier à
l'état de nymphe. La larve, qui jufiues-là n'avoit
G i
S*2
ÀBE
fait aucun ouvrage , commence à travailler ; elle
fiie par le moyen d'une filière qui eft placée à fa
lèvre inférieure ; elle tapille tout l'intérieur de fon
alvéole de fils de foie fins, un peu plus forts dans
la partie fupérieure. En même tems , les ouvrières
ferment le dehors de la cellule avec un couvercle
de cire. Tout-à-fait renfermée , la larve fe vuide
de fes excrémens , quitte fa peau , qui fe fend lon-
oitudinalement fur le dos , & fe change en une
nymphe de la troifième efpèce. Cette nymphe eft
molle , blanchâtre ; en peu de jours elle prend de
la force 6c de la conliftance ; fon enveloppe tombe ,
Se il en fort une abeille parfaite , qui déchire , avec
fes mâchoires , le couvercle de cire de l'alvéole. Dans
ce premier moment , elle paroît toute humide. Les
autres abeilles la lèchent avec leur trompe , elle-
même s'efTuie , preria oientôt fon efior, & va, fur-
ie-champ , vaquer aux fondions auxquelles la nature
l'a deftinée.
La ponte d'une feule femelle eft fi confidérable ,
qu'au bout de quelque tems , les habitans de la
ruche , devenus trop nombreux , font obligés d'é-
migrer. Il s'en fèpare une colonie , nommée ejfaim ,
Se vulgairement jetton , qui va chercher ailleurs un
nouveau domicile. Chaque efiaim a une femelle ,
fur qui roule tout l'efpoii de la république. Dès
qu'une ruche eft privée de femelles, les abeilles
périlTent de découragement & de défefpoir , à moins
tui'on ne leur rende une nouvelle mère , ou qu'elles ne
trouvent promptement à fe réunir à une autre ruche.
L'efprit patriotique & républicain des abeilles eft
fi étonnant , les vues qui les animent paroùTent fi
réfléchies , elles font en même-tems fi peu fujettes
à varier , que nous pouvons affiner que la philo-
fophie retireroit de grandes lumières de l'approfon-
«ulfement de ce fujet. Ces ouvrières , privées de fexe ,
qui chériiTent tant celles qui feules propagent l' ef-
pèce, tuent elles-mêmes les femelles quand leur
nombre augmente & pourroit caufer quelque préju-
dice à la ruche, foit en multipliant trop les émi-
grations , foit en caufant divers défordres par la
jaloufie.
L'on conçoit aifément la fécondation des abeilles.
Dès les premières chaleurs, la femelle s'accouple
avec les mâles , & elle pond des œufs féconds ,
foit de femelles , foit de mâles , foit de neutres. Une
marche fi conforme aux loix ordinaires de la na-
ture ne fembloiï pas pouvoir être révoquée en doute ;
mais deux ou trois faits font venus embarrafler les
phyfiologiftes des abeilles.
Un membre de la fociété économique de Luface ,
a d'abord avancé que les ouvrières pouvoient faire
éclore une femelle d'une larve fans fexe ; que de
trois cellules elles en formoient une feule pour cette
larve ; que le fcul moyen qu'elles employoient pour
faire changer cette larve de deftination, étoit de la cou-
vrir abondamment de la gelée préparée pour nourrir
fes feules larves femelles. D'habiles phyûciens ont
foupçonné l'obfervation mal faite. Nous ne pouvons
.nous empêcher, de dire que nous croyons que l'ob-
ABE
fervateur a été trompé par quelque fauiTe appa-
rence. S'il dépendoit des ouvrières de changer le
fort des larves , on ne verroit jamais toute une
ruche périr de défefpoir. Il s'y trouve toujours des
larves de neutres, que les autres ne manqueroient
pas de changer en femelles , en leur donnant la
gelée deftinée à ces dernières.
Un membre de la fociété de Lautern dans le Pa-
latinat , prétendit, à-peu-près dans le même-tems,
avoir vu les abeilles ouvrières , qu'on croyoit fans
fexe , pondre des Œufs. Ce fait ifolé , Se qu'on ne
favoit comment apprécier , méritoit bien d'exciter
la curiofité des phyficiens.
M. Debraw fe livra avec zèle à l'obfervation des
abeilles ; il fit une nouvelle découverte. Outre les
abeilles mâles dont nous avons parlé plufieurs fois ,
il y a , dans chaque ruche , d'autres mâles plus
petits , & très-faciles à confondre avec les abeilles
fans fexe communes. Le premier ou le fécond jour
après que la femelle a pondu fes œufs , un grand
nombre de ces mâles de petite taille introduifenc
la partie poftérieure de leur corps dans les cellules ,
s'y enfoncent, & bientôt après fe retirent. Par cette
manœuvre, ils dépofent, dans l'angle de la bafe de.
chaque alvéole renfermant un œuf , une petite
quantité d'une liqueur blanchâtre , moins liquide &
moins douce que le miel. Cette liqueur , à laquelle
on ne peut refufer le nom de féminale , eft bientôt
abforbée , & le quatrième jour la larve fort de
l'œuf. M. Debraw s'eft bien allure du fexe de ces
abeilles. Il en faifit deux au moment même qu'elles
dépofoient leur fperme , les reconnut pour des
mâles à leur défaut d'aiguillon ; & les duTéquanr
au microlcope , il y découvrit les quatre corps cy-
lindriques , renfermant la liqueur blanchâtre Se glu-
tineufe , déjà obfervée avant lui dans les mâles de
taille plus grande , dont nous avons parlé ci-delîus.
M. Debraw a fait encore une autre expérience,
que nous ne pouvons pafler fous filence. Ayant
plongé un efiaim dans l'eau froide & engourdi les
abeilles , il en exclut tous les mâles de grande
taille , prit toutes celles qui reftoknt l'une après
l'autre , & les prefîa entre fes doigts pour rc-
connoître leur fexe. Par ce moyen , il vit fortir
un aiguillon du corps de la plupart , fut afluré que
c'étoient des ouvrières ; mais il s'en trouva cin-
quante-fept, de la grofTeur des neutres , qui, privées
d'aiguillon , rencîoient un peu de la liqueur blan-
châtre. Il fépara tous ces mâles du refte de l'efTaim ,
qui fortit peu à peu de fon engourdilfemcnt , Se
s'acquit ainfi une ruche abfolument fans mâles. La
reine n'en pondit pas moins fous un rideau formé
par les autres abeilles ; mais les œufs ne donnèrenr
aucun figne de fécondation. Au bout de cinq jours >
les abeilles n'ayant aucun efpoir de voix la multi-
plication de leur race, abandonnèrent leur habitai
tion. Elles allèrent attaquer une ruche voifine , pour
s'emparer fans doute des mâles. Elles furent mal-
heureufement repoulfées , & perdirent même leur
reine dans le combat. Le couvain refté dç cet effaua
A B E
fcrvit à de nouvelles expériences. Une partie fut
Dufe fous une cloche de verre , avec un rayon de
miel , une nouvelle reine , & des ouvrières , fans
aucun mâle. L'autre partie fut placée fous une cloche
fcmblable , avec du miel , une reine , des ouvrières,
& quelques mâles : dans la première , les œufs r.e
changèrent point , & l'cllàim les abandonna : dans
la féconde , les mâles imprégnèrent les œufs, les
abeilles n'abandonnèrent point la ruche , & vingt
jours après , il fortit des œufs une nouvelle colonie ,
où fe trouvoient deux reines.
D'après ces expériences , on ne peut guères douter
qu'il n'y ait une imprégnation des œufs par les
mâles, fur-tout ceux de petite taille , à la manière
des poilîons , fans accouplement ; mais cette ma-
nière cmpccheroit-elle que les mâles , fur-tout ceux
de grande taille , s'acouplafTent avec la femelle î
C'elt ce que nous ne croyons pas encore fuinfam-
ment démontré.
M. Debraw penfe auffi , comme M. Schirach ,
que les œufs deftinés à devenir des ouvrières ,
peuvent être transformées en femelles , lorfque le
bien de la république le demande. Mais un fait fi
contraire à tous les autres nous paroît exiger des
preuves encore plus fortes qn'on ne nous en a donné
jufqu'ici.
Les anciens ont penfé que les œufs des abeilles
étoient fécondés comme le font ceux de la plupart
des poilîons. Us croyoient qu'après avoir été pondus
par la reine & placés dans les alvéoles , les mâles
venoient les arrofer de leur fperme. Swammerdam
a été plus loin ; il a imaginé que la reine étoit fé-
condée par des efprits vivifians , qui s'exhaloient du
corps des mâles. Les raifons fur lefquelles il fonde
fon fentiment, font que la partie qui conftitue le
fexe des mâles , n'eft point percée à Ion extrémité ,
& que fon volume eft trop confidérable pour pou-
voir être introduite dans le corps de la femelle.
Reaumur paroît être perfuadé que la fécondation
de la reine s'opère, comme dans les autres ani-
maux , par le concours du mâle & de la femelle ;
c'eft-à-dire , qu'elle eft la fuite de leur accouple-
ment ; & cependant les expériences qu'il a faites à
l'effet de s'en alTurer , prouvent qu'il n'y a point
d'intromiffion , mais que la femelle eft fécondée
par un fimple contact. Il rapporte fort au long les
agaceries qu'une femelle faifeit à un mâle qu'il
avoit renfermé avec elle. Au bout d'un quart-
d'heurc feulement , ce mâle commença à y répondre
un peu. Les agaceries redoublèrent alors de la part
de la femelle , & elle monta plusieurs fois fur le
corps du mâle. Cependant celui-ci devint plus actif ;
il s'anima de plus en plus; il fit fortir , de la partie
poftérieure de fon corps , les parties de fon fexe ;
mais il n'y eut point d'accouplement. Enfin , après
bien des alternatives de carefles & de repos , le mâle
tomba dans un état de langueur & mourut. On
donna aufli-tôt un autre mâle a cette femelle , qui re-
commença les mêmes agaceries. On ne vit point d'ac-
(Couplcment j le mâle , au bout de quelques Uemes ,
A B E
Si
avoit hors du corps les parties qui caraclérifcnt fon
fexe. Cet illuftre obfervateurnc s'en tint pas là ; il mit
dans deux poudriers différens , deux femelles , dont
l'une étoit celle dont nous venons de parler. Il leur
donna un mâle à chacune. Il vit auffi-tôt les mêmes
carefles , les mêmes agaceries de la part des unes ,
& la même froideur , la même tranquillité de la
part des autres. Cependant ces deux mâles s'ani-
mèrent peu-à-peu , jufqu'à ce qu'enfin, après bien
des carefles préliminaires , celles-ci finirent par mon-
ter fur le corps des mâles , & recourbant l'extré-
mité de leur ventre , elles cherchèrent à l'appliquer
contre l'endroit du derrière du mâle , où fe trouvent
les parties de fon fexe. 11 y eut même des momens
où le derrière de la femelle s'appliqua exactement
contre cet endroit ; mais il n'y refta qu'un feut
inftant , & les parties du mâle ne furent point in-
troduites dans celles de la femelle. « La jonction
« du mâle avec la femelle fe réduiroit-elle à cela ?
» Cet inftant fuffiroit-il , pour que ce qui eftnécef-
" faire de liqueur féminale, pour féconder une partie
" des œufs , fût introduit dans le corps de la fe-
" melle 3 Et feroit-ce au moyen de pareilles jonc-
" tions , répétées un grand nombre de fois , que
" tous les œufs recevroient fucceiïivement des cm-
» bryons en état de fe développer ? C'eft fur quoi
» je n'oferois prononcer. Au moins cet accouple-
" ment, quoique de courte durée, refTembleroit-il
» à d'autres , dont nous avons des exemples dans la
» nature «. ( Reaum. Mém. tom. 5 , pag. joé ).
L'hiftoire des abeilles eft fi intéreflante & fi
étendue , qu'elle feule a fourni des mémoires vo-
lumineux a Reaumur , & cependant elle n'a pas
encore acquis toute fa perfection. Comme nous
fommes forcés d'être courts , nous n'en dirons pas
davantage, & nous nous contenterons de renvoyer
à MM. Reaumur, Geoffroy, Valmont de Bomare ,
& à l'article Abeille , du Dictionnaire d'Agricul-
ture , donné par M. l'abbé Teffier.
Linné Se M. Geoffroy ont divifé les abeilles en
deux familles; en abeilles trèç-velues , nommées
aufïï abeilles bourdons , & en abeilles proprement
dites , ou abeilles moins velues. Nous avons fuivi
leur exemple. On diftingue les bourdons au pre-
mier coup-d'œil ; ils font plus gros que les autres
abeilles y leur corps eft couvert de poils plus longs
& plus ferrés ; ils volent avec plus de bruit, avec
un bourdonnement qui leur a fait donner le nom
qu'ils portent.
Les bourdons vivent en fociété peu nombreufe.
Ils font ordinairement au nombre de trente à cin-
quante, jamais au-deflus de cent. On y trouve,
parmi eux , les trois fexes , dont nous avons parlé
plus haut. La femelle eft la plus grande, le mâle
l'eft un peu moins , & enfin les mulets font beau-
coup plus petits que ceux-ci. Les mâles feuis n'o«t
point d'aiguillon.
La plupart des bourdons font leur nid dans la terre ,
dans des tas de pierre, fous de la moufle, &c.
Reaumur ncm a donné l'hiftoire de ceux qui cm-
54
A B E
ploient la moufle pour la ççnftra#ioa cité, leure
de leurs nids. Ils choifiilént ûrdinaireuicnt une pi aine
ou quelque lieu ou la moufle foit abondante ; ils
la coupent avec leurs dents , en font des tas ; &
par le moyen des pattes de dénié' c , ils ia p.ouiicnt
a reculop jufqu'à l'endroit qu'ils ont choit! pour
s'y établir. On pieadrcit d'abord l'extérieur du nid
pour une motte de terre, couverte de mou lie ; mais
quand ou l'examine de près, il parpîtmieu^iàepnne
que ne le feroit une motte de terre. Il y en a de
plus ou de nj quelques-uns ont la con-
vexité d'une demi-fiphère; & quelques autres iont
des fegrr.ens bien plus petits que la demi-if hère.
Dès qu'on tente de les découvrir,,, on recennoît ,
que ce qu'on prenoit pour une moufle touffue , eft
un aflemblagc d'une infinité de petits brins détachés
& cutaHés les uns fur les autres.
Dans les commencemens , la partie {upérieure du
nid n'eft qu'un (impie toit de moufle ; mais par la
fuite , les bourdons mettent un enduit d'une efpèce
de cire brute , noirâire , Se en tapiilent tout l'inté-
rieur du nid. Cette couche n'a pas une demi ligne
d'épailleur ; mais outre qu'elle n'efr pas pénétràble
è l'eau , elle tient liés tous les brins de moufle , &
leur donne beaucoup de folidité. Une porte a été
ménagée au bas du nid ; c'eft-i-dire , qu'il y a un
trou qui permet: aux plus gros bourdons d'entrer
& île fortir. Souvent on découvre un chemin de
plus d'un ried de long , par lequel chaque bourdon
peut arriver à la porte fans être vu ; ce chemin eft
voûté de moufle. Quelque fois pourtant les bour-
dons entrent par le défais du nid; mais ce n'efr.
Entres que loi [qu'il n'eft pas encore en bon état.
On peut aifément voir l'intérieur du nid & l'ordre
qui y règne. Si on enlève la partie fupéricure , le
premier objet qui fe préfente, eft une efpèce de
r :i, ;;u i:;-;. ruljer, ma' façonné , coir, pofé d'un affi m-
blar;c de corps oblongs , comme des cents, ajuftés
les uns contre les autres. Ce gâteau c!t plus ou
moins grand; il eft feu 1 ou. pofé fur un fécond;
celui-ci l'cft quelquefois fur un rrcihème : leur nom-
bre varie un peu, fuiyan't que le : ; ! eft plus ou
moins ancien. Les gâtsaux des bourdons ne font pas
çompofcs de parties fi régulièrement arrangées
oui ceux des abeilles à miel. Ce font des roques
de foie ovales , un peu oblongucs , qui renferment
les riym] h'es , & qui ont été filées par la larve, au
moment quelle a voulu i ■ ■ r- Leur
co leur eft d'un jaune pâle ou blanchâtre : il y en
a de trois grandeurs différentes 5 ceux des femelles
font les plus grands; ils ont en quatre lignes
& demie de long ; ceux des mâles ont pies de
quatre lignes; les plus petits, defiir.es aux mulets ,
n'ont guère? que trois lignes. Il eft aile de juger
des inégalités qui doivent fe trouver dans l'épaifleur,
de ces gâteaux faits de ces trois fortes de corps
les uns contre les autres, & d'ailleurs pofés
On trouve, dans chaque nid, des
s percées par un bout, & d'auaes entières ;
A B E
celles-ci renferment encore la nymphe : de« autres
1 l loi ■■; i'.i.ieclc paifuit.
Cucrc ies coques dont nous venons de parler,
on remarque , .1 chaque gâteau , des corps régu-
liei-- , prcfque 'phériques , pofés entre les coques,
qui rcmplillènt, non-fieuiemcntles vuides que peiles.-
ci laiflent entr'elles , mais qui s'élèvent a!iez pour
en cacher quelques-unes en grande parue. Les
plus confidérablcs de ces corps fphériques ie trouvent
fur les bord? du gâteau ; il y en a quelquefois d'aufll
gros que de petites noix; leur cojfîeui eft d'un brun
noirâtre , Se leur conlillance celle d'une pâte molle.
C'eft-la le plus grand c'e le plus important ouvrage
des bourdons; il eft le dépôt de leur poftérité. Si
on enlève les couches fupérieures de ces boules juf-
qu'affez près du centre , on trouve un vuide rempli
par des œufs oblongs , d'un beau blanc un peu
bleuâtre , d'une ligne & demie de long , Se d'une
demi -ligne de diamètre. Il y en a quelques-unes
dans lefquelles on trouve près de trente de ces
a ui s ; on en voit douze ou quinze dans d'autres ;
Se trois â quatre feulement dans le plus petit nom-
bre. Ces boules , que Reaumur a auffii nommées
pâtée, ne font pas feulement deftinées à contenir
l'œuf, elles fervent encore à nourrir la larve, qui
en provient. Quand on ouvre certaines mafics de
pâtée , ce ne font plus des œufs qu'on trouve dans
leur intérieur, on y trouve des larves femblables ■
a celles des abeilles a miel , en plus ou moins grand
nombre , félon qu'elles font plus ou moins grofles.
Peu de tems après qu'elles font nées , les laives
s'écartent les unes des autres, en mangeant la pâtée
qui les entoure : les bourdons connoiflant fans
doute les endroits où les couches de cette matière
font devenues trop minces , où elles feroient expofées
à être bientôt à découvert, ont foin d'y apporter
de nouvelle pâtée , qui fert à les nourrir & a les
mettre à l'abri des impreflions de l'air.
La matière de cette pâtée eft un mélange de
cire & de miel , que les bourdons vont recueillir
fur les fleurs. On les voit fouvent quitter une fleur
avec un gros paquet de cire attaché aux jambes
poftérieures ; & , en ouvrant leur corps, on leur
trouve piefque toujours l'clrcmac rempli de miel
aufli doux que celui de ['abeille domeftique. Ils
mêlent cnfemble le miel & la cire , Se leur font
peut-être fubir dans leur eftomac une préparation
particulière, pour en former la pâtée propre à nourrir
les larves.
Mais indépendamment de la pâtée deftinée à la
nourriture des petits, ou htoi ve . di es chaque nid
des bourdons , trois a quatre efpèces de petits pots ou
alvéoles, ouverts par leur partie fupérieure , pleins
d'un miel très-bon, très-doux, & entièrement fem-
blable à celui des abeille* a miel. Ces alvéoles ont
une figure piefque cylindrique ; leur grandeur eft
à-peu-près égale à celle des coques deftinées aux
larves des femelles. Leur pofition varie ; lis font
placés tantôt vers le milieu & tantôt fur les bords
1 du gâteau, Ils font faits d'une efpèce de cire,
Alt
d'une coulent- femblable à celle ('fleur p.We . mais
de la confiftance de la matière qui rapide fintérteui
on niJ. i 'eft toujours par cette pot à mkl
que les bourdons commencent leurs nids ; ils I
a faite urne petite provilîon , ,. ".im.i.lc:
la pâtée & de faire leur poate. Reaémor a cru
sue ce miel eft daftmé à humecter de tems en
ttms la pâtee qui fe defléche trop, Mais .pourquoi
ne feroit-il pas une prw e à nourrir la
fociété cri cas Je : ■ , ■ ait des fleurs
pendant tout le pàntems Si tout fêté , feul tem
ou les bourdons en on: bcfoiti , i! peut furvcr.ir
deui ou trois jours de pluie , qm ies empêchent de
le nourrir fufrifamment ; ils ont alors dans leur nid
une petite provifion pour ces mauvais tems.
Lorfquc la larve eft parvenue à fon entier ac-
croiflement & qu'elle veut fe changer en nymphe ,
elle file une coque de foie, à l'endroit ou elle
ie Douve; La coque achevée , les bourdons enlèvent
toute la pâtée qui l'entoure & qui (croit inutile.
Par ce moyen, la coque refte prefqne entièrement
a nud ; elle ne tient que pat un bout au gâteau, &
quelquefois aux autres coques par les côtés. Comme
toutes les larves doivent être A.\n:. une poiirion fera-
blable pendant qu'elles fe métamorphosent en nym-
phe & pendant qu'elles vivent fous cette dernière
forme , elles donnent toutes une même poiirion à
leurs coques , & telle , que leur grand axe eft
à-peu-pri s perpendiculaire à l'horifon. Chaque esque,
d'eu l'iniecîe parfait eft forti , t l oiuc.ic par Ion
bout inférieur j il fuit de-la que chaque nymphe
eft placée la tète en bas, comme le font, parmi
les s.ïcilics à miel , les feules nymphes qui doivent
devenir des femelles.
Nous avons déjà dit que dans" chaque fociété
de bourdons, il y avoit des mâles», des femelles &
des mulets. Le nombre de ceux-ci eft plus grand
que celui des maies, & les femelles font cil plus
petit nombre : mais différentes des abeilles à miel,
elles vivent enfemble en bonne intelligence. Lesmâles
& tous les individus de la fociété concourent éga-
lement au travail; tons von: à la récolte de^la
cire & du miel , tous fournirent de la pâtée aux
larves qui en on: befoin , tous travaillent à agran-
dir ou a réparer leur nid, aucun n'eft oifif : mais
chaque année voit fe former & fe difioudre chaque
fociété. Dans les clirnacs froids & tempérés , les
bourdons abandonnent leurs nias vers la fin de
l'été, & périflent prefqne tous àla finde l'automne.
On ne voit jamais, au commencement du prin-
tems , que quelques femelles , qui ont pallé l'hiver
enfermées feules dans quelque trou, ou enfoncées
très-profondément dans la terre ; elles ont été fé-
condées pat les mâles avant leur mort. Le bour-
don femelle eft donc chargé feul , au eommi
ment du printems, de conftruire un nouveau nid,
de faire la provilîon d'un rot de miel , de rac
de la pâtée , & d'y pondre fes oeufs; mais , bientôt
ai. ie par les petits qu'elle aura obtenus , le nid eft
?graiu!i , Ja provifion de miel augmenté* ; la ponte
ABE
tf-
. rît-arme p!«. ctinficVrapIe , & la pâtée ramage eu
i"1" r-
'■ it clémigrations parmi' les bourdons ; il
n< fe forme pas ehc2 eux dcselfjims , comme on le
''"^r-11 ■ .l'.^r/Avj; tous les indivi-'
eut enfemble pendant tout Pci - ;
tnaiscerte fpciéié Ce renouvelle chaqueanh.ee
que tous les mâles & tous les mulets meurent
Inrver; les femelle: feules pa'uerit cétre faifoin dans
renflement, laphip!
celles qui échapfCrlt COrnmt f ■ '
une nouvelle fociété. Il eft probable qUt
périflent elles-mêmes dan's le colirant cfc i.; .'. ,
.année, & qu'elles ne paVlertt jamais deux Kî
On voit, d'après cela, quelle 'eft la durée de la
vie des bourdons.
Reaumur a obfervé deux efpèces différentes de
I quelques-uns fon: auffi grands qu les m Mes ,
tandis que les autres font beaucoup plus p r ■ !
Il croit ceux-ci pl.:s adroits & les premi
Les uns & les autres font pour
Il a encore obfervé l'accouplement d'un ■ ■■'.
nt né avec une femelle, qu'il avoit placés
blc dans une boé:e. ' 11 n'y avoit pas une
heure qu'ils y éroient , lorfqu'il vit monter
le maie fui le dos de la femelle , & recourber fon
ventre, de manière qu'il en appliqua l'ektrémité
contre l'extrémité de celui de la femelle. Il fe tint
cenjtamment cramponé fur elle , toujours dans ia
même attitude, rendant près d'une demi-heure,
Les parties qui ccnftitucnc le fixe des bourdons
maies ont été bien décrites & bien, figurées par
Reaumur. Voy, Mém. tom 6,pag. n ,pf, , t fi, l.
S, «.« Si on prcîle, dit cet iliuftre 'obfirvateur \
=> le ventre des inâles , on fait fortir deux piè-es
» femblabfcs . édgiUeufes , brunes, folides, & pro-
« pressa faii.r le derrière delà femelle ; leur baie eft
Hve; en s'éloignent elles diminuent de diamètre ■
„ elles jettent l'une' '& l'autre , vers les deux tiers de
-, Irai longueur, une branche chargée de poils , &
» elles fe terminent par un boutmouflè & courbe
» qui forme une goutière ; celle d'une pièce eft
» tournée vers celle d'une autre. Entre ces deux pièces
« ecailleuies, il y en a deux autres ; la tige de celles-
» ci eft déliée , à-peu-près ronde , &° porte une
» lame , dont la figure a une forte de reflémblancc
« avec celle d'un ter de pique. Enfin, la preffion
=j continuée fait fortir une cinquième partie d'entre
» les quatre précédentes. Cette dernière eft membra-
» nêufe , mais toute couverte de poils roux; L\\ figure
» approche de la cylindrique ; elle eft pourtant
>= un peu courbe , & n'eft pas auffi grofie à fon
« bout que près de fon origine ; elle paroît plus
» ou moins gonflée , plus ou moins longue , & plus
» ou moins grofie , félon que la preffion qui l'a
» obligée de le montrer a été plus ou moins forte ,
« Si d'une plus longue ou plus courte durée.
» La dernière des parties que nous venons de
» faire conneirre , eft celle qui eft deftinée i fécon-
» der Lscïi'.h de la femelle ; <i on n'eft pas aaffi
5*
A B E
embarrafle fur la manière dont elle peut opérer
» leur fécondation , qu'on l'eft par rapport a la partie
» des mâles des abeilles , qui lui eft auologue. J'ai
m appliqué le doigt contre ("on bout ; lorfque je l'en
n ai retiré , il a été fuivi d'un filet d'une liqueur
m vifqueufe , que j'ai rendu très-long quand je l'ai
5= voulu. Cette liqueur gluante eft probablement la
» liqueur féminale ».
Nous ne dirons rien des ennemis des abeilles :
cet article a été déjà traité au mot Abeille du
Dictionnaire d'Agriculture ; nous donnerons feule-
ment la lifte des înfedles qui leur font du tort , afin
qu'on puifle confulter chacun de ces articles.
Le clairon^ à bandes rouges.
Xi teigne focielle.
A B E
La teigne mellonclle. -
La teigne céréelle.
L'araignée calicine.
Différentes guêpes.
Différentes fourmis.
La mitte des abeilles.
Les genres qui appartiennent à la famille do»
abeilles font :
L'Abeille. Apis.
Le Bembex. Bembex.
L'Andrene. Andrena.
L'Encere. Encera.
La Nomade. Nomada.
Voyei chacun de ces articles.
ABEILL1
Suite de V Introduction à l'Hiflolrè Naturelle des Infectes.
57
ABEILLE.
APIS. L i n. G e o p. F a s.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, filiformes , coudées : premier article alongé ,
cylindrique.
Bouche munie de mandibules , d'une trompe , divifée en cinq pièces, & de
quatre antennules filiformes , d'inégale longueur.
Abdomen joint au corcelet par un pédicule très-court.
Aiguillon fimpie > pointu, caché dans ie ventre.
Cinq articles aux tarfes : le premier très-long, très-gros, comprimé.
Corps velu.
Trois petits yeux Iifles.
ESPÈCES.
FAMILLE PREMIERE.
Abeillts très-velues. Bourdons.
i. Abeille large patte.
Noire , velue ; tarfes antérieures jaunes ,
larges , aplatis , ciliés.
i. Abeille perce-bois.
Toute noire , velue ; ailes d'un noir violet.
3. Abeille capucine.
Noire , velue ; corcelet & extrémité du ventre
roux.
4. Abeille nègre.
Noire , velue ; front & côtés de l'abdomen
cendrés.
5. Abeille Mérian.
Noire , velue , abdomen avec les anneaux
jaunes , & l'extrémité fauve.
6. Abeille frontale.
Noire , velue ; abdomen avec quatre bandes
lijjes , brunes.
7. Abeille brésilienne.
Velue, dun jaune fauve; bafe des cuijfes
obfcure.
8. Abeille ruftique.
Noire , velue ; pattes pofiérieures , couvertes
de poils longs , ferrés , d'un jaune cendré.
9. Abeille mi-partie.
Velue; tîte% corcelet ù pattes antérieures
Hiftoire Naturelle , Infectes. Tome I,
H
Suite de tlniroduclion à tlTifto'ire Naturelle des Infectes.
ABEILLES. ( Infeûes ).
ferrugineux ; abdomen noir ; ailes a l'un noir
violet.
10. Abeille Caroline.
Notre , velue ; abdomen jaune en dejfus.
ii. Abeille caffre.
Noire , velue ; bafe de t abdomen 6' extrémité
du corcelct jaunes,
12. Abeille terreftre.
Noire , velue ; corcelet ù abdomen avec
une bande jaune ; extrémité du ventre blanche.
• 13. Abeille cavemeufe.
Noire , velue ; abdomen avec une bande
jaune , ù l'extrémité blanche.
14. Abeille jardinière.
Noire, velue; corcelet & abdomen jaunes
à leur bafe ; extrémité du ventre blanche.
15. Abeill.e libérienne.
Jaune , velue ; abdomen avec une bande &
l'extrémité fauves.
16. Abeille feabreufe.
Noire , velue ; corcelet fauve , avec une
bande noire ; abdomen jaune à fa bafe , blanc
à fon extrémité.
17. Abeille tranfverfale.
Noire , velue ; corcelet jaune, avec une
bande noire ; bande jauni au milieu de l'ab-
domen.
18. Abeille lapidaire.
Noire , velue ; extrémité du ventre fauve.
19. Abeille des arbrilTeaux.
Noire, velue; front & partie antérieure du
corcelet jaunes ; extrémité du ventre fauve.
20. Abeille couronnée.
Noire, velue; corcelet & abdomen /aunes ■
à leur bafe ; extrémité du ventre fauve.
21. Abeille furinamoife.
Noire , velue ; abdomen jaune , noir à fa
bafe.
22. Abeille virginienne.
Velue , d'un jaune pâle ; abdomen noir, d un
jaune pâle à fa bafe.
25. Abeille efpagno'e.
Velue , jaunâtre ; extrémité du ventre noir;
pattes intermédiaires, avec des faifeeaux de
poils.
24. Abeille dAntigoa.
Noire , velue ; corcelet & abdomen jaunes à
leur partie antérieure.
25. Abeille américaine,
Noire, velue ; corcelet jaune -en-devant ;
abdomen jaune, avec l extrémité noire.
i6- A BE ILL E .corcelet jaune.
Noire , velue •, corcelet jaune.
27. Abeille des tropiques.
Noire, velue ; extrémité du ventre couverte
de poils jaunes,
28. Abeille noire.
Toute noire-, velue ; pattes poflérieures
rougeâtres.
Suite de l'Introduction à l'H'jïoire Naturelle des. InfeHes.
i9
ABEILLES. ( Infères ).
2«. Abeille africaine.
Noire , velue ; corceht jaune ; abdomen
vcrd.'nre , avec le premier anneau jaune.
jo. Abeille olivâtre.
Velue, verdatre ; abdomen en deffous , &
extrémité des quatre pattes pojle'rieures , noirs.
31. Abeille des bois.
Noire , velue ; corctlét avec une bande in
terrompue , jaune ; extrémité du ventre pâle.
32. Abeille fauvage.
Velue , toute noire ; extrémité du ventre
blanc.
33. Abeille fouterraine.
Noire , velue ; extrémité du ventre brun.
34. Abeille mcolor.
Noire, velue ; abdomen & partie poftérieure
du corcelet pâles ; extrùnité du ventre fauve.
35. Abeille foreftière.
Pâle , velue ; corcelet & abdomen avec une
bande noirâtre ; extrémité du ventre fauve.
36. Abeille des moufles.
Fauve , velue ; abdomen jaune.
37. A B El L L e corcelet fauve. ,
Fauve , velue ', abdomen avec une bande
noirâtre , & /on extrémité blanche.
38. Abeille filveftre.
Jaune, velue; extrémité du ventre blan-
châtre.
59. Abeille champêtre.
Noire , très velue ; corcelet ey extrémité du
ventre ferrugineux.
40. Abeille jaune.
Jaune , velue ; abdomen verdâtre.
41. Abeille palmée.
Velue, d'un noir bleuâtre ; abdomen glabre ,
d'un vert brillant.
4*. Abeille grife.
Velue, toute couverte de poils gris.
43. Abeille des pr<*s.
Velue , jaune ; corcelet avec une bande
noire-; pattes noires.
44. Abeille collier-jaune.
Velue , noire ; abdomen glabre ; partie
postérieure du corcelet couverte de poils jaunes.
45. Abeille citron.
Velue , d'un jaune citron en diffus , noire
en- deffous ; ailes noirâtres, cuivreufes , lui-
fantes.
\6. Abeille tête bleue.
Velue , bleuâtre ; abdomen fauve , cui-
vreux, noir à fa bafe.
47. Abeille bicorne.
Velue ; tête noire, armée de deux petites
cornes folides ; abdomen fauve.
48. A B El LLE fauve.
Velue ; front cendré; corcelet noir; ab-
domen fauve.
*•
Suite de l'Introduction à l'Hlftoire Naturelle des Infectes.
ABEILLES. (Infe&es).
49. Abeille corcelet-gris.
$7. Abeille divifée.
Velue , noire ; corctlit & bafe de (abdomen
Noire , extrémité du corcelet & bafe de
d'un gris jaunâtre ; ailes brunes , luifantes.
l'abdomen couverts de poils jaunes ; ailes
obfcures.
FAMILLE IL
5 S. A BEI L LE patte fauve.
Abeilles moins velues.
Noire ; extrémité du corcelet & bafe de
50. Abeille à miel.
l'abdomen couverts de poils ferrugineux ; ailes
briquetées , obj cures à leur pointe.
Brune ; tête & corcelet couverts d'un duvet
gris fauve ; jambes pojlérieures larges, com-
59. Abeille corcelet-fauve.
primées , avec des rangées de poils fauves.
Très noire ; corcelet fauve ; ailes obfcures
51. Abeille maçonne.
à leur pointe.
Brune ; tête , corcelet & abdomen couverts
60. Abeille front jaune.
d'un duvet fauve.
Corcelet velu , blanchâtre, avec une bande
noire ,■ abdomen bleuâtre , cendré à fort ex-
51. Abeille lagopode.
trémité.
Grisâtre ; tarfes antérieurs jaunes , com-
61. Abeille cendrée.
primés , dilatés , ciliés.
Noire , corcelet couvert de poils gris , avec
j 3 . Abeille patte-velue.
une bande noire ; abdomen d'un noir bleuâtre.
Grife ,• livre fupérieure jaune; tarfes inter-
6t. Abeille atre.
médiaires , avec une houppe de poils.
Très - noire ; corcelet couvert d'un duvet
54. Abeille mineufe.
cendré , obfcur ; abdomen glabre.
Corps noirâtre, pubefceht ; corcelet fer-
6$. Abeille rétufe.
rugineux i pattes velues.
Très-noire, peu velue i abdomen HJJe ; jambes
pojlérieures , couvertes de poils jaunes.
55. Abeille patte-plumeufe.
64. Abeille cul-noir.
Corcelet fauve ; abdomen noir, fauve àfon
extrémité ; jambes pojlérieures dilatées , com-
Corcelet velu , cendré ; abdomen bleuâtre ,
primées , noires & velues.
avec l'extrémité noire.
$6. Abeille demi-nue.
65. Abeille cul-fauve.
Corcelet noir , velu , jaune antérieurement ;
Corcelet velu , ferrugineux ; abdomen noir ,
abdomen lijfe , noir, avec une bande inter-
avec des taches glauques de chaque coté, &
rompue , noire.
l'extrémité ferrugineufe.
[Suite de l'Introduction à VHiJloire Naturelle des Infectes.
61
A B E I L L E S. ( Infedcs ).
66. Abeille cinq-crochets.
Abdomen avec des bandes lijfes , interrom-
pues , jaunes , Cf cinq dentelures à fon ex-
trémité.
6j. Abeille fept- crochets.
Abdomen, avec des taches jaunes , liffès ,
de chaque côté , ù fept dentelures à fon ex-
trémité.
68. A BEiLLE Iris.
Corcelet velu, ferrugineux ; abdomen noir,
avec trois bandes interrompues , blanches ;
tarfes pojférieurs anguleux , dilatés.
69. Abeille tachetée.
Corcelet noirâtre , fans taches ; abdo-
men noir \avec px taches fauves de chaque côté.
70. Abeille maculée.
Noirâtre , corcelet avec des taches jaunes ;
abdomen avec px taches jaunes de chaque côté;
anus entier.
71. A B E 1 L L E interrompue.
Noirâtre , pubefeente ; abdomen avec cinq
lignes tranfverfales , jaunes , dont deux in
terrompues ; anus bidenté.
72. Abeille bariolée.
Noirâtre ; abdomen avec quatre taches
jaunes fur chaque anneau.
73. Abeille arrondie.
Noire , couverte de poils cendrés ; abdomen
prefque globuleux , avec le bord des anneaux
blanc.
74. Abeille variée.
Corps varié de noirâtre & de ferrugineux ;
abdomen avec le bord des anneaux noir.
75. Abeille ferrugineufe.
Tête & corcelet noirs, avec des taches fer-
rugineufes ; abdomen & pattes férrugineu/es.
7tf. Abeills triple-épine.
Noire ; abdomen avec deux points jaunes de
chaque côté ; écujjon terminé par trois épines.
77. Abeille de Tunis.
Noire , corcelet velu , fauve ; abdomen
avec le bord des anneaux cilié, fauve.
78. Abeille grofle-cuifle.
Noire , pubefeente ; front jaune ; cuijfes pof-
térieures renflées ; premier article des tarfes ,
avec une forte épine.
79. Abeille fafciée.
Jaune en-dcjfus ; bande noire à la bafe des
ailes.
80. Abeille laineufe.
Corcelet ferrugineux ; abdomen noir , avec
des bandes blanches ; ventre couvert de poils
blancs.
Si. Abeille bicolor.
Noire ; abdomen velu , fauve en-dejfus ,
noir en-dejfous.
Si. Abeille velue.
Noire ; corcelet & abdomen velus, cendrés;
ventre couvert de poils ferrés, noits.
83. Abeille pubère.
Corps fans tache , tout couvert d'un duvet
cendré.
84. Abeille rouillée.
Noire ; abdomen tout ferrugineux.
Suite de l' Introduction à VHiftoin Naturelle dis Infeiles
ABEILLES. ( Infectes ).
85. Abeiiu coupeufe.
Noirâtre ; veritre couvert de poils fauves ,
très ferrés.
%t. A
B E I L L E pont
Suée.
Noire , couverte de poils cendrés j abdomen
noir , prej'qne liffe , avec un point cendré Je
chaque coté des anneaux.
87. Abeille Bombilïe.
Bleue , luifante ; abdomen bronzé.
88. Abeille Mouche.
Bleuâtre; extrémité de l'abdomen blanchâtre:
89. Abeille hémorrhoïdale.
Noire ; abdomen bronzé, avec l'extrémité
rouffe.
90. Abeille à ceinture.
Corcelet velu, cendrés abdomen obfcur ,
avec le bord des anneaux fauve.
9 I, Abeille denrée.
D'un beau vert luifant ; ailes noires; cuijfes
pofférieures dentées.
91. Abeille cordiforme.
D'un beau vert luifant; ailes vitrées ; abdo-
men en cœur ; jambes poflérieures dilatées.
93. Abeille verficolor.
Corcelet vzlu , cendré; abdomen bleu, avec
l'extrémité roujfatre.
94. Abeille quadridemée.
Noirâtre ; abdomen avec cinq bandes blan-
châtres , & l'extrémité quadriientée.
95. Abeille cotoneufe.
Corcelet cendré ; abdomen roux ; pattes
poflérieures très-velues.
96. Abeille leucophtalme.
Noirâtre ; abdomen liffe , ferrugineux,
avec des taches noires de chaque côté.
97. Abeille tridetnée.
Ecuffon avec trois dentelures ; abdomen
conique , aigu , avec le bord des anneaux blanc.
98. Abeille conique.
Noirâtre ; abdomtn conique , aigu , avec
le bord des anneaux blanc ; écuffbn Jimple.
9$. Abeille venrre- jaune.
Noire , prefque liffe ; front pubefeent ,
blanchâtre ; abdomen avec le bord des an
neaux blanchâtres , & le deffous du ventre
jaune & velu.
100. Abeille glauque.
Antennes ferrugim ufes , de la longueur du
corps ; corps velu , glauque.
101. Abeille bande-fauve.
Noire; abdomen av c deux bandes jaunes
vers la bajt; ailes vitrées.
loi. Abeille Amalthée.
Noire , fans taches ; derniers articles des
tarfes d'un brun foncé.
103. A b e 1 l le florale.
Velue , cendrée; abdomei
ître , avec l'extrémité noire.
104. Abeille Emeraude.
Velue , cendrée; abdomen glabre ; rou-
geâtre , avec l'extrémité noire.
Verte ; abdomen liffe, luifant, avec quatre
taches noires.
105. Abeille fix- bandes.
Cendrée; abdomen cylindrique, courbé,
noir, avec fix bandes blanches ; pattes jaunes.
A B E
PREMIERE FAMILLE.
Abeilles tris-velues. Bourdons.
t. Abeille large-patte.
Ans latipes. Fab.
Apis hirfuta , atra , tarfts anticis explanatis ,
favis , intus ciliatis. Fab. Syft. ent. pag. 378. n°.
I. — Sp.ins. 1. 47 j. 1.
Drvv.y. Illuft. tom. 1. pag. i7.pl- 4%-fig- l-
Cette efpèce rellémble a l'abeille perce-bois. Sa
tète cfl noire ; le premier anneau des antennes eft
alongé& terminé en malle ; le corcelet eft d'un noir
bleuâtre & luifant ; l'abdomen eft obfcur & velu
fur les côtés & fur le bord des anneaux ; les pattes
de devant ont les cuiflbs glabres & noires , les jambes
noires avec deux points fauves , les ta' fes jaunes ,
larges, dilatés, aplanis, 8f garnis , a leur partie
interne, de cils, que M. Druiy croit fervir a l'in-
lectc , pour la conicruction de tes nids. Les quatre
pattes de derrière font noires & velues. Les ailes font
d'un noir violet & brillant.
Elle fe trouve dans la Chine.
x. Abeille perce-bois.
Ans violacea. Lin.
.Apis hirfuta, atra-, alis xiolaccis. Geof. Ins.
Par. 1. 416. 19.
Reai'M. Mcm. des infectes , tom. (. pi. j. 6"
pi. 6.
Apis hirfuta atra, alis ctrulefccn'<bus. Lin.
Syft. r.at. pag. j>j<j. n°. 38. — Muf. Lud. Ulr
pag. 41 f .
Apis gigas nigra , nitida , oculis fufeis , alis
violaceo-viridibus , oeneo-niunùbus . Dec Km. 3.
pag. ij6.pl. zS.fig. ij.
Abeille _ gigantejque noire , luifante , à ye-ux
4>runs , àaîles violettes .verdârres Si bronzées. Dec
Scop. Ent. carn. n°. 811.
■ Schaee. lcon. tom. 1. pi. fox. f. 7. 8.
Fab. Syft. ent. pag. 379. n°. 1. —6p. ins tom. I.
pag. 47 J- "°- 1.
ScHRank. Enum. ins. aufi. n°. 795.
Bombylius lufitanicus e nigro arulefcens. Pet.
Ga^oph. pi. iz. fig. j.
Elle eft velue, & tout fon corps eft d'un noir
très-foncé. Ses aîles font d'un noir violet & limant ,
très-brillant dans les jeunes.
Cette abeille eft pourvue de deux fortes mâ-
choires , avec lefquclles elle perce le .bois , pour y
dépofer fes oeufs; c'eft ce. qui lui -a fait donner,
par Reaumur,le nom d'abeille perce-bois.- Elle choi-i
-fit ordinairement- une pièce de bois fec ; & fan?
autre inftrument que fes mâchoires ., elle k perce
longitudinalement ; elle .y pratique un ou' piiifiears
tuyaux , de fept a huit lignes de diamètre , & d'un
yied ou environ -de longueur : elle y conftruit en-
iuite plufieurs cellules les- unes à la luite des autres ,
féparées par une cloifon de derm-lignc'd'épailîeur ,
formée des brins de bois qu'elle a.détackés .&
A B E
<*3
qu'elle colle fortement enfemble. Avant de fermer
la cellule , elle la remplit d'une efpèce de mi«l ,
qu'elle ramafle fur les Heurs , & y dépofe un œuf.
Le miel doit fervir à la nourriture de la larve qui
en fortira. Elle fait la même chofe pour chaque
cellule , jufqu'à ce qu'elle ait fini fa ponte. Le nuel
qu'elle a mis avec l'œuf eft fuffifant pour la nour-
riture de la larve , & elle eft parvenue à tout fon
accroidement , lorfqu'elle eft à la fin de fa provifion.
Elle fe change alors en chryfalidc , & bientôt elle
en fort fous la forme S abeille, Il eft à remarquer
que les cellules conftruites les premières font celles
qui contiennent les premiers oeufs pondus , ceux
qui doivent éclorc les premiers , & d'où fortiront
luccelïivement les infectes parfaits. L'abeille mère
a pourvu à tout : le tuyau qui renferme les cellules
eft percé par les deux bouts ; elle difpofe fans doute
les cellules , ou place les œufs de façon , que les
abeilles qui doivent en provenir , prennent une route
différente de celle qu'elle prend elle-même ; car
elles fortent les unes après les autres par l'ouver-
ture oppofée a celle où elle a fini fa ponte. Chaque
abeille , par ce moyen , n'a qu'a percer une feule
cloifon; les autres font déjà vuides.
On trouve cette efpèce dans toute l'Europe , en
Afrique , aux Indes orientales, en Amérique même.
Les individus des pays chauds font feulement un
peu plus grands & ont la tête plus grolîe & plus
lame que ceux d'Europe. Ceux des Indes d'ailleurs
reflemblent parfaitement à ceux de l' Amérique.
3. Abeille capucine.
Apis jlavo-rufa. Dec
Apis hirfuta, nigra, abdomine glabro , thorace
abdominifjue apice favo-rufis , alis violiiceo-viridi-
bus œneo-nitc,-.:irju>. Dec frlim. rom. 7. pag. 605.
1. pi. \).ftg. 1.
. Abeille velue , noire , à ventre liilc , à corcelet
Se le bout du corps roux, à ailes violettes verdâtres
&£ bronzées. Dec ib.
Cette abeille eft velue & de la grandeur de la
précédente. Elle eft entièrement noire , à l'exception
du corcelet , qui eft tout couvert de poils très-ferrc's ,
d'un roux ardent , prefque capucine, & l'extrémité
de l'abdomen qui eft garnie d'une grolîe touffe de
longs poils dp la même couleur ; le refte de l'ab-
domen , tant en delîus qu'en dclfous, eft glabre,
noir & luifant. ta tète & les pattes font couvertes '
de beaucoup de poils hoirs. Les aîles font d'une
couleur violette foncée & verdâtre , un peu bronzée.
Elle fe trb'uve au Cap de Ponne-Efpérance.
4. Abeilï.1 nègre.
Apis nigrita. Fab.
! Apis hirfuta , atra , fronte ahdomtnifque lateriiâs
Icinereis. Fab. Syft. ent. pag. 379. n°. 3. — Sp.
ir.s. tom. 1. pag. 4-7 y- n" . 3.
Cette abeille eft grande, & rcffemble un peu à
l'abeille perce-bois. Ette eft noire : le devant de U
ûïç-, ia poitrine & les' côté s 'de l'abdomen fontr cou-
6*4
A B E
verts d'un duvet gris-cendré. Le corcclet & l'abdo-
men font noirs. Les aîles font noirâtres. .
Elle fe trouve à Sierra-Léon en Afrique.
j. Abeille Mérian.
Apis Meriana. Nob.
Apis hirfuta , nigra , abdomine fegmentorum mar-
ginibus pallidè fiavis y ano rufo. Nob,
Merian. Surin, pi. 48.
Cette abeille eft. une des plus grandes que nous eon-
noiffions. Ses antennes & fa tête font noires. Les
yeux font bruns, & la trompe eft plus longue que la
moitié du corps. Le coicelet eft noir & velu. L'ab-
domen eft noir , avec le bord des quatre premiers
anneaux d'un jaune pâle, & l'anus fauve. Les pattes
font noires , & les jambes poftérieures font très-
E tollés. Les aîles fupérieures font noires , depuis
1 bafe jufque vers leur milieu ; le relie eft tranf-
parent. Les aîles inférieures font obfcuresj leur pointe
feulement eft tranfparente.
Cette abeille fe trouve à Caycnne &. à Surinam:
elle m'a été communiquée par M. Renaud, docteur
en Médecine.
ê. Abeille frontale.
Apis frontalis. Nob.
Nigra , villofa y abdomine fafciis quatuor bru-
ntis >t glabris. Nob.
Elle eft un peu plus grande que Yabeille perce-
bois : elle eft noire & velue. On voit à la partie
fupérieure du front , deux petites éminences tranl-
■verfales, l'une à côté de l'autre , fur lefquelles les
petits yeux liftes font placés. L'abdomen a, fur cha-
cun des quatre premiers anneaux, une bande d'un
rouge brun , qui en occupe la bafe. Les pattes
poftérienres font couvertes de poils très-ferrés. Les
ailes font noirâtres.
Elle fe trouve à Cayemïe.
7. Abeille brélîlienne.
Apis brafilianorum. Lin.
Apis hirfuta , kelvola , femoribus bafi nigris.
Lin. Syfl. nat. pag. 961. n°. 49.
Fab. Syft. Ent.pag. 381.7»'. 13. — Sp.ins.tom. 1.
pag. 479. n°. j.8.
Cette abeille eft une des plus grandes : elle eft
entièrement couverte de poils d'un jaune fauve. Les
antennes font fauves dans celles que nous avons
vu, & les yeux bruns. Les pattes font fauves,
couvertes de poils de la même couleur ,avec le haut
des cuifles feulement , noirâtre.
Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam.
8. Abeille ruftique.
Apis ruftica. Nob.
Apis hirfuta , nigra y pedibus pojlicis sinerco-
hirtis y alis nigro-violaccis. Nob.
Cette efpèce eft prefque de la grandeur de Ya-
beille perce-bois ; elle eft velue & toute noire, ex-
A B E
cepté les patte? poftérieures , qui font couvertes J
à leur partie extérieure , de longs poils , d'un jaune
pâle cendré , très-ferrés , & le deflbus de l'abdomen
qui eft d'un brun clair. Le premier article des tarfes
eft plus grand que la jambe. Les aîles font d'un
noir violet. Elle fe trouve à Surinam , fur les fleurs.
Elle m'a été communiquée par M. Renaud, D. M.
9. Abeille mi-partie.
Apis dimiaiata. Nob.
Apis capite thoraeeque ferrugineis y abdomine
atro ; alis nigro-violaccis y Nob.
Elle eft de la grandeur de l'abeille perce-bois. Les
antennes & les mandibules font noires ; la lèvre
(upéricure eft grande , ferrugineufe , ciliée & ter-
minée en pointe. La tête , le coicelet , la poitrine ,
& les pattes de devant font couverts de poils de
couleur de rouille, plus ou moins foncée. L'abdo-
men eft très-noir. Les pattes de derrière font noires
& couvertes de poils noirs , longs & très-ferrés ; le
premier article des tarfes eft auflï long que la jambe.,
Les aîles font d'un noir violet très-foncé.
Elle fe trouve à Cayemic.
10. Abeille Caroline.
Apis carolina. Lin.
Apis hirfuta , atra y abdomine fupraflavefcentc.
Lin. Syfl. nat. pag. 959. n°. 40.
Fab. Syft. tnt. 379. 4. — Sp.ins.t. 1. 475. 4.
Elle reflemble à Yabeille lapidaire : elle eft noire
& velue. L'abdomen eft couvert en-dciius de poils,
jaunâtres.---
Elle fe trouve dans la Caroline.
11. Abeille caffre.
Apis cafra. Lin.
Apis hirfuta , atra , thoraee poftice abdominiqut
antice luteis. Lin. Syfl. nat. pag. y]?, n". 39.
Fab. M.ant. ins. 1. 300. 15.
Cette efpèce eft de la grandeur de Yabeille perce-1
bois : elle eft noire Se velue ; la pointe du corcelet
feulement & la bafe de l'abdomen , font couverts
de poils jaunes. Ses aîles font d'un noir violet.
Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
11. Abeille terreftre.
Apis terreftris. Lin.
Apis hirfuta , nigra y thoraee abdomineque ein*
gulo flavo ; ano albo. Nob.
Apis hirfuta , nigra , thoracis cingulo flaVo y ano
albo. Lin. Syft. nat, pag. 960. n°. 41. — Faun*
fuec. n°. 1709.
Fab. Syft. ent.pag. 379. n°. 5. —Sp. ins. tom. 1.
P"g- 47 J- n°- S-
Scop. Ent. carn. n". 815.
Schrank. Enum. ins. auft. n*. 796.
Schaef. Elem. pi. 10. fig. 6. — Icon. ifl.f. 7«
Reaum. Mém. tom. 6. pi. 3./ 1.
Frisch. Ins. 9. pi. i-i. fig. 1.
SULZ, IltS.pl, 19. fig. 114.
Abeille
A B E
Abeille à couronne du corcclct, & haut du ventre
citron , & l'extrémité du ventre blanche. Geoff.
Ins. Par. tom. i. pag. 418. n°. 14.
Cette abeille varie beaucoup pour la grandeur :
elle eft noire & velue. On voit une bande jaune à
la' partie antérieure du coreelet. Le premier anneau
de l'abdomen eft noir ; le fécond clt couvert de
poils jaunes , qui forment une bande ; le milieu
eft noir, & 1'extrénmé eft blanche.
Cette cfpèce vit en fociété : les mâles font un peu
plus petits que les femelles ; mais les mulets font
deux fois plus petits que celles-ci.
Elle eft très-commune dans toute l'Europe : elle
conllruit fon nid dans la terre, avec de la moufle.
13. Abeille caverneufe.
Ans cryptarum. Fab.
Apis hirfuta , nigra , abdominis fafeia flava , ano
albo. Fab. Syft. ent. pag. 579. n'\ 6. — Sp. ins.
tom. 1. pag. 476. n". 6.
Cette abeille reflcmblc beaucoup à l'abeille ter-
reftre ; mais elle a la tête Se tout le coreelet noirs ;
on voit feulement une bande jaune fur le ventre.
Les derniers anneaux font blancs ; les pattes font
noires , Se les tarfes bruns.
Elle Ce trouve en Europe plus rarement que la
précédente , dont elle n'eft peut-être qu'une variété : '
elle fait fon nid dans la terre.
14. Abeille jardinière.
Apis hortorum. Lin.
Apis hirfuta s nigra , tkorace abdomineque antice
flavo , ano albo. Lin. Syft. nat. pag. 960. n°. 41.
— Faim. fuec. n°. 1710.
Fab. Syft. ent. 380. 13. — Sp. ins. 477. ly.
Abeille à couronne du coreelet citron , & extré-
mité du ventre mi-partie de citron Se de blanc.
Geoff. Ins. tom. 1. pag. 419. 16.
Apis nigra , tkoracis bafi flava , ano fuprajlavo ,
apice albo. Geoff.
Apis hortorum. Schrank. Enum. inf.auft. n°. 797.
Scop. Ent. carn. n". 817.
Cette abeille n'eft peut-être qu'une variété de
l'abeille terreftre : elle n'en diffère qu'en ce que la
bande jaune de l'abdomen Ce trouve à fa bafe , furie
premier anneau, tandis que dans l'autre, elle eft placée
fur le fécond anneau. Du refte, elles Ce rcflemblent
parfaitement. On la trouve plus rarement que l'autre :
elle fait fon nid dans la terre.
ij. Abeille libérienne.
Apis fibirica. Fab.
Apis hirfuta 3 flava , thoracis fafeia anoque fui-
vis. Fab. Sp. ins. tom. 1. pag. 478. n°. iz.
La tète eft noire; le coreelet eft couvert de poils
jaunes , avec une bande fauve , placée entre la bafe
des aîles. L'abdomen eft velu , jaune à fa bafe , &
fauve à fon extrémité.
Elle fe trouve en Sibérie.
Eiftoirc Naturelle , Infeftts. Tome I.
A B E
6$
16. Abeille feabreufe.
Apis ruderata. Fab.
Apis hirfuta , atra ; thorace flavo , fafeia atra ,'
abdominc antice flavo , ano albo. Fab. Syft. ent.
pag. 380. n". 7. — Sp. inf. tom. l.pag. 476. n°. 7.
Apis nigra , thoracis bafi 6" apice , abdominifque
bafi flavis , ano albo. Geoff. .
L'abeille à couronne & extrémité du coreelet ',
& haut du ventre citron, & l'extrémité du ventre
blanche. Geoff. Inf. Par. tom. 1. pag. 418. n". 15.
La grandeur de cette cfpèce varie beaucoup :
elle eft noire & velue. La partie antérieure & pof-
térieure du coreelet eft jaune , & le milieu noir.
Le premier anneau de l'abdomen eft couvert de
poils jaunes : les deux fuivans font noirs , Se ceux
de l'extrémité font blancs.
Cette abeille eft très-commune en France , pen-
dant l'été , fur-tout dans les provinces méridionales :
elle fait fon nid dans la terre. .
17. Abeille rranfverfale.
Apis tranfvcrfalis. Nob.
Apis hirfuta , nigra , thorace antice poftieeque
flavo y abdomine nigro , fafeia flava. Nob.
Cette elpèce eft de la grandeur de l'abeille ter-
reftre. La tête , les pattes , Se le deflbus du corps ,
font noirs. Le coreelet eft jaune , avec une bande
noire , qui part de la bafe des aîles. L'abdomen
eft noir , Se coupé au milieu par une bande jaune.
Les aîles font d'un noir violet.
Elle fe trouve à Cayennc, à Surinam : elle fait
fon nid dans la terre.
18. Abeille lapidaire.
Apis lapidaria. Lin.
Apis hirfuta, atra, ano fulvo. Lin. Syft. nat.
pag. 960. «°. 44. — Faun. fuec. n". 1711..
Fab. Syft. ent. pag. 381. n°. 14. — Sp. inf.
tom. I. pag. 477. n". 17.
Scop. Ent. carn. n". 815.
Schrank. Enum inf. auft. n°. 799.
Schaef. Icon. 1. pi. 69. /. 9.
Reaum. Mém. des inf. tom. 6. pi. 1. r. 3. 4.
Frisch. inf.y.pl. i.fig. 1-4.
L' abeille noire , avec les derniers anneaux du ventre
fauves. Geoff. inf Par. tom. t.. pag. 417. n". n.
La grandeur de cette abeille varie beaucoup. Le*
mulets font deux fois plus petits que les femelles.
Elle eft toute noire & velue ; les derniers anneaux
feuls de l'abdomen font couverts de poils fauves ,
fouvent rouçreâtres : on la trouve communément fur
1 n °
les fleurs.
Cette abeille vit en fociété: cette fociété eft peu
nombreufe à la vérité , mais chaque individu con-
court au travail. Elle fait fon nid dans des tas de
pierres , dans des prairies , Se. même dans la terre.
Elle conftruit une espèce de voûte avec de la terre
Se des morceaux de moufle ; les gâteaux fe trouvent
dans l'intérieur.
Elle fe trouve dans toute l'Europe.
66 A B E
19. Abeille des arbrilTeaux.
Apis arbuftorum. Fab.
Apis (pratorum ) hirfuta nigra , thorace antice
flavo , ano rubro. Lin. Syft. nat. pag. 960.72°. 43.
■ — Faun. Juec. n". 1 7 1 1 .
Apis collaris. Scop. Ent. carn. r°. 818.
Apis arbuftorum. Fab. Gen. inf. mant. pag. 1^6.
—Spec. inf. tom. l.pag. 477. n". 16.
Schrank. Enum. inf. auft. 79S.
L' abeille noire à couronne du corcelet citron , &
extrémité du ventre fauve. Geoff. inf. Par. [ont. 1.
pag. 417. n". 11.
Cette efpèce eft plus petite que la précédente;
elle eft noire Se velue : elle a des poils jaunes fur
le front, & d'autres à la bafe du corcelet, qui
forment une bande jaune plus ou moins marquée ;
les derniers anneaux du ventre font fauves.
On la trouve fur les fleurs , en Europe.
10. Abeille couronnée.
Apis coronata. Fovjrc. Enc.par.com. ». pag. 449.
«°- 13.
Apis nigra , ckoracis abdominifque bafi flavis ,
ano fulvo. Geoff. Inf. com. -L.pag. 41 7. n°. 13.
Schaef. lcon. Com. ^.pl. ijc.f. 4.
L'abeille noire à couronne du corcelet & haut
du ventre citron , &: l'extrémité du ventre fauve.
Geoef. ib.
Sa tête eft noire, le corcelet eft noir, & ta partie
' antérieure eft couverte de poils jaunes. Le ventre a
le premier anneau jaune , les autres noirs , & les
derniers fauves.
Apis flava , abdominis meiio nigro y ano fulvo.
Geoff. ib.
Schaef. Icon. com. 3. pi. 161. y. 6.
On trouve une variété de cette abeille ,. dont
tout le corcelet eft jaune.
il. Abeille furinamoife.
Apis furinamenfts . Lin.
Apis hirfuta , nigra ; abdomine , excepro primo
ftgmcnco , flavo. L;h. Syft. nat. pag. 9 Ci. n°. yr.
Fab. Syft. enc. pag. 3 80. n°. 9. —Sp. inf. com. 1 .
pag. 476. n°. 10.
Apis abdomen flavum hirfuta, nigra , abdomine ,
excepto primo jegmento , flavo , tibiis pofticis di-
latatis. Degeer , tom. 3. pag. 174. pi. z8. fig.
9. 10.
Abeille à ventre jaune velue , noire , à ventre
jaune , excepté le premier anneau , Se à jambes pof-
térieures très-larges. Deg. ib.
Drury. llluft. com. 1. pf.+j.fig. 4.
Cette abeille eft noire Se velue ; fa tête eft noire ,
mais ie devant paroît avoir une teinte de violet.
Le corcelet eft noir. Le premier anneau de l'ab-
domen eft noir , les autres font d'un jaune un peu
cuivreux. Les pattes & le dcuous du corps de l'in-
fecte font noits. Les aîles font un peu obfcures. Sa
trompe dépafîe la moitié de la longueur de fon
corps».
A B E
Elle fe trouve à Cayenne , à Surinant
11. Abeille virgfnienne.
Apis virginica. Lin.
Apis hirfuca t pallida ; abdomine , excepto primo
fegmento , atro. Lin. Syft. nat. manc. 1540.
H&*. Syft. enc. pag. 3,80. n°. 10. — Sp. inf com. I.
PaB- 47 É- »• il-
Drury. llluft. com. 1. pi. 43. fig. 1.
Les antennes & la tête de cette abeille font noires j
mais on voit quelques poils jaunes fur le front. Le
corcelet eft d'un jaune p.île. L'abdomen eft noir ,
excepté cependant le premier anneau , qui eft cou-
vert de poils jaunes. Le dellbus du corps de l'in-
fecte & les pattes font noirs. Les aîles fout txanf-
parerrtes.
Elle fe trouve en Virginie.
1 3 . Abeille cfpagnolc
Ans hifpanica. Fab.
Apis hirfuta flavefeens ,. abdomine apice nigro r
pedibus intermediis fajciculato-pilojis. Fab. mant.
inf tom. 1. pag. 300. rt°. 11.
Cette efpèce eft grande , Se reflemble à ^abeille
viiginienne. Les antennes font noires.. La lèvre fu-
périeure eft jaune. Le corcelet eft velu , jaune, fans
taches. L'abdomen eft velu , jaune à fa bafe & noir
à fon extrémité. Les pattes font noires j celles dm
milieu ont des faifetaux de poils.
Elle fe trouve en Efpagne.
14. Abeille d'Antigoa-.
Apis antiguenjîs. Fab.
Apis hirfuta , atra y thorace abdomineque antice
flavis. Fab. Syft. ent. pag. 380. n°. IL. — Sp.
inf. tom. 1. pag. 47e. n°. 11.
Cette abeille a la forme de l'abeille percebois j,
fa tête eft noire. Le corcelet eft noir & velu , avec
une bande jaune a la partie antérieure. L'abdomen
eft noir, mais le premier anneau eft jaune. Les.
pattes font noires , & les aîles obfcures..
Elle fe trouve aux ifles Antilles..
ly. Abeille américaine.
Apis americanorum. Fab.
Apis hirfuta, nigra; thorace antice flavo, abdo-
mine flavo , ano nigro. Fab. Syft. ent. pag. 38c
n?. 11. — Sp. inf . tom. I. pag. 477. n". 13.
Apis pcnfilvanica hirfuta , nigra , thorace an-
tice poftzceque luteo abdomine fupra luteo apice ni-
gro ,ali s nigro fuf ci s. Deg. Mém.tom. 5. pag. 57 j.
nQ. 8. pi. 18. fig. ix.
Abeille de Pcnfilvanie velue , noire , à corcelet
jaune aux deux extrémités , à ventre jaune en-dcllus ,
a deirière noir , Se à aîles d'un brun noirâtre»
Dec. ib.
Cette abeille refcmble beaucoup à l'abeille ter-
reftre. Sa tête eft noire. Le corcelet eft jaune à fa par-
tie antérieure , & noir à fa partie poftéricure* L'ab-
A B E •
domen eft jaune , avec l'extrémité noire. Les aîles
&: les pattes font noires.
Elle fe trouve dans l'Amérique fcptcntrionalc.
M. Fabricius n'a point cite Degcu, quoique l'in-
fecte, dont ce naturalise nous a donné la del-
cription & ta figure , Ibit le même que celui île
M. Fabricius : il n'en dirlerc qu'en ce que la pal ie
poftéricurc eft jaune au-lieu d'être noire. Dcgecr
a. reçu cette abeille de Penfilvanie.
16. Abeille coreelet-jaune.
Ans afiuans. Lin.
Apis hirfuta , nigra , thorace f.avo. Lin. Syfi.
ttat. pag. 961. n'. j 3. - Muf. Lu.d. Ulr. pag. 416.
Fab. Syfi. en:, pag. 3 8x. n°. 14. — Sp. inf tom. 1 .
J>ag-419- «°- *-9-
Apis leucothorax hirfuta , nigra ; thorace luteo ;
alis nigro violaccis ; abdomine glabro. Dec tom. 3.
fS- .575-//. 18. /. 8.
AbciLe a corcelet jaune velue , noire , à aîles
d'un noir violet & à ventre lifle. Deg. ib.
Reai'm. Map., tom. 6. pi. 3. fig. 3.
La tète S: les antennes font noires. Le corcelet
eft couvert d'un duvet jaune. L'abdomen eft noir
5c peu velu ; les quatre pattes de devant font brunes;
les deux de derrière funtnoircs &. velues. Les ailes
font d'un noir violet.
On la trouve en Amérique, en Afrique, 8c dans
la Nouvelle-Hollande.
17. Abeille des tropiques.
Apis tropica. Lin.
Apis hirfuta , nigra ; abdomine pofiiee flavo.
Lin. Syfi. nat. pag. 961. n°. 54. — Muf.Lud. Ulr.
j>ag. 41 6.
Fab. Syfi. ent. 3S1. ly. — Sp. inf. 1. 479. 30.
La tête & le corcelet de cette abeille font noirs.
L'abdomen eft noir , Se l'anus eft couvert de poils
jaunes. Les pattes & le deifous du corps font noirs.
Elle fe trouve dans les pays les plus chauds
de l'ancien continent.
18. Abeille noire.
Apis acenorum. Lin.
Apis hirfuta , atra ; tibiis pofiieis ferrugineis.
Fab. Syfi. ent. pag. 381. n'\ il. — Sp.instom. 1.
P*g- 479-. «"• M-
Apis hirfuta, atra. Lin. Syfi. nat. pag. 961.
n". 50. — Faun. fuec. n°. 1717.
Schaef. Icon. tom. 1. pi. 78. fig. 5-.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 801.
Cette abeille eft noire & un peu velue. Les pattes
font m ires ; mais les jambes des quatre pattes pof-
ïérieurcs font couvertes de poils de couleur de
rouille. Les aîles font tranfparentes.
Elle fe trouve en Europe ; elle conftruit fon nid
dans la terre.
29. Abfille africaine.
Ans africaaa. Fab.
A B É
67
Apis lùrfuta , nigra y thoracis dorfo flavo ; ab-
domine virefeente ,fcgmento primo Jiavo. F ab. Sp.
inf. tom. t. pag. 477. «". 14.
La tète de cette abeille eft r.oire , avec quelques
poils de couleur cendrée. Les antennes fon: roircs ,.
& leur extrémité eft de couleur de rouille. Le cor-
celet eft d'un très-beau jaune ; le bord aiuéiicur
feulement eft noir. L'abdomen eft verdkre avec le
premier anneau jaune. Les aîles font obfcures Se les
pattes noires.
Elle fe trouve en Afrique.
30. Abeille olivâtre.
Apis olivacea. F A 3.
Apis hirfuta , virtfeens , abdomir.c f.ihtus pedi-
bufque quatuor pefiieis apice nigris. Iae. Mdnt.
inf. tom. 1. pag. 300. n". 17.
Cette abeille eft de grandeur moyenne. La tète
eft velue, verdâtre , avec les antennes î; la trompe
noires. Le corcelet eft velu , verdâtre , uns taches.
L'abdomen eft couvert en-derTus de poils veidâtrcs ,
& cn-dcllous , de poils noirs. Les partes font cou-
vertes de poil-- vcrdàtres , excepté l'extrémité des
quatre pAtrcs poft'ricures , qui le font de peils noirs.
Cette abeille le trouve à Sierra-Léon en Afrique.
3 1. Abeille des bois.
Ans -nemorum. Fab.
Apis hirfuca , atra ; thorace fafeia interrupta
flava , anopallido. Fab. Syfi. ent. pag. 380. n°. 8.
— Sp. inf tom. i.pag. 476 n°. 8.
Cette cfpèce rcflemble à l'abeille terreftre. Sa
tète eft noire. Le corcelet eft noir, avec unebande
jaune à la partie antérieure , interrompue dans fou
milieu. L'abdomen eft noir , & l'anus d'un blanc
pâle.
Elle fe trouve en Europe.
31. Abeille fauvage.
Apis foroeenfts. Fab.
Apis hirfuta , atra ; ano albo. Fab. Gen. inf.
niant- 146. — Sp. inf. tom. i.pag. 47e. n°. 9.
Schaef. Icon. inf tab. iji. fig. 6.
Cette abeille eft toute ncire Se velue : elle n'a
que les derniers anneaux du ventre qui foient cou-
verts de poils blancs.
Elle fe trouve en Europe, dans les bois.
33. Abeille fouterraine.
Apis fubterranea. Lin.
Apis hirfuta , atra ; ano fufco Lin. Syfi. nat.
pag. 961. n°. fl. — Faun. fuec nc. 1718.
Fab. Syfi. ent. pag. }8i. n°. xi. — Spec. inf.
tom. 1. pag. 47^. nu. 16.
Vabeille noire à ventre brun vers l'extrémité.
Geoff. ir.f tom. %. pag 416. n°. 10.
Elle efta-peu-près de la «rrandeur & de la figure de
l'abeille percebois : rout fon corps eft noir ; l'ex-
trémité de fon ventre feulement eft brune : elle a
quelques poils jaunes , mais peu apparens , autour
I '-
68
A B E
du col : fcs aîlcs font noirâtres.
Elle fe trouve en Europe.
34. Abeille tricolor.
Apis mniorum.ÏA'B.
Apis hirfuta , atra ; fcutello abdomineque pallef-
centibus ; anorufo. Fab. Gen. infmant. pag. 247.
— Sp. inf. tom. 1. pag. 479. n°. 27.
La tête Se le corcelet font velus, noirs, & fans
taches. La partie la plus poftérieure du corcelet &
l'abdomen font couverts de poils d'un jaune pâle.
L'anus eft fauve & les pattes font noires.
Elle fe trouve en Europe.
35. Abeille foreftière;
Ar:s fdvarum. Lin.
Apis hirfuta , pal'ida ; thoracis fafeia nigra a
ano rubro. Lin. Syft. nat pag. 960. n°. 4c. — Faun.
fuec. n°. 1 7 1 5 .
Fab. Sjjl. ent. pag. ) S 1 . n". 15. — Sp. ins.com. j .
pag. 477. n. 18.
Scor. Ent. carn. n°. 811.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 807.
Cette abeille varie pour la grandeur. La tête &
les antennes font noires , avec quelques poils d'un
jaune pâle fur le front. Le corcelet eft jaune , avec
une bande noire dans le milieu. Les deux premiers
anneaux de l'abdomen font couverts de quelques
poils jaunâtres. Le troifième anneau eft noir &
prefque glabre ; il n'a de poils que fur fcs bords.
Les derniers anneaux font couverts de poils fauves.
Les pattes font noirâtres , & les taries bruns.
Elle fe trouve en Europe.
36. Abeille des moufles.
Apis mufeorum. Lin.
Apis hirfuta , fulva ; abdomint jlavo. Lin. Syft.
nat. pag. 960. n". 4'-. — Faun. fuec. n". 17 14.
Fab. Syft. ent. pag. 381. n°. 17. — Sp.ins. tom.
1. pag. 478. n". 20.
Apis pafcuorum. Scor. Ent. carn. n". 815.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 801.
Schalf. Icon. tom. 1. pi. 69. fig. 7.
V abeille fauve , à ventre jaune & extrémité
fauve; Geoff. Inf. tom. 1. pag. 419. n". iS.
Reaum. Mém. tom. 6. pi. 1. fig. 1. 1. 3.
Frisch. Inf. 9. pi. 16. fig. 8.
Cette abeille varie pour la grandeur. Sa tête &
fes antennes font noires. Le corcelet eft couvert
de poils fauves. L'abdomen eft couvert de peils jaunes ;
mais quelquefois ces poils font de la même couleur
"que ceux du corcelet. Le deflous de l'infecte & les
pattes font noirs, avec quelques poils d'un gris obfcur.
Elle conftrukavecde la paille, du foin ou des moufles,
un md , en forme de voûte ; on trouve, au milieu
de cette voûte, les cellules qui renferment les œiïfi
& les larves.
Elle fe trouve dans toute l'Europe
37. Abeille corcelet-fauve,
Asis hypnorum. Lin.
• A B E
Apis hirfuta , fulva ; abdominis fafeia nigra ;
ano albo. Lin. Syft. nat. pag. 960. n°. 47. — Faun,
fuec. n°. 1715.
Fab. Syft. ent. pag. 381. n° . 1 8. — Sp. ins. tom. x.
pag. 478. «°. il.
Scop. Ent. carn. n°. 307.
Cette efpèce eft velue & fauve. La bafe de l'ab-
domen eft fauve , le milieu noirâtre , fon extré-
mité blanche.
Elle fe trouve dans toute l'Europe ; elle conftruit
fon nid dans les prairies avec de la moufle.
38. Abeille fylveftre.
Apis lucorum. Lin.
Apis hirfuta , fiava ; ano albido. Lin. Syft. nat.
961. 48. — Faun. fuec. n". 1716.
Fab. Syft. ent. pag. 381. n". 10. — Sp. ins. tom.
!• P"g- 47«- '--°- J-4-
Schrank. Enum. ins. auft. n°. 8c 8.
Tout le corps de cette efpèce eft couvert de poils
jaunes. A travers ces poils, on remarque cependant
que l'abdomen eft noir. L'anus feulement eft cou-
vert de poils blanchâtres.
Cette abeille fe trouve en Europe , dans les bois.
39. Abeille champêtre.
Apis agrorum. Fab.
Apis hirfuta , atra ; thorace toto anoque ferru-
gineis. Fab. Mant. ins. tom. 1. pag. 301 n". 13.
Cette abeille eft grande & très-velue. Le corce-
let eft couvert de poils ferrés , ferrugineux. L'abdo-
men eft noir , avec l'extrémité ferrugineufe.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs
40. Abeille jaune.
Ans bryorum. Fab.
Apis hirfuta , fiava / abdomine virefeente, Fab.
Syft. ent. pag. 381. n". 16. — Sp. inf. tom. 1.
pag. 478. n". 19.
Cette efpèce eft grande , velue , & jaune. L'ab-
domen feul eft verdâtre. Les pattes font jaunes, Se
les cailles noires.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande,
41. Abeille palmée.
Apis palmata. Nob.
Apis hirfuta, ni gro-c truie fc ens ; abdomine fupra
glabro , viiidi , nitente ; alis violaceis. Nob.
Cette abeille eft grande & velue. Ses antennes
font noires. La tête & le corcelet font couverts de
poils , qui paroiflenc noirs ou bleus , ou verds ,
très-brillans , fuivant les reflets de la lumière. L'ab-
domen eft glabre 6c d'un beau verd brillant. Les
pattes font d'un bleu noirâtre trè'-foncé. Les jambes
du milieu font terminées par un crochet à cir.q
dentelures aiguës , palmées. Les pattes poftérieures
font très-longues : le premier & le dernier article
des taries font gros, alongés, & garnis de poils
longs & ferrés. Les trois articles intermédiaires font
courts , égaux & petits. Les ailes brillent d'une-
A B E
belle couleur violette foncée. Le deflous de l'in-
fecte cft d'un noir de velours.
Cette belle efpèce le trouve à Caycnnc : elle a
été apportée par M. de Laborde , D. M.
41. Abeille grifs.
Apis fenilis. Fab.
Apis hirfuta cincrea. Fab Syfl. ent. j8l. t-6.
— Sp, inf. tom. 1. pag. 479. n°. 31.
Cette abeille eft beaucoup plus petite que les
précédentes : elle cft toute couverte de poils cendrés.
Elle Ce trouve dans les bois du Danemarck.
45. Abeille des prés.
Apis pratorum. Fab.
Apis hirfuta jlava ; tkorace fafeia nigra. Eab.
Sp.ins. tom. 1. pag. 4-^8. n°. 2.3. — Apis nemorum.
Syft. ent. pag. ^82. n°. 19.
Apis fulva hirfuta , nigra , thorace abdomineque
fulvis. Schrank. Enum. inf. auft. n°. 80 j ?
Cette abeille eft toute couvertes de poils jaunes ,
à l'exception d'une baude noire , qui fe trouve au
milieu du çoreelet. Les pattes l'ont noires.
Elle le trouve dans le Danemarck.
44. Abeille collicr-jaur.c.
Apis collaris. Nob.
Apis flavi-collis hirfuta, nigra, abdomine gla-
bro , tkorace poftice citreo , alis fufeo-violaceis obfcu-
ris. Dec Mém. tom. 7. pag. 606. f. 4-î-fig- *•'•
Abeille à collier-jaune velue , noire , à ventre
klTc , a corcelet jaune-citron par derrière , & à aîles
brunes violettes foncées. Dec ib.
Cette efpèce eft de la grandeur de l'abeille noire ;
elle a feptou huit lignes 'de long , & trois ou quatre
de large. Elle eft toute noire , mais la partie pof-
térieure du corcelet eft couverte de poils ferrés ,
d'un jaune citron. L'abdomen eft ovale , un peu
aplati, lifle &noir. Les aîles font d'un brun obfcur ,
nuancé de violet.
Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
4j. Abeille citron.
Apis citronella. Degeer.
Apis hirfuta , flavo-citrea , fubtus nigra , alis
fufeis nitiais cupreo-oeneis. Dec Mém. tom. 7.
pag. 606. n°. 3. pi. 4,yfig. 3.
Abeille velue , jaune-citron en-demis , & noire
en-deflous, à aîles brunes, luifantes, avec une
teinte de cuivre. Dec ib.
Cette jolie abeille eft un peu plus petite que la
précédente. La tète eft noire, mais couverte de
poils jaunes. Les antennes font noires. Le corcelet
eft couvert de poils ferrés , d'un beau jaune citron.
L'abdomen cft de même couvert de poils jaunes ,
moins ferrés que fur le corcelet, & qui lailfent
entrevoir le fond noir de la peau , fur-tout à la
féparation des anneaux, ce qui produit des bandes
tranfverfalcs , noires. Le dellbus du corps £i les
pattes font noies. Les aîles font d'un brun clair,
A B E
'69
avec une forte nuance de couleur dé cuivre luifant.
Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
46. Abeille tète bleue.
Apis mujfttans: Fab.
Apis cyanea , nigro hirta , abdomine cupreo
fulvo : primo fgmento nigro. Fab. Mant. inf.
tom. l.pag. 301. n°. 38.
Cette abeille eft grande Se velue. Les antennes
font noires, & la tête eft bleue. Le corcelet cft
bleu , mais couvert de poils courts , ferrés , noirs.
L'abdomen eft fauve , avec un reflet de couleur
cuivreufe , brillante ; le premier anneau feulement
eft noir. Les aîles l'ont un peu ferrugineufes , avec
leur extrémité blanchâtre.
Elle fe trouve à Cayenne.
47. Abeille bicorne.
Apis bicornis. LiN.
Apis fronte bicorni , capite nigro , abdomine hir-
futo rufo. Fab. Syfi. ent. pag. 384. n°. 58. — Sp.
ins. tom. \. pag. 481. n°. ji,
U Abeille noire , à ventre fauve ; Geofe. ins,
tom. 1. pag. 419. n". 17.
Apis nigra , abdomine fulvo. GeoïF.
Lin. Syfi. nat. pag. 954. n°. 10. — Faun. fuec.
n°. 1691.
Apis bicolor. Schrank. Enum. ins. auft. n°. 806.
Cette efpèce eft velue, & de grandeur moyenne.
Ses antennes , fa tète , fon corcelet Se Ces pattes
lont noirs. L'abdomen eft couvert de poils fauves ,
ou d'un gris jaunâtre. On voit fouvent fur le cor-
celet des poils de la couleur de ceux de l'abdomen ,
mais en moindre quantité. Ce qui la diftingue le
plus , ce font deux petites pointes faillantes , ai-
guës, en forme de cornes , qu'elle porte fur le
front au-deflous des antennes. On la trouve très-
fréquemment en printems, fur les fleurs.
48. Abeille fauve.
Apis rufa.
Apis fufca , abdomine rufefeente , fronte alba.
Lin. Syft. nat. pag. 954. n". 9. — Faun. fuec.
n°. 1690.
Fab. Syft. ent. pag. 3 85-. n°. 39. — Sp. ins. tom.l.
pag. 483. n°. J5.
Scop. Ent. carn. n°. 81 6.
Schrank. Enum. inf. auft. n. 803.
Cette efpèce relTemble beaucoup à la précédente :
elle eft velue. Les antennes font noires , & de la
longueur du corcelet. La tête eft noire , & le front
eft couvert de poils blanchâtres. Le corcelet cft
noir : on y voit quelques poils grisâtres , entremêlés
avec des noirs. L'abdomen eft couvert de poils
gris , jaunâtres ou fauves.
On la trouve fur les fleurs , dans toute l'Europe,
49. Abeille corcelet-gris.
Apis grifeo-collis . Dec
Apis hirfuta , nigra , thoract abdominifque bafi
7°
A B E
grijec-ftavis , alis fifiis, Dec. Mcm. tom. 5. pag.
576. n", ->. pi. y%. fig. 13. 14.
Abeille à cèrçèfet-grù velue , noire , dont le
coicclct & le devant du venue font gris jaunâtre ,
à aîles brunes. Dec ib.
Cette çfpèce eft un peu plus grande tjue les
deux précédantes : elle cft très-velue. Sa couleur
cft noire ; mais le coicclct , & une partie du de-
vant de l'abdomen , font entièrement couverts de
poils d'un gris jaunâtre , ou couleur d'olive claire.
Les ailes font brunes & luifantes , Se les yeux font
d'un brun obfcur. Le mâle cft â-peu-piès de la
grandeur de l'abdlle des arbrifleaux : il a de grands
yeux, qui occupent prpfque toute la tète, La lèvre
fupérieure eft jaune , Se. la couleur ncire du ventre
& des pattes eft luifanre & tirant furie bleu foncé.
Le mulet eft beaucoup plus petit cjuc le mâle ; la
lèvre fupérieure elt noire comme le refte dé la réte ,
& la couleur ncjre du ventre & des pactes n'a point
de nuance bleue.
Elle fe trouve ça Pçnfylvanie,
FAMILLE II,
Abeilles mçins velues.
5-0. Abeille à miel.
Apis mellifica. Lin.
Apis pubefeens , thorace fubgrifeo , abdomine fufco ,
(ibiis pofticis ciliatis ; intus tranfverfo-jiriatis
Lin. èiyfl. nat. pag. <>jj, n". tt. — Faun. fuec.
n°. 1697.
► Fab. Syft. cnt. pag. 385, n°. 30. t—Sp, inf. tom.
1. pag. 480. n°. 37,
L'abeille domeftique ou des ruches, Geoff. ins.
tom. i.pag. 407. n' . l.
Scop. Ent. carn. 811.
Schrank. Enum. inf. auft. Si 3.
Siuz. Inf. pi. 19. fig. 11?.
Reaum. Métn. tom. 5. pi. il. fig. I. & fig. 3 ,
l'abeille ouvrière, id. fig. i , l'abeille maie. id. fig. 4 ,
l'abeille femelle.
Swamm, Bibl. nat.pl. 17. fig. 1 , l'ouvrière, fig. 5 ,
la femelle, fig. 4 , le mâle.
Mouifet. Tkeat. inf.pl, \. fy 1,
Aldrov. inf. xo.
Jonston. Inf. \.pl. \.
Apis domeftica , jîve vulgarls. Rat. inf. 140.
Les abeilles à miel font plus ordinairement connues
fous le nom de mouches a miel , qui leur a été donné
dans un tems où l'on délignoit prcfquc tous les in-
fectes aîlés fous le nom générique de mouche Mais
elles diffèrent eflènriellerricnt des mouches propre-
ment djtes , par la forme de leur corps , par le
nombre des ailes , par leur aiguillon , par leur
bouche , par leurs habitudes , Sec. Elles ont
été nommées Mii-m, par les grecs. Deborah ,
par les hébreux. Albara nahalea çabar , pat
les arabes. We^iela , par les çfclavons. Apis ,
pnr les latins. Ape , api , Jiicha , mofeatella , par les
A B E
italiens. Abeja , parles cfpagnols. Ein ymme bynle',
par les allemands, lice , bées, bcei , par lesanglois.
Bit , par les flamands, Honingbye , par les hollan-
dois. Bi , par les fuédois. P^t^ota , par les
polonois. Caœlij , par les Irlandois , Sec.
La couleur de l' abeille à miel eft brune , mais
tout le corps eft couvert d'un duvet grisâtre , plus
ou moins foncé , tirant un peu fur le roux , beau-
coup plus ferré fur le corcelet & fur la poitrine.
Les antennes feules font noires. La femelle , con-
nue fous le nom de reine , cft beaucoup plus Lrande
& plus alongée que les mâles ; elle eft armée d'un
aiguillon très-fort. Ses antennes font compofées de
quinze pièces , Si ion venue de fept auneaux.
On n'en trouve ordinairement qu'une feule dais
chaque fociété. Les mâles fuçi , au nombre de
quinze â feize cents , font plus petits que la fe-
melle, & n'ont point d'aiguillon: lc)r:> antennes
font compofées de etaze pièces peu diftinctes , dont
la première cft allez courte , ot leurs yeux font
beaucoup plus gros que ceux, des mulets ; leur cor-
celet eft un peu plus velu S: leur ventre plus liflè.
Les ouvrières operuris, , fpadones, au nombre de
vingt a trente ntille , (ont les plus pe:i'ces ; elles
font armées d'un aiguillon ; leurs pattes pofténeures
loin comprimées Se couvertes de quelques poils j
mais la pairie interne de la première pièce des taries
eu garnie de plusieurs rangées de poils roux , très-
courts Se. très-ferrés : leurs antennes ont quinze
articles peu difeincts , dont le premier cft beau-
coup plus long que les autres.
Nous avons die un mot, au commencement de
cet article , des habitudes de Vabeille à miel. Tout
le monde fait que c'eft cette efpèce qu'on élève
en domçfticité , a caufe de la cire Si du miel qu'elle
nous fournit. Mais cet infecfe n'eft pas le feul qui
recueille ces précieufes matières: les autres efpèces
d'abeilles qui fc trouvent en Europe en recueillent
aufli , quoique en petite quantité ; & dans les con-
trées méridionales , il y en a dont le miel eft pour
le rrioins auffi abondant & d'un goût aufli agréable
que le nôtre.
Tout le miel des abeilles n'eft pas de même
qualité : on y trouve beaucoup de différences pour
le goût 8c la couleur , fuivant les plantes qui l'ont
fourni. Les plantes labiées , en général , font celles
qui le fournifTent de la meilleure qualité Se de la
plus belle couleur.
Le mi.i de Narbonne doit fa qualité fupérieure
aux romarins , aux thims, aux ferpolets , aux lavan-
des, &c. M. Btugujère, médecin-naturalifte du roi,
auteur du didionnaire d-'S vers, a obfervé dans fon
voyage â Madagafcar , que le miel qu'on trouve dans
ce pays eft très-fain dans quelques cantons, tandis
qu'il eft vénéneux dans d'autres où les plumeria font
très-abondans. 11 n'eft pas douteux que , lorfque le
fuc mielleux contenu dans le nectaire des fleurs, fe
trouvera vénéneux , le miel que les abeilles auront
recueilli fur ces plantes feuLs , ne le foi: auffi. Nous
n'avons pas d'exemple , en Europe 4 qiK le miel fok
ABE
rénéneux, parce que , fans doute , nos plantes véné-
neufes ne le font pas auflî éminemment que celles
dos pays chauds, &: qu'elles ne font pas d'ailleurs
allez répandues pour que les abeilles ne iailcnt leur
récolte que fur ces plantes.
Un obfervatcur rendroit le plus grand feryiee à
ceux qui élèvent des abeilles, s'il leur ^réfentoit
deux tableaux ; l'un , des plantes européennes ,
propres à donner le plus de miel , & l'autre , de
celles qui le fourniroient de la meilleure qualité.
Parmi les dernières , toutes les plantes labiées , telles
que le romarin, la lavande, le thim , le ferpolet ,
la l'auge , le lamium , la menthe , l'hillbpc , la betoine ,
les teucrium, le marrubc , la melille , Sec. auroient
le premier rang. Parmi les autres , on compteroit
les cucurbitactès, le blé farralîn , le tilleul , l'épine
vinette , les pruniers , les poiriers , les trèfles , le
cytife , la fève des marais, Si prefque toutes les
Î liantes légumineufes proprement dites , les rkammus ,
e jujubier , le paliure , l'akterne , la plupart des
plantes crucifères , Sec. Les plantes liliacées Se toutes
celles dont les étamincs font grottes Se très-nom-
breufes , rburniilent abondamment de la cire.
ABE
71
51. Abeille maçonne.
Arts muraria. Nos.
Apis nigra , thorace abdominifque bafi fuperne lana
rufa. Geofe. Inf. tom. 1. pag. 409. n°. 4.
L'abeille maçonne, a poils roux. id.
ReaUM. Inf. tom. 6. Mém.$.pl. 7. fig. 4. 5.
Apis bryorum , nigra y thorace abdominifque ba/i
j-fulvis. Schrank. Enum. inf. auft. »o, Su.
Cette cfpèce eft à-peu-près de la grandeur de
l'abeille à miel. La tête eft couverte de poils d'un
gris jaunâtre. Le corcelet & la partie fupérieure de
fabdomen font couverts de poils d'un gris rouf-
sâtre , plus ferrés fur le corcelet. Les pattes ont
auffi des poils de la même couleur. Le refte du
corps eft noirâtre.
Elle fc trouve en Europe.
Nous devons à Reaumur l'hifboirc des abeilles
maçonnes. « Pour conftruire leur nid , elles choifiifent
on mur expofé au midi , & ordinairement quelque
angle de ce mur formé par des pierres ou des cor-
niches qui débordent. Là , elles conftruifent t 'u-
fîeurs loges avec de la terre délayée , a laquelle elles
ajoutent une liqueur un peu gluante , 6e dans chacune
des loges elles dépofent un oeuf , après l'avoir
remplie de miel; enfuite elles ferment chaque loge.
Le groupe de ce nid peut contenir dix, douze,
ou quinze de ces loges , femblables les unes aux
autres ; & tout cet amas rcflcmblc à un peu de
terre que l'on auroit jettée contre le mur dans le
tems qu'elle étoit délayée. Lorfque la larve eft fortie
de l'œuf, elle fe nourrit du miel contenu dans fa
loge , après quoi elle Ja tapuîe de fes fils , elle
par l'état de nymphe , & devient abeille par-
faite. Pour lors , elle fait , avec fes mâchoires , une
ouverture à ion premier logement , Se elle en fort ,
laiilànt le nid vuide & percé de difFérens cous ,
fuivant le nombre d'infectes qui en eft forti. On
trouve fouvent ces nids fur les murs des maifons
de campagne ». (Geoef. tom. 1. pag. 410).
jr. Abeille Iagopodc.
Apis lagopoda. Lin.
Apis grifefeens , pedibus anticis dilatato cilialis ;
tibiis pofticis clavatis , ano emarginato. Lin. Syft.
nat. pag. j» f 7. n°. 17. —Faun.fuec. n°. 1701.
Fab. Syft. cnt. pag. 383. n". xj. — .Sp. inf,
tom. 1. pag. 480. n°. 3 ;.
Schrank. Enum. inf. aufl. n°. Slo.
Cette cfpèce eft à-peu-prés de la grandeur de
l'abeille à miel. Les antennes font noires. La tête
eft brune , & le devant eft couvert de poils d'un
gris cendré. Tout le corps eft brun, & couvert de poils
d'un gris fauve. Les pattes font nouâtres. Les jambes
poftérieures font un peu renflées. Les taries des
pattes de devant ont une couleur jaunâtre , Se pa-
roijrënt comme aplatis Se dilatés : ils ont j à leur
partie poftéricure , des cils très-ferrés , dont l'ex-
trémité eft noire. L'anus eft terminé par deux pe-
tites pointes peu apparentes.
Cette abeille fe trouve en Europe , fur les
fleurs.
J3- Abeille patte-velue.
Apis pilipes. Fab.
Apis grijea , pedibus intermediis fafciculato-pi-
lofis. Fab. Syft. ent. pag. 383. n°. 18. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 480. n". 34.
Apis plumipes. Schrank. Enum. inf. aufl,
804.
ScHaefe. Icon. tom. 1. tab. 4$.fig. 6.
L'abeille grife , à lèvre jaune , Se à houppe aux pat-
tes du milieu. Geoff. inf. tom. 1. pag. 411. n°. 9,
^ Apis nigra , nirfutie cinerea , fronte flava , in ■
cifuris abdominalibus albis. Geoff. ib.
Cette efpèce eft un peu plus grotte Se moins
alongée que la précédente. Les antennes font noires ;
leur bafe Se le devant de la tête font jaunes. Tout
le corps eft brun & couvert de poils gris, ou
un peu fauves. Les pattes du milieu ont le premier
& le dernier articles des tarfes noirs Se couverts de
poils , difpofés en faifeeaux , delà couleur despattes.
Les trois articles du milieu ■ font égaux , courts „
fouvent jaunes , avec quelques poils longs. On voit
lur l'abdomen , des bar.des tranfverfales , plus ou
moins marquées , formées par des poils cendrés,
qui couvrent le bord des anneaux. Cette abeille
eft allez commune dans toute l'Europe : elle fait,.
en volant , un bruit femblable à celui des abeilles
bourdons.
On la trouve fréquemment fur les fleurs.
$4. Abeille mineufe.
Apis cunicularia. Lin.
Apis pubsfuns , tkorace ferrugineo , abdomine
f"f:o ! pfdibus undique villofs. Lin. Syft, nat.
P"g, JJ7. «°, xj, — Faun. fuec, n". 16?*,
7*
A B E
Fab. Syft. ent. pag. 383. no. ig.—Sp. inf. tom.
I. pag. 480. n°. 36.
Schrank. Enum. inf. auft. n". 811.
Cette efpèce reflemble beaucoup à l'abeille à
miel. Le corps cft brun. Le corcelet eft couvert d'un
duvet fauve , ou de couleur de rouille de fer. Les
pattes font un peu velues. Elle fait fon nid dans
des terreins fecs & fabloneux , coupes horifontalc-
ment. On apperçoit extérieurement plufîeurs petits
trous ronds , peu diftans les uns des autres.
Elle fe trouve dans toute l'Europe.
jj. Abeille pattc-plumeufe.
Apis plumipes. Fab.
Apis thorace fulvo , abdominc nigro , apice fulvo ,
tibiis pofticis comprejjo-dilatatis , hirfutis atris. Fab.
Sp. inf. tom. x.pag. 480. n». 35.
Cette efpèce cft un peu plus grande que Xabeihe
à miel. Les antennes font noires. La tetc cft cou-
vertes de poils fauves cn-deflus , & blancs en-delibus.
La lèvte fupérieure cft jaune : le front cft noir ,
avec une ligne jaune. Le corcelet cft couvert de
poils fauves. Le premier & fécond anneau du ventre
font noirs ; les autres font fauves , avec un point
blanc de chaque côté. Les deux pattes de devant
font couvertes de poils blancs j les autres font noires
&: très-velues.
Elle fe trouve aux Indes orientales,
56. Abeille demi-nue.
Apis femi-nuda. Fab.
Apis thorace hirto atro antice flavo , abdomine
nudo atro, fafeia interrupta atra. Fab. Spcc. inj.
tom. 1. pag. 479. nn. 3?..
Elle eft de grandeur moyenne. Sa tète cft
noire, peu velue. Le corcelet eft noir & très-velu :
pn voit, à la partie antérieure, une bande jaune.
L'abdomen eft ovale , noir, luifant , avec uns
bande interrompue , formée par des poils de la
même couleur. Les pattes font noires.
Elle fe trouve fur les fleurs, en Allemagne.
J7. Abeille divifée,
Apis difjuncla.
Apis nigra , thorace poftice abdomineque antice
tomentofts , ftavis, alis fufeis. Fab. Sp. inf. tom.
I. pag. 481. ra°. 38.
Cette efpèce eft de la grandeur de l'abeille à
miel. Sa tète eft noire. Le corcelet eft noir, pref-
que glabre , & couvert , à fa partie poftérieure ,
d'uncTuvet jaune. L'abdomen eft bleuâtre , luifant ; le
premier anneau feulement eft couvert d'un duvet
jaune. Les pattes font noires , peu velues , & les
ailes obfcures.
Elle fe trouve en Amérique ; elle nous vient fré-
quemment de Cayenne.
j8. Abeille patte-fauve.
Apis rufipes. Fab.
Avis nigra, thorace poftice abdomineque antice
A B E
tomentofo ferrugineis , alis teftaceis. , apice fufeis;
Fab. Sp. inf. tom. 1 . pag. 48 r . nn. 39.
Cette abeille cft grande. Sa tête eft noire , fans
taches. Le corcelet cft noir à fa partie antérieure ;
il cft couvert d'un duvet ferrugineux à fa partie
poftérieure. L'abdomen eft noir. Le premier anneau
& le bord du fécond font couverts d'un duvet fer-
rugineux. Les aîles font de couleur de brique à
leur bafe , & brunes à leur extrémité. Les pattes
font ferrugineufes.
Elle fe trouve en Afrique.
59. Abeille corcelet-fauve.
Apis thoracica. Lin.
Apis atra, thorace rufo, alis apice fufeis . Fab. Syft;
ent. pag. 3 S 3. n°. 31. — Sp. inf. tom. 1. pag. 481.
no. 40.
Elle eft à-peu-près de la grandeur de {'abeille à
miel. Tout fon coips eft d'un noir foncé ; le cor-
celet feulement eft couvert de poils d'un roux foncé.
L'abdomen cft noir , un peu aplati, 8c prefquc
glabre. Les aîles font obfcures.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs.
60. Abeille front-jaune.
Apis jlavi-fons. Fab.
Apis thorace hirfuto albicante , fafeia nigra ,
abdomine curulefcente , ano cinereo. Fab. Syft. ent.
p. 38;. n°. 31. — Sp.infeom. i.pag. 481./!". 41.
Les antennes font noires , & le premier article
cft jaune en-deflbus. La tête eft, noire , le front
jaune , & la trompe couleur de rouille. Le corcelet
eft très-velu , blanchâtre , avec une large bande
noire au milieu. L'abdomen eft bleuâtre. On voit ,
fur le premier anneau feulement, une ligne lon-
gitudinale , couleur de rouille ; le dernier anneau
eft tout gris. Les pattes font noires, mais les jambes
antérieures ont une ligne Se les autres un point
jaune à leur bafe. Les aîles font obfcures.
Elle fe trouve au Bréiïl.
61. Abeille cendrée.
Apis cineraria. Lin.
Apis nigra , thorace hirfuto albicante ; fafeia.
nigra , abdomine curulefccnte. Lin. Syft. nae. pag.
953. n". j. — Faun. fuec. n". 16S8.
Fab. Syft. ent. pag. 384. no. 33. — Sp. inf.
tom. i.pag. 481. n". 41.
Schauf. Icon. tab. zi. f. j. 6.
'L'abeille bleuâtre , à aîles nébuleufcs. GEOrr.
Inf. tom. 1. pag. 4T5. n°. 16,
Apis nigro-CÂru'efcens , alis nebulofis , fronte
femoribusque pofticis hifurtie jlavis. Geoft. ib.
Cette abeille eft noire. La tetc & le corcelet font
couverts de poils gris , moins ferrés fur le milieu
du corcelet , ce qui paroît former une bande noire.
L'abdomen cft d'un noir bleuâtre , un peu luifant
fur les côtés : ou voit , lorfque il'infefte cft récem-
ment forti de fa nymphe , quelques poils gris ,
très-courts , & peu appareils. Les pattes font noires.
Si les ailes obfcures. Cette abeille perd quelquefois
prefquc
A B E
prefqac tous ces poils , & elle paraît alors entière-
ment noire.
E.le te trouve dans toute l'Europe , fur les
fleurs.
Cz. Abeille âtre.
Apis a;ra. Scop. Ent. cent. it°. 797.
Apis atra , thorace villojb cincrafccnte , aido-
miae glabro. Non.
Apis nigra , hirfutic cinerca. Geoff. inf. tom. 1.
pag. 411. **i 8.
L'abeille grife. Geoef. ib.
Apis tota nigra; abdomine nitenti , alis fufeis.
Schrank. Enum. inf. auft. n". 814.
Cette efpèce cft d'un noir très-foncé , en quoi
elle diffère de la précédente. Le corcelet & les
pattes fout couverts de poils d'un cris obfcur. L'ab-
domen cft lilfe , très-noir , luifant , un peu aplati.
Les ailes ont à leur extrémité , une légère teinte
oblcure , ce qui la diftiny;ue encore de la précédente.
On la trouve aux environs de Paris, Se dans les
provinces méridionales de la France , fur les rieurs.
65. Abeille rétufe.
Apis retufu. Lin.
Apis nigra fubhina , abiominis bafi retufu ,
tibiis pofticis extus lanatis. Lin. Syft. nat. pag.
s>54- n". 8. — Faun.fuec. n6. kSSj.
Cette abeille eft un peu plus grande que la pré-
cédente : clic cft toute d'un noir foncé , & peu
velue. L'abdomen cft noir & luifant. Les jambes
poftérieures ont , à leur partie extérieure , des poils
courts & ferrés, de couleur fauve, deftinés à tranl-
porter la cire dont cette abeille fe fert pour la
conftruclion de l'es nids. Ses ailes font d'un noir
■violet.
Elle fc trouve en Europe , fur les fleurs.
64. Abeille cul-noir.
Arts anal'.s. Fab.
Apis thorace villofo , cir.crco , abdomine aru-
lefcer.ee , ano nigro. Fab. Syft. ent. pag. 584. n". 54.
— Sp. ir.f. pag. 48l.n°.*4).
Elle cft une fois plus grande que l'abeilc à miel.
Ses antennes (• yr.t noire-:. La tète cft noire , & le
jaune Le corcelet cft couvert d'un duvet gris ,
aflèz ferré. L'abdomen tir bleu ; mais le premier
anneau cft couvert de poils gris , Se les derniers le
font de poils i:oi;<. I , m't bleuâtres.
On la trouve en Amérique.
6c. Abeille cul-fauve.
Apis ktmorrltaa. Fab.
Apis thorace villojo ferruginco y abdomine atro ,
lateribus glauco macularis , ano ferrugin/o. Fab.
Spec. inf. tom. 1. pag. 481. n". 4.1.
Les antennes lont noires. La tête cft noire , avec
un duvet grisâtre fur le front. Le corcelet eft noir
& couvert d'un duvet ferrugineux. L'abdomen cft
noir , luifant , avec dts taches latérales , verdàrrcs ,
Hiftoire Naturelle 3 Infccics. Tome I.
A B E
73
& fon extrémité fauve. Les pattes font noires , mais
les jambes poftérieures font couvertes de poils
fauves.
Cette efpèce fc trouve en Allemagne.
66. Abeille cinq-crochets.
Apis tnanicata. Lin.
Apis abàomine fafciis jlavis ineerruptis , apice
fpinà quintuplici recurva armato. Geotf. inf. tom,'
i. pag. 408. n0. 5.
Apis cinerea abdomine nigro : maculis lateralibus
Jlavis ano quinque dentato. Fab. Syft. ent. pag.
584. n". 3J.- — Sp. inj. tom. 1. pag. 4S1. n'\
45' ,
Apis nigra , pedibus anticis hirfuijfimis , abdo-
mine maculis jlavis lateralibus , ano tridentato. Lin.
Syft. nat. pag. 958. re°. 18. -—Faun. fuec. n°.
1701.
Schaeff. Icon. tab. 52. f. 11. 11. 13. 14.
Sa couleur eft d'un brun clair. Ses antennes font
brunes. La tL-te eft brune , & la lèvre fupéricure
jaune. Il y a quelques poils de couleur cendrée fur
le derrière de la tète. Le corcelet eft couvert de
poils de la même couleur. L'abdomen a fur chaque
anneau deux taches jaunes , ur.e de chaque côté ,
qui le rapprochent toujours davantage, en s'avan-
çant vers la pointe , & qui viennent fouvent fe
confondre. Il eft terminé par cinq petites pointes
courbées en crochets; favoir, trois fur le dernier
anneau, & deux fur l'avant-cîernier. Les mulets font
beaucoup ; lus petits , & ils n'ont point ces crochets.
Leur ventre elt garni en-deiïous de poils fauves ,
très-ferrés, qui tervent à tranfrorter lapouAière des
étamines. Les pattes font noirâtres , avec quelques
lignes longitudinales, jaunes fur ks jambes &. fur
les tarfes.
Cette abeille eft très-commune en Europe; on la
trouve pendant tout l'été fur ks fleurs.
67. Abeille fept-crochets.
Apis (lorentfna. Fab.
, Apis abdomine maculis flavis lateralibus , fubtus
kirfutijfimo y fegmïntis tribus ultinis utrinque den-
• tatis. F as. Syft. ent. pag.^Z^. n". j£. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 4!;^. n°. 46.
Cette abeille reftèmble beaucoup à la précédente.
Voici en quoi elle en diffère : elle eft un peu
plus grande, . Jes raches de l'abdomen font plus
diftinftes, & il eft terminé par fept crochets , au-,
lieu de cinq ; il eft glabre en-dellus , & très-velu
en-de(lôus. On voit, .1 la bafe des crilles poftérieures ,
une petite élévation en forme de dent.
Elle fe trouve fur les fleurs , en Italie , en Pro-
vence.
68. Abeille Iris.
Apis Ireos. Fab.
Apis thorace hirto ferrugineo , abdomine atro ,'
fafciis tribus interruptis albis , tarfis pefticis an-
gulato-dilatatis. Fab. Sp. inf. tom. 1 -pag. 481. n°, 474
K
7*
A B E
Cette abeille eft plus grande que la fuivante. La
bouche & la lèvre fupérieure font jaunes. Le cor-
ceîet eft couvert de poils ferrugineux. L'abdomen
eft noir : le premier anneau eft couvert de poils
de la même couleur que ceux du corcelet : le fé-
cond , le troifième & le quatrième , ont une bande
blanche interrompue. Les pattes font jaunes; les
tarfes des pattes poftérieures font très-anguleux à
leur bafe.
(9. Abeille tachetée.
Ans ftictica. Fab.
Apis thorace nigro immaculato , abdomine atro ;
maculis utrinque fex tnmfverfis rufis. -Fab. Mant.
inf. tom. 1. pag. joi. nn. 53.
Elle reflemble beaucoup à l'abeille maculée , mais
elle eft plus grande , & fes couleurs font différentes.
Les antennes font ferrugineufes , avec leur extrémité
noire. La tête eft noire , & fon bord poftérieur eft
ferrugineux. Le corcelet eft noir Se fans taches.
L'abdomen eft très-noir ; mais on voit , fur chaque
anneau , deux taches tranfverfalcs , ferrugineufes.
Le ventre en-delfous eft couvert de poils ferrés ,
d'un jaune doré. L'anus eft (impie. Les pattes font
ferrugineufes ; les cuifles feulement font noires
à leur bafe. Les aîles font obfcures.
Elle fe trouve fur les fleurs , en Barbarie.
70. Abeille maculée.
Apis maeulata. Fab.
Apis nigra , thorace maculato , abdomine macu-
lis utrinque fx tranfverfis jlavis , ano intégra. Fab.
Sp. inf. tom. 1. pag. 481. n°. 48.
La tète de cette efpèce eft noire : la bouche eft
jaune : on voitauffi fur le front quelques pointsjaunes.
Le corcelet eft noir , couvert d'un léger duvet , avec
quelques taches latérales jaunes. L'abdomen eft
noir, liffe , luifant . avec fix taches jaunes de chaque
côté. L'anus eft Ample ; les cuifles font fauves ; les
jambes font jaunes en-deflus , & noires en-deflous.
Elle fe trouve en Italie , fur les fleurs.
71. Abeille interrompue.
Apis intenupta. Fab. '
Apis pubefeens nigra , abdomine ftrigis quinque
fiavis , anticis duabus interruptis , ano bidentato.
Fab. Sp. inf. j. 481. 49.
Elle reflcmble beaucoup à la précédente , mais
le corcelet de celle-ci eft velu & fans tache. La
tête eft noire , avec la lèvre fupérieure & un point
derrière les yeux , jaunes. L'abdomen eft noir ,
liife , avec cinq bandes jaunes , dont les premières
font interrompues : il eft terminé par deux petits
crochets.
EJle fe trouve en Italie , fur les fleurs.
71. Abeille bariolée.
Apis variegata. Fab,
Apis nigra , aldominis fegmentis maculis qua-
A B E
tuor Jlavis tranfverfis. Fab. Sp. inf. tom. I, pag,
483. n". jo.
Elle reflemble à ['abeille maculée. Sa tête eft
noirâtre , avec un point jaune fur chaque côté de
la lèvre fupérieure , & un point de la même couleur
derrière les yeux. Le corcelet eft noirâtre , avec
une ligne fur les bords , & deux points fur l'écuflon ,
jaunes. L'abdomen eft globuleux, noir , avec quatre
points jaunes fur chaque anneau. Le deflous eft
couvert de poils fawcs ; il n'eft terminé par aucun
crochet. Les pattes font jaunes , & les cuiiles noires
en-deflus.
Elle fe trouve en Italie, fur les fleurs.
73. Abeille arrondie.
Apis rotundata.
Apis nigra , cinereo hirta , abdomine fub-globofo ;
fegmentorum marg!nibus albis. Fab. Mant. inf. tom.
1. pag. 303. n°. 57.
Elle reflemble aux précédentes , mais elle eft plus
petite. La tête eft noire , & la lèvre fupérieure eft
jaune & cotonneufe. Le corcelet eft noir & velu.
L'abdomen eft arrondi, noir , avec le bord de chaque
anneau blanc. Les pattes font noires.
Elle fe trouve en Danemarck.
74. Abeille variée.
Apis varia. Nob.
Apis rurîpes fufco ferrugineoque varia , abdo-
mine jiavo : fegmentorum marginibus atris. Fab.
Mant. inf. tom. I. pag. 305. n°. 58.
J'ai changé à cette abeille le nom de rufipes y
que M. Fabriciuslui a donné , parce qu'il l'a donné
aulTi à une autre. Il ne faut pas que deux efpèces
du même genre portent le même nom fpécifîque.
Cette elpèce reflemble , pour la forme & la gran-
deur , à X abeille bariolée. Les antennes font noires.
La tête eft ferragineufe & noire entre les antennes.
La lèvre fupérieure eft jaune. Le corcelet eft noir ,
avec une bordure ferrugineufe tout autour. L'ab-
domen eft jaune, mars le bord des anneaux eft noir.
Le premier & le fécond anneaux font coupés au
milieu par une ligne longitudinale , noire. Les pattes
font ferrueineufes , avec la bafe des cuifles noire.
Elle fe trouve en Efpagne , fur les fleurs.
7f. Abeille ferrugineufe.
Apis ferruginea. Fab.
Apis capite thoraeeque nigris , ferrugineo macu-
latis , abdomine y cdibufque ferrugineis. Fab. Mant.
inf. tom. \.pag. 303. n" . 59.
Elle reflemble aux précédentes, mai"; elle eft une fois
plus petite. La tête eft noire , avec fon bord pofté-
rieur , & toute la bouche , ferrugineux. Le corce-
let eft noir , avec deux points ferrugineux fur le bord
antérieur, & deux autres fur le bord poftérieur.
L'abdomen & les pattes font ferrugineux , fans
taches. Les aîles font obfcures.
Elle le trouve en Efpagne , far les fleurs.
A B E
76. Abeille triple-épine.
Ans trifpinofa.^f ab.
Apis nigra , abdomine utrinque punSis duobus
fiavis , fcutcl.o uifpinofo. Fab. Mant. inf. tom. 1 .
pag. 305. n". 60.
Elle cft petite , & elle reflêmblc aux précédentes.
Tout Ton corps cft noir & obfcur. La bouche cft
couverte d'un léger duvet argenté. Le corcelet eft
fans taches. L'écuflbn eft terminé par deux dente-
lures ; Se , au-deflus de l'écuflbn , on voit une troi-
fième dentelure avancée , courbée , aiguë , en forme
d'épine. L'abdomen a , de chaque côté , deux points
jaunes. Les pattes font noires , ferrugineufes a leur
extrémité , Se armées d'onglets noirs Se très-forts.
Elle fe trouve en Saxe.
77. Abeille de Tunis.
Apis tunenfis. Fab.
Apis nigra, tkorace hirfuto rufo , abdominis feg-
tnentis margine rufo ciliato. Fab. Mant. inf. tom. 1.
pag. 504. n°. «3.
Cette efpècc reflemble pour la forme Se la gran-
deur xXabeille fauve. Ne l'ayant pas fousles yeux ,
je ne fais fi elle appartient à la première ou à la
féconde famille. Ses antennes font noires. La tête
eft noirâtre Se couverte d'un léger duvet cendré.
Le corcelet eft couvert de poils fauves très-ferrés.
L'abdomen eft noir, mais le bord des anneaux
eft couvert depoils fauves , qui fontparoître chaque
bord comme cilié.
Elle fe trouve fur la côte de Barbarie , à Tunis.
78. Abeille groife-cuifle.
Ans femorata. Nos.
Apis nigra , pubefeens y fronte lutea ; femoribus
pofticis incrajfatis , tarforum articulo primo deutato
Nob.
Elle reflemble pour la forme Se la grandeur à
l'abeille patte-velue. Ses antennes font noires , avec
un peu de jaune à leur bafe antérieurement. La
tête eft noire , & couverte de quelques poils gris ,
jaunâtres. Les mandibules font jaunes à leur bafe ,
& noires à leur extrémité. La lèvre fupérieure eft
jaune. Le front eft un peu renflé , jaune , avec un
point noir Si grand au milieu. Le corcelet eft cou-
vert d'un duvet gtis jaunâtre. L'abdomen eft noir ,
prefque liffe ; on voit , au bord des anneaux feule-
ment , quelques poils courts , blanchâtres , qui for-
ment de légères bandes. Les pattes font noires; mais les
quatre de devant font couvertes de quelques poils
gris : celles de derrière font prefque lilles : les cuilfes
de celles-ci font très-renflées ; les jambes le font
un peu moins ; on voit fur le premier article des
tarfes , une dent ou épine , un peu coutbée
vers le bas , placée à ia partie antérieure : fa
partie poftéricure a quelques poils très-courts, fauves.
J'ai trouvé cette abeille fur des tkurs , en
Provence.
79. Abeille fafetée.
Ans fafeiata. LlN.
A B E
7?
Apis fupra lutea , fafeia bafeos alarum atra. Lin.
Syft. nat. pag. 9; 8. n'\ 50.
Fab. Syft. ent. pag. 584. 37. — Sp.inf. tom. 1.
pag. 485. n°. fi.
Elle a la forme de l'abeille cinq-crochets. Ses an-
tennes font noires. Son corps cft couvert cn-dellus
d'un duvet jaune , un peu ferrugineux. Toute la
poitrine eft couverte d'un duvet blanchâtre. Les
deux premiers anneaux de l'abdomen font noirs au
milieu , & blancs de chaque côté : tout le deflous
du ventre eft noir. Les jambes font très-velues, très-
noires , mais pâles Se moins velues à leur partie an-
térieure. On voit , vers la bafe des aîks , une bande
noire.
Cette efpèce fe trouve au Cap de Bonue-Efpé»
rance.
80. Abeille laineufe.
Ans lanata. Fab.
Apis tkorace ferrugineo , abdomine nigro , albo
fafeiato , ventre lana nivea. Fab. Syft. ent. 585.
40. — Sp. inf. tom. 1. pag. 483. n°. f 1.
Cette efpèce reflemble à l'abeille coupeufe ;
mais elle eft plus grande. La tête , le corcelet , &
les deux premiers anneaux de l'abdomen lotit cou-
verts d'un duvet ferrugineux. Les autres anneaux
font lifles, ttès-noirs , avec leurs bords blancs. Le
ventre en-deflous eft garni d'un duvet ferré , d'un
blanc de coton.
Elle fe trouve en Amérique.
81. Abeille bicolor.
Ans bicolor. Fab.
Apis nigra , abdomine hirto , fupra fulvo , fubtus
niveo. Fab. Spec. inf. tom. i.pag. 485. n°. yc.
Elle reflemble à l'abeille coupeufe , mais elle eft
plus grande. Les antennes font noires , courtes Se
cylindriques. La tête eft noire , Se le front eft cou-
vert d'un duvet cendré. Le corcelet eft noir ; on y
voit un point formé de poils blancs, placé à fa par-
tie fupérieure , Se un duvet fauve , placé au-deflous
des ailes. L'abdomen eft couvert en-deflus , d'un
duvet fauve , Se en-deflbus , de poils blancs , très-
ferrés. Les pattes font velues 8c cendrées : les tarfes
font fauves. Les ailes fupérieures font obfcures.
Cette efpèce fe trouve aux Indes orientales.
81. Abeille velue.
Ans villofa. Fab.
Apis atra , tkorace abdomineque cinereo kirtis ,
ventre lana atra. Fab. Syft. ent. append. pag. 818.
— Sp. inf. tom. \,pag. 483. n°. 56.
Cette abeille reflemble aux précédentes. Ses an-
tennes font noires , courtes Se cylindriques. La tète
eft noire. Le corcelet eft noir , Se couvert , à fa
partie antérieure d'un duvet cendré. L'abdomen eft
noir , luifant ; il y a fur le premier anneau feule-
ment , des poils cendrés. Les aîles font obfcures.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
K 1
■j6
AB'E
8j. Abeille pubère.
Apis puùefccns. Fab.
Apis corpore cinereo pubefcente immaculato. Fab.
Sp. inf. tom. i. pag. 484.. 72". jy.
Elle eft petite : tout fon corps eft couvert d'un
duvet cendré. Le bord des anneaux de l'abdomen
eft blanchâtre.
Elle fe trouve en Italie.
84. Abeille rouillée.
Apis myftacea. Fab.
Apis nigra , abdomine toto ferrugineo. Fab. Syft.
ent, pag. 385.72°. 41. — Sp. inf. tom. l.pag. 484.
n. j8.
La tête , le corcelet & les pattes font velus ,
noirs & fans taches. L'abdomen eft ferrugineux; le
premier anneau feulement paroît noirâtre à fa bafe.
Les aîlts font obfcures.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
85. Abeille coupeufe.
Apis centuncularis. Lin.
Apis nigra ventre lana fulva. Lin. Syft. nat.
pag. 9J,. n. 4. — Faim. fuec. n°. 1687.
Fab. Syft. ent. pag. 3 85. n°. 41. —Sp. inf. tom. 1.
pag. 484.72°. 59.
L'abeille charpentière à ventre velu & roux en-
deflbus. Geoft. inf. tom. 1. pag. 410.77°. j.
Reaum. Mém. tom. 6. pi. 10. fig. z. 3. 4. $.Ab.
coupeufes.
Se op. Ent. carn. n°. 799.
Schrank. Enum. inf. auft. n". 815.
Schaefe. Icon. tab. 161. f. 6. 7.
Cette abeille eft brune. Ses antennes font noires.
Sa tête & fon corcelet font couverts d'un duvet
çris-fauve. L'abdomen eft lifle , mais on voit fur
le bord de chaque anneau quelques poils grifâtres.
Le ventre eft couvert de poils fauves très-ferrés ,
qui fervent à cette efpèce pour tranfporter lapouf-
lière des étamines. Le mâle eft beaucoup plus petit
que la femelle.
On la trouve aSfez communément fur les fleurs ,
dans toute l'Europe.
Cette abeille vit folitaire ; on ne trouve point
parmi elles de mulets charges de tout le travail ,
comme on en voit parmi plulleurs autres cfpèces ;
& le mâle n'eft propre à rien autre qu'à féconder
3a femelle. Celle-ci eft chargée feule de la confttuc-
tion de fes nids. Elle choifit pour cela un terrein un
peu élevé , elle y pratique , par le moyen de fes
mandibules , une petite cavité cylindrique ; elle
va enfiiite couper des morceaux de feuilles d'arbres ;
mais plus ordinairement de rofiers ou de ronces.
Elle les transporte entre fes pattes, après les avoir
plies dans leur milieu. La cavité qu'elle a pratiquée
fe trouvant cylindrique , fes parois fervent à faire
prendre, à chaque morceau de feuille, la courbure
convenable , pour former une efpèce de cylindre.
Trois morceaux de feuilles fufrifent ordinairement
pour la conftruétion d'une loge de trois lignes de
diamètre , fur fix lignes de long , de la forme d'un
A B E
déz à coudre , ouverte d'un côté , & fermée de
l'autre , par le bout des feuilles , que l'abeille re-
plie , & qui prennent une forme un peu convexe ,
comme celle d'un dez. Elle ferme l'autre bout par
une pièce circulaire , qui s'enchalfe exactement dans
l'ouverture. Pour donner plus de folidité à cette
cellule , l'abeille ne fe contente pas de trois feuilles
placées en recouvrement , elle en applique encore
plufieurs les unes au-deffus des autres ; elle en fait
de même pour l'ouverture ; elle y met trois ou
quatre pièces. Pour confolider tout ce travail ,
elle ne le fert d'aucune matière qui puifle coller ces
feuilles enfemble , elles font Simplement appli-
quées les unes contre les autres. Il faut obftiver
qu'avant de fermer la cellule , l'abeille y dé-
pofe un œuf , Se la remplit d'une efpèce de
miel, auquel Reaumur a donné le nom de pâ-
tée , qu'elle ramaile fur différentes fleurs. Dès
que cette opération eft achevée , elle rafle à la conf-
truétion d'une nouvelle cellule , qu'elle place à la
.fuite de la première. Elle a eu l'attention , en plaçant
le couvercle qui ferme la première cellule , de
l'avancer un peu , afin de fe ménager un bord de
près de demi-ligne , qui fert à engrainer le fond
de la féconde : elle en conftruit de même fept à
huit à la file. Lorfque tout l'ouvrage eft achevé ,
& que fa ponte eft finie , elle l'abandonne. Dans
peu de tems , il fort de l'œuf une petite larve
blanche , femblable à celle de X abeille à miel : elle
fe nourrit de la pâtée qu'il y a dans fa loee , elle
groflit infenfiblement , & elle eft parvenue à fon
entier accroiffement , lorfqu'elle a achevé fa provi-
sion. Pour lors , cette larve file une coque , dans
laquelle elle fe change en nymphe , Se d'où elle
fort bientôt fous la forme A' abeille.
Z6. Abiille ponctuée.
Apis punciata. Fab.
Apis nigra , c in creo-r illofa s abdomine atro , fèg-
mentis utrinout punSo albo. Fab. Syft. ent. pag. 385,
77.°. 43. — Sp. inf. tom. ]. pag. 484. 72°. 60.
Cette abeille eft toute noire Se luifante. Ses an-
tennes font noires. Sa tête & fon corcelet font
couverts de poils gris. L'écuflon eft terminé par
deux petites dents cachées dans les poils. L'abdomen
eft terminé en pointe ; il eft liile , d'un noir lui-
fant : on y voit , fur chaque anneau , un point
blanchâtre , de chaque côté , formé par une touffe
de poils. Les pattes font noires ; mais il y a , à la
partie Supérieure & extérieure des jambes , un point
blanc , formé par des poils de cette couleur. Les aîles
font légèrement obfcures.
Cette efpèce fe uouve dans toute l'Europe , fur
les fleurs.
Il faut obferver que les points de l'abdomen dif-
paroiifent quelquefois.
87. Abeille Eombille.
Ai is bombylans. Fab.
Apis cyanea meiaa^ abdomiiu &neo. Fab. Syft,
A B E
trtt. pag. j8<>. n°. 44. — Sp. inf. tom. 1. pag. 484.
n°. 61.
Cette efpèce rcflemble à la fuivante. Les antennes
font noires. La tète Se le corcelet font bleus , lui-
fans , avec un léger duvet gritatre. L'abdomen eft
couleur de cuivre , Se l'anus eft garni de quelques
poils blancs. Les aîIcsSc les pattes font bleues.
Elle fc trouve dans la Nouvelle-Hollande.
88. Abeille Mouche.
Ans mufearia. Fab.
Apis c&mlefcens 3 ano albido. Fab. Syfi. ent.
pag. 386. n". 4J. — Sp. inf. tom. 1. pag. 484.
«<>. 6;.
Cette abeille a , au premier regard , la figure
d'une mouche. Les antennes font noires ; leur ex-
trémité ell brune en-deflous. La tête eft noire , Se
le front jaune. Le corcelet eft bleuâtre, mais cou-
vert d'un léger duvet gris. L'abdomen eft bleu &
liiïe. L'anus eft velu Se blanchâtre. Les ailes font
tranfparcntes.
Elle fe trouve dans la Nouvelle- Hollande.
89. Abeille hémorrhoïdalc.
Apis h&morrkoidalis. Fab,
Apis atray abdomine xneo, ano rufo. Fab. Syfi. ent.
pag. 386. n„. 46. — Sp.inf tom. i.p ag. 484. n°. 64.
Les antennes font noires ; le premier article feule-
ment eft jaune en-deflbus. La lèvre fupérieure eft
jaune. Le front eft noir Se ponctué de jaur.e. Le
corcelet eft très-noir. L'abdomen a une couleur de
cuivre obfcure. L'anus eft couleur de fang.
Elle fe trouve dans les illes de l'Amérique mé-
ridionale.
50. Abeille à ceinture.
Apis ciniia. Fab.
Apis thorace cinereo villofo , abdomine fufco ,
fegmentorum marginibus /ù/vw.Fab. Sp. inf tom. 1.
pag. 484. n°. 61.
Cette abeille eft grande. La tête Si le corcelet
font bruns 8c couverts de peils gris. Le premier
anneau de l'abdomen eft pareillement couvert de poils
fris , mais les autres font bruns , Se ils ont , fur leur
ord , des poiis fauves. Tout le ventre eft couvert
de poils fauves. Les pattes font brunes ; les tarfes
des quatre pattes de derrière font velus Se fauves.
Les ailes font obftures.
Elle fe trouve dans la Nouvelle- Hollande.
fl. Abeille dentée.
Apis dentata. Lin.
Apis nitida viridis , al:s nigtis , femoribus pof-
ticis dentatis. Lin. Syfi. nat. pag. 954. no. 14.
F ab. Syfi. ent. pag. 3 86. n". 47. — Sp. inf. tom.
J. pag. 484. n". oj.
Tout fon corps eft lifTe Se d'une belle couleur
verte , luilante. Ses antennes font noires ; fes yeux
font bruns 5 fa trompe eft brune & prefque de la
longueur du corps. Les cuillés poftéricures font un
A B E
77
peu renfle'es , avec quelques petites dentelures. La
jambe Se le premier article des tarfes font larges
Se un peu aplatis. Les ailes font d'un noir violet.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale , à
Cayenne , à Surinam.
91. Abeille cordiforme.
Ans cordata. Lin.
Apis viridis , nitida ; alis hyalinis , abdomine
cordato , tibiis pofiieis dilatatis. Lin. Syfi. nat. pag.
Fab. Sp. inf. tom. i.pag. 4S5. n°. (.6.
Abeille en coeur verte , liile & luifante , à ailes
vitrées , à ventre en cœur , Si à jambes poftéiieures
larges Se plattes. Deg. Mém. tom. 3. pag. 571. n°.
3. >/. z8. fig. y.
Cette abeille reflèmble un peu à la précédente ,
mais elle eft deux fois plus petite : elle eft lifte Se
d'un beau verd luifant. Les antennes font noires ,
Se les yeux bruns. Les cuilfes poftérieures ne font
point renflées ni dentées comme dans la précédente ;
les jambes Se le premier article des tarfes fonc
très-larges Se aplatis. Les ailes font tranfparenccj.
Elle fe trouve à Cayenne, à Surinam.
93. Abeille verlîcolor.
Apis vcrficolor. Fab.
Apis thorace liirto , cinerafeente , abdomine cyd^
nco , ano rufefeente. Fab. Syfi. ent. pag. 386 .n°. 4S.
— Sp. inf. tom. 1. pag. 48 y. n° 67.
Elle eft plus grande que la fuivante. Ses antennes
font noires Se courtes. La tête eft noire , Se la lèvre
fupérieure jaune. Le corcelet eft couvert d'un duvet
épais , d'un gris cendré. L'abdomen eft lifte , bjeti
Se luifant. L'anus eft couleur de rouille de fer. Les
jambes poftéricures font très-velues.
Elle fe trouve en Amérique.
94. Abeille quadridentée.
Ans quadridentata. Lin.
Apis fufca , abdomine cingulis quinis albidis ,'
ano quidridcntato inzermcdiis bifidis. Lin. Syfi,
nat. pag. 958. nA. 19. — Faun. fuec. n°. 1703.
Fab. Syfi. ent. pag. j.86. n". 49. — Sp. inf. tom,
I. pag. 485. 72e. 68.
Swamm. Bibl. nat. tab. 16. f g. 4.
Elle eft toute brune. Ses antennes (ont noires
Se courtes. Le front Se le corcelet font légèrement
couverts d'un duvet cendré. L'abdomen eft brun,
Se tous les bords des anneaux font couverts de poils
gris. L'anus eft terminé par quatre petites peintes
en forme de dents.
Elle fe trouve en Europe, furies fleurs,
9f. Abeille cotonneufe.
Apis lanipes. Fab.
Apis thorace cinereo , abdomine ràfo , pcdHus
pofiieis hirfutiffirnis. Fab Syfi. ent. ; -g. 386.
n°. j©, — Sp. inf. tom. 1. pag. 4S;. n". 69.
Elle eft petite. Ses antennes fou: courtes 3c noires.
7*
A B E
La lèvre fnpérieure eft jaune , avec une tache
noire. Le corcelet eft cendré. L'abdomen eft fauve.
Les jambes de derrière font couvertes de poils fins ,
longs Se très-ferrés.
Elle fe trouve dans les ifles de l'Amérique mé-
ridionale.
96.. Abeille leucophtalme.
Apis cœcutiens. Fab.
Apis fufca abdomine glabro ferrugineo , utr'mque
nigro maculato. Fab. Syft. ent. pag. 587. n". et.
— Spec. inf.tom. 1. pag. 48 1. n". 70.
Les antennes font courtes & noires. Les yeux
font brillans , blancs , avec des points noirs ; mais
cette couleur difparoît lorfque l'infecte périt. L'ab-
domen eft arrondi , fauve , avec trois ou quatre
points noirs de chaque côté.
Elle fe trouve à Léipfic.
97. Abeille tridentée.
Ans tridentata. Fab.
Apis fcutello tridentato , abdomine conico , acu-
tifftmo , fegmentorum marginibus albis. Fab. Syfl.
ent. pag. 587. n". 51. — Spec. inf.tom. l.pag. 485.
n°. 71. *
Cette abeille reflemble beaucoup à l'abeille co-
nique ; mais elle en diffère en ce que l'éculTon eft
armé de trois petites pointes fortes Se aiguës.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale.
98. Abeille conique.
Apis conica. Lin.
Apis fufca , abdomine conico acutijfimo , fegmen-
torum marginibus albis. Lin. Syft. nat. pag. 958.
n". 51. — Faun.fuec. n°. 1705.
Apis fufca , abdomine conico acutijfimo , fegmen-
torum marginibus albis , fcutello inermi. Fab. Syft.
ent. 587. j;. « — Sp. inf 1. 485. 71.
Schrank. Enum. inf. auft.n". 809.
Reaum.Mcot. tom. 6.planch. I \.fig. 1. ;. 4.
Elle eft un peu plus petite que ['abeille à miel.
Les antennes font noires, prefque en malle. La tête
Se le corcelet font couverts de poils cendrés. L'ab-
domen a une forme conique , & il fe termine en
pointe aiguë. Le bord de chaque anneau eft re-
couvert depoils blanchâtres , qui forment cinq bandes
de cette couleur. Elle conftruit fon nid dans la terre.
On la trouve fréquemment fur les fleurs , dans
toute l'Europe.
99. Abeille ventre -jaune.
Apis truncorum. Lin.
Apis nigra glabra , fronte albida pubefeente , ab-
domine fegmentis margine albidis fubtus jlavicante.
Lin. Syft. nat. pag. 9J4. n°. iz. — Faun.fuec. n°.
l6ç)z.
Cette efpèce eft petite , noire , Se prefque glabre.
Le front eft couvert d'un duvet léger , blanchâtre.
Les antennes font filiformes , a-peu-près de la lon-
gueur du corcelet. Le bord des anneaux du ventre
A B E
en-deflus eft blanc , mais plus marqué fur les côtés »
le deflous eft jaune Se velu.
Elle fc trouve en Europe , fur les fleurs.
100. Abeille glauque.
Apis glauca. Fab.
Apis antennis ferrugineis , longitudine corporis
hirfuti glaucique. Fab. Syft. ent. pag. 388. n". 59-
— Sp< 'nf tom. \.pag. 487. n°. 81.
Les antennes font cylindriques, d'une couleur de
rouille obfcure , de la longueur du corps. La tête
& le corcelet font couverts d'un duvet glauque.
L'abdomen eft glauque , mais le premier Se le fé-
cond anneaux ont une bande noire.
Elle fc trouve dans l'Orient.
Je n'ai point vu cette efpèce ; mais je foupçonne ,
à la longueur des antennes , qu'elle appartient au
genre de l'encèrc.
101. Abeille bande-fauve.
Apis fulvo ciaUa. Dec
Apis nigra , abdomine antice fafciis binis tranf-
verfis favo-fu±vis , alis hyalinis. Dec Mém. tom. 7.
pag. 607. n". 7. pag. 607. n\ 4. pi. \^.ftg. 4.
Abeille noire , à deux bandes rranfverfcs , jaunes ,
fauves fur le devant du ventre , & à aîles vitrées.
Dec ib.
Cette efpèce refTemble à \ abeille à miel , mais
elle eft plus petite & toute noire , excepté deux
bandes d'un jaune fauve , placées à la bafe de l'ab-
domen , Se dont la poftérieure eft plus lat^e que
l'autre. Le deflous de la tète & du corcelet Se les
pattes , font couverts de poils gris. Les ailes font
blanches, tranfparentes , & garnies de nervures
brunes , noirâtres.
Elle fe trouve au Cap de Bonne-Efpérance.
loi. Abeille Amalthée.
Apis Amauhea. Nob.
Apis nigra , immaculata y tarfis apice obfcure
ruf.s. Nob.
Cette abeille eft petite & toute noire. Son corps
a à peine trois lignes de long & une ligne & demie
de latge : il eft légèrement velu. Les antennes font
d'un brun noirâtre , & de la longueur de la moitié
du corcelet. Les trois petits yeux lilîès font bruns,
Se placés , fur une ligne courbe , à la partie fu-
périeure de la tête. La partie antérieure de la tête
eft plate. Les mandibules font brunes à leur bafe,
Se noires a leur extrémité. L'abdomen eft court Se
prefque anguleux fur les côtés. Les pattes pofté-
rieures font très-longues ; les jambes font grandes ,
comprimées & ciliées : le premier article des tarfes
eft plus petit que la jambe : le dernier article de
tous les tarfes eft d'une couleur fauve un peu fon-
cée. Les aîles font blanches , tranfparentes , mais
légèrement lavées d'une couleur obfcure.
Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam. Je ne
connois que les mulets , que j'ai reçus de Cayenne.
M. Renaud, docteur en Médecine, m'en a aufli
A B E
communiqué qu'il a pris à Surinam , pendant le féjour
qu'il a raie dans ce pays : il a bien voulu y joindre
les obiervations Suivantes.
Ces abeiuts vivent en fociété très-nombreufe.
Elles conftruifent, vers le foiiimet des arbres un
peu hauts , un nid , dont la figure approche de
celle d'une cornemiife, mais dont la grandeur varie
fuivant que la fociété eft plus ou moins nombrcu'e :
ces nids ont ordinairement de dix-huit à vingt pouces
de long , & huit a dix pouces de diamètre ; en les
voyant , on les prendroit pour une motte de
terre, appliquée contre l'arbre. Il cft très-difficile,
ou prcfquc impolliblc, de les avoir fans abattre
l'arbre. Malgré leur foli dite , ces nids s'écrafent en
tombant de li haut. Ceux que M. Renaud a vus
contenoient des alvéoles très-grands , relativement
à la petiterTc de l'infecte ; ils ivoicnt environ un
pouce de long Se iîx à fept lignes de large ; ils
renfermoient un miel très doux , très-agréable ,
très-fluide , d'une couleur roufTâtrc , un peu obfcure.
Ce miel cft fi aqueux , qu'il fermente peu de tems
après qu'on l'a retiré des alvéoles , & il fournit alars
une liqueur fpiritueuû , que les Indiens aiment beauy
coup , & qui eft allez agréable lorfqu'elle n'eftpas
trop ancienne. Pour conferver ce miel , on eft obligé
de le faire cuire, afin de difiïper la quantité d'eau
furabondante qu'il contient ; on lui donne à-peu-
près la confiftance de nos fyrops.
Ce miel eft très-abondant dans chaque nid , &
il leroit fans doute d'une très-grande reiïburce
pour les habitans de ce pays, s'ils pouvoient par-
venir à élever en domefticité & à multiplier à vo-
lonté ces abeilles : car indépendamment du miel
frais qui leur fourriroit un aliment aurfi fain qu'a-
gréable , ils feroient encore des boùTons excellentes
avec celui qu'ils laifléroient fermenter : ils feroient
cuire & épaiilir l'autre , foit feul , foit avec difFé-
rens fruits , pour le conferver & en faire ufage au
beibin.
Lorfqu'on a retiré le miel , on met tout le nid
dans des terrines de terre , la cire fond , comme la
cire ordinaire, à un feu modéré ; on la décante en-
fuite ; il refte au fond une matière épaifie , noi-
râtre, que l'on abandonne. Cette cire eft d'une cou-
leur brune obfcure ; on a tenté envain jufqu'à pré-
fent de la blanchir. Elle pourroit fans doute être
utilement employée , foit dans les arts , foit dans
la Médecine. Les Indiens trempent dans la cire fon-
due , de longues mèches de coton, les laiiîcnt re-
froidir , les roulent enfuite , Se en font des bougies
très-minces , qui fervent à les éclairer.
103. Abeille florale.
Apis fiorea. Fab,
Apis cineno villofa , abdominc glabro rufo, apice
nigro. Fab. Main, inf.tom. r. pag. 505. no. 87.
Les antennes de cette cfpèce font noires. Sa tête
& fon corcelet font noirs , mais couverts d'un léger
duvet cendré. L'abdomen eft lifle ; il eft fauve a
fa bafe Se noir à fon extrémité. Les pattes font
A B E
79
obfcures. Les jambes poftérieurcs font forcement
comprimées.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
104. Abeille Emeraude.
Apis fmaragdula. Faïi.
Apis virid:s , abdomine maculis quatuor atris.
Fab. Mant. ir.f. tom. 1. pag. 30?. »«, 9i.
Cette efpècc elt petite. Tout fon corps cft vert,
lifte brillant. Les antennes font courtes & noites'
' La lèvre lupérieure eft briquetée. L'abdomen eft
cylindrique, glabre, vert, avec deux taches noires
fur le quatrième & Je cinquième anneau.
Elle fe trouve à Tranquebar.
ioy. Abeille fix-bandes.
Apis fex-cincia. Fab.
Apis cinerea , abdominc cylindrico incurva , niaro
fafciis fex albis , pedibus fia-vis. Fab. Syft. e'nt.Pag'.
' *lnn0^*J ~ fi' '^ t0m- '-paë- 4* >• «°- 73-
tue elt de médiocre grandeur. La tète & le cor-
celet font cendrés. L'abdomen eft cylindrique , noir
avec le bord des anneaux blanc. Toutes les' pattes
font jaunes.
Elle fe trouve en Amérique.
Efpeces moins connues.
I. Abeille alpine.
Apis alpina. Lin.
Velue ; corcelet noir 5 abdomen jaune.
Apis alpina hirfuta , thorace nigro, abdomine
luteo. Lin. Syft. nat. 96i. jy. — Faun. fuec. n°
171?.
Cette efpèce eft une des plus grandes ^Europe
Elle eft noire & velue. L'abdomen feul eft d'un jaune
fauve ou ferrugineux , excepté fa bafe , qui eft
noire. l
Linné , en nous donnant la defeription de cette
efpèce , dit qu'il n'en a trouvé qu'un feul individu
fur les alpes de la Lapouie.
1. Abeille carieufe.
. Apis cariofa. Lin.
Noirâtre, peu velue; front & pattes jaunes.
Apis cariofa fufca fubviilofa , fronce pedibufjue
flavis. Lin. Syft. nat. 9y<>. 37. —Faun. fuec. n°.
1708.
Apis caLecta. Scop. Ent. cam. n°. 80 y ?
Elle eft prefque delà grandeur de l'abeille à miel.
Tout fon corps eft noirâtre. Les antennes font droites
& de la longueur de la moitié du corps. Le front
eft couvert de poils jaunes. Les pattes font jau-
nâtres , excepté les cuiiTes qui font de la couleer
du corps.
Elle fe tiouve en Europe , fur le bois carié. Ljn.
Sur les chatons de faule & dans les forets. Scor.
3- Abeille mexicaine.
Ans mexicana. Lin.
8o
A B E
Noire ; ailes d'un noir bleuâtre ; abdomen pé-
doncule ; pédoncule prefque ovale.
Aois .::'.'. , alis atro-cs.rulefcentibus , abdominis
petiolo obovato. Lin. Syft. nat. pag. 955. n°. 6.
Cette efpèce eft grande : elle a le port d'un
fphex , mais elle eft munie d'une trompe lemblable
a ctlle des abeilles.
Elle fc trouve en Amérique.
4. Akeille charbonnière.
Ans carbonaria. Lin.
Très-noire ; ailes d'un bleu obfeur.
Apis atra , alis ca.rulefcenti-fuji.is. Lin. Syft. nat.
pag. 954. n". 7.
Elle eft de la grandeur de l'abeille à miel. Son
corps elt noir & couvert d'un léger duvet. Le cor-
ceiet paroît comme coupé , à fa partie poftérieurc.
La trompe elt courte, conique, cachée fous les
mandibules , munie de quatre anrennules ferrugi-
neufes , dont deux antérieures, compofées de cinq
articles , S: deux poftéricures , compofées de trois.
Elle fe trouve en Afrique.
5. Abeille argilleufe.
Ans argill'fa. Lin.
Ferrugincufe ; abdomen pédoncule ; pédoncule
courbé , en malTe.
Apis roflro inflexo conieo , ferruginea , abdominis
petiolo clavato curvato. Lin. Syft. nat. pag. 957.
/;°. 1.6. edir. 1 1.
Spkex ferruginea , abdorr.inis petio.'o uniarticulato
curvato , antennes clavatis , maxillis porreciis. Lin.
Syft. nat. pag. 509. édit. 10.
Les antennes de cet infecte ont de dix à douze
articles. Les mandibules font fubulées , avancées ,
fans dentelures ; elles embraffent la trompe divine
en deux pièces. Son corps eft ferrugineux. Le pre-
mier anneau de l'abdomen eft noirâtre & campanule.
Il fe trouve à Surinam ; fa larve vit dans des ef-
pèces de boules d'argile.
6. Abeille barbarefquc.
Apis barbara. Lin.
Noire , corcelct fauve tout autour.
Apis nigra , thoràcis ambitu rufo. Lin. Syft. nat.
$58. 51.
Elle eft de la grandeur d'une grofTe fourmi. Tout
fon corps elt noir. Le coreelet feul elt rougeâtre
a fa bajfe, furies côtés Se entre les ailes. L'abdomen
e!t ovale , très-alongé , noir , avec un léger duvet
pâle fur le bord des anneaux ; le premier anneau
eft plus petit , & le fécond plus grand que les autres.
Les antennes font filiformes.
Elle fc trouve en Barbaries
7. Abeille rougeâtre.
Ans ferruginata. Lin.
Noire , 'lifte ; antennes , bouche , abdomen &
pattes ferrugineux.
Apis nigra glabra , abdomine amenais oie
A B E
pettibufque ferrugineis. Lin. Syft. nat. pag. jjï» '
n*. 3 y.
Elle eft petite , noire , avec les antennes , la
bouche , l'abdomen & les pattes ferrugineux. Le
coreelet eft noir, avec un point jaune , élevé, de
chaque côté. L'abdomen elt ovale & glabre. La bafe
des cuifles cPc noue. Elle paroît tenir le milieu entre
les guêpes & les abeilles.
Elle fe trouve en Suide.
Je crois que cette efpèce appartient au genre
de la nomade.
8. Abeille tachetée de blanc.
Ans albo maculata. Dec
Abeille tachetée de blanc , noire , à taches blan-
ches aux côtés du ventre , a jambes blanches , à
aîles fupérieurcs brunes , & les intérieures vitrées.
Dec Além. tom.-j. pag. 6oj. 1°. %.pl. 45. fg. j.
Apis albo maculata nigra j abdominis lateribus
maculis tibiisque albis , alis fuperioribus fufeis
inferioribus hyalinis. Dec ib.
Cette abeille eft longue de cinq & large de deux
lignes. Ses antennes font noires , aflez greffes , de
la longueur de la tête & du coreelet pris enfemble.
La couleur de tout le corps eft noire , mais variée
de plulicurs taches blanches , formées par des poils
de cette couleur : on en voit une touffe fur le
devant de la tête , & plufieurs allèmblages de poils
femblables fur le coreelet, qui y forment différenres
taches. L'abdomen a iîx taches de chaque côté ,
dont deux fur chaque anneau. Toutes les pattes font
couvertes de poils courts , blancs. Le coreelet a
cela de particulier, qu'il eft terminé par une plaque
écailleufe, refendue au bout, & garnie de poils
blancs. Les deux ailes fupérieurcs font d'un brun
oblcur, avec de petites taches tranfparentcs à quel-
que diftarice de leur extrémité, mais les inférieures
font toutes tranfparentcs S: comme vil
Elle fe trouve au Cap de Eornc-Etj erance.
Cette efpèce relfemblc a ï'apis luttuofa de MM.
Schrank , Scopoli , & au nomadu jcutellaris de
M. Fabricius.
9. Abeille fordide.
Ans fordida. Scor.
Noire ; coreelet velu ; extrémité du ventre &
jambes fauves.
Apis r.igra ; thorace h'rfuto y eno tibiisque
rufis. Scor. Ent. carn. r.° . 79t.
Elle eft plus peiitc que tah Ut .1 miel: Ses an-
tennes font plus courtes que le coreelet. Les ailes
fupérieures ont une ligne ferrugincufe à leur bord.
L'abdomen eft noir , luifant , avec l'extrémité roulfe.
Les jambes & les tartes font roux.
Elle fe trouve dans la Cariiiole, province d'Alle-
magne.
10. Abeille globuleufe.
Ans globofa. Scor.
Noire, couverte d'un duvet roux ; abdomen
prefqufi
A B E
pttfque globuleux , avec le bord des anneaux cilié.
Apis nigra , rufo-pubefeens ; abdominc fub-ro-
tundo y fegmentorum margine antico longioribus
filis ciliato. Se op. Ent. carn. n". 798.
Apis convexa nigra , rufo-pubefeens y abdominc
cavaco punBato. Schr ank. Enum. inf. auft. n". 8 1 y'i
Cette cfpèce eft plus petite que la précédente.
Ses antennes ont à-peu-près la même longueur que
l'abdomen. La trompe eft longue , & les aîles fupé-
rieures ont leur bord extérieur" d'un brun ferrugineux.
Elle fe trouve en Allemagne.
11. Abeille fabuleufe.
Ans fabulofa. ScOP.
Pubcfcente ; antennes de la longueur du corcelet ;
abdomen elliptique.
Apis pubefeens y anunnis longitudine thoracis y
abdominc elliptico. ScOP. Ent. carn. n". 801.
Elle a un peu plus de quatre lignes de long. Le
mâle a le front couvert de poils jaunes , le corcelet
blanchâtre , avec un duvet rouflatre de chaque
côté. La femelle eft un peu plus grofle que le mâle ;
fes mandibules font plus alongées. Le front eft cou-
vert de poils noirâtres, & le corcelet d'un duvet
roux. Les pattes ont en-deflous des poils longs.
Elle fe trouve en Allemagne.
Dans le mois d'avril , on voit ces abeilles venir
en troupe dans les endroits fabloneux , s'y accoupler ,
&; voltiger continuellement , avec un léger bour-
donnement. Scop.
ix. Abeille éperonnée.
Ans calcarata Scop.
Noire ; tête grofle , pubefeente ; cuifles pofté-
rieures , avec une dentelure.
Apis nigra ; capite craffo , pubefeente y femoribus
pojiicis dente injlruciis. ScOP. Ent. carn. n" . 80 5.
Elle eft une fois plus petite que la précédente.
Ses antennes font roufles vers leur extrémité , & elles
ont la longueur du corcelet. La tête eft velue &
plus grofle que le corcelet. L'abdomen eft ovale.
Elle fe trouve en Allemagne.
1 5. Abeille précoce.
Ans pr&cox. Scop.
Tête, corcelet& bafe de l'abdomen couverts d'un
duvet blanchâtre ; antennes de la longueur de l'ab-
domen.
Caput thorax , abdomen bafi, albis villis pu-
befce.-itia y antenm longitudine abdominis elliptici.
Scop. Ent. carn. n°. 804.
Cette efpèce a environ trois lignes de long: elle eft
toute noire. Ses mandibules font alongées , avec
leur extrémité roufsâtre. La tête eft grofle. Les aîles
font vitrées , avec leur bord extérieur ferrugineux.
Elle a quelquefois le front couvert de poils longs
& ferrés. La longueur des antennes eft égale à
celle de l'abdomen.
On la trouve en Allemagne , fur les fleurs , au
commencement du printems.
Hijloire Naturelle } Infeftes. Tome I,
À B E
81
14. Aseillz montagnarde.
Ans montana. Scop.
Noire ; antennes , abdomen Se pattes fauves.
Apis nigra y antennis abdominc pedibufque fulvis.
Scop. Ent. carn. n". 806.
Elle a environ quatre lignes de long. Les antennes
font fauves & compofées de dix articles , dont le
feptième , le huitième & le neuvième font noirs.
On voit un petit tubercule fauve , de chaque côté
du corcelet , au-deflus des aîles ; Se au-deflbus ,
ainfi qu'à fa partie poftérieure , on y voit un duvet
prefque argenté. L'écuflbn eft d'un fauve obfcur.
Les pattes font fauves, avec la bafe des cuifles
noire. L'abdomen eft elliptique, luifant , fauve,
avec trois taches jaunâtres de chaque côté. Cette
efpèce varie quelquefois ; les tubercules du corcelec
pour lors font jaunes , il n'y a qu'un point jaune de
chaque côté de l'abdomen , & la bouche , & toutes
les antennes , font fauves.
Elle fe trouve en Allemagne , fur les fleurs.
15. Abeille dégénère.
Apis degener. Scop.
Antennes noires ; corcelet couvert d'un duvec
fauve ; abdomen avec des bandes noires.
Antenns, nigrs. , alarum anticarum longitudine;
thorax rufo villo pubefeens y abdomen nigro fafeia-
tum. Scop. Ann. IV. Hift. nat. apis n°. 10.
Elle eft de la grandeur de l' abeille à miel , mais
elle eft un peu plus grofle. La lèvre fupérieure eft
jaune. La tête , le corcelet & l'abdomen font couverts
d'un duvet rouflatre. Les jambes font armées de
deux petites épines rouflâtres, luifantes.
Elle fe trouve en Allemagne.
16. Abeille guêpe.
Ans vefpiformis . ScOP.
Noire ; antennes , écuflbn & pattes fauves ; abdo-»
men avec des bandes jaunes.
Apis nigra y antennis , fcutello pedibusque fulvis y
abdominc fupra cingulis jlavis. Scop. Ent. carn.
h°. 808.
Apis ore , antennis , fcutello , pedibus fulvis y abdo-
minc fupra cingulis fiavis tribus , primo interrupto y
fubtus tribus nigris. Schrank. Enum. inf. aufi.
n". 8*5.
Cette abeille a environ trois lignes & demie de
long. Elle eft noire ; mais elle a les mandibules , le
tour des yeux , un point au milieu du front , & le
bord de la lèvre fupérieure , fauves. On voit de chaque
côté du corcelet , une ligne & un point fauves ;
& deux points contigus , de la même couleur , fur
l'écuflbn. Les aîles font vitrées , mais le bord eft
un peu obfcur. L'abdomen eft ovale , luifant , glabre
& coupé par des bandes jaunes & noires ; il eft
fauve en-deflbus , avec trois bandes noires. Les
pattes font briquetées , mais les cuifles poftérieures
font noires.
Elle fe trouve en Allemagne , fur les fleurs.
Sa
A B E
17. Abiille agile.
Apis agilijftma. Se OP.
Noire ; front & coreelet couverts d'un duvet blan-
châtre ; abdomen oblong , luifant.
Apis tota nigra y frons & thorax albido villo pu-
befeentia y abdomen oblongum lucidum. Scop. Annus.
IV. Hift. nat. n°. 1 1.
Apis nigra , frontt thoraeeque villofo pubefeenti-
ius , abdomine oblongo lucido. Schrank. Enum.
inf. aufi. n°. 811.
Cette efpèce a environ cinq lignes de long ; elle
"varie un peu : on en trouve qui ont le front glabre ,
le coreelet couvert d'un duvet roux , l'abdomen
noir, avec quelques poiv clair-femés, ferrugineux ,
plus longs tous le yen:re, & les pattes velues,
fauves. Les autres ont le front couvert d'un duvet
blanchâtre , l'abdomen noir , avec des poils clair-
femés , blanchâtres , plus longs fous le ventre , &
les pattes velues Se blanchâcres. On voit, fur le
premier anneau de l'abdomen , une double tache
en forme de deux 7 oppofés. Schrank.
Elle fe trouve en Allemagne.
j8. Abiille fuligineufe.
Apisfuliginofa. Scop. Ann. IV. Hift. nat. n°. 1 1.
Noire ; abdomen noir , prefque rond , avec le
tord des anneaux jauney ailes noirâtres.
Elle eft plus petite que la précédente , & toute
noire. L'abdomen eft prefque globuleux, & tout le
bord des anneaux eft couvert de poils jaunes. Les
aîles font d'un noir de fuie.
Elle fe trouve en Allemagne.
19. Abeille obLcure.
Apis fafea. ScOP.
Noirâtre , couverte de poils roux ; abdomen avec
le bord des anneaux roux.
Apis fujea , rufis villis adfperfa , abdomine. ftg-
jnentis margine rufis. ScOP. Ent. carn. n°. 810.
Elle a environ trois lignes de long. La longueur
^es antennes eft à-peu-près égale à celle de l' ab-
domen 5 celui-ci eft elliptique & luifint. Les pattes
font couvertes de poils roux.
Elle fe trouve fur les montagnes de l'Allemagne.
ao. Abeille argillacée.
Apis argillacea. Scop.
Noire , velue ; coreelet roux , avec une bande
jioire.
Apis nigra , thorace rufo jfafcia nigra. Scop. Ent.
tarn. n°. 814.
Cette efpèce appartient à la famille des bourdons :
«He eft de la grandeur de l'abeille perce-bois. Les
aîles font d'un brun roullàtie. Tout le corps en-deffous
«ft noir.
11. Abeille agraire.
Apis agrorum. Schrank.
Noire > velue; coreelet blanchâtre, avec une bande
A B E
noire ; abdomen ferrugineux , blanchâtre à fa bafe.'
Apis hirfuta nigra y thorace cano y cingulo nigro ;
abdomine toto ferrugineo y bafi cano. Schrank,
Enum. inf. auft. n°. 800.
Cette efpèce appartient à la famille des bourdons:
elle a environ huit lignes de long ; elle eft noire
& velue. Le coreelet eft couvert de poils blan-
châtres ; mais le milieu l'eft de poils noirs , ce qui
forme une bande de cette coule;: :. L'abdomen eft
velu , fauve , avec le premier anneau blanchâtre ,
& le delfous glabre & noir.
Elle fe trouve dans les champs de l'Allemagne.
21. Abeille bordure-jaune.
Apis cetii. Schrank.
Noire ; abdomen ferrugineux , avec le bord des
anneaux jaune.
Apis nigra , abdomine ferrugineo , fegmentorum
apicibus ftavis . Schrank. Enum. inf. auft. n". 808.
Elle a environ quatre lignes & demie de long;
elle eft noire ; mais le front eft couvert de poils
jaunâtres , & la partie poftérieure Se inférieure
de la tête l'eft de poils cendrés. Le carcelct
& la poitrine font noirs. On voit , fur le cor-
eelet, un duvet d'un blanc fauve. Le premier anneau
de l'abdomen eft noir & luifant ; les autres font
ferrugineux, avec leur bord d'un jaune de foufre.
Le ventre eft couvert de poils jaunes plus ferrés
fur le bord des anneaux. Les pattes Se le bord exté-
rieur desaîles font noirs.
Elle fe trouve en Allemagne,
13. Abeille Ieucozone.
Apis leuco^onia Schrank.
Noire ; abdomen avec la bafe des anneanx
blanche.
Apis nigra y abdominis fegmentis bafi albis.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 819.
Cette efpèce a environ quatre lignes de long jelle
eft noire & poileufe. L'abdomen eft luifant , compofé
de cinq anneaux , dont trois intermédiaires , cou-
verts de poils blancs à leur bafe. Les pattes font
roulîàtres Si pubefeentes.
Elle fe trouve dans les forêts , en Allemagne.
14. Abeille Iftucoftome.
Apis leucoftoma. Schrank.
Noire , cotonneufe ; abdomen avec le bord des
anneaux blanc , cilié ; bouche & ventre blancs.
Apis nigra , tomentofa y abdominis fegmentis
albo-ciliatis y ore ventreque a/bis. Schrank. Enum.
inf. auftrn°. 810.
Elle a près de cinq lignes de long ; fon corps
eft noir & cotonneux ; mais le front , la bouche ,
la partie latérale poftérieure du coreelet, le bord
des anneaux de l'abdomen & le ventre font cou-
verts d'un duvet blanchâtre. Le duvet du ventre
paroît d'un noir de fuie , à un certain jour , &
coupé par une ligne interrompue , noire. Les partes
de devant font blanchâtres & pubefeentes»
A B E
EUc fe trouve en Allemagne. .1
tf . Abeille hériflée.
Apis kirca. Schrank.
Très-noire ; aîles fupérieures d'un noir violet ;
abdomen avec deux bandes jaunes.
Api: r.igru ; a'is anticis violaceo-nigris y abdo-
mlne cingulo dup/ici fiavo. Schrank. Enum. inf.
auft. n°. 811.
Je ne doute pas , d'après la defeription que
M. Schrank nous donne de cet infecle , qu'il n'ap-
partienne au genre de la feoliej mais ne l'ayant
pas vu , j'ai cru devoir le placer ici. Sa longueur
eft d'environ neuf lignes ; Se fa forme eft 11 fin-
gulière , qu'on ne fauroit s'il faut le placer parmi
les tentrèdes , les guêpes ou les abeilles , fi on ne
faifoit attention qu'il a une trompe courte. Tout
{an corps cil noir. Les antennes ne font pas cou-
dées , & elles vont un peu en grofliflâm. Les yeux
font réniformes , comme ceux des guêpes. L'abdo-
men eft noir , un peu poileux , avec le bord des
anneaux cilié ; on y voit une large bande jaune ,
entière , fur le fécond anneau ; 8c une autre , bifide
ou échancréc à fa partie antérieure , fur le troi-
itème. Tout le ventre en-denous eft noir. Les
pattes font poileufes ; les tarfes font hérirtes , pref-
que épineux ; le premier article eft femblable aux
autres : on voit, fur tout le corps de l'infecle ,
des points enfoncés. Les aîles fupérieures font d'un
noir violet ; les inférieures font fans couleur ou
très-légèrement obfcures.
Il fe trouve en Allemagne,
î.6. Abeille vefpoide.
Apis vefpoides. Schrank.
Noire ; antennes , bouche , écuflbn & pattes
fauves; abdomen noir, avec cinq bandes jaunes.
Apis antennis , ore , feutelio pedibufque fulvis ,
mbdomine fupra cingulis Jlavis nigrisque altérais.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 813.
Cette efpèce a environ quatre lignes de long. La
lèvre fupérieure , les mandibules Se les antennes
•ont fauves ; le refte de la tète eft noir. Le corce-
let eft noir , un peu pubefeent , avec une ligne
fauve à fa partie antérieure , un point à l'origine
des aîles , Se deux points contigus , de la même cou-
Jeur , fur l'écuflon. De chaque côté de la poitrine ,
jl y a une ligne longitudinale , courbe , fauve. Les
pattes font fauves , Se les cuifles fout noires à leur
bafe. L'abdomen eft ovale , glabre , luifant , noir ,
avec cinq bandes jaunes. Le ventre en-deflbus eft
<l'une couleur fauve , obfcure, avec trois bandes
jaunes. Les aîles font obfcures à leur extrémité.
Elle £è trouve en Allemagne.
17. Abeille fphex.
Apis fphegoides. Schrank.
Noire ; antennes Se pattes fauves ; abdomen d'un
fauve briqueté, avec des bandes jaunes.
Afis ore fiavo y antennis pedibufque fulvis y ab*.
A B E
H
domine fulvo-tcftaceo : cingulis Jlavis. Schrank.
Enum. inf. auft. n". 814.
Elle a environ trois lignes Se un tiers de long. La
bouche & les mandibules font jaunes. Les antennes
font fauves. La tète eft noire. Le front , le deflous
de la tète Se le coreelet , font couverts de poils
blanchâtres. On voit un point fauve à l'origine des
aîles fupérieures; un autre jaune, de chaque côté,
vers la poitrine , Se deux points fauves , un peu
dillans , au milieu du coreelet , entre les aîles. La
poitrine eft noire , aplatie , avec un point jaune de
chaque côté. Les pattes font fauves , excepté la
bafe des cuifles de la féconde paire , & toutes les
cuilfes de la troiiième paire. L' abdomen eft glabre ,
d'un fauve briqueté , avec la bafe du premier anneau,
noire , Si la bafe des autres , jaune, d'où il téfulte cinq
bandes de cette couleur. Le premier anneau du ventre,
en-dellbus , aune ligne, les autres ont toute leur bafe,
jaune. Les aîles font un peu obfcures à leur extrémité.
Elle fe trouve en Allemagne.
28. Abeille deux-bandes.
Apis bicintfa. Schrank.
Noire ; bouche , & deux bandes blanches fur
l'abdomen.
Apis nigra , ore cingulisque duobus abdominis
a'bis. Schrank. Enum. inf. auft. n°. 816.
Cette efpèce a près de quatre lignes de long :
elle eft noire, Ses antennes ne font pas coudées.
La bouche eft entourée d'un duvet cotonneux t
blanc, argenté. Le coreelet Se la poitrine font cou-
verts d'un duvet blanchâtre. L'abdomen eft noir ,
luifant, avec le bord des anneaux d'un roux pâle.
On voit , fur le fécond & le troifième anneau ,
une bande blanchâtre fur chaque , formée par des
poils. Tous les tarfes & la baie des jambes pofté*
rieures font blanchâtres.
Elle fe trouve en Allemagne,
19. Abeille hémifphérique.
Apis kemifp/urica. Schrank.
Noire ; abdomen hémifphérique , couvert de
quelques poils fauves.
Apis nigra , rufo fub-hirfuta ; abdomine hemif-
ph&rico. ScHrank. Enum. inf. auft. n°. 817.
Elle eft prefque de la grandeur de la précédente.
Son corps eft noir. Le front & la poitrine font
couyerts de poils blanchâtres- Le coreelet l'eft de
poils blancs. L'abdomen eft noirâtre , un peu bronzé ,
Se couvert de quelques poils roux.
Elle fe rrouve en Allemagne.
30. Abeille pigmée.
Apis minuta. Schrank,
Noire , luifante ; antennes fauves en-deflbus.
Apis nigra , nitens y antennis fubtus fulvefcerv-
tibus. Schrank. Enum. inf. auft, n°, 819.
Cette efpèce a environ d#Qx lignes & demie de
long. Elle eft toute noire & luifante. Les antennes
feules fout d'une couleur fauye çn^dertbus.
L 1
#4
A E S
Elle fe trouve en Allemagne.
si. Abeille fanguinolente.
Apis fa iguinolenta. ScHRANK.
Noire ; corcelet rouge.
Apis nigra , thorace rubro, Schrank. Enum.
inf. auft. n". 830.
Elle eft un peu plus petite que la précédente }
tout fon corps elt noir , & couvert de quelques poils ,
Un peu plus abondans fur l'abdomen. Le corcelet
eft rouge en-deffus , & à peine poileux.
Elle fe trouve en Allemagne.
ABEILLES TAPISSIÈRES. ( Reaum. ) Voyei AN-
DRENNE TAPISSIÈRE.
ABEILLE BRUNE A VENTRE LISSE ET
PATTES VELUES. ( Geoïf. ) Voye^ Andrenne
PUBÈRE.
ABEILLE FAUVE A VENTRE CUIVREUX.
( Geopi. ) Voy. Andrenne cuivreuse.
. ABEILLE MJNEUSE A CORCELET ROUX ET
VELU. ( Geoff. ) Voy. Andrenne mineuse.
ABEILLE A LONGUES ANTENNES. (Gioiî.)
Voy. Encère longue-antenne.
ABEILLE À LÈVRE JAUNE ET ANNEAUX
DU VENTRE BLANCHATRES. (, Geoft. ) Voy.
Ïncère courte-antenne.
ABEILLE A LÈVRES ET PATTES JAUNES ,
•ET ANNEAUX DU VENTRE FAUVES. Voy.
Andrenne labiée.
ABEILLE A PATTES JAUNES ET ANNEAUX
DU VENTRE BLANCS. (Geoff.) Voy. An-
drenne alongée.
ABEILLE A PATTES JAUNES ET VENTRE
UN PEU CUIVREUX. (Geofï. ) Voy. Andrenne
PATTE-JAUNE. .
ABEILLE VERDATRE ET CUIVREUSE.
( Geoef. ) Voy. Andrenne verdatre.
ABEILLE NOIRE, A VENTRE BRUN ET
"LISSE. (Geoff.) Voy. Andrenne ferrugineuse.
ABEILLE NOIRE, A VENTRE BRUN ET
ANNEAUX NOIRS. Voy. Andrenne Annulaire.
ACANTHIA. Genre d'infectes de la claffe des
Ryngotes de M. Fabrkius. Voy. Punaise.
ACHETA. Genre d'infectes de la claffe des
Ulonates de M. Fabricius. Voy. Grillon.
AESHNA. Genre d'infectes de la claffe des Uno-
gates de M. Fabricius. Voy. Libellule.
A G O
AGONATES, Agokata. Quatrième clalîe du
fyftême entomologique de M. Fabricius.
Cette claffe comprend tous les infectes cruftacès ,
excepté le monocle , l'afelle , le cloporte , l'iule ,
& la fcolopendre. Le chevalier Linné n'avoit fait
qu'un feul genre de tousles infectes de cette claffe ,
fous le nom de Cancer; mais M. Fabricius les a
divifés en cinq genres, dans fon Gênera infeâe*
rum ; il en a ajouté un fixième dans fon Species
inf. & un feptième dans fon Mantijfa inf. Il avoir
d'abord placé dans cette claffe le fcorpion ; il l'a
enfuite léparé , & l'a fait entrer dans celle des
Unogates.
CARACTÈRES DE LA CLASSE.
Bouche munie de mandibules &c d'anten-
nules fans mâchoires.
Six antennules inégales, filiformes, les quatre
antériejres plus longues ," bifides depuis leur
bafe , recourbées à leur pointe , & couvrant
ia bouche. Les deux poftérieures placées au
dos des mandibules.
Chaperon court , de la confiftance de la
corne , arrondi , fe prolongeant à peine fur
la bouche.
Deux mandibules tranfverfales , de la con-
stance de la corne, épahTes, portant des
antennules au dos.
Point de mâchoires.
Lèvre triple , membraneufe , arrondie ,
divifée.
Quatre antennes placées fous les yeux.
CARACTÈRES DES GENRES.
1. CRABE.
C A S C X ».
Bouche ayant des mandibules , des an-
tennules & point de mâchoires.
Six antennules inégales : les quatre anté-
rieures comprimées , larges & couvrant toute
la bouche.
Les deux antérieures font bifides , & les deux
divifions font égales en longueur. La divifion in-
térieure eft compofée de quatre articles , dont le
premier eft le plus long , le fécond prefque arrondi >
& le dernier aigu. L'extérieure n'a que deux articles-
égaux.
Celles du milieu {ont bifides , & les divifions font
inégales. La divifion intérieure eft plus large & plus
courte que l'autre 5 elle a trois articles , dons
A G O
le fécond eft le plus long. L'extérieure eft plus lon-
gue , plus mince ; elle a deux articles égaux , dont
Je dernier eft recourbé.
Lts deux postérieures font courtes , recourbées ;
elles ont trois articles égaux , & elles font placées
au dos de la mandibule.
Mandibule courte, épaiiîe, delà confiftance
de la corne , arrondie au fommet , voûtée ,
obtufe.
Lèvre triple.
L'extérieur* eft divifée en huit parties ; les di-
visons intérieures font très-courtes 8c cylindriques :
les fécondes Se les troifièmes font égales ; leur ex-
trémité eft alongée & fubulée ; les quatrièmes font
larges & tronquées ; leur extrémité extérieure eft
terminée par une foie très-longue , mince & très-
aiguë.
Celle du milieu eft diviféc en quatre : les divifions
intermédiaires font larges , courtes , tronquées &
fendues. Les extérieures font amincies ; elles portent
une foie au dos ; elles font fubulées à leur pointe
& alongées.
L'intérieure eft petite & quadrifide ; les divifions
font égales ; les intérieures grotlillent infenfiblement ;
elles font voûtées & tronquées : les extérieures
font cylindriques.
Quatre antennes courtes & égales.
Les extérieures font larges , & portées fur un
pédicule fimplc , muni d'une dent.
Les deux autres , en forme d'antennules , ont
quatre articles , dont le fécond eft plus long , Se
le dernier eft aigu & bifide.
2. PAGURE.
P A G U R V S.
Bouche ayant des mandibules , des anten-
nules &c point de mâchoires.
Six antennules prvfqu'égales -, les quatre
antérieures couvrant toute la bouche.
Les deux antérieures font droites , beaucoup plus
longues que celles du milieu , bifides : les divifions
font inégales ; l'extérieure eft plus courte , & elle
a quatre articles , dont le fécond eft comprimé ,
plus long ; le dernier eft aigu Se annulé ; l'intérieure
eft plus longue , & elle a nx articles prefque égaux
& velus; le fécond a des dentelures en forme de
feie : elles ont leur infertion fous la bouche.
Les deux du milieu font plus courtes que les an-
térieures; elles font bifides , & leurs divifions
égales ; la divifion extérieure eft très-aieu'é , & elle
a quatre articles , dont le fécond eu très-long.
A G O
8*
L'intérieure a cinq articles , comprimés & ciliés.
Les pojlérieures font petites ; elles ont trois ar-
ticles , dont le dernier eft plus gros & comprimé.
Elles font placées au dos de la mandibule.
Mandibule épaifTe & forte , delà confiftance
de la corne, arrondie au Commet, obtufe,
voûtée.
Lèvre triple.
L'extérieure eft quadrifide : les divifions intérieures
font arrondies , voûtées , ciliées intérieurement : les
extérieures font droites , prefque coniques ; elles ont
à leur pointe 8c à leur bafe internes , une foie fubu-
lée , aiguë , en forme d'antennule.
Celle du milieu eft quadrifide ; les divifions font
prefqu'égales , voûtées ; les divifions intérieures
font découpées Se ciliées à la partie interne de leur
bafe ; les extérieures , fubulées à leur pointe , ont ,
a la partie interne de leur bafe , une foie roide 8c
aiguë.
L'intérieure eft quadrifide ; les divifions inté-
rieures font arrondies ; elles adhèrent fortement à
la mandibule ; les extérieures plus longues , grouillent
infenfiblement ; elles font ciliées , Se elles ont à
leur dos une foie forte.
Quatre antennes inégales , pédonculées.
Les extérieures , plus longues que les poftérieures ,
font fubulées Se compofées de beaucoup d'articles.
Le pédoncule eft plus gros , & il a trois articles ,
dont le fécond eft épineux.
Les intérieures , plus courtes que les antérieures ,
ont la forme d'antennules ; elles ont trois articles ,
dont le fécond eft plus long , Se le dernier bifide.
Le pédoncule n'a qu'un feul article , renflé 8c
épineux.
3. H I P P E.
H i r p a.
Bouche ayant des mandibules , des anten«
nules & point de mâchoires.
Six antennules.
Les extérieures larges , couvrant la bouche ,
font compofées de trois articles , dont le premier
comprimé , très-large , cilié à tous fes bords ; le
fécond , implanté fur le premier , eft cylindrique ,
cilié intérieurement; le troifième eft arqué , fu-
bulé , aigu.
Les moyennes font bifides , & les divifions égales" ;
la divifion intérieure eft comprimée , ciliée de chaqne
côté , compofée de trois articles , dont les premiers
prefoue égaux , Se le dernier obtus , tronqué j la
divifion extérieure eft fimple , un peu plus longue
que l'autre, fubulée Se velue.
Les intérieures font courtes , filiformes.
W A G G
Mandibules coures, tronquées , dentées.
Lèvre triple.
L'extérieure eft bifide , & les divifions concaves ,
arrondies, ciliées de tous les côtés.
La moyenne eft quadrifide , & les divifions iné-
gales ; les divifions extérieures font arquées , & les
intérieures courtes Se ciliées.
Il intérieure
Deux antennes pédonculées , fétacées, txes-
ciliées.
4. SCYLLARE.
S C Y l L A B. US.
Bouche ayant des mandibules , des an-
tennules , & point de mâchoires.
Six antennules inégales : les quatre anté-
rieures droites , avancées ; Se couvrant la
bouche.
Les deux antérieures font les plus longues ; elles
ont quatre articles comprimés & d'inégale gran-
deur : le premier & le troifième font les plus courts ;
elles font armées , à la partie interne de leur bafe ,
d'une écaille courte , de la confîftance de la corne ,
courbée , inarticulée & aiguë.
Celles du milieu font bifides , & les divifions pref-
qu'égales ; la divifion intérieure compofée de trois
articles comprimés , courts , dont le dernier recourbé;
l'extérieure droite, obtufe, compofée de deux articles.
Les deux poftérieures font courtes , fétacées ,
courbées , compofées de trois articles , Se placées au
dos de la mandibule.
Mandibule droite, avancée, de la confif
tance de la corne, creufée à là partie inté-
rieure , prefque cylindrique à fa bafe, un peu
plus épaiffe à fa pointe , concave &c prefque
échancrée.
Lèvre triple,
L'extérieure eft quadrifide : les divifions font
arrondies & prefqu'égales.
Celle du milieu eft bifide ; les divifions font fendues
£c égales.
L'intérieure eft bifide ; les divifions font trifides ,
te elles grouillent vers l'extrémité.
Qua:re antennes inégales.
Les dsux antérieures , plus longues que les pofté-
rieures , font filiformes , & elles ont quatre ar-
ticles égaux ? dont le dernier eft plus court & bifide.
Les deux postérieures font courtes & bifides ; la
divifion intérieur? a deux articles, dont le premier
pft arrondi Se court ; Se le dernier eft grand , com-
primé , arrondi Se crénelé j la divifion extérjeurç
A G O
eft inarticulée , comprimée, en carène ', aiguë, ê(
épineufe à fon bord.
f. E C R E V I S S E.
As T A C V S.
Bouche munie de mandibules , d'antennuleS
fans mâchoires.
Six antennules inégales •, les quatre antérieure*
droites , avancées & couvrant la bouche.
Les deux antérieures , plus longues que les autres J
font bifides : les divifions font inégales ; l'intérieure ,
pluslongue que l'extérieure , eft compofée de quatre
articles, dont le fécond 8c le troifième font les
plus longs ; l'extérieure eft courte , aiguë , & com-
pofée de trois articles.
Celles du milieu font bifides , & les divifions
égales ; l'intérieure eft plus épaiffe que l'autre ; ello
a trois articles , dont le fécond eft très-court ; le
dernier plus épais Se courbé 5 la divifion extérieure
eft mince , inarticulée Se fubulée.
Les postérieures font courtes, fétacées , compofées
de trois articles , & placées au dos de la mandibule.
Mandibule courte , épaiffe , de la confîftance
de la corne, bifide; la divifion intérieure cy-
lindrique , droite , ayant une dent à fon ex-
trémité; l'extérieure envoûte, tronquée à fa
pointe & dentée.
Lèvre triple,
L'extérieure eft quadrifide ; les divifions font
prefqu'égales, les intérieures font en forme de feie
en-deiîous ; les extérieures font fendues ; elles ont
à leur pointe une foie fubulée , droite, avancée,
Se aiguë.
Celle du milieu eft bifide ; les divifions font
arrondies Se trifides; celle du milieu eft courte Se aiguë.
L'intérieure eft bifide , & les divifions groilïiîent
infenfiblement vers la pointe ; elles pnt cinq di-
vifions , dont celle du milieu eft la plus longue.
Quatre antennes inégales , pédonculées &C
compofées de plufieurs articles.
Les antérieures font longues , fétacées , & elles
ont un nombre confidérable d'articles. Le pédoncule
eft articulé , gros & épineux.
Les poftérieures ont plufieurs articles ; elles font fen«
dues jufquevers leur bafe; le pédoncule eft articulé fiç
épineux.
6, S Q U I L L E.
S S V X £ f, A,
Bouche munie de mandibules , d'antennulef
fans mâchoires.
5jx antennules inégales.
A G O
les antérieures , placées latéralement , font alon-
gées, comprimées , courbées, filiformes, compofées
2e »inq articles , dont le fécond eft très-long , Se
Je dernier très-court , arrondi Se cilié.
Celles du milieu font courtes , larges Si com-
primées ; elles recouvrent la bouche, & elles font
compofées de quatre arriclcs prefqu'égaux , dont
le dernier eft aigu Se cilié.
Les poftérieures font courtes & filiformes , com-
pofées de trois articles prefqu'égaux , comprimés,
& adhérans au dos de la mandibule.
Mandibule épaifle , de la confiftance de la
corne, comprimée à fon extrémité , concave ,
dentée, avec un avancement latéral, alongé ,
fubulé, denté fur les côtés.
Lèvre double.
"L'extérieure eft courte , de la confiftance de la
corne & bifide ; les divifions font concaves , fen-
dues , & les lames égales ; la divifion extérieure
eft fubulée & très-aiguë ; l'intérieure eft large à
fon extrémité , tronquée Se ciliée.
L'intérieure eft courte , prefque de la confiftance
de la corne , & bifide ; les divifions font diftantes ,
quarrées , anguleufes Se obtufes.
Chaperon arrondi , concave , en voûte » &
entier.
Quatre antennes prefqu'égales.
Les antérieures font pédonculées , fétacées , com-
pofées d'un nombre confidérable d'articles très-
courts ; le pédoncule a trois articles : elles font ac-
compagnées extérieurement d'une lame ovale , ciliée ,
articulée à fa bafe.
Les poftérieures font pédonculées , fétacées , tri-
fides , compofées de beaucoup d'articles J le pédon-
cule eft compofé de quatre articles.
7. CREVETTE.
G A 11 M A R V S,
Bouche munie de mandibules y d'anten-
uules , fans mâchoires.
Six antennules inégales , filiformes •, les
quatre antérieures droites , avancées , couvrant
la bouche.
Les deux antérieures font plus longues que les
autres ; elles font comprimées & bifides ; la divi-
fion intérieure eft compofée de quatre articles , dont
le dernier eft recourbé. La divifion extérieuie eft
plus courte que l'autre , Se à peine articulée.
Les deux du milieu, un peu plus courtes que
les précédentes, font bifides , & les divifions égale: 5
A I G
87
la divifion intérieure eft compofée de trois articles »
& l'extérieure eft fubulée & aiguë.
Les deux poftérieures font courtes , filiformes ;>
compofées de trois articles , & placées au dos de
la mandibule.
Mandibule courte, de la confiftance de
la corne , épaifle , en voûte , à peine dentée ,
portant des antennules au dos.
Lèvre triple & membraneufe.
L'extérieure eft quadrifide , & les divifions font
égales Se linéaires.
Celle du milieu eft bifide , Se les divifions font
arrondies , divifées & égales.
L'intérieure eft bifide, Se les divifion: font égales ,
arrondies , plus épaillês en avançant vers la pointe,
& divifées.
Quatre antennes inégales , fimples & pé-
donculées.
Les deux antérieures font fubulées, & plus courtes
que les poftérieures ; leur pédoncule eft compofé de
deux articles.
Les deux poftérieures font fétacées , Se plus
longues que les autres j leur pédoncule eft compofé
de trois articles.
AGRION. Genre d'infedes de la claiTe des Uno-
gates de M. Fabricius. Voy. Libellule.
AIGRETTE, Pappvs. On défigne , en Ento-
mologie , fous le nom d'aigrette , des parties du
corps de l'infecte , qui forment une touffe de poils
ou une efpèce de plumet , comme on le voit à
l'extrémité du corps de quelques papillons. La larve
de la tipule , n°. 14 de M. Geoffroy , porte à fa
queue , quatre aigrettes , dont deux feflîles Se deux
pédiculées.
On peut divifer l'aigrette en fimpls , pappus fim-
plex , lorfque les poils font fimples , Se qu'ils partent
tous d'un filet commun ; & en plumeufe , pappus
plumofus , lorfque les poils qui la forment font
eux-mêmes rameux ou pinnés.
AIGU , AIGUË , AcuMjttATus, On nomme
aiguë , en Entomologie , une partie du corps des
infectes qui fo termine en une pointe fine & un
peu roide ; mais il faut que cette pointe foit l'effet
d'une diminution infenfibk, comme le fternumdes
hydrophiles , l'extrémité du corps des mordelles , les
élytres de plufieurs Coléoptères , Sec. On ne doit pas
le confondre avec mucroné , mucrenatus , qui eft
pareillement une pointe aiguë Se très-forte , mais
oui n'eft point l'effet d'une diminution infenûble,
Voy. Mocroné.
AIGUILLON , Acvt.-b.vs. Ceft cette arme fort»
& très-pointue , que les guêpes , les abeilles , les
feolies , les mu tilles , &c, tiennent cachée dans k «m
88
A I G
■ventre , & que ces infectes font fortir à volonté* ,
par le moyen de quelques mufcles, qui ont leur
attache à la bafe de cet aiguillon. On a donné le
même nom à l'appendice qui fe trouve placée à
l'extrémité de l'abdomen des femelles des ichneu-
mons , des urocères , des cinips , des tentrèdes , &c.
quoiqu'elle ne ferve qu'à percer les corps dans
lefquels elles veulent dépofer leurs œufs. Le fcor-
pion a le fien au bout d'une longue queue arti-
culée , qu'il meut & porte dans tous les fens , fui-
vant le befoin qu'il a de s'en fervir.
Il y a très-peu d'infectes qui foient armés d'un
aiguillon ; ceux qui en ont un fe trouvent placés
dans la clafle des Hyménoptères. Le feorpion eft
le feul qui foit dans une autre clafle. Ces infectes
s'en fervent pour fe défendre ou pour percer les
corps dans lefquels ils veulent dépofer leurs œufs.
La forme de l'aiguillon eft différente dans les
différens genres ; il eft très-court & prefque ^ nul
dans les fourmis ; il eft très-fort Se caché dans l-'ab-
domen dans les guêpes , les abeilles , les feolies ,
les mutilles ; il eft court & cylindrique dans quel-
ques ichneumons 5 il eft très-long , linéaire ou cy-
lindrique , dans quelques autres ; il eft prefque en
fpirale , dans les cinips , les diplolèpes ; il eft caché ,
reconditus , dans les abeilles , ou apparent , exfertus ,
dans les ichneumons ; il eft liife , dans les ichneu-
mons , ou dentelé , en feie , ferratus , dans les
tentrèdes.
Reaumur nous a donné une defeription très-lon-
gue & très-détaillée de l'aiguillon de l'abeille , à
laquelle il a joint la figure , groflle au microfeope.
Malpigbi > Leuv/enhoek , Svammerdam , & Hook ,
avant lui en avoient déjà parlé. Il fuit, des obfer-
vations de ces favans , que l'aiguillon de l'abeille ,
quelque mince & délié qu'il paroifte , eft cependant
compofé de plulîcurs pièces, & que l'on n'apper-
çoit d'abord que la gaine. Le véritable aiguillon
eft double , c'eft-à-dire , qu'il y a deux dards ou
efpèces de filets très-déliés , très-aigus , parfaite-
ment femblables entr'eux , qui s'enchânent à peu
de diftance de leur bafe , dans une rainure ou fente
creuféc tout le long de la partie inférieure de la gaine.
On parvient facilement à faire fortir ces deux dards
de leur fourreau , à l'aide d'une aiguille un peu fine ,
ou de tout autre infiniment très-pointu , que l'on
introduit à la bafe de la gaine , où ces filets ne
font point inférés dans la rainure.
Vers la pointe , & fur un des côtés feulement
de ces dards , on apperçoit , toujours à l'aide du
microfeope, quelques petites dentelures, dont la
pointe eft dirigée vers le corps de l'infecte. Ces
dentelures font fans doute caufe que lorfque l'a-
beille a introduit profondément fon aiguillon dans
notre chair , & qu'elle veut l'en retirer trop prompte-
ment , elle l'y laiffe fouvent , & elle perd , en
même-tems , la véfîcule du venin qui eft à fa
bafe , & une partie des ligamens & des mufcles
qui fervoient à le fixer & à le mouvoir.
\1 aiguillon de la guêpe ne diffère pas de celui
A I G
de l'abeille ; U eft pour le moins auflï fort & auffi
redoutable. On fait que cette arme agit encore pen-
dant quelques inftans , & paroît s'enfoncer plus pro-
fondément , quoique détachée du corps de ces in-
fectes. On a cru en appercevoir la caufe dans la
ftructure des dards ; on a imaginé que leur forme
étoit fuffifante pour les obliger d'agir feuls ; ce-
pendant , lorfqu'on fait attention à ce qui fe paAc
au moment que nous avons été piqués , on ob-
ferve que la guêpe & l'abeille laiilent , dans la
plaie qu'elles ont faites , non-feulement tout l'ai-
guillon , mais même les ligamens & les mufcles qui
lt faifoientagir; on voit , dis-je , que ces mufcles
fe contractent pendant quelque tems , & que leur
contraction eft plus que fuffifante pour obliger
l'aiguillon à pénétrer plus profondément dans notre
chair.
Les remèdes les plus propres à calmer la dou-
leur occafionnée par la piquure d'une guêpe ou d'une
abeille font l'eau froide, l'urine, l'alkali volatil,
l'eau de luce , &c.
L'aiguillon du cinips femelle eft placé vers le
milieu de la partie inférieure de teur ventre , 8C
caché entre deux lames , qui fe joignent enfemble.
Lorfque l'infecte veut en faire ufage , il fépate
les lames, & il fait mouvoir l'aiguillon car le moyen
des mufcles , qui ont leur attache à fa bafe. Il
ne s'en fert que pour piquer les corps dans lefquels
il veut dépofer fes œufs. Cet aiguillon , vu au
microfeope , paroît fous la forme d'une tarière ,
garnie, vers fon extrémité, de pointes latérales:
fa ftructure avoit fait donner à ces infectes le nom
de mouches à tarière.
Parmi les ichneumons , il n'y a que les femelles qui
aient un aiguillon .-elles le portent au bout de l'ab-
domen , & elles s'en fervent feulement pour piquer &
percer les corps dans lefquels elles veulentdépofer leurs
œufs. Sa longueur varie beaucoup : quelques ichneu-
mons l'ont à-peu-près de la longueur de leurs corps ,
tandis que d'autres l'ont très-court & peu apparent.
Il femble , au premier afpect, que ces infectes
aient trois aiguillons , femblables à trois poils placés-
au bout de leur ventre , ce qui leur a fait donner ,
par quelques naturaliftes , le nom de mufea tripilis ,
mouche à crois poils. Cependant , avec un peu d'at-»
tention , on voit bientôt qu'il n'y en a qu'un de
véritable , que les deux des côtés ne font que des
efpèces de fourreaux ou de demi-fourreaux , des
lames creufes en-dedans & convexes en-dehors ,
qui , fe joignant enfemble , recouvrent le véritable
aiguillon , &l lui fervent d'enveloppe ou d'étui :
celui-ci fe trouve placé au milieu ; il eft cylin-
drique , creux en-dedans , pointu , & percé vers fon
extrémité.
L'aiguillon des tentrèdes ne fe trouve pareille-
ment qu'aux femelles ; il eft dentelé à-peu-près
comme une feie ; & c'eft encore cette ftruclurç
qL ■ a fait donner à ces infectes le nom de mouches-
à-j'eie. On le voit fortir, parle moyen d'une légère
prcllioa
A I L
prcflion d'une petite fente qui fe trouve à l'extré-
mité inférieure de leur ventre.
Ou trouvera , à l'article de tous les genres de
la clarté des Hyménoptères , la defeription de \'ai-
guiltoi de chacun d'eux.
Le lcorpion cft le feul genre d'infectes connus ,
de la claltc des Apt>' es , qui ait un aiguillon : il
le porte au fommet une longue queue articulée ,
& placée au bout de l'abdomen. Maupcrtuis , dans
les mémoires de l'Académie des Sciences de Paris ,
année 1731 , pag. 117, compare le dernier article
de la queue des feorpions à une petite phiole, terminée
par un col mince , courbé en arc , noir & très-
pointu. Cette efpèce de phiole cft de figure ovale ,
plus ou moins renflée ; fa furface cft hffe Se polie
dans quelques efpèces , Se dans d'autres , elle eft
légèrement chagrinée. Leuwenhoek , & après lui
Maupcrtuis ont découvert , à une petite diftance
de l'on extrémité , deux petits trous , un de chaque
côté, par le moyen defquels , le feorpion verfe
dans la plaie , à l'inftant de la piqûre , une liqueur
plus ou moins vénimeufe : une forte loupe fuffit
pour appercevoir ces deux petites ouvertures. Quant
à l'effet de ce venin, nous en parlerons aux articles
Scorpion, Venin. Voye^ ces mots.
AILE , Ai a. Les ailes des infectes font au nombre
de deux ou de quatre : elles font attachées à la parrie
poftérieure & latérale du corcelet : elles font nues
ou couvertes d'une pouflière écailleufe , pli-ics ou
étendues , découvertes ou cachées fous des étuis
nommés élytres. Elles font membraneufes , plus
ou moins tranfparcntcs , & fouvent colorées. Linné
a regardé les élytres comme de véritables ailes.
Il elt vrai que les élytres des fauterelles , des
cigales , &c. diffèrent peu des ailes membra-
neufes de la plupart des infectes : mais , fi on con-
fidère celles des fcarabés& de tous les Coléoptères ,
on verra qu'on ne peut pas les prendre pour des
ailes , puiiqu'cllcs en diffèrent par la forme , par
la confiftance ,Se fur-tout par leur ufage. Les élytres
ne fervent point au vol ; elles le facilitent feule-
ment. Lorfqu'un infeàte vole , elles reftent ou-
vertes & étendues pour ne pas gêner le jeu des
ailes.
L'aile eft compofée de deux membranes très-minces
collées l'une a l'autre , entre lefquelles fe trouvent
les nervures ou vaùfcaux contenant les fucs defti-
nés à la nourrir. Ces nervures font peu nom-
breufes , élevées , Se la plupart longitudinales , dans
les abeilles , les guêpes , les ichneumons : elles font
très-nombreufes , moins élevées, croifées dans tous
les fens , Se en forme de réfeau , dans les libellules ,
les éphémères : elles font cachées par de petites
écailles colorées , ovales , alongées , coniques , trian-
gulaires, découpées à leurs bords , & difpofées en
recouvrement à la fuite les unes des autres , dans
les papillons , les phalènes. Les deux membranes
qui forment l'aile font fi fines , & fi fortement
unies l'une à l'autre , qu'il feroit impoffible de les
Hijloire Naturelle , lajeltu. Tome I.
A I L
H
féparef , fi on ne faifoit rracéicf les c'-les , ou (1
une maladie à laquelle elles font fujettes , ne nous
fourmîlbit l'occafion de voir ces deux membranes
frparées. Lorfqu'un infecte fort de l'enveloppe qui
le cachoit dans fon état de nymphe, toutes les
parties , Se fur-tout Jes ailes , font molles & cornme
abreuvées de liqueur : elles ont befoin de s'étendre
peu-à-peu & de fe fécher ;lcsaîles repliées*: comme
chiffonnées fous cette enveloppe , fe déploient , s'é-
tendent Se fe fèchent par degrés. Il arrive alors
quelquefois qu'il s'épanche , entre les deux mem-
branes des ailes , de l'air ou de l'eau , fournis en
trop grande quantité parles vaillèaux aériens & lim-
phatiques , qui doivent porter la nourriture & la
vie à ces parties. L'aile devient alors très-épailïc ,
très-groffe, véritablement emphyfématique ou hy-
dropique , incapable de fervir à l'infecte pour voler.
On parvient facilement à faire fortir cet air ou ce
liquide extravafés , en perçant l'aile Se la compri-
mant un peu. Les infectes ne font fujets à cette
maladie qu'au moment qu'ils forcent de leur état
de nymphe.
Aucun infecte ne naît avec des aîles. La plupart
de ceux qui doivent en obtenir un jour , reflem-
blent , au fortir de l'oeuf, à des efpèces de vers ,
dont ils ne diffèrent fouvent que par les ftigmates,
dont ceux-ci font toujours privés , & par leur mue
& leurs métamorphofes. Dans cet état de larve ,
ils n'ont jamais des ai.'es ; ils n'en ont pas encore
dans celui de nymphe ; niais on diftingue alors ces
parties , on les voit pliées & comme chiffonnées
fous l'enveloppe qui couvre Tout l'infecte. La qua-
trième efpèce de nymphe a des moignons à'ailes
qui pouilent peu-à-peu ; elle ne diffère à cet
égard de l'infecte parfait que parce que les ailes ne
font point encore entièrement développées. Ce n'eft
qu'après avoir fubi leurs différentes métamorpho-
fes , ce n'eft qu'après être enfin parvenus à leur
état de perfection , que les infectes obtiennent des
ailes. Mais , parmi quelques genres , il y a des
efpèces qui n'en obtiennent jamais ; les uns ont
limplemcnt leurs étuis ; les autres n'ont ni ailes ni
étuis. La plupart des Coléoptères n'ont point d'^:'-
les fous leurs élytres : quelques Hémiptères n'ont
que la partie coriacée des élytres ; d'autres n'ont
ni ailes ni élytres 5 on voit feulement le commen-
cement de ces parties ; l'infecte paroît refter tou-
jours dans un état de rymphe : quelques femelles des
Lépidoptères font fans ailes : les fourmis ouvrières ,
les mulets des mutillcs , quelques îchneumous &c. ,
font fans ailes : parmi les Diptères , je ne connois
que l'hippobofque des moutons qui n'en aye point.
Enfin un grand nombre d'infectes tant mâles que
femelles n'obtiennent jamais des ailes ; ceux-ci ont
été nommées Aptères, mot grec qui fignifie fans ailes.
Les abeilles les guêpes & la plupart des infec-
tes à quatre ailes ; les mouches , les taons , les
afiles , les bombilles & prefque tous les infectes à
deux ailes , font entendre , en volant un bruit affe*
fort auquel on a donné le nom de bourdonnement.
M.
S>o
A I L
Ce bruit n'a lieu que lorfque l'infecte vole , ou qu'il
agite fortement les ailes. Il eft facile de s'aflurer
que ce bourdonnement n'eft dû qu'à un rrémouf-
lement , une forte vibration des ailes. Voici ce
que j'ai fait pour m'en convaincre : j'ai pris plu-
lieurs abeilles de la famille des bourdons ; je les ai
gardées très-longtems ; je les ai obfervécs attenti-
vement , & le Ion ne fe faifoit jamais entendre
fi elles n'agitoient les ailes , mais devenoit
toujours d'autant plus fort que l'aile étoit plus
fortement agitée. J'ai coupé ces ailes en par-
tie , le fon devenoit alors moindre & d'autant plus
aigu que j'en coupois davantage ; il fe faifoit en-
tendre encore , quoique très-foiblement , lors même
qu'il n'y avoit prefque plus d'aile : il falloit la cou-
der entièrement ou même l'arracher pour que le fon
teflàt tout-à-fait.
On peut encore mieux s'affûter des moyens que
l'infecte emploie pour produire des fons ; il faut
pour cela le prendre & ferrer doucement les ailes
entre les doigts ; on en fentira bien alors le tré-
mouffement , ii toutefois l'infecte les agite. Ce font
principalement les ailes fupérieurcs , & c'eft la par-
tie interne qui eft mife en jeu , qui vibre plus for-
tement, & qui contribue le plus à produire le
bourdonnement ; mais fi on enlève feulement la
partie interne de l'aile, le Ion fe fait néanmoins
entendre quoique plus follement : la partie qui
refte eft toujours îuffifante pour le produire.
On avoit cru que les taons , les mouches &
tous les Diptères bourdonnoient par le moyen de
leurs balanciers qui frappoient fur les aîlerons
comme un baguette frappe fur un tambour : mais
outre que la plupart de ces infectes n'ont point
d'aîlerons , j'ai détruit , à un très-grand nombre de
mouches , ces deux parties , les aîlerons , dis-je , &
les balanciers ; je les ai laiffé voler enfuite , & le
fon s'eft conftamment fait entendre ; j'ai coupé feu-
lement une partie des ailes , & le fon eft devenu
moindre & plus aigu; je les ai entièrement enlevées
fans toucher aux aîlerons & aux balanciers , & le
fon ne s'eft jamais fait entendre.
Degecr explique un peu différemment la caufe du
bourdonnement des mouches. « Ce fon eft produit
n dit-il, uniquement par le frottement de la racine des
x ailes contre les parois de la cavité du corcelet
» où elles font inférées. Pour s'en alfurer , on n'a
» qu'à prendre à la fois chaque aile entre deux doigts
» de chaque main , & les tirer alors doucement des
M deux côtés oppolés fans les rompre , ni nuire à
m la mouche , ce qui l'empêche de leur donner le
m moindre mouvement , & d'abord le fon celle c!e
» fe faire entendre. C'eft donc par le mouvement
x rapide & la vibration des ailes Se en particulier
33 de leur bafe ou de leur racine , que la mouche
33 produit le fon dont nous parlons. J'en ai encore
m eu d'autres preuves , que je vais détailler. Ayant
3> coupé les deux ailes à une mouche tout près de
3> leur bafe , fans qu'elle cédât pout cela de ren-
33 dte le même fon aigu , je crus que les aîlerons
Alt
» & les balanciers , que je remarquai être dan»
33 une vibration continuelle , pouvoient peut-être
« opérer ce même effet ; mais ayant égalemenc
33 coupé les uns & les autres , & obfervé la mou-
33 che ainli mutilée avec le fecours d'une forte
" loupe , je vis que les tronçons d'ailes , que
" je lui avois laiffés , étoient en grand mouvement
» & dans une vibration continuelle tout le tems
» que dura le fon qui fe faifoit entendre. Mais
» qu'auifitôt que le mouvement eut ceffé & que
» j'eus attaché ces mêmes tronçons , la mouche
» ne rendit plus aucun fon & fe trouva pour ja-
>3 mais hors d'état d'en rendre ; d'où je conclus in-
» dubitablement , que ce font les racines des ailes ,
33 qui , par leur frottement contre les parois de la
33 cavité ou elles fe trouvent placées , produifent
" le bourdonnement & le fon aigu «. ( Deg.
Mcm. tom. 6. pag. n ).
Les expériences de Degeer , & celles que j'ai fai-
tes , prouvent que les aîlerons & les balanciers
n'ont point de part au bourdonnement que les in-
fectes à deux ailes font entendre ; & cela eft d'au-
rant plus vrai , que les ailles , les bombilles & plu-
sieurs autres n'ont point d' aîlerons. Degeer croit
que le fou eft produit par le frottement de la ba-
ie interne de l'aile contre les parois de la cavité
du corcelet qui fe trouve fous les aîlerons ; mais
les bourdons font entendre un pareil bruit ; la plu-
part des Coléoptères & une multitude d'infectes
bourdonnent en volant , quoiqu'il n'y ait certai-
nement point de frottement de l'aile contre le cor-
celet : d'ailleurs , fi c'éteit un fimple frottement qui
occafionnât le bourdonnement, les ailes étant mem-
braneufes & très-minces , le fon ne feroit ni fi
vif ni fi fort.
Les criquets , les fautcrelles , Sec. font entendre
un fon monotone, défagréable , allez long-tems
loutenu. M. Geoffroy a cru que le cri des grillons
domeftiques étoit produit par le frottement de leur
corcelet : mais fi on obfcrve ces infectes on verra
que c'eft par le froiffement de leurs élytres dont la
confiftance eft prefque coriacée. La fauterelle ap-
tère , locufla epkippiger , que l'on tronve fi com-
mune dans nos provinces méridionales , fait enten-
dre, par le moyen du frottement de deux pièces
courtes , convexes , raboteufes , coriacées , qui fe
trouvent fous la partie poftérieure du corcelet &
qui font deux moignons d'ailes ou d'élytrt s , un
bruit traînant , aigre , défagréable , très-ennuyant.
Je ne patlerai pas ici des infectes qui font en-
tendre quelque bruit occafionné par d'autres par-
tics que par les ailes , tels que les capricornes , les
leptures , Sic. Je les indiquerai au mot infecte , afin
qu'on puifTe confulter les articles qui traiteront de
chacun d'eux en particulier.
Les mouches , les abeilles & la plupart des in-
fectes ont la faculté de voler dans tous les fens r
on ks voit fouvent voler de côté ou à reculon avec
la plus grande légèreté , ce qu'on n'obferve jamais:
dans les oifeaux. La polition des ailes & le jeu
A I L
•des mufclcs nous en offrent l'explication. Les ailes
des infectes font pofées de façon qu'elles peuvent
battre l'air en arrière , en avant Se par les côtés ;
elles font ordinairement dans une pontion horifon-
talc , telle à-peu-près que celle des oifeaux ; mais
elles peuvent en prendre une verticale & telle que
le bord antérieur loit placé fupérieurement , ou dans
un fens contraire , placé inféricurcnicnt : moyen-
nant quoi, les mufcles pouvant les mouvoir dans
tous les fens , il doit arriver que , fuivant que
l'infecte frappe l'air en avant ou en arrière , il
avance ou il recule ; Se fuivanr que l'aile eft plus
ou moins élevée, & qu'elle frappe l'air par les
côtés, il vole de côté, Se qu'il s'abaiffe ou s'élève
à volonté. On pourrait prcfque comparer les ailes
des infectes aux rames d'un bateau : à la différen-
ce pourtant que l'aile a plus de jeu , & qu'elle exécu-
te plus de mouvement Se avec une légèreté infini-
ment au dellus de celle d'une rame. Reaumur aob-
fervé le vol dans tous les fens des abeilles Se des
mouches ; mais il ne nous en a pas donné l'explica-
tion. ( Voy. Mém. tom. 6. pag. 71. )
-Les ailes des oifeaux font contiguës & font par-
tie du corps de l'animal ; les ailes des infeétes font
diftindes Si paroiffent comme implantées fur leur
corps ; elles n'y tiennent que par quelques ligamens
Se par les mufcles qui ont leur attache à leur ba-
fe , qui eft large , Se qui préfenre diverfes éléva-
tions, à-peu-près comme les apophyfes des os des
animaux. La finelfe de ces mufcles ne permet pas
de les fuivre Se de voir diftindement leur figure ;
mais on doit préfumer qu'ils fe corrcfpondent,
qu'ils font réunis par un bout , qu'ils fe bifurquent
pour s'attacher , de chaque côté , aux ailes , puis-
qu'il arrive que , lorfquc l'infede eft récemment
mort , & qu'on remue une aile , celle de l'autre
côté exécute les mêmes mouvemens.
Les ailes préfentent, dans chaque efpèce d'in-
fedes , des différences plus ou moins remarquables ;
elles varienr par leurs formes & par leurs couleurs ;
on doit donc les confidérer fous tous les points de
vue , pour les comparer dans chaque genre , les unes
aux autres , afin de mieux connoître Se de diftin-
guer plus facilement & plus furement toutes les
efpèces qui le compofenr. On doit en conféquen-
ce faire attention à leur nombre , à leur proportion ,
à leur figure particulière , à leur furfacc , à leur
lord Se à leur pointe.
Leur nombre.
Il y en a quatre ; dans les fphinx , les papillons ,
les libellules, les abeilles , &c.
Deux, dans quelques éphémères , tous les Diptères ,
les cochenilles.
Il n'y en a point dans quelques punaifes , quel-
ques bombix , une efpèce d'hippobofque , tous les
Aptères.
Leur proportion.
EUes fpnt égales, taualts , c'eft-à-dire, toutes
A I L
pi
1 les quatre de la même grandeur ; les libellules ,
les frigaues.
Inégales , imquates , lorfquc les unes font plus
grandes que les autres ; l'éphémère , les Hyménop-
tères.
Les antérieures font plus longues, anteriores
longiores ; les guêpes , les abeilles.
Leur figure
Elles font linéaire» , lineares , Iorfqu'elles font
minces & très-alongées ; les ailes inférieures de
la panorpe de Cos.
Lancéolées , lanceolats. , Iorfqu'elles font amin-
cies parles deux bouts; la noduclle du verbafeum.
Arrondies , rotundau , Iorfqu'elles approchent de
la figure d'un cercle ; les papillons Danaïdes.
Oblongues , oblongs. , Iorfqu'elles font beaucoup
plus longues que larges ; les papillons Mufes.
Deltoïdes , deltoidea. , Iorfqu'elles font très-ob-
tufes & comme coupées postérieurement ; quelques
pyralcs.
Rhomboïdales , rhomboidales , Iorfqu'elles ont
plus de longueur de l'angle poftéricur à la pointe ,
que de cet angle à la baie ; quelques papillons.
Réverfes , reverft , lorfque le bord extérieur de
l'aile inférieure eft plus avancé , un peu courbé ,
& qu'il dépafTe celui de l'aile fupérieure ; le bom-
bix feuille-morte.
Découvertes , exfertt , Iorfqu'elles départent les
élytres : le forficule.
Couvertes , te Ht , Iorfqu'elles font cachées fous
des étuis ; les Coléoptères.
Pliécs , p/icatA , Iorfqu'elles font pliées longitu-
dinalement comme un éventail j les criquets , les
fauterelles , les guêpes.
Repliées , replicatt , Iorfqu'elles font pliées lon-
gitudinalement , Se enfuite repliées fur elles-mêmes i
les Coléoptères.
Roulées , convoluu , Iorfqu'elles ceignent étroi-
tement tout le corps ; quelques teignes.
En recouvrement , incumbentes , lorfque les ailes
ont leur bord interne les uns au-deffus des autres ;
quelques noctuelles.
Croifées , cruciats. , Iorfqu'elles font fur un plan
horifontal les unes fur les autres , prcfque en
croix ; les punaifes.
Etendues, patentes , patuh, Iorfqu'elles font toutes
ouvertes & étendues ; la phalène atlas , prefquc
tous les papillons.
Droites , ereBt , Iorfqu'elles viennent fe joindre
& fe toucher par leur partie fupérieure } plusieurs
papillons.
Penchées , inclinées , deflexs, , lorfque le bord in-
térieur eft beaucoup plus élevé que le bord exté-
rieur , & que l'aile paraît comme pendante ; quel-
ques phalènes.
En forme de faulx , falcatt , lorfque la pointe
eft aiguë Se courbée comme une faucille ; la pha-
lène atlas*
M »
92
A I L
Striées , ftriati , lorfqu'il y a des lignes élevées ,
très-difiinctes , tracées longitudinalement.
Réticulées , reticulatu, lorfqu'il y a des •veines
longitudinales & tranfvetfalcs , qui -viennent fe join-
dre enfemble ; l'hémérobe , la frigane.
Veinées, ver.ojt , lorfc]u'il y a des nervures lon-
gitudinales bien marquées ; les Hyménoptères , les
Diptères.
En maflue , clavati , lorsqu'elles font linéaires ,
&c un peu plus grofles à leur pointe ; la panorpe de
Cos.
Leur surface.
Membraneufes , membranace». , lorfqu' elles ont
l'apparence du talc ou verre de Mofcovie ; prefque
tous les infectes.
Ecailleufes , couvertes de petites écailles ,
fquamata. , lorfqu'elles font couvertes de petites lames
colorées , faites en forme d'écaillés ; les papillons.
Farineufes , farinofn , lorsqu'elles font couvertes
de pouffière fine , écailleufe , qu'on enlève facile-
ment ; les papillons , les phalènes.
Poileufes, pilofo. , lorfqu'il y a des poils diftans
les uns des autres , & un peu roides. Quelques
.mouches , quelques tipules.
Elles font nues , nuds. , lorfqu'il n'y en a point.
Vitrées , fenefiratt , lorfqu'il y a des taches
»aes & tranfparentes ; la phalène atlas.
De la même couleur , conco ores , lorfqu'elles ont
toutes la même couleur en-deffus & en-delfous ;
quelques papillons Danaïdes.
Oculées , oculats. , lorfqu'il y a des taches circu-
laires de différentes couleurs ; les papillon* Nymphes
«culées.
A prunelle , pupillatéL , lorfque les taches oculées
ont un point très-diftinct , au milieu, qui forme
comme une prunelle ; la plupart des Nymphes
oculées.
Aveugles, c&ct, lorfqu'il n'y a point d'yeux ; la
plupart des papillons.
A bandes , couvertes de bandes , fafciées , faf-
tiati ; lorfqu'il y a plufîeurs lignes large' , très-
diftinctes , colorées , placées tranfverfalement ; quel-
ques phalènes , quelques papillons.
Avec des raies ou lignes tranfverfales , ftrigatt, ,
lorfqu'il y a des lignes étroites, colorées, placées
traniverfalement ; quelques phalènes.
Leurs bords.
Elles font crénelées , crenau ; lorfqu'il y a , à leur
bord , de légères incifions ; quelques phalènes ,
quelques fphinx.
Dentelées , dtntats. , lorfque les incifions font
plus grandes , plus profondes & plus diftantes ;
quelques papillons.
Frangées , laciniaxt, lorfqu'elles font déchiquetées,
A I L
& que leur bord repréfente une cfpèce de frang*-"
Fendues, fiJJ& , lorfqu'elles ont des divifions pro-
fondes.
Digitées , digitau , lorfqu'elles ont plufîeurs di-
vifions repréfentant les doigts d'une main ; les pté-
rophores.
En queue , caudatt , lorfque le bord poflérieur
fe termine en pointe alongée ; quelques papillons.
Echancrécs , emarginatt. , lorfqu'il y a une lé-
gère incifion ; quelques pyrales.
Déchirées , erofs. , lorfque les incifions ne gardent
aucun ordre , qu'elles font différentes entr'elles ,
& que l'aile paroît comme déchirée ; quelques noc-
tuelles.
Ciliées , ciliati, , lorfqu'elles font terminées par
des poils très-ferrés , en forme de cils ; quelques
mouches , quelques friganes.
Anguleufes , av.gulata , lorfqu'elles ont divers
angles faillans , qui départent leur bord ; quelques
fphinx.
Leur Pointb.
Elles font obtufes , obtufs. , lorfqu'elles ne font
point terminées en pointe fine.
Coupées , truneats. , lorfqu'elles font terminées
par une pointe qui paroit être coupée 5 quelques
phryganes.
Pointues , acuta , lorfqu'elles fe terminent ai
pointe.
Acuminats. , lorfqu'elles fe terminent en une pointe
fine , aiguë , un peu roide.
Les couleurs prefque toujours confiantes dans les
ailes des infectes , ont encore fouvent fourni de très-
bons caractères fpécifiques : il feroit feulement à
defirer que chaque auteur nous eût donné les pro-
portions exactes dis couleurs dont il a parlé , comme
M. Scopoli l'a fait pour les Lépidoptères. Voye^
Couleur.
Le nombre , la figure , la proportion & la con-
fifrance des ailes & des élytres , ont fourni à Linné
Se aux entomologiftes qui ont écrit après lui , des
caractères pour la divifion des infectes en plufîeurs
clafiés ou ordres. Le tableau de la divifion métho-
dique des infectes que j'ai donné à l'introduction
de ce dictionnaire , forme quatre grandes divifions 5
i°. infectes à quatre ailes ; i°. à deux ailes &
deux élytres; ;°. à deux ailes ; 4". fans ailes
dans les deux fexes : nous les avons fous-diviftr
en huit claffes ou otdres ; mais nous avons tiré ,
de la forme delà bouche , un fécond caractère , qui
vient à l'appui du premier : ces claffes diffèrent peu ,
comme on verra, de celles de Linné, de MM.
Geoffroy, Schaeffer & Degeer , dont nous allons
donner les tableaux. Je donnerai , à l'article Bouche ,
celui de M, Fabricius.
P3
TABLEAU
DES CLASSES
DES INSECTES
DU CHEVALIER LINNE, EN i74S. 176S.
Quatre aîles
<
i
Coriaces, & la furface droite.
Les deux fupérieares j 1. Coléoptères.
à demi coriaces & croifées.
2. Hémiptères.
Toutes ( couvertes de petites écailles.
3. LÉPIDOPTÈRES.
membraneufes.
Anus fans aiguillon.
4. Névroptères.
Anus armé d'un aiguillon.
5. Hyménoptères.
Deux aîles. Deux balanciers , au-lieu des aîles postérieures.
6. Diptères.
V, Sans aîles & fans élytres. 7. APTÈRES.
P4 AIL
La première claiïe , celle des Coléoptères , eft divifée en trois ordres , d'après la forme
des antennes.
ORDRE I. Antennes en mafTe.
ORDRE II. Antennes filiformes.
ORDRE III. Antennes fétacées.
La féconde clafle, celle des Hémiptères, eft divifée en deux ordres, d'après la pofuion
de la trompe ou bec
ORDRE I. Trompe ou bec courbé , placé à la tête.
ORDRE II. Trompe ou bec placé à la poitrine.
Les quatre clalTes qui fuivent n'ont point de divifions.
La feptième eft divifée en trois oidres, d'après le nombre de pattes Se la pofition de la
lête.
ORDRE I. Six pattes. Tête diftindle du corcelet.
ORDRE IL De huit à quatorze pattes. Tête unie au corcele*.
ORDRE III. Un grand nombre de pattes. Tçtc diftintte du corcelet.
J??
T A B L E A U
DES CLASSES
DES INSECTES
DE M. GEOFFROY, EN i76i.
»'. Les Coléoptères ou infectes à étuis.
Caractère. Aîles couverres d'étuis ou de fourreaux \ bouche armée de mai
choires dures.
1°. Les HÉMIPTÈRES OU infectes à dirai- étuis.
Caractère. Aîles fupérieures prefqus femblables à des étuis ; bouche armée
d'une trompe aiguë , repliée en-deflTous le long du corps.
}°. Les TÉTRAPTÈRES à aîles farineufes.
Caraétère. Quatre aîles chargées de poufficre écailleufe.
4°. Les TÉTRAPTÈRES à aîles nues , ou infectes à quatre aîles nues.
Caractère. Quatre aîîes membraneufes , nues & fans pouffière.
[1°. Les Diptères ou infectes à deux ailes.
Caractère. Deux aîles.
Un petit balancier fous l'origine de chaque aîle.
6°. Les APTÈRES ou infectes fans ailes.
Caractère. Corps fans aîles,
,« AIL
La première clarté de M. Geoffroy répond à c Ile des Coléoptères de ton* les auteurs}'
mais elle renferme la famille des fauterelles & le thrips , que le chevalier Linné a placé
dans la féconde clafle , celle des Hémiptères.
La féconde clalfe ne diffère de celle de Linné qu'en ce que M. Geoffroy a placé tous
les infecles de la famille des faurerel'es parmi les Coléoptères.
La tro fième clalfe, celle des Tétraptères à ailes farimufes , répond à celle des Lépi-
doptères du chevalier Linné.
La quatîième ciaiTe , celle des Tétraptères à ailes nues, renferme deux claffès de Linné:
celle des Névroptères, dont l'anus n'eft pas armé d'un aiguillon; Si celle des Hyménop-
tères , dont l'anus efl: armé d'un aiguillon.
La cinquième & la i'.xième clalîe , celles des Diptères Se des Aptères, répondent aux deux
dernières claffes du chsvalier Linné.
M. Geoffroy a divife la première clalte en trois articles , & les articles en quatre & cinq ordres.
ARTICLE T. Etuis durs, qui couvrent tout le ventre.
ORDRE I. Cinq articles à tous les tarfes.
ORDRE II. Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE III. Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE IV. Cinq articles aux tarfes des deux premières paires de panes,
& quatre feulement à ceux de la dernière pake.
ARTICLE II. Etuis durs qui ne couvrent qu'une partie du
ventre.
ORDRE I. Cinq articles à tous les tarfes.
ORDRE II. Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE III. Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE IV. Cinq articles aux tarfes des deux premières paires de pattes ,
& quatre feulement à ceux de la dernière.
ARTICLE III. Etuis mous & comme membraneux.
ORDRE I. Cinq articles aux tarfes des deux premières paires de pattes ,
& quatre feulement à ceux de la dernière.
__ ORDRE II. Deux articles à tous les tarfes.
ORDRE III, Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE IV. Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE V. Cinq articles à tous les tarfes.
La féconde &: la troifième clafle n'ont point de divifions.
La quatrième eft divifee en trois ordres.
ORDRE I. Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE IL Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE III. Cinq articles à tous les tarfes.
La cinquième & la fixicme n'ont point de divifions.
TABLEAU
91
TABLEAU
DES CLASSES
DES INSECTES
DE M. S C H A E E F E R. EN i766.
Les infectes font;
i. Aîlés.
A. à quatre aîles.
Les fupéneures écai'leufes dans
toute leur étendue. COLÉOPTÈRES.
i. Elytres plus longues que
la moitié de l'abdomen. 1 • Coléoptero-Mà-
CROPTÈ'RES,
i. Elytres plus courtes que
la moitié de l'abdomen. 2. Coléoptéro-Mi-
CKOPTÈKES.
** Les fupérieures membraneufes
à leur extrémité feulement. 3. Coléoptéro-Hy-
ménoptères ou
Hémiptères.
Toutes membraneufes. HYMÉNOPTÈRES.
1. Couvertes d'une poulfière
écailleuie. 4- HyménoLépidop-
tères.
2 Nues 5. Hyméno-Gymnop-
T È KES.
B. à deux aîles. C. D 1 P T È R E s.
2. Sans aîles 7. A p T à R e s.
Hijîaîre Naturelle , Infectes. Tome I.
p8 AIL
M. SchaerTer a divifé les Coléoptères en deux clafTeî : la "première comprend fous Us
infectes , dont les élytre; recouvrent l'abdomen entièrement ou en ffiande partie: tk la féconde *
ceux dont les élytres ne couvrent qu'une partie ds l'abdomen. Les genres qui compofent
ce'.le*ci font : le ftaphylin , le meloe , la nécydale & le forficule : l'une &c l'autre fonc
iubdivifées en quatre ordres.
ORDRE I. Cinq articles aux tarfes.
ORDRE II. Cinq articles aux tarfes des quatre pattes ante'rieures , 8c
quatre à ceux des poftérieures.
ORDRE III. Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE IV. Trois articles à tous les tarfes.
La rroifième clafTe ne renferme que cinq genres , qui répondent à notre féconde fe&ion
de l'ordre des Hémi^ rires. Elle eft divifée en trois ordres.
ORDRE I. Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE II. Deux articles à tous les tarfes.
ORDRE III. Un feul article à tous les tarfes.
La quatrième c!a(Te eft la même que celle des Lépidoptères des autres auteurs , & des
Gloflattes de M. Fabricius.
La cinquième comprend les Orthoptères , les Hyménoptères & les infecles de la première
fec~tion de nos Hémiptères. Elle eft divifée en fix ordres , dont quelques-uns font très»
nombreux , & quelques autres ne renferment qu'un feul genre.
ORDRE I. Cinq articles à tous les tarfes.
ORDRE II. Cinq articles aux tarres des quatre pattes antérieures , &
quatre à ceux des poftérieures.
ORDRE III. Quatre articles à tous les tarfes.
ORDRE IV. Trois articles à tous les tarfes.
ORDRE V. Deux articles à tous les tarfes.
ORDRE VI. Un feul article à tous les tarfes.
La fîxième renferme tous les infecles à deux ailes : elle n'eft point divifée.
La feprjème comprend tous les infedes qui n'ont point daîUs dans les deux [e^es : elle
n'eft pas divifée.
AIL P2
La première claffe des infectes de Degeer répond à celle des Lépidoptères des aut.es
auteurs.
La féconde ne comprend que deux genres : ceux de la frigane & de l'éphémère.
La troificme répond à celle des Névroptères de Linné.
La quatrième répond à celle des Hyménoptères de Linné.
La cinquième comprend quatre genres : le trips, le puceron , le faux puceron & la cigale.
Elle répond à notre première feètion de l'ordre des Hémiptères.
La fîxième comprend deux genres : la punaife & la punaife d'eau : elle répond à notre
féconde fection de l'ordre des Hémiptères.
La feptième répond à notre ordre des Orthoptères , excepté le perce-oreille ou forficule ,
que nous avons rangé dans l'ordre des Coléoptères , 8c que Degeer place dans cette claffe
avec les fauterelles.
La huitième répond à celle des Coléoptères de tous les auteurs. Elle eft divifée en
quatre feètions.
SECTION I. Cinq articles à tous les tarfes.
SECTION II. Cinq articles aux deux premières paires de tarfes , &;
quatre feulement à la dernière.
SECTION III. Quatre articles à tous les tarfes.
SECTION. IV. Trois articles à tous les tarfes.
I
La neuvième claffe répond à celle des Diptères des autres auteurs.
La dixième clafTe ne renferme qu'un feul genre, celui du gallinfe&e.
La onzième claffe ne renferme qu'un feul genre, celui de la puce.
La douzième répond à notre première feclion de l'ordre des Aptères : maïs on y voit
le termes ; & cependant Degeer a figuré cet infecte avec des aîks , comme la plupart des
individus en ont effectivement.
La treizième comprend les genres de notre féconde fe&ion de l'ordre des Aptères: mais
on voit de plus , dans la claffe de Degeer , l'écreviffe , le crabe & le monocle.
La quatorzième comprend la fquille , le cloporte , la fcolopendre Si le ïule.
N t
iioo ALT
AILERON, On a donné le nom cWiileror. ou de
cueilkron à une membane très-mince & iranfpa-
rente , cjui fe trouve de chaque côté du corcelet
des infectes de l'ordre des Diptères , à la bafe de
leurs aîles. L'aileron des mouches , des fyrphes, &c.
eft compofé de deux pièces convexes d'un côté ,
concaves de l'autre, attachées cnfemble par l'un de
leurs bords , comme le font les deux battans d'une
coquille bivalve : l'une de ces deux pièces eft unie,
par l'autre bord , à la bafe interne de l'aile ; de for-
te que quand la mouche étend & agite fes aîles ,
l'aileron s'étend auffi, les deux valves s'ouvrent &
fe trouvent alors fur un même plan : quand l'aile
repofe Se qu'elle eft appliquée fin le corps de l'in-
icete , les deux pièces fe ferment & fe trouvent
placées l'une fur l'autre. Il eft quelquefois umpk ,
•tomme on peut le voir dans les taons , c'eft-à-
inre, compofé d'une feule membrane très-mince,
arrondie , tranfparcntc , terminée par un bord un
peu plus épais.
On a cru que les ailerons contribuoient au bour-
donnement que la plupart des infectes font enten-
dre. J'ai di: à l'article aile que plusieurs infectes,
privés de ces parties , faifoier.t entendre le même
bruit. J'ai rapporté quelques expériences que j'ai
irrites lur des mouches , à qui j'avois coupé les a:le-
vons , & qui, malgré cela, bourdonnoient comme
auparavant. Je fais porté à croire que les ailerons
facilitent le vol des infectes , & qu'ils contribuent
auffi à leur faire exécuter divers mouvemens avec
plus de facilité.
II ne faut pas confondre les ailerons avec les
balanciers , haltères , qui fe trouvent toujours au-
deïfous ; ceux-ci font amincis , femblablcs a un petit
iilet , terminé par un bouton ovale , arrondi ou
légèrement aplati. Il n'y a que les infectes à deux
a:les nues qui aient des ailerons j mais tous n'en
font cependant pas pourvus ; les alilcs , les bom-
billcs, les tipuks , les coulins & plusieurs autres
i. en ont point; mais ces infectes ont leurs balan-
ciers plus grands & plus alongés , comme s'ils dé-
voient alors fuppléer aux ailerons .qui manquent.
ALTISE , Altic.i. Genre d'infectes de la troi-
sième fection de l'ordre des Coléoptères.
Les altijes fout de petits infectes ovales, ou un
peu alongés, rarement arrondis, pourvus de deux
ailes membraneufes , veinées , cachées fous des étuis
durs ; de deux antennes filiformes , prefque de la
longueur du corps , compofées de onze pièces dis-
tinctes ; d'une bouche munie de deux mandibules,
de deux mâchoires , de quatre antennulcs & de
deux lèvres ; de cuiifes groifes , très-renflées , par
Je moyen defquclles ils exécutent un faut très-
vif & allez coniid r.tble , femblable à celui de Ja
puce; Si enfin de fix pattes , terminées par des
tarfes compofés de quatre pièce-;.
Les altifes appartiennent à la famille des chry fomè-
lcs. Linné , dans les premij^^ éditions de fes ouvra-
ges, ..voit placé ces infede^rfec les moideUes : il les
ALT
en a f^parés dans les dernières , pour les rarfger
parmi ks chryfomèlcs , avec lcfquelles elles ont
effectivement beaucoup de rapports ; il en a feule-
ment fait une famille fous le nom de chryfomeU
JalzatéritL, chryfomèles fauteufes. M. Fabricius avoit
confervé dans fon ouvrage intitulé , Syftema ento-
mologie , le genre d'altije , tel que nous l'a donné
M. Geoffroy , en lui aflignant pour caractère, quatre
a Ttcnnulcs filiformes, tandis qu'il en donne lîx qui
grolliiîcnt vers l'extrémité , aux chryfomèlcs. Il a
réuni enfuite ces infectes aux chry'bmèks , à l'i-
mitation de Linné. MM. Degeer , Schrank , ont
auilï fuivi l'exemple de Linné. M. Scopoli a donné
à ces infectes le r.om de ekryj'omels. faltatori& ,
& il a placé les véritables chryfomèlcs parmi les
coccinelles. Nous avons cru devoir , à l'imitation
de MM'. Geoffroy & Schacffer , conferver le genre
d'altije , fc le diflingucr de celui de chryfomèle ,
parce qu'il oltre des caractères fuffifans pour le
reconnoître facilement , & que ces infectes font
d'ailleurs affez nombreux pour mériter de faire un
genre particulier.
Les antennes des chry fomèles font compofées d'ar-
ticles globuleux , qui vont un peu en groflillant
de la bafe à la pointe ; celles des altifes , à-peu-
près d'égale épaiileur dans toute leur longueur ,
ont leurs articles prefque cylindriques ; elles font
d'ailleurs un peu plus longues que celles des chry-
fomèlcs. La bouche préfente encore quelques diffé-
rences remarquables ; les antennulcs antérieures
des altijes ont le troifième article un peu plus gros
que le quatrième , & celui-ci eft terminé en pointe ;
celles des chryfomèles ont le dernier article plus
gros que les autres , & prefque en maffe ; mais le
caractère le plus facile à faiiir eft celui des pattes ;
les cuiiles poftérkures des altijes font très-greffes
& tiès-renflées , & ces infectes fautent avec la plus
grande légèreté, lorfqu'on approche pour les prendre ;
c'clt ce qui leur a fait donner en latin le nom
d'altica , qui veut dire fauteur. Le corcelet uni &
convexe. éteigne ces infectes des chryfomèles & des
galeruques. La tète enfoncée dans le corcelet ,
diilingue, au premier coup-d'ccil, les gribouris. Le
corcelet cylindrique, auffi étroit que la tête, fait
alternent reconnoître les criocères ; enfin , le nombre
des pièces des tarfes & ks antennes en maiTe , em-
pêche de confondre les altifes avec ks cocci-
nelles.
Les antennes des altifes font filiformes , un peu
plus longues que la moitié du corps de l'infecte ,
compofées de onze pièces ou articles diflinéfs j
prefque cylindriques , dont le premier eft gros ,
allez long & un peu renflé , & le fécond court,
petit, prclquc globuleux; elles ont leur inferrion
à la partie antérieure de la tête , entre les deux
yeux.
Les yeux font ronds , peu faillau* , placés à la
partie latérale de la tète : ils touchent au corce-
let par leur partie poftéricure.
La tecc eft petite & plus étroite que le corcelet :
'ALT
elle eft un peu inclinée & très - pr.i avancée.
La bouche , comme nous l'avons ai: plus liant ,
eft compofée d'une lèvre fupérieure , ïffle livre
inférieure , de deux mandibules , de deux mâchoires,
& de quatre antenncles.
La lèvre fupérieure eft large , memoraneufe ,
plate ou légèrement convexe , entière & ciliée à l'on
bord antérieur , placée à la partie antérieure de la
tè:e , au-deifus de la bouche.
La lèvre inférieure fe trouve au-dciîbus de lav
bouche: elle ell plus étroite qne la fupérieure,
membraneufe , entière. Elle donne nailîancc aux deux
antennules poftérieures.
Les mandibules font dures , cornées , tranchantes ,
placées à la partie latérale & fupérieure delà bouche,
au-dellous de la lèvre fupérieure.
Les mâchoires qui fe trouvent au-delTous des man-
dibules , font bifides : la pièce extérieure eft courte",
cornée , prefque cylindrique , terminée en pointe
mouife , Se couverte , à ta partie interne , de poils ,
courts & roides, en forme de cils. La pièce inté-
rieure eft courte, prefque membraneufe, compri-
mée par les cotés , ciliée à fon bord interne. M. Fa-
bricius avoir d'abord regardé la pièce extérieure
comme faifant partie des mâchoires ; il l'a enfuite
regardée comme une antcnnule , quoiqu'elle {bit
d'une feule pièce , qu'elle ait la confiftance de la
corne , & qu'elle ait une figure différente de celle
des antennules.
Les antennules font au nombre de quatre : les
deux antérieures font courtes, prefque filiformes,
compofées de quatre articles , dont le premier cil
très-court , le fécond un peu long , le troisième
plus gros & prefque arrondi, le quatrième mince
& terminé en pointe. Les deux poftérieures font
un peu plus courtes , Se compofées de trois articles
fîiiiormes , prefque égaux entr'eux.
Le corcelet eft convexe , uni , plus large que la
tète , plus étroit que les élyrres : il clt très-peu
bordé , & fouveut ce rebord eft fi petit , qu'il n'eft
pas apparent.
Les élytres fonr dures , convexes , ftriées ou poin-
tillécs : elles cachent deux ailes repliées , membra-
neules , veinées, Se. fouvent colorées.
Le corps eft ordinairement ovale , plus ou moins
alor.gé , convexe en-delîus , un peu aplati t:i-
delioas : quelques efpèces cependant font arron-
dies , & reifcmblent à une demi-fphère.
Les patte? , au nombre de fix, font compofées
de la hanche , de la cuiiïe , de la jambe & du
tarfc , divité en quatre pièces. La hanche eft très-,
courte Se très-petite. La cuitîe eft de longueur
moyenne ; elle eft peu renflée aux quatre partes
antérieures, nuis elle cil trèo-groilc & trè^-renflée
A L T toj
aux poftérieures ;cclle$-é.ipaioilU-nr quelquefois pref-
que fphéricuies, ce qui fait que ces infectes marchent
allez lourdement , mais qu'en revanche , ils fautent
■»« l.i plus grande légèreté. Les jambes font pres-
que cylindriques , ou peu comprimées. Les t..; (es
font compoles du quatre articles; le premier eft
alongé , étroit, conique & un peu aplati ; le fecoaj
eft plus large, plus court & plus aplati; le
fième eft le plus large ; il eft terminé par deù^
lobes arrondis , & il eft garni en-deffous d<
courts Se ferres, en forme de bioHc ; le quatrième
eft alongé , prefque linéaire , un peu plus gros à
fon extrémité, légèrement arqué, Se terminé par
deux crochets arqués , aigus & allez forts:
Les alcifes font- en général très-pentes : les plus-
grandes d'Europe n'ont guères plus de deux lignes
de long , & celles- des pays les plus chauds n'en
ont guères plus de troisi On les trouve plus com-
munément en princems V'dans les endroits frais,
humides, un -peu gras , répandues foirvent entrés-
grande quantité fur les plantes potagères , dont elles
criblent les feuilles, & auxquelles elles font fouvent
beaucoup de tort. La plupart brillent des plus belles
couleurs ; toutes fontluifantes Se entièrement glabres,
c'eft-à-dire , lirtes , & fans poils ni duvet.
Ces infectes dépofent leurs œufs fur les plantes,
dont ils fe nourruTeni. Les larves qui en foitcr.r.
fe notrrriiïeut des mêmes plantes ; elles font hexa-
podes , c'eft-à-dirc , qu'elles ont fix pattes arti.u-
lées & adez longues : elles reftemblent beaucoup
aux larves des chryfomèles S: des coccinelles. Leur
corps eft alongé . divifé en douze eu treize anneaux ,
fur chaque cote desquels il y a un ftiçrrr.atc. Le
dernier anneau eft garni en-deObus d'i;ne efpSJifc
de mamelon charnu, qui ferr de quatrième paire
de pattes. La tête eft dure , prefque coïiiçéc , &.
munie de mâchoires fortes , dures , cornées , tran-
chantes , Se d'efpèces d' antennules : on trouve "icl-
que toujours un très-grand nombre de ces larves
fur la même plante.
Lorsqu'elles veulent fe transformer en nymphe ,
la plupart de ces larves fe fixent fur les feuilles des
plantes qui les ont nourries , par le moyen du
mamelon de derrière : ainii fixées , elles fe dépouillent
de la peau de. larve., qui fe fend longitudmalemcnt
lur le dos , S: que l'infecte fait glifler en arrière ,
où elle eft bientôt réduite en peloton. Au bout de
quinze ou vingt jours, les nymphes fortent de cet étit ,
& le montrent fous celui d'infecte parfait. L'enveloppe
de nymphe s'ouvre longituJinalement à la partie
fupérieure; l'infecte en" fort Se 1 ai Ile fa dépouille
prefqù'entière ; 0:1 n'y voit que la fente qu'il a
fait eu fortant.
:'fOS
Suite de F Introduction à tHifloire Naturelle des Infectes:
A L T I S E.
A l T I C A. G e o f f. S
C H A s r F.
CIIRYSOMSLA. Lin. F av.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, prefque de la longueur du corps : articles
prefque cylindriques ; le premier plus gros que les autres.
Bouche munie de mandibules , de mâchoires bifides , & de quatre
antennules inégales , filiformes.
Corps ovale , ou prefque arrondi.
Cuifles poflérieures grofies , renflées, propres pour fauter.
Quatre articles à tous les tarfes; le pénultième large , bifide , garni
en-deffous de poils courts & ferrés.
ESPÈCES.
i. Altise ponctuée.
Qè longue , jaune ; corcekt avec Jix points
noirs; élytrcs violettes.
2. Altise Caroline.
Jaunâtre; corcelet avec deux points noirs;
élytres avec cinq lignes longitudinales, noires.
3. Altise à bandelette.
Oblongue ; corcelet pâle , avec trois points
noirs ; élytres noires , avec deux lignes lon-
gitudinales , blanches.
4. Altise huit-taches.
F errugineufe ; corcelet blanc ; élytres avec
quatre points blancs fur chaque.
5 . Altise quatre-taches.
F errugineufe ; corcelet blanc ; élytres avec
deux grandes taches blanches fur chaque.
6. Alt ise noble.
F errugineufe ; élytres avec le bord & une
bande blancs.
7. Altise quadrifafciée.
Ferruginetife ; élytres avec quatre lignes
tranfverfales , blanches.
8. Altise cercelet-blanc.
Noire ; corcelet blanc ; élytres violettes ,
obfcures, avec quatre points blancs, dont
l'un interne , linéaire.
Suite de l'Introduction à l'Kljloirr Naturelle des Infefles.
lOJ
1
9. A LTiSE bifafciée.
A L T I S E S. ( Infeftes ).
19. Alt ise dorée.
Pâle ; élytrts d'un, noir viola , avec deux
bandes pâles.
10. A LTISE finuée.
Pâle ; tête noire ; élytres avec une large
ligne longitudinale , finuée , d'un noir bleuâtre.
11. Altise équethe.
Corcelet (f élytrts blancs; élytres avec le
bord & une bande ferrugineux.
12. Alt 1 s E bordéo.
Noire; élytres d'an vert bronzé , avec le
bord & deux points blancs.
13. Altise famélique.
Jaunâtre ; élytres vertes , avec le bord pâle.
14. Altise bicolor.
Rougeâtre; élytres & cuijfes poflèrieures
d'un bleu très luifant.
15. Altise équinoxiale.
Corcelet rougeâtre ; élytres violettes , avec
quatre taches blanches Jur chaque.
\6. Altise furinamoife.
Jaunâtre ; corcelet rougeâtre, tache , élytres
avec le bord & une bande couleur de Jùuig.
17. Altise S blanc.
Pâle; élytres noires, avec une ligne lon-
gitudinale blanche , courbée , en forme de S.
18. Altise potagère.
Ovale , dun bleu verdâtre ; antennes
noires.
Corcelet pâle ; élytres bronzées , avec deux
taches & une bande dorées.
10. Altise corcelet fauve.
Corcelet fauve ; élytres pâles , avec la
future & deux taches noires.
zi. Altise de la jufqujame.
D'un verd bleuâtre ; pattes fauves ; cuijfes
pojlérieures violtttes ; élytres fériées.
12. Altise bleue. ■
Bleue ; jambes fauves ; élytres poin-
tillées.
23. Altise noire-ovale.
Ovale , d'un noir bronzé; pattes noires ;
élytres pointillées.
2.4. Altise noire-alongée.
Alongée, d'un noir bronzé ; pattes noires ;
élytres pointillées.
2j. Altise Rubis.
Elytres vertes ou bleuâtres ; tête & corcelet
cuivreux, brillons ; pattes ferrurineuf es.
2.6. Altise Plutus.
D'un verd doré ; antennes ù pattes fauves.
27. Altise trifafciée.
Blanchâtre en-dejfus , avec trois bandes j
obfcures , dont une fur la tête , & deux Jur
les élytres.
28. Altise bronzée.
Bronrée , luifante ; extrémité des élytres ,
JO-f
Suite de l'Introduction à l'HiJlo'ire Naturelle des Infccles'.
ALTISES. ( Mettes ).
patte? antérieures , • & jambes pojlérieures ,
jaunes.
19. Altise tcte-roufTe.
D'un noir bleuâtre , lui faut ; tête 6' articu
luttons des pattes , ferrugineujes.
30. Altise paillette.
Noire ; corcelet , élytres d pattes d'un
jaune pâle.
31. Altise bordure-jaune.
Noire ; corcelet & élytres noirs , bordés
Je jaune pâle.
32. Altise angloife.
Très-noire ; élytres & pattes d'un jauni
pâle.
33. Altise quadri'le.
Noire ; élytres avec quatre, points rou-
geâtres.
34. Altise patte- fauve.
Noire ; corcelet & pattes rougeâtres ; élytres
bleues , pointillées.
35. Altise Bedaud.
Noire ; tête , corcelet & pattes rougeâtres ;
élytres d'un bleu violet , ftriées.
3 <f. Altise ftriée.
Oblongue, toute ferrugineufe ; élytres (Iriées.
• \
37. Alt ise fauve.
Ovale , toute fauve ; élytres finement poin-
tillées.
38. A LTi s E biponttuée.
Noire , luifante ; élytres avec un point
rougeâtn vers leur extrémité.
39. Altise jaune.
D'un jaune pâle ; yeux noirs.
40. Altise des bois.
Ovale , noire, luifante ; élytres avec une
ligne longitudinale jaune.
41. A L T 1 S E bordure noire.
Ovale , noire , corcelet & élytres jaunâtre» ,
avec le bord noir.
41. Altise braflîcaire.
Très-noire; élytres d'une couleur de briques
pâle , avec le bord (i une bande noirs.
43. Altise noire.
Ovale , noire , luifante ; bafe des antennes
& jambes fauves.
44. Altise hémifphérique.
Hémifphérique , noire ; jambes brunes.
45. Altise tête-jaune.
Alongée, d'un noir bleuâtre i tête & pattes
antérieures jaunes.
.
0
1. Altise
ALT
I. Altise ponctuée.
Altica thoruci.ii. Fab.
Altica obloiga, Jlava ; tkorace nigro punfluto ;
elytris violaceis. Fab. Syft. ent. append, p^g. 811.
Ckryfomcla thoracica. Fab. Sp. inf tom. I, pag.
I31. n°. 87.
Cette û/f//î a environ trois lignes de long. Sa
tête eft jaune , & les yeux font noirs. Le corcelct
cft jaune , avec (ïx points noirs. Les élytres font
lifl'es , violettes , bordées de jaune , principalement
vers leur bafe. Les pattes font jaunes, SclescuifTes
poftérieurcs renflées &C obfcures.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale.
i. Altise Caroline.
Altica caroliniana. Nob.
Ckryfomela caroliniana faitatoria flavefeens , tho-
race punciis duobus , coleoptris vittis quinque ni-
gris. Fab. Mant. inf tom. 1. pag. 7 y. n°. 1.
Crioceris caroliniana. Fab. Syft. ent. pag. 111.
n°. 11.— -Sp. inf. tom. i.pag. Ij6. n°. 38.
Elle eft de la grandeur du criocère porte-croix.
Sa tète cft jaune ; les antennes & les yeux font
noirs. Le corcelet eft très-peu bordé ; il eft jaune ,
avec deux points noirs. Les élytres font jaunes ,
avec une ligne longitudinale , noire , au bord ex-
térieur , une autre au milieu, &c une troilième
commune, à la future. Les cuhTes poftérieures font
ferrugineufes & renflées.
Cette cfpèce fe trouve dans la Caroline.
3. Altise à bandelettes.
Altica vittata. Nob.
Altica tomentofa oblonga , thorace pallido >punc-
tis tribus nigris , elytris nigris , vittis duabus aibis.
Fab. Syft. ent. pag. 111. n->. n.
Chr ,'fomela tomentofa oblonga , elytris fubto-
mer.tojis nigris : liaea lo'.gitudinali margineque
paliidis. Lin. Syft. nat. pag. 6o\. n°. 107.
Crioceris glabrata. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 156.
»"• 59-
Chryfomela glabrata. Fab. Mant. inf. tom. I. pag.
76. n°. 1 1 f .
Cet infecte reflemble au précédent. Sa tète cft
noire , & le front blanc. Le corcelet eft pâle , avec
trois points noirs. Les élytres font glabres dans
l'efpèce que décrit M. Fabricius ; elles font légère-
ment cotonneufes dans celle de Linné : on y voit
deux lignes longitudinales pâles, qui fe réunifient
vers l'extrémité de l'élytre : le bord de celle-ci eft
noir. L'abdomen eft brun , avec les côtés blancs.
Les cuilfes font renflées , noirâtres, avec le bord
intérieur pâle.
Elle fe trouve en Amérique.
4. Altise huit-taches.
Altica quatuor guttata. Nob.
Ckryfomela ^vimia. faitatoria, ferruginea, thorace
elytrorumque punciis quatuor albis. Fab. Sp. inj.
tom. i.pag. 131. n°. 89.
Hiftoire Naturelle , Infeifes. Tome I.
ALT
10;
Ses antennes , fes pattes, & le defTous du corps
font de" couleur de marron. Ses yeux font noirs-
Le front & le corcelet font blanchâtres. Les élytres
font de la même couleur que le deffous du corps ;
elles ont huit taches blanches; lavoir, (îx placées
longitudinalcment fur deux lignes , trois de chaque
côté delà future , & deux autres vers le bord exté-
rieur , entre la première & la féconde.
Elle le trouve à Cayenne.
y. Altise quatre-raches.
Altica biguttata. Fab.
Altica ferruginea thorace elytrorumque maculis
duabus albis. Fab. Syft. ent. app. pag. 811.
Ckryfomela biguttata faitatoria ferruginea , tho-
race elytrorumque maculis duabus albis. Fab. Sp.
iaj. tom. 1. pag. 131. n". 8 8.
Cette efpèce reflemble un peu à la précédente
par la forme & la grandeur. Ses antennes font
noires, Se prcfque de la longueur du corps. La tête
eft noire , avec un point blanc au front. Le corcelet
eft blanc & fans tache. Les étuis font luifans , noi-
râtres, avec quatre taches blanches, deux fur chaque ,
qui fouvent fe confondent Se paroiflent former deux
bandes. Le deflous du corps cft de couleur de marron.
Elle fe trouve à Cayenne.
6. Altise noble.
Altica nobilitata. Nob.
Ckryfomela nobilitata faitatoria ferruginea , cly-
trorum marginefafciaqut albis. Fab. Mant. inf tom. 1 .
pag. -]6. n°. 1 2.0'.
Elle eft grande : fa tête cft ferrugineufe , & les
yeux font noirs. Le corcelet cft ferrugineux , avec
tous les bords blancs. Les élytres font glabres ,
luifantes, ferrugineufes , avec les bords & une large
bande blanche , au milieu.
Elle fe trouve à Cayenne.
7. Altise quadrifafciée.
Altica quadrifafeiata. Nob.
Chryfomela quadrifafeiata faitatoria ferruginea ,
elytris ftrigis quatuor albis. Fab. Mant inf. tom.i.
pag. j6. n°. 111.
Elle eft grande. Sa tête eft ferrugineufe , avec
un point fur le verrex & les antennes, noirs. Le
corcelet eft ferrugineux &: varié de blanc peu mar-
qué. Les élytres font glabres , luifantes , ferrugi-
neufes , avec quatre lignes tranfverfales blanches ,
dont la première eft pofée fur la bafe , & la qua-
trième eft ondée. Le corps eft d'une couleur ferru-
gineufe obfcure.
Elle fe trouve à Cayenne.
8. Altise corcelet-blanc.
Altica albicollis. Nob.
Chryfomela albicollis/a/wfo/7 J nigra, thorace albo,
elytris obfcure violaceis y pui3is quatuor albis ;
interiori lineari. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. j&.
n°. il*'.
O
io6
ALT
Cette efpèce eft plus pente que les précédentes :
fa tcte cil noire , avec une grande tache blanche
furie front. Le corcclet cil glabre , luifant , blanc
iï fans taches. Les élytres font luifantes , d'une
couleur violette foncée , avec quatre points blancs ,
dont l'un vers la future , linéaire & oblique.
Elle le trouve à Cayenne.
9. Altise bifafciée.
Altica bifafcidla. Nos.
Altica pallida , elytris nigro^violaceis , fafciis
duabus pallidis. Non.
Cette efpèce eft une des pins grandes que nous
connoiilions : elle a plus de trois lignes de long ,
Se deux de large. Ses antennes font obftires. Tout
fon corps cil d'un jaune pâle ; on voit feulement
un peu de noir à la parrie poftérieure de la tête ,
& quelques points irréguliers de cette couleur fur
lecorcelct. Les élytres font coupées par cinq bandes,
dont trois d'un noir bleuâtre , & deux d'un jaune
pâle. Les jambes & les tarfes font un peu obfeurs.
Cette altife fe trouve a Cayenne.
10. Altise finuée.
Altica Jî.iaata. Non.
Altica pallida , cavité higro , elytris vitta finucta
nigro-violecea. Nos.
Cette efpèce eft plus alongée que la précédente :
elle a trois lignes de long , 6: une ligne & demie
de large. Tout Ion corps eft d'un jaune pâle. Les
antennes font d'un jaune obfcur. La tète eft noi-
râtre. Le corcclet eft pâle & fans taches. Les élytres
fbr.t pâles , avec une large raie longitudinale ,
imuée , un peu plus large vers le bout.
Elle fe trouve a Cayenne.
1 1. Altise équeftte.
Altica equeftris. Nob.
Chryfome.a etjueftris fa.'tatoria , thorace elytrifquc
albis : margiae b ifeos j afeiaque média ferrugiaeis.
Fab. Map.t. inf. corn. i. pag. 76. n". 118.
Cette efpèce eft grande. Sa tète & fes antennes
font noires , avec un point blanc â la bafe des
antennes. Le corcelet eft luifant , blanc & fans
taches. Les élytres font luifantes, blanches, avec
le bord de la bafe , & une large bande , au mi-
lieu , ferrugineux , avec un reflet cuivreux , lui-
fant. Le corps eft noirâtre. Les cuifles poftérieures
font renfl :cs.
Elle le trouve en Amérique.
11. Altise bordée.
Altica cir.cla. Fab.
Chyfomcla faltatoria nigra , elytris viridi sneis
■ ma'giue puaâiifque duobus albis. Fab. Sp. inf. tom. 1.
pag. iu.f.90.
Cette altife eft une des plus grandes. Sa tète
eft noire. Le corcelet eft d'une couleur de bronze ,
lin peu obfcure , avec le bord antérieur & pofté-
rkur blanc. Les étuis font d'un verd cuivreux 5 ils
ALT
ont deux points & leurs bords blancs. Le corps eft
très-noir. Les cuiiîes poftérieures font très-renflées.
Elle fe trouve en Portugal.
13. Altise famélique.
Altica famelica. Nob.
Altica marginata jlavefcens , elytris viridibus ,
margine pall.do. Fab. Syft. eut. append. 811.
Chryfomela marginata. Fab, Sp. inf. tom. i.pag.
131. B°.?I.
Chryfomela famelica. Fab. Mant. inf. tom. 1.
pag. 76. n°. 113.
Cette efpèce eft une des plus grandes. Les antennes
font noires. La tête & le corcelet font jaunâtres :
on y apperçoit quelquefois des taches obfcures ,
mais plus fouvent il n'y en a point. Les étuis font
verdànes , luifans , avec leur bord extérieur pâle.
Le corps eft jaunâtre. Les jambes fout noires, &
les cuifles poftérieures très-renflées.
Elle fe trouve en Amérique.
14. Altise bicolor.
Altica bicolor. Fab.
'Chryfomela ( bicolor ) faltatoria , ovata rufa} ely-
tris femoribufque pofticis c&ruleis. Lin. Syft. nat.
pag. 593. n". ji.
Altica. Fab. Syft. ent. pag. 112. n°. 1.
Ckryfomela,, Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 131,
n°. 91.
Chryfomèle fauteufe rouge à étui d'un bleu très-
luifant, Dec Mém. tom. 5. pag. 357. pi. 16.
Elle eft un peu plus petite que les précédentes :
elle reflemble par la grandeur & les couleurs à
['altife patte- fauve. Les yeux Si les antennes
!ont noirâtres. Sa tête , fon corcelet & fon corps
font fauves. Ses étuis font d'une belle couleur bleue ,
très-luifante. Les cailles poftérieures font bleues Se
très-renflées.
Elle fe trouve en Amérique.
1 j . Altise équinoxiale.
Altica aquinoctialis. Fab.
Chryfomela faltatoria , thorace rubro , elytris vio-
laceis ; maculis quatuor albis alternis. Lin. Syft.
nat. pag. J96. n°. 71.
Altica iquinoBialis. Fab. Syft. ent. pag. m.
n°. 1. — Chryfomela nquinoclialis. Sp. inf. tom. 1.
pag. 131. n". ?3.
Chryfomtle faureufe à corcelet couleur de chair,
à étuis v olets luifans , avec quatre tachés blanches
fur chacun. Dec Mém. tom. 5. pag. 356. n°. II.
pi. 16. fig. 19.
Cette ef| èce eft atfez grande. Les antennes font
noires , & de la longueur du corps. La tète eft noire ,
avec une tache jaune fur le front. Le corcelet eft
petit , un peu convexe , & d'un rouge pâle , pref-
que couleur de chair. Les élytres font d'un beau
violer ltiant, tirant quelquefois fur le bleu; on
voit , fur chaque , quatre taches blanches , arron-
ALT
die?. Le ventre eft couleur de chair pâle : la poi-
trine eu bleuâtre, Se les pactes noires.
Elle fe trouve" à Surinam.
is. Altise furinamoife.
AlTl i /; I:AB.
Ckryfjmelti fari amenfis faltatoria favefeens ,
tlytiis margine-fafiiftqkefttHguineis. Lin. Syfi. nat.
595- «9-
Altisa. F ad. S ft.e'.t. pag. ntf. n". 13.
Chryfomela. Fab. ip . inf, tom. l.pa6. 137. /t°.
MJ.
coreelet rua rouge clair ,
. toux, av-;: une bande ci '- . Le rouge", a
antenne ' ç pag:
ISS. 10. pi. ib.fig.i7:
Cecc alt'fe efl 1 :. ..les; elle a
trois ii^ncs de long, fuj . & demie de lue:
fes antenne! ■ ., • le ': 'uns du corps ton!
d'un jaune pâl Le coreelet eft a un rouge clair,
aveL ^uelques perucs ta/ hes obfcurcs. Les élyttes
font jaunâtres , coup es dans leur milieu par une
bande rouge ; elles l'ont bordes d'une raie de la
même couleur, qui s'élargit vers leur extrémité ,
&; forme une tache.
Elle fe trouve à Surinam.
17. Altise S blanc.
Alt 1 a S Ihtera Fab.
Altica pallida , elytris nigris , linta longitudinal
flexuofà alba. Fab. Syft. ent. pag. 1 1 6. n°. 14.
Chryfomela S littera. Lin. Syft. nat. pag. 595.
■:". -0.
Chryfomela S littera. Fab. Sp. inf. tom. I. pag.
• -. . '. I ] S.
Chryfomèle fauteufe d'un jaune grifàtre , à étuis
bruns , avec une raie longitudinale , ondée , blan-
châtre. Dec. Mém. tom. j„ pag. 557. n°. 15.
Elle eft plus petite que les précédentes : elle a
une figure un peu alongée. Ses antennes font noires ,
fi moins longues que dans les autres efpèces. Ses
yeux font noirs. Son corps eft d'un jaune pâle. Les
élytres font d'un brun foncé très-luifant , avec une
ligne longitudinale un peu ondée , blanche , Se qui
repré fente allez mal la lettre S.
Elle fe trouve à Surinam.
18. Altise potagère.
Altica oleracea. Fab.
Chryfomela oleracea faltatoria virefeenti-ctrulea.
Lin. Syft. nat. 595. 51, — Faun. fucc. n. 5-34.
Altica oleracea. F ab. Syft. ent. ni. 3.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. 1. 1;;. 94.
Chryfomela oleracea. Scop. Ent. carn. n". 111.
Chryfomela oleracea. ScfTraNk. Enum. inf. auft.
»". iyy.
Chryfomèîe "auteufe ovale f entièrement d'un
bleu vcrdàtre , à antennes noires. Dec. Mém.
tom. j. pag. 344. 45.
ALT
107
VaJtïfi bleue, Gboff. inf, ifpag. ij,;. i,
Cette altije eft une des plus grandes de celle;
d'Europe : elle a pi es de deux lieues de long
une de large: elle eft entièrement bleu?, excepté
les antennes , qui font noises , & prcfquc dç la
longueur du corps. le lorctict eft li'e, avec un
Icemefit tianlvcrfa! a l. partie poftéricure. Les
élytres font liiies, C.hk (tries T parfomées de
points irréguliers , qui ne paroiiietit qu'avec l.i loupe.
Les cuùTes poftérieHfcs font trîs-grollcs, & l'in-
fefte
s'en 'crt pour fauter vivement
On la trouve en Eutopc , fut les plantes pQta-
gères, auxquelles elle l'ait fou vent beaucoup de
tort.
19. Altise dorée.
A, tica aurata. Nob.
Altica thorace pallido , elytris xneis : maculis
duabus fafeiaque aureis. Fab. Syft. e.it. pag. in.
.2°. 4.
Chryfomela alMcollis. Fab. Sp. inf. tom. î.pag.
FH" «"• 95-
Elle a la forme 8: la grandeur de ïaltife pota-
gère. La tète eft noire. Les antennes font filiformes ,
noires , & pâles à leur bafe. Le coreelet eft pâle Se
arrondi. Les élytres font glabres , brillantes , cui-
vreufes , avec deux points à leur bafe , & une bande
au milieu , de couleur d'or. Le>einre eft noir ; les
pattes font pâles ; les cuifles poflérieurcs font noires
& très-renflées.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
10. Altise corcelet-fauve.
Altica fuhi-.olis- Non.
Chryfomela fulvi-collis faltatoria , thorace ru-
f fente , elytris palliais , futuramacuufque duabus
aigris. Fab. Sp. inf tom. 1 pag. 1 ; 3. n°. <)(..
Elle eft de grandeur moyenne. Sa tète elt noire
& luifante. Le coreelet eft fauve , fans tache, avec
les bords pâles. Les élytres font lilTcs , luifantes ,
pâles , avec deux grandes taches noires , l'une à la
bafe, Se l'autre vers le milieu : la future eft noire.
Tout le deflbus du cotps eft pâle. Les pattes font
fauves , avec les genoux noits.
Elle fe trouve ....
11. Altise delà Jufquiame.
Altic. Hyofiami. Fab.
Chryfomela vircfccnti-c&rulca , pedihus tcftaccic ,
fmonbus pefticis violaccis. Lin; Syft. nat. pag,
;94. n". 54. — Faun. fuec.n". 5-56.
Altica Hyafciami. FaB. Syft. ent. pag. 115.
n". ç.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 153.
n". 97.
Chryfomèle fauteufe ovale d'un vert bronze
bleuâtre, t étuis pointillés, à. pattes rouffes & à
' cuilTcs poftérieures vertes , bronzées. Dec. Mém.
tom. s- pag. 3 4J.fi-
Vakife du choux. Geoff. Inf. 1. 148- H-
O !
io3
ALT
Chryfomela hyofciami. Schrank. Enum. inf au.fi.
n°. \6\.
Les antennes font noirâtres , & leur bafe eft fer-
xugineufc. La tête , le corcclet & les élytres , font
d'un beau bleu brillant. On voit, fur les élytres ,
des ftries, formées par de petits points. Les pattes
font ferrugineufes , à l'exception des cuifies pofté-
rieures , qui font noires.
On trouve cet infeéte en Europe , en grande quan-
tité , fur les choux .qu'il ronge Se dévore.
11. Altise bleue. ^
Alt ica «ru/ea.PouRC. Ent. Par. pag. too.
Altica c&rulea, elytris punBis /parfis , tibiis fer-
rugineis. Geoff. Inf tom. i. pag. 249. n". 12.
Valcifi bleue fans ftries. Geoff. ib.
Cette efpèce rcflemble beaucoup à \'altife de la
Jufquiame : elle eft comme elle d'un beau bleu ;
mais fes élyrres font chargées de petits points en-
foncés , placés irrégulièrement, qui ne forment
point de ftries , comme on le voit d^ns la ptécédente.
La bafe des antennes Se les pattes font fauves ,
excepté la partie inférieure des cuifies poftérieures ,
qui eft noirâtre.
Elle fe trouve aux environs de Paris , fur diffé-
rentes plantes.
13. Altise noire-ovale.
Altica nigrlpcs. Fab.
Altica nigro unea , ovata pedibus nigris. Geoff.
Inf. tom. 1. pag. 146. n°. y.
Altica viridi-mca , pedibus nigris. Fab. Syft. ent.
pag. 113. nQ . 6.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 133.
n°. 98.
Cette efpèce retfemble un peu à la précédente :
elle eft partout d'un noir verdâtre , un peu bronzé.
Les élytres font chargées de points irréguliers. Les
antennes Se les pattes font noires.
Elle fe trouve en Europe , fur différentes
plantes.
24. Altise noire-alongée.
Altica hortenfis. Nos.
Altica nigro-tnea , oblonga , pedibus nigris.
Geoff. Inf. tom. i.pag. 146. nn. 6.
L'altife noire alongée des crucifères. Geoef. ib.
Cette efpèce eft toute d'un noir verdâtre , on
peu bronzé : elle eft plus petite Se plus alongée
que la précédente. Les élytres font parfemées de
petits points enfoncés , irréguliers. Les antennes Se
les pattes font noires.
"On la trouve en Europe, fur les plantes , Se fur-
tout fur les choux. Elle eft très-commune aux en-
Trirons de Paris.
îy. Altise Ri.fcis.
Altica nitidula. Fab.
Chryfomela nitidula fahatoria , elytris curuleis
ALT
capite thoraecque aureis pedibus ferrugineis . Lin.
Syft. nat. pag. J94. ;:". 60. — Faun. fuec. n°.
Altica nitidula. Fab. Syfi.ent. pag. 113. n°. 7.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 134.
»°. 99.
Schaefe. Icon. inf. tab. 87./. y.
Buprcftis chryfucollis. Se op. Ent. carn. n°.
198.
Chryfomèle fauteufe ovale , à étuis bleus ou
verds , à corcelet doré , à antennes Se pattes roufles ,
Se à cuiiles poftérieures noires. Dec Mém. tom. y.
pag. 346. »°. 54.
Altica nigro-aurata , thorace aureo femoribus , fer-
rugineis. Geoef. Inf. tom. 1. pag. 149. n". 13.
L'attife Rubis. Geoff. ib.
Chryfomela nitidula. Schrank. Enum. inf auft.
n°. 163.
Cet infc<fte eft très-brillanr. Sa tête eft d'un vert
doré , ou d'un très-beau bleu. Le corcelet eft d'un
rouge doré , vif & éclatant. Les élytres font d'uu
beau bleu luifant , Si quelquefois d'un vert doré,
avec des ftries formées par de petits points enfoncés.
Les pattes Se la bafe des antennes font de couleur
fauve.
On trouve communément cette altife fur le
faule.
ié. Altise Plutus.
Altica Helxines. Fab.
Altica aurea pedibus ftavis. Geoff. Inf. tom. I.
Pag- 149- n°- H-
Chryfomela Helxines fahatoria viridi-tnea, an-
tennis pedibufque omnibus teftaceis. Lin. Syft. nat.
pag. 594. n°. 58. — Faun. fuec. n°. J40.
Altica Helxines. Fab. Syft. eut. 113. 8.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 134.
n<>. 100.
Chryfomela Helxines. Sulz. Hift. inf pi. 3.
fig. 12.
Chryfomela Helxines. Schrank. Enum. inf. ra°.
iy8.
Chryfomèle fauteufe ovale d'un vert doré très-
luifant, à pattes & antennes roufles, & à étuis
pointillés. Dec Mém. tom. 5. pag. 34J. yi.
Tout le deflus de cet infeéte eft d'une belle
couleur verte dorée. Les antennes Se les pattes font
d'un jaune un peu fauve. Les cuifies poftérieures
font noires, mais fouvent marquées d'une grande
rache fauve. Les élytres font ftriées.
On la trouve eu Europe dans les jardins , fui
différenres plantes.
17. Altise trifafciée.
Altica trifafeiata. Fab.
Chryfomela fahatoria fupra albida ,fafciis tribus
fufeis. Lin, Syft. nat. pag. 594? n°. 61.
Altica trifafeiata. Fab. Syft. ent. pag. nj-
n°. 9.
Chryfomela. Sp, inf. tom. 1. pag. 134. na. 101»
ALT
Elle eft de grandeur moyenne. Sa tète eft blan-
châtre, avec une bande obfcure. Les élytres font
blanchâtres, avec deux bandes obfcurcs , qui ne vont
pas jnfqu'au bord extérieur. Les cuirtes font de
couleur de rouille.
Elle fe trouve en Eurone , fur différentes
plantes.
i8. Altise bronzée.
Altica Modccii. Nos.
Chryfomela faltatoria &nea-nitida , clytris apice
fiavis , pedibus anterioribus , tibiisque pofticis lu-
teis. Lin. Syft.nat. pag. 594.71°. 57. — Faun.fuec.
»"■ J39-
Chryfomela Modeeri. Fab. Sp. inf. tom. I. pag.
I34. n->. 101.
Elle eft à-peu-près de la grandeur d'une groffe
puce ; tout Ion corps eft d'une belle couleur bron-
zée , luifante. Les élytres font ftriées , de la cou-
leur du corps , avec leur extrémité jaune. Les an-
tennes font noires, & jaunes à leur bafe.
Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes.
19. Altise tète-rouffe.
Altica erithrocephala. Fab.
Chryfomela faltatoria atro-ctiulea y capite geni-
culifque pedum rufis. Lin. Syft. nat. pag. 594.
n". s 6.
Altica nigro-stnea , clytris firiatis , pedibus fer-
rugincis. Geoff. Inf. tom. 1. pag. 146. n°. 4.
L'altife noire dorée. Geoep. ib.
Altica erithrocephala. Fab. Syft. ent. pag. 114.
n". 10.
Chyfomela. Sp. inf. tom. I. pag. 134. n°. 10;.
Chyfomèle fauteufe ovale , à corcelct pointillé ,
bleu-verdâtre , à étuis violets , à points alignés &
à pattes roufles. Dec Mém. tom. 5. pag. 344.
n°. jo.
Chryfomela violaceo-punétata/ù/farona , ovata ,
thorace punBato , virefcenti-c&ruleo , elytris violaccis
punclato-ftriatis , pedibus rufis. Dec ib.
Elle eft d'un noir bleuâtte & brillant. Ses antennes
font noires , & leur bafe eft fauve. Le deflbus
du corps eft d'une couleur plus foncée. Ses pattes
font rougeâtres ; elles font fouvent noires , avec
leurs articulations feulement rougeâtres. Les cuiilès
poftérieures font toujours noires.
Cette efpèce fe trouve en Europe , dans les
jardins.
30. Altise paillette.
Altica atricilla. Fab.
Alticaelytris pallido-flavis , capite nigro. Geoff
Inf. tom. i.pag. iji. n°. 19.
La paillette. Geoff. ib.
Chryfomela faltatoria nigra , caplto, elytris ti-
bufque teftaceis. Lin. Syft. nat. pag. 594. n°. 5;.
•—taun. fuec. n°. 537.
Altica atricilla. Fab. Syft. ent. 114. 11,
ALT
lop
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. t. pag. 135.
n°. 104.
Chryfomela atricilla. Scop. Ent. carn. n". 117.
Chryfomela atricilla. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. ij6.
Chryfomèle fauteufe, d'un jaune pâle, dont la
tête , le ventre , & Iescuiffcs poftérieures font noires.
Dec. Mém. tom. y. pag. 348. n. 57.
Les antennes , la tète , & le deftous du corps de
cette efpèce, font noirs. Le corcelet , les élytres,
les pattes , &i la bafe des antennes , font d'une
couleur jaune , pâle. Les élytres font chargées de
points irré°;uliers.
On la trouve en Europe, dans les jardins.
31. Altise bordure-jaune.
Altica dorfalis. Nob.
Chryfomela dorfalis faltatoria nigra , thorace ely-
trorumque margine pallidis. Fab. Sp. ir.J. tom. 1.
pag. 135. n°. lot.
M. Fabricius , en décrivant cette efpèce , dit qu'il
la foupçonne n'être qu'une variété de la pré-
cédente. Elle en diffère feulement en ce que les
tlytres (ont noires , avec leurs bords extérieurs
d'un jaune pâle.
Elle fe trouve en Angleterre , fur différentes
plantes.
31. Altise angloife.
Altica anglica. Fab.
Altica atra , elytris tibiifque pallidis. Fab. Syft.
ent. pag. 114. n°. u,
Chryfomela anglica. Fab. Sp. inf to,n. 1 pag,
133. n°. 106.
Cette altife reffemble beaucoup aux précédentes :
la principale différence qu'il y a , confifte dans le
corcelet , qui eft noir dans celle-c». Les élyues
& les pattes font d'un jaune pâle.
Elle fe trouve en Angleterre.
3 3. Altise quadrille.
Altica quatuor puftulata. Fab.
Altica nigra , coleoptrtj punchs quatuor rubris,
Geoff. Inf.. tom. t. pag. ijo. n°. ij.
L'altife à points rouges. Geoff. ib.
Altica nigra , coleoptris punBis quatuor rufis.
Fab. Syft. ent. 114. 13. — Chryfomela. Sp. inf.
1. IJJ. 107.
Les antennes de cette altife font noires , & leur
bafe eft rougeâtre. La tête & le corcelet font noirs
& luifans. Les élytres font noires, avec quatr- points
rouges, un à la bafe, vers la partie extérieure
de chaque élytre , & l'autre vers la pointe : elles
font finement & irrégulièrement pointillées.Les pattes
font rougeâtres , & les cuitfes poftérieures noires.
Cette altife fe trouve en Europe , fur différentes
plantes : elle eft rare aux environs de Paris.
34. Altise patte-fauve.
Altica rufipes. Fab,
1 1 o ALT
Altica nigra , elytris caruleis , thpracp pcdibufque
rubris. Geoff. InJ. tom. i. 24?. n°. 1.
L'altife de la mauve. Geoff. ib.
Chryfomela jahatoria. Ci.ru. ea obovata , capite ,
morace , pediôis anténnifque rufis. Lin. S-jft. nat.
par. yjy. nP. (.<,. Faun.fuec. n<\ 545.
Chryfomela rufipes. Scop. Ent. corn. n°. 114.
( lii- (bfriMe îkuteufe ovale bleue , à tetc , cor-
cclct <Sc patres roufles , à antennes moitié roufles
Cv bmnes, & à étuis rifles. Deg. Mém. inf. tom. 5.
pag. 345. n". ^y.pl. 10. pg. 11.
Àltica ri fi- es. Fab. Syft.. ent. pag. 114. n°. 14.
Chryfomela. Sp. inf. tom. 1. pag. 155. n\ 100.
Ses antennes font rouges à leur bafe , & obfcures
s. leur pointe. Ses yeux font noirs. Sa tète , lor
ccrcclct & (es pattes, font rougeâtres. Ses élytres
font bleues , luifantes & liifes.
On trouve cette efpèce en Europe , fur différentes
plantes , mais principalement fut la mauve.
;j. Altise Bédaud.
Altica fafeipes. Fab.
Altica nigra, ciyrris nigro-ineis ftriatis , tkora.ee
rubro , pedibus nigris. Geoff. i. 145. 5.
A.tica violacea , eapite thoraeeque rufis, pedibus
rJgiis. Fab. Syft. eut. p~'g. 114- !i°. 15.
Ckryfomeia fufcîpes. Fab. Sp. i.if. tom. x.pag.
13 y. n°. 109.
Chryfomèlc fautetife ovale bleue , à tète , cor~
celet , antennes 8c pattes roulfes , à étuis cannelés ,
Dec Mém. tom. y. pag. 543. n". 48.
C!;-yfomela curulco-firiata. DEG.fi.
Ccue ahife reilemble beaucoup à la précédente
par la forme & les couleurs; mais fes pattes font
noires : les élytres font d'un bleu très-foncé , &
on y voit des itrics longitudinales , formées par
de petits points enfoncés.
Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes.
36. Altise ftriée.
Altica exoleta. Fab.
A.hica oblongj ferruginea , elytris ftriatis . Geoif .
Ir.j. tom. 1. pag. ijo, tt°. 1,6.
L'altife fauve à fines. Geoff. ib.
Chryfcmeia Jahatoria livida , pedibus teftaceis ,
aba.orr.i-ie capiteque fufeis. Lin. Syft. nat. y 94. y 9.
— Faun. fuee. 541.
Altica exoleta. Fab. Syft. ent. pag. 11 y. n". 17.
Chryfcmeia exoleta. Fab. Sp. inj. tom. 1. pag.
13^. n". ni.
Chr fnmèlc cylindrique d'un jaune fauve , à
ventre noir & à étuis pointillés. Dig. Mém. tom. y.
pag: 33 8. n°y 42... _
Chryfomela cylindrica , ftavo-uftacca , aodomine
n.'gro , elytris pftnMatis. Deg. ib
Chryfomela ferruginea. Scov. Eut. earn.n'1. 116.
Ci! vfomeia ferruginea, Schrank. Enum. inf.
auft. n". 153.
Son cerps eft ovale , alorgé , & d'une couleur
fauve. Les yeux fculs font neirs. Les élytres font
ALT
ftriée* , & ks fuies formées par de petits points.
Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes.
Nota. Degeer a placé cette ahife parmi les cliry-
fomèies qui ne fautent point.
37. Altise fauve.*
Altica teftacea. Fab.
Altica ovata jerrufiaea , elytris puncïis fparfts.
Geoef. Lij. tom. 1. pag. zyo. n< 16.
L'a.tije lauve fans itnes. Geofe. ib.
Aîtica teftacea gioaa , elytris Uvijjimis. Fab.
>j_; . eût. pag. 1 14. n". 16.
Ckryfomeia. Fab. Sp. inf. tom. 1. p»g. 13*.
n°. Iio.
Les couleurs de cette ahife font exactement les
mêmes que celles de l' efpèce précédente ; mais ccilc-ci
a le corps ovale , picUpue arrondi , ôc les élytres
fans aucune Une ; elies ont feulement quelques
petits points peu enfoncés , placés îrrégulièiement.
Elle i"c trouve en Europe, fur différences plantes.
38. Altise bi-ponétuée.
Ai tic a koljatica. Fab.
Chryjomela Jaltatoria nigra' n'aida , eJytris ap'ue
puncto rubro. Lin. S,ft. nat. pag. yyy. n°. 6-j.
— Failli: fitec. n". 544.
Altica Iwlfatica. Fab. Syft. ent. pag. iiy.,-»p. 18.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 136.
/z°. 112.
Cette efpèce eft noire , brillante , un peu plus
petite que la précédente. On apperçoit , vers l'ex-
trémité de chaque élytre , un peint rougeâtre.
Elle fe trouve en Europe , fur différentes plantes.
39. Altise jaune.
-tiLTicA tabiaa. Fab.
Aitica padida 3 ocuiis nigris. Fab. Syft. ent.
pag. 11 j. n°. ly.
Ch.ryjomeia. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 136.
n». 1 1 3.
Altica flava. Geoff. Inf. tom. I. pag. 150.
n". 18.
L'altife jaune. Geoff. ib.
Tout l'on corps eft d'un jaune pâle. Les yeux
feuls font noirs. Les patres & le delfous du corps
font moins pâles que le coreelet & les élytres.
Cet infecte fe trouve en Europe , fur différentes
plantes.
40. Altise des bois.
Altica nemorum. Fab.
Chryfomela faltatoria , elytris iinea ftava ,
pedibus paùiuis. Lin. Syft. nat. yjj. 61. — Faun.
juec. J43.
Altica nemorum. Fab. Syft. ent. ny. 10.
Chryfomela. Sp. inf. tom. î.pag. 1 ; 6. n". 114.
Chryfomèle lauteufe ovale , noire , lui fan te , à
bande jaune , longitudinale fur les étuis. Dec. Mém-,-
tom. j. pag. 347. 7Z°. yj.
ALT
Valtifc à bandes jaunes. Geoff. Inf. tom. t.
T"ë- l47- 7ΰ- 9-
Altica atra ; elytris longitudinaliter in medio
favefeentibus. Geoff. i'o.
Chryfoir.ela nernorum. Scop. Ent. carn. n° nj.
Ckryfomtla nernorum. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. 154.
La groffeur de cet infecte varie : les plus grands
n'ont guères qu'une ligne de long. Les antennes
font noires , & un peu fauves à leur bafe. La tète
Si le corcelet font d'un beau noir kiifant. Les élytres
le font aulïi ; mais elles ont chacune une ligne lon-
gitudinale jaune, placée dans leur milieu. Les pattes
l'ont d'un jaune obfcur.
Il fe trouve en Europe , fur différentes plantes.
41. Altise bordure-noire.
Altica marginata. Fourc.
Altica nigra , tkoract elj trifque favis , oris ni-
gris. Geoff. Inf. tom. X.pag. 148. n". 10.
V altife à bordure noire. Geoff. ib.
Altica marginata. Fourcroy. Ent. Par. tom. 1 .
pag. 99. n°. 10.
Cette altife eft plus grande que la précédente.
Les antennes , la tête , les pattes , & le delfous
du corps , font noirâtres. Le corcelet & les élytres
font d'un jaune pâle , mais celics-ci ont un peu
de noir à leur bord exarieur , principalement vers
la pointe : au refte , le noir efc plus ou moins
marqué , & louve u il ne s'en trouve point.
J'ai trouvé cet infecte en quantité aux environs
de Paris, fur des titiirules ,dans le bois de Boulogne.
41. Altise brafllcaire.
Ar.ricA Brafia. Nob.
Chr ,'fomc.a Brafficae fa.'tatoria atra ., elytris
pallide teftaceis : marginc omni fafeiaque média
atris. Fab. Mant. inf. tom. i. pag. 78. n°. 146.
Cette-efpèce eft petite & noire ; la bafe des an-
tennes eft pâle ; les élytres font briquetées, avec
une bordure noire tout autour , Se une lar^e bande
au milieu , de la même couleur. Les pattes font très-
noires.
Elle fe trouve en Europe , fur les choux & autres
plantes po-aa,ères.
41. Altise noire.
A ri a atra. Fab.
Allie 1 nigra , nitida , antennarum bafi plan-
tif que pieds. Fab Syfl. ent. pag. t 1 4 . n°. n.
Chr.fomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 157.
n°. lif.
L'a/tijè noire à jambes jaunes. Geoff. Inf. 1.
147. s.
. Utica nigra , fub-rotu:-.da , tibiis ferrugineis.
Geoff. ;'i.
C'iryjomela pulex. Schrank. Enu n. inf. aufl.
no. . 60.
Cett^ altife n'eft pas plus grofle qu'une puce.
Tout fon corps eft lifte , & d'un noir un peu lui-
ALT 11,
fant. Ses antennes font obfcures , Se fauves à leur
bafe. Les jambes & les tarfes font fauves. CM ne
voit point de ftrics fur les élytres.
Elle fe trouve fur différentes plantes en Europe.
44. Altise hémifphérique.
Altica lumijp/i.trica. Fab.
ihryfomela faltatoria nigra héimifphurica , tibiis
piccis. Lin. Syjl. nac. p#g. f9y. n°. éS.
Al:ica hxmii'phxncafuborbiculata, dcprcjfa niçra.
Fab. Syft. ent. pag. n;.n°. n.
Chryfomela. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 137.
n°. 1 1 6.
Chrylomèle fauteufe arrondie , d'un brun foncé
Se luifant. Deg. Mcm. tom. y. pag. 348. n". 56.
Cette altife a le corps prefque de forme circu-
laire, noirâtre Se brillant. Les pattes feules (but
brunes : elle eft plus grande que la précédente.
Elle fe trouve en Europe 5 elle eft rare aux en-
virons de Paris.
4|. Altise tête-jaune.
Altica chryfoccphala. Nob.
Chryfomela ch.iy[oczy\r&\a.faaatoria atro-ctrulea ,
capite pedibufque quatuor anterioribus Juteis. Lin.
Syft. nat. pag. j94. n°. y3.
ScOP. Ent. carn. n". 11;.
Chryfomèle cylindrique , d'un noir bleuâtre ,
dont le devant de la tête Se les quatre premières
pattes font jaunes, rouftâtres. Deg. Mém. tom. c.
pag. 337. n°. 41.
Les antennes font de la longueur de la moitié du
corps 5 elles font fauves à leur bafe, Se tout le
refte eft obfcur. La tête Se les quatre pattes de
devant font d'un jaune fauve. Les yeux font noirs.
Le corcelet eft lifte , luifant , d'une couleur noi-
râtre. Les étuis font d'un noir bleuâtre; ils ont des
ftries formées par de petits points. Les pattes pos-
térieures font de la couleur du corcelet. Sa groffeur
eft à-peu-près celle d'une groffe puce.
Elle fe trouve en Europe, fur différentes plantes.
Nota. Degeer a placé cette altife parmi les
chrylbmèics qui ne fautent point.
Efpèccs moins connues.
1. Altise lifte.
Altica lavis. Fourc. Ent. Par. tom. l.pag. j8.
n°. 7,
Noire , ovale ; pattes fauves ; élytres pointillées.
Jihica nigra, ovata, pedibus rufis 3 elytris non
flriatis. Geoff. inf. tom. x.pag. 14e. n°. 7.
L'altife noire à pattes fauves.
Elle eft ovale , toute noire , finement chagrinée ,
fans aucunes ftries , avec les pattes un peu fauves.
Si on regarde l'es étuis à la loupe , on voit qu'ils
font parfemés de petits points , d'où partent de
très-petits poils. A la vue limple, ces étuis paroiftent
liftes. Geoff.
Elle fe trouve aux environs de Paris.
U2 ALT
i. Altise ruftique.
Altica ruftica. Nob.
Noire ; antennes , pattes & extrémité des élytres
briquetés.
Chryfomela ruftica faltatoria atra , antennis pe-
dibus clytrorumque apicibus teftaceis. Lin. Syft. nat.
pag. 59$. n°. 6;.
Elle eft noire , excepté les antennes , les pattes
& l'extrémité des élytres , qui font d'un rouge bri-
queté. Le corcelet eft lifte. Les élytres font finement
pointillées ; on voit , à leur extrémité , une tache
ovale d'un rouge pâle.
Elle fe trouve en Europe.
j. Altise Puce.
Altica pulicaria. Nob.
Noire ; élytres avec mie tache ferrugineufe à
leur extrémité.
Chryfomela pulicaria faltatoria nigra , elytris
macula ferruginea pofiica. Lin. Syft. nat. pag. 59J.
n°. 64.
Elle eft à-peu-près de la grandeur d'une puce.
Son corps eft ovale , tout noir , avec deux taches
en forme de cœur , à leur extrémité.
Eile fe trouve en Europe.
4. Altise fufçicorae.
Altica fufeicornis. Nos.
Bleue, ovale ; tête, corcelet & pattes rougeâtres ;
antennes noirâtres.
Chryfomela fufeicornis faltatoria c&rulea obovata ,
oapite, thorace pedibufque rufis , antennis fufeis. Lin.
Syft. nat. pag. 595. n°. 66.
Chryfomela fufeicornis. Schrank. Enum. inf
auft. n°. i6z.
Cette efpèce n'eft peut-être qu'une variété de
ïaltife patte-fauve. Elle n'en diftère qu'en ce que
les antennes font toutes noires.
Elle fe trouve en Allemagne.
5. Altise tronquée.
Altica trancata. Nob.
Noire ; élytres tronquées , avec l'extrémité fer-
rugineufe ; antennes & pattes tauves.
Chryfomela truncata nigra ; elytris truncatis :
apice ferruginets , pedibus antennifque rufis. Se op.
Eut. carn. n". 118.
Elle eft petite , ovale , noire , luifante ; les élytres
ne font ni pointillées, ni ftriées.
Elle fe trouve en Allemagne , fur les écorces des
arbres.
6. Altise lande.
Altica lurida. Nob.
D'an roux obfcur ; abdomen & yeux noirs.
Chryfomela lurida fufco-rufa ; abdomine oculif-
que nigris. Scop. Ent. carn. a", il?.
Elle eft de la grandeur de ïaltife des bois : elle
refîemble beaucoup à ïaltife paillette, dont elle
Li'tft peut-être qu'une variété : elle en diffère ca
A L U
ce que la tête , les pattes, le corcelet & les élytres
font d'une couleur fauve obfcure. L'abdomen &
les yeux feulement font noirs. Les élytres font
pointillées & un peu luifantes.
Elle fe trouve en Allemagne.
7. Altise des titimales.
Altica Euphorbis.. Nos.
Oblongue , noire 5 antennes & jambes fauves.
Chryfomela Euphorbix faltatoria , oblonga , atra ;
antennis tibiifque omnibus rufis. Schrank. Enum.
inf. auft. na. 15J.
Cette efpèce n'a pas une ligne de long. Elle eft
très-noire S: luifante. Les antennes & toutes les
jambes font fauves : on ne voit ni point , ni ftries
fur les élytres.
Elle fe trouve en Allemagne , fur les titimales.
( Euphorbia cyparijjias. Lin. )
S. Altise tachetée.
Altica macu/ata. Nos.
Noire , luifante ; élytres avec une tache fauve ;
pattes fauves.
Chryfomela Altica faltatoria , nigra 3 nitens ,
fvigulo elytro macula , pedibufque rufis. Schrank.
Enum. inf. auft. n". ijy.
Cette efpèce a un peu plus d'une ligne de long :
elle eft noire & luifante. Le front & les pattes
font fauves ; les yeux font noirs. Le corcelet eft
noir , avec une tache fauve de chaque côté , vers
la bafe. Les élytres fon.t noires , luifantes , finement
pointillées, couvertes d'un très-léger duvet, avec
un point rouge fur chaque, place vers la bafe.
Elle fe trouve en Allemagne.
ALUCITE, Alucita. Genre d'infectes de l'ordre
des Lépidoptères.
Les alucites fout de petits infectes à quatre aîles
membraneufes , couvertes d'une pouftière écailleufe ,
qui s'enlève au moindre frottement ; elles volent
plus prdinauement pendant la nuit : on les trouve
cependant quelquefois pendant le jour dans les bois,
dans les prairies ; &c. Elles viennent d'une petite
chenille rafe , à feize pattes , qui fe nourrit de
fubftance végétale , & qu'on trouve plus ordinaire-
ment fur les feuilles d'arbres & de plantes , qu'elles
plient ou rapprochent les unes des autres , pour
fe mettre a couvert. Quelques efpèces attaquent
le bled 8c le feigle , après avoir joints enfemblc
plusieurs grains , £c s'y être faites un fourreau avec de
la foie , ou après avoir pénétré dans leur fubftance.
Elles diffèrent peu à cet égard des chenilles mi-
nciifes , qui fe métamorphofent en teigne.
Les aluciies appartiennent à la famille des teignes.
Li^né n'a fait qu'un feul genre des phalènes , des
nodtucs , des pyrales , des teignes des alucites & des
ptérophotes , qu'il a divifés en plufieurs familles.
Le genre A'alucite répond a une partie de la di-
vilion des phalènes-teignes , phaltinn-tince.. Ces
infectes ont été confondus avec les teignes ,
par
n
A L U
ar M. Geoffroy; il cft vrai qu'ils relTemblent fi
ort aux teignes par leur manière de vivre , & par
leur forme, qu'on ne peut guère les dillingucr
au premier coup-d'ocil ; mais , h ou tait attention à
leurs antennulcs , on y trouvera des différences re-
marquables. Les teignes ont quatre antennulcs , dont
deux fupéricures , très-courtes , & deux intérieures ,
longues , avancées , droites ou un peu recourbées.
Les alucites n'en ont que deux , dont le fécond
article cft garni de poils Couvent en paquets , &
allez longs , pour préfemer l'antennule bilide ou
divifée en deux à fon extrémité. Cependant , malgré
cette différence , il eft quelquefois ttès-dirficile de
diftinguer une teigne d'une alucite , parce que le
fécond article de celle-ci eft fouvent fimple , &
qu'on s'alTure difficilement , à caufe de leur peti-
tefle , s'il y a deux ou quatre antennules.
Les .pyrales ont deux antennules courtes , pref-
que cylindriques a leur bafe , un peu renflées au
milieu , & garnies tout autour de poils courts ,
tandis que celles des alucites ont des poils plus ou
moins longs , principalemenr en-deflous. Le dernier
article des antennules des pyrales eft court , droit ,
terminé en pointe émouiTée ; celui des alucites eft
long , recourbé , fétacé , terminé en pointe allez
fine.
Les antennes des alucites font fétacées , com-
pofées d'une quantité très-confidérable d'articles
courts , peu diftinéts , un peu grenus ; elles font
ordinairement plus courres que le corps de l'in-
fecte , mais la plupart des efpèccs ont des antennes
fétacées , très-longues : celles-ci différent un peu
des autres par leur forme & par leurs antennules ,
qui font courtes , filiformes , & très-velues.
La rrompe eft courte ; elle ne dépalfe pas pour
l'ordinaire la tète , & elle a rarement la longueur
de la moitié du corps ; elle eft roulée en fpirale ,
& cachée entre les deux antennules • elle eft com-
pofée de deux lames convexes d'un côté , concaves
de l'autre , réunies , & formant , par leur réunion ,
une efpèce de cylindre creux , propre à laiffer paffèr
le fuc miellé des fleurs , dont fe nourrirent ces
infectes.
La plupart portent leurs aîles en toît arrondi ,
réunies par leur bord interne ; quelques autres onr
leurs aîles penchées de chaque côré , réunies par
leur bord interne , recourbées par leur partie pofté-
rieure , imitant un peu la queue d'un coq , ce qui
leur a fait donner , par Reaumur , le nom d'ailes
en queue de coq. La partie interne , tant des fu-
périeures que des inférieures , eft terminée par des
poils longs & rrès-fins , qui imitent une frange.
Les pattes font minces & aflez longues : les
jambes font garnies d'efpèces d'épines peu folides :
les tarfes font compofés de cinq articles filiformes ,
terminés par deux petits crochets.
Reaumur a donné le nom de faujfe teigne
aux chenilles des alucites : elles ont feize pattes ,
dont fix affez folides , un peu plus longues que les
autres , nommées pattes écailleufes , placées fur las
Hifleire Naturelle , InfeStet. Tome 1.
A L V
ii *
trois premiers anneaux du corps , trois de chaque
côté } huit plus groftes que celles-ci, plus molles,
plus courtes , garnies , a leur extrémité , de poils
tiès-courts, crochus , ferrés , propres à faire cram-
poner ces chenilles fur les feuilles , placées , une
de chaque côté du (îxièmc , du feptième , du hui-
tième & du neuvième anneaux ; 6c enfin de deux
autres , placées au-denous du dernier anneau. Leur
corps cft ordinairement lille ou fans poils ; mais
elles lavent le mettre à couvert ; femblables aux
chenilles des teignes , elles le font un logement ,
en rapprochant plulîcurs feuilles les unes des autres ,
ou en pliant une feule feuille , par le moyen des
fils qu'elles filent à cet effet : elles relient dans
leur loge rant qu'elles y trouvent de quoi man-
ger , & elles font rarement obligées d'en conftruire
uae féconde ; elles ne rongent qu'une partie de
l'épailleur de la feuille. Celles qui plient les feuilles
en-dellous épargnent la membrane , qui en fait
le deilus ; & celles qui les plient en-deflus épargnent
la membrane de dellbus. Elles n'attaquent aulli ja-
mais les principales nervures & les fibres un peu
grolles : elles fe conrenrent ordinairement du pa-
renchyme renfermé dans le réfeau fait par l'entre-
lacement des fibres.
La chenille de l' alucite julianelle , dont Degect
nous adonné la defeription , l'hiftoire & la figure,
vit fur la Julienne ; ( Hcjperis matronalis . Lin. )
Elle préfère de ronger les jeunes feuilles , beau-
coup plus tendres , du coeur de la plante, qu'elle
réunit fans peine avec de la foie qu'elle file. Quel-
quefois elle fe contente d'attacher deux feuilles,
l'une contre l'aurre , ou elle en plie une feule , pour
en occuper l'intérieur. On trouve fouvent , dans
un même paquet de feuilles rapprochées , quarre ,
cinq ou fix cherfilles , qui y vivent en fociété i
quelquefois on n'y en trouve qu'une feule.
La longueur de cette chenille eft d'environ cinq
lignes. Sa couleur eft d'un vert plus ou moins foncé ;
mais elle devient ordinairement toujours plus claire
à mefure qu'elle groflit Se qu'elle eft prête à fe
méramorphofer. Vu à la loupe, tout le corps paroît
parfemé de petits points noirs , élevés en forme de
tubercules , entourés chacun , d'un cercle d'un vert
clair, & garnis d'un petit poil : c'eft fur-tout le
premier anneau qui eft très-chargé de ces points.
Ces poils , n'étant vifibles qu'à une forre loupe ,
ne doivent pas empêcher de regarder cette chenille
comme rafe. La tète & les fix pattes écailleufes
font d'un brun clair , un peu vcrdàtre, marquées
de poinrs d'un brun obfcur.
C'eft ordinairement au commencement du pria-
tems qu'on trouve cette chenille fur la Julienne :
dans le courant du mois d'avril , parvenue alors à
toute fa croiiTance , elle s'enferme dans une coque
ovale , tranfparente , faite d'une couche de foie
peu ferrée , à grandes mailles , à travers de laquelle
on voit diftinclement la chryfalide. Ces chenilles
ne fubiffent leur métamorphofe que le cinquième
ou le fixième jour qu'elles font renfermées dans
P
1 14
A L U
leurs coques , Se l'infecte parfait en fort enfuite
au bout d'une quinzaine de jours après la première
métamorphofe. Les chryfalides font d'abord d'un
vert clair , mêlé de brun , & leur peau eft alors
très-molle : mais elle devient enfuite plus dure,
& fa couleur s'obfcurcit : on y voit, tout le long
du dos , deux rangées de taches brunes.
La manière dont ces chenilles fe mettent à cou-
vert eft tout- à-fait fingulière : on conçoit difficile-
ment comment un fi petit infecte eft parvenu ,
fans aucun autre inftrument que fa bouche , & le
fil qu'il en fait fortir , à rapprocher plufieurs feuilles
les unes des autres , ou à en plier une ; mais fi on
l'examine avec attention , lorfqu'il travaille , on voit
bientôt que le poids de fon corps fuffit feul pour
cela. Ces chenilles filent plufieurs liens , compofés
de fils d'une très-grande fineflè , qui paroiflent pa-
rallèles lorfqu'on y fait peu d'attention ; mais , au
moyen de la loupe , on apperçoit , à chaque lien ,
deux plans de fils qui fe croifent à angles très-
aigus. Ceux de défions , filés les premiers , ont
fervi à unir les deux feuilles l'une à l'autre , Se à
Jes rapprocher enfuite par le moyen delà courbure ,
que le poids du corps de l'infecte fait prendre aux
fils qui étoient tendus, tandis qu'il eft occupé à
filer le plan fupérieur. Par ce moyen , ce font tou-
jours les derniers fils qui contiennent les feuilles &
qui fervent enfuite à les rapprocher. La chenille
file ainfi de nouveaux liens , jufqu'à ce que les
feuilles foient entièrement réunies. Voy. Chenille.
Les chenilles de la Julienne font d'une très-
grande vivacité : dès qu'on les touche , ou qu'on
défunit les feuilles entre lefquelles elles fe trouvent,
elles fe donnent des mouvemens très-prompts ,
ordinairement à reculon ; elle fe laillent tomber,
Se fe trouvent fufpendues par le. fils qu'elles filent
& qu'elles tiennent toujours prêts , à-peu-près comme
la plupart des araignées. Lorfque leur crainte eft
parlée , elles remontent à l'aide des mêmes fils ,
& elles réparent le dommage qu'on a fait a leur
habitation , ou elles l'abandonnent pour travailler
à une nouvelle.
La chenille de Valucite granelle eft une de celles
qu'il nous importe le plus de connoître , à caufe
du tort qu'elle nous fait : elle ronge Se détruit nos
grains , & elle s'attache plus particulièrement au
froment Si au feigle. Chaque chenille ne détruit ,
à la vérité , guère plus d'un grain , mais , par leur
nombre , le tort que ces infecte nous font eft
fouvent très-conlïdtr-ble. Il n'eft pas rare de voir
dans un grenier , un vingtième & même un dixième
des grains plus ou moins rongés. Cette chenille a
feize pattes , ainfi que celle de la Julienne. Son corps
eft rafe & blanchâtre , ou d'un gris un peu livide :
elle lie enfemble plufieurs grains avec des fils de
foie , laiilant entr'eux un petit cfpace , dans lequel
elle conftruit un tuyau de foie blanchâtre, qui
contribue à aflujettir les grains , & qui lui fert de
logement. Ainfi logée , elle fort en partie de ce
tuyau pour ronger les grains qui fe trouvent à portée.
A L U
La précaution qu'elle a eu d'en lier plufieurs en-
femble , fait qu'elle n'a pointa craindre de manquer
de nourriture ; s'il fe fait quelques mouvemens dans
le tas de bled , fi beaucoup de grains roule t ,
elle roule avec ceux dont elle a befoin , elle s'en
troave toujours également à portée.
C'eft dans ce même fourreau que la chenille fe
change en chryfalide ; celle-ci n'a rien de remar-
quable ; la partie poftéricure eft plus brune qi e le
refle , & on voit , de chaque côté du vei re ,
deux petits crochets perpendiculaires au corps. L'in-
fecte parfait fe montre ordinairement au bout de
quinze ou vingt jours.
Il y a ordinairement plufieurs générations de ces
infectes pendant l'année ; cependant , l'alucitt gra-
nelle fe montre plus ordinairement dan-, le courant
du printems ; la larve palle l'hiver cans cet état
& ne fe transforme en chryfalide qu'au commen-
cement de la belle faifon.
Reautnur nous a donné l'hiftoire d'une autre
sheniile qui attaque les grains , qui donne une petite
atucitc , que nous avons nommée céréalellt , Se qu'il
ne faut pas confondre avec celle dont nou venons
de parler. La chenille de Valucite céréalelle s'in-
troduit dans la fubftance même du grain , d'où
elle ne fort que dans l'état d'infecte parfait , pour
fe répandre dans les champs , s'y accoupler, Se
établir une nouvelle pollérité fut les épis , avant
même qu'ils foient mûrs.
On lit, dans les Mémoires de l'Académie royale
des feiences de Paris, année 1761 , des obferva-
vations faites dans l'Aiigoumois , par MM. du Ha-
mel & Tillet , fur ces chenilles , qui firent , en
1760, un tort très-cor fidérable aux bleds de cette
province. Il paroît , par les obfervations de ces
favans académiciens , que l'infecte dépofe fouvent
les œufs fur les épis de bled ou d'orge avant leur
parfaite maturité .; que ces ceufs font d'un beau
rouge orangé , que la larve s'introduit dans le
grain par un petit efpace , qui fe ttouve entre
la barbe & les ai pendiecs de l'enveloppe : que cette
larve groilit infer.fiblcment fans quitter le grain qui
lui fert en même-tems & de nouniture &: de loge-
ment ; qu'elle s'y change en chrylalide, Se qu'elle
n'en fort que fous l'état d'infecte parfait.
Mais ces chenilles attaquent, non-feulement les
grains dans l'épi, mais encore dans les greniers,
ainfi que MM. de Rcaumur , du Hamc! Se Tillet
l'ont obfeivé. Lorfqu'une chenille , qui vient de
naître, veut percer un grain de bled pour s'y loger ,^
elle commence par s'établir à l'extrémité inférieure
de la rainure , à l'endroit où l'écorce eft moins
dure , & par conféquent plus facile à percer : elle
fîle une petite toile , qui la met à couvert ; elle
entame le grain , & elle pénètre peu .1 peu dans
l'intérieur. Reaumur a obfcrvé , qu'elles atraquent
plus particulièrement les grains de froment , d'avoine
& d'orge , mais qu'elles préfèrent ce denier ,
qu'elles s'y établiflent plus volontiers , loifqu'elles
eu ont le choix. Les grains dans lefquels ces che-
A L U
nillcs font renfermées patoiflcnt tels que les autres ,
parce que l'écorcc n'a point été rongée , & cjue
l'ouverture par laquelle la chenille s'y eft intro-
duite eft imperceptible ; mais fi on prélle diftérens
grains , on dilHngucra aifément ceux "qui font ha-
bites depuis quelques tems , de ceux qui ne le font
pas. On reconnoïtra même , jufqu'a un certain
Î>oint , l'âge de la chenille qui eft dans le grain. Si
e grain cède de toute paît fous le doigt qui le
prcllc , il renferme une chenille qui a pris tout fon
accroiilcmcnt , ou la chrytahde de cette chenille.
S'il y a feulement quelque endroit du grain qui
fe laiife applatir , la chenille n'a pas encore mangé
toute la fubftancc intérieure du grain , elle a encore
à croître. Un autre moyen plus sûr , plus court ,
k plus facile de reconnoitte les grains attaqués par
ces infectes ou par les chatenfons , c'eft de laver
le bled ou l'orge : tous les grains rongés furna-
geront.
Lorfque cette chenille vient de naître , elle eft
fi petite , qu'il faut une bonne loupe pour la bien
diftinguer : elle n'a guère plus de trois lignes , lorf-
qu'elle eft prête à le métamorphofer ; elle eft rafe
& toute blanche , fa tête feule eft un peu brune ;
elle a feize pattes , dont les huit intermédiaires
font fi petites, qu'on les apperçoit très-difficilement :
l'extrémité paroît bordée de crochets bruns , dif-
pofés en couronne.
Un grain de bled ou d'orge contient la jufte provi-
sion d'alimens néceflaircs pour faire vivre & croître
cette chenille jufqu'à fa transformation. Si l'on en
ouvre un qui renferme une de ces chenilles prête à fe
métamorphofer , on voit qu'il n'a plus précifément
que l'écorcc ; toute la fubftance farineufe a été
mangée. Mais avant de fe changer en chryfalide ,
cette chenille a une opération importante à faire :
elle a befoin de fe ménager une iflue s qu'elle ne
fauroit fe pratiquer leriqu'clk fera infeile parfait.
A L U
»if
Valuclte , privée de dents, ne pourroit jamais percer,
l'écorce du grain pour en fortir. La chenille coupe
circulairemcnt one pièce de l'écorce , qu'elle ne laiffe
tenir au grain que, par une portion de fa circon-
férence , dont l'étendue eft à-peu-près égale à celle
du diamètre d'un cheveu : elle ne dérange pas
cependant cette pièce, de forte qu'elle ne paroît
pas tant que la chryfalide eft enfermée dans le
grain; on ne la voit bien que lorfquc l'infecte en
eft forti. Après cecte opération , la chenille file ,
dans l'intérieur du grain , une coque de foie , d'un
tiffix très-mince, & elle fe change en chryfalide. Il
faut obferver que cette coque n'occupe pas tout
le vuide du grain , la chenille ménage un petit cf-
pace , dans lequel elle poulTc tous les excrémens
qu'elle n'a pu jufqu'alors féparer.
i MM. du Hamel & Tillet ont obfervé que ces
alucius fe montrent communément en deux lai fons,
au priuteras, dès que le bled commence à paioînc
en épi, & ce font celles dont les chenilles ont pailë
l'hiver dans le grain ; les autres paroiffent en été ,
aux environs de la moiflbn ; celles-ci proviennent
des œufs des premiers , dont nous venons de parler ,
& donnent la nailfance aux chenilles, qui doivent
produire les papillons de l'année fuivante : ce n'eft pas
qu'il n'eu naiilé pendant tout l'été ; mais le plus grand
nombre fuit exactement cette marche , qui fe trouve
cependant quelquefois accélérée ou retardée par
les différentes températures de l'air. Une chofe digne
de remarque , eft que les papillons qui fortent au
mois de mai des grains renfermés dans les greniers ,
fe hâtent de fortir par les fenêtres , & de gagner
la campagne ; au lieu que ceux qui fortent immé-
diatement après la moiffon , ne font aucune ten-
tative pour s'échapper; il femble que leur inftinct
les avertifîe qu'ils ne trouveroient plus alors dans
la campagne de quoi pourvoir au bien-être de leur
poltenté.
P i
n6
Suite de t Introduction à PHi/ioire. Naturelle des Infectes.
ALUCITE.
A L U C I T A. F a b.
P H A L M N A. Lin. T I N E A. G e o f f.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes fétacées , fimples. Articles très-courts , très-nombreux ,
un peu grenus , à peine diftin£ts.
Bouche munie d'une trompe, ou langue fétacée , membraneufe ,
courte, divifée en deux pièces.
Deux antennules alongées, prefque bifides; la divifion fupérieure poin-
tue, recourbée; l'inférieure garnie de poils , plus courte que la fupérieure.
Larve rafe , à fei<e pattes , cachée ordinairement dans une feuille
pliée } ou entre plu/leurs jeuilles rapprochées.
ESPÈCES.
i. Alucite xyloftelle.
Ailes fupérieures d'un gris foncé , avec
une raie blanche , jinuée , commune , au
bord interne.
2. Alucite julianellc.
Grife ; ailes fupérieures grifes , avec une
raie obfcure , Jinuée , au milieu , & le bord
pojlérieur noirâtre.
3. Alucite éphippelle.
Ailes fupérieures pâles , dorées , avec une
raie blanche, commune, au bord interne,
coupée par une bande dorée.
4. Alucite dentéelîe.
Ailes fupérieures obfcufes , terminées \
en pointe recourbée , avec une raie blanche ,
commune, dentée.
5. Alucite fylve'le.
Ailes fupérieures d'un jaune doré, avec
deux bandes brunes , obliques.
6. Alucite lucelle.
Ailes fupérieures jaunis ; tête & corcelet
d'un blanc de neige.
7. Alucite alpelle.
Ailes fupérieures jaunes , avec des taches
olivâtres ; tête & corcelet jaunes.
8. Alucite flavelle.
Ailes fupérieures obfcures , avec une raie
Suite de l'Introduclion à l'Hîfloirè Naturelle des Infectes.
"7
A L U C I T E S. ( Infcttes ).
courte , commune aux deux ailes , 6r des
taches jaunes.
9. Alucite Grandevelle.
D'un gris foncé ; tête jaune ; ailes fupé-
rieures d un brun roufsâtre , avec une raie
& une tache jaunes.
10. Alucite viteHe.
Ailes fupérieures cendrées , nébulcufes ,
avec une raie commune , au bord interne ,
& le bord pojlérieur noir.
11. Alucite nydéméreile.
Ailes fupérieures blanches , avec une raie
noire , dentée , au bord interne , & des taches
noires , au bord externe.
12. Alucite marginelle.
Ailes fupérieures d'un gris très foncé ,
luifani, avec les bords d'un blanc de neige.
13. Alucite bipondluelle.
Ailes fupérieures noirâtres, avec une raie
commune , dentée , blanche; corcelet blanc ,
avec deux points noirs.
14. Alucite grandie.
Ailes mélangées de blanc & de noirâtre ;
tête d'un blanc jaunâtre.
ij. Alucite céréalelle.
Cendrée ; ailes fupérieures planes , en re-
couvrement , d'une couleur briquetée , pâte.
16. Alucite bétulinelle.
Ailes fupérieures blanchâtres à leur bafe ;
& mélangées de blanc & de brun à leur ex-
trémité.
17. Alucite nivéelle.
Ailes fupérieures blanches , avec deux taches
marginales & une bandeau milieu, noires ;
tête blanche.
18. Alucite lappelle.
Ailes fupérieures pâles , avec unpoint noir,
relevées à leur extrémité.
19. Alucite perficelle.
Ailes fupérieures échancrées , jaunes t avec
des raies courtes , obfcures,
zo. Alucite afperelle.
Ailes fupérieures échancrées , blanchâtres ,
avec deux taches noirâtres , communes.
a. Alucite coftelle.
Blanche ; ailes fupérieures rouffâtres ,
dorées , avec une tache blanche , vers la bafe ,
poncluée de noirâtre.
11 Alucite fcabrelle.
Ailes fupérieures d'un gris très-foncé , avec
des points élevés raboteux.
13. Alucite ariftelle.
Blanchâtre , linéaire ; antennules longues ;
ailes fupérieures , avec une ligne d'un blanc
argenté.
24. Alucite caudel'.e.
Ailes fupérieures recourbées , prefque en
queue , briquetées , avec une raie brune , noi-
râtre.
25. Alucite Enzenbergelle.
Ailes fupérieures échancrées , noirâtres ,
n8 Suite de l'Introduction à fWfcolre Naturelle des Infectes.
ALUCIT ES. (Infères).
avec une raie au milieu, d'un blanc argenté.
16. Alucite Swammerdamelle.
Ailes d'un jaune pile, fans taches ; an-
tennes tris-longues.
27. Ar.UClTE pilellc.
Ailes fupérieures un peu noirâtres , fans
taches ; antennes très-longues.
28. Alucite Roberteîle.
Ailes fupérieures noirâtres , blanches à leur
angle interne ; antennes blanches , tris-
longues-
25. Alucite Frifchcllc.
Antennes médiocres , noires , avec leur
extrémité blanche ; ailes Jupérieures bronzées.
30. Alucite Reaumurclle.
Noire ; ailes fupérieures d'un noir ver-
dâtre , bronzé; antennes très longues.
31. Alucite Erxlebelle.
Antennes médiocres , pâles ; ailes fupé
rieur es d'un noir doré ; ailes inférieures noires ;
tête fauve.
32. Alucite calthelle.
Noire; ailes fupérieures dorées ; tite fer-
rugineufe.
33. Alucite promulelle.
Antennes médiocres ; ailes fupérieures noi-
râtres, dorées ; ailes inférieures jaunes, bordées
de noir.
34. Al u cit e Dcgeerclle.
Ailes fupérieures noires , dorées, avec une
bande jaune ; antennes très-longues.
35. Alucite Sulzelle.
Ailes fupérieures d'un noir doré , avec une
bande dorée ; antennes très-longues.
16. Alucite viridelle.
Noire ; ailes fupérieures d'un vert doré ;
antennes longues , blanches.
37. Alucite cuprelle.
Ailes fupérieures cuivreufs , dorées , lui-
fautes; antennes très-longues.
38. Alucite fafcielle.
Ailes fupérieures dorées, avec une bande
noirâtre ; antennes blanches à leur extrémité.
39. Alucite Podaelle.
Ailes fupérieures noires , avec une bande
blanche ; antennes médiocres.
40. Alucite. Ilriatelle
Ailes fupérieures , avec des raies jaunes,
& une bande jaune, bordée de couleur de cuivre
41. Alucite fulphurelle.
Ailes fupérieures noirâtres , dorées , avec
deux taches jaunes , oppofées , fur chaque ;
ailes inférieures jaunes.
42. Alucite formofelle.
Ailes fupérieures d'un jaune ferrugineux, ;
avec deux raies courtes , obliques , blanches ,
dont l'une pojlérieure plus grande.
43. Alucite feftinelle.
Ailes fupérieures blanches, avec deuxtaches
noirâtres , & l'extrémité blanche.
44. Alucite oppofitelle.
Ailes fupérieures noirâtres, avec deux taches
jaunes , oppofées ,fur chaque ; ailes inférieures
A L U
I. Alucite lyloftelle.
Alvcita Xylofttlla. Fab.
Alucita alis cinereo fufcis , vitta dorfali com-
muai finuata a/ou. Fab. Syjl. ent. pag. 66-j. n°. 1.
—Sp. inf tom. i. pag. 306. n°. I.
PhaUna Tinea Xyloftella alis cinereo-fufcis :
vitta aorfali commuai albo-flavefcente abbreviata.
Lin. Syft. nat. pag. 890. n°. 589. — Faun. fuec.
n°. 1390.
Roesel. Inf. tom. i.phal. 4. pi. 10.
Tinta cinerea , dorfo vitta longitudinali alba.
Geoff. inf. tom. t. pag. 19J. n° , 3 j.
La teigne à bandelette blanche. Geoff. ib.
Tinea fifymbrella , Wien ver{. pag. 140. n". 46.
Cette alucite a près de trois lignes & demie de
long. Elle porte les aîles réunies par leur bord
interne , penchées de chaque côté , en forme de
toît , mais un peu relevées en arrière , en queue
de coq. Les lupérieures font d'une couleur cendrée ,
plus ou moins obfcure , avec une ligne blanche,
a leur bord intérieur, qui fe relferie & s'élargit
alternativement : à côté de cette ligne , la couleur
de l'aile eft plus foncée. Le bord poftéricur eft
frangé. Les aîles inférieures font d'une feule couleur
cendrée , un peu ardoifée : tout leur bord eft frangé ;
mais la frange interne eft beaucoup plus grande. La
partie lupérieure de la tête &ducorcelet elt blanche.
Les antennes font un peu plus courtes que le corps :
elles font d'un gris blanchâtre , entrecoupées d'an-
neaux cendrés , obfcurs.
Elle fe trouve en Europe. La chenille vit fur une
efpècc de Chèvre-feuille. ( Lonicera Xilofteum. Lin. }
1. Alucite julianelle.
Alucita Julianella. Nob.
Alucita grifta ; alis anticis grifeis , vitta finuata
fufca , margine poftico nigro. Nos.
Petite phalène à antennes en filets , à aîles en
queue de coq , d'un gris blanchâtre , à bande lon-
gitinale brune ; d'une chenille plieufe de la ju-
liane. Dec Mém. tom. 1. pag. 700. //. 16. Jig.
Jj , 16.
Petite chenille à feize jambes, verte, à points
noirs, qui mange les feuilles d'une efpèce de ju-
liane , qu'elle raiîemble en paquet. Deg. Mém. tom.
J- P"g- 394- V1- 16- h- \- z- i-
Cette efpèce rertemblc à la précédente pour la
forme & la grandeur. Les antennes font blanchâtres ,
un peu plus courtes que le corps , compofées de beau-
coup d'articles courts , «n peu grenus , prtfque
coniques. La partie lupérieure de la tète &. du cor-
celet font d'un gris bla; châtre ; les cotés font
bruns. Les aîles lupérieures font grifes ; on y
voit , au milieu , une ligne longitudinale , large ,
f t • » Il ' / & I I 1 ^ ^
Iinuee , qui s unit , d un coté , au brun de la tête S:
du corcelet , & qui , de l'autre , va fe terminer a
une bande tranfverfale , qui occupe le bord infé-
rieur de l'aîle. Les aîles intérieures font d'une feule
couleur grife , un peu ardoif.'e. Tout le refte du
corps eft d'un gris cendré , plus ou moins obfcur.
A L U
np
Elle fe trouve en Europe ; la chenille vit fur la
Julienne , 8c fur quelques autres plantes de la fa-
mille des Crucifères. Voye^ ce que nous en avons
dit au commencement de cet article.
3. Alucite éphippclle.
Alucita ephippella. Fab.
Alucita alis pallid'e auratis , vitta dorfali nivea y
fafeia aurea. Fab. Gen. inf. mant. pag. 197. — Sp.
inf. tom. 1. pag. 30*. nq . 1.
Tinea pruniella. Wien vert. pag. 141. n1". 7J.
Elle eft petite : elle n'a guère plus de deux
lignes & demie de long : tout le corps eft d'une
couleur grife argentée. Les antennes font grifes ,
mais , vues à la loupe , le bout de chaque anneau
paroît un peu obfcur. La partie fupérieure de la tète
& du corcelet eft d'un blanc de neige. Les aîles
lupérieures font d'une couleur pâle , un peu dorée :
on y voit , à leur bord interne , une large ligne
longitudinale , commune aux deux aîles, d'un blanc
de neige , contiguë à la couleur blanche du corcelet
& de la tête , coupée par une large bande dorée.
Les aîles inférieures font d'une couleur cendrée,
oblcure.
Elle fe trouve en Europe , dans les jardins & dans
les champs.
4. Alucite dentéclle.
Alucita dentclla. Fab.
Alucita alis fufcis , apice adfcendentibus , vitta
dorfali communi unidentata alba. Fab. Syft. ent.
66-j. n°. %. — Sp. inf. tom. 1. pag. 306. n°. 3.
Tinea karpclla Wien. vert. pag. 136. n". jo.
Cette alucite a plus de cinq lignes de long. La
partie lupérieure de la tête & du corcelet font d'un
blanc de neige , quelquefois un peu jaunes ; ies
côtés font ferrugineux. Les aîles font brunes , ua
peu ferrugineufes , en queue de coq, terminéas
en pointe plus recourbée que dans les autres efpèces ;
on voit , à leur réunion , une large ligne longitu-
nale, commune, blanche, ou d'un jaune blanc,
avec une petite dentelure de chaque côté. Les ailes
inférieures font brunes , fans taches. Tout le corps
eft d'un gris blanc.
Elle fe trouve en Europe, dans les bois. La larve
vit fur le Chèvre-feuille. Elle eft rare aux environs
de Paris.
5. Alucite fylvclle.
Alucita fylvclla. Fab.
Alucita alis flavo-auratis 3 fafciis duabus fufcis
oiliquis. Fab. Syft. ent. pag. 667. n°. 3. — Sp.
inf. tom. 1. pag. 306. n". 4.
Phahnu liiez fylvella alis lutefeentibus : fafei-s
duabus fenugi,icis ooliquis. Lin. Syft. nat. pag.
893. a . 413.
Tinea auratu , alis juperioribus cruce decujfata
fujej-ruira. G OFF. inf. tom. 1. pag. 1 %6. n". 10 ?
La teign x de St. André. Geoff. ib.
Elle a a ; s lignes de long : elle eft alongée ,
120 A L U
étroite , & eilc porte fesaîles réunies , penchées , rele-
Tees en arrière , en cjueuc de coq. Elle eft toute
d'un jaune doré. Les antennes font prefque de la lon-
gueur du corps de l'infecte , & compofées d'anneaux
oblcurs & jaunâtres. Les aîles fupérieures font d'un
jaune doré ; on y remarque , fur chaque , deux
bandes obliques, d'un rouge obfcur, qui, par
leur réunion au bord interne , femblent former une
cfpèce de croix de St. Audré.
Elle le trouve en Europe , dans les bois.
6. Alucite lucelle.
Alvcita lucella. Fab.
Alucita alis Ravis immaculatis ,capite thoraeeque
tliveis. Fab. Syft. ent. pag. 66-j. 1°. 4. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 307. n". 5.
Tinea antennella. Wien. verç.pag. ijj. n". 19.
Elle a environ quatre lignes de long. Elle porte
fes aîles réunies par leur bord interne , penchées
& relevées en arrière en queue de coq. Les an-
tennes , les antennules , le corps & les pattes font
d'un gris jaunâtre. Les antennes font un peu plus
courtes que le corps ; vues à la loupe , le bout de
chaque anneau paroît noirâtre. La tête & le coreelet
iont d'un blanc de neige : les yeux feuls font noirs.
Les aîles fupérieures (ont d'un jaune un peu rouf-
fâtre, fans aucune tache : les inférieures font d'un
gris ardaife , fans tache.
Elle fe trouve en Europe , dans les bois. Elle
n'eft pas commune aux environs de Paris.
7. Alucite alpclle.
Alucita alpella. Fab.
Alucita alisjlavis maculis olivaceis. Fab. Mant.
inf. tom. z. pag. 154. ;z". 6.
Elle rcifemble parfaitement à V alucite lucelle. La
tète & le coreelet font jaunes , fans taches. Les
aîles fupérieures font jaunes , avec quelques taches
olivâtres. Les inférieures font cendrées.
Elle fe trouve fur les montagnes de l'Autriche.
8. Alucite flavellc.
Alucita flavella. Fab.
Alucita alis fufeis , vitta communi dorfali abbre-
viata maculaquc flavis. Fab. Syft. ent. pag. 66j.
n°. f- — Sp. inf. tom. z. pag. 301. n". é.
Tinea majorelia. Wien verr. paf. 141. n°. 1.
Elle a la forme des efpèces précédentes. Les aîles
fupérieures font d'un brun obfcur ; on y voit , au
bord interne , une ligne longitudinale , jaune , qui
ne va guère qu'au milieu , & une grande tache de
la même couleur vers le bord externe.
Elle fe trouve au nord de l'Europe , dans les
bois.
9. Alucite Grandevclle.
Alucita. Grandevella, Patk,
Alucita fufco cinerea ; a'.is fuperioribus fufco
rufis , vitta maculaque Jiavis. Nob.
Alucita alis fuperioribus fufco ftavcfcentibus ;
A L U
linea curva , macula ovata filpkured verfus apicem :
inferioribus cinereis. Gustal Paykull. AHa Holm.
Juillet, i486.
Pkul&na probofcidella. Sulzer. Inf. lab. 13,
H- H-
Elle a environ cinq lignes de long. Tout le corps
en-deAous 8i les aîles inférieures font d'un gris cen-
dré , un peu foncé. Les yeux font noirs. La tête
& les côtés du coreelet font jaunes. Les aîles fu-
périeures font d'un brun roufsâtre , luifant , avec
une raie vers le bord interne, jaune, un peu courbée ,
plus large à la bafe qu'à l'extrémité , 6c une tache
ovale , oblongue vers le bord extérieur , un peu au-
deflbus du milieu de l'aile.
Elle fe trouve en Suède, aux environs de Paris, dans
les bois. La chenille a feize pattes ; elle eft légère-
ment velue , grife , avec la tête ferrugineufe ; le
premier & le dernier anneaux bruns.
10. Alucite vitelle.
Alucita vitella.'EAB.
Alucita alis cinereis , vitta dorfali margineque
poftico nigris. Fab. Syft. ent. pag. j68. ri»; 6. — Sp.
in/, tom. z. pag. 307. n°. 7.
PhaUna Tinea vitella alis cinereis : vitta dorfali
communi nigra , margine poftico atro-punciato. Lin.
Syft. nat. pag. 890. n°. j8z.. — Faun. fuec. 1)66.
Clerc. Icon, inf. rar. tab. 3. fig. 10. Vitella.
Tinea vitella. Wien. ver^. pag. 136. no. 41.
Cette efpèce varie beaucoup; elle eft d'une cou-
leur cendrée , plus ou moins obfcure , avec une
ligne longitudinale , noire , plus ou moins marquée.
Sa longueur eft à-peu-près de cinq lignes. Tout le
corps eft gris-cendré. Les aîles font penchées ,
mais réunies par leur bord interne : on voit , à cette
réunion , une large ligne longitudinale, noire , formée
par deux ou trois taches en lozange , les unes à la
fuite des autres ; toute l'aîle eft parfemée de points
irréguliers noirs, plus marqués vers le bord poftt-
rieur. Les inférieures font d'une couleur cendrée
très-foncée, fans aucune tache.
11. Alucite nyctémérelle.
Alucita nyttemerella. Fab.
Alucita alis anticis niveis : vitta communi dor-
fali dentata maculifque coftalibus atris. Fab. Mant.
inf tom. z. pag. zy4. n°. 9.
Tinea nyctemerella. Wien. verç. pag. 136. n°. 38.
La tête & le coreelet de cette efpèce font blancs.
Les aîles fupérieures font d'un blanc de neige ;
avec une ligne longitudinale , dentée , noire , tout
le long du bord interne ; quelques taches noires ,
au bord externe ; une petite raie de la même cou-
leur , vers la bafe ; une grande tache noire avec
un point blanc , vers le milieu ; enfuite une tache
prefque double , tranfvcrfale ; & enfin une petite
ligne vers l'extrémité. Les aîles inférieures font
brunes , obfcures , fans taches.
Elle fe trouve en Autriche.
A L U
ii. Alucite marginclle.
Alucita marginella. Fab.
Alucîta alis fufco nitidis , marginibus niveis .F ad.
Sp. inf. tom. t. pag. 307. n". 8.
Elle eft de grandeur moyenne. Les antcnnules
font épaiffes , bifides , d'un blanc déneige intérieu-
rement , noirâtres extérieurement. La tête cft blan-
che , & les antennes font noirâtres. Les aîles fupé
ricurcs font d'une couleur cendrée, noirâtre, lui-
fante , avec le bord intérieur & le bord poftéricur
d'un blanc de neige. Les aîles inférieures font blan-
châtres , fans taches.
Elle fe trouve en Angleterre , dans les endroits
où il y a beaucoup de genévriers.
13. Alucite biponétuelle.
Alucîta bipunciella. Fab.
Alucita alis fufeis , vitta commune dentata alba ,
tkorace niveo , puntlis duobus airis. Fab. Syft. ent.
pag. 66%. n°. 7. — Sp. inf. tom. t. pag. 307.
n°. 9.
Tinea bipunciella. Wien. verr. pag. 140. n°. y 4.
Elle eft beaucoup plus grande que Y^lucite vit-
telle. La tète & le corcelet font d'un blanc de
neige : on voit fur celui-ci deux points noirs ,
un de chaque côté. L'abdomen eft jaune. Les aîles
fupérieures font d'une couleur plombée , avec une
ligne longitudinale , commune , dentée , blanche ,
tout le long du bord interne : veri l'extrémité de
l'aîle , il y a une ligne tranfverfale , formée de
points noirs. Les aîles inférieures font blanches.
Elle fe trouve en Saxe. La larve vit du lichen
qui fe trouve fur le prunier fauvage.
14. Alucite granelle.
Alucîta granella. Fab.
Alucita alis albo nigroque variis , capite niveo.
Fab. Syft. ent. pag. 66t. n°. 8. — Sp. inf. tom. 1.
pag. 507. nQ. io.
PhaUna Tinea granella alis albo nigroque macu-
latis , capite albo. Lin. Syft. nat. pag. 889. n".
377. — Faun. fuec. n". 1413.
Tinea tota fufco-nebulofa , capite albido. Geoee.
Inf. tom. 1. pag. 186. n°. 11.
Leuwen. Epift. 1691. mart. 7.
La teigne brune à tête blanchâtre. Geoef. ib.
Reaum. Mém. tom. 3. pi. 10. fig. 14, 16.
Roesel. inf. phal. 4. tab. 11.
Tinea granella. Wien. vert. pag. 141. n°. 77.
Cette efpèce varie pour les couleurs , & fur-tout
pour la grandeur. J'en ai qui ont près de fix lignes
de long , tandis que le plus grand nombre a un
peu moins de quatre lignes. Tout le corps eft
d'une couleur cendrée, plus ou moins obfcure. La
tète eft couverte de poils fins , longs , d'un blanc
jaunâtre. Le corcelet eft cendré , fans taches. Les
aîles font grifes , ou cendrées , ou obfcures , avec
plulîeurs taches & pluficurs points bruns, irréçu-
liers , qui les rendent nébuleufes. Les aîles infé-
rieures font noirâtres , fans taches.
îUftoirt Naturelle , Infères. Tome I,
A L U i?.t
Elle fc trouve fréquemment dans les maifons en
Europe. La chenille fé nourrit de bled. Voyc^ ce que
nous en avons dit au commencement de cet article.
ij. Alucite ctréalclle.
Alucita cerealclla. Nob.
Alucita cinerea , alis planis , incumbentibus ,'
pallidè teftaceis. Nob.
Reaum. Mém. tom. x.pl. 39. fig. 18, 19.
Mém. de l'Acad. des Scien. Paris, ann. ij6t.
Elle eft un peu plus petite que la précédente :
elle porte fes aîles prefque parallèles au plan de
pofition , un peu en recouvrement. Tout le corps eft
d'une couleur grife cendrée. Les aîles fupérieures
feulement font d'une couleur pâte, briquetée , plus
ou moins claire & luifante : elles font quelquefois
d'une couleur pâle cendrée. Les inférieures font
cendrées , frangées à leur bord interne.
Elle fe trouve au midi de l'Europe. La chenille fe
nourrit du bled , de l'orge , de l'avoine, du mays , &c.
Voye-^ ce que nous en avons dit au commencement
de cet article.
16. Alucite bétulinelle.
Alucita Betulinella. Fab.
Alucita alis albidis apice fufco variis. Fab. Mant.
inf tom. t. pag. ij f. n". |j.
Elle reffemble beaucoup à la précédente ; mais
elle eft un peu plus grande. La tète & le corcelet
font blanchâtres. Les aîles poftérieures font eu
queue de coq , blanchâtres à leur bafe , & variées
de blanc & de brun à leur extrémité.
Elle fc trouve en Suède. La larve vit fur les aga-
rics du bouleau.
17. Alucite nivéelle.
Alucita niveella. F/iB.
Alucita alis niveis : maculis duabus marginalibus
fafeiaque média nigris , capite albo. Fab. Gênera inf.
mant. pag. 197. —Sp.inf. tom. 1. pag. 308. n". 11.
Elle eft de la grandeur de ['alucite granelle. Tout
le corps eft d'un gris cendré. La tête eft blanche.
Les aîles fupérieures font d'un blanc de neige , avec
une tache oblongue vers (a bafe du bord pofté-
ricur ; on voit encore , vers le milieu , une bande
oblique , qui a une dentelure , & vers l'extrémité ,
une petite tache marginale, noire. Les aîles infé-
rieures font d'un gris cendré.
Elle fe trouve en Angleterre.
18. Alucite lappelle.
Alucita Lappella. Fab.
Alucita alis pallidis , punEio nigro apice adfccn-
dentibus. le ab.. Syft. ent. pag. 66%. n". 9. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 308. n". a.
Phal&na Tinea Lappella, alis pallidis punSo nigro:
apice adfcendentibus . Lin. Syft. nat. pag. 885. «°.
378. —Faun. fuec. n°. 1417.
Clerk. Icon. inf. rar.pl. II. fig. ij ?
Tinea lappella. u'ien. verr. pag. 141. n°. 6.
Elle eft un peu plus grande que la précédente.
122 A L U
Les aîles font oblongues , un peu plus larges à leur
partie poftérieure , en queue de coq, de couleur Je
briques , pâle ou jaunâtre , avec un ou deux petits
points noirs. Les antennes font courtes, & les an-
tennules recourbées.
Elle fe trouve en Europe. La chenille vit dans
les fleurs de la bardanne. ( AraiumLappa Lin.,,)
19. Alucite perficelle.
Aiucita Perficella. Fab.
Alucita alis anticis emarginatls fulphureis ftri-
gis abireviatis obfcurioribus . Fab. Mant. inf. tom.
*•/ <g- -H- "°- '6-
Tinea perfictl.a. U' ien. ver[. pag. 3 19. n . 6-j .
Elle eft de grandeur moyenne. La tête & le cor-
celet font jaunes. L'abdomen eft cendré. Les ailes
fupérieures font d'un jaune de foufre , avec deux
lignes tranfverfalcs , courtes , plus obfcures que le
bord interne : leur extrémité eft échancrée. Les
poftérieures font cendtées S; ciliées de blanc.
Elle fe trouve en Autriche. La chenille fe nourrit
des feuilles du pécher.
10. Alucite afperelle.
Alucita afperella Fab.
Alucita alis anticis albidis : maculis duabus com-
munibus nigricaitibus apicc cmargmatis .F ab. Mant.
inf. tom. 1. pag. zjj. n°. 17.
PhaUna Tinea afperella alis albidis : macula com-
muni fufca : apicibus nigro punflatis rettlfis. Lïn.
Syfi. nat. pag. 891. n°. 397. — Faun.fucc. no. 1447.
Tinca afperella. Wien. ■vcr^. pag. 156 n°. 46.
Elle eft de la grandeur de la précédente. Les aîles
fupérieures font blanchâtres; leur extrémité eft échan-
crée , & toute l'echancrure eft noirâtre : on voit
aulli , fur le bord interne , deux taches noirâtres ,
communes aux deux aîles. Les inférieures font
cendrées.
Elle fe trouve en Europe.
11. Alucite coftelle.
Alucita coftella. Fab.
Alucita nivea alis rufo auratis , macula coftali
bafeos alba fufco punciata. Fab. Syft. ent. pag. 66%
n°. 10. — Sp. inf. tom. z. pag. 308. n°. 13.
La tête & le corcelet de cette efpèce font d'un
blanc de neige. Les aîles fupérieures font luifantes ,
d'une belle couleur rouflàtre un peu dorée , avec une
grande tache oblongue , noirâtre , fur laquelle on re-
marque quelques points blancs , placée vers le bord
extérieur de la bafe , & une petite raie blanche vers
l'angle poftérieur interne. Les aîles inférieures font
cendrées, fans taches.
Elle fe trouve en Angleterre , dans les bois.
zz. Alucite fcabrelle.
Alucita fcabn'lla. Fab.
Alucita alis fufco cinereis : punBis nigris eleva-
tis feabris. Fab. Mant. inf. pag. 197. ~ Sp. inf.
tom. 2. pag. 308. n°. 14.
A L U
PkcLna Ti-.ea fcabrella alis albis : dorfo nigroftria-
lis exafperatis , pa.pis fpinojis. Lin. Syft. nat. pag.
891. n". 396. — Faun. fuec. n° . 1446.
Tinea bifijfeiLt. Wien. verr. pag. 319. n°. 6%.
Elle reflemble beaucoup à ïa/ucite afperelle : Ces
antennes font blanches , de longueur médiocre. Les
antcnnules font avancées , bifides ; elles paroiflent
avoir une efpèce d'épine à leur partie fupérieure.
Les aîles fupérieures font oblongues , blanches ,
{triées ; les ftries font noires vers le bord interne ,
de forte que tout ce bord eft prefque noir ; mais
on y remarque des ftries formées par de petites
écailles relevées , qui font paroître cette partie très-
raboteufe. Les aîles inférieures font prefque noirâtres.
Elle fe trouve au nord de l'Europe.
zj. Alucite ariftelle.
Alucita ariftella. Fab.
Alucita albida , alis linea argentea. Fab. Syft. ent.
pag. 669. n°. 11. — Sp. inf. tom. 1. pag. 308.
n°; lS:
PhaUna Tinea ariftella albida , alis linea argen-
tea , pa pis porrectis capite longioribus ariftatis.
Lin. Syft. nat. pag. 894. n". 416.
Cette efpèce diffère un peu des autres : elle eft
mince , prefque linéaire, toute blanchâtre : elle porte
fes aîles roulées ; on voit au milieu des fupérieures
une ligne longitudinale d'un blanc argenté. Les an-
tennules font plus longues que la tête & le corcelet
pris enfemble ; elles font grofles, velues , avancées,
bifides à leur pointe.
Elle fe trouve en Europe.
14. Alucite caudelle.
Alucita caudella. Fab.
Aiucita alis fub caudatis teftaceis , linea poftica
fufca. Fab. Syft. ent. pag. 669. n°. iz. — Spec.
inf. tom. î.pag. 308. n°. 16.
PhaUna Tinea caudella alis teftaceis caudali linea
fufca, palpis porreSis. Lin. Syft. nat. pag. 894.
n". 417-
Elle eft de grandeur moyenne. Son corps eft amin-
ci. Les aîles fupérieures font briquetées ; elles ont
une ligne longitudinale noirâtre , & fe terminent pof-
térieurement en pointe alongée , formant prefque
une efpèce de queue.
Elle fe trouve en Europe.
zj. Alucite Enzenbergelle.
Alucita En^enbergeaa. Fab.
Alucita alis emarginatis fujc.s : vitta média ar-
gentea. Fab. Mant. inf. tom. z. pag. zj6. n°. 2Z.
Elle eft de grandeur moyenne. Les antcnnules
font avancées. Les aîles font étroites , nouatres ,
avec une large raie longitudinale , argentée , 1 [a ée
au milieu , qui ne va pas jufqu'au bord pcfféncu. ;
fur cette raie on apperçoit quelques petites lignes
noirâtres : le bord poftérieur de chaque aîle eft
échancré. Les aîles inférieures font cendrées , fans
taches.
A L U
Elle fe trouve en Autriche.
!<•. Aluc;tf. Sv/ammerdamcl'e.
Alucita Swaixm.t.ru<imelh. Fao.
ica al.s palliais immaculatis , antennis lon-
ffiffimis, Fab. Syjè. ent. pag. 669. n°. 15. — Spec.
inj. tom. 1. pag. 308. n". 17.
PhaUna Tinea S<v3.mme.tàam<d\a antennis longif-
fim's , atis jiavefeniibus pallidis immaculatis. Lin.
Syfi. nat. pag. 89J. -j". 414. — Faun.fuec. «o. 1391.
Clerk. Icon. inf. rar. tab. ii-.fig. I. Sirammer-
damclla.
TL.ca Swammerdamclla. Wien. vcr^_. pag. 141.
n°. 1.
Cette efpèce a environ cinq lignes de long : elle
. eft route d'un gris jaunâtre liùlant. Les antennes font
prefque deux fois plus longues que le corps. Les ailes
lupéricures font lurfantcs, d'un jaune pâle , cendré ,
fans aucune tache. Les inférieures font grifàtres ,
très-frangées.
Elle fe trouve en Europe. Elle n'eft pas rare aux
environs de Paris , dans les bob , en avril & mai.
17. Àiucite pilelle.
Alucita pilella. Fab.
Alucita a/is fufccfcentibus immaculatis t anten-
nis longijjimis. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. 15-6.
1°. 14.
Titea pilella. Witit. verr. pag. 141. n°. 6.
Elle relTemble à la précédente pour la forme & la
grandeur ; fes antennes font très-longues , blanchâ-
tres , jaunâtres à leur bafe. Les aîles font noirâtres
fans taches.
Elle fe trouve en Autriche.
18. Alucite Robertelle.
Alucita Robertclia. Fab.
Alucita anteanis longijjimis aibis', alis fufeis ,
angulj ani albo. Fab. Syfi. ent. pag. 669. n°. 14.
— Sp. inf. tom. 1. pag. 308. n°. I 8.
PhaUna TineaKobztï.ç\\aLantcn7iis longijjimis al-
bis , alis fufeis. Lin. Syfi. nat. pag. 896. n°. 419.
—Faun.fuec. n". 1394.
Cette efpèce reffemble beaucoup aux deux précé-
dentes : elle eft feulement un peu plus petite ; fes
aîles font noirâtres , avec une légère teinte cendrée ,
un peu dorée , & une tache blanche à l'angle pofté-
fieur interne de chaque aîle.
Elle fc trouve en Suède , fur les arbres fruitiers.
19. Alucite Frifchelle.
Alucita Frifchella. Fab.
Alucita antennis mediocribus , apice a Ibis , alis
fufco auratis. Fab» Sp. inf. tom. t.. pag. 309. «J. 19.
PhaUna Tinea Frifche!la^J/itt/zn/.f mediocribus apice
albis t alis fufco auratis. Lin. Syfi. nat. pag. 896.
n°. 455. — Faun. fuec. n°. 1396.
Tinea Frifchella. Fab. Syfi. ent. pag. 66$. n°. 48.
Tinea tuieella. Wien. verr. pag. 319. n°. 40 , 8z.
Je crois que cet infecte n'eft point une efpèce dif-
A L U
125
point d'autre différence que celle de9 antennes ,
& que d'ailleurs on les trouve conftamnunt en terrible.
Celle-ci a les «Miennes à peine plu» fosgSCâ que fc
corps , noires a leur bafe , blanchâtres a leur extré-
mité. Tout le corps eft d'un noir bronzé , luifant.
Les aîles fupéricmes font bronzées ,~ très-luifantes,
quelquefois un peu verdâtres , & plus fouvent noi-
râtres. Les inférieures font d'un noir violet.
Elle fe trouve dans toute 1 Europe.
Cet infecte eft très-commun , en printems , aux
environs de Paris, on le voit fouvent voltiger en
tris-grand nombre , vers le foir , avec ï'alucite Reau-
murelle.
30. Alucue Reaumurelle.
Alucita Reaumurella. Fab.
Alucita alis nigris extorfum deauratis antennis
longijfimis. Fab. Syfi. ent. pag. 67Q. n°. 17. — Sp.
inf. tom. l.pag. 309. n°. 2.1.
PhaUna Tinea Reaumurella antennis longijjimis ,
dis nigris extrorfum deauratis. Lin. Syfi. nat. pag.
89;. ra".'4iy. — Faun.fuec. no. 1 392..
Clerk. Icon. inf. rar. tab. n.fiu- 1. Reaumurella.
Tinea nigra , alis exterioribus deauratis , antennis
corpore dupio longioribus . Geofe. Inf. tom. 1. pag.
i«l.rt\%i.
La teigne noire bronzée. Geoff. ib.
Tinea Reaumurella. Wien. verr. pag. 143. n" . 16.
Cette efpèce reflemble parfaitement à ta précé-
dente 3 elle a environ trois lignes & demie de lono;.
Tout le corps eft noir & velu. Les antennes font lé-
tacées , deux ou trois fois plus longues que le corps ,
Se blanchâtres. M. Geoffroy obferve qu'elles font le
double de la longueur du corps dans les mâles , Se
qu'elles font encore plus longues dans les femelles :
il paroit , d'après cela, que cet illuftre auteur re-
garde cette efpèce -ci & la précédente comme la*
même. Les antcnnules font courtes , noires & très-
velues. La trompe eft à peine de la longueur du
corcelet; elle eft garnie , jufques vers fou milieu,
de poils fins , longs & noirs. Les aîles fupéricures
font noirârtes, avec un reflet bronzé, fouvent ver-
dâtre. Les inférieures font d'un noir violet . avec?
une grande frange bronzée.
Elle fe trouve dans toute l'Europe. El!
commune aux environs de Paris. On la voit
en troupe autour des arbres en mai. La t.
vit fur le faule , le bouleau.
31. Alucite Erxlebelle.
Alucita ErxlebeLa. Fab.
Alucita antennis mediocribus unicolorib: s t alis.
anticis fufco aureis , pofiieis nigris , capltc fulvo.
Fab. Mant. inj. tom. 1. pag. 1-6. n". 17.
Les antennes de cette efpèce font de
moyenne & d'une couleur un peu pâle.
fauve. Le corcelet Se les aîles fupérieures font d
Sérente de l'alucide Reaumurelle, puiCqu'il n'y a | couleur noirâtre, bronzée ou- dorée avec le borj
Q *
124.
A L U
poftérieur plus obfcur. Les pattes poftérieures font
longues & fauves.
Elis le troave en Allemagne.
3Z. Aluciti calthelle.
A lu cita Caltkelta. Fab.
Alucita aéra, alis anticis totis aureis cap! te
ferrugineo. Fab. Mant. inf. tpm. i. pag. xjé. n". 18.
VhaUr.a linea Calthella atra , alis fuperioribus
totis aureis , capite ferrugineo. Lin. Syfl. nat. pag.
%}$. n°. 411. — Faiin. Juec. n". 1431.
Ti.iea rafimitrella. W ien. ver^. pag. 141. »°. 1$.
ThaUna rufimitrella. Scop. Ent. carn. n°. (-49.
Elle relfcmble parfaitement à la précédente. Elle
eft noire ; fa tête feule cft ferrugineufe. Les aîles
fupéricures font entièrement dorées , ce qui la dis-
tingue le plus de la précédente.
Elle le trouve en Allemagne.
33. Alucite promulelle.
Alu.cita promulela. Fab.
Alucita antennis mediocribus , alis anticis fufco
aureis , pojlicis flavis } margir.e nigro. Fab. Mant.
i.if. tom. z. pag. ijrt. n". Z9.
Tinea pronubella. Wien. venr. pag. 14t. n". \6.
Elle reflemble beaucoup, pour la forme & la
grandeur, Àl'alucite calthelle ; elle n'en eft diftinéte
cju'en ce que les aîles inférieures de celle-ci font
jaunes , bordées de noir.
Elle fc trouve en Autriche.
34. Alucite Degéérelle.
Alucita Degcere.la. Fab.
Alucita alis atro aureis : fafeia jlava , antennis
longis. Fab. Syfl. ent. pag. 669. 15. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 309. na. zo.
P/ial&na Tinea Degeerella antennis longijfimis ,
alis atris .-fafeia a rgentea. Lin. Syfl. nat. pag. 895.
n°. 416. — Faun.fuec.n®. U93.
Clerk. Icon. inf. rar. tab. iz. fig. 5. Degeerella.
Phal&na Degeerella. Se OP. Ent. carn.n". 647.
Petit papillon à antennes extrêmement longues
<!c à trompe , dont les aîles font noirâtres , variées
d'un jaune doré & garnies d'une bande tranfvcrfale
du même jaune. Dec Mém. tom. 1. pag. 541. pi.
î*-fig- «3-
Petite phalène à antennes en filets , extrêmemenr
longues * à aîles dorées & traverfées d'une large
bande d'un jaune luifant. Deg. Mém. tom. 1. pag.
-ioi.pl. 11. fig. 13.
Tinea nigra , alis fuperioribus lineis longitudinali-
lus , fafeia lata tranfverfa , inferneque radiis plurimis
aureis , antennis corpore triplo longioribus. GeOpf.
Inf tom. 1. pag. 193. no. 19.
La coquille d'or. Geoef. ib.
Tinea Degeerella. Wien. verç. pag. 143. no. zj.
Cette belle efpèce a environ cinq lignes de long.
Elle eft remarquable par la longueur des antennes
qui eft ordinairement de quinze à vingt lignes :
«es antennes font noires à leur bafe , & blanches
A L U
dans tout le refte de leur étendue. La tête & le
corcelet font d'un r.oir bronzé , verdâtre. Les ailes
fupéricures font d'un jaune brun , doré , brillant ,
avec quelques petites lignes longitudinales noires ,
& une large bande d'un beau jaune, bordée de
chaque côte d'une ligne br«nc , violette , argentée ,
dent la couleur change fuivant les reflets de la
lumière. Les aîles inférieures font violettes noirâtres.
Le corps cft noirâtre, bronzé. Les pattes font
jaunâtres.
On trouve communément cet infecte dans ks
bois , dans tonte l'Europe.
3 y. Alucite Sulzelle.
Alucita Suhella. Fab.
Alucita antennis loagioribus ; alis nigro aureis :
fafia aurea. Fab. Mant. inf. tom. i. pag. Z57.
n". 1,1.
Phcl&na Tinea Sulzella antennis mediocribus ,
alis nigris : fuperioiibus fafia aurea. Lin. Syft.
nat. pag. 896. «o. 417.
Tinea Si ■I^el.'a.U' ien. ver£. pag. 143. «0. Z4.
Elle reflemble beaucoup à l'alucite Degéérelle ,
dont elle n'eft peut-être qu'une variété : mais les
antennes font un peu plus courtes ; celles du mâle ,
plus courtes que celles de la femelle , font épaillcs ;
la couleur des allés fupérieures cft d'un noir un
peu purpurin , avec une bande dorée.
Elle fe trouve en Europe.
36. Alucite viridelle.
Alucita viridclla Fab.
Alucita alis viridi-aureis , corpore atro , antennis
longis albis. Fab. Mant. inf. tom. 2. pag. Z57.
no. 33.
PhcLna viridella. Scop. Ent. carn. no. É45.
Tinea viridella. Wien. verç. pag. 14Z. rt". 4.
M. Fabricius remarque que cette efpèce eft peu
diitinéte de l'alucite Reaumurelle. Quant à nous ,
nous n'y voyons pas de différences. Celle-ci a le
corps noir, les aîles fupérieures d'un verd doré,
& les antennes longues & blanches.
Elle le trouve en Autriche.
37. Alucite cuprelle.
Alucita cupret'.a. Fab.
Alucita alis cupreo-aureis nitidis , antennis longij-
fimis. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. 257. no. 35.
Tinea cuprella. Wien. ver^. pag. 3Z0. tic. 44.
Voici encore une alucite qui n'eft peut-être qu'une
variété de la Reaumurelle , dont elle ne diffère que
par la couleur des aîles, qui eft, dans «ette efpèce- .
ci, d'une belle couleur rouge cuivreufe.
Elle fe trouve en Autriche.
38. Aluciti fafcielle.
Alucita fafciella. Fab.
Alucita alis auratis , fafeia fufca , antennis apict
albis. Fab. Syft. ent. pag. 670. n°, 18. — Sp. inf,
tom. 1. pag. 310. n°. xj.
A L U
Tinta Schijfermillcrella. Witn. vtrr. pag- 14*-.
n°. 20.
Elle reffcmble à Vahtdu Rcaumurel'.c pour la forme
& la grandeur. M. Fabricius obferve qu'elle vaut: ;
tancée elle a les antennes très-longues , avec la tète
& le corcelct noirs ; tantôt les antennes médiocres
avec la tète ferrueineufe & le corcelct doré. Dans
les unes & dans les autres, les ailes fupérieures
l'ont dorées , luifanrcs , avec une large bande noi-
râtre au milieu. Les inférieures fi l'.i d'un biun doré.
Elle le trouve en Angleterre.
39. Alucite Podaclle.
Al 0 cita ï'odaclla. Fais.
Alucita antennis mediocribu; , alis r.igris : fafeia
alla, ïah. Syjr. ent. pag. 670. n°. 16. — Spec. tnf.
tom. z.pag. 309. n". il.
PhaUna Tinea Podacila antennis mediocribus t
lis nigris fefeia albida. Lin, Syft. nat. pag. 496.
n°. 42S.
linta nigra , fafeia tranfverfa alba. Geoff. Inf.
tom. z.pag. 194. n". 31.
La teigne cordelière. Geoff. ib.
Elle a environ deux lignes & demie de long. Elle
elt toute d'un noir bronzé , luilanr. Les aîles fu-
périeurcs font coupées d'une bande blanche : en y
îemarquc encore quelquefois un point blanc vers
le bord extérieur.
Elle fe trouve en Europe dans les bois.
40. Alucite ftriatclle.
Alucita ftriatclLa. Fab.
Alucita alis auratis flavo ftriatis : fafeia média
fava cuf.ro rr.arginata. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag.
3 10. n°. 24.
Elle varie beaucoup : elle a la tète noire ou
fauve, les antennes très-longues , blanchâtres, ou
feulement un peu plus longues cjue le corps , velues
& noires à leur bafe , & blanches à leur extrémité.
Les aîles fupérieures font dorées , avec des ftries
jaunes, fur-tout vers leur extrémité ; le milieu brille
d'uue belle couleur cuivreufe , dans laquelle il y a
une bande jaune. Les aîles inférieures font d'un brun
doré , luifant.
Elle fe trouve dans les jardins , en Angleterre.
41. Alucite fulphurelle.
Alucita fulphurella. Fab.
Alucita alis anticis auratis : maculis duabus
fulphureis oppofitis , pojlicis jlavis. Fab. Syfl. ent.
pag. 670. n". 19. — Spec. inf. tom. 1. pag. 310.
Tinea alis fuperioribus ni gris , fafeia longitudi-
nal! , maculifquc duabus aureis , antennis medio
ulbis. Geoff. Inf. tom. t. pag. 198. /z°. 41.
La teigne à bande dorée , & anneau blanc aux
antennes. Geoff. ib.
Elle a un peu plus de trois lignes de long. Les
antennes font noires avec un peu de blanc vers leur
extrémité ; elles font un peu plus courtes que le
A L U
12;
corps, Si a/îez épaules à leur bafe. Les antennulcs
font roullcs. Tout le corps eft noirâ:te, bronzé. Les
aîles fupéiieurei font noirâtres , dorées , avec deux
taches jaunes cppofées , Un ptu au-deiîbus du mi-
lieu de chaque aile , l'une plus grande , triangulaire ,
au bord interne , l'autre plus petite, au bord externe.
On voit de plus , comme le remarque M. Geoffroy ,
mie ligné longitudinale dorée , près du bord intérieur ,
qui vu depuis le haut jufqu'a la moitié de Ta'le ;
mais elle ne p>aroît bien que dans l'infecte nouvel-
lement foui de fa chryfatidfc; Les ailes inférieures
font jaunes, bordés extérieurement de brun noirâtre.
On la trouve dans toute l'Europe. Elle ell allez
commune dans les bois , auï environs de Paris.
41. Aluciïe formofelie.
Alucita formojella. Fab.
Alucita alis anticis ferrugineo fiavis : ftrigis dua-
bus abbreviatis obliquis aiLis ; pofteriore maiore.
Fab. Mant. inj. tom. z.pag. 257. n". $9.
Tinea formofella. Wien. veij. pag. 140. n". 47.
Elle elt de grandeur moyenne. Les antennes ont
des anneaux blancs. Les aîles fupérieures font variées
de jaune & de ferrugineux; on y voit deux raies
blanches, courtes, obliques, placées vers le bord
extérieur, dont l'une, poftérietire , eft plus grande
que l'autre. Les aîles inférieures font noirâtres.
Elle fe trouve en Autriche.
43. Alucite. feftinelle.
Alucit 4 feftinella. Fab.
Alucita alis anticis albis : maculis duabus fufeis
apice fiavis. Fab. Mant. inf. tom. l.pag. 258. 72°. 40.
Tinea feftinella. Wien. verç. pag. 319. n". So.
^ Elle elt petite. Les antennules font blanches & noi-
râtres à leur bafe. La tête eft d'un blanc de neige.
Les aîles fupérieures , prefque linéaires , font blanches
à leur bafe , & jaunes à leur extrémité : elles ont au
milieu, deux taches noirâtres, entourées d'un cercle
blanc , placées l'une derrière l'autre. Les aîles infé-
rieures font noirâtres.
Elle fe trouve en Autriche.
44. Alucite oppofitelle.
Alucita oppofitclla. Fab.
Alucita alis fufeis : maculis duabus oppofitis fia-
vis , pofticis fufeis. Fab. Syft. ent.pag. 67c. n°. 20.
— Sp. inf. tom. 1. pag. 3 18. ko. 2.6.
Elle reilèmblc à X alucite fulphurelle : elle eft toute
noirâtre , point du tout luifaute. Les antennes font
a peine de la longeur de la moitié du corps. Les aîles
fupérieures ont chacune deux taches jaunes ; l'une,
plus grande , prefque triangulaire , au bord interne ;
l'autre , plus petite au bord externe. Les inférieures
font noirâtres..
On la trouve en Europe. Elle n'eft pas rare dans
les bois , aux environs de Paris.
ALVÉOLE, Favi cilla. On a donné le nom
d' alvéole , & plus ordinairement celui de cellule,
12(5
ALV
aux petites toges dans lefquclks tes abeille? domefh-
nues clivent leurs larves où dépofeut leur miel. Ces
a.véolçs font des tubes hexagones , dont le fond
ni jùiainkial Si rbrm.î &t trois lolanges ou de trois
vhombes , dont chacun eft une partie des trois alvéoles
qui fe trouvent à l'autre côté du rayon. Lorfque fa- j
heille veutconftruire un alvéole , «lie commence d'à- ,
bord , par en jetter , pour ainfi dire , les fondemens ;
elle façonne graffièrement un rhombe ; elle élève
enfuite, fur deux des côtés extérieurs, deux des
plans de l'alvéo e ; elle façonne un fécond rhombe &
l'unit au premier , en lui donnant l'inclinaifon qu'il
doit avoir , Si , fur les deux côtés extérieurs , elle
élève deux autres plans de l'hexagone; enfin, elle
conftruit le troilième rhombe auquel elle donne la
même inclination qu'aux deux autres , & elle élève
les deux derniers plans : l'alvéo e fe trouve alors
entièrement ébauché ; il n'a plus befoin que d'être
poli , façonné & aminci. Il y a , dans chaque ruche
d'abeilles', beaucoup d'ouvnères occupées ace tra-
vail qui parlent ainfi fucceffivement a la conftruc-
tion'd'un grand nombre de cellules; & tandis que
les unes font occupées à en former une nouvelle ,
les autres façonnent & perfectionnent les autres.
On a donné le nom de ccLute aux loges dans
lcfquelles les guêpçs élèvent leurs larves : il femble
que le mot alvéole ait été plus particulièrement
affeété aux loges des. abeilles , quoique celles-ci
foient plus ordinairement nommées celliues. Vaye^
Gâteau , Cellule.
Les abeilles conftruifcnt des alvéoles de trois
grandeurs différentes. Les plus grands, nommés
A L U
cellules royales , deftinés feulement à loger les
larves qui donnent des femelles, n'ont point une
figure hexagone; elles rerlèmbleut un peu à une
poire ; elles font très-maifives ; la matière feiv.blc
y être employée avec profulion. Rcaumur a calculé,
que la cire qui entre dans la compofuiou d'une
leule de ces cellules , fulfiroit a la conftruéïion
de cent cinquante cellules ordinaires. Elles diffèrent
encore des autres en ce qu'elles font perpendicu-
laires , au lieu que celles des mâles 8c celles des
mulets font horizontales. Les alvéoles , deftinés aux
mâles, font hexagones, & ne diffèrent, de ceux
deftinés aux mulets , que parce qu'ils font un peu
plus grands.
ALURNE, Aivzxvs. Genre dfe&âsa delà
troilième feélion de l'ordre des Coléoptères.
Les Alurnes appartiennent à la famille des Chry-
fomèles , avec le (quelles ils ont beaucoup de rap-
ports , mais ils en diffèrent par la forme des an-
tennes , qui font filiformes , d'égale épaiffeur dans
toute leur longueur , & compolées d'articles cy-
lindriques , au lieu que celles des Chryfomèles vont
un peu en groilîffant , & font compofées d'articles
grenus , prefque arrondis. Les Alurnes reilémblenc
aulli aux Erotyles , mais les antennes de ceux-ci
font terminées par trois articles plus gros que les
; autres , Se prefque en malle. Le nombre & la figure
des pièces des taries les difriugue fufEfammenc de
la famille des Ténébrions.
Ces infectes font exotiques , Se très-rares dans
les collections de Paris.
Suite de t Introduction à l'Hlftoire Naturelle des Infectes.
117
A L U R N E.
A L U R N V S. F a a.
TENEDRIO. S u l t.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes , plus longues que le corcelet : articles
cylindriques , prefque égaux , très-diftin&s.
Bouche avec deux mandibules , deux mâchoires , & quatre an-
tennules.
Mâchoires bifides.
Antennules inégales; les deux antérieures un peu plus longues,
filiformes , couipofées de trois articles prefque égaux ; les poftérieures
prefque filiformes , compofées de trois articles , dont le premier plus
court, plus petit que les autres.
Tarfes divifés en quatre articles ; pénultième article large , bifide ,
garni de houppes, en-deflbus.
ESPÈCES.
i. Alurne tricolor.
Noir i corcelet rouge , inégal ; élytres
jiunts.
2. Alurne groffe-cuifTe.
Vert bronzé ; cuijfes pojlérieures grojfes &
dentées.
3. Alurne dente.
Tout noir ; cuijfes pojlérieures grojfes &
dentées.
4. A LURNE violet.
Violet foncé; corcelet prefque cylindrique ;
cuijfes pojlérieures grojfes , avec une légère
dentelure.
B
128
ALB
i. Alurne tricolor.
Alurnus grujfus. Fab.
Alurnus ater , tltorace coccineo , elytris fia-vis .
Fab. Syft. ent. pag. 514. n°. 1. — Sp. inf. corn. 1.
pag. nj. n°. 1. _
Le corps de cet infecte eft noir. Les antennes
foin noires , filiformes , de la longueur de la moitié
du corps. Le corcelet eft raboteux , un peu aplati,
terminé en pointe aiguë de chaque côté de fa baie ;
il eft rouge , avec le bord poftérieur noir. L'écuilon
eiï noir & prelque rond. Les élytres, plus grandes
& plus longues que le corps , font jaunes, légère-
ment ponctuées , & un peu relevées en bolle , à
leur baie. Les pattes font noires : les tarfes font
larges, & très-garnis, en-deilous, de houppes.
On trouve cette cfpèce aux Indes orientales.
z. Alurne groflc-cuifTe.
Alurnus femoratus . Fab.
Alarnus viridi-mieus , femoribus tibiifque pof-
tîcis deitatis. Fab. Spec. inf. tom. i.pag. 1 1 5. n". i.
Drury. Illufl. tom. i. pi. 34. fig. j.
Tenebrio viridis. 'Sulz. Inf. tab. 7. fig. 8.
Cet infecte a environ un pouce de long , & quatre
Hsnes de large. Tout fon corps elt d'une couleur
verte bronzée. Les antennes , compolees de onze
articles égaux & prefque cylindriques, font noires
à leur extrémité , & de la longueur de la moitié du
corps. Le corcelet eft plus étroit que les élytres ,
& un peu plus large à fa partie antérieure qu'à fa
partie poftérieure. L'écuflbn eft petit. Les cuiilcs
poftéricures font longues & renflées ; elles ont , à
la partie inférieure, vers leur articulation avec la
jambe , une dent groile & très-forte. La jambe eft
alongée , & terminée par trois dents , dont deux
petites , & une beaucoup plus groife.
Il fe trouve aux Indes orientales.
3. Alurne denté.
Alurnus dmtipes. Fab.
Alurnus niger femoribus tibiisque pofticis dentatis.
Fab. Niant, inj. tom. t. pag. 66. nn. 5.
Cette efpèce relfcmble beaucoup à la précédente ;
mais elle eft toute noire. Les cuilTes poftéricures font
grefles , & munies , à leur partie inférieure, de deux
fortes dents. Les jambes font longues , un peu ar-
quées , & terminées par crois dents.
On trouve cet infecte au cap de Bonne - Ef-
pérance.
4. Alurne violet.
Alurnus vio/aceus. Nos.
Alurnus nigro violaceus ; thorace fovi fubcy~
lindrico ; femoribus dentatis , tibiis fimplici-
biu. Nob.
Il reflemblc beaucoup aux précédens ; il a en-
viron dix lignes de long & quatre de large. Tout
fon corps eft d'une couleur violette foncée. Les
antennes font d'un noir violet , & de la longueur
de la moitié du corps. Le corcelet eft d'une épaif-
A M Y
feur égale dans toute fa longueur. On y voit une
ligne longitudinale peu enfoncée. L'écuflbn eft très-
petit. Les élytres font lifles & finement pointillécs.
Les cuifles font longues , renflées , & munies en*-
deflous d'une petite dent. Les jambes font longues ,
légèrement courbées & fimples.
M. Mauduit m'a dit avoir reçu cet infecte de
Cayenne.
AMYMONE , Amymone. M. Othon Frédéric
Muller a établi une claflc d'infectes microfeopiques
fous le nom de Entomofiraca , feu infecta teflacea ,
infectes te/lacés , compofée de plufieurs genres , dont
celui de l'Amymone fait partie. Voye^ Entomos
traça.
CARACTÈRES DU GENRE.
Deux antennes.
Quatre pattes.
Un feul œil.
Tcft
ilve.
Par la figure que M. Muller demie de ces
infectes , il paroît qu'ils ont fix pattes & point d'an-
tennes : je dis fix partes , parce que les deux an-
térieures font femblables aux quatre autres. Si ces
animaux microfeopiques méritent d'être placés parmi
les infectes , pourquoi auroient-ils plutôt quatpe
pattes & deux antennes que fix pattes & point
d'antennes ? Quant à l'œil , ces infectes font fi
petits , que le microfeope peut bien n'avoir montré
qu'un feul œil , & y en avoir réellement deux très-
rapprochés. On fait à préfent que les Monocles ,
qu'on avoit regardés comme n'ayant qu'un œil ,
en ont réellement deux.
ESPÈCES.
1. Amymone. Satyre.
Amymone Satyra. Mull.
Tefi ovale ; antennes obtufes , étendues verti-
calement.
Amymone tefta ovata antennis obtufis verticalitet
extenfis. Mull. Entom. pag. 41. tab. t. fig- 1-4.
— Zoolog. dan. prodr. 1379.
Baker. Microfcop. pag. 408. tab. 12. fig. 13 , if .
Satyr.
Eichh. Microfcop. pag. 41. tab. 3. fig. P.
Nature. 10, Stiik. f. 104. tab. 1. fig. 10, 11.
Il a environ une demi -ligne de long.
Antennes roides , cylindriques , compofées de
deux articles , débordant un peu le teft per-
pendiculairement, & terminées par trois poils très-
courts.
CE il placé cn-deflbus, entre les antennes , comme
un point noir , tranfparcnt au milieu.
Pattes antérieures groflès , bifides ; la jambe
fupérieure
A M Y
fupiricurc , plus grande ^iic l'autre, eft terminée
par trois foies ou poils aufli longs que toute la
patte , dont deux droits , étendus , & le troiliènic
plus long que les deux autres , articulé Se fléchi
vers le corps , félon la volonté de l'infecte. La jambe
intérieure , plus petite que l'autre , eft terminée
par deux poils très-courts : l'une Se l'autre ont
leur cuuTc allez grolfc.
Pattes poflérieurcs plus courtes que les antérieures ,
(impies , mais bifides dans quelques individus , Se
paroilîant former une troilième paire de pattes , plus
petites que les autres : elles débordent à peine le
teft , Se font terminées par deux poils. Les cuiJlcs
font un peu velues.
Queue aiguë, tronquée, fendue jufqu'au milieu ,
terminée par un aiguillon & un paquet de poils.
Teft ovale , plat , membraneux Se tranfparent ,
de forte que tout l'animal paroît tranfparent.
Le corps , au-deflous des antennes , a un fegment
de cercle, enfuite un triangle à angle très-aigu,
qui s'avance Se qui paroît partager le corps en deux
lobes ovales , noirâtres : le tout fe meut enfemblc
d'un mouvement périftaltique.
M. Muller donne aufli la figure d'une variété ,
qu'il foupçonne être l'autre fexc , dont le teft n'eft
point aigu poftérieurement , mais eft comme échan-
cré , & terminé par deux poils.
Il fc trouve fréquemment dans les eaux douces
& pures du Danemarck & de la Norwège.
i. Amymone Silène.
Amymone Silena. Mull.
Teft ovale , un peu large , antennes étendues obli-
quement.
Amymone tefta m'ait latiuficula antennïs oblique
extenfa. Muller. Entom. pag. 44. tab. t. fig- It —
15. — Zoolog. dan. prodr. 1580.
Il eft plus petit que le précédent.
Antennes composées de deux articles, portées
obliquement de chaque côté, Se terminées par deux
poils.
(EU placé entre les antennes , paroilEmr dans
quelques efpèces comme un point carré , diftindt.
Vers le bord antérieur du teft , on veit deux
petits points diftans , très-noirs, qui font peut-être
les véritables yeux ou d'autres petits yeux : dans
quelques efpèces , c'eft le grand , dans d'autres , ce
font les petits qui ne font point apparens.
Pattes (impies , compofées de deux articles , Se
terminées par deux ou trois poils : au-deflous des an-
térieures , on voit une appendice ovale , fans poils.
Teft large , prefque opaque , quelquefois jaunâtre ,
échancré poftérieurement, & terminé , a chaque
angle de l'échancrure , par un poil inégal.
On voit fur le derrière, vers la queue, un point
orbiculaire , tranfparent, muni, au centre, d'une
efpècc de prunelle mobile; & la queue eft terminée ,
à l'endroit de l'échancrure, par deux verrues garnies
de poils.
Il fe trouve moins fréquemment que le précé-
Jiïftoire Naturelle , Infcâes. Tome I.
A M Y
129
dent, dans les eaux douces du Danemarck & de la
Norwège. M. Hcrmaun l'a trouvé aufli à Strasbourg.
j. Amymone Ménade.
Amymone Munas. Mull.
Tcft ovale ; antennes étendues horizontalement j
corps tronqué à fa bafe.
Amymone tefta ovali , antennïs hcri^ontaliter
extenfis , corpore bafi truncato. Mull. Entom. p^g.
4j. tab. 1. fig. 18, 19.
Il eft plus petit que les précédens.
Antennes vibrant horizontalement , inférées fous
le bord antérieur du teft , ayant un feul article
oblong , aminci vers l'extrémité , Se terminé par
deux poils.
(EU placé au milieu , au-deflus des antennes ,
comme un point très-petit.
Pattes fimplcs , un peu plus courtes q'ie les an-
tennes inférées à la poitrine , Se terminées par un
poil qui dépafle un peu le bord du tcft.
Teft fauve ovale, convexe fupérieurcment j corps
débordant le tcft poftérieurement, tronqué, muni
d'un poil à chaque angle de la troncature. Tout le
corps de ce petit animal paroît comme reflerré.
On voit une tache fpherique au milieu du ventre,
vers fa partie poftérieurc , qui eft peut-être fa vulve.
Ce petit animal fe plaît à nager fur le dos. On le
trouve rarement dans la mer, en Danemarck Se en
Norwège.
4. Amymone Faune.
Amymone Fauna. Mull.
Teft oblong ; antennes étendues , relevées.
Amymone tefta oblonga , antennïs fiurfum extenfis.
Mull. Entom. pag. 46. tab. 1. fig. j-8. — Zoolog.
dan. prodr. 1381.
Il eft figuré de la grandeur de X Amymone Sillne.
Antennes mobiles , compofées de deux articles,
Se Terminées par trois poils.
Pattes égales , (impies , terminées par quatre poils
longs.
Teft ovale, oblong, tranfparenr, terminé pof-
térieurement par une queue prefque carrée , un
peu échancrée , à angles faillans avec quatre poils
courts à chaqueangle. Le deflous du teft eft aplati :
le delîus eft convexe Se prefque boflu.
On le trouve dans les eaux douces du Danemarck
Se de la Norwège , parmi la lentille d'eau. Lemna.
5. Amymone Bacchante.
Amymone Baccha. Mull.
Tcft orbiculaire ; antennes étendues horizontale-
ment ; queue dentelée de chaque côté.
Amymone tefta orbicularï , antennïs korizonta-
liter extenfts , cauda utrinque denticulata. Mull.
Entom. pag. 46. tab. %. fig. y-11.
Il eft figuré de la grandeur du précédent.
antennes articulées , portées horizontalement, &
garnies de poils à leur articulation Se à leur extrémité.
Pattes antérieures dépafTant le teft, terminées
par quatre poils, dont le fupérieur tris-court, mu-
K
i?o
A N A
nies, en deflous, d'une appendice terminée par un
onglet. • ...
Pattes poftéiieures , terminées par trois poils pa-
rallèles à la queue, dont celui du milieu eft très-
long. On aperçoit , dans la dépouille du petit ani-
mal, que ces poils partent d'une bafe ovale.
Teft prefquc orbiculairc , muni antérieurement
d'un point en forme d'ceil : poftérieurement , un peu
au-delà du milieu, il eft convexe & paraît comme
coupé, formant, de chaque côté, un angle ou une
dent. Le relie du corps ou la queue , débordant le
teft, paraît être formé de trois fegmens , dont les
deux antérieurs fontarmés, de chaque côté, d'une dent
terminée par un poil ; le fegment poftérieur eft fendu,
& chaque diviiion eft terminée par un poil long.
Il le trouve rarement dans les eaux de rivières,
en Danemarck & en Norwège.
6. Amvmonf. Thyas.
Amymone Thyas. Mull.
Teft dilaté; antennes horizontales, en recouvrement.
Amymone tefta dilatata, antennis incumb entibus .
MVLL.pag.4j.tal>. i.fig. itf. 17.
Il reflémble à Y Amymone Silène ; mais il eft beau-
coup plus large , & il vit dans l'eau de mer.
Antennes horizontales ou appuyées fur le bord
antérieur du teft , terminées par deux poils.
<ïïï/diftinct, placé au milieu, vers le bord antérieur.
Pattes antérieures dichotomes : pattes poftéiieures
lîmples.
Teft large , comme tronqué antérieurement , ref-
ferré & obtus poftérieurement.
Il a été trouvé , en Danemarck , dans l'eau de
mer corrompue , confervée dans un vate pendant
quelques mois.
ANASPE , An as ris. J" ai établi , à l'imitation de
M. Geoffroy , dans l'Introduction à ce Dictionnaire ,
un genre d'infectes fous le nom d'Anafpe; mais après
un examen plus attentif, j'ai reconnu qu'il appai te -
noit à celui de la Mordclle, dont il ne diffère qu'en
ce que les troifième & quatrième articles des taries
des quatre pattes antérieures , font très - courrs ,
très-peu diftin&s , & paroiffent n'en former qu'un :
mais ii on examine ces petits infectes avec un bon
microfeope , on voit que ce qu'on prend d'abord pour
un feul article , en forme réellement deux ; on doit
donc les ranger dans la féconde Seûion de l'Ordre
des Coléoptères , & non pas dans la troifième. D'ail-
leurs les Mordelles ont, en général, le troifième
& le quatrième articles des tarfes allez courts; &
il y a des efpèces parmi elles qui les ont plus courts
les unes que les autres. Ainfi nous ne croyons pas ,
d'après cette feule différence , devoir établir deux
genres de ces infectes , qui fe reffemblent fi fort
par routes les autres parties. Voy. Mordille.
ANASPE NOIRE. (Geofp.) Voye^ Mordille
NOIRE.
ANASPE A TACHES JAUNES. (Geoef.) Voy.
MORDELLE HUMÉRALE.
AND
ANASPE A CORCELET JAUNE. (Gtorr. )
Voy. MORDELLE CORCELSV-J AU NE.
ANASPE FAUVE. (Geofï. ) Voy. Mordelli
JAUNE.
ANDRENE , Andrena. Genre d'infectes de la
féconde Section de l'Ordre des Hyménoptères.
Les Andrcnes font des infectes à quatre aîles nues ,
membraneufes , veinées , inégales , dont l'anus eft
armé d'un aiguillon retractible , caché dans le ven-
tre , & qui reffemblent beaucoup aux Abeilles , avec
lefquelles on les avoit confondus juiqu'à ce que
MM. Scopoli & Fabricius les en aient réparés pour
en faire un genre ; l'un , fous le nom de Nomade ,
Nomada , & l'autre , fous celui à'Andrène 3 Andrena.
Les caractères que M. Scopoli affigne au genre de
Nomade, qui répond à celui de l' Andrcne , font,
une trompe faite d'une efpècc de fiphon ou de
tuyau (fiphuncu/us):, & deux valves portant des
antennules. Voy. Annus IV. hiflor. natur. Leipjic.
1770. Les caractères que M. Fabricius affigne à ce
genre font une langue ou trompe ( lingua ) trifide
& pliée. ( Voye^ Syft. ent. pag. 376. — gen.
InJ. pag. 115.3 Reaumur ayant remarqué que la
trompe de ces infectes difProit de celle des Abeilles ,
leur avoit donné le nom de Proabeille. Voy. tom.
6. Mém. 4 d> 5.
Les Andrcnes ont beaucoup de rapports avec les
Abeilles & les Nomades : elles diffèrent des unes &des
autres par la forme &. le nombre des pièces de leur
trompe. La trompe de XAndrène eft divifée en trois
pièces, & celle de l'Abeille & de la Nomade eft divifée
en cinq. Une différence encore très-remarquable qu'on
rrouve , c'eft que le premier article des tarfes des
Andrcnes n'eft point aufli grand , ni auffi gros que
celui des Abeilles ; aufli ne fert-il point à ces in-
fectes pour le tranfport de leur cire. La plupart fc
fervent de cette matière pour la conftruction de
de leurs nids ou la nourriture de leurs larves ; mais
elles l'emportent au-deffous de leur ventre , ou parmi
les poils dont leur corps eft couvert. Les Andrenes
font en général plus alongées que les Abeilles , &
leur manière de vivre eft différente. Elles font leur
nid dans la terre ou dans de vieux murs : elles
vivent folitaires; la femelle feule conftruit fon nid1,
tait fa ponte , amafle la provifion néceffairc à la
larve , & l'abandonne enfuite.
Les antennes des Andrenes diffèrent peu de celles
des Abeilles ; elles font compofées de douze à treize
articles , dont h premier eft un peu plus long que
les autres, & prefque cylindrique ; le fécond eft
court & prefque arrondi; le troifième eft .o::ique,
& les autres font égaux entr'eux & cylindriques.
Elles ont leur inlertion à la partie antérieure de
la tête , & elles font affez rapprochées l'une de
l'autre à leur bafe.
La tête eft prefque de la largeur du corcelet :
elle eft aplatie en avant , & elle porte , à fa par-
tie fupéricure , trois petits yeux biles ,, ordinaire-
AND
ment difpofés en ligne courbe. Les grands yeux à
réfeau font ovales, alongés , peu faillans. Il ne pa-
raît pas qu'il y ait autant de différences entre ceux
du mâle Se ceux de la femelle , qu'il y en a entre
ceux des Abeilles.
La bouche eft compofée d'une livre fupérieurc ,
de deux mandibules , d'une trompe divifée en trois
pièces , & de quatre antennules. La lèvre fupérieurc
eft dure, prcfquc coria.ée, aplatie, étroite, alon-
gée , arrondie antérieurement , Se ciliée tout autour.
Les mandibules font très-dures , de la coniiftanec de
la corne , un peu alongées , & terminées par quel-
ques dentelures. La trompe eft divifée en trois
pièces ; celle du milieu paroît former une efpèce de
cylindre un peu applati , portant, au bout, deux an-
tennules filiformes , compofées de quatre articles ,
Se une langue courte, très-velue, pointue, placée
entre les deux antennules. Les deux pièces latérales
font minces , plates , ou convexes d'un côté , &
concaves de l'autre , appliquées contre la pièce du
milieu qu'elles femblent défendre : elles font cour-
bées vers leur extrémité , Se elles pottent , chacune ,
à l'endroit de la courbure , une antennule compo-
fée de fix articles. La langue qu'on remarque entre
les deux antennules poftérieures, peut s'avancer plus
ou moins en avant, ou fe retirer dans l'elpèce de
cylindre qui lui fert de gaîne. Il faut remarquer
que la flexion de la trompe des Andrenes eft diffé-
rente de celle des Abeilles Se des Nomades : celles-ci
ont l'extrémité de leur trompe dirigée en arrière ,
lorfqu'elle eft en repos; celle des Andrenes eft diri-
gée en avant ; fon extrémité eft cachée fous la
lèvre fupérieurc, entre les deux mandibules.
Le corps de ces infectes diffère peu de celui des
Abeilles : il eft, en général, un peu plus alongé ; il
eft légèrement velu , Se la plupart des efpèces ont
leur abdomen garni en-dcflous de poils ferrés, un
peu roides , qui leur fervent à emporter la poulîière
des étamines pour la conftrudion de leurs nids, ou
la nourriture de leurs larves. L'abdomen tient au
corcelet par un pédicule très-court ; il eft compofé
de fix anneaux , & terminé par l'anus , d'où forcent
les excrémens , l'aiguillon, les parties de la géné-
ration du mâle , Se les œufs de la femelle.
Les pattes font compofées de la hanche , de la
cuiffe, de la jambe, & du tarfe; celui-ci eft divifé
en cinq pièces , dont la première eft beaucoup plus
longue que les autres; le dernier article eft terminé
par deux onglets recourbés , au milieu defqucls on
Toit une efpece de pelotte.
Nous ne dirons rien de l'aiguillon ; il eft parfai-
tement femblable à celui de l'Abeille , dont nous
avons déjà parlé. Voye^ Abeille , Aiguillon. Il
paroît que le mâle eft privé de cette arme , puifqu'on
rencontre fouvent la plupart de ces infectes fans
aiguillon.
Les larves des Andrenes font des vers mois , blan-
châtres, fans pattes , dont le corps eft compofé de
treize anneaux , Se dont la tête , plus dure que le
refte du corps , eft pourvue de deux mâchoires affez
AND
131
fortes. Elles ont dix ftigmates de chaque côté , pat
le moyen defqucls elles refpirent.
On ne ttouve point, parmi les Andrenes , des rajl-
Icts ou des ouvrières , comme on en remarque parmi
les Abeilles Se les Guêpes : tout le travail eft fait par
la femelle ; c'eft elle feule qui creufe la terre , qui
confirait plufieurs cellules , qui rumallc la provi-
(ion néceflaire à la larve , Se qui ferme chaque cel-
lule. Le nid eft enfuuc abandonné par la mère ; mais
avant de l'abandonner , elle a pourvu à tout ; elle a
foigné les œufs ; elle a mis à côté la pâtée qui doit
furhre à la larve , Se elle a fermé exactement le
nid pour le jrauantir des Fourmis , Se des autres in-
fectes qui font très - friands de la larve Se de la
pâtée.
Il y a ordinairement deux générations de ces
infectes par an ; la première a lieu en printems ,
Se l'autre à la fin de l'été. Les larves de la féconde
génération palfent l'hiver dans cet état de latvc
ou de nymphe ; elles confument peu-à-peu leur pro-
vision ; leur croiflanec fe fait lentement , Se elles
ne <e montrent fous la forme d'infecte parfait qu'au
commencement du printems fuivaut. A peine nées ,
ces Andrenes s'accouplent, travaillent à la conftruc-
tion des nids , Se font leur ponte. En juin ou en
juillet , il doit en fortir les inlectes parfaits qui don-
neront tout de fuite la féconde génération , defti-
née à partir l'hiver fous l'état de larve Se de nym-
phe. Il eft probable que les infectes parfaits meurent
quelque tems après leur accouplement ou leur ponte.
D'après cela , la durée de la vie des Andrenes ne
feroit jamais d'un an.
Nous avons déjà dit que les Andrenes vivoient
folitaires , Se que les femelles étoient chargées feules
de la conftruction du nid. Plufieurs efpèces fe con-
tentent de creufer dans la terre de petits trous : elles
choififient plus volontiers des murs élevés en pierres
Se en terre , ou un terrera coupé verticalement.
Quelques autres choififient un terrein fablonneux, Se
fouvent du fable pur ; elles y creufent , dans une
direction horizontale ou verticale , des trous cylin-
driques , droits ou rarement coudés ; ces trous n'ont
guère que le diamètre qu'il faut pour IaiiTer palier
l'infecte; leur profondeur varie ; elle eft ordinaire-
ment depuis quatre jufqu'a huit pouces. C'eft an
fond de ce nid que les Andrenes conftruiLent leurs
cellules avec une matière qu'elles vont recueillir
fur les fleurs , qu'elles pétrifient , Se qui reffembre
à de la cire noirâtte ; elles emploient aufli différentes
matières , comme , par exemple , des feuilles d'arbres ,
ou même les pétales de certaines fleurs. Chaque cel-
lule eft exactement fermée , Se contient un œuf &
la nourriture néceflaire à la larve qui en fortira.
Cette nourriture eft un mélange de miel Se de cire ,
que l'Andrène recueille aufli fur les fleurs , 8e auquel
elle fait vraifemblablemeut fubir quelque prépara-
tion dans fon eftomac ; elle eft plus ou moins liquide ,
fuivant les efpèces ; elle a plus ordinairement 1«
conliftanee d'une pâte molle.
R 2.
Suite de l'Jntroduclion à VHïfloire Naturelle des Infectes.
A N D R E N E.
A N D R E N A. F a b.
N O M A D A. S c o p. A P I S. Lin. G i o f t.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, filiformes , compofées de douze articles; le
premier long & cylindrique ; le fécond prefque globuleux t ôc le
troifième conique.
Bouche munie de deux mandibules , d'une trompe divifée en trois
pièces , ôc de quatre antennules filiformes.
Abdomen joint au corcelet par un pédicule très-court.
Aiguillon fimple , pointu , caché dans l'abdomen.
Cinq articles aux tarfes ; le premier long & prefque cylindrique.
Corps velu.
Trois petits yeux liïïes.
ESPÈCES.
i. Andrène bleuâtre.
Noirâtre i légèrement velue ; abdomen
bleuâtre , avec le bord des anneaux blan ■
châtre.
l. A N D r! k-e laineufe-
Noire , couverte d'un duvet gris ; abdo-
men avec le bord des anneaux blanchâtre ,
ù h ventre Jauve , tris velu.
3. Andrène fpirale.
Noire, couverte d'un léger duvet gris ; abdo-
men courbé; extrémité des antennes en/pirale.
4. A n d r i n e cornue.
Noire ; abdomen avec le bord des anneaux
blanc en dejfus , trèsyelu en defbus ; corn/
courte, droite , obtufe , au devant de la têt, .
5. Andrène labice.
Noire , peu velue ; fécond & troifbne an-
neaux de t abdomen roux.
6. Andrène verdâcre.
Verte, bronze, couverte d'un duvet grisâtre.
7. Andrène cuivreufe.
Noire ; corcelet velu, roujfâtre ; abdomen
UJfe , cuivreux.
Saké de l'Introduction à VHijtaire Naturelle des Infectes. 1 3.3
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ANDRÉ NE. ( Infères).
8. Andrène bordée.
Noire; corceht pubifcent ; abdomen ferru-
gineux , avec le premier anneau noir , & h
bord des autres cendré.
9. AndrIne rouillée.
Noirâtre ; corcelet velu , ferrugineux ; ab-
domen cendré.
10. Andrène mineufe.
Noirâtre ; corcelet velu, roujfâtn ; abdo
men avec quatre\bandes blanchâtres.
ix. Andrène bicolor.
Noirâtre; corcelet velu, ferrugineux;
abdomen noir & /ans taches.
la. Andrène pubère.
Brune , noirâtre ; corcelet velu , roujfâtre ;
abdomen luifant , prefque lijfe.
13. Andrène tricolor.
Corcelet noir , velu & ferrugineux pofié-
rieurement ; abdomen noir , avec le bord des
anneaux blanc.
14. Andrène nègre.
Très-n :ire ; abdomen avec le bord des an-
neaux blanc.
15. Andrène rayée.
Noirâtre ; tête & corcelet couverts d'un
duvet verdâtre ; abdomen noir ; avec le bord
des anneaux bleu.
16. Andrène fafciée.
Pubefcente , cendrée ; abdomen noir, av.c
quatre bandes blanches.
17. Andrène à zqnes.
Noirâtre , pubefcente; abdomenavec quatre
bandes bleues.
18. Andrène patte-velue.
Noire , lijfe ; pattes postérieures couvertes
de poils blancs ; ailes obj "cures.
iç). Andrène velue.
Velue , ferrugineufe ; pattes postérieures
alongées , très-velues à leur extrémité.
20. Andrène liémorrhoïdale.
Noire; anus ferrugineux ; jambes pofté-
rieures roujfes.
ii. Andrène longue-trompe.
Noire ; abdomen jaune , noir à fa bafe ;
trompe très- longue.
22. Andrène bidenr.
Noire; abdomen noirâtre , avec cinq bandes
blanchâtres ; anus bi denté.
23. Andrène verte.
Tête d corcelet verts , bron\és ; abdomen noir.
24. Andrène à bandes.
Corcelet roux ; abdomen noir , avec quatre
bandes bleuâtres.
2 5. Andrène alongce.
Noirâtre, alongée; abdomen avec fix bandes
blanchâtres ; pattes jaunes.
26. Andrène maxilleufe.
Noire ; mandibules avancées ; abdomen
prefque cylindrique , velu & jaune endejfous.
H4
Suite de l'Itwoduclion à l'HiJloirc Naturelle des Infectes.
ANDRÉ NE. (Infeaes).
17. And rêne fomniflore.
Un peu velue ; abdomen prefque cylin
drique , courbé ; anus bidenté.
18. And rêne porte-anneau.
Noire , glabre ; front & anneaux aux jambes
d'un blanc jaune.
19. André ne patte-jaune.
Noire , luifante , un peu bronzée i pattes
jaunes.
30. Andrène annulaire.
Noirâtre i lèvre & jambes d'un blanc jaunâtre.
31. Andrène variée.
Noirâtre, bronzée ; lèvre jaune, avec deux
points noirs; abdomen avec des bandes jaunes.
31. Andrène ferrugineufe.
Noire ; abdomen d'un brun ferrugineux ,
avec l'extrémité noire.
33. Andrène rougeâtre
Noire ; tête & corcelet couverts d'un duvet
roujfâtre ; abdomen rougeâtre à fa baft.
AND
1. Andrène blcuâ::c.
Andkxxa ctrulefcens. Fab.
Andrena fufcafubviltofa ; abdomine c&rulefcente ,
incifurarum marginibus albicantibus. Fab. Syfl.ent.
pag. 376. n". 1. — Spec. inf. tom. 1, pag. 47 z.
n°. 1.
Apis arulcfcns. Lin. Syft. nat.pag. 955. n". zi.
— Faun. fuec. n°. 1696.
Cette Andn-ne varie pour la grandeur : clic a
depuis trois jufqu'à cinq lignes de long. Tout fon
corps eft d'un noir foncé , bleuâtre , légèrement
couvert d'un duvet blanchâtre. L'abdomen cfl lui-
fane , pointillé , avec quelques poils blanchâtres fur
le bord de chaque anneau. Les aîles font légère-
ment lavées de brun.
Elle fe trouve dans toute l'Europe , fur les fleurs :
elle fait fon nid dans la terre.
z. Andrène laineufe.
W.vMJ.v.i lanata. Nob.
Andrena. nigra , grifeo pubefens : abdominis feg-
mentorum marginibus aibicantibus , ventn l.ma rufa.
Nob.
Elle rcflemble beaucoup à la précédente : cl!e
eft toute noire , & légèrement couverte d'un duvet
gris blanchâtre. L'abdomen eft d'un noir bleuâtre,
luifant , avec le bord des anneaux blanchâtre : le
dellous eft couvert de poils fauves , qui fervent
à cet infecte à tranfporter la pouffière des étamines.
Je l'ai trouvée allez commune fur les fleurs , aux
environs de Paris Se en Provence.
3 . Andrène fpirale.
Andrena fpiralis. Nob.
Nigra , grifeo pubejeens ; abdomine ir.curvo , an-
tennis apicc convolucis. Nob.
Cette efpèce a environ cinq lignes de long. Tout
fon corps eft noit & légèrement couvert d'un duvet
cendré, tirant fur le fauve, fur l'abdomen. La
tète eft plus petite que celle des autres efpèces. Le
premier article des antennes eft plus gros & plus
long que les autres ; les trois derniers font roulés
6c forment un triangle. L'abdomen eft très-courbé ,
& armé , en-deffous , de deux ou trois épines , de
chaque côté. Les aîles font tranfparentcs & fans
couleur.
Elle fe trouve fur les fleurs , en Provence : elle
m'a été communiquée par M. Danthome , médecin
à Manofque.
4. Andrène cornue.
Andrena cornuta. Fai.
Andrena nigra ; abdomine fegmentorum margi-
nibus albidis fubtus pihfts , clypeo elevato , gibbo
obtufo. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. 19g. n°. z.
La tête de cette efpèce eft noire , & couverte
d'un duvet épais cendré : on apperçoit un peu au-
deflous de la bafe des antennes une corne courte ,
droite , aplatie , obtufe & prefque échancrée. Le
corcelet eft noir , & couvert , en deiïbus , de poils
AND
13?
cendres. L'abdopien eft noir , avec le bord des an-
neaux ciiiés de blanc en-deflus , &; très-velus en-
dcilciis. Les partes l'ont ciliées de noir.
Elle fe trouve fur les ilcurs , en Barbarie.
5. Andrène labi.:c.
Andrena labiata. Fab.
Andrena viliofa nigra} abdominis fegmento J'e-
cundo tertioque rufis. Fab. Sp. inf. tom. i. pag. 47 z.
»*. 1.
Apis hirfutie cinerta , pedibus labioque fuperiore
flavefeentibus ; abdomine gtabro nigro inc'.faris rufis.
Geoff. Inf. tom. z. pag, 4I4. n°. 11 ï
L'Abeille à lèvres & pattes jaunes , S: anneaux
du ventre fauves. Geoff. ib. ?
Je crois que l'efpècc que décrit M. Geoffroy
eft la même que celle de M. Fabricius. Voici la
defeription de celle de M. Fabricius. Tout le corps
eft noir & velu ; la lèvre eft jaune , & l'abdomen
à deux aiineaux ferrugineux ; elle varie rarement :
alors l'extrémité de l'abdomen eft d'un brun fer-
rugineux au lieu d'être noir. La defeription de
M. Geoffroy diffère peu de celle-ci. « Elle eft noire.
» Sa tète Se fon cqrcclct font couverts de poils
33 un peu gris. Sa lèvre fupérieure & fes pattes,
« à l'exception cependant des cuilîès , font d'un jaune
« un peu citron. Les cuilles font noires. Le ventre
« eft fiffe , d'un brun foncé & noirâtre , & le bord
" de chaque anneau eft d'un brun clair , tirant fur le
" fauve. Ses antennes font noires, & s'étendent prel-
5» que jufqu'au bas du corcelet ^.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs.
é. Andrène verdâtre.
Andrïna tnea. Fab.
Andrena unea grift fente pubefeens . Fab. Syft. ent.
Paë- 37 6- n°- *■• — *>p. inf. tom. 1. pag. 4-73.
»°. 3.
Apis t.nea. Lin. Syft. nat. pag. 9^5. n". zo.
— Faun. fuec. n". 169;.
Apis tota viridi cuprea. Geoff. Inf tom. i.pag.
41J. n". ij.
L'Abeille verdâtre & cuivrenfe. Geoff. ib.
Apis &nea. Scop. Ent. carn. n°. 8oj.
Elle a environ trois lignes de long. Tout fon
corps eft d'une couleur verdâtre bronzée , luifante,
& très-légèrement couvert de poils cendrés , un
peu rouiîâtres. On voit quelques poils grisâtres fur
le bord des anneaux de 1 abdomen. Les pattes font
peu velues , &; les poils font rouiîâtres.
Elle fe trouve allez communément fur les fleurs ,
dans toute l'Europe. Elle fait fon nid dans la terre.
7. Andrène cuivreufe.
Andrena cuprea. Nob.
Andrena nigra , thorace rufo xillofj y abdomine
fupra glabro nitente cupreo. Nob.
Apis nigra , kirfutie ftava ; abdomine fupra gla-
bro nitente cupreo. Geoff. Apis. n°. 6.
ïi*
AND
L* Abeille fauve à ventre cuivreux. Geoff. inf.
tom. z.pag. 41 !• n ■ É-
Elle eft un peu plus grande que la précédente.
Les antennes font noires , un peu plus longues que
la tète , &c aflez fines. La tête , le corcelet , les
pattes Se le deïious du ventre font couverts de poils
roux allez ferrés. L'abdomen eft lille , un peu bril-
lant & cuivreux.
Elle fe trouve aux environs de Paris , fur les
fleurs.
8. Andrène bordée.
Andrena marginatà. Fab.
Andrena thora.ee pubefeente ; ab domine ferrugineo ,
fegmentorum marginibus cinereis , primo Jégmento
atro. Fab. Gen. inf. mant. pag. Z46. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 473. n". 4.
Elle eft petite, & elle relTcmble un peu à la fui-
vante. La tète & le corcelet font noirs & couverts
d'un duvet cendré. Le premier anneau de l'abdo-
men eft noir : les autres font ferrugineux avec leur
bord cendré.
Elle fe trouve en Allemagne.
5. Andrène rouillée.
Andrena helvola. Fab.
Andrena tkorace ferrugineo y abdomine cineraf.
cente. Fab. Syft. ent. pag. 376. n°. 3. — Sp. i-f
tom. z.pag. 473. n°. 5.
Apis helvola rufu , vïllofa , oblonga,fubtus albida.
Lin. Syft. nat. pag. 955. n°. 16. — Faun. fuec.
n°. 1*95.
La tète eft noire. Le corcelet eft velu , ferrugi-
neux. L'abdomen eft noirâtre & moins velu que
le corcelet. Les pattes poftérieures font couver ces
d'un duvet ferrugineux.
Elle fe trouve en Suède , fur les fleurs.
10. Andrène mineufe.
Andrena fuccincla. Fab.
Andrena thoracc hirfuto , fulvo ; abdomine ni-
gro , cingalis quatuor albis. Fab. Syft. entom. pag.
378. n°. 14. — Sp. inf. tom. 1. pag. 474. n°. 18.
■Apis fuccincia tkorace Jîavefcente, fubvillofo ; ab-
domine nigro : cingalis quatuor albis. Lin. Syft.
nat. ptig. 9jj. n°. 18. — Faun. fuec. n°. 1694.
Reaum. Mém. tom. 6. pi. 1 x. fig. 9.
Apis nigra , tkorace hirfuto fulvo ; abdomine gla-
bro incifuris albis. Geoff. Inf. tom. z. pag. 411.
»°. 7-
L'Abeille mineufe à corcelet roux & velu. Geoff. ib.
Schaïff. Icon. inf. tab. ^z.fig. 5.
Elle eft de grandeur moyenne. Tout fon corps
eft noirâtre , mais la tête & le corcelet font cou-
verts d'un duvet gris fauve. L'abdomen a quatre
bandes d'un blanc jaunâtre , formées par des poils
eourts & ferres qui fe trouvent fur le bord des
a< peaux, Les pattes ont des poils fauves.
Cette Andrcne fe trouve dans toute l'Europe ,
fur les fleurs. Eli; fait fon nid dans la terre.
AND
11. Andrène bicolor.
Andrena bicolor. Fab.
Andrena tkorace xillofo ferrugïneo ; abdomine atra
immaculato. Fab. Syft. ent. pag. 376. n". 4. — Spec,
inf. tom. 1. pag. 473. n°. 6.
Cette efpèce reflemble beaucoup àla précédente :
elle en diffère en ce que l'abdomen eft nair Se fans
bandes ni taches.
Elle fe trouve en DSnemarck.
11. Andrène pubère.
Andrena pubefeens. Nob.
Andrena fufca , capite thoraeeque villofis rufis ;
abdomine nitido. Nos.
Apis fubhirfuta fufca ; abdomine nitido , pedibus
villofis. Geoff. Inf. tom. i. pag. 407. n°. z.
L'Abeille brune à ventre lilfe Si pattes velues.
Geoff. ib.
Elle a environ cinq lignes de long. Elle reflemble
beaucoup , pour les couleurs , à l'Abeille à miel :
elle eft plus alongée , tout fon corps eft d'une cou-
leur brune, mais la tète & le corcelet font couverts
d'un duvet rouflatre. L'abdomen eft luifant & très-
peu velu. Les pattes font couveries de poils rouf-
fàtres.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs. Elle
fait fon nid dans la terre.
13. Andrène tricolor.
Andrena tricolor. Fab.
Andrena tkorace nigro poftice villofo ferrugïneo ;
abdomine atro , fegmentorum marginibus niveis.
Fab. Syft. entom. pag. 377. n°. 5. — Spec. inf.
tom. 1. pag. 473. n". 7.
Elle eft de grandeur moyenne. Les antennes font
cylindriques , noires , avec le premier anneau jaune
en-delfods. La bouche eft jaune ; le corcelet eft
glabre & noir à la partie antérieure ; il eft velu &
ferrugineux à la partie poftérieure. L'abdomen eft
noir , avec le bord de chaque anneau d'un blanc
de neige.
Elle fe trouve en Amérique.
14. Andrène nègre.
Andrena nigrita. Fab.
Andrena atra , fegmentorum marginibus niveis.
Fab. Syft. ent. pag. 377. n°. 6. — Spec. inf. tom.
«• P"g- 475- a°- 9-
Elle reflemble beaucoup à la précédente ; mais
celle-ci eft toute noire , avec le bord des anneaux
de l'abdomen blanc.
Elle fe trouve en Amérique.
1 j. Andrène rayée.
Andrena cincta. Fab.
Ar.drcna capite thoraeeque viridi pubefeentibus ;
abdomine atro , fegmentorum marginibus cyaneis.
Fab. Spec. inf. tom. 1. pag. 473. n". 8.
Llle cil grande. Les antennes font noires. La tête
eft uoirâtre Si couverte d'un duvet verdâtre ; la
bouche
À N D
louche cft pâle ; le corcelet efb couvert d'un du-
vet verdàcre. L'abdomen eft noir, avec une baude
bleue fur le bord de chaque anneau. Les pattes
font noires , & les jambes ont des poils ferrugineux
à leur partie extérieure.
Elle le trouve fur la côte de Malabar.
16. Andrène fafriée.
Andrena fafciata. Fab.
Andrena cinereo pubcfcens ; abdomine atro , fafciis
quatuor ■ctlbis. Fab. Syft. ent.pag, 377. n°. 7. — Spec.
inf. tom. 1. pag. 475. n°. 10.
le ccrcelec de cette efpèce eft couvert d'un duvet
cendré. L' abdomen eft glabre , noir , avec le bord
des anneaux blanc. Les pattes font noires , & les
jambes poftérieures font couvertes de poils cendrés.
Elle le trouve en Amérique.
17. Andrène à zones.
Andrena çonata. Fab.
Andrena fubpubefcens fufca y abdomint fafciis
quatuor aruleis. Fab. Syft. eut. pag. 377. «°. 8.
^—Spec. inf. tom. 1. pag. 473. a°. n.
Apis zonarâ fubpuhefcens fufca y abdomine cin-
gulis quatuor curuleis. Lin. Syft. nat. pag. 3 jj. n°.
19. — Muf. Lud. Ulr. pag. 41 j.
Elle cft: de grandeur moyenne : les antennes font
noires. La tête cft: noirâtre , peu velue ; les yeux
font pâles ; la trompe eft: ferrugineufe & de la lon-
gueur du corcelet ; celui-ci eft velu , noir , avec quel-
ques poils pâles. L'abdomen eft ovale , glabre ,
très-noir, avec quatre bandes bleues, placées au
bord des anneaux. Les pattes poftérieures font très-
velues & cendrées.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
18. Andrène patte-velue.
Andrena pilipes. Fab.
Andrena atra glabra , pedibus pofticis clbo ciliatis ,
alis fufeis. Fab. Spcc. inf. tom. I. pag. 474. n°. iz.
Elle rellemble à la fuivanre pour la forme & la
grandeur. Elle eft: noire & glalr: ; le corcelet eft: d'un
noir obfcur , & l'abdomen d'un noir luifant. Les
aîles font noirâtres. Les pattes font noires , & les
poftérieures font couvertes de poils blancs.
Elle fe trouve en Italie.
19. Andrène velue.
Andrena hirfuta. Fab.
Andrena ferrugineo hirta , pedibus pofticis elortga-
tis apice hirfutijjimis. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag.
Z99. n". 14.
Elle a la forme des précédentes. Les antennes font
d'un noir de poix , avec leur bafe noire. La tète ,
le corcelet, & l'abdomen font couverts de poils fer-
rés , d une couleur cendrée , ferrugineufe : le def-
fous de l'abdomen eft glabre Si très-noir. Les pattes
font velues ; les poftérieures font alonçées ; les
cuifTes fout arquées , noires & velues ; les jambes
&. Jes tarfes font roux Si très-velus.
Elle fe trouve en Efpagne , fur les fleurs.
ii'ftoire Naturelle , Infectes, Tome I,
AND
137
10. Andrène hémorrhoïdale.
Andrena kimorroïdalis. Fab.
Andrena nigra, ano ferruginto. Fab. Syft. entom.
P"g- 3 77- "■"• 9- — Spcc. inf. tom. 1. pag. 474.
«°. 15.
Elle eft de grandeur moyenne. Tout fon corps
eft noir. La lèvre fupéricurc eft couverte d'un duvet,
cendré. L'extrémité de l'abdomen eft ferrugineux, &
les jambes poftérieures font roulles.
Elle fe rrouve dans les bois , en Suède.
11. Andrène longue-trompe.
Andres'a gulofa. Fab.
Andrena nigra y abdomine flaVo , bafi nigro , lin-
gua longijftma. Fab. Syft. eut. pag. 377. n°. \o.
— Sp. inf pag. 434. /z". 14.
Elle eft noire. La tête & le corcelet font couverts
de poils courts, noirs. La trompe eft de la longueur
du corps. Les pattes font noires; les jambes pofté-
rieures font comprimées, & leur partie extérieure eft
très-aiguë.
Elle fe trouve au Cap' de Bonnc-Efpérance.
11. Andrène bidenr.
Andrena bidentata. Fab.
Andrena abdomine fufco , cingulis quinque albidis l
ano bidenlato. Fab. Syft. entom. pag. 3 77. n". n.
— Spcc. inj. :om. l.pag. 474. n". If.
Les antennes font noires & de la longueur du
corcelet. La lèvre fupérieure eft jaune , velue , Se
échancrée. Le corcelet eft noir & couvert d'un duvet
cendré. Les aîles font tranfparcntes. L'abdomen eft
noir , avec cinq bandes blanches , & terminé par deux
dents. Les pattes font noirâtres ; les antérieures fout
alongées , jaunes , avec les taries ciliés.
Elle fe trouve en Amérique , dans la Nouvelle-
Hollande. Elle conftruit Ion nid contre les murs,
avec des feuilles d'arbres roulées.
11. Andrène verte.
A::r>RESA vinfeens. Fab.
Andrena capite thoraeeque viridi tncis y abdomine
nigro. Fab. Syft. eut. pag. 378. n". 11. — Spec.
inf. tom. I. pag. 474. n". 1 6.
Elle reffemble a la précédente : la trompe eft
courte, courbée, noirâtre. Les antennes font noi-
râtres. La tète & le corcelet font d'un verd bron-
zé , luifant. L'abdomen eft ovale , noir , luifant ,
très - légèrement velu & noirâtre en - deilous. Les.
aîles font obfcurcs Se les pattes noirâtres.
Elle fe trouve en Amérique,
24. Andrène à bandes.
Andrena cingulatj. Fab.
Andrena thorace rufo y abdomine atro , fafciis
quatuor cs.rulefcentibus. Fa3. Syft. entom. pàg. 378.
n°. 13. — Spec. inf tom. 1. pag. 474. n". 17.
Elle reffemble à l'Ar.drlne bidenc ; elle en -
en ce que le corcelet & les jambes font rouûatres ;
la tète eft noirs, avec la lèvre & une ligne fur le
S
i3«
AND
front jaunes : l'abdomen eft noir, avec le bord de
chaque anneau bleu.
Elle le trouve dans la Nouvelle-Hollande.
ij. Andrène alongée.
Andrena quadricincta. Nob.
Andrena nigra ; abdomine cylindrico , fafciis fex
albis , pedibus Jîavis. Nob.
Apis quadricin&a nigra ; abdomine cylindrico ,
fafciis quatuor albis , pedibus jîavis. Fab. Gen. inf.
mant. pag. 147. — Spec. inf. tom. i. pag. 486.
n°. 74.
Apis kirfuta } pedibus croceis y abdomine nigro ,
iicifuris albis. Geoff. Inf. tom. 2.. pag. 414.
«°. 13.
L'Abeille à pattes jaunes & anneaux du ventre
blancs. Geoff. ib.
Elle a de lîx à fept lignes de long. Son corps eft
noir & alongé. Les antennes l'ont noires , ou noires
en-dellus & jaunes en-deflous , & quelquefois pref-
que toutes d'un jaune, obfcur; elles font filiformes
& prefquc de la longueur de la moitié du corps. La
lèvre fupérieure eft jaune. La iête & le corcelet font
couverts d'un duvet ..endré , rouftâtre. L'abdomen
eft alongé , noir , prefque liile , avec le bord de
chaque anneau couvert de poils courts , ferrés ,
blanchâtres , qui forment autant de bandes. Les
pattes font d'un jaune un peu fauve ; la bafe des
cuiifes feulement eft noire.
On la trouve en Europe , fur les fleurs : elle fait
lfen nid dans la terre.
16. Andrène. maxiileufe.
Andrena maxillofa. NûB.
Andrena nigra , maxillis pro.ninentibus ; abdo-
mine fubcylindrico fubtus luteo kirfuto. Nob.
Apis maxillofa nigra , maxillis prominentibus 3
antennis thorace brevioribus ; abdomine cylindrico
fubtus luteo hirfuto. Lin. Syft. nat. pag. 554.
n°. 1 1
Apis maxillofa. Fab. Sp. inf. tom. 1. pag. 48 e.
n°. 75.
Nomada nafuta. ScOP. Ann. IV. Hift. nat.
n°. 8.
Elle eft un plus petite que la précédente ; elle
eft toute noire & prefque glabre. La tète eft aufli
grofle que le corcelet. Les mandibules font grandes,
avancées & terminées par deux dentelures. La lèvre
eft grande , avancée , obtufe , ordinairement pla-
cée entre les mandibules. L'abdomen eft glabre en-
deffus , d'un noir luifant , avec quelques poils blancs ,
très-courts, fur le bord des anneaux, quidifparoiffent
iouvent ; le deflbui eft couvert de poils jaunâtres ,
allez longs. Les pattes font couvertes d'un léger
duvet gris fauve.
Elle fe trouve en Europe s fur les fleurs. Elle
fait fon nid dans la terre.
17. Andrène fomniflore.
Axdr£iia jlorifçmnis, Nob.
AND
Andrena kirfuta ; abdomine fubcylindrico incurve^
ano bidentato. Nob.
Apis florifomms nigra y abdomine fubcylindrico
incurvo , ano bidentato , tibiis pofticis apice fpino-
f:s. Lin. Syft. nat. pag. 954. n°. 13. — Faun. fuec.
n°. 1704.
Apis f.orifomnis. Fab. Syfl. ent. pag. 387, n".
,5. — Spec. inf tom. 1. pag. 48e. n°. -76.
Apis j.ortjomnis. ScoP. Entom. carn. n". 796.
Elle eft noi'e, étroite, alongée, & de la gran-
deur de la précédente. Le front eft couvert d'un
duvet cendré, & le corcelet, d'un duvet pâle. L'ab-
domen eft courbé , prefque cylindrique , prefque
glabre , £c terminé par deux efpèccs de dentelures
courbes.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs , od
elle paile la nuit.
2.8. Andrène porte-anneau.
Andrena annulât a. Nob.
Andrena nigra glabra , fronte annulifque pedum
albo luteis. Nob.
Apis annulata nigra, fronte annulifque pedum
albis. Lin. Syft. nat. pag. 958. n°. 33. — Faun.
Juec. n°. 1706.
Apis annulata. Fab. Syft. ent. pag. 387. n°. jtf.
— Spec. inf tom. I. pag. 486. n°. 77.
Vcfpa nigra , fronte _, thoracifque bafi flavis.
Geoff. Infect, tom. 1. pag. 379. n°. 14.
La Guêpe noire , à lèvre fupérieure & bafe du
corcelet jaunes. Geoff. ib.
Elle a environ trois lignes de long ; elle eft noire ,
preique glabre , & elle rellemble un peu à une
Guêpe; mais elle a la trompe des Andrenes , Se
les aîles intérieures ne font point priées. Les an-
tennes font noires; elles ont rarement un peu de
blanc à leur bafe inférieure. Le front eft d'un blanc
jaunâtre ou noir, avec deux lignes d'un blanc jau-
nâtre. Le corcelet eft noir avec un point jaunâtre ,
élevé, à la bafe des aîles, & quelquefois une ligne
de la même couleur à la partie antérieure du cor-
celet. Les quatre pattes poftérieures ont un cercle
d'un blanc jaune , à la bafe des jambes Se du pre-
mier article des tarfes. J'ai une variété de cette
efpèce , qui m'a été envoyée de Provence par
M. Danthoine , D. M. , dont la bafe de l'abdomen
eft d'un brun ferrugineux.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs. Elle fait
fon nid dans la terre.
2.9. Andrène patte-jaune.
Andrena flavipes. Nob.
Andrena nigra s.aeo nitida , pedibus jîavis. Nob.
Apis flavipes nigra &neo nitida, pedibus jîavis.
Fab. Mant. inf tom. 1. pag. 305. n°. 89.
Apis nigra , pedibus croceis ; abdomine leviter
cupreo. Geoff. Inf. tom. 1. p. 414. n". 14.
L'Abeille à pattes jaunes &c ventre un peu cui-
vreux. Geoff. ib.
Elle a de trois à quatre lignes de long. Sa têti
AND
eft noire , avec la lèvre feulement jaune. Le cor-
eelet eft noir & fans taches. L'abdomen eft prcfqiic
cylindrique , Se d'un noir un peu bronzé. Les pattes
font jaunes.
Elle fc trouve en Europe , fur les fleurs.
30. Andrène annulaire.
Andrena albipes. Nob.
Anircna fufca , Libio tibiifque albo luteis , ab-
domine medio rufo. Nos.
Apis albipes fufca ; abdomine medio rufo , tibiis
albis. Fab. Spec. inf. tom. 1. pag. 48 6. n°. 78.
Apis nigra ; abdomine rufo nitido , iacifuris ni-
gris. Geoff. Inf tjtn. 1. pag 416. n°. 18.
L'Abeille noire , à ventre brun Se anneaux noirs.
Geoff. ib.
Cette efpèce varie beaucoup par la grandeur Se
par les couleurs : elle a depuis deux lignes Se demie
jufqu'à quatre lignes de long ; elle eft noire & tris-
peu velue. La lèvre fupéricure a un point d'un jaune
blanc. L'abdomen elt noirâtre , luifant , un peu
bronzé , avec le bord des anneaux plus ou moins
brun , Se quelquefois rougeâtre , mais le plus fou-
vent entièrement noirâtre , bronzé. Les jambes font
d'un jaune blanchâtre.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs.
31. Andrène variée.
Andrena variegata. Nob.
Andrena nigro s.nea , labio jlavo nigro punciato ;
abdomine fafciis flavis. Nob.
Cette jolie Andrène n'a guère plus de deux lignes
de long : elle eft d'une couleur noirâtre , bronzée ,
luifante. Ses antennes font d'un fauve obfcur. La
lèvre fupéricure eft jaune , avec deux points noirs.
Les mandibules font jaunes à leur extrémité , Se
noires à leur bafe. On voit à la partie antérieure
du coreelet une raie jaune peu marquée. L'abdo-
men a un point jaune , de chaque coté du premier
anneau , peu marqué , une bande de la même couleur
à la bafe des trois anneaux qui fuivent; & enfin
les derniers anneaux ont leur bord d'un jaune fauve.
Les pattes font fauves , avec une tache noire fur
chaque cuifle , & une tache de la même couleur
aux jambes poftérieures feulement. Les aîles font
blanches & tranfparentes.
Elle fe trouve dans les provinces méridionales de
la France. Elle m'a été envoyée de Provence par
M. Danthoine , docteur en médecine , à Manofque.
31. Andrène ferrugineufe.
Andrena ftrruginea. Nob.
Andrena nigra; abdomine ferrugineo apice nigro.
Nob.
Nomada gibba nigra; abdomine rufo apice nigro.
Fab. Syfi. entom. pag. 389. n°. j? — Spec. inf.
tom. i.pag.4.%%. n°. 6 1
Apis nigra y abdomine rufo nitido , apice nigro.
Geoff. Inf. tom. 1. pag. 41 y. n". 17.
I." Abeille aoirç à ventre brun & lifle. Geoff. ib.
AND
np
Apis fulvivcntris. Scop. Entom. cam. n". 807.
Apis fulviventris. Schrank. Enum. inf. aJ.Ji.
n°. 818.
Elle varie beaucoup pour la grandeur. Les plus
grandes ont cinq lignes Se demie de long. Les an-
tennes font noires. La tête Se le coreelet font noirs ,
pointillés , Se prefquc glabres , ou très-légèrement
couverts d'un duvet cendré. L'abdomen eft luifant,
prcfque glabre , d'une couleur brune ferrugineufe ,
avec l'extrémité noire , ou entièrement d'un brun
ferrugineux. Les pattes font noires , les aîles fonc
un peu lavées de brun.
Elle fe trouve en Europe , fur les fleurs.
La trompe de cette efpèce ne diftère pas de celle
des précédentes.
33. Andrène rougeâtre.
Andrena rubida. Nos.
Andrena nigra , capite tkoraeeque villofis ; abdo-
mine nigro bafi rufo. Nob.
Nomada fuccinUa. Scop. Annus. IV. Hijl. nal.
pag. 4j. n". %.
Schaeff. Icon. inf. tom. 1. pi. lit. fig. f.
Cette efpèce eft prefquc de la grandeur de l'Abeille
ouvrière. Elle eft noire. La tête & le coreelet font
couverts d'un duvet rouflàtre. L'abdomen a les deux
premiers anneaux lifles Se fauves , Se les autres noirs ,
avec leur bord légèrement couvert de poils rouf-
fâtres. Les pattes font noires , avec des poils courts ,
rouflatres. Les aîles font claires , tranfparentes.
Je crois que c'eft cette efpèce que M. Scopoli a
décrite dans l'An. IV. kifi. nat. ou il dit que l'ab-
domen eft éliptique , noir , & fauve à fa bafe , avec
le bord des trois derniers anneaux d'un roux pâle.
Elle fe trouve dans les provinces méridionales de
la France Se de l'Allemagne.
Efpices moins connues.
1. Andrène riveraine.
Andrena riparia.
Très -noire; tête & coreelet pubefeens ; abdo-
men luifant» elliptique.
Apis riparia nigerrima tota; capite thoraeequt
pubefeentibus ; abdomine lucido elliptico. Scop.
Ent. cam. n°. 801.
Nomada riparia. Se op. Ann. IV. Hifi. nat,
n". 1.
Elle eft toute noire ; l'abdomen eft luifant ; les
aîles font d'une couleur brune, ferrugineufe , un
peu obfcure au milieu. Les mandibules font tewii-
nées par deux dentelures.
Elle fe trouve en Allemagne.
i. Andrène dentelée.
Andrena fqualida.
Noire ; cuifles poftérieures dentelées ; aîles avec
un point noir au bord extérieur
Nomada fqualida nigra , funâum nigrum in
S t
140
AND
medio marginis alarumanticaruir.. Scop. Ar.n. IV.
Hifi. nat. u .
Elle cft plus grande que la précédente. L'abdomen
d dément luifant, mais plus velu. Les a
font plus longues. Les cuitlcs pofténeures ont icuc
bo.-.l e . relé.
Elle fe trouve en Allemagne.
3. Andrène routfàtre.
1 rufefeens.
Noirâtre ; coreelet couvert de poils roufTâtrfS ;
abdomen noir , avec le bord des anneaux blanc.
I\.-rdda îutcfcens abdominis clliptici r.igri fig-
mc.ita margine albà. Scop. Ann. IV. Hfi. nat.
». 4.
Elle rclTcmblc à XAr.drene riveraine ; mais elle en
dil are en ce que le dos eft recouvert de poils roux.
Le bord extérieur des aîles fupérieurcs eft rouilàtrc ;
fi: ta majeure partie des pattes eft rouilc.
Elle fc trouve fur les montagnes de la partie
moyenne de la Carniole.
4. Andrène roufle-antenne.
Ai? d i, lvj rùficornis.
Noire ; antennes , bouche , abdomen & estré-
jnité des pattes roux.
Nomada ruficomis. ScOP. Ann. IV. Hifi. nat.
■*•. y.
Elle eft plus petite que les précédentes : elle eft
noire, mais les antennes, la bouche, l'abdomen ,
le milieu S: l'extrémité des pattes font roux. On
voit aulli tn point roux de chaque côté du cor-
eelet. La trompe de cette efpèce eft plus mince
vers l'extrémi re , a-a heu qu'elle eft plus groffe dans
les autres efpèces.
Elle fe trouve dans la partie la plus chaude de
Ja Carniole.
5. Andrène des Renoncules.
Andrei? 4 Ranunculi.
Noire ; abdomen avec le bord des anneaux roux
de chaque côté.
Nomada Ranunculi nigra ; fegmenta abdominis
Tnargine manque rufa. Scop. Ann. IV. Hifi. nat.
n°. 6.
Elle relTemble à la précédente , mais les antennes
de celle-ci font noires. Tout le corps eft noir. Le
front eft velu, & le bord des. aîles eft roux.
M. Scopoh dit avoir trouvé une feule fois cette
«fpèce furies fleurs d'une Renoncule , ( Ranunculus
*cris ) en Carniole.
ANDRÈNE TAPISSIÈRE. Reavmvr , tom. 6.
Mcm ;.
Parmi le grand nombre des infedtes dont Reaumur
nous a donné l'hiftoire, il en eft plulîeurs que nous
ne pouvons reconnoître , parc; qu'il a négligé de
Jcs décrire , & parce que les figures qui accompa-
gnent leur hiftoire font fouvent infuffifantes , &
quelquefois peu exactes ; de ce nombre font les
AND
Abeilles tapuTières , qui appartiennent fans doute
au génie de ï Andrène ; mais que nous" n'avons pu
rapporter î aucune efpèce connue. Nous avons
été plusieurs fois dans les champs à la recherche
d( ces infectes , fans avoir jamais eu l'oeçafion
d'en trouver : une pareille rencontre étant plus
t l'effet du haiard que d'uuc exacte recher-
che. 11 clc fans doute à regretter que la plupart
des obfervations de ce favant naturalifte foient
perdues , ou qu'on re puillepas en faire mie applica-
tion convenable. Ne feroit-il pas bien plus avantageux
pour les naturJiftes & les curieux , li , toutes les
fois qu'ils rencontrent un infecte, ils pouvoient ,
en confultant les ouvrages de ce célèbre auteur ,
connoitre l'hiftoire de cet infede , fans avoir befoiu
de le luivrc foi-mème dans tes travaux? Combien
d'excellentes obfervations, éparfes dans difréicns
ouvrages , font-elles perdues , faute d'une bonne
& exacte defeription !
V Andrène tayijjïcre conftruit fon nid dans la
terre : elle creufe un trou de quelques pouces de
profondeur , dont elle tapille les parois avec des
morceaux de fleurs de Coquelicot. Reaumur dit que
le corps de cet infeéte ne lui a rien offert qui
méritât d'être décrit. Il eft plus velu que cemi des
Abeilles à miel ouvrières ; il eft proportionnellement
plus court , mais fa couleur approche fort de la
leur.
La faifon où les Andrènes tapijfùres commencent
leurs travaux ne précède pas celle où les premières
rieurs de Coquelicot s'épanouiffent. Le fort de l'ou-
vrage pour elles, eft le tems où ces plantes font
en pleine fleur. Elles choilîllent ordinairement, dans
un terrein fablonneux , les bords des chemins Se des
fentiers qui palfent enrre des champs de bled. Elles
creufent, dans cet endroit , un trou cylindrique,
droit , perpendiculaire , de trois pouces de pro-
fondeur, évafé, & prefque hémifphérique au fond :
après quoi , elles vont fur les fleurs de Coquelicot
couper , avec leurs dents, des morceaux de pétales ,
à-peu-près de la figure d'un demi-ovale , avec une
adrefle fcmblable à celle des Abeilles coupeufes.
La tapijfiert entre dans fon trou en tenant, entre
fes pattes , la pièce qu'elle vient de couper , pliée
en deux ; malgré cela, cette pièce ne peut manquer
de fe chiffonner , en frottant contre les parois d'une
cavité étroite ; mais [Andrène ne l'a pas plutôt con-
duite jufqu'à la profondeur où elle veut la placer ,
qu'elle la déplie , l'étend & l'applique uniment fur
les parois. Les premières pièces qu'elle emploie font
miles fur le fond du trou ; au-demis de celles-ci
elle en place d'autres , Se cela fuccefnvement juf-
qu'à ce qu'elle foit parvenue à couvrir entièrement
la furface intérieure du trou , & même une étendue
de quelques lignes , qui déborde rout autour de fon
ouverture. Chaque pièce ne peut guère occuper
que le tiers de la circonférence du trou , & , dans
la hauteur , il y en a cinq à fix les unes au-dcllus
des autres. La grandeur de ces pièces n'eft pas tou-
jours Ja même ; il y en a de beaucoup plus grandes.
AND
les unes que les autre?. Chaque morceau de fleur
ne dorme pas aux parois du cylindre une couverture
allez épaillê au gré de l'infecte , ou y en découvre
pluiieurs placées en recouvrement les unes fui les
autres ; le fond du nid où doivent être placces la
larve & la pâtée , a ordinairement quatre ou cin.j
pijccs les unes fur les autres ; le relie du tuya:i
en a deux ou trois. Les morceaux qui débi
le trou font partie d'une grande pièce appliquée
fur les parois intérieures , & ajuftéc d'abord Je
façon , qu'elle s'élevoit de quelques lignes au-deilus
de l'entrée du non; mais la portion excédente a
été enfuitc repliée fur le bord , Se étendue lur le
cerrein , de forte qu'il y a tout autour du trou ,
une bordure d'un très-beau ronge , qui le feroit
facilement découvrir , fi l'infecte le lailfoit quelque
tems dans cet état.
La tapifferie qui recouvre les parois intérieures
du nid des tapijfièrts , n'eft donc , à proprement
parler, qu'un étui de fleur de Coquelicot, qui a
une folidué qui furnroit pour lai conferver faforme,
indépendamment de l'appui extérieur. Sa furface
intérieure eft très-lilfe Se très-polie : il n'en eft pas
de même de l'extérieure , elle a des inégalités ,
produites, pour la plupart , par la fuiface graveleufc
des parois du trou.
Ce n'eft que lorfque l'intérieur du nid a été
ievètu d'un nombre furRfant de couches de fleurs ,
que YAndrène porte dans le fond & y accumule de
la pâtée , jufqu'à ce qu'elle s'élève à fept à huit
lignes ; quantité fuffifante à la larve qui fortira du
feul oeuf dépofé dans le nid. On voit que cette
pâtée eft tenue plus proprement , & eft moins ex-
pofée à être raèlée avec des grains de terre , que
ne l'eft celle de la plupart des Andrcnes , dont
l'intérieur du nid n'eft pas tapifTé. On voit aufii
«jue les tapijfùres , creufant leurs nids plus vo-
lontiers dans des terres fablonneufes , où les éboule-
jnens doivent être fréquens, la pâtée n'auroit pu
être confervée long-tems propre , Se la larve
même eût été expofée , fi les parois du nid n'a-
voient été confolidés.
Dès que YAndrène a porté dans le nid la quan-
tité de proviiion néceffaire , & qu'elle a pondu un
cruf, elle détend toute la tapillcrie qui fe trouve
depuis le bord du trou jufqu'a la pâtée ; & , à
jnefure qu'elle la détend , elle la pouffe vers le
fond du trou , & l'y plie , de manière que la partie
Supérieure de la malle de la pâtée , qui feule n'étoit
j>as enveloppée de fleurs de Coquelicot , en devient
Lien mieux recouverte que tout le refte. Le tuyau ,
<]\ù avoir auparavant trois pouces de haut , eft
réduit feulement à un pouce ; & l'oeuf & la pâtée
fe trouvent alors renfermés dans une efpèce de fac
fermé de toute part. Ce qui refte a faire à l'infecte ,
•& à quoi il s'occupe bientôt , c'eft de remplir de
terre l'efpace qui fe trouve entre le fac & l'ouver-
ture du trou : il le remplit li bien , que quand
l'ouvrage eft achevé , on ne fauroit plus reconuoître
J'endroit ou ia terre avoit été percée.
A N N
141
Quoique tout cela foit un très-grand ouvrage
pour un petit infecte oui n'a pas d'autre infiniment
pour l'exécurc: que fa bouche , le tems qu'il y
emploie n'eft pas cependant bien conlîdérable. Deux
ou trois jours lui furfifenc ponr creufer un trou
dans la terre , en tapiilèr les parois , ramaffer la
pâtée , Se le boucher exactement. Aulli n'en u-t-elle
feul a taire ; chaque œuf qu'elle a a 1 1
exige le même travail. On ne fait pas précisément
>re des œufs que chaque femelle doirpondre,
mais li on en juge par analogie, il doit être à-peu*
près de vingt-cinq a trente.
ANNEAU, Secmentum. On a donné le nom
d'anneau ou de fegment aux pièces qui forment,
par leur réunion, la partie extérieure de l'abdomen
ou ventre des infectes. Ces anneauxConx. joins l'un
a l'autre par une membrane folide , mais allez flexible
pour leur permettre de giiffer les uns fur les au-res ,
ou de s'étendre en s'écartant. Ils font difpofés en
recouvrement , de façon que le fécond eft enchâffé
fous le premier , le troilième fous le fécond , &
ainlï des autres. Par le moyen des mufclcs qui ont
leur attache au-dcllous des anneaux, l'infecte peut
les mouvoir à volonté; il peutalonger ou raccourcir
fon ventre , en porter l'extrémité a droite ou à
gauche , la relever ou l'abaiilèr. On voit de chaque
côté de ces anneaux , dans prefque tous les infectes ,
un petit point enfoncé , en forme de boutonnière ,
par où s'introduit l'air néceffaire a la rcfpirarion de
l'animal.
Quelques infectes , tels que les Cloportes , les Iules,
les Scolopendres , Sec. ont tout leur corps compofé
d'anneaux , tandis que prefque tous les autres n'en
ont qu'a leur ventre. Les Crabes , les Ecreviffes , Sec.
n'ont des anneaux qu'à leur efpèce de queue. Les
Araignées Se les Mittes n'en ont point d'apparens.
ANNEAU, Axkulus. On nomme anneau, en
Entomologie , les taches circulaires , imitant en
quelque forte un anneau, qui fe trouvent aux
antennes , aux pattes , au corcelet , & aux diffé-
rentes parties du corps d'un infecte. Ces taches
peuvent être de toutes fortes de couleurs. Il ne faut
pas les confondre avec celles qui fe trouvent
fur les aîles des Papillons , qu'on a nommées plus
particu ièrement yeux ou caches oculies.
ANTENNE, Axtexxa. Les antennes font des
cfpèces de petites cornes mobiles, articulées, ordi-
nairement au nombre de deux , Se très-rarement de
quatre , qui fe trouvent placées a la partie anté-
rieure ou latérale de la tète des infcércs.
De tous les animaux, les Infectes font les feuls
qui foient pourvus d'antennes. Les autres n'ont rien
qu'on puille comparer à ces parties ; il eft vrai
que , dans la claile des Vers , on pourroic prendre
pour des antc.tncs les cornes ou centacules des Li-
maçons , & de la plupart des Coquillages , fi on
ne faifoit attention que les antennes des Infectes
14-2
A N T
font articulées & eompofées d'un nombre plus ou
moins grand d'aiticles diilincts, tandis que les cornes
des Limaçons font toujours d'une feule pièce. Quel-
ques infectes font cependant privés de ces parties ;
mais elles font alors remplacées par les antennules qui
fontordinairemontplus longues que dans les autres in-
fectes , & qui paroilfent iervir aux mêmes ufages.
La plupart des naturalifr.es ayant regardé les an-
tennes comme le caractère eifentiel de la claflé des
Infectes , ont pris les antennules des Scorpions , des
Araignées , des Miues , &c. Se les pattes anté-
rieures Se chéliformes des Nèpcs , comme de vé-
ritables antennes , fans faire attention que les
pièces qu'ils regardoient comme des antennes dans
les Scorpions , les Araignées , Se dans tous les in-
fectes de la féconde fection de l'ordre des Aptères ,
font partie de la bouche de ces infectes , qu'elles
ont leur infertion fur les mâchoires , & qu'elles
font par conféquent plutôt des antennules que des
antennes : Se d'ailleurs ro'-'.s les infectes ayant pour
le moins fix pattes , la Nepe n'en auroit que quatre
fi les deux antérieures étoienr des antennes. Mais
la Nèpe a réellement deux antennes : on peut fa-
cilement s'aifurer de leur exiftence quoiqu'elles aient
échappé par leur petiteffe à MM. Linné , Geoffroy ,
Schaeffcr , & à plufieurs autres entomologiftes ; elles
font très - courtes & cachées dans une efpèce de
follete qui fe trouve entre les yeux Se les pattes
antérieures.
Tous les infectes parfaits qui ont fix pattes font
aufli pourvus de deux antennes : ceux qui n'ont
point d' antennes , tels que les Araignées, les Scor-
pions , &c. ou qui en ont plus de deux , tels que
les Crabes , les Ecrcviffes , &c. ont auiîî conflam-
ment plus de fix pattes. Ceux-ci manquent de ftig-
mates , du moins ne font-ils pas apparens ; tandis
que tous les autres , qui n'ont que fix pattes en font
toujours pourvus.
Nous avons dit plus haut que quelques natura-
liftes avoient regardé les antennes comme le carac-
tère effentiel de la clalfe des Infectes. Nous voyons
cependant que quelques-uns en manquent entière-
ment , & qu'on avoit pris pour des antennes des
pièces qui n'en font point , puifqu'elles font partie de
la bouche, tandis que les antennes partent toujours
de la partie antérieure ou latérale de la tète. Mais
les antennes font-elles abfulument néceffaires pour
conflituer la claffe des Infectes ? Doit-on en exclure
tous ceux qui n'en ont point r Mais tous les Cruf-
tacés en ont, & ils font peut-être moins infectes,
s'il eft permis de parler ainfi , que les Araignées
& les Mittes qui n'en ont point. Les antennes ne
font donc pas un caractère propre à tous les in-
fectes , puifque quelques-uns en manquent. Si nous
voulions chercher Bn caractère qui fût propre à
tous les infectes , Se qui ne pût convenir qu'a eux
fculs , nous le trouverions dans le nombre de pattes
articulées qui eft au moins de fix. Les efpèces de
pattes des animaux, rangés dans la claffe des Vers,
fout toujours fans articulation j Se l'on fait qu'au-
A N T
cun Quadrupède , aucun Oifeau , aacnrr Amphi-
bie , aucun Reptil>: , &;c. n'a iix pieds.
La plupart des larves n'ont point A'antennes , SC
celles qui en font pourvues, les ont bien différentes
de ce qu'elles feront dans l'infecte parfait. Il faut en
excepter cependant les Orthoptères Se la plupart
des Hémiptères auxquels ces parties ne préfentent
aucune différence dans les deux états. Voyc[
Larve.
On ne connoît point encore le véritable ufage
des antennes. Serviroient-clles à fonder le terrein ,
à palper ou odorer les alimens? feroient-elles propres
à un fens qui ne fe trouve pas en nous , Se dont
nous ne pouvons pas par conféquent avoir l'idée ?
ou enfin ne feroient-elles qu'un fimple ornement î
M. Bonnet foupçonne qu'elles font le liège de l'o-
dorat, s» Divers infectes ont l'odorat très-exquis ,
» mais on en ignore le ûége. Seroit-il dans ces deux
« petites cornes mobiles qui portent le nom à'an-
» tennes , dont on ne connoît point encore l'ufagc ,
« Se dont les formes font fi multipliées " î ( Q£uvr.
compl. éd. in- 8". tom. -j.pag. 114. ) Il eft très-dif-
ficile de fe convaincre du véritable ufage des anc-
iennes , puifqu'on ne voit rien de confiant dans ces
parties. La plupart des infectes les portent en avant
lorfqu'ils marchent ou qu'ils prennent des alimens ;
d'autres au contraire les portent fouvent en arrière ,
ou appliquées tout le long de la partie fupérieur*
de leur corps (les Capricornes) , ou cachées dans
une rainure qui fe trouve à la partie inférieure &
larérale du corcelet ( les Taupins ). Les Sphcx Se
les Ichneumons les portent en avant , Se les agitent
continuellement lorfqu'ils fe repofent ou qu'ils fai-
fiilent leur proie. Les uns ont leurs antennes très-
longues , les autres les ont très-courtes Se à peine
feniibles , quelques-uns n'en ont point.
Il femble que fi les antennes étoient deftinées à
fonder Se tâter le terrein , tous les infectes les por-
teraient en avant , lorfqu'ils marchent. Si elles fer-
voient à reconnoitre , palper ou odorer les alimens
qu'ils prennent , ils les y porteraient toujours deffus ,
ils ne les tiendraient jamais en arrière. Enfin , l'or-
gane du tact ou de l'odorat, feroit-il fuppléé par
les antennules dans ceux à qui les antennes man-
quent ? Mais les antennules doivent aufTi avoir leurs
ufages ; celles-ci font partie de la bouche , elles
font toujours portées fur les alimens , elles les tâtent,
elles les palpent avant que l'infecte les dévore ; elles
paroiilent don,: plus fpécialement deftinées à palper.
Les antennes alors feroient-elles l'organe de l'odo-
rat, comme M. Bonnet l'a foupçonne, Scies anten-
nules celui du tact? Voy. Antennule.
Il ne paraît pas probable que les antennes des
infectes ne foient qu'un fimple ornement dont la
nature ait voulut les parer. Il eft vrai qu'elles ont
fouvent des formes fingulières Se bizarres : quel-
ques-unes font figurées en peignes ou aigrettes ,
en plumets ou en panache. Cependant, quelqu'en
foit l'ufage, ces parties ne font pas abfolument né-
ceffaires à la vie de l'infecte , puifque fi on les lui
A N T
«oupe , ou s'il les perd par une caufe quelconque ,
il vit néanmoins , & ne paroît pas fournir, de leur
privation.
Les antennes des mâles différent fouvent beau-
coup de celles de la femelle : c'clt principalement dans
ceux-là qu'elles font figurées en peigne , en aigrette ,
en plumet , ou en panache , tandis que celles de
lu femelle ont feulement la forme d'un filet mince
& délié. Les lames des antennes du Foulon font très-
gr.ii des dans le maie, & très-courtes dans la fe-
melle : celles de la Céiocome ont une figure irrégu-
lière, très-bizarre dans le mâle; elles lont (impies
& en filet dans la femelle. Nous ferons mention de
la dilrérence des antennes à l'article de chaque genre.
MM. Linné, Geoffroy, Degeei, Scopoli, Schaerrer,
Se prefque tous les entomologiltes après eux , fe font
attachés plus ou moins à tirer des antennes un des
principaux caractères pour la formation des genres.
Mais Linné les a quelquefoisjnégligés ;dans les Dip-
tères , par exemple , il les a tirés feulement de la
forme de la bouche , & , dans les Aptères , il les
a tirés du nombre des pattes & des yeux , de la
forme du corps , &c. Les antennes étant la partie
des infectes la moins fujette à varier , celle qui
préfente des différences les plus remarquables , &
celle qui eft la plus facile à appercevoir, je m'y fuis
principalement attaché , & je m'en fuis fervi con-
jointement avec les antennules & les autres parties
les plus apparentes de la bouche pour établir
les principaux caractères des genres , ayant regardé
comme fecondaircs ceux' que j'ai tirés des autres
parties du corps.
Les antennes doivent être confidérées fous tous
les points de vue. On doit faire attention à leur nom-
bre , à leur Situation , à leur proportion , à leur
figure , à leurs articles , à leur direction , à leur
pointe & à leur connexion.
Leur nombre.
Les Araignées & tous les infectes de la féconde
feition des Aptères , n'ont point d'antennes.
Prclque tous les infectes en ont deux.
La plupart des Cruftacés en ont quatre.
Leur situation.
Elles font placées fur le front , in fronte pofiti. y le
Stratiome , le Conops , & prefque tous les Diptères.
Au-devant des yeux , ante ocuios y la Tettigone ,
la Punaifc & la plupart des Coléoptères.
Derrière les yeux , pone ocuios y la Blatte.
Sous les yeux , infra ocuios y la Fulgore.
Entre les yeux, inter ocu-os y la Cigale.
Au-deilus des yeux , fupra ocuios.
Sur les yeux, dans les yeux, in oculis y lorfque
l'ail entoure une partie de leur bafe ; les Capricornes.
Leur proportion.
. Elles font plus ou moins longues entr'elles.
Les fupérieures font beaucoup plus longues que
les inférieures j l'EçrevilIe.
A N T
14J
Elles font plus courtes ; la Crevette.
Elles font de la longueur corps , longitudine cor-
poris y la Saperde.
Plus longues que le corps , corpore longiores y
quelques Capricornes.
Plus courtes que le corps , corpore breviores ; la
Canthande, la Chryfomèlc.
Elles font plus longues ou plus courtes que la
tête ou le corcelet , les antennules , &c.
En les comparant avec le corps , elles font courtes ,
brèves , lorfqu'clles font plus courtes que le corps ;
quelques Capricornes.
Médiocres , médiocres , lorfqu'clles font de la
longueur du corps ; quelques Capricornes.
Longues, long& , lorfqu'elles font plus longues
que le corps ; quelques Capricornes.
Très-longues, longij]iœ& , lorfqu'elles ont deux
ou trois fois la longueur du corps; quelques Ca-
pricornes.
Leur ïigure.
Elles font filiformes, filiformes, c'eft -à-dure ,
d'une épaifleur égale dans toute leur longueur ; le
Criquet , la Cantharide.
Sétacées , jetaces, lorfqu'elles vont en diminuant
d'épaillèm- de la baie à la pointe ; le Capricorne ,
la Sauterelle.
Moniliformes , moniliformes , lorfque chaque ar-
ticle elt arrondi , & qu'elles imitent la figure d'un
collier de perle ; le Ténébrion , la Chryfomèle.
Cylindriques, cylindrica , lorfqu'clles font égales
dans toute leur longueur , & que les articles font
peu diftiucis ; le Criquet.
Prifmatiques , prijmatics. , lorfqu'elles paroiiTent
anguieufes , & qu'elles ont un peu la figure d'un
prifme ; le Sphinx.
Endformes , en/îformes , lorfqu'clles font angu-
lcufcs , larges à leur bafe , terminées en pointe ,
& imitant la lame d'une épée ; le Truxale.
Subuîées , fubulati , lorfqu'elles font courtes, un
peu roides & pointues ; la Libellule , la Cigale.
Elles vont en grouillant , extrorfum crafflores ; le
Bouclier , l'Opatre , la Mylabre.
Elles font plus groffes dans le milieu, attenuati ,
in medio craffiores y la Zygènc.
Elles font en malTe , aavau , lorfqu'elles font
terminées par un bouton ou malle plus ou moins
groife ; le Papillon , le Scarabé.
En feie , ferrais. , lorfque chaque article a une
figure triangulaire , & qu'il fe termine latéralement
par une pointe ; le Taupin , le Buprefte.
Elles font pectinées , pettinatt , lorfque chaque
article fe termine latéralement en pointe alongée ;
le Bombix , plulieurs Phalènes.
Rameufes , branchues , ramofs. , lorfqu'il part du
corps de l'antenne plulieurs branches ou rameaux
pinnés ; l'Eulophe. Geoff.
Perfolices , perfoliats. , lorfque les articles paroiiTent
enfilés dans leur milieu ; la Lagrie , le Mélyre.
Imbriquées , imbricat* , lorfque les articles font
'44
A N T
convexes d'un côté & concaves de l'aatre, & qu'ils
pascilicnt enfilés l'un à la fuite de l'autre , la
Diapère.
Irrégulières , irregulares , lorfque les articles Tout
inégaux en grandeur & fans aucun efpècc d'ordre ;
la Cérocorae.
Leurs articles.
Les articles font cylindriques, cylinirici , lorf-
qu'ils font d'une épaiileur égale dans toute leur lon-
gueur ; la Cicindèle.
Coniques , conià , lorfqu'ils diminuent depuis la
poicc jufqu'a leur bafe; le Dytique.
Grenus, moi ilifbrmes , granulatt , moniliformes ,
lorfqu'ils font renflés, prcfque arrondis; l'Alucite ,
la Chryfomèle.
Sphériques , globuleux, fpk&rici tglobulofi , lorf-
qu'ils font en forme de boule ; le Ténébrion.
Velus, villofi; poileuz , pitofi ; hifpides , kifpieti y
cotonneux ,torrientofi , lorfqu'ils font couverts de poils
fins, ferrés, ou de poils diftans un peu forts, ou de
poils très-roides, ou d'un duvet cotonneux, doux
au toucher.
Ils font en feie , farad ; épineux, fpinofi ; armés
d'aiguilloi c , aculcati , &c. lorfqu'ils font figurés en
dent de feie , qu'ils font armés d'épines droites, ou
d'épines crochues.
Elles ont un nombre plu< ou moins coniïdérablc
d'articles, mulci articulats. , lorfqu'elles ont beau-
coup d'articles; pauci aniculata, loifqu'elles en ont
peu.
Les articles font apparens , articuli confpicui ,
lorfqu'on les diftingue facilement ; ils ne le font
point , inconfpicui , lorfqu'on les diftingue avec
peine.
Leur direction.
Elles font droites, réels, s le Criquet,
Roides , rigidt.
Penchées, mitantes.
Spiriformes , en fpirale , fphifermes ; le Sphex.
Elles font reçues dans une rainure au-delfous de
la tête ; le Taupin.
Elles font dirigées en avant , en arrière , ou par
les côtés.
Leur pointe.
Elles font lamellées , feuilletées, lamellats. ,fif-
files , lorfque les derniers articles font divifés en
pluiîeurs feuillets; le Scarabé, la Mélolonthc.
Perfoliées , lorfque les derniers articles paroillent
enfilés ; le Dermefte.
Solides, fulidi , lorfqu'elles font terminées en
malle , qui paroît entière ou fans articles ; l'Efcar-
bot , l'/.nthrène.
Sécunformes , en forme de hache , fecuriformes ,
Jprfque le dernier article a la forme d'un triangle ,
qu'il cft comprimé, large à fon extrémité , & pointu
à fa bafe; le Syrphc.
Crochues , en forme de crochet , uncinats, , lorf-
AN T
qu'elles font recourbées à leur extrémité , & ter-'
min.'es en pointe; le Papillon Protéc,
Eilîdes , fijfs. , lorfque le dernier article eft divifô
en deux ; l'Ecrevifle.
Aiguës , acuminats. , aculeate, , lorfqu'elles font
terminées par une pointe fine un peu roide ; le
Taon.
Pointues , acuti , lorfque la pointe cft fine fans
être roide.
Dentées , dentati , lorfque le dernier article a
une efpèce de dent latérale ; le Taon.
Obtufes, obtuf* , lorfqu'elles font terminées en
pointe émoullée ; la Cantharide.
Tronquées , truncatu , lorfque la pointe paroît
comme coupée ; quelques Staphylins.
Garnies d'un poil , arijlatéL , lorfque le dernier
article eft garni latéralem«nt d'un feul poil aller
gros ; la Mouche , le Syrphc.
Garnies d'un poil (impie , fetarU ; quelques Mou-
ches. Plumeufes , garnies d'un poil plumeux , p/u-
moj.i, plurnats. , lorfque le poil eft en forme de plume,
garni de chaque côté d'autres poils très-fins ; quel-
ques Mouches.
Leur connexion.
Elles font jointes , réunies à leur bafe , hafi cort*
nat& , coadunata. , cohi.ren.tes ; le Conops.
Rapprochées , approximatét y le Statiomc.
Elles font diflantes, diftanus , remou ; la plupart
des Coléoptères.
ANTENNULE. On a donné le nom d'anten-
nules , pa pi , tentacula , à de petits filets mobiles,
articulés , reifemblant en quelque forte à de petites
antennes qui fe trouvent fur les côtés de la bouche
de la plus grande partie des infectes. Elles font au
nombre de deux , de quatre eu de fîx , & la plu-
part, tels que les Hémiptères & quelques Aptères,
n'en ont point.
Les antennuhs font partie de la bouche des in-
fectes : elles ont leur infertion à la partie externe des
mâchoires inférieures , & à côté de la lèvre infé-
rieure ; elles accompagnent aufïï la trompe de la
plupart des Diptères , où elles font inférées à leur
baie. On adonné pareillement le nom A'antennules ,
& plus particulièrement celui de barbillons aux deux
pièces atllz grofles & velues qui fe trouvent à côté
delà trompe des Papillons ,& qui la cachent entiè-
rement lorfqu'elle eft roulée en fpirale. Ces parties
ne font point abfolument néceflaires à la vie de
l'infecte, puifquc s'il perd fes antcnnulcs par quelque
caufe que ce foit , il vit néanmoins & ne paroît
pas foufrrir beaucoup de leur privation.
L'ufage des antennules, ainfi que celui des antennes ,'
n'eft pas encore allez bien cormu. Elles femblenc
deftinées à palper & à reconnoître les alimens , commo
les mots latins Atpalpi & de tentacula le défignenr ;
car lorfque l'infecte mange, il paroît faire ufage
de ces parties ; il les acrite , il les porte deflus fes ali-
mens , il les palpe , il f érable vouloir les reconnoître.
Mais,
A N T
Mais fi les infectes font cloués à-peu-près des mêmes
fens que les autres animaux , s'ils jouillént du ler.s
ée l'odorat, pourquoi les antennules n'en feroient-
elles pas le fiège , puifque nous ne pouvons dé-
couvrir à ces petits animaux aucun autre organe
oli ce fens puilfe réfider î
Les infectes doivent avoir le fens de d'odorat
affez exquis. Ils font attirés de très-loin par l'odeur
des chairs en putréfaction , par les fientes des ani-
maux , &c. Quelques-uns accourent en foule fut-
une cfpèce d'arum , dont l'odeur approche beaucoup
de celle des chairs putréfiées. On fait aulïi que l'odeur
que répand le miel expofé au feu attire les Abeilles
de toute part.
Dcgeer regarde aufli les infectes comme doués
d'un odorat très-fin. «Pour ce qui eft de l'odorat,
•• dit ce célèbre obfervateur , les infectes l'ont des
» plus exquis ; on en a des preuves fans nombre :
»» un cadavre eft d'abord fenti par les Mouches ,
» elles s'y rendent en foule de tous les côtés. Dès
»• qu'un animal , un Cheval , par exemple , vient
v* de fe décharger d'un tas d'excrémens , d'abord
*> une quantité de Mouches ou de Scarabés viennent
•» s'y pofer , ils y font dans le moment attirés par
" l'odeur qui s'en exhale «. (Mém. tom.r.pag. iy.)
Et qui fait li les femelles des infectes n'exhalcroient
pas une odeur aufli propre à attirer les mâles que
celle des animaux en rut ? On n'a qu'à mettre &
fixer une Phalène , un Papillon , ou tout autre in-
fecte femelle avant qu'il ait pu s'accoupler , on verra
bientôt accourir quelque mâle ; c'eft un moyen que
j'ai quelquefois employé avec fuccès à la campa-
gne, pour prendre des Papillons de nuit, des Bombix
fur-tout , Se des Noctuelles. Il y a de femelles à
la vérité qui ont d'autres moyens pour attirer leurs
piâles , comme nous le verrons à l'article Lampyre ;
mais ces moyens particuliers font indépendans des
autres , puifque très - peu de femelles peuvent les
employer.
Si donc les infectes ont l'odorat très-exquis , &
fi nous ne voyons aucun autre organe dans lequel
r rr ir i /• ° r i < «
ce lens puilte reuder , ne lommes-nous pas tondes a
foupçonner les antennules ou les antennes comme
le fiège de ce fens ?
Tous les infectes font pourvus ou d'anrennes
fans antennules , ou d'antennules fans antennes , ou
enfin , & ceux-ci font en plus grand nombre , d'an-
tennes Se a'antennules en même-tems : aucun ne
manque à la fois de ces deux parties. Ceux qui
ont des antennes Se point a'antennules font les Hé-
miptères , l'Hippobofque , parmi les Diptères ;
la Puce , le Pou , le Ricin , parmi les Aptères : tous
font pourvus d'une trompe , Se tous vivent ou du
fang des animaux, ou du fuc même des plantes.
Ceux qui ont des antennules Se point d'antennes ,
font l'Araignée, le Faucheur, le Scorpion, la
Mitte , &c. Ceux-ci fe nourriifent d'infectes ou
d'autres animaux , dont ils fucent le fang ou
même qu'ils dévorent ; un très-petit nombre de
Mittes retirent le fuc de différentes fubftanccs , foit
Hifioire Naturelle , InfeSes. Tome 1.
A N T
14)
animales, foit végétales. Parmi les infectes qui font
pourvusse d'antennes & d'antennules, on trouve ceux
qui rivent de plulieurs fubftanccs différentes, qui
fréquentent prefque toutes les fleurs, qui rongent
les feuilles, les fleurs , les fruits, l'écorce , le beis
de différais végétaux , qui retirent indifféremment
les fucs mielleux contenus dans toutes les fleurs , &c.
mais quelques-uns , occupés feulement à s'accoupler
Se à le reproduire , ne prennent aucune nourriture
dans leur dernier état.
On remarque beaucoup de différence dans la manière
de vivre, entre les infectes qui font pourvus d'antennes
& d'antennules en même tems , 8c ceux qui manqent
de l'une de ces deux parties , tandis qu'il y a beau-
coup de rapports , Se qu'on voit la plus grande ana-
logie parmi les derniers. Ceux-ci vivent plus long-
tems , dans leur dernier état , que les autres ; ils
furvivent quelque tems à leur accouplement , tous
prennent de nourriture , prefque tous font carna-
ciers , dévorant ou fuçant d'autres animaux. Le plus
petit nombre fe contente du fuc des plantes. Les
uns 6c les autres font prefque toujours fixés aux
mêmes lieux 5 ils n'abandonnent pas les plantes St
les animaux fur lefquels ils font nés, Se qui leur
fervent de nourriture ; ils ne paroiffent pas attirés
par les mets qu'ils aiment le plus ; ils font en peine
de les retrouver lorfqu'ils en font éloignés par quel-
que caufe 5 rien n'indique en eux le fens de l'odorat
dont les autres infectes paroiffent doués. L'Araignée ,
par exemple , attend patiemment que fa proie vienne
le prendre à fes filets , ou fi elle court après elle ,
c'eft qu'ayant la vue très-bonne & très-perçante ,
elle eft avertie de fort loin de fa préfence. Les Pu-
cerons ne craignent, ni n'évitent, ni ne s'apperçoivent
jamais de l'approche de leurs ennemis : ils paroiflent
vivre tranquillement Se fans inquiétude , quoiqu'il
y ait parmi eux des larves d'Hémérobe , de Coc-
cinelle , &c. qui les dévorent à leur aile. Cependant
la Punaife des lits quitte bientôt fa retraite , Se vient
fe repaître du fang de la perfonne qui eft couchée
à fa portée ; cet infecte ne voit pourtant pas la
perfonne couchée ; comment donc eft-il averti de
l'approche de fa proie 5 Nous croyons que la cha-
leur que nous répandons autour de nous fuffit pour
faire fortir cet infecte , le faire répandre fur le lit $
& le porter à venir à nous.
II y a très-peu de larves qui aient des antennes
& des antennules , aufli n'ont-elles befoin ni de
palper , ni de fentir leurs alimens. La chenille ,
par exemple, attachée à !a plante qui l'a vue naître ,
ne l'abandonne pas tant qu'elle lui fournit de quoi
manger , ou fi elle l'abandonne , elle cherche quel-
quefois , pendant très-long-tems , pour retrouver
la nourriture qui lui convient : il n'y a que quel-
ques chenilles qui s'accommodent indifféremment de
plulieurs plantes différentes , qui aiment à courir.
Il en eft de même des larves des Coléoptères ;
elles font fixées à la plante , aux racines , aux bois ,
aux pelleteries, dont elles fe nourriffent. Celle des
Hyménoptères , ou vivent à-peu-près comme les
i4<?
A N T
chenilles (les Tentièdes)3 ou font nourries par
les infeâcs parfaits ( les Abeilles ) ; ou trouvent dans
leur nid la provision que la mère y a faite ( les
Andrènes ) ; oueDrin vivent au dépend d'une autre
larve ( les Ichneumons ). Les larves des Mouches ,
des Syrphes & de la plupart des Diptères ne quittent
pas les fruits ou les cadavres où elles font nées.
Celles des Ocftres relient toujours dans le cuir ou
dans le fondement des Bœufs Se des Chevaux. Celle
du Fourmilion , en un mot, attend, au fond de
fa forte, qu'une Fourmi s'y précipite. Toutes ces
larves , dis-jc , n'avoient pas befoin d'odorer ni de
palper leurs alimens, &. toutes font privées d'antennes
& à' antennuies. Mais celles des Hydrophiles, des
Bitiques , des Libellules & de quelques autres ,
obligées de courir çà & là pour attraper leur proie ,
obligées de faire la guerre aux autres infectes,
obligées de le nourrir d'une proie qui fuit, évite,
Se lait échapper a l'ennemi , fontauflï pourvues d'an-
tennes , à' antennuies , ou de toute autre partie qui
en tient lieu , comme on peut s'en alîurer par l'exa-
men de ces infectes. Je ne parlerai point de celles
des Orthoptères , qui fe nourrillent Se de plantes
Se d'autres infectes , & qui , femblablcs à l'infeéle
parfait , font munies des mêmes parties.
Les infectes donc qui manquent à'antennuies
paroillent privés du fens de l'odorat. Et nous voyons
que ceux qui n'ont point d'antennes n'ont aulïi que
deux antennuies , qui font l'office d'antennes , comme
on peut le voir dans l'Araignée , le Scorpion, Sec.
chez lefquels ces parties femblcnt plus fpécialement
deftinées au taét. D'après cela , ne pourrions-nous
pas foupçonner avec quelque fondement , que les
antennes des infectes lont le fiège du tact , & les
antennuies celui de l'odorat. Voy. Antenne.
Les antennuies font compofées de plulîeurs articles ,
& le nombre de ces articles varie dans les diffé-
rentes efpèces : il eft le plus fouvent de deux , de
trois , de quatre ou de cinq , rarement de lix , Se
jamais d'un nombre au-dellus. M. Fabricius a tiré
de ces parties un des principaux caractères' pour
l'établiilement de fes genres. Nous l'avons auOî
employé conjointement avec les antennes , avec
lefque'lles les antennuies ont la plus grande analogie
& la plus grande reffemblance. On les divife en
antérieures, moyennes ou intermédiaires , & en pofté-
rieures , lorfqu'elles font au nombre de fix ,
Se feulement en antérieures Se en poftérieures ,
iorfqu'il n'y en a que quatre. Les premières
font inférées à la partie extérieure des mâchoires
dans ceux qui en ont , ou aux pièces extérieures
de la trompe dans ceux qui n'ont point de mâ-
choires. Les poftérieures prennent naillàr:ce à la lèvre
inférieure eu ->ux pièces moyennes de la trompe.
ïl faut confidérer les antennuies relativement à leur
nombre , à leur fituation, , à leur figure , à leurs
articles, à leur pointe Se à leur proportion,
Leur nombre.
Il n'y en a point dans les Hémiptères.
A N T
Il y en a deux dans l'Araignée , le Scorpion , le
Papillon.
Quatre dans les Hyménoptères Se prefque tous
les Coléoptères.
Six dans la Cicindèle , le Carabe.
Huit dans le Crabe , l'EcrevilTe.
Leur situation.
Elles ont leur infertion au dos de la mâchoire i
injiiti maxills. dorjo ; le Scarabé.
Au dos des mandibules ; le Crabe, l'EcrevilTe.
A l'inflexion des pièces extérieures de la trompe i
l'Abeille.
A l'extrémité de la lèvre inférieure ; l'Efcarbot.
Au milieu de la lèvre inférieure ; la Cétoine.
A la bafe de la lèvre inférieure ; le Nicrophore.
A l'extrémité des pièces moyennes de la trompe ;
l'Abeille , la Nomade.
Elles font inférées entre la bouche Se deux grands
crochets ; la Scolopendre.
A la bafe latérale de la trompe ou langue j le
Papillon , le Sphinx.
A côté des fuçoirs : le Syrphe.
A la bafe latérale inférieure de la trompe ; le Taon.
Leur figure.
Elles font filiformes , filiformes , lorfqu'elles ont
une épailléur égale dans toute leur longueur ; le
Capricorne, l'Abeille.
Moniliformes , moniliformes 3 lorfque chaque
article eft arrondi & globuleux : le Notoxe.
Sétacées , fetace* , lorfqu'elles diminuent d'épaif-
feur de la bafe à la pointe ; le Brente.
Cylindri tues , cylindrici , loifque tous les article*
lont égaux le cylindriques ; l'Ichneumon.
En malle , clavati , lorfque le dernier article eft
beaucoup plus gros & plus renflé que les autres ;
le Trox , la Vrillette.
Sécuriformes , en hache , fecuriformes , lorfque
le dernier article eft comprimé, large à fon extré-
mité , pointu à fa bafe , qu'il eft triangulaire , Se
repréfente en quelque forte le fer d'une hache ; le
Taupin , le Téléphore.
Elles font courbées , incurvi, lorfqu'elles ont la
figure d'une courbe , Se que la pointe eft dirigée
en bas ; la Tipule , le Bibion.
Recourbées , recurvi , lorfque l'extrémité eft dirigée
en haut ; l'Alucite.
Chéliformes , en forme de pince , chtliformes t
cheliferi , lorfque le dernier article eft divifé cm
deux pièces , dont l'une fe meut fur l'autre ; le
Scorpion , la Pince.
Bifides , bifidi , lorfque le dernier article eft divifé
en deux ; l'Ecrevifle.
Véficuleufes, veficulofi , lorfque les articles font
mois Se renflés ; quelques Grillons , quelques Criquets.
Etoupeufes , Jlupofi , lorfqu'elles font couvertes
de poils fins, ferrés , mois au toucher ; les Papillons.
Elles font longues , courtes , ou médiocres ,
comparées avec celles des autres infectes.
A N T
Elles font velues , poileufes , cotonneufes ou
fimplcs.
Elles font glabres ou lifTes , glabri , lorfqu'elles
n'ont ni poils, ni duvet.
Les Articles.
Les articles font égaux entr'eux , tquales , lorf-
qu'ils ont tous la même longueur , la même grol-
lcur & la même figure; la Donacic.
Inégaux , in&quales , lorfqu'il y a des articles plus
grands les uns que les autres ; le Ténébrion , le
Scorpion.
Rnomboïdaux , rhomboïdes , rhomboïdales , lorf-
qu'ils font aplatis Se qu'ils ont quatre angles plus
ou moins aigus Se obtus; le Crabe.
Triangulaires , triangulares , lorfqu'elles font
aplaties , & qu'elles ont trois angles aigus ; l'E-
crevifle.
Cunéiformes , cunéiformes , lorfqu'ils font compri-
Kiés & plus gros a la pointe qu'a la.bafe ; le Carabe.
Coniques , conici , lorfqu'ils font . arrondis , &
plus gros à la pointe qu'à la bafe ; qu'ils ont la
figure d'un cône renverfé ; le Lucane.
Ils font velus , héiùTés , poileux , cotonneux ou
fimples.
LctrR POINTE.
Elles font pointues , acuti , lorfqu'elles font ter-
jrunées en pointe plus ou moins fine , mais flexible.
Subulées ,fubulati , lorfque cette pointe cft longue.
Aiguës, acérées, acuminate. , lorfque la pointe
eft un peu roide.
Onglées , armées d'un ongle , d'un onglet , un-
guiculati, lorfqu'elles font terminées en pointe forte ,
aiguë Se recourbée ; le Trombidion.
Elles font tronquées , truncati , lorfque la pointe
paroît comme coupée.
Obtufes , obeuji , lorfque la pointe paroît firnple-
jnent émouflée.
Elles font enflées , renflées , turgidi , lorfque le
dernier article eft très-gros 6c renflé ; l'Araignée mâle.
Leur proportion.
Elles font plus ou moins longues , ou égales ,
comparées entr'elles.
Les antérieures font plus longues que les pofté-
rieures ; le Lucane , le Ténébrion.
Les antérieures font beaucoup plus courtes que
les autres , dans le Carabe , le Manticore.
Les moyennes font ks plus longues , dans la
Cicindèle.
Elles font toutes d'égale longueur dans le Ni-
«rophore.
Les poftéricures font un peu plus longues , dans
Je Clairon.
AN7 HRAX. M. Scopoli a établi dans un ou-
vrage intitulé, Entomologia carniolica , Sic. un srenre
4'infedes fous le nom à.' Anthrax , auque i'. alfîgne
four caractère une trompe formée de deux foies ,
A N T
147
Se une gaîne univalve , retractible , charnue a fa
bafe, dilatée à fa pointe, Se fans lèvres, portant
des antennulcs au dos. Voy. Némotîle Morio.
ANTHRÈNE , Anthrexus. Genre d'infectes de
la première Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Anthrenes font de petits infectes à deux aîles
membraneufes , cachées fous des étuis durs ; dont
le corps eft ovale , prcfque globuleux ; dont les
antennes font terminées par une efpèce de maflc
ovale , folidc ; dont la bouche cft année de man-
dibules & de mâchoires ; & enfin dont les tarfes ont
cinq articles prefque coniques, terminés par deux pe-
tits crochets. Ils viennent d'une larve hexapode , lé-
gèrement velue , qui a une tête écaillcufe , une
bouche munie de deux mâchoires alfcz fortes , &:
le corps compofé de douze ou treize anneaux,
peu diitincts.
Ces infectes appartiennent à la famille des Der-
meltes. Ils ont beaucoup de rapportsavec les genres
du Dermefte , du Byrrhe & du Sphéridie : ifs dif-
fèrent du premier par la forme des antennes qui fë
terminent , dans le Dermefte , en maflc compofée
de trois articles diftincts , perfoliés , tandis que ,
dans les Anthrenes, la malle paroît folide, quoiqu'elle
foit réellement de plufieurs pièces : il diffère du fé-
cond , en ce que la maflc des antennes des Byrrhcs
eft compofée de lîx articles enfilés par leur milieu ,
un peu comprimés , & qui vont en grofliflant ; Se
enfin il diffère du dernier , en ce que la oiafle des
antennes du Sphéridie eft perfoliée Se compofée de
quatre articles ; d'ailleurs les jambes de ces infectes
font épineufes & très-comprimées ; elles font fimples
Se prcfque cylindriques dans les Anthrenes. Les an-
tennules préfentent encore quelques différences ,
mais difficiles à appercevoir , à caufe de la petiteffë
de ces infectes.
Les Anthrenes avoient été confondus avec les
Coccinelles par le chevalier Linné , quoique la forme
du corps , celle des antennes Se des antennules , 8c
fur-tout le nombre des pièces des tarfes les diftin-
guent beaucoup. M. Geoffroy eft le premier qui
en ait fait un genre particulier , fous le nom à'An-
threne. Linné , dans les dernières éditions de fes
ouvrages , a imité M. Geoffroy ; mais il en a changé
le nom , & leur a donné celui de Byrrkus , nom que
M. Geoffroy avoit affecté à un autre genre. M. Fa-
bricius a confervé à ces infectes le nom d'Antk'ène ,
& il a donné celui de Byrrkus à quelques efpèces
que Linné avoit p'acées dans le même genre.
Les antennes de ces infectes ne font guère plus
longues que la tête , elles font compofees de dix
articles , dont le premier eft beaucoup plus gros
que les autres ; les fuivans font courts , prefque
arrondis , les trois derniers forment une maflc ovale ,
qui paroît prefque folide , parce que les articles n»
font pas diitincts.
Elles font ordinairement logées dans une cavité
qui fe trouve à la partie latérale un peu inférieure
du corcelet ; cette cavité a la même forme Se la
T i
148
 N T
même grandeur que l'antenne , de forte que celle-ci
t'y trouve comme enchaflée.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupéricure ,
de deux mandibules , de deux mâchoires, d'une
lèvre inférieure & de quatre antennules. La lèvre fu-
périeurc eft petite, arrondie & ciliée antérieurement ,
aplatie & prefque coriacée. Les mandibules font
petites , courtes , un peu arquées , tranchantes &
pointues a leur extrémité. Les mâchoires font pe-
tites & à peine fenfibles 5 elles paroiflent avoir des
cils & quelques dentelures à leur partie interne.
La lèvre inférieure & petite , aplatie , arron-
die antérieurement. Les antennules antérieures , un
peu plus longues que les poftérieures , font filiformes
& compofées de quatre articles dont le premier eft
un peu plus petit que les autres. Elles ont leur
înfertion à la partie extérieure des mâchoires. Les
antennules poftérieures font très-petites, très-courtes,
& compofées de trois articles qui paroiflent égaux
& prelque cylindriques. Elles ont leur infertion à
la partie latérale de la lèvre inférieure.
Le corps eft ovale , convexe en-deffus & en-
deflbus ce qui diftingue , au premier coup d'oeil ,
les Anthraus de prefque tous les autres Coléoptères ,
dont le corps n'eft point convexe en-deflous. La
tête eft petite & enfoncée dans le corcelet. Celui-
ci eft plus large que long ; il n'a point de rebord , Se
paroît coupé à la pâme antérieure Se poftérieure.
Les élytres font convexes ; elles couvrent tout le
corps , & elles cachent deux aîles membraneufes.
Les pattes font courtes & l'infecte les tient reti-
rées & appliquées contre le corps , lorfqu'on le
prend : elles cou fervent cette pofition lorfqu'il efi
mort. Les tarfes fons compofés de cinq articles plus
minces à leur bafe qu'à leur extrémité : le dernier
article eft un peu plus long que les autres , & il
eft terminé par deux ongles ou crochets arqués 6c
pointus.
On trouve les Anthrtnes fouvent en grande quan-
tité fur les fleurs , occupés à fucer la liqueur mkl-
IcHfe qui y eft contenue: on les rencontre aufll quel-
quefois dans les maifons. La larve habite les cadavres
dépouillés de leurs chairs , les pelleteries & toutes
les matières animales defféchées. Elles attaquent les
infectes morts , les otfeaux , & les autres animaux
préparés ; elles détruifent tôt ou tard les collec-
tions qui ne font pas exactement fermées : elles fe
nourrillent du corps même de l'animal , ou elles
rongent les plumes & les poils, & les réduifent en
pouflière : elles mangent & confirment prefque en-
tièrement les infedes , ne laiilant que les aîles , les
élytres & les pattes.
Ces larves font très -petites ; les plus grandes n'ont
guère plus de deux lignes lorfqu'elles ont pris toute
leur croùTance. Leur corps eft court , allez gros ,
& tout couvert de poils , fur-tout vers les côtés
& au derrière : il eft divifé en douze ou treize
anneaux , dont les trois premiers donnent nauTance
à fix pattes écailleufes. Il eft mol & couvert d'une
peau Biembrftneufc prefque coriacée, peu felide.
A N T
La tète eft arrondie , dure , écaillcufe ; elle eft gar-
nie de deux efpèces d'antennes coniques , très-courtes ,
compofées feulement de deux ou trois articles ; &
elle a deux mâchoires de la confiftance de la corne ,
tranchantes , allez fortes , qui fervent à couper ,
divifer & hacher , pour ainfi dire , les matières dont
la larve fe nourrit. Les pattes font dures , écail-
leufes , allez longues, garnies de petits poils courts,
& terminées par un crochet courbé.
Tout le corps de ces larves eft plus ou moins
couvert de poils , difpofés en faifeeaux , en paquets,
ou en aigrettes , principalement fur les côtés. Il eft
terminé , de chaque côté , par deux ou pluficurs ef-
pèces de houppes couchées fur le corps , alongées ,
formées par des poils ferrés , lefquelles vont fe réu-
nir a leur-extrémké & former une efpèce de V : mais
quand on touche la larve un peu rudement , elle
redreflè , foulève Se écarte ces houppes les unes des
autres , & elle en hénfl'e les poils : elle les applique
de nouveau fur le corps dès qu'on cefle de l'in-
quiéter.
Degecr a donné la figure de la larve de l'An-
threnc deftructeur , & il a repréfenté les poils groflîs
au microfeope. ( Voy. tom. 4. pi. 8. fig. 1-10. );
il fuit de l'obfervation de ce célèbre naturalifte ,
que tous les poils du corps &c de la tète ne font
pas iîmples , mais comme hériffés , dans toute leur
étendue , de petites pointes courtes , en forme d'é-
pines , à-peu-près comme les poils de quelques
chenilles velues. Ceux qui forment les aigrettes ou
houppes ne reflemblent point à ceux qui couvrent
les autres parties du corps, chaque poil eft com-
pofé d'une fuite de petites parties coniques ou trian-
gulaires ; mifes bout à bout , dont la bafe de chaque
pièce eft extrêmement déliée. Le poil eft terminé
par un gios bouton , par une efpèce de malle ovale ,
alongée, prefque conique, portée fur un filet très-
mince.
« Il eft difficile , ajoute ce favant , de favoir
» l'ufage de ces jolies aigrettes, 5: pour quelle rai-
*> fon les larves les redrenent &: les étalent émaner1
» on les touche. Eft-ce que leur but feroit d'effrayer
« leurs ennemis , ou de leur caufer quelque mal à nous
« inconnu î Elles femblent élever les poils , à-peu-
» près comme les Porcs-épics redrellent leurs pi-
» quans , quand on les tâche ou qu'on les ap-
*> proche *>.
Les larves des Anthrents reflemblent un peu à
celles des Dermeftes , mais elles en font fuffifam-
ment diftin&es par les houppes qu'elles ont à la
partie poftérieure de leur corps, & qu'on n'apperçoit
point a celles des Dermeftes.
Ces larves paiTent près d'un an dans cet état ,"
rongeant & détruifant infenfiblement les ligamens
qui attachent enfemble les os des animaux , le»
peaux , les poils , les plumes , en un mot , toutes
les matières animales qui ne font point ea fermen-
tation , & qui font un peu deflechées. Elles fe mon-
trent indifféremment dans toutes les faifons de l'an-
née j mais le tous où çlks font en plus grand non*;
A N T
bre , & où elles font le plus de dégâts , c'eft vers la
fin de l'été , lorfqu'elles ont acquis prcfque toute
leur gro/feur. Elles patient l'hiver ou dans l'état de
larve , ou dans celui de nymphe ; & l'infecte par-
fait ne le montre ordinairement qu'en printems :
on en voit cependant dans toutes les faifons , mais
en moindre quantité. La larve , en grouillant ,
change plusieurs fois de peau ; mais ce qui eft fort
finguïier , elle ne quitte pas fa peau de larve lors-
qu'elle pailé à l'état de nymphe : la peau (c fend
feulement tout le long du dos , les bords de la
fente s'éloignent l'un de l'autre, & laident une ou-
verture qui doit faciliter la fortie de l'infecte par-
fait. Il faut néanmoins obferver que cette peau de
larve n'eft plus adhérente à celle de nymphe : celle-
ci eft dégagée de toute part de fa peau de larve ;
& lorfqu'elle fubit fa dernière métamorphofe , &
qu'elle le montre infecte parfait, la peau de nymphe
s'ouvre tout le long du dos , à l'endroit où eft déjà
ouverte la peau de larve : l'infecte fort par cette
ouverture, îailiant l'une dans l'autre les deux peaux
qu'il quitte , celle de nymphe & celle de larve.
On obferve dans la nymphe toutes les parties de
l'infecte aîlé : on voit comme moulées fous la peau
toutes les parties qu'il doit avoir. On diftingue aflez
bien les antennes, les élytres, les patres, &c. cette
A N T
149
nymphe appartient à la troisième efpèce. Vo-jc^
Nymphe.
Degecr a obfervé que les larves des Anthrcnes
étoient quelquefois attaquées par une petite clpèce.
d'Ichneumon , qui les pique S: y dépofe un auf ,
d'où fort bientôt une petite larve qui fc nourrit au
dépend de l'autre. La larve de X Anthienc continue
à vivre ; elle pafTc même à l'état de nymphe ; mais
elle périt toujours fous cet état , & au lieu de
voir fortir un Coléoptèrc , on voit paroître un
Ichneumon aîlé qui a fubi toutes fes transforma-
tions , fans quitter le lieu qui l'a vu naître & qui l'a
nourri.
Nous obferverons , avant de pafler à la deferip-
tion des Anthrcnes , que leur couleur eft due à une
efpèce de poullière colorée, très-facile à détacher,
cette pouflière n'eft autre chofe que de petites
écailles triangulaires , à-peu-près femblables à celles
qui couvrent les aîles des Papillons , implantées fur
tout le corps de ces infectes par le fommet ou la
pointe du triangle : le haut eft arrondi ou légèrement
dentelé. Le moiudre frottement furfit pour les faire
difparoître ; auflï arrive-t-il fouvent que lorfqu'on
prend l'infecte, on emporte ces petites écailles,
on le décolore , & il parole alors crès-luTe & en-
tièrement noir.
i5»
Suite de l'Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infectes.
ANTHRENE.
4NTHRENUS. Giorr. F a b.
BYRRHUS. Lin. DERMESTES. De g.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, droites , en malle: articles très-courts,
prefque égaux ; l^s trois derniers formant une maffe ovaie, folide ,
un peu comprimée.
Bouche munie de deux mandibules t de deux mâchoires, & de
quatre antennules inégales , filiformes.
Tête un peu cachée dans le corcelet.
Corps ovale.
Tarfes compofés de cinq articles filiformes.
ESPÈCES.
i. ANTHRENE brodé.
Noir; élytres avec une bande (s deux points
blancs , & l'extrémité firrugineufe.
2. ANTHRENE fafcié.
Noirâtre ; élytres avec trois bandes on-
dées, d'un gris cendré.
3 . Anthrène deftru&eur.
Noirâtre ; élytres obj 'cures , nibultufts ,
avec trois bandes cendrées , peu marquées.
4. Anthrène onde.
Très - noir ; élytres avec des taches ondées,
blanchâtres , & la future firrugineufe.
5. Anthrène obfcur.
Noir; antennes (f pattes brunes ; corcelet
& élytres avec des taches irréguliiret , ferru-
gineufes , obfcures.
©
A N T
i. Anthrène brode.
Anthrenus Pimpinellt. Fab.
Anthrenus niger , elytris fafeia alba , apice fer-
V'gineis , litturaalba. Fab. Syft. ent. pag. 6i.n°. i.
— Sp. inf. tom. i. pag. 70. n°. 1.
Anthrenus fquamofus niger, fafeia punclifque Co-
Uoptrorum albis , fucuris fufeis. Geoff. Inf. tom. I.
pag. 1 14. n°. 1.
L 'Anthrène à broderie, Geoff. l'i.
Anthrenus fcrophulari*. Fourc. Ent. par. pag.
47. n". 1.
Ce petit infeéte n'a guère plus d'une ligne de lon-
gueur , & il a une figure ovale, prefque ronde.
Les antennes font noires , courtes & en mafle. La
tête eft petite , noire & enfoncée dans le corcelet :
celui-ci eft noir , avec un mélange de blanc & quel-
quefois de rouflâtre. Les élytres font noires , avec
une large bande , un peu ondée , placée vers
leur bafe : on diltingue , vers la pointe, deux points
blancs , un de chaque côté de la future : la pointe
eft ferrugineufe ; mais cette dernière couleur eft
peu fennble , & elle ne s'apperçoit fouvent peint.
Le deffous du corps eft blanchâtre. Il faut remar-
quer que la couleur blanche ou ferrugineufe de cet
infecte & des fuivans, eft due à des petites écailles
ou poils qui s'enlèvent facilement : il n'eft pas rare
de le trouver prefque tout noir , il arrive aulfi très-
fouvent qu'on lui enlève fes couleurs en le prenant.
On le trouve , en Europe , fur différentes fleurs ,
mais principalement fur celles de la Pimprenelle :
Ci larve vit dans les cadavres delléchés , ou les
plantes à demi-pourries.
Nota. Toutes les fynonimies de M. Geoffroy ne
fe rapportent point à l'infecte qu'il décrit, mais à
YAnihrene de la Scrophulaire.
x. Anthrène fafcié.
Anthrenus Verbafci. Fab.
Anthrenus niger, elytris fafciis tribus undatis
mlbis. Fab. Syft. ent. pag. 61. n°. 4. — Sp, inf.
tom. 1. pag. 70. n°. 4.
Byrrhus Verbafci fufeus , elytris fafciis tribus
undulatis pallidis. Lin. Syft. nat. pag. j68. n°. 3.
Cette efpèce eft un peu plus grande & un peu plus
alongée que la précédente. La tête & les antennes
font noires. Le corcelet eft noir, avec un peu de
blanc fur le derrière & fur les côtés. Les élytres
ont trois bandes blanches, ondées, féparées par des
bandes noires, de la même forme & de la même
épaiflêur ; elles font difpofées de façon que la bafe
& la pointe font noires. Le deflbus de cet infecte
eft noirâtre : le ventre feulement eft un peu blan-
châtre.
On le trouve en Europe , fur les fleurs. Sa larve
■vit , comme celle de l'efpèce précédente , dans les
plantes à demi-pourries , 3c dans les charognes.
N°ta- MM- Linné & Fabricius ont cité , oial à
f *s , M. Geoffroy.
A N T
'y*
3. Anthrène deftructeur.
Anthrenus mufeorum. Fab.
Anthrenus nebulofus , elytris fubncbu'ofts. Fab.
Syft. ent. pag. 6t.rtf. 3. — Spec. inf. tom. 1. pag. 70.
B°. ;.
Byrrhus mufeorum nebu'ofus , elytris fubnebulo-
(is punlto albo. Lin. Syft. nat. pag. 568. n<\ i.
— Faun. fuec. n°. 430.
Anthrenus fquamofus niger , elytris fufeis fafeia
triplici undulata alba. Geoee. inf. tom. 1. pag. 1 1 j .
n°. 1.
L'Amourette. Geoff. ib.
Anthrenus jlorilegus. FOWRC. Entom. par. tom.
I. pag. 2.7. n°. z.
Dermefte des caffinets , ovale, d'un brun obfcur,
à mouchetures grifes formées par des écailles. Dec
Mém. tom. 4. pag. 103. n". 7. pi. 8. fig. 11 6" 12.
Dermeftes ovatus fufeus obfcurus , maculis fqua-
mofis grifeis. Dec ib.
Cette efpèce refiemble à la précédente : elle eft un
peu plus petite & un peu moins alongée. Les antennes
& la tête font noires. Le corcelet eft noir avec un peu
de gris fur les côtés. Les élytres ont trois bandes on-
dées , griles , moins diftinctes que dans l'efpèce précé-
dente , Se coupées par autant de bandes noirâtres. On
voit , parmi ces bandes , un peu de couleur ferrugi-
neufe , claire , plus ou moins marquée. La bafe eft noi-
râtre : mais il y a un peu de blanc de chaque côté de
l'écullon. Le deffous du ventre eft d'un gris cendré.
On trouve communément cet infecte, en Europe ,
lurles fleurs, & dans les collections d'animaux.
La larve de cet infecte eft un peu velue ; elle a
lix petites pattes, & l'extrémité du corps eft garnie ,
de chaque côté, d'une efpèce de houppe alongée,
formée par de petits poils. C'eft l'ennemi le plus re-
doutable qu'aient à craindre les naturalises qui
veulent conferver des infectes , des oifeaux , ou
d'autres animaux. Ces larves détruifent tôt ou tard
les collections qui ne font pas exactement fermées.
Leur petiteffe leur permet de s'infinuer par les plus
petites ouvertures. Elles fe nourriffent du corps
même de l'animal , ou elles attaquent les plumes
& les poils , & les réduifent en pouffière. Les fu-
migations de tabac , la vapeur de foufre , le cam-
phre , & les préparations arfenicales les éloignent '
mais les font rarement périr , fur-tout lorfqu'elles
font dans le corps de l'animal où ces vapeurs pé-
nètrent difficilement & en petite quantité. Une chaleur
allez confidérable, telle que celle de cinquanre de-
grés fuffit pour les faire périr , mais le plus fur c'eft
de fermer , avec le plus grand foin , les collections
que l'on eft bien aife de conferver.
4. Anthrène onde.
Anthrenus Scrophularii. Fab.
Anthrenus niger , elytris albo maculatis , futura
fanguinea. Fab. Syft. ent. pag. 6\. n°. 1. — Sp,
inj. tom. i.pag. 71. n°. 1.
Byrrhus Scrophulaiia; niger > elytris albo macula-
îya
A N T
tis fuiura fanguinea. Lin. Syfl. nat. pag. j68 n°.
I. — Fauna. fuec. n°. 4!<>.
Scarab/tus parvus corjrore fubrotundo , colîo oblon-
go , alarum elytris nlgris ', binis punclis albicantibus
notatis .Raj. Inf. 8j. 57.
Derme/les ovatus niger , maculis fquamofis. albis ,
futura clytrorum rubra. Dec Mém. tom. 4. pag.
zois. n". 6. pi. 7. fig. 10.
Dermefle delaUcrophulaire ovale noir, à mouche-
tures blanches formées par des écailles, & dont la
future des étuis e(t rouge. Dec ib.
Sulz. Hijl. inf. tab. z. fig. 11. h.
Bergstraess. Nomenc. 1. tab. II. fig. 9, 10.
Schaeff. Elem. inf. tab. 17. — Icon. inf. tab.
*76- fig- 4-
Ce petit infede a une figure ovale, prefque arrondie :
il rcuemble au précédent , mais il eft prefque une fois
plus grand. La partie fupérieure du corps eft d'un noir
foncé , avec les côtés , & un peu de la partie poftérieurc
du coreelet d'un gris blanchâtre ou rouilâtre , ce qui
fait paroître le coreelet gris ou roux , avec une
grande tache noire au milieu. Les élytres ont leur
future rouilâtre ou ferrugineufe , & quelquefois d'un
beau rouge , d'où partent trois bandes ondées ,
grifes , mieux marquées & un peu plus larges vers
les bords extérieurs. La pointe de l'élytre eft de la
couleur de la future. Le deilbus du corps eft d'un
gris cendré , un peu ferrugineux.
Cet infede fe trouve , en Europe , fur les fleurs ;
il eft rare aux environs de Paris. Sa larve eft d'un
brun prefque noir & très-velue. Elle vit à peu près
connue celle de 1" Anthnne deftrudeur.
Anthrène obfcur.
Anthrfnus fufeus. Nob.
Anthrenus niger , antennis tibiifque fufco rufis ;
tkorace clytrifque maculis obfoletis ferrugineis.
Nob.
Il eft plus petit que les précédens , n'ayant guère
qu'une ligne de long, & trois quarts de ligne de
large. Les antennes font d'une couleur brune fauve.
La tête eft noire. Le coreelet eft noir , avec un mé-
lange de gris & de ferrugineux foncés. Les élytres
font noires & parfemées de taches irrégulières , plus
ou moins marquées, d'une couleur ferrugineufe
foncée. Tout le deflous du corps eft d'un gris-cen-
dré , très-foncé. Les cuifTes font noires & les jambes
font de la couleur des antennes.
J'ai trouvé cet infede en quantité aux environs
de Paris, fur les plantes liliacées.
ANTIPE , Antipvs. Dans le feptième volume
des Mémoires pour fervir à l'hiftoire des infedes
par M. Degeer, on trouve un genre d'infectes lous
le nom à' Antipe , que cet illuftre auteur croit fuffi-
famment diftind de tous les autres. « Il paroît ,
» dit-il , avoir d'abord quelque conformité avec les
» Carabes par la figure de la tête & des dents , qui
« font grandes Si très-avancées 5 mais les tarfes
A N T
« font eompofésde quatre articles, garnis de pelottcs
« en-deil~ous , en quoi il eft conforme anx Chry-
« fomèles , en y ajoutant la figure de fon corps
3) & des antennes , qui , dans plusieurs véritables
« Chryfomèles ( quelques Gnbouns) , ont leurs ar-
« ticles découpés en dents de feie , comme dans cet
5. infede. Il n'eft pas non plus une Cardinale
" ( Pyrochre ) , pareeque tous les tarfes n'ont que
« quatre articles , & que les yeux font ronds &
» nullement échancrés «.
D'après la delcription & la figure que Degeer
donne de 1' 'Antipe , nous croyons ou qu'il doit former
un nouveau genre , ainfi que le penfe cet auteur ,
ou qu'il appartient au genre da Gribouri , car c'eft
celui avec qui il nous paroît avoir le plus de rap-
ports. Au refte , n'ayant pas vu cet infede , nous
ne pouvons rien dire de certain. Nous allons feule-
ment donner les caractères du genre & la deferip-
tion de l'efpèce , tels que uous les trouvons dans
l'ouvrage de Degeer.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
.Antennes dentelées, en feie.
Grande tête aplatie , avec des dents très-
avancées.
Corceîet large & peu convexe , avec un petit
rebord relevé.
Corps alongé , prefque cylindrique.
Pattes antérieures plus longues que les
autres.
Quatre articles à pelottes à tous les tarfes.
ESPÈCES.
1. Antipe roux.
Antipus rufus. Deo.
Antipus oblongus ,'capite tkoraeeque marginato-
rufis 3 elytris grifeo-flavis : antice puncto nigro t
dentibus prominentibus , antennis ferratis . Dec
Mém. tom. 7. pag. 6$ç>.pl. 49. fig. 10 , 1 1.
Antipe alongé , à tête & coreelet bordé roux ,
à étuis jaunes , grisâtres , avec un point noir en-
devant , à dents très-avancées , & à antennes den-
telées. Dec ib.
Cet infede eft long de quatre & large d'une ligne
& demie , enfortc qu'il a le corps alongé. La tête ,
le coreelet & les cuifTes font d'une couleur rouffe
& luifante , mais ces dernières parties font noires
à leur extrémité. Les jambes & les tarfes font égale-
ment de couleur noire , & c'eft aufli celle des an-
tennes, excepté des trois premiers articles , qui font
toux , & qui n'ont point de dentelures comme les
huit autres. Les deux yeux font ronds , noirs & très-
faillans , placés immédiatement derrière les an
tennes. Les étuis font d'un iaune grisâtre , ou cou-
leur d'ocre pâle , ayant chacun à fon origincée
poiru ou une petite tache ronde, noire .^nuue
A N T
comme fur les épaules , & qui a un peu de relief.
La poitrine & le ventre font cn-deifous d'un noir
un peu cendré ; & les aîles , qui , quand elles font
déployées , font plus longues que les étuis , font
noirâtres. Le corcelet eft garni tout autour d'un
petit rebord. Les dents ou mâchoires font grandes
& très-avancées ; leurs pointes font brunes & rrès-
courbées , & elles fout placées entre deux grandes
lèvres , dont l'inférieure eft garnie de quatre bar-
billons roufiatres , aflez longs. Cet infette a encore
cela de particulier, que les deux pattes antérieures
font beaucoup plus longues que les quatre autres ,
au lieu que dans les autres infeclcs à étui , les deux
premières font ordinairement plus courtes que celles
de la féconde , & fur-tout de la troifième paire.
Le premier article des antennes , à compter de la
tète , eft cylindrique , les deux fuivans font ronds ,
en forme de grains , &: les huit reftans font de figure
triangulaire , en forte qu'ils représentent comme des
dents de feic. Enfin , les quatre articles des tarfes
lont faits comme dans les Chryfomèles ; c'eft-à-
dire , que les trois premiers font garnis de pelottes
en-deflous , & que le dernier de ces trois eft divifé en
deux lobes. ( Dec. Mém. tom. 7. pag. 660 ).
Il a été trouvé au cap de Bonnc-Efpérance.
ANTLIATES, Antliatj. Huitième Clafle du
Syftème enromologique de M. Pabricius.
Cette claife comprend tous les infeétes à deux
aîles nues , membraneufes , veinées , que nous
avons placés dans l'Ordre des Diptères : mai; on y
trouve encore trois genres de l'Ordre des Aptères a
celui du Pou , Pediculus A celui de la Mitte , Acarus,
& celui du Pycnogonon , Pycnogonum.
CARACTERES DE LA CLASSE.
Bouche munie d'un fuçoir , fans mâchoires
ni mandibules.
Suçoir fouvent avance , renfermé dans une
gaîne cylindrique, inférée dans une fente lon-
gitudinale de la bouche.
Gaîne aiguë, inarticulée, tantôt univalve,
Tantôt bivalve, &c renfermant des foies.
Soies fouvent au nombre de trois , fétacées,
aiguës , inégales ; celle du milieu étant un peu
plus longue que les autres.
Trompe courte dans plufieurs, membraneufe,
inrérée fous le fuçoir ; tige cylindrique , rétrac-
tible -, dos cannelé ; tête terminée par deux
lèvres.
Antennuhs quelquefois au nombre de deux ,
inferéss à la bafe de la trompe.
Antennes courtes , fouvent cylindriques ,
plus fouvent munies d'une (oie.
Hifioire Naturelle , Infectes. Tome I,
A N T in
CARACTERES DES GENRES.
1. OESTRE.
O E S T R V S.
Bouche munie d'un fuçoir , fans trompe ni
anrennules.
Suçoir caché entre deux lèvres véficuleufes,
renflées , jointes enfemble , percées d'un petit
trou arrondi , à l'endroit d'où fort le fuçoir.
Gaîne membraneufe , cylindrique , obtufe , inférée
au palais , renfermant des foies.
Trois Joies membraneufes , flexibles , courtes ,
prefque égales, inférées à l'extrémité de la lèvre;
Point d'antennules.
Antennes courtes , filiformes : premier article
globuleux & plus gros, inférées au front.
i. T I P U L E.
T I P U L A.
Bouche munie d'uni trompe , d'un fuçoir
& d'antennules.
Trompe très-courte , à peine découverte ^
membrane+ife.
Tige cylindrique , rétractible , cannelée en-deflu»
pour recevoir une foie ; tête à deux lèvres égales*
Suçoir court , nud , fans gaîne.
Une feule foie mince , de la longueur de la trompe ,'
roide , fétacée , aiguë , pouvant fe cacher dans le
canal de la trompe.
Deux antennuhs avancées, égales , courbées,
filiformes , compofées de plufieurs articles ,
J.ont les trois antérieurs plus gros, prefqua
coniques -, les autres plus courts , cylindriques ,
inférées , de chaque côté , à la bafe de la
trompe.
Antennes filiformes , composes de plufieurs
articles, dont le premier eft plus grand &
plus gros que les autres.
3. B I B I O N.
B 1 s 1 o.
Bouche munie d'-une trompe , d'un fuçoir
& d'antennules.
Trompe membraneufe, découverte.
Y
U4 A N T
Tige cylindrique , recourbée , cannelée en-deflus
pour recevoir les foies; tête à deux lèvres égales.
Suçoir ....
Gaine univalve , de la confiftance de la corne ,
recourbée , tronquée à fa pointe , obtufe , couvrant
fupérieurement les foies.
Trois foies fétacées , prefqu'égales ; celle du milieu
plus roide , celles des côtés diitantes , plus courtes
que les antennules.
Deux antennules alongées , filiformes , corn-
poféas ds quatre articles , dont le fécond très
long, le quatrième prefque rond, inférées ,
de chaque côté, à la bafe de la trompe.
Antennes courtes, cylindriques, rapprochées.
4. STRATIOME.
Stratiomys.
Bouche munie d'une rompe , d'un fuçoir
Se d'antennules.
Trompe courte , découverte.
Tige prefque de la confiftance de la corne , cy-
lindrique , recourbée , cannelée en-deflus pour re-
cevoir les foies; tête membraneufe, épaifle , à deux
lèvres égales.
Suçoir fans gaîne.
Une feule Joie forte , avancée , de la longueur
de la trompe , cylindrique , creufe , obtufe , inférée
au milieu du dos de la trompe , Se cachée dans la
cannelure.
Deux antennules courtes , terminées pref-
que en tête , compolées de trois articles cy-
lindriques , dont le dernier plus gros, inférées
latéralement au milieu de la trompe.
Antennes avancées , rapprochais , cylin-
driques, pointues : le piemier article plus gros ,
les autres égaux entr'eux.
5. R H A G I O N.
R H A G J O.
Bouche munie d'une trompe , d'un fuçoir,
Se d'an*ennules.
Trompe membraneufe, découverte.
Tige très -courte , cylindrique , cannelée en-deflus
pour recevoir les foies ; tête dilatée , élevée , ter-
minée par deux lèvres égaks , ciliées.
A N T
Suçoir court , fans gaîne.
Trois foies filiformes , cylindriques , pointues f
un peu plus courtes que la trompe , inégales ; celle
du milieu un peu plus longue Se plus forte que les
autres , inférées à l'origine du dos de la trompe.
Deux antennules avancées , de la longueur
de la trompe, filiformes , velues , compefi-'es
de cinq arricles , dont le fécond eft très-
long, les autres courts Se aflez minces ; in-
férées latéralement à la bafe de la trompe.
Antennes courtes, rapprochées, cylindriques,
aiguës à Uur fommet &portant une foie.
6. S Y R P H E.
S Y X P H V S.
Bouche munie d'une trompe , d'un fuçoir Se
d'antennules.
Trompe avancée, découverte, membraneufe.
Tige longue , cylindrique , cannelée en-deflus pour
recevoir les foies ; tête à deux lèvres égales , aiguës.
Suçoir avancé , fans gaîne.
Quatre foies inégales ; les latérales font un peu
plus courtes & fubulées ; les deux du milieu (ont
inégales , l'intérieure étant plus petite , plus pointue
Se fubulée , & l'extérieure plus groflè , obtufe , Se
arquée ; elles font inférées au dos de la trompe.
Deux antennules filiformes , un peu plus
courtes que les foies; articles égaux , inférées
à la bafe des foies extérieures.
Antennes co irtes ; le dernier article com-
primé Se muni d'une foie.
7. MOUCHE.
Mus C A.
Bouche munie d'une trompe , d'un fuçoir
Se d'antennules.
Trompe découverte, brifée à fa bafe.
Tige de la confiftance de la corne , avancée ,
cylindrique, cannelée en-deflus pour recevoir les
foies ; tête ovale, véficuleufe , à deux lèvres égales ,
pointues.
Suçoir court , fans gaîne.
Une Cealefoie Ueaucoup plus courte que la trompe ,
cylindrique , aiguë à lbn fommet , Si inférée à la
courbure de la trompe.
A N T
Deux antennults comprimées , avancées ,
plus groupes vers le bout ; articles égaux , peu
diftinc-ls , inférées latéralement à la baie de la
trompe.
Antennes courtes , courbées ; le dernier ar-
ticle comprimé , portant une foie.
8. TAON.
T A B A X US.
Bouche munie d'une trompe, d'un fuçoir
& d'antennules.
Trompe droite, découverte , membraneufe.
Tige courte , épaifTc , cylindrique , cannelée en-
defliis pour recevoir le fuçoir ; tête ovale , à d^ux
lèvres égales.
Suçoir avancé , découvert , de la longueur
de la tromp:.
Gaine trivalve , concave, aiguë , de la longueur
des foies , Se fermanr au-deifus & par les côtés la
cannelure de la trompe.
Trois foies égales , comprimées , pointues , infé-
rées à la bafe du dos de la trompe.
Deux antennules égales, compofées de trois
articles, dont le dernier eft plus gros, courbé,
étoupeux & obtus ; les autres plus courts ck
ve'.us , inférées fur la trompe , à côté des foies.
Antennes co.irtes, rapprochées, cylindriques
pointues , compofées dî fept articles , dont
le troifième t'X fo r-ent plus grand que les
autres , &c muni d'une dent latérale.
9. R H I N G I E.
R H I S G 1 A.
Bouc/te munie d'une trompe, d'un fuçoir
& d'antennules.
Trompe droite, avancée, membraneufe.
Tige cylindrique , rétractible , cannelée en-demis
pour recevoir les foies; tête ovale, à deux lèvres
égales.
Suçoir droit Se avancé.
Gaine uuivalve ; valvule de la confiftance de la
corne , voûtée , tranchanre , roulée , aiguë au fom-
met, renfermant les foies, la trompe, & couvrant
toute la bouche.
Quatre foies fubulées , pointues , de la confif-
tance de la corne , prefqu'égales ; les deux latérales
font un peu plus courtes & plus pointues que celles
A N T
if?
du milieu , & la moyenne intérieure eft plus longue ,
plus forte , & fert de fourreau à l'extérieure , qui
eft très-pointue.
Deux antennules courtes , filiformes , com-
pofées de trois articles égaux , inférées fous
l'extrémité des foies latérales.
Antennes courtes , rapprochées , compri-
mées, plus grolfes vers le bout, & ponant
une foie.
io. ASILE.
A S I L U s.
Boucle munie d'un fuçoir , d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir droit & avancé.
Gaine bivalve : valvules inégales ; l'inférieure eft
plus longue que la fupérieure , de la confiftance de
la corne , cylindrique , bolfue a la bafe , obtufe
à la pointe , fendue , & contient les foies ; & la fu-
périeure , beaucoup plus courte que l'autre , eft
concave , très-aiguë , & couvre le bafe des foies.
Trois foies avancées, filiformes, pointues , iné-
gales ; celle du milieu eft plus longue , plus forte
& plus pointue que les deux autres.
Deux antennules courtes , filiformes , velues ,
compof-'es de trois articles égaux , cylin-
driques , inférées latéralement à la bafe du
fuçoir.
Antennes courtes , rapprochées , filiformes ;
les articles antérieurs plus longs que i-.s autres ;
le dernier, un peu plus gros, terminé en
filet pointu.
n. C O N O P S.
C o k o r s.
Souche munie d'une trompe , d'un fuçoir
& d'antennules.
Trompe droite, avancée.
Tige de la confiftance de la corne , cylindrique ,
nouée un peu au-defius de la bafe , cannelée eii-
defius pour recevoir une foie ; tête ovale , à deux
lèvres égales & arrondies.
Suçoir uni valve : valvule courte, concave,
aiguë , fermant la cannelure de ia t/ompe.
Une feule foie cylindrique , roide , pointue , de
la longueur de la trompe , au nœud de laquelle
elle eft inférée.
y *
iS*
A N T
Deux antcnnules très courtes , filiformes ,
compofées de trois articles égaux , adhérens
aux côtés du nœud de la trompe.
Antennes rapprochées , terminées en maiîe
a:guë , compofées de quatre articles , dont
le fécond eft le plus long.
n. S T O M O X E.
Stomoxts.
Bouche munie d'un fuçoir , d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir avancé , alongé , noué un peu au-
defïus de la bafe.
Gaine univalve ; valvule de la confiftance de la
corne , roulée , comprimée à fa bafe, cylindrique
à fa pointe , obtufe , fendue, & contenant les foies.
Deux foies égales , filiformes , très-aiguës , dont
la fupérieure , plus épaule , engaîne l'inférieure beau-
coup plus mince.
Deux antennules courtes, filiformes, com-
pofées de trois articles égaux, cylindriques ,
inférées à la bafe du fuçoir.
Antennes courtes, rapprochées , courbées ,
plus groins à leur fommet, obtufes , portant
une foie.
13. MYOPE.
M Y O P A.
Bouche munie d'un fuçoir, d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir avancé , alongé , noué à la bafe &c
au milieu.
Gaine bivalve ; valvules inégales ; l'inférieure
longue, cylindrique, nouée, obtufe & fendue au fom-
met ; la fupérieure plus courte , concave & aiguë.
Une feule Joie roide , fubulée , mince , aiguë ,
de la longueur de la valvule inférieure , & inférée
au nœud de la gaîne.
Deux antennules courtes , velues , plus groffes
par le bout , compofées de trois articles
prefqu'égâux , & inférées à la bafe du fuçoir.
Antennes courbées , en mafTe , Se portant
une foie.
14. COUSIN.
Bouche munie d'un fuçoir , d'antennules ,
fans trompe.
A N T
Suçoir droit Se avancé.
Gaine univalve; valvule alongé e , cylindrique,
flexible , roulée , aiguë à fa pointe , percée , Se ren-
fermant les foies.
Cin<\ foies prefqu'égales , de la longueur de là
gaîne , prefque en mane , mucronées Se pointues
a leur fommet.
Deux antennuhs éga'es, filiformes , velues ,
compofées de trois articles cylindriques , dont
le premier eft le plus long, Se inférées lut
les côtés du fuçoir.
Antennes filiformes , compofées de plufieurs
articles globuleux , courts , & fouvent pectines.
ij. E M P I S.
E M P I s.
Bouche munie d'une trompe, d'un fuçoir
Se d'antennules.
Trompe alongée , découverte, courbée, en
forme de fuçoir.
Tige cylindrique , mince , cannelée cn-delTus
pour recevoir le fuçoir : tête alongée , oblongue ,
à deux lèvres égales , ciliées, pointues.
Suçoir plus court que la trompe , 6c courbé.
Gaine univalve ; valvule de la confiftar.ee de la
corne, cylindrique , aiguë àfapointe, fendue, ren-
fermant les foies.
Trois foies roides , filiformes , aiguës à leur pointe ,
inégales , les deux latérales étant plus courtes , plus
minces , & moins fortes que celle du milieu.
Deux antennules courtes, velues, recourbées,
filiformes, compofées de trois articles prefque
égaux , Se inférées à la bafe de la trompe.
Antennes rapprochées , courtes , filiformes ,
compofées de trois articles , dont le premier
eft gros 6c velu , Se le dernier terminé en
pointe.
16. BOMBILLE.
B O M B Y L 1 US.
Bouche munie d'un fuçoir , d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir alongé , droit Se fétacé.
Gaine bivalve ; valvules inégales ; l'inférieure ,"
renfermant les foies , eft fétacée , roulée , plus longue
que l'autre , fendue & terminée en une pointe aiguë >
A N T
la fupérieure eft avancée , filiforme Se très-pointue.
Trois faits fubulées , inégales , celle du milieu
eft de la longueur de la gaine ; les latérales Ion:
aiguës , roides & plus courtes que l'autre.
Deux antennules courtes , velues, compofées
de trois articles égaux , cylindriques , Se in-
férées latéralement à la bafe du fuçoir.
Antennes courtes, rapprochées, filiformes,
terminées en pointe aiguë.
17. H I P P O B O S Q U E.
HlPPOBOSCA.
Bouche munie d'un fuçoir , fans trompe
ni antennules.
Suçoir court , droit, porté en avant, cy-
lindrique & roide.
Gd-'ne bivalve ; valvules égales , à demi cylin-
driques , ciliées, obtufes, échancrées, & renfermant
une foie.
Une feule foie fubulée , roide , Se de la longueur
de la gaine.
Antennes rapprochées, très-courtes, fili-
formes, compofées de deux articles, dont
le pv.mier eft très court , Se le fécond très-
mince.
18. P Y C N O G O N O N.
P T ç s o e.p'i B,"*
Bouche munie d'un fuçoir, d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir avancé , droit , tubuleux , prefque
conique , percé à fon extrémité d'un trou
arrondi , entier.
Point de foies.
Deux ant;nnules filiformes , prefque de la
longueur du fuçoir, inférées à la bafe du
fuçoir.
Antennes ....
i9. POU.
P £ D I c U i US.
Bouche munie d'un fuçoir, fans trompe
ni antennules.
Suçoir court , cylindrique , récraétible, droit
& roide.
A N T
i;7
Gaine cylindrique , bivalve ; valvules égales , à
demi-cylindriques , annulées , coupées , obtufes , Se
renfermant une foie.
Une feule foie recourbée , fubulée , roide , très-
aiguJ , & de la longueur de la gaîne.
Antennes courtes , fouvent moniliformes ,
articles égaux.
10. M I T TE.
A c a n. u s.
Bouche munie d'un fuçoir , d'antennules ,
fans trompe.
Suçoir court, avancé, droit, cylindrique
Se roide.
Gaine bivalve ; valvules égales , à demi cylin-
driques , obtufes , horizontales ; h û<r-. eiité* eft
fendue jufqu'à la bafe, & les divihons l'ont écoles
& cylindriques 5 l'inférieure eft plate & unie.
Soies ....
De ix antennules comprimées, éga'es , avan-
cées, de {a longueur du fuçeir, obtufes, roi les,
compofées de trois articles égaux , & inférées
latéralement à la baie du fuêoik
. Antennes filiformes , comprimées, femblab'es
aux pattes -, articles prefque égaux entr'eux,
ANTRIBE, A.kthribus. Genre d'infe&esde la
troiïîème Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Antribes font de petits infectes ovales , ou
prefque arrondis , convexes cn-defliis , aplatis en-
dcfTous , qui ont deux aîles cachées fous des étuis
durs, deux antennes courtes , en malle , les tarfes'
'compofés de quatre articles, garnis en-deilous de
pelottes ; enfin dont la bouche eft pourvue de man-
dibules, de mâchoires , de lèvres À d'artcnnulcs.
On les trouve fur là plupart des plantes , vivant de
leur fubftance ou du fuc miellé contenu 'dans le's
fleurs. ,
Les Antrihes paroiflent appartenir à la famille des'
Chryfomèles : ils ont quelques rapports-, par le
nombre des articles . des tarfes Se' pair leur rhamèrd;
de vivre, avec les Altifcs , les G alciuqucs, les.
Chryfomèles, les Erotylcs , && nfaïs \ti iiitennes,
en maiTe fuffifent pour le diftînguér^ au premier'
coup-d"œil des trois, premières ,'èelk forme*!
tennules enipechede leseo-fcaore' ave; les Eroryles ,
qui les ont terminées en forme de hache. On ne
peut pas les confondre non plu^ avec les Sphéridies
& les Nitidules , fi on fait attention au nombre
des pièces des tarfes , qui font au nombre de cinq
& prefque filiformes dans ces infedtes , tandis que
les Antribes n'ont que quatre articles plats Se
garnis de pelottes en - de.lbiis. Une différence
encore allez remarquable , c'eft que les jambes des
iî8
A N T
Sphéridics font plus ou moins épineufes , & celles
des Antribes font toujours (impies ; cependant , mal-
gré ces différences & celles que préfente la bouche ,
aiiifî qu'on peut le remarquer d'après la deferip-
tion que nous en donnerons bientôt , la plupart des
efpèces de ce genre font rangées , par M. Fabricius ,
parmi les Sphéridies & les Nitidulcs.
Linné a décrit & placé quelques efpècesde ce genre
parmi lesDcrmeiies & les Boucliers, trompé fans doute
par quelque reflemblancc qui fe trouve dans les an-
tennes Se la forme du corps. M. Geoffroy eft le
premier qui a établi ce genre , Se qui lui a donné
le nom à'Antribe , de deux mots grecs , qui lignifient
rongeur de fleurs , en lui atfignant les caractères
fuivans : Antennes en majfe compofée de trois
articles , pofêes fur lu tête. Point de trompe. Corcclet
large & bordé. Tarfes garnis de pelottes. Nous
observerons que d'après la defeription Se la figure
que cet illuftre auteur donne de ces infectes , nous
ioupçonnons que l'efpèce n°. 5. diffère effentielle-
ment des autres, & qu'elle doit former peut-être
un autre genre; mais n'ayant pas vu cet infecte,
qui eft très-rare Se qui n'exifte plus dans les collec-
tions de Paris , nous ne pouvons rien en dire de
certain. M. Schaeffer a aufli établi un genre d'in-
fectes ions le nom S Anthribus , qui paroît différer
de celui de M. Geoffroy , Se qui diffère certaine-
ment beaucoup du nôtre. La figure qu'il en donne
femble repréfentet une femelle de quelque efpècc
vbifme du Curculio albinus. Lin. Macrocéphale al-
binos. Voici quels font les caractères que M. Schaeffer
alligne à ce genre : Tarfes compofés de quatre articles
fpongieux ( fpongiofî ). Antennes entières , en majfe
compofée de trois articles. Bouche pourvue de mâ-
choires & d'antennules. Enfin Degcer a également
établi un genre d'infeûes fous le même nom , auquel
il alligne pour caractères : Des antennes en majfe
ou grojjes à leur extrémité , un corcelet large 6"
bordé. L'infecte que cet auteur a décri Se figuré
fous ce nom appartient au genre de l'Erotyle : il
a été décrit par Linné & M. Fabricius fous le nom
de Silpha rufjîca.
Les antennes des Antribes font en marte , Se
ont à peine la longueur du corcelet. Elles font com-
pofees de onze articles , dont le premier eft très-
o-'ros , le fécond eft beaucoup plus petit que le pre-
mier , mais un peu plus gros que les fuivans ; ceux-ci
font petits .grenus , égaux entr'eux. Les trois derniers
font en maife perfo'liée ; le dernier un peu plus
long que les autres , eft légèrement aplati à fabafe ,
6c terminé en pointe obtufe à fon fommet.
A N T
La tête eft très-petite , peu avancée & un peu
inclinée. Les yeux font petits , ronds & un peu
faillans. La bouche eft compofée d'une lèvre fu-
périeure , d'une lèvre inférieure , de deux mandi-
bules, de deux mâchoires & de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft petite , plate , prefque
coriacée , arrondie , S: un peu ciliée antérieurement.
Les mandibules font petites, dures , de la confif-
tance de la corne , arquées , (impies , pointues 8c
tranchantes à leur extrémité. Les mâchoires font
(impies , très-petites , prefque membraneufes , cou-
vertes intérieurement de poils ou cils très-courts.
La lèvre inférieure eft très-petite , coriacée , arrondie.
Les antennules antérieures font plus longues que les
poftérieures. Elles font petites, Se compofees de quatre
articles peuapparens , dont le premier eft très-petit
& prefque globuleux ; le fécond alongé 6c conique ;
le troilième un peu ovale , prefque conique; le
dernier alongé , un peu renflé, & pointu à fes deux
extrémités. Les antennules poftérieures font com-
pofees de trois articles , dont le premier eft très-
petit 6c à peine feniible ; le fécond eft prefque
conique , Se le dernier eft ovale , un peu renflé.
Il faut obferver que ces parties font très-difficiles
à appercevoir , à caufe de la petiteffe de toutes
les efpèces de ce genre.
Le corps eft convexe en-deffus , & plat en-deffous.
Le corcelet eft large , convexe , & terminé de chaque
côté par un léger rebord. Les élytres font con-
vexes , 6c ont un rebord femblable à celui du corcelet.
Les pattes font de longueur moyenne. Les cuiffes
font allez groiles. Les jambes ne font point épi—
neufes comme celles des Sphéridies , mais (impies
Se feulement un peu comprimées. Les tarfes font
compofés de quatre articles alfez diftincts , relative-
ment à la petiteife de l'infecte ; les trois premier»
font triangulaires , un peu aplaris , Se garnis en-
deffous de pelottes ; le dernier eft alongé , un
peu arqué , mince à (a bafe , alfez gros à fon ex-
trémité , 8c terminé par deux petits crochets.
Les Antribes fréquentent les plantes , 8c fur-tout
les fleurs. On les trouve fouvent en très-grande
quantité fur les fleurs compofees 8c fur plufieurs
autres : ce qui diftingue encore ce genre de celui
du Sphéridie Se de la Nitidule , dont les efpèces
ne fe trouvent que dans les boufes , les fientes
des animaux , les cadavres , les agarics décompofés ,
Se fous l'écorce des bois pourris.
Nous ne connoiifons pas les larves des Antribes :
ces infectes font (i petits , que leurs larves auront
facilement échappé à la recherche des entomologiftes.
Suite de l'Introduction à PBi/loire Naturelle des Infectes.
»J9.
A N T R I B E.
ANTHKIBUS. Gioff.
DERMESTES, SYLPHA. Lin. SPHERIDIU M , N I T I D U L A. Fab.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, en mafle : premier article très-gros , alongé;
les autres grenus , arrondis ; les trois derniers en mafle perfoliéc.
Bouche munie de mandibules, de mâchoires &(de quatre anten-
nules, inégales, filiformes.
Corps ovale , ou prefque arrondi.
Corceîet ôc élytres avec un léger rebord.
Quatre articles à tous les tarfes : les trois premiers courts, prefque
triangulaires , garnis en-deflbus de poils ferrés; le troisième prefque
bifide ; le quatrième alongé , un peu arqué.
ESPÈCES.
i. Antribe unicolor.
Ovale, bri quêté , pubefcent ; élytres lé-
gèrement pointillées.
i. Antribe teftacé.
Ovale , oblong , briqueté, prefque pubef-
cent ; yeux noirs , un peu faillans.
t. Antr ibe bronzé.
Ovale , oblong , d'un vert bronzé ; antennes
& pattes noires.
4. Antribe Puce.
Noir, oblong ; élytres courtes.
5. Antribe bimaculé.
Noir , ovale ; élytres avec une tache d'un
rouge brun vers leur extrémité.
6. Antribe pédiculaire.
Ovale , noir , fans taches ; élytres lijfes
& luifantes.
7. Antribe ftrié.
Ovale, d'un gris briqueté , lui font ; élytres
légèrement flriées.
8. Antribe marbré.
Ovale, noir; élytres ftriées & variées d*
rougedtre & de noir.
9. Antribe minime.
Ovale, pubefcent, brun; élytres variées
de noirâtre & de cendré.
10.' Antribe tacheté.
Ovale, fauve ; élytres avec cinq taches
noires.
11. Antribe livide.
Ovale , teftacé , obfcur ; corceîet & élytres
avec des taches irrégulières, noirâtres.
\6o
A N T
i. Antribs unicolor.
Anthribus unicolor. Nob.
Anthribus ovatus , teftaceus , pubefcens y elytris
/éviter punciatis. Nos.
Cet infecte a un peu la figure d'une Coccinelle :
il a environ une ligne & deux. tiers de long , Se une
ligr.c & un tiers de large ; il eft très-convexe en-
dclïus , plat en dertous , Si tout Ton corps cil d'une
couleur briquetée ; les yeux feuls font noirs. Le
corcelet Si les élytres font pointillés & couverts
de poils fins : l'un Si" l'autre font terminés par un
léger rebord. Les cuilles font afiez grottes. Les
jambes font un peu comprimées , larges à leur
extrémité , & allez minces à leur bafe , avec quel-
ques cils' à leur partie antérieure & postérieure. Le
dernier article des taries eft allez alongé.
Il fe trouve fur différentes plantes , aux environs
de Paris.
2. Antribe teftacé.
Anthribus teflaceus. Nob.
Anthribus oblongo-ovatus , teflaceus , fubpubef-
cens y oculis nigris. Nos.
Silpha a:ftiva teftacea fubtomentofa , tkorace emar-
gi'naio y o.ulis nigris. Lin. Syfl. nul. pag. J74.
n°. 3 2. — Faun. fuec. ;z°. 46 f .
Nitidu/a <:fliva. Fab. Syfl. eut. pag. -j-j. n". 1.
-—Spec. inf. tom. \. pag. 91. n°. j.
Nitidula nfliva. Puesly. tab. 10. fig. 14.
Cette efpèce reficmble à la précédente par les
couleurs , mais elle eft plus petite , plus alongée ,
inoins convexe en-deiTus. Le corcelet & les élytres
ont un rebord un peu plus grand , Se ont un peu
moins de poils. Tout le corps eft d'une couleur-
fauve briquetée. Les yeux feuls font noirs.
On trouve cet infecte en grande quantité fur
les fleurs , aux environs de Paris.
5. Antribe bronzé.
Anthribus aneus. Nob.
Anthribus oblongo-ovatus , viridi-tneus y antennis
f/edibufque nigris. Nos.
Nitidula arnea thorace marginato , viridi-inea ;
antennis pedibufque nigris. ~St.-s.Syfl. ent.pag. 78.
K°. 7. — Spec. inf. tom. 1. pag. 93. n°. 13.
Scarab&us nigro-cârulefcens. Geoff. Inf. tom. J.
pag. 86. n°. 30.
Le petit Scajabé des fleurs. Geoff. ib.
Il eft très-petit , & n'a pas une ligne de long.
Il eft ovale , alongé , convexe en-deflus, d'une
couleur verdàtre bronzée , ou quelquefois d'un noir
bleuâtre. Le corcelet &: les élytres {ont finement
pointillés, & terminés par un rebord bien marqué.
L'écuMon eft un peu pivis grand que dans les deux
'efpèccs précédentes. Le deflbus du corps eft d'une
couleur jaoirâtre , un peu luiiante. Les antennes
& les pattes font noires.
On trouve cet infecte en très-grande quantité
fur les fleurs , dans toute l'Europe.
^.. Antâïbe, Puce,
A N T
Anthribus pulicarius. Fourc.
Anthribus niger, obfongus y elytris abbreviatis y
abdomine acuro. Nos.
Dermeftcs pulicarius oblongus niger y cl) tris abbre-
viatis y abdomine acuto. Lin. Syfl. nat. pag. J64.
n°. 2.4. — Faun. fuec. n°. 435.
Silpha pulicaria nigra oblonga ; elytris abbrevia-
tis y abdomine acuto. Lin. Syfl. nat. pag.^-j^. n°. 33.
Spharidium pulicarium. Fab. Syfl. ent.pag. 68.
n". 9. — Spec. inf. tom. 1. pag. 79. n°. 11.
Scarabceus antennis clavatis , clavis in annulas
divifis. Rai. Inf. pag. 108. n°. 19.
Anthribus niger j elytris abdomine brevioribus.
Geoff. Inf. tom. 1. pag. 308. n°. 4.
L Antribe des fleurs. Geoff. ib.
Anthribus pulicarius. Fourc. Ent. par. pag.
r3 7- n°- 4.
Il a environ une ligne de long. Son corps eft
ovale , un peu alonge & entièrement noir. Ce qui
le rend très-aifé à reconnoître , c'eft que les élytres
font plus courtes que l'abdomen , & n'en recouvrent
que les deux tiers. L'écuflon eft un peu plus large
que celui de l' Antribe bronzé. Les jambes font
/impies Se fans épines ; le dernier article des tarfes
eft allez long.
On trouve cet infecte en très-grande quantité
fur les fleurs, & fur-tour fur les fleurs en ombelles,
dans toute l'Europe,
5. Antribe bimaculé.
Anthribus bimaculatus. FOURC.
Anthribus niger ovatus y elytris apice pundis
duobus rubris. Geoff. Inf tom. 1. pag. 308.
n°. y.
L' Antribe à deux points rouges an bout des
étuis. Geoff. ib.
Anthribus bimaculatus. Fourc. Ent. par. pag.
137. n". y.
Dermeftes Calths.. Scor. Ent. carn. n°. 49.
Dermeftes Calths.. Schrank. Enum. inf. aufl.
n°. 50.
Il a environ une ligne de long : il eft ovale ,
convexe en-deflus , plat en-deflbus , noir , très-
luifant , avec une tache d'un rouge brun vers
l'extrémité de chaque élytre. Les antennes & les
pattes font fauves , & quelquefois d'un fauve brun.
Le corcelet & les élytres ont un léger rebord , un
peu mieux marqué fur les élytres.
Cet infecte fe trouve en Europe, furies fleurs,
& fur-tout fur les fleurs des plantes chicoracées ,
en grande quantité.
Nota. Nous croyons que le Sphy-idium hsmorrhoï-
dale de M. Fabricius eft une efpèce différente dç
celle-ci.
6. Antribe pédicclaire.
Anthribus pedicularius. Nob.
Anthribus ovatus , niger, immeçulatus y elytris
(svibus. Nos.
Anthribus
A N T
^ Anthrlbus niger , ovatus j elytris abdomen cegen-
tibus. Geoff. Inf. tom. i. pag. 508. n°. 6.
V Antribe noir , lifte. Geofï. ib.
Dcrmeftes pfyllius ovatus , niger y abdomine ob-
tufo , thorace elytrifque marginatis . Lin. Syft. nat.
pag. $64. rt". ij. — Faun. fuec. n°. 436.
Silpka pcdiculaiia nigra ; elytris hvibus , thorace
marginato. Lin. Syft. nat. pag. J74. n°. 34. — Faun.
fuec. n°. 4.66.
Nitidula pcdiculaiia nigra , elytris hvibus , tho-
race marginato. Fa». Syft. cnt. pag. 78. n" . 6.
— Spec. iris. tom. 1. pag. 91. n°. iz.
Dermcftcs pfyllus. Schrank. Enum. inf. auft.
«». fi.
Anthrlbus Uvis. Fourc. Ent. par. pag. 137.
n". 6.
Cette efpèce diffère peu de la précédente : elle
eftà-peu-près de la même grandeur ; elle eft ovale ,
convexe en-deflus , lillê , luifante , & entièrement
noire.
Elle fe trouve dans toute l'Europe , fur les fleurs.
7. ANTRIBE) ftrié.
Anthribus Jlriatus. Nos.
Anthribus ovatus, gnfeo-teftaceus ; elytris leviter
ftriatis. Nob.
Cet infecte reflemble aux deux précédens par la
forme du corps ; mais il en diffère par les couleurs
& par les élytres , qui , dans cette efpèce , font
légèrement ftriées. Il eft ovale, convexe cn-deflus ,
d'une couleur briquetée , plus ou moins obfcure
& grisâtre. Le deflous du corps eft d'une couleur
briquetée , fauve , un peu foncée.
On le trouve en Europe , fur les fleurs.
8. Antribe marbré.
Anthribus marmoratHS. FOU.RC.
Anthribus ovatus , niger f elytris ftriatis , rubro
nigroque marmoratis. Geoff. Inf. tom. l.pag. 30e.
n°. 1. pi. yftg. j%
L 'Antribe marbré. Geoff. ib.
Anthribus marmoratus. Fourc. Ent. par. pag.
i)6. n°. 1.
Il a environ une ligne & demie de long, & un
peu plus d'une ligne de large. La tète & le coteelet
font noirs , avec quelques petits poils gris , fans
points ni ftries, du moins bien marqués. Les élytres
ont des ftries longitudinales , formées par des points.
Leur fond eft d'un rouge brun , fur lequel on voit
des points & des marques noires, les unes plus
grandes , les autres plus petites , rangées en long ,
fuivant la direction des ftries. Le long de ces bandes
font quelques taches grisâtres entre les points noirs.
Au milieu de chaque tlytre , le noir domine & forme
une tache carrée plus grande. La future des élytres
eft aufli de couleur noire. Les pattes font noires ,
variées d'un peu de gris , & le deflous du ventre
eft aufli noir , avec un peu de rouge brun , fem-
blable à celui des élytres. Le corcelet de cet ani-
mal eft aflez large , renflé & bordé ; & fes an-
Hiftoire Naturelle , Infeiies. Tome I.
A N T
ifi-i
tennes , comme celles de tous ceux de ce genre ,
font bien formées en maflue , ayant les trois der-
niers articles beaucoup plus gros que les autres.
Geoff.
On trouve cet infette fur la Jacée, aux cnvirçns
de Paris.
9. Antribe minime.
Anthribus variegatus. Fourc.
Anthribus ovatus fubvillofus , c fufco cinereoque
variegatus. Geoff. Inf. tom. 1. pag. 307. na. 1.
VAntribe minime. Geoff. ib.
Anthribus variegatus. Fourc. En:, par. pag,
1)6. n". 1.
I! a une ligne & un fers de long , & deux tiers
de ligne de large. Il eft brun , mais couvert par
endroits de petits poils gris , qui le rendent bi-
garré, principalement furies élytres, où l'on voit
prefque alternativement des taches brunes & gnfes.
Ces élytres font ftriées. Geoff.
On trouve cet infecle aux enviions de Paris,
fur les fleurs.
10. Antribe tacheté.
Anthribus bipunciatus . Nob.
Anthribus teftaceus , coleoptris maculis quinque
nigris. Nos,
Nitidula bipunétata teftacé^: , colcoptris maculis
quinque nigris. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. ji.
n°. 16.
Chryfomelaftutellata. Herb. Arch. jS. 31. tab.
i).fig. xo.
Ce joliinfeéie reflemble un peu à X A.itribe teftacé.
Il a , comme lui , une ligne & un tiers de long ,
& environ une ligne de large. Il eft d'une couleur
fauve teftacée. Les antennes font fauves , avec les
trois derniers articles noirâtres. Les yeux font noirs.
Le corcelet eft fans taches. Les élytres ont trois ou
cinq taches noires , une grande , prefque triangulaire ,
autour de l'écuflbn , deux circulaires , un peu au-
deilbus du milieu , une de chaque côté de la future ,
& enfin deux autres de forme irrégulière , vers le
bord extérieur , une de chaque côté ; celles-ci man-
quent quelquefois. L'écuflbn eft noir & petit. La
poitrine eft noite, & l'abdomen teftacé. Les pattes
font de la couleur du c.trps.
On le trouve en Europe , fur différentes planter.
Je l'ai trouvé allez fréquemment aux environs de
Paris , fur différentes plantes aquatiques des étangs
de Meudon.
11. Antribe livide.
Anthribus lividus. Nob.
Anthribus fufco teftaceus; thorace elytrifque fuf 9
maculatis. Nob.
Il reflemble au précédent pour la forme & la
grandeur. Sa couleur eft brune , briquetée , livide.
Les yeux font noirs. Le corcelet a une tache irrt-
gulière , noirâtre , placée fur le milieu. Les élytres
font pointillé es , avec une grande tache irrégulière
l62
A N T
au milieu de chaque , plus ou moins marquée , noi-
râtre. L'écuflcn eît petit Se briqueté. Le deflbus du
corps eft obfcur. Les pattes (ont briquetées.
On le trouve aux environs de Paris , fur diffé-
rentes plantes.
Efpeees douteufes ou moins connues.
i. Antribe noir.
Anthribus ater. Tounc.
Noir; élytres ftriées , noires, avec leur extré-
mité cendrée.
Anthribus ater ; elytris apice cinerafeentibus.
Geoff. Inf. tom. I. pag. 507. n°. 3. pi. j. fig. %.
L' 'Antribe noir {trié. Geoff. ib.
Anthribus ater. Fourc. Eut. par. tom. 1. pag.
137- «°- 3-
Il a de lix à fept lignes de long , & deux lignes
& un tiers de large. Il n'y a aucune des parties
de cet infecte qui ne foit noire, à l'exception de
l'extrémité de fes étuis. Sa tête eft longue & plate ,
depuis les yeux jufqu'à fon extrémité , où elle eft
armée de deux fortes mâchoires. Les yeux font fort
faillans , & placés fur les côtés. Le corcelet eft
plus large dans le milieu qu'à fes extrémités. Deux
éminenecs fur fes côtés , avec quelques inégalités
en forme de rides fur le dos, lui donnent la figure
du corcelet d'un Capricorne. Sa partie antérieure
eft relevée d'un petit bourrelet. Les étuis ont cha-
cun des ftries , formées par des points creux , fé-
parés les uns des autres. Entre la leconde & la
troilîème ftrie, eft une côte relevée , principale-
ment dans une petite inflexion, qu'elle fait proche
le corceler. Les étuis , à leur extrémité poftérieure,
font un peu cendrés , & fe recourbent pour couvrit le
ventre. Dans les dix ftries des étuis , je n'en ai
point compris une, qui eft proche la future, &
qui n'eft compoféc que de huit ou dix points. ( Geoff.
F"g- 3C7 )•
z. Antribe fauve.
Anthribus fulvus. Fourc.
Oblong , alongé , d'un brun fauve ; corcelet &
élytres pointillés.
Anthribus oblongus totus rufus.GlOTi. Inf tom. 1.
pag. 309. n°. 7.
L 'Antribe fauve. Geoff. ib.
Anthribus fulvus. Fourc. Ent. par. tom. 1.
pag. 138. n". 7.
Il a environ une ligne de long. Sa couleur eft
par-tout d'un brun fauve. La forme de fon corps
eft allez étroite & alongée. Ses antennes font aulli
longues que fa tète & fon corcelet pris enfemble ;
& leurs trois derniers articles font plus gros , très-
diftincts , Se forment la maffe. Le corcelet & les
étuis font pointillés irrégulièrement. ( Geoff ).
On trouve cette efpèce fur le vieux bois , aux
environs de Paris.
3. Antribe panaché.
A N U
Authribvs connexus. Foi'RC.
Oblong , noir , prefque velu ; élytfes avec des
taches contiguès , jaunes.
Anthribus oblongus , niger , fubvillofus ; elytris
maculis cennexis lu tels. Fourc. Ent. par. tom. l.
pag. 138. n°. 8.
Il fe trouve aux environs de Paris , fur les fleurs.
Il a une ligne de long , & un tiers de ligne de
large.
4. Antribe perlé.
Anthribus nitiius. FOURC.
Ovale , noirâtre.
Anthribus ovatus , totus fufeus. FOURC. Ent.
par. tom. 1. pag. 138. n°. 9.
Il a une ligne de long , & deux tiers de ligne de
large. Il fc trouve aux environs , de Paris , lux les
fleurs.
5. Antribe à bandes.
Anthribus vittatus. Fourc.
Ovale , noirâtre ; élytres avec la future noire.
Anthribus ovatus , fufeus , futurâ longitudinal!
nigra. Fourc. Ent. par. tom. 1. pag. 138. n". 10.
Il a deux tiers de ligne de long , & une demi-
ligne de large.
On le trouve aux environs de Paris , fur les
fleurs.
6. Antribe paillet.
Anthribus pallidus. Fourc.
Ovale, pâle en-deffous , noirâtre & prefque velu
en-dellus.
Anthribus ovatus , fubtus pallidus , fupra fufeus
fubvillofus. Fourc. Ent. par. tom. 1. pag. 139.
«°. I !.
Il a une ligne de long , & un tiers de ligne de
large.
On le trouve aux environs de Paris , fur les
fleurs.
7. Antribe bigarré.
Anthribus interfeaus. FOURC
Oblong , très-noir ; élytres avec des traits , pattss
avec des anneaux , blancs.
Anthribus oblongus , ater; elytris fignaturis albis ,
pedibufque annulis albis interfeciis FOURC Ent.
par. tom. 1. pag. 139. n". n.
Il a deux lignes de long Se une ligne de large.
On le trouve aux environs de Paris , fur les fleurs.
ANUS. Anus. C'cft le nom qu'on a donné , en
Entomologie , à l'ouverture placée à la partie pof-
térieure du corps des infecîes , & dellinée a la
forric des excrémens , des parties de la génération ,
des œufs , de l'aiguillon , &c.
Dans prefque tous les infectes, il n'y a qu'une
feule ouverture pour les excrémens Se les parties
de la génération. Lorfque le mâle s'accouple avec
fa femelle , il introduit dans l'anus de celle-ci , la
A N U
partie qui conftituc fon fcxe: mais à peu de diftarice
de l'ouverture, il y a intérieurement deux efpèces
de canaux , dont l'un aboutit auxintcflir.s , & l'autre
aux ovaires. Quelques infectes cependant, tels que
les Crabes , les Araignées & les Libellules , ont
leurs parties génitales a d'autres endroits du corps.
royc{ Crabe , Araignée , Libellule.
II y a des Araignées dont l'anus , place à la partie
inférieure du ventre , forme une faillie de plus
d'une ligne , figurée en cône tronqué.
On entend quelquefois par le nom d'anus les
parties qui lui font voifines , comme , par exemple ,
tout ce qui cft à l'extrémité du ventre. Il a reçu
alors divers noms dans les descriptions que les en-
tomologiftes ont faites des infectes.
L'anus ou l'extrémité du corps des infectes eft
pointu , aigu , acucus , acuminatus , lorfqu'il eft
terminé en pointe allez forte , & qui diminue in-
fenliblement ; la Mordelle.
Mucroné , mucronatus , lorfque cette pointe eft
très-forte , de la conlïftancc de la corne , & qu'elle
n'eft poinr l'effet d'une diminution infenlible ; l'U-
rocère , le Scarabé à tarière, Geoef. TrLkius he-
mipterus , Fab.
Il eft terminé en queue , caudatus ; la Saute-
relle.
Il cft appendiculé , terminé par quelque appen-
dice , appc.ialculatus ,- La Prrle , le Grillon.
En filet , fétacé , filiforme , Jijofus , fetaceus ,
ftijbrmis ; la Rafidie, le Puceron.
£n filet fimple , double , triple, uni fétus , hifetus ,
trifetus ; la kafidie, l'Ephémère, l'Ichneumon.
Lamelle , lamellatus , lorfque l'appendice eft
comme lamelléc , compofée de deux ou de plufieurs
feuillets ou lames réunies ; la Sauterelle.
Foliacé , foliaceus , lorfque les lames font
grandes, déprimées, aplaties; l'Ecrevilie.
Mameloné , papillofus , lorfqu'il y a des corps
faillans , arrondis, en forme de mamelons; l'A-
raignée.
Barbu , barbatus , lorfqu'il eft entouré de poils
longs & ferrés ; quelques Selles , quelques Sphinx.
Laineux, cotonneux, velu, &c. lanatus , to-
mentofus , ■viilofus , lorfqu'il y a des poils crépus,
doux au toucher , ou des poils droits , ferrés.
Il eft terminé en aigrette , pappofus , lorfqu'il
y a une ou plufieurs touffes de poils fins qui partent
tous du même endroit ; quelques Papillons , la larve
de quelques Tipules.
Il eft échancré , emarginatus , Iorfqu il y a une
efpèce d'incilïon ou d'entaille peu profonde ; quel-
ques Punaifes.
Il eft denté , dematus , lorfqu'il fe termine par
plufieurs efpèces de dents ; l'Abeille cinq-crochets.
En feie , dentelé , ferratus , dentïculatus , lorf-
que ce font des dentelures qui imitent une feie ;
quelques Bupreftes.
11 eft fimple , muticus , lorfqu'il n'y a ni queue ,
ni aiguillon , ni dentelures.
A P A
■itfj
APALE , A?Aius. Genre d'infectes de la féconde
Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Apa.es font des infectes un peu alongés ,
qui ont la tète inclinée, les antennes filiformes,
plus courtes que le corps, les ailes cach'cs fous
'ies étuis coriaces, mai-: flexibles; enfin les tarfes
des patte-: antérieures , compofés de cinq articles ,
cv: ceux des poftérieures de quatre , tous filiformes
8c terminés p.-.r quatre crochets.
Les Apa.cs appartiennent à la famille des Can-
tharides ; ils ont même beaucoup de rapports avec
ce genre, (bit par la forme de leur coips, foie
par leurs habitudes : ils ont feulement les antennes
un peu plus minces par le bout é"c les antennules!
plus longues Se plus minces; ils porent d'ailleurs
la tète inclinée comme les Car.thatiJes ; ils ont
tes élytres flexib es , & ils vivent, comme elles,
fur les plantes & les arbres. Linné ayant tait un
fcul genre de toute la famille des Ca'vharides ,
tous le nom de Melce , y avoit placé KApale bi-
maculê , feule efpèce de ce genre connue jufqu'à
préfent. Dcgeer en afait une Cardinale ( Pyroskrc ) ,
quoique les antennes , les antcnnules , les tarfes
& routes les parties du corps en foienr différentes.
Enfin, M. Fabricius a fait de cet infecte un genre
fous le nom qne nous lui confervons. La forme
des antennes fufrit, au premier coup-d'oeil, pour dil-
tinguer ce genre de ceux du Meloé , de la My-
labre & de la Cérocome. Les taries , dont le pé-
nultième article eft large , bifide , & garni de
houppes en-delTous, faic ailément reconnoitre l'Œ-
demère S: le Notoxe.
Les antennes des Apales font à peine plus longues
que la moitié du corps ; elles font filiformes , prcl-
que fétacées , c'eft-a dire, qu'elles diminuent un
peu d'épailleur à leur extrémité. Elles font com-
pofées de onze article;, dont le premier, à peine
pi is gros que les autres , & à-peu-piès aulïi long,
eft mince à fa bafe Si renflé à fon extrémité;
le fécond cft un peu plus court ôc un peu plus
petit que le premier ; les autres font prefque égaux
entr'eux , mais les premiers approchent de la figure
conique Se les derniers de la cylindrique ; ceux-ci
font un peu plus longs que les autres.
La tète eii inclinée , un peu aplatie , prefque
triangulaire , ou plus large à fa partie poftérieure
qu'à fa partie antérieure , & à-peu-près de la largeur
du coreeler. Les yeux font ovales, peu faillans,
prefque figurés en croiliant ; on y voit , à leur partie
antérieure, à côté de l'infertion de l'antenne , une
petite entaille pour faciliter les divers mouvemens
de l'antenne.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieurc ,
d'une lèvre inférieure , de deux mandibules , de deux
mâchoires & de quatre anteunules. La lèvre fupé-
rieurc eft allez longue ; elle cft plate , prefque mem-
br.meule , coupée ou prefque arrondie & ciliée an-
térieurement. Les mandibules font dures , de la
confiftance de la corne, arquées, un peu alongécs ,
allez minces , (impies & très-pointuts. Les mâchoires
*éT4 A P A
font arrondies à leur Commet , & garnies , tout au-
tour, de cils ou poils longs : on voit, à leur bafe
interne, une autre petite pièce prefque membraneufe,
comprimée , garnie intérieurement de cils très-courts ,
& reunie à l'autre. La lèvre inférieure eft petite ,
prefcjue bifide , ou profondément échancrée dans les
efpèces que j'ai vues. Les antennules font filiformes ,
le à-peu-près de la même longueur : les antérieures ,
■n peu plus grottes cjue les poftérieures , font com-
pofées de quatre articles , dont le premier eft très-
court & à peine diftindt; le fécond eft long &
prefque conique ; le troifième eft un peu plus court
& plus conique que le fécond; le dernier eftalongé ,
prclque ovale, terminé, par les deux bouts, en
pointe arrondie : elles ont leur infertion à la partie
extérieure des mâchoires. Les poftérieures font com-
pofées de trois articles , dont le premier eft très-
court & allez gros ; le fécond eft alongé & conique ;
le dern'er eft alongé , prefque ovale , terminé , par
les deux bouts , en pointe arrondie : elles ont leur
infertion au milieu de la partie latérale , un peu
antérieure de la lèvre inférieure.
Le corcelet n'a prefque point de rebord ; il eft
légèrement convexe eu prefque aplati, plus étroit que
les élytres, & il fuit un peu l'inclinai fon de la tète.
A P A
Les élytres font légèrement convexes ; elles font
flexibles comme celles des Cantharides. L'écuùo»
efl petit & triangulaire.
Le corps eft alongé , 8c la poitrine eft un pe»
figurée en carène.
Les pattes font afTez longues : elles font com-
pofées de la hanche, de la cuifTe , de la jambe Se
du tatfe. La hanche eft très -courte. La cuifle
eft (impie , peu renflée : la jambe eft fimple ,
prefque cylindrique , ou un peu comprimée ,
a peine plus groffe par le bout , & terminée par
quelques dentelures peu marquées. Les tarfes font
filiformes; ceux des quatre pattes antérieures ont
cinq articles prefque cylindriques , & ceux des pofté-
rieures n'en ont que quatre : les uns & les autres
font terminés par quatre crochets , dont deux font
aplatis, & cachés fous les deux autres.
Les Apalcs vivent de fubftance végétale ; ils
fréquentent les plantes & les arbres dont ils rongent
les feuilles & les fleurs. On les voit auflî fur les
fleurs compofées occupés à retirer les fucs qui y
font contenus..
Nous ne connoiflons pas les larves de ces infecles ;
mais il eft probable qu'elles vivent dans la tetre , à-
peu-près comme celles du Meloé& de laCantharide.
Suite de l'Introduction à VKijlolrt Naturelle des InJecJes.
I6t
=P
A P A L E.
AP A LU S, F ab.
MELOE Lin. P Y ROCHRO A. De».
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes, plus courtes que le corps , plus longues
que le corcelet : onze articles prefque égaux , les premiers un peu
coniques , & les derniers prefque cylindriques.
Bouche munie de mandibules, de mâchoires ôc de quatre antennules.
Antennules allez longues, égales, filiformes; les antérieures corn-
pofées de quatre articles , dont le premier court & petit , & les pofté-
rieures de trois , dont le premier très-court.
Tête alfez grande , avancée , inclinée.
Tarfes filiformes, terminés par quatre crochets ; les quatre antérieurs
compofés de cinq articles , & les poftcrieurs de quatre.
ESPÈCES.
i. Ap ale bimacLilé.
Noir ; élytres jaunes , avec une tache noire
vers leur extrémité.
i. Ap AL E tacheté.
Noir, tête & corcelet fauves , avec des tache*
noires ; élytres briquettes , avec deux taches
& l'extrémité noires.
3. A p A LE br'queté.
Noir ; tête & corcelet fauv.s ,fans taches ;
élytres briquttées , avec l extrémité noire.
a. A P A L E immaculé.
Noir ; corcelet & élytres jaunes ou brique-
tés, fans taches.
*V^
i66
A P A
I. ArALE bimaculé.
Apalus bimaculatus . Fab.
Apalus niger , e.ytris lutcis macula poflica nlgra.
Nob.
Meloe bimaculatus alatus , niger; elytris luteis
macula nigrapcjiica. Lin. Syft. nat. pag. Ç 80. n°. 9.
-*■ Faun. fuec. n°. S2.8.
Pyrochroa bimaculata nlgra , thorace orbiculato
deprejfo ; elytris fulvis puncio nigro ; antennis ftm-
plicibus. Deg. Mém.tom. y. pag. ij. n°. 1 pi. I.
fis- 'S.
Cardinale noire , à ccrcelct arrondi & aplati , à
étuis fauves avec un point noir , & à antennes
unies. Deg. ib. ■
Apalus bimaculatus. Fab. Syfl. eut. pag. 117.
n". 1. — Spec. inf. tom. i.pag. 161. n°. 1.
Cet infecte a un peu plus de cinq lignes de long.
Tout fon corps eft noir; le ventre feulement eft
quelquefois fauve. La tète & le corcelet font
finement pointillés ; celui-ci eft un peu aplati Se
prefque arrondi. L'écullon eft noir & triangulaire.
Les élytres font d'un jaune fauve ; on y voit , vers
leur extrémité, une tache noirâtre , prefque ronde,
de chaque côté de la future : elles font flexibles ,
& vues à la loupe , elles paroifTcnt un peu rabo-
teufes.
On le trouve rarement au nord de l'Europe , au
commencement du printems.
1. ArALE tacheté.
Atjlvs fexmaculatus . Nob.
Apalus niger, cavité thoraeeque fulvis nigro
maculatis ; elytris teflaceismaculis fcx flavis. Nob.
Pallas. Inf. Sib. rujf. tab. E. fig. 16.
Il eft un peu plus grand que le précédent. Son corps
eft noir, excepté l'extrémité du ventre , qui eft fauve.
Les antennes & la bouche font noires. La tète eft
fauve , avec les yeux & une tache au vertex noirs. Le
corcelet eft fauve , avec une tache noire au milieu ,
plus ou moins marquée , & quelquefois avec deux
points noirs feulement. L'écullon eft noir ou jaune.
Les élytres font d'un jaune briqueté , avec quatre
taches noires , plus ou moins grandes , & l'extré-
mité noire ; elles font flexibles & finement poin-
tillées. Les pattes font fauves, avec l'extrémité des
jambes & les tarfes noirs.
J'ai trouvé cet infecte en Provence, fur diffé-
rentes fleurs , dans les endroits fecs & ftériles , en
Juin & Juillet.
5. Apale briqueté.
Apalus teftaceus. Nob.
Apalus niger t capite thoraeeque fulvis , imma-
culatis y elytris teftaceis apice nigris. Nob.
Il reflemble au précédent , mais il eft plus périt ,
ayant à peine cinq lignes de long. Les antennes ,
les yeux & la bouche font noirs. La tête & le cor-
celet font d'un fauve obfcur. L'éculTon eft fauve.
Les élytres font d'un fauve briqueté , avec leur
extrémité noire : elles font flexibles , très-finement
A P A
pointillées & légèrement pubefeentes , vues à la
loupe. Le de flous du corps eft noir , mais l'extré-
mité de l'abdomen eft d'un fauve foncé. Les pattes
font d'un fauve obfcur , avec la bafe des cuiiles ,
l'extrémité des jambes & les tarfes r.oirs.
J'ai trouvé cet infecte en Provence , furies fleurs
de Scabieufe , dans le mois de Juin.
4. Apale immaculé.
Apalus immaculatus. Nob.
Apalus niger , thorace tlytrifque fiavis immacu-
latls. Nob.
Il a environ cinq lignes de long. Ses antennes,
fa tète , fon corps & fes pattes font d'un noir luifant
très-foncé. L'écullon eft jaunâtre. Le corcelet & les
élytres font jaunes , fans taches. Les aîles font
ob feu res.
J'ai trouvé cet infecte en Provence , fur diffé-
rentes fleurs, dans les mois de Juin & de Juillet.
J'ai une variété de cet infecte qui eft un peu
plus grande , & qui a le corcelet & les élytres d'un
jaune briqueté.
APATE. Genre d'infectes de la clafle des Eléu-
terates de M. Fabricius. Voye-z Bostriche.
APHIDIVOP-E , Aphidivorus , ou mangeur
de Pucerons. C'eft le nom qu'on a donné à quel-
ques infectes qui fe nourriflent de Pucerons , tels
que les larves des Coccinelles, des Héméiobcs.
Voye^ Puceron.
APODE , ou fans pattes. Tous les infectes par-
faits ont iîx pattes ou un plus grand nombre ;
mais la plupart des larves n'en ont point; c'eft à
celles-ci qu'on a donné le nom d'apode. Prefque
toutes les larves des Diptères , la plupart de celles
des Coléoptères & des Hyménoptères n'ont point
de pattes , & reflemblent à des Vers , avec lcfquels
on les confondroit, (î on ne faifeit attention à la
bouche & aux ftigmates. Voyc-{ Larve.
APPENDICE, Apptndix. On a donné, en
Entomologie, ce nom à des pièces qui paroifTent
comme furnuméraires , qui femblent jointes ou
implantées fur le corps des infectes. Il y a une appen-
dice à la bafe des cuifles poftérieures des Carabes ,
des Cicindèles ; il y en a deux à l' extrémité du
ventre du Grillon , de la Perle , du Cloporte. Voy,
Queue.
APTÈRE , Apterus. Mot tiré du grec qui
fignifie fans ailes. On a donné en général le nom
d'aptère à tous les infectes qui n'ont point d' aîles ,
foit que ce défaut d'aîles ne foit qu'accidentel ,
foit qu'il foit particulier à quelques efpèccs d'un
genre qui en eft pourvu , comme par exemple , les
Carabes , les Charenfons , les Mantes , les Punaif.-s ,
dont quelques efpèces font privées d'aîles; foit enfin
qu'il foit confiant dans les individus d'un feul &
même fexe , comme les Fourmis , les Abeilles ou-
A P T
. vrières, les mulets des Mutiles, des Termes, la
femelle du Lampyre ou Ver luifant , &c.
Le nom Rapière ne convient point aux larves
proprement dites ; il a été cependant donne à quel-
ques infedes , qui , quoique parfaits , paroilient
relier dans l'état de larve, ou mieux encore , dans
celui de nymphe , tels que la Punaife des ii;s , la
plupart des Sauterelles, ccc. mais ces infedes font
comidérés alors comme parfaits , puifqu'ils ne
changent plus de forme Si qu'ils peuvent te repro-
duire. Ce n'eft donc qu'en comparant les infedes
parfaits les uns aux autres qu'on a donné le nom
A' apure à quelques-uns, à ceux qui n'ont point
d'ailes. Toutes les larves étant cor.ltamment privées
d'aîles , il n'étoit pas nécelfairc de les déligner par
ce mot ; mais il y a des infedes dont les deux fexes
n'ont point d'aîles , & dont tous les individus qui
ont cnlcmble des rapports n'ont aullî point d'ailes ;
■ ceux-ci ferment une grande famille , une clalie gé-
nérale , & tous les infectes qui la compofent {ont
défignés fous le nom d'yipteres. Voyez ce mot.
APTÈRES , Aptera. Huitième Ordre de la
Claire des Infectes.
Nous devons à l'immortel Linné , la première
bonne divilion méthodique des infedes. Raj & Lilter
avant lui, comprenant fous le nom générique d'In-
fectes , non- feulement les Infedes proprement dits ,
mais les Coquillages & prefque tous les Vers ,
avoient fait des méthodes très-imparfaites : ilsavoient
divifé ces petits animaux d'après leurs métarnor-
phofes , la forme de leurs œufs, le nombre de leurs
pattes , le lieu de leur habitation , Sic. Linné , après
avoir féparé de la claffe des Infedes tous les petits
animaux qui appartenoient évidemment à celle des
Vers, divifa tous les infedes en fept Ordres ou
Galles , d'après le nombre , la forme & la confif-
. tance des ailes ; il nomma Apures , Aptera , tous
ceux qui n avoient point d'aîles dans les deux fexes,
& qui n'en obtenoient jamais. MM. Geoffroy ,
Scopoli , Schaeffer , & prefque tous les entomolo-
giftes , fuivirent la méthode de Linné , en y faifant
quelquefois de très- légers changemens. Voy. Aile,
Insicte.
Let aîles font les parties du corps des infedes
qui offrent les caradères les plus conftans & les
plus faciles à faifir pour la dividon méthodique de
ces petits animaux : ces caradères font d'ailleurs
allez naturels pour que tous ceux qui ont entr'eux
des rapports fe trouvent conftamment placés dans
le même Ordre , la même Sedion , la même famille :
mais nous avons établi fept Galles ou Ordres
des inlectes ailés , & une feule de tous ceux qui
n'ont point d'aîles ; celle-ci renferme cependant
des. infedes très-différens entr'eux, foit par la
forme du corps , foit par les habitudes. D'après
ces confidérations , nous l'avons divifée en trois
Sedions , qui peuvent former trois Ordres ou ClalTes
. trés-difiinctes. La première comprendroit tous les
infedes qui n'ont que iîx pattes & deux antennes ,
A P T i*7
qui ne diffèrent des infedes allés que par le dé-
faut d'aîles , qui ont des I igmates, mais qui ne
fûbiflent pa< des m les a
Dans ia féconds feroient placés tous
qui ont huit pattes , qui ;;'ont p< i)
. mates apparejps , qui n1
mais d<.ux grande
lieu , & feni
Cet:e Clal'.e Ici: très-nombreufe ci
El fin on verroi d.ns la troilième tous les Crut-
tacés , qui ont deux ou quatre antennes, un nombre
de pattes au-dcllus de huit , & dont le corps eft
couvert d'un teit olleux , plus ou moins folide.
Ainli , quoique nous nous foyons contentés de di-
viùr les Apt res en trois Sedions , nous penfons
néanmoins , ainli que nous venons de le dire ,
qu'ils peuvent ètredivifés en rrois Ordres ou Clalfcs;
«x alors , au lieu de huit Ordres que j'ai établis dans
l'Introdudion , on en auroit dix aulïi naturels qu'il
eft poflible de les avoir dans un arrangement mé-
thodique.
Le chevalier Linné a divifé les Apures en trois
Sedions : la première comprend ceux qui ont fîx
patres , & dont la tète eft diftindc du corcelet ;
la kconde renferme ceux qui ont de huit à qua-
torze pattes, & la tète unie au ccrcclet; enfin la
troifième comprend ceux qui ont un grand nombre
de pattes , & dont la tète eft diitinde du corcelet.
Mais par cette divilion , la Mitte , le Faucheur ,
Si l'Araignée, fe trouvent placés avec le Crabe,
l'Ecrevilïe & le Monocle , tandis que dans la divilion
que j'ai propofée , ces infedes font féparés ;
tous les Cruftacés fe trouvent placés enfemble ;
tous les infedes qui n'ont point d'antennes , tels
que le Scorpion, la Pince, la Mitte, le Faucheur ,
l'Araignée, &c. qui ont enfemble les plus grands
rapports , qui fe relfemblcnt par les formes exté-
rieures , par les parties de la bouche , par leur
manière de vivre , & qui préfenteiu enfin des
pallàges infenlïbles des uns aux autres; tous ces
infedes , dis-je , font placés dans la même Sedion.
Les infedes à fix pattes , tels que la Puce, le Pou,
le Ricin , la Podure , la Forbicinc, qui s'éloignent
moins que les autres des infedes ailés , qui ont
des antennes & des ftigmates , forment la première
Sedion de l'Ordre des Apures, Si viennent immé-
diatement après l'Hippobofque. La féconde Sec-
tion comprend les Mittes , les Araignées , les Scor-
pions , &c. qui s'éloignent déjà beaucoup des vé-
ritables infedes ; enfin , la dernière renferme tous
les Cruftacés , qui s'éloignent encore plus des in-
fedes allés. Nous regardons , comme on voit , les
Afelles, les Cloportes , les Iules Se les Scolopendres ,
comme de véritables Cruftacés , fondés fur les rap-
ports qui fe trouvent entre ces infedes Scies Crabes ,
lesEcrevillès , les Crevettes , les Squilles , Scc.&i fur
le palfage inienfiblc qu'il y a des uns aux autres :
car tous ont le corps recouvert d'une peau olfeule
plus ou moins dure ; & fi on les confidère atten-
tivement , on voit la plus grande analogie entre les
'i6i
A P T
Afelles , les Squilles & les Crevettes , qui font, comme
on fait , de vrais Cruftacés ; ces genres même ont
été confondus enfemble par Degeer. Les Afelles &
les Cloportes ne forment qu'un feul genre dans les
ouvrages de MM. Linné , Pabricius , Scopoli, &c.
Se ces deux derniers auteurs ont placé , parmi les
Cloportes , quelques Iules , trompés fans doute par
la parfaite rcffemblancejqu'ils leur ont trouvée. (Voy.
Onifcus pujlulatus. Fab.& Onifcus Armadillo.Scov.
Les Iules ne différent des Cloportes qu'en ce que
les uns ont quatre pattes à chaque anneau , & les
antennes courtes , prefquc eu marie , Se les autres
feulement quatorze pattes , les antennes filiformes ,
& le corps terminé par deux petites appendices.
La plupart des Cloportes & prefquc tous les Iules,
fe roulent Se forment une efpèce de boule ; tous
vivent à-peu-près de la même façon ; leur bouche
eft figurée de même ; ils ont donc entr'eux la plus
grande conformité. De l'Iule à la Scolopendre il n'y a ,
comme on fait, qu'un pas, la différence eft très-
peu de chofe.
Degeer a divifé les Apures en quatre Claffes ;
mais la première ne renferme qu'un feul genre ,
celui de la Puce , que cet auteur a jugé à propos
de féparer des autres , parce que cet infecte fubit
des transformations , Se que les autres n'en fubillcnt
point. Dans les deux dernières claffes , Degeer a
confondu enfemble la plupart des Cruftacés avec
la Mitte Se l'Araignée, tandis qu'il fait une claflc
de la Squillc , du Cloporte , de la Scolopendre Se
de l'Iule , parce que la tète eft un peu diftincte ,
& qu'elle l'eft très-peu dans les autres.
Nous allons maintenant examiner les parties du
corps des Apures , leurs métamorphofes , leurs
mues , leur génération , leurs habitudes , leur ma-
nière de vivre, Se le lieu où ils fe trouvent ordi-
Des parties du corps des Apures.
On peut divifer le corps des Aptères en corps
proprement dit , & en membres ou pattes.
Le corps eft compofé de la tête , du corcelet Se
de l'abdomen.
La tête eft diftincte ou confondue avec le cor-
celet. Elle eft diftincte dans tous les infectes de la
première Section & dans quelques-uns de la troi-
lième. Elle eft confondue avec le corcelet , Se n'eft
point du tout diftincte dans tous les Apthres de
la féconde Section , & dans quelques-uns de la
tioinème. Elle comprend les antennes , la bouche
& les yeux.
Les antennes : tous les infectes de la première
Section de l'Ordre des Apures ont deux antennes
limples , courtes eu allez longues , filiformes ,
fétacées, moniliformes , êcc. Ceux de la féconde
Section n'en ont point ; mais ils ont deux anten-
nulcs longues , Couvent en forme de pinces , qui
paroident tenir lieu d'antennes , Se que la plupart
■des naturaliftes avoknt regardées comme de véritables
A P T
antennes , n'ayant pas fait attention qu'elles feifoienc
partie de la bouche de ces infectes. Ceux de la croi-
fième Section ont deux ou quatre antennes funples ,
ou divifées en deux , quelquefois branebues ou ra-
meufes. Il faut remarquer qu'on ne trouve dans
aucun autre Ordre , des infectes qui aient plus de
deux antennes ; il y en a , à la vérité , qui les ont
bifides, rameufes, panachées, figurées en plumes ,
en aigrettes, &c. mais les divinoas aboutiffent à
une tige commune , implantée fur la tête ; dans
les Crabes , au contraire , les Ecreviffes , les
Afelles, &c. il y a réellement quatre antennes im-
plantées fur la tète , & dont deux même font quel-
quefois divifées prefquc julqu'a leur bafe , telle-
ment que ces infectes paroident , au premier regard ,
avoir iix antennes. La plupart les ont beaucoup
plus longues que leur corps , d'autres les ont très-
courtes.
La bouche des Apures offre des différences re-
marquables. Ces infectes fe nourriflènt , comme
tous les autres, de fubftance végétale ou animale ;
ils prennent des alimens folides ou liquides ; ils ne
font que fucer, ou ils dévorent leur proie. On peut ,
jufqu'à un certain point , à l'infpection feule de la
bouche , deviner qu'elle eft la manière de vivre
ex chacun d'eux. Ceux qui ont une trompe accom-
pagnée d'un fumoir ou d'une efpèce de dard affez
fort Se très-aigu , font en état de percer la peau
des animaux ou l'écorce des plantes , afin d'en re-
tirer les lues propres à les nourrir ; tels font les
Poux , les Puces , les Mittes. Ceux qui ont des
pinces & des griffes très-fortes Si très-aiguës peuvent
failir Se tuer d'autres infectes , Se les' dévorer ou
les fucer fuivant qu'ils ont des mâchoires ou des
luçoirs ; tels font l'Araignée, le Scorpion , la Pince,
la Scolopendre. Ceux qui ont des mâchoires très-dures
Se oileufes , tels que les Ecrevifles , les Crabes , &c.
fe nouniffent d'alimens plus folides que les autres «
ils font la guerre , failîffent Se dévorent des
infectes & des Vers marins. Le Pou eft Amplement
pourvu d'une trompe , qui contient un fuçoir très-
fort , très-aigu ; au lieu que le Ricin qui lui reffemble
li fort a des mandibules allez folides, & propres
à percer la peau des animaux auxquels il s'attache ;
il a une trompe , mais fou fucoir n'eft pas affez fort
pout percer la peau , il n'eft propre qu'à retirer
les fucs ; il faut que les mandibules onvrent un paffage
à celui-ci. La Mitte , le Trombidion Se le Pycno-
gonon , qui fe nouniffent Amplement du fuc des
animaux ou des végétaux , & ne prennent aucun
aliment folide , n'avoient befoin que de fuçoirs
allez forts pour pénétrer dans la chair des animaux
ou dans le tiffu des plantes. Il falloit au Faucheur ,
à l'Araignée , au Scorpion , à la Pince , qui fe nour-
riflènt d'autres infectes , des inftrumens propres à
les faifir ; aullî leur bouche eft-clle munie de pinces ,
de griffes , de tenailles longues , fortes & aiguës.
LesAtaignécs vagabondes , qui courent après leur
proie , ont leurs mandibules bien plus grandes ,
bien plus fortes Se bien plus aiguës que celles qui
filent
A P T
filent pour l'attraper ; & celles-ci , qui la fucent ,
ont une efpèce de fucoir, qui manque ou qui eft
bien moins apparent aux autres qui dévorent leur
proie fans la fucer. Quelques Aiellcs s'attachent fi
fortement avec leurs pattes fur les Poiflbns Se les
Cétacés , qu'il eft prefque impoflible de leur faire
lâcher prile fans les déchirer ou leur arracher les
pattes ; leur bouche eft compofée de parties pref-
que membraneufes Se très-peu folides , qu'elles
appliquent fur la peau des PoiiTons, & avec lef-
quelles elles font peu-à-peu une large plaie , qui leur
fournit abondamment de quoi fe nourrir , en fuçant
les fucs qui viennent s'y répandre. Le Cloporte Se
le Iule , vivant de fubftance végétale , ont les mâ-
choires peu folides, Se leur bouche n'a ni fuçoir,
ni griffes, ni pinces, tandis que la Scolopendre qui
vit d'autres infectes , a deux grands crochets au-
deflous de fa bouche.
Les yeux. Les infectes aîlés n'ont que deux yeux ,
placés à la partie latérale de la tête ; la plupart ,
à la vérité , ont deux ou trois autres petits points
faillans , arrondis , liffes , placés au fommet de la
tète , qu'on a foupçonné être d'autres petits yeux ,
mais dont on a point encore de certitude : la plu-
part des Aptères en ont un nombre affez confidé-
rable & très-diftincts , mais aucun d'eux n'a ces
petits yeux lilles qu'on remarque aux autres. Les
yeux des infectes aîlés font taillés à facettes, c'eft-
. a-dire, qu'ils ne font pas liffes, mats qu'ils pa-
roiffent , au microfeope , compofés d'une prodigieufe
quantité de petites facettes plates, de figure hexa-
gone , placées à côté les unes des autres. Parmi
les Aptères , il n'y a que les Cruftacés qui aient
leurs yeux à facettes ; ceux des autres font lilles ,
ainfi qu'on peut le voir daus les Poux , les Puces ,
les Podures , les Araignées , les Scorpions , &c. Le
nombre des yeux eft de deux dans le Pou , la Puce ,
le Ricin , la Forbicine ; il eft de feize dans la Po-
dure. La Mitte , le Faucheur Se la Pince n'en ont
que deux. Le Scorpion en a fix , & l'Araignée huit :
quelques Monocles ont deux yeux très-diftaus ;
quelques autres en ont deux fi rapprochés & fi
confondus enfemble , que ces infectes paroiffent
n'en avoir qu'un feul. Les yeux des infectes font
fixes Se immobiles ; mais ceux du Crabe , du Pa-
gure , du Scyllare, de l'Hippe , de l'Ecreviffe, de la
Squille Se de la Crevette font avancés , & porrés fur
une efpèce de pédicule mobile. Ces infeltes peuvent ,
parce moyen, porter leurs yeux dans tous les fens,
fuivant le befoiu qu'ils ont de s'en fervir.
Le coreelet n'offre rien de remarquable. Il eft
diftinct de la tête , mais confondu avec l'abdomen
dans tous les infectes de la première Section : il
eft diftinct de l' abdomen , mais confondu avec la
tète dans l'Araignée : il eft confondu avec la tête
& l'abdomen dans la Mitte , le Trombidion , le
Pycnogonon, le Faucheur, le Scorpion, la Pince.
Le Monocle , le Crabe , l'Ecreviffe , Sec. ont la tète ,
le coreelet & l'abdomen confondus enfemble , Si
•recouverts d'une peau très-dure, ofïèufe, convexe,
Hijloire Naturelle , Infectes. Tome 1,
A P T
i'6$
Le Cloporte , l'Afelle , l'Iule & la Scolopendre ,
ont la tète diftincte ; mais le coreelet & l'abdomen
font confondus. Le corps de ces derniers eft com-
pofé d'anneaux ou de fegmens , en recouvrement ,
les uns à la fuite des autres. On n'y voit ni divi-
fions ni étranglement, qui marquent la féparation
du coreelet Se de l'abdomen.
L' 'abdomen eft très-diftinct dans l'Araignée ; il eft
féparé du coreelet par un étranglement, & il n'y
tient que par un filet mince & très-court ; on voit ,
feulement dans les autres la place qu'il doit occu-
per-; mais il eft joint au coreelet Se n'en eft nullement
diftinct. Le Monocle , le Crabe , l'EcrevifTe , n'ont
point d'abdomen apparent: tous les vifeères le trou-
vent enfermés fous une boéte oileufe , folide , qui
répond à la tète Se au coreelet des autres infectes.
On ne peut pas prendre pour abdomen la pièce qui
y eft jointe , Si qui eft compofée d'anneaux liés les
uns aux autres par une membrane mince , flexible :
nous la regardons comme une efpèce de queue ,
puifqu'ellc eft privée de tous les vifeères , des in-
teftins , Se des parties de la génération. L'abdomen
eft divifé en pluiieurs anneaux dans le Scorpion ,
la Pince , Se tous les infectes de la première Sedion ;
il paroît d'une feule pièce dans la Mitte , l'Araignée ,
le Faucheur. Tout le corps eft divifé en anneaux
femblables les uns aux autres dans l'Afelle , le Clo-
porte , l'Iule , la Scolopendre.
Un caractère efTentiel aux infectes , c'eft d'avoir
des ftigmates , organes extérieurs de la refpiration :
tous les infectes ailés en font pourvus ; mais parmi
les Aptères , il n'y a que ceux de la première Section
qui en aient. On ne peut pas en appercevoir ni à
ceux de la féconde , ni à ceux de la troifième ; du
moins ne font-ils pas placés comme dans les autres
infectes. On ne fait pas encore par où s'introduit
l'air néceffaire à la refpiration de ces derniers : nous
foupçonnons , avec Degeer, que c'eft par l'anus
que s'introduit celui qui eft néceffaire à l'Araignée ;
mais nous n'avons pas à ce fujet des preuves fuffi-
fantes. Je foupçonne auffi que de petites ouvertures
que j'ai remarquées à la partie latérale de la tête
des Crabes Se des Ecrevifles font des efpèces d'ouïes
pour l'introduction de l'air , à-peu-près femblables
à celles des PoilTons ; mais je n'ai encore , à cet
égard, que des conjectures.
Le corps de la plupart des Aptères eft terminé
par une efpèce de queue , par une ou pluficurs
appendices. La Forbicine a pluiieurs filets (impies,
fétacés. LaPodure a une queue fourchue , mobile ,
élaftique , appliquée fous fon corps , au moyen de
laquelle elle peut exécuter un faur très-confidérable.
Le Scorpion a une longue queue articulée , terminée
par un aiguillon recourbé, très-fort Se très aigu ,
a la bafe duquel il y a une petite vélicule de venin ,
que l'infecte introduit dans la plaie lorfqu'il pique ,
par deux petits trous imperceptibles , placés un de
chaque côté de l'aiguillon. Les Crabes , les Ecrc-
vilfes , Sec. ont une queue groffe , articulée , terminée
par cinq feuillets grands, larges, membraneux ,
i7o A P T
affez folidcs. Le> Cloportes & les Afelles ont deux
dicesplusou moins longues & bifides.
Les p atte s des infectes de la première Section des
Apures ne diffèrent pas de celles des infectes aîlés :
elles font compofées de la hanche , de la cuille ,
de la jambe Se du tarfe , diyàfé en plufieurs articles ,
& terminé par deux onglets. Ces pattes n'ont rien
de remarquable ; leur bafe e(l couverte d'une lame
ou '.caille allez grande dans la Forbicine ; les pofté-
rieures font longues , & propres pour le faut, dans
la Puce. Les infectes de la féconde Section ont leurs
pattes un peu différentes : elles font , à la vérité ,
compofées des mêmes pièces , c'eft-à-dire , qu'on
y voit la hanche , la cuille , la "jambe Se le tarfe ;
mais il y a , entre ces parties , d'autres pièces fur-
Duméraires; on y voit cinq à fix pièces principales,
fans compter le tarfe , qui eft divifé en deux ar-
ticles dans l'Araignée , Se en un nombre très-con-
fidérable dans le Faucheur. Les pattes des Crabes ,
des Ecrevillès , font auffi compofées de plufieurs
pièces : les deux antérieures , nommées pinces Se
ferres , font quelquefois très-grandes, très-groffes ,
Se en forme de pinces ; les autres font terminées par
un onglet fîmple , affez gros ; dans quelques
efpèces elles font prefque toutes en forme de pinces ,
mais beaucoup plus pentes que les antérieures. Celles
des Afelles font terminées par des ongles ou croc hets
arqués , fïmples , longs , très-forts fie très-aïgus.
La plupart des Scolopendres ont leurs pattes longues
Se terminées par un nombre prodigieux d'articles.
Les Iules au contraire, ont leurs pattes très-courtes,
& fi rapprochées à leur bafe , que , malgré le nombre
conlidérable qu'ils en ont , ils peuvent à peine
marcher.
Les Crabes , les Ecreviffes ont prefque toujours
leurs ferres de grandeur & même de forme diffé-
rente ; il eft rare qu'elles foient parfaitement égales:
la droite eft ordinairement plus groffe que la gauche ,
tandis que les autres paires de pattes font égales
entr'e les. Quelques naturaliftes ont regardé cette con-
formation comme un jeu de la nature; d'autres ont cru
qu'elle venoit de la fingulière faculté qu'ont ces in-
fecles de recouvrer les pattes qu'ils ont perdues par
quelque accident. Quoiqu'il en (oit, Reaumur a donné
un Mémoire qui prouve , par des obfervations & des
expériences faites avec la plus grande exactitude ,
que fi on retranche à ces animaux une ou plu-
fieurs pattes , lyie ou plufieurs antennes , ou feule-
ment une partie des pattes Se des antennes , toutes
ces parties reviennent ; il en repouffe d'autres qui
fe développent peu-à-peu , & que reproduit le moi-
fnon attaché au corps. Cette nouvelle patte eft d'a-
ord plus petite que les autres , mais elle acquiert
infenfiblemcr.t toute fa groffeur. Voy. Crabe.
Des métamorphofes & mues des Aptères.
Tous les infectes pourvus d'aîles, avant de par-
venir à leur état de perfection , partent par ceux
de larve Se de nymphe 3 ils ont, au forcir de l'œuf,
A P T
une forme bien différente de celle qu'ils prendront
un jour. La pluparc rcilemblent a des vers fans
pattes, fans antennes, fans yeux ; quelques-uns
loin privés de mouvement , Se aucun n'a des aîles.
Il n'en- eft pas de même des Apures ; fi nous en
exceptons la Puce feule , qui parte , comme les in-
fect.es aîiés , par les deux états de larve & de
nymphe , avant de devenir infecte parfait , tous
les autres confervent , toute leut vie , la forme
qu'ils ont au fortir de l'ccuf. Le Pou , l'Araignée ,
le Cloporte', le Crabe , Sec. ne font fujets a aucune
métamorphofe : ils ont , en naillant , la forme qu'ils
auront toute leur vie ; tous leurs membres font dé-
veloppés ; le feul changement qui s'opère en eux
confilte dans l'accroiffemenr fuccefiif de toutes les
parties de leur corps. Cependant , quoique \ts Apures
s'éloignent beaucoup à cet égard des auttes infectes,
nous croyons pouvoir les regarder comme fournis
aux mêmes loix. Cts petits animaux paroiffent , à
la vérité, au fortir de l'œuf, fous la foi me qu'ils
auront toute leur vie; ils ne fubiffent point de
transformations complettes , comme les Lépidop-
tères , les Coléoptères , les Diptères ; mais ils chan-
gent plufieurs fois de peau , ils muent trois ou
quatre fois , & ils n'ont acquis toute leur croifiance ,
ils ne font infectes parfaits , Se en état de fe re-
produire , qu'après leur dernière mue.
Ne fommes-iious pas fondés à regarder les mues
& le changement de peau du Pou , de la Mitte ,
de l'Araignée , comme analogue aux métamorphofes
des autres infectes 2 On fait d'ailleurs que les Sau-
terelles, les Blattes, les Punaifes , Sec. ne changent
pas de forme en pallant de l'état de larve à celui
de nymphe, Se de celui de nymphe à ce'ui d'infecte
parfait ; on fait que la feule différence qui fe trouve
entre les diftérens états de ces infectes, c'eft que la
larve n'a point d'aîles , & que la nymphe en a feule-
ment des moignons. Mais quoi qu'il en foit des mues
des Apttres , cette opération les rapproche des autres
infectes , Se les diftingue fuffifamment des Coquil-
lages & de tous les Vêts , puifqu'on ne voit rien dans
ceux-ci qu'on puiffe comparer à ces mues.
Mais quelques naturaliftes ont remarqué des ef-
pèces de métamorphofes dans quelques Aptères.
Degeer a vu fortir de leurs œufs des Iules qui n'a-
voientque fix pattes , Se le corps compofé feulement
de fept anneaux , fur les trois premiers defquels il
y avoir une patte de chaque côté , Se cependant
l'infecte parfait a conftammenc deux paires de pattes
à tous les anneaux. Ce céièbre obfervateur a vu les
anneaux Se les pattes augmenter en nombre , à mefure
que le petit Iule avançoit en âge ; mais il n'a pu
remarquer fi cette augmentation de partie s'opéroit
par une mue , ou fi c'étoit pat un accroillcmcnt
fucceffif. Sinous en croyons le même auteur, quel-
ques Mittes , telles que celles du vieux fromage , du
vieux lard, Se celles qui s'attachent au corps des
Confins, des Tipules , des Libellules S; de quelques
autres infectes , ne naiilent qu'avec trois paires de
pattes ; elles relient quelque tems dans cet état ,
A P T
Si. la quatrième paire ne leur vient que dans la fuite,
& lorlqu'cllcs ont acquis prefque toute leur croil-
îance. .Suivant le mêôae auteur , une cfpèce Je
Monocle , Monoculus quadricomis , Lin. a , au
fortir de l'œuf, une figure très-différente de celle
de la mère , & par conféquent de celle qu'il aura
un jour; cette figure relfemblc beaucoup à celle des
Amymones de M. Mullcr. Voycç Monocle.
Lcuvenhocck a aulli remarqué la dirférencc qu'il
y a de la figure de quelques petits Monocles à celle
de leur mère.
On voit, d'après ce que nous venons de dire , que
les Apures muent & changent plufieurs fois de
peau dans leur jeune âge , ainfi qu'on le remarque
dans les infectes ailés ; que la plupart changent de
forme, &: que la Puce fubit des métamorpliofes
complexes. Si nous confierons les Cruftacés en par-
ticulier , nous verrons que ceux-ci s'éloignent encore
plus des autres infedres ; nous verrons , dis-je , qu'ils
forment vifiblementles derniers chaînons de la chaîne
qui lie les Infectes aux Vers. Les infectes des deux
premières Sections de l'Ordre des Aptères ne muent
Se ne croilTent que pendant un certain tems de leur
vie ; parvenus à leur état de perfection , ils ne
croill'ent , ne muent , & ne changent plus de peau ;
ils fe reproduifent & relient dans le même état tout
le refte de leut vie. Les Crabes , les Ecrevillcs , au
contraire , croifTcntS: muent pendant toute la durée
de leur vie ; ils s'accouplent & fe reproduifmt tous
les ans ; & , femblables aux Poillons , aux Coquil-
lages & à la plupart des Vers, ils font en état de
fe reproduire avant d'avoir acquis la moitié de leur
grolleur.
De la génération des Apures.
Tous les Apures font ou mâles ou femelles ; on
ne voit point parmi eux des individus privés de fexe ,
ainfi qu'on le remarque parmi quelque, infectes allés.
Tous s'accouplent, & la femelle après avoir été
fécondée par le mâle , pond , quelques tems après ,
un nombre plus ou moins ccnlidérable d'œufs , qui
éclofenroans un efpace de tems plus ou moins grand ,
par la feule chaleur del'atmofphère. Prefque tous ne
s'accouplent & ne pondent qu'une feule fois, comme
les Tous , les Puces , les Araignées : d'autres s'ac-
couplent & fe reproduifent une fois l'an , pendant
toute la durée de leur vie, i\ nous en croyons les
naturalises qui ont écrit fur les Crabes & les Ecre-
villès.
Swammerdam n'ayant pu découvrir aucun mâle
parmi plufieurs Poux qu'il a examinés , & ayant au
contraire trouvé un ovaire dans le corps de tous,
a foitpçonné queces infectes étoieut hermaphrodites,
c'ed-à-dire , que les deux fexes étoient réunis dans
le même individu. Mais Leuwcnhoeck a clairement
démont;. : le contraire , il a trouvé parmi ceux qu'il
a exammfs , des mâles & des femelles , dont les
parties de la génération étoient dif>indtes & très-
«Lffércntes ; il a découvert dans le Haâle tenues les
A P T
171
parties propres à fon fexe , dont il a donné les figures
grollies au microfeope.
L'accouplement de la plupatt des Apures n'a rien
dc_ remarquable, Se ne diffère en rien de celui des
infectes ailés. Le Pou , la Puce , la Podurc , la For-
bicine & plufieurs autres , ont leurs parties génitales
(impies &: placées au bout de l'abdomen ; mais la
forme & la pofition de celles des Araignées , des
Crabes & des Ecrevilles eft tout-à-fait lîngulièrc ,
& leur accouplement s'exécute d'une manière diffé-
rente de celle des autres infectes. Les parties qui
caractérifent le fexe des Araignées font (impies dans
la femelle ; c'elt une efpèce de fente , placée à la
partie inférieure du ventie , vers fon origine, Se à
quelque diltance de l'anus. Celles du mâle font dou-
bles , Se placées à la dernière pièce des antcnnules.
Lorfque ces infectes s'accouplent , le mâle porte
alternativement & à plusieurs reprifes l'extrémité de
chaque antennule fur les parties de la femelle , il
fort alors de la partie latérale du dernier article ,
un corps charnu, roide, que le mâle introduit dans
la fente de la femelle.
Les parties fexuellcs des Crabes , Ecrcviffes , Pa-
gures , Scyllares , Sec. en un mot , de toute la fa-
mille des Crabes , font doubles dans les deux fexes ,
au lieu qu'elles ne le font que dans le mâle de
l'Araignée. Le mâle de ces infectes les porte à la
bafe des deux pattes poftérieures , Se la femelle les
a à la bafe des deux pattes du milieu. On voit au
mâle une cavité arrondie , remplie d'une maife char-
nue , en forme de mamelon, percée d'une très-petite
ouverture. Roefel a obfervé dans le corps de l'a-
nimal deux vaiireaux fperma-iques, tortueux, qui
aboutiflent Se portent aux deux ouvertures la liqueur
lpennatique. Sv/ammerdam a obfervé la même chofe
dans le Pagure Bernard l'Hermite. On voit , à
à l'origine de la treifième paire de pattes de la
femelle, une ouverture ovale , allez grande, mais
bouchée en partie par des corps charnus , deftinée
à recevoir la femence du mâle , & donner enftiitc
iiiue aux œufs ; il y a dans le corps deux grands
ovaires , remplis d'une prodigieufe quantité d'œufs ,
qui aboutillcnt l'un de chaque côté aux ouvertures
dont nous venons de parler. Roefel a même vu
les œufs fortir par ces ouvertures , Se aller s'atta-
cher en grappe fous la queue de l'infecte. On n'a
point encore obfervé l'accouplement de ces infectes
aquatiques , mais il y a lieu de croire , par la po-
fition des parties , que les ventres font collés l'un
contre l'autre lois de l'accouplement , Se que le
mâle introduit en mème-tems les deux parties qui
condiment fon fexe dans celles de la femelle.
Tous les Artères font ovipares , c'e(t-à-dirc, que
la femelle après avoir été fécondée par le mâle ,
pond, au bour de quelque tems, des ceufs, d'où
fortent enfuite les petits. Les Cloportes , les Afelles&
les Scorpions paroiflent cependant vivipare, parce que
les petits fortent tous vivans du corps de la mère.
M. Geoffroy regarde les Cloportes & les Afclles
comme de véritables vivipares. « Or. peut mètaa
Y 1
172
A P T
» faciliter & pour ainfi dire accélérer l'efpèce d'ac-
m couchement de ces infectes. Si on prend une
»> femelle de Cloporte , dont le ventre eft gros &
« rempli de petits, & que l'on étende un peu fortement
3» cet animal , de façon que la peau de fon ventre
« s'entr'ouvre , on voit ibrtir du corps de cette
33 mère une foule de petits Cloportes vivans , qui
m courent légèrement , qui , dans leur efpèce , font
» de petits animaux parfaits , & ne diffèrent des gros
3:3 Cloportes que pat leur petitefic. ( Geoîf. tom. t.
s» pa-g. 381. 35 ) Cependant ces infectes font de
véritables ovipares , ainfi qu'on peut s'en convaincre.
Quelques tems après leur accouplement , les Afclles
& les Cloportes pondent des œufs qui n'éclofent
qu'au bout de quelque tems ; mais au lieu de les
portera découvert , attachés fou: la queue comme
font la plupart des autres Cruftacés , les Afelles &
les Cloportes les ont dans un fac membraneux ,
placé tout le long de la partie inférieure de leur
corps. Les œufs relient dans ce fac tout le tems
ntceffaire à leur efpèce d'incubation , après quoi les
petits fottent de l'œuf Se percent le fac qui les en-
veloppoit tous. Les œufs de l'Araignée font de même
enfermés fous une enveloppe commune , Se au lieu
que l'enveloppe ou fac de l'Afelle eft une peau qui
a fait partie du corp- de la mère ; l'Araignée a nié
une coque , dans laquelle elle a enfermé les liens.
Ceux des Crabes font nuds & attachés au corps de
la mère, qui ne les abandonne jamais, & d'où
fortent les petits vivans ; il ne manque donc à ceux
des Crabes, pour reffembler à ceux des Afelles ,
que !'er.vc!oppe commune. Et puifque les petits ne
forteat vivans que du fac dans lequel les œufs
avoient été pondus Se dépofés, nous croyons être
fondés à regarder les Afelles & les Cloportes comme
de véritables ovipates.
Les femelles des Scorpions ne peuvent guère fe
diftinguer des mâles que par leur groiléur. Ni Redi ,
ni Maupertuis , qui ont beaucoup obfervé ces in-
fo éle s , ni Swammerdam, ni aucun naturalifte n'a
parlé des patties fexuelles des Scorpions : ils fe font
contentés de nous dire qu'ils font vivipares, qu'en
ouvrant leur corps ils y ont trouvés des petits vivans ,
dont le nombre étoit de vingt-fix à quarante. Redi
a vu que chaque petit étoit enfermé dans une
membrane particulière , & qu'ils étoient tous comme
enfilés ou fufpcndus à un long fil. Degccr a exa-
miné plufieurs Scorpions confervés dans l'cau-de-
vie , fans avoir pu découvrir aucune différence de
fexe , ni avoir rien vu qui eût de la reffémblance
avec les parties de la génération. Mais il trouva dans
le ventre de l'un d'eux un grand nombre d'ecufs de
figure un peu oblongrc , Se de couleur jaunâtre ,
placés en trois raiv^s à la liie les uns des autres :
« d'où il paroît , ajoute-t-il , que la propagation
33 de ces infectes fe fait d'abord par des œufs , mais
33 qui enfuite éclofent dans le ventre même de la
33 mère , qui les met tout vivans au monde. ( Mcm.
tom. 7. pag. 337.)
A P T
Des habitudes & du lieu oùfe trouvent ordinairement
les Aptères.
La nourriture des Aptères varie dans les diffé-
rens genres , fuivant les inftrumens , la configura-
tion de leur bouche, & les lieux qu'ils habitent.
Nous avons dit plus haut que les uns avoient des
mandibules , des mâchoires , des pinces , des te-
nailles , des griffes , Se que les autres n'en avoient
point ; que les uns avoient un fuçoir , fort, très-
aigu , Se que le fuçoir des autres étoit foible, in-
capable de percer la peau des animaux , mais accom-
pagné de mandibules propres à lui frayer une route.
Parmi ces infectes , les uns fe nounillenr du fang
de l'homme & de différens animaux , tels font le
Pou, la Puce, le Ricin, Se quelques Mittcs; les
autres fe contentent de différentes fubftances vé-
gétales , tels font la Podure , le Cloporte , l'Iule Se
quelques efpèces de Mittcs. L'Araignée , le Fau-
cheur , la Pince , la Scolopendre , dévorent d'autres
infectes. Enfin les Crabes , les Ecreviffes vivent de
poiffons, de vers, d'infectes marins, de plantes
mannes , Sec.
On peut divifer les Aptères en aquatiques Se en
terreftres. Les Pycnogonons , la plupart des Trom-
bidions , les Monocles , les Crabes , les Pagures ,
lesScyllares , lesHippes , les Ecreviffes, les Squilles ,
les Crevettes, les Afelles & quelques Cloportes vivent
dans la mer & les eaux falées ; très-peu fe trouvent
dans les eaux douces. Les Apures de la première
Section , les Mittes , les Faucheurs , les Araignées ,
les Scorpions , les Pinces , prefque tous les Cloportes ,
les Iules Se les Scolopendres font terreftres ; le plus
grand nombre eft attaché au corps des autres ani-
maux ; quelques-uns feulement font cachés dans la
terre.
On ne doit pas regarder comme des infectes aqua-
tiques quelques Araignées Loups , qui courent fur la
furface des eaux fans jamais y entrer. Mais il y a
une efpèce d'Araignée qui fe fait une habitation au
milieu des eaux douces, peu profondes. Elle conftruit
Se remplit d'air une petite loge dans laquelle elle
fe tient , Se d'où elle ne fort que pour aller à la
chaffe , lorfqu'elle a befoin de manger , après quoi
elle revient à fon logement.
La plupart des Crabes fortent de l'eau & fe
répandent fur le rivage de la mer ; mais ces infectes
font obligés d'y retourner bientôt : ils ne pourraient
vivre long-tems hors de l'eau fans périr ; c'eft ce
qu'on voit arriver lorfqu'on veut les tranfporter vivans
d'un pays a un autre. Il y a cependant des efpèces
qui vivent allez long-tems dans le fable, au bord
de la mer : S: fi nous en croyons les voyageurs ,
il y a en Amérique des Crabes vraiment terreftres ,
qui habitent les montagnes & qui defeendent une
fois l'an en grandes troupes pour fe rendre à la
mer , afin d'y pondre leurs œufs , après quoi ils
retournent encore auxmontagnes. Quelques elpèces
fe tiennent aux pieds des arbres , vers les bords
de la mer , Se font eu terre des trous femblables
A P T
à ceux des Lapins , Se aucz profonds pour que le fond
foit rempli d'eau de mer qui fe filtre dans le trou à
travers les fables. Le Crabe le tient pendant le jour
à moitié enfoncé dans l'eau , il en fort la nuit pour
fe répandre dans les champs. ( Voy. Kochcfort ,
Jiifl. Nat. des Antilles. ).
Catesbi Se plufieurs autres voyageurs ont aufli
parlé d'une cfpèce de Crabe terreitre , Cancer ruri-
cola , Lin. qui fait des trous profonds dans un terrein
fabloncux des ilksmontagncufes de l'Amérique, & qui
defeend tous les ans en ligne droite Se en fran-
chiilant tous les obitacles oui s'oppofent à fou paf-
fape pour venir dépofer les œufs à la mer. Cette
elpèce eft vraifemblablemcnt la même dont parle
Rocheforc.
On connoît une petite efpèce de Crabe qui vit
dans la coquille des huitres Se de la plupart des
bivalves , & qui a donné lieu à plufieurs fables aufli
fingulières les unes que les autres , dont nous ferons
mention à l'article Crabe.
Les Pagures font remarquables par leur manière
de vivre. On les trouve toujours logés dans d'autres
coquillages , c'eft ce qui leur a fait donner vulgaire-
ment le nom de Bernard l'Hermite. La partie pofté-
rieure de leur corps , cachée dans la dépouille d'un
Limaçon , n'eft recouverte que d'une peau mem-
braneufe ; mais la partie qui refle à découvert a une
peau ofTeufe, très-dure , fcmblable à celle des\autres
Ecrevifles. A mefure que le Pagure groflit, la co-
quille dont il s'eft emparé fe trouve trop petite, il
la quitte alors pour en reprendre une autre , &
cela autant de fois qu'il en a befoin.
La plupart des Apures font parafites , c'eft-à-
dire, qu'ils fe nourriilcnt des fucs ou delà fubftance
des autres animaux vivans , étant continuellement
attachés à leur corps. Aucun animal peut-être n'eft
exempt de Poux , de Puces , de Mines. L'homme ,
les quadrupèdes Se les oifeaux en font fouvent in-
feftés. Les infectes eux-mêmes font attaqués par des
Mittes. Les cétacés Se les poiflbns ont aufli leurs
efpèces de Poux : les Afelles leur font de larges
plaies , Se les font fouvent périr. Il eft peu de mé-
decins Se de naturaliftes fur-tout , qui ne foient
convaincus aujourd'hui que la gale eft occafionnée
par une efpèce de Mitte, qui s'introduit fous l'é-
piderme , y caufe un léger prurit , Se attire en cet
endroit une liqueur qui forme un pe:it bouton.
Cette Mitte que j'ai vu moi-même s'apperçoit à
peine à l'oeil nud , mais ou la diftingue bien avec
une funple loupe. Et qui fait fi la plupart de
nos maladies cutanées ne font pas de même caufées
par des infectes d'une petiteffe prefque infinie , &
que l'œil ne peut apperceveir 5
Homberg a obfervé , dans le royaume de Naples ,
fur les Araignées demeftiques , une maladie très-
fingulière , occafionnée fans doute par des Mittes.
« 11 leur vient, dit cet obfervateur , une maladie
qui les fait paraître horribles ; l'Araignée paroît
comme hérillée de petites écailles , parmi lefquelles
il fe trouve une grande quantité de petits infectes ,
ARA
'7S
approclians de la figure des Poux des Mouches , mais
beaucoup plus petits. L'Araignée malade nerefte pas
Ioug-tcms dans la même place , Se lorfqu'clle court
un peu vite, elle jette à bas une partie de ces
écailles Se de ces petits infectes : fi on l'enferme
dans cet état, elle meurt promptement «. ( Mém.de
l'académie des feiences, année 1707 ).
Rcaumur a vu un autre cfpèce de Mirte , qui
s'introduit par l'anus danslesinteftins des Limaçons ,
Se chaque fois que le coquillage rend fes ô.m
mens , la Mitte eft entraînée au-dehors avec ei:x ;
elle fe place alors fur le collet de l'animal , Se elle
épie le moment favorable pour entrer de nouveau
dans fon corps. ( Mém. de Cacad. des feienc. ann.
1710).
Les animaux terreftres ne font pas les feuls atta-
qués par de petits infectes apures. Les Afelles s'at-
tachent aux cétacés Se à tous les poiflbns 5 elles fe
collent fortement fur leur corps par le moyen de
leurs griffes , longues , arquées & très-aiguës : elles
leur font peu-a-peu une large plaie, dans laquelle
elles fe nourriilcnt ou des fucs de l'animal , ou de
(es chairs devenues plus tendres à cet endroit. Elles
enlèvent aufli peu-à-peu la chair des poiflbns morts.
Il n'eft pas rare de trouver dans la mer, en pé-
chant, des fquelettes de poifiens recouverts de leur
peau , & aflez bien confervés pour qu'ils foient
très-reconnoiflables : j'en poflède qui ont confervé
non-feulement la même forme qu'avoit le poiflon
mais dont les couleurs aufli n'ont pas été altérées.
ARAIGNÉE, Aranea. Genre d'infectes de la
féconde Section de l'Ordre des Aptères.
Les Araignées font des infectes fans aîles Se fans
antennes , qui ont huit yeux , huit pattes compofees
de fix pièces très-diftinctes , deux efpèces de bras
ou antennules au lieu d'antennes , la bouche armée
de deux fortes tenailles ou pinces, & enfin le ventre
féparé du corcelet par un étranglement.
Ces infedtes , très- communs & très -répandus ,
aufli remarquables par leur figure que par leurs tra-
vaux Se leurs manœuvres , ont dû de tous les tems
attirer l'attention du philofophe & du naturalise.
On trouve aufli beaucoup d'obfervations fur les
Araignées dans Ariftote Se Pline , chez les anciens.
Dans Mouffet, Aldovandre, Jonfton.Leuwenhoeck,
Lifter , Swammcrdam , Reaumur, Geoffroy, Clerck ,
Degeer Se plufieurs autres parmi les modernes. Leur
hiftoire générale ne laifle prefque plus rien à defirer.
Le Faucheur eft le feul genre d'infectes avec qui
{'Araignée p eut être confondue: les anciens natu-
raliftes le regardoient comme une efpèce à' Araignée
qu'ils défignoient fous le nom de Arar.eus [ongipts.
Araneus binoctilus , Araignée à longues pattes, ou
Araignée à deux yeux. Cependant le Faucheur fe
diftingue ttès - facilement de l' Araignée y il. n'a que
deux yeux , le ventre eft intimement uni au corcelet
Se fcmble ne faire avec lui qu'une feule pièce ; les
pattes (ont terminées p.\r un nombre confîdérable
d'articles très - peu diftincts ; enfin les mandibules
»7*
ARA
font en forme de pinces , tandis qu'elles font termi-
nées par un onglet fimple dans l'Araignée.
La peau qui recouvre le corps des Araignées eft
dure & épaille fur la tête , le corcelet & les pattes ;
elle eft molle & mince fur le ventre : elle n'eft pref-
que jamais glabre ; car on voit fur les unes un léger
duvet très-doux & très-fin , quelquefois cotonneux
& ferré ; fur quelques autres ce font des poils fins ,
longs & aiTez ferrés ; d'autres enfin ont des poils plus
ou moins roides qui reiîemblent à des piquans.
La durée de la vie des Araignées paroît encore
incertaine. Clerck allure que les Araignées de
Suède ne vivent pas au-delà d'une année. Il patoît
cependant , d'après les obfervations de tous les na-
turaliites , qu'elles vivent au-delà de ce terme 5 s'il
en eft plufieurs qui périifent aux approches de i'hy-
ver , il cil en eft auifi qui , pour fe garantir des
impreflions du froid , toujours très-dangereux pour
elles , favent fe cacher fous des écorces d'arbres ,
dans des trous qu'elles ferment exactement par le
moyen d'une toile forte & ferrée qu'elles filent. La
Tarentule paflè l'hyver dans le trou qu'elle a habité
pendant l'été , après l'avoir exactement fermé. Mais ,
malgré les précautions que ces infectes prennent , il
n'eft pas douteux qu'il n'en périme un nombre très-
confidérable pendant cette laifon, puifqu'on ne
voit que frèj-peu de grofies Araignées au printems.
Nous ne favons rien de certain touchant celles qui
habitent les pays les plus chauds.
On fait que les Araignées quittent & changent
plufieurs fois de peau avant de parvenir à leur entier
accroiffement ; mais , bien différentes de prefque
tous les autres infectes, elles ne changent pas de
forme. La petite Araignée , au fortir de l'œuf, ell
pourvue de toutes fes parties ; elle rellemble exacte-
ment à la vieille Ar.àgnée ; & fon corps , en fe dé-
veloppant, refte toujours le même. Il leioit peut-
être très-curieux de s'aliurer fi elle ne change plus
de peau lorfqu elle eft parvenue à fon entier accroifi-
fement , S: fi elle ne peut fe reproduire qu'après fa
dernière mue ; car s'il n'y avoit que les jeunes Arai-
gnées qui fulfent fujettes à ce changement de peau ,
comme nous fommes portés à le croire , malgré
l'allcrtion de quelques naturaliftes qui veulent que
ces infectes changent de peau toutes les années; ne
feroit-on pas fond; à regarder ce premier temps ,
leur enfonce en un mot , comme un état de larve &
de chryfalidc ? & leur dernier feulement comme
celui d'infecte parfait ? Tous les infectes fournis alors
à la même loi , ne pourraient travailler à leur repro-
duction que lorsqu'ils feroient enfin parvenus à ce
dernier état.
Depeer a obfervé la manière dont s'y prend
X Araignée pour changer de peau : « J'ai eu un jour
s« occafion , dit-il , de voir une petite Araignée oc-
j> cupt'c.a fe défaire de fa vieille peau, étant fuf-
« pendue par le derrière a un fil de foie , comme
33 elles le font alors toujours: j'obfcrvai d'abord,
» que la vieille peau s'étoit fendue tout le long du
=> milieu du corcelet , & que le corps fut d'abord
ARA
33 tiré hors de l'ouverture de cette fente , après quoi
33 X Araignée tenoit fes pattes élevées en haut &
33 étendues en ligne droite , les unes tout près des
■>■> autres en paquet , ayant le dos dirigé en deifous
33 ou tourné en bas. Enfuite elle tira peu-a-peu Se
33 lentement toutes les pattes a la fois de leurs en-
33 veloppes , continuant toujours de les tenir dirigées
33 en haut Se en ligne droite , & parallèles les unes
33 auprès des autres , parce qu'alors elles étoient
33 encore trop foibles pour être mifes en mouvement.
33 Quelques inftans après , elle les plioit & les appli-
33 quoit contre le corps , reftant cependant longtems
33 dans cette dernière pofture, Se toujours fufpen-
33 due au fil qui partoit de fon derrière ; mais enfin
s» elle commençoit à fe donner du mouvement & à
33 marcher. D'abord après la mue toutes les parties
33 de X Araignée font (1 molles Se fi foibles , qu'elle
33 ne faurok prefque les remuer; mais peu-à-peu la
33 nouvelle peau qui les couvre prend de la confif-
.33 tance par l'action & l'imprellion de l'air extérieur,
33 qui la durcit par degrés. La vieille peau du cor-
33 celet & de tontes les parties qui y font attachées ,
33 conferve à l'extérieur la même figure qu'elle avoit
33 fur X Araignée; mais celle du ventre, comme plus
33 molle S: plus mince , fe chiffonne & fe réduit en
33 un petit paquet informe 33. ( Mem. tom. 7 , page
183.)
Les mâles , qu'on rencontre beaucoup plus rare-
ment que les femelles, font très-aifés à difeinguer :
leur ventre elt beaucoup plus petit que celui de la
femelle , & fouvent même plus petit que leur cor-
celet. Mais ce qui les fait encore mieux rceonnoître,
c'eft que le dernier articie de leurs antennules eft
figuré en maiTe ou en forme de bouton plus ou moins
arrondi.
Des parties du corps des Araignées.
Les Araignées n'ont point d'antennes; elles différent
en cela de prefque tous les autres infectes ; mais les
antennes font remplacées par deux autres pièces
nommées bras par quelques naturaliftes , & anten-
nules par d'autres, qui partent de la partie pofté-
rieure & latérale de la tète , Se qui font compofées de
cinq articles, dont le dernier, dans les mâles feule-
ment, un peu pins renflé que les aunes , renferme
les parties de la génération. Ces bras , plus longs
dans les femelles , & d'égale épaiffeur par-tout , ont
leur infertion a la bafe latérale externe des mâchoi-
res, à côté des pattes de l'animal dont ils ne paroil.-
tent pas différer beaucoup au premier coup-d'œil ;
mais, fi on y fait attention, on voie qu'ils fon: beau-
coup plus courts que les pattes , qu'ils n'ont que cinq
pièces tandis que les pattes en ont fix , & qu'enfin
ils ne font terminés que par un onglet impercep-
tible dans la femelle feulement. L'infecte , d'ailleurs,
les porte toujours en avant , il les remue & les agi:e
prefque continuellement lorfqu'il marche , comme
s'il vouloir rater ie terrein ou 1er, objets qui le Trou-
vent devant lui. C'eit ce qui leur a fait donner le,
ARA
nom de tentacula par les naturaliftes qui ont écrit
en latin. M. Geoffroy a regardé ces parties comme
de vraies antennes , fonde uns cloute fur leur ufage
à-peu-près fcmblablc à celui des antennes de tous
les infectes cjui en l'on: pourvus , Se d'après le carac-
tère que cet auteur afligne à la claile générale des
infectes qui eft d'avoir des antennes.
La tête elt confondue avec le corcelet ; on apper-
çoit feulement deux imprcflîons obliques plus ou
moins marquées en forme de V, qui paroùlenc les
féparer l'un de l'autre. Ces impreftions partent de la
partie latérale antérieure du corps de l'infecte , Se
vont fe joindre vers le milieu de fa partie fupé-
rieura.
Les yeux font au nombre de huit : ils font liffes ,
brillans , durs , immobiles & toujours placés lur la
têre , c'eft-à-dire , en avant des deux lignes obliques
qui fe trouvent entre la tête Se le corcelet. La po-
iition & la grandeur de ces yeux varient fouvent dans
les différentes cfpèces ; mais elles font toujours à-
peu-près les mêmes dans les Araignées qui travaillent
Se qui vivent de la même façon. On eft porté à
croire que l'arrangement des yeux de ces inlectes
elt infépatablc de leur manière de vivre ; car il eft
li conftant qu'en examinant de près une Araignée,
on peut , a l'infpcction feule de fes yeux , favoir à
quelle famille elle appartient. Nous en parlerons
bientôt avec plus de dérail. Quelques efpèces , parmi
celles des caves , paroillent n'avoir que fix yeux ,
parce que les deux latéraux font fi rapprochés l'un
de l'autre, qu'ils femblentfe confondre , S: de deux
n'en former qu'un.
La bouche des Araignées a une figure bien diffé-
rente de celle des autres infectes : elle elt compotée
de deux mandibules , de deux mâchoires , d'une lèvre
intérieure & de deux antennules , qui font ces deux
pièces qui fe trouvent à la partie latérale un peu
poltérieure de la bouche , & que nous avons au(Ti
nommées bras, à l'imitation de Clerck 8c Degeer.
Les mandibules , nommées tenailles , griffes ,
ferres , par MM. Geoffroy & Degeer ; cela par Lifter,
Se retinacula par Clerck , font placées à la partie la
plus antérieure delà bouche, perpendiculairement
à la tète , elles font compofées de deux pièces , dont
la première eft très-groffe , dure , plus ou moins
velue, prefque cylindrique, mais coupée oblique-
ment à l'on extrémité , du côté de fa partie interne ,
& armée , à cet endroit , d'un double rang de dents.
L'autre pièce, en forme de crochet, eft très-mince,
très-dure , entièrement glabre, courbée & terminée
en une pointe très-fine. Ce crochet eft ordinaire-
ment appliqué , lorfque l' Araignée n'en fait pas
ufage , entre les dents de la première pièce ; il n'a
qu'un mouvement de flexion & d'extenfion tandis
que la première pièce fe meut dans tous ies fens.
L' 'Araignée avance fes mandibules en avant , les
ouvre de côté & leur fait exécuter divers mouve-
mens ; Se cependant celles des autres inf.ctcs n'ont
qu'un mouvement latéral. C'eft avec les mandibules
ARA
W?
que les Araignées faififlent leurs proies Se qu'elles
piquent.
Les mâchoires placées au-deflous des mandibules ,
entre les deux bras ou antennules, font courtes ,
dures, larges & ciliées intérieurement. Il patoît que
c'eft par le moyen de ces deux pièces que ['Arai-
gnée mange ou luce fa proie.
La lèvre eft une pièce qui termine la boiîche pof-
térieurement. Elle eft un peu plus courte que les
mâchoires, afléz mince, pretque membraneufe ,
ciliée , arrondie ou un peu échancrée a fon extré-
mité.
Le corcelet eft convexe ou un peu aplati , ovaje
ou en cœur , Se plus ou moins gros dans les difré-
rentes efpèces. Les Araignées Loups & les Phalanges
l'ont toujours beaucoup plus gros que les Fileufes Se
les Crabes. Il eft couvert d'une peau comme
cruftacée , moins velue que celle du ventre. Sa
partie inférieure ou la poitrine eft plate Se donne
naiiiance aux huit pattes.
L'abdomen ne tient au corcelet que par un filet
mince , ce qui fuiEt pour diftinguer au premier coup
d'oeil ce genre d'infectes de tous ceux avec qui il
paroît avoir quelques rapports. Il eft toujours beau-
coup plus petit dans les mâles que dans les femelles.
Sa figure varie ; il eft ovale, globuleux , triangu-
laire ,&c. , fouvent armé d'épines très-longues Se
très-fortes. Il eft couvert d'une peau fine , molle ,
plus ou moins cotonneufe Se quelquefois velue. On
y voit à fa partie antérieure Se inférieure, dans les
femelles feulement, une fente qui caractérife leur
fexe. Nous en parlerons en traitant de la génération
des Araignées. Les pattes font au nombre de huit;
elles partent toutes de la poitrine Se elles font com-
potées de fix pièces. La première, qui tient au corps,
eft nommée la hanche ; la féconde , la cuiJJ'e ( celle-
ci tient à la hanche par une très-petite pièce ) ; on
a donné le nom de genou à la troifième , celui de
jambe à la quatrième ; enfin , les deux autres for-
ment le tarfe , dont le dernier article eft terminé
par deux crochets petits Se courbés. Ces pattes fonc
couvertes d'une peau dure & comme cruftacée Se
garnies de poils plus rares , mais plus longs que fur le
corps : on y voitaaiïi très-fouvent des piquans min-
ces Se allez longs. La longueur refpective des pattes
Se leur épaiffeur varient : les Araignées tendeufes
Se les Araignées Crabes les ont ordinairement plus
longues que les Araignées Loups Se les Araignées
Phalanges ; mais celles-ci les ont plus fortes Se plus
épaiffes. Cette différence dans les pactes fournit un
des caractères que nous employons pour la divifîon
des Araignées en familles.
Avant de paffer a l'examen du travail des Arai-
gnées , de leur manière de vivre , de leur généra-
tion Se de leur venin , nous croyons devoir préfenter
lesTableaux de leur divifion méthodique que Lifter,
Clerck Se Degeer nous en ont donnés. Ces divilions
font fondées fur la forme du corps Se la manière de
vivre de ces infectes.
I7<*
TABLEAU
DE LA D I V I S 1 0 N
DES ARAIGNÉES,
D' APRÈS LISTER, EN u7S.
TENDEUSES ,
Aucupcs.
Qui tendent, pour at-
traper des mouches,
Des réfeaux oibiculés.
Reticu'.a orbiculata.
Des réfeaux irréguliers.
Keticula conglobata.
Des toiles ferrées.
Telas lintcoformes
Araignées s
Qui ne filent pas pour
attraper des mouches,
A huit yeux £ ma's q!|i conftruifent
\ feulement un logement
Oâonoculi. pour paifer l'hiver.
Araignées Loups pro-
prement dites.
Lupi.
Araignées Crabes.
Cancr/formes.
Araignées Pha'anges*
ou qui fautent fur
leur proie.
PhaLingia.
Chasseuses,
Vniatorii.
A deux veux. Araignées à longues pattes , nommées Faucheurs.
arm;3S de pinces comme les Crabes marins. Voy.
Binoculi. FaUCHEUK.
TABLEAU
177
TABLEAU
DE LA DIVISION
DES ARAIGNÉES
D'APRES CLERCK, EN
Araignées
AÉRIENNES
Oâonoculi. List.
FIEEUSES
Aucupes. List.
<
<
SAUTEUSES,
Venatorii. List.
AQUATIQUES
Hlftoire Naturelle , Infectes. T&m I.
l7i7-
Dont la toile cft
à réfcau vertical.
Aranei verticales.
Retibus orbiculatis. LlST.
à réfcau irrégulier.
. Aranti irregulares.
Retilms conglobatis. LlST.
à réfeau ferré.
Arand textores.
Telis linteoformibus. LlST.
Qui ne filent pas & qui
attrapentleurproieà la courte.
Loups.
Arand Lupi. id. LlST.
Phalanges.
Aranei Phalangii.
Phalangia. LlST.
Crabes.
Aran.C ancriformes. id. LlST.
Qui vivent dans l'eau.
Aquatiques.
Arand aauatici.
17»
DIVISION
DES ARAIGNÉES,
D'APRÈS DEGEER, EN 1777.
ARAIGNÉES FILEUSES.
PREMIERE FAMILLE.
ARAIGNÉES TEND E USE S.
A R A S X JE R S T 1 A R 1 AZ.
Araignées qui filent des toiles circulaires & régulières en réfeau , qu'elles tendent ver-
ticalement.
Aran. ret. orbiculatis. LlST. Aran. verticales. ClERCK.
DEUXIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES FILANDIÈRES.
A R A N E AZ T E X T O R I AZ.
Araignées qui fi'ent des toiles irrégulières & fans figure déterminée.
Aran. ret. conglobatis. LlST. Aran. irregulares. O.ERCK.
TROISIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES TAPISSIÈRES.
A R A H S Ai VESTIARlAi.
A'a"gn?es qui filent des toiles ferrées, horizontales, régulières.
Aran. relis linteoformibus. LlST. Aran. textores. ClERCK.
ARAIGNÉES CHASSEUSES.
QUATRIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES LOUPS.
A r a rt e m. L v v 1.
Araignées vagabondes, qui ne filent point de toiles, mais qui courent fur leur proie.
Aran. tupi. List. ClERCK.
17*
CINQUIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES PHALANGES,
A K A S M JE PuALAltClA.
Araignées fa'.iteufes qui ne filent point de toile , mais fautent fur leur proie.
Aran. P/ialangia. LlST. Ci-EKCK.
SIXIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES CRABES.
Aa. a it z m Caxcroides.
Araignées qui ne filent point de toile , qui marchent de côté , & qui reflemblent
un peu à des Crabes.
Aran. Cancroidts. LlST. CLERCK.
ARAIGNÉES AQUATIQUES.
SEPTIEME FAMILLE.
ARAIGNÉES AQUATIQUES.
A R A X M X A Q V A T I C JE,
Araignées qui vivent dans l'eau.
Aran. aquaticr. CLERCK.
Z a
ï8o
ARA
De la nourriture & du travail des Araignées.
Les Araignées font très - carnacières ; elles ne
Tivent que de rapine & elles font une guerre con-
tinuelle à prefque tous les autres infectes , Mou-
ches , Coufins , Tipules , Friganes , Ephémères ,
Chenilles , Papillons , Coléoptères même , tout eft
bon , tout ce qu'elles peuvent attraper leur fert in-
différemment de nourriture. Les unes fucent ample-
ment les infectes qui fe trouvent pris à leurs filets ;
les autres les dévorent prefque entièrement , ne laif-
fant que les parties les plus dures , les pattes , les
aîles Se le* élytres. Leur cruauté va bien plus loin ,
elles fe dévorent les unes les autres lorlqu'elles en
ont l'occafîon , ce qui arrive cependant très-rare-
ment ; car elles n'habitent enfemble que les premiers
jours de leur vie ; une fois féparées , chacune vit
ifolée dans fa toile, &: ne la quitte pas à moins que
ce ne foit pour aller s'établir ailleurs. Les Araignées
vagabondes, qui courent çà & là pour chercher leur
proie, fe rencontrent plus fouvent, mais la pkis foible
des deux prend la fuite, & l'autre ne la pourfuit
prefque jamais ; lorfqu'il arrive qu'elles s'attaquent,
le combat ne finit que par la mort de l'une qui eft
dévorée ou fucée auflî-tôt par l'autre. J'ai mis dans
le mois d'Août , fous une cloche de verre , Y Araignée
fafciée Se la Tarentule , que je gardois féparément
depuis un mois , fans leur avoir donné à manger ;
c'étoient deux femelles, toutes les deux parvenues à
leur entier accroillement : dès qu'elles furent en-
femble , je les vis s'éloigner l'une de l'autre à recu-
lons en paroiffant fe regarder fixement. Comme elles
ne firent enfuite aucun mouvement pendant plus
d'une heure qne je voulus les obferver, croyant
que ma préfence les incommodoit , je les laiflài pour
ne les revoir qu'au bout de deux heures : la Taren-
tule étoit alors occupée à manger In fafciée.
Le lendemain il n'en refont plus que de bibles dé-
bris ; excepté le bout des pattes , tout avoit été
dévoré. Mais je fus furpris de trouver à côté de ces
débris la Tarentule morte fans avoir reçu cependant
aucune bleffure apparente. Je ne fais fi fa mort fut
caufée par quelque piqûre que l'autre lui eût faite
avant de fuccomber , ou fi cet aliment lui avoit été
contraire après le long jeûne qu'elle avoit fait. La
même chofe arrive lorfqu'on jette une Araignée
dans la toile d'une autre : la propriétaire [l'attaque à
î'inftant , s'en empare , la tue Se la mange lor'fqu'elle
eft beaucoup plus forte , ou elle prend l* fuite lorf-
qu'elle eft beaucoup plus petite. Elles fe livrent quel-
quefois un combat cruel & opiniâtre qui ne finit que
par la mort de l'une , & fouvent de toutes les deux ,
lorfqu' elles fe font blefTécs mutuellement.
M. Geoffroy a obfervé qu'il arrive fouvent que
ks vieilles Araignées vont s'emparer de force de la
toile de quelque jeune. Avec l'âge , le réfervoir de
la liqueur qui leur fournit des fils s'épuife , elles ne
peuvent plus faire de toile , qui cependant leur eft
néceffaire pour attraper leur proie : il faut donc s'em-
parer de l'ou,vrage de quelqu'autre plus foible. San-
ARA
vent cette dernière n'attend pas qu'elle foit atta-
quée , elle s'enfuit , elle abandonne fa toile Se va en
conftruire une autre ailleurs. Cependant M. Degeer
dit dans fes Mémoires fur les Infectes , qu'il
ne lui eft jamais arrivé de voir les Araignées fe
chailer naturellement de leurs toiles pour s'en em-
parer , elles ne femblcnt pas aimer les ouvrages de
leurs femblables pour s'y établir , ils font fans doute
pour elles des pays étrangers où elles n'aiment pas
à demeurer.
Quoique la plupart des Araignées ne tendent pas
de toile pour attraper leur proie , toutes cependant
filent plus ou moins & font pourvues d'organes
propres à cet ufage. La ftructure extérieure de ces
organes auxquels on a donné les noms de mame-
lons Se de filières, eft très-curieufe & très-fingulière.
Les mamelons, ainfi nommésà caufe de leur forme,
font au nombre de quatre , & placés à l'anus de
l'infecte ; ils fe montrent plus ou moins au-dehors
dans les différences efpèces , Se ont un mouvement
fort libre en tout fens ; ils font beaucoup plus gros
Se plus faillans dans les Araignées fileufes que dans
les chaffeufes : leur extrémité eft arrondie Se , vue
au microfeope , elle paroît criblée de petits trous
telle à-peu-près que la tête d'un arrofoir. Leuwen-
hoek Se Degeer difent qu'elle eft hériffée dans les
Araignées de la première famille , d'une infinité de
petites parties aiongées , de figure conique , percées
chacune , à leur extrémité , d'un très-petit trou.
Ce font là les filières d'où fort cette prodigieufe
quantité de fils très-fins Se ttès - déliés , dont l'en-
fcmble , qui va quelquefois au-delà de mille , ne
forme cependant qu'un fil encore très-mince Se très-
fin. Ces lavans ajoutent que ce^ parties aiongées Se
coniques ne font pas toujours vifibles , que fouvent
la tête ou extrémité du mamelon ne paroît avoir
que de très-petits points ; mais qu'en preiîant un peu
le corps du mamelon , on oblige les parties coni-
ques qui s'y étoient retirées à fe montrer au-dchors.
Ces filières ont une figure qui leur eft particulière
& qui empêche de les confondre avec les poils
dont le mamelon eft quelquefois hérilfé : car ceux-
ci font plus éfilés Se plus alongés , tandis que les
filières ont toujours une figure conique. Réaumur
a découvert encore deux autres petits mamelons
placés au milieu des quatre grands ; mais comme
leur figure eft différente , Pegeer doute que ce foient
de véritables mamelons ; il les foupçonne d'être plu-
tôi les organes extérieurs de la refpiration de ces
infectes, k Que les Araignées aient befoin de rcfpircr
l'air , dit-il , c'eft ce que nous démontrent fur-tout
celles qui vivent dans l'eau , Si qui de temps en
temps s'élèvent à la furface & en font fortir le der-
rière où fe trouvent les mamelons qu'elles remuent
alors en tout fens. Cette mancrUvre ne femble def-
tinée que pour la refpiration de l'aie , comme le
fon. les Ditiques , les Iatves des Coufins & d'autres
infectes aquatiques. 'Peut-être donc que les deux petits
mamelons coniques font le* organes de la refpira-
tkm dans l'Araignée », (Mém, tom. 7 , p. u 1 ).
ARA
Les réfervoirs de la matière à foie qui fe trou-
vent dans l'intérieur du corps font au nombre de fix
grands & deux petits. Pour les examiner facilement ,
il eft néceffairc de faire bouillir auparavant l'infecte ,
ou de le laillèr quelques heures dans l'efprit de vin.
Après cette opération , les parties les plus efTen-
tiellcs ont acquis a(fez de folidité pour êt^ très-
fcnfïbles , dans les grofles cfpèces , même fans le
fecours du microfeope. Si on ouvre alors le ventre
d'une Araignée , on voit diftinctement fïx grands
réfervoirs en forme d'intcfhns placés les uns a côté
des autres & recoudés fïx ou fept fols , qui
partent d'un peu au-deilous de l'origine du venue,
& viennent aboutir en ferpentant aux mamelons. Ils
font prefque de groilèur égale dans toute leur éten-
due, mais ils le terminent vers les mamelons en
un filet très-mince. A la bafe de ces fix réfervoirs ,
il y en a deux autres un peu plus petits & de la
figure d'une larme de verre , placés un de-chaque
coté , fur une ligne oblique. Ces deux petits réfer-
voirs communiquent aux iïx grands par des branches
qui fc recoudent un grand nombre de fois, & forment
enfuite divers lacis. Il paroît que c'eft dans les deux
réfervoirs en forme de larmes que fc ramafTe & fc
préparc. d'abord la matière vifqueufe qui doit fournir
la foie ; les fïx autres ne font peur-ètre deflinés qu'à
la contenir ou à lui faire fubir un dernier degré de
perfection. Voici ce que Reaumur dit à ce fujet :
« Les larmes font les premiers réfervoirs où on trouve
aifemblée la matière vifqueufe qui doit former les
fïls de foie , Si ceux où cette matière a le moins de
confïftance ; elle en a beaucoup davantage dans les
fïx grands réfervoirs où les canaux des précédens la
portent ; elle en acquiert en chemin faifant ; une
partie de l'humidité ou de la liqueur aqueufe qui y
étoit mêlée, s'en diflïpe pendant fa route , ou en eft
ftparée par des parties deftinées à cet ufage. Enfin
cette liqueur , en allant aux mamelons par des tuyaux
particuliers , fe sèche encore davantage , elle devient
fil. Au fortir de la filière , ces fils font cependant
encore çrlùâns ; ceux qui font fortis de différens
trous fe collent enfemble à quelque diftance de là.
Cette matière n'efe. parfaitement sèche que lorfque
le refte de l'humidité s'eft évaporée. Tout cela fe
prouve parfaitement fi l'on fait fécher près du feu ,
ou iï l'on fait bouillir dans l'eau une groflé Araignée.
Lorfqu'on ne l'a pas fait cuire pendant long-temps ,
ou qu'on ne l'a pas beaucoup fait fécher , on trouve
que les larmes ont plus de confïftance , elles fe
tirent en fils , & la matière des grands réfervoirs ne
peut plus s'y tirer. Le même degré de chaleur qui a
îuffi pour ficher la première matière ne fuffic pas
pour fécher la féconde. Enfin fi on fait.cuire X Arai-
gnée jufques à un certain point , la matière des
larmes ne peut plus fe retirer en fils, elle paroît une
efpèce de colle dure ; d'où il eft clair que c'eft pré-
cisément c:i féchant, ou parce que l'humidité inu-
tile s'évapore , que la matière de la foie devient
foie ». ( READM.Âf/OT. de l'Acad. an. 171;^. z 1 3 ).
Les toiles des Araignées n'ont pas toutes la même '
ARA 181
figure ni !a même folidité , quoiqu'elles foient éga-
lement propres à arrêter les infectes qui s'y laiiknt
prendre. Les unes font une efpèce de filet très-
lâche , d'une figure (pirate régulières quelques autres
ne font compofées que de fils tendus dans tous les
fens & fans aucun ordre apparent ; d'autres enfin
reflèmblent à une efpèce de tapis d'un tiffu ferré ,
étendu fur un plan vertical. Nous allons examiner
la manière dont les différentes efpèces d'Araignées
s'y prennent pour conftruiic leurs toiles. Nous
commencerons par celles de la première famille donc
les toiles forment un rétcau en fpirale. Ces Arai-
gnées tendent leurs toiles verticalement entre les
rameaux des arbres & quelquefois au-dellùs d'un
folié ou d'un ruifTeau. Pour expliquer comment elles
parvenoient à attacher leurs fils de l'un à l'autre
bord , Lifter a prétendu qu'elles éjaculoient & lan-
çoient leurs fils de la même façon , dit-il , que les
Pôrcs-épics lancent leurs piquans ; avec cette diffé-
rence cependant que les piquans du Forc-épic fe
détachent entièrement de fon corps , tandis que les
fils des Araignées , quoique pouffes au loin , reftent
attachés au corps de l'infecte. Cette étrange opi-
nion de Lifter n'a pas befoin d'être réfutée : on
fent bien qu'un fil compofé d'une quantité très-
confîdérable d'autres fils d'une finefle prodigieu-
fe , ne peut être lancé au loin fans que la ré-
fiftance de l'air ne le forçât de fe replier. I! faudrait
d'ailleurs des mufcles bien plus forts Si bien plus
vigoureux que ceux des mamelons pour les lancer
même à une très-petite diftance. La plus grande
difficulté que doit éprouver Y Araignée pour conf-
truire fa toile au-deflus d'un folié , c'eft de tendre
des fils qui communiquent d'un bord à l'autre; car
lorfqu'clle eft parvenue à avoir un pont de commu-
nication , fon ouvrage devient très-facile ; elle peut
paffer alors librement de l'un à l'autre bord Si tendre
tous les fils dont elle a befoin pour fon ouvrage.
Lorfqu'elle veut placer fa toile entre des branches
ou des rameaux d'arbres , fouveut un feul fil de
communication lui fuffit ; mais il lui en faut nécef-
fairement un fécond beaucoup plus bas Se à-peu-
près parallèle au premier , lorfque c'eft fur un ruif-
feau ou un foflé qu'elle veut s'établir. L'Araignée
choifit pour cela un temps calme ; elie fe tient fur
les fïx pattes de devant , 8c par le moyen des deux
pattes de derrière elle tire de fes wnmelons un fil
plus ou moins long fuivant la diftance qu'il y a
d'une branche à l'autre , ou fuivant la largeur du
foilé ; elle laifle flotter au gré du vent ce fil qui ne
tarde pas à fe coller contre quelque branche par fon
gluten naturel. L'Araignée le tire à elle de temps en
temps pour reconnoître s'il eft attaché à quelque
part : elle bande alots ce fil & elle le fixe à l'tndroic
où elle fe trouve ; elle répète la même opération
lorfqu'elle a befoin d'en tendre un autre un peu plus
bas ; après quoi elle pafTe à l'autre bord par le
moyen de ces fils qu'elle attache alors aux endroits
qui lui paroiilent les plus convenables & qu'elle dou-
ble Se triple pour leur donner plus de folidité. Lorf-
l82
ARA
que ces deux fils font tendus parallèlement, Y Arai-
gnée en file plufieurs autres dans tous les fens à
l'un Se à l'autre bord , qui partent des branches Se
viennent aboutir à chacun de ces fils ; quelques-
uns font deftinés à donner de la folidité au fil fupé-
rieur qui doit foutenir prefquc tout l'ouvrage. Les
fils font tendus de façon qu'ils lailfeut à leur centre
un efpace à-peu-près circulaire pour les rayons &
la ligue fpirale. Lorfque le plan extérieur de la toile
eft tracé , l'Araignée conftruit les rayons : pour
cela elle tend un fil qui coupe diamétralement l'ef-
pace circulaire dont nous venons de parler ; après
quoi elle vient fe placer au milieu de ce premier fil ,
8c y en attacher un autre qu'elle va fixer à la cir-
conférence , à une petite diitanec de l'endroit où elle
a fixé la ligne diamétrale ; elle revient enfuite
attacher un nouveau fil au centre qu'elle va fixer
de la même manière à la circonférence , en donnant
à celui-ci le même efpace qu'elle a donné au pre-
mier. Elle répète cette manœuvre jufqu'à ce qu'elle
ait achevé tous les rayons. Il faut obfcrver que
l'Araignée ne manque jamais de remonter Se de def-
cendre par le dernier fil qu'elle vient d'attacher.
Lorfque tous les rayons font finis , il relie en-
core à l'Araignée un grand travail ; elle tend fur
ces rayons un fil qui part en ligne fpirale , de
la circonférence, & va abouth au centre: ce fil
fert de trame , il confolide & termine la toile. Dès
que les rayons font achevés , l'infecte fe place or-
dinairement au haut de la toile , & il parte fuccellîve-
ment d'un rayon à l'autre, en dévidant (on fil,
Se le fixant , par le moyen des pattes poftérieures ,
à chaque rayon , parallèlement au fil fûpérieur. Mais
l'cfpacequi fe trouve entre chaque rayon étant trop
giand , vers la circonférence , l'Araignée fe fert du
fil fûpérieur pour palier de l'un à l'autre.
La toile achevée , l' Araignée conftruit à l'une des
extrémités fupérieures, entre plufieurs feuilles rap-
prochées, ou tout autre endroit convenable , une
petite loge , qui lui fert d'abri contre la pluie , le
lbleil ou le mauvais tems. Elle s'y tient ordinaire-
ment toute la journée , & ne defeend guère au
centre de la toile que le matin & le foir. Elle choilî:
le haut de la toile afin de s'y réfugier plus prompte-
ment en cas de befoin , car ces infectes montait
bien plus facilement qu'ils ne dekendent.
Nous ne dirons rien des Araignées de la féconde
famille nommées filandicres , dont les unes attachent
feulement fur les arbres , dans les buiffons , dans les
coins des nuis , dans les caves ou dans les greniers,
quelques fils qui fe croifent dans tous les fens 8c qui
n'ont aucune figure déterminée ; mais qui ne font
pas moins très - propres à arrêter les infectes qui
viennent s'y engager. Tous ces fils communiquent à
une efpèce de nid à-peu-près cylindrique dans lequel
Y Araignée fe place en attendant fa proie. Les autres
conftruifent dans quelque trou d'un mur ou la fente
d'une porte Se d'une fenêtre uu nid cylindrique, d'un
tilfu très-ferré , d'où partent des fils plus ou moins
longs , comme autant de rayons attachés Se fixés au-
ARA
tour de ce nid 8c deftinés à avertir l'Araignée lorf-
que quelque infecte vient y marcher deilus. Ces
dernières ont été placées par Lifter parmi les Arai-
gnées tapiflières.
Les Araignées de la troifième famille , nommées
tapif/ieres , placent ordinairement leurs toiles dans
les coins des murs , derrière des portes ou des fe-
nêtres ; quelques eipèces les conftruifent fur des
arbres ou des arbrilleaux. Hombcrg a décri la ma-
nière dont s'y prend l'Araignée domeftique pour
tendre fa toile. « Lorfqu'une araignée , dit cet il-
luftre obfervatcur, veut placer fa toJc dans quel-
que coin d'une chambre &. qu'elle peur aller aifé-
ment dans tous les endroits où elle veut attacher
fes fils , elle écarte les quatre mamelons qu'elle
a à fon derrière , & en même-temps il paroît à
l'ouverture de la filière une très-petite goutte de
cette liqueur gluante qui eft la matière de fes fils.
Elle prelle avec effort cette petite goutte contre le
mur , qui s'y attache par fon gluten naturel , 8c
Y Araignée , en s'élognant de cet endroit , lailTe
échapper par le trou de fa filière le premier fil de
la toile qu'elle veut faire. Etant arrivée à l'endroit
du mur où elle veut terminer la grandeur de fa
toile , elle y prelle avec fon anus l'autre bout de
ce fil , qui s'y colle de même comme elle avoit
attaché le premier bout , puis elle s'éloigne en-
viron l'efpace d'une demie ligne de ce premier fil
tiré : elle y attache un fécond fil qu'elle tire pa-
rallèlement au premier. Etant arrivée à l'autre
bout du premier fil , elle achève d'attacher le fé-
cond contre le mur , ce qu'elle continue de même
pendant toute la largeur qu'elle veut donner à fa
toile. ( L'on pourroit appeller tous ces fils paral-
lèles, la chaîne de cette toile ). Après quoi elle
traverfe en croix ces rangs de fils parallèles ,
attachant de même l'uu des deux bouts contre
le mur , 8: l'autre bout perpendiculairement fur
le premier fil qu'elle avoit tiré , laùTantainfi tout-
à-fait ouvert l'un des côtés de fa toile , pour
donner une entrée libre aux Mouches qu'elle veut
y attraper. ( L'on pourroit appeller la trame de
la toile , ces fils qui traverfent en croix les pre-
miers fils parallèles , que nous avons appelles la .
chaîne. ) Afin que les fils qui fe croifent
fe collent enfemble avec plus de fermeté , l'A-
raignée manie avec les quatre mamelons de
fon anus , Si elle comprime en différens fens tous
les endroits où les fils fe croifent à mefure qu'elle
les couche les uns fur les autres : elle triple ou
quadruple les fils qui bordent fa toile pour les
fortifier Se pour les empêcher de le déchirer
aifément ». ( Mém. de l'Acad. des Sciences , ann.
!707 , P"g: 345. )
Les Araignées des autres familles ne conftruifent
point de toiles, f^oye^ ce que nous en difons a*
commencement de chaque divifion.
Dans les beaux jours de l'automne , on voit fou-
vent voltiger dans l'air une quantité allez considé-
rable de fils de foie , que le vent emporte quelque-
ARA
fois à une tris-grande hauteur. Ces fils font l'ou-
vrage des jeunes Araignées de la première famille :
il elt aifé de s'en convaincre en examinant de près
ces fils ; on ne manquera pas de trouver à l'un ou
à l'autre bout les petites Araignées occupées à pro-
duire de nouveaux fils ou à alongcr ceux qui ont
déjà e'té filés , jufqu'à ce qu'ils foient fixés au loin
à quelque endroit (olide où elles puilfcnt fe tranfpor-
rer. Degeer a obfervé plus particulièrement ï'ef-
Eècc nommée patte-étendue. Vers la fin de Septem-
re , un jour qu'il faifoit très-beau & que l'air
n'étoit agité que par un' vent très-doux , ce célèbre
obfervateur vit voltiger dans l'air une grande quan-
tité de fils très-fins, au bout dcfquels il y avoit
de petites Araignées , qui fe lailfoient emporter au
gré du vent. Le fil de foie qui fe trouvoit attaché
a leur derrière s'alongeoit peu à peu , & étoit tiré
de leurs mamelons , tandis qu elles fe tenoient fuf-
pendues au fil fans fe donner prefque aucun mou-
vement , ne fe foutenant que par la feule agitation
de l'air. Pour expliquer comment ce fil fe dévidoir ,
cet auteur penfc que l'air par fon mouvement eft:
le feul agent qui alonge le fil, l'Araignée n'ayant
befoin que détenir les filières ouvertes pour donner
une libre forrie au fil , qui femble alors comme dé-
couler du derrière. Cette opération fe fait d'autant
plus facilemcnr , que l'autre bout du fil fe trouvant
attaché à quelque objet folide , le fil eft néceïïaire-
ment alongé & tiré des filières de l' Araignée, à
mefure que l'agitation du vent , quoique des plus
foibles , l'emporte & la pouffe en avant.
De la génération des Araignées .
Les Araignées font ovipares : la femelle peu de
tems après avoir été fécondée par le mâle pond une
Quantité plus ou moins confidérable d'oeufs , d'où
fortent enfuite les petites Araignées. L'acouplemcnt
de ces infedes eft abfolument nécefTaire pour la fé-
condation des œufs ; pour s'en convaincre , on n'a
qu'à enfermer dans une bo'éte une femelle avant fa
dernière mue. Si on la nourrit bien , elle grollîra
promptement , & lorfque le tems de la ponte fera
venu , elle filera une coque , dans laquelle elle en-
fermera fes œufs ; mais ces œufs n'ayant pas été
fécondés par le mâle , fe deiTécheront peu a peu ,
ians qu'il en éclofe un feul , comme j'ai fouvent
eu occafion de l'obferver dans les efpèces que j'ai
long-tems gardées.
Les parties qui fervent à la génération de ces
infectes font doubles dans le mâle , & fimples dans
la femelle ; elles font placées, dans les mâles, au
dernier article des anteunules , & vers la bafe in-
férieure du venrre , dans la femelle. Les deux an-
tennules du mâje font terminées par une efpèce
de bouton , d'où l'on voit fortir , au moment de
l'accouplement , un petit corps charnu , blanchâtre ,
roide. On ne diftingue dans la femelle qu'une fimple
fente tranfverfale , dont les bords fe féparent un
peu pour faciliter l'introduclion du petit corps charnu
ARA
183
du mâle. L'introduétion de ce membre eft fi prompte
& fi courre , qu'elle ne paroît être qu'un fimple
attouchement.
Nous avons dit plus haut que les Araignées vi-
voient folitaires, qu'elles ttoieut carnacières. & fé-
roces , au point de fe dévorer lorfqu'elles en avoient
l'occafion. L'accouplement parmi des infedes fi
cruels doit néccflaircmcnt fe faire avec une forte de
méfiance. Le mâle , obligé de faire les avances , cou;t
le rifque de perdre la vie lorfqu'il approche de la
femelle, & fi celle-ci ne fe prètoit à fes defirs ,
fi elle n'éroit pas foumife elle-même à une loi iinpé-
rieufe , fi les agaceries du mâle ne l'excitoicnt à
l'amour , celui-ci feroit infailliblement dévoré. Les
pinces de la femelle font plus grandes, plus fortes,
elles font mues par des mufcles plus vigoureux que
celles des mâles ; fon corps eft une ou deux fois
plus gros que le corps du mâle. Celui-ci donc ne
fauroit être trop circonfped , une démarche hafar-
dee lui coûterait certainement la vie.
L'accouplement des Araignées fileufes eft celui
que les naturaliftes ont eu le plus fouvent occafion
d'obferver. Vers la fin de l'été , les mâles rôdent
quelque tems autour de la toile des femelles 5 ils
s'en approchent enfuite un peu plus , mais avec la
plus grande circonfpeâion ; ils montent fur la toile ,
& s'avancent infenfiblement de la femelle, qui refte
tranquille au milieu de fa toile , la tète en bas ,
fans faire aucun mouvement. Enfin le mâle devenu
plus hardi fe rifque de venir tâtonner la femelle avec
une des pattes antérieures , après quoi il recule
avec précipiration , felailfe tomber , & demeure fuf-
pendu par un fil qu'il avoit attaché à la toile : ce-
pendant la femelle refte toujours tranquille. Quel-
ques momens après , le mâle remonte par le moyen
du fil , & vient tâtonner de nouveau la femelle ,
qui fait alors quelques légers mouvèmens , & paroît
répondre aux carciîes du mâle. Dès-lors toute crainte
celfe , le mâle devient d • plus en plus hardi , &c
bientôt il porte une des antennules fous le ventre
delà femelle: le dernier article s'ouvre comme par
une efpèce de rcllort : il en forr un périt corps
blanc , charnu & roide , que le mâle inrroduit dans
la fente de la femelle. Cette opération finie , le mâle
s'éloigne de nouveau , & fe (aille fufpcndre à fon
fil , mais il revient au bout d'un inftant avec plus
de courage & de hardieiîe ; il fait fortir le corps
charnu de l'aune antennule , le porte fous le ventre
de la femelle, & l'introduit de nouveau dans la
fente. Le mâle s'éloigne encore après cette féconde
opération , mais il revient bienrôt , Se il introduit
enfuite alternativement plufieurs fois les deux parties
qui conftituent fon fexe.
Les mâles des Araignées Crabes & des vagabondes
prennent «-peu-près les mêmes précaurions que ceux
des fileufes. Obligés de même à faire les avances ,
ils n'approchent qu'avec méfiance & précaution de
leurs femelles , qui font encore plus méchantes &
plus cruelles que les autres. J'ai quelquefois vu
rôder , dans les mois de Juin S; Juillet , autour du
184
ARA
trou d'une Tarentule femelle , un mâle qui n'ofoit
appiocher de quelque tems ; celle-ci vcnoit fe placer
à l'ouverture de ion trou , & y rcfloit immobile ;
cependant le mâle s'approchoit de plus en plus ,
jufqu'a ce qu'enfin il faifoit un effort & fe rifquoit
de toucher la femelle , qui continuent à refter tran-
quille , après quoi il reculoit avec précipitation :
devenu enfuite plus hardi , il s'approchoit de plus
près , & la tâtonnoit plufieurs fois avec moins
de méfiance. La femelle paroifloit alors fe prêter
à fes defûs , elle s' éloignait un peu de fon trou &
l'accouplement s'enfuivoit. Mais comme les Arai-
gnées Loups ont la vue plus perçante que les autres
efpèces , j'étois obligé , pour ne pas les effrayer ,
de me tenir à une diftance alfez grande ; aufli n'ai-je
jamais pu voir diftindtement l'introduction des parties
fexuelles du mâle dans celles de la femelle.
L'accouplement des Araignées a lieu , en Europe ,
depuis la fin de Juin jufque versla fin de Septembre,
les Araignées Loups s'accouplent plutôt que les
Crabes , Se celles-ci plutôt que les Pileufcs. Quel-
ques femaines après leur accouplement , les femelles
pondent une quantité d'oeufs affez confidérable. La
plupart en pondent des milliers , Se quelque-unes
en pondent à peine une centaine. La figure de ces
œufs , eft en général , parfaitement ronde , & leur
grofieur eft à-peu-près égale à celle des graines de
Pavot blanc ; on fent cependant que leur groffeur
doit un peu varier fuivant les efpèces , que ceux
des grofles Araignées doivent être , en général , plus
gros que ceux des petites. Toutes les dépolent dans
une coque de foie , d'un tiffu ferré , que la mère
file à ce fujet. Cette coque a deux enveloppes,
une mince , folide Se ferrée , & une autre , plus
lâche , moins folide , Se beaucoup plus épaiflc. Ces
enveloppes garantirent les oeufs de la pluie , Se les
défendent non-feulement des imprcfllons de l'air ,
mais des animaux qui les dévoreraient. L'oeuf eft
formé de deux fubftances , une interne , liquide ,
femblable à celle des œufs de tous les infectes ;
l'autre externe , membraneufe , flexible , mais affez
folide. Cette coque eft dépofée par les Fileufes
contre un mur , le tronc d'un arbre , ou autre en-
droit à portée de leur toile y elle eft placée par les
Crabes , entre pluficurs feuilles roulées ou rappro-
chées les unes des autres , Se fixées à l'arbre par le
moyen de quelques fils : enfin les Araignées Loups
les attachent à leur anus , & les emportent avec elles
fans jamais les abandonner,
La manière dont la petite Araignée quitte l'oeuf
eft bien digne de remarque ; elle en fort à-peu-ptès
comme la plupart des larves changent de peau ou
fortent de leur nymphe. Quand le tems approche
où la petite Araignée doit paroître au jour , on voit
l'oeuf s" alonger, changer de forme , & prendre peu-
à-peu celle de l'infecte. La membrane de l'œuf molle ,
flexible Se capable d'extenfion , fe moule fur les
parties du corps de la petite Araignée , en forte qu'on
commence à appercevoir toures les parties de fon
eprps à-peu-près comme on appercoit à travers la
ARA
peau de nymphe les partiesque doivent avoir la plu-
part des infectes parfaits. On diftingue très-bien
les pattes, on voit l'étranglement qui fépare le
corcelet de l'abdomen : cependant de jour en jour
toutes les parties fe trouvent mieux marquées &
plus relevées , on finit même par diftinguer les poils
S: les piquans', a travers la membrane mince Se tranf-
parente qui les recouvre ; & Y Araignée grouillant
tous les jours davantage , oblige enfin cette mem-
brane à fe fendre tout le long du dos : elle en fort
pSu à peu , Se retire infenfiblement toutes les pattes
les unes après les autres.
Les oeufs des Araignées éclofent ordinairement
vers la fin de l'été , deux ou trois femaines après
qu'ils ont été pondus : quelques-uns cependant partent
l'hiver & n'éclofcu: que le printems fuivant. Dès
que les petits des Araignées fileufes font éclos ,
ils fe mettent à filer , & bientôt ils conftruifent
une petite toile ; ils greffiffent aflez promptement,
quoique fouvent ils ne mangent point , ne pouvant
encore attraper des mouches. Ils vivent en fociété
les premiers jours de leur vie , mais au bout de
fept à huit jours , ils changent de peau , Se après cette
première mue, ils feféparent, Se chaque Araignée
vit dès-lors ifolée , jufquà ce que le befoin de
s'accoupler force les mâles à rechercher les femelles.
Dans tous les autres tems, ces infectes fe fuient
Se s'évitent avec le plus grand foin.
Lorfque les ceufs des Araignées Loups font éclos ,
la mère déchire la coque qui les enfermoit Se en
fait fortir les petits ; ceux-ci montent fur fon dos ,
Se elle les emporte avec elle, les premiers jours de
leur vie. C'eft un fpeûacle fingulier que de v«ir
courir dans les champs une pareille Araignée , le
dos chargé d'un millier de petits , qui la fonr pa-
roître d'une groffeur demefurée Se comme hériflée.
Lorsqu'elle faifit quelque infecte , elle le dépèce pour
ainfi dire , & le partage à fes petits. Ceux - ci
relient avec leur mère jufqu'à ce qu'ils aient fait
leur première mue , Se qu'ils foient affez forts
pour pourvoir eux-mêmes à leur fubfiftance. Ils
vivent entr'eux en bonne intelligence tout le tems
qu'ils reftent avec la mère ; mais dès que la fociété
eft difToute , dès que la mère les a abandonnés ,
ils deviennenr des ennemis irréconciliables, ils ne
fe connoiffent plus , du moins ils fe dévorent les uns
les autres, lorfqu'ils en ont l'occafion. C'eft ordi-
nairement vers la fin de l'été qu'on rencontre les
Araignées Loups le dos chargé de petits : il eft
très-rare qu'on en voie au printems.
Les Araignées , ainfi que tous les autres infectes ,
ne s'accouplent & ne fe reproduifent qu'une feule
fois. La mère , après avoir donné tous fes foins
à fes petits , périt lorfque ceux-ci n'ont plus befoin
d'elle. Le mâle périt le premier , peu de tems aptes
fon accouplement ; la femelle ne lui furvit que le
tems néceifaire à la ponte Se au foin des petits.
On trouve cependant en hiver des Araignées affez
groffes , cachées dans des trous , fous l'écorce des
arbres , ou fous des pierres , c'eft peut-être ce qui
a faù
ARA
a f.iic croire que ces infères vivoient long-terri*.
Mais il clt probable que les grades Araignées
qu'on voit au commencement du printems lont
celles qui n'étoient point encore en état de s'accou-
pler en automne , & qui , n'ayant point encore
fatisfait au voeu de la nature , furvivent & paffeQt
l'hiver engourdies, en attendant le printems, qui
les ranime & les excite à fe reproduire.
Les Araignées prennent le plus grand foin de
leUCS œufs Se de leurs petits : elles ne craignent
même pas de s'expofer à tous les dangers lors-
qu'il s'agit de les défendre. Ces infectes lont très-
craintifs , & ils fuient avec précipitation , dans tous
les tems, lorfqu'on les approche. Cependant, lorf-
qu'une Araignée Loup porte fes petits fur fon dos ,
h on les lui fait tomber , elle aime mieux périr que
de les abandonner : elle attend avec fermeté que le
danger (bit pillé , après quoi les petits remontent
fur fon dos , & elle continue de les porter. Si on
lui arrache le fac de fes œufs , elle fait d'abord
quelques pas , mais elle revient au(li-tôt le cher-
cher , elle s'en failit , l'arrache de nouveau à l'es
mamelons , & s'enfuit. Si on répète la même opé-
ration plulîcurs fois , on ne verra jamais fuir cet
infecte Se abandonner entièrement fes œufs. Mais
ce qu'il y a de plus fmgulier , c'eft fon inquiétude
4c les mouvemens rapides qu'elle fait pour les cher-
cher , lî on les lui enlève ; elle faic cent tours Se
retours , elle marche de tous les côtés , fans ce-
pendant s'éloigner beaucoup du lieu où ils devroient
être ; enfin fi on les lui rend , elle s'en empare avec
précipitation, & elle fuit à toutes jambes. Cet amour
des Araignées pour leurs petits eft d'autant plus re-
marquable , que ces infectes paroiifent s'éviter Se fe
hair , Se qu'ils fe dévorent même lorfqu'ils en ont
l'occafion. LesFileufes, les Crabes , &c. prennent
le même foin de leurs œufs ; elles ne les emportent
pas avec elles , parce qu'elles ne mènent pas une vie
errante & vagabonde , comme les Araignées Loups ,
mais elles fixent la coque qui les contient à portée
de leurs toiles, elles s'y tiennent auprès , & fouvent
même elles s'y placent defius. Quelques Araignées
Crabes s'enferment avec leurs œufs enrre pluficurs
feuilles rapprochées ou roulées , Se elles y reftent
jufqu'à ce que les petits foient éclos.
Du venin des Araignées.
Les Araignées font en général des infectes fi hideux,
qu'elles infpirentla plus grande frayeur aux femmes ,
aux enfans , & à la plupart des hommes ; bien des
perfonnes ne fauroient vaincre la répugnance qu'elles
en ont. Mais cette répugnance ou cette frayeur
vient-elle de la laideur de cet infecte ou de l'idée
que nous avons qu'il eft dangereux ? On prend
tous les jours des infectes plus hideux que l'Arai-
gnée , fans crainte ri méfiance , on touche le Ver à
foie & toutes les chenilles _, on prend un Crabe ,
une Ecreviffe , perfonne ne redoute un Scarabé ,
un Hanneton ; en un mot , on ne fe fait aucune peine
Jlijloire Naturelle , Infectes. Tome I.
ARA
tî$
de faifir des infectes que l'on fait n'être pas veni-
meux. Notre frayeur n'eft donc point occasionnée
parla laideur de ce petit animal , mais par l'idée
que nous avons qu'il clt venimeux , Se que famor-
fuie clt dartgéceutè. Examinons (: cette frayeur eft
fondée , & ii les Araignées font réellement des in-
lectes dangereux,
La plupart des voyageurs font mention de quel-
ques efpèces d'Araignées ver.imcules. L'Araignée
aviculaire , cette grande efpèce de Cayer.ne Se
de Surinam , eft, (clon eux , très-dangéreufe pour
l'hommcc Sa morfure eft toujours fuivie d'accidens
fâcheux ; mais elle l'eft bien davantage pour les
Colibris £c les Oifeaux-Mouches ; la moindre blel'-
fure qu'elle leur fait , en les failliffant , les
fait périr en un mitant. Baglivi _, célèbre médecin
italien , aécrit fort au long fur la Tarentule, efpèce
d'Araignée Loup , qui fe trouve au midi de l'Europe.
La Tarentule occalionnc , félon cet auteur , une
maladie plus ou moins grave , plus ou moins aiguë ,
Si dont les lymptômes diffèrent fou ver. t dans les
différentes perfonnes. Cette Araignée n'eft dangé-
reule qu'en été , & fur-tout pendant le tems de la
copulation , elle pique alors non-feulement l'homme ,
mais les diriérens animaux qu'elle rencontre , Se cette
piqûre , femblable à celle d'une Abeille ou d'une
Guêpe, eft aulti-tôt fuivie , à l'endroit piqué , d'un
cercle livide , ou jaunâtre, ou noirâtre, accompagné
d'une douleur violente , i; de différais fymptômes,
fuivant l'efpècc de Tarentule, fuivant fa groilcur ,
la qualité de fon venin , le tempérament du ma-
lade , lafaifon , &c. Cet auteur diitingue trois fortes
de Tarentules ; i°. une blanchâtre ( fubalbida ) ,
moins danc;éreufe que les autres , dont la morfure
occafionne feulement une légère douleur à l'endroit
piqué , accompagnée d'une douleur de venrre aiguë
& d'une diarrhée. i°. La Tarentule étoilée (Jtel'.ata )
caufe une douleur plus aiguë , la ftupeur , une
douleur de tête , un friiïon partout le corps , Sec.
3°. Enfin la Tarentule uvée ( uvea ) , outre les
fymptômes énoncés ci-deffus , caufe encore une
douleur très-confidérable à la partie mordue , fpa'me
& lueur froide univcrfelle , vomiflcment , tenfiorf de
la verge , gonflement du ventre Se de la poitrine , Sec.
Les fymptômes qui lurvienncnt après la morfure
de cet infecte prennent fouvent le caractère d'une
fièvre maligne , au point que le plus habile mé-
decin peut s'y méprendre. Enfin le malade meurt ,
ou fi les fymptômes fe calment , il tombe dans
une mélancolie d'un génie particulier. La plupart
recherchent les tombeaux & les lieux folitaires ,
quelques-uns fe placent dans des cercueils comme
s'ils étoient mors , d'autres défefpérés fe précipitent
dans des puits, fe traînent dans la boue , Sec. les
uns défirent qu'on leur donne des coups de fouets à
différentes parties du corps ; quelques autres trouvent
du plaifir à courir , ils fonr agréablement ou dé-
fagréablement affectés de différentes couleurs , &B.
Se cette maladie , félon l'auteur , ne peut être guérie
que par la mufique. Voy. Tarentisme.
8<J
ARA
Le rarentifme étoit , du tems de Baglivi , une
lie très-commur.c en Italie; mais ii a difparu
depuis qu'on n'y croit plus , Se perfonne à pré-
fent n'eft mordu de la Tarentule. On fait depuis
lonsr-tcms que le tarentifme étoit ou une maladie
limulée , ou une maladie ordinaire très-grave ,
qu'on ptenoit pour le tarentifme , mais qui n'étoit
jamais occafionnée par la morfure d'un infecte. 11
elt très-rare qu'un hemme foit mordu par une Arai-
gnée : cet infecte cft très-craintif, Se il fait avec
précipitation dès qu'on approche de lui, il ne mord
jamais , à moins qu'il ne veuille fc défendre ou faifrr
ùi proie.
L'auteur de Ykijloire naturelle de la France équi-
noxiale , fait mention de quelques Araignées monf-
trueufes , qui fc trouvent dans l'ifle de Ceyl.m ,
Se dont la piqûre cft mortelle ii on n'y remédie
auffi-tôt.
Quelques voyageurs parlent auflï d'une petite
Araignée qui fe trouve à St.-Domingue , nommée
vulgairement Araignée a cul rouge , dont la piqûre
caufe une douleur infupportable , qui dure allez
long-cems , mais qui ne caufe pas la mort.
On trouve aufli fuivant les voyageurs , en Guinée ,
à Madagafcar , au cap de Bonr.e-Elpérance , &
dans toute l'Afrique , aux Antilles , &c. Sec. des
Araignées , dont la morfure eft très-dangéreufe.
( Voy. Voyage de l'Amérique par le Père Labat ,
kifloire nat. des Antilles par le P. du Tertre , Scia
mufeum , &c.
Clcrck , célèbre naturalifte fuédois , qui a fouvent
eu occalion d'obferver les Araignées de Suéde , dit
qu'il a été fouvent mordu fans qu'il en foit réfulté
rien de fâcheux. « Meos jspé digitos intentius &
35 prekenderunt & pupugerunt , nidlo tamen malo
3) infequente ". Clerck. Aran. fuec. pag. 6.
Dcgcer penfe aulli que les Araignées de l'Europe ,
& en particulier celles de Suéde , ne font pas ve-
nimeufes , & qu'elles ne font redoutables qu'aux
Mouches & aux autres infectes qui ont le malheur
de tomber dans leurs filets , Se il ajoute : « cepen-
33 rjant , j'ai eu des preuves que la morfure ou la
33 piqûre de certaines Araignées eft venimeufe ,
as ou au moins mortelle , dans l'inftant , aux Mou-
33 ches : une grande Mouche qu'une Araignée avoir
33 (implcment faifîe par une de fes pattes qu'elle
»3 avoit percée de fes tenailles , mourut en fort
33 peu de tems fans avoir reçu aucune autre blcf-
33 fure , & cependant les Mouches vivent long-tems
33 après qu'on ait blcflé ou coupé plus d'une de
33 leurs pattes. Il paroît donc certain que l'Araignée
33 verfe dans la plaie une efpèce de poifon , qui
m caufe la prompte mort de la Mouche , mais la
»" piqûre de toutes les efpèces d'Araignées n'a pas
53 cette mauvaife qualité 33. ( Mém. tom. 7. pag.
177)-
La plupart des naturaliftes Se des médecins ne
croient plus au venin de la Tarentule & d'aucune
autre Araignée : mais avant de fe décider , il fau-
iioit j je crois , avoir fait un grand nombre d'ex-
A R A
péiiences fur ces infectes, il faudroit avoir fait
mordre plufieurs fois des animaux dans des tems
& des pays diftérens , par un grand nombre d'efpèces :
car il les Araignées des pays froids ne font pas du
tout venimeufes , il ne s'enfuit pas qu'aucune elpèce
ne puillè l'être ; il peut y en avoir dans les pays
chauds de plus ou moins dangéreufes , Se fur-tout
parmi celles rangées dans la famille des Loups. La
Tarentule elle-même peut être venimeule jufqu'à
un certain point , fans cependant occafionner tous
les fymptômes rapportés par Baglivi.
Voici deux obfervations qui prouvent que la
morfure des Araignées eft quelquefois fuivie d'ac-
cideni plus ou moins fâcheux.
Dans la partie méridionale de la Provence , à trois
lieues de Frejus , une jeune p.iyfarme , aifife par terre
au mois de Juin, & vêtue feulement de fa chemife
S: d'un jupon, fc fentit piquée à la cuiiTc droite
lorfqu'elle voulut fe relever : elle porta aufli-tôt la
main à l'endroit où elle avoit reflenti la douleur ;
elle fecoua enfuite fa chemife , 8e vit tomber une
grolfe Araignée , que la forte preflion de fa main
avoir tuée , elle l'écrafa à l'inftant fur la bleflure ,
d'après le préjugé établi chez le peuple , que ï Arai-
gnée Se le Scorpion font le feul fpécifique de leur
venin. Cette femme n'a reflenti qu'une petite en-
flure autour de l'endroit piqué , femblable a celle
qui furvient après la piqûre d'une grofle Guêpe ,
Se de légères crampes, dans la cuiflc-Se dans la
jambe , que le tems Se une boiflon ludorifïque ont
difîipé.
M. Brouflbnet , de l'Académie des Sciences ,
M. Sibthorp , profeifeur de Botanique à Oxford
Se moi, arrivâmes en Avril 1783 à l'une des ifles
d'Hyères , nommée ifle du Levant ou de Titan.
Les fermiers de Wflc chez qui nous logeâmes nous
dirent que leur père , âgé de plus de foixante ans ,
fut moidu au bras, au commencement du mois de
Juillet de l'année précédente, par une grofle Arai-
gnée , enramaflant des gerbes de bled. Cette mor-
fure n'occalionna d'abord qu'une légère inflamma-
tion , à laquelle cet homme fit peu d'attention ;
mais bientôt l'inflammation augmenta à un point
très-confid;-rable , & elle fe termina quelque tems
après par !a gangrenne & la mort , fans que l'on-
guent de la mère Se les cataplafmcs émolliens , qui
furent les feuls remèdes employés, puflent empêcher
les progrès du mal.
Nous ne favons pas quelle cft l'efpèce d'Arai-
gnée qui a mordu les deux perfonnes dont je viens
de parler ; mais il eft probable que c'eft la Taren-
tule , très-commune aux ifles d'Hyères Se dans toute
la partie méridionale de la Provence.
J'ai cherché plufieurs fois avec la plus grande
attention , foit dans les Araignées mortes depuis
quelque tems , Se confervées dans les collections ,
foit dans celles que je venois de tuer ,d)<: ne trou-
verois pas quelque véficule pleine de venin, 8e fi je
ne découvrirois pas en méme-tems , aux. mandibules
ou crochets , quelque petite ouverture , par où ce
ARA
venin , fi toutefois il exiftoit , j-ût fortir & être in-
troduit dans la plaie lorfque l'infecte mord. Les
mandibules, aiufi que nous l'avons dit plus haut,
(font compofées de deux pièces , dont la première e(l
grofle, allez dure , crulîacéc , & vuide en-dedans ;
Ja dernière dt mince , dure, de la confiftance delà
corne, arquée, très- pointue & creuféc en goutière
tout le lonu; de la partie inférieure. Je n'ai pu ap-
percevoir m à l'une ni a l'autre de ces pièces aucune
ouverture par où le venin pût fortir. La première
pièce elt creufe en-dedans , & contient les mufcles
qui font mouvoir !a féconde ; ces nuiicles loutalfez
dilHncts; ils font charnus, renflés & terminés par
des tendons , qui ont leur attache à la bafe interne
de la féconde pièce. Ils font mous , humides, dans
l'animal vivant ou récemment mort , comme le doi-
vent être des parties charnues ; mais il n'y a rien
parmi eux qui rellcmble à une védculc. J'ai cher-
ché au-dcllous des mandibules & je n'ai rien trouve :
je n'ai même pu découvrir aucun canal , aucun
petit tuyau qui y communique. Si j'ii bien vu ,
s'il n'cxilte effectivement aucune velieute dans les
mandibules ou aux environs , aucun canal qui
communique à ces mandibules , comment ['Araignée
in troduii oit-elle fon venin dans la plaie , au moment
de la piqûre ? Y auroit-il quelque ouverture qui
m'eut échappée ; & la pointe du crochet feroit-clle
elle-même percée d'un trou imperceptible ? Mais
d'où viendrait alors ce venin ? l'Araignée le rendroit-
elle par la bouche lorfqu'clle mord 5 Et ce venin ,
en fe répandant fur l'endroit bielle Se non dans la
plaie même , fuffiroit-il pour occafionner prompte-
mentlamort d'un infecte mordu , ou les fymptômes
qu'on a cru réfulter de la morfure des Araignées 3
Sv.'ammerdam a examiné aullî les crochets qui
Terminent les mandibules de ces infectes, fans avoir
pu y découvrir aucune ouverture. « Diligente autem
korum fpicu/omm inftituto examine , haui potui
in ii s vel minimas detegerc operturas , quitus vene-
natus quidam humor excerni pojfet «. Ce célèbre ob-
fervateur n'a jamais vu non plus fortir de ces crochets
aucune liqueur virulente « Pmterea numquam vidi
Araneos , a me irritatos , quidquam ideo liquoris
viru.'enti excrevijji , ut ut quam attcntijÇtmus in rem
fuerim. Biblia nat. pag. 49 ».
Quoi qu'il en foit du venin des Araignées , nous
croyons avec Clerck Se Degeer que dans les pays
froids aucun de ces infectes n'eft dangereux pour
l'homme ; mais il feroit très-pofïïble que la Ta-
rentule & la plupart des Araignées des pays chauds
le furent plus ou moins. Nous regrettons de n'être
pas à portée , dans ce moment , de faire des expé-
riences à ce fujet , S: nous invitons les perfonnes
qui peuvent fe procurer la Tarentule ou quelqu'autre
grofle Araignée vivante des pays chauds, fur-tout
ARA
187
parmi celles que nous avons rangées dans la famille
des Loups , à tenter quelques expériences pour S1
ter d'un fait qu'il fêroit très-important de vé
II parole qu'on peut avaler des Araignées fans
qu'il en réfulte aucun inconvénient. On fait que
les Poules & la plupart <ics oifeaux les recherchent
& les dévorent avec avidité. Il n'eft pas rare qu'on
en avale de petites dans certaine liqueur ou avec
des fruits. Qn rapporte même qu'il y a des perfonnes
qu'un g^r.t dépravé a portées à avaler de grolfes
Araignées vivantes , & cependant il n'eft jamais
réfulté rien de fâcheux.
Des ennemis des Araignées.
La multiplication de la plupart des Ar.:igi:é:s
(croit innombrable iî elles n'étoient détruites par
différentes caufes. Sans rien dire de l'hiver , qui dans
nos climats en fait périr un très-grand nombre ,
ces infectes font encore dévorés par la plupait des
oifeaux , par les Sphex & les Ichncumons , <ïc elles
le détruifent même quelquefois les unes les autres.
La plupart des oifeaux font très-friands des Arai-
gnées , ils en mangent une quantité confidérable lors-
qu'elles font encore petites , Se dans le tems fur-
tout qu'ils nourrillent leurs petits : ce font princi-
palement les efpèces qui vivent fur les arbres Se
fur les fleurs , telles que les Araignées Crabes Se
les Lileufes, qui font le plus expoféesa être dévorées
par les oifeaux.
Les Sphex fondent fur les Araignées , les fai-
llirent au milieu de leurs toiles , les piquent avec
leur aiguillon , & les emportent pour fervir de
pâture a leurs larves. L'Araignée a beau fe dé-
battre , faille fortement par la partie Supérieure de
fou corps , elle ne peut mordre l'infecte, > tandis
que celui-ci lui enfonce fon aiguillon dans le corps
& la tue. Quelques Ichncumons faififlènt de même
ces infectes Se en nourrirent leur*- petits.
« Il vient aux Araignées domeftiques , fuivant
« l'obfervation de Homberg , une maladie qui les
3» fait paroître horribles ; c'eft qu'elles deviennent
33 toutes pleines d'écaillés , qui ne font pas couchées
>j à plat les unes fur les autres , mais elles en font
33 hétiflées , & parmi ces écailles il fe trouve une
33 grande quantité de petits infectes, approchans
'33 de la figure des Pous des Mouches, mais bcau-
33 coup plus perits. Lorfque cette Araig :ée malade
33 court un peu vite , elle fecouc & elle jette à bas
33 une partie de ces écailles &: de ces petits infectes.
33 Cette maladie eft rare dans nos pays froids ; je ne
33 l'ai obfcrvée que dans le royaume de Naples.
33 L' Araignée en cet état ne demeure pas Iong-tems
33 en la même place , & étant enfermée elle meurt
33 promptement 33. ( Mém. de CAcad. dis Scicnc.
aan. 1707 , pag. 348^.
A a 1
ISS
Suite de tlntroduclion à l'Hiflolre Naturelle des Infctlesl
ARAIGNÉE.
A R A N E A. L i
V. C E 0 F F. F A B.
A R A N E U S.
List. Clerc k.
CARACTÈRES
GÉNÉRIQUES.
Point d'antennes.
Bouche pourvue de deux mandibules , de deux mâchoires, d'une lèvre
inférieure , & de deux antennules.
Mandibules grandes , terminées par un crochet fimple , arqué ,
pointu , mobile.
Antennules longues , filiformes , compofées de cinq articles , dont
le dernier en malîe, dans les mâles.
Huit yeux lilTes, convexes.
Abdomen joint au corcelet par un petit filet.
Tarfes compofés de deux pièces.
ESPÈCES.
PREMIÈRE FAMILLE.
fauve, avec une triple croix formée par des ',
points argentés.
Araignées Tendeuses.
4. Araignée marbrée.
i. Araignée fafciée.
Brune ; abdomen ovaie , mélangé de blanc
Corcelet argenté ; abdomen avec des bandes
& de brun clair.
jaunes & noires ; pattes avec des anneaux
noirâtres.
5. Araignée angulaire.
i. Araignée foyeufe.
Noirâtre; abdomen ovale, avec un tuber-
Argentée ; abdomtn rond , mameloné tout
cule conique de chaque côté de fa bafe.
1
autour ; pattes mélangées de fauve livide ù
de noir.
é. Araignée pâle.
3. Araignée porte croix.
D un fauve pâle ; abdomen prefque trian-
gulaire , avec quatre points enfoncés, d une
Abdomen prefque globuleux, d'an brun
i
croix argentée à fa baje.
Maw^Bgf^gmfffv n un mm
Suhe de l'Introduction à CHijloire Naturelle des Infectes.
i$9
ARAIGNÉES. ( Infères ).
7. Araignée orangée.
D'un gris cendré ; abdomen globuleux ,
jaune , av;c des veines noirâtres , & deux
larges raies longitudinales , orangées.
S. Araignée quadrille.
D'un gris cendré ; abdomen ovale , d'un
jaune plus ou moins fauve ou verdâtre , avec
des points & quatre taches blanches.
9. Araignée à cicatrices.
Obfcure ; abdomen ovale, pointillé de gris ,
avec des taches noires , concaves.
10. Araignée ombrée.
Livide , cendrée , obfcure ; abdomen ovale ,
avec une grande tache en forme de feuille
découpée , & quelques points jaunâtres.
11. Araignée porte-feuille.
Pâle; abdomen avec une grande tache noi-
râtre en forme de feuille.
11. Araignée découpée.
Cendrée , livide ; abdomen jaunâtre , obf-
cur,avec une grande tache en for/ne de feuille
découpée.
13. Araignée à brodes.
Abdomen alongé , avec des taches blanch's ;
pattes longues , renflées & velues vers leur
extrémité.
14. Araignée mamelonée.
Soyeufe , argentée ; abdomen moitié ar
gente , moitié fauve , avec trois tubercules
arrondis de chaque coté.
\
15. Araignée faftueufe.
Argentée ; abdomen ovale , oblong , ar-
genté , avec Jix bandes jaunes , & des lignes
rouges , tranjverfales.
16. Araignée variable.
Roufsâtre; abdomen globuleux , jaunâtre
ou brun, avec des bandes obfcures , arquées,
interrompues par une grande tache oblongue ,
blanche.
17. Araignée tubercu'ée.
Abdomen obfcur , mélangé de noir &■ de
blanc , avec deux tubercules mamelonés.
18. Araignée conique.
Corcelet noirâtre ; abdomen cendré ', avec
deux taches brunes , & terminé en pointe
conique.
iy. A R A i'g n É E cucurbitine.
D'un vert pâle ; abdomen ovale , avec quel-
ques points noirs.
20. Araignée brune.
Brune , noirâtre , taclutée de noir ; abdo-
men ovale ; pattes values , noirâtres , avec des
anneaux d'un brun clair.
2i. Araignée patte-étendue.
Abdomen alongé , d'un gris verdâtre , ar-
genté ; pattes antérieures longues & étendues.
22. Araignée militaire.
Brune ; abdomen fauve , avec quatre épines
dont deux verticales & deux horizontales.
23. Araignée épineufe.
Brune , luifante ; abdomen triangulaire ,
armé de huit épines , dont deux antérieures
horizontales , avancées , deux pojlérieures
longues & divergentes.
24. Araignée fourchue.
Brune , luifante ; abdomen aplati , bordé
ponclué , armé de quatre épines, dont deux
latérales très courtes , deux pojlérieures très
longues , arquées.
Suite de l'Introduction à l'Hijloîre Naturelle des Infectes'.
ARAIGNÉES. (Infectes).
15. Araignée Cancre.
Brune , fauve , luifante ; abdomen large,
prefqut hémifphérique , armé de Jîx épines
hori{ontales.
16. Araignée armée.
Brune, glabre, luifante; abdomen alongé ,
prefque triangulaire , armé de Jîx, huit ou
dix épines , dont deux pojîérieures longues ,
horizontales , divergentes.
27. Araignée tétracanthe.
Ferrugineufe ; abdomen prefque en croif
fant , armé de quatre épines latérales.
i8. Ar aign É E voûtée.
Noire ; abdomen briqueté , voûté & armé
de chaque côté de deux épines , dont la pojlé
rieure ejl beaucoup plus longue.
ic). Ara 1 g n ée pyramidale.
Abdomen ovale, obfcur , avec une grande
tache pyramidale , entourée d'une large raie
jaune.
30. Araignée alphabétique.
Abdomen ovale, prefque globuleux, obfcur,
avec une tache blanchâtre , en forme de X.
31. Araignée purpurine.
Cendrée , obfcure ; abdomen ovale , pref-
que pourpré, avec deux larges raies jaunes.
32. Araignée ondée.
Cendrée, obfcure; abdomen ovale, noir,
avec deux raies & des traits blancs ; pattes
mélangées de noirâtre & de blanc.
SECONDE FAMILLE.
Araignées Filandières.
33. Araignée couronnée.
Abdsmen ovale , dun jaune clair , avec
un cercle rouge.
34. Araignée triangulaire.
Abdomen ovale , blanchâtre fur les côtés ,
avec une fuite de taches triangulaires , fur
le milieu , dun brun rougeâtre.
35. Araignée montagnarde.
Abdomen ovale , blanchâtre , aveedes taches
cendrées ; pattes tachetées de noir.
%(. Araignée atroce.
Noirâtre ; abdomen ovale , avec une tache
noire, bordée de jaune paille.
37. Araignée bipondiuéej
Abdomen noir ,fphéri que , avec deux points
enfoncés.
38. Araignée tachetée.
Noirâtre ; abdomen fphérique , noirâtre ,
avec huit taches blanches.
59, Araignée à fix yeux.
Abdomen ovale, alongé, dun gris jau-
nâtre , fur les côtés , avec une raie longitu-
dinale , découpée , au milieu.
40. Araignée phalangifte.
Brune , livide ; abdomen ovale , oblong ;
pattes très-longues & très minces.
Suite de l'Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infectes.
19I
ARAIGNÉES. (Infectes).
41. Araignée à nervures.
Noirâtre ; abdomen prefque globuleux ,
avec une tache obfcure , en jbrme de feuille ,
& des nervures blanches.
42. Araignée lanulée.
Roufsâtre ; abdomen renflé à fa bafe , ter-
mine' en câ/ee, avec quelques taches jaunes ,
en lunules.
43. Araignée marron.
Abdomen ovale , châtain, avec trois ran-
gées longitudinales de points , & deux bandes
blanches.
44. Araignée crochue.
Abdomen prefque globuleux, avec une ligne
longitudinale , blanche , & quatre latérales ,
crochues.
45. Araignée formofe.
Abdomen ovale , rétréci vers la pointe , &
mélangé de noir , de rouge , de blanc & de
jaune.
46. Araignée ovale.
Roufsdtre; abdomen ovale, oblong ,jau
nâtre , avec une grande tache rouge , ovale.
47. Araignée rayée.
Abdomen ovale , oblong , d'un blanc jaune ,
avec une petite lignée deux rangées de points
noirs.
48. Araignée cellerière.
Abdomen ovale , jaune , couvert de quel-
ques poils noirs , avec des taches jaunes ,
claires & luifantes.
49. Araignée bourfouflé-e.
Brune , roufsdtre ; abdomen prefque glo-
buleux , grisâtre , avec une raie & des points
irréguliers , noirâtres.
TROISIEME FAMILLE.
Araignées Tapissières.
50. Araignée domeftiquç.
Abdomen ovale , noirâtre , avec une fuite
de taches noires , dont la grandeur va en
diminuant.
51. Araignée farinée.
Abdomen ovale , oblong , d'un gris nébu-
leux , avec deux points jaunâtrss en-dejfous.
5 z. Araignée labyrinrhe.
Abdomen ovale , noirâtre , avec une raie
longitudinale, blanchâtre , pi nuée.
53. Araignée aviculaire.
Noirâtre, très velue ; extrémité des pattes
large & veloutée en-dejfous.
54. Araignée rouiïe.
Roujfe ; abdomen ovale , d'un gris jaunâtre ,
avec des nuances cendrées.
J5. Araignée renverfée.
Brune , noirâtre ; abdomen prefque orbi-
culé , avec quelques lignes & les côtés blan-
châtres.
56. Araignée dentelée.
Couleur de fuie ; abdomen alongé , avec
une grande tache blanchâtre, dentelée-
57. Araignée geniculée
D'un gris cendré ; abdomen ovale ; pattes
étendues, grifes , avec leurs articulations
ipl
Suite dî l'IntroduCtion à- fHifloirs Naturelle des Infe'ks.
A R A I G N É E S. ( Infectes ).
QUATR1EM E FAMILLE.
Araignées Loups.
5 S. Araignée Tarenru'e.
D'un gris cenlr; , tris no.:re en de feus ;
..■ des taches triangulaires ,
obfcures.
59. Araignée «gratte.
Abdomen a longé , de couleur cendrée . tvec
une raie longitudinale, ondée, roufs J.'re.
60. Araignée frangée.
Noire ; corcelet & abdomen avec une raie
, 1 ître.
61. Araignée Httérale.
Corcelet obfcur , avec trois raies longitu-
dinales , cendrées ; abdomen ovale , noirâtre.
61. Ar aignée bordée.
Brune , alougée ; corcelet & abdomen avec
une raie blanchâtre ; pattes d'un vert cendré.
65. Araignée campagnarde.
Cendrée , obfcure ; abdomen ovale , avec
une grande tache cunéiforme , bordée d'un
gris fauve.
64. Araignée porce-fac.
Abdomen ovale , d'un: couleur Jerrugi-
neufe , obfcure.
65. Araignée enfumée.
Abdomen ovale , noirâtre , avec deux points
blancs vers .' :
66. Araignée vagabonde*
Abdomen ovale; corps noirâtre , fans taches-
67. Araignée a'ongée.
Jaunâtre; abdomen ovale, alonge à fon
extrémité.
68. Araignée ouvrière.
Abdomen ovale, oblong , obfcur , avec une
tache longitudinale , noire , anguleufe.
69. Araignée locataire.
Abdomen ovale , d'un brun rougeatre , avec
plujieurs lignes tranfverfales , noires, ondées.
70. Araignée foreftière.
D un gris obfcur ; corcelet & abdomen avec
une raie longitudina 'e , roujfe , obfcure.
71. Araignée carénée.
Noire; corcelet étroit, relevé en caréné
antérieurement, large & aplati pojlérieurement.
71. Araignée lugubre.
Noire ; abdomen orale , avec une raie
idinale, roufsâtre , obfcure dans le
mâle.
75. Araignée obfcure.
Noirâtre, poi-'eufe ; abdomen ovale, cor-
celet avec une raie & les bords bruns.
74. A r aignée à taches b' anches.
Obfcure ; corcelet ù abdomen avec une
. tache oblongue , blanche & deux points
noirs.
7i-
Suite de l'Introduction à l'H'ifloire Naturelle des Injectes.
'93
A II A IGNÉ ES. (Infetfes).
75. Araignée corfaite.
Abdomen ovale, noirâtre, avec fix points
& une ligne longitudinale de chaque côté, blan-
châtres.
■76. Araignée pêcheur.
Noire ; corcelet prtfquc rond , trls-aplati ;
abdomen ovale , vtlu.
77. Araignée minime.
Noirâtre; fans taches; corcelet prefque
ovale ; abdomen prefque rond,foyeux.
78. Araignée pointillée.
Abdomen oblong , verdâtre, avec vingt
quatre points blanchâtres.
-je). A r ai gn ée cenenée.
Cendrée ; abdomen noirâtre en de fus , avec
huit points cendrés.
CINQUIEME FAMILLE.
Araignées Phalanges.
80. Araignée du Pin.
D'un gris noirâtre ; abdomen ovale, alongé,
avec deux taches cendrées.
81. A r ai g n ée chevronnée.
"Noirâtre; abdomen ovale, alongé, avec
trois Landes demi circulaires , blanches.
81. Araignée demi circulaire.
Noire; abdomen avec trois bandes demi-
circulaires , fauves.
85. Araignée grofïe-paue.
Noire, avec des lignes tranfy-erfaleS , blan-
clus,au devant de la tête ; jambes antérieures
grojfes ù renj
84. Araignée fanguinolenre.
Corcelet élevé, très noir; abdomen ovale,
rouge , avec des taclus noires.
85. Araignée rouge.
Noire ; pattes poflérieures rouges ; abdo-
men rouge en dejfus , avec quatre points noirs.
S 6. Araignée luride.
Corcelet brun , bordé de gris ; abdomen
alongé, avec une grande tache oblongue,
découpée.
87. Araignée Fourmi.
Alongée, noirâtre; abdomen oblong , avec
une tache blanche de chaque côté ; pattes
brunes.
S8. Araignée des troncs.
Noirâtre ; abdomen ovale , avec quelques
points blancs peu marqués.
89. Araignée des rochers.
Abdomen avec une t"che noire , dont les
bords font rouges & le centre blanc.
90. Araignée moufTue.
Glauque ; abdomen ovale , alongé, avec
deux raies longitudinales , noirâtres , peu
marquées.
91. Araignée driée.
Abdomen ovale , obfcur , avec une tache
W/loire Naturelle 3 Infectes. Tome I.
B b
104 Suite de t Introduction à l'H'flo'tre Naturelle des Infccles'.
ARAIGNÉES. (Infectes).
cunéiforme , d'où partent des rayons blan-
châtres.
cji. Araignée à tarière.
Noirâtre ; abdomen ovale , avec une raie
longitudinale , droite , & (ix tranfverfales ,
crochues.
9h
Ara
ign £ e marquée.
Corceht noirâtre , avec une tache blan
châtre , en forme de V ; abdomen, ovale.
94. Araignée ponctuée.
Corceht roufsâtre , avec cinq points blancs ;
abdomen ovale , brun , avec deux rangées de
points blancs.
95'
Ar
A I G NEE CO
rdifor
Abdomen en cœur , noir, avec des rai; s
obliques , noirâtres , luifantss , formées par des
poils.
<)6. Ar a ig née faucille.
Corceht rhomboïdal , aplati , avec deux
points & deux taches en faucille, noirâtres.
97. Araignée frontale.
Noire ; abdomen ovale , avec deux points
enfoncés ; front blanchâtre.
SIXIEME FAMILLE.
Araignées Crabes.
98. Araignée verdâtre.
D'un vert clair ; abdomen ovale , alongé ,
d'un vert jaunâtre , avec une ligne latérale ,
blanchâtre.
96. Araignée citron.
D'un jaune citron ; abdomm circulaire ,
aplati , avec une raie rouge de chaque côté.
100. Araignée rurale.
Grisâtre ou brune; abdomen d'un jaune
obfcur , aplati , prefque triangulaire , un peu
plus large à fa partie pojlérieure.
10 1. Araignée tigrée.
Abdomen mince à fa bafe, large à fon
extrémité, aplati, cendré , avec des taches
irrégulières , noirâtres.
101. Araignée calicine.
Fauve pâle ; abdomen prefque rond , avec
quelques impreffions au milieu , & quelques
rides fur les côtés.
ioj. Araignée hideufe.
Noirâtre ; corceht argenté , b-ordé de blanc ;
abdomen prefque triangulaire.
104. Araignée Scorpion.
Noire ; abdomen ovale , blanchâtre , avec
deux lignes .longitudinales, noires, courtes &
finuées.
105. AraisnÊe jardinière.
Brune ; abdomen prefque globuleux , avec
trois bandes blanches.
\o6. Araignée arlequine.
Noire ; abdomen d'un fauve jaunâtre , avec
trois bandes noires ; pattes avec des taches
annulaires , ferrugineufes & noirâtres.
107. Ara ign£e dorée.
Abdomen large , aplati, d'un roux doré,
avec fon extrémité noirâtre.
Suite de tlniroduclion à CHiJîolre Naturelle des Infectes'.
»PS
ARAIGNÉES. ( Infe&es; ).
icS. Araignée flamboyante.
Abdomen ovale , Jhytux , avec une tache
noire, & deux raies d'un jaune doré.
109. Araignée fourmillière.
Jaunâtre ; ablomtn ovale , avec une gfandt
tache alongée , noire , bordée de blanc.
110. Araignée hupée.
Abdomen prefque rhomboïli! , rétréci à fa
l>afe, obfcur, raboteux, avec une tache lui-
fante , en forme de crête.
111. Araignée rofe.
Abdomen ovale , jaune , avec trois raies
longitudinales , rouges.
SEPTIEME FAMILLE.
Araignées Aquatiques.
ut. Araignée aquatique.
Brune , livide ; abdomen ovale , noirâtre ,
avee deux lignes tranjverfiles & deux points
enfoncés.
HUITIEME FAMILLE.
Araignées Mineuses.
115. Araignée réclufe.
Très noire, lui fante; abdomen ovale, velu,
noir ; pattes courtes , prefque égales.
Efpèces dont la manière de vivre ejl
inconnue.
114. Araignée fulfureufe.
Kofi-pâle ; abdomen ovale, d'un jaune fui-
farettx ; pattes longues, pâles , avec leur ex-
trémité noire.
115. Araignée bicolor.
Corcekt rouge , couvert depoils grisâtres ;
abdomen ovale, roux, avec quatre points noirs,
enfoncés.
11 G. Araignée chafleufe.
Légèrement velue , noirâtre ; corcelet con
vexe, orbiculé; abdomen ovale , pubefeent ;
pattes longues , poileufes.
117. Araignée réticulée.
Blanchâtre ; abdomen fphérique , réticulé ,
dune coukur purpurine fur les côtés.
118. Araignée mouchetée.
Abdomen prefque globuleux , jaune , avec
quatre points noirs de chaque côté, frlanus
ferrugineux.
119. Araignée des rofeaux.
Abdomen prefque globuleux , blanc , avec
dis taches noirâtres.
110. An a 1 g n É e à trois lignes.
Abdomen ovale , blanchâtre , avec trois ran-
gées longitudinales de points noirs.
m. Araignée à raies purpurines.
Abdomen prefque globuleux , jaune , avec
deux lignes longitudinales, & quatre points
purpurins.
111. Araignée patte-fauve
Corcelet noir ; abdomen obfcur ; pattes
fauves.
B b 1
Ijîtf
Satie de l'Introduction à CHifloire Naturelle des Infectes.
A R A I G N ÉE S. [ Infectes ).
115. Araignée Hibou.
Notre ; abdomen avec deux points blancs
& une tache Hanche en forme de croijfant.
114. Araignée à points enfoncés.
Cendrée ; abdomen oblong, couvert de poils
Ç glauques, avec Jix peints enfoncés..
125. Araignée jaune.
Corcelet fauve; abdomen oblong, lijfe ,
d'un beau jaune.
116. Araignée bitmculce.
Abdomen ovale , prefque globuleux , châ-
tain , avec deux petites taches blanches.
1 27. Araignée oculée.
Pale ; abdomen avec une tache annulaire
noire ; cuijfes avec trois taches doubles , blan-
ches , oculées.
118. Araignée épine-mobi!e.
Abdomen prefque arron li , d'un brun /au
nâtre ; cuijfes Jarugtneujes , avec des épines
mobiles.
119. Araignée longimane.
Abdomen cylindrique , alongé, noirâtre;
pattes antérieures très-longues.
1 >o. Araignée lobée.
Abdomen prefque ovale , un peu aplati ,
lobé , blanc , avec deux paires de lignes tranj-
verfales vers t extrémité.
131. Araignée cachée.
Noire ; abdomen cendré , avec une ligne
longitudinale , noire , interrompue.
132. Araignée notée.
Verdâtre ; corcelet & abdomen avec deux
lignes longitudinales , noira.
133. Araignée enfanglantéei
Abdomen ovale , noir , avec une raie Ion
gitudtnale , rouge.
134. Araignée nègre.
Noire ; abdomen avec deux points bri-
quetés à fa partie fupérieure.
135. Araignée globuleufe.
Noire ; abdomen globuleux, rouge de chaque
côté.
156. Araignée larronefle.
Corcelet velu , cendré ; abdomen ovale ,
noir, avec des taches ferrugineufes.
137. Araignée dorfale.
Verte; abdomen ovale , pâle en-dejfus ,
noirâtre en-defous.
13 S. Araignée trident.
Verdâtre ; abdomen ovale , blanc ; anus
roufsâti e.
139. Araig née argentée.
Abdomen blanc , noirâtre pojlérieurement,
armé de trois épines de chaque côté.
140. Araignée trimouchetée.
Jaunâtre ; abdomen noir , avec trois taches
blanches.
141. Araignée bourreau.
'Terrugineufe ; abdomen prefque globuleux ,
Suite de l'Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infectes.
*91
ARAIGNÉES. (Infecles).
cendre , avec une ligr.e longitudinale , noi-
râtre.
142. Araignée comprimée.
Noire; coreckt comprimé , avec une ligne
longitudinale , blanche ; pattes livides.
143. Ar a ig n é e pubère.
Noirâtre , pubefeente ; abdomen ovale ,
obfcur , avec quatre taches cendrées , dont les
deux pojléricures font les plus grandes.
1 44. Araignée myope.
Verdâtre ; abdomen d'un rouge de fang
en-dejfus , avec quelques points noirs.
145. Araignée longue-patte.
Noire; abdomen cylindrique, noirâtre,
avec fix points enfoncés ; pattes très-longues.
146. Araignée pinnée.
Abdomen noirâtre , avec une ligne longi-
tudinale blanche , pinnée.
147. Araignée rameufe.
Pâle i abdomen oblong, argenté, avec des
lignes rameufs , noires.
14S. Araignée fanglaïue.
Noire ; abdomen ovale, avec une bande jaune
à fa bafe; poitrine d'un rouge de fang.
149. Araignée patte-velue.
Noire ; antennules & pattes teflacées , très-
velues.
150. Araignée HérilTon.
Tête avec trois dents à fa partie antérieure ;
abdomen hérijfé , couvert d'épines.
urmxK'iêmHumwm il mr
ip8 ARA
PREMIÈRE FAMILLE.
Araignées Tendeuses.
A R A N E .V ReTIARIM.
C A R A C T E R E.
Toiles circulaires & régulières , en réfeau
verrical.
Loti^uejr refpective des patres : les r.re-
mières , les fécondes , les qjarrièmes & ks
rioifîcmes.
Yeux, -*«•"* quatre au milieu en quarré ,
det x de chaque côci fur une ligne oblique.
Ces Araignées fontaufli nommées , par quelques
auteurs , Araignées des jardins , parce qu'on ren-
contre fouvent dans ks jardins la plupart des efpèces
de cette famille. Elles ont huit yeux , dont quatre
au milieu de la partie antérieure de la tète , formant
un quarré; S; deux de chaque côté, placés fur
une ligne oblique , féparés l'un de l'autre , ou rare-
ment joints cnfçmblc. La longaeur refpécKve des
patres eft conftamment la même dans routes les
efpèces de cette famille. Les deux antérieures font
les plus longues : les fécondes le font un peu mo ns :
les quatrièmes font un peu plus courtes que celles-
ci ; enfin , les troifièmes font les plus courtes de
toutes. Ces Araignées eonftruifent des filets circu-
laires , réguliers , à maille, qu'elles tendent verticale-
ment entre des branches Se des rameaux d'arbres ,
d'arbrilfeaux ou de plantes , fur des ruifleaux , dans
des endroits humides , fréquentés par des infecte.
On en voir auffi quelquefois contre les murs des
maifons. L' Araignée fe place ordinairement au milieu
de la toile , la tête en bas. Elle fe tient auilî entre
deux ou trois feuilles qui fe Trouvent le plus à portée
de fa toile , & qu'elle a rapprochées & unies l'une
à l'autre par le moyen de quelques fils. Les Arai-
gnées de cette famille s'accouplent, en Europe ,
vers la fin de l'été : elles placent leurs œufs dans
une coque de foie , qu'elles attachent contre un
rameau, contre un mur , ou à quelque endroit à
portée de leur toile. Les petites Araignées ne doi-
vent éclerre qu'au printems fuivant. La mère meurt
fouvent avant l'hiver , mais quelques-unes paifent
cette faifon enfermées dans des trous , fous l'écorce
des arbres ou autres endroits femblables.
E s r È C E S.
I. Araignée fafciée.
Aranea fafeia^a. Fab.
Aranca thonuc argenteo ; abiomine nigro favo-
que fafeiato , pedibus fufco annulant, Non.
Aranea argentea ; abdomine fajciis fiavefeenti-
ll\'.s , pedibus fufco annulatif. Tas. Syfi. ent. pag,
ARA
433. n°. if. — 5p. inf. tom. 1. pag. j 3 9. «°. 19.'
Journal de Phyfique. Août 1787. pag. 114. pi.
Cette Araignée eft une des plus grandes 5c des
plus belles de l'Europe. Ses yeux font petits , égaux ,
noirs , & figurés comme tous ceux de cette famille ,
c'eft-à-dire , que les quatre du milieu forment un
quarré, & que les deux latéraux font placés fur une
ligne oblique. Le corcelct cil aplati, un peu bordé,
S: couvert d'un duvet cotonneux d'un blanc argenté.
La tête , bien marquée dans cette elpèce par les
deux lignes obliques qui forment un V , eft plus
étroite que le corcelct. L'abdomen eft ovale : on y
voiten-dcllus un mélange de bandes d'un très-beau
jaune , 9c de bandes d'un noir de velours ; celles-
ci fonr plus étroites S: fouvent marquées d'une ligne
jaune qui les coupe tranfverfalcment. Vers la bafe,
la bar.de jaune elt plus claire & plus large que les
autres, & fouvent d'une couleur argentée. Les pattes
font très-longues ; leur longueur refpeétive eft telle
que nous l'avons indiquée en donnant le caractère
des Araignées de cette famille. Leur couleur eft d'un
jaune fauve, avec des bandes ou anneaux d'un noir
moins foncé que celui de l'abdomen. L'extrémité
des pattes eft mince Si noire.
Je douterais que cette efpèce fût Y Arabica faf-
ciata de M. Fabricius , parce qu'il ne fait pas men-
tion des bandes noires qui fe trouvent fur l'abdo-
men , fi d'ailleurs la defeription & la place qu'elle
occupe dans les ouvrages de ce favant ne con-
venoient à l'efpèce que je viens de décrire.
Elle conftruit de grandes toiles verticales à réfeau ,
dans les endroits humides , fur le bord des riluTeaux
ou fur les ruifleaux mêmes , lorfque les bords font
couverts d'arbrilleaux. Elle fait fa ponte à la fin
de l'été , & je crois qu'elle périt après , parce que
je n'en ai jamais rrouvé en hiver , ni jamais vu de
grolfes au commencement du printems.
Elle fe trouve à Madère , en Afrique, en Italie j
elle eft très-commune en Provence.
x. Araignée foyeufe.
Aranea fericea. Nob.
Aranea corpore argenteo ; abdomine mammato ,
pedibus rufo nigroque annulatis. Nos.
Cette efpèce eft pour le moins aulli grande que
la précédente. Ses yeux font égaux Se noirâtres. Le
coreelet eft peut , proporrionnellcment à la grandeur
de l'abdomen , un peu aplati, & couvert d'un duvet
cotonneux .blanchâtre, argenté. L'abdomen eft grand
Si couvert du même duvet 5 fon conrour eft pref-r
que circulaire , mais feftonné ; on y voit huit tu-
bercules ou élévations mamelonnées , arrondies j
dont quatre de chaque côté ; le défions eft obfcur ,
avec un mélange de noir & de jaune au milieu. Les
pattes rcffemblent à celles de 1' efpèce précédente ;
elles font très-longues , & annulées de roux livide Se
de noir ; le noir cependant domine,
Cette efpèce conftruit , dnus les bois , de grandes
ARA
toiles verticales à réfeau , un peu plus fortes que
celles de {Araignée fafciéc.
Je l'ai trouvée fréquemment en Provence. Elle
a été .mlli rapportée du Sénégal par M. Gcorrroy
de Villeneuve.
3. Araignée porte-croix.
Aranea diadema. Lin.
Aranea abdomint fubglokofo rubro-fufo : cruce
albo runtlata. Lin. Syft. nat. pag. 1030. n°. 1.
—Fuun. fuec. n°. 19? 3.
Aranea diadema. Fab. Syft. ent. pag. 434. n3. 1 3 .
— Sp. inf. tom. 1. pag. y 40. n°. zi.
L'Araignée à croix papale. Geoff. Inf. 1. pag.
<;47- i?-
Aranea livido-rufa ,• abdominc cruce triplici lutea.
Geoff. ib.
Ara'gnée à croix tendeufe , à ventre arrondi,
d'un brun obfcur ou roux , à deux tubercules , avec
des taches blanches fur le dos , placées en triple
croix. Dec Mérn. tom. 7. pag. 118. 1. pi. 11.
fig- 5-
Mouff. Theat. inf. pag. 12;. fig. 1.
List. Aran. angl.pag. 18. tic. 1. fig. 2.
Aranea Linnei. ScOP. Ent. carn. n°. 1077.
Aranea diadema. SchraNK. Enurn. inf. aufi.
n°. 1091.
Roesel. Inf. tom. 4. pi. ; c , 36.
Arancus diadematus. Clerck. Aran. fuec. pag.
15. pi. I. tab. 4.
Schaeff. Elem. inf. tab. 11. fig. 1. — Icon. inf.
tab. 19. fig. 9.
Cette Araignée varie beaucoup pour les couleurs
& pour la grandeur : quelques femelles , à la fin
de l'été , ont l'abdomen prefque auffi gros qu'une
noifette. Les pattes font beaucoup plus courtes que
celles des cfpèces précédentes. Ses yeux font petits ,
noirâtres , & tous d'égale groîTcur. Le corcelet elt
petit, un peu aplati, S: d'une couleur brune , roui -
fâtre ou cendrée. L'abdomen cft prefque globuleux ;
mais on voit de chaque côté , vers la bafe de fa
partie fupérieure , une efpècc de tubercule ou élé-
vation arrondie. Sa couleur cft d'un brun plus ou
moins obfcur , quelquefois rouifâtre & rarement
d'un jaune fauve. Il y a fur la partie fupérieure
une grande tache brune , en forme de feuille ,
dont les bords découpés font beaucoup plus obfcurs
que le milieu. Cette tache s'étend depuis la bafe
jufqu'à la pointe ; Si on y voit , au milieu , une
ligne longitudinale, formée par des points d'un très-
beau blanc , & coupée par trois lignes tranfvcr-
falcs de fcmblables points. Les pattes font velues &
chargées de beaucoup de piquans. Leiv couleur eft
brune, cendrée, avec des bandes circulaires noires.
Cette efpècc conftruit fa toile fur des arbres ou
des arbrilleaux , dans les champs , dans les jardins ,
& quelquefois contre le mur des maifons. La fe-
melle pond fes œufs à la fin de l'été , & les en-
ferme dans une coque de foie , d'un tilTu très-ferré ,
d'une belle couleur ja»ne, & de la grofleiu- d'im
ARA
\<)9
pois , qu'elle attache contre un mur on l'éeorce
d'un arbie. LI!j la recouvre enfnite d'une féconde
enveloppe d'un tillu beaucoup plus lâche que la
première, telle à -peu -près que celle qu'on voit
autour du co;:on du Ver à foie. Cette féconde en-
veloppe paraît dettinée à défendre la première du
froid Si lur-tou: de l'humidité. Cette co.nic ren-
ferme un nombre très-conlidérabls d'eeuis fplit-
riques , de la grofleur des graini <: de Pavot blanc ,
d'une belle couleur jaune", qui n'éclofciit qu'au
primeras fuivanç. La petite Arai~jr.ee au Cuir de
la coque diftèrc beaucoup par les couleurs des vieilles
Araignées ; elle elt jaune , avec une grande tache
noire fur le ventre ; & or. n'apperçoit la triple
croix blanche que loifqu'elle cft parvenue à fou
entier accroillenicnt.
Elle le trouve dans toute l'Europe.
4. Araignée marbrée.
Aranea marmorea. Fab.
Aranea fu/ca ; aïiioniine ovato fafco alboque va-
riegato.ÏAV. Syfi. ent. pag. 434. n°. 14. — Sp. inf.
tom. 1. pag. 540. n°. 12.
Arancus marmoreus. Clerck. Aran. fuec. pag. 1.0,
pi 1. tab. 2.
Cette elpèce relTemble beaucoup à la précédente
pour la forme & la grandeur.- Les yeux font noirs.
Le corcelet elt petite, un peu aplati, & couvert d'un
léger duvet giis blanchâtre. L'abdomen eft grand,
dans les femelles , ovale , obfcur , mais parfemé de
points blanchâtres & de points d un brun plus clairs
que le fond , ce qui le fait paroître comme marbré.
Les pattes font d'un brun obfcur , avec les articu-
lations noirâtres.
Cette Araignée conftruit une toile verticale à
réfeau dans les champs , Si plus fouvent fur les
arbres fruitiers des jardins.
Elle le trouve en Europe.
5. Araignée angulaire.
Aranea angulata. Lin.
Aranea angulara abdomine ovato, antice laie-
terijus angulato acuto , tkoracis etntro excavato.
Fab. Syft. ent. pag. 454. n°. 11. — Sp. inf. tom. 1.
pag. 539. n°. ic.
Aranea angu ata. LiN. Syft. nat. pag. 103 1. n". i.
— Faun. fuec. n°. 1999.
Arancus angulatus. Clerck. Aran. fuec. pag. il.
pi. 1. tab. 1 . fig. 1. g' 1.
Aranea angulata. Schrank. Enum. inf. auft. nn.
1094. _
Araignée angulaire tendeufe , a ventre ovale, noir ,
avec deux gros tubercules coniques en-deilus. D«g.
Mém. tom. 7. pag. iLi.pl. 11. fig. 1.
Cette Araignée eft à-peu-près de la grandeur des
précédentes ; elle varie beaucoup pour les couleurs.-
Lc mâle eft plus petit & d'une couleur plus oblcure
que la femelle. Les yeux de cet infecte font noirs ,
de grandeur égale , Se placés comme dans toutes,
les efrjec.es de cette famille. Le corcelet eft petit,
20o A 11 A
aplati, d'une couleur plus ou inoins obfcure , avec
une ii?;nc longitudinale , dans le milieu , fauve
ou rougeâtre, mais Couvent très-peu marquée. Le
ventre "cil "o:râ;rc & de figure ovale, avec un tu-
bercule élevé , conicjue , a fa partie latérale , an-
térieure & fupérieure , ce qui le fait paroitre comme
triangulaire. On y apperyoit , au-dclfus , la figure
d'une feuille découpée, d'une couleur plus obfcure
que le relie, beaucoup mieux marquée vers la pointe
que vers la bafe. Les bords de cette feuille font
féparés par une ligne d'un gris blanchâtre , qui
règne tout autour. Il y a encore quelques taches
blanchâtres Si quelques autres brunes placées h rré-
gulièrement.
Cette efpèce confliuit fa toile fur les arbres &
dais les builfons : fon accouplement a lieu â la fin
de l'été , & le nid ou elle renferme fes œufs ref-
femblc à celui de ['Araignée porte-croix.
Elle fe trouve en Europe.
t. Araignée pâle.
Aras a a pallida. Nob.
Aranea p.allide fulva ; abdomine fubtriangulari ,
pu>iais quatuor impreffis , bafi cruce argentea. Nob.
Cette Araignée eft grande, velue, toute de cou-
leur fauve claire , un peu pâle. Ses yeux font obfcurs
& de grandeur égale. Les mandibules ou pinces font
fauves avec leur crochet noir. Le corcelet eft petit &
un peu aplati. L'abdomen eft joint au corcelet par
un étranglement très-cour: ; il eft grand, très-relevé
de chaque cô;é vers fa bafe , ce qui lui donne une
figure à-peu-près triangulaire. On y apperçoit dans
le milieu quatre points enfoncés formant enfemble un
quarté , & à la baie une croix formée par des points
argentés très-briilans. Les pattes font allez courtes ,
d'une couleur plus pâle que le corps, avec des an-
neaux d'un fauve obfcur. Elle file une toile verticale
régulière fur les arbres fruitiers , les arbrilTeaux &
les baillons. Elle conftrutt à côté de fa toile , entre
deux ou trois feuilles qu'elle rapproche 6c qu'elle
joint er.fcmble par le moyen de fils allez forts , ur.
logement où elle fe tient ordinairement cachée.
On la voit rarement au milieu de fa toile.
Elle fc trouve en Provence, dans les jardins &
d-uis les champs.
Araignée orangée.
Aranea aurantia. Nob.
Aranea cine'rea ; abiomine globofo flavo venis
fufeis vittifqut duabus aurantiis. Nob.
Araignée tachetée d'orange tendeufe , à ventre
arrondi , jaune , à veines brunes , & à grandes taches
découpées, d'un rouge orangé. Deg. Mém. tom. 7.
pag. -Li.-L.pl. il. fig. 16.
Aranea aurantio-maculata retiaria ; abdomine glo-
bofo flavo : venis fufeis maculifque aurantiis magnis
foliaceis. Deg. ib.
Clerck. Aran.fuec. pag. 30. pi. i.tab. 6.
Cette efpèce eft prefque audi greffe que V Arai-
gnée porte-croix. Ses yeux font noirâtres & de
ARA
grandeur égale. La tête , le corcelet , les pattes 3c
les bras ou antennules font d'un blanc laie gris
avec des anneaux obfcurs. L'abdomen elt gros ,
d'un jaune clair , avec quelques petites
brunes, irrégùlières , en forme de veines, & deuT
raies très-larges , longitudinales , d'une belle couleur
d'orange , qui partent de la bafe de l'abdomen ,
& defeendent , une de chaque côté , julques VMS
la pointe. La poitrine eft noirâtre.
Clerck regarde cette efpèce comme une variétû
de l'Araignée marbrée, quoique la figure Si la def»
cription qu'il donne de ces deux infeétes foient très-
diftérentes.
Elle file une toile régulière verticale fur les
arbres , en Europe.
S. Araignée quadrille.
Aranea quadiimaculata. Dec.
Aranea cinerea j abdomine glbbofo rufo-virefeente ,
maïuhs quatuor punitif que plurimis a. bis. Nos.
Aranea retiaria y abdomine g'obofo virefeente feu
rufo , dorfo maculis quatuor magnis plurimifque
minoribus niveis. Deg. Mém. tom. 7. pag. 114.
n.°- 4 , pi. 12 , fig. 1 8.
Araignée à quatre taches blanches tendeufe , à
ventre arrondi, verdâtre ou roux, avec quatre grandes
& une fuite de petites taches blanches le long du dos.
Dec. ib.
Araneus flavus , quatuor infignibus maculis albis ,
aliifque multis exiguis ejufdem coloris in piclura
clunium foliacea notatus. List. Aran. angl. pag.
41. th. 8. fig. 8.
Araneus quadratus. Clerck. Aran. fuec. pag.
17. pi. 1. tab. ;.
Cette efpèce eft delà grandeur des précédentes. Les
yeux font noirs , égaux & placés comme dans toutes
les efpèces de cette famille ; les deux latéraux ce-
pendant font un peu plus rapprochés l'un de l'autre.
La tue , le corcelet & les pattes font de couleur
cendrée ; celles-ci ont des anneaux noirâtres. La
couleur de l'abdomen varie , il eft d'un gris cendré ,
jaunâtre ou fauve , quelquefois d'un jaune ver-
dâtre , mais en y remarque toujours plufieurs points
blancs irrégulièrement placés , & quatre taches
blanches, difpofées en quarré, dont les deux qui
font vers la bafe font les plus petites.
On la trouve en Europe , dans les champs , fur
les arbres, les arbriifeaux , & plus ordinairement fur
les jeunes Pins.
^. Araignée à cicatrices.
Aranea cicatricofa. Deg.
Aranea fi fa ; abdomine globofo , fufco puntiato J
dorfo maculis excavatis nigris. Nob.
Araignée à cicatrices tendeufe, à ventre arrondi,
d'un brun obfcur , pointillé de gris , avec des taches
noires, concaves fur le dos. Deg. Mém. tom. 7.
pag. 22.J. j. pi. 11. fig. i9.
Aranea cicatricofa retiaria ; abdomine globofo
nigro fufco , punctis grifeis , dorfo maculis excava-
tis nigris. Deg.
Elle
ARA
Elle eft grande. Ses yeux ("ont noirâtres & égaux ,
les deux latéraux , placés fur une ligne oblique,
l"iit rapprochés l'un de l'autre. Le corcelet eftob-f-
cur ; l'abdomen eft ovale , très-gros dans les fe-
melles , noirâtre , avec de petites taches cendrées,
irrégulièrcs. On apperçoit , vers la bafe , une bande
blanchâtre peu marquée , & deux rangées longitu-
dinales détaches noires, un peu enfoncées , à côté
delquellcs il y a une ligne ondée, peu marquée,
qui repréfente une feuille, dont les bords (ont dé-
coupés.
Cette efpèce conftruit contre les murailles une toile
régulière verticale , femblable à celle des précé-
dentes : eile fe tient cachée pendant le jour dans
un nid de foie blanche , qu'eLe fe ménage fous
quelque partie (aillante du mur.
Elle fe trouve en Europe.
10. Araignée ombrée.
Arase a umbratica. Nob.
Aranea livido-rufa ; abdominis piciura foliacea
n'igra , luteo inteifecîa , pedum annulis albis. Geoff.
InJ. tom. i. pag. 647. n°. 9. pi. zl.fig. z.
L'Araignée à feuille coupée. Geoff. ib.
Aranea dumecorum. Fourc. Entom. par. pag.
!'f *•• 9-
Araneus fubjlavus , alvo pr&cipuè in fummà fui
parte & circa lacera albicante , plena ; oculis ni-
gris pelitteidis in capite albicante. List. Aran. angl.
pag. 14. lit. 1. fia. 1.
Araneus umbraticus. Clerck. Aran. fuec. pag.
5 1. pi. I. tab. 7.
Cette efpèce eft prefqùe auffi greffe que Y Araignée
porte-croix. Les yeux font petits, égaux & noi-
râtres; les deux latéraux font très-rapprochés l'un
de l'autre. Le corcelet eft aplati, obfcur , avec un
léger duvet cendré. L'abdomen eft ovale , d'une
couleur roufTe , pâle eu livide en-demis, avec une
très-g; ^nde tache obfcure fur le milieu , repréfen-
tant une feuille , dont les bords font découpes. Au
haut de cette feuille , on voit quelques points jau-
nâtres , irrégulièrement placés. Le delTous du ventre
eft noir, ave; deux taches jaunes en lunules, qui
fe rapprochent vers le bas. Les pattes font d'une
couleur cendrée, pâle, livide , quelquefois obfcure,
avec des anneaux noirâtres Se couvertes de piquans.
On trouve cette elpcce dans les bois , où elle
conftruit des toiles verticales à réfeau régulier. Je
l'ai trouvée aux environs de Paris , dans le mois
d'Avril , fous l'écorce pourrie d'un Saule , où elle
avoit fans doute paffé l'hiver.
11. Araignée porte-feuille.
Arase A foliata. Fourc.
Aranea paltida y abdomine macula magna fufca
foliacée. Nob.
Aranea pallida ; ab domine folium longitudinaliter
txtenfum pallidenigrurr. refercnte.Gi.Ofl.Inf.tom.
. 046. n°. S.
L'Araignée porte-feuille. Geoff. ib.
Hijioire Naturelle , Infectes. Tome I.
ARA 20 r
Aranta foiiata. Fourc. Ent. par. rij. 8.
Araneus cincreus , capite leviter rotundo , piciura
clunium jvli jccj , ad margines undata. List Aran.
angl. pag. 47.ru. 10. fia. 10.
Cette Araignée n'eft peut-être qu'une variété de
la précédente. Voici la defeription qu'en donne
M.Geoffroy. «Sa couleur eft pâle 5c claire, & fon corps
« eft un peu velu. Son corcelet eft plus pâle & plus
» liffe que le refte. Le ventre eft plus brun , & chargé
» en-deflus d'une bande longitudinale , noirâtre , on-
» dée fur fes bords , repréfentant une efpèce de
« feuille. Les yeux Se le dcllous du corcelet font
« noirs , Se le ventre a en-dellous une raie noire ,
« longitudinale , avec une ligne jaune de chaque
» côté. Les quatre pattes da devant font les plus
>j longues , Se celles de la troifième paire fout les
33 plus courtes de toutes >3. ( pag. 646 ).
On trouve cette Araignée dans les prés , aux
environs de Paris.
11. Araignée découpée.
Aranea lacera. Nob.
Aranea livido-rufa ,• abdominis piciura foliacea
ftp i us inlerrupta , pedibus nigro-maculatis. Geoff.
InJ. tom. 1. pag. 649. n°. 15.
L'Araignée à feuille découpée S: déchiquetée.
Geoff. ib.
Aranea marmorata. Fourc. Entom. par. tom. 1.
pag. y 3 y. p». 14.
Araneus cinereus alvo admodum plena , ejufique
piciura in plures partes quafe divulsà. List. Aran.
a.igl.pag.jé. tit. 6. fig. 6.
Cette efpèce rcilcmble un peu aux précédentes ,
pour la forme Se la grandeur , mais fes yeux en
diffèrent un peu ; les deux latéraux , au lieu d'être
placés fur une ligne oblique , forment prefque une
ligne droite , avec les deux antérieurs du quarré.
Le corcelet eft d'une couleur cendrée , jaunâtre ,
un peu livide. L'abdomen , dans les femelles , eft
grand , ovale , d'un jaune obicur fur les côtés ,
avec une très-grande tache noirâtte à la partie fu-
péiieure, repréfentant une feuille, très-peu appa-
rente vers la bafe , <Se qui paroît comme coupée ou
déchirée de chaque côté vers la pointe. L'abdomen
du mâle eft beaucoup plus petit que celui de la
femelle, la tache eft mieux marquée , Se elle eft
fjparéc par une bordure jaune. Les pattes font
, avec des anneaux noirâtres dans les deux
fexes.
Elle fe trouve en Europe, dans les champs , fur
différentes plantes , ou elle conftruit des toiles a
réfeau.
15. Araignée à broiles.
Aranea clavipes. Lin.
Aranea abdomine oblongo , tibiis excepta tert:»-
pari clavatis villofs. Lin. Syft. nat. frig. 10 54.
n°. 17.
Aranea clavipes. Fab. Syft. ent. pag. 457. n°. 17»
— Siec infi. tom. 1. pag. 543.*°. 37-
C c
202 ARA
Aranea fafckiîlata retiaria ; abdomine oblongo
antlce gibbo , ihoracis mcdio fpinis duabus trtétis
nigris , tibiis extremitate villofis. Deg. Mém. corn,
y. pag. jl6.pl. 50. fig. 1.
Araignée a brojfes tcndeufc ,' à ventre alongé , Se
bofiu en-devant , a deux épines noires , élevées
fur le corcelet , &. à jambes velues a l'extrémité.
Dig. ib.
Tarantula ohlcnga luteo variegata , pedibus lon-
giffimis , articulis inferioribus tumidis hiijutis.
BROWN. Jam. pag. 419. tab. 44. f.g. 4.
Aranea corriuta. Pailas. Spicil. ^ool. fafe. 9.
pag. 44. tab. %. f.g. 13.
Cette Araignée , plus grande que celles d'Europe,
aune forme très-alongéc. Ses yeux font placés comme
dans routes les efpèces de cette famille; c'eft-a-
dire , quatre au milieu en quatre , & deux de chaque-
côté fur une ligne oblique. Sa tète cft bien marquée ,
très-diftincie & uo peu avancée ; derrière cette tète
on voit deux petites pointes élevées , coniques ,
écailieufes, noires & luifantcSj un peu inclinées en
avant. Le corcelet eft allez grand, aplati , de cou-
leur gnfe cendrée. L'abdomen cft gros, alongé ,
élevé a fa partie antérieure , vers la bafe , d'un
jaune obfcur, avec des points blancs irrégulière-
ment placés. Ses pattes font très-longues , fur-tout
les quatre antérieures & les deux poltérieures , dont
l'extrémité des jambes feulement eft un peu renflée
& très- velue. Celles de ia troifième. paire font beau-
coup plus courtes que les autres, & leurs jambes
n'ont point le même renflement ni les mêmes poils.
Elle fe rrouve à Cayenne , à Surinam, a la Ja-
maïque , où elle conftruit , félon Degeer , des toiles
verticales, régulières.
14. Araignée mamclonée.
Aranea mammaca. Dec.
Aranea retiaria rufo-fufca j abdomine fupra grifeo ,
tubcrcuiis lateralibus mollibus , fubtus fufca : fafeia
trar.fverfa albida. Deg. Mém. tom. 7. pag. 318.
n°i 3. pi. 39. fig. 5.
Araignée à mamelons rendeufe , d'un brun rouf-
fàtrc , à ventre gris en-deflus, avec des mamelons
latéraux, charnus, & bruns en-deilous, à bande
tranfverfc , blanchâtre. Deg. ib.
Araneus cancriformis major , reticulum fpirale
texens , e flavo & nigro varius abdomine Jpiniculls
obfito. Sloane. Hijl. of jam. tom. 1. pag. 196.
""• +4- tab. i3j'. fig. 3.
Cette efpècc reffemble , pour la forme & la gran-
deur y à l' Araignée foyeufe. Ses yeux font noirs,
excepté les deux antérieurs du quarré , qui font
d'un jaune très-brillant ; les deux latéraux font
rapprochés l'an de l'autre. La tête & le corcclet font
d'un brun fauve , Se couverts d'un duvet blanchâtre,
argenté. L'abdomen eft couvert d'un duvet aigcnté à
la. partie ïnérieure, & il eft d'un beau jaune à fa
pairie poftérieure. Il eft grand , ovale, garni de
rugofités & d'élévations irrégulières, & de trois ma-
mslons charn&s , arrondis , de chaque côté, Les pattes
ARA
font longues : les quatre antérieures Se les deux
poftérieures le font beaucoup plus que celles de la
troifième paire. Eiles font d'une couleur fauve obf-
cure , avec un large anneau d'un gris blanchâtre
a la partie fupéneure des jambes. Les bras ou an-
tcnnulcs font d'un jaune clair , un peu grisâtic.
Elle fe trouve à la Jamaïque , à la Guadeloupe ,
en Penfylvanie.
Elle conftruit des toiles verticales à réfeau.
iy. Araignée faftucufc.
A r a s r a faftu ofa . Non.
Aranea argentea ; abdomine ovato oblongo ,fafciis
flavis Jlrigjque plurimis rubris. Nob.
Elle reffemble un peu à X Araignée fafciée pour
la forme & la grandeur. Le corcelet eft couvert
d'un duvet argenté , luifant. L'abdomen eft ovale ,
oblong , avec dix anneaux ou fegmens allez mar-
qués ; les quatre premiers font d'un blanc argenté ,
femblablc à celui du corcclet ; le cinquième eftjaune,
avec trois petites taches argentées : le ilxième cft
argenté , & les autres font jaunes. Il faut remarquer
'que les bandes jaunes font terminées par des lignes
tranfverfales , d'un rouge d'ocre , qui les féparent
les unes des autres , & que la troifième eft inter-
rompue par une tache argentée. Les pattes font
'pâles , avec des anneaux bruns , Se les antennules
font d'un jaune très-clair. Le deffous du ventre
a une tache noire , placée au milieu , & une raie
jaune de chaque côté , marquée de quelques points
argentés.
Elle fe trouve à la Guadeloupe , où elle conf-
truit des toiles à réfeau circulaire. Elle a été ob-
fervéepar M. de Badier , naturalifte très-inftruit, qui
a bien voulu me la communiquer.
16. Araignée variable.
Arakea varia. Nob.
Aranea rufa y abdomine globofo obfcuro , fafiiis
arcuatis fafeis, macula magna obloaga Jiauata alba.
Nob.
Elle reiTcmble , pour la forme & la grandeur ,
à l'Araignée porte -jfcroix. Le corcelet eft rouffâtre,
petit. L'abdomen eft globuleux , brun , ou d'un
jaune obfcur , avec lîx bandes arquées , noirâtres ,
ou brunes , interrompues par une grande tache
oblongne , blanche , avec quelques légers traits
noirâtres, & dont les bords font linués ; on y dif-
tingue quelquefois quatre petitspoints noirs enfoncés.
Les pattes font obfcurcs.
Elle a été trouvée à la Guadeloupe , par M. de Ba-
dier , entre plusieurs feuilles d'arbres. Je la crois
de la première famille.
17. Araignée tubcrculée.
Aranea tuberculata. Deg.
Aranea retiaria ; abdomine fufco : nigro alboque
variegato x tubcrcuiis binis dorfilibus convexis. Deg.
Araignée à tubercules tendeufe , à ventre d'un
brun obfcur , mêlé de noir Se de blanc , Se à deux
ARA
tubercules en mamelons fur le dos. Deg. Mém. corn.
7. pag. né. n". 6. j.1. ii. fig. 1 & 1.
Nous devons à Degccr la dcfcription, Phiftoire,
& la figure de cette petite Araignée. Voici la dcf-
cription qu'il en donne. La tête & le corcelet de
cette Araignée font d'an brun clair & luifant , avec
quelques raies obfcurcs. Le ventre eft cn-dellous
d'un brun clair, mais en deilus d'un brun obfcur,
mêlé d'un peu de rougeâtre , & varié de quelques
raies noires & de quelques points blancs. Les nuit
pattes , dont les deux antérieures font fort longues*
font, de même que les bras, d'un blanc fale, a
taches brunes, & garnies de beaucoup de poils. Les
huit yeux, qui font d'un brun obfcur, luifant, prefque
noir , font arrangés comme dans les autres Araignées
de cette famille, c'eft-à-dire , qu'il y en a quatre au
milieu placés en quarré , & deux de chaque côté ,
qui le trouvent li près l'un de l'autre , qu'ils fc
touchent ; mais c'eft le ventre qui eft fur-tout re-
marquable. Regardé de côté , il femble avoir une
figure triangulaire ; il eft garni en-dellus de deux
gros tubercules, en forme de mamelons charnus,
& à côté d'eux encore de deux autres petites émi-
nences en pointes moufles. Entre les tubercules &
le derrière , le deilus du corps eft marqué de plu-
fleurs rides tranfverfales.
Degeer trouva, pendant l'hiver, de petits nids
de foie remplis d'oeufs, attachés ou fufpendus à la
charpente d'un grenier à foin, Si dans d'autres en-
droits femblables. Ces nids, dit-il, compotes de
foie d'un blanc fale , font en forme de petits facs
ovales , fufpendus a la pièce de charpente par un long
fil délié , mais néanmoins très-fort , parce qu'il eft
compofé & doublé de plufieurs fils de foie collés
enfemble. Aux endroits où le cordon de foie tient
par un bout à la charpente , & par l'autre à la coque
ou le nid , les fils de foie font écartés les uns. des
autres , formant là comme un entonnoir ou un cône ,
& le nid même eft couvert à l'extérieur d'une couche
de foie lâche en forme de bourre. Ces nids font
ou de figure ronde , ou de la forme des œufs de
Poule, & leurs parois font très-minces, en forte
qu'on voit les oeufs diftincïementau travers, quand
on les regarde vis-à-vis du grand jour. Chaque nid
renferme neuf, dix ou onze œufs très-petits, de
figure parfaitement lphérique , & de couleur d'a-
gathe , ou gris-brune très-luifante. Au commen-
cement de Mai , de petites Araignées fortirent de
ces œufs & percèrent la coque du nid. Deux ou
trois jours de fuite , elles reftoient fort tranquilles ,
fans prefque fe remuer ; mais enfuite elles com-
mençoient à marcher avec beaucoup de vivacité ,
& filoient plufieurs fils de foie qu'elles tendoient
irrégulièrement & fans ordre , & fur Iefquels elles
fc promeuoient continuellemeut. (Dec Mém. tom. 7.
pag. né ).
18. Araignse conique.
j4&A!f£j conica. Des.
ARA
.20J
Aranea vetiaria-grifea , thorace nigro ; abdomine
pnflice conieo : maculis binis laciniatis fufeis. Dm.
Mém. tom. 7. pag. iji. «". 7. pi. 15. fig. 16.
Araignée à ventre conique tendeufe , grife , à
corcelet noir , dont le ventre eft prolongé en pointe
conique moufle, & orné de deux taches découpée;
brunes. Dec ib.
Araneus cinercus fylvaticus , alvo in mucronem
fafligiata , feu triquetra. List. Aran. angl. pag. ;i.
rit. 4. fig. 4. ^
Araneaconica. Pallas. Spic.^ool.fafc. y.pa". 48.
tab. 1 . fig. 1 6.
Cette Araignée eft petite. Ses yeux font noirs ,
luilans, Se de grandeur égale. Les quatre du milieu
forment un quarré , mais les latéraux, placés fur
une ligne oblique , font un peu diftans l'un de l'an -
tre. Le corcelet eft d'un noir luifant. L'abdomen
eft d'un gris cendré en-dellus , Se vers les co:« ,
mêlé de taches & d'ondes brunes , dont deux allez
grandes , bien marquées , alongées Se découpées
comme des feuilles , au-devànt delquelles on voit
une autre tache d'un brun clair ; & vers les côtés
il y a un peu de roux. Le defibus du ventre eft
noir , orné de bandes & de taches grisâtres. La
forme de l'abdomen eft fingulière , il fe prolonge
par derrière en une efpèce de longue pointe co-
nique, horifontale , mais arrondie au bout , qui
lui donne prefque une figure triangulaire. Le dcvaiir
s'avance en bolle allez élevée vers le corcelet. L'a-
nus eft placé au-dellbus du ventre , à quelque dis-
tance du bout de la pointe conique. Les pattes
loin allez courtes, grifes, avec des taches brunes.
Elle conftruit de grandes toiles verticales à ré-
feau , entre les branches Se les rameaux des arbres.
L' Araignée fe place , fuivant l'obfervarion de Lifter,
au centre , &s'y tient à l'affût des infedres, qui vien-
nent fe prendre à fes filets. Mais ce qu'il y a de fort
fîngulier , c'eft qu'elle attache Se fui pend chaque in-
fecte qu'elle prend , à une maille de fa toile , tou-
jours en ligne droite au-deflus Se en-dellous da
centre où elle eft placée.
On la trouve en Europe , dans les bois.
19. Araignée cucurbitine.
Ar.ine.i cucuriitina. Lin.
Aranea abdomine fubglobofo flavo , punclis qui-
bufdam nigris. Lin. Syft. nat. pag. 1050. n° . 5,
— Faun. fuec. n°. 199J.
Aranea viridis punclata retiaria y abdomine fub-
globofo viridi y pur.Bis aliquot nigris ; pofiiee ma-
cula ruf.i. Dec. Mém. tom. 7. pag. 153. n>. S.
pi. 14. fig. I & 1.
Araignée verte à points noirs tendeufe, à ventre
arrondi , vert , à quelques points noirs , Se une
tache roufle au derrière. Dec ib.
Aranea pallido-rufa ; abdomine fiave fente puntli s
nigris. Geoff. inf tom. 1. pag. 648. n°. 11.
L'^ru/^née rougeâtre à ventre jaune , poncluce de
noir. Geoff. ib.
Cet
20$
ARA
Arneus viridis , cauda nigris punclis utrinque ;
admarginem fupernt notata , ipfo ano croceo. Lis T.
Aran. angl. pag. 34. tit. 5. fig. J.
Aranea cueurbitina. ScHRank. Enum. inf. aufl.
n°. 1091. .
Arar.eus cucurbitinus. Clerck. Aran. fuec. pag.
44. pi. 1. tab. 4.
Schaeef. Icon. inf. tab. 1x4. fig. 6. & tab. 196.
fig. 6.
Elle eft de grandeur moyenne. Ses yeux font
noirs , de grandeur égale , & placés tels que nous
l'avons indiqué en donnant le caractère des Arai-
gnées de cette famille. Le corcelet eft allez petit ,
légèrement aplaii, d'une couleur fauve pâle , quel-
quefois d'un jaune verdâtre , & rarement brun. L'ab-
domen eft ovale, d'un jaune citron ou d'un jaune
verdâtre, avec plulîeurs points noirs un peu en-
foncés , placés irrégulièrement, qui font le carac-
tère difïinttif de cette efpèce. On y voit auili deux
raies longitudinales , jaunes , plus ou moins mar-
quées, une de chaque côté. Les pattes font longues ,
de la couleur de i'abdoir.en & chargées d'épines.
Dcgeer dit que les pattes des mâles font gtiies ,
tachetées de noir , avec des poils noirs , mais que
ks cuilfes font d'un rouge alfez vif.
Cette Araignée conftruit fur les arbres une toile
régulière à réfeau, très-petite à proportion de fon
corps ; car Couvent la cavité d'une feule feuille de
grandeur moyenne , telle que celle du Noiletier ,
lui fuflit. Cette manière d'étendre fa toile eft par-
ticulière à cette efpèce. La femelle, fuivant l'ob-
fervation de Degcer , -pond les œufs au mois de
Juillet; elle les renferme dans une coque de foie
jaune & ferrée , à laquelle elle met une enveloppe
beaucoup plus lâche. Elle place cette coque dans
une feuille de l'arbre , à portée de fa toile , après
en avoir rapproché les bords par le moyen de
quelques fils de foie.
Elle fe trouve en Europe , dans les champs Se
dans les bois.
10. Araignée brune.
Aran e a fufea. Dec
Aranca rctiaria , fujea , macuiis neauLfo nigris ;
abdomine ovato ,pcdibus longijjimis macuLatis, Dec
Mém.tom. 7. pag. 13 y. rc°. 9. p/. 11. fig. 9.
Araignée tendeufe btunc , tachetée & nuancée
de noir , à ventre ovale & à longues pattes tachetées.
Dec ib.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Ses
yeux font noirs & égaux', les deux latéraux font
rapprochés l'un de l'autre. Le corcelet eft de couleur
brune obfcure, avec une ligne & des bandes lon-
gitudinales , noirâtres, peu marquées. L'abdomen
eft ovale, d'une couleur brune plus foncée que celle
du corcelet , avec quelques taches peu marquées ,
fauves & noires. Les pattes font noirâtres, velues,
avec des anneaux d'une couleur brune claire.
On trouve cette efpèce en Europe , dans les mai-
fous , ou elle conftruit des toiles à réfeau 3 a grandes
ARA
mailles , dans les angles des murs. Lorfqu'on la
touche rudement, elle applique fes pattes contre
fon corps & contrefait la morte. Son accouplement
a lieu à la fin du printems.
ii. Araignée patte-étendue.
Aranea extenfa. Lin.
Aranea abdomine longo argenteo-virefente , pe-
dibus longitudinalitcr extenfis. Lin. ityfi. nai. pag.
105;. n°. xx. — Faun. fuec. n°. 101 1.
Aranea extenfa. Fab. Syji. ent. pag. 431. n°. I.
— Sp. inf. tom. 1. pag. 536. n°. 1.
L 'Araignée à ventre cylindrique , &. pattes Je de-
vant étendues. Geoee. Inf. tom. x. pag. ,.41. 5.
Araignée patte-étendue tendeufe , à "ventci j-
alongé , d'un brun grisâtre, & à pattes é-
en avant en ligne droite. Dec Mém. tom.
13 6c 10. pi. 19. fig. 1.
Aranea retiaria ; abdomine elongato grift ,
pedibus longitudinaliter extenfis. Dec ib.
Rai. inf. 19. n<\ 3.
Araneus ex viridï inauratus , alvo iongii ,
priitenui. List. Aran. angl. pag. 30. tit. -,
Aranea extenfa. Schrank. Hnum.
n°. 1097.
Les yeux de cette fingulière Araignéi
de grandeur égale , oc placés un peu différemment
de ceux des efpéces précédentes. Les quatn
milieu forment un quarré ; mais le I
peu diftans l'un de l'autre, font p.:' a. Mes, 6c un
peu plus bas que ceux du milieu ; ce qui les rap-
proche des yeux en lunules. La tète & le corcelet
font d'un gris cendré. L'abdomen eft alongé, pref-
que cylindrique, d'une couleur grile argentée,
quelquefois un peu verdâtre , avec des mouche-
tures blanchâtres. On voit en-deilbus une large raie
longitudinale , obfcure , qui fépare de tha ;ue côté
une autre raie d'un jaune verdâtre. Les pattes loin
longues, un peu velues , grisâtres , avec une petite
tache obfcure aux articulations. L'attitude de cette
Araignée , lorfqu'clle eft en repos , eft très-lingu-
lière : foit qu'elie foit placée au centre de fa ro;:c ,
foit qu'elle foit collée contre la tige de quelque
plante , elle a fes quatre pattes antérieures très-
rappiochées l'une de l'autre, & étendues en avant,
en ligne droite. Les deux poftérieures font de même
très-i approchées & portées en arrière. Il n'y a que
les deux pattes de la rroilïème paire qui loient di-
rigées Si étendues de côté.
Elle conftruit de grandes toiles verticales à
réfeau , dans les ehamps , Air les plantes Se les
arbrirfcaiïx , principalement dans les endroits un
peu humides.
Elle fe trouve dans toute l'Europe.
12.. Araignée mili awe,
Aranea militari?. ! .>b.
Aranea finis dorfali bus quatuor , pofiicis longio-
ribus patcntibus.ÏAB. oyft.ent.p. 434. r.". 16. — i>p.
inf tom. i.pag. 540.. b°, 14.
ARA
Cette Araignée a une forme fingulière. Elle ref-
feihble a la fuivante , dont elle ne diffère peut-être
cl J- par le kxc. Les quatre yeux du milieu forment
Un quarré ; les deux latéraux (ont un peu diitans
de ceux-ci , & très-rapproihés l'un de l'autre. Le
COrcelec cft de couleur brune foncée , luilanre ; il
clt petit, convexe, avec un léger rebord. L'abdo-
men cft glabre Se triangulaire ; il paroît d'un jaune
fauve, quelquefois obfcur : on y voit quatre épines
très-fortes, crès-dujes , d'une couleur brune, lui-
fante , beaucoup .plus foncée à leur extrémité ; fa- ,
voir , deux verticales , rapprochées l'une de l'autre,'
s à la partie antérieure & fupérieure , Se deux '
horizontales, plus longues, divergentes, placées à
la partie poftérieure Se latérale. L'anus fe trouve
vers le milieu de la partie inférieure de l'abdomen ;
M cft alongé , & terminé en cône tronqué. Les pattes
font oblcures , & de longueur moyenne.
Elle fe trouve dans toute l'Amérique méridionale!
à Cayeunc , à Surinam.
13. Araignée épineufe.
An ane a fpinofa. Lin.
Arar.ca fpinis dorfalibus ocionis : pofticis duabus
patcntibus ; abdomine fubtus conico : Lin. Syft.
nat. pag. 1057. ii». 47.
Aranea fpinofa. Fab. Syft. ent. pag. 4jj.n0. 17.]
—Sp. inf. tom. 1. pag. 541. rc". 15.
Aranea triangulari fpmofa retiaria ; abdomine'
triangulari : jpinis ocionis , binis anticis hori^onta-
libus , pofliiis duabus magnis divergentibus. Deg.
"Mém. tom. 7. pag. 311. «°. 6. pi. 39. fig. 9
& 10.
Araignée épineufe triangulaire tendeufe , à ventre
triangulaire , à huit épines , dont les deux antérieures
font horizontales , & les deux poftérieures grandes
& divergentes. Deg. ib.
Cette elpèce eft petite. Ses yeux font arrangés
comme dans les Araignées de cette famille :
les quatre du milieu forment un quarré , Se les
deux latéraux font rapprochés l'un de l'autre. Le cor-
celet cft petit, légèrement convexe , d'un brun
obfcur & luifant. L'abdomen eft glabre, triangu-
laire , brun , avec quelques points enfoncés , Se
armé de huit épines , dont deux antérieures, longues ,
horizontales , Se avancées en partie fur le corcelet ;
deux latérales , petites , courtes Se perpendiculaires ;
deux poftérieures très-fortes, longues, horizontales éV:
divergentes ; enfin deux petites au-deflous de celles-ci,
oui ne paroiûcnt cjue lorfqu'on retourne YAraig~c:.
L'anus eît placé Se figuré comme dans l'efpèce précé-
dente. Les partes font d'un brun plus obfcur que le
corps. Elle varie , félon Degeer , pour le nombre
des épines.
Elle fe trouve à Caycnne , à Surinam.
14. Araignée fourchue.
Aranea armata. Nos.
ARA
20?
Aranea abdomine piano punéiato marginato y fpinis
quatuor , pojlicis longijfimis arcuatis. Nob.
Cette Araignée eft de grandeur médiocre : elle
a les yeux dlfpofés comme tes cfpèccs précédente.
Le corcelet clt petit , d'un brun foncé , luifaut.
L'abdomen cft brun , aplati , bordé , & aimé de
quatre épines , dont deux horizontales , courbées
en-dedans , deux fois plus longues que le corps ,
Se placées à la partie latérale poftérieure de l'abdomen ;
Les deux autres très-courtes, très-petites, a peine
apparentes , font placées une de chaque côté. On
voit , tout autour du rebord , une ligne circulaire
de points enfoncés , d'une couleur violette obfcure ,
& quatre autres de la même couleur formant un
quarré au milieu de la partie fupérieure.
Elle eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy.
Lllc fe trouve
1;. Araignée Cancre.
Aranea cancriformis. Lin.
Arakea abdomine femi orbiculato : ambltu fix
dentato. Lin. Syft. nat. pag. 1037. n". 46.
Aranea cancriformis y abdomine globofo gibbo ±
ambitu fex dentato. Fab. Syft. ent. p. 431. n°. 1.
— Sp. inf. tom. 1. p. 537. /z°. 4.
Aranea hexacantha abdomine tranfverfo , ambitu
fex dentato. Fab. Sp. inf tom. l. p. 54!. n°. 18.
Araneus cancriformis minor campeftris , reticu'um
fpirale texens y abdomine fupina parte albo , 6' fex
fpinulis ad latera objito , quafi tncaufto abducto ,
maculis nigris notato.Si.OAH£.Jam. tom. 1. p. 197.
tab. 13 j. fig. 4.
Aranea nigra cancriformis , feuta dorfi majore
ambitu aculeata. Brown. Jam. p. 419. tab. 44.
fig- S-
Les yeux de cette Araignée font placés comme
ceux des efpèces précédentes. Le cotcclet eft petit Se
d'un fauve brun. L'abdomen eft plus large que long ,
prefque aplati, d'un jaune fauve , Se armé de îix
épines, dont deux placées de chaque côté Se deux
poftéricurcment. Ces épines font deux à deux, ho-
rizontales , de longueur moyenne , jaunes à leur
bafe , brunes Se luifantes à leur pointe. On voit au
milieu de la partie fupérieure de l'abdomen quatre
petits points enfoncés , noirâtres, difpofés en quarré.
Les pattes font brunes Se alfez courtes.
Elle fe trouve à la Jamaïque , à St. - Bomingue
Se aux Antilles.
16. Araignée armée.
Arasea acuhata. Fab.
Aranea J/inis dorfalibus fex , pojlicis patentibus
Fi s. Syft. ent. pag. 43 j. n°. 1 S. —Spcc. i:if. tom. 1.
pag. 541. ;i°. 16.
Âtanea elongato - fpinofa retiaria y abdo-
mine oblor.go fupra rugojb : fpinis ocionis ma-
gnis , anticis Jéx ereifîs , pofticis binis patentibus
dvvefjgejitibiis. Die. Mém. tom. 7. p. 512. n" . 7.
fig, ;i 6' 1 1 .
205
ARA
Araignée ipintufe alongée tcndeufe , à ventre
alongé , rabpçeux en-delfus, & à huit grandes
épines , dont les (Ix antérieures fent perpendiculaires ,
& les deux poftérieurcs horizontales & divergentes.
Dec. ib.
Cette Araignée a une forme plus alongée que
les précédentes. Tout Ion corps cil: d'un brun
glabre & luifant. Le corceler cil petit, un peu
convexe , avec un rebord allez Lien marqué. L'ab-
domen eft alongé , de figure triangulaire , d'un
brun fauve ou pâle, & armé de lîx , de huit, ou
de dix épines. On voit , à la bafe , deux épines
courtes , horizontales , qui s'avancent un peu fur
le corcelet , Se qui manquent quelquefois; deux
autres , un peu plus bas , perpendiculaires & allez
longues ; deux en arrière , un peu plus courtes ;
enfin deux très-longues , très-fortes , horizontales
& divergentes, à la partie poftérieure & latérale:
au-dellous de celles-ci , ou en voit deux autres
beaucoup plus petites , qui ne paroilfent que lorf-
qu'on retourne l'infecte. Les côtés de l'abdomen
paroilfent ridés. L'anus eft placé au milieu de la
partie inférieure ; il eft alongé & figuré en cône
tronqué.
Certe finguhère Araignée fe trouve à Cayenne
Se à Surinam.
17. Araignée tétracanthe.
Aranea tetracantha. Lin.
Ara.iea abdomine lunato : ambitu quadrideatato.
Lin. Syft. nat. pag. 1057. n°. 45.
Aranea tetracantha ; abdominc globofo : ambitu
quadridentato. Fab. Syft. ent. . pag. 43 j. n°. 19.
—Sp. inf. tcm. 1. p. Ç41. n°. 17.
Aranea tetracantha. Pallas. Spicil. Zoo/, fafe.
9- P"g- 49- tab. 5. fig. 16. 17.
Cette efpèce rellemble à l' Araignée Cancre Elle
eft ferrugineufe. La tête eft rouiTe. On voit quatre
yeux au milieu de la tête & un feul de chaque
côté. Les pattes lont d'un rouge de fang. L'abdomen
eft prefque figuré en croulant ; il eft ferrugineux ,
plat en-deilus , avec plulieurs points noirs enfoncés.
Le bord eft terminé par quatre épines , dont deux
grandes , placées une de chaque côté , & deux pe-
tites, placées à la partie poftérieurc.
Elle fc trouve à l'ifle St-Thomas.
28. Araignée voûtée.
Aranea fornicata. Fab,
Aranea fornicata , abdomine utnnque fornicato ,
bifpir.ofo : pofterioribus longioribus . Fab. Syft. ent.
43,-. 10. — Sp. inf. 1. 541. 19.
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. La tête
& le corcelet font noirs & fans taches. La poitrine
eft jaunâtre. Les côtés de l'abdomen font dilatés,
figuiés envoûte & armés de deux épines, dont l'une
placée vers la bafe , courte & aiguë , & l'autre pof-
térieure , plus longue , rrès-forte , avancée & aiguë.
Le bord poftérreur eft armé de même de deux épines
ARA
égales , fubuîées , fcrrugincufes. L'abdomen eft bti-
queté , mais la bafe & la pointe £bnt d'une couleur
plus obfcure , avec des taches annulaires , élevées .
noirâtres. Les pattes font d'un brun noirâtre.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
l<). Araignée pyramidale.
Ar inea pyramidata. Clerck.
Aranea grifea ; abdomine ovato obfcuro , macula
fufca pyramidali lineaque f.ava. Nob.
Araneus pyramidatus . Clerck. Aran. fuec. pag.
54- P^ l-fig- 8-
Cette Araignée eft artez grande. Le corcelet eft
petit, ovale , aplati , & recouvert d'un duvet blan-
châtre , plus ferré vers les yeux. L'abdomen eft
ovale , obfcur fur les côtés , avec une grande tache
alongée, en forme de pyramide renverfec , dont les
côtés & la bafe font entourés d'une raie jaunâtre.
Elle fe trouve en Suède.
Nota. Certe efpèce & les trois qui fuivent font
décrites & figurées dans l'ouvrage de Clerck.
50. Araignée alphabétique.
Aranea litterata. Nob.
Aranea abdomine ovato fubglobofo fufco , littéral,
alba notato. Nob.
Araneus Huera X notatus. Clerck. Aran. fuec.
pag. if6.pl. 1. tab. y.
Les yeux de cette Araignée font noirs. Le cor-
celet eft ovale , prefque rond , d'une couleur cen-
drée , noirâtre , avec une tache blanchâtre , en
forme de V. L'abdomen eft prefque globuleux , noi-
râtre & foyeux. On voit, à fa bafe, une petite tache
blanchâtre , en forme de X.
Elle file des réfeaux réguliers , & lorfqu'on touche
rudement fa toile, elle retire fes pattes & contre-
fait la morte. Clerck.
Elle fe trouve en Suède.
31. Araignée purpurine.
Aranea feg.itentata. Clerck.
Aranea cinerea ; abdomine ovato purpurafeente ,
vittis duabus luteis. Nob.
Araneus fegmentatus. Clerck. Aran. fuec. p. 4t.
pi. i. tab. 6. f.g. ï & i.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Sa cou-
leur eft cendrée , obfcure. L'abdomen eft ovale ,
plus étroit, plus alongé dans le mâle que dans la
femelle , & d'une couleur rouge bleuâtre. On voit
fur celui de la femelle deux larges raies longitu-
dinales , jaunes , & quatre petits points noirâtres
vers la bafe.
Elle fe trouve en Suède.
31. Araignée ondée.
Aranea undata. Nob.
Aranea fufca ; abdomine ovato nigro , vittis dua-
bus undatis albis : pedibus albo fufcoque variega~
tis. Nob.
ARA
Arantus fclopetarius. Clerck. Aran. fuec. pag.
43. pi. 1. lab. ;
Cette clpèce eft à-peu-près de la grandeur de la
précédente. Les yeux iatéraui font prefciue joints
enfemble. Le coreelet eft aplati, cendré , oblçur,
avec une bordure blanche tout autour, formée par
Un duvet co:onneux , plus épais & plus ferré à l'en-
droit où for.c places les yeux. L'abdomen eft ovale,
cotonneux , noirâtre ; on y voit de chaque côté ,
une raie longitudinale, blanche, ondée, & quelques
traits blancs' a la partie fupérieurc. Les pattes (ont
de longueur moyenne , d'une couleur cendrée , obf-
cure , avec des taches & des anneaux blanchâtres.
Elle fe trouve en Sut de.
SECONDE FAMILLE.
Araignées Filandières.
a s a s e je r e t 1 a r i x.
CARACTERE.
Toiles irrégulières &: fans figure détermi-
née.
Longueur refpeârive des patres. Les pre-
miè.es, les quatrièmes, les fécondes 6i les
troilièmes.
Yeux , ■''.'.'• quatre au milieu en quant:-,
de îx de chaque côre fur une ligne oblique,
très- rapprochés l'un de l'autre.
Ces Araignées diffèrent peu de celles de la pre-
mière famille. Elles ont huit yeux, dont quatre
au milieu de la partie antérieure de la tète , formant
un quarré , St duix de chaque côté fur une ligne
oblique , rapprochés l'un de l'autre , & quelque-
fois joints enfemble. La longueur refpeélive des
patres les rapproche aulli beaucoup des précédentes.
Les deux antérieures fout les plus longues ; les
quatrièmes le font un peu moins ; les fécondes ont ,
à peu de chofe près, la longueur des quatrièmes ;
enfin , les troisièmes font les plus courtes de toutes.
Parmi ces Araignées , les unes conftruifent une roile
très-lâche , très-irrégulière, quelquefois horizontale ,
d'autres fois oblique , composée de fils tendus irré-
gulièrement 5; fans ordre apparent , fur les arbres ,
les plantes , & Couvent dans les angles des murs ,
derrière les fenêtres ou dans les greniers. La ferme
de cette toile dépend beaucoup de l'endroit où elle
a été placée. Quelques autres, nommeespar Hoin-
berg Araignées des caves , conftruifent une toile
ferrée en forme dj cylindre , dans le trou de quel-
que mur , ou la fente d'une porte ou d'une fe-
nêtre ; elles tendent au-dehors des fils de tous les
côtés , qui vont aboutir a leur toile , Se qui les
avertirent lorfque quelque mouche vient s'y arrê-
ter. Ces Araignées le rencontrent plus ordinairement
ARA
207
dans les maiftjiis & dans les greniers , dans les
caves & autres endroits fombres & humides. Leur
accouplement a lieu , en Europe, dans le contant
de l'été : les femelles enveloppent leurs œufs dans
une coque de foie d'iin tilîu aflez ferré , qu'el CS
fixent a quelque endroit à portée de leur nid. Les
petites Araignées éclufent quelquefois la 1
année, mais plus fouvent au printems fuivant. Il
paroît que les Araignées de cette famille te meurent
pas aufll-tôt après leur ponte ; mais qu'elles vivent
plus d'une année , puifqu'on en rencontre fréquem-
ment en hiver , & qu'on en voit de grolles au com-
mencement du printems.
ESPÈCES.
33. ARAicNiir couronnée.
Aranea rtdimita. Lin.
Aranea abdomine oblongo ovato flavo : an/iulo
ovali dorfali rubro. Lin. Hyji. nat. pag. 1032. r.°.
14. — Faun. fuec. n". 1004.
Aranea coronata textor'ià ; abdomine oblbngo-
evaco albo ; annule dorfali rubro. Dec. Mém. tom.
7. pag. 141./'°- \1-Pt- '4- h- 4-
Araignée a couronne rouge filandière , à ventte
ovale, blanc, avec un cercle couleur de rôle.
Drc. ib.
Araneus albicans , corona coccinea in alvo ovali.
List. Aran. angl. pag. ji. ritjii.fg. 11.
Araneus redimitus. Clerck.* Aran. fuec. pag.
59- F1- ?• tab. 9.
Cette jolie Araignée a les yeux bruns Stluifans;
on en voit quatre placés en quarré au milieu de
la tête , & deux de chaque côté iî rapprochés l'un
l'autre , qu'ils fe confondent & paroiffenr n'en former
qu'un gros; mais fi on les regarde avec.rine
loupe, on les dil'tingue bien. Le corcelet eft petit
Se pâle. L'abdomen eft ovale, prefque de la grof-
feur d'un petit pois dans les femelles , d'un jaune
clair , r.vec deux raic-s longitudinales rouges , un peu
ondres , qui le joignent a 1* bafe & à la pointe de
l'abdomen , & figurent un anneau ovale. Le milieu
de cet anneau eft jaune , maison y voit une ligne
longitudinale , obleure. Le deilous du ventre a fes
bords jaunes , & le milieu obfcur , Se coupé par
une ligne longitudinale , noire. Les pattes font
pâles.
Cette cfpèce conftrnit une toile irrégulière entre
plusieurs feuilles d'arbres , qu'elle rapproche far le
moyen de quelques fils^ Lorfque les feuilles de l'arbre
font un peu grandes , une feule lui iuflit ; & alors
elle en rapproche un peu les bords pour lui donner
plus de concavité ; elle en rapiilc toujours l'inté-
rieur d'une légère c juche de foie. Elle pond lés
crufs pendant l'été, & les enferme dans une co.jue
de Riic d'un blanc azuré:, qu'elle n'abandonne ja-
n.ais. Lorfque les petits font écios , la mère dé-
chire la toile pour les en faire fortir , car ils fout
incapables de la percer eux-mêmes.
208
ARA
Elle fe trouve en Europe , fur les arbres, dans
les jardins & dans les champs.
34. Araignée triangulaire.
Aranéa triangularts. Clerck.
Aranea abdomine ovato fupra albicante , dorfo
maculis trigonis bruneis. Nos.
Araignée renverfée fauvage fîlandière , à ventre
ovale, avec des taches& des ban des découpées, brunes
& blanches , à pattes fans taches. Deg. Mém. tom. 7.
•p. 144. h. pi. 14. fig. 15.
Aranea refupina fylveftris textoria ; abdomine
ovato : maculis fafciifque angulatis fufeis albisque
pedibus immaculatis. Dec. ib.
Araneus triangularis. Clerck. Aran.fuec. p. 71.
pi. 3. tab. l.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. L'ar-
rangement de fes yeux eft tel que les quatre du
milieu forment un quarré inégal ; les deux porté-
rieurs font plus grands , plus diftans l'un de
l'autre que les deux antérieurs , Se placés chacun
fur une tache noire. Les deux antérieurs font plus
petits , plus rapprochés que les autres , & placés
fur une même tache noire. Les latéraux font petits,
très-rapprochés l'un de l'autre , & placés auffi fur
une rnème tache noire. Le corcelct eft d'une cou-
leur brune , claire , un peu roufsâtre , avec une
ligne longitudinale , noire , placée au milieu , &
divifée en deux branches antérieurement. L'abdomen
efl: ovale , allez gros dans les femelles , & orné
de plulieurs taches triangulaires, brunes , réunies
&: difpofécs à la fuite l'une de l'autre ; elles re-
préfentent allez mal une feuille qui auroit des in-
cluons profondes. Les côtés font d'un blanc cendré
ou jaunâtre , avec des taches irrégulières , brunes.
Cette cfpèce conftruit fur les buiflons , les Pins,
les Genévriers , &c. une grande toile horizontale ,
foutenue p.*. des fîis verticaux &: obliques , arrangés
confufément & fans ordre. Son accouplement a lieu
à la fin de l'été. Degeer ayant enfermé dans une
boëte deux femelles & un mâle , vit celui - ci
approcher les femelles fans méfiance , & s'accou-
pler alternativement avec elles plulieurs fois , dans
t'efpace de trois heures qu'il les obferva. Il les
croit moins cruelles que les autres cfpèces.
Elle fe trouve en Europe, dans les bois.
35. Araignée montagnarde.
Aranea montant!. Lin.
Aranea abdomine ovato a:bo nmcu'is çintnls.
Lin. Syft. nat. 1031. 17. — Fuun. J~ec. îooii.
Araignée renverfée domeftique fîlandière , à ventre
ovale , avec des mouchetures d'un blanc jaunâtre
aux côtés, à pattes tachetées de noir. Deg. Mém.
tom. 7. p. %j\. 13.
Aranea refupina domeftica textoria y abdomine
ovato; maculis lateralibus flavo-albidis , pedibus
nigfo maculatis. Deg. ib.
Araneus monianus. Cierck. Aran.fuec. p. 64.
pl. 3. tab. 1.
ARA
Cette araignée ne diffère pas beaucoup de la
précédente. Les quatre yeux du milieu forment un
quarré irrégulicr , les deux antérieurs font beaucoup
plus petits , & plus rapprochés que les deux pof-
téricurs. Les latéraux font très-rapprochés l'un de
l'autre , Se celui de devant eft le double plus grand
que l'autte. Le corcelet eft obfcur , étroit & relevé
en carène à ù partie antérieure , un peu plus large
Se aplati à la partie poflérieure. L'abdomen eft
ovale , plus ou moins obfcur , blanchâtre fur les
côtés, &: pointillé de brun, avec une raie ondée,
noirâtre, au milieu. Le ventre en-deilous Se la
poitrine font noirâtres. Les pattes font aflez longues ;
elles font d'un brun pâle , avec quelques anneaux
plus obfcurs.
Elle habite les angles des murs , des fenêtres , ou
autres lieux femblables. Degeer a obfervé qu'elle
conftruit une toile horizontale , fufpendue &: en-
tourée d'un grand nombre de fils perpendiculaires
Se obliques , arrangés fans ordre , au-deflous de
laquelle clic court avec vîteffe dans une pofition
renverfée , ainlî que l'cfpèce précédente ; Se lors-
qu'une Mouche fc rrouve prife , l'Araignée l'attaque
toujours au travers de la toile. Elle marche ttès-
rarement fur le plan fupéricur.
Elle fe trouve en Europe.
36. Araignée atroce.
Aranea atrox. Deg.
Aranea textoria; abdomine ovato fufco fupra ma-
cula nigra oblonga flavedine cinHa. Deg. Mém.
tom. j.p.i^.n0. is.pl. H-fig. 14.
Araignée fîlandière à ventre ovale , brun , avec
une tache ovale , noire en-dçiTus , bordée de paille.
Deg. ib.
Araneus nigricans prxgrandi micula nigra in fum-
ais clunibus , uterum iifdem imis obliqué virgatis.
List. Aran. angl. p. 6 8. tit 11. fig. il.
Elle eft de grandeur moyenne. L'arrangement-
des yeux eft tel , que les quatre du milieu forment
un quarré , Se les deux latéraux font placés fur
une ligne oblique ; ils font noirs , S: à-peu-près
d'égale grandeur ; cependant , les deux poftérieures
du quarré paroiflcnt un peu plus gros Se plus dif-
tans l'un de l'autre que les deux autéiieurs. Le cor-
selet eft brun. L'abdomen eft d'une couleur noi-
:ât;e, avec une grande tache noire, de la figure
d'un quarré long , qui part de fa bafe , Si. defeend
jufques vers fon milieu. Cette tache eft entourée
d'une couleur jaunâtre. Les pattes font de lon-
gueur moyenne, de couleur brune, avec des an-
neaux noirs.
Cette efpèce conftruit , dans les trous des vieux
murs Se dans les fentes des portes Se des fenêtres ,
un nid cylindrique , dans lequel elle fe tient cachée ;
elle tapille les environs de ce nid de plulieurs fils
qui fervent à arrêter les Mouches qui viennent y
touchera à l'avertir ; elle accourt aufu-tôt & sui
faiîit.
On la trouve en Europe.
37-
ARA
37. Araignée biponctuéc.
Aranea bipuniata. Lin.
Aranea abdomine gtobofo atro , punBis duobus
ctccavatis. Lin. Syfi. nat. pag. 103 1. n°. 6. — Faun.
fuec. rr\ 1997.
Aranea punctata textoiia , nigro fujea nuida ;
abdomlne globofo y punciis excavatis , anterius fiafi-
cia grij'ea. Deg. Mém. tom. 7. pag. 155. n . 16.
pi. if.fe. 1. „.,.;',
Araignée à points concaves filandiere , a ventre
fphérique , d'un brun noirâtre , luilant , à points
concaves & bordé en devant de gris. Dec ib.
.. Araneus pu. lus glaber domefiieus Lisr. Aran.
angl. pag. 49. lit. n. fig. 11.
Aranea bipunclata. ScHRank. Enum. inf. aufl.
n". 1093.
Cette cfpèce cft de la grandeur de la précédente.
Ses yeux font noirs & d'égale grandeur ; les deux
poltérieurs du quarré feulement font clairs &i brillans.
Le corcelet elt petit & noirâtre. L'abdomen elt
fphérique , allez gros , noirâtre , avec deux points
cnfon:és , rres-diltinds , placés vers le milieu de
la partie fupéricure, &: deux autres plus petits, peu
apparens , vers la baie. On voit depuis la tète julqu'a
l'anus une ligne d'un noir plus foncé que celui du
corps. Les pattes font allez courtes Si d'une couleur
brune claire.
Elle fe trouve en Europe , dans les maifons , dans
les greniers & les lieux inhabités ou mal propres.
Elle conftruit une toile lâche rrès-irrégulière , com-
pose de fils qui fc croifent en tout fens & fans
aucun ordre.
38. Araignée tachetée.
Aranea maculata. Nos.
Aranea fufca y abuomine globofo fufco y lateribus
maculijque ocio albidis. Nob.
Araignée tachetée de blanc filandiere, à ventre
fphérique , brun-noirâtre , a bande découpée , &
huit taches blanches. Deg. Mém. tom. 7. pag. 157.
lj.pl. ij. fig. 1.
Aranea albo maculata textoria , nigro fufca y ab-
domlne globofo : fafeia angulata maculijque oBoalbis.
Deg. ib.
Elle relîemble à la précédente, mais elleefl pluspetite.
Sa couleur elt d'un brun noir. L'abdomen cft fphé-
rique, noirârre en-deflus , avec huit taches blanches ,
& les côtés bordés d'une large raie blanchâtre, ondée.
Degeer dit avoir trouvé cette efpèce en Suède ,
fous une pierre , fur le rivage de la mer Baltique.
Il la renferma S: la garda dans une boîte ; elle y
pondit bientôt une vingtaine d'œufs parfaitement
fph'iiques, d'une couleur de chair jaunâtre , qu'elle
enferma dans une coque ronde de foie très-blan-
che & très-ferrée, au travers de laquelle on pouvoit
cependant voir les œufs ; elle fila autour de cette
coque une féconde enveloppe de foie plus lâche
ou moins ferrée que ia première,
39. Araignée â fix yeux.
Ar 'v^.i jkrtocufata. Lin.
Hiftoire Naturelle , Infectes, Tome I.
ARA
209
Aranea fcnoculata oculîs tantum fenis. Lin. Syfi,
nat. 1034. 30. — Faun. face. 1016.
Aranea fcnoculata aùdominc virejeente lateribus
flavis. F«B. Syfi. er.t. ^39. 56. — Sp. inf. 1.
J4<>. 49.
Araignée à fix yeux filandiere , à ventre oblong ,
gris , avec une bande loi , découpée ,
brune, & à corcclc: brun. Dig. Mém. tom. 7. p.
158. n°. 18. pi. iy. fig. y.
Aranea fenocu'ata nxtorla y abdomlne ovato-
oblongo grifeo : fi: fia longitudinal laciniofa fufca ,
thoracc fufco Dec. ib.
Araneus fubfiavus , alvo quafi cylindra<.ea maculis
quad atis infignita y item eut ad alvi iaicra fingula
obliqua, virguU fiayefcentes. List. Ar. angl. p. 74.
tit. 14. fig. 14.
R.AJ. Ihf. 3 1. 14.
Cette Araignée diffère des autres efpèccs en ce
qu'elle n'a réellement que fix yeux, à-peu-près de
grandeur égale. On en voit quatre placé- antérieure-
ment fur une même ligne, & deux poitéricurement
derrière ceux des extrémités. Elle elt de grandeur
moyenne. La tète , le corcelet & les tenailles font
d'un brun obfcur, prefquc noir & luifanr. L'ab-
domen elt ovale , alongé , d'un gris cendré , quel-
quefois jaunâtre , fur les côtés, avec quelques petits
points bruns noirâtres : il y a au milieu une raie
longitudinale , large , compofée de tache- prtfque
quarrées , ou enlofanges, placées les unes à la fuite
des autres. Les pattes font d'une longueur moyenne
dans les femelles , mais un peu plus longues dans
les mâles: elles fonr velues, brunes, avec quel-
ques ra^hes plusobfcures. Les tenailles font groiles ,
longues & très-fortes ; Y Araignée s'en fert pour
attaquer & failïr les plus grofies Mouches S: même
les Guêpes
Elle fait fa demeure dans les cavités des vieux
murs , les fentes des portes & des ferêtres. Elle
conftruit un tuyau cylindiique , d'une texture allez
ferrée , & ouvert par les deux beuts ; elle tend
enfuke extérieurement , à lune rj>.s ouvertures ,
des fils qui fe croifent en tout fens Si fans ordre.
Elle fe trouve dans toute l'Europe.
4c. Araignée phalangifte.
/iR.ikla phalaagioides. Fourc.
Aranea fufca lixida :'; abdomlne ovato-oblongo ,
pedibus hifutis lo gifimis. Nob.
L'^ra/g/i/e'domeltique a longues pattes. Geofp.
Inf. tom. 2. p.6$i. 17.
Ara ea longipes , thorace pedibufque pallidis y
abomine plumbeo fufico. Geoff, ib.
Aranea pha.angiodes. FoURC. Ent. par. tom. 1.
p. J3J. n*. 1;.
Aranea Pluc/iii. Scop. Ent. carn. n°. uio.
Aranea Opilionoides pedibus longlfiimis exilibus
gregaria. Schrank. Enum. inf. aufi. n°. 1103.
Cette Araignée a le corcelet de couleur pâle &
livide. Ses pattes font de la même couleur ; elles
font fort longues & très-fines , prefuuecomme celles
' D d
2 io ARA
du Faucheur ; la troifième paire eft la plus courte.
Son ventre eft ovale , un peu oblong , & de cou-
leur plombée.
On trouve cette Araignée dans les endroits in-
habités des maifons > où elle fait des toiles lâches
& irrégulières. (Geoff. )
L'arrangement des yeux de cette Araignée diffère
de celui des efpèces précédentes ; on en voit deux
au-devant de la tête, fur une ligne tranfverfale.
& trois de chaque côté , formant un triangle.
M. Geoffroy les nomme yeux en bouquets.
Elle fe trouve dans prefcjue toute l'Europe.
41. Araignée à nervures.
Aranea nervofa. Nob.
Aranea fufca abdomine fubglobofo cinerafeente ,
macula foliacea fufca albo lineata. Nob.
Araneusfere fubfufcus , tnterdum varie coloratus ,
alxo foliacea piciura inftgnita , globata. List. Aran.
angl. pag. 5 \ . tic. 1 3 . fig. 1 3 .
Araneus (ifyphius. Clerck. Aran. fuec. p. 54.
pi. 3 . t ai. J .
Les yeux de cette petite Araignée font (î petits ,
qu'on ne peut les bien appercevoir qu'à l'aide d'une
forte loupe. Les quatre du milieu forment un quatre ;
les deux latéraux font prefque joints cnlemble. Tout
fon corps eft d'une couleur obfcure , noirâtre , avec
un reflet brillant , & plus clair lorfqu'elle eft au
folcil. L'abdomen eft prefque globuleux : on y voit
au-defliis comme une tache en forme de feuille ,
dont les nervures feroient blanches. Les pattes font
minces, de longueur moyenne , avec quelques taches
plus obfcures.
Elle fe trouve en Suède , en Angleterre ; elle
file , lur les Genêts, les Genévriers & autres arbrif-
feaux, une toile lâche , allez grande & très-irrégulière.
41. Araignée lunulée.
Aranea lunata. Clerck.
Aranea rufa ; abdomine bafi globofo , apiceconico ,
dorfo rnaculis iunatis luteis. Nob.
Araneus rufus , clunium globatorum fiftigio , in
modum JlclU radiaio , fylvicola. List. Aran. angl.
p. 55. lit. 14. fig. 14.
Araneus lunaius. Clerck. Aran. fuec. p. 51. pi. 3.
tab. 7.
La couleur de cette petite Araignée eft roufsâtre.
sSon venrre eft très-gros à proportion des autres
parties ; il eft très-renflé & prefque globuleux à
fa partie fupérieure ; il eft aplati en-deflbus, &: ter-
miné en pointe à l'anus. On voie au-delliis un léger
ouvet blanchâtre en diftérens endroits , Se quelques
lignes courbes , jaunâtres , en forme de croisant.
"Les p;.ttes font minces , de longueur moyenne , rouf-
sâtres & fans taches.
Elle fe trouve en Angleterre , en Sue Je , fur les
arbres fruitiers.
43. Araignée marron.
Aa^nea cajlanea. Clerck.
ARA
Aranea abdomine ovato , cafiar.eo , lineis tribus
punclorum fafiisque duabas al'bis. Nob.
Araneus cajlaueus. Clerck. Aran. fuec. p. 49. pi.
3. tab. 3.
Nota. Clerck a donné la defeription & la figure
de cette Araignée & des fîx qui fuivent.
Elle eft de grandeur moyenne. Le corcelet eft
petit , ovale , aplati , roufsâtre , luifant , avec un
léger duvet noirâtre vers les yeux. L'abdomen eft
ovale, châtain, foyeux , luifant , avec trois rangées
longitudinales de points blancs , terminées vers l'anus
par deux lignes rranfvcrfales , parallèles , blanches.
Elle fe trouve en Suède.
44. Araignée crochue.
Aranea hamata. Clerck.
Aranea fufca ; abdomine globofo cinereo-ctrulej-
cente , vitta firigifque quatuor hamatis albis. Nob.
Araneus hamatus. Clerck. Aran. fuec. pag. j 1 .
pi. 3 . tab. 4.
Les yeux de cette Araignée font très-petits & diffi-
ciles à appercevoir. Le corcelet eft ovale , un peu
relevé , noir & légèrement cotonneux. L'abdomen
eft ovale , prefque globuleux , bleuâtre , luifant ,
foyeux , avec une Jigne longitudinale , blanche ,
& quatre latérales , courbées, en forme de crochet.
Elle fe trouve en Suéde , fur les Genévriers.
4j, Araignée formofe.
Aranea formofa. Clerck.
Aranea abdomine fubovato , bafi nigro , apice
luteo , doifo albo luteoque varia. Nos.
Araneus formofus. Clerck. Aran. fuec. p. $6.
pi. 3 . tab. i.
Les yeux de cette jolie petite Araignée font noits ;
les deux latéraux font peu apparens. Le corcelet eft
ovale , aplati , un peu enfoncé au milieu , & lé-
géremenr velu. L'abdomen feroit globuleux , s'il ne
K retréciffoit vers l'anus : fa couleur eft noire à
la bafe , fur les côtés & en-deffous , fit jaunâtre
vers l'anus : on voit enfuite , vers le milieu , des
taches en lunules & des points blancs, & deux pe-
tites taches rouges.
Elle fe trouve en Suède:
46. Araignée ovale.
Aranea ovata. Clerck.
Aranea rufa ; abdumi.ie oblongo-ovalo luteo ,
dorj'o macula magna rubra. Nob.
Aianeus ovatus. Clerck. Aran. fuec. p. ji.pl. 3.
tab. 8.
Les yeux de cette efpèce font noirs Se très-petits ;
les deux latéraux font très-rapprochés. Le corcelet
eft ovale, aplati, d'une couleur roulsâtre , foncée,
luifante, avec une ligne longitudinale , glauque ,
au milieu. L'abdomen eft ovale , oblong, velu ,
jaunâtre, avec u^c grande tache rouge, ovale s
terminée en pointe.
Elle fe trouve en Suède, fur les arbres.
ARA
47. Araignée rayée.
Arasea lineata. Clerck.
Aranea rufa y a'jjjir.rie ob.'ongo ovato luteo ,
fi'c/ci linea punUifqtu jlx alois. Non.
Araneus lineatas. Clerck. A.an. fuec. p. 60.pl. 5.
t. 10.
Les yeux de ectre jolie Araignée font noirs &
a'Tcz apparens. Le corcelct cfl ovale, loufsâtre ,
luifent, avec une ligne longitudinale , oblcurc.
L'abdomen cfl ovale", alongé, d'un blanc jaune,
avec une très-petite ligne longitudinale, noire, &
fix petits points de la même couleur , de chaque
coté : on voit aufli quatre taches noires , qui en-
tourent l'anus
Elle fe trouve e-n Sujdc, fur l'Aubépine.
48. Araignée celleriere.
Aras la cclulana. Clerck.
Aranea abdom;ne ova:o l.:tco , pi! fo ; pilis
ni^ris ; dorfo m teulis quatuor luteis ni.iuis. Nob.
Aid eus cellalanus. Clerck. Aran. f..ec. p. 61.
//. 4. tab. 1 1.
Les yeux de cette Ara'gnée font noirs & diffi-
ciles a distinguer. Le corce'et eft ovale , roufsàtrc ,
obfcur fur les côtés, & noirâtre au milieu. L'ab-
domen eft ovale, jaune, & couvert de quelques
poils noirs : on y voit une tache ovale , d'un
jaune clair & hifant , de chaque cô:é , & deux
autres vers l'anus. Les pattes [on: longues , milices ,
d'un roux cendré , obfcur , & couvertes de peils
longs oc noirs.
Elle fe trouve en Suède , dans les angles des
murs , derrière des uftenciles.
49. Araignéf bourfWtifflée.
Araxba buccalenca. Clerck.
Aranea fufco--v.fa ; aUominefubglobofoci.ereo,
dorfo linea punilijque nigiis. ,'NÔB.
Araneus bucculentus. Clercs. Aran fuec. p. 63.
pi. 4. tab. 1.
Les yeux lat:raux de cette Araignée font pref-
que jouir er.lemSle. Le corcelet eft ovale , aplati ,
velu , & d'un roux cendré , obfcur. L'abdomen eft
prefque arrondi, Luifant , & couvert de tubercules
obtus; on y voit , au milieu , une liane lo.igitudi-
na'e , noirâtre , large à labafè , preurue impercep-
tible vers l'extrémité , & des raies Si des points
irréguliers de la même couleur, fur les cô^és.
Elle fe trouve en Suède , fur le* arbres.
TROISIEME FA Vi I L L E.
Araignées Tapissières.
Araser Vestiarije.
C A R A C T E R E.
ferr
Toiles honzonrales , rig. .lieras, d'un riflu
ARA 211
Longueur refpective des patres: les qua-
rcmes, les preinicies , les iecondes & lis
rroinèmes.
Anus avec éctix mamelons plus grands Se
plus longs que les autres.
Yeux, »ï**« 4,'•**, quatre au milieu en
quané inc;gal ; deux de chaque côté fur une
ligne oblique , fepatés &M un peu en arrière.
Les Araignées tapiffières, nommées aufli Araignées
domeftiques , ne diffèrent pas beaucoup de celles
des deux familles précédentes. Elles ont huit yeux,
dont quatre placés au milieu de la partie anté-
rieure de la tête , forment un quarté inégal , les
deux de devant écant toujours un peu plus rappro-
chés l'un de l'autre que les deux de derrière : les
latéraux font fur une ligne oblique , féparés , &
même aflez diftans l'un de l'autre , & placés un
peu plus en arrière que ceux des Araignées ten-
deufes & des Araignées tapiffières. La longueur ref-
pedive des pattes eft auffi un peu différente 5
les deu;: poftérieutes font toujours les plus longues!
les premières le font un peu moins; les fécondes
font à peu près de la longueur des premières ;
enfin les troisièmes font les plus courtes de toutes.
Ces Araignées conftruifent des toiles régulières ,
d'un ti.Tu ferré, qu'elles placent horizontalement ,
comme des tapis étendus , dans les angles des murs ,
derrière des portes & des fenêtres , &: même dans
les champs. Leut figure dépend de l'endroit où elles
ont été placées: elle eft triangulaire, Lorfqu'elles
font ail coin du mur ; irregehJre eu à pluheurs an-
gles , derrière une porte ou une fenêtre ; enfin elle
eft prefque ronde lorfqu'elles font placées au milieu
d'un cliamp. LAraig.iée pratique à l'angle du mur
ou a l'une des extrémités , une loge cylindrique
avec deux ouvertures, l'une allez grande au de-
vant de fa toile , & une autre plus petite en-dellous
contre l'angle du mur ; elle s'y tient cachée , la
tète toujours tournée vers la toile , & lorfque quel-
que mouche ou quclqu' autre petit infede le trouve
pris , l'Araignée fort à l'inftant de fa retraite, court
fur fa proie avec beaucoup de vitefle , s'en faifit
ave.: fes tenailles & 1 emporte dans fa loge pour
la ficer à fon aife. Mais lorfqu'on touche trop ru-
dement à fa toile , ou lorfqu'elle eft effrayée par
la préfence de quelque redoutable Ichneumon ou
de quelque gros infede , elle fe fauve alors à re-
culon par l'ouverture inférieure, & ne revient dans
(a loge qu'au bout de quelque tems. L'accouple-
ment de ces efpèces a lieu dans le coûtant de l'été.
La femelle pond enfuite plufieuri œufs qu'elle en-
veloppe dans une coque , & qu'elle place à côté
de fa loge.
ESPÈCES
jo. Araignée domeftique.
Arase a domejlica. Lin.
Dd
ai2 ARA
Aranea abdbmine ovato fufco y maculh nigris
quinque fubcontinuis j anterioribus majoribus. Lin.
Syft. nat.pag. 1031.72°. 9. — Faun. fuec. n°. zooo.
Aranea domeftica.HAB. Syft. ent.pag. 433. n°. 8.
— Spec. inf. tom. 1. pag. 55 8. tz°. 13.
Aranea domeftica xeftiaria grifco-fufca y abdo-
mine ovato \ tomentofo :. maculis nigris marmorato.
Dec Mém. tom. 7. pag. 164. n". 19. />/. 15.
Araignée domeftique tapilïière , d'un brun gri-
sâtre , à ventre ovale , velu , moucheté de noir.
DEGEfR ib.
L'Araignée brune domeftique. Geoef. Inf. 1.
pag. 644. 6.
Arancus fubflavus , kirfutus , pr&longis pedibus ,
domeflicus. List. Aran. angl.pag. 59. tit. 17. fig. 17.
Araneus domeflicus , Clerck. Aran. fuec. p. y6.
pi. 1. lab. 9. .
Aranea domeflica. Schrank. Enum. inf. aufl.
n°. 1095.
Aranea Derkamii. Scor. Ent. carn. n°. 1104.
Les yeux de cette efpèce font noirs & de gran-
deur égale. Les quatre du milieu formenr un quarré
plus large en arrière. Les latéraux font un peu
diftans l'un de l'autre. Le corcelet eft d'un gris né-
buleux & obfcur. L'abdomen eft ovale , alongé ;
on y voit a l'a partie fupérieure , depuis la bafe
jufqu'à la pointe , cinq à fix taches contigues ,
à la fuitt l'une de l'autre , dont la grandeur di-
minue en avançant vers la pointe. Les pattes font
velues , allez longues , obfcures , avec des anneaux
noirâtres.
Cette Araignée eft de moyenne grandeur. Elle
fe trouve en Europe , dans les maifons & les gre-
niers où elle conftruit dans les angles des murs ,
derrière les volets des fjnètres ou autres endroits
femblables , une toile horizontale , régulière, d'un
tillu ferré , étendue , mais un peu concave a fa
partie fupérieure par fou propre poids.
51. Araignhe farinée.
Ara?: Et holofcticea. Lin.
Aranea abdomine ovato-oblongo h.olofericco y bafi
fubtas punciis duobus flavis.Lïtl. Syft. nat.p. 1034.
h". 2.9. — Faun. fuec. n°. zoi.j.
Aranea holofericea grifo murina; abdomine ova-
to-oblongo , villojo , bafi fubtus maculis binis fia-
vejfentibus, Dec Mém. tom. y.'pag. z66. n". 10.
pi. is-fig.iî-
Araignée fatinée tapifllère , d'un gris de fouris ,
a ventre velu , ovale & alongé , avec deux taches
jaunâtres en-dellous à fa baie. .Degeer. ib.
Arancus plerumaue lividus , non raro tanu
fiavus , fine ulla piciura. List. Aran angl. pag. 71.
'tit. i;.fig. 15. _
Araneus pallidulus, Clerck. Aran. fuec. p. 81.
pl. 1. fig. 7.
Aranea holofericea. Schrank Enum. inf. auft.
n°. 1101.
Cette cfpècc eft de grandeur moyenne. Ses yeux
ARA
ne diffèrent pas de ceux de l'Araignée domef-
tique. Les tenailles font grofles & fortes. La tète ,
le corcelet & l'abdomen font d'un gris nébuleux :
celui-ci eft terminé par des mamelons grands Se
alongés qui forment deux efpèccs d'appendices.
Tout le corps eft couvert d'un duvet fin qui le
rend comme fatiné. Les pattes font d'une longueur
moyenne & de la couleur du corps : les deux de
derrière font les plus longues , & celles de la troi-
fième paire les plus courtes de toutes.
On la trouve en Europe fur les plantes & les
arbres , où elle conftruit une toile horizontale d'un
tiliu ferré. Elle enferme fes œufs dans une coque
de foie blanchâtre très-forte & très-ferrée, qu'elle
place à portée de fa toile , entre deux feuilles d'un
arbre , qu'elle rapproche Se qu'elle joint l'une à
l'autre par le moyen de fes fils , en y ménageant
cependant une cavité capable de contenir fa coque ;
elle plie quelquefois une feuille en deux , après en
avoir rapproché & fortement lié les bords.
yi. Araignée labyrinthe.
Aranea labyrmthicà. Lin.
Aranea abdomine ovato fufco : linca exalbida
pinnata , ano bifurco. Lin. Syft. nat p. 103 1. n".
11. — Faun. fuec. n". 1003.
Aranea labyrinthica. Fab. Syft. ent. p. 43 j.
n°. 11. — Sp. inf. tom. 1. p. 541. n°. 30.
Arancus cinereus maximus , uni appendiabus
infigniter prominentibus . List. dran. angi. p. 60.
tit. îi.fig. 18.
Araneus labyrinthicus. Clerck. Aran. fuec. p. 79.
pl. 1. tab. 8.
Schaef. Ico.n. tab. 19. fig. S.
Elle eft un peu plus grande que les deux précédentes
L'arrangement de fes yeux eft à peu-près le même.
La tête & le corcelet lbnt d'une couleur cendrée ,
obfcurc , prefque noirâtre. L'abdomen eft cvale ,
noirâtre , avec une raie blanchâtre , pinnée , placée
tout le long de fa partie fupérieure. On voit fortir
de l'anus deux mamelons très-alongés en forme
d'appendices. Les pattes font longues , cendrées ,
avec quelques taches obfcures , Recouvertes de quel-
ques piquants.
On trouve cette efpèce dans prefque toute l'Eu-
rope.
Elle conftruit une grande toile horizontale , ferrée,
fur les chardons, les ronces, les Genêts & d
rens arbriflèaux. Lifter a obfervé qu'elle pafle l'hi-
ver dans une fente de quelque mur ou fous l'é-
corce d'un arbre , après s'être bien enfermée fous
une toile épauTe.
53 Araignée aviculaïre.
\a. Lin.
Aranea tkarace orbiculate convexo ; centro tranf-
verfe excavaco. Lin. Syft. nat. p. 1034. — M~f.
Lud. Ulric. 418.
, 1 aneà avicularia Fab. Syft. ent. p. 438. n". 35.
— Spec. Inf. tom. 1. p. 54J. n°. 4e.
ARA
Aranea veftiarîa hirfutijfima nigro-fufca feu ru-
fefeens , piantis amplis tomentofis. Deg. Mém.
tom. 7. p. 3I 5, „o, ,. p[, 58, fig, g.
Araignée des oifeaux tapiflière , extrêmement
velue , d'un brun noirâtre ou roufsâtre, à pieds
larges & veloutés. Degeer. ib.
MERtAN. Surin, pi. 18.
Seba. Thef.com. 1. tab. 69. fig. 1. 3.
Roesel. lnf tom. f.pl. II.
OleaR. Muf. tab. 17. fig. 3.
Yt orm. Muf. tab. 144.
Cette Araignée eft la plus grande des efpèces
connues. Ses yeux diffèrent un peu de ceux des
efpèces précédentes. On en voit deux au milieu
de la partie fupéricure & antérieure de la tète ,
fur une ligne tranfverfale, grands , ronds & fail-
lans ; deux autres , un de chaque coté de la partie
latérale antérieure , un peu plus petits , ovales &
moins faillans ; enfin il y en a deux de chaque côté
de la partie latérale poftéiku.e encore plus petits ,
oblongs & très-rapprochés l'un de l'autre. Le cor-
celct cil grand , brun , prefquc lifle , avec quelques
enfoncemens qui fe dirigent du centre à la cir-
conférence. L'abdomen eft grand , ovale , très-velu ,
noirâtre , & terminé par deux appendices ou mame-
lons alongés & velus. Les pattes font longues ,
grolies , très-velues , noires , avec leur extrémité
fauve; les tarfes font larges , très-velus cn-dellus ,
veloutés en-delTotis Se armés de deux crochets ai-
gus , courbés & très-forts.
Elle fe trouve à Cayenne & à Surinam.
Nous ne connoiffons pas encore afîèz bien ïa
manière de vivre de cette Araignée , quoiqu'elle ait
é:é obfervéc par beaucoup de voyageurs. Nous
ignorons li eile conftruit une toile horizontale
lerrée , quoique nous foyons très-portés à le croire.
Quelques auteurs difent feulement que ces grolfes
Ara:g:ées habitent le Gayave 5c autres arbres, où
elles conftruifcnt un grand nid en forme de coque
ovale dans lequel eles fe tiennent à L'affût de. in-
lectes. Elles fe nourrillent, non-feulement de Four-
mis , de Mouches & d'autres infectes ; mais elles
attaquent même les Oifeaux Mouches & les Co-
libris. Mademoifelle Mérian rapporte qu'elles en-
lèvent fouvent de leurs nids , les petits de ces oi-
feaux , les tuent ê'c les emportent par le moyen
de leurs greffes & fortes tenailles , pour les fucer
à leur aile. Elle ajoute auffi qu'elles font toujours
en guerre avec une groiic efpèce de Fourmi ( la
Fourmi groffe tac ) dont c!les le nourriiïent , &
qu'elle* attrapent fouvent fur les arbres où elles
habitent ; mais il arrive auflï quelquefois qu'elles
en font elles-mêmes dévorées à leur tour, car ces
Fourmis le jettent lut elles en li grand nombre ,
que les plus grorles Araignées ne peuvent s'en
difeudre.
54. Araign'^ï roufTe.
Aranea rufa. Deg.
Aranea veftiarîa ferruginea j abdomine ovato ,
ARA
213
jlavo-grifco , cinereo nebulofo , pedibus maculalis,
Dtc. Mém. tom. 7. pag. 319. n*. 4. pi. 39. fig- 6.
Araignée rouffe tapimère , roufle , a ventre ovale j
gris , jaunâtre , à nuances cendrées Se à pattes ta-
chetées. Dec. ii.
Arancus domefiieus reticulum tenue texens , me*
dius ftjius. Sloane. Hift.ofJam. tom. z. p. i?S,
n°. 18 tab. 13 j. fig. 7.
Cette efpèce eft allez grande. Ses yeux font
grands, d'un noir luifant ', & arrangés de façon'
qu'il y en a quatre au milieu en quarré , & deux
de chaque côté très-diftans l'un de l'aune. Les te-
naillci font grandes & noires ; la tête, le corcelet
& les pattes font rouflès, celles-ci feulement ont quel-
ques taches brunes. L'abdomen eft ovale, d'un «ris
jaunâtre , avec quelques nuances nébulcufes , cen-
drées , & terminé par deux petites appendices. Les
pattes font longues & couvertes de poils courts.
Elle fe trouve dans l'Amérique feptentrionale
£c à la Jamaïque.
JJ. Araignée renverfée.
Aranea refupinata. Nob.
Aranea fufca , abdomine fubglobofo y dorfo
lineis latcribufque albicantibus. Nob.
Araneus niger aut cafianeus , giaber , clunibus
fummo candore ir.terftinclis. Lisr. Aran. angl. p. 64.
lit. 19. fig. i9.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Ses
.yeux font petits & difficiles à appercevoir. L'abdo-
men eft prefque orbiculé , mais un peu rétréci Se
tetminé en pointe à l'anus. Sa couleur eft d'un
brun noirâtre plus foncé en-dcllbus. On voit quel-
ques lignes blanchâtres à la partie fupérieurc. Les
côtés lont de même blanchâtres. Les mamelons qui
fortent du derrière font très-apparens.
Elle fe trouve en Angleterre dans les prés & dans
les champs , & quelquefois fur les arbres.
Lifter a obfervé que cette Araignée conftruit une
toile lâche , étendue en forme de tapis , a l'extré-
mité de laquelle on ne voit point de nid cylin-
drique. L' Araignée fe place , dans une fîtuation
renverfée , au-delfous de la roilc , &: la perce pour
faifir les infectes qui s'y biffent attraper.
$6. Araignée dentelée.
Aranea denticulata. Nob.
Aranea fuliginofa , abdomine ovato-oblongo , dorfo
macuia magna denticulata. Ncb.
Araneus fuligineus , CJ kumerorttm fafiigia , 6>
clunium piciura candida , ad margines denticulata.
List. Anm. angl. p. 6-j. tit. io. fig. 10.
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Sa cou-
leur eft d'un noir de fuie. Le corcelet eft élevé Se
blanchâtre à fa partie fupérieurc. L'abdomen eft
ovale, alongé ; on y voit une grande tache blan-
châtre , dont les bords de chaque côté font den-
telés.
Elle fe trouve en Angleterre , & aux environs de
Paris.
2'4
ARA
57. Arai6NÉe geniculée.
Aradia geniculata. Nob.
Aranea cinerea y abdomine ovato , pedibus txttji-
fs grifcis , art'iculis nigris.
Llle eft de la grandeur de X Araignée patte-éten-
due, & elle porte comme elle fes pattes réunies
& étendues , quatre en avant & deux en arrière.
Tout Ion corps eft gris , (oyeux ; mais les articu-
lations des pattes font noires. L'abdomen eft ovale
& un peu relevé à fa partie fupériéure , vers la bafe.
Elle fc trouve dans ies maifons , à la Guadeloupe.
M. de Badier a obfervé qu'elle file une toile hori-
zontale , & qu'elle le tient au-deffous dans une
poluion renverfée. Elle place fes œufs dans une coque
angulaire , fou tenue , à chacun des anales , par un fil
très-fort. J '
QUATRIÈME FAMILLE.
Araignées Loups.
A r a 1; e & L v p 1
CARACTERE.
Va^ibondes . ne filant po"nt , mais arra
pant leur proie à la courfe
Patres grotfès. Longueur rrfpeéii.e, les
quatrièmes, les premières, les fécondes &
les rroikèmec.
£!UX ' » • TJatre gros en quarré à 'a par-
tie Eipérieaie de la tête ; quatre en ligne
tranfverfale à la parte antérieure.
t-a manière de vivre des Araignées de cette famille
Ieut a fait donner, par les anciens naturalift.es, le nom
de Lo-ips. Elles font très-aifées à reconnoître non-
feulement parce qu'elles ne filent peint , mais en-
core par la forme de leur corps, différente de celle
des autres familles. Leurs yeux font conftamment
au nombre de huit ; il y en a quatre affez oros ,
formant un quarré plus ou moins ré<mlier , à la
partie fupériéure de la tête , & quatre beaucoup
plus petits fur une ligne tranfverfale , au-devant de
la tête , un p.-u au-deffus des tenailles. Les pattes
font greffes & d'une longueur moyenne : les qua-
trièmes font les plus longues; les premières le font
Un peu moins -, les fécondes font un peu plus courtes
que les premières ; enfin les troilièmcs font les
plus courtes de tontes. Ces Araignées font er-
rantes & vagabondes : elles ne filent point de toiles
pour attraper leur proie ; mais eHes vont la cher-
cher dans les champs : elles attrapent à la courfe
différer.s infectes qu'elles r.e fucent pas , mais
qu'elles dévorent prefqu'entièrement. Leut accou-
p kmeut a lieu dans le courant de l'été. La femelle
ARA
pond vers la fin de l'été , une quantité confidé-
rable d'œufs qu'elle renferme dans une coque ,
d'un tifiù très-ferré, qu'elle file à cet effet. Elle
attache cette coque a fon derrière , Se la traîne tou-
jours après elle fans jamais l'abandonner Lorfque
les œufs font éclos , la mère déchire la coque ,
les petites Araignées fortent & fe placent fur le
corps de la mère qui les porte fur elle & les nourrit
pendant quelque tems , jufqu'a ce qu'elles foient
en état de pourvoir elles-mêmes à leur nourriture.
ESPÈCES.
j8. Araignée Tarentule.
Aranea Tarantu'.a. Lin.
Aranea fubtus atra , pedibus fubtus atro fafeiatis.
Lin. Syfi. nat. io;r. 5 y.
Aranea Tarantula dorfo maculis rrigonis nigris ,
pedibus nigro maculatis. Fab. Syft. ent. 458. 54.
Sy. ir.f. 1. jr4j. 45.
Albin. Aran. 6 + . tab. ; 8.
Baglivi. Dijf. dà Tarentula. pi. 1. fig. z & 5.
Boccon. Muf. 1. p. 101. tab. z.
Olear. Muf. 11. tab. iz. fig. 4.
Cette Araignée eft une des plus groffes d'Europe :
on lui a donné le nom de Tarentule , du mqt Ta-
rente , ville d'Italie dans la Touille où elle eft plus
commune , Se où on la cioycit plus venimenfe
qu'ailleurs. Ses yeux font au nombre de huit , dont
quatre petits placés antérieurement , fur une ligne
tranfverlale , Si quatre beaucoup plus gros formant
un quarré parfait, au-defù:s delà tête, vers le
corcelre. Lorfque l'infecte eft vivant , ces derniers
brillent & paroiflent reugeatres. Les tenailles font
fauves , très-groiles & terminées par une pointe
longue, un peu crochue , noire & très-forte. Le
corcelct eft grand , convexe , d'une couleur obfcure ,
avec les bords Se une ligne longitudinale au milieu
d'un gris cendré. L'abdomen eft ovale , de gran-
deur moyenne , grisâtre , avec quelques taches
obfcures , triangulaires & contiguës , qui partent
de la bafe , & defeendent tout le long du dos
julques vers la pointe. La poitrine , le ventre en-
dclîous & la première pièce des pattes font d'un
très-beau noir. Le noir du ventre feulement eft
bordé de fauve. Les pattes font groffes , de lon-
gueur moyenne, d'un gris nébuleux à leur pairie
fupériéure , ave- quelques poils roiies , d'un gris
plus clair en-deffous, avec des bandes noires.
On trouve cette Araignée dans prefque toute
l'Italie, dans le royaume de Naplesj en Sicile, en
Sardaigne , en Corfe & dans la" partie méridionale
de la Provence.
La Tarentule ne file point de toile; elle creufe,
dans un terrein fec & inculte , un trou perpendi-
culaire, cylindrique, de quatre, fix , huit Si dix
lignes de diamètre, de ttois, quatre, cinq Se fix
pouces de profondeur; elk en confonde les parois
avec quelques fils gluans qu'elle tire de fon der-
rière, & qui fervent à empêcher l'éboulement de
ARA
!a terre ; c'eft-là le nid ou l'habitation de la Ta-
■ l grandeur de ce trou eft toujours pro-
portionnée a la grolleur de l'infecte ; 1! eft étroit Se
peu profond, lorfque Y araignée eft encore petite ;
elle l'agrandit enfuite à mefure qu'elle grollit. iilie
fe place ordinairement a l'ouverture de fou nid ,
& lorfqu'elle apperçoit un infecte à portée , elle
court ou s'élance dclfus avec une vîteife prodi-
eieufe, elle le faifit avec fes tenailles, l'emporte
dans fon habitation & le dévoie prefqu'entièrement,
ne laillant que les parties les plus dures , comme
les pattes & les ailes. Elle va fouvent courir dans
les champs & y chercher fa proie j mais elle re-
vient toujours a fon nid. Son accouplement a lieu
dans le tems des plus forces chaleurs de l'été , c'eft-
à-dire, depuis la fin de juin jufqu'a la mi-juillet.
Vers la fin du mois d'août la f-melle pond une quan-
tité très-confidérable d'œufs, parfaitement f-mblables
aux graines de Tavot blanc : elle les enferme dans
«ne coque de foie blanche , d'un tiflu très-ferré
qu'elle tient fortement attachée à fon anus , &
qu'elle emporre toujours avec elle. Lorfque les pe-
tites Araignées fonr éclofes , la mère déchire l'en-
veloppe pour les faire fortir ; elle les porte en-
fuite fur fon dos , Se les nourrit jufqu'à ce qu'elles
aient changé de peau pour la première fois , &
qu'elles foient allez forres pour fe creufer un nid,
& pourvoir elles-mêmes à leur nourriture. La Ta-
rentule meurt a la fin de l'été , ou elle paile l'hiver ,
da.'s un état d'engourdillement , enfermée dans fon
nid , après l'avoir exactement bouché pour fe ga-
rantir du froid Se de l'eau : elle n'en fort que
lortquc les chaleurs du printems ont été allez fortes
pour la ranimer.
On a cru , pendant long-tems , que toutes les
Araignées étoient plus ou moins venhneufes ; mais
la Tarentule entr'autres eft devenue fameufe par
les effets que l'on a attribués à fon venin, qui cau-
foit , à ce qu'on prétendoit , une maladie auiTi fin-
gulière dans fes fymptômes , qu'extraordinaire dans
les moyens de curanon que l'on employait. Je veux
parler du tarentifme guéri par la mulique. ( Voy.
Tarentisme.JII eft reconnu aujourd'hui que la Ta-
rentule n'eft que peu ou point venimeufe , & qu'il
eft très-facile , par les moyens qu'emploie la Mé-
decine , de prévenir les effets de ton venin. ( Voy.
Venin. )
f9- Araignée agraire.
Aranea agra'ia. Non.
Aranea-lupus rufo fafeiata abdomine elongato
grifeo fufco , fafeia longitudinale undata rufa y pe-
dièus longijfimis. DegeeR. Mém. tom. y. p. 169.
11. pL\6. fig. 1.
Araignée-Loup à bande roujfe , à ventre alongé,
d'un brun grisâtre , avec une bande longitudinale ,
ondée , touffe & des pattes très-longues. Deg. ib.
Aranea mirabilis. ClercK. Aran. fuec. p, 108.
pi. 5. tab. 10.
ScHAEEf. Ieon. inf. tab. 171. fg. 6.
ARA
2ij
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Ses yeux
font noirs Se lui fans. II y en a quatre petits placés
fur une ligne traufverfale au-devant de la tète , Se
quatre autres au-deilus , formant un quarré inégal ;
les deux poftérieurs font plus grands Se plus dif-
tansqueles deux antérieurs. Le corcelet eft grand,
un peu relevé , d'une couleur cendrée , avec une
raie longitudinale au milieu, d'un jaune fauve ob-
tcur , bordée de noir. L'abdomen eft alongé &
terminé en cône : on y voit une raie ou tache
longitudinale , ondée , d'un jaune fauve obfcur ,
bordée de brun. En-deffous , Se de chaque côté ,
il eft d'une couleur cendrée , mêlé de petits traits
noirâtres. Les pattes font longues , brunes Se ve-
lues. On y diftingue quelques piquans noirs Se
allez longs.
Elle fe trouve en Europe , dans les champs. Elle
ne file point de toile pour attraper fa proie , mais
elle va à la ehaffe , & elle s'élance fur les inlectes
qu'elle rencontre. Elle file une coque ronde d'un
tillu très-feiré , dans laquelle elle renferme fes œufs,
Se elle l'emporte toujours avec elle.
60. Araignée frangée.
Aranea fimbriata. Lin.
Aranea abdomine ob.ongo nigro ; linea u trinque
Lucrali alba , pedibus fufis. Lin. Syft. nat.
p. 1034. n°. 13. — — . Faun. fuec. n°. xon.
Aranea fimbriata. Fab. Syft.ent. p. 437. n^. 30.
•— 5p. inf. tom. 1. p. 54;. «". 40.
L'Araignée cendrée à trois lignes blanches fur le
corcelet. Geoeï. Inf. tom. 1. p. Cjo. n°. 1$.
Aranea tota cinereo - villofa , thoracis linea
triplici albida. Geoh . fi.
Araignée-Loup des marais , à corps alongé , brun,
dont le corcelet Se le ventre font bordés d'une bande
blanche , à pattes brunes. Degeer. Mém. tom. 7,
p. 178. 13. pi. \6. fig. 9 Se 10.
Arar.eus fimbriatus. Clirck. Aran. fuec. p. 106.
pi. t. tab. 9.
Aranea fimbriata. Schrank. Enum. inf at-ft,
no. 1099.
Cette Araignée eft affez grande. Ses yeux font
placés comme ceux de l'efpèce précédente. Le cor-
celet eft grand , convexe , plus ou moins obfcur.
L'abdomen eft ovale , alongé , plus obfcur que le
corcelet; on voit, fur les côtés du corcelet Se de
l'abdomen , une raie longitudinale blanchâtre. Les
pattes font grottes , d'une longuîur moyenne ,
brunes , avec quelques piqua;.", acirs. Le mâle eft
plus petit Se d'une couleur moins obfcure que 3a
femelle.
Cette efpèce fe trouve dans toute l'Eu-
rope, fur le- bords des ruiffeaax & dés marais,
parmi les plantes aquatiques. Elle court avec beau-
coup de vîttffe fur la furface de l'eau faite le
mouill.r S: fans jamais entrer dans l'eaj. Elle si"
d'infectes aquatioues & de ceux qui fréquentent les
plantes qui fe trouvent fur le bord de l'eau. La fe-
melle enferme fes ceufs dans une coojc do -foie
2l6
ARA
d'un tiflu trés-fcrré , & après l'avoir entourée de
quelques fils très-lâches , elle l'attache a quelque
plante ou a quelque arbrilleau qui fe trouve a
portée. Elle fe tient auprès de fes oeufs, & ne les
abandonne jamais.
éi. Araignée littorale.
Aranea littoralis. Deg.
Aranea fu/ca , a'odomint ovato y thorace lincis
tribus cinereis. Nob.
Aranea-Lupus , abdomine ovato , nigro , pedi-
bufque grifio maculatis. Dec. Mém. tom. 7. p. 174.
«°. 11. fl. is-fig- 17 & 18.
Araignée-Loup des rivages. , à ventre ovale
noir , à nuances grifes , Se à pattes tachetées de
gris. Degi er. ib.
Araneus niàcr. List. Aran. angl. tic. 15. fig.
Araneus paludicola. Clerck. Aran. fuec. p. 94.
pi. 4. tab. 7.
Elle cft de grandeur moyenne. Ses yeux font
noirs & luifans ; il en a quatre petits , fur une ligne
tranfverfale , au-devant de la tête , 8e quatre plus
gros en arrière , formant un quarré parfait. Le cor-
celet eft convexe , obfcur , avec trois raies longi-
tudinales cendrées , dont l'une au milieu , Se une
de chaque coté. L'abdomen eft ovale , noirâtre ,
avec quelques taches moins obfcures , mais peu
Kiar.]uées.
On trouve cette efpèce en Suède & en Angle-
terre , dans les lieux humides & marécageux. Elle
ne conftruit point de toile. Elle enferme fes oeufs
dans une coque de foie qu'elle porte attachée à
fon derrière.
61. Araignée bordée.
Aranea marginata. Deg.
Aranca-Lupus corpore oblongo fufco , pedibus vi-
ridibus , thorace abdomineque fafeia utrinque la-
terali al'ja. Deg. Mem. tom. 7. p. 181. n°. 14.
pi. 16. fig. 13 & 14.
Araignée-Loup bordée , à corps alongé , brun
Se à pattes vertes , dont le corcelet & le ventre
font bordés d'une bande blanche. Degeer. ib.
Araneus undatus. Clerck. Aran. fuec. p. 100.
pi. j. tab. 1.
Cette efpèce reiïemble beaucoup à l'Araignée
frangée , mais elle eft une fois plus petite. Ses yeux
font placés de la même façon. Tout fon corps
en-deffus eft: d'une couleur brune S: comme ve-
louté ; il eft d'un gris cendré en-dellous. Le corcelet
eft afl-z grand , un peu convexe , avec une raie
blanchâtre de chaque côté. L'abdomen eft ovale-
alongé , avec une raie un peu ondée fur les côtés,
de la couleur de celle du corceler. On voit auflî à
fa partie fupéricure deux rangées de points blancs
très-peu marqués. Les partes font groltes , de lon-
gueur moyenne fie d'un verd un peu cendré-obfcur ,
avec des piquans noirs.
ARA
On la trouve en Suède dans les champs & lut
les plantes.
63. Araignée campagnarde.
Aranea rurico.c. Dlg.
Aranea-L-.pus corpore ovato grifeo, fufco obfcuro ,
thorace abdomineque antice Jajoia longitUuina.i
mfefcence. Deg. Mém. tom. 7. p. 181. n°. ij.
pi. 17. fi0. 1.
Araignée - Loup de terre à corps ovale , d'un brun
obfcur gnsâcrc , a bande longitudinale feuille-
morte fur le corcelet fie la moitié du ventre. Digeei,
ibid.
Araneus cuneatus. Clerck. Aran. fuec. p. 99.
pi. 4. tab. 1 I.
Cette efpèce eft un peu plus grande que la
précédente. Ses yeux font placés comme ceux de
l'Araignée agraire. La couleur de tout le cotps
eft fombre fie obfcure. Le corcelet eft grand, un
peu relevé , avec fes bords fie une large raie lon-
gitudinale au milieu , roufsâtres. L'abdomen eft
ovale ; il a à fa partie fupérieure une grande tache
noue terminée en pointe , Se entourée d'une ligne
blanchâtre. Les pattes font brunes , obfcures , avec
quelques anneaux d'un brun clair , d'une longueur
moyenne Se couvertes de quelques piquans.
Elle fe trouve en Suède , dans les champs,
64. Araignée porte-fac.
Aranea faccata. Lin.
Aranea abdomine ovato ferrugineo fufco. Li.v.
Syft. nat. 103 <>. 40. — Faun. fuec. 1011.
Aranea faccata. Fab. Syft. ent. 437.18. — Sp.
inf. I. 543. 38.
Araneus fublividus , alvo undatim pilla , pro-
duàiori , acuminata. List. Aran. angl. p. Si.
lit. 18. fig. 18.
Araneus monticola. Clerck. Aran. fuec. p. 91.
pi. 4. tàb. j.
Aranea faccata. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. 1 1 07.
Aranea Lyonetti. Scop. Ent. carn. n°. 11 16.
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Ses yeux
font figurés comme ceux de l'Araignée Tarentule.
Le corcelet eft noirâtre, avec une ligne longitudi-
nale , grifâtre , Se les bords un peu cendrés. L'ab-
domen eft ovale alongé , d'une couleur brune
ferrugineufe , obfcure en-deiTus , un peu plus claire
en-deilous. Les pattes font allez longues, livides ,
avec des taches fie des piquans noirs.
Elle fe trouve en Europe dans les jardins Se dans
les champs. La femelle traîne toujours après elle
la coque qui renferme fes œufs , ainfl que tsutes
celles de cette famille.
(>j. Araignée enfumée.
Aranea fumigata. Lin. '
Aranea abaomine ovato fifeo y bafi punBis duo'
bus albis.Lin. Syft. nat. p. 1031, n". 16. — Faun.
fuec. n°. }.oq6.
Aranea
ARA
Aranea fumigata. Fab. Syft. ent. p. 437. n*. tj.
~ • Sp. ir.f. tom. i.p. 5 4 ; • n°. 39.
Araneus fumigatus. Clerck. Arun. fuec. p. 104.
pi. J. tab. 6.
Aranea fumigata. ScHRank. Enum. inf. auft.
n°. io98.
Cette Araignée eft plus courte , plus ramallée
& un peu plus grollc que L'efpèce précédente. Ses
yeux ("ont placés de la même façon. Le corcelet
elt noirâtre avec quelques nuances blanchâtres.
L'abdomen eft ovale , d'un noir plus foncé vers
la bafe. On y voit à fa partie fupérieurc deux
ponts blancs , uii de chaque côté. Les pattes font
d'une couleur moins foncée que celle du corps ;
elles font allez grolles Se couvertes de piquans
noirs.
Elle fe trouve en Europe , dans les champs. Elle
établit ta demeure à portée du nid des chenilles qui
vivent en fociété , Se lorfqu'clles fortent elle les
lailîc les unes après les autres , les tue Se s'en
nourrit , jufqu'à ce qu'il n'en refte plus aucune.
66. Araignée vagabonde.
Aranea erratica. Nob.
Aranea tota fufeo-futiginea abdomine ovato im-
maculato. Nob.
L Araignée-Loup. Geofe. Inf. tom. z. p. 649.
«°. 14.
Aranea tota fufca fuliginea. Geotf. ib.
Araneus fufeus a vo obliqué virgata. LlST. Aran.
angl- P. 78. tit. 16. fig. lé.
Aranea Lupus. Fourc. Ent. par. p. 52.6.
n°. iy.
Araneus Aculeatus. Clerck. Aran. fuec. p. 87.
pi. 4. fig. 3 ?
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Ses
yeux font figurés comme ceux de la Tarentule. La
couleur de tout fon corps eft d'un brun de fuie.
Le corcelet eft allez grand & un peu relevé.
L'abdomen eft ovale. Les pattes font allez groifes ,
de longueur moyenne , d'une couleur moins fon-
cée que celle du corps . Se couvertes de piquans
noirs.
Elle court dans les champs pour y chercher fa
proie.
On la trouve dans toute l'Europe.
67. Araignée alongée.
Aranea elongata. Nob.
Aranea fiavefeens immaculata ; abdomine ovato
dpice conico. Nob.
Araneus fiavus unicolor , alvo production acu-
minata. List. aran. angl. p. 80. tit. 17. fig. zj.
Cette Araignée dont Lifter nous donne la def-
cription & la figure , eft la plus grande , dit cet
auteur , àesAraignées-Loups d'Angleterre. La cou-
leur de tout fon corps eft jaunatie. Les yeux ,
au nombre de huit , font placés , favoir ; quatre
petits fur une ligne tranfverfale à la partie anté-
rieure de la tète , & quatre beaucoup plus grands
Hifioire Naturelle , lafedes. Tome 1.
ARA 217
formant un quarré inégal à la partie fupérieurc.
Les deux du quarré qui fe trouvent placés vers
le corcelet font un peu plus . petits & un peu plus
difhms que les deux autres. Le corcelet elt grand ,
relevé, avec une ligne longitudinale peu marquée,
formée par un duvet blanchâtre. L'abdomen eft
long , un peu renflé vers fa bafe , rétréci & alongé
à fon extrémité. Les pattes font longues Se grolles.
Tout fon corps elt couvert de poils très-courts ,
très-ferrés &: très-fins.
On la trouve à la partie méridionale de l'An-
gleterre. La femelle emporte toujours avec elle fc9
œufs enfermés dans une coque.
68. Araignée ouvrière.
Aranea fabrilis. Clerck.
Aranea abdomine ovato - oblongo fufco , dorjo
macula nigra angu'ofa. Nob.
Araneus fabrilis. Clerck. Aran. fuec. p. %6.
pi. A,, fig. 1.
Nous avons trouvé cette Araignée Se les dix
fuivantes , décrites Se figurées dans l'ouvrage de
M. Clerck.
Ses yeux font noirs & placés comme ceux des
e'pèces précédentes. Le corcelet eft alongé , un
peu plus étroit vers la tête qu'à fa partie pofté-
rieure , d'une couleur obfcure , avec le milieu 5c
les bords blanchâtres. L'abdomen eft ovale , alongé ,
foyeux , noir en-deflous , obfcur en-de(Tus ; on y
voit une tache alongée , dont les côtés ont quel-
ques angles , & qui eft entourée d'une ligne blan-
châtre. 11 y a vers la bafe uue tache triangulaire ,
blanchâtre , entourée de noir , ce qui forme une
efpèce de V. Les pattes font glauques , longues ,
grorTes , & couvertes de poils de différente longueur,
parmi lefquels on voit quelques piquans noirs.
Elle fe trouve en Suède.
69. Araignée locataire.
Aranea inquilina. Clerck.
Aranea abdomine ovato bruneo , dorfo firigis
plurimis undatis ni gris. Nob.
Araneus inquilinus. Clerck. Aran. fuec. p. 8.
pi. ç. tab. 1.
M. Clerck dit avoir trouvé cette Araignée fous
le bord d'une toile conftruite par [Araignée
labyrinthe. Il la garda long-tems fans qu'elle ait
jamais filé : elle fautoit fur les Mouches qu'elle
faifilfoit au vol , ainfi que font toutes les Araignées
de cette famille , à qui elle reffemble d'ailleurs par-
faitement. Ses yeux font placés comme ceux des
efpèces précédentes. Le corcelet eft velu , obfcur,
un peu rougeâtre , avec deux lignes courbes , noi-
râtres. L'abdomen eft ovale, foyeux, d'un rouge
brun , obfcur , avec plusieurs lignes tranfverfales ,
noirâtres , ondées , 6c une tache noire en forme
de V , vers la baie-
Elle fe trouve en Suède.
70. Araignée foreftière.
Araxs.i lignaria. Clerck.
Ec
2l8
ARA
Araneus lignarius. Cl. Aran. fuec p. jo. pi. 4.
fig. tab. 4.
M. Clerck ne dit point qu'elle eft la couleur de
cette Araignée , nous la croyons d'un gris cendré ,
obfcur , d'après la figure enluminée que nous avons
fous les yeux. Nous croyons cependant devoir aver-
tir que ces figures ne font pas toujours conformes
à la defeription.
Ses yeux font noirs. La poitrine eft ovale, lé-
gèrement aplatiï , avec une efpèce de raie longi-
tudinale , ( facula ) d'un roux obfcur , qui s'étend
fur l'abdomen; celui-ci eft d'une figure ovale,
alongée. Les pattes font couvertes de poils & de
piquans noirs.
Elle fe trouve en Suède, dans les forêts, parmi
les bois abattus.
71. Araignée carénée.
Aran £ a carinata. Nob.
Aranea nigra , tkorace antice elevato carinato ,
poftice lato deprejfo. Nob.
Araneus pu.veru.hntm. Clerck. Aran. fuec. p. 9 j.
pi. 4. tab. 6.
Cette Araignée eft noire. Le corcelet eft ovale ,
rétréci , & relevé en carène à fa parcie antérieure ,
large & aplati a fa partie poftérieure. L'abdomen eft
ovale & (oyeux.
Elle fe trouve en Suède.
71. Araignée lugubre.
Aranea amentata. Clerck.
Aranea nigra y abdomine ovato > dorfo linea bru-
nea. Nob.
Ara.ieus amentatus . Clerck. Aran.fuec.96.pl. 4.
tab. i.fig. I. i.
Cette efpèce eft entièrement d'une cosleur
noirâtre. Le mâle diffère de la femelle en ce qu'il a
fur le corcelet & fur l'abdomen une raie longitu-
dinale , d'un roux obfcur. On voit vers la bafe
de l'abdomen de la femelle quelques poils blan-
châtres.
Elle fe trouve en Suède , dans les champs.
73. Araignée obfcure.
Aranea obfcura. No*.
Aranea nigra pilofa : abdomine ovato , thorace
linea marginibusque bruneis. Nob.
Araneus trabalis. Clerck. Aran. fuec. p. 97.
pi. 4. tab. 9.
La couleur de cette Araignée eft noirâtre. Tout
fon corp- eft parfemé de poils aflcz longs. Le
corcelet a une raie longitudmale , au milieu , & les
bords de chaque côté de couleur roulRtre, obfcure,
un peu cendrée. L'abdomen eft ovale , avec une ef-
pèce dj V noirâ:re vers la bafe , entouré d'une
couleur plus claire.
Elle fe trouve en Suède , dans les champs.
74. Araignée à taches blanches.
Âxanea nivalis. Clerck.
ARA
Aranea fufca , tkarace abdominequernaculis oblon-
gis niveis nigro bipunctatis. Nob.
Araneus nivaiis. Clerck. Aran. fuec. p. 100.
pi. y. tab. 3.
La couleur de cette Araignée eft obfcure. Le corce-
let eft élevé , & approche un peu de la figure rhom-
boïdale. Il a au milieu une large raie longitudinale ,
blanche, fur laquelle on voit antérieurement deux
petits points noirs. Les bords font blanchâtres.
L'abdomen eft ovale ; on y voit une grande tache
oblongue, blanche , fur laquelle on diftingue aufli
deux petits points noirs.
Elle fe trouve en Suède.
Nota. Clerck remarque qu'il n'a vu que le
mâle de cette efpèce.
75. Araignée corfaire.
Aranea piratica. Clerck.
Aranea abdomine ovato nigro ; dorfo punclis fex
lineifqut duabus lateralibus albicantibus . Nob.
Araneus piraticus. Clerck. Aran. fuec. p. 101.
pi. 5. tab. 4.
La couleur de cette Araignée eft noirâtre. Le
corcelet approche de la figure rhomboïdaîe ; fes
bords font blanchâtres. L'abdomen eft ovale : on
y voit deux rangées de points blanchâtres, & une
raie longitudinale de chaque côté , de la couleur
des points.
Elle fe trouve eu Suède , parmi les joncs ; elle
court fur l'eau.
76. Araignée pêcheur.
Aranea pifeatoria. Clerck.
Aranea nigra a tkorace fubrotundato deprejfo ,
abdomine ovato vil.ofo. Nos.
Araneus pifeatorius. Clerck. Aran. fuec. 103.
pi. j. tab. y.
Cette efpèce eft noire. Son corcelet eft aplati ,
& prefque rond dans fon contour, avec les bords
blanchâtres. L'abdomen eft ovale & très-velu.
Elle fe trouve en Suède , fur les eaux des
marais.
77. Araignée minime.
Aranea pul.ata. Clerck.
Aranea fufca , immaculata , tkorace fuboyato ,
abdomine fubrotundato fericeo. Nob.
Araneus pu.latus. Clerck. Aran. fuec. p. 104.
plr 5. tab. 7.
Cette Araignée eft noirâtre. Le corcelet eft pref-
que ovale , & couvert de poils courts , ferrés 8c
luifans. L'abdomen eft ovale , prefque rond , cou-
vert de poils courts & luifans , & d'autres plus
longs.
Elle fe trouve en Suède, dans les champs.
78. Araignée pointillée.
Aranea plantaria. Clerck.
ARA
Aranea abdominc oblongo vinfcente , dorfo punc- '
tis viginti quatuor a/bis. Non.
Araneus planturius. Clerck. Aran. face, p. lof. '
pi. <. tab. 8.
Le corcclet de cette Araignée eft très-velu , pref-
que rhomboïdal , noirâtre au milieu , & verdâtre ,
iur les côtés. L'abdomen eft verdâtre , oblong.avcc
vingt-quatre petits points blanchâtres , difpolcs lur
quatre rangées. Les pattes font verdâtres , avec
des taches noires.
Elle Ce trouve en Suède.
79. Araignée cendrée.
Arasea cimrea. Fab.
Aranea cinéma ; abdominis dorfo fafco : punc-
tis oclo cinereis. Fab. Gen. inf. pag. 149. — Sp.
i.if. tom. i.p. J44. nn. 44.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Les
mandibules font cendrées , avec les crochets noirs.
Le? quatre yeux , placés à la partie antérieure de
la tête , font très-petits ; les quatre autres , placés
à la partie fupéricurc , font beaucoup plus grands.
Le corcclet eft cendré '& fans taches. L'abdomen
eft ovale ; la partie fupérieure cil obfcure, avec
quatre paires de petits points cendrés. Les pattes
font cendrées , avec des anneaux noirâtres. Les
cuifles font cendrées , fans taches.
Elle fe trouve vers les bords du golfe de Kiell.
CINQUIEME FA M ILLE.
Araignées Phalanges.
A R A N E S PhALANGIA.
C A R A C T E R E.
Vagabondes , ne filant po'nt de tores, mais
fautant fur leur prois, toujours attachées pai
un fil.
Patres affez gtolîcs, de longueur prefqu'é
ga'e entt'elles.
Yeux en ligne parabolique. ,• *-
Les Araignées de cette famille, nommées Pha-
langes par les anciens , fauteufes Se vagabondes par
quelques modernes , diffèrent beaucoup des pré-
cédentes par la forme de leurs corps & par leur
manière de vivre. Leurs yeux , au nombre de huit ,
font placés lur une ligne parabolique, ou fur deux
lio-nes longitudinales , prefque parallèles : La grandeur
de ces yeux varie , mais ceux de devant font ordi-
nairement les plus grands. Le corcc'et cft en général
relevé & un peu aplati ; il a le plus fouvent la
figure d'un quarré long , tandis que celui des Arai-
gnées Loups eft ovale & convexe. Les pattes font
alfez courtes , Se prefque d'égale longueur entr'eiles.
ARA
2 1$
Les Araignées de cette famille fréquentent le»
murs, les troncs d'arbres, les plantes & autres en-
droits. Elles ne font pas fi vagabondes que les
Araignées Loups , mais elles font fixées à un petit
efpacc ; elles font la guerre aux Mouches, aux
Tipulcs Se autres petits infectes à deux aîles. Elles
les apperçoivent dallez loin, s'en approchent à petits
pas , Se lorfqu'ellcs font à portée elles leur fautent
deffus avec beaucoup d'agilité , les lailillent avec
leurs pinces , les tuent Scies fucent enfuite ; elles
manquent rarement leur coup. En cas d'accident,
des font toujours attachées par un fil artez fort ,
qui fort de leurs mamelons, Se qu'elles dévident en
marchant : ce fil les foutient Se les empêche de
tomber. Leur accouplement a lieu dans le courant
de l'été. La femelle pond , quelques tems après ,
un nombre peu confidérable d'ecufs , qu'elle en-
ferme dans une coque de foie , qu'elle attache contre
un mur ou le tronc d'un arbre.
ESPÈCES.
80. Araignée du Pin.
Aranea Fini. Dig.
Aranea fufeo-cincrea ; abdomine punBis duobus
albis , pedibus fufeis nigro maculacis. Nob.
Aranea-P ha! angium grij'eo-nigra ; abdomine punc-
tis duobus albis , pedibus fufeis nigro maculatis.
Deg. Mém. tom. 7. p. i8y. n°. 16. pi. 17. fig 3
& 6.
Araignée-Phalange du Pin , d'un noir grisâtre ,
avec deux points blancs fur le ventre , à pattes
brunes tachetées de noir. Deg. ib.
Arancus ex rufo fubfufcus , fuper dunes pr&ter
maculas duas albas , foiiacea quadam picïura , obf-
cure licet delineata , infignitus. List. Aran. angl.
p. S9. th. 31. fig. 31.
Araneus haftatus. Clerck. Aran. fuec. p. uj.
pi. j . tab. 1 1 .
Les yeux de cette jolie Araignée font très-noirs ,
5c placés en ligne parabolique. Les quarre antérieurs
font les plus grands ; les deux fuivans font petits ,
les deux qui viennent après , un peu plus grands
que ceux-ci , le (ont cependant moins que les quatre
antérieurs. La tète Se le corcclet font d'un gris noi-
râtre , Se ont la figure d'un quarré long. L'abdo-
men eft ovale , alongé , noirâtre , avec deux petites
taches cendrées , placées une de chaque côté , vers
la pointe. Les pattes font courtes , d'un brun obfcur ,
avec des taches noirâtres : les deux poftéricure» ,
qui font les plus longues , n'excèdent guères la lon-
gueur du corps de cet infecte.
Elle le trouve en Suède.
Degcer a trouvé en Suède , le 16 Juillet , fur-
une branche de Pin, une grande coque ovale,
faite de foie blanche , placée autour de la branche ,
Se entrelacée avec les feuilles j on y voyoit une ou-
verture cylindrique , qui étoit comme une porte,
qui donnoit entrée. & fortie à l' Araignée , & où
elle fe tenoit fouvent à lfaffûr. des infectes j mais
E e 2
220 ARA
ordinairement elle demeuroit avec fes petit? au fond
ou au milieu du nid , tout près de la branche qui
le traverfoit. Il y avoit à l'entrée de cette porte
des débris d'infectes , dévorés par l' Araignée. Les
petits qui I'accompagnoient & qui vivoient entr'eux
en bonne intelligence , étoient alors longs d'une
lig«e ; leur corps étoit noir , & leurs pattes brunes ;
ils étoient d'ailleurs de même figure que leur mère.
Ces petits furent nourris en commun par {'Araignée
mère , jufqu'à ce qu'ils fudent en état de pourvoir
eux-mêmes a leur nourriture.
81. Araignée chevronnée.
Aranca feenica. Lin.
Aranea faiiens nigra : tineis femicircularibus
tribus albis tranfverfis. Lin. Sy.fi. nat. pag. 1035.
n°. 3 y. — Faun. fuec. n°. zoi-j.
Aranea feenica. Fab. Syfi. ent. p. 438. n°. 31.
— Sp. inf. tan. \. p. J44. n°. 41.
Araignée fauteufe à trois chevrons&lancs. Geoef.
Jnf.com. z p. 6jo. n°. 1 fi.
Araignée-Phalange a bandes blanches noire , à
ventre ovale , avec trois bandes tranfverfales , demi-
circulaires , blanches. Dec. Mém. tom. 7. p. 187.
7ZC. 17. pi. 17. fig. 8 & 9.
Araneus cinercus , alvo circiter fenisf'fciis tranf-
verfis , in angulos acutos in medio erettis , argen-
teis & nigris altcrnatim difpofuis infignita. List.
Aran. angl. p. 87. th. 31. fig. 31.
Alb. Aran. angl. pi. 1. n". 1.
Araneus fenicus. Clerck./>. 117. pi. 5. >ab. 13.
Schaeff. Icon. inf. tab. 44. fig. 1 1.
Aranea fienica. Schrank. Enum. inf. aufi. n".
1 104.
Cette efpèce eft petite. Ses yeux font noirs , &
placés comme dans l'efpècc précédente : les deux
antérieurs font très-grands ; les deux fuivans le
font a moitié moins; ceux de la troilième paire
font très-petits ; les deux derniers enfin font de la
grandeur ces deux féconds. Le corcelet eft grand ,
relevé un peu aplati, quatre, noirâtre , avec unreflet
gris , lui fa; 1 1. L'abdomen eft ovale , noir , avec trois
bandes argentées , qui forment, dans leur milieu,
un an<?,le , dont le fommet eft tourné vers la bafe.
Ces bandes refTemblent à troij chevrons blancs ,
fur un foàd ncir. La couleur des pattes varie ;
elles f< s j avec des taches cendrées , ou
fin .ries, avec des taches obfcures. Tout le délions
du corps elfe d'un gris cendré.
Cette Araignée 11e 61e point de toile. On la
trouve fréquemment dans toute l'Europe , dès le
premier printems , (ur les murs expofés au folcil ,
fur le tronc des arbres , &c. Elle marche dans tous
les uns , & lorfqu'elle apperçoie quelque Mouche-
ron , elle s'en approche doucement , fait quelques
pas S: s'arrête de tems en tems , jufqu'a ce que
parvenue à portée Je l'infecte , elle s'élance fur lui
avec une agilité étonnant*: , le failit avec fes te-
nailles & le fuce bientôt. Elle attache au mur ou
au tr©nc d'arbre fur lequel elle fe trouve } un
ARA
fil qu'elle fait fortir de fes mamelons , qu'elle de-
vide toujours cr. marchant, & qui doit la feutenir
& l'empêcher de tomber lorfqu'elle faute fur fa
proie. Elle file, aux approches de l'hiver, une petite
toile très-forte & très-ferrée , dans laquelle elle fe
renferme , & d'où elle fort dès la fin de Février,
lorfque la chaleur du folcil commence à fe faire fentir.
8i. Araignée demi-4|iculaire.
Aranea fulvata. Fab.
Aranea nigra , tkoracis arr.bitu pcfizco abdominif-
que fafciis tribus fulvis. F ab. Mant. inf. tom. 1.
V- 54Î- n"- 44-
Cette Araignée refiemble beaucoup a la précé-
dente pout la forir.- I 1 Les yeux an-
térieurs font très.-grai '.s & brillans. La tète & le
corcelet font noirs , mais le corselet eft bordé de
fauve à fa partie poftéricure feulement. L'abdomen
eft noir , avec trois bandes demi-circulaires, fauves.
Les pattes font briquetées , & les cuiiles cendrées.
Elle le trouve à Caycnnc.
83. Araignée groffe- patte.
Aranea grofiipes. Dec.
Aranea-Phalangium nigra , capite antice Hneis
tranfverfis aibidis pilofis , pedibus anticis crujfio-
ribus. Deg. Mém. tom. 7. p. 190. n°. 18. pi. 17.
& l '.'
Araignée-Phalange à grojfcs-pattes noire, à lignes
tranfverfales , blanchâtres , velues au-devant de la
tête, & à pattes antérieures groiles. Deg. ib.
Araneus fubftavus , oculis fmaiagdiuis , item cui
fecuadum dunes très virguU crocea. List. Aran.
angl. p. 9o. lit. 33.
Araneus arcuatus. Clerck. Aran. fuec. p. izr.
pi. 6. tab. 1.
Elle eft un peu plus grande que l'Araignée
chevronnée , & fes yeux font placés & figurés
de la même façon : leur couleur, dans cette ef-
pèce, eft verte & luifante. Le devant de la tete
eft garni de poils très-courts , d'un gris blanchâtre ,
& , au-deifous des quatre yeux antérieurs , on voit
des lignes trarifvcrfàles , formées par des poils blau-
chârres. Le corcelet eft gros , élevé , prefque ovale ,
& un peu aplati. L'abdomen eft ovale , al<
d'un brun obfcur ; les cotés feulement font d'un
brun rouflâtre. La longueur des pattes eft dans la
ion furvanté : la première pane , la qua-
trième , la tvoi'itmc & la féconde; leur couleur
eft brune , oblcme ; les deux antécietttes ont leurs
jambes courtes, groiies & 1 enflées a leur extré-
mité.
On la trouve en Suède & en Angleterre.
84. Araignée fanguinolcntc.
Aranea fanguinotenta. Lin.
Aranea abdomine ovato coccinto y linca longi-
tudhiail atra. Lin. Syfi. nat. p. 1031. n°. 18.
Cette jolie Araignée eft à-peu-près de la gran-
deur de la précédente. Elle a , de la tête à l'anus ,
ARA
environ trois lignes & demie de long. Ses yeux
font bruns , & placés en ligne parabolique ; les deux
antérieurs font les plus grands, ; les deux troilièmes
font li petits , qu'ils ne peuvent être apperçus qu'à
l'aide d'une forte loupe. On voit , entre les quatre
antéricuts , un duvet blanchâtre , qui s'étend quel-
quefois fur les côtés du corcclct. Celui-ci cil
très-relevé , d'un très-beau noir Se prclque lilic.
L'abdomen eft ovale , d'un rouge de cinabre , tant
en-dcllus qu'en delîbus , avec quatre taches d'un
noir de velours , une grande , alongée , d^ chaque
;le la partie fupérieurc , 5: une autre à l'anus.
Les antcnnulcs font couvertes de poils gris. Les
pattes font noirâtres , mais plus ou moins couvertes
de poils fins & très-courts, fauves & cendrés. On
y voit aulïï quelques longs poils noirs.
Cetre Araignée fc trouve en Efpagnc , en Pro-
vence. On la voit courir & fauter pendant tour
l'été fut les murs des jardins ou le tronc des
arbres.
Sf. Araignée rouge.
Aranea cinnaberina. Nob.
Aranea nigra , pedibus poflicis rubris y abdomine
fupra rubro punctis quatuor nigris. Nos.
Cette efpèce eft de la grandeur de la précédente.
Ses veux font placés de façon que les quatre de
devant forment prefquc un quatre ; les deux fu-
périeurs font beaucoup plus grands que les inté-
rieurs. La tète , le corcclct _, la poitrine & le délions
du ventre font d'un très-beau noir. Les pattes an-
térieures font noires , avec quelques anneaux blancs ,
plus ou moins marqués. Les poftérieures font cou-
vertes de poils routes. L'abdomen eft d'un beau
rouge de cir.nabre , en-dcllus , avec quatre peints
noirs, dîipofés en quarré.
Elle fe trouve en Italie ; elle a été pnfe a Flo-
rence , fur les murs des jardins , par M. Towfon ,
qni a bien voulu me la communiquer.
Z6. Araignée Iuride.
a lu.iàa. Nob.
Arar.ca-Pkalar.gium undata n'tgro fufca ,. tkoracc
, .■ fafeia idCU
longitudinal! undata cine-ea , pedibus anlicis craffw-
rii>Uj. Dec. Mém. tom. 7. p. 510. »°. j.
Araignée-Phalange a bande découpée d'un brun
noirâtre , a corçelet bordé de gris, à ventre al
avec une la 2 bande découpée , cendrée , Ce .1
' patte es Dec. 10.
. . . : e & de grandeur moyenne.
Ses ye it noirs, luifans, Se placés en lign? pa
les deux de devant font beaucoup plus
-■ les autres. Le corçelet eft
bri 1 aoirj -, avec un bord gris tout autour. L'ab-
domen eft ovale, alongé , brun, avec une grande
ue , à bords découpés & d'un gris
c. . tennules font couvertes de poils blan-
châtre*, L utes font brunes , roufsâtres c: courtes;
ARA 221
les quatre antérieures font plusgrofTcs que les autres.
Elit ic trouve en Pcnfylvanie.
87. Araignée Fourmi.
Araxea formicaria. Deg.
Aranea corpore elongatofufco ; abdomine oblongt ,
lateribus macula alba, Nob.
Ai anea-P ha: angium rufa , capite magno nigro ;
abdomine oblongo rufo : fafciis nigris maculifqut
binis albis. Deg. Mém. tom. 7. p. 193. n°. 19.
pi. 18. fig. 1 & 1.
Araignée-Phalange Fourmi roulîe , à groffe tête
noire , à ventre oblong roux , avec des bandes
noues & deux taches blanches. Deg. ib.
Araneus fubrufus , eriectis Jive in rupibus degens.
List. Aran. angl. p. 9 1 . tir. $4.
Cette Araignée eft petite, alongée , & rclfemble
au premier coup d'ail à une Fourmi. Ses yeux font
en ligne parabolique ; les deux antérieurs font très-
gros ; les deux luivans le font beaucoup moins ;
les deux troilièmes font hors de la ligne , ils ren-
trent un peu en-dedans & font très-petits ; enfin
les deux quatrièmes font très-reculés Se de la gran-
deur des féconds. La tère elt grolie , brune ou noi-
râtre & bien marquée : le corçelet eft un peu moins
large, un peu plus abailfé que la tète , & fe ré-
trécit poitérieuremenr. L'abdomen tient au corçelet
par un filet plus long que dans les autres efpèces :
il eir ovale , très-alongé , pointu par les deux
bours, prefque en fufeau , d'un brun plus ou moins
foncé , avec quelques bandes noirâtres & deux ta-
ches blanches , une de chaque coté , formant en-
femblc comme une bande interrompue. Les partes
font roufïârres avec leurs cuiiles brunes.
Flic fe trouve en Angletcme , en Suède & aux
environs de Paris. Elle eft allez commune a fille
Loui-icr. On la voit courir 5c fauter au printems
fur le bois.
88. Araignée des troncs.
Ap,iNEA truncorum. Lin.
Aranea faliens nigra ; dorfo punctis albis. Lin.
Syft.nat. p. iostf. n'. 37. — F.tun. fueç, /2'\_ioi8.
Araneus Jalsens niger, punctis albis notatus. acï.
LiJ: I 7 5 * • P- ).?• **• M-
Aranea Olearii. Se OP. Enti carn. n°. 11 !f.
Aranea truncorum. Schrank. Enum. inf. aufi,
n°. 1105.
Elle eft petite. Ses yeux font en ligne parabo-
lique ; les quatre antérieurs {'ont grands , & les
vent font très-petits. Tout font corps
;■ couleur cendrée noirâtre. L'abdomen eft
ovale , & on y remarque quelques points blancs ,
peu marques. Lus pattes Ion: Je la couleur du
corps , celles de devant font un peu plus greffes
que les autres.
Elle, le trouve en Europe.
3.;. Araignée des rochers.
Ablaxt.a rupefîris. Lin,
2.2Z ARA
Aranea falitns ; abdominis macula nigra mar-
gine rubra : mcaio a. lia. Lin. Syft. nat. p. 1056.
n°. 58. — Faun. fuec. 1019.
Aranea rupefiris. Schrank. Enum. inf aujî.
n°. 1106.
Elle eft petite. Tout Ton corps eft d'une couleur
cendrée obfcure. L'abdomen à une tache ovale ,
poire, bordée de rouge, avec un peu de blanc au
centre.
Elle te trouve au nord de l'Europe.
•»ô. Araïon-E mouflue.
Aranea mujcoja. Clerck.
Aranea glanai , abdomine ovato-oblongo , dorfo
lineis duabus fufeis obfoletis. Nos.
Araneus mujcofus. Clerck. Aran. fuec. p. 116.
pi. y. tab. 11.
Cette efoèce , St. les fix qui fuivent , font dé-
crites & figurées dans l'ouvrage de Clcrçk. Ses
yeux brillent comme de l'acier poli. Ils forment
une ligne parabolique : les deux antérieurs font
beaucoup plus grands que les autres. Le corcelet
a une figttse ihomboïdulc ; il eft glauque & couvert
de poils" terrés , d'inégale longueur. L'abdomen eft
ovale , alongé , velu S: glauque , comme le cor-
celet , avec deux raies longitudinales , fuligineufes.
Les pattes font courtes , aflex grollés & cou-
vertes de quelques piquans.
Elle fe trouve en Suéde.
91. Araignée ftriée.
Aran f a ftriuta. Clerck.
Aranea abdomine cvat9 obfcuro , dorfo macula
çuneifoimi grifea radiata. Nob.
Araneus ftriatus. Cllrck. Aran. fuec. p. 119.
pi. y. tab. 14.
Cetta Araignée a fes yeux figurés comme ceux
de la précédente. Le corcelet eft rhomboïdal ,
velu, d'une couleur obfcure, avee une pente croix
noire peu apparente , à fa partie antérieure, auprès
de laquelle on voit une taclie blanchâtre , & en-
fuite une tache en croillant, noire. L'abdomen eft
ovale, velu, obfcur , noirâtre a fa bâte, avec une
tache longitudinale , d'où partent des lignes obli-
ques , blanchâtres. Les pattes font obfcures , avec
des- taches noirâtres : elles font couvertes de poils
d'inégale longueur , parmi lefquels il y a quelques
piquans noirs.
Elle le trouve en Suède.
91. Araignée à tarière.
Aranea terebrata. Clerck.
Aranea nigra al domine ovato , dorfo linta Jlri-
gifque fex arcuatis. Nob.
Araneus terebratus. Clerck. Aran. fuec. p. 110.
pi. y. tab. ij.
Ses yeux font figurés comme ceux des efpèccs
précédentes. Le corcelet eft rhomboïdal , foyeux ,
noir , avec des taches qui représentent une cfpècc
de tarière , cn-deilous , & tin efpèce de croix ,
ARA
en-deflus , dont les extrémités font blanchâtres.
L'abdomen eft ovale , noir , avec une ligue longi-
tudinale, mince, d'où partent latéralement deux
lignes blanches qui remontent en haut vers la
bafe , & quatre autres de la même couleur qui
defeendent en bas , vers la pointe.
Elle fe trouve en Suède.
<>j. Araignée marquée.
Aranea infignita. Nos.
Aranea thorace fnfco littera W clba infignito.
Nob.
Araneus Huera W infigniius. Clerck. Aran.
fuec. p. 111 pi. y. tab. \6.
Le corcelet de cette Araignée eft noir, velu, avec
une tache blanchâtre en forme de double W ,
placée entre les yeux. Les bords du corcelet (ont
aufti de la même couleur. L'abdomen eft ovale ,
velu , noir , avec une ligne longitudinale , jaunâtre
Se rougeâtre ; le delfous eft entièrement blanchâtre.
Elle fe trouve en Suède,
94. Araignée ponctuée.
Aranea punclata. Clerck.
Aranea. thorace rufo punciis quinque albis , ab-
domine ovato fuliginofo , dorfo punctis albis fe-
riatis. Nob.
Araneus littera V notatus. Clerck. Aran. fuec,
p. 113 pi. y. tab. 17.
Cette efpèce a les yeux noirs & luifans. Le corr
celet eft ovale , plat , velu , roufsâtre , avec cinq
points blancs & une uche blanchâtre entre les
yeux, en forme de V. L'abdomen eft ovale, fu-
ligineux ou brun , foyeux , avec dix points blancs
en deux rangées longitudinales , dont les premiers ,
vers la bafe, font plus grands que les autres.
Elle fe trouve en Suède.
oy. Araignée cordiforme.
Aranea Jlammata. Clerck.
Aranea abdomine cordiformi nigro , dorfo lineis
obliquis fericeis fufeis. Nob.
Araneus jlammatus. Clerck. Aran. fuec. p. 114.
pi. y. tab. 18.
Le corcelet de cette Araignée eft rhomboïdal ,
plat , noirâtre Se foyeux. L'abdomen eft figuré en
cœur , légèrement aplati , noir & foyeux. On y
voit des efpèces de raies obliques , neirâtres ,
formées par des poils ; fon contour eft blanchâtre
à fa bafe ; S: d'un gris cendré ou obfcur à la
pointe.
Cette efpèce fe trouve en Suède.
9 6. Araignée faucille.
Aranea falcata. Clerck.
Aranea abdomine rhombeo depreffo , punciis duo*
bus maculisque fa/catis fufeis. Nob.
Araneus falcatus. Clerck. Aran. fuec. p. izy.
pi. y. tab. 19.
Ses yeux font noirâtres & très-brillans. Le cor-
ARA
eelet eft rliomboïdal , aplati , vêla , avec deux
poiius noiiâtres à la partie antérieure , Se deux
taches de la même couleur , courbées eu forme
de faucilles , à la partie poftérieurc. L'abdomen
eft ovale , velu , obfcur , avec des bords blan-
châtres , & une couleur noire à l'a baie.
Elle fe trouve en Suède.
ç>7. Araignée frontale.
Arasea froiitalis. Nos.
Aranea Goezcnii faltatoria nigrà , abdomine
ovato , fronte alba. Schrank. Enum. inf. auft.
n<*. nu.
Elle eft noire , mais la partie antérieure de la
tête elt blanche. L'abdomen eft ovale , & on y
remarque deux points enfoncés. Les pattes anté-
rieures fout un peu plus grolles & plus longues
que les autres. Celles-ci vont en diminuant ï'uc-
eellivemeiit de grollcur & de longueur.
Elle le trouve en Allemagne furies arbuftes.
SIXIEME FA M I L L E.
Araignées Crabes.
A R A K E JE CaNCROIDES.
CARACTER E.
Ne filant point de toi'es , mais attendant
leur proie , cachées foas des Heurs ou des
feuilles.
Les quatre partes ant Heures beaucoup
plus longues que les autres.
Yeux ;*"** *-••' en lunules , ou fur deux
lignes rran. ver laies , dont l'antérieure elt plus
ou moir^ courbe.
Cor^s fouvent aplati.
On a donné le nom de Crabe aux Araignées
de cette fumille , parce qu'elles ont dans leur fi-
gure & dans leur démarche quelque reifemblancc
avec les infectes mj'im onnus fous le nom de
Crabes. Leurs yeux nommés par M. Geoffroy , yeux
en lunules , font prefque figurés en croillant : il y
en a quatre au-devant de la tète , formant une
ligne tranfverCàlç un peu courbe , & quarre der-
ril e ceux-ci en ligne droite. Ces yeux font quel-
qj-rbis fui deux lignes parallèles prefque droites.
La longueur des partes diftinguent encore ces
Araig ijes de routes les autres; les quatre anté-
rieures font les plus longues , Se l'infecte les tient
prefque toujours érendues de côté dans une po-
il ion horizontale. Leur corps eft plus ou moins
aplati , Se la plupart des efpèces ont leur abdo-
men plat & triangulaire. La démarche de ces I
Araignées eft fort fingulière 5 elles ne marchent
ARA
22}
pas droit en avant, mais prefque toujours de côté,
a la manière des Crabes. Loi {"qu'elles avancent ou
qu'elles reculent, c'eft toujours fur une ligne plus
ou moins oblique. Elles ne coritruifent point de
toile pour attraper leur proie , & , incapables de
la iailir à la courfc, comme font les Araignées-
Loups , ou de s'élancer délais comme les Araignées-
Phalanges , elles font obligées d'employer la iule
pour fe la procurer. Elles fréquentent les arbres
Se les plantes; & elles fe tiennent ordinairement
cachées fous les fleurs ; lorfqu'un petit in fecte vient
s'y repofer pour y prendre fa nourriture , il y
trouve fouvent la mort : l'Araignée fort avec
célérité de fon embufeade , faifit fa proie & la
fuce à l'inltant. Ces Araignées filent toujours quel-
ques fils deftinés à les fourenir , lorfqu'alarmées
par la préfence de quelque oifeau ou de quel juc
redoutable Ichneumon , elles fè laifienr tomber
avec précipitation pour éviter le danger donr elles
font menacées. Elles renfermenr leurs œufs dans
une coque de foie qu'elles p.accnt dans une feuille
d'arbre ou de plante qu'elle, roulent enfuite & con-
tiennent par le moyen de quelques fils allez forts.
L'Araignée refte toujours a portée de fes œufs 6c
ne les abandonne jamais.
ESPÈCES.
98. Araignée verdâtre.
Aranca virefeem. Lin.
Aranea abiomine oblongo flavo-viridi , lineis la-
teralibus albis. Lin. Syft. nue. p. ifijtf. n° . 41.
— i'aun.fuec. n°. ion.
Aranea flavo-viri*.is , lauribus linea alba cinclis.
AB. Upf. i756. p. 38. b°. 8.
JONSTON. Inf. lab. 18. fig. 41.
Araignée filandre toute Verte d'un beau vetd
de gnunen , à ventre alongé , jaunâtre, Degeer.
Mém. tom. 7. p. ijr.no. 14./-/. \i. fig. 6.
Aruiiea viridiilima textoria viridis , abdomine
oblongo flavefeente. Dsg. ib.
Araaeus viridtf.fis. Clerck. Aran.fuec. p. 138.
pl. 6. tab. 4.
Aranea virefens. Schrank. Enum. inf. auft.
n'\ 1 108.
Cette Araignée eft un peu au-deltus de la gran-
deur moyenne. Ses yeux font placés fur deux lignes
tranfverfales , parallèles , mais dont l'antérieure
eft un peu courbe. Le corcelet eft verd , un peu
aplaci 8c bordé d'un jaune plus ou moins obfcur.
L'abdomen eft ovale , d'un jaune verdâtre , avec
une raie longitudinale jaune furies côtés, qui eft
une continuation de celle du corcelet. On voit au
milieu de la parrie fupérieure & antérieure de l'ab-
domen , une tache obfcure triangulaire formée par
des poils. Les pattes font -vertes avec leur extré-
mité brune ; elles ont quelques poils roides Se
noirs.
Degeer place cette Araignée parmi les filandières ;
1J doute cependant qu'elle appartienne à cette fa-
224
ARA
n'ayant pas eu occasion de voir fi elle file une toile.
Elle le trouve en Europe fur les arbres & les
plantes : elle renferme fes œufs dans une coque de
foie qu'elle place entre plufieurs feuilles qu'elle a
rapprochées & jointes par le moyen de quelques
fils allez forts.
99. Araignée citron.
Aran'eÀ citrea. Dec.
Aranea citrino lutca , pedibus quatuor poflkis
hrcvijjimis , abdomine utrinque fafeia ferruginea.
Geofe. Ir.f. tom. 1. pag. 6^z.n°. 1. pi. il. fig. 1.
L'Araignée citron. Geoff. ib.
Araignée -Crabe jaune citron jaune , à ventre
aplati & circulaire , avec une raie rouge de chaque
cote , 5: à quatre pattes poftérieures plus courtes.
Die. Mém. tom. y. p. 198. jo.pl. 18. fig. 17.
Araneus vatius. Clerck. Aran. fucc. p. 118. pi.
6. tab. j.
Schaeef. Icon. inf. tab. 19. fig. 15.
Cette Araignée eft de grandeur moyenne. Ses
yeux , placés comme dans l'efpèce précédente , font
petits, & paroiffent d'un rouge de feu dans l'infeéte
vivant. Le corcelet eft d'un jaune verdâtre , bordé
d'un jaune fauve. L'abdomen eft grand , large ,
aplati , prefque circulaire , d'un beau jaune citron ,
avec une raie longitudinale , rougeâtre , de chaque
cote. On voit au milieu de la partie fupérieure ,
quelques petits points enfoncés.
Le mâle , félon Degeer , diffère beaucoup de la
femelle que nous venons de décrire. Voici la del-
cription que ce célèbre naturalifte en donne. « Le
ventre , qui eft oyale , & un peu aplati en-deflus ,
eft d'un vert clair jaunâtre , marqué en-deifus de
deux bandes longitudinales découpées d'un brun
obfcur, & fes deux côtés font bordés tout autour
d'une bande de la même couleur brune noi-
râtre. Le corcelet eft encore du même brun ,
ayant en-deifiis une tache d'un vett clair; l'endroit
de la tête où fe trouvent les yeux , eft couleur de
briques : les bras , qui font terminés par un gros
bouton ovale & conique au bout, font encore du
même brun que le corcelet , & c'eft auffi la couleur
des pattes des deux premières paires , qui cependant
ont des taches d'un brun clair ; mais celles des
deux dernières paires font d'un vert livide , & elles
font très-courtes , au lieu que les quatre premières
pattes font fort longues , greffes & maflivcs , ce qui
donne un air fingulier à cet infecte. Quand il eft
effrayé , il retire Se replie fes pattes vers le corps &
fe met comme en peloton 5 mais d'ailleurs , quand
il repofe , il tient fes pattes antérieures très-éten-
dues vers les côtés s». ( Dec )
Cette efpèce fe ttouve fur les arbres & les plantes ,
dans route l'Europe.
100. Araignée rutale.
A^ranea viatica. Lin.
Aranea abdomine fubrotundo piano obtufio, pedibus
quatuor pofticis brevifflmis. Lin.. Syft. nat. 10 1 6.
£3. ••—faun, fuec. xoij-.
ARA
Aranea viatica. Fab. Spec. inf. 1. 538. 11.
Araignée a pattes de devant longues & arle-
quines. Geoef. Inf. tom. t. p. 641. 1.
Araignée-Crabe brune bordée , grife ou brune , à
ventre ovale & aplati , bordé d'une bande brune
obfcure, £c d'une ligne blanche. E>eg. Mém. t^m.j.
p. 301. 31. pi. 18. fig. 13.
Araneus Jubfufcus , minutijfimis oculis é vicia
purpura fi en tibus , tardipes & grefifu & figura cancro
marino non edeo dijjimilis. List. Aran. angl. p.
83. th. 19. fig. i9.
FRJSCH. Inf. y. p. 10. tab.ij.
Schaefe. Icon. inf. tab. 189. fig. 7.
Aranea viatica. Schrank. Enum. inf. auft. n°,
1 109.
Cette Araignée eft à-peu-près de la grandeur
de la précédente. Ses yeux , placés fur deux lignes
tranfverfales , dont l'antérieure eft un peu courbe ,
font noirs, petits, & de grandeur égale. Le cor-
celet eft d'un gris obfcur , rond & un peu aplati.
L'abdomen eft prefque ovale , un peu plus lare.6 à
la partie poftérieure que vers la bafe , les côtés
poftieurement formant deux angles obtus. Sa couleur
eft d'un jaune brun , obfcur , avec quelques taches
tranfverfales plus obfcures. Il y a , de chaque côté ,
une ligne blanchâtre , au-deffous de laquelle on eu
voit une noirâtre , un peu plus large. Les pattes
font noirâtres , avec des taches ou anneaux jau-
nâtres, obfcurs ; celles de la féconde paire font
longues , celles de la première & de la troifièmc
le (ont un peu moins ; celles de la quatrième font
allez courtes.
On trouve cette efpèce dans toute l'Europe, fur les
arbres & les plantes. On la voit marcher avec affez
de viteffe fur les côtés , ou en avant , & en arrière ,
fur une ligne oblique.
roi. Araignée tigrée.
Aranea Idvipes. Lin.
Aranea abdomine rhombeo deprejfo : pedibus tranf-
vcrfalibus extenfs variegatis. Lin. Syfl. nat. 103 I.
44. — Faun. fucc. 101 j.
Aranea Ixvipes. Fab. Sp. inf. 1. 539. 16.
Araignée-Crabe tigrée à ventre court & aplati ,
d'un blanc fale , à taches noires , à quatre pattes
poltérieures courtes. Deg. Mém. tom. 7. p. 301. n°.
yz.pl. 18. fig. zj.
Aramus margaritatus. Clerck. Aran. fuec, p.
ljo.pl. 6. tab. 3.
Cette efpèce reffcmble à la précédente pour la
forme & la grandeur. Ses yeux font noifs. Le cor-
celet eft prefque rond, un peu aplati, de couleur
verdâtre otfcure , avec deux taches latétales , cir-
culaires, noirâtres. L'abdomen eft aminci à fa bafe ,
& allez large vers la pointe ; il eft aplati , & de
couleur cendrée , avec des points & des taches irré-
gulières , noirâtres , qui le font paroîtte comme
tigré. Les pattes font d'une couleur cendrée , ver-
dâtre , avec des taches noirâtres. Leur longueur eft
dans
ARA
dan» les mêmes proportions de celles de l'efpèce
précédente.
Elle fe trouve en Europe.
loi. Araignée calicinc.
Aranea calicina. Lin.
Aranea abdominc globofo , pallido-flavefcentc.
Lin. Syft. nat. 1030. 4. — Faun. fuec. 1996.
Aranea KUinii. Scop. Ent. carn. 1099.
Elle eft de grandeur moyenne. Tout fon corps
eft d'une couleur fauve pâle. L'abdomen eft pref-
que aulTi large que long , arrondi à 'fon extrémité ,
un peu plus étroit à fa bafe, & d'une couleur plus
obfcure que le corps.
Elle le trouve en Europe , cachée fous diffé-
rentes fleurs , d'où elle failît les Mouches, quel-
ques efpèces d'Abeilles & autres petits infedtes qui
viennent y chercher leur nourriture.
103. Araignée hideufe.
Aranea horrida. Fab.
Aranea abdomine fubtriangulari , apice truncato
rttufo ; pedibus quatuor anticis longiorilus . Fab. Syft.
tnt.pag. WL.iP.-i.—Sp.inf.tom. l.p. 538.71°. 10.
Cette Araignée eft plus grande que les précé-
dentes. Ses yeux font figurés en lunule. Son corps
eft noirâtre. Le corcelet eft argenté , & terminé
tout autour par une ligne blanche. L'abdomen eft
triangulaire , étroit à fa bafe , large vers fon ex-
trémité , avec la pointe comme coupée. L'anus ,
placé fous l'abdomen , eft élevé & blanc. Les côtés
de l'abdomen font un peu raboteux. Les quatre
pattes antérieures font une fois plus longues que
les autres , d'une couleur noirâtre , avec des an-
neaux blancs fur les -jambes. Les quatre pattes
poftérieures font verdâtres.
Elle fe trouve dans les jardins de Léipfic.
104. Araignée Scorpion.
Aranea feorpiformis . Fab.
Aranea nigra , abdomine albicante : lineis duabus
nigris : pedibus quatuor anticis longijfimis. Fab.
Syft. ent. p. 438. n°. 14. — Sp. inf. tom. 1. p.
J4i. n°. 34.
Elle eft noire & petite. La partie antérieure de
la tète eft un peu roulîàtre. L'abdomen eft ovale ,
glabre , blanchâtre , avec deux lignes longitudi-
nales , noires , courtes & (innées. Les quatre pattes
antérieures font une fois plus longues que les autres ,
noires , avec des anneaux blancs. Les quatre pofté-
rieures font très-courtes & vertes. Cette Araignée
marche de côté.
Elle fe trouve dans les jardins de Léipfic.
105. Aratgnée jardinière.
Aranea horticola. Nob.
Aranea fufca , tkorace lineis quatuor obliquis
Jufcis ; abdomine tribus tranfverfis albis. Geoff.
Inf. tem. x. p. 645. n". 4.
L'Araignée brune à trois raies tranfverfes blanches
fur le ventre. Geoef. ib.
Hiftoire Naturelle , InfcHcs. Tome IV.
ARA
H2S
Aranea fafeiata. Fourc. Ent. par. pag. 531.
n". 4.
« Les quatre pattes de devant de cet infecte font
du double plus longues que les poftérieures. Son
corps eft brun & un peu velu. Son corcelet a quatre
lignes , qui naiiTcnt de fa pointe : les deux du mi-
lieu montent fur le milieu du corcelet , & s'é-
loignent l'une de l'autre proche la tète, & les deux
latérales vont obliquement chacune vers le bord du
corcelet. Le ventre eft brun , & depuis fon milieu
jufqu'àfa pointe , il eft orné de trois lignes blanches
tranfverfes & ondées. En-deflous , l'infede eft tout
brun ; fou ventre eft prefquc fphérique , & fes quatre
pattes poftérieures font moins brunes que celles de
devant «. ( Geoff. )
On trouve cette Araignée dans les jardins , aux
environs de Paris.
106. Araignée arlequinc.
Ara-nea variegata. Nob.
Aranea n.gra ; abdomine ferrugineojlavo , lineis
tranfverfis contiguis nigris , pedibus fufco ferruguuo-
que interfeelis. Geoff. Inf. tom. -L.p. 644. j.
L' Araignée à ventre roux rayé de noir & pattes
arlequinée?. Geoff. ib.
Aranea imcrfeHa. Fourc. Ent. par. pag. 3-31.
n°- y
« Son corcelet eft noir ; la couleur de fon ventre
eft d'un roux mêlé de jaune , & en-deflbus il eft
couvert de bu.ides noires tranfverfes , fort proches
l'une de l'autre, Se qui fe touchent au milieu. Ses
pattes , dont la troifième paire eft la plus courte ,
font entrecoupées d'anneaux bruns & roûgeâtres ,
comme un habit d'arlequin ». Geoff.
On trouve cette Araignée dans les champs , aux
environs de Paris
107. Araignée dorée.
Aranea inaurata. Nob.
Aranea rufo-aurata y ubdamine deprejfo , latiuf-
culo , apice fufeo. Nob.
Araneus p ai vus , fubrufus velut inaura tus , if fa,
alvi apice infufeata , Uvipes. List. Aran. angl.
p. if. tit )o.fig. 30.
Cette efpèceeft petite ; elle eft d'une couleur roux
foncé , avec un reflet doré , luifant. Ses yeux font
placés en ligne parabolique. L'abdomen eft large ,
aplati , plus étroit à la bafe que vers la pointe. Il
eft terminé vers l'anus par une couleur noirâtre.
Les pattes font velues , pâles , avec quelques taches
obfcures ; elles font de longueur moyenne ; les fé-
condes font les plus longues ; les premières le font
un peu moins ; les troifièmes font un peu plus
courtes que les premières j & enfin les quatrièmes
font les plus courtes.
On trouve cette Araignée , pendant l'été , cachée
fous des feuilles , dans les DuiiTons , Se fur les
plantes.
F f s
22$
ARA
108. Araignée flamboyante.
Aranea auréola. Clerck.
Aranea abdomine ovato fericeo , dorfo macula
lineijque duabus rufo-auratis. Nob.
Araneus aureolus. Clerck. Aran. fuet. p. 153.
pi. 4. tab. 9.
Clerck a donné la figure & la defeription de
cette efpèce A' Araignée & des trois fuivautes. Ses
yeux font placés fur deux lignes, dont l'antérieure
eft courbe. Les quatre yeux de la ligne courbe font
un peu plus petits rjue les autres. Le corcelet eft
ovale , légèrement convexe , foycux , d'un jaune
de feu au milieu , & un peu •blanchâtre vers les
bords. L'abdomen eft ovale , foyeux , avec une
tache noirâtre , cunéiforme , terminée tout
autour par une frange brillante , qui s'obfcurcit
un peu vers l'anus. On voit enfuite deux raies d'un
beau jaune, dont les bords extérieurs prennent un
rouge écarlatte. L'abdomen en-dcflous eft blan-
châtre , avec une ligne longitudinale , cendrée.
Elle fe trouve en Suède ,'au fommet des arbres ,
cachée fous des feuilles , dans une efpèce de nid ,
fait avec quelques fils lâches.
109. Araignée fourmillière.
Aranea formicina. Clerck.
Aranea jlavefcens y abdomine ovato, dorfo ma-
cula nigra albo cincia. Nob.
Araneus formicinus. Clerck. Aran.fuec.p. 134.
pi. e.fig. 1.
Les yeux de cette efpèce font placés comme ceux
de la précédente ; mais les deuK de l'extrémité de
la ligne antérieure font très-grands. Le corcelet eft
ovale , plat, d'un jaune de feu, avec quelques poils
blanchâtres. L'abdomen eft ovale, foyeux, à-peu-
près de la couleur du corcelet, avec une grande
tache noire , alongée , terminée en pointe des deux
côtés , & qui s'étend depuis la bafe jufqu'au milieu
de l'abdomen. Cette tache eft entourée d'une raie
blanche. Cette Araignée pond environ ccntceufs,pctits,
ronds & jaunes , qu'elle enferme dans une coque.
Elle fe trouve en Suède.
110. Araignée hupée.
Aranea criflata. Clerck.
Aranea abdomine fubrhombeo rugofo fufco , dorfo
macula nitida criflata. Nob.
Araneus criftatus. Clerck. Aran.fuec. p.i$6. pi.
6. tab. 6.
Cette Araignée a fes yeux à-peu-près comme
l'efpècc précédente. Le corcelet a une figure rhom-
boïdalc ; il eft aplati, d'un rouge obfcur , avec
deux raies blanchâtres , qui fe réunifient à fa partie
poftérieure. Ii eft couvert; d'un duvet ferré , parmi
lequel on apperçoir quelques poils noirs. L'abdomen
eft arrondi , rétréci à fa baie , obfcur, raboteux , ■
U couvert d'un léger duvet. On y voit au milieu
une grande tache d'une couleur jaunâtre , luifante ,
eu forme de crête de coq ; les côtés font rougsâcres.
Elle fe trouve en Suède.
ARA
111. Araignée rofe.
Aranea rofea. Clerck.
Aranea abdomine ovato luteo , dorfo lineis tribus
rubris. Nob.
Araneus rofeus. Clerck. Aran.fuec.p. î^y.pl.
6. tab. 7.
Cette jolie Araignée a fes yeux placés fur deux
lignes parallèles ; les deux de l'extrémité de la
ligne antérieure font beaucoup plus grands que les
fix autres. Le corcelet eft ovale, aplati, velu,
d'un jaune verdâtre , avec les bords jaunes. L'ab-
domen eft ovale , velu , d'un jaune de foufre ,
avec trois lignes longitudinales , rofes , dont l'une
au milieu , & une de chaque côté. Les antennules
& les pattes font verdâtres & couvertes de quelques
piquans noirs.
Elle fe trouve en Suède.
SEPTIEME FAMILLE.
Araignées Aquatiques.
A R A N E £ AtlUAIÏCm.
CARACTERE.
Loge hémifpliérique , arrêtée & fixée au
milieu des eaux.
Yeux %m% • prefque fur deux lignes pa-
rallèles.
Longueur refpeètive des pattes. Les pre-
mières , les quatrièmes , les fécondes & les
troificmes.
Nous ne connoiiTons qu'une feule Araignée de
cette famille , que l'on trouve dans les marais Se
les eaux dormantes de l'Europe. Peut-être qu'un
jour les pays étrangers nous en fourniront quelques
autres elpèces. Cette Araignée diffère fingulière-
ment des autres par fa manière de vivre : bien diffé-
rente de quelques efpèces dAraignées -Loups qui
courent fur la f urface de l'eau fans jamais y entrer ,
celle-ci conftruit , au milieu des eaux , un loge-
ment rempli d'air, fait la charte aux infectes aqua-
tiques , qu'elle faifit à la nage , & paffe l'hiver
enfermée dans cette loge. Ses yeux font placés fur
deux lignes prefquc parallèles. La longueur rcfpec-
tive des pattes eft dans l'ordre fuivant : les pre-
mières , les quatrièmes , les fécondes Se les troi-
fièmes.
ESPÈCES.
111. Araignée aquatique.
Aranea aquatica. Lin.
Aranea liyida y abdomine -ovato : llaea tranf;
ARA
verfa punSlifque duobus excavatis. Lin. Syfl. nat.
103 6. 39. —Faun. fucc. îoio.
Aranea aquatica/ù/îa ;abdomine ovato , cinereo :
dorfo fufco , punciis duobus imprcjfis. Fab. Syft. ent.
4}<5. 2.1. —Sp. inf 1. 541. 5 1.
Aranea aquatica tota fufca. Geofe. Inf corn. i.p.
644. n°. 7.
L'Araignée brune domcftiquc. Geoef. ib.
Araignée aquatique noire , ou d'un brun obfcur.
Dec Mém. tom. 7. pag. 303. nl\ 33. pi- '?•
fie- S- .
Aranea aquatica ntgra feu nigro fufca. Dec ib.
Clerck. aran. fuec. p. 143. pi. 6. tab. 8..
Cette Araignée eft allez grande. Ses yeux , au
nombre de huit , font noirâcres , & placés fur deux
lignes tranfverfales. On en voit quatre au milieu
de la partie antérieure de la tête , formant un quarré
inégal , les deux poftérieurs étant une fois plus gros
& un peu plus diftans l'un de l'autre que les deux
antérieurs ; il y en a deux autres de chaque côté
fur une ligne un peu oblique , dont l'antérieur
eft une fois plus petit que le poftéricur. Le corce-
let eft brun , un peu élevé , 6c prcfque femblablc
à celui des Araignées Loups. L'abdomen eft noirâtre ,
ovale , avec quelques rides aflez profondes , longi-
tudinales , tranfverfales Se courbées. On voit à l'a-
nus quatre mamelons , faillans & alongés , comme
dans les Araignées tapillières. Les tenailles font gran-
des Se très-fortes. Les pattes font afTez longues.
La forme de cette Araignée ne préfente rien de
Singulier ; parfaitement fcmblable à la plupart des
autres efpèces , elle n'eft remarquable que par fa
manière de vivre ; c'eft la feule Araignée parmi celles
que nous connoiflbns qui foit aquatique , c'eft-à
dire qui vive dans l'eau , Se non point à la furfacc ,
comme font quelques efpèces d'Araignées Loups.
Cependant, quoiqu'elle habite au milieu des eaux,
quoique l'eau paroifle d'abord être fon véritable
élément , elle ne peut fe parler d'air , Se elle pé-
riroit même bientôt , fi elle en étoit entièrement
privée.
Le* Araignées aquatiques conftruiïent dans les
marais & dans les eaux dormantes , à une plus ou
moins grande profondeur, une toile prefque hémif-
phérique , de la groffeur Se delà forme de la moitié
d'un œuf de Pigeon, d'un tiffualTez ferré, par le moyen
des fils de foie qu'elles font fortir de leur derrière.
Cette toile cft fufpendue, mais cependant, fixée
de tous les côtés par des fils longs Se très-forts ,
que Y Araignée attache aux plantes aquatiques qui
le trouvent à portée. Elle laine une ouverture en-
deflous, par ou elle peut entrer & fortir facilement.
C'eft là le logement que ces Araignées habitent ,
Se d'où elles fortent de tems en tems pour aller à
la chafle des infectes aquatiques , dont elles font
leur unique nourriture , Se pour venir quelquefois
à la furfacc de l'eau faire une nouvelle provilion
d'air. Lorfque l' Araignée à conftruit fa loge , il
lui refte encore quelque chofe à faire, c'eft de la
remplir d'air , qui lui eft fans doute abfolument
ARA
227
néecuaire pour refpirer. Voici comment elle exé-
cute ce travail. Lorsqu'elle cft plongée dans l'eau ,
elle eft toujours entourée d'une légère couche d'air
qui fc trouve arrêté par le duvet cotonneux qui
couvre fon corps , & qu'on apperçoit également fur
toutes les autres efpèces d'Araignées fi on les plonge
dans l'eau. Lorfque fa loge cft achevée, elle dé-
tache , par le moyen de les pattes , une partie de
cet air , & elle parvient à en former une petite
bulle , qui gagne auffi-tôt la voûte de fa loge ;
elle vient enfuite à la furfacc de l'eau faire une
nouvelle provilion d'air , qu'elle porte dans fa loge ,
& dont elle fe débarrane encore par le moyen de
fes pattes ; elle répète la même opération jufqu'a
ce qu'il y ait fufrtfamment d'air pour déplacer en-
tièrement l'eau qui occupoit l'intérieur de cette
loge. V Araignée s'y place la tête en bas , plongée
dans l'eau & le ventre hors de l'eau : lorfqu'ellc
fort , foit qu'elle vienne faire provision d'air , foit
qu'elle aille à la chane des infectes , elle nage tou-
jours dans une polïtion renverfée ; fon corps , don:
la couleur eft d'un brun noirâtre , paroît alors d'une
belle couleur argentée , comme s'il étoit enduit
de vif argent. Cette couleur n'eft due qu'à la couche
d'air que nous avons dit entourer fon corps.
Il n'eft pas douteux que l'air dont l'Araignée
aquatique remplit fa loge ne ferve à fa refpiration ;
mais nous ignorons quels font les organes extérieurs
par où cet air s'introduit dans fon corps. On fait
que prefque tous les autres infecles ont de petites
ouvertures latérales, nommées ftigmates , qui font
les organes extérieurs de la refpiration de "ces pe-
tits animaux , ainfi que le prouvent les expériences
de Svammcrdam , de Reaumur , Sec. mais les Arai-
gnées en font entièrement privées ; on ne voit point
de ftigmates à ces infedtes : on ne fait donc pas
précilement par où ils refpirent. Clerck & De-
gecr ont foupeonné que la refpiration des Arai-
gnées fe faifoit par l'anus « J'ai louvent vu , dit
. Degeer, eue ces Araignées fe placent à la fu-
perficie de l'eau, qu'elles y reftent comme fuf-
pendues , Se qu'alors elles tiennent une partie du
derrière hors de l'eau. Il y a apparence qu'elles
font cela pour refpirer l'air extérieur 3 il fe peut
qu'il y ait des ftigmates ou des ouvertures de ref-
piration au derrière , mais difficiles à découvrir.
M. Clerck a fait la même remarque , il les a vues
avancer le derrière de tems en tems hors de l'eau pour
refpirer J'air ; il croit même que les mamelons ou
fîlières font également les organes de la refpiration ;
mais comme il n'en donne aucune preuve décifive ,
on ne peut regarder fon opinion que comme une
fimple conjecture, fondée fur les apparences. Je
ne doute pas que l'Araignée ne refpire l'aie
quand elle tient ainfi le derrière au- demis de la
fuperficie de l'eau , mais j'ai peine à croire que
l'air feroit introduit dans les mamelons, qui femblent
uniquement deftinés a faire paner les fils de foie
' que l'Araignée file j je ne faurois concevoir que
îf î.
228
ARA
ce fcroicnten méme-tems des filièies& des organes
de la tefpiration ». ( tom. 7. pag. 30p.)
Mais les organes extérieuts de la refpiration des
Araignées ne peuvent-ils pas être placés à côté ou
entre les filières ? Nous favons qu'il n'eft aucun
infecte qui rcfpire par la bouche. L' Araignée n'a
point de lîigmates. L'efpèce aquatique tient conftam-
ment la tête plongée dans l'eau , tandis que l'abdo-
men feul eft placé dans la bulle d'air : n'eft-on pas
fondé à croire que l'Araignée introduit dans fon
corps l'air qui lui eft néceffaire par la feule ou-
verture qui fe trouve à l'abdomen r
Nous avons déjà dit que les Araignées terreftres
s'attaquent , fc tuent , & fe dévorent lorfqu'elles
fe rencontrent. On connoît aulli les précautions que
prend le mâle lorfqu'il veut approcher fa femelle.
L'auteur anonyme du Mémoire pour fervir à [hif-
toire des Araignées aquatiques , dit que les Arai-
gnées aquatiques font aufli cruelles que les autres ,
qu'il lésa vues s'entretuer étant enfermées enfemble
dans, la même boîte. Cependant , Clerck & Degeer
nous aflurenr le contraire. « Je renfermai , dit le
premier, dans un vafe rempli d'eau, dix femelles,
avec un mâle , le feul que je pus me procurer :
je m'attendois à le voir accoupler avec quelque
femelle , ou à être témoin du combat que ces petits
animaux fe livreroient entr'eux. Cependant, ils vé-
curent en paix , fans fe faire aucun mal , pendant
huit jours que je les lauTai enfemble fans leut donner
aucune nourriture ». {Aran.fuec. 148. )
Degeer a obfervé la même chofe. « Jamais , dit-
il , je* ne les ai vues fe tuer les unes les autres ,
quoique j'en eulle raffemblé plufieurs , tant mâles
que femelles , dans un même poudrier rempli d'eau;
j'ai feulement remarqué que quand elles fe ren-
controient dans l'eau, elles fe tarèrent mutuelle-
ment de leurs pattes , s'embraflant en quelque
forte , & cela de mâle à mâle , ou de femelle à
femelle ; elles ouvrirent bien en même tems
leurs redoutables ferres , de forte qu'à tout mo-
ment je m'attendai à les voir fe donner des coups
meurtriers , mais elles n'en firent rien : car
après s'être long-tems tâtées, elles fe féparèrent &
nagèrent chacune de fon côté ; au contraire , dès
que j'eus placé auprès d'elles quelqu'autre infecte
aquatique , elles s'en faifirent dans l'inftant & le
fucèrent. Elles paroilfent donc moins cruelles que
les Araignées terrellres». ( Mém. tom. 7. p. 308. )
HUITIÈME FAMILLE.
Araignées Mineuses.
C A R A C T E R £.
Nid cylindrique , creufé dans la terre, ta-
pifle d'une légère tôle, Si fermé par un
opercule qui s'ouvre par. un des côtés.
ARA
Pattes courtes , prefqu'égales : longueur
refyedive ; les quatrièmes, les premièies, les
fécondes &c les troifièmes.
Yeux . . .
M. l'abbé Sauvages a trouvé en Languedoc une
Araignée dont la manière de vivre eft tout-à-fait
fingulière : elle ne file point de toile pour attraper
fa proie ; mais elle fe fait une efpèce de terrier ,
ainn que les Araignées-Loups , avec cette diffé-
rence que le nid des Araignées Loups eft ouvert,
& que celui de l'efpèce qu'a découverte M. l'abbé
Sauvages, eft fermée par une efpèce d'opercule.
Brown , célèbre naturalifte anglois , avoit fait la
même découverte en Amérique. Il a décrit & fi-
guré une efpèce à' Araignée qui conftruit pareille-
ment fon nid dans la terre , en tapifle & confo-
hde les parois avec une toile , & en bouche l'ou-
verture par le moyen d'une porte qui fe ferme
d'elle-même comme par une efpèce de refTort. J'ai
eu deux fois occafion de voir dans la partie méri-
dionale de la Provence , aux ifles d'Hières & à
Saint-Tropès , un pareil nid dont la porte, faite
en terre , reffembloit à un cercle auquel on auroit
retranché une petite portion , elle étoit attachée à
l'un des côtés de l'ouverture du nid , & elle s'ou-
vroit Se fe fermoit comme une véritable porte.
Elle étoit ouverte lorfque je la vis , & je n'y trou^
vai point l'Araignée y elle étoit fans doute fortiè
pour aller à la chafle. Cette efpèce ne ferme vrai-
femblablement la porte que lorfqu'elle eft dans
fon terrier , & la lailfe ouverte lorfqu'elle en fort j
au lieu que celle que M. 1 abbé Sauvages a eu oc-
cafion d'obferver avoit toujours fa porte fermée.
L'Araignée du Languedoc diffère encore de celle
de la Provence , en ce que l'une conftruit fon nid
dans un terrain en pente ou coupé verticalement,
& l'autre dans un terrain horizontal. Celle que
Brown a trouvée en Amérique paroît aufït dif-
férer de celles d'Europe : voilà dohe trois efpèces
différentes A' Araignées - Mineufes. Mais , n'ayant
vu que le nid de l'une, Se M. Sauvages s'etant
plus attaché à faire connoirre les manœuvres de
celle qu'il a obfervée qu'a la décrire , nous ne
pouvons donner la defcii;nion que de celle que
Brown a fait connoître. Cependant avant de paffer
àladefcripcion de celle de l'Amérique , nous croyons
devoir rapporter les obfcrvations de M. l'abbé Sau-
vages , touchant celle du Languedoc.
Selon la defeription que M. l'abbé Sauvages a
donnée à l'Académie Royale des Sciences , de l'A-
raignée qu il a obfervée, il paroît qu'elle reflemble
beaucoup à celles des caves, elle en a la fotme ,
la couleur & le velouté ; fa tête eft de même ar-
mée de deux fortes pinces qui paroiflent être les
feuls inftrumens dont elle puifle fe fervir pour
creufer fon terrier ou fon habitation , & pour en
fabriquer la porte. Elle choifit ordinairement pour
établir cette habitation , un endroit où il ne fc
ARA
rencontre 'aucune herbe , un terrein en pente ou
à pic , pour que l'eau de la pluie ne puilic pas s'y
arrêter , & une terre forte , exempte de rochers
& de petites pierres. C'eft-là qu'elle fe creufe un
terrier ou boyau , d'un ou de deux pieds de pro-
fondeur , du même diamètre par-tout, & allez
lar^c pour qu'elle puiilc s'y mouvoir en liberté :
elle le tapille d'une toile adhérente à la terre , foit
pour éviter les éboulcmens , ou pour avoir des
priles pour grimper plus facilement, fou peut-être
encore pour fcntir du fond de fon trou , comme
on le verra dans la fuite , ce qui fc pallé à
l'entrée.
Mais où l'induftne de cette Araignée brille par-
ticulièrement , c'eft dans la fermeture qu'elle conf-
truit à l'entrée de fon terrier , & auquel elle fert
tout-à-la-fois de porte & de couverture ; cette
porte ou trappe cfb peut-être unique chez les in-
fectes; elle eft formée de différentes couches de
terre détrempées & liées cntr'elles par des fils ,
pour empêcher vraifeinblablement qu'elle ne fe
gerce, Se que fes parties ne fe féparent ; fon
contour eft parfaitement rond ; le deflus , qui eft
à fleur de terre , eft plat & raboteux , le dcfTous
convexe & uni ; de plus , il eft recouvert d'une toile
dont les fils font très -torts & le thfu ferré ; ce
font ces fils qui prolongés d'un côté du trou , y
attachent fortement la potte , & forment uue ef-
pèce de penture , au moyen de laquelle elle s'ou-
vre & fe ferme. Ce qu'il y a d'admirable , c'eft
que cette penture ou charnière eft toujours fixée
au bord le plus élevé de l'entrée, afin que la porte
retombe Se fe ferme par fa propre pefanteur, effet
qui eft encore facilité par l'inclinaifon du terrein
qu'elle choiiît. Telle eft encore l'adrefTe avec la-
quelle tout ceci eft fabriqué , que l'entrée forme
par fon évafement une cfpèce de feuillure , contre
laquelle la porte vient battre , n'ayant que le jeu
nécefTaire pour y entrer Se s'y appliquer exacte-
ment ; enfin le contour de la feuillure Si la par-
tie intérieure de la porte font fi bien formés, qu'on
dirait qu'ils ont été arrondis au compas.
Tant de précaution pour fermer l'entrée de fon
habitation , paroît indiquer que cette Araignée
craint la furprife de quelque ennemi ; il femblc
encore qu'elle ait voulu cacher fa demeure , car fa
porte n'a rien qui puifTe la faire diftinguer des en-
virons ; elle eft couverte d un enduit de terre d'une
couleur femblable , Si que l'infecte a LifTé rabo-
teux , à delfein fans doute , car il aurait pu Punir
comme l'intérieur ; le contour de la porte ne dé-
borde dans aucun endroit, & les joints en font
fi ferrés, qu ils ne donnent point de prife pour
la faifîr & pour la foulever. A tant de foins &
de travaux pout cacher fon habitation & pour
en fermer l'entrée , cette Araignée jouit encore une
adrelle Si une force lùigu'ièrcs , pour empêcher
qu'on en ouvre Ja porte.
Au premier inftant où M. l'abbé Sauvages la
découvrit , il n'eut rien de plus preflé que' d'en-
ARA
22p
foncer une épingle fous la porte de fon habita-
tion pour la foulcvcr -, mais il y trouva une rélîf-
tance qui l'étonna , c'étoit l'Araignée qui rcte-
noit cette porte avec une force qui le furprit extrê-
mement dans un (I petit animal; il ne fit qu'en-
tt'ouvrir la porte , il la vit le corps renverfé , ac-*
crachée par les jambes , d'un côté aux patois de
l'entrée du trou , de l'autre à la toile qui recouvre
le derrière de la portxf ; dans cette attitude qui
augmentoit* fa force , {'Araignée titoit la porte a
elle le plus qu'elle pouvoit , pendant que M. l'abbé
Sauvages tirait auffi de fon côté , de façon que
dans cette efpèce de combat , la porte s'ouvroit
& fe refermoit alternativement : l'Araignée bien
déterminée à ne pas céder , ne lâcha prife qu'à la
dernière extrémité , & lorfque M. Sauvages eue
entièrement foulevé la trappe ; alors elle fe pré-
cipita au fond de fon trou. Il a fouvent répété ce
jeu , & il a toujouts obfervé que l'Araignée ac-
courait fui le champ pour tenir tout fermé.
Cette promptitude à arriver à cette porte , ne
montre-t-ellc pas, comme nous l'avons dit, qae
par le moyen de la toile qui tapiflè fon habi-
tation, elle fent ou connoît du fond de fa de-
meure , tout ce qui fe pafTe vers l'entrée , comme
l' Araignée-FUeufe qui , par le moyen de fa toile ,
prolonge , fi cela le peut dire , fon fentiment à
une grande diftance d'elle ? Quoiqu'il en foit,
elle necefle défaire lagardeàcette porte, dès qu'elle
y entend ou fent la moindre choie , Si ce qui eft
vraiment fingulier , c'eft que , pourvu qu'elle fut
fermée, M. l'abbé Sauvages pouvoit travailler aux
environs , cerner la terre pour enlever une partie
du trou , fans que l'Araignée , frappée de cet
ébranlement ou du fracas qu'elle entendoit , & qui
la «îenaçoit d'une ruine prochaine , fongeât à aban-
donner fon pofte ; elle fe tenoit toujours collée
fur le derrière de la porte , Si M. Sauvages l'en-
Icvoir avec , fans prendre aucune précaution pour
l'empêcher de fuir.
Mais fi cc:te Araignée montre tant de force 3c
d'adrefTe pour défendre fes foyers , il n'en eft pas
de même quand on l'en a tirée , elle ne paroît plus
que languiflante , engourdie; & fi elle fait quelques
pas, ce n'eft qu'en chancelant. Cette circonftance ,
& quelques autres , ont fait penftr à M. l'abbé
Sauvages qu'elle pourrait bien être un infecte noc-
turne que la clarté du jour "bleflé , au moins 'ne
l'a-t-il jamais vu fortir de fon trou d'elle-même ;
& lorfqu'on l'expofe au jour , elle paroît être dans1
un élément étranger.
La manière fingulière dont cet infecte , fi dif-
féx t des autres Araignées , fe loge, infpire natu-
rellement la curiofité d'en favoir davantage fur fes
autres actions , comment il vit , comment il vient
à bout de fe fabriquer cette demeure , &c. mais
il faut attendre de nouvelles obfervations : jufqu'ici
quelques efforts qu'ait fait M. l'abbé Sauvages
pour conferver ces Araignées vivantes , il n'a pu
y réuflir , elles font toutes mortes malgré fes foins ,
ajo
ARA
ce qui l'a empêché de poflfler plus loin fes décou-
vertes fur leur manière de vivre ; il faudroit peut-
être pour parvenir à les mieux connoître , enlever
une portion tonfidérable de la terre qu'elles ha-
bitent , qu'on placcroit dans un jardin ; alors ,
comme on les aurait fous les yeux , on pourrait
plutôt découvrir leurs différentes manoeuvres ; au
relie , on trouve cette Araignée fur les bords des
chemins aux-environs de Montpellier , & c'eft-là
où M. l'abbé Sauvages l'a vue pour la première
fois; on la trouve aufli fur les berges de la pe-
tite rivière du Lez qui pafie auprès de la même
ville ; mais nous n'avons jufqu'a préfent aucune
connoiflanec qu'on l'ait découverte ailleurs , peut-
ctre cet infecte n'habite-t-il que les pays chauds ,
en ce cas il faudroit le chercher en Italie , en Ef-
pagne , &c. M. l'abbé Sauvages l'a appellée Arai-
gnée Maçonne , & ce nom lui convient alfez , mâ-
ç innant en quelque façon fa porte ; on pourrait
encore l'appeller Araignée - Mineufc , à caufe du
terrier ou boyau qu'elle fait fe creufer. Hijl. de
l'Acad. pag. 2.6,
ESPÈCES.
il 5. Araignée reclufe.
Aranea nidulans. Fab.
Aranea atra nitida , abdomine hirio nigro. Fab,
Mant. inf. tom. 1. pag. 343. n°. j.
Tarantula major fubhirfuta , fab terra nidulans.
Broww. Hift. nat. ofjam. tab. 44. fig. 3.
Cette cfpèce eft allez grande , elle eft très-noire
& luilante. Les yeux font placés fur deux lignes
parallèles , mais les deux du milieu de la rangée
inférieure font un peu plus diftans que dans les
autres efpèces. Le corcelet eft allez grand; on y
remarque au milieu une imprcflïon en forme de
croiflant. L'abdomen eft ovale , renflé , velu, d'un
noir moins luifant que le corcelet. La longueur des
huit pattes eft prefquc égale.
Elle fc trouve à la Jamaïque , aux Antilles &
dans les ifles de l'Amérique méridionale.
Cette Araignée creufe dans les endroits pierreux ,
fuivant les obfervations de Brown , un trou cylin-
drique qu'elle tapiiTe intérieurement de fils , &
dont elle bouche l'ouverture par une efpèce d'o-
percule ou de porte qui tient fi fortement à ces
fils que toutes les fois qu'elle eft forcée de s'ou-
vrir , elle eft auilïtôt remife dans fa pofition ordi-
naire par les liens qui la fixent. La piquure de cet
infecte caufe une douleur très-vive pendant plu-
ficurs heures , accompagnée même quelquefois de
la fièvre Se du délire ; mais on eft bientôt foulage ,
foit par les fudorifiques ordinaires , foit par les
liqueurs fpiritueufes , telles que le tafia , le rum ,
ainfi que le pratiquent les nègres qui en font fou-
veut mordus. Ils s'endorment, fuent un peu & fe
trouvent entièrement remis à leur réveil.
M. de Badier, habitant de la Guadeloupe, natura-
lifte trè6-wftruit , a eu fouvent occafion de voir
ARA
dans ce pays l'Araignée que r.ous venons de dé-
crire; mais fes obfervations ne font point conformes
à celles de Brown. Il l'a trouvée dans les terreins
argilleux , en pente très-douce. L'opercule étoit
fixée à la partie la plus élevée du trou , par une
cfpèce de charnière en foie , & elle fe fermoit par
l'on propre poids. L' Araignée retirée de fou nid ne
faifoit aucun mouvement, & fcmblable à celle du
Languedoc , elle paroifloit languiifante & comme
engourdie. M. de Badier l'a tenue très-long-tems dans
fa main fans jamais avoir été mordu.
Efpeces dont nous ignorons la manière de vivre.
114. Araignée fulfurcufe.
Aranea futpkurea. Nob.
Aranea pallide rojca ; abdomine ovato fulphu-
reo : pedibus elongaiis , apice fufeis. Nob.
Cette efpèce eft allez grande. Ses yeux font placés
prefquc fur deux lignes. On en voit quatre au
milieu , formant un quarré inégal , 8c deux latéraux
fur une ligne oblique. Le corcelet eft d'une cou-
leur rofe très-pâle ; il eft un peu aplati & figuré
en coeur. L'abdomen eft ovale, d'un jaune clair 5c
foycux. Les pattes font longues, de la couleur du
corcelet, avec leur extrémité obfcure.
Elle a été trouvéç à la Guadeloupe par M. de
Badier,
nj. Araignée bicolor.
Aranea bicolor. Nob.
Aranea tkorace rubro fericeo ; abdomine ovato
rufo , dorfo punciis quatuor nigris imprcjfts. Nob.
Elle eft de grandeur moyenne. Ses yeux , au
nombre de huit , font placés comme ceux des deux
premières familles ; il y en a quatre au milieu
en quarré , & deux latéraux fur une ligne oblique.
Le corcelet eft rouge , mais couvert d'un léger duvet
blanchâtre , foyeux. L'abdomen eft ovale , rouf-
fâtre, avec quatre points noirs au milieu de fa
partie fupérieure , difpofés en quarré. Les anten-
nules font verdâtres. Les pattes font allez longues ,
d'un jaune pâle , avec la bafe des cuilles 8c les tarfes
noirâtres.
Elle a été trouvée à la Guadeloupe , par M. de
Badier , entre plufieurs feuilles rapprochées. Je la
crois de la première ou de la féconde famille.
Efpeces décrites par le chevalier Linné , dont
nous ignorons la manière de vivre.
\i6. Araignée chafleufe.
Aranea venatoria. Lin.
Aranea fubhirfuta , thorace orbiculato convexo ;
abdomine ovato magnitudine thoracis. Lin. Syft.
nat. p. 1035. 72°. 3 ;.
Aranea venatoria thorace orbiculato glabro , atro ;
abdomine ovato pubefeente fufeo. Fab. Syft. ent.
p. 439. n°. 39. —Spec. inf. tom. 1. pag. j4*.
«°- Si-
ARA
Gronov. Zooph. z. p. 117. n°. 958.
Merian. Surin, lab. 18. fig. I. 1.
Tarantula rufefccns major ventre minori , artî-
culis pcnultimis ungulatis. BROWN. Hift. ofjam.
tai. 44. fig. i.
Les yeux font grands ; le coreelet cft prefque
rond , convexe , grand , Iillc , fipué longitudinalc-
ment , prcfqùc tronqué à fa partie antérieure , &
un peu plus large à fa partie poftéricurc. L'abdo-
men cft ovale , légèrement velu , de la grandeur
du coreelet. Les antcnnules font artez grolles , &
de la longueur du corcelcr. Les pattes font minces ,
prcfquc trois fois plus longues que le corps , pretque
égales , couvertes de quelques poils, Se terminées
par deux ongles. La couleur de tout le corps cft
noirâtre.
Elle fe trouve dans l'Amérique méridionale. Nous
la croyons de la première famille.
117. Araignée réticulée.
Aranea rcticu'ata. Lin.
Aranea exalbida y abdomine g/obofo reticulato
fupra purpurafeente fnfco nebulofo. Lin. Faun. fuec.
éd. 1. p. jji. 72°. 1111. éd. 1. n°. 199$. — Syft-
nat. p. 1030.' n°. 1.
Le corps de cette Araignée eft blanchâtre. Le
coreelet cft livide , avec une tache oblongue noi-
râtre , à la partie poftéricure , & un point de la
même couleur de enaque côté. L'abdomen eft glo-
buleux , légèrement réticulé, blanchâtre, avec des
veines noirâtres. Les côtés font d'une couleur pur-
purine , obfcurc. Les pattes ont des taches noires.
Elle fe trouve dans les jardins de Suède.
118. Araignée mouchetée.
Aranea ocio puncîata. Lin.
Aranea abdomine fubrotundo fiavo ; ftigmatibus
utrinque quatuor nigris , ano rufo. Lin. Syft. nat.
p. lojo. n". j.
Aranea 080 puncîata. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. moi.
Le corps de cette Araignée eft pâle. L'abdomen
eft prefque rond , de couleur jaune , avec quatre
points noirs de chaque côté , comme quatre ftig-
mates. L'anus eft roux. Linné dit que cette efpèce
conftruit une toile horizontale ; & celle que M.
Schrank a obfervée conftruit une toile perpendicu-
laire contre les fenêtres.
Elle fe trouve en Suède, en Allemagne.
119. Araignée des rofeaux.
Aranea arundinacea. Lin.
Aranea abdomii.e fubglobofo albo y maculis dilate
fufeis. Lin. Faun. fuec. éd. 1. 1145. éd. 1. i^yS.
Syft. nat. p. 103]. n'\-j.
Cette cfpèce eft une des plus petites de fon
genre. L'abdomen cft prefque globuleux, blanc, avec
des taches noirâtres , très -diftinétes. Le coreelet
eft livide ou grisâtre. La tête cn-deiïus eft blan-
châtre.
ARA
231
Elle fe trouve en Suède , dans Us parmiï ulcs des
rofeaux.
110. Araignée à trois lignes.
Aranea trilineata. Lin.
Aranea abdomine ovato albido : lineis tribut [on.-
gitudinalibus punciorum nigricantium. Lin. Faim,
fuec. éd. 1. n°. 1110. éd. 1. n° 1001. Syft. nat.
p. IOjI. fi°. 10.
Nous fup^onnons que cette efpèce cft la même
que celle que nous avons déjà rapportée dans la
féconde famille , fous le nom à'Araignée-raiée. Le
coreelet de cette efpèce cft livide avec une ligne
longitudinale & les côtés noirs. L'abdomen jft
ovale , blanchâtre , avec trois rangées longitudi-
nales de points noirs.
Elle fe trouve en Suède , dans les bois humides.
m. Araignée à raies purpurines.
Arase a quadrilineata. Li.y.
Aranea abdomine fub rotundo fîavo : pltnllis
quatuor Uncaque utrinque purpurafeentibus. Lin. Syft.
nat. pag. 1051. n°. 13.
Elle eft de grandeur moyenne. Son corps cft
livide , tranfparenr. La partie antérieure de la tête
eft jaune. L'abdomen eft d'un jaune pâle ; on y
voit au milieu de la partie fupétieure quatre points
purpurins, formant un quarré , & une raie reftu-
gineufe purpurine de chaque côté qui ne va pas
d'un bout à l'autre de l'abdomen.
Elle fe trouve en Suède.
m. Araignée patte-fauve.
Aranea rufipes. Lin.
Aranea thorace nigro , abdomine fufco , pedibus
rufis. Lin. Faun. fuec. éd. I. n°. 1:50. éd. 1. n".
1009. Syft. nat. p. 1054. n°. lô.
Elle eft de grandeur moyenne. Le coreelet cft
noir ; l'abdomen eft noirâtre , & les pattes Ion:
fauves.
Elle fe- trouve en Europe , fur l'Orcie.
ixj. Araignée Hibou.
Araxea nociurna. Lin.
Aranea nigra : abdomine punciis duobus alnis :
baftlunula alba. Lin. Faun. fuec. éd. 1. 1135. éd. 1.
ioio. Syft. nat. p. 1034. 2.1.
Schrank. Enum. inf. auft. n°. 1036.
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. Tout fon
corps eft noir , on voit à la partie fupéricure de
l'abdomen , un point blanchâtre de chaque coté ,
peu apparent , & une tache en croiilant a la partie
antérieure. L'anus eft taillant & comprimé
Linné aobfervéque cette efpèce eft agile pendant
la nuit , tandis qu'elle refte tranquille pendant le
jour.
Elle fe trouve en Europe.
124. Araicnée à points enfoncés.
Aranea fex puncîata Lin.
Aranea abdomine qblongo ; punciorum exca-vt-
2J2
ARA
torum paribus tribus. Lin. Syft.nat. 1034. n". 14.
Faun. fuec. éd. I. «*. 1135. éd. t. n°. 1013.
Aranea fex puntlata. Fab. 5y/. ent. p. 436.
*°. i|. — Sp. inf. tom. I. J>. 541, *«". 3J.
Aranea fex puntlata. Schranck. Enum. inf.
auft. n°. Il 00.
Cette Araignée eft a(Tez grande. Son corcelet
eft cendré. L'abdomen eft ovale-oblong, aminci,
couvert de poils glauques , Se de quelques autres
noirs. On apperçoit a fa partie fupérieure trois
paires de points enfoncés.
Elle fe trouve en Europe , dans les bois , entre
l'écorce des pins.
115. Araignée jaune.
A&^nea flavijfuna. Lin.
Aranea abdominc oblongo flavijjimo hvi. Lin.
Syfl. nat. p. 1054. n°. z$. — Muf. Lad. Ulr.
42.8. 1.
Les yeux de cette jolie Araignée font très-rap-
prochés. Le corcelet eft glabre & fauve. L'abdo-
men eft jaune, alongé Se lifte. Les pattes font longues,
glabres Se jaunes.
Elle fe trouve en Egypte.
12.6. Araignée bimaculée.
Aranea bimaculata. Lin.
Aranea abdomine fubrotundo caftaneo : punclis
duobus albis. Lin. Syft. nat. p. 1034. n°. z6.
Elle eft très-petite. Tout fon corps eft d'une
couleur brune ou briquetée-obfcure. L'abdomen eft
ovale , un peu aplati , inégal , avec deux taches
blanches, dont l'antérieure un peu plus grande que
l'autre , eft ftrmée de deux points joints enfemble ;
la féconde , un peu plus petite , eft également
formée par la réunion de deux points blancs.
Elle fe trouve en Europe.
117. Araignée oculée.
Aranea ocellata. Lin.
Aranea femoribus ocellis tribus geminatis. Lin.
Syft. nat. 103 5-, 34.
Cette Araignée eft à peu-près de la grandeur
de la Tarentule. Tout fon corps eft pâle. Le mi-
lieu de la partie fupérieure du corcelet eft mar-
qué d'une double tache noire afTez grande. On
voit une tache de la même couleur à l'endroit où
font placés les yeux. L'abdomen eft pâle, nébu-
leux , avec une tache annulaire noire. On voit fur
chaque cuifle trois taches doubles , blanches , ocu-
lées , & quelques-unes fur les jambes.
Elle fe trouve à la Chine.
118. Araignée épine-mobile.
Aranea fpinimobilis. Lin.
Aranea crurum fpinis mobilibus nigris. Lin. Syft.
nat. p. 1034. n°. 31.
Albin. Aran. fig. 169.
Elle eft de la grandeur de Y Araignée Aviculaire.
Le .porcelet eft ferrugineux , prefque ovale , un, peu
ARA
plu» large a fa partie poftérieure ; il eft convexe
Se nud à la partie fupérieure. L'abdomen eft prefque
arrondi , d'un jaune brun , avec quatre rangées de
points noirs en-defious. Les jambes Se les tarfes
font fimples , mais les cuhTes font couvertes de
quelques piquans droits, noirs, luifans, mobiles.
La couleur des cuiftes eft ferrugineufe.
Elle fe trouve à Surinam.
Efpcces décrites par M. Fabricius , dont nous igno-
rons la manière de vivre.
Yeux ::::
129. Araignée longïmane.
Aranea longimana. Fab.
Aranea abdomine longo cylindrico f'.fco , pedi-
bus anticis longijfimis. Fab. Spec. inf. tom. 1.
P- V6- ""■ ?" .
Elle eft d'une couleur ferrugineufe , noirâtre.
L'abdomen eft cylindrique , alongé , légèrement
velu , noirâtre. Les mandibules tont alongées , cy-
lindriques , armées d'un fort crochet. Les pattes,
antérieures font très-longues, & celles de la troi-
sième paire font très-courtes.
Elle fe trouve à Cayennc.
Nota. Je crois que cette efpèce appartient à la
première ou à la féconde famille.
130. Araignée lobée.
Aranea lobata. Pallas.
Aranea abdomine ovato lobato albo , apice li-
neis geminatis fufeis. Fab. Spec. inf. tom. 1.
p. j;6. 71°. 2.
Pallas. Spicil. Zoolog. fafe. 9. p. 46. tab, j.
fig- *4- &.IJ-
Araneoides capenfis. Petiv. Gaçoph. tab. iz.
fig- » I ?
Elle eft à peù-près de la grandeur de l'Araignée
Porte- croix. Les yeux font noirs & placés comme
ceux des deux premières familles ; c'eft-à-dire , qu'il
y en a quatre au milieu formant un quarré & deux
latéraux fur une ligne un peu oblique. La pre-
mière pièce des mandibules eft prefque ovale, gri-
sâtre , coupée obliquement à fon extrémité , & mu-
nie de deux rangées de dents noires ; la féconde
pièce eft noire , Se vient s'enchâder entre les deux
rangées de dents. Le corcelet eft aplati , ovale ,
velu poftérieurement ; il eft noirâtre , mais les
côtés & la partie voifîne des yeux font gris. L'ab-
domen a la figure d'un fphéroïde aplati ; il paroît
fertile , fa bâte étant relevée & s' avançant fur le
corcelet ; les côtés ont trois élévations aflez grofles
& arrondies : on voit à fa partie fupérieure trois
imprefllons tranfverfales ou filions larges , qui ré-
pondent à chaque lobe , & qui font marqués
chacun de trois points enfoncés. Sa couleur eft
blanche entre les Allons , mais il y a vers l'extré-
mité deux paires de lignes noirâttes : le deflous
eft tacheté de blanc au milieu. Les pattes font noi-
râtres avec des anneaux erisâtres.
Elle
ARA
Elle fe trouve Elle a éc4 décrite par
M. Pallas , d'après un individu confervé au Mu-
feum de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Je crois
qu'elle eft de la première famille.
. III. Araignée cachée.
Aranea latens. Fab
Aranea atra abdomine cinerajeente : linca dor-
fali atra, interrupta. Fab. Syfl. ent. p. 43Z. n". 3.
— Sp. inf tom. 1. p. f!7- «"• $•
Cette Araignée 'c!i petite. La tète & le corcelct
font noirs & légèrement velus. L'abdomen eft
ovale , relevé en bo.'Ie vers la baie , couvert d'un
duvet cotoueux cendre , avec une ligne lôpgitudi-
nale noire, interrompue, un peu plus large eu ar-
rière qu'en devant. Les pattes font noires.
Ou la trouve en Angleterre. Elle fc tient ca-
chée fous un petit réléau tendu à la partie fupé-
ricurc d'une feuille.
Nous croyons que cette efpèce appartient à la
première ou à la féconde famille.
Iji. Araignée notée.
Aranea fignata. Fab.
Atar.ea virefeens , tkoiacis lateribus abdomi-
nijquc lincis duabus nigris. Fab. Gen. inf. p. 149.
Sp inf. tom. 1. /VJ37. n". 6.
Cette efpèce cil petite ; fa tète e(l verdâcre &
parfemée de points imperceptibles , noirs. Le cor-
celet cfl verdàtrc , Se bordé d'une large raie noire.
L'abdomen cfl globuleux , verdâtre , avec une raie
noire de chaqu e côté , qui ne parvient ni à la
bafe, ni à ''ex'.emité de l'abdomen. Les mamelons
font failians. Les pattes font verdâtres , avec quel-
ques points noirs.
Elle fe ter uve dans les bois , à Kiell. •
Nota. Cette Araignée appartient peut-être à la
troiiïème fanrlle.
133. Araignée enfanglantec.
As. axe a maclans. FaB.
Aranea abdomine ovato , atro ; linea dorfali coc-
cinea. Fab. Syft. ent. p. 431.^°. 4. — Sp.inf. tom.
t. p. 537. n°. 7^
Cette Araignée eil petite. La tête , le corcelet
& les pattes font noirâtres. L'abdomen eft très-
noir , prefque globuleux , avec une ligne longitu-
dinale, d'un rouge d'écarlate , au milieu de fa partie
fupérieure. M. Fabricius dit en avoir vu une autre
parfaitement femblablc , un peu plus grande , &
dont l'abdomen avoit deux paires de points & l'anus
rouges , au lieu de la ligne longitudinale.
Elle le trouve en Amérique.
M. de Badier m'en a communiqué une , trouvée
à la Guadeloupe, dont tout le corps étoit d'un
beau noir. L'abdomen étoit globuleux , avec quatre
taches d'un beau rouge } favoir , une petite au
milieu , une oblongue vers l'extrémité , 8c deux
autres vers l'anus.
Hiftoire Naturelle , Infectes. Tome IV.
ARA
233
1 34. Araignée nègre.
Aranea nigrita. Fab.
Aranea atra ; abdomine fubtus punciis duobus
teftaceis. Fab. Syft. ent. p. 43t. n°. j. — Sp. inf.
tom. 1. p. J37. n". 8.
Elle elt de grandeur moyenne. Son corps cfl
noir, glabre & luifant; on voit, à la partie in-
férieure de l'abdomen , vers la bâte , deux points
d'un rouge briqueté. L'extrémité des pattes eft pâle.
Elle fe trouve à Drefdc.
Yeux . ::: .
13 y. Araignée globuleufe.
Aranea globulofa. Fab.
Aranea nigra ; abdominis lateribus fangu.ir.ci s .
Fab. Syft. cru. p. 431. r.°. 6. — Sp. inf. tom. 1. p.
Si7.n°.9.
Tout le corps de cette petite Araignée eft noir.
L'abdomen cfl globuleux ; les côtés font d'un rouge
languin ; le milieu eft noir & coupé par une bande
interrompue , blanche.
Elle fe trouve dans les prairies dç Léipiîc.
Yeux :*."'.
i;6. Araignée larronnefTc.
Aranea latro. Fab.
Aranea tkoracc villofo cinereo ; abdomine ovate
atro ferruginco maculato. Fab. Sp. inf. tom. p. 1.
538. n". 11.
Cette Araignée eft grande. Sa bouche eft pâle.
Le corcelet eft pâle , ovale , légèrement velu Si
cendré. L'abdomen eft ovale , noir , avec des radies
ferrugineufes. Les pattes font noires Se les cuillcs
pâles.
Elie fe trouve en Amérique. ,
137. Araignée dorfale.
Aranea dorfata. Fab.
Aranea abdomine dorfo fufco.V ab. Gen. infmant.
p. 149. — Sp. inf. tom. \.p. yjj.n0. 14.
Elle eft petite. La tête, le corcelet & les pattes
font verts Se fans taches. L'abdomen eft ovale ,
pâle en-deflous , noirâtre en-defl'us.
Elle fe trouve à Kiell , dans les bois.
138. Araignée trident.
AR-iNE.itricufpidata. Fab.
Aranea virefeens : abdomine albo : ano rufefeente.
Fab. Syft. ent. p. 435. n°. 9. — Sp. inf. tom. i.p.
539. »o. 17. -
La tête , le corcelet Se les pattes de cette Arai-
gnée font verdâtres. Les yeux, Se fur-tout les la-
téraux font faillans. L'abdomen eft ovale , blanc ,
avec l'anus raboteux Se roufsâtre : on voit , à la
partie fupérieuic de l'abdomen , une ligne longitu
dinale , courte , & deux latérales , obliques , roufles ,
qui fe réunifient prefque an milieu de l'abdomen.
Elle fc trouve à Leiplïc,
G 2
254
Yeux
ARA
ï$j. Afatgnie argentée.
Aranea argentata. Fab.
Aranea abdomine albo , pofiiee fufco ,• ambitu
fcx dentato. Fab. Syft. ent. p. 433. n°. 10. — Sp.
inf. tom. 1. p. J39. «°. 18.
Cette efpèce eft grande. Le corcelet eft légére-
ment cotoncux & d'un blanc argenté. L'abdomen
eft prefque ovale , blanc à fa partie antérieure ,
noirâtre, avec deux points blancs à fa partie pos-
térieure. Le bord eft armé de chaque côté de trois
fortes dents. Les pattes font pâles, avec des anneaux
noirâtres.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
Yeux *.::.•
140. Araignée trimouchetée.
■Aranea triguttata. Fab.
Aranea flavefeens ; abdomine nigro : maculis tri-
bus albis. Fab. Syft. ent. pag. 436. n°. 13. — Sp.
inf. tom. I. p. J41. 72°, 33.
Cette Araignée eft petite. La tête & le corcelet
font jaunâtres & fans taches. L'abdomen eft ovale ,
un peu rétréci à fa pointe , prefcjue foyeux , noi-
râtre , avec trois points blancs vers le milieu de
fa partie fupérieure , qui forment comme une bande.
Les pattes font jaunes ; celles de la troifième paire
font les plus courtes.
Elle a été prife, en Alface, pendant l'automne ,
fur les feuilles du Laurier-Tin. ( Viburnum-Tin-
nus ).
j'41. Araignée bourreau.
Aranea carnifex. Fab.
Aranea ferruginea ; abdomine cinereo : linea
dorfali fufea. Fab. Syft. ent. p. 436. n°. 16.— Sp.
inf. tom. I. p. 543 . n°. 3 e.
Cette efpèce eft de grandeur moyenne. La tète
eft ferrugineufe , avec les mandibules noires. Le
corcelet eft glabre , lilk , ferrugineux , avec les
bords jaunâtres. L'abdomen eft prefque globuleux ,
cendré , avec une raie longitudinale , noirâtre , à
fa partie fupérieure : on voit en-deflbus , vers la
bafe , une tache jaune de chaque côté. Les pattes
font pâles.
Elle fe trouve en Angleterre.
Yeux : * ' :
141. Araignée comprimée.
Aranea dorfalis. Fab.
Aranea atra , thorace linea dorfali alba. Fab.
Syft. ent. p. 457. n". 31. — Sp. inf. tom. I, pag.
/44. b°. 41.
Elle eft petite & noire. Le corce'et eft comprimé ,
k on y voit une ligne longitudinale , blanche. L'ab- '.
ARA
domen eft ovale , noir, un peu blanchâtre à fa bafe.
Les pattes (ont livides.
Elle fc trouve en Angleterre.
143. Araignée pubère.
Aranea pubefeens. Fab.
Aranea abdomine ovato , fufco : maculis quatuor
cinereis , pofticis majoribus. Fab. Syft. ent. p. 438.
n°. 33. — Sp. inf. tom. I. p. J44. n°. 43.
Elle eft de grandeur moyenne. Son corps eft noi-
râtre , couvert- d'un léger duvet, & mélangé de
couleur cendrée. L'abdomen eft ovale , noirâtre
en-deflus , avec quatre taches cendrées , diftinctes ,
dont les deux poftérieures font les plus grandes. Les
antennules font velues. Les yeux de la féconde paire
font très-petits.
Elle fe trouve à Léipfîc.
Nota. Je foupçpnne que cette efpèce & la pré-
cédente appartiennent à la cinquième famille, &
que la dernière ne diffère pas peut- être de l'Araignée
des troncs.
Yeux •::•
144. Araignée myope.
Aranea myopa. Fab.
Aranea virefeens : abdominis dorfo late fangui-
nco. Fab. Gen. inf. mant.p. lyo. — Sp. inf. tom.\.
p. J4j. ri°. 47.
M. Fabricius place cette Araignée dans la famille
de celles qui n'ont que fix yeux ; ce qui joint aux
mamelons , qui font très-apparens , nous porte à
croire qu'elle appartient à la troifième famille. La
tête & le corcelet font d'un vert pâle. Le bout des
mandibules eft noir , & le corcelet a deux lignes
longitudinales , obfcures. L'abdomen eft ovale ,
couvert d'un léger duvet, d'un -rouge de fang ,
avec quelques points noirs en-deffus , & les côtés
jaunâtres, fans points. Le bout des mamelons eft
noir. Les pattes font longues, vêrdâtres. L'extré-
mité des jambes antérieures feulement eft noire.
Elle fe trouve à Kiell.
145. Araignée longue-patte.
Aranea longipes. Fab.
Aranea atra abdomine cylindrico fufco, punclis fex
impreffis , pedilus longiftimis. Fab. Sp. inf.com. 1.
p. J4J. n°. 48.
Le corps de cette Araignée eft grand & noir.
Les mandibules (ont dentées , & terminées par un
onglet. Les antennules font ferrugineufes à leur
bafe , & noires à leur pointe. L'abdomen eft cy-
lindrique , noirâtre a avec trois paires de points en-
foncés , à fa partie fupérieure. Les pattes , Se fur-
tout les antérieures , font alongées & noires.
Elle fe trouve aux terres aultrales.
146. Araignée pinnée.
Aransa fcopulorum, Fai.
ARA
Aranea abdomine fufco , linea dorfali pinnata
clba. Fab. Iur. norw. d. 3. augufi. — Sp. inf. 1.
Elle eft de grandeur moyenne. La tête eft noire ,
luifante , fans taches. Les mandibules font grandes
& très-noires. Les yeux font feulement au nombre
de (tx , 8c très-rapprochés les uns des autres. L'ab-
domen eft terminé en pointe : on y voit tout le
long de fa partie fupéricure une ligne blanche ,
pinnéc. Les parcs font d'un rouge de briques ,
avec quelques bandes noirâtres.
Elle a été trouvée en Norwège.
147. Araignée rameufe.
Aranea lufca. Fab.
Aranea pallida ; abdomine argenuo , ineis ra-
mofis nigris. Fab. Syft. ent. p. 439. n". 37. — -Sp.
inf. t. 1. p. J46. n°. yi.
La tète & le corcelet de cette Araignée font d'une
couleur briquette , pâle. L'abdomen eft oblong ,
argenté , avec une ligne longitudinale , noire , bran-
chue , à fa partie iupérieure , & une plus grande
à trois crochets, &dela même couleur , de chaque
côté. L'anus eft faillant , conique Se noix. Les pattes
font aflez longues , Se d'une couleur briquecée ,
pâle.
Elle fe trouve fur la côte de CoromandeL
Yeux...
148. Araignée fanglante.
Aranea cruencata. Fab.
Aranea atra y abdomine fafeia bafeos flava , pec-
tore fanguineo. Fab. Syfl. entom. pa%. 439. n". 38.
—Spec. inf. tom. l. pag. 546. n°. fi.
Elle eft grande & très-noire. Le corcelet eft
fans taches. L'abdomen eft ovale ; on y voit une
bande jaune en-detlus , à la bafe , 8c dix taches
jaunâtres en-dellous. La poitrine eft d'un rouge
de fang. Les pattes font noires.
Elle fe trouve au Bréfil.
149. Araignée patte-velue.
Ara ne a kirtipes. Fab.
Aranea nigra palpis pedibufque hirfutis pallide
tejiaceis. Fab. Mant. inf. tom. 1. p. 346. n". y y.
Tout le corps de cette petite Araignée eft noir ,
excepté les antennules & les pattes , qui font d'une
couleur briquette , pâle , & très-velues.
Elle fe trouve à Cayenne.
1 yo. Araignée Hériflbn.
Arasxa tribulus. Fab.
Aranea capite ar.tice tridentato ; abdomine fpino-
fijftmo. Fab. Sp. inf. tom. t. p. J47. n". 54.
Le corps de cette fingulière Araignée c'a de gran-
deur moyenne , d'une couleur grife , avec des points
élevés , qui le rendent raboteux. La tête eft armée,
À fa pairie antérieure , de trois efpèces de dents ,
A R À
2>?
ou épines ferrugineufes , dont celle du milieu eft
moufle. L'abdomen eft ovale , & couvert , de toute
part , d'épines droites, longues, ttès-fottcs , dont
quelques-unes font bifides."
Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérancc.
Efpeces moins connues.
.1. Araignée tronquée.
Aranea truncata. Pallas.
Corcelet prefque en cœur , noir , arec une ligne
de chaque côté , blanche ; abdomen prefque trian-
gulaire , & coupé poftérieurement.
Aranea thorace fabcordato nigro , linea laterali
alba : abdomine fubtriauetro , pofticc retufo. Ne».
Elle relfemble un peu à l' Araignée à bordure.
& elle un peu plus grande que l' Araignée chevron-
née. Les yeux font noirs. Le premier article des
mandibules eft gros , & le dernier petit. Les anten-
nules font petites , noirâtres , légèrement velues.
Le corcelet eft globuleux , prefque en cœur , tronqué;
antérieurement , court , noirâtre en-deflus , avec
une ligne blanche de chaque côté. L'abdomen eft
aflez gros , prefque triangulaire , coupé polterieure»,
ment & anguleux , de chaque côté. On voie , au
milieu de la partie fupérieure, quatre points enfoncés.
Les pattes [ont velues , pâles , avec les articulations ■
obfcures ; les quatre antérieures font plus longues
que les poftérieures.
Elle fe trouve en Allemagne. Elle appartient à la
famille des Crabes. Ses yeux font iîtués de cette
Yeux .•::•.
1. Araignée de Reaumur.
Aranea Reaumurii. ScOP.
Abdomen prefque arrondi, très-renflé, blanchâtre,
avec les côtés jaunes , 3c treize points enfoncés ,
en-deflus.
Abdomen fubrotundum , turgidum va/de , albidum,
lateralitcr fiavefeens : fupra tredecim paribus punc-
torum nigrorum imprejfurum , fubtus unico. Se op.
Ent. carn. n°. 1078.
Elle eft très-grofle. Son ventre a huit lignes d.;
long & fept de large. 11 eft velu, blanchâtre ,
les mamelons noirs. Le corcelet a trois raies noi-
râtres. Les pattes font pâles, avec les articulations
noires.
Elle a été trouvée en Carniole , dans une feml e
roulée.
3. Araignée de Swammerdam.
Arasea Swammcrdami. ScOP.
Noirâtre; corcelet & abdomen bordés de poils
blancs; pattes longues; jambes avec des anneaux
briquetés.
Aranea fufcefcens, thorace abdomineque alkis pilis
marginatis , pedibus longis : tibiis teflaceo fafeiatis,
ScOP. Ent. cura. n". 1079.
2}£ ARA
L'abdomen eft ovale , velu, & terminé, ainfi
que le corcelct, par une ligne blanchâtre: on y
Wk au milieu Je fa partie lupérieute deux enfon-
cemens ronds, luifans. Les cuiil'es antérieures font
longues & noirâtres, & les autres font briquettes
à leur bafe. La longueur des pattes antérieures cil
de treize lignes , & l'abdomen de cinq ligr.es.
Elle a été trouvée en Carniole , dans les champs.
4. Araignée de Raj.
Aranea Raji, Scoi'.
Abdomen ovale, noirâtre, avec des taches di-
dymes jaunes, a la partie fupérieure , S: cinq autres
taches de la même couleur, de chaque côté.
Abdomen ovatum fufeum : maculis diSymis dor-
falibus , & quinis nliis infmgulo latere, fav-s. ScOP.
Ent. carn. n". 1080.
Les articles des anrcnnules font égaux. Le cor-
celet eft fauve. L'abdomen , long de quatre , Se
lari'e de trois lignes, a à la bafe de fa partie mfé-
rièure une ligne arquée, jaunâtre, & deux tachcsjaunes
en forme de malfuc. Les pattes font mélangées de
fauve & de noirâtre.
Elle conftruit, fur les arbres un réfeau lâche ,
oblique, terminé par1 une feuille roulée, qui lui
iert de nid.
Elle fc trouve en Carniole.
•j. Araignée de Leuwenhoek.
Aranea Leuwenhokii. Scop.
D'un brun rouflatre ; abdomen ovale, avec une.
tâche ovale , noirâtre vers la bafe fupérieurc , &
deux points blancs à la bafe inférieure.
Ara ita fufco-rufa ; ai/domine ovato : Jupra ad
bafim macula ovata fufea , f.ù'.us ibidem pari uno
punclorum albidorum. Scor. Ént. carn. n°. 1081.
Les articles des antennules font égaux. Xe
corcelct eft brunâtre. Les pattes font d'un brun
roux. La longueur de tout le corps eft de trois lignes
& demie.
Elle fe trouve fur les coteaux de la Carniole ,
parmi des arbrjdieaux.
6. Araignée d'Aldrovandc.
Av. ANE A Alvrovandi. Scor.
Pauve; abdomen prcfquc rond , avec dix points
enfoncés , & quatre bandes noirâtres , dont une
interrompue.
Aranea, fulva ; abdomine fubrotundo , fovearum
paribus quinis , fafciis quatuor fufeis ; una inter-
rupta. Scor. Eut. carn. n°. loi!*.
Les articles des antennules font égaux. L'ab-
domen a deux lignes de long. Il eft fauve ,
prefque arrondi ;. on y voit, vers la bafe , deux
petites lignes arquées, obliques, oppolées, blan-
ches ; cnïuite quatre bandes noirâtres , dont une
interrompue , & cinq paires de points enfoncés ,
placés furies bandes entières.
Elle confiant un réfeau à mailles encre des ar-
brillcaux , furies collines de la Carniole.
ARA
7. Araignée de Rédi.
Aranea Rcdii. Scop.
Rouffe ; abdomen ovale , avec fix bandes noi-
râtres , dont les deux premières très-diftantes , ont
cntr'cllcs un point blanc.
Aranea rufa ; abdomine ovato : fafciis fex fuf-
eis : priniis duabus remotioribus pv.ntïoque albo in
medio ftgn^tis. Scop Ent. carn. n° . 1083.
Les articles des antennules font égaux. L'ab-
domen a une ligne & demie de iong , & une
ligne de large à la bafe. On y voit en-deffous ,
vers l'anus , d'eux points blancs.
Elle conftruit une toile régulière à mailles , dans
les forêts de la Carniole.
8. Araignée de Mérian.
Aranea MerianA. Scop.
Noirâtre; abdomen ovale; pattes pâles, avec
des bandes & des points noirâtres.
Aranea fufea ; abdomine ovato , pedibus palli-
dioribus ftifco fafeiatis punclatifque.' Scop. Ent.
'carn. n°. 1084, . , '
L'abdomen a une ligne & demie de long : .il eft
noirâtre & couvert de très-petits poils. Le corcelet
eft de la couleur des pactes. Les antennules font
égales , pâles ,• avec des anneaux ou des points noi-
râtres. Les cuifles ont deux bandes noires vers leur
articulation avec la jambe , 8c quelques points de la
même couleur vers leur bafe. Les jambes ont quatre
bandes noirâtres.
Elle a été trouvée en Carniole, parmi des mouffes.
5>. Araignée De Gcer.
Aranea De Geerii. ScOP.
Abdomen blanchâtre , elliptique, avec des bandes
jaunes , arquées , & trois lignes' noires.
Abdomen albidum el.ipticum : fafciis arcuatis
ftavis lineifque tribus nlgris. Scop. Ent. carn. n".
1085.
Le corcelet eft de couleur de corne, a,vec les
bords latéraux noirâtres. Les antennules font égales.
L'abdomen a h peine deux lignes de long ; il a à
la partie fupéneure , vers la bafe , trois petites
ligjBcs , & quatre autres obliques , vers les côtés ;
le deuous eft mélangé de noir & de jaune. Les
pattes font poileufes Se de la couleur du corcelet.
Elle a été trouvée en Carniole, fur des plantes.
10. Araignée de Frifch.
'Akassa Frifckii. ScOP.
Jaunâtre; abdomen ovale, d'un vert jaunâtre,
avec dix points noirs.
Aranea jlavicans : abdomine ovato , punclorum
nigrorum paribus quinque fubmarginatibus. Scor.
Ent. carn. n°. 1086.
Le corcelet 6c les pattes font d'un jaune fale.
Les antennules font en maire. L'abdomen eft d'un
vert jaune , avec deux points pâles , au milieu du
dos , & dix points noirs de chaque côté j le deiîous
a une tache rousc vers l'anus.
ARA
Ç :c cfpèce Varie quelquefois ; elle a alors les
bords du eorctlet noirâtres , ce les patres fauves ,
avec les articulations noires, & une bande noire
fur les jambes.
Elle a été trouvée fur des arbriflcaux , dans la
Cai'niolc.
il. Araignée de RocfcL
An an t. a Roefelii. Scor.
Corcclet roufsâtre ,»avec une ligne au milieu , &
les côtés blanchâtres J abdomen alongé , noirâtre,
avec huit points blanchâtres peu marqués.
Thorax rufejlens j lir.ea mecia dorf.di & late-
ribus albldis. Abdomen oblongum : jupra nigri-
cans : punciorum albefentium obfolctorum paribus
quatuor. Se OP. Ent. carn. n°. 10S7.
Les antennulcs font égales. Les mamelons fupé-
rieurs font plusjongs que les inférieurs. Les pattes
font obfcures.
Elle fc trouve en Carniole parmi les plantes gra-
minées.
Elle conftruit une toile ferrée , horizontale, ter-
minée par un trou cylindrique , long, qui va jul-
qu'a terre , & ou elle place les infectes morts.
iz. Araignée de Gocdart.
Aranea Goedarcii. Se OP.
Noirâtre ; abdomen ovale , blanchâtre fur les
côtés ; pattes ronfles avec des bandes brunes.
Aranea fafca , abdomine ovato ; lateribus albi-
dis , peaibus rufis fufco fafeiatis . ScOP. Ent. carn.
n". 1088.
Il ne faut pas confondre cette cfpèce avec l'A-
raignée de Mérian , car celle-ci file une teile hori-
zontale. La longueur de l'abdomen cil de deux li-
gnes & un tiers.
Elle le trouve dans les prairies de la Carniole.
1;. Araignée d'Albin.
A.i tJUBA Albi ni. Se OP.
Abdomen ovale , noir , avec une ligne blanche
de chaque côté ; pattes roufles.
Abdomen oratum nigrum : linea alba laterali y
pedes rufi. Scop. Ent. carn. n°. lof?.
On voit un point roux à la bafe de l'abdomen ,
entre l'extrémité des deux lignes blanches , la-
térales.
Elle conftruit parmi les bruières de la Car-
riole , une toile horizontale qui n'eft point ter-
minée par un nid cylindrique. Elle fe tient au
milieu de la partie inférieure de fa toile.
14. Araignée de Clerck.
Ar'.nea CUickii. Scop.
Ferrugineufe , abdomen prefque rond , avec deux
paires de points enfo
Arane.i ferruginea , abdomine fubrotundo ; duo-
bus pa, . um imprefforum. Scop. Ent.
vrrn. n°. I ,,
Elle a deux lignes de long : l'abdomen eft un
ARA
237
peu velu; vu à la loupe , il paro't cn-delfous pref- ,
que livide.
le trouve en Carniole , entre des fcuillt»
de plantes.
iy. Araignée de Malpigbi.
Aranea Malpigkii. Scop.
Antennules en malle , pétiolées ; pétiole de la
longueur dé l'abdomen. Mandibules longues , ar-
quées , minces.
Pa/pi davati , petiolati ; petiolo abdominis
Une. Maxiili Longs. , faiiats. , tenues.
Set)?. Lm. carn. n°. 1031.
Les deux yeux antérieurs font allez faillans. L'ab-
domen eft ovale , noirâtre , velu , avec quatre
points blancs , peu marqués , formant une ligne
longitudinale. Les pattes font velues , pâles , avec
les articulations noirâtres.
Elle fe trouve en Carniole , dans les maifons.
Yeux ::::
16. Araignée de Schaeffer,
Aranea Schaefftri. Scop.
D'un brun roufsâtre ; eorcelet & abdomen avec
les côtés blanchâtres.
Aranea fujeo ru fa thorecis abdominifque latéri-
tes a/biais. Scop. Ent. carn. n°. 1051.
L'abdomen eft oblong , d'un brun ferrugineux
en-delfous , un peu plus obfcur cn-deiTus , avec
une ligne blanchâtre de chaque cbii qui va de
la bafe à l'extrémité. Sa longueur eft de trois
lignes & demie. Les pattes font noirârrcs , pei-
Ieules : les poftéiieures ont de huit â neuf lignes
de long. Les yeux de la rangée poftérieurc font
plus grands que les autre-.
Elle fe trouve en Carniole , parmi les plantes
graminées.
1-. Araignée de Lifter.
Arake 1 Lijleri. Scop.
D'un gris noirâtre ; abdomen oblong, avec les
côtés , en-deflous., d'un fauve roufsâtre ; eorcelet
avec une ligne blanche , bifide.
Aranea fufco-grifea , abdomine oblor.go : fubtus
ad iatera fulvo-rufo : tkorace lir.ea alba dorfali
média; poftice hif.da. Scop. Ent. carn. n". 1093.
Elle appartient â la famille des Loups y elle porte
avec elle les œufs enfermés dans une coque blan-
che , fphénqtie , cfè la grandeur d'un pois. Sca
mi-pouce de long.
Elle le trouve dans les prairies & fur les co-
teaux de la Carniole;
18. Araignée de Rôlander,
An. as e A Rolandri. Scop.
De couleur briquette ; abdomen elliptique , avec
les côtés & les angles antérieurs du eorcelet blan-
châtres.
238
ARA
Aranea tejlacea y abdomine el/'pfico lateribus an-{
gulifque anticis thoracis albidis. Scov. Entom. carn.
n°. 1894.
Le corcelet eft d'une couleur rouilâtre, cendrée ,
avec une ligne blanche vers fa partie poftérieure.
L'abdomen a deux lignes de long; on y' voit deux
paires de points enfoncés.
Elle fe trouve en Carniole, parmi les plantes
graminées.
19, Araignée de Solandcr.
Aranea Solandri. Scop.
Mandibules grandes ; abdomen jaunâtre en-def-
fus , avec deux lignes longitudinales , ondées , rou-
geâtres.
MaxilU crajfi magne. Abdomen fupra favicans :
lintis longitudinalibus undatis rubellis. Se OP. En-
tom. carn. n°. 109 f.
Le corcelet & les pattes font d'une couleur roufl'c-
obfcure. L'abdomen eft oblong , noirâtre cn-del-
fous , avec deux lignes jaunes , Se une tache noire
entr'elles.
Elle varie ; l'abdomen eft quelquefois prefquc
argenté , avec deux lignes dorées.
Elle fe trouve fur la Prêle , dans les endroits
marécageux de la Carniole.
îo. Araignée de Mouffet.
Aranea Moujieti. Scop.
Abdomen cylindrique , prcfque argenté , avec
une ligne noiriire au milieu , &c les côtés jaunes.
Abaomen cylindricum fubargtnteum y linea tne-
diafufca, lateribus luteis. ScOV.Ent. carn.n0. 1096.
Le corcelet & les pattes font briquetés. Les anten-
nules font en marte. Les mandibules {ont longues
Se épaules. L'abdomen eft d'une couleur argentée ,
pâle , avec deux lignes de chaque côté , d'un jaune
très-délayé. On voit aurti au milieu une ligne lon-
gitudinale , enfoncée , coupée antérieurement par
une tranfverfale , en forme de croix. Il y a à leur
extrémité un point enfoncé.
Elle fe trouve fur les arbriiïeaux de la Carniole.
11. Araignée de Forskal.
Aranea Forfkalii. Scop.
D'une couleur grife cendrée ; abdomen ovale ,
avec une tache lancéolée , noire ; corcelet avec
trois rides à fa partie antérieure.
Aranea cinera/iens y abdomine ovato : macula
dorfali lanceolata nigra , thorace antict rugis tribus.
Scop. Entom. carn. n". 1097.
Les deux yeux du milieu de la ligne poftérieure
font placés fur des efpèccsdeplis. L'abdomen a deux
lignes de long.
Elle le trouve fur les montagnes de la Carniole
fupérieure.
ri. Araignée de Petiver,
Aranea i'etiverii. Scop.
Noiie i abdomen ovale.
ARA
Aranea nigra : abdomine ovato. ScOP. Ent»m.
carn. n". 1098.
Elle a trois lignes de long. L'abdomen eft un
peu plat à fa bafe , & marqué d'une petite follette.
El e fe trouve d.ns les champs couverts d'herbes ,
en Carniole.
Yeux ' ' ["•
15. Araignée de Osbek.
Aranea Osbekii. Scop.
Jaune ; abdomen avec deux ou trois paires de
points enfoncés , Se un plus grand à la bafe.
Aranea aloida aut lutea y abdomine punclorum
imprcjlorum paribus duobus , & tribus cum impare
majore ad bafim. Scop. Entom. carn. n°. 1 100.
Aranea lutea y abdomine punctis imprejjis , pa*
ribus duobus tribufve impari : pedibus anticis lon-
gioribus. Schrank. Enum. inf. aufl. n°. 11 10.
Cette Araignée paroit appartenir à la famille des
Crabes.
L'abdomen a trois lignes de long. On y remarque
en-dcllous , depuis l'anus jufqu'à fa bafe, fix paires
de petits points enfoncés , & deux ou trois paires
en-delliis , avec un point impair placé à fa bafe.
Elle fe trouve en Carniole, en Autriche , fur les
fleurs.
14. Araignée de Kalmi.
Aranea Kalmii. Scop.
Noirâtre ; abdomen ovale , avec les côtés Se deux
bandes interrompues , blanches.
Aranea fufcejcens y abdomine ovato : lateribus
fafciifque abruptis albis. Scop. Entom. carn. n".
1 101.
Les antennules font en marte. Le corps a deux
lignes & demie de long. On voit fur le dos deux
lignes blanchâtres , qui fe réuniflent à la partie pof-
térieure.
Elle fe trouve dans les forets de la Carniole.
ij. Araignée de Haffèquilft.
Aranea Hajfelquiftii. Scop.
Verdâtre ; abdomen d'un blanc jaune , avec les
côtés obfcurs.
Aranea virens y abdomine albo luteo : lateribus
fufcefcentibus. Scop. Entom. carn. rc°. 1101.
Le corps a une ligne Se demie de long. Les yeHX
font noirs. L'abdomen eft ovale. Les pattes ont des
points noirs , garnis chacun d'un poil.
Elle fe trouve en Carniole , fur les troncs
d'arbres.
±6. Araignée de Uddmann.
Aranea Udmanni. Se op.
Jaune ; abdomen fauve.
Aranea fiava y abdomine fulvo. Scop. Entom,
carn. n°. 1105.
L'abdomen eft ovale , Se long d'une ligne.
ARA
Elle Te trouve fur des arbiiflcaux , en Carniolc.
17. Araignée de Jonflon.
Aranea Jonftoni. Scop.
Corccjct & pattes briquetés ; mandibules longues ,
«pailles, noires ; abdomen oblong , un peuobfcur.
Thorax pedefquc te/lacci y maxilU long* , craff* ,
nigrt, f abdomen oblongum fubfufcum. Scop. Entom.
carn. n°. lioj.
Les deux yeux du milieu de la ligne antérieure
font plus grands que les autres. L'abdomen eft velu ,
obfcur en-deffus , pâle en-deiîous , & long de deux
lignes & demie. On voit au-deflus deux points en-
fonces.
Elle fe trouve dans les lieux couverts d'herbes
des montagnes de la Carniolc.
1$. Araignée de Wilkes.
Aranea Wilkii. Scop.
Mélangée de noir Se de cendré ; pattes cendrées ,
avec des anneaux noirs.
Aranea cinereo nigroque varia y pedes cinerei ,
nigro annulait. Scop. Entom. carn. n". 1106.
Aranea nigro cinereoque vancg.zta : pedibus cine-
reis, nigro annulatis : poflicis brevioribus. Schr ank,
Enum. inf. aufl. n". 1 1 1 1 .
Le corcelet a à fa partie antérieure une tache
n»ire de chaque côté. Les pattes font égales ,
cendrées, avec des anneaux noirs. L'abdomen ,
long d'un peu plus d'une ligne , eft ovale , & il
a trois paires de points noirs & un fillon à fa partie
antérieure.
Elle fe trouve en Camiole & en Autriche.
19. Araignée de Robert.
Aranea Robeni. ScOP.
Briquctée ; abdomen oblong , velu , d'un rouge
brun , avec deux points jaunâtres en-deflous , vers
ia bafe.
Abdomen . oblongum , viilofum , fufeo-rubrum :
iafi fubtus punelis biais fiavefeentibus y corpus ali-
bi teftaceum. Scop. Entom. carn. n°. 1107.
L'abdomen a une ligne & demie de long.
Elle fe trouve dans les prés de la Carniolc
Yeux : ' ' :
30. Araignée de Sloane.
Aranea Sloani. Scop.
Noire ; abdomen rouge , prefque globuleux.
Aranea nigra ; abdomine jubrotundo rubro ' : ma-
tula média lanceolata nigra. Scop. Entom. carn,
n°. 1 108.
Aranea Chryfops. Pod. Mtif. grue. pag. 123.
Les antennules font en malle ; l'abdomen eft joint
au corcelet par un filet cour:, luifant. Les jambes font
un peu teintes en-dellus d'un rou^e brun; elles font
noires en-ddîous.
Je foupçonne que cette Araignée ne difFere pas
de la fanguino lente.
ARA
2J4
Elle fe trouve dans les jardins &: dans les champs
de la Carniolc.
31. Araignée de Catcsby.
-Ai, iST.A Catcsbii. Scop.
Toute couverte d'un duvet cendré; corcelet noi-
râtre ; abdomen ovale , noirâtre , avec deux lignes
longitudinales , blanches.
Aranea tota cincreis pilis pubefeens y thoracis
dorfo fufco y abdomine ovato fufco .- lineis dorfa-
hbus biais longitudinalibus albis.
Elle reil'cmble à la précédente. L'abdomen eft en-
deflous d'un jaune fale. Les environs de l'anus font
noirs.
Elle fe trouve fur les murs ou fur les pierres,
en Carniolc.
51. Araignée de Rumph.
Aranea Rumpfii. Scop.
Mélangée de gris & de noirâtre ; abdomen ellip-
tique , avec une ligne blanchâtre , dont les bords
de chaque côté font dentés.
Aranea grifeo fufcoque varia y abdomen ellipti-
cum, linea albida dorfali : margine ulrinque den~
tata. Scop. Entom. carn. n". 11 10.
La partie antérieure de la tête , entre les yeux ,
eft fauve. Le corps eft long de quatre lignes. L'ab-
domen en-dcfTous eft noirâtre de chaque côté. La
tête eft couverte en-deflbus de poils longs, fauves.
Elle fe troave fur les troncs d'arbres , en Car-
niolc
33. Araignée de Margraf.
Aranea Irïargravii. Scop.
Corps noirâtre ; anrennules & pattes noires ; Jeux
lignes tranfverfales , blanches , entre les antennules
& les yeux.
Fufcum corpus y palpi pedefque nigri y linet dut
tra.ijverfs. albs. palpas inter & oculos. Scop. Ent.
carn. n°. 1 1 1 1 .
Elle eft plus petite que les précédentes. Les an-
tennules font en marie. Les yeux font comme teints
de vert. L'abdomen eft ovale , fans taches 5: fans
nnpreflions.
Elle fe trouve fur les plantes , en Camiole.
34. Araignée de Blancard.
Aranea Blancardii. ScOP.
Corcelet & abdomen d'un roux pâle , avec leurs
bords blancs ; pattes mélangées de blanc & de noir.
Pallide rufefeunt thorax & abdomen , utriufque
margo albus y pedes albo nigroque varii. Scop. Ent.
carn. nc. mi.
Le corcelet eft blanc à fa partie antérieure & fur
les côtés. L'abdomen a une ligne de long; il eft
ovale ; le deflbus & les côtés font noirs.
Elle fe trouve dans les forêts de la Carniolc
3 y. Araignée de Joblot.
Aranea Joblotii. Scop.
240
ARA
Noire ; abdomen avec une bande & les cuifles
roufles.
Aranea nigra ; abdomine fafeia femoribujque
rufis. Scof. Entom. carn. n°. ni}.
Eilc reflcmble à une Fourmi. Les antennules font
en malle, & la mafTe eft obiongue c'; poileufc. L'ab-
domen elt oblon'g, luifant, avec une bande pâle
& velue , en-dellbus. Les cuifles de devant font
noires à leur bafe.
On la trouve pendant tout l'hiver cachée dans
des feuilles roulées , en Carniolc.
56. Araignée de Ritter.
Aranea Ruteri. Scop.
D'une couleur noirâtre bronzée ; abdomen ellip-
tique , avec une paire de points enfoncés.
Aranea &neo-fufia y abdomine elliptico : puncio-
rum imprejforum unico pari. Scop. Entom. carn. n°.
Il 14.
Les antennules font en marte ; l'abdomen a une
ligne de long ; les pattes font d'un roux pâle.
.Elle fe trouve fur les plantes en Carniole.
Yeux •"•
• •
37. Araignée de I'oda.
Aranea Roda. Scop.
D'un rouxoblcur; mandibules épaifles, luifantes,
noirâtres ; abdomen ovale , tacheté de blanc dans
un fexe feulement.
Aranea fufco- ruf a ; maxilU crajfs. , nitidé, , nigri-
cantes ; abdomen ovatum , in uno fexu fuperne ma-
culatum. Scop. Etom. carn.n0. 11 17.
Elle reflcmble à V Araignée portc-fac. Le corps efl
velu ; l'abdomen en-deflous eft pâle.
On la trouve fréquemment courant dans les
champs , en Carniole.
38. Araignée de Knorri.
Aranea Knorrii. Scop.
Noirâtre; abdomen elliptique, velu, pâle cn-def-
fous Ce aux côtés.
Aranea fufca ; abdomine eliiptico villofo , late-
ribus fubtufque pallidiore. Scop. Entom. carn. n°
Il 18.
Elle ne diffère pas peut-être de ['Araignée frangée.
Les antennules font en mafle , les cuifles font rouf-
sâtres avec des bandes ou anneaux noirâtres.
Elle court fur les eaux. Elle fe trouve dans la
Carnio-lc.
Yeux • :: •
39. Araignée de Hombcrg.
Aranea Hombcrgii. Scop.
_ Corcelet noir , luifant , pointillé ; abdomen ellip-
tique , brun , avec une paire de points enfoncés 5
pattes fauves luifantes.
A R G
Thorax nigert nitens , punciatus ; abdomen cllip-
ticum , fufeo-ferrugineum , fovcolarum pari uno ;
pedes nitidi fuivi. Scop. Entom. carn. r°. 11 19.
Elle reflcmble h\' Araignéc-çorK-fac , & peut-être
ne differc-t-elle pas de [Araignée à fix veux.
Elle a été trouvée, en Carniole ; fous dec. j-ierres
& de vieux bois , enfermée dans une toile obiongue.
ARGULE, As.gvi.vs. M. Othon-Frédéric Millier
a établi un ordre d'ir.fcéres microfeopiques , fous le
nom de Entomoftraca , j\u infecta teflacea , infectes
teftacés, compefée de phifieurs genres, donc celui
de Y Argule fait partie. Voyez Entomostkaca.
C A R ACTE RE S DU GENRE.
Deux antennes.
Quatre, fix ou huit pattes.
Deux yeux placés en- deffous.
Ted univalve. .
ESPÈCES
1. Argule Caron.
Argvlus Charon. Mull.
Argule à quatre pattes.
Argulus pedibus quatuor. Mule. Entom. p. 111..
tab. 10. fig. 1 6*i.
Cet infecte efle remarquable par fa figure & fes
grands yeux noirs.
Les antennes font formées de quatre filets capil-
laires placés près des yeux , deux de chaque côté ;
elles font çompofées d'un article cylindrique alongé
Se de trois ou quatre foies très-minces que l'infecte
peut réunir ou féparer à volonté. Ces antennes ne
peuvent pas être allez portées en avant pour for-
mer un angle droit.
Les deux yeux font diftinits , fphériques , noirs ,
placés fur une ligne tranfvcrfale , & allez diflans
l'un de l'autre. Il y a entr'eux une future à peine
vilible , qui part de la partie antérieure de la tête Se
defeend a la poitrine.
On voit au-deflus des yeux deux pièces courtes
cylindriques , terminées par une foie très-petite ; ces
pièces pouvant fe porter en avant , le nom d'an-
tennes leur conviendroit bien mieux qu'aux filets
fétacés dont nous avons parlé plus haut. Leur extré-
mité départe a peine le teft,
La poitrine eft allez large. On y voit par inter-
valles , au milieu , un point noirâtre qui eft peut-
être la bouche de l'infeâe.
Les pattes font au nombre de deux de chaque
côté. Les cuifles font larges , les tarfes font fétacés ,
& ceux des pattes poftérieures feulement font
doubles. Les unes Si les autres ont leur infertion
_A Fv G
à l'abdomen Se non pas à la poitrine , car dn ap-
perçoit entr'ellcs l'inteftin.
La queue eft terminée en pointe aiguë : elle eft
compoféc de quatre articles qui départent le teft. Ce
petit animal a fouvent, dans le repos, cette queue
tellement collée contre la poitrine , que les angles
faillans de l'échancrure du teft ne peuvent être
apperçus.
Le teft eft univalve , tranfparent , large Se arrondi
antérieurement , & échancré poftérieurement ; il
eft formé d*unc efpèce de membrane pliable. La
partie antérieure eft fouvent courbée fur les an-
tennules.
Telle eft la defeription de l'animal renverfé , que
M. Muller n'a jamais pu obferver dans une autre
pofition. Il nage fur le dos , &: fc retourne quelque-
fois ; mais il te remet avec tant de célérité dans fa
poiition ordinaire , qu'on ne peut diftinguer la partie
iupéricure de fon corps.
Les filets alongés que M. Muller a nommés an-
tennes , font de véritables rames qui lui fervent à
nager , Se qui le font partir comme un trait. Lorl-
qu'il eft en repos, il remue feulement un peu les
pattes Se les antennes , & il avance un peu à
l'aide des premières.
On le trouve rarement dans les folTés de la Nor-
vège Se du Dancmarck. Il eft à peine vilible. (Puncti
magnitudine. )
i. Argule Dauphin.
Argulus Delphinus. MwiL.
Argule à huit pattes.
Argulus pedibus oéio. Mull. Entom. pag. ilj,
Infectum aquaticum. Ledermull. Microfc. I.
pag. 76. tab. 37.
t'eàiculus Cyprini. Baker. Microfc. pag. 405.
tab. i+.fig. k. I.
Pediculus Perc&. Baker. Microfc. pag. 489. tab.
14-fig- if.
Frisch. Inf 6. pag. 17. /. 12.
Cet infecte a été décrit & figuré par M. Leder-
muller , qui le trouva dans le ventre dune Carpe.
Sa couleur , dit-il , tiroit fut la nacre de perle ; il
avoir , aux deux côtés , quatre paires de nageoires
ou huit rames , pour ainlï dire , qui étoient garnies
de petites nageoires ou de poils. L'infecte remuoit
ces feize rames ou nageoires avec tant de promp-
titude , qu'il lui étoit aulïï facile de nager en cercle ,
qu'en long Se en large.
Tout le corps étoit tranfparent comme du verre.
On en voyoit l'épine du dos , Se dans celle-ci quel-
ques taches rondes d'un brun rougeàtre , qui pour-
roient bien être les inteftins. Le derrière du corps
étoit fourchu , muni de deux queues , fur chacune
defquelles j'apperçus une tache brune tirant fur le
verd , laquelle avoit un mouvement périltaltique.
A la tète il avoit deux narines , par lefquclles il fai-
foit des ampoules fur la furface de l'eau , tant qu'il
y fut en vie. Ses yeux étoient compofés de très-pe-
tits globules btun-noirs, & fur fon large mufeau il
Uiftgire Naturelle , lnfeësi. Tome IV.
A R T
2.0
avoit deux antennes ou cornes à tâter les objets.
Je l'ai confervé vingt-quatre heures en vie dans
l'eau ; puis je l'ai enfermé entre deux verres , pour
le delliner a l'aide du microfeope , Se il s'y con-
ferve fort bien jufqu'ici. Il eft de la clafie des in-
fectes microfeopiques qui fe trouvent dans les eaux
dormantes des foliés, des étangs , des matais Se des
réfervoirs. ( Voye^ Antufcm. microfeop., pat M. Le-
dermull./><*£. 100 pi. 57) .
3. Argule chevalier.
Argulus armiger. Mull.
Argule à pattes
Argulus pedibus Mull. Entom. pag. 114.
Slaber. Microfc. tab. é.fig. 1.
ARTICLE, Articulus. On a donné , en En-
tomologie , le nom d'article aux pièces qui com-
pofent les antennes , les antennules , & les tarfes
des infectes. Ces pièces font unies les unes aux
autres par des Iigamens aflez forts , & elles reçoivent
l'attache de quelques mufcles , pat le moyen defquels
l'infecte meut ces patties à volonté. Les antennes font
compofées d'articles , dont le nombre & la forme
vaiient dans les difrérens genres Voy. Antenne.
Les antcnnuMfc font de même compofées ^ar-
ticles , dont le nombre & la forme varient. Voy.
Antennule. Le tarfe eft compofé de deux , de trois ,
de. quatre , ou de cinq articles. Voye^ Tarse.
ARTICULATION, Articvlatio. C'eft l'union
des articles des tatfes , des antennes Se des anten-
nules.
ARTICULÉ, Articulatus. Antenne articulée,
c'eft-à-dire , compofée de plufieurs articles ou de
plulicurs pièces ; antennules articulées , Sec.
ASCALAI'HE , Ascalaphus. Genre d'infectes
de la troifième Section de l'Ordre des Névroptères.
Les Ajcalaphes font des infectes à quatre aîles
nues , égales , réticulées ; à antennes longues , fi-
liformes , terminées par un bouton ; à bouche mu-
nie de mandibules , de mâchoires Se d'antennulcs ;
à corps un peu alongé , Se terminé dans le mâle
par deux crochets Simples.
Les Afcalaph.es appartiennent à la famille des
Fourmilions. M. Scopoli , trompé fans doute par
quelque rcilcmblance qu'il y a dans la forme du
corps entre ces infectes & les Papillons , a placé ,
parmi les derniers , la feule efpèce d'Afcalapfte qu'il
ait connue : mais la bouche, munie de mandibules ,
Se les aîles nues , les distinguent fumtammcnt. Les
antennes longues Se en maife empêchent de confon-
dre ces infectes avec les Libellules ; les antennes
longues Se fétacées font aifément reconnoître
les Hémérobes ; enfin les Myrméléons , qui ont
les plus grands rapports avec les Afalaphcs ,
en diffèrent en ce qu'ils ont les antennes courtes ;
courbées , & crofliiiant infenfiblement de la bafe
h Hh
242
ASC
à la pointe , tandis que celles des Afcalaphcs font
longues , d'épaiffeur égale , dans toute leur lon-
gueur, & terminées feulement par une efpècc de
bouton un peu comprimé.
Les antennes des Aj'calafhes font à-peu-près de
la longueur du corps ; elles forit compofées d'une
grande quantité d'articles cylindriques, un peu
lenflés à leur extrémité pour recevoir l'article fui-
vant. Les trois eu quatre derniers font plus courts
& plus larges que les aunes , & forment un bouton
comprimé par les côtés.
La tète eft aullî large que le coreelet ; elle eft
diltircte & portée fur un filet large & très-court.
les yeux font grands , faillans , arrondis , prefque
ovales & à réfeau. Ils font traverfés l'un & l'autre
dans leur milieu par un fillon , qui paroît les di-
vifer en deux.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure ,
de deux mandibules , 4? deux mâchoires , d'une
lèvre inférieure & de fix antennules.
La lèvre fupérieure eft petite , peu avancée , échan-
crée , & ciliée antérieurement. Les mandibules font
très-dures , un peu arquées , terminées en pointe
aiguè' , & munies d'une dent interne , vers la bafe,
« d'une autre latérale , vers la pointe. Les mâchoires
font petites, afTcz dures, un peu aidées , larges,
■ 1 ■•'■■* ^^\ -, °
comprimées , munies intérieurement de cils courts
& roides. La lèvre inférieure efl: de la largeur de
de la fupérieure , mais elle eft un peu plus longue ;
elle eft arrondie & prefque échancrée à fa partie
antérieure. Les antennules antérieures, un peu plus
longues que les mâchoirss , & un peu plus courtes
que les antennules moyennes , font filiformes , &
compofées de deux pièces , dont la première eft très-
courte, & la féconde très-longue. Elles ont leur
infertion au dos des mâchoires. Les moyennes font
filiformes , & compofées de cinq pièces , dont les
deux premières font les plus courtes; la troifième
eft la plus longue & de figure conique ; les deux
qui fuivent font d'égale longueur , mais de figure
différente ; la dernière eft terminée en pointe ém'ouf-
fée. Les poftérieures font de la longueur des moyen-
nes , & compofées de trois pièces , dont la pre-
mière eft courte & cylindrique ; la féconde eft
longue & mince à fa bafe j la troifième eft termi-
née en pointe.
ASC
M. Fabricius compte trois articles à l'antcnnufe
antérieure , & quatre aux moyennes & aux pofté-
rieures. J'en ai cependant conliamment trouvé deux
aux unes , cinq aux autres , & trois aux denuè...".
Le coreelet eft allez gros , &c donne nauïancs
à quatre aîles prefque égales , coloriées ou
fans couleur : mais entre la tête & le coreelet,
il y a une partie intimement jointe à celui-ci , .
courte & a peine fenfible , qui eft fans doute le
véritable coreelet de l'infecte, puifqu'il donne naif-
fance en-dellous aux deux pattes antérieures. La
partie qui donne naiiîance aux aîles répond a celles
qui donne aufli naillance aux ailes des Coléoptères ;
la partie inférieure de celle ci, ou la poitrine,
donne naillance, comme dans prefque tous les in-
fectes , aux quatre pattes poftérieures.
L'abdomen eft alongé , prefque cylindrique,
comoofé de plufîeurs anneaux, &c terminé, dans
les mâles , par deux crochets arqués , filiformes.
Ces crochets fervent aux mâles à faifir leurs fe-
melles & à faciliter leur accouplement.
Les pattes font de longueur moyenne : elles font
compofées de la hanche, de la cuiife , de la jambe
& du tarfe. La hanche eft très-courte & à peine
fenfible. La cuiife eft prefque cylindrique , ou très-
peu renflée. La jambe eft cylindrique , &i le tarfe eft
compofé de cinq pièces , dont les quatre premières
font très-courtes, & la dernière eft allez longue; celle-
ci eft terminée par deux crochets fimples , arqués ,
très-pointus.
Tout le corps de ces infectes eft ordinairement
couvert de poils longs, ferrés, très-fins , ce qui
les fait au premier afpeft reflembler aux Papillons ,
mais les aîles en différent beaucoup ; outre qu'elles
font chargées de nervures réticulées , elles font
nues & femblablcs à celles des Libellules.
Les Afcalaphes volent avec plus de facilité que
les Myrméléons & les Hémérobes. Leur vol eft
vif & léger , & femblable à celui de la plupart des
Libellules. Ils portent ordinairement leurs aîles dans
une pofition horizontale. Ceux que j'ai eu occafion
d'obferver fréquentoient des lieux fecs & arides :
ils fe plaifoient principalement dans les endroits
fablonneux & abrités.
Je ne connois pas leurs larves , mais je crois qu'el-
les ne doivent pas différer de celles des Myrméjéons.
Suite de l'Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infectes.
*43
■ I.H »
ASCALAPHE.
AiCALAPHUS. F a a.
MYRMELEON, Lin.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes longues , filiformes , terminées par un bouton tronqué,
comprimé.
Bouche munie de mandibules , de mâchoires , de deux lèvres & de
fix antennules filiformes, inégales.
Antennules antérieures compofées de deux articles; moyennes, de
cinq , ôc poftérieures , de trois.
Abdomen prefque cylindrique , terminé dans le mâle par deux cro-
chets fimples , filiformes.
Tarfes filiformes , compofés de cinq articles , dont les quatre pre-
miers très-courts.
ESPÈCES.
i. ASCALAPHE barbare.
Noir , velu ; ailes fupérieures obfcurts ,
avec deux taches jaunes à leur bafe*
i. Ascalaphe italien.
Noir, velu ; corcelet avec des tic fies jaunes ;
ailes inférieures jaunes , noires à leur
bafe , avec une tache noire en croijfant ,
vers l'extrémité'.
3. Ascalaphe hottentot.
Noir , velu ; ailes tranfparentcs , avec
\?« nervures noires , & des taches noires ,
au bord extérieur.
4. Ascalaphe auftral.
Corps velu , mélangé de noirâtre & de
jaune ; ailes tranfparentcs , avec une tache
noire au bord extérieur.
5. As cal AP HE cayennois.
Corcelet cendré ; ailes trbnfparentes ,
avec une tache d'un blanc de neige au bord
extérieur.
Hh 1
f&wm
i44
Suite de l'Introduction à l'HiJloirè Naturelle des Infeclts.
ASCALAPHES. (Infeâes).
6. Ascaiaphe maculé.
7. Ascaiaphe immaculé.
Noir , couvert de poils fins , cendrés ;
ailes Jupérieures avec un point , ailes infé-
rieures avec plusieurs taches brunes.
Tête & corcelet d'un roux obfcur ; poitrine
cendrée ; ailes tranfparentes , avec un point
obfcur , placé fur h bord extérieur.
P
i
.
ASC
1. Ascalaphe barbare.
Ascalaphus barbarus. Fab.
Afcalaphus alis reticulatis jlavefcentt hyalinls ,
maculis duabus fufcis. Fab. Syft. cnt. p. 315. n°. 1.
—Spec. inf. tom. 1. p. $5)9. n". 1.
Myrmelcon barbarum alis hyalinis : antennis
longitudine corporis : claya fuborbiculata. Lin. Syft.
nat. p. 914. n°. j.
Libelluloidcs feu libellula fpuria. Schaefe. Mo-
nogr. 176,.
Libelluloides. Schaeff. Elcm.inf.tab. 77. — Icon.
inf. tab. fo.fig. 1, 1, 3.
Pttpilio macaronius. Scop. Entom. carn. n°. 446.
Seba. Mufcum. 3. tab. 86. fig. 2.
Solz. Hift. inf. lab. 25. fig. 4.
Petag. Spec. inf. Calab. pag. 30. fig. 22.
Tout le corps de ce bel infecte eft noir Se velu ;
on voit feulement quelques petites taches jaunes ,
plus ou moins diftinctes fur le corcelet, & au-
de/lbus de l'origine des aîles fupérieures. Le vertex
eft couvert de poils noirs , longs & ferrés , & le
front a des poils fauves , moins longs Si moins
ferrés. Les yeux font noirs , avec une tache jaune à
leur bord interne. Les pattes font noires , &
les jambes jaunes. Les aîles font étroites &
alongées : les fupérieures font tranfparentes , ou
légèrement lavées de jaune , avec les nervures
noirâtres , & deux taches d'un beau jaune à leur
bafe , l'une au bord externe , & l'autre au bord
interne. Les inférieures (ont jaunes, avec une grande
tache noire , irréguhère , à leur bafe , & une autre
obfcure , à leur extrémité y celle-ci eft quelquefois
marquée de jaune. L'abdomen eft un peu renflé
dans les femelles ; il eft prcfque cylindrique , Si.
terminé par deux crochets Amples dans le mâle.
Il fe trouve fur les côtes de Barbarie , en Italie ,
& dans les provinces méridionales de la France.
2. Ascalaphe italien.
Ascalaphvs italicus. Fab.
afcalaphus alis jiavis hyalinis , anticis maculis
duabus fufcis , fiavo reticulatis ; pofticis maculis
duabus nigris. Nob.
Myrmtlton longicorne alis flavis : maculis dua-
bus nigris dijfvrmibus ; antennis longitudine cor-
poris. Lin. Syft. nat. p. 914. n°. 1.
Hemcrobius longicornis . LiN. Muf.Lud. Ulr.p. 401.
Afcalaphus alis anticis hyalinis , macula duplici
bafeos fiava , pofticis jiavis baft atris. Fab. Spec.
inf. tom. 1. p. 400. n°. i.
Cet infecte relfemble beaucoup au précédent ;
il eft un peu plus petit , & la couleur des aîles eft
différente. Tout le corps eft noir & velu 3 on voit
feulement quelques taches jaunes fur le corcelet,
un peu au-delîous de l'origine des aîles. Tout
le devant de la tête eft couvert de poils fauves , !
aifez longs Se ferrés. Les yeux font noirs , avec une
tache jaune à leur bord interne. Les pattes font
jaunes , mais les tarfes & la bafe des cuifîes font
noirs. Les aîles font tranfparentes , lavées de jaune,
ASC
24?
avec les nervures d'un jaune un peu fauve } les
fupérieures ont deux taches noires, l'une grande,
ii régulière , à la bafe , & l'autre longue & étroite ,
vers le bord extérieur : ces deux taches ont leurs
nervures jaunes. Ltspoftéricuresont aiuTidcux taches,
l'une grande , très-noire , à la bafe , Si l'autre en
croiliant, vers l'extrémité : les nervures de celles-
ci font noires , ce qui les fait paroître d'un noir
plus foncé que les deux autres. L'abdomen des fe-
melles eft un peu renflé, &; celui des mâles
cylindrique, Si terminé par deux crochets funpk
filiformes.
Les femelles diffèrent des mâles en ce que les
taches des aîles font d'un noir moins foncé que
celles des mâles.
On le trouve en Italie , Si dans les provinces
ménJionales de la France.
3. Ascalaphe hottentot.
Ascalaphus capenfis. Fab.
Afcalaphus alis albis nigro reticulatis , cauda
forcipata. Fab. Spec. inf. tom. 1. p. 400. n°. 3.
Il reuemble au précédent pour la forme Se la
grandeur. Les antennes font longues , obfcures ,
cV: terminées par un bouton noir , ovale , comprimé.
La tète eft noire & velue. Le corps eft noir &
fans taches. L'abdomen des mâles eft terminé par
deux crochets forts Se ciliés. Toutes les aîles font
tranfparentes , avec leurs nervures obfcures, &
des urhes noires fur les bords extérieurs. Les pattes
font noires.
Il fc trouve au cap de Bonne-Efpérance.
4. Ascalaphe auftral.
Ascalaphus auftralis. Fab.
Afcalaphus alis albis : macula marginali nigra ,
corpore variegato. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag.
2.50. 7Zn. 4.
Il a la forme des précédens. Les antennes font
noires & de la longueur du corps ; le bouton qui
les termine eft un peu oblong. La tète eft jaune ,
avec le front & les yeux noirâtres. Le corcelet Se
l'abdomen font mélangés de jaune & de noirâtre.
Les quatre aîles font tranfparentes , réticulées , avec
une tache noirâtre au bord extérieur. Les pattes
font jaunes , avec leur extrémité noirâtre.
Il fe trouve au midi de l'Europe.
j. Ascalaphe cayennois.
Ascalathus cayennenfs. Fab.
AJcalaphus alis albis y macula marginali nivea.
Fab. Mant. inf tom. 1. pag. 150. n° . j.
Il a tout-à-fait la forme des précédens. Les an-
tennes lont de la longueur du corps ; le bouton qui
les termine eft oblong Si tronqué ; la tête eft noi-
râtre Si le font eft couvert de poils cendrés. Le
corcelet eft cendré ; les quatre aîles font tranfpa-
rentes & marquées d'une tache d'un blanc de neige
fur le bord extérieur.
Il fe trouve 3. Cayenne.
3+6
A S E
6'. Ascalaphe maculé.
Ascjlaphus mnenlaau. Nos.
Afcalaphus niger, cinerco villofus , alis albis ,
anticis puncio marginali , pofiicis maculis pluritnis
fufcis. Noe.
Cet infecte eft un peu plus petit que l' Afcala-
phe italien. Tout le corps clt noir & couvert de poils
fins , longs & cendrés , principalement au - devant
de la tetc , à la poitrine & fous le ventre ; mais on
voit à celui-ci , de chaque côté , quelques touffes
de poils noirs parmi les gris. Les antennes font pref-
que de la longueur du corps : elles font d'un jaune
roullatrc & terminées par un bouton large , com-
primé , ovale , comme tronqué , moine noirâtre &
ironie jaunâtre. Les yeux font grands, faillans &
noirâtres , & divifés par un fillon enfoncé, qui les tra-
verfe. Les ailes fuperieures font tranfparcntes , ré-
ticulées, fans couleur, avec un point noirâtre fur le
bord extérieur , vers leur extrémité , & une petite
tache d'un brun roufsâtre , a la bafe. Les inférieures
font blanches, avec une petite tache brune a leur
bafe, & plusieurs autres irrégulières , placées depuis
la bafe jufqu'a leur extrémité. Les pattes font noires
& les jambes font d'un roux brun.
Cette efpèce fe trouve dans les provinces méridio-
nales de la France. Il a été pris aux enviions d'A-
vignon , & envoyé à M. Gigot d'Orcy.
7. Ascalaphe immaculé.
Ascalapbus imrnaculatus. Nob.
Afcalaphus obfcurc rufus ,pubefeens ,pecîore cinereo;
élis albis nriculatis 3pxmào marginali fufeo. Nob.
Les ailes de cet infecte lui donnent un peu l'air
d'une libellule : elles font un peu plus longues que dans
le? autres efpèces 5 elles font réticulées , tranfparentcs
& fans couleur; on voit feulement , (ur le bord ex-
t 'rieur , vers leur extrémité , un point oblcur , formé
par les nervures plus rapprochées. Les antennes font
■ prefque de la longueur du corps , elles font d'un
teun roufsâtre , &' terminées par un bouton ovale,
comprimé, riàirâtre. Les yenx t'ont grands , faillans,
attendis , bruns & entiers. La tète & le corcelet font
couverts d'un drivet ferré d'un roux foncé. La poi-
trine cil couverte d'un duvet cendré , un peu rouf-
sâtre. Les pattes font brunes.
Cet infecte fe trouve dans la collection de M. Gi-
got d'Orcy , qui l'a reçu de l'Amérique méridionale.
A -> E F. L E , /?■■■ ' rc. Genre d'infectes de la
: Section de l'Ordre des Aptères.
Les Afelles [but des infectas aquatiques , dont
Jcccrpseit oyate QU un peu alongé, compofé d'an-
neaux diftincts, tcrrvné par une qtreue large, fo-
liacée , £: deux appendices bifides , muni tic qua-
torze pattes , armées d'un crochet fîmple , fort &
arqué , enfin dont la tête , diftinetc du corcelet , cft
e de quatre anteni cées.
Les Aflics ont été cbnfi>n'dus avec les (
pa: ! v ii cft vrai que ces
| ' . ■ rçflçînblciit un j tac du corps ;
A S E
mais les A/elles ont quatre antennes , & les Clo-
portes n'en ont que deux : d'ailleurs la queue de
ces infectes cft différente , celle de XAfelle eft large
& terminée par deux appendices plus ou moins
longues &c bifides , tandis que ces appendices font
ordinairement limples & courtes dans le Cloporte.
M. Geoffroy clt le premier auteur entomologi-
.que qui ait diftingué ce genre de celui du Cloporte.
Degecr , quelque tems après, les a féparés, mais
il a réuni (es Affiles à la plupart des Squilles 5c
des Crevettes qui en diffèrent eflentiellcment, non-
feulement par la forme des antennes, mais par le
nombre & la pofuion des pattes , par la forme du
corps , & plus particulièrement de la bouche.
Les antennes font au nombre de quatre Se placées
fur une même ligne , ce qui les diftingué de tous
les genres de la famille des Crabes ,dontles antennes
font au-delTus les unes des autres , elles font féta-
cées & compofées d'articles plus ou moins nombreux.
La :ete eft diilincfe quoiqu'unie au corcelet. Les
yeux font arrondis, peu faillans & à réfeau ; la
bouche cft perite Se compofée de plufieurs pièces
q.i'on difti;;gue difficilement. Un peu au-deflous des
antennes on apperçoit de chaque côté deuxcfjèces
d'ûntenhules courtes , prefque égales , compofées
de plufieurs pièces peu difiincles ; les antérieures ont
leur dernier article plus petit que les autres , & ter-
miné en pointe allez fine. Entre ces antennules on
voit quelques petites pi. ces membraneufes , & la
bouche eft terminée en-def.bus par deux ou plufieurs
grandes pièces arrondies, plattes & membraneufes;
Je n'ai pu voir diftinftenrent ni mandibules , ni
mâchoires , ni lèvres fupérieures , dans les efpèces
qui s'attachent au corps des poifions ; mais dans
X A (elle d'eau douce & dans les efpèces qui vivent
parmi les plantes marines , on diftingué un peu
mieux les mandibules ; elles font prefque toriacéïS
& terminées par trois dentelures un peu plus fortes
que le corps de la mandibule. Les mâchoires qui
le trouvent à la bafe interne des mandibules
font très - petites , à peine diftin<ftes & membra-
neufes. La lèvre inférieure eft formée de plufieurs
feuillets membraneux.
Le corps eft ordinairement ovale , plus ou moins
alongé, rarement linéaire; il eft compofé de fepe
anneaux,, fans compter la tête & la queue ,quidonnent
nahïance a fept paires de pattes. Il eft terminé par
une queue larcc , plus ou moins longue, compolée
de plufieurs anneaux, & munie, cn-deilbus, de deux
appendices latérales , bifides.
Les pattes font au nombre de quatorze ; elles
font- compofées de plufieurs pièces. La hanche eft
courte , imperceptible & cachée fous un évafement
qui fe trouve de chaque côté des anneaux; la cuifle
eft groffe & courte ; la jambe eft courte & prefque,
cylindrique ; le tarie eft compofé de trois pièces .
dont la dernière , plus longue que les autres , eft ter-
minée par un crochet îimple, arqué, très-fort.
Les A/elles font des infectes aquatiques ; ils
vivent ou dans les eaux douces , ou dans I4
A S E
mer. Nous ne connoiffons en Europe qn'ur.c feule
ofpèce i'Aftlk qui vive dans les eaux douces j mais
la mer c;i fournit un nombre a!ÎC7. coniidérable : la
in attaquent les poilions , s'introduifçm
nageoires , les fucen fouyent périr
lorfqu'ils y l'ont en grand nombre. J i
retirent quelquefois du fond de l'eaii des Cqu
de poilions recouverts de leur peau S: très -bien
confervés; leur chair a été dévorée par ce? in
On trouve Couvent plufieurs. d« il:l' 'c
corps des poilions vivans, auxquels ils ont fa : un>
plaie plus ou moins grande, fuivani le nombre
infectes S; le cems qu'ils y font. Le puiiloa eft a
&. (a chair n'eft pas favoureufe.
Il vient fur le corps des Baleines une efpèce à'A-
felle allez grofTe, qui s'y nourrit, comme les Polis
& les Mittes fe nourritlcnt fur difFérens animaux.
Elle s'y cramponne iî fortement , par le moyen des
griffes fortes & crochues qu'elle a au bout de fes
pattes, que, lorfqu'on veut l'enlever^ on i-.e peut
y parvenir fans emporter en même-tems la por-
tion de la peau de la Baleine à laquelle elle eft
attachée.
Mais tous les Afcllcs ne font pas des infectes
parantes; on en trouve aullî parmi les plantes ma-
rines qui fc nourrifTént de petits infc&es marins ou
de Pohpes : ceux-ci ont leurs mandibules d'une con-
lîftance un peu plus folide que les autres.
Onnecoinioît jufqu'à préfent qu'une feule ef-
pèce d'Ajelle qui vive dans les eaux douces. On
la trouve fouvent en grand nombre dans les rivières ,
dans les ruilléaux , & plus particulièrement dans les
mares. Ces Afelles fe cachent en hiver dans la
vafe ; ils en fortent au commencement du prinrems
pour fe répandre furies plantes aquatiques & fur les
pierres qui fe trouvent dans l'eau. Ils ne nagent point,
on les voit feulement courir d'un côté & d'autre fans
jamais fortir de l'eau.
Les A filles ne fubiifent point de transformations ;
ils ont , au fortir de l'oeuf, la forme qu'ils cor.fcrve-
'ront toute leur vie ; mais ils .muent, & leur corps,
en fe développant , change plufieurs fois de peau.
Ces infeétes n'ont point de ftigmates ; ils diffèrent
en cela de tous les infectes aîlés & de ceux que nous
avons placés dans la première feétion de l'ordre des
Aptères : on ne voit pas d'abord par où peut s'in-
troduire l'air néceffaire à leur refpiration. Degeer a
foupçonné que les organes extétieures de la refpira-
tion de ces infedres étoient placés à l'extrémité de
leur corps , fous les feuillets membraneux de leur
queue.
La queue eft , comme nous l'avons dit plus haut ,
garnie en-deflbus de deux feuillets minces & mem-
braneux , convexes en-dehors , concaves en-dedans ,
attachés à l'extrémité du cotps par leur bafe , mais
libre dans le refte de leur étendue. VAfille remue
prefque continuellement ces deux feuillets, en les
hauflant & les baillant alternativement. On peut
remarquer qu'ils font formés de deux membra-
nes , collées l'une à l'autre, dont l' extérieur* eft
A S E 24.
plus foiide que l'intérieure. 11 y a entr'ellcs une
cavité prefque toujours r< . & plufieurs
aortes petites parties cm ont l'ait d'être des bùies
ou les organes de la rcfpiratipn. Pour mieux dé-
couvrir leur véritabl , ce céltbre obfcr-
vatcur laiila tremper dans de i'çfj rit de vin
ques-uus de cs6 ii le&cs pendant ,
après quoi il vit que les deux fcnillets s'étoient un
peu écartés du corps, en forte qu'alors les différentes
parties qu'elles couvroient fe montrèrent beaucoup
mieux; ce. partie:, étoient blanches , ce quelques-unes
étoient rer.hées comme de petites veflies. Quand l'in-
Icclc cil vivant, ces parties , aiuiique les feuillets , font
dans un mouvement prefque contiruel. Si on enlève les
feuillus , tinmet , a découvert deux paquets de parties
minces, très-tranfpareates , compoléesde deux mem-
branes qui taillent cntr'clies une cavité, fouvent rem plie
d'air; c'eit alors que chaque partie a la
vellie ou d'une bourfe aplatie ; Degeer les a remmées
vijjics à air. Chaque paquet de veflies , placé entre
chaque feuillet & le corps , eft compofé de cinq de
ces parties , de ligure a peu près ovale, & arrangées
les unes fur les autres : la vellie inférieure & la fupé-
rieurc font l'une & l'autre de même .figure , & les
.rois autres, placées entre celles-là, fe rellemblcnt
auffi entr'elles. La fupérieurc , vue au microfeope ,
paroît tranfparcnte {& toute parfeméc de points &
de ;.:;iies opaques , brunes; clic eft unie au corps
par une efpèce de pédicule , U on voit, à l'un de les
côtés, quelques poils placés fur une nervure qui
la borde dans cet endroit : enfin elle a au milieu un
efpace triangulaire, garni ce plus de taches obfcures
& de taches plus grandes que le relte de fa furface.
La veflic inférieure eft toute pareille à la fupérieurc ;
mais les trois autres , placées entre ces dernières ,
font d'une figure un peu différente. Chacune de ces
trois veflies intermédiaires eft de figure cale, ua
peu irrégulière, attachée au corps par un petit pédi-
cule, ayant tout le long de fes bords de petites dé-
coupures & une petite tache dans chaque décou-
pure ; elle eft tranlparentc & garnie , fur route fa
furface , de points & de petites caches opaques comme
les deux vellies précédentes.
Quand toutes ces veflies ne font point remplies
d'air , elles font en forme de lames très-minces &
très-flexibles comme des pellicules tranfparentes ,
c'eft ce qui a fait croire à Degeer qu'elles fervent a
la refpiration , ou qu'elles font les véritables ouies
de ces infeéles aquatiques. Il a de plus obfervé que
ceux qu'il gardoit dans un vafe rempli d'eau, tâchoient
de tems en tems de fortir de l'eau , en grimpant fur
les bords du vafe , comme s'ils vouloient refpirer
l'air j mais ils rentraient tout de fuite , parce qu'ils
ne pourraient vivre long-tems hors de l'eau.
Les Afelles, ainfi que tous les eruftacés, s'accouplent
& le reproduifent avartcf erre parvenus à leur entier
accroiflemenr 3 & bien différens de tous les autres
inlcctes, ils ont la faculté de s'accoupler & de fc
reproduire plufieurs fois pendant la durée de leur vie.
Leur accouplement dure plufieurs jours, Cependant
248
A S E
eetcms.lc mâle porte fa femelle dans une pofitiou
telle , que le dos de celle-ci eft appliqué contre le
ventre de l'autre. Degeer a obfervé que le mâle de
YAfelle d'eau douce etoit une fois plus grand que la
femelle. J'ai cependant trouvé plufieurs fois parmi
des plantes marines des Afelles d'une autte efpece
accouplés enfcmble ; l'un trois fois plus gros que
l'autre , tenoit le petit le dos collé contre Ion ventre,
à l'inftanr que je les pris ils fe féparèrent , & e ne
pus voir comment ils étoient accouplés , mais celui
de dclîus me parut être la femelle.
Degeer rapporte , dans fes mémoires pour fervir
à l'hiftoire des infeétes , l'accouplement de l' Afelle
d'eau douce ; ce que nous allons en dire ne fera
qu'un extrait de ce que ce ■ naturaliste a écrit là-
deffus.
Le feptième anneau du corps du mâle eft garni
en-delfous de deux paires de pièces mobiles , en
forme de lames minces , tranfparentes & crufta-
cées , un peu concaves en-delfous ou du côté du
corps , auquel elles font articulées par leur bafe ;
chaque pièce eft divifée en deux parties par un
étranglement profond , dont la première eft moins
laru-e que la féconde, & le bord poftérieur de cette
dernière, qui a une petite incilion au côté extérieur,
eft circulaire & garni d'une frange de très-longs
poils. En-deffous de ces pièces , ou entre elles & le
corps il y en a deux autres , également plates ou
en forme de lames minces , mais d'une figure très-
irrégulièrc , Se couchées en partie fur les ouïes du
huitième anneau ; elles font également mobiles & de
contour prefque circulaire , ayant au bout deux
parties irrégulières , qui y loin articulées , Se dont
l'extérieure a des découpures , Se eft garnie de
poils, mais l'autre partie ou l'intérieure, qui eft
large au milieu & terminée en pointe , un peu. cour-
bée, eft garnie à fa bafe , du côté intérieur, d'une
elpece de ftilct ou de crochet , dont la pointe eft
dirigée vers le corps de l'infecte. Pour voir en entier
ces deux dernières lames, il faut foulevcr les deux
précédentes , qui les couvrent , quoiqu'imparfai-
rcment , parce qu'elles font moins larges que les
deux intérieures.
Comme ces quatre pièces très-compofées ne fe
trouvent uniquement que fur le mâle , il y a appa-
rence qu'elles font les parties du fexe. La femelle
a dans le même endroit du corps , c'eft-à-dire
en-deffous du feptième anneau , deux petites par-
ties ovales, en forme de lames pla'es , bordées en
partie de longs poils, attachées au corps par un
court pédicule , Se pofées fur les ouïes ou les veffies
à air du huitième auncau. Tout ce que cet obfcr-
yatcur a pu découvrir fous ces deux lames fe réduit à
•ne petite ouverture que le coips a dans cet endroit,
& dans laquelle il iînroduifoit facilement une épin-
gle qui palioit julques dans l'ovaire, fans qu'il fen-
tît la moindre réiilrancc. Cette ouverture étant
l'ilTue d'un canal qui communique avec l'ovaire ;
il y a apparence que la liqueur fécondante du mâle
pft introduite par elle d,u>» le corps 4e la femelle,
A S E
d'où elle eft enfuite portée par le canal de commu-
nication jufqucs dans l'ovaire , pour y féconder les
œufs.
Dès que les glaces des marais font fondues , on
voit les Afelles d'eau douce , occupés à l'œuvre de
la génération , & ils continuent de s'accoupler
pendant tout le printems, & même tout l'été. Le
mâle , toujours plus grand que la femelle , fe faifit
d'elle & la porte fous fon corps, la retenant avec
les deux pattes de la quatrième paire , dont il lui
embrallc le corps dans l'endroit où fe trouve la
troiiîème ou la quatrième paire de pattes de celle-ci.
C'cft ainlî qu'il la tient ferme & qu'il la porte par-
tout où il marche , fans que cette femelle foit ca-
pable de lui échapper , étant obligée de fuivre Se
de fe laiffer emporter par fon mâle , jufqu'à ce que
celui-ci trouve à propos de l'abandonner , ce qu'il
ne fait ordinairement qu'au bout de lix ou de Huit
jours que dure l'accouplement.
Mais eft-ce en cela que conlifte l'accouplement,
ou fe fait-il d'une autre manière ? Nous avons déjà
parlé de certaines parties mobiles Se très-compofées
qui fe trouvent en defTous du feptième anneau du
corps du mâle , & qui paroilTent celles qui confti-
tuent fon fexe ; nous avons encore vu au ventre de
la femelle une petite ouverture, qui communique
par un canal à l'ovaire, Se par où s'introduit fans
doute la liqueur fécondante du mâle. Tout cela
fuppofé , il eft clair que dans l'attitude où le mâle
porte fa femelle , il eft impoffible que les parties
du mâle puiifent atteindre à l'ouverture du ventre
de la femelle. Il y a donc apparence , que pour fe
joindre intimement , la femelle doit fe retour-
ner , foit de gré , foit de force , afin que leurs
ventres puiifent s'approcher l'un d# l'autre , & que
c'cft dans cet inftant que le véritable accouplcmcut
s'achève. Peut-être le mâle cft-il obligé de porter
fa femelle , & de ne l'abandonner qu'après qu'elle
s'eft prêtée a les defirs, qu'il doit , par fa perfévé-
rance , la forcer , pour ainfi-dire , à l'accouplcmenr ,
comme on l'obfervc à l'égard des Libellules.
Quand le mâle quitte fa femelle , celle-ci fc trouve
chargée en -defTous du ventre d'une poche ou lac
membraneux,, qui s'étend depuis la tête jufqu'au
milieu du corps , dont elle égale la largeur. Ce fac
eft rempli d'œufs ronds , un peu luifans, d'un jaune
pâle Si plus ou moins grands dans les différentes
efpèces; ceux des plus grands Ajclles ne font guère
plus gros que les graines de pavot, blanc,
Degeer a obfcrvé , au mois d'Avril , dans le pou-
drier où il gardoit des Afelles d'eau douce , un grand
nombre de petits nouvellement nés qui couroient
dans l'eau avec beaucoup de vîtefie ; il examina
les femelles qui les avoient produits , Se ayant
ouvert leur lac membraneux, il le trouva entière-
ment vaide dans les unes , parce que les petits en
étoient fortis ; i! trouva dans d'autres encore des
œufs jaunes , au lieu que dans quelques autres les
oeufs avoicut changé de couleur Se de figure; ils
étoient
A S E
Soient devenus d'un gris-brun, & d'une forme an-
gulaire & irrégulière , au lic^l qu'ils étoient jaunes
& globuleux auparavant. On voyoit dans ces œufs
un corp, opaque au travers de leur coque : c'étoit
le petit infecte qui commençoit à s'y former *v à
le développer. Quelques Afelles portoiem alors dans
leurs ovaires de petits corps irréguliers Se immo-
biles, qui étoient des eeufs développés ou des om-
brions qui avoienc commencé de pouller quelques
pattes ; enfin l'ovaire d'autres Afelks renfermoit
des petits bien formés pleins de vie & de vivacité.
Pour voir la manière dont ies jeunes Afelks naif-
fent & quittent l'ovaire de leur mère ; il faut ren-
verfer celle-ci , parvenue à terme , & la mettre à
fec fur le dos fur quelque plan uni, & l'on verra
alors que le fac membraneux qui contient les
œufs , s'ouvre dans fa longueur , ayant naturelle-
ment dans cet endroit une fente longitudinale ;
A S E
s+y
enfuite chaque moitié fe divife cranfverfalement
en troi. portions , en forte qu'alors la membrane
de l'ovaire fc trouve fendue eu fix parties, ou en
fix cfpèces de lames minces qui taillent entr' elles
une ouverture ttès-fpacieufc , par laquelle les pe-
tits Afelks fortent dans l'inftant , abandonnant
leur mère Se fe difperfant de tous côtés , après quoi
celle-ci renferme Ion ovaire & le remet dans fou
premier état.
Les AJelks perdent quelquefois leurs an-
tennes , & plus fouvent encore les appendices qui
fe trouvent au-dclfous de la queue ; mais femblables
aux Crabes & aux Ecreviiîes , ils ont la fingulière
faculté de les recouvrer. Ces parties fc reproduisent ,
il en vient d'autres à leur place , parfaitement fem-
blables aux premières , qui croiflent peu-à-peu &:
fortent du moignon qui croit relié attaché au
corps.
Kifioire Naturelle , Infectes, Tome IK
1JO
Suite de f Introduction à l'Hi/ioire Naturelle des Injectes.
A S E L L E.
A S E L L U S. G x o t r.
0 N I S C U S. Lin. F a b. sqUILLA. Deg.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Quatre antennes inégales > fétacées, pofées fur une ligne tranfver-
fale, au-devant de la tête: articles nombreux, les derniers à peine
diftincls.
Bouche munie de mandibules & de mâchoires peu apparentes ,
petites , fouvent prefque membraneufes , & terminée en-deflbus par
plufieurs feuillets membraneux.
Quatre antennules courtes , fétacées ; le dernier article terminé en
pointe.
Corps compofé d'anneaux, & terminé par une queue large, plus ou
moins longue, & par deux appendices bifides.
Pattes munies d'un ongle fimple, arqué, très-fort.
ESPÈCES.
i . Aselie d'eau douce.
Ovale- oblong; queue arrondie , terminée
par deux filets longs , bifides & fétacés.
<.. Ase L
idoxe.
Corps large, aplati; anneaux armés de
chaque côté d'une épine aiguë , recourbée
3. As el le recourbé.
Anneaux du corps armés de chaque coté
de deux épines aiguës , recourbées ; queue
ovale , obtufe.
4. A s El le imbriqué.
Pâle , oblong ; cuijTes poflérieures en ca-
rène ; queue large , obtufe , prefque échancree.
5. A S ELL e Afile.
Antennes très-courtes ; corps ovale-oblong ;
queue formant un demi-ovale.
6. A sel le Oeftre.
Oblong ; abdomen couvert de fix feuillets;
queue prefque coupée.
Suite de l'Introduction à l'Hi/loire Naturelle des Infectes.
151
A SEL LE S. (Infedes).
7. A selle Entomon.
Ovale cblong ; abdomen nui ; queue longue,
conique.
8. A s e ll e marin.
A demi-cylindrique; queue ovale, oblongue,
terminée en pointe.
ç. A se l l e linéaire.
Corps alongé , à demi-cylindrique ; queue
terminée par quatre dentelures.
10. A se ll e armé.
Oblong ; queue tridentée; pattes prefque
en firme de pinces.
11. As el l e Phyfode.
Oblong i abdomen nud en dejfous ; queue
ovale.
12. A s e l l e quadricorne.
Oblong ; queae terminée par Jix filets ; an-
tennes extérieures prefque de la longueur du
corps.
13. Aselle étique.
Linéaire, aplati ; antennes extérieures pref-
que de la longueur du corps.
14. A selle de la Baleine.
Ovale ; corps compofé de ftx anneaux dif-
tincls ; troijièmt & quatrième paires de pattes
filiformes , fans ongles.
15. Aselle globuleux.
Ovale , queue courte , arrondie ; appendices
bifides, avec les divifions ovales- lancéolées.
16. Aselle trifafcié.
Oblong, d'un noir bleuâtre, avec trois
bandes blanches ; queue tridentée.
I i 2.
2^2 A S E
i. Aselle d'eau douce.
Asellus aquacicus. FoURC
Afellus oblo.ngp-ovatus , cauda rotundata , ftylis
loxgis bifircis. Nos.
O ni feus aquaticus ianceolatus , cauda rotund.ua,
fiylis bifurcis. Lin. Syjï. nat. p. io-ôi. n°. II. —
Fuuti. Juec. n°. 1061.
Afellus cauda bifida , fiylis bifurcis , articulis
fi iem. Geoïf. Inf. tom. t. p. 672.. n°. 1.
L'AfcUe d'eau douce. Geoff. ib.
Onifcus aquaticus cauda rotundata , fiylis bi-
fircis , amenais qu.itcruis. Fab. Syft. tnt. p. 197.
n . 6. — Spec. inf. [om. 1. p. 376. n°. 6.
Squilk d'eau douce , a queue arrondie avec deux
tiges fourchues. Dec. Mém. tom. 7. pag. 496.
*°. 1.
S qui //a Afellus aquaiica, cauda retundata : fiylis
finis bifurcis. Dfg. ib.
Afillus aquaticus. FOURC. En.om. par. p. 541.
è°. 1.
Afellus aquaticus Gefneri. Rai. inf. p. 43. 1.
FriscH. inf. 10. tab. 5.
ScHaeff. Elem. inf. tab. il. Afe.L'us
Onifcus aquaticus. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. 1110.
Cet infecte varie pour la grandeur ; les plus grands
• nt de fix à fept lignes de long, *•; environ deux &;
demie de large. Les antennes extérieures fout lon-
gues & fétacées : elles font comportes de quatre
articles , dont le dernier plus long que les autres ,
eft lui-même compofé d'un nombre confidérable
d'articles qu'on ne peut bien appercevoir qu'à l'aide
du microicope. Elles ont. a peu-près les deux tiers
de la longueur du corps de l'infecte. Les deux
autres font courtes & fétacées ; elles ont leur in-
sertion au côté interne des extérieures. La tête eft
aplatie en-dellus & convexe en-dellbus. Le corps
eft compofé de huit anneaux , dont le dernier beau-
coup plus grand que les autres Se arrondi , fert de
queue , Se porte en-dellous deux appendices , de la
longueur de la moitié du corps , qui fe divifent
chacune en deux filets fétacés. Les pattes font
au nombre de fept de chaque côté ; elles vont en
croilTant pour la longueur , les dernières étant conf-
tamment un peu pius longues que les premières.
Les deux pattes antérieures , les plus courres de
toutes , ont cinq pièces , dont la dernière eft ar-
mée d'un crochet arqué, très-fort. Toutes les autres
ont lîx pièces également terminées par un crochet ;
mais moins gros & moins fort que celui des pattes
antérieures. La couleur du corps eft livide , cen-
drée, plus ou moins nébuleufe.
Il fe trouve en Europe dans les eaux des ri-
vières , des ruiAeaux & des mares. L'hiver il fe
tient caché au fond de l'eau dans la yafe ou fous
des pierres.
1. As elle paradoxe.
Asellus paradoxus. Nos.
A S E
Afellus corpore lato deprejfo , fegmentorum la.
teribus falcato fpinofis. Nos.
Onifcus paradoxus antennis quaternis , fegmen-
torum lateribus falcato fpinofis . Tw.Syfi. cnt.p, 196.
n". ï.Spec. inj. tom. i.p. 575. n°. 1.
Cet A f elle eft grand , & il a la figure large &
aplatie des Monocles. Ses antennes font au nom-
bre de quatre. Le premier & le fécond articles
font longs & comprimés ; les autres font courts 6c
fétacés. Les deux yeux font diftinûs & placés de
chaque côté de la tête. Les fix premiers anneaux
du corps font très-larges & armés , fur les côtés ,
d'épines aiguës , courbées eu arrière en forme de
faux : le feptième , le huitième & le neuvième font
plus courts que les autres ; ils font étroits fur les
côtés , & point du tout prolongés. La queue eft
grande & ovale ; on y voit , au-dertus , trois li-
gnes longitudinales , élevées ; l'extrémité eft ter-
minée , de chaque côté , par une appendice courte
& obtufe. Les quatorze pattes font années cha-
cune d'un crochet arqué.
Cette efpèce a beaucoup de rapport avec les Mo-
nocles.
Il fe trouve à la Terre de Feu.
3. As elle recourbé.
Asellus falcatus. Nob.
Afellus fegmentorum lateribus falcato bifpinofis ,
cauda ovata obtufa. Nob.
Onifcus falcatus amenais quaternis fegmentorum
lateribus falcato bifpinofis. Fab. Niant, inf. tom.
1 . p. I4O. 7Z°. 1.
Il eft de grandeur moyenne. Les anrennes font
courtes & comprimées. La tête eft lifte, glabre,
luifante , blanche , arrondie antérieurement , &
trilobée poftérieurement. Le corps eft compofé de
fept anneaux jaunes , luifans , terminés de chaque
côté par une foliole armée de deux épines , dont
l'antérieure eft la plus grande ; le premier anneau
n'a qu'une feule épine. L'abdomen a cinq anneaux
pareillement armés d'une épine crochue , dentée,
La queue eft ovale & obtufe.
Il fe trouve dans la mer de la Chine.
4. Asslle imbriqué.
Asellus imbricatus. Nob.
Afellus oblongus , paliidus , femoribus pofiicH
carinatis , cauda lata obtufa fuhcmarginata.
Onifcus imbricatus antennis quaternis 3 com-
prcjjis ; pedibus unguiculatis y femoribus pofiieis
carinatis. Fab. Syft. ent. pag. 196. n°. 1. — Spec.
inf. tom. 1. pag. 375. n". 1.
Son corps eft grand, oblong & de couleur pâle. Les
antennes font courtes S: comprimées. Les fept premiers
anneaux du corps font prefque égaux entr'eux ; le
huitième eft court & étroit ; le neuvième , le
dixième , le onzième & le douzième font courts Se
imbriqués. La queue eft large , obtufe , quelquefois
éciianeréej elle a , de chaque côré , deux appen-
dices courtes & fubulées. Les quatorze pattes font-
A S E
terminées par un ongle crochu , aigu & très-fort.
Les huit cuilfes polténcures font relevées en forme
de carène.
Cette efpècc fe trouve dans la Nouvelle-Zélande.
j. Aselle Afile.
Asellvs Afdus. Nob.
Afellus ancennis brevijfimis, corpore ovato oblongo,
cauda femi ovali. Nob.
Oui/bus Alïlus abdomine faliis duobus obteBo ,
cauda femiovali. Lin. Syft. nat. pag. 1059. n°. i.
— Mufi Adolph. Frid. pag. 8 8. — Faun. fuec. n°.
IOJ1.
Onifcus Afdus. Fab. Syft. ent. p. z?6. n". 3.
— Spec. inf tom. 1. p. 373. n°. 3.
Afdus feu. Oejirum. Bellon. Aquat. 443.
Pediculus marinus. Rondel. Fifc. J76.
Gronov. Zoopk. 997.
Petiv. Ga^oph. tab. î^.fig. 1.
Planc. de Conch. minus notis. tab. j.fig. A- B.
Onifcus Afdus. Pallas. Spicil. Zoolog. fafe.
9- Pdë- 7l- ta^- 4- fis- II- A. B. a. b.
Cet Afelle eft connu dans les provinces méri-
dionales de la France fous le nom de Vive , dérivé
vraifemblablement du mot Pou.
Il varie beaucoup pour la grandeur. J'en ai vu
d'accouplés qui avoient depuis cinq jufqu'à quinze
lignes de long. La couleur de tout le corps eft cen-
drée , obfcure , un peu livide , dans l'animal vivant ;
elle devient quelquefois d'un jaune paille ou fauve,
dans l'infecte confervé dans les collections. Il eft
ovale , alongé , convexe en-deilus ; on y compte
fept anneaux , fans y comprendre la tête & ceux
de la queue. Les antennes font à peine de la longueur
de la tête. Les antérieures, un peu plus courtes
que les poftérieures , font un peu plus épaiiïes à
leur bafe ; l'infecte les porte collées contre les
parties latérales de la tête. La queue eft large 3
mais plus étroite que le corps ; elle eft compofée
de cinq anneaux , étroits , & d'un fixième afléz
grand , arrondi à fon extrémité. On voit au-def-
f©us de la queue plufieurs feuillets membraneux ,
larges , & deux appendices latérales , bifurquées ,
à-peu-près de la longueur de la queue. Les pattes
font allez grofles ; les antérieures font plus petites
que les poftérieures ; les unes & les autres font
terminées par un ongle arqué , grand & très-fort ;
leur couleur eft d'un jaune paille blanchâtre , un
{>eu livide.
Cet infecte fe trouve dans l'Océan & dans la
Méditerranée ; il s'attache aux poiflbns & les fait
fouvent périr.
6. Aselle Oeftre.
Asellus Oefirum. Nob.
Afellus ob.'ongus y abdomine foliis fcx obteBo ,
cauda retufa. Nob.
Onifcus Oeftrum abdomine foliis fex obteBo ,
cauda retufa. Lin. Syjl. nat. p. 1059. n0' z. — Faun.
fuec.nP. 1OJ3. — Mufi Adolph. Frid. 89.
A S E
*$3
Onifcus Oeftrum. Fab. Syft. ent. p. 197. n'\ 4.
— Spec. inf. tom. 1. p." 37 j. n". 4.
AnimaLulum cruftaceum. Marcr. Braf. ijy.
fis- 3,4-
Stroem. S-undm. I6f. 1. tab. 1. fis- i> 5-
Seba. Mufeum. I. tab. 90.
Onifcus Oeftrum. Pallas. SpiJl. Zoolog. fafe.
9- Pag. 74. tab. 4 fig. 1 ;. A. B.
Cet Afelle eft un peu plus grand que le pré-'
cèdent. Son corps eft alongé, plus large, plus
épais & plus mol vers la queue que vers la tête.
Les. antennes font courtes, de la longueur de la
tête ; les antérieures font compofées de fepi articles &
les poftérieures de huitsl'infeCte les porte recourbées
en arrière , de chaque côté de la tête , comme le
précédent. Les cinq premiers anneaux du corps
iont allez longs , les deux derniers font beaucoup
plus courts. Les premiers anneaux de la queue
iont courts& étroits, le dernier , beaucoup plus long
& plus large que les autres , paroît comme tronqué
ou pretque échancré. Les deux appendices latérales
qui le trouvent au-dellbus, font courtes & bifur-
quées. Les pattes font courtes , allez grolfes & ter-
minées par un onglet arqué , fort Se aigu. La cou-
leur de tout l'infecte eft pâle ; on voit feulement
deux petites raies longitudinales, obfcures , fur la
queue.
Il fe trouve dans l'Océan Atlantique & dans la
mer des deux Indes. Il attaque , comme le précé-
dent , les poilîons , & leur fait fouvenr une large
plaie qui les fait périr.
7. Aselle Entomon.
Asellvs Entomon. Nos.
Afellus oblongo-ovatus ; abdomine fubtus nudo ,
cauda longa Jubulata. Nob.
Onijcus Entomon abdomine fubtus nudo , cauda
fubulata. Lin. Syft. nat. pag. 1060. n°. j. — Faun.
fuec. n°. 10 f y.
Onifcus Entomon antennis quaternis , cauda
oblonga acuta. F ab. Syft. ent. p. 197. n°. f.—Spec.
inf. tom. 1. p. 3 7j-.no. y.
Onifcus corpore ovato , cauda fubulata utrinqut
appendiculata ,pedibus natatoriis. Gronov, Zoopk.
n°. 99z.
Squille Entomon marine, à longue queue conique
& écailleufe. Dec Mém. tom. 7. p. 514. n°. z.
Squilla marina, cauda longa fubulata teftacea.
Deg. ib.
Afellus marinus cornubienfrs , alius. Rai. Inf.
43-
Entomon pyramidale. Klein. Dub. tab. 38. fig.
1 & z.
Petiv. Ga^eph. tab. 1. fig. 4.
Bast. Suis. z. 143. tab. l$.fig. z.
Onifcus Entomon. Pallas. Spicil. çool. fafe.
9. pag. 64. tab. y. fig. 1 & z.
Cet Afelle eft très-grand ; il a quelquefois deux
ou trois pouces de longueur , & plus d'un pouce
de largeur. Son corps a une figure ovale , un peu
2 H
A S E
alongée , & une couleur d'un blanc fale, un peu
jaunâtre. Les antennes antérieures font courtes &
compofées de quatre articles diftinéts. Les pofté-
rieures, deux fois plus longues que les autres , font
fétacées & compofées de cinq anneaux très-diftinéts ,
cylindriques, à-peu-près d'égale longueur entr'eux:
lé dernier eft long , fétacé &: compofé d'un nombre
très-confidérable d'articles , qu'on ne peut bien
voir qu'au microfeope. La tête , beaucoup moins
large que le corps , eft arrondie poftérieurement
à la jon&ion avec le premier anneau du corps : on
y voit , de chaque côté , deux petits yeux noirs ,
chagrinés , peu faillans. Le corps eft convexe en-
deflus , aplati en-dclfous , divifé en dix anneaux ,
dont les fept premiers beaucoup plus larges que
les trois autres , font terminés de chaque côté par
une appendice plate , triangulaire & pointue, qui
déborde le corps : les trois derniers anneaux font
partie de la queue ; ils ont auilî une appendice ,
mais très-petite & à peine diftinïte. Le dernier an-
neau de la queue eft alongé , de figure conique ,
& terminé en pointe émoulfée : elle eft compofée
de plufieurs lames placées au-deilbus les unes des
autres, qui fervent à l'infeclc, félon l'obfervation
de Degeer , comme d'efpèces d'avirons , lorfqu'il
veut nager. Les pattes font compofées de Iîx pièces ,
dont la dernière eft armée d'un ongle crochu ,
grand & allez fort ; les huit poftérieures font de
longueur moyenne ; mais les iîx antérieures font
beaucoup plus courtes que celles-ci , & entièrement
cachées fou; le corps.
Il fe trouve dans l'Océan. Il nage avec aflez de
vîteile , en battant l'eau par le moyen des lames
qui compofent fa queue. Il fe nourrit d'infettes
& de Polypes marins ; il attaque même les Crabes
& la plupart des poufons.
8. Aselle marin.
Asellus marinus. Nob.
Afellus femicylindricus , cauda ovato - oblonga
tcuminata. Nob.
Onifcus marinus femicylindricus , cauda ovato-
oblonga , intégra. Lin. Syfl. nat. p. 1060. n°. 7.
•—Faun. fuec. ZOJ7. — Iter Weftrogolk. 190.
Onifcus marinus femicylindricus , cauda ovato-
oblonga acuminata. Fab. Syfl. ent. pag. 2.97. n°. 7.
r—Spec. inf. tom. 1. p. 376. n°. 7.
Squilla marina corpore elongato femicylindrico ,
cauda oblonga &quali y apice truncata. D£G. Mém.
tom. 7. p. jn. n°. 3. pi. 31. fig. ir.
Squillc marine à corps alongé , demi-cylindrique ,
à queue oblongue , égale & tronquée au bout.
Dec. ib.
Onifcus corpore anguflo tereù , cauda truncata
gquali , pedibus natatoriis ,■ antennis longioribus.
Gronov. Zoopk. pag. 153. n°. 996, tab, 17.
■fe'5'.
Onifcus balticus. Pallas. Spicil. ^ool. fafe. 9.
p. 66. tab. 4. fig. 6. A. B. C. D,
Cet Afclle eft aiTez grand. lia environ un pouce
A S E
de long. Les antennes antérieures font longues Se
fétacées ; les deux poftérieures , beaucoup plus
courtes que les autres , ont leur premier article
plus large que les antérieures. La rête eft prelque aulfi
large que le corps ; elle eft aplatie en-deilus , &
les deux yeux y paroiiTent à demi-enfoncés. Le
corps eft alongé , convexe en-deflus , aplati^ en-
dellous , & de largeur prefque égale de la tête a
la queue. Il eft divifé en dix anneaux , dont fepe
grands donnent nailiance aux pattes , & trois petits ,
qui font partie de la queue. Les pattes font courtes
& placées en defibus , une de chaque côté des iept
grands anneaux : elles font compofées de fix pièces,
dont la dernière eft armée d'un petit ongle crochus
les deux poftérieures feulement font un peu plus
longues que les autres. Le queue eft prefque aurli
longue que la moitié du corps ; elle eft terminée en
pointe , Se quelquefois elle paroît coupée au bout ,
& former une échancrure. On voit, au-deilbus,
plufieurs lames ou feuillets membraneux.
Il fe trouve dans l'Océan , dans la mer Bal-
tique.
9. Aselle linéaire.
Asellus linearis. Nos.
Afellus corpore elongato , femicylindrico , caud*
apice quadridentata. Nob.
Onifcus linearis cauda quadridentata. Lin. Syfl.
nat. p. 1060. n°. 9. —Amsin. acad. tom. 6. pag.
41 j. n°. 100,
Onifcus linearis. Fab. Gêner, inf. /?. Z43 . — Spec.
inf. tom. 1. p. 376. n°. 8.
Onifcus ungulatus. Pallas. Spicil. çoo/. fafe. 9.
p. 61. tab. 4. fig. 11. A. B.
Il a depuis uii pouce jufqu'à un pouce & demi
de long. Son corps eft d'épailfeur prefque égale
dans toute fa longueur. La tête eft un peu plus
étroite, & la bouche eft pointue & un peu avan-
cée. Les yeux font noirs. Les antennes antérieures
font courtes, fétacées; les extérieures font beau-
coup plus longues que les autres , & fétacées. Le
corps eft compofé de fept anneaux , dont les trois
premiers font plus grands que les quatre autres. La
queue eft prelque de la longueur de la moitié du
corps ; elle eft comme coupée à fon extrémité ,
& armée à cet endroit de quatre dentelures. Les
pattes font prefque égales ; les poftérieures font à
peine plus grandes que les antérieures : elles font
terminées par un onglet fimple , crochu. La couleur
de tout l'iniccle eft cendrée , obfcure.
Il fe trouve dans la mer des deux Indes.
10. Aselle armé.
Asellus ckelipes. Nob.
Afellus oblongus , cauda tridentata , pedibus fub-
ckeliformibus. Nob.
Onifcus chelipes oblangus , cauda tridentata ,
pedibus fubeheliformibus. Fab. Syfl. ent. p. 197.
7Z°. 8. — Spec. inf. tom. 1. p. 37e. n°. 9.
Onifcus deprejfus oblongus pedibus omnibus fubche^
A S E
Hformibus. P allas. Mifcell.194. tab. 14. fig.X6, 17.
Onifcus linearis. Pallas. Spicil. çool. fafc. 9.
/. 68. tab. i,.fig. 17 & 18. *
Il n'a guères plus d'un demi pouce de long. Son
corps eft prefque d'épaiiTeur égale dans toute fa
longueur ; il eft un peu aplati Se compote de fept
anneaux, dont le premier Se le dernier font un peu
plus courts que les autres. La tête eft un peu plus
étroite que le corps. Les antennes extérieures ibnt
de la longueur de la moitié du corps ; elles font
compofées de quatre articles, fans compter le dernier ,
qui eft fétacé , & compofé lui-même d'un grand
nombre d'articles très-peu diftinéts ; les deux an-
térieures font très-courtes. La queue eft peu a!on-
gée Se arrondie à fon extrémité. Les pattes vont
infenfiblement en grofliffant , de forte que les pofté-
rieures font un peu plus grandes que les antérieures.
Le dernier article qui les termine eft prefque en
forme de pinces. La couleur de tout le corps eft
obfcure , Se plus ou moins lavée de couleur cendrée.
On voit fouvent tout le long du dos une raie pâle.
Il fe trouve parmi les plantes marines de l'O
céan Atlantique.
1 1. Aselle Phyfode.
Asellus Phyfodes. Nob.
Afellus oblongus , abdomine fubtus nudo , cauda
ovata. Nob.
Onifcus Phyfodes ab domine fubtus nudo, cauda
ovata. Lin. Syft. nat. p. 1060. n°. 4.
Onifcus Phyfodes abdomine fubtus nudo, cauda
ovata, antennis quaternis. Fab. Syft. ent. p. 198.
n°. 11. — Spec. inf. tom. 1. p. 377. n°. 13.
Sulz. Hift. inf. tab. 30. fig. 11.
Le corps de cet Afelte eft compofé de doute
anneaux , dont les cinq derniers font partie de la
queue. Les antennes , au nombre de quatre , dont
Jeux recourbées de chaque côté , font courtes &
fétacées ; la dernière pièce de la queue eft ovale ;
elle a en-deflbtis, de chaque côté , deux appendices
bifides , dont les divifions font lancéolées , obtufes ,
plus courtes que la queue : les premiers articles de
la queue donnent naiffance à un grand nombre de
petites véficules auiïi longues qu'elle.
Il fe trouve dans l'Océan.
11. Aselle quadricorne.
Asellus quadricornis. Nob.
Afellus oblongus , ftylis caudalibus fenis , an-
tennis longitudine corporis. Nob.
Onifcus quadricornis oblongus , ftylis caudalibus
fenis , antennis quaternis. Fab. Syft. ent. p. Z99.
n°. ij. — Spec. inf. tom. 1. p. 378. n°. \6.
Cet Afelle eft remarquable par la longueur de
fes antennes ; elles font fétacées Se de la longueur
du corps. Son corps eft petit, convexe, & com-
pofé de douze anneaux , dont le dernier eft uni ,
ovale Se entier. La queue eft terminée par fix filets
pointus Se entiers. Le ventre eft feuilleté , & les
quatorze pattes font à-peu-près égales entr'elles.
On le trouve dans l'Océan Atlantique.
A S E
2;;
13. Aselle étique.
Assllus hcilicus . Nob.
Afellus corpore lincari depreffo , antennis pofticis
longitudine corporis. Nob.
Onifcus hecticus. Pallas. Spicil. %ool. fafc. 9.
p. 61. fig. 10. A. B. C. D.
Cet infecte a environ un pouce Se demi de long.
Son corps eft prefque d'épaiiTeur égale dans toute
fa longueur ; il eft linéaire , aplati , avec une lé-
gère arête tout le long du dos. La tête eft allez
grande. Les antennes extérieures font fétacées Se
de la longueur du corps ; elles font compofées de
cinq articles , dont le premier eft gros & court ,
& les trois fuivans cylindriques ; le cinquième eft
long , fétacé , & divifé lui-même en vingt-quatre
petits articles. Lcstantennes antérieures font courtes ,
fétacées Se compofées de quatre articles , dont le
premier eft court & allez gros , Se le dernier fétacé.
Le corps eft compofé de fept anneaux prefque quarrés
Se affez grands , & de trois , plus étroits , qui font
partie de la queue ; celle-ci eft de la largeur du
corps ; elle eft allez longue Se coupée en croulant
à Ion extrémité. Les feuillets qui fe trouvent au-
deflbus font un peu plus courts & un peu plus
étroits. Les appendices latérales font bifides , & à
peine de la longueur de la queue. Les pattes font
minces, prefque égales, compolées de fix pièce?,
Si terminées par un ongle fimple , crochu, allez
fort. La couleur de tout le corps eft prefque
cendrée.
Il fe trouve dans l'Océan.
14. Aselle de la Baleine.
Asellus Ceti. Nob.
Afellus ovalis ; fegmentis diftinBis , pedibus tertii
quartique paris linearibus muticis. Nob.
Onifcus ovalis ; fegmentis diftinclis , pedibus tertii
quartique paris linearibus muticis. Lin. Syft. nat.
pag. 1060. n°. 6. — Faun.fuec. n°. 1056. — Muf.
Adolph. Frid. 1. p. 89.
Onifcus Ceti. Fab. Syft. entom. p. 199. n°. 16.
—Spec. inf. tom. 1. p. 378. n°. 17.
Squille de la Baleine à corps ovale , aplati , avec
des marions diftincles , à pattes en tenailles ; mais
celles de la troifième Se quatrième paire filiformes ,
non armées. Dec Mém. tom. 7. p. 540. n°. 6. pi.
41. fig. 6 & 7.
Squilla Balsni corpore ovali deprejfo : fegmentis
diftinBis pedibus cheliferis : tertii quartique paris
linearibus muticis. Dec. ib.
Pediculus Ceti. MaRtens. Spit^b. fab. 8. fig. D.
Seba. Muf. tom. 1. tab. 90. fig. 5.
Onifcus Ceti. Pallas. Spicil. ^oolog. fafc. 9.
pag. 76. tab. 14. fig. 14. A. B. C.
Ce fingulier infedle a environ fix ou huit lignes
de long , & trois ou quatre de large ; il eft ovale ,
Se fon corps n'eft compofé que de fix anneaux
très-diftinéts. Ses antennes diffèrent beaucoup de
celles des efpèces précédentes ; elles font au nombre
de quatre : il y en a deux plus longues que les
35" <*
A S E
autres , filiformes , prefque de la longueur de la
moitié du corps , compofées de quatre articles , dont
les trois premiers font coniques & égaux entr'eux ,
& dont le dernier eft très-court. Les deux autres
antennes font courtes , petites , cachées fous les
grandes, &c compofées de trois articles. La tête eft
diitinde , un peu avancée , & beaucoup plus étroite
que le corps. Le dernier anneau de celui-ci eft moins
large que les autres , & n'eft point terminé par
une queue comme dans toutes les autres efpè.:es.
Les pattes font au nombre de quatorze , félon
Degeer , quoique l'infecte paroifle n*en avoir que
douze. Il y en a deux très-petites , cachées fous
la tête , à la bafe de laquelle elles ont leur infer-
tion. Celles de la troifième 8c quatrième paire font
filiformes , & ne font point terminées par des crochets ;
l'infecte les porte , félon l'obfervarion de Martens ,
collées fur Ion dos , tandis qu'il fuce la peau de
la Baleine, de forte que celles d'un côté viennent
rencontrer & croifer celles de l'autre. Degeer dit
en avoir dans fa collection qui ont confervé cette
pofition. Les autres pattes , beaucoup plus grofîes
que celles-ci , font terminées par un ongle (impie ,
arqué , fort & aigu.
Cet afelle s'attache au corps des Baleines, & s'y
tient fi fortement cramponné , au moyen de fes
pattes , que pour le prendre il faut ou lui arracher
les pattes , ou couper une portion de la peau de l'a-
nimal. Lorfque ces infectes le trouvent en grande
quantité , ils rongent la peau de la Baleine Se y
font de larges plaies.
Il fe trouve dans l'Océan.
15. Aselle globuleux.
Asïllvs globator. Nob.
Afellus ovatus, cauda brevi rotundata,fiylis bifiais,
laciniis ovato-lanceolatis. Nob.
Onifcus aiïirmlis ovalis , cauda obtufa mutica. Lin.
Syft. nat. p. 1061.71°. 13.
Onijcus afiimilis , ovalis , cauda obtufa mutica ,
torpore cincreo. Fab. Gcner. infmant.p. Z43. — $pec.
inj. tom. 1. p. 378. n". 19.
Onifcus globator. Pallas. Spicil. çool. fafe. 9.
pag. 70. 4. fig. 18-18.
Bast. Subjec. i. 144. tab. 13. fig. 3.
Il a environ cinq lignes de long & trois de
large; fon corps eft ovale , convexe en-deflus , S:
un peu concave en-dellous. La tête eft arrondie an-
térieurement. Les antennes font courtes & fétacées :
Us fupérieures font à peine de la longueur de la tête ;
elks loin compofées de trois articles , dont le der-
nier^, plus long que les autres , eft.lui-même com-
pofê de plufieurs petits articles ; les poftérieures ,
une fois plus longues que celles-ci , font compofées
de quatre articles, dont le dernier long & féracé ,
en i\vifé en plufieurs autres courts, à peine diftinfts.
Les deux yeux font ronds , peu faillans & noirâtres.
Le corps eft compofé de fept anneaux. La queue
eft à-peu-pièsde la largeur du corps; elle eft courte,
convexe èn-delfiis ; & arrondie à fen extrémité.
ASI
Les deux appendices latérales , qui fe trouvent
au-deflbus , font de la longueur de la queue ; elles
font bifides, & chaque divifion a une figure ovale-
lancéolée.
Cet Afelle fe trouve dans l'Océan Se dans la
Méditerranée, parmi les plantes marines.
16. Aselle trifafcié.
Asellus trifafeiatus . Nob.
Afellus oblongus , nigro-c&mlefcens ,fdfciis tribus
albis ; cauda apice tridentata. Nob.
Cet Afelle eft alongé : celui que j'ai fous les
yeux a près de huit lignes de long , de la tête a
l'extrémité de la queue , & environ deux lignes de
large , au milieu du corps. Il eft plat en-deflous ,
Se un peu convexe en-delTus. Le corps eft divile
en fept bandes , dont trois blanches & quatre d'un
noir un peu bleuâtre , en y comprenant la tête &
l'extrémité de la queue , qui font noires. Les an-
tennes font noirâtres : les extérieures ont prefque
la longueur du tiers du corps : elles font compofées
de cinq articles, dont le dernier eft lui-même com-
pofé de plufieurs autres petits , peu diftin&s. Les an-
tennes antérieures font petites & très - courtes. La
queue a une ligne élevée , tout le long du milieu
de fa partie fupérieure : elle eft terminée par trois
petites dentelures, dont celle du milieu eft la plus
(aillante. Le deiîbus du corps eft femblable au-dellus
pour les couleurs.
Il eft confervé au cabinet de M. Gigot d'Orcy ,
qui l'a reçu du cap de Bonne-Efpérance.
ASILE, Asilus. Genre d'infectes de l'Ordre
des Diptères.
Les Afiles font des infectes qui ont deux ailes
nues , veinées , placées horizontalement , & en
recouvrement fur l'abdomen ; deux balanciers longs,
minces , terminés par un bouton arrondi , tronqué
obliquement ; le corps alongé ; la tête munie de
deux antennes courtes, filiformes, fouvent termi-
n-'es par un petit filet féucé ; la trompe courte,
portée en avant ; enfin les pattes longues , allez
fortes , fouvent épineulcs , terminées par deux
crochets forts , & deux pelottes plus grandes que
dans les autres Diptères
VAfi.'e a des rapports avec le Conops , Le Myope ,
le Bombille , & fur-tout avec l'Empis ; mais , in-
dépendamment de la forme de la trompe , les an-
tennes prefque en malle & réunies à leur bafe ,
fuftilent poui diftinguer ,au premier coup-d'œil, le
Conops. La trompe mince , longue , coudée , ne
renfermant qu'une feule {oie , & les antennes courtes ,
terminées pat un article ovale , comprimé , & muni
d'un petit poil latéral , font aifément reconnoître
le Myope. La trompe longue , fétacée , cempoféc
de cinq pièces, dont l'inférieure eft bifide, carac-
térifent le Bombille ; enfin, la trompe longue, in-
clinée , compofée de cinq pièces , dont quatre pref-
que égales en longueur , diftingue fuffifamment
l'Empis ie l'AJi.'e.
Les
A S I
Les antennes des Miles ne différent pas beaucoup ,
au premier afpcél . de celles dcsBombilles ; cependant,
ii on y t'ait bien attention , on les trouve différentes.
LJIcs t'ont compofées de trois pièces , dont la première
paroît cylindrique , plus longue & un peu plus épaifle
que la féconde. La troilième eft la plus longue; elle
eft prefque cylindrique , ou très-peu renflée , & elle
eft terminée , dans quelques efpèces , par un filet
mince , fin S: alongé.
Les yeux font ovales , grands , aflez faillans , à
réfeau, Se placés à la partie latérale , ua peu an-
térieure de la tête, Au-dcllus delà tète , il y a trois
petits yeux lillcs , qu'on appercoit difficilement à
caufe des poils qui le trouvent tout autour.
La trompe eft à-peu-près de la longueur de la
lête ; elle eft roide , écaillcufe , de grollèur prefque
égale dans toute fon étendue, Se dirigée en avant:
Elle eft compolée de cinq pièces , dont l'une
grande , tronquée ou arrondie à fon extrémité ,
un peu renflée vers fa bafe , creufée en goutiète à
fa partie fupérieure , reçoit trois foies ou filets min-
ces , fetacés , contenus fupericurement par une cin-
quième pièce , qui fait l'office de lèvre. Lorfque
finfe<3e ne tait pas ufage de fa trompe , on n' ap-
percoit que le fourreau , qui paroît alors d'une feule
pièce ; mais il eft très-facile de mettre toutes
les parties en évidence, avec la pointe d'une ai-
guille ou d'une épingle. La pièce fupérieure , la pins
courte de toutes, a à peine la longueur de la moitié
des autres ; elle eft large > plate , écailleufe , ter-
minée en pointe déliée : elle fert à contenir les loies
ou le fuçoir dans la cannelure de la trompe, Au-
dclîous de cette pièce, on en voit trois autres de
longueur prefque égale , mais de figure Se de
confiftance différentes : les deux extérieures font
minces, déliées, plates, de fubftancc écailleufe,
mais moins folide que celle du milieu : ce font
deux efpèces de demi-fourreaux , qui embraflent
des deux côtés la pièce du milieu. Celle-ci , un
peu plus groffe & un peu plus longue que les
latérales, eft arrondie, terminée en pointe aiguë,
en forme deftilet, garnie en-deffiis , dans la moitié
de fon étendue, d'une fuite de poils recourbés,
dirigés vers fa bafe. C'eft-là le véritable aiguillon ,
par le moyen duquel l'Afile pique Se tue les in-
fectes qu'ilrfaiiÎE 3e dont il fe nourrit. Les trois pièces
que nous venons d'examiner reftenr, lorfque l'in-
fecte n'en fait pas ufage , dans la cannelure creufée
tout le long de la partie fupérieure de la cinquième
pièce ; elles y font contenues par la languette placée
au-deflus. A la bafe latérale de la trompe , on ap-
percoit , de chaqire côté , deux petites antennules
courtes , filiformes , compofées de plufieurs articles
grenus & un peu velus.
Le coreele: eft convexe , relevé en bofle. La poi-
trine qui fe trouve au-deflbus donne naiilanec aux
fix pattes de l'infecte.
L'abdomen eft compofé de fïxou fept anneaux ; il
eft alongé, prefque conique, & terminé en pointe dans
les femelles. Il cil cylindrique & terminé en maffe dans
Hiftoire Naturelle, InfcUcs. Tome IV.
A S I
2S7
les mâles; ceux - ci portent à leur derrière «ne grofle
partie écailleufe , noire , fendue en trois lames , en-
tic lesquelles on voit deux grands crochets mo-
biles, écailleux, dont ils fe fervent pour s'accrocher att
derrière de la femelle dans l'accouplement. On peut
en voir la figure dans les Mémoires pour l'Hift.
Nat. des Infectes , par M. Degeer , corn. 6. pi. i j.
fig- 14-
Cette groffe partie écailleufe eft proprement faite
d'une feule pièce, qui a en-dedans une cavité fpacieufe,
de façon qu'elle forme comme une efpèce d'étui
ou de boîte ; mais elle eft refendue dans fa lon-
gueur & jufqucs près de fa bafe , en trois pièces?
ou lames diftinctes , un peu féparées les unes dos
autres. La pièce inférieure eft très-convexe en-de-
hors , Se concave en-dedans ; mais les deux autres
pièces latérales qui forment les côtés Se le deflus de
l'étui , & qui font également concaves , s'élargiffent
vers l'extrémité en forme de feuille applatie , Se bif-
fent entr'clles un vide alongé : en - deflous elles
font garnies chacune d'un gros crochet écailleux ,
de couleur brune Se fait en demi - cercle , qui a
dans fa longueur une efpèce de rainure , Se qui eft
terminé par quatre pointes de longueur inégale ,
entre lefquelles on voit une cavité. Dans l'inaction ,
ces deux crochets qui font mobiles, font cachés en
partie deffous les deux pièces auxquelles ils tien-
nent , & c'eft proprement avec eux que l'infecte
s'accroche au ventre de la femelle. Degeer. Mém.
tom. 6. p. 2.34.
Les pattes des Afiles font longues & aflez grofles :
elles font garnies , dans la plupart des efpèces , de
poils longs , peu ferrés , Se de quelques piquans.
Elles font compofées de la hanche , de la criffe , de
la jambe 6c du tarfe. La hanche eft afiez groffe.
La cuifle eft longue , allez groffe Se très -peu ren-
flée. La jambe eft longue Se cylindrique. Le tarfe
eft compofé de cinq articles , dont le premier eft le
plus long , prefque cylindrique , rarement renflé ;
les trois qui fuivent font égaux entr'eux : le der-
nier eft alongé , prefque en malle , terminé par deux
crochets arqués , aflez forts , & par deux pelottes
garnies , à leur furface inférieure , de très - petits
poils courts & fe-rrés.
Les ailes font veinées , étroites , à peu-près de
la longueur du corps. L'infecte les porte, lorfqu'il
eft en repos , en recouvrement & fur un plan ho-
rizontal , tout le long de la partie fupérieure de
l'abdomen. Lorfqu'il vole il fait entendre un bour-
donnement aflez confidérablc , par le moyen de la
partis interne de chaque aile Voy. Aile.
Les balanciers font très-apparens ; ils forment
un petit bouton arrondi, tronqué obliquement, &
port^ fur un filet mince Se alongé. On ne voit point
d'ailerons entre ceux-ci & la bafe des ailes.
Tout le corps des Afiles eft plus ou moins- cou-
vert de poils fins Se affèz longs : quelques efpèces
font très-velues, tandis que d'autres le font très-
peu. Le devant de la tête eft en général garni de
poils longs Se plus roide* que ceux du corps,
Kk
2;8
A S I
Les Afiks ne vivent que de, rapine ; ils font une
guerre continuelle aux autres infectes , & les at-
trapent en volanr : ils attaquent non - feulement les
Mouches , les Tipules & tous les Diptères , mais
même les Abeilles les Ichneumons, & quelquefois
les Coléoptères. Ils les faillirent avec leurs longues
pattes , les tuent avec leur trompe 8c les fucent en-
fuite. La plupatt des efpèces fréquentent les bois
& les endroits les plus fecs , on les voit voler
fur-tout lorfqu'il fait chaud & que le foleil eft atdent;
mais quelques autres habitent les prés bas & hu-
mides, & incommodent les troupeaux qui y paiffent.
Les larves des AfiUs vivent dans la tetre ; ce
font des efpèces de vers blanchâtres, fans pattes,
dont le corps eft mou , rafe , cylindrique , un peu
alongé , terminé en pointe aux deux extrémités , &
compofé de donze anneaux peu diftincls. La tête eft
quelquefois garnie de poils clair-femés ; elle eft armée
de deux crochets mobiles , courbés en-deffous , qui
tiennent intérieurement à une efpèce de tige unie
au premier anneau, & divifée en deux branches :
ces crochets font d'une couleur obfcure qu'on apper-
çoit à travers la peau tranfparente qui les recouvre.
Quand la larve les remue , la double tige fe meut en
A S I
même-tems , ce qui démontre que ces parties tien-
nent enfemble. Ces crochets lui fervent a fe frayer
une route dans la terre , & à faciliter fa marche en
les cramponnant au plan de pofîtion.
Ces larves fe ttansforment en nymphes dans la
terre , & , femblables à celles des tipules , elles chan-
gent entièrement de peau. La nymphe eft alongée ,
Se fon ventre eft figuré en cône. La tête eft g
arrondie , garnie en-devant de deux pointes
ledfes, courbées en-de(lbus en forme d'épines , 8c
de chaque côté de trois autres épines prclque fem-
blables ; celles-ci font un peu plus courtes que les
deux autres, Se elles partent toutes les crois : une
bafe commune. Le defl'us du coreekt eft ariundi,
mais on y voit de chaque côté quelques pointes
très-courtes. La poitrine , fur laquelle on voit les
ailes & les pattes appliquées , eft convexe , & mu-
nie de chaque côté de fa partie antérieure d'une
petite éminence fur laquelle il paroît y avoir un
ftigmate. L'abdomen eft divifé en neuf anneaux ,
garnis chacun, tant en-deffus qu'en deifous, d'une
rangée d'épines écailleufes , courbées en arrière, &
de plufieurs petits poils : enfin l'extrémité eft ter-
minée par quatre épines aflez longues.
Suite de t Introduction à l'HlJloue Naturelle des Infccles:
M9
ASILE.
A S 1 L V S. Lin. G b o f f. F ab,
E R A X. S c o ?.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes de la longueur de la tête, rapprochées à leur bafe >
prefque filiformes , compofées de quatre articles , dont le troifième eft
le plus long , ôc le dernier eft fétaçé.
Trompe droite en avant , filiforme , de la longueur de la tête , can-
nelée , compofée de cinq pièces.
Suçoir compofé de quatre pièces; la fupérieure très-courte ôc affez
large, contenant trois foies dans la cannelure de la gaîne.
Deux antennules courtes , velues , filiformes, inférées à la bafe la-
térale du fuçoir.
ESPÈCES.
i. Asile bifafcié.
Velu , noir ; abdomen noir , avec deux
bandes cendrées & l'extrémité fauve.
2. As île géant.
Velu , noir ; corcelet & bafe de t abdomen
cendrés.
5. Asile maure.
Ferrugineux ; côtés de la poitrine avec
des points noirs ; corcelet avec trois raies
noires.
4. Asile à bandelettes.
Corcelet ferrugineux , avec des raies noires ;
abdomen jaune , noir à fa bafe,
5. Asile ferrugineux.
Tris-noir ; tête couverte de poils fauves;
ailes ferrugineufes.
6. Asile algérien.
Tout ferrugineux , & couvert de quelques
poils d'un jaune pâle.
Kk x
2<ÉO
Suite de {Introduction à fHifloire Naturtllc des Infectes'.
ASILES.
{ Infedes )
7. Asile barbare.
16. Asile roufsârre.
Front, corceltt & pattes ferrugineux;
ailes roufsâtres, avec le tord interne & i ex-
Velu , roufsâtre ; corcelet noirâtre ; abdo-
men noir , avec le bord des anneaux blanc.
trémité noirâtres.
S. Asile Frelon.
Ferrugineux , peu velu ; abdomen noir à
la bafe , & jaune à l 'extrémité.
17. Asile jaune.
Velu , noir ; corcelet couvert de poils d'un
jaune gris; abdomen couvert de poils d'un
jaune roux.
9. Asile velu.
18. Asile violet.
Velu , noir ; bafe du corcelet couverte de
poils d'un jaune cendré.
Velu, très-noir; abdomen violet.
10. Asile Bourdon.
Velu , noir ; front & abdomen couverts
de poils d'un gris blanchâtre.
11. Asile barbu.
Velu, noir ; front , extrémité de t abdo-
men & jambes couverts de poils blancs.
12. Asile fafcié.
19. Asile roux.
Noir , peu velu ; abdomen d'un rouge brun
en-dejfus.
20. Asile pondue.
Velu, noir; corcelet avtc un très-léger
duvet cendré; abdomen très- noir , avec trois
bandes blanchâtres , de chaque côté , & deux
taches d'un rouge brun.
xî. Asile bordé.
Velu , noir; abdomen avec deux bandes
d'un blanc de neige à fa bafe.
Peu velu , noirâtre ; balanciers & bord des
13. Asile cul-blanc.
anneaux jaunes ; cuijfes noires.
Cendré; abdomen avec les trois derniers
21. Asile plombé.
anneaux blancs.
14. Asile noir.
Entièrement d'une couleur cendrée , fans
taches ; trompe courte & noire.
Velu , tout noir ; front avec de longs poils
blanchâtres.
15. Asile diadème.
23. Asile cendré.
Peu velu , cendré ; extrémité de l'abdomen
& pattes noires.
Noir; front couvert d'un duvet blanchâtre;
24. Asile germanique.
ailes noires.
Peu velu , noirâtre ; jambes d'un rouge
Suite de 1'întroduclion à l'Hljîolri Naturelle des Infeftes.
i£i
brun ; ailes obfcures , blanchâtres à leur bafe
interne.
25. Asile bicolor.
Noirâtre ; abdomen , pattes & bafe des
antennes d'un rouge de briques.
16. Asile rufipède.
Noirâtre ; abdomen cendré , avec des bandes
& l'extrémité noires ; jambes fauves.
27. Asile tacheté.
Cendré, tache quarrée , noire, fur chaque
anneau de l'abdomen ; pattes brunes , avec
leur extrémité noire.
28. Asile marginé.
Cendré-noirâtre ; pattes rouffes ,■ avec leur
extrémité noire ; bord des ailes très-noir.
29. Asile porte-anneau.
Cendré ; extrémité de l'abdomen noire ;
cuiffes d'un rouge de briques , avec un anneau
noir.
30. Asile armé.
Feu velu , cendré; corcelet & abdomen avec
des taches noirâtres ; jambes roujfes ; anus
terminé par un long flilet noir.
31. A s ix e nigripède.
Velu , noir ; corcelet avec quatre raies •-,
abdomen avec trois bandes blanches ; pattes
très-noires.
32. Asile fanglé.
Cendré, fans taches ; jambes rouffes , avec
des anneaux noirs.
ASILES. (Infectes).
35. A s 1 l ï teuton.
Noir ; corcelet avec un reflet de taches a" un
roux doré ; abdomen avec cinq taches de
chaque coté, blanches.
34. Asile Tipule.
Liffe, cendré; corcelet avec trois raies noires,
pattes longues & fauves.
35. Asile cayennois.
Noir ; corcelet avec une large ligne blan
che , rayée de noir ; tête & écujfon blancs.
36. Asile rayé.
D'un rouge briqueté ; corcelet & abdomen
avec des lignes noires ; ailes obfcures , avec
un^ tache briquetée , au milieu.
37. A s 1 1 e à ceinture.
Cendré ; abdomen très-noir, avec le bord
dis anneaux blanc.
38. Asile bleuet.
Noirâtre ; abdomen & ailes d'un beau bleu
très luifant.
39. Asile cylindrique.
Lijfê , très-noir ; pattes & balanciers d'un
jaune fauve ; ailes obfcures.
40 Asile des prés.
Liffe , très- noir ; front cendré ; pattes an-
térieures roufsâtres ; ailes tranfparentes.
41. Asile Conops.
Corcelet noir, avec des taches jaunes; abdo-
men très-noir , avec des bandes rouffes.
£01
Suite de Vlntroàuclïon à VHïjloire Naturelle des Infectes)
41. Asile linéaire.
Noir ; corceht cendré, avec des raies noires ;
abdomen linéaire , avec le bord des anneaux
jaune.
43. As 1 1 e filiforme.
Dune couleur cendrée- roufsâtre ; front &
poitrine argentés ; abdomen filiforme ; pattes
pofiérieures très-longues.
44. Asile culiciforme.
Noir, lijfe ; balanciers jaunes -, cuijfes pof-
iérieures de la longueur de l'abdomen.
ASILES. ( Infettes ).
45. Asile eftival.
Noir , couvert d'un duvet cendré; corcelet
avec trois raies très - noires ; jambes d'un
rouge briqueté.
46. Asile morio.
Velu , noir ; ailes mélangées de blanc &
de noir.
47. Asile portugais.
Noirâtre; abdomen jaune , avec trois rangées
de taches noires ; ailes tachetées de blanc.
% 1111111— «W|ii
A S I
I. Asile bifafcié.
Asilvs bifafciatus. NoB.
Aflus kirjucus nigcr ; abdomine nigro , fifciis
duabus cinercis , apice fulvo. Nob.
Cet Afile a environ quinze pouces <Jc long. Il
eft noir & velu. L'abdomen eft noir à fa bafe ,
on y apperçoit enfuite deux bandes grisâtres, fé-
parées l'une de l'autre par une bande noire. Les
derniers anneaux font d'une belle couleur fauve ,
ferrngineufe. Les pattes font noires & couvertes
de poils. Les tarfes font larges ; les deux houppes
qui les terminent font de couleur fauve-brune. Il
y a au liant des jambes poftérieures une tache
grisâtre formée par des poils. La bafe & l'extré-
mité des ailes font obfcurcs , le milieu eft blan-
châtre & trapfparcnt.
Il eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy.
On le trouve anx Indes orientales.
i. Asile géant.
Asilus grojfus. Fab.
Afilus hirfutus nigcr , tkorace abdominifjuc befi
cinercis. Fab. Syji. entom. p. 791. n°. 1. — Spec.
inf. tom. 1. p. 460. n°. 1.
Il eft très-grand. Sa tête eft noire , Se couverte
fur les côtés & fur le front , de poils fiV.s , longs ,
d'un gris cendré. La trompe eft épaifîe , noire Se
comprimée. Le corcelet eft noir, couvert en-deflus
d'un duvet ferré , d'un gris cendré. Les ailes font
cendrées avec des veines noirâtres. On appcrçcic
deux points jaunes fous l'écuflon. L'abdomen eft
court , ovale ; le premier anneau eft noir & liflè ;
le fécond Se le troifième font d'un gris cendré & ve-
lus ; les autres font noirs. Les pattes font noires Se
fans piquans.
On le trouve en Amérique.
3. Asile maure.
Asilus maurus. Lin.
Afilus fubferrugir.eus , peScoris lateribus punBis
thoracifque dorfo lincis tribus nigris. Lin. Syfi. nat.
p. 1006. n°. 1.
Afilus maurus. Fab. Syfi. entom. p. 791. n°. z.
— Spec. inf. tom. 1. p. 460. ;:°. 1.
Il eft à peu-près de la grandeur de l' Afilc-Frelon.
Les anrennes font ferrugineufes. Le corceiet eft fer-
rugineux , avec des points noirs fur les côtés , Se
trois lignes longitudinales noires. L'abdomen eft
ferrugineux , avec le bord des anneaux obfcur.
On le trouve en Afrique , fur les côtes de Bar-
barie.
4. Asile à bandelettes.
Asilus vittatus. Nob.
Afilus thorace ferrugineo nigro lineato j abdomine
fiavo , bafi nigro. Nob.
Il reffemble pour la forme Se la grandeur à IV'-
file-Frelon. Les antennes font noires. Le front eft
couvert de poils fins , longs , d'un jaune pâle. Le
corcelet eft ferrugineux , avec quatre lignes longi-
A S I
265
tudinales f noires , dont les deux latérales font quel-
quefois interrompues. L'abdomen eft jaune , noir
a fa baie, Se terminé en pointe dans les femelles.
Les pattes font jaunâtres , Se les tarfes obfcurs.
Il eft au cabinet de M. Gigot d'Orcy.
On le treuve à St. Domingue.
j. Asile ferrugineux.
Asilus ferrugineus. Nob.
Afilus ater , capitc villofo a villis fulvis y alis
ferrugineis. Nob.
Il eft un peu plus grand que X Afile-F relon. Il
eft tout noir , fa rête feule eft couverte de poils
de couleur fauve obfcure. Les ailes font ferrugi-
neufes , principalement à leur bord extérieur.
Il eft confervé au cabinet de M. Gigot d'Orcy.
On le trouve
6. Asile algérien.
Astlus algirus. Lin.
Afilus corpore toto ferrugineo. Lin. Syfi. nat.
p. 1006. n9. 2.
Afilus algirus. Fab. Syfi. entom. p. 791. n°. 3.
— Spec. inf. tom. 2. p. 460. n°. 3.
Il eft de la grandeur de l' Afile- Frelon. Tout fon
corps eft ferrugineux Se couvert de quelques poils
pâles. Les ailes Vont ttanfparentes Se veinées. L'ab-
domen eft prefqueFr- |l- shique , mais aminci vers
l'extrémité : le bord de '.'es anneaux eft d'une cou-
leur ferrugineufe , plus foncée Se plus luifante que
le refte.
On le trouve en Afrique , fur la côte de Bar-
barie.
\
7. Asile barbare.
Asilus barbarus. LiN..
Afilus fronte , thorace pedibufque ferrugineis , alis
ftavis ; apice margineque tcnuwre nigris. Lin. Syfi.
nat. p. 1007. n°. 3.
Afilus barbarus. Fab. Syfi. entom. p. 792. n°. 4.
— Spec. inf. tom. 2. p. 4.61. n°. 4.
Il eft un peu plus giand que X Afi'.e-Frelon. Sa
longueur eft à peu-près de treize à quatorze lignes.
Les anrennes, le front, le corcelet, les jambes Se
les tarfes font fauves. La trompe , les yeux, la poi-
trine, l'abdomen & les cnilles font noirs. Le front
eft couvert de poils longs , d'une belle couleur fauve.
Les ailes font de la longueur de l'abdomen ; leur
couleur eft fauve , mais l'extrémité & le bord in-
terne font noirâtres. Les balanciers font noirs. Les
pattes font couvertes de quelques piquans.
On trouve cet Afile fur la côte de Barbarie , en
Provence , en Languedoc.
8. Asile Frelon.
Asilus crabroniformis . Lin.
Afilus abdomine tomentofo antice fegmentis tribus
nigris , pofiiee fiavo injlexo. Lin. Syfi. nat, p. 1007.
«?>4. — Faun.fuec, n°, I?o8.
2^4
A S I
Afilus crabroniformis . Fab. Syft. ent. p. 791.
n°. c. — Spee. inf. tom. i. p. 461. nu. y.
Afilus ferrugineus ; abdominis articulis tribus ,
prioribus acris , poficrioribus quatuor flavis. GEOFF.
Inf tom. 1. p. 468. n°. y pi. 17. fig. 3.
V Afile brun a ventre à deux couleurs. Geoff.
ibid.
Afile demi-velu , à antennes à poil , dont le ventre
eft noir par devant & jaune fauve par derrière. Dig.
Mém. tom. 6. p. 144. n°. -j.pl. 14. fig- 3.
Afilus fubkirfutus , antennis fetigeris ; abdomine
aiulce nigro , pojiice f.avo-fulvo. Deg. ib.
Mufca maxima crabroniformis. Rai. Inf. p. 167.
Frisch. Inf. tom. 3. pi. 3. tab. 8.
Reaum. Mém. tom.if.pl. 8. fig. 3.
Mouff. Theat. inf. p. 46. fig. excer.
Mufca boaria Aldov. Jonston. tab. 9. fig. i.
Erax crabroniformis. Scop. Ent. carn. n". 974.
Afilus crabroniformis. Schrank. Enum. inf.
aufi. n°. 991.
Afilus crabroniformis. "i ourc. Entom.par, p. 459.
«•■ 3-
Schaeff. Elem: entom. tab. 13. — Icon. inf. tab.
t. fig. IJ.
Cet Afile eft un des plus grands de ceux d'Eu-
rope. Il a environ un pouce de long. Les deux pre-
miers articles des antennes font fauves ; le troi-
sième eft noir Se terminé tj-r un filet fétacé. La
trompe & les yeux font no:J{ ^a tête eft couverte
de poils fauves. Le corcelet & les pattes font fauves.
La poitrine & les cuilfes font un peu obfcures. L'ab-
domen eft alongé & terminé en pointe : il eft com-
pofé de huit anneaux , dont les trois premiers font
noirs , les quatre fui vans d'un jaune fauve & le
dernier brun. Les ailes font un peu fauves, avec
quelques taches obfcures au bord interne.
Il fe trouve en Europe dans les champs & dans
les bois ; on le voit voler principalement lorfqu'il
fait chaud & que le foleil eft ardent, fur prefque
tous les infecles qu'il apperçoit.
9. Asile velu.
Asilus epipkium. Fab.
Afilus hirfutus ater , thorace bafi albo, Fab. Gen.
inf. mant. p. 308. = SpecMnf. tom. 1. pag. 461.
n". 6.
Afilus dorfalis hirfutus niger , 'antennis muticis ,
thorace pofiiee villis viridi-fiayis. Deg. Mem. t. 6.
p. 139, n°. x. pi. l^.fig. 9.
Afile à do/fier verdâtre , velu , noir , à antennes
lîmples , dont le derrière du corcelet eft couvert
de poils d'un jaune verdâtre. Deg. ib.
Il eft plus petit que le précédent. Les antennes
font noires , très-rapprochées l'une de l'autre , &
ne font pas terminées par un filet. La tête & tout
le corps font noirs. On voit à la partie pofté-
rieure du corcelet des poils fins , ferrés , d'un gris
jaune ou verdâtre & des poils noirs à la partie
antérieure, L'abdomen eft noir Se luifant. Les pattes
font noires Se les ailes un peu obfcures. Les balau-
A S I
ciers font noirs. L abdomen de la femelle eftlaigc,
prefque ovale, un peu aplati & concave cn-dcllous;
celui du mâle eft prefque cylindrique &: peu concave
en-deflbus.
On le trouve en Europe dans les bois.
10. Asile Bourdon.
Asilus gibbofus. Lin.
Afilus hirfutus niger , abdomine pofiiee albo. Lin.
Syfi. nat. pag. 1007. n°. 6. — Faun. Juec.
n". 1909.
Afilus gibbofus. Fab. Syfi. entom. p. 793. n°. 6.
— Spec. inf. tom. i. p. 461. n°. 7.
Afilus Bombilius hirfutus niger , antennis mu-
ticis , abdomine pofiiee albido grifeo , capite villts
grifeis. Deg. Mem. tom. 6. p. 158. n°. 1.
Afile Bourdon , velu , noir, à antennes fimples ,
à ventre d'un gris blanchâtre par derrière Se à tète
couverte de poils du même gris. Deg. ib.
Schaeff. Icon. inf. tab. %.fig. 11.
Il eft prefque au/là grand que l' Afile -Frelon ,
mais fon ventre eft un peu plus gros. Il eft noir
i& très-velu , & il reflcmblc au premier regard à
une Abeille Bourdon. Les antennes ne font point
terminées par un petit filet. Les trois derniers an-
neaux de l'abdomen font couverts d'un duvet ferré ,
d'un gris blanchâtre.
On le trouve ep Europe , dans les champs.
1 1. Asile barbu.
Asilus barbatus. Fab.
Afilus hirfutus niger , barba , abdomine pofiiee tU
biifque poflieis albis, F ab. Mant. inf. tom. z. p. 358.
n°. 8.
Il reiTemble au précédent pour la forme & la
grandeur. La tête eft noire , avec de longs poils
ferrés , blancs , autour de la trompe. Le corcelet
eft noir , fans tache. L'écuflbn eft noir & très-
velu. L'abdomen eft court, velu , avec les deux
premiers anneaux noirs & les autres blancs. Les
pattes font noires , couvertes de poils 3 les jambes
poftérieures feulement font blanches^.
Il fe trouve à Cayenne.
11. Asile fafcié.
Asilus fafeiatus. Fab.
Afilus hirtus , niger , abdomine bafi fafciis dua-
bus niveis. Fab. Syfi. ent. p. 793. n°. 7. Spc'c.
inf.\torn. t. p. 461. n°. S.
Il eft de la grandeur de X Afile-Frelon. La tête
eft noitc & couverte de poils ferrugineux. Le cor-
celet eft noir , avec les côtés & l'écuflon un peu
ferrugineux. L'abdomen eft noir ; on voit à fa
bafe deux bandes fermées par des poils d'un blanc
de neige. Les ailes font obfcures. Les pattes font
noires , & elles ont des poils ferrugineux.
Il fe trouve à Sierra-Léon, en Afrique.
13. Asile cul-blanc.
Afilus &fi.uans. Liw,
Afi'.us
A S I
Afilus cinertus , ultimis tribus fegmentis albis,
Lin. Sift. nat. p. 1007. v?. 8. — Amoenit. acad.
p. 41 ). n°. 96.
Afilus tftuans. Fab. Syft. ent. p. 795. n". 8.
— — Spec. inf tom. i. p. 461. n". 9.
Dec Mém. tom. 6. pi. 14. fig. 10 & 11.
Il reflemble beaucoup à l' Afile cendré. La tête
eft noirâtre. Le corcelet & l'abdomen font d'un
gris cendré , avec quelques taches te raies noirâtres
peu marquées : mais ce qui diftingue cette efpèce,
c'eft que les trois derniers anneaux de l'abdomen
font blancs & luifans. Celui de la femelle eft ter-
miné en pointe : on voit à celui du mâle la pièce
ecailleufe , comprimée , garnie de crochets , qu'on
remarque dans les autres Afiles.
Il fe trouve en Pcnfylvanie , à Surinam.
14. Asile noir.
As il us ater. Lin.
Afilus hirfutus cocus niger, barba albida. Lin. Syft.
nac. p. 1007. rt°. 7. — Faun.fucc. n°. 19 10.
Afilus ater hirfutus acer , barba albida. Fab. Syft.
enc. p. 793. n°. 9. — — Spec. inf. tom. 1. p. 461.
n°. 10.
Afilus cocus niger fubhirfutus , alis atris. Geoff.
Inf. com. 1. p. 469. n". y.
L'Alile tout noir. Geoef. ib.
Erax proftracus. Scop. Encom. carn. «°. 973.
Afilus acer. Schrank. Enum. inf. a.uft. n°. 993.
Afilus ater. FOURC. Encom. par. p. 460. n". y.
Il refTemble un peu à l'Afile Bourdon , mais il eft
plus petit. Il eft tout noir & velu ; on apperçoit feu-
lement quelques poils blanchâtres fur le devant de la
tête. Les antennes ne font point terminées par un
filet. Les ailes font obfcures & les balanciers jaunes.
Lorfque cet Afile eft pofé à quelque part , il ap-
puie fa poitrine fur le plan de pofition, en tenant
fes pattes étendues.
On le trouve en Europe , dans les champs.
ly. Asile diadème.
Asilus diadema. Fab.
Afilus acer, alis nigris , fronce alba. F ab. Spec.
inf. tom. i. p. 462. n". 11.
Cet Afile n'eft peut-être qu'une variété du pré-
cédent. 11 a de huit à dix lignes de long. Tout fon
corps eft très-noir Se prefque glabre. Le front eft
gris , & la trompe eft entourée de poils longs ,
ferrés , noirs. Les ailes & les balanciers font noirs.
Il fe trouve en Italie, en Provence, en Lan-
guedoc.
16. Asile roufsâtre.
AtiLus calidus. Fab.
Afilus hirtus gilvus , thorace fufco , abdomine
nigro , fegmentotum margiaibus albis. Fab. Mant.
inf. tom. 1. p. 358. n°. 15.
Il refTemble aux précédens pour la forme & la
grandeur. La tête eft couverte de poils ferrés ,
roufsâtres. Les antennes font noires. Le corcelet
Hjjleire Naturelle , Infecles. Tome IV.
A S I
2(5" Jf
eft noirâtre & fans tache cn-defliis , il eft couvert
de poils roufsâtres en-dellous. L'abdomen eft court ,
très-noir, avec le bord des anneaux blanc. Les ailes
font blanchâtres. Les cuilles font ngiiâtres ; les
jambes font velues Se briquetéef , & les tarfes
font noirs.
Il fc trouve à Cayenne.
17. Asile jaune.
As il us fiavus. Lin.
Afilus flavus hirfutus niger , chorace poftice ci-
nereo , abdomine fupra hirfuto fulvo. Fab. Syft.
ent. p. 793. n°. 10. — Spec. inf. tom. 1. pag. 461.
n°. 11.
Afilus niger hirfutus , thorace poftice fla\o ;
abdomine fupra fulvo , plantis ferrugineis. Lin.
Syft. nat. p. 1007. n°. 8. — Faun. fuec. n". 1911.
— Iter. Gottl. 317.
Afilus hirfutus niger , antennis muticis , tht-
race villis allidis ; abdomine ovato villis fiavo-
rufis fplendentibus . Dec Mém. tom. 6. p. 140. n°. 3.
pi. 13. fig. 10.
Afile velu , noir , à antennes {impies , à poils
blanchâtres fur le corcelet , à ventre ovale cou-
vert de poils d'un roux jaunâtre ardent. De6.
ibid.
Afilus hirfutus ferrugineus , alis fulvis , femo-
ribus nigris. Geoef. Inf. tom. 1. pag. 467.
n°. 1.
LAfile velu , de couleur fauve. Geoff. ib.
Erax conopfoïdes. Scop. Entom. carn. n". 978.
Afilus fulvus. Fourc. Entom. par. pag, 459.
n°. z.
Cet Afile a environ dix lignes de long. Les
antennes font noires , de la longueur de la tête ,
& ne font pas terminées par un filet. La trompe
eft noire Se un peu plus longue que la tête. Il
eft tout velu , & le fond de la couleur
de tout le corps eft noir ; mais la tête & le
corcelet font couverts de poils d'un gris cendré ,
quelquefois jaunâtre. L'abdomen eft ovale , con-
cave en-dellous , convexe en-dciTus , Si. couvert
de poils fins , ferrés , d'un roux jaunâtre. Les
nervures des ailes font brunes, Se les balanciers
font jaunes. Les cuirles font renflées & couvertes
d'un duvet cendré, jaunâtre ; les jambes font cou-
vertes d'un duvet roufsâtre. Les tarfes font noi-
râtres.
Il fe trouve en Europe.
18. Asili violet.
As r lu s violaceus. Fab.
Afilus hirfutus ater abdomine violaceo. Fab.
Gen. inf. mant. p. 308. Spec. inf. tom. %.
p. 461. n°. 1 3.
Il eft noir & couvert de poils roides. L'abdo-
men eft ovale , violet Se luifant. Les ailes font
obfcures.
U fc trouve en Allemagne.
L]
a66
A S I
19. Asilï roux.
A^ 1 lu s gilvus. Lin.
Afilus niger ,• abdomine fupra fuko. Fab. Syft.
entom. p. jp;. n". II. ^ec. m/; rom. ».
/>. 461. n". 14.
Afilus abdomine pubefcente nigro , fupra rufo.
Lin. Syft. nat. p. 1007. n°. 9. Faun. fuec.
n*. 1911.
Afilus niger , abdominis fegmentis tribus à tergo
rufis. Geoff. Inf. tom. z. p. 468. n". 4.
LAftle noir à tache fauve fur le ventre. Gioff.
ibid.
Afilus rufus hirfutus niger , antennis muticis ,■
alis nigricantibus ; abdomine fupra villis rufis
fplendentibus . Dec. Mém. tom. 6. p. 141. B°. 4.
pi. J).fig. 15.
Erax ferox. ScoP. Entom. carn. n°. 977.
Afilus gilvus. Schrank. Er.um. inf. auft.
72°. 99I.
Schaeff. Icon. inf. tab. 7%. fig- 6.
Afilus gilvus. Fourc. Entom. par. pag. 460.
*«. 4.
Il a environ neuf ou dix lignes de long ; il eft
noir & peu velu. Les antennes font noires , & ne
font pas terminées par on petit filet. Le front eft
couvert de poils d'un gris un peu fauve. Le cor-
celet eft prefque glabre au milieu. On y voit quel-
ques poils fauves a fa partie poftérieurc &: fur les
côtés. L'abdomen eft noir , avec une tacke fauve
rougeâtre qui s'étend fur plufieurs anneaux. Les pattes
font d'un fauve obfcur. Les ailes font un peu obl-
curcs , 5: les balanciers font jaunes.
On le trouve en Europe, dans les bois.
ao. Asilh ponctué.
As 1 lu s punttatus. Fab.
Afilus hirtus , thorace cinereo pubefcente ; abdo-
mine atro j punifis tribus marginalibus albis ma-
tulisque duabus dorfalibus rufis. Fab. Spec. inf.
tom. 1. p. 4*3. n°. 1 5.
Il reflemble au précédent pour la forme & la
grandeur. Les antennes font noires. Tout le coips
eft d'une couleur noire très-foncée , mais le front
eft cendré , avec des poils longs , de la même
couleur , au-dciTus de la trompe. Le coreelet eft
couvert d'un duvet grisâtre que l'infecte perd peu-
à-peu. On voit fur le quatrième & le cinquième
anneaux de l'abdomen une grande tache d'un rouge
brun , & un peint blanc formé par des poils très-
courts , de chaque côté des quatre premjers anneaux.
Les pattes font très-noires , & les ailes font un
peu brunes , avec les nervures d'un brun plus
foncé.
Il fe trouve en Italie, en Provence , dam les
bois & dans les champs.
11. Asile bordé.
As t lus marginatus. Lin.
Afilus haltcribus abdominifaue incifuris f.ayis ,
A S I
femoribus ftigris. Lin. Syft. nat. p. 1008. r.°. 10;
Faun.fuec.no. 1913,
Afilus marginatus. Fab. Syft. ent.p. 793. n°. n.
Siec. inf. tom. 1. p. 46;. n°. 16.
Afilus fubhirfutus niger } antennis muticis : a is
fufeis , haltcribus fiavis ; abdominis incifuris v:l-
lojb fiavefeentibus. Dec Mém. tom. 6. p. 141.
""• S'
Afde demi-velu noir , à antennes fimples, a ailes
brunes & balanciers jaunes, dont les incitions des
anneaux du ventre font bordées de poils jaunâtres.
Dec. ib.
Schaeff. Elem. inf. tab. zj. fig€ 1.
Il a environ fix lignes de long ; il eft un peu
velu & moins alonge que les cfpèces précédentes.
Les antennes font noires , &c ne font pas terminées
par un petit filet. La tête eft noire , mais le front
eft couvert de poils d'un roux doré , luifant. Le
coreelet eft noir. L'abdomen eft large , prefque
ovale , noir , avec le bord des anneaux couvert
de poils courts &. jaunâtres qui le font paraître
comme bordé. Les ailes font un peu plus longues
que le corps ; elles font luifantes , avec une forte
teinte de brun. Les balanciers font d'un jaune
citron.
On le trouve en Europe , dans les champs.
iz. Asile plombé.
As 1 lus plumbeus. Fab.
Afilus corpore cinereo immaculato. Fab. Syft*
entom. p. 793. ra°. 13. Spec. inf.tom. 1. p. 4^63.
n". 17.
Il eft un peu plus petit que X Afilt cendré. Tout
fon corps eft d'une couleur cendrée , fans taches.
La trompe eft courte Se très-noire. L'extrémité des
balanciers eft jaune.
Il fe trouve à la Nouvelle-Hollande.
i). Asile cendré,
As il us forcipatus. Lin.
afilus hirtus fubeinereus , lateribus fiavis. Lin.
Syft. nat. p. 1008. n°. 13. — - Faun. fuec. 1914.
Afilus forcipatus cinereus ano pedibusque nigris.
Tab. Syft. entom. p. 794. n°. 14. Spec. inf. tom.
1. p. 463. «°. 1 8.
Afilus cinereus hirfutus. Geoff. Inf. tom. 1.
p. 473. n". 16.
VAfile cendré. Geoff. ib.
Afilus cinereus fubhirfutus grifeo-fufeo-nigricans ;
antennis fettgeris , thorace fafeia longitudi::ali ni-
gra , pedibus fufeis y abdomine elongato cylin-
drico. Dec Mém. tom. 6. p. 146. n°. 8. pi. 14.
h- 9-
Afile demi-velu , d'un gris-brun , noirâtre , à an-
tennes à poil , à bande longitudinale noire fur le
coreelet , à pattes brunes & à ventre alongé cy-
lindrique. Dig. ib.
FriscH. Inf. tom. 3. tab. 7.
Erax forcipatus. Scor. Entom. carn. n°. 97 1.
A S I
Afilus forcipatus. Schrank. Enum. inf. auft.
«°. 997-
Afilus forcipatus. Fourc Entom. par. p. 464.
15°. 16.
Il a environ huit lignes de long. Tout le corps
eft d'une couleur cendrée plus ou moins foncée. Les
antennes font noires Se terminées par un filet fétacé.
La trompe cil courte Se noire. :,cs yeux t'ont bruis ,
& la tète eft: couverte de poils cendrés. Le corcelet
elt relevé, & on y voit dans le milieu , une raie
longitudinale, noirâtre. L'abdomen ait alongé , ter-
miné en pointe aiguë dans les femelles , & en deux
crochets dans les mâles : il eft d'une couleur cen-
drée noirâtre , avec le bord des anneaux cendré ,
louant, Se l'extrémité noire. Les pattes font cou-
Tertes de quelques poils roides.
On le trouve dans toute L'Europe, dans les champs,
& dans les bois.
14. Asile germanique.
As 1 lu s germanicus. Lin.
Afilus niger ciiiis rufis , alis fufeis bafi albidis.
LlN. Syft. nat. p. 1008. n". 11.
Afilus germanicus. Fab. Syft. entom. pag. 794.
n°. 15. — Spec. i'if.tom. 1. p. 464. n°. 19.
Afilus nigeî- fubkirfutus niger , antennis feti-
geris , tibiis halteribusque rufis. Dec Mém. tom. 6.
p. 149. n'\ 9.pl. i\.fig. 11.
Afile demi-velu , noir , à antennes à poil , à jam-
bes Se balanciers de couleur roullc. Dec ib.
Afilus niger hirfutus , tibiis halteribusaue ferru-
gineis , alis nigro undulatis. Geoe. Inf. tom. 1.
pag. 469. n°. 6.
V Afile noir velu , à pattes & balanciers fauves,
& ailes noire* ondées. Geoef. ib.
Schaïef. icon. inf. tab. 48. ftg. 9. 10.
Afilus undulatus. Fourc. Entom. par. pag. 460.
n". 6.
Cet Afile efl: un peu plus grand que le précédent,
auquel il refTemble d'ailleurs un peu. Tout fon corps
eft d'une couleur cendrée noirâtre. Les anten-
nes font noires Se terminées par un filet fétacé.
La tête efl noirâtre Se couverte de poils cendrés.
Les yeux font bruns. Le corcelet efl: un peu relevé ;
il a deux raies longitudinales noirâtres. L'abdomen
efl: alongé Se terminé en pointe dans les femelles.
Les pattes font noires, mais les jambes & le pre-
mier article des tarfes font d'un rouge brun. Les
ailes font un peu obfcures , mais leur bafe eft: blan-
châtre, principalement à leur bord interne. Les ba-
lanciers font jaunes.
On le trouve dans toute l'Europe , dans les
bois.
it. As 1 l e bicolor.
Asilus bicolor. Nob.
Afilus fufeus , abdomine , ptdibus anunnarumque
bafi teftaceis. Nob.
Il refTemble pour la forme Se L grandeur à X Afile
cendré. Les deux premiers anneaux des antennes
A S I
267
font d'une couleur fauve brune ; le troifième eft
noir Se terminé par un filet fétacé , très-court. La
tête eit couverte de poi's gris. Les yeux Se la trompe
font noirs. Le corcelet eft noirâtre , avec une tache
fauve de chaque côté de fa partie antérieure , Se
quelques poils roufsâtres, principalement à fa partie
poftêrieure. L'abdomen elt teftacé en dciTus , avec
le bord des derniers anneaux noirâtre ; il efl: obf-
cuj en délions , Se n'clt point terminé en pointe
fine , comme on le remarque dans 1' 'Afile cendré.
Les pattes font teftacées Se couvertes de quelques
poils rciies , courts , de la couleur des pattes. Ler
nervures des ailes font d'un rouge brun ; le refte
elt tranfparcnt. Les balanciers font jaunes.
Cet infecte m'a été envoyé par M. Danthoinc ,
des montagnes du Dauphiné.
2.6. Asile rufipède.
Asilus rufipes. Fab.
Aflus fufius , abdomine cinereo : fa fui s apiecque
nigris. Fab. Syft. entom. pag. 794. n". 16. — Spec.
inf. tom. 1. pag. 464. n". j,o.'
Il refTemble à \'s>file cendré , mais il cf.: une fois
plus grand. La trompe eft noire & avancée. Les
antennes font terminées par un filet fétacé. Le front
efl: couvert d'un léger duvet cendré. Le corcelet eft
élevé , poileux , noirâtre. L'abdomen eft conique ,
cendre , avec quatre bandes , & l'extrémité noire.
Les pattes font noires , mais les jambes font roufles.
Les ailes font obfcures.
On le trouve dans l'Amérique méridionale.
27. Asile tacheté.
Asilus maculatus. Fab.
Afilus cinereus , abdominis fegmentis maxila
qusdrata atra , pedibus piceis , planta nigris. Fab.
fyft. Entom. pag. 794. n°. 17. — Spec. inf. tom.
1. pag. 464. n". 11.
Il efl: une fois plus grand que {'Afile cendrée
Tout fon corps efl: d'une couleur cendrée. La trompe
eft: noire à fon extrémité. L'abdomen eft alongé ,
cylindrique , avec une grande tache quarrée noire ,
au milieu de chaque anneau , excepté fur le dernier.
Les pattes font brunes avec leur extrémité noire.
On le trouve aux Indes orientales.
18. Asile marginé
Asilus marginellus. Fab.
Afilus cinereo fufeus , pedibus rufis apice nigris ,
alis margine atro. Fab. Spec. inf. tom. 1. pag. 464.
n". 11.
Il a la forme des précédens. Tout le corps eft
d'une couleur cendrée obfcure. Le front eft: cou-
vert de poils blanchâtres. Les pattes font roufles,
avec leur extrémité noire. Les ailes font tranfpa-
rentes, mais le bord extérieur eft noir, principalement
vers le milieu.
On le trouve en Amérique dans l'île de Saint'.
Croix.
LU
:6S
A S I
1?. A sue porte-anneau. \
Asilvs annulatus. Fab. ■
Afilus cinereus , abdomine apice nigro i femoribus
tcftaceis ; annulo nigro. Fab. Syft. entom. pag. 794.
/!° 18. — Spec. inf. tom. 1. pag. 464. n°. zj.
Il reflemble pour la forme & la grandeur à VAfile
cendré. La trompe eft noire. Le corceleteft élevé, de
couleur cendrée , avec une ligne longitudinale , obf-
cure. L'abdomen eft conique , & fon extrémité eft
noire. Les ailes font tranfparentes , un peu obfcures
feulemeiK à leur extrémité. Les pattes font de cou-
leur de briques , & les cuiffes ont un anneau noir.
Il fe trouve aux Indes orientales.
30. Asile armé.
Asilus jîylatus. Fab.
Afilus hirtus cinereus , thoracc abdominequc nigro
maculatis , tibiis rufis , ano ftylato. Fab. Syft. en-
tom. pag. 79J. n". 19. — Spec. Inf. tom. z. p. 4.64.
n°. 24.
Il eft un peu plus grand que X Afile cendré. Le
corcelet eft de couleur cendrée , avec une ligne
lont'itudinajje , large au milieu , & deux taches noires
de chaque côté. L'abdomen eft noir en-deffus : il
eft terminé par une efpèce de ftilet noir , de la lon-
gueur de la moitié de l'abdomen. Les pattes font
noires , les jambes roufsâtres , Se les ailes tranfpa-
rentes.
Il fe trouve en Amérique.
31. Asile nigripède.
Asilvs nigripes. Fab.
Afilus hirtus niger , thorace lineis quatuor, ab-
domine cingulis tribus albis. Fab. Mant. inf. tom. 2.
pag. 560. 7Z°. 18.
Il reflemble beaucoup au précédent , mais il eft
un peu plus petit. La tête eft couverte de poils
blanchâtres. La trompe eft noire. Les antennes font
noires , Se terminées par un filet fétacé. Le corceleteft
noir, velu, avec quatre lignes longitudinales, blanches.
L'abdomen eft très-pointu , noir , avec trois bandes
blanches à fa bafe. Les pattes font très-noires , &
les ailes font tranfparentes.
Il fe trouve à Cayenne.
%z. Asile fanglé.
Asilus cingulatus. Fab.
Afilus cinereus , tibiis rufis nigro annulatis. Fab.
Spec. inf. tom. z. pag. 464. n°. 1;.
Il eft un peu plus petit que ï A fi le cendré. Teut
fon corps eft d'une couleur cendrée , fans taches.
Les pattes font noires & les cuiffes fauves avec
deux anneaux noirs.
On le trouve en Italie.
33. Asile teuton.
Asilus teutor.us. Lin.
Afilus niger , thorace fugaci-aurco maculato , ab.
domine utrinque maculis quinquê albis. Lin. Syft.
nat. pag. 1008. n°. II.
A S I
Afilus teutonus. Fab. Syft. entom. pag. 795.
n°. zi. — Spec. inf. tom. z. pag. 465. n". 17.
Afilus niger glaber j antennis , femoribus , halte-
ribus tibiisque fecundi & poftici paris rufis , alis
fufco undulatis. Geoif. Inf. tom. 1. pag. 469.
n°. 7.
L'Afile noir liffe , à antennes , cuiffes H balanciers
fauves, & ailes ondées de brun. Geoff. ib.
Erax tenthredoïdes . Scop. Entom. tant. n°.
919-
Afilus teutonus. Schrank. Enum. inf. auftr. n".
994-
Afilus marmoratus Fourc. Ent. par. pag. 461.
n°. 7.
Schaeff. Icon. inf. tab. S.fig. 13.
Cet infecte varie beaucoup pour la grandeur. Je
l'ai trouvé dans les provinces méridionales de la
France prefqu'une fois plus grand qu'aux environs
de Paris. Il a environ depuis tix jufqu'à neuf lignes
de long. Les antennes font fauves. La tête eft noire ,
mais le front eft couvert d'un duvet roux , très-
luifant. Le corcelet eft noie , mais vu à un cer-
tain jour , il paroît avoir une ligne longitudinale
rouffe , dorée , de chaque côté , & une ou deux
taches de la même couleur, un peu au-deffous des
lignes. L'abdomen eft noir , prefque lifle , légèrement
aplati , avec un point blanchâtre , luifant , formé
par des poils courts , fur les côtés de chaque an-
neau. Les pattes font fauves ; mais les jambes des
pattes antérieures , & tous les tarfes font noirs.
Cet Afile eft aufli redoutable aux petits infedes
que les plus grandes efpèces. Je lui ai vu prendre
au vol de greffes Mouches & des Abeilles à miel,
& les emporter vivantes entre fes pattes.
On le trouve dans toute l'Europe ; il ejt beau-
coup plus commun dans les provinces méridionales
de la France qu'aux environs de Paris.
34. Asile Tipule.
Asilus tipuloïdes. Lin.
Afilus cinereus nudus , thoracis lineis dorfalibus
tribus nigris. Lin. Syft. nat. pag. 1008. nQ . 14.
Faon. Suec. n°. 191 y.
Afilus tipuloïdes , cinereus nudus , pedïbus fer-
rugincis , plantis nigiis. Fab. Syft. entom. p. 79J.
n°. 10. Spec. inf tom. 1. pag 4(^4 n". z6.
Afilus lividus , thoracis lineis dorfalibus tribus
nigris. Geoff. Inf tom. z. pag. 474. n". 17.
L'Afile a pattes fauves alongées. Geoff. ib.
Aftlus lineatus. Scop. Entom. cartu n". 990.
Afilus tipuloïdes. Schrank. Enum. inf. aufi.
R°. 999-
Afilus tipuloïdes. Foi*RC. Entom. par. p. 464.
Il a environ quatre lignes de long. Les antennes
font noires & les yeux font bruns ou grisâtres. Le
corcelet eft de couleur cendrée , obfcure , avec
trois lignes noires , longitudinales en-deffus. L'ab-
domen eft alongé ; fa couleur eft ferrugineufe , ou
d'un jaune pâle , un peu livide. Les pattes font
A S I
fauves & trcs-longucs , ce qui lui donne , au pre-
mier regard , l'air d'une Tipule. Les ailes font tranf-
parences.
On le trouve communément en Europe dans les
champs , dans les prés , & les jardins.
55. Asile cayennois.
As 1 lu s cayennenfes. Fab.
Afilas ater , thoracis linea dorfali alba nigro bi-
tineata , capite fcutelloque albis. Fab. Mant. inf.
tom. 1 pag. ;<o.
Il reflemblc à Y A file teuton pour la forme Se
la grandeur. La tête eft velue & blanche. La trompe
& les antennes font blanches. Le corcelet eft noir ,
avec un reflet cendré , brillant , une large raie lon-
gitudinale blanche , au milieu , dans laquelle on
apperçoit deux petites lignes noires, & enfin quelques
taches blanches fous l'origine des ailes. L'écuilbn eft
blanc Se fans taches. L'abdomen eft cylindrique, très-
noir , avec le bord du premier Se du fécond anneau
blanc. Les ailes font obfcures. Les pattes font très-
noires Si fans taches. Le bouton qui termine les ba-
lanciers eft blanc.
Il fe trouve à Cayenue.
36. Asile rayé.
Asilus lineatus. Fab.
AJilus teftaceus , thorace abdomineque nigro linea-
tis , alis fufeis , macula mcàia teftacea. Fab. Spec.
inj. tom. 1. pag, 46 j. n° 28.
Il reflcmble pour la forme & la grandeur à Y Afle
cylindrique, La tête eft d'un rouge de briques. Les
yeux & l'extrémité de la trompe font noirs. Le
corcelet eft briqueté ; il a trois raies longitudinales ,
noues, dont les deux latérales font plus courtes que
celles du milieu. L'abdomen eft cylindrique , recour-
bé , rougeâtre , avec trois taches noires à fa partie
fupérieure. Les pattes font briquetées ; elles font
obfcures, avec une grande tache au milieu, rougeâtre.
On trouve c.tte cfpèce à l'île Sainte - Croix en
Amérique.
37. A s 1 l e à ceinture.
Asilus cinilus. Fab.
Afilus cinereus , abdomine atro , J'egmentorum
marginibus albis. Fab. Spec. inf. tom. 1. pag. 46).
n°. 19.
Cet Afle eft petit. La tête S: le corcelet font de
couleur cendrée obfcurc. L'abdomen eft noir, lui-
fant, avec le bord des anneaux blanc. Les pattes
font noires , Se les balanciers font jaunes.
On le trouve en Allemagne,
38. Asile bleuet.
Asilus cyaneus. Fab.
AfiLs fufius , abdomine allsquc cyaneis. Fab.
Spec inf tom. i.pag. 46$. n°. 30.
Il eft de la grandeur du fuivant. La tête Se le
«Hiclct fout obfcurs , point du tout luifans.
A S I
sîSf
L'abdomen & les ailes font luifans , d'un tri«-
beau bleu , Se fans aucune tache.
On le trouve au cap de Bonue-Efpérancc.
59. Asile cylindrique.
Asilus œlandicus. Lin.
Afilus aternudus ,pcdibus halteribusque ferrugineis.
Lin. Syft nat. pag. 1008. n°. ij. — \aun, fuec.
n°. 1916.
AJilus œlandicus. Fab. Syft. entom. pag. 79 j.
n°. n. — Spec inf. tom. 1. pag. 465. n°. 31.
Afilus niger glaber , femoribus halteribusque
ferrugineis , alis nigris. Geofï. Inf. tom. x.p. 47o.
n°. 8.
L'Afile noir lifle, à pattes & balanciers fauves,
Se ailes toutes noires. Geoff. ib.
Afilus cylindricus glaber niger , antennis fetigeris ,
abdomine elongato cylindrico apice clavato , pedibus
favis , alis corpore brevioribus. Dec. Mém. tom. 6.
p. 149. n°. 10.pl. J+.fig 13.
Afle cylindrique lifle noir , à antennes à poil ,
à ventre long , cylindrique , & gros au bout , à
pattes jaunes & à ailes plus courtes que le ventre.
Dec ib.
Afilus œlandicus. Schr ank. Enum. inf. auft. n".
995-
Afilus œlandicus. Fourc. Entom. par. pag. 461.
n°. 8.
Tout le corps de cet infecte eft noir , lifte &
luifant. Les antennes font un peu plus longues que
la tête , & ne font pas terminées par un filet fé-
tacé. On voit fur le front un duvet cendré , lui-
fant. Le corcelet eft un peu élevé. L'abdomen eft
aiongé , prefque linéaire , un peu plus étroit vers
fa bafe qu'à Ion extrémité. Les pattes font fauves,
avec le bas des jambes poftérieures , Se les tarfes
noirs. Les ailes font noires , Se les balanciers jau-
nes.
On le trouve en Europe dans les prés Se les bois
humides.
40. Asile des prés.
Asilus pratenfs. Nob.
Afilus niger glaber , fronte cinereâ , pedibus anti-
cis fulvis , alis albis. Nob.
Aflus niger glaber, femoribus halteribusque fer-
rugineis , alis albis , venis nigris. Geoff. Inf.
tem. 1. p. 470. n°. 9.
L'Afle noir lifle . à pattes 8e balanciers fauves ,
& ailes blanches veinées. Geoff. ib.
Aflus rufîpes niger glaber nitidus , antennis mu-
t'uis , fronte alba , halteribus flavis , pedibus qua-
tuor anticis fulvis. Deg. Mém. tom. 6. p. 143,
n°. 6. pi. 14. fig. 1,
Afle à pattes roujfes , noir lifle Se luifant , à
antennes Amples ; à front blanc Se à balanciers
jaunes , dont les quatre pattes antérieures fout
roufles. Dec. ib.
Afilus venofus. Fourc. Entom. par. pag. 4*1.
27^
ASI
Cet Aft'.e reflcmble beaucoup au précédent pour
la forme Se la grandeur. Il eft noir , lifle & lui-
fane , avec un très-léger rctkc cendre a la poi-
trine Se aux côtés du corcelet , qui dilparoît avec
l'âge. Les antennes font un peu plus longues que
la "tète, Se ne font pas terminées par un filet fé-
tacé. Le front eft cendré , luifant. Le corcelet eft
un peu relevé. L'abdomen eft alongé , étroit ,
prefque cylindrique. Les quatre pattes antérieures
font fauves , avec les taries quelquefois obfcurs.
Les patecs de derrière lont noirâtres avec un peu
de fauve à la bafe des cuifles Se aux genoux. Les
balanciers font jaunes & les ailes font tranlpa-
rentes , avec des nervures noirâtres.
Il eft très-commun aux environs de Paris , dans
les prés Se dans les bois humides. On le trouve aufl;
eii Suède.
41. Asile Conops.
Asilus conopfoides. Fab.
Afilus thorace nigro , flavo maculato ; abdorr.ine
atro; fafciis rufis. Fab. Syjl. ent. p. 79 j. n°. ri,.
— Spcc. inf. tom. z. p. 466. n°. 31.
Cet infeite eft petit. Les antennes & la trompe
font noires & la tête eft jaune. Le corcelet eft
noir , avec quelques taches & le bord jaunes , vus
à un certain jour. L'éculTon eft jaunâtre. L'abdo-
men eft cylindrique. Le fécond Se le troifième an-
neaux fonc fauves , Se noirs à leur bafe ; le qua-
trième & le cinquième font noirs , avec leur bord
fauve ; le fixième eft entièrement fauve. Les pattes
fout fauves Se les tarfes noirâtres.
Il fe trouve à la Nouvelle-Hollande.
41. Asile linéaire.
Asilus linearis. Fab.
Afdus ater, tkoracis dorfo clnereo atro lineato ,
abdomine lineari ; fegmentorum marginibus flavis.
Fab. Manc. inf. tom. 1. p. 3 (Si. n'\ 38.
Cet Afdc eft petit. La, tête eft noire , mais le
front eft couvert d'un duvet argenté. Le corcelet
eft noir, luifant, la partie fupérieure eft cendrée ,
avec quatre lignes noires, dont les latérales font
les plus courtes. L'abdomen eft alongé , linéaire ,
noir, luifant , avec le bord des anneaux jaunes.
Les ailes font trar.fparentes , fans taches. Les ba-
lanciers Se les pattes font jaunes.
Il fc trouve dans les ifles du Danemarck.
45. Asile filiforme.
Asilus filiformis. Nos.
Afilus cinereo rufefeens , fronte pecloreque ar-
genteis > abdomine filiformi , pedibus pojlicis lon-
gioribus. Nob.
Il varie beaucoup pour la grandeur. Ceux que
j'ai trouvés en Provence ont environ iix lignes de
long , Se ceux des environs de Paris n'en ont que
trois. Il eft remarquable par fa ferme linéaire. La
couleur de tout le corps eft d'un roux cendré ,
plus obfcur fur l'abdomen que fur le corcelet. Les
ASI
antennes font noires , excepté le fécond article qu*
eft roux ; elles font terminées par un filet fétacé.
Le front fi: la poitrine font couverts d'un duvec
argenté. L'abdcmcn eft plus long que les ailes ;
il eft mince & linéaire. Les pattes antérieure» font
un peu fauves , avec l'extrémité des taries obf-
cure. Les poftérieurcs font obfcurcs Se beaucoup
plus longues que les autres. Les balanciers ont leur
filet jaunâtre & leur bouton oblcur.
J'ai trou\é ce joliinfecle en Provence Se aux en-
virons de Paris , dans les bois.
44. Asile culiciforme.
Asilus culiciformis. Fab.
Afdus ater , glaber , fcmoiibus pofiieis longue-
dine abdominis . Fab. Syjl. entom. p. 796. n°. 14.
— Spcc. inf. tom. z. p. 4.66. n°. 33.
M.fabricius obferve que cet infeûe reflemble un
peu à un Conops , mais que fa trompe doit le faire
placer parmi les Afdcs. Il eft petit. Les antennes
font courtes , Se Terminées par une foie droite-,
avancée. L'abdomen eft prcfque cylindrique , com-
primé , courbé. Les ailes font grandes , tranfpa-
rentes , avec les balanciers jaunes. Les cuiffes pof-
térieurcs font de la longueur de l'abdomen ; elles
ont en-denous quelques petites dentelures.
Il fc trouve en Angleterre , aux environs da
Paris.
4;. Asile eftival.
Asilus aJUvus. Schrani.
Afilus niger cinereo pubefeens ; thorace lineis tri'
bus atris y tibiis tejiaceis.
Afilus cinercus , thorace lineis tribus , pedibufque
ni gris : tibiis tejiaceis. Schrank. Enum. inf. aufl.
n°. 99 6.
Afilus itjiivus. Scop. Entom. carn. n°. 996?
Il rellemble un peu à l'Afile cendré , mais il eft
plus petit. Les antennes font noires Se terminées
par un filet long , fétacé. I e front eft couvert de
poils longs , d'un roux cendré. Le corcelet eft noir ,
& couvert d'un duvet cendré : on voit à fa partie
fupérieure , trois raies longitudinales , très-noires ,
dont celle du milieu, un peu plus longue que les deux
autres, eft divifée , dans toute fa longueur, par une
petite ligne cendrée. L'abdomen eft cylindrique ,
noir , avec le bord des anneaux cendré, les pattes
font noires , mais les jambes font d'un rouge bri-
queté, avec leur extrémité noirâtre. Les ailes font
tranfparcntcs Se veinées de noir. Les balanciers fonc
jaunes.
On trouve cette efpèce , en France, en Allemagne ,
dans les champs Se dans les bois.
46. Asile morio.
Asilus morio. Lin.
Afilus hirtus niger , alis albo nigroque varii-S'.
Lin. Syjl. nat. p. 1008. n°. 16. — Faun. fuec.
n°. 1917.
Afilus ruoris tomentofus niger, alis fufeis : mar;
A S I
g ine intertort macula hyalina ; villo fulvo ante
alas. Schrank. Enum. inf.aufi. n". iooi.
M. Schrank obfcrve que cet infefte a le port
d'une mouche, & qu'il rcflemble d'ailleurs beau-
coup au Taon maritime. ( Tabanus maricimus.
Schrank. Scop. — Tabanus. n<>. ii.Gioff.)
Il a un peu plus de quatre lignes de long. Tout
fon corps eft noir Se velu. Les antennes font coni-
pofées de trois articles , Se terminées par un hier
tubulé. Le coreelet eft noir & couvert, de chaque
côté , de poils fauves-jaunâtres. L'abdomen eft
ovale , noir , avec une bande , au milieu , prcfque
blanche. Les pattes font brunes. Les ailes font un
peu plus longues que le corps , & mélangées de
noir Se de blanc.
Il fc trouve au nord de l'Europe , en Allemagne.
47. Asile portugais.
Asilus lufitanius. LiN.
Afilus nigricans , alis albo macuLtis , abdomine
flavo , trifariam nigro maculato. Lin. Syft, nat.
p. iqoç. n°. 17.
Il rcffemble pour la forme & la grandeur à une
mouche ordinaire, La trompe eft courte , obtufe ,
noire. La tête & le coreelet font noirs & pubef-
cens. L'abdomen eft jaune , prefque conique , un
peu aplati : on y voit au bord du milieu & des côtés
de chaque anneau , une tache noire , transver-
fale. Les ailes font obfcures , quelquefois tachetées
de blanc.
On le trouve au midi de l'Europe.
Efpeces moins connues.
ï. Asile tarfe-noir.
Asilus tarfofus. FOURC.
Afilus niger glaber , femoribus tibiifque rufis.
Geoff. Inf. tom. 1. p. 471. 7i°. 10.
L' A/île noir lifte, à pattes fauves Se tarfes noirs.
Afilus tarfofus. Pourc. Entom. par. pag. 461.
n°. 10.
Le corps de cet infedïe eft noir & lifte. Ses
pattes feules font de couleur fauve , à l'exception
des pieds ou tarfes qui font noirs. Ses ailes font
blanches , & ont un point marginal noir Se long.
Le caractère de cette efpèce eft d'avoir la pre-
mière pièce des tarfes poftérieurs auflî longue que
les quatre autres Se beaucoup plus groffe qu'elles.
Geoff. I
Il fe trouve aux environs de Paris, Il a environ
Jeux lignes de long.
2.. Asile glabre.
Asilus glaber.
AJtlus niger glaber , kalteribus albis alis fubro-
tundis obfcuris margine nigro. Geoef. Inf. tom. z.
p. 47 1 . n°. 1 1 .
L' Afile noir lifte , à balanciers blancs & ailes
bordées de noir. Geoee. ib.
A S I
271
Afilus margiuatus. Fourc. Entom. par. p. 461*
n°. 11.
Cette petite efpèce eft toute noire , liiïe & peu
alongée. Les balanciers de fes ailes font blancs ,
& les ailes font d'une teinte un peu obfcere ,
bordées d'an point marginal long & noir. Ses
ailes font larges & ovales. Geoff.
On le trouve aux enviions de Paris. Il a environ
trois lignes de long.
}, Asile vert-doré.
Asilus viridis. Fourc.
D'un vert brillant , doré ; pattes blanchâtres.
Afilus viridis nitens , pedibus albidis. Geoff,
Inf. tom. ■L.pag. 475. n°. 19.
V Afile vert-doré. Geoff. ib.
Afilus viridis. Fourc. Entom. par. pag. 4.(5.
n°. 19.
Tout le corps de cette efpèce eft d'un vert-
doré : les pattes feules "font pâles , blanchâtres ,
tirant ufi peu fur le jaune. Les ailes font un peu
brunes. Geoff.
On le trouve aux environs de Paris , fur les rieurs,
Il a environ deux lignes Se demie de long.
4. Asile frontal.
Asilus frontalis.
Cendré-noirâtre , barbe blanche ; ailes avec ufi
point noirâtre Si l'extrémité obfcure.
Erax barbatus fufco cinereus y barba alba y ads
puncio fufco , apia fucefeentibus. Se op. Entom. carn.
n". 976.
Cet infe£le reflemble beaucoup à V Afile-cendré ;
il n'en diffère qu'en ce que le front eft plus poi-
lcux , & que les poils qui fe trouvent en-dcMus
de la trompe font blancs. L'extrémité de la trompe
eft roufte. Le coreelet eft marqué d'une raie len-
gitudinale , plus obfcure , fans taches. L'abdomen
a trois rangées de points noirâtres. Les pattes font
brunes. Les ailes ont un point noir au milieu &
leur extrémité obfcure. Le bouton des balanciers
eft obfcur.
Il fe trouve en Carniole.
j. Asile patte- fauve.
Asilus ruficornis.
Tout noir ; front couvert de poils ; antennes
Se pattes ferrugineufes.
Erax rufipes niger totus , fiante barbata : an-
tennis pedibufque ferrugineis. Scop. Entom. carn.
n°. 980.
Il a environ fix lignes de long. Les antennes
font ferrugineufes Se terminées par un filet fétacé.
Le coreelet & l'abdomen font noirs Se fans taches.
Les pattes font entièrement ferrugineufes. les ailes
font tranfparentes , fans couleur , avec leur extre ■
mité un peu obfcure Se les nervures noirâtres. Les
balanciers font ferrugineux.
On le trouve dans les champs , en Carniole,
272 A S I
6. Asue doré.
Asilus- aureus.
Noir 5 front , balanciers & bords des anneaux de
l'abdomen dorés.
Erax niger niger , fronce, halteribus , abdomi-
nifque incifuris margine aureis. Scop. Entem. carn.
*°. 981.
II a environ quatre lignes Si demie de long.
Les antennes font en malle ; Se ne font pas ter-
minées par un filet fétacé. Tout le corps eft noir .
mais le front & le bord des anneaux de l'abdomen
ont une belle couleur doré*, qui ne paroît qu'à un
cerrain jour. L'abdomen eft a demi-cylindrique. Les
yeux lont d'un vert-noir. Les ailes font un peu
violettes , mais tranfparentes & fans couleur à leur
bafe.
7. Asile aquatique.
As il us aquaticus .
Noir ; balanciers Si bord des anneaux de l'ab-
domen blancs.
Erax aquaticus niger y halteribus abdominijque
incifuris margine a/bis. Scop. Entom. carn. n°. 992.
Il a environ quatre lignes de long. Il eft tout
noir , excepté le bord des anneaux de l'abdomen
qui eft blanc. Les ailes font tranfparentes & fans
taches. Les balanciers font blancs & leur bouton
eft comprimé. L'abdomen eft à demi-cylindrique.
Il fe trouve dans les endroits humides de la
Carniole.
S. Asile pufille.
Asilus pufilius.
Noirâtre ; corcelet cendré : avec des lignes noires ;
balanciers blancs.
Erax pufilius nigricans , thorace cinerafeente y
lineis nigris , halteribus albis. Scop. Entom. carn.
n". 983.
Il a environ trois lignes de long. Les yeux font
marrons. Les ailes font tranfparentes & fans taches ,
avec les nervures noirâtres & le bord extérieur
noir. Le bord des anneaux de l'abdomen eft
blanc.
Il fe trouve dans les bois , en Carniole.
9. Asile moucheté.
As 1 lu s guttatus.
Corcelet noirâtre avec des lignes pâles , abdo-
men ferrugineux , avec deux lignes Si des taches
noires.
Erax maculatus — Oculi fubvirides ; thorax fuf-
cus : lineis pallidioribus. Abdomen ferrugineum :
linea laterali maculifque dorfalibus nigris. Se OP.
Entom. carn. n°. 984.
Il a environ fix lignes de long. Le dernier article
des antennes eft prcfqu'arrondi & terminé par un
filet fétacé. Les yeux font d'un vert noirâtre. La
poitrine eft cendrée. Le bord extérieur des ailes eft
ferrugineux , & les nervures font noirâtres. Les
pattes font ferrugineufes , avec les tarfts & l'ex-
A S î
trémité des jambes noirâtres. Le fécond, le croi-
lïème , le quatrième Si le cinquième anneaux de
l'abdomen des mâles ont chacun une tache r.oire
quadrangulaire. Les autres font tous noirs ; ces
anneaux dans les femelles ont leurs taches coniques
& contiguës en - dellus & quadrangulaires cn-def-
fous. Le bord de tous les anneaux eft ferrugineux.
On le trouve en Carniole dans les bois.
10. Asile maculé.
Asilus inquinatus.
Ailes tranfparentes , avec l'extrémité & les ner-
vures noirâtres, & une ligne, au bord extérieur,
noire.
Erax inquinatus — AU hyalins, y apice vcnifque
fufeis ; linea coflali nigra. Scop. Entom. carn. n°,
9*5-
Il a quatre ou cinq lignes de long. Les antennes,
l'abdomen & les pattes font ferrugineux. Le corce-
let eft cendré , avec des lignes noirâtres. L'abdomen
a à fa partie fupérieure des taches triangulaires. Les
ailes ont vers le milieu un point noirâtre tranfverfal ,
une ligne tranfverfale ondée vers la bafe Si leur
extrémité obfcure.
On le trouve dans les prés de- la Carniole.
Nota. Je crois que cette efpèce & la précédent^
appartiennent au genre du Rhagion.
11. Asile fauve.
Asilus rufus.
Fauve , corcelet avec trois lignes longitudinales ,
noirâtres ; abdomen avec quatre points noirs.
Erax rufus totus rufus : thorax lineis dorfalibus
fufeis tribus longitudinalibus y abdomen dorfo punc-
tis quatuor nigris. Scop. Entom. carn. n°. 986.
Il a environ quatre lignes & demie de long. Il
reffemble à l'Jfde moucheté , mais il en diffère en
ce que les ailes n'ont point de ligne noirâtre à leur
bord extérieur , & qu'elles ont ce bord roux , &
les yeux verdâtres.
Il fe trouve dans les champs de la Carniole.
Il appartient peut-être au genre du Rhagion.
11. Asile très-noir
Asilus nigerrimus ScHRANK.
LifTc , tout noir , ailes noires , avec le bord exté-
rieur , très-noir.
Afilus ater totus , glaber , alis nigris : cofta atra,
Schrank. Enum. inf auft. n°. 998.
Il a environ cinq lignes de long. On ne remarque
fur le corps de cet infeére aucune autre couleur que
le noir.
Il fe trouve en Allemagne.
13. Asile goutteux.
Asilus podagricus. Schrank.
Noir ; corcelet jaune , avec des raies noires ; pat-
tes pâles ; premier article des tarfespoftérieurslong
& renflé,
Afilus
ATT
Âfilu-S nlger ; thorace jlavo : nigro lintato ; peJi-
bus palliais ; tarforum pojiicorum articula primo
incrjffato. Schrank. Enwn. inf. aujl. n°. 1000.
Il a environ cinq lignes de long. Il eft noir 8e
luifant. Le front clt couvert d'un duvet argenté.
Le corcelet eft jaune avec deux lignes longitudi-
nales , rapprochées , & deux points noirs fur les
côtés. L'abdomen eft noir, lmfânt, avec le bord des
anneaux , Se trois taches de chaque côté ferrugi-
neux. Les pattes font ferrugineufes ; mais on voit
à la partie antérieure des cuifles Se des jambes une
ligne noire. Les ailes font tranfparcntes Se veinées
de noir. Les balanciers font ferrugineux. Les tarfes
pofténeurs font remarquables par leur premier ar-
ticle beaucoup plus long Se plus gros que les autres.
Il fe trouve daus les bois en Autriche.
ATTELABE , Attel.ibus. Genre d'infcftes' de
la troifiéme Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Attcldbcs ont ordinairement le corps prefquc
ovale ; la tête alongée en forme de trompe ; la
bouche placée à l'extrémité de cette trompe , Se
pourvue de mandibules, de mâchoires & d'antennu-
les ; les antennes courtes , droites , moni'iformes ,
un peu en malfe ; les tarfes compofés de quatre
pièces, dont la troifiéme eft large & prefquc bifide;
enfin deux ailes cachées fous des étuis durs , folides
& convexes.
Le chevalier Linné avoit placé parmi les Attela-
bes des infectes qui en diffèrent ellentiellement , tels
que les Clairons, le Spondyle. M. Geoffroy eft le
premier auteur qui a bien diflingué ce genre en
le féparant de tous ceux avec qui il a quelqu 'ana-
logie. Il lui a donné le nom de beemare , en latin
Khinomacer , nom qui n'a point été confervé par
les entomologiftes qui ont écrit après lui , mais que
M. Fabricius a enfuite reftitué à quelques autres
infectes de cette famille. Le baron de Geer , n'ayant
pas jugé à propos de conferver le genre A'Atte-
labe , l'a réuni à celui de Charanfon , Se en a feu-
lement fait une famille.
Ces infectes appartiennent à la famille des Cha-
ranfons ; & ils ont les plus grands rapports avec les
Charanfons proprement dits , les Brachicères , les
Brentes 3 les Rhinomacers , les Macrocéphales &
les Bruches. Mais les antennes brifées des Charan-
fons ; les antennes courtes , qui groiTiifent infenfi-
blement , Se qui font comme tronquées à leur ex-
trémité dans les Brachicères ; les antennes droites,
moniliformes , prefqu'égales des Brentes ; les anten-
nes ajTez longues , droites , filiformes , & prefquc
fétacées des Rhinomacers ; les antennes longues ,
droites , filiformes , terminées par une petite malfe
dans les Macrocéphales , enfin les antennes un peu
comprimées 3 prefque perfoliées , & qui ne font pas
pofées fur une trompe dans les Bruches , diftinguent
ïurEfamment les éttelabes dont les antennes , plus
courtes que le corcelet , font droites , un peu en
pafle.
JLes antennes des Attelabes font compofées de
H'fioire Naturelle , Infectes. Tome IV.
ATT
273
onze articles , dont le premier Se le fécond font
un peu plus gros que les autres , Se prefqu'arron-
dis ; les fi-x qui fuivent vont un peu en grollillant ; les
ti ois derniers , un peu plus gros que ceux-ci, forment
une efpèce de malle ; mais le dernier eft arrondi
& prclque pointu à Ion extrémité : elles font plus
courtes que le corcelet, Se pofées au milieu d'une
clpècc de trompe plus ou moins longue.
La tête eft petite , un peu arrondie à fa bafe ,
& alongée enfuite en forme de trompe.
Les yeux font ronds , un peu faillans , & placés
un de chaque côté de la bafe de la tète.
La bouche eft placée à l'extrémité de la trompe;
elle eft très-petite Se ttès-difEcile à diftinguer. Elle
eft compofée de deux mandibules , de deux mâ-
choires , d'une lèvre inférieure Se de quatre anteu-
nules. On 11'apperçoit point de lèvre fupérieure ; le
chaperon eft un peu avancé fur la bouche , Se il
eft arrondi ou obtus à fa partie antérieure. Les
mandibules font petites, courtes, allez larges, cor-
nées , très-dures , creufées en cuiller à leur partie
interne , 8e un peu convexes à leur partie externe.
Les mâchoires font petites , aflïz larges , bifides ,
prefque membraneufes 8e garnies de poils ou cils
courts , à leur partie interne. La lèvre inférieure
eft difficile à diftinguer ; elle paroît entière , arron-
die ou légèremenr échancrée Se ciliée. Les anten-
nules antérieures , un peu plus longues que les pof-
térieures , font courtes , de la longueur des mâ-
choires & compofées de quatre articles , dont les
trois premiers font égaux Se arrondis , Se le qua-
trième eft plus mince que les autres S: terminé en
pointe. Les postérieures font très-courtes Se com-
pofées de trois articles , dont les deux premiers font
arrondis , mais un peu comprimés à leur extrémité ,
8c le dernier eft terminé en pointe.
Le corcelet eft ordinairement arrondi , fans re-
bord , plus large que la tête , plus étroit que les
élytres.
Le corps eft plus ou moins ovale. Les élytres
font dures Se convexes ; elles cachent les deux ailes
membraneufes , minces Se repliées
Les pattes font de longueur moyenne.
Les tarfes font compofés de quatre pièces : la
première eft allez longue Si conique ; la féconde eft
plus large & plus courte ; la troifiéme eft large , bi-
lobée , Se elle reçoit, au >nilieu, la quatrième pièce
qui eft mince , un peu arquée , Se terminée par
deux petits crochets. Les trois premières pièces font
un peu aplaties Se garnies en - dcfTous de poils courts ,
roides Se ferrés.
Les larves des Attelabes font des vers mous , blan-
châtres , fans pattes , dont le corps eft allez gros
Se compote de treize anneaux peu dilïindts , Se dont
la tête eft dure , écaillcufe Se armée de deux mâ-
choires allez folides. Elles vivent routes de fubftance
végétale ; elles attaquent les feuilles , les fleurs , les
fruits Se les tiges des plantes : elles fe nourrilTcnc
dans leur fubftance ou elles roulent les feuilles
Se en rongent le parenchyme. Elles changent
M m
274 À T T
plufieurs fois de peau , & , parvenues à toute Ieut
eroffeur , elles filent une coque de -foie , ou la
çonltruifent d"une efpèce de matière rélineufe allez
lolide , & s'y transforment en nymphe , d'où elles
ferrent au bout de quelque teins fous la forme
d'inlecle parfait.
Lorfque ces larves font un peu nombreufes , elles
font fouvent beaucoup de tort aux végétaux , foit
en les privant de leurs feuilles , foit en attaquant
les jeunes pouffes , foit enfin en rongeant les fleurs
& les fruits. Et il eft d'autant plus difficile de s'en
garantir , qu'elles ne Ci montrent que par les ra-
vages qu'elles font : elles ne travaillent point à dé-
ATT
couvert ; mais , enfermées au milieu d'une tige ou
au centre d'un fruit qu'elles rongent inftnliblement ,
on n'elt averti de leur pféfence que lorfque le mal
eil fans remède.
C'eft ordinairement fur les plantes qui ont nourri
les larves que l'on trouve les infectes parfaits ; on les
tr iuve quelquefois fur différentes fleurs , occupés
à retirer de la liqueur mielleufe qui y cft con-
tenue : quelques-uns fe nouriiffent aurti du pa-
renchyme des feuilles ; mais , moins dangereux
Se beaucoup moins voraces que leurs larves , les
torts qu'ils caufent aux végétaux font bien moins
confidérables.
Suite de l'Introduction à l'HiJioire Naturelle des Infectes,
*7J
5^
ATTELABE.
ATTELABUS. Lin. F a b.
BECMARE. RHINO MAC E R. Geofp.
CURCULIO. Degeer.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes droites, plus courtes que le corcelet, un peu en
maiTe : onze articles; le premier gros, prefqu'arrondi ; les trois derniers
en mafle ovale , alongée.
Tête alongée en forme de trompe.
Bouche placée à l'extrémité de lia trompe , & pourvue de mandi-
bules, de mâchoires & d'antennules".
Quatre antennules: les deux antérieures courtes, compofées de quatre
articles , dont les trois premiers égaux , arrondis , moniliformes , & le
dernier terminé en pointe ; les poftérieures très-courtes , compofées
de trois articles , dont les deux premiers arrondis , & le troisième terminé
en pointe.
Quatre articles à tous les tarfes : les trois premiers courts, trian-
gulaires , garnis en-deffous de poils courts & ferrés; le troilième large
& bilobé.
ESPÈCES.
TTELABE
longi
Brun ; pattes antérieures tris - longues ;
cuiffcs renflées &• épiruufes vers leur extrémité.
i. Attelabe tcte-écorchée.
Noir ; élytres rouges ; tête- amincie à fa
partie, poflérieuri.
5. Attelabe moucheté.
Noir ; élytres avec une tache d'un rouge
fauve à leur bafe.
4. Attelabe tout noir.
Noir y arrondi ; trompe courte * élytres j
firiéis.
11 " [■••"• "■rfi y a .■■■■,,
M m a
n
6
Suite de l'Introduction à VHiJlolre Naturelle des Infectes.
ATTELABE
5. Attelabe peufylvaiih
Noir ; élytres rouges, avec une bande au
milieu & l'extrémité noire.
6. Attelabe furinamois.
Noir ; antennes avec des anneaux blancs
& noirâtres ; élytres terminées par deux den-
telures.
7. Attiiabb perlé.
Ferrugineux , avec des tubercules élevés ,
noirs, à la partie fttpérieure du corps.
8. Attelabe indien.
• Ferrugineux ; tête bleue ; élytres avec leur
baje & une bande au milieu bleues.
9. Attelabe laque.
Noir ; corceht & élytres rouges ; trompe
Jimple, de la longueur de la tête.
10. Attelabe anguleux.
Ferrugineux ; élytres flriées , noires , avec
le bord ferrugineux , & un angle aigu à leur
bafe.
11. Attelabe corcelet-roux.
Roux ; partie fupérieure de la tête noire ;
élytres bleues, luifantes.
12. Attelabe pubefeent.
Velu , violet ; trompe noire , fillonnée.
i}. Att el abe fémoral.
Noir ; élytres pubefeentes , flriées ; cuijfes
poflérieures grojfes & renflées.
S. (Infefles).
14. Attelabe vert.
D'un vert doré ; trompe & pattes eui-
vreufes.
ij. Attelabe doré.
D'un vert doré bleuâtre en dejjlis , d'un
bleu violet noirâtre en dejfous.
16. Attelabe cuivreux.
Pubefeent, tout cuivreux ; antennes & ex-
trémité de la trompe noires.
17. Attelabe cramoii».
Pubefeent , d'un noir bronzé; élytres rouges,
flriées ; tête & corcelet cuivreux.
18. Attelabe violet.
Pubefeent , tout violet; élytres flriées,
19. Attelabe rouge.
Corps ovale , oblong , tout rouge 1 élytres
flriées.
10. Att el ab e bleuet.
Corps ovale, oblong, noir; élytres vio-
lettes , flriées ; pattes noires.
21. Attelabe flavipède.
Corps ovale, oblong , tout noir; cuijfes
d'un jaune fauve.
22. Attelabe Puce.
Corps ovale , oblong, neirt couvert d'un
Suite de tlntroduclion à l'HiJîo'ue Naturelle des Infectes,
177 .
ATTELABES. ( InfeA« ).
14. Attelabe à raufeau.
duvet cendré i élytres & pattes d'un rouge
briqueté.
ij. Attelabe fafcié.
Brun , couvert d'un duvet cendré ; élytres
avec deux bandes brunes , ondées , peu mar-
quées.
Corps oblong, roux; tête & élytres d un
vert bleuâtre , luifant.
25. Attelabe de la Veiïe.
Corps ovale,pubc/cent,noiren-deJfus, cendré
en dejfous ; trompe amincie à fon extrémité.
'73
ATT
I. Attelabe Iongimano.
Attzlabus longimanus. Nob.
Attelabus brunneus ; pedibus anticls longijpmis ,
femoribus apice incrafiatis fpinofis. Nob.
Cet infede eft remarquable par la longueur de
fes pattes antérieures. Il a environ quatre lignes de
long. Tout fon corps eft d'une couleur brune, liti-
fante. Les antennes ont à-peu-près la longueur de
la tête ; celle-ci eft un peu plus large à lbn ex-
trémité qu'à l'endroit de l'infertion des antennes.
Les yeux font bruns, arrondis & peu faillans. Le
coreelet eft liiTc Se arrondi. L'éculTon eft petit , mais
plus large que long , & prefque quarré. Lesélytres
font prefque plattes cn-deilus ; elles ont de petites
élévations irréguhères , & des ftries peu marquées ,
formées par fies points. Ces élytres fè courbent à
leur partie poftérieure eu angle droit , & on apper-
çoit à l'endroit de leur courbure quelques élévations
peu faillantes. Les pattes antérieures font très-longues :
les cuifles font minces depuis leur bafe'jufqu'au
milieu ; elles font enfuite renflées , & armées d'une
épine allez longue , un peu crochue, & d'une autre
très-petite : les jambes font minces , longues , un
peu arquées. Le tarfe manquoit à cinq ou iîxefpèces
que j'ai eu occalîon d'obferver ; les autres pattes
font de longueur moyenne.
Cet infecte varie un peu. J'en ai (vu dont les
pattes de devant étoient moins longues , Se les
épines moins marquées que celles que 'je viens de
décrire.
On le trouve à Cayenne.
.
i. Attelabe tête-écorchée.
Attelabus Coryli. Lin.
Anelabus niger , elytris rubris , capite pofticc atte-
nuato. Nob.
Attelabus niger, elytris rubris. Lin. Syfi. nat.
pag. 619. n°. 1. — Faun. fuec. n°. 638.
Curculio niger ; elytris rubris cavité pojlice elon-
gjto. Lin. lt. Oeland. 153. — Faun. fuec. cd. 1.
Attelabus Avellanx niger ; elytris thorace peii-
bufque rubris. Lin. Syft. nat. p. 619. n". 1.
Ai te 'abus Coryli niger ; elytris rufis reticu'.atis.
Fab. Syfi. cn'tom. pag. ijé. «°. 1. — Spec. inf,
tom. 1. p. 199. n°. 1.
Rkinomacer niger thorace elytrifque rubris , capite
ponc elongato. Geoee. Inf. tom. 1. pag. 17 3.
n°. 11.
La tête écorchée. Geoff. ib.
Curculio excoriato-ruber brevirofiris ; antennis
reclis corpore brevi fubquadrato nigro; elytris rubris,
capite ovato ppfiice atunuato. Deg. Mém. tom. j.
pag. ZJ7. n°. 4<5. pi. 8. fig. 3.
Charanfon tête écorchée rouge à courte trompe
& à antennes droites , à corps court S: quarré noir ,
à étuis rouges & à tête ovale , effilée vers le
derrière. Deg. ib.
Curculio collaris. Scor. Entotn. carn, n°. 71.
ATT
Druchus- Avellanx. Schrank, Enum. inf. aufl.
n". 194.
Sulz. Hi fi. inf. tab. 4. fig. 1.
Pontop. Alt. dan. ioj. 1. tab. 16.
Schaeff. Icon. inf tab. 56. fig. j , 6. — Id.
tab. 75.fig. S.
Cet infecte , remarquable par la forme de la tète,
varie un peu pour les couleurs , ce qui a engagé
Linné à en faire deux efpèces différentes. Il a en-
viron trois lignes de long , £i une ligne & demis
de large , au milieu des élytres. Les antennes , la
tête, l'écuilon & le deffous du corps font d'un
beau noir luifant. Le coreelet eft noir, ou entière-
ment rouge , ou rougi. av.ee un peu de noir à fa
partie antérieure'. Les élytres font rouges , avec des
ftries formées par des points enfonces. Les patres
foin noires, mais les individus dont le coreelet eft
rouge ont prefque toujours une grande partie des
cuilles rouge. La trompe eft courte, & n'égale pas
la moitié de la longueur de la tête. Les yeux font
noirs, faillans & arrondis. La tête eft prefque ovale ,
& amincie poftérieurement à fa jonction avec le cor-
ce'et : celui-ci eft pareillement aminci à fa partie
antérieure , de forte qu'on voit entr'eux une efpècc
d'étranglement. L es élytres paroiffent comme quarrées.
On trouve communément en Europe cet infede
fur le Charme ,.Ie Bouleau ,- l'Orme , le Noifetier.
La larve rit fur les mêmes arbres , dans des feuilles
'elle roule 'en cylindre , qu'elle ferme par les
eux bouts , & dans l'intéiieur defquelles elle fe
nourrit1 £c le métamorphofe.
j. Attelabe moucheté.
AcTi -h.tuvs,- kipufiulatus. Fab.
Auetuïus ctter, elytris macula bafeos nfa. Fab.
Gen: inf. app.' p. 119. — Spec. inf. tom. i.pag.
zoo. n". z.
Ilreffemble pour la forme Se la grandeur à \'At~
telabe laque. Le corps eft noir & luifant. Les élytres
feulement ont une tache d'un rouge fauve a leur
bafe ; les pattes font très-noires , & les cuilles font
armées d'une épine à leur partie interne.
Il le trouve dans l'Amérique feptcr.trionale.
4. Attelabe tout noir.
Atttla?.us atc. Nob.
Attelabus corpore nigro rotundeto , rcflro brcxilji-
mo , elytris flriatis. Nob.
Le corps de cet infede eft prefque aufli large
que long , & très-convexe ; il a deux ligne de
longueur, depuis la partie antérieure du coreelet
jufqu'a l'extrémité des élytres , & deux lignes de
largeur au milieu de celles-ci ; il eft tout noir &
luifant. Les antennes font courtes & pofées a«
milieu de la trompe. La tête eft petite , peu avan-
cée. Les yeux font ronds & peu faillans. la trompe
eft très-courte. Le coreelet eft lifie & allez Lire.
f P5 ?1yrres font très-convèxes îr rfriées. Les cuilles'
font (impies , fans épines ni dentelures.
Il fe trouve à Cayenne.
qu\
deu
ATT
J. Attelabe ptnfylvain.
Att.-labus penfyivanicus. Lin.
Attelabus nfgtt , elytris rubiis : fa fia média
tpicifjue nigra. Lin. Syft. nat. p. 610. «°. j.
Attelabus penfyivanicus. Fab. Mant. inj. tom. 1.
pag.j 114. n. ;.
Il clt un peu plus petit que Y Attelabe tete-écor-
<hée. La tête cft noire , aplatie , alongée Se amin-
cie à fa partie poftéricure. Les mandibules font
rouflés : les antennes font filiformes , obtules , jau-
nâtres à leur bafe. Le corcelet eft oblong, noir
& liffe. Les élytres font d'un rouge fauve , avec
deux bandes noires , l'une au milieu 6c l'autre à
l'extrémité. Les pattes fonc de' la couleur des
élytres.
Il fe trouve dans l'Amérique feptcntrionale.
6. Attelabe furinamois.
Attelabus furinemenfts . Lin.
Attelabus elytris apice bidentatis. Lin. Syfl. rtat.
pag. 6 19. »°. 4.
Il relltmble au précédent , mais il eft un peu
plus gland. La tète & le corcelet font noirs. Les
antennes ont alternativement des anneaux blancs
& noirâtres. Les élytres font noirâtres , ftriées &
terminées par deux dcBtrliir.es. Les pattes' font fer-
rugineufes , & les cuillcs ont a leur bafe un an-
neau blanc.
Il fe trouve à Surinam.
7. Attelabe perlé.
Attllabus gemmatus. Thunï,
Attelabus ferragineus , fupra tubereulis nigris ele-
vatis. Thunb. JNov. fpec. inf. dijf. 3. pag. <58.
fig- «=■
Ai clabus gemmatus ferrugineus , tubereulis nigris
fparfis. Fab. Mant inf. tom. I. p. 114. n°. 4.
il refiemble pour la forme &■' la grandeur à
Y Attelabe tète-écorchée. Tout fon corps eft glabre
& ferrugineux. Les antennes font noires. La tête
eft triangulaire , amincie a fa partie poftérieure ,
avec quatre points noirs. Les yeux font noirs fc
faillaivs. Le corcelet eft convexe , inégal , avec fix
points noirs , dont quatre antérieurs & deux pofté-
ricurs. Les élytres forment une angle aigu de chaque
côté de leur bafe ; elles fort plus latges que
le corcelet , convexes , obtufes , couvertes de
p lints profondément enfoncés. On y voit une tache
noire au bord extérieur & à l'extrémité , & treize
points noirs élevés , dont fix à chaque élytre , &
on commun en deux.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérant*.
8. Attelabe indien.
Attelabus indicus. Thunb.
* Attelabus ferrugineus , cap; te elytrorum bajî faf-
<iaque média eyaiteis. Thiinb. Nov.fpec.inf.4ijf.
3. p. 6%. fig. 81.
Attelabus indicus. Fab. Mant. inf. tom. '1. pag.
? 2.4. *°. ;, J
ATT
279
Cet infecte diffère des précédais , fc je doute,
d'après la ligure Se la description i^uc M. Ihun-
berg a données de cet infecte , ejttïl appartienne à
ce genre.
Il relfeinble pour la forme & la grandeur à {'At-
telabe mclanure. ( Attelabus metanurus. Lin. ) La
tète eft bleue , prefque quarréc, amincie poftérieurc-
ment. Les antennes (ont filiformes, roufsâtres. Les
mandibules &. les antennulcs fout xoufsatres. Le
corcelet cft ferrugineux , alongé , cylindrique ,
aminci à les deux extrémités , mars principalement
à l'antérieure. Les élytres font ferrugineufes , liffes ,
finement ftriées , tronquées obliquement , avec la
bafe Se une bande en delà du milieu , bleues. L'ab-
domen eft rouge , avec une tache rouge placée
au milieu. Les pattes font ferrugineufes , avec les
genoux bleus.
Il fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
9. Attelabe laque.
Attelabus curcuiionoïdes. Lin.
Attelabus niger, thoracc eiytrifque rubris. Lin.
Syfl. nat. p. 619, n°. 3.
Attelabus curcuiionoïdes. Fab. Syfl. ent. p. îfj.
n°. 1. — Spec. inf. tom. 1. p. zoo. n°. ;.
Rkinomacer niger ythorace eiytrifque rubris , pro-
bojâde longitudine capitis. GtOFE. Inf. tom. 1.
p. 173. n° . 10.
Le Becmare laque. GeOfe. ib.
Curcu.ïo nitens. ScoP. Entom. carn. n°. 71.
Sulzer. Hift. inf. tab. 4. fig. a.
Schaeff. Icon. inf. tab. 7J. fig. 8.
Bruckus curcuiionoïdes. Schrank. Enum. inf.
auft. n°. 193.
Rkinomacer coccineus. FoCRC Ent. par. p. iij.
n". 10.
Il a environ trois lignes de long , depuis le bout
de la trompe jufqu'à l'extrémité des élytres. Les
antennes , la tète , les pattes & tout le deifous du
corps font d'un beau noir luifant ; le corcelet &
les élytres font d'un rouge de laque. Les antennes
font à-peu-près de la longueur de la tête. La trompe
eft courte : les yeux font ronds & faillans. La rate
eft petite , & d'une largeur égale dans toute fon
étendue. Le corcelet eft arrondi 6c très-lilfe. Les ély-
tres ont dey points irréguliers , peu enfoncés. Les
cuiflés font fimples , fans épines ni dentelures.
On tfjuve cet infecte en Europe , fur différens
arbres, , il eft beaucoup plus commun dans les
provinces méridionales de la France qu'aux environs
de, ."ans.
10. Attelabe anguleux.
Attel 4bus angulatus. Fab.
Attelabus ferrugineus , coleoptris angulatis : difee
nigro. Fab. Mant. inf. tom. t. p. 1x4. 8°. 7.
Il reilémble beaucoup au précédent. Les antennes
font noires & ferrugineufes à leur bafe. La tète
eft ferrugineufe , avec les yeux noirs. Le corcelet
cft ferrugineux, avec une grande tache noire à fa
28o ATT
bafc. Les élytres font ftriées , noires , av/c tout le
bord ferrugineux : on y voit un angle aigu de
civique côte, verslabafe. Le corps eft ferrugineux,
avec la poitrine noire.
11 fe trouve à Cayennc.
11. Attelabe corcelet-roux.
Attelasus ruficollis. Fab.
jitulaous .ru/us , cap'uis vertice nigro , elytris
ctruleis nitidis. Fab. Spec. inf. tom. i. p. 100.
it°. 4.
Il reffemble à ['Attelabe tête-écorckée. La tête eft
roufle , avec une grande tache noire fur le vertex.
Les iintcnnes font cendrées à leur extrémité. Le
corcelct eft élevé en boll'e , roux & fans taches.
Les élytres font bleues , luifantes & fans taches.
L'abdomen eft roux, noir en - deflbus , avec le
bord roux. Les pattes font roulîes.
Il fe trouve en Sibérie.
11. Attelabe pubefeent.
Attelabus pubefeens. Fab.
Attelubus violaceus kinus , roftro atro. Fab. Spec.
inf. tom. 1. p. zoo. n°. f.
Curculio pubefeens longiroftris , violaceus , hirtus ,
roftro atro. Fab. Syft. ent. p. 131. /z°. .19.
Il reffemble pour la forme Se la grandeur aux
Atutabcs vert Se doré. La trompe eft noire &
de !a longueur du corcelet : on y apperçoit
deux lignes longitudinales enfoncées. Les yeux font
jaunâtres. Le epreelet eft cylindrique , un peu re
levé fur les côtés , comme dans Y Attelabe vert ; il eft
violet , ainfi que les élytres , & couverts l'un &
l'autre de poils droits , noirâtres.
Il fe trouve eu Allemagne.
15. Attelabe fémoral.
Attelabus femoratus. Nos.
Attelabus ater , elytris pubefeentibus ftriato punc-
tatis , femoribus pofticis incraffatis . Nos.
Attelabus BetuLc pedibus faltatoriis corpore toto
atro. Lin. Syft. nat. p. éio. «°. 7. —Faun. fuec.
n°. 640.
Attelabus Betul.ï atc, pedibus faltatoriis. Fab.
Syft. entom. p. IJ7. n°, 3. — Spec. inf. tom. 1.
p. zoi. n°. 6.
Curculio excoriato-niger breviroftris ■ antennis
rellis , corpore brevi fubquadrato nigro nitido , capitt
ovato poftice attenuato , femoribus pofticis niaximis.
Dec. Mém, tom. 5. p. ij?. n°. 47.
Charanfon tête écorchée noir , à courte trompe ,
& à antennes droites , à corps court 8c quatre ,
noir , luifant , à tète ovale , effilée par derrière , &
à cuilfes poftéricures 3 grottes. Deg. ib.
Curculio fagi. Scop. Entom. carn. n°. 73.
Bruchus Bctuls,. Schrank. Enum. inf. auft.
ffi. 191.
Cet infecte a près de deux lignes de long ; il eft
tout noir 8c luifant , Se , vu à la loupe , il paroît
couyett d'un très-léger duvet noirâtre. La trompe
ATT
eft un peu plus large vers fon extrémité qu'à l'in-
fertion des antennes. 1 es yeux font ronds , peu
faillans 6c bruns. La tête eft égale Se pointillée.
Le corcelet eft arrondi Se pointillé. Les élytres tout
prefque quarrées , Se chargées de ftries très-marquées,
formées par des points enfoncés. L es cuilles pofté-
ricures du mâle feulement font grolles 8c renflées.
On trouve cet infeite fur diftérens arbres. Il n'eft
pas rare aux environs de Paris.
14. Attelabe vert.
Attelabus BetuU. Nos.
Attelabus viridi-auratus ; roftro pedibufque cu-
preis. Nob.
Curculio Betulx longiroftris , tkorace antrorfum
f&pe fpinofo , corpore viridi aurato , fubtus con-
colorc. Lin. Syft. nat. p. 611. n°. 39. — Faun.
fuec. n°. 60 j.
Curculio caruleo-viridis nitens ; antennis atris.
Lin. Faun. fuec. édit. 1. n°. 4.86.
Curculio BetuLs longiroftris , corpore viridi-aurata
fubtus concolore Fab. Syft. entom. p. 130. n°. 16.
——Spec. inf. tom, i.p. k>j. nr. 13.
Curculio Betulx longiroftris ; antennis rellis ni-
gris , corpore fubquadrato viridi-aurato nitidiffimo ,
pedibus purpureo-s.neis . Dec. Mém. tom. 5. p. 148.
n°. ,6. pi. 7. fig. ij.
Charanfon à longue trompe Se à antennes droites ,
noires, à corps court Se prefque quatre , d'un
vert doré très - luifant , à pattes couleut de
pourpre dorée. Deg. ib.
Rhinomacer totus viridi-fericeus . Geoff. Inf tom,
i. p. 170. n°- 1.
Le Becmare vert. Geoff. ib.
Curculio auratus. Scor. Entom. carn. nQ. 77.
Curculio BetuU. SchraNK. Enum. inf. auft.
n°. 197.
Rhinomacer viridis. Fourc. Ent. par. pag. il 3;
a". 1.
Frisch. Inf. ir. 17. tab. 8. fig. i.
Sulz. Hift. inf. tab. 4. fig. y.
Schaeff. Icon. inf. tab. 6. fig. 4.
Cet infecte Se les fuivans appartiennent évidem-
ment à ce genre , puifque les antennes , toutes
les parties de la bouche , la forme du corps Se leur
manière de vivre , rie diffèrent pas de celles des
efpèces précédentes.
Il n'a guères plus de trois lignes de long. Tout
fon corps eft d'une belle couleur verte , un peu
bleuâtre , ttès-luifante Se dorée , mais la trompe
S: les pattes font d'une couleur cuivreufe dorée.
L es antennes font noirâtres. La. trompe eft aflez
longue Se un peu plus large vers fon extrémité
qu'a l'infertion des antennes. Les yeux font ronds ,
bruns & peu faillans. La tête eft un peu plus étroite
que le corcelet, 8c pointillée. Le corcelet eft arrondi Sx.
pointillé : on y voit dans quelques efpèces une épine
de chaque côté , dirigée en avant. Les élytres font
larges . quarrées , irrégulièrement ppintillées , Se
prefque.
ATT
prefque rabotcufes. Les cuiffes font Amples , fans
ëpines ni dentelures.
On le trouve dans toute l'Europe , fur le Bou-
leau , le Saule , la vigne , &c. il en roule les feuilles
Se y dépofe fes œufs.
If. Attelabe doré.
Attelabus Populi. Nob.
Attelabus viridi-eœruleus nitidui . corpore fubtus
pedibufque nigro-viotaceis. Nob.
Curculio Populi longiroflris , thora.ee antrorfum
fpinofo , corpore viridi ignito : fubtus atro coeru-
Ufccnle. Lin. Syfl. nat. p. 6 II. n°. 40. — Faun.
fuec. no. 606.
Curculio Populi. Y ab. Syfl. entom. pag. i 3 1. n°. 17.
™ ■Spec. inf. tom. 1. p. 166. n°. 14.
Rhinomacer viridi-auratus , fubtus nigro-viola-
eeus. Geoff. Inf. corn. 1. p. 170. n°. 3.
Le Becmare doré. Geoff. ib.
CurculioPopali longiroflris ; antennis réélis ni gris ,
corpore fubquadrato fupra viridi auvato nitido, Jubtus
violaceo , pedibus violaceis. Dec Mém. tom. j.
pag. i+9. n°. 37.
Charanfon du Tremble à longue trompe & à an-
tennes droites , noires , à corps court & prefque
«juarré , d'un vert doré luifant en-defTus , & violet
en-deuous, à patres violettes. Dec ib.
Cet infecte refTemble beaucoup au précédent ,
•nais il eft un peu piaf périt. Les antennes font
noires. La trompe eit allez longue , & d'un vert
doré. Le corcelet eft vert-dore , arrondi & poin-
tillé. Les élytres font quarrées , d'un beau vert doré ,
& chargées de points enfoncés , qui forment
prefque des ftries régulières. Le'deifous du corps &
les pattes font d'un noir violet , luifant. On- voit
de chaque côré du corcelet de la plupart des efpèces ,
une épine dirigée en avant.
' On le trouve en Europe , fur le Peuplier , le
Tremble, le- Bouleau.
16. Attelabe cuivreux.
■Attelabus Bacehus. Nob.
Attelabus pubefeens 3 cupreus ; antennis roflrique
dpice aigris. Nob.
Curculio Bacehus longiroflris aureus , roftro plan-
tifque nigris. Lin. Syfl. nat. p. 6ll. n°. 38.
Curculio Bacehus. Fab. Syfl. entom. p. 130. n°.
if. — Spec. inf. tom. 1. p. iéj. n°. 11.
Curculio Bacehus. Schrank. Enum.inf.auft, n".
1^9.
Sulzer. Hift. inf. tab. 4. fig. 4.
Schaeff. lcon. inf. tab. 37. fig. ij.
Il refTemble beaucoup aux précédens , mais il eft
un peu plus grand , & tout fon corps eft couvert
d'un léger duvet , tandis qu'il eft toujours glabre
dans les deux autres. Il varie pour la grandeur ; il
a depuis trois jufqu'à fi lignes de long. Tout fon
corps eft d'une belle couleur de cuivre , un peu
plus rouge en-defibus qu'en defTus. La trompe eft
longue , cuivreufe depuis la tête jufqu'à l'intertion
Hiftoire Naturelle, InfeSes. Tome IV.
ATT
281
des antennes , & noirâtre à fon extrémité. Le cor-
celet eft fortement & irrégulièrement pointillé. Les
élytres font prefque rabotcufes. Les pattes font
cuivreufes , & les tarfes font un peu noirâtres. On
voit de chaque côté du corcelet de la plupart , une
épine , dont la pointe eft dirigée en avant.
On trouve cet infecte fur difrérens arbres Se diffé-
rentes plantes , en Provence & en Languedoc. Oh
le trouve aufli quelquefois aux environs de Paris ,
mais beaucoup plus petit que ceux des provinces
méridionales.
17. Attelabe cramoifi.
Attelabus purpurcus. Nob.
Attelabus pubefeens nigro-stneus ; efytris rubrit
flriatis , capite thoraeeque aureis. Nob.
Curculio purpureus longiroflris purpureus nitens ,
roftro longijjimo. Lin. Syfl. nat. p. 607. n°. 14.
— Faun. fuec. n°. j8j.
Curculio purpureus. Fab. Spec. inf. tom.l.p. 16).
n°. 48.
Rhinomacer niger ; elytris rubris , capite thora-
eeque aureis , probofeide longitudine fere corporis.
Geoff. Inf. tom. 1. p. 170. n°. 4.
Le Becmare doré à étuis rouges. Geoff. ib.
Curculio purpureus roftro longijjimo ; antennis
réélis , corpore villofo fubquadrato purpureo-aurato
nitidijfimo. Die Mem. tom. y p. 150. n°. 38.
Charanfon à très-longue trompe & à antennes
droites , à corps velu , court & prefque quarré ,
d'un rouge cramoifi , doré & luifant. Dec ib.
Curculio purpureus. Scop. Entom. carn. n°. S6.
Scarabeus miniatus minimus. Petiv. Gaçoph.
tab. ii. fig. 5. %
Bergstr. Nomencl. 1. 16. 11. tab. 1. fig. 11.
Rhinomacer ruSer. Fourc. Entom. par. p. 1/3.
n°. 4.
Il refTemble aux précédens , mais il eft beaucoup
plus petit ; il a à peine deux lignes depuis la tète
jufqu'à l'extrémité des élytres. Tout le corps , vu
à la loupe , paroît pubefeent. La trompe eft noire ,
luifante , & prefque de la longueur du corps. Les
antennes font noires. La tête & le corcelet font
d'une couleur cuivreufe, dorée, plus ou moins
brillante. Les élytres font rougeâtres & régulière-
ment ftriées. Le corps en-deflous & les pattes font
d'un noir bronzé. Les tarfes font noirâtres.
On le trouve en Europe , fur difïércns arbres.
Il eft commun , en printems , aux environs de Paris ,
fur l'Aubépine.
18. Attelabe violet.
Attelabus Alligtia.. Non.
Attelabus pubefeens violaccus totus ; elytris flria-
tis. Nob.
Curculio Alliarix longiroflris violaceus totus. LlN.
Syfl. nat. p. 606. n°. 4. — Faun. fuec. n°. f8o.
Curculio Alliant,. Fab. Syfl. entom. p. 131. n*.
17. — Spec. inf. tom. î.p. 1<S8. n°. 40.
N n
282 ATT
Rkincnacer fubvillofus cceruleus. GeOJT. Inf.t. I."
?■ %n\, n". <;. _ „
Le Bccmarc bien à poil. Geoff. ib.
Cuic-lio temileus longirofiris : antennis reBts ,
tarpon oblufo villofo cœruleoviolaceo nitido, Dec
Mém. tom. j. p. 151. u°. 39.
Charanfon bleu velu à longue trompe & à an-
tennes droites , a corps court 8c velu , d'un bleu
violet, luifant. Dec ib.
Curc'lio icofandris.. Scop. Entom. cam.n°. 8/.
Frisch. Inf. tom. 9. tab. 18.
Circalio Alliant.. SchraNK. Enum. inf. aufi.
n°. 100.
Rkinomacer cczruLus. Fourc. Entom. par. p.
M 4- n". J.
Il refTemblc aux precédens ; mais il eft beaucoup
plus petit i il n'a pas une ligne & demie de long,
depuis la têtejufqu'à l'extrémité des élytres. Tout
fbn corps cft d'un bleu violet , plus ou moins foncé,
& légèrement couvert de peils noirâtres , qui ne
paroillcnt bien qu'aune forte loupe. La" trompe eft
noire & affez longue. Les antennes font noires. Les
yeux font noits , arrondis & faillans. La tète & le
corcelet font pointillés. Les élytres font quarrées
& fortement ftiiées ; on apperçoit une rangée de
points enfoncés dans chaque ftrie. Les pattes font
d'un bleu noirâtre, & les tarfes font noirs.
Cet infefte fe trouve en Europe , fur différentes
plantes ; il eft afTez commun aux environs de
Paris.
Rkinomacer nigro-fufeus, glaber, punQato-ftriatus .
Geoff. lnf. tom. 1. p. 171. n°. 6.
.Le Bccmarc noir ftrié. Geoff. ib.
Rkinomacer niger. FovjRC entom. par. p. 114.
n°. 6.
Nous le regardens comme une *ariété du précé-
dent , dont il ne diftère que parce qu'il eft entière-
ment glabre, & que fa couleur cft d'un bleu très-
foncé , prcfque noir. On le trouve d'ailleurs avec
k précédent , mais plus rarement que lui.
19. Attelabe rouge.
Attelabus frumentarius. Nob.
Attelabus corpore oblongo fanguineo ; elytris ftria-
tis. Nob.
CurcJio frumentarius longirofiris fanguineus. Lin.
Syfi. nat. p. 608. n". 1 y. — Faun. fuec. n°. j8<t.
Cuiculio frumentarius. Fab. Syfi. entom. p. 135.
n". 34. — Spec. inf. tom. 1. p. 169. n°. 49.
Curculio fanguineus longirofiris ; antennis reBis „
corpore oblongo fanguineo. Dec. Mém. tom. $.j>. ij ] .
n°. 40.
Charanfon à loague trompe & à antennes droites ,
à corps alongé , d'un rouge de cinnabre. Dec ib.
Rkinomacer fanguineus ; elytris Jlriato punllacis.
Ali. nidros. 3. 391.
Acta Stockk. 17JO. p. 186. n". 1.
Lf.UVFNH. Arc. 168. aug. 6. p. 83. ftg. I.
Il a environ une ligne & demie de long. Son corps
eft alongé , mais 1e venue eft aflez gros. Il eft
ATT
entièrement d'un rouge de cinnabre. Les yetrx fëuls
font noirs, arrondis & un peu faillans. La trompe
eft déliée & de la longueur du corcelet. Les élytres
font ovales, & chargées de ftrics bien marquées ,
dans lcfquclles on apperçoit des points enfoncés.
On trouve cet infede au nord de l'Europe s fur
les m-alns rrop long-tems confervés. Il eft rare
aux environs de Paris.
10. Attelabe bleuet.
Attelabus cyaneus. Nob.
Auclabus corpore oblongo nigro ; elytris ftriatis
violaceis , pedibus nigris. Nob.
Curculio cyaneus longirofiris a ter: elytris viola-
ccis. Fab. Syfi. entom. p. 131. n°. 18. —Spec.
inf. tom. 1. p. \6i. n". 41.
Curculio cyaneus longirofiris ater : elytris vio-
laceis fcutello alto. Lm.Syfi. nat. p. 606. n°. $• —
Faun. fuec. n". 581 ?
Rkinomacer nigro-viridefeens , oblongus , ftria-
tus. Geoff. Inf. tom. \. p. 171. n°. 7.
Le Becmare alongé. Geoff. ib.
Curcu.io cyaneus longirofiris , antennis reUis :
corpore oblongo nigro , elytris nigro-cœrukis nitidis.
Dec Mém. tom. 5. f. 15:1. n". 41.
Charanfon noir violet à longue trompe & à an-
tennes droites , à corps noir alongé , & à étuis
d'un bleu foncé , luifant. Dec ib.
Curculio violaceus. ScHRANK. Enum. inf. aufi.
n°. 101.
Rkinomacer eblongus. FoÙRC. Entom. par. page
14. n°.f.
Il a une forme alongéc, & fes élytres , au lieu,
de paroîtie quarrées, comme dans la plupart des
efpèces précédentes , ont une figure ovale, un peu
alongéc. Tout le corps eft noir , les élytres feules font
d'un bleu foncé. La trompe eft allez longue. La tête
eft petite , avancée , & les yeux font ronds & un peu
faillans. Le corcelet eft étroit , alongé & pointillé.
Les élyrres ont des ftries bien marquées , & on
voit dans chaque ftrie une rangée de points en-
foncés. Les pattes font noires , ce qui nous porte
à croire que c'eft Pcfpèce fuivante que Liane a
décrite.
Cet infcâe varie un peu pouf la grandeur ; ït
a environ une ligne & un quart depuis la têtejul-
qu'à l'extrémité des élytres.
On le trouve dans toute l'Europe , fur différentes
plantes , mais plus particulièrement fur les Chardons.
11. Attelabe flavipède.
Attelabus fiavipes. Nob.
Attelabus corpore oblongo , nigro ., femoribus lu-
teis. Nob.
Curculio fiavipes longirofiris ater , femoribus lu-
teis. Fab. Syfi. entom. p. 133. n°. 33. —Speci
inf. tom. 1. p. 169. n°. 47.
Rhinomacer fubglobofus , niger , fi riatus ; femo-
ribus rufis. Geoff. Inf. tom. 1. p. 171. n*. 8.
' Le Bccmarc noir à pattes fauves. G£Oii- îb*
ATT
fthinomacer fulvipes. FoOrc. Encom. par. ptg.
H4. n'\ 8.
Il reflemblc au précèdent , mais il eft plus petit ,
& fcs élytrcs font plus ovales. Tout le corps eft
noir & luifant. La trompe eft fine , déliée , & pref-
que de la longueur du corps. La tête eft petite,
& les yeux ne font prcfque pas faillans. Le cor-
celet eft étroit & pointillé. Les élytres ont des ftries
bien marquées. Les pattes font d'un jaune fauve ,
mais les caries & les jambes font quelquefois noirâtres.
On trouve cet infecte aux environs de Paris ,
fur différentes fleurs , mais principalement fur les
fleurs compofées.
11. Attelabe Puce.
Attelabus Malvt. Nob.
Attelabus corpore oblongo nigro cinereo pubefeente y
tlytris pedibufqut tefiaceis. Nob.
Curculio Malvae' longiroflris grifeus ; e/yeris pe-
dibufque tefiaceis. Fab. Syft. entom. p. iji. n°.
30. — Spec. inf. tom. 1. p. 168. nn. 43.
Rhinomaccrftbglobofus , viîlofus , niger y pedibus
elytrifque rufis. Geoef. Inf tom. 1. p. 171. n°. 9.
Le Becmare Puce. Geoef. ib.
Rkinomacer minstus. Fourc. Entom. par. pag.
II y. i°. 9.
Il relfemble au précédent , mais il eft un peu
plus petit. Sa trompe eft moins alongée , S: les
élytrcs font moins renflées. La tête , le corcelet ,
fouvent la bafe des élytres Se tout le corps en-
deflous font noirs , mais couverts d'un duvet gris ;
les antennes , les élytres & les pattes font de
couleur de terre cuite , plus ou moins foncée. La
trompe eft de la longueur du corcelet. Les yeux
font noirs , ronds & un peu faillans. Le corcelet
eft arrondi. Les élytres ont des ftries bien marquées ,
& elles font couvertes d'un léger duvet.
On le trouve en France , en Angleterre , fur
différentes plantes ; il n'eft pas rare aux environs
rfe Paris.
13. Attelabe fafcié.
Attelabus fafeiatus. Nob.
Attelabus grifeo pubefeens y clytr'ts fafeils dua-
bus undatis fufeis y antennis pedibufque palli-
ais. Nob.
Cet infe&e relfemble entièrement au précédent
pour la forme & la grandeur. Il a environ une
ligne de long. Tout fon corps eft d'un brun
plus ou moins clair , & couvert d'un duvet gris.
La trompe eft allez longue. Les yeux font noirs
& un peu faillans. Le corcelet eft pointillé , Se on
y voit une ligne longitudinale , peu enfoncée , au
milieu de fa partie fupérieure. Les élytres fontftriées ,
& elles ont deux bandes brunes , peu marquées , un
peu ondées , qui font dues aux poils qui manquent
à cet endroit. Les antennes & les pattes font d'une
couleur roufle pâle.
On trouve cet infecle fur les fleurs , ans environs
ie Paris.
ATT
àSj
14. Attelabe à mufeau.
Attela-jus rOjlratus. N08.
Attelabus corpore ob ongo rufo , capite elytrifque
viridi-carulcis nitidis.Non.'
Curculio roiharus longirojîris y antennis reâis ,
corpore oblongo rufo , .capite elytrifque viridi-cœra-
leis nitidis. Dec. Mém. tom. j. p. 151. n°. 41,
pi. 7. /: 17. &• iS.
Charanfon à mufeau , à longue trompe Se
à antennes droites , à corps alongé roux , à tête
& étuis d'un bleu verdâtre , luifant. Dec ib.
Il a environ deux lignes de long , depuis le bout
de la trompe jufqu'a l'extrémité des élytres. La
trompe, le corcelet, les pattes S: le dellous du
corps font d'un brun jaunâtre & luifant ; mais
la tête & les élytres font d'un bleu verdâtre très-
luifant. Les yeux font noirs, & les antennes font
moitié rouflcs~ & moitié brunes. La trompe eft un
peu plus longue que le corcelet ; elle eft légère-
ment aplatie , & un peu plus large que celle des
autres cfptccs. Les yeux font rondj>& allez faillans.
Le corcelet eft arrondi S: pointillé. Les élytres font
pointillées.
On le trouve au nord de l'Europe.
ij. Attelabe de la Vcfle.
Attelabus Craccs.. Nob.
Attelabus corpore ovato pubefeente , fupra atra
fubtus cinereo. Nob.
Curculio Cracca: longirojlns niger ovatus , rofiro
fubulato; abdominc pallido. Lin. Syft. nat. p. 606.
n°. 6.
Curculio Cracca: longirojlris gibbus fupra ater fub-
tus cinereus. Fab. Syjl. entom. p. 131. nù. 10.
—Spec. inf. tom. 1. p. 168. n°. 41.
Curculio Vicia; longirofifis y antennis reSIis , cor-
pore oblongo viilofo cinereo-nigro y elytris fulcatis.
Dec Mém. tom. y. p. 25$. n°. 43.
Charanfon de la Veffe à longue trompe & à an-
tennes droites , à corps alongé , vciu , couleur d'ar-
doife , à étuis cannelés.
11 a environ une ligne de long. Son corps eft
ovale , alongé , noir en-delTus , & cendré en-deflous ,
mais entièrement couvert d'un duvet cendré. La
ttompe eft un peu plus longue que le corcelet ;
elle eft mince & déliée à fon extrémité. Le cor-
celet eft très-finement chagriné. Les élytres , dont
la figure eft parfaitement ovale , font chargées de
ftries bien marquées.
Cet infeére fe trouve au nord de l'Europe ; il
eft très-rare aux environs de Paris. Sa larve vit
dins les goulfcs d'une efpèce de Vclle. ( Vicia
Cracca. Lin. )
Les larves de cet Attelabe font petites; leur corps
eft 1 enflé, & ordinairement roulé en cercle, de façon
que la tête touche à l'extrémité du corps : elles
font d'un blanc de lait jaunâtre. Leur tète eft écail-
leufe , d'un jaune d'ocre, & munie de deux mâ-
choires brunes. Elles n'ont point de pattes , âc
leur peau eft toute garnie de rugolités & de plis.
N n x
a84 AVI
£lks fubirfènt leur métamorphofe dans les femences
même de la Vefle, qu'elles rongent peu-à-peu.
AVIRON. On a donné , en Entomologie , le
nom d'aviron aux pattes de quelques infedtes aqua-
tiques , tels que la Notonecîe , la Corife , &c. Les
pattes de ces infectes font larges , aplaties , & fervent
comme d'efpèces de rames ou d'avirons propres
à battre l'eau, , & faire avancer l'infecte avec plus
de célérité. Les auteurs latins les ont nommées
A U R
pedcs nauttorii , pieds nageurs, pieds propres à la
nage.
Aviron. ( Punaife à ) Voy. Notonectï.
AURELIE , Aureua. Les anciens Entomologiftes
avoient donné ce nom aux nymphes de la plupart
des infeétes , mais plus ordinairement à celles des
Lépidoptères , à caufe de leurs couleurs brillantes ,
dorées. Voy. Nymphe, Chrysalide.
28 ?
or'mnnnMCS
&
B.
JJALANCIERS » Haltères, les balanciers font
deux petits filets mobiles , très-minces , plus ou moins
longs , terminés par une efpèce de bouton arrondi ,
ovale, tronqué, fouvent comprimé, & placé fous l'ori-
gine des ailes de tous les Diptères , un de chaque
côté. Les balanciers font placés , dans quelques
fenres , au-deflbus des ailerons , efpèces de petites
cailles , en forme de coquille , qu'on voit au-
deflbus de l'origine des ailes , mais les ailerons
manquent à plulieurs genres , 5c alors les balan-
ciers fe trouvent a nud.
Le véritable ufage des balanciers n'eft pas encore
aflez connu. Quelques naturaliftes ont cru qu'ils
fervoient de contrepoids à l'infecte lorfqu'il voloit ,
à-peu-près comme les bâtons armés de poids parles
deux bouts , fervent de contrepoids aux danfeurs
de corde , pour fe foutenir & garder l'équilibre.
M. Fabricius paroît être de ce fentiment. ce Haltè-
res ufus ad tquilibrium melius obfervandumvidctur-».
( Philof. entom. pag. 3 6. ) mais leur petitefle ne
femble pas permettre de s'arrêter à ce fentiment.
D'autres , comparant l'aileron à une efpèce de tam-
bour , & le balancier a une efpèce de baguette,
ont cru qu'ils fervoient à produire le bourdonne-
ment que la plupart des infectes font entendre en
volant 5 mais il eft bien facile de fe convaincre
du contraire. La plupart des infectes qui n'ont ni
balanciers ni ailerons , tels que les Abeilles , les
Guêpes ; & ceux qui ont des balanciers fans aile-
rons, tels que les Ailles, les Bombilles , bourdonnent
£c font entendre un bruit plus fort que la plupart
de ceux qui ont ces deux parties. Quelques Mouches,
pourvues de balanciers & d'ailerons , ne bourdonnent
que très-peu , & quelques-unes même ne bour-
donnent pas du tout : enfin , fi on coupe les ba-
lanciers aiix Diptères , on les entendra bourdonner
tout comme auparavant ; le fon qu'ils feront en-
tendre fera exactement le même , comme j'ai eu
fouvent occafion de l'obferver. Je regarde donc le
balancier comme concourant avec les ailerons à
faciliter 1» vol de ces infectes , & avec d'autant
plus de fondement , que ceux qui manquent d'aile-
rons ont leurs balanciers beaucoup plus grands que
ceux qui font en même-tems pourvus de ces deux
parties.
L'infecte met fouvent en action les balanciers ,
& il les agite avec beaucoup de vîtefle. Lorfqu'il
vole , on les voit dans un mouvement très-vif Se
ttès-rapide. Ils font d'une longueur aflez confidé-
rable dans les Tipules , les Coufins Sr les Afiles.
Ilsfoat moins grands dans les Mouches , les Syrphes.
Enfin , ils font à peine apparens dans la plupart
des Mouches ; ils font recouverts de l'aileron dans
les Syrphes, les Mouches; ils font à nud dans les
Afiles , les Coufins , les Bombilles.
Linné, & après lui prefque tous les naturaliftes,
ont fait entrer les balanciers comme uu des ca-
ractères de l'Ordre des Drç>tères , avec d'autant
plus de raifon , que ces parties n'exiftent que dans
les infectes de cet Ordre , Se qu'elles femblent leur
tenir lieu des deux ades qui leur manquent. Voy.
Aileron.
BANDE, F as ci.4. On donne, en Entomologie,
le nom de bande , en latin fafeia , à une large
raie tranfverfale , d'une couleur différente de celle
du fond , qui fe trouve fur les élytres , les ailes ,
le corcelet ou la tête des infectes. Lorfque cette
raie eft étroite & ne forme qu'une ligne , elle a
pris le nom de firiga. La bande eft droite , reBa ,
ou oblique , obliqua , fuivant qu'elle coupe à angles
droits ou obliquement , les élytres ou les ailes ; elle
eft fimple , fimplex, ondée, undata, anguleufe, angu-
lata , in égulière, irregularis, fuivant qu'elle eft égale
dans toute fa largeur , ou qu'elle forme des ondula-
tions , des angles faillans, ou qu'elle prend une forme
irrégulière ; elle eft interrompue , interrupta , lorf-
qu'au milieu de l'élytre ou du corcelet , ou de la
tête, elle forme une interruption plus ou moins
marquée.
BARBE, Barba. On a donné le nom de barbe
aux poils longs Se allez roides , qui fe trouvent au
front des Afiles Se de la plupart des Diptères , Se
qui entourent la bafe de la trompe.
BARBILLON , Palpus. Tektaculum. On
donne le nom de barbillon à des filets articulés , de
forme & de confiftance différentes , qui accompagnent
la bouche de la plupart des infectes. Ces parties font
plus ordinairement défignées fous le nom à'anten-
nules. Voy. Antennule.
BARBU , BARBUE, Barbatus. Le front des
Afiles Se de quelques Diptères eft barbu, ou garni
de poils longs Se roides: On en voit encore à la
bouche de quelques Coléoptères , tels que le«
Carabes , &c.
BASE , Bas is. L'origine des ailes, des élytres,
des balanciers , des antennes ; le haut des cuifles ,
des jambes ; la partie fupérieure du ventre , &c. ont
a96
BEM
e"té nenimés bafe , & l'extrémité oppofée a été
nommée pointe ou extrémité , appex.
BEC, Rostrvm. Les infectes n'ont point de
bec proprement dit , mais la plupart ont leur tête
avancée en forme de bec Aiu , aminci, de la con-
fiftance de la corne , au bout duquel font placées
les parties delà bouche , tels font les Charanlbns,
les Brentes , les Erachycères , les Attelabes , les
Rhinomacers , Sec. On a aufli donné le nom de rof-
trum à la trompe des Punaifus , Acs Cigales -, des
Fulgorcs , en un mot , de tous les Hémiptères. C'eft
aulli à la bouche de ceux-ci à qui le nom de bec
convient le mieux ; la bouche des Charanfons ne
différant pas de celle des autres Coléoptères , &
gftant munie de lèvres , de mandibules , de mâchoi-
res & d'antennulcs , le nom de ro/irum ne leur
convient pas. V~oy. Charanson.
BECMAREi, M. Ceoffroy a établi un genre d'in-
fectes fous le ijorn de Bccmare , en frapçois , &
de Rhinomacer "yn latin , auquel il aûlgnc pour
ostactères génériques, des antennes enmajfe toutes
droites pofées fur une longue trompe. Ce genre
avoit été confondu , avant ce célèbre naturalise ,
avec celui de Charanfon Se celui de l'Attelabc.
'11 a été en fuite Tépaté du premier genre, Se donné ,
par preique tous les auteurs , fous le nom & Atte-
labus , nom que nous avons été forces de con-
ferver. Voy. Attelabe.
BEMBEX. Bembe k. Genre d'infectes delà féconde
Section de l'Ordre des Hyménoptères.
Les Bembex femblent tenir le milieu entre les
Abeilles & les Guêpes. Leur bouche les rapproche
des Abeilles , & les couleurs Se la forme du corps
les font un peu reflcmblcr aux Guêpes. Ils diffèrent
encore des Abeilles par leur corps moins velu , par
par leur langue courte Se cachée fous la lèvre fu-
périeure , par leur tarfes filiformes , Se dont les an-
térieurs font ciliés. Ils diffèrent des Guêpes er ce
que celles-ci n'ont point une langue avancée Se di-
■vifée en cinq pièces , comme on le remarque dans
les autres ; le corps des Guêpes d'ailleurs eft entiére-
mens glabre , 6; celui des Bembex cft lég.-'rcment
velu.
Ces infectes avoient été confondus avec les Abeilles
& les Guêpes, jufqu'a ce que M. Fabricius en ait
/air un genre, auquel il alïignc pour caractères
effentiels , J°. Une langue fléchie , d'.vifée en cinq
pièces, î". Une Lyre avancée , cachant ta langue.
30. Deux antennes filiformes. '( Voy. Syft. euipm,
p. 3 c i. cV Mant.' inf. tom. i.p.i.%^ ).
Les antcnr.es des Bembex font filiformes , & un
peu plus courres que le corcelet ; elles font com-
poses de douze articles , dont le premier eft un
peu plu^ gros & un pcii plus long que les autres 5
B E M
le fecbnd eft court & arrondi; le rroifièrrie eft le
plus long de tous ; -celui-ci eft mince à fa bafe ,
6c il augmente un peu en groifeur en avançant vers
fon extrémité; les autres font à-peu-près égaux
entr'eux.
Les yeux font grands , prefque ovales & à réfeau.
On appelait au fommet de la tête trois petits
yeux lilfes , difpofés en trianglç.
La bouche eft compofée d'une lèvre fupérieure ,'
de deux mandibules , d'une trompe courte , diviféc
en cinq pièces , & de quatre antcnnules filiformes.
La lèvre fupérieure eft alongée , alfez large à fa
bafe , terminée en pointe , ou légèrement arrondie
à fon extrémité. Les mandibules font minces ,
aflez longues , prefque droites , un peu courbées
& prefque dentées vers leur extrémité : elles font
placées un peu au-deifous de la bafe latérale de
la lèvre. La trompe eft prefque entièrement cachée
par la lèvre : elle eft courte , coudée vers fon
miljeu , placée entre les mandibules , Se divifée en
cinq pièces , dont deux extérieures minces , larges ,
coriaces , coudées , Se terminées en pointe ; deux
minces, déliées, prefque fétacées, un peu pluscourtes
Si moins folides que les deux latérales ; celles-ci
font cachées fous une. cinquième pièce mince ,
large , bifide à fon extrémicé , prefque de la lon-
gueur des deux pièces latérales , mais moins large
Se moins folide qu'elles.
Les deux antcnnules antérieures font filiformes ,*
Se coinpofées de f\x pièces , dont la première eft
courte , un peu plus groffe que les autres ; la fé-
conde eft longue & cylindrique ; la troilième eft
la plus longue ; la quatrième l'eft beaucoup moins j
enfin les deux dernières font afTez courtes : elles
font inférées à la courbure des deux pièces exté-
rieures de la trompe. Les antcnnules poilérieures
an peu plus courtes que les antérieures , font
filiformes , Se cornpofées de quatre articles cylinr
driques ,' dont les deux premiers font allez longs,
& les deux derniers très-courts : elles font infé-
rées à la bafe inférieure des trois pièces du
milieu.
Le corps ne diffère guères de celui de la plupart
des Guêpes ; il eft prefque glabre dans quelques
cfpèces , Se légèrçment velu dans d'autres ; mais
la partie fupérieure 4« l'abdpuien paroît lifle dans
toutes.
Les ailes font veinées Si 'de grandeur inégale:
elles font toutes les quatre étendues , à-peu-près
comme celles des Abeilles , ce qui fait diftinguer
au premier coup-d'ccil les Bembex des Guêpes , qui
pnt les inférieures pliiiées.
Les pattes font de longueur moyenne , & toutes
attachées à la poitrine : elles font cornpofées de
la hanche , de la cuiile , dp la jambe Se du tarfe ;
celui-ci eft divife en cinq pièces , dont la pre*
B E M
faière, plus longue que les autres, eft a-peu-ptès cylin-
drique ; les trois fuivantes font couri.es Se prefque
en cœur : la dernière, un peu plus longue que celle-
ci eft terminée par un d°ub'e crochet. J ai
remarqué dans toutes les efpèccs que j'ai eu oc-
cafion de voir , des cils longs , plus ou moins ferrés ,
placés a la partie latérale externe des tarfes an-
térieurs.
Il n'y a point, parmi les Bemiex, de mulets chargés
ic tout ie travail, somme ou eu remarque parmi
B E M
i$7
les Guêpes & les Abeilles. Ces infcéres vivent fo-
litaires , & après leur accouplement, là femelle conf-
truit pluficurs loges ifolccs , foit dans la terre ,
foit contre quelque troue d'arbre ou la ' tige de
quelque plante , dépofe un œuf dans chaque , y
met la provifion nécciTdirc à la larve qui en doit
fortir , ks bouche & les abandonne. La larve ne
diffère pas de celles des Abeilles & des Guêpes j
c'eft un ver mol, fans pattes, dont le corps eft com-
pofé de douze à treize anneaux , & dont la tète eft
écailleufe.
L?8
Suite de ? 'Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infectés'.
B E M B E X.
B E M B E X. F a b.
APIS. Lin. De a. V E S P A. L i tr.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes, filiformes, compofées de douze articles: le pre-
mier long & aflez gros ; le fécond prefque globuleux ; le troifième long
ôc aminci à fa bafe.
Bouche munie de deux mandibules , d'une trompe divifée en cinq
pièces, ôc de quatre antennnules filiformes.
Abdomen joint au corcelet par un pédicule court.
Aiguillon fimple , pointu , caché dans l'abdomen.
Cinq articles aux tarfes; le premier long & cylindrique; les trois
fuivans prefque trianguluires.
Tarfes antérieurs ciliés.
Trois petits yeux liffes.
ESPÈCES.
i. Bembex racheté.
Très-noir , luifant; corcelet avec des lignes
jaunes , tranfverfales ; abdomen avec quatre
taches jaunis fur chaque anneau.
2. Bembex vefpiforme.
Noir i corcelet avec quatre lignes lon-
gitudinales , & deux tranfverfales , jaunes ;
abdomen avec des bandes finuéts , interrom-
pues ; antennes & pattes fauves.
3. Bembex pubefcent.'
Livre fupérieure alongée , conique , fen-
due i abdomen noir, avec des bandes finue'es,
d'un jaune verdâtre.
4. Bembex ruficorne.
Noir, pubefcent ; abdomen glabre , luifant ,
avec de larges bandes jaunes , interrompues ;
antennes & pattes fauves.
j. Bembjx
Suite de t 'Introduction à tHifloire Naturelle des Infectes.
5. Bembex olivâtre.
BEMBEX. ( Infeftes )
f 9, Bembex interrompu.
Lèvre conique , avancée , jaune ; abdomen
d un jaune vert, avec le bord des anneaux
noir & l'anus tridenté.
6. Bembex glauque.
Lèvre conique, avancée, jaune ,■ abdomen
d'un jaune vert , avec deux points noirs fur
chaque anneau.
7. Bembex (mué.
Lèvre conique , jaune , avancée ; abdomen
avec des bandes noires , Jinuécs.
8. Bembex fafcié.
Noir; lèvre arrondie ; abdomen avec Jix
bandes jaunes , dont cinq interrompues.
Noir ; lèvre arrondie , entière ; corcelet avec
des lignes & des points jaunes ; abdomen avec
cinq bandes jaunes , interrompues.
io. Bembex frontal.
Mélangé de noir & de jaune ; abdomen
jaune, avec .une bande noire à la bafe de
chaque anneau ; front un peu avancé.
11. Bembex barjolé.
Noir ; corcelet avec des lignes longitudi-
nales & tranfverfales jaunes ; abdomen avec
des bandes étroites , interrompues.
12. Bembex rufipède.
Noir ; abdomen avec trois bandes jaunes ;
ailes noirâtres ; bafe des antennes h pattes
roujfes.
Hifioirc Naturelle , Infeftes. Tome JV%
O o
ZC;Q B E M
i. Bembex tacheté.
Bemsex punBata. Fab.
Bembex labio fuperiori integro; abdominis fcg-
tnentis atris , punâis quatuor jlavis. Fab. Syft.
entom. p. 561. n°. z. — Spec. inf tom. 1. p. 4J8.
n°. z.
Ce Bembex n'eft pas fi grand que la Guêpe
Frelon : il a 'environ dix à onze lignes de long.
Tout le corps eft glabre. Les antennes font noi-
res, avec une petite ligne jaune, h la partie infé-
rieure du premier article. Le front eft noir , avec
une ligne jaune au milieu. La lèvre fupérieure eft
jaune & coupée par une large ligne noire. Les
mandibules font jaunes à leur bafe , & noires à
leur extrémité. Tout le refte de la tète eft noir.
Le corcelct eft noir , & on voit une ligne noire
tranfverfale qui s'élargit fur les côtés , {Wacée au.
bord antérieur , une petite tachî jaune a la bafe
fupérieure de l'aile , Se -trois lignes jaune's tranfvcr-
fales entre les ailes , dont deux droites , & une
courbe ; celle-ci eft placée à l'extrémité du cor-
celet. On voit encore de chaque côté , au-dellous
des ailes, quelques petites taches jaunes , oblon-
gues. L'abdomen eft noir & luifant; il a à fa partie
lupérieure quatre taches jaunes tranfverfales , dont
deux latérales , plus grandes , & deux petites pla-
cées au milieu. Ces deux dernières taches manquent
au cinquième anneau , & le fixième n'en a point. Le
dcflous de l'infeûe eft noir , mais on remarque fur
le fécond, le troifième & le quatrième anneaux
du ventre une tache jaune de chaque côté ; de
forte que ces trois anneaux ont fix taches jaunes
en y comprenant les quatre qui fe trouvent à
leur partie fupérieure & dont j'ai déjà parlé. Les
pattes lont noires avec un peu de jaune aux
cuifles. Les tarfes font noirâtres & les antérieurs
ont des cils noirs.
Cet infecte fe trouve dans l'Amérique méridio-
nale. 11 nous vient allez fréquemment de Cayenne.
i.. Bembex vcfpiforme.
Bembex fignata. Fab.
Bembex thorace fupra nigro lineis quatuor faf-
ciolifque duabus fiavis ; abdomïne jiavo mgroque
vario. Nob.
Bembex labio fuperiori rotundato inlegro , cor-
pore nigre flavoque vario. Fab. Syft. entom. -p.
561. n°. 1. — Spec. inf. tom. i.p.^yj. n° . \.
Vefpa. fignata thorace fupra nigro , lineis qua-
tuor fafcioïifque duabus Jlavis. Lin. Syft. nat. p.
552.. n°. 14. — Muf Lud. Vlr. pag. 410.
Apis vefpiformis glabra lutea , capite poftice
nigro , thorace nigro : lineis quatuor longitudina-
libus luteis ; abdomine maculis lobatis nigris. Dec
Mcm. tom. 5. p. 570. n°. z. pi. 1%. fig. 3.
Abeille Guêpe lifte jaune , à tète noire par der-
rière , à corcelet noir , avec quatre raies longitu-
dinales jaunes & à taches noites découpées fur le
ventre. De&. ib
B E M
Vefpa fignata. Sulz. Hift. irfi tab. 17. fig. j.
Il reflemble au précédent pout la forme & la
grandeur. Son corps eft entièrement glabre. Les
antennes font noires , avec un peu de jaune a la
partie inférieure du premier article. Le Iront & la
lèvre fupérieure font jaunes , avec deux petits
points noirs irréguliers fur le front , vers l'infer-
tion des antennes. La bafe des mandibules & le
dernèic des yeux eft jaune. Le corcelet eft noir,
& on y voit , à la partie fupérieure , quatre lignes
longitudinales , jaunes , parallèles , & , au-deiîous
de celles - ci , trois lignes tranfverfales , jaunes ,
dont la dernière ', placée à l'extrémité , eft courbe.
Il y a encore une ligne jaune un peu élevée a
la partie antérieure du corcelet. L'abdomen eft
noir, avec des taches ondées , jaunes , difpo-
fées de façon que toute la partie latérale de
l'anneau eft jaune , & que ces taches fe rap-
prochent l'une de l'autre vers le bas de cha-
que anneau , & ne font féparées que par un peu
de noir. Les pattes font jaunes , avec un peu de*
noir fur la partie fupérieure des cuifles , & quel-
quefois des jambes. Les cils des tarfes antérieurs
(ont jaunes. Le deiïous du corps eft jaune : on
voit feulement fur le ventre trois points noirs
triangulaires , un fur le milieu du fécond , du
troifième & du quatrième anneaux. Le cinquième,
outre le point triangulaire, a encore tout le bord
fupérieur noir. Enfin le dernier eft tout noir ett-
deflous.
Il fe trouve à Cayenne , à Surinam.
5. Bembex pubefeent.
Bembex roftrata. Fab.
Bembex labio fuperiori ennico fijfo ; abdomine
atro , fafciis glaucis répandis. Fab. Syft. entom.
p. 361. n°. 3. . Spec. inf. tom. 1. p. 458.
*°« '*
Apis roftrata labio fuperiore conico inflexo ; ab-
dominis fafciis glaucis répandis. Lin. Syft. nat.
p. 9J7. n°. ij. — Faun. fuec n°. 1700.
Iter. gotl. 3 5 6.
Vcfpa armata. Sulz. Hift. inf. tab. 17. fig. 10,
Il eft un peu plus petit que les deux précé-
dèns : il a environ huit à neuf lignes de lo-.g.
Les antennes font noires Se fouvent brunes en def-
fous , avec du jaune à la partie inférieure du
premier anneau. Le front & la lèvre fupérieure
font jaunes ; on apperçoit feulement deux très-
petits points noirs fur le front , vers l'infertion
des antennes. Les mandibules font jaunes à leur
bafe & noires à leur extrémité. Le refte de la
tête & le corcelet font obfcurs & couverts d'un
léger duvet qui paroît grifàtrc fuivant le reflet de la
lumière. L'abdomen eft noir , avec des bandes on-
dées, d'un jaune verdâtre , interrompues : mais l'in-
terruption étant beaucoup plus coniidérable fur le
premier anneau , celui-ci paroît n'avoir que deux
taches jaunes, une de chaque côté. Tout te def-
BEI
fous du corps eft noirâtre, Se très-légèrcmcnr velu.
Les pattes l'ont jaunes; mai? la baie & la partie
lupérieure des cuiiles font noires. Les cils des
tarfes font fauves.
On le trouve au nord de l'Eufope. Il cft rare
aux environs de Paris.
4. Bembex ruficorne.
Bembex rufieornis. Fab.
Bembex niger , pubefeens y abdomine fafciis fla-
VÏs interruptis y antennis pedibufque fulvis. Nob.
Bembex labio fubconico' , thorace fufco flavo ma-
culato y abdomine nigro fafciis fcx jlavis y antennis
pedibufque ferrugineis. Fab. Manc. inf. tom. 1.
pag. x%6. n°. 9.
Il reflçmble au précédent pour la forme Se la
grandeur. Les antennes font fauves. Le front cft
jaune, avec une tache noirâtre. La lèvre fupérieure
eft large , peu avancée Se jaune : on voit une ligne
de la même couleur derrière les yeux ; le refte de
la tète eft noirâtre Se pubefeent. Le corcclct eft
pubefeent , noirâtre , avec une ligne jaune fur le
bord anrérieur , une tache tranfverfale, jaune , ,
fur l'écullbn , & un point d'un jaune fauve à la
bafe de l'aile. L'abdomen eft noir , luifant , glabre ,
avec de larges bandes interrompues, jaunes. Les
pattes font <f un jaune fauve : la bafe &; la partie
fupérieure des cuifles font noires. La poitrine eft
noire Se pubefeente , & le dellbus du ventre cft
glabre & jaune , avec un peu de noir au bord
des anneaux , & une ligne noire , longitudinale ,
au milieu. Les ailes ont une très-légère teinte fauve
à leur bafe.
J'ai trouvé cet infecte en Provence, fur les fleurs ,
dans les endroits fecs Se ftériles. On le trouve auilî
ea Efpagne.
5. Bembex olivâtre. •
Bembex olivacea. Fab.
Bembex labio conico jlavo y abdomine glauco ,
Cegmentorum marginibus nigris, ano tridentato.~ÏAZ.
Mant. inf. tom. 1. p. 18 j. n°. 4.
Il renemble entièrement à l'efpèce qui fuit. Les
antennes font noires & jaunes à leur bafe. La tête
eft d'une couleur cendrée-noirâtre , avec la lèvre
jaune. Le corcelet eft noirâtre , couvert d'un léger
duvet cendré, avec une ligne jaunâtre fur les bords.
L'addomen eft d'un jaune verdâtre, luifant , avec
le bord des anneaux très-noir. On diftingue deux
points de la même couleur fur le fécond anneau.
L'anus eft terminé par trois dentelures. Les pattes
font jaunes.
Il a été trouvé fur différentes plantes , en Bar-
barie.
6. Bembex glauque.
Bembex glauca. Fab.
Bembex labio conico y abdomine glauco : fegmen-
citpunfiis duobus nigris. Fab. Mant. inf tom. 1.
P- i8f. n". j.
BEM 29 1
If reflcmblcaù Bembex pubefeent. La lèvre fu-
péneurc cft jaune Se avancée. Le tronc cft noi-
râtre. Le corcelet eft jaune , mais la parue fupé-
rieure eft noirâtre , avec deux lignes jaunes. 'L'ab-
domen cft glauque ; avec deux points noirs lur
chaque anneau. Les pattes font jaunes.
Il fe trouve à Tranqucbar. -
7. Bembex fimié.
Bïmbex répandu. Fab.
Bembex labio conico y abdomine glauco fafciis
atris répandis. Fab. Mant. inf tom. i.'p. 186.
n". 6.
Il relfemble au Bembex pubefeent , mais il eft
un peu plus petit. Les antennes , guères plus lon-
gues que la rête , font noires en-demis Se jaunes
en-dellous. La tète cft jaune , Se le vertex oblcur.
La lèvre fupérieure eft jaune , avancée , conique ,
terminée en pointe allez fine. Les yeux font bruns.
La partie fupérieure du corcelec eft noire , avec
deux lignes jaunes , courtes , longitudinales , pla-
cées au milieu. On voit deux ou trois lignes courtes ,
jaunes, fur l'écufTon , Se une autre de chaque côté
du corcelet , au-delVus de la bafe des ailes. La poi-
trine & les pattes font jaunes. L'abdomen eft jaune,
avec des bandes finuées , noires, Se deux points
noirs fur les premiers. anneaux. Le ventre eft jaune,
avec un pe^dc noir vers l'extrémité.
Il fe trouTe aux Indes orientales.
8. Bembex fafcié.
Bzjibex fafeiata. Fab.
Bembex labio rotur.dato , nigra ; abdomine fafciis
fex flavis , anterio'ribus quinque interruptis. Fa 3.
Spec.inftom. I. p. 458. n". 4. — Mjr.t. inf tom. 1.
p. 1&6. n°. 7.
Il eft de la grandeur du Bembex pubefeent. Les .
antennes font noires : mais le premier article eft jaune
à fa partie inférieure , Se le dernier cft fouvent fer-
îugineux. La tète eft couverte d'un duvet grisâtre.
La lèvre fupérieure eft arrondie Se jaune. Le cor-
celet eft obfcur , fans taches, Se couvert d'un
duvet grisârre. L'abdomen eft ncir , luifant , avec
fix bandes jaunes , dont les cinq premières font
interrompues. Les pattes fout jaunes , Se les cuilTçs
noires.
On trouve cette efpèce en Italie.
9. Bembex interrompu.
Bembex interrupta. Fab.
Bembex labio rotundato integro nigra , thorace
maculato y abdomine fafciis quinque interruptis jiavis.
Fab. Mant. inf. tom. ï-p. 186. n". 8.
Il eft petit. Les mandibules font d'un rouge bri-
queté , avec leur extrémité noire. La bouche eft
jaune. Les antennes font noires. Le corcelet eft
noir , avec une petite ligne tranfverfale jaune , à
la partie antérieure , un point au devant des ailes ,
deux petites lignes longitudinal» fur le dos ; enfin ,
deux points Se le bord de l'écufTon de la Blême
O o 1
V.$ï
B E M
couleur jaune. L'abdomen eft glabre , très-noir ,'
avec cinq bandes interrompues , jaunes. Les pattes
font un peu briquetées , avec les cuiffes noires.
Il fe trouve aux Indes orientales.
10. Bemiex frontal.
Bemrex frontalis. Nos.
Bembex fiavo nigroque vario y abiomine jlavo
fegmentorum bafi nigra , fronce preminula. Nob.
Il a environ cinq lignes de long. La tête eft
noite , a(Tez large, avec une ttès-petite ligne jaune
derrière les yeux. Ceux-ci font bruns , ovales &
fail'ans. Le front eft un peu élevé , noir , avec une
ligne jaune , finuée , à fa partie inférieure. La
lèvre eft jaune , avancée , large & arrondie à fa
bafe , & terminée en pointe. Les mandibules font
;aunes à leur bafe , &: noires à leur extrémité. Le
coreelet eft noir , avec deux points longitudinaux
à la bafe, un autre à l'origine de chaque aile,
deux quarrés au-deffus de l'écullcn , enfin , une pe-
tite ligne tranfverfale , courte, fur l'écudon , &
uivç-ature arquée, à fon extrémité. L'abdomen eft
jaune cn-dcllus , avec la bafe de chaque anneau
noire , ce qui forme autant de bandes noires : on
voit de. plus un point quatre fur le premier anneau,
qui fe confond avec le noir de la bafe. Tout le
defious du ventre eft noir au milieu , avec un peu
de jaune fur le bord des anneaux. Les^attcs font
jaunes , avec une partie des cuiiles noR.
Il fe trouve aux Indes orientales.
1 1. Bembex bariolé.
Bembex Variegata. Nob.
Bembex nigra , thorace fupra lineoiis jîrigifque
flavis y abdomine fajciis flavis interruptis. Nob.
Il eft de la grandeur du Bembex pubefeent Les
antennes font noires , avec un peu de jaune à la
partie antérieure du premier article. Le vertex eft
noir. Le front & la bouche font jaunes , & les
mâchoires font jaunes à leur bafe , & noires a
leur extrémité. La lèvre eft avancée & arrondie
à fon extrémité. Le coreelet eft noir , avec une
ligne ttanfverfale, jaune , à fa partie antérieure ; deux
lignes longitudinales , droites, courtes, au milieu ;
une autre de chaque côté, un peu courbe, au-
deffus de l'origine des ailes ; deux tranfverfales ,
droites , fur l'écuffon , & enfin une courbe à fon ex-
trémité. Les côtés Se la poitrine font mélangés de
noir& de jaune. L'abdomen eft noir , luifant , avec
une bande étroite , un peu interrompue , au mi ieu de
chaque anneau. Les pattes font jaunes , avec la bafe
& la partie fupéricure des cuiffes noires. Le venrte
eft jaune , avec une tache triangulaire au milieu
des anneaux ; le dernier eft tout noit.
Il fe trouve à Cayenne.
n. Bembex rufipède.
Bembix rufipes. Nof.
Bembex atra y abdomine fafiiit tribus flavis y
alis fufcis. Nos
B I B
Il diffère un peu des précédens poar la forme ?
& fa grandeur eft environ de fept lignes. Les an-
tennes font rouffes à leur bafe, & noires à leur
extrémité. La tête eft noite ; la lèvre eft noire ,
arrondie & peu avancée. Le coreelet eft noir , avec
un point roux à la bafe des ailes , & un autre un
peu au-deffous. L'abdomen eft noir , luifant , avec
trois bandes jaunes. Les pattes font touffes , & les
jcils des tarfes font de la même couleur. Les ailes
font noirâtres.
J'ai trouvé cet infecle en Provence , fur différentes
fleurs.
BIBION, Biejo. Genre d'infeftes de l'Ordre
des Diptères.
Les Bibions font des infecles qui ont deux
ailes membraneufes veinées ; deux- petits balan-
ciers ; deux antennes , grenues , perfoliées , plus
courtes que les antennules ; la tête petite &
aplatie dans les femelles , greffe & arrondie
dans les mâles ; le coreelet convexe , élevé ; en-
fin les jambes antérieures terminées par un on-
Ce genre a été confondu avec celui des Ti-
pules par Linné , Degeer , Fabricius , &c. M..
Geoffroy eft le feul qui l'en ait féparé & donné :
fous le nom que nous lui confervons , nom qui
a été cependant donné à un autre genre d'infec- 1
tes , par M. Fabricius. Voy. Némotèle.
Quoique les Bibior.s reilcmblent aux Tipules
par la conformation de la bouehe , nous croyons
cependant que la différence qu'il y a dans (es
antennes , dans les antennules Se dans la forme
extérieure du corps de toutes les cfpèccs , fuffk
pour diliinguer facilement ces deux genres.
Les antennes des Tipules font longues , filifor-
mes , rarement fimples , & prefcjue toujours pecti- .
nées ou plumeufes , dans Jes mâles ; tandis que
celles des Bibions font courtes , fimples , compo-
fées d'articles courts , grenus , perfolits ou enfilés
les uns à la fuite des autres par le milieu , repréfentanc
en quelque forte , comme dit M. Geoffroy , ces
ifs découpés dont on ornoit autrefois les jardins.
Les antennules des Bib'ons font plus longues que ,
les antennes. Quoique ces deux caractères fuffi-
fent pour diftinguer facilement ces derniers des
Tipules , on peut y joindre encore la forme du
corps ; les Bibior.s font plus courts , plus gros ,
moins éfilés , & les pattes font plus courtes que
celles des Tipules ; de plus la jambe eft armée ,
à fa jondion avec le tatfe , d'un ongle plus ou
moins long & «n peu crochu.
Les antennes des Bibions font à peine de la
longueur de la tête : elles font compofées de fept
à huit articles courts , grenus , un peu aplatis par
les deux bouts &. enfilés les uns dans les autres :
le premier & le dernier font arrondis. Ces arti-
cles font plus ou moins diftir.cls , fuivant les eP
pèces : on apperçoit dans la plupart le petit iilet
qui unit chaque article l'un à l'autre.
B I B
Les antennules , placées au-dcflous des amçnnes
& inférées une de chaque côté de la bafe de la
trompe, font compofécs de cinq articles, prefque
cylindriques. Elles font un peu plus longues que
les antennes & l'infecte les porte un peu courbées.
La bouche eft une efpèce de trompe très-courte,
compoféc de deux pièces allez grottes , convexes
en dehors , aplaties en dedans, qui s'ouvrent laté-
ralement , 5c qui , par leur écartemenc , huilent
appercevoir deux filets très-courts , très-petits ,
prcfque membraneux.
La tète diffère dans les deux fexes ; celle du
mâle eft beaucoup plus grofle que celle de la fe-
melle ; elle eft arrondie dans l'un & un peu apla-
tie dans l'autre. Cette différence femble ne venir
que des yeux qui font très-grands, 6c qui embraf-
lent prefquc toute la tète dans le mâle , au lieu
que ceux de la femelle font petits , ovales 5c un
peu faillans. On apperçoit dans les deux fexes ,
au fommet de la tête , entre les deux glands yeux
à réfeaux , trois autres petits yeux lilles , difpofés
en triangle.
Le corcelet eft convexe & relevé principalement
dans la femelle. Il donne nailfance à fa partie
latérale & poftérieure aux deux aile? & aux deux
balanciers.
Le corps n'eft point auflî long que celui des
Tipulcs : l'abdomen eft prefque cylindrique dans
les mâles , il eft un peu renflé dans les femelles.
Les pattes, quoique longues, ne le font cepen-
dant pas autant que celles des Tipules ; elles ne
font pas non plus li minces , ni fi déliées : tou-
tes les cuifles , & fur-tout les antérieures , font
un peu renflées , S: les jambes du plus grand
nombre font terminées par un Ongle long, prcf-
que droit , peu crochu. Les tarfes font compofés
de cinq articles prefque cylindriques , qui vont
en diminuant de longueur, celui de la bafe étant
un peu plus long que les autres. Le dernier eft
terminé par deux ongles petits , crochus , & par
deux petites pelottcs fpongieufes.
Les larves des Bibions diffèrent de celles des
Tipules & de la plupart des Diptères. Elles ref-
femblent a des efpeces de vers alongés : elles ont,
fuivant l'obfervation de Réaumur 5c de M. Geof-
froy , une petite tête écailleufe , & une bouche
munie de deux crochets : elles font dépourvues
de pattes ; leur corps eft compofé de douze à
treize anneaux , & il eft hérilTé de quelques poils ,
ce qui leur donne l'air de petites chenilles. Les
ftigmates de ces larves font femblables à ceux des
chenil es ; ils font fimples , peu apparens Se pofés
fur les côtés des anneaux. Elles n'ont point les
deux grands ftigmates pollérieurs qu'on remarque
aux larves des Mouches & des Tipules. Ces illus-
tres obfervateurs n'ont point vu /i ces larves , en
grofiiflant , changent plufieurs fois de peau ,
comme les chenilles & les autres larves , mais
lorfqu 'elles veulent te métanaorpholer , elles la quit-
tent entièrement. '
B I B
apj
Ces larves Ce défont de leur peau à peu près
comme la plupart des chenilles fe défont de la
leur. La peau des premiers anneaux le fend lon-
gittidinalement fur la partie Supérieure du corps
qui répond au corcelet de l'infecte parfait ; des
parties charnues s'élèvent dans l'inP.ar.t au-defliw
de la fente, Se en s'y élevant contribuent a l'a-
grandir. La peau qui recouvre la tète fe dév.-.'.e
en forme de calotte. La nymphe dégage mfei fi-
blement tous fes anneaux en les gonflant & les
amenant en avant , en même tems qu'elle poulie
en arrière la peau.
La nymphe des Bibions diffère donc de celle de
prefque tous les Diptères qui fofiï cnfenrJc; dans une
coque formée de la peau même de la larve. Elle
en diffère encore en ce que les parties que doi:'
avoir l'infecte parfait paroiffent à travers l'enve-
loppe commune qui les recouvre. On voit diftinc-
tcrr.ent la tète , les pattes , les ailes , le ventre ,
en un mot toutes les parties. Ces nymphes font
de la troifième efpèce. Voy. Larve , Nymphe.
Les larves 'des Bibions vivent dans la terre ,
dans le fumier & la fiente des animaux. C'eft à
Réaumur à qui nous devons les premières obier va-
nous qu'on a faites fur elles. « J'ai vu , dit-il .
» en octobre de ces vers ( de ces larves 1 à mil-
liers , & encore petits , dans de bonzes de va-
che médiocrement fraîches , 5c pendant l'hiver
j'ai trouvé des mêmes vers fous terre , dans le
bois de Boulogne. Si la laiton où j'ai rencontré
des beuzes de vache peuplées de vers de ce
genre, étoit celle où leurs mouches paroi.fcnt,
il feroit naturel de penler quedesmèics avoicilt
fait leurs œufs fur ces excrémens ; mais dans
le mois d'octobre , on ne voit peint les Mou-
ches dans lefquelles Ce transforment les vers
dont il s'agit ; d'où il fuit qu'ils n'avoiênt ru
naître dans des excrémens dont un grand ani-
mal ne s'étoit vidé que depuis peu 'de jours;
qu'il faut penfer que ces vers qui éroient fous
terre, ayant fenti que la matière qui avoit été
dépofée fur fa furface , & qui l'avoit humectée
étoit propre à leur fournir de la nourriture ,
s'étoient rendus au milieu de cette matière. «
( Mêm. tom. y. p. 58. )
Quelques efpeces de ces infectes Ce montrent
de très-bonne heure : on les voit voler en très-
grand nombre dans les jardins , 5c fe pofef fur les
arbres fruitiers 5c furies fleurs indiftiudlement ; ce
qui a fouvent allarmé les cultivateurs 5c leur a
fait croire que ces infectes étoient malfsifons
qu'ils rcngeoient Se détruifoient les fleurs 5c les
fruits : mais leur crainte cit mal fondée. Les Bi-
bions ne caufent aucun dommage: leur bouche,
munie Amplement d'une trompe, n'eft guères pro-
pre qu'a retirer les fucs répandus fur les plantes
5c les arbres : elle feroit incapable de percer les
fruits, les feuilles ou les fleurs. Le tems de leur
apparition leur a fait donner le nom de Mouches
de S. Marc, de Mouches de S. Jean , &c, parce
ap^
B I B
que quelques cfpèccs fc montrent en grand nom-
bre vers la fin de Mars , Se d'autres vers la mi-
Juin. Leur vol efl: lourd & pelant , & ils font
très-aifés à prendre.
L'accouplement des Bibions n'offre rien de
remarquable. On voit le mâle & la femelle unis
cnfcmolc des heures entières , par l'extrémité de
leurs corps , de façon que leurs têtes font oppô-
fées : ils marchent & ils volent dans cette posi-
tion fans fe féparcr ; la femelle ordinairement traî-
nant ou emportant le mâle après elle. Celui-ci
porte a l'extrémité de fon ventre deux petits cro-
chets qu'on ne peut bien appercevoir que lorf-
6 I B
qu'on prcAe un peu l'abdomen pour les obliger
de fortir.' Entre ces deux crochets, il y a un petit
corps charnu , qui eft la partie qui caradlérifc
fon fexe , & qu'il introduit dans la fente de la
femelle , tandis que les crochets le tiennent forte-
ment attaché à elle. Cet accouplement dure des
journées entières , après quoi ils fe féparent ; la
femelle refte fécondée ; elle dépofe fes œufs &: elle
périt bientôt après. Les Bibions vivent peu de
tems dans leur dernier état ; car dès qu'ils font
devenus infectes ailés, ils s'accouplent, fe repio-
duifent & meurent. On ne les voit guères paroître
& fe fuccéder que pendant deux ou trois femaines.
Suite de l'Introduction à rhifloire Naturelle des Infectes.
*9S
=
B I B I O N.
B I B I O. G E O F F.
T I P U L A. Lin. Fax;
CARACTÈRES GÉ. NÉRIQUES.
Antennes courtes, fimples , filiformes, grenues, perfoliées :
articles un peu aplatis par les bouts , enfilés les uns à la fuite des autres.
Trompe courte, charnue, s'ou'vrant latéralement.
Suçoir formé de plufieurs pièces courtes, petites j prefque membra-
neufes.
Deux antennules longues , filiformes , compofées de cinq articles
cylindriques , & inférées à la bafe latérale de la trompe.
Pattes allez grofTes; jambes antérieures fouvent armées d'un onglet.
ESPÈCES.
i. Bibion printanier.
Mâle noir, avec les cuijfes ferrugi neufs ;
ailes, tranfparentes , avec un point noir,
marginal.
Femelle noire ; abdomen & pattes ferru-
gineufes ; ailes tranfparentes , avec un poin,t
noir , marginal.
i. Bibion précoce.
Mâle tout noir , un peu velu ; ailes tranf-
parentes , avec le bord extérieur obfcur.
Femelle : corcelet & abdomen rouges ; ailes
un peu obfcures , avee le bord extérieur noir.
3. Bibion noir.
Mâle noir , velu ; ailes blanches , avec le
bord extérieur noirâtre.
Femelle noire , peu velue; ailes obfcures;
avec le bord extérieur noir.
4. Bibion caniculaire.
Noir, prefque glabre ; ailes tranfparentes,
avec un point marginal noir ; pattes roujfes.
5 . Bibion Pomone.
Noir , prefque glabre; ailes tranfparentes ,
avec un point noir marginal; cuijfes fer-
rugineufes.
6. Bibion floral.
Noir , glabre ; ailes noires ; abdomen avec
une ligne jaune de chaque côté.
7. Bibion corcelet- fauve.
Noir, glabre ; corcelet d'un rouge fauve.
1— — r~~^~ ™~~~ ~~~ —-■■-"— ■rvTiT""*"'~""JL *— ■'
lt)fi
Suite de V Introduction à l'HiJloire Naturelle des Infeâes.
B I B I O N S. ( Infères ).
8. Bi b i o n rufipède.
Noir ; velu ; pattes ferrugineufes , les deux
postérieures alongé-.s.
9. Bibion nègre.
Mâle noir , prefque glabre ; ailes tranf-
parentes , avec un point noir marginal ; yeux
bruns.
Femelle noire ; glabre ; ailes obfcures , avec
un point noir marginal ; yeux noirs.
10. Bibion ordarier.
Noir , glabre ; tête arrondie ; ailes tranf-
parentes , avec deux nervures noires , paral-
lèles, vers le bord extérieur.
11. Bibion tète- rouge.
Noir, tête rouge; corcelet cendré , avec
une grande tache noire.
iz. Bibion phalenoïde.
Noirâtre , couvert de poils cendrés ; ailes
ovales , penchées , cendrées , fans taches ,
ciliées tout autour.
13. Bibion hérifTé.
Noirâtre , couvert de poils cendrés ; ailes
ovales , penchées , ciliées tout autour , gri-
sâtres , avec des taches noirâtres.
B I B
i. BibîON printanicr.
Braio brevicornis. Nob.
Bibio atro-.fufcus , pcdibus lividis alarum punSlo
itarginali fufco. Geoff. Inf. tom. z. pag. 570.
n°. 1.
Le Bibion noir à pattes jaunâtres Se point mar-
ginal. Geoff. ib.
Tipula brevicornis nigra glabra, alis margine
nigricantibus , tibiis anticis fpina tcrmir.aris. Lin.
Syft.nat. p. yj6. n". 42. — Fau.11. fuec. «°t 1766.
Maf.
Tipula ferrugata atra ' glabra , alis fufeis y ab-
domine fufco ferrugineo. Lin. Syft. nat. p. 976.
n\ 40. Femina.
Tipula brevicornis nigra glabra , alis margine
nigricantibus ,- abdomi.ie fufco , tibiis anticis Jpi-
nofis. Fab. S\fi. entom. p. 755. n°, 37. — Spec.
inf. tom. 1. p. 40S. n°. 49.
Tipula flavicaudis nigra ; amenais brevibus fu-
bulatis ; abdomine foemins. jiavo , alis olfeuris ,
tibiis anticis fpina ttrminatis. Deg. Mém. tom. 6.
p. 41 j. n°. 3 y.
Tipulc à ventre jaune , noire, à courtes antennes
en maffue , à ventre jaune dans la femelle , à ailes
obfcures , & à longue épine aux jambes antérieures.
Dec. ib.
Bibio marginalis. Fourc. Entom. par. p. 514.
n". 1.
Cet infecte n'a guères plus de trois lignes de
long. Sa forme & fes couleurs diffèrent un peu
dans les deux fexes , ce qui eft caufe que le che-
valier Linné , qui ne les avoit point vu accouplés ,
en a fait deux efpèces différentes.
Le mâle eft noir 5c nullement brillant. Ses an-
tennes font noires , de la longueur, de la tête , &
un-peu plus courtes que les antennulcs : elles font
compofées d'articles courts Se grenus , enfilés les
uns à la fuite des autres. La tête eft groiïé & ar-
rondie. L'abdomen eft prefque cylindrique. Les ailes
font tranfparenres , avec une petite teinte de brun
le long du bord extérieur , & un point noirâtre vers
le milieu de ce bord. Les cuiflés font d'une couleur
ferrugineufe foncée , Se les jambes font brunes.
Les antennes de la femelle font femblables à
celles du mâle. La tête eft petite , un peu aplatie
& noire. Le corcelet eft noir Se convexe. L'ab-
domen eft un peu renflé , & d'une couleur ferru-
gineufe , avec une ligne longitudinale , noirâtre ,
tout le long de fa partie fupéricure. Les pattes
font d'une couleur ferrugineufe , plus claire que
celles du mâle : elles font d'une longueur moyenne
dans les deux fexes. Les cuiffes font unpcu renflées ,
Se les jambes antérieures font terminées par deux
épines , dont l'extérieure eft plus longue Se plus
crochue que l'autre.
La larve de ce Bibion vit dans la terre.
On ttouve , en Europe , cet infede fur les
fleurs & les arbres fruitiers , dans les jardins Se dans
les champs.
Hifioire Naturelle , Infères. Tome IV.
B I B
0.01
r. Bibion précoce.
Bibiu korfulantu. Fourc.
Bibio niger , alis albis margi/te exteriori nigri-
camc. Maf. Nob.
Bibio alis fufeis margine exteriori nigro , tho-
race abdomi::cque rubro. Çemina. Nob.
Tipula marci nigra glabra , alis nigrlcantibus ,
femoribus anticis introrfum fulcatif^w. Syft. nat.
pag. 976. n°. 3g. — Faun. fuec. n'\ 176J.
Tipula hortulana alis albis margine esftt . vt
nigro , thorace abdomineque rubro. Lin. Syjt. nat.
p. 977. n". 46. — Faun. face. n°. I770.
Tipula hortulana , alis hyalinis , margine ex-
teriore nigro. Fab. Syft. entom. p. 753. n9. 38.
— Spec. inf. tom. l. p. 409. ;; '. 50.
Bibio alis albis margine exteriore nigro , tho-
race abdomineque rubris. Geoff. Inf. tom. z. p.
j7i. n°. 3. pi. 19. fig. 3.
Le Bibion de St.-Marc , rouge. Geoff. ib.
Tipula hortulana. Schrank. Enum. inf. aufl.
n". %76.
ISibio hortulanus. Fourc. Entom. par. p. 514.
w ?•
Reaum. Mém. inf. tom. j. pi. 7. fig. 7 , 8,
9, 10.
Schaeff. Icon. inf. pi. 104. fig. % , 9 , 10, II.
Ce Bibion a environ quatre lignes de long. Le
mâle diffère tellement de la femelle , qu'on (broie
porté à lgs regarder comme deux efpèces 'diffé-
rentes ^ ainii que l'a fait le chevalier Linné , fi on
n'avoit fouvent occafion de les voir accouplés en-
fcmble.
Le mâle eft tout noir , luifant Se un peu velu.
Les antennes font prefque de moitié plus courte?
que les antennulcs. La têçe eft grollc Sç arrondie.
Le corcelet eft relevé. L'abdomen eft prefque cy-
lindrique. Les ailes font blanches Si rrànlparentes.
Le bord extérieur feulement eft un peu obicur ,
avec les nervures noires.
La femelle eft un peu luifante , Se eft prefque
glabre. La tête eft noire , petite , un peu apla-
tie. Le corcelet eft très-élcvé , & d'un allez beau
rouge luifant , dans l'animal vivant , mais d'un
rouge pâle lorfqu'il eft mort. L'abdomen eiV un
peu renflé , Se d'une couleur femj)lable à celle du
corcelet. La poitrine & les pattes font noires. Lxs
cuilïcs des pattes antérieures font un peu plus grolfes
que ctlles des autres pattes , Se la jambe eft armée
d'un ongle aifez long. Les ailes font plus cbfcurcs
que celles du mâle , & la couleur noirâtre du bord
extérieur eft plus foncée.
On trouve ces infeftes en Europe , en très-grand
nombre, fur différentes plantes , dans les jardins S:
dans les champs.
Les larves reflemblent à un ver mol , un peu
alcnjé. Leur corps eft compofé de douze anneaux
diftincls -y Se couvert de quelques poils : elfes
n'ont point de pattes. Leur tête eft dure 8c écail-
.leufe , Se leut bouche eft armée de deux petites mâ-
choires. On les trouve dans les bouzes de vache ,
P p
'•
ap8
B I B
où elles fe nourrirent. Parvenues à leur entier ac-
croiflement , elles entrent dans la terre pour fe
transformer en nymphe. La nymphe eft nue &
alongée ; la partie qui correfponil au corcelet da
l'infecte parfait eft un peu relevée en bofle , Se on
diftingue toutes les parties que doit avoir l'infecte
parfait. ^^
3. Bibion noir.
B1S10 febrilis. Fourc.
Bibio ater hirfutus , alis alhis margine exteriore
nigro. Geoff. Inf. tom. 2. p. 570. n". 2.
Maf.
Bibio ater , fubhirfutus y alis fufeis margine ex-
teriore nigro. Nos. Femina.
Le Bibion de St.-Marc , noir. Geoff. ib.
Tipula febrilis atra , oblonga , hirta , alis nigri-
cantibus. Lin. Syft. nat. p. 976. ri°. 44. — Faun.
fuec. n°. i-j6i.
Tipula febrilis atra , oblonga , hirta, alis cofla
nigricante. Fab. Syft. entom. p. 754. n°. 42. — Spec.
inf. tom. 2. p. 410. n°. jj.
Tipula Marci-nigra atra tota y antennis bW^
vibus Jubulatis , alis margine exteriore nigro , tibiis
anticis fpina terminatis. Dec Mém. tom. 6. pag.
428. n". 35.
Tipule noire de St.-Marc , toute noire , à an-
tennes courtes , en maflue , à ailes bordées exté-
rieurement de noir , à longue épine afix jambes
antérieures. Deg. ib.
Schaeff. Icon. inf. tab. 1 s-fig- !»*•■( Femelle ).
Le mâle de cette cfpèce ne diffère pas de celui
de l'cfpècc précédente : il eft feulement un peu plus
gros , & le bord extérieur des ailes un peu plus
obfcur ; mais la femelle diffère beaucoup de la
précédente , celle-ci eft plus grande & toute noire.
La tête , beaucoup plus petite que celle du mâle ,
eft étroite & un peu aplatie. Les antennes font un
peu plus courtes que les antennules. Le corcelet eft
relevé en boffe , & l'abdomen eft allez gros. Les
cuiffes des pattes antérieures font un peu renflées ,
Se les jambes terminées par un onglet. Les ailes
font obfcures , avec le bord extérieur noir:" elles
font d'un tiers plus longues que le ventre. Tout
le corps du mâle eft un peu plus velu que celui
dé la femelle.
Il fe trouve en Europe ; il eft très-commun au
piintcms aux environs de Paris.
4. Bibion caniculaire.
Bibio Joannis. Nos.
Bibio niger glaber y alis albis , punilo mar-
ginali nigro y pedibus rufis. Nob.
Tipula Joannis atra glabra y alis puncio nigro,
tibiis pallidis , poftieis clavatis. Lin. Syft. nat.
p. 976. n°. 41.
Tipula Joannis nigra glabra y alis albis , puncio
nigro y antennis brevibus , pedibus nigris. Fab. Syft.
entom. p. 754. n°. 39. —Spec, inf. tom. 2. pag.
409. n°. 51.
BI B
Tipula atra y antennis brevibus fubulatis , pedibus
fteminA rufis ; alis puncio nigro , tibiis anticis fpina
terminatis. Deg. Mém. tom. 6. p. 42J. n°. 32. pi.
27. Hg. 17.
Tipule de St.-Jean noire , à antennes courtes ,
en maflue , à jambes rouffes dans la femelle , à
point noir fur les ailes, & à longue épine fur les
jambes antérieures. Deg. ib.
Il a environ trois lignes de long. Les antennes
font plus courtes que la tête , & chargées de quel-
ques poils courts. La têje du mâle eft arrondie ,
Se. beaucoup plus grofle que celle de la femelle.
Le coicelet eft élevé en bofle , & l'abdomen da
mâle , un peu plus étroit que ce'ui de la femelle ,
eft terminé par deux petits crochets en forme de
pinces. Les ailes font rranfparentes. On voit au
bord extérieur un point noir , beaucoup plus ap-
parent dans le mâle que dans la femelle. Les pattes
font d'une couleur fauve obfcure dans la femelle ,
& fouvent noirâtre dans le mâle. Les cuifles font
un peu renflées, & les jambes antérieures font
terminées par deux onglets , dont l'un eft une
fois plus long que l'autre. Tout le corps du mâle
eft noir &; peu velu, & celui delà femelle eft noir
& prefque glabre.
Le Baron De Geer a donné la figure Se la des-
cription delà larve de cet 'infecte, voy. Mém. des
inf. tom. 6. pag. 425. pi. 27. fig. 12, 13, \6.
Ce célèbre entomologifte trouva, au mois de
Mai , dans du fumier & des bouzes de Vache ,
une grande quantité de petites larves fans pattes ,
qui y vivoient en fociété , & qui fe nourrifloient
de leur fubftance. Elles avoient un peu plus de
trois lignes de long , & leur corps étoit délié âc
cylindrique. Leur couleur étoit d'un blanc fale ,
un peu grisâtre 5 mais leur tête écailleufe , Se
à-peu-ptès femblable à celle des chenilles , étoit
roufle , luifante , & munie de deux mâchoires aflez
grandes, avec lefquelles elles hachoient le fumier
pour en tirer leur nourriture. Quand elles éloient
bien raflafliées, on voyoit dans l'intérieur du corps,
à travers leur peau tranfparcnte, le grand inteftin ,
qui étoit fort gros , & qui paroiflbit alors le long
du corps comme une large raie noire. Les anneaux
du corps étoient garnis de quelques filets courts ,
membraneux & coniques , dirigés avec leur pointe
vers le derrière : ceux qui fe trouvoient fur le
dernier anneau étoient plus longs que les autres ,
& en plus grand nombre. On voyoit encore fur
ce dernier anneau , deux taches rondes , brunes ,
élevées , entourées d'un cercle gaudronné , en forme
de cordon , au milieu duquel il y avoit deux petites
éminences noires , qui font les vrais ftigmates ou
les ouvertures de la refpiration , & l'on voyoit ,
au travers de la peau , les deux principales tra-
chées qui s'y rendoient , & qui prenoient leur ori-
gine de deux autres ftigmates , qui fe trouvent à
côté du premier anneau , près de là tête , & qui
paroiflent comme deux petits points bruns. Quand
la larve marche , elle pouffe hors du derrière deux
B I B
mamelons coniques & membraneux , qui fcmblent
l'aider dans fa marche , qui ne fe fait qu'en glillant
fur le fumier : mais lorfqu'elle eft en repos , ces ma-
melons font entièrement retirés dans le corps.
Ces larves ne peuvent pas vivre long-tems hors
du fumier : Ci on les en retire , elles meurent Se
fe deflechent alors allez vîte. Celles que le Baron
De Geer obferva fe transformèrent vers la fin de
Mai , en nymphes d'un blanc fale , qui n'avoient
rien de particulier dans leur figure. Leur corps étoit
alongé , prefque cylindrique , un peu courbé en-
deflbus. La tête étoit ronde , Se le corcelct étoit
gros Se comme boflu.
Cet obfervateur ne fait pas précifément en quel
tems parurent les infectes parfaits ; il les trouva
morts au milieu du mois de Juillet , dans le pou-
drier qui avoit fervi à renfermer les nymphes.
r. Bibion Pomone.
Bibio Ponton*. Nob.
Bibio nige- glaber, alis hyalinis } punclo nigro ,
femoribus ferrugineis. Nob.
Tipula Pomona; nigra glabra , alis hyalinis, punclo
nigro , femoribus ferrugineis. Fab. Syft. entom. p.
7J4. n°. 40. — Spec. inf. tom. t. p. 410. n°. 51.
Tipula Marci fulvipes nigra y antennis brevibus
fubulatis , femoribus rufis , alis albis , tibiis anticis
fpina terminatis. Dec Mém. tom. 6. pag. 419.
n°. 34.
Tipule de Sc.-Marc à cuiffes roujfes noire , à
antennes en maflue , à cuiflès rouflès , à ailes
blanches , & à longue épine aux jambes anté-
rieures. Dec ib.
Il reflemble beaucoup au précédent pour la
forme & la grandeur : il eft prefque glabre ,
entièrement noire & fans taches , à l'exception des
cuillès, qui font d'un rouge brun dans les deux
fexes. Les ailes font tranfparentes , fans couleur ,
avec un point noir au bord extérieur. La tête du mâle
eft grofîe Se arrondie , & celle de la femelle eft
petite Se un peu apl^tje. Les jambes antérieures font
terminées par un iSg crochet.
Il fe trouve en Europe.
B I B
299
6. Bibion floral.
Bisio ThomiL. Nob.
Bibio ater glaber , alis nigris ; abdominis late-
ribus linea crocea. Nob.
Tipula Thoma: atra glabra , alis nigris ; abdo-
minis lateribus linea crocea. Lin. Syft. nat.p.<?j6.
n°. 39.
Tipula Thomn. Fab. Syfl. ent. p. 754, n°. 4.
— Spec. inj. tom. 1. p. 410. n°. 54.
Il eft un peu plus grand que les deux précé-
dera ; il reflemble au oibion noir 5 mais fes an-
* tennes font un plus longues , Se l'abdomen a de
chaque côté une ligne d'un rouge fafrané.
Il ù trouve en Europe , fur les fleurs.
7. Bibion corcelet-fauve.
Bibio ruficollis. Nob.
Bibio ater glaber thorace rufo. Nob.
Tipula ruficollis atra glabra , thorace rufo. Fab.
Spec. inf. tom. 1. p. 410. tt°. jj.
Il reflemble aux précedens. Le corps eft noir 8c
glabre. Le corcelet feul eft fauve Se relevé en bofle.
Les ailes font obfcures , principalement fur le bord
extérieur.
Il fe trouve au cap de Bormc-Efpéïancc.
8. Bibion rufipède.
Bibio rufipes. Nob.
Bibio ater , hirtus , pedibus ferrugineis , pofticis
elongatis. Nob.
Tipula rufipes atra hirta , pedibus ferrugineis ,
pofticis elongatis. Fa,b. Sp. inf. tom. 2.. p. 410. n°. 56.
Il reflemble aux précedens. Son corps eft noir Sz
vclu^>'orbitc des yeux eft ferrugineufe. L'abdomen
eft aplati en-deflus. Toutes les partes font ferru-
gineufes , & les poftérieures font plus longues que
les autres. Les cuilfes font un peu renflées , Se le
bas des jambes paroît un peu comprimé.
Il fe trouve à Fille de Terre-neuve.
9. Bibion nègre.
Bibio nigrita. Nob.
Bibio ater , glaber ; alis albis , punclo marginale
fufco ; oculis brunneis. Nob. Maf.
Bibio ater , glaber; alis fufeis , punclo mar-
ginali nigro. Nob. Fcmina.
Tipula Marci. Schrank. Enum. inf. auft.
no. g77.
Il reflemble au Bibion noir , mais il eft deux
fojs plus petit , n'ayant guères plus de deux lignes
de long,
Le mâle eft noir & très-légérement velu. La
tête eft greffe & arrondie. Les yeux font d'un
brun foncé. Le corcelet eft relevé en boile , un
peu luifant & moins velu que le corps. Les
pattes font noires , & les jambes antérieures font
terminées par plufieurs dentelures courtes & éga-
les. On voit au milieu de la jambe deux peti-
tes dents placées à la partie latérale externe. Les
ailes font tranfparentes ; les nervures du bord
extérieur feulement font noirâtres , Se vers le
milieu de ce bord il y a un point noir
La femelle eft un peu plus grofle que lé mâle ;
elle eft noire & prefque glabre. La tête eft
petite , étroite & aplatie. Les antennes font un
peu plus longues que les antermules. Le corce-
let eft relevé Se luifant. Les pattes font fembla-
bles à celles du mâle. Les ailes font obfcures }
le bord extérieur eft noirâtre, & le point mar-
ginal, noir, eft plus grand que celui du mâle.
Cet infecte eft commun aux environs de Paris.
On le trouve dans le mois d'Avril fur les arbres
Se fur les fleurs,
Pp i
?co B I B
io. Bieiok crdurier.
Bibio latrinatum. Nob.
Bibio nigcr , glaber , cap'uè ntundatO ; alis
tlbis l margine exteriori vcnis duabus mgris.
Nob.
Scathopfe nigra. Geoff. Inf. tom. 1. pag. 545.
«". 1.
Le Scatopfe. Geoff. ib.
Tipula larrînarum nigra ; antennis brevibus fubu-
latis ; abdomine ovuto , alh a/bis ; coftis duabus-
nt'gris , ùbiis muticis. Dec Mém. tom. 6. pag.'
430. n°. 36. pi. 18. fig. 1 6- z.
' Tipula Scathopfe. Schkank. £/i™. inf. aufl.
n°. 881.
Cet infecte que je n'ai pas encore eu occafion
de bien examiner, diffère un peu des précédens,
& mérite peut-être , ainfi que l'apenfé M. Geoffroy,
•de former un genre ; mais il eft fi petit qu'on ne peut
dirti.vuer les parties de fa bouche, lia environ une
ligne de long. Tout fon corps eft noir &^labrc.
Les antennes composées de dix articles grenus ,
arrondis & égaux enu'eux , font un peu plus
longues que la tête. Celle-ci elt petite , arron-
le grandeur dans les deux fexes. Le
corcelet eTt relevé en bollc & il paroît luifant.
L'abdomen, eft large , court & aplati dans les
deux fexes. Les pattes n'ont ni épines ni dente-
lures. Les ailes font tranfparentes , en recouvre-
ment & prçfquurie fois plus longues que l'abdo-
men : elles ont au boid extérieur , deux nervu
res noires , a peu près parallèles , qui ne vont
pas jufqu'a leur extrémité. Ces nervures font réu-
nies vers la bafe de l'aile par une autre nervure
noire & oblique.
On trouve ce Bibion en Europe , fur les fu-
miers , les fientes des animaux , vers • les eaux
croupiuanres & les latrines , & très-rarement fur
les rieurs. 11 eft allez commun aux environs de
Paris.
Si. Bibion tête-rouge.
Bisio erythroUpkahts. Nob.
Bibio niger , capite rubro ; tkorace cinerjo ,
•dorfo macula, nigra. Nob.
Tipula erythrocephala nigra cinereo-albido macu-
lata , antennis brevibus fubulatis , corpore brevi ,
capite magno rubro. Dec Mém. tom. 6. p. 431.
n«. 37. pi. 18. fig. S& «• , , ,
Tipule à grande tête rouge , noire , tachette de
cendré blanchâtre , à courtes antennes en maf-
fue , à corps court Se à grofle tête rouge.
Die. ib.
Ii n'eft guères plus grand qu'une Puce ordi-
naire. Les antennes font noires , cylindriques ,
divifées en plusieurs articles très-courts , Se à peu
près de la longueur de la tête. Celle-ci eft grofle
& arrondie ; elle eft garnie de deux grands yeux
à réfeau , d'un rouge foncé , qui en occupent
prefque toute la furface. Le corps eft court &
noir , avec des taches cendrées. Ls defliis du cor-
B I B
ccîet eft marqué d'une grande tache noire" ,
bordée tout autour de la même couleur cendrée.
Dnns quelques individus , les côtés Si le dcfïbus
du corcelet font pareillement cendrés. Les balan-
ciers font jaunes. Les ailes qui fe croifent fur le
corps , font larges , tranfparentes & ornées à un
certain jour , des couleurs de l'iris ; on y voit quel-
ques nervures brunes au bord extérieur.
De Geer , à qui nous devons la defeription 8c
la figure de ce petit infecte , trouva en Suède ,
au mois de Juillet „ fur les joncs qui croiflent
dans l'eau , une telle quantité de ces Bibions ,
que ces joncs en étoient tout couverts : « Je
=3 n'ai guètes vu , ajoute-t-il , d'infectes raffemblés
3» en plus grand nombre dans un même endroit.
« Pour peu que je touchai aux joncs , il s'envo-
53 loient , mais pour y retourner tout de fuite ;
» car ils font très-vifs , marchant & volant avec
33 agilité. Il y a toute apparence qu'ils viennent
33 de larves aquatiques , puifqn'ils fe tiennent fi près
33 de l'eau 33.
11. Bibion phalénoïde.
Bibio pkaUnoïdes. Fourc*
Bibio alis dejiexis cinereis , ovato-lanceolatis „
ciliatis , immaculatis. Geoff. Inf. tom. 2. pag.
f7i. B°. 4.
fe Bibion à ailes frangées & fans taches.
Geoff. ib.
Tipula phal.«noïdes alis dtfexis cinereis , ovato
lanceo'.atis , ciliatis. Lin. Syfi. nat. p. 977. n".
47. — Faun. fuec. /z". 1771.
Tipula phal&noïdes . Fab. Syft. entom. pag.
755. n°. 49. ■ Spec. inf. tom. %. pag. 411.
n . 6%.
Tipula hi futiffima cinerea y antennis nodofis ,
alis dejiexis ovato- ianceolaiis hirfutijfimis ciliatis
immaculatis . Dec Mém. tom. 6. p. 411. n°. 50.
pi. 27- fig- 6.
Tipule très-velue , cendrée, à antennes à nœuds,
à ailes pendantes , ovales , très-velues , {rangées
& Uns taches. Dec ib.
Culcx parvus cinereus cjb penduiis. Frisch.
Inf. II. p. 6. tab. 1 1.
Tipula phal&noides. Scop. Entom carn. n".
864.
Tipula phaUncïdes . Schranx. Enum. inf.
auft. n°. 883.
Bibio phat&noïdes Fourc. Entom. part. p. JI5.
n°. 4.
Cet infeéle & le fuivant diffèrent des efpèces
précédentes , Se méritent peut-être dé former un
genre diftincTt ; mais leur petiteile ne nous a pas
encore permis d'examiner les parties de leur
bouche.
Ce Bibion a • environ une ligne de long : rout
fon corps eft noirâtre & couvert de poils cendrés.
Les antennes , un peu plus longues que la tète ,
font compofées de onze arricles , courts , velus ,
grenus Se comme enfilés, les uns à la feite des
B I F
aimes pat un filet très-mince : leur cou'enr eft
livide , de même que celle des pattes. Les ailes
font grandes , ovales Se pointues par les deux
bouts : elles font blanchâtres ou grilatres , fans
taches , Se couvertes fin leurs nervures , de poils
gris. Les bords font garnis de poils longs , de la
même couleur , qui les font pnroitre comme fran-
fées. L'infecte les porte pendantes des deux côtés
a corps , ce qui lui donne l'air d'une petite
Phalène.
On le trouve en Europe , pendant tout l'été ,
dans les lieux humides Se ombrages , fur les
murs îles maifons , vers les latrines, Sec.
13. Bision hériffé.
B'bio hirtus. Nob.
Bibio hirfutus , alis , dejlexis ovatis ciliatis ,
aIjo fufcoque tejfelatis. Nob.
Bibio alis dejïexis cinereis , ovato-lanceolatis ,
ciliatis , nebulofo-maculatis. Geoff. Inf. tom. 1.
p 571. «°. 5.
Le Bibion a ailes frangées & couvertes cle taches
nébuleufes. Geoff. ib.
Tipulu hirta hirfuta , alis dejlexis ovatis , cilia-
tis albo nig-.oque 'tejfelatis. Lin. Syfi. nac. pag.
977. n°. 48. — — Faun. fuec. n". 1771.
Tipula hirta. Fab. Syjl. entom. pag. 755-.
n°. 48. ■ ■ . Spec. inf. tom. 1. pag. 411. n". 61.
Tipula hirfutijfima nigro-cinerea , antennis nodo-
fis , alis dejlexis ovatis hirfutijfimis ciliatis nigro
maculatis. Dec Mêm. tom. 6. pag. 414. n°. 31.
Tipule hérijfée très - velue , cendrée, noirâtre,
à antennes à nœuds , à ailes pendantes , ovajes ,
très - velues , frangées , avec des taches noires.
Dbg. ib.
Leuwenh. Epi fi. 14. jun. 1691. fig. z, 5,4.
Il reifemble beaucoup au précédent , mais il
eft un peu plus grand. Tout le corps eft noirâtre
Se couvert de poils cendrés. Les antennes font
noirâtres , de la longueur du coreelet Se compo-
ses d'articles grenus , arrondis Se velus. Le cor-
%elet eft arrondi & relevé. Les ailes femblables à
celles de l'efpècc précédenre , font un peu obf-
cures & couvertes de poils centrés Se noirâtres ,
ce qui les fait paroître comme nébuleufes. Tout
leur bord eft frangé.
I es poils qui le trouvent fur les ailes de cet
infecte & du précédent , reffemblcnt , comme l'a
très - bien obfervé M. Geoffroy , à de' petites
écailles femblables à celles qui couvrent les ailes
des Papillons ; elles fe détachent aufli facilement
au moindre frottemenr.
• Un trouve cet infecte en Europe , fur les arbres
Se dans les bois touffus Se ombragés. Il n'eft pas
fi commun aux environs de Paris que le pré-
cédent.
BIFIDE, Bifidus. C'eft-à-rdire , fendu ou di-
en deux, .es anrennes d'une cfpàce de Ten-
trède & de la plupart des Cruftacés, les appeu-
B I R 301
diecs qui fc trouvent à l'extrémité de l'abdomen
des Alelles , Sec. font bifides ou divifés en deux
portions. On donne encore en Entomologie le
nom de bifide aux bandes ou aux raies colorées
dont une des extrémités fe divife en deux : ou
en a plulieurs exemples dans les aile des Papillons.
BINOCLE, BmocuLvs. M. Geoffroy a éta-
bli an genre d'infectes fous le nom de Binocle ,
auquel il alîignc pour caractères, i°. lix pattes;
Z°. deux yeux; 30. antennes (impies Se fétacées ;
4°. queue fourchue ; j°. corps cruftacé. Nous
croyons avec Linné ,'De Gter , M. Fabiicius Se
beaucoup d'autres cntomologiftes que les Bino-
cles ne diffèrent pas alfez des Monocle; pour for-
mer un genre : ces infectes d'ailleurs n'ont pas
été encore affez bien obfervés. Voy. Monocle
& EnTOMOS TS.ACA.
BIRRHE , Byrrhus. Genre d'infedes de la
première Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Birrhes font des infectes ovales, prefque
globuleux , dont les deux ailes font cachées fous
des étuis durs , convexes Se fans rebords , dont
les antennes font courtes Se terminées en nulle
perfoliée , dont la bouche eft munie de deux
lèvres , de deux mandibules , de deux mâchoires
Se de quatre antennules filiformes , prefque en
malle ; enfin dont les jambes font comprimées $c
les tarfes compotes de cinq pièces.
Ces infectes font de la famille des Dermeftes.
Le chevalier Linné les avoir d'abord rangés dans le
genre des Dermeftes : il les en a enfuite féparés
Se rangés avec les Anthrtnes , fous le nom de
Byrrh.us. M. Geoffroy avoit déjà établi ce genre
fous le nom de Cifiela , nom que Linné n'a pas con-
fervé , & que M. Fabricius a enfuite donné a un
autre genre bien différent de celui-ci.
Les Birrhes ont beaucoup de rapports avec les
Dermeftes, les Anthrènes & les Sphéridies. Mais
les antennes du premier font terminées par une-
malle perfoliée , compofée feulement de trois arti-
cles ; celles du fécond ont leur malle qui paroi,:
folide ; le troifième a fes antennes dont la mail?
eft compofée de quatre vticles , Se celles des
Birrhes ont leur malfe moins grolfe que celles
des autres , & compoiée de cinq à fix articles pci -
foliés, très-diftincts , un peu aplatis par les deux
bouts , enfilés par leur milieu.
Les antennes des Birrhes font plus longues que
la tête & plus courtes que le coreelet ; elles
font compofées de onze articles très-diftincts, dont
le premier eft gros & renflé, le fécond petit Se
prefque globuleux , le troifième un peu plus long
& conique, les iuivans un peu grenus Se augmen-
tant infenfiblement en groifeur. Les cinq à fix
derniers forment une malfe perfoliée ; ils font
grenus , arrondis , un peu aplatis par les deux
bouts , très-diftinéts , & comme enfilé» par leur
302
B I R
milieu les uns à la fuite des autres j le dernier
eft arrondi à fon extrémité.
La tète eil inclinée Se prefcjue entièrement ca-
duc dans le corcelec Les yeux font petits , ova-
les , peu faiilans. La bouche cft compofée de
deux lèvres , de deux mandibules , de deux mâ-
choires & de quatre antennules.
La lèvre fupérieure eft avancée, plate, pref-
que coriacée , entière , un peu ciliée à fa partie
antérieure. Les mandibules font très -dures, de
grandeur moyenne , arquées , tranchantes , pref-
que dentées & terminées par deux petites dents
égales. Les mâchoires font'aflez groflès , peu foli-
des , très-peu arquées , divifées en deux pièces ,
dont l'extérieure eft la plus grande & arrondie ,
&; l'intérieure eft un peu pointue. La lèvre infé-
rieure eft un peu plus étroite que la fupérieure ;
elle eft prefque membraneufe & prefque bifide.
On y voit à fa partie antérieure une incifion peu
profonde. .
Les antennules antérieures font compofées de
quatte articles , dont le premier eft très-petit ; les
deux fuivants font coniques & prefque égaux
entr'eux. Le quattième eft un peu plus gros que
ceux-ci , & de figure prefque ovale : elles ont leur
infertiou au dos des mâchoires. Les antennules
poftérieures font compofées de trois articles, dont
le premier eft très-petit , le fécond prefque coni-
que & le dernier un p*u plus gros que celui-ci ,
de fi<mre ovale , prefque tronqué à fon extré-
mité. Elles ont leur infertion vers la bafe laté-
rale de la lèvre inférieure.
Le corceltt eft arrondi fupéiïeurement , fans
rebords par les côtés, prefque conique, c'eft-à-
dire , plus étroit à fa partie antérieure qu'à fa
jonction avec les élytres. L'écuflbn eft très-petit
& à peine fenfible. Les élytres font dures, con-
vexes, fans rebords.
B ï R
Le corps a ordinairement une figure ovale , pref-
que globuleufe ; il eft un peu convexe en-deflbus ,
Se très-convexe en-deflus.
Les pattes font aflez courtes & remarquables
par la manière dont l'infecte les applique contre
le corps lorfqu'on le touche Se qu'il contrefait
le mort. La hanche eft petite ; la cuifle eft large
& aplatie ; elle a {en-deflous une cavité ou efpèce
de rainure , dans laquelle la jambe le place. La
jambe cft large & très-aplatie ; on y voit auili
une petite rainure au bas de fa partie poftérieure
interne , dans laquelle le tarfe vient fe placer Se
fe cacher de façon qu'on croit au premier afpcct
que ces infectes n'ont point de tarfes ou qu'ils les
ont perdus.
Les tarfes font filiformes & compofés de cinq
pièces , dont les quatre premières font courtes ,
égales cntr'elles Se garnies , en-deflbus , de poils
aflèz longs. La cinquième pièce eft prefque aulïi
longue que les quatre autres prifes enfemble j
elle eft arquée , prefque cylindrique , un peu ren-
flée à fon extrémité Se munie de deux crochets
arqués & pointus.
Lorfqu'on touche ces infectes ils retirent leur
tête dans le corcelet , appliquent leurs pattes &
leurs antennes contre le corps , & contrefont les
morts. Ils demeurent quelque tems dans cette
pohtion , aptes quoi ils continuent de marcher. On
les rencontre dans les champs , aux bords des
chemins ou autres endroits femblables. Ils font
rarement ufage de leurs ailes quoiqu'ils en foient
pourvus.
On ne conuoît point encore leurs larves : mais
il eft probable qu'elles doivent reflembler à celles
des Dermeftes Se des' Anthrènes , & qu'elles doi-
vent fe nourrir de fubftances végétales ou ani-
males en putréfaction ou prêtes à fe décom-r
pofer,
Suite de V 'Introduction a VHiJloire Naturelle des Infectes.
3°î
r-
B I R R H E.
B Y R R H V S. Lin. Fjb.
CISTE L A. Geoff. D E RM E S T E S. D eg.
CARACTER.ES GÉNÉRIQUES.
Antennes courtes , droites , en mafle : premier article très-gros ;
le fécond globuleux ; les autres grenus ; les cinq à fix derniers diftinfts ,
en mafle perfoliée.
Bouche munie de deux lèvres, de deux mandibules, de deux mâ-
choires bifides & de quatre antennules prefque en mafle.
Tête cachée dans le corcelet.
Corps ovale , prefque globuleux.
Pattes comprimées. Tarfes compofés de cinq articles filiformes ; les
quatre premiers très-courts , garnis en-deflbus de poils longs.
ESPÈCES.
i. Birrhe gcaur.
Noir ; élytns pointillés, ferrugineufes.
z. Birrhe pilule.
Noir en diffous , d'un brun fauve bron{é
endejfus; élytres avec des raies noirâtres,
interrompues.
3 . Birrhe fafcié. .
Noir ; élytres avec une bande peu mar-
quée , large , ondée , fauve.
4. Birrhe tout noir.
Entièrement noir , luifant , fans taches.
5. Birrhe dorfal.
Noirâtre i élytres avec une tache tranfver-
fale, commune , ferrwùfieufe,
6. Birrhe varié.
Noir; corcelet bronzé ; élytres noirâtres,
avec trois raies courtes , verdatres , tache-
tées de noir.
7. Birrhe bronzé.
Noirâtre, luifant en-dejfous, entièrement
bronzé en-dejfus.
:o4
B I R
1. Birrhe géant.
Byrrhus gigas. Fab.
Byrrhus niger ; elytris puncfatis fcrrugincis.
Fab. Mant. inf. tom. 3. p. 38. n°. 1.
Il eft plus grand que le Birrhe pilule. Tout
fon corps eft noir , les élytres feules font ferru-
gineufes , fans taches , pointillécs. Les pattes font
noires ; les jambes font comprimées & arquées.
L'anus de la femelle eft terminé en pointe.
2. Birrhe pilule.
Byrrhus pilula. Lin.
Byrrhus fufcus / elytris finis atris interruptis.
Lin. Syfi. nat. p. j68. n°. 4.
Dermcfies tomentofas ovatus fufco nebulofus.
Lin. Faun, face. n°. 427.
Byrrhus pilula. Fab. Syfi. ent. p. 60. n". 1.
— Spec. inf, tom. 1. p. 69. n°. 1.
Cifiela fubvillofa viridefeens , fafciis longitudi-
nalibus fufeis interruptis. Geoff. Inf. tom. 1. p.
il 6. n". 1. pi. 1 fig. 8.
La Ciftele fatinée. Geoff. ib.
Dermcfies pilula ovatus fupra nigro-aneus y
fubtus totus niger ; elytris fafciis interruptis &neis.
Dec. 'Ment, tom. 4. pag. 213. n°. 8. pi. 7. fig.
13 & 24.
Dermeftc pilule ovale noir-bronzé en - deffus
& tout noir en-deffous , a raies interrompues ,
cuivreufes fur les étuis. Dec ib.
Schaeff. Elein. inf. tab. 4;. ■ Icon. inf.
tab. 9f. fig. 5.
Cifiela ornata. Sulz. Hifi. inf. tom. 2. tab. 1.
fig. il.
Cifiela viridefeens. Fourc. Ent. par. p. 28. n°. 1.
Cet infecte a environ quatre lignes de long &
deux S: demie dans fa plus grande largeur. Il eft
ovale , très-convexe en-demis &; couvert de poils
très-courts & très-ferrés , qui fe détachent par
le frottement & qui font paraître alors l'infecte
tout noir. Le corcelet eft latine , noirâtre , bronzé ,
un peu fauve & d'une feule couleur. Les élytres
font fatinées , d'un brun bronzé , un peu fauve ,
avec des raies kmgitu^jgjgs , plus claires , lui-
fintes , interrompues pa^(Pfc petites taches noi-
râtres. Les patres , les antennes S: le deffous du corps
font noirs. L'écuflon eft petit & à peine vifible.
Il faut obferver que lorfque les petits poils qui
couvrent la partie fupérieure *du corps de cet
infecte & qui lui donnent fa couleur , ont été
enlevés par le frottement , alors tout le cerps
paraît noir. Il n'eft pas rare de le trouver de cette
couleur.
On trouve cet infecte en "Europe , dans les
champs , lur les bords des chemins , dans les
endroits fabloneux, &c.
3. Birrhe fafci'?.
By 1 rhus fajaatus. Nob.
l> jnhus dter, elytris fafeia, undala , rufa , obfo-
letc. Nob.
B I R
Cifiela fubvillofa atra , fafeia elytrorunt tranf-
verfa aurato-fufea. Geoff. Inf. tom. 1. p. 116.
«°. 2.
Cifiela atra. Fourc. Entom. par. p. 28. n". 1.
Cette cfpèce eft pluj petite que la précédente
& un peu plus ovaie. Tout fon corps eft noir ,
un peu luifant en - delloas , & matté & velouté
cn-dellus. Le corcelet elt iioir, fa tin é , avec quel-
ques nuances rouffes. Les élytres font noires ,
latinées , avec une bande peu marquée , large ,
un peu ondée , d'une couleur fauve foncée.
On le trouve rarement courant dans les champs,
aux environs de Paris.
4. Birrhe tout noir.
Byrrhus ater. Fab.
Byrrhus niger immaculatus . Fab. Spec. inf. tom.
I. pag. 69. n". 2.
Cifiela nigra nitens , glabra. Geoff. Inf. tom.
1 . p. 1 17. n° . 3 .
Cifiela nitens. Fourc. Entom. par. pag. 28.
""• 3-
Cet infecte varie' pour la grandeur. Celui que
M. Fabricius a décrit eft de la grandeur du
Birrhe pilule. Il n'en diffère que parce que la
tête & le corcelet font très-noirs , glabres , liffes
Se peu luifans ; &c les élytres ont des ftries peu
marquées.
Celui qui fe trouve aux environs de Paris ,
décrit par M. Geoffroy , n'a guères que deux
lignes de long. Sa couleur eft noire par tout.
Le corcelet & les élytres font très-liflcs & lui-
fans , & en les regardant avec une loupe , 01»
voit qu'ils font finement 5c irrégulièrement poin-
tillés.
L'un fe trouve en Allemagne & l'autre aux
environs de Paris , dans les champs.
5. Birrhe dorfal.
Byrrhus dorfalis. Fab.
Byrrhus nigrieans , coleoptris macula tranf-
verfa ferruginea. Fab. Mant. inf. tom. l.pag. 38.
n°' 4"
Il reffemble parfaitement au précédent pour la
forme , mais il eft un peu plus petit. Il eft noir
& obfcur : on voit fur le corcelet quelques taches
peu marquées. Les élytres font fans ftries , noi-
res , avec une tache tranfverfale , commune ,
ferrugineufe.
M. Fabricius remarque que cet infecte n'eft
peut-être qu'une variété du précédent.
6. Birrhe varié.
Byrrhus varius. Fab.
Byrrhus niger , thorace &neo ; elytris fufeis ~t
flriis tribus abbieviatis viridibus nigro maculatis.
Fab. Syfi. entom. p. 60. n°. 2. — Spec. inf. tom.
1. p. 69. n°. 3.
Il reffemble pour la forrae & la grandeur au
Birrhe
B L A
Birrhe pilule. Le corps eft noir cn-deflous. La
tête eft bronzée & les antennes font noires. Le corce-
let eft ovale , d'une couleur bronzée obfcure. Les
élytres font noirâtres , avec trois ftries luifantes ,
verdàtres , tacfîctécs de noirâtre , qui ne vont
pas jufqu a leur extrémité. Les pattes font noires Se
■ les jambes comprimée?.
On le trouve en Angleterre.
Cet infecte n'eft peut-être qu'une variété du
Birrhe pilule.
7. Birrhe bronzé.
Byrrhvs meus. Fab.
Byrrhus totus &neus. Fab. Syfl. entom. pag.
60. n\ j. 1 Spec. inf. tom. I. pag. 70.
n°. 1.
Cette cfpèce reffcmble au Birrhe pilule , mais
il eft beaucoup plus petit , ayant à peine deux
lignes de long ; il eft entièrement d'une couleur
bronzée en-deflus , Se d'une couleur noirâtre en-
dcilous.
On le trouve à Upfal , Se rarement aux envi-
rons de Paris , dans les endroits fabloncax des
forêts.
BLAPS. Blats. Genre d'infectes de la féconde
Section de l'Ordre des Coléoptères.
Les Blaps font des infectes oblongs ou ovales ,
qui ont deux ailes cachées fous des étuis durs,
coriaces , convexes , qyi embraflent le corps de
chaque côté ; deux antennes filiformes , plus courtes
que la moitié du corps ; une bouche munie de deux
lèvres , de mandibules , de mâchoires Se de quatre
antcnnules, dont le dernier article eft triangulaire;
enfin dont les tarfes des quatre pattes antérieures
fonr compofés de cinq articles , Se les poftérieurs
de quatre. La plupart de ces infectes manquent
d'ailes , Se alors les étuis font réunis l'un a l'autre
par leur future.
Ces infectes font de la famille des Ténébrions ,
& ils ont les plus grands rapports avec les Pimé-
lies, les Hélops Se les Ténébrions. Les antennes
des Pimélics font parfaitement femblables à celles
des Blaps ; la feule différence qui fe trouve entre
ces deax genres d'infectes , c'eft que les antennules
des Pimilies font prefque filiformes, Se que celles
des Blaps ont leur dernier article un peu plus gros
que les autres , de figure triangulaire , un peu
comprimé Se comme rronqué à Ion extrémité. Ces
deux genres d'ailleurs ne nous patoiffent pas aflèz
diftincts , & nous croyons qu'ils devroient être réu-
nis ; la différence des antennules des Blaps avec
celle des Hélops eft plus fenfible ; celles de ces
derniers fe terminent par un article large , com-
primé, figuré en croilfant, & les antennes font
compofées d'articles prefque coniques. Les Téné-
brions fe diftinguent des Blaps , en ce que le 'troi-
£èœe article des antennes n'eft pas fi long que le
Hiftoire Naturelle, Irifeiïes. Tome IV.
B L A
jo;
troiuèmc article de celles des Blaps , & les autçn-
nulcs d'ailleurs font prefque filiformes.
Les antennes des Blaps font plus courtes que
la moitié d« corps : elles font filiformes, c'ctl-à-
tfirc , d'épaillèur égale dans toute leur longueur :
on y compte onze aiticles , dor.tlc premier eft court
& allez gros; le fécond très-court & prefque arrondi ;
le troifième long & prefque cylindrique ; les fui-
vans un peu coniques , Se les derniers globuleux ,
momliformes.
La tète eft diftinéte , avancée , plus étroite que
le corcclec. Les yeux font ovales , oblongs , pea
faillans. La bouche eft compofée d'une lèvre tu-
périeure, d'une lèvre inférieure, de deux mandibules ,
de deux mâchoires Se de quatre antcnnules.
La lèvre fupérieure eft allez grande , avancée ,
échaucrée Se ciliée à fa partie antérieure. Les man-
dibules font dures, allez épaillcs , arquées, garnies
de dentelures peu marquées. Les mâchoires font
bifides , Se les divifions inégales : l'extérieure
eft un peu plus grande que l'autre ; elle eft un
peu comprimée , Se garnie de poils ferrés ; l'inté-
rieure eft plus courte &: plus étroite que l'exté-
rieure : «lie eft un peu arquée , terminée par plu-
fieurs de»ts minces & pointues , & garnie de poils
ferrés. I a lèvre inférieure eft courte , plus étroite
Se moins avancée que la lèvre tupérieure ; elle eft
prefque mcmbrancife , échancrée ou prefque
rendue a fa partie antérieure.
Les antcnnules antérieures font un peu plus
longues Se plus épaiffes que les poftérieures : elles
font compofées de quatre articles , dont le premier
eft très-petit , & à peine fenfible ; le fécond eft
allez long & conique; le troiiième eft conique &
& un peu plus court que le lecond ; le qua-
trième eft comprimé , plus large que les autres ,
de figure prefque triangulaire , & paroît comme
coupé à Ion extrémité. Elles ont leur inlertion à
la partie extérieure des mâchoires.
Les antennules poftérieures font compofées de
trois articles, dont le premier eft le plus petit ;
le fécond arrondi , prefque conique , Se le rroi-
(ïème tronqué à fon extrémité : elles ont leut in-
fertion à la bafe latérale de la lèvre inférieure.
Le corcelet eft ordinairement convexe , terminé
latéralement par un léger rebord , arrondi par les
côtés, & coupé antérieurement Se poftérieurement ;
il eft toujours plus étroit que les éiytres.
Les élytres font dures , grandes , convexes , fou-
vent réunies enfemble à leur future , Se prefque
toujours terminées en pointe plus ou moins avan-
cée. Elles ont une ligne faillante fur les côtés ,
Se elles embraifent une partie de l'abdomen.
Les pattes font allez longues. La hanche eft
oetite. Les cuiffes font longues , peu renflées &
anguleufes. Les jambes font longues, prefque cy-
lindriques , terminées par deux pedtes épines. Les
tarfes des quatre pattes antérieures font compofés
de cinq pièces , dout la première eft un pe>:
$o6
B L A
longue que les autres ; les trois qui fuivent font
courtes & prefque triangulaires ; la dernière eft
plus longue que la première , & terminée par deux
crochets. Les taifes des pattes poftérieures n'ont
Îlue quatre articles , dont le premier & le dernier
ont a/Tcz longs , & les deux intermédiaires très-
courts.
Les Blaps n'ont en général point d'ailes, 8c ils
rie courent pas avec beaucoup de célérité. La plu-
part fe tiennent cachés pendant le jour fous des
pierres ou dans des trous ; ils en fortent la nuit
pour courir çà & là , & chercher leur nourriture :
B L A
on les trouve quelquefois dans des caves , dans
des endroits humides & inhabités. Ils répandent
une odeur très-fétide , beaucoup plus forte , mais
à-peu-près femblable à celle de la plupart des Ca-
rabes , ou à celle des Blattes des cuifines, ce qui
les avoit fait ranger parmi ces derniers infecles ,
par quelques naturalistes anciens.
On ne connoît point les larves des Blaps , il
eft probable qu'elles font cachées dans la terre ,
& qu'elles différent peu de celles des Téné-
bnons.
Suite de l'Introducîion à i'HiJfois Naturelle des InfiHt*.
i°7
B
A
B S.
B L A P S. F A b.
TENEBRIO. Lin. G e o f f. D e g.
CARACTÈRES GÉNÉRIQUES.
Antennes filiformes , moniliformes à leur extrémité , plus courtes
que la moitié du corps : troifième article long , prefque cylindrique ;
les fuirons coniques ; les derniers globuleux.
Bouche munie de lèvres, de mandibules, de mâchoires & de quatre
antennules.
Mâchoires bifides.
Antennules antérieures, compofées de quatre articles; le premier
très-petit; le fécond long; le dernier gros, aplati, prefque triangulaire
& tronqué. Antennults poftérieures , compofées de trois articles: le
premier petit, le fécond prefque conique, & le dernier tronqué.
Tarfes des quatre pattes antérieures, compofés de cinq articles : ar-
ticles fécond, troifième & quatrième très-courts. Tarfes poftérieurs
compofés de quatre articles : fécond & troifième très-courts.
ESPÈCES.
J. BtAfS lifte. •
Noir , lui fant \ corceht arrondi , légère-
ment convexe; élytres lijfes , prefque ob
tufes.
i. Blaps fillonc.
Noir ; élytres mucronées, chargées de neuf
lignes élevées.
3. Blaps mucroné.
Noir, peu luifant ; élytres lijfes , mucro-
nées ; corcelet prefque aplati.
4. Blaps pon&ué.
Noir ; corcelet anguleux postérieurement ;
élytres avec des flries formées par des points
enfoncés.
5. Blaps ftrié.
Noir ; corcelet anguleux poflérieurement'
élytres obtufes > flriées; flries prejque lijfes-
6. B l a ps crénelé.
D'un gris noirâtre ; élytres obtufes, flriées ;
flries crénelées.
Qq t
jo8
B L A
i. Blaps lille.
Blaps gigas. Fab.
Blaps nigra , thorace rotundato y elytris Uvibus
ebtufis. Fab Syft. entom. p. 154. n°. 1. — Spec.
inf. tom. 1. p. 311. 7Z°. 1.
Tenebrio entras apterus niger , thorace tquali ,
êoleoptris l&vibiis truncatis. Lin. Syft. nul. p. 676.
n". 14.
Sulz. Hijl. inf. 64. tab. 7. fig. $■
Cet infeéte n'eft peut-être qu'une variété du Blaps
mucroné : il cft bea\icoup plus grand , ayant feize
à dix-fept lignes de long; il a le corcelet plus
convexe , les élytres plus lifles & moins pointues.
Il eft entièrement noir & luifant. On voit un petit
rebord au corcelet , & une ligne élevée de chaque
côte des élytres.
On le trouve dans les caves , dans les endroits
fcumides Se inhabités des maifons, dans les champs,
fous des tas de pierres , Sec. en Efpagne , en Italie ,
fur la côte de Barbarie. Il eft commun en Provence
Se ea Languedoc.
a. Blaps Glloné.
Blaps fulcata. Fab.
Blaps coleoptris mucronatis fulcatis. Fab. Syft.
entom. p. 1J4. ri°. 1. — Spec.inf. tom. i.pag. 3x1.
«°. 1.
Tenebrio polychreftes apterus : elytris mucrona-
tis , finguùs ftriis novem elevatis. Forsk. Defcrip.
anim. 79. 10.
Il reikmblc au fuivant pour la forme Se les cou-
leurs , mais il eft prefque une fois plus grand. Les
élytres font réunies , mucronées Se marquées de
huit ou neuf filions élevés , lifles.
Il fe trouve dans les jardins Se dans les champs ,
en Egypte.
M. Fabricius rapporte que les femmes turques
mangent cet infecte cuit avec du beurre , dans
l'intention d'engraifler. On fe fert auilï de cet in-
fecte en Egypte & d.ms le Levant , contre les dou-
leurs d'oreilles Se la morfure des Scorpions.
3. Blaps mueroné.
Blaps mortifaga. Fab.
Blaps atra , coleoptris mucronatis Uvibus. F»b.
Syft. entom. p. 154. n°. 3. — Spec. inf. tom. 1.
/. 311. n°. 3.
Tenebrio Mortifagus apterus , thorace &quali ,
coleoptris Uvibus mucronatis Lin. Syft. nat. pag.
676. n" . Ij. — Faun. fuec. n". 811. <
Tenebrio atra , aptera , coleoptris Uvibus , pone
ecuminatis. Geoff. Inf. tom. 1. p. 346. n". 1.
Le Ténébrion lifle à prolongement. Geoff. ib.
Tenebrio acuminatus apterus , ater , coleoptris
pone acuminatis. Deg. Mém. tom. s- p- ;i. n". 1.
Ténébrion à étuis en pointe non ailé , noir ,
Jont les étuis finirent en pointe. Deg. ib.
Scarabiur major totus niger y abdominc longo
tlytris veluti caudatis. Raj. Inf. 50. 11.
B L A
Searabtus ex toto niger , minute nltens , fœtidus.
List. Scarab. angl. 388. 11.
Scarab.uts impennis tardipes. Petiv. Gaçopk.
tab. 14. fig. 7.
Blatta feetida tertia. Mouïf. Theat. inf. p. 1 3 <>.
fis- '•
Aldrov. Inf. ^.499.
Blatta fa tida. Charlet. Exercit. p. 48.
Blatta fœiida. Merret. Pin. p. 101.
Scarab&us terreflris & ftercorarius niger, fœti-
dus. Frisch. Inf. 13. tab. zj.
Blatta officinarum Dale. Pharm. p. 91.
Schaeff. Elem. inf. tab. 1x4. fis. 1. — Icon.
tab. 6. fig. 13.
Tenebrio mortifagus. ScOP. Entom. carn. n". ljl.
Tenebrio mortifagus. Schrank. Enum. inf. auft.
n°. 41 j.
Tenebrio mortifaga. Fo'JRC. Ent. par. p. ï$€.
n". 1.
Cet infecte varie un pen pour la grandeur; il
a depuis dix lignes jufqu'à un pouce de long. Il eft
entièrement noir & un peu luifant. Les antennes font
un peu plus longues que le corcelet : celui-ci eft
liiïc , prefque aplati , terminé de chaque côté par
un petit rebord ; il eft légèrement échancré anté-
rieurement, & ceupé droit poftérieuremcnt. L'écuifon
eft très-petit , à peine apparent , plus large que
long, & couvert de poils très-courts. Les élytres
font lifles , réunies par leur future, très-convexes,
terminées en arrière par un prolongement ; elles
ont de chaque côté une ligne longitudinale, élevée,
& elles embraûent une partie de l'abdomen. On
ne trouve point d'ailes au-detlous des élytres.
Cet infecte eft très puant. On le trouve dans
toute l'Europe , dans les champs , dans les jardins ,
dans les caves, les endroits humides , mal propres,
fous des tas de pierres Se autres lieux femblables.
4. Blaps pondue.
Blaps excavata. Fab.
Blr.ps thorace poftice angulato , elytris excavato ■
pur.iiams. Fab. Syft. entom. p. 154. n". 4. — Spec.
inf. tom. 1. p. 511. n°. 4.
Pïtiv. Ga^oph. tab. 91. fig. 14.
Aà. angl. ij\. %6i. 1;.
Il eft plus petit Se moins convexe que le pré-
cédent. Le corcelet eft noir , lilfe , bordé de chaque
côté, prefque iînué poftérieuremcnt , Se terminé
par deux angles aigus. Les élytres font noires , Se
elles ont des ftries formées par des points très-
enfoncés.
Il fe trouve fur la côte de Coromandel.
j. Blaps ftrié.
Blaps ftriata. Fab.
Blaps thorace poftice angulato , atra ; elytris
obtufts ftriatis. Fab. Spec. inf. tom. 1. p. 311,
""• *'
Il refTemble entièrement au précédent pour la
forme & là grandeur. La tête Se le corcelet foat
B L A
très-neîfs , Mes , & point du tout luifans. Le bord
poftérieur du corcelet forme une angle de chaque
cote. Les élyttes font réunies , très-noires , luilantes ,
& chargées de ftrics prcfque lifles.
On le trouve fureta côte de Coromandcl.
<• Blaps crénelé-.
Blaps crenata. Fab.
Blaps thoracc poflice angulato , grifeo-fufca ;
tlytris crenuto ftrialis obtufis. Fab. Spcc. irtf. tom. i.
F- Jll. «°. 6.
Il relfemblc au précédent , mais il eft une fois
plus périr. La tète & le corcelet font lifts , d'un
gris noirâtre , fans taches. Les élytres font ftriées ,
& les ftrics crénelées.
Il fe trouve fur la côte de Coromandcl.
BLATTE , Blatta. Genre d'infectes de l'Ordre
des Orthoptères.
Les Blattes font des infectes qui ont deux
ailes membraneufes , pliées longitudinalcmcnt &
cachées fous deux étuis prcfque coriaces ; deux
antennes longues, fétacées, compofées d'un grand
nombre d'articles ; la tête inclinée ; la bouche
munie de lèvres , de mandibules , de mâchoires
& d'antennules ; le corcelet large , plat , bordé ;
enfin dont les pattes ne font point propres a fau-
ter , &c dont les tarfes font compofés de cinq
articles , & quelquefois de quatre feulement aux
pattes poftérieures.
Ce genre a été*placé dans l'Ordre des Coléop-
tères par MM. Geoffroy, Scopoli , & dans celui
des Hémiptères par Linné , mais il a été féparé
de ces deux Ordres par le Baron de Geer &
M. Fabricius , qui ont réuni enfemble la Blatte ,
le Forficule 3c la nombreufe famille des Saute-
relles.
Les Blattes font très -faciles à reconneître , &
ne peuvent être confondues avec aucun autre genre
d'infectes. Les pattes qui ne font propres qu'a la
courfe Jes distinguent au premier coup d'oeil des
Sauterelles, des .Grillons , des Truxalcs , des Cri-
quet; , Se les antennes placées au-dellous des yeux,
la tête inclinée , le corcelet large £c bordé , leur
donnent une forme qui leur eft particulière.
I es antennes des Blattes font fétacées , c'eft-
à-dire , qu'elles reifemblcnt à un fil qui diminue
infenfibleraent d'épaiffeur & va le terminer en
pointe très-fine. Elles font affez longues & com-
pofées d'un nombre très - confidérable d'articles,
dont le premier eft très diftinét & beaucoup plus
gros que les autres. M. Geoffroy en a compré
jufqu'à quatre-vingt-quatorze dans celles de la
Blatte des cuifines , Blatta orientais. Ce nombre
d'anneaux rend les antennes très-fouples & très-
flexibles : l'infecte les porte en avant lorfqu'i!
marche ; il les agite fouvent , & paroît vouloir
tâter & reconnoître les objets qui fe trouvent
au-devaut de lui. Elles ont leur infertion au-def-
fous des yeux.
B L A
W$
La tête eft de grandeur médiocre , prefqu' en-
tièrement cachée fous le corcelet , 8c tellement
inclinée que la bouche touche picfqu'à la poi-
trine. Les yeux font à réfeau , oblongs , un peu
figurés en creiflant 6c placés un de chaque côté
de la tète , prclqu'au-defTus des antennes.
La bouche eft compofée d'une 1" vie fupérieure.,,
d'une lèvre inférieure , de deux mandibules , de
deux mâchoires , de deux galètes fie de quatre
aiuennulcs.
La lèvre fupérieure eft large , peu avancée ,
aplatie , prcfque membraneufe , arrondie ou pref-
qu'échancréc antérieurement. Les mandibules font
alfez larges , comprimées latéralement, très- dures
& armées de pluficurs dents folides , d bégaie
grandeur, très-pomtucs. Les mâchoires font alfez
dures , un peu comprimées latéralement , ciliée*
intérieurement & terminées en pointe longue ,
arquée , afTez forte. La lèvre inférieure eft à-pcti-
près de la largeur de la fupérieure : elle eft prcf-
que membraneufe , aplatie , échanctée à fa partie
antérieure. Les galètes font membraneufes , pla-
tes, peu larges Se de la longueur des mâchoires,
au dos dtfquclles elles font inférées. Les anten-
nules antérieures font filiformes , plus longues qu»
les poftérieures & compofé»s de cinq articles ,
dent les deux premiers font très-courts , le troifième
alfez long 5c cylindrique , le quatrième allez long
& prcfque conique , Se le dernier alfez long Se
pointu par les deux bouts : elles ont leur infer-
tion au dos des mâchoires , % côté des galites.
Les antennules poftérieures font filiformes & com-
pofées de trois articles , dont le premier eft à
peine plus court que les deux autres : elles ont
leur infertion à la bafe latérale de la lèvre infé-
rieure.
Le corcelet eft ordinairement plus large que
long; il eft peu convexe, prefqu'aplati ; il déborde
par les côtés, le corps de l'infecte, & il cache
prefqu'cntiérement la tête. Au-deffous de l'attache
des ailes & des élytres , depuis le corcelet juf-
qu'à l'abdomen , il y a un efpace que de Geer
nomme la poitrine : elle a, dit - il , peu d'épaif-
feur , & le trouve couverte en - demis par une
partie "des étuis & des ailes. On ne voit point
d'écuflon fur cette poitrine , & c'eft à elle que
fe trouvent unis les étuis , les ailes & les deux
dernières paires de pattes.
Le corps des Blattes eft , en général , d'une
figure alongée , rarement ovale & toujours un peu
aplatie. L'abdomen eft large , aplati en-deffus &
légèrement convexe en-delîbus. Il eft comrofe de
plufieurs anneaux & terminé par deux petites
appendices coniques , articulées , mobiles. L'ufage
de ces deux pièces n'eft pas connu ; le mâle &
la femelle en font également pourvus. Mais 1b
mâle en a deux autres un peu plus courtes Se
plus minces que celles - ci , frtuées entre deux
lames tranfverfale$ , qui fc trouvent a« bout du
3io
E L A
dernier anneau, & d'où fortent les parties qui conf-
tiiucnt Ion fexe.
tes pattes font allez longues. Les poftérieures
font plus longues que les intermédiaires , &
celles-ci le font un peu plus que les antérieures.
Les cuiffes font larges , aplaties Se attachées au
corps par une large & grande pièce nommée
hanche. Les jambes font longues , un peu apla-
ties , à-peu près d'égale épaiileur dans toute leur
longueur Se garnies de beaucoup de piquants. On
voit aulTi quelques piquants moins longs & moins
forts que ceux des jambes, à la partie poftérieure
des cuiffes. Les tarfes fout plus minces Se plus
déliés que les jambes : ils font compofés de
cinq articles , dont le premier cft aulli long que
les trois qui fuivent , pris enfcmble ; le dernier
eft long & terminé par deux petits crochets. Ce
qu'il y a de bien fîngulicr , c'eft que quelques
espèces n'ont que quatre articles aux tarfes des
pattes poftérieures , c'eft ce qui a fait placer ces
infectes , par M. Geoffroy , dans la divilion qu'il
a faite des infectes dont les quatre pattes anté-
rieures ont cinq articles & les poftérieures quatre
feulement. J'ai une femelle de la Blatte des cui-
Jînes qui a cinq articles à une des pattes pofté-
rieures Se quatre feulement à l'autre. Cette diffé-
rence eft d'autant plus remarquable qu'il n'y a
aucun infecte que je connoilîe où ces parties
varient comme dans ce genre. •
Les élytres, qui fervent à couvrir & à défen-
dre les ailes , font d'une coufiftance moyenne
entre l'écailleufe & la membraneufe , c'eft-à-dire ,
qu'elles font coriaces comme du parchemin fin
le mince. Elles font un peu en recouvrement ,
Se elles fe terminent en pointe arrondie ; elles
font alongées & garnies de nervures longitudi-
nales : on y en diftingue trois principales qui
partent de la bafe de l'élytre & qui donnent naif-
fance à plufieurs autres. Celle du milieu eft rele-
vée , &e va de la bafe à l'extrémité de l'élytre ,
prefque en ligne droite ou en ferpentant légè-
rement. L'intérieure eft creufée 6c courbée ; elle
va fe terminer vers le milieu du bord interne de
l'élytre , de forte qu'elle forme prefque une figure
ovale avec la nervure oppofée de l'autre, élyrre.
L'extérieure eft moins marquée que les deux dont
nous venons de parler , Se elle va fe terminer au
bord externe.
Les ailes , au nombre de deux , font priées lon-
gitudinalement en évantail , Se jamais tranfverfa-
lement comme le font celles des Coléoptères.
Leur longueur eft prefque toujours égale à celle
des élytres : elles font membraneufes , & garnies
B L A
de beaucoup de nervures tant longitudinales que
tranCvetfales : mais les principales fuivent une
direction longitudinale.
Les ailes & les élytres manquent à la femelle
de la Blatte des cui/ines ; on apperçoit feulement
un moignon d'élytres Se point d'ailes. La Blatte
de Peliver a les ailes plus courtes & plus petites
que les élyties , & celles-ci font plus larges que
dans les autres efpèces.
Les larves des Blattes ne diffèrent de l'infect*
parfait que par le défaut d'ailes. La nymphe n'en
diffère non plus que parce qu'on lui voit le com-
mencement des ailes Se des élytres qui ctoiffent
Se fe développent peu à peu. Celle-ci d'ailleurs
court avec la même agilité & fait ufage des
mêmes alimens que la larve & l'infecte parfait.
Les Blattes font fort agiles ; elles courent avec
beaucoup de viteffe Se font plus ordinairement
ufage de leurs pattes que de leurs ailes , quoique
quelques-unes volent très-bien. La plupart fuyent
la lumière & ne paroiffent que la nuit , ce qui
leur a fait donner , par les anciens naturaliftes , le
nom de lucifugA , infectes qui fuyent la clarté.
Quelques efpèces vivent dans les maifons où elles
font très- incommodes , mangeant & rongeant tout
ce qu'elles trouvent, mais principalement le pain,
la farine , le cuir , le fucre , le fromage Se diffé-
rentes provifïons. Elles fe cachent pendant le
jour dans les trous & les fentes des murs , der-
rière les tapifieries , dans les angles des armoires,
Sec. Elles fortent la nuit & fe répandent partout,
mais la clarré d'une lampe fuftit pour les écarter
Se les faire fuir.
Scopoli rapporte que la racine de Nymphéa
ou Nénuphar , cuite avec le lait , tue les Blattes
Se les Grillons , & que la vapeur du charbon de
pierre qu'on brûle les fait pareillement périr.
L'accouplement da ces infectes qui évitent la
clarté Se fe fauvent au moindre bruit , a été peu
obier vé ; on fait feulement que la femelle pond
un ou deux oeufs très-gros , prefque de la gran-
deur de la moitié de fon ventre , cylindrique ,
mais arrondi par les' deux bouts Se relevé d'un
côté en carène. Dès qu'elle eft éclofe , la larve
court , Se vit avec les infectes parfaits ; on et»
voit fouvent plufieurs enfcmble de grandeur dif-
férent* , fuivant leur âge. Frifch rapporte que la
femelle de la Blatte des cuifines ( Blatta orienta*
lis. ) garde pendant quelques jours , à l'orifice de
la partie qui caractérife fon fexe , l'œuf qu'elle
eft prête à poudre , Se qui cft d'une groffêur con-
fidérable. Il fe paffe , dit-il , plus d'une fetnaine
avant qu'elle le quitte entièrement.
0
Suite de Clntroduclim à CHiJlolrc Naturelle des Infcles.
JIL
BLATTE.
B L A T T A. Lin. G e o f f. F a b.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes longues , fétacées : articles courts , nombreux , pref-
que égaux, peu diftin&s : le premier beaucoup plus gros que les autres.
Bouche munie de mandibules , de mâchoires } de deux lèvres & de
quatre antennules filiformes.
Tête penchée, cachée fous la partie antérieure du corcelet.
Abdomen terminé, dans les deux fexes, par deux appendices mobiles,
coniques , articulées.
Pattes propres pour la courfe. Tarfes compofés de cinq articles, dont
le premier très-long; les trois fuivans très-courts, & le dernier alongé
& terminé par deux crochets.
Nota. Quelques efpèces n'ont que quatre articles aux tarfes pofté-
rieurs.
ESPÈCES.
I. Bl A TTE
géant.
Livide ; corcelet avec une grande tache
quarrée , noirâtre.
2. Blatte de Madère.
Noirâtre; corcelet & élytres livides , avec
des taches & des points noirâtres , irrégu-
liers.
5. Blatte cendrée.
D'un brun livide ; corcelet mélangé de
cendré Sf de noirâtre; élytres cendrées.
4. Blatte égyptienne.
Noire ; bord antérieur du corcelet blanc.
5. Blatte occidentale.
Corcelet noir , bordé de pâte , avec
deux points fauves à fa i/afe ; élytres oli-
vâtres.
6. Blatte furrnamoife.
Livide ; corcelet noir , avec le bord anté-
rieur d'un Jaune pâle ; pattes fauves.
Suite de l'Introduction à l'IIifloire Naturelle des InfeRet*.
BLATTES. ( Infectes).
7. BtATTB Kakkerlac.
Ferrugineufe; corcelet fauve , roufsâtre ,
avec deux grandes taches obfcures , & le
bord poflérieur pâle.
8. Blatte auftrale.
Ferrugineufe ; corcelet noir , avec une tache
annulaire , blanche; élytres avec une petite
raie blanche , à leur bafe.
9. Blatte bordée.
Noinître ; tête à bords du corcelet & des
élytres ferrugineux.
10. B L att e érythrocephale.
Noire ; tête & pattes fer rugineujès.
11. Blatte hottentote.
Noirâtre , fans taches ; tête & pattes
rouges.
11. Blatte indienne.
Grife ; tête noire ; corcelet n oir , avec le
bord antérieur blanc.
13. Blatte blanche.
D'un blanc verdâtre ; antennes jaunes.
14. Blatte ponduée.
Pâle ; corcelet & élytres parfemés de points
noirâtres; difque des élytres noir.
15. Blatte verte.
D'un vert pâle ; bords latéraux du cor-
celet & antennes jaunes ; ailes blanches.
\6. Blatte brefilienne.
Pâle , obfcure ; abdomen noir ; tarfes jau-
nâtres.
17. Blatte rayée.
Très-noire ; bords du corcelet Se des élytres
blancs; élytres avec deux raies longitudi-
nales , parallèles, blanches.
18. Blatte de Penfylvanie.
Noirâtre; corcelet blanchâtre fur fes bords,
& noirâtre au milieu ; bafe des élytres
blanche.
19. Blatte africaine.
Noire en deffbus , cendrée en de fus ; cor-
celet velu , avec les bords extérieurs jaunes.
20. Blatte de Periver.
Noire , prefque circulaire ; élytres avec
quatre taches d'un blanc jaune , fur chaque.
II. Blatte des cuifmes.
D'un brun ferrugineux ; élytres courtes ,
avec une ligne enfoncée.
11. Blatte à ceinture.
Jaunâtre en- de fus , noirâtre en-dejfbus;
bords du corcelet & des élytres blancs.
25. Blatte livide.
Noirâtre en-dejfus , d'un gris fauve , livide
en dejfous , ailes de la longueur du corps<
24. Blatte ronfle.
Roufe , alongée ; pattes d'un rouge bri-
queté ; ailes plus longues que le corps.
i;. Blatts.
Suite de l'Introduction à l'RiJloire Naturelle des Infectes.
— ■ '
3'î
Alongée , Sun gris cendré ; coretht &
élytres oarfim/s de pttits pointsnoirâties.
BLATTES. (Infectes)
5. Blatte grife. I 3 1. Bl att e fuligineufe.
Noirâtre ; tête rj bafe des élytres roufâtres.
32. Blatte corcelet- roux.
Corceht ferrugineux ; corps d'une couleur
de brigues , pâle.
3-3. Blatte tachetée.
Corcelet noir , bordé de blanc ; élytres j
pâles , avec des taches noires.
16. Blatte à bandelettes.
Ovale , très-noire ; élytres avec une raie
longitudinale , rouge.
2.7. Blatte varice.
Corcelet jaunâtre ; élytres tejlacées , noires
à leur extrémité.
28. Blatte laponne.
Noirâtre en dejfous , d'un jaune livide,
cendré endejfus, avec des points & taches
noirâtres.
le). Blatte pâle.
■ Toute d'un jaune pâle, fans tacites ; yeux
noirs.
30. Blatte germanique.
Livide ; corps jaunâtre; corcelet avec deux
raies noires , parallèles.
34. Blatti marginée.
Noire ; corcelet roux , bordé de blanc ;
élytres noires , avec le bord blanc.
35. Blatte alongée.
Alongée , livide ; corcelet avec deux points
& une tache en croijfant , noirs.
36. Blatte nitidule.
Corcelet ferrugineux , avec une tache noire;
élytres bleues, fans taches.
37. Blatte pigmée.
Ovale, d'un brun noirâtre; antennes courtes;
corcelet bordé de blanc tranfparent.
Hifloire Naturelle, lnjcfies. Tome ]V%
Rr
3.if
B L À
i. Blatte géant, ,
Biatta gigantea. Lin.
Blatta liviaa , thoracis clypeo macula quadrata
fufca. Lin. 5yjî. nat. p. 687. rc°. 1. — Muf.
Lad. Ulr. p. 106. n". I.
Biatta gigantea. Fab. S%/?. enttsm. pagu zyi.
f>°- I. — — .S/j^c. //z/ fOOT. I. pa£. 341. n°. 1.
Gronov. Zooph. 653. £4jJ. 16. fig. 3.
Ses a. Mu/! 3. tab. 77. _/%\ 1. z.
Drury. Illujl. tom. 1. pi. }6. j?£. i.
Cette Blatte clt très- grande : elle a près de
deux pouces de long. Tout fon corps eft d'une
couleur cendrée pâle ou livide. Les antennes
font féracées & de la longueur de la moitié du
corps. Le corcelet conlîdéré tranfverfalement ,
paroît avoir une figure ovale : il eft pâle avec
uae grande tache obfcure au milieu , qui touche
au bord poftérieur , mais non pas à celui des
côtés. Les élytres font livides , allez grandes ,
Jftriées & obtufes. ' L'abdomen eft pâle & terminé
d« chaque côté par une appendice conique , allez
trande. Les jambes font armées d'épines aflez
jrtes.
Elle fe trouve dans toute l'Amérique méridio-
nale. Elle nous vient rarement de Cayenne.
i. Blatte de Madère.
Blatta Maders.. Fab.1
Biatta f'fca , thorace elytrifque lividis fufco
variegatis. Fab. Spec. inf, tom. 1. pag. 341.
»?• t.
Elle reffemble à la précédente , mais elle n'eft
pas ii grande. La tête eft olivâtre & les antennes
ibfcures. Le corcelet eft livide , obfcur avec
quelques points noirâtres , irréguliers ' plus ou
moins marqués. Les .élytres font grifàtres , avec
deux lignes noirâtres , dont l'une droite & éle-
vée , defeend de la bafe jufques vers le milieu
de l'élytre ; L'autre arquée & creufée ,, va aboutir
▼ers le milieu du bord interne. Vers l'extrémité
de l'élytre on apperçoir les nervures plus élevées
Si formant des ftries régulières ; il y a auflî des
points irréguliers , obfcurs. Le corps eft d'une
couleur olivâtre , foncée. Les pattes font obfcures
$i épineufes.
Elle fe trouve à Madère, aux Antilles Se dans
fAmériquc méridionale.
3. Blatte cendrée.
Blatta cinerea. Nob.
■ . Biatta fufeo-livida y thoraee rlgro cinereoque
variegato ; clytris cinereis. Nob-
1 Les couleurs , & fur-tout la forme du corcelet ,
diftinguent cette efpèce des deux précédentes , aux-
quelles elle reffemble d'ailleurs un peu : elle a
environ un pouce de long. Les antennes font
obfcures Sz prcfque de la loi.gucur du corps.
Celui - ci eft livide , & un peu obfcur vers les
de- l'abdomen & fur la poitrine. La tête.
eft Stnr'e avec la bouche livide & une bande jau-
B L A
nâtre entre les deux antennes & une autre à la
partie poftéricure de la tête. Le corcelet eft plus
large a fa partie poftérieure qu'à fa partie anté-
rieure : il éft d'un gris cendré livide avec des
taches irrégulières , noires. Les élytres font d'un
gris nébuleux ; on y remarque les deux lignes
noires , l'une droite & lautre arquée , dont nous
avons parlé en décrivant la Blatte de Madère.
Les pattes font livides t; épineules.
J'ai trouvé cette efpèce en grande quantité
dans des cailles pleines de graines Se de plantes
envoyées à M. Tliouin de l'île de France. Ces
Blattes y étoient vivantes dans l'état de larve Je
d'infecte partait.
4. Blatte égyptienne.
Blatta Ag-^ptiaca. Lin.
Blatia atra thoracis margine antico albo. Lin.
Syjt. nat. pag. 687. n°. 1. — — Muf. Lud. Ulr.
p. 107.
Blatta &gyptiaca, Fab. Syft. entom. p. 171.
tt". 1. — — Spec inf. tom. 1. p. 341. n°. 3.
Gronov. Zooph. 6^y. tab. îf.fig. 1.
DRURV. llluft.tom. 1. tab. 56. fig. 3.
Elle eft de la grandeur de la Blatte des eut'
[mes. Tout fon corps. eft noir. Les antennes font
noires & de la longueur de la moitié du corps.
La tète eft noire & la bouche blanchâtre. Le
corcelet , confidéré tranfverfalement , paroît avoir
une figure ovale ; il eft noir , & fur le bord
antérieur , il y a une large bande blanche. Les
élytres font noires , avec un iîllon tranfverfal ,
oblique , blanc à la baie. & des ftries élevées
vers l'extrémité. Les ailes font pliées Iongitudina-
lement , noirâtres dans toute leur étendue , &
blanches à leur bafe. Les pattes font obfcures 8c
les jambes aimées d'épines alfez fortes.
Elle fe trouve en Egypte.
5. Blatte occidentale.
Blatta occidentalis. Fab.
Blatta thorace atro : margine omni pallldà
punilifque duobus bafios fulvis ; elytris oliva-
ceis. Fab. Mant. inf. tom. 1. pag. n ç. rc°. 4.
Elle eft plus grande que la précédente. Les
antennes font d'un noir de poix avec le premier
article ferrugineux. La têt£ eft noire , luifante ,
avec la bouche & une ligne entre les antennes ,
d'un rouge briqueté. Le corcelet eft noir , lui—
fant , avec tout le bord pâle & deux petits peints
linéaires , rouges , à la baie. Les élytres font oli-
vâtres & parfemées de très-petits points cendrés.
L'abdomen a des taches rouges au milieu & quel-
cjues-unes plus petites fur les bords. Les pattes
(ont d'un rouge de briques.
Elle fe trouve en Amérique.
6. Blatte fnrinamoife.
Blatta furina:nenj:s. L\v. .
B L A
Blatta li\'ida , tkoracis margine antico alSo.
Lin. Syjl. nat. p. fUy. n°. 3.
Blatta furinarr.enjïs . Fab. Syjl. entom. pag.
171. n°. 3. ■ . 1 Spec. inf. tom. 1. pag. 341.
n°. 4-
Blatta fufca , thorace atro nitido : margine
antico flavo , pedibus tcftaceis. Dec. Mém. tom.
3- P"g- f?9- . '• >4-.W- *
Blatte de Sufinpm brune , à corcelet noir ,
laiùnr , donr |< Sord antérieur eft jaune pâle ,
à partes fauve-. Dec. ii.
Sulz. Inf. tab. S. fig. 1.
Elle a c: y; .> . ne;ir lignes de long & quatre
lignes Se demie de larea. Les antennes font obi-
cures ; les yeux fen: jaunâtres & la tète eft noire.
Le corcelet cit d'un non très-luifant Se ion bord
antérieur eCt d'un jaune pile , ce qui forme à
cet endroit une eipèce de bande. Les élytres font
d'un brun obfcur , noirâtre , & bordées de brun
très-clair à leur partie antérieure & externe: elles
font un peu plus convexes que dans les autres
efpèccs , Se elles départent un peu l'abdomen. Elles
font un peu moins larges , à leur bafe , que le
corcelet. Les pattes font d'une couleur routlâtre ,
& les jambes font garnies d'épines brunes.
Elle fe trouve à Surinam.
7. Blatte Kakkerlac.
Blatta americana. Lin.
Blatta fer.-ugi,:ea , tkoracis clypeo pojlice exal-
bido. Lin. Syjl. nat. p. 6S7, n°. 4.
BLtta amtricana. Fab. Syjl. entom. pag. 2.7I.
»°. 4. — Spec. inf. tom. 1. p. 341. n°. 5.
Blatta fufco fLavefcens , elytris fitlco ovato
imprcjfis ; abdomine longioribus. Geotf. Inf tom.
1. p. 381. n°. 1.
La grande Blatte. Geoif. ii.
Blatta Kakkerlac faruginea , thoracis clypeo
jlavefcentc : maculis binis margineque pojlico fuf-
cis ; abdomine rufo j anttnnis lor.gijfiir.is. Dtc.
Mém. tom. 3. p. J3J. n°. î. pi. 44. fig. !>»"*,
^ ?• '
Blatte Kakkerlac roufle , à corcelet jaunâtre ,
avec deux taches & une bordure brunes , à ven-
tre roux & à antennes très-longues. Dec ib.
Blatta mo'.cr.dinaria ab infula Jamaica allata
major. Raj. Inf. 68.
MÉRIAN. Surin. I. tab. 1.
Blatta aurelianenfis . Fourc. Ent. par. p. 177.
b°. 1.
Cette Blatte, connue en Amérique fous le nom de
Kakkerlac ou Kakkerlaque , fe trouve depuis long-
tems en Europe, où elle a été apportée par les vaif-
feaux qui reviennent de ce pays là. Elles font
un peu plus grandes en Amérique qu'elles ne le
font en Europe. Un climat beaucoup plus chaud
& une nourriture beaucoup plus abondante font
fans doute plus favorables au développement Se
à l'accroillement de cet infecte ; leur couleur pa-
raît aulli s'être un peu altérée •. celles de fArné-
B L A
5«f
rique font d'une belle couleur de muitle . tan-
dis que celles de l'Europe font brunes, tes fCMM
kcrla.s ne font que trop connus dans tou:e -l'Aine^
nque méridionale par les dégâts qu'ils font dans
les maifon.s , dans les champs & fur-tout dans
les fucterics. Us rongent les étoiles de laine , de
coton , de chanvre ; ils détruifent la plupart des
meubles mal foignés ; ils gâtenr les provifions
de. bouche, & ils attaquent fur-tout le fuerc &
toute? les lubftanccs douces & focrées. Il eft tiés-
dirficile de fe garantir de cet infecte puant ,
incommode & nuifible.
Tout le corps de cet infecte eft d'une couleur
roulTe , ferrugineufe , plus ou moins claire. Les
antennes font de la longueur du corps. Le cor-
celet eft allés large , prefque ovale , coniîdéré
rranfverfalement , d'une couleur jaune d'ocre obf-
cur , avec deux taches au milieu plus obfcures.
Les élytres ont une ligne longitudinale élevée ,
placée vers le milieu , une autre arquée & enfon-
cée , qui va aboutir vers le milieu du bord in-
terne ; enfin une autre moins enfoncée , placée
vers le bord externe. Les pattes font ferrugi-
neufes & armées de piquants noirâtres.
Elle fe trouve en Europe & dans toute l'Amé-
rique méridionale.
8. Blatte auftrale.
Blatta aufiralafu. Fab.
Blatta ferruginea , thorace atro , annulo albo ;
elytris baji lineola aléa. Fab. Syjl. entom. pag.
171. n°. j. -t. m Spec. inf. tom. 1. pag. 341.
n°. 6.
Elle réflèmble pour la forme & la grandeur à
la Blatte Kakkerlac. La tête eft noire , avec le
bord poftérieur blanc. Le corcelet eft noir , lui-
fanr, avec un grand anneau blanc, au milieu. Les
élytres font ferrugineufes , ftriées & marquées
d'une ligne longitudinale blanche, placée au bord
extérieur , vers la bafe.
Elle a été prife fréquemment fur les vaiileaux
qui reveRoient de la mer pacifique Se des tenes
auftiûles.
9. Blatte bordée.
Blatta fufea. Thunb.
Blatta fuj'ca _, capite , tkoracis elytrorumque
marginibus ferrugineis. Nob.
Blatta fufca , immaculata , capite , antennis ,
pedibus _, tkoracis hemelytrorumque marginibus fer-
rugineis. Thunb. Ncv. fpec. inf dijf. 4. p. 77.
Elle efl de la grandeur de la Blatte KakkerL .
La tête eft ferrugineufe. Les antennes fon-r féta-
cécs , rouftes , de la longueur de la moitié du
corps. Le corcelet eft convexe , d'un brun noi-
râtre , avec tout le bord ferrugineux , quel-
ques petits poiats enfoncés. Les élytres font réti-
culées , un peu plus longues que l'abdomen ,
d'une couleur brune , noirâtre , avec tout le bord
.' extérieur ferrugineux. Les. ailes font obfcures ,
Rr i
Vi
B L A
avec le bord extérieur rouge. L'abdomen eft très-
noir & glabre en-deifous ; il clt noir en-dcflus ,
avec ie bord des anneaux & tout le tour jau-
nâtres. Les pattes font ferrugineufes.
La femelle eft aptère , ovale , plus large que
le mâle , noirâtre en-defTus , avec le bord du
corcelet & des anneaux de l'abdomen rougeâtre.
Les antennes , les pattes & la tête font touffes.
Elle fe trouve au cap de Bonne - Efpérance.
Elle eft commune dans les champs fous les
pierres.
10. Blatte érythrocéphale.
Blatta erythrocephala. Fab.
Blatta atra , capite pedibufque ferrugineis.
Fab. Spec. inf. tom. i. p. 34.x. «°. 7-
Son corps eft grand & tris-noir. Les antennes
& les yeux font noirs , Se la tête eft ferrugineufe.
Le corce et eft rond, très - noir Se fans taches.
Les élytres & l'abdomen font très-noirs. Les pattes
font ferrugineufes.
Elle fe trouve
Elle a été décrite, par M. Fabricius , dans le
Mufeum de M. Banks.
11. Blatte hottentote.
Blatta capenfis. Thunb.
Blatta fufca , immaculatà capite pedij irque
rubris. Thunb. Nov. Spec. inf. dijfert. 4. p .'7.
Blatta capenfis fufca , capite pedibufque rut . .
Fab. Mant. inf. tom. 1. p. nj. nc. <;.
Elle reifemble , pour la. forme & la grandeur ,
à la Blatte Kahkerlac ; la couleur de tout le corps ,
excepté de la tête Se des "pattes , Eft d'un brun
noirâtre , luifant. Les antennes font noires. La
tête eft rougeâtre. Le corcelet eft lilfe St. plus
étroit que les élytres. Les élytres font filkmées
& font plus longues que l'abdomen. Les pattes
font rougeâtres.
Elle fe trouve au cap de Bonne-Efpérance.
•11. Blatte indienne.
Blatta indica. Fab.
Blatta grifea , thorcee atro margine antico
albo. Fab. Syjl. entom. p. 171. n°. 6. — Spec.
inf. tom. 1. p. 34;. n°. 8.
La tête eft noire. La bouche & le bord des
yeux font Lianes. Le. corcelet eft très-noir , gla-
bre , luifant , avec le bord antérieur blanc. Les
élytres font ftriées , grifes ., avec une petite ligne
à la bafe , noire. L'abdomen eft brun &. les pattes
font grifàtres.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
1 3. Blatte blanche.
Blatta nivea. Lin.
Blatta -alba y antennis fiavis. Lin. Sjfl. nat.
p, 688. s". 5.
Blatta nivea. Fab. Syfl. entom. p. 171. n°. 7.
— Spec. inf. tom, I. p. 343. a". 9.
B L A
Blatta Uvida pallida , thoracis clypeo elytrif-
qae hyalinis albo - virefeentibus y antennis fiavis:
Dec. Mém. tom. j. pa'g. 540. n°. 8. pi. 44.
fig. 10.
Blatte blanche livide pâle , à corcelet & à
étuis tranfparens, d'un blanc un peu verdâtre , à
antennes jaunes. Dec ib.
E>RURY. Iiluft. tom. ï. tab. 36. fig. I.
Elle varie pour la grandeur ; elle a ordinaire-
ment depuis lîx jufqu'à huit lignes de long.
Tout le» corps eft d'une couleur jaune , livide.
Le corcelet & les élytres font blanchâtres , légè-
rement lavés de vert. Les antennes font jaunes
& un peu plus courtes que le corps. Les pattes
font un peu épineufes & de la couleur du def-
fous du corps.
Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam , aux
Antilles.
14. Blatte ponétuée.
Blatta irrorata. Fab.
Blatta pallida , thorace elytrifque fufco irro-
ratis , alis difeo nigro. Fab. Syfl. entom. pag.
171. n°. 8. •— Spec. inf. tom 1. pag. 343.
n". 10.
Blatta irrorata : pallida thorace elytrifque
fufco ir.oratis , alis bafi nigris. Thunb. Nuv.
fpec. inf dijf. 4. p. 76.
Elle eft allez grande & de couleur pâle. Le
front eft ferrugineux avec le bord poftérieur
brun. Le corcelet eft rond , entier , pâle , avec
une tache au milieu Se plusieurs points noirs
répandus fur toute fa ftirface. Les élytres font
griles , avec une ligne courte à la bafe & plu-
sieurs points très-petits , noirs. Les ailes font noi-
res , mais leur extrémité eft pâle.
Elle fc trouve à la nouvelle Hollande , au cap
de Bonne-Efpérance.
ij. Blatth verte.
Blatta viridis. Fab.
Blatta antennis thoracifque linea laterali flavis j
alis a/bis. Fab. Syfl. entom. pag. 171. n°. j.
— Spec. inf. tom. 1. p. 343. n°. 11.
Elle reifemble un peu à la Blatte blanche dont
elle u'eft peut-être qu'une variété. Elle eft toute
d'un vert pâle. Les antennes font jaunâtres & un
peu plus courtes que le corps. Les yeux font noits ,
& on apperçoit entr'eux un point fauve. Le cor-
celet eft vert, avec une ligne jaune de chaque
côté. Les ailes font blanches Se fans tache.
On trouve cette efpèce dans l'Amérique méri-
dionale. Elle nous vient de Cayenne.
16. Blatte breClicnne.
Blatta brafilienfis. Fab.
Ma: ta palliaa y abdominc nigro. Fab. Syfl.
entom. p. 171. n°. 10. — Spec. inj. tom. 1 . p.
343. n\ il.
Blatta abdomen nigrum obfcure fufca y abdo-
BLA
mine nigro , tarfis fiavis , alis longitudine tbdo-
minis. Dec. Mcm. tom. %. p. 538. n". 3.
Blatte à ventre noir brime cbfciuc , à ven-
tre noir S: à tatfcs jaunâtres , donc les ailes DC
font ['as plus longues que le corps. Dec. ib.
Cette Blatte doit beaucoup varier pour la gran-
deur puifque celle que De Geer a déciitc a un pouce
de longueur , tandis que celle que M. Fabvicius
décrit ', n'eft guères plus grande que la Blatte
laponne , qui n'a jamais plus de fix lignes de
long.
Sa couleur eft par-tout d'un brun obfcur ,
mêlé d'un peu de noir fur la tète & fur les pattes ;
mais le ventre eft tout noir en-demis comme en-
dellous. Les antennes font longues , déliées & un
peu obfcures. Le bord poftéricur du corcelct
s'étend en pointe ; & fes bords extérieurs , ainlï
que ceux des élytres font un peu plus clairs que
le refte. Les élytres & les ailes ne font pas tout-
à-faic aulli longues que le ventre : elles en laif-
fent une petite portion a découvert. Les jambes
ont une quantité d'épines brunes & les tarfes font
d'un jaune fauve.
Elle fe trouve à Surinam , an Brefil.
17. Blatte rayée.
Blatta lintata. Nos.
Blatta atra , thorace antice elytrifque lineis
duabus albis parallelis. Nob.
Elle a environ fept lignes de long. Elle eft toute
d'un beau noir luilam. Les antennes font de la
longueur du corps. Le corcelet eft noir avec une
large ligne blanche vers le bord antérieur Se les
deux latéraux. Les élytres font noires Si ont une
large ligne blanche , qui s'étend tout le long du
bord extérieur , depuis la bafe jufqu'à l'extrémité,
& une ligne longitudinale blanche , qui defeend
depuis la bafe jufs;u'au deux tiers de l'élytre &
forme 3 avec celle de l'autre élytte , deux lignes
parallèles. Les ailes font noires , de la longueur
des élytres , Se un peu plus longues que le corps.
Elle fe trouve ....
Cette Blatte eft confervée dans le cabinet de
M. Paris.
18. Blatte de Penfylvanie.
Blatta Penfylvanica. Dec
Blatta fufca , thoracis elypeo albido , medio
fufco ; elytris éaji albidis. Nos.
Blatta fufca , thoracis elypeo albido : medio
ttigro-fufco , elytris jiavo -fufiis antice aloidis.
Dec Mém. tom. 3. pag. s$j. n°. 1. pi. 44.
fig- 4-
Blatte de Penfylvanu , brune , à corcelet blan-
châtre , mais noirâtre au milieu , à étuis d'un
brun jaunâtre , mais blanchâtre à leur origine.
Dec. ib.
Elle a environ un pouce de long & lîx lignes
<Je large, les antennes font d'un brun obfcur Si
de la longueur de tout le corps. La tête Si. le
, BLA
3i7
corps f#nt bruns ; le ventre a une bordure pâle ,
& les pattes font d'un brun clair. La plaque du
corcelet , qui n'eft pas fart grande , eft d'un blanc
fa'e , avec une grande tache irrégulière , d'un
brun noirâtre , placée au milieu, les élytres &
les ailes dépallent on peu l'abdomen ; elles font
d'un brun jaunâtre , avec des nervures obfcures.
Mais les élytres font d'un blanc fale à leur bafe
Si au bord extérieur.
Elle fe trouve en Penfylvanie.
19. Blatte africaine.
Blatta africana. Lin.
Blatta cinerea , thoracis elypeo villofo. Lin.
Syfl. nat. p. 6S3. n°. 6. Muf Lud. Ulr.
p. 108. n° 3.
Elle refleinblc à la Blatte égyptienne , mais
elle eft un peu plus petite , plus arrondie , & elle
n'eft pas glabre comme elle. Les antennes font
prefque de la longueur du corps. Le corcelet eft
de couleur de cendres & tout couvert de poils
très-courts. Le bord extérieur eft d'un blanc jau ■
nâtre. Tout le corps eft noir & les pattes fout
épineufes.
Elle fe trouve en Afrique.
10. Blatte de Petiver.
Blatta petiveriana. Fab.
Blatta nigra , e.'ytris maculis quatuor fi ave feen-
tibus. Fab. Syfi. ent. p. zyi. n". il. — Spec.
inf. tom. 1. p. 343. n". 13.
Cajjida petiveriana nigra y elytris maculis qua-
tuor jiavcfcentivus. Lin. Syfl. nat. pag. J78,
n°. 18.
Blatta heteroclita. Pallas. Spicil. Zoo.'og. fafe.
9- 6g6. I. fig. f.
Cimizi ajfinis niger. Petiv. Ga^opk. tab. 71.
fig- '•
Sulz. Hijî. inf. t&b. 11. fig. A. B.
Seb. Muf. 4. cab. 9^. fig. nâ
Schroet. Abhandl. 1. tab. 1. fig. 7. 8.
Cette efpèce refTcmble , au premier regard , à
une Caflïde , mais elle a tous les caiacières des
Blattes. Elle eft de grandeur moyenne , plus large
Si. moins alcngée que les efpèces précédentes. Elle
eft prefque ronde , légèrement convexe , toute d'un
noir foncé , point du tout luifaut. Les antennes
font de la longueur de la moitié du corps. Elles
font prefque filiformes , & compofées d'un nombre
confidérable d'articles. Le corcelet , beaucoup plus
large que long, couvre entièrement la tête. On
apperçoit un petit écurlon triangulaire , tel
que celui des Coléoptères. Les élytres font en
recouvrement : la fupérieure a quatre grandes
taches d'un jaune blanchâtre , doue trois pla-
cées longitudiualcmcnt vers le bord extérieur ,
& Ja quatrième , un peu moins grande , eft
placée vers le bord interne. L'élytre inferifiiae
a les trois premières taches figurées de muiie ;
5i:
B L A
nuis , au lieu de la quatrième , on trouv» toute
la partie cachée par l'élytre fupérieurc d'un beau
îaune fauve. Je n'ai trouvé à pluficurs efpèces que
j'ai examinées que des ailes très-courtes, qui ne
peuvent fervir à l'infecte pour voler. L'abdomen
eft un peu plus court que les élytres ; il eft
plus large que long , Se terminé par deux appen-
dices latérales , très-courtes. Les jambes font armées
d'epmes comme dans toutes les efpèces.
Elle fe trouve aux Indes orientales.
ii. Blatte des cuifines.
Blatta oricntalis. Lin.
Blatta ferrugineo-fufca y elytris abbreviatis fulco
oblongo impreffo. Lin. Syfl. nat. p. 688. n°. 7.
— Faun.fucc. n°. 8 61.
Blatta orienralis ferrugln.eo-fu.fca immaculata ;
elytris fulco oblongo. Fab. Syfl. ent. v. zyz. n°.
11, — Spec. inf. tom. 1. p. 343. n°. 14.
Blatta ferrugineo-fufca ; elytris fulco ovato im-
précis ; abdomine brevioribus. Geofï . inf. tom.l.
p. 3S0. n'\ 1. pi. j.fig. j.
La Blatte des cuifines. Geofï. ib.
Blatta culinaris ferrugineo-fufca , alis maris ab-
domine brevioribus , fœmina apteia. Dec Mém.
tom. 3. p. 530. n°. 1. pi. 15. fig. I,i.
Blatte des cuifines d'un brun de marron rouf-
sâtre, dont le mâle feul a des ailes plus courtes
que le ventre. Dec ib.
Blatta oricntalis. Sc.ov.Entom.carn. n°. 313.
Blatta molendinaria. Moufp. Theat. inf. pag.
13 8- fig- 1 _& *•
Blatta prima feu mollis Moujfeti. Raj. Inf. pag.
68. n°. 1.
Scarab&us aher teftudinarius minor atque alatus.
Col. Ecphr. 1. 40. tab. 56.
Gry/li. Jonst. Inf. tab. i^.fig.A.
Blatta lucifuga feu molendinaria. Frisch. Ir.fi
f. p. 11. tab. 3.
Sulz. Inf. tab. 7. fig. 47. — Hift. inf. tab. 8.
fig. 1.
ScHAEFF. Icon. tab, 15$. fig. 6 , 7.
Blatta oricntalis. Scjirank. Enum. inf. aufl. nc.
4*7'
Blatta oricntalis. Fourc. Ent. pag. 177. n°. 1.
Elle a environ dix lignes de long & cinq de
large. Elle eft par-tout de couleur brune , plus ou
moins foncée. Les antennes font fétacées , & un
peu plus longues que le corps : elles font compofées
d'un nombre confidérable d'articles courts , peu dif-
tincls. M. Geoffroy en a compté juiqu'à quatre-
vingt-quatorze. La tête eft comme dans toutes les
autres efpèces , petite & prefqu'entiérement cachée
fous le corcelet. Les élytres font d'une couleur un
peu plus claire que le refte du corps : elles font
d'un tiers plus courtes que l'abdomen , dans les
mâles; mais les femelles n'ont ni ailes, ni élytres ;
on leur apperçoit feulement les moignons de celles-ci,
lorfqu 'elles font dans leur état parfait. Les pattes
poftéricures, & fur-ïout tes jambes, font beau-
B L A
coup plus longues que les antérieures , & elles font
très-épineufes. L'abdomen eft terminé par deux ap-
pendices , de plus d'une ligne de longueur , un peu
comprimées, compofées de pluficurs anneaux, &
terminées en pointe.
Ces Blattes fe fervent peu de leurs ailes , mais
elles courent avec beaucoup de célérité ; elles ha-
bitait les maifons , & fur-tout les cuifines Se les
boulangeries : elles fe cachent pendant le jour dans
les fentes des murs & des planchers , fous des
hardes , derrière des meubles, Sec. Elles fortent
pendant la unit de leur retraite & fe répandent
par-tout. Edes rongent Se dévorent toutes fortes
de provilion , mais principalement le pain , la
farine , & les fubftances douces Se fucrées. Elles
attaquent quelquefois les vieux foulieis Si les ha-
bits de laine J'ai dit plus haut que Scopoli rap-
porte que la fumée de charbon de pierre & la racine
de Nymphéa, cuite avec du lait , les fait périr «u
les éloigne.
Elle le trouve dans le Levant & prefque toute
l'Europe.
il. Blatte à ceinture.
Blatta cinBa. Fab.
Blatta f.avefcens thoracis elytrorumque margini-
bus albis. Fab. Mant. inf tom. I. p. uii. n°. 17.
Elle reuemble beaucoup à la précédente pour
la forme & la grandeur. Son corps eft jaunâtre en-
dcllus & noirâtre en-deflbus. Le corcelet eft arrondi
avec le bord antérieur & les deux latéraux blancs.
Les élytres ont leur bord également blanc , à leur
bafe. Les pattes font blanchâtres.
Elle varie ; elle a quelquefois les élytres plus
longues que le corps , & d'autres fois plus courtes
que lui.
Elle fe trouve en Amérique.
13. Blatte livide.
Blatta livida. Dec
Blatta fufca , corpore fubtus pedibufque fulvo-
grifeis , alis lor.gitudine abdominis. Dec Mém.
tom. ;. p. 538. n°. 4. pi. 44. fig. C
Blatte brune , à pattes & le defious du corps
d'un gris roufsâtre, à ailes de la longueur du corps.
Dec ib.
Elle a huit lignes de long , & quatre de large.
Sa figure eft ovale-alongée. Les antennes font dé-
liées & prefque de la longueur de tout le corps.
Le corcelet , dont le bord poftérieur fe termine en
pointe , eft de la même largeur que le devant
du corps. La couleur de cet infecte eft brune ,
un peu roufsâtre , fur le corcelet & les élytres ;
elle eft pâle ou d'un gris roufsâtre , fur la tête, le
delfous du corps & le; pattes ; mais celle du ventre
eft un peu plus obfcure , & les épines des jambes
font d'un brun foncé.
Elle fe trouve à Surinam,
B L A
14. Blatte roufTe.
Blatta rufa. Deg.
Blatta oblonga rufa , ptdibus teflaceis ; alis ab-
domine longioribus. Deg. Mém. tom. 3. p. J39.
«°. S- pi. 44- /fe. 7-
Blatte obloiiguc roufTe , à pattes fauves , dont
les ailes font plus longues que le corps. Dec. ib.
Cette Blatte n'eft pas difficile à diftinguer ; fa
figure cft oblongue, & de largeur prefqu'égale par-
tout. Elle cil longue de neufs: large de trois lignes ;
mais dans cette mefure font coniprifes les élytres
& les ailes , qui ont le double de la longueur de
l'abdomen. Le coreelet eft prcfquc arrondi , & de
même largeur que la bafe des élytres. Tout le
dclïus du corps cft roux , & le deflous cft noirâtre.
Les ailes font d'un roux très-clair , Se les pattes
font fauves. Les appendices de l'abdomen font
noires.
Elle fc trouve à Surinam.
zj. Blatte grife.
Blatta grifea. Dec
Blatta oblonga cinereo-grifea , punUis aliquot
fufeis minutijfîmis. Deg. Mém. tom. 3. p. 540. n°. 7.
J>1. 4-t-fig. 9-
Blatte oblongue d'un gris cendre , à quelques
petits points bruns. Dec. ib.
Elle a environ dix lignes de long & quatre de
large. Les antennes (ont d'un brun jaunâtre , & un
peu plus courtes que le corps. Le coreelet eft prefquc
arrondi, d'une couleur grife-cendrée , avec deux
points obfcurs , placés vers la partie poftérieure.
Les élytres font plus longues que l'abdomen 6; di-
minuent de largeur vers leur extrémité ; elles font
grifes Se patfemées de petits points bruns. Le ventre
a tout le long des côtés deox rangées de points
obfcurs.
Elle fe trouve à Surinam.
z6. Blatte à bandelettes.
Blatta piêla. Fab.
Blatta atra , elytris xitta fanguinea. Fab. Mant.
inf. tom. r. p. 116. n°. 18.
Drury. lli'ufl. inf tom. 3. lab. je. fig. 1.
Elle eft petite & de figure ovale. Les antennes
font noires. La tète eft brune & cachée fous le
coreelet. Le coreelet cft orbiculaire , avec le bord
antérieur jaunâtre. Les élytres font noires, avec
une Taie d'un rouge de fang , qui defeend depuis
leur bafe jufqu'a leur extrémité. Les pattes font
noires £: épineufes.
El'e fe trouve au Brefil.
17. Blatte variée.
Blatta variegata. Fab.
Blatta thorace ftavefcente , elytris teflaceis apice
nigris. Fab. Syfl. entom. p. Z73. n". 13. — Spec.
in), tom. 1. p. 344. 7i°. 1 ;.
Elle eft de la grandeur de la Blatte laponne.
Les antennes font noires. La tète eft noire , avec
la partie poftérieure jaune. Le coreelet eft jau-
B L A
315
nâtre. Les élytres & les ailes font d'un rouge de
briques , Se leur extrémité cft noire. La poitrine
eft très-noire. L'abdomen cft noir , avec le bord
S: quatre bandes jaunes , lcfqucllcs ne vont pas
atteindre le bord. Les pattes font très-noires, Se
les jimbes fauves.
Elle fe trouve dans la Nouvelle-Hollande.
18. Blatte laponne.
Blatta laponica. Lin.
Blatta flavefeens elytris nigro maculatis. LiN.
Syfl. nat~. p. 688. n°. 8. — Faun. fuec. /»',
863.
Blatta laponica. Fab. Syfl. entom. pag. 173.
n". 14. .i Spec. inf tom. 1. pag. 344.
n°. 16.
Blatta flavefeens , elytris ad angulum acutum
fl'iaris. Geoff. Inf. tom. |. p. 381. n°. 3.
La Blatte jaune. Geoff. ib.
Blatta nigro-fufca , thoracis margine elyerifque
dilate grifeis nigro maculatis. Deg. Mém. tom.
3. p. 533. n°. 1. pi. lf. fig. 8, 9 cV 10. ^
Blatte de Laponie d'un brun noirâtre , à cor-
eelet bordé de gris clair , Se à étuis du même
giis , tachetés de noir. Deg. ib.
Blatta fylveftris. Scop. Entom. carn. n". 314.
Sulz. Hifl. inf. tab. 8. fig. 3.
SchaEF. Elem. inf. tab. 16. fig. 1. — Icon.
inf tab. 88. fig. 1,3.
Blatta laponica. Schrank. Enum. inf. aufl.
n". 4j8.
Blatta laponica. Foi'RC En:, par. pag. 178.
n". ,.
Elle a environ cinq lignes de long & deux
de lar^e. Le corps eft noir & luifant. Les anten-
nes font noires & de la longueur du corps. Le
coreelet eft noir , avec les bords d'un jaune gri-
fâtre , un peu livide : il eft rarement entièrement
d'un jaune grifàtrc. les élytres font d'un gris
brun , plus ou moins foncé , avec quelques points
ou taches noires. On y apperçoit au milieu une
ftrie longitudinale , élevée , de laquelle partent ,
de chaque côté , plufieurs ftries élevées , obli-
ques , repréfentant , en quelque forte , comme le
remarque M. Geoffroy, les barbes d'une plume.
Les ailes font noirâtres & de la longueur des
élytrer. L'abdomen eft plus court que les ailes Sx.
les élytres , & il y a quelquefois une très-légère
bordure jaunâtre. Les pattes font brunes, un peu
livides.
File fe trouve en Europe, dans les bois.
Linné remarque que cet infecte fe trouve dans
les cabanes des Lapons , en fi grand nombre ,
qu'il dévore fouvent , dans un feul jour , les poif-
fons que ce peuple fait fécher pour lui fervir de
nourriture. M. Geoffroy dit aulli qu'il fe trouve
à Paris, dans les boulangeries, où il mange tiès-
bien la farine.
19. Blatte pnle.
Biatta pallida. Noi.
20
B L A
Blatta paLidc-lutea immaculata , oculis nigris.
Nos.
I! ne faut pas confondre cette Blatte avec la
précédente j quoiqu'elle lui rellcmble un peu pour
la forme Se la grandeur. Celle-ci eft un peu
moins alongée. Tout le corps cft d'une couleur
jaune , pâle , fans aucune tache ; les yeux feuls
font noirs ; les aiitcnncs font un peu plus longues
que le corps.
Elle fe trouve très-communément dans les bois
aux environs de Pa.is & dans les provinces méri-
dionales de la France. Elle court avec la plus
grande célérité.
30. Blatte germanique.
Blatta germanica. Lin.
Blatta livida , cotpore flavefeente thorace Une' s
duabus nigris paralUlis. Lin. Syft. nat. p. 688.
n". 9
Blatta germanica. Fab. Syjl. ent. pag. 173.
n\ i). Spec. inf. tom. 1. pag. 344.
n°. 17.
Elle cft de la grandeur de la Blatte laponne.
Son corps eft jaunâtre ; le corcelet & les élytres
font d'un jaune livide. On voit fur le corcelet
deux lignes longitudinales, larges, noires & paral-
lèles ; ce qui la diftingue de la précédente , dont
le corcelet eft toujours fans taches.
Elle fc trouve en Allemagne.
31. Blatte fuligineufe.
Blatta deufla. Thune.
Blatta fafca , capite elytrommque baft rufis.
Non.
Blatta fitfca , immaculata , capitis hemtlytro-
ramque bafibus rufis. Thunb. Nov. fpec. inf.
dif 4- F- 77-
Elle eft un peu plus grande que la Blatte ger-
manique. La tète fil les mandibules font rouges ,
avec la lèvre fupéricurc très-noire. Les antennes
font noirâtres & un peu plus courtes que le corps.
Le corcelet eft noir & allez plat. Les élytres font
roufsâtres à leur bafe & à leur bord extérieur ,
vers la bafe; elles font enfuite noirâtres, comme
brûlées ; elles font réticulées & un peu plus lon-
gues que le corpî. L'abdomen eft noir , glabre ,
avec le bord des anneaux légèrement roufsâcre.
Les pattes font noires & garnies de poils & d'épi-
ées roufsâtres.
Elle fe trouve au cap ce Bonnc-Efpérance.
31. Blatte corcelet roux.
Blatta ruficollis. Fab.
Blatta thorace ferruginco , corpore palliée tefla-
çeo. Fab. Mant. inf. tom. 1. p. urt. n°. 11.
Elle relfemble , pour la forme Si la grandeur, à
la Blatte germanique. Tout le corps eft d'un
rouge de briques pile. Les yeux font noirs. Le
corcelet eft glabçe , Lille , ferrugineux, , fans
taches.
B L A
Elle fc trouve aux Indes orientales.
33. Blatte tachetée.
Blatta maculata. Fab.
Blatta thorace nigro , margine albido ; elytris
pallidis nigro maculatis. Fab. Spec. inf. apper.d.
pag. foi. — — Mant. inf. tom. 1. pag. 116.
nf. 13.
Blatta maculata. Naturf. 15 , 89. tab. 3. fig.
Cet infecte n'eft peut-être qu'une variété de la
Blatte laponne. Elle eft un peu plus grande ; le
corcelet eft noir & bordé de blanc , fie les élytres
font pâles avec des taches noires.
Elle fc trouve en Allemagne.
34. Blatte marginée.
Blatta marginata. Fab.
Blatta n'igra , thorace rufo albo marginato ;
elytris nigris , limbo dlbo. Fab. Spec. inf. append.
pag. 501. — — Mant. inf. tom. 1. pig. 116,
n°. 1 4.
Blatta marginata. Naturf. ij , 88. tab. 3.
fis- 1É-
Elle eft de la grandeur de la Blatte germa-
nique. Tout le corps eft noir en-deflous. Le cor-
celet eft roux & bordé de blanc. Les élytres font
noires avec le bord blanc.
Elle fe trouve en Italie.
35. Blatte alongée.
Blatta oblongata. Lin.
Blatta oblonga , livida , thorace punBis duo-
bus lunulaque nigris. Lin. Syft. nat. pag. 689.
n°. 10.
Blatta oblongata. Fab. Spec. inf tom. 1.
p. j4j. n". 18.
Blatta oblonga flavo - teftacca , thorace fafa.i
punclifquc duobus lunulaque nigris. Dec Mcm.
tom. 3. p. 541. n°. 9. pi. 44. fig. II..
Blatte alongée , d'un jaune fauve , à raie , Se
deux points noirs fur le corcelet , & à antennes
noires , très-velues. Dec ib.
Elle eft étroite & alongée ; elle a cinq lignes;
de long Si un peu moins de deux lignes de large.
Les antennes font noires , avec l'extrémité jaune,
très- velues & de la longueur de la moitié du corps ;
elles paroiftent en malfe , mais cette groflèur ,
félon De Gcer , n'eft produite que par un grand
nombre de poils noirs , arrangés en brorfe ou en
bouquet autour de l'antenne , à quelque diftanec
de fon extrémité , qui eft liiîe ou fans poils. La
couleur de cet infecte eft d'un jaune d'ocre, un
peu fauve, fur le corcelet, le corps Se les pattes,
ta tète eft noire , avec des yeux jaunes. On voit
fur le corcelet deux points noirs , placés à côté
l'un de l'autre , Si par derrière , tout près du
bord pofté rieur , une raie un peu courbée , éga-
lement noire. Dans quelques individus ces deux
points noirs font un peu plus grauds Si comme
joints
B O M
joints enfcmble. A la partie inférieure des quatre
cuises poftérieures , on voit une tache noire. Les
appendices de l'abdomen font gtandes , larges &
d'un brun obfcux.
Elle fe trouve à Surinam.
3 S. Blatte nitidule.
Blatta nitidula. Fab.
Blatta thorace ferrugineo } elytris cyaneis. Fab.
Spec. inf. corn. i. p. 34c n°. 19.
Elle eft petite Se luifante ; les antennes font
noires depuis la bafe jufqu'au milieu , Se enfuite
blanches jufques vers leur extrémité. La tète eft
très-noire, avec une baude blanche à la bouche.
Le corcelet eft luifant , ferrugineux , avec une
tache noire à la bafe. Les élytres font bleues Se
fans taches. L'abdomen eft obfcur, Se les pattes
pâles.
Elle fe trouve à Surinam.
37. Blatte pygmée.
Blatta minutiffima. Dïo.
Blatta ovata nigro-fufca y antennis breviori-
bus , thoracis laceribus albis kyalinis. Dec
Mém. tom. 3. pag. £41. n". 10. pi. 44. fig. 13
& 14.
Blatte très-petite ovale d'un brun noirâtre , à
courtes antennes , Se dont les bords du corcelet
font blancs 8c tranfparens. Deo. ib.
Cette Blatte eft très - petite ; elle n'a guères
cjue deux lignes de long & une ligne de large.
Elle eft ovale Se d'une couleur brune , luifante.
Les antennes font noirâtres, filiformes , compofées
de plulîeurs articles grenus , légèrement velus. La
plaque du corcelet .eft circulaire , & fes bords
latéraux font blancs & tranfparens. Les élytres
font allez dures & les ailes font p.'iées , & d'une
couleur brune claire. Les pattes font brunes &
épineufes.
Elle fe trouve à Cayenne , à Surinam.
BOMBILLE , BoitBYLius. Genre d'infectes 3e
l'Ordre des Diptères.
Les Bombilles font des infectes qui ont deux
ailes nues , veinées ; deux balanciers ; deax an-
tennes courtes , filiformes ; le corps ordinairement
très-velu , allez court ; enfin les pattes longues
& très-minces.
Ce genre a été confondu avec celui de l'Afile par
M. Geoffroy , qui n'en a décrit qu'une (èule efpèce ;
mais il a été réparé" par tous les autres auteurs ,
& donné fous le nom de Bombille , Bombylius.
Ces infectes ont beaucoup de rapports avec les
Ailles & avec les Empis ; mais indépendamment
des caractères diftinclifs qu'offrent les antennes ,
la trompe & les pattes , les Bombilles ont un air
qui leur eft propre , Se qui les fait aifément recon-
noître. Leur corps eft couvert de poils longs , fins
& très-ferrés, qui le font paroître bien plus gros
qu'il ne I'eft effectivement. Leur bouche eft pourvue
Wjloire Naturelte , InfeBes. Tome IV,
B O M
321
d'une trompe mince , déliée , très-longue , portée
droite en avant, & telle qu'on ne la voit dans
aucun autre infecte; & les pattes font longues,
déliées , comme celles des Coufins & des Tipules.
Les antennes des Bombilles rclfcmblent beaucoup
à celles des Afiles 5 mais fi on y fait attention ,
on y trouvera des différences remarquables. Celles
des Bombilles , à-peu-pres de la longueur de la tête ,
font compofées de trois articles , dont le premier
eft gros, allez long, ou prefque cylindrique ; le
fécond eft court & prefque globuleux , & le troi-
lîème , auffi long , & même un peu plus long
que le premier , eft un peu plus mince & va en
diminuant d'épaiffeur jufqu'à Ion extrémité. Il n'eft
point en maue , ni terminé par uu filet long &
fétacé , comme dans la plupart des Afiles.
La tête eft courte, large, à-peu-près femblable
à celle des Taons & des Mouches : elle a deux
grands yeux à réfeau , très-rapprochés l'un de l'autre
a fa partie fupérieure. Les trois petits yeux liffes-
font placés à l'angle poftérieur des grands yeux à
réfeau.
La trompe , dans la plus grande partie de ces
infectes , eft prefque de la longueur de leur corps.
L'infecte la porte droite en avant, & elle paroît
comme un filet mince, délié & pointu : elle eft im-
plantée dans une cavité qui fe trouve au-devant
de la tête , un peu au-delfous des antennes. Elle
eft compofée de cinq pièces, qu'on peut féparer
facilement lorfque l'infecte eft vivant ou fuffifam-
ment ramolli à la vapeur de l'eau. On y voit deux
pièces affez grandes, dont l'une fert de gaîne, &
l'autre contient trois filets très-déliés. La plus grande
Se la plus longue eft celle qui le trouve en-ckllous,
c'eft la feule qui paroît lorfque l'infecte ne faïc
pas ufage de fa trompe ; elle eft creufée en gout-
tière tout le long de fa partie fupéricute , & elle
eft bifide ou divifée en deux à fon extrémité , ce
qui diftingue ce genre de ceux de l'Empis & de
l'Afile , dont la pièce inférieure eft entière. L'autre
pièce , placée fur celle-ci, eft beaucoup plus courte j
elle eft mince , aplatie , déliée , & terminée en
pointe très-fine ; elle fait l'office de lèvre , & fert
à contenir les foies dans la gouttière ou cannelure
de la pièce inférieure. Les foies qui forment, à
proprement parler , le fuçoir , font au nombre de
trois; ce font des filets très- minces & très fins,
d'inégale longueur ; les deux latéraux font un peu
plus courts que la pièce fupérieure ; celui du milieu
eft ordinairement un peu plus long qu'elle, mais il
eft toujours plus court que la pièce inférieure.
De chaque côté de la bafe de la trompe , o»
remarque deux petites antcnnulcs très-velues , très-
courtes , Se compofées de trois articles peu diftincts.
Le corps eft en général large, raccourci ,& cou-
vert , dans prefque toutes les efpèces , de poils
très-longs , très-fins Se très-ferrés.
Les ailes dépaffent le corps ; elles font affez lon-
gues , étroites & ckarg-ées de nervures allez fines,
* a S f
$22
BOM
Lorfqu'il eft en repos , l'infe&e les tient étendues
& un peu éloignées du corps.
Les balanciers font deux petits filets très-minces ,
& terminés par un petit bouton, placés à une petite
diftance de la baie inférieure & poftérieure de
l'aile , & cachés parmi les poils , dont le corps
de l'infeâ:e eft couvert.
Les pattes font longues , minces & déliées , fou-
vent garnies de poils longs & roides. Les tarfcs
font compofés de cinq articles cylindriques , dont
le premier efl: très-long ; le troifième eft plus court
que le fécond, & le quatrième eft le plus court
de tous; le dernier , un peu plus long que celui-ci ,
eft terminé par deux petits crochets , au-deilbus
defquels il y a deux petites pelottes qui fervent à
l'infecte à fe cramponner fur les corps les plus
Mes & les plus polis.
Les larves des Bombil'es ont échappé jufqu'à
préfent à la recherche des entomologiltes. Nous
ne connoiflons point encore leur forme & leur ma-
nière de vivre.
Les Bombilles font très-vifs & très-agiles : ils
prennent prefque toujours leur nourriture en volant
& fans fe poler. On les voit planer & introduire
dans les fleurs leur longue trompe , afin d'en retirer
les fucs mielleux qui y font contenus, & dont ils
font leur unique nourriture. Ils pafTent fucceffive-
BOM
ment & avec la plus grande rapidité d'une fieuf
à l'autre fans s'y arrêter , faifant entendre par le
moyen de leurs ailes , un bruit pareil à celui des
Abeilles-Bourdons & de la plupart des Diptères.
C'eft fans doute ce bourdonnement qui leur a fait
donner , par les entomologiftes anciens , le nom
de Bombylius.
Nous avons divifé ce genre en deux familles.
La première comprend toutes les efpèces dont le
corps eft plus ou moins couvert de poils longs Se
très-fins. Nous avons placé dans la féconde les
efpèces dont le corps eft fimplement recouvert d'un
duvet court & ferré. La forme du corps de ces
dernières paroît , au premier coup-d'œil , différer
un peu de celle des aurres Bombilles , & les rap-
procher au contraire des Taons : mais avec un peu
d'attention , on verra que la feule différence qui
fe trouve entr'eux , c'eft que les uns font très-
velus , & que les autres ont le corps prefque liffe.
D'ailleurs, la rrompe a la même forme, la même
direction , & le même nombre de pièces ; les an-
tennules font les mêmes; les antennes ne diffèrent
pas ; enfin , leur manière de vivre eft tout à fait
femblable : tous fe nourriflent du fuc mielleux con-
tenu dans les fleurs; aucun n'attaque les animaux
pour les piquer & leur fucer le fang , comme le
pratiquent les Taons.
Suite de F Introduction à PHijzolrt Naturelle des Jnfeclet.
3*J
B O M B I L L E.
B0MBYL1US. L i ». F J b.
A S I L U S. Geo ff.
CARACTERES GÉNÉRIQUES.
Antennes de la longueur de la tête , compofées de trois articles ,
dont le premier eft prefque cylindrique , le fécond globuleux , 6c le
troifième alongé ôc terminé en pointe.
Trompe longue, mince , déliée, portée droite en avant , compofée
de cinq pièces, dont l'inférieure eft bifide.
Deux antennules courtes, compofées de trois articles, 6c inférées
à la bafe latérale de la trompe.
Pattes minces 6c déliées.
Corps fouvent très-velu.
ESPÈCES.
PREMIERE FAMILLE
Corps velu.
i. Bombille Bichon.
Corps couvert de poils fins, gris- fauves ;
ailes moitié noires , moitié tranfparentes ,
finuées.
2. Bombille mi- parti.
Corps couvert de poils cendrés ; ailes moi
tié noires, moitié tranfparentis , égales.
3. Bombille pon&ué.
Corps couvert de poils roufsâtres ; ailes
avec des taches & des points noirs.
4. Bombille moucheté.
Corps cendré, noir postérieurement ; ailes
tachetées de noir.
5. Bombille immaculé.
Corps couvert de poils roufsâtres; ailes
tranfparentes , fans taches.
Sfj
3*4
Suite de l'Introduction à l'Hijioirt Naturelle des Infectes:
umwuai'u !LULmtuj».i'.gg. un— lai" '"" '
B O M B I L L E S. ( Infères ).
6. Bombille cul- blanc
Ccrps roux- cendré ; extrémité de l abdo-
men blanchâtre ; ailes obfcures à leur bafe.
7. Bombille dorfaL
Roux cendré ; abdomen brun, avec une
petite croix & deux taches blanches.
S. Bombille roufsâtre.
Corps entièrement couvert de poils roux ;
ailes avec une tache roufe à leur bafe , bordée
ii brun.
9. Bombille nain. .
Corps couvert de poils jaunâtres ; trompe
v pattes noires ; ailes obfcures à leur bafe.
10. Bombille cuivreux,
Noir , peu velu ; lobe antérieur du cor-
celet fauve ; abdomen cuivreux , avec une
rangée de points fauves.
11. Bombille noir.
Très noir , peu velu ; abdomen avec trois
rangées de points blancs; ailes noirâtres à
leur bafe.
12. Bombille cacheté.
Noir ; partie antérieure ducorcelet & partie
poftérieure de l'abdomen blanches ; ailes noires
à leur bafe.
13. Bombille obfcur.
Noir, fans taches ; ailes obfcures , noires
à leur bafe.
14. Bombille courte-trompe.
Noir & couvert de poils roufsâtres ; tête
obfcure ; trompe plus courte que le corcelet.
15. Bombille maure.
Noir & couvert de poils obfcurs ; antennes
poileuj'es ; trompe de la longueur de la tite.
16. Bombille agile.
Corps couvert de poils gris ; ailes blanches ,
tranjparentcs , de la longueur de l'abdomen^
17. Bombille gris.
Corps couvert de poils gris ; corcelet avec
deux lignes blanches ; ailes tranfparentes ,
avec deux points & la bafe noirâtres.
18. Bo m b il l e verdâtre.
Corps couvert de poils verdâtres ; trompe
courte ; ailes tranfparentes , fans taches.
i<>. B om bi l le cendré.
Corps couvert de poils cendrés ; ailes obf-
cures ; trompe à peine de la longueur du
corcelet.
2.0. Bombille morio.
Noir , entièrement couvert de poils obf
cars; ailes moitié noires, moitié tranfparentes.
21. Bombille boiTu.
Corps couvert d'un duvet cotonneux , gris ,
argenté ; corcelet élevé; ailes tranfparentes.
il. Bombille pygmée.
Corcelet noirâtre, blanc à fa partie anté-
rieure & poflérieure ; ailes moitié noires , moi-
tié tranfparentes, avec quelques points noirs.
23. Bombille verficolor.
Corps couvert de poils cendrés; tête &
pattes noires ; ailes blanches , tranfparentes.
Suite de t Introduction à tHifto'ire Naturelle des Infectes'.
325
B O M B I L L E S. ( Infères ).
DEUXIEME FAMILLE.
Corps pubefcent.
14. Bombile tabaniforme.
Brun , couvert dun léger duvet roufsâtre ;
abdomen avec une large raie grife , peu mar-
quée ; trompe de la longueur du corcekt.
xy Bombille trompette.
Noirâtre ; abdomen avec le bord des an-
neaux cendré; trompe minet, déliée, de la
longueur du corps.
26. Bombille mauritanique.
Noir , couvert d'un léger duvet ferrugi-
neux ; abdomen avec une tache noire fur le
fécond anneau; trompe de la longueur du corps.
17. Bombille barbu.
Brun ; abdomen roux à fa bafe, avec deux
taches noires, & une bande blanche inter-
rompue ; trompe de la longueur du corcekt.
mrm se*
326 B O M
PREMIÈRE FAMILLE.
Corps velu.
i. Bombille Bichon.
Bomsylius major. Lin.
Bombyiius alis dimidiato nigris. Lin. Syfi. nat.
p. 1009. n°. 1. — Faun. fu.ec. n°. 1918.
Bombyiius major alis dimidiato nigris finuatis.
Fab. Syfi. entom. p. 801. n°. 1. —Spec. inj. tom. 1.
p. 471. /z°. 1.
Afilus lanigerus , alarum bafifufca. Geoff. Inf.
tom. 1. p. 466. /i°. 1.
Le Bichon. Geoff. ib.
Bombyiius vaviegatus niger , vi/lis grifeis , alis
dimidiato-fufcis éy hyalmis. Dec. Mém. tom. 6. p.
168. n°. 1. pi. 15. fig. 10.
Bombille à ailes panachées noir , à poils gris ,
donc les ailes font moitié brunes & moitié dia-
phanes. Dt.g. ib.
Mufca bombyliformis dcnfe pilofa nigra y abdo-
mine obtufo ad lacera rufo. Raj. Inf. p. 173.
Mouff. Theat. inf. p. 65. fig. 5.
Reaum. Mém. inf. tom. 4. pi. i. fig. Il ,12,1}.
ScHArFF. Icon. inf. tab. 7?. fig. 5.
Bombyiius major. Schrank. Enum. inf aufi.
»°. 1001.
Afilus lanigerus. Fourc. Ent. par. />. 4y8. n°. 1.
Il a de ciaq à fix lignes de long. Son corps
eft court , large , noir , Se couvert de poils d'un
gris roufsatte , longs , fins & ferrés. Les antennes
lout noires, & un peu plus longues que la tête.
La trompe eft noire , prefcjuc de La longueur
du corps , & un peu recourbée à fon extrémité.
Les ailes font longues & aviez étroites : elles font
moitié noires & moitié tranfparentes : le noir fe
trouve à la partie extérieure : il ne s'étend pas juf-
qu'à l'extrémité de l'aile , & il paroît un peu onde.
Les nervures de toute l'aile font noires. Les ba-
lanciers font petits , noirâtres , & cachés parmi les
poils. Les pattes font longues , minces , déliées ,
d'une couleur cendrée , & chargées d'épines longues
très-fines & noires. Les tarfes font noirs.
Cet infecte fe trouve aflez communément dans
toute l'Europe.
2. Bombills mi-parti.
BombYlivs Aqualis. Fab.
Bombyiius alis dimidiato nigris iqualibus. Fab.
Spec, inf. tom. î. p. 475. n°. 1.
Il rcfTemble un peu au précédent , mais il eft
une fois plus petit. Tout fon corps eft couvert
de poils cendrés. Les ailes font tranfparentes , &
ont une large raie noire , droite , égale , & non
pas ondée comme dans le Bichon , qui part de la
bafe & defeend tout le long du bord extérieur.
On le trouve dans l'Amérique feptentrionale.
3. Bombille ponctué.
BombYlivs médius. Lin.
Bombyiius alisfufcopuntlatis , corpore jtavefcentc
poftice olbo. Lin. Syfi. nat. p. 100?. na. t.
B O M
Bombyiius médius. Fab. Syfi. ent. p. tôt, «°. 1;
—Spec. inf tom. 2. .p. 473. n°. 5.
Bombyiius punétatus niger , villis fulvis , alis
fufco pundatis. Die Mém. tom. 6. p. 169. n°. 1.
pl. \<j. fig. 11.
Bombi.le à ailes ponâuées'noit à poils fauves,.
dont les ailes font piquées de points bruns. Deg. ib.
Pet iv. Ga-çoph. tab. 3 6. fig. y.
Bombyiius médius. ScOP. Entom. carn. n°. 1019.
Bombyiius médius. Schrank. Enum. inf. aufi,
n*. 1003.
Schaeff. Elem. entom. tab. 17. fig. I. — Icon.
infeii. tab. 78. fig. ;.
Cet infecte rerTemble au Bombille Bichon , mais
il eft un peu plus grand , Se les poils qui couvrent
tout le corps foat d'une couleur roufsàtre. Les
antennes & la trompe font noires, & les pattes
brunes. Les ailes font moitié obfcures , moitié tranf-
parentes , & parfemées de points obfcurs , de diffé-
rente grandeur, placés à la jonction des nervures,
ce quiïcs fait paroître tachetées ou pointillées.
Il fe trouve en Europe.
4. Bombille moucheté.
BombYlivs capenfis. Lin.
Bombyiius alis nigro maculatis , corpere eineraf-
cente; poftice nigro. Lin. Syfi. nat. p. 1009. n°.
3. — Muf Lud. Ulr.p. 413. n°. 1.
Bombyiius capenfis. Fab. S)ft. entom. p. 803.
n°. 3. — Spec. inf. tom. 1. p. 473. n°. 4.
Il eft un peu plus petit que le Bombille ponctué ,'
à qui il reuemble d'ailleurs un peu. Son corps eft
couvert de poils gris ; mais la partie poftérieutc
de l'abdomen eft couverte de poils noirâtres. La
trompe eft à-peu-près de la longueur de la moitié
du corps. Les ailes reflemblent à celles du Bom-
bille ponctué , mais les points noirâtres qu'on y
voit font beaucoup plus gros , & ils y forment
autant de taches.
On le trouve au cap de Bonne-Efpérance.
6. Bombille immaculé.
BombYlivs minor. Lin.
Bombyiius alis immaculatis . Lin. Syfi. nat. pï
1009. n°. 4. — Faun. fuec. nQ. 1910.
Bombyiius minor alis immaculatis , corpore fia-
vejeente hirto , pedibus tefiaceis. Fab. Syfi. entom.
p. 803. n°. 4. — Spec. inf. tom. 1. p. 473. n*. j.
Petiv. Ga^opk. tab. 41. fig. 9.
Schaeff. Icon. inf tab. 46. fig. 9.
Bombyiius major. Scop. Entom. carn. n°. 101$.
Bombyiius minor. Schrank. Enum. inf. aufi.
n". 1004.
Il varie beaucoup pour la grandeur ; mais «1
eft néanmoins toujours plus petit que le Bombille
Bichon. Son corps eft noir , & tout couvert de poils
longs , ferrés , de couleur un peu roufTe. La trompe
eft noire & prefque de la longueur du corps. Les
ailes font tranfparentes , fans taches , mais très-lé'-»
gérement lavées de brun à leur bafe.
Il fe trouve eu Europe.
BOM
6. BoAtbille cul-blanc.
Bqmbylius malts. Nob.
_ Bombylius rufefcens , ano albo , alis bafi fuf-
eis. Nob.
Il diffère du Bombilk Bichon , auquel il rcf-
femble beaucoup pour la forme & la grandeur ,
en ce que l'extrémité de l'abdomen eft couverte
de poils blanchâtres , tandis que tout le corps eft
couvert de poils roufsâtres ; & les ailes ne font
noirâtres qu'à leur bafe. La trompe eft noire , de
la longueur du corps , un peu recourbée à fon
extrémité. Les pattes font brunes & les tarfes noirs.
J'ai trouvé cet infecte en Provence.
7. Bo-wsiile dorfal.
BomsYlius dorfalis. Nos.
Bombylius rufefcens y abdomîne fufco , albo ma-
Culato , alis bajfi fufcefcentibus. Nob.
Il refTemble au Bombilk Bichon pour la forme
& la graudeur. Les antennes font noires. La trompe
eft noire , prefque de la longueur du corps & peu
recourbée à fon extrémité. Le corcelet eft couvert
d'un duvet gris roufsâtre. L'abdomen eft d'un brun
roufsâtre & peu velu. On y voit au milieu une
ligne blanche , tranfverfale , & une autre ligne
longitudinale , courte , qui vient de l'extrémité de
l'abdomen , couper la première à angles droits , &
former une efpèce de croix blanche , plus ou moins
diftincte. Vers l'extrémité de l'abdomen , on re-
marque encore de chaque côté une tache blanche ,
formée par une touffe de poils. Les ailes font tranf-
parentes , mais un peu obfcures à leur bafe , prin-
cipalement fur le bord extérieur. Les pattes font
brunes & les tarfes noirâtres.
J'ai trouvé cet infecte en Provence & en lan-
guedoc.
8. Bombille roufsâtre.
Bombylius rufus. Nob.
Bombylius rufus, alis albis , bafi rufis. Nob.
Il eft un peu plus petit que les précédens : fa
longueur eft d'environ quatre lignes. Tout le corps
eft couvert d'un duvet court , roufsâtre. Les antennes
font noires. La trompe eft noire, un peu recourbée
à fon extrémité, & un peu plus courte que le
corps. Les ailes font tranfparentes , mais elles ont
une tache rouffe à leur bafe , entourée de brun.
Les pattes font roufsâtres , & les tarfes obfcurs.
Cet infecle fe trouve aux Antilles. Il m'a été
communiqué par M. de Badier.
9. Bombille nain.
Bombylius minimus. Fab.
Bombylius alis bafi fufcefcentibus , corpore fia-
vefeente hirto , roflro pedibufque nigris. Fab. Maru.
inf. tom. 1. p. ^66. n°. 6.
Bombylius minor. Scop. Entom. carn. n°, iozo.
Il a environ deux lignes & demie de long. Tout
fon corps eft couvert de poils fins , d'un gris jau-
nâtre. Les antennes & la trompe font noires, celle-ci
BOM
?*7
eft prefqne êe la longueur du corps. Les yeux
lont bruns. Les pattes (ont noirâttes. Les ailes font
tranfparentes , lans taches , mais très-légércment
lavées de brun a leur bafe.
On le trouve en Allemagne , en France. Il eft
très-commun en Provence , en Languedoc.
10. Bombille cuivreux.
Bombylius cupreus. Fab.
Bombylius nudiufeulus niger , thoracis lobo ar.tico
fulvo ; abdomine cupreo , linea dorfali puniinrum
fulvorum. Fab. Mant. inf. tom. i. p. 166. n°. 7.
Il eft de grandeur moyenne. Les antennes fonc
noires , alongées , réunies à leur bafe. La trompe
eft plus courte que les antennes ; elle eft fétacéc &
avancée en avant. Le corcelet eft noir , mais les
côtés brillent d'une couleur cuivreufe, & la partie
antérieure eft couverte de poils fauves. L'abdomen
eft cuivreux , mais il paroît vert dans une certaine
pofition : on y voit une rangée de points fauves
tout le long de fa partie fupérieure. Les pattes fonc
noires, & les cuiifes font pâles ea-deffbus. Les ailes
font obfcures.
Il fe trouve à Cayenne.
11. Bombflle noir.
Bombylius ater. Lin.
Bombylius alis bafi femi-nigris ater; abdomine
albo maculato. Lin. Syfl. nat. p. 1010. n". j.
Bombylius ater. Fab. Syft. entom. p. 803. no, j.
— Spec. inf. tom. t. p. 47}. n°. 6.
Bombylius a.er. Scop. Entom. carn. n°. 1011.
Bombylius ater. Schrank. Enum. inf. auft. n°.
1006.
Schaeff. Iccn. inf. tab. 79. fig. 6.
Il a environ trois lignes de long. Les antennes
font noires & de la longueur de la rête. La trompe
eft noire , & à peine de la longueur de la moitié
du corps. Le corcelet eft très-noif , un peu velu
& fans taches. L'abdomen eft rrès-noir, plus velu
fur fes bords qu'à fa pairie fupJrieure. On y voit
deux points allez grands , un de chaque côté , vers
la baie , & trois rangées longitudinales de points
blancs, vers l'extrémité. Tout le corps en-dclTous
eft noir. Les ailes font noires à leur bafe , prin-
cipalement vers le bord externe , tout le refte eft
tranfparent.
On trouve cet infeéte en Allemagne Se dans les
provinces méridionales de la France.
11. Bombille tacheté.
Bombylius maculatus. Fab.
Bombylius alis bdp nigris , ater , thorace antict
abdomineque poflice albis. Fas. Syft. entom. pag.
805. n°. 6. — Spec. inf. tom. i.p. 474. n°. 7.
Il -reffcmble au précédent pour la forme & la
grandeur. Les antennes & la trompe font noires.
Le front eft couvert de poils blanchâtres. Le cor-
celet eft noir, & fa partie antérieure eft couverte
de poils blancs, très-feirés. L'abdomen eft noir,
32?
B O M
& on voit à fa partie poftéiieure des poils Martes ,
à travers lefquels brillent quelques points d'un blanc
de neige. Les pattes font noires.
Cette efpèce fe trouve fur la côte de Malabar.
ij. Bombille obfcur.
BoMBYLIUS fufcUS. FaB.
Bombylius ater immaculatus , alisf fufeis. Fab.
Spec. inf. tom. i. p. 474. n°. 8.
Ce Bombille reflemble parfaitement au précédent ,
mais il eft tout noir Se fans taches. Les ailes font
noires à leur bafe & obfcures à leur exrrémité.
On le trouve en Italie.
14. Bombille courte-trompe.
Bombylius breviroftris . Nob.
Bombylius niger rufo kirfutus, capitc nigro villofo,
rofiro tkorace breviore. Nob.
Il a environ trois lignes de long , mais il varie
un peu pour la grandeur. Son corps eft noir Se cou-
vert de poils fins , ferrés , d une couleur roufle très-
foncée. Les antennes font noires & prefque de la
longueur de la tète. Le front eft couvert de poils
longs Se noirâtres. La trompe eft noire , & n'a guères
qu'une ligne de longueur ; l'infecle la porte droite
en avant , ainfi que toutes les efpèces de ce genre.
Les ailes font obfcures , principalement à leur bafe.
Les balanciers font fauves. Les pattes font noirâ-
tres , Se les tarfes bruns.
Ce Bombille eft afTez commun en Provence &
en Languedoc : on le trouve aufli quelquefois aux
environs de Paris.
ij. Bombille maure.
Bombylius maurus. Nos.
Bombylius niger, fufco kirfutus ; antennis pil-
lojis , rofiro brevifiimo. Nos.
Il n'eft guères plus grand que l'efpèce précédente.
Tout fon corps* eft d'un noir mat, & peu velu :
on voit feulement quelques poils longs & d'un roux
noirâtre à la poitrine & aux parties latérales du
corcelct Se de l'abdomen. Les antennes font noires :
le premier article eft gros , un peu renflé & cou-
vert de poils noirâtres, aflez longs; le fécond eft
très-petit Se arrondi } le dernier eft mince Se peu
alongé. La trompe eft droite en avant , Si elle
n'excède guères la longueur des antennes. Les ailes
font un peu obfcures , principalement à leur bafe.
Les pattes & les balanciers font noirs.
J'ai trouvé cet efpèce très-commune en Provence.
On la rencontre aufli quelquefois aux environs de
Paris.
16. Bombille agile.
Bomuylius agiïis. Nob.
Bombylius hirfutus fulvo grifeus , alis albidis
longitudine corporis, Nob.
Ce Bombille , long environ de quatre lignes ,
eft remarquable par ia petitefie de fes ailes. Les
ftiitennes font noires & un peu plus courtes que
B O M
la tête. La trompe eft noire Se prefque de la lon-
gueur du corps. Les yeux font bruns. La tête 6c
tout le corps font couverts de poils longs, fins ,
très-ferrés , d'un gris clair, un peu fauve. Les
pattes font un peu cendrées, avec l'extrémité des
jambes Se les tarfes noirâtres. Les ailes font peti-
tes , de la longueur de l'abdomen , tranfparentes ,
avec les nervures très-fines Se noirâtres.
J'ai trouvé plufieurs fois cet infeâe en Pro-
vence ; il n'y eft pas rare , mais il eft très-diffi-
cile à attraper , parce qu'il vole avec la plus grande
légèreté , qu'il fe pôle rarement & qu'il ne fe
laine point approcher.
17. Bombille gris.
Bombylius grifeus. Fab.
Bombylius alis albis bafi fufeis hirtus , tko-
race nigro , albo lineato , abdomine grifeo. Fab.
Mant. inf. tom. x. p. $66. n°. il.
Il reflcmble beaucoup au fuivant. Tout fon
corps eft couvert de poils gris , mais moins ferrés
que ceux du Bombille verdâtre. Le corcelet eft
noir , avec deux lignes longitudinales blanches.
Les ailes font tranfparentes , mais noirâtres fur
le bord extérieur de leur bafe, avec deux points
noirâtres au milieu de chaque.
On le trouve en Efpagne , fur les fleurs com-
pofées.
18. Bombille verdâtre.
Bombylius virefeens. Fab.
Bombylius alis albis immaculatis , corpore
hirto virefeente , rofiro abbreviato. Fab. Mant. inf.
tom. 1. p. 366. b°. il.
La trompe de cette efpèce eft à peine de la
longueur de la rête. Tout le corps eft couvert de
poils, fins, très-ferrés, verdâtres.
On le trouve en Efpagne, fur les fleurs.
19. Bombille cendré.
Bombylius cinereus. Nob.
Bombylius niger, cinereo hirtus, alis fufeis j
rofiro tkorace breviori. Nob.
Il a environ quatre lignes de long.' Tout fon
corps eft noir Se couvert de poils longs , fin; Se
ferrés , de couleur cendrée , un peu fauve. I a
trompe eft noire , droite en avant , un peu plus
courte que le corcelet. Les yeux font bruns. Les
ailes font obfcures , principalement depuis leur
bafe jufqu'au milieu du bord externe.
Je l'ai trouvé en Provence , volant de fleurs en
fleurs.
10. Bombille morio.
Bomrylius morio. Nob.
Bombylius niger fufco kirfutus , alis dimidiate
nigris. Nos.
Il eft court Se aflez large : il a à peine rrois
lignes & demie de long. Tout fon corps eft noir
& couvert de poils bruns , obfcurs , longs Se ferrés,
La
B O M
rés. La trompe eft noire & un peu plus longue
que la moitié du corps. Les anrennes font noires
& un peu plus longues que la tête. Les ailes font
obfcures tout le long du bord extérieur , depui,
leur bafe jufque vers leur extrémité. Cette cou-
leur obfcure eft large à la bafe , & va en dimi-
nuant d'épaifleur. Le refte de l'aile eft tranfparent.
Les pattes font noirâtres.
Cet infe&e fe trouve en Provence , fur les
fleurs.
II. BOMBILLE boflu.
Bombylius gibbofus. Nos.
Bombylius tomentofus grifeus , thorace elevato
gibbo , alis a/iw.NoB.
Ce petit Bombillt , long environ de deux lignes
& un tiers , fe fait diftinguer de tous les précé-
dents par l'élévation de fon coreelet. Tout fon
corps eft couvert d'un duvet cotonneux , gris ,
argenté fur le devant de la tête & fur la poitrine.
Les antennes font noires Se de la longueur de la
tête. La trompe eft noire & prefque de la longueur
du corps : l'infeéle ne la porte pas droite en avant
mais prefque perpendiculaire au plan de pofition.
Le coreelet eft convexe , relevé en boffe , Se la
tête eft un peu penchée , comme dans la plupart
des Empis. Les ailes font blanches , tranfpa-
rentes. Les balanciers font plus gros que dans
les autres efpèces ; leur couleur eft d'un jaune
paille. Les pattes font grifes , Se les tarfes
noirs.
J'ai trouvé plusieurs fois cet infeéte en Pro-
vence , vers la mer. Il eft très agile & très-diffi-
cile à attraper ; il vole continuellement de fleurs
en fleurs , fans prefque jamais s'y arrêter.
ai. Bombille pigmée.
Bombylius pigmâus. Fab.
Bombylius alis dinidiato punBifque nigris ,
thorace fufco bafi apieeque albo. Fab. Spec. inf.
tom. i. p. 474. $.
Il eft très-petit. La tête eft noire. Le coreelet
eft velu, obfcur', mais blanc à fa partie anté-
rieure & poftérieure. L'abdomen eft couvert de
poils ferrugineux. Les ailes font noires tout le long
du bord extérieur , Se elles ont en outre quelques
points noirs. Les pattes font ferrugineufes.
On le trouve dans l'Amérique Septentrionale.
13. Bombille verficolor.
Bombylius verficolor. Fab.
Bombylius alis albis hirtus cinerafeens , capite
pcdibufque atris. Fab. tâant. inf. tom. 1. p. 367.
n°. 14.
Il eft très-petit. Tout le corps eft couvert de
foils peu ferrés. La trompe eft noire & avancée.
e coreelet eft cendré , fans taches. Les ailes
font tranfparentes Se fans taches. L'abdomen eft
prefque arrondi , cendré , fans taches dans lts
Hijloire Naturelle , InfUes. Tome IV.
B O M
329
femelles , & avec une grande tache ferrugineufe ,
placée à fa partie fupéneure , dans les mâles.
Il fe trouve à la côte de Barbarie fur les fleurs
compofées.
DEUXIÈME FAMILLE.
Corps pubefeent.
14. Bombille tabaniforme.
Bombylius kauftellatus.
Bombylius fufeus , rufo pubefeens ; abdomims
dorfo vitta obfoleta grifea , roftro tkoracis longi-
tudine. No 8.
Tabanus hauftellatus oculis fufcefcentibus , abdo-
mine atro 3 margine fuivo pubejeente , kaujltllo
corpore dimidio breviore. Fab. Spec. inf. tom. 1.
p. 4y y. n°. 1.
Cet infecte Se les fuivans ont une forme un
peu différente , au premier afpeét , de celle des
autres Bombilles. Ils rellemblent un peu aux Taons
par la forme de leur corps , ce qui a fans doute
engagé Linné & M. Fabricius à les placer parmi
ces infeétes. Mais leurs antennes , leur bouche
Se leurs habitudes diffèrent eflcnticllemcnc de celles
des Taons , & les rapprochent au contraire beau-
coup de celles des Bombilles.
Il a depuis fept jufqu'à neuf lignes de long.
Tout fon corps eft brun , allez large Se couvert
d'un duvet rouffâtre , plus épais & un peu plus
long fous la tête & fur la poitrine. Les antennes
font compofées de trois articles, dont le premier
eft court, prefque cylindrique & un'pcu courbé;
le fécond eft très-court, prefque arrondi, un peu
comprimé par les deux bouts ; le ttoiflèmc , plus
long que les deux premiers pris enfcmble , eft
un petP renflé à fa bafe, & il va en diminuant
•d'épaifleur, jufqu'à fon extrémité 5 vu à la loupe ,
il paroît compote de fept à huit articles. La trompe
eft noire & prefque de la longueur du coreelet ;
elle reflemble parfaitement à celles des autres Bom-
billes ; elle eft compofée de c inq pièces , dont l'in-
férieure, plus longue que les autres , eft bifide à fon
extrémité , Se creufée en goutière , tout le long de
fa partie fupéneure , pour y recevoir trois foies, La
pièce fupérieure , deftinée à contenir les foies ,
eft à-p"eu-près de la longueur de celles-ci ; elle
eft plus large à fa bafe qu'à fon extrémité , &
elle fe termine en pointe très-fine. A la bafe de
la trompe on voit de chaque côté une petite
antennule , compofée de trois articles , dont le
dernier , un peu plus long que les autres , eft
terminée en pointe. Le devant de la tête eft cen-
dré. Les yeux font bruns. Le coreelet eft couvert
d'un duvet court , rouflâtre. L'abdomen eft ovale ,
un peu aplati , prefque glabre ; on y voit tout
autour un duvet très-court , roullâtre , Se une raie
longitudinale au milieu , d'une couleur gtife, roui-
fâtre , formée par des poils très-courts. Cette raie
eft peu marquée Se ne paroît diftinétement qu'à un
T t
55o B O M
certain jour. Les pattes font noirâtres. Les ailes
font un peu étendues comme dans les autres
BombiUes , Se elles départent le corps ; elles font
tranfparentes Se légèrement lavées de roufïàtre ,
avec leurs nervures brunes.
J'ai trouvé aflez fréquemment cet infecte en
Trovence. Il vole , avec la plus grande agilité , de
fleurs en fleurs, en retire avec fa longue trompe,
le neftar qui y eft contenu , s'y arrête un inftant
& parte bientôt à une autre. Je ne lui ai jamais
vu attaquer des animaux ainfî que le pratiquent
les Taons.
15. Bombille trompette.
Bombylius roftratus.
Bombylius fufeus , abdomtnis fegmentis apice
t'inenis ; roflro longicudme corporis. Nob.
Tabanus roftratus oculis fujeefeentibus , roflro
lor.gitudine corporis. Lin. Syfl. nat. p. 999. n° .
t. — Muf. Lud. Ulr. p. 411. n°. 1.
Tabanus roftratus. ïab. Spec. inf. tom. 1. p,
Bombylius tabaniformis - grifeus grifto - niger ,
fronte c'onico grifeo , roftro longhudine corporis ,
abdomine fafciis griftis. Dec Mém. tom. 6. pag.
170. n°. t. pi. 30. fig. 9'.
Bombille noir , grifàtre , à mufeau conique
gris & à trompe de la longueur du corps , avec
des bandes grifes fur le ventre. Dec ib.
Il rertemble au précédent pour la forme & la
grandeur. Sa trompe eft noire , mince , déliée ,
avancée en avant Se de la longueur du corps. Le
devant de la tête eft gris & un peu avancé fur
la bafe de la trompe. Les antennes font noires ,
un peu plus courtes que la tête & compofées de
crois articles, dont le dernier eft terminé en pointe.
Le corcelet eft noir , avec des raies longitudinales,-
cendrées , peu marquées. La poitrine & le deflbus
de la tête font couverts de poils courts , ferrés ,
erifàtres. L'abdomen eii ovale , aflez large , un
peu aplati , noirâtre , avec le bord des anneaux
gris Se pubefeens. Lés pattes font noirâtres. Les
ailes font tranfparentes , mais légèrement lavées
de brun, avec les nervures brunes.
.On le trouve au cap de Bonnc-Efpérance,
16. Bombille mauritanique.
Bombylius mauritanus.
Bomiylius niger , teftaceo puhefccnte , abdomi-
nis fegmento fecundo macula nigra , roflro longitu-
dine corporis. Nob.
B O M
Tabanus mauritanus oculis nigricantibus , abdo-
minis fecundo fegmento macula nigra , roflro cor-r
pus &quante. Lin. Syfl. nat. p. 999. «°. }.
Il eft un peu plus petit que les précédens. L«
trompe eft noire , mince , déliée , prefque de la
longueur du corps. Les yeux font d'un noir bleuâtre.
Les antennes font ferrugineufes. Le corcelet eft
noir & couvert de poils d'un rouge briqueté. Le
premier anneau de l'abdomen eft petit & noir ;
le fécond eft ferrugineux , avec une tache noire
au milieu ; les fuivans font noirs , avec leur bord
d'un rouge briqueté. Les pattes font ferrugineufes.
Les ailes font tranfparentes , avec quelques taches
noirâtres.
On le trouve fur la côte de Barbarie.
27. Bombille barbu.
Bombylius barSatus.
Bombylius abdomine bafi rufo , apice nigro
dorfo maculis nigris ; roftro thoracis longhudine.
Nob.
Tabanus barbatus oculis nigris , roftro corpore
dimidio breviore. Lin. Syft. nat. p. 999. n°* *•
— Muf. Lud. Ulr. p. 4iz. n°. 1.
Bombylius tabaniformis-rufus fronte" conico gri-
feo , roftro longitudine thoracis , abdomine rufo :
fufciis binis albis apieeque nigro. Dec Mém.
tom. 6. p. 171. n°. 1. pi. 30. fig. il.
Il a environ fept lignes de long , & il rertemble
aux précédents. Les antennes font noires & plus
courtes que la tête. Celle-ci eft un peu avancée
fur .'a bafe de la trompe ; elle eft grife & garnie
en-deifous de poils allez longs Se blanchâtres. La
trompe eft noire Se, de la longueur de la moitié
du corps de l'mfeéte. On y voit de chaque côté
de fa bafe deux petites antennules brunes , un
peu velues. Les yeux font noirs. Le corcelet eft
brun & couvert de poils courts , ferrés , fauves.
La poitrine eft couverte de poils plus longs que
ceux du corcelet Se d'une couleur grifàtre. L'abdo-
men eft court , large , un peu aplati : les trois
premiers anneaux font ferrugineux , avec une
tache noire au milieu j le bord du fécond anneau
eft marqué d'une petite bande blanchâtre , inter-
rompue : le quatrième eft noir & on y voit au
bord une petite bande blanche , mieux marquée
& non interrompue. Les autres font tout-à-fait
noirs. Les cuifles font noires , & les jambes Se
les tarfes font btuns. Les ailes ont une légère
teinte de brun ptincipalement tout le long du bord:
extérieur.
On le trouve au cap de Bonne-Efpérance,
FIN du quatrième volume.
TABLE
DES NOMS LATINS
CONTENUS DANS CE VOLUME.
31*
_/i S D O M E tf .
Aculeus.
Acuminatus.
Agonata,
Ala.
Altica.
Alucita.
Alurnus.
Amymone.
Anafpis.
Anirena.
Annulas.
Antenna.
Anthrenus.
Antipus.
Antliata.
Anus.
Apalus.
Apkidivorus.
Apis.
Apodus.
Appendix.
Apura.
'Apttrus,
Aranea.
Argulus.
Articulatio.
Articulatus.
Articulus.
Voye^
Abdomen.
Aiguillon.
Aigu.
Agonatcs.
Aile.
Altifc.
Alucite.
Alurne.
Amymone.
Anafpe.
Andrène.
Anneau.
Antenne.
Anthrène.
Antipe.
Antliates.
Anus.
Apale.
Aphidivorc.
Abeille.
Apode.
Appendice.
Aptères.
Aptère.
Araignée.
Argule.
Articulation.
Articulé.
Article.
Afcalepkus. Vc
yeç Afcalaphe.
Afellus.
Afelle.
Afilus.
Afîle.
Atcelabus.
Attelabe.
Aurclia.
Aurelie.
B.
Barba.
Barbe.
Barbatus,
Barbu.
Bafis.
Bafe.
Bcmbex.
Bembex,
Bibio.
Bibio h.
Bifidus.
Bifide.
Binoculus.
Binocle.
Bombylius.
Bombille.
Byrrhus.
Birrhe.
F.
Favi-cella.
Alvéole.
Fafcia.
Bande.
Haltères.
Palpas.
Idem.
Pappus.
Roftrum.
Seg.nencum.
Tentaculum.
T.
Balanciers.
Antennule,
Barbillon.
Aigrette.
Bec.
Anneau.
Antennuîc,
'MSÊÊ0
mm
JHi
■Bwli
KSI