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ÉTUDES
DE
LÉPIDOPTÉROLOGIE
COMPARÉE
PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule XIX
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_ RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Janvier 1922
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ÉTUDES
DE
LÉPIDOPTÉROLOGIE
COMPARÉE
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PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule XIX
i'" Partie
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Janvier 1922
PRÉFACE
En 1876, pour mon début dans mes essais de littéra-
ture lépidoptérologique, je publiai le premier fascicule
des Etudes cT Entomologie, exclusivement consacré à la
Faune des Lépïdo'pth'es d' Algérie.
Depuis 45 ans, je n'ai pas cessé de travailler au déve-
loppement de nos connaissances concernant la même spé-
cialité scientifique.
Mon but a toujours été de réserver à la France, selon
la mesure de mes moyens, l'honorable devoir de pourvoir,
pour la spécialité en question, à l'inventaire des produc-
tions naturelles de l'Afrique du Nord, devenue française,
grâce aux vertus guerrières de notre admirable Armée,
celle qui possède la plus glorieuse histoire mihtaire qui
soit au monde.
Le Maroc, terre si longtemps fermée aux Explora-
teurs chrétiens, est le prolongement et le complément de
l'Algérie vers l'Ouest. Le drapeau français flotte mainte-
nant sur cette contrée que nos soldats ont désormais
ouverte à nos savants, à nos artistes, à nos commerçants.
Toutefois les Indigènes marocains, musulmans farou-
ches, sont généralement et naturellement hostiles aux
Européens. S'il nous a été possible jusqu'ici de nous
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
établir solidement dans les régions côtières et peu acci-
dentées, il est encore difficile aux voyageurs chrétiens de
parcourir, sans trop grands risques, les contrées monta-
gneuses, notamment le Moyen-Atlas, au sud de Meknès
et d'Azrou. En juin et juillet 1921, certaines localités
semblant excellentes pour l'Entomologie, cependant acces-
sibles l'année précédente, étaient devenues dangereuses.
Dès lors, les recherches, en vue de connaître la faune
lépidoptérologique marocaine, n'ont ])u s'étendre en 192 1,
comme nous l'aurions désiré.
M. Harold Powell, après avoir consacré 13 mois à
l'exploration laborieuse du Zehroun et des abords du
Moyen-Atlas, est revenu en France en août 192 1 et je
publie présentement le résultat de ses travaux.
Déjà, j'avais fait partiellement connaître dans les
Volumes XVII et XVIII, Part. I, des Ehidcs de Upl-
dopiérologie comparée, quelques Espèces nouvelles ou
intéressantes de papillons, fruit d'une exploration préli-
minaire entreprise dans le Moven- Atlas, en été 1920 et
que devaient compléter les recherches prévues pour l'été
suivant.
J'avais notamment publié de nombreuses photographies
de paysages dont M. Powell m'avait envoyé les plaques
à Rennes et qui donnent un aperçu du sol rude, rocailleux,
mais très varié d'aspect, au milieu duquel M. Powell
avait voyagé.
Par le moyen du présent ouvrage dont les Planches en
couleurs sont, cette fois encore, l'œuvre excellente de mon
cher ami et fidèle collaborateur artistique M. Jules Culot,
je complète les premières données que je m'étais hâté
d'imprimer sur la faune lépidoptérologique marocaine.
M. Harold Powell, venu à Rennes, en août 1921, aus-
sitôt après son retour en France, a contrôlé avec moi les
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
déterminations spécifiques litigieuses et m'a donné son
précieux concours pour la comparaison des races géogra-
phiques. De plus, toutes les notes qu'il avait écrites au
Maroc, au fur et à mesure de ses observations, ont été
mises à profit dans le présent Volume.
M. P. Chrétien, lauréat de l'Institut, bien connu pour
ses beaux travaux sur les Lépidoptères paléarctiques et
notamment sur la faune barbaresque, dont les Lecteurs
de ces Etudes ont déjà pu apprécier le talent d'observa-
tion à propos de la Cimclia M ar garïla , a bien voulu se
charger de tout ce qui concerne les Microlépidoptères
marocains. Je le remercie très cordialement de son aimable
et très savante collaboration.
W. Ferd. Le Cerf, également lauréat de l'Institut, m'a
fait profiter, pour le présent travail, de sa connaissance
approfondie des Aegcnidae.
J'ai donc été favorisé du concours très précieux de
Spécialistes éminents dans la Lépidoptérologie. Je suis
heureux qu'ils se soient associés à mon œuvre avec tant
de bienveillance et avec une compétence universellement
reconnue.
J'ai soigneusement fait état des travaux, peu nombreux
d'ailleurs, antérieurement publiés sur les Lépidoptères du
Maroc, par Trovey-Blackmore, Meade-Waldo et Blachier.
De plus M. A. Vaucher, de Genève, m'a envoyé la copie
du Catalogue des Espèces de Lépidoptères recueillies au
Maroc par son frère feu Henri Vaucher.
Enfin M. Ch. Alluaud, conservateur du Muséum
d'histoire naturelle de l'Institut scientifique chérifien, bien
connu pour ses nombreuses explorations africaines, m'a
communiqué la collection de papillons marocains en voie
de formation à Rabat et notamment les chasses qu'il a
faites dans le Grand- Atlas, en juin 1921.
8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je puis ainsi donner un conspeclus à peu près complet
de nos connaissances actuelles relativement à la Faune
des Lépidoptères marocains.
Il est évident qu'il reste beaucoup à découvrir.
Aussi, ce que nous publions aujourd'hui, en tenant
cependant compte de tout ce qui a été écrit jusqu'à ce
jour sur les papillons marocains, — et qui, comme je le
rappelle plus haut, ne constitue rien de bien considérable
— n'est qu'une étape vers un but paraissant encore trop
éloigné de nous.
Ea qziae sch)nis sunt pars lu'inhv.a eorttni quac igno-
râmes.
Cependant, en ce qui concerne l'Afrique du Nord, je
suis, depuis longtemps, engagé sur la route, je m'efforcerai
donc de mettre en lumière tout ce que nous pourrons ren-
contrer et observer au cours du chemin.
C'est ainsi que, pour la faune des Lépidoptères de
l'Algérie, j'ai bien l'intention de poursuivre, sans m'en
fatiguer, les études entreprises. En conséquence, je
compte faire bientôt paraître le Catalogue raisonné des
Espèces de la famille des Phaléniies ou Geomeirae
harbaresqnes, pour faire suite à l'inventaire déjà paru des
Rhopalocera, Sphinges, Bombyces, Nochiidae, Aege-
riidae.
Les circonstances actuelles, pour de multiples raisons,
rendent, on le sait, les publications difficiles. Toutefois, je
conserve l'espoir, tant que mes forces le permettront,
de continuer à faire paraître nos travaux entomologiques
illustrés en vue de l'avancement des Sciences naturelles
et aussi, — me permettra-t-on de parler ainsi ? — pour
l'honneur de notre Patrie.
N'avons-nous pas en vérité le droit de croire que les
travaux scientifiques écrits et imprimés en ces temps
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
troublés importent au bon renom national ? L'effort en
vue du progrès de la Science pure, secondé par les
moyens artistiques et typographiques les plus modernes,
ne peut pas sembler indifférent aux hommes cultivés des
diverses Nations.
En ce qui concerne ces modestes EUides de Lép'idop-
térologic comparée, j'ai reçu d'Amérique, d'Angleterre,
de Suède, de Belgique, d'Italie, de Hollande, de Suisse,
de la Russie d'autrefois, des témoignages d'encourage-
ment assez sensibles pour me croire autorisé à penser et
à rn'exprimer de cette façon. Dès lors, je me trouve cons-
tamment incliné à poursuivre activement la continuation
de la publication entomologique commencée, il y a long-
temps, à la fois laborieuse et reposante.
Je continue en effet à trouver dans l'étude des Lépi-
doptères un repos bien précieux et un apaisement bien
doux aux inquiétudes variées de l'heure présente. Aussi
je remercie Dieu de m'avoir, durant toute ma vie, fait
amplement goûter la joie de contempler les merveilles
qu'il a créées et de m'avoir donné le moyen d'en publier,
pour une certaine mesure, la description et l'image. C'est
donc en ma qualité de vieil Imprimeur-Entomologiste
que j'emprunte au Roi-Psalmite David ses paroles pour
rendre au Très-Haut mes actions de grâce :
Dedisti uiilii, Douane, arieni, mercedein iiicani, et in
il là laiidabo nom en tuum !
Rennes, septembre 1921.
Charles OBERTHUR.
LISTE DES TRAVAUX
qui jusqu'ici ont été publiés sur les Lépidoptères du Maroc
List of Macro-Lepidoptera observed in North=West Morocco
in 1870=71, by Trovey-Blackmore {The Enfo7noLogist's
monlhly Magazine, Vol. III, p. 228-236).
Descriptions de Lépidoptères nouveaux du Maroc, par Ch.
Blachier [Bulletin de la Scciélé entoniologiquc de France,
1905, p. 212-215).
On a collection of Butterflies made in Marocco in 1900=01=02,
by E. G. B. Meaue-Waldo. Communicated by H. J. Elwes
{The Transactions of the eut ontologie al Society of London, for
the year ic)o^, p. 369-393, Plates XVI II aud XIX).
Lépidoptères du Maroc. Remarques sur diverses espèces et
descriptions de variétés nouvelles, par Charles Blachier
{Annales de la Société entomologique de France, 1908, p. 209-
222, Planche 4).
Notes complémentaires sur quelques papillons d'Algérie et
du Maroc, récemment décrits, par Charles BLACHIER {Bulletin
de la. Société Itpido ptérologique de Genève, Vol. II, 1910-1913,
p. 251-256, Planche 20).
Contribution à l'étude des Lépidoptères marocains, par Daniel
Lucas {Bulletin de la Société entomologique de France, 1920,
p. 253, 254 et p. 29;, 298).
12 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Etudes de Lépidoptérologie comparée, par Charles OberthûR,
Vol. XVII, novembre 1920, p. 48-59 ; Explication des
Planches C, D, E, F, G, H, I, consacrées à la reproduction pho-
tographique de Lépidoptères du Maroc,
et Vol. XVI 11, Part. I, mai 1921, p. 41-65, Faune lépidoptérolo-
gique du Maroc, avec 76 planches photographiques de paysages
marocains et Planches J, K, L, M, N, O, P, O, R, S, T, consa-
crées à la reproduction photographique de Lépidoptères du
Maroc.
Les Lépidoptères du Maroc
PAPILIONIDAE
Papilio Machaon, Linné.
Nous avons déjà fait connaître, au moyen de la figure n° 2255
publiée sur la PL CCLXXVI, dans le Volume X des Etudes de
Lépidoptérologie comparée, la forme du Papilio Machaon obtenue
de la chenille, à Tanger, par feu Vaucher. Le D"" R. Verity a donné
à cette forme semblant très localisée, grande et remarquablement
belle, le nom de maxima.
Dans la région d'Azrou et dans le Zehroun, c'est-à-dire au nord
et au sud de Meknès, le Papilio Machaon est assez répandu, mais
pas très abondant.
M. Powell a capturé Machaon dans la forêt d'Azrou, en juillet
1920; à Bou-Fekrane, 18 kilomètres S.-E. de Meknès, le 3 octobre
1920; à Mrassine, en mars et avril 1921. Des chrysalides nous ont
été envoyées du Maroc à Rennes; plusieurs très beaux papillons
sont sortis en avril, en mai et jusqu'au 30 juin 192 1. Ce dernier
échantillon appartenait tout à fait à la race estivale.
14 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
La chenille, dans la forêt d'Azrou, ressemble beaucoup à celle
d'Europe, mais elle est d'aspect plus clair. En tout cas, elle n'ap-
partient nullement à la race désertique que nous avons appelée :
Hospitonides.
Les papillons qui éclosent au printemps diffèrent, par leur corps
plus velu et moins largement teinte de jaune, des échantillons qui
naissent en été.
D'ailleurs, au Maroc, comme dans le reste de la Barbarie,
l'imago de Machaon est assez variable. Chez certains individus,
la bande transversale, extracellulaire aux ailes inférieures, noire,
semée d'atomes bleus, tantôt se trouve contiguë à l'extrémité de
la cellule discoïdale et tantôt en est assez distante. De plus, le
trait noir, assez épais, qui clôt la cellule, est quelquefois centrale-
ment marqué de jaune, ce qui constitue la variété fenestrella.
Enfin, pour la taille, le Papilio Machaon présente au Maroc de
sensibles différences.
Papilio Feisthamelii, Duponchel.
Vallée d'Aïn-Toumliline, en août 1920 ; et plusieurs exem-
plaires des environs de Mrassine (Zehroun) pris en mars 192 1
ou obtenus d'éclosion à la même époque.
Tanger et environs, selon Vaucher.
11 a déjà été beaucoup écrit relativement au Papilio Feistha-
melii, mais il semble qu'il y a encore quelque chose à dire et
peut-être à rectifier dans ce qui a déjà été publié. C'est que les
documents nouveaux qui proviennent des recherches incessam-
ment poursuivies et qui sont soumis à une comparaison minu-
tieuse, apportent un ensemble de renseignements jusqu'ici imprévus
et d'où résultent nécessairement des vues nouvelles. Sommes-nous
enfin arrivés, pour ce qui intéresse le Papilio Feisthamelii, à la
possession définitive de la vérité r
LEFIDOPTEROLOGIE COMPAREE IS
La forme barbaresque du Papilio Feuthamdïi a, comme le
Papilio Podalif'ms et le Papilio Machaon deux morphes saison-
nières, caractérisées : celle du printemps, par l'abdomen noir en
dessus et pileux; celle d'été, par l'abdomen tout blanc et dé-
pourvu de poils. Mais cette différence due à l'époque d'éclosion
de l'imago, — qu'il est cependant nécessaire de constater une fois
de plus, — n'est présentement pas en cause.
Voici ce dont il s'agit plus expressément.
En Barbarie, le Papilio Feisihamelii est caractérisé, différentiel-
lement de celui d'Espagne et des Pyrénées-Orientales, par la tache
anale des ailes inférieures, large, noire, pointillée d'atomes bleus,
surmontée d'un croissant assez étroit, mais très vif et très net de
couleur orange, le plus souvent foncée, puis d'un autre croissant
blanc jaunâtre également étroit, vif et net, et enûn d'un troisième
croissant noir, en forme de sourcil bien arqué, non droit.
Ce caractère se trouve sans variation sensible chez les exem-
plaires marocains et algériens. Ma collection, maintenant renforcée
de documents sensiblement plus nombreux, sert de base aux pré-
sentes observations.
En Espagne et dans les Pyrénées-Orientales, qui sont les seules
localités d'Europe où l'on ait jusqu'ici rencontré le Papilio Feis-
thanielii, la tache anale en question est moins grosse, moins
arrondie, surmontée : i° d'une tache orange plus large, générale-
ment plus claire; 2" d'un trait blanc jaunâtre, et enfin 3" d'une
limitation noire (base des deux bandes noires, anale et discale,
descendant en forme de V du bord costal vers l'angle anal) un
peu plus droite et moins régulièremiCnt arquée.
On reconnaît assez aisément, au caractère de l'ocelle anal, les
exemplaires barbaresques des échantillons espagnols et roussil-
lonnais.
D'autre part, le fond des ailes, en dessus, chez la Q, est bien
plus blanc, même chez les individus printaniers, dans les Feistha-
melii barbaresques que dans ceux d'Espagne et des Pyrénées-
Orientales.
l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ce sont surtout les Q Q espagnoles (Vallée de Ronda, ex
Fabresse, juin 1906, et Guadalajara, ex coll. Vazqucz) qui se dis-
tinguent des Q Q barbarcsques. Les g g espagnoles ont le ground
coloiir jaunâtre, toutefois pas d'une teinte aussi régulièrement
unie et étendue que chez Podalinus; de plus, leur coloration jau-
nâtre n'est pas très opaque et semble comme légèrement transpa-
rente par endroits. Enûn la tache anale ocellée des Q Q espa-
gnoles est largement surmontée d'une coloration orangée, claire.
Dans les Pyrénées-Orientales, on trouve aussi cette forme de Q ,
mais atténuée.
Cependant, — et je ne dois pas le passer sous silence, — en
Algérie, très rarement il est vrai, on trouve aussi une forme Q à
groimd colour jaunâtre. J'en ai donné la figure sous le n° 2258 bis
de la PI. CCLXXVII bis, au Volume X des Etudes de Lèpidop-
térologie comparée.
Toutefois les différences présentées par l'ocelle anal subsistent
amplement et sont, par ce fait, suffisamment caractéristiques.
En Espagne, la forme Q jaunâtre, dont je viens de faire état,
a quelques rapports d'aspect avec Podalirius et je pense que ce
sont des Q Q espagnoles, jaunâtres, de F eisthamelïï qui ont fait
croire à certains Entomologistes dont l'examen comparatif a pu
être un peu superficiel, que les deux Papilto F eisthamelïï et Poda-
lirius se rencontraient ensemble en Espagne.
En effet, j'ai sous les yeux 4 Q Q Feisthamelii espagnoles prin-
tanières, jaunâtres, qui présentent assez bien le faciès de Podali-
rius. Toutefois elles ne sauraient être confondues avec le vrai
Podalirius dont la tache orange surmontant l'ocelle noir pupille
de bleu, aux ailes inférieures, est toujours infiniment plus large.
De plus, le trait jaunâtre qui est placé entre la teinte orange et la
base noire du V est toujours droit, tandis que même chez les
F eisthantelii du Roussillon, la forme arquée, quoique sensiblement
moins accentuée qu'en Barbarie, reste encore très appréciable.
D'après nos connaissances actuelles, Feisthamelii paraît habiter
seul, dans les Pyrénées-Orientales, en Espagne méditerranéenne
et en Barbarie.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 1/
Podalirhis, par contre, paraît être seul, c'est-à-dire sans aucun
mélange avec Feisthamelïï, dans tout le midi de la France, autre
que les Pyrénées-Orientales, en Italie, Suisse, Allemagne et jus-
qu'en Asie Mineure.
Mon ami Rondou a capturé un exemplaire cf de F eïsthamelii
à Gèdre (Hautes-Pyrénées). Je pense que cette capture est acci-
dentelle comme l'a été dans la chaîne pyrénéenne, ailleurs que
dans la région orientale, la capture de V Anthocharis Euphenoides.
Je crois du reste que sur le versant espagnol, au val d'Arrazas,
c'est Feisihamelii qu'on rencontre et non Podalirïiis.
Entre Gèdre et Arrazas, il n'y a que l'épaisseur de la chaîne
pyrénéenne. Est-il possible à un Papilio F eïsthamelii de faire
cette traversée, poussé par le vent du Sud ?
Les queues sont sensiblement plus Unes et plus longues chez
les FeïsthaïueUï barbaresques et la dentelure des ailes inférieures
est sensiblement plus profonde.
Il paraît intéressant de faire état de l'observation suivante
que Herr Cari Ribbe a insérée dans sa notice sur Papilio Feis-
tlianielH (Beitrdgc zii eïner Lepidopteren-F aitna von Andahisien,
Iris, XXIII, 1909-1911, p. iio) : (( Professor N. Kheil bemerkt
in seiner Arbeit : Los Lepidopteros de la Sierra de Espuna ■ — ■
Boletin de la Sociedad Aragonesa de Ciencias naturales, 1910,
Tomo IX, Num. 4, pag. 106 — dass der typische Podalirius nach
seinen Funden im .Siiden von Spanien in den Hochlaendern
fliegt. Kheil irrt sich, er meint Feisthanielii, Miegii oder Latteri,
sehr wahrscheinlich verwechselt er Miegii mit dem typischen
Podalirius ».
Herr N. Kheil n'est pas seul à avoir confondu Miegii avec le
typique Podalirius. Je crois que les Entomologistes anglais en
ont fait autant. Ainsi Trovey Blackmore qui, dans The Entomo-
logist's ruonthly Magazine, Vol. VIII, 1871-72, donne (p. 228-
236) une List of Macrolepidoptera, Toriricina and Tineina (*)
(*) I^a liste des Tortrici)ia et l'inciiia chi nurd-niiest du Maroc a été établie
d'après les chasses de Trovey lîlackmore, par II. T. Stainton.
l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
observed and collected in Norlh-West Morocco in iSjo-y i, com-
mence-t-il par citer, à tort selon moi, Papilio Fodalïrius comme
se trouvant à Fez. Voici du reste la copie de la notice intéressant
le Papilio Podaliriits, écrite par Trovey Blackmore : « The
variety Feislliamelii, Dup., occurs commonly in the spring at
Tangier. I met with the typical form at Fez. D"" Hooker who
has this year visited the Atlas mountains, saw this species at an
élévation of 6.000 fect )>.
Thais Rumina, Linné.
Paraît être assez abondant au Zehroun, dès la lin de l'hiver et
les premiers jours du printemps.
H. Powell a pris beaucoup d'exemplaires à Mrassine, dans la
région au nord de Meknès. L'Espèce varie pour le développe-
ment, ou inversement, pour l'oblitération des taches carminées,
notamment aux ailes supérieures. Chez certains cTcf, les taches
noires sont très étendues et confiuentes. Certaines Q Q , au con-
traire, sont identifiables à la var. ornalior, ab. ornatisshna figurée
par Charles Blachier, sous le n" 3 de la PI. 20, dans le Bulletin
Soc. lépid. de Genève (Vol. 2, p. 251, 252, année 191 3).
La forme Canieneri, qui se rencontre à Sebdou et dont le
groiind colour est jaune d'œiif un peu ocracé, a été trouvée au
Maroc par H. Powell, mais très rarement. La teinte ordinaire
jaune primevère du fond des ailes, au Zehroun et à Tanger,
n'est pas si vive, ni si claire qu'en Tunisie (Aïn-Draham). Cette
différence de coloration est sensible, lorsqu'on juxtapose plusieurs
lignes d'exemplaires classés par localité.
La chenille est commune sur V Aristolochia baetica.
En mars 1921, on trouvait, dans le Zehroun, des œufs et de
très jeunes chenilles, parfois aussi des chenilles pleinement déve-
loppées provenant d'œufs sans doute pondus en janvier.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IQ
La couleur fondamentale de la chenille de J haïs Rumina est
d'un gris ardoise plus foncé que chez la variété française Mede-
sicas/c.
De plus, ses tubercules sont d'un rouge vif.
Le i""'' mai 1921, Harold Poweli a fait sur les chenilles de Thaïs
Rumïna les observations suivantes :
<( La chenille de Thaïs Riunïna est assez abondante sur les
petits plateaux et les éperons à l'est de Mrassine; elle varie
beaucoup ici, pour la couleur fondamentale qui va du blanc gri-
sâtre, par le gris clair et le gris moyen, au gris très foncé. Les
verrues spinif ormes varient aussi comme teinte; elles sont d'un
orangé plus ou moins rougeâtre ; rarement d'un rouge aussi vif
que chez les premières chenilles trouvées (et dont il a été fait
mention ci-dessus). Mais, sur les segments thoraciques, ces verrues
sont rougeâtres ou rouge vif, même quand celles de l'abdomen
sont pâles. Les tra:ts noirs du corps de la chenille sont toujours
très nets.
Les chenilles dans les premiers stades ne quittent pas les plants
d'Aristoloche pendant le jour; elles se cachent souvent à l'inté-
rieur de la fleur. Dans l 'avant-dernier stade, elles s'éloignent
quelquefois du plant, pour passer la journée. Arrivées au dernier
stade, elles ne séjournent que rarement sur l'Aristoloche pendant
le jour, mais s'en éloignent pour se reposer sur des brindilles ou
tiges de bois sèches, ou bien encore sur des pierres du voisinage.
Elles possèdent, en somme, les habitudes de Medcsicaste, telles
qu'elles ont été constatées à Hyères. ?)
20 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
PIERIDAE
Aporia Crataegi, Linné.
Mrassinc, en mai 1921.
Appartient à la race géographique maiiritanica Obthr., figurée
sous les n"" 2264, 2265 de la PI. CCLXXIX, dans le Vol. X des
Etudes de Lépidopiérologie c oui parée.
L'Espèce n'est pas très abondante au Maroc, mais cependant
assez répandue dans la région montagneuse; elle se trouve aussi
en plaine, dans la région de Meknès.
La chenille vit sur l'aubépine. Harold Powell a noté l'obser-
vation suivante :
« Trois chenilles, pleinement développées, ont été trouvées le
4 avril 1921, sur une aubépine, au nord du col de Bab-Rmila.
Deux se sont chrysalidées quatre jours après; la troisième che-
nille était parasitée par des larves d'un Apanteles, probablement
.4. gloinerata. Les larves sont sorties de la chenille, qui, très dimi-
nuée de taille, est morte quelques jours après. Les larves ont
formé des cocons ovoïdes-cylindriques, jaunes, d'où les mouches
sont écloses le 24 avril. Une des chrysalides a développé une
teinte brune rougeâtre sur le thorax, vers le 20 avril ; elle est
parasitée aussi, mais par un autre parasite. En effet, il en est sorti
une larve de Diptère, blanche, le 25 avril; celle-ci s'est enterrée.
La seconde chrysalide a donné son papillon, une Q, le 6 mai
192 1. »
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 21
Pieris brassicae, Linné.
Forêt d'Azrou, septembre 1920; Zehroun, Beni-Amar et Mras-
sme, de la fin de décembre 1920 à avril 192 1. Tanger et Mogador
(Vaucher).
Varie beaucoup pour la taille et pour la grosseur des taches
noires chez la Q. La chenille a été trouvée à Beni-Amar, en
novembre 1920, sur le câprier. Les papillons qui sont issus de ces
chenilles sont de très petite taille.
Les feuilles de câprier commençant à se dessécher à la fin de
l'automne, les chenilles ont sans doute manqué de nourriture, ce
qui explique le peu de développement des papillons.
D'autres chenilles de Pieris brassicae ont été trouvées en abon-
dance à Mrassme en mars 1921; elles étaient en grand nombre
parasitées par V Apanteles glomerata; il y eut une nombreuse
éclosion de papillons en avril. Ceux-là étaient de grande taille;
les chenilles avaient vécu sur un Sisynibrmm et principalement
sur une crucifère sauvage à larges feuilles qui appartient proba-
blement au genre Brassica.
Dans le Moyen- Atlas, la Pieris brassicae était plutôt rare, tandis
que, dans la plaine et au Zehroun, elle paraissait commune.
Pieris rapae, Linné.
Foret d'Azrou, en juillet et août 1920; Meknès, en décembre
1920; Mrassine, en mars et avril 1921 ; Tanger et Mogador
(Vaucher).
La Pieris rapae présente au Maroc deux formes saisonnières
bien distinctes; celle d'été, d'un blanc vif chez les cfcf, avec les
points noirs petits, mais bien accentués, et l'apex des ailes supé-
rieures quelquefois assez largement teinté de noirâtre. Les Q Q
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
sont jaunâtres et diffèrent des cfcf par racccntuation un peu plus
grande des taches noires.
La forme hivernale et printanière se distingue de la forme
estivale par la réduction et même l'oblitération, chez les cfcf, des
taches noirâtres du dessus des ailes. De plus, le dessous des
ailes inférieures est d'un jaune clair moins vif que dans les
échantillons nés en été.
La Pieris rapae est très répandue dans toutes les parties du
Maroc visitées par LTarold Powell.
Pieris Daplidice, Linné.
Ce fut avec Colins Edusa et Pieris rapae une des espèces de
papillons que Harold Powell commença à voir, lorsqu'il se dirigea
de Meknès à Azrou, pour la première fois, le 24 jum 1920. La
Pieris Daplidice était assez abondante, mais sans exagération. On
lira, je pense, avec intérêt, le récit de ce voyage fait en camion
automobile et dont Harold Powell a noté les circonstances et
incidents comme il est rapporté plus loin. Les moyens de trans-
port au Maroc sont actuellement variés et les inventions les plus
récemment réalisées sont utilisées, souvent avec une audacieuse
témérité, étant donné l'état rudimentaire de nombreux chemins.
Voici donc comment s'est fait le premier contact de H. Powell
avec le terrain qu'il se proposait d'explorer :
(( 24 juin IQ20. — M. Van Ryswick, Directeur à Meknès de la
Scierie de l'Atlas, m'ayant très aimablement autorisé à me servir
d'un camion partant, ce matin, à 6 heures, pour Azrou, j'ai fait
charger mes bagages et le matériel sur ce camion-auto qui s'est
arrêté au Terminus-Hôtel à cet effet, et j'}- ai pris place avec mon
x'Vrabe, un ancien tirailleur, Moulay-Ali-ben- Ahmed, lui, perché
sur les bagages et moi sur le siège, à côté du chauffeur et d'un
jeune homme employé à la scierie.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23
Il y avait une forte brume, ce matin, sur la ville et la plaine de
Meknès ; mais la brume s'est dissipée avant 6 heures ; pendant
tout le voyage, qui a duré environ six heures, arrêts compris,
l'atmosphère est restée très limpide.
Premier arrêt à Kasba-bou-Fekrane, lieu de combat, qui fut
livré, il y a quelques années, afin de prendre de l'eau pour le
radiateur et une tasse de café pour les voyageurs.
II y a une petite baraque en bois servant de cantine. Les murs
de la Kasba, peu élevés, sont occupés par des nids de cigognes.
II y en avait des quantités, les jeunes cigognes étant déjà presque
aussi grandes que leurs parents. Tout le long de la route, on a vu
des geais bleus, très abondants dans la région de Meknès, ainsi
que les guêpiers et les petits oiseaux de proie, éperviers, etc.
L'oued-bou-Fekrane coule tout près de la route à cet endroit. On
continue la traversée de la plaine de palmiers nains, cultivée dans
quelques bas fonds où de rares champs d'orge disputent le terrain
rougeâtre aux palmiers nains iJDoiun'), jusqu'au pied de la barre
rocheuse qui borde cette grande plaine au sud.
On monte en biais, ensuite, jusqu'au petit village d'El-Hajeb
(maisons neuves et en construction, Kasba, poste militaire) chez
les Béni M'tir.
Le village est un peu en dessous du sommet du bord rocheux
du grand plateau montant et ondulé qui se trouve au-dessus.
On vient d'y aménager une fontaine dont les eaux viendront
d'une bonne source voisine. Comme à Bou-Fekrane, les cigognes
abondent; les oiseaux de proie sont bien plus nombreux et peu
farouches ; on voit de grosses espèces, faucons et probablement
buses, ainsi que de très nombreux éperviers. .Sur les murs en
toub r*) de la Kasbah, j'ai vu plusieurs exemplaires d'un joli
petit lézard, un peu plus trapu que le lézard des murailles. Il est
J'un gris verdâtre à dorsum recouvert de taches ovales, dont le
centre est de la couleur générale, mais à bords noirâtres.
Ces lézards ne sont pas très sauvages, mais ils sont assez lestes.
(*) On appelle toiib les constructions en terre battue.
24 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je n'ai vu xoler, à. la première montée, que Fieris Daplidicc,
Colias Edusa et Fieris rapae. Beaucoup de chardons à fleurs
jaunes et quelques touffes de grands chardons à grands capitules
rouges {onopordon).
Sur les rochers et talus au bord du chemin, j'ai remarqué, se
chauffant au soleil, quelques grands Lacer ta ocellata et des
Agama. Les Orthoptères, surtout des sauterelles diverses, abon-
daient. Une grosse Espèce lourde, aptère, grise ou parfois verte,
était très commune.
La chaleur se faisait très forte et nous sentions aussi celle du
moteur qui chauffait tellement, à la montée, que l'eau du radiateur
se mettait à bouillir de temps en temps.
Après El-Hajeb (mot arabe qui signifie le sourcil), la route
continue longtemps à monter à travers de légères collines sans
grande végétation et sans arbres. Sol pierreux, calcaire avec
rochers paraissant souvent à fleur de terre. Tout est bien sec,
maintenant. Certaines Ombcllifères et les chardons jaunes et
rouges fleurissent, ainsi qu'une Espèce d'artichaut sauvage. J'ai
vu voler, entre El-Hajeb et Ito, Satyrus Driseis-major, paraissant
très frais, Epinephele Ida, Fapiho Machaon, un seul exemplaire
à fond très pâle, fortement chargé de noir, Lycaena. Icarus, Fieri<;
rapae et Daplidice, Lycaena Agestïs.
Superbe vue sur la vallée de Tigrigra, avec plusieurs chaînes
de hautes montagnes en amphithéâtre au S.-O. et à l'ouest, un
peu avant d'atteindre Ito, poste militaire dans une situation
rocailleuse et aride, au bord du plateau dominant la profonde et
très large dépression parsemée de mamelons et pitons.
Il faisait chaud et calme, mais il paraît qu'à Ito un fort vent
est de règle, ce qui ne surprend pas, vu sa situation. Alt. : 1450 m.
Il y a une grande forêt à l'est (Forêt de Djaba) dont on ne
voit que la lisière ouest d'ailleurs sans arbres élevés, et plutôt
broussailleuse.
Après Ito, la route descend en courbes, rapidement, dans la
vallée de Tigrigra, au sud. De l'autre côté de la vallée, on a,
devant soi, une chaîne recouverte d'une belle forêt vert sombre.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25
On aperçoit une partie des maisons d'Azrou, au pied de la
chaîne, dans une petite vallée entre deux contreforts. Sur la route,
nous croisions de nombreux véhicules, camions-autos, automo-
biles, etc., venant d'Azrou et des postes plus avancés de la grande
route Impériale de Mel-înès au Taftlalet. Des ânes et des charrettes
attelées de mulets passaient constamment, venant du sud. Ces
ânes et ces charrettes transportaient de gros madriers de cèdre.
Les Indigènes attachent un madrier de chaque côté de l'âne qui
se trouve ainsi encadré. Les Béni M'tîr, quoique à peu près soumis,
ont l'air de rudes sauvages. Il en est de même des fractions des
Béni M'Guild habitant la région d'Azrou.
Nous sommes arrivés à Azrou vers 13 heures. J'ai fait mon
repas de midi à la petite cantine-bureau de tabac sur la place, en
face le poste militaire ("Service des Renseignements). On a com-
mencé cà me dire qu'il n'y avait rien à manger ; mais un j^êcheur
arrivant avec des superbes truites qu'il venait de prendre dans la
rivière en dessous d'Azrou, i'ai eu la surprise et la satisfaction de
goiiter ce poisson pour la première fois en Afrique. Il paraît que
la truite abonde ici et on la prend à la ligne avec la plus grande
facilité. Une personne n'ayant aucune habitude de la pêche en
a pris 40, il y a deux ou trois jours ; certains sujets atteignent
500 grammes. Aussitôt après le repas, je me suis rendu à la
scierie, chez le Directeur sur place, M. Ihoiiveny, qui m'a reçu
très aimablement. Malgré sa bonne volonté, il n'a pu me donner
une chambre, les maisonnettes de la scierie n'étant pas encore
terminées.
Je me suis présenté ensuite, accompagné de M. Thouveny, au
Capitaine Nivelle, commandant le Cercle des Béni M'Guild.
M. le Capitaine Nivelle m.'a reçu très aimablement et a eu la
bonté de m'offrir la chambre d'hôte du Poste, en attendant que
je trouve un logement II a demandé à M. le Brigadier des Forêts
s'il ne serait pas possible de me donner une chambre à la Maison
Forestière. On va faire la demande nécessaire à l'Inspecteur à
Meknès. La question du logement est des plus dures, à Azrou. La
26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
chambre forestière semble être le dernier espoir. Un petit hôtel
est en construction, mais il est loin d'être achevé encore.
Une forte averse est tombée vers 3 heures Le ciel est reste
couvert ensuite pendant le reste de la journée et un vent très fort
du sud-est a soufflé toute la nuit. »
En 1921, la Pieris Daplïdïcc et sa variété Albulïcc ont été
retrouvées à la fm de juin et surtout en juillet, dans toute la
rég-ion d'Azrou et dans celle de Timhadit. D'ailleurs l'Espèce
semble répandue dans tout le Maroc. M. Vaucher la signale de
l'Atlas, Imi-Tala, Ourika et Mogador.
La chenille vit, au Maroc, sur le.s ReseJd et notamment sur une
xariété du Reseda luteola, Linné, d'après les renseignements obli-
geamment fournis par M. E. Jahandiez, savant botaniste établi
à Carqueiranne (Var), à qui nous sommes redevables de la
détermination de nombreuses espèces végétales marocaines.
MM. Jahandiez, outre leurs herbiers, possèdent à Carqueiranne
de superbes collections de plantes vivantes que nous avons
visitées, il y a quelques années, avec le plus vif intérêt.
Harold Powell a été étonné de ne pas avoir rencontré Pieris
Dûplidice, dans le Zehroun, à la fin de l'hiver et au printemps
1921.
Anthocharis Belia, Lmné.
Zehroun (Mrassine), en mars et avril 1921
Tanger et jusqu'à Rabat, au printemps.
Je l'ai prise à Tanger, en mai 1894.
Cette brillante Anthocharis, messagère du prhitemps, est com-
mune au Maroc, ainsi que dans une grande partie du littoral
algérien; au Zehroun, ce n'est point la race Androgyne, Leech,
découverte à Mogador, que l'on rencontre.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 27
La forme de Zehroun paraît cependant être un peu plus grande
qu'en Tunisie, qu'à Alger, Lambèse, Géryville, etc.
Les cfcf de Mrassine, notamment sont d'une taille assez sensi-
blement supérieure aux algéro-tunisiens ; mais ils peuvent à peine
être considérés comme une transition entre Androgyne et la forme
type. Les Q Q ne di ffèrent guère des Q Q algériennes ; elles sont,
comme celles-ci, assez variables et leur variation paraît analogue.
Dans la vallée de Ronda, en Andalousie, c'est Eiiphenoides et
non Belia qui vole au printemps. Du reste, les deux Espèces
Euphcnoides et BcIm semblent s'exclure; tandis que Belia paraît
être essentiellement africaine, Euphenoides reste exclusivement
européenne, étant répandue en Andalousie, en face de l'Afrique,
et dans la France méridionale méditerranéenne,
On n'a jusqu'ici trouvé Euphenoides, ni en Corse, ni en Sar-
daigne, ni en Sicile. Dans cette dernière île, et dans l'extrême sud
de l'Italie, c'est Damone qui semble remplacer l'africaine Belia
et rhispano-provençale Euphenoides.
I-^s Q Q Belia pondent sur Biscutella l y rata à fleurs jaune
pâle, comme les Q Q Euphenoides déposent leurs œufs sur Bis-
cutella laevigata et autres crucifères du même genre, en Provence.
Les exemplaires que je possède de la variété Androgyne, Leech,
ont été pris à Mogador, en mars 1885. Ils se distinguent par leur
grande taille. Les Q Q ont le ground colour plus ou moins jau-
nâtre, avec la tache apicale orange très largement développée,
mais jamais aussi vivement colorée que chez le cf. H n'en est pas
moins vrai que cette variété Androgyne est une forme superbe de
y Anthocharis Belia. Je pense qu'elle est confinée au littoral sud
du Maroc où elle constitue une morphe géographique remar-
quable.
\J Anthocharis Belia éclôt de bonne heure. Le premier exem-
plaire pris en 192 1 par Flarold Powell, porte la date du 28 février.
L'Espèce est devenue commune dans la dernière quinzaine de
28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
mars. Elle n'a pas été observée dans la forêt de la Maniora ;
mais c'était à la fin de mai que Harold Powell a exploré cette
localité.
Il ne faut pas oublier que le nom linnéen Belia désigne la Q de
En plie no cf, Linné; mais Bclta a été décrite avant Eufheno.
Pour terminer le renseignement synonymique concernant Belza,
j'ajoute que Doiiei, Picrret, désigne la même Espèce.
Anthocharis Crameri, Butler.
I.a forme hivernale Crameri éclôt dans le Zehroun dès le mois
de janvier et vole jusqu'en avril pour faire place à la forme
\crnalc Esperï qui commence à paraître en avril et se trouve à
ce moment mélangée à la précédente.
Beni-Amar, Mrassine, Meknès.
Les Q Q ont souvent les ailes inférieures, en dessus, comme
lavées de safran; leur tache costalo-cellulairc, aux ailes supé-
rieures, est (]iiclqucfois très grosse. Au Maroc, c'est la race
Alhamhra que l'on rencontre.
L'Espèce est commune; son vol est rapide.
Anthocharis Belemia, Esper.
Zehroun; paraît dès hi fin de décembre et vole jusqu'en mars.
D'abord, c'est la forme hiémale Belonia seule; puis on voit éclore
la forme vernale Glauce qui se rencontre, dès la fin de février,
avec Belemia. Glauce est encore très fraîche en avril ; mais à ce
moment on ne voit plus de Belemia.
Habite toute la région autour de 'Moulay-Idnss, c'est-à-dire
Mrassinc, Beni-Amar, le plateau de Dkrissa, les environs de
Meknès, toute la région qui s'étend de Tanger à Rabat, suivant
les observations faites par feu Vaucher.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 29
Harold Powell a noté les observations suivantes sur les pre-
miers états de V Anthocharis Belemia :
« 28 mars IÇ2I. — Une chenille dans le dernier stade se nour-
rissant des boutons et des fleurs d'un Sisyvibrïuni à fleurs jaunes,
a été trouvée ce jour; cette chenille a la forme de celle de Cra-
meri. La tête est d'une coloration mauve grisâtre, parsemée de
points noirs; chaque point porte un crin court, dont la tête se
trouve ainsi hérissée ; la couleur fondamentale du corps est vert
d'herbe; la lig-ne médio-dorsale est d'un mauve bleuté; la ligne
suprastigmatale est large et de couleur mauve rosé; la -flange Une
est également large, mais d'un blanc pur. Les stigmates noirs sont
placés dans la partie supérieure de cette ligne; le clapet anal est
mauve grisâtre. Le corps est tout parsemé de petits points noirs
(tubercules pilifères). Les crins portés par ces points noirs sont
noirs et très courts. La surface ventrale est verte
La chenille ci-dessus décrite a donné son papillon le 21 avril.
26 avril IÇ21 . — Une petite chenille au début du dernier stade
a été trouvée sur la même Espèce de Sïsymbriuni ; elle a rapide-
ment grandi et s'est attachée le 3 mai, pour la chrysalida.tion.
Cette chenille différait de la première ci-dessus décrite en ce que
sa tête était verdâtre, que la ligne médio-dorsale était d'un vert
grisâtre plus sombre que le groiind colour et que la ligne rosée
stigmatale manquait complètement.
Chez la chenille attendant la nymphose, la cordelette de sus-
pension passe entre les second et troisième segments abdominaux.
La chrysalide de cette chenille n'était pas absolument sem-
blable à la première, comme coloration. Au début, elle s'est
montrée d'un vert pâle avec la -ftange Une blanche ; quelques jours
plus tard, elle a pris une teinte gris verdâtre sale qui paraît défi-
nitive (22 mai 1921}.
Cette chrysalide est morte à la fin de juin. Sans aucun doute,
elle aurait hiverné.
LEPIDOrTEROLOGIE COMPARÉE
Une troisième chenille de V Anihochans Beleuiia a été trouvée
le 19 mai 1921, à Oued-Djdida, entre Meknès et Fez, sur Sisym-
hrïinit tennhïliquDsiiui ; elle a la ligne rose pourpré médiane bien
marquée; mais la ligne rose stigniatale est très fine; elle est morte
en se chrysalidant.
Le dernier AnUiocliaris Glaitce a été pris le 16 juin 1921, au-
dessus d'El-Hajeb, à une altitude d'environ i.ioo mètres.
Anthocharis Charlonia, Donzel.
Etait particulièrement abondante aux environs de Marakech
et notajnment sur la chaîne du Djebilet, au nord de Marakech,
en 1920 et 1921, au mois de mars ( Ch. Alluaud).
Teracolus Noiina, Lucas, et Teracolus Lefèvrei, Obthr.
Dans V Exploration scientifique de V Algérie, H. Lucas figure,
sous les n"' 2, 2 a ç\. 2 b, en dessus et en dessous, V Anthocharis.
Nouna cf et Q. Les anciennes collections Boisduval et Guenée
contenaient ensemble 5 exemplaires co-types, dont la locahté pré-
cise n'est malheureusement pas définie. Cependant H. Lucas nous
apprend {toc. cit., p. 351) que cette espèce lui a été donnée par le
Colonel Levaillant; elle habite, dit-il, les environs d'Oran où elle
a été découverte par cet officier supérieur, pendant les mois de
juillet et d'avril.
Toujours est-il que la forme de V Anthocharis Nouna, en ces
derniers temps, recueilhe si abondamment dans la région de
Biskra, diffère beaucoup de la forme ancienne et typique de
Nouna. Aussi feu Charles Blachier a-t-il, avec raison, distingué,
sous le nom de var. Biskrensis, la morphe de Biskra, El-Outaya
et EhKantaïa.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31
Harold Powell a capturé, en avril 192 1, une Q tout à fait
semblable aux anciens échantillons, c'est-à-dire à la forme type,
sur le plateau des Dkrissa, près Mrassine.
Du reste Meade-Waldo a fait représenter 2 cfcf (et non un cf
et une Q, comme je crois qu'il le dit à tort) du véritable Nouna,
sous les n°^ 8 et 9 de la PI. XIX, dans Transactions of the ento-
iiiolo^îcal Society of London, 1905.
Quant à feu Charles Blachier, il nous a donné, dans le Vol. II
du Bulletin de la Société entomologique de Genève, la représen-
tation de 2 cfcf marocains, pris l'un (PI. 20, fig. 6) à Imi-Tala
et l'autre (fig. 7) à Agagur, c'est-à-dire dans l'Atlas.
Nous pouvons donc penser, grâce à tous ces documents et à
la Ç) prise par H. Powell, que le véritable et typique Teracohis
Notina se trouve aussi, et peut-être surtout, au Maroc.
Mais il y a au Maroc une autre et nouvelle forme obtenue
d'éclosion, le 12 janvier 1021, par H. Powell qui avait trouvé, en
novembre 1920, la chenille sur les mêmes câpriers qui nourrissaient
celles de Pie?is brassicae. C'est cette forme qui est figurée sous le
n" 4401 de la PI. DXXX du présent ouvrage. Je l'ai distinguée
avec le nom de Lefévrei, en l'honneur de M. le Commandant
I.efèvre, chef des renseignements de la région de Meknès. Le
Teracolus Lefévrei cT se distingue par la forme et par l'exi-
guïté de la tache apicale rouge orange, aux ailes supérieures, en
dessus.
H. Powell a vu quelques exemplaires à Azrou, en septembre
1920. Il a réussi à prendre un seul exemplaire frais, malheureu-
sement déchiré.
Zegris Eupheme, Esper.
D'après le Commandant Daniel Lucas, deux exemplaires se
rapportant absolument à la race espagnole ont été pris à Foum-
32 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Khcreg-, [)ar i Soo mètres d'altiludr, en mai 1920 {Bulletin Soc.
ent. France, 1920, p. 254).
La capture de Zegris Enphcine au Maroc est une des preuves
les plus démonstratives de l'affinité des faunes lépidoptérolo-
giques andalouse et marocaine. Plusieurs autres Espèces initia-
lement découvertes en Andalousie ont été retrouvées au Maroc;
mais ces Espèces espagnoles ne se sont pas répandues en Algérie.
Du moins on ne les y a pas observées jusqu'à ce jour. Ainsi en
est-il des Chrysophanus Gordius, des Lycaena Amanda, Semi-
argus, Dorylas, des Salyrus Aie y o ne et Aclaea, de Pararge Maern,
de la Chelonia Vîllica-Angelica, de Y Acidalia rubellaia, de la
Larentia Alfacariata, de VEubolia Alfa caria, de la Maniestra
Andalusica, etc. Cependant le Parnassius A pollo-Nevadensis et
VErebia T ynd aru s-H is pania , caractéristiques de la faune monta-
gnarde andalouse des Lépidoptères, n'ont pas encore été trouvés
au Maroc. Je commence à croire que le Parnassius n'a pas traversé
le détroit qui sépare l'Andalousie de l'Afrique; mais je consi-
dère encore comme possible la rencontre de V Erebia Tyndarus ou
d'une autre Espèce d' Erebia, sur les pentes des hautes montagnes
du Moyen-Atlas, lorsque la zone montagneuse présentement dissi-
dente, aura été soumise et qu'on pourra, sans trop de risques,
parcourir les Alpes marocaines et s'élever jusqu'aux plus hautes
altitudes.
Je regrette sincèrement, pour mon excellent collaborateur
Harold Powell, qui est un Entomologiste si enthousiaste et si
sensible aux charmes de la Nature, qu'il n'ait pas joui du plaisir
insigne de voir voler la Zegris Eupheme dans les champs maro-
cains. Aux pages 132-135 du Vol. 111 de ces Etudes, j'ai rappelé
quekjues souvenirs personnels de la chasse à la Zegris Eupheme,
en Andalousie, notamment dans cet admirable pays de Grenade,
région enchanteresse dont la vision merveilleuse n'a jamais cessé
d'occuper dans ma mémoire une place préférée. Un de nos plus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33
grands poètes a subi comme tant d'autres la séduction de Gre-
nade et a consacré, dans les Orientales, à la cité jadis arabe, une
ode bien connue dont la louange n'a rien d'excessif et qui débute
ainsi :
Soit lointaine, soit voisine,
Espagnole ou sarrazine,
Il n'est pas une cité
Qui dispute sans folie
A Grenade la jolie
La pomme de la beauté,
Et qui, gracieuse, étale
Plus de pompe orientale
Sous un ciel plus enchanté.
]\Ies yeux ne se sont jamais réjoui d'un plus beau spectacle
que de celui offert par la Sierra Nevada, dans sa blancheur de
neige, les collines et la verte plaine grenadnies illuminées par les
feux éclatants du jour et aperçues d'une des fenêtres en marbre
blanc, à ogive mauresque, ciselées et ajourées comme de la den-
telle, dans une des salles fraîches et comme obscures d'ombre, au
merveilleux palais de l'Alhambra.
L'évocation de la Zegris Eupheuie me reporte à plus d'un demi-
siècle en arrière, aux jours heureux oii je chassais en Andalousie,
avec mon cher compagnon Gaston AUard qui m'a précédé dans
la tombe.
Cette brillante Zegfis, au vol si rapide, passant comme un
météore, habite aussi les plaines de la Russie méridionale, les
basses montagnes de l'Oural, l'Asie Mineure et la Perse.
Dans le Volume VII des Etudes de Lépidoptérologie comparée,
la PI. CXCIV, exécutée d'après les aquarelles de M"'' Olga So-
mine, illustre une fort intéressante Notice qu'écrivit, au sujet des
races de Zegris Eupheme, mon si digne et malheureux ami, feu
Serge Alphéraky, mort à Petrograd, le 27 juillet 191 8, accablé de
douleur. Sa Patrie qu'il aimait tant, pour laquelle il avait fait de
si beaux rêves de gloire et de prospérité dans la victoire long-
34 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
temps espérée, se trouvait trahie, opprimée, ruinée, ensanglantée,
martyrisée, déshonorée même par les plus extravagants et les plus
dangereux des fous qui sont en même temps les idéologues les
plus perfides, les tyrans les plus cupides et les bourreaux les plus
cruels et les plus impitoyables.
,A combien de nos joies, hélas ! courtes et éphémères, et de nos
deuils, prolongés et durables, se trouvent associés les papillons
que renferment nos collections! — J'en prends à témoin tous les
Entomologistes. - — En effet, d'une part, de quels magnifiques
paysages les Lépidoptères rangés dans nos tiroirs ne suscitent-ils
pas le radieux souvenir ? Et d'autre part, quels amis ils nous
rappellent et de quelle mélancolie notre esprit ne se trouve-t-il
pas frappé, lorsque notre pensée se reporte vers tant de chers
disparus dont la perte nous est restée si sensible ! Je relis souvent
encore, sur les étiquettes fixées à l'épingle des papillons, l'écri-
ture de tel ami qui n'est plus et qui, comme Alphéraky, a parfois
subi de douloureuses disgrâces, avant l'heure de l'éternel repos.
Ma pensée se reporte vers eux ; je regrette de ne plus pouvoir
jouir de leur présence aimée; je les recommande à la miséricorde
du Très-Haut et j'espère que nos âmes se retrouveront un jour,
s'il plaît à Dieu, dans le céleste séjour.
Colias Croceus, Fourcroy (Edusa, Fabr.).
Forêt d'Azrou et diverses localités du Moyen-Atlas, en juillet
et aoiit 1920. La Q est quelquefois de la forme Hélice et même
Helicina.
H. Powell a capturé la Colias Croceus, en avril 192 1, à Mrassine,
et notamment une ç jaune assez curieuse présentant sur l'aile
supérieure droite une éclaircie blanche tendant partiellement à la
var. Hélice.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35
y'ai pris, en mai 1914, la variété Hélice voltigeant sur la plage
de Tanger où je me trouvais en compagnie de feu Olcèse. M. Vau-
cher signale la Colias Croceus {Edjtsa) de Mogador.
Je pense que c'est du Maroc qu'arrivent, en été, jusqu'en
Bretagne armoricaine et en Grande-Bretagne, les Colias Croceus,
émigrant du sud droit vers le nord, comme les Vanessa Cardui
et Pliisia Ganinia. Cependant je n'ai pas eu connaissance jus-
qu'ici d'une observation directe confirmant cette présomption.
11 paraît utile de recommander cette question à l'attention des
Naturalistes résidant maintenant au Maroc et notamment à l'Ins-
titut chériâen de Rabat.
En 192 1, Harold Powell a observé la Colias Croceus dans la
forêt de Mamora, au commencement de juin, et en nombre consi-
dérable, dans le Moyen- Atlas, en juin et juillet. Le papillon volait
jusqu'aux cîmes les plus élevées. Il y avait presque autant de Q Q
blanches {Hélice) que de Q Q jaunes.
Gonepteryx rhamni, Linné.
De très grande taille, mais assez rare ; vole, comme Cleo f air a,
pendant les beaux jours de l'hiver, dans la région du Zehroun.
Des exemplaires très défraîchis volaient encore à Mrassine, en
avril 1921. L'Espèce est signalée comme se trouvant aussi à
Tanger.
En 192 1, une éclosion se fit au commencement de juillet, dans
le Moyen-Atlas. Le papillon était assez abondant dans les clai-
rières de la forêt de cèdres, près d'Azrou. Les Q o se distinguent
aisément des Q Q de Cleopatra; elles sont dépourvues de toute
cette teinte rougeâtre qui caractérise Cleopatra Q. De plus, les
Q Q rhamni sont beaucoup plus grandes et ont la falcature à
l'apex des supérieures et au milieu du bord marginal des infé-
rieures bien plus accentuée.
36 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Gonepteryx Cleopatra, Linné.
Vallée d'Aïn-Toumliline (août iQ2o); volait, dans le Zehroun,
dès la fin de janvier 192 1 et jusqu'en mars. Ce sont les exem-
plaires qui ont passé l'hiver et qui se réveillent aux premiers beaux
jours. Naturellement ils manquent de fraîcheur et leurs ailes sont
un peu usées.
En mai 192 1, à Mrassine, des exemplaires bien frais ont été
capturés par H. Powell. Ils résultaient donc d'une nouvelle et
f écente éclosion.
Il semble que Cleopatra présente de notables variations géo-
graphiques pour l'intensité et le développement de la coloration
orangée sur le dessus des ailes supérieures, chez le cT- En Algérie,
la coloration orangée est faible. Au Maroc, cette tache orangée
du cf est plus vivement colorée qu'à Sebdou, mais moins qu'en
Provence. Les Cleopatra marocains sont souvent de petite taille.
En juin et juillet 1921, la Rhodocera Cleopatra, dans la région
d'Azrou et de Timhadit, était plus abondante qu'en 1920.
La Gonepteryx Cleopatra a été observée à Tanger et à Mo-
gador par feu Vaucher. M. AUuaud l'a observée presque partout
où il a voyagé au Maroc.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37
NYMPHALIDAE
Charaxes Jasius, Linné, var. major, Obthr.
M. Vaucher signale le Charaxes Jasius comme habitant Tanger
et y donnant une forme grande et superbe.
Nous avons en effet obtenu declosion, à Rennes, 2 Q g magni-
fiques et d'une très grande taille, en juin 1921.
De son côté, H. Powell a vu éclore à Rabat, en mai 192 1, une
très grande Q provenant d'une des chenilles qu'il avait trouvées
à Mrassine sur l'arbousier qui est abondant en certaines places
voisines de la ville.
La chenille de Charaxes Jasius a aussi été observée à Aïn-
Chanch, en novembre 1920. Elle n'y est pas commune.
Une O remarquablement grande a été vue par H. Powell, le
31 mai 1921, planant le long de l'Oued-bou-Regreg, à la sortie
des gorges de Khaloua, à 18 kilomètres S.-W. de Tiflet. Malheu-
reusement il ne réussit pas à la capturer.
Les Entomologistes de l'Ecole frulistofénennc ne manqueraient
certainement pas de donner un nom distinctif à la forme maro-
caine du Charaxes Jasius, seulement différente, par l'agrandisse-
ment de ses ailes, de la forme provençale. Pour leur éviter ce soin,
désignons le Charaxes Jasius marocain par le nom : major.
38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Vanessa Atalanta, Linné.
Tanger, Mrassinc, Rabat.
N'est pas commune au Marcc ; paraît en mars, avril et mai.
La coloration rouge aux ailes supérieures est assez terne.
Vanessa cardui, Linné.
Commune partout et presque toute l'année.
C'est, avec Colins Croceiis {lidusa) et PLnsïa Gaïuuia, une des
Espèces de Léjjidoptères fréquemm.ent en mouvement de migra-
tion.
Vanessa Polychloros, Lniné.
Tanger (Vaucher).
Moyen-Atlas, en juin et juillet 1921.
La Y ânes sa Polychloros, au Maroc, comme en Algérie, appar-
tient à la var. Eryihromelas, Austaut ; cette variété est de colo-
ration plus brillante et plus foncée dans l'Afrique du Nord qu'en
Europe.
Vanessa C album, Linné.
Mrassine, en avril 1921.
Région de Timhadit, Djebel llayane et forêt d'Azrou, en
juillet 1921.
On trouve au Maroc la Y anessa C album semblable à la forme
européenne de la même Espèce; elle n'y semble pas très rare et
elle paraît répandue dans une grande partie du territoire maro-
cain; mais on rencontre aussi au Maroc une variété que feu
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39
Ch. Blachier appelle imper fecta et qui fut initialement capturée
à Tanger par feu Henri Vaucher. Il s'agit d'ailleurs d'un seul
exemplaire signalé dans les Annales de la Société enioniologique
de France, 1908, p. 214.
Blachier définit ainsi cette variété imperfecta :
(( Ce qui rend cet exemplaire intéressant (celui de Tanger),
c'est la marque blanche du milieu de l'aile inférieure, en dessous.
Au lieu d'affecter, comme dans les exemplaires normaux, la forme
d'un C blanc bien dessiné, cette marque est réduite à un trait blanc
arrondi par le bas, ressemblant plutôt à un J ou à un L. ))
H. Powell a capturé plusieurs échantillons référables à cette
variété imperfecta et M. Charles Alluaud l'a recueillie au Grand-
Atlas, au fond du cirque d'Arround, par 2.400 mètres d'altitude,
en juin 1921.
Argynnis Pandora, Esper.
Forêt d'Azrou, fin juin et juillet 1920 et 1921 ; Tanger et
Mogador, d'après Vaucher.
Grand-Atlas, haute vallée de Reraya, en juin 192 1, par
1.800 mètres d'altitude (Ch. Alluaud).
Au Maroc, la forme est superbe, assez généralement de grande
taille, avec le dessous des ailes supérieures richement coloré en
carmin vif et quelquefois en un pourpre violet d'aspect très pro-
fond et velouté.
Le 25 juin 1920, Harold Powell constata qu'en dessous de la
région forestière, V Ar gynnis Pandora, en exemplaires très frais,
planait rapidement sur les hauts chardons rouges qui s'élèvent
çà et là. Les exemplaires ne paraissent pas être différents de ceux
d'Algérie.
Les 26 et 27 juin 1920, il captura de nouveau des exemplaires
à' Argynnis Pandora, mais la chasse ne put pas être de longue
40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
durée ces jours-là; voici en effet les notes prises par H. Powell,
relativement à la température de ces deux journées :
(( Les matinées des 26 et 27 juin 1920 ont été, dans chaque cas,
très belles; les nuages se sont amoncelés vers 1 1 heures et l'orage
a commencé à gronder vers midi, le 26, et seulement à 2 heures
de l'après-midi, le 27. Très fortes averses ensuite, le temps restant
couvert avec pluie intermittente jusqu'à 6 ht-urcs ou 6 h. 1/2 du
soir.
Le 27, l'orage de grêle et de pluie, avec éclairs et tonnerre, a
été très violent, accompagné de rafales de vent d'ouest. Le total
de la pluie tombée pendant les trois jours : 25, 26 et 27 juin, à
Azrou, est de 54 millimètres.
Pendant la nuit, le vent a soufflé fortement, les 25 et 26, du sud,
le 27, du nord-est.
Temps chaud le matin, assez frais l'après-midi, frais le soir.
La pluie et le vent détériorent rapidement les ailes des papillons
(^t rendent infructueuse la chasse aux Rhopalocères. »
En 192 1, VArgynnis Pandora n'était pas rare dans la forêt
d' Azrou. lî. Powell y a capturé un petit nombre de spécimens de
taille exceptionnellement réduite, en même temps que beaucoup
d'autres échantillons de grande taille.
W^rgynnis Pandora s'est répandue sur une immense étendue
de pays. Des montagnes de l'Atlas, elle a remonté vers le nord
jusqu'aux environs de Rennes. De l'ouest à l'est, elle a été
observée depuis la presqu'île de Quiberon, où elle est commune,
jusqu'au Turkestan.
C'est un magnifique papillon dont la rencontre est toujours
agréable à l'Entomologiste chasseur.
La race algérienne a été distinguée par le nom de Seïtzï,
Fruhst ; ce nom de variété peut également être appliqué à la plu-
part des exemplaires marocains. Les exemplaires du Grand-Atlas
semblent généralement être particulièrement obscurs en dessus.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41
Argynnis Lyauteyi, Obthr. (PI. DXXX ; cf, fig- 4402; Q,
% 4403)-
C'est une des plus belles découvertes entomologiques de
H. Powell. l'ai déjà représenté en photographie VArgj'iin/s
Lyauteyi sur les Planches D et H (Volume XVII, Planches, des
Etudes de I.épïdopthcnogie comparée), d'après des exemplaires
capturés en juillet 1920, dans la vallée d'Aïn-Toumliline (Moyen-
Atlas) La description se trouve imprimée aux pages 48 et 49 du
Volume XVII précité.
Il n'a pas été pris plus de sept exemplaires en juillet 1920;
Harold Powell a essayé, en été 1921, de capturer de nouveaux
exemplaires et il y a réussi, mais pour un petit nombre de spé-
cimens seulement, à cause de la difficulté de prendre cette Espèce
qui paraît d'ailleurs être rare et localisée. Elle se plaît dans la
vallée de Sebbab, en un lieu très fourré, au fond d'un ravin
rempli d'églantiers, de prunelliers, de cytises, de vignes sauvages
et de ronces énormes, le tout formant un massif de végétation très
compact et où il est impossible de se mouvoir. Il y a pourtant un
petit sentier sur la pente, au-dessus du fond du ravin, d'où l'on
peut apercevoir les Argynnis Lyauteyi voltigeant au-dessus des
buissons inextricables et inabordables. Sur ce sentier, on trouve
deux places par où il est possible de descendre un peu vers le
fond.
C'est là qu'en se postant et en attendant les Argynnis au
passage, H. Powell a pu capturer quelques individus. Ceux-ci
volent comme Daphne et tous présentent, sur le dessus des ailes,
le même caractère de coloration générale fauve pâle, telle qu'au-
cune autre Argynnis jusqu'ici connue n'offre une teinte claire
semblable pour le gronnd coloiir.
Plus haut, dans la même vallée, il y a une clairière dans
laquelle, cette année 192 1, tiarold Powell a pu prendre aussi
42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
quelques Argynnis Lyauteyi butinant sur des fleurs de scabieuses
et de centaurées.
En très peu de jours, l'Espèce s'est fanée et, vu l'extrême
chaleur, dans l'espace de moins d'une seniame, les échantillons
avaient, presque tous, perdu leur fraîcheur et étaient déjà passés.
En 1920, Harold Powell avait pris la Q figurée sous le n° 4403
de la PI. DXXX, butinant sur les fleurs du Tracheliiim) caeru-
leum, près de la cascade de Toumliline, dans un site forestier
plein de fraîcheur et d'aspect très agréable. Avec cette Q, volti-
geaient près des fleurs plusieurs individus cfcf. H. Powell réussit
à prendre quatre échantillons sur les sept qui constituèrent son
butin total de l'an dernier. Cette année 1921, en juillet, H. Powell
se rendit à la même place, mais les Trachelium cacruleiint
n'étaient pas encore fleuris et il n'y vit pas un seul Argynnis
Lyauteyi.
On remarque, sur le dessous des ailes supérieures, chez les
exemplaires Q Q très frais, une sorte de lavis ou reflet rose d'un
très agréable effet, colorant légèrement le fond qui est d'un fauve
clair.
Les taches noires, sur le dessus des ailes, sont très grosses et,
par leur épaisseur, sont très différentes de celles qu'on remarque
chez Aglaja. Je ne connais aucune Espèce d' Argynnis ayant les
taches noires aussi développées.
Le dessous des ailes présente, à l'apex des supérieures et sur
les inférieures, un développement considérable des parties vertes.
Les taches d'argent sont disposées comme chez Aglaja. Deux cfcf
très frais, capturés en 192 1, ont le groiind coloiir un peu moins
pâle que les autres échantillons.
Un enseignement fort intéressant résulte, me semble-t-il, de la
considération de la faune lépidoptérologique marocaine.
On remarque, au Maroc, un fonds d'Espèces répandues en
Algérie, dans l'Europe méditerranéenne et même plus an nord.
LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 43
dans le milieu de l'Europe; mais, parmi ce fonds, on distingue
un important contingent d'Espèces espagnoles qui, même, n'ont
pas encore été, toutes, rencontrées en Algérie. De plus, on observe
plusieurs Espèces d'un aspect particulier, tel que rien d'analogue
n'aurait pu, dans le voisinage, nous permettre d'en soupçonner
l'existence.
C'est ainsi que les Argynnis Lyauteyi, Lycaena Yogelii,
Coenonyntpha V au c lie ri, Aglaofe Labo.sï constituent des unités
spécifiques d'un caractère tellement spécial que nul Entomolo-
giste, en étudiant les faunes des régions voisines, au nord, à l'est
et au sud du Maroc, ne se trouvait fondé à en prévoir la décou- .
verte.
Que l'on rencontre au Maroc plusieurs variétés locales d'Es-
pèces espagnoles ou simplement paléarctiques, cela semble très
naturel. En effet, il est légitime de penser que la latitude et le
climat peuvent exercer une influence modificatrice sur certaines
Espèces de Lépidoptères, dans l'extrême dispersion de leur
habitat.
Ainsi nous n'éprouvons nul étonnement en voyant la variété
marocaine atlantica de la Lycaena Dorylas (Hylas), pas plus
que les variétés des Lycaena Aniancla {Jcaniis), Chrysophaniis
Gordius, Satyriis Alcyone^, etc.
La constatation de ces variétés géographiques est dans l'ordre
et ne nous surprend point.
De même, par analogie à la découverte relativement récente en
Algérie de Satyridae de fin d'été, tels que : Hansi, Sylvicohi,
Poîvelli, il semble bien qu'on était fondé à prévoir au Maroc
l'existence d'Espèces à apparition tardive, comme le sont effec-
tivement les Saiyrus Beloîtini et Colonibali.
Il est cependant désormais incontestable qu'en outre des
Espèces communes à l'Algérie, à l'Andalousie et même à la
France, -- Espèces d'ailleurs plus ou moins répandues dans la
région dite : paléarctique, — il existe au Maroc une faune de
création tout à fait spéciale et indépendante des faunes des
44 LEPIDOPTÉROLOCxIE COMPARÉE
régions voisines. Cela constitue un fait scientifique imprévu et
du plus haut intérêt.
Toutefois il est bien évident que nous sommes encore loin de
connaître toutes les Espèces d'aspect particulier et encore impos-
sible à prévoir, qui existent actuellement au Maroc. En jugeant
d'après ce que nous connaissons déjà, nous sommes fondés à
penser que de nombreuses et sensationnelles nouveautés lépidop-
térologiques seront plus ou moins prochainement découvertes
dans le pays chérifien.
N'est-ce pas la fortune d'une excursion, forcément très rapide,
qui a permis à Harold Powell de découvrir le Lycaena Vogelii et
\ Aglaope Labasi ?
11 s'en est fallu de bien peu que ces deux Espèces tout à fait
imprévues aient continué de nous rester inconnues.
Qui donc peut prédire ce que l'avenir réserve aux Explorateurs-
Entomologistes du Maroc, lorsque la sécurité sera suffisamment
établie pour les voyageurs chrétiens, dans les montagnes qui
restent encore insoumises.
Le courage et l'endurance de nos admirables soldats, le senti-
ment si élevé de justice, la droiture, le désintéressement personnel,
le tact, la bravoure généreuse et chevaleresque qui distinguent à
un si haut point nos chefs militaires et leur concilient le respect,
l'estime et la confiance des tribus marocaines; l'esprit d'entre-
prise, la ténacité, l'audace, presque la témérité dans le dévoue-
ment à leur idéal, qui animent nos explorateurs et nos savants,
nous vaudront bientôt sans doute de nouvelles et précieuses
découvertes dans toutes les branches des connaissances humaines.
J'ai désormais assez vécu pour pouvoir me rendre compte du
magnifique progrès qui deviendra prochainement réalisable —
du moins pour ce qui se rapporte au Maroc — dans les Sciences
en général et en particulier dans celle qui nous est chère et à
laquelle nous avons voué notre effort.
11 nous est doux de sentir qu'en ce qui nous concerne, c'est-à-
dire dans notre spécialité entomologique, nous conservons, tou-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45
jours aussi fermement, rintention d'apporter une collaboration
active et agissante à toute entreprise qui a pour but d'agrandir
le champ de nos connaissances, notamment pour notre pays de
France, nos colonies et les pays où intervient notre protectorat.
Il nous semble que nous travaillons ainsi utilement à ce qui
contribue au renom et à l'honneur de notre Patrie française.
Lorsqu'on se croit autorisé à espérer qu'on a pu quelque peu
réussir vers ce noble but, la satisfaction qu'on éprouve dans sa
conscience ne constitue-t-elle pas la plus enviable et la plus pure
des récompenses ?
Argynnis Auresiana, Fruhstorfer.
Le I'''' juillet 1920, H. Powell prit un seul exemplaire Q à
Aghbalou-Larbi ; l'Espèce fut très vite défraîchie.
Cette année 1921, V Argynnis Auresiana fut aperçue pour la
première fois, au commencement de juillet, à Aïn-Toumliline et
au Douar de garde, dans la forêt d'Azrou. Vers le 9 juillet,
l'Espèce était assez commune à Ras-el-Ma, site forestier, notam-
ment dans un ravin accédant à la prairie et dont les pentes sont
garnies de cèdres. Enfin, beaucoup plus haut, les 15 et 16 juillet,
V Argynnis Auresiana fut retrouvée au Djebel-Hayane, une loca-
lité dépourvue d'arbres et seulement parsemée de petits buissons
de Cyiisiis Balansae, Erinacea pungens, Buplevrmn spinosum, etc.
La race d'A. Auresiana y est plus petite qu'à la forêt d'Azrou
et, considérée dans son ensemble, cette Argynnis Auresiana, au
Maroc, paraît être d'un peu plus petite taille que dans le Djebel-
Aurès (Province Constantine).
Le ground colour fauve tendrait généralement à être un peu
moins foncé au Maroc que dans l'Est- Algérien. \J Argynnis Aure-
siana paraît préférer le calcaire; elle a un vol rapide et n'est pas
facile à capturer.
46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
M. Cil. y\lluaud a rcn.x:>ntré V Argynnis Aurcsïana dans le
(irand-Atlas, près Arround, dans un site dépourvu d'arbres, en
juin 1921.
Argynnis Lathonia, T. inné.
l'Orrl d'/Xz-rou, en jinllct, s<i)t('nihre el octobre 1920; puis en
IQ2I.
(Irand y\llas, Il.iutc Vallée de la Reraya, juin 1921 (Charles
Alluaud).
L'Espèce est assez abondante partout.
I.a forme OCAri^ynnis Lalhonia, au Maroc, ne dilTère pas de
celli- (]u'on trouve communément en Europe et en Asie Mineure.
Les Ç) n d'arrière saison sont (]uc'i(]urfois d'assez grande taille
dans la région d'Azrou el elles ont la base et k bord interne des
ailes su]iériein"es, ainsi (]uc le bord anal dc^s inférieures, tcMutés de
verdâtre.
Melitaea Desfontainii, Codart. \ar. Gibrati, Obthr.
(PI. DXXXil, lio- 4418, 4419, 4420, 4421, 442-').
J'ai figuré, jiour la pr^nuère fois, la Mcl'ilaca Desfontain'n cf.
de .Sebdou, st)us le n" 12 de la PI. XI. dans le Fascicule VI des
Etiide.s >r Enioinologit\ et j'ai ainplcnicnl disserté sur cette
intéressante Espèce aux pages 51-51 du même ouvrage. Bien
longtemps avant moi, Roisduval avait liguré, sous les 11°" i et 2
d(> la PI. 23 (le VI cônes h'istoiiqiic des Lépidoptères (Paris,
librairie Roret, 1832), la g de Melïlaea Desj ontainesi; malheu-
reusement Boisduval lu- dit jias d'où provient exactement le
papillon cpii a servi de modèle à la représentation publiée dans
VI cônes.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47
A la page 117 du texte, Boisduval se borne à donner le ren-
seignement de localité suivant : « Elle {Melitaca Dcsfontainesi,
sccunduni Boisduval) se trouve aux environs de (Jadix et d'Alge-
/.iras, ainsi que sur la côte de Barbarie où elle a été découverte,
d'après Godart, par M. Desfontaines, professeur de botanique
et membre de l'Institut ».
Comme la forme espagnole paraît différente de la forme algé-
rienne, il eilt été utile que Boisduval dît si la Q dont il donnait
la figuire venait d'Andalousie ou de Barbarie.
Je n'ai rien trouvé dans la collection Boisduval cjui fût conforme
à la figure publiée dans Ylcones.
Grâce au matériel espagnol et barbaresque concernant Melitaea
Desfuntaïnii, et dont je dispose, il me semble que maintenant je
puis exposer ce qui suit, avec quelque chance d'établir une situa-
tion probablement définitivement exacte de la question.
La Melilaea Dcsi ontaïnïi du Maroc est intermédiaire entre la
même Espèce d'Espagne et d'Algérie. Pour le dessous des ailes,
la forme algérienne (Sebdou), d'ailleurs plus petite, est colorée
très vivement en rouge, avec les parties blanchâtres sensiblement
moins jaunies que dans la forme du Maroc. La forme espagnole
est la moins vivement colorée; elle a reçu le nom de Baetica,
Rambur. Sa caractéristique se résume en ces deux mots : 'subtiis
pallidior.
Quant à la différenciation entre la forme du Maroc et celle
d'Algérie, il y a lieu tout d'abord de constater la supériorité de
la grandeur des ailes chez les exemplaires marocains; les taches
claires, en dessus, sont, en proportion de la plus grande dimen-
sion des ailes, plus élargies dans la forme marocaine ; la teinte
rouge, au Maroc, est très vive, plus foncée et d'un ton de brique.
En dessous, un lavis général rougeâtre recouvre, chez les exem-
plaires marocains, les parties claires qui, comme il est dit ci-dessus,
restent plus blanchâtres dans les échantillons algériens.
J'ai cru devoir publier une figuration capable de bien repré-
senter l'aire de variation dans laquelle se meut la superbe forme
marocaine Gïbralï de la Melitaea Desfoiilainu.
48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En conséquence, trois cfcf, avec les bandes transverses des ailes
plus ou moins claires sur les deux faces, sont figurés sous les
n'" 4418, 4419 et 4420 de la PI. DXXXIT, et deux Q Q, très diffé-
rentes pour l'obscurcissement du dessus des ailes, sont figurées
sous les n'" 4421 et 4422.
Nous jugeons d'après un grand nombre d'exemplaires du
Maroc, d'Espagne et d'Algérie, servant à la comparaison.
Ajoutons que les Melitaea Desfontainiï du Maroc présentent
les parties noires très accentuées et sensiblement plus développées.
Il convient donc de distinguer par un nom la forme marocaine
de Melitaea Desfontainii qui diffère sensiblement des deux autres
jusqu'ici connues.
Je la dédie à M. le Capitaine Gibrat, chef du bureau des ren-
seignements de Timhadit.
Cet officier fut particulièrement obligeant envers M. Harold
Powell et nous lui exprimons, tous deux, notre meilleure grati-
tude pour les facilités dont nous lui sommes redevables et le
progrès qu'il a ainsi permis de réaliser pour la connaissance de
la faune marocaine des Lépidoptères.
Harold Powell a élevé la chenille et je transcris, comme suit,
les notes qu'il a prises, relativement à la biologie de la Melitaea
Gibrati :
« J'ai remarqué la chenille de Melitaea Desfontainii-Gibrati,
dans le Moyen- Atlas, à des altitudes variant entre 1.700 et
2.100 mètres; elle vit, là, sur la Knantia arvensis Kock. Plusieurs
nids ont été trouvés dans la forêt d'Azrou et aux environs de
Timhadit, en juillet et août 1920. Le 18 juillet 1920, j'ai aperçu
de très nombreuses toiles de Desfontainii-Gibrati, recouvrant les
feuilles de Knaiitia, dans le ravin qu'on remonte pour atteindre
le Djebel Tisdadine, au sud-est du poste de Timhadit. Un essai
d'élevage de chenilles récoltées, en 1920, dans le Moyen-Atlas,
n'a pas complètement réussi; quelques chenilles ont survécu.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 49
après l'hibernation, jusqu'à l'avant-dernier stade, acceptant,
comme nourriture, une Scabieuse commune dans le Zehroun et
aux environs de Meknès. Dans les stades où une comparaison a
été possible, elles ne différaient pas très sensiblement des che-
nilles, appartenant certainement à la même Espèce, trouvées dans
le Zehroun, en hiver et au printemps 1921, sur la scabieuse pré-
citée; mais, com.me aucun papillon n'a été obtenu de l'élevage
des chenilles du Moyen-Atlas et comme, d'autre part, je ne me
suis pas trouvé dans la haute montagne à l'époque du vol de
l'imago, je ne puis dire si la forme d'A^crou et celle du Zehroun
sont identiques.
La forme de Desfontainn à laquelle M. Oberthiir a donné le
nom de Gibratï a été obtenue dans le Massif du Zehroun.
L'Espèce ne paraît pas être très commune dans cette région; un
seul nid a été trouvé à Beni-Amar, en janvier 192 1 ; le 2 mars, à
Mrassine, j'ai trouvé sur la même plante un autre nid; j'ai noté
à propos de la chenille les observations suivantes :
Le 8 juillet 1920, dans la clairière du Douar de Garde, dans
la partie haute de la forêt d'Azrou, j'ai trouvé, dans une touffe
d' Eîiphorbhi Inteola, un nid allongé, compact, de soie blanche,
renfermant un grand nombre de petites chenilles que j'ai cru, au
premier coup d'œil, être des Orycestes ; mais un examen plus
attentif a démontré qu'il s'agissait d'un nid aesti-hivernant des
chenilles d'une Melitaea, voisine d' Aiirinia.
Un second nid a été pris, le 10 juillet, à la montée du petit col,
au sud du Douar de Garde, cette fois dans une touffe de Thy-
melaea virgata, et, ensuite, j'ai vu plusieurs autres nids de la
même Espèce sur diverses plantes ligneuses.
La plante nourricière de ces chenilles d'Azrou est la Knaittia
arvensis Koch, Espèce à longues feuilles simples ou dentées,
hérissées de poils. A proximité des nids on trouvait toujours une
hnautia dont les feuilles, encore plus ou moins enveloppées par
les anciennes toiles, avaient été réduites à l'état de squelette, par
50 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
les chenilles de la Melitaea dans leur jeune âge, avant la migra-
tion vers le point oix elles se réunissaient sous toile pour la longue
période léthargique.
J'ai gardé les nids contenant les chenilles dans des boîtes en
fer-blanc, maintenant une provision fraîche de feuilles de la
Knautia dans chaque boîte, tant que cette plante avait des feuilles
vertes; j'ai fait ceci non pas pour donner de la nourriture aux
chenilles, qui n'avaient plus besoin de manger, mais pour éviter
un dessèchement trop complet. Le premier nid avait été éventré
et les chenilles exposées ; elles ont tissé, dans la boîte, une nou-
velle toile englobant quelques feuilles. J'ouvrais les boîtes assez
souvent pour renouveler la provision d'air frais. Lorsque les pre-
mières pluies de fin d'été sont tombées, j'ai placé les boîtes
ouvertes de façon à ce que les nids se mouillent un peu.
L'humidité a fait sortir plusieurs chenilles des nids et elles ont
certainement bu de l'eau de pluie, mais elles ne cherchaient pas
à s'éloigner de la toile. J'ai constaté plusieurs décès par dessi-
cation, dans le premier nid (celui qui avait été éventré) et, avant
la fin du mois d'octobre, plusieurs autres chenilles sont mortes
dans la même boîte. Il fallait les surveiller d'assez près et retirer
les chenilles mortes avant qu'elles ne moisissent. Le second nid,
intact, paraissait bien plus sain. Je n'y avais pas constaté de décès
encore.
En arrivant à Beni-Amar, dans le Zehroun, le 9 novembre 1920,
après une période pluvieuse d'une quinzaine de jours, j'ai trouvé,
dans les champs, quelques petites touffes de feuilles fraîches,
poussant sur les vieilles souches d'une plante qui n'est pas la
Knautia de la forêt d'Azrou, mais qui me semble identique à une
Scabieuse très commune dans les champs de Provence.
Mettant des feuilles fraîches dans les boîtes que j'exposais au
soleil, j'ai remarqué que plusieurs chenilles sont sorties du nid et
que quelques-unes ont même commencé à manger un peu, en per-
forant les feuilles. Mais cela ne se passait que pendant les mati-
nées chaudes et ensoleillées et la proportion de chenilles disposées
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 51
à manger était bien petite ; les autres se promenaient sur la toile,
ne se nourrissant pas, et, dès qu'il commençait à faire froid,
l'après-midi, toutes rentraient de nouveau sous la toile.
Beaucoup de décès se sont produits dans la boîte contenant le
premier nid, en novembre et en décembre, même parmi les che-
nilles qui avaient commencé à s'alimenter. Dans l'autre nid, très
peu de chenilles sont mortes. En décembre, trois chenilles du
premier nid sont mortes à la suite de la sortie de larves parasites,
hyménoptères. Une seule larve est sortie de chacune de ces trois
chenilles; elles ont, de suite, tissé un cocon cylindro-ovoïde épais,
de soie blanche, ayant o'"0045 de longueur. Ces cocons sont sem-
blables à ceux des Apanteles. Les chenilles ont certainement
hébergé le parasite depuis le mois de juillet dernier, au moins.
Le second nid n'a pas eu de chenilles parasitées. En décembre,
j'ai transféré les deux nids à une cage contenant une provision
de Scabieuses à tiges plongeant dans l'eau; j'exposais cette cage,
chaque jour, lorsque le vent et la pluie le permettaient, sur ma
terrasse. Bon nombre de chenilles se sont mises à manger, en
décembre, et elles continuaient à se nourrir, un peu, les jours de
beau temps ; mais presque la moitié des chenilles ne cherchait
pas à manger encore. Il est à peu près certain que, dans leur
localité d'origine, à environ 1.750 mètres d'altitude, ces chenilles
seraient encore — et pour longtemps — en période léthargique,
le haut de la forêt d'Azrou étant souvent sous la neige, en cette
saison. La chenille ne mue pas avant de commencer à manger,
après la période léthargique, mais sa couleur fondamentale de
jaunâtre devient grise quand elle a pris pendant quelques jours
de la nourriture.
Le 4 janvier 1921, à Beni-Amar (Zehroun), mon petit aide,
Arafa, a découvert sous les oliviers, à côté du sentier qui va de
Beni-Amar à Srirat, un groupe de chenilles Melitaea dans une
touffe de Scabieuse. Ces chenilles me paraissent être de la même
Espèce (sinon de la même morphe) que celles trouvées en haut
de la forêt d'Azrou. Les chenilles venaient d'abandonner leur nid
52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
aesti-hivernal et s'étaient protégées avec une toile lâche, au milieu
des feuilles vertes. Elles avaient commencé à se nourrir, mais la
touffe portait très peu de traces de leurs dégâts. Elles se trou-
vaient, encore, dans le stade aestival (je crois que ce stade est le
troisième), mais elles sont presque deux fois plus volumineuses
que celles provenant d'Azrou; j'attribue ce fait, non pas entiè-
rement à la nourriture qu'elles ont pu prendre, depuis leur réveil,
mais plutôt au fait que, étant exposées aux chutes de pluie et à
l'humidité nocturne, elles ont dû moins souffrir de la sécheresse,
pendant l'automne, que les chenilles que j'ai gardées si longtemps
en boîtes. J'ai placé ce nouveau nid dans une boîte bien aérée
avec une provision de feuilles fraîches souvent renouvelée.
Toutes les chenilles du nid de Beni-Amar mangent chaque
matin, au soleil.
Le 1/ janvier, quelques chenilles de cette couvée avaient passé
la mue post -hivernale. Dans le nouveau stade (le quatrième) elles
sont complètement noires, tête, corps, épines, poils et pattes (*).
Presque toutes les autres chenilles de la couvée se trouvent en
période de mue, groupées sur et sous la toile.
Le i*"" février 1921, presque toutes les chenilles de la couvée
de Beni-Amar se trouvent dans le nouveau stade (quatrième ?).
Leur mue a été, sans doute, retardée par le fait qu'elles sont
restées enfermées dans l'obscurité et au froid pendant huit jours
(du 18 au 25 janvier), pendant mon absence, à Meknès et à
Mrassine. Le temps n'est pas très beau et il fait froid, sauf en
plein soleil; dès lors les chenilles ne sont pas très actives; elles
mangent, cependant, presque chaque matin.
Les chenilles d'Azrou ont également, pour la majorité, passé
la mue post-hivernale. Elles sont semblables à celles de Beni-
Amar, mais toujours plus petites.
(*) Les épines porte-crins sont d'un noir plus intense que le corps et sont br.l-
hmtes; il y a un semis d'atomes blanchâtres, sur la surface dorsale, peu apparent à
l'œil nu. On remarque une ligne médiodorsale d'un noir un peu plus foncé que
le fond ; cette lif^ne se voit mieux chez les chenilles d'Azrou que chez celles de
Heni-Amar. Ceci a rajiport au stade pust-hivernal.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53
Pour la mue post-hivernale, la peau se fend sur le dos des
segments thoraciques et la fente s'étend jusqu'en dessous des
segments, le plus souvent, mais, en tout cas, la tête reste fixée à
la dépouille par une lanière portant les pattes; l'écusson n'est pas
entamé et reste en place, derrière la tête; les segments abdomi-
naux de la vieille peau restent intacts et même la peau du
troisième segment thoracique n'est pas toujours fendue, me
semble-t-il; mais elle se trouve, ensuite, repliée, plus ou moins,
contre celle du premier segment abdominal. La dépouille, en ce
qui concerne les segments abdominaux, reste gonflée, quoique
réduite en longueur, après la sortie de la chenille par la déchirure
des segments thoraciques. J'ai remarqué que la dépouille aesti-
hivernale restait également gonflée dans le cas de certaines che-
nilles de Zygaena et de Lycaena ayant un stade très prolongé.
La peau qui les protège, pendant une partie de l'été, l'automne
et une partie de l'hiver, paraît être plus résistante que celles des
stades courts.
4 février iç2i. — Hier, par un beau soleil et une température
douce, les chenilles ont bien mangé et en ont profité. Aujourd'hui,
le temps est doux et humide; les chenilles m^ontrent de l'activité.
Quelques-unes, appartenant aux groupes d'Azrou, ainsi qu'un
petit nombre de celles de Beni-Amar, n'ont pas encore passé la
mue post-hivernale.
/f mars iç2i. — Les chenilles du nid d'Azrou progressent d'une
façon très inégale. Beaucoup d'entre elles se trouvent encore dans
le stade hivernal, mais presque toutes se montrent hors du nid
lorsque le soleil chauffe leur cage. Plusieurs sont dans le stade
post-hivernal et quelques-unes se trouvent dans le stade suivant,
qui doit être l' avant-dernier.
Les chenilles du nid de Beni-Amar sont dans le stade post-
hivernal, pour la grande majorité, mais un certain nombre d'entre
elles ont mué encore et se trouvent dans l' avant-dernier stade.
Elles ne changent pas, sensiblement, d'apparence à cette mue. La
54 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
peau reste noire; la tête et les \'crrues épineuses aussi; comme
dans le stade post-hivernal la peau est pointillée de petites taches
blanchâtres, mais ces points me semblent moins apparents que
chez la chenille d' Aurinia-Provincialis d'Hyères, etc.
Le 2 mars, j'ai trouvé un nid post-hivernal de chenilles de la
même Espèce, au bord d'un sentier, sur un éperon de montagne,
à l'est de Mrassine (versant sud du Zehroun), dans une des
rares localités où croît la Scabieuse, en cette région. Ces chenilles
étaient, presque toutes, arrivées à la hn du stade post-hivernal .,
elles se reposaient, au soleil, en attendant la mue, sur leur toile,
qui recouvrait légèrement les feuilles d'une Bryonïa, à proximité
des plants de Scabieuse.
Après la mue qui les amène dans l'avant-dernicr stade, les
chenilles se dispersent, plus ou moms complètement, et vont cher-
cher leur nourriture même loin du point où la mue a eu lieu; j'ai
trouvé quelques chenilles sur des Scabieuses, à une quinzaine de
mètres de la toile sur laquelle elles avaient passé la mue. J'ai pris
une trentaine de ces chenilles; de l'une d'elles, dans le stade
post-hivernal, sont sorties cinq larves d' Apanteles qui ont aus-
sitôt formé leurs cocons ovoïdes-cylindriques blancs. Je ne pense
pas que ce parasite soit le même que celui dont la larve vit isolé-
ment dans les chenilles aesti-hivernantes de la forêt d'Azrou.
2"/ mars igzi. — T.es Apanteles parasites des chenilles de
Mrassine ont donné leurs imagines entre le 20 et le 26 mars.
Deux chenilles de Beni-Amar se sont chrysalidées, l'une le
25 mars, l'autre le 27 mars; d'autres chenilles se suspendent
(27 mars).
Les chenilles provenant des nids récoltés à Azrou ont mal
tourné. Presque toutes se sont desséchées dans le courant du mois
de mars.
Au lieu de monter sur les feuilles de Scabieuse, dont je main-
tenais une provision fraîche dans la cage, elles restaient enroulées
en cercle, au fond de la cage, et se desséchaient lentement. Ceci
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 55
me semble curieux, puisque beaucoup de ces chenilles s'étaient
mises à manger en janvier, après leur longue période de repos
aesti-hivernal, et quelques-unes se trouvaient au début de l' avant-
dernier stade, dans les premiers jours de mars.
Le 26 mars, j'ai aperçu quelques chenilles, dans le dernier
stade, dispersées sur les plants de la Scabieuse, près du point,
à l'est de Mrassine, où j'ai trouvé un nid, le 2 mars. Elles avaient
presque atteint leur complet développement.
2 avril IÇ2I. — J'ai l'habitude de placer la cage contenant les
chenilles de Melitaea au soleil, les jours de beau temps; un jour,
vers la fin du mois de mars, j'ai trouvé presque toutes les che-
nilles au fond de la cage, où elles se tordaient et crachaient un
fluide jaunâtre; je les croyais atteintes d'une maladie que je ne
connaissais pas. Le lendemain les chenilles allaient mieux et, pour
la plupart, elles étaient remontées sur le plafond de la cage. Les
jours suivants, toute trace de cette maladie a disparu et les che-
nilles se sont remises à manger avec voracité.
Je pense que la cage avait trop chauffé au soleil et que les
contorsions et vomissements avaient été occasionnés par la chaleur
excessive.
Il s'agit seulement des chenilles de Beni-Amar et de Mrassine.
Les dernières chenilles d'Azrou sont mortes dans la première
quinzaine d'avril; depuis longtemps elles ne faisaient aucun pro-
grès, ne mangeaient plus ou presque plus et restaient, enroulées,
au fond de la cage. Celles de Beni-Amar et de Mrassine se sont
chrysalidées toutes, avant le 5 mai, à l'exception d'une seule
retardataire et de quelques chenilles mortes à la suite de la sortie
de larves A\^fanieles. La masse principale s'est chrysalidée vers
le 20 avril. Presque toutes ces chrysalides ont été envoyées, par la
poste, à Rennes. Les premières imagines rencontrées en liberté ont
été prises le 12 avril, dans un vignoble en pente, en arrière du
premier éperon à l'est de Mrassine.
56 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le vignoble en question n'a pas été labouré cette année et il
se trouve recouvert d'une végétation dense et basse, composée
largement de Soucis (Calendula Algeriensis, Boiss. Rent.) et de
la petite Valerianée (Fedia cornucopiac L.) à fleurs rose foncé,
de Composées, de 1' <( Oguefa » {Scorpmrus sulcata L.) et de
Liserons bleus et roses. C'est la seule localité, pour Desfontainïï-
Gibrati, que nous avons trouvée dans les environs de Mrassine.
Presque tous les matins, quand le temps était beau, on pouvait
prendre 3 ou 4 exemplaires du papillon, dans ce champ. L'en-
droit où nous avions trouvé les chenilles est à environ 300 mètres
du champ, mais je n'ai jamais vu le papillon à la place occupée
par les chenilles, tandis que, dans le vignoble, on prenait, parfois,
des individus très récemment éclos et à peine assez secs pour
voler.
Le 4 mai, il y avait encore quelques spécimens fraîchement
éclos et plusieurs en état passé ont été observés, ce jour-là. La
forme est grande et richement colorée. Nous n'avons pas capturé
Desfontainu-G'ibrat'i plus tard que le 4 mai.
Revenant, le 8 mai, dans sa localité de Mrassine, nous avons
constaté que le marocain, propriétaire du vignoble, bêchait son
terrain et faisait disparaître l'épais tapis de plantes basses qui
le recouvrait.
Dans les oliveraies, près de Moussaoua, j'ai remarqué des
plants de la Scabieuse, mais aucune trace de la chenille de Des-
font ainii-Gibrati. Les quelques chrysalides que j'ai gardées n'ont
pas donné d'imaginés. Ces chrysalides ont dû souffrir du voyage
à dos de mulet, de Mrassine à Meknès, au moment oii la matu-
ration se trouvait déjà assez avancée. Une bonne série de papillons
a été obtenue des chrysalides envoyées à Rennes. »
Description de la chenille dans le dernier stade.
Largeur de la tête, o m. 003; longueur de la chenille à la fin
du stade, o m. 03 à o m. 035.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5/
La tète est d'un noir brillant; le sillon divisant les lobes du
crâne est bien accusé et assez profond.
Les lobes sont hérissés de poils noirs, fins et relativement longs.
La surface du corps est d'un noir mat tournant au brun enfumé
de noir sur la surface ventrale.
La surface dorsale porte de nombreuses petites taches arron-
dies, blanches.
Ces taches sont plus grandes sur l'aire médiane, plus petites
sur l'aire sous-médiane; dans la région stigmatalc, elles sont plus
grandes et plus claires que partout ailleurs et elles forment une
large bande blanchâtre tout le long de la chenille. Les taches
blanches sont bien séparées les unes des autres et ne paraissent
jamais entrer en confluence; au milieu de chaque tache, s'élève
un très fin et très court crin noirâtre, visible seulement à la loupe.
Les taches blanches sont plus rares sur la surface ventrale. Une
grande tache d'un blanc sale, aux bords irréguliers, marque *le
centre ventral des incisions entre les segments abdominaux 2-3,
3-4, 4-5, 5-6, ;-8 ; elle est divisée, au milieu, par une ligne de la
teinte du fond. Les verrues principales sont représentées par des
projections spiniformes très développées, de forme conique étirée;
ces épines sont d'un noir brillant; leur base, un peu élargie, repose
sur un renflement arrondi de la peau. Les épines ont environ
O'"ooi5 de longueur, mais certaines atteignent presque 2 milli-
mètres. Chaque épine est pourvue de nombreux crins noirs, re-
dressés, ayant de la moitié aux deux tiers de la longueur de
l'épine elle-même.
Les segments abdominaux possèdent une épine médiodorsale,
un peu moins développée que les autres; cette épine manque sur
les segments mesothoracique et metathoracique.
La plaque prothoracique, comprimée transversalement, semble
formée par une agglomération de tubercules noirs portant des
crins noirs; en dehors de la plaque ou écusson, le segment pro-
thoracique possède une courte épine noire préstigmatale et une
seconde sur la base de la patte; les deux segments thoraciques
58 LÉPIDOPTÉROLOG-IE COMPARÉE
suivants ont deux épines rudimentaire? à la base de la patte.
Le prcnner segment abdonunal n'a qu'une seule épine rudimen-
taire dans l'alignement de celles de la base des pattes des seg-
ments thoraciques, mais le second segment abdominal en a deux,
ainsi que les segments suivants jusqu'au sixième inclus; le hui-
tième seg-ment abdominal n'a qu'un minuscule point pilifère dans
le même alignement.
Les stigmates sont ovales, noirs, ressemblant passablement à
un grain de café dont le sillon central serait d'un blanc enfumé;
ils sont encerclés de blanc sale.
Comparant une chenille soufflée de Melïtaea Desfontaïnn var.
Gibrati (dernier stade) avec deux chenilles soufflées (également
dans le dernier stade") de Melïtaea Aur'mïa, de Paris, je constate
les différences suivantes :
Taille très sensiblement plus petite chez Aiirinia (o"'0285 et
o"'0 5i de longueur totale, respectivement, contre o'"04 pour
Gibrali; o"'oo22 et o™oo23 de largeur de tête, respectivement,
contre o'"oo3 chez Gibrati).
Les taches blanches sont plus pures et beaucoup plus grandes
chez Aiirinia; la bande stigmatale blanche est beaucoup plus
apparente et les taches qui la forment sont souvent confluentes
chez Aiiïinia. Présence d'une double ligne ventrale blanche inté-
ressant même la base des pattes et nullement entrecoupée, chez
Aurinia. Le ground colour, chez Aurinia, est d'un brun un peu
enfumé de noir; les épines sont d'une teinte brun noirâtre et elles
sont relativement bien moins longues que chez Gibrati. La che-
nille de Gibrati est certainement plus voisine de celle de la variété
dWnrinia ProvinciaUs, du sud-est de la France, que ô.' Aurinia
des environs de Paris.
La chenille de Melïtaea Desfontainii-Gibrati se nourrit et se
meut le jour. Dans le stade post-hivernal et dans l'avant-dernier
stade, les chenilles se réunissent sous leur toile pour la^nuit et
lorsque le temps est mauvais; elles commencent à sortir dès que
le soleil les a un peu réchauffées, le matin, et se mettent à manger
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE . 59
assez rapidement ; leur appétit se développant au fur et à mesure
qu'elles grandissent. Elles aiment à se réchauffer aux rayons
directs du soleil, étendues immobiles sur les feuilles ou les tiges,
du moins, dans la matinée
L'activité dmrne est conservée daris le dernier stade; mes che-
nilles en captivité montaient se reposer au sommet de leur cage,
pour la nuit; elles tissent constamment en marchant et il devient
nécessaire d'enlever, de temps en temps, la toile blanche qui
s'accumule sur le grillage et qui finit par interrompre la circula-
tion d'air. C'est au plafond de la cage qu'elles tissent la petite
bourre de soie à laquelle elles se suspendent pour la chrysali-
dation.
La chrysalide a la forme de celle d'A/irima; sa taille est plus
grande, naturellement. Sa couleur fondamentale est blanchâtre,
les incisions intersegmentales étant d'un gris pâle. Comme chez
Aiirinia, la chrysalide est tachetée de noir, mais, tandis que, sur
les ptérothèques, les taches sont moins nombreuses pour Anrïnia,
— celles du centre formant une ligne longitudinale par confluence
— elles sont plus grandes chez Gibratr et montrent beaucoup
moins de tendance à la confluence.
La chrysalide de Gïbrati a les gaines des antennes annelées de
noir; la massue étant noire, ainsi que les maxillae; l'œil vitré est
noir; la tête et le thorax portent d'assez grosses taches noires.
Les protubérances courtes et coniques (tubercules) des segments
abdominaux sont d'un jaune orange (elles correspondent aux
épines de la chenille); chacune se trouve presque entourée par
une tache noire, ces taches étant confluentes dans beaucoup de
sujets. Chez Aurinina, une ligne ondulée, noire, transversale,
borde, antérieurement, les petits cônes dorsaux jaunes, à partir
du quatrième segment abdominal inclus. Les stigmates, noirs, sont
placés, chacun, sur une tache arrondie, également noire. Le cre-
master est noir et son extrémité, arrondie, est couverte par de très
nombreux petits crochets bruns. Chez la chrysalide A'' Aurinia,
qui me sert de comparaison avec celles de Gibratï, le cremaster
est d'un brun roux blanchâtre.
60 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En résumé, la chrysalide de Gibrati est plus chargée de noir
que celle d'A/irinia et ses taches noires, quoique relativement
plus grandies, présentent, à un degré bien moindre, la tendance
à se réunir pour former des lignes.
Melitaea Aetherie, Iliibner.
Un seul exemplaire cf a été recueilli par H. Powell, au Maroc,
sur le plateau de Dkrissa, en avril 1921. Cet échantillon est d'assez
grande taille et très vivement coloré.
L'Espèce se trou\e en Algérie, en Tunisie, en Andalousie et en
Sicile, à Ficuzza i Prov. Pakn-me).
Melitaea Didyma, Ochs. (PI. DXXXI, fig. 4416).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Djebel-Tisdadine, 6-S août 1920.
Versant sud du Taghzeft, par 2.250 mètres d'altitude, les 15
et 16 août 1920.
M. Vaucher signale la McHl(7ea Didyma-deserticola dans le
Grand-Atlas, à Ourika et Amsmiz.
Maute- Reraya (Grand-Atlas), par 1.200 à 1.800 mètres (Ch.
Alluaud, en juin I92i\
Quant à la MeLiiaea Didyvia du Moyen- Atlas, elle appar-
tient à la forme viauritanica, Obthr., déjà figurée sur la
PI. CCLXXXII, dans le Vol. X des Etudes de Lcpidoptérologie
comparée. L'échantillon représenté sous le n" 4416 de la
PI. DXXXI provient d'Azrou.
Les Q Ç) marocaines que j'ai vues présentent la même colora-
tion que les ctcf, c'est-à-dire qu'elles ont le grouiui coloiir d'un
fauve orangé vif et nullement verdàtre ou grisâtre comme dans
certaines localités du sud de la France.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6l
D'ailleurs, en Algérie, il en est de même qu'au Maroc, si j'en
)uge par les documents assez nombreux qui sont contenus dans
ma collection.
L'Espèce n'est très commune nulle part au Maroc, mais elle y
est assez répandue.
En 192 1, Harold Powell a trouvé Melitaea Didyiiia, le 31 mai
et le r'" juin, dans la région des Zemmours (vallée de l'Oued-
-Sattour) ; dans le Moyen- Atlas, de nouveau à Tisdadine.
Melitaea Punica, Obthr.
Deux c?cf*pris dans la forêt d'Azrou, en juillet 1920. L'un
d'eux a, sur le dessous des ailes inférieures, les parties blanches
très brillantes et comme porcelanées, tandis que, chez l'autre, ces
mêmes part'cs des ailes inférieures sont couleur de crème et tout
à fait mates.
La Melitaea Punica voltigeait, en avril 192 1, aux environs de
Mrassine; elle n'y était pas bien rare; il ne me semble pas que
la forme y soit différente de celle qu'on rencontre en Algérie.
On constate des variations individuelles, mais généralement peu
accentuées.
M. Ch. Alluaud a pris à la Kasba-Oualidia, sur la côte, au sud
de Mazagan, une forme plus grande que dans la Haute-Reraya
où l'Espèce a été également capturée par 1.800 mètres d'altitude,
en juin 1921.
62 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
SATYRIDAE
Satyriis Fidia, Linné.
Atlas (Glaoui), selon Vauchcr.
Versant sud du Faghzeft, par 2.250 mètres d'altitude, mi-août
1920.
Un seul exemplaire rj a été pris par II. Powell, au Maroc.
Pour la taille et pour les ailes, il ressemble aux exemplaires de
Sebdou ; les ailes inférieures, en dessous, sont assez largement
blanchies.
En août 1920, H. Powell a aperçu un autre spécimen de
Satyriis Fidia, à l'entrée de la xallée du Sebbab. Il se tenait
posé sur les roches schisteuses, et encore un exemplaire le 10 sep-
tembre 1920, à la montée du pont de l'oued Oum er R'bia au poste
de Taka-Ichiane.
Satyrus Alcyone, Schiff.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920 et 1921.
J'ai publié en photographie la figure de 2 c'cf et de 2 Q (^
(chaque sexe en dessus et en dessous) du Satyrus Alcyone et je
lui ai consacré une courte notice à la page 48, dans l'explication
de la Planche photographique C {Etudes de Lépidoptérologie
comparée, Vol. XVII, Planches^
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6^
En Andalousie, on trouve une forme du Satyriis Alcyone que
j'ai appelée : V andalusica ; j'ai désigné la forme du Moyen- Atlas
sous le nom de maroccana. Jusqu'ici, le Satynis Alcyone n'a pas
été rencontré en Algérie, ni en Tunisie.
Le Satyrus Alcyone présente de nombreuses et intéressantes
variations géographiques. La 'forme marocaine se distingue par
le dessus des ailes très sombre chez les cfcf, de telle façon que la
large bande commune submarginale, pourtant si bien éclairée de
blanchâtre, surtout aux ailes inférieures, chez les cfcf de certaines
localités françaises, est uniformément brun enfumé dans les
Alcyone marocains.
Harold Powell a pris, au milieu de juillet 1920, par 2.000 mètres
d'altitude environ, au Djebel-Hebbri, un c" superbe et remarqua-
blement foncé.
En 1921, le Satyrus Alcyone a été retrouvé dans le Moyen-
Atlas, dans la foret d'Azrou, assez abondamment à Ras-el-Ma.
Le papillon venait boire autour de la source. Le Satyrus Alcyone
voltigeait, le 15 juillet 192 1, au Djebel-Havane, par 2.400 mètres
d'altitude; il n'y paraissait pas commun.
Satyrus Briseis, Linné.
Le 25 juin 1920, le Satyrus Briseis était commun en exemplaires
très frais, sur les pentes au-dessus du village d'Azrou. Il était de
taille semblant même plus grande que dans la province d'Oran.
Le Satyrus Briseis se pose à terre et visite aussi les fleurs de
chardon et d'eryngium.
J'ai sous les yeux un grand nombre d'échantillons superbes
appartenant tous à la variété major. Le dessous des ailes infé-
rieures est très varié, notamment chez les Q Q-
En T921, le Satyrus Briseis paraissait beaucoup moins abondant
que l'année précédente. D'ailleurs, il se trouvait presque partout
et jusqu'à l'altitude de 2.400 mètres.
Il n'a été trouvé aucune Q de la variété pirata.
64 LÉPIDOrTÉROLOGIE COMPARÉE
Satyrus Prienri, Piciret.
3 Cfcf pris sur le versant sud du Taghzeft, les 15 et 16 août
1920 ; malheureusement leurs ailes se trouvaient un peu usées par
le vol.
La forme marocaine paraît être la même que dans la province
d'Oran.
Satyrus Semele, Linné.
Amsmiz (*), Ourika, etc., dans l'Atlas (Vaucher).
Région du Moyen-Atlas, forêt d'Azrou, Tisdadme, Djebel-
Hebbri, Timhadit, Aghbalou-Larbi.
Moins abondant au Maroc qu'en Algérie.
Vient, avec Briseis, dans la plaine élevée, se poser sur les excré-
ments des animaux.
Même forme qu'en Algérie; appartient à la variété Algirica,
Obthr.
Satyrus Relouini, Obthr. (PI. DXXX ; cS, fig. 4404 ; q,
fig. 4405 X
Dédiée à M. le Commandant Belouin, du 15'" Tirailleurs algé-
riens.
Aghbalou-I.arbi et Foum-Kheneg, en août et septembre 1920.
La figuration photographique a paru pour le c? et la Q, en
dessus, sur la PI. N ; en dessous, sur la PI. O, dans le Vol. XVIII
des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
(*) Je crois que Amsmiz et Amizmiz dcsignent une mêni^ localité, dans la
région du Grand-Atlas,, à l'est de Mogador et au sud de Marakech, par une alti-
tude d'environ i.ooo mètres; le village est adossé à des hauteurs de 3.000 mètres
(Tsauritz-Entsagautz). Non loin se trouve, vers le sud, Tizi-Gourza qui a
4.000 mètres environ d'altitude.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65
La notice explicative de ces Planches est imprimée {loc. cit.)
aux pages 56 et 57.
Cependant je crois utile de compléter, au moyen d'une excel-
lente figuration en couleurs, la représentation par les procédés
photographiques. En effet, lorsqu'il s'agit d'Espèces de Lépidop-
tères voisines et cependant spécifiquement très distinctes, l'inter-
vention de figures en couleurs, publiées comparativement, est le
plus souvent nécessaire, afin de lever toutes les incertitudes et de
fonder une base définitive à la Nomenclature entomologique.
C'est ainsi que la comparaison des figures 4404 et 4405 de
la PI. DXXX, et des figures 4412, 4413, 4414 et 4415 de la
PL DXXXI permettra, mieux que toute prose, de rendre tangible
la distinction spécifique entre le Satyrus Belonini (4404 et 4405)
et le Satyrus Colonibalï (4412 à 4415).
Déjà, plusieurs Espèces de Satyridae barbaresques, éclosant à
la fin de l'été, ont été découvertes à des dates relativement
récentes et sont maintenant bien connues.
Ainsi : Hansn, PowelU, Colombaii, Bclouini, Sylvicola et les
formes affines : Lnmbessanus, cmereus, Holli. Sans doute d'autres
Espèces non encore découvertes récompenseront, plus tard, les
recherches des Entomologistes chasseurs. Mais, afin d'éviter toute
confusion, iP importe, je le répète, qu'une bonne figuration inter-
vienne pour fixer exactement les caractères de chaque Espèce.
J'espère que, pour les deux nouvelles Espèces marocaines :
Colombati et Belouini, le beau travail de M. J. Culot assurera
une complète satisfaction.
Satyrus Colombati, Obthr. (PI. DXXXI; cf, fig. 4412, 4413;
o, fig. 4414, 4415)-
Dédiée à M. le Colonel Colombat, commandant le i''"' régiment
de Tirailleurs marocains.
66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Forêt d'Azrou (Moyen-Atlas marocain), septembre 1920.
Dans le Vol. XVIII, Part. I, des Etudes de Lépidopiérologie
comparée, j'ai publié, sur les Planches L et M, la figuration de
4 d*Cf et 4 Q Ç) du Satyrus Colombatï, par les moyens photo-
graphiques. La notice concernant cette nouvelle et intéressante
Espèce est imprimée aux pages 54 et 55 {loc. cil.). J'ai remis
2 cTcf et 2 Q O à M. Culot, pour être représentés en couleurs
dans le présent Volume. Une très belle Q est éclose à Rennes,
le 24 septembre 1921, provenant des chrysalides obtenues au
Maroc par Harold Powell.
Voici d'ailleurs, au sujet du Satyrus Colotiibati, transcription
des notes biologiques dont je suis redevable à H. Powell.
« Le 9 septembre 1920, je suis parti d'Azrou-village, à
8 heures, avec Moulay-Ali, pour chasser dans la vallée remontant
vers le sud-est. Nous avons suivi un des petits ravins secs qui
sillonnent la coulée de lave remplissant la vallée et qui sont
habités par les Syrichthus. S. Mohammed vole en cette saison,
mais je n'ai vu que peu d'exemplaires, ce matin, avant d'arriver
au rétrécissement situé entre deux mamelons, l'un calcaire, à
l'est, l'autre formé de roches volcaniques, à l'ouest. Ici, volaient
quelques S. Mohammed et Argynnis Lathonia. Un Gnophos
brun, paraissant voisin à.^ Obscur aria, se levait^ de temps à autre,
d'une pierre, d'une touffe de thym ou de la berge basse du lit
à sec du ruisseau. Arrivés sur la pente calcaire en contre-bas de
la route qui fait, ici, une grande courbe avant d'entrer en forêt,
j'ai fait lever un Satyrus que j'ai cru être Hausii avant de le voir
dans le filet. Je n'ai pas tardé à en capturer un exemplaire et je
me suis aperçu, alors, qu'il s'agissait d'une Espèce — ou tout au
moins d'une forme — distincte de Hansii, quoiqu'elle appartînt
au même groupe. Moi-même et Moulay-Ali, nous avons pris
environ 25 spécimens, ce matin, dont 2 Q Q seulement; l'éclosion
du cf est commencée depuis plusieurs jours, évidemment, car,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6;
déjà, de nombreux sujets sont défraîchis, mais la Q commence
à peine à paraître. L'Espèce est cantonnée sur la pente recou-
verte de pierres blanches, calcaires, et de plantes desséchées
telles que VRryngiuni canipestre, V E. tnqiietrum et un artichaut,
commun dans toute la région, la Cynara humïiis L. {Bourgaea
hujniiiSy Cosson). La grande Scille {Urginea niaritima) y fleurit,
en ce moment, par places.
Les mœurs du Satyrus rappellent celles de Hansii; les cfcf se
posent sur les pierres, les ailes fermées et les antérieures bien
abaissées entre les postérieures; ils s'envolent vivement lorsqu'on
les dérange, mais, après un vol rapide et irrégulier, ils ne tardent
pas à se poser, de nouveau, sur une pierre. Comme les cfc? de
toutes les Espèces de ce groupe, ils sont batailleurs, moins cepen-
dant que ceux de S. Poweilt, du Sud-Oranais. Le vol de la Q
est plus droit et moins vif, surtout dans son jeune âge. Je n'ai
trouvé aucune Graminée sur le terrain habité par ce Satyrus.
Cependant, après les pluies de fin d'été, il en poussera certaine-
ment. L'accouplement a lieu peu après leclosion et la ponte des
œufs commence sans retard, mais elle se prolonge jusqu'à la fin
du mois chez les Q Q qui survivent. En captivité, les Q Q empri-
sonnées sous une cloche de mousseline recouvrant une touffe de
Graminée arrachée au bord d'une (( seguia )> (petit canal d'arro-
sage), à Azrou, ont pondu sans difficulté, déposant leurs œufs
isolément, surtout sur la mousseline, souvent sur les brindilles et
feuilles sèches, mais très rarement sur les feuilles vertes de la
touffe.
Dans l'après-midi du 9 septembre, je suis parti avec le Capi-
taine Nivelle, qui a bien voulu m'inviter à faire, avec lui, une
tournée des Postes du sud-ouest du Cercle qu'il commandait :
Aïn-Leuh, Lias, El-Hammam, Mrirt, Taka-Ichiane et Oued-
Amassine. Nous avons été absents d'Azrou pendant trois jours;
mais, pendant ce temps, Moulay Ali a continué à chasser le
Satyrus Colombati et il en a pris une quarantaine, dont plusieurs
en état trop mauvais, cependant, pour être conservés.
68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le 14 septembre, je suis retourné à la localité de Colornbal? et
j'ai noté ce qui suit :
(( Les Q Q du nouveau Satynis sont, maintenant, plus nom-
breuses. Pour la majorité, les cfc/, très abondants, sont abîmés ;
nous avons pris une quarantaine d'exemplaires dans la journée,
sans tenir compte d'à peu près trois fois autant de sujets relâchés
comme étant en trop mauvais état. )>
Pour le 16 septembre, je relève la note suivante :
(( Les 2 ç^ Q du Satynis du groupe de Fauna ont continué
à pondre sur la mousseline, ce matin. Partant pour Timhadit à
12 h. 30, je les ai emportées avec moi, afin de leur rendre la liberté;
en passant dans leur localité d'origine. Il n'y a pas un brin vert
de Graminée quelconque sur le terrain où vole ce Satynis et où
les Ç) Ç) sont en tram de pondre actuellement. Tout y est parfai-
tement desséché, sauf, cependant, quelques hampes florales de la
grande Scille et un chardon à grande fleur rose, acaule, dont les
feuilles sont desséchées, mais qui fleurit en ce moment. La fleur
de ce chardon attire les Argynnis Pandora et les Satyrus Briseis
qui volent encore, très abîmés, mais conservant, malgré leur âge,
beaucoup de vigueur, surtout dans le cas de Pandora. On ne voit,
sur le terrain du Satynis, que la terre d'un brun rougeâtre, par-
semée de pierres et de blocs calcaires blancs, des chardons, des
artichauts et des Eryngmin morts. »
Au commencemenl d'octobre 1920, j'ai vu et pris quelques très
vieilles Q Q du nouveau Satynis, quelque peu éloignées de la
pente calcaire, d'où elles ont dû s'égarer. Il leur restait quelques
œufs qu'elles ont ensuite pondus en captivité.
La petite chenille éclôt dix ou douze jours après la ponte.
L'œuf, qui ressemble beaucoup à celui de S. Hansii et de
S. Fainia, est figuré photographiquement sur les planches.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 69
J'ai noté ce qui suit pour la jeune chenille du nouveau Satyrus :
Longueur de la chenille à l'éclosion : o'"0028.
Largeur de la tête du i^'' stade : o"ooo65.
La tête est de la forme normale chez les jeunes chenilles du
genre. Sa surface est recouverte de petites dépressions la rendant
semblable à l'écorce d'une orange. Une dizaine de soies incolores
courtes, assez épaisses, un peu élargies vers l'extrémité libre et
courbées en avant, se trouvent sur chaque lobe; la base de chaque
soie est formée par un tubercule chitineux brun ; ces tubercules
sont visibles à la loupe comme de petites taches brunes sur le fond
d'un blanc paille grisâtre.
Les ocelles sont bien développés ; le troisième de l'arc est de
taille beaucoup plus grande que les autres.
La couleur du corps est d'un gris paille pâle; celle des lignes
longitudinales est d'un brun chocolat pâle; elles sont assez nette-
ment écrites. Mises sur une touffe de Graminée fraîche, elles se
mettent à manger sans trop attendre et la couleur du corps et des
lignes devient bientôt verte.
22 avril IÇ2I. — Une douzaine de chenilles de S. Colombati,
nom donné à la nouvelle Espèce par M. Oberthiir, provenant
d'œufs pondus à Azrou, en septembre 1920, et éclos une dizaine
de jours après la ponte, a été élevée pendant l'automne, l'hiver et
le printemps, sur touffes de Graminées, d'abord à Azrou, puis à
Beni-Amar et, depuis le 8 février, à Mrassine. Ces chenilles se
trouvent, actuellement, dans le troisième et le quatrième stades,
suivant les individus. Les plus jeunes sont près de la fin du troi-
sième stade, les plus avancées arrivent vers la fin du quatrième
stade. .S'. Colombati, à l'état larvaire, est extrêmement voisin de
5. Fauda. 11 est possible, même probable, c^ue, si on élevait une
série des deux Espèces côte à côte, on distinguerait quelques
légères différences constantes, permettant de les séparer, mais,
comme je n'ai que des Colomhaii sous les yeux, je ne me hasarde
pas de mémoire sur ces différences supposées et je me contente
70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de décrire la chenille de C olovibati sans pousser plus lom la
comparaison.
■Troisième stade — Largeur de la tête : o"'ooi7. Longueur totale
de la chenille à la fin du stade : o"'oi3.
La tête a la forme commune aux Espèces du groupe; elle est
de couleur grise verdâtre ; les stries verticales ne sont pas encore
apparentes.
La couleur fondamentale du corps est d'un vert d'herbe plus
ou moins pâle, selon le point du stade atteint par la chenille; à
la fin, elle pâlit et jaunit un peu; les segments thoraciques sont,
alors, plus pâles que les autres. La ligne médiodorsale est de teinte
verte plus foncée que le fond; elle est bordée par un filet blanc
verdâtre, dont la marge inférieure, très fine, est de la couleur de
la ligne médiodorsale; entre ce filet et la ligne sous-médiane, se
trouve un espace de la couleur fondamentale ; la sous-médiane est
fine, d'un vert foncé, se dégradant du côté supérieur, mais très
nettement délmntée inférieurement par un filet blanc verdâtre; du
reste, ce filet pâle semble faire partie d'une large bande claire
(blanc jaune légèrement verdâtre) s'étendant jusqu'au bord supé-
rieur de la bande suprastigmatale et traversée, longitudinalement,
par deux filets fins, verts, peu accentués; la partie inférieure de
la bande claire est d'un blanc presque pur. La bande suprastig-
matale est d'un vert sombre, plus pâle antérieurement, se fonçant
postérieurement, tout en se rétrécissant; cette bande se prolonge,
"sous forme d'un filet brunâtre, sur le côté de la fourche. La bande
stigmatale est claire; sa couleur est d'un blanc jaune verdâtre,
souvent un peu saumoné; vers son bord supérieur, se trouve un
filet très mince, rougeâtre ; c'est exactement sous ce filet, sur le
second bourrelet des segments abdominaux, qu'est placé le stig-
mate, petit et arrondi; un second filet, plus faible, précède le
■flange. Le fLange est blanc, légèrement jaunissant ; il est bordé,
en dessous (surface ventrale), par une ligne verdâtre sombre,
dégradée.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 71
La surface ventrale est d'un vert d'herbe pâle, ainsi que la base
de toutes les pattes.
La fourche, dont les pointes sont longues, est de couleur paille
un peu rembrunie ; il existe un hlet brunâtre sur le côté des pointes.
Les vraies pattes ont une teinte grisâtre, pâle.
Oitatïihue stade. — Largeur de la tête : 0^0025 à o'"0026. Lon-
gueur totale de la chenille, à la fin du stade : 0^022 à o'°025.
Les différences — à part celle de la taille — entre ce stade et
le précédent, sont les suivantes :
Les stries brunâtres de la tête sont très nettement marquées ;
la bande suprastigmatale est plus foncée, d'un vert de vessie; sa
marge supérieure est finement noirâtre, et le noir envahit un peu
la bande (plus ou moins) sur les segments abdominaux 5, 6, 7
et 8, surtout sur les trois derniers, rendant la bande grisâtre sur
ces segments. La bande stigmatale est envahie de couleur rouge
saumoné, dans la plupart des cas; les deux filets rougeâtres de la
bande stigmatale sont plus vivement colorés que dans le troisième
stade ; la temte saumonée de la bande stigmatale varie considéra-
blement, selon les individus, et elle pâlit progressivement au fur
et à mesure que la chenille grandit dans le stade. L'ombre foncée,
en dessous du ftange, est moins marquée dans ce stade que dans
le troisième. La couleur fondamentale reste d'un vert pâle, quel-
quefois blanchâtre, parfois jaunissant. On aperçoit plus aisément,
à la loupe, le duvet fin qui recouvre la chenille.
L'habitude nocturne n'est pas encore complètement établie dans
le quatrième stade; les chenilles montent souvent pour manger, le
jour; c'est un stade de transition entre l'habitude diurne et l'habi-
tude nocturne qui sera, presque certainement, définitive dans le
cinquième (dernier) stade, ainsi que chez Fauna et les autres
Espèces du groupe.
4. mai IQ2I . — Sur neuf chenilles qui me restent (ayant soufflé
deux dans le quatrième stade), cinq sont déjà dans le dernier
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
(cinquième) stade. La couleur fondamentale n'est plus verte dans
le dernier stade, mais d'un gris ocracé clair.
Les lignes foncées sont très fortement marquées, chez Coloni-
bati, dans le dernier stade ; il y a une certaine différence à cons-
tater, suivant les individus, quant à l'accentuation des lignes; tel
est le cas chez toutes les chenilles du groupe, mais, en moyenne,
les lignes sont plus foncées et ressortent plus vivement chez
C olombatï que chez Faiiua, d'après mes souvenirs de la chenille
de Fauna.
Voici une description de la chenille de Coloinbali clans le
cinquième (dernier) stade :
Largeur de la tète : o'"oo37 ; longueur totale de la chenille, vers
la fin du stade, lorsqu'elle a atteint son plus grand développe-
ment : o'"035.
La couleur de la tête est d'un gris jaunâtre; les six stries brun
noirâtre sont fortement marquées et nettes, mais elles sont un
peu plus ou un peu moins fortement écrites, suivant les individus.
Le A brun, lin, encadrant le triangle frontal, n'est pas très accusé
et il n'est pas toujours complet, les deux branches ne se rejoignant
pas invariablement à l'apex.
La tête est chagrinée de petites excroissances (bases des soies).
Les soies, très courtes, sont d'un brun doré très clair.
Mandibules bruns et noirs. La couleur fondamentale du corps
est d'un gris ocracé très clair. Les lignes les plus fortement mar-
quées sont la médiodorsale et la suprastigmatale, ce qui est
normal, d'ailleurs, chez les Espèces du groupe.
La médiodorsale est d'un brun grisâtre; elle est bordée par un
filet blanc. Vient ensuite une large bande sous-médiane de la cou-
leur fondamentale très finement striée longitudinalement par de
nombreux traits rougeâtres, un peu vermiformes et présentant des
solutions de continuité. Un peu plus rapproché du bord inférieur
que du bord supérieur de cette bande, se trouve un mince filet
brunâtre, continu. Un filet blanc sépare la bande sous-médiane de
1
LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 73
la ligne suprastigmatale. Cette dernière ligne est d'un gris plus
ou moins foncé, suivant les individus; sa marge supérieure est
toujours plus sombre, d'un brun noirâtre, très nettement délimitée
au contact du filet blanc cité en dernier lieu, mais se dégradant
du côté du centre de la ligne; cette partie supérieure assombrie
envahit de plus en plus la ligne au fur et à mesure que la supra-
stigmatale se rapproche de l'extrémité postérieure de la chenille
et qu'elle se rétrécit, de façon à la rendre très foncée sur les der-
niers segments abdominaux. La ligne suprastigmatalc se prolonge
en un trait brun foncé sur le côté extérieur de la dent de la
fourche. Un filet blanc, moins vif et plus étroit que le filet en
marge supérieure, borde la suprastigmatalc, en dessous. Vient
ensuite la ligne stigmatale, jaunâtre, dont les deux bords sont
formés, chacun, par un mince filet rouge carminé, ondulé; ces
filets sont plutôt bruns sur les segments thoraciques.
Les stigmates, petits, arrondis et noirs, sont placés vers le
milieu de la ligne, sur le second bourrelet de chaque segment
abdominal (ce bourrelet est peu distinct du premier) ; le stigmate
du huitième segment abdominal est, cependant, sur le filet supé-
rieur rouge carminé et non vers le centre de la ligne jaune. Le
f.'inge est blanc.
Le flange est bordé, intérieurement, par un filet brun grisâtre
(limite de la surface ventrale).
La surface ventrale est d'un gris blanchâtre, ainsi que les pattes
thoraciques et membraneuses ; les crochets des membraneuses sont
d'un brun pâle.
La fourche est allongée ; ses dents, efhlées vers l'extrémité, ayant
o'"cx)25 de longueur; elle est hérissée de très courtes soies.
Toute la surface du corps est chagrinée de points sétacés,
visibles à la loupe; c'est un caractère commun aux chenilles du
genre Satyrns.
Au début du dernier stade, la chenille présente encore une
teinte verte et les lignes, ainsi que la couleur fondamentale sont
très pâles. En séchant, après la mue, les lignes se foncent et, au
74 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bout de deux jours (et même moins), la couleur et l'intensité
définitives sont acquises. Comme il était à prévoir, l'activité
nocturne est définitivement établie, dans le dernier stade. Les
chenilles montent sur les feuilles au coucher du soleil et des-
cendent se cacher dans la touffe lorsque vient le jour.
Deux chenilles survivantes ont pénétré en terre vers le 20 mai
.1921 et ont formé chacune une cellule près de la surface du sol.
Une seule a réussi à se chrysalider, vers la fin du mois.
La chrysalide a été rapportée en France. Je l'examine, le
31 août 192 1, à Rennes; elle paraît être parfaitement saine (^).
Toutes les chrysalides de ce g^roupe ont une très grande res-
semblance entre elles; je ne vois aucun caractère, chez la chrysa-
lide de Colombati, qui permette de la distinguer de ses alliées.
Sa couleur est d'un acajou rougeâtre, plus claire sur les ptéro-
thèques et sur les gaines des membres, sensiblement plus foncée
sur la tête, le thorax et l'abdomen; le dernier segment et le cré-
inaster (peu développé, à extrémité obtuse, large) sont d'un
acajou brun, le crémastcr presque noir, dorsalement. Le centre
dorsal, sur les segments abdominaux, est marqué par une assez
larg^e ligne d'un brun foncé, pas très distinctement visible, cepen-
dant.
Cette ligne commence sur le second segment de l'abdomen;
elle n'est pas visible sur le premier.
Les proportions de la chrysalide sont les suivantes :
Longueur totale : o'"oi35; de l'extrémité antérieure aux apices
des ptérothèques : 0^0095 ; des apices des ptérothèques à l'extré-
mité du crémaster : o"'oo4 ; l'extrémité des gaines des antennes se
trouve à o'"ooi des apices des ptérothèques; largeur à la hauteur
des yeux : o'"oo35 ; largeur à la taille : o'"oo55; largeur à travers
les ptérothèques, à la hauteur de l'incision entre le troisième et le
(*) C'est de cette chrysalide que l'imago est sorti à Rennes, le 24 septembre
1921.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE /5
quatrième segments abdominaux : O™oo63 ; à travers le cinquième
segment abdominal : o'"oo5 ; à travers le sixième segment abdo-
minal : 0"'0038; largeur du crémaster : o'"ooi3; profondeur du
thorax : o'"oo55; profondeur à la taille : o™005 ; profondeur au
troisième segment abdominal : 0^0065 ; au cinquième segment
abdominal : o"'oo45 ; au sixième segment abdominal : o'"o037. n
Satyriis Hansii, Austaut
Moyen-Atlas .'Région d'Azrou, Aghbalou-Larbi, Foum-Khe-
neg), en août 1920.
Une courte notice insérée aux pages 55 et 56 du \'^ol. XVII I,
Planches, des Etudes de Lépïdopicrologie comparée, a déjà été
publiée à l'appui de la figuration photographique du cT et de
la Q qui a paru (loc. cit.) : pour le dessus des ailes, au pied de
la PI. N; pour le dessous, au pied de la PI. O.
L'Espèce a été figurée en couleurs dans les Etudes d^ Entomo-
logie (Vol. VI, PI. 2, cT, fig- I. et PI. 3, Q, fig. i) et dans les
Etudes de Lépidoptérologie comparée (Vol. III, PI. XVI, cf,
fig. 43, 44, 45 ; Q, fig. 40, larve, fig. 46).
Satyrus Sylvicola, Austaut.
Forêt d'Azrou, en août 1920.
J'ai publié sur la PI. P, dans le Vol. XVIII, Part. I, des Etudes
de Lépidoptérologie comparée, la figuration, par les procédés
photographiques, de 2 cTcT et 2 Q Q, vus en dessus et en des-
sous, du Satyrus Sylvicola. La notice concernant ce Satyrus est
imprimée aux pages 57 et 58 du même Volume XVIII.
La figure initiale en couleurs a paru dans les Etudes d' Ento-
mologie (Vol. VI, PI. 3, Q, fig. 2) et dans les Etudes de Lépidop-
térologie comparée (Vol. III, PI. XVI, cf, fig. 38; g, fig. 39).
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
I
1
Safyrus Actaea, Esper.
Espèce très commune dans certamcs ijaities du Moyen-Atlas,
on août IQ20.
Lorsque j'éerixis la notice concernant Sn/yms Actaea, publiée
aux pages 58 et 59, dans le Vol. XVI II, Part. 1, des Etudes de
Lépïdopté.rologte comparée, je n'avais pas fait de recherches suffi-
santes et j'ignorais encore que dans Irh, Dresden, Band XIX,
1906, p. 244. Herr Cari Ribbc avait décrit une forme de Satyrus
Actaea de l'Andalousie, avec le nom de variété : Nevadensis.
Il a donné une reproduction photographique du dessous des
ailes du cf !^ous la figure 12 de la PI. VIll. Otte photographie
est tout à fait conforme à celles que j'ai données moi-même du
Satynis Actaea-niarofcana, Daniel Lucas, sur la PI. O, dans le
Vol. XVI II, Part. I, des Etudes de LépidoptéroLo gie cotnparée.
Des lors, le nom de variété luaroccana, Daniel Lucas, tombe-
en synonymie devant le nom 'Nevadensu, C. Ribbe, plus ancien.
Ce qui caractérise la xariété Nevadensis du Satyrus Actaea,
reproduit pliotographiquement par Ribbe et par moi-même, c'est
l'absence, chez le cf, sur le dessous des ailes inférieures, de toute
éclaircie blanche, ainsi que cela est figuré initialement par Esper
{Die europaeische SchmctterVinge, ersten Thciles zweiter Band,
Tab. LVII. (\)ntin. VIT, cf, fig- i (J) et par Huebner (Sammlung
europae'ischcr Schnetlerlingc, cf, n"' 151 et 152).
En effet, sur le dessous des ailes inférieures des Satyrus Actaea
recueillis à Montpellier, Marseille, Digne, la bande blanche est
presque toujours très accentuée. Dans les Pyrénées-Orientales et
dans l'Aveyron, on trouve les deux formes, celle avec bandes
blanches sur les ailes inférieures, en dessous, chez les cfcf, et celle
sans bandes blanches.
On peut donc donner le nom de var. Nevadensis, Ribbe, aux
Satyrus Actaea qui sont entièrement noirs en dessous, ainsi que
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 77
cela semble avoir lieu au Maroc et en Andalousie. D'ailleurs les
Sût y rus Actaea d'Andalousie et du Maroc ne semblent pas pré-
senter de différence appréciable entre eux.
En 192 1, Harold Powell a pris Saiyrus Actaea fraîchement
éclos au Djebel-Tisdadine et à Aghbalou-Larbi.
Satyrus Atlantis, Austaut.
C'est l'Espèce que Mcade-Waldo a figurée avec le nom erroné
de Satyrus Mnissechi H. S. var. maroccana, dans Trans. ent. Soc.
London, 1905, sous les n"^ 3 (cf) et 4 C Q ) de la PI. XIX, d'après
des individus pris à Tsauritz-Entsagauz, les 6 et 7 juillet 1901,
à 9.000 pieds, u There it is abundant ».
Il est certain que ce Satyrus marocain ressemble beaucoup à
Mnïszechi H. S. L'aspect général est le même. Cependant les diffé-
rences que l'examen attentif permet d'observer sont suffisantes
pour différencier spécifiquement Atlantis et Mmszechi.
L'identification faite par Meade-Waldo était fautive et
J. L. Austaut a eu raison de donner un nom spécifique à la nou-
velle Espèce {Ent. Zeitschr., Guben, XIX, p. 25).
Après l'exploration du Grand-Atlas, entreprise en 1901, par
E. G. B. Meade-Waldo, avec H. Vaucher pour interprète et pour
guide, le même Henri Vaucher, sur la sollicitation de son frère
A. Vaucher^ retourna seul, dans le Grand-Atlas, en 1905. Dans ce
nouveau voyage d'exploration, Henri Vaucher recueillit des Lépi-
doptères pour son frère et constitua ainsi la belle collection maro-
caine qui, avec de nombreux documents provenant de Tanger, est
conservée à Genève chez M. A. Vaucher. L'Espèce fut reprise en
1905 à Tizi-Gourza, Im-Tala et Glaoui.
J'en possède 2 cfcf et i Q en excellent état dont je suis rede-
vable à l'obligeance de M. A. Vaucher Harold Powell a pris
quatre exemplaires dans le Moyen- Atlas en 1920, et un seul en
1921.
78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
I .(• S(i/yriis Atlanl'is est un habitant des régions élevées et cal-
caires; il vole en juin et juillc^t. 11 a paru rare, en 1920 et en
1921, et difficile à prendre, i .e papillon se pose par terre, sur les
pierres et sur les rochers.
Aghbalou-Larbi, Taghzeft, Djebel-Tisdadine sont les lieux où
Harold Powell a observé le Satyrits Allanhs.
J'ai fait reproduire par les procédés photographiques, sur les
PI. E. et I' du Vol. XVU, Planches, des Etudes de Lépïdoptéro-
logie comparée, la Q et le cf du Sa/ ynis Allautis, Austaut, avec
la désignation erronée de Sa/yns Miiroayina, Meade-Waldo.
Ainsi que je l'expose ci-dessus, le nom : AiLnilis est celui qui
doit être appliqué au Satyrits en question.
M. AUuaud a capturé un superbe cf très grand, frais et vive-
ment coloré dans la haute vallée de la Reraya, en juin 1921.
Satyrus Abdelkader, Pierret, var. Nelvai, Seitz, et Lambes=
sanus, Stgr.
Atlas (Glaoui), selon Vaucher.
Versant sud du Taghzeft (Moyen-Atlas marocain), août 1920.
J'ai publié dans le Vol. XVIII, Part. I, des Etudes de Lépidop-
térologie comparée, sur les PI. J et K, la reproduction photogra-
phique du Satyrus Abdel hader-l^elval cfcf et Q O du Maroc et
j'ai consacré à l'explication de ces Planches J et K une notice,
aux pages S --54 de l'ouvrage précité. Je prie le Lecteur de vouloir
bien s'y reporter.
Harold Powell a trouvé le Satyrus A bdelkader-N elvai dans des
pentes couvertes d'alfa, au sud du Taghzeft. Ce Satyrus volait
en même temps (\\xActaea. Celui-ci semblait plus rare; Abdelkader
était abondant, seulement difficile à approcher. Il en a été pris
10 exemplaires, le 15 août; malheureusement plusieurs étaient
déchirés.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 79
Dans les Transactions of the entoviol. Society of London, 1905,
p. 371;, Meade-Waldo dit qu'il a vu communément ce bel insecte
(il. s'agit à'Abdelkader et non de Nelvai) sur le Tizi-Gourza;
mais il se trouvait sur un terrain tellement mauvais qu'il n'a pu
prendre que 2 Q Q défraîchies, le 11 juillet 1901.
M. Alluaud a pris de nouveau le Satyrus Abdelkader-Lambes-
sanns dans le Grand- Atlas, au col de Tamatert, par 2.200 mètres
d'altitude, en juin 192 1 ; mais, comme pour Meade-Waldo, (( on
suc h bad groimd, he was only able to take two spécimens. ^)
Ce qui est curieux, c'est que les deux échantillons de ce Satyrus
Abdelkader, pris dans le Grand-Atlas, appartiennent à la forme
Lanibcssanus, Stgr., et nullement à la forme oranaise qui est la
forme initialement décrite. Il est vrai que c'est au mois de juin
que M. Alluaud a capturé Abdelkader Lambessanus et juin n'est
pas encore l'époque oii éclôt Abdelkader type, en Oranie.
Dans le Catalog içoi, Staudinger et Rebel donnent Oran et
Marocco pour patrie à Abdelkader type.
Peut-être feu Staudinger a-t-il reçu Abdelkader type, non seu-
lement de la province d'Oran, mais, en outre, de quelque partie du
Maroc? Nous ne le savons cependant pas avec certitude. Si toute-
fois il en était ainsi, les trois formes connues du Satyrus Abdel-
kader se rencontreraient au Maroc : Abdelkader type conforme
à la forme d'Oran, Lambessanus et Nelvai.
En ce qui nous concerne, nous sommes siirs que Nelvai et Lam-
bessanus, qui ont été trouvés dans l'Est-Algérien et non encore
dans l'Ouest-Algérien, habitent au Maroc : Nelvai, dans le
Moyen-Atlas, Lambessanus, dans le Grand-Atlas.
Melanargia Liicasi, Rambur.
Très commune sur le plateau entre El-Hajeb et Ito et dans la
forêt d'Azrou, en juin et juillet 1920 et 1921. — Très abondante
aussi au Djebel-Hebbri, au Djebel-Tisdadine et au Djebel-
Hayane.
80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
M. Alluaud a pris Melanargia Lucnsi dans son excursion au
sud du Maroc, en juin J921.
\.^. Melanargia Lucasi, sans doute forme barbaresque de Mela-
nargia Galathea, s'élève jusqu'à 2.400 mètres dans le Moyen-
Atlas. Harold Powell n'a pas observé la Melanargia Liicasi dans
la forêt de Mamora, ni dans le Zehroun. Un caractère intéressant
chez la Melanargia Lucasi est la continuité, en une largeur plus
grande que chez Galathea, de la bande médiane maculaire des
ailes mférieures, en dessous. Blachier fait remarquer l'importance
de ce caractère {Annales Soc. en/. France, 1908, p. 215).
Le vol de Melanargia Lucasi, au Maroc, est le même que celui
de sa congénère Galathea^ en Europe. Nous partageons tout à fait
l'opinion de Blachier lorsqu'il dit {loc. cit., p. 214) : les exem-
plaires de M clan. Lucasi que j'ai vus, provenant les uns de
Tan^-T, les autres du sud-marocain, sont moins différents du
Galathea de l'Europe centrale que ce n'est le cas pour le Lucasi,
d'Algérie. Les L.ucasi du Maroc sont en quelque sorte intermé-
diaires entre Galathea type et Lucasi d'Algérie (Lambèze).
Melanargia Inès, Hoffm., et var. Jahandiezi, Obthr.
Ne paraît pas abondante au Zehroun où on la trouve par petites
colonies isolées.
Habite aussi le plateau de Dkrissa, entre Mrassine et Meknès.
Il y a de grands exemplaires, mais n'atteignant toutefois pas la
taille de ceux de l'Oued-Yquem, entre Casablanca et Rabat. Ces
Melanargia sont de taille sensiblement supérieure aux échantillons
du Zehroun. Ils sont très peu mélanisants.
On trouve deux formes, une à fond des ailes blanc, l'autre à
fond jaunâtre.
Les 15 et 16 juillet 1921, Harold Powell a trouvé Mela-
nargia Inès sur les pentes et au sommet du Djebel-Hayane, par
2.400 mètres. Malheureusement le.-> spécimens étaient passés. Ils
étaient de taille moyenne.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 8l
M. Ch. Alluaud a trouvé au Grand- Atlas (Haute Vallée de la
Reraya, entre 1.600 et 1.800 mètres, une forme très mélanisante
qui était abondante. Les exemplaires étaient tous semblables entre
eux.
D'accord avec M. Alluaud, qui désirait que l'une de ses nou-
veautés lépidoptérologiques fût dédiée à MM. les frères Jahan-
diez, savants botanistes, ses aimables compagnons dans son
voyage au Grand-Atlas, en juin 1921, j'ai distingué cette forme
mélanienne de Me.lanargia Inès par le nom de ] ahandiezï.
Melanargia Syllius, Herbst.
Un seul exemplaire Q pris au Tizi-N'foucht, aux environs de
Timhadit, le 15 juillet 192 1.
Pararge Megera, Linné.
Moyen-Atlas; Timhadit; Vallée d'Aïn-Toumlilme; Djebel-
Tisdadine, en août 1920.
Zehroun et Région de Meknès, en janvier, février et mars 192 1.
La forme marocaine de Pararge Megera ne semble pas différer
de celle que nous trouvons en France.
M. Ch. Alluaud a trouvé le Pararge Megera dans le Grand-
Atlas, jusqu'à une altitude de 2.400 mètres.
Pararge Maera, Linné, var. Alluaudi, Obthr.
Il y a, au Maroc, deux races de Pararge Maera; elles sont tout
à fait différentes l'une de l'autre.
La forme Alluaudi Obthr., a été découverte par M. Charles
Alluaud, à qui j'ai le plaisir de la dédier, dans la Haute Vallée
de la Reraya, en juin 1921.
82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
11 a pris un seul spécimen très frais, dont il a bien voulu enrichir
ma collection, au-dessus du village d'Arround, par 2.000 mètres
d'altitude.
C'est un Salyre de grande taille, ressemblant en dessus à la
var. sicula, Stgr., mais plus grand et plus obscur. A Fusio (Tessm)
et dans les Alpes-Maritimes, on rencontre des Salyrus Maera assez
analogues, pour le dessus des ailes, à la forme Alhiaudi. Celle-ci
est distincte, pour le dessous des ailes, des formes précitées de
Fusio, des Alpes-Maritimes et de Sicile; en effet, chez ces trois
formes, le dessous des ailes inférieures est gris argenté clair,
tandis que, chez Alhiaudi, le fond des ailes inférieures, en des-
sous, est d'un brun presque aussi obscur t^ue chez la variété Mono-
tonia, Schilde, d'Esthonie. Ladite Monotonïa est plus petite et
en dessus plus obscure qn' Alhiaudi.
Une très intéressante particularité, chez AUiiaudi, est, aux ailes
supérieures, en dessous, les deux taches ovalaires bien nettes et
bien formées, au-dessous du gros ocelle noir subapical, pupille de
blanc et accompagné de trois satellites, l'un inférieur, les deux
autres supérieurs.
La massue des antennes, en dessous, est soulignée de blanc vif,
ce qui ne s'observe pas chez les races italiennes. Mais la race Moiio-
toîiia présente cette même particularité.
La capture de Pararge Alluaiidi suscite pour moi l'interroga-
tion suivante : Les deux Pararge marocains : Allitaudi et Neva-
densis, semblant l'antithèse l'un de l'autre, appartiennent-ils
cependant à une seule et même Espèce?
Pararge Maera, Linné, var. Nevadensis, Obthr. (PI. DXXXII,
fig- 4423, 4424)-
De Graslin avait rapporté de la Sierra-Nevada d'Andalousie
une paire de très petits échantillons de Pararge Maera var.
adrasla, dont le cf avait été capturé le 25 août 1835 et la Q le
18 août de la même année. Cette petite forme andalouse a été
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83
très sommairement décrite par moi avec le nom de Nevadensis,
à la page 371 du Vol. 111 des Eludes de Lépidoptérologie com-
parée. L'Allemand Cari Ribbe, qui a publié dans Iris Dresden,
XX m, un travail intitulé : Beïtraege s2i eïner Lepid o pte ren-F aiina
von Andalnsien, n'a pas connu le Pararge M aéra de la Sierra-
Nevada. En effet, on peut lire (p. 166) ces mots : « Wir fmgen
niaera nicht ". Ribbe cite bien le nom de Voigt à qui il emprunte
le renseignement suivant : ;< Voigt gibt Februar-Oktober fur
Granada an ». De même, pour la var. Adrasta, le même Ribbe se
borne à dire : (c SoU ebcnialls bei Mâlaga Anfang Juli gefangen
worden sein. Voigt gibt Granada, die Sierra-Nevada und Walker
Mâlaga (April) an. Als Fundorte in Spanien wurden mir Bilbao
und Asturien bekannt. Nach JVlendes auch in Portugal (Juli-
August) )'. De tout ceci, il résulte que, personnellement, Ribbe n'a
pas vu le Pararge Macra de la Sierra-Nevada et qu'aucun nom ne
semble avoir jusqu'ici distingué la forme andalouse de ce Saty-
ride, en dehors de celui que j'ai moi-même proposé.
Or, comme cela a déjà été exposé plus haut, il y a de grands
rapports entre la faune des Lépidoptères d'Andalousie et du
Maroc. En effet, H. Powell a pris, à Timhadit et au Djebel-
Tisdadine, en août 1920, 4 dd et 4 Q g d'une petite race de
Parayge Maera, bien conforme à celle de la Sierra-Nevada (cf,
&g. 4423 ; O , fig. 4424), c'est-à-dire à ia variété Nevadensis.
Voici, en effet, en quels termes j'ai caractérisé cette variété :
<. Dans la Sierra-Nevada d'Andalousie, il y a une race grêle et
très petite d' Adrasta ( Q à disque fauve), semblant une transition
entre Adrasta et Megaera ». Ce sont là, très exactement, les condi-
tions de V Adrasta du Moyen-Atlas marocain, qui ne diffère du
reste point de V Adrasta-Nevadensis andalous.
Aux environs de Vemet-les-Bains (Pyrénées-C;rientales), dont
la faune entomologique n'est pas sans quelque analogie avec celle
de l'Andalousie, le Pararge Macra-Adrasta est de petite taille et
semble faire le passage entre la variété Nevadensis et la forme de
la France occidentale.
84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le Pararge Maera est relaté de Tizi-Gourza par Vaucher, avec
cette mention : une Q ayant le fauve plus étendu que dans le
type.
Harold Powell a repris le Pararge Maera-nevadensis au Djebel-
Hayane, vers 2.300 mètres, le 16 juillet 192 1. Le papillon com-
mençait à passer. Il voltigeait autour des rochers calcaires.
Pararge Aegeria, Linné.
Vallée d'Aïn-Toumlilme, août 1920 ; Djebel-Tisdadme ; Tim-
hadit, en août; Foret d'x\zrou, en automne 1920; Zehroun, Mras-
sine, en mars 192 1.
La forme marocaine est tout à fait conforme à celle- de
l'Algérie.
L'Espèce est, comme partout où elle habite, assez abondante.
Elle aime les sentiers couverts et se pose sur les buissons.
Epinephele Ida, Esper.
Tanger (Olcèse).
Oued-Djidda, le 13 juin 192 1.
A Azrou, l'Espèce était passée en juillet 1920.
Harold Powell a trouvé, à la fin de mai 1921, V Epinephele Ida
à Chabat-el-Hamma, où le papillon voltigeait autour des buissons
de palmier nain et se réfugiait dans la touffe dudit palmier, ce
qui le rendait difficile à prendre.
En septembre 1920, Harold Powell a observé une Q Epine-
phele Ida à Taka-Ichiane, vallée de l'Oued-Oum-er-Rbia (Région
de Kenitra).
M. Alluaud a trouvé l'Espèce abondante à Asni, par
1.200 mètres, en juin 1921.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85
Epinephele Pasiphaë, Esper.
Grand-Atlas (Vaucher).
Commun dans le Zehroun, en avril et mai 1921. Plusieurs
exemplaires sont nés à Rennes de chrysalides envoyées par
H. Powell qui avait élevé les chenilles sur diverses Graminées
coriaces. Elles ressemblent beaucoup plus aux chenilles de Epi-
nephele Ida que leurs congénères de Provence ; surtout parce que,
au Maroc, la ligne médiodorsale est bien mieux écrite sur les
premiers segments du corps.
Pour le dessous des ailes, les Epinephele Pasiphaë du Maroc
présentent une bandelette de couleur crème généralement étroite,
mais très nette. Le dessus des ailes est très obscur, en ce sens que
la partie basale des quatre ailes est très rembrunie ; la coloration
brune et fauve est très vive.
L'Espèce était abondante, le 17 mai 1921, à l'Oued-Djidda.
Harold Powell a observé V Epinephele Pasiphaë à la fin du mois
de mai, dans la vallée nommée Chabat-el-Hamma, aux environs
de Tiflet; mais les spécimens étaient complètement passés.
Epinephele Jurtina, Linné.
Espèce commune au Maroc et très répandue.
Les Q g sont superbes et très décorées de couleur jaune d'or,
en dessous.
M. Alluaud a pris en juin 1921, dans la région de Marakech,
une certaine quantité de Jiiriina de très grande taille et dont les
Q g sont particulièrement richement colorées.
Epinephele Lycaon, Rott.
Commun dans la région montagneuse (Moyen- Atlas). La
forme marocaine est semblable à celle de l'Algérie que j'ai
86 LÉPIDOPTÉROT.OGIE COMPARÉE
appelée Maiiritanica et représentée sous les n"* 2328 (cf) et 2329
(g) de la PI. CCLXXXVII, dans le Vol. X des Etudes de Lépi-
dopiérologie comparée.
Y.^Rpmephele Lycaon voltige dans les mêmes localités que
Melanargia Lucasi, à Azrou; il se plaît dans les clairières et les
prairies ; il se pose volontiers sur les fleurs de Scabieuse, en juin
et au commencement de juillet.
Charles Blachier n'a pas connu V Epinephele Lycaoïi marocain
et il a considéré V Epinephele que j'ai distingué avec le nom de
Nivellei et qui est une autre Espèce, comme une variété de Lycaon.
Aussi Blachier s'est-il complètement trompé, lorsqu'il a écrit ce
qui suit, à la page 216, dans les Annales Soc. cntoui. France, 1908 :
H On serait porté à croire que Epinephele Lycaon, si variable, doit
revêtir au Maroc la livrée de celui d'Algérie et ressembler par
conséquent à la var. niauritanica, Obthr. Il n'en est rien et la race
du Maroc est fort remarquable... ))
La vérité, c'est que Ly caon-M auri l anica habite le Maroc et y
revêt la même livrée qu'en Algérie.
Epinephele Nivellei, Obthr.
Feu Charles Blachier a rapporte, à tort, comme variété niaroc-
cana, à Epinephele Lycaon v. Rott., une Espèce tout à fait
distincte de Lycaon.
Le vrai Lycaon se trouve au Maroc; mais Blachier en a ignoré
l'existence. Le faux Lycaon, Rott., var. niaroccavia (nova), Bla-
chier, a été figuré par Blachier : le cf, sous le n" 5 de la PI. 4,
dans les Annales Soc. enlom. France, 1908; la Q, sous le n° 8 de
la PI. 20, dans le Bidlelin Soc. lépidopt. Genève, Volume II, 1910-
1913-
J'ai exposé aux pages 50-52 de l'Explication des Planches,
dans le Vol. XVII des Etudes de Lépidopiérologie comparée, la
question Lycaott-Nivellei, telle qu'elle me paraît ressortir des
faits eux-mêmes, et j'ai publié, par les moyens photographiques
{loc. cit., PI. E et F), en dessus et en dessous, la représentation
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 8/
comparative de VEpinephele Nivellei (falsè Lycaon-maroccana,
Blachier) et de V Epine phele rectè Lycaon-mauritanica, Obthr.,
du Maroc.
Le nom Lycaon-maroccana, Blachier, appliqué à tort à une
Espèce très distincte de Lycaon, doit être rayé de la Nomen-
clature. Le Lycaon marocain est la var. maiiritanica, Obthr., et le
faux Ly caon-mar 0 ccana est le 'Nivellei, Obthr.
XJ Epine phele Nivellei est assez commun dans le Moyen- Atlas.
H. Powell a capturé une bonne série d'exemplaires fraîchement
éclos à Djebel-Hayane et à Djebel-Tisdadine, les i6 et i8 juillet
1921.
Coenonympha Fettigi, Obthr, var. inframaculata, Obthr.
H. PoM/ell a pris un seul cf usé par le vol, au fort de Toumli-
line, le 2 août 1920.
L'Espèce a été trouvée dans le Grand-Atlas, par M. Vaucher
(Amizmiz et Ourika).
Meade-Waldo signale Coenonympha Fettigi de Imentalla
(5.500 pieds), dans une seule localité où l'Espèce était abon-
dante, les 8 et 9 juillet 190 1.
Ch. Blachier {Ann. Soc. ent. France, 1908, p. 216') a bien raison
de faire remarquer que le Coen. Fettigi, du Maroc, diffère de la
race algérienne de la même Espèce, par la grandeur de la tache
claire du dessous des ailes inférieures. Blachier ajoute que cette
tache, qui s'appuie sur la ligne transversale, s'étend parfois jus-
qu'à la ligne argentée subtermmale. J'en fais la variété ou forme :
inframaculata, Obthr.
Coenonympha Arcanioides, Pierret.
Signalé par Vaucher comme ayant été observé dans toute la
plaine marocaine.
N'a pas été trouvé au Maroc par Harold Powell.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Coenonympha Vaucheri, Blachier.
Harold Powell a pris, pour la première fois, le i6 juillet 1921.
la très jolie et spéciale Espèce : C oenouyjupha Vaucheri.
C'était sur le Djebel-Hayane, entre 2.300 et 2.400 mètres. De
plus, une O a été prise dans le ravin montant au Djebel-Tisda-
dine, le 18 juillet 192 1. Malheureusement, les papillons étaient
déjà un peu passés. Il eût fallu les capturer plus tôt. Il ne semble
pas que l'Espèce soit rare. Les Coenonympha Vaucheri cfcf volti-
geaient assez nombreux, derrière les abris de pierre construits
par nos soldats pour se couvrir des feux de l'ennemi souvent
assez entreprenant dans cette partie du Moyen-Atlas. Les abris
en question ne protégeaient pas seulement nos soldats; ils proté-
geaient aussi les papillons contre le souffle du vent. Les C. Vau-
cheri jouissaient ainsi des rayons du soleil, sans avoir à souffrir
de la brise du sud-ouest, assez violente, le 16 juillet 192 1.
Ch. Blachier a figuré les deux sexes de Coenonympha Vaucheri,
en dessus et en dessous, sous les n"' i, 2, 3 et 4 de la PI. 4, dans
les Ann. Soc. ent. France, 1908. La fig. 4 représente l'ab. gemini-
puncta. L'Espèce se trouve en juillet dans le Grand-Atlas, à une
altitude de 3 à 4.000 mètres. Blachier l'avait initialement décrite
dans le Bulletin Soc. ent. France, 1905, p. 212.
De son côté, Meade-Waido a donné une bonne figuration de
Coenonympha Vaucheri, Blachier, sous les n"" i et 2 de la
PI. XIX, dans Transactions Ent. Soc. London, 1905. Il indique
comme localités Tsauritz-Entsagauz et Tizi-Gourza, en juillet, à
une altitude de 8.500 pieds.
M. A. Vaucher signale le Coenonympha Vaucheri de Ourika
et Amizmiz.
Dans le Moyen-Atlas, comme l'a observé Harold Pov^ell, la
faune alpine des Lépidoptères paraît à une altitude moins élevée
que dans le Grand-Atlas qui est plus au sud. Il en est de même
pour la Flore, d'après les observations de M. Jahandiez.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89
M. Ch. Alluaud a pris, en juin 192 1, plusieurs Coenonymfha
Vaucheri, bien frais, aux environs du marabout de Sidi-Chama-
rouch, par 2.400 mètres d'altitude, dans la haute vallée de Reraya.
Le même Explorateur a rencontré le Coenonymfha Vaucheri, par
2.000 mètres d'altitude, aux environs d'Arround, même vallée.
Coenonympha Pamphilus, Lmné (PI. DXXXl, fig. 4417).
Espèce très commune au Maroc, comme partout.
Présente deux formes saisonnières, celle du printemps et celle
d'été. Celle-ci est grande, vivement colorée, et souvent largement
bordée de brun noirâtre, ainsi qu'on peut en juger par la Q
figurée sous le n" 4417 de la PI. DXXXl.
Il arrive assez souvent que l'ocellation, aux ailes supérieures,
aussi bien pour la forme vernale que pour la forme estivale,
appelée Lylliis, Esper, présente un supplément d'un et même deux
points noirs, finement pupilles de blanc, surtout vers l'angle
interne, c'est-à-dire en bas de l'aile et assez loin de la tache ocellée
subapicale normale. On distingue souvent ce pointillé supplémen-
taire, sur le dessous des ailes, par transparence du dessus.
go LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
LYCAENIDAE
Zephyrus Querciis, Linné.
Forêt d'Azrou, juillet 1920.
Djebel-Tisckidine, 6-8 août 1920.
Pas revu en 1921.
Le Zephyrus Quercus marocain appartient à la forme algé-
rienne : iherica, Stgr. Il voltige dans la forêt d'Azrou, autour des
chênes-verts; on voit souvent des échantillons posés sur les
feuilles de façon qu'un même buisson peut servir de repos à de
nombreux papillons. Lin coup donne au buisson fait envoler à la
fois plusieurs Zephyrits Qjiercus-iberïca qui voltigent alors comme
un léger nuage avant de se reposer de nouveau sur les feuilles de
chêne.
Thecla esculi, Lluebner.
Les premiers exemplaires ont été pris à la fin de juin 1920,
à la lisière de la forêt d'A/rou. Ils n'étaient généreilcment plus
très frais. La forme est de grande taille.
En 192 1, la Theda esculi a paru commune d'abord dans la
forêt de Mamora, au commencement de juin, puis à Azrou et
dans la forêt, là où il y a des chênes-verts. La meilleure localité,
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE gi
pour cette Espèce, était à l'entrée de la vallée de Sebbab, immé-
diatement au sud du village d'Azrou, près des petits buissons de
chênes-verts autour desquels le papillon se plaît à voltiger. Il
aime aussi descendre sur les touffes cV Eryngiiim; il butine sur
les fleurs de cette Ombellifère. La Thecla esculi a été retrouvée
sur le Djebel-Tisdadme, région de Timhadit, à environ
2.000 mètres d'altitude, vers le i8 juillet 1921.
La Thecla esculi est signalée par Vaucher, du Grand-Atlas
(Amizmiz et Ourika).
La forme marocaine est tout à fait terne en dessous ; les ailes
sont presque unicolores; la Q se distingue du cf par une éclaircie
d'un brun pâle sur le dessus des ailes.
Callophrys Avis, Chapman (PL DXXX, fig. 4406, 4407 et
4407 bis).
K'^%^7^ commun dans le Zehroun en mars et avril 192 1. La che-
nille vit sur l'arbousier. Harold Powell a observé une Q qui
pondait sur cet arbuste.
On distingue aisément Avis de son congénère nibï par le
gïoiind coloiir brun rouge des ailes, en dessus; l'absence, autour
des yeux, du cercle blanc qui existe apparent chez nibi; ce cercle
blanc ne se laisse voir chez Avis que si on dénude l'entour des
yeux. Le bouton à l'extrémité des antennes, chez Avis, est entiè-
rement orange, en dessous, tandis que chez rubi, seule, l'extrémité
de la massue est orange. Aussi, la continuité de la ligne macu-
laire blanche, sur les ailes inférieures, en dessous, distingue Avis
de riibi. Cette ligne, chez rabi, quand elle existe • — (car elle
manque souvent plus ou moins complètement) — est formée de
traits interrompus. Il y a encore plusieurs autres caractères diffé-'
rentiels de détail, notamment, chez Avis, l'absence d'une ombre
foncée qui souligne intérieurement, chez rubi, la série maculaire
de traits blancs.
92 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Callophrys Rubi, Linné.
Dans la plaine de Tanger à Mogador (Yaucher).
Volait à Mrassine, en mars et avril 1921, et était surtout
commun au col de Bab-Rinila, qui se trouve au-dessus de Mras-
sine.
Le Callophrys rubi aimait à se poser sur les feuilles des buis-
sons de cistes, le long du sentier. A cet endroit-là, au contraire,
Avis voltigeait sur les arbousiers.
Chaque Espèce manifestait ainsi sa préférence pour la plante
qu'elle affectionnait et faisait valoir sa différenciation spécifique
sur le même terrain où elles se trouvaient, lune et l'autre, côte à
côte.
Au Maroc, chez rubï, les taches blanches- du dessous des ailes
inférieures sont le plus souvent réduites à un ou deux petits traits.
Thestor Mauritanicus, Lucas (PI. DXXXIIL fig. 4429, 4430).
Environs de Rabat (Ch. Alluaud).
Dans la plaine, de Larache à Mogador (Vaucher).
Abondant dans le Zehroun, depuis janvier; on peut encore
trouver des exemplaires frais en mars.
La Q varie pour le développement de la coloration rouge orange
sur le dessus des ailes (fig. 4429, 4480). Les cfcT, en dessus, sont
généralement unicolores; cependant, quelques échantillons présen-
tent au bord des ailes inférieures, à partir de l'angle anal, une série
de deux ou trois taches jaune clair ou jaune orange plus ou moins
larges.
Trois chenilles ont été trouvées, le 17 avril 1921, dans une
localité où le papillon voltigeait deux mois auparavant. Ces
chenilles, dont deux paraissaient être arrivées à leur dernier stade.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 93
— la troisième étant plus jeune, — se trouvaient cachées sous un
buisson de Fimiana ghitinosa, Boissier, plante restant très peu
élevée au-dessus du sol et dont les branches touchant la terre la
recouvrent entièrement.
Le buisson était entouré de plantes telles que YOguefa, nom
indigène du Scorpiurus siilcata, et d'une petite Hippocrepis à
gousses singulièrement découpées.
La petite chenille, très élégante, de Thestor mauritanicus mange
les fleurs de V Hippocrepis midtisiliquosa, Linné. Trois autres
chenilles, dans leur dernier stade, ont été trouvées, le 21 avril, au
même lieu. Les chrysalides obtenues écloront sans doute l'an
prochain, ou peut-être l'année suivante, en hiver. Deux chenilles
ont été soufflées. Nous avons donné déjà la ûgure de la chenille
de Th. mauritanicus, sous les n"^ 4490 et 4491 de la PL CCCI
dans le Vol. X des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Thestor Ballus, Fabr. (PI. DXXXIII, fig. 4425, 4426, 4427,
4428).
Espèce très abondante dans le Zehroun où elle paraît depuis
janvier jusqu'en avril.
La race y est très grande; les g Q sont vivement colorées en
rouge orange, plus ou moins rougeâtre ou jaunâtre (fig. 4426 et
4427). Quelquefois les cfcf présentent des rudiments de taches
orangées sur les ailes supérieures (fig. 4425). Harold Powell a
capturé une Q de la variété albinisante Crosi, L. Dupont, décrite
dans le Bulletin de la Société entomolo gique de France, 1908,
p. 319, 320. Comme cette variété Crosi, qui est pour ainsi dire
légale, puisqu'elle se produit conformément aux lois générales de
la variation chez les êtres organisés, n'a pas encore été figurée, je
me fais un agréable devoir de combler cette lacune, sous le n° 4428.
Je transcris comme suit les notes biologiques concernant Ballus
et que Harold Powell a prises au Maroc, au cours de son explo-
ration.
94 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Désormais, c'est H. Powell qui parle :
« C'est à Mrassine (Zeliroun), le 24 janvier 192 1, que j'ai vu
T hestor Baliiis pour la première fois, au Maroc. On venait de
passer une longue période de belles et chaudes journées. Les
conditions à Mrassine, qui est situé sur le versant sud du massif
el domine l'immense plaine de Meknès, sont plus méridionédes
qu'à Bend-Amar et la nature du terrain et de la Flore n'est pas
tout à fait la même.
Ball/ts volait déjà depuis plusieurs jours, comme le prouvait
l'étal de certains individus capturés, mais les sujets étaient, pour
la plupart, très frais. J'ai constaté, à la suite, que l'éclosion de ce
papillon est très prolongée dans le Zehroun, des individus frais
apparaissant pendant les mois de février et mars ; mais les
coteaux sur lesquels nous avons rencontré l'Espèce aujourd'hui
sont certainement les plus précoces de la région. La note suivante
est extraite de mon carnet et se réfère à la chasse faite le 24 janvier:
« Accompagné de Bachir et d'Arafa, j'ai chassé, aujourd'hui, sur
les flancs de la montagne, au nord du village. Nous avons traversé
un grand cimetière occupant un vallon sablonneux et une colline
boisée. On y voit de beaux chênes-verts, des Phïllyraca et des
Lentisques arborescents; c'est une véritable petite forêt, chose très
rare dans le Zehroun. Si les arbres ont été respectés, ici, c'est à
cause du cimetière et de la présence des tombes de deux marabouts,
Sidi Belkacem et Sidi Bou-Saïd.
» Presque partout ailleurs, sur les flancs de la montagne, on ne
voit qu'un maigre maquis de cistes, chênes-verts rabougris, etc.,
entrecoupé de champs de vignes ; les seuls arbres respectés, en
dehors des lieux saints, sont les oliviers, les caroubiers et les
micocouliers; les micocouliers ne croissant qu'aux environs des
villages. Dans le cimetière, la terre est très rouge et la roche
calcaire forme des excroissances nombreuses, surtout dans la partie
su[3éri(^ure ; TJiestor Balliis, d'une forme grande, volait en bon
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 95
nombre, ce matin, entre les buissons de Lentisque, de Cisùis
albidns et de C. salvifolius, se posant non seulement sur le sol,
mais aussi, très souvent, sur les buissons.
» Sur le même terrain on voyait Pieris Brassicae, Anthocharis
Crarneri, A. Belemia^ Gonepteryx Cleo.patra (usé par le vol et
ayant, sans doute, hiverné), Cyanirïs Argiohis, Thàis Rumina^
Pararge Megaera et Thestor Balliis. Celui-ci paraît être commun
et répandu sur la face méridionale de la chaîne ; nous l'avons
rencontré, par places, jusqu'au point le plus élevé atteint ce matin,
près du col de Bab-Rmila. Sa plante nourricière préférée, ici, est
une belle Légumineuse à grandes fleurs blanches en grappe,
VErophaca baetica, Boissier. Je n'ai pas observé cette plante dans
les parties centrale et nord du massif.
» Les Indigènes donnent le nom de « Foulia » à VErophaca,
à cause de la ressemblance de ses fleurs avec celles de la fève.
» J'ai remarqué, ce matin, que le T. Balliis ne se rencontrait
que dans les stations — nombreuses, d'ailleurs — de VErophaca
et, maintes fois, j'ai vu la Q pondre sur les boutons non épanouis
de l'inflorescence. UAnthyllis tetraphylla, une des plantes nour-
ricières de T. Ballus à Hyères, croît communément aux environs
de Mrassine. »
Le lendemain, 25 janvier, nous avons traversé la chaîne méri-
dionale du massif et le centre du Zehroun pour nous rendre à
Beni-Amar. UErophaca baetïca ne paraît pas croître en dehors
des limites de la chaîne méridionale; la plante est commune sur
le versant nord de cette chaîne et dans la vallée qui la sépare de
la chaîne de Kifane, mais, une fois qu'on a dépassé Kifane en
allant vers le nord ou le nord-est, on n'en voit plus. Partout où
croît VErophaca on rencontrait Ballus, à la fin de janvier, même
dans le couloir du col de Bab-Rmila, où l'Espèce n'était pas encore
abondante le 25 janvier. Plus tard, Ballus apparaît en assez
grande abondance dans des localités où ne croît pas VErophaca.
gÔ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je l'ai pns uiie seule fois à Beni-Amar, le 30 janvier 1921, sur une
pente de colline habitée par T. Maureianiciis, dont l'édosion a
débuté vers le 10-15 jan\"ier.
T. Ballus est abondant sur différents points du Plateau des
Dkrissa, entre Meknès et Mrassine, mais l'éclosion de l'Espèce y
commence plus tard que sur les pentes chaudes de Mrassine; en
revenant de Meknès, le 28 févTier, j'ai pris quatre individus très
purs, sur la pente nord du plateau. Le mois de février 192 1 a été
pluvieux et la température est restée basse. A propos de Ballus
je relève la note suivante, faite le i*^"" mars, à Mrassine : « L'éclo-
sion, interrompue par la longue période de mauvais temps, continue
maintenant. > Pendant tout le mois d^ mars, T. Ballus était
abondant et on prenait des sujets frais (^des Q Ç> principalement)
jusqu'à la fin du mois.
La variété Q Crosi a été capturée le 16 msurs, à Mrassine. J'ai
noté ce qui suit, à la date du 16 mars; je traversais, ce jour-là, le
Plateau des Dkrissa, me rendant à Meknès :
« Thestor Ballus se rencontrait, plus ou moins abondamment,
tout le long de la piste ; je ne l'ai j>as \-u, cependant, après avoir
passé le chantier de la voie ferrée Tanger-Fez (en construction "*.
L'Espèce était surtout commune, et avec une bonne proportion
d'individus frais, sur la pente gazonnée recouverte de palmiers
nains, à la descente sud du plateau. Au bord nord du plateau, où
Ballus était abondant et frais, il y a de cela 17 jours, on ne voyait,
aujourd'hui, que des spécimens passés. »
L'ne aberration cf, qui paraît très rare, a été capturée, le 19 mars,
sur un terrain argileux, à la descente de Mrassine vers l'Oued
Sejera; ce spécimen présente, sur les ailes antérieures, en dessus,
des édaircies internennirales de couleur orangée. J'ai pris un
second spécimen de cette aberration, à caractères moins promxicés,
au même endroit
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 97
Note du 22 mars 1921 :
« Thestoï Ballus est partout abondant ; les sujets frais ne sont
plus bien nombreux. Nous avons trouvé un grand nombre de
chenilles de Ballus, dans divers stades, à l'intérieur des gousses
de XErophaca baetïca; elles se nourrissaient des graines. On trouve
une, deux ou davantage de ces chenilles dans une même gousse.
Plusieurs fois, en ouvrant une gousse, j'ai trouvé, ensemble, quatre
ou cinq chenilles de taille différente. La chenille pénètre dans la
gousse en y pratiquant un trou adapté à sa taille; elle obture,
ensuite, ce trou avec une membrane de soie résistante, tout comme
font les chenilles de Lycaena lolas et celles de Lampides Baetïcus
dans les gousses du Baguenaudier ; avec les chenilles de Ballus,
on trouve, presque toujours, une ou plusieurs petites fourmis,
enfermées avec elles dans la gousse. »
Arrivée à son complet développement, la chenille abandonne la
gousse; les gousses abandonnées sont souvent à moitié remplies
avec les excréments des chenilles. Il est évident que la chenille
doit changer plusieurs fois de gousse avant d'atteindre toute sa
taille, même si elle se trouve seule, car les gousses ne renferment
généralement qu'un petit nombre de graines développées.
Cette habitude des chenilles de Ballus, vivant sur XErophaca
est bien différente de celle de la chenille de la même Espèce vivant
à Hyères, à découvert, sur les fleurs du Bonjeania hirsuta. Mais,
la chenille de Ballus, dans le Zehroun, ne vit pas uniquement sur
XErophaca baetïca; elle se trouve aussi sur XAnthyllïs tetraphylla
et sans doute sur des trèfles et, dans ces cas, ses mœurs sont sem-
blables à celles de la chenille sur les Hauts Plateaux Algériens
et de la Provence.
La chenille s'éloigne beaucoup du point où elle a vécu, pour se
chrysalider. Celles que j'ai élevées en captivité ont erré pendant
plusieurs jours dans leur cage, avant de se placer sous une pierre
ou dans une crevasse du sol pour attendre la chrysalidation ; elles
ne se transforment en chrysalide qu'une douzaine de jours après
avoir quitté la plante nourricière. »
98 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Chrysophanus Phoebus, Blachier.
Grand- Atlas; Ourika.
D'après M. A. Vaucher, la figure donnée par Blachier {Annales
Soc. eut. France, 1908, PI. 4, fig. 6) manque de noir aux ailes infé-
rieures. Le corps devrait être noir en entier et se terminer par un
bouquet de poils d'un roux vif se dirigeant en haut. Mais
M. Vaucher fait remarquer que ce bouquet a bien pâli depuis qu'il
a reçu les papillons.
La description de Chrysophanus Plioebus est imprimée aux
pages 216 et 217 des Annales Soc. ent. France, 1908.
Je suis redevable à l'obligeance de M. A. Vaucher pour un
exemplaire de Chryso\phanus Phoebus qui manquait jusqu'ici à
ma collection. L'Espèce ne paraît pas avoir été retrouvée depuis
que feu Henri Vaucher en a fait la découverte. Comme disait feu
Achille Guenéc, le C. Phoebus reste donc encore une des plus
grandes raretés entomologiques. C'est, du reste, un charmant
Chrysophanus, de petite taille, mais très agréablement doré d'or
feu et ponctué de noir.
Ses antennes sont entièrement noires, comme celles de Dispar,
et non annelées de blanc et de noir, comme celles de splendens.
Chrysophanus Phiaeas, Linné.
Moyen- Atlas, Forêt d'Azrou, en juillet et août 1920.
Région de Mrassine, en mars et avril 192 1.
Grand- Atlas, en juin 1921.
Les deux formes printanière et estivale sont très différentes.
La forme de printemps est sans caudature et d'un or rouge vif
très brillant. La forme d'été, de plus grande taille, présente une
caudature accentuée, un aspect plus robuste et la teinte or feu
plus terne, moins brillante et brunie.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE QQ
Chrysophanus Gordius, Sulz.
Grand- Atlas, Glaoui (Vaucher).
Haute-Reraya, Arround, 1.800 mètres d'altitude, en juin 1921
(Ch. Alluaud).
Feu Charles Blachier a signalé une forme spéciale privée de
toute teinte violacée en dessus chez le çS et qu'il a appelée Hera-
cleana et dont il a représenté les deux sexes sous les n°^ i et 2
de la PI. 20, dans le tome II du Bulletin de la Soc. lépidoptérolog.
de Genève. La forme prise dans le Grand-Atlas, par M. Alluaud,
est plus grande et plus brillamment colorée que ne l'indique la
figuration publiée par Blachier et ci-dessus relatée.
Cigaritis Zohra, Donzel.
Mogador (Vaucher).
Lycaena Baetica, Linné.
Très commune dans la forêt d'Azrou, en juillet 1920. La chenille
vivait dans les fleurs du Cytisus Battandierï, un des plus joilis
arbrisseaux de la forêt marocaine. Le feuillage en est argenté et
les fleurs sont en grappes jaunes, assez serrées.
La Lycaena Baetica existe aussi dans le Zehroun oii l'on voit
voltiger les cTcT au sommet du point culminant, en avril.
Lycaena Telicanus, Huebner.
Forêt d'Azrou, en juillet, août et septembre 1920.
Les papillons viennent souvent boire sur les places humides des
chemins ; on les voit au milieu de beaucoup d'autres Espèces :
Lycaena, Syrichthus, Argynnis Paiidora, Satyrus Alcyone-Maroc-
100 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
cana, etc., également avides d'un peu d'eau et de fraîcheur dans
les heures chaudes du jour.
La Lycaena Telicanus était surtout abondante dans la forêt de
Mamora, où elle voltige autour des buissons de Cytisus linifolia.
Le papillon, notamment, a été observé à Dar-Salem et à Aïn-Jorra.
Lycaena Theophrastus, Fabr.
Gada des Dkrissa, en avril 1921.
Se rencontre partout où il y a des jujubiers {Zizyphus lotus),
en Barbarie.
Le papillon voltigeait en juin 1921 à l'Oued-Beht ; il était assez
commun à Taza, le 28 juillet 1921.
Lycaena Jesous, Guérin.
Glaoui (selon Vaucher).
N'a pas été trouvée par H. Powell.
Lycaena Dorylas, Huebner {Hylas, Esper), var. Atlantica,
Elwes (PI. DXXXIV, fig. 443;, 4438, 4439)-
Figurée par Meade-Waldo, dans les Transactions of the ento-
niological Society of London, 1905, sous les n°^ 5 (cf) et 6 (q)
de la PL XIX, et avec le nom de Atlantica, Elwes (nov. var.).
M. Vaucher a reçu cette belle Lycaena de Amizmiz et de Ourika
(Grand-Atlas).
Harold Powell a capturé plusieurs cfcT et g Q au Taghzeft,
le 17 août 1920.
C'est un papillon rare, habitant la montagne calcaire.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE lOI
Le cf est, en dessus, d'un bleu clair ressemblant bien plus à
Eros qu'à Dorylas, des Alpes et des Pyrénées. Sa taille est relati-
vement moindre.
La bordure noire est assez large. Aux ailes inférieures, le long
du bord marginal, on aperçoit distinctement une série de points
noirs. En dessous, il ressemble assez bien à Dorylas de France.
La Ç) se distingue par le développement considérable de la
bordure marginale orange. Le dessous des ailes est très beau, avec
la bordure orange très large et les points ordinaires gros et très
noirs aux ailes supérieures. Je fais figurer i cf et 2 Q Q
pris par H. Powell.
L'Espèce a été trouvée par de Graslin, dans la Sierra-Nevada,
en 1835; la Q y présente seulement quelques traces de la bordure
orange; le cf, bleu, a, comme du reste la Q, les ailes allongées et
élancées, par conséquent très différemment de la forme Nivescens
qui n'est pas rare dans les parties chaudes de la Sierra de Alfakar
et à Albarracin.
Lycaena Icarus, von Rott.
Semble habiter tout le Maroc. L'Espèce est extrêmement
commune dans le Moyen-Atlas ; elle se trouve aussi bien dans
les vallées que sur les pentes et on la rencontre encore à de très
hautes altitudes. On peut dire que la Lycaena Icarus vole à peu
près partout dans la région du Maroc qui a été visitée par Harold
Powell. Toutefois, si elle est très abondante dans le Moyen-Atlas,
il n'en est pas de même dans le Zehroun où elle existait cependant
au printemps (avril 192 1).
La Lycaena Icarus affectionne particulièrement les lieux herbus
Q\x croît le Lotus, les clairières de la forêt et les pelouses un peu
fraîches.
La Q brune domine sensiblement; la Q bleuissante est beau-
coup moins nombreuse. Le cf présente presque toujours une ponc-
I02 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
tuation noire marginale aux ailes inférieures, obéissant ainsi à la
même loi de variation qui atteint en Barbarie la L ycaena Bellargus
{Adonis)-punclifera et Dorylas-atlantïca.
Lycaena Thersites, Boisduval (PI. DXXXI ; cf fig. 4408,
4409; g fig. 4410, 441 1).
Koudict-Guenfou, Région de Timhadit (Moyen-Atlas) ; 9 août
1921.
Djebel Hebbri, août 1921.
La Lycaena Thersites, très anciennement distinguée par le
Docteur Boisduval, puis pendant longtemps méconnue, fut, pour
ainsi dire, redécouverte par le D"" T. A. Chapman.
Elle n'est pas rare dans certaines parties de l'Italie ; dans les
Hautes-Alpes françaises; dans les environs de Gramat et Roca-
madour (Lot) ; dans le Valais (Viège) ; en Castille, où la Q offre
parfois une variété superbement rayonnée d'un bleu vif et brillant.
Sans doute on en reconnaîtra l'existence en un grand nombre
d'autres lieux, maintenant que la redécouverte de l'Espèce
Thersites commence à se répandre parmi les Entomologistes.
Elle n'a pas été observée jusqu'ici en Algérie; mais je pense
qu'on pourra également l'y rencontrer.
Harold Powell en a trouvé, dans le Moyen-Atlas, une colonie
au delà de la gorge de Guenfou. La Lycaena Thersites n'y était
pas rare. C'était dans une vallée oii l'herbe était très épaisse; çà
et là des cèdres et des genévriers s'élevaient sur les pentes. Les
fleurs étaient nombreuses dans la prairie située au fond du ravin.
Harold Powell venait de Timhadit, avec un groupe d'environ
150 cavaliers, auquel il avait été autorisé à se joindre; la colonne
ne s'est pas arrêtée là plus de cinq minutes; elle était pressée de
sortir de la zone où une attaque des dissidents était possible.
Quelques jours auparavant, il y avait eu là un petit combat qui
avait coûté la vie à quelques partisans.
LEPLDOPTEROLOGIE COMPARÉE IO3
Dès lors, la récolte fut rapidement écourtée et le nombre des
exemplaires capturés fut seulement de 4 cfcf et 4 Q Q.
Par ailleurs, Harold Powell a recueilli çà et là quelques exem-
plaires isolés dans la forêt d'Azrou et au Djebel-Hebbri, volcan
éteint situé dans les hauts plateaux du Moyen- Atlas, entre Azrou
et Timhadit.
La teinte bleue des o*cf marocains est sensiblement moins
violacée que dans la race italienne, qui constituerait, par ce fait,
une forme de coloration un peu spéciale.
Lycaena Allardi, Obthr.
M. H. Ungemach, dans un voyage au Maroc, a capturé dans
la vallée de Reraya, entre 1.500 et 2.000 mètres d'altitude, un seul
exemplaire cf d'une Espèce de Lycaena qui fait partie de la
collection du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. Harold
Powell, qui l'a vue au Muséum, la rapporte à l'Espèce algérienne :
Allardi.
Haro'ld Powell en a pris la description, comme suit :
Le dessus des quatre ailes est du bleu d'Icanis; il y a une
bordure noire nette, assez étroite ; les franges sont blanches ; on
remarque, sur les ailes postérieures, une rangée antémarginale de
petits traits noirs.
En dessous, la couleur fondamentale est d'un gris qui semble
tenir le milieu entre la teinte du dessous des ailes de Martini et
(X Allardi. Toutes les taches noires sont cerclées de blanc. Les ailes
antérieures portent une grande tache discale noire et une rangée
subterminale de grandes taches noires rondes ou de forme ovale
arrondie. (Il semble, toutefois, que cette rangée de taches est plus
régulière que chez Allardi.) On remarque quelques très faibles
croissants antémarginaux de couleur orange, surmontés chacun
d'un trait noir et d'un croissant blanc; il n'y a pas de taches basi-
104 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
laires. Les ailes postérieures ont trois taches basil aires noires et
un trait discal noir; la rangée subterminale est composée de huit
taches rondes, noires, mais la septième tache (près de l'angle anal)
semble être formée par deux taches confluentes. Les lunules, de
couleur orange, sont plus développées que sur l'aile antérieure,
tout en restant assez petites; les trois dernières lunules orangées
surmontent, chacune, une minuscule tache d'un bleu pâle. La base
des ailes postérieures est quelque peu saupoudrée d'écailles d'un
bleu grisâtre. La ligne en bordure des franges (en dessous) est
d'un gris foncé sur les quatre ailes. Les taches noires de l'aile
postérieure sont beaucoup moins grandes que celles de l'aile anté-
rieure. La taille est celle à'Allardi, de Sebdou.
Lycaena Agestis, W. V. (PI. DXXXIII, fig. 4431, 4432, 4433,
4434)-
Azrou, vers la lisière de la forêt, les 26 et 27 juin 1920.
Forêt d' Azrou, en août 1920.
Djebel-Hebbri, en août 1920.
Koudiet-Guenfou (Région de Timhadit), du 9 au 21 août 1920.
Vallée d'Aïn-Toumliline, août 1920.
Col du Taghzeft, août 1920.
Espèce très commune dans le Moyen-Atlas, présentant deux
formes qui paraissent en même temps; l'une plus grande, avec le
dessous des ailes gris blanchâtre chez les cTcf ; gris aux supérieures
et orangé clair aux inférieures chez les Q Q (fig. 4431 et 4432);
l'autre plus petite, avec le dessous des ailes d'un gris et d'un brun
beaucoup plus foncé chez les deux sexes (fig. 4433, 4434)-
J'ai sous les yeux 35 exemplaires de la race claire et grande
et 33 de la race petite et foncée, tous bien récoltés, très frais et en
excellente condition. La race foncée ressemble tout à fait à la
figure 2379 de la PI. CCXCI, dans le Vol. X des Etudes de Lépï-
doptérologie comparée, d'après un exemplaire de Corse. Les exem-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I05
plaires clairs ressemblent, au contraire, pour le dessous des ailes,
à la forme Nevadensis, de la Sierra-Nevada, dont une paire est
représentée sous les n°^ 2372 et 2373 de la même PI. CCXCI. Il faut
seulement observer qu'en dessus les Ages lis marocains ont les
taches rouge orange subterminales plus développées.
En 1921, Harold Powell a retrouvé la Lycaena Ageslis, très
abondante, en descendant de la source de Toumliline, au commen-
cement de juillet. Les papillons, vu l'intensité de la chaleur, durant
le jour, venaient se réfugier dans l'herbe haute, à l'ombre des
chênes- verts, à la lisière des clairières de la forêt.
La grande forme n'a pas été trouvée en dehors des hautes
montagnes, tandis que la petite forme se rencontre aussi bien en
haut qu'en bas. Dans la forêt de Mamora, la petite forme a été
seule observée.
M. Vaucher signale la Lycaena Agestis-calida dans la plaine
marocaine et la forme ornata de la même Espèce dans l'Atlas,
G laoui.
Harold Powell a observé que dans les parties élevées, où l'on
trouve les deux formes, il semble que la petite forme dure plus
longtemps que la grande. En effet, la grande forme disparait
et on ne trouve plus que la petite forme.
L'opinion de certains Entomologistes relativement aux deux
formes ^Agestis est que la forme dite : calida, à dessous des
ailes brun foncé, est la morphe estivale, tandis que la grande
forme, plus pâle en dessous, serait la forme hivernale. Il paraît
certain que seule la forme calida survit définitivement vers la fin
de la saison, ainsi qu'il est dit ci-dessus; auparavant, les deux
• formes se trouvent momentanément ensemble.
Lycaena Amanda, Huebner {Icarius, Esper) (PI. DXXXIV;
Q fig- 4440).
Cette jolie Lycaena qui, en France, se rencontre aux Alpes-
Maritimes et aux Pyrénées orientales et centrales, et qui, en
I06 LKPIDOPTÉROLOniE COMPARÉE
Espagne, a été capturée par Rambur et De Graslin dans la Sierra-
Nevada, où elle n'est pas rare sur les parties herbeuses et élevées,
habite aussi le Moyen-Atlas marocain.
Harold Powell a recherché dans ses notes, prises au jour le jour,
le récit des circonstances dans lesquelles la Lycaena Anianda a
été observée et recueillie par lui au Maroc.
C'est ce document, où sont relates des renseignements intéressant
aussi d'autres Espèces de Lycaena marocaines, (]uc le Eecteur
trouvera ci-après :
« Le printemps de l'année 1921 a été exceptionnellement frais
et pluvieux dans la moitié nord du Maroc. Au commencement du
mois de juin, on constatait un retard de près d'un mois pour la
Flore, dans la forêt d'Azrou ; mais les grandes chaleurs, (jui ont
débuté vers le 20 juin, ont hâté les floraisons et, à la fin de ce
mois, les conditions étaieiit redevenues normales. Naturellement,
l'éclosion des Lépidoptères s'est trouvée retardée pour la même
cause et, grâce à ce fait, j'ai pu prendre, à Azrou, dans la dernière
dizaine de juin 192 1, des papillons qui étaient complètement
passés ou bien déjà très défraîchis à pareille époque de l'année
précédente.
Parmi les Espèces rencontrées dans la dernière moitié de juin
192 1, et dont je n'ai pas vu un seul exemplaire, en 1920, se trouvent
les Lycaena Amanda et Semiargiis.
U Atnanda vole en plusieurs endroits de la forêt d'Azrou, mais
je ne l'ai trouvée commune nulle part. Le 17 juin, au matin, je
remontais la vallée de Sebbab, — très verte et très fraîche à cette
époque, — quand j'ai vu une grande Lycaena bleue à reflets
c]uelque pou argentés et métalliques, volant autour d'une place
humide du sentier. Avec cette Lycaena, se trouvaient de nombreux
Syriclithus Numida et Armorie amis, ainsi que des Pierïs rapae et
quelques Argynnis Pandora. J'ai pu capturer la Lycaena, qui était
un cf assez frais dWmanda. En redescendant la vallée, une heure
et demie plus tard, j'ai pris, à la même place humide, un second cf
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lo;
^Amanda, plus frais que le premier, et j'ai manqué un troisième.
Au-dessus du sentier, en cet endroit, se trouvait une très petite
prairie d'herbe haute et bien verte, très en pente; j'ai pensé que
les Lycaena Amanda pouvaient venir de la prairie, mais une
exploration de ce côté n'a donné aucun résultat.
Ce n'est que le 25 jum que j'ai pu retourner dans la vallée de
Sebbab; je l'ai atteinte à un point bien plus haut que la localité
où les deux premiers cfcf d' Amanda avaient été capturés, et aucun
individu de cette Lycaena n'a été vu ce jour, avant d'arriver à la
source de Toumliline. Autour de la source principale voltigeait
un cT qui a été pris. Il y a, en cet endroit, de nombreuses petites
sources très fraîches, naissant, les unes dans une prairie humide à
herbe haute, les autres au pied de rochers calcaires, plus haut et un
peu vers l'ouest. C'est une superbe localité pour les Lycaena, les
Syrichthiis et les Adopaea Lineola. Par ci, par là, au bord des
petits ruisseaux qui s'épandent, par places, sur des gros blocs de
calcaire et de tuf, on voit de véritables essaims de ces petits
papillons, pendant les chaudes journées de juin. Parmi les
LyCaenïdcs, Lycaena Bcllargns, L. Icanis et L. Agestis {Medon')
sont les plus abondantes ; on y remarque aussi Larnpïdes Baelicus,
Lycaena Hylas {Dorylas), var. Atlantica, L. Lorquinïi et
'Z-. Amanda, mais ces trois dernières Espèces sont assez rares.
Ce jour, 25 juin, j'y ai pris un seul exemplaire de L. Fatma.
Aucune Q d' Amanda n'a été aperçue aujourd!hui.
Le 28 juin, un cf ^Amanda a été capturé dans un petit ravin
non loin de la Scierie de l'Atlas ; il était frais, mais il s'était sans
doute égaré de la forêt, distante d'environ i kil. 500 de ce point.
L'Espèce a été revue, le 30 juin, volant au-dessus de l'herbe haute,
dans la belle clairière appelée Lyautey et qui est entourée de hauts
cèdres (*); Amanda volait, là, avec L. Semiargus, mais en très
petit nombre.
(*) Une nutre clairière, connue sous le nom de clairière Gouraud, se trouve
plus haut dans la Forêt d'Azrou.
I08 LÉPIDOPTÉROI.OGIE COMPARÉE
Au commencement de juillet, j'ai pris une Q (la première),
dans la vallée de Sebbab, au bord d'une prairie qui commençait
déjà à se dessécher. Cette Q, envahie de bleu et avec les bandes
oranges marginales bien développées, n'était plus fraîche. J'ai vu
une autre Q, celle-là brune, dans la même prairie, mais elle s'est
envolée dans le ravin ; elle était également passée. Dans une toute
petite clairière de la forêt, près du Douar de Garde, j'ai pris,
le 6 juillet, deux cfcf assez frais et une Q brune en loques; chez
elle, les taches oranges antémarginales étaient larges, comme chez
les deux autres g g rencontrées. Elle était en si mauvais état
que je ne l'ai pas conservée.
La plante la plus abondante dans la petite clairière en question
était une 1 ^kia à fleurs bleues que je crois devoir être la nourriture
de la chenille d'Amûnda. Cette plante a été déterminée par
M. E. Jaliandiez; c'est la T'zVw tcniufolui Rotli., \ar. vil l osa Batt.
et Trabut.. )>
Dans les Annales de la Société entoniologïqae de France, 1905,
p. 218, feu Blachier disserte sur la race marocaine de la Lycaena
Amanda et la distingue par le nom de Abd-el-Azis. Il signale
la g, remarquable par le nombre et la grandeur des lunules fauves
en dessus.
L'une des g que Blachier avait sous les yeux montrait ses quatre
ailes saupoudrées d'écaillés d'un beau bleu métallique. Cette
couleur, dit Blachier, s'étend sur les inférieures et jusqu'aux lunules
fauves. Il donne à cette forme g, qui est très belle, le nom
de aziirea.
Mais il ne la fait point figurer. Cette lacune est comblée dans
le présent ouvrage, au moyen d'un échantillon, malheureusement
un peu usé par le vol, pris par H. Powell, et dont je confie la repré-
sentation au talent de mon ami Culot.
Lorsque cette g Lycaena Amanda- Abdelazis-azurea est bien
fraîche, ce doit être un suj>erbe papillon.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I09
Lycaena Bellargus, Esper {Adonis, Fluebner).
Foum-Kheneg, 20 septembre 1920.
Forêt d'Azrou, dans les parties calcaires, en septembre 1920,
et auparavant en juillet 1920 (une q).
Vallée de Toumliline, près de la source et des suintements,
fin juin 1921.
L'Espèce est assez abondante dans le Moyen-Atlas. Elle appar-
tient à la race piinctifera, Obthr. Il y a des cfcf de grande taille
et d'une teinte bleue un peu verdâtre sous une certaine incidence
de lumière. Quelques cfcf sont ornés de taches rouge ponceau
surmontant les points noirs qui sont fortement développés près
du bord des ailes inférieures.
Lycaena Vogelii, Obthr (PI. DXXX; cf, fig. 4399; g,
fig. 4400).
C'est une des plus remarquables découvertes de Harold Powell
au Maroc.
Comme je l'expose aux pages 55-58 dans le Volume XVII-
Planches des Etudes de Lépidopiérologie comparée, où se trouvent
relatées, avec la description de la nouvelle Espèce, les circonstances
de sa capture, la Lycaena Vogelii a été dédiée à M. le Commandant
Vogeli, Inspecteur des Eaux et Forêts de la subdivision de
Meknès, comme souvenir de gratitude pour les services rendus à
M. Harold Powell et au développement de nos connaissances
entomologiques marocaines.
La plante qui doit nourrir la chenille, puisque la Q a été vue
pondant sur ses feuilles jaunies et presque desséchées, est Erodium
cheilantifolium, Boissier.
Les fleurs sur lesquelles le papillon aimait à se poser sont celles
de Ahinc jiiucronata, Linné.
no LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Harold Powell avait rapporté à Azrou quelques pieds de
\ Lrodiuui qu'il a mis en pot. La plante a très bien repris et c'est
sur ses feuilles qu'il a essayé d'élever la petite chenille sortie de
l'œuf qu'il avait vu pondre. Cette chenille a malheureusement péri
à la hn du premier stade. Harold Powell en a pris une aquarelle
qui est reproduite dans le présent Volume XIX. Quant aux
plantes rapportées du Taghzeft en 1920, elles se portaient encore
très bien à Azrou, en juin 1921.
Malheureusement, le col de Taghzeft encore accessible en août
1920, grâce à la colonne qui campait aux proches environs à cette
époque, n'était plus occupé par nos troupes en juin et juillet 192 1.
Dès lors, il était devenu impossible de monter au col et d'y faire
la chasse aux papillons, à cause de l'attitude hostile des Marocains
dissidents répandus partout, dans le voisinage, sauf à Aghbalou-
Larbi où il y avait un poste fortifié que les Marocains n'abor-
daient pas.
La découverte de la Lycaena Yogelii a donc dépendu d'une
circonstance heureuse qui a permis à H. Powell d'accéder au col
de Taghzeft, par une température assez favorable et au moment
même de l'éclosion du papillon. Si la première journée où
H. Powell a pu se rendre au col de Taghzeft avait été sans soleil,
nous aurions été privés de la connaissance de cette jolie nouvelle
Espèce; il en eût été probablement de même si l'ascension au col
avait eu heu quinze jours plus tôt ou plus tard. Il est, en effet,
probable que : ou bien l'Espèce n'aurait pas encore été éclose, ou
bien qu'elle aurait déjà disparu. La découverte d'une Espèce de
papillon tient souvent à peu de chose et cela nous laisse penser
que bien d'autres Espèces localisées, ne s'écartant guère du lieu de
leur naissance, restent encore à découvrir au Maroc.
La Lycaena Vogelii constitue une unité spécifique tout à fait
spéciale et distincte de toutes les autres Espèces de Lycaena que
je connais.
Les figures publiées sous les n'"* 4399 (cf) et 4400 ( q) sont très
exactes et rendent très bien l'aspect si particulier de la Lycaena
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE I I I
Vogelii, brune en dessus et grise en dessous, avec de gros points
noirs finement cerclés de blanc, et, en dessus comme en dessous,
une ligne marginale orangée, partant du bord costal subapical des
supérieures pour aboutir à l'angle anal des inférieures.
Lycaena Fatma, Obthr.
Un seul exemplaire fut pris à la source de Toumliline, le 25 juin
192 1, comme il est rapporté dans la notice relative à Lycaena
A manda.
M. Alluaud, en juin 1920, avait aussi trouvé la Lycaena Fatma
dans le Moyen-Atlas, au-dessus de Aïn-Leuh.
La Lycaena Fatma, à cause de l'effet produit par la série de
taches marginales rouge orangé chez les deux sexes, est une des
plus jolies Espèces du Genre Lycaena.
Lycaena Abencerragus, Pierret.
Gada et Plateau des Dkrissa, en avril 1921.
Lycaena Lysimon, Huebner.
Seguias de la Vallée de l'Oued-Tigrigra, en juillet 1920.
Ben-Smim, village indigène situé à une dizaine de kilomètres
au nord-est d'Azrou, le 11 octobre 1920.
Azrou, en octobre 1920.
La Lycaena Lysimon se plaît dans l'herbe verte au bord des
Seguias. Ce n'est pas une Lycaena bien commune. Elle se trouve
par petites colonies d'une demi-douzaine d'échantillons. C'est un
papillon fragile et rapidement défraîchi.
112 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Lycaena Lorquini, Ilcrrich-Srhaeffer.
Mrassine, en avril 1921.
Azrou, seconde quinzaine de juin 1921.
Espèce assez rare et qu'on ne trouve qu'en petit nombre d'indi-
vidus ensemble, généralement au fond des ravins herbus.
Lycaena Minima, Fuessly.
Grand-y\tlas, en juin 192 1 (Ch. Alluaud).
Lycaena lolas, Ochs.
Grand- Atlas; Glaoui.
La teinte bleue des ailes est plus foncée (Vaucher).
Lycaena Semiargiis, Rott. (Acis, Schiff.)
Dans la clairière dite : Lyautey, en forêt d'Azrou, le 30 juin
1921, où il n'y avait que très peu d'exemplaires. De plus, H. Powell
a pris un cf à Toumlilme, au commencement de juillet 192 1, et
une Q un peu abîmée, le 9 juillet 1921, dans une petite clairière,
près du Douar de Garde.
Le Commandant Daniel Lucas signale des environs de Meknès,
à 1.800 mètres d'altitude, la Lycaena Semiargiis dont il fait une
variété maroccana : o" subtus obscuriore, statura minore; Q coeru-
lescente {Bulletin Soc. ent. France, 1920, p. 298).
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II3
Lycaena Melanops, Boisduval, var. AUuaudi, Obthr.
Grand-Atlas; Glaoui (Vaucher). — Haute-Reraya, entre Asni
et Arround (1.600 à 2.000 mètres), abondant en juin 1921
(Ch. Alluaud).
La variété AUuaudi se distingue par sa grande taille, la large
bordure noire chez le cf, en dessus, la coloration entièrement noire
de la Q, en dessus, et le fond des ailes, en dessous, d'un gris foncé
dans les deux sexes.
On trouve à Tijola (Almeria) une race analogue, non encore
décrite.
Lycaena Argiolus, Linné.
Très abondant et très répandu dans la région de Mrassine
(Zehroun) et d'Azrou (Moyen-Atlas) ; semble paraître au moins
trois fois par an. Les générations se succèdent depuis mars
jusqu'en août ; il y a alors carence de papillons que l'on voit de
nouveau voltiger, mais moins nombreux, en septembre et octobre.
Harold Powell a trouvé la chenille de Lycaena Argiolus à Aïn-
Chench, en novembre 1920, dans l'intérieur des fleurs d'arbousier.
Il a obtenu l'imago en février 1921.
Une Ç a été aperçue pondant sur les jeunes pousses de l'Aubé-
pine, en février 1921, à Mrassine.
114 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
HESPERIDAE
Augiades Benuncas, Obthr.
Koudiet-Guenfou, en août 1920.
Foum-Kheneg, 20 septembre 1920.
Semble beaucoup plus rare au Maroc qu'en Algérie.
La teinte fauve, en dessus, paraît un peu plus étendue et plus
chaude.
Hesperia Thaumas, Hufn.
Contrairement à ce qui se produit pour Augiades Benuncas^
paraît beaucoup moins rare au Maroc qu'en Algérie.
H. Powell a pris un assez grand nombre d'exemplaires dans
la forêt d'Azrou, en juillet 1920, à la fin de jum et en juillet 1921.
Hesperia Hamza, Obthr.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Région de Timhadit, Djebel-Hayane, 16 juillet 1921.
Grand-Atlas, Haute-Reraya, Asni (juin 1921, Ch. Alluaud)
Rabat, en mai 1920.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II5
Hesperia Acteon, v. Rott.
Tanger (Vaucher).
Région des Zemmours (Chabat-el-Hamma^^, très abondante
les 31 mai et i^"" juin 192 1.
Grand-Atlas, Haute-Reraya 011 l'Espèce monte jusqu'à
2.000 mètres d'altitude, en juin 192 1 (Ch. AUuaud).
Adopoea Lineola, Ochs.
Très commun dans la forêt d'Azrou, pendant la seconde
quinzaine de juin. La forme marocame est plus grande et plus
foncée qu'en Algérie; elle n'appartient donc pas à la variété
Seniicolon, Stgr; elle ne diffère que par sa taille, plus grande, de
la forme européenne.
Parnara Zelleri, Lederer.
Larache, Rabat (Vaucher).
Parnara Nostrodamus, Fabr.
Larache, Rabat (Vaucher).
Carcharodus Alceae, Esper.
Azrou, première quinzaine de juillet 1921.
Grand- Atlas, Haute-Reraya, juin 192 1 (Ch. Alluaud).
Il6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Carcharodus Lavaterae, Esper.
Un seul çS pris à Ras-el-Ma, à lo kilomètres d'Azrou, dans la
première quinzaine de juillet 192 1, ne diffère pas des exemplaires
français.
Carcharodus baeticus, Rambur.
Assez abondant au Maroc. Azrou, en juillet et septembre 1920,
et dans la seconde qumzaine de juin 1921.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Grand-Atlas, Haute-Reraya, entre 1.750 et 2.000 mètres
(Ch. Alluaud, juin 1921).
L'Espèce est de grande taille, surtout dans le Moyen-Atlas, et
a un aspect très robuste. Cependant, en arrière-saison, la taille
paraît être moins grande qu'en été. Le papillon vole autour des
Ballota, qui nourrissent sans doute sa chenille. On ne voit géné-
ralement pas de Marrubimn dans les lieux que fréquente le
papillon.
Syrichthus Mohammed, Obthr.
L'Espèce paraît abondante dans le Moyen-Atlas. Elle volait
en septembre 1920, particulièrement sur le rocher d'Azrou.
J'ai fait reproduire en photographie quatorze exemplaires cf
et Q du Syrichthus Mohammed marocain, sur la PI. S, dans le
Vol. XVIII, Part. I, des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
En juin 1921, Harold Powell trouva beaucoup de chenilles de
Syrichthus Mohammed, dans les ravins autour d'Azrou, sur les
Phlomis crinita et Bovei.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE Il7
Les Syrichthus Mohammed et Proto, spécifiquement très
distincts, habitent dans les mêmes lieux et vivent sur les mêmes
plantes; mais l'époque d'éclosion de l'imago est, pour les deux
Espèces, différente.
De ces chenilles de 5. Mohammed, récoltées en juin 1921
et transformées en chrysalide après une pause d'estivation, c'est-
à-dire généralement en juillet, mais quelquefois beaucoup plus
tard, ont commencé à sortir des papillons à partir de la fin de
juillet 192 1.
Au moment oii sont écrites ces lignes (22 septembre 192 1), il
y a encore, à Rennes, des chrysalides non écloses. Jusqu'à ces
derniers temps, il y avait sans doute encore des chenilles non
chrysalidées, jeûnant depuis longtemps et restant enroulées dans
leur feuille. En septembre, une certaine quantité de papillons sont
éclos et c'était un plaisir d'en apercevoir quelquefois plusieurs
émerger presque en même temps et posés sur les feuilles sèches de
Phlomis, dans la cage d'éclosion, attendant de prendre leur vol.
Le Svrichthîis Mohammed, qui est une des plus jolies Espèces
du Genre, offre d'ailleurs de très intéressantes variations. Quel-
ques cfcf surtout ont les ailes supérieures, en dessus, densément
sablées d'atomes jaune orangé. D'autres, par contre, ont le fond
des ailes d'un brun très foncé et sans le semis épais d'atomes jaunes
qui se remarque sur la plupart des échantillons.
Toutefois, ce n'est pas par le vol et le mouvement des ailes que
les 5. Mohammed, d'un brun si obscur, ont pu perdre les atomes
jaunes, puisque les Mohatnmed en question n'ont pas volé et sont
entrés dans le flacon asphyxiant, avant même de s'être remués.
En dessous, les ailes inférieures aussi varient sensiblement
pour la teinte jaune qui est orangée, rougeâtre, ocracée et quel-
quefois marquée, au delà de l'espace médian, vers le bord des
ailes, de traits épais, noir vif, intranervuraux.
Ma collection contient plus de 140 exemplaires du Syrichthus
Mohammed, presque tous parfaitement frais, parmi lesquels
environ la moitié est d'origine marocaine.
Il8 LÉPIDOPTÉROLOGIE C0MPARP:K
Mais c'est seulement pendant le présent mois de septembre 192 1
que j'ai vu éclore les exemplaires à fond noir brun, sans trace de
jaune en dessus, et qui constituent une variété vrannent remar-
quable à laquelle les Fruhstorféricns donneraient certainement
un nom.
Jusqu'à ce moment, je n'avais pas eu occasion de voir cette
variété obscure dont je possède maintenant huit ou neuf exem-
plaires bien caractérisés.
Harold Powell a décrit la chenille, le 27 juin 1920, comme suit :
« Une chenille de Syrichthus Molianivied trouvée sur Phloniis
Bovei; elle est dans le dernier stade, mais n'a pas encore atteint
toute sa taille. La couleur du dorsum est d'un gris très clair;
incisions jaunâtres; plaque prothoracique d'un jaune brunâtre,
plus clair vers le centre médiodorsal.
Ligne médiodorsale brun noirâtre, interrompue par le plis de
peau précédant les incisions.
Traces d'une ligne interrompue sous-médiane. Ligne supra-
stigmatale brun noirâtre, très affaiblie au centre de chaque
segment. Aire stigmatale jaunâtre pâle. Flange gris très pâle. )>
Continuant ses observations concernant la même Espèce,
Harold Powell, à la date du 28 juin 1920, a noté ce qui suit :
« Une chenille de Syrichthus Mohmnmed a été trouvée enfermée
dans une feuille de Phloniis Bovei. Elle avait cessé définitivement
de manger et avait acquis la couleur blanchâtre des chenilles
estivantes. Sur le Phloniis criniia, je trouve quelquefois des tentes
abandonnées, avec des têtes et des dépouilles (peaux muées) de
chenilles de Syrichthus Proto. »
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IIQ
Syrichthus Proto, Esper (PI. DXXXIII ; cTcf, fig. 4435, 4436;
— PL DXXXIV; QQ, fig. 4441, 4442).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920 et en juin et juillet 1921.
Grand-Atlas, Haute-Reraya, Asni (Ch. Alluaud, juin 192 1).
L'Espèce Proto est bien distincte de Mohammed et il n'y a pas
de confusion possible entre les deux.
L'Espèce a été retrouvée abondamment en juin et juillet 192 1,
dans la région d'Azrou. Le papillon vole dans les ravins oii
abondent les Phlomis crinita et Boveï qui nourrissent sa chenille.
Les Ç) Q Proto, au Maroc, sont d'une taille plus grande qu'en
Europe.
Dans les notes journalières prises par Harold Powell sur les
circonstances de son exploration au Maroc, se trouvent consignés
des renseignements concernant les Syrichthus Mohammed et
Proto. Je crois utile de les reproduire tels que Harold Powell les
a écrits :
« 25 juin IÇ20. — Beau temps le matin, mais presque pas de
soleil. Il ne fait pas très chaud. Le matin, je suis sorti avec Moulay-
Ali, pour faire une première chasse. J'ai remonté la vallée sans
arbres, traversée par deux petits ravins rocailleux, au-dessus de
la scierie d'Azrou, sans aller à plus de 600 mètres de celle-ci. La
route de la forêt et de Timhadit passe dans la vallée et monte,
ensuite, en lacets dans la forêt.
Il y a une grande variété de plantes basses dans la vallée et
même dans les ravins. Une des premières que j'ai rencontrées est
le Phlomis crinita, actuellement en fleur. Un autre Phlomis, appelé
Bovei, de Noë, à feuilles très grandes et très tomenteuses en
dessous, croît aussi dans le ravin; ses fleurs sont d'un rose pâle,
mais elles sont passées maintenant. C'est une espèce grande et
robuste.
120 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Enroulées dans les feuilles du cœur de ce beau Phlomis, j'ai
trouvé trois chenilles d'un Syrichthns qui ressemblent énormément
à celle de 5. Mohammed. Deux de ces chenilles se nourrissaient
encore, quoique bien avancées dans le dernier stade ; elles mangent
la substance de la feuille, mais délaissent la lame assez épaisse
du dessous. La troisième chenille était enfermée pour l'estivation.
Elle était d'une teinte jaunâtre, avec les marques noires presque
effacées. Volant dans le ravin, quatre Syrichthus ont été capturés.
Ce sont des Proto. Ils ne sont pas tous frais, notamment une g,
de grande taille, malheureusement un peu passée. Quand elle était
encore fraîche, elle devait avoir le fond des secondes ailes, en
dessous, un peu rougeâtre ; mais cette couleur a maintenant presque
disparu, faisant place à un gris clair. Les pentes de la colline à
gauche sont recouvertes d'un genêt aphylle, à tiges épaisses, un
peu effilées à la pointe. Ses fleurs sont jaunes. Ce buisson épais,
assez petit, fleurit actuellement et donne une teinte jaune aux
pentes de la colline. L'abondance des sauterelles d'Espèces
diverses est frappante; plusieurs Espèces sont de grande taille;
les Diptères et surtout les Hyménoptères sont également bien
représentés. Quelques Palpares et fourmilions volent dans le ravin.
Le Palpares^ paraît être répandu au Maroc ; j'ai vu des sujets
dans toutes les localités visitées jusqu'ici. J'ai remarqué un bon
nombre de lézards; le lézard des murailles, qui est très beau ici,
de grande taille et peu farouche; le lézard à taches ovales, que j'ai
observé à El-Hajeb, est commun à Azrou également.
J'ai vu quelques A gantes, très méfiants, ceux-là, et plusieurs
Tarentes. Ces reptiles se réfugient sous les blocs de basalte dont
la vallée est parsemée dans toute sa largeur. Buses, Faucons et
d'autres oiseaux de proie de grande envergure planent à peu de
hauteur au-dessus du sol.
La végétation basse paraît être assez variée ; on ne remarque pas
beaucoup de Graminées. UEryngimn campestre est très commun,
ainsi qu'une autre Esj^èce, toute bleue, nommée : triquetrum. Exa-
minant beaucoup de plants de VEryngium campestre, je n'ai vu
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 121
des traces paraissant être celles d'une chenille de Zygaena que sur
un seul plant. Aucune Zygène n'a été aperçue aujourd'hui.
UEchinops spinosics, plante qui nourrit la chenille de Anthophila
albida dans le Djebel-Aurès, est commun à Azrou.
Tous les Lépidoptères que j'ai vus, ce matin, appartiennent à
la Faune tlemcienne et presque tous sont des Espèces européennes.
Il y a une tendance aux formes de grande taille, assez marquée
chez bon nombre d'Espèces. Melanargia Liicasi, Epinephele
Jiirtina et Epinephele Lycaon-niauretanica sont presque passés.
Je n'ai pu prendre que deux sujets de chacune des deux premières
Espèces, en bon état. »
Cette année 192 1, l'éclosion de Syrïchthiis Proio a été un peu
plus tardive qu'en 1920. Ainsi qu'il est dit plus haut, l'Espèce s'est
montrée abondante. Flarold Powell a vu pondre la Q sur des
plantes presque sèches avoisinant les groupes de P /il omis crinita
et Bovei. La Q venait voltiger autour des Phlomis, comme pour
s'assurer de la nature même de la plante qui devra nourrir sa
progéniture; mais, après avoir tourné autour des Pkloiiiis, la Q
en question a fait choix pour pondre d'autres plantes situées très
près des touffes de Phlojuis, telles que des chardons. C'est sur leurs
tiges que Harold Powell a pu récolter trois œufs, dont deux très
fraîchement déposés. Il en donne la description suivante :
« Les œufs des Syrichthiis du groupe de Proto qui me sont
connus, c'est-à-dire ceux de Proto et de Mohammed, sont d'appa-
rence très voisine; ils diffèrent notablement des œufs des autres
groupes du genre Syrichthiis par le grand développement des
côtes verticales.
Trois œufs que j'ai vu pondre par deux Q Q de 5. Proto, au
commencement de juillet 1921, ont été recueillis et gardés dans
des tubes de verre bouchés au coton ; il a été noté qu'au moment de
la ponte, l'œuf avait une couleur blanc crème très légèrement
verdâtre. Jusqu'à ce jour-ci (12 septembre 192 1), il n'y a pas eu
d'éclosion de chenilles, mais celles-ci sont certainement formées et
122 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
elles doivent attendre les pluies d'automne pour sortir de la coque;
chez un des œufs, la coque a été même entamée ; il y a un très petit
trou au sommet, occupant l'aire de la rosette micropylaire; par
ce trou, on aperçoit une faible partie de la tête noire de la chenille.
Description d'un des œufs de Syrichthus Proto d'Azrou :
La forme est celle d'un oursin, mais il y a une légère concavité
à la base. Hauteur : 0.00075; largeur : 0.00 1. Couleur : blanc
brunâtre. Les côtes verticales, qui partent du bord de la base,
forment de hautes arêtes un jaeu ondulées et assez profondément
découpées; les parois de ces arêtes sont rayées, perpendiculaire-
ment à l'axe vertical de l'œuf, par les côtes transversales, bien
développées, mais beaucoup plus petites que les côtes verticales.
A un point situé à peu près à 0.00037 de la base, les côtes verticales
se rehaussent un peu après une forte dépression, et là il y a souvent
jonction de deux côtes ; quelquefois, une côte se termine à ce point.
Plus haut encore, vers « l'épaule » de l'œuf, il y a de nouvelles
terminaisons et de nouvelles jonctions, de sorte que six côtes
seulement atteignent le bord de la dépression micropylaire, tandis
qu'il en existe environ 24 à l'équateur. Les côtes transversales sont
nombreuses et forment des cellules dans les vallons entre les
hautes arêtes verticales. La dépression micropylaire est recouverte
d'un réseau de cellules excessivement petites.
La base de l'œuf est légèrement concave; sa surface est finement
dépolie, perlée; elle a environ 0.0005 de diamètre. Les deux autres
œufs ont une teinte un peu plus brunâtre que celui qui vient d'être
décrit. »
Ainsi qu'il est déjà ra]^porté plus haut, ce qui caractérise le
Syrichthus Proto marocain et le différencie du Proto de Provence,
d'Espagne et d'Algérie, c'est sa grande taille. Les ailes des g Q
marocaines, surtout, sont beaucoup plus largement développées.
L'Espèce varie sensiblement pour le dessous des ailes inférieures.
Certains exemplaires ont le gronnd-coloiir presque entièrement de
couleur crème, les deux bandes maculaires transversales étant
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 123
seulement un peu plus foncées (cf, fig. 4436). Chez d'autres, les
deux bandes en question sont olivâtres, plus ou moins obscurcies
même de gris noirâtre (cf, fig 4435). En dessus, les taches blanc
jaunâtre sont parfois très réduites; d'autres fois, inversement,
elles sont élargies. Le fond du dessous des ailes supérieures est
largement teinté de noirâtre (cf, fig. 4435).
L'aspect du Syrichthiis Proto marocain est assez spécial ; c'est
pourquoi j'avais cru d'abord devoir le référer à Staudïngeri. Mais
une étude plus attentive m'a convaincu que j'avais simplement
affaire à Proto. Dès lors, continuant mon travail d'examen compa-
ratif, je crois m'être trompé en donnant le nom de Staudingeri à
un Proto, de Sebdou, que j'ai fait représenter sous le n° 1245 de
la PI. CXXXIX, dans le V'olume VI des Etudes de Lépidoptéro-
logie comparée.
Il me paraît nécessaire de publier ici cette rectification.
Syrichthus Numida, Obthr.
Forêt d'Azrou, en août 1920.
La Planche photographique I, dans le Vol. XVII des Etudes de
Lépïdoptèrologie comparée, reproduit l'image de onze exemplaires
du Syrichthus Numida marocain. La notice afférente à la Planche I
est imprimée (Joe. cit.) à la page 59.
Le Syrichthus Numida habite l'Algérie, le Maroc et aussi, me
semble-t-il, l'Andalousie. C'est une Espèce ayant un aspect robuste.
Elle me paraît bien spéciale et je ne puis la rapporter à aucune
autre unité spécifique que je connaisse. J'ai sous les yeux neuf
colonnes, à environ 18 exemplaires par colonne, du Syrichthus
Numida du Maroc et d'Algérie. Les exemplaires marocains étant
plus récents ont la coloration noire du fond des ailes un peu plus
vive que les algériens. Mais c'est bien la même largeur des taches
blanches sur le dessus des ailes et la même frange blanche entre-
coupée de traits noirs épais. Le fond des ailes, chez les échantillons
124 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
qui ont peu volé, est très finement saupoudré d'atomes blanc
jaunâtre.
Syrichthus Armoricanus, Obthr.
Timhadit, août 1920; Vallée d'Aïn'-Toumliline, août 1920.
Azrou, automne 1920.
Azrou, 2" quinzaine de juin 1921.
Les 10 cfcf envoyés par H. Powell des localités citées ci-dessus
sont bien réf érables à \ Armoricanus et ne présentent aucune diffé-
rence appréciable avec la forme armoricaine de cette Espèce qui
était, cette année 1921, à la fin d'août et au commencement de
septembre, exceptionnellement abondante dans les landes de
Monterfil (Ille-et-Vilaine).
Harold Pov^ell, y ayant chassé les 4, 5 et 6 septembre, a constaté
que plusieurs Espèces présentaient, cette année, une nouvelle géné-
ration, ordinairement absente dans l'Ille-et-Vilaine. Ainsi Lycaena
Aegon éclosait en septembre 1921, pour la seconde fois de l'année;
Lycaena Argiades éclosait pour la troisième fois. La Lycaena
Armorïcana (2'' génération de l'année) était abondante, ainsi que
Syrichthus Armoricanus. Eubolia feribolata et Anditis plagiata
étaient les Geometrae les plus communes sur la lande. Même
Emydia grammica (striata) éclosait en deuxième génération de
l'année, ce que nous n'avions jamais observé à Monterfil. Nous
avons attribué ce fait anormal à l'extrême chaleur de l'été et à la
sécheresse extraordinaire qui ont marqué, en Bretagne, l'année
1921.
Syrichthus Onopordi, Rambur.
Aghbalou-Larbi mi-août 1920; Djebel-Hebbri, août 1920.
Grand- Atlas, Haute-Reraya, Asni, juin 192 1 (Ch. Alluaud).
C'est probablement l'Espèce de Syrichthus la plus abondante
dans la région d'Azrou. En dessous, les ailes inférieures ont
souvent les taches d'un jaune orangé vif.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I25
Le dessous des ailes inférieures présente des taches et dessins
tantôt d'un jaune rougeâtre un peu orangé ou d'un ocre jaune plus
ou moins olivâtre, clair ou foncé, ou encore d'un gris noirâtre.
Le Syrïchthus Onopordi montre parfois des Q Q de grande
taille; les cfcf ne semblent pas présenter des différences de taille
aussi sensibles que dans l'autre sexe.
Syrichthus Ali, Obth.
Timhadit et Forêt d'Azrou, en septembre 1920.
Mrassine, en avril 1921.
Haute-Vallée de Reraya (Grand-Atlas), 1.200 à 2.000 mètres
d'altitude, en juin 1921 (Ch. Alluaud).
L'Espèce ne paraît pas être aussi abondante au Maroc qu'en
Algérie. Il semble que la forme marocaine du Syrichthus Ali tend
plutôt à avoir les taches des ailes blanches que jaunâtres, en dessus.
126 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
SPHINGIDAE
Smerinthus Atlanticus, Austaut.
Un très beau cf est éclos à Rennes, en mai 1921, d'une chrysalide
envoyée du Moyen-Atlas par H. Powell. La chenille avait été
trouvée sur un saule dans la pépinière d'Azrou. Cette année, en
juillet 1921, plusieurs chenilles furent recueillies sur un osier qui
croissait dans l'Oued-Guioou.
Smerinthus Austauti, Stgr.
Tanger.
Varie beaucoup pour le gronnd-colour.
Smerinthus Quercus, Schiff.
Larache (Vaucher).
Protoparce Convolvuli, Linné.
Tanger (Vaucher).
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 12/
Celerio Lineata=Livornica, Esper.
Une Q prise à Casablanca, le 7 juin 1920.
L'Espèce était assez commune en juin et juillet 1921, dans la
forêt d'Azrou. Le papillon butinait en plein jour sur les fleurs
d'une Nepeta.
Celerio Nicaea, Prunner.
Plusieurs exemplaires sont éclos à Rennes, en août 1921. Les
chenilles avaient été trouvées dans la région de Timhadit, en
juillet et août 1920, vivant sur Euphorbia luleola. Elles y étaient
assez nombreuses. Cette année 192 1, H. Powell a retrouvé la
chenille dans la région d'Azrou, au mois de juillet.
Celerio Euphorbiae, Linné.
Les chenilles semblaient rares en 1920; H. Powell en a pris
quelques exemplaires au Djebel-Hebbri et au Douar de Garde.
De ces chenilles qui se sont chrysalidées, l'an dernier, dès le mois
de juillet, sont sortis à Rennes, en juin et juillet 192 1, six exem-
plaires appartenant à une forme un peu spéciale, en ce sens qu'ils
ont l'aspect à.' Euphorbiae d'Europe et qu'ils présentent, comme
les exemplaires européens, une variété suffused with pink, qui est
référable à Paralias, Nick. Seulement, les épaulettes vert olive sont
plus ou moins bordées intérieurement de blanc chez la forme
marocaine, ainsi que cela a lieu dans la forme niaurelartica, Stgr.
Les chenilles ressemblaient d'ailleurs à celles de mauretanïca.
128 LÉPinorTÉROLOGIE COMPARÉE
Hippotion Celerio, Linné.
Mekncs, en septembre, octobre et novembre 1920.
La chenille vivait sur la vigne, au jardin public, dit : Jardin de
l'Aboul. H. Powell a obtenu declosion plusieurs exemplaires dont
il avait ainsi trouvé les chenilles.
Acherontia Atropos, Linné.
llarold Powell a trouvé deux chenilles à Meknès ; l'une était
parasitée par des larves de Diptères; l'autre s'est desséchée à l'état
de chenille, étant descendue en terre pour se chrysalider. L'une
vivait sur Duliira Slramoniuni, en août 1920, et l'autre, en
novembre 1920, sur Dolïchos lignosus, plante grimpante originaire
des Indes et cultivée dans les jardins. Ces deux chenilles avaient
la robe gris noir et non pas verte.
Pterogon Proserpina, Pall. {Œnotherae, Schiff.), var. Gigas,
Obthr (PI. DXXXV, fig. 445;).
Plusieurs très beaux exemplaires sont éclos à Rennes, en juin
1921, provenant de chrysalides envoyées par H. Powell qui avait
trouvé les chenilles à Timhadit, au mois d'août 1920, vivant sur
VEpilobiiim hirsiititni, le long de l'Oued-Guigou. Beaucoup de
chenilles sont parasitées par de gros Diptères Tachinaires. Les
larves de ces mouches sortent du corps des chenilles, une fois que
celles-ci sont enterrées pour la chrysalidation. Les larves en
question se mettent en puparium et restent, tout l'hiver, enterrées
dans cette situation. L'éclosion des mouches a lieu vers la fin du
mois di' mai.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE I29
Cette année, en juillet 1921, H. Powell a retrouvé au même lieu
beaucoup de chenilles que les difficultés du voyage de retour en
France n'ont pas permis d'amener à bien.
La forme marocaine de l'imago est plus grande que les formes
syrienne et européenne; le fond des ailes supérieures est d'une
couleur vive, franchement verte avec la bande transversale mé-
diane vert foncé. Les ailes inférieures, chez la forme marocaine,
sont d'un beau jaune en dessus. Le dessous des ailes est d'une
coloration générale verte, mais moins vive qu'en dessus; cepen
dant nullement vert olive plus ou moins sali de brun, comme dans
les exemplaires français.
La collection Boisduval contenait un exemplaire avec l'éti-
quette : Alger, qui ressemble plus aux échantillons français qu'à
ceux du Maroc.
Macroglossa Stellatarum, Linné.
Aghbalou-Larbi, en août 1920.
D'ailleurs, c'est une Espèce commune au Maroc; le Macroglossa
stellatarinn vole pendant tout l'hiver, du moment que le soleil
brille au firmament. La chenille vit sur les Galium, où H. Powell
l'a souvent observée.
130 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
AEGERIIDAE
Zenodoxus tineit'ormis, Huebner.
Région des Zemmours, fin mai 1921.
Pyropteron Doryliformis, Ochs., var. tingitana, Le Cerf.
I Q de Tanger (Vaucher).
Chamaesphecia Osmiaeformis, H. S.
I Cf de Tanger (Vaucher).
M. Ferdinand Le Cerf, Préparateur au Muséum national
d'histoire naturelle de Paris, bien connu pour les beaux travaux
sur les Aegeriidae qui ont été publiés dans les Etudes de Lépidop-
térologïe comparée, a bien voulu, lors d'une visite dont il nous a
favorisé à Rennes, en septembre 192 1, examiner les Aegeries qui
ont été rapportées du Maroc par Harold Pov/ell. Il nous a laissé
les descriptions et observations suivantes, pour lesquelles nous lui
exprimons notre meilleure gratitude.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13I
Chamaesphecia Anthrax, Le Cerf (PI. DXL; ç,fig. 4541).
J'ai décrit cette Espèce dans les Etudes de Lépidoptérologie
comparée, Vol. XVII, p. 528 (1919), d'après un (S de Sebdou
(département d'Oran), capturé en 1880 par le D'' Codet. Ce
papillon fait partie de la collection Ch. Oberthùr; un second cf
pris à Mascara appartient à M. L. Dupont. Ces deux spécimens
étaient un peu usés et certains caractères avaient perdu de leur
netteté.
Ilarold Powell a retrouvé Anthrax dans le Maroc central et
le couple qu'il a recueilli dans la forêt d'Azrou étant d'une
fraîcheur parfaite, je crois utile de donner ici une nouvelle
description de cette très intéressante Espèce dont la Q était
demeurée inconnue :
cf. — Nuque hérissée de poils jaune d'œuf et noirs. Vertex et
front entièrement noir bleu; palpes blancs avec une large ligne
noire sur la face externe des 2" et 3'' articles; trompe noire; plaque
jugulaire blanche; poils péricéphaliques noirs; antennes entière-
ment noir bleu ; yeux noir brun ; ocelles grenat.
Collier noir pourpré brillant. Thorax noir à ptéry godes conco-
lores très finement bordées de jaune; métathorax divisé par un
petit trait médian blanc; touffes latérales blanches. Dessous avec
une petite tache latéropectorale antérieure jaune ; surface post-
coxale noire. Abdomen noir, avec le 4*^ tergite bordé de blanc et
quelques écailles de même couleur sur les côtés au bord du 6";
brosse anale concolore à pinceaux latéraux hnement bordés de
blanc extérieurement. Quelques écailles jaunes forment une
indication, peu apparente, de ligne médio-dorsale sur les ter-
gites I à 5.
Ventre noir à dernier sternite taché latéralement de blanc au
sommet.
132 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Hanches antérieures noires, bordées extérieurement de blanc;
fémurs des trois paires noirs; tibias antérieurs noirs en dessus,
blanc jaunâtre en dessous; tibias médians noirs avec quelques
poils blancs près de la base à la face externe, et d'autres à la face
interne près du sommet ; tibias postérieurs noirs, avec une tache
médiane blanche sur la face externe, une autre plus petite à la face
interne et quelques poils de même couleur au sommet; éperons
blancs; tarses des trois paires noirs.
Ailes supérieures noires, à aires vitrées bien développées : infra-
cellulaire n'atteignant pas le milieu de l'aile; ultracellulaire
arrondie, de même largeur que l'espace terminal et égale à iine
fois et demie le trait discocellulaire, qui est subcarré. Elle est
formée de cinq aréoles dont les deux extrêmes sont notablement
plus courtes que les trois médianes. Dessous à côte jaunâtre et
espace terminal parsemé d'un très petit nombre d'écaillés jaunes
entre les nervures 6 à 8.
Ailes inférieures transparentes à base étroitement noire, avec
les nervures, la ligne marginale et un trait discocellulaire oblique,
finissant en pointe sur l'angle inférieur de la cellule, noirs. Dessous
semblable. Franges des deux paires noir fuligineux, coupées de
blanc à la base du bord abdominal aux inférieures.
Ç). — Diffère du cf par les caractères suivants : absence de trait
noir externe sur le deuxième article des palpes et d'indication de
ligne médiodorsale sur l'abdomen. Touffes latérales métathora-
ciques noires; hanches antérieures entièrement blanches; éperons
noirs; ailes supérieures dépourvues d'aire vitrée infracellulaire;
intracellulaire et ultracellulaire plus courtes; trait discocellulaire
plus large; 6" tergite abdominal pourvu d'une bordure blanche
complète et nette.
Envergure : cf, 17,5 millimètres; Q, 16 millimètres.
I cf, I Q (capturés in copula), Maroc central (1.750 mètres
d'altitude), Forêt d'Azrou, 12-VII-1921, ex Harold Powell, Coll.
Ch. Oberthùr.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 133
Chamaesphecia Borreyi, Le Cerf (PI. DXL, fig. 4543, 4544,
4545. 4546).
cf. — Nuque jaune roussâtre; vertex noir bleu, mêlé en avant
de quelques poils jaunes; front noir bronzé, largement bordé de
blanc brillant devant les yeux; palpes blanc pur, avec une ligne
noire externe sur les deuxième et troisième articles ; trompe noire ;
plaque jugulaire et poils péricéphaliques blanc pur; antennes noir
bronzé, longées extérieurement d'une très fine ligne d'écaillés blanc
pur n'atteignant pas le sommet; yeux noirs, ocelles jaune pâle
ou rose rubis.
Collier noir bronzé brillant, terminé de chaque côté par quelques
écailles blanches. Thorax noir bronzé, recouvert d'une fine pilosité
blanchâtre et divisé par une très mince ligne longitudinale
médiane jaune pâle; ptérygodes concolores, à bord interne jaune;
métathorax à bord postérieur mêlé de quelques écailles jaunes;
touffes latérales blanches. Dessous avec une large macule latéro-
pectorale jaune, étendue du prothorax à la suture méso-métatho-
racique ; surface postcoxale à pilosité blanche. Abdomen noir
bronzé plus ou moins densément recouvert d'écaillés de couverture
plus claires, brun bronzé, divisé du deuxième au dernier tergite
par une ligne médiane maculaire blanc ocracé, et pourvu aux 2^
4" et 6^ tergites de bordures blanches dont la première et la
dernière s'atténuent ou manquent chez certains spécimens; brosse
anale noir bronzé avec la base du pinceau médian et le bord
externe des pinceaux latéraux blanc ocracé. Ventre et pleurae
densément saupoudrés de blanc ocracé; dernier sternite blanc
ocracé dans sa moitié distale.
Hanches antérieures blanc pur ; fémurs des trois paires de pattes
à crêtes supérieure et inférieure, bord supérieur, base et sommet
de la face externe et pilosité de la crête inférieure blanc ocracé;
milieu bronzé; face interne blanc ocracé. Tibias antérieurs brun
bronzé mêlé de blanchâtre extérieurement et en dessus, blanc
134 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ocracé en dessous et en dedans ; tibias médians et postérieurs forte-
ment pubescents, à fond noir bronzé plus ou moins mêlé de bronzé
clair, avec les poils de la moitié supérieure de la face externe et du
sommet blancs ; face interne bronzé clair plus ou moins mêlée de
blanc ocracé et coupée de cette couleur au milieu; éperons blanc
ocracé; tarses blanc ocracé lavés de bronzé clair sur le côté externe
des quatre derniers articles.
Ailes supérieures allongées et limbe ovale; base noire; côte,
bord interne et nervures noir bronzé; trait discocellulaire un peu
plus haut que large, noir bronzé, parsemé extérieurement de bronzé
clair ; espace terminal noir bronzé, densément saupoudré entre les
nervures de blanc ocracé; aires vitrées bien développées; infra-
cellulaire atteignant presque le trait discocellulaire; ultracellulaire,
ovale, allongée, deux fois et demie plus large que le trait disco-
cellulaire et moitié plus que l'espace terminal qui effleure la fourche
des nervures 7-8. Elle est formée de cinq aréoles dont la première
et la dernière sont un peu plus courtes que les trois médianes.
Dessous à côte et base blanc ocracé, et semis de l'espace terminal
concentré en taches internervurales triangulaires, nettes.
Ailes inférieures transparentes à nervures et ligne marginale
noir bronzé ; trait discocellulaire oblique, étroit, finissant en pointe
au-dessus de l'angle inférieur de la cellule. Dessous avec la base,
la côte, le bord externe du trait discocellulaire, les nervures i h,
I <: et 5 blanc ocracé. Franges des deux paires noir bronzé à sommet
des cils plus ou moins distinctement blanchâtre, et passant au
blanc pur, le long du bord abdominal aux inférieures.
Ç). — Diffère du cf par le front blanc pur teinté de bronzé pâle
au centre seulement, les antennes tachées de blanc en dessus avant
le sommet, la ligne médiodorsale de l'abdomen moins nette, le
pinceau médian de la brosse anale blanc ocracé peu mêlé de bronzé,
les pinceaux latéraux non bordés de blanc, l'aire vitrée ultra-
cellulaire arrondie, d'un diamètre très peu supérieur à celui du
trait discocellulaire.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 135
Envergure : cf, 18-22 millimètres; Q, 18-23 millimètres.
Types : 16 cfcf, 17 Q Q, Maroc occidental, Chabat-el-Hamma
[ait. 200-250 mètres], i'^'" juin 1921, ex Harold Powell, Coll.
Ch. Oberthur.
Variations. — A côté des spécimens considérés comme les
plus typiques, c'est-à-dire présentant le maximum de développe-
ment des caractères spécifiques énumérés plus haut, et notamment
les trois bordures blanches à l'abdomen, on trouve, surtout chez
les cTcf, des individus dans lesquels les bordures des 2^ et
4'^ tergites manquent simultanément ou séparément. Chez la Q,
c'est presque exclusivement la bordure du 2*^ tergite qui tend à
disparaître. L'abondance ou la réduction du revêtement d'écaillés
de couverture bronzées, qui ne dépendent d'ailleurs pas de l'état
de conservation des spécimens, fait paraître ceux-ci plus ou moins
clairs ou foncés. Très fugace, la ligne maculaire médiodorsale
disparaît chez les individus ayant quelque peu volé, mais elle
paraît cejDendant manquer normalement chez beaucoup de Q Q
parfaitement fraîches.
Affinités. — C/i. Borreyi se place entre Ch. miiscaeforniis,
View, et Ch. leuconielaena, Z., dont elle a la forme élancée. De
celle-ci elle se différencie par la pilosité thoracique, la teinte
bronzée, l'aire vitrée ultracellulaire allongée, ovalaire, les trois
ceintures blanches de l'abdomen, la longue pubescence et la colo-
ration des pattes et de la brosse anale.
Ces deux derniers caractères lui donnent un certain rapport
avec muscaeformis, View., qui porte également un revêtement de
poils fins sur le thorax, la même Hgne dorsale maculaire et a aussi
les tibias pubescents. Mais l'espèce européenne est d'un faciès
beaucoup plus lourd, ses ailes, plus larges, ont les aires vitrées
moins étendues, et les hanches antérieures bronzées à simple
bordure blanche chez le cf-
Les mêmes caractères la séparent de colpiformis, Stgr., à
laquelle elle ressemble beaucoup par sa coloration générale.
136 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Harold Powell nous a dicté, sur les circonstances de la décou-
verte de la Charnues phecia Borreyi, Le Cerf, les renseignements
suivants :
« En compagnie de M. Borrey, propriétaire-colon à Anq-el-
Djemel, dans la région des Zemmours, par une altitude d'environ
200 à 250 mètres, j'ai vu, les 31 mai et i" juni 1921, voltiger sur
les fleurs de Statice simiata, paraissant bleues, une Aegerie qui,
après avoir butiné sur les fleurs en question, se reposait assez
souvent sur les sommités sèches des plantes. L'Espèce était abon-
dante et je pus capturer une trentaine d'exemplaires généralement
frais.
C'était sur un plateau calcaire, entre les vallées de l'Oued-Satour
et du Chabat-cl-Hamma. Sur le plate-au végétaient de nombreux
buissons de jujubier et le Statice sïnuata était très abondant par
places.
Je suis heureux de rappeler par le nom donné à cette Espèce
reconnue nouvelle celui de M. Borrey dont l'obligeante hospitalité
et l'aimable compagnie seront toujours l'objet de mon très recon-
naissant souvenir. »
Chamaesphecia leucomelaena, Zeller.
Une Q prise à Chabat-el-Hamma, le i*"" juin 1921.
L'individu capturé au Maroc est un peu aberrant par sa tache
vitrée ultracellulaire petite et seulement quadrifide et par l'exis-
tence de quelques écailles blanches au bord du second tergite.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I37
ATYCHIIDAE
Atychia Powelli, Obthr. (PL DXXXVIII, fig. 4512).
Région de Timhadit, Djebel-Tisdadine, en juillet 1921.
Le cf diffère d'appejidiciilata par ses ailes supérieures, en dessus,
unicolores, à fond noir sablé d'atomes jaune verdâtre, avec un
imperceptible trait longitudinal, et ses inférieures noires, à frange
grise, avec une éclaircie basilaire très faible.
Le dessous des ailes est noir, à franges longues, soyeuses,
grises; une éclaircie médiane blanche se remarque sur chaque aile.
Antennes, corps et pattes noirs.
Atychia Nanetta, Obthr. (PI. DXXXVIII, fig. 4513).
Forêt d'Azrou, en aoiit 1920.
Diffère de Nana, Tr., par la forme de ses ailes supérieures,
sensiblement plus allongées, d'un brun plus obscur, et par ses
ailes inférieures d'un noir moins profond.
En dessous, d'un gris brun, soyeux, unicolore.
Peut-être une race géographique de la sicilienne Nana}
Dans les Annales Soc. ent. France, 1919-1920, le R. P. de
Joannis a publié une révision des Espèces de Microlépidoptères
de la collection de feu Achille Guenéc (pages 1-40) ; aux pages
138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
18-20 de cette notice, l'Auteur a disserté sur Brachodes Verjtetella,
Guenée, une Atychïde non encore figurée.
Je profite de la publication du présent ouvrage pour faire
figurer ladite Brachodes Y ernetclla, Guenée (2 cfcf et i g), de
Vernct-les-Bains (Pyrénées-Orientales) (PI. DXXXVIII ; cfcT,
fig. 4510, 451 1; Q, fig. 4517), et XAtychia Gaditana, Rambur
(I Cf et I Q) (PI. DXXXVIII; d, fig. 4515; 9, fig- 4516), de
Cadix.
Cette figuration aura, je l'espère, pour résultat de fixer exac-
tement les Entomologistes relativement à la nature des deux
Espèces d'Atychiide précitées.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 139
COSSIDAE
Hndagria marmorata, Rainbui.
Région des Zemmours, fin mai 192 1.
La fig. 3776 de la PI. CDXXXVI, dans le Vol. XUl des Etudes
de Lép'uloptcrologie comparée, représente parfaitement les échan-
tillons que Ilarold Powell a recueillis au Maroc.
Cossus Cossus, Linné
Tanger.
Zeuzera pyrina, Linné.
Tanger (Vaucher).
140 LEPIDOPTÉROLOGTE COMPARÉE
PSYCHIDAE
Amicta Lefèvrei, Obthr. (PI. DXXXVI, cf, cT, &g. 44/O, 4471).
Dédiée à M. le Commandant Lefèvre, Chef du Service des
Renseig-nements de la Subdivision de Meknès, hommage recon-
naissant pour les facilités accordées en vue de l'exploration ento-
mologique du Maroc.
Belle et grande Espèce dont trois exemplaires cf'O' ont été cap-
turés à la lumière à Timhadit, en août 1920.
Voisine de Tedaldii et de Onadrangnlaris. En dessus d'une
teinte générale grise plutôt que brune ou ocracée, avec la frange
d'un blanc grisâtre argenté, la base des quatre ailes blanchâtre,
le thorax et l'abdomen d'un ton un peu plus clair que le fond
des ailes et les nervures sous-costale et médiane saillantes en blanc
et formant, depuis la base, une sorte d'Y blanc.
I-es antennes sont longues, brun noirâtre, assez fortement pec-
tinées; le thorax et l'abdomen sont velus; l'abdomen est long et
dépasse de beaucoup le bord terminal des ailes inférieures.
En dessous, c'est à peu près comme en dessus ; les pattes sont
fines et ont les deux premiers articles velus.
Le fourreau est encore inconnu.
Je fais représenter deux cfcr de taille inégale, l'un plus grand,
plus robuste et l'autre plus grêle. Ils ont été capturés en même
temps et je les suppose appartenant à une même unité spécifique.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 141
Psyché Nivellei, Obthr. (PI. DXXXVI, c/cf, fig- 4472 et 4473).
Dédiée à M. le Commandant Nivelle.
Harold Powell a recueilli une nombreuse série d'exemplaires,
tous C^O", à Timhadit, à la lumière, en août 1920.
Voisine de Vidella, mais d'une coloration générale plus grise,
les ailes supérieures moins arrondies à l'apex et le corps beaucoup
plus grêle et moins épais. L'abdomen est assez long-, beaucoup
moins velu ; le fond des ailes est uniformément gris légèrement
brunâtre.
Les nervures sont très fines, apparentes sur le fond gris presque
hyalin des ailes.
Les antennes sont assez longues, bien pectinées.
Le dessous est comme le dessus.
Le pattes sont fines et presque sans pilosité.
Le fourreau est inconnu.
Sterrhopterix Powelli, Obthr. (PL DXXXVI ; cfcf, fig. 4468
et 4469).
Mrassine, en mai 1921.
Cette nouvelle Psychide, dont Harold Powell a recueilli un
certain nombre d'exemplaires, tous cfO', ressemble beaucoup à une
Espèce de Ceylan : Metisa plana, Walker.
Elle appartient, me semble-t-il, au Genre Sterrhopterïx qui ren-
ferme les deux Espèces : Hirsutella, Huebner {Catvella, Ochs.)
et Stand fus si, H. S.
La 5. Poivelli est plus petite et plus giêle que Hïrsntella.
Elle est d'un gris brun pâle, diaphane comme Metisa plana.
Elle diffère de cette dernière Espèce asiatique par ses ailes plus
arrondies. De Hirsutella, elle diffère aussi par la forme de ses
142 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ailes, moins allongée. Ses antennes sont courtes, très légèrement
renflées à la base, fines à l'extrémité. L'abdomen est presque fili-
forme, pas plus long que le bord des ailes inférieures.
Apteroma pectinata, Chrétien.
13 mm. — Ailes brunes, un peu jaunâtres, non opaques; la côte
brun foncé dans sa première moitié basilaire. Franges plus claires.
Tête et corps brun noir, avec villosité blanchâtre; antennes
pectinées; flagellum velu; lamelles longues, déliées, à extrémité
recourbée, écartées et étalées dans leur première moitié, brun jau-
nâtre.
Diffère des autres Espèces par la longueur des lamelles des
antennes, leur écart plus grand, même que chez Apterona pitsïlla,
Spr., tandis que, par la teinte des ailes, elle se rapprocherait
d' Apterona crenidella, Rrd.
Trois sujets cfcf de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 143
MEGALOPYGIDAE
Somabrachys maroccana, Obthr.
Mogador.
Décrit aux pages 406 et 407 du Vol. XII des Etudes de Léfi-
doptérologie comparée; figuré sous le n" 88 de la PI. XXI du
Vol. III du même ouvrage et photographié sur la PI. D du Vol. V
des mêmes Etudes.
Somabrachys Mogadorensis, Obthr.
Mogador.
Décrit aux pages 409 et 410 du Vol. XII {loc. cit.); figuré sous
le n° 85 de la PI. XXI du Vol. III et photographié sur la PI. C
du Vol. V des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Somabrachys Guillaumei, Obthr. (PL DXXXV, Q, 4463).
Dédiée à M. le Capitaine Guillaume, chef du poste des ren-
seignements, à Oued-Amassine, souvenir d'amitié reconnaissante
pour les services rendus avec tant d'obligeance, lors de l'explo-
ration entomologique du Moyen-Atlas.
144 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Nous avons obtenu à Rennes, en septembre iy2i, un cf et une Q,
sortis des chrysalides rapportées par II. Powell.
Le cf, étant éclos pendant la nuit, a un peu volé; il s'est alors
légèrement défraîchi. Il est cependant en état suffisant pour être
décrit ; il est remarquable par sa coloration gris foncé qui le fait
ressembler à Powelli, seule des Espèces algériennes, jusqu'ici
connues, qui présente un semblable groiind colour.
Ce Sornabrachys Poweili est figuré sous le n" 87 de la PI. XXI,
dans le Vol. III des Etudes de Lépido pt ér ol o gie comparée.
J'avais espéré qu'un nouveau cf naîtrait des chrysalides
apportées à Rennes par Harold Puwell; malheureusement le seul
qui est éclos en octobre 192 1 n'a pas pu développer ses ailes qui
sont restées réduites à des petits cuiUerons de couleur grise foncée,
avec un reflet d'ardoise.
Je dois donc me contenter de remettre à M. J. Culot, pour figu-
ration, le seul cf bien développé, mais légèrement défraîchi par le
vol nocturne, que nous ayons obtenu.
On remarcjucra les antennes longues, assez fortement pectinées,
de couleur blonde, le thorax couvert de poils longs d'un fauve
clair, l'abdomen très court et de même teinte. La côte des ailes
supérieures est brun foncé; les yeux sont gros, entourés d'une
pilosité noire; les pattes velues au premier article sont ensuite
fines, avec le dernier article crochu.
La O est relativement grande ; la longueur de son corps atteint
17 millimètres et la plus grande largeur est de 8 millimètres. Elle
est complètement aptère ; la tête est couverte de poils courts gris
blanc; les antennes sont crénelées, fines, brunes, courtes; les yeux
sont noirs; le canthus est brun noir, entouré de poils serrés, gris
foncé. Les trois premiers segments thoraciques sont dorsalement
étroits et bruns, recouverts d'une pilosité gris blanchâtre.
L'abdomen est recouvert de poils d'un blanc jaunâtre; le
dorsum porte, sur chacun des segments i à 6 inclus, une large
plaque d'un brun doré brillant, paraissant très soyeux à cause
de la quantité de poils fins et courts appliqués sur ces plaques.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 145
Les plaques en question sont très nettement limitées et ne dé-
passent pas dans le sens transversal, c'est-à-dire de la largeur,
6 millimètres.
Les pattes sont fines, d'une couleur gris foncé; les tibias et
les tarses sont couverts de poils blonds; l'épine tibiale est très
développée.
L'extrémité abdominale se termme par une sorte de bouton au
milieu duquel se trouve, comme médianement superposé, un ovi-
ducte qui est lui-même un petit cône tronqué. Cet oviducte est
recouvert de poils courts, blonds.
Nous ne connaissons d'autre Q que celle de Khenchelae {Etudes
de Lépidopiérologie comparée, Vol. III, ûg. n' 92;, qui ressemble
à cette belle g Guïllamnei; mais le cf est très différent.
La description ci-dessus de la g a été écrite le 21 septembre
1921, d'après le papillon vivant.
Harold Powell, partant pour Genève, avec près d'un centaine
de spécimens, destinés à servir de modèles aux Planches coloriées
qu'il remettra lui-même au maître J. Culot, emporte avec lui la Q
en question de façon que, sans délai, elle soit mise à la dispo-
sition du peintre et avant, si possible, que la mort n'en ait modifié
et ratatiné la forme doclue et pleinement arrondie.
Une seconde g, tout à fait semblable à celle ci-dessus décrite,
est éclose à Rennes, le 26 septembre 192 1. Quoique le papillon soit
aptère, il est vraiment charmant avec ses pattes et ses antennes si
fines, le ground coloiir pâle de son corps et les barres d'un rou.-':
doré qui ornent le dessus des anneaux abdominaux.
LIne troisième et dernière g est sortie de sa chrysalide, au
commencement d'octobre.
Voici la description écrite par Powell de la chenille du Soma-
brachys Guillaiimei :
(( Dans le Zehroun il n'a été rencontré, pendant l'automne,
l'hiver et le printemps 1920-1921, qu'une seule Espèce de Soma-
146 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
brachys à l'état de chenille (*). J'ai cru, un moment, avoir affaire
à deux Espèces, ayant trouvé, à deux reprises, sur le Plateau ou
Gada des Dkrissa, entre Meknès et Mrassine, une chenille dont
le corps était uniformément d'une teinte blanc jaunâtre, à part
le rebord du prothorax rose; mais la disposition et la forme des
verrues, le nombre de leurs crins et les poches ou fentes latérales
étant identiques chez cette chenille et les chenilles autrement
colorées, trouvées en montagne, je conclus que les chenilles blan-
châtres du Plateau ne représentent pas une Espèce distincte.
Jamais, en montagne, je n'ai trouvé une chenille à fond blan-
châtre, comme celles du Plateau; mais j'ai remarqué une variation
assez notable de la coloration des chenilles de montagne et de
leurs verrues. Enfin quelques exemplaires, pareils à ceux de la
montagne, ont été pris sur le Plateau.
Au mois de novembre 1920, quelques pontes de Soniabrachys
ont été trouvées sur les tiges sèches de diverses plantes; les œufs,
disposés en large anneau et en quinconce, sont gris et ne diffèrent
pas, me semble-t-il, des œufs des Somabrachys d'Algérie, toujours
assez semblables entre eux, à part la question de volume.
En janvier et février, on trouvait souvent, à Beni-Amar et à
Mrassine, des chenilles, jeunes encore, mais assez avancées pour
bien montrer leurs couleurs. Ces chenilles se tenaient sous des
touffes de diverses plantes appliquées contre le sol, ou bien, sur
des plantes basses. Elles sont polyphages, mais elles ont une pré-
férence pour les fleurs; on remarque ceci surtout dans les deux
derniers stades.
En mars et avril, les chenilles étaient assez abondantes, à
Mrassine. Déjà, au commencement de mars, on rencontrait des
chenilles bien avancées dans le dernier stade, ainsi que des indi-
vidus de l'avant-dernier stade et d'autres plus jeunes encore. En
avril, on en trouvait, également, dans différents stades, mais, au
(*) Une seconde espî-ce, c. c, a été trouvée peu de jours avant mon déj):irt de
Mrassine.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 147
courant de ce mois, c'est surtout dans le dernier stade qu'on les
remarquait. Au courant du mois d'avril, la plupart des chenilles
gardées en captivité sont descendues en terre pour la formation
du cocon. La petite liste suivante est celle des plantes sur les-
quelles ont été trouvées, le plus souvent, les chenilles du Soma-
brachys A. A. :
CaLendida algeriensis Boiss. et Reut., qui est le Souci si abon-
dant dans les champs du Zehroun (le nom donné à cette plante
par les Indigènes est ]euuncra). La chenille s'attaque aux capi-
tules du Souci et, mangeant lentement, mais d'une façon presque
continue, elle les vide.
Erophaca baetica; jeunes pousses, feuilles et fleurs.
Anthyllis tetraphylla L. ; plante rampante à calices enflés après
la floraison ; cette plante nourrit souvent la chenille de T. Ballus,
à H y ères.
Fumana glu tin osa Boiss.
Craiaegus Oxyacaniha. La chenille a été trouvée plusieurs fois
mangeant les fleurs de l'Aubépine.
Des chenilles ont été prises sur beaucoup d'autres plantes dont
je ne connais pas les noms ; en captivité, je les nourris surtout
avec les fleurs de ]enirnera et de Sonchiis.
J'ai trouvé, une fois, la chenille de ce Somabrachys sur V Ana-
gyris foetida L.
C'est à la division i et au groupe 2 qu'appartient la seule
Espèce de Somabrachys rencontrée au Zehroun. La chenille a une
ressemblance très grande avec celle de 5 Manastabal; elle atteint
une taille de beaucoup supérieure, cependant, à celle de la chenille
pleinement développée dudit Manastabal.
Description d'une chenille, dans V avant-dernier stade, de la
forme la plus commune :
Longueur : o.oii (La chenille est au début du stade).
Tète brun clair, brillante; rebord du prothorax rose.
148 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Couleur du dorsum, jusqu'à la limite supérieure du flange-line :
grise légèrement rosée; flange-line : jaune d'ocre très pâle, un peu
plus claire que la surface ventrale, les pattes membraneuses et les
verrues présentes sur cette surface, qui ont, également, une teinte
jaune d'ocre pâle. La bordure supérieure du flange est finement
noire. La ligne médiodorsale est très fine, d'un blanc un peu jau-
nâtre, bordée, de chaque côté, d'un filet de couleur un peu plus
foncée que le gris fondamental. Les grosses verrues sous-médianes
sont d'une teinte rose foncée, légèrement orangée; celles des seg-
ments abdominaux portent trois crins blancs, longs à extrémité
noirâtre, ainsi que de nombreux crins courts, d'un brun très clair;
ces verrues ont une forme un peu allongée et sont disposées trans-
versalement ; les verrues dorsales du segment mésothoracique sont
très agrandies et elles fusionnent. Les fentes ou poches latérales
sont grandes, très allongées; elles sont un peu réduites, sur le
premier et le septième segments abdominaux ; le huitième segment
abdominal n'en possède pas. La lèvre des poches est blanchâtre,
le centre de la fente noir. La verrue latérale, en avant et au bas
de la poche, est rose foncée vineuse, arrondie et plus petite que la
verrue sous-médiane; chacune porte deux crins blancs bien moins
longs que ceux des verrues sous-médianes et plusieurs crins courts,
pâles. La veraie du flange est ocre pâle légèrement orangé.
Dans le dernier stade, les chenilles les plus grosses (celles qui
doivent donner des Q Q, sans doute) arrivent à une longueur de
près de 0.03, avec une largeur maxima de 0.0075 ; allongées, les
plus grandes chenilles dépassent sensiblement 3 centimètres. La
forme la plus abondante est la suivante :
Tête d'un brun noirâtre avec tache blanchâtre, allongée, de
chaque côté; épistome d'un blanc un peu rembruni; labrum brun.
Premier article (basilaire) des antennes, blanc; les deux autres,
brun noirâtre. Les antennes sont très développées, ayant près d'un
millimètre de longueur. Le rebord et les verrues du segment pro-
thoracique sont de couleur rose orangé. La couleur fondamentale
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 149
du dorsum est d'un gris verdâtre; la ligne médiodorsale est
extrêmement fine, de la couleur fondamentale mais de teinte sen-
siblement plus claire. Les grandes verrues sous-mcdianes sont de
couleur orange; elles sont de forme ovale arrondie, disposées un
peu obliquement. Leurs crins sont noirs à l'exception de deux
crins blancs par verrue, ayant environ deux fois la longueur des
crins noirs; les crins blancs sont rembrunis vers l'extrémité.
Fentes ou poches latérales sur les sept premiers segments abdo-
minaux seulement; lèvres des poches grises entourées d'une saillie
plus claire que la teinte fondamentale. Verrues latérales d'un jaune
très pâle ayant deux, parfois trois, crms blancs et plusieurs crins
noirs, plus courts. Poche noire stigmatale arrondie, un peu pyri-
forme, située entre la verrue latérale et celle du flange. La poche
stigmatale est relativement très petite sur le huitième segment
abdominal. Verrues du flange jaune très pâle, à nombre de crins
blancs variable; il y a une verrue allongée, comprimée, entre le
flange et la base des pattes et une autre, petite, arrondie sur la
base même. La couleur ventrale est d'un jaune blanchâtre sale ;
il y a bien moins de contraste entre les surfaces ventrale et dor-
sale que dans le stade précédent.
La verrue sous-médiane est, sur le segment mésothoracique, en
forme de haricot et placée obliquement, ainsi qu'il est normal
chez les Somabrachys; il n'y a plus fusionnement des verrues de
ce segment comme dans le stade précédent, quoique les trois
verrues du dorsum (parmi lesquelles je comprends celle du
■flange) soient très rapprochées; la couleur de la verrue latérale
et de celle du flange est un peu plus orangée que dans les seg-
ments suivants.
On trouve des chenilles à teinte fondamentale un peu plus ou
un peu moins foncée que chez le type décrit.
La teinte des verrues sous-médianes peut varier depuis le rose
vineux jusqu'au jaune blanchâtre, mais les chenilles à verrues
sous-médianes aussi pâles sont rares.
ISO LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Le nombre de crins blancs (deux) longs, portés par ces verrues
est parfois réduit à un par verrue, rarement à néant ; le rebord et
les verrues du prothorax restent toujours roses.
Comme d'habitude chez les Somabrachys, la couleur fonda-
mentale du dorsum tourne au vineux sombre quand la chenille
a achevé son développement et se prépare à s'enterrer.
Sans doute, les chenilles que j'ai récoltées, à Mrassine princi-
palement, contiennent, dans bien des cas, des parasites Diptères ;
ce n'est que plus tard, dans les cocons, qu'on pourra facilement
se rendre compte de la présence de ces parasites. Mais les che-
nilles de Somabrachys ont, dans le Zehroun, un ennemi que je ne
leur ai pas connu, en Algérie. Il s'agit d'un ver blanc, filiforme,
très long, Gordins sp., qui parasite la chenille et qui en sort dans
le dernier stade. Jusqu'à présent, 21 avril, huit chenilles sont
mortes à la suite de la sortie de ce ver. Je les trouvais ramollies
et léthargiques sur le sol de leur cage, avec, à côté, le ver blanc,
entortillé. Une seule fois, j'ai surpris un ver sortant de la che-
nille, à travers la membrane tendre du cou, entre la tête et le
rebord du segment prothoracique.
Le ver émergeait des deux tiers de sa longueur, mais lorsque
j'ai pris la chenille avec les pinces pour examiner le ver de plus
près, celui-ci s'est retiré dans le corps de la chenille et y a disparu
complètement. J'ai conservé cette chenille dans l'alcool, ainsi que
plusieurs vers et leurs victimes.
Ce ver n'est pas particulier aux Somabrachys, puisque deux
ou trois, paraissant semblables, sont sortis des chenilles d'une
Noctuide, trouvées à Mrassine, en mars, les chenilles succombant
ensuite.
En quittant Mrassine, le 17 mai, il ne me restait plus que deux
chenilles A. A., les autres (à part celles mortes pour causes
diverses) étant déjà enterrées et en cocon. Comme chez les autres
Somabrachys, c'est l'opercule du cocon qui est achevé en dernier
lieu. »
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15^
Somabrachys sp ?
Azrou ; un cS trouvé un matin du commencement de septembre
1920, se promenant à terre.
Le papillon étant seul de son Espèce et légèrement défraîchi,
il paraît difficile de pourvoir très exactement à l'établissement de
son état civil.
Nous pouvons dire qu'il est d'une couleur générale grise assez
foncée et qu'il se rapproche de Massiva pour la taille et de
Powelli pour la couleur.
C'est sans doute une Espèce nouvelle.
D'ailleurs il reste certainement au Maroc, comme en Algérie^
beaucoup d'Espèces de Somabrachys à découvrir.
En réalité, la comparaison des chenilles entre elles est le plus
sûr moyen de différencier correctement les diverses Espèces de
Somabrachys. Harold Powell, qui est parfaitement fixé sur ce
point, ne néglige jamais d'écrire sur place et en ayant les che-
nilles vivantes sous les yeux, la description de toutes celles qui
lui paraissent devoir être l'objet d'une observation intéressante
à quelque titre que ce soit, mais surtout pour permettre de diffé-
rencier les papillons, lorsqu'ils éclosent. De plus, il en fait de très
fidèles reproductions en aquarelle, de telle sorte que toutes les
précautions sont prises pour éviter les erreurs.
Suivant ce principe, mon excellent collaborateur a donc pris
la note descriptive suivante, relativement à une chenille de Soma-
brachys qui est peut-être celle du seul exemplaire cT, malheureu-
sement un peu usé par le vol nocturne et auquel nous ne croyons
devoir donner jusqu'ici aucun nom. Nous pensons toutefois que
des explorations futures, plus heureuses, permettront de bien
reconnaître l'Espèce et de lui donner rang dans la Nomenclature.
152 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Voici la description de la seconde chenille dont l'imago n'est
pas encore authentiquement connu (20 septembre 192 1). Nous
avons des chrysalides et nous espérons pouvoir faire connaître
le papillon avant que l'impression du présent ouvrage ne soit
terminée.
L'Espèce est désignée provisoirement par les lettres C. C.
(( Somahrachys C . C. sp. ?
Parmi les dernières chenilles de Soniabrachys récoltées à
Mrassine, se trouve un petit nombre d'exemplaires certainement
distincts des chenilles de la forme A. A. et de la forme B. B. et
intermédiaires {Guillaumeï).
Elles s'en distinguent dans l'ultime stade par les caractères
suivants :
I" La taille moitié moins grande à l'état de complet dévelop-
pement.
2° La couleur jaunâtre du dorsum (non verdâtre). Il existe une
bande large, médiodorsale, et une bande latérale, d'un grisâtre
pâle, qui, dans bien des cas, sont à peine distinctes de la couleur
fondamentale, mais qui pourraient être assez foncées, probable-
ment, dans certains cas.
3° Les verrues sont toutes jaune pâle, sauf pour les grosses
sous-médianes des segments méso- et métathoraciques et des trois
derniers segments du corps Ces verrues sont légèrement orangées.
(Le rebord et les verrues du prothorax sont d'un rose orangé.)
4° Les poils ou crins longs, portés par les verrues, sont distinc-
tement plus longs que chez la chenille Giiillaiimei (A. A.) et moins
droits et raides.
5" Ces poils, dont le nombre ne dépasse jamais deux (à ma
connaissance), sur les grosses verrues sous-médianes, et qui sont
parfois réduits à un ou à néant, chez l'Espèce A. A., sont souvent
au nombre de trois chez la chenille C. C. et je n'ai jamais constaté
moins de deux.
LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 1153
6" C. C. est une chenille mouis précoce que B. B.
7° Les crins courts sont d'un brun très pâle.
8" Les poches stigmatales sont beaucoup plus petites que chez
A. A. et plus arrondies; la chenille C. C. possède le filet fin, pâle,
médiodorsal commun à tous les Somabrachys, mais ce filet est à
peine perceptible chez les variétés les plus pâles.
L'Espèce C. C. appartient à la division 1 comme Giiillaumei;
elle est voisine de la chenille de H olli.
J'ai retrouvé l'Espèce C. C, en grande abondance, à Oued-
Djdida (entre Mcknès et Fez), le ig mai 192 1, sur des plantes
diverses. L'Espèce A. A. y manquait complètement. Peut-être y
existe-t-elle, mais, comme la chenille A. K. est plus précoce, il
aurait fallu y être plus tôt dans la saison pour être fixé sur ce
point. »
J'ai cherché dans ma collection si des spécimens africains pou-
vaient être référables au Genre Somabrachys jusqu'ici connu pour
être répandu depuis l'Egypte jusqu'au Maroc.
Il me semble que feu H. Perrot, qui a chassé jadis pour nous,
avec tant de succès, à Madagascar, y a capturé une Espèce de
Mégalo pygide assez voisine des Somabrachys. C'est ce que j'ai
trouvé de plus approchant de ce Genre parmi mes documents
d'Afrique tropicale. Je crois devoir faire figurer, avec le nom de
Perrotia tama(avana, ce papillon dont j'ai été inhabile à trouver
la représentation quelque part.
Perrotia tamatavana, Obthr.
Le nouveau Genre Perrotia est caractérisé différentiellement du
Genre Somabrachys, par les antennes du cT (seul sexe connu),
beaucoup moins fortement pectinées, et par l'abdomen plus robuste
et sensiblement plus long.
154 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Quant aux yeux, ils sont gros et entourés d'une pilosité noire,
l-es pattes sont noires, fines, avec leur premier article très velu.
Les poils qui tapissent le dessous de ce premier article des pattes
sont blonds. Le thorax, en dessus, est d'un brun noirâtre, séparé
de la tête par un collier de poils fauves. L'abdomen est couvert
de poils fauves; l'extrémité anale est terminée par une petite
touffe de poils d'un brun foncé. Les ailes, en dessus, comme en
dessous, sont d'un brun roux; les inférieures un peu plus claires
que les supérieures, surtout le long du bord anal, en dessous, et
près de la base, en dessus.
La Perrotia tamatavana vient des environs de Tamatavc.
L'exemplaire ci-dessus décrit est en bon état de conservation.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 155
ZYGAENIDAE
Aglaope Labasi, Obthr. (PI. DXXXV; çS> %. 4464; Q,
fig. 4465).
Jolie nouveauté dédiée à M. Labas, Inspecteur des Eaux et
Forêts à Azrou, comme reconnaissant souvenir pour l'aimable
hospitalité donnée à M. Powell, à Azrou, en 192 1.
L'Espèce fut découverte au Djebel-Tisdadnie, le 18 juillet 1921,
par 2.400 mètres environ d'altitude. Le papillon voltigeait en
assez grand nombre autour des petits buissons d'un prunier à
feuillage glauque qui végétait entre les pierres calcaires, près du
sommet.
IJ A glaopc Labasi est tout à fait distincte ^V Aglaope infausta,
par le liséré rose carminé qui suit comme un encadrement, paral-
lèlement, et à une très courte distance, les bords costal, terminal
et interne des ailes supérieures; ainsi que par l'extension du rose
carminé sur la surface des ailes inférieures qui restent simplement
bordées de noirâtre, avec un épaississement noirâtre à l'apex. Le
dessous diffère très peu du dessus.
Le corps et les antennes sont noirs. On remarque, chez les deux
sexes, un collier rouge. La Q présente une toufte de poils carminés
entre les yeux. Chez le d", la tête est entièrement noire.
Les antennes du cf sont pectinées ; celles de la Q sont ciliées.
Les pattes de la Q montrent des poils carminés.
156 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Comme le Djcbcl-Tisdadine était, en juillet 192 1, exposé aux
attaques des Marocains dissidents, Harold Powell qui s'y était
rendu en profitant d'une reconnaissance organisée par des cava-
liers dits : mokhaznis et envoyés de Timhadit, le 18 juillet 1921,
fut empêché de séjourner au sommet de la montagne assez long-
temps pour pouvoir faire une ample récolte de la nouvelle
Aglaope. De plus, il soufflait, ce jour-là, un vent très gênant pour
la chasse.
Procris tenuicornis, Z. ?
Mrassine, en mai 1921.
Il est actuellement bien difficile de déterminer exactement
certaines Espèces de Procris barbaresques. Je crois qu'on peut
rapporter à l'Espèce algérienne, que j'ai considérée comme
pouvant être Tenuicornis, quelc]ues-uns des exemplaires que
H. Powell a recueillis au Maroc.
Mais, malgré les travaux déjà faits sur le Genre Procris, la
clarté est loin d'être obtenue sur quelques Espèces restant encore
ambiguës, surtout dans le groupe à ailes supérieures vertes ; je
dispose du reste d'un petit nombre seulement d'exemplaires ma-
rocains et, dans ces conditions, une détermination satisfaisante
ne me paraît pas possible à obtenir actuellement pour tous les
échantillons marocains du Genre Procris que j'ai sous les yeux.
Zygaena felix, Obthr.
Un seul exemplaire pris à Azrou, dzms la première quinzaine
de juillet.
Un autre exemplaire capturé par M. Alluaud à Bou-Angher,
Moyen-Atlas, le 3 juin 1920.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 157
Zygaena Loyselis, Obthr.
M. AUuaud a trouvé abondamment la Zygaena Loyselis dans
la haute vallée de la Reraya, par 1.200- 1.600 mètres d'altitude.
La morphe du Grand-Atlas marocain est, comme celle du
Satyrus Abdeikader-Lambessanus, conforme à celle des environs
de Lambèze et nullement à la forme ocàdentalis de la province
d'Oran.
Zygaena Lavandulae, Esper.
Suivant le Commandant Daniel Lucas, un exemplaire a été
capturé à Safi, en avril 19 19. Cet échantillon ne différait en rien
de ceux de la France méridionale et de la péninsule ibérique
{Bulletin Soc. enl. France, 1919, p. 298).
Zygaena Favonia, Freyer, var. Borreyi, Obthr. (PI. DXXXV ;
fig- 4453. 4454)-
Mrassine, en mai 1921 ; un seul exemplaire de la forme vitrina.
Chabat-el-Hamma, r'" juin 1921.
Harold Powell y a pris plusieurs exemplaires, tous d'une teinte
carminée plus sombre que dans les spécimens algériens.
Cela constitue une race bien différente des deux formes que
Blachier a appelées ofaca et aurata et qu'il a fait figurer sous
les n"' 9 {opaca) et 10 {aurata) de la PI. 20, dans le Vol. II du
Bîdletin de la Société Upidoftérologique de Genève,
La forme opaca vient d'Amizmiz et la forme aurata a été
recueillie à Tizi-Gourza, c'est-à-dire toutes les deux dans la
région du Grand-Atlas.
158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Nous croyons que la forme de (,'habcit-el-Hamma (région des
Zenimours) doit être désignée par un nom, puisque, par son aspect
triste et le peu d'éclat de sa coloration, ell(> se distingue de toutes
les races algériennes. Nous l'appelons donc Borreyi, pour rappeler
le nom de l'aimable colon, M. Borrey, établi à Anq-el-Djemel (en
français : cou du chameau) et qui a offert à M. Harold Powell
la plus cordiale et agréable hospitalité.
Zygaena Cadillaci, Obthr. (PI. DXXXV; fig. 4450, 4451,
4452.1
Forêt d'Azrou, juillet 1920.
Azrou, première quinzaine de juillet 1921.
J'ai déjà fait représenter photographiquement la Zygaena
Cadillaci, sur la PI. T, fig. 2, dans le Volume XVIII, Part. I, des
Etudes de Lépidoptérologie comparée.
La description est imprimée aux pages 62 et 63 du même
Volume. H. Powell a capturé de nouveau une quinzaine de spé-
cimens de la Zygaena Cadillaci, voltigeant sur les fleurs de
Scabieuse, les 4 et 6 juillet 1921, dans une petite clairière de la
forêt d'Azrou; ce qui me permet d'augmenter la figuration de
cette nouvelle Espèce et de la rendre ainsi plus facile à apprécier.
En dessus, le corps est entièrement noir, tandis que chez Favonia
et ses nombreuses variétés, le thorax est couvert de poils d'un
blanc grisâtre. La Zygaena Loyselis se distingue nettement par
son collier et ses épaulettes toujours rouges. Les taches et points
des ailes supérieures sont bien plus larges chez Cadillaci que chez
sa congénère Favonia-Borreyi.
Zygaena Orana, Duponchel, et var. contristans, Obthr.
(PI. DXXXV; fig 4455, 4456).
Mrassine, en mars et avril 1921.
Région de Timhadit, Djebel- 14 ayane et Djebel-Tisdadine, mi-
juillet IQ2I.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 159
Tizi-N'Foucht, 15 juillet 192 1.
N'est pas très abondeinte; ne diffère de la morphe typique
orana, des environs d'Oran, que par la teinte des parties rouges
des ailes, tant aux supérieures qu'aux inférieures.
Tandis que chez Orana, et surtout chez ses formes Nedroma,
Lahayei, Allardi, la couleur rouge des ailes est d'un vermillon
carminé vif et que les taches des supérieures sont plus ou moins
largement rehaussées d'un entourage blanc également vif et pur,
au contraire, chez la forme du Zehroun marocain, la couleur rouge
semble anémique, comme transparente, d'un rose sale; un très
mince liséré blanchâtre, souvent à peine perceptible à l'œil,
entoure les taches aux ailes supérieures. L'aspect de la Zygaena
orana du Zehroun est triste et comme livide. J'ai distingué cette
forme avec le nom de contristans. I.a chenille de cette orana-con-
tïistans vit sur Erophaca baetica.
Les exemplaires du Moyen-Atlas sont de nuance plus vive que
ceux du Zehroun et ils n'appartiennent pas à la même forme
coiitristans.
M. Alluaud a trouvé la Zygaena Orana abondante à Aïn-Leuh,
par 1.900 mètres d'altitude, le 8 juin 1920.
Zygaena Bachagha, Obthr.
Un exemplaire pris par M. Alluaud à Bou-Angher (Moyen-
Atlas, 2.000 mètres d'altitude), le 3 juin 1920.
Zygaena Alluaudi, Obthr.
J'ai dédié cette jolie Zygaena tout à fait nouvelle à M. Charles
Alluaud qui en a recueilli plusieurs exemplaires, le 3 juin 1920,
dans une prairie sèche et pierreuse, auprès du poste de Bou-
Angher, dans le Moyen-Atlas, par 2.000 mètres d'altitude.
Les trois Espèces de Zygaena : Alluaudi, Bachagha et felix
volaient ensemble dans cette localité voisine de Bou-Angher.
l6o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
M. Charles Alluaud est un explorateur zoologiste très vaillant,
toujours activement préoccupé des recherches entomologiques ou
autres qu'il a entreprises, ne comptant pas avec la fatigue et
apportant une grande expérience dans les études très savantes
qu'il poursuit sur le terrain. Il a visité, en Naturaliste sans cesse
au travail et en observateur éminemment averti, Madagascar, les
Seychelles, la Côte d'Ivoire, les Alpes de l'Afrique orientale, le
Miu-oc oi^i il s'est maintenant fixé, à Rabat, sur la côte de l'Océan
Atlantique. Son intention est de développer aussi rapidement et
largement que possible, le musée de l'Institut scientifique chéri-
tien dont il est le Conservateur. C'est un noble but. Tous ceux qui
s'intéressent aux Sciences naturelles ont le devoir d'y applaudir
et de donner, dans la mesure de leurs moyens, leur meilleur
concours à une institution de haute civilisation fondée en terre
barbare.
La Zygaena Alliiaudï a les ailes assez étroites et allongées. Le
corps, en dessus et en dessous, c'est-à-dire les antennes, la tête,
le collier, le thorax, l'abdomen, les pattes sont entièrement d'un
noir profond, ainsi que le bord des ailes, dont le fond est d'un
rouge vermillon très vif. La disposition de la partie rouge sur
les ailes supérieures est analogue à Hilaris, felix, bachagha.
Mais la Z. Alluaudi se distingue nettement de ces Zygaena
par les caractères différentiels suivants :
Hilaris et felix ont les taches rouges des ailes supérieures
bordées de jaunâtre ou de blanchâtre; de plus, le collier et les
épaulettes et les pattes sont blanchâtres, tandis que, chez
Alluaudi, les taches rouges ne comportent aucun entourage jaune
ou blanc et le collier et les épaulettes blanches font absolument
défaut.
Bachagha {Algira falsè) a quelquefois les taches rouges lisérées
de blanchâtre; de plus, la bordure indigo noire des ailes infé-
rieures est régulière et de même épaisseur sur tout le bord des
ailes.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l6l
Au contraire, chez Alluaudi, la bordure noire des ailes infé-
rieures, d'ailleurs sensiblement plus large, est divisée en deux
parties par une sorte de pointe qui s'avance vers le fond rouge,
presque au milieu du bord marginal. L,a frange est jaunâtre chez
Bachagha et chez felix; cela est bien apparent sous une certaine
incidence de lumière; elle est brune ou noire chez Alluaudi.
Je fais figurer deux exemplaires de la Zygaena Alluaudi, ce
qui permettra d'apprécier exactement le faciès et habitus de la
nouvelle Espèce.
102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
HETEROGYNIDAE
Heterogynis species ?
H. Powell a trouvé de nombreux cocons fixés sur les buissons
de Genista halansae, au Djebel-Tisdadine, en août 1920, et au
Djebel-Havane, en juillet 192 1. Les cocons étaient depuis long-
temps vides de leur papillon et il n'a pas été possible de trouver
un seul imago.
Le D"" Chapman, qui a vu les cocons, a trouvé qu'ils ressem-
blaient à ceux de Heterogynis panuioxa, Rambur. Cependant,
nous ne pouvons émettre aucune détermination certaine.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 163
SYNTOMIDAE
Syntomis Mogadorensis, Blachier.
Région entre Marakech et Mogador.
Décrite et figurée dans les Annales de La Société, entomologique
rie France, 1908 (p. 219, 220, et PI. 4, fig. 9).
Blachier, d'après l'avis de Sir Hampson, mais sans conviction
bien démontrée, rapporte spécifiquement à la Syntomis Alicin,
Butler, d'Abyssinie, la Syntomis, de faciès exotique et nullement
paléarctique, trouvée au Maroc méridional par Henri Vaucher.
Il la distingue, toutefois, sous le nom de Mogadorensis, pour le
cas où, dit Blachier, il serait constaté par la suite qu'il n'y a pas
identité parfaite entre elle et Alicïa d'Abyssinie.
Nadia punctata, var. separata, Bang-Haas.
Timhadit, en septembre 1920.
Mrassine, obtenu d'éclosion en mai 192 1.
Bang-Haas (Jris-Dresden, Band XIX, Taf. V, fig. 15 et p. 143)
a distingué de servula, Berce, race provençale et espagnole de
punctata, la forme sud-oranaise qu'il a appelée : separata.
Les échantillons marocains, très obscurcis aux ailes inférieures,
appartiennent à la sous-variété separata.
104 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ilarold Powell a fait, au sujet de cette Nadia, les observations
suivantes :
« En soulevant les pierres d'un terrain couvert de plantes
basses sur une hauteur à l'est du village de Mrassine (Zehroun),
nous avons trouvé, les 17, 18 et 19 avril 1921, deux chrysalides
et deux chenilles, déjà en cocon, d'une Nadia.
Une des chenilles s'est chrysalidée aussitôt, mais l'autre, moins
avancée vers la métamorphose, se prêtait à une description ; la
voici :
(( La tête est petite, noire, brillante. La chenille est très atté-
nuée antérieurement; le dorsum est d'un brun roux terne, bordé,
de chaque côté, par une large ligne blanche sous-médiane, ondulée,
qui est réduite à des points blancs sur les segments thoraciques;
les verrues I et II sont très développées sur les segments abdo-
minaux; leur couleur est un brun clair; elles sont placées sur des
taches noires et elles portent des crins bruns, courts, en moyenne ;
la. forme de ces verrues est celle d'une cheville, c'est-à-dire, gros-
sièrement triangulaire, l'apex du triangle étant dirigé en dehors
pour la verrue I, en dedans (vers le centre dorsal) pour la
verrue II. Sur les segments mésothoracique et métathoracique, les
verrues I et II sont réunies en une seule verrue de la forme d'un
haricot, placée transversalement. Sur le huitième segment abdo-
minal, ces deux verrues, I et II, sont également réunies en une
seule verrue, un peu allongée dans le sens de la longueur du corps ;
sur le neuvième segment abdominal, la verrue composée de I et II
est arrondie; les verrues dorsales de ces deux derniers segments
portent quelques crins plus longs encore que les crins les plus
longs des autres segments.
Il existe une faible indication d'un double hlet médiodorsal
blanchâtre, les traits s'écartant un peu au centre de chaque seg-
ment abdominal. L'écusson prothoracique est brunâtre; il est
entouré d'un filet noir, sur la peau; au centre, l'écusson est divisé
par un trait blanc qui se prolonge jusqu'à la limite postérieure
du segment.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 165
La verrue III, très petite sur les deux derniers segments thora-
ciques, a une forme plus ou moins allongée (dans le sens de la
longueur du corps) sur les segments abdominaux; cette verrue III
est située en dessous de la ligne blanche sous-médiane et juste
au-dessus du stigmate. Le stigmate est très petit, plus grand,
cependant, sur le segment prothoracique et sur le huitième seg-
ment de l'abdomen, comme d'habitude. La verrue IV est petite
et placée bien en arrière du stigmate. Verrue V, sur le flange, est
de la taille de III et allongée; une trace d'une ligne plus claire
la borde supérieurement.
La surface ventrale est d'un brun pâle; les pattes thoraciques
sont un peu plus foncées que la teinte ventrale, mais les pattes
membraneuses sont plus pâles.
Le cocon est presque nul; en un seul cas j'ai remarqué quelques
brins de soie dans le creux d'une feuille morte contenant une
chrysalide. La chrysalide est d'un acajou rougeâtre pâle; ses
segments abdominaux portent de courts poils dorés, ainsi que la
tête et le thorax ; il existe une ligne médiodorsale de teinte un
peu plus foncée que par ailleurs; tous les segments abdominaux
sont soudés.
Les mouvements de la chenille sont rapides, comme ceux des
Trichosoma et des Fhragjnatohia.
Trois autres chenilles de cette Espèce ont été trouvées, le
22 avril, sous des pierres; elles mangent, de préférence, la feuille,
un peu poilue, d'une Composée.
Une des chrysalides a donné une Q de Nadia scparata dans
la matinée du 6 mai 192 1 ; ses ailes sont entièrement d'un brun
noirâtre, à l'exception d'une tache jaune à la base des posté-
rieures; l'abdomen est jaune tacheté de noir en dessus, noirâtre
en dessous. Le 15 mai est éclose une seconde Q et une troisième Q
a vu le jour le 22 mai.
L'état de chrysalide dure environ 20 jours.
A Hyères, la Nadia servida est rare; j'ai capturé le papillon
deux fois seulement; mais, n'ayant pas trouvé la chenille, je
regrette de ne pouvoir la comparer à celle de separata. »
l66 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE
CYMBIDAE
Sarrothripa revayana, Scop.
Grand-Atlas, à la lumière, à Tannaout, g6o mètres d'altitude,
en juin 192 1 (Charles Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 167
ARCTIADAE
Lithosia sordidula, Rambur.
Timhadit et Aghbalou-Larbi, en août 1920.
Azrou, automne 1920.
Lithosia Marcida, Mann.
Tanger (Vaucher).
Lithosia bipuncta, Huebner.
Tanger (Vaucher et Olcèse).
Forêt de la Mamora, Aïn-Jorra et Dar-Salem ; plusieurs exem-
plaires ont été pris à la lumière au commencement de juin 192 1,
C'est une Espèce bien tranchée et ne prêtant à aucune confu-
sion.
Lithosia Gibrati, Obthr. (PI. DXXXVI, fiig. 4466, 4467).
Onze exemplaires cf et Q, pris ou obtenus de la chenille, à
Mrassine, en mai 1921.
Diffère de Caniola par la taille plus grande, la couleur des ailes
supérieures, en dessus, d'un gris de souris clair, et les ailes infé-
l68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
rieures plus ou moins sensiblement lavées de gris, surtout dans la
partie basilaire et médiane.
La tête, le collier et le bord costal des supérieures sont jaunes,
ainsi que l'extrémité anale. Le dessous est entièrement lavé de
gris; seuls, l'apex des supérieures et le bord marginal des infé-
rieures restent d'un jaune nankin pâle.
La Lithosia cornplana a un aspect général jaunâtre, tandis que
Gibrati a un faciès gris. Les deux Espèces ne peuvent pas être
confondues.
Dédiée à M. le Capitaine Gibrat, chef des renseignements du
Cercle des Benif-M'Guild.
Une chrysalide de Lithosia Gibrriti a été trouvée, sous une
pierre, le 17 avril 192 1, dans une gaine très mince de soie blanc
grisâtre. La peau de la chenille reste attachée aux segments pos-
térieurs de l'abdomen, recouvrant la surface ventrale jusqu'aux
ptérothèques ; mais elle est retirée de la surface dorsale jusqu'au
septième segment abdominal dont on n'aperçoit que l'aire mé-
diane.
La chrysalide est de couleur acajou; elle est glabre.
De cette chrysalide est sortie une Q de Lithosia Gibrati, dans
la matinée du 6 mai 1921.
Euprepia Caligans, Turati.
H. Powell a trouvé six ou sept chenilles sous les pierres, à
Mrassine, aux mois de mars et avril 1921. Ces chenilles, qui
vivent de Graminées, avaient atteint toute leur taille en mai; elles
ont alors estivé après la mue qu'on peut appeler praeestivale ;
elles sont restées dans cet état jusqu'en septembre, sans prendre
aucune nourriture ; elles ont commencé à se chrysalider vers le
i®"" septembre.
Elles ont donné leur papillon à Rennes, en octobre 1921.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 169
Les chenilles de Caligans sont très reconnaissables par leurs
verrues noires à reflets bleutés. On les distingue aisément, par ce
caractère, des autres chenilles d' Arctiadae et notamment de Cym-
balophora pudica jeune.
Coscinia cribrum, L , var. Chrysocephala, Huebner.
Mrassine, en mai 1921 ; pris à la lumière.
La forme est semblable à celle d'Andalousie.
Dejopeja pulchella, Linné.
Paraît très répandue au Maroc, mais n'était abondante nulle
part en 1920 et 1921.
Elle a été capturée, notamment en décembre 1920, à Beni-Amar,
et aussi dans le Grand-Atlas (Alluaud).
Chelonia Villica, Linné.
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
M. Vaucher signale Villica de Tanger.
Dans le Zehroun, ce n'est point la forme Arabnm que l'on
rencontre, mais bien la morphe Angelica, Boisduval ; c'est-à-dire
que les Villica marocaines sont tout à fait analogues aux Villica
espagnoles et très différentes de celles d'Algérie
Harold Powell a capturé beaucoup de cfcf superbes et obtenu
d'éclosion deux Q Q trouvées dans le Zehroun, à Aïn-Chanch.
Une de ces deux Q Q est éclose le i"'' avril 1921.
Les échantillons marocains que j'ai sous les yeux varient très
peu entre eux.
r/O LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
L'abdomen, chez les Villica du Maroc, est beaucoup moins
teinté de rouge que dans les échantillons français et allemands ;
l'abdomen est jaune, en dessus, dans la race hispano-marocaine;
seule, l'extrémité anale est généralement rouge.
H. Powell donne, sur les premiers états de Chelonta Villica, les
renseignements qui sont reproduits comme suit :
« La chenille de Chelonia VilUca a été trouvée, errant sur
l'herbe, au pied du rocher calcaire au-dessus de la source Aïn-
Chanch. Je l'ai prise la nuit, en cherchant avec la lanterne à
main, le 19 novembre 1920. Elle était, alors, dans l' avant-dernier
stade. Dans ce stade, la chenille est entièrement noire : tête, corps,
pattes, verrues pilifères et poils. Je l'ai élevée à Beni-Amar, sur
une Composée ressemblant au Taraxacum {Hyoserïs radiata). Se
trouvant dans une cage avec une chenille de Charaxes Jashis éga-
lement récoltée dans les environs d'Aïn-Chanch, elle a quelquefois
mangé de l'Arbousier. Le jour, elle se cachait dans une touffe de
Graminées, au fond de sa cage, et elle sortait, le soir, pour manger.
Son progrès a été lent; elle ne s'est mise au repos, pour la der-
nière mue, que le 12 janvier 192 1. Pour cela, elle a filé un peu
de soie sur un des côtés de la cage et ce n'est que cinq jours après
que la mue a eu lieu. Chaque jour, je plaçais la cage au soleil et
je remarquais que la chenille changeait quelquefois de position,
les trois premiers jours, se retournant, sans quitter son mince tapis
de soie. Dans son avant-dernier stade, cette chenille ressemblait
à celle d^ Arctia Oherthiïri ou à celle d'A. Dido, mais son dernier
stade la montre différente de ces deux Espèces et plus rapprochée
de la chenille de Fasciata. Sa tête, la couleur du corps et des
verrues pilifères sont toujours d'un noir intense, mais ses poils
sont devenus d'un brun roux doré; ses pattes membraneuses sont
roses, ainsi que l'article de base des antennes. Les stigmates, d'une
forme ovale allongée, sont d'un blanc jaunâtre sale. Tout le reste
est noir. Il ne serait pas exact de dire que tous les poils sont d'un
brun roux doré; ceux de la tête restent noirs, ceux du premier
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I/I
seg-ment thoracique sont d'un brun terne; sur le second segment
thoracique, ils sont moins bruns, plus dorés ; sur le troisième
segment, ils sont encore plus clairs, mais, par ailleurs, c'est bien
le brun roux doré qui colore tous les poils, la teinte devenant plus
claire, progressivement, au fur et à mesure qu'on approche de
l'extrémité postérieure du corps. La chenille a des poils très longs,
comme ceux de Fasciata et d'Oberthûri.
La chenille en question est déjà de grande taille et elle grossit
maintenant plus rapidement (i^"" février 1921), mais elle n'a pas
encore atteint son développement complet. Ses habitudes restent
nocturnes. Cette chenille est celle de Villica; mais la principale
différence entre les chenilles de Villica du midi de la France et
celle-ci est que la chenille d'Aïn-Chanch a les poils plus roux, ce
qui la fait ressembler à Fasciata.
20 février iQ2i. — S'étant placée dans un coin de sa cage, en
haut, la chenille a commencé à tisser son cocon hier soir; aujour-
d'hui, elle a complété l'ouvrage extérieur, une toile lâche très
ample, englobant quelques feuilles de l'Arbousier servant de
nourriture à des chenilles de Char axes élevées dans la même
cage; à travers cette enveloppe extérieure, on voit travailler la
chenille, dans un espace plus restreint. Le cocon n'a été achevé
que le 23 février; la chenille se voyait, à travers la toile, reposant
horizontalement comme dans un hamac.
La métamorphose a eu lieu le 2 mars.
Une seconde chenille de la même Espèce, déjà bien avancée
dans le dernier stade, a été trouvée sous une pierre, entourée de
diverses plantes basses, le 2 mars 1921, a Mrassine.
LJne troisième chenille, en cocon, a été prise à Mrassine, le
7 mars; elle s'était débarrassée de la plupart de ses poils (cette
chenille est morte, 3 jours après). L'éclosion du premier papillon
(une grande Q de Villica, de la chenille d'Ain-Chanch) a eu lieu
vers 13 heures, le i" avril.
1/2 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Phragmatobia occidentalis, Rolhsrhild
Prise à Mwhoila, près Mazagan, et à Mazagan, en octobre igo2
et 1903, par W. Riggenbach.
Initialement décrite dans le Vol. XX IV des Novilaies Zoolo-
gïcae, p. 396, dans les termes suivants : <( Tins species differs
f rom P. Breve.ti in its much stouter build ; m the forewings having
much fcwer spots and frequently a complète subterminal curved
transverse black band, and in the hindwings being duller and
browner and having a heavier submarginal band of black patches.
Some spécimens, however are more spotted than others ».
Nous ne croyons pas que l'Espèce dont il est fait mention plus
loin, et que nous appelons Enniiiinuclii, puisse être identifiée à
occidentalis.
Phragmatobia Emmanuelii, Obthr (PI. DXXXV; cfcf,
fig. 4458, 4459, 4461, 4462; Q, fig. 4460).
Dédiée à M. le Capitaine Emnianueli, chef du bureau des ren-
seignements de Meknès-Banlieue, en témoignage de reconnais-
sance pour l'obligeant accueil que cet officier distingué, et très
expérimenté dans la conduite des affaires indigènes, a toujours
fait à M. H. Powell.
Le cf de Phragmatobia Enr.iianuein paraît abondant à Mras-
sine. Les çjçj viennent à la lumière en mars et avril ; la chenille
vit sur beaucoup de plantes basses; le cocon se forme sous les
grosses pierres et il y a une seconde éclosion en aoiàt et septembre.
Deu.x Ç) Ç parfaitement ciéveloppées, avec les ailes semblables
à celles du C^, c'est-à-dire aussi larges, sont écloses à Rennes, le
30 août et 8 septembre 1921.
Tout d'abord, j'ai pensé que les PJiraguiaiohia de Mrassine
pouN^aient être spécifiquement référables à occidentalis, Roths-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 173
child, dont deux figures ont déjà été publiées : d'abord sous le
n" 6 de la PI. VIII, dans Novitates Zoologicac, Vol. XXV, 191 8,
puis sous le n" ig de la PI. LVII, dans Catalcgue of the Lepid.
Phalaenae in ihe British Museiun, .Suppl. Vol. II, 1920, par Sir
George F. Plarapson. Mais, après comparaison attentive des
papillons de Mrassme avec les deux figures précitées et lecture
des descriptions correspondantes, je me suis convaincu que l'iden-
tification spécifique des Fhraguiatobia de Mrassine, aux Phrag-
niatobia de Mazagan, ne pouvait pas donner pleine et entière
satisfaction.
La Pkragmatobïa occidentalis est envisagée par Lord Roths-
child comme une variété de Breveti, tandis (\\x' Emmanuel n paraît
bien appartenir à une unité spécifique distincte, à cause de son
aspect sensiblement plus robuste et plus fort, de la coloration
brun foncé des ailes supérieures et du thorax.
La description par Lord Rothschild contient bien la désigna-
tion du caractère plus robuste : much stoiiUr biulci , mais il n'y
est fait aucune allusion à la coloration plus brune du thorax et
des ailes supérieures. D'ailleurs, si l'on considère la figure 6 de
la PI. VIII, dans le Vol. XXV des Novitales Zoologicae, il n'y a
plus de doute ; le Phnigmatobia occidentalis paraît être un Bre-
veti et rien de plus.
Lorsque nous comparons les Phragmatobia Breveti et Powelli
aux Emmaniielii qui sont alig"nés à côté des Espèces précitées,
nous constatons que, malgré l'analogie des ailes inférieures, la
partie antérieure — c'est-à-dire les ailes supérieures et le thorax —
accuse une différence qui paraît fondamentale entre les Phragma-
tobia Breveti et Poivelli, d'une part, et Enimannelii, d'autre part.
Nous ignorons la Q de Breveti, mais nous connaissons celle
de Pûivelli et, par analogie avec celle-ci, nous nous croyons fondé
à supposer que la Q Breveti n'a pas les ailes entièrement déve-
loppées, tandis que la O Enimannelii, d'ailleurs figurée dans le
présent ouvrage, ainsi que 3 cfcf, présentent des ailes complète-
ment conformées comme chez le d"-
174 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La Q diffère seulement du cf en ce que ses antennes rougeâtres
sont seulement ciliées et non pcctinécs, que l'abdomen rose est
cerclé de noir, tandis que, chez le (J, l'abdomen est rose avec une
ligne dorsale brune plus ou moins accentuée.
La chenille, dont nous avons quelques exemplaires soufflés, est
décrite par H. Powell dans les termes qui vont suivre.
De plus, mon excellent collaborateur a fait au Maroc des aqua-
relles représentant la chenille de Ph.rag)iialobïa Emmamielii.
Ces aquarelles sont reproduites par M. Culot, dans le présent
ouvrage.
Voici la reproduction textuelle des notes de Harold Powell :
« Pendant les mois de mars et d'avril 1921, la chenille de
Phragniatobia Ejumanuelti a été rencontrée plusieurs fois, sur le
versant sud de la chaîne principale du Zchroun, aux environs de
Mrassine, où l'Espèce est assez commune.
J'ai trouvé les six premières chenilles en retournant les pierres
d'un vieux mur démoli, près d'un four à chaux, sur un mamelon
calcaire à l'est du village. C'était dans la matinée du 28 mars.
Le mamelon était couvert d'une broussaille courte de chênes-verts
rabougris, cistes, Srinlax aspera, Asparagus acutifoLius, lentisques,
etc., et il y avait de nombreuses plantes basses et Graminées;
l'herbe et les plantes de la brousse croissaient entre les pierres et
les entouraient. Les chenilles étaient au repos, presque toujours
dans des creux du dessous des pierres ; deux d'entre elles se trou-
vaient dans l'avant-dernier stade et elles attendaient la mue qui
devait les amener au dernier stade. Parmi les plantes du voisinage
immédiat des pierres, j'ai remarqué que les feuilles d'une petite
Silène étaient échancrées et paraissaient avoir été en partie
mangées par des chenilles. J'ai donc offert aux chenilles en
captivité la Silène en question (c'est la Silène rubella, L.), ainsi
que plusieurs autres plantes croissant au même lieu; elles ont
mangé la Silène dans ce cas, mais j'ai pu observer, plus tard, que
la chenille de cette Phragniatobia est polyphage; elle a été trouvée
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 1/5
non seulement sur la Silène rubella, mais aussi sur la Campanula
afra, Cav., le Convolvulus althaeoides, L., et XArisarum vidgare,
Targ. Toz.
En captivité les chenilles mangeaient toutes ces plantes, chacune
montrant une préférence, cependant, pour la plante à laquelle elle
s'était accoutumée, faute de laquelle elle acceptait une des autres.
Quoique les chenilles ô! Emnianuelii aient été, le plus souvent,
trouvées sous les pierres pendant le jour, elles n'ont pas exclusi-
vement l'habitude nocturne; plus d'une fois, j'ai surpris une
chenille en train de manger en plein jour, et cela aussi bien à la
campagne qu'à la maison.
Quatre chenilles ont été trouvées le 30 mars, sous des pierres,
non loin de la première localité; deux de ces chenilles — (dans
l'avant-dernier stade) — avaient été parasitées. J'ai remarqué, en
effet, en dessous de chacune d'elles, un petit cocon ovoïde, ridé,
d'un blanc brunâtre, du même type que le cocon d'un parasite
Hyménoptère {Apanteles sp.), commun chez VOrgyia Trigo-
iep/iras et assez voisin de celui du parasite de la chenille de
Tephrina ] ahandiezi. Ces deux chenilles étaient encore vivantes,
mais elles sont mortes peu de jours après, sans avoir mangé.
La chenille de P. Emmanueliï a été prise plusieurs fois au
courant du mois d'avril. Le premier cocon a été formé, en captivité,
le 16 avril, mais déjà en mars un cocon contenant une chrysalide
non éclose avait été trouvé sous une pierre, et de cette chrysalide
a émergé un cf <d^Emnianuelïi, au commencement d'avril. Le cocon
formé le 16 avril, par la chenille élevée en cage, étant en tous
points semblable à celui duquel est éclos le papillon cf, l'identité
des chenilles se trouvait fixée. Mais ce cf était vraisemblablement
un des derniers de la première génération à éclore. Les chenilles
trouvées en mars, avril et même au commencement de mai, ont
donné — sauf dans les cas de non réussite — des chrysalides
destinées à passer l'été ; celles-ci n'ont commencé à éclore que dans
la fin d'août et la première quinzaine de septembre de la même
année, à Rennes.
176 LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE
Phragmatohia Rmmaniieliï a, donc, deux périodes d'éclosion
dans l'année, la première en février, mars et avril - (il est possible
même que cette éclosion commence en janvier), — et la seconde
en septembre, se prolongeant, sans doute, jusqu'en octobre.
Les chenilles rencontrées en avril étaient dans divers stades,
les plus jeunes ayant encore deux ou trois mues à passer pour
atteindre le dernier stade. J'ai trouvé une fois, sur la surface
inférieure d'une grosse pierre, une ponte d'une quinzaine d'œufs
qui, je ne doute pas, étaient ceux de P. Emmanuelii (*). Les œufs
étaient fixés sur la pierre, à proximité les uns des autres, mais
dans peu de cas en contact. Tous avaient été parasités par un très
petit Hyménoptère dont les éclosions se sont produites le 21 et
le 22 avril. Chaque œuf contenait un seul parasite.
Le 13 mai 1921, un petit Indigène m'a apporté une chenille
d'Ejnmamielii, dans l'avant-dernier stade, complètement dépourvue
de poils, mais bien vivante. De cette chenille est sorti, le 15 mai,
un très long ver blanc filiforme, pareil à ceux déjà remarqués
comme parasitant, à Mrassine, les chenilles de Somabrachys et de
la Noctuide inscrite, dans mes notes, sous la lettre G. La chenille
s'est, ensuite, beaucoup rétrécie et elle est morte le même jour.
Plusieurs cocons contenant des chrysalides vides de P. Emma-
nuelii ont été trouvés sous les pierres, en avril.
Le papillon cf vient bien à la lumière, le soir. Une fois seule-
ment nous en avons pris en nombre considérable; c'était dans la
nuit du i*"" au 2 mars ; après une journée calme et de température
douce, un assez fort vent d'Est à soufflé jusqu'à 23 heures; malgré
ce vent, la chasse à la lampe a donné un assez bon résultat et on
a pris 23 cfcf de P. Emmanuelii. A minuit, un violent tourbillon
arrivant de l'Ouest a sévi pendant cinq minutes, accompagné d'un
abaissement subit de la température. Ce tourbillon m'a décidé à
abandonner la chasse.
(*) Ces reufs, examines comparativement avec ceux pondus par une Q dViw.
mamtelii éclose, en se])tembre, à Rennes, n'en diffèrent point ]>our la dimension,
la forme et la structure sui)erficielle ; leur couleur yrise est due aux modifications
survenues pendant le (l('veloi)pement des parasites.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 177
La nuit suivante et pendant bien d'autres nuits, en avril et en
mai, nous avons chassé dans la même localité, mais on n'a jamais
revu Ermnanueliï en si grand nombre que le i" mars.
La Ç) n'est jamais venue à la lumière et je l'ai cherchée en vain,
de nuit et de jour, dans les localités oii les C'O', ainsi que les
chenilles, n'étaient pas rares. Pourtant, la Q est ailée et certai-
nement capable de voler, ainsi que nous avons pu le constater,
lorsque des éclosions se sont produites en septembre, de chrysa-
lides rapportées de Mrassine. Le même fait a été observé, à
Mrassine, pour Arctia Villica, dont la Q n'est jamais venue à la
lumière et n'a pas été aperçue le jour non plus, ce qui est quelque
peu extraordinaire, car, en France, la Q de Villica est souvent
rencontrée volant le jour, tout comme celle de \ Arctia Oberthiiri,
dans le Djebel Aurès, en Algérie.
Description des premiers états
Lœuj. — La forme est celle d'un dôme, à large base ; la largeur
maxima est d'environ o.ooi ; la hauteur est de 0.00075 environ;
mais, comme le chorion n'est pas bien dur au moment de la ponte,
ces chiffres peuvent varier légèrement, ainsi que la forme de
l'œuf, par suite d'une pression plus ou moins forte contre la
surface sur laquelle l'œuf est déposé ou de la pression latérale
exercée par un œuf contigu.
La couleur est d'abord d'un blanc légèrement crème ; en séchant,
l'œuf prend l'apparence et la couleur d'une perle. Je ne puis dire
quelles seraient les modifications de la teinte que subirait, pendant
la période de la maturation, un œuf fertile, les œufs dont nous
disposons ayant été pondus par une Q non fécondée. Ceux trouvés
sous une pierre, à Mrassine, étaient gris, mais ils contenaient, tous,
un parasite. La surface de l'œuf est perlée, assez brillante à l'œil
nu; examinée au microscope ( x 25 environ), on constate qu'elle
est impressionnée de cellules peu profondes, de forme assez
variable; ce sont des cellules à angles peu nets, en général, et à
1/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bords larges, estompés, sauf au sommet de l'œuf (rosette micro-
pylaire), où la surface unie est recouverte d'un réseau très fin. Là,
la séparation des mailles est excessivement fine et nette. Le bord
de la rosette inicropylaire est irrégulier. La base de l'œuf est un
peu évasée et ridée.
La chenille. — J'ai pu examiner plusieurs chenilles dans le stade
précédant l'avant-dernier; ces petites chenilles ne me paraissaient
pas différer — la question de taille mise à part — - de la chenille
que je décris, ci-après, dans l'avant-dernier stade :
Longueur de la chenille à la un du stade : 0.018 à 0.02 chez
le cf, environ 0.025 chez la Q. Largeur de la tête : 0.002.
La tête est de couleur orangée rougeâtre; sa surface est brillante;
le triangle frontal et l'épistome sont légèrement rembrunis; le
sillon séparant les lobes est jaunâtre; ses poils sont fins, noirâtres.
Le dorsum est d'un gris noirâtre, jusqu'à la hauteur de la ligne
suprastigmatale, sur laquelle est placée la verrue IIL
La ligne médiodorsale est blanche, large au centre du corps,
mais s'amincissant beaucoup sur les segments thoraciques; elle
est plus ou moins envahie de gris, aux incisions, sur les segments
abdominaux; sur ces mêmes segments, la ligne médiodorsale
s'élargit vers le bord postérieur de chaque segment. La ligne supra-
stigmatale est large mais indécise; elle est formée, sur chaque
segment thoracique, par une tache rouge carminé ou rouge orangé ;
sur les segments abdominaux elle est blanche, envahie, par places,
par une teinte grise, surtout aux incisions ; il y a une grande tache
rougeâtre sur cette ligne, en dessous de la verrue III, sur les
segments abdominaux, mais, sur les segments thoraciques, la tache
rouge se trouve entre les verrues II et III. La surface ventrale est
d'un grisâtre pâle; on remarque une éclaircie blanchâtre à la base
des pattes, entre celles-ci et la verrue VI des segments abdominaux.
Les pattes membraneuses, ainsi que les pattes écai lieuses (vraies
pattes) sont fines; les premières sont de couleur jaunâtre, les
vraies pattes étant d'un jaune orangé.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 1/9
L'écusson prothoracique est noir; il est divisé, au centre, par
la ligne blanche médiodorsale; les verrues- sont noires; chacune
porte une touffe d'assez longs crins d'un blanc grisâtre, mélangés
de quelques crins noirs. Les crins sont finement hérissés de cils
courts.
Dernier stade. — Largeur de la tête : 0.0024. Chez certaines
chenilles la mue, qui les amène dans ce stade, ne modifie pas
beaucoup la livrée; la garniture de poils paraît être, pourtant, un
peu plus dense; mais, chez d'autres et surtout, semble-t-il, dans le
cas des chenilles devant donner des cfcf, le gris noirâtre envahit
plus ou moins co'mplètement le corps; l'assombrissement général
est accompagné d'une augmentation du nombre de crins noirs, qui
arrivent, parfois, à presque entièrement remplacer les crins blanc
grisâtre sur les verrues du dorsum. Dans ces cas, la ligne blanche
médiodorsale se trouve être beaucoup envahie {suffused') de
noirâtre et elle est presque complètement oblitérée sur le huitième
segment abdominal et sur les deux derniers segments du corps ;
sur les autres segments de l'abdomen, la ligne est, cependant, bien
évidente sous forme d'une tache allongée, blanche, en arrière du
centre de chaque segment. La ligne suprastigmatale est réduite à
une série de taches rouges, chaque tache entourant la verrue III
(elles sont surtout visibles en dessous de cette verrue, dans les
segments abdominaux).
La ligne indécise, blanchâtre, entre la verrue VI des segments
abdominaux et la base des pattes, n'est pas beaucoup atteinte
par l'assombrissement. La surface ventrale, entre les pattes, est
jaunâtre, marbrée et bariolée de gris noirâtre.
La tête est d'un rouge orangé, comme dans le stade précédent ;
les pattes thoraciques sont de teinte orangée et les pattes mem-
braneuses jaunâtres.
Le cocon et la chrysalide. — Le cocon, de consistance molle, est
composé d'un feutre fait avec un mélange des crins détachés de
la chenille et d'un peu de soie; sa forme est allongée, plus ou moins
l80 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
atténuée vers les extrémités ; sa couleur, qui dépend principalement
de celle des poils de la chenille, varie de gris souris au gris noir
foncé.
La chrysalide est noire avant 1 eclosion du papillon, mais si on
examine une peau vide par transparence, on constate qu'elle est
d'un brun acajou foncé; cette peau, fortement chitinisée, est solide
et dure au toucher. Chez le cf, le thorax est fortement développé,
arrondi; les gaines des antennes sont larges, un peu saillantes et
très faiblement ridées transversalement; l'extrémité des gaines
des antennes n'atteint pas l'apex des ptérothèques ; il s'en manque
un peu plus d'un millimètre; les gaines des pattes sont larges et
amples, assez proéminentes; la tête n'est pas très grande, mais les
yeux sont assez gros; la surface de la chrysalide paraît lisse à
l'œil nu; sous la loupe, on voit que les ptérothèques et le thorax
sont un peu rugueux et que les segments abdominaux sont poin-
tillés de très petites dépressions.
Les segments abdominaux sont tous soudés; la chrysalide a
une forme obtuse, peu atténuée vers l'extrémité postérieure qui est
arrondie. Le crémaster est nul ; on ne remarque, sur son empla-
cement, que deux petites pointes extrêmement courtes, visibles
seulement à la loupe.
Longueur d'une chrysalide cf : 0.0135; largeur à travers le
thorax : 0.0057.
Chez la chrysalide Q, le thorax est beaucoup moins développé,
les yeux sont moins proéminents, ainsi que les gaines des pattes ;
les gaines des antennes sont moins larges que chez le cf et moins
saillantes; elles sont, également, moins longues, leur extrémité
n'arrivant qu'à un millimètre et demi de l'apex des ptérothèques ;
celles-ci sont actuellement aussi grandes chez le cf, mais, relati-
vement au volume des chrysalides, elles sont plus petites. Les
segments abdominaux de la chrysalide Q sont très volumineux.
Longueur totale d'une chrysalide Q : 0.0162; largeur à travers
le thorax : 0.005 ". largeur à travers le quatrième segment abdo-
minal : 0.007.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE l8l
La chenille de cette Espèce est vive dans ses mouvements, quand
on la dérange ou qu'on l'effraie ; elle se met, alors, à marcher avec
rapidité. D'après mes souvenirs, la chenille de Phraginatobia
Powelli que j'ai trouvée une seule fois, à Géryville (Algérie), est
assez voisine de celle de P. Emmanuelii. »
Phragmatobia fuliginosa, Linné.
Une seule chenille a été trouvée au bord de l'Oued-Guigou
(Timhadit). Elle a donné une Q qui est éclose le 20 août 1920.
La forme marocaine est référable à la forme Kroîimira, Obthr.,
de Tunisie, figurée sous le n° 3751 de la PI. CDXXXV, dans le
Vol. XIII des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Note. — Le Commandant Daniel Lucas a décrit dans le
Bulletin de la Société entomolo gique de France, 1920 {Contribu-
tion à l'étude des Lépidoptères du Maroc, p. 297, 298), un Tricho-
soma Nisseni, de Safi.
Comme il n'a éclairé d'aucun dessin, ni d'aucune reproduction
photographique, la description de ce Trichosoma Nisseni, nomen
manet nudum, nous attendons qu'une bonne figuration rende la
description reconnaissable, pour donner audit Trichosoma Nisseni
droit de cité dans la Nomenclature lépidoptérologique.
Cymbalophora pudica, Esper.
Assez commune au Maroc.
La chenille est abondante au Zehroun. On la trouve sous les
pierres, pendant le jour. La nuit, elle sort pour manger les
Graminées.
l82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Cymbalophora sp?
En Algérie, H. Powell a découvert deiix Espèces très intéres-
santes et très jolies de Cymbalophora : Powelli et Haroldi. Sans
aucun doute, d'autres Espèces d'Arcliadae non encore connues
existent dans la région barbaresque.
Un enfant marocain a apporté à H. Powell une chenille trouvée
par lui à Mrassine, en avril 1921.
Cette chenille, malheureusement blessée par le jeune Marocain,
n'a pu être amenée à bien. N'étant pas connue à H. Powell, elle
pourrait bien être une Espèce nouvelle, à moins que peut-être ce
ne soit la chenille de Powelli. Il ne paraît pas inutile de donner
la description de cette chenille, qui pourra être retrouvée et iden-
tifiée.
« Cymbalophora sp. ? — Chenille ayant de la ressemblance
avec cel le de Pudica. Elle est plus trapue que Pudica et de forme
plus aplatie, moins cylindrique. Le spécimen, trouvé sous une
pierre, est près de la fin d'un stade qui doit être l'avant-dernier.
La tête est luisante, d'un brun jaunâtre tournant au brun noirâtre
vers le sommet des lobes et sur le sommet même; elle porte des
crins brun foncé. Le prothorax est gris foncé; la surface dorsale
des segments suivants jusqu'au septième inclus est d'un gris blan-
châtre sale; il y a une indication d'une fine ligne médiodorsale
blanche, assez visible sur les segments thoraciques mais à peu près
effacée sur les segments abdominaux. La région stigmatale, y
compris le flange, est d'un blanc terne ; cette bande claire est très
affaiblie sur les segments thoraciques, mais nette sur les segments
abdominaux centraux, étant rétrécie et plus terne encore sur le
huitième segment abdominal et le neuvième. Les stigmates, noirs
et étroits, sont situés à l'extrême limite supérieure de la bande
blanche, juste devant la verrue 1 V = (tubercules IV et V réunis?).
Une seule verrue réunit les tubercules I et II sur les segments
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 183
thoraciques. La surface ventrale au-dessus des pattes et au centre
est grise, mais les verrues, ovales, sont entourées de blanc. Les
pattes thoraciques ont une couleur orangée terne; les membra-
neuses sont de couleur rouge orange brunâtre.
Les verrues du dorsum sont ovales, plus ou moins comprimées;
celles représentant le tubercule II sur les segments abdominaux
sont surtout comprimées, allongées transversalement ;, la couleur
de ces verrues est d'un brun clair; toutes portent un faisceau de
crins raides d'un brun doré.
Les verrues en arrière des stigmates, ainsi que celles du fiange,
sont de teinte plus claire.
La longueur de la chenille à la fin du stade est de 20 mm., sa
largeur maxima de 5 mm. 1/2. Elle n'a pas encore mangé depuis
qu'on l'a trouvée, car elle attend une mue (15 avril 192 1).
Cette chenille s'est desséchée sans avoir mué; je crois qu'elle
avait été blessée par le petit Marocain qui l'a trouvée. »
l84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
NOLIDAE
Nola Cucullatella, Linné.
Mrassine, en avril 1921.
Forme semblable à celle qui se trouve aux environs de Rennes.
CYMBIDAE
Nycteola falsalis, Herrich-Schaeffer.
Très commune à Mrassine, en avril et mai 1921.
CIMELIIDAE
Cimelia Vaulogeri, Stgr.
Mogador (Vaucher).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 185
COCHLIDIDAE
Cochiidion Codeti, Obthr.
En novembre 1920, une première chenille a été trouvée sur un
arbousier, près de Beni-Amar. Cette chenille avait ceci de remar-
quable que deux tubercules sur son dorsum, particulièrement déve-
loppé et d'une couleur rouge carmin, se trouvaient réunis par un
trait à travers le milieu du segment qui porte ces deux tubercules.
Cette chenille a mué une fois ; mais elle a péri avant de se chrysa-
lider. Arrivé à Mrassine, H. Powell a trouvé en mars et avril des
chenilles de Cochiidion Codetiy toujours sur l'arbousier.
Un dessin colorié a été pris sur place de ces diverses chenilles
dont l'attitude est très curieuse. Elles se tiennent sur le revers de
la feuille et mangent en coupant toujours en travers, jusqu'à tout
près de l'extinction de la feuille.
Ea chenille de Codeti forme un cocon ovoïde, brun, renfermant
la chrysalide. Mais la chenille reste parfois longtemps enveloppée
sans se transformer et sans prendre aucune nourriture.
Certaines chenilles se chrysalident rapidement; d'autres tardent
plus ou moins, de sorte que la chrysalidation se trouve très
échelonnée.
Le papillon éclôt en mai, puis vers la fin de juillet, en
septembre et même en octobre, c'est-à-dire à des époques également
échelonnées du cours de l'année.
l86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Lorsque le papillon est fraîchement éclos, il est luisant, d'aspect
soyeux et satiné. Les cfcf volent à l'approche de la nuit; même
la Q est assez active.
Plusieurs papillons sont éclos à Rennes, en septembre et
octobre 1921.
L'attitude des papillons fraîchement éclos et au repos est
curieuse à observer. Les deux paires d'ailes semblent collées l'une
contre l'autre; l'abdomen est relevé en l'air, faisant une légère
courbe et montrant bien une ligne noirâtre qui le décore, semblant
faire la suite de la ligne transversale grisâtre des ailes supérieures.
La tête est collée au sol, de telle façon que le corps tout entier,
depuis la partie anale qui se tient dressée en l'air jusqu'à la tête
qui est en bas, forme une ligne courbe, dans le sens vertical.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 187
NOTODONTIDAE
Dicranura Delavoiei, Gaschet.
Tanger (Vaucher).
Mrassine, en mai 1921.
Notodonta trépida, Esper.
Tanger (Vaucher).
Phalera bucephalina, Stgr.
Larache (Vaucher).
Pygaera Pigra, Hufn.
Tanger (Vaucher et Olcèse).
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
CNETHOCAMPIDAE
Cnethocampa Pithyocampa, W. V.
Tanger (Vaucher).
Azrou (Moyen-Atlas).
Un (S est venu à la lumière en septembre 1920.
Cnethocampa Bonjeani, Powell (PI. DXXXIV; qq,
fig. 4448, 4449).
Dédié à M. le Docteur Bonjean, Officier de la Légion d'honneur,
Médecin-Major à Meknès, en témoignage de respectueuse et
cordiale amitié.
Me trouvant, le 9 juillet 1921, dans la forêt d' Azrou, à
500 mètres au nord de la clairière du Douar de Garde, j'ai
remarqué des excréments de chenille sur le feutrage d'aiguilles,
en dessous d'un grand cèdre qui m'abritait du soleil pendant le
déjeuner.
J'ai examiné une branche horizontale qui s'étendait juste au-
dessus des excréments et à environ 2 m. 50 du sol, et j'ai aperçu
une toile grisâtre, ou plutôt une série d'épais fils de soie fortement
tendus entre les aiguilles et la tige de la branche ; sous ce réseau,
je voyais des chenilles longuement poilues, évidemment des
Cnethocampa voisines de Processiouca, mais très différentes de
LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 189
Pïtyo campa; pour prendre les chenilles, il fallait arracher les fils
de la toile, très résistants; les chenilles se laissaient choir, mais
en touchant le sol elles se sont immédiatement enfoncées dans le
feutrage d'aiguilles de cèdre, plus ou moins réduit à l'état de
terreau en dessous, et il a fallu les rechercher là-dedans.
La toile sous laquelle se cachent ces chenilles (elles étaient dans
le dernier stade) ne ressemble nullement aux bourses dans
lesquelles vivent les chenilles de Processïonea. Je me suis attendu
à bientôt ressentir les effets urticants des poils, ayant manipulé,
sans précaution, la toile et les chenilles, mais je n'ai eu aucune
démangeaison ni aucun bouton ensuite et, plus tard, j'ai remarqué
qu'on pouvait impunément toucher les chenilles et leurs cocons.
Donc, les poils de la chenille de cette Espèce ne semblent pas
posséder les propriétés irritantes de celle de Processïonea.
En cage, sur une branche de cèdre coupée, les chenilles ont filé
une toile, sous laquelle elles se réfugiaient le jour, sortant pour
manger, le soir. J'ai souvent remarqué que lorsqu'on les dérangeait
elles se mettaient à marcher en petites processions de trois ou
quatre, une chenille en tête de ligne et les autres faisant suite, en
file indienne; elles allaient, alors, se réfugier sous la mousse
garnissant le fond de la cage. C'est également sous la mousse que
les chenilles ont formé leurs cocons, tantôt en grappes, tantôt
isolées. Presque toutes se sont mises en cocon avant le 20 juillet.
S'il y avait eu de la terre au fond de la cage, je ne doute pas
que les chenilles se fussent enterrées pour cette opération.
Le cocon est irrégulièrement ovoïde, mince, papyracé ; sa couleur
est d'un brun pâle. Quelques chenilles, dérangées, sans doute, dans
leurs habitudes par le manque de terre, ont dépensé leur soie en
l'étendant en couche papyracée sur le fond de la cage et se sont
chrysalidées là, sans cocon; à la soie du cocon est mélangée une
partie des poils de la chenille.
»
Description de la chenille pleinement développée. — Elle a
approximativement la taille de la chenille de Processionea. La
igo LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
tête est arrondie, noire, mate; elle ne porte que de courts poils
d'un brun doré; les bords du clypeus (pièce paraclypicale) sont
légèrement ondulés et finement blanchâtres; le clypeus est d'un
brun très foncé; le labrum et l'épistome sont d'un blanc brunâtre,
ainsi que la base de l'antenne. Sur toute la longueur du corps on
remarque une très large bande médiane noire, à liséré blanchâtre;
c'est sur le liséré blanchâtre que se trouve la verrue III; toutes les
verrues du dorsum sont d'une couleur orangée vive; la verrue I
paraît manquer sur les deux derniers segments du thorax, ou bien
elle est jointe à II, car sur ces segments on ne voit que deux
verrues, rondes, près du centre dorsal; la verrue III est ovale, sur
ces mêmes segments ; sur les segments abdominaux i à 8 inclus,
les verrues trapézoïdales I et II encadrent une grande tache ovale
d'un noir intense; ces taches sont formées chacune de deux touffes
denses de très fins poils noirs, fortement serrés et courts, donnant
l'impression de velours; la verrue I est fortement comprimée et
allongée; la verrue II est beaucoup plus étroite, les deux verrues II
formant une lisière orangée fine au bord postérieur de la tache
ovale noire; les verrues I et II portent de très longs poils blancs
assez lins et d'autres, moins longs, d'un jaune canari; la verrue III,
ronde, est pourvue de longs poils blancs peu nombreux. En dessous
du liséré blanc, en bordure de la bande noire médiane, le flanc,
jusqu'au iiange, est grisâtre, marbré finement de noir et poivré de
points blancs (*) ; la verrue IV, au milieu du flanc, est arrondie
et cerclée de blanc ; elle porte de longs poils blancs peu abondants ;
le stigmate est jaune avec un filet ovale, mince, noir; il est placé
considérablement plus bas que la verrue IV et juste au-dessus
de deux petites verrues de couleur orangée pâle (V et VI), une en
avant de l'autre, celle placée antérieurement étant beaucoup plus
-petite que l'autre; la ligne stigmatale est noire, mais, étant large-
ment interrompue postérieurement à chaque stigmate et élargie
devant le stigmate, elle est réduite, sur les segments abdominaux,
(*) En décrivant la bande noire, médiane, j'ai omis de signaler la présence
de petits points blancs, entre les taches ovales bordées par les verrues I et II.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IQI
à une série de chevrons; verrues V et VI sont sur le flange qui
est blanc sur les segments thoraciques, mais à peine indiqué sur
les abdominaux; au-dessous du flange, sur la surface ventrale, est
une assez large bande d'un brun grisâtre clair, toute parsemée de
petits points blancs (points pilifères), comme ceux des flancs et
du flange ] le reste de la surface ventrale et la base des pattes
est d'un blanc jaunâtre; il y a indication d'une ligne sombre,
médioventrale ; les petits points pilifères recouvrent la surface
ventrale, mais comme ils ont, ici, la couleur environnante, ils ne
ressortent pas nettement. Au-dessus de la base des pattes se trouve
une verrue ronde, jaune, à poils blancs. Les pattes thoraciques ont
une teinte brun clair ; les membraneuses sont jaunâtres ; le dernier
segment du corps est, dorsalement, noir terne, l'écusson anal étant
d'un noir intense.
La chrysalide est de la forme caractéristique de celles du genre
Cnethocampa, avec le vertex conique. Sa couleur est d'un brun
jaunâtre, un peu roux sur le thorax, la tête et les gaines des
membres. Les stigmates, de forme ovale allongée, sont très appa-
rents; le crémaster se termine en deux petits cônes écartés,
surmontés chacun d'une courte épine; l'apex des ptérothèques
atteint, presque, le bord postérieur du quatrième segment abdo-
minal ; les segments abdominaux 4, 5 et 6 sont encerclés d'une
crête assez aiguë; le segment 6 est libre.
Trois imagines Q sont écloses dans la nuit du 18 au
19 septembre, à Rennes.
Description de la Q . — Les ailes antérieures sont très allongées,
diaphanes ; leur couleur est d'un gris pâle en dessus et les lignes
ordinaires sont à peine indiquées ; la ligne la plus nette est l'extra-
basilaire, de teinte grise plus foncée que le groiind colour; il y a*
une tache gris foncé allongée à l'extrémité de la cellule; deux
ombres à peu près parallèles, extracellulaires, se devinent péni-
blement ; le bord extérieur de l'ombre la plus rapprochée du termen
est ondulé; ces deux lignes ou ombres sont plus nettes vers la
192 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
côte; elles s'éteignent avant d'atteindre le bord interne; les
franges sont grises et entrecoupées de taches plus foncées; les
ailes postérieures sont blanches et leurs franges sont blanches,
mais grises à la base. En dessous, les antérieures sont d'un gris
plus pâle qu'en dessus; la tache cellulaire est à peine indiquée; les
autres dessins man(]ueiil ; les ailes postérieures sont d'un blanc
•légèrement grisâtre, uniforme; le thorax est recouvert d'assez longs
poils d'un gris plus foncé que celui des ailes; l'abdomen, en dessus,
est d'un jaune brun doré et recouvert de poils courts, serrés; son
extrémité est recouverte par une grosse et large plaque d'un gris
de plomb, à reflets métalliques, très ridée transversalement. La
plaque est formée, sans doute, par des écailles très fortement
comprimées, destinées à recouvrir la ponte. Le dessous de
l'abdomen porte quelques touffes de poils gris ainsi qu'une touffe
plus longue et plus fournie, d'un gris clair jaunâtre, de chaque
côté des organes de la reproduction ; les antennes sont fines et
ciliées jusqu'à la base de la pointe effilée terminale. La tête porte,
sur le vertex, des poils gris et d'assez longs poils de la même
couleur entourent les yeux et la base du canthus ; entre les yeux
et encadrant le canthus sont placées deux touffes de poils bruns,
serrés et dressés. Le canthus, noir, est terminé par un bec bifide
surmontant une série de gradins; les yeux sont grands, noirs et
nus; les pattes, d'un brun clair, sont maigrement garnies, sur le
fémur et le tibia, de poils gris.
La longueur de l'aile antérieure est de i6 millimètres et demi.
La plus proche voisine de Bonjeani est certainement C. Soli-
taria, Freyer. Je trouve, piquée sur l'épingle d'un des spécimens
de Solilarïa, de la collection Charles Oberthiir, une étiquette
'écrite par Guenée et ainsi conçue : a 1-2. Solitaria Frey : Frey. III,
p. 102, pi. 266 — Dup. sup. H. S. 21-22. Leder. Chypre 24. —
Asie Mineure, achetés à Kindermann. Cette espèce, en apparence
si voisine de la Pityocampa, provient d'une chenille toute diffé-
rente; portant sur le dos des faisceaux de poils extrêmement longs.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 193
Elle vit à la fin de mai sur les Cyprès, se chrysalide dans la terre,
et surtout elle ne vit pas en famille, comme son nom l'indique
suffisamment. Freyer n'entre pas dans des détails suffisants sur
les mœurs et sa nourriture. Il dit que Kindermann jeune en a
rapporté à Bude, de Turquie, une grande quantité de chrysalides.
Ceux-ci en viennent. Lederer l'a retrouvée depuis à Smyrne. »
Le fait que la chenille de Solïtarïa vit isolément la sépare de
suite de celle de Bonjeani. La question de la nourriture est moins
décisive; Freyer indique « Turpentin baum » comme étant la
nourriture de son Espèce Solitaria et Guenée traduit ceci par
« cyprès ». Bonjeani vit sur le Cednis Atlantica, Manuetti. La
figure donnée par Freyer représente une chenille voisine de celle
de Bonjeani, mais avec les touffes de poils des segments centraux
bien plus longues que les autres; chez Bonjeani, les poils sont
longs, surtout le dorsum.
Comparant les trois Q g de Bonjeani avec de nombreuses Q Q
de Solitaria de la collection Oberthùr, on remarque d'abord une
différence dans la coupe des ailes; chez Bonjeani, les ailes anté-
rieures paraissent plus allongées et le bord externe est plus
fortement oblique ; les ailes postérieures sont moins arrondies.
Ensuite, l'œil est frappé par la différence de tonalité, grise chez
Bonjeani, brune chez Solitaria, qui a les lignes plus nettement
écrites. Le dessus de l'abdomen est d'un jaune brunâtre ou fauve
chez Bonjeani, d'un gris jaunâtre pâle chez Solitaria.
Une différence importante se remarque en ce qui concerne le
canthus ; chez les trois Q Q de Bonjeani, cet organe est très
développé et parfaitement visible, encadré de poils bruns, entre
les yeux, tandis que chez Solitaria, ainsi que chez Processionea,
le canthus est presque nul et l'espace entre les yeux est complè-
tement occupé par une touffe serrée de poils bruns. Chez
Pityocampa, le canthus est bien développé et, pour ce caractère,
cette Espèce se rapproche de Bonjeani, mais elle en diffère forte-
ment par la plupart des autres caractères. Une Q de Solitaria de
ï3
194 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
la collection de Vazquez a une coupe d'ailes plus voisine de celle
de Bonjeani; mais, pour les autres caractères elle est conforme à
Soli/dria.
Rennes, 20 septembre 1921.
H. POWELL.
Thaumetopoea Herculeana, Rambur.
Tanger (Vaucher).
Plateau de Dkrissa, où la chenille était très commune en janvier
et février 1921.
Col de Bab-Rniila, en mars 1921.
H. Powell donne sur Th. Heradeana les renseignements
suivants :
« Le 7 novembre 1921, sur la pente exposée à l'ouest-sud-ouest
d'un petit ravin derrière l'église de la ville nouvelle, à Meknès,
j'ai trouvé, vers six heures du soir, une ponte importante de
T . Herculeana, entourant une tige desséchée de Scabieuse ; les
chenilles venaient d'éclore et se trouvaient ramassées en une pelote
serrée, à la base de la très large bague formée par la ponte. Les
œufs restaient invisibles, bien entendu, étant cachés par l'épais
revêtement d'écailles blanc grisâtre, imbriquées, nvec lequel la Q
les protège.
Au toucher, la ponte est soyeuse; les écailles ont leur point
d'attache vers le haut, comme les tuiles d'un toit; elles sont étroi-
tement appliquées l'une contre l'autre. L'anneau (ou bague)
entourant la tige a 43 millimètres de largeur et un peu plus de
4 millimètres de diamètre.
Les chenilles en sortant d'en dessous des écailles ne les
dérangent pas beaucoup. Après l'éclosion, on ne voit que quelques
rares trous dans la bague. Les chenilles avaient déjà tissé de la
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 195
soie sur la tige en dessous de la ponte et sur la base de la ponte
elle-même.
/■'■ stade. — Les chenilles du i"'' stade sont noires, sans lignes
ni dessins ; leurs poils, longs, sont également noirâtres. La tête est
noire, luisante. Me souvenant que les chenilles avancées d'Hercu-
leana, que j'avais trouvées en mai 191 1, à Aflou, se nourrissaient
surtout d'un petit Erodium, j'ai offert aux chenilles nouvellement
écloses un Erodium qui commence à pousser actuellement; en
même temps, je leur ai donné de la Scabieuse, du Taraxacmn et
des Graminées. Elles se sont mises à manger le petit Erodium
sans s'occuper des autres plantes, mais au bout de quatre ou cinq
jours seulement. L'activité des chenilles ne se manifeste que le
jour; pendant la nuit, elles sont ramassées en groupe compact.
Dès que je les place au soleil, le matin, elles .se mettent en mou-
vement et marchent en ligne, une chenille immédiatement derrière
l'autre, comme chez Pityocampa. Elles arrivent à s'échapper de
boîtes fermant relativement bien. Elles tissent beaucoup de soie
blanche en marchant et se tiennent en groupe, au repos, la nuit,
sur un amas de fils enchevêtrés.
2^ stade. — La première mue a eu lieu le 7 décembre, presque
simultanément pour toutes les chenilles; elles s'étaient tenues
immobiles, précédemment, au-dessus et dans leur amas de hls
enchevêtrés, pendant trois jours environ. Elles s'étaient réunies
en deux groupes distincts pour la mue.
Les seuls changements appréciables qui se produisent à la
première mue sont les suivants : Les poils sont, maintenant, plus
longs et plus nombreu.x que dans le premier stade; ils sont blancs
sur le corps. Naturellement, il y a une augmentation dans le
volume de la tête et les pattes sont plus grandes, mais la couleur
du corps et de la tête reste noire; la tête est toujours d'un noir
brillant, tandis que le corps est mat. La tête porte des poils noirs
fins. Les chenilles continuent à se comporter à peu près comme
igô LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
dans le premier stade, se réunissant en groupes (généralement
deux groupes pour la nuit) et, lorsque le temps est froid et couvert,
le jour aussi. Elles se mettent en marche en file indienne, pour
aller chercher leur nourriture sur laquelle elles se groupent, de
nouveau, pour manger.
f stade. — La seconde mue a eu lieu du 31 décembre 1920 au
3 janvier 1921, les chenilles s'étant, comme précédemment,
assemblées en groupe sur une pelote, très lâche, de fils de soie.
Cmq chenilles sont mortes à cette époque; mais c'est peu de chose
quand on considère le grand nombre de chenilles provenant de
cette ponte.
La tête est toujours noire et luisante avec des poils fins, noirs;
le corps est d'un noir intense, mat ; on remarque, dans le 3'' stade,
une fine ligne de ilange, blanche, qui ne s'apercevait pas dans les
deux premiers stades ; certains poils du corps sont très longs, fins
et blancs; ils sont surtout longs sur les derniers segments; ces fins
poils blancs sur fond très noir donnent à la chenille une teinte
un peu bleutée.
La tendance à marcher en file indienne n'est pas très prononcée
dans ce stade et les chenilles se divisent en un nombre de groupes
un peu plus grand; les individus ne s'isolent pas cependant, mais
se réunissent toujours en groupes pour manger et pour se mettre
au repos sur leurs toiles lâches de soie blanche; je remarque la
facilité avec laquelle ces chenilles, assez molles et souples,
s'échappent de la boîte en passant par les fissures très étroites.
Leurs très longs poils fins ne les gênent pas dans cette opération.
^ stade. — Les chenilles se sont mises au repos pour la troisième
mue, vers le 20 janvier 192 1 ; elles sont restées pendant huit jours
(du 18 au 25) enfermées dans une chambre froide et sombre,
pendant une absence que j'ai faite étant en tournée. Ceci a, sans
doute, retardé la mue, qui n'a commencé que le 25 janvier pour se
terminer [wur les dernières chenilles (sauf quelques rares retarda-
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE ig7
taires encore peu avancées dans le 3® stade), le i"'' février 1921.
Elles ont mué en groupe, sur une toile de soie lâche et peu épaisse.
Je ne remarque pas de différence, sauf celle de la taille, entre
le 3'' et le 4" stades. La tête est noire, luisante et elle porte des
poils noirs, comme précédemment. Le corps et ses verrues pilifères
sont d'un noir intense; les verrues portent des poils blancs, les uns,
nombreux, pas très longs, disposés éh étoile, les autres, plus rares,
très longs. La ligne du flangc, blanche, étroite et un peu ondulée,
est très nette. Les pattes sont noires. Les chenilles mangent bien
leur Erodimu, le matin, lorsqu'on les place au soleil ; elles
deviennent inquiètes l'après-midi, si elles restent au soleil, et se
promènent ou bien elles s'agitent, mollement, en groupes.
Les poils de la chenille diHeraileana ne paraissent pas posséder
des propriétés irritantes, du moins je n'en ai pas remarqué chez
les chenilles que j'élève actuellement et qui se trouvent déjà dans
le quatrième stade (i®"' février 192 1).
y février iç2i. — J'ai constaté, depuis quelques jours, que la
tendance chez ces chenilles à marcher en file indienne existe
toujours. Elles sont souvent en mouvement pendant la journée et
on voit fréquemment une ligne de chenilles partir d'un groupe
pour se rendre sur un autre point; elles s'attaquent surtout aux
jeunes feuilles et au cœur de la touffe à^Erodium; elles se réu-
nissent en groupes compacts, le soir.
La chenille d^Herc7deana abonde sur le plateau des Dkrissa,
que l'on traverse en allant de Mrassine ou de Moussaoua à Meknès.
C'est un grand plateau inculte, servant seulement pour le pâturage
des troupeaux de vaches, bœufs, moutons et chèvres; le sol y est
rouge, parsemé de pierres calcaires blanches, et le roc affleure bien
souvent, l'épaisseur de terre n'étant pas grande. Sur ce plateau,
la grande Férule est très commune; il y a du palmier appelé :
Doum et du jujubier sauvage; l'Asphodèle y abonde aussi. Le
nombre de plantes basses est considérable, surtout de très petites
plantes comme les Graminées tapissantes, les Crucifères à fleurs
I9'S LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
jaunes, une Linaria à fleurs jaunes p(3inlillées de brun, les
Erodiinn, etc. En marchant, on évitait difficilement d'écraser les
chenilles d'Hen/deana, répandues sur le sol; beaucoup d'entre
elles se trouvaient déjà bien avancées dans le cinquième (avant-
dernier) stade, les lo et 13 février 1921. Dans ce stade, les crins
portés par les verrues du flange et celles placées au-dessus des
pattes sont, en général, d'unc^oulcur jaune canari; dans bien des
cas, une partie des crins des verrues médiodorsales sont également
teintés de jaune canari, sur les segments abdominaux. La majorité
de poils et crins reste blanc, cependant, dans ce stade; parfois,
la teinte canari est peu développée ou nulle. La ligne blanche du
flange est bien nette. Les chenilles, avant le dernier stade, se
rassemblent par groupes constitués par un nombre d'individus très
variable ; elles restent sur le sol ou sur les plantes basses étalées sur
le sol, ne grimpant jamais, — d'après ce que j'ai pu constater ici,
ainsi qu'à Aflou, en mai 191 1, sur les plantes élevées et les
buissons. Pour se déplacer, elles s'acheminent en file indienne, mais
les chaînes ainsi formées ne sont jamais très longues comme dans
le cas de T. Pityo campa; on remarque, également, des sujets
isolés, égarés des groupes.
J'ai été frappé par la ressemblance sujoerficielle qui existe entre
les groupes de chenilles à'Hcrcideana (avant le dernier stade) et
les petites toiles d'araignée, étalées presqu'au ras du sol, chargées
des gouttelettes de la rosée nocturne. La ressemblance est due aux
crins fins, blancs, sur le fond noir de la chenille.
Malgré la présence de troupeaux de moutons et de vaches sur
le plateau, je n'ai pas remarqué beaucoup de chenilles écrasées.
La chenille de Herculeana est polyphage; sa nourriture préférée
est certainement le petit Erodïum étalé, mais je l'ai vue en train de
manger d'autres plantes basses. A Aflou, en 191 1, j'avais constaté
que la chenille à'Heradeana ne se nourrissait pas exclusivement
du petit Géranium qu'elle choisissait de préférence; elle mangeait
également XHdianthemum. \JErodimn préféré par la chenille, à
Aflou, n'est pas l'Espèce sur laquelle la chenille de Meknès vit
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IQQ
principalement, mais une Espèce qui croît à 1.200- 1. 500 mètres
d'altitude, aussi bien au Maroc qu'en Algérie.
21 février IÇ2I. — Plusieurs chenilles trouvées sur le plateau
des Dkrissa, les 10 et 13 février, ont mué pour la cinquième fois
et se trouvent, maintenant, dans le dernier stade. Dans le dernier
stade, tous les crins sont d'un jaune canari, sauf quelques très
longs et forts crins, au moins deux fois plus longs que la moyenne
des crins jaunes ; ces longs crins se trouvent au nombre d'un par
verrue; il y en a quelques-uns sur le segment métathoracique. Les
verrues et le corps sont toujours noirs ; les verrues sont brillantes
et la peau mate; au centre dorsal de chaque segment abdominal,
entre les verrues trapézoïdales, se trouve une touffe courte d'un
noir intense; ces touffes, d'un aspect velouté, sont formées par un
feutrage de poils extrêmement fins; elles ne se développent qu'au
dernier stade.
Les chenilles élevées depuis l'œuf attendent, maintenant, la
quatrième mue.
Dans la petite vallée faisant suite an col de Rab-Rmila, et
immédiatement au nord de la petite cuvette gazonnée, nous avons
trouvé, le 22 mars, plusieurs colonies de T. Hercideana, les chenilles
étant, les unes dans l'avant-dernier stade, les autres dans le stade
précédent; ici, la chenille vit sur le Cistus salviaefolius et, contrai-
rement à ce qui se passe dans la plaine, où les chenilles errent sur
le sol et les plantes très basses, elles étaient toutes groupées sur
les buissons du ciste. Bab-Rmila est à environ 950 mètres
d'altitude, ce qui explique le fait que les chenilles étaient moins
avancées que celles du plateau de Dkrissa.
Je relève encore la note suivante, datée du 16 mars 192 1 :
Les chenilles d^Hcrcideana sont moins nombreuses sur le plateau
des Dkrissa ; presque toutes ont atteint le dernier stade et beaucoup
ont dû déjà s'enterrer. Dans le dernier stade, elles se séparent ;
on ne les rencontre plus par groupes, mais par exemplaires isolés;
200 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
pour cette raison, et aussi à cause de la couleur, maintenant jaune
canari, de la plupart de leurs poils, qui se confond bien avec la
couleur verte et vert jaunâtre des plantes tapissant le sol, elles
sont moins faciles à voir que lorsqu'elles étaient plus jeunes, avec
les poils blancs et vivant en colonies. Nous avons récolté un certain
nombre de chenilles, le 19 mars, en repassant sur le plateau; elles
étaient alors très grosses. La plante que semble préférer la chenille
âiHerculeana dans la plaine est XErodïiim moschalum, L'Héritier. »
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 201
LIPARIDAE
Orgyia Splendida, Rambur, var. aurea, Obthr. (PI. DXXXIV:
Cfcf, fig. 4443. 4444).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Djebel-Hebbri, en août 1920.
Tanger (Vaucher-R. Oberthùr).
La race de Tanger est figurée sous le n° 3564 de la PI. CDXIX,
dans le Volume XIII des Etudes de Lépidopiérologie comparée.
Cette race diffère beaucoup de celle du Moyen- Atlas qui est une
superbe forme, très grande, d'un beau jaune d'or, avec les dessins
noirs très vifs, bien marqués et généralement peu épais.
Je désigne la forme du Moyen-Atlas avec le nom d'aurea.
La race de Lambèse (Fig. n° 3558, PI. CDXIX; Vol. XIII,
Etudes de Lépidoptérologie comparée) ressemble à aurea; mais
elle est plus petite et les parties noires y sont plus épaisses.
Le cf de Splendida-aurea était abondant en juillet 1920, sur le
plateau élevé autour du Djebel-Hebbri. Il voltigeait très rapi-
dement, particulièrement l'après-midi, à l'ardeur du soleil. Quelques
exemplaires fraîchement éclos ont été trouvés posés sur des
buissons de Genista cincrea.
En avril 1921, la chenille a été trouvée dans le Zehroun, vivant
sur diverses plantes basses, mais particulièrement sur un rumex.
Harold Powell donne les renseignements suivants sur les
circonstances dans lesquelles il a observé VOrgyia splendida, au
Maroc. C'est lui qui parle :
202 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
« Le 5 juillet 1920, en revenant de Bou-Anguer avec le général
anglais Sir Scfton Brancker et les capitaines Gibrat et Guillaume,
nous nous sommes arrêtés, vers 16 h. 30, au pied d'une colline
\'olcanique couronnée de cèdres, entre le Djebel-Hebbri et l'entrée
de la forêt d'Azrou. La végétation recouvrant la pente, entre la
route et la couronne de cèdres, était assez épaisse; il y avait de
belles touffes de Graminées par places, beaucoup de petits buissons
de Genista cincrea, D. G., et d'un autre genêt voisin qui n'est, peut-
être, qu'une forme de cïnerca ; les touffes d^Helianthemum croceitm
abondaient et on remarquait, par ci, par là, des touffes de la jolie
immorlrlle, U eliclir ysnui lacteurn Cosson, clos Linaires, le
Dclphïmiim Iv.ûteraium D. C, etc. Les cfcf d'une très belle forme
d'Orgyia Siplendida éclosaient et on a recueilli quelques cTcf sur
les touffes, où ils terminaient de sécher leurs ailes; d'autres
l)assaient rapidement, avec le vol ondulant et vif commun aux
Oïgyia.
Nous n'avons pu séjourner qu'ime vingtaine de minutes dans
cette localité qui paraît riche ; il a fallu revenir à l'auto et repartir
pour Axron, afin de sortir de la zone d'insécurité avant la rentrée
des soldats et des Mokhaznis occupant les postes diurnes de
protection.
Le 10 juillet 1920, sur les plateaux élevés aux environs du mont
Ichou-Harrok, qui n'est pas loin de la localité indiquée ci-dessus,
j'ai remarque beaucoup de chenilles de XOrgy'ut Splendida sur les
genêts bas; elles paraissent avoir une préférence pour le G. cinerea,
auquel les Berbères de la région donnent le nom de lfsï\ il est
vrai qu'ils confondent avec cette Espèce un autre petit genêt
à tiges foncées dont la floraison est maintenant terminée. J'ai
recueilli un certain nombre de chenilles; l'après-midi, les cTcf de
\Orgyia volaient assez communément.
Le 16 juillet, étant à la même localité d'Irhou-IIarrok, à environ
1.900 mètres d'altitude, j'ai noté ce qui suit :
Les buissons des deux Espèces de genêt, communes sur les
plateaux de la région, nourrissent encore de nombreuses chenilles
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 203
de VOrgyia Splendida. Il a été observé que le papillon cf vole
un peu le matin, mais que c'est à partir de 16 heures que son
activité augmente; il tourbillonne au-dessus de la plaine, se pose
sur les genêts et fouille sur le sol en dessous des buissons, à la
recherche du cocon de la Q ; on voit souvent plusieurs cTcT
ensemble, attirés par un cocon Q. »
Sur les Hauts-Plateaux Oranais, la chenille de VOrgyia Diibia,
qui est certainement très voisine de Splendida^ montre une préfé-
rence pour les Helianthèmes.
La plaine au pied du Djebel-Hebbri, où je me suis rendu
également le 16 juillet, est aussi une bonne localité pour cette belle
forme à'Orgyia Splendida.
Des chenilles recueillies à Ichou-Harrok, j'ai obtenu quelques
éclosions cf et Ç) en juillet. Naturellement, la Q ne quitte jamais
son cocon.
Quelques chenilles à livrée terne ont été trouvées sur Helian-
themiun, le 18 juillet 1921, au Djebel-Tisdadine (2.400 mètres).
Au printemps de 192 1, la chenille de XOrgyia Diibïa était très
abondante sur les pentes méridionales du Zehroun, aux environs
de Mrassine, où sa plante nourricière préférée est le Runicx
bncephalo.phonts L. Sa livrée y est relativement sombre. Avant
leclosion des chenilles, nous avions bien souvent trouvé des
cocons Q contenant des œufs ayant hiverné ou des cocons cf
contenant la chrysalide vide, sous les pierres. C'était en février
et mars.
Le cocon est brunâtre. Un cocon récolté le 30 mars contenait
des chenilles fraîchement écloses, des œufs vides et d'autres sur
le point d'éclore, le tout mélangé avec le duvet provenant de
l'abdomen de la Q, dont le cocon est rempli; on avait trouvé,
précédemment, des cocons renfermant des œufs parasités, dont le
parasite — un Hyménoptère, sans doute — était déjà sorti.
Quatre petites chenilles, à la fin du deuxième stade, ont été
recueillies le 19 avril 1921, sous une pierre; elles attendaient la
mue et, en effet, elles ont changé de peau le lendemain.
204 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Au commencement de mai, les chenilles sont devenues extrê-
mement abondantes; on les prenait le jour, au repos sur diverses
plantes basses, et surtout sur la petite oseille, qui n'est pas leur
nourriture exclusive, mais qu'elles semblent préférer à toute autre
plante; ce sont surtout les boutons et les fleurs qu'elles mangent.
A l'époque à laquelle j'ai quitté Mrassine (17 mai 1921), beaucoup
de chenilles se trouvaient déjà à la fin du dernier stade. J'ai
emporté avec moi un bon nombre de chenilles dont plusieurs se
sont chrysalidées dans la dernière quinzaine de mai, à Meknès;
les autres ont péri pendant le voyage que j'ai fait en forêt de
Mamora.
Il y a eu quelques éclosions vers le ig juin.
Le Zehroun est une région beaucoup moins élevée (Mrassine est
à 800 mètres environ) et plus chaude que celle où vit VOrgyia
Splendula-aurea capturée en juillet de l'année précédente.
Les cfcf du Zehroun sont de petite taille, très différents d'aspect
de ceux du Djebel-Hebbri, parce qu'ils sont plus chargés de noir.
La figure n" 3562 de la PI. CDXIX, dans le Volume XIII des
Etudes de Lépidoptérologïe comparée, ressemble beaucoup à l'un
des cfcf du Zehroun. Cette figure 3562 représente un cf de Sebdou.
L'Espèce est d'ailleurs un peu variable.
Orgyia anceps, Obthr.
Tanger (Vaucher-R. Oberthùr).
Figurée sous les n°' 3584 et 3585 de la PI. CDXX, dans le
Volume XIII des Etudes de Lépidoptérologïe comparée.
Ocneiia rubea, Fabr.
Deux Q Q ont été prises dans la région des Zemmours, à la fin
de mai 1921. Une autre Q a été attirée par la lumière, dans la
nuit du 31 mai au i" juin 192 1, aux gorges de Khaloua (Oued
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 205
Bou-Regreg). Une autre Q a été capturée le lendemain, soir
également à la lumière, dans la vallée dénommée Chabat-el-
Hamma. Ces deux localités, assez rapprochées l'une de l'autre, se
trouvent dans la région des Zemmours, à environ 16 kilomètres
au sud-ouest de Tiflet. Les lentisques, les Rhiis Oxyacantha, les
oliviers sauvages et les Vitex agnus-castus sont les principaux
arbrisseaux de ces localités.
Euproctis chrysorrhaea, Linné.
Tanger (Vaucher).
Azrou, dans la première quinzaine de juillet 1921.
Stilpnotia salicis, Linné.
Les cocons de StiJpnotia salhï^ étaient abondants sur les
osiers au bord de l'Oued Guigou, au pied de la falaise calcaire
de Timhadit, vers le milieu de juillet 1921; mais les chrysalides,
retenues entre les feuilles par le léger cocon de soie blanchâtre,
étaient vides ou mortes, l'époque de l'éclosion du papillon étant
passée. Nous n'avons jamais vu l'miago de Timhadit. Sur le
dessous d'une feuille d'osier, il a été trouvé, à la même époque,
une centaine de petites chenilles Lymantriides qui venaient
d'éclore de l'œuf; il n'a pas été possible de les élever, H. Powell
étant sur le point de quitter le Maroc.
Lymantria atlantica, Rambur.
Tanger (Vaucher).
2 cfcf superbes sont éclos à Rennes, en avril 192 1, de chrysalides
envoyées par H. Pov/ell.
D'autres exemplaires (cf et q) ont été pris dans la région des
Zemmours, à la fin de mai et au commencement de juin 1921.
206 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lîarold Powcll a fait, quant aux chenilles et chrysalides de
Lymantria atlan/ica, les observations suivantes :
« Deux chenilles trouvées sous des pierres recouvertes par un
buisson bas de Pïstacïa Lentïsais ; elles avaient déjà formé leur
cocon rùdimentaire et se préparaient à se chrysalider (22 février
1921). Les chrysalides se sont formées à la fin du mois et au
commencement de mars, respectivement. Les chrysalides, d'un
rouge acajou, sont partiellement recouvertes de longs poils enve-
loppants, d'un brun clair doré. Ces poils poussent sur la tête, entre
les pattes et sur le dorsum et le ventre; ils ne croissent ni sur les
gaines des antennes, ni sur les ptérothèqucs, mais ces gaines sont
plus ou moins enveloppées par les poils implantés sur les plaques
chitineuses du dorsum, etc.
Une chenille de L. atlantïca, dernier stade, a été trouvée sous
un buisson de Lentisque, à Mrassine, le 5 mai 1921. »
Albarracina Warionis, Obthr. (PI. DXXXIV ; cfcf, ûg. 4445,
4446; g, fig 4447).
Harold Powell a obtenu l'Espèce de deux localités différentes;
d'abord, il a capturé un cf à. Aghbalou-Larbi, par 2.200 mètres
d'altitude, en août 1920; puis 4 cfcT et 2 Q Q ont été obtenus de
chenilles trouvées à l'Oued-Djdida, en mai 192 1, par une altitude
de 500 mètres environ.
Les i)aiHllons d'Aghbalou-Larbi et de l'Oued-Djdida ne
paraissent pas tout à fait semblables entre eux. Chez le cf de la
haute montagne, les dessins des ailes supérieures sont bien mieux
indiqués et les ailes inférieures sont d'un blanc presque pur;
tandis que chez les cTcf de l'Oued-Djdida, sur le dessus des ailes
supérieures, les dessins noirs sont moins marqués et les ailes infé-
rieures, au lieu d'être blanches, sont d'un gris brunâtre plus ou
moins foncé.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 20/
Les Q Q Warionis, d'Oran, initialement décrites et figurées
dans les Etudes d'Entomologie, Vol. VI, PI. II, fig. 6, et p. 75 et 76,
ont le ground coloiir plus brun et moins gris que les exemplaires
marocains. Les Q Q d'Oran diffèrent plus des exemplaires
marocains que n'en diffèrent les échantillons de Syrie et de
Palestine.
M. Ch. Alluaud a capturé à la lumière, en juin 1921, une Q
de couleur grise foncée et de plus grande taille qui appartient à
une forme spéciale que j'appelle Schindlerae.
Harold Powell m'a remis une notice où il relate les circonstances
dans lesquelles X Albarracina Warionis a été retrouvée au Maroc,
en même temps qu'il fournit sur la biologie de l'Espèce les inté-
ressants renseignements qui sont reproduits comme suit :
« C'est le 12 août 1920 que je suis retourné à Aghbalou-Larbi,
cette fois pour y faire un séjour plus prolongé. Après une visite
du poste en construction et après le déjeuner, auquel les officiers
du poste et du groupe mobile m'avaient très aimablement invité,
je suis allé faire une exploration du chaînon calcaire sur lequel est
établi le camp de la colonne. Dépassant le mur de pierres qui
entoure le camp, je suis monté vers le sud-ouest, à travers la
pente pierreuse recouverte de buissons d'Erinacea fungens, de
Bupleiinun spinosiuti, Genïsta pseudopilosa, T kymelaea virgata,
var. (?), Teucriurn chamaedrys et de touffes serrées et basses d'une
Graminée coriace, à feuilles filiformes.
C'est sur ce terrain que j'avais vu et pris, pour la première fois,
le Satynis Atlantis, le T"" juillet. Aujourd'hui, Satyrus Actaea y
volait assez communément. Par places, sur ces collines, le
BiipleuniDi inontanum, qui fleurit actuellement, fait de grandes
taches jaunes; en haut, vers la crête rocheuse, croissent quelques
Juniperus thurifera et quelques buissons de XEphedra nebrodensis.
Examinant les buissons d'Ephedra, j'ai bientôt trouvé quelques
pontes d'oeufs qui m'étaient inconnues. Les œufs, disposés en
bague, plus ou moins complète, autour des rameaux terminaux
208 LÈPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
verts, sont presque cachés par des poils et écailles d'un blanc
grisâtre dont la g recouvre la ponte et qu'elle doit détacher de son
abdomen. Ces pontes ont été trouvées sur des buissons au nord de
la crête; en cherchant d'autres pontes, j'ai découvert un cf
d'Albarracina Warionis au repos sur un tronc d'Ephedra, les ailes
en toit et les pattes antérieures étendues en avant, comme cela se
voit chez les cTcf d'Orgyia et chez la plupart des Lymantriides.
Je n'ai quitté la région d'Aghbalou-Larbi que le i8 août et,
plusieurs fois, pendant mon séjour, j'ai examiné les buissons serrés
de VEphedra; ces buissons hébergent beaucoup d'insectes; j'y ai
trouvé des groupes de Coccinelles, des Microlépidoptères, des
Géometrides et des Noctuides, les Lépidoptères venant souvent
s'abriter, pour la journée, dans les touffes. Mais je n'ai plus
retrouvé de pontes et le cf de A. Warionis pris, le 12 août, reste
le seul exemplaire observé en liberté. Les œufs que j'étais persuadé
être ceux d'A. Wariortis, ont donné leurs chenilles entre le 22 août
et la fin de ce mois, une première éclosion de chenilles ayant eu
lieu les 22-25 août.
Si on se trouvait dans une région où croît V Ephedni, l'éducation
de la chenille serait une chose bien facile; la plante se conserve
bien, les tiges coupées étant plongées dans l'eau, et les chenilles
paraissent vigoureuses et peu sujettes aux maladies. Malheureu-
sement, malgré mes recherches et celles des forestiers, qui ont bien
voulu s'intéresser à ce sujet, nous n'avons pu trouver VEphedra
dans la contrée autour d'Azrou.
Les petites chenilles étaient menacées de mourir de faim.
Mis au courant de cette regrettable situation, M. le Lieutenant
Jaulin du Scutre, Chef du Poste des Renseignements de Timhadit,
s'est empressé de me faire parvenir une provision fraîche de la
plante, dont je lui avais signalé une station dans la gorge du
Guenfou, non loin de la Kasba du Caïd Mimoun. Grâce à l'ama-
bilité du Lieutenant du Seutre, qui s'intéressait vivement au sort
de ces rares chenilles, et aussi à celle du Caïd Mimoun qui se
chargea de faire cueillir la plante et de l'envoyer à Timhadit, j'ai
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2O9
pu recevoir, environ tous les huit ou dix jours, de VEphedra frais.
Cela allait très bien tant que j étais à Azrou, mais, lorsque je me
suis rendu, au commencement de novembre, dans le Zehroun, à
Beni-Amar, la chose se compliquait. M. du Seutre continuait à me
faire des envois de la plante par la poste ; mais les délais en cours
de route étaient inévitablem^ent plus grands. Les paquets passaient
par Azrou, Meknès et Moulay-Idriss, où je les faisais prendre par
des Marocains se rendant, pour affaires, de Beni-Amar à Moulay-
Idriss, distant de 12 kil. 500. Malgré toutes les précautions prises,
la plante arrivait généralement assez desséchée; cependant, j'ai
toujours pu faire revivre quelques brins, suffisants pour les besoins
des chenilles, qui ne mangent que peu pendant l'hiver (=^).
Vers la fin de décembre, les communications avec Timhadit
sont devenues plus difficiles et plus rares; les dissidents étaient
venus s'installer au Djebel-Hebbri et la grande route se trouvait
coupée; il fallait aux convois faire un long détour à l'est et passer
par le Tizi-N'Trettene; de plus, la couche de neige recouvrant les
montagnes et la plaine élevée était très épaisse. Enfin, le
Lieutenant du Seutre, ayant été nommé premier adjoint au
Bureau de Meknès-Banlieue, a quitté Timhadit vers le 18 janvier
pour rejoindre son nouveau poste à Meknès ; il n'a pas manqué
d'apporter avec lui de YEphedra, dernière provision de cette
plante que j'ai reçue. Déjà, beaucoup de chenilles avaient péri;
il ne m'en restait plus que cinq, le 15 janvier 1921, et celles-ci
avaient cessé de manger. Avant mon départ de Beni-Amar, le
8 février, pour me rendre à Mrassine, la dernière chenille était
morte. Malgré toutes mes recherches dans les vallées et sur les
crêtes du Zehroun, je n'ai pas pu trouver de VEphedra dans ce
massif.
La croissance des chenilles a été rapide pendant les deux
premiers mois, mais certains individus prenaient beaucoup
d'avance sur d'autres; la chenille la plus avancée, née entre le 22
(*) Je suppose même, qu'à Aghbalou I.arbi, qui est souvent sous la neige en
hiver, leur activité doit être complètement suspendue.
14
210 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
et le 25 août, a atteint le troisième stade le 12 septembre; une
autre est entrée dans ce stade le 16 septembre; la première chenille
a mué pour la troisième fois le 28 septembre, et, vers le 20 octobre,
elle était déjà dans le sixième stade, d'autres n'avaient pas encore
dépassé le quatrième stade à cette époque. Je ne crois pas que,
dans la libre Nature, le progrès soit si rapide; les chenilles doivent
passer l'hiver dans le quatrième stade, ou même le troisième, et
elles ne doivent atteindre le sixième stade qu'au printemps, ce
qui semble être indiqué par le fait qu'à la mi-mai 1921 j'ai trouvé
quelques chenilles à Oued-Djdida, encore dans le sixième stade,
et Oued-Djdida, situé à environ 500 mètres d'altitude, est une
localité bien plus chaude qu'Aghbalou-Larbi (2.200 mètres), oii
j'avais trouvé les pontes.
Les jeunes chenilles rongent le derme des tiges vertes de
\Ephedra\ plus grandes, elles mettent à nu la tige, par place, et
la rongent même, coupant parfois les branches grêles.
Donc, toutes mes chenilles étant mortes, en février, j'avais perdu
tout espoir de pouvoir élever l'Espèce et je n'avais même pas la
certitude que les chenilles, amenées jusqu'au sixième stade, étaient
véritablement des Albarracïna Warïonis.
Une circonstance heureuse m'a permis, cependant, de me rendre
compte du bien-fondé des mes suppositions et de suivre la
chenille jusqu'au bout. Le 19 mai 1921, m'étant rendu, avec
M. E. Jahandiez, à l'Oued-Djdida, station a 21 kilomètres de
Meknès, sur la ligne de Fès, nous avons trouvé des touffes de
XEphedra fragilis Desf., croissant sur la face des falaises de tuf
en bordure de la petite rivière. Sur une des touffes, j'ai eu le plaisir
de découvrir une colonie de chenilles. Tout d'abord, je ne les ai
pas reconnues parce que, pour la majorité, elles se trouvaient dans
le septième (dernier) stade et leur apparence était bien différente
de celle de la chenille dans le sixième stade que je connaissais
déjà, cela à cause, surtout, des coussinets jaunes sur les flancs,
qui ne se développent qu'à la sixième mue. Mais, avec ces chenilles
plus avancées, j'ai trouvé d'autres, encore dans le sixième stade,
absolument pareilles à celles qui ont péri à Beni-Amar.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 211
Les chenilles étaient dispersées sur la touffe, qui pendait en
festons sur le rocher ; les unes se tenaient sur les grosses branches,
les autres étaient sur les troncs tourmentés, près de la crevasse
d'où ils sortaient. Plusieurs d'entre elles attendaient la sixième mue
et j'ai trouvé de nombreuses peaux vides.
Les chenilles étaient au repos et leur activité doit être nocturne.
J'ai pu en recueillir une quarantaine; malheureusement, peu de
chenilles ont réussi à se chrysalider, toutes, sauf les plus avancées,
ayant souffert de privations pendant le voyage que j'ai fait ensuite
dans la région de Tifiet et à travers la forêt de Mamora.
Plusieurs chenilles étant parasitées par un Diptère ont succombé
dans le cocon, avant la chrysalidation, et à leur place on trouvait
les puparia, d'un brun acajou clair; les mouches parasites sont
écloses au mois de juillet. La formation des cocons et la chrysali-
dation ont eu lieu entre le 25 mai et le 11 juin, sauf pour une
dizaine de chenilles retardataires que j'ai trouvées encore vivantes,
le 1 1 juin, à mon retour. Les éclosions du papillon se sont pro-
duites toujours vers la fin de l'après-midi, et les dates sont les
suivantes :
30 juin 1921, I cf ; i" juillet 1921, i cf et i Ç ; 4 juillet 1921,
I cf; 9 juillet 192 1, i Q ; 16 juillet 192 1, i cf.
Etant retourné à Oued-DjdiSa, le 15 juin, j'ai trouvé encore
une quinzaine de chenilles sur la même touffe à^Ephedra fragilis,
mais elles souffraient, presque toutes, d'une maladie qui les rendait
flasques, et plusieurs étaient déjà mortes, remplies d'un liquide
jaunâtre, sale. J'ai cependant rapporté six chenilles assez saines.
Je n'ai pas trouvé de cocons au pied de la touffe, ni dans les anf rac-
tuosités du rocher dans le voisinage de la touffe.
UEphedra fragilis croît sur les falaises bordant le Bou-Regreg
à Rabat, et sur le mur entourant un jardin occupant une profonde
excavation, à côté de la Tour-Hassan ; je n'y ai pas vu des chenilles
de Warionis à la fin de mai 1921, mais ces touffes sont d'un accès
très difficile, ce qui a rendu les recherches incomplètes. J'ai
remarqué des stations de VE. nebrodensis dans la gorge du
212 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Guenfou, près de Timhadit, ainsi que sur le Djebel-Tisdadine et
autour du fort de Foum-Kheneg. La plante paraissait rare sur le
Djebel-Hayanc. Dans un des lots de cette plante que le Lieutenant
du Seutre m'a envoyé du Guenfou, j'ai trouvé une petite chenille
(quatrième stade) de Wûrionis.
Les notes suivantes concernant la chenille ne sont pas complètes,
car le temps nécessaire pour faire une description détaillée de
chaque stade me manquait souvent, à cause des nombreux autres
travaux entomologiques dont j'avais à m'occuper; en ce qui
concerne les premiers stades elles sont surtout maigres. Les
aquarelles reproduites sur la Planche DXLI feront connaître la
chenille dans le premier stade, ainsi que dans les sixième et
septième stades.
z^' stade. — Longueur de la chenille à la fin du stade : 0.0038;
largeur de la tête : 0.00053.
La ligne médiodorsale est large, blanche; elle est enfumée de
noirâtre sur le premier segment abdominal et elle est remplacée
par une tache jaune sur les segments six et sept de l'abdomen;
l'organe orangé qui se trouve, plus tard, sur le centre dorsal de
chacun de ces deux segments, ne se distingue pas bien encore.
Ligne latérale (comprenant la région stigmatale et le flange) d'un
jaune orangé. Surface ventrale blanchâtre. La tête est noire.
2^ stade. — Longueur à la fin du stade : de 0.0045 ''^ 0.006.
L'organe Lymantriide est distinctement visible sur le septième
segment abdominal, mais non pas sur le sixième segment abdo-
minal.
^^ stade. — Longueur à la fin du stade, la chenille étant au
repos : de 0.0065 ^ 0.008.
La surface tête est unie; sa couleur est d'un brun clair un peu
jaunâtre; chaque lobe porte une grande tache d'un brun foncé
occupant la plus grande partie de sa superficie ; la bouche est noire,
l'épistome blanchâtre, ainsi que les antennes ; les poils portés sur
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 21 3
la face sont fins, relativement courts; au repos, la tête est presque
cachée par les poils des grandes verrues prothoraciques.
^^ stade. — Longueur de la chenille à la fin du quatrième stade :
o.oog à o.oio; largeur de la tête du quatrième stade : 0.0015.
La tête est arrondie, aplatie sur la face, sans projections ni
aspérités; sa surface est polie; la tête porte d'assez nombreux poils
fins, blanchâtres, sur la face, mais en arrière du sommet des lobes
et sur les côtés il n'y a pas de poils. La tête est noire, d'un noir
un peu brunâtre; une éclaircie d'un jaune rembruni borde le triangle
frontal (qui est brun foncé) et s'étend, en s'élargissant, jusqu'aux
antennes; les antennes sont d'un blanc jaunâtre; l'épistome est
blanchâtre, le labrum brun noirâtre L'épistome est sillonné par
d'assez larges vallons disposés verticalement en ligne; il paraît
y avoir six de ces dépressions. La partie arrière de la tête est
protégée par les poils naissant sur les tubercules du segment
prothoracique et dirigés en haut et en avant. Les pattes thoraciques,
très dévelopipées, avec article terminal très atténué à l'extrémité
libre, sont d'un brun assez clair. Les pattes abdominales (une paire
sur chacun des segments abdominaux 3, 4, 5 et 6) sont de dimen-
sion uniforme, longues et fluettes; leur couleur est jaunâtre pâle;
chacune porte, du côté extérieur, une plaque allongée, chitineuse,
brune, munie de quelques poils fins blanchâtres. Les pattes anales
sont semblables. Le coussinet des pattes membraneuses est jaune,
mi-cerclé de brun ; ce demi-anneau brun porte de courts poils
noirâtres; les crochets du coussinet sont jaunâtres, petits.
La surface ventrale est d'un gris clair un peu jaune, se fonçant
vers le flange; elle est faiblement marbrée.
Dorsum. — L'aire médiodorsale est occupée par une large bande
longitudinale d'un blanc pur, moins large sur le segment protho-
racique, très large sur les deux segments suivants et sur les
premiers de l'abdomen, mais diminuant progressivement de
largeur jusqu'au huitième segment abdominal, où la bande se
trouve légèrement élargie de nouveau ; elle se termine, très rétrécie,
214 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
sur le segment suivant. La bande blanche est interrompue, au
centre du premier segment abdominal, par les deux verrues noires
portant, maintenant, chacune une touffe serrée de poils noirs
extrêmement fins et quelques poils plus longs, blancs et plumcux,
à l'avant et à l'arrière des verrues, ainsi que des poils analogues,
mais noirs, sur le bord extérieur. Au milieu de la ligne blanche
dorsale, sur chaque segment, sauf le segment prothoracique, le
premier abdominal (dont le centre est occupé par les touffes
noires), le sixième et le septième abdominaux (dont le centre est
occupé par les deux excroissances jaunes) et le huitième abdominal
se trouve placée une dépression de la peau
Le flanc, au-dessous de la bande médiane blanche, est d'un noir
grisâtre jusqu'à la ligne orange stigmatale. Les deux grandes
verrues, par segment, comprises dans cette bande sombre, sont d'un
noir de jais ; la bande noire sous-médiane est quelque peu marbrée,
surtout dans sa moitié inférieure, par des lignes fines et peu nettes
d'un blanc bleuté.
La bande stigmatale orange, se confondant avec le flangc, est
large; elle renferme un petit tubercule orange et le stigmate; les
stigmates, d'une forme ovale arrondie, cerclés de noir, sont petits.
L^n trait allongé, fin, noir, divise la bande stigmatale longitudina-
lement, sur chaque segment abdominal ; ce trait noir s'élargit
beaucoup aux incisions intersegmentales. La bande orange ne
dépasse pas le huitième segment abdominal; le neuvième abdo-
minal et le dernier segment du corps sont d'un brun gris uniforme;
leurs verrues sont noires.
La plaque chitineuse du segment prothoracique est grande,
large, luisante, d'un noir de jais ; elle est traversée, au centre, par
la prolongation de la bande médiane blanche, et de chaque côté
par une éclaircie blanche; sur son bord antérieur, se trouvent deux
grandes verrues noires, portant de nombreux et longs poils munis
abondamment de cils latéraux, ce qui les rend plumeux. Ces poils
sont noirâtres; ils sont dirigés en avant, protégeant ainsi la tête;
parmi eux se trouvent des poils gris et d'autres blancs, généra-
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 215
lement plus courts que les autres; les poils courts ne sont pas
plumeux ; quelques-uns portent des épines très courtes, d'autres
paraissent glabres; tous les poils sont effilés vers l'extrémité. Sur
l'écusson, derrière les grandes verrues noires et au bord de
I eclaircie blanche médiane, se trouve de chaque côté une petite
touffe de poils plumeux blancs.
Plus bas que l'écusson, sur le bord antérieur du segment protho-
racique, est placée une très grande verrue de couleur orange,
proéminente, arrondie, sur base jaune orange; cette verrue porte
de nombreux poils sur sa surface supérieure, poils, d'ailleurs, très
variables, les uns d'une longueur d'environ i mm., fins, noirâtres
et très plumeux, les autres beaucoup plus courts, à peine dentés
et plus pâles (grisâtres ou incolores) ; un seul poil de cette verrue
dépasse de beaucoup tous les autres ; il a plus de deux fois la
moyenne de la longueur des poils plumeux; ce poil est noir, assez
fort dans sa moitié inférieure, très fin au delà ; il n'est pas
plumeux, mais un peu denté dans sa partie la plus forte; il est
dirigé en avant. Vers la base de la grande verrue orange, entre
elle et le centre dorsal et un peu en arrière, se trouve une petite
verrue noire portant cinq poils raides relativement courts; égale-
ment entre la verrue orange et le centre dorsal, mais sur le bord
antérieur du segment, se trouve une agglomération de petits tuber-
cules noirs portant des poils courts, blancs, ciliés; bien en arrière
de la verrue noire, vers le bord externe de la plaque prothoracique,
est placée une petite verrue noire ; en dessous de la verrue orange
est une assez grosse verrue noirâtre, arrondie, portant des poils
blancs et gris blancs, ciliés; cette verrue se trouve entre le flange
et la base de la patte.
Premier et second segments thoraciqiies. — Cinq verrues
alignées transversalement, de chaque côté du centre dorsal. La
première est petite, grise, située à la limite de la bande centrale
blanche et de la bande noirâtre sous-médiane ; elle porte quelques
poils ciliés, noirâtres, généralement blancs vers la base et, du côté
2l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
rapproché du centre dorsal, quelques poils blancs non ciliés ou
à peine ciliés, plus courts que les noirs; la seconde et la troisième
verrue sont grosses (moins grosses, cependant, que les grandes
verrues du segment prothoracique) ; elles sont noires, arrondies,
et elles portent des poils relativement courts, blanchâtres, légère-
ment spiculés, et d'autres poils longs et fins longuement ciliés (les
cils sont fins, ondulés, d'un gris clair). Ces deux verrues se trouvent
dans la bande sombre, l'une plus bas placée que l'autre. La
quatrième verrue est dans la bande orange, au bord du flangc;
sa couleur est également orangée; sa forme est ovale arrondie;
ses poils ressemblent à ceux des verrues supérieures ; cependant,
sur le côté inférieur, on remarque quelques poils blancs, ciliés et
assez longs. La cinquième verrue est d'un gris noirâtre; elle est
placée entre le flange et la base de la patte, sur la large bande
d'un gris brun, en bordure de la surface ventrale; les poils de cette
verrue sont d'un gris blanchâtre ou blancs ; ils ne sont pas très
longuement ciliés en général, et les poils eux-mêmes sont plus
courts que ceux de la verrue correspondante du segment protho-
racique.
«
Premier segment abdominal. — Les deux grosses verrues
placées une de chaque côté de la bande blanche médiane sont plus
rapprochées, l'une de l'autre, sur ce segment, qu'ailleurs, et, en
outre, elles se trouvent sensiblement modifiées. On n'en voit que
les bases, d'un noirâtre bleuté; le côté et le sommet sont entiè-
rement cachés par une épaisse, mais assez courte, touffe de poils
noirs très fins et serrés à tel point que la touffe paraît être un
coussin de peluche; les deux touffes se rejoignent à travers le
centre dorsal ; s'il existe une petite verrue entre les deux verrues
porte-coussin, il est impossible de la distinguer. A travers le centre
dorsal, les deux coussins noirs sont étroitement bordés, à l'avant
et à l'arrière, par une rangée de poils longuement ciliés, d'un blanc
pur, dépassant légèrement les coussins en hauteur; se dressant sur
le côté extérieur des touffes, on voit quelques longs poils d'un noir
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 217
vif, les uns fortement ciliés, les autres presque glabres. La seconde
verrue de la bande foncée est un peu plus grosse que sur les deux
derniers segments thoraciques ; elle est noire, arrondie et porte des
poils plumeux et des poils non plumeux comme les autres verrues ;
la verrue orange du flange est infrastigmatale; ses poils sont,
pour la plupart, très plumeux, mais les poils de sa moitié inférieure
le sont moins et leur teinte est plus claire, même blanchâtre.
La verrue située au-dessous du flange est petite, noirâtre; ses
poils sont grisâtres ou blanchâtres, pas bien longs.
Sur les segments abdominaux qui suivent jusqu'au septième
inclus, la disposition, la forme, la couleur et les poils des verrues
sont comme sur le premier segment abdominal, à l'exception de la
paire de verrues la plus rapprochée du centre dorsal (qui est tout
à fait modifiée sur le premier segment abdominal, comme il vient
d'être dit). Sur les autres segments abdominaux, la première
verrue est près du bord de l'espace médian blanc, mais elle ne sort
pas de la bande foncée sous-médiane; ses poils ne diffèrent pas
de ceux des verrues normales chez cette chenille; cette première
verrue n'est pas pourvue de coussin ou touffe de poils serrés,
comme sur le premier segment abdominal.
Le sixième et le septième segments abdominaux sont munis de
l'organe formant excroissance au centre dorsal, qui caractérise
les chenilles Lymantriides (du moins beaucoup d'Espèces le
possèdent plus ou moins modifié). Cet organe est très développé
chez A. Warionis] sa base occupe, au centre dorsal de chacun de
ces segments, toute la largeur de la bande blanche; sa couleur est
orangée et elle a une certaine ressemblance avec une anémone de
mer fermée. La ligne médiodorsale porte maintenant des poils
blancs.
Dans le cinquième stade, il n'y a pas de modification sensible,
à part l'augmentation de la taille.
Le sixième stade apporte quelques modifications intéressant
surtout les poils de l'aire médiodorsale ; les touffes de poils blancs
de la ligne médiane sont plus fournies; elles sont plus épaisses et
2f8 lkpidoptërologie comparée
plus longues sur les segments thoraciques, ainsi qu'en avant et en
arrière des deux touffes médianes du premier segment abdominal
et sur le huitième segment abdominal. Les poils des deux touffes
médianes du premier segment abdominal sont extrêmement fins et
serrés et ceux du centre de chaque touffe sont maintenant de
couleur chamois fauve, les poils du pourtour restant noirs. Ces
touffes ont l'aspect de petits coussinets de peluche. Au microscope,
les poils fauves ont une couleur brun doré; ils sont courts, mais
très acérés, et ils paraissent être finement crénelés; en examinant
des peaux vides, j'ai remarqué que ces poils fauves se détachaient
facilement, par paquets, de la touffe. La majorité des poils du
corps est très longuement ciliée; les poils d'un blanc si pur de la
région médiodorsale sont véritablement l'ilumcux, quoique moins
longuement ciliés que les poils noirs.
7" et dernier stade. — La sixième mue modifie beaucoup l'appa-
rence de la chenille; ce changement est dû surtout à la présence
d'une épaisse touffe ou coussin de peluche jaune légèrement
grisâtre, recouvrant respectivement la verrue sous-médiane et la
verrue suprastigmatale des segments abdominaux ; sur le premier
segment abdominal la verrue suprastigmatale, seule, porte la
touffe jaune, la verrue sous-médiane (tubercules I et II réunis ?)
étant intéressée par la grande touffe de poils fins serrés, d'un brun
un p<Hi rougeâtre, qui couvre le centre dorsal sur ce segment ; les
longs poils ciliés, noirâtres, percent les coussins jaunes.
Les poils plumeux, blancs, de l'aire médiodorsale sont relati-
vement moins longs que dans le sixième stade, et ces poils sont
plus ou moins appliqués sur la peau, sur les segments abdominaux,
à l'exception du premier segment où les poils blancs forment une
frange à la grande touffe centrale. Sur les deux derniers segments
thoraciques, les poils blancs sont plus longs que dans le cas des
segments abdominaux.
Les verrues des segments thoraciques et leurs poils ne semblent
pas avoir subi de changement à l'époque de la sixième mue.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2ig
La tête a un peu plus de trois millimètres de largeur; elle est
de couleur orangée un peu rembrunie par de petites taches foncées ;
elle est assez fortement recouverte de fins poils blancs; le triangle
frontal est d'un brun roux clair ; 1 epistome et la base des antennes
sont blanchâtres; les derniers articles des antennes étant brun
jaune clair.
Les pattes thoraciques, bien développées, ont, extérieurement,
la même couleur que la tête; intérieurement, elles sont plus pâles.
Les stigmates sont ovales et de couleur blanc jaunâtre sale;
le cercle chitineux qui les entoure est noir.
Le cocon n'est pas volumineux ; sa consistance est souple et sa
couleur grisâtre ou gris brunâtre pâle.
Je ne puis donner une description détaillée de la chrysalide;
étant très occupé par les voyages en région de Zemmour et ensuite
par les chasses dans le Moyen-Atlas, en juin et en juillet 1921, je
n'ai pas eu le temps nécessaire pour écrire une description pendant
les deux derniers mois passés au Maroc. Quelques chrysalides
mortes et d'autres vides avaient été rapportées en France, mais
les tubes qui les contenaient ont été égarés. Je me souviens que la
couleur était d'un brun jaunâtre et que la chrysalide était assez
aplatie ventralement.
En manipulant les chenilles, je n'ai jamais remarqué que leurs
poils fussent irritants; mais les cocons sont très irritants, évidem-
ment à cause des poils qui entrent dans leur composition. Je soup-
çonne que ce sont les poils très fins formant les coussinets des
verrues sous-médianes et suprastigmatales et peut-être, également,
les poils de la grande touffe médiane du premier segment
abdominal, qui possèdent la propriété irritante.
Chaque fois que je touchais aux cocons et lorsque je nettoyais
la cage qui les contenait, j'avais, presque immédiatement, une
éruption de petits boutons sur les avant-bras et sur la figure,
accompagnée d'une forte démangeaison ; l'éruption persistait
pendant deux jours. »
220 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Albarracina Alluaudi, Obthr.
Dédiée à M. Charles Alluaud qui a pris une Q, en juin 1921,
à Marakech.
Plus grande que Warionis; à peu près les mêmes indications
pour les lignes et dessins, d'ailleurs très peu visibles; mais les
quatre ailes et le corps d'un gris de souris assez foncé, et non gris
clair. Les antennes de la Q , légèrement ciliées, sont courtes et d'un
fauve clair. Le thorax est couvert de poils hérissés gris de plomb,
c'est-à-dire de la même teinte que les ailes supérieures. La frange
est très large, entrecoupée de gris clair et de gris foncé. Les ailes
supérieures sont presque sans dessin, unicolores, avec les nervures
saillantes. LIne ligne de fins croissants noirâtres, un peu ondulée,
limite le bord terminal, un peu avant la frange. Les ailes inférieures
sont grises, unies, entourées d'une frange plus pâle. Les anneaux
abdominaux sont pourvus, sur le dorsum, d'une petite crête velue
noirâtre. Le gland anal est couvert de poils gris clair. En dessous,
les ailes sont grises; les inférieures avec quelques éclaircies blan-
châtres; le bord terminal des supérieures, avant la frange, est
finement éclairci de gris pâle. Les pattes sont velues.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 221
LASIOCAMPIDAE
Chondrostega Vandalicia ? Millièrc.
Plateau des Dkrissa, entre Meknès et Mrassine.
La chenille était assez comnume, en janvier et février 192 1, sur
diverses plantes; mais celle qu'elle semblait préférer est Fendu
conimunis.
Le papillon n'a pas encore été obtenu au moment où ces lignes
sont écrites (septembre 1921). Nous possédons plusieurs cocons
d'où les imagines ne sont pas encore sortis. C'est par analogie
de la robe et des caractères de la chenille marocaine avec celle
de l'espagnole Vandalicia que nous donnons provisoirement à la
Chondrostega du Maroc le nom de Vandalicia.
Ma collection contient, avec un grand nombre d'exemplaires de
V andalicia cf et Q, une chenille, tous ayant fait partie de l'an-
cienne collection V^azquez.
C'est avec cette chenille de Vandalicia que H. Powell a écrit
la description comparative suivante de la chenille marocaine de
Chondrostega.
Description de la chenille dans le stade précédant V avant-dernier.
« Largeur de la tête : 0.0025; celle-ci est d'un noir intense, à
surface brillante; les épicranes sont arrondis ; il y a une dépression
du crâne sur les côtés du triangle frontal , le clypeus est cordi-
222 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
forme, mais à base droite; il est finement ridé transversalement;
épistome noir; labrum brun; antennes d'un blanc sale, annelées
de noir; d'assez lon^s poils noirs existent sur les épicranes.
La ]K"au du corps est d'un noir mat, plus foncé sur le dorsum
(]ue sur le ventre; les verrues sont noirâtres sur les segments tho-
raciques; I et II sont rTun blanc grisâtre sale, sur les segments
abdominaux; la verrue III suprastigniatale est jaunissante, mais,
à l'œil nu, les verrues paraissent sombres, à cause des points noirs
relativement gros (bases de poils) qui les recouvrent. Les verrues
portent des crins droits, noirs, quelques crins plus longs, blancs,
et, sur les côtés, des crins d'un jaune orangé variant au jaune
canari, mais les crins jaunes se trouvent surtout implantés dans la
peau autour des verrues; sur les segments abdoniinaux et sur les
segments mésothoracique et métathoracique, on remarque deux
touffes principales de crins jaunes, dans la région médiodorsale,
})ar segment ; la première est en avant de la verrue I, la seconde
entre les verrues II ; les flancs sont pourvus de crins jaunes assez
serrés ayant leur base aussi bien directement sur la peau que sur
les verrues; la surface ventrale est maigrement |>arsemée de poils
fins, ondulés, assez courts. Les pattes thoraciques sont noires, les
pattes membraneuses sont de couleur fraise vineuse.
Avant-dernier stade. — Largeur de la tête : 0.0032. La tête est
peu différente de ce qu'elle était dans le stade précédent; le cly-
peus, toujours en forme de cœur, à base droite, est en très léger
relief; l'épistome est noir brun et le labrum brun; les mandibules
sont noires; les antennes sont d'un brun pâle un peu vineux et
cerclées de noir. Le clypeus, l'épistome et le labrum réunis ont un
aspect d'ensemble qui n'est pas très différent de celui présenté
par le cantlius porté devant la tête chez les imagines des Chon-
drostega. Les verrues du corps sont plus claires que dans le stade
précédent; leur couleur est maintenant d'un laiteux bleuté; les
crins noirs et les poils jaunes sont comme auparavant. Stigmates
noirs; jxittes thoraciques noires avec des éclaircies de couleur
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 223
vineuse terne; pattes membraneuses d'un rouge vmeux, sauf la
base qui est noire, comme la surface vcmtraie.
Dernier stade. — Largeur de la tête : de 0.0038 à 0.0046. La
tête est noire et sa surface est brilhnite; les épicranes portent
d'assez nombreux poils, les uns courts, les autres assez longs et
ondulés, moins longs, cependant, c[ue les longs poils du corps; la
tête porte un nombre à peu près égal de poils d'un jaunâtre clarr
et de poils noirs. Le ciypeus, très légèrement en relief, est marqué
par de fines rides transversales; l'épistome est brun quelquefois
noirâtre; le labrum est d'un brun jaunâtre; cette pièce est très
développée; les mandibules sont noires vers le bord antérieur,
brunes sur le reste de la surface ; les ocelles sont très petites et ne
se distinguent pas facilement.
La surface du corps est noire; les verrues sont d'une couleur
blanc jaunâtre très légèrement bleuté; les dorsales portent quel-
ques crins jaune doré ou jaune orange, des crins noirs et des crins
blanchâtres; autour des verrues, sur la peau, on remarque des
touffes peu épaisses de crins jaune d'or ou jaune orange et des
crins épars de la même teinte; sur les segments et sur le premier
segment abdominal, ces poils ont une teinte orange plus vive que
sur les autres segments. Sur les segments mésothoracique et méta-
thoracique, verrue J porte, sur son bord interne (le bord le plus
rapproché du centre dorsal) une touffe de crms droits acérés, d'un
noir intense; ces touffes se rejoignent sur l'aire médiane; une
touffe de crins semblables se trouve sur le bord de la verrue III.
Sur les segments abdominaux, le bord postérieur de la verrue I
et ses côtés sont cachés par une épaisse touffe de crins noirs ; la
verrue III possède, sur son bord intérieur, une touffe de crins du
même genre. Les poils des verrues et de la peau, en dessous de la
verrue III, sont d'un jaune plus pâle et le nombre de poils blancs
est plus grand; il n'y a pas de poils noirs dans cette région, ni
sur le ventre. Les poils de la surface ventrale et de la base des
pattes sont relativement peu nombreux ; leur teinte est blanc jau-
224 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
nâlre et même d'un blanc pur, chez ccrtanis exemplaires. L'écusson
l)r()lh(jraciquc est d'un noir brillant; il porte, en avant, deux
grandes verrues de teinte blanc bleuté, qui recouvrent la moitié
de sa surface, une verrue étant placée de chaque côté du centre
dorsal, où elles se touchent presque ; ces verrues sont très allongées
et elles sont placées transversalement par rapport à la longueur
de la chenille; une troisième verrue prothoracique, pyriforme, se
trouve en avant du stigmate; à moitié distance entre cette verrue
et la base de la première patte, on remarque une verrue arrondie.
Sur les deux segments thoraciques suivants, verrue 1 est de forme
ovale allongée; verrue 1], en arrière de I et en alignement avec
elle, est plus étroite, plus comprimée; ces verrues, ainsi que les
trapézoïdaux des segments abdominaux, sont disposées transver-
salement ; verrue lll est presque ronde; elle est située très légère-
ment en arrière de 1 et plus bas, bien entendu ; \errue IV est ronde,
un peu plus petite que 111 et en dessous de cette dernière; verrue V
est au-dessus de la base de la patte; elle est à peu près de la taille
de IV.
.Sur les segments abdominaux i à 7 inclus, la forme des ver-
rues 1 et II correspond à la forme de ces verrues sur les deux
derniers segments thoraciques, mais II est située un peu plus loin
du centre dorsal que dans les segments thoraciques; verrue III
est grande et arrondie, en dessous de I ; le stigmate noir se trouve
plus bas que la verrue III; verrues TV et V sont infra-stigma-
tales; elles sont toutes deux rondes et d'une dimension plus petite
que les verrues I, II et III; une de ces verrues ■ — la plus petite;
il est difficile de dire laquelle des deux verrues doit être dénommée
IV et laquelle V — est située en avant de l'autre, sur le même
alignement ; la petite verrue antérieure manque sur le premier seg-
ment abdominal et l'autre y est plus gra,nde que sur les segments
qui suivent ; verrue VI (surface ventrale) est petite sur le premier
segment abdominal, plus grande sur le second segment et les
suivants; sur les segments abdominaux 3, 4, 5 et 6 elle est encore
plus grande et sa forme y est un peu allongée; elle est placée bien
au-dessus de la base des pattes membraneuses sur ces segments.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 225
La surface ventrale porte, en plus de la verrue VI, six petites
verrues rondes, alignées transversalement, sur le premier et le
second segments abdominaux, mais quatre verrues seulement sur
les septième et huitième segments respectivement et deux verrues
sur le neuvième segment, en avant des pattes anales. Sur le hui-
tième segment abdominal, verrue I est plus arrondie ; il n'y a que
quatre verrues dorsales sur le neuvième segment abdominal, c'est-
à-dire deux de chaque côté ; ces verrues sent grosses et elles sont
pourvues, sur le bord interne, de petites touffes épaisses de crins
noirs, de la même nature que celles des verrues I et III des seg-
ments précédents.
Sur les segments abdominaux, vernie II a souvent une très
petite touffe de ces mêmes crins noirs, à son extrémité interne.
L'écusson anal est jaunâtre ou blanchâtre, à surface brillante.
Les pattes thoraciques sont d'un brun jaunâtre, un peu teinté
de vineux ; elles sont bien développées et possèdent un crochet
recourbé effilé à l'extrémité; les pattes membraneuses sont d'une
couleur fraise vineuse extérieurement; sur la surface interne, elles
possèdent deux plaques blanchâtres à la base, de la nature des
verrues du corps; le reste de la surface interne est d'un noir gri-
sâtre devenant fraise \ineuse vers l'extrémité; les crochets du
coussinet terminal sont noirs.
La chenille de ce Chondrostega diffère, dans le dernier stade,
de celle de C. Powelli par les caractères suivants :
La tête est entièrement noire, tandis que chez Powelli il y a
une tache indistincte brunâtre un peu plus claire que le fond, au
sommet des épicranes et une autre tache semblable en arrière des
antennes. Le clypeus, chez Powelli, est plus large et ne présente
pas les rides transversales qui sont très nettement indiquées chez
les dix exemplaires de la chenille du plateau des Dkrissa que je
compare avec une chenille de Poiuellï d'Aflou; il y a moins de
poils jaunes dorsaux chez la chenille de Poivelli et les poils blancs
226 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de la surface ventrale sont plus rares et un peu plus courts que
chez l'Espèce que nous étudions. L'écusson prothoracique est d'un
brun foncé chez Pozvelli. La chenille des Dkrissa n'appartient
certainement pas à la même unité spécifique que Pozvelli; mais
elle pourrait bien appartenir à l'Espèce Vandalicia. Il y a, en
effet, dans la collection Charles Oberthiir, une chenille desséchée
de Vandalicia d'Espagne qui parait correspondre exactement à
la chenille Marocaine; il est vrai que tous les caractères ne sont
pas faciles à déterminer chez cette chenille simplement desséchée
et non soufflée, mais la nature et la couleur des poils et surtout
les caractères du clypeus indiquent entre les deux chenilles une
incontestable affinité. »
Chondrostega Tingitana, Powell.
Tanger (Vaucher).
Espèce décrite dans les EUides de Lé-pidoplérologie comparée,
aux pages 303 et 304 du Vol. XII et figurée sous les n°^ 3588 (cf)
et 3589 (Q) de la PI. CDXXI du Vol. XIIl.
Le Lecteur est prié de se reporter à la notice concernant les
Chondrostega barbaresques (loc. cit.. Vol. XII, p. 298 à 319).
Dipïiira brunnea, Obthr.
Des chenilles ont été trouvées en juillet 192 1 sur le Djebel-Tis-
dadme. Elles se nourrissaient d'hélianthème. Les chenilles, du
reste assez variées de robe, ressemblaient à celles que Powell avait
trouvées en Algérie.
L^n çS magnifique est éclos à Rennes, le 24 septembre 1921, et
a pu être piqué avant d'avoir volé et par conséquent d'avoir usé
le bord de ses ailes.
La chrysalide avait été apportée du Maroc par Harold Powell
et elle se trouvait mêlée avec les nombreuses feuilles sèches de
PhlottnSy abri des chrysalides de Syrichthus Mohammed.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 22/
Malacosoma liitea, Obthr.
La chenille a été trouvée près Mrassine, en mars 1921 ; quelques
chrysalides ont été obtenues; mais aucune éclosion ne s'est encore
produite (septembre 192 1).
Malacosoma neiistria, Linné.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
4 cTcf appartenant à la race pâle.
Lemonia Philopalus, Donzel.
Beni^Amar; un cf pris à la lumière en décembre 1920.
H. Powell a trouvé à Mrassine plusieurs chenilles de L. Philo-
palus. Il a fait à leur égard les observations suivantes •
« Le 12 avril, un petit marocain m'a apporté une jeune chenille
de Lemonia qui est certainement celle de Philopalus. Elle est à la
fin d'un stade qui me paraît être le troisième et elle a 0.0123 de
longueur. Sa tête et ses pattes thoraciques sont d'un noir brillant.
La couleur du corps est d'un noir terne, un peu plus claire sur la
surface ventrale et le -flange; la verrue du flange (une par seg-
ment) est noire, mais sa base est de couleur orange rougeâtre terne.
Les verrues dorsales des segments thoraciques 2 et 3 sont d'une
couleur orange terne; les autres vernies du corps sont noirâtres;
les poils portés par les verrues sont jaunes; il y en a de longs,
un peu recourbés, et d'autres ayant, au plus, un tiers de la longueur
des premiers; en outre, on remarque, sur la peau, de très courts
poils jaunâtres.
228 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
J'ai donné à cette chenille à manger la Composée voisine de
Taraxaciim (Hyoserïs radïaia), avec laquelle j'ai élevé la chenille
de Chelonia Villica; elle l'accepte.
Le i6 avril, on m'a apporté une seconde chenille de Philopalus,
cette fois dans le dernier stade et bien avancée. Une troisième
chenille a été trouvée dans l'après-midi du i6 avril; celle-ci est
dans l'avant-demier stade. La chenille de Philopalus, dans le
Zehroun, montre moins la ligne blanche du flange et les verrues
orange rougeâtre que dans la forme d'Aflou, à en juger par ces
trois exemplaires.
J'ai trouvé une quatrième chenille de Philo palus, le 24 avril,
mangeant une capitule de Sonchus. Elle était dans le vignoble
envahi de plantes basses, 011 nous prenions la Melilaea Desfon-
tainii-Gibrali; elle était de grosse taille et se trouvait dans le
dernier stade; chez ce dernier individu les taches rouges et
blanches étaient très développées,
Aucune de ces chenilles n'a bien réussi la chrysalidation. Le
fond de leur cage était recouvert de 5 centimètres de terre, mais
je pense qu'elles descendent, normalement, à une plus grande
profondeur et que les 5 centimètres ne leur suffisaient pas. »
Lasiocampa Serrula, Guenée
Une très grande Q provenant des marais de la plaine du
Sebou, aux environs de Rabat, éclose le 7 septembre 191 4, et dont
je suis redevable à l'obligeance de mon ami Ferd. Le Cerf, auteur
d'un si remarquable inventaire des Aegprndae barbaresques.
Lasiocampa Trifolii, Esper.
Tanger (Meade-Waldo).
Région de Timhadit, en mai 1921.
La chenille était en abondance dans le Zehroun, au printemps ;
mais une proportion énorme était parasitée par des diptères.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 229
Lasiocampa Josiia, Stgr., var. Vaucheri, Blachier.
Tanger (Vaucher).
Décrit par Blachier dans le Bulletin Soc. ent. France, 1905,
p. 52-53, et défini sommairement par ces deux mots : major, obs-
ctirior.
Lambessa Staiidingeri, Baker.
Harold Powell a capturé à Timhadit, en août 1920, 2 cfC?, l'un
de couleur très claire et unie, à peu près comme l'échantillon
figuré sous le n° 621 de la PI. LXV, dans le Vol. V des Etudes
de Lépidoftérologie comparée, et l'autre de teinte brun rougeâtre
assez foncée (analogue à la figure 625 {loc. cit.).
Macrothylacia rubi, Linné.
Meade-Waldo décrit et figure (Trans. ent. Soc. London, 1905,
PL XIX, fig. 10) une o de Tanger à laquelle il donne le nom de
var. dïgramma {loc. cit., texte, p. 390).
Taragama repanda, Huebner.
Tanger, Tetouan et Rabat (Meade-Waldo).
230 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
SATURNIIDAE
Saturnia Pyri, W. V
Un seul cf apporté par un indigène marocain qui le tenait entre
ses dents, à Mrassine, en avril 1921.
La chenille a été trouvée sur un jeune amandier, dans le jardin
dit : la pépinière, à Azrou, au commencement de juillet 1921.
Saturnia Atlantica, Lucas,
ranger (Vaucher).
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23 1
DREPANIDAE
Drepana binaria, Hufn.
Mrassine, mars 1921.
Très belle et grande forme appartenant à la variété oranaria,
Strand de la variété iincmuLa, Bork., mais présentant une colora-
tion gris foncé beaucoup plus accentuée que l'exemplaire figuré
sous le n° 3632 de la PI. CDXXVII, dans le Volume XIII des
Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Cilix glaucata, Scopoli (Spinula, Schiff.).
Forêt de Mamora (Dar-Salem) ; au commencement de juin
1921.
232 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
NOCTUIDAE
Bryophila Raviila, Huebner, var. Vandalusiae, Duponchel.
Timhadit, en août 1920.
Bryophila Oxybiensis, Millière.
Timhadit et Aghbalou-Larbi, en août 1920.
Bryophila Glandifera, W. V.
Vallée d'Aïn-Toumliline, en août 1920.
Tanger (Vaucher).
Bryophila DuSeutrei, Obthr. (PI. DXXXVII, % 4481, 4482,
4483, 4484, 4485).
Timhadit, Djebel-Tisdadine, Aghbalou-Larbi, Azrou, en août
1920.
Dédiée à M. le Lieutenant Jauhn du Seutre, premier adjoint
au service des renseignements de Meknès-Banlieue, en reconnais-
sant souvenir d'une gracieuse obligeance dont Harold Powell a si
largement profité au cours de son exploration.
LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 233
Le Bryophila DîiSeiitrei est un papillon de petite taille
(0.022 mm. pour la plus grande envergure), mais d'un aspect
charmant à cause de la fine délicatesse des dessins qui ornent ses
ailes. Elle ressemble à Perla, mais elle est constamment plus
petite. Les dessins et taches qui sont à peu près les mêmes dans
les deux Espèces ont un aspect beaucoup plus fin et semblent
infiniment plus détaillés chez DuSeutreï que chez Perla. La figure
seule permet de mettre sous les yeux des Entomologistes l'extrême
complication de tout cet ensemble de traits, points, lignes et taches
si déliés. Le fond de la couleur est blanchâtre; les points et lignes
sont noirs et les taches sont d'un jaune un peu ferrugineux, tels
certains lichens. L'Espèce varie beaucoup en plus clair et en plus
foncé.
Ayant été inhabile à trouver une figuration qui eût contribué
à rendre intelligible la description de Bryophila Pseudoperla,
Roths., dans Novitaies Zoologicae, XXI, p. 334, je suis obligé
de considérer comme nomen nudiim le nom : pseudoperla et je
ne puis savoir s'il aurait pu s'appliquer à DuSeutrei, dont la
figuration par J. Culot assurera définitivement l'exacte connais-
sance.
La variété Périma, Hampson {Catalogue of the Noctuidae in
ihe Collection of the Brïtish Muséum, Vol. Vil, p. 626) ne peut
être confondue avec DuSeutrei. Cette var. Perlina vient d'Aragon
et de Castille; j'ai sous les yeux un grand nombre d'exemplaires
de la collection Vazquez. Il y en a plusieurs « smaller, fore wing
generally mixed with luteous or rufus, sometimes much paler »;
ce sont sans doute des perlina de Castille, non des DuSeutrei.
Jugiirthia Salmonea, Culot.
Koudiet-Guenfou (Timhadit), en août 1920; Rabat (Théry).
234 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Acronycta cuspis, Huebner.
Tanger (Vaucher).
Acronycta rumicis, Linné.
Tanger (Vaucher).
Synia musculosa, Huebner.
Rabat.
Leiicania Loreyi,
Rabat ; élevée par M""" Schindler.
La chenille vit sur le maïs.
Leucania Hispanica, Bellier.
Mrassine, avril et mai 1921.
Abondante et, comme toutes les Noct/iae du Zehroun, foncée
en coloration.
Leucania Vitellina, Engramelle.
Timhadit (forme pallula), en août 1920.
Mrassine, forme à dessins et coloration générale accentués, en
avril 1921.
Leucania L album, Lhmé.
Tanger (Vaucher).
Haute Vallée de Reraya, Asni ; 1.200 mètres altitude; juin 1921
(Ch. Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 235
Sesamia Nonagrioides, Lefebvre.
Environs de Rabat.
Argyrospila dulcis, Obthr.
Timhadit, en août 1920.
Glottula pancratii, Cynlli.
La Glottula -pancratii vit sur le littoral de l'Océan Atlantique,
à Casablanca.
Harold Powell a fait, à propos de cette Noctuelle, les observa-
tions suivantes :
« 14. juin IÇ20. — • Cet après-midi, en me promenant sur les
sables et terrains sablonneux au bord de la mer, au nord de
Casablanca, un peu plus loin que la gare militaire, j'ai remarqué
quelques touffes de Paner atium nuuitïmmn dont la plupart des
feuilles étaient desséchées, tandis que les autres se trouvaient
flétries et portaient des taches et plaques blanches. En examinant
ces plantes, j'ai trouvé, sur celles non entièrement desséchées, un
nombre considérable de chenilles de Glottula Pancratii, principa-
lement dans r avant-dernier stade, quelques-unes dans le dernier
stade. Dans les deux stades qui précèdent le dernier, les chenilles
de Pancratii minaient les feuilles. Elles pénètrent par un trou
pratiqué dans le derme et font une large galerie occupant presque
toute la largeur de la feuille. On aperçoit très bien les chenilles
à travers la peau, de quelque côté qu'on les regarde. Quelquefois
2, 3 ou 4 chenilles occupent la même feuille et se trouvent placées
l'une à côté de l'autre. Dans l' avant-dernier stade, la chenille
s'introduit moins souvent entre les deux épidémies de la feuille;
on la trouve parfois dehors, quelquefois avec une partie du corps
236 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
enfoncée. Les quelques chenilles trouvées dans le dernier stade
étaient externes, sauf une que j'ai découverte dans la gaine d'une
tête florale non épanouie. La chenille excrète une abondance de
crottes très molles, cylindro-arrondies. Elle doit s'écarter de la
plante avant de pénétrer dans le sable pour se chrysalider, car je
n'ai pas trouvé de cocons ou de chrysalides au pied des touffes
dévorées, dont les chenilles étaient parties.
Etant retourné à Casablanca le 17 juin 1920, j'ai poussé plus
loin sur les dunes, jusqu'aux Roches-Noires, au nord de la ville.
Les plants de Pancratïum n'étaient pas abondants; mais presque
chacun portait des chenilles de Pancratïiy et quelquefois en grand
nombre. J'ai vu des plants complètement desséchés, à cause de la
destruction partielle ou totale des feuilles par les chenilles. Elles
s'attaquent même à la partie supérieure des bulbes, y pénètrent à
la base des feuilles dévorées. Cette fois-ci, j'ai trouvé plusieurs
chrysalides ; la chenille, pour se chrysalider, semble choisir, de
préférence, comme gîte pour son cocon, la membrane enveloppant
la base des feuilles; elle se place, parfois, entre les deux bords
d'une feuille, près de la base. Son cocon, très fragile, est formé
de sable aggloméré au moyen d'un peu de soie et de liquide sécrété
par la chenille : le cocon est placé verticalement, c'est-à-dire avec
son extrémité antérieure dirigée vers l'apex de la feuille; la base
de la feuille, qui est enveloppante, ou, dans l'autre cas, la mem-
brane extérieure Tgaine de la feuille) est généralement bourrée de
sable humide, évidemment par la chenille quand elle se prépare
à se chrysalider. Dans la plupart des cas, la chrysalide repose,
par son extrémité postérieure, sur ce sable tassé, sans cocon ; mais
j'ai trouvé, une fois, dans le sable, un cocon complet. Il ne semble
pas que la chenille construise invariablement un cocon ; mais cela
est difficile à affirmer, parce que le cocon de sable est très friable;
il se brise avec une grande facilité quand on touche à la feuille et
il est possible que les nombreuses chrysalides trouvées libres ou
partiellement entourées de sable, aient eu leurs cocons brisés. En
tout cas, la feuille enveloppante ou sa gaine membraneuse forme
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 237
une certaine protection pour la chenille avant la métamorphose et
pour la chrysalide ensuite.
Les Pimelia, nombreuses sur la dune, s'attaquent parfois aux
chrysalides; je les ai vues, également, manger la feuille de Pan-
cratuan, ainsi que la chair attachée à une patte détachée et brisée
d'un crabe.
Il ne semble donc pas que la chenille s'écarte de sa plante
nourricière pour se chrysalider. Peut-être s'enfonce-t-elle parfois
dans le sable pour cette opération. Je ne sais, cependant, ce
qu'étaient devenues les chenilles dont j'ai souvent trouvé les
traces récentes sur des plants dépourvus de chrysalides.
J'essayai d'élever les chenilles dans une grande boîte en fer-
blanc; mais elles ne réussissent pas dans ces conditions; elles
pataugent, au bout de très peu de temps, dans la masse formée
par leurs excréments abondants et mous, le jus écoulé des feuilles
blessées et l'épiderme des feuilles. Dans ces conditions, elles
dégagent une odeur très désagréable ; il faudrait leur donner de
la plante fraîche deux fois par jour et nettoyer la boîte complè-
tement, chaque fois. Lorsque je fus parti de Casablanca, je n'ai
plus trouvé du Pancratium, qui ne croît pas à l'intérieur des terres,
et, par conséquent, à peu près toutes mes chenilles ont péri. Seules
quelques-unes se sont chrysal idées, sans cocon. Je n'ai pas obtenu
d'imaero. »
Caradrina noctivaga, Bellier.
Mrassine, en avril 1921.
H. Powell a pris neuf exemplaires bien frais. Ils ont la teinte
des ailes supérieures plus sombre que les échantillons de France,
d'Espagne et d'Algérie. Il semble que presque toutes les Espèces
de Noci?iae, au Maroc, sont colorées d'une teinte plus obscure que
dans les régions algérienne et européenne où lesdites Espèces
habitent éofalement.
238 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Caradrina ambigua, W. V.
Mrassine, en avril 1921.
Trois exemplaires de grande taille, avec les dessins et taches
des ailes supérieures très marqués.
Caradrina cubicularis, W. V.
Mrassine, avril 1921.
Laphygiîia exigua, Huebner.
Forêt d'Azrou, en juillet et septembre 1920.
Hpiseraa Hispana, Rambur-Guenée.
Deux Q Q prises à Azrou, en automne 1920, et à Meknès, en
décembre 1920; la première ressemblant à la figure 4002, sur la
PI. CDLXXXIV, dans le Vol. XVI des E/»des de Lépidoptéro-
logic comparée.; l'autre avec des dessins aussi accentués que chez
la première, mais d'une teinte générale rousse au lieu d'être noi-
râtre.
Une autre Q trouvée à Azrou, en automne 1920, conforme à
celle représentée sous le n° 3991 de la PI. CDLXXXIV, dans le
Vol. XV^T des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Heliophobus Hispida, Huebner-Guenée.
Timhadit, août 1920.
Rabat, 31 octobre 1920.
H. Powell a trouvé au Zehroun des chenilles qui ont donné
naissance, à Rennes, en septembre 1921, à VEpisema hispida^ race
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 239
conforme à celle de la province d'Oran, chez laquelle la tache
réni forme du cf est d'un blanc pur, et le ground colour d'une
teinte noire, légèrement pourprée, vive et foncée.
Les observations auxquelles les chenilles en question ont donné
lieu ont été consignées, par H. Powell, dans les termes suivants :
« Episema hispjda : Petite chenille Noctuide dont j'ai trouvé
six ou sept exemplaires à Beni-Amar, vers la fin de décembre 1920
et dans la première quinzaine de janvier 1921, les unes sous des
pierres, en chassant le jour, les autres à découvert sur le gazon, en
cherchant avec la lanterne, la nuit. Arrivée à toute sa taille, cette
chenille a environ 0.025 de longueur, étendue. Sa tête, relative-
ment grosse pour une Noctuide, a environ 0.003 de largeur. C'est
une chenille assez inquiète et agitée, qui fuit la lumière avec
empressement. Elle se nourrit, de préférence, de Graminées, mais
j'ai vu accepter une Composée voisine de Taraxaciim {Hyoseris
radiata) par deux d'entre elles.
J'ai pu élever quatre chenilles; les dernières ont donné leur
cocon, d'assez faible consistance, dans la terre des mottes de Gra-
minées, dans leur boîte, vers le 14 janvier 1921 ; je ne connais que
le dernier stade.
L.a tête est luisante, d'un brun très clair, un peu transparente;
le triangle frontal est large; la surface des lobes est marbrée de
filets brun foncé et il existe deux traits épais de cette couleur, un
sur chaque lobe, descendant du sommet de la tête jusqu'à un point
situé un peu plus bas que la commissure supérieure du triangle
frontal. La tête porte quelques poils très fins, brunâtres, les uns
relativement longs. La couleur fondamentale du dorsum est d'un
brun rougeâtre clair; le filet dorsal central est mince, plus clair
que le fond; il est blanc et très mince sur l'écusson prothora-
cique et le reste du segment prothoracique ; le filet médiodorsal
est bordé, sur toute la longueur du corps, par une ligne bru-
nâtre, à peine plus foncée que le fond, sauf au bord — et vers
le bord - - antérieur de chaque segment, où elle est marquée
240 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
par une tache allongée, noire; les tubercules trapézoïdaux sont
relativement éloignés du centre dorsal, sur les segments abdo-
minaux ; le I est marqué par ime petite tache noire ; la ligne sous-
médiane, formée, comme les autres lignes, par une agglomération
de points noirs, est bien marquée sur le premier bourrelet de
chaque segment, c'est-à-dire sur presque toute la moitié antérieure
des segments, mais elle est presque effacée sur la moitié posté-
rieure; serré entre elle et une ligne suprastigmatale faible et floue,
est un filet blanchâtre, surtout bien marqué sur la moitié posté-
rieure de chaque segment; l'espace suprastigmatal, de la couleur
fondamentale, est quelque peu saupoudré d'atomes noirs; le filet
stigmatal est clair, un peu blanchâtre, bordé, supérieurement, de
petites taches noires, aux environs du stigmate. Les stigmates sont
ovales, noirs. Le fLange est clair, mais la limite de l'aire dorsale
et de l'aire ventrale n'est pas bien nettement déterminée. La sur-
face ventrale et la base des pattes sont ci'un blanc verdâtre sale,
un peu jaunissant. Les pattes membraneuses sont blanchâtres avec
une épaisse couronne de crochets noirs ; les pattes thoraciques sont
d'un brun blanchâtre; elles sont demi-transparentes. Le clapet
anal est marbré d'atomes noirs. Le huitième segment abdominal
ne porte pas de saillie dorsale, mais son bord postérieur forme
bourrelet au-dessus du neuvième segment abdominal; le bord
postérieur de ce dernier segment porte, également, un bourrelet.
Les poils ordinaires du corps sont fins, brunâtres.
Le 31 janvier, j'ai constaté qu'une des chenilles s'était chrysa-
lidée. Les autres , aussi, doivent être, maintenant, chrysalidées,
mais leurs cocons sont intacts et il serait imprudent de les ouvrir.
I-e cocon est sous terre; il est assez peu résistant, composé de soie
et de terre. La chrysalide est assez épaisse antérieurement; sa
couleur est d'un acajou un peu rosé; la surface est rugueuse, sauf
aux incisions intersegmentales.
Le premier papillon, un cf, c^st éclos à Rennes, dans la soirée
du 15 septembre; c'est un bel Heliophobus hispida, conforme à
la race de la province d'Oran, ainsi qu'il est relaté plus haut. »
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 24 1
Heliophobiis Messaoïida, Obthr.
Koudiet-Guenfou, région de Timhadit, 9 à 21 août 1920.
Agrotis Crassa, Huebner.
Deux Q Q prises à Meknès, en octobre et décembre 1920.
Agrotis spinifera, Huebner
Tanger (Vaucher).
Agrotis Lipara, Rambur.
Koudiet-Guenfou, région de Timhadit, du 9 au 21 août 1920.
Ne paraît pas différer de la forme algérienne et tunisienne; ne
semble pas rare. J'ai publié une ample figuration de cet Agrotis
longtemps méconnu dans le Volume XVI des Etudes de Lépi-
doptérologie co77î parée, PI. XDII, fig. n°^ 4062 à 4071.
Agrotis Piita, Huebner
Larache (Vaucher).
Mrassine, en mars et avril 192 1.
Commune à Mrassine ; appartient à la variété Erythroxylea,
Herrich-Schaefler ; les échantillons marocains sont généralement
de grande taille.
Agrotis saucia, Engramelle.
Tanger (Vaucher).
Mrassine, en avril 1921.
Rabat (Théry).
Volubilis (Alluaud).
16
242 LÉPIDOrrÉROLOGIE COMPARÉE
Agrotis Segelum, W. V
Tanger (Vauchcr).
Mrassine, en avril 1921.
Agrotis corticea, Huebner.
Tanger (Vaucher).
Agrotis mauretanica, Bang-Haas.
Haute Reraya, dans le Grand-Atlas, près du marabout de Sidi-
Chamarouch, par 2.400 mètres d'altitude (Charles Alluaud).
Tripliaena Orbona, Naturf.
Tanger (Vaucher).
Triphaena pronuba, Aibin.
Tanger (Vaucher).
Mrassine, en avril 192 1 ; varie comme partout pour les ailes
supérieures, en dessus, plus ou moins obscures ou claires ; com-
nume à Mrassine.
Noctua C Nigrum, Linné.
Tanger (Vaucher).
Taeniocampa faceta, Ireitschkc.
Beni-Amar, région du Zehroun, novembre, décembre 1920, et
commencement de janvier 192 1.
Mrassine, 1-15 mars 1921.
LÉPIDOPIÉROLOGIE COMPARÉE 243
H. Powell a obtenu à Beni-Amar, au commencement de l'hiver
1921, une Q extrêmement obscure, dont les ailes supérieures sont
d'un brun pourpré très foncé, uni, avec une seule éclaircie subter-
minale.
Taeniocampa Witzenmanni, Standfuss, var. nigrolimbata,
Obthr. (PI. DXXXVI, fig 4475).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Ne paraît pas rare et présente, pour le dessus des ailes supé-
rieures, les variétés de coloration grise, ocre pâle jaune et rou-
geâtre et vineux.
Au Maroc, l'espace subterminal des ailes inférieures, chez
Witzenmanni cf, de toute coloration, est, en dessus, fortement
lavé de noir, ce qui distingue la forme marocaine des races algé-
rienne et' provençale.
J'ai désigné cette forme marocaine par le nom de nigrolimbata.
Anchocelis Litura, Linné.
Beni-Amar, région du Zehroun, en novembre et décembre 1920.
Forme très obscure, de coloration beaucoup plus foncée qu'en
Algérie.
Anchocelis pistacina, W. V.
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Il y a des exemplaires chez lesquels les ailes supérieures ont le
fond gris, certains qui sont brun foncé un peu purpurin, d'autres
qui sont roux, avec les taches ordinaires plus ou moins marquées.
Je ne constate pas de différence digne d'être signalée entre les
échantillons marocains et français.
244 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Gortyna Xanthenes, Germar.
Une chenille dans le dernier stade, mais loin d'être adulte, a
été trouvée dans une tige d'artichaut sauvage, au milieu d'une
botte de tiges achetées à un Marocain de passage à Mrassine. Les
artichauts avaient été récoltés dans le massif des Guerrouane. La
chenille a été soufflée le 21 avril 192 1.
Liiperina testacea, Huebner.
Région de Timhadit, en août 1920.
Mamestra Andalusica, Rambur.
Alrassnie, en mai 1921.
L'Espèce est parfaitement figurée dans le Catnlogue sysiénia-
tïqne des Lépidoptères de V Andalousie, sous le n" 4 de la PI. XI.
Staudinger et Rebel, dans leur Ca/alog içoi, ne semblent pas
citer cette belle Mamestra qui constitue une Espèce très tranchée.
Les deux Herren Doktoren en question indiquent comme variété
de Mamestra brassicae, une Andalusica, Stgr. {dilutior, alis anticis
ochraceo vel flavescente-gnseis, minus pictis). Mais cette Anda-
lusica, Stgr., ne saurait être rapportée à Andalusica, Rambur,
laquelle n'est point une variété de brassicae, mais bien, comme je
le dis plus haut, une Espèce très spéciale et tout à fait distincte
de brassicae.
Il semble que vStaudinger et Rebel ont simplement oublié de
cataloguer la Mamestra Aiîdalusica, Rambur. Du moins, j'ai été
inhabile à trouver cette Espèce répertoriée dans le Catalog içoi,
ainsi du reste que dans l'édition précédente.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 245
Dianthoecia Capsophila, Duponchel.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Dianthoecia capsincola, W. V.
Mrassine, en avril 1921.
Hecatera Dysodea, W. V.
Timhadit, août 1920.
Conforme à la morphe française; n'appartient pas à la variété
af ricana, Obthr. {Etudes de Lé pid opter ologie comparée, Vol. X,
PI. XDV, fig. 41 16).
Phorocera Canteneri, Duponchel.
Mrassine, en mai 1921.
Phorocera felicina, Donzel.
Tanger (Vaucher).
Rabat et Marakech (Ch. Alluaud).
Est venu abondamment à la lumière à Marakech, en mars 1920
et avril IQ21.
La forme, à Marakech est très obscure. Les ailes supérieures
sont d'un brun foncé un peu rougeâtre.
Phorocera DuSeiitrei, Obthr. (?\. DXXXVI, fig. 4476, 4477
4478, 4479).
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
Fez, pris à la lumière, le 22 mai 1920, par M. Ch. Alluaud.
2^6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Dédiée à M. le Lieutenant Jaulin Du Seutre, envers qui Harold
Powell a contracté de si affectueuses dettes de reconnaissance.
Espèce très variable pour la coloration des ailes supérieures
qui est tantôt d'un brun rougeâtre, tantôt d'un ocre jaune, ou
même d'un ocre gris pâle. Elle ressemble à Feltcina, Donzel;
laquelle Feltcina paraît être beaucoup moins variable comme colo-
ration des ailes que DiiSeutrei. Cependant Felicina a le thorax
et l'abdomen sensiblement plus larges et d'aspect plus robuste.
En dessus^ les dessins, d'ailleurs très fins, assez mal définis ou
tout au moins peu accentués des ailes suprieures, ne semblent pas
bien différents entre Felicina et DuSeutreï.
La ligne extrabasilaire, aux ailes supérieures, chez DuSeutrei,
descend en direction assez droite du bord antérieur vers le bord
interne ; elle est fine et un peu tremblée, ne se détachant pas nette-
ment sur la teinte du fond. L'ombre médiane est peu apparente;
elle est située entre les taches orbiculaire et réni forme qui sont
elles-mêmes petites; l'orbiculaire faisant l'effet d'un simple point
brunâtre. La coudée décrit une courbe assez accentuée; elle est
fine, composée d'une série de petits croissants concaves extérieu-
rement, quelquefois légèrement éclairés d'une teinte un peu plus
pâle.
La subterminale peu indiquée suit une direction assez analogue
à la coudée.
Le thorax est velu et de la couleur du fond des ailes supé-
rieures.
Les ailes inférieures sont beaucoup plus foncées que chez Feli-
cina et largement noirâtres le long du bord terminal ; la frange
est d'un gris ou d'un brun plus clair.
En dessous, sur les quatre ailes, la ligne coudée est épaisse, plus
foncée que le grnund colo2ir ; sur les quatre ailes, on distingue
quelquefois un gros point discoïdal brun, ou tout au moins une
ombre brune. Aux quatre ailes enfin, l'espace subterminal est plus
foncé que le fond des ailes qui est ocreux et d'aspect soyeux.
Je possède une série de plus de cinquante exemplaires.
LÉFIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 247
Je ne crois pas que Phoroccra DuSeutreï puisse être confondue
avec Metopoceras m or osa, Rothschild, dont deux figures très diffé-
rentes de coloration, — d'ailleurs dépourvues, l'une et l'autre, de
la finesse indispensable pour permettre de reconnaître avec cer-
titude des Noctuelles dont les caractères distinctifs sont peu
saillants, — ont été publiées dans les Nouilates Zoologicae; la
première sous le 11° 22 de la PI. I, dans le Vol. XXVI; la seconde
sous le n" 20 de la PI. XV, dans le Vol. XXVII.
La description de Metopoceras morosa, dans Novitates Zoolo-
gicae, p. 326, Vol. XXI, fait complète abstraction du dessous des
ailes dont il n'est fait aucune mention.
Après étude de ladite description qui n'est différentielle que
pour la comparaison d'un détail avec Omar, Obthr., et qui ne
présente aucune comparaison avec Felicina; enfin, après examen
des deux figures précitées, au sujet desquelles j'ai, plus haut,
exprimé mon appréciation, je suis arrivé à la conviction que Pho-
rocera DiiSeiitrei ne peut être confondue ni avec Felicina, dont
elle se rapproche davantage, ni avec la morosa en question.
On trouve aussi figurée sous le 11° 24 de la PI. XVII, dans le
Vol. XXVII des N ovitates Zoologicae, avec le nom de Najnaii-
gana Chimaera, Rothschild, une Noctuelle qui est très sommaire-
ment décrite, en dessus seulement, à la page 45 du même ouvrage.
La même insuffisance de finesse dans la figuration rend presque
impossible la certitude d'une identification avec cette Namaii-
gana Chimaera; d'autant plus qu'on lit dans la description de
cette Noctuelle qui ne ressemble à aucune autre Nociuide connue
de l'Auteur, ces mots : c cf. Entirely wood-grey with an intense
satiny sheen )>. La figure pu'ûliée dans Novitates Zoologicae ne
donne cependant aucune idée de cet intense éclat de satin dont
serait ornée la N. Chimaera. D'ailleurs un pareil intense éclat ne
se remarque nullement sur les ailes de DuSeutrei.
Il y a beaucoup d'Espèces de Noctuelles dont les caractères
généraux sont saillants et accentués ; dès lors il peut être aisé de
248 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
s'en rendre compte, même avec des ligures traitées sans finesse et
quelquefois un peu grocsièrement. Telles sont, par exemple, dans
le Vol. XXVII de NovihUes Zcologicae, sur la PI. XVI, les
fig. II et 12 {Ajîumeta Spaizi, Roths.); 13 et 14 {Anurneta major ^
Roths.) ; 17 {Cortyta rosacea, Rebel), qui ont été chromolithogra-
phiées d'après les modèles peints par Horace Knight.
Mais, par contre, il y a aussi, parmi les Nocitddes, un certain
nombre d'Espèces, de taille moyenne ou petite, de couleur grise
ou brune, chez qui les lignes et taches sont faiblement indiquées,
souvent indécises, tout au moins chez quelques individus dont on
peut dire qu'ils sont comme effacés ; ces Espèces, d'un faciès assez
insignifiant, ressemblent d'une façon générale à beaucoup d'autres
Espèces qui sont également colorées avec des tons de terre ou de
poussière. Pourtant, l'étude attentive de ces Noctuelles révèle
qu'elles constituent des unités spéciales et distinctes.
Le devoir du Naturaliste-descripteur consiste alors, - — pour
réussir à bien faire connaître les Espèces qui sont naturellement
aussi faiblement expressives, — à choisir des spécimens d'une
entière fraîcheur, n'ayant subi aucune détérioration dans leur
thorax ou dans leurs ailes dont la frange doit subsister entière
et intacte. De plus il est nécessaire, en vue d'aider à mieux com-
prendre l'Espèce, de rechercher, comme modèles de figuration, les
échantillons qui présentent les lignes, dessins et taches les mieux
indiqués et les plus perceptibles.
C'est alors que l'Artiste, à qui est confiée la représentation des
exemplaires ainsi sélectionnés, ayant été préalablement averti par
le Descripteur qui lui a fait part de ses remarques et observations,
doit s'appliquer à reproduire, avec une impeccable fidélité, la
physionomie particulière, l'aspect général, en un mot ce que feu
Guenée appelait : la coupe des papillons donnés comme modèle
au peintre.
Il est très souvent indispensable d'étendre la figuration à plu-
sieurs exemplaires d'une même unité spécifique, de façon à fournir
tous les moyens de dissiper les doutes qui pourraient s'élever dans
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 249
l'esprit de l'Entomologiste préoccupé d'établir une exacte identi-
fication. Il est fort regrettable que les figures publiées — en
nombre malheureusement le plus souvent trop parcimonieusement
restrenit, dans les Novilates Zoologicae, — n'y soient pas l'objet
pour les Espèces délicates, dont les caractères sont naturellement
imprécis, d'un soin plus attentif et d'une compétence artistique
et même entomologique plus certaine et plus expérimentée. En
effet, si les procédés de chromolithographie peuvent suffire dans
certains cas, la gravure, avec ses finesses dont la délicatesse
n'exclut pas la vigueur, s'impose pour la bonne reproduction de
plusieurs Espèces dont les caractères sont vagues et imprécis.
Notamment la fidélité dans la représentation du thorax et de
l'attache des ailes supérieures importe beaucoup pour rendre
exactement la physionomie dont chaque Espèce de Noctuelle
porte l'expression. C'est ainsi que sur la PI. I, dans le Vol. XXVI
des Novitaies Zoologicae, les figures 20, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 35,
40, etc., pèchent sensiblement et fâcheusement pour la manière
dont sont reproduits le thorax, la tête et l'attache des ailes au
corps.
J'ai dit au sujet des Planches de l'ouvrage de Seitz : Les
Macrolépidoptères du Globe, — dont la facture est si inégale et
le dessin souvent si défectueux, — que les frais généraux et
notamment ceux d'impression et de papier étaient les mêmes,
aussi bien quand le dessin initial est bien réussi que lorsqu'il est
mal exécuté.
Cette vérité s'applique à tous les ouvrages. De plus, si le dessin
est exact, sincère, soigné, en un mot, si la figuration reproduit
exactement le spécimen qui sert de modèle à l'Artiste, l'avantage
pour la Science reste toujours acquis. Les anciennes et excellentes
Planches de Roesel von Rosenhof et certaines Planches de Sepp
senior n'ont rien perdu de leur utilité; on les consulte toujours
avec fruit et plaisir, à cause de la parfaite figuration qui les dis-
tingue, non seulement pour les taches et dessins des ailes, mais
encore pour le faciès et Vhabitus de la chenille ou du papillon.
Il devrait en être de nos jours toujours ainsi.
250 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
J'ai appris, par une expérience déjà ancienne, que la réussite
dans l'Art est difficile à réaliser avec toute la perfection désirée.
Mais de ce que le succès est malaisé à obtenir, il n'en est pas moins
souhaitable et les efforts les plus soutenus, en vue d'un progrès
incessant pour objectif, doivent être constamment tentés par le
Descripteur, guide du Dessinateur, et par le Dessinateur lui-
même.
On ne me blâmera pas, je l'espère, d'insister pour que les figures
de papillons deviennent toujours mieux dessinées, plus finement
et plus exactement interprétées qu'elles ne le sont, hélas ! trop
souvent de nos jours. Il ne s'agit du reste nullement dans mon
esprit d'une critique empreinte de quelque amertume et visant
une personnalité quelconque. Quoiqu'il ait été question, au cours
de cette notice, d'une Meiopoceras morosa, je ne me sens coupable
d'aucune morosité envers personne. Un seul sentiment m'anime
présentement, c'est d'e.ssayer d'obtenir le maximum de perfection
dans l'exécution des figures, aussi bien pour mes propres publi-
cations lépidoptérologiqucs, — où nous éprouvons, comme tout le
monde, les difficultés inhérentes à l'exécution de tous les ouvrages
illustrés, — que pour toutes les autres éditions de livres d'Ento-
mologie, sans aucune exception.
Le but, c'est que nous tous. Entomologistes, nous puissions
jouir du maximum de facilités pour l'identification et la déter-
mination des Lépidoptères.
Réaliser des figures vraiment exactes des papillons qui sont
l'objet de quelque étude; empêcher ainsi les erreurs engendrées
par les descriptions sans figures, ou accompagnées de figures
mauvaises et insuffisamment vraies, voilà mon unique objectif en
écrivant ces lignes. Si la figuration publiée est bonne, tous les
Entomologistes en profitent; si la figuration est défectueuse en
quelque partie, c'est la Science elle-même qui en souffre. En ce
vingtième siècle où nous vivons, il y a. Dieu merci, encore assez
d'habiles Artistes pour que, ceux-ci étant bien dirigés par les
Auteurs qui font appel à leurs talents, notre Science trouve et
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 25 I
réalise, dans chaque nouveau travail illustré, un progrès sensible
et véritable.
Il intéressera sans doute les Lecteurs des Etudes de Lépidop-
térologïc comparée de savoir comment nous opérons nous-mêmes
présentement pour nos illustrations entomologiques. Harold
Powell a quitté Rennes, le 21 septembre 192 1, pour rentrer dans
sa famille, à Hyères. Au lieu de confier aux Chemins de fer le
transport des papillons, des chenilles et des aquarelles de chenille
dont nous jugions la reproduction par M. J. Culot nécessaire pour
le présent Volume XIX des Etudes, H. Powell a porté lui-même
à Genève les matériaux destinés à servir de modèle à l'habile
artiste qu'est M. Culot. Le but n'était pas seulement de garantir
les précieux documents contre les avaries de la route, mais encore
de s'entendre avec M. Culot relativement à l'exécution des
Planches à intervenir.
En travaillant ensemble à Rennes, Harold Powell et moi, nous
avions remarqué certaines particularités, observé certains détails.
De plus, H. Powell, excellent aquarelliste, devait présenter et
expliquer ses dessins de chenille, faits au Maroc, à notre si dis-
tingué et si consciencieux metteur sur pierre et coloriste. C'est
ainsi que nous nous sommes efforcés, d'un commun accord, de
prendre toutes les précautions en vue de la figuration exacte des
échantillons naturels dont nous voulons assurer l'entière et fidèle
représentation. J'espère que le résultat répondra à toutes nos espé-
rances; nous en avons d'ailleurs pour garant le talent éminent de
notre cher ami et collaborateur artistique si dévoué, le Maître
Jules Culot; mais, malgré la valeur de cette garantie, nous avons
voulu ne laisser subsister aucune chance d'oubli ou de malentendu.
Polia Venusta, Boisduval (Aigillaceago, Guenée)
Une superbe Q est éclose à Rennes, le 12 octobre 192 1, d'une
chrysalide apportée du Maroc par H. Powell
s 2 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Polia diibia, Duponchcl (caerulescens, Bdv.).
Sortie à Rennes, le 13 septembre 192 1, d'une chrysalide envoyée
de Beni-Amar où la chenille avait été trouvée en décembre 1920.
Harold Powcll eut soin d'écrire la description et la notice que
je transcris textuellement ci-dessous.
De même, il a fait de la chenille un dessin colorié qu'il a porté
à M. J. Culot en vue de la reproduction pour le présent ouvrage.
Désormais, c'est H. Powell qui parle :
« Chenille Noctuide trouvée au commencement de décembre
1920, à Beni-Amar, sous une pierre, sur un talus recouvert de
plantes basses (Graminées, Arisarinn, Composées, etc.).
Elle était dans le stade précédant l'avant-dernier et sa couleur
était verte. La chenille a mué peu après, pour entrer dans l'avant-
dernier stade. Elle a atteint le dernier stade vers le 20 décembre ;
l'apparence de la chenille a changé à cette mue; la couleur ver-
dâtre a disparu pour faire place au gris brun avec éclaircies blanc
jaunâtre.
Le 3 janvier 1921, elle paraît avoir atteint toute sa taille; voici
la description de la chenille telle qu'elle se trouve ce jour :
Forme cylindrique, peu atténuée aux extrémités; pas de renfle-
ment du huitième segment abdominal. Longueur totale : 0.042.
Tête luisante, sans aspérités, portant quelques poils fins, blan-
châtres, assez longs; sa couleur est d'un blanc grisâtre, mais elle
porte de grandes taches d'un brun foncé, réunies entre elles par
un réseau de lignes assez dense, d'un brun foncé; le triangle
frontal est brun, avec une éclaircie centrale; l'épistome est gris,
à rainures verticales; le labrum est gris transparent; les antennes
sont concolores, à base large.
Corps. — La surface ventrale et la base des pattes sont d'un
gris jaunâtre uniforme tirant un peu sur le vert; au-dessus de la
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 253
base des pattes et sur tout le dorsum, la couleur grisâtre fonda-
mentale est plus claire; elle est marbrée de petites taches blan-
châtres, sur les flancs ; plus haut, ces taches se confondent, de sorte
que, sur le dos, le fond paraît être d'un blanc jaunâtre sale et il
y est marbré de très fines lignes et de fins points bruns. La ligne
médiodorsale, très indistincte, est formée de deux filets parallèles,
bruns, vers lesquels convergent en V des ombres brunes peu nettes.
Une ligne sous-médiane brune, aux limites floues, en zigzag, fait
bordure inférieure à des éclaircies d'un blanc sale qui séparent la
sous-médiane de la médiodorsale; sur le premier bourrelet (le plus
large) des segments, la ligne sous-médiane forme une tache noi-
râtre épaisse, ayant un petit espace rond, blanchâtre vers sa marge
antérieure. La teinte fondamentale du segment anal et du segment
prothoracique est un peu plus sombre dorsalement que par ail-
leurs ; les stigmates sont petits, ovales et de la couleur du fond ;
ils sont finement cerclés d'un filet chitineux, brun foncé. Le dessin
en aquarelle que j'ai fait de la chenille donnera une meilleure idée
de ses dessins et de sa forme que toute description écrite. Les
quelques poils du corps sont très courts et très fins; ils sont plus
forts et longs sur le dernier segment (clapet anal et bases des
pattes anales).
Le 7 janvier 1921, je note que la chenille semble se préparer
pour descendre en terre; elle a diminué de volume et s'est consi-
dérablement raccourcie; elle a cessé de manger depuis deux jours.
J'ai nourri cette chenille, en captivité, avec la Hyoseris ra-
dïata L., une Composée à feuilles dentées et à fleurs jaunes, com-
mune dans les anfractuosités des rochers à Beni-Amar; les feuilles
sont étalées en rosette sur le sol ou contre les roches; c'est une
plante assez voisine des Pissenlits.
La chenille a disparu définitivement sous terre le 9 janvier.
Le cocon est épais mais peu résistant; il est formé de particules
de terre réunies ensemble avec de la soie gri'^, brunâtre; l'intérieur
du cocon est garni de soie sans mélange.
254 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
L'éclosion du papillon, un cf de Polia dubia, a eu lieu à Rennes,
dans l'après-midi du 13 septembre 1921. ))
Polia flavocincta, Rœsel-Guenée.
Tanger (Vaucher).
Très abondante à Beni-Aniar (Zehroun) en novembre et dé-
cembre 1920.
La forme marocaine est grise. Je n'ai pas vu un seul échantillon
de la variété suhlutea, Turati.
Bombycia Viminalis, Fabr., var. Emir, Obthr.
Mrassine, en mai 1921.
Epunda Lichenea, Huebner-Guenée.
Koudiet-Guenfou, région de Timhadit, 9-21 août 1920.
Azrou, automne 1920.
Beni-Amar (Zehroun), novembre, décembre 1920.
La forme marocaine est d'un gris plus noirâtre et d'un aspect
moins verdâtre que dans les localités algériennes.
L'Espèce est représentée par de nombreux échantillons.
Epunda Chioleuca, Herrich-Schaeffer.
Azrou, automne 1920.
Beni-Arnar ^Zehroun), novembre et décembre, 1920.
Meknès, décembre 1920.
La forme marocaine d' Epunda Chioleuca est très obscure; les
ailes inférieures sont souv<nt bordées de noir.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 255
Epunda nigra, Haw-Guenée.
Tanger (Vaucher).
Beni-Amar (Zehroun), novembre et décembre 1920.
Un bel exemplaire est éclos à Rennes, le 28 septembre 1921,
d'une chrysalide apportée du Maroc par H. Powell. Deux autres,
très beaux aussi, sont sortis de leur chrysalide, le 15 octobre 1921.
Phlogophora Empyrea, Huebner.
Beni-Amar (Zehroun), en novembre et décembre 1920.
Phlogophora meticulosa, Linné.
Mrassine, avril 1921.
Conforme à la morphe de Syrie qui, elle-même, diffère à peine
de la race européenne.
Hadena Oleracea, Linné, et var. variegata, Austaut.
Oudjda (Austaut).
Tanger (Vaucher).
Meknès, décembre 1920.
Oued-Didida, 15 juin 1921.
C'est la forme de Oudjda qui appartient à la variété variegata^
Austaut.
Hadena chenopodii, Aibin.
Un exemplaire éclos le i'''' juillet 1920 d'une chenille trouvée
à Casablanca, le 14 juin 1920, sur une plante épineuse de 1?.
famille des Composées.
256 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Hadena Solieri, Boisduval.
Bcni-Amar, région du Zchroun, en novembre et décembre 1920.
Le bord sublerminal des ailes inférieures, blanchâtre chez les
CfcT, est plus noirci que chez les échantillons algériens.
La chenille de Hadena Solieri est très voisine de celle de Polia
dubia dont elle diffère par une teinte plus brune rougeâtre et plus
uniforme et une continuité plus régulière de la ligne sous-médiane.
Je l'ai trouvée, dans l'avant-dernier stade, à la fin du mois de
décembre, sous une pierre au milieu de plantes basses, dans les
éboulis au pied de la falaise au sud de Beni-Amar. Elle était alors
dans l'avant-dernier stade et sa livrée était d'un vert d'herbe uni-
forme, à surface ventrale plus pâle.
C'est à la dernière mue, vers le 8 janvier, qu'elle a changé de
couleur et qu'elle a développe un dessin brun foncé.
C'est ce qui s'est passé, d'ailleurs, pour la chenille de Polia
dubia. Elle a choisi, comme nourriture, une plante Composée voi-
sine des TaraxaciDU, qui semble convenir à bea.ucoup de chenilles
de Noctuides (Hyosen;; radiata). Le 17 janvier, elle a O.032 de
longueur.
La chenille de Hadena Solieri est descendue en terre, définiti-
vement, vers le 25 janvier.
L'éclosion du papillon a eu lieu à Rennes, dans la soirée du
19 septembre 1921.
Quatre chenilles de V Hadena Solieri ont été prises à Mrassine,
entre les i'"' et 15 mars 1921, les unes sur Erophaca baefica, les
autres sur Anagyris foelida. Une seule de ces chenilles est des-
cendue en terre, le 19 mars. De deux autres chenilles est sorti un
ver blanc, filiforme, de grande longueur {Gordius sp. ?).
Dryobota Roboris, var. Cerris, Boisduval.
Beni-Amar, novembre 1920.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 257
Dryobota occlusa, Esper.
Beni-Amar, &n décembre 1920 et janvier 192 1.
C'est la forme à tache réni forme blanche que Harold Powell
a rencontrée dans le Zehroun, au commencement de l'hiver 1920-
1921.
Dryobota protea, W. V.
Tanger (Vaucher).
Lithocampa Millierei, Stgr.
Mrassine, en mai 1921.
Xylocampa Litlioriza, Bork.
Mrassine, en mars 1921.
Ressemble à la forme européenne, de couleur grise, plutôt qu'à
la forme algérienne Mustapha, Obthr., de couleur plus foncée et
brune.
Calocampa exoleta, Linné.
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920
Mrassine, première quinzaine de mars 192 1.
Une chenille très reconnaissable, avancée dans son dernier stade,
fut trouvée, le il mai 1921, à Mrassine; elle accepta l'euphorbe
pour nourriture et descendit en terre, le 21 mai 1921. La chrysa-
lide est morte,
17
258 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Cucullia chamomillae, Schifi.
Bcni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Mrassine, en avril 1921.
Cucullia verbasci, Linné.
Tanger (Vaucher).
Cucullia tanaceti, Schift.
Tanger (Vaucher).
Cucullia chrysanfhemi, Huebner.
Marakech, à la lumière, en avril 1920 (^Ch. Alluaud).
Mrassine, en avril 1921.
Cucullia calendulae, Tr.
Beni-Amar, en décembre 1920 et janvier 1921.
Mrassine, en mars et avril 192 1.
La forme est plus obscure qu'à Biskra.
Cucullia Argentina, Fabr.
Timhadit, en août 1920.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 259
Cleophana Serrata, Treitschke-Guenée.
Tanger (Vaucher).
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
La forme marocaine est un peu plus grande qu'en Algérie et
la teinte générale est plus foncée.
Cleophana pectinicornis, Stgr.
Alarakech, à la lumière, en mars 1921 (Ch. Alluaud).
Mrassine, en avril et mai 1921.
Les échantillons marocams sont d'un aspect plus robuste et
d'une coloration plus accentuée que ceux d'Algérie.
Cleophana Dejeani, Duponchel-Guenée.
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
Cleophana diffluens, Stgr., var. lusitanica, Roths., et var.
maroccana, Stgr.
Mrassine, en mai 1921 (var. lusitanica).
Rabat et Tanger (var. maroccana).
Calophasia Platyptera, Esper.
Mrassine, en mai 1921.
M. Vaucher a reçu de Tanger la Calophasia Platyptera et sa
variété subalbida, Stgr.
200 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Calophasia Adamantina, Blachier.
Rabat (Vaucher).
Décrite dans le Bulletin de La Sociéié entoniolo gïque de France,
1905, p. 214 et 215, et figurée sous le n" 8 de la PI. 4, dans les
Annales de la même Société, igo8.
Heliothis Peltigera, W. V.
Forêt d'Azrou, en juillet et août 1920.
Djebel-Tisdadine, 6-8 août 1920.
Djebel-Hebbri, 24 août 1920 ; la chenille fut trouvée en juillet
sur un Salvia.
Mrassine, avril et mai 192 1.
Fez et Grand-Atlas (Ch. Alluaud).
Heliothis dispacea, Lmné.
Rabat (Vaucher).
Heliothis Armigera, Huebner.
Rabat; élevé sur le maïs par M'"' Schmdler.
Metoponia Vespertina, Huebner.
Mrassine, avril 1921.
Oued-Djdida, 15 juin 192 1.
Aflou, juillet 1921.
Abondante et variable pour l'accentuation des lignes brunes
sur les ailes supérieures, en dessus.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 261
Agrophila Sulphuralis, Linné.
Forêt d'Azrou. en août 1920.
Oued-Djdida, 15 juin 192 1.
La forme d'Azrou appartient à la variété Havonitens, Obthr.
Acontia albicollis, Fabr.
Rabat (Vaucher).
Mrassine, avril 192 1.
Acontia liictuosa, Geoffr.
Tang-er (Vaucher).
Erastria Scitula, Rambur.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Leptosia velocior, Stgr.
Mrassine, en avril 1921.
Leptosia polygramma, Bdv.
Région de Timhadit, Djebel-Tisdadine, en juillet 102 1.
Micra parva, Huebner.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Fez, 14 juin 1921.
202 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Micra ostrina, Huebner.
Forêt d'Azrou, juillet et septembre 1920.
Mrassine, avril 1921.
Espèce très variable au Maroc, comme en Algérie.
Micra purpurina, W. V.
Taghzeft, en août 1920.
La forme du Taghzeft appartient à la var. secunda, Stgr.
Anthophila albicans, Boisduval.
Col de Taghzeft, en aoilt 1920.
Anthophila albida, Duponchel.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Varie assez sensiblement pour la taille et pour les ailes supé-
rieures, en dessus, dont le disque est plus ou moins blanchi ou
coloré en brun très pâle, avec les lignes transversales ordinaires.
Anthophila grata, Boisduval, var. candicans, Rambur.
Tizi-n'Foucht, 15 juillet 1921.
Anthophila virginalis, Obthr.
Col du Taghzeft, en août 1920.
LÉPIDOPTF.ROLOGIE COMPARÉE 263
Anthophila Caïd, Obthr.
Col du Taghzeft, en août 1920.
Eriopus Latreillii, Duponchel.
Tanger (Vaucher).
Beni-Amar, 4 janvier 1921.
Mrassine, avril et mai 192 1.
Eurhipia Adiilatrix, Huebner.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Abrostola triplasia,
Tanger (Vaucher).
Plusia aurifera, Huebner.
Tanger (Vaucher).
Plusia chalcytes, Esper.
Tanger (Vaucher).
Plusia accentifera, Lefcbvre.
Tanger (Vaucher).
Rabat ; élevée sur des tomates par M""^ Schindler, chef du ser-
vice de phytopathologie à l'Institut scientifique chérifien.
264 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Plusia Ni, Engr.
Tanger (Vaucher).
Azrou, août 1920 et juillet 1921.
Plusia gamma, I inné.
Tanger (Vaucher).
Beni-Amar, en novembre 1920.
Mrassine, en avril 1921.
Gonoptera libatrix, Linné.
Tanger (Vaucher).
Mania Maura, Linné.
Tanger (Vaucher).
Spintherops spectrum, Esper.
Mogador (Vaucher).
Apopestes limbata, Stgr.
Volubilis, en mai 1920 (Ch. Alluaud).
Catephia Alchymista, Gcoffr.
Tanger (Vaucher).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 265
Bolina Cailino, Lefebvre.
Tanger (Vaucher).
Catocala sponsa, Linné, var. purpurea, Obthr. (PI. DXXXVI,
% 4474)-
Vallée d'Aïn-Toumliline, en aoiit 1920.
Superbe variété marocaine dont les ailes inférieures sont d'un
rouge violet très vif et foncé, tout à fait différent de la coloration
qu'on remarque chez les exemplaires d'Europe et d'Algérie.
La forme paraît très constante, si j'en juge par les neuf échan-
tillons que Harold Powell a pu capturer.
Je lui ai donné le nom de pirpurea.
Catocala Oberthuri, Austaut.
Tanger (Vaucher).
Catocala Conjuncta, Esper.
Aghbalou-Larbi (Moyen- Atlas), 12-17 août 1920.
Ne diffère pas des échantillons d'Algérie et de Tunisie.
Catocala Nymphaea, Esper.
Mogador (Vaucher).
Catocala Conversa, Esper.
Tanger (Vaucher).
Moyen-Atlas, Vallée d'Aïn-Toumliline, en août 1920.
266 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Catocala Nymphagoga, Esper.
Rabat.
Rég-ion de Timhadit, Djebel-Tisdadine, juillet 1921.
Ophiodes Thiraca, Cramer.
Tanger (Vaucher).
Ophiodes lunarîs, W. V.
Tanger (Vaucher).
Mrassine, avril et mai 1921.
Variable au Maroc, comme en Provence et en Algérie, pour la
coloration plus ou moins grise ou brune du dessus des ailes.
Ophiusa Algira, Linné.
Tanger (Vaucher).
Fez; prise à la lumière, le 22 mai 1920 (Ch. Alluaud).
Grammodes georaetrica, Rossi.
Tanger (Vaucher).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 26;
DELTOIDAE
Hypena obsitalis, Huebner-Guenée (5/>. G., VIII, p. 29, n° 20).
Région des Zemmours (fin mars 1921).
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
Espèce variable au Maroc comme partout où habite l'Espèce.
Herminia crinalis, Fr.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 6i, n° 73).
Rabat (Théry).
Nodaria Hispanalis, Guenée {S p. G., VIII, p. 64, n" 77).
Grand- Atlas, Tannaout, pris à la lumière, vers i.ooo mètres
d'altitude, en juin 192 1 (Charles Alluaud).
268 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PYRALIDAE
Pyralis farinalis, Linné-Guenée (Sp. G., VIII, p. 119, n" 6).
Forêt d'Azrou, en août 192c.
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
C'est dans les habitations qu'on trouve Pyralis farinalis; elle
est posée sur les murs.
Aglossa pinguinalis, Linné.
Région de Timhadit, Djebel-Tisdadine, 18 juillet 192 1.
Un cf de Settat (Alluaud).
Aglossa cuprealis, Hbn.
Un (S de Rabat, 18 juillet (Alluaud).
Stemmatophora corsicalis, Duponchel-Guenée {Sp. G.y VIII,
p. 131, n" 32) (Pyralis obsoletalis, Mn.).
Mrassine, en avril et mai 192 1.
Ne paraît pas rare dans le Zehroun.
Rabat ; deux sujets cf.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 269
Hypsopygia egregialis, H.-S.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 133,
n° 34).
Beni-Amar, à la fin de l'année 1920.
Un seul cf de petite taille a été capturé dans le Zehroun.
Une Q de Rabat (Alluaud).
Actenia brunnealis, Huebner-Guenée (5/. G., VIII, p. 135,
ri" 3/)-
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Constantia Staudingeralis, Ragonot.
Quatre exemplaires des deux sexes rapportés de Marakech et
Haute-Rerava TAlluaud).
Cledeobia angustalïs, W. V.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 137,
n" 38).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
La coloration générale brun rougeâtre paraît très pâle dans la
forme marocaine ^angustalïs.
Cledeobia interjunctalis, Guenée iSp. G., VIII, p. 138, n" 39).
Un seul o* pris à Mrassine, en mai 1921
Plusieurs exemplaires de Tadla, Settat, Dradek (Alluaud).
Cledeobia provincialis, Duponchel.
Azrou, deuxième quinzaine de juin 1921.
2/0 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Cledeobia Chellalis, Hpsn.
Tadla et Marakech (Alluaud).
Threnodes pollinalis, W. V.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 149,
n" 54)-
Une Q de la Haute-Reraya (Alluaud).
Aporodes Siciilalis, Duponchel-Guenée (Sp. G., VIII, p. 160,
n" 71).
Aghbalou-Larbi. mi-août 1920.
Deux très beaux exemplaires ont été pris par Harold Powell,
le même jour et au même lieu.
Pyrausta piinicealis, W. V.-Guenée {Sp. G.. VIII, p. 165,
n° /6) (Aurata, Se).
Rabat ; une g appartenant à la variété ineridionalis, Stgr.
(Alluaud).
I^hodaria castalis, Treitschke-Guenée {Sp. G., VIII, p. 171,
n'' 89).
Deux exemplaires pris à Mrassine, en avril et mai 1921.
Herbula Cespitalis, W. V.-Guenée {Sp. G., Vlil, p. 176, n" 98).
Forêt d'Azrou, en juillet et août 1920.
Timhadit, en septembre 1920.
Haute-Reraya (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2/1
La race marocaine de Cespiialis appartient à la variété inter-
medialis, Duponchel, caractérisée par ses ailes inférieures jaune
plus ou moins orangé.
Herbula Congeneralis, Guenée {Sp. G., VIII, p. 179, n° 104).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Oued-Djdida, 15 juin 1921.
Plusieurs exemplaires des deux sexes ont été rapportés par
Harold Powell.
Il est difficile d'obtenir des exemplaires bien purs; la Herbula
congeneralis paraît être une Pyralide très fragile et facile à
déflorer. Elle vole dans les prairies sèches et le flanc des collines
aux environs d'Azrou, Ito et Timhadit.
Endotricha flammealis, Schiff.- Guenée {Sp. G., VIII, p. 219,
n" 180).
Deux sujets g de Haute-Reraya (Grand-Atlas) et de Volu-
bilis (Ch. Alluaud).
Diasema Ramburialis, Duponchel-Guenée {Sp G., VIII,
p. 234, n" 205).
Forêt de Mamora, Dar-Salem, en juin 192 1 ; assez commune.
L'Espèce est répandue jusqu'à Madagascar.
Cybolomia biskralis, Chrétien.
Une g de Marakech (Alluaud).
Nascia fovealis, Zeller-Guenée {Sp. G., VIII, p. 239, xf 211).
Marakech (Alluaud).
2/2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Stenia ornatalis, Duponchel-Guenée (Sp. G., VIII, p. 247,
n" 229).
Un seul exemplaire provenant de la rég^ion des Zemmours, où
il a été recueilli à la fin de mai 1921.
Rabat (Alluaud).
Stenia punctalis, W. V.-Guenée (Sp. G., VIII, p. 248, n" 232).
Mrassine, en avril et mai 1921.
L'Espèce est assez commune. Elle vient, le soir, à la lumière.
Cinq sujets de grande taille (21/25 mm.), sauf une Q de Haute-
Reraya (Alluaud).
Phlyctaenodes ustrinalis, Christ. (Metasia Emiralis, Obthr.).
Plusieurs exemplaires assez variés pour l'intensité des dessins
noirs et pour la coloration jaune fauve des ailes supérieures, en
dessus, ont été capturés dans la Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Une Q de Rabat, en juillet 192 1 (Alluaud).
Metasia suppandalis, Huebner-Guenée {Sp. G., VIII, p. 252,
n" 238).
Timhadit, août 1920.
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Col de Taghzeft, 17 août 1920.
Haute-Reraya (Alluaud).
Variable pour la taille et l'accentuation de la coloration brune
sur le dessus des ailes.
L.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 273
Hydrocampa Nympliaealis, Linné-Guenée (5/ G., VIII,
p. 275, n" 268).
Une seule Q dont les ailes supérieures sont densément cou-
vertes d'atomes bruns, prise dans la région des Zemmours, à la
fin de mai 192 1. Il y avait un exemplaire analogue dans la collec-
tion Guenée; mais il n'en est pas fait mention dans le Species
Général.
Margarodes Unionalis, Huebner-Guenée {Sp. G., VIII, p. 305,
n° 321).
Mrassine, en mai 1921.
Haute-Reraya (Alluaud).
Botys repandalis, W. V.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 329, n° 359).
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Botys incoloralis, Guenée {S p. G., VIII, p. 332, n" 369).
Région des Zemmours, fin mai 1921.
Espèce répandue dans l'Inde et en certaines parties de
l'Afrique. H. Powell a capturé un seul exemplaire d'ailleurs très
pur et parfaitement référable à incoloralis dont les specimina
typica se trouvent dans ma collection.
Botys flavalis, Schiff.
Moyen-Atlas, forêt au-dessus d'Aïn-Leuh, par 1.950 mètres
d'altitude, 8 juin 1920 (Ch. Alluaud).
274 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Hbiilea Catalaunalis, Dup.-Guenée (:>/'. G., Vlll, p. 361,
n^ 43;)-
Une Ç) de Rabat, en juillet (Alluaud).
Pionea Conquistalis, Guenée {Sp. G., VIII, p. 370, n° 458).
Très commun à Beni-Amar, en novembre et décembre 1920,
dans les terrains où poussent les oliviers.
L'Espèce varie pour la taille et l'intensité de la coloration plus
ou moins brunie ou gris argenté des ailes supérieures, en dessus.
Pionea bifasc^alis, Guenée {Sp. G., VIII, p. 372, n'* 462).
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Timhadit, août 1920.
Azrou, septembre 1920.
Varie un peu pour l'intensité de la coloration brune.
Orobena Isatidalis, Dup.-Guenée {Sp. G., VIII, p. 379,
n'^ 478).
Dradek, près Rabat (Alluaud).
Orobena Mimounalis, Obthr. (PI. DXXXVIII, fig. 4520).
Dédié au Caïd des Aït-Arfa, nommé Mimoun, aimable et obli-
geant chef marocain.
Timhadit, en septembre 1920.
Ressemble à frunicntalh, Linné, dont Miinonnalis a la taille
et le faciès. En dessus, diffère de frnnienlalïs par la forme des
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2/5
deux lig-nes ondées, presque parallèles, l'extrabasilaire blanche,
la postmédiane noire, extérieurement lisérée de blanc. Ces deux
lignes sont plus zigzaguées dans Mimounalis. Le ground colour y
est plus noir et moins jaunâtre que chez frumenialis.
Aux ailes inférieures, le bord marginal, chez Mimounalis, est
très finement orné d'un liséré noir régulièrement ondulé.
En dessous, Mimounalis est d'une coloration générale plus
unie et moins heurtée de blanchâtre et de grisâtre.
Orobena Lambessalis, Obthr. (PI. DXXXVIII, fig. 4518).
Lambèse, en septembre 191 2.
C'est une autre Espèce, très voisine de frumentalis
(PI. DXXXVIII, fig. 4519) et de Munounali^, (PI. DXXXVIII,
fig. 4520), plus petite que cette dernière, d'un ground colour
plus brun et moins noirâtre, avec les mêmes dessins généraux,
mais plus fins, moins zigzag-ués, surtout pour la ligne postmé-
diane.
Je profite de la publication de cet ouvrage sur la Lépidopté-
rologie marocaine pour faire connaître, par comparaison avec
frumentalis et Mimounalis, au moyen d'une figuration très exacte,
la nouvelle Espèce à^ Orobena algérienne : Lambessalis.
Spilodes sticticalis, Linné.
Timhadit (AUuaud).
Spilodes comptalis, Freyer-Guenée {Sp. G., VIII, p. 381,
n° 481).
Haute-Reraya (Alluaud).
2 76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Scopula t'errugalis, Huebncr-Guenée (Sp. G., VIII, p. 398,
n° 515)-
Haute-Reraya ; Marakech, Sidi-Yahia-des-Zaers (Alluaud).
Région des Zemmours et Mrassine, en mai 192 1.
Très commune au Maroc comme dans beaucoup de parties de
l'Europe.
Scopula Numeralis, Huebncr-Guenée (Sp. G., VIII, p. 399,
n" 518).
Haute-Reraya (Alluaud).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Mrassine, en mai 192 1.
Nymphula interpunctalis, Huebner-Guenée {Sp. G., VIII.
p. 403, n" 523) {Phlyctaenodes nudalis, Huebner).
Forêt d'Azrou et Timhadit, en septembre 1920.
Marakech (Alluaud).
Mecyna Polygonalis, Huebner-Guenée {Sp. G., VIII, p. 407,
n" 530).
H. Powell a observé seulement la chenille de Mecyna Polygo-
nalis; il n'a pas rapporte l'imago.
Stenopteryx Hybridalis, Huebner-Guenée [_Sp. G., VIII,
p. 414, n" 537) {Noinophila noctiiella^ Schiff.).
Mrassine, en avril et mai 1921.
Plateau de Dkrissa, en avril 1921.
I,ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 277
Une Espèce répandue dans une grande partie du Monde,
variant beaucoup, comme le dit Guenée, tant pour la taille que
pour l'expression des dessins.
Scoparia Lineolalis, Stephens-Guenée {Sp. G., VIII, p. 426,
n° 558).
Un cf très pur recueilli à Mrassine, en avril 192 1.
Scoparia angustea, Steph. {Coarctalïs, Zeller-Guenée, Sp. G.,
VIII, p. 430, n" 564).
Zehroun, en décembre 1920 et janvier 1921.
Mrassine, en avril 1921.
278 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
GEOMETRAE
Metrocampa Honoraria, Schiff.
Mrassine, en mai 1921.
Deux beaux cfcf dont le ground colour est gris olivâtre, non
rosé.
Crocallis Auberti, Obthr.
Une paire éclose à Rennes, en mai 1921, de chrysalides
envoyées du Zehroun par H. Powell qui a pris, sur l'état larvaire
de l'Espèce, les notes suivantes :
(( En cherchant des chenilles, la nuit, le 4 décembre 1920, sur
les pentes d'un ravin à l'est de Beni-Amar (le second ravin), j'ai
trouvé quatre petites Géoviètrides sur une Coronille ligneuse qui
atteint parfois 2 mètres de hauteur, mais dont les rameaux sont
peu nombreux. Cette Coronille ne paraît pas très abondante, dans
la région ; elle existe également, dans les éboulis en pente, au pied
de la falaise au sud de Beni-Amar; mais là, elle se maintient
difficilement, car elle est constamment broutée par les nombreux
animaux : chèvres, vaches, juments et mulets qu'on envoie paître
là-haut. La nuit, les folioles de cette plante se relèvent et s'ap-
pliquent l'une contre l'autre, fermant ainsi la feuille.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 2/9
Les petites chenilles, de couleur grisâtre, avaient la face de la
tête plate et portaient, au centre dorsal du huitième segment
abdominal, une protubérance légèrement bifide, sur laquelle
étaient placés deux crins courts correspondant aux tubercules I.
Elles ont l'aspect général des Boarmidae et elles sont assez
voisines de la chenille de Gemmaria, en apparence du moins.
Elles ont mué peu de jours après et ont acquis une coloration
brun rougeâtre. Une des chenilles a réussi à s'évader; il ne m'en
resta que trois.
Une autre mue a eu lieu vers le 24 ou le 25 décembre, pendant
mon absence à Meknès ; je crois que les chenilles sont maintenant
dans le dernier stade (6 janvier 192 1) et non loin d'avoir atteint
tout leur développement. Leurs habitudes sont nocturnes; le jour
elles se maintiennent raides et droites, sur les grandes tiges d'un
brun rougeâtre de la plante nourricière ; les pattes anales et la
paire du sixième segment abdominal tiennent fermement à une
branche centrale, tandis que les pattes thoraciques s'appuient sur
une branche latérale; parfois, elles n'ont prise que par les pattes
membraneuses, le corps, en avant du sixième segment abdominal,
étant relevé, droit et rigide Elles ne remuent pas, si on les touche
et, si on les fait lâcher prise, elles restent, raidies, comme des
brindilles de bois.
Voici la description d'une de ces chenilles, faite le 6 janvier
1921 :
Largeur de la tête : 0.0025 ; longueur totale de la chenille :
0.045.
Tête plate sur la face et même un peu creusée; la face est blan-
châtre, maculée de brun ; les côtés de la tête et le sommet des lobes
sont bruns ; le clypeus est blanchâtre avec des petites taches
brunes; à la pointe du triangle formé par le clypeus se trouve
une faible protubérance à sommet brunâtre; la tête porte quelques
crins courts, noirs. La tête est entourée, sur le haut et sur les côtés,
par le bourrelet ou capuchon formé par le rebord antérieur du
segment prothoracique qu'elle ne dépasse guère, au repos.
28o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La forme du corps est cylindrique; on note un bourrelet ondulé,
assez prononcé, représentant le fl.ange.
La couleur du corps, surface ventrale et surface dorsale, est
d'un brun de Sienne presque uniforme; seule, la partie centrale
du ventre, entre les pattes du sixième segment abdominal et les
pattes anales, est blanchâtre, marbrée de brun Sienne, avec, sur
chaque segment, deux tubercules (pomts) noirs. 11 existe une ligne
médiodorsale de couleur brune plus sombre que le fond ; elle
s'élargit en losanges plus ou moins allongés ou raccourcis, sui-
vant les segments; il y a, au moins, un losange bien développé
sur chaque segment abdominal, jusqu'au huitième. Cette ligne,
comme toutes les autres, est peu distincte; on remarque un double
filet ondulé, suprastigmatal, brun foncé et quelques faibles éclair-
cies entre cette ligne et l'aire médiane. Chez deux de mes trois
chenilles, l'aire dorsale comprise entre les filets suprastigmatals
est plus pâle sur le segment prothoracique qu'ailleurs et d'un brun
un peu jaunâtre. Le huitième segment abdominal porte, au centre
dorsal, une excroissance à pente antérieure douce, surplombant un
peu en arrière, ayant deux sommets émoussés séparés par une
faible dépression; une éclaircie brun blanchâtre remonte oblique-
ment sur les côtés de la protubérance et contourne les sommets;
cette éclaircie est bordée postérieurement de brun noirâtre. Le
clapet anal est fortement développé; son extrémité repose sur
deux verrues coniques flanquant l'orifice anal. Les pattes mem-
braneuses sont brunes; elles portent extérieurement une éclaircie
allongée; les pattes thoraciques sont d'un brun un peu plus pâle
que la couleur fondamentale; les stigmates sont presque ronds,
couleur brun blanchâtre, entourés, chacun, d'un cercle chitineux»
noir. Les crins du corps, correspondant aux tubercules primaires,
sont noirs, assez fins et courts.
i6 janvier iq2I. ■ — La belle Coronille {C oronilla valentïna^ sur
laquelle j'ai trouvé les chenilles ci-dessus décrites, fleurit, actuel-
lement, dans les sites les plus abrites
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 281
Les chenilles continuent à se nourrir, cependant elles n'ont pas
un appétit vorace ; elles mangent le soir, mais aussi parfois le jour,
dans l'obscurité de la boîte en bois dans laquelle elles sont confi-
nées. La plus grosse a, maintenant, une longueur de 0.048. Elles
restent rigides et immobiles sur les tiges de la plante nourricière
et ne descendent pas à terre pour se cacher, le jour, comme font
les chenilles de Boisàuvalaria devenues grosses.
/" février igzi. — Les chenilles en question ont continué à
manger et à augmenter de volume jusqu'au 27 janvier, sans, tou-
tefois, s'allonger davantage. Le 27 janvier, j'ai remarqué que
deux des chenilles avaient diminué de longueur et des rides
transversales s'étaient formées. Les segments thoraciques étaient
mouillés et luisants. Le lendemain matin, une des chenilles avait
disparu sous terre et la seconde chenille l'a suivie, le 29 janvier.
Enfin, la troisième et dernière chenille s'est enterrée, le i*"'' février
1921.
Le cocon est très peu résistant ; il est formé de particules de
terre, liées ensemble avec de la soie de couleur brune claire.
La chrysalide est d'un brun acajou et sa surface est brillante et
presque lisse; celle du cf porte deux fines ponites, assez longues,
convergentes, sur le crémaster; ces deux pointes sont, au contraire,
très courtes et droites chez la troisième chrysalide qui doit être
celle d'une Q.
Nous avons été assez surpris, lorsqu'en mai 192 1 sont éclos des
cocons de la chenille E trois imagines de Crocallis Auberti. La
chenille décrite était très différente, par la forme de sa tête et le
développement des verrues dorsales du huitième segment abdo-
minal, des autres chenilles du genre Crocallis que je connais,
notamment Boisàuvalaria; la chrysalide diffère considérablement,
aussi, de celle de Boisàuvalaria.
282 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En général, les chenilles de Crocallis se rapprochent beaucoup
de celles du genre Lygia; la chenille qui a donné C. Auberti en
est tout à fait différente, se rapprochant beaucoup plus des che-
nilles du genre Boannia. »
Crocallis Boisduvalaria, H. Lucas.
Plusieurs exemplaires cf et Q sont éclos à Rennes, en août et
septembre 192 1.
Le cf a été initialement figuré par H. Lucas, sous le n" i de
la PI. 4, Lépïdoft.^ dans V Atlas de l'Exploration scientifique de
V Algérie.
Lorsque le papillon est fraîchement éclos, ses ailes ont un
aspect particulièrement soyeux et satiné, qui, malgré leur couleur
obscure, semble produire un effet un peu argenté.
La chenille, qui a été rencontrée en abondance à Beni-Amar, en
janvier 1921, ressemble à celle de Ligia Opacaria. Elle vit sur
V Asparagus al bus; elle est la proie d'une grosse araignée brun
jaune qui se promène sur les plantes, la nuit; elle saisit la che-
nille, la suce et la vide. Cette araignée est une Espèce nouvelle
du Genre Cebrennns. Elle sera décrite par les soins de M. Louis
Fage, du Laboratoire de Zoologie (Vers et Crustacés), au Muséum
national d'PIistoire naturelle de Paris.
L'imago semble peu varier: les exemplaires marocains que j'ai
sous les yeux, au nombre d'une quinzaine, paraissent assez sem-
blables entre eux.
Hemerophila abriiptaria, Ehbg.
Beni-Amar, en novembre, décembre et janvier 1920.
Mrassine, en avril et mai 1921.
La forme est de plus grande taille au Maroc qu'en Tunisie;
certains exemplaires se rapprochent de la morphe anglaise et
bretonne; d'autres sont analogues à la variété mnnna. L'Espèce
est commune.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 283
Hemerophila Japygiaria, Costa.
Beni-Amar, en novembre, décembre et janvier 1920.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Les exemplaires marocains se rapprochent beaucoup, pour la
teinte générale, de ceux qui sont figurés sous les n°^ 1602, 1603,
1604 de la PI. CLXIV, dans le Vol. VIT des Etudes de Lépidop-
térologie comparée.
L'Espèce ne paraît pas rare dans le Zehroun. Elle est très
variable et il paraît bien que Barcinonaria, Bellier, n'est qu'une
forme obscure de Japygiaria.
La figure initiale est donnée par Oronzio-Gabriele Costa, dans
Fauna del Kegno di Napoli, Geometrae, PL IX, fig. 5.
Gnophos Omararia, Obthr.
Forêt d'Azrou, en septembre 1920.
L'Espèce a été initialement figurée d'après des échantillons pro-
venant d'Aflou, sous les n°' 1767 (cf), 1768 (cf aberr.), 1769 (q)
des Planches CLXXX et CLXXXI du Volume VII des Etudes
de Lépidoptérologie comparée.
Les exemplaires de la forêt d'Azrou s'identifient très exacte-
ment à ceux d'Aflou.
Gnophos Mucidaria, Huebner.
Mrassine, en février, mars et avril 1921.
Moyen- Atlas, en août et septembre 1920.
L'Espèce éclôt deux fois par an; elle paraît assez commune.
H. Powell a trouvé à Timhadit, en août [920, la chenille vivant
sur Sarcocapnos crassifolia; il a obtenu, en mars 192 1, le papillon
284 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
appartenant à la variété ochracearia, Stgr. (Obthr., Etudes de
Lèpïdoptérologïe comparée, Vol. VII, PI. CLXXVIII, cf, figures
n"' 1736 et 1737). Il a obtenu aussi la même variété, le 19 sep-
tembre 1920, d'une chenille trouvée à Timhadit et vivant sur la
même Sarcocapnos. Le papillon se trouvait, en août 1920, à Kou-
diet-Guenfou.
A Azrou, la chenille du même Gnophos se nourrissait du Tra-
chelium angiistifolium; à Beni-Amar et à Mrassine, la chenille du
Gnophos jmicidaria vit sur une autre plante à feuilles charnues,
vulgairement appelée : nombril de Vénus.
Ephyra Pupillaria, Huebner-Guenée {Species Général, IX,
11° 662).
Mrassine, en mars 1921.
Région des Zemmours, en mai 1921.
La forme marocaine appartient à la var. gyraria, Huebner. Elle
est très vivement colorée.
Huchloris plusiaria, Boisduval.
Grand- Atlas, Asni, haute vallée de la Reraya, par 1.200 mètres
d'altitude, en juin 192 1 (Ch. Alluaud).
Cleta vittaria, Huebner.
Zchroun (Mrassine), en mars et avril 1921.
H. Povvell a trouvé la chenille en novembre 1921, à Meknès;
elle vivait sur les graines d'Urgïnea marithna
Le papillon est éclos le 22 mars 1921.
La forme est semblable à celle de Clela vittaria des environs
de Madrid.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 28 S
Acidalia Nexata, îluebner.
Commune à Dar-Salem (Forêt de Mamora), au commencement
de juin 1921.
Cette toute petite et délicate Espèce, très joliment dessinée en
brun sur le fond blanc des ailes, a été trouvée, par feu Gaston
Allard, dans la province d'Oran; elle habite aussi l'Andalousie.
Acidalia Allardiata, Mabille.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Djebel-Hebbri, en août 1920.
Région de Timhadit, Djebel-Hayane (2.300-2.400 mètres alti-
tude), 16 juillet 1921.
Acidalia ochrata, Scop.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920 et en juin 1921.
Timhadit, juillet 1921.
Acidalia rubiginata, Hufn. (rubricata, Fabr.).
La forme recueillie dans la forêt d'Azrou, à Timhadit et au
Djebel-Tisdadine, en juillet 1920, par H. Powell, appartient à la
variété ochraceala, Stgr.
Acidalia ostrinata, Iluebner.
Très abondante à Mrassine, en mai 1921, et très vivement
colorée.
Harold Powell a capturé plusieurs exemplaires remarquable-
ment teintés de rose vineux et quelques autres dont le grojind
colour des ailes supérieures est jaune nankin pâle et soyeux, avec
286 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
les ailes inférieures et le bord marginal des supérieures d'un rose
violacé plus ou moins accentué. D'autres enfin sont entièrement
d'un jaune d'ocrc, sans trace de rose ou de rougeâtre.
Acidalia scutulata, W. V.
Djebel'-Tisdadine, en août 1920.
Acidalia Longaria, H. -S.
Région des Zemmours, fin mai 1921.
Acidalia contiguaria, Huebner.
Abondante à Mrassine, en mai 1921.
Acidalia herbariata, Fab.
Timhadit, en août 1920.
Acidalia incanaria, Huebner.
Beni-Amar, en hiver 1 920-1 921.
Mrassine, en mai 1921.
Acidalia Colonaria, Hcrnch-Schaeffer.
Je crois que Colonaria, H. -S., fig. 534, est une Espèce spéciale,
certainement très spécifiquement différente de Ochroleucata,
H.-S., fig. 19, 20, 21, à laquelle elle est réunie, avec un point de
doute, il est vrai, dans le Catalog, par Stgr. et Rebel, édit. 1901.
Il ne me semble pas que Dilutaria, Huebner, 589, soit la même
Espèce que Colonaria. Alais PaleacatJ, selon Gucnée {Species
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 287
Général, IX, n" 811, p. 478), me pai-aît être tout à fait réf érable
à Colonaria. \' Acidnïia de Mrassine (mai 1921) ne diffère que
par sa taille, beaucoup plus grande, de Paleacaia (spécimen typi-
cum Guenéeanum) -- Colonaria, H.-S., 534. C'est ce dernier nom
que j'attribue aux deux Acidalia prises à Mrassine par H. Powell,
avec la désignation : niaxima, comme variété.
Acidalia decorata, W. V. (PI. DXXXVII, fig. 4496, 4497).
Commune à Timhadit, en août 1920. Les dessins, surtout au
milieu des ailes, sont très peu accentués.
Aghbalou-Larbi, en août 1920.
Forêt d'Azrou, en juillet 1920; c'est là où la forme présente
des lignes et dessins mieux marqués.
Acidalia submutata, Tr.-Herr.-Sch., var. Nivellearia, Obthr.
(PL DXXXVII, fig. 4491, 4492, 4493).
Mrassine, 3 cTcf pris en mai 1921.
Variété remarquable par l'accentuation de ses lignes et dessins ;
dédiée à M. le Commandant Nivelle, chef du Cercle des Beni-
Mguild.
'L' Acidalia submutata est une des plus jolies Espèces du Genre
Acidalia qui contient pourtant un très grand nombre d'Espèces,
la plupart d'aspect si délicat et si gracieux.
Jusqu'ici, la figuration qui a été consacrée à l'A. submutata,
paraît se limiter aux indications suivantes :
1° A la fig. 97, dans Geometrides Europ. (Tab. 17), par Her-
rich-Schaeffer ;
2° A la fig. 10 de la PI. 85, dans Iconographie, etc., par Millière;
3° Aux figures de la PI. 4, ligne c (comme coîisolidata) et ligne i,
dans Grossschmetterlinge der Erde (Seitz), par L. B. Prout;
4" Enfin aux figures 217, 218, 219 de la PI. 1 1, dans Géomètres
d'Europe, par J. Culot.
288 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je m'arrête à ce dernier n° 219 qui représente la forme syrienne
de V AcidaJia siibmutala; c'est cette forme de Syrie, — simple
atténuation de la forme marocaine, — qui a motivé cette obser-
vation très justement exprimée par J. Culot {loc. cit., p. 76) dans
les termes suivants :
« Le n" 219 de la PI. 11 représente une Q de Syrie dont je
possède un cf exactement semblable; c'est une forme d'un blanc
crème, très claire, en ce sens qu'elle est à peine sablée d'écaillés
noires, chez laquelle les lig"nes apparaissent bien nettes et dont
l'ombre bleuâtre subterminale, particulièrement accentuée dans
les deux échancrures de la ligne coudée, donne à cette forme un
aspect un peu analogue à celui des Acïdalïa Ornata et décora ta. »
Il est parfaitement vrai que si, par exemple, on compare un
échantillon aux lignes et dessins très accentués de V Acidalia
decorata-honestata, Mab., de Sardaigne ou d'Andalousie, à
V Acidalia subnmtata-lsîivelleariay du Maroc, qui est elle-même
l'expression la plus fortement dessinée et colorée de son Espèce,
on trouve, comme première analogie, l'ombre gris bleuâtre sub-
terminale, les mêmes positions et directions des lignes et des
point noirs ; et, inversement, comme principale différence immé-
diatement tangible, on aperçoit, d'une part, le grotmd coloiir blanc,
soyeux et satiné, sans aucun semis d'atomes noirs, chez Decorata-
honestata^ et, d'autre part, le fond des ailes blanc jaunâtre, mat,
sablé de petits points noirs, chez Subniiiiaia-N ivellearia.
On remarque donc en réalité une grande analogie de lignes et
dessins entre les deux Espèces, qui sont pourtant très distinctes
l'une de l'autre. Cette similitude, observée et relatée par J. Culot,
constitue, à mon avis, une nouvelle manifestation du témoignage
que la Création elle-même rend à son divin Créateur et qui vient
s'ajouter à un si grand nombre d'autres témoignages analogues
dont j'ai quelquefois essayé d'exposer l'importance, notamment
à propos des Catagrammides {Etudes de Lépidoptérologie com-
parée, Vol. XI).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 289
Par l'observation de ces faits qui nous révèlent l'idée de syn-
thèse, semblant avoir présidé à leur formation, et en contemplant
la Nature avec l'attention qui convient, nous constatons la repro-
duction, sur des unités spécifiques bien différentes, d'une même
idée qui, une fois conçue, est appliquée, presque sans changement,
aux caractères extérieurs de plusieurs Espèces pourtant très dis-
tinctes.
Ne trouvons-nous pas dans cette manifestation synthétique
d'un même signe, répété sur plusieurs unités spécifiques diffé-
rentes, la preuve de l'intervention d'une Intelligence joignant à
la suprême puissance de créer les multiples Espèces et de leur
maintenir la continuité de la vie, celle de les avoir méthodique-
ment et parfaitement classées, les unes par rapport aux autres?
C'est l'ordre admirable établi dans la Création, que cette
similitude de dessins et d'ornements reproduits sur les ailes de
papillons d'Espèce différente nous apprend à percevoir. Nous
y trouvons un enseignement très précieux, malgré leur insigni-
fiante apparence.
Mais, comme l'a dit Linné :
« Vir insipiens non cognoscit ea,
Stultus non animadvertit ea ».
L'étude de ces fragiles papillons transporte donc l'esprit de
l'homme — contemplator Mundi — vers des sommets élevés où
il me plaît de dresser quelquefois ma tente; cependant revenons
à la comparaison des Acïdalia qui nous occupent spécialement ici
et à la considération des circonstances qui les concernent.
Au Maroc, VAcidalia Decorata est généralement d'un blanc
très pur, satiné, très peu chargé de dessins, tandis qu'au con-
traire sa congénère Submutata-TsI ivellearia est, plus que partout
ailleurs, chargée d'atomes noirs, d'une couleur de crème, avec tous
les dessins et l'ombre bleuâtre subterminale très accentuée. Les
deux Espèces, au Maroc, offrent donc entre elles la plus grande
dissemblance. Il n'en est pas de même en Andalousie où la forme
ï9
290 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de siibmutata se rapproche de la marocaine N iveîlearia ; toutefois
avec une atténuation sensible du semis d'atomes noirs sur le fond
des ailes, tandis que V Acïdalia Décor ata, dont j'ai sous les yeux
un exemplaire pris à Grenade, diffère à penie de la forme hones-
tata de Sardaigne et y est par conséquent bien différente de la
race marocaine, si blanche et si peu chargée de taches et dessins.
Dans les Alpes- Maritimes, c'est à peu près la forme normale
de Snbmiitata que l'on rencontre.
Pour permettre d'apprécier les considérations ci-dessus expo-
sées, je fais figurer : V Acidalia Submulal z-Nzveilearia, du Maroc;
VAcidalia Submutata, transition à N iveîlearia, d'Andalousie;
V Acidalia Submntata, forme ordinaire des Alpes-Maritimes, telle
que l'a représentée Millière, sous le n" 10 de la PI. 85, dans
V Iconographie et Description de Chemlles et Lépidoptères inédits,
XIX'' livraison.
Quant à V Acidalia Decorata, dont Millière {loc. cit., PI. 85,
fig. 7) a figuré un exemplaire aux dessins très accentués, je fais
représenter, pour la comparaison immédiate avec l'autre Espèce,
un exemplaire de Timhadit (Maroc) et un autre de Sassari (Ile
de Sardaigne). Ce dernier (var. Hojiestala) ressemble beaucoup
à celui qui a servi de modèle à la figuration donnée par Millière.
Ces deux Acidalia Decorata sont, l'une par rapport à l'autre, aux
deux pôles opposés de la variation de leur Espèce.
J'ajouterai que Millière a donné la figure de la chenille et de
la chrysalide de VAcidalia Decorata (PI. 85, fig. 5 et 6) et de la
chenille et chrysalide de VAcidalia Submutata (PI. 85, fig. 8 et 9),
toutes les deux chenilles vivant sur la même plante : Thymus
vulgaris.
Aux pages 333-337 du texte, Millière donne les renseignements
sur les premiers états des deux Acidalia Decorata et Submutata,
qui présentent entre eux de sensibles différences. Millière ne fait
aucune remarque sur la similitude des dessins qui ornent les ailes
des imagines dont il publie la figuration en même temps que des
premiers états de leurs Espèces. Du reste, la forme normale de
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29 1
Subniutata ne présente pas l'analogie entre les deux Espèces :
Subniufata et Decorata que M. Culot a observée au moyen de la
forme syrienne, analogie qui est encore bien plus accentuée si
l'on envisage la forme marocaine Nivelleand.
Acidalia marginepunctata, Goeze.
Koudiet-Guenfou (région de Timhadit), en août 1920.
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Assez abondante dans cette dernière localité, au printemps;
assez variable pour le groiind colour plus ou moins gris teinté
d'ocracé.
Acidalia rufomixta, Rambur.
Timhadit, en août 1920.
Harold Powell a pris une seule Q dont le groiind colour est
plus pâle que chez les échantillons des Pyrénées-Orientales.
Acidalia rubellata, Rambur (PI. DXXXVII, fig. 4489, 4490).
Mrassine, en mai 1921.
Harold Powell a capturé six exemplaires bien frais. Une Q est
conforme à la figure donnée par Rambur, dans le Catalogue sys-
tématique des Lépidoptères de V Andalousie, sous le n" 3 de la
PI. XXI. Les autres échantillons présentent une accentuation bien
plus forte des lignes et dessins.
\J Acidalia rubellata est une Espèce sans doute jusqu'ici mé-
connue; telles furent, d'ailleurs, plusieurs Espèces découvertes
par Rambur et à propos desquelles, peu à peu, la lumière se fait,
de sorte que justice est finalement rendue au sagace Lépidopté-
riste français, mort à Genève en 1870.
292 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
On ne peut pas confondre rubellaia avec Consangiiïnaria qui
est beaucoup moins robuste et qui appartient au groupe de
nef aria, tandis que rubellata se rapproche des Acidalia du groupe
de niarginepunclata, rufontixta, etc.
Je possède un grand nombre de consangiiïnaria et la différence
entre rubellata et consangtiïnaria est considérable.
Acidalia Lambessata, Obthr.
Djebel-Tisdadine, août 1920.
Acidalia Subsericeata, Haw.
Mrassine, en mai 1921.
Acidalia Degcneraria, Huebner.
Mrassine, en avril 1921.
Appartient à la forme rougeâtre : Floridaria, Pùngeler.
Grand-Atlas, haute vallée de la Reraya, par 1.800 mètres
d'altitude (Ch. Alluaud).
Acidalia Imitaria, Huebner.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Espèce assez abondante et présentant quelques variations,
notamment pour le ground rolonr jaune nankin plus ou moins
foncé et pour l'accentuation de la ligne brune, médiane, commune,
transverse.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 293
Pellonia Vibicaria, Linné-Guenée (Sp. G., X, p. 7).
Forêt d'Azrou, en août 1920, et dans la première quinzaine de
juillet 1921.
La forme marocaine est d'un gris d'os très clair et uni, avec
les lig-nes ordinaires roses communes aux quatre ailes, très fines,
et généralement sans aucun développement du lavis rose dans
l'espace compris entre les lignes médiane et subterminale.
Je pense que c'est la var. strïgata, Stgr.
Pellonia Sicanaria, Herrich-Schaelfer.
Mrassme, en mai ig2i.
Azrou, en juillet 192 1.
La forme marocaine est très vivement colorée et plus grande
que la forme algérienne. Je possède seulement trois échantillons;
mais ils sont d'une remarquable fraîcheur.
Stegania Henricaria, Obthr. (PI. DXXXVIl, fig. 4498).
Beni-Amar, en décembre 1920 et en janvier 1921.
Mrassine, en mars, avril et mai 192 1.
Plusieurs exemplaires sont éclos à Rennes, en septembre 1921.
La chenille vit sur l'olivier sauvage; le papillon est très
variable pour la couleur du fond des aile? et l'accentuation des
taches et dessins. Généralement la forme marocaine est d'une colo-
ration plus foncée que celle de Sebdou et de Guelt-es-Stel.
Harold Powell donne, sur les premiers états de Stegania Hen-
ricaria, les renseignements suivants qui s'ajoutent à la figuration
publiée dans le présent ouvrage :
c( Géométride trouvée plusieurs fois en décembre 1920, sur
l'olivier sauvage (zebouj), aux environs de Beni-Amar. — • On
294 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
peut l'obtenir, le jour, en battant les buissons, mais je l'ai trouvée
surtout la nuit, en cherchant avec la lanterne à main; on la voit
alors, suspendue par un fil de soie aux branches. Le jour, elle se
tient immobile sur les tiges et, à cause de sa grande ressemblance
avec l'écorce, elle est extrêmement difficile à trouver.
La longueur de la chenille qui sert à cette description est de
0.015, étendue. Elle est une des plus grosses de celles trouvées
(Elle est dans le dernier stade).
La couleur fondamentale du corps est d'un gris très clair,
jaunissant ou verdissant légèrement, par endroits, sur la surface
dorsale et le -flange.
La tête, d'une largeur maxima de 0.00175, est aplatie sur la
face mais non plate; le sommet des lobes est arrondi, nullement
proéminent ; les joues sont pleines, les antennes assez longues,
tronquées à l'extrémité et portant une courte épine et un poil fin.
La tête est portée horizontalement, au repos; elle est d'un gris
assez clair, finement tachetée d'un gris encore plus clair; le bord
des lobes avoisinant le triangle frontal est blanc d'ivoire, le
blanc s'élargissant vers la bouche; le triangle est gris maculé de
blanchâtre, l'épistome gris ; il existe une ombre brunâtre faible
aux environs des ocelles et cette ombre se trouve accentuée par le
brun foncé des ocelles mêmes. La tête porte quelques fins crins
noirs, peu longs mais effilés.
Corps. — Un creux (limité, en bas, par la saillie faite par le
bourrelet du fia n g e'^hlà.nc d'ivoire en cet endroit), s'étend du
bord antérieur du segment prothoracique jusqu'au milieu du seg-
ment mésothoracique (aire latérale), où il est entouré par un bour-
relet de peau (*). La teinte de ce creux est un peu plus foncée que
la couleur générale et donne l'impression d'un trait sombre sur le
côté de la chenille, près de la tête ; le stigmate prothoracique,
(*) C'est une verrue latérale très agrandie.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 295
(blanc d'ivoire entouré d'un fin cercle chitineux noir) se trouve
dans ce creux. L'aire médiodorsale, assez claire sur les segments
thoraciques, porte une assez large ligne médiane gris olivâtre
pâle; cette ligne passe vers le milieu du segment métathoracique,
entre deux traits bruns, convergents, qui se rencontrent, presque,
sur le bord postérieur du segment. Les segments abdominaux i
à 3 inclus se ressemblent; ils n'ont pas de verrues saillantes; leurs
tubercules, peu nombreux, sont de minuscules points chitineux
noirs, portant chacun un court crin noirâtre, fin ; la ligne médiane,
plutôt indistincte, s'accentue un peu et s'élargit en losange mal
formé, sur les bourrelets étroits de chacun de ces segments ; il
existe, à partir du milieu du segment métathoracique, une éclaircie
ou ligne sous-médiane blanchâtre, qui s'amincit à partir du bord
postérieur du premier segment abdominal ; cette ligne claire est
limitée, du côté du centre dorsal, par un filet briin foncé, très
ondulé. Au centre dorsal du quatrième segment abdominal se
dresse un petit mamelon aux pentes antérieures blanches ; il est
d'un jaune olivâtre postérieurement. Le cinquième segment abdo-
minal porte, au centre dorsal, une protubérance beaucoup plus
développée, en forme de fer à cheval, vue de l'arrière. Tubercule I
(l'antérieur des trapézoïdaux) se trouve assez haut placé sur la
pente antérieure de la protubérance, tandis que II se trouve à sa
base et en arrière. En arrière, cette protubérance est couleur oli-
vâtre claire; en avant, le sommet est olivâtre marbré de blan-
châtre, bordé, en bas, par une ligne noire; les pentes de la base
sont blanches. La ligne médiodorsale reprend, toujours assez
faible, à partir de la marge antérieure du sixième segment abdo-
minal et continue jusque sur le clapet anal. En dessous de la ligne
blanche sous-médiane, une large bande de la couleur fondamen-
tale descend le long du corps, fendue, au-dessus des stigmates,
par un filet ondulé, blanchâtre; le fiange est formé par plusieurs
rides et bourrelets de teinte fondamentale; le stigmate, arrondi,
est entouré d'un petit espace circulaire de couleur jaune olivâtre,
sur les trois premiers segments abdominaux; sur le quatrième et
296 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sur le cinquième segments abdominaux, le cercle jaune olivâtre
s'élargit énormément, de façon à faire une tache très apparente,
englobant le tubercule III et envahissant le fLange. La surface
ventrale est blanchâtre, avec deux larges lignes ondulées d'un gris
brunâtre, une de chaque côté de l'aire médiane, qui présente un
trait gris brunâtre, au centre, depuis la marge antérieure jusque
vers le milieu de chaque segment abdominal ; l'aire médiane est
d'un blanc presque pur et elle est plus large sur le dernier segment
thoracique et les premier et deuxième segments abdominaux
qu'ailleurs. Entre la ligne ondulée en bordure du centre ventral
et le iîange, le fond blanchâtre est parsemé de points gris; la
bordure inférieure du fiange est marquée d'un mince filet brun.
Les pattes thoraciques sont grises, à base blanchâtre; les paires
membraneuses du sixième segment abdominal sont grises, avec
une plaque brunâtre extérieure; les pattes anales sont grises.
Les crins portés par les tubercules du corps et sur la tête sont
uns, efiîlés, peu longs, noirâtres; chaque tubercule, ou point pili-
fère, porte un crin.
Cette chenille est variable. Chez certains sujets, les teintes et
dessins sont plus contractés que chez l'exemplaire décrit. Parfois
les deux traits foncés, convergents (un de chaque côté), qui bor-
dent, sur le segment métathoracique et le premier de l'abdomen,
l'éclaircie sous-médiane blanchâtre, se rejoignent au centre dorsal
pour former un V et, sur les deux segments abdominaux suivants,
le centre dorsal est bordé par une longue tache brune résultant de
l'élargissement du filet limitant l'éclaircie sous-médiane.
La première chenille R, arrivée à toute sa taille et ayant 0.015
de longueur, est allée se chrysalider dans une tige sèche et creuse
d'Ombellifère, se trouvant dans sa cage. En guise de cocon, elle
a étendu quelques fils de soie blanche entre les parois du tube
formé par la tige. La chrysalide, formée vers le 15 décembre, est
suspendue dans un filet à larges mailles, mais ce n'est qu'un rudi-
ment de cocon. Une seconde chenille, enfermée dans une boîte, a
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 29;
tissé, entre des feuilles d'olivier, un cocon analogue, avec des fils
assez solides, mais toujours à mailles larges; ce cocon ressemble
à la tente que construit une chenille du genre Syrichthus, par la
consistance de la soie et la largeur des mailles.
Le cocon a été formé vers le 25 décembre, mais, le i'"'" janvier
192 1, la nymphose n'avait pas encore eu lieu.
Une troisième chenille mange encore (son activité est nocturne) ;
elle est dans le dernier stade (i*"" janvier).
Je n'ai pas trouvé des chenilles B depuis le 20 décembre,
quoique je les ai cherchées plusieurs fois, nuit et jour.
Quelques chenilles prises précédemment, très jeunes, se sont
évadées de la boîte.
75 janvier . — La seconde chenille B a formé sa chrysalide le
3 janvier. La troisième s'est miise en cocon le 15 janvier 192 1.
Une des chenilles, que je croyais s'être évadée, s'était chrysa-
lidée dans la même tige creuse d'Ombellifère que j'ai mentionnée
ci-devant, mais bien plus bas que l'autre chenille chrysalidée dans
la tige. La chrysalide formée en premier lieu a donné son papillon
aujourd'hui, 16 février 192 1; c'est la Siegania H emicaria. J'ai
trouvé le papillon (un cf ) dans la boîte, cet après-midi, appliqué,
les ailes étendues, contre une paroi de la boîte.
Un second exemplaire cf de S. H emicaria, beaucoup plus rosé
en dessous, est éclos vers la un de l'après-midi, le i ■'" mars.
Il y a eu une troisième éclosion, le 8 mars 192 1, cette fois une Q .
Un quatrième exemplaire (un c?) est éclos le 19 mars; ce der-
nier est un spécimen d'un gris assez foncé avec large bande
marginale gris noirâtre, bordée, proximalement, par un hlet blan-
châtre.
La chrysalide dont est éclos ce cf est la seconde qui a été formée
(3 janvier). La période de nymphose a duré, donc, plus longtemps
chez cet exemplaire que chez les autres, soumis, cependant, aux
mêmes conditions.
298 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le 2 mai 192 1, en me promenant la nuit avec la lanterne à main,
sur les flancs du Zehroun, à l'est de MrassinC; j'ai trouvé huit che-
nilles de Stegania H enricaria dans le dernier stade, sur un buisson
de (( Zebouj » (Olivier sauvage) Le buisson était bien abrité du
nord et du nord-ouest et exposé au soleil pendant le jour. Les
chenilles balançaient dans la brise, suspendues, chacune, par un
fil de soie, et elles se tenaient recourbées. La robe de ces chenilles
était plus pâle et les dessins plus effacés que chez celles prises, en
décembre 1920, à Reni-Amar; quelques-unes ont une teinte gris
verdâtre très pâle et les dessins manquent presque complètement;
d'autres sont grises avec de faibles dessins.
Ces chenilles se sont toutes chrysalidées quelques jours plus
tard et, à l'époque actuelle (20 septembre 192 1), aucun papillon
n'est encore éclos. »
Aleiicis pictaria, Curtis-Guenée {Sp. G., X, p. 60).
Mrassine, en mars 192 1.
Quatre exemplaires marocains ne diffèrent pas de ceux que
nous prenons en France aux premiers jours du printemps.
Elicrinia Cauteriata, Stgr-Rambur.
Mrassine, en mars et avril 192 1.
N'est pas rare et varie beaucoup pour la coloration du fond
des ailes supérieures, en dessus, qui est grise, carnée et même rose
saumoné.
L'Espèce se trouve aussi en Espagne et en Oranie (Sebdou).
Rambur a donné une bonne figure de la race chez laquelle le
dessus des ailes supérieures est d'une coloration ocre, sous le n" J
de la PI. XX, dans le Catalogne systématique des Lépidoptères
de V Andalousie.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 299
Thamnonoma gesticularia, Huebner.
Forêt de Mamora, Oued-Tiflet, entre Aïn-Jorra et Dar-Salem;
en juin 1921.
Espèce jusqu'ici considérée comme spéciale à la faune espa-
g-nole, non signalée en Algérie.
Tephrina Jahandiezi, Obthr. (PI. DXXXVIII; fig. 4506,
4507, 4508, 4509).
Mrassine, en mars et avril 192 1.
Oued-Djdida, en août et septembre.
La chenille vit sur Teucrmm bracteaium.
Cette Tephrina nous paraît constituer une Espèce distincte de
partiiana, Huebner, et var. obliterata, Stgr., de Scutularia, Du-
ponchel {peliana, Boisduval), de Binaevata, Mab., Ausiautaria,
Obthr., et var. unie olor aria, Obthr.
C'est de partitaria que la nouvelle Espèce se rapproche le plus.
La Tephrina Jahandiezi se distingue tout d'abord par sa taille
généralement supérieure, l'aspect obscur et très soyeux de ses ailes
et la direction verticale de sa ligne jaune submarginale aux
supérieures.
Nous avons une vingtaine d'exemplaires sous les yeux. En
dessus, les ailes supérieures de Tephrina Jahandiezi sont tantôt
d'un brun vineux, tantôt d'un gris brunâtre, traversées par deux
lignes : la première, extrabasilaire, généralement très atténuée;
l'autre, submarginale, ombrée de brun extérieurement, finement
jaune, descendant, le plus souvent, en ligne assez droite et en
direction verticale, jusqu'au bord interne. Les ailes inférieures
sont un peu plus claires, d'un brun grisâtre, traversées, au delà
du point noirâtre central, par une ligne très indécise gris foncé.
300 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Il y a, sur les ailes supérieures, un point discal ordinairement
faiblement indiqué et un tout petit point noir situé en dehors de
la ligne submarginale.
Le cf et la Ç ont les antennes filiformes.
En dessous, les ailes sont brunes, semées, surtout sur les infé-
rieures, d'atomes plus foncés, avec les deux lignes submarginales
épaisses, principalement aux inférieures, les deux points discaux
gros, bien indiqués. Le bord costal des supérieures est mélangé
de brun et de blanc jaunâtre. Le petit point noir du dessus fait
défaut en dessous.
La chenille que M. Emile Jahandiez, le botaniste éminent de
Carqueiranne, a contribué à découvrir, un jour de mai 1921, où
il était l'aimable et instructif compagnon de M. Powell, à l'Oued-
Djdida, a été l'objet d'une aquarelle faite au Maroc et repro-
duite dans le présent ouvrage.
Harold Powell la décrit comme suit :
« Arrivée à toute sa taille, la chenille a 25-26 millimètres de
longueur et environ 2 millim. 1/2 de largeur maximum; elle est
cylindrique, allongée, un peu aplatie en dessous, atténuée vers
la tête à partir du premier segment abdominal, mais peu atténuée
vers l'autre extrémité du corps.
La tête est de forme ovale arrondie, sans aspérités ni projec-
tions ; elle est de couleur jaune verdâtre et est marbrée légèrement
de vert olive. La couleur du dorsum est d'un vert pâle un peu
bleuté; le dorsum est strié longitudmalement de fines lignes d'un
vert bleuâtre, ondulées et quelque peu interrompues ; ces lignes
donnent à la chenille une teinte un peu plus foncée que celle des
feuilles de la plante nourricière.
La ligne médiodorsale est vert bleuâtre ; il y a une ligne
blanche, suprastigmatale, assez, fine; le -fiange est blanc.
Les stigmates sont noirs. La surface ventrale et les pattes mem-
braneuses sont d'une teinte vert jaunâtre, plus pâle que le dorsum ;
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3OI
les pattes thoraciques ont une couleur jaune brun pâle. Les rares
poils de la tête et du corps sont fins et courts.
La chrysalide est d'une couleur brun foncé; la teinte est plus
claire sur les ptérothèques ; les gaines des antennes, des pattes et
de la trompe ont une teinte brune légèrement verdâtre. La surface
de la chrysalide est finement rugueuse sur les ptérothèques, les
gaines des membres et sur le thorax; elle est plus nettement
rugueuse derrière la tête et surtout sur les segments abdominaux,
oii on remarque un pointillé de dépressions de forme arrondie,
sauf aux incisions, où la peau est lisse et d'un gris foncé.
Les yeux sont saillants et le stigmate prothoracique est égale-
ment un peu saillant. Les apices des ptérothèques et des antennes
atteignent le bord postérieur du quatrième segment abdominal ;
à partir de ce point, l'abdomen s'atténue assez rapidement jus-
qu'au dernier segment qui fait légèrement saillie du côté ventral
à cause du développement relativement fort des pièces anales et
génitales; le crémaster, en bec court, est terminé par quatre ou
cinq fils bruns recourbés à l'extrémité; la chrysalide est retenue
au cocon par ces fils. Le cocon est léger, peu épais; il est formé
de débris végétaux réunis en une sorte de feutre.
La description ci-dessus donnée de la chenille est celle du
dernier stade; j'ai vu des chenilles plus jeunes, dans l'avant-
dernier stade et dans le stade précédant celui-ci ; ces jeunes che-
nilles avaient la même couleur verte et leur livrée ne paraissait
pas différer sensiblement de celle de la chenille décrite.
Une vingtaine de chenilles ont été récoltées, le 19 mai 1921,
sur le Tciicnum bracteatum Desf., à Oued-Djdida, entre Meknès
et Fez. Me trouvant dans la même localité, le 15 juin, j'ai exa-
miné, de nouveau, les plants de Teucrium, mais je n'ai pu décou-
vrir qu'une seule chenille, ce jour-là; évidemment, l'époque de la
chenille était presque passée.
Je n'ai pas remarqué le Teucrium bracicaliun dans le Zehroun,
où nous avons pourtant capturé une vingtaine d'imaginés de
302 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Tephrina Jahandïczï entre le i"'' mars et le 3 mai 192 1 ; la chenille
y vit, sans doute, sur quelque Labiée voisine. 11 y a certainement
deux générations par an ; les papillons éclosent au printemps et
encore vers la fin de l'été.
Une Q provenant des chenilles d'Oued-Djdida est éclose à
Rennes, en septembre 192 1. Deux chrysalides restent encore; elles
sont bien vivantes.
La chenille de Tephrina ] ahmidiezi est très souvent parasitée
par un A faut des (?) solitaire, dont la larve quitte la chenille
dans le dernier stade. Un fait curieux que j'ai observé en ce qui
concerne ce parasite est que la larve perce toujours la peau de la
chenille dans l'incision entre le cinquième et le sixième segments
abdominaux, côté droit. Aussitôt après avoir quitté la chenille,
la larve se met à tisser rapidement son cocon ovoïde- fusi forme
d'un blanc un peu brunâtre, et, dans quelques minutes, elle se
trouve être complètement enveloppée. En séchant, le cocon blan-
châtre du parasite, qui est fixé sur la branche à côté de la che-
nille, se ride longitudinalement ; les sillons du cocon sont souvent
assez profonds. Les mouches parasites sont écloses dans le courant
du mois de juin 1921. »*
Tephrina vincularia, LIuebner-Guenée {Sp. G., X, p. 98).
Assez abondante à Mrassine, en mars et avril 192 1.
Varie beaucoup pour le développement et l'intensité de la
bande brune contiguë à la ligne extracellulaire qui traverse les
ailes supérieures depuis le bord costal jusqu'au bord interne;
varie aussi pour la teinte et la coloration grise du fond des
quatre ailes.
Vient à la lumière, le soir; on ne voit guère cette Espèce en
jour.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 303
Psamatodes pumicaria, Lederer-Guenée {Sp. G., X, p. 108).
Un seul cf pris à Mrassine, en mai 1921.
Pumicaria, Lederer, de Syrie, et Osyrana, Boisduval, d'Anda-
lousie, Guenée (Sp .G., X, p. 148), appartiennent à une même
unité spécifique. Fumosa, Hampson, de Trichinopoly (Hindoustan
méridional) me semble également spécifiquement référable à
pumicaria.
Rhoptria asperaria, Huebner.
Mrassine, en mars, avril et mai 1921.
Espèce très variable et très abondante.
Nuraeria Poeymiraui, Obthr. (PI. DXXXVII, fig. 4494,
4495).
Dédiée à M. le Général Poeymirau, commandant la subdivi-
sion et la région de Meknès, en respecteux souvenir des facilités
accordées très gracieusement par cet officier général à M. Harold
Powell, en vue de son exploration scientifique du Moyen-Atlas et
du Zehroun.
Très belle Espèce découverte à la fin de juin et au commen-
cement de juillet, dans la forêt de cèdres qui s'étend au-dessus
d'Azrou.
La Ç) a été prise au moment où elle s'envolait d'une branche
basse d'un jeune Cedrus atlantica.
Le cf a été capturé au même lieu, quelques jours plus tard.
Taille de Capreolaria. En dessus, fond des ailes antérieures
gris blanchâtre, légèrement olivâtre, traversé, du bord costal au
bord interne, par deux lignes noires, comme chez Capreolaria,
mais plus dentelées.
304 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ces deux lignes sont réunies, chez le d, au-dessous du point
noir discoïdal, qui est assez gros, par une ombre noire, paraissant
une ligne de jonction épaisse, horizontale, entre les deux lignes
noires transversales, l'extrabasilaire et la submarginale. Une
éclaircie blanche accompagne intérieurement cette ligne extraba-
silaire et extérieurement la submarginale.
Les ailes inférieures sont grises, plus foncées chez le cf, tra-
versées par une ligne médiane, noirâtre, dentelée. Les deux sexes
ont les ailes densément sablées de noir.
En dessous, les quatre ailes sont d'un gris soyeux avec les
mêmes points et lignes qu'en dessus, mais très atténués.
Le cf a les antennes bien pectinées; la Q les a filiformes.
Dans le genre Nîimeria, Duponchel, le Caialog 1901 par Stau-
dinger et Rebel donne, sous le n" 3717, une Espèce : Castiliaria,
Stgr., Iris, XII, p. 392.
Par acquit de conscience, j'ai étudié dans Iris-Dresden,
Vol. XII, p. 392, la notice que O. Staudinger consacre à cette
Espèce, généralement inconnue et désignée par lui sous le nom
de Numeria Castiliaria.
Aucune figure n'éclaire la description présentée par ledit Stau-
dinger. Je voulais cependant savoir, avant de donner un nouveau
nom à la nouvelle Espèce marocaine que j'ai finalement appelée
Poeymiraui, si cette Espèce marocaine pouvait être rapportée à la
Castiliaria en question. Il est difficile de trouver une description
claire et explicite dans l'impénétrable maquis des descriptions
sans figure. L. B. Prout, le spécialiste en Geometrae, opérant pour
le compte du Herr Professer Doktor Adalbert Seitz, en qualité
de Rédacteur du Volume IV — Die S-pannerartigen Nachtfalter,
mit 2^0 kolorip.rten Tafeln {i.g/y Figuren), dans Die Gross-
schmetterlinge des palaearktischen F aunen gebïetes , ne paraît pas
s'être trouvé admirablement renseigné par la description seule
de Castiliaria, Stgr. Pourtant, nous savons tous que Louis Bee-
thoven Prout est un des plus ardents défenseurs de la valeur des
descriptions sans figure.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 305
II commence par déclarer que l'Espèce Castïlïaria lui est
inconnue. Mïr îinhekannt, dit-il; il ajoute même qu'elle n'est
peut-être pas réf érable au même Genre que Capreolaria, à côté
de laquelle il la classe cependant, en conformité d'ailleurs du
Catalog Stgr. et Rebel 1901. <( Vielleicht nicht congenerisch »,
continue-t-il.
Plus loin, L. B. Prout se borne à donner très en abrégé quelques
détails de forme et de couleur empruntés à la notice initiale.
Seulement, dans les 1.977 figures publiées, inutile de chercher
celle de Castiliaria qui reste donc, faute de figuration, nomen
nudum et inane.
Toutefois, pour renseigner complètement les Lecteurs des
Etudes de Lé-pïdoftcrologïe comparée, je crois utile de publier
ici la traduction littérale, en langue française, de la notice écrite
en allemand par feu Otto Staudinger {loc. cit., p. 392). Ils juge-
ront sans doute, comme moi, que Foeymrraui et Castiliaria ne
semblent pas pouvoir s'identifier.
Voici donc la traduction du texte staudingerien :
(( Numeria Castiliaria Stgr. n. sp. — Le 3 juin 1860, je pris
un cf presque pur de cette nouvelle Espèce de peu d'apparence,
près de San-Ildefonso. Un cf assez usé par le vol, mais qui a
cependant encore à certains endroits des franges complètes, mais
grêles, fut capturé par Korb, le 13 juillet 1894, près de Molinico,
dans la Sierra Segura ; les deux pièces furent donc trouvées en
Castille. Cette Espèce doit être très rare puisque, lors de mon
second séjour à San-lldefonso (1884) 011 je collectionnais avec
mon gendre Bang-Haas et plus tard aussi avec mon fils, nous
n'avons pu réussir à la retrouver.
Grandeur 30 et 31 mm. Aile antérieure claire, d'un gris jau-
nâtre sale (cf de San-Ildefonso), ou bien d'un gris de cendre sale
(cf de Molinico), avec barre transversale foncée à la fin de la
cellule médiane et des lignes transversales extrêmement éteintes
306 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
(lavées) par 1/3 et 3/4 de la longueur des ailes. Ces dernières
sont, chez mon cT, gris jaunâtre, indiquées par une très faible
coloration brunâtre de telle façon qu'elles se distinguent à peine
sur la coloration du fond gris sale et d'autant plus qu'elles ne
sont pas franchement limitées.
La barre foncée limitant la cellule médiane est aussi très éteinte
chez ce çf ; chez l'autre cT gris de cendre qui a volé, ces dessins
sont plus nets, d'un brun sale ou presque noirâtre; les nervures
y sont aussi en partie d'une teinte légère noirâtre.
Les ailes inférieures, claires, faiblement teintées, ont, chez le cf
de San-Ildefonso, un point brunâtre; chez l'autre cf, blanc gri-
sâtre. Dans tous les cas, cette Espèce varie assez fortement.
Les antennes sont aussi longuement pectinées que celles de
Capreolaria; les palpes minces sont plus courts, serrés tout près.
Les pattes (les tibias antérieurs avec un long <( Schienblatt ») et
l'abdomen paraissent être exactement formés comme chez Capreo-
laria.
Quoique la forme des ailes antérieures soit un peu différente,
plus étroite, avec un apex plus arrondi que celui de Capreolaria,
je crois cependant que CastiUarïa peut bien être attribué au Genre
Nianeria. »
Enconista Powelli, Obthr.
Timhadit, en septembre 1920.
Figuré par Culot sous le n" 1361 de la PI. 68, dans Noctuelles
et Géomètres d'Europe.
Rappelle, par son faciès et la coloration de ses ailes supé-
rieures, VHybernia Riipicapraria W. V. Cependant VEuconista
Powelli a les ailes inférieures brun clair, tandis que VHybernïa
Rupicapraria a les mêmes ailes inférieures d'un gris blanchâtre
soyeux.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 30^
Scodiona Hispanaria, Millière.
Une ç très fraîche prise au col du Taghzeft, en août 1920.
Scodiona Holli, Obthr.
Une Q prise à Mrassine, en mai 192 1, fraîche, mais très pâle.
La teinte des ailes supérieures est à peine rosée; elle est d'un
blanc d'ivoire.
Marakech, à la lumière, en avril 1920 et mars 1921.
Kasba-Tadla, au pied du Moyen-Atlas, fin avril 1921.
M. Ch. Alluaud a pris à Marakech et à Kasba-Tadla des exem-
plaires tout à fait conformes à celui qui est figuré, sous le n° 431
de la PI. LI, dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie
comparée.
Eiisarca interpunctaria, Herrich-Scbaeffér.
Zehroun, en mars 1921.
Selidosema Erebaria, Obthr.
2 cfcf et I g éclos à Rennes, en juillet 1921, de chrysalides
envoyées par H. Powell.
La forjxie marocaine est très obscure; les lignes transverses et
les ombres qui les accompagnent sont très accentuées.
H. Powell, qui a élevé la chenille, a noté, en outre de la des-
cription, quelques détails de biologie qu'on trouvera ci-après :
308 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
(t Chenille (A) de Selidosema Ereharia (*) trouvée sur ]unï-
perus oxycedrus, suspendue par un fil, vers lo heures du soir, sur
un flanc de coteau à l'est-nord-est de Beni-Amar, 7 décembre 1920.
Sa longueur, le 16 décembre 1920, est de 12 mm.
Tête. — Plate sur la face; le sommet des lobes en légère pro-
jection; elle porte quelques poils droits, courts, bruns. Le côté de
la tête est d'un brun roux; le sommet des lobes est marqué d'une
tache blanchâtre, enfumée de brun roux. La face et le triangle
frontal sont blancs maculés de points bruns; une virgule brune
descend du sommet, sur la face de chaque lobe, pour la moitié de
sa hauteur. Labrum et épistome d'un blanc un peu jaunâtre, sale.
Corps. — La couleur fondamentale est, comme celle de la tête,
d'un brun roux. Le segment prothoracique est bordé antérieure-
ment de blanc; le stigmate de ce segment est représenté par un
cercle noir placé sur une légère proéminence blanchâtre. La sur-
face dorsale des deux segments thoraciques suivants est un peu
plus claire que le ton général et on y distingue, faiblement tracées,
deux lignes jaunâtres, ondulées, formant lisière de la bande mé-
diane qui est de la couleur fondamentale; cette bande, sur les
derniers bourrelets du segment métathoracique, est marquée de
taches — ou plutôt de marbrures — d'un blanc laiteux. Les pattes
thoraciques sont fortes, de couleur gris blanchâtre, l'article de
la base étant le plus clair; elles ont quelques taches brunes près
des points de jonction des articles ; le flange est un peu ridé et
caréné.
Segments abdominaux. — Le premier segment porte une
éclaircie jaunâtre (plus prononcée que sur les deux derniers seg-
ments thoraciques) au centre dorsal, sur les deux premiers bour-
(*) H. Powell, lorsqu'il a trouvé la chenille de Selidosema Erebaria, ignorait
quelle Espèce de papillon elle donnerait. Il l'a, dans ses notes, désignée par la
lettre A
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 309
relets; les trois derniers bourrelets sont marbrés, jusqu'au fiange,
par des taches d'un blanc laiteux, mais c'est surtout sur la largeur
de la bande médiane que le blanc paraît. La peau est légèrement
boursouflée autour du stigmate ; celui-ci est presque rond, un
cercle noir placé sur une faible verrue jaunâtre pâle.
Le second segment abdominal et ceux qui le suivent n'ont pas
d'éclaircie médiodorsale; les bords de la bande médiane y sont
assez fortement marqués en brun noirâtre, sur le premier bourrelet
(bourrelet le plus large) ; la bande médiane, sur ce segment et sur
les deux suivants, est de teinte un peu plus foncée que la couleur
fondamentale; elle s'élargit beaucoup vers le milieu des trois
segments en question ; mais ses limites sont très vagues, sauf sur
le premier bourrelet. Il existe, pour le second segment abdominal,
ainsi que pour les suivants jusqu'au septième inclus, une marbrure
laiteuse, sur les trois ou quatre derniers bourrelets (bourrelets
étroits) ; ces taches blanchâtres forment des demi-anneaux autour
de la chenille, s'arrêtant au flange. Le second segment abdominal
est surtout remarquable par le développement exagéré de la
verrue qui porte le stigmate et des deux verrues en dessous de
celui-ci, la plus bas placée étant au-dessous du flange; la verrue
supérieure forme une projection auriculaire ; elle est de la couleur
fondamentale, mais les deux verrues inférieures sont blanchâtres ;
je ne distingue pas clairement le stigmate, sur ce segment.
Les segments abdominaux 3 à 7 inclus n'ont rien de remar-
quable; la bande médiane est à peu près effacée sur ces segments,
excepté sur le premier bourrelet des segments 3 et 4. Le stigmate
est rond, assez petit, sur les cmq segments 3-7 de l'abdomen; le
sixième segment abdominal porte une forte paire de pattes mem-
braneuses. Sur le huitième segment abdominal, la bande médiane
est plus nettement délimitée; ses bords sont d'un brun noirâtre;
le stigmate est grand, presque rond, entouré d'un cercle chitineux
noir sur fond blanchâtre, ainsi que sur les segments abdominaux
qui précèdent; il n'y a pas de demi-anneau de marbrures blanches
comme sur les segments précédents, mais toute la surface dorsale
310 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
du huitième segment abdominal est marbrée de lignes et de taches
plus claires que le fond ; cette marbrure existe également sur le
neuvième segment abdominal et sur le clapet anal, qui est large.
La surface extérieure des pattes anales est marquée d'une tache
allongée de la couleur fondamentale, entourée d'un espace blan-
châtre; il y a une très légère bosse sur la surface dorsale du
huitième segment abdominal. Le fiange est irrégulièrement plissé
et ridé.
La surface ventrale est de la couleur brun roux fondamentale,
depuis la troisième paire de pattes thoraciques jusqu'à celles du
sixième segment abdominal ; elle est marquée, au centre, par une
ligne assez large, blanchâtre, découpée en taches; par ailleurs,
toute la surface centrale, ainsi que le côté intérieur des pattes, tant
chitineuses que membraneuses, sont d'un blanc bleuté terne.
Cette chenille ne mange que peu, probablement à cause de la
température froide. Elle est au début d'un stade (l'avant-der-
nier). (Description faite le i6 décembre 1920).
La chenille imite très bien l'écorce des branches menues du
Genévrier-Oxycèdre.
/"'■ janvier iç2i. — La chenille A a mué vers le 26 décembre;
elle est maintenant — clans le dernier stade — d'une couleur brun
de Sienne chaud, avec quelques éclaircies d'un jaune brun. Les
deux verrues du fiange, en dessous de la projection latérale du
second segment abdominal, ressortent assez vivement en blanc
ivoire; chacun de ces tubercules est marqué d'une tache centrale,
brune. Le stigmate, qui est petit sur le second segment abdominal,
se trouve à la base de la verrue la plus saillante (projection
conique) et vers l'avant. Les autres stigmates sont blancs, fine-
ment cerclés de noir; ils sont relativement grands; ceux du seg-
ment prothoracique et du huitième segment abdominal, respecti-
vement, sont bien plus grands que les autres, ce qui est normal
chez les chenilles en général.
Hier soir, 31 décembre, j'ai trouvé, sur le;: Genévriers oxycèdres
du second ravin à l'est de Beni-Amar, trois autres chenilles, évi-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3II
demment de l'Espèce A, mais plus jeunes que la première, et diffé-
rant considérablement de celle-ci par la couleur. L'une d'elles a
le fond blanc grisâtre, piqué de fins points noirâtres, avec un
dessin en larges losanges incomplets au centre dorsal des seg-
ments abdominaux 2, 3, 4 et 5 ; une seconde chenille ressemble
à celle-ci, mais elle possède, en outre, une ligne suprastigmatale
grise, ondulée et nette ; une troisième a le fond d'un gris brunâtre.
Je les ai trouvées suspendues par des fils aux branches ; les che-
nilles étaient recourbées en hameçon. En grandissant, ces trois
dernières chenilles sont devenues très belles; les dessins en
losanges et en lignes aux tons bruns et roux chauds ressortent
sur un fond jaunâtre ou blanchâtre par places. La forme des
chenilles A est très allongée, cylindrique; le tubercule latéral,
conique, du second segment abdominal, est très saillant. La pre-
mière chenille est maintenant d'une couleur terre de Sienne rousse
presque uniforme; elle est dans le dernier stade (8 janvier 192 1).
ij janvier iç2i. — Il y a une tendance, chez les chenilles A,
à prendre une livrée plus uniforme, dans le dernier stade, avec
développement considérable des surfaces envahies par la couleur
Sienne rougeâtre. Cependant, les trois dernières chenilles trouvées
conservent des dessins plus nets et plus variés que la première
chenille. Une de ces trois chenilles est maintenant au milieu du
dernier stade, La première chenille paraît s'approcher de la fin
de ce stade. Arrivées au dernier stade, les chenilles A descendent
bas sur les grosses branches du Genévrier, pour le repos diurne;
il est bien difficile de les voir alors, car elles offrent un cas de
mimétisme fort développé.
La première chenille a disparu sous terre, le 29 janvier 192 1.
Une seconde est descendue pour se métamorphoser, le 6 février.
Les deux plus jeunes chenilles ont été transportées à Mrassine
(versant sud du Zehroun). Le Jnniperus oxycedrus n'existe pas,
à ma connaissance, de ce côté ; je l'ai cherché en vain et les indi-
gènes me disent ne pas le connaître ici J'ai soufflé une des deux
312 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
chenilles; l'autre vit toujours (4 mars), mais elle souffre de la
faim.
La chenille de l'Espèce A ne vit pas seulement sur le genévrier;
j'ai été assez étonné de trouver sur le Pistacia lentiscus, dans la
nuit du 8 au 9 mars 1921, près de Mrassine, six chenilles con-
formes à celles prises sur le genévrier en décembre 1920, à Beni-
Amar. Elles étaient sur les grands lentisques en marge du massif
boisé entourant le tombeau de Sidi-Belkacem. Cinq de ces che-
nilles de Mrassine se trouvaient être dans l' avant-dernier stade ; la
sixième était déjà bien avancée dans le dernier stade. Les jeunes
chenilles sont souvent suspendues aux branches par un hl de soie
et elles balancent au vent. La chenille mange, de préférence, les
fleurs du lentisque. Deux autres chenilles de la même Espèce ont
été trouvées sur les lentisques, au courant du mois de mars et une
dernière sur l'arbousier.
Les chenilles sont descendues sous terre pour former leurs
cocons, dans le courant du mois de mars. Lorsque j'ai déterré les
cocon.s, en avril, toutes les chenilles étaient chrysalidées ; le cocon,
léger et très peu' résistant, est placé presque à la surface du sol;
il est composé de particules de terre et de brindilles réunies par
de la soie.
La chrysalide acquiert une couleur définitive acajou brunâtre,
mais, pendant plusieurs jours après la métamorphose, les ptéro-
thèques conservent une teinte verte, le contenu fluide de couleur
verte étant visible par transparence.
La forme de la chrysalide n'a rien de particulier; sa surface
est très brillante; mais, à la loupe, on aperçoit de très nombreuses
dépressions microscopiques, rondes, sur les segments abdominaux
(sauf vers les incisions). Cette ponctuation est notable sur le
dorsum, mais le thorax et les gaines des différents membres en
sont dépourvxis. Le crémastcr est terminé par une seule pointe,
effilée à l'extrémité, d'un millimètre de longueur. Les chrysalides
ont donné leurs papillons à Rennes, en juillet 192 1. »
LÉPIDÔPTÉROLOGIE COMPARÉE 313
Selidosema Semicanaria, Freyer.
Beni-Amar, en novembre 1920.
Mrassine, en mars, avril et mai.
Grand-Atlas, haute vallée de la Reraya, en juin 192 1 (Charles
Alluaud).
La chenille vit en janvier sur le Calycotome.
Selidosema Pliiraaria, W. V.-Guenée {Sp. G., X, p. 148).
Djebel-Tisdadine, 6 et 8 août 1920.
Fidonia concordaria, Huebner-Guenée {S p. G., X, p. 156).
Mrassine, en avril 192 1.
Bab-Rmila, en avril 1921.
Extrêmement abondante dans les deux localités du Zehroun
précitées.
La forme marocaine de Concordaria, surtout chez les cfcf, est
d'aspect plus sombre que dans les Pyrénées-Orientales et en
Andalousie, et de taille généralement un peu plus petite.
Elle se rapproche beaucoup plus de la forme que nous trouvons
aux environs de Rennes et qui a le fond des ailes supérieures, en
dessus, presque entièrement brun, ,sans les éclaircies blanchâtres
que l'on remarque chez les échantillons roussillonnais et andalous.
Sterrha sacraria, Linné.
Forêt d'Azrou, en septembre 1920.
Commune dans plusieurs autres localités marocaines d'après
la communication faite par M. Alluaud.
314 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Aspilates Citraria, Huebner.
Mrassine, en avril et mai 1921.
Espèce répandue en Angleterre, en France, en Corse, en Sicile,
en Andalousie, en Algérie, en Asie Mineure; variant pour la taille
et l'intensité de la coloration jaune sur les ailes supérieures.
Comme le dit Guenée (Species Général, X, p. 184), « on ren-
contre des individus depuis le blanc à peine soufré, jusqu'au
jaune d'ocre le plus foncé ».
Cliemerina Caliginearia, Rambur.
Zehroun : Beni-Amar, en novembre et décembre 1920 ; Mras-
sine, en mars 192 1.
Paraît très abondante, est de plus grande taille qu'en Cata-
logne et qu'en Provence; mais la forme marocaine est analogue
à celle des Alpes-Maritimes et de l'Italie centrale.
On remarque des exemplaires chez cjui le ^roiind colour des
ailes supérieures est d'un gris plus foncé.
La Chenierina Caliginearia cf vient, nombreuse, à la lumière ;
on trouve les Q Q en cherchant sur les plantes, entre le coucher
du soleil et minuit; elle est posée en triangle, notamment sur les
Cistes.
La position de repos de l'Espèce est originale. Les ailes supé-
rieures sont ramenées sur les inférieures, horizontalement, de
façon à prendre la forme d'un triangle. Pour cela, une des ailes
supérieures chevauche sur l'autre et la cache en partie.
Ligia argentaria, H. -S. {Yaminaria, Obthr.).
Un e.xemplairc Q est éclos à Rennes le 15 septembre 192 1
provenant de chenille trouvée à Mrassine, en mars 1921.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 315
Cette chenille vit à Mrassine, sur V Erophaca baelica, dont elle
mange indifféremment les feuilles et les fleurs.
Elle se cache le jour. La nuit, elle sort de sa retraite et grimpe
sur la plante qui lui sert de nourriture. La chrysalide se fait en
terre, dans une coque peu résistante, mélangée de terre et de brins
de soie.
Harold Powell a fait au sujet de la chenille de Ligia argen-
taria les observations suivantes :
(( Comme celle de Boisduvalaria, la chenille de Argentaria
(Yajninafia) est essentiellement nocturne dans ses mœurs et elle
se cache, le jour — au moins dans ses deux derniers stades —
sous les débris au pied des touffes et même sous terre. La grosse
Araignée nocturne qui s'attaque aux chenilles de Boisduvalaria,
à Beni-Amar, est commune à Mrassine et elle doit détruire pas
mal de chenilles de Yamhiarïa; le 2 mars 1921, j'ai vu une de ces
Araignées en train de vider une chenille de Y aminaria qu'elle
tenait dans ses mandibules et, ce soir (5 mars), j'ai trouvé une
seconde Araignée opérant de la même façon avec une belle
chenille de Y aminaria du dernier stade. Mais la nourriture de
l'Araignée n'est pas formée uniquement de chenilles; elle mange
d'autres insectes également; j'en ai surpris une dévorant soit une
petite Blatte de couleur brun pâle, soit un Coléoptère. Je crois
qu'il s'agissait d'une Blatte, mais, voulant prendre l'Araignée et
sa proie, l'Araignée a lâché l'insecte qui est tombé dans le buisson
et je n'ai pu le retrouver. »
Hybernia Bajaria, Kleemann-Guenée {Sp. G., X, p. 251).
Mrassine, du i" au 15 mars 1921.
Larentia fulvocinctata, Rambur.
Une Q très usée par le vol, de Foum-Kheneg, dans la collection
Daniel Lucas.
3l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Larentia alfacariata, Rambur (PI. DXXXVIII, fig. 4501,
4502, 4503).
Beni-Araar, en novembre et décembre 1920.
Mrassine, en mars 192 1.
Espèce très abondante dans le Zehroun, mais très délicate et
très facilement déflorée; d'ailleurs variable pour l'intensité de la
coloration des ailes.
Lorsque Alfacarïata est bien fraîche, les dessins sont bien
marqués et très distinctement apparents; les ailes ont un aspect
très satiné, soyeux, d'une teinte générale rousse plus ou moins
claire ou foncée, d'un ton doré.
Alfacarïata a pour synonyme ibericata^ Stgr.
En 1900, Staudinger m'a retourné un exemplaire de Sebdou,
avec une étiquette écrite de sa mam et ainsi conçue : <( ibericata,
Stgr., pas fraîche ». Comme je le dis plus haut, les exemplaires
parfaitement purs semblent en effet fort rares et c'est probable-
ment à cette cause qu'est due la défectueuse figuration que l'on
remarque chez les Auteurs qui ont eu la bonne intention, — dont
il est juste de leur tenir compte, — de faire connaître, autrement
que par un inintelligible texte descriptif, la Larentia en question
qui habite l'Andalousie, l'Algérie et le Maroc.
Dans le but de combler une lacune qui, à mon avis, subsiste
dans l'exacte connaissance de la Larentia Alfacarïata, malgré la
figuration donnée par Rambur {Catal. systévi. des Lépidopt. de
r Andalousie, PI. XVIII, fig. i); Prout {in Seitz, PI. 13, ligne a);
J. Culot {Géomètres d'Europe, PI. 32, fig. 650), je fais représenter,
dans le présent ouvrage, trois exemplaires très frais de V Alfaca-
rïata. J'espère que, grâce au talent de mon cher ami et si excellent
collaborateur artistique J. Culot, on sera désormais parfaitement
fixé sur le compte de la Larentia Alfacarïata.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 317
Eupithecia breviculata, Donzel.
Mrassine, en mai 1921.
Eupithecia centaureata, Roesel.
Mrassine, en mai 192 1 ; huit exemplaires.
Eupithecia Roederaria, Standf.
Timhadit (Moyen-Atlas), en septembre 1920.
Mrassine, en avril et mai 1921.
A Vernet-les-Bains, la chenille de cette Espèce vit sur Seduni
dasyphyllmn L.
Eupithecia Dodoneata, Guenée.
Beni-Amar, fin décembre 1920 et commencement de janvier
1921.
Forme à dessins noirâtres, plutôt que bruns.
Eupithecia Sobrinata, Huebner.
Mrassme, mai 1921.
Eupithecia Oxycedrata, Rarabur.
Beni-Amar, automne 1920 et en mars 1921.
La chenille vit sur Juniperus oxycednis.
3l8 LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Eupithecia Rosmarinata, Millière.
Mrassinc, du i'"' au 15 mars 192 1.
Ihipithecia Pumilata, Huebncr.
Zehroun, partout en hiver et au printemps 1921 ; très abondante.
Melanippe fluctuata, Goed-Guenée (Sp G., X, p. 402).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Mrassine, en mars et mai 1921.
Melanippe galiata, W. V.
Beni-Amar, novembre 1920.
Anticlea Badiata, W. V.-Guenée {Sp. G., X, p. 407).
Mrassine, en mars 1921.
La forme marocaine a les ailes supérieures, en dessus, plus
obscure que la forme françaisq. Elle est très belle et je la fais
représenter dans cet ouvrage comme étant une intéressante forme
géographique de notre printanière Badiala.
Camptogramma bilineata, Linné-Guenée {Sp. G., X, p. 426,
42;).
Forêt d'Azrou, en juillet 1920.
Il y a deux races, l'une dont les quatre ailes, en dessus, sont
jaunes, l'autre chez qui les ailes supérieures sont d'une teinte fauve
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 319
carné. Les exemplaires de cette dernière forme sont plus grands,
du moins d'après les documents dont Harold Powell m'a fait
envoi.
Phibalapteryx lapidata, Huebner-Guenée {Sp. G., X, p. 435).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1921.
J'ai reproduit photographiquement, sur la PI. 7 du Vol. XVIII,
Part. I, des Etudes de LépidoptéroLogie comparée, la forme de
Phibal. lapidaia, du Zehroun, comparativement aux formes de
Petrograd et de Cannes, et j'ai distingué par le nom de Zehrou-
naria la variété géographique marocaine de Ph. lapidata. J'ai
décrit la nouvelle variété aux pages 63-65 du texte de l'ouvrage
précité.
Eubolia Alfacaria, Stgr. (PI. DXXXVII, fig. 4486, 4487,
4488).
Aghbalou-Larbi, mi-août 1920.
Région de Timhadit, Djebel-Hayane et Djebel-Tisdadine, mi-
juillet 1921.
L'Espèce paraît commune dans le Moyen-Atlas; elle a été
décrite initialement, sans figure à l'appui, par Staudinger, dans
une Notice intitulée : Diagnosen nebsi kiirzen Beschreibîmgen
neuer andalusisch. Lepidopteren. Cette notice est imprimée à la
page 219 dans Entomologische Zeitung herausgegeben von deni
entovd. Yerei7ie zu Stettin, n° 7-9, Juli-September 1859.
Elle fut plus tard figurée dans Iris, Dresden, Band XIX, par
les soins de Herr Ribbe, avec le nom de Larentia Alfacaria,
d'abord sous le n" 6 de la PI. V, en lithographie coloriée,
puis, d'après les procédés photographiques, sous le n° 5 de la
PI. VIII.
Herr C. Ribbe explique {loc. cit., p. 244) qu'il a trouvé la
figuration en lithographie si mal faite qu'il s'est décidé, pour
^2u LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
offrir quelque chose de mieux, à faire reproduire une image
photographique de Larentia alfacaria.
Nous avons donc enfin appris, par le moyen de cette repro-
duction photographique, ce qu'est réellement la Larentia alfa-
caria, Stgr.
Quoi qu'il en soit, l'Espèce étant un peu variable et relative-
ment peu connue, non figurée par Prout, dans l'ouvrage de Seitz,
contrairement à l'annonce mirifique du prospectus, je fais repré-
senter, dans le présent ouvrage, trois exemplaires cfcf et Q de
VEulobia Alfacaria.
Après cette figuration, je me plais à penser que la connaissance
de l'Espèce se trouvera assurée. Sûr du talent éprouvé de mon
ami J. Culot, il ne m'arrivera pas, comme à Herr C. Ribbe, la
pénible obligation de désavouer la figure publiée à l'appui de la
Notice illustrée ayant cependant le but très louable de compléter
la description originale. Ce qu'il y a de plus fart, c'est que le
dessinateur, sans doute plein d'admiration pour son pseudo-chef-
d'œuvre lithographique, a cru devoir ne pas laisser ignorer son
nom. Il a signé en bas de Tafel V, dans Iris-Dresden, Band XIX,
igo6, comme suit : Bruno Geisler fecit.
Si Nevaclaria, Rambur {Catalogue systhnat. des Lépidoptères
de V Andalousie, PI. XIX, fig. 7) est la même Espèce o^' Alfa-
caria, ainsi que le prétend Staudinger, dans le Catalog içoi, la
Nevadaria, Rambur, constitue une aberration d' Alfacaria assez
notable pour que le nom de Nevadaria, d'ailleurs assuré par une
figure semblant très bonne, soit conservé dans la Nomenclature.
Hubolia malvata, Rambur-Guenée (Sp. G., X, p. 485).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920.
Variable comme dans presque toutes les parties de son habitat.
Les ailes supérieures, en dessus, sont parfois maculées de taches
blanches, souvent d'un brun rougeâtre obscur, avec l'espace
médian plus foncé que les espaces basilaire et marginal.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 32 1
Eubolia Basochesiata, Duponchel-Guenée {Sp. G., X, p. 485).
Beni-Amar, en novembre et décembre 1920
Mrassine, en mars et avril 1921.
Assez variable de taille et coloration; abondante.
Eubolia bipunctaria, W. V.
Aghbalou-Larbi, à la mi-août 1920.
La forme marocaine se rapproche de Gachtaria, Frey.; mais
elle paraît tendre à une coloration générale plus brune et moins
errise.
Anaitis Plagiata, Linné.
Azrou, en automne 1920.
Zehroun, en mars 1921.
Oued-Djdida, 15 juin 1921.
Lithostege nîvearia, W. V.
Mrassine, en mai 1921.
Chesias Obliquaria, W. V.
Mrassine, en mars et avril 192 1 ; assez abondante.
La forme marocaine de Chesias obliquaria est obscure ; elle
ressemble à la forme qu'on trouve en Grande-Bretagne et en Bre-
tagne armoricaine, beaucoup plus qu'à celle du midi de la France
(Basses-Alpes. Pyrénées-Orientales) dont le ground coloiir est
d'un gris argenté, sensiblement plus clair.
j--
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Heteropsis testaria, Fabr.
Gada des Dkrissa, en avril 1921.
La taille de la H. testaria, au Maroc, est grande; la coloration
des ailes supérieures, en dessus, est d'un jaune un peu olivâtre;
les ailes inférieures sont d'un beau jaune d'or pur; les franges
sont noirâtres et assez longues.
L'Espèce habite en Algérie, aux environs de Géryville, en juin
et juillet; de Bône, en juin; de Sebdou, en mai; d'Aflou, en juin.
Voici, au sujet de cette Géoméinde, les observations de
H. Powell :
(( La Heteropsis testaria est répandue dans la région de
Meknès; elle a été prise, aussi, à Azrou. J'ai recueilli quelques
exemplaires C? et Q très frais, le 7 avril 192 1, sur le plateau des
Dkrissa. Le 27 avril, en traversant de nouveau le plateau des
Dkrissa, nous avons trouvé Testaria en assez grande abondance ;
le papillon se tient, principalement, dans les touffes de la grande
férule, d'où il s'envole lorsqu'on passe; son vol est faible, mais
il se laisse emporter au loin par la brise; on le capture facilement,
pourtant. L'Espèce était commune, mais déjà un peu passée, le
19 mai, dans la vallée de l'Oued-Djdida, près de la station du
chemin de fer. La chenille de Testaria vit, en mars, sur la Fernla
communis L. Elle est mince et très allongée ; sa couleur est verte,
comme celle du feuillage de sa plante nourricière; la ligne médio-
dorsale est très fine, d'un vert foncé, bordée de vert blanchâtre;
elle a une ligne sous-médiane blanche, assez large; cette ligne est
bordée inférieurement par une ombre vert noirâtre; le -flange,
ondulé, est blanc ; la tête est verdâtre ; le segment anal est bordé
de blanc, dorsalement; la longueur d'une chenille dans le dernier
stade, mais non encore complètement développée, que j'ai mesurée
le 19 mars, était de 0.021; cette chenille s'est chrysalidée, sans
cocon, dans une boîte en fer-blanc; le papillon est éclos en avril. »
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 323
*
* *
Les familles des Galleriinae, Crambinae, Anerastiinae, Phyci-
iinae, Pierophoridae, Orneodidae, Tortricidae, Conchylinae,
Olethreuiinae, Glyphipterygidae, Y ponomeutidae, Plutellidae,
Gelechïidae, Aecophorinae, Elachislidae. Gracilariidae, Nepti-
culidae, Talaeporidae, Tineidae, Adelinae, Microptery gidae ont
été étudiées et déterminées par M. P. Chrétien qui s'est charg-é
d'examiner en même temps les matériaux du Muséum de Rabat
que M. Charles Alluaud lui a remis, et ceux résultant de l'explo-
ration de M. Harold Powell.
M. Alluaud et moi, nous nous unissons pour renouveler à notre
très savant ami et si obligeant collègue M. P. Chrétien, l'expres-
sion de notre plus cordiale et affectueuse gratitude.
J'envoie à M. J. Culot, pour figuration, 24 spécimens des
Microlepidoftera décrits par M. P. Chrétien, dans le présent
Mémoire.
Je regrette de ne pouvoir faire figurer les échantillons des
Espèces nouvelles communiquées à M. P. Chrétien par M. Alluaud,
attendu que ces matériaux appartenant au Muséum de Rabat,
lui ont été retournés directement par M. Chrétien, sans passer
par mes mains.
Cependant, au cours de la rédaction du présent travail sur les
Lépidoptères du Maroc, des documents nous sont déjà parvenus
qui forment la base d'un supplément que nous publierons le
plus tôt possible, ce qui permettra de procéder à une figuration
complémentaire des Microlépidoptères marocains.
Rennes, 3 décembre 1921.
Charles OBERTHÙR.
324 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
GALLERIINAE
Aphomia sociella, L.
Une Q de Mrassine, mai 1921 (Powell).
Les bordures brun noir des deux lignes transverses sont larges
et très nettes.
Galleria mellonella, L.
Une Q d'Azrou, automne 1920 (Powell) ; une autre de Rabat
(Alluaud), élevée de cire d'abeilles.
Lamoria anella, Schiff.
Sept sujets cfQ, d'Oued-Djdida, 15 juin 1921 ; de la région
des Zemmours, mai 1921 ; deux g Q de Rabat (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 325
CRAMBINAE
Crambus divisellus, Joann.
Un sujet de Rabat (Alluaud).
L'Espèce a été trouvée aussi en Algérie, Prov. de Constantine.
en 1895 (Olivier). J'avais omis de la signaler.
Crambus suldesertellus, n. sp.
26 mm. — Ailes supérieures un peu étroites et prolongées à
l'apex chez le cf, d'un ocracé jaunâtre, salies de brun roux surtout
à la base et au bord interne, traversées par deux lignes obliques
blanchâtres : T" ligne, indistincte à la côte, commence près du
milieu, dessine un angle externe dans la cellule discoïdale et,
descendant très obliquement, gagne le bord interne au tiers; sa
bordure externe est constituée par des taches brun noir, dont trois
principales, dans la cellule discoïdale, le pli et sur le bord interne.
La deuxième ligne commence à la côte au dernier quart, dessine
un coude arrondi sur les nervures 5 et 6 et descend obliquement
jusqu'au bord interne au dernier quart, après avoir tracé un petit
angle aigu externe sur la nervure 2 ; sa bordure interne est éga-
lement maculaire, formée de taches brun noir elliptiques. Points
terminaux plus distincts chez la Q que chez le cf. Franges blan-
châtres, faiblement luisantes, avec une bandelette de partage
brune, près de leur base.
326 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ailes inférieures gris soyeux; franges blanches. Dessous gris
clair, soyeux.
Tête et palpes gris ocracé, foncé chez le cf, plus clair chez la Q ;
antennes et thorax gris brun ; abdomen gris, les premiers segments
fauves en dessus; touffe anale blanc crème; pattes gris brun.
Un cf de Rabat (AUuaud); une Q de Bône (Algérie), 1893
(Olivier).
Crambus geniciileus, Hw.
Un cf de Timhadit, août 1920 (Powell), de couleur très pâle;
ses marques peu distinctes, sauf la tache centrale.
Crambus deliellus, Hb.
Cinq sujets de Timhadit et de Forêt d'Azrou, en août et sep-
tembre 1920 (Powell). Ceux de Timhadit sont plus ombrés de
brun dans la région dorsale.
Crambus perlellus, Se.
Deux sujets de pcrlclhis et trois de la var. W arringtonelhis,
Stt., de Forêt d'Azrou, en juillet et septembre 1920 (Powell).
Crambus saxonellus, Zk.
Un sujet Q de Timhadit, en août 1920 (Powell).
On ne peut affirmer que ce soit un représentant d'une race
locale, car certains sujets Q g de saxonellus de France, surtout
de montagne, ne possèdent, comme la Q de Timhadit, ni lignes
transverses, ni point discocellulaire et leurs franges n'ont qu'un
très faible reflet doré.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE "hV
Crambus craterellus, var. Cassentiniellus, Z.
Deux QÇ^, d'Oued-Djdida, en mai 1921 (Powell) ; un sujet
d'Aïn-Leu (Alluaud).
Crambus tingitanellus, n. sp.
21-22 mm. — Ailes supérieures brun roux très foncé (écailles
brun roux à extrémité blanchâtre) ; la côte finement bordée de
blanc dans sa moitié apicale; ombre médiane très va^e, coudée,
arrondie à l'extrémité de la cellule discoïdale, puis parallèle au
bord externe et atteignant le bord interne après le milieu.
Deuxième ligne plus nette, commençant à une petite tache blan-
châtre aux quatre cinquièmes de la côte, dessinant une courbe
jusqu'à la nervure 4, puis droite et atteignant le bord interne près
du tornus. Points terminaux noirs, bien distincts seulement dans
la moitié inférieure de l'aile. Franges brunes à reflet doré; leur
base blanche à reflet argenté. Dessous brun foncé, avec une fine
bandelette blanc crème subterminale et les points terminaux
distincts.
Ailes inférieures brun foncé, finement bordées de plus sombre.
Franges gris clair, avec une bandelette de partage brune. Tête et
thorax brun bronzé; poils du vertex brun roux; abdomen brun
foncé; touffe anale jaunâtre; pattes grises, plus ou moins lavées
de brun.
Voisin de Cr. craterellus Se, mais plus petit, et de Cr. hor-
iuellus, Hb., dont il diffère surtout par sa deuxième ligne com-
mençant plus près de l'apex, à coude moins aigu, par son ombre
médiane touchant le bord externe après le milieu et par la bordure
claire du dessous des ailes supérieures.
Un Cf, deux Q Q d'Oued-Djdida, 15 juin 192 1 (Powell).
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Crambus (Platytes) carectellus, Z.
Un sujet (abdomen et antennes cassés), de Forêt d'Azrou, en
juillet 1920 (Powell).
Eromene Ramburiella, Dup.
Un cT de Région des Zemmours en mai 1921 (Powell) est de
grande taille et de couleur gris foncé.
Eromene ocellea, Hw.
Quatre Q Q de Marakech et de Haute-Reraya (Grand-Atlas)
(AUuaud).
Ancylolomia tentaculella, Z.
Deux sujets de Rabat (AUuaud).
Ancylolomia anargyrella, Chrét.
Deux c?cf de Marakech et de Haute-Reraya (Grand-Atlas)
(AUuaud).
Ancylolomia palpella, Schiff.
Trois sujets cfcf de Timhadit et d'Azrou, en août et septembre
1920 (Powell).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 329
ANERASTIINAE
Anerastia ablutella, Z.
Une g d'Azrou, automne 1920 (Powell) ; huit sujets de Mara-
kech, de Rabat (Alluaud), de taille très variable, 8-20 mm.
Lymira semiluteella, n. sp.
21-27 nim. — Ailes supérieures étroites, allongées, apex arrondi,
gris brun dans la partie antérieure au-dessus du pli, jaunâtre dans
la région dorsale; la côte finement bordée de brun foncé à la
base, avec une bande costale large et s 'atténuant vers l'apex,
qu'elle n'atteint pas tout à fait; la nervure dorsale et la médiane
avec ses nervules blanc crème, ainsi que la bande costale ; ni points
discoïdaux ou terminaux, m lignes transverses. Franges conco-
lores.
Ailes inférieures translucides, blanchâtres, assombries dans la
région apicale, très finement bordées de brun. Franges blan-
châtres, leur base plus blanche.
Tête et thorax gris brun argileux ; antennes brunes, à pubes-
cence blanche; écailles du sinus blanc crème; palpes blanc crème
intérieurement, gris brun extérieurement; abdomen jaunâtre sur
les trois premiers segments et la touffe anale, brun sur les autres
segments; pattes gris brun argileux.
330 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
L'absence de couleur rose vif sur les ailes supérieures suffit à
distinguer cette nouvelle Lyjnira des autres espèces.
Trois cfcf de Mrassine, avril-mai 1921 (Powell) ; une g de
Kasba-Tadia (Alluaud).
Ematheudes punctella, Tr.
Trois sujets cf Q de Région des Zemmours, mai 1921 (Powell).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 331
PHYCITINAE
Homoeosoma nimbella, Z.
Un sujet Q de Mrassine, mai 192 1 (Powell).
Ephestia caiitella, Wlk.
Quatre sujets cfQ de Mrassine, avril et mai 1921 (Powell).
Sont de couleur sombre, même aux ailes inférieures, qui ont
cette légère teinte bleuâtre (ou violacée) signalée par Ragonot.
Ressembleraient aussi un peu à Vlcosiella Rag. ; mais cette der-
nière n'a pas de touffe costale.
Ephestia unicolorella, Stgr.
Cinq sujets cfQ de Rabat et de Haute-Reraya, Grand-Atlas
(Alluaud).
Vu le mauvais état de ces exemplaires, la détermination n'est
peut-être pas certaine.
Ancylosis cinnaraomella, Dup.
Cinq sujets, naturellement variés, de Timhadit, août 1920
(Powell).
332 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Syria angiista, Stgr.
Une Q de Marakech (Alluaud), de petite taille.
Ancylodes pallens, Rag.
Une Q de Meknès, en juillet 192 1 (Powell
Heterographis brunneella, Chrét.
Cinq sujets Q Q, variés, de Marakech (Alluaud).
Pempelia malacella, var. punctigerella, Chrét.
Un sujet de Mrassine, mai 1921 (Powell).
Pempelia sororiella, Z.
Trois sujets cfg de Forêt d'Azrou, juillet 1920, et Dar-bel-
Hamri, juin 192 1 (Powell).
Pempelia multifidella, Chrét.
Huit sujets cTq, variés, de Mrassine, avril et mai 1921 (Powell).
Sont de grande taille (20-26 mm.). La variation la plus notable
consiste en une teinte ocracé rougeâtre qui couvre la bande blanche
costale d'un cf.
Euzopherodes lutescentella, var. angulella, Chrét.
Un sujet Ç, de Haute-Reraya, Grand-Atlas (yMluaud).
Appartient à la section B, Phlo^ophaga Chrét. : aux ailes supé-
rieures 3 et 5 non tigées.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 333
A les dessins et taches de lutescentella, mais sa couleur est plus
sombre, ses lignes plus sinueuses et anguleuses ; les bordures
médianes de ces lignes plus larges et plus prononcées; la côte est
plutôt grise; l'espace du bord interne non argileux fauve, plus
brun; les ailes inférieures moins blanches.
Euzophera pinguis, Hw.
Une Q de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud).
Est d'un brun rougeâtre presque uniforme, la deuxième ligne
très peu distincte.
Euzophera spec. ?
Une Q de Rabat (Alluaud).
Voisine d'Eîis. bigella, Z., et à.' immundella, Rag., mais en trop
mauvais état pour être déterminée exactement.
Etiella Zinckenella, Tr.
Six sujets, dont quatre de grande taille, 29-31 mm., de Mras-
sine, avril et mai 192 1 (Powell).
Tous de couleur très foncée, même aux ailes inférieures.
Bradyrrhoa Cantenerella, Dup.
Trois sujets Q Q de Forêt d'Azrou, juillet 192c; d'Aghbalou-
Larbi, août 1920, et de Région de Timhadit (Powell).
Ocrisia Robiniella, Mill
Un cf de Dar-bel-Hamri, 10 juin 192 1 (Powell).
334 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ragonot n'a connu que la Q de cette très rare Espèce; il n'a
donc pu parler des antennes du cf, qui ont un sinus écailleux à
leur base.
Epischnia prodromella, Hb.
Trois sujets cf Q de Mrassnie, Timhadit, mars et mai 192 1, et
Djebel-Tisdadinc, juillet 1921 (Powell).
Epischnia illotella, Z.
Deux sujets de Mrassine, avril et mai 192 1 (Powell).
Selagia spadicella, Hb
Un cf de Forêt d'Azrou (Powell).
Variété remarquable se rapprochant de saltuclla, M., et de
grande taille (30 mm.).
Alophia combustella, H.-S.
Un petit sujet cf (16,5 mm.) de Mrassine, avril 192 1 (Powell).
Salebria palumbella (S. V.) F.
Quinze sujets cf Q, de Mrassine, avril, mai et juin 1921 (Powell).
Salebria albariella, var. dilucida, Stgr.
Un cf de Mrassine, avril 192 1 (Powell).
Salebria brephiella, Stgr.
Un sujet Ç) de Marakech (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 335
Salebria hispanella, Stgr.
Trois sujet de Mrassine, avril 1921 (Powell) ; deux sujets de
Haute-Reraya (Alluaud
Salebria dionysia, Z.
Un sujet Q de Rabat (Alluaud).
Nephopteryx gregella, Ev.
Un cf de Timhadit, août 1920 (Powell).
Nephopteryx ochrodorsella, n. sp.
21 mm. — Ailes supérieures luisantes, ocracé un peu rougeâtre,
la côte plus claire, de la base jusqu'à l'apex, assombries de brun
foncé par places et avec des écailles noires dissémmées. Cette cou-
leur foncée occupe la majeure partie de l'aile et ne laisse de teinte
ocracée que l'espace dorsal commençant vers la base avant les
taches blanches de la première ligne, s'étendant jusqu'à la médiane
et se fondant avec l'espace subterminal avant les écailles noires
qui indiqueraient les bords d'une deuxième ligne non apparente;
la première ligne transversale est indiquée seulement par une
tache blanche sur la médiane et la dorsale; l'espace sous-costal et
le subterminal brun foncé avec des écailles noires disséminées ;
points discoïdaux superposés, noirs, l'inférieur plus gros, séparés
entre eux par quelques écailles claires. Franges grises, plusieurs
fois partagées par des bandelettes brunes. Dessous brun, sauf la
partie sous-médiane qui est grise.
Ailes inférieures gris brun luisant, avec une fine bordure brune.
Franges blanches, avec une bandelette brune près de leur base.
3^6 LÉriDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tête et thorax gris ocracé argileux; antennes brunes; palpes
gris ocracé, sali de brun; abdomen gris ocracé, touffe anale argi-
leuse; pattes blanc crème, tarses assombris de brun.
Par la forme de ses ailes supérieures, Vochrodorsella se rappro-
cherait de A^ monotaeniella Rag. et cle A^. Kraussï Rbl., mais, à
cause de ses lignes indistinctes, elle ne peut se rapporter à aucune
de ces deux espèces.
Un sujet cf de Rabat, 12 juillet (Alluaud).
Nephopteryx coeniilentella, Z.
Une Ç), en mauvais état, de Tadla (Alluaud).
Phycita lenitella, n. sp.
21 mm. — Ailes supérieures d'un brun îégèrement vineux; la
côte largement blanc crème, avec la nervure sous-costale brune;
première ligne transversale au tiers, marquée seulement sur la
médiane et la dorsale d'une tache blanc crème, bordée extérieure-
ment de quelques écailles brun foncé; deuxième ligne très indis-
tincte, paraissant rapprochée du bord externe, subparallèle à lui
et sinueuse dans sa partie inférieure; deux vagues points brun
foncé superposés à l'extrémité de la cellule discoïdale; une
éclaircie blanche, salie d 'écailles brunes, dans l'espace subtermi-
nal ; points terminaux bruns, peu nets. Franges brunes, traversées
par deux lignes claires.
Ailes inférieures gris violacé ou vineux, transparentes.
Tête et thorax gris brun; antennes brunes; palpes gris clair
intérieurement, bruns extérieurement ; abdomen gris argileux ;
touffe anale jaune fauve.
Voisine de Ph. diafhana, Stgr., mais elle n'a pas l'espace basi-
laire des supérieures plus clair et ses ailes inférieures sont plus
sombres.
Un sujet g de Dar-bel-Hamri, 10 juin 1921 (Powell).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 337
Phycita diaphana, Stgr.
Un sujet Q de Rabat (Alluaud).
Pterothrix rufella, Dup.
Trois sujets de Forêt d'Azrou, juillet 1920, et de Timhadit,
juillet 192 1 (Powell), pas plus variés que ceux d'Europe.
Acrobasis obliqua, Z.
Nombreux sujets cf Q, de Mrassine, 3 mai 192 1 ; d'Amar-Zeh-
roun, II décembre 1920 (Powell); une Q de Dradek, près Rabat
(Alluaud).
Acrobasis bithynella, Z.
Un sujet ç de Rabat (Alluaud).
Myelois nivosella, Rag.
Quatre sujets de Mrassine, avril et mai 1921 (Powell); quatre
autres de Marakech (Alluaud).
Myelois umbratella, Tr.
Un sujet g de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud).
Myelois ceratoniae, Z.
Un sujet g de Rabat (Alluaud), obtenu d'un coing.
35S LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PTEROPHORIDAE
Oxyptilus laetiis, Z.
Cinq sujets cf Q d'Azrou, juillet 1920; Timhadit et Djebel-
Tisdadine, août 1920 (Powell).
Oxyptilus linariae, n. sp.
Un sujet rf obtenu de « chenille vivant sur une Linaria à
feuilles crénelées », à Timhadit, en août 1920 (Powell).
17 mm. — Ailes supérieures brun jaunâtre ou roux, parsemées
de fines écailles blanches dans la partie antérieure ou costale; la
côte brun noir entre les taches et blanche à la partie apicale ; une
tache blanche dorsale au quart, précédée de brun roux foncé; une
petite tache blanche antémédiane sur le disque, précédée d'un gros
point brun noir; une strie blanche sur la bifurcation et deux stries
transversales obliques blanches sur les lobes, se continuant dans
les franges, mais en sens inverse, la première plus large; vers la
côte, ces stries sont bordées de noir, la première extérieurement,
la deuxième intérieurement. Franges brunes, entremêlées d'écaillés
noires et blanches ; quatre petites mèches noires sur le bord pos-
térieur du deuxième lobe
Ailes inférieures : les deux premières divisions brun roux, avec
les franges brunes; la troisième division est légèrement marquée
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 339
de blanc sur le bord antérieur, avant et après le petit groupe
d'écaillés noires qui sont presque d'égale longueur sur les deux
bords et s'étendent assez près de l'apex. Franges brunes, portant
quelques écailles noires réparties entre la base et le groupe
d'écaillés noires.
Dessous brun roux, avec les taches blanches du dessus.
Tête et thorax de la couleur des ailes supérieures; antennes
annelées de brun roux foncé et de blanc; palpes brun roux ou
noir, l'extrémité des articles marquée de blanc, le dernier à peine;
abdomen brun jaunâtre roux, parsemé d'écaillés brun roux foncé
ou noir; l'extrémité des segments à écailles saillantes blanc crème ;
partie anale brun jaunâtre; pattes blanc crème, plus ou moins
garnies d'écaillés brunes ou noires, formant des lignes longitu-
dinales sur les tibias, des taches sur les tarses; éperons blancs, à
extrémité brune.
Espèce voisine d'Ox. maculatus, Cst., plus que de toute autre.
Je me suis peut-être étendu trop longuement dans la descrip-
tion qui précède : c'était cependant nécessaire, car, pour tâcher de
séparer des espèces si voisines entre elles, où quelquefois il ne
peut être question que du plus ou moins d'apparence dans les
caractères, il importe de ne négliger aucun détail. Encore ne
réussit-on que difficilement. Mais ce qui doit entraîner et assurer
la conviction, c'est la nourriture de la chenille.
La chenille d'Ox. maailat^is, Cst. n'a pas été décrite; personne
n'a dit l'avoir découverte et en avoir obtenu le papillon que le
Catalog de 1901 considère comme espèce douteuse. Cependant, je
la connais depuis de longues années; elle vit sur la Scutellaria
alpina en juin, dans les Hautes-Alpes. Les papillons obtenus ont
été soumis à Constant lui-même, qui a reconnu son maculatus.
Leur détermination ne peut donc en être suspectée.
La dépouille de la chrysalide d'Oxypt. linariae a la forme des
chrysalides d'Oxypfilus : métathorax surélevé, avec dépression
longitudinale des deux versants ; extrémité des enveloppes libre ;
elle est grise, avec une bande dorsale plus foncée, des sous-dor-
540 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sales bien moins distinctes; thorax finement chagriné garni de
poils courts, au sommet, plus longs et à extrémité courbe en avant ;
segments de l'abdomen finement plissés transversalement sur le
dos; les verruqueux de la chenille sont représentés par deux petits
tubercules externes à poils étoiles, les plus longs inclinés horizon-
talement, l'un en avant, l'autre en arrière, et deux ou trois points
internes portant un poil; ptérothèques gris brun, à nervures sail-
lantes, brun foncé et garnies de cils en ligne et dirigés en arrière;
cératothèques ciliés dans toute leur longueur; stigmates brun noir,
peu distincts, dans une petite dépression concave ; mucron pro-
longé en bec plat, dont l'extrémité est garnie de soies raides, à
crochets.
La chrysalide d'Ox. maculatus est gris clair; ptérothèques gris
foncé, la dépression longitudinale plus creuse, les poils du méso-
thorax plus longs; les stigmates plus distincts, le mucron plus
anguleux.
Ox. teucrii, Jordan, a des poils plus longs encore sur le méso-
thorax ; les ptérothèques grises comme les nervures ; le mucron très
anguleux.
Ox. hieracii, Z., a une teinte plus claire avec une large bande
dorsale brun foncé.
Inutile de parler des chrysalides d'(9,r. trisiis, dis tans, laeliis,
espèces vivant sur les Composées.
La chenille d'Ox. dïdactyhis, L., a bien été trouvée aussi sur
une .Scrophulariée ; mais il ne peut venir à l'esprit de comparer
Ox. lïnariae à dïdactyhis, à cause des trop grandes différences de
la troisième division de leurs ailes inférieures.
Platyptilia isodactyla, Z.
Deux sujets q de Fez (Alluaud).
Détermination cependant douteuse, en raison de l'état défec-
tueux de ces papillons.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 341
Platyptilia gonodactyla, var. sardinialis, Chrét. (in litt.).
Un sujet de Forêt d'Azrou, juillet 1920 (Powell).
Très ressemblant aux sujets de Sardaigne. Est de grande taille
(27 mm.), argileux, parsemé d'écaillés rousses ; lignes transverses
obsolètes, la première indiquée seulement à la côte pcir une petite
tache claire; tache triangulaire brune nulle; un seul petit point
brun foncé distinct à la bifurcation ; mèche brune de la troisième
division des ailes inférieures suivie de blanc.
Platyptilia acanthodactyla, Hb
Un sujet de Fez, ium 1921 (Powell); un autre de Rabat, mai
1920 (Alluaud).
Alucita probolias, Meyr.
Trois sujets de Mrassine, avril 1921 ; un autre de Dradek, près
Rabat (Alluaud).
Alucita baliodactyla, Z.
Deux sujets de Dar-bel-Hamri et Région des Zemmours, mai
et juin 192 1 (Powell).
Pterophorus monodactylus, L.
Deux sujets cfcf de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud).
Stenoptilia zophodactyla, Dup.
Un sujet d'Oued-Djdida, juin 192 1 (Powell).
342 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Stenoptilia bipiinctidactyla, Hw
L'n sujet de Mrassine, mars 192 1 (Powell).
Stenoptilia bipiinctidactyla, var. arida, Z.
Un sujet de Région des Zemniours, mai 1921 (Powell); un cf
de Haute-Rcraya (Alluaud).
Agdistis adactyla, Hb.
Quatre sujets (15-21 mm.), de Rabat (Alluaud).
ORNEODIDAE
Orneodes desmodactyla, Z.
Trois sujets de Haute-Reraya (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 343
TORTRICIDAE
Acalla variegana, Schiff.
Un sujet d'Azrou, octobre 1920 (Powell) ; un autre de Volu-
bilis (Alluaud).
Dichelia hyerana, MiU.
Quatre sujets, plus ou moins variés, de Mrassine, éclos en août ;
de Meknès, Beni-Amar (Zehroun), de novembre 1920 à janvier
192 1 (Powell), comme ceux de France méridionale et de Corse.
Cacoecia iinifasciana, Dup.
Un sujet cf, de Mrassine, mai 1921 (Powell); trois sujets cfQ,
de Rabat (Alluaud).
Cacoecia (Tortrix) trivia, Meyr.
Deux sujets d'cT de Mrassine, mai 192 1 (Powell).
Eulia cupressana, Dup
Un sujet de Dar-bel-Hamri, 10 juin 1921 (Powell).
Tortrix viridana, ab. suttneriana, Schiff.
Un sujet de Haute-Reraya (Alluaud).
344 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tortrix pronubana, Hb.
Un sujet Q de Région des Zemmours, mai 192 1 (Powell) ; une
autre de Volubilis (Alluaud).
Tortrix croceana, Hb.
Trois sujets d"Q de Forêt de Alamora, Dar-Salem, Dar-bel-
Hamri, juin 192 1 (Powell).
Tortrix unicolorana, Dup
Un sujet o" de Plateau des Dkrissa, Région de Meknès, février
1921 (Powell).
Tortrix amplana, Hb.
Six sujets d* Q , obtenus de chenilles vivant sur Urginea sp.,
en décembre 1920; éclos en mars 1921 ; de Beni-Amar (Zehroun)
(Powell).
Cnephasia liiridalbana, H. -S.
Deux sujets Q g immaculés, de Région des Zemmours, mai
192 1 ; un autre de Dar-bel-Hamri, 10 juin 1921 ; deux autres plus
jaunes, les ailes inférieures plus sombres, de chacune de ces deux
localités (Powell). — Var. lulescens, Chrét.
Cnephasia Giieneana, var. segetana, Rag.
Un sujet défraîchi de Meknès (Powell).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 345
Cnephasia Wahlbomiana, L
Deux sujets Q Q de Région des Zemmours, mai 1921 (Powell) ;
un autre de Chabat-el-Hamma, i*"" juin 1921 (Alluaud).
Cnephasia biniptana, n. sp.
18 mm. — Ailes supérieures blanchâtres, assombries par des
écailles brunes e1. des écailles noires parsemées, avec deux bandes
transverses brun ocracé : la première au quart, très étroite, angu-
leuse sur la médiane, étranglée au pli, arrêtée à la dorsale, brun
ocracé, bordée d'écaillés noires ; la deuxième avant le milieu,
oblique, coupée en trois tronçons, interrompue à la cellule discoï-
dale et au pli, formant ainsi trois taches, la costale grande et sub-
triangulaire, la centrale rectangulaire, oblique du côté de la base,
la dorsale petite, toutes les trois brun ocracé bordées d'écaillés
noires; une ombre allongée oblique descend de l'apex jusqu'à
la première interruption de la bande médiane, indiquée par de
l'ocracé fauve sans écailles noires dans la cellule discoïdale; ligne
terminale épaisse ou maculaire noire. Franges blanches traversées
par deux bandelettes brunes.
Ailes inférieures gris brun. Franges blanches, avec une fine
ligne de partage brune près de leur base.
Tête et thorax gris taché de brun ; antennes brun ocracé ; palpes
gris ocracé ; pattes blanc crème ; tarses brunâtres.
Groupe de Cn. derivana, Lah. ; très distincte par sa première
bande très étroite, sa deuxième deux fois rompue, sa tache cen-
trale rectangulaire.
Un sujet de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud).
Cnephasia sinuana? Steph.
Un sujet Q de Chabat-el-Hamma (Alluaud).
340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
CONCHYLINAE
Conchylis Simoniana, Stgr.
Un sujet Q de Mrassine, mars 1921 (Powell).
Sera sans doute comprise plus tard dans le genre Phtheochroa.
Conchylis respirantana=moribundana, Stgr.
Trois sujets Q Q d'Azrou, chenille sur Phlomis crinita; papillon
éclos 12 juillet 1921 (Powell).
En France, la chenille vit sur Phlotnis lychnitis.
Conchylis zephyrana, var. scabidulana, Ld.
Un sujet Ç de Forêt d'Azrou, août 1920 (Powell).
Euxanthis straminea, Hw.
Trois suiets cTO de Mrassine, mars et mai 192 1 (Powell).
Phtheochroa rugosana, H. -S.
Un sujet cf de Beni-Amar (Zehroun) ; chasses de décembre
1920 à janvier 1921 (PowelH ; un autre de Rabat (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 347
Hysterosia nigrospaisana, n. sp.
i8 mm. — Ailes supérieures brun cannelle, lavées de brun foncé
à la côte; des écailles noires un peu saillantes disséminées sur les
nervures et le bord interne; une touffe d'écaillés noires à l'extré-
mité de la cellule discoïdale; une tache noire à la côte, tout près
de l'apex. Franges plus claires, traversées par deux bandelettes
d'écaillés noires, élargies, spatulées à leur extrémité.
Ailes inférieures brun violacé; nervures plus sombres. Franges
plus claires, avec une ligne brune de partage.
Dessous des supérieures brun noir, la partie apicale fauve ; des
inférieures gris brun ; les nervures brunes.
Tête jaunâtre; thorax brun cannelle; abdomen brun, touffe
anale jaunâtre; pattes de même et tachées de brun.
Deux sujets cf Q de Dradek, près Rabat (Alluaud).
348 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
OLETHREUTINAE
Olethreutes oblongana, Hw.
Un sujet o' de Région des Zemmours, mai 192 1 (Powell).
Polychrosis botrana, Schiff.
l'''n sujet Q de Meknès, éclos en mars 192 1 de chenille trouvée
dans <( graines d'U/ginea, en novembre 1920 » (Powell).
La chenille de cette P. botrana vit de plantes très diverses :
Daphne, Vilis, Clematis, Rosniarïnus et même Oitercus, etc.
Polychrosis staticeana, Mill. {indusiana, Z.).
Un sujet Q, de Casablanca à Rabat, éclos 5 juillet 1920.
Acroclita consequana, H. -S.
Cinq sujets cf Q de Rabat (Alluaud).
Bactra lanceolana, Hb.
Trois sujets variés de Rabat (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 349
Epiblema Couleriiana, var. bracteana, Chrét.
Un sujet cf, obtenu (i; juin ig2i) de chenille vivant sur Teu-
crium bracteaium, Oued-Djdida (Powell).
Se rapporte à Coulemana, Dup., mais en diffère principalement :
1° par sa tache basilaire n'atteignant pas la côte; 2° par la tache
costale de la bande médiane plus large, inscrivant sept stries
costales noires au lieu de trois ; 3" par la partie inférieure de la
bande brune médiane presque séparée de la tache costale au pli
de la cellule discoïdale et renfermant dans la région dorsale plu-
sieurs gros points brun noir ; 4° par la frange uniformément brun
marron luisant et non entrecoupée de blanchâtre sous l'apex;
5° par le bord externe plus sinueux sous l'apex.
C'est peut-être une espèce distincte : ce que confirmerait la
capture d'autres exemplaires.
Epiblema thapsiana, Z.
Un sujet g de Région des Zemmours, mai 1921 (Powell); un
autre de Marakech (Alluaud).
Grapholitha nougatana, Chrét.
Un sujet de Haute-Reraya (Alluaud), se rapportant plutôt à
la var. Sidentana, Chrét., qu'au type.
La Gr. nougatana de nos départements méridionaux (Drôme,
Alpes-Maritimes, Aude, Pyrénées-Orientales) a été signalée aussi
de Tunisie {Chrét, A nn. S. Fr., 191 6, p. 466). Elle se trouve éga-
lement aux Canaries {Eucelis marnibiana,Wism.), 1908, MicroUp.
Tenerife, n° 1007.
350 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
ûrapholitha succedana, Froel.
Un sujet Q de Djebel-Tisdadine, août 1920 (Powell), ne
diffère pas de nos sujets à espace médian blanchâtre si communs
dans le midi de la France; il n'a pas cette teinte ntst brozvnish,
que Walsingham dit exister sur sa Gr. black-moreana, qui est de
Tanger.
Grapholitha planifrontana, Rb., var. lotana, Chrét.
Un sujet de Haute-Reraya (AUuaud).
Carpocapsa pomonella, L.
Deux sujets n q, obtenus de chenilles vivant dans des poires;
Rabat (Alluaud).
— Deux Tordeuses de Haute-Reraya (Alluaud) sont en trop
mauvais état poar être étudiées et détermmées.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35 I
GLYPHIPTERYGIDAE
Simaethis nemorana, Hb.
Un sujet d'Azrou (Alluaud).
YPONOMEIITIDAE
Distagmos Ledereri, H.-S.
Deux sujets cfcT de Mrassine, mars et mai 192 1 (Powell).
Paradoxus restrictellus, Chrét.
Un sujet cT de Haute-Reraya, Grand-Atlas (Alluaud), con-
forme au type tunisien.
352 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
PLUTELLIDAE
Plutella maculipennis, Curt.
Cinq sujets de Marakech et Haute-Reraya (Alluaud).
GELECHIIDAE
Lita solunella, Bdv. (tabacella, Rag).
Quatre sujets de Rabat, juillet (Alluaud)
Au dire de Walsingham {Microlep. Tenerife), cette espèce doit
porter le nom de Phthorïmaea opercuîella, Z.
Lita ocellatella, Boyd.
Un sujet de Haute-Reraya (Alluaud) ; (trois autres Lita ? de
Rabat et Volubilis (Alluaud), en mauvais état).
LÉI'IDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 353
Lita tricolorella, Hw
Un cf de Forêt d'Azrou, août 1920 (Powell).
Teleia myricariella, Frey.
Un sujet obtenu de galles de Tamarix, à Meshra-ben-Abbou
(Alluaud).
Sur les mœurs de la chenille de cette Teleia, cf. Chrét., Ann. S.
Fr., 191 6, 474.
Xystophora rufinotella, a sp.
7,5 mm. — Ailes supérieures blanc argileux, saupoudrées de
brun par places : deux points brun foncé superposés obliquement,
le premier près de la base, le deuxième sur le pli, suivis d'une
éclaircie ; deux points brun noir superposés avant le milieu, le
premier dans la cellule discoïdale, petit et surmonté d'une
éclaircie, le deuxième dans le pli entouré d'une tache ocracé roux,
descendant jusqu'au bord interne; un autre ponit brun discoïdal,
après le milieu et entouré d'une éclaircie; une tache ocracé roux
au tomus ; points terminaux indistincts. Franges gris argileux
avec des écailles brunes et sans ligne de partage bien distincte.
Ailes inférieures gris foncé, avec franges plus claires à reflet
fauve.
Tête blanc argileux ; palpes blanc crème, tachés de brun exté-
rieurement ; troisième article avec un anneau brun bien avant
l'apex; thorax gris argileux; abdomen brun, avec les trois pre-
miers segments fauves et l'anus blanc crème; pattes blanc argi-
leux, tachées de brun ou ocracé roux.
Peut se placer dans le groupe de L. parvuta, Stgr., et puncta-
tella, Stgr.
Un sujet cf de Rabat (Alluaud).
23
354 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
Anacampsis anthyllidella, Hb.
Deux sujets cf Q de Volubilis et Radek (Alluaud).
Anacampsis (Onebala) lamprostoma, Z.
Quatre sujets de Rabat et Volubilis (Alluaud).
Epithectis levisella, Chrét. (m litt.).
Neuf sujets Q ç de Mrassine, mars et avril 192 1 (Powell). —
16-20 mm.
Euteles ratella, H. -S
Un sujet de Rabat (Alluaudj.
Var. sebdorella, Chrét. (in litt.).
21-23 lïin^- — Ailes supérieures blanc crème, lavées très légère-
ment de roux, la côte finement brun ocracé; deux taches costales
brunes, la première basilaire, la deuxième avant le milieu ; deux
gros points brun noir superposés presque perpendiculairement au
tiers, le supérieur dans la cellule, l'inférieur dans le pli; un ou
deux plus petits, également superposés, a l'extrémité de la cellule;
six points bruns à l'apex, trois sur la côte, trois sur le bord externe;
un point brun au bord interne aux deux tiers. Franges blanc
crème.
Ailes inférieures plus jaunâtres, un peu hyalinées. Franges jau-
nâtres.
Tête et thorax blanc crème ; abdomen ocracé jaune ; pattes blanc
crème.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 355
Se distingue de ratella par sa couleur et sa plus grande taille.
Plusieurs sujets d'i\lgérie : Sebdou (Oran), et du Maroc, Rhé-
Imine, Saffi (D. Lucas); un sujet de Dar-bel-Hamri, 10 juin 1921
(Powell).
Il existe une certaine divergence dans la nervulation des trois
Euteles qui peuvent se rencontrer en Mauritanie. Aux ailes supé-
rieures, la deuxième est bien avant l'angle inférieur de la cellule
discoïdale chez la Kollarella, Costa, qui est aussi d'Espagne, quoi
qu'en dise le Catalog igoi ; elle est tout près de l'angle chez la
iernatelLa, Stgr ; enfin, elle est de l'angle ou même tigée brièvement
avec la troisième chez ratella H.-S. J'ai omis de signaler de Mau-
ritanie la ternatella {G. Enobnis sec. Wlsm.); j'en ai pris plu-
sieurs sujets en mai 1907, à Biskra. ^
Paltodora Kefersteiniella, Z.
Trois sujets Ç) Q de Mrassine, avril 192 1 (Powell); une autre
de Haute-Reraya (Alluaud).
Paltodora lineatella, Z.
Un sujet de Dradek (Alluaud).
Ypsolophus Juniperellus, L.
Un sujet cf de Mrassine (Powell).
Nothris verbascella, Hb.
Deux sujets de Dradek (Alluaud).
;56
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Nothris limbipunctella, Stgr.
Trois sujets de Zehroun, Mrassine, mars et mai 192 1 (Powell),
d'une teinte plus sombre et légèrement violacée.
Le type de limbipunctella, Stgr., m'a été communiqué en avril
191 ]. Il a des ocelles et, aux ailes supérieures, 2 et 3 sont longue-
ment tigées : c'est un Y psolophw;.
Pycnopogon, nouveau genre.
Tête velue, poils dressés sur le sommet, abaissés sur le front;
ocelles présents ; antennes simples, très finement pubescentes, un
peu incurvées à la base du flagellum ; spiritrompe bien développée;
palpes maxillaires distincts ; labiaux
obliques, deuxième article garni abon-
damment de très longs poils-squames
(3-4 fois la largeur de l'œil) ; troisième
article grêle, acuminé, relativement
court, n'atteignant pas la hauteur de
l'œil.
Aile supérieure modérément étroite ;
côte convexe au premier tiers basilaire,
puis faiblement creusée vers le milieu
et abaissée vers l'apex, qui est obtus;
bord externe oblique, arrondi à l'angle
interne; 12 nervures, 2 avant l'angle,
3 et 4 presque d'un point, de l'angle,
6 libre, 7 et 8 longuement tigées (2/3\ 7 au bord externe, 1 1 très
longue, naissant avant le quart de la sous-costale; cellule appen-
diculée; cellule discoïdalc divisée.
Aile inférieure aussi large que la supérieure; élargissement
costal basilaire très prononcé; apex en bec court et peu aigu;
8 nervures, 3 et 4 séparées, 6 et 7 tigées.
Pycnopogon scnbielliis
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 357
Principales différences des genres voisins :
Nothris n'a pas d'ocelles;
Ypsolophus a le troisième article des palpes très long, dépas-
sant le vertex; aux inférieures, 6 et 7 libres;
Metanarsïa a le troisième article des palpes court, caché par les
squames du deuxième, visible à l'extrémité; aux inférieures, 6
et 7 libres.
Anarsia a, aux supérieures, 6, 7 et 8 tigées.
Paranarsia, troisième article des palpes invisible; aux infé-
rieures, 6 et 7 libres.
Pycnopogon scabrellus, n. sp.
18 mm. — Ailes supérieures gris ocracé; le tiers basilaire lavé
de roux, sauf deux taches ocracées, l'une basilaire, l'autre à la
côte avec écailles noires ; partie apicale brune, marquée à la côte
d'une petite tache claire et traversée par une bande courbe claire,
naissant d'une strie blanche oblique à la côte près de l'apex. Des
écailles noires quelque peu saillantes disséminées sur l'aile, les
nervures et principalement sur le bord interne; un point noir stri-
giforme sur la cellule au tiers; un autre plus ou moins distinct à
l'extrémité de la cellule discoïdale surmonté d'une tache rousse
allongée dans le pli discal et atteignant la partie apicale brune;
enfin, une grosse touffe de squames redressées, saillantes sur le
pli au tiers en bordure de la partie basilaire rousse. Ces écailles
saillantes sont larges et quelque peu spatulif ormes, noires dans
leur partie saillante et bordées de blanchâtre. De semblables
écailles se voient sur le milieu des franges, qui sont gris ocracé
dans leur partie postérieure.
Ailes inférieures grises, assombries surtout vers l'apex et le bord
par des écailles brunes à reflet cuivreux. Franges plus claires,
surtout à leur base.
358 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Dessous des supérieures gris brun luisant, marqué de deux ou
trois taches blanches dans les cils de la Irange apicale.
Tête et thorax gris jaunâtre; antennes annelées de brun noir
et de blanchâtre; palpes gris, troisième article brun; l'abdomen
moins foncé, touffe anale jaunâtre; pattes postérieures gris ocracé
clair, mouchetées de brun, amsi que les tarses.
Un sujet Q d'Aghbalou-Larbi, août 1920 (Powell).
Pterolonche lutescentella, Chrét. (in litt.).
De la taille d'albescens, Z.
Ailes supérieures jaune ocracé légèrement roux, surtout dans la
deuxième moitié de l'aile et la région costale; les nervures très
faiblement indiquées en plus sombre.
Ailes inférieures gris violacé; franges jaunâtres. Dessous gris
violacé, sauf les franges.
Tête et thorax argileux clair ; les antennes plus sombres ; les
palpes moins ; abdomen gris argileux, ainsi que les pattes.
Un sujet de Frenda (Oran"); deux sujets a"cf de Mrassine,
mai 192 1 (Powell).
Je distingue les Pterolonche de la manière suivante :
1. Ailes supérieures à nervures distinctes en brun. 2
— • — — plus ou moins obso-
lètes ou rousses.. 3
2. Nervures sur fond blanc albescens.
— sur fond saupoudré de brun insfersa.
3. Ailes supérieures blanchâtres pulverulenta.
— — ocracé roux jaunâtre lutescentella.
Symnioca candidella, n. sp.
21 mm. — Ailes supérieures blanc mat, sans autre marque que
deux points superposés, d'un fauve presque orangé et contigus.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 359
situés à l'extrémité de la cellule discoïdale, l'inférieur plus gros.
Franges blanches.
Ailes inférieures d'un cuivreux jaunâtre. Franges presque
blanches.
Tête blanche; collier roux; antennes longues, très minces, brun
roux, scape sans pecten ; palpes dépassant le vertex, roux orangé
extérieurement et en dessous ; troisième article égal au deuxième ;
thorax blanc; abdomen gris, touffe anale jaunâtre; pattes blanc
jaunâtres; tarses plus foncés.
Groupe d'albicanella, Z. — Signella, Hb. a les ailes infé-
rieures plus larges.
Un sujet Q de Haute-Reraya (Alluaud).
Symmoca nigricornella, n. sp.
i8 mm. — Ailes supérieures jaune argileux, très légèrement
teinté de roux, sans points ni taches. Franges concolores.
Ailes inférieures brun noir. Franges moins sombres.
Dessous brun noir, légèrement violacé, sauf les bords, qui sont
jaune argileux.
Tête blanchâtre, front lavé de roux; antennes épaisses d'un
marron noir ; scape sans pecten ; palpes dépassant beaucoup le
vertex; troisième article égal au deuxième, argileux roux; thorax
argileux roux; abdomen brun; touffe anale argileuse; pattes de
même.
Groupe de S. uniformella, Rb.
Un sujet cf de Haute-Reraya (Alluaud).
Symmoca funebrella, n. sp.
14 mm. — Ailes supérieures brun ocracé très foncé, parsemées
d'écaillés noires, surtout dans la partie externe ; la côte brun noir
de la base au tiers ; deux gros points noirs superposés avant le
360 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
milieu, le supérieur dans la cellule discoïdalc, l'inférieur plus
gros, dans le pli ; deux autres points plus petits à l'extrémité de
la cellule; pas d'ombre transverse. Franges concolores.
Ailes inférieures noires, teintées de violacé. Franges brun foncé,
avec une fine bandelette basilaire jaunâtre.
Tête et thorax brun ocracé ; scape des antennes sans pccten ;
palpes très longs, dépassant beaucoup le vertex ; abdomen brun
jaunâtre, l'extrémité des segments fauve et la touffe anale jau-
nâtre; pattes postérieures de même.
Par sa couleur, S. fiinebrella se rapproche de 5. -pyrrhella Rag.
et monochromella, Rag., mais elle est dépourvue d'ombre trans-
verse.
Un sujet de Région de Timhadit, juillet 1921 (Powell).
Symmoca quinqiiepiinctella, n. sp.
12,5 mm. — Ailes supérieures étroites, gris cendré, ocracé, par-
semées de quelques écailles plus foncées, violacées, surtout vers
l'apex et le bord externe; un vague point brun noir sur la sous-
costale avant le milieu ; une petite strie longitudinale sous la
médiane dans le milieu ; trois points superposés perpendiculaire-
ment : deux à l'extrémité de la cellule discoidale, le troisième
dans le pli. Franges concolores.
Ailes inférieures blanchâtres et soyeuses, légèrement teintées de
violacé. Franges plus sombres.
Dessous des supérieures brunâtre; des inférieures gris.
Tête et thorax argileux; antennes plus foncées; scape avec
pecten; palpes dépassant le vertex, argileux; troisième article un
peu plus court que le deuxième, gris; abdomen blanc jaunâtre,
ainsi que les pattes ; tarses gris brun.
Voisine de 5. ferpygmella, Wlsm., d^undechiipîinctella, Mn. ;
se distingue par sa strie médiane et le nombre des points moindre.
Un sujet Ç) de Rabat (AUuaud).
LÉPIDOPTÊROLOGIE COMPARÉE 361
Apateraa bifasciatiim, n. sp.
13 mm. — Ailes supérieures brun noir, avec quelques écailles
noires disséminées sans former de taches distmctes ; traversées
par deux bandes obliques blanc crème, se rapprochant vers le
bord interne, reliées par une bande de même couleur chez la Q,
l'antémédiane arrondie intérieurement, sinueuse et dentée exté-
rieurement; la postmédiane plus étroite, plus ou moins sinueuse
et dentée des deux côtés. Franges brunes, 3-4 écailles blanches
sous l'apex.
Ailes inférieures grises, ainsi que les franges.
Tête et thorax jaune lavé de roux ; antennes brun noir, à extré-
mité brun jaunâtre; palpes d'un beau jaune, le deuxième article
taché de brun au sommet, en dessus ; abdomen brunâtre ; pattes
brunes ; tarses ocracé plus ou moins taché de brun.
Deux sujets cf Q de Mrassine, mai 1921 (Powell).
Œgoconia quadripuncta, Hw.
Un sujet d'Azrou, automne 1920; deux sujets cf Q de Dar-bel-
Hamri, 10 juin 1921 (Powell); six sujets çf Q de Casablanca et
Haute-Reraya (Alluaud).
362 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ŒCOPHORINAE
Pleurota acutella, n. sp.
Cf, 22 mm; Q, 24 mm. — Ailes supérieures à côte très peu
arrondie, l'apex en petit bec très aigu; bord externe sinué sous
l'apex, très oblique, la nervure 7 aboutissant à l'apex. Couleur
brun jaunâtre foncé, non luisant; la côte finement bordée de jau-
nâtre clair ; strie sous-costale plus ou moins distincte en plus
sombre; une courte liture jaunâtre sur la cellule discoïdale, dans
l'espace médian; stries noirâtres plus ou moins distinctes sur les
nervules supérieures. Franges blanc jaunâtre ou gris brun.
Ailes inférieures noires. Franges brunes, sauf vers l'apex, où
elles sont blanchâtres, avec une bandelette basilaire plus sombre.
Tête et thorax brun ocracé; antennes brunes finement pubes-
centes; palpes brun jaunâtre, troisième article aussi long que le
deuxième, jaunâtres en dessus, brun foncé en dessous ; pattes
brunes; tarses des postérieures brun jaunâtre.
Dessous des ailes brun noir, sauf vers l'apex et les franges
blanc jaunâtre.
Q jaunâtre pâle aux ailes supérieures; la strie sous-costale
assez distincte, gris brun, la côte plus largement de teinte claire;
la strie discale plus nette.
Ailes inférieures gris brun violacé, sauf les franges jaunâtre
pâle.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 363
Var. : jaune ocracé plus ou moins foncé.
Peut se placer après PL rostrella, quoique très distincte par les
antennes du cf simplement pubescentes, non ciliées, et par la Q
dont les ailes sont aussi développées que celles du cf.
PI. Sparella, Ld., dont elle se rapprocherait aussi par son apex
très aigu, a des ailes plus larges et la côte plus arrondie ; PI. maro-
cana, Tur., a des antennes ciliées.
Sept sujets variés cTÇ de la Région des Zemmours, en mai,
et de Timhadit, en juillet 192 1 (Powell).
Pleurota pyropella, Schiff.
Un sujet cf de Région de Timhadit, juillet 192 1 (Powell).
Pleurota pungitiella, H.-S.
Un sujet cf d'Aghbalou-Larbi, août 1921 (Powell); var. res-
semble à mes sujets de montagne, quoique moins luisante.
Pleurota nitens, Stgr.
.Un sujet cf d'Aghbalou-I.arbi, août 1921 (Powell).
Pleurota mauretanica, Baker.
Un sujet cf d'Aghbalou-Larbi, août 1921 (Powell); trois sujets
cf Q de Haute-Reraya et de Dradek (Alluaud).
Les différences qui séparent ces trois espèces sont bien minimes.
Pleurota bicostella, Cl.
Sept sujets cf Q de Mrassme, avril et mai 1921 (Powell), variés.
Quatre ont les ailes supérieures plus ou moins totalement
envahies par lo brun, ne laissant que la strie costale blanche. De
364
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
semblables sujets se prennent en France, dans les montagnes et
même aux environs de Paris.
Nastoceras, nouveau Genre.
Tête à squames dressées sur le vertex, apprimées, convergentes
sur le front; ocelles nuls; antennes très épaisses, comprimées sur
les côtés à articles indistincts, lisses, non dentées, ni crénelées ;
spiritrompe et palpes maxillaires nuls; palpes labiaux en faucille;
deuxième article atteignant la hauteur de l'œil, bien fourni de
squames apprimées, non dressées et étalées en dessus; troisième
article égal au deuxième, dépassant peu le vertex, lisse, aciiminé.
Aile supérieure étroite; côte légèrement convexe; apex peu
aigu; bord externe oblique; 12 nervures, 2 près de l'angle, 3 et 4
de l'angle, 7 et 8 longuement tigées (2/3), 7 à la côte tout près de
l'apex, ic distincte.
Aile inférieure ovale lancéolée; apex peu aigu; 8 nervures, 2 un
peu avant l'angle, 3 et 4 de l'angle, 6 et 7 brièvement tigées.
Genre voisin d' Apiletria, Ld.
Nastoceras colluelluni, Chrét. (in litt).
18 mm. — Ailes supérieures ocracé argileux ; deux taches ocracé
fauve, superposées obliques avant le milieu, la supérieure dans la
cellule discoïdale, l'inférieure
dans le pli ; une autre tache
semblable plus épaisse et stri-
gi forme sur la transversale à
l'extrémité de la cellule discoï-
dale. Franges roncolores.
Aile inférieure brun noir fai-
blement violacé. Franges brunes.
Dessous brun noir, sauf les franges.
Tête et thorax argileux ; antennes brun noir ; palpes argileux
ocracé, troisième article brun; abdomen brun jaunâtre; touffe
Nastoceras coUuelitm.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 365
anale jaunâtre ; pattes postérieures très peu fournies de poils sur
les tibias, d'un argileux plus ou moins sali de brun; tarses sans
anneaux bruns distincts.
Ressemble beaucoup à Apiletria luella, Ld., mais en diffère
génériquement par ses antennes épaisses, rappelant celles des
Carcina, non en dents de scie, et ses palpes labiaux beaucoup plus
courts, sans squames hérissées en dessus.
Un cf de Bengazi, en Tripolitaine (Gianelli, mai 1910) ; un
sujet cf de Région des Zemmours, fi.n mai 192 1 (Powell).
Psecadia sexpiinctella, Hb.
Trois sujets de Mrassine, avril et mai 1921 (Powell).
Psecadia pusiella, Roemer.
Cinq sujets de Koudiet-Guenfou, Région de Timhadit, août
192 1 (Powell).
Depressaria straminella, Stgr.
Quatre sujets dont trois hivernants d'Amar, Zehroun, décembre
1920-janvier 1921; de Zehroun, Mrassme, mars 1921, et un de
Forêt de Mamora, Aïn-Joira, 4-5 jum 192 1 (Powell), variés.
Les points noirs moins distincts, surtout les discoïdaux, la teinte
avec une tendance au roux.
Depressaria scopariella, Hem.
Un sujet de Fez. (Alluaud).
Depressaria hamriella, n. sp.
25 mm. " - Ailes supérieures gris brun, légèrement roux; par-
semées de rares écailles noires; l'espace basilaire non plus clair
366 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
que le reste de l'aile; points discoïdaux très petits, noirs, non
accompag-nés de blanc ; ombre discale brune très faible ; points
terminaux noirs, les supérieurs plus gros, plus distincts. Franges
gris rougeâtre, traversées par des lignes plus foncées. Dessous
brun foncé, sauf la côte gris rougeâtre, marquée tout du long de
petites stries noires, géminées.
Ailes inférieures brun soyeux, luisant. Franges gris clair, tra-
versées par des lignes brunes peu distinctes. Dessous gris, marqué
d'écaillés noires à la côte et vers l'apex.
Tête et thorax gris roux ; front blanc crème ; antennes brun
rougeâtre; palpes blanc crème; squames du deuxième article brun
roux à l'extrémité; troisième article taché de brun noir à la base,
avec un anneau assez large brun noir au-dessus de la moitié et
l'apex noir; abdomen gris brun rougeâtre; touffe anale plus
claire; pattes jaunâtres.
Voisine de D. rigidella, Chrét., et de genisfella, Wlsm. Mais
D. rigidella a les antennes noires et genisiella a des points blancs
aux ailes supérieures et les inférieures gris pâle.
Un sujet de Dar-bel-Hamri, lo juin 1921 (Powell).
Depressaria rutana, F.
Un sujet de Beni-Amar, Zehroun, 11 décembre 1920 (Powell).
Depressaria siibpropinquella, Stt.
Un sujet Q de Région des Zemmours, mai 192 1 (Powell) ; deux
sujets de Haute-Reraya (Alluaud).
Depressaria thapsiella, Z.
Six sujets hivernants de Beni-Amar, Zehroun, 1 1 décembre 1920
(Powell).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 367
Depressaria alstroemeriana, Cl.
Un sujet de Mrassine, mars 192 1 (Powell).
Depressaria lutosella, H.-S.
Trois sujets de Mrassine, mai 192 1 (Powell).
Depressaria cnicella, Tr.
Un sujet de Beni-Amar, Zehroun, hivernant, 1 1 décembre 1920
(Powell).
Depressaria hippomarathri? Nick.
Un sujet hivernant de Beni-Amar, Zehroun, 11 décembre 1920
(Powell).
Depressaria ferulae, Z.
Trois sujets obtenus de chenille sur Ferula, en février. Plateau
des Dkrissa; papillon éclos en avril et mai 1921 (Powell).
Depressaria veneficella, Z.
Un sujet de Haute-Reraya (Alluaud).
Depressaria chaerophylli, Z. ? (rubripalpella, n. sp. ?).
Deux sujets de Mrassjne, paraissant avoir les dessins de
D. chaerophylli, mais ils sont plus petits et de couleur un peu
plus foncée ; ils sont en outre défraîchis (ce sont sans doute des
^68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
hivernants). Cependant, l'un des deux possède encore ses palpes
assez intacts : le deuxième article est abondamment fourni
d'écaillés rouges, ce qui le différencie nettement de chaerophyllï.
En attendant d'autres exemplaires plus frais permettant de faire
la description de cette forme ou espèce nouvelle, on peut l'appeler
rubrïpalpeUa.
Depressaria latisquamella, n. sp.
31 mm. — - Ailes supérieures brun noir, lavé de rougeâtre, avec
de très rares écailles blanchâtres et d'autres noires irrégulièrement
disséminées; nervure costale striée de noir; une strie noire sur la
médiane, au quart ; un point noir sur la sous-costale au milieu ;
points discoïdaux et marginaux indistincts. Franges brun rou-
geâtre, mélangées de quelques squames claires.
Ailes inférieures gris brun cuivreux, avec les nervures et la
bordure plus foncées. Franges gris clair, avec une bandelette
brune à leur base.
Dessous gris rougeâtre, luisant.
Tête et thorax de la couleur des supérieures ; antennes brun
roux ; scape élargi au sommet, brun noir, avec quelques longs poils
en pecten ; palpes jaunâtres, deuxième article fourni de squames
larges et brun noir, troisième article deux fois largement taché de
brun; apex jaune orangé; abdomen gris brun; pattes brun jau-
nâtre, poils jaunâtres; tarses bruns, à peine annelés de jaunâtre.
Groupe de Def. radiata, Stgr.^ mais très distincte par sa couleur.
Un sujet de Dar-bel-Hamri, 10 juin 192 1 (Powell).
Carcina qiiercana, F.
Un sujet de Dar-bel-Hamri, juin 192 1 (Powell).
Lecithocera briantella, Tur.
Deux sujets de Rabat (Alluaud). .
T.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 369
Borkhaiisenia iagathella, Wlsm.
Un sujet cf de Mrassine, avril 192 1 (Powell).
ELACHISTIDAE
Cosmopteryx scribaïella, Z.
Trois sujets de Rabat (Alluaud).
Pyroderces argyrograramos, Z.
Un sujet de Rabat (Alluaud).
Limnaecia phragmitella, Stt.
Un sujet Q de Rabat (Alluaud).
Stagmatophora serratella, Tr.
Sept sujets cf Q de Haute-Reraya (Alluaud).
24
3/0 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
COLEOPHORINAE
Coleophora rubritaeiiiella, n. sp.
20 mm. — Ailes supérieures argileux clair; la côte ocracé roux
de la base au 1/2, surmontant une bande rougeâtre d'égale lon-
gueur; une autre bande sous-costale allant du milieu à l'apex;
une bande médiane géminée au pli ocracé et garnie de squames-
poils rouges; bord de l'aile ocracé rouge. Franges argileux mé-
langé de rougeâtre.
Ailes inférieures brun foncé. T'ranges plus claires, à reflet cui-
vreux.
Tête et thorax argileux, lavé de roux ; antennes rousses, sans
mèche à la base, sans squames toulfucs sur le flagellum; palpes
argileux intérieurement, rougeâtres extérieurement ; abdomen
brun; pattes gris roux; tarses argileux.
Peut se placer provisoirement après C. bolaurella, H. -S., en
attendant que le cT soit connu. Espèce très distincte par ses stries
longitudinales rouges. Les Espèces voisines, onofordiella, Z.,
botaurella, H. -S., phlowidella, Chr., ont le flagellum épaissi à la
base par des écailles.
Un sujet Q de Volubilis (Alluaud).
Coleophora modicella, n. sp.
12 mm. — Ailes supérieures jaune argileux, faiblement doré,
sauf à la région dorsale, (jui a plutôt une teinte grise; une strie
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3/1
costale blanc d'argent, un peu élargie dans l'espace médian, atté-
nuée ensuite et n'atteignant pas l'apex; une deuxième ligne très
indistincte à l'extrémité du pli discal, se prolongeant sur la
frange, par une mèche blanche sous l'apex. Franges gris brun.
Ailes inférieures gris brun. Franges plus claires à leur extré-
mité.
Tête blanche; antennes blanchâtres, annelées de gris brun, avec
une assez longue mèche de poils blanchâtres, lavés de fauve exté-
rieurement; palpes porrigés ou un peu décombants, trois fois la
largeur de l'œil, deuxième article projetant une petite mèche de
poils sous le troisième article qui est moitié plus court que le
second ; abdomen brun ; pattes grises.
Paraît voisine de C. hipfodromka, Wlsm., dont elle a la taille
et ce caractère de la mèche blanche dans la frange sous l'apex;
C. protecta, Wlsm., est plus petite, a les palpes plus recourbés.
Deux sujets cfQ de Mrassine, mars 1Q21 (Powell).
GRACILARIIDAE
Gracilaria scalariella, Z.
Un sujet de Marakech (Alluaud).
3f2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
LITIIOCOLLETINAE
Lithocolletis Alluaiidiella, n. sp.
7 mm. — Ailes supérieures pourpre vif, avec stries blanc
d'argent : une strie longitudinale basilaire d'abord droite, puis
remontant près de la côte avant le milieu; une strie oblique cos-
tale partant de la côte avant le milieu et se dirigeant du côté
externe, rencontre l'extrémité d'une strie opposée, semblable, mais
plus longue, venant du bord interne et forme un angle très aigu
avec elle; est bordée extérieurement de noir, tandis que la strie
dorsale l'est intérieurement; pas d'autre strie costale, mais une
strie centrale longitudinale noire qui part du milieu de l'aile et
pénètre dans la frange jusqu'à la ligne de partage; une deuxième
strie dorsale s'élève du deuxième tiers, parallèle à la première et
également bordée de noir intérieurement et souligne la strie noire
centrale, qui est ainsi bordée de blanc des deux côtés. Franges
gris pourpre, avec une fine ligne de partage arrondie, brun foncé.
Ailes inférieures grises ; franges plus claires.
Tête et thorax gris, lavé de pourpre; front blanc crème, ainsi
que les palpes; abdomen gris; touffe anale blanc crème, ainsi que
les pattes, à tarses finement annelés de brun.
Peut se placer dans le groupe de L. dubïosella, Hein., L. be-
/iilae, Z.
Un sujet de Rabat (Alluaud).
On connaît si peu de Lithocolletis de Mauritanie (4-5 espèces
tout au plusX qu'il semble juste de donner à l'une des plus jolies
le nom de son découvreur.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 373
NEPTIGULIDAE
Nepticula arbatella, n. sp.
Petite espèce ; ailes supérieures brun bronzé uniforme, sans
reflet violet à l'extrémité; touffe de la tête fauve orangé; œillères
blanc d'argent; collier noir.
Ailes inférieures brunes. Thorax et abdomen brun noir.
Voisine de /V. îuficapitclla, Hw., ou d'oxyacauthella, Stt. ; en
diffère par son manque de reflet pourpre et par ses œillères blanc
d'argent.
Un sujet de Rabat (Alluaud).
TALAEPORIDAE
Dissoctena granigerella, Stgr.
Un sujet cf de Rabat (AJluaud).
Var. albidella, Reb. — Un sujet cf d'Aghbalou-Larbi, août
1920 (Powell).
Un peu plus grand et plus coloré, argileux pâle et uniforme:
a 22 lamelles aux antennes.
374 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
TINEINAE
Melasina atlanticella, n. sp.
A première vue, ces papillons paraissent voisins de D. granï-
gerella, Airtout en raison de leur corps grèlc, de leurs antennes
longuement bipectinées et de la couleur et des dessins de leurs
ailes supérieures ; mais un examen attentif permet de constater
des différences essentielles qui les en éloignent.
Et d'abord, la tête : les antennes de M. atlanticella sont
bipectinées, il est vrai, et à fiagellum mince; mais les lamelles
(20-22 paires) sont plus espacées, moins inégales et un peu moins
longues que celles de D. granigerella. Le front, chez D. granïge-
rella, présente une touffe de squames obliques, ne couvrant guère
que la moitié supérieure de la face; la proéminence de cette touffe
est déterminée par un bourrelet en saillie et en arc de cercle, qui
est le rebord d'une dépression concave entre les yeux, au sommet ;
chez M. atlanticella, il y a bien une petite dépression entre les
yeux, mais aucun rebord saillant, de sorte que les poils de la face,
longs et nombreux, descendent presque perpendiculairement jus-
qu'au bas de la tête qu'ils dépassent. Cachés sous ces poils, se
voient, mais très difficilement, deux tout petits corps coniques,
dressés, non articulés, et une sorte de petit bouton entre eux qu'on
pourrait à la rigueur considérer comme des rudiments de palpes
et de spiritrompe.
Ensuite, la nervulation : i" aux ailes supérieures, M. atlanticella
possède bien sa cellule appcudiculée, sa cellule discoïdale divisée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3/5
ses 12 nervures libres; mais elle a en outre i'^ très distnicte, qui
se termine entre l'origine de la nervure 2 et le bord externe, sans
atteindre ce dernier par conséquent; cette nervure 1° est absente
chez D. granïgerella ; 2° aux ailes inférieures, M. alLantkella a
8 nerv^ures ; granïgerella n'en a que 7.
Enfin les genitalia cf des deux espèces sont fort différents.
Par tous les caractères exposés ci-dessus, M. atlantïcella appar-
tiendrait donc au Genre Mclasïna et se distinguerait des autres
espèces par la couleur et la réticulation des ailes supérieures et
la petitesse relative du corps.
La découverte de la Q et de la chenille vivante viendra sans
doute confirmer ce rapprochement.
22 mm. — Ailes supérieures gris rougeâtre, fortement assom-
bries par des écailles brun rougeâtre foncé, ou garnissant toute la
surface de l'aile, ou formant des stries et des bandelettes plus ou
moins sinueuses qui se touchent parfois et couvrent l'aile comme
d'un réseau très irrégulier, n'étant pas semblable sur les deux
ailes. Franges brun rougeâtre à leur base, grises à leur extrémité.
Ailes inférieures brunes, lavées de rougeâtre. Franges comme
aux supérieures. Dessous brun.
Tête et corps brun noir, lavé de rougeâtre; pattes brunes;
tibias des postérieures argileux; tarses largement tachés de brun:
Fourreau tubulaire, fait de soie très blanche, garni extérieu-
rement de petites pierres, sans parcelles de végétal ou débris chi-
tineux d'insectes; la bouche est large, très
oblique; l'extrémité a été déchirée, mais elle
ne paraît être ni bi- ni trivalve. La chrysalide
est brun rougeâtre; l'enveloppe plus rigide et
*= . , Mdasina alhmtkdla.
plus forte que celle de granïgerella. La tête
n'est pas amincie en coupe-vent, mais se termine en pointe
conique. Extrémité des ptérothèques et podothèques libre. L'ab-
domen est ridé ou plissé transversalement en dessus, avec une
rangée de petites épines au commencement des segments et
3/6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
quelques poils disséminés. Mtirron recourbé en dessous, à sommet
large, avec un petit bouton ])lat au centre et deux petites cornes
munies de crochets sur les côtés.
Deux sujets cTcf de Haute-Reraya, Grand- Atlas (Alluaud),
obtenus d'éclosion de fourreaux ressemblant plutôt à celui de
D. granigerell'i qu'à celui de Melasina Ingiibris.
Acrolepia assectella, Z.
Un sujet o de Zehroun, Beni-Amar, décembre 1920-janvier
1921 (Powell).
Amydria ochroplicella, Chrét.
Sept sujets cfÇ) de Rabat (Alluaud).
Monopis imella, ?îb.
Deux sujets de Rabat (Alluaud).
Trichophaga abniptella, Woll.
Un sujet de Dradek (Alluaud).
Tinea cloacella, IIw.
Un sujet Q de Haute-Reraya (Alluaud).
Tinea fuscipunctella, Hw.
Un sujet de Haute-Reraya (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 377
Tinea punctigera, Wlsm.
Deux sujets : cf àc Rabat; Q de Haute-Reraya (Alluaud).
Tinea chrysopterella, H. -S.
Un sujet cf de Dar-bel -Hamri (Powell).
Tineola crassicornella, Z.
Six sujets cfQ de Mrassme, avril et ma: 1921 (Powell); huit
sujets cf Q de Haute-Reraya, Rabat (Alluaud).
J'ai omis de signaler de Mauritanie eette espèce dont j'avais
reçu autrefois plusieurs exemplaires de la provmce de Constan-
tine (Olivier).
Tineastra paradoxella, Stgr.
Trois sujets cfd' de Zehroun, Beni-Amar, décembre 1920- jan-
vier 1921 (Powell).
Nemophora stenochlora, Meyr.
Un sujet cf de Peni-Amar (Zehroun), janvier 1921 (Powell).
:î78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ADELINAE
Nemotois Latreillellus, F.
Trois sujets cf Q de Mrassine, mai 192 1, et Région de Timhadit,
juillet 1921 (Powell).
Nemotois constantinella, Baker.
Deux sujets cfcf de Mrassine, mai 1921 rPowell); un sujet cf
de Dradek (Alluaud).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 379
MICROPTERYGIDAE
Micropteryx imperfectella, Stgr.
Six sujets cfQ capturés à Dradek, près Rabat, sur les fleurs
de renoncule (Alluaud).
P. Chrétien.
La Garenne-Colombes, novembre 192 1.
RÉPERTOIRE
DES
ESPÈCES DE LÉPIDOPTÈRES DE LA FAUNE MAROCAINE
CITÉES ET RECENSÉES
dans le Volume XIX des Études de Lépidoptérolcgie comparée.
Papilio
Thaïs
Aporia
PlERIS
AXTHOCHARIS
Teracolus
Zegris
COLIAS
GONEPTERVX
PAPILIONIDAE
Pages
Machaon, L 13
Feisthamelh, Dup 14
Rumina, L. . . ., 18
PIERIDAE
CRATAEGI, L 20
BRASSICAE, L 21
RAPAE L 21
DAPLIDICE, L 22
Belia, L 26
Crameri, Butler 28
Belemia, Esper 28
Charlonia, Donzcl 30
NOUNA, H. Lucas 30
Lefèvrei, Obthr 30
Eupheme, Esper 31
Croceus, Fourcroy 34
RHAMNI, L 35
Cleopatra, L 36
;82
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Char AXES
Vanessa
Argvnnis
Mklitaea
NYMPHALIDAE
Pages
Jasius, L., var. major, Obtlir 37
Atalanta, L 38
CARDUI, 1 38
POLVCHLOROS, L 38
C ALRUM, L 38
Pandora, Esper 39
LyaUTEVI, Obthr 41
AurESIANA, Fruhs 45
I.athonia, L 46
Desfontainii, God., var. GlimAil, Obthr 46
Aetherie, Hbn 60
DiDYMA, Ochs 60
PUNICA, Obthr 61
SATYRIDAF,
Satvrus
Melanar(;ia
Pararge
FiDIA, L 62
AlCVONE, Schiff. var. MAROCCAXA, Obthr 63
Briseis, L., var. MAJOR, Obthr 63
Prieuri, Pierret 64
Semele, L., var. ALGIRICA, Obthr 64
Belouini, Obthr 64
COLOMBATI, Obthr 65
Hansii, Austaut 75
SYLVICOLA, Austaut 75
Actaea, Esper, var. nevadensis, Ribbe 76
Atlantis, Austaut 77
AHDELKADER, Picrrct, var. Xklvai, Seitz 78
Lamiîessanus, Stgr 78
LUCASI, Rambur 79
INES, Hoflfm 80
— var. Jahandikzi, Obthr 80
SVLLIUS, Herbst 81
Meger.A, L 81
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
383
Pararge
El'IXM'HELK
COEXOXVMPHA
Pages
.Maera, L., var. Alluaudi, Obthr 81
— var. nevadkxsis, Obthr 82
Aegeria, 1 84
Ida, Esper 84
Pasiphak, Esper 85
JURTINA, L 85
Lycaon, Rott., var. MAURiiANlCA, Obthr 85
N1VELLEI, Obthr 86
Fettigi, Obthr., var. IXFRAMACULATA, Obthr. ... 87
Arcanioide.s, Pierret 87
Vaucheri, Blachier 88
PaMPHILU.S, L 8n
LYCAENIDAi:
Zephvrus quercus, L go
Thecla esculi, Hb go
Callophrvs avis, Chapman gi
RUBI, L g2
Thestor mauritanicus, h. Lucas ga
Ballus, Fabr g3
Chrvsophaxus Phoerus, Blachier g8
Phlaeas, L g8
GORDIUS, Sulz. var. HliRACLEANA, Blachier gg
CIGARITIS ZOHRA, Donzcl gg
LVCAEXA BAETICA, L gg
TELICANUS, Hb gg
Theophrastus, Fabr 100
JESOUS, Guérin 100
DORVLAS, Hb., var. atlaxtica, Ehves 100
JCARUS, von Rot( loi
Thersites, Bdv 102
Allardi, Obthr 103
Agestls, \V. V 104
Amanda, Hb., var. Abdelazis-azurea, Blachier... 105
Bellargus, Esper, var. puxctifera, Obthr log
VOGELll, Obthr 109
Fatma, Obthr m
384
LEPIDOt^TEROI.OGIE COMPARÉE
Packs
L^c'AE^•A Ahf.nckrragus, Picnet
L\siMO\, Hb
LORQl'IM, IL S
Ml.MMA, K uessly
loLAS. Ochs
SkmiaR(;us, V. Kott, var., maroccaxa, 1). Lucas.
MELANOl'S, Iklv., var. Al.F.lAn)!, Obthr
ARGIOLUS, L
HI:SPI:IUI)Ai:
AUGIADES Benuncas, Obthr
Hesi'Eria Thaumas, Hb
Hamza, Obthr
ACTEON, V. Rott
ADOI'OEA lineola, Ochs
Parnara Zelleri, Lcdercr
Xostrodamus, Fabi
Carcharodi's alceae, Espcr
Lavaterae, Esper
ijaeticu.s, Rambur
S\Ki(inin's Mohammed, Obthr
Proto, Esper
Numida, Obthr
ARMORICANUS, Obthr
ONOPORDI, Rambur
Au, Obthr
SPHINGIDAE
Smkrix I lus
proi'oi'arce
Cf;lerio
A'I'LAN'l'KtJS. Austaut
AusTAuri, Stgr
QUERCUS, Schiff
CONVOLVULI. L
LIXEATA-LIVORNICA, Esper
NICAEA, Prunncr
EUl'HORUIAE, L
T.ÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
385
Pages
HiPPOTioN Celerio, L / 128
ACHERONTIA ATROPOS, L 128
Pterogon Proserpina, Pall., var. Gigas, Obthr 128
Macroglossa Stellatarum, L 129
AEGERIIDAE
Zenodoxus tineiformis, Hb 130
Pvropteron Doryliformis, Ochs., var. tingitana, Le Cerf... 130
Chamaesphecia osmiaeformis, h. s 130
ANTHRAX, Le Cerf 131
BORREYI, Le Cerf i33
LEUCOMELAENA, Zeller 136
ATYCHIIDAE
A'JVCHIA POWELLI, Obthr 137
NANETTA, Obthr i37
Gaditana, Rambur (*) 138
IJRACHODES VEKXETELLA, Gucnéc (*) 13^
COSSIDAE
ExiDAGRiA MARMORATA, Rambur 139
Cossus Cossus, L i39
Zeuzera pyrina, L i39
PSYCHIDAE
Amicta Lefèvrei, Obthr 140
Psyché Nivellei, Obthr Ui
Sterrhopterix Powelli, Obthr 141
ApïEROMA pectinaTA, Chrétien 142
(•) Ces deux Espèces provenant d'Espagne et des Pyrénées-Orientales, non du Maroc,
sont fi{,'urces sur la PI. DXXXVIII.
25
386
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
SOMABRACHYS
Perrotia
MEGALOPYGIDAE
Pages
MAROCCANA, Obthr 143
MOGADORENSIS, Obthr 143
GUILLAUMEI, Obthr 143
sp.
151
TAMATAVANA, Obthr. (*) 153
ZYGAENIDAE
Aglaope Labasi, Obthr 155
Procris tenuicornis, Z. ': 156
Zygaena FELIX, Obthr 156
LovsELls, Obthr ^t 157
LAVANDULAE, Esper 157
FAVOXIA, Freyer, var. BORREYI, Obthr 157
CADILLACI, Obthr 158
Orana, Dup., var. contrîstans, Obthr 158
Bachaga, Obthr 159
Alluaudi, Obthr 159
HETEROGYNIDAE
Heterogynis
sp.
162
SYNTOMIDAE
Syntomis MOGADORENSIS, Blachier 163
Naclia punctata, Bkh., var. separata, B. H 163
CYMBIDAE
Sarrothripa revayana, Scop 166
Nycteoi.a falsalis, h. s 184
(*) Cette Perrolia n'est pas du Maroc; mais elle a été trouvée à Madagascar.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
38;
LiTHOSIA
euprepia
coscinia
Dejopeja
Chelonia
Phragmatobia
Cymbalophora
Nola
Cl.MELIA
COCHLIDIOX
] )jcraxura
xotodonta
Phalera
PVGAERA
ARCTIADAE
Pages
SORDIDULA, Rambur 167
marcida, Mann 167
BIPUNCTA, Hb 167
G1BRATI, Obthr 167
CALIGANS, Turati 168
CRIBRUM. I,. var. CHRVSOCEPHALA, Hb 169
PULCHELLA, L 169
VILLICA, L. var. AXGELiCA, Bdv 169
OCCIDEXTALIS, Roths 172
Emmanuelii, Oblhr 172
FULIGINOSA, L 181
PUDICA, Esper 181
sp. ? 182
NOLIDAE
CUCULLATELLA, L 184
CIMELIIDAE
Vaulogeri, Stgr 184
COCHLIDIDAE
CODETI, Obthr 185
NOTODONTIDAE
Delavoiei, Gascliet 187
TREPIDA. Esper 187
BUCEPHALIXA, Stgr 187
pigra, Plufn 187
25*
388
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
CNKTHOCAMPIDAE
Pages
CNETIIOCAMPA riTHYOCAMl'A, W. V l88
BONJEANI, Povvell i88
Thau.metopoka herculeana, Rambur 194
LIPARIDAE
OKtiVIA SI'LENDIDA, Rambur, var. al'REA, Obthr 201
ANCEPS, Obthr 204
OCNERIA RUBEA, Fabr 204
euproctis chrvsorrhaea, l 205
Stilpnotia salicis, L 205
LVMANTRIA ATLANTICA, Rambur 205
Albarracina Warionis, Obthr 206
ALLUAUDI, Obthr 220
LASIOCAMPIDAE
Chondrostk(;a vandalicia, AJillière 221
tingitana, Powell 226
DiPLURA brunnea, Obthr 226
.Malacosoma lutea, Obthr 227
NEUSTRIA, L 227
I.EMONIA Philopalus, Donzel 227
Lasiocampa serrula, Guenée 228
TRIFOLII, Esper 228
JOSUA, Stgr., var. Vaucheri, Blachier 229
Lambessa Staudingeri, Baker 229
Macrothnlacia rubi, L 229
Tarac.ama repanda, Hb 229
SATURNIIDAE
Satl'rnia pvri, w. V 230
ATLANTICA, H. Lucas 23O
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
389
Drepana
CiLIX
DREPANIDAE
Pages
BINARIA, Hufn 231
OLAUCATA, Scop 231
NOCTUIDAE
Brvophila
JUGURTHIA
ACRONYCTA
SVNIA
Leucania
Se S AMI A
Argvrospila
Glottula
Caradrina
Laphygma
Episema
Heliophobus
Agrotis
RAVULA, Hb., var. VANDALUSIAE, Dup 232
OXYBIENSIS, Minière 232
GLANDIFERA, W. V 232
DuSeutrei, Obthr 232
Salmonea, Culot 23^
CUSPis, Hb 234
RUMICIS, L 234
MUSCULOSA, Hb 234
LOREYI, Dup 2-'4
HISPANICA, Bellier 234
VITELLINA, Engr 234
L ALBUM, L 234
NONAGRioiDES, Lefebvre 235
DULCIS, Obthr 235
PANCRATll, Cyrilli 235
NOCTIVAGA, Bellier 237
AMBIGUA, w. V 238
CUBICULARIS, w. V 238
EXIGUA, Hb 238
HISPANA, Rambur 238
HISPIDA, Hb 238
MessaOUDA, Obthr 241
CRASSA, Hb 241
SPINIFERA, Hb 241
LIPARA, Rambur 241
PUTA, Hb 241
SAUCIA, Engr 241
SEGETUM, w. V 242
CORTICEA, Hb 242
MAURETANICA, Bang-Haas 242
390 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Pages
'rkli'lJAKXA ORiiOXA, Xaturf 242
l'RONUJJA, Albin 242
NOCTl'A C NIGRTJM, L 242
TaKMOC AMI'A FACETA, Tr 242
WnzENMA.NNI, Stdf., var. MGROLIMiiATA, Obthr.. 243
AXCHOCELIS LIIURA, L 243
riSTACINA, W. \' 243
GORTVXA Xanthenes, Germar 244
LUPERIXA TESTACEA, Plb 244
Mamestra axdalusica. Rambur .. 244
]-)lAXTHOECIA CAPSOPHILA, ])up 245
CAPSINCOLA, W. V 245
Hkcai'era d\sodea, W. V 245
Phorocera Canteneri, Dup 245
FELICIXA, Donzel 245
DuSeutrei, Obtlii- 245
POLIA VENUSTA, Bdv 251
DURIA, ])up 252
FLAVOCixciA, Rœsel 254
P.OMHVCIA viMiXALls, Fabr., var. Emir, Obthr 254
Epi.'xda lichenea, Hb 254
CHIOLEUCA, H. s 254
NIGRA, Haw 255
Plll.()(;OI'HOKA EMPVREA, Hb 255
METICULOSA, L 255
Hadexa OLERACEA, L., var. vakiega'I'a, Austaut 255
CHENOPODII. Albin 255
SOLIERI, Bdv 256
])R\OHOLA ROBORIS, Iklv., var. CERRIS, Bdv 256
OCCLUSA, Es]5er 257
PROIEA, w. \' 257
LntlOCAMl'A MlLLIEREI, Stgr 257
X^■l.ocA^[PA I.ITHORI2A, Bks 257
Cai.ocampa exoleta, 1 257
ClX'l'LLIA CHAMOMILLAE, Schiff 258
VERBASCI, L 258
TAXACETI, Schiff 258
CHRVSAXTHEMI, Hb 258
CALENDULAE, Tr 258
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
391
Calophasia
Heliothis
Metopoma
agroi'hila
ACONTIA
Erastria
Leptosia
Pages
CUCULLIA ARGENTINA, Fabr 258
Cleophana serrata, Tr 259
PECTINICORNIS, Stgr 25g
Dejeani, Dup 25g
DIFFLUENS, Stgr., var. LUSITANICA, Roths 259
— var. MAROCCANA, Stgr 25g
PLATVPTERA. Esper 25g
ADAMANllXA, Blachier 260
PELTIGERA, W. V 260
DIPSACEA, L 260
ARMIGERA, Hb ,. 260
VESPERTINA, Hb 260
SULPHURALIS, L 261
ALBICOLLIS, Fabr 261
LUCTUOSA, f;(M)ffr 261
SCITULA Raml)ur 261
VELOCIOR, Stgr 261
POLYGRAMMA, Bdv 261
MiCRA PARVA, Hb 261
OSTRINA, Hb 262
PURPURINA, W. V 262
Anthoj'hila albicans, Bdv 262
ALBIDA, Dup 262
GRATA, Bdv., var. candicans, Rambur 262
VIRGINALIS, Obthr 262
Caïd, Obthr 263
Eriopus Latreillii, Dup 263
EURHIPIA ADULATRIX, Hb 263
Abrostola triplasia, L 263
Plusia aurifera, Hb 263
CHALCVlE.s, Esper 263
ACCENTIFERA, Letebvre 263
NI, Engr 264
GAMMA, L 264
GONOPTERA LIBATRIX, L 264
Mania maura, L 264
SpIXTHEROPS Sl'ECTRUM, Esper 264
Apopesïes limbata, Stgr 264
Catephia alchvmista, Cenffr 264
392
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Othiodes
Ol'HIUSA
Grammodk
HVPENA
Herminia
PAGES
BOLIXA Cailino, Lefi'bvre 265
CatOCALA srONSA, L., var. I'URPUREA, Obtlir 265
OUERTIIURI, Austaut 265
CONJUNCTA, Esper 265
NYMPHAEA, Espev 265
CONVERSA, Espcr 266
NYMPHAGOGA, Esper 266
THIRACA, Cramer 266
LUNARIS, W. V 266
ALGIRA, L 266
GEOMEIRICA, Rossi 266
DELTOÏDAE
OHsri'Ai.is, Hb 267
CRINALIS, Fr 267
HISPANALIS, Guenée 267
PYRALIDAE
PVRALIS FARIXALIS, L 268
AGLOSSA PINGUINALIS, L 268
CUPREALIS, Hb 268
Stemmatophora CORSICALIS, J)up 26S
Hypsopygia egregialis, h. s 269
actenia brunnealis, fib 269
CONSTANTIA Sl'AUDINGERALIS, RagOllOt 269
Cledeobia ANGUSTALIS, W. V 269
IXTERJUNCTALIS, Guenée 269
PROVINCIALIS, Dup 269
CHELLALIS, Hpsn 270
Threnodes pollinalis, w. V 270
Aporodes siculalis, Dup 270
Pyrausta punicealis, w. V 270
Rhodaria castalis, Tr 270
Herhula cespitalis, w. V 270
CONGENERALIS, Guenée 271
EXDOTRICHA FLAMMEALIS, SchiflF 271
Diasema Ramburialis, Dup 271
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
393
Cybolomia
Nascia
Stenia
Phlyctaenodks
Metasia
Hydrocampa
]Margarodes
BOTYS
Ebulea
Pionea
Orobena
Spilodes
SCOPULA
Nymphula
Mecyna
S'IENOPTERYX
SCOPARIA
Pages
JilSKRALls, Chrétien 271
KOVEALis, Zeller 271
ORNATALIS, Dup 272
PUNCTALIS, W. V 272
USTRINALIS, Christ 272
SUPPAXIJALIS, Hb 272
NYMPHAEALIS, L 273
UMONALIS, Hb 273
REPANDALIS, W. V 273
IN'COLORALIS, Guenée 273
FLAVALIS, Schiff 273
CATALAUXALIS, Dup 274
CONQUISTALIS, Guenée 274
niFASClALls, Guence 274
ISATIDALIS, Dup 274
JMlMOUiXALIS, Obthr 274
LAMBESSALIS, Obthr. (*) 275
STICTICALIS, L 275
COMPTALIS, Freyer 275
FERRUGALIS. Hb 276
NUMERALIS, Hb 276
INTERPUXCTALIS, Hb 276
POLYGONALIS, Hb 276
HYBRIDALIS, Hb 276
LINEOLALIS, Steph 277
ANGUSTEA, Steph 277
GEOMETPAE
Metrocampa hoxoraria, SchiflF 278
Crocallis Auberti 278
ROISDUVALARIA, H. Lucas 282
Hemerophila abruptaria, Ehbg 282
Japygiaria, Costa 283
Gnophos Omararia, Obthr 2S3
(*) N'est pas une Espèce marocaine ; mais a été décrite et figurée dans le présent
ouvrage pour comparaison avec Mimoiiiialis et fnunentalis.
394
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Pages
Gnophos mucidaria, Hb 283
Ephvra pupillaria, Hb 284
EUCHLORIS PLUSIARIA, Bdv 284
Cleta vittaria, Hb 284
Acidalia nexata, Hb 285
Allardiata, Mab 285
OCHRATA, Scop 285
RUBIGINATA, Hufn 285
OSTRINATA, Hb 285
SCUTULATA, W. V 286
LONGARIA, H. S 286
CONTIGUARIA, Hb 286
HEBBARIATA, Fabr 286
INCANARIA, Hb 286
COLONORIA, H. S 286
DECORATA, W. V 287
SUnMUTATA, Tr. var. Nivellearia, Obthr 287
MARGINEPUNCTATA, Coeze 291
RUFOMIXTA, Rambur 291
RUBELLATA, Rambur 291
LAMBESSATA, Obthr 292
STIBSERICEATA, Havv 292
DEGENERARIA, Hb 292
IMITARIA, Hb 292
PELLONIA VJfilCARIA, L 293
SICANARIA, H. S 293
Stegaxia Henrtcaria, Obthr 293
Aleucis PICTARIA, Curtis 298
Elicrinia CAUTERIATA, Stgr 298
Thamnoxoma GESTICULARIA, Hb 299
Tephrixa Jahandiezi, Obthr 299
VIXCULARIA, Hb 302
Psamatodes PUMICARIA, Leclercr 303
Rhoptria asperaria, Hb 303
NUMERIA POEYMIRAI^I, Obthr 303
Encoxista Powelli, Obthr 306
SCODIOXA HISPAXARIA, Millière 307
HOLLI, Obthr 307
EUSARCA INTERPUNC'IARIA, H. S 307
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
395
Selidosema
FiDOXIA
Sterrha
aspilates
Chemerina
LiGIA
hvijernia
Larentia
El'PITHECIA
Melanippe
Anticlea
Camptogramma
Phibalapteryx
EUBOLIA
Anaitis
LiTHOSTEGE
Chesias
Heteropsis
Aphomia
Galleria
Lamoria
Pages
EREBARIA, Obthr 307
SEMICANARIA, Freyer 313
PLUMARIA, W. V 313
CONCORDARIA, Hb 313
SACRARIA, L 313
CITRARIA, Hb 314
CALIGINEARIA, Rambur 314
ARGENTARIA, H. S 314
UAJARIA, Kleem. 315
FULVOCINCTATA, Rambur 316
ALFACARIATA, Rambur 316
BREVICULATA, Donzel 317
CENTAUREATA, Rœsel 317
ROEDERARIA, Standf 317
DODONEATA, Guenée 317
SOBRINATA, Hb 317
OXYCEDRATA, Rambur 317
ROSMARINATA, Millière 318
PUMILATA, Hb 318
FLUCTUATA, Goed 318
GALIATA, w. V 31S
BADIATA, W. V 318
BIIJNEATA, L 318
LAPIDAIA, Hb., \ar. zehR(3UNARIA, Obthr 319
ALFACARIA, Stgr 319
MALVATA, Rambur 320
BASOCHESIATA, Dup 32 1
BIPUNCTARIA, W. V 321
PLAGIATA, L 321
NIVEARIA, W. V 321
ORLIQUARIA, W. V 321
TESTARIA, Fabr 322
GALLERIINAE
SOCIELLA, L 324
MELLONELLA, L 324
ANELLA, Schiff 324
396
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
C'RAMnus
Eromene
axcvlolomia
AXERASTIA
LVMIRA
Eajatheudes
homoeosoma
Ephestia
Ancvlosis
Syria
Ancvlodes
Heterographis
Pempelia
EUZOPHERODES
El'ZOPHERA
CRAMBINAE
Pages
DIVISET.LUS, Joann 325
SULDESKRTELLUS, Chrcvicll 325
GENICULEUS, Hw J 326
DELIELLUS, Hb 326
PERLELLUS, Sc 326
SAXOXELLUS, /k 326
CRATERELLUS, var. CASSENIIXIELLUS, Z 327
■J'INGITANELLUS, Chrétien 327
(Platvte.s) CARECTELLVS, Z 328
Ramburiella, Dup 328
OCELLEA, Hw 328
TEXTACULELLA, Z 32S
AXARG^REI.LA, Chrétien 328
PALPELLA, Schiff 328
ANERASTIINAE
ABLUTELLA, Z 32g
SEMILUTEEI.LA, Chrétien 329
PUNCTELLA, Tr 330
PHYCITINAE
NIMBELLA, Z 331
CAUTELLA, Wlk 331
UNICOLORELLA, Stgr 33 1
CINNAMOMELLA, Dup 33 I
ANGUSTA, Stgr 332
PALLENS, Rag 332
BRUXXEELLA, Chrétien 332
MALACEELA, var. PUNCTTGERELLA, Chrétien 332
SORORIELLA, Z 332
MULTIFIDELLA, Chrétien 332
LUTESCENTELLA, var. AXGULELLA, Chrétien 332
PJNGUis, Hw 333
sp. ? 333
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
397
Pages
Etiella Zinckenella, Tr 333
Bradvrrhoa Cantenerella, Dup 333
OcRisiA Robiniella, Mill 333
£;riSCH.\IA PRODROMELLA, Hb 334
iixotella, Z 334
Selagia spadicella, Hb 334
Alophia combustella, h. s 334
Salebria palumbella (S. V) F 334
AT.HARIELLA, var. DILUCJi^A, S\gr 334
HREPHIELI.A. Slgr 334
HISPANELLA, Stgr 335
DÎ0NYSI4, Z 335
Nephoptervx gregella, Ev 335
OCHRODORSKLLA, Chrétien 335
COENULENTELLA, Z 336
Phvcita lenitella, Chrétien .' 336
DIAPHANA, Stgr 337
Pterothrix rufella, Dup 337
ACROBASIS OBLIQUA, Z 337
BTTHVNELLA, Z .' 337
MVELOIS NIVOSELLA, Rag 337
UMBRATFLT.A, Tr 337
CERATONIAE, Z 337
PTEROPHORIDAE
OXVPTILUS LAETUS, Z 338
LINARIAE, Chrétien 338
Platvptilia isodactvla. z 340
GONODACTVLA, var. SARDIMALIS, Chrétien 341
acanthodactyla, Hb 341
Alucita probolias, Meyr 341
baliodactyla, z 341
Pterophorus moxodactylus, L 341
s'je.xoptiija zophodactyla, dup 341
bipunctidactyla, hw 342
■ — var. ARIDA, Z 342
Agdistis adactyla, Hb 342
398
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
ORNEODIDAE
PAGES
Orneodes desmodactvla, Z 342
TORTRICIDAL
ACALLA VARIEGAXA, Schiff 343
DiCHELIA HVERANA, Mill 343
Cacoecia UNIFASCIANA, i)up 343
TRIVIA, Meyr 343
EULIA CUPRESSANA, Dup 343
TORTRIX VIRIDANA, ab. SUTTNERIAXA, Schifï 343
l'RONUn\NA, Hb 344
CROCEANA, Hb 344
UNICOLORANA, Dup 344
AMPLANA, Hb 344
Cnephasia luridalbana, h. s 344
GUENEANA, var. SEGETAXA, Rag 344
Wahlbomiana, L 345
BIRUPTANA, Chrétien 345
SINUANA ? Steph 345
CONCHYLINAE
CONCHVLIS SiMONIAXA, Stgr 346
RESPIRANT ANA MORIBUXDANA, Stgr 346
ZEPHYRANA, var. SCABIDULAXA, Ld 346
ElUXANTHIS STRAMINEA, Hvv 346
Phtheochroa rugosana, h. s 346
HVHTEROSIA XIGROSPARSAXA, Chrétien 347
OLETHREUTINAE
Olethreutes OBLOXGAXA, H\v 34S
POLYCHROSIS BOTRAXA, Schiflf 34S
STATICEANA, ]\Iill ^4^
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
399
acroclita
Bactra
FJ'IHI.EMA
Grapholitha
Carpocapsa
SiMAETHIS
DlSTAGMOS
PaRADOXU-S
Plutella
LlTA
Teleia
xvstophora
Anacampsis
Epithectis
EUTELES
Paltodora
PAGES
CONSEQUANA, H. S 348
LANCEOLANA, Hb 348
COULERrAXA. var. BRACTFANA, Chrétien 349
THAPSIANA, Z 349
NOUGATANA, Chrétien 349
SUCCEDANA, Froel 350
PLANIFROXTANA, var. LOTANA, Chrétien 350
POMOXELLA, L 350
GLYPHIPTERYGIDAE
XEMORAXA, Hb 351
YPONOMEUTIDAE
Ledereri, h. s 351
RESTRICTELLUS, Chrétien 351
PLUTELLIDAE
MACULIPENNIS, Curt 352
GELECHIIDAE
SOLANELLA, Bclv. (TABACELLA, Rag.) 352
OCELLATELLA, Bovcl 352
TRICOLORELLA, Hw 353
MVRICARIELLA, Frey 353
RUFIXOTELLA, Chrétien 353
ANTHYLLIDELLA, Hb 354
LAMPROSTOMA, Z 354
LEVISELLA, Chrétien 354
RATELLA, H. S 354
— var. SEBDORELLA, Chrétien 354
Kefersteixiella, z 355
lineatella, z 355
400
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
YPSOLOI'HUS
NOTHRIS
PVCNOI'OGON
PlEROLOXCHE
Symmoca
Apatema
Oegocoma
Paoes
JUNIPERELLUS, L 355
VKR1JASCELLA, Hb 355
LIMIUPUXCTELLA, Stgr 356
SCABREl.Li'S, Chrétien 356
LUTKSCENTELLA, Chrétien 358
CANDIDELLA, Chrétien 358
NIGRICORNELLA, Chrétien 359
FUNEBRELLA, Chrétien 359
QUINQUEPUNCTELLA. Chrétien 360
HIFASCIATUM, Chrétien 361
QUADRIi'UNCTA, H\V 361
OECOPHORINAE
Pleurota acutella, Chrétien 362
PYROPELLA, SchiEf 363
* PUNGITIELLA, H. S 363
NITENS, Stgr 363
MAURETANICA, Baker ." 363
mCOSTELLA, Cl 363
Nastoceras colluellum, Chrétien 364
PSECADIA SEXPUNCTELLA, Hb 365
PTISIELLA, Roemer 365
Depressaria stramixella, Stgr 365
SCOPARIELLA, Hein 365
HAMRIELLA, Chrétien 365
RUTANA, F 366
SUBPROPINQUELLA, Stt 366
THAPSIELLA, Z 366
ALSTROEMERIAXA, Cl 367
LUTOSELLA, H. S 367
CNICELLA, Tr 367
HIPPOMARATHRI ? Nick 367
FERULAE, Z 367
VENEFICELLA, Z 367
CHAEROPHYLLI, Z. ? (RUi'.RIPALPELLA, Chrétien?).. 367
LATISQl'AMELLA, Chrétien 368
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 4OI
Pages
Carcina quercana, F 368
Lecithocera BRIANTELLA, Tur 368
BORKHAUSENIA IAGATHELLA, Wlsm 369
ELACHISTID4E
Cosmoptervx scribaïella, Z 369
pvroderces argvrogrammos, z 36g
LiMNAECIA PHRAGMITELLA, Stt 369
Stagmatophora SERRATELLA, Tr 369
COLEOPHORINAE
COLEOPHORA RUBRITAEN1ELLA, Chrétien 370
MODICELLA, Chrétien 370
GRACILARIIDAE
Gracilaria scalariella, z 371
LITHOCOLLETINAE
LiTHOCOLLETis Alluaijdiella, Chrétien 372
NEPTICULIDAE
Nepticula arbatella, Chrétien 373
TALAEPORIDAE
DiSSOCTENA granigerella, Stgr 373
4C)2
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Melasina
acrolepia
Amvdria
MONOPIS
Trichophaga
TlNEA
TlNEOLA
TlN'EASTRA
Nemophora
Nemotois
MiCROPTERVX.
TINEINAE
Pages
ATLANirCELLA, Clircticn 374
ASSECTELLA, Z 376
OCHROILICELLA, Chrétien 376
IMELLA, Hb 376
ABRUPTELLA, Woll 376
CLOACELLA, H\v 376
FUSCIPUNCTELLA, H\v 376
PUNCTIGERA, Wlsm 377
CHRYSOPTERELLA H. S 377
CRASSICORNELLA, Z 377
PARADOXEIXA, Stgr 377
STENOCHLORA, Meyr 377
ADELINAE
Latreillellus, F 37"^
CONSTAXTINELLA, Baker 378
MICROPTERYGIDAE
tmperfectella, Stgr 379
ERRATA ET CORRIGENDA
Page 32, ligne i, prière de lire Khe^^eg, au lieu de Khe/eg.
Page 184, supprimer l'article Cymbidae et reporter la mention
concernant Nycieola falsahs à la page 166, après Sarrothripa
revayana.
Page 194, ligne 10, en remontant à partir du bas de la page,
lire avec, au lieu de z/vec.
Page 323, 4'^ ligne, lire Oecophorinae, au lieu de Aecopho-
rinae.
Planche 76, lire Sidi-//arrak-el-Herri, au lieu de Sidi-Marrak-
el-Herri.
Planche 79, lire Metopoceras DnSeiitrei, au lieu de Metopo-
ceras Codeti.
Planche 88, lire Fidonia concordaria, au lieu de Fidonia sp.
Planche 89, lire Scroplndaria sambiicifolia, au lieu de sambu-
'àifolia.
Planche 105, lire Acïdalia nexata, au lieu de Fidonia concor-
daria.
IMPRIMERIES OBERTHUR, RENNES
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Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 7(1.
Zkuroux. — DechiM de Moussuoua et oliveraies. Tombeau de Sidi-Marrak-el-IIern.
15 février 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
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Zkhkoun. — Pentes rocheuses entre Mrassine et Moussaoua regardant vers l'Est. Localité
l>our Gonefîcryx rhanini, Anthocharis Belia [Eufheno) , Lycaena Abencerragus et
iLpnicphele PasifJiaë. • — 15 février 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 80.
ZehU()!\. — Lociilité jKiur Thesior Ballus, Thais Rumina, Gone-pteryx Cleofatra,
l.cmauia liispanica. Siegania Henri caria, Emydia chrysocepJiala, etc., au nord
lie Mrassine. Sentier muntunt à Bab-Rmila. — 5 mars 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 82.
Mrassine, 13 mars 192 1. — Chenille de Limacodes Codeti, à son
dernier stade sur une feuille d'arbousier. Vue de dos; légère-
ment plus petite (|ue nature (13 14*''* grandeur naturelle).
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 83.
Mkassixe, 13 mars 1921. — La mt-me clienille de Liiiiacodcs Codeti,
vue prise un peu de côté
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Exploration entomologique du Maroc par H. Powell
PL. 80.
ZEHRorx. — Aux environs de Moussaoua, regardant vers
rOuest. — Gazons sous les oliviers. — Près de ce point,
ont été trouvées, sur Scroflndaria Samhnsi folia, des chenilles
de Ciiaillia. — 24 mars 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
Pl. 00.
Zehroi'x. — Dt'pvession traversée par le sentier île Mrassine à Mdussaoua. — • Bonne
localité pour Callofkrys Avis, Gonefteryx riiaiivii, Papilio Fcisthamelii, Euchloë
Be/ia {EiiflieiiP), Cyauiris Argiolus, Aforia craiaegi, Charaxes Jasiiis (chenilles).
Haies formées de Ehammis, Aubépines, Phyllyrea, Cytisus, Asparagus, Siiii/ax
aspera et C'/fiim/iî lirrhosa. — 24 mars iq2i.
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Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 95.
Zerhoun. — Une lue de Mrassine. — Les chenilles CC Authocharis Bclcmia, de Guo-
fhos variegata et CCEtifithecia Roederaria se rencontraient sur leurs plantes nour-
ricières croissant sur les murs du village — 15 mai 192 1.
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Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 90.
Zemmours. — Le plateau aux jujubiers d'Ang-el-Djemel. Prairies sèches recouvertes de
Siaiice simiaia, Eryngiiim tricusfidaium ; Euta chalefensis, buissons de jujubier
[ZisyfJnts lotus), etc. Localité pour Scsia Borreyi, diverses Adofaca, Pafilio
Machaon, Efinefhele Ida.
M. Borre) , propriétaire de ces terres, au milieu des S/alirc.
juin 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 100.
RÉGION DES Zeî.imours. — Autre vue du plateau aux jujubiers d'Ang-el-Djemel.
M. Borrey chassant les Sesia Borreyi, dans les prairies de Stolice shniata. — if"'' juin 1921.
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Exploration entomologique du Maroc par H. Powell.
PL. 113.
Muve.\-Atlas. — Clairicre dans la forêt d'Azrou. Localité pour Gonefieryx riiamiii,
ies Argynjiis Aiiresiana, Lyaiiteyi, Lathonia, Pandora, les Lycaena Amanda, Bellar-
giis-pinctifcra, Drilcfhila I.ivoniica, etc. Cèdres, Cytises, Scabieuses, chênes
Zen<l, etc. — 6 juillet 1921.
Exploration entomologique du Maroc par H. Powell
PL. 11 i.
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Moyen-Atlas. — Vue dans le ravin de Ras-el-Ma. — 7 juillet 1921.
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ÉTUDES
DE
LÉPIDOPTÉROLOGIE
COMPARÉE
PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule XIX
2' Partie
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Mai 1922
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ÉTUDES
DE
LÉPIDOPTÊROLOGIE
COMPARÉE
PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule XIX
2" Partie
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
Mai 1922
AVANT-PROPOS
Les premiers résultats de l'exploration entomologiqiic
du Maroc: par M. Harold Powell ont été publiés dans le
Volume XVII-Planches des Etudes de Lépidopiéro-
looïe comparée (p. 48-59, avec PI. photogr. C, D, E, F.
G, H, I), en novembre 1920.
Le Volume XVIH-Part. I des mêmes Eludes a paru
en mai 192 i ; il contient un compte rendu sommaire de la
première partie du voyage de M. H. Powell, sous le titre
de F amie lêpïdopiérologiqiie .du Maroc (p. 41-65)-
A ce Volume XVLH-Part. I, sont jointes les reproduc-
tions typographiques des clichés photographiques obtenus
par M. Powell. Ces cHchés portent les n"^ i à 73 ; mais
comme il v a trois numéros bis (3 bis, 5 bis, 38 bis), cela
fait en réalité une première série de 76 planches représen-
tant les paysages marocains. De plus, les Planches photo-
graphiques J, K, L, M, N, O, P, Q, R, S, T y sont
consacrées à la figuration de papillons marocains.
Enfin le Volume XlX-Part. I, de janvier 1922, exclu-
sivement consacré à la Faune enlomologiq^ie du Maroc
(p. 1-403), renferme le complément des reproductions de
paysages marocains, sous les n"' 74-124.
Cependant, à cette Faune marocaine des papillons.
il manquait encore les illustrations en couleurs dont la
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
gravure sur pierre, commencée en octobre 192 1, n'a été
terminée qu'en mars 1922.
Ce fut mon excellent et si fidèle ami et collaborateur
artistique Jules Culot qui se chargea de ce travail, comme
de tous ceux d'ailleurs que j'ai publiés, depuis 1909, dans
les Etttdcs de Lépïdo ptérologïe com-parée.
On peut voir dans le présent Volume XIX, Part. II,
avec quelle maîtrise j. Culot et ses filles. M"'' veuve Millo
et M""" Laugier, ont pourvu à la gravure et au coloriage
des Planches.
Je ne saurais assez rendre hommage à leur talent et à
leur zèle toujours animé d'une si grande et si obligeante
henevolentia, en vue de produire, aussi parfaitement et
rapidement que possible, les illustrations entomologiques
sans lesquelles le travail descriptif manquerait de l'éclair-
cissement qui lui est indispensable.
Après les longues tristesses et les courtes et souvent si
grises et si obscures journées de l'hiver, le printemps est
revenu nous apporter ses charmes réparateurs.
On voit partout maintenant des buissons verts ; les lilas
répandent les déHcieux parfums de leurs branches fleuries
et les jours redevenus plus longs et plus lumineux invitent
au travail prolongé.
C'est alors que nous pouvons achever cette partie II
du Volume XIX des Eiitdcs de Lépïdo pi ârologïe com-
parée et compléter ainsi l'ouvrage dont le but essentiel
est le Maroc.
11 s'agit en effet pour nous Français, maintenant soli-
dement établis sur une terre barbare, de fonder avant tous
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
autres, — comme je l'ai déjà précédemment exposé, —
dans notre spécialité scientifique, pour la faune lépidopté-
rologique marocaine, une base large et solide, de façon
qu'au cours des explorations et des découvertes de l'avenir,
on se trouve suffisamment sollicité d'y revenir pour devoir
s'y reporter toujours.
Désormais, je puis considérer le but comme atteint,
puisque les illustrations, complément nécessaire du texte,
peuvent paraître et constituer une documentation qui rend
les descriptions intelligibles et donne à l'ouvrage entrepris
sur la Faune léfidoftérologique du Maroc son entière
valeur.
Des travaux de M. Ferd. Le Cerf sur les Aegenidae ;
de M. Avinoff sur les formes du Parnassius Acdesiis;
quelque supplément d'observations concernant le Syrich-
ihus Alveiis dans les environs de Paris ; des notices se
rapportant à des Espèces de Lépidoptères de Mada-
gascar; le prodrome d'une Etude de M. le Professeur
C. Houlbert ayant pour objet les Satyridae du Genre
M elanargia, forment, avec le Bouquet du Moyen-Atlas
ou Nomenclature des plantes recueillies par M. H. Powell,
auquel s'ajoutent une liste à^addenda et corrigenda à la
Faune des Lépidoptères du Maroc et l'explication des
19 Planches coloriées DXXX à DXLVIII, la matière
du Volume XlX-Part. II des Etudes de Lépidoptéro-
logic comparée.
Je regrette de n'avoir pu donner dans ce Volume la
figure de toutes les Espèces de Microlépidoptères décrites
par M. P. Chrétien.
8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Les Espèces en question restées non figurées appar-
tiennent soit au Musée de Rabat, soit à la collection
du deseriptcuu".
je n*ai pas en à ma disposition les s /)C(iiiiiiia /y/f/rn
assez à temps pour pouvoir les remettre, en temps util(\
à M. ). Culol, aux lins de figuration en couleurs, à la suite
d(> la Planche DXLVl.
( ependant, coinnie nous avons la ferme intention de
continuer à travailler aussi longtemps qu'il plaira à Dieu
de nous en laisser les moyens, je compte bien m'efforcer
— tout au moins dans toute la mesure où cela me sera
possible — de combler la lacune qu'il m'eût été si agréable
de ne pas laisser exister.
Le Maroc est grand ; (rinimenses étendues de pavs
restent à explorer au point de vue de l'histoire naturelle.
Les montagnes dont nul Européen n'a jusqu'ici f.oulé le
sol sont nombreuses et recèlent sans doute des trésors
entomologiques et botaniques encore insoupçonnés. Peu
à peu pourtant, l'insécurité cessera dans les parties du
Moyen- Atlas et du Grand- Atlas, présentement inacces-
sibles à des voyageurs chrétiens isolés. On peut donc
espérer cju'il sera bientôt possible de rassembler des docu-
ments pour l'histoire naturelle, dans les régions marocaines
non encore soumises à notri^ inlhicnci\ mais susceptibles
d'être, plus ou moins prochainement, amenées à compo-
sition, notamment chez les tribus montagnardes habitant
les plus hauts sommets des Alpes atlanticjues.
Dès lors, en essayant de nouvelles recherches, on réa-
lisera ("ertainement d'intéressantes découvertes.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Si, un peu plus tard, je suis encore en état d'agir, je
continuerai de mon mieux l'œuvre entreprise. Je profiterai
alors de la publication des suppléments à la Faune maro-
caine pour faire paraître, avec la figuration des Espèces
(|ui paraîtront nouvelles, la représentation des Microlépi-
doptères décrits par M. P. Chrétien et cjue lui-même, ainsi
que le Musée de Rabat, voudront bien me confier, afin
de les remettre à M. J. Culot, comme modèles à repro-
duire, pour un nouvel ouvrage à intervenir.
Du reste, M. Harold Powell se déclare désireux de
reprendre une exploration entomologique des montagnes
du Moyen-Atlas. Il a su se (^oncilier, lors de son récent
séjour au Maroc, l'estime et la sympathie des chefs mili-
taires avec r|ui il s'est trouvé en relations. J'ai été très
heureux d'en recevoir de très honorables témoignages et
d'être informé que M. Powell, au cas où il retournerait
au Maroc, y trouverait les plus obligeantes facilités pour
se livrer à ses recherches entomologiques et botaniques
dans toutes les parties du Moyen- Atlas oi^i cela sera con-
sidéré comme possible.
Je joins donc et par avance, à l'assurance de la recon-
naissance de M. l^owell pour ces si aimables dispositions,
l'expression de ma meilleure et personnelle gratitude.
Au cours de ma carrière, je me suis toujours fait le plus
agréable devoir, dans mes paroles comme dans mes écrits,
de rendre publique l'expression de ma plus vive et respec-
tueuse sympathie pour nos missionnaires catholiques à qui
je dois de connaître la Faune des Lépidoptères de la
région sino-thibétaine, et pour les membres de notre admi-
rable armée.
10 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
C'est en effet chez ces apôtres de la Foi chrétienne,
aussi bien que dans le cœur des soldats français, que s'est
toujours maintenue, comme en un fidèle conservatoire,
l'école nationale du plus pur honneur et du dévouement
aux plus nobles et aux plus périlleux devoirs. J'ai déjà
rendu hommage, dans les EUtdcs d'Entomologie et de
Lépidoptcrologie comparée, aux Missionnaires aposto-
liques de Chine, du Thibet, de Madagascar, de diverses
contrées de l'Afrique envers qui j'ai contracté d'affec-
tueuses dettes de reconnaissance.
Présentement, c'est plus spécialement aux membres de
notre armée française que je m'adresse. De quel bien ne
leur sommes-nous pas redevables? En effet, n'avons-nous
pas toujours vu les soldats français prêts pour la plus
généreuse défense de l'honneur et de l'indépendance de
la Patrie, c'est-à-dire de ce qui, pour chacun de nous, est
ce qu'il y a de plus précieux au monde?
C'est donc animé de ces sentiments que j'ai donné aux
Espèces jusqu'ici reconnues nouvelles des Lépidoptères
marocains, les noms des officiers de l'armée d'Afrique
envers qui mon dévoué collaborateur, M. Powell, qui,
depuis 1906, a exploré pour moi tant de localités variées
de France et de Barbarie, avait contracté de si agréables
obligations de gratitude.
Ce sera toujours pour moi une satisfaction très sensible
de fixer ainsi, pour la postérité, le souvenir des noms si
honorables de plusieurs chefs très distingués de notre
glorieuse armée.
Rennes, mai iq22.
Charles OBERTHÙR.
Contributions à l'étude des Ae^enidae
J'ai déjà publié, dans les Etudes de Lépidoptérologie com-
parée, plusieurs travaux importants sur les Aegeriidae dont je
suis redevable à la spéciale coiiipétence de mon ami et excellent
collaborateur Ferd. Le Cerf.
Cette fois encore, je présente, dans ces Etudes, un supplément
aux monographies qui y ont déjà paru, relativement à la famille
des Aegeriidae. Grâce à la science hautement reconnue de M. Le
Cerf et au talent supérieur de M. J. Culot, tous les deux véritables
maîtres dans leur spécialité, j'ai pu jusqu'ici faire connaître d'une
façon que je considère comme assez complètement exacte et par
conséquent comme désormais définitive, une grande quant-té
d'Espèces nouvelles ou mal connues, appartenant à ce groupe
difficile, généralement désigné sous le nom de Sésies.
C'est en effet, notamment pour les Aegeriidae, qu'une simple
description, sans figure à l'appui, est insuftsante et illusoire, en
vue de faire connaître les Espèces et de permettre de les distin-
guer entre elles. Il faut l'accord du descripteur qui a le devoir
de faire minutieusement état de tous les caractères, et du dessi-
nateur qui les présente fidèlement aux yeux et rend, par la sin-
cérité de sa représentation, la description pleinement intelligible.
J'ai été, au cours de ma carrière entoniologiquc, — et je suis
encore présentement, — heureux d'avoir tout au moins conscien-
12 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
cicusement essayé de réaliser mon idéal, c'est-à-dire la publication
d'une bonne figuration capable de rendre la description valable,
en la faisant clairement comprendre aux Entomologistes inté-
ressés à la connaître exactement.
Pour les Aegerndae, il est le plus souvent nécessaire de repré-
senter les caractères du dessous du corps. J'ai donc pourvu à la
figuration du dessous du corps à côté de celle du dessus et j'ai
la conscience d'avoir ainsi réalisé un progrès important en vue
de faciliter l'identification et la détermination des Aegeriidae.
Il serait bien désirable que cet exemple fût suivi, notamment
pour toutes les Espèces de Zygaenidae. (secundum Kirby, in
A synonymie Catalogne, of Lepïdoptera Heterocera, Sphinges and
Boinbyces, London, 1892) dont le dessous du corps est si inté-
ressant et si utile à exactement connaître, si l'on veut identifier
correctement les si nombreuses Espèces de cette Famille désignée
aussi sous le nom de Syntoniidae (secundum alios auctores), et
dont l'étude est d'ailleurs si attrayante.
Les Espèces à.^ Aegeriidae, qui sont décrites et figurées dans le
présent ouvrage, proviennent de Madagascar et de diverses con-
trées de l'Europe (Sarepta, Italie, Sicile, Espagne, Alpes-Mari-
times, Hautes-Pyrénées).
Le nombre des Espèces ai" Aegeriidae qui vivent actuellement
sur notre Planète doit être considérable et s'élève certainement à
plusieurs milliers. C'est donc tout un monde de papillons ressem-
blant à des mouches-hyménoptères dont Ferd. Le Cerf a entrepris
la classification. Je pense qu'il ne tardera pas à connaître en
nature plus de mille Espèces distinctes.
J'ai appris que les riches collections anglaises ont été mises à
la disposition de Ferd. Le C'erf qui s'appliquera à nous en faire
connaître tous les trésors. Puissent les heureux propriétaires de
ces rares et charmantes Sésies donner à l'habile descripteur et
expérimenté connaisseur français l'indispensable complt^ment de
figuration sans lequel on peut dire avec vérité que tout le labo-
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 13
rieux et savant effort de Ferd. Le Cerf aurait été fourni à peu
près en pure perte.
Après tout, pourquoi ne ferait-on pas de l'autre côté du
Channel ce que l'on fait de ce côté-ci ? Les difficultés sont bien
plus g^randes encore pour nous autres Français que pour nos bons
amis Anglais, de produire des livres excellemment illustrés.
En effet, en ces temps oii ce qu'on appelle le change pèse si
lourdement et onéreusement sur les Français, si nous considérons
ensemble l'effort financier qu'il faut que nous produisions pour
rémunérer le travail artistique exécuté pour nous à Genève, nos
amis les Entomologistes Anglais doivent trouver que la compa-
raison est bien à leur avantage.
J'espère donc que nous rivaliserons, eux et nous, avec le même
désintéressement, de soins et d'ardeur pour les publications ento-
mologiques accompagnées d'une bonne et abondante figuration.
De cette émulation pour toujours mieux faire, c'est la Science
qui profitera définitivement.
Le but est donc noble et beau, très cligne d'exalter le zèle
cnlhnxiastic des concurrents.
Je compte sur mon ami et si dévoué collaborateur J. Culot,
ix)ur que, dans cette lutte internationale, éminemment courtoise et
où chacun n'aura en vue que le plus grand avantage de notre
Science chérie, nous nous trouvions classé en bon rang, nous qui
représentons, en ce moment, l'Entomologie française.
Rennes, 23 septembre 1921.
Charles OBERTHÙR.
Nota. — le profite de la publication de plusieurs figures
d'Aegeriidae dans ce XJX" Volume des Etudes de Lépidoptéro-
logie comparée, pour faire représenter une Ç de la belle M élit lia
Aïcangclï, Giacomelli, de la Rioja (République Argentine). C'est
14 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
une des plus belles Melittia jusqu'ici connues. Il importait de ne
pas en différer plus longtemps la figuration. Elle se trouve repré-
sentée sous le n" 4540 de la PI. DXL.
De plus, la publication du Bulletin of the Hill Muséum,
A Magazine of Lefidoptcrology (17 octobre 192 1) et de The
Entomologiste s Record and Journal of Variation (15 novembre
192 1) donne lieu aux observations suivantes (30 novembre 1921) :
Les Lecteurs des Etudes de Lépidoptérologie comparée
connaissent le principe que, depuis longues années, n'envisageant
que l'intérêt essentiel de notre Science entomologique, j'essaie de
faire prévaloir dans la nomenclature entomologique, en général,
et lépidoptérologique, en particulier : Pas de bonne figure à
l'appui d'une description, pas de nom valable.
En attendant que se lève bientôt l'aurore du matin qui nous
verra tous d'accord, — suivant la prévision et la prédiction du
Docteur T. A. Chapman, — pour qu'une bonne figure soit exigée
à l'appui de toute description lépidoptérologique, voici qu'une
précieuse adhésion nous vient d'Angleterre. Il s'agit de l'impor-
tant Musée de M. J. J. Joicey, The Hill Muséum, à Witley
(Surrey).
Ce Musée, dont l'origine remonte à peine à 15 ans, progresse
avec une rapidité inouïe. Il a commencé par s'incorporer les
collections justement réputées de Grose-Smith (1910); d'Herbert
Druce (1912); de Suffert ; du Colonel Charles Swinhoë (Lycae-
nidae et Hesperidae, 1916) ; de Roland Trimen {Rhopalocères
sud-africains, 191 7) ; de Riffarth {Heliconidae, 1919) ; de
Hamilton H. Druce {Lycaenidac et Hesperidae, 1919) ; de
Elwes {partbn, 1920); de Dognin {partim, 1920); sans parler
des nombreuses acquisitions réalisées aux ventes publiques à
Londres et chez les divers marchands-naturalistes-importateurs.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15
Mais l'enrichissement du Hill Muséum paraît surtout provenir
des envois directs de collections apportant généralement les plus
merveilleuses nouveautés et formées par les collecteurs A. E. Pratt
(Nord-Pérou, 1912); Charles Pratt (Nouvelle-Guinée, 1913);
Barns (Afrique centrale orientale, 1920); Frost (Iles Tenimber,
Aru, Key, Misol, Obi et Sula, 1916-1918); Talbot Bowring (Ile
d'Hainan, 1918-1920) ; les frères Pratt (Ceram central, 1920), etc.
Le Hill Muséum a publié son premier Bulletin, A Magazine of
Lepidopterology, en octobre 192 1.
Dans The E^ttomologisfs Record and Journal of Variation,
Vol. XXXIII, n° II, November I5th 1921, M. Henry J. Turner,
Editorial Secretary, souhaite la bienvenue à ce nouveau Bidletin
léftdo ptérologique (p. 203, 204) et termine son intéressante notice
par cette déclaration : <( // is gratifying to note that Mr. Joicey
has adopted the dictum laid down some time ago by Mr. Ober-
thiir that ail descriptions should bt supported by figures and
thus obviate the unavoidable ambiguity of a mère word painting,
which often conveys to the student of after years but a poor
indication of the actual insect described, and confuses and hin-
ders the progress of our knowled ge ».
Voici la traduction littérale, en français, de cette conformité de
vues, d'ailleurs motivée, à un principe dont, sans jamais me lasser,
j'ai démontré les avantages et l'absolue nécessité : « // est agréable
de noter que M. Joicey a adopté le principe posé, il y a quelque
temps, par M.. Oberthûr, que toutes les descriptions doivent être
soutenues par des figures et y de cette manière, s\)pposer à Viité-
vitable ambiguïté d^2in simple mot explicatif qui souvent ne
transmet à V étudiant des temps futurs qu^une pauvre indication
de l'insecte actuellement décrit, dé'îordonne et arrête les progrés
de nos connaissances ».
En effet, le premier Bidletin of the Hill Muséum présente une
complète figuration photographique des Espèces et même des
formes géographiques décrites dans ledit Bidletin.
lO LEriDOPTEROLOGIE COMPAREE
L'importance do l'adhésion du Hill Miiscitvi au principe :
Pas de bonne figure à l'appui d'une description, pas de nom
valable, est telle que je ne pouvais manquer de la signaler, dans
ces Etudes de Léfidoptérologie comparée, à ceux qui, de plus en
plus nombreux, partagent notre opinion.
Rennes, lO décembre 1921.
Charles OBERTHUR.
Troisième Contribution à l'étude des AEGERl 1 DAE
Descriptions d'Espèces et Variétés nouvelles
Par Fd Le CerfC)
Préparateur au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris.
Genre SYNANTHEDON Hbn.
Synanthedon mimus Le Cerf (PI. DXXXIX, fig. 4524).
cf. — Vertex et nuque noir bleu ; front noir bleu, bronzé au
centre, et lituré de blanc brillant; palpes à premier article noir,
deuxième et troisième noirs en dessus, blancs en dessous ; trompe
brune; plaque jugulaire blanche, mêlée de noir à la base; poils
péricéphaliques blancs; antennes noir bleu en dessus, brunes en
dessous dans leur moitié proximale, avec le premier article blanc
jaunâtre brillant.
Collier noir pourpré, terminé de chaque côté par quelques
écailles jaunes. Thorax et ptérygodes noir bleu ; touffes latérales
du métathorax noir bleu. Dessous avec une large macule latéro-
pectorale jaune; surface postcoxale noir bleu.
Abdomen noir bleu en dessus avec les 2", 4'' et f tergites
bordés de jaune pâle; brosse anale concolore, mêlée de quelques
(i) Cf. : I, Etudes de Léfidoftérologie com-parée, XIV (1917) ; H, id., XVII,
(1920).
LEPIDOPTEF^OLOGIE COMPAREE
poils jaunes au sommet du pinceau médian; ventre noir bleu
avec le bord du 3^ sternite, les 4", 5'' et 6° en entier, blanc brillant;
sommet du 8^ jaune paille.
Hanches antérieures noires bordées extérieurement de blanc
pur, fémurs noir bleu à face interne blanche, tibias concolores à
dessous jaunes; tarses noir bronzé.
Fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias médians et
postérieurs noir bleu avec quelques écailles jaunes éparses sur le
milieu de la face e.xterne et terminés par quelques poils jaunes et
blancs; éperons jaunâtres; tarses des deux paires bronzé pourpré,
à premier article blanchâtre extérieurement et intérieurement.
Ailes supérieures transparentes, à base, côte, bord interne et
nervures noires; trait discocellulaire concolore, étroit, deux fois
plus haut que large, avec quelques écailles jaune pâle au milieu
du bord externe; tache vitrée ultracellulaire très grande, ovalaire,
divisée en 5 aréoles dont les trois médianes sont les plus longues ;
espace terminal réduit à une étroite ombre apicale noirâtre, cou-
vrant la fourche des nervures 7 et 8, et formant de courtes pointes
sur l'extrémité des nervures 4 et 5. Dessous semblable à côte jaune
et trait discocellulaire marqué extérieurement d'un gros point
jaune.
Ailes inférieures transparentes à nervures et ligne marginale
noires; trait discocellulaire étroit, noir, arrêté sur la base de la
nervure 5. Dessous semblable à côte jaune. Franges des deux
paires gris noirâtre.
Envergure : 16 millimètres.
Type : i cf, Italie centrale, Colline di Macerata [300 met. ait.],
9-VI-1912, Coll. Ch. Oberthùr.
Voisine de Synanthedon andrenaeforinis Lasp., cette nouvelle
espèce s'en distingue aisément par les caractères suivants : front
lituré de blanc devant les yeux, poils péricéphaliques blancs,
7* tergite bordé de blanc, espace terminal des ailes supérieures
très réduit, brosse anale beaucoup plus courte et presque dé-
pourvue de jnune, dernier sternite jaune au sommet.
LËPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE ig
Synanthedon vespiformis L. ab. polycincta Le Cerf
(PI. Dxxxix, a^. 4525).
cf. — Diffère du type spécifique par la présence aux troisième
et cinquième tergites de bordures jaunes semblables à celles des
2^ 4!', 6" et 7" tergites.
Type : i cf, Espagne méridionale, Grenade, 11 juillet (1835),
ex Coll. de Graslin, Coll. Ch. Oberthùr.
Synanthedon Conopiformis Esp. ab. Lucasi Le Cerf
(PL DXL, lig. 4542).
CfÇ). — Caractérisée comme la précédente par l'apparition de
bordures jaunes supplémentaires aux 3*^ et 5- tergites. De plus les
pleurae sont entièrement jaunes, les trois avant-derniers stemites
fortement saupoudrés de cette couleur qui est aussi plus étendue
aux tibias médians et postérieurs que dans la forme typique.
Envergure : cf, 22 millimètres; O, 21 millimètres.
Types : i cf, Vendée, Bourg-sous-la-Roche, 23-VL1914, ex
D. Lucas, Coll. F. Le Cerf. ■ — i q, Landes, environs de Dax,
7-VL1871, ex Coll. Lafaury, Coll. Muséum de Paris.
Par M. Daniel Lucas, à qui je suis redevable du cf type et à
qui je l'ai dédiée, j'ai su que d'autres exemplaires de cette aber-
ration ont été repris en 1920 en Vendée, dans la région même où
elle fut découverte par M. Durand, savant botaniste, ornitholo-
giste et entomologiste, demeurant à Beautour, dans la commune
de Bourg-sous-la-Roche.
Chez la Q de la collection Lafaury, la bordure du 5'^ tergite
est un peu diffuse. La même collection renferme i cf et 2 Q Q
présentant des traces de bordure jaune au même segment et fai-
sant transition à l'ab. Lucasi.
20 LKl'IDOPTKROLOGIE COMPAREE
Les ab. pclycincla et Lucasi paraissent spéciales aux limites
occidentales de l'habitat commun des Synanthedon vespiformis L.
et conopïforniis Esp., tous deux communs, connus depuis long-
temps et largement distribués à travers l'Europe.
Ni l'une ni l'autre ne semblent avoir été obtenues dans les
nombreux élevages que font tous les ans de ces deux Aegeries
les entomologistes de l'Europe centrale. Par contre, c'est de cette
dernière région seulem.ent qu'est connue l'ab. thynnïforniis IL. de
leur congénère S. cuUcïf ornas Cl.
Genre jMALGASSESIA n. gen.
Tête de grosseur moyenne, un peu plus étroite que le thorax ;
palpes dressés, grêles, non hérissés, atteignant le vertex ; trompe
fine, bien développée ; antennes un peu plus longues que la moitié
de l'aile antérieure, finement ciliées, minces et à massue courte
chez le mâle, plus longues, simples et à massue indistincte chez la
femelle. Thorax robuste, ovalaire; abdomen épais, subcylindrique
et terminé chez le mâle par une brosse anale trilobée bien déve-
loppée, acuminé chez la femelle dont la brosse anale est plus
courte, appressée, avec les poils du pinceau médian plus courts
que les latéraux ; pattes non pubescentes, grêles, à tibia et tarse
postérieur (réunis) un peu plus longs que l'abdomen.
Ailes assez larges, les supérieures arrondies au sommet; champ
anal des inférieures large et arrondi.
Nervui.ATION. — Ailes supérieures : i bien développée, briè-
vement fourchue à la base; 2 et 3 très rapprochées sur tout leur
parcours; 7 et 8 tigées sur plus de la moitié de leur longueur;
10 et II rapprochées à la base et confondues sur les trois quarts
de leur longueur; discocellulaire formant un léger angle rentrant
entre 4 et 6.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 21
Ailes inférieures : i a très courte obsolète ; 3 et 4 tigées sur un
cinquième de leur longueur; 5 de l'angle des discocellulaires qui
sont égales, la supérieure oblique, l'inférieure verticale.
Génotype : Malgassesia rufescens n. sp.
Malgassesia rufescens Le Cerf (PI. DXXXIX, fig. 4521).
cf. — Vertex roux fauve mêlé en avant de noir bleu ; front
blanc écaillé au centre de roussâtre clair; palpes roux extérieure-
ment, avec quelques écailles noires au sommet du second article
et le troisième noir, dessous plus pâle et face interne blanc ocracé ;
trompe brunâtre; plaque jugulaire noir bleu avec les angles laté-
raux blancs mêlés de roux ; poils péricéphaliques blancs mêlés de
roux et passant entièrement à cette couleur sur la nuque; antennes
noir bleu en dessus; brun roussâtre en dessous jusqu'au milieu de
la massue ; yeux noir brun ; ocelles rose rubis.
Collier noir bleu bordé de roux fauve ; thorax roux fauve, à
ptérygodes concolores bordées extérieurement de noir; touffes
latérales du métathorax roux fauve mêlées de blanc ; en dessous.
le thorax est noir bleu avec une large macule roux fauve irrégu-
lière formée par la réunion des deux taches latéro-pectorales; sur-
face postcoxale noir bleu. Abdomen noir bleu avec les second et
quatrième tergites couverts d'écaillés roux fauve très serrées laté-
ralement et au bord postérieur, partiellement absentes au milieu
en dessus; un semis de même couleur parsème le cinquième ter-
gite; brosse anale roux fauve mêlée de poils noirs surtout en
bordure des pinceaux latéraux et de poils blancs çà et là dans
l'épaisseur. Ventre roux fauve à l'exception du bord postérieur et
des côtés des sternites des trois premiers segments qui sont noir
bleu et du bord terminal du dernier sternite qui est blanc ocracé;
pleurae des quatre premiers segments roux fauve.
Hanches antérieures noir bleu, largement bordées de roux fauve ;
fémurs noir bleu avec une petite tache blanche au sommet en
dessous ; tibias noir bleu mêlé de roux fauve en dessus, épiphyse
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
et dessous jaune roussâtre ; tarses noir bleu mêlé de roux fauve
sur le premier article dont la base est blanche et le sommet des
articles suivants annelé de blanc. Hanches médianes et posté-
rieures noir bleu à bord interne roux fauve ; fémurs médians et
postérieurs mêlés extérieurement de roussâtre vers le sommet;
tibias médians noir bleu, partie proximale de la face externe
roussâtre et quelques poils blancs au sommet; tibias postérieurs
noir bleu, à face externe roux fauve de la base au delà du milieu
et la partie correspondante de la face interne blanche; des poils
blancs et roux forment un mince anneau médian oblique et un
autre terminal, et la crête inférieure porte, en arrière de la pre-
mière paire d'éperons une petite tache blanche; éperons des deux
paires blanc roussâtre; tarses noir bleu à premier article roux
fauve à la base extérieurement et blanc à la face interne, et les
suivants annelés de blanc au sommet.
Ailes supérieures transparentes, avec la côte, les nervures, un
très étroit espace terminal et le trait discocellulaire noir bleu; des
écailles rouge fauve couvrent le bord interne, bordent la côte et
le bord inférieur de la nervure radiale et forment une fine ligne
dans le pli supracellulaire ; le trait discocellulaire est très étroit,
faiblement anguleux au bord interne et rétréci inférieurement. En
dessous la côte est roux fauve, plus claire à la base, la nervure
radiale écaillée de blanc formant une petite tache nette au sommet
de la cellule et l'espace terminal est parsemé de blanc entre les
nervures. Franges noir bronzé.
Ailes inférieures transparentes avec la nervure cubitale et ses
rameaux roussâtres, les autres nervures et une très fine ligne mar-
ginale noir bleu ainsi que le trait discocellulaire, triangulaire et
dont la pointe dépasse un peu la nervure S- Dessous semblable
avec la côte rouge fauve coupée de noir au niveau du trait disco-
cellulaire. Franges noir fuligineux.
Envergure : 19-20 millimètres.
Types : 2 cfcf, Madagascar, Brickaville (19 17), Coll. Charles
Oberthiir.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 23
Genre EPITARSIPUS n. gen.
Tête de grosseur moyenne, un peu plus étroite que le thorax ;
palpes dressés, grêles, non hérissés, atteignant le vertex ; trompe
une, bien développée; antennes relativement épaisses, à massue
indistincte, brièvement ciliées chez le mâle et atteignant presque
en longueur les sept huitièmes de l'aile supérieure, minces et plus
courtes chez la femelle; thorax assez robuste, ovale allongé ;
abdomen cylindro-conique, terminé par une très courte brosse
anale à pinceaux latéraux seuls distincts; pattes grêles, non pu-
bescentes, tibias et tarses postérieurs extrêmement longs, dépas-
sant réunis deux fois la longueur de l'abdomen chez le mâle, plus
courtes chez la femelle; tarses postérieurs dépourvus de pubes-
cence sur les articles terminaux.
Ailes assez longues et larges, les supérieures arrondies au
sommet; champ anal des inférieures large et arrondi.
Nervulation. — Ailes supérieures • i fourchue à la base;
2 et 3 très rapprochées et presque accolées dans tout leur parcours ;
7 et 8 tigées sur la moitié de leur longueur; 10 et 11 écartées à la
base, réunies et confondues au sommet; discocellulaire formant
un léger angle rentrant entre 4 et 6.
Ailes inférieures : i a obsolète, n'atteignant pas le milieu du
bord abdominal; 2 naissant aux trois quarts de la cellule; 3 et 4
tigées sur un sixième environ de leur longueur ; discocellulaires
égales, la supérieure oblique, l'inférieure verticale, 5 de l'angle.
Génotype : Efïtarsipus rufi thorax n. sp.
Epitarsipus rufithorax Le Cerf (PI. DXXXIX, ûg. 4522,
4523).
cf. — Vertex noir bleu ; front blanc pur ; palpes blancs, à face
externe noir bronzé coupée de quelques écailles blanches au
24 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
sommet du premier article; trompe rousse; plaque jugulaire
blanche à sommet noir bleu; poils péricéphaliques blancs; an-
tennes noir bronzé pourpré en dessus, noir brunâtre en dessous;
yeux brun noirâtre; ocelles rose rubis.
Collier noir bleu; thorax noir bronzé pourpré (ou noir bleu ?),
à ptérygodes concolores avec une ligne transversale antérieure
rouge sang en bordure du colUer, prolongée latéralement le long
du bord externe et quelques écailles de même couleur au sommet;
métathorax rouge écarlate à touffes latérales concolores ; en des-
sous, le thorax est rouge à l'exception du sommet des hanches
médianes et postérieures et de la surface postcoxale qui sont
blanc pur.
Abdomen noir bleu avec les côtés du premier tergite tachés de
rouge sang et les troisième, cinquième et septième tergites très
finement bordés d'une ligne d'écaillés blanches, bien nette laté-
ralement et en partie obsolète en dessus; brosse anale noir bleu
à pinceau médian très étroitement bordé de blanc latéralement.
Ventre blanc, de la base au sommet du troisième sternite, noir
bronzé du quatrième au huitième dont les côtés sont bordés de
blanc; pleurae des trois premiers segments rouge sang, cette cou-
leur se confondant, en avant, avec les taches du premier tergite
et se prolongeant inférieurement en pointe oblique sur le troisième
sternite.
Hanches antérieures noir bleu, à sommet et bord externe large-
ment blancs; fémurs (en grande partie frottés) rougeâtres, à crête
supérieure noir bleu ; tibias rougeâtres extérieurement, noir bleu
en dessus, blancs en dessous avec l'épiphyse tibiale jaunâtre;
fémurs médians et postérieurs rouges; tibias médians rouges exté-
rieurement, noir bleu en dessus, blanc ocracé à la face interne
avec quelques poils blancs au sommet en dessus et les éperons
jaunâtres; tarses noir bronzé à face interne blanche; tibias posté-
rieurs noir bleu, avec la moitié basale externe fortement mêlée de
rouge et la partie correspondante de la face interne blanche;
quelques poils blancs marquent le milieu de la face externe au
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 25
niveau de la première paire d'éperons; ceux-ci et les suivants sont
blanc jaunâtre; tarses noir bronzé bleuâtre.
Ailes supérieures transparentes, à base noir bleu ; côte, nervures
et ligne marginale noir bronzé pourpré; trait discocellulaire noir
bleu, étroit, légèrement anguleux au milieu du bord interne et
rétréci inf érieurement ; l'espace terminal est si réduit qu'il se con-
fond avec la ligne marginale. Dessous semblable avec la base et
l'origine de la côte blanc sale.
Ailes inférieures transparentes avec les nervures et la ligne
marginale très finement écrites en noir bronzé ; trait discocellu-
laire mince, arrêté à la nervure 5. Dessous semblable à côte blanc
sale. Franges des deux paires bronzées.
Q. — Vertex et front noir bleu avec une liture antéoculaire
blanc pur ; palpes noir bleu avec la base et une ligne longitudi-
nale sous le second article blanc pur; trompe rousse; plaque jugu-
laire noir bleu, écaillée de blanc de chaque côté à la base; poils
péricéphaliques blancs, fortement mêlés de noir sur la nuque;
antennes noir bleu, finement tachées de blanc en dessus, avant le
sommet ; yeux brun noirâtre ; ocelles rubis.
Collier noir bleu brillant; thorax noir bleu; ptérygodes conco-
lores, à bord interne très étroitement écaillé de rouge minium ;
touffes latérales du métathorax noir mêlé de blanc; en dessous,
le thorax est noir bleu avec une forte tache latéro-pectorale anté-
rieure blanche se prolongeant en trait épais le long du bord des
ptérygodes jusqu'au dessous de la base des ailes antérieures ;
surface postcoxale noir bleu.
Abdomen noir bleu, portant une indication de bordure rouge
minium aux second et quatrième tergites, assez nette latéralement
et obsolète en dessus; brosse anale concolore, étroite et courte,
formée de poils inégaux dont les plus courts sont ceux du pinceau
médian. Ventre noir bleu avec une tache blanche triangulaire sur
le milieu du premier sternite ; pleurae des cinq premiers segments
26 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
rouge écarlate, cette couleur se prolongeant un peu inférieure-
ment sur les côtés du quatrième siernite.
Hanches antérieures noir bleu, bordées de blanc sur la moitié
proximalc du bord externe; fémurs et tibias noir bleu; apophyse
tibiale jaunâtre; fémurs médians et postérieurs noir bleu; tibias
médians noir bleu avec quelques poils terminaux blaiics et une
ligne longitudinale de même couleur sur la moitié proximale de
la face externe; éperons noir bleu en avant, blancs en arrière;
tibias postérieurs de même couleur, étroitement annelés de blanc
au milieu et à l'extrémité; éperons externes blancs, internes noirs
en avant, blancs en arrière; tarses des trois paires noir bleu,
annelés de blanc à la base du premier article et au sommet des
suivants.
Ailes supérieures transparentes, avec la base, la côte, les ner-
vures, le bord interne, le trait discocellulaire et l'espace terminal
noir bleu ; une courte ligne rouge écarlate marque la base du bord
interne; trait discocellulaire faiblement anguleux à son bord
interne et un peu rétréci inférieurement ; espace terminal assez
étroit, concave et graduellement atténué de la côte à l'angle
interne; il comble en formant une courte pointe l'angle des ner-
vures 7 et 8. Dessous semblable avec la côte blanche; une ligne
de même couleur court le long du bord supérieur de la cellule et
forme un trait net à la jonction de celle-ci et du trait discocellu-
laire; quelques écailles blanches parsèment l'espace terminal entre
les nervures. Franges noir bleu.
Ailes inférieures transparentes à ligne marginale et nervures
très finement écrites en noir bleu; trait discocellulaire concolore,
triangulaire, dépassant l'origine de la nervure 5. Dessous sem-
blable avec la côte rouge écarlate de la base aux quatre cinquièmes
de sa longueur, coupée par une tache noir bleu qui prolonge en
haut le trait discocellulaire. Franges très fines, noir fuligineux.
Envergure : çS, 18 millimètres; Q, 23 millimètres.
Types : I c^, I Q, Madagascar, Brickaville (1917), Coll. Ch.
Oberthiir.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 27
Genre PYROPTERON Newm
Pyropteron chrysidiformis Esp. var. sicula Le Cerf
(PI. DXXXIX, ftg. 4526, 4527).
Comme beaucoup de formes sicilienr^es, c'est une race instable
mais facile cependant à reconnaître aux ^^aractères suivants par
lesquels elle se sépare de toutes les autres races de l'espèce :
cf. — Palpes blancs jusqu'à la base à la face interne; front plus
ou moins mêlé d'ardoisé ou de bronzé au centre; ? pas de tache
axillaire blanche aux ptérygodes; deuxième tergite abdominal
pourvu d'une bordure blanche; trait discocellulaire noir des ailes
supérieures diffus en dessus et souvent échancré extérieurement
par du rouge minium, entièrement rouge et sans trace de noir
en dessous; ligne marginale des ailes inférieures distinctement
élargie à l'apex; tarses blancs. Les trois aires vitrées des ailes
supérieures sont bien développées, l'ultracellulaire comptant
quatre ou trois, rarement cinq aréoles.
Q. — Troisième article des palpes et sommet de la face interne
du second orangé ou rouge minium clair; une bordure blanche
au second tergite abdominal comme chez le mâle, mais les ailes
supérieures dépourvues d'aires vitrées infra et ultracellulaires;
intracellulaire courte et confuse, souvent absente; le noir du trait
discocellulaire réduit et diffus. Dessous de ces ailes presque entiè-
rement rouge minium lavé de jaune à la côte et vers la base.
Hanches antérieures entièrement noir bleu ainsi que les tarses.
Envergure : cf, 20-22 millimètres; Q, 20,5 millimètres.
Type : 2 cfcf, i Q, Sicile, ex Coll. Bellier de la Chavignerie,
Coll. Ch. Oberthur.
28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Pyropteron chrysidiforniis Esp. var. sicula, ab inelanoxan=
thia n. ab. (PI. DXXXIX, fij^. 4528).
A côté de la précédente prise comme type de siaila se trouve
une forme (? individuelle 1 de tendance à la fois mélanienne et
xanthique, caractérisée par l'extension du noir qui envahit large-
ment le front à l'exception des litures aiitéocul aires, forme une
large bande couvrant la majeure partie de l'espace terminal, se
prolongeant le long du bord interne jusqu'au delà du milieu, et,
en dessus seulement, un large point discocellulaire (juadrangu-
laire. En même tem]3s le rouge minium, réduit en surface par cette
extension du noir, pâlit jusqu'à devenir jaune rosé en dessus, et
jaune -- iin peu orangé sur le trait discocellulaire — en dessous.
Les tibias et le dernier sternite deviennent également jaune clair,
mais les tarses restent blancs,
Envergure : 20 millimètres.
Type : i cf, .Sicile, ex Coll. Bellier de la Chavignerie, Coll
Ch. Oberthiir.
Ces exemplaires sont ceux qui ont été pris, avec d'autres, et
signalés par Bellier de la Cliavignerie sous le nom de Sesia chry-
sidiformïs Esp.
M. E. Ragusa m'a comniuniquc plusieurs individus semblables,
de Sicile également, qui m'axaient d'abord paru se rapporter à
minianifornns Frr. Depuis j'ai reconnu que par ses poils péricé-
phaliques noirs, ses palpes dépourvus de ligne blanche externe en
dessus chez le mâle, et noirs à sommet seulement rougeâtre chez
la femelle, sicula s'apparentait plutôt à chrysidiformis Esp.
La phii)art des auteurs indiquent celle-ci de Sicile, et panni les
spécimens communiqués par M. Ragusa en 19 16, se trouvaient :
I cT de l'ab. nielanoxanihia déterminé : « chrysidiformis ab.
LÉPIDOPTÉROLUGIE COMPAREE 2g
albotarsata » par Max Bartel, et i Q skula typique étiquetée par
le même auteur : « ininïami ormis Frr. ab. r,
N'ayant jamais vu d'authentiques chrysidifornns Esp. de
Sicile, ni d'exemplaires réellement transihonnels entre celle-ci et
skula, il se pourrait que ce Pyropteron sicilien constituât une
espèce distincte que la connaissance des caractères génitaux per-
mettra seule de séparer avec certitude.
Pyropteron chrysidiforinis Esp. var. castiliana Le Cerf
(PI. DXXXIX, fig. 4S29, 4530).
Diffère du type par l'absence, dans les deux sexes, d'aire vitrée
ultracellulaire et le remplacement de toutes les parties rouges
aux ailes, aux pattes, à la brosse anale et au dernier stemite du
mâle, par du jaune paille. Front, sommet des palpes, moitié
externe des hanches antérieures, tarses des trois paires de pattes
et côté des ailes supérieures (en dessous), blanc pur.
Chez la femelle, l'extrémité du pinceau médian de la brosse
anale est lavée de rougeâtre clair.
Envergure : cf, 22 millimètres; Q, 24 millimètres.
Types : I cf, I Q , Espagne — sans localité précise mais vrai-
semblablement originaires de Castille — ex Coll. Aurelio Vaz-
quez (191 2 et 1904), Coll. Ch. Oberthiir.
En outre des caractères énumérés ci-dessus, cette variété est
remarquable par l'éclat du reflet vert bleu du corps. C'est à cet
égard la plus brillante des formes de Pyropteron chrysidij ormis
Esp.
Du même Entomologiste, et sans doute aussi de la même
région, M. Ch. Oberthiir a reçu un mâle constituant une aberra-
tion très intéressante que j'appellerai :
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Pyropteron chrysidiformis=obturata Le Cerf ab. cf inarga=
ritosa n. ab. (PI. DXXXIX, fig-. 4531).
Caractérisée par la teinte rouge fauve des surfaces qui sont
Jaune paille dans casfUïnna et rouge sang ou rouge minium chez
chryshliformïs typique, mais diffère des deux par la coloration
g-ris souris et l'extrême réduction de la hg^ne marginale des ailes
supérieures, dont la côte est, en dessus, gris bronzé. Le point dis-
cocellulaire est noir, petit, excavé en dehors, séparé de la côte par
une ligne rouge fauve longeant le bord supérieur de la cellule.
Ligne marginale des ailes inférieures bronzée; franges des deux
paires gris souris, passant au blanc sur presque toute la longueur
du bord abdominal aux inférieures. Pattes comme chez castïliana,
mais un peu lavées de rouge fauve sur V. dessus des tibias. Pin-
ceaux latéraux de la brosse anale bordés extérieurement de fauve
en dessus, entièrement jaune paille en dessous. Les ailes supé-
rieures sont dépourvues d'aire vitrée ultracellulaire.
Envergure : 23,5 millimètres.
Type : i cf, Espagne, ex Coll. Vazquez (191 2), Coll. Charles
Oberthiir.
Pyropteron chrysidiformis^obUirata Le Cerf, var. chlorotica
n. var. (PI. DXXXIX, fig. 4532, 453^)-
cf. — Diffère de chrysidifor^ràs-obturata par la substitution
du jaune pâle au rouge sur les ailes, la brosse anale et les pattes.
C'est une variation de même ordre que celle qui produit la variété
castiliana décrite ici, mais distincte par l'extension du noir aux
ailes supérieures dont le point discocellulaire est élargi et le
disque envahi par un lavis noir fuligmeux.
Envergure : Cf Q, 20 millimètres.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 31
Types : I cf, ? Castille, ex Aurelio Vazquez (de Madrid), Coll.
Ch. Oberthùr. — i Ç. San Bernardine (Castille), g-VI-1901, ex
Coll. Schramm, Coll. F. Le Cerf.
Dans la série d'individus de Pyropteron chrysidïformïs reçue
d 'Aurelio Vazquez par M. Charles Oberthiir et appartenant tous
à la forme obturata, se trouvent quelques spécimens formant tran-
sition à la var. chlorotica tant par le pâlissement du rouge que
par l'extension du noir aux ailes supérieures. Cette variation par
degrés est normale et a déjà été observée souvent chez les espèces
obéissant à la loi de variation par xanthisme, mais cette gradua-
tion semble faire défaut entre chrysidiformis-obtiirata et cast'i-
liana, celle-ci paraissant constituer une variation divergente dans
laquelle la modification du rouge s'accompagne au contraire
d'une réduction très notable du noir.
Pyropteron chrysidiformiscasliliana, ab. anthracias Le
Cerf (PL DXXXIX, fig. 4534)-
cf. — Tête, antennes, pattes et corps entièrement noirs à
l'exception du front, de l'apophyse tibiale et des éperons qui
sont gris blanchâtre. Ailes supérieures à bord interne et pourtour
externe de l'aire vitrée ultracellulaire jaune paille plus ou moins
saupoudré de noirâtre en dessus. En dessous, le fond est jaune
paille avec le noir moins développé qu'en dessus.
Envergure : 19,5 millimètres.
Type : i cT, Espagne, San Bernardino, 9-VI-1901, ex Coll.
Schramm, Coll. F. Le Cerf.
Une femelle de même origine et capturée le même jour a éga-
lement les parties claires des ailes d'un jaune paille, mais a con-
servé les bordures blanches des segments 4 et 6, le pinceau médian
de la brosse anale et les tibias jaune paille. Ces deux spécimens
faisaient partie d'une petite série de douze, recueillis dans la
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
localité précitée par Schramm, les Q et 23 juin iQCi, presque tous
de petite taille (une femelle ne mesure que 12,5 millimètres d'en-
vergure) et appartenant tous à la forme que j'ai appelée obtu-
rata, caractérisée par l'absence de tache vitrée ultracellulaire.
Pyropteron Schmidtiit'ormis Frr. ab Pouloti Le Cerf.
Je suis redevable à M. E. Poulot, de Mennecy, d'une femelle
de P. S chmidtiif oriiiïs Frr. chez laquelle toutes les parties rouges
des ailes, du corps et des pattes sont devenues jaunes, exactement
comme chez chrysidiformis-castiliana et doryliformis-cenaeformis
ab. xanlhia Le Cerf.
Max Bartel, dans le « Seitz )> (II, PI. 52, fig. 3, /, e), a figuré
une femelle semblable d'après un spécimen de la Coll. R. Piin-
geler, mais en négligeant de lui donner de nom particulier; sans
être commune, cette aberration se reproduit donc semblable à elle-
même et conformément à une des lois les plus nettes de la varia-
tion des couleurs chez les Lépidoptères.
Envergure : 21 millimètres.
Type : I Q, Amasia, Asie Mineure, Coll. F. Le Cerf.
Genre CHAMAESPHECIA Spiiler.
Chamaesphecia rondouana Le Cerf (PI. DXL, fig. 4535,
4536).
cf. — Vertex noir bleu un peu mêlé en avant et latéralement
de jaune d'œuf; nuque jaune d'œuf. Front bronzé, avec une
très fine ligne d'écaillés jaunes devant les yeux. Palpes à premier
article blanc jaunâtre, second blanc fortement mêlé de noir en
avant et au sommet, troisième noir extérieurement. Trompe brun
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 33
noirâtre; plaque jugulaire noir bronzé à angles latéraux blancs;
poils péricéphaliques jaunes; antennes noir bleu à premier article
jaune en dessous ; yeux noir brun ; ocelles grenat.
• Collier noir pourpré à base jaune. Thorax noir bleu; ptéry-
godes concolores avec une forte tache axillaire blanche, les bords
externe et interne et le sommet jaunes; métathorax taché de jaune
au milieu, ses touffes latérales mêlées de noir et de jaune. En
dessous une large macule latéropectorale jaune s'étend du pro-
thorax à la suture méso-métathoracique ; surface postcoxale noire
de la base au milieu, blanche du milieu au sommet. Abdomen noir
bronzé avec les 2^, 4^ et 6" tergites bordés de blanc et une ligne
médiane d'écaillés jaunes commençant au métathorax et finissant
à la brosse anale; cette ligne est partiellement maculaire et plus
fortement marquée sur les 4" et ô"" tergites; brosse anale noir
bronzé à pinceau médian un peu mêlé de blanchâtre et pinceaux
latéraux blancs extérieurement à la base ; pleurae parcourues par
une ligne maculaire d'écaillés blanches; ventre noir bronzé à der-
nier sternite blanc jaunâtre latéralement dans sa moitié distale.
Hanches antérieures noir bronzé à moitié longitudinale externe
blanche; hanches postérieures bordées de blanc jaunâtre; fémurs
des trois paires bronzés à face interne blanchâtre ; tibias antérieurs
bronzés avec quelques poils blancs à la base en dessous et au
milieu en dessus, et la face interne blanche; tibias médians et
postérieurs bronzés à face externe blanc lavé de jaunâtre entre la
base et le milieu, dessous taché de blanc en avant de la première
paire d'éperons; face interne coupée de blanc au milieu aux tibias
postérieurs; éperons bronzés en avant, blanchâtres en arrière;
tarses des trois paires noir bronzé.
Ailes supérieures noir bronzé à aire vitrée infracellulaire courte,
étroite, diffuse, n'atteignant pas le milieu de l'aile; intracellulaire
grande, bien développée; ultracellulaire allongée, ovale, composée
de trois aréoles un peu inégales; trait discocellulaire subcarré;
espace terminal plus étroit que l'aire vitrée ultracellulaire, avec
des taches jaunâtres triangulaires peu nettes entre les nervures 4
34 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
à 8. Dessous semblable à côte et bord supérieur de la cellule
jaunes; taches de l'espace terminal plus grandes et plus nettes.
Ailes inférieures transparentes avec les nervures et la ligne mar-
ginale noir bronzé; trait discocellulairc concolore, étroit et oblique,
descendant jusqu'à l'angle inférieur de la cellule. Dessous
semblable à côte, nervures et ligne marginale sablées de jaune.
Franges des deux paires bronzées, coupées de blanc à la base des
inférieures.
Q. — Diffère du cf par le pinceau m.édian bordé de blanc
jaunâtre de chaque côté, l'absence de blanc jaunâtre aux pinceaux
latéraux ; les quatre derniers sternites pourvus chacun à la base
d'une tache triangulaire médiane blanc jaunâtre. Ailes supé-
rieures sans aire vitrée infraeellulaire; intracellulaire courte,
étroite, divisée par un faible trait récurrent; ultracellulaire pas
plus large que l'espace terminal.
Envergure : rf, 23,5 millimètres; Q, 21 millimètres.
Types : i cf, Gèdre, Hautes-Pyrénées, 2-VII-1893, Coll. P.
Rondou. — I Ç), Gavarnie, Plautes-Pyrénées, VU- 19 14, ex Ch.
et Henri Oberthiir et H. Powell, Coll. Ch. Oberthùr.
Cette espèce est dédiée à M. P. Rondou, à qui l'on doit une
très importante contribution à la connaissance de la faune des
Pyrénées centrales. Cha^naesphecia Rondouana est une forme
alticole, paraissant localisée à la zone des rhododendrons.
Observation. — Dans la « Feuille des Jeunes Naturalistes »
(1908), M. P. Siepi a décrit des environs de Marseille une (( Sesia
Rondoui » n. sp., que Max Bartel (in : « Se.itz », T. H, p. X,
1912} place dans le genre : Dipsosphecia Spùler. Le 9 juin 1909,
j'ai vu chez M. Siepi, à Marseille, le Type de Sesia Ro7idoîà qui
n'est autre chose qu'une femelle typique de P yropteron chrystdi-
formis Esp. assez frottée; la côte des ailes supérieures notam-
ment est presque entièrement dénudée, accident banal que l'au-
teur a pris pour un caractère normal et traduit par cette expression
singulière : « ... côte apparente!... )>
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35
Charaaespbecia Dumonti Le Cerf (PI. DXL, fig. 4537, 4538).
cf. — Nuque jaune d'œuf ; vertex noir bleu avec quelques poils
jaunes latéralement ; front noir bleu bordé de blanc brillant devant
les yeux ; palpes blancs avec une ligne longitudmale externe noire
sur les second et troisième articles ; trompe noire ; plaque jugulaire
blanc jaunâtre; poils péricéphaliques blancs, passant au jaune
vers la nuque; antennes noir bleu, écaillées extérieurement de
jaune dans toute leur longueur; yeux noir brun; ocelles incolores.
Collier noir bleu brillant terminé de chaque côté par une petite
plaque d'écaillés jaunes. Thorax noir bleu ; ptérygodes concolores
avec une fine bordure interne jaune et une tache axillaire blanche;
métathorax bordé de jaune, à touffes latérales blanches mêlées de
noir à la base. Dessous du thorax avec une large macule latéro-
pectorale jaune étendue du prothorax à la suture méso-métatho-
racique; surface postcoxale blanche à base noire. Abdomen noir
bleu, saupoudré d'écailîes jaunes éparses et avec le bord postérieur
du 4® tergite mêlé d'écaillés jaunes et bla.nches formant une cein-
ture peu nette; y^ bordé d'écaillés jaunes et blanches mêlées;
brosse anale à pinceau médian jaune mêlé de noir; pinceaux laté-
raux noirs un peu mêlés de jaune à la base et en dehors. Ventre
noir bleu avec la moitié distale du premier stemite et les pleurae
des deux premiers segments blanc un peu lavé de jaune; 4* ster-
nite étroitement bordé de blanc; sommet du %" jaune.
Hanches antérieures blanches (en partie frottées) ; fémurs des
trois paires de pattes noir bleu avec une petite tache blanche au
sommet ; tibias antérieurs noir bleu, mêlés de jaune au sommet et
au milieu ; tibias médians et postérieurs blanc lavé de jaunâtre,
largement annelés de noir bleu à la base et avant le sommet;
éperons jaunâtres; tarses noir bronzé, extérieurement coupés de
jaunâtre au sommet des trois premiers articles et jaunâtres à la
face interne.
30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ailes supérieures transparentes, à bord externe très oblique et
rectiligne; base noir bleu, côte, bord interne, nervures et ligne
marginale noir bronzé; trait discocellulaire noir bronzé, un peu
plus haut que large et légèrement rétréci inférieurement ; espace
terminal grisâtre, étroit, ne couvrant pas la fourche des ner-
vures 7-8 qu'il comble en formant une courte dent; aires vitrées
bien développées : infracellulaire n'atteignant pas le trait disco-
cellulaire; ultracellulaire grande, ovale, presque trois fois aussi
large que le trait discocellulaire et plus de quatre fois que l'espace
terminal, formée de cinq aréoles inégales dont la supérieure est
la plus courte. Dessous à côte, nervures, bord supérieur de la
cellule et espace terminal jaune pâle.
Ailes inférieures transparentes à base noire et nervures très
finement écrites en noir bronzé; trait discocellulaire oblique, étroit,
descendant en pointe jusqu'à l'angle inférieur de la cellule; ligne
marginale noir bronzé, fine. Dessous semblable à côte jaunâtre.
Franges des deux paires gris bronzé, coupées de blanc au bord
abdominal des inférieures.
Ç). — Diffère du çf par les palpes presque dépourvus de noir,
la présence d'une très fine ligne jaune longitudinale médiane sur
le mésothorax et de bordures blanches mêlées de jaune bien indi-
quées aux 2'', 4® et 6'' tcrgites, la brosse anale jaune seulement
mêlée de noir à la base des pinceaux latéraux. Quelques écailles
jaunes sont éparses en dessus sur les 3^ 5^ et 6'^ tergites, et
d'autres, en dessous, forment une légère bordure au 4® sternite
et parsèment inégalement les autres.
Ailes supérieures à bord externe plus arrondi ; aire vitrée infra-
cellulaire plus étroite et plus courte, ultracellulaire un peu moins
grande, avec les aréoles i et 5 moins largement ouvertes.
Envergure : cf Q , 21 millimètres.
Types : i cf, Alpes-Maritimes, Valdeblore, 13-VII-1916, ex
C. Dumont, Coll. F. Le Cerf. — i o, Alpes-Maritimes, Coll.
Ch. Oberthur.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37
Dédiée à mon ami M. C. Dumont qui en a découvert le mâle ;
Chamaesphecia Dmnonii se place entre Ch. allantiformis Ev. et
Ch. annellata (Z.) Auct. De celle-ci elle diffère principalement
par l'absence de bordures blanches bien définies à l'abdomen, les
ailes supérieures plus allongées et à bord externe oblique et recti-
ligne chez le mâle, l'aire vitrée ultracellulaire plus grande et
l'espace terminal plus étroit. Une partie de ces caractères et notam-
ment la forme des ailes supérieures la rapprochent un peu de
Ch. lampes Led.
Je possède une paire d'une espèce de Dalmatie, qui faisait
autrefois partie de l'ancienne collection Morel (de Limoges),
étiquetée : (( trïanmdiforvùs, Heyne (i8)8o » très proche de
Dumonti. Plus chargée de jaune et pourvue chez le mâle de bor-
dures blanches nettes aux 2% 4" et 6' tergites, elle semble une
forme très grande et très différenciée de C/i. annellata Z. var.
oxybelifonms H. -S.
A ce propos, je dois signaler que c'est cette var. oxybeliformis
qui figure dans toutes les collections sous le nom de Ch. annel-
lata Z. sensu stricto. Or, le Type de Zeller que j'ai examiné à
Londres, en novembre 1920, est une petite femelle d'Asie Mineure,
de 13 millimètres d'envergure, noire et blanche, complètement
dépourvue de jaune sur le corps, sauf la macule latéropectorale,
et paraissant par conséquent correspondre plutôt à la forme
Ledereri Bart (= ceriaeformis Led. [Nom. preoc.']).
Chamaesphecia Montandoni Le Cerf (PI. DXL, fig. 4539)
cf. -- Vertex brun bronzé; front gris ardoisé pâle, bordé de
blanc devant les yeux; palpes blancs avec une fine ligne externe
bronzée sur le deuxième article; trompe brun noirâtre; plaque
jugulaire blanche à centre et sommet lavés de brun bronzé; poils
péricéphaliques blancs, antennes brun bronzé avec une éclaircie
blanc ocracé avant le sommet en dessus et le côté externe ocracé
Yeux brun noirâtre; ocelles grenat.
38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Collier et- thorax brun bronzé; ptérygodes concolores, bordées
de blanc ocracé et pourvues d'une tache axillaire de même couleur.
Métathorax avec quelques écailles au bord postérieur et les touffes
latérales blanc ocracé. En dessous une large macule latéropecto-
rale blanc ocracé s'étend du prothorax à la suture méso-métatho-
racique. Surface postcoxale à pilosité blanc ocracé.
Abdomen brun bronzé avec les 2'' et 4'' tergites bordés de blanc
et une ligne dorsale maculaire blanc ocracé étendue du 2" au
dernier sternites ; brosse anale concolore à pmceaux latéraux
bordés extérieurement de blanc ; pleurae tachées de blanc ocracé
à tous les segments; ventre brun bronzé avec tous les sternites
bordés d 'ocracé; dernier stcrnite à bord supérieur blanc ocracé
de chaque côté.
Hanches antérieures brun bronzé largement bordées de blanc
ocracé; fémurs des trois paires de pattes brun bronzé à crêtes
supérieure et inférieure finement bordées de blanc ocracé; tibias
antérieurs brun bronzé à dessous blanc ocracé; tibias médians et
postérieurs blanc ocracé extérieurement de la base aux deux tiers,
dernier tiers et base brun bronzé ; face interne brun bronzé, tachée
de blanc ocracé vers le milieu ; éperons concolores ; tarses blanc
ocracé, lavés de brun bronzé sur le dessus et le côté externe du
premier article.
Ailes supérieures à base brun noirâtre; côte, nervures et bord
interne bronzé clair; trait discocellulaire large, trapézoïdal, brun
bronzé; espace terminal brun bronzé clair avec de petites taches
submarginales triangulaires, blanchâtres, entre les nervures 3
à 7; aires vitrées bien développées : infracellulaire atteignant
à peine le milieu du bord interne, ultracellulaire plus haute que
large, un peu oblique, à bords rectilignes et parallèles, formée de
5 aréoles égales. Dessous plus clair, à côte et base blanchâtres ;
taches submarginales un peu plus grandes et plus nettes.
Ailes inférieures transparentes à base largement écaillée de
brun bronzé; trait discocellulaire gros, triangulaire, très oblique,
finissant en pointe sur l'angle inférieur de la cellule; bord infé-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 39
rieur de celle-ci, nervures 2-4 et ligne marginale brun bronzé;
nervures i <^, i c et 5 blanc ocracé. Dessous semblable à côte et
bord interne de la ligne marginale blanc ocracé. Franges des
deux paires gris bronzé, coupées de blanc le long du bord abdo-
minal aux inférieures.
Q. — Diffère du mâle par les antennes plus claires, le front,
les palpes et les hanches antérieures entièrement blanc ocracé;
abdomen avec une troisième bordure blanche au &" tergite; brosse
anale à pinceau médian blanc ocracé; aire vitrée infracellulaire
plus courte et plus étroite.
Envergure : cf, 23,5 millimètres; Q, 24 millimètres.
Types : i cf, Russie méridionale, 6/9 ( .^ = 9-VI). — 1 Q, Rou-
manie, Hirsova (Dobroudja), ex A. L. Montandon, Coll. F. Le
Cerf.
Bien caractérisée par sa coloration brun bronzé, rappelant celle
des CL dolenfonnis H.-S., Ch. umbrifera Stgr. et Ch. osmiae-
forniis H.-S., cette grande espèce se distingue principalement de
toutes ses congénères par sa haute tache vitrée ultracellulaire à
bords rectilignes et la large tache brun bronzé à bord externe un
peu incurvé qui couvre la base de ses ailes inférieures. Le mâle
m'a été envoyé sous le nom de Ch. crassiccrnis Bart. var. ?, espèce
de l'Oural, très distincte, et dont je possède un cotype vendu par
Max Bartel lui-même. Quant à la femelle, elle faisait partie d'un
petit lot de Lépidoptères des Balkans expédié à un marchand de
Paris par M. A. L. Montandon à qui je la dédie.
II
Considérations sur les Parnassiens
D'ASIE CENTRALE
Mon cher ami André Avtnoff, l'une des innombrables victimes
de l'horrible crime bolchevique, retiré à New-York en attendant
pour sa Patrie des jours meilleurs et regrettant toujours la perte,
si dommageable pour la Science entomo logique, de son incompa-
rable collection de Lépidoptères palaéarctiques, s'efforce coura-
geusement de recueillir ses souvenirs et de faire connaître aux
Entomologistes l'opinion que ses études, ses voyages, ses chasses
personnelles lui ont suggérée, relativement à quelques questions
litigieuses et généralement mal connues de la Lépidoptérologie
asiatique.
C'est ainsi que M. André Avinoff m'a envoyé, pour les Etudes
de Lépido-ptérologie comparée, une notice accompagnée d'aqua-
relles, concernant l'histoire du Parnassius Acdes/is, une Espèce
d'Asie centrale, encore très rare et manquant à la plupart des
collections.
M. André Avinoff est non seulement un polyglotte éminent,
c'est aussi un artiste des plus distingués. Avec les matériaux, —
malheureusement trop peu importants et incomplets, — qu'il a
42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
pu sauver du naufrage où a sombré son bien, M. André Avinoff
a personnellement reconstitué des aquarelles excellemment des-
smées et coloriées représentant les diverses races du Parnasshis
Acdestïs, qu'il ne faut plus désormais confondre avec quelques-
unes des multiples variétés géographiques et autres du Parnassius
Delphiiis.
Ce Parnassius Delfhhis est un véritable Protée. J'ai reçu jadis
d'un officier russe, nommé Akulin, qui tenait garnison au Fort
Naryne, dans le Turkestan oriental, une très grande quantité de
Lépidoptères et notamment des séries de P. Dclphïus présentant
presque toutes les variations que l'on observe çà et là, quelquefois
très rarement, chez les autres Parnassiens, mais toujours confor-
mément à la Loi de variation qui régit les diverses Espèces de
ce Genre si remarquablement homogène.
Cependant les poches cornées des Q Q sont constituées de
façon à présenter la différence qui caractérise assez nettement les
Espèces et leurs nombreuses variétés et formes géographiques et
autres, dans les groupes de Parnassiens dont Delphius et Acdestis
sont respectivement des types.
Dès lors M. A. Avinoff a soigneusement envisagé ces carac-
tères des poches cornées chez les Q Q et il en a tiré le parti qui
s'impose pour la séparation spécifique des diverses races de Del-
phius et d' Acdestis.
C'est ce travail avec son illustration initialement due au .talent
de M. Avinoff et finalement confiée à l'expérience consommée du
Maître J. Culot que je présente, tel que je l'ai reçu de M. Avinoff,
aux Lecteurs des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
J'étais heureux, jadis, de recevoir pour les Etudes les notices
entomologiques que rédigeait, avec tant de compétence et une
science si expérimentée, feu Serge Alphéraky, de Pétrograd.
Alphéraky était l'ami de M. Avinoff, comme il était le mien ;
ensemble, M. Avinoff et moi, nous déplorons la mort d'Alphé-
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 43
raky, survenue le 27 juillet 1918, dans les circonstances les plus
douloureuses pour son cœur de patriote. Il ne nous reste plus
maintenant que le sympathique souvenir de ce savant ami dont
les connaissances en philologie, en histoire naturelle, en chasse et
en pêche, étaient si snres, si variées, si étendues.
Au moment oii j'écris ces lignes, la mort par la famine, — sans
parler des exécutions sanglantes, — plane toujours sur les popu-
lations de l'infortunée Russie.
Bientôt, ce sera le froid, dont les morsures sont si âpres et si
prolongées sous le ciel russe, qui ajoutera ses incoercibles souf-
frances aux affres de la faim.
Tout cet océan de douleurs est pourtant dû à un bien petit
nombre de scélérat? que l 'ex-Kaiser Wilhelm II n'a pas hésité
à faire transporter à travers toute l'Allemagne et à jeter sur la
Russie, comme le pire des fléaux dévastateurs. La monstrueuse
intention de Wilhelm II a porté tous ses fruits criminels et véri-
tablement diaboliques.
Alors, les folies sanguinaires les plus cruelles se sont trouvées
déchaînées. Depuis les temps néroniens, le Monde n'avait pas vu
se développer et se maintenir, à un tel degré et sur une aussi
vaste échelle, l'Esprit du Mal.
Combien de temps durera encore l'épouvantable tragédie ?
Nul ne peut le prévoir après tant de tentatives généreuses, mais
malheureusement restées infructueuses, pour rendre à la Russie
les bienfaits de la paix et de la liberté.
Pourtant, en Russie, les pires souffrances et notamment les
tortures de la faim ne cessent pas de sévir sur des millions de
créatures humaines; chaque jour qui s'écoule voit, dit-on, périr
d'inanition des quantités de vieillards, de femmes et d'enfants.
Il ne semble cependant pas que le cœur des tyrans soit ému
de tant de douleurs. Un petit nombre de malfaiteurs continue à
opprimer sans pitié les multitudes exténuées, terrorisées, décou-
ragées à force de souffrir.
44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Avec M. André Avinoff, dans une si pitoyable détresse, nous
recourons au Très Haut; ensemble nous demandons à Dieu qu'il
daigne mettre un terme à tous ces maux. Lui seul, dans sa toute-
puissance et sa miséricorde, peut changer la face des choses.
Parce, Domine, parce populo tuo, ne in aeternum irascaris nobis.
Rennes, 5 octobre 192 1.
Charles OBERTHUR.
Notice sur PARNASSIUS ACDESTIS Gr. Gr.
Par André Avinoff.
Dans le Genre Pâmas suis, formant un cycle d'Espèces fort
bien dé&ni et naturellement limité par une complexité de carac-
tères typiques, se trouve un groupe d'Espèces parentes et confi-
nées au système des montagnes de l'Asie centrale. C'est le groupe
de P. imper ator, -princeps, Loxias, Acdestis. Delphius. La proche
parenté mutuelle de ces groupes est surtout bien marquée dans
la formation de la poche cornée de la Q qui présente une struc-
ture bilobée, sans carène distincte ou pli au milieu, le long du
corps, avec les deux pointes latérales plus ou moins prononcées,
manifestant une tendance à être courbées ou même retournées en
forme d'hélice rudimentaire (i).
Ensuite c'est la bande de 2 à 5 taches antémarginales ocellées
de bleu, le développement particulier de l'ocelle mférieur et une
tache noire souvent visible chez les individus plus foncés de ces
Espèces entre l'ocelle rouge supérieur et la partie basale des ailes
postérieures, qui forment les caractères typiques communs à tout
ce groupe. Quelques-uns de ces caractères du dessin des ailes
inférieures se trouvent chez d'autres Parnassiens de l'Asie cen-
trale, comme P. Szechenyi, Cephalus, Przevalkzi-A cco, Hardwicki,
Hnnnyngtoni, Maharaja et Sinio ; mais tous ces Parnassiens
(i) Parn. Loxias est le seul de ce Groupe avec un vestige de carènes; mais la
formation bifide est bien marquée, quoique les lobes soient recourbés et confluents.
46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
quoique systématiquement voisins du groupe que nous traitons,
présentent une toute autre formation de l'appendice de la Q,
avec un pli au milieu, terminé par une seule pointe, ou bien n'en
ont pas du tout, comme dans le cas de Simo. Il est intéressant de
noter que c'est précisément ce Groupe qui se rapproche le plus
du type ancestral du Doritites paléolithique.
Dans le groupe en question, c'est bien la relation réciproque
dî" Acdestis et Delphi us qui a créé le plus de confusion et même
P. Verity, qui établit, pour la première fois, l'indépendance spé-
cifique à\^cdestis dans son bel ouvrage sur les Rhofaloches
palaéarctiques (page 318), a failli de classer correctement les
formes de ces deux Espèces tout à fait distinctes. La cause de
cette confusion est sans doute le manque de matériel nécessaire
sur les races à.\^cdestis et Delplmts limitrophes au Thibet.
En rapport à Delphms, peu d'Entomologistes peuvent com-
parer dans leurs études des documents conservés dans des collec-
tions, sur des races telles que les suivantes, rarement représentées,
comme : Stoliczkanns, immaadata, Atktnsoni, Niceviliei, chiira-
lensis, darvasica, kafir, Workmani, hnnza, Jakobsoni, Kiritchenkoi,
Mamaievi, Soholevskyi, stenosemus, hodja, maximinus, etc.
Je fus heureux personnellement d'avoir eu dans ma collection,
— maintenant en perdition, — absolument toutes les races et
même toutes les aberrations de Delphms qui ont été décrites
jusqu'en 191 5. Les formes les plus rares que je viens de men-
tionner étaient représentées dans ma collection par plus de
500 exemplaires. Ce matériel, que j'ai pu comparer dans de
grandes séries, a permis de me former une opinion sur la diffé-
rence existant entre Acdestis et les formes de Delphiîis les plus
ressemblantes à la première de ces Espèces.
Ma collection était moins bien documentée sur Acdestis, une
Espèce qui n'est d'ailleurs suffisamment représentée dans aucune
des meilleures collections de Parnassius. Des 10 ou il races
locales ^Acdestis connues jusqu'à présent, 3 me manquaient; ce
sont : diaphana, lam.pidius et Macdonalai.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47
Voici de quelle façon, d'après les données que je possède, Par-
nassius Acdestis est représenté dans les plus importantes collec-
tions lépidoptérologiques du Monde :
Lord Rothschild : Acdestis, Lampidius, diaphana F, Macdo-
naldi.
Musée Britannique : Acdestis, rupshuana.
L. Sheliuzhko (ex Coll. Deckert et Couzi) : Acdestis, Lampi-
dius, cretaceus.
Otto Staudinger (Bang-Haas) : Acdestis, Lathonijis, Prianms.
Musée de l'Académie des Sciences à Pétrograd : Acdestis.
Quelques collections appartenant à des institutions publiques
et à des personnes privées (comme le Musée de Darjeeling, la
coll. du Professeur Meinghardt, à Pétrograd) ne renferment pas
plus d'une des formes de ce papillon extrêmement rare. Dans les
Etats-Unis, Acdestis n'est représenté dans aucune collection.
Charles Oberthùr paraît être seul jusqu'ici à posséder le vrai
Diaphana.
Le caractère principal qui distingue Acdestis de Delphiiis est
constitué par la forme de la poche cornée.
Voici de quelle façon R. Verity décrit la poche cornée
à' Acdestis :
(( Nous trouvons un manque absolu du sillon longitudinal et
des mamelons, car la surface inférieure de la poche présente une
seule surface arrondie; l'intérieur présente une seule grande
cavité vide, car il n'y a presque aucune trace des deux cornets,
qui s'observent à droite et à gauche à l'intérieur de celle du
groupe précédant (Delphius), mais qui se réduisent ici à deux
lames plates à peine ébauchées; enfin son bord postérieur, sur sa
partie inférieure, loin d'être prolongé en deux pointes, est au
contraire concave et c'est sa partie latéro-supérieure qui se pro-
longe en deux pointes aiguës, assez longues et dirigées verticale-
ment et légèrement en arrière. »
48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En rapport du caractère des lobes bifides^ il est intéressant
de marquer une variation dans la longueur de ces dentelures
chez diverses races de Delphius. Les Delphhis de Tien-Chan et
du Nord de la distribution de cette Espèce, c'est-à-dire le
cycle des races : Delph'tns typicus, albulus, namanganus, trait-
siens, etc., représentent les pointes de la poche les plus élancées.
Le groupe de Sfandingeri, Cardinal, hunza et les formes in-
diennes Sfoliczkanus, Aïkinsoni, Stenosiviiis, Mamaievi (i), etc.,
montrent des pointes un peu moins développées. D'autre part,
les Acdeslis du Turkestan ont les dentelures relativement plus
(i) D'après les lois de priorité, c'est Bang-Haas qui doit être considéré comme
auteur de P. Delfhiiis-Mamaievi, quoique l'histoire de la description présente
quelques détails curieux.
Ce papillon a été obtenu pendant mon voyage aux Indes en 1912, chez un collec-
tionneur allemand résidant au Ladakh, qui, à ce qu'il paraît, en a envoyé une
autre série à Bang-flaas, de la firme connue de Staudinger, à Dresde.
Bang-Haas m'en a vendu quelques exemplaires sous le nom de Stenosemus,
classé dans son catalogue avec des points d'exclamation. Je lui ai indiqué que ce
Parnassien était loin d'être identique au Stenosemtts, jamais retrouvé depuis sa
découverte au Kutie-Pass, et que je me proposais de le décrire en Angleterre,
sous le nom de Mamaievi, en honneur de mon ami et compagnon de voyage,
Michel Maraaiev.
J'ai préparé la description dans un article qui a été envoyé au mois de juillet
1914, pour être imprimé dans les Transactions of the Eniom. Soc. of I.ondon ;
mais il n'est pas parvenu en Angleterre, à cause de la guerre qui a surgi.
En 1913, j'ai communiqué trois exemplaires de ce papillon à M. Ch. Oberthùr
et au Musée Britannique, avec une étiquette portant le nom que je lui ai donné.
A. Shelijko le mentiimne comme Mamaievi, Avinoff, dans un article publié en
1914 dans l'Iris.
Après avoir appris que mon article, que j'avais écrit en un seul exemplaire, et
les planches qui l'accompagnaient avaient été perdues, j'écrivis en Amérique un
autre article qui fut lu pendant la séance du 6 octobre 191 5, de la Soc. Eniom.
de Londres et publié dans le fascicule correspondant des Transactions.
En Allemagne, cinq jours avant la séance de la Société de Londres, Bang-Haas
publia, dans le numéro du i^r octobre 1915, la description de mon Parnassien
sous le nom de Mamaievi B.-H., en mentionnant, il est vrai, mon nom in litteris.
C'est ainsi que les droits de l'auteur de ce papillon passèrent à Bang-Haas !
Il est intéressant de noter que, d'une façon presque identique, mon ami
Serge Alphéraki perdit ses droits d'auteur sur P. Discobolus dont s'empara
feu O. Staudinger, le beau-père de Bang-Haas. Dans ce cas, de même le nom
proposé par l'Entomologiste qui découvrit ce papillon, fut conservé dans la
description usurpée.
Le même Nestor des lépidoptéristes allemands déroba ensuite chez Pagenstecher
les droits d'auteur sur Ornilhoftera Paradisea, quelques jours avant la publica-
tion de la description originale sous le nom de O. Schônbergi Pagenstecher.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 4g
longues que chez les races thibétaines ou indiennes. Tout de
même il existe une différence bien marquée entre la longueur
des dents dans les poches des Delphms et des Acdestis, qui
habitent la même localité. La différence est surtout très nette
dans les races de ces deux Espèces volant simultanément dans
les montagnes au sud d'Issyk-Kul et dans le Tien-Chan central,
puisque, dans ces régions, on ne trouve que les Dd-phius aux
pointes des poches très longues.
A part la différence dans la structure de la poche cornée,
Acdestis se distingue de Delphius, dans la plupart des cas, par
le contour et le caractère de la partie basale grise des ailes infé-
rieures. Généralement cette partie est plus ou moins uniforme en
teinte, s'étend jusqu'au bord antérieur et se détache nettement sur
la surface claire de la partie extérieure des ailes. Dans les formes
mélanisantes, cette partie sombre se confond avec la barre unis-
sant dans ces cas les ocelles rouges. Chez Delphius, le contour de
cette base grise est beaucoup moins distinct.
La forme de l'ocelle central est souvent courbée en forme de
navet, ce qui s'observe parfois chez Delphms. L'ocelle costal
(supérieur) a une tendance beaucoup plus prononcée que chez les
formes de Delphius à rester noir, sans écailles rouges.
Les ocelles anals sont parfois allongés, ou même transformés
dans un trait disposé le long du bord de l'aile. Une pareille
déformation de ces ocelles ne se constate jamais à un tel degré
chez Delphius. I^e second de ces ocelles, chez Acdestis, est tou-
jours mieux développé que celui situé auprès du coin anal.
Parmi les nombreuses formes locales de Delphius, il y a cer-
tains groupes qui, dans leur aspect général, se rapprochent plus
de l'habitus d' Acdestis. Il paraît que les races du voisinage de
rissyk-Kul ressemblent à cette espèce plus que les autres. C'est
surtout la race naman ganus qui présente le plus souvent une
surface grise uniforme et assez nettement limitée; d'ailleurs les
ocelles bleus semblent être extrêmement variables en formes chez
cette race et se rapprochent parfois, à un certain degré, de la
SO LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
forme comprimée de ces macules chez Acdestis Prïamus et excla-
niationis.
Tout de mcmc, la différence structurale dans les poches cornées
ôi^ Acdestis Prïamus et de DeLphius nmiian ganus reste parfaite-
ment bien marquée. Ces cas de ressemblance extérieure de deux
Espèces différentes rappellent bien des cas analogues dans cer-
taines races de P. Jacqiienionli et Epaphiis, où les cTcf parfois
sont difficiles à discerner.
Il me semble bien nécessaire d'établir une terminologie géné-
ralement adoptée pour définir les subdivisions zoogéographiques.
Un emploi de termes dans un sens arbitraire pour région, pro-
vince, zone, etc., augmente la confusion dans la registration des
faits de distribution, d'autant plus que le terme taxonomique
pour indiquer une race locale n'est pas uniformément stabilisé.
La dénomination de varictas, variété, reste très indéfinie et se
rattache à des formes purement locales, représentant dans le terri-
toire en question une certaine Espèce, de même à des formes
accidentelles, saisonnières, à des morphes dans le cas de polymor-
phisme, sans mentionner les cas, quand ce terme s'applique à tort
ou bien provisoirement, faute de données plus complètes, à des
Espèces voisines.
Comme l'avait offert M. A. Semenoff, l'émment coléoptérolo-
giste russe, il serait plus correct d'employer le terme var. dans un
sens général de quelque modification du type et de registrer les
formes locales par le terme de subspccies ou rate.
Le terme à' aberration s'adopterait alors à des modifications
purement individuelles parmi les exemplaires typiques d'une
Espèce ou bien d'une Race, tandis que Morphe aurait pu être
employé dans les cas de modification, dépendant de la saison,
de l'altitude, ou bien encore pour noter les cas de polymorphisme.
On devrait bien convenir de même d'un emploi de terme exact
et uniforme pour la taxonomie zoogéographique.
Parnassius Acdestis, avec Acco, Simo, Maharaja, vole dans la
zone la plus haute des montagnes de son habitat où les papillons
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 51
ont jusqu'ici été observés, tandis que Del-phïus ne semble pas être
exclusivement confiné à l'altitude extrême des lieux de sa distri-
bution. Dans les monts Transalaï, je l'ai trouvé à une altitude
même de 10.000 pieds. Au Naryn, il vole encore plus bas.
La comparaison de la distribution relative de Delphïiis et
Acdestis est excessivement instructive au pomt de vue zoogéo-
graphique.
Le territoire palaéarctique, que l'on pourrait désigner sous la
dénomination de Règne palaéarctique, se divise, au point de vue
de la distribution lépidoptérologique, en cinq régions princi-
pales (i).
Ce sont les régions : méditerranéenne, européenne, turkestane,
thibétaine et mongole. A ce territoire palaéarctique entendu dans
le sens strict et pur, il faut ajouter la région polaire de l'Europe
et de l'Asie, qui appartient en effet à la faune circumpolaire et
ne devrait pas être séparée de l'Amérique arctique qui ne présente
dans ce sens qu'une province zoogéographique du cercle palaéarc-
tique ; ensuite, la plupart des zoogéographes assignent au terri-
toire palaéarctique la région sino-himalayenne, qui renferme la
Corée, le Japon, la province littorale de la Sibérie orientale, la
Chine septentrionale, centrale et occidentale, avec une bande
étroite le long des Himalayas, à une hauteur d'environ 7 à
12.000 pieds atteignant le Cashmir II me semble préférable
d'attribuer ce territoire à la faune de l'Indo-Australie. En tout
cas, c'est une zone intermédiaire entre la palaéarctique toute pure
et les régions exotiques.
Il n'est pas aisé de dresser correctement, surtout dans la zone
des plaines, les limites de la province du Turkestan qui, dans la
zone alpine, présente une individualité zoogéographique parfai-
tement marquée. L'étude de la distribution des Lépidoptères nous
(i) Si l'on applique le terme de région pour le territoire de la palaéarctique,
il faudrait employer la dénomination de frovince pour ses divisions principales,
quoique nous eussions préféré appliquer cette dénomination pour désigner les
subdivisions des régions dans notre sens et référer aux districts dans le sens
encore plus restreint.
52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
force à assigner le territoire entre Boukhara et la mer Caspienne,
— de même que les territoires adjacents à l'Aral et au Balkhash,
— à la région méditerranéenne ; tandis que le vrai Turkestan,
comme unité zoogéographique, couvre la région de Samarkand
jusqu'au Lobnor et de Zaissan et Tarbagataï jusqu'au Kumaon
près du Népol. Le Thibet zoogéographique est limité par l'Altyn-
Tay et les monts Sinin, au Nord, et par les hautes régions des
Himalayas, au Sud. A l'Ouest, ses limites forment deux dente-
lures; le sommet de l'une étant Roupshou et l'extrémité de l'autre
Karaxorum. A l'Est, la frontière ne pourrait être maintenant
dressée avec une précision nécessaire ; approximativement, elle
suit les altitudes considérables des Alpes-Sinin aux montagnes
à l'ouest de Ta-tsien-lou et se dirige ensuite au Bhutan.
11 est bien intéressant de signaler le fait que la distribution de
Delphins couvre presque entièrement la zone alpine de la région
turkestane, et celle dC AcdesHs correspond au territoire thibétain.
Il n'y a qu'une partie où V Acdestis sort des limites purement
thibétaines, c'est dans le Tian-Chan central et auprès des côtes
méridionales de l'Issyk-Kul, volant avec Delphms, comme il a
déjà été mentionné plus haut. Ce fait seul est d'une grande impor-
tance zoogéographique. Il démontre la direction où la faune
thibétaine pénètre dans les limites du Turkestan et désigne les
bornes du territoire où les deux influences s'entremêlent, l'élément
turkestan prédominant tout de même.
A son tour, Delphms, dans sa forme Stoliczkamis et inimacu-
la^a, dépasse les confins du territoire Turkestan au Roupshou, le
Koulou conservant encore son caractère mésasiatique ou turkestan.
Plusieurs autres Espèces de Rhopalocères ont presque exacte-
ment la même distribution que Parn. Acdestis. Cette coïncidence
est très remarquable dans le cas de Paroeneis fumilus. Ce
papillon se trouve non seulement dans les mêmes limites du
Thibet au sens strict, mais se répand au delà, dans les régions
adjacentes du Turkestan, précisément dans le même nœud mon-
tagneux au Tien-Chan central où notre Parnassien se trouve
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53
infiltré. Cohas Stoliczkana, Espèce d'ailleurs bien tranchée et tout
à fait différente d'Eogene, — avec ses races arïda et miranda, —
occupe le même territoire de distribution en ne dépassant ces
limites qu'au Ladak, dans les montagnes situées plus à l'est que
le lieu 011 fut trouvé Acdestis ladakensis. Mais il ne serait du
tout invraisemblable que l'on puisse trouver Acdestis dans la
montagne au nord de la ville de Leh, où se trouve un autre
papillon purement chibétain comme Cohas Ehuesi {Leechi, ou
bien Thrasibulos Frusth). Cette chaîne de montagnes, entrecoupée
par le col de Kordong qui se dresse devant la cité principale du
Ladak, présente un caractère mixte d'éléments thibétains et mésa-
siatiques. C'est ici par exemple que Col. St olïczkana y vole avec
Eogene, qui ne se trouve nulle part sur le territoire purement
thibétain.
Entre Issyk-Kul et le Tian-Chan central, de même que dans
le Raskem — entre Pamir et le désert Takla-Makan • — on ren-
contre plusieurs autres Lépidoptères purement thibétains, comme :
Parnassms Epaphtis, races huwei et aksuensis. On pourrait pré-
dire avec certitude que, dans le Raskem, on trouvera encore une
race Acdestis qui permettra de lier la forme d' Issyk-Kul et Tian-
Chan à celle du Ladak que mes compagnons et moi nous avons
trouvée, en 1912, au cours de notre voyage des Indes au Tur-
kestan russe.
La comparaison de cartogrammes de distribution, enregistrée
pour diverses Espèces, pourrait donner une base purement statis-
tique pour établir non seulement le contour précis d'un territoire
zoogéographic]ue, mais servirait à juger de la valeur relative des
zones intermédiaires et des territoires où l'influence des régions
voisines se manifeste d'une façon suffisante pour être notée.
C'est pour cela qu'il me semblerait bien instructif de dresser
des cartes séparées de distribution pour chaque Espèce. J'ai
marqué d'une telle façon la distribution pour plusieurs groupes
des Rhopalocères palaéarctiques et j'ai obtenu des résultats sur-
prenants en dressant des configurations qtii se répétaient soit
54 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
entièrement, soit en partie, ou bien avec quelques variations dans
la distribution de différents papillons.
Je me servais de ces cartes comme instrument de registration
comparative de l'inventaire de ma collection avec les matériaux
d'autres collections et les données mentionnées dans la littéra-
ture, en employant trois types correspondants de signes pour
noter les localités.
Tous ces matériau.x partagent le sort de ma collection et de ma
bibliothèque, maintenant livrés au gré du bolchevisme russe et de
ses inspirateurs, Leiba Bronstem, connu sous le pseudonyme sla-
vonisé de Trotzky, et ses associés.
Voici, comme je le comprends maintenant, le groupement des
formes connues d'Acdes^is :
Parnassius Acdestis Gr. Gr. Horae Soc. Ent. Ross., Vol. 25, p. 446 ; 1801.
— -- Ruhl, Heyne, Pal. Grossschmetterlinge , Vol. i,
p. 105 ; 1892.
— — Staudinger Rebel, Catalog. Lep. Pal., p. 7; 1901.
— — Stichel, in Seitz, JMacrolep., Vol. i, p. 33; PI. 16 ô;
1906.
— — Verity, Rhof. Pal., p. 81 et 318; PI. 18, fig. 23, 24;
1907.
— — Stichel, in Wiztman., G en. Ins. Parnassiinae , p. 41 ;
1907.
■ — — O. Bang-Haas, Iris, p. 167; i'^'' oct. 1915.
— — Avinoff, Transact. Entom. Soc. Lond., p. 354; 1915.
— — Rothschild, Nov. ZooL, p. 257; 1918-1919.
Monts de Sinin.
— — Subsp. Cinerosus Stich, in Seitz, loc. cit., p. 34.
— — — (diaphana) Verity, p. 78, PI. 18,
fig. 7 ; loc. cit.
— — — — (delphius var.) OberthUr, Et.
Eut., V. XIX, p. 3, PI. 8, fig. 71.
— — — — Stichel, in Witzman, loc. cit.,
p. 41 (Tangho, localité erronée) ;
AvinofF, l. c, p. 354.
— — — — (diaphana) Rothschild, l. c,
p. 255 (Koukou-Nor ?).
Monts de Tâ-tsien-lou.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 55
Parnassius Âcdestis Subsp. Macdonaldi Rothschild, l. c, p. 256.
Ye ping Thibet oriental.
— — Subsp. Pundit Av. (nov.)
Frontières du Bouthan.
— — Subsp. Lathonius Bryk, Archiv. -fur Naturkunde,
1913, p. 123 (Alaï, localité
fausse).
— — — — Bang-Haas, l. c, p. 166, PI. V,
fig. 19.
— — — — Avinoflf, l. c, p. 354, PI. LII,
fig. S.
— — — — Rothschild, l. c, p. 262.
Thibet méridional.
— — Subsp. Lampidius Frust, 1903, Iris^ vol. 16, p. 44,
PL I, fig. 2.
— — — - — (Delphius var. ) Elwes, 1903, Iris,
vol. 16, p. 389.
— — — — Verity, /. r., p. <So, PI. 19, fig. i
et 2.
— — — — Stichel, l. c, p. 41.
Sikkim indépendant.
— — — — (Whitei) Bingham, Lep of India,
1907, p. 125-126, fig. 53.
— — — — Stichel, in Seitz, Macrol. Ind.
Anstr., p. no, PI. 50 é-, 190g.
— — — — Avinoff, l. c, p. 354.
— — — — Rothschild, l. c, p. 257.
— — Subsp. Rupshuana Av., L c, p. 354, PI. LII, fig. 5
et 6.
Takalung-la, Rupshu.
— — Subsp. Ladakehsis Av., L c, p. 354, PL LII, fig. 7.
Ladak.
— — Subsp. patricius Niepelt, Interen, Etttom. Zeit-
schrift, p. 274-275; 1911.
— — ■ — — Strand, Le-pid. Nief., p. 50, PL 6,
fig- 1-3; 1914.
— — — ^ (Delphius Cretatus) Sheliuzhko,
Iris, VIII, p. 18, fig. I ; 1914.
— — — — Bang-Haas, l. c, p. 168.
— — — — Rothschild, l. c, p. 261.
Naryn ? Tien-Chan central
(Musart).
56 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Parnassius Acdestis Subsp. Priamus Bryk, Soc. l-lnt., XXIX, p. 24-25,
fig^. I, poche cornée, fig. 3 ; 1914.
Tien-Chan central, Khauten-
gri-
— _ _ _ Bang-Haas, l. c, p. 168, PI. V,
fig. 20.
— — — — Avinoflf, /. f., p. 354, PI. LU,
fig- 9
— Subsp. (ou ab.?) Exclamationis Av., nov.
Tien-Chan central (Musart).
Le groupement des races d' Acdestis présente un schéma de
parenté réciproque assez complexe. Comme chaque groupe de
formes parentes, leur relation systématique présente pour ainsi
dire une section horizontale, correspondant au moment actuel du
développement de la famille des races en question, traversant les
diverses branches de l'arbre généalogique de l'Espèce.
Pour cette unique raison, il semble impossible de dresser une
succession linéaire d'affinité réciproque, puisque la section d'un
corps schématique d'une unité stérométrique qui doit exprimer la
position et l'extension de diverses branches situées à diverses dis-
tances et dans divers plans, les unes envers les autres, doit se
présenter comme surface et non comme lignes successives. Mais
une surface plate sur laquelle il serait possible de marquer la
relation mutuelle de diverses formes alliées semble insuffisante
pour exprimer les affinités réciproques. Une étude minutieuse du
groupement de chaque cycle d'espèces et de races parentes exi-
gerait de recourber cette surface imaginaire sur laquelle sont mar-
quées les diverses unités systématiques de façon à enregistrer un
rapprochement qui ne se laissera pas exprimer sur un schéma à
deux dimensions. C'est par un groupement dans l'espace à trois
dimensions qu'il est seulement possible d'exprimer correctement
la véritable inter-relation systématique.
S. Scudder a dit : <i It is impossible to represent the relation-
ship with any accuracy on a plat surface; the one can properly
conceive of a group only as a mass )>. {JFransactjons Ain. Ent.
Soc. Philad.elphia, Junc 1877, p. 74.)
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 57
Dans le cas d\A.cdesiis, pour simplifier le schéma, on pourrait
se contenter de dresser la relation actuelle sur une surface.
Tout d'abord, on y remarque une parenté qui se laisse le mieux
exprimer en cycle Acdestis — ladakensis — rupshiiana ■ — lam-
■pidhis — lathonius — -pundït — Macdonaldi — cinerosus —
A cdestis.
Du point signifiant la place systématique d' Acdestis, il serait
nécessaire de dresser une ligne terminée par Priatmis d'où se déve-
loppe une bifurcation d'exclamationis et cretaceus.
Le tableau synoptique se présente comme suit :
Cinerosus
Macdonaldi
• Pundit
Rupshuana
Si la succession des éléments formant le cycle principal suit la
distribution géographique, l'importance des différences systéma-
tiques ne correspond nullement aux proportions des distances
séparant les lieux de distribution. C'est ainsi que ladakensis est
plus proche à' Acdestis que de nifshuana. quoique les Alpes du
Sinin soient à l'extrémité opposée du Thibet en rapport au
Ladak, tandis que nipshiiana vole à une distance de trois jours
de marche de la localité de ladakensis.
Ensuite les formes du Turkestan russe semblent beaucoup plus
proches de celles du nord-est du Thibet, et non de la partie
géographiquement voisine du Ladak et du Roupshou.
58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En observant les proportions de distances différentes des
diverses unités de cycle et de la ramification dérivant d'Acdestis,
il faudra rapprocher deux éléments opposés de ce plan schéma-
tique pour exprimer quelques traits de ressemblance entre excla-
mationis et lamfïdius.
Il est intéressant de noter que le midi et le sud-est du Thibet
sont mélanitiques par excellence, tandis que ce sont surtout les
formes du nord du territoire habité par l'Espèce en question qui
sont les plus claires {ladakensis, Priamus, Acdestzs).
Les races du midi et du sud-ouest du Thibet ont la bande anté-
marginale des ailes postérieures formée par les deux ocelles noirs
parfois pupilles de bleu et les marques en forme de lunule plus
éloignées du bord. C'est surtout le cas avec la lunule dans la
cellule 4 qui est plus proche de l'ocelle louge voisin que du bord
extérieur. Cette bande de macules est particulièrement rapprochée
du bord chez les formes du Thian-Chan et Turkestan russe.
Une étude plus détaillée des formes d' Acdestis nous présente
le tableau suivant :
I. — Parnassius Acdestis Gr.-Gr. fut découvert, pendant
l'expédition de son auteur dans les Alpes de Smin-Amdo. Il fut
rapporté dans une série assez considérable qui se trouve mainte-
nant dans les collections de l'Académie des Sciences à Petrograd,
du Musée Britannique (de la collection Elwes), de M. Charles
Oberthiir, de Léon Sheliuzhko (provenant de la collection
Deckert), de Staudinger, et dans la mienne (de la collection
Junker). J'ignore si ce papillon, qui n'a jamais été repris pour
la seconde fois, existe dans quelque autre collection.
1.' Acdestis typique se distingue par ses ailes arrondies, le
dessin noir peu développé, la bandé de taches foncées et des deux
ocelles, parfois pupilles de bleu, plus rapprochés que chez les
formes de Roupshou, Ladak, Sikkim et du sud du Thibet et plus
éloignées que chez la forme du Thian-Chan. Les ocelles rouges
sont moyennement développés, et sur les ailes postérieures qui ne
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 59
présentent pas de taches rouges basales comme chez la plupart
des exemplaires du Sikkim et Thibet méridionaux.
2. — I.a race des grandes altitudes auprès de Tà-tsien-lou n'est
connue que d'après les trois exemplaires originaux dans la col-
lection Ch. Oberthùr. Pour la première fois, cette forme fut repré-
sentée dans les Etudes d^ Entomologie comme Delphius var.
D'après les dessins publiés dans cette édition monumentale, mais
peu accessible à la plupart des Entomologistes, deux Lépidopté-
rologues publièrent leur description; Stichel sous le nom de
cinerosus dans l'ouvrage d'Adalbert Seitz, en 1906, et R. Verity
dans Rhofalocera Palaearciica, en 1907, sous le nom de diaphana,
accompagné d'une figure photographique en couleurs. Ces formes
furent attribuées à l'espèce de P. Delphius.
L'aspect de cette race est semi-diaphane, avec la pigmentation
des ocelles des postérieures d'une teinte rouge terne et assez claire.
Le dessin foncé assez développé, la bande antémarginale des
postérieures parcourant à une distance à peu près égale de la
frange (i). La forme arrondie des ailes, non pas élancée, comme
chez rupshuana, lampidius et lathonïus. C'est peut-être la plus
grande race de toutes les formes locales à' Acdestîs.
Cinerosus paraît être exceptionnellement rare dans les lieux de
sa distribution, puisque, parmi les centaines de mille de papillons
que M. Charles Oberthiir avait reçus de ses chasseurs thibétams,
dans le cours de près de 40 années, trois exemplaires seulement
de ce Parnassius furent capturés.
3. — La race LaiHpidius Fruhst., du Sikkim, est la plus petite
de toutes. Ce papillon fort rare est représenté dans peu de collec-
tions : un exemplaire se trouve à Tring chez Rothschild; je crois
(i) Dans la liste de Parnassiens du musée de Tring, publiée dans le vol. XXV
de Nov. ZooL, 1918-1919, lord Rodschild mentionne trois exemplaires de dia-
fhana, du Koukounoor. Sans avoir l'idée de l'aspect de ces exemplaires, leur
identité avec la race de Ta-tsien-lou me semble douteuse. Il y a en effet presque
toujours une différence sensible entre les mêmes Espèces, dans les deux localités.
6o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
que c'est le type; deux ou trois appartiennent à la collection
Deckert maintenant chez Sheliuzhkc, à Kiefl, une des malheu-
reuses cités de la Russie méridionaie impitoyablement dévastée
par les socialistes-bolchevistes; un exemplaire se trouve à Dar-
jeeling, dans la collection formée par Moeller. C'est probablement
le même Parnassien qui a été mentionné par Elwes comme Paru,
species ? dans une liste de papillons du Sikkim, Proc, Zool. Soc.
London, 1882, p. 398.
Le lamfidius avait été décrit par son auteur, bien à tort, comme
une forme intermédiaire entre Del-phiiis Staiidïn geri et Delphins
stenosejmts. Fruhstorfer évidemment n'a pas su apprécier le
caractère qui distingue ce papillon spécifiquement du cycle des
formes de Del-phius et qui a été mentionné dans la première ligne
de la description originaJe : « dessen O Q besitzen kurze rot-
braune Legetaschen ». En 1903, quand ce papillon fut décrit, la
race de Delphuis était suffisamment connue, de même qu'il était
toujours possible de faire des études comparatives avec le vrai
Acdesiis, pour ne pas commettre une pareille erreur. Cette forme
d'Acdeslis diffère de l'Espèce nomotypique par sa taille réduite,
la forme élancée de ses ailes, le dessin noir et semi-diaphane plus
développé, et la bande de macules antémarginales des ailes posté-
rieures plus éloignée du bord. A la base des ailes postérieures se
trouve un ocelle rouge, qui d'ailleurs manque chez la figure qui
accompagne le texte. Les figures photographiques publiées par
Verity montrent nettement ces taches rouges chez la Q. Je me
rappelle bien que l'exemplaire de lampïdius dans le Musée d'His-
toire naturelle à Darjeeling, fonné par Moeller, présente ce carac-
tère très distinctement, mais je ne me souviens plus si cette tache
existe dans l'exemplaire du Musée Tring chez Rothschild.
Dans une notice critique d'Elwes sur l'article de Fruhstorfer
contenant la description de lampidhis, il ne trouve pas de raison
suffisante pour décrire lampidïjis même comme une forme distincte
de Delphins y et le réduit à la place modeste et indéfinie de
« Parnassiiis Delphius var. » Si Elwes, en cela, est encore plus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6l
loin d'un jugement correct sur la nature et la position systéma-
tique du papillon en question, il fournit cependant à son égard
des données qui ne sont pas dénuées d'intérêt.
A ce qu'il paraît, le dessin original de lanipidnis a été fait
par le Colonel Fawcett, d'après un papillon reçu de Fritz Moeller
et venant probablement de J. C. White, qui accompagna la Mission
du Gouvernement Britannique au Thibet. Ni Elwes, ni le Dr. Cari
Jordan n'ont jugé possible de décrire ce papillon comme nouveau
à la science.
Il est intéressant de noter que Bingham, dans son livre
(( Butfer-fiies of India », décrit et figure, comme Parnassms
Delphius, var. Whitei, un papillon apparemment identique au
lampidius et capturé, comme on peut en conclure des faits cités,
avec le type de Fruhstorfer et en même temps.
Il m'était impossible de me procurer l'ouvrage de Bingham aux
Etats-Unis, et je suis obligé de le citer d'après mémoire. Si je ne
me trompe pas, la figure de Whitei représente un exemplaire de
lampidhis plus grand et plus assombri par le lavis développé
d 'écailles foncées que la forme typique. A la base des ailes posté-
rieures se trouve un ocelle rouge. Ces caractères démontrent une
certaine tendance vers la direction de lathoniits.
4. — P. Acdestis-lathonius Bryk fut décrit comme espèce indé-
pendante, d'après deux exemplaires Q Q, dont une se trouve dans
la collection de Staudinger à Dresde et l'autre dans la mienne.
Les deux exemplaires uniques en question ont été représentés
photographiquement dans les articles de Vins et des Transactions,
qui ont été mentionnés en référence à P. Delphius-Mamaievi. Plus
tard, j'ai reçu un cf de lathorâus d'un chasseur indigène de Dar-
jeeling, qui a fait une collection au Sikkim et Thibet méridional.
Ce P. lathonius provient du sud du Thibet, d'une localité près
de Kangma et Kambadjong. C'est par erreur que Bryk attribue
la provenance de ce papillon au mont Alaï (Turkestan russe).
62 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Cette race se distingue de lauipidms par sa grandeur plus
considérable, par le développement extrênrie du dessin noir; les
ocelles d'un rouge vif sont joints par une large barre d'écaillés
noires ; la tache basale rouge, parfois absente chez lampidius, est
bien développée dans les deux exemplaires en question. Les deux
ocelles, bleus dans la partie anale des ailes inférieures, sont
nettement formés. La forme des ailes est élancée avec un angle
nettement prononcé à la quatrième nervure des postérieures, sur-
tout dans l'exemplaire de ma collection.
En 191 8, i'ai reçu un très petit envoi retardé d'un de mes
chasseurs qui a collectionné des papillons à la frontière du
Thibet, Sikkim et Bhoutan. Il y avait deux exemplaires
d' Acdestis très proches de la race lathonius. Ces deux Q Q sont
caractérisées par un aspect encore plus sombre, un développement
extrême des ocelles bleus et les parties du dessin noir plus élargies.
La fornie des ailes est bien plus large que chez les exemplaires
connus de lathonius et rappelant la forme des ailes de F. Acdestis-
cinerosiis. Les ailes postérieures ne présentent pas d'angle près
de la quatrième nervure et sont régulièrement arrondies. Un des
deux exemplaires en question a quelques écailles rouges à la place
de l'ocelle basai. Il ne serait pas impossible que ces deux exem-
plaires se ressemblant beaucoup l'un à l'autre, appartinssent à une
race de la frontière du Bhoutan, voisine de lathonius, mais tout
de même à part, avec un penchant dans la direction de la race de
Ta-tsien-lou. Dans ce cas, cette forme pourrait porter la dénomi-
nation Acdestis-pundit, subspecies nova, avec les caractères indi-
qués.
Je m'empare d'une occasion de rectifier une remarque incorrecte
que M. Bryk m'attribue à tort dans son article sur lathonius, et
qui a été répétée par Bang-Haas. Ces auteurs réfèrent à mon
opinion exprimée dans une lettre à Bang-Haas, notamment que
lathonius est proche de P. Cephalus. Certainement je n'ai jamais
fait de rapprochement aussi faux, puisque j'ai proposé de l'attri-
buer à Acdestis comme forme locale, en le privant d'une position
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63
spécifiquement indépendante, attribuée par son auteur ; c'est jus-
tement le point de vue que j'ai exposé dans mon article en anglais,
dans TrciîîsacHojis, 191 5.
En 191 6, j'ai reçu un exemplaire d'un cf d'une forme
d'Acdesiis que je suis mcliné à envisager comme lathonius. Cet
exemplaire provient de quelque localité ou sud du Thibet ou du
Sikkim indépendant, et fut récolté par un indigène qui ne marqua
pas le lieu de sa capture. Tout ce que je sais, c'est qu'une partie
des papillons rapportés de ce voyage furent pris près de la vallée
Chumbi.
Ce qui reste certain, c'est que le papillon en question n'est pas
un lampidius, dont le cf est connu. Mais il reste à douter s'il doit
être attribué comme le vrai cf de lathonius, puisque aucun cf
authentique ne fut rapporté avec les deux femelles connues de
lathonius. De même, on ne connaît pas le cf de la forme pour
laquelle je viens de proposer le nom de Subspecies fundit. On peut
être sûr que le (^ de ces deux formes est plus mélanisant que
les Q Q correspondantes. Si cet exemplaire n'appartient pas à
une race inconnue qui relie lathonius et fundit, je préfère le consi-
dérer, faute de documentation plus précise, comme cf de lathonius,
quoiqu'il n'y ait pas de traces d'ocelles basaux. Le caractère le
plus prononcé qui le rapproche des Q Q de lathonius est la forme
des ailes, élancée, avec une courbe caractéristique des inférieures
auprès de la quatrième veine. D'ailleurs, les ocelles anals bleus
rappellent beaucoup plus ceux de lathonius que de pundit.
Toutes ces questions seront élucidées après des recherches plus
complètes dans le territoire peu accessible du Thibet méridional.
Les faits actuels tendent à prouver qu'il y existe beaucoup de
formes locales dans le grand massif des Himalayas, adjacent au
Sikkim.
5. — Lord Rothschild a décrit, en 191 8, un nouveau Parnassien
du sud-est du Thibet, sous le nom de Macdonaldi, qu'il attribue
comme race de Delphius, quoiqu'il ne puisse pas y avoir de doute
64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
que c'est une forme d'Acdesùs. La description commence en effet
par une comparaison avec lampidius qui est une race à.' Acdestis
indubitable, quoique méconnue comme telle par Rothschild, tandis
que la référence à l'ab. Styx, citée par son auteur, tend à démon-
trer le caractère mélanisant de cette nouvelle race. Il est surtout
surprenant que l'auteur de cette forme ne se soit pas rendu compte
de la position systématiciue du papillon qu'il décrivit, ayant dans
sa collection une dizaine de femelles du nouveau Parnassien.
Quant à la position systématique diWcdestïs, Rothschild exa-
gère même la valeur des différences spécifiques de Delphius, en
classant Acdestis entre P. Acco et imper at or, et en le privant de
sa place naturelle à côté de Delphms.
Voici la transcription de la description originale :
This is a very distinct subspecies, being intermediate between
lampidius Fruhst. and albidiis ab. styx.
cf. Forewing deep sooty grey-black, basai one-fourth obliquely
above (vein i powdered conspicuously with white, 2 large v^hite
patches and 2 intense black ones in and at extremity of cell ;
2 transverse pçstdiscal bands of white spots from costa to vein i,
below vein i is one large coalescent white postdiscal patch.
Hindwing basai three-fourths sooty grey-black, 2 intense rather
small crimson ocelli with deep black rings, 2 white spots on each
side of upper ocellus; outer one-fourth white, 2 black dots in
place of 2 blue ocelli, a sinuate blackish-grey band from costa
to vein 3 narrowing from costa downwards, margin irregularly
dark grey. Q similar but whiter, basai one-third of forewings
being almost white, and postdiscal rows of spots much larger,
while outer one-third of hindwing is white.
Length of forewing : cfcf 28-32 mm. Q Q 27-33 ^n"^-
Expanse : cfcf 60-68 mm. g Q 58-70 mm.
Habitat. Yatung, Thibet.
13 C?Cf, 10 Q Ç Yatung, 12,000 — 14,000 ft., Thibet (D. Mac-
donald).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65
Malheureusement, la description de ce Parnassien très intéres-
sant n'est pas accompagnée d'une figure et il est difficile de
concevoir une idée exacte sur la relation de ce Parnassien avec
cïnerosrts, -piindit et latkonius, qui sont toutes des formes plus
grandes et plus assombries que lampidius, mais avec des carac-
tères différents. La description ne contient pas de comparaison
avec latkonius et cinerosus.
Peut-être pundit est-il encore plus foncé que Macdonaldi, ayant
d'ailleurs l'extrême développement des ocelles bleus réduits à de
simples points noirs chez les 23 exemplaires de Macdonaldi, à en
juger par la description.
A part le mélanisme exagéré, cette race est probablement la plus
proche de cinerosus. Il serait bien intéressant de connaître à quelle
distance du bord parcourt la bande de macules antémarginales
des postérieures. Ce caractère pourrait élucider la position rela-
tive de ce papillon entre les races des frontières du Bhoutan et
des monts de Ta-tsien-lou.
Ce papillon fut capturé dans la série originale au Yatung, à
une altitude de 12.000 à 14.000 pieds, dans la même localité
qu'une série de P. Acco-baileyi, qui forme transition à P. Prze-
valskyi, la race extrême du groupe à.'Acco.
6. — P. Acdestis-ru'pshuana Avinoff.
Cette belle race de Roupshou, au sud-est du Ladak, a été
trouvée pendant notre expédition de 191 2, avec Mamaiev et
A. Jakobson, des Indes en Russie. Nous attrapâmes 1 1 exemplaires
auprès des rochers désolés, privés de toute végétation, et des ébou-
lements de pierres au sommet du col de Tagalang-la, à une hau-
teur de 17.500 pieds et même plus haut. Je me souviens bien d'une
excursion qui nous donna la plupart des exemplaires de cette
forme. Sur la partie plate et pierreuse du col, c'étaient les P. Acco
qui volaient avec des mouvements de chauves- souris, à quelques
pouces à peine au-dessus du sol. Quand nous nous approchâmes
des rochers, qui se dressaient presque verticalement, nous vîmes
66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
des Parnassiens qui volaient, quoique vite, mais pas à une allure
aussi précipitée o^^ Acco-; c'était la forme nouvelle A' Acdestis
que nous ne nous attendions pas à rencontrer ici, ce qui prouva,
une fois de plus, que nous étions dans la vraie région thibétaine.
De ces lo exemplaires, 7 se trouvent dans ma collection et les
3 autres sont chez Ch. Oberthiir et au Musée Britannique.
On peut concevoir une correcte idée de cette race en la compa-
rant avec lampidms, dont elle diffère par sa taille supérieure et
les macules de la bande antémarginale des postérieures, considé-
rablement réduites et encore plus éloignées du bord. Au lieu des
deux ocelles bleus, il n'y en a qu'un seul qui soit marqué par un
point noir, le second est à peine tracé par quelques écailles noires.
Dans aucun de mes exemplaires on ne trouve de traces d'écaillés
bleues. La forme des ailes est très élancée avec une courbe du
bord des inférieures près de la quatrième nervure. Il n'y a pas
d'ocelles rouges basais.
7. — Acdestis-ladakcnsis Avinoff fut pris pa.r M. Mamaiev en
un seul exemplaire de 0 sur le pass (col) de Shera-la, à l'est de
la ville de Leh. Cette forme est très blanche, a les ailes beaucoup
plus arrondies que chez rupshuana, sans l'angle prononcé sur la
nervure des postérieures. Les ocelles noirs auprès de l'angle anal
des ailes postérieures sont beaucoup plus développés, tandis que
toutes les autres parties sombres du dessin sont réduites en
étendue.
Cette forme présente une transition de rufshuana dans la
direction du typique Acdestis, dont elle ne diffère que par la
bande des macules antémarginales plus éloignée du bord, s'en
rapprochant remarquablement sous tout autre rapport. En com-
paraison de V Acdestis typique, ladnkensis est d'une plus grande
taille et présente les ocelles rouges des inférieures relativement
plus petits. Un matériel additionnel est bien indispensable pour
établir définitivement les caractères de cette race, indubitablement
distincte de sa voisine géographique immédiate, subsp. rupshuana.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Il faut supposer avec certitude que le mâle est plus sombre que
la femelle.
8. — Parnassïsiis AcdesHs-Priamus Bryk fut décrit en 19 13,
d'après un couple de Chan-Tengri, Tian-Chan central. Les deux
types se trouvent dans ma collection. Ces papillons furent pris sur
la frontière du Turkestan russe. 11 existe un cf de cette forme dans
la collection du Professeur Mainhard, à Petrograd, provenant de
la même localité, identique aux exemplaires origmaux.
La formation de la bande des macules antémarginales des infé-
rieures est surtout caractéristique pour cette race. Elle est très
rapprochée du bord. La macule dans l'espace entre les nervures
est disposée presque à la même distance de la frange que les
autres taches de la bande, présentant le caractère diamétralement
inverse à celui des races de Ladak, Rupshu, Sikkim et sud du
Thibet. Les deux ocelles anals sont comprimés à des stries
disposées le long du bord. Toutes les macules sont faiblement
marquées.
Il est intéressant de noter que dans l'extrême nord-ouest de la
distribution d'Acdesiis, ce n'est pas apparemment la seule race.
Il existe encore deux autres types : l'un extrêmement clair avec
la bande antémarginale des postérieures tout à fait absente et le
bord semi-diaphane marginal assez bien développé et entrecoupé
en dentelures par les veines, et l'autre type, avec le dessin foncé
bien plus développé que chez Priamus, les ocelles des postérieures
étant liés par une bande noire à peine marquée chez Priamus et
les ocelles bleus distinctement pupilles. La première forme de
Naryn a été décrite par Niepelt sous le nom de patricius, et ensuite
par Sheliuzhko, d'après un exemplaire femelle de la collection
Deckert, assigné comme provenant du Pamir, sous le nom de Par-
tîassms Delphius-Cinerosus. Plus tard, Bang-Haas a exprimé ses
doutes sur la provenance du Parnassien de cette localité, étiqueté
ainsi par son premier possesseur, de qui il fut obtenu par la firme
Staudinger et Bang-Haas et vendu à Deckert,
68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Il est bien intéressant de noter que, dans ma collection, se trou-
vaient deux exemplaires de femelles très claires et absolument
identiques à la figure de Slieliuzhko, sans vestiges de bandes anté-
marginales et d'ombre transversale entre les ocelles.
L'un de ces exejnplaires provient du Col Musart du Tian-Chan
central, de la même localité où vole Parnassius Loxias. Je l'ai
obtenu de mon collecteur Rùckbeil; l'autre m.'est parvenu de feu
Max Bartel, de Nuremberg-, et porte l'étiquette « Sud Tssyk-Kul )>,
ce qui n'est pas assez précis pour une région d'une structure oro-
graphique aussi complexe et abondante en formes locales.
Avec ces trois femelles en question, il est difficile de dire s'il
s'agit d'une morphe claire au dessin réduit de la femelle de
Priamus, ou bien si nous avons affaire à une race séparée dont le
mâle n'est pas connu. D'ailleurs, la région de sa distribution n'est
pas établie a cause des données douteuses ou peu précises de
l'exemplaire de Sheliuzhko et de l'un des miens. Il me semble
possible tout de même de supposer que ce sont des échantillons
d'une race plus répandue que le Prïamiis de Chan-Tengri.
La seconde forme, avec les ocelles liés par une strie en forme
de point d'exclamation ne m'est connue que d'après mon exem-
plaire de mâle, pris par Rùckbeil dans le Tian-Chan central, près
du Chan-Tengri, et Musart, et d'après un croquis d'un autre
exemplaire qui me fut envoyé par ce chasseur (figure), mais sans
indication précise du lieu de la capture. Peut-être n'est-ce qu'un
exemplaire mélanique accidentel ? mais il se peut que ce soit une
race locale bien tranchée. Il est impossible d'en juger à présent
sans matériaux supplémentaires. S'il fallait assigner une place à
cette forme, comme race locale, je proposerais le nom de Subsp.
exclamationis.
Peut-être la question de Priamus^ cretatus, patrïcius et de ma
forme foncée est-elle élucidée par les données publiées par Strand
dans Lepidoptera Niepehia7îa sur Parnassius patricius et accom-
pagnées de trois figures? Je n'ai pas pu trouver cet ouvrage dans
les Etats- LTnis d'Amérique.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ÔQ
N'ayant pas vu la figure de -patricius, j'ignore s'il est juste de
se fier à l'assertion de O. Bang-Haas, qui considère cretatus
comme synonyme de patricius.
Tout de même la description originale de patricius Niepelt ne
semble pas être conforme à la description et figure de cretatus
Sheliuzhko.
Voici ce que Niepelt écrit sur les ocelles des postérieures :
(( Aile submarginalen Flecke und Zeichnungen fehlen bis auf
emen kleinen dunkeln Wisch im vorderem Radialzwischenrum.
Die kleinen schwarzen Ocellen, welche distal weiter von der Zelle
abgeriickt sind als bei Delphius, werden von einer Schicht
rauchschwarzer Schuppen halbschattenartig ùberwuchert, so dass
der ganze Fleck ein unregelmàssiges fleckziges Aussehen erhàlt. »
Ce papillon est certainement bien loin de F. Acco, duquel
Niepelt propose de le rapprocher.
En ce qui concerne cretatus, ce Parnassien a des ocelles pupilles
de rouge terne et non liés par une bande rombre. Sans attacher
une valeur décisive à ces différences, il reste à signaler un carac-
tère commun à cretatus et patricius, consistant en une absence
complète de macules antémarginales, excepté une tache jusqu'à
l'extrémité antérieure.
Sans soutenir une opinion définitive sur la position de ces
formes, il serait intéressant de rappeler que c'est justement dans
le nœud complexe des chaînes de montagnes du Tian-Chan
central que nous trouvons dans un voisinage très proche diverses
races de Parnassius Simo, notamment : Boedroniius Piing., Pyg-
maeus B.-H., Candidus Avin., GylUppos Piing. Les formes de
Satyrus Huebneri de ces localités (latefasciata Gr. Gr., Tankrei,
Regeli, corlana, et quelques formes non décrites de ma collection)
présentent le même phénomène d'un groupement serré de races
locales bien définies. Il en est de même pour le cas de la distri-
bution des formes de Lycaena Pheretiades et d'Erebia turanica
dans cette localité.
70 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Telles sont les données sur ces intéressants Parnassiens que
j'ai pu établir sans recourir ni à ma collection, ni à ma biblio-
thèque.
Il faudrait souhaiter que l'étude de la faune thibétaine et des
parties adjacentes puisse être élargie et accomplie dans un pro-
chain avenir. Il semble probable que pour quelque temps les parties
limitrophes aux anciennes possessions asiatiques de ce qui était
jadis l'Empire des Cza.rs seront moins accessibles que les terri-
toires les plus mystérieux du pays des Dalai-Lamas.
Ces explorations futures verseront sans doute de la lumière sur
le fugitif Parnassien qui continue à échapper jusqu'à présent à
une étude plus précise.
New- York, 1920.
André AVINOFF
III
A propos du Syrichthus Alveus
Le Genre Syrie hihus Boisduvai, tel que l'a compris cet Auteur
dans le Gênera et Index methodicus europaeorurn Lepidofte-
rorum publié à Paris, en 1840, est désigné sous le nom de
Hesperia dans le Caialog der Lepïdopteren des paLaearctischen
Faimengebietes, par Staudmger et Rebel, publié à Berlin, en mai
1901.
Le Genre en question, d'aspect très homogène, renferme beau-
coup d'Espèces qui sont répandues dans presque toutes les
contrées du Monde, en EurojDe, en Asie, en Afrique et en Amé-
rique. On voit en effet voler des Syrichthus aussi bien dans la
zone tropicale que dans les régions les plus élevées des Alpes,
dans le Labrador et la Laponie.
Certaines Espèces sont faciles à distinguer les unes des autres.
Quelques-unes, au contraire, se ressemblent beaucoup par leurs
caractères extérieurs, au point qu'elles sont restées longtemps
confondues. Le premier Entomologiste qui essaya de faire
pénétrer un rayon de lumière dans l'obscurité générale, fut un
Français, le Docteur Rambur. Il imagina, dans la Faune ento-
molo gigue de l'Andalousie (Pans, 1839), de chercher, par la
comparaison des ailes inférieures, en dessous, et surtout des
organes génitaux, dits : gemtalia, les caractères distinctifs de
plusieurs Espèces voisines, restées jusqu'à cette époque confon-
dues entre elles, mais qu'avec beaucoup de raison, il pressentait
différentes.
72 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Sur la Planche 8, dessinée par lui-même, Rambur donna une
iiguration assez exacte des genitalia, du dessus et surtout du
dessous des ailes pour plusieurs Espèces de Syrie ht hus qu'à ce
moment il désignait sous le nom générique de Hesperia.
Au dépens à.' Alveus, selon Hiibner, Rambur distingua : Ser-
ratidae, CarLinae, Cirsii, Onopordi. Personne ne conteste aujour-
d'hui la validité spécifique de ces nouvelles Espèces d' Hesperia;
mais Rambur n'avait pas tout vu et il a laissé à glaner après lui.
Comme je l'ai déjà fait observer, le Docteur Rambur, qui
jouissait d'une science étendue et d'un coup d'œil incomparable,
était malheureusement fort inconstant. Il abandonnait facilement
une entreprise qu'il avait pourtant conçue avec enthousiasme et
d'abord menée avec un zèle laborieux, pourtant, hélas! un peu
désordonné; puis il mettait sur pied d'autres projets.
C'est ainsi que la Faune entoinologique de V Andalousie qui
devait faire, d'après le titre même, deux forts volumes in-8°
accompagnés de 50 planches, fut arrêtée par son Auteur, en
cours de publication. Les livraisons qui ont paru sont restées
difficiles à obtenir et bien peu d'Entomologistes contemporains
peuvent se flatter de posséder dans leur bibliothèque un exem-
plaire complet, comme texte et comme planches, de la Faune
entomologique de V Andalousie.
Cependant il semble que Rambur ait toujours regretté de ne
pas avoir poursuivi son premier dessein. Aussi fit-il paraître, à
partir de 1858, un nouvel ouvrage intitulé : Catalogue systéma-
tique des Lépidoptères de l' Andalousie.
Cet ouvrage ne fut du reste pas mieux complété que le pre-
mier; le texte s'arrête à la page 412 qui est dite : Fin de la
première partie.
Cependant les Planches, au nombre de 22 (du moins dans
l'exemplaire que je possède), contiennent la figure — d'ailleurs
généralement exacte — de beaucoup de Noctuelles et de Géo-
mètres, dont le texte correspondant était sans doute destiné, dans
la pensée de l'Auteur, à composer la deuxième partie du Cata-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 73
logue systématiqjie des Lépidoptères de C Andalousie, laquelle
seconde partie n'a jamais vu le jour.
Pour la partie de l'ouvrage qui a paru, ia pensée de Rambur
se révèle, comme avant, toujours inquiète et désordonnée; c'est
ainsi que les notes composées en plus petits caractères que le
texte courant, se rapportant souvent à d'autres sujets qu'à l'objet
principal, abondent, au point de paraître souvent beaucoup plus
importantes que le corps même de l'ouvrage.
Rambur s'est occupé des Hespérides de rAndalousie. Il crée
pour certains Syrichlhus, parmi lesquels se trouve classé Alveus,
un nouveau Genre : Scelotrix; il décrit, en note, sans la figurer,
une nouvelle Espèce : Galactiies, à propos de laquelle nous
sommes restés sans renseignements iconographiques, de sorte que
le nom a été considéré par tout le monde comme nul et non
avenu.
Je l'ai en vain cherché dans le Catalog par Staudmger et
Rebel, 1901.
Lorsqu'une Espèce de Lépidoptère a été simplement décrite,
non figurée, — comme elle est, par ce fait, le plus souvent mécon-
naissable, — son nom devient purement et simplement nudum et
inane; ce nom est voué à l'abandon et à l'oubli.
Bien des fois déjà, au cours de ma carrière entomologique,
j'ai réclamé une bonne figure pour rendre une description valide.
Aussi je n'ai cessé de proclamer une vérité que conteste seule-
ment l'égoïste avarice de quelques-uns : Pas de bonne figure à
l'appui d'une description, pas de nom valable.
Staudinger et Rebel, en ne citant pas Galactites, dans leur
Catalog 1901, ont montré que, pratiquement, ils étaient de mon
avis.
Revenons à Alveus que Rambur colloque dans son nouveau
Genre : Scelotrix. Il reconnaît (p. 70) que les individus recueillis
dans la Sierra-Nevada sont un peu différents des autres. J'ai fait
la même constatation. Rambur n'ose toutefois pas ériger les
échantillons andalous en une Espèce distincte. J'ai été plus hardi
74 LEPlDcJPl ÉCOLOGIE COMPARÉE
et je rapporte à l'Espèce algérienne et marocaine Numida, Obthr.,
le Synchihiis andalous que Rambur et son ami de Graslin ont
rapporté, non seulement sans conviction, mais avec doute et hési-
tation, à Alveus.
En note, à la page 70 {Icc. cit.), Rambur, parlant d' Alveus,
dit : u Cette Espèce est surtout commune dans les parties mon-
tagneuses du midi ».
En ejEfet, c'est dans les Pyrénées que jusqu'ici j'ai surtout
observé ce que je considérais comme le véritable Alveus.
Guenée, dans sa collection, possédait cependant deux exem-
plaires d' Alveus étiquetés : Herblay, et dans la plus grande
étiquette, complément de la première et qui est également fixée
à l'épingle du papillon, je peux lire ce qui suit, écrit par Guenée
en caractères calligraphiés, mais microscopiques • ci Syrichtus
(sic) Alveus Hb. 461 463 et texte — Rb. Faune Andal. fig. 3 ;
Catal. syst. p. 6g — H. S. p. 156. — Dup. Suf. texte, pi. 50 —
Roesel I, cl. 2, p. 57, pi. X. F ritilimn Och. — Bdv. le. p. 232 —
Gn et De V. p. 1 16 — God. Enc. p. 784 et Hïst. nat. pL 28,
fig. I et 2 — Carthamï Dup. Sup. pi. 42, fig. 3 et 4. Type.
1-4 Herblay. — 2 Vernet. 3 unde? — C'est une espèce fort
répandue, mais qui n'est commune que dans les montagnes. La
figure de Hubner est encore corroborée par son texte. Quant à
Godart, V Encyclopédie laisserait des doutes; mais les figures
de X Histoire naturelle les lèvent. C'est bien son Fritillum ».
De toute cette prose, je retiens l'indication de localité :
Herblay; c'est une commune située non pas dans les montagne-i,
mais dans la plaine parisienne, sur les bords de la Seine, au
sommet de la boucle formée par le fleuve entre Saint-Germam
et Poissy.
Plusieurs fois, dans les Etudes de Lépidoptérologie comparée,
je me suis occupé des Syrichthus.
En effet, je me sens toujours attiré par les questions restées
litigieuses; c'est ainsi que j'ai abordé l'étude des Syrichthus,
sans croire toutefois que j'arriverais du premier coup à la con-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 75
quête de la vérité; mais j'avais tout au moins l'espérance d'aider
à parvenir à ce but si désiré. Fortement soutenu par plusieurs
savants Entomologistes, notamment par mon ami le Docteur
Reverdm, de Genève, et m 'appuyant sur le concours artistique
si précieux de mon cher collaborateur J. Culot, je me suis efforcé
de préparer les voies à la possession si ambitionnée de la lumière.
Pour cela, j'ai publié, dans les Etudes de Lépidoptérologie
comparée, à propos des Syrichthus, les travaux illustrés suivants :
1" Vol. IV : Notice sur les Syrichthus, p. 377-415 ; Alveus y est
traité aux pages 402-413; à cette époque (_ avril 1910), je consi-
dérais comme étant peut-être des variétés à! Alveus, les Syrichthus
Numida, F oulquieri, Bellieri, ballotae, Ryffelensis, Carlinac,
Cirsii, Armoricanus, Onopordi, que j'ai plus tard envisagés
comme appartenant à des Espèces distinctes; mais {loc. cit.,
p. 403) je ne manquais pas de signaler, sur la foi de Guenée,
auteur toujours véridique, la localité : Hcrblay (Seine-et-Oise),
comme l'un des lieux habités par le véritable Alveus.
Sur les Planches LV, LVl, LVll, j'ai fait figurer des échan-
tillons représentant toutes les neuf formes précitées et rattachées,
au moins provisoirement, à Alveus.
2° Vol. VI (191 2), p. 47-120 : Observations sur les Hespé-
rides du Genre Syrichthus.
Dans l'espace de près de deux années, mon champ d'observa-
tions s'était étendu aux Syrichthus du Monde entier. Je m'étais
formé des idées plus précises et que j'avais lieu de supposer en
progrès sur les précédentes, grâce à l'apport de nouveaux docu-
ments et à des études pour lesquelles j'avais obtenu le concours
de quelques amis compétents. En conséquence, je publiai un nou-
veau travail qu'illustrèrent les Planches CXXXVII, CXXXVIII,
CXXXIX, CXL, CXLI, CXLII, CXLIII. Les Syrichthus Fn-
tillum, Huebner, et Fritillum-Cirsii, Rambur; Onopordi, Rambur.
Armoricanus, Obthr., y sont copieusement figurés; mais Alveus
vrai est l'objet d'une simple dissertation à partir de la page 86.
LEPIDOPrÉROLOGIE COMPARÉE
J'érigeais frUdlum-cirsii, carhnae, arniorïcanus^ onopordi en
Espèces séparées; cependant j'hésitais encore quant à la sépa-
ration spécifique de Foulquieri, BelUeri, ballotae, numida, ryffc-
Icnsis (p. 86-89).
Je ne me flattais du reste pas encore d'avoir obtenu que mon
(cuvre eût alors un caractère définitif et je terminais en appelant :
A. preliminary Révision of the Hesperidae of thc Genus Syrich-
thns, le travail que je venais d'écrire en décembre 191 1 (voir
p. 119).
3" Vol. VU (1913), p. 195-212 : Observations sur les Syrichthus
du groupe d^Alveus.
J'érige définitivement en Espèces distinctes les Syrichthus
BelUeri, Foulquieri, ryffelensis; je discute encore la question
de localité d'Herblay pour Alveus que j'envisage comme une
Espèce de montagne, dans les termes suivants : u Dès lors
Alveus semble bien être une Espèce de montagne, non de plaine,
et je me demande alors si les exemplaires qui existent dans la
collection Guenée avec l'étiquette : Herblay (Seine-et-Oise) pro-
viennent bien réellement de cette localité. Malheureusement, la
faune des Lépidoptères des environs de Paris semble aujourd'hui
plutôt moins explorée qu'elle ne le fut jadis et je n'ai pas réussi
à obtenir les Syrichthus de la région parisienne dont j'aurais eu
besoin pour fixer mon opinion sur quelques points particulière-
ment intéressants. En définitive, Alveus n'a encore été authenti-
quement trouvé en France, d'après les documents dont je dispose,
que dans les Alpes et les Pyrénées ».
Deux planches CXCII et CXCIII complètent les observations
sur les Syrichthus du groupe <X Alveus, pour l'époque du moins
où la notice en question fut publiée. Les Syrichthus Alveus, de
Larche et de Saint-Martin-de-Vésubie, ryffelensis, Foulquieri,
Bellieri se trouvent en effet figurés, en un certain nombre d'exem-
plaires, sur les Planches CXCII et CXCTTI en question.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE JJ
Mais la question : Herblay restait encore en suspens ; je ne
recevais, des Entomologistes parisiens, aucun renseignement
pouvant confirmer ou infirmer l'assertion de Guenée.
C'est alors que mon frère René ayant été, au mois de juin
1921, chasser aux environs de Vernon (Eure), me rapporta de
cette localité un Syrichthus que je crus reconnaître pour être un
véritable Alveiis. Dès lors la vraisemblance de l'indication :
Herblay^ donnée par Guenée, tendait à devenir une réalité.
Située dans la vallée de la Seine, entre Mantes, en aval, et
Les Andelys, en amont, la ville de Vernon a été bâtie sur la
rive gauche du fleuve. C'est une ancienne place d'armes, comme
l'attestent d'antiques demeures qui subsistent encore, ainsi qu'un
vieux donjon du XTIP siècle. A la place des murailles et des
tourelles qui jadis formaient l'enceinte fortifiée de Vernon, se
développent maintenant de beaux boulevards plantés d'arbres.
Vernon possède une antique église Notre-Dame, avec des vitraux
datant de la Renaissance.
La ville est reliée par un pont jeté sur la Seine à l'important
et d'ailleurs très riant faubourg de Vernonnet, adossé à la forêt
de Vernon dont les pentes, à partir des abords de la grande
route, parallèle à la Seine et conduisant aux Andelys, s'élèvent
plus ou moins rapidement jusqu'au sommet d'un plateau crayeux
sur lequel se développe la flore ordinaire du bassin de Paris.
C'est un plaisir de voir au printemps la variété des Orchidées et
autres plantes caractéristiques des terrains secondaires et ter-
tiaires de la riche région parisienne.
Le pays de Vernon e.st bien arrosé et riche en fontaines; on
y a même découvert une source minérale dite de Blaru, ferrugi-
neuse, alcaline et sulfureuse. Au milieu de la Seine, des îles assez
nombreuses offrent le charme de leur verdure ; tandis qu'au Sud-
Ouest de Vernon, la grande forêt de Bizy, faisant face à celle de
Vernon, protège la ville contre la violence des vents marins, de
même que le massif boisé, au-dessus de Vernonnet, arrête le
souffle de l'aquilon.
78 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le climat est très tempéré; les orages sont rares; les pluies
moins abondantes qu'en d'autres parties de la Normandie
Vemon est donc une cité d'aspect aimable, avec des environs
très pittoresques. Elle est accueillante et c'est avec des Entomo-
logistes vernonnais, M. Aubert, pharmacien, et M. Gervais, insti-
tuteur, que mon frère a eu le plaisir de parcourir les collines
calcaires et boisées qui s'élèvent au Nord-Est de Vernonnet.
Ces hauteurs constituent une localité entomologique de premier
ordre, extrêmement riche en Lycae.na et en Zygaena dont les
exemplaires sont très abondants.
Il serait bien intéressant d'explorer attentivement la vallée de
la Seine au point de vue lépidoptérologique. M. Gervais a capturé,
dans la région qu'il a coutume de parcourir autour de sa rési-
dence, la Zygaena E-phialtes à taches blanches sur fond des ailes
noir. Cette forme n'a encore jamais été signalée dans le bassin
parisien où l'on a rencontré exclusivement jusqu'ici la forme
feucedani, c'est-à-dire à taches rouges.
La morphe E-phialtes-falcatac a été, en 192 1, de nouveau
observée, malheureusement non capturée, en un lieu dit :
Jonction, près de la forêt de Marly.
C'est sur les collines de Vernonnet, dans la forêt de Vernon,
que fut pris, en juin 1921, le premier exemplaire de Syrichthus
Alveus par René Oberthùr. MM. Aubert et Gervais en récoltèrent
une assez nombreuse série d'exemplaires, pendant le mois de
juillet, aux environs de Vernon.
Ils eurent l'obligeance de me documenter copieusement, ce
dont je les remercie très cordialement.
Il demeure maintenant avéré que le Syrichthus Alveus n'est
pas exclusivement montagnard, mais qu'il est répandu sur les
bords de la Seine, à Herblay et depuis Herblay, çà et là, au
moins jusqu'à Vernon.
La forme y est grande ; en dessus, le fond des ailes présente
des parties assez claires, surtout à la base des supérieures et sur
le disque des inférieures. Les taches blanches, aux supérieures,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE /Q
sont petites, mais assez vives. En dessous, l'aspect général des
ailes supérieures est très clair et largement blanchâtre; les infé-
rieures présentent les taches ordinaires d'un jaune d'ocre un peu
olivâtre sur un fond bien blanc.
Le dessous de la tête et du corps est blanc
L'Espèce éclôt une seule fois par an, en juin et juillet.
Le D'' Reverdin, qui a examiné les genitalia, n'a trouvé aucune
différence entre VAlveifs des montagnes et celui des environs de
Vernon.
Je ne crois pas que tout ce qu'il y a à dire soit encore public
relativement à Alvens.
Certains soi-disant Alveus de l'Europe centrale, des Alpes-
Maritimes, de Gavarnie où j'ai distingué deux formes bien tran-
chées, d'Italie centrale et méridionale, seront plus tard, après une
étude plus approfondie et comprenant la comparaison des œufs
et des chenilles, probablement distingués spécifiquement à' Alveus.
Pour le moment, ayant appris que Alveus se trouve authenti-
quement aux environs de Vernon, j'ai cru devoir en informer les
Lecteurs des Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Rennes, Janvier 1922.
Charles OBERTHUR.
IV
ADDENDA ET CORRIGENDA
A LA FAUNE DES LÉPIDOPTÈRES du MAROC
{Études de Lèpidoptérologie comparée. Vol. XIX, Part. I, Janvier 1922) (*).
RHOPALOCERA
Page 48, ligne 6, en remontant de la base d^ la page, lire « Le
i8 juillet 192/ » au lieu de <( Le 18 juillet 1920 ».
Page 48, ligne 5, en remontant de la base de la page, supprimer
Gibrati.
Page 49, ligne 12, en remontant de la base de la page, lire
c( Oxycesta » au lieu de « Orycestes ».
Page 60, Melitaea Aetherïe : Lire Deux exemplaires (au lieu de
Vn seul exemplaire) ont été pris sur le Plateau des Dkrissa, le
30 avril 1921 ; I cf et i Q, tous deux bien frais. Une Q défraîchie
a été capturée et relâchée, le 17 juin 1921, dans la vallée de
Sebbab, Azrou.
Page 61, Melitaea pitnica, ajouter : Quelques très grands exem-
plaires de Melitaea Pimica ont été capturés dans les clairières de
la forêt d' Azrou (Douar de Garde et vallée de Sebbab), au
commencement de juillet 192 1. Harold Powell n'a jamais vu un
spécimen Algérien égalant la grande taille de certaines g Q de
la forêt dAzrou.
(*) Nota. — Une première série d'Errata et Corrigenda est imprimée à la
page 403 du Vol. XIX, Part. I. Prière de s'y reporter.
82 LÉPIDOPTÉROI.OGIE COMPARÉE
Page 77, licrne 5, en descendant du haut de la page, supprimer
c( et à Aghbalou-Larbi ».
Page 108, ligne 15, en descendant du haut de la page, après
Victa tenuifolia Roth., var. vïllosa Ralt. et Trabut, ajouter <( En
suite d'un examen de l'échantillon de cette plante, rapporté
d'Azrou, M. le D'" Maire a décidé qu'il ne s'agissait pas de la
var. villosa, mais d'une variété nouvelle de la Vicia tenuifolia, à
laquelle il vient de donner le nom de Var. atlantica ».
Page I II. On peut ajouter comme localité habitée par Lycaena
Abc.ncerragus Pierret (c Aghbalou-Larbi, aoiit 1920 ».
Page 1 15, Parnara Nostrodanius Fabr., ajouter « A été observé
et capturé dans un ravin sec, près de la localité de Satyrus Colom-
bali, à Azrou, le 9 septembre 1920 ».
Page 121, ligne 6, en descendant du haut de la page, lire
<( tlemcénienne » au lieu de <; tlemcienne ».
AEGERIIDAE
Pages 130-136, ajouter : Dipsosphecia iiroceriformis-atlantïca.
Le Cerf, Haute vallée de la Moulouya; plateau de Settat.
Pyropteron doryliformis-C lire tient. Le Cerf, Tanger.
Pyr opter on dorylif ornùs-fiinebris , Le Cerf, Tanger, M'Rirt.
Pyropteron doryliformis-icteropus-maghrebica, Le Cerf, M'Rirt.
Pyropteron doryhformis-icteropus-ceriaeforinis-tristis. Le Cerf,
Tanger.
Synnnthedon Codeti-niaroccanay Le Cerf, Cap Spartel.
MEGALOPYGIDAE
Page 152, ligne 3, en remontant de la base de la page, ajouter
après les mots <( chez l'Espèce AA » les mots c dans le dernier
stade ».
LÉPIDOPTÉRCLOGIE COMPARÉE 83
ZYGAENIDAE
Page 156, ajouter Zygaena Ziihïma, Pierret, Meknès (10 mai
iqiq), d'après Ph. Henriot.
ARCTIADAE
Page 168, lignes 10 et 11, en descendant du haut de la page,
au lieu de '( Chef des renseignements du Cercle des Beni-
M'Guild », lire <( chef du Bureau des Renseignements du Poste
de Timhadit ».
CNETHOCAMPIDAE
Page 193, ligne 15, en descendant du haut de la page, lire
(( sur tout » au lieu de « surtout ».
Page 199, ligne 7, en descendant du haut de la page, ajouter
après « forts crins » le mot « blancs ».
LASIOCAMPIDAE
Page 223, ligne 15, en remontant de la base de la page, ajouter
après le mot ce segments » les mots u mésothoracique et métatho-
racique ».
Page 229, après l'article Macrothylada rubi, Linné, ajouter
(. Pachypasa Limosa, Vill. {Lineosa, Frr.). Plusieurs chrysalides
vides ont été trouvées sous l'écorce des Juniperus thurifera, en
août 1920, au col de Taghzeft ».
SATURNIIDAE
Page 230, ligne 3, en remontant de la base de la page, lire
<* 1920 » au lieu de <i 1921 ».
84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
NOCTUIDAE
Ajouter Bryophila Mtmuiina, Obthr. i^Pl. DXXXVI, fig. 4480).
Page 236, ligne 14, en descendant du haut de la page, lire
« pénétrant » au lieu de c pénètrent ».
Page 238, ajouter Cladocera optabilis, Boisduval, Casablanca,
2/ octobre 191 8, signalé par Ph. Henriot.
Page 241, ligne 4, en descendant du haut de la page, sup-
primer (( et décembre ».
Page 257, ajouter, Xylocarapa Lithorïza : >< Un exemplaire a
été capturé à la lumière, à Beni-Amar, le 17 décembre 1920 ».
PYRALIDAE
(Toutes les Espèces désignées plus loin ont été signalées par
M. Henriot ou par M. P. Chrétien qui a décrit trois nouvelles
Espèces).
Pages 268-277, ajouter : Pyralis obsolelalis, Mann., Fez, août
1921.
Botys lupulinalis, Clerck-Guenée {S p. G., p. 331, n" 366) {nubi-
lalis, Hbn.), Fez, août 1921.
Hydrocampa Nympharalis, Linné-Guenée {Sp. G., p. 275,
n" 268), Fez, août 192 1.
Hellula Undalis, Fab.-Guenéc ( S p. G., p. 416, n" 538), Fez,
août 1921.
Page 274. — Ajouter les renseignements suivants sur les
premiers états de Pionea conqiiïs,talïs, Guenée, d'après Harold
Powell :
« Le 16 février 1921, sur le talus au bord du chemin aménagé,
entre Mrassine et Moussaoua, j'ai remarqué que les fleurs jaunes
d'une petite Crucifère, qui abonde dans les champs ici, se trou-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85
vaient souvent réunies par des fils d'une soie légère. Séparant les
fleurs pour voir la bête qui se protégeait ainsi — je croyais
d'abord que c'était le travail d'une Araignée ou d'une chenille
Tortricide — j'ai trouvé, au centre de l'agglomération de fleurs,
une chenille qui me semblait être celle d'une Noctuide, mais je
ne la connaissais pas.
Au même endroit, j'ai recueilli dix chenilles de la même
Espèce, presque toutes jeunes encore; une seule paraissait avoir
atteint le dernier stade. La chenille mange principalement les
parties de la fleur autres que les pétales ; bon nombre de pétales
détachés et plus ou moins desséchés entrent dans la composition
de la tente-abri.
La chenille varie considérablement au point de vue de la
teinte; la coloration fondamentale jaune verdâtre pâle est la
plus commune; certaines chenilles sont d'un vert pâle; dans le
dernier stade, j'ai vu des chenilles d'un gris violacé pâle; les
dessins se composent de lignes blanches fines et de bandes lon-
gitudinales plus ou moins larges, dont la couleur varie suivant
les formes jaune, verte ou violacée; chez les chenilles jaunes, les
bandes foncées sont de couleur olivâtre; chez les vertes, elles sont
d'un vert plus foncé que le fond ; les chenilles grises ont des
bandes violacées.
Il a été noté que, vers la un de l' avant-dernier stade, les che-
nilles de forme verte prennent une teinte verte plus foncée et plus
pure, tandis que les chenilles jaunes pâlissent. La chenille, sur-
tout dans le dernier stade, se tasse parfois et elle a, alors, un
aspect un peu bossu, par suite du renflement des segments abdo-
minaux antérieurs; elle reprend la forme plus normale en s'allon-
geant.
J'ai essayé de reproduire, dans une figure qui est publiée dans
la 2" partie du Vol. XIX, l'apparence de la chenille tassée.
Toutes les chenilles étaient sous terre, le 14 mars 1921. Le
cocon est grossièrement ovoïde, formé de particules de terre
agglutinées; intérieurement, le cocon est tapissé de soie blanche
86 LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE
et fine. La chenille ne se Uransformc en chrysalide qu'au courant
de leté; en juin, j'ai ouvert quelques cocons et j'ai pu constater
qu'à cette époque les chrysalides n'étaient pas encore formées.
La métamorphose a eu lieu, cependant, avant la un du mois
d'août. La couleur de la chrysalide est d'un acajou pâle. Un
premier papillon est éclos le 3 octobre 1921. J'ai reconnu une
Pyralide qui volait communément la nuit à Beni-Amar, en
novembre et décembre 1920 et que nous prenions souvent à la
lumière. C'est la Pionea conquistalis, Guenée. »
GEOMETRAE
Page 284, Cleta Vïliaria. Il y a, ici, erreur, due, probablement,
à une transposition d'étiquettes. Ce n'est pas la chenille de Cleta
Vittaria que H. Powell a trouvée dans les graines de VUrginea
maritima, en novembre 1920 (non pas 1921), mais celle de Poly-
chrosis botrana, .Schiff.
Page 296, ligne 14, en remontant de la base de la page, lire
« contrastés » au lieu de (( contractés ».
CRAMBINAE
Pages 325-328, ajouter les noms suivants : Crambits gra-
phellus. Constant, Casablanca, fin octobre 191 8.
Crambîts desertellus, Lederer, Casablanca, octobre 191 8.
Ancylolomia contritella, Zeller, Casablanca, octobre 191 8.
PHYCITINAE
Pages 332-334, ajouter les noms suivants : Heterographis con-
vexella, Lederer, Rabat, en août 1921; Casablanca, fin octobre
1918.
Heterographis oblitella, Z., Fez, juin 192 1.
Salebria semiriibella, Se, Fez, juillet et août 1921.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 87
PTEROPHORIDAE
Page 338, Oxyplîhts linarïac, Chrétien, n. sp., H. Powell écrit :
(( C'est par erreur que l'étiquette piquée à l'épingle de XOxyp-
tilus obtenu d'éclosion à Timhadit, en août 1920, indique, comme
nourriture de la chenille, une Linana. La plante n'est pas une
Lmaire, mais une Labiée, la Sciitellana Demnalensis. Si M. Chré-
tien n'avait pas été trompé par l'étiquette erronée, il aurait, peut-
être, rattaché VOxyptilus linanae à 0. uiaculatus Constant, dont
la chenille vit également sur une Scittellana ?
TORTRICIDAF.
Page 343, ajouter : Eulia accinctana P. Chrétien, Foum-
Kheneg, en septembre 1920 (communiqué à M. P. Chrétien par
le Commandant Daniel Lucasl
CONCHYLINAE
Page 346, ajouter la description de l'Espèce nouvelle comme
suit :
Euxanthîs ednsitana, P. Chrétien (nova species).
18 mm. ~ Ailes supérieures ocracé roux, marquées de nom-
breuses stries transverses d'un roux plus vif et de fines lignes
maculaires métalliques, brillantes; pustules du dernier tiers de
l'aile suivies d'écaïUes noires. Franges blanc crème.
Ailes inférieures brun morcîoré; la base plus claire. Franges
blanc crème, avec une ligne brune près de leur base.
Dessous des supérieures rougeâtre; dessous des inférieures
ocracé, teinté de roux.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tête et thorax ocracé roux; antennes d'un roux plus foncé;
abdomen gris ocracé; pattes de même.
Très voisine d'Eux. nierïdïana Stgr., s'en distingue par sa
couleur, par les écailles noires accompagnant les pustules des
supérieures et par ses inférieures brun mordoré.
I Q, de Fez, juin 192 1.
(A placer après Euxanthis straminea, Hw. ; Part. I, p. 346).
OLETTIREITTINAE
Page 349, ajouter la description de l'Espèce nouvelle comme
suit :
Epiblema edrisiann, P. Chrétien (n. sp.).
18 mm. — Ailes supérieures à côte très peu arquée à la base;
apex non aigu ; bord externe oblique, arrondi ; ocracé jaune pâle,
marquées à la côte de quelques stries brun marron, traversées par
deux bandes brun marron : la première, au tiers, s'élève presque
droite du bord interne et s'incurve légèrement avant d'atteindre
le pli discocellulaire qu'elle ne dépasse pas; la deuxième, subpa-
rallèle au bord externe, occupe le dernier quart de l'aile, com-
mençant à la côte par deux stries, l'une apicale, l'autre écartée,
les deux séparées par une très petite strie costale; elle est étran-
glée en son milieu et se termine en s' arrondissant et s élargissant
sur le bord et à l'angle internes : dans l'étroit espace subterminal
se voit une ligne brune; spéculum à peine marqué de quelques
écailles brun noir.
Franges ocracé jaune, avec une ligne de partage brun noir.
Dessous brun très foncé, un peu rougeâtre, sauf la côte qui est
ocracée.
Ailes inférieures brun noir. Franges brun ocracé. Dessous brun.
Tête et thorax ocracés; antennes brunes; abdomen brun, pattes
brun ocracé.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89
Groupe d^Ep. hiibncriana, Z., très distincte par sa deuxième
bande transverse.
I cf, de Fez, juin 1921.
(A placer après Epiblema Couleruana^ Duponchel, Part. I,
P- 349)-
GELECHIIDAE
Page 360, ajouter la description de l'Espèce nouvelle comme
suit :
Symnioca minutelLa, P. Chrétien, n. sp.
9 mm. — Ailes supérieures blanc crème, très légèrement teinté
de violacé à la côte et surtout vers l'apex; sans semis d'écaillés
brunes ; une tache ovale brun marron sous la sous-costale au
milieu de l'aile; une autre tache arrondie brun marron à l'angle
inférieur de la cellule discoïdaie et quelques tout petits points
bruns terminaux, espacés. Franges blanc crème. Dessous assombri
d'ocracé roux.
Ailes inférieures blanches. Franges blanc crème.
Tête et thorax blanc crème ; scape sans pecten ; abdomen plus
jaunâtre, ainsi que les pattes.
Voisine de 5. parvella, Chrét. ; en diffère, ainsi que des autres
petites espèces, par son manque de semis d'écaillés brunes, ses
ailes inférieures plus larges (ovales lancéolées), à apex non aigu,
mais obtus.
I cf, de Fez, août 192 1.
(A placer après Synunoca qitïnquepunctella, P. Chrétien;
Part. I, p. 360).
OECOPHORINAE
A la page 368, lire Lccithocera hnantiella au lieu de brian
tella
go LÉPIDOPTÉROLOCilE COMPARÉE
Page 365, ligne 12, en remontant de la base de la page, lire
<( IQ20 » au lieu de c( 192 1 )>.
Page 365, ligne 8, en remontant de la base de la page, lire
(( Aïn-Jorra » au lieu de « Aïn-Joira ».
TINEINAE
Page 376, ajouter Penesioglossa Dardoinella, Millière, Rabat,
en août 1921.
V
Notes sur quelques Lépidoptères
DE MADAGASCAR
I — HYPOLIMNAS BOLINA, 1 inné.
Au cours de l'année 192 1, M. Lamberton, de l'Académie nial-
g-ache, à Tananarive, me fit part d'une intéressante découverte
lépidoptérologique qui venait d'être réalisée à Vohipeno et à
Vondrozo et dans quelques autres localités du sud-est de l'île
de Madagascar. 11 s'agissait de la Nymphalide : Hypolimnas
Bolina, Linné, considérée jusqu'alors comme une Espèce exclusi-
vement indo-chinoise, très répandue dans le continent et l'archipel
indien, fertile en variétés et n'ayant encore jamais été signalée en
Afrique. L'Espèce est pourtant actuellement abondante à Mada-
gascar.
J'ai vu plus de Ç) que de cf, provenant de cette île.
Le cT que je fais représenter en photographie s'accorde bien
avec la figure i a, i /; de la PI. 329, dans Lefidoptera Indica, par
Moore (Wet season brood). Je possède des exemplaires de Tâ-
tsien-lou et des îles Nicobar, absolument semblables à ceux de
Madagascar.
La Q trouvée à Madagascar, en 192 1, est conforme, d'une
part, à la figuration initialement donnée par E. Donovan, dans
An Efitome of the Natural Htstory of the hisects of China,
London 1798, PI. 35, fig- ***, avec le nom de Fapilïo Jacintha;
et, d'autre part, à Y Hypolimnas Jacintha, in Seitz {Die Gross-
9-' LKl'lDOl'IKROr.OC.lE COMPAREt:
schmctt. der Erde, PI. 1 19, ligne b) ; c'est-à-dire : tantôt, avec des
points bleus le long du bord costal des ailes supérieures, et tantôt,
sans ces points bleus.
Dès lors la question suivante s<.- pose : Y H. BoLina s'est -elle
récemment établie à Madagascar où sa clunille a dû nécessai-
rement trouver une nourriture appropriée à ses besoins ? Nous
savons en efi<-t (lue, dans l'Inde, la chenille de VH. Bolina vii
sur les Porliilaca et les Orties. Sans doute des plantes de ces
mêmes familles croissent à Madagascar.
Si 1'//. BoliiKi est d'importation récente dans la grande île
africaine, comment y est-elle venue ? Y a-t-il eu, par dessus
l'Océan, un vol d'invasion rapidement poussé par le vent, ou aide
par (|uel(]uc na\ ux- sur lequel des pajjillons des deux sexes auront
pu se poser, au moins conmu" repos, avant de reprendre leur vol
auclessus des flots ?
11 peut paraître en eiiet dillieile d'admettre qu'une aussi
grande Espèce d( paj^llon dunne soit restée si longtemps
inconnue ;\ Madagascar. De nombreux naturalistes ont exploré
l'île et SI 1'//. Bolina y avait toujours vécu, on peut regarder
comme probable qu<.- quelques échantillons auraient été antérieu-
rement capturés et que l'Espèce en cjuestion n'aurait pas, jus-
cju'en 1921, échappé aux recherchi's des collecteurs.
Nous nous déclarons cependant impuissant à solutionner le
problème. Une longue expérience nous a d'ailleurs appris que,
dans des localités bien connues et très fréquentées par les chas-
seurs naturalistes, on voit tout d'un coup apparaître des Espèces
iiui n'y avaient pas été observées jusque-là. Sans doute, elles
existaient dans une région plus ou moins voisine; mais toutes les
apparences sont que lesdites Esi.)èces étaient bien réellement
établies anciennement au lieu même oii il a fallu un temps si
long pour y constater leur présence.
Vraisemblablement, l'occasion avait jusque-là manqué aux
Explorateurs- Naturalistes pour découvrir les chenilles ou bien
voir le vol des papillons ; de multiples circonstances ont pu
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 93
retarder l'heure de la découverte; mais une fois connu le secret
de la retraite où se cachait l'Espèce, on est étonné de se rendre
compte de l'abondance des échantillons.
Quoi qu'il en soit, M. Lambcrton est le premier qui nous ait
fait connaître la forme malgache de V Hypolimnas Bolina et la
chose valait la peine d'être portée à la connaissance des Ento-
mologistes.
II — DEBORREA MALGASSA, Heylacrts
Sous les n"' 90 et 91 de la PI. XXI, dans le Volume 111
des Etudes de Lépulop/érologie comparée, j'ai fait représenter
deux cfd" d'une Psychide de l'Imerina, grande et robuste Espèce,
avec le nom de Deborrea Malgassa, Heylaerts. Le n" 91 donne la
figure de la variété Argenlacea, Obthr.
Les Malgaches donnent aux papillons de la famille des Psy-
chidae le nom de Fangalabola, d'après ce que me mande mon
très savant et très vénérable ami, M. le Révérend Père Paul
Camboué, missionnaire apostolique à Tananarive.
J'ai reçU; grâce à son obligeante amitié, de cette Deborrea
Malgassa, un papillon cf et un cocon attaché à la branche d'un
arbre qui semble être un ccnifère, et, en même temps, un cf et un
fourreau d'une autre Espèce de Psychide que j'appelle Amie ta
Camboiœi. Le papillon cf est éclos en octobre 192 1.
M. le R. P. Camboué me mande que la chenille de Deborrea
malgassa est polyphage.
Je publie une photographie, en vue d'essayer de faire mieux
comprendre comment se présentent les cocons de soie grisâtre,
un peu argentée, très fine, de Deborrea malgassa. Je fais aussi
photographier le cocon A^ Amicta Cambonei. Il semble que tous
ces cocons, de forme et constitution bien différente pour chaque
Espèce, sont pourtant également formés de brindilles de végé-
taux secs extrêmement fines et ténues, que recouvre et agglutine
94 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
un lacis de soie. Le corps et les ailes des cfcT de Deborrea Mal-
gassa varient de couleur, depuis le brun noirâtre au gris blan-
châtre et argenté. I.e cf de Amicta Cambouei est d'une teinte
uniformément noirâtre un peu ardoisé.
En même temps que je recevais de M. le R. P. Camboué
cette précieuse documentation, je me trouvais favorisé d'une
communication également très intéressante, que m'adressait
M. E. Drouhard, garde principal des forêts à Tananarive. Je
transcris les renseignements dont je lui suis redevable, comme
suit : (( En ce moment, j'élève des cocons de papillons qui sont
excessivement nuisibles à la forêt; je n'ai eu qu'une éclosion.
J'envoie l'insecte et le cocon; ce dernier est curieux par l'assem-
blage des bûchettes découpées, entourées de soie ; il y a des
\"ariétés très nombreuses de ces papillons qui malheureusement,
— s'ils sont à peu près inoffensifs pour les arbres malgaches, ■ —
sont un véritable fléau pour les arbres importés. Celui que je vous
envoie (il s'agit de Deborrea Malgassa) a complètement détruit
les plantations de Grevillea, à Tananarive.
Comment pourrait-on faire pour se débarrasser de cette bête
nuisible ? La forme et la protection de son cocon la mettent à
l'abri des oiseaux; l'Espèce se multiplie avec une rapidité éton-
nante.
Deux autres Espèces du même Genre (*) s'attaquent aux
Mimosa decurrens et je \'iens d'en trouver sur les Eucalyptus.
Ces dernières essences végétales ont été la base du reboisement
des colons dans cette région. Si ces papillons s'attaquent aux
Eiicalyptus, quel fléau ! Il est aisé de constater que les chenilles
sont vivantes dans l'intérieur de leur cocon; elles se déplacent
comme un escargot, jusqu'au jour de la formation de la chrysa-
lide; alors, elles se fixent à la branche et, pour l'éclosion, les
papillons sortent par le point opposé à la suspension. Je puis
(*) je ne les ai pas encore rerues; elles me sont donc restées jusqu'ici incon-
nues.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 95
VOUS envoyer des cocons vivants qui auront peut-être le temps
d'arriver à Rennes avant l'éclosion ».
J'espère donc pouvoir entretenir ultérieurement les Lecteurs
des Etudes de Lépidopiérologic comparée de la suite que com-
porte la documentation préliminaire dont M. le R. P. Camboué
et M. Drouhard m'ont, chacun, gratifié en décembre 192 1, rela-
tivement aux Psychidae de Madagascar, nuisibles aux arbres,
spécialement d'essences étrangères et importées.
III. — ANTHERAEA SURAKA, Boisduval.
C'est à M. le R. P. Camboué que je dois les remarques sui-
vantes au sujet d'une belle Espèce de Satumide de Madagascar.
Je me contente de les transcrire, telles que M. le R. P. Camboué
les a lui-même écrites et, comme pour les Psychidae domma-
geables aux arbres, j'accompagne d'une reproduction photogra-
phique les observations enregistrées par mon très vénérable ami.
C'est donc M. le R. P. Camboué qui parle dans les termes
sui^'ants :
« Je me trouve incité, par les encouragements jadis reçus de
J. H. Fabre (^), à faire connaître quelques observations biolo-
giques à propos de certains Lépidoptères de Madagascar.
(*) Je crois intéressant (le publier un extrait d'une lettre que J.-H. Fabre
:iflressa à M. le R. P. Camboué et dans laquelle l'éminent observateur des mœurs
des Insectes a si nettement exprimé son opinion. De pareils documents sont
toujours utiles à connaître.
M. le R. P. Camboué avait fait des observations fort instructives sur V Araignée
-fileuse de Madagascar, paraissant douée d'un instinct supérieur,^ la Nephila
madagascariensis, connue sous le nom vulgaire à'Halabé. Cette Araignée produit
une soie dont l'extrême finesse n'exclut pas la ténacité.
M. Dusuzeau, Directeur du Laboratoire d'études de la Soie, — laboratoire
qui a été fondé et qui est entretenu par la Chambre de Commerce de Lyon —
a écrit, au sujet de VAraignée Halabé, un Rapport illustré de deux planches,
dans lequel les savantes expériences réalisées par M. le R. P. Camboué reçoivent
le tribut d'éloges (lu'elles méritent si bien.
Voici donc ce que J.-H. Fabre écrivait de Sérignan, il y a quelques anné«,
96 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le savant et modeste patriarche de l'Entomologie, dont je
viens de citer le nom universellement respecté, nous a dit dans
ses admirables Souvenirs entoniologiqueSy le résultat de ses cîcpé-
riences sur le Grand Paon de nint dd Europe {Satnrnia Pavonia-
tnajoTy Linné).
Nous avons à Madagascar beaucoup d'Espèces de Lépidop-
tères de la même famille des Saturniidae. Dans ce nombre, se
trouve V Antheraea Suraka, Boisduval, appelée Lolondrafy par
les Malgaches.
LTn fait intéressant à noter en passant, c'est que les indigènes
de Madagascar ont distingué par des noms spéciaux un certain
nombre de papillons dont les caractères généraux n'ont pas
échappé à leur esprit d'observation des êtres vivants, habitant
leur île. Amsi les Sphingidae sont appelés Sanioina par les
Malgaches; les Psychidae sont désignés sous le nom de Fanga-
labola ou Fangalavola (ainsi du reste que cela est rapporté plus
haut à propos de Deborrea Malgassa\
Les Microlépidoptères et les petits papillons en général
s'appellent Lolo et ceux qui viennent se brûler les ailes à la
chandelle ou au feu, sont dits : Lolofotsïnnïtonotena {Lolo —
papillon ; fotsy = blanchâtre ; mit-oné = qui brûle ; ^ena — corps).
Quant à V Antheraea Suraka, je vous envoie des échantillons
de cette Espèce à l'état parfait provenant : les uns, de l'éclosion
pendant la saison chaude, c'est-à-dire de septembre à février ;
pour engager le R. P. Cambouc à faire sur les insectes de Madagascar des
observations et des expériences analogues à celles qu'il avait faites lui-même sur
des insectes en France. Les idées qui animaient J.-H. Fabre, et qui lui furent
suscitées par ses patientes et judicieuses études sur les insectes vivants, rassortent
clairement des quelques lignes reproduites comme suit : « J'ai lu, avec le plus
vif intérêt, vos ingénieuses expérimentations sur V Araignée Haîabé, de Mada-
gascar. Il n'est pas sans importance de constater que la latitude et le climat ne
modifient en rien la psychique de la bête, douée, trop j)récipitamment, par le
Transformisme, d'une petite lueur de raison. Ce que vous avez vu concorde de
tout point avec ce que j'ai vu moi-même, en interrogeant d'autres espèces, et
démontre une fois de plus, de la façon la plus lucide, l'inanité des arguments
darwiniens.
Je suis heureux de trouver en vous un fervent et habile collaborateur ])our
défiicher un cliamj) où je n'ai tracé encore (ju'un bien maigre sillon ».
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 97
les autres, éclos pendant la saison froide, de mars à mai ou
juin.
J'y joins des cocons d'éclosion normale et naturelle; l'un de
couleur sombre, filé naturellement à terre, en liberté; les autres
filés en cage, pâles, de couleur jaune paille claire.
Ne pourrait-on peut-être appuyer l'opinion de l'homochromie
des cocons, suivant le milieu oii ils ont été filés et dont ils
prennent la teinte?
J'ajoute : i" Un cocon fendu par moi; la chrysalide y a été
retournée; le cocon a été recousu; il n'y a pas eu d'éclosion;
2° Un cocon filé le 27 octobre et dont l'éclosion a eu lieu le
4 décembre. Le cocon a été coupé par moi, au bout de sortie nor-
male du papillon; j'ai retourné la chrysalide; le papillon s'est
obstiné à chercher sa délivrance par le bout opposé bien qu'il
n'eût eu qu'à reculer un peu pour sortir au moyen de la fente
largement ouverte à l'autre bout. Le papillon est mort dans le
cocon;
3° Un cocon coupé comme le précédent et la chrysalide re-
tournée par mon intervention; cette fois, le papillon est arrivé
à reculer assez pour sortir; mais il a été avarié, comme vous
pourrez le voir par l'échantillon même que je vous adresse;
4° Un cocon coupé; la chrysalide retournée dans le cocon
comme aux deux précédents; mais la fente a été recousue. Le
papillon, après de grands efforts, a réussi à se frayer une issue
par le bout opposé à celui de la sortie normale ; il n'est pas trop
avarié;
5° Un cocon parasité par un Diptère, en mai, dans la saison
fraîche ;
6° Un papillon Q bien éclos, en décembre, par la fente que
j'avais pratiquée, la chrysalide ayant été retournée;
7° Un papillon cf, éclos dans la cage, en même temps que la Q
que je viens de citer. L'accouplement n'a pas eu lieu en captivité;
7
98 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
8° Un papillon g entré, si je ne me trompe, durant la nuit,
dans ma chambre, par la fenêtre laissée entrebaillée (29 no-
vembre). Serait-ce le o" pourtant non encore sorti du cocon qui
aurait attiré cette Q vers ma cage d'élevage? Le 8 septembre,
ayant attaché un cf d'Aniheraea Snraka à la branche d'un rosier,
dans le jardin de la Mission, à Tananarive, je trouvai, le lende-
main 9 septembre, une g qui était venue au cf durant la nuit.
J'ai bien des fois constaté que les cTo' à' Antheraea Suraka
viennent, la nuit, aux g g ; mais les g g venant aux cfcf, a-t-on
déjà signalé le fait chez les Lépidoptèrcs-Hétérocères?
^J Antheraea Suraka se rencontre à Madagascar, sur la côte
aussi bien que sur les hauteurs centrales de l'île. Je l'ai observée
à Tamatave, comme à Tananarive.
A Tamatave, par température moyenne de -r25° centigrades,
la durée de la nymphose est d'environ 25 jours. C'est ainsi qu'un
cocon ayant été commencé le 22 avril, par une g, dans une cage
d'études, l'insecte parfait est éclos le 17 mai.
L'accouplement se fait dans la nuit, plutôt après minuit jus-
qu'au lever du soleil, et dure jusque vers 8 heures du soir.
Les œufs commencent à être pondus 24 heures environ après
l'accouplement et la ponte se continue jusqu'à la mort de la g.
Les petites chenilles sont sorties de l'œuf le 25 mai, c'est-à-
dire environ 7 jours après la ponte. Mises en cage d'observation,
sur les feuilles de végétaux divers : manguier, mûrier, oranger,
pêcher, vigne, rosier, goyavier, choux, laurier-rose, callophyllum
(en malgache : foraka), ces jeunes chenilles sont mortes au pre-
mier âge, sauf celles qui ont été nourries avec le laurier-rose et
qui ont passé au deuxième âge, le 30 mai; au troisième âge, le
5 juin; au quatrième âge, le 12 juin.
A Tananarive, la durée de la nymphose, à la saison chaude,
de fin octobre à décembre, est d'environ 40 jours. L'accouple-
ment a lieu de la nuit an matin et dure environ 15 heures, pen
dant le jour. Les œufs pondus dans les premières 24 heures après
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE QQ
la pariade, sont au nombre d'environ loo à no. Jusqu'à la mort
de la Q, la quantité des œufs pondus est d'environ 250 à 300.
L'éclosion des jeunes chenilles eut lieu 8 à 10 jours après la
ponte. La g, après accouplement, resta vivante dans la cage,
pendant environ 8 jours, ce qui est peut-être un fait exceptionnel.
La durée de la nymphose à la saison froide (mai à septembre)
est d'environ lOO jours; tandis que pendant la saison intermé-
diaire, de janvier à mars, la nymphose est d'environ 60 jours.
N'a-t-on pas prétendu que le papillon, s'il ne voit pas l'éclo-
sion de ses œufs, vient cependant mourir au lieu où il les a
pondus ?
La Q précitée ô-'Anthernea Stiraka vivant encore une huitaine
de jours après la ponte, sa mort coïnciderait ainsi avec l'éclosion
de sa progéniture. La vie, pour le papillon comme pour l'homme,
serait-elle donc une courbe rentrante, selon l'expression de de
Maistre ?
Le 20 octobre 1921, j'ai vu un cf ô!Antheraea Suraka, après
la pariade, dans le jardin de l'évêché de Tananarive, s'envoler
bien haut dans l'atmosphère, après quelques hésitations et sou-
bresauts, y faire quelques crochets, puis revenir sur la plante
nourricière, pas loin de la Q qu'il venait de féconder. »
Ainsi que le constate Sonthonnax, dans le 3^ fascicule de
VEssai de classification des Lépidoptères producteurs de soie
(^Annales du Laboratoire d'' études de la Soie, Lyon, Vol. 10,
1899-1901, p. 58), le cocon d'aspect doré de V Antherina Suraka,
Boisduval, est ajouré, d'un tissu soyexix, léger, ayant l'aspect
du tulle, de couleur généralement gris jaunâtre un peu lustré,
ovoïde, mesurant 6 à 7 centimètres de longueur. Les mailles du
réseau soyeux qui forme le cocon laissent apercevoir la chrysalide
à l'intérieur.
Sonthonnax avait créé, pour Suraka, le nouveau Genre Anthe-
rina, en démembrement de l'ancien Genre Antheraea.
L'Espèce a été initialement décrite et figurée par Boisduval
(p. 89 et PI. 12, fig. 4) dans Lépid. Madagascar, Maurice et
Bourbon.
100 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
IV LRANIA RIPHEUS, Stoll
M. le R. P. Camboué m'a adressé la note suivante : « La
magnifique V rania Ripheus est, comme je l'ai déjà fait con-
naître, appelée par les Malgaches : Lolonandriana ou Andrian-
dolo, c'est-à-dire le papillon-roi ou le roi-papillon; on l'appelle
encore Lolovolaniena, papillon d'or, et Loloankosolra, papillon
coloré (*).
Le 31 mars 192 1, un cf et une Q à.' U rania Ripheus furent mis
en cage d'observations à Ambohipo, près Tananarive. Se mettant
tous deux à voleter et ne tardant pas à se rapprocher, ce fut le cf
qui sembla poursuivre la Q. Lorsque la Q cessa de voleter et se
tint au repos, le Çj se rapprocha d'elle et sembla faire sa cour en
frôlant ou caressant par de petites saccades de l'une de ses pattes
antérieures la tête de la Q, à la base des antennes. La Q parais-
sant devenir lasse de ces caresses du cf, a repris son voltigement
après un léger frémissement des ailes et s'est mise à voleter dans
la cage où le cf l'a poursuivie. Il a ensuite recommencé sa cour
près de la Q, dès que celle-ci le lui a de nouveau permis.
Le I" avril, je fis la même observation que la veille. Mais, vers
16 heures, le mode de caresse du cf se modifia. Les petits frôle-
ments saccadés de sa première paire de pattes ne s'adressèrent
plus aux antennes et à la tête de la Q, mais plutôt à l'extréjnité
apicalc de l'aile droite supérieure de celle-ci.
Les deux papillons eurent alors leurs ailes relevées perpendi-
culairement au corps; cependant, chez la Q, les ailes n'étaient
pas tout à fait dans la même position ; elles se trouvaient moins
relevées et un peu surbaissées.
Il est utile de dire qu'au repos les ailes du cf aussi bien que
de la Q, chez Vrania Ripheus, sont, le jour comme la nuit, rele-
(*) Voir la notice déjà publiée sur VVrania Rifheus, par le R. P. Camboué,
aux pages 432-436 <ians le Volume XTT des Etudes de Léfidoftèrologi'e comparée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lOI
vées perpendiculaires au corps, a l'instar des papillons diurnes
ou Rhopalocères.
Cependant, vers le milieu du jour, au repos, les ailes étendues
horizontalement subissent un balancement de bas en haut et
inversement de haut en bas.
C'est vers 14 ou 15 heures que les Urania Ripheus semblent
commencer leur flirt, après la grande lumière et la chaleur du
plein midi. En effet, durant les heures de milieu du jour, c'est-
à-dire jusqu'à 2 ou 3 heures de l' après-midi, ces magniflques
papillons se tiennent habituellement au repos; les ailes étant,
chez les deux sexes, surbaissées horizontalement.
D'après les mœurs de VU rama Kipheus, à propos duquel j'ai
déjà donné jadis quelques détails, notamment dans les Eludes
de Lépidoptérologie comparée, ce serait réellement un papillon
diurne quoique n'appartenant nullement à la division des Rho-
palocères. Il y a d'ailleurs d'autres espèces d'Hétérocères, même
en Europe, qui ont des mœurs diurnes.
Sur nos hauteurs centrales de l'île africaine, V U rama Ripheus
vole surtout durant le jour, aux rayons du soleil, un peu haut
sur l'horizon et commençant à chauffer l'atmosphère. Le matin,
de très bonne heure, et le soir, à la tombée du jour, V Urania
Ripheus ne paraît pas voler; le papillon se repose toute la nuit,
très probablement là-même où il est venu se poser au déclin du
jour.
Comment classer d'une façon satisfaisante V Urania Ripheus?
J.-H. Fabre, dont je relate un passage d'une lettre, au début de
cette notice, s'exprime ainsi au sujet des essais de classification :
« La nomenclature est, d'un jour à l'autre, changeante; ... Classer
un animal en des cadres systématiques, ce n'est d'ailleurs pas
toute la science. Il reste à étudier cet animal dans ses mœurs, ses
facultés, sa vie ». Puissent ces courtes observations recueillies
dans la nature, à Madagascar, ajouter quelque chose aux connais-
sances déjà acquises sur la biologie de deux espèces de papillons
malgaches ! »
102 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
V — LE GEM^E « COEiNOSTEGIA »
de la Famille des Liparidae
Feu le Docteur Charles Coquerel, chirurgien de la Marine,
a publié dans les Annales de La Société entomologique de France^
1855» P- 5-9-534> une première Notice sur les Bojnhyx Radama
et Diego, de Madagascar.
Coquerel rappelle qu'on connaissait depuis longtemps les
grandes poches de soie qui garnissent souvent toutes les branches
principales de plusieurs arbres de Madagascar, appartenant pour
la plupart à la famille des Légumineuses : Intsia Madagasca-
riensis, Mimosa Lebbek, etc. ; mais on n'avait encore jamais
décrit, dit-il, les insectes qui forment ces cocons avec lesquels les
Malgaches tissent des étoffes remarquables par leur éclat et leur
solidité.
Les plus communes, ajoute le Docteur Coquerel, sont faites
par les cocons d'un Bojubyx que M. Boisduval avait désigné,
mais sans donner sa description, sous le nom de Bombyx Ra-
dama. Les chenilles de cette Espèce vivent en société à la manière
de nos Processionnaires et, après avoir filé en commun une énorme
poche qui a souvent plusieurs pieds de long, elles forment, dans
l'intérieur, un cocon particulier à chacune d'elles et y accom-
plissent leur métamorphose dernière.
Une autre Espèce que je décris, continue Coquerel, sous le
nom de Bombyx Diego, provient de Diego-Suarez, sur la côte
nord-ouest de Madagascar. les mœurs de la chenille sont les
mêmes; mais la soie que filent les chenilles de cette Espèce est
plus fine et plus blanche.
Le Docteur Coquerel termine sa notice en décrivant un Micro-
lépidoptère, Chilo carnifex, parasite des Bombyx Radama et
Diego et qui détruit, dit-il, une quantité considérable d'individus
de ces Bombyx.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE IO3
Onze années plus tard, le même Docteur Coquerel, dans les
Annales de la Société entomolo gique de France, 1866, p. 341-344,
a publié une nouvelle Notice sur différentes Espèces de Bombyx
qui donnent de la soie à Madagascar.
11 cite de nouveau les Bombyx Radama et Diego, puis le
Borocera Cajanl, Vmson, et le Bombyx Fleurotii, Guérin.
Ces deux dernières Espèces sont tout à fait en dehors du
Genre Coenostegïa qui nous occupe présentement.
Lorsque le Docteur Coquerel écrivit sa première Notice, en
1855, il avait négligé de publier aucune figure pour éclairer la
description initiale des Bombyx Radama et Diego
Plus avisé en 1866, mais malheureusement pour une seule
Espèce seulement, Radama, le Docteur Coquerel fit paraître sur
la Planche 5 des Annal. Soc. ent. France, la âgure du papillon cf
et du papillon Q ; de plus, il représenta la poche renfermant les
cocons de ce Bombyx Radama, sur la Planche 6.
Quant à l'Espèce Diego, elle ne fut pas figurée.
Malheureusement les deux Bombyx Radama, — celui qui fut
seulement décrit et non figuré en 1855 et celui qui fut figuré en
1866, — n'appartiennent pas à une même Espèce.
On peut en juger en comparant les photographies au moyen
desquelles je reproduis le premier Bombyx Radai}ia, — celui de
1855, d'après les échantillons existant encore dans la collection
Boisduval, où Coquerel les avait vus et décrits, — et la Planche 5
des Annal. Soc. ent. France, 1866.
11 y a donc deux Bombyx Radama, spécifiquement très dis-
tincts, mais que Coquerel a confondus. Sans doute, en 1866, il
ne s'est pas souvenu de ce qu'il avait vu en 1855 ; il n'a pas
confronté les documents nouveaux dont il a donné la hgure, en
1865, aux documents anciens qu'il avait décrits en 1855, sans
les figurer, et, faute de la figuration initiale qui, en 1855, aurait
dû être la règle, comme elle devrait l'être toujours, désormais,
la Nomenclature entomologique se trouve, une fois de plus,
pourvue d'une confusion regrettable.
104 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Quoi qu'il en soit, l'une des Espèces doit garder le nom de
Kadama; mais, à l'autre, il faut un nom nouveau.
Je laisse le nom de Radama à l'Espèce dont les deux sexes et
la poche contenant les cocons sont représentés sur les Planches 5
et 6, dans les Annales Soc. ent. France, 1866; cette Espèce-là
paraît, grâce à la figuration dont elle a été l'objet, exactement
définie, apte à permettre une identification et une détermination
certaine pour des nouveaux échantillons qui pourraient être re-
trouvés. Je suis ainsi d'accord avec le principe que j'essaie, dans
l'intérêt de la Nomenclature, de faire prévaloir : Pas de bonne
figure à V appui d'une description, pas de nom valable.
J'appelle donc Coquereli l'Espèce de Coenostegia que Coquerel
avait vue en 1855 dans la collection du Docteur Boisduval et je
publie, dans le présent ouvrage, en même temps que la reproduc-
tion photographique de plusieurs autres Espèces du Genre Coe-
noslegia, l'image du Bombyx Radama, Coquerel (1855), devenu
Coenostegia Coquereli, Obthr. (1922).
Il y a en effet d'autres Espèces de ce Genre Coenostegia.
Dans A Synonymie Catalogue of Lepidoptera Heterocera, par
Kirby (London, 1892), trois autres Espèces sont répertoriées.
Ce sont Barrei, Mabille; bipars, Butler; flavens, Mabille.
Mais ni Barrei, ni bipars, ni flavens n'ont jusqu'ici été figurées.
Bipars est décrit, comme Hypsoides bipars, par Arthur G.
Butler, dans Cistula entomologica. Vol. IIÎ, pars XXVI, october
1882, p. 2.
Cet Hypsoides bipars est affecté par Butler à la famille des
Chalco.nidae. Dans ces conditions, je me demande si le Genre
Hypsoides, Butler, et le Genre Coenostegia, Mabille, sont vrai-
ment référables à une même unité générique, ainsi que Kirby a
cru devoir le faire dans l'ouvrage précité : A Synonymie Cata-
logue ? En effet, les Coenostegia ne peuvent pas être considérés
comme des Chalcosiidae.
LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IO5
Mais, comme il n'y a point de fi-gure de VHypsoides bïpars,
l'incertitude reste et, malheureusement, tous les doutes sont
permis.
Quoi qu'il en soit, je transcris comme suit, à titre de document,
la description publiée par Butler.
« cf wings above cream coloured, slightly yellower at the
margms, the primaries with the costal margin and apical half
sericeous chocolate-brown ; body ochreous, antennae black ; under
surface slightly paler, secondaries with a brown apical costal
dash; legs black above, ochreous below. Expanse of wings
58 mm. — Forests of Ancaya (Robillard).
Although the style of coloration of this species somewhat
resembles that of the Liparidae, I believe it structurally to be
allied to some of the gênera of the Chalcosiidae; from the Hyp-
sinae, its short palpi at once distinguish it. »
Quant à Barrei et à fiavens, P. MabiUe qui, pas plus que
Butler, n'a jugé à propos d'éclairer, par des figures, la descrip-
tion de ces nouvelles Coenosiegia, les caractérise coinme suit à
la page CXLVII, Bulletin Société ent. France, 1890.
1° Barrei : Ailes et corps d'un jaune souci, avec une bordure
très noire, élargie à l'apex des premières ailes, s' amincissant
ensuite, puis continuée sur les inférieures. Tête et collier d'un
fauve rougeâtre ;
2° fiavens : ailes et corps d'un jaune souci clair, avec l'apex
des premières ailes noirâtre. La côte et le tronc des nervures sont
jaunes. Ailes inférieures jaunes sans bordure.
De plus, MabiUe redécrit Kaclama, Coquerel (qu'il écrit Rha-
dajna), et Diego, Coquerel.
Cet Auteur ne s'est pas rendu compte de la différence spéci-
fique qui existe réellement entre Radania, Coquerel (1855, in
lo6 LÉPIDOPrÉROLOGlE COMPARÉE
coll. Roisduval), devenu Coquereli, Obthr., et Radama, Coquerel
(1866). Je ne sais même pas si le Radama décrit par Mabille peut
bien se rapporter à l'un ou l'autre des deux Radama précédem-
ment décrits par Coquerel.
Voici la copie de la description écrite par Alabille et imprimée
dans le Bidletïn Soc. ent. France, 1890, p. CXLVII : « Ailes supé-
rieures d'un jaune soufre ou blanc soufré; côte noirâtre; tronc
des nervures gris. Toute la partie apicale d'un gris noirâtre.
Ailes inférieures d'un jaune très pâle ».
Cette description où Radama est dépeint en jaune, me paraît
plutôt convenir à l'Espèce de Coenostegia que j'ai appelée :
Meloiii, qu'à l'un des Radama, Coquerel.
Mabille ajoute : (( Ces quatre Espèces {Barrci, jiavens, Radama
et Diego), quoique très voisines, sont faciles à distinguer (Pas
sans figures, toutefois; on en a bien la preuve).
Leurs chenilles forment de grandes et longues poches com-
munes, 011 elles accumulent leurs cocons en rangs serrés et qu'elles
appliquent contre les troncs d'arbres. Seul, 6. Barrez suspend sa
poche aux branches, du moins d'après celle que j'ai vue ».
Mabille complète la description de flavens et de Barrei, dans
les termes suivants :
« C. -flavens dilïère des deux Espèces déjà connues {Radama
et Diego) par le fond de ses ailes d'un beau jaune. L'apex est
noir jusqu'à l'angle interne; cette couleur forme une bordure
moins large que chez C. Rhadama et la côte et le tronc des
nervures sont jaunes comme le fond )>.
Quant à C. Barrei, qui provient de Nossi-Bé et dont Mabille
doit la connaissance à H. Lucas, en ce temps-là (1890) aide-
naturaliste d'entomologie au Muséum, elle fut dédiée à M. Barre
de Moussac, capitaine au long cours, qui a envoyé au Muséum
une poche pleine de cocons. Les papillons qui sont éclos en route
sont un peu incomplets, dit Mabille. On le croit sans peine.
LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 10 J
Mabille termine en disant de Barrei qu' « elle se distingue
par le fond de ses ailes d'un jaune foncé très intense et par sa
bordure noire et continue sur les quatre ailes. C'est, ajoute-t-il,
la seule Espèce dont les ailes inférieures ne sont pas d'un jaune
uniforme ».
Je crois, — sans pouvoir toutefois l'affirmer avec certitude, —
que je possède la Coenostegia Barrei; je fais reproduire photo-
graphiquement une série de cinq exemplaires que j'attribue à
l'Espèce Barrei et que M. Drouhard m'a envoyé avec une longue
enveloppe de cocons, d'un brun foncé; laquelle enveloppe était
suspendue à une branche d'arbre dans la forêt d'Ambre.
La sorte d'étoffe brune dont ce long cocon est formé se trouve
couverte d'un grand nombre de pustules ressemblant à des petites
touffes de poils soyeux, de couleur blonde, percées au centre.
Ces pustules sont alignées avec une certaine régularité, générale-
ment par rangées de trois pustules. 11 paraît certain que les
papillons ont dû sortir par les trous en question, lesquels trous
sont plus larges en dedans cju'au dehors. A l'intérieur, les cocons
contenant les chrysalides sont serrés les uns contre les autres,
avec une symétrique régularité et au nombre d'environ 120, par
rang de trois. Les cocons des Q Q sont reconnaissables à leur
plus gros volume. Ces cocons soyeux sont de couleur blonde,
enfermés dans un mince fourreau de soie brune dont le hl se
présente dans le sens de la longueur. Le fourreau mesure environ
65 centimètres de long ; il est attaché solidement à une branche
d'arbre très mince et il présente la forme générale d'un fuseau,
d'abord très étroit, puis allant en s'élargissant jusqu'au centre
et diminuant ensuite d'épaisseur jusqu'à l'extrémité finale. Il n'y
a pas de cocons dans toute la longueur de l'enveloppe brune,
mais seulement dans la partie centrale, sur une longueur d'environ
28 centimètres. J'ai ouvert le fourreau; mes doigts se sont trouvés
en contact avec les brins de soie assez raides, noirs, qui se sont
détachés. Je n'ai éprouvé aucune irritation à la peau.
Io8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je crois devoir décrire et représenter en photographie les espèces
suivantes de Coenostegia qui, suivant moi, appartiennent à la
famille des Liparidae, plutôt qu'à celle des Chalcosiidae (Butler)
ou des Nolodontidae (Kirby).
r Diego, Coquerel.
L'Espèce a été assez récemment capturée à Mananjary, côte
orientale de Madagascar, par feu Melou. Le premier exemplaire cf
représenté photographiquement dans le présent ouvrage vient de
Mananjary ; les trois autres (2 cf, i Q ) sont les specimina typïca,
in Musaeo Boisduvaliano. La base des ailes supérieures du cT est
brune, tandis que dans l'Espèce suivante : Meloui, elle est jaune
clair et comme translucide.
2° Meloui, Obthr.
Mananjary; l'Espèce paraît commune.
Diffère de Diego, par ce que les ailes supérieures sont, depuis
la base, d'un jaune nankin très clair, uni, jusqu'à la rencontre
de la tache apicale, triangulaire, gris noirâtre, tandis que chez
Diego, on distingue très nettement une bande oblique blanchâtre
qui sépare le fond jaune, — plus foncé que chez Meloui, — de
la tache noire de l'extrémité apicale.
3" Barrei, Mabille.
Le fourreau de cocons semble éippartenir à cette Espèce; il
vient de la forêt d'Ambre où il a été trouvé au mois de juin 192 1,
par M. Drouhard ; les papillons sont éclos en novembre de la
même année à Tananarive. Il y a en effet une certaine confor-
mité à la description écrite par Mabille et ci-dessus relatée. Les
papillons paraissent aussi conformes à la description donnée par
le môme Auteur; mais en l'absence d'une figure, la certitude ne
peut pas être absolue.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lOQ
4" Unicolor, Obthr.
Chez les deux sexes, les ailes, en dessus, sont d'un jaune doré
pâle ; l'aspect en est extrêmement soyeux ; les nervures paraissent
taire légèrement et finement saillie sur le fond des ailes; le
thorax, très velu, et l'abdomen sont d'un jaune un peu orangé,
plus foncé que le ground-colour des ailes; l'extrémité anale est
noire, ainsi que les antennes. Les pattes, velues et jaunes pour
les deux premiers articles, ont le dernier article noir.
Les frères Perrot m'ont envoyé 20 exemplaires très purs, re-
cueillis dans les forêts d'Antsianaka.
5° Lambertoni, Obthr
Je possède deux cfcf pris à Brickaville.
Ils se distinguent par la forme élancée et étroite de leurs ailes
dont le fond est jaune d'or, mais moins foncé que chez Barrei.
L'extrémité apicale des ailes supérieures est largement teintée de
noir ; mais le contour intérieur n'est pas droit comme chez Meloui.
Le ground coloiir jaune pénètre au centre de façon à ce que la
teinte apicale noire se trouve limitée en ligne courbe. Les ailes
inférieures sont bordées de noir, ce qui distingue Lambertoni de
fMvens, Mabille.
Le corps est jaune orange, plus foncé que le ground colour
des ailes; les antennes sont noires.
Le dessous est comme le dessus, mais plus terne.
Le dernier article des pattes est noir.
6" Perroti, Obthr.
Fianarantsoa, reçu des frères Perrot.
Je possède une seule Q. Le fond des quatre ailes est blanc;
les antennes sont noires; la tête est jaune ainsi que l'extrémité
anale; les supérieures sont, comme les inférieures, bordées de
noirâtre.
no LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Le fond blanc des ailes supérieures pénètre, en une pointe
aiguë, dans la bordure noirâtre, un peu au-dessous du bord
costal qui paraît teinté de jaune. La coloration du dessus est
atténuée en dessous; le corps est jaune; le dernier article des
pattes est noir; le dessus du corps est blanc
Z*" Anosibeana, Obthr
J'ai reçu en 1917 une petite série d'exemplaires cT et g envoyés
d'Anosibé par M. Lamberton.
Le fond des ailes est blanc dans les deux sexes ; la forme des
ailes est allongée; les supérieures sont assez étroites; les infé-
rieures sont assez larges; les quatre ailes sont d'un aspect soyeux,
délicat, un peu hyalin
Chez le cf, la base des supérieures est assez largement salie
d'un semis d'écaillés noires très fines dont l'ensemble paraît gris.
La côte des supérieures est noire dans les deux sexes, ainsi que
l'apex. La tache noire apicale, large et triangulaire, se trouve
intérieurement séparée du fond blanc des ailes par une ligne
droite. Les inférieures sont bordées de noir jusqu'auprès du bord
anal.
Les antennes sont noires, longues et fortement pectinées, sur-
tout chez le (j ; la tête est jaune d'or; le thorax est couvert de
poils longs jaune clair; l'abdomen est jaune clair annelé plus ou
moins finement de noir. Le gland anal soyeux de la Q est assez
gros et de couleur gris noirâtre.
Le dessous reproduit le dessus; le corps est jaune; les pattes
sont noires.
8" Antsianakana, Obthr.
Les frères Perrot ont capturé une assez grande quantité d'exem-
plaires, surtout des Q O, dans l'Antsianaka, pendant le premier
trimestre de l'année 1892.
La Coenostegïa Antsianakana diffère de Anosibeana par sa
taille un peu plus grande, son aspect plus robuste, l'absence, chez
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 1 1 I
le cT, du semis noirâtre basilaire aux ailes supérieures, le gland
anal soyeux de la Q qui est blanc jaunâtre et non gris noirâtre.
Les deux Coenosiegia Antsianakana et Anosibeana ont le fond
des ailes blanc, bordé de noir ; mais, aux ailes inférieures, la bor-
dure noire manque presque complètement chez Antsianakana cf
et elle est plus étroite chez la Q de cette dernière Espèce que
chez la Q à.^ Anosibeana.
Le dessous reproduit le dessus; les pattes sont noires, ainsi
que les antennes. Celles-ci sont longues, pectinées dans les deux
sexes, mais beaucoup plus fortement chez le cf que chez la Q.
Le corps est jaune clair; la tête est jaune d'or.
On trouvera dans le présent Volume la reproduction photo-
graphique des différentes Espèces de Lépidoptères malgaches
dont il a été fait mention dans les Ilotes qui y sont publiées
sous le n° V.
Seule, VUrania Ripheus a été considérée comme trop bien
connue pour qu'il y ait lieu d'en essayer une nouvelle repro-
duction.
Je remercie vivement M. le Révérend Père Camboué, M. Lam-
berton et M. E. Drouhard de leurs si intéressantes et aimables
communications. J'espère pouvoir, grâce à leur zèle scientifique
et à leur obligeance si parfaite, être bientôt à même de publier
de nouveaux documents sur la faune lépidoptérologique de
Madagascar.
D'ailleurs, je compte faire paraître dans le Volimie XX des
Etudes de Lépidoptérologie comparée la description, éclairée par
une figuration en couleurs, œuvre du Maître Jules Culot, de plu-
sieurs Espèces nouvelles de papillons malgaches, spécialement
dans les Satyridae et les Hesperidae.
Rennes, mars 1922.
Charles OBERTHÙR.
A propos de l'étude des Melanargiinae
Mon cher ami, M. le Professeur C. Houlbert, de notre Univer-
sité cle Rennes, à qui nous sommes déjà redevables d'une si belle
Mono^Tai3hie des Espèces américaines du Groupe des Castnies,
publiée dans le Volume XV des Etudes de Lé pidopt écologie
coiiipai'ée, a bien voulu entreprendre, — mais avec une conception
tout à fait différente des errements suivis jusqu'à ce jour, — une
révision des Satyndae paléarctiques, aux ailes noires et blanches,
formant le groupe des Mehniargia.
Nous publions donc, dans cette Partie II du Volume XIX de
nos Etudes, un travail qui peut être envisagé comme une sorte
d'avant-propos de l'important ouvrage dont la préparation est
déjà avancée. En se bornant à considérer les trois anciennes
Espèces asiatiques du Genre Melanargia : Hcdtmede, Epimede
et Yunnaiia, le plan d'une analyse poussée, suivant les vues de
M. Houlbert, jusqu'aux limites extrêmes que la documentation
dont nous disposons permet d'atteindre, se trouve ainsi mis sous
les yeux des Entomologistes.
C'est, par le fait de cette analyse m.ême, qu'une véritable
révolution est proposée par M. le Professeur Eloulbert, dans la
Nomenclature entomologique, avec une liberté qui pourra, j'en
conviens, être jugée par certains comme quelque peu osée.
Les unités, considérées jusqu'à présent comme spécifiques et
servant à constituer, par leur réunion, en un groupement d'Espèces
distinctes, mais voisines, ce que nous app-elons un Genre, de-
114 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
viennent, chacune, par suite d'une observation- approfondie des
caractères constatés sur les diverses formes géographiques, comme
des têtes de groupe dans lesquels se développent et se multiplient
plus ou moins, selon les circonstances, les nouvelles unités spéci-
fiques, estimées désormais nécessairement séparables les unes des
autres, mais devant rester néanmoins dans un même Groupement.
M. Houlbert donne dès lors - et c'est là une habitude reçue
dans la Systématique — à chaque Groupe ou Genre nouveau dont
il propose l'adoption, le nom généralement attribué à l'Espèce
dont le démembrement paraît s'imposer.
Ni lui, ni moi, nous n'ignorons d'ailleurs la surprise que cau-
sera cette innovation; mais, comme je suis d'avis que ces Etudes
sont une sorte de tribune oii mes amis jouissent d'une entière
liberté de développer leurs conceptions scientifiques, je n'ai même
pas voulu différer jusqu'au prochain Volume XX la publication
de la i'"' partie de ces Notes sur les Melnnargiinne
Des problèmes se posent inccssainiin-nL à l'esprit des Natura-
listes. Chacun les cnvisa.ge à sa guise et leur donne, ou non, son
approbation, tout en reconnaissant (]ue de chaque choc d'idées
jaillit une lumière et qu'un progrès résulte toujours d'un travail
qui a été poursuivi avec le zèle le plus sincère et le plus conscien-
cieux.
C'est donc ainsi que le Groupe tout entier des Melanargia est,
de la part de M. Houlbert, l'objet d'une étude très approfondie,
copieusement illustrée et destinée à paraître bientôt dans les
Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Outre l'agrément si sensible pour moi du commerce quasi-
journalier d'une amitié qui m'est très précieuse, j'éprouve uik"
satisfaction sans cesse plus grande, en profitant d'entretiens
scientifiques dans lesquels, grâce au savoir si étendu de mon
excellent collaliorateur et si digne ami, les questions les plus
intéressantes et les plus variées se trouvent discutées.
Je jouis, dans mon laboratoire lépidoptérologique où, au déclin
de ma vie, je passe mes heures de liberté, d'une compagnie à la
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II5
lois savante et affectueuse cjui n'est pas pour moi le moindre
bienfait dont je suis redevable à la pratique déjà si ancienne de
l'Entomologie.
11 convient donc que, sans plus attendre, la conception de M. le
Professeur Houlbert, — dont le présent Volume ne contient
cependant que le i)roclromc, — soit présentée à l'appréciation de
nos confrères Entomologistes, dans sa complète intégralité, c'est-
à-dire absolument telle que son Auteur en a eu l'intuition et pris
l'initiative.
Cependant, pour le jugement définitif à intervenir, qu'on
veuille bien attendre le complément de Touvrage, après qu'il y
aura été traité de la totalité des Espèces et Formes européennes,
pour lesquelles notre documentation est plus abondante que pour
les asiatiques.
Nous nous efforcerons d'ailleurs d'apporter la [ilus active dili-
gence à la réalisation des nombreuses illustrations qui sont néces-
saires, ainsi qu'à rim[)ression typographique du texte. J'espère
donc que, sans trop tarder clcscrmais, le présent A/'olume XIX,
Part. II, de nos Etudes, aura un successeur.
Le Volume XX contiendra en outre des tra\au.\ dont ] 'aurai
la i^ersonnelle responsabilité et qui m'ont déjà préoccupé. Mais,
pour les progrès de notre Science chérie, l'effort d'un seul ne
suffit pas. Aussi, est-ce a\'ec Xc sentmient le plus amical et le plus
affectueux, que je rem(M"(ie, de Unir coiuoiirs si (lé\oué, mes très
distinguée (■ollaborateiirs qui smil en même temps et surtout mes
bien chers amis.
Rennes, le S mai IQ22.
Charles OBERTHl'R.
VI
Contribution à 1 étude des Melanargiinae
DE CHINE ET DE SIBERIE
Par C. HouLrîP:KT,
Professeur à l'Université de Rennes.
INTRODUCTION
Historique. — Lorsque Ménétriès décrivit, en 1S59, les pre-
miers Mehinargia sino-mandchouriens rapportés par Maack et
Schrenck de leur voyage aux régions de l'Amour {Reiscn iind
Forschungen in Amur-Larcdc in den Jahrcn 1854- 1856 im Auf-
trage der KaJserl. Akademie der Wissenscliaften zu St. Peters-
burg\ il fut frappé par la présence constante d'un caractère qui
se retrouve, nous le savons aujourd'hui, avec une fixité des plus
remarquables chez toutes les espèces asiatiques de ce genre : c'est
la présence, en dessus, au bord postérieur des premières ailes,
d' une bande, de coloration noire, qui s^ étend, sans interruption,
tout le long de ce bord postérieur, depuis la base de V aile
jusqu'à r angle interne; cette bande, selon l'expression même de
Ménétriès, (( distingue cette espèce de toutes les Arge connues ».
La description de l'espèce fut établie d'après les seize exen)-
plaires rapportés par MM. Maack et Schrenck, exemplaires qui
furent capturés <( dans les montagnes de l^oureia jusqu'à Chôme,
et sur les rives de la rivière Ssakhali appelée fleuve Amour, après
sa jonction avec le Ssoungari ». Ménétriès accompagna sa des-
FIS
LEPIDOrrEROLOGIE COMPARÉE
criplion de rcMiiar(]U(-s intcrcssaiites cl nomma son espèce, on ne
sait trop piiur(]U()i, H<iliuiciU\ du nom d'une Xércide, di\inité de
la mer.
Voici d'ailleurs le t(^xte orf^inal di- Ménétriès et la reprodu'^-
tion des deux excmiilaires, mâle et femelle l-"i>^-. i), qu'd (-rut
de\oir donniM- comme U^s représentants t)pi(iucs de sa nouvelle
espèce.
\mvA'. I 1.\1 IMIODF.. nulle/. <lr IWiinl., 1. WM, p. _mC), Xr. lO,
Tal). III, lit;. 6, le mâle, {\<g. 7, la iVinc lie
.Mis siibdcutiinhUis., al bis, :i!:;r:> in^K iihUi^ , diif/ris viihir
!()liiii<iii/is, iiidrqinc iiUcrioïc nlnuijur jui^ro; subliis, lliivcscculi
l'IG. I. — ■i^'g(' Ihûimcdc Mcnctr.. i.t';iprL-s MciiétiiL-s.
rS à ganclic ; '. ii ilroiLe. — lieiiucoup d'auipuis puusent ijuo ceue frmellp n'esi i)ay \\\ vraie
fenccllc coiri'spondant au niàlc JJalimrde ifciiéir.
Sc/osis, bis siriato-luar iiinolis, posticis pi'opc iii<u f^incui ocelli3
inb/ts cmispiciùs. — En\erg-. 22-25 ''o"-
" Cette espèce (iffie (]uelques rapports avec IM. l achcsis,
llerbst., dont elle a la taille, mais les femelles sont plus grandes.
Les ailes sont jilus larges, surtout plus arrondies extérieuremenl,
et faiblement dentées.
)i En dessus, les ailes sont blanches, surtout chez les femelles,
et présentent môme un reflet opalin; le dessin est à peu près celui
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II9
de la Lachesis, si ce n'est que le bord antérieur des premières
ailes est plus ou moins om.bré, que la marge noire ne présente, le
plus souvent, que deux taches blanches, savoh' : celles qui sont
les plus grandes chez l'.l. Lachesis, c'est-à-dire l'une près du
sommet et l'autre qui repose sur l'angle interne; mais, un carac-
tère qui distingue cette espèce de toutes les Arge connues, c'est
que tout le bord interne, depuis la base jusqu'à la tache blanche
de l'angle mterne, est de part et d'autre d'un beau noir, surtout
chez les femelles où cette bande est plus large. Les ailes infé-
rieures, outre le dessin de la Lachesis, sont bordées extérieure-
ment d'un double liséré noir bien distinct.
» En dessous, les ailes sont satinées de jaunâtre, surtout les
femelles, et bordées d'un douljîc liséré noir; ainsi que chez la
Lachesis, elles offrent très peu de taches noires aux ailes supé-
rieures, et la ligne en festons qui entoure le sommet et une partie
du bord externe chez la Lachesis, se prolonge, rhe? notre espèce,
jusqu'à la tache blanche de l'angle interne, est bien marquée et
légèrement flexueuse. Les secondes ailes ne îDrésentent aucun
dessin sur leur disque, et les deux ocelles près de l'angle externe
ne forment qu'une tache légèrement brunâtre chez la femelle, et
tout au plus chez les mâles on distingue deux p-oints noirs sur
cette tache; mais, vers le bord postérieur, les lr<jis ocelles, dont
l'anale est double, sont assez disitnctes chez les mâles et beau-
coup moins chez les femelles, où elles ne sont souvent indiquées
que par une pupille en trait transversal d'un blanc opalin; ces
ocelles reposent sur une ligne noire dont les festons ont leur
sommet arrondi et non anguleux connue chez la I.iic/ics/s ; \c corps
et les antennes comme chez les espèces congénères.
)i Une variété présente en dessus les bandes marginales et les
taches noires beaucou)-) plus larges; et les ocelles du dessous
plus distinctes.
» D'après jô individus rapportés par MM. Maack et Schrenck ;
comme ce dernier voyageur a été des plu-- scrupuleux à nous
indiquer l'habitat de tous les objets de ses récolles, ce sont don'-
120 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
ses indicnlions (]iic je citcMJii louji.nrs. - Au mois dr juillet, i\^u:^
les montagnes de Boureia ius(]u';i Chôme, et sur les n\<s de la
rivière Ssakhali appelée iltuxc Ahh ur, après s:i lonelion nver k
Ssounj^ari. >>
l.a principale prcoceu});itu>n de Ménclriè-., connue on le \oi;
p^ar ee (|ui précède, a été de comp-arer son Arqe Ualniiclc à
Ldchcsis; il fait cependant une rcmarcjue iniporlante cju'il con
\ lent de retenir ; c Une variété, dit-il, présente, en dessus, les
bandes marginales et les taches noires beaucoup jilus larges; cl
les ocelles du dessous plus distinctes {sic) )».
Nous verrons plus loin ce qu'il convient de penser de cette
\ariété signalée par Ménétriès.
Trois ans plus tard, en 1862, C et R. Felder (Ohscn'dlioncs
de Lepidoplcns nonnullts Chïnae cenlralï et Japoiiiae, Wiener
entomologische Monatschrift, t. VI, p. 2g) décrivirent, en trois
lignes, une variété à.^Haliniede qu'ils nommèrent Meridionalis :
<( A M. Halimedc amurensis haec varietas circa Ning-Po prove-
niens colore diflcrt fusco praedominantc iasciisque albis idcirco
angustioribus. Ad sectionem M. Lachesis Hùbn. egregia species
pertinet. »
La ville de Ning-Po se trouve sur le 30" degré de latitude
nord, à l'extrême pointe de la Chine orientale, soit à environ
2.0CXD kilomètres des régions de l'Amour; si nous sommes bien
réellement en présence d'une variété d'Halimede, nous ne serons
pas surpris de voir cette variété très différente du type sibérien.
La var. Meridionalis n'a pas été représentée par les Felder;
d'autre part, la trop brève description des entomologistes autri-
chiens ne nous permet pas d'apprécier, avec une netteté suffi-
sante, les caractères de cette variété; nous imaginons volontiers
que c'est une forme mélanisante puisque, d'après les auteurs, elle
diffère du type sibérien par sa coloration bn.ine prédominante
{colore jusco praedominantc), mais il nous serait impossible, si
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
121
nous ne possédions que dos renseignements aussi xaf^ucs, de
définir exactement ses affinités.
•Un autre travail, paru vinj^t-riiK] ans i)lus t.ird. en 188;, dans
le tome 111 des Mémoires sur les Le p'id o plcrcs, ]uihliés par le
grand-duc Nicolas Roroanoff et dû ;i la plume du 1)'' Stau-
dmger, de Dresde, n'apporte aucune clarté dans Cv-tte (]uestion,
bien au contraire. A l'mverse de C. et R. Felder, qui nous ont
présenté, sous le nom de Mcridionalis, une \'n-iété sinon très méla-
nienne de Mdanargia, en tout cas une xanété nettement brune
{colore fusco fraedoinïnanie), le D'" Staudinger, lui, sans se pro-
noncer d'aucune façon, nous donne, avec une pointe de doute il
•iG. 2. — Mi'hinargia Halinicdc Méiiétr. cf. Fig. 3. — Melanargia var. ? Meridionalis Feld.
Ces deux figures reproduites d'après Staudinger, in Komanoff. PI. XVI, Hg. 9 et 10. — La fig. 3
n'est certainement pas Mcridionans Felil.
est \Tai, comme Meridionalis Felder, une forme plutôt claire,
PI. XVI, fig. 10, sur laf]uelle, certainement, la coloration brune
n'est pas j^rédominante.
En présence de ces deux opinions contradictoires, il est indis-
pensable de reproduire ici l'argumentation du D"" Staudinger
avec les figures (Fig. 2 et 3) qui représentent pour lui Haliniede
type et sa variété soi-rlisant Meridioiudis (i).
(i) STAfDixGKK (D'' Otto). — Xeiie Arten und Varietalcn von I.epidoptereii
aus der Amur-Gebiet, Saint-Pétersbourg, 1887 {Mémoires sur les Léfidoftères,
t. III, in-80, pp. 126-232, PI. XVI, fig. 9 et 10).
122 LEPIDOPTEROLOGIE roMPARÉE
Mki,.\\A7^(;ia TIai imede Mon. var. ? Meridionalis Frld.
{lipitiicdc Sti^M". in lill. ' (Tl. X\'I, (i.l:. (), \o). Dicse Art komint
fasl iibcrall ini Aiiuir Cichictr m zwci so \rrschicclcncn Formcm
\()r, (lass ich iiiclil ficher l«in, ni) clirs('ll);ii niclil als /.\\c\ Arten aut
i^^cfassl wcrdcii niiisscn, doi sicli walirsclicmlK li nichl soU<'n coini-
liK-ii ii'id so /,\vis(-heii formel! erzeugen. Bcidc Formcn kommcn
/u dciscllK'n /.cit, an dcnselbcn Ortrn in Ar./'.ahl nebcn rinander
\or, iind kann dir cmc d(^shall) wcdc^- r\uc l,(ïkal-noch Zeit-Va-
nctiil sein, chcnso \\t-ni_L; als (Mnc /ulidli^c Aberration aufgofassl
werden. ("hristopji ftny bcidc un ]n\\ ni Mcngc ncbcii cinandcr
bci Raddcfka, und zwar hier ohnc cigcntliche Ueberganjxsstiirkf",
wJibnMid icli '^olclir xoni Ussuri nebrn den beiden Ilauptformcn
crhiclt. Von Askold crhiclt icli xorwici^cnd nur die duncklerc
l'"(>rni und \-on Baranowka ^ussrbliesslieh cbe bellere Forni, abcr
(>(was \erschiedcn \on den typischcMi helKn HaViuicdc. Nordlich
von Peking fing Herz nur die cbinkle l'orni, \v(d(-be Felder sehr
kiirz iWien. P. ni. Moiur/ssc/ir., iHô."". ]). jq; als vnr. Merirlwualrs
\on Ning-po aulfiilirl Als Haliiiici/c l)(^scbr<-ibt und bildet ab)
Ménétrics flic belle Form, fiibrt abcr bcM'cits die dunklcre als
Varietiit nul f(i]gcnd<'n ^^'orlen sebr rielitig an : " Une variété
]>résen1c- (mi dessus les bandes marginales et les taches noires
l)eaucoup plus larges, et les ocelles du dessous plus distinctes ».
Dièse let/Jere, di« sich si^hr auffallig durcli die wcit breitere
flunkle Zeichnung \'on Halniicdc unterschcidet, muss also Mcr'i-
(UonaUs Feld. heisscii; und bbnbl es spatcren genauen Beo-
bachtungen vorbehalten. in wclchem Verhàltnisse beide zu
einanfier stehen. )•
Pour plus de clarté, nous traduisons ici les intéressantes
remarques de Staudinger (i).
(i) Cette espèce se rencontre, presjuc partout dans les régions de rAmoiir,
sous deux formes, tellement diflFérentes, fpie je ne suis pas sûr qu'il ne s'agit pas
de deux espèces distinctes, s'accouplant jirobablement (pielquefois et i)roduisant
alor'; des variations intermédiaires. Les deux formes se présentent à la ménic
époque et en grand nombre dans les mêmes endroits; c'est pourquoi l'une d'entre
elles ]icut être considérée soit comme une variété locale, soit comme une variété
LEPTDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I23
Ainsi dont', pnur Slaudingor, la var. Mcrvliounlis Fcld. est la
Jurnic à « taches noires plus larges >>, déjà in(lir|uéc par Méné-
trics; il précise lui-même (]u'elle se distmgue très facilement
(Y Halîincfl c ]~)ar ses taches sombres, mais i! ne fait nulle pari
allusion à cette couleur brune prédoniinmiie sur la(]uclle, cepen-
dant, l'attention est exclusivement attirée h.rscju'on ht la des-
cription de Felder.
En réalité, en 1S87, le D'' Otlo Staudingcr \\(- connaissait pas
MeridionaUs Felder; la f(jrmi- qu'il flonne sous ce nom (loe. ci!.,
\)\. XVI, fig. 10), nous le \ errons plus Icin, est une espèce claire
voisine d'HalmiecIe; elle corresp,ond, selon nous, à la race non
encore ukmtifiée de l;i Chine centrale (]ue Ménétriès a représentée
comme étant la femelle de son Halimcde.
Nous aurons l'occasion de revenu- sur ces difficultés; pour le
momcuit, occu]ions-nous d'idcMit ifier Mcr'idionalu Felder.
Fn l8tSS ])ariil, dnns le l^rrliinr rn/oiiioloi;. Zcilsclirifi ,
Bel. XXXll, p]i. 31 153, iiiK' relation de \'oyag(- de Al. L. Graeser,
sur la famu- lépidoptérologique clc^ la région de l'Amour; les
obser\ations de M. (ïraeser conlirment entièrement ks prévisions
de Staudinger; mais elles nous aj^portent, vn plus, des précisions
d'autant plus précieuses (]u'elles concordent absolument avec les
conclusions aux(]uelles nous étions nous-inême arrivé par une autre
sai.sonnicic (Ui tdut :iil moins comme une aberration accidentelle, ('hristopii ren-
contra le.s deux formes côte à côte et en abondance, en juillet, aux environs de
Raddefka et là, à la vérité, sans aucun intermédiaire entre elles; moi, an con-
traire, j'en revus (jucl(|ues exemplaires, voisins des deux formes jirincipales, de
la région de l'Ussuri. D'Askold j'avais re^u précédemment la Forme la plus
sombre seulement et de l^aranowka, exceptionnellement, la l""orme la plus dain,
légèrement difl'érentc toutefois de la Forme typique claire Halimcde. Au nord
de Pékin, Ilerz captura seulement la Forme sombre, celle que Felder décrit
brièvement de Ning-po [Wicv. Ent. Monalsschr., 1S62, p. 29) sous le nom de
var. Mcridionalis.
Sous le nom. à'Halimcdr, Ménétriès décrit (et figure) la Forme claire, mais
il indique déjà la Forme la plus sombre comme une Variété dans les termes sui-
vants, très exacts d'ailleurs : « Une variété présente, en dessus, les bandes margi-
nales et les taches noires beaucoup plus larges et les ocelles du dessous plus
distinctes ». Cette dernière, qui se distingue très facilement A'Tialimede par ses
dessins sombres beaucoup plus larges, doit alors s'appeler Mcridionalis Feld ; il
reste à jjréciser, par des observations plus exactes, quels rapports existent entre
ces deux Formes.
124 LÉPinOPTÉROLOCIE COMPARÉE
voie, à savoir, la comparaison attcntixe des nonibroux doiuinruts
existant clans la collcM-tion. Ch. Obcrthiir.
Voici les Notices de M. (jraeser relatixcs à Mchtii. Ihilniicde
ci à Mrlnu. i/ictulionalis.
'< ij6. Mki.ANAR(;ia Mai.IMKDE Mén. Romanoff, Mé-
moires 111, p. I i;, V\. XVI, fig. ;.
" \'<tn mir iiiir 1km ("]ial);ir()lka an ciiier sehr beschranktc.
Stelle, hi(M- alx-r liiiufij^- beoljaclitel.
)) i-V. MELANARciJA Meridionalis Feld. Romanoff, Mé-
moires III, p. 147, PI, XVI, fig. 10.
'i Rei Chabarofka und Wladivostock sehr gemein ; einigc
Q Q erhielt ich durch Ikrrn Kehrer aus Rlageweschtschenk.
Halunede und Meridionalis snid wohl sicher zwei gute Arten ;
die von Ménétriès in Schrenck's Reisen im Amurlande gegebenen
Abbildungen sind zicmlich ungenaii ; PI. 111, fig. 6 ist zweifellos
Htdimede, wahrend fig. 7 weit cher zu McridionaUs gehoren kann.
» Die Vorderflùgel von HaVnnede sind mehr dreieckig, der
Apex v/eiter ausgezogen, clcr Aussenrand verlauft viel gerader
als bei Meridionalis, deren Fliigel eine weit rundere Form habcn.
)) Die grossere Art Meridionalis kommt in ganzen mittleren
und siidlichen Amurlande vor, wahrend dic klcinere Haliuicdc
nichr auf einzelne Lokalitaten beschrankt zu sein scheint; ich
fand sic, wie schon oben gesagt, nur an einer Stelle bei Chaba-
rofka, wo sie mit Meridionalis zusammen flog
)» Ucbergangsformen zwischen beiden Arten sind mir nicht
vorgekommen. »
Ainsi, pour M. Graeser, \v Meridionalis di-s Mémoires de
Romanoff, t. 111, pi. XVI, fig. 10, c'est-à-dire^ au s(mis de Stau-
dinger, est bien une espèce distincte d'Haliriede; il s'agit, comme
on le sait (von- fig. 3), de la forme encore relativement blanche
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 125
d'Epimede Stdgr., et nullement, ainsi que M. Graeser l'indique
à tort, de la forme brune Meridiunalis Felder.
M. Graeser relève également l'erreur de Ménétnès qui repré-
sente, dans les deux figures qui accompagnent son travail,
comme g de son Halime.de (fig. i), un exemplaire qui n'est
certainement pas la véritable femelle Halimede, mais incontesta-
blement, une forme parfaitement typique d'Epimede Staudg. (i).
Nous allons voir comment la véritable solution du problème
fut donnée, quelques années après, par M. Leech, grâce à un
dessin copié sur le type même de Felder et que l'auteur se pro-
cura par l'intermédiaire du D"" Rogenhofer.
En J889, en effet, Mr. John Leech publia, dans les Transac-
tions of the entomolog. Soc. of London, un travail préliminaire
sur les Lépidoptères de Chine (région de Kiukiang), où il attire
déjà l'attention sur les variations mélanisantes des Melanar-
gïinae chinois; mais, c'est en 1892-94, dans son grand ouvrage
hutter-fiies front China, japan and Corea, p. 59, qu'il apporte à
la question le document décisif. Le D"" Mois Rogenhofer, con-
servateur du Musée impérial de Vienne, lui a communiqué un
dessin, colorié à la main, du type Meridionalis Felder.
Mais, laissons la parole à Mr. Leech :
« As will be seen by P^lder's description quoted above (voir
p. 1 20) it is expressly stated that the dark colouring prédominâtes
m var. meridionalis. This in invariably the case with spécimens
from Ningpo and Kiukiang, but not vvith those from Amurland
or Corea.
» The darkest and lightest spécimens, selected from over
130 examples from Kiukiang, are figured in Trans. Ent. Soc.
London, 1889, pi. VIII, flg. 5 et 5 a. Fig. 5 agrées well with a
hand-coloured drawmg of Fcider's type of meridionalis for
which I am indebted to the kindness of Dr. Rogenhofer of
Vienna.
(i) u Weit cher zu Meridionalis (= Epînedi; Stdgr.) gehoren kann. »
126
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
1 (\orean Jialhitcde arc darkcr tlinn Amurland exaniples; but
froin ncilhcr f)f tlicsc- localitics ha'^ anythino- clark cnough for
\ar. incndionalïs l^ccn receivcd; thc lorm i;suall\' known b)' this
naiîic is really only an intermediato Ijetween Felder's variety and
Ihr type, and such is Romanoff's, fig. lo, pi. XVI, in m Méiiioirc;
stif les Léfïdoptcres, vol. 111. »
Comme on le voit, la notice de Leech nous apporte deux pré-
cisions capitales : la première, c'est que Meridionalis Fclder est
une forme déjà très mélanisante d'un Melanargi/inae ; le dessin
5 (Vapr. 1-eecli. 5 « d'apr. Leoch
l'ic. /f. — \fenalaigia ll^iliined,' v.ir. Mcriilioiuihs l'eld.
[•'igures reproduites d'iiiir^s I,eoch (Trans. Ent. Sor , l,ond.. ISfSii. |,i, VI M. I'il;. .". :i u.iui-lio
(!D 6a à droite).— l.;t ligiiii> r> est .\foriiUciiali!> Kold. pres(iiio typùiiie ; .'xi, doil iHre lappi.m-
ii Fjugens Jlonnitli.
i\u I)' kogenholer et hi liL;urali(in de Leech (]uc nous reprodui
sons ui (^l'i^. -|, à gauche), fixent désormais |iour nous le caractère
et le \'éntal)le aspecl (\[[ l\'pe M cr'nl nnud'is. La seconde [uécisiou
est celle ;"i la(|uelle nous ;i\ < 'Us dé|;i nous même fait allusion \<h!'
p. I -Vv'. à s;i\(ur, (]ue l 'twenipknre figuré par Staudmi^^er, sous le
nom de me.rïdioiudis, dans le Vol. 1 1 1 (Us Mciiio'ircs de Kttiiiaiiojj ,
IM, .\V1, fii^-. lo, n'est pas \c M rridioiialis Feld., mais si'ulemcnt
une lurme intermédiaire entr<' la variété dv h\"lder et le t\'pe
Ihdhucili' de Ménétriès. Cette (jpinion est la nôlic, très exacte-
ment; et nous répétons ici, (ju'à notre a\is, le dessni des Mémoires,
IM. X\ 1, hg'. i(), correspond .1 nue lace, non encore identiliée, (\\\
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 12/
centre de la C^iune, celle que Ménétriès a pris pour la femelle de
son Halhiiede. Ne savons i.ous pas, d'après les mdications de
Staudiiig-er Uu-inème, que les deux espèces se présentent partout,
à peu près en nombre égal, clans la région de l'^Amour, assez diffé-
rentes toutefois pour éveiller les doutes de l'auteur qui se demande
s'il ne se trouve pas en présence de deux espèces distinctes ?
dass icli nichl sic lier b'in, ob dieselben nichl als zwei Arien auf-
gefassl luerden mfissen.
Cette forme intermédiaire, des régions de l'Amo'ur et de hi
Chine septentrionale, nous la ferons connaître en détail dans la
suite de ce travail ; mais, dès maintenant, nous proposons de la
désigner sous le nom de Mandjiiriaiiiu en raison de sa distribu-
tion géographique présumée, et d'adopter, pour tous les Mcl<i-
nargïïnae du type de Menetriesi le nom généri(iue d' Epiiiied-j
emprunté à l'um' des suggestions de Staudinger.
Xous uistificrons d'ailleurs ])lu!-. loin \).\y eU's faits la légitimité
de cette appellation, destinée à apporter le plus de clarté possible
dans la nomenclature des Melanarg'ïnac sino-sibériens.
Mais alors une autre difficulté surgit. Si Maiuljuriaini est une
espèce différente d' Ndliiiiedc Mcnétr. selon nous, il n'y a aurua
doute à ce sujet), nous a\ons alors toutes les raisons de croire qiu"
Meridional'is VqV\. est, non pas une variété d'Haliinede, mais bien
une espèce mélanisante, plus affine de Mandjuriana que d'Hcili-
mede (i\ Cette manière d'interpréter les faits concilierait jus-
(ju'à un certain point les vues, si différentes en apparence, cU'
Leech et de Staudinger; en tout cas, les données de la zoogéo-
graplne appuient, ainsi que nous le \errons, de la façon la plus
nette, les conclusions (juc nous proposons d'adopter.
Pour c-lore l'histoire de Mcridionalis b'eld. et de ses variations,
notons encore la forme tout à. fait mélanienne des environs de
Kiu-kiang, que M. Hcnrath a décrite en 1888, sous le nom de
lu gens, dans les Etitomolog'tsche Nachriclilen, t. XIV, [>. lôi.
(i) Si nous nous tenions aux dcnoniinations actuelles, nous arriverions à cette
conclusion bizarre que Meridionalis Feld. est une variété de Meridiotialis Staud.
128 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
M \'ar. LudKNS Oberseïtc : Die vveisscn T'oldcr an cler Hasis
(Icr Vordor- uiul lliiitcrllu<4cl l)raunsrhvvarz l)eslaul)t. Die
weisscn Flecken schr ndiu-irt, sthwach diinkel Ix^slauht und
durclihaus nicht reinwciss wic bci der Stammfonn.
)> Vnterseile : Farbung der Vorderflùg-el dcr der Obcrscitc
cntsprechend, die der HinterflUgel mchr mit der Stammform
ul)ereinsliiiiiiieiid.
» ("liarakleristiseh sind aucli noch die auffallend l)reiî srhwarz-
lieh b('slaiihl(>n .\dern fier Ober- und l'nlerstite. )>
Mr. Leech, à qui nous empruntons la, dcscrq^tion d'Honrath,
nulHjue (jue liigOis Honrath est une forme nilermédiaire (Fig. 4)
entre les deux exemplaires 5 et 5 ^/ qu'il a fait connaître en hSSg,
dans Ic's Traits, of ihe Entoni. Suc. oj London, pi. VI II ; il donne
une excellente figuration du mâle, dessus et dessous, IM. XI, lig. 1,
probablement d'sjn-ès l'un d<.'s exemi)hures de sa eolleetion. Ce
document doit retenir noire attention; il ri'préscnte pour nous le
\éritable lu gens typique; notons toutefois, dès maintenant, que
ce lu gens typique conserve encore des traces de taches claires à
ses deux paires d'ailes, aussi bien en dessus qu'en dessous.
11 nous reste maintenant à examiner le paragraphe consacré
aux variations d' Halimede ( !) par M. le D'' Seitz, dans son
grand ouvrage, I, Band. I, Abteilung : Die Grossschniettcrlingc
(les Palaearktischcn Faunengebietes, Stuttgart, 1910, pp. 11 4- 117,
PL XXXVIII et XXXIX.
L'examen de la fig. r, PI. XXXIX, nous montre tout d'abord
que M. le D'' Seitz n'a pas la moindre idée du Meridïonalis
Felder; l'espèce qu'il représente sous ce nom n'est autre chose
qu'une forme un peu noire de Montana Leech. Cette belle espèce
est, en effet, assez commune {nicht sel t en) dans la vallée du Yang-
tse-Kiang, et c'est là sans doute la raison qui a porté M. Seitz
à croire qu'il était en présence de Mendionalis Feld. Un fait
nous paraît certain, c'est que, dans cette même vallée du granci
fleu\e chinois, les deux espèces : Meridionalis Feld. et Montana
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 129
Leech, vivent mélangées, surtout dans les régions centrales et
occidentales des provnices de liou-nan et de Se-tchoucn.
En ce qui concerne Ingens Honr., le D'' Seitz s'est contenté de
reproduire une partie {clessous des ailes) de la figuration de
Leech ; comme nous, il admet que cette figuration représente bien
le type décrit par Hcnrath.
Mr. Leech, dans le travail précité {loc. cil., 1892, p. 60,
pi. XI, fig. 7, cf), décrit encore et représente, comme variété
d'Haliniede, un Melanargnnae qu'il a rencontré dans les régions
montagneuses du district de Chang-Yang, et auquel il donne le
. nom de Montana; cette espèce est paraît-il très commune vers
l'ouest; elle varie beaucoup pour la taille {de 54 à 76 millim.)
et son dessin maculairc est des plus typique. Voici la brève des-
cription de Leech :
(< Var. Montana — Central band vcry narrow, and the outer
border is only faintly indicated, whilst on the secondaries the
black markingK are absent, excepting slight traces of a ring in
the first médian interspace, and a slender dentate submarginal
line. »
Cette très belle forme que Leech considère comme une variété
du Menetriesi de Sibérie (voir plus loin, p. 153), est bien plutôt,
selon nous, une espèce distincte; le dessin de ses ailes inférieures,
en dessous, n'est pas celui du type Menetriesi, mais bien celui du
type Asiatica Obthr.-Houlb. (= Yalongensis Houlb.). Or, ce type
Asiaiica-Y alongensis remplace partout, dans les régions occiden-
tales de la Chine, Mandjuriana, qui lui, se distribue, avec ses
formes mélaniennes : Meridionnlïs, Lngens et Fnscissirna), dans
le sens vertical, depuis les frontières mandchouriennes jusque vers
la basse vallée du Yang-tse-Kiang et peut-être au delà.
En somme, cette espèce Montana Leech pourrait être, à notre
avis, considérée comme une forme albinisante d' Asiatica— Yalon-
gensis; nous manquons de documents pour discuter ce problème;
130 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
mais, comme il existe des formes de cette espèce dont les dessins
noirs sont déjà très accentués, celk^ par exemple, que le D"" Seitz
représente, à tort, sous le nom de Merïdiondlis, PI. 39 f, il pourrait
se faire que d'autres intermédiaires se rencontrent un jour, qui
combleront l'hiatus existant aujourd'hui entre Montana Leech
et le type A siatica-Y alo?i gcnsis de la vallée du Ya-long. Quoi qu'il
en soit, nous préférons, pour le moment, laisser les choses en
l'état; mais, comme le type Asialïca-Y alongensis a été jusqu'ici
méconnu et toujours confondu avec Menetrïesi Obthr.-Houlb.,
nous croyons devoir donner, sur ce type, tous les renseignements
que nous avons pu recueillir, grâce aux riches documents qui nous
sont passés sous les yeux.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 13I
PREMIERE PARTIE
Les Melanargiinae asiatiques
On voit par ce qui précède que, jusqu'ici, toutes les espèces
ou variétés des Melanargia sibériens et sino-mandchouriens ont
été considérées par les auteurs comme des variétés di'Halimede
Ménétr. ; or, nous savons aujourd'hui o^Halimede est une forme
en quelque sorte isolée, étroitement localisée et peu variable;
Halimede ne quitte pas, semble-t-il, la basse vallée du fleuve
Amour, entre les chaînes de la Boureia et du Sikhota-Alin ; c'est
une espèce de petite taille, mais très distincte de Mandjîiriana.
Christoph, qui observa les deux espèces, en grand nombre, aux
environs de Raddefka, ne put reconnaître entre elles aucune
forme de passage ; Staudinger, au contraire, affirme avoir reçu
des intermédiaires de la vallée de l'Ussuri; mais, comme Stau-
dinger croyait toujours que son Efimcde était une variation
à.' Halimede Ménétr., il a dti, à notre avis, être induit en erreur
par cette idée préconçue.
A l'inverse d'Haliuieds Ménétr., Mandjurïana Houlb. possède
une aire de dispersion très étendue; il vit, d'abord en mélange,
avec Halimede, dans toute la région de l'Amour, mais on le ren-
contre également en Askold, en Corée et beaucoup plus bas encore
vers le sud, jusqu'aux environs de Pékin. Dans toutes ces régions,
où les conditions d'existence doivent être 1res différentes, Maiid-
132 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
juriana varie, non seulement au point de vue de la taille, mais sur-
tout au point de vue de la coloration. Les taches brunes prennent
une extension de plus en plus grande aux dépens de la couleur
blanche fondamentale et nous passons ainsi, progressivement sans
doute, de la forme Mandjuriana type aux morphes mélanisantes
connues sous les noms de Meridïonalis Feld. et higens Honratli.
Ces formes, d'aspect sombre, voisines de Mandjuriana, no s'ob-
servent toutefois qu'au sud de Pékin, principalement dans la
grande vallée du Yang-tsc-Kiang; elles aboutissent même à une
forme plus évoluée que lugens, tout à fait mélanienne, d'un brun
uniforme absolu, sans aucune tache claire ni en dessus ni en des-
sous et qui, à notre connaissance, n'a jamais été signalée jusqu'ici.
Cette variation extrêmement remarquable existe en deux exem-
plaires mâles dans la collection de M. Charles Oberthùr; nous
proposons de la désigner sous le nom de Ftiscissivia. La planche I,
fig. 5 ci-contre, montre les variations graduelles de Mandjuriana
jusqu'à Fiiscissiiiia, telles qu'elles se sont présentées à nous
d'après les documents, tant naturels qu'iconographiques, qu'il
nous a été loisible d'examiner.
En résumé, nous pouvons ordonner, ainsi qu'il suit, la série des
Melanargïinae sibériens et chinois rapportés jusqu'ici par les
auteurs, sans raisons suffisantes, au type Halimede de Ménétriès
et à ses variations. Nous admettons quatre espèces : Menetriesi,
Mandjuriana, Meridionalis et Fuscissima; c'est de la troisième
que dérivent toutes les variations mélanisantes (]ui aboutissent
à Fuscissima.
1. EpimEDE Menetriesi Obthr.-Houlb. (= Melanargia Hali-
rncde cf Ménétr.). — Basse vallée de l'Amour.
2. Epimede Mandjuriana Houlb. ( = Melanargia Halimede Q
Ménétr.). — Régions de l'Amour, Askold, Corée, Mand-
chourie, Chine septentrionale.
Planche I
FiG. 5. — Variations graduelles et affinités des espèces dans le genre Hpimede.
1. Ep. Manfijuriana Houlb. — 2. Ep. Meridlonalis Felder. — 3. Ep. Mer.\-Ar.[Lugens Ilonratli.
4. Ep. Fusci.isima Houlb.
134 . LÉPUJOPTÉROLOGIE COMPARÉE
3. Epimede Meridionalis Feld. -^ Chmc septentrionale et cen-
trale.
Epimcde Mendïonahs var. Lu gens llonrath. -- Chme
centrale et méridionale.
4. Epimede FusCISSIMA lioulb. ^ Chine méridionale.
La carte ci- jointe ^Fig. 6) permet de saisir facilement l'éco-
nomie de cette curieuse distribution géographique.
*
Dans deux Notes récentes, rédigées en collaboration avec
M. Ch. Oberthiir et pré.sentées à l'Académie des Sciences par
M. le Prof. E. Bouvier, nous nous sommes tout d'abord appliqués
à définir les genres HaJunede et Epimede; ensuite, nous avons
essayé de caractériser, avec toute la précision voulue, les deux
formes primitives {^Asiatica-Y nlongerisi's et Mené trie si), types res-
pectifs de ces genres. C'est l'histoire de ces deux espèces que nous
avons surtout voulu écrire dans les pages qui vont suivre, et nous
avons ainsi la conviction d'avoir posé les bases qui permettront à
nos successeurs de mieux identifier et de mieux grouper les
formes si variables des Melanargiinae asiatiques. Voici, accom-
pagnée de quelques remarques, la diagnose résumée de l'espèce
qui nous avait alors servi à définir notre genre Halïvicde. Ce sont
ces remarques et cette diagnose qui ont été résumées dans notre
Note à l'Académie des Sciences du 16 janvier 1922 (i) et qui
doivent être ainsi rectifiées :
» Nous avons étudié soigneusement, à un point de \'uc compa-
ratif, les quarante et quelques espèces ou variétés du genre
(i) Oberthlr (Ch. ) et Houlbert (C). — Quelques vues nouvelles sur la
Systématique des Melanargia, Paris, 1922 (C. R. Acad. des Sciences,
t. CLXXIV, p. 190).
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
135
CHINE ET SIBÉRIE
/ Formoiè
J
FiG. 6. — Distribution géographique d^s ;Vft;/rt/ia>-^i7;wesino-sibériens et siuo-tliibétains.
I ^f^ l.KPIDOPTÉROr^OGI?: COMPARÉE
Mclniiorqin décrites juscju'à ce jour. Ces espèces ou variétés sont
représentées, dans h collection de M. ("hurles Ohcrthiir, p,ar un
iKHiihrc frcwcuiphii'cs (]ni n'est pas inlV^-icur à O.cSoo ; nous les
avons s^roupées nirtlidclMiih-nicnt ; ikhis les axons C()nii)arécs entn?
elles a\(-c all<ntiiMi cl nous axons constaté que si ces espèces
étai<Mil, (11 -ciirial, dans les (^atalo,L;-ucs, classées dans un ordre
suffisaniiiunt n.ili!rc!, on pouxait cependant, ^x{\xc. au (/rssiii des
oilcs injcr'icnrrs pris ni t/csso/is, constituta- (pialro f^roupcmcnts
parfaitrmciil dislinds, ]n-al l'ipiciiicn! iiuh^piMidants cl mduidua
lises (le lcll(j manière ijuc cl!a(ini dVnix pouvait r{\-v c(;nsuléré
cininiic nue excellente kuiIc sysléuialiiin-.
" Lxauiinons tout d'ahord Meldinnyjti Wiloiii^ensis lloull). ;
c'est une csiiècc niédiocix-incnt (lécor<'n\ répandue- surtout en Chine
occidentale et jusqu'aux conlnis K^s phi^ septentrionaux des pro-
vinces de Se-Tchouen et de Th)u Pc. Dans les cas les plus sunpU-s
nous lrou\t)ns, connue^ dessin, dans celle csp('ce, aux ailes infé
ncures, les ncrx'un^s noires aux(]uclles s'ajoute, |>our toute orne-
nientalion (PI. 11, fi"-. 0, uiu^ p(Hite niouclieturc de uièitie couleur,
traversant le champ costal, pcrpendiculah-cment au bord antérieur
de l'aile et \enanl aboutir ]irès du sommet de la cellule discoidalc.
( 'in(] ou six taches ovales, ocellées se voient dans les espaces intcr-
nervuraux ; mais, ( onnne ces tr.îhcs ocellées se retrouxenl dans
loutcs les espèces, ave(- un développcnuMit ];lus ou moins o"rand,
nous les sig-nalons ])our mémoire seulement; elles n'ont, en fail,
aucune utilité pour la démonstration que nous voulons faire.
>> En avant de la Irani^x-, la li<.^-ne inar;^inalc> c^sl douldc;
Mclanargia Y alonoensïs Ib ulb., wwc toutes les (Ormes cjiri pos-
sèdent le même schéma cK^coralif aux ailes ii [('ricurt^s, consti-
luera noire premier groupcmicnt ; mais, puisque nous élevcms
ainsi un nom d'espèce à la dii^nilc <4-éi"'éri(|U(\ nous allons nous
1 -orner, ]->our ne pas trop modifier la nonienclalur*.", à donner à
notre type un nom s]")écifu]ue nou\(^au. >> Nous a\ ujns ainsi é'é
conduit à prendre le nom s[3éciiique, jusqu'alors admis (IlALI-
MEDE) comme nom générique et à désigner, à cause de sa distribu-
Genre : HALIMEDE
Planche II
Les perfectionnements graduels du dessin des ailes inférieures (i à S) chez. H.inuede Yalougenùs Houlb.
(-^8ia«ico Obthr-Houlb.) (Coll. Ch. Obektuur).
138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
tion géographique, cette espèce assez voisine de celle de Ménétriès,
sous le nom d'A.sm/ica (i).
Au moment où nous avons proposé l'adoption du genre Ha/J-
mede, nous n'avions pas encore pu, en effet, examiner les varia-
tions du dessin de ces espèces, aux ailes inférieures; cette lacune
fut comblée le 6 mars 1922 dans notre deuxième Note à l'Aca-
démie des Sciences (2) ; cette deuxième Note, malheureusement
trop résumée, doit se rétablir amsi pour l'intelligence des faits.
« L'examen des nombreuses formes, appartenant au genre
Halimede, tel que nous l'avons défini dans notre dernière Note
à l'Académie des Sciences, nous a montré que si ce genre est bien
caractérisé par le dessin de ses aiies inférieures, il présente néan-
moins des variations dont il est utile de fixer l'allure. »
Nous avons réuni, sous les n"" i, 2, 3, 4, etc., de la PI. II, huit
exemplaires d'Hnliv/c/Ie Anatica Obthr.-Houlb. provenant des
régions sud-occidentales de la Chine; or, quelle que soit la loca-
l'té considérée, nous observons, dans le dessin de l'aile inférieure,
en dessous, une complication graduelle des lignes transversales,
laquelle, partant de la simple moucheture du bord antérieur (n" i),
aboutit à l'élégant festonnemcnt de la figure 8. Entre ces deux
points extrêmes de la variation nous pouvons placer tous les
exemplaires (i à 8) à' Halimede Asiatua.
Sur la PI. TTI, nous avons réuni de même huit formes typiques
d'une autre lignée voisine, distincte de la première; ici, les exem-
plaires proviennent, en majorité de la Sibérie orientale ou de la
Mandchourie ; c'est le groupe des espèces primitivement étudiées
|.iar Ménétriès; le dessin des ailes inférieures est bien du même
gabarit que le précédent, mais avec une légère variante; la mou-
cheture transversale du bord antérieur est plus compliquée; puis.
(r~) Nous avons considère depuis que ce nom avait un sens trop général, c'est pourquoi
nous l'avons remplacé par celui de Yaloiigensif, qui correspond mieux à la distribution
géographique de l'espèce.
(2) Oberthur (Ch.) et Houlbf.rt (C). — Convergence en variation parallèle dans le
genre Hali.mede, Paris, 1922 (C. R. Acad. des Sciences, t. CLXXIV, p. 704).
Genre : EPIMEDE
Planche II I
Les perfectionnements graduels du dessin des ailes inférieures (i à 8) chez Ephnede Menetnesi Obthr-Houlb
(Coll. Ch. OBERTniu).
I40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
dans l'angle forme par les nervures M^ et M3, à leur origine, se
\oit un petit arc noir convexe, qui ne se rencontre jamais dans l;i
série précédente. Nous faisons avec cette espèce le type d'un autre
genre, le genre EpiMEDE, qui aura par conséquent pour type
lipïmcdc Menctriesi ; c'cst-à-cHre l'espèce qui fut, nous le savons,
signalée pour la première fois, en. 1859, par Ménétriès ; elle jné-
stmte, ainsi qu'on peut le voir, un schéma de variation absolument
liarallMe à celui d^Halhnedc AsuUica 01);ln'.-l IouHl
xMauitenant que nous sommes en possession de tous les docu-
ments critiques concernant les Melanarghnae asiatiques, essayons
^\v l)irn iiiar(]U{M' les différences cpii exislciil (mire les diverses
espèces.
Plusieurs auteurs avaient suggéré avant nous, et nous sommes
entièrement d'accord avec eux sur ce sujet, c|ue Ménétriès, en
1859, avait décrit, en réalité, d(-ux espèces, sous le nom d'Hali-
riicdc ; rexcuiiilaire mâle (]u'il hgurc est la forme blanche
i^die liellcyc Fonn) de l'jctite taille, répandue dans toute la région
de Sidénii, mais localisée; tandis (luc son exemplaire femelle, éga-
lement figuré, est la forme à. taches noires plus larges, celle que
les auteurs, notamment Staudinger et Gracser, <»nt confondue
longtemps avec le Meridtonalis Felder, et qui est en réalité
VEpimcde Staudgr., c'est-à-dire notre Maud juriaiia; il est même
probable que Ménétriès lui-même n'a pas su distinguer les
femelles de son Melanargia Hûlhncdc d'avec certaines femelles
assez blanches de XEphnede Staud., et cela explique la confusion
fju'il a faite entre ces deux espèces. En vertu de la loi de priorité,
puisque c'est au mâle que doit revenir le nom primitif, le nom
d'Epiinedc Meneiriesi, que nous avons adopté, s'applic|ue donc
seulement à l'exemplaire d* figuré par Ménétriès.
Nous avons eu heureusement la bonne fortune d'avoir, à notre
disposition, dans la collection de M. Ch. Oberthùr, six exem-
plaires mâles et femelles de cette espèce ; nous pouvons donc
définir leurs caractères de telle manière qu'on ne sera plus exposé
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
141
à les confondre avec certaines variations relativement claires de
Mandjuïiana. Nous ajoutons, pour achever de fixer les idées à ce
sujet, que les deux exemplaires, distribués en France par Ménétriès
lui-même, sous le nom de M élan. Haliiiiedc, l'un ayant été adressé
au D"" Boisduval, l'autre à Achille Guenée, exemplaires qui se
trouvent aujourd'hui dans la collection Charles Oberthiir, sont
tous deux des Mandjnriana Houlb. ; ce fait confirme encore,
d'après nous, l'hypothèse selon laquelle Ménétriès, n'ayant sans
lÙG. 7. — Epimede Menetriesi d", Oblhr-Houlb .
A gauche d", grandeur naturelle; k droite Ç. d'aprrs deux exemplaires de lu Collection
Cil. Obertuuu.
doute que peu d'exemplaires à sa disposition, aurait confondu
les femelles Halimede [= Menetriesi Obthr.-Houlb.) avec les
femelles Mandjnriana ; peut-être même ne connut-il jamais les
premières.
Bien qu'ils soient assez difficiles à fixer, voici, par comparaison
avec Mandjnriana, les principaux caractères d' Halimede Mene-
triesi Obthr.-Houlb., d'après les exemplaires que nous avons sous
les yeux et dont nous donnons ci-contre la figuration photogra-
phique (Fig-. 7).
142 LÉPIDurrÉROLOGIE COMPARÉE
DEUXIEME PARTIE
Description des Espèces
r-- Genre : EPIMEDE Houlb.
I. Epimede Menetriesi Ubthr.-llôull).
{Arge Haliiiicde Mcnétrièsj.
Mâle. — Le mâle esl <^énéralcnienl plus pel.il (]ue la femelle;
l'angle apical des ailes antérieures est bien marqué; la frange
est blanche; les nervures la traversent quelquefois, mais elle est
le plus souvent, indistinctement festonnée; tandis que, dans
l'espèce Mandjn/iann, le bord est nettement denticulé; la bande
noire du bord postérieur est étroite et s'atténue toujours légère-
ment vers l'angle externe alors qu'elle se fusionne largement
avec les bandes marginale et médio-discale chez Mand juriana
Houlb. C'est dans cette bande médio-discale (]ue nous trouvons
l'un des caractères essentiels de Menelriesi; dans les exemplaires
les plus typiques, la tache noire de cette bande occupant l'extré-
mité de la cellule discoïdale, aboutit à angle droit, vers l'inté-
rieur de la cellule, à la nervure radiale; et, le long de celle-ci,
en revenant vers la base de l'aile, ne se voit qu'une étroite traînée
noire, ordinairement incom]ilète, s' arrêtant au renflement baso-
neural ; chez Mand jurinna, au contraire, la tache noire apico-dis-
eoïdale, après avoir atteint la nervure radiale, se raccorde par un
arc assez régulier à une large bande noire qui, non seulement
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
143
déborde la radiale à l'iiilérieur de la cellule, mais recouvre aussi,
le plus souvent, toute la moitié inférieure du champ marginal ;
les deux croquis ci-contre , Fig. 8^ ont pour but de montrer ces
dispositions caractéristiques qui sont d'ailleurs dans la nature
les plus fréquemment réalisées. La tache blanche de l'angle
externe est toujours large, généralement en demi-cercle, alors
qu'elle est très réduite chez Mandjuriaîia.
Aux ailes postérieures, en dessus, les taches internerx'uraîes en
ogive qui reposent, par leur base, sur la double ligne marginale,
sont toujours bien marquées, chez Epiviede, tandis que ces mêmes
espaces sont toujours très surbaissés et souvent réduits à un
simple petit arc linéaire chez Mandjuriaua.
Fig. s. — Dessin des ailes antérieures, en dessus, pour montrer le raccord de la bande
disco-cellulaire avec le champ marginal.
A. Epim. Menttrusi Obth-Houlb. — B. Epim. Mandjuriaua Houlb. (Orig. X 1).
L'exemplaire représenté par Ménétriès comme étant son Melan.
Halimede Q ne se rapporte bien franchement ni à l'un ni a
l'autre des deux types que nous venons de décrire; mais il serait
parfaitement possible, ainsi qu'on Ta annoncé, qu'il y ait de3
intermédiaires et que ce soit l'un de ces intermédiaires qui a servi
de modèle à la figuration de Ménétriès; mais malgré cela, selon
nous, les caractères dominants de cette soi-disant femelle Hali-
ynede selon Ménétriès sont ceux de Mandjunana Houlb.
Nous admettons donc, jusqu'à preuve du contraire, que Melan.
Halimede ç Ménétr. est l'équivalent d'Ephjiede Mandjuriana
Houlb.; la vraie femelle Haliviede Ménétr. = Menetriesi Obthr.-
144 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Iloulb. n'aurait (l(.)nc jamais été décrite ; il convient dès lors de
combler cette lacune.
Rp. Menetrïmi p. — Ailes antérieures offrant le même dessin
(juc le mâle décrit ci-dessus, mais les taches noires sont plus
étendues et par suite plus confluentes; la frange, le long du bord
externe, est nettement festonnée, mais le bord de l'aile n'est pas
denté comme chez Efini. Mandjuriana; quelquefois une rangée
de six taches blanchâtres internervurales s'étend depuis l'angle
externe jusqu'à l'angle apical, en avant de la ligne marginale,
mais souvent aussi ces taches deviennent obsolètes à l'exception
de celle qui orne l'angle externe. Aux ailes inférieures, le dessin
est également identique à celui des mâles, mais les taches noires
sont de même plus étendues et un peu })lus fondues \'ers l'inté-
rieur du disque.
En dessous, les quatre ailes présentent la coloration jaunâtre
caractéristique des femelles chez un grand nombre de Melanar-
giinae.
Ep. Menetriesi Var. Ganymedes Hey-Riih. — Une intéres-
sante variété à.' Epimcae Menetriesi Obthr.-Houlb. a été décrite
par Heyne-Riihl sous le nom de Ganymedes; cette variété se
rencontre dans les régions d'Amdo et du lac Kukunor, province
de Kan-Sou; elle appartient évidemment au groupe Epimede
jiar le dessin de 5,es ailes inférieures en dessous, mais elle
pourrait bien être aussi l'un de ces intermédiaires, dont parle
Staudinger {in RoMANOFF, t. III, p. 147), entre Menetriesi et
Mandjuriana. Le faciès général est, en effet, celui d'un Menetriesi;
mais le raccord de la bande disco-cellulaire avec le champ mar-
ginal se fait par un arc régulier, comme chez Mandjuriana.
Les deux exemplaires mâles que nous avons pu étudier dans
la collection de INI. Charles Oberthiir sont de petite taille; bien
qu'on soit mis en garde par leur provenance, il faut les examiner
a\ec une grande attention pour arriver à les distinguer de Mene-
triesi. En réalité, c'est Menetriesi qui s'est avancé \ers l'ouest à
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 145
travers la Mongolie et que l'on rencontre ainsi jusqu'aux confins
du désert de Gobi.
Il nous suffira maintenant de citer Melanargia Yimnana, au
sujet duquel tous les entomologistes sont d'accord, et nous aurons
ainsi terminé la révision des Melanargiinae asiatiques aujourd'hui
connus; on ne distinguait jusqu'ici que deux espèces : Epimede
Menetriesi Obthr.-Houlb, c'est-à-dire l'ancien Melanargia Hali-
mede Ménétr., et Melanargia Y unnana Obthr. (- Leda Leech).
A la première, à titre de variétés, étaient rapportées toutes les
autres formes chinoises, sans distinction d'habitat, et même,
disons-le, sans raisons valables ; les auteurs se bornaient à cons-
tater la présence, au bord postérieur des premières ailes, de la
bande noire signalée par Ménétnès et qui est, comme on le sait,
commune à tous les Melanargiinae d'Asie; l'analyse, à cette
époque, ne cherchait pas à utiliser d'autres détails. L'examen des
nombreux échantillons que nous avons pu étudier dans la collec-
tion de M. Charles Oberthiir nous a permis de constater que tout
cet ensemble, bien que très homogène, présente cependant un
certain nombre de différences fondamentales et telles que nous
avons cru devoir distinguer trois genres.
Ce qui caractérise en tout premier lieu ces genres, ainsi que nous
l'avons démontré dans nos deux Notes adressées à l'Académie des
Sciences, c'est l'aspect du dessin des lignes transverses, aux ailes
inférieures, en dessous (Cf. p. 13; et 139); grâce à ce dessin, nous
avons pu définir et délimiter les genres : Epimede, Halimede et
Ledargia. Avec les huit espèces ou variétés, également groupées
suivant leurs affinités, nous pouvons établir ainsi qu'il suit le
Tableau synoptique et le Catalogue des Melanargiinae asiatiques
et fixer, autant que faire se peut, la distribution, dans l'espace, de
ces diverses espèces, distribution qui explique très bien, à notre
avis, les variations si curieuses dont quelques formes sont sus-
ceptibles.
146 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tableau synoptiquh des Mila^argukae Sino-Sibhrifns
T. — Lignes disco-ccllulaires des ailr-, inférieures en dessous limitant
des espaces recouverts d'ccaillcs blanches {Epimedini) :
Lignes transverscs délimitant toujours un petit
espace à l'extrémité de la cellule discoïdalo,
à l'angle des nervures AI2 et M3 (Genre :
j ^ Epimede) 2
Lignes transverses ne délimitant jamais d'espace
à l'extrémité de la cellule discoïdale, à la base
des nervures M2 et M3 (Genre : HALiMEDE).. 5
Tache noire à l'extrémité de la cellule discoïdale
aboutissant à angle droit contre la nervure
radiale (fig. 7 A) E. Menetriesi.
Tache noire à l'extrémité de la cellule discoïdale
se raccordant en arc régulier avec la tache
allongée du champ marginal (hg. 7 B) 3
[ Ailes antérieures et postérieures à coloration
brune dominante 4
3 "^ Ailes antérieures et postérieures à coloration
blanche dominante, les taches noires restant
bien délimités (fig. 9) E. Mandjuriana.
Ailes plus ou moins brunes, mais présentant
encore un certain nombre de taches claires bien
visibles E. Meridionaiis.
4 l Taches claires très réduites et très petites.
E. Meridionaiis, var. lugens.
Ailes complètement brunes, en dessus et en
dessous, sans aucune tache claire E. Fuscissima.
Les quatre ailes presque blanches en dessus, la
bande noire transversale est seule bien mar-
quée H. Montana.
] Les (luatre ailes portant des taches noires nota-
blement étendues en plus de la bande trans-
versale //. Yalongensis.
IL — Lignes disco-cellulaires des ailes inférieures en dessous limitant
des espaces recouverts d'écaillés brunes, olivâtres ou jaunâtres
{Ledargiini. Genre : Ledargia) L. Ytinnana,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
h;
Maintenant que nous croyons avoir fixé, documents en main,
et d'une façon aussi précise que possible, les caractères d'Epi-
uiede Menetrïesï Obthr.-Houlb. prototype, du moins quant à la
Systématique, de tous les Melanargiinae chinois, thibétains et
sino-sibériens, il nous reste à étudier, de la inême façon, Mand-
juriaita et ses curieuses variations.
2. Ëpimede Mandjuriana Iloulb. (= Mehmargia Halimede q
Ménétr.).
Cette espèce, ainsi que nous l'avons vu, se rencontre partout, en
Sibérie méridionale et sur les confins de la Mandchourie, avec
l'iG. 9. — Epiwede Mandjuriana Houlb.
Dessus, o' et Ç, grandeur naturelle, d'après deux exemplaires de la Oollection Cli. Obkrthdr.
Epimede Menetriesi; elle semble même plus abondante et moins
localisée que cette dernière espèce; mais ensuite, à mesure qu'on
descend vers le sud, en Corée, dans la Chine centrale, les taches
noires s'étendent et l'on passe ainsi, graduellement, par une série
d'intermédiaires, à Mendionalis Feider.
Mâles. — Je décris l'exemplaire mâle envoyé par Ménétriès
lui-même à Achille Guenée.
Ailes antérieures à angle apical plus arrondi que dans l'espèce
précédente; la bande noire du bord postérieur est large et sensi-
148 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
blement de mêmes dimensions dans toute son étendue; elle se
raccorde largement avec la bande brune du bord externe, mais
il reste presque toujours, à cet angle, une petite tache blanche
moins étendue que chez Menetriesi; la bande transversale disco-
ccllulaire se raccorde en formant un arc régulier avec la nervure
radiale et la tache allongée qui s'étend sur le champ marginal
(Fig. 8 B).
Aux ailes inférieures, la bande brune qui s'étend tout le long
du bord externe ne laisse que quelques traces blanches arquées,
très réduites, le long de la ligne marginale.
En dessous, quoique peu accentué dans l'exemplaire qui nous
a servi à établir la présente description, le dessin se rapporte
néanmoins très nettement à celui du type Menetriesi.
Femelle. — La femelle présente un dessin identique à celui
du mâle, mais, en général, les taches noires sont plus étendues
et moins nettement Viélimitées.
Nous représenterons plus tard une série d' Epimede Mandju-
riana Houlb. ; l'extension graduelle des taches noires nous mon-
trera comment s'opère la transition entre les formes relativement
claires de Sibérie et le Meridionalis Felder.
C'est probablement à Epimede Mandjuriana Houlb. qu'il
faut rapporter la sous- espèce Pasiteles signalée du Chan-toung
par Friihstorfer (Macrolép. dit Globe, p. 310). Ce serait, d'après
cet auteur, une race présentant (( un encadrement des ailes plus
foncé et plus large que chez les exemplaires de l'Amour, mais qui
n'est pas saupoudrée de brun cotnme chez LUGENS (i). En des-
sous, le fond est d'un blanc pur, sans mélange de jaune.
Il est clair, d'après cette description, qu'il s'agit de la forme
représentée par Staudinger {in ROMANOFF) sous le nom de
Meridionalis (^ Mandjuriana Houlb.), c'est-à-dire de celle que
Ménétriès lui-même avait déjà signalée avec ce des bandes noires
beaucoup plus larges »
(i) C'est nous qui soulignons cette phrase caractéristi(|ue (lui indique bien qu'il
ne s'agit pas de Meridionalis Feld.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
149
3. Epimede Meridionalis Felder.
Nous avons déjà indiqué précédemment la brève description
de Meridionalis par Felder; nous la reproduisons ici pour l'homo-
généité de notre travail et parce qu'il nous paraît utile de la com-
pléter par quelques commentaires.
" A M. Halimede amurensis haec varietas circa Ning-po pro-
veniens colore differt fusco praedommante faciisques albis
idcirco angustionbus. Ad sectionem M. Lachesis Hubn. egregia
species pertinet. »
Nous avons également rapporté quelques remarques de Leech
tendant à bien établir les différences qui existent entre les Epi-
mede relativement clairs des régions de l'Amour et de la Corée et
ceux de la vallée du Yang-tse-Kiang, où la coloration brune pré-
domine toujours et qui peuvent même être quelquetois entièrement
noirs {so^ne entirely black). Leech représente même deux exem-
plaires choisis dans une série de 130 individus, provenant de
Kiu-Kiang et de Ning-po et qu'il considère comme deux termes
extrêmes de son Meridionalis; nous avons reproduit ces deux
exemplaires p. 126, fi g. 4; ce sont donc eux, ou l'un d'eux tout au
moins, qui doivent être considérés comme les types normaux de
cette belle espèce.
Nous avons rencontré, dans la collection de M. Ch. Oberthiir,
quelques spécimens très mélanisants dont l'aspect concorde exac-
tement avec les figurations de Leech ; nous considérons ces spé-
cimens comme des Meridionalis très valables, ce qui nous permet
de les décrire et de compléter ainsi la description par trop rudi-
mentaire de Felder.
Nous savons d'ailleurs, par Leech lui-même, que c'est la
Fig. 5 de la PI. VIII qu'il a publiée dans les Trans. of the
Entomologicae Soc. of London, en 1889, qui se rapporte le mieux
150 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
au dessin colorié à la main du type de Feldcr qui lui a été envoyé
de Vienne par le D"" Rogenhofer.
En dessus, les ailes antérieures nous montrent un angle apical
arrondi, un peu plus arrondi même que dans la plupart des Mand-
juriana Houlb. ; les taches noires tendent à envahir le disque, de
sorte que les espaces blancs sont notablement réduits; ils existent
cependant encore dans la moitié inférieure de la cellule discoï-
dalc, ainsi que dans quelques espaces internervuraux; la repro-
duction précédente du dessin de Leech (Fig. 4), mieux qu'une
long'ue description, permettra d'en apprécier l'allure essentielle.
Ailes antérieures arrondies à l'angle apical, bordées d'une
frange blanche traversée par les prolongements noirs des ner-
vures; les taches blanches sont encore assez nombreuses mais
très réduites; comme dans le type de Felder, toute la moitié
inférieure de la cellule discoïdale est restée claire.
Aux ailes inférieures, la coloration sombre est un pou plus
étendue que chez le type de Felder; néanmoins, dans l'ensemble,
la concordance est parfaite entre l'exemplaire type et le nôtre ;
la fig. 2 de la PI. I permettra d'apprécier les analogies que nous
venons de signaler.
En dessous, l'ensemble des taches claires est à peine troublé
parce que, sur cette face, la coloration brune est moins envahis-
sante qu'en dessus ; le dessin des quatre ailes conserve son
allure ordinaire ; mais, aux inférieures, le schéma des lignes
transverses disco-cellulaires est le même que celui de Mandju-
riana, mais au maximum d'intensité et de complication. Les
ocelles sont circulaires, bien marqués et tous pupilles, au centre,
d'une tache légèrement bleutée. T. a ligne marginale double est
bien visible dans toute son étendue.
L'exemplaire Q unique que nous avons sous les yeux ne porte,
comme indication de provenance, que la simple mention : Chine;
mais nous avons tout lieu de croire qu'il vient de la vallée infé-
rieure du Yang-tse-Kiang, comme l'échantillon type de Felder.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 151
4. Epiraede Meridioiialis var. Lugens Honrath.
Nous trouvons de même, dans la collection de M. Charles
Oberthiir, un exemplaire cf d'une variation plus mélanisante
encore que le M cridionalïs décrit ci-dessus; cette variation con-
corde presque exactement avec la figuration 5 a, PI. VIII des
Trans. of thc Entorii. Soc. Londoru 1889, que Felder rapporte
FiG. 10. — Epimede (Melanargia) Meridionalis, var. Lttgem Honrath.
Reproduction d'après Leech : Butterflies from China, etc. PI. XI, flg. 1.
également à son type Meridionalis; ici la coloration brune envahit
complètement les quatre ailes en dessus ; il ne reste plus que
quelques plages un peu plus claires, mais malgré tout fortement
assombries. Or, si nous acceptons comme valable, pour Epimede
Lugens, décrit par Honrath en 1888 (cf. p. 126), la figuration
donnée également par Leech dans son grand travail sur : Bnfter-
fties from China, Japan and Corea, PI. XI, fig. i, il est clair que
le type 5 cz de Felder ne peut plus être rapproché de Meridionalis,
puisqu'il réalise le mélanisme de Lugens. Comme il faut cepen-
dant prendre une décision, nous considérons donc comme se
rapportant à l'espèce L.ugens Honrath les deux variations méla-
nisantes dont nous venons d'indiquer les caractéristiques : d'une
part la figuration 5 a de Felder, Trans., 1889, PI. VIII; d'autre
part l'exemplaire, à peu près identique, de la collection Charles
>52
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Obcrthùr, on-^inairc de Clnnc ci piubiiblcnirnt aussi des environs
de Kiukiang.
Ainsi le I.iigens t)]» d'I !()m;itli posscdc^ encore (juelques
taclies claires aux deux paires d'ailes, en dessus; cw dessous, de
même que chez Meridïonahs Feld., les taches claires restent assez
nombreuses et assez étendues. Nous constatons un fait identique
sur l'exemplaire cT unique qu<; nous avons sous les yeux dans la
collection C'h. Oberlluir.
S. Epimede l'uscissima
sp. nov
J.es entom()]o<^istes croyaient à tort, jusqu'ici, ç\\\ E puiiedc
Liigens Honrath représentait une variation entièrement brune
FiG. II. — Epimede Fiiscissiina Houlb.
Cf grandeur naturelle d'après un exemplaire de la collection Cli. Obkrtuvk.
de Mendîonalis Feld. ; on voit, par ce qui précède, qu'il n'en est
rien ; les figurations très suggestives de Leech peuvent être consi-
dérées comme des documents décisifs à ce sujet. Liigens Honrath
présente encore des plages claires très visibles, aussi bien à ses
ailes antérieures qu'aux postérieures. Au contraire, sous son aspect
uniformément brun, Fuscissima présente tout à fait l'aspect d'un
Satyrïdae et dans ce sens encore s'aflîrme la parenté, reconnue
dei:)uis longtemps, entre les Melanargiinae. et les Saiyridae.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
IS3
La description de Fuscisshiia ne jx^^ut pas comporter de grands
détails, puisque les ailes sont d'un brun uniforme, aussi bien en
dessus qu'en dessous; on peut néanmoins reconnaître l'ocellation
du dessous en regardant les ailes obliquement.
L'examen des variations que nous venons de passer en revue
depuis Mandjiiriana nous indique clairement que tous les mter-
médiaires doivent exister entre cette espèce et le type extrême
mélanisant Fuscïssinia.
2' Genre : HALIMEDE Obthr.-Houlb.
(Comptes Rendus de l'Académie des vSciences, Paris, 1922).
I . Halimede Montana Lcech.
Leech décrivit et représenta, en 1892, dans son grand ouvrage :
Biitlcrflies from China, Japon and Corea, Part. I, p. 60, sous le
FiG. I 2. — Halimede Montana Leech.
{Batterflies from China, pi. XI. flg. 1).
nom de Montana, un Melanargiiné très clair qu'il considère encore
comme une variété d' Halimede au sens de Ménétriès.
Cette assimilation, à notre avis, est impossible; car, si nous
nous rapportons au dessin des ailes inférieures, nous voyons que
ce dessin appartient au type Asiatica-Yalûngensis (Cf. Leech,
154 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
PI. XI, fig. 10), tandis que, che?: tous les précédents, ce même
dessin appartient au type Menetrïen (Cf. PI. XI, fig. 7). Halimede
Montana'Lecch doit donc être rapproché d'Haï. Asia/ica Obthr.-
Houlb. ; comme ce dernier, d'ailleurs, il habite surtout la Chine
occidentale.
La description d' Hahmede Montana par Leech est un peu
brève, mais la figuration qui a été donnée et que nous reprodui-
sons ici suffit pour donner une idée très nette de cette espèce
(Fig. 12). Nous répétons néanmoins aussi la description afin de
réunir, en une vue d'ensemble, toute la documentation concernant
cette espèce.
« Var. Montana. — C'cntral band very narrow, and thc outer
border is only faintly indicated, whiist on the secondaries the
black markings are absent, excepting slight traces of a ring in
the first médian intcrspace, and a slender dentate submarginal
line. »
Cette description convient très bien à l'échantillon albinisant
décrit et représenté par Leech; mais, dans les deux exemplaires
mâles que nous avons eu la bonne fortune de pouvoir étudier
en outre dans la collection de M. Ch. Oberthiir, le dessin macu-
laire est beaucoup plus accentué; aux ailes antérieures, la bordure
noire du bord externe est bien développée; aux ailes postérieures,
les deux ocelles principaux tout au moins sont parfaitement
visibles. En dessous, la déccration ocellaire est, de même, plus
accentuée que dans le type de Leech.
Si nous nous rappelons que la figure. PI. 39 c, donnée par Seitz
sous le nom de Merïdïonalis, est également un Montana à taches
noires bien dév^eloppées. nous arriverons à cette conclusion que,
dans cette espèce Montan(j, de même que dans toutes les espèces
de Melanargimae, il existe des variations notables dans la colo-
ration ; malheureusement Montana Leech est peu connu ; les
exemplaires qui existent dans les collections sont généralement
en i>etit nombre, de sorte qu'il nous est impossible de fixer
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
155
actuellement, pour cette espèce, les phases progressives de la
variation, ainsi que nous avons pu le faire pour Mcridionalïs
Felder.
2. Halimede Yalongensis Houlb. ( - Asiaiica Oblhr.-Houlb.)-
Il nous reste niamtenant à donner la description d'une magni-
fique espèce habitant surtout les régions sud-occidentales de la
Chine, dans la haute vallée du Ya-long-Kiang, l'un des affluents
du Yang-tse. C'est cette espèce qui nous a servi à définir le genre
Halimede, dans l'une de nos communications à l'Académie des
FiG, I 5. — Halimede Yalongensis Houlb.
Dessus-ilessous, cf gramlenr naturelle, d'après dinix exemplairos de la CoUoi'iioii Ch. Obeiîthuk.
Sciences; nous lui avions donné le nom d'Asia/ica; mais sa distri
bution géographique est beaucoup moins étendue que nous ne
l'avions cru tout d'abord; le nom d'Asia/icû prenait dès lors un
sens trop général, celui de Yalongensis convient certainement
mieux; c'est celui que nous avons définitivement adopté dans ce
travail. Voici, en quelques mots, comment peut être caractérisée
cette belle espèce (Fig. 13).
Mâle. — En dessus, bord costal des ailes antérieures convexe,
avec l'angle apical arrondi; toute la région apicale du disque
est d'un noir profond portant simplement trois ou quatre petites
1S6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
taches allongées; bande transversale discocellulaire bien dévcv
loppée se raccordant avec la nervure radiale par un arc régulier;
bande noire du bord postérieur assez large, s'étendant jusqu'à
l'angle externe où elle se raccorde avec l'arc discocellulaire et la
bande du bord externe.
x^ux ailes inférieures, toute la jjartie centrale et abdomino-
anale est d'un blanc pur, à l'exception des nervures qui sont
noires; tout près du hcucl externe, appuyée sur la ligne margi-
nale, existe une large bande noire, s'étendant de l'angle anal
jusqu'aux espaces internervuraux des rameaux de la radiale; sur
cette bande noire, dans laquelle ils sont plus ou moins fondus,
on distingue cependant, le plus souvent, les deux principaux
ocelles.
En dessus, l'ensembU- du dessin est le même qu'en dessous;
aux ailes antérieures, avant la double ligne marginale, se voit
une ligne submarginalc bien nette mais irrégulièrement fes-
tonnée. Aux ailes inférieures, le dessin disco-marginal est celui
du type Yalongensis le plus simple; les ocelles sont bien mar-
qués, le plus souvent au nombre de six; tous sont pupilles d'une
[Tetite tache azurée.
Feiuelles. — Les femelles sont, en général, plus grandes que
les mâles, mais le dessin est identique en dessus ; en dessous, la
coloration fondamentale des ailes inférieures est d'un blanc un
peu jaunâtre; fréquemment, le dessin disco-oellulaire est aussi
plus accentué.
Cette belle espèce habite probablement, dans toute leur étendue,
les provinces de vSe-Tchouen et du Yunnan, peut-être même les
régions les plus occidentales du Thibet ; elle déborde aussi vrai-
semblablement vers le sud-est, du côté de l'Inde, et c'est elle,
sans doute, que Fruhstorfer signale, à tort certainement, sous le
nom d'Haliinede Ménétr., à la frontière de Chine et de Birmanie
{Macrolép. du Globe, p. 310). On trouve d'ailleurs beaucoup plus
loin vers le nord, dans la région de Tâ-tsien-lou et de Moupin,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
15;
des exemplaires de petite taille et dont la maculature est peu
accentuée.
Nous avons sous les yeux, dans la collection de M. Charles
Oberthùr, plus de 500 exemplaires d'Halunede Yalongensis ; si
l'espèce varie assez notablement au point de vue de la taille, en
revanche, elle varie peu au point de vue du dessin; nous avons
indiqué, p. 137, PI. II, comment le réseau caractéristique des ailes
inférieures, en dessous, peut se perfectionner.
■^^ Genre : LEDARGIA Houlb.
I . Ledargia Yunnana Obthr.
Ledargia [Melanatgia Meig.). — {Melanargia Leia Leech).
En plus des grands Melanargimae smo-mandchouriens et sino-
thibétains, nous trouvons encore, dans les provinces sud-occiden-
tales de la Chine, une gracieuse petite espèce qui semble jusqu'ici
localisée dans la province du
Yunnan, et que, pour cette
raison, M. Charles Oberthùr
a baptisée du nom de Yun-
nana. Evidemment, dans son
ensemble, cette espèce pré-
sente bien toujours le carac-
tère commun aux Melanar-
giinae asiatiques (Fig. 14),
c'est-à-dire la bande noire
au bord postérieur des premières ailes, avec, aux ailes inférieures,
en dessous, un schéma de lignes transverses suffisamment spécial
et caractéristique pour motiver la création d'un genre nouveau.
Cette espèce, ayant été précipitamment signalée par Leech sous
le nom de Leda, le mois qui précéda celui où M. Ch. Oberthùr
la décrivit, en 1891, nous proposons néanmoins de conserver les
Fig. 14. — Ledargia Yunnana Obthr.
Hciirociuetion d'apW's Leech.
158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
noms déjà utilisés et nous emploierons, pour cette espèce et pour
toutes celles qui pourront en être rapprochées dans l'avenir, car
Y unnana ne doit pas être seule dans le sud de la Chine, le nom
générique de Ledargia.
Voici la description originale de Y unnana par M. Charles
Oberthiir, extraite des Etudes d'Entomologie, livr. 13, PI. III,
fig. 21.
<( Découverte en août 1886, à He-Chan-Men, au Yunnan, par
le R. P. Delavay.
» Voisine de Halimede ( =^ Epitnede Menetriesi, Obthr.-Houlb.),
dont elle diffère surtout par le de'ssous de ses ailes, largement
teinté de jaune un peu verdâtre qui recouvre et atténue tous les
dessins ordinaires à l'apex des supérieures et sur la surface
entière des inférieures. Les taches des ailes inférieures sont aussi
de forme plus aiguë, moins arrondie et bien plus accentuée au-
dessus de la nervure médiane. »
Nous ne reproduisons pas ici la figuration originale des Etudes
d'Entomologie; mais nous donnons, en i et 5, PI. IV, deux exem-
plaires typiques cf et Q de Ledargia Y unnana, avec six autres
exemplaires, 2, 3, 4, 6, 7 et 8, montrant le dessin médio-discal des
ailes inférieures, en dessous. Tous ces exemplaires appartiennent
à la collection Charles Oberthiir; ce sont, par conséquent, des
cotypes de celui qui a été décrit et représenté dans les Etudes
d'Entomologie.
La décoration des ailes inférieures, en dessous, chez Ledargia
Yunnana, se rapporte évidemment au schéma que l'on rencontre
chez Menetriesi; mais ici les espaces compris entre les lignes noires
et les nervures sont saupoudrés d'écaillés brunes, de sorte que,
sous ce rapport, Yunnana nous apparaît, parmi les M elanar giinae
d'Asie, comme occupant une place à peu près analogue à celle
de Galathea parmi les formes européennes.
Genre : LEDARGIA
Planche IV
Pertectionnements graduels du dessin des ailes inférieures (i à 8) chez Ledargia Yunnana Oothr.
(Coll. Ch. Oberthur).
l6o LÉPIDOrTÉROLOGIE COMPARÉE
Nous avons pu étudier une quinzaine d'exemplaires de Y?aî-
nana dans la collection de M. Charles Oberthiir; la plupart sont
originaires du Yunnan, mais quelques-uns ]3roviennent du Se-
Tchouen et même du Thibet; les exemplaires qui furent à la dis-
position de Mr. L.eech avaient été capturés à How-Kow (Thibet) ;
dans cette dernière localité, l'espèce vole, de juillet à août, dans
les régions montagneuses, et semble commune, mais l'étendue des
taches noires transversales sur ses ailes varie, paraît-il, considéra-
blement.
Catalogue systématique provisoire des Melanargiinae
asiatiques.
(Ancien genre Melanargi.\ Meigen).
Les espèces marquées d'un astérisque (*) sont celles que nous
n'avons pas pu étudier en nature; nous ne les connaissons que
par des documents iconographiques ou par les descriptions, sou-
vent très incomplètes, qui en ont été données.
i- Genre : EPIMEDE Iloulb.
I . E. Menetriesi Obthr.-Houlb. — Convergence ou variation
parallèle dans le genre Halimede (C. R. de l'Acad. des
Sciences, Paris, 1922).
Arge Halimede Ménétr. — Bull, de l'Acad. de Petersb., 1859,
t. XVII, p. 216. Voy. de Schrenck, p. 37, PI. III, fig. 6 cf.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l6l
Melanargui Halimedc cf Ménétr. — Romanoff, Mém., t III.
PI. XVI, fig. 9.
Sibérie : Région de l'Amour et de l'Ussun; montagnes
de Boureia, Chôme {Ménétrics) ; Chabarofka {Grae-
ser); Sidemi, île d'Askold {]aukoivski, Coll. Charles
Oberthiir).
Var. Ganymedes Heyne-Ruhl.
Chine • Province de Kan-Soii ; Amdo, Lac Kukunor
{Rûhl).
2. E. Mandjiiriana Houlb. (^ Melan. Hdhnede q Ménétr. =
Melan. Ephnede Staud. m ROMANOFE : Mémoires sur les
Lépidoptères, t. III, PI. XVI, fig. 10)
Sibérie : Régions de l'Amour : Raddefka (^Chnstoph);
vallée de l'Ussun, île d'Askold; Baranowka {Stau-
dinger); Chabarofka, Wladivostock {Graeser); Blage-
weschtschenk {Kehrer).
Mandchourie, Corée Leech).
3. E. Meridionalis Felder. - Ohservationes de Lepidoplerïs
iionnullis Chinae centrali et Japoniae (Wiener entomol.
Monatschrift, t. VI, p. 29).
Chine : Provinces du Tche-Kiang et du Kiang-Si :
Ning-Po {Felder) ; Kiukiang {Leech) ; Shanghai
{Elwes).
Var. Lugens Ilonrath. — Entomologischc Nachrichten,
t. XIV, p. 161.
Chine : Régions centrales; environs de Poking; environs
de Kiukiang, province de Kiang-Si {Hoiirath).
102 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
4. F.. Fuscissîma llouU). — Contnbitlion à r étude des Mêla-
nargiinae de Chine et de Sibérie {T-tades de Lépidoptéro-
logie comparée, Fasc. XTX, 'T' part., Rennes, 1922, p. 152,
fig. II). — Espèce probablement confondue jusqu'ici avec
Ep. lu gens Honr. dans les collections,
Chine : Régions méridionales ; nous manquons de ren-
seignements sur la distribution géographique de cette
superbe forme satyroïde.
2" Genre : HALIMEDE ObthrHoulb.
(Comptes Rendus de l'Académie des Sciences, Paris, 1922).
(Melanargia Meig. et Auct.).
I . H. Montana Leech. — 'Neiv Species of Lepidoptera from
China, London, 1890 {The Fntomologist an illustrât ed
journal of gênerai Entomology, t. XXIII, p. 26).
Chine : Régions m.éridionales ; vallée du Yang-tsé-Kiang
(Leech^\ provinces de Hou-nan et de Se-Tchouen.
2. H. Yalongensis Houlb. — Contribution à Tétude des Mela-
nargiinae de Chine et de Sibérie {Etudes de Lépidoptéro-
logie comparée, Fasc. XIX, 2'' part., Rennes, 1922, p. 15s,
Fig. 13). — Espèce confondue jusqu'ici avec Epiui. Mcne-
friesi Obthr.-Houlb. ou MandCfuriana Houlb.
Chine : Régions sud-occidentales; provinces du Se-
tchouen : Tâ-tsien-lou ; Ta-tong-klao; Siao-lou : Pa-
tse-fang; Tien-tsuen ; Moupin ; Thibet ?>
3*= Genre : LEDARGIA Houlb.
(Melanargia Meig. et Auct.).
I . L. Yunnana Obthr. — Etudes cV Entomologie, Rennes, 1891,
Livr. XV, p. 13, PI. 111, fig. 21.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 163
Melanargia Leda Leech. — K ew Species of Rhofalocera from
Western China {The Entomologist, London, 1891, i" Sup-
plément, p. 57).
Chine • Régions méridionales ; provinces du Yunnan,
Hu-chan-Men, Ta-pin-tzé {R. P. Délava y) ; de Se-
tchouen, Tâ-tsien-lou {Chasseurs indigènes); Thibet :
How-kow {Leech) ; Ta-ho {Chasseurs indigènes).
VII
Bouquet du Moyen-Atlas
Harold Povvell a récolté dans le Moyen-Atlas, dans le Zehroun
et dans la région des Zemmours un certani nombre de plantes
dont ie crois devoir publier le catalogue. Les plantes en question
ont été déterminées par M. Emile Jahandiez, savant botaniste,
établi à Carqueiranne où il possède, avec son frère Albert, un
jardin botanique remarquable par le nombre des Espèces végé-
tales exotiques qui y sont cultivées.
Certaines plantes litigieuses ont été communiquées à M. le
Professeur Battandier, à Alger, et à M. le Docteur Maire, égale-
ment à Alger, tous deux botanistes éminents.
La liste publiée dans le présent ouvrage offre donc toutes les
garanties d'exacte détermination.
Plantes récoltées dans le Moyen-Atlas
ETE -1920
Juniperus thurifera L. — L'Arar d'Aghbalou-Larbi, Djebel-Tiscla-
dine, Taghzeft, etc. (Le Taghzeft, août 1920).
Thymelaea virescens Cosson et D. R. — Le Daphne en touffes
basses, serrées, d'Aghbalou-Larbi, not. fleuri (A.-Larbi, août
1920).
Ononis cenisia L. — Petite légumineuse à fleurs roses, tapissant
la plaine à Aghbalou-Larbi (A.-Larbi, 17 août 1920).
i66 LKi'inoprÉkoi.OGiE comparék
4. Odontites Powellii R. Maire, sf. nov. = O. rigidifolia Bonth. var.
-- Odontites sp., versant sud du Taghzeft (1.900*" environ)
(16 août 1920).
5. Salvia maurorum J. Bail. -- Sauge à fleurs roses, odeur forte,
entre Lavande et Salvia offiiituilis, versant sud du Taghzeft
( i.()oo-2.ooo'") (16 août ig2oK
6. Santolina scariosa J. Bail. — Composée à fleurs oranges, plante à
odeur de camomille, versant sud du Taghzeft (16 août 1920).
7. (jlobularia Nainii Batt. — Globularia à fleurs primevère, certaines
feuilles tridentées. Gorges du Guenfou (Timhadit), etc. Versant
>ud du Taghzeft (16 août 1920).
8. Melica Cupani L. — Graminée courte, à glumes finement, mais
épaissement poilues. Versant sud du Taghzeft (16 août 1920).
9. Scorzonera pygmœa Sibth. et Sm. - Composée à fleurs jaunes,
courtement pédonculées ; touffes vert-gris en tabouret. Aghba-
lou-Larbi (14 août 1920).
10. Teucrium Chamaedrys L. — Teucrium sp., fleurs roses, feuilles
crénelées, pourprées. Aghbalou-Larbi (12 août 1920).
1 1 . Anchusa italica L. — Anclmsa sp. Timhadit, etc. ; Aghbalou-
Larbi (12 août 1920).
12. Cucusta brevistyla Alb. Braun. — Cuscute. Aghbalou-Larbi
^12 août 1920).
13. Genista pseudopilosa Cosson. — Genêt à fleurs jaunes, feuilles
vert gris pâle. Aghbalou-Larbi (12 août 1920).
Aghbalou-Larbi (12 août 1920).
14. (= n" 10).
15. Glaucium corniculatum L. — Pavot à fleurs oranges et pourpres;
feuilles profondément découpées. Aghbalou-Larbi (près du
camj) de la Légion étrangère (12 août 1920).
16. Anthyilis Dillenii Schultes. — Anthyllis à fleurs rouges en grappe,
feuilles relativement grandes, à dernière foliole énorme (proba-
blement nourriture d^Hylas). Aghbalou-Larbi (12 août 1920).
18. Hphedra nebrodensis Tin. — E-phedra nebrodensis. Sommet du
i )jrbel-'risdadine (2.400'"). Timhadit (6 août 1920).
19. Statice Moureti Pitard. — Statice à fleurs blanches, par touffes,
au bord du Guigou. Timhadit (5 août 1920).
k/''. Statice Moureti Pitard. — Une forme (ou Espèce distincte?) à
fleurs blanches, plante beaucoup plus grande du Guenfou
(9 août 1920).
20. Bupleurum montanum Cosson. — Bwpleurum abondant sur Djebel-
Tisdadine (hautes plantes) (9 août 1920). Même que l'Espèce
plus petite d'Aghbalou-Larbi ?
21 . Bupleurum spinosum L. f. — Rochers calcaires à l'est du Guigou.
Timhadit (5 août 1920).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 16/
22. Rhamnus lycioides L. — Buisson rampant, collé aux roches cal-
caires à l'est du Guigou. Timhadit. Feuilles ovales, lancéolées,
fruit trilobé, marbré, sans amertume (5 août 1920).
23. Halimium umbellatum Spach. — Petits buissons à feuilles
linéaires, à port de ciste, rochers schisteux du Djebel-Boudaha.
Azrou (2 août 1920).
24. Genista Jahandiezii Batt. Sfecics nova découverte par M. E. Jahan-
diez. — Petit genêt épineux, sous les cistes et les Quercus llex ;
rochers schisteux. Djebel-Boudaha (2 août 1920).
25. Ballota hirsuta Benth. — Labiée à feuilles tomenteuses, fleurs
blanches. Rochers calcaires à l'e.-^t du Guigou. Timhadit (5 août
1920).
26. Chaenorrhinum villosum L. {sensu lato). Ch. macrocalyx Pomel.
— Petite plante frêle, poilue. Rochers calcaires à l'est du (iui-
gou (5 août 1920).
27. Papaver atlanticum Cosson. — Pavot à feuilles poilues et fleurs
rose saumonée. Bords du Guigou, dans les blocs de basalte et
rochers calcaires. Timhadit (5 août 1920).
28. Jasione sessiliflora Boissier. — Plante à port de jonc marin, fleurs
blanches en capitule. Rochers calcaires. Timhadit {5 août 1920).
29. Armeria allioides Boissier. — Petite plante à feuilles lancéolées,
non pétiolées, fleurs en ca])itule. Pentes du mont de Timhadit
(5 août 1920).
30. Epiiobium hirsutum L. — Epilobe du bord du Guigou (nourrit
Pterogon Œnothcrae). Timhadit-Foum-Kheneg (8 août 1920).
31 . Calendula maroccana J. Bail. — Composée à fleurs jaune orange,
près du Guigou. Timhadit (7 août 1920).
32. Dianthus attenuatus Sm. — Œillet à fleurs rose foncé, près du
Guigou. Timhadit (7 août 1920).
12,. Silène maurorum Batt. - Fleurs dun jaune très pâle, calice
blanc rayé de vert : plante petite, grêle. ^^lont de Timhadit
(7 août 1920).
34. Anchusa atlantica J. Bail. — Borraginée à fleurs blanches, feuil-
les, etc., à poils rudes, râpeux. Timhadit (7 août 1920").
35. Centaurée non dcterminal)le en l'état. — Chardon acaule à fleurs
jaune pâle, fleurs du bord très développées, dentées à l'extré-
mité. Pentes de Timhadit (7 août 1920)
36. Scutellaria demnatensis Cosson. — Fleurs jaunes et feuilles
crénelées (nourrit Pterophora sp.). Pentes est du mont de Tim-
hadit (7 août 1920).
37. Géranium occitanicum Batt. et Pitard. — Géranium en touffes
sur les roches calcaires de Timhadit (5 août 1920).
i68 T-KPinoPTK'^nî.O':;iE compapef.
38. Dianthus , groupe Caryophyllus. — Œillet. Rochers cal-
caires. Timhadit (5 août 1920).
^0- Isatis tinctoria L. — Crucifère commune sur le mont de Timhadit :
t'ruit> et bourgeons latéraux (5 août 2920).
40. Anthyllis Dillenii Schultes. — (Même espèce que le n" 16). Rochr>
calcaires à Test du Guigou (5 août 1920).
41. Biscutella frutescens Coss. — Feuilles tomenteuses et découpées
d une Crucifère croissant dans les falaises calcaires de Timhadit
(5 août 1020).
42. Chxnorrhinum villosum Lange = C. macrocalyx Pomel. — Je
crois c|ue c'est la même espèce que le n" 26. Même localité et
date.
43. Ribes Uva=Crispa L. — Groseillier à maquereau. Timhadit,
Aghbalou, etc. (5 août 1920).
44. Campanula maroccana J. Bail. — Plante à feuilles diverses.
Falaises calcaires. Timhadit (5 août 1920).
45. Pimpinella Tragium Villars. — Ombellifère à fleurs blanches.
Petite plante. Roches calcaires à l'est de Timhadit (5 août 1920).
46. Thymelaea virgata Desf. — Commun dans les plain(\s de Timha-
dit, etc. (5 août 1920).
47. Papaver atlanticum Coss. (Même que le n" 27). — Pavot à fleur
orangé saumoné. Timhadit (19 septembre 1920).
48. Sternbergia lutea Gawler. — Fleurs plus petites; plante basre.
Plante à bulbe, fleur unique, jaune; pas de feuilles. Timhadit
(19 septembre 1920).
49. Crocus sp. — Timhadit (19 septembre 1920).
50. Cistus salvifolius L. — Ciste des schistes. Djebel-Boudaha. Azrou
(28 août 1920).
51 . Cistus polymorphus Willk. — Ciste à feuilles blanchâtres ; schistes
du Djebel-Boudaha. Azrou (28 août 1920).
52. Centaurea pullata L. — Centaurée à grandes fleurs jaune pâle;
fleurs du bord profondément dentées. Douar Garde (11 juillet
1920).
53. Cerastium Boissieri Gren. — Plateau au sud de la forêt d'Azrou
( 10 juillet 1920).
54. Campanula atlantica Cosson. — Petite plante à feuilles et tiges
blanchâtres, tomenteuses, fleurs blanches. Plateau au sud de
la forêt d'Azrou (10 juillet 1920).
55. Sorbus tortninalis Crantz. — Arbre de la tribu des Pomacées ; nour-
rit la chenille de l'anessa lirythromclas. Forêt d'Azrou (8 juillet
1920).
56. Acer inonspessulanum L. — Le Kerkeb. Forêt d'Azrou (8 juillet
1920).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE t6q
57i 58, 59- Cytisus Battandieri R. Maire. — Les Berbères nomment cet
arbuste Mhamleil, M'hamlel et M'hamzège. — Le Grand
Cytise de la Forêt d'Azrou (9 juillet 1920).
60. Ononis inconnu, insuffisant pour être déterminé. — Légumineuse
à fleurs jaunes; pavillon finement veiné de rouge brun, feuilles
dintées au sommet. Forêt d'Azrou (9 juillet 1920).
61. Aristolochia paucinervis Pomel. — Aristolochia à feuilles pétio-
lées. Forêt d'Azrou (g juillet 1920).
62. Hippocrepis prol^ablcment nouveau, mais sans fruits; voisin de
H. coniosa. — Hippocrepis sp. Clairière du Douar de Carde
Forêt d'Azrou (18 juillet 1920).
63. Erysimum grandiflorum Desf. — Crucifère à fleurs jaunes, feuilles
linéaires. Forêt d'Azrou (17 juillet 1920).
64. Saponaria glutinosa M. Bieb. — Tiges poilues ainsi que les
feuilles ; fleurs roses foncées. Plante gluante. Forêt d'Azrou
(17 juillet 1920).
65. Dianthus Arrostii Presl. — Dianthus à fleur rose foncée. Forêc
d'Aziou (17 juillet 1920).
66. Cystopteris fragilis Bernh. — Fougère. Rochers près du Douar
de Garde. Forêt d'Azrou (11 juillet 1920).
67. Âdenocarpus sp. nova. Je crois que le D"" Maire a l'intention de
dédier cette Espèce à M. Boudy, Directeur du Service des Eaux
et Forêts, Rabat. — Petit genêt à tiges blanches, fleurs jaunes.
Ichou Harrok (10 juillet 1920).
68. Catananche cœrulea L. — Composée à grandes fleurs bleu violacé ;
écailles du capitule blanches, luisantes. Commun. Ichou Harrok
(10 juillet 1920).
69. Micromeria ? — Petite Labiée. Ichou Harrok (10 juillet
1920).
70. Sedum amplexicaule D. C. — Sedum à fleurs jaunes. Haut de la
Forêt d'Azrou (12 juillet 1920).
71. Campanula mauritanica Pom. — Campanula à fleurs bleues.
Forêt d'Azrou (juillet 1920).
72. Atropa Belladona L. — Belladone. Ichou Harrok (10 juillet 1920).
73. Atropa Belladona L. — Belladone. Ichou Harrok (1.800™ envi-
ron) (10 juillet 1920).
74. Viscum cruciatum Sieb. — Le Gui qui croît sur l'Aubépine. Forêt
d'Azrou (11 juillet 1920).
75. Geum sylvaticum Pourr. — Feuilles poilues, fleurs jaunes. Forêt
d'Azrou (commun) (11 juillet 1920)
76. Biscutella lyrata L. — Rocher d'Azrou (3 juillet 1920).
LKPii)oi'rÉ;<(jLO(;iE compare.'-:
77. Paronychia argentea L. — Petite plante à écailles blanches,
soyeuses, à la l^a-e des feuilles. Roclier d'Azrou (3 juillet ig2o).
78. Calamintha granatensis Boiss. — Labiée à fleurs mauves, bractées
ro-.cs. (lommun. Forêt d'Azrou, à 1.700'" (i" juillet 1920).
-y. Nepeta reticulata Desf., variété spéciale au Maroc. — Labiée à
iieurs blanches. Commun. Même localité que le n" jH (1®'' juil-
let 1920).
So. Adenocarpus sp. noi'a. Même espèce (|ue le n° 67. — Petit genêt
à tiges blanches. En haut de la forêt d'Azrou (i®"" juillet 1920).
81. Geuista cinerea D. C. Nom berbère : « Ifsi ». — Petit genêt en
buissons serrés, tiges grises ou brunes. Nourrit la chenille ô^Or-
gyia sflendida. Sur plateau Ichou-Harrok et Djebel-Hebbri
(1.800-2.000"^).
82. Adenocarpus sf. nova. Même espèce que les n"^ 67 et 80. —
Douar de Garde (4 juillet 1920).
83. Salvia argentea Desf. — Azrou (28 juin 1920). Aussi au Djebel-
Hebbri, Tinihadit et à Aghbalou-Larbi.
84. Pyrethrum Gayanum Cosson. Forme grêle. — Fleurs blanches.
Nourrit Heliothis sp. Azrou (27 juin 1920).
85. (lenista voisin de G. quadriflora. Probablement nouveau. — Le
Genêt si commun sur les schistes à Azrou, fleurs jaunes. Buis-
sons durs et serrés (27 juin 1920).
86. Teucrium Polium L., var. -purfurascens Benth. — Teucrium sp.
à fleurs mauves roses, feuilles crénelées. Vallée d'Azrou (25 juin
1920).
87. Biscutella lyrata L. Même csjîèce c|ue le n'' 76. — Bisciitella.
Azrou, vallée en amont (25 juin 1920).
88. Scabiosa monspeliensis L. — Petite Scabieuse à enveloppe florale
écailleuse. Ravin d'Azrou (27 juin 1920).
89. Malva hispanica L. — Mauve, à fleurs d'un blanc rosé. Ravin
d'Azrou {2'] juin 1920).
9". Stachys arenaria Vahl. — Stachys sj)., fleurs blanches. Ravin
d'Azrou (27 juin 1920).
<)i . Ballota bullata Pom. — Ballotn sp. Fleurs roses. Rocht^r d'Azrou
(29 juin 1920).
92. Linum Munbyanum Boiss. — Linum à fleurs jaunes. Rocher
d'Azrou (29 juin 1920).
93. Calendula arvensis L. — Rocher d'Azrou (29 juin 1920).
94. Phlomis crinita Cav. — Phlomis à fleurs jaunes. Ravin d'Azrou
(28 juin 1920).
95- Teucrium Polium, var. furfiirnsccns Benth. - Même c|ue le n° 86.
Azrou (28 juin 1920).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I/I
97
96. Aristolochia paucinervis Pomel. — Aristoloche. Même que le
n° 61. Azrou (28 juin 1920).
Anchusa granatensis Boiss. ? Echantillon insuffisant. — Borra-
ginée à poils rude^. Azrou, ravin (28 juin 1920).
98. Malva hispanica L. — Mauve. Même plante que le n" 89. Azrou
(28 juin 1920).
99. Scabiosa monspeliensis L. — Même plante que le n° 88. Azrou
(28 juin 1920).
100. Lavandula pedunculata Cavan. — Azrou (28 juin 1920).
ICI. Delphinium Balansae Coss. et D. R., var. cœmlea. — Delphimum
à fleurs bleues, rares, éperon très long. Ain-Toumliline, etc.
(24 juillet 1920).
102. Ballota hirsuta Benth. — Fez (21 juin 1920).
103. Capparis spinosa L. — Fez (21 juin 1920).
105. Sedum amplexicaule D. C. — Même que le n° 70. . Djebel-Hebbri
(5 juillet 1920).
106. Campanula sp. — Djebel-Hebbri (5 juillet 1920).
107. Helichrysum lacteum Cosson. — Fleurs blanches et jaunes (au
centre). Djebel-Hebbri (5 juillet 1920).
108. Linaria heterophylla Desf. — Linaire à feuilles linéaires, fleurs
jaunes. Djebel-Hebbri (5 juillet 1920).
109. Trachelium angustifolium Schousb. — Plantes à ombelles bleues,
feuilles linéaires, odeur d'Anelh. Murs de Meknès, Fez, etc.
Rocher d'Azrou. Nourrit un Gnoplios et une Acidalia (juin-
juillet-septembre 1920).
1 10. Isatis tinctoria L. — Crucifère commune sur le mont de Timhadit.
Timhadit {!«'' juillet 1920).
111. Caiendula suffruticosa Vahl. — Composée ; fleurs jaunes ; brac-
tées florales dentées sur les bords ; fruits en forme de Curculio-
nidé à rostre allongé. Azrou (3 juillet 1920).
112. Santolina squarrosa Willd. — Santolina à feuilles crénelées. Le
Taghzeft, 2.287'" (i^'' juillet 1920).
113. Bupleurum montanum Cosson. Même que le n<> 20. — Bii-plrurum
grêi(\ Le Taghzeft (i^"" juillet 1920).
114. Juniperus thurifera L. Même que le n" i. — Arar. Taghzeft
(i»"" juillet 1920).
115. Inula montana L., var. calycina L. — Composée à très grande
fleur jaune ; tige tomenteuse, feuilles ovales lancéolées. Taghzeft
(1" juillet 1920).
116. Microlonchus salmanticus D. C. — Composée à tiges grêles ; fleurs
roses. Attire beaucoup de papillons en été dans tout l'Atlas.
Azrou, Djebel-Hebbri, Guenfou, Aghbalou-Larbi ; descente sud
du Taghzeft, etc. Rocher d'Azrou (3 juillet 1920).
i;2 LKPIDOPTÉ.Un.O(;iE COMl'ARKK
117. Senecio giganteus Desf. — Grand Senecio à fleurs jaunes; dans
les ruissi aux. Ravin de Toumliline, etc. En aval de la source
d'Azrou (6 juillet ig2o).
M. S. Scrophularia hispida Desf. — Scrophulaire des bords des oueds.
Nourrit Cucullia. En aval de la source, Azrou (6 juillet 1920).
I i(). Linaria tristis Mill. — Linaire à feuilles linéaires, fleurs jaunes
blaucliàtres ; se trouve aussi à Timhadit, sur calcaire. Rocher
d'Azrou (j() juin 1920).
120. Convolvulus cantabrica L. — Rocher d'Azrou (29 juin 1920).
121. Ruta montana L. Le Fugel des Arabes. — Rue. Clairière du
Douar de Garde, Forêt d'Azrou (17 juillet 1920). Nourrit
P. Machaon.
122. Erysimum grandiflorum Desf. — Crucifère à fleurs jaunes, feuilles
lancéolées, glauques, silicules fusiformes. Calcaire, Timhadii
(i8 septembre 1920).
123. Sarcocapnos crassifulia D. C, var. speciosa Boiss. — Fleurs
blanches à centre jaune orange, feuilles rondes, petites, char-
nues. Nourrit Gnophos et Nocttiide. Falaises calcaires, Timha-
dit (19 août 1920).
124. Eupliorbia Guyoniana B. et R. - Euphorbe à tiges rouge brun,
feuilles lancéolées. Calcaire. Foum-Kheneg, 2.100'" (20 sep-
tembre 1920).
125. Kundniania sicula Scop. — Grand Ombellifère, fleurs jaunes.
Forêt d'Azrou (9 juillet 1920).
126. Trachelium angustifolium Schousb. — Plante à ombelles bleues.
Murs de Meknès, El Hajeb, Azrou, etc. = n" 109. Fez (21 juin
1920).
127. Lavandula multifida L. — Lavande à feuilles d'un vert blanchâtre,
tiges blanches, fleurs bleues. Fez (21 juin 1920).
128. Daphne Laureola L. — Forêt d'Azrou (24 juillet 1920).
129. Genista voisin de 6". qitadriflora. — Genêt sans feuilles, fleurs
jaunes ; tiges très branchées, roidcs (môme espèce que le n° 85 ?).
Ichou-Harrok.
130. Genista cinerea D. C. (même que le n° 81). ^ — Genêt en buissons
serrés, tiges brunes. Echantillon avec gousses. Ichou-Harrok
(10 juillet 1920).
131. Knautia arvensis Koch. — Scabieuse à feuilles poilues, souvent
dentées ; fleurs lilas. Nourrit Meîitatea sp. Clairière du Douar
de Garde (10 juillet 1920).
132. Delphiniutn halteratum D. C. — Delphinium à fleurs bleues,
nombreuses, le long de la tige ; feuilles petites, lancéolées. Ain-
Toumliline, Douar de Garde, Ichou-Harrok, etc. (10 juillet
1920).
LÉPinOPTÉROLOGIE COMPAREE
133. Thymelaea virgata Desf. — Très répandu. Rocher d'Azrou (20 juin
1920).
134. Trachelium cœruleum L. — Plante de rochers humides, cascades.
Grands corymbes bleus, feuilles dentées ; attire le^ Argyn-
nes, etc. \'allée Aïn-Toumlilinc (31 juillet 1920).
135 et 136. Phlomis Bovei Boiss. — Le grand Phlomis \ nourrissant
Syrichtlius Mohammed à Azrou (juin 192c).
137. Ormenis inixta D. C. — Marguerite de bonne taille Sidi-Vahia-
Drib (iS juin 1920).
138. Urginea maritima Bak. — Urghva sp. Xourrit chenille {iéomc-
tride. Fleurit août-septembre, sans feuilles. Azrou, Aïn-Leuh,
Takaïchiane, Oued Amassine, etc.
139. Scilla autumnalis L. — Petite Scille ; fleurs mauve s, pas de feuilU-.
Commune. Entre Aïn-Leuh et Lias, Azrou, etc. (10 septembre
1920).
Uo. Thymus hirtus W'illd. — Thym. Environs d" Aïn-Leuh ; je l'ai vu
aussi à Fimhadit. Même odeur cjuc le Th^-m de Provence ; autre
aspect.
141-142. Biarum Bovei Blume. Nom Berbère : <( Kaukezine ». — Rocher
d'Azrou (3 octobre 1920).
142 '^'^ Preslia cervina Opitz. — Plante bas>e un peu grasse. Prairie de
Ras-el-Ma (11 octobre 1920).
143. Hhamnus cathartica L. — Ravin de Ras-el-Ma (n octobre 1920).
144- Taxus baccata L. — If. En Chleuh: (( Thaïda ». Ras-el-Ma (11 sep-
tembre 1920).
145- Bourgœa humilis Cosson. Nom Berbère : <( Aamri ». — L'arti-
chaut épineux à écailles du capitule roses et mauves ; fleurs
bleues, août-juillet.
ÉTÉ ^92^
A. Cephalanthera rubra L. — Vallée de Sebbab, Azrou (25 juin 1921).
B. Genista pseudo^pilosa Cosson. — Petits buissons à fleurs jaunes.
Cirque de Toumliline (25 juin 1921).
C. Vicia onobrychioides L. — Légumineuse à fleurs bleues; folioles
allongées, glabres. Vallée Sebbab (25 juin 1921).
D. Echium angustifolium Lam. — Borraginée à fleurs d'un brun
pâle, a. c. Clairière Lyautey, Azrou (30 juin 1921).
E. Thalictrum minus L., subspec. pubcscens Schleich. — Lieux frais
et prairies au-dessus d'Ougmès ; Forêt d'Azrou ; fleurs jaune
pâle (30 juin 1921).
F. Chrysanthemum Gayanum J. Bail. — Voisin (.VAnthemis ; non
odorant; fleurs du bord blanches avec ligne rose en dessou-.
Forêt au sud d'Ougmès, etc. (30 juin 192 1).
1/4 LÉPIDOPTÉ;^(^LO(;iE COMPARÉE
G. Adenocarpus Boudyi R. Maire, sp. nova ==67. - Clairière Lyau-
tey, au-des>us d'Ougmès (30 juin 1Q21).
11. Linaria heterophylla Desf. — Linaire à fleurs jaunes, longuis
tiges. Nourrit Calopliasia sp. Entrée de la forêt, Azrou (6 juil-
let 1921).
I. Reseda luteola L., var. — Rcsrda à longues tiges; entrée de la
forêt d'Azrou. Xourrit Daflidicr (6 juillet i()2i).
J. Vicia tenuifolia Roth., var. atlantica R. Claire. — Légumineuse à
folioles poilues, fleurs bleues. Nourrit L. Amanda^. Forêt
d'Azrou (6 juillet 1921).
K. Ligustrum vulgare L. - Troène. Ravin de Ras-el-Ma (environs
d'Azrou) (7 juillet 1921).
L. Cytisus Balansîe B. et R., var. atlanticus Bail. — Cytise. Djebel-
Hayane (2.350"), aussi Djebel-Tisdadine. Nourrit Hctcrogynis
(16 juillet 1921).
-\l. Onosma echioides L. — Borraginée à fleurs tubulaires jaunes.
Toufl^es hybrides. Djebel-Hayane, 2.300-2.400™ (16 juillet 1921).
.\" . Polygala rosea Desf. — Fleurs roses; belles touffes. Commune.
Djebel-Hayane (2.350'") (16 juillet 192 1).
O. Teucrium pyrenaicum L., var. atlanticmn Cosson = 7'. granatense
Boiss. — Un i)eu tomenteux ; fleurs blanches ; touffes étendues ;
roches calcaires. Djebel-Tisdadine (2.400™) (18 juillet 1921).
V. Cerastium Boissieri Gren. — Touffes glutineuses. Douar de
(iarde; Forêt d'Azrou (9 juillet 1921).
Q. Potentilla maura AVolff., var. — Grande Potentille; clairières en
haute forêt d'Azrou (1.800™) (12 juillet 1921)
K . Inula montana L., var. calycina L. — Composée à feuilles lan-
céolées poilues; grandes capitules jaune d'or. Bords du Guigou,
Timhadit, etc. (14 juillet 1921).
S. Delphinium mauritanicum Cosson. — Pied d'alouette à fleurs
bleues et jaunes; plante petite. Timhadit (13 juillet 1921).
T. Helosciadium repens Koch. — Petite plante rampante; bords du
Guigou. Timhadit (14 juillet 1921).
U.. Huphorbia pubescens Vahl. — Euphorbe poilue, bords du Gui-
gou. Timhadit (13 juillet 1921).
\'. Linaria villosa D. C. — Petite plante hispide à fleurs bleuâtres
Rochers calcaires. Timhadit (14 juillet 1921).
W. Linum austriacum L. — Timhadit.
X. Sarothamnus arboreus Webb. — Cytise poilu de la vallée de
Toumliline.
V. Draba hispanica l5ni-~. - Touffes res emblant à celles du Srdiiin.
Timhadit.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 175
Plantes récoltées dans le Zerhoun
^920-192-1
I . Osyris lanceolata H. et St. ^- Plante à port d'Osyris alha, mais
beaucoup plus puissante ; fruits rouge orange. Rochers Beni-
Amar, etc. (12 octobre iqzo).
2. Feuille d'une Ombellifèro. Rochers Beni-Amar (14 novembre 1920)
(insuffisant).
3. Clematis cirrhosa L. — Rochers Beni-Amar (14 novembre 1920).
4 et 5. Iris alata Poiret. — Iris fleurissant au Nzala; de Beni-Amar
(31 décembre 1920) (et vers Oued Mikkès en janvier).
6. Oplirys fusca Lk. — Ophrys en fleur. Beni-Amar (31 décembre
1920).
7. Rétama Webbii Spach. — Rctama à fleurs blanches. Beni-Amar
il 5 janvier 1921).
8. Ruta chalepensis L. — Rue. Beni-Amar (15 janvier 1921).
9. Amygdalus communis L. — Amandier. Rochers de Beni-Amar;
fleuri (26 janvier 1921).
10. Ranunculus bullatus L. — Renoncule fleurissant communément
à Beni-Amar, etc. (10 novembre 1920).
10^. Polypodium vulgare L. — Poly-poimm. Beni-Amar (10 novembre
1920).
I I . Coronilla valentina L. — Grande Coronille de Beni-Amar, à fleurs
jaunes. Nourrit la chenille de Crocallis Auherti (31 décembre
1920).
Clematis cirrhosa L. — Beni-Amar (15 décembre 1920).
Coronilla valentina L. = n°^ 1 1 et 87. — Grande Coronille ; fleurs
jaunes. Beni-Amar (15 janvier 192 1).
Narcissus elegans Spach. — Petit Narcisse; fleurs blanches.
Beni-Amar (11 novembre 192 1).
Crucifère à fleurs jaunes, sur lequel pondait Belcmia à Beni-Amar
(30 janvier 1921). Echantillon indéterminable.
Solanum nigrum L. — Beni-Amar (12 novembre 1920).
Scilla lingulata Poir. — Petite Scille à fleurs bleues. Moulay-Idriss
(8 novembre 1920) (commune).
i;6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
i.S. Dipiotaxis muralis 1). C. — Toute petite Crucifère à fleurs jaunes ;
champs. Beni-Amar (12 décembre 1920).
Alyssum maritimum L. — Crucifère des Rochers do Beni-Amar;
fruille^ linéaires d'un gris blanc; fleurs blanches.
Linaria reflexa Dcsf. — Petite Linaria ; Beni-Amar (3 c-t 4 janvier
H)2l).
Erodium tordylioides Dcsf. — Rochers Beni-Amar (14 novembre
1920').
Allium Chamxmoly L. • — Feuilles longues étroites, ciliées sur
les bords ; fleurs blanches. Aïn-I)jemjamma, Beni-Amar, etc.
12.S do'cembre 1920).
23. Scilla lingulata Poir. = n° 17. — Beni-Amar (10 novembre 1920).
24. Anagyris fœtida L. Nom donné par les Indigènes : « Kerrouah ».
— Buisson Légumineuses. Haies, etc. Zehroun, Beni-Amar
(2 décembre 1920).
25. Senecio leucanthemifolius Pair. — Séneçon à feuilles découpées.
Beni-Amar (o janvier 1920).
26. Reseda alba L. — Réséda (odeur de Giroflée agréable). Aïn-Kerma
(décembre 1920).
27. Homulea Bulbocodium Seb. et .Maur. Fleurs lilas pâle; petite
plante commune. Beni-Amar (9 janvier 1920).
2S. Withania frutescens Pauqui. Nom local : <( Bouchouka ». —
Buisson à petites feuilles ovales vertes et luisantes, épaisses ;
fleurs axillaires, verdâtres. Aïn-Kerma (28 décembre 1920). Beni-
Amar, etc.
29. Clematis cirrhosa L. — Beni-Amar (15 décembre 1920).
30. .\ceras longibracteata Reich. — Beni-Amar (8 janvier 192 1).
31. Narcissus Bulbocodium L. — Périanthe papyracé. Rochers Beni-
.\niar ^12 janvier 1921).
31 /'. Cleonia lusitanica L. — Comnuinc, surtout dans la plaine de
Meknès.
31 c. Campanula Lœflingii Brot. — Plateau des Dkrissa, etc.
32. Anagyris fœtida L. = n" 24. — Le « Kerrouah ». Beni-Amar
(2 décembre 192 1 ).
2,2,- Atharaantha sicula L. — Ombellifère à feuilles très finement
divisées. Rochers Beni-Amar et Aïn-Chanc'h (14 novembre 1920).
34. Scilla lingulata Poir. Aberration blanche. = n°^ 17 et 23. — La
])etite vScille à fleurs bleues (rarement blanches). Beni-Amar
(10 novembre 1920).
35^ Leucanthemum glabrum Boiss. et Reut. — Ct)mposée. Beni-
Amar.
35'. Silène rubella L. - Silène à fleurs roses. Nzala, Beni-Amar
( 29 janvier 1921).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 177
36. Clematis cirrhosa L = n°^ 3, 12 et 29
37. Micromeria microphylla Benth. — Labiée à odeur de Citronelh-;
rare. Beni-Amar (7 décembre 1920).
38. Calamintha heterotricha Boiss. et Reut. — Labiée à fleurs roses.
Commune. Beni-Amar (i" décembre 1920).
39. Stachys saxicola Cosson. — Labiées à feuilles tomenteuses,
blanches; tiges trrs cassantes. Rochers Beni-Amar (14 novembre
1920).
40. Crupina vulgaris Cassini. — Petite Centaurée grêle, élancée;
feuilles finement découpées ; achaines à- cils noirs. Mrassine
(24 avril 192 1).
41 'i et b. Non déterminables. — a : Orchis ; fleurs pourpre rouge; brac-
tées et feuilles ensiformes ; b : Ophrys à capuchon enveloppant.
Gada-Dkrissa (7 avril 192 1).
4-. Antirrhinum calycinum Lam. -- Fleurs blanches et rosées.
Mrassine (18 avril 1921) (commun).
43- Cladanthus arablcus Cass. — Composée à feuilles finement décou-
pées ; grande fleur jaune, sessile, entre les branches. Très com-
mune. Mrassine (14 avril 192 1).
44 Chrysanthemum coronarium L., var. discolor Batt. — Marguerite
à grandes fleurs citron et blanches. Mrassine (7 avril 1921)
(commune).
45- Silène rubella L. = n"^ 35 et 70. — Une des plantes nourricières
de T. Eimnanuelii. Mrassine (11 avril 192 1).
^da. Ononis pendula Desf. — Onouis sp. inerme, à fleurs blanches et
roses.
46 b. Hippocrepis multisiliquosa L. — Petit Hi-ppocrcfis. Nourrit
Thestor mauritaniens. Mrassine (20 avril 192 1).
47- Scrophularia sambucifolia L. — Scrophulaire à grandes fleurs
orangées; nourrit Cucttllia sp. Mrassine et ;\loussaoua (7 avril
1921).
48. Lupinus pilosus L. — Lupin à fleurs bleues ; plante à poils blancs.
Mrassine (20 avril 1921).
49- Hedysarum capitatum Desf. — Légumineuse à fleurs rose foncé;
localisée. Coteau à l'ouest de Mrassine (11 avril 1921).
50. Asteriscus aquaticus Moench. — Composée velue : fleurs jaunes
axillaires. Commune à Mrassine (3 mai 192 1).
5 1 . Hyoseris radiata L. — Composée ayant servi do nourriture à
beaucoup de chenilles Noctuides, Arctia rillica, etc. Mras ine
(21 février 1921). Commune sur les rochers du Zerhoun.
52. Fritillaria oranensis Pomel. — Mrassine (Février 192 1).
53. Biscutella lyrata L. — Petite Biscutelle, en fleur le 13 février 1921.
Plateau des Dkrissa.
178 LÉPIDOPTÉROLOGTE COMPARÉE
54. MedicagO arabica Ail. - (iousse hérissée cU- pointes. Mras^il^e
(13 février 192 1). Folioles tachetées de rouge au centre.
55. Anthyllis tetraphylla L. VAnt/ty/ltis (|ui nourrit T. Ballus à
Hyères. Plantt' basse, très commune à .\lrassine (lo mars 1921).
56. Anthyllis Vulneraria L., var. nthriflom 1). C. — Fleurs roses.
Localité de Mclit. Gibiuiti. Mrassine (20 mars 1921).
57. Rliamnus Oleoides L. - Commun à Mrassine (26 mars 1920-
5S. Tetragonolobus purpureus Aloench. Fleurs j^-rcnat. Commune sur
l'iatcau Dkrissa. Mrassine (2<S février iu2i).
5(). Centaurea pullata L. — Centaurée à fleurs roses. Mrassine
(28 février 192 1).
60. Campanula Rapunculus L., var. sirigulosa Link et HofFm. -
rij,'es et feuilles hérissées de courts poils blancs. Mrassine
(15 février 192 1).
61. Fedia Cornucopiae L. — Valérianée ; variété à fleurs roses. Mras-
sine (28 février 192 1).
62. Aristolochia longa L. i" Aristoloche; 2" Adianthum Capillus
Veneris L. Mrassine (24 janvier 1921).
03. Sarothamnus bœticus W'cbb. - Cytise à fieurs or pâle; haies et
coteaux, Zerhoun, commun. Mrassine (25 janvier 1921) .
64(/. Non déterminée. — Crucifère {Diplotaxis'^) à fleurs blanches
striée-^. Entre IMeknès et Mrassine (10 février 1921).
64/'. Bellis sylvestris Cyr. — Petite Pâquerette. Entre Meknès et
.Mrassine (10 février 1921).
65. Orchis papilionacea L. — Belles fleurs roses, (iada des Dkrissa
' i() mars iqjiV Paraît rare.
66. Cheilanthes fragrans Hook. Fougère. Rochers Mrassine (19 fé-
vrier 1921).
67,/. Nonnaea nigricans Desf. — Borraginée. Meknès (10 février 1921).
67/'. Salvia clandestina L. — Entre Meknès et Mrassine (10 février
1921).
68. Ërodium moschatum L'Hérit. — Erodium nourrissant T. Hercu-
Icana. Mrassine (15 février 1921').
69/?. Ophrys fusca Link. — Oflirys à fleurs jaunes. Mrassine (4 mars
1921 ).
bc)h. Erodium moschatum L'Hérit. : même (|ue le n" 68. — Mrassine
(4 mars i<)2 1 ).
70. Silène rubella L. Mrassine (15 février 1921).
71 . Ranunculus fiabellatus Desf. — Renoncule à grandes fleurs jaune
d'or; tig(^ (hirale élevée. Mrassine (10 févrie;- 1921).
72 rf. Alyssum campestre L. — Très petite plante à fîeurs jaune pâle.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I 79
72 b. Linaria Munbyana Boiss. et Reut. — Très petite Linaire à fleurs
jaunes tachetées de brun. Gada-Dkrissa (13 février 1921).
73 «. Non déterminée. — Eufhorbia sp. à extrémité des feuilles dentée.
73 t». Non déterminée. — Hippocrc-pis sp. Oued Sejera (28 février 1921).
74. Tetragonolobus purpureus Moench. — Légumincuse trifoliée à
fleurs grenat. = n° 58. Mrassine (28 février 192 1).
75. Erophaca bxtica Boiss. — Ses graines nourrissent T. Ballus à
Mrassine. Mrassine (24 janvier 1921).
76. Gladiolus byzantinus Miller. — Plateau Dkrissa (9 mars 1921).
Commun.
77. Coronilla viminalis Salisb. — Grande Coronille à fleurs roses
et blanches. Rochers, Mrassine (i®"" mai 1921).
78. Andropogon hirtus L. — Graminée nourrissant Ef. Pasiphac.
Rochers à l'est de Mrassine (15 mars 192 1).
79. Triguera ambrosiaca Cav. — Solanée à grandes fleurs pour])rcs.
Oued Sejera (19 mars 1921).
80. Valerianella discoidea Lois. — Oued Sejera (19 mars 1921). Com-
mune à Mrassine.
81. Anémone palmata L. — Anémone à grandes fleurs jaune d'or
sur longues tiges. Bab-Rmila (22 mars 1921).
82. Anémone palmata L. — Même que le n° 81. Paraît très localisée.
83. Ophrys Spéculum Link. — • Mrassine (10 mars 1921). Aussi sur la
Gada-Dkrissa.
84. Erodium cicutarium L'Hérit. — Forme à long rostre. Feuilles
découpées en fougère. Nourrit Maloc. liitca. Champs rocheux.
Mrassine (30 mars 192 1).
85 a. Aristolochia longa L. — Aristoloche = n° 62.
85 b. Linaria marginata Desf. Linaire des rochers et murs. INIrassine
(26 mars 192 1).
86. Prasium majus L. — Buisson des rochers et haies, à fleurs
blanches striées de rose ; feuilles luisantes. Mras«ine (30 mars
1921).
87. Coronilla valentina L. Même que les n"'' u et 13. — La grande
Coronille à fleurs jaunes ; rochers du Zerhoun. Mrassine (26 mars
1921).
88. Triguera ambrosiaca Cav. Même que le n° 79. — Solanée à
grandes fleurs pourpres. Oued Sejera (19 mars 1921).
8917. Iris Sisyrinchium L. — Fleurs bleues et blanches.
89^. Reseda alba L. — Réséda. Moussaoua (24 mars 1921).
90. Bellevallia dubia Kunth. — Jacinthe à fleurs bleues pâles et
blanches. Entre Mrassine et Oued Sejera, champs (28 février
1921).
l8o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
01. Ophrys fusca Lk. — 0-phrys à fleurs blanches et brun grisâtre.
Gada-Dkrissa (iq mars 192 1), rare.
()2. Chrysanthemum segetum L. — Marguerite; plante puissante à
fleurs jaunes. Près Oued Sejera et li Mrassine (ig mars 1921).
()3. Anthyilis tetraphylla L. Même (|ue le n" 55. — Antliyllis sp. à
gousses renflées.
94. Linaria latifolia Desf. — Linaria à grandes fleurs blanches et
orange. Oued Sejera (19 mars 1921).
95. Adonis sp. — Fleurs rouges. Mrassine (2<S février 1921).
96. Rhamnus oleoides L., var. amygdalinus Desf. — Mrassine (6 mars
1921).
97. Coiivolvulus gharbensis Batt. et Pitard. — Fleurs d'un violet
foncé. Très abondant dans les champs. Mrassine, Meknès
(21 mars 1921).
i;8. Teucrium pseudochamxpitys L. — Labiée à fleurs blanches;
feuilles linéaires, découpées. Près Oued Sejera (19 mars 1921).
99. Phagnalon saxatile Cass. var. — Murs et rochers, Mrassine, etc.
(30 mars 1921).
100. Ulex Spectabilis Webb. — Ulex; assez rare. Bab-Rmila, côtés
nord et sud (5 avril 192 1).
101. Anagallis collina Schousboe. — Mouron à fleurs rouges très
grandes. .Mrassine (11 avril 1921).
102. Diplotaxis virgata 1). C. — Crucifère à fleurs jaunes; nourrit
.4. HelcDiiû à Mrassine (2 avril 1921).
103. Adenocarpus telonensis Robert. — Nourriture supposée de Fido-
)iia concordaria. Bab-Rmila et Mrassine (18 avril 1921).
104. Campanula afra Cav. — Petite plante hispide ; fleurs en cloche
bleue. Nourrit Trichosoma Emmanuelii. Mrassine (4 mai 1921).
105. Fumana glutinosa Boiss. — Touffes à petites fleurs jaunes. Mras-
sine ( i''"' mai 1921).
106. Fumana calycina Clauson. — Buisson à tiges raides ; fleurs rares,
j.iunes. Mra>sine (28 mars 1921).
107. Convolvulus tricolor L. — Fleurs d'un bleu azur ; fond de l'enton-
noir blanc. Très abondant. Mrassine, etc. (18 avril 1921).
108. Calendula algeriensis Boi-^s. et Reut. — Souci <( Jemmera » très
abondant champs partout. Mrassine (20 avril 1921).
109. Scorpiurus sulcata L. (Nom local : k Ogueifa »). — Légumineuse
à feuilles en r;K|uette; très commune. Mrassine (28 mars 1921).
110. Stachys lusitanica Steud. — (".rande ])lante à feuilles ovales lan-
céolées, Inmentcuses; champ des MrUtnca Gihrnti. Mrassine
(4 mai 1921 ~).
111. Convolvulus althsoides L. — C onvolvulus commun, à fleurs
ro^es. Nourrit 7. Breveti, 0. Diibia, etc. Mrassine.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE lôl
12. Thapsia garganica L. — Tiges des feuilles poilues, fleurs jaunes
Mrassine (30 avril 192 1).
13. Silène mogadorensis Coss. — Espèce à fleurs blanches nocturnes.
Pentes à l'est de Mrassine (8 mai 192 1).
14. Lavatera trimestris L. — Malvacée à belles fleurs rose saumonée.
Commune à ÎNIrassine, etc. (4 mai 1921).
15^. Coriandrum sativum L. — Ombellifère à fleurs rose très pâle
et à odeur de punaise. Jardins, Mrassine (12 mai 1921).
15Ô. Anthyllis Vulneraria L., var. rubriflora D. C. — Fleurs roses.
Mrassine à Oued Sejera (16 mars 1921).
15 c. Cicer arietinum L. — Folioles crénelées, fleurs blanches. Mrassine
à Oued Sejera (16 mars 1921).
15^. Hedysarum capitatum Desf. — Fleurs d'un rose foncé. Plateau
des Dkrissa (16 mars 1921).
15^'. Rumex bucephalophorus L. — Zerhoun, commun.
15/. Cerinthe major L. — Zehroun, Oued Djdida, etc. (mai).
15^'. Nigella hispanica L. — Près de l'Oued Sejera; aussi près de
Meknès (mai).
Régions autres que celle du Zerhoun
il6. Rhus pentaphylla Desf. — R/ms sp., commune entre Rabat et
Casablanca. David (3 novembre 1920).
117. Narcissus serotinus L. — Très petit Narcisse ( ?) à fleurs blanches.
David (3 novembre 1920).
118. Mandragora autumnalis Spr. Nom local : « Beid el Ghoul ». —
Commvme dans toute la région au-dessous de 500 mètres. Rabat
(4 novembre 1920).
119. Dolichos Lablab L. (originaire des Indes). — Légumineuse grim-
pante, cultivée. Barrières à Meknès, Casablanca, etc. Nourrit
la chenille de A. Atrofos. Meknès (30 octobre 1920.
lS2 LKI'in()I'l'Kk()1,n(;iK compapf.f.
Plantes récollées dans !a région des Zemniours
-192^
1. Scabiosa rutaefolia Valil. CirancU- Scabicusc rameuse à fleurs
l)laiu lies. Dar-Salem (S juin igji) (Commune rn Mamora).
2 et 3. Cytisus linifolius Lam. — Cyiisus à feuilles linéaires; commun
par places. Forêt Mamora. Aïn-Jorra (5 juin 192 1) et Dar-
Salcm (7 juin 1921).
4. Tolpis barbata (ia^rtn., var. grandijlora j. Bail. — Fleiirs jaunes,
bractées filiformes, feuilles dentées. I)ar-Salem (7 juin 1921).
5. Silène Cœli^rosa A. Br. Silène élevé; fîeurs roses; Forêt
Mamora. Dar-Salem (7 juin 1921).
0. Helianthemum Libanotis Willd. — nrlianilininini, touffes clans
\v salih- ; .Mamora. Dar-Salem (7 juin 1921).
7. Scrophiilaria frutescens L. — Scrophulaire abondant dans région
Sicii Nahia. Nourrit Cticullia sp. Dar-Salem (7 juin 1921).
S. Malceoniia Broussonnetii 1). C— Crucifère à Heurs roses ou lilas ;
touffes dans le sable de Mamora. Dar-Salem (7 juin 1921).
9. Passerina lythroides Murbeck. — Passerina; commune dans les
sables de .Mamora. Aïn-Jorra (5 juin 192 1).
10. Agrostis nebulosa Boiss. et Reut. — Graminée, à floraison très
fine et divisée. Petite Daïa près Dar-Salem (7 juin 1921).
1 1 . Vitex agnus=castus L. - Commun le long des Oueds (Mamora,
Bou-Regreg, etc.). Chabat-cl-Hamma (2 juin 1921).
12. Trifolium flavescens Tin. — (;rand trèfle à fleurs blanches, grim-
pant dans les arbres au bord de l'Oued. Chabat-el-Hamma (2 juin
l()2l).
13 rt. Cleonia lusitanica L. Labiée. Anq-el-Djemel (commun) (2 juin
1921 ).
\T,h. Statice sinuata L. — Statice abondant sur le Plateau d"Anq-el-
Djemel ; calice bleu (2 juin 1921).
14- Delphiniuin pentagyniim Desf. — Delphiniuni à grandes fleurs
d'un bleu foncé; un peu hispide. Anq-el-Djemel (31 mai 1921).
LliPlDOP'IÉROLOGIE COMPAREE
15 <7. Trixago apula Stev. — Fleurs blanches. Anq-el-Djemel (2 juin
1921).
iç,b. Verbascum sinuatum L. — Très grandes fleurs jaunes. Anq-el-
Djemel (2 juin 1921).
i6rt. Bonjeania recta Reich. — Grimpe dans les arbres au bord des
ruisseaux. Chabat-el-Hamma (30 mai 1921).
ibb. Achillea spithamea Coss. et Dur., var. major Batt. — Corymbe
serrée; fleurs jaunes. Chabat-el-Hamma (30 mai 1921).
17. Helianthemum macrosepalum Dun. — Helianthème commune
dans les sables de la Mamora. Dar-Salem (7 juin 1921).
iS. Andryala laxiflora D. C. — Grande Composée ; commune. Chabat
el-Hamma (30 mai 1921).
Eryngium tricuspidatum L. — Espèce grêle, très commune dans
la région de Tiflet, Oued-Beht et Meknès, etc.
Nigella hispanica. — Anq-el-Djemel (i«' juin 1921).
Helianthemum sp. ? — Petits buissons à fleurs roses près de Tiflet
(2 juin 192 1).
La Salvia bicolor Desf. abondait sur les bords du ruisseau de
Chabat-el-Hamma, à la fin de mai 192 1.
'9
EXPLICATION DES PLANCHES
PLANCHE DXXX.
N°" 4399 jLvC-ïNA \'0GELII cf et Q , Obthr. (Texte: \'oL XIX, Part. I,
4400 ^ pages log-iii).
4401. TeracOLUS LefÈvrei cf, Obthr. (p. 30, 31).
4402 y
. Argvxxis Lvautevi cf et q. Obthr. (p. 41-45).
4403 '
^ S.A.TYRr.=; Belouixi cf et g. Obthr. (p. 64, 65).
4405
4406 ^
4407
Callophrvs Avis cf, Chapman (p. 91).
4407 bis. Callophrvs Avis cf , antenne grossie.
PLANCHE DXXXI.
N"" 4408
4409
44
44
Lvc.ïNA Thersites cf, Boisduval (p. 102, 103)
10 )
> Lvc.ENA Thersites q, Boisduval (p. 102, 103).
11 1
12 )
\ Satyrus Colomrati cf, Obthr. (p. 65-75).
•3 '
I SAT^•R^'s CoLOMBATi ç, Obthr. (p. 65-75).
f Satyrus Colomrati cf, Obthr. (p. 65-75)
4413 ^
4414
4415
4416. :\lELIT.EA Didvma-mauritanica çf , Obthr. (p. 60, 61).
4417. Cœnoxvmpha Pamphilus-Lyllu.s-marginata ç, Riihl (p. 89)
PLANCHE DXXXII.
N°^ 4418 ^
4419 > MELIT.EA DESFONT.A.INn-GlBRATI Cf, Cf, Cf, Obthr. (p. 46-60).
4420 ^
4421 I
Melit.ïa Desfoxtainh-Gibrati, q q .
4422 s
^^ ^ Par.\rge M.ïr.a-nevadensis cf et ç, Obthr. (p. 82-84).
4424 ^
l86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PLANCHE DXXXIII.
N*" 4425. Thestor Ballus cT, Fabr., variété avec une éclaircie orangée
sur les ailes supérieures (p. 93-97).
4426 j Thestor Ballus g, q, variétés pour l'étendue de la tache
4427 S rouge-orange, notamment sur les ailes inférieures, en dessus.
4428. Thestor Ballus-Crosi Q, L. Dupont.
4429 ^ Thestor mauritanicus q q, Lucas; variétés de coloration et
4430 S de développement de la tache rouge-orange du des.sus des
ailes (p. 92, 93).
4431 ^ Lvc.kna Agestis cf et q, W. V.; race grande et de teinte
4432 S claire en dessous (p. 104, 105).
4433 i Lvc.ENA Agestis cf et Q, W. V. ; race plus petite et de couleur
4434 S plus foncée en dessous.
44Î1: /
' S\RICHTHUS Proto cfcf, Esper (p. 1 19-123).
4436 )
PLANCHE DXXXIV.
N°« 4437 ,
4438 I LyC-^ÎNA 1 )0RVLAS-ATLANTICA q, cf, Q, Elwes (p. 100, lOi).
4439
4440. Lvc.îîna Amanda-Ardelazis-azurea q, Blachier (p. 105-108).
4441 )
^ Svrtchthus Proto Q Q , Esper (p. 119-123).
4442 1
f Orgvia splendida-aurea cfcf, Obthr. (p. 201-204).
4444 '
4445^
4446 ^ Alrarracina Warionis cf, cf, Q, Obthr. (p. 206-219).
4447 ^
4448 ; ^
/ Cnethocampa Bonteani q, 0, et larve, Powell (p. i?8-
4449.
r^ '94).
444g lus
PLANCHE DXXXV.
X"" 4450 )
1:1 V
445' >>^VG.^îNA Cadillaci, Obthr. (p. 158).
4452 ]
L'Espèce est assez variable : mais elle est toujours bien
distinguable par sa tête et son thorax, entièrement noirs.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE T»;
'^^•^ ,^ Zyg^na Favonia-Borreyi, Obthr. (p. 157, 158).
44541
Le n° 4454 représente une forme vitrina dont H. Powell
a capturé deux exemplaires.
4455. Zvg.*:na orana, Duponchel (p. 158, 159).
4456. Zyg.ena orana-contristans, Obthr. (p. 158, 159).
4457. Pterogon Proserpina-gigas, Obthr. (p. 128, 129).
4458 -
■^'^^^ / Phragmatoria Emmanuelii, cf, cT, g, CT, Cf, Obthr. (p. 172-
4460 •
l 181).
4461 ^
4462
4463. SOMABRACHYS GLTILL.4UMEI Q, Obthr. (p. 143-150).
(Le Cf est figuré sous le n° 4588 de la Planche DXLV).
^^ "^^ Aglaope Labasi cf et Q, Obthr. (p. 155, 156).
4465 S
PLANCHE DXXXVL
°^ ^^ ÎLithosia (ilBRATI Cf et Q , Obthr. (p. 167, 168).
4467 ^
'^'^ [ Sterrhopterix Powelli cf, cf, Obthr. (p. 141, 142)-
4469 >
4470
447
4472
4473
4474. Catocala sponsa-purpurea, Obthr. (p. 265).
4475. T.-î<:niocampa Witzenmanni-nigrolimbata cf, Obthr. (p. 243).
4476 j
'^^^^ r Phorocera DuSeutrei, Obthr. (p. 245-251).
4478^
4479 '■
4480. Bryophila mtmouna, Obthr.
Aghbalou-Larbi, un cf très pur pris par Harold Powell, à
la mi-août 1920.
Dans Seitz, Vol. III, Macroléfid. faléarct. Hétérocères
noctuifor^nes, édition en langue française, p. 22 et 23, Feu
Warren a décrit, plus ou moins sommairement, d'après la
collection Rothschild, en les rangeant dans le Genre huebné-
rien Metachrostis, un certain nombre de Bryophila asiatiques
^"^^ [ Amicta Lefèvrei cf, cf, Obthr. (p. 140).
471 '
[PSYCHE NiVELLEI (3, Cf, Obthr. (p. 141).
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
et une marocaine ; mais celle-ci {précisa) sans aucune figure,
de sorte que le nom donné par Warren reste nul et non
valable : nomen nudum, faute de l'indispensable figuration
pouvant permettre d'inter])réter correctement la description.
Toutefois, il ne faut pas une figuration grossière, telle
(|ue celles trop généralement publiées par Seitz ; mais une
figuration exactement et finement dessinée et coloriée. Lors-
c|u'il s'agit notamment de papillons délicats, à la coloration
et aux dessins un peu confus, sans caractères très saillants,
comme le comportent beaucoup de petites Noctuidcs, une
figuration particulièrement fine et soignée est nécessaire.
Après avoir vainement cherché à rattacher la Bryophila
marocaine recueillie par Powell à quelque Espèce déjà con-
nue, j'ai cru pouvoir conclure qu'elle était nouvelle et j'en
ai confié la figuration au Maître Jules Culot, mon excellent
collaborateur et digne ami, qui a su donner de la Bryophila
nouvelle marocaine, que j'ai appelée Mimouna, une fidèle
reproduction.
La Bryophila Mimouna me paraît voisine de Com^nixta,
Warren, dont je pense posséder un exemplaire provenant
d'Akbès.
En dessus, chez Mimouna, tandis que les ailes inférieures
sont d'un blanc légèrement jaunâtre ou même rosé, suivant
Tincidence de la lumière, très soyeuses, satinées et, à cause
de cela, assez brillantes, les ailes supérieures et le thorax, de
teinte mate, sont couverts d'une infinité d'atomes serrés, d'un
gris noirâtre, qui empêchent de distinguer nettement les
lignes ordinaires. Toutefois, la demi-ligne basilaire et l'extra-
basilaire semblent un peu plus faciles à percevoir que la
coudée et l'extra-basilaire. Deux éclaircies de forme orbicu-
laire se distinguent pourtant sur le milieu des ailes supé-
rieures, avec cette particularité qu'elles se reproduisent
clairement en dessous, sur le fond gris soyeux des mêmes
ailes supérieures. Les inférieures, en dessous, sont d'un blanc
jaunâtre soyeux, sans aucune tache ; les supérieures sont éga-
lement blanchâtres au bord marginal et on distingue le long
du bord costal quelques points et traits noirs extrêmement
fins.
Le corps et les pattes, en dessous, sont d'un blanchâtre
soyeux.
En dessus, l'abdomen est blanchâtre, avec le dos crête de
très fines touffes de poils courts noirâtres.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 189
PLANCHE DXXXVII
N°'^ 4481
4482 J
4483 Bryophila DuSeutrei, Obthr. (p. 232, 233).
4484
4485
4486 \
4487 > EUBOLIA ALFACARIA Çf, Cf, Q, Stgr. (p. 319, 320).
4488)
( ACIDALIA RUBELLATA, Rambur (p. 291, 292).
44QO >
4491. AciDALlA SUBMUTATA, transition à la variété Nivellearia
(Andalousie) (p. 287-291).
4492. ACIDALIA SUBMUTATA-NiVELLEARlA, Obthr. (MarOC).
4493. AciDALIA SUBMUTATA, selon Millière (Alpes-Maritimes).
i NUMERIA Pœvmiraui cf et Q , Obthr. (15. 303-306).
44()5 )
4496. AciDALIA DECORATA, W. V. (Maroc).
4497. AciDALIA DECORATA-HONESTATA, Mabille (Sardaigne) (p 287-
291).
44C)S. Stegania Henricaria cf, Obthr. (p. 293-298).
PLANCHE DXXXVIIL
N°' 4499. Elicrinia cauteriata, Stgr. (p. 298).
4500. Enconista Powelli, Culot (p. 306).
4501 1
4502 Larentia alfacariata, Rambur (p. 316).
4503 1
4504. Anticlea badiata, w. V. (p. 318).
4505. EUBOLIA basochesiata, Duponchel (p. 321).
4506 \
1K07 I
> Tephrina Tahandiezi, Obthr. (p. 290-302).
4508 l
4509]
4510 ) Brachodes Vernetella cf, cf, Guence (Vernet-les-Bains,
4511 S Pyrénées-Orientales) (p. 138).
4512. Atvchia Powelli, Obthr. (p. 137).
4513. Atvchia Nanetta, Obthr. (p. 137)
4514. Tortrix amplana, Hûbncr (p. 344).
IQû LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
^ ^ I Atvchia Gaditana cf et Q, Stgr. (Cadix) (p. 138).
4517. Brachodes \'ernetella g, Guenée (Vernet-les-Bains).
4518. Oroiîena LAMiiESSALls, Obthr. (Lambèse) (p. 275).
4519. Orobena frumrxtalis, Linné (Pyrénées-Orit-ntales) (p. 274,
275)-
4520. Orobena Mimounalis, Obthr. (p. 274, 275).
PLANCHE DXXXIX.
N°'' 4521 . Malgassesia RUFESCENS, Le Cerf (Mada},^ascar, p. 15, Part. II).
4522 ) Epitarsipus rufithorax, Le Cerf (Madagascar, p. 17-20,
4523 S Part. II).
4524. Svnanthedon mimus, Le Cerf (Italie centrale; p. 11, Part. II).
4525. Svnanthedon vespiformis, L., ab. polycincta. Le Cerf
(Espagne; p. 13, Part. II).
4526 ^ PVROPTERON CHRVSIDIFORMIS, Esp., var. SICULA, Le Cerf
4527 *> (Sicile; p. 21, Part. II).
4528. Pyropteron chrysidiformis, Esp., var. sicula, ab. mela-
NOXANTHIA, Le Cerf (Sicile ; p. 22, Part. II).
4529 ^Pyropteron chrysidiformis, Esp., var. castiliana. Le Cerf
4530 ^ (Espagne ; p. 23, Part. II).
4531. Pyropteron chrysidifor^hs-obturata. Le Cerf, ab. marga-
RlTOSA, Le Cerf (Espagne; p. 24, Part. II).
4532 ^P\ROPTERON chrysidiformis-Obturata, Le Cerf, var. chlo-
4533 S rotica. Le Cerf (Espagne ; p. 24, Part. II).
4534. Pyropteron chrysidiformis-castiliana, Le Cerf, ab. an-
I'HRACIAS, Le Cerf (Espagne ; p. 25, Part. II).
PLANCHE DXL.
^^"^ 4535 / Cham.esphecia Rondouana, Le Cerf (Hautes-Pyrénées; p. 26-
4536 *• 28, Part. II).
4537 / Cham.esphecia Dumonti, Le Cerf (Alpes-Maritimes; p. 29-31,
4538 ^ Part. II).
4539. Cham.esphecia Montandoni, Le Cerf (Russie méridionale:
P- 3>-33, Part. II).
4540. Mrlittia Arcangeli Q, Ciiacomelli (La Rioja ; République
Argentine).
4541. Cham.esphecia Anthrax, Le Cerf (p. 131, Part. I).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IQl
N°^ 4542. SVNANTHEDON CONOPIFORMIS, Esp., ab. LUCASI, Le Cerf
(Vendée; p. 13, Part. II).
4543 1
'^^'^'^ Cham.esphecia Borrevi, Le Cerf (p. 133-136, Part. I).
4545 1
4546^
PLANCHE DXLI (*).
N°M547- Chenille de Lvc.ena Vogelii, Obthr.. dans le premier stade
X 10 ; 30 août 1920.
4548
4549
4550
4551 )> Premiers états de Albarracina Warionis. Obthr.
4552
4553
4554 /
Le n° 4548 représente la chenille dans son premier stade
X 6.5, vue de côté et de dos, sur une branche d'Eplicdra
nebrodensis ; 30 août 1920.
Le n» 4549 représente la chenille dans son sixième stade
X 2, vue de côté et de dos ; octobre 1920.
Le n° 4550 représente la chenille dans son septième et
dernier stade x 2, sur Ephrdia fragilis, Desf. ; Oued-Djdida,
23, 24 mai 1921.
Le n° 4551 représente la tête de la chenille au quatrième
stade X 6, vue de face.
Le n° 4552 représente le sixième segment abdominal de la
chenille, dans le sixième stade (agrandi).
Le n» 4553 représente, dans le sixième stade, l'organe dor-
sal qui existe sur les sixième et septième segments abdomi-
naux (agrandi).
Le n° 4554 représente une ponte, grandeur naturelle (Voir
Vol. XIX, Part. I, p. 206-210).
PLANCHE DXLII.
N°*4555- Chenilles de COCHLIDION Codeti, Obthr., dans le dernier
stade, X 1.6, sur une branche d'arbousier. LTne de ces che-
(*) L'explication des Planches DXLI, DXLII, DXLIII, DXLIV a été donnée
jiar M. Harold Powell.
I(J2 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
nillcs est représentée en train de manger; son corps est
caché i)ar la feuille et on ne voit (|ue le rebord antérieur du
segment prothoracique et la membrane du cou, par laquelle
la tête est couverte pendant que la chenille mange. Mrassine,
13 mars 1921.
N"'*455b. Chenille de COCHLIDION CODE'll, Obthr., x 4 et vue de dos.
Elle est, probablement, dans l'avant-dernier stade, mais elle
est morte avant d'atteindre la fin de ce stade. Cette chenille,
trouvée à Beni-Amar, sur arbousier, en novembre 1920, était
remarquable par le développement de deux de ses tubercules
dorsaux, réunis par un trait rouge à travers le centre dorsal.
Ces mêmes tubercules étaient généralement plus développés
que les autres chez les chenilles recueillies à Mrassine, mais
je ne les ai jamais vus aussi gros que chez la chenille de
Beni-Amar et, dans aucun cas, à Mrassine, un trait rouge ne
les réunissait.
4557. Profil de la chenille de COCHLIDIOX CODETI de Beni-Amar,
X 4.
4558. Cocons de Cochlidion Codeti, Obthr., grandeur naturelle.
Le papillon est sorti d'un de ces cocons, dont l'opercule est
soulevé.
4559. Chenille de Hippotion Celerio, L., dans le dernier stade,
grandeur naturelle. Forme foncée. Meknès, 23 septembre
1920.
4560. AXTHOCHARLS Belemia, Esper ; chenilles dans le dernier stade,
grandeur naturelle, sur Sisyjnbriîtvi, sp. La ligne suprastig-
matale rose n'est souvent pas aussi vivement colorée que chez
l'individu figure et elle peut même faire défaut Mrassine,
i*^"" avril 1921.
4561. Anthocharis Belemia, Esper; chrysalide figurée ii- jours
après sa formation. ÎNIrassine, 16 avril 1921
4562. Chenille Noctuide désignée, dans les notes de H. Povvell, par
la lettre D. Dernier stade ; grandeur naturelle. Beni-Amar,
janvier 1921. La chrysalide formée par cette chenille a été
rapportée à Rennes, mais le papillon n'est pas encore éclos
au moment où ces lignes sont publiées.
4563. POI.IA DuniA. Duponchel : clienille dans le dernier stade,
grandeur naturelle. Beni-Amar, 4 janvier ic)2i {Voir
Vol. XIX, Part. I, p. 252-254).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 193
PLANCHE DXLIII.
N°M564. PlONEA CONQUISTALIS, Guenée ; chenille dans lavant-dernier
stade, X 2.
4565. PlONEA CONQUISTALIS, Guenée ; chenille dans le dernier stade,
forme verdâtre, x 2. Mrassine, février 192 1.
4566. ^Melit.ïa Desfont ainii, var. Gibrati, Obthr. Chenille dans
le stade post-hivernal, x 2. Beni-Amar, 3 février 1921 (Voir
Vol. XIX, Part. I, p. 46-60).
4567. Noctuide, sp. ?; chenille dans le dernier stade, grandeur natu-
relle. Cette chenille, qui est assez commune, à Beni-Amar,
en décembre et en janvier, vit sur VUrginea viaritima. Elle
s'enterre profondément pour se chrysalider. INIalheureuse-
ment, aucune des chenilles élevées n'a réussi à se chrysalider.
4508. TORTRIX Amplana, Hb. ; chenille dans le dernier stade, vue
de dos, grandeur naturelle. Elle vit sur les feuilles de VUrgi-
nea maritima, en décembre et en janvier, dans le Zerhoun.
Le papillon éclôt en mars. Beni-Amar, janvier 192 1.
4569. CUCULLIA, sp. ?; chenille dans le dernier stade, arrivée à son
complet développement, grandeur naturelle, sur Scro-phula-
ria sambucifolia. Mrassine, 26 mars 1921. — Plusieurs cocons
de cette Espèce ont été rapportés du Zerhoun, mais aucune
éclosion n'a encore eu lieu au moment où ces lignes sont
écrites (*).
4570. Chenille Noctuide désignée dans les notes de H. Powell par
la lettre L. Trois exemplaires ont été trouvés, à INIrassine,
au printemps de 1921, sur Calendula algcriensis\ une seule
chenille s'est chrysalidée ; l'imago n'est pas éclos. Chenille
dessinée le 3 avril 192 1, à Mrassine.
(*) M. Harold Powell a rapporté à Rennes, en août 192 1, plusieurs chrysalides
résultant de la transformation de chenilles semblables à celle qui est reproduite
sous le n» 4569 de la PI. DXLIII. Une de ces chrysalides vient de donner son
papillon en avril 1922. C'est une robuste Cucullia, de taille sensiblement supé-
rieure à celle des Cucullia verbasci, de France, mais présentant les caractères
de verbasci, avec une teinte rousse foncée et très vive.
Cette grande Cucullia, dont la chenille vit sur une scruphulaire, est-elle donc
spécifiquement référable à verbasci ? Je n'oserais l'affirmer. D'ailleurs, plusieurs
chrysalides restent, qui n'ont pas encore donné leur imago. Les éclosions attendues
nous fourniront probablement un complément d'information sur laquelle je
compte m'appuyer pour fixer mon opinion, relativement à l'attribution spécifique
de la grande Cucullia marocaine.
Rennes, 28 avril 1922. Ch, Obthr.
13
191- LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
^"^ 4571 ( Stegania Henricaria, Obthr. : chonilles de la variété foncée
4572 S à dessins prononcés, dans le dernier stade, x 2.5, sur l'olivier
sauvage. La chenille figurée sous le n° 4571 est dans la posi-
tion de repos. Mrassine, 10 mai 1921.
4573. S1EGANIA Henricaria, Obthr. ; chrysalide cf vue de face,
X 2.5 (Voir Vol. XIX, Part. I, p. 293-298).
PLANCHE DXLIV.
N""* 4574. Phragmaioijia Emmanuelii, Obthr. Chenille dans le dernier
stade, forme foncée, grandeur natvirelle, sur Arisarum vul-
gare. Mrassine, 23 avril 1921.
4575. Phragmatobia Emmanuelii, Obthr. Chenille dans Tavant-
dernier stade, grandeur naturelle, hur Convolvulus althœ ai-
des, L. Mrassine, 17 avril 1921.
4576. Phragmatobia Emmanuelii, Obthr. Cocon, grandeur natu-
relle (Voir Vol. XIX, Part. L p- 172-181).
4577. Tkphrina Jahandiezi, Obthr. Chenille vers la fin du dernier
stade, X 2, sur Teucrhun bracteatum, Desf. Oued-Djdida ;
dessinée 27 mai 1921.
4578. Cocon d'un parasite Hymenoptère de la chenille de Tei'HRINA
Jahandiezi, x 2 1/3. 18 juin 1921.
4579. l'El'HRlNA Jahandiezi, Obthr. Chrysalide x 2. 18 septembre
1921 i^Voir V<j1. XIX, Part. I, p. 299-302).
45.S0. Saiarus Colombati, Obthr. Chenilles dans le quatrième stade,
grandeur naturelle, vues de dos et de côté. Ces chenilles ont
été élevées d'œufs pondus à Azrou, en septembre 1920. Dessin
fait à Mrassine, le 26 mars 1921.
4581. SAr\RUS Colombati, Obthr. Clienille dans le dernier stade,
grandeur naturelle. Dessin fait par M. J. Culot d'après une
chenille soufflée (Voir Vol. XIX, Part. I, p. 65-75).
4582. Somabrachvs Guillaumei, Obthr. Chenille dans le dernier
stade, pleinement développée ; dessin légèrement plus grand
(|uc nature. Cette aquarelle représente la variété la plus
commune de la chenille de S. Guillaumei. Mrassine, 8 mai
1921 (Voir Vol. XIX, Part. I, p. 143-150)
PLANCHE DXLV.
N°' 4583 j ^
I Zyg.ena Alluaudi, Obthr. (p. 159-161).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 195
^„^ ' Lvc.ENA Melanops-Alluaudi cf et Q, Obthr. (p. iiî).
4586 N \i ->'
4587. Perrotia ta>(ATAVAna cf, Obthr. (Madagascar, p. 153, 154).
4588. SOMABRACHVS GUILLAUMEI Cf, Obthr. (p. 143-150).
(La Q est représentée sous le n"^ 4463 de la PI. DXXXV).
4589. SOMABRACHVS sp. ? (p. 151).
4590. Alrarracina Alluaudi q, Obthr. (p. 220).
4591. Pararge M.ëra-Alluaudi cf, Obthr. (p. 81, 82).
( Epinephele Nivelt.ei cf et O, Obthr. (p. 86, 87).
4593 ^
4594. Melanargia Ines-Jahandiezi cf, Obthr. (p. 81).
4595. Melanargia Inès cf, Hoffm. (p. 80).
PLANCHE DXLVL
X°'* 4596. Crambus TINGITANELLUS, Chrétien (p. 327).
4597. LVMTRA SEM1LUTEELLA, Chrétien (p. 329).
4598. Pempelia multifidella. Chrétien (p. 332).
4599. OcRisiA ROBINIELLA, Mill. (p. 333).
4600. Selagia spadicella, Huebner, var. (p. 334).
4601. Phvcita LENITELLA, Chrétien (jy. 336).
4602. OXVPTILIUS LINARI^, Chrétien (p. 338-340J.
4603. Platvptilia gonodactvla-sardinialis, Chrétien (p. 311).
4604. Epiblemma couleruan.^-bracteana. Chrétien (p. 349).
4605. Epithectis levisella, Chrétien (p. 354).
4606. Euteles ratella-sebdorella. Chrétien (p. 354, 355).
4607. PVCNOPOGON scabrellus, Chrétien (p. 356-358).
4608. Pterolonche LUTESCENTELLA, Chrétien (p. 358).
4609. Svmmoca funebrella, Chrétien (p. 359, 360).
4610. Apatema bifasciatum, Chrétien (p. 361).
461 1. Coleophora modicella, Chrétien (p. 370, 371).
4612
4613
)i4 l
4615 )
4616. Nastoceras colluellum, Chrétien (p. 3Ô4).
4617. Depressaria hamriella, Chrétien (p. 365, 366).
4618. Depressaria ch.erophvlli-rubripalpella, Chrétien (p. 367)
4619. Depressaria latisquamella. Chrétien (p. 368).
, Pleurota ACUTELLA, Chrétien (p. 362 et ^63).
461 • '
Iq6 LF.PinoPTÉ'^OT.OCHK COMPARÉE
PLANCHE DXLVII.
\os 46"'o /
[ Parnassius Acdestis cf et Q, Gr. Gr. Monts-Sinin.
4621 1
D'abord dans la collection Ciroum ; ensuite Deckert ; enfin
Sheliuzkho.
4622 j
Parnassius Acdestis-Lampidius, Frusth.
4623 >
D'abord dans la collection Deckert ; puis Sheliuzkho.
4624. Parnassius Acdestis-Lathonius q, Bryk. Kangma, Thibet
méridional.
Dans la collection AvinofiF.
4625. Parnassius Acdestis-Lathonius cS, Br^^k. Sud du Thibet,
près Kangma (*).
4626. Parnassius Acdestis-Pundit q, AvinofiF. Bhoutan.
Dans la collection Avinoflf.
La figuration de la Planche DXLVII a été faite rigoureusement
conforme aux aquarelles que M. André Avinoff a envoyées de New-York,
pour le présent ouvrage.
PLANCHE DXLVIII.
^ Parnassius Acdestis-rupshuana, AvinofiF. Rupshu, Taga-
^ C lang-la.
N°^ 4627. Parnassius Acdestis-Pundit, AvinofiF. Boutan.
4628
4629
4630 )
Ont fait partie de la collection AvinofiF.
4631. Parnassius Acdestis-ladakensis, AvinofiF.
A fait partie de la collection AvinofiF.
4632. Parnassius Acdestis-Priamus, Bryk.
4633 ^ Parnassius Acdestis-exclamationis, AvinofiF. Musart-Pass,
4634 S Tian-Chan.
Le papillon figuré sous le n° 4633 a fait partie de la collec-
tion AvinofiF.
La figuration a été faite rigoureusement conforme aux aquarelles c|ue
M. André AvinofiF a envoyées de New-York, pour le présent ouvrage.
(*) Ne serait-ce pas plutôt le cf de Pundiil Ch. Obthr.
PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
DE LEPIDOPTERES MALGACHES
PLANCHE A.
HvPOLiMNAS BOLINA, cT, Q Q, Linné.
Vohipeno.
PLANCHE B.
Deborrea malgassa cTcfcfcfcf, Heylaerts, et 2 cocons.
Imerina.
Amicta CamboxiÉi Cf, Obthr., et cocon.
Imerina.
PLANCHE C.
Antheraea Suraka cf et q, Boiduval, et 3 cocons.
Imerina.
PLANCHE D.
COENOSTEGfA .ANOSIBEANA CfCfcfCf, QQ, Obthr.
Anosibé.
COENOSÏEGIA ANTSIAN.'VKANA Cf, Q Q Q Q, Obthr.
Antsianaka.
PLANCHE E,
COENO.STEGIA Meloui cf, QQ, Obthr.
Mananjary.
COENOSTEGIA Lambertoni cfcT, Obthr.
Brickavilie.
igS LÉPiDOprÉROî.or.iE comparée
COENOSTEGIA DIEGO cfcf, QQ, Coquerel.
Nord-Madagascar.
(Les 3 spécimens figurés au-dessous du premier cf sont les types qui
ont servi à la description de Coquerel et qui se trouvaient dans la
collection Boisduval).
COENOSTEGIA PERROTI Q, Obthr.
Fianarantsoa.
PLANCHE F.
COENOSTEGIA COQUERELI Cf, Obthr.
Madagascar.
COENOSTEGIA COQUERELI cT, QQ, Obthr. {Radama, Coquerel, Annal.
Soc. cnt. France, 1855), seulement décrits, non figurés jusqu'ici et
spécifiquement difïérents des Radama de nouveau décrits, mais cette
fois figurés par Coquerel, avec leur nid {Annal. Soc. ent. France, 1866).
Les 3 spécimens figurés faisaient partie de la collection Boisduval.
PLANCHE G.
COENOSTEGIA Barrei cfcf, QQQ, Mabille.
Forêt d'Ambre.
COENOSTEGIA UNICOLOR, Obthr.
Antsianaka.
PLANCHE H.
Fourreau contenant les cocons de Coenostegia Barrei, Mabille, replié à
ses d^ux extrémités, montrant la petite branche de bois à laquelle il
est attaché et laissant voir sur le côté les trous de sortie des papillons.
La couleur du fourreau est brun carmélite.
PLANCHE L
Le même fourreau ouvert au moyen d'un coup de scalpel pour laisser
voir les cocons alignés les uns contre les autres. Ces cocons sont d'une
couleur blanc jaunâtre et superposés au nombre de trois.
TABLE DES MATIÈRES
CONTKNUES DANS LE VOLlîME XIX, PARTIE II
PAGES
AVANT-PROrOS 5-10
I. — Contribution à l'étude des Acgcnidae, par Ferd. Le
Cerf 11-30
IL — Considérations sur les Parnassiens d'Asie centrale, par
André AviNOFF 41-70
III. — A propos du Syrichthus AlTeus 71-80
IV. — Addenda et corrigenda à la faune dos Lépidoptères du
Maroc 8 1 -90
V. — Notes sur quelques Lépidoptères de Madagascar 91-111
VI. — Contribution à l'étude des Melanargiinae de Chine et de
Sibérie, par C. Houlbert 113-1(33
VIL — Boucjuet du Moyen-Atlas 165-183
Explication des Planches 185-196
Planches photographiques de Lépidoptères malgaches 197-198
IMPRIMERIES OBERTHUR, RENNES
H
Plaxchk a
Planche B
^0^1^^
Planche C
Planxhe D
Planche E
Planche F
Planche G
Planche H
PLAN'CHE I
Lepidoptérologie comparée
Pl.DXXX
'/ Culoi lilhosciilps. ix pitix.
Lepidoptérologie coinparée
Pl.LXXXI
tj. Culot, litliosrulps. H pinx
Lepidoptérologie coinparée
PI.DXKXII
• I.Ciilol. lilliosriilp.t. H. pinx.
Lepidopterologie comparée
V /
■431
433
PI.DXXXIII
442S
432
434
4436
'./ Ciilol, /if/tflscalps.fi pin\.
Lepidoptérologie comparée
pi.Dxxxrv
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Lepidoptérologie coinparée
Pl.DXXXV
4-4-53
4-455
» . 4-4-56
cj. Culol. liHicsculps a. pinx
Lepidoptérologie comparée
Pl.DXXZVI
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Lepidoptérologie coinparée
Pl.DXXXVII
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Lepidoptérologie comparée
PI DXXXVIII
^^^ 4-S04- ^^^ ^^^ 4.50Z ^^^ ^^ 4505
J Culot, lillipsriilps (i. pins
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Lepidoptérologie comparée
4S22
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I I
4-527
pi.Dxxxrx
■1-528
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4530
4-5 31
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+E34-
'J. Ctitol. ////losriilfis. S. pinx
Lepidoptérologie comparée
Pl.DXL
+5+2
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F
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'I.Ciihl. lilhosnilps.H. o/ax
Lepidoptérologie comparée
Pl.DXLI
H.Powell, pinx..
J Ciilot, ailtpsrulps. H. pii
Lepidoptèrologie comparée
Pl.DXLTI
H. Powell. pivx
,J. Culot. lUIiosculps fi- pinx
Lepidoptérologie comparée
PI. DXLIII
H. Powcll, puix.
tJ.Culol, lilliosculps.K pinx
Lepidopterologie comparée
PI.DXLIV
H.Po^vell. pins..
J. Culot. IHIto^(iilj.K<. K pinx
Lepidoptérologie comparée
PI.DXLV
J. Cuhl, lilhosrulps. & pinx
Lepidoptérologie comparée
PI. DXLVI
♦604.
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+ 619
JCntol. tillwsrulps fx pinx
Lepidoptérologie comparée
PL.DXLVII
Ai-mofTpinx.
J. Culot, lithosculps a col
Lepidopterologie coinparée
PL.DXLVIII
A vinoCr, pinx.
J. Culot, lithosculps. a col.
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