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Full text of "Etudes de lépidoptérologie comparée"

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COLLECTION 
OF 

William  Schaus 


PRESENTED 
TOTHE 

National  Muséum 

MCMV 


U'Ja'a'^W'a'aVLL'U 


ÉTUDES 


DE 


LÉPIDOPTÈROLOGIE 


COMPARÉE 


PAR 


Charles    OBERTHUR 


Fascicule    VII 

(textes) 


RENNES 

IMPRIMERIE     OBERTHUR 
1913 


LÉPIDOPTÉROLOGIE  COMPARÉE 


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RENNES 

IMPRIMERIE     OBERTHUR 
1913 


La  Nomenclature  au  Congrès  d'Oxford. 


Pas  de  bonne  figure  à  l'appui  d'une  description, 
pas  de  nom  valable. 


Le  5  Août  191 2  s'ouvrit  à  Oxford,  sous  la  présidence  de 
M.  le  Professeur  Edward  Poulton,  le  second  Congrès  international 
d'Entomologie. 

J  étais  présent  à  cette  réunion  très  nombreuse  d'Entomologistes 
appartenant  à  presque  toutes  les  nations  civilisées;  j'ai  emporté 
le  meilleur  souvenir  de  l'aménité  parfaite  dont  nul  ne  s'est  départi 
et  qui  a  rendu  si  agréables  les  relations  de  tous  les  Congressistes. 

Il  est  impossible  d'imaginer  un  accueil  plus  franchement  amical 
que  celui  des  Entomologistes  anglais.  Nous  tous  qui  venions  des 
pays  les  plus  divers,  nous  goûtions  le  charme  d'une  réception 
vraiment  affectueuse.  Aussi  est-ce  avec  le  sentiment  de  la  meilleure 
gratitude  que  je  me  rappelle  les  heures  heureuses  de  mon  séjour 
à  Oxford.  Malgré  le  temps  pluvieux  et  la  morosité  du  ciel,  il  y 
avait  sur  tous  les  visages  des  Congressistes  le  sourire  que  suscite 
l'universelle  intention  de  la  plus  confraternelle  cordialité. 

Dans  les  conditions  de  sincère  amabilité  qui  furent  la  caracté- 
ristique du  Congrès  d'Oxford,  la  proposition  dont  je  devais  me 
faire  l'avocat  me  paraissait  aisée  à  présenter,  bien  que,  avant  de 
prendre  la  parole,  je  me  fusse  rendu  compte  du  peu  de  faveur 
dont  elle  était  généralement  l'objet. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 


Cependant  je  parlai,  avec  la  conviction  dont  je  n'ai  jamais  cessé 
de  me  trouver  animé. 

D'ailleurs,  j'ai  toujours  été  plein  de  confiance  dans  l'excellence 
de  la  cause  que  j'ai  entrepris  de  faire  prévaloir.  Je  nourrissais  donc 
le  plus  ferme  espoir  de  faire  tomber  les  préventions  et  d'obtenir 
tout  au  moins,  de  mes  contradicteurs,  qu'ils  consentiraient,  avant 
de  rien  décider  qui  pût  être  définitif,  à  entreprendi-e  l'étude 
complète  de  la  question.  Il  me  semblait  que  des  Entomologistes, 
aimant  véritablement  la  Science,  ne  pouvaient  refuser  d'examiner 
avec  toute  l'impartialité  nécessaire,  une  proposition  si  intéressante 
pour  l'Avenir  de  l'Entomologie. 

Je  fus  écouté  avec  cette  bienveillance  courtoise  dont  je  garderai 
toujours  la  plus  reconnaissante  impression.  Divers  journaux 
entomologiques  ont  déjà  publié  des  comptes  rendus  du  second 
International  Congress  of  Entomology,  Oxford,  August  1912;  je 
reproduis  plus  loin  les  articles  qui  sont  parvenus  à  ma  connaissance. 

Ainsi  que  je  l'espérais,  mes  auditeurs,  comme  conséquence  des 
raisons  que  je  fis  valoir  devant  eux,  et  mus  par  un  sentiment 
d'exquise  délicatesse  dont  j'ai  senti  tout  le  prix,  ne  jugèrent  pas 
à  propos  de  donner,  par  un  vote  immédiat,  une  sanction  à  la  motion 
dont  j'avais  pris  l'initiative.  Il  fut  donc  décidé  que  la  question, 
posée  par  moi,  n'était  pas  close  et  qu'elle  ferait  l'objet  d'un  examen 
approfondi,  pour  être  traitée  de  nouveau  avec  toute  l'ampleur  qu'elle 
comporte.  Ce  sera  sans  doute  au  3^  Congres  international  d'Ento- 
mologie qui  se  tiendra  à  Vienne,  en  191 5. 

Voici  les  termes  dans  lesquels  M.  H.  Rowland  Brown,  qui  fut 
l'un  des  Secrétaires  du  Congrès,  résume  l'affaire,  dans  The 
Entomologist,  Vol.  XLV;  Septemb.  191 2;  n"  592  : 


"    NOMENCLATURE    " 

In  the  présent  state  of  chaos  and  conflicting  opinions  upon 
the  subject  of  nomenclature,   it  is  gratifying   to  note   that  the 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


\ 


Congress  has  indicated  a  System  and  rules  which  may  lead  to 
finality.  Ail  entomologists  are  agreed  that  the  time  is  ripe  for 
action.  The  difficulty  hitherto  has  been  the  adoption  of  methods 
calculated  to  bring  about  the  desired  end.  Those  who  heard 
M.  Charles  Oberthiir's  éloquent  appeal  :  "  Pus  de  bonne  figure  à 
Vappid  (Tune  description,  pas  de  nom  valable  ",  cannot  fail  to 
hâve  been  struck  at  once  by  the  sincerity  of  the  speaker  and  the 
splendour  of  his  ideas.  But  British  entomologists  cannot  accept 
the  proposition,  even  when  M.  Oberthiir  is  prepared  to  concède  a 
photograph  instead  of  a  coloured  figure,  and  though,  in  parlia- 
mentary  phrase,  the  motion  was  not  pressed  to  a  division,  the 
feeling  of  the  Congress  was  obviously  in  favour  of  "  words  "  as 
opposed  to  "  pictures  ",  and  the  arguments  brought  forward  in 
Mr.  L.  B.  Prout's  paper  "  On  the  Place  of  Figures  in  Descriptive 
Entomology  ",  In  the  end,  therefore,  the  résolutions  sent  up  by 
the  Entomological  Society  of  London  were  adopted  in  principle, 
and  it  was  decided  to  institute  an  International  Committee  to  deal 
with  the  subject  of  entomological  nomenclature.  The  Congress 
also  advised  the  formation  of  national  committees  in  each  country, 
to  be  elected  by  the  various  entomological  societies,  to  collect 
opinions  and  consider  changes  required  in  the  International  Code; 
and  further  commissioned  the  International  Committee  to  com- 
municate  their  resolutions  to  the  International  Committee  on 
Zoological  Nomenclature  ". 

Je  crois  être  agréable  à  mes  Lecteurs  français  en  donnant  la 
traduction  de  l'article  de  M.  H.  Rowland-Brown,  comme  suit  : 


«    NOMENCLATURE 

Au  milieu  de  la  confusion  et  de  la  divergence  d'opinions  qui 
existent  actuellement  sur  la  question  de  la  Nomenclature,  il  est 
agréable  de  constater  que  le  Congrès  a  indiqué  un  système  et  des 
règles  qui  peuvent  conduire  à  la  conclusion.  Tous  les  entomo- 


lO  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

logistes  sont  d'accord  pour  reconnaître  que  le  moment  d'agir  est 
venu.  Ce  qui,  jusqu'à  nos  jours,  constituait  la  grosse  difficulté, 
c'était  l'adoption  de  méthodes  susceptibles  de  conduire  au  résultat 
désiré.  Ceux  qui  ont  entendu  l'éloquent  appel  de  M.  Charles 
Oberthùr  :  «  Pas  de  bonne  figure  à  V appui  dune  description,  pas 
de  nom  valable  »,  n'ont  pu  manquer  d'être  frappés  à  la  fois,  de 
la  sincérité  de  son  langage  et  de  la  magnificence  de  ses  idées.  Mais 
les  Entomologistes  anglais  ne  peuvent  accepter  cette  proposition, 
alors  même  que  M.  Oberthùr  se  montre  disposé  à  concéder  une 
photographie  au  lieu  d'une  figure  coloriée.  Et  bien  que,  pour  s'ex- 
primer en  langage  parlementaire,  la  motion  n'ait  pas  été  mise  aux 
voix,  le  sentiment  du  Congrès  était  manifestement  favorable  à  la 
description,  par  opposition  à  la  figuration,  et  aux  arguments  pré- 
sentés dans  l'article  de  M.  L.  B.  Prout  :  «  La  place  des  figures 
dans  V Entomologie  descriptive  ».  Finalement  donc,  les  résolutions 
envoyées  par  la  Société  Entomologique  de  Londres  ont  été  adoptées 
en  principe,  et  l'on  a  décidé  de  former  un  Comité  International 
pour  s'occuper  de  la  question  de  la  Nomenclature  Entomologique. 
Le  Congrès  a  conseillé  également  de  former,  dans  chaque  pays,  des 
comités  nationaux  qui  seraient  élus  par  les  différentes  Sociétés 
entomologiques,  et  qui  auraient  pour  but  de  recueillir  les  opinions 
et  d'examiner  les  changements  qu'il  serait  bon  d'apporter  dans  le 
Code  international;  de  plus,  le  Congrès  a  donné  mission  au  Comité 
International  de  communiquer  ses  résolutions  au  Comité  Inter- 
national de  Nomenclature  Zoologique.  » 

Je  continue  la  reproduction  des  divers  articles  anglais  relatifs 
à  la  question  »  Nomenclature  »  et  que  j'ai  pu  obtenir.  J'en  donne 
le  texte  original  et  la  traduction  française,  afin  que  toutes  les 
pièces  de  la  cause  se  trouvent  ainsi  réunies  sous  les  yeux  des 
Entomologistes  ultérieurement  appelés  à  donner  leur  avis. 

En  conséquence,  voici  l'article  du  Rev.  G.  Wheeler,  ayant  pour 
titre  :  "  The  Second  International  Congress  of  Entomology  ",  by 
Rev.   G.  Wheeler,   M.   A.,   F.   Z.   S.,   F.   E.   S.,   imprimé  dans  le 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  II 

journal   The   Entomologisfs  Record  and  Journal   of   Variation, 
September  I5th  1912  : 

"  In  the  afternoon,  there  were  two  sectional  meetings  the  clashing 
of  which  was  somewhat  unfortunate.  At  that  on  "  Nomenclature  ", 
Prof.  Poulton  was  presiding,  the  Vice-Président  being  Dr.  Kertész, 
and  Dr.  Jordan  acting  as  Secretary.  The  Resolution  of  the  Ento- 
mological  Society  of  London  was  introduced  by  Mr.  Bethune- 
Baker,  and  supported  by  the  Rev.  G.  Wheeler  in  a  paper  of 
"  Suggestions  for  securing  simflification  and  permanency  in 
Nomenclature  ".  Mons.  Oberthûr  followed  with  a  paper  (not 
read,  however,  but  most  eloquently  delivered  without  MS)  on  the 
absence  of  a  good  figure  invalidating  a  name,  and  the  Rev.  K.  St.  A. 
Rogers  read  Mr.  Prout's  paper  on  "  The  -place  of  figures  in  Des- 
criptive Entomology  ".  On  the  proposai  of  Dr.  Howard,  seconded 
by  Dr.  Skinner,  the  Resolution  of  the  Entomological  Society  was 
referred  for  considération,  and  report  at  the  General  Meeting  on 
Friday,  to  the  Executive  Committee  of  the  Congress. 

Over  the  other  section,  "  Morphology  and  Anatomy  ",  Prof. 
Calvert  presided,  with  Prof.  Meijere  as  Vice-Président  and 
Mr.  R.  S.  Bagnall  as  Secretary;  hère  Dr.  Dixey  gave  a  paper  on 
"  Scent-organs  in  the  Lepidoptera  ",  Prof.  Carpenter  on  "  The 
présence  of  Maxillulœ  in  Beetle  Larvœ  ",  Dr.  Hovrath  on  the 
"  Construction  of  tJte  Elytra  of  the  Cicadides  "  and  Fr.  Navas, 
S.  T.  on  "  Some  Organs  of  the  zvings  of  Insects  ",  the  last  paper, 
we  hear,  was  illustrated,  not  only  by  the  Lecturer,  and  an  amicable 
contest  took  place  on  the  black  board,  which  ended  in  Fr.  Navas 
being  master  of  the  field,  owing  to  the  collapse  of  the  other 
draughtsman's  chalk  !  " 


TradiLCtion  française. 

«  L'après-midi,  il  y  eut  deux  séances  en  sections,  et  ce  contre- 
temps fut  en  quelque  sorte  malheureux.  A  la  section  de  Nomen- 


12  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

clature,  M.  le  Professeur  Poulton  présidait;  vice-président, 
Dr.  Kertész,  et  secrétaire,  Dr.  Jordan.  La  résolution  de  la  Société 
Entomologique  de  Londres  fut  présentée  par  M.  Bethune-Baker 
et  soutenue  par  le  Rev.  G.  Wheeler  dans  sa  communication  : 
Proposition  pour  assurer  la  simplification  et  la  stabilité  de  la 
nomenclature.  Vint  ensuite  une  communication  de  M.  Oberthlir, 
qui  cependant  ne  fut  point  lue,  mais  exposée  de  la  manière  la  plus 
éloquente,  sans  le  secours  du  manuscrit,  pour  démontrer  que  l'ab- 
sence d'une  bonne  figure  enlève  toute  valeur  à  un  nom.  Le 
Rev.  K.  St.  A.  Rogers  lut  la  communication  de  M.  Prout  sur  : 
«  La  place  des  figures  dans  VEntomologie  descriptive  ».  Sur  la 
proposition  du  Dr.  Howard,  secondé  par  le  Dr.  Skinner,  la  pro- 
position de  la  Société  Entomologique  fut  envoyée  au  Comité 
exécutif  du  Congrès,  pour  examen  et  rapport,  à  la  séance  générale 
du  vendredi. 

A  l'autre  section  .-  «  Morphologie  et  Anatomie  »,  présidait  M.  le 
Professeur  Cal  vert,  avec  M.  le  Professeur  Meijere  comme  vice- 
président  et  M.  R.  S.  Bagnall  comme  secrétaire.  Le  Dr.  Dixey 
présenta  une  communication  sur  les  a  Organes  odorants  chez  les 
Lépidoptères  ».  Le  Professeur  Carpenter  sur  :  «  La  présence  des 
Maxilhdes  dans  les  larves  des  Coléoptères  »  ;  Dr.  Hovrath  sur  : 
«  La  construction  de  VElytre  des  Cicadides  »,  et  Fr.  Navas,  S.  J., 
sur  :  «  Quelques  organes  des  ailes  des  Insectes  »  ;  cette  dernière 
communication  fut,  nous  dit-on,  non  seulement  illustrée  par  le 
conférencier,  mais  une  discussion  amicale  eut  lieu,  au  tableau,  dans 
laquelle  finalement  Fr.  Navas  est  resté  maître  du  champ  de  bataille, 
faute  de  craie  dans  les  mains  de  son  contradicteur!  »... 

Aux  pages  206  et  207  du  même  journal  «  The  Entomologist's 
Record,  n"  9,  September  I5th  191 2  »,  sont  imprimés  deux  articles  : 
le  premier,  sans  signature,  intitulé  :  Nomenclature;  le  second  ayant 
pour  titre  :  «  Nomenclature  »  etc.,  ai  the  Congress,  et  dont  l'auteur 
est  M.  G.  T.  Bethune-Baker,  F.  L.  S.,  F.  Z.  S.,  F.  E.  S. 

On  trouvera  ci-dessous  le  texte  anglais  et  la  traduction  française 
de  l'une  et  l'autre  de  ces  deux  notices. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  13 


"  V  NOMENCLATURE  (pages  206,  207). 

"  At  the  April  meeting  of  the  Entomological  Society  of  London 
a  Committee  was  appointed  to  consider  the  question  of  Nomen- 
clature, with  a  view  to  the  coming  International  Congress.  The 
following  Fellows  were  chosen  to  form  the  Committee,  with  power 
to  add  to  their  number  : —  Mr.  G.  T.  Bethune-Baker,  Dr.  T.  A. 
Chapman,  Messrs  J.  H.  Durrant,  H.  J.  Turner,  C.  O.  Waterhouse, 
and  Rev.  G.  Wheeler,  Mr.  L.  B.  Prout  was  afterwards  co-opted. 
The  Committee,  which  probably  represented  every  divergent  form 
of  opinion  on  the  subject,  was  nevertheless  unanimous  in  drawing 
up  the  following  report,  which  was  adopted  as  a  resolution  by  the 
Entomological  Society  of  London  at  their  Meeting  on  Wednesday, 
June  5th,  191 2,  for  présentation  to  the  International  Congress  of 
Entomology  in  August. 

"  The  présent  independent  and  irresponsible  methods  of  giving 
and  adopting  names  having  resulted  in  much  unnecessary  syno- 
nymy,  and  even  graver  abuses,  the  Entomological  Society  of 
London  feels  that  the  time  has  arrived  when  some  check  should 
be  placed  upon  the  practice,  of  more  weight  than  that  which  can 
be  exercised  by  any  single  individual,  society,  or  publication,  and 
would  urge  upon  the  International  Congress  the  establishment  of 
a  permanent  International  Committee  to  deal  with  questions  of 
nomenclature  as  affecting  Entomology;  to  consider  what  elucida- 
tions,  extensions  or  emendations,  if  any,  are  required  in  the  Inter- 
national Code,  and  to  confer  with  the  International  Commission 
of  Zoological  Nomenclature.  The  Entomological  Society  of 
London  recommends  that  the  International  Entomological  Com- 
mittee, when  formed,  shall  take  such  action  as  to  ensure  the  adé- 
quate représentation  of  Entomology  oiii  the  International  Zoolo- 
gical Commission.  The  Society  also  recommends  that,  considering 
the  diffîculty  of  fréquent  International  meetings,  the  leading 
Entomological  Society  of  each  country  be  invited  to  appoint  a 


H 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


Committee  whose  duty  it  shall  be  to  deal  with  ail  questions  arising 
in  their  own  country,  subject  to  référence  to  the  International 
Committee;  and  suggests  that  the  International  Committee  be 
composed  of  two,  or  three,  members  of  each  of  the  National 
Committees,  elected  either  by  the  Committees,  or  directly  by  the 
electing  Societies.  This  resolution  was  presented  in  due  course  at 
the  International  Congress  with  the  results  shown  in  our  Reports 
from  various  contributors  ". 


Traduction  française 


«    NOMENCLATURE 

Dans  sa  séance  du  mois  d'Avril,  la  Société  Entomologique  de 
Londres  a  nommé  un  Comité  pour  étudier  la  question  de  la 
Nomenclature  en  vue  du  prochain  Congrès  International.  Ont  été 
désignés  pour  former  ce  Comité,  avec  pouvoir  de  s'adjoindre  de 
nouveaux  membres  :  Mr.  G.  T.  Bet hune-Baker,  Dr.  T.  A.  Chapman, 
MM.  J.  H.  Durrant,  H.  J.  Turner,  C.  O.  Waterhouse  et  le  Rev. 
G.  Wheeler.  M.  L.  B.  Prout  a  ensuite  été  adjomt. 

Le  Comité  ainsi  formé  représentait  probablement  toutes  les 
formes  divergentes  d'opinions;  néanmoins,  à  l'unanimité,  il  rédigea 
le  rapport  suivant,  dont  les  conclusions  furent  adoptées  par  la 
Société  Entomologique  de  Londres,  dans  sa  séance  du  mercredi 
5  Juin  19 12,  en  vue  de  la  présentation  qui  devait  en  être  faite  au 
Congrès  International  d'Entomologie  du  mois  d'Août. 

Les  méthodes  actuelles  pour  l'imposition  et  l'adoption  des 
noms  étant  dépourvues  de  règles  et  de  responsabilité,  ont  donné, 
comme  résultat,  beaucoup  de  synonymes  inutiles  et  ont  même 
occasionné  de  plus  graves  abus;  la  Société  Entomologique  de 
Londres  se  rend  compte  que  l'heure  est  venue  où,  à  cette  habitude, 
il  faut  appliquer  un  frein  ayant  plus  de  force  que  ne  pourraient 
en  avoir  n'importe  quelle  personne,  société  ou  publication,  agissant 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  15 

séparément.  Elle  est  d'avis  de  proposer  au  Congrès  International 
la  création  d'un  Comité  international  permanent  pour  s'occuper 
des  questions  de  Nomenclature  se  rapportant  à  l'Entomologie; 
pour  étudier  les  éclaircissements,  élargissements  ou  corrections  qui 
pourraient,  s'il  y  a  lieu,  être  apportés  au  Code  International,  et 
pour  conférer  avec  la  Commission  Internationale  de  Nomenclature 
Zoologique.  La  Société  Entomologique  de  Londres  recommande 
que  le  Comité  Entomologique  International,  une  fois  formé,  prenne 
les  mesures  voulues  pour  assurer  à  l'Entomologie  une  représen- 
tation convenable  dans  la  Commission  Internationale  de  Zoologie. 
Vu  la  difficulté  de  réunions  internationales  fréquentes,  la  Société 
recommande  aussi  d'inviter  l'Association  entomologique  principale 
de  chaque  pays,  à  nommer  un  Comité  dont  le  mandat  sera  de 
s'occuper  de  toutes  les  questions  se  présentant  dans  les  divers  pays 
et  susceptibles  d'être  soumises  au  Comité  International.  La  Société 
propose  de  composer  le  Comité  International  de  deux  ou  trois 
membres  de  chacun  des  Comités  Nationaux,  élus  par  les  Comités 
ou  directement  par  les  Sociétés. 

Cette  résolution,  le  moment  venu,  a  été  présentée  au  Congrès 
International  et  a  rencontré  l'accueil  bienveillant  dont  témoignent 
les  comptes  rendus  de  nos  différents  collaborateurs.  » 


2°  "  NOMENCLATURE  ",  etc.,  at  the  Congress  (page  20;) 
By  G.  T.  Bethune-Baker,  F.  L.  S.,  F.  Z.  S.,  F.  E.  S. 

The  second  International  Congress  of  Entomology  has  come 
and  gone,  and  we  believe  that  the  universal  verdict  of  ail  présent 
will  be  that  it  was  an  unqualihed  success,  both  from  the  scientific 
as  well  as  from  the  social  point  of  view.  The  arrangements  for 
the  meetings  and  for  récréation  were  ail  that  could  be  desired, 
the  only  drawback  being  the  fact  that  Zeus  must  hâve  thought  we 
were  getting  too  godlike  in  our  depth  of  knowledge  and  that 


l6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

therefore  he  would  opeii  the  Windows  of  heaven  in  an  attempt  to 
drown  us;  fortunately  Mother  Earth  corne  to  the  rescue  of  her 
sons  and  swallowed  up  the  lloods  as  they  descended.  The  resolu- 
tion of  the  Entomological  Society  of  London  and  the  paper  by 
the  Rev.  G.  Wheeler  were  taken  with  Monsieur  Oberthtir's  and 
Mr.  Prout's  papers  at  the  sectional  meeting  on  the  Tuesday  after- 
noon,  instead  of  in  the  morning  of  that  day  at  the  gênerai  meeting. 
The  altération  was  a  wise  one,  for  it  focussed  the  more  controversial 
aspects  of  Nomenclature  into  a  definite  point  and  ail  the  advocates 
of  the  subject  heard  each  other.  The  resolution  from  our  London 
Society  was  referred  to  the  Executive  Committee  to  report  on  at 
the  General  Meeting.  Mr.  Wheeler's  paper  followed,  but  time 
forbad  discussion  on  it,  although  afterwards  several  of  our  colle- 
agues  from  across  the  water  expressed  themselves  entirely  sym- 
pathetic  with  many  of  the  suggestions  contained  therein  —  this 
being  especially  the  case  with  the  delegates  from  the  other  side 
of  the  Atlantic.  Monsieur  Charles  Oberthiir  came  next,  on  the 
subject  he  has  made  his  own,  "  Pas  de  bonne  figure  à  l'appui  d'une 
description,  pas  de  nom  valable  ".  We  fail  to  find  words  to 
describe  the  delightful  oratory  of  our  revered  French  "  Father  in 
Entomology  ".  A  page  of  notes  (not  long  ones)  lay  before  him 
but  were  rarely  referred  to  as  the  éloquent  scientist  poured  forth 
in  most  graceful  and  beautiful  language  the  thème  so  dear  to  his 
heart.  THE  speech  (I  might  describe  it  without  fear  of  dissent  as 
the  speech  of  the  Congress)  was  a  long  one,  but  not  a  moment  too 
long,  as  was  shown  by  the  long  continued  round  of  applause  that 
greeted  him  as  he  resumed  his  seat.  Mr.  Prout's  paper,  read  by 
the  Rev.  K.  St  Aubyn  Rogers,  followed,  taking  the  other  side  of 
the  question,  but  when  this  was  finished  there  was  only  time  to 
discuss  the  Entomological  Society's  resolution  with  the  resuit 
already  stated.  The  discussion  on  the  other  papers  was  un  fortu- 
nately eut  short  by  that  most  rigid  of  ail  timekeepers  —  the  clock 
—  and  no  action  was  taken  by  the  meeting;  this  no  doubt  partly 
arose  from  the  feeling  that  ail  matters  of  détail  had  better  be  left 
to  the  International  Committee  to  deal  with  ". 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  I7 


Traduction  française  : 

«    NOMENCLATURE 

Par  G.  T.  Bethune-Baker,  F.   L.   S.,  F.  Z.   S.,  F.  E.  S. 

Le  second  Congrès  International  d'Entomologie  est  arrivé  et  a 
eu  lieu;  nous  croyons  que  le  jugement  universel  de  toutes  les  per- 
sonnes présentes  sera  qu'il  a  eu  un  succès  sans  restriction  aucune,  à 
la  fois  au  point  de  vue  scientifique  et  social.  L'organisation  des 
séances  et  des  divertissements  a  été  aussi  parfaite  qu'on  pouvait 
désirer;  le  seul  inconvénient  a  été  le  fait  que  Jupiter  a  dû  penser 
que  nous  arrivions  à  quelque  chose  de  trop  divin  par  la  profondeur 
de  nos  connaissances,  et  que,  par  suite,  il  a  voulu  ouvrir  les  écluses 
des  cieux  pour  tenter  de  nous  submerger;  heureusement  la  Terre, 
notre  Alère,  est  intervenue  en  vue  de  la  délivrance  de  ses  enfants, 
et  au  fur  à  mesure  que  les  torrents  tombaient,  elle  les  a  engloutis. 
Dans  l'après-midi  du  mardi,  à  la  réunion  par  sections,  qui  succéda 
à  la  réunion  générale  du  matin,  on  reçut  :  la  résolution  de 
la  Société  Entomologique  de  Londres,  la  communication  du  Rév. 
G.  Wheeler  ainsi  que  celles  de  M.  Oberthiir  et  de  M.  Prout.  Ce 
changement  était  sage;  car  ainsi  se  sont  trouvées  centralisées,  en 
un  point  unique,  les  questions  plus  particulièrement  discutables  de 
la  Nomenclature,  et  les  défenseurs  de  toutes  les  opinions  ont  pu 
se  faire  entendre.  La  résolution  de  notre  Société  de  Londres  a  été 
renvoyée  au  Comité  exécutif  pour  en  faire  un  rapport  en  assemblée 
générale.  Ensuite  est  venue  la  communication  de  M.  Wheeler,  que 
le  temps  n'a  pas  permis  de  discuter;  néanmoins  plusieurs  de  nos 
Collègues,  venus  d'au  delà  de  la  mer,  ont  exprimé,  dans  la  suite, 
leur  entière  sympathie  pour  plusieurs  des  conseils  qu'elle  renfer- 
mait; ce  fut  particulièrement  le  cas  des  délégués  venus  de  l'au-delà 
de  l'Atlantique.  M.  Charles  Oberthiir  se  présenta  ensuite,  pour  traiter 
la  question  qu'il  a  faite  sienne  :  «  Fas  de  bonne  figure  à  Vappui 
d'une  description^  pas  de  nom  valable  ».  Nous  ne  réussissons  pas 
à  trouver  des  mots  pour  décrire  la  délicieuse  éloquence  de  notre 

2 


l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

vénéré  Patriarche  français  en  Entomologie.  Il  avait  devant  lui 
une  page  de  notes,  —  des  notes  courtes,  —  mais  rarement  il  s'y 
est  reporté,  tandis  que,  dans  le  plus  gracieux  et  le  plus  beau  langage, 
l'éloquent  homme  de  science  développait  le  thème  qui  lui  tient 
tant  à  cœur.  Son  discours,  que  je  pourrais,  sans  crainte  d'être 
contredit,  désigner  comme  «  Le  Discours  du  Congrès  »,  a  été  long, 
mais  pas  trop  long  d'une  minute,  ainsi  qu'on  a  pu  le  voir  aux 
applaudissements  longs  et  ininterrompus  qui  l'ont  salué  au  moment 
où  il  a  repris  son  siège.  La  communication  de  M.  Prout,  lue  par 
le  Rév.  K.  St  Aubyn  Rogers,  est  venue  ensuite  soutenir  le  côté 
opposé  de  la  question;  mais  quand  cette  lecture  fut  finie,  il  restait 
seulement  du  temps  pour  discuter  la  résolution  de  l'Entomological 
Society,  avec  la  conclusion  déjà  exposée.  La  discussion  des  autres 
communications  a  malheureusement  été  raccourcie  par  le  plus 
rigide  des  chronométreurs,  l'heure,  et  aucune  mesure  n'a  été  adoptée 
par  l'assemblée,  ovi,  sans  aucun  doute,  l'impression  était  qu'il  valait 
mieux  laisser  au  Comité  International  le  soin  de  traiter  toutes  les 
questions  de  détail  ». 

Telles  sont  donc  les  impressions  des  Entomologistes  anglais. 

Toujours  animé  du  sentiment  le  plus  impartial  et  n'ayant  en 
vue  que  le  bien  de  l'Entomologie,  le  Congrès  International 
d'Oxford  s'est  définitivement  rallié,  le  vendredi  g  août,  alors  que 
j'avais  déjà  quitté  Oxford,  à  l'organisation  d'une  très  large  enquête 
dont  l'idée  avait  été  précisément  suscitée  par  l'Entomological 
Society  of  London. 

L'affaire  se  trouve  par  conséquent  de  nouveau  soumise  à  la 
discussion  des  intéressés  qui  seront  universellement  appelés  à  faire 
connaître  leur  opinion.  Dès  lors,  j'ai  toujours  le  droit  et  le  devoir 
de  militer  pour  le  triomphe  d'une  idée  qui  finira,  je  n'en  doute  pas, 
par  triompher. 

Je  présente  maintenant  à  mes  Lecteurs  l'opinion  des  Entomo- 
logistes allemands. 

A  propos  d'un  article  qui  a  paru  dans  le  n°  i8  du  journal  Ento- 
mologische  Rundschau  (Samstag,  14  Septemb.  191 2),  sous  le  titre  : 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  IQ 

«  Der  II  Internationale  Entomologenkongress  zu  Oxford; 
3-10  August  191 2  »,  et  se  terminant,  en  parlant  de  moi,  par  ces 
mots  :  «  mehr  hat  er  wohl  nicht  erwartet,  und  das  hat  er  erreicht  », 
je  ferai  tout  d'abord  observer  que,  si  je  connaissais,  comme  je  le 
dis  plus  haut,  le  parti-pris  de  beaucoup  d'Entomologistes,  hostile 
à  la  proposition  que  je  soumettais  à  leur  délibération,  j'avais  cepen- 
dant pleine  confiance,  non  seulement  dans  leur  bienveillante 
courtoisie,  mais  encore  dans  leur  volonté,  —  supérieure  à  toute  idée 
préconçue,  —  d'agir  avant  tout,  pour  le  plus  grand  avantage  de 
notre  science  chérie.  Je  crois  donc  vrai  de  dire  que  je  ne  m'attendais 
pas  à  obtenir  ni  moins  ni  beaucoup  mieux;  en  d'autres  termes,  il 
est  bien  exact  de  rapporter  que  j'ai  réussi  comme  j'y  comptais. 
Mais,  puisque,  d'après  l'auteur  de  cette  notice,  j'ai  réussi,  par  mes 
paroles,  à  modifier  l'opinion  de  ceux  qui  d'abord  se  demandaient 
comment  j'avais  pu  m'embarquer  dans  une  entreprise  aussi  sca- 
breuse, j'espère  bien  encore,  par  mes  discours  et  par  mes  écrits, 
d'ici  191 5,  remporter  une  victoire  que  je  me  représente  comme  étant 
de  la  plus  haute  importance  pour  l'avenir  de  l'Entomologie  elle- 
même. 

Sans  doute  la  lecture  du  document  intégral,  tel  qu'il  a  paru 
dans  Entomolo gische  Rundschau,  peut  intéresser  le  Lecteur.  Je  le 
reproduis  textuellement  comme  suit  : 

"  Tags  darauf  stieg  der  mit  allgemeiner  Spannung  envartete 
Vortrag  Ch.  OberthÙRS  (Rennes)  :  "  Namen  ohne  Hinzufiigung 
einer  guten  Abbildung  sollen  keinen  Wert  haben  ".  Wer  die 
Ankiindigung  dièses  Vorschlags  las,  mochte  kopfschiittelnd  sich 
fragen,  wie  sich  ein  so  hervorragender  Entomologe  w^ie  Ch. 
OberthÛR  der  Ablehnung  eines  so  utopistischen  Antrags  ausset- 
zen  konne.  Aber  die  Stimmung  schlug  màchtig  um,  als  OberthÙR 
sprach.  Die  liebenswiirdige,  eindringliche  und  von  iiberaus 
warmem  Empfinden,  von  Sachkenntnis  und  langer  Erfahnmg 
zeugende  Rede  wirkte  wie  die  Verteidigungsrede  eines  Anwalts, 
der  einem  missverstandenen  Delinquenten  zu  Ehre  und  Ansehen 
verhelfen  will  und  auch  dann  auf  Freispruch  plaidiert,  wemi  er 


20  LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAP.EE 

nur  eine  Strafmilderung  durchzusetzen  hofft.  Trotzdem  ein 
Beschluss  im  Sinne  OberthùRS  nicht  gefasst  wurde,  darf  man 
seine  Rede  doch  getrost  unter  die  erfolgreichsten  Worte  zàhlen, 
die  auf  dem  Kongress  gesprochen  wurden.  Niemand  war  unter 
den  Zuhorern,  der  nicht  den  Vorzug  guter  Illustrationen  vor 
Beschreibungen  in  diesem  Augenblick  mit  emer  Wucht  empfunden 
hàtte,  wie  vielleicht  nicht  bei  der  zeitraubendsten  Bestimmungs- 
arbeit.  Man  fiihlte  aber  auch,  dass  hier  ein  Lepidopterologe  sprach, 
der  bei  Entomologie  vornehmlich  an  Schmetterlinge  denkt,  da  — 
was  auch  in  der  Diskussion  zum  Ausdruck  gebracht  wurde  —  die 
Bearbeiter  und  Sammler  kleiner  Kàferchen  und  Muckchen  mit 
Abbildungen  verzweifelt  wenig  anfangen  konnen.  W.  v. 
Rothschild  machte  noch  auf  den  hohen  Wert  anatomischer 
Unterschiede  aufmerksam,  die  bei  kolorierten  Vollbildern  nicht 
recht  zum  Ausdruck  kommen  und  erinnerte  an  die  Irrtiimer,  die 
durch  die  Oxydation  gewisser  Fcuben  entstehen,  wie  z.  B.  Weiss, 
das  sich  unter  Umstànden  im  Laufe  der  Jahre  in  Rot  verwandelt. 
Seine  Forderung  von  "  guten  Abbildungen  "  schrankte 
OberthÙR  dahin  ein,  dass  auch  eine  gute  Photographie  dazu  zu 
rechnen  sei,  die  keine  nennenswerten  Kosten  verursache.  Er  sprach 
iiber  das  Làcheln  auf  den  Gesichtern  bei  Beginn  seiner  Rede  und 
er  konnte  mit  Genugtuung  wahrnehmen,  wies  es  sich  in  Emst  und 
dann  in  Zustimmung  verwandelte.  Er  sprach  fiir  eine  gute  Sache 
und  wenn  sich  in  nàchster  Zeit  das  Interesse  an  den  modernen 
Bilderwerken  hebt  und  wenn  die  Zeitschriften  mehr  Gewicht  auf 
die  Unterstùtzung  ihrer  Beschreibung  durch  Heranziehung  der 
Fortschritte  in  der  Illustrationstechnik  legen,  so  dankt  dies  das 
Publikum  gewiss  dem  formvollendeten  Plaidoyer  OberthurS; 
mehr  hat  er  wohl  nicht  erwartet,  und  das  hat  er  erreicht  ». 

Traduction   française   de  l'article  paru   dans   Entomologische 
Rundschau  : 

«  Ee  lendemain,  eut  lieu  le  discours  de  Ch.  Oberthùr  (Rennes), 
discours  attendu  avec  la  plus  vive  impatience  et  la  curiosité  gêné- 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  21 

raie  :  «  Des  noms  sans  addition  d'une  bonne  illustration  ne  sau- 
raient être  valables  ».  Celui  qui  avait  lu  l'annonce  de  cette  motion 
ne  laissait  pas,  avec  un  hochement  de  tête,  de  se  demander 
comment  un  entomologiste  aussi  éminent  que  Charles  Oberthùr 
pouvait  se  risquer  à  voir  repousser  une  proposition  aussi  utopique. 
Mais  le  sentiment  changea  du  tout  au  tout,  lorsque  Oberthiir 
parla.  Sa  parole  aimable,  pleine  d'une  sensibilité  et  d'une  chaleur 
communicatives,  témoignant  d'une  longue  expérience  et  d'une 
haute  compétence,  agit  comme  la  plaidoirie  d'un  avocat  qui 
voudrait  aider  un  délinquant,  jusqu'ici  incompris,  à  obtenir  honneur 
et  considération,  et  qui  plaide  l'acquittement,  alors  même  qu'il 
n'espère  emporter  que  les  circonstances  atténuantes.  Bien  qu'une 
résolution  dans  le  sens  d'Oberthiir  n'ait  point  été  prise,  on  peut 
cependant  hardiment  compter  son  discours  parmi  les  choses  les 
plus  utiles  et  les  plus  fécondes  qui  furent  dites  au  Congrès 
Il  n'était  personne,  parmi  les  auditeurs,  qui,  à  cette  minute, 
ne  ressentît  les  avantages  de  bonnes  illustrations  sur  de  simples 
descriptions,  avec  une  force  au  moins  égale  à  celle  éprouvée  dans 
un  travail  de  détermination  occasionnant  une  perte  de  temps 
énorme.  Mais  on  sentait,  en  même  temps,  que  l'orateur  était  un 
lépidoptérologiste  qui,  en  parlant  entomologie,  pense  surtout  aux 
papillons,  puisque  —  et  dans  la  discussion,  cela  fut  souligné  — 
ceux  qui  étudient  et  collectionnent  les  micros,  parmi  les  Coléoptères 
et  les  Diptères,  ne  peuvent  tirer  qu'un  fort  médiocre  parti  d'illus- 
trations. W.  V.  Rothschild  attira  aussi  l'attention  sur  la  grande 
valeur  des  différences  anatomiques  qui,  dans  les  images  d'ensemble, 
ne  sont  pas  nettement  accusées,  et  rappela  les  erreurs  qui  pro- 
viennent de  l'oxydation  de  certaines  couleurs,  comme,  par  exemple, 
le  blanc  qui,  sous  certaines  influences,  se  transforme,  avec  les  années, 
en  rouge.  Oberthiir  restreignit  alors  ses  exigences,  en  acceptant  de 
compter  au  nombre  des  «  bonnes  illustrations  »  une  bonne  photo- 
graphie, qui,  elle,  n'occasionne  pas  des  frais  appréciables.  Il  parla 
du  sourire  sur  les  visages  qui  avait  accueilli  le  début  de  son  discours 
et  put  constater  avec  satisfaction  comment  ce  sourire  s'était  changé 
en  attention  sérieuse  d'abord,  en  assentiment  ensuite.  Il  a  plaidé  une 


22  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 


bonne  cause;  et  quand,  dans  un  avenir  prochain,  on  s'intéressera 
davantage  aux  ouvrages  avec  illustrations,  et  quand  les  périodiques 
s'attacheront  davantage  à  étayer  leurs  descriptions  en  faisant  appel 
aux  progrès  de  la  technique  de  l'illustration,  le  Public  en  sera 
certainement  redevable  au  plaidoyer  de  forme  si  parfaite 
d'Oberthiir.  Il  n'espérait  sans  doute  pas  davantage,  et  il  avait 
atteint  son  but  ». 


Quant  à  Entomologische  Zeitschrif,  Central-Organ  des  Inter- 
nationalen  Entomologischen  Vereins  (Frank furt-a.  M.,  30  Sept. 
1912),  voici  en  quels  termes  on  y  apprécie  ce  qui  concerne  ma 
proposition  au  Congrès  d'Oxford  : 

"  Mit  grosser  Spannung  erwartet  und  enthusiastisch  begriisst, 
betrat  der  Nestor  der  franzôsischen  Entomologen  Charles  Oberthiir 
aus  Rennes  das  Rednerpult.  Sein  Vortrag  gipfelte  in  der 
Behauptung  :  "  Neue  Namen,  die  Insekten  gegeben  werden,  haben 
nur  dann  einen  Wert,  wenn  die  Neuheit  mit  Hilfe  einer  guten 
Abbildung  veranschaulicht  wird  ".  Wer  Plerrn  Oberthiir  nicht 
al  s  trefïlichen  Lepidopterologen  kennt,  musste  unbedingt  bei 
dieser  Ansicht  darauf  kommen,  dass  nur  ein  Schmetterlings- 
forscher  eine  derartige  Thèse  aufstellen  konnte.  Es  ist  gewiss 
sehr  anzuraten,  allen  Beschreibungen  neuer  Insekten  eine  Abbil- 
dung beizufiigen,  doch  ist  es  in  vielen  Fàllen  nicht  mit  einer 
Abbildung  getan,  vielfach  gehoren  vergrosserte  Microphoto- 
gramme  und  sonstige  Farbenbilder  und  Einzelabbildungen  dazu, 
um  ein  neues  Tier  von  einem  bereits  bekannten  zu  unterscheiden. 
Hierzu  ist  viel  Geld  notig,  und  die  meisten  Beschreiber  neuer  Arten 
sind  nicht  in  der  Lage,  grossere  Summen  hierfùr  auszugeben.  Aile 
dièse  Griinde  wurden  in  der  Diskussion  angefùhrt  und  besprochen, 
wer  aber  den  warmen  und  so  distinguiert  ausgesprochenen  Worten, 
in  denen  eine  màchtige  Liebe  und  Ueberzeugungskraft  zu  seinen 
Ideen  zum  Ausdruck  kam,  lauschte,  war  wohl  geneigt,  sich  seinem 
Vorschlage  anzuschliessen,  doch  waren  die  von  gegnerischer  Seite, 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  23 

namentlich  von  Dipterologen  und  Coleopterologen  angefûhrten 
Griinde  so  ùberzeugend,  dass  sich  Oberthûr  lediglich  darauf 
beschrànkte,  man  mochte  wenigstens  in  Zukunft  das  Cliché  einer 
Photographie,  das  sich  doch  jeder  fiir  billiges  Geld  verschaffen 
konnte,  bei  allen  Neubeschreibungen  beifiigen  ". 


•  Traduction  française  : 

«  Attendu  avec  la  plus  vive  impatience  et  la  curiosité  générale, 
au  milieu  des  acclamations  enthousiastes,  le  Nestor  des  entomo- 
logistes français,  Ch.  Oberthiir,  de  Rennes,  gravit  la  tribune.  Son 
discours  culminait  dans  cette  affirmation  :  «  Les  noms  nouveaux 
»  que  Von  donne  aux  insectes  ne  sont  valables  que  si  la  nouveauté 
»  apparaît  sensible,  visible  par  une  bonne  figure.  »  Celui  qui  ne 
connaît  pas  M.  Oberthiir  comme  éminent  lépidoptérologiste,  en 
entendant  émettre  cette  opinion,  était  nécessairement  amené  à  se 
dire  que  seul  un  naturaliste  étudiant  les  papillons  pouvait  soutenir 
une  thèse  de  ce  genre.  Il  est  certes  fort  utile  de  conseiller,  pour 
toutes  descriptions  de  nouveaux  insectes  l'adjonction  d'une  illus- 
tration, mais  dans  nombre  de  cas  il  ne  suffit  pas  d'une  figure 
unique;  fréquemment  il  y  faut  ajouter  des  agrandissements  de 
microphotographiques,  sans  compter  des  images  coloriées  et  des 
figures  de  détail,  pour  distinguer  un  nouvel  animal  d'un  animal 
déjà  connu.  Et  pour  cela  il  faut  beaucoup  d'argent;  or,  la  plupart 
des  descripteurs  de  nouvelles  espèces  ne  sont  pas  en  état  de 
dépenser,  à  cette  fin,  des  sommes  assez  importantes.  Tous  ces 
arguments  furent  produits  et  développés  dans  la  discussion;  mais, 
celui  qui  prêtait  une  oreille  attentive  aux  paroles  si  chaudes,  dites 
avec  tant  de  distinction,  et  qui  respiraient  une  telle  force  de 
conviction  et  une  telle  passion  chez  l'orateur  pour  ses  idées,  celui-là 
était  assez  enclin  à  se  rallier  à  sa  proposition.  Néanmoins,  les 
arguments  produits  par  les  adversaires,  en  particulier  par  les 
diptérologistes  et  les  coléoptérologistes,  étaient  si  convaincants 
qu'Oberthiir  se  borna,  en  fin  de  compte,  à  demander  qu'on  voulût 


24  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

bien,  à  l'avenir,  à  toutes  les  descriptions  de  nouveautés,  adjoindre 
au  moins  le  cliché  d'une  photographie,  que  tout  le  monde  pourrait 
se  procurer  à  peu  de  frais  ». 


Enfin,  deux  Entomologistes  français  se  sont  intéressés  à  la 
question  de  Nomenclature,  telle  que  je  l'ai  posée  ;  l'un,  M.  Maurice 
Pic,  dans  deux  articles  intitulés  :  Quelqîies  mots  sur  une  proposi- 
tion de  Nomenclature,  et  publiés,  le  premier,  dans  le  tome  XXXVII, 
n"  2,  du  Bulletin  de  la  Société  Zoologique  de  France,  paru  le 
5  avril  191 2,  c'est-à-dire  quatre  mois  avant  l'ouverture  du  Congrès 
d'Oxford,  et  le  second,  dans  le  n°  8  du  même  Bulletin,  paru  le 
20  novembre  191 2;  l'autre  imprimé  dans  la  Revue  scientifique  du 
Bourbonnais,  en  octobre  191 2  (25®  année,  n°  3),  avec  le  titre  : 
Congrès  International  d'Entojnologie  d'Oxford.  Pour  que  mes 
Lecteurs  n'ignorent  rien  de  ce  que  je  connais  moi-même,  je  publie 
in-extenso  ces  deux  articles  français,  à  titre  documentaire,  comme 
j'ai  fait  pour  les  articles  anglais  et  allemands  précités. 

Les  voici  donc  reproduits  dans  leur  intégralité  et  par  ordre  de 
dates  : 


1"  «  Quelques  mots  sur  une  proposition  de  Nomenclature. 

Par  Maurice  PiC. 

»  Avant  la  réunion  du  deuxième  Congrès  d'Entomologie,  il  ne 
me  paraît  pas  inutile  de  dire  quelques  mots  sur  une  proposition  à 
laquelle  j'ai  fait  allusion  dans  mon  article  «  Causerie  entomolo- 
gique  »  (*),  proposition  qui  tend,  pour  l'avenir,  à  l'institution  d'une 
loi  nouvelle.  La  proposition  visée  est  la  suivante  :  «  Sans  bonne 
»  figure  à  l'appui  d'une  description,  pas  de  nom  valable;  dès  lors, 

(*)    UEihange,  n°  322,   1911;  p.    170. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  25 

»  la  priorité  du  nom  appartient  au  premier  iconographe  plutôt 
»  qu'au  premier  descripteur  ».  Dorénavant,  seraient  donc  seules 
valables  les  nouveautés  publiées  avec  de  bonnes  figures,  et  l'icono- 
graphie deviendrait  l'équivalent  de  la  priorité  absolue.  Dans  cette 
nouvelle  façon  d'interpréter  les  droits  d'auteur,  j'entrevois  un 
intérêt  spécial  et  personnel  plutôt  que  général  et  praticable.  Les 
collègues  d'un  descripteur  se  demandent  parfois  si  ses  descriptions 
sont  bonnes  (ou  mauvaises)  ?  sans  pouvoir  conclure,  avec  une  certi- 
tude absolue,  à  leur  réelle  valeur;  le  mérite  des  figures  sera  de 
même  discutable.  Certains  dessins  publiés,  ainsi  que  l'a  fait  observer 
en  son  temps,  très  spirituellement  (*),  un  entomologiste  (riposte  à 
une  théorie  de  dessins,  analogue  à  la  proposition  nouvelle,  exprimée 
et  soutenue  alors  par  un  autre  collègue  aujourd'hui  disparu)  n'appa- 
raissent que  comme  des  sortes  de  caricatures;  et  cependant,  ces 
dessins,  leur  auteur  les  jugeait  bons,  tout  au  moins  acceptables. 
Un  dessin,  bien  que  pouvant  être  admis  comme  passable  par  cer- 
tains, peut  être,  pour  d'autres,  équivoque,  tout  aussi  bien  qu'une 
description  ;  qui  nous  dira  si  ce  dessin  est  bon,  suffisant  pour  primer 
une  description  qui,  elle,  ne  nous  trompera  point  ?  Laissons  donc 
de  côté  les  figures  discutables  et  voyons  plus  loin. 

»  Parmi  les  dessins  qui  apparaissent  bien  faits  au  premier  coup 
d'œil,  n'en  est-il  pas  cependant  quelques-uns  qui  ne  nous  repré- 
sentent pas  plus  l'Insecte  que  la  description  ?  Voici  quelques 
exemples  :  le  genre  Xylodes,  Wat.,  placé  par  l'auteur  dans  les 
Ptinides,  paraît,  d'après  son  dessin,  devoir  être  plus  vraisembla- 
blement voisin  de  Hylophilus,  Berth.  ;  qui  donc  a  raison  :  la  des- 
cription ou  le  dessin?  Et  le  genre  Neoptimis  Gahan,  décrit  comme 
Ptinide?  D'après  la  figure,  on  dirait  une  Espèce  voisine  du  genre 
Aspidiphorus,  Latr.,  mais  ce  pourrait  être  aussi  bien  un  Cyphonide  ? 

»  De  même  que  les  descriptions,  les  figures  publiées  ne  suffisent 
donc  pas  toujours  à  faire  reconnaître  exactement  un  Insecte,  alors 
pourquoi  vouloir  substituer  une  figure  souvent  tout  aussi  discutable 


(*)   Fauvel,  in  Supplément  à  la  Hevtie  d'Entpmologie,   1891. 


20  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

qu'une  description,  à  une  description  qui,  jusqu'à  présent,  a  suffi, 
dans  bien  des  cas  (je  ne  dis  pas  toujours  avec  intention),  à  faire 
reconnaître  les  Insectes.  Un  état  de  choses  existant  depuis  long- 
temps ne  doit  être  changé  que  s'il  y  a  progrès  évident.  Pour  moi, 
l'iconographie  érigée  en  principe,  et  absolue  comme  la  priorité,  ne 
ferait  pas  progresser  nos  études,  elle  serait  destinée,  au  contraire, 
à  apporter  un  arrêt  sérieux  dans  les  travaux  futurs,  en  les  entravant 
par  des  frais  trop  lourds,  en  les  annihilant  dans  une  impossibilité 
matérielle  évidente.  Beaucoup  d'auteurs  ne  pourraient  faire  les 
frais  nécessaires,  parfois  fort  élevés,  que  demande  l'impression  des 
planches;  ceux  qui  ne  dessinent  pas  devraient,  en  plus,  ajouter 
d'autres  dépenses  :  les  dessins,  et  ainsi  le  droit  de  décrire  serait 
acheté  bien  cher  pour  tous,  trop  cher  pour  la  plupart  des  bourses. 
Il  est  des  naturalistes  qui,  sans  être  fortunés,  ont  la  bonne  fortune 
d'être  d'excellents  entomologistes,  ou  zoologistes;  voudrait-on,  par 
une  loi  nouvelle,  entraver  leurs  droits  à  publier?  La  proposition 
acceptée  aurait  la  conséquence  de  rendre,  pour  l'avenir,  l'entomo- 
logie descriptive  ouverte,  non  à  tous  les  travailleurs  comme  main- 
tenant, mais  à  une  catégorie  de  privilégiés  seulement,  les  riches,  et 
plus  spécialement  les  grands  éditeurs.  Je  vois  un  avenir  plutôt 
sombre  qu'éblouissant  par  cette  proposition.  Le  nouveau  système 
est-il  adopté,  les  Sociétés  n'auront  plus  assez  de  fonds  disponibles 
pour  subvenir  aux  frais  descriptifs  de  leurs  collaborateurs  et  seront 
acculées,  soit  à  la  faillite  pécuniaire,  soit  à  la  faillite  de  leurs 
publications.  Les  nouveautés  s'entasseront  dans  les  collections  sans 
être  publiées;  nombreux,  les  entomologistes  se  décourageront,  les 
vides  partout  iront  en  augmentant  et  finalement  l'iconographie 
elle-même  aura  fort  à  pâtir  de  la  gêne  ou  du  découragement 
général. 

»  Et  je  conclus  :  le  système  iconographique,  autrement  dit  l'ico- 
nographie primant  la  description,  est  inadmissible  en  pratique,  et 
cela  pour  deux  raisons  capitales  :  les  frais  qu'il  doit  entraîner, 
l'exclusivité  arbitraire  qu'il  prétend  imposer.  » 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  IJ 

2°  «  Congrès  International  d'Entomologie  d'Oxford. 

(Sans  signature,   mais  vraisemblablement  par  M.   Ernest  Olivier). 

»  En  1910,  le  premier  Congrès  international  d'Entomologie, 
réuni  à  Bruxelles,  proposa  comme  siège  du  deuxième  Congrès,  en 
191 2,  la  ville  d'Oxford,  en  Angleterre. 

»  Conformément  à  cette  décision,  le  Congrès  fut  ouvert  à 
Oxford,  le  5  août,  sous  la  présidence  de  M.  le  Professeur  Poulton, 
dans  une  salle  du  Musée  d'Histoire  naturelle,  qui  fut  le  local  de 
toutes  les  autres  réunions. 

»  Cent  soixctnte  entomologistes,  venant  de  toutes  les  parties  du 
monde,  étaient  présents  à  l'inauguration.  Les  Anglais  étaient  natu- 
rellement en  majorité,  au  nombre  de  quatre-vingt-quatre;  mais  on 
comptait  encore  vingt  Américains,  treize  Allemands,  neuf  Belges, 
six  Français,  quatre  Hollandais,  quatre  Espagnols;  l'Autriche,  la 
Hongrie,  le  Luxembourg,  la  Suède,  la  Turquie,  le  Chili,  l'Egypte, 
l'Afrique  orientale  anglaise,  Bornéo  et  les  îles  Sandwich  étaient 
représentés. 

»  Dans  un  discours  très  applaudi,  M.  le  Professeur  Poulton 
remercia  les  Congressistes  d'être  venus  en  aussi  grand  nombre  dans 
cette  antique  cité  d'Oxford  qui  était  heureuse  et  hère  d'avoir  été 
choisie  comme  siège  de  ce  Congrès,  honneur  qu'elle  savait  appré- 
cier, mais  dont  elle  était  certainement  digne  par  son  long  passé 
dans  tous  les  genres  d'études.  De  son  LTniversité  célèbre,  fondée 
dès  1249,  sont  sortis  nombre  de  personnages  éminents  sous  tous 
les  rapports,  et  ses  vingt-quatre  collèges,  qui  sont  des  monuments 
d'archéologie  remarquable,  sont  peuplés  d'un  millier  d'étudiants 
qui  viennent  y  acquérir  les  différents  grades  universitaires.  Les 
bibliothèques,  dont  plusieurs  datent  du  XV '^  siècle,  sont  d'une 
importance  exceptionnelle  :  la  Bodleian  contient  plus  de  800.000 
volumes  reliés  et  36.000  manuscrits.  Enfin  le  Musée  d'Histoire 
naturelle,  où  les  Congressistes  seront  chez  eux  durant  toute  cette 
semaine,  renferme  des  séries  nombreuses  de  tous  les  animaux  et, 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 


spécialement  en  entomologie,  l'importante  collection  de  Hope  qui 
est  dès  à  présent  à  la  disposition  de  tous  ceux  qui  désirent  la 
consulter  (*).  M.  le  Professeur  Poulton  fit  ensuite  l'historique  des 
discussions  de  Darwin  et  de  l'archevêque  d'Oxford,  qui  passion- 
nèrent, à  l'époque,  le  monde  scientifique,  et  il  termina  en  invitant 
les  Congressistes  à  mettre  le  temps  à  profit  et  à  travailler  pour 
que  ce  deuxième  Congrès  soit  aussi  fécond  en  résultats  que  son 
devancier. 

»  Dans  la  même  après-midi  et  les  jours  suivants,  les  différentes 
sections  se  réunirent  dans  les  locaux  spécialement  affectés  à  cha- 
cune et  on  y  entendit,  sur  les  sujets  les  plus  variés,  d'importantes 
communications  qui  donnèrent  lieu,  de  la  part  des  membres  pré- 
sents, à  des  discussions  des  plus  intéressantes. 

»  11  serait  trop  long  d'énumérer  même  les  titres  de  tous  les 
travaux  présentés,  que  l'on  trouvera  in-extenso  dans  le  compte 
rendu  officiel.  Je  veux  simplement  analyser  rapidement  quelques 
propositions  relatives  à  la  nomenclature  et  à  la  valeur  des  des- 
criptions d'espèces. 

»  M.  Hartmeyer,  du  Muséum  de  Berlin,  est  d'avis  que  la  loi 
de  priorité  ne  doit  pas  être  acceptée  d'une  façon  absolue,  et  il 
propose  de  la  restreindre  en  conservant  un  certain  nombre  de 
genres  employés  avant  igoo  et  particulièrement  en  usage  dans 
l'enseignement;  par  exemple,  dans  les  Arthropodes,  les  noms 
Anlhophora,  Periplaneta,  Astacus,  Daphi'ia,  Homarus  ne  devront 
jamais  être  remplacés  par  des  vocables  prétendus  plus  anciens.  En 
outre,  un  certain  nombre  d'ouvrages  seront  considérés  comme  sans 
valeur  et  ne  devront  pas  être  pris  en  considération  pour  établir  la 
priorité.  Les  noms  de  genres  à  conserver  et  les  ouvrages  à  exclure 
seront  désignés  par  une   Commission  qui   en  établira  une  liste 


(*)  Les  collections  entomologiques  du  Musée  d'Oxford  contiennent  les 
Coléoptères  de  Hope  et  de  Westwood  avec  tous  leurs  types,-  les  Lépidoptères 
de  Saunders  (types  de  Walker),  les  Hyménoptères  typiques  de  Smith  et  de 
Cam^ron,  les  Orthoptères  typiques  de  Bâtes  et  de  Burr,  des  Espèces  types 
de  beaucoup  d'auteurs,   Godman-Salvin,  Pascoè,   Chevrolat,   etc.. 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  29 

susceptible  d'être  constcimment  complétée.  Les  publications  qui  ne 
devront  pas  compter  pour  la  fixation  de  la  priorité  sont  les  données 
tirées  d'encyclopédies,  de  récits  de  voyages  populaires,  de  journaux 
de  chasse  et  de  pêche,  catalogues,  écrits  d'horticulture  et  d'agri- 
culture, journaux  et  tous  ouvrages  n'ayant  pas  de  rapport  avec  la 
systématique  scientifique.  M.  le  D''  Horn  s'est  prononcé  vivement 
contre  ces  motions,  qui,  si  elles  étaient  prises  à  la  lettre,  exclue- 
raient  de  la  bibliographie  scientifique  des  ouvrages  des  plus  méri- 
tants, tels  que  l'Encyclopédie  méthodique,  le  Dictionnaire  de 
Déterville,  celui  de  d'Orbigny  et  nombre  de  récits  de  voyages, 
contenant  des  descriptions  d'espèces  par  les  savants  les  plus  auto- 
risés. Il  y  a  certainement  des  publications  soi-disant  scientifiques 
dont  il  ne  doit  pas  être  tenu  compte;  il  y  a  des  noms  qui  doivent 
être  conservés  et  ne  peuvent  être  changés  sous  peine  d'introduire 
le  désordre  et  l'obscurité  là  où  on  croyait  faire  la  clarté.  Ces  noms 
s'imposent  absolument  par  la  même  raison,  que  la  valeur  de  cer- 
tains dictionnaires  et  encyclopédies  est  indiscutable. 

»  M.  Ch.  Oberthiir  expose  que,  par  suite  de  recherches  et  d'ex- 
plorations minutieuses  dans  toutes  les  régions  du  globe,  le  nombre 
des  insectes  s'accroît  dans  des  proportions  considérables,  et  on  se 
demande  comment  les  entomologistes  de  l'an  2000  pourront  se 
débrouiller  dans  la  quantité  formidable  de  descriptions  où  ils 
auront  à  reconnaître  une  Espèce.  Malgré  tous  les  soins  pris  par 
les  Musées  pour  la  conservation  des  types,  beaucoup  n'existeront 
pas  indéfiniment  et  il  ne  restera  que  des  descriptions  souvent 
incomplètes  et  toujours  insuffisantes  pour  l'identification  d'un 
insecte.  Il  n'y  a  qu'un  moyen  de  remédier  en  partie  à  cet  énorme 
inconvénient,  c'est  de  décider  qu'il  ne  sera  tenu  compte  que  des 
descriptions  accompagnées  d'une  bonne  figure.  Cette  mesure  est 
surtout  nécessaire  pour  les  Lépidoptères,  dont  il  est  particuliè- 
rement difficile  de  bien  énoncer  les  caractères  distinctifs.  La  photo- 
graphie est  d'un  usage  pour  ainsi  dire  à  la  portée  de  tous,  et,  en 
l'employant,  on  obtiendra  aisément  des  reproductions  d'insectes 
irréprochables. 

»    Tous    les   assistants   reconnaissent    que    la   proposition    de 


30  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

M.  Oberthiir,  «  une  bonne  figure  à  l'appui  d'une  description  », 
est  l'idéal  d'un  ouvrage  entomologique.  Mais  dans  la  pratique  on 
se  heurte  à  de  telles  difficultés  qu'elle  ne  peut  être  appliquée  que 
dans  des  cas  tout  à  fait  restreints.  Le  côté  pécuniaire  en  arrêtera 
toujours  la  généralisation;  car  il  n'y  a  pas  de  sociétés  ou  de 
recueils  assez  riches  pour  supporter  les  frais  de  la  reproduction 
des  dessins  de  toutes  les  Espèces  qui  se  publient  journellement 
»  M.  Ern.  Olivier  dit  que  les  progrès  de  l'Entomologie  sont 
considérables  et  qu'il  se  publie  dans  toutes  les  parties  du  monde 
des  recueils  scientifiques  écrits  dans  l'idiome  national,  et  l'ento- 
mologiste, quelle  que  soit  sa  science  de  polyglotte,  se  trouve 
souvent  en  présence  de  mémoires  qui  restent  absolument  incom- 
préhensibles et  dont  il  est  forcé  de  ne  pas  tenir  compte;  et  il 
arrive  alors  que  des  travaux  qui  peuvent  être  très  méritants  sont 
privés  de  la  juste  notoriété  qui  leur  est  due.  Ce  grand  inconvénient 
serait  évité  si  les  descriptions  étaient,  comme  autrefois,  écrites 
entièrement  en  latin,  ou  du  moins  précédées  d'une  courte  diagnose 
dans  cette  langue.  A  l'aide  de  cette  diagnose,  tout  entomologiste 
reconnaîtra  si  les  caractères  qu'elle  énonce  s'appliquent  à  l'insecte 
qu'il  a  en  mains,  et  il  s'arrangera  alors  pour  poursuivre  plus  expli- 
citement sa  confrontation  en  traduisant  ou  en  faisant  traduire  la 
description  qui,  sans  le  secours  de  la  phrase  latine,  resterait  com- 
plètement ignorée.  Le  latin  a  du  reste  toujours  été  le  langage 
scientifique,  et  nous  devons  être  reconnaissants  à  Linné  et  à 
Fabricius,  particulièrement,  de  s'en  être  servi  dans  leurs  ouvrages 
fondamentaux  au  détriment  de  leur  langue  nationale.  La  syntaxe 
du  latin  est  simple  et  facile  et  se  prête  très  bien  à  la  plus  stricte 
concision;  son  usage  n'éveille  la  susceptibilité  d'aucun  peuple  et, 
d'autre  part,  sa  connaissance  reste  indispensable  pour  la  lecture 
et  la  compréhension  des  anciens  auteurs.  C'est  la  véritable  langue 
universelle,  et  les  naturalistes  anglais,  français  et  allemands 
doivent,  en  continuant  de  l'employer,  donner  l'exemple  à  leurs 
collègues  des  pays  où  le  développement  scientifique  est  plus  récent 
et  oii  les  saines  traditions  ne  sont  pas  encore  établies.  L'opinion 
de  M.  Ern.  Olivier  est  appuyée  par  tous  les  membres  présents  et 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  3I 

plusieurs  prennent  la  parole  pour  confirmer  que  le  latin  est  bien 
la  langue  zoologique  internationale  et  qu'il  n'y  a  pas  lieu  de  s'oc- 
cuper à  en  créer  une  autre,  comme  essaient  de  le  faire  les  inventeurs 
du  volapuk,  de  l'espéranto  et  autres  bizarreries. 

»  M.  Kerremans,  le  savant  auteur  de  la  belle  monographie  des 
Buprestides,  demande  à  son  tour  la  parole  pour  s'élever  contre  la 
méthode  adoptée  par  beaucoup  de  descripteurs  d'imposer  des 
noms  aux  variétés.  Il  n'y  a  pas  d'individus  identiquement  sem- 
blables :  à  l'aide  d'une  forte  loupe,  on  arrivera  à  trouver,  chez 
chacun  des  exemplaires  examinés,  des  différences  dans  le  coloris, 
la  pubescence,  la  ponctuation,  la  courbure  plus  ou  moins  accentuée 
des  différentes  parties  du  corps.  On  pourra  alors,  comme  cela 
existe  déjà  pour  plusieurs  espèces  à  variations  accentuées,  établir 
une  foule  de  dénominaitions  qui  encombreront  inutilement  les 
catalogues.  A  la  suite  de  la  description  d'une  Espèce,  il  est  suffi- 
sant de  mentionner  brièvement  les  variations  dont  elle  est  suscep- 
tible, mais  sans  leur  imposer  un  nom;  tout  au  plus  pourrait-on 
donner  un  numéro  à  celles  qui  sont  spécialement  remarquables. 
La  synonymie  des  véritables  espèces  est  déjà  assez  compliquée 
sans  qu'on  vienne  y  ajouter  celle  de  leurs  variations  plus  ou  moins 
visibles  qui  constitue  un  chaos  absolument  inextricable. 

»  Toutes  ces  motions  relatives  à  la  nomenclature  seront  exami- 
nées par  une  Commission  internationale  formée  dans  ce  but,  ainsi 
que  le  propose  la  Société  Entomologique  de  Londres. 

»  Les  soirs,  furent  données  plusieurs  conférences  accompagnées 
de  projections.  M.  Neave  raconta  son  voyage  dans  l'Afrique 
Orientale;  M.  Poulton  montra  de  curieux  cas  de  mimétisme  chez 
les  Lépidoptères  des  forêts  africaines;  M.  Comstock  décrivit  les 
différentes  sortes  de  soies  que  l'on  retire  des  toiles  tissées  par  les 
araignées  et  expliqua  la  manière  de  les  utiliser. 

»  Enfin  le  Congrès  fut  clos  le  9  août  par  un  discours  du  prési- 
dent qui  donna  rendez-vous  à  tous  les  assistants  pour  le  prochain 
Congrès  International,  qui  aura  lieu  à  Vienne  en  191 5. 

»  Le  lendemain,  tous  les  Entomologistes,  répondant  à  l'aimable 
invitation  de  l'Hon.  Walter  Rothschild,  se  rendaient  à  Tring,  au 


32  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

siège  du  Musée  Zoologique,  oii  les  attendait  une  splendide  récep- 
tion. M.  Walter  Rothschild,  secondé  par  MM.  K.  Jordan  et  Ernest 
Hartert,  fit  avec  la  plus  affable  courtoisie  les  honneurs  de  ses 
admirables  collections,  et  pendant  de  longues  heures  on  parcourut 
ces  immenses  galeries  oii  se  trouvent  réunis,  représentés  par  des 
nombreuses  séries  d'exemplaires,  les  spécimens  zoologiques  les 
plus  rares. 

»  M.  W.  Rothschild  réunit  ensuite  à  sa  table  tous  les  congres- 
sistes, et  ce  banquet,  oii  le  luxe  du  service,  la  qualité  des  mets  et  la 
finesse  des  vins  ne  laissaient  rien  à  désirer,  se  termina  par  des 
toasts  prononcés  dans  toutes  les  langues  et  fut  le  dernier  acte  du 
Congrès  entomologique  international  de   191 2.    » 


3"  Quelques  mots  sur  divers  cas  de  Nomenclature. 

Par  M.  Pic. 

«  Au  récent  Congrès  international  d'Entomologie  tenu  à 
Oxford,  dont  notre  collègue  et  ami  E.  Olivier  vient  de  nous 
donner  un  petit  compte  rendu  {Rev.  Scient.  Bourb.,  XXV,  191 2, 
p.  57-62),  la  proposition  de  M.  Charles  Oberthiir,  que  j'avais  jugé 
utile  de  signaler  à  la  Société  (Bull.  Société  Zool.  France,  191 2, 
P-  77-79).  en  en  faisant  ressortir  quelques  sérieux  inconvénients, 
n'a  pas  eu  beaucoup  de  succès.  On  a  reconnu  que  «  si  une  bonne 
»  figure  à  l'appui  d'une  description  »  était  l'idéal  d'un  ouvrage 
entomologique,  la  pratique  du  système  rendu  absolu  était  impra- 
ticable en  présence  d'inévitables  difficultés  matérielles  et  pécu- 
niaires. En  résumé  les  critiques  formulées  au  Congrès  ont  été 
analogues  à  celles  antérieurement  présentées  à  la  Société  Zoolo- 
gique contre  la  proposition  Oberthiir.   » 

Là  se  bornent  les  comptes  rendus  que  j'ai  pu  connaître  des  tra- 
vaux du  Congrès  d'Oxford  et  des  opinions  suscitées  par  l'énoncé 
des  questions  qui  devaient  y  être  débattues. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  33 

On  remarquera  que  M.  H.  Ruwland  Brown  coiibtate  the  présent 
State  of  chaos  and  confiictïng  opinions  upon  the  subject  of 
'Nomenclature  et  qu'il  déclare,  en  s'en  félicitant,  que  the  Congress 
has  indicated  a  system  and  rules  which  may  lead  to  finality. 
Il  juge  d'ailleurs  que  tout  le  monde  est  d'accord  for  action. 

Dès  lors,  la  discussion  relative  à  la  nécessité  d'éclairer  les  des- 
criptions par  des  figures  ne  fait  en  réalité  que  de  commencer  à 
s'engager  sérieusement.  Aussi,  sans  plus  attendre,  en  tête  du 
Volume  VII  des  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée,  je  présente 
les  considérations  suivantes  à  l'appréciation  de  «  l'International 
Committee  instituted  to  deal  with  the  subject  of  entomological 
nomenclature   ». 

Naturellement,  je  me  ferai  le  plus  agréable  devoir  de  répondre 
sans  délai  à  toutes  les  questions  que  a  X International  Committee  » 
et  les  «  National  Committees,  in  each  country  »  me  feraient  Thon- 
neur  de  m'adresser,  au  sujet  de  l'affaire  dont  l'étude  doit  être  si 
largement  entreprise  et  dont  je  me  préoccupe  moi-même  depuis 
si  longtemps. 

Je  m'abstiens  de  tout  commentaire  relativement  aux  notices  que 
j'ai  reproduites  et  je  n'engagerai  aucune  polémique  personnelle  et 
directe  avec  qui  que  ce  soit. 

Je  ferai  observer  cependant  que  M.  Pic  n'était  pas  présent  au 
Congrès  d'Oxford  et  que  son  appréciation  ne  peut  pas  résulter 
d'une  observation  que  lui-même  aurait  été  à  même  de  faire  sur 
place. 

r  Classification,  par  spécialité  scientifique, 
des  votes  exprimés. 

La  proposition  :  «  Pas  de  bonne  figure  à  l'appui  d'une  descrip- 
tion, pas  de  nom  valable  »,  s'adressait  initialement,  dans  ma 
pensée,  aux  seuls  Lépidoptéristes. 

Si  le  Comité  International  fait  à  ma  proposition  l'honneur  de 
la  présenter  à  tous  les  Zoologistes,  quelle  que  soit  leur  spécialité, 
je  demande  que  les  réponses  à  intervenir  soient  classées  par  spé- 

3 


34  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

cialité  scientifique.  Je  reconnais  que,  d'une  manière  générale,  le 
même  principe  doit  pouvoir  s'appliquer  à  l'Histoire  naturelle  tout 
entière,  c'est-à-dire  à  l'ensemble  de  ses  parties;  car  ce  qui  est  vrai 
pour  une  branche,  ne  peut  être  faux  pour  les  autres.  Il  me  semble 
cependant  convenable  de  tenir  compte,  dans  une  certaine  mesure, 
des  besoins  plus  inmiédiats  de  telle  spécialité,  envisagés  compara- 
tivement à  telle  autre.  D'ailleurs,  de  l'étude  prolongée  d'une 
branche  de  l'Histoire  naturelle,  résulte  une  conception  particulière 
que  suscitent  naturellement  l'état  de  la  littérature  et  de  la  docu- 
mentation, ainsi  que  les  diverses  circonstances  et  nécessités 
inhérentes  à  cette  spécialité  elle-même. 

C'est  ainsi  qu'il  me  semble  que  la  méthode  et  les  procédés 
employés  pour  la  détermination  ne  sont  pas  les  mêmes,  en  ce  qui 
concerne  les  Coléoptères  et  les  Papillons.  Les  ailes  de  ces  derniers 
présentent,  en  effet,  les  principaux  caractères  spécifiques  et  four- 
nissent, quant  aux  lois  de  variation,  des  indications  que  les  Coléop- 
tères ne  peuvent  offrir  dans  des  conditions  analogues.  A  mon  sens, 
la  photographie,  dans  bien  des  cas  (je  ne  dis  pas  :  dans  tous  les 
cas),  conviendrait  mieux  pour  la  reproduction  des  Coléoptères; 
tandis  que  la  lithographie  coloriée,  en  attendant  la  découverte  de 
la  photographie  des  couleurs  sur  papier,  s'appliquerait  plutôt  à  la 
figuration  des  Papillons.  La  manière  de  voir  et  les  besoins  n'étant 
pas  toujours  les  mêmes  chez  les  Lépidoptéristes  et  les  Coléopté- 
ristes,  je  demande  donc  que,  pour  le  parti  à  prendre  relativement 
à  la  proposition  dont  je  suis  présentement  le  défenseur,  on 
recueille  à  -part  l'opinion  des  Lépidoptéristes;  à  part  aussi  celle 
des  Coléoptéristes,  des  Diptéristes,  des  Hyménoptéristes,  etc.,  et 
de  même  pour  toutes  les  autres  branches  de  la  Zoologie. 


2°   Comment  procédera  l'International   Committee 
pour  établir  le  compte  des  votes? 

Après  que  l'instruction  de  l'affaire  aura  été  poussée  à  fond,  le 
Congrès  International  de  Vienne,  en  191 5,  aura  sans  doute  à  se 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  35 


prononcer  pour  ou  contre  l'adoption  du  principe  d'une  figuration 
appelée  à  faciliter  l'intelligence  de  la  description.  Mais  la  décision 
du  Congrès  devra,  me  semble-t-il,  avoir  une  portée  encore  plus 
haute;  car  il  s'agira  de  fixer,  pour  la  Nomenclature,  une  jurispru- 
dence tellement  sage,  et  empreinte  d'une  telle  autorité,  que  l'arrêt 
à  rendre  par  V International  Coninitttee  ne  pourra  susciter  aucune 
dissidence  sérieuse  et  méritera  d'être  accepté  sans  réserve. 

Alors  \ International  Conunittei'.  aura  rendu  à  la  Science  ento- 
mologique  un  inappréciable  service.  En  attendant,  envisageons 
donc,  dans  sa  réalité,  la  situation  actuelle  de  la  nomenclature  ento- 
mologique. 

N'est-il  pas  extrêmement  difficile  de  déterminer  un  papillon, 
lorsqu'il  n'en  existe  pas  une  bonne  figure? 

La  quantité  considérable  des  descriptions  sans  figure,  le  plus 
souvent  très  mal  rédigées,  incomplètes,  publiées  en  toutes  les 
langues,  dans  les  journaux  les  plus  divers,  n'a-t-elle  pas  engendré 
un  désordre  tel  que  l'Entomologie  se  trouve  présentement  para- 
lysée par  une  confusion  devenue  inextricable? 

Le  mal  existe.  Nul  ne  peut  le  nier;  nos  échanges  de  vues,  à 
Oxford,  ont  mis  en  pleine  lumière  le  trouble  dont  souffre  notre 
nomenclature.  Tout  le  monde  reconnaissait  qu'il  était  nécessaire 
«  to  consider  what  elucidations,  extensions  or  emendations  if  any, 
are  required  in  the  International  Code  ». 

Je  crois  fermement  que  tous  les  Entomologistes  sont  d'accord 
pour  demander  à  l'International  Committee  d'établir  une  base 
rationnelle  ayant  pour  but  d'obtenir  que  la  description  de  toute 
nouvelle  tspèce,  Variété  ou  Forme  soit  publiée  dans  des 
conditions  telles  qu'il  soit  toujours  aisé  de  se  rendre  exac^ 
tement  compte  de  tous  les  caractères  de  la  nouveauté  décrite. 

De  plus,  s'il  y  a  des  règles  à  établir  pour  l'avenir,  on  sait  qu'il 
y  a  aussi  tout  un  passé  chaotique  à  liquider. 

Dans  l'enquête  qui  doit  être  organisée,  il  y  aura  sans  doute  lieu 
d'inviter  les  intéressés  à  voter  sur  des  questions  précises  et  de 
bien  exactement  poser  les  termes  des  questions  à  résoudre;  en 
effet,  ceci  aura  une  importance  capitale. 


30  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Devra-t-on  demander  à  chaque  votant  d'exprimer  la  raison 
déterminante  de  son  vote? 

Ou,  pour  simplifier,  suffira-t-il  de  demander  à  chaque  Société 
ou  Groupement  entomologique  de  faire  connaître,  avec  le  nombre 
de  suffrages  exprimés,  tout  au  moins  le  résumé  des  opinions 
émises  par  ses  Membres  votants,  dans  chaque  spécialité,  et  orga- 
nisera-t-on  ainsi  un  vote  à  plusieurs  degrés  permettant  à  Vlnter- 
natïonal  Committee  de  se  rendre  exactement  et  intégralement 
compte  de  toutes  les  opinions  et  des  raisons  principales  qui  les 
déterminent  ? 

Je  pense  que  ces  considérations  doivent  être  préalablement  envi- 
sagées par  une  Commission  spéciale  de  Vlnlernational  C onimïttee. 

Pour  exercer  avec  l'autorité  voulue  sa  magistrature,  et  rendre  à 
la  Science  entomologique  le  service  signalé  qu'Elle  attend, 
Y  International  Committee  est  obligé  de  trouver  la  méthode  qui 
permettra  de  tenir  à  la  fois  aussi  justement  compte  du  nombre  que 
de  la  valeur  des  votes  exprimés.  Je  ne  doute  pas  que  ses  membres 
ne  parviennent  à  résoudre  le  problème,  malgré  ses  diifîcultés. 

3°  Quel  est  définitivement  le  sort  des  descriptions  sans  figures, 
lorsque  le  type  n'existe  plus? 

En  étudiant  ma  collection  de  Nolinœ  et  Lithosianœ,  en  vue  de 
faire  connaître  im  certain  nombre  d'Espèces  nouvelles,  générale- 
ment thibétaines,  j'ai  tout  naturellement  pris  pour  guide  le 
Catalogue  of  the  Arctiadœ  iit  the  collection  of  the  British  Muséum^ 
by  Sir  George  F.  Hampson,  ouvrage  très  justement  réputé  et  publié 
à  Londres,  en  1900,  by  order  of  the  Trustées. 

A  l'appui  de  chaque  description  d'Espèce,  ce  Catalogue  offre 
une  figure,  soit  en  noir  intercalée  dans  le  texte,  soit  en  couleurs, 
par  application  des  procédés  chromo-lithographiques,  dans  l'Atlas 
qui  accompagne  le  texte.  Si  l'Espèce  a  déjà  été,  quelque  part,  l'objet 
d'une  figuration,  la  référence  en  est  soigneusement  indiquée;  ainsi 
se  trouve  assurée  la  connaissance  des  Espèces  recensées  par  Sir 
George  Hampson. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  37 

Tant  que  l'auteur  du  Catalogne  a  pu  disposer  soit  du  spécimen 
typicitm,  soit  d'une  bonne  figure  antérieurement  publiée,  la  besogne 
lui  a  été  facile. 

Mais  qu'a  fait  Sir  G.  Plampson,  lorsqu'il  s'est  trouvé  en  face 
d'une  Espèce  décrite,  non  figurée,  dont  il  n'a  pu  voir  le  type? 

Sir  George  Hampson  a  tenu  pour  nulles  les  descriptions  sans 
figures,  lorsqu'il  lui  a  été  impossible  d'examiner  le  type;  dès  lors, 
il  s'est  borné  à  publier  la  List  of  unrecognhed  Species,  et  il  a  fait 
suivre  chaque  nom  d'Espèce  décrite,  non  figurée,  et  dont  le  spécimen 
typiciim  est  resté  introuvable,  par  l'une  des  mentions  suivantes  : 
«   Type  lost;  Ignotus;  Description  insujficient  ». 

Donc  la  connaissance  de  l'Espèce  est  basée,  non  pas  sur  la  des- 
cription presque  toujours  inintelligible,  mais  sur  le  papillon-type 
lui-même.  Seulement,  du  moment  que  le  spécimen  typicum,  docu- 
ment fragile  et  périssable,  n'existe  plus,  c'est-à-dire  dans  les  cas 
oii  l'on  peut  dire  :  The  type  is  lost,  si  une  bonne  figure  n'a  pas  été 
publiée  antérieurement  à  la  perte  du  typicum  spécimen,  la  des- 
cription est  jugée  insuffisante  pour  permettre  de  reconnaître 
l'Espèce,  qui  entre  alors  dans  la  catégorie  des  Ignotus. 

A  quoi  servent  donc  les  descriptions  sans  figures,  quand  le  type 
disparaît?  —  En  réalité  à  rien,  sinon  à  encombrer  fâcheusement 
la  nomenclature. 


4"  Le  besoin  de  bonnes  figures  pour  la  détermination 
des  Papillons  s'affirme  universellement. 

Après  avoir  observé  ce  qui  se  passe  au  British  Muséum,  c'est- 
à-dire  au  foyer  officiel  de  la  Science  entomologique  dans  le 
Royaume-Uni,  considérons  maintenant  comment,  en  Allemagne, 
s'orientent  les  esprits. 

A  Stuttgart  se  publie,  depuis  quelques  années,  un  important 
ouvrage  entomologique,  ayant  pour  titre  :  Les  MacroUpidoptcres 
du  Globe,  et  pour  auteur  :  le  Docteur  Adalbrrt  Seitz. 

Quel  est  le  but  de  cet  ouvrage? 


38  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Pour  le  connaître,  consultons  le  Prospectus;  il  est  d'ailleurs  en 
toutes  les  mains.  Entre  autres  choses,  nous  y  lirons  ce  qui  suit  : 
«  Sa  publication  vient  satisfaire  un  désir  caressé  depuis  longtemps 
par  tous  les  collectionneurs  de  papillons.  Plus  de  recherches  fasti- 
dieuses et  pénibles  .-  il  suffît  de  consulter  la  flanche  convenable  et 
d'un  coup  d'œil,  chaque  espèce  est  exactement  déterminée.  » 

Nous  avons  bien  lu  :  il  sirffit  de  consulter  la  flanche  convenable. 
De  la  description  il  n'est  guère  question.  C'est  la  flanche  qui  fait 
la  valeur  du  livre,  et  c'est  au  moyen  de  la  flanche  que  se  fera  la 
détermination. 

Le  D""  Adalbert  Seitz  expose,  au  cours  du  même  Prospectus,  que, 
«  d'après  les  évaluations  statistiques,  il  y  a  environ  50.000  per- 
sonnes de  tous  les  rangs,  depuis  des  souverains  (*)  jusqu'à  de 
modestes  artisans,  qui  s'occupent  plus  ou  moins  des  papillons  ». 
Dès  lors,  il  faut  rendre  facile  à  chacun  la  déteraiination  de  toutes 
les  formes  de  lépidoptères  «  au  moyen  des  excellentes  figures  ainsi 
mises  entre  ses  mains  ». 

Je  n'apprécie  pas  ici  la  valeur  artistique  des  planches  publiées 
dans  l'ouvrage  du  D""  Adalbert  Seitz,  en  ce  sens  que  je  ne  me  livre 
à  aucune  critique  de  l'exécution  de  ces  planches. 

Je  ne  m'intéresse  qu'à  l'idée  de  l'auteur.  Il  me  semble  que  cette 
idée  ressort  très  nettement  comme  suit  :  L'étude  des  papillons  est 
l'objet  d'une  faveur  sans  cesse  croissante.  Il  y  a  un  obstacle  à  son 
développement;  c'est  la  difficulté  de  déterminer  les  Espèces.  Que 
faire  pour  venir  à  bout  de  cette  difficulté?  Il  n'y  a  qu'un  seul  moyen, 
c'est  de  publier  de  bonnes  figures.  En  consultant  la  planche  conve- 
nable, comme  dit  le  Prospectus,  on  obtiendra  la  satisfaction 
désirée. 

N'est-ce  pas  la  même  intention  de  satisfaire  au  même  désir  qui 
a  animé  mon  ami  et  excellent  collaborateur  artistique  J.  Culot, 
lorsqu'il    a    entrepris    la    publication    de    son    ouvrage    en    cours 


(""■)  Le  tzar  des  Bulgares,  Ferdinand,  est  un  Entomologiste  zélé.  Sa  collection 
se  trouve,  je  crois,  installée  à  Vienne;  elle  contient  notamment  la  collection 
des  Macrolépidoptères  de  feu  P.   Millière  autrefois  léguée  au  Prince  Ferdinand. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  39 

d'édition  :  'Noctuelles  et  Géomètres  d'Europe  ?  J'ai  été  prié  par 
M.  Culot  d'en  écrire  la  Préface,  et  je  me  suis  inspiré,  pour  accomplir 
cet  agréable  devoir,  des  confidences  que  m'ont  faites  plusieurs  fois, 
au  cours  de  ma  carrière,  d'anciens  amateurs  qui  n'avaient  pas  per- 
sévéré. En  résumé,  voici  ce  qui  m'a  été  maintes  fois  confié  : 
«  J'aime  les  papillons;  mais  j'aurais  voulu  connaître  leur  nom;  ne 
pouvant,  faute  d'ime  iconographie  assez  complète,  déterminer  mes 
papillons,  je  me  suis  découragé  et  j'ai  renoncé  à  regret  à  une  étude 
qui  pourtant  m'était  très  agréable.   » 

Tous  les  amateurs  de  papillons  désirent  connaître  le  nom  des 
exemplaires  qu'ils  possèdent. 

Ceci  est  hors  de  doute  et  de  contestation. 

Comment  font-ils,  pour  obtenir  la  détermmation  désirée? 

La  cherchent-ils  dans  la  lecture  de  la  description? 

Je  réponds  hardiment  :  non. 

Où  la  trouvent-ils  alors? 

En  consultant  la  planche  convenable,  ainsi  que  le  dit  le  Docteur 
Seitz;  ou  bien  en  comparant  le  papillon  qu'il  s'agit  de  déterminer 
à  une  collection  de  papillons  déjà  classée.  Quelqu'un  prétendra-t-il 
que  telle  n'est  point  la  réalité? 

5°  L'Argent! 

Parmi  les  objections  qui  sont  faites  à  ma  proposition  :  «  Pas 
de  bonne  figure,  pas  de  nom  valable  »,  revient  sans  cesse  celle-ci  : 
La  dépense  d'argent  serait  énorme.  Combien  en  coûterait-il  donc 
pour  payer  toutes  les  figures? 

S'il  faut  dessiner  soi-même,  afin  d'économiser  une  première  et 
importante  dépense,  il  est  nécessaire  d'être  expert  dans  l'art  du 
dessin;  mais  cela  n'est  pas  donné  à  tout  le  monde. 

S'il  faut  fournir  une  photographie,  c'est  plus  facile  sans  doute; 
cependant  chaque  Entomologiste  n'est  pas  nécessairement  photo- 
graphe; en  tout  cas,  la  photographie  nécessite  encore  une  dépense 
d'argent. 

Ceci  me  fut  dit  publiquement  à  Oxford. 


40  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Nécessairement,  il  convient  d'apprendre  à  dessiner  pour  devenir 
dessinateur,  et  d'apprendre  à  photographier,  pour  devenir  photo- 
graphe. 

Mais  pour  comprendre  les  termes  des  descriptions  écrites  en 
latin,  en  anglais,  en  allemand,  n'a-t-il  pas  fallu  étudier  et 
apprendre  ces  langues? 

Nous  vivons  à  une  époque  où  l'ignorance  n'est  pas  une  excuse. 
Si  l'on  n'est  pas  capable  de  dessiner,  de  photographier,  de  traduire, 
et  si,  malgré  ces  lacunes,  on  veut  remplir  un  rôle  scientifique,  actif 
et  personnel,  il  est  nécessaire  de  payer  le  concours  du  dessinateur, 
du  photographe,  du  traducteur  qui  produiront  le  travail  que  soi- 
même  on  n'est  pas  en  état  de  fournir. 

Donc  il  faut  supposer  que  l'Entomologiste  désireux  d'être,  sans 
trop  de  frais,  auteur  d'ouvrages  entomologiques  quelconques,  est 
lui-même  dessinateur,  photographe,  traducteur  et,  dès  lors,  en  état 
de  faire  personnellement  une  importante  partie  du  travail  néces- 
saire aux  ouvrages  qu'il  a  le  désir  d'entreprendre. 

Dans  le  cas  où  quelque  lacune  existerait  dans  ses  connaissances 
ou  dans  ses  talents,  il  doit  se  résigner  à  rémunérer  le  travail  d'au- 
trui,  c'est  de  toute  justice.  On  me  permettra  donc  de  dire  :  Silence 
aux  pauvres  de  science,  plutôt  que  silence  aux  pauvreg  d'argent. 

Ce  qui  est  vraiment  intéressant,  dans  les  objections  qui  me  sont 
faites,  c'est  de  constater  que  la  question  d^nrgent  est  surtout  sou- 
levée par  ceux  qui  sont  les  plus  fortunés  parmi  nous.  Ce  sont  les 
plus  universellement  connus  par  leur  opulence  qui  protestent  avec 
plus  de  conviction,  contre  les  frais  excessifs  auxquels  pourrait 
entraîner  l'adoption  d'une  proposition  jugée  aussi  peu  économique 
que  la  mienne  :  «  Pas  de  bonne  figure  à  l'appui  d'une  description, 
pas  de  nom  valable.   » 

Le  sentiment  qui  anime  mes  riches  contradicteurs  est  évidem- 
ment celui  du  plus  généreux  désintéressement  pour  la  bourse  des 
autres  —  la  leur  étant  forcément  hors  du  débat. 

Cependant,  ne  conviendrait-il  pas  d'attendre  que  les  véritables 
intéressés  fassent  entendre  leur  plainte  personnelle,  avant  d'entre- 
prendre d'être  leur  avocat  d'office? 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  4I 


CONCLUSION 

Nous  constatons  une  difficulté  excessive  à  déterminer  exactement 
les  Lépidoptères  d'après  la  description  seule.  Outre  la  perte  de 
temps  occasionnée  par  des  recherches  longues  et  le  plus  souvent 
stériles,  nous  n'obtenons  presque  jamais  la  certitude  d'une  exacte 
détermination. 

Il  faut  alors  recourir  à  l'examen  du  spécimen  typiciim  pour  être 
sûr  d'avoir  réalisé  une  identification  vraie. 

Dès  lors  la  description  seule  ne  porte  pas  avec  elle  la  totalité 
des  renseignements  qu'il  est  nécessaire  de  posséder,  relativement 
à  l'ensemble  des  caractères  de  l'Espèce  ou  de  la  Variété 
décrite. 

Dans  ces  conditions,  il  paraît  bien  juste  que  nous  demandions 
une  lumière  complète;  car  la  Science  est  incompatible  avec  l'à-peu 
près;  Elle  n'existe  qu'avec  la  totale  Vérité. 

De  si  grands  progrès  ont  été  accomplis,  depuis  quelques  années, 
dans  l'art  de  la  photographie,  qu'il  ne  semble  pas  que  nous  soyons 
démesurément  exigeants,  en  demandant  qu'une  reproduction 
photographique  accompagne  toute  description.  C'est  un  minimum 
d'exigence;  car  si,  dans  certains  cas,  la  photographie  peut  être 
considérée  comme  suffisante,  il  y  a  de  nombreuses  circonstances 
où  l'intervention  d'un  dessin,  souvent  même  colorié,  s'impose. 

Après  tout,  il  faut  savoir  à  quoi  s'en  tenir  avec  précision  et 
exactitude  sur  les  caractères  d'un  être  quelconque  à  qui  sont  attri- 
bués deux  noms  :  un  nom  spécifique  et  un  nom  générique. 

Nous  affirmons  • — ■  et  nous  pensons  qu'on  voudra  bien  nous  con- 
céder quelque  expérience  en  la  matière  —  que  la  description  sans 
figure  est  absolument  insuffisante,  seule  et  sans  le  secours  du 
spécimen  typicum,  pour  rendre  clairement  et  exactement  intelli- 
gibles les  caractères  de  l'être  décrit.  Nous  pouvons  fournir  nombre 
de  preuves  desquelles  il  résulte  que  la  détermination  est  impossible, 
du  moment  que  le  spécimen  typicum  n'existe  plus.  Or,  nous  savons 


42  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


tous  que  la  durée  des  specimina  tyfica  n'est  pas  indéfinie  et  que, 
du  reste,  l'examen  n'en  est  pas  toujours  possible. 

Peut-on  trouver  mauvais  que  nous  désirions  ardemment  la 
lumière  aussi  complète  que  possible?  Je  ne  puis  le  penser. 

Alors  pourquoi  accumuler  tant  d'obstacles  en  vue  d'empêcher  la 
réalisation  d'un  bien  auquel  tout  le  monde  aspire? 

Déjà,  à  Bruxelles,  le  Congfrès  a  émis  un  vœu  en  faveur  de  la 
figure  accompagnant  la  description.  Le  Congrès  n'a  pas  osé  aller 
jusqu'à  rendre  obligatoire  ce  qu'il  a  jugé  tre'i  utile. 

Pourquoi  ? 

Disons-le  hautement  :  pour  la  question  d'argent.  Il  n'y  a  pas 
d'autre  motif.  Ce  qui  nous  divise,  c'est  l'horreur  de  la  dépense. 

Mais  est-ce  que  la  Science  est  compatible  avec  l'économie 
outrancière  de  l'argent? 

La  Science,  c'est-à-dire  la  vérité  scientifique,  ne  s'obtient  que 
par  le  travail  de  l'homme  qui  représente  une  valeur,  et  par  des 
dépenses  judicieusement  engagées,  c'est-à-dire  par  de  l'argent, 
puisque,  de  quelque  façon  que  ce  soit,  l'argent  est  le  prix  de  tout 
effort,  de  toute  consommation  quelconque. 

Nous  nous  croyons  dans  notre  droit  absolu,  en  demandant 
qu'une  description  ne  soit  pas  considérée  comme  valable  par  le 
seul  moyen  de  mots,  trop  souvent  d'ailleurs  mal  choisis  et  au 
moyen  desquels  on  essaie,  le  plus  souvent  vainement,  de  rendre 
compréhensibles  des  détails  qu'une  image  seule  peut  rendre  clai- 
rement. 

L'image  est  à  la  portée  de  tous,  par  la  photographie. 

Le  D""  T.  A.  Chapman  a  proposé  ce  minimum  d'illustration 
pour  rendre  la  description  valable. 

Acceptons  en  principe  ce  minimimi;  il  n'est  pas  coûteux;  mais 
faisons  toutefois  les  réserves  nécessaires  pour  que  la  photographie 
soit  excellemment  présentée  et,  le  cas  échéant,  pour  qu'une  icono- 
graphie coloriée  intervienne  en  vue  de  faire  connaître  ce  que  la 
photographie,  encore  noire  sur  papier,  n'est  jusqu'ici  pas  en  état  de 
fournir. 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  43 

Nous  continuerons  d'ailleurs,  avec  une  persévérance  et  une 
énergie  justifiées  par  l'importance  des  intérêts  scientifiques  en 
cause,  à  démontrer  que  les  descriptions  sans  figures  ne  peuvent 
pas  être  valables,  parce  qu'elles  ne  sont  pas  suffisamment  expres- 
sives et  exactement  concluantes.  Leur  multiplicité  ne  fait  qu'aug- 
menter le  désordre  dans  la  nomenclature  et  que  rendre  plus  dom- 
mageable un  chaos  capable  de  faire  renaître  dans  l'Entomologie 
les  malentendus  de  la  légendaire  Tour  de  Babel. 


Maintenant  c'est  mon  texte  français  de  la  Conclusion  que  je 
crois  devoir  présenter,  traduit  en  allemand  et  en  anglais,  aux 
Entomologistes  des  nations  germanique  et  britannique.  Mon  but 
est  de  leur  en  faciliter  l'intelligence  et  de  limiter  au  moindre 
effort  la  bonne  volonté  des  confrères  d'outre-Rhin  et  d'outre- 
Manche  qui  voudront  bien  me  faire  l'honneur  de  prendre  con- 
naissance de  mes  idées. 

Je  suis  bien  reconnaissant  à  MM.  Baumann,  Professeur  d'alle- 
mand au  Lycée  de  Rennes;  Veaux,  Professeur  d'anglais  au  même 
Lycée;  Flarold  Powell,  et  C.  Houlbert,  Directeur  de  la  Station 
entomologique  à  la  Faculté  des  Sciences,  pour  les  excellentes  tra- 
ductions de  français  en  allemand  et  en  anglais,  et  réciproquement, 
d'allemand  et  d'anglais  en  français,  dont  ils  ont  bien  voulu  se 
charger  avec  tant  de  compétence  et  d'obligeance. 

Ils  ont  droit,  non  seulement  à  mes  remerciements  les  plus 
cordiaux,  mais  encore  à  la  gratitude  de  tous  les  Entomologistes 
que  préoccupe  notamment  la  question  de  la  Nomenclature. 

Voici  donc,  en  anglais  et  en  allemand,  la  traduction  du  dernier 
article  qui  résume  pour  ainsi  dire  la  présente  notice. 

CONCLUSION 

We  find  great  difficulty  in  exactly  identifying  Lepidoptera 
from  a  description  alone. 


44  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 

Not  only  is  time  wasted  in  long  and  most  often  fruitless  inves- 
tigation, but  in  the  end  we  very  rarely  obtain  the  certainty  of  an 
exact  identification.  It  becomes  necessary,  then,  to  resort  to  an 
examination  of  the  spécimen  tyficum  in  order  to  settle  the  matter. 

Therefore,  it  is  clear  that  a  description  alone  does  not  convey 
ail  the  information  which  it  is  indispensable  to  possess  as  regards 
the  "  ensemble  "  of  the  characteristics  of  the  species  or  variety 
described. 

It  seems  quite  fair  that  we  should  claim  full  enlightenment,  for 
Science  is  incompatible  with  half  measures  and  can  only  exist  in 
connection  with  truth. 

So  much  progress  has  been  made  during  the  last  few  years  in 
the  art  of  photography  that  we  do  not  think  we  are  asking  too 
much  if  we  claim  a  photograph  as  a  necessary  adjunct  to  every 
description. 

It  is  the  least  we  can  demand,  for,  though  in  certain  cases  a 
photograph  might  be  considered  sufficient,  there  are  many  in  which 
the  addition  of  a  drawing,  often  even  of  a  coloured  drawing,  is 
essential. 

It  goes  without  saying  that  précise  and  accurate  information  as 
to  the  characteristics  of  any  living  being  which  has  two  names 
ascribed  to  it,  i.  e.  a  spécifie  name  and  a  generic  name,  is  an  absolute 
necessity. 

We  affirm,  and  we  think  it  will  be  generally  admitted  that  we 
hâve  some  expérience  in  the  matter,  that  a  description  without  a 
figure  is  quite  insufficient  if  alone  and  without  the  help  of  the 
spécimen  typiciim  to  make  clearly  and  accurately  intelligible  the 
characteristics  of  the  insect  described. 

We  can  produce  numerous  proofs  showing  that  identification  is 
impossible  when  the  spécimen  iypicîtm  no  longer  exists. 

Now  we  ail  know  that  spechnina  typica  do  not  last  for  ever, 
and,  that,  moreover,  an  examination  of  them  is  not  always  possible. 

Can  we  be  blamed  if  we  earnestly  wish  for  as  much  enlighten- 
ment as  possible  on  the  matter?  Obviously  not. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  45 

Then  wliy  seek  to  hmder  the  attainment  of  this  object  to  which 
we  ail  aspire? 

In  Brussels,  the  Congress  passed  a  resolution  in  favour  of  the 
description  being  accompanied  by  a  figure,  and  though  this  was 
considered  to  be  very  useful  yet  the  Congress  refrained  from 
making  it  compulsory. 

On  what  ground? 

Let  it  be  stated  plainly  :  on  the  ground  of  expense  and  for  no 
other  reason. 

But  is  Science  compatible  with  a  miserly  spirit  of  economy? 

Science,  that  is  to  say  scientihc  truth,  is  obtainable  only  by  the 
labour  of  man,  whose  time  and  work  represent  a  money  value, 
and  by  means  of  money  judiciously  spent,  since  money  is  the  priée 
of  every  effort,  of  every  attainment. 

We  believe  that  we  are  not  exceeding  our  right  when  we  demand 
that  a  description  should  not  be  held  valid  when  dépendant  on 
words  only,  words  too  often  ill  chosen,  by  means  of  which  it  is 
attempted,  generally  in  vain,  to  render  intelligible  détails  which 
a  figure  alone  can  convey  clearly.  Thanks  to  photography,  a  figure 
is  within  the  reach  of  ail. 

Dr.  T.  A.  Chapman  has  proposed  this  minimum  of  illustration 
in  order  to  make  a  description  valid.  Let  us  accept  it  in  principle; 
we  shall  not  find  it  costly,  but  let  us  nevertheless  make  it  a  point 
that  the  photograph  be  a  really  good  one,  well  presented,  and, 
when  necessary,  that  a  coloured  iconograph  be  added  with  a  view 
to  convey  information  which  the  black  and  white  photograph  alone 
cannot  supply. 

With  a  persévérance  and  energy  justified  by  the  scientific 
interest  at  stake,  we  shall  continue  to  point  out  that  descriptions 
without  figures  cannot  be  accepted  as  valid,  as  they  are  not  sufh- 
ciently  expressive  and  accurately  conclusive. 

Multiplying  their  number  is  merely  increasing  the  disorder  of 
nomenclature  and  fostering  a  state  of  chaos  in  Entornology  which 
bids  fair  to  equal  the  confusion  of  the  legendary  Tower  of  Babel. 


46  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


SCHLUSS 

Wir  sehen  dass  eine  ausserordentliche  Schwierigkeit  besteht, 
die  Lepidopteren  nach  der  Beschreibung  allein  genau  zu  bes- 
timmen.  Ausser  dem  durch  die  langvvierigen  und  meist  erfolg- 
losen  Untei'suchungen  verursachten  Zeitverlust,  gelangen  wir 
fast  nie  zur  Gewissheit  einer  genauen  Bestimmung. 

Mail  iiiuss  alsdann  zur  Priifung  des  spécimen  ty-picum  greifen, 
um  sicher  zu  sein,  eine  walire  Identiûi^ation  erzielt  zu  haben. 

Folglich  bringt  die  Beschreibung  allein  nicht  die  GesammtheiL 
der  Auskiinfte  mit,  die  betrefts  der  sàmmtlichen  Kennzeichen  der 
beschriebenen  Art  oder  Gattung  notwendig  sind. 

Es  ist  also  ein  billiges  Verlangen,  wenn  wir  vbllige  Klarheit 
lordern,  demi  die  VV  issenschaf t  ist  nicht  mit  dem  Uiigefàhr 
vertràglich;  sie  besteht  nur  mit  der  Wahrheit. 

Es  sind  111  der  Pliotographietechnik  seit  einigen  Jahren  derart 
grosse  Jb  ortscliritte  gemaclit  worden,  dass  wir  unseres  Erachtens 
keiiie  ubermàssigen  Ansprùche  erheben,  wenn  wir  verlangen  dass 
jeder  Beschreibung  eine  photographische  Abbildung  beigefùgt 
werde.  Es  ist  das  Geringste,  was  man  fordern  kanii;  demi  wenn 
in  gewissen  Fàilen  die  Piiotographie  als  hinreichend  gelten  kann, 
so  gibt  es  viele  andere,  wo  die  Hinzufùgung  einer  Abbildung 
und  zwar  oit  einer  tarbigen  unentbeiirlicti  ist. 

Schliesslich  muss  man  ja  mit  Beslmimtheit  und  Genauigkeit 
wissen,  woran  man  hait,  was  die  Merkmale  irgend  eiiies  Wesens 
betrifft,  dem  zwei  Naiiien,  ein  spezihscher  und  ein  genenscher, 
gegeben  werden. 

Wir  behaupten  —  und  hoffentlich  wird  man  uns  eine  gewisse 
Sachkcnntnis  nicht  absprechen  —  dass  die  Beschreibung  ohne 
Abbildung,  allein  und  ohne  Beihiilfe  des  spécimen  typicum, 
absolut  unzureichend  ist,  um  die  Kennzeichen  des  beschriebenen 
Wesens  zu  veranschaulichen.  Wir  ]s;6nnen  zahlreiche  Belege 
anfiihren,    aus    denen    hervorgeht    dass    die    Bestimmung    eine 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  47 

unmogliche  ist,  sobald  das  spécimen  tyficum  nicht  mehr  vorhan- 
den  ist.  Nun  aber  ist  die  Existenz  der  spechnina  typica  be- 
kanntlich  nicht  unbeschrànkt,  und  ùbrigens  ist  deren  Priifung 
nicht  immer  môglich. 

Kann  man  es  uns  verdenken,  dass  wir  uns  nach  der  moglichst 
vollen  Klarheit  sehnen?     Selbstverstàndlich  nein. 

Wenn  es  dem  so  ist,  warum  will  man  so  viele  Schwierigkeiten 
anhàufen,  um  die  Verwirklichung  emes  Gutes,  nach  welchem 
Jedermann  trachtet,  zu  verhindern  ? 

Schon  in  Brùssel  hat  der  Kongress  die  der  Beschreibung  beizu- 
fùgende  Abbildung  fiir  wunschenswert  erklàrt.  Der  Kongress 
hat  nicht  gewagt,  obligatonsch  zu  machen  was  er  fiir  sehr  niitzlich 
hielt. 

Weshalb  ? 

Sagen  wir  es  laut  und  frei  heraus  :  der  Geldfrage  wegen. 

Ist  die  Wissenschaft  aber  mit  ùbertriebener  Geldersparnis 
vertràglich? 

Die  Wissenschaft,  d.  h.  die  wissenschaftliche  Wahrlieit,  entsteht 
nur  durch  die  Arbeit  des  Menschen,  die  eine  Wertf  aktor  ist,  sowie 
durch  klug  verteilte  Ausgaben,  d.  h.  durch  Geld,  da  doch  das 
Geld  ùberhaupt  der  Lohn  jedweder  Anstrengung  und  der  Preis 
jedwedes  Lebensmittels  ist. 

Wir  glauben  uns  absolut  dazu  berechtigt,  zu  verlangen  dass 
eine  Beschreibung  keinen  Wert  habe,  wenn  sie  sich  auf  einfache, 
mehr  oder  weniger  gut  gewahlte  Worte  beschrànkt,  womit  man 
versucht,  und  zwar  meistens  vergebhch,  Emzelheiten  verstàndlich 
zu  machen,  die  eine  Abbildung  allein  zu  veranschaulichen  vermag. 

Eine  Abbildung  kann  sich  ein  Jeder  dank  der  Photographie 
anschaffen. 

D""  T.  A.  Chapman  hat  vorgeschlagcn,  eine  Beschreibung  miisse 
dièses  Minimum  von  Abbildungen  aufweisen,  wenn  sie  einen  Wert 
habeii  soll. 

Nehmen  wir  im  Prinzip  dièses  Minimum  an;  es  ist  nicht 
kostspielig;  machen  wir  aber  den  Vorbehalt,  dass  die  photo- 
graphische    Aufnahme    eine    vortreffliche    sei,    und    dass,    vor- 


48  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

kommenden  Falls,  eine  iarbige  Iconographie  beigelùgt  werde, 
um  zu  zeigen  was  eine  auf  dem  Papier  schwarze  Photographie 
gegenwàrtig  noch  nicht  wiedergeben  kann. 

Uebrigens  werden  wir  mit  einer  Beharrlichkeit  und  Energie, 
welche  die  Wichtigkeit  der  auf  dem  Spiele  stehenden  wissen- 
schaftlichen  Interessen  rechtfertigt ,  nicht  davon  ablassen,  zu 
beweisen  dass  die  Beschreibungen  ohne  Abbildungen  keinen 
Wert  haben  konnen,  weil  sie  nicht  geniigend  ausdrucksvoll  und 
entscheidend  smd.  Ihre  Mannigf  altigkeit  steigert  nur  die  Unord- 
nung  in  der  Nomenklatur  und  làsst  einen  derartigen  schade- 
verursachenden  Wirrwarr  befùrchten,  dass  er  im  Stande  wàre,  in 
der  Entomologie  die  Missverstàndnisse  des  beriihmten  Babel- 
turmes  wieder  zu  veranlassen. 


Rennes,  novembre  191 2. 


Charles  OberthÛR. 


II 


Observations  sur  LIPHYRA  BRASSOLIS, 

\f^estwood. 


Une  Espèce  de  papillon  extrêmement  intéressante,  c'est  la 
Lipkyra  Brassolis,  décrite  par  Westwood  dans  les  Proceedings 
Ent.  Soc,  1864,  p.  31. 

Je  ne  crois  pas  que  la  forme  australienne  ait  été  Hgurée  jusqu'ici. 

Cajetan  et  Rudolf  Felder,  dans  Reise  der  oesterr.  Fregatie 
Novara,  R/iopalocera,  ont;  décrit,  à  la  page  219,  et  ont  ûguré  sous 
les  n°^  10  et  11  de  la  PI.  27,  avec  le  nom  de  Sterosis  Robusta 
donné  par  Boisduval,  dans  sa  collection,  une  Castnide  d'Halma- 
heira  (de  Célèbes,  selon  Boisduval),  jadis  envoyée  par  Lorquin. 
Le  père  et  le  ûls  Felder  avaient  classé,  parmi  les  Lycœnidœ,  cette 
Sterosis  Roùîtsla  qui  est  cependant  effectivement  une  Castnide, 
vivant  avec  les  fourmis. 

W.  F.  Kirby,  dans  A.  Synonymie  Catalogue  of  diurnal  Lepi- 
doptera,  page  419,  réunit,  sous  un  même  article,  Liphyra  Brassolis, 
Westwood,  et  Sterosis  Robusta  (Bdv.  in  Litt.)  Felder. 

Suivant  Kirby,  il  n'y  aurait  qu'une  seule  unité  spécifique  qui 
comprendrait  la  Liphyra  Brassolis  et  la  Sterosis  Robusta;  celle-ci 
étant  alors  synonyme  de  la  première. 

Je  crois  que  Kirby  a  tort.  Sans  doute  Robusta  et  Brassolis  font 
partie  du  même  Genre;  mais  il  me  semble  que  ce  sont  deux  unités 
spécifiques  tout  à  fait  distinctes. 


52  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Les  Liphyra  habitent,  d'après  ce  que  je  connais,  la  Nouvelle- 
Guinée,  les  Moluques  et  le  Nord-Ouest  de  l'Australie.  Il  y  a,  dans 
chaque  région,  une  Espèce  ou  tout  au  moins  une  forme  spéciale. 

J'ai  reçu  de  feu  Doherty  et  de  Vaterstradt  un  petit  nombre 
d'exemplaires,  trop  peu  pour  pouvoir  en  disserter  en  parfaite  con- 
naissance de  cause;  mais  M.  Dodd.  de  Kuranda,  le  très  habile  et 
très  distingué  Naturaliste  qui  explore  si  bien  une  région  très 
riche  de  la  province  de  Queensland,  en  Australie,  m'a  envoyé 
une  bonne  documentation  et  des  notes  très  précieuses  concernant 
Liphyra  Brassolis.  Je  suis  heureux  de  publier,  dans  les  Etudes 
de  Lépidoptérologie  comparée,  les  observations  pleines  d'intérêt 
dont  je  suis  redevable  à  M.  Dodd.  Je  fais  imprimer  un  peu  plus 
loin  le  texte  anglais  et  la  traduction  française. 

M.  Dodd  me  mande,  en  une  lettre  datée  de  Kuranda,  le 
14  juin  191 2,  qu'il  a  observé  à  Townsville,  un  certain  nombre  de 
faits  très  curieux  concernant  le  Parasitisme,  le  Mifnétisnie,  les 
Fourmis  et  leurs  alliés,  etc.,  etc.  «  J'ai  recueilli,  dit-il,  environ 
120  sortes  de  fourmis,  notamment  la  fourmi  verte  des  arbres 
{Œcophylla  virescens,  Fab.)  qui  est  certainement  la  plus  remar- 
quable, non  seulement  pour  la  construction  de  son  nid  et  pour 
ses  mœurs,  mais  encore  en  considération  des  nombreux  commen- 
saux :  Lépidoptères,  Homoptéres,  etc.,  qu'elle  héberge  et  parmi 
lesquels  on  peut  citer  une  douzaine  de  larves  de  nocturnes  en 
même  temps  que  celles  des  Brassolis  et  des  Arhopalas  {Lycœ- 
nidœ);  elle  en  héberge  d'autres  encore,  soit  à  l'intérieur,  soit  autour 
des  nids.  Quelques  Lépidoptères,  ainsi  que  divers  Homoptéres,  sont 
entourés  par  les  fourmis,  avec  une  toile  :  ce  sont,  dit-on,  leurs 
vaches  parquées!  Une  merveilleuse  étude  pourrait  être  faite  sur 
ces  fourmis  et  leurs  amis. 

Il  y  a  d'autres  fourmis  qui  nourrissent  également  des  larves 
de  Lépidoptères,  Coléoptères,  Homoptéres,  etc..   » 

M.  Dodd  connaît  le  cas  particulier  de  symbiose  chez  des  Sphin- 
gidœ,  Lycœnidœ,  Bombycidœ,  Cossidœ  (5  à  Townsville),  etc.,  etc., 
sans  omettre  des  Microlépidoptères  et  les  Xyloryctidœ. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  53' 


Plusieurs  fois,  M.  Dodd  a  observé  des  chrysalides  produisant 
des  bruits,  particulièrement  chez  les  Lycœnidœ,  commensaux  des 
fourmis. 

Combien  de  faits  intéressants  nous  ignorons  encore  et  comme 
il  est  essentiel  de  ne  pas  laisser  dans  le  néant  toutes  les  obser- 
vations si  hautement  instructives,  réalisées  par  tant  de  Natura- 
listes chasseurs  !  Malheureusement  beaucoup  de  découvertes  ne 
sont  pas  publiées  du  vivant  de  ceux  qui  ont  réussi  à  les  réaliser; 
elles  se  trouvent  ainsi  le  plus  souvent  perdues  pour  la  Science. 

Quoi  qu'il  en  soit,  voici  les  notes  que  m'a  très  obligeamment 
transmises  M.  Dodd.  Je  lui  en  exprime  ma  meilleure  gratitude. 

Je  publie  la  figure  d'un  exemplaire  de  Liphyra  Brassolis,  encore 
pourvu  des  écailles  dont  il  est  revêtu  au  moment  de  son  éclosion; 
j'y  joins  la  représentation  de  deux  autres  exemplaires  obtenus 
ex  larvâ,  de  la  chrysalide,  des  œufs  et  des  parasites  qui  sont 
sortis  des  œufs  en  question;  ceux-ci  avec  agrandissement  dû  au 
talent  et  à  la  science  de  M.  John  Jullien,  de  Genève,  à  qui  j'exprime 
ma  meilleure  gratitude.  Tous  ces  documents  proviennent  de 
Queensland  (Australie). 

Charles  OberthÛR. 
Rennes,  novembre   191 2. 


Notes  upon  Australian  Lepidoptera. 

By  F.  P.  Dodd,  F.  E.  S. 

In  the  year  1902,  I  contributed  some  life-history  notes  upon 
Liphyra  brassolis,  Westw.,  to  the  "  Entomologist  ",  in  which 
I  stated  that  I  believed  the  larvae  ate  the  grubs  of  the  host  ant 
ŒcophyUa  virescens  Fab.  Long  ago,  I  placed  the  matter  beyond 
ail  doubt,  observing  that  the  larvae  do  feed  upon  the  grubs,  and 
apparently  nothing  else.    A  grub  is  seized  and  disposed  of  rather 


54  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

quickly;  in  the  swallowing  process  perhaps  there  is  strong  suction, 
for  I  never  perceived  any  liquid  on  ihe  glass  of  my  boxes,  as  one 
might  suppose  would  escape  from  the  distended  grub  when  being 
devoured.  Owing  to  a  great  storm,  I  lost  D""  Chapman's  remarks 
upon  the  Caterpillar  and  do  not  recollect  what  he  said  about  its 
mouth  parts. 

Though  having  seen  the  Q  depositing  ova  during  a  sunny 
afternoon  of  a  Queensland  winter  and  also  on  a  sunny  afternoon 
during  summer  at  Port  Darwin  (N.  W.  Australia)  I  never  observed 
a  cf  flying  unless  disturbed  from  its  resting  place,  then  it  would 
quickly  settle  again,  and  examples  bred  in  my  room,  never  once 
attempted  flight  even  after  being  out  for  4  hours  (Emergence 
generally  took  place  between  9  and  lia,  m.)  when  I  would  catch 
and  bottle  them.  It  is  quite  likely  that  the  insect,  the  Q  partly 
and  cf  wholly  is  crepuscular  in  its  habits  as  I  believe  has  been 
supposed.  Quite  recently;  hère  at  Kuranda,  where  there  are  not 
many  green  ants,  my  sons,  one  evening,  called  me  to  see  a  strange' 
butterlly  flying  rapidly  backwards  and  forwards  over  some  of 
the  garden  shrubs,  an  unsuccessful  stroke  with  a  net  was  made 
at  it,  when  it  flew  off  with  great  swiftness,  we  thought  it  may 
hâve  been  a  cf  of  brassohs.  One  hot  day,  about  noon,  at  Port 
Darwin,  we  observed  a  cf  at  rest  under  a  leaf,  and  caught  it  with 
ease.  We  there  bred  several  spécimens  of  both  sexes,  and  captu- 
red  a  few  cfcf,  the  latter  having  always  been  frightened  from 
their  resting  places.  Owing  to  the  vast  numbers  of  nests  of  the 
ants  at  P.  Darwin,  we  met  with  little  success  in  finding  larv^  and 
pup^  in  the  nests  we  pulled  to  pièces  for  examination. 

As  the  butterfl.ies  frequently  became  greasy,  soon  after  setting, 
I  resorted  to  evisceration,  and  noticing  the  absence  of  anything 
in  the  nature  of  food  in  the  bodies  (Except  a  quantity  of  vaseline- 
like  grease)  it  occurred  to  me  to  examine  the  mouth  parts  of  the 
msect,  with  the  resuit  that  I  could  not  detect  any  indication  of 
a  proboscis,  even  though  I  broke  away  the  palps  for  better  exa- 
mination; therefore  it  is  évident  that  another  of  this  butterfly's 
p<"culiarities  is  that  it  passes  a  foodless  existence. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  55 

In  1902  I  reared  a  çood  séries  of  the  insect,  pinning  some 
examples  soon  after  émergence  from  the  larval-pupal  shell,  to 
show  the  second  coating  of  white  and  other  "  fugitive  "  scales, 
which  effectually  protect  it  against  the  attacks  of  the  ants,  as  it 
émerges  and  crawls  out  of  the  nest,  by  adhering  to  thcir  legs, 
jaws  and  antennas,  and  greatly  impede  their  movements,  absolu- 
tely  rendering  them  harmless,  for  some  time,  se  that  the  butterfly 
gets  away  safely  and  remains  hanging  on  a  twig  until  ready  for 
ilight  still  safe,  for  its  body,  legs,  and  antennas  are  ail  covered 
with  thèse  scales.  which  soon  shake  off  when  it  Aies. 

During  the  past  10  years  I  hâve  bred  but  few  spécimens  of  the 
butterfly,  owing  to  my  residing  mostly  in  localities  where  Œco- 
fhylla  viriscens  and  its  lepidopterous  and  other  friends,  are 
seldom  to  be  met  with. 

F.  P.  DODD. 
Kuranda,  Oueensland.   14  :  VI   :   igi2. 


I  hâve  3  larvEe  freshly  hatched  from  the  ç^<gg,  which  I  shall 
send  you,  they  are  very  dry  and  curled,  but  perhaps  they  can  be 
softened  and  spread  out  flat.     They  hâve  rayed  margins. 

Though  I  never  bred  out  parasites  from  larvae  of  pupae,  I  hâve 
often  had  them  from  ova,  and  shall  send  you  eggs,  and  some  of 
the  tiny  ichneumons,  in  the  course  of  a  week  or  two. 

F.  P.  DODD. 


56  lépidoptêroloCtIE  comparée 

Notes  sur  les  Lépidoptères  australiens. 

Par  F.  P.   DODD,  F.   E.  S. 

En  l'année  igo2,  j'écrivis,  dans  1'  "  Entomologist  ",  quelques 
notes  sur  les  mœurs  de  Liphyra  brassolis,  Westw.,  dans  lesquelles 
j'exposai  la  croyance  oh  j'étais  que  la  chenille  mangeait  les  larves 
de  la  fourmi  chez  laquelle  elle  demeurait  :  Œcophylla  virescens, 
Fab.  Il  y  a  longtemps  que  j'ai  mis  ce  fait  hors  de  doute,  en 
observant  que  les  chenilles  doivent  se  nourrir  de  larves,  à  l'exclu- 
sion de  toute  autre  chose,  vraisemblablement.  La  larve  est  saisie 
et  promptement  absorbée;  il  doit  y  avoir,  dans  la  façon  de  l'avaler, 
une  forte  aspiration,  car  je  n'ai  jamais  vu  aucun  liquide  sur  le 
verre  de  mes  boîtes,  comme  celui  qui  aurait  pu  s'épancher,  —  on 
peut  le  supposer  du  moins,  —  d'un  ver  distendu  au  moment  où 
il  est  dévoré.  A  la  suite  d'une  forte  tempête,  je  perdis  les  re- 
marques du  D""  Chapman  sur  la  chenille,  et  je  ne  pus  me  rappeler 
ce  qu'il  avait  dit  au  sujet  des  parties  buccales. 

J'eus  l'occasion  de  voir,  dans  une  après-midi  ensoleillée  d'hiver, 
au  Queensland  et  de  même  à  Port-Darwin  pendant  une  après-midi 
d'été  (N.  W.  Australie),  une  Q  déposant  ses  œufs;  mais  je  n'ai 
jamais  observé  de  cf  volant,  à  moins  qu'il  ne  fût  dérangé  de  la 
place  oii  il  se  reposait,  et  alors,  il  y  retournait  très  vite;  parmi  les 
exemplaires  élevés  dans  ma  chambre,  même  quatre  heures  après 
l'éclosion,  aucun  ne  chercha  à  s'envoler  (l'émergence  a  lieu  géné- 
ralement entre  9  heures  et  î  i  heures  du  matin)  quand  je  voulais 
les  attraper  et  les  mettre  dans  des  flacons. 

Il  est  tout  à  fait  probable  que  ces  insectes  (la  Q  partiellement, 
le  cf  entièrement)  ont  des  habitudes  crépusculaires,  comme  cela, 
je  crois,  a  été  admis. 

Tout  dernièrement,  ici,  à  Kuranda,  oii  il  n'y  a  pas  beaucoup 
de  fourmis  vertes,  mes  fils,  un  soir,  m'appelèrent  pour  voir  un 
étrange  papillon,  volant  rapidement  çà  et  là,  au-dessus  de  quel-' 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  57 

ques-uns  des  buissons  du  jardin  ;  une  chasse  à  l'aide  d'un  filet 
lui  fut  faite,  mais  sans  succès;  car  il  s'envola  avec  une  rapidité 
très  grande;  nous  pensâmes  que  cet  insecte  pouvait  être  un  cf 
de  brassolis. 

Une  autre  fois,  par  une  chaude  journée,  environ  vers  midi,  à 
Port-Darwin,  nous  observâmes  un  cf  au  repos  sous  une  feuille,  et 
nous  le  prîmes  aisément.  Là  aussi,  nous  pûmes  élever  plusieurs 
spécimens  des  deux  sexes  et  nous  capturâmes  un  petit  nombre 
de  cf  cf;  ces  derniers,  faciles  à  effrayer,  s'envolaient  de  la  place 
où  ils  se  reposaient.  A  cause  du  grand  nombre  de  nids  des  fourmis 
existant  à  Port-Darwin,  nous  n'eûmes  que  peu  de  succès  en  cher- 
chant les  chenilles  et  les  chrysalides  dans  les  nids  que  nous  mîmes 
en  morceaux  pour  les  examiner. 

Comme  les  papillons  tournent  fréquemment  au  gras,  peu  de 
temps  après  leur  préparation,  j'eus  recours  à  l'éviscération  (*)  ; 
mais,  je  ne  pus  trouver,  dans  leur  corps,  quoi  que  ce  soit  en  fait 
de  nourriture  (à  l'exception  d'une  assez  grande  quantité  d'une 
graisse  semblable  à  la  vaseline)  (**);  cela  m'amena  à  l'idée 
d'examiner  les  parties  buccales  de  l'insecte;  je  ne  pus  trouver 
aucune  trace  de  trompe  et,  cependant  j'allai  jusqu'à  enlever  les 
palpes  afin  de  faire  une  observation  plus  complète;  il  me  paraît 
donc  évident  qu'une  des  autres  particularités  de  ce  papillon  c'est 
qu'à  l'état  adulte,  il  ne  prend  aucune  nourriture 

En  1902,  j'ai  pu  élever  de  bonnes  séries  de  cet  insecte;  j'ai 
épingle  quelques  exemplaires  aussitôt  après  la  sortie  de  l'enveloppe 
nymphale,  pour  montrer  la  deuxième  couche  d'écaillés  blanches  et 
autres  écailles  fugaces  qui  protègent  efficacement  le  papillon  contre 
les  attaques  des  fourmis,  au  moment  011  il  éclôt  et  rampe  hors 
du  nid. 

Ces  écailles,  en  s'attachant  à  leurs  pattes,  à  leurs  mâchoires  et  à 
leurs  antennes,  entravent  beaucoup  les  mouvements  des  fourmis 
et  les  rendent  absolument  inoffensives  pendant  quelque  temps. 

(*)    Enlèvement   des  viscères. 

(**)    Il  s'agit  évidemment  là  du  tissu  adipeux. 


58  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Ceci  permet  au  papillon  de  s'échapper  du  nid  et  de  demeurer 
ensuite  suspendu  à  une  petite  branche  jusqu'à  ce  qu'il  soit  apte  à 
voler.  Pendant  ce  temps,  il  est  toujours  protégé  par  les  écailles, 
qui  couvrent  son  corps,  ses  pattes  et  ses  antennes,  et  qui  tomberont 
dès  qu'il  prendra  son  vol. 

Au  cours  de  ces  dix  dernières  années,  j'ai  élevé  peu  de  spé- 
cimens de  ce  papillon  ;  car  mes  résidences  m'appelaient  le  plus 
souvent  dans  des  localités  oii  Œcophylla  virescens  et  ses  com- 
mensaux (Lépidoptères  et  autres)  étaient  plus  difficiles  à  trouver. 

F.  P.  DODD. 


Kuranda,  Oueensland.   14  :  VI   :   191 2. 


J'ai  trois  larves  nouvellement  sorties  des  œufs  que  je  vous 
enverrai,  elles  sont  très  sèches  et  enroulées,  mais  elles  pourront 
peut-être  être  amollies  et  étalées.  Elles  ont  les  bords  radiés. 

Quoique  je  n'aie  jamais  élevé  les  parasites  des  larves  et  des 
chrysalides,  j'ai  souvent  obtenu  les  parasites  des  œufs;  je  pourrai 
vous  envoyer  quelques-uns  de  ces  œufs  et  aussi  quelques-uns  des 
petits  ichneumons  parasites,  dans  une  semaine  ou  deux  (*). 

F.  P.  DODD. 


{*)    Ce  sont  ces  œufs  et  leurs  parasites  que  j'ai  remis  à  M.  John  Jullien,  de 
Genève,  pour  être  reproduits  en  photographie  très  agrandie 


III 


Les  SPHINGID^  (CELERIO)  hybrides. 


Dans  plusieurs  fascicules  des  Etudes  de  Lépjdoptérologie 
comparée,  j'ai  traité  de  la  question  des  Sphingidœ  hybrides,  soit 
observés  à  l'état  libre,  soit  obtenus  en  laboratoire. 

Ces  hybridations,  très  intéressantes  au  point  de  vue  de  l'histoire 
de  VEspèce,  n'ont  pas  encore  fourni  les  éléments  d'une  documen- 
tation assez  complète  pour  qu'il  soit  possible  d'en  tirer  les 
déductions  attendues,  relativement  à  la  parenté  d'origine  des 
Espèces  qui  se  montrent  accessibles  aux  hybridations. 

Cependant  il  devient  démontré  que  le  descendant  d'une  hybri- 
dation peut  être  capable  de  fécondation  et  qu'alors  des  sekundàre 
Bastarde  peuvent  exister. 

Grâce  à  M.  W.  Maus,  Postsekretâr,  à  Wiesbaden,  j'ai  reçu  un 
papillon  hybride  Helenœ,  G.  Grosse,  né  d*  l'hybride  au  i"""  degré 
Galiphorbiœ  cf  et  de  la   Q   pure  Gallii. 

Je  fais  figurer  le  seul  exemplaire  que  je  possède  de  Helenœ 
dans  le  Vol.  VII  des  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée,  et, 
pour  renseigner  mes  Lecteurs  aussi  complètement  que  je  puis  l'être 
moi-même  sur  cette  question  d'hybridation,  je  fais  imprimer  dans 
le  présent  ouvrage  la  notice  que  M. ,  le  Lieutenant  d'Artillerie 
G.  Grosse,  de  Pilsen,  a  publiée  dans  le  n°  i6  de  V Internationale 
entomologische  Zeitschrift,  Guben,  20  Juillet  1912. 

J'ajoute  la  traduction  française  du  texte  original  allemand. 
Grâce  à  M.  le  Professeur  Baumann,  qui  possède  à  la  perfection 


62  LÊPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

la  connaissance  des  deux  langues  française  et  allemande,  je  puis 
mettre  mes  compatriotes  Entomologistes  au  courant  des  travaux 
réalisés  par  des  Lépidoptéristes  de  langue  germanique. 

Ch.  OberthÛR. 
Rennes,  Décembre  191 2. 


Zwei  neue  sekundare   Schwârmerbastarde. 

Artillerieoberleutnant  G.  Grosse,  Pilsen. 


Die  vorjàhrige  Saison  benùtzte  ich  vorwiegend  zur  Aufzucht 
verschiedener  Bastarde  und  kann  ich,  heute  zurùckblickend,  mit 
dem  Ergebnisse  ausserordentlich  zufrieden  sein. 

Vor  allem  gelang  mir  die  Zucht  des  neuen  Saturnidenbastardes 
Sat.  atlantica  cf  x  pyri  Q  (*)  vom  Ei  bis  zur  iiberwinternden 
Puppe;  vor  einigen  Tagen  schliipften  die  herrlichen  Tiere,  cf 
und  Ç),  und  behalte  ich  mir  vor,  hieriiber  nàchstens  Nàheres  zu 
berichten.  Die  Eier  dièses  interessanten  Bastardes  bezog  ich  von 
Herrn  Ebner  in  Augsburg. 

Es  folgten  dann  hybr.  galifhorbiœ,  hybr.  kïndervaterï,  hybr. 
harmuthi,  hybr.  luciani,  hybr.  liinUii,  hybr.  wagneri,  sowie  hybr. 
hybridus,  sàmtlich  aus  kàufiich  erworbenen  Eiern  bis  zum  Falter 
erzogen. 

Bedenkt  man  noch,  dass  ich  gleichzeitig  Smerinthus  v.  ausiauti 
(u.  zw.  die  Sommerform  ab.  staiidingerï)  aus  dem  Ei  bis  zum 
Falter  zog,  letztere  dann  erfolgreich  zur  weiteren  Zucht  verwendete, 
dass  ich  ferner  umfassende  Temperaturexperimente  betrieb,  das 


(*)    In  Nr.  41  der  I.  E.  Z.  vom  6.  Januar  1912  von  Herrn  Niepelt  nach  einem.  9 
als  Saiurnia  hybr.  atlanifyri  benannt   (D.  Verf.). 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  63 

Laufende  der  hiesigen  Fauna  nach  gutem  Gewissen  erledigte, 
sowie  spàter  hybr.  métis  bis  zum  Falter  brachte  und  drei  weitere 
noch  nicht  bekannte  sekundàre  Schwarmerbastarde  erfolgreich  bis 
zum  Falter  erzog,  auf  die  ich  heute  des  Nàheren  eingehen  will, 
so  gab  es  fur  mich  gewiss  des  Guten  genug  zu  tun,  meine  freie 
Zeit  war  reichlich  ausgefûllt  (*).  Da  hiess  es  Fùttern,  Fiittern 
und  noch  einmal  Fùttern,  allerdings  zum  grôssten  Leidwesen 
meines  braven  Burschen,  der  tàglich  schier  unglaubliche  Mengen 
von  Labkraut,  Weidenroschen,  Wolfsmilch,  Pappeln  etc  herbei- 
schleppen  musste. 

Doch  nun  zur  eigentlichen  Sache. 

Am  23.  Juli  191 1  schlùpften  mir  mehrere  cfcf  von  hybr.  galï- 
■phorbiœ  und  i  Q  von  hybr.  kïndervateri;  gleichzeitig  hatte  mein 
hiesiger  Sammelkollege,  Herr  Finanzsekretàr  Castek,  die  Liebens- 
wûrdigkeit,  mir  ein  jungfrauliches  Q  von  D.  gallii,  das  letzte 
Stùck  seines  im  Vorjahre  zu  Bastardierungszwecken  verwendeten 
Materiales,  zur  Verfiigung  zu  stellen. 

Ich  nahm  also  3  cf  von  hybr.  galiphorbiœ,  des  gallii  Q  und 
hybr.  kïndervateri  Q,  steckte  ailes  in  emen  Paarungskasten,  deckte 
denselben  mit  emem  Tuche  zu,  um  das  von  den  Gaslaternen  der 
gegenùber  liegenden  Hàuser  ausgesandte  Licht  abzuhalten,  und 
iiberliess  die  Tierchen  ihren  Liebesfreuden. 

Morgens  gegen  4  %  Uhr  erwachte  ich  und  ging  nachsehen.  Zu 
meiner  Ueberraschung  sassen  beide  Q  g  mit  den  galiphorbiœ  cfcf 
in  Kopula.  Ich  hatte  also  die  Kopula  hybr.  galiphorbiœ  (S  x  hybr. 
kïndervateri  Q  und  hybr.  galiphorbiœ  cf  x  gallii  Q  erzielt. 

Beide  Q  Q  begannen  noch  am  selben  Tage,  nachdem  ich  die 
Cfcf  entfernt  und  die  Q  Q  abgesondert  hatte,  mit  der  Eiablage. 
Das  kïndervateri  Q  legte  die  Eier  an  die  Wand  des  Paarungs- 
kastens,  im  ganzen  44  Stuck.  Die  Eier  erwiesen  sich  leider  aile 
als  unbefruchtet,  doch  bin  ich  der  Ansicht,  dass  es  moglich  wàre, 
bei  entsprechend  kràftigem  Material  dieser  Bastarde  fruchtbare 


(*)    Meine   im    Oktober    191 1    in    letzter    Stunde   durchgefiihrte   Aufzucht   von 
Dell.  hybr.  galitanica  habe  ich  bereits  in  Nr.  45  vom  3.  Februar  1912  beschrieben. 


64  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Gelege  der  sekundàren  Hybriden  zu  erzielen,  umsomehr,  als  es 
mir  ja  gelang,  ein  gutes  Gelege  tertiàrer  Schwarmerbastarde,  wie 
ich  am  Schlusse  anfùhren  werde,  zu  erlangen. 

Das  gallii  q  dagegen  legte  im  ganzen  in  zwei  Tagen  204  Eier, 
woraus  bereits  nach  3  Tagen  die  ersten  Ràupchen  schliipften.  Es 
wird  so  manchen  verwundern  zu  hôren,  dass  die  Entwickelung  zur 
Raupe  so  rasch  vor  sich  ging,  doch  muss  man  das  vorjàhrige  heisse 
Wetter  und  die  noch  heissere  Kùche,  in  der  die  Eier  aufbewahrt 
wurden,  beriicksichtigen.  Die  Daten  sind  wahrheitsgetreu  in 
meinem  Tagebuche  verzeichnet,  ein  Zweifel  ist  daher  ausge- 
schlossen. 

Vom  27.-30.  Juli  schliipften  insgesamt  nur  56  Eier,  also  25  %. 
Die  Halfte  der  Ràupchen  iibergab  ich  Herrn  Finanzsekretàr 
Castek,  da  er  doch  an  ihnen  weiblicherseits  teilhatte. 

1.  Kleid  :  Nach  dem  Schliipfen  waren  die  Ràupchen  hellgriin, 
als  Futter  gab  ich  Galium. 

Die  folgenden  Hàutungstermine  gelten  stets  nur  fiir  die  ersten 
Tiere. 

29.  Juli  :  I.  Hàutung;  IL  Kleid  :  Raupen  wie  die  von  gali- 
phorbiœ. 

31.  Juli  :  2.  Hàutung;  III.  Kleid  :  Grundfarbe  hellgriin  mit 
lichter  Dorsale;  Subdorsale  und  Stigmatale  stets  vorhanden,  Kopf 
griin,  die  Leibesringe  seitlich  mit  dunklen  Punkten  leicht  gespren- 
kelt,  Horn  rotbraun,  Spitze  schwarz. 

2.  August  :  3.  Hàutung;  IV.  Kleid  :  Grundfarbe  hellgriin  bis 
schwarz,  Subdorsalfleckenreihe  bei  sàmtlichen  Raupen  vorhanden, 
welch'  letztere  teils  gallii',  teils  galipho7biœ-1^2i\r^Qn  oft  bedenk- 
lich  nahe  kommen;  Farbe  dieser  Flecke  von  Lichtgelb  bis  Dunkel- 
karmin;  die  lichtgelbe  Dorsale  bei  der  Mehrzahl  der  Raupen 
vorhanden.  Horn  ganz  schwarz.  Die  Farbe  des  Kopf  es  stets 
identisch  mit  der  Grundfarbe. 

Nach  dieser  Hàutung  fand  ich  oft  Raupen,  welche  durch  ihr 
auffallendes  Kleid  von  gallii-  bezw.  galip/iorôiœ-Kaupen  iiberra- 
schend  abwichen. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  65 


4.  August  :  4.  Hàutung;  V.  Kleid  :  Nach  dieser  Hâutung  sind 
die  Raupen  àusserst  verànderlich,  so  dass  es  schwer  fàllt,  dieselben 
genau  zu  beschreiben,  —  man  mùsste  sonst  jedes  einzelne  Stùck 
charakterisieren. 

Die  VEiriabilitat  erstreckt  sich  von  fast  typischen  gallii-Iia.upGn 
bis  zu  extrem  gezeichneten  Stiicken,  die  Mitte  bilden  fast  typische 
gaIip/io?èics-Rdi\ipen. 

Die  lichte  Dorsale  fehlt  meistens,  die  Subdorsalflecke  sind  ent- 
weder  in  eiiier  oder  111  zwei  Reihen  vorhanden;  m  ietzterem  Falle 
kommt  es  oft  vor,  dass  die  beiden  Augenreihen,  wovon  die  obère 
die  grossere  ist,  miteinander  verschnielzen,  so  dass  die  beiden 
korrespondierenden  Augenflecke  die  Form  des  oberen  Teiles  einer 
brennenden  Kerze  annehnien.  Subdorsalflecke  von  Lichtgelb  bis 
Bordeauxrot,  dazwischen  erschemen  auch  Raupen  mit  hell  schwef- 
elgelben  und  wieder  solche  mit  blass  fleischfarbigen  Subdorsal- 
flecken. 

Bei  den  extrem  dunklen  Stiicken  fehlen  die  Subdorsalflecke, 
die  Raupen  sind  bloss  lichtgelb  spàrlich  gesprenkelt.  Die  Stellen, 
\vo  sonst  die  korrespondierenden  Subdorsalflecke  liegen,  sind 
durch  das  Fehlen  der  kleinen  Rieselflecke  miteinander  verbunden, 
so  dass  es  den  Emdruck  macht,  als  ob  die  Raupen  ùber  dem 
Riicken  3  mm  breite  schwarze  Querstreifen  hàtten.  Raupen  mit 
schwarz  gekernten  Flecken  bilden  Uebergànge  zu  diesen  extremen 
Stiicken. 

Am  7.  August  schritten  die  ersten  Raupen  zur  Verpuppung,  also 
nach  iitàgigem  Raupen-stadium ;  am  il.  August  waren  sàmtliche 
28  Raupen  verpuppt.  Die  Puppen  sahen  fast  wie  kleinere  gallii- 
Puppen  aus. 

Am  18.  August  schlùpften  die  ersten  Falter,  also  abermals  nach 
1 1  Tagen,  es  waren  2  Q  g ,  die  nachsten  Tage  folgten  cfcf  und  Q  Q . 

Ira  Folgenden  will  ich  die  Falter  nàher  beschreiben  : 

a)  Maennchen.  Grundfarbe  der  Oberfliigel  meist  lichter  als 
bei  galiphorbiœ,  bei  manchen  Stiicken  annàhernd  wie  bei  gallii. 
Vorderrandzeichnung  dunkler  und  ruhiger  als  bei  galiphorbiœ, 
doch    nicht    scharf    ab^eCTcnzt,    sondem    mit    verschwommenen 


66  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Umrissen;  die  lichte  Grundfarbe  ist  vom  Wurzelfeld  aus  gegen 
den  Mittelfleck  zu  mehr  oder  weniger  grau  ùbergossen;  Schràg- 
binde  wie  bei  gallii;  Aussenrandfeld  graublau  wie  bei  gallii,  also 
dunkler  als  bei  galïphorbiœ. 

Zeichnung  und  Fàrbung  der  Hinterfiùgel  der  von  gallïï  bereits 
sehr  genàhert;  es  fehlt  schon  das  satte  Rot  von  galiphorbiœ,  die 
Rotfàrbung  ist  bedeutend  verringert,  bei  manchen  Stiicken  mit 
einem  Stich  ins  Braune  behaftet.  Die  Aufhellung  des  Rot  gegen 
den  Vorderrand  der  Hinterfiiigel,  wie  bei  gallii,  bei  allen  Stùcken 
deutlich  ausgepràgt;  Randbinde  und  Saumfeld  wie  bei  gallii, 
desgleichen  die  Grundfarbe  des  Korpers.  Dorsale  meist  deutlich 
vorhanden. 

b)  Weibchen.  Dièse  variieren  bedeutend  mehr.  Von  Stiicken, 
die  typischen  ^(;?//ii-Faltern  sehr  nalie  konimen,  geht  die  Reihe 
ùber  solche  der  beschriebenen  Mànnchenform  bis  zu  Exemplaren, 
die  man  auf  den  ersten  Blick  als  etwas  Fremdes  erkennt.  Bei 
letzteren  ist  die  lichte  Grundfarbe  der  Vorderflùgel  in  ihrer 
Gesamtheit  schmutziggrau  iibergossen,  die  Vorderrandzeichnung 
stark  verringert  und  verschwommen  ;  das  Rot  der  Hinterfiùgel 
schmàler  als  bei  gallii  mit  oft  brauner  Uebertonung.  Wer  dièse 
Stiicke  sieht,  kann  sofort  sagen,  dass  er  weder  gallii  noch  gali- 
phorbiœ  vor  sich  hat.  Zu  diesen  dunklen  Stiicken  gibt  es  natur- 
gemàss  Uebergànge. 

Samtliche  Falter  sind  kleiner  als  gallii  bezw.  galiphorbiœ.  Die 
Neigung  der  Falter  zur  Annàherung  an  gallïi  (infolge  von  75  % 
^«//zi-Blutes)  ist  deutlich  zu  erkennen,  wobei  die  auffallende  graue 
Schattierung  vicier  Stiicke  als  sehr  intéressant  erscheint 

10  cf  8  Ç)  stecken  als  Typen  in  meiner  Sammlung;  eine 
geringe  Zahl  Puppen  aus  dieser  sowie  einer  spàteren  Zucht  hat 
ùberwintert  (cf  und  o)  und  wird  voraussichtlich  in  der  nàchsten 
Zeit  schlùpfen. 

Was  nun  die  Wahl  eines  Namens  fiir  diesen  neuen  sekundàren 
Bastard  anbelangt,  so  fiel  mir  dieselbe  nicht  schwer.  Ich  folgte 
dem  Beispiele  hervorragender  Entomologen,  zu  denen  ich  mich 
allerdnigs  nicht  rechnen  kann;  wenn  erstere  neue  Hybriden  bezw. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  6/ 

Variationen  nach  ihren  Frauen  oder  Tôchtern  benannten  ■ —  siehe 
hybr.  emiliœ,  hybr.  irenœ,  v.  rosinœ  etc.  —  so  kann  mir  doch  dièses 
Recht  auch  nicht  vorenthalten  werden.  Uebrigens  ist  es  meiner 
Ansicht  nach  Pilicht  eines  jeden  Entomologen,  falls  er  verheiratet 
ist,  bei  etwa  sich  als  nôtig  erweisenden  wichtigen  Neubenennungen 
zuerst  auf  den  Namen  seiner  Frau  zu  greifen,  um  so  seine  treue 
Lebensgefàhrtin  wenigstens  in  der  Welt  der  ziichtigen  Entomo- 
logen und  in  der  Naturwissenschaft  unsterblich  zu  machen.  Fiir 
den  Laien  besagen  zwar  derartige  Namen  nichts,  hôchstens  dass 
der  Autor  des  Namens  verheiratet  ist;  mehr  wissen  sie  ihm  nicht 
zu  sagen. 

Schon  das  Gefiihl  der  Dankbarkeit  dràngt  mich  zu  meiner 
Namenswahl  ;  denn  die  Beschâftigung  eines  Entomologen  làsst 
sich  nicht  immer  mit  dem  Ordnungssinn  einer  braven  Hausfrau  in 
Einklang  bringen,  und  dariiber  hilft  allerdings  nur  eine  kluge, 
einsichtsvolle  Frau  hinweg,  welche  der  Schwàche  ihres  passion- 
ierten  Gemahles  Verstàndnis  entgegenbringt. 

Ich  will  nicht  von  massenhaft  durchgebrannten  ^•«//zi-Raupen, 
ferner  von  durch  die  verstàndnislosen  Kommissstiefel  des  Bur- 
schen  zertretenen  Bastardraupen,  sowie  von  am  Plafond  verpup- 
pten  z/r/zV(^-Raupen  und  àhnlichen  Begebenheiten  sprechen,  um 
Obiges  zu  beweisen. 

Also  nach  meiner  lieben  Frau  Hélène  will  ich  den  Bastard 
benennen;  der  Zufall  woUte  es,  dass  die  2  ersten  Falter,  noch  dazu 
2  (^  Q,  gerade  am  18.  August,  dem  Namensfeste  Helenens,  das 
Licht  der  Welt  erblickten. 

Deilephila  hybr.  sec.  heUnœ  m.  soll  er  fortan  heissen  und  môge 
es  noch  vielen  gelingen,  diesen  interessanten  Bastard  in  Zukunft 
zu  ziichten  ! 


Ein  weiterer  sekundàrer  Bastard,  dessen  Aufzucht  mir  gelang, 
ist  die  Kreuzung  Deilephila  hybr.  kindervateri  (S  und  Deilephila 
gallii  Ç).     Die  Kopula  gllickte  Herrn  Finanzsekretar  Castek  am 


68  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

8.  August  191 1.  Die  mir  zur  Aufzucht  am  15.  August  gutigst 
iiberlassenen  68  Raupchen  frassen  Epilobium. 

Fàrbung  der  Raupen  nach  dem  Schliipfen  lichtgriin,  Horn 
schwarz. 

Die  weiteren  Stadien  habe  ich  leider  infolge  Zeitmangels  nicht 
vermerkt,  so  dass  ich  keine  nàheren  Angaben  machen  kann. 

Nach  14  tàgiger  Zucht  gingen  4  Raupen  zur  Verpuppung,  die 
ùbrigen  waren  aile  eingegangen. 

Von  den  erzielten  Puppen  ùbergab  ich  2  Stùck  Herrn  Finanz- 
sekretàr  Castek.  dem  von  seiner  Zucht  aile  Raupen  eingegangen 
waren.  Wahrend  mir  aus  den  beiden  Puppen  2  Q  Q  schlùpften, 
und  zwar  das  euie  am  25.  September  und  das  andere  bedeutend 
spàter,  nàmlich  am  14.  Dezember  igii,  gingen  Herrn  Finanz- 
sekretiir  Castek  leider  beide  Puppen  ein. 

Von  diesem  Bastard  existieren  also  vorlàu&g  nur  zwei 
Exemplare. 

Grundfarbe  der  Vorderfliigel  wie  bei  gallïi,  vom  Wurzelfelde 
aus,  wie  bei  Deil.  hybr.  sec.  helenœ,  grau  schattiert.  Vorderrand- 
zeichnung  der  Vorderfliigel  verschwommen,  im  apicalen  Teile  bis 
an  die  Schragbmde  heranreichend,  Mittelfleck  deutlich  hervor- 
tretend.  Hinterfliigel  àhnlich  gallii,  sind  jedoch  auf  den  ersten 
Blick  als  Bastarde  zu  erkennen. 

Das  eine  Q  ist  am  Imken  Vorderfliigel  insofern  unsymmetrisch, 
als  die  Schràgbihde  an  ihrer , inneren  Begrenzung  nicht  gegen  den 
liinterrand  abfàllt,  sondern  làngs  desselben  in  einer  Breite  von 
I  mm  bis  zum  dunklen  Wurzelfelde  ver  1  au f t. 

2   Q  Ç)   als  Typen  in  meiner  Sammlung. 

Ich  benenne  diesen  Bastard  Deilephila  hybr.  sec.  kïnder galUï 
Q  m. 

Anschliessend  will  ich  noch  zusammenfassend  bezw.  ergànzend 
aile  Kreuzungen  anfiihren,  welche  im  Vorjahre  Herrn  Finanz- 
sekretàr  Castek  und  mir  gelangen  : 

I.  Deilephila  hybr.  galifhorbïœ  <3  x  hybr.  kïndervateri  g,  mir 
gelungen,  Eier  unbefruchtet. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  69 

2.  Deïlephila  hybr.  galiphorbïce  cf  x  gallïi  Q  =  Deile-phila  hybr. 
sec.  heleMœ,  mir,  sowie  spater  auch  Herrn  Finanzsekretar  Castek 
gelungen,  beide  Gelege  befruchtet  und  bis  zum  Falter  bezw.  zur 
iiberwinternden  Puppe  erfolgreich  aufgezogen. 

3.  Deïlephila  hybr.  galifhorbiœ  cf  x  euphorbïœ  Q ,  mir  gelungen 
und  bis  zum  Falter  (cf  und  q)  bezw.  zur  iiberwinternden  Puppe 
erfolgreich  gezogen.    (Hiervon  mehrere  gute  Gelege.) 

4.  Deïlephila  hybr.  kindervaieri  cf  x  gallii  Q  =  Deïlephila  hybr. 
sec.  kinder gallii,  Kopula  Herrn  Finanzsekretar  Castek  gelungen, 
2   Q  von  mir  erzogen. 

5.  Deilephila  gallii  cf  x  hybr.  kir^deri'ateri  Q,  Kopula  Herrn 
Finanzsekretar  Castek  gelungen,  Gelege  teilweise  befruchtet, 
doch  sind  uns  beiden  sàmtliche  Raupen,  einige  als  erwachsene, 
eingegangen. 

6.  Deilephila  hybr.  sec.  hclenœ  cf  x  hybr.  sec.  helenœ  Q,  Kopula 
mir  2  mal  gelungen.  Das  Q  aus  der  Kopula  vom  20.  August  legte 
260  Eier,  welche  aile  unbefruchtet  waren,  das  Q  aus  der  Kopula 
vom  26.  August  legte  138  Eier,  woraus  nach  3  Tagen  33  Ràupchen 
schliipften,  wovon  gleich  5  Sttick  ohne  Futterannahme  eingingen. 
Die  iibrigen  Eier  waren  zwar  befruchtet,  doch  schliipften  die 
Ràupchen  nicht. 

Aus  den  28  verbliebenen  Ràupchen  erzielte  ich  nur  i  weibliche 
Puppe,  welche  derzeit,  noch  lebend,  ùberwintert,  und  hoffentlich 
den  tertiàren  Bastard  liefern  wird. 

Im  ganzen  sind  es  also  sechs,  davon  vier  neue,  bisher  unbekannte 
Kreuzungen  (die  ad  i  :  und  ad  3.  wurde  bereits  erzielt),  aus  welchen 
in  3  Fàllen  Falter  und  in  einem  Falle  i  Puppe  erzielt  wurde. 

Es  erùbrigt  mir  nur  noch  zu  bemerken,  dass  derartige  Kreuz- 
ungen im  allgemeinen  nicht  schwer  zu  erzielen  sind,  wenn  man 
es  versteht,  die  Puppen  gleichzeitig  zum  Schlùpfen  zu  bringen. 
Aus  den  Gelegen  erhàlt  man  meist  eine  ziemlich  hohe  Prozentzahl 
an  Ràupchen,  doch  ist  deren  Mortalitàt  infolge  allgemeiner 
Schwàche  eine  ausserordentlich  grosse,  so  dass  man  froh  sein  muss, 
wenn  man  eine  sehr  minimale  Zahl  an  Faltern  erzielt.     Es  emp- 


70  LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

fiehlt  sich,  die  Raupen  in  einem  sehr  warmen  Raume  zu  treiben, 
um  das  Raupenstadium  nach  làngstens  14  Tagen  zu  beenden,  und 
so  wenigstens  einige  Raupen  bis  zur  Verpuppung  zu  bringen. 

Grossen  Hoffnungen  moge  sich  bei  diesen  Zuchten  niemand 
hingeben,  um  vor  argen  Enttauschungen  bewahrt  zu  bleiben. 

Es  wiirde  mich  freuen,  durch  vorliegende  Anfiihrung  meiner 
Erfolge  Anregung  zu  weiteren  positiven  Erfolgen  gegeben  zu 
haben. 

Pilsen  im  Mai  191 2. 


Deux  nouveaux  Hybrides  secondaires  de  Sphinx. 

Par  le  Lieutenant  d'Artillerie  G.  Grosse,  Pilsen. 

La  belle  saison  de  l'an  dernier,  je  l'ai  employée  surtout  à 
l'élevage  de  différents  hybrides,  et  en  jetant  aujourd'hui  un  regard 
en  arrière,  je  puis  me  montrer  extrêmement  satisfait  des  résultats 
obtenus. 

Avant  tout  j'ai  réussi  la  reproduction  du  nouvel  hybride  de 
Saturnide  :  Sc7i.  atlaniica  cf  x  fyrï  Q  (*),  depuis  l'œuf  jusqu'à 
la  chrysalide  hivernale;  il  y  a  quelques  jours  éclorent  les  magni- 
fiques sujets,  cf  et  Q,  et  je  me  réserve  de  fournir  prochainement 
de  plus  amples  détails.  Les  œufs  de  cet  intéressant  hybride,  je  les 
tenais  de  M.  Ebner,  à  Augsbourg. 

Puis  suivirent  les  hybr.  galiphorbiœ,  hybr.  kindervateri,  hybr. 
harmuihi,  hybr.  Luciani,  hybr.  turaiii,  hybr.  wagneri,  ainsi  que  l'hybr. 
hybridus,  tous  provenant  d'œufs  acquis  à  prix  d'argent  et  élevés 
jusqu'à  l'imago. 


(*)    Dans   le   n»   41    de    I.    E.    Z.,    M.    Niepelt,    d'après    une    9,    le    dénomme 
Saturnia  hybr.   allant fyri.    (Note  de  l'auteur.) 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  /T 

Si  l'on  songe  que,  dans  le  même  temps,  j'ai  élevé  depuis  l'œuf 
jusqu'à  l'état  parfait  Smennthus  v.  austauti  (et  même  la  forme 
estivale  ab.  staudingeri),  que  j'ai  ensuite  utilisé  avec  succès  cette 
dernière  pour  l'amener  à  un  degré  de  développement  plus  complet, 
que  je  me  suis  livré  aussi  à  de  vastes  expériences  sur  l'influence 
de  la  température,  que  je  me  suis  consciencieusement  mis  au  courant 
de  la  faune  locale,  que,  par  la  suite,  j'ai  amené  à  l'état  de  papillon 
l'hybr.  métis  et  que  j'ai  élevé  avec  succès  jusqu'à  l'imago,  trois  autres 
hybrides  secondaires  de  Sphinx  encore  inconnus,  sur  lesquels  je 
veux  insister  aujourd'hui,  il  est  certain  que  j'ai  fait  de  la  bonne 
besogne  et  que  mon  temps  libre  était  largement  occupé  (*).  Et 
il  fallait  nourrir,  nourrir  encore,  nourrir  toujours,  à  la  grande 
désolation  de  mon  brave  ordonnance,  qui  journellement  était 
obligé  de  ravitailler  en  caille-lait,  en  épi  lobe,  en  euphorbe,  en 
peuplier,  par  quantités  énormes. 

Mais  venons  au  fait  : 

Le  23  Juillet  igii,  éclorent  plusieurs  cfcf  de  hybr.  gali-phorbiœ 
et  une  Q  de  hybr.  kindervateri;  en  même  temps,  mon  collègue  en 
entomologie  d'ici,  M.  le  Secrétaire  au  Département  des  Finances 
Castek,  avait  l'amabilité  de  mettre  à  ma  disposition  une  Ç)  vierge 
de  B.  gallii,  dernier  sujet  qui  lui  restât  de  matériaux  employés 
l'année  précédente  à  des  fins  d'hybridation. 

Je  pris  donc  3  c?  hybr.  galiphorbiœ,  gallii  Q  et  hybr.  kinder- 
vateri g  ;  je  mis  le  tout  dans  une  caisse  d'élevage,  je  recouvris 
celle-ci  d'une  étoffe  pour  intercepter  la  lumière  émise  par  les  becs 
de  gaz  des  maisons  d'en  face,  et  j'abandonnais  les  bestioles  à  leurs 
ébats  amoureux. 

Le  matin,  vers  4  h.  3/4,  je  m'éveillai  et  j'allai  voir.  A  ma  sur- 
prise, les  deux  Q  Q  étaient  en  copulation  avec  les  galifhorbiœ  cfcf. 
J'avais  donc  obtenu  l'accouplement  hybr.  galifhorbiœ  cf  x  hybr. 
kindervateri  g  et  hybr.  galifhorbiœ  cT  x  gallii  g. 

Ce  même  jour  encore,  après  que  j'eusse  éloigné  les  cfcf  et  isolé 


(*)    Mon  élevage,  terminé  à  la  dernière  heure  en  octobre  191 1,  de  Dell,  hvbr 
galitanica,  a  été  décrit  dans  le  no  45  du  3  février  1Q12. 


72 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


les  Ç  Q ,  les  deux  Q  Q  commencèrent  à  pondre  des  œufs.  La 
kinderoateri  Q  pondit  les  œufs  contre  la  paroi  de  la  caisse  d'éle- 
vage, au  total  44  pièces.  Malheureusement  les  œufs  se  trouvèrent 
tous  être  infécondés;  mais  mon  opinion  est  qu'il  serait  possible, 
avec  des  sujets  vigoureux  de  ces  hybrides,  d'obtenir  des  pontes 
non  stériles  d'hybrides  secondaires,  d'autant  plus  que  j'ai  réussi  à 
obtenir  une  bonne  ponte  d'hybrides  tertiaires  de  Sphinx,  comme 
je  le  décrirai  à  la  fin  de  cette  étude. 

La  galln  Q,  en  revanche,  pondit  en  tout,  en  deux  jours, 
204  œufs,  d'où,  après  le  3''  jour,  éclorent  les  premières  petites  che- 
nilles. Plus  d'un  s'étonnera  d'entendre  dire  que  le  développement 
des  chenilles  a  été  si  rapide,  mais  il  faut  tenir  compte  des  fortes 
chaleurs  de  l'été  dernier  et  de  la  chaleur  encore  plus  grande  de 
la  cuisine,  oij  les  œufs  étaient  conservés.  Les  dates  sont  fidèlement 
consignées  dans  mon  cahier-journal;  tout  doute  est  donc  exclu. 

Du  27  au  30  Juillet  éclorent  au  total  56  œufs  seulement,  soit 
25  %.  Je  remis  la  moitié  des  chenilles  à  M.  le  Secrétaire  aux 
Finances  Castek,  puisque  aussi  bien  il  y  était  de  moitié,  côté 
féminin. 

L*'  Robe  :  Après  l'éclosion  les  petites  chenilles  étaient  vert 
clair;  comme  nourriture  je  donnais  du  galium. 

Les  dates  des  mues  ci-après  s'appliquent  toujours  exclusivement 
à  la  première  génération. 

2g  Juillet  :    r"  mue;    IL   ROBE  :    Chenilles   comme   celles   de 

galipliorbiœ. 

31  Juillet  :  2«  mue;  IIP  ROBE  :  Couleur  fondamentale  vert  clair 
avec  ligne  dorsale  claire;  subdorsale  et  stigmatale  toujours  pré- 
sentes, tête  verte,  anneaux  du  corps  légèrement  mouchetés  latéra- 
lement de  points  sombres.  Corne  rouge  brun,  pointe  noire. 

2  Août  :  3"  mue;  IV  ROBE  :  Couleur  fondamentale  vert  clair 
jusqu'au  noir,  rangée  de  taches  subdorsales  existant  che?:  l'ensemble 
des  chenilles;  celles-ci  se  rapprochant  fort,  les  unes  des  chenilles 
gallii,  les  autres  des  chenilles  galïfhorbïœ;  couleur  de  ces  taches 
du  jaune  clair  jusqu'au  carmin  foncé;  la  dorsale  jaune  clair  existe 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  73 

chez  la  plupart  des  chenilles.  Corne  rouge  brun,  pointe  noire,  chez 
quelques  exemplaires  complètement  noire.  La  couleur  de  la  tête 
toujours  identique  à  la  couleur  fondamentale. 

Après  cette  mue  j'ai  souvent  trouvé  des  chenilles  qui,  par  leur 
robe  surprenante,  s'écartaient  d'une  manière  frappante  des  chenilles 
gallii  ou  galiphorbiœ. 

4  Août  :  4^  mue;  V  ROBE  :  Après  cette  mue  les  chenilles  sont 
extrêmement  variables,  de  sorte  qu'il  est  difficile  de  les  décrire  avec 
exactitude,  —  à  moins  de  caractériser  chaque  sujet  en  particulier. 

La  variabilité  s'étend  de  chenilles  galln  presque  typiques  jusqu'à 
des  sujets  d'un  dessin  extrême,  le  milieu  de  la  série  étant:  constitué 
par  des  chenilles  galiphorbiœ  presque  typiques. 

La  dorsale  claire  manque  le  plus  souvent,  les  taches  subdorsales 
existent  soit  sur  une  ou  deux  rangées;  en  ce  dernier  cas,  il  arrive 
souvent  que  les  deux  séries  d'yeux,  dont  la  série  supérieure  est  la 
plus  grande,  se  fondent  en  une  seule,  de  sorte  que  les  deux  taches 
d'yeux  correspondantes  prennent  la  forme  de  la  partie  supérieure 
d'un  cierge  allumé.  Taches  subdorsaies  du  jaune  clair  jusqu'au 
rouge  Bordeaux;  parfois  apparaissent  aussi  des  chenilles  avec  des 
taches  soufre  clair,  et  d'autres  encore  avec  des  taches  subdorsales 
couleur  chair  pâle. 

Chez  les  sujets  extrêmement  foncés  manquent  les  taches  sub- 
dorsales, les  chenilles  ne  sont  que  faiblement  tachetées  de  jaune 
clair.  Les  places  où  se  trouvent  habituellement  les  taches  subdor- 
sales correspondantes  sont  réunies  par  l'absence  des  petites  mou- 
chetures, de  sorte  que  les  chenilles  donnent  cette  impression  qu'elles 
ont  de  larges  raies  transversales  noires  de  3  mm.  sur  le  dos.  Des 
chenilles  avec  des  granulations  noires  forment  des  transitions  à 
ces  sujets  extrêmes. 

Le  7  Août,  les  premières  chenilles  se  mirent  à  se  transformer 
en  chrysalides,  soit  après  une  phase-chenille  de  11  jours;  le 
1 1  Août  toutes  les  28  chenilles  étaient  chrysalidées.  Les  chrysalides 
ressemblaient  presque  à  de  petites  chrysalides  gallii. 

Le  18  Août  éclorent  les  premiers  papillons,  c'est-à-dire  encore 


74  LÉPIDOPTÉROLOCÎE    COMPARÉE 

une  fois  après  un  laps  de  1 1  jours;  c'étaient  2  Q  g,  les  jours  après 
suivirent  cfcf  et  Q  g. 

Je  vais  décrire  en  détail  les  papillons  : 

a)  Mâles.  - —  Couleur  fondamentale  des  ailes  supérieures  le 
plus  souvent  plus  claire  que  chez  galiphorbiœ,  chez  quelques  sujets 
approximativement  comme  chez  gallii.  Dessin  du  bord  antérieur 
plus  foncé  et  plus  mat  que  chez  galiphorbiœ,  sans  démarcation 
fortement  accusée  cependant,  mais  avec  des  contours  fondus;  la 
couleur  fondamentale  claire  est,  en  allant  de  l'insertion  vers  la 
tache  centrale,  plus  ou  moins  teintée  de  gris;  bande  oblique  comme 
chez  gallii;  champ  du  bord  extérieur  gris  bleu  comme  chez  gallii, 
par  conséquent  plus  foncé  que  chez  galiphorbiœ. 

Dessin  et  coloration  des  ailes  postérieures  se  rapprochant  déjà 
beaucoup  du  dessin  et  de  la  coloration  des  gallii;  il  manque  déjà 
le  rouge  saturé  de  galiphorbiœ,  la  coloration  en  rouge  est  consi- 
dérablement diminuée  chez  quelques  sujets  tirant  sur  le  brun. 
L'éclaircissement  du  rouge  vers  le  bord  antérieur  des  ailes  posté- 
rieures, comme  chez  les  gallii,  nettement  accusé  chez  tous  les  exem- 
plaires; bande  du  bord  et  champ  de  la  frange  comme  chez  gallii; 
de  même  pour  la  couleur  fondamentale  du  corps.  Dorsale  le  plus 
souvent  nettement  visible. 

b)  Femelles.  —  Celles-ci  varient  infiniment  plus.  De  sujets 
qui  se  rapprochent  de  très  près  des  papillons  gallii,  la  série  va, 
en  passant  par  des  exemplaires  de  la  forme  des  mâles  décrite, 
jusqu'à  des  spécimens  que  l'on  considère  au  premier  regard  comme 
quelque  chose  d'inconnu.  Chez  ces  derniers  la  couleur  fondamentale 
claire  des  ailes  antérieures  a,  dans  son  ensemble,  une  coloration 
gris  sale;  le  dessin  du  bord  avant  est  fortement  diminué  et  flou; 
le  rouge  des  ailes  postérieures  plus  étroit  que  chez  gallii,  voilé 
souvent  d'un  ton  de  brun.  Celui  qui  voit  ces  sujets  peut  dire  aussitôt 
qu'il  n'est  en  présence  ni  de  gallii,  ni  de  galiphorbiœ.  Pour  ces 
exemplaires  foncés  il  y  a  naturellement  des  transitions. 

Tous  ces  papillons  sont  plus  petits  que  les  gallii  ou  les  gali- 
phorbiœ. La  tendance  des  papillons  à  se  rapprocher  des  gallii  (à 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  75 

cause  de  75  %  de  sang  de  galliï)  est  facile  à  reconnaître,  et  ici, 
la  nuance  grise  frappante  de  nombre  d'exemplaires  apparaît  très 
intéressante. 

10  cT  et  8  Q  sont  conservés  comme  types  dans  ma  collection; 
un  petit  nombre  de  chrysalides  provenant  de  cette  reproduction, 
ainsi  que  d'un  élevage  postérieur,  a  hiverné  (cf  et  q)  et  éclora 
probablement  dans  un  avenir  très  prochain. 

Quant  au  choix  d'un  nom  pour  ce  nouvel  hybride  secondaire, 
je  n'ai  point  été  embarrassé.  J'ai  suivi  l'exemple  d'éminents  ento- 
mologistes, au  nombre  desquels  je  ne  puis  en  vérité  me  compter. 
Si  ceux-là  ont  dénommé  de  nouveaux  hybrides  ou  de  nouvelles 
variations  d'après  leurs  femmes  ou  leurs  filles,  —  voyez  hybr. 
emilïœ,  hybr.  irenœ,  v.  rosinœ,  etc.),  ce  droit  ne  saurait  m'être  refusé. 
D'ailleurs,  à  mon  avis,  c'est  le  devoir  de  tout  entomologiste  — 
marié,  —  lorsqu'il  s'agit  de  dénominations  nouvelles  de  quelque 
importance  et  dont  le  besoin  se  fait  sentir,  de  recourir  d'abord  au 
nom  de  sa  femme,  pour  ainsi  conférer  l'immortalité  à  la  fidèle 
compagne  de  sa  vie,  du  moins  dans  le  monde  des  honnêtes  ento- 
mologistes et  dans  l'histoire  naturelle.  Pour  le  profane,  des  noms 
de  ce  genre  en  vérité  ne  disent  rien,  si  ce  n'est,  tout  au  plus,  que 
l'auteur  du  nom  est  marié;  ils  ne  lui  apprennent  rien  de  plus. 

Déjà  le  sentiment  de  la  gratitude  m'impose  le  choix  du  nom. 
Aussi  bien  les  occupations  d'un  entomologiste  ne  s'accordent  pas 
toujours  au  goût  de  l'ordre  d'une  «  honneste  »  ménagère,  et  il  y 
faut  l'intelligence  avisée  d'une  femme  qui  sait  comprendre  la  fai- 
blesse de  son  passionné  mari. 

Et  je  n'entends  pas  ici  parler  des  chenilles  gallii  grillées  en 
grand  nombre,  des  chenilles  d'hybrides  écrasées  par  les  stupides 
bottes  de  mon  ordonnance,  ni  des  chenilles  urticœ  chrysalidées  au 
plafond  et  autres  menus  faits  analogues. 

C'est  donc  d'après  ma  chère  femme  Hélène  que  je  veux  dénommer 
l'hybride;  le  hasard  a  voulu  que  les  deux  premiers  papillons,  et 
par-dessus  le  marché  2  Q  g ,  vissent  le  jour  précisément  le  18  Août, 
anniversaire  d'Hélène. 


76  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Deilephila  hybr.  sec.  helenœ,  m.  Que  tel  soit  désormais  son 
nom,  et  puissent  de  nombreux  entomologistes  être  assez  heureux 
pour  reproduire  dans  l'avenir  cet  intéressant  hybride  ! 


Un  autre  hybride  secondaire,  dont  l'élevage  me  réussit,  est  le 
croisement  Deilephila  hybr.  kindervateri  cf  et  Deilephila  gallii  Q. 
L'accouplement  réussit  à  M.  le  Secrétaire  aux  Finances  Castek,  le 
8  Août  191 1.  Les  68  petites  chenilles  qu'il  eut  la  bonté  de  me  céder 
le  15  Août  en  vue  de  l'élevage,  mangèrent  de  l'épilobe. 

Coloration  des  chenilles  après  l'éclosion  vert  clair,  corne  noire. 

Malheureusement,  par  manque  de  temps,  je  n'ai  pas  observé  les 
phases  ultérieures,  de  sorte  que  je  ne  puis  fournir  des  précisions 
détaillées. 

Après  une  période  de  14  jours,  4  chenilles  commencèrent  à  se 
chrysalider;  toutes  les  autres  étaient  mortes. 

Des  chrysalides  obtenues  je  remis  2  exemplaires  à  M.  le 
Secrétaire  aux  Finances  Castek,  qui,  dans  son  essai  d'élevage,  avait 
vu  périr  toutes  les  chenilles.  Tandis  que  de  mes  2  chrysalides 
éclorent  2  Q  Q,  l'une  le  25  Septembre  et  l'autre  beaucoup  plus 
tard,  à  savoir  le  14  Décembre  igii,  malheureusement  les  2  chry- 
salides de  M.  le  Secrétaire  Castek  moururent. 

De  cet  hybride  il  n'existe  donc  provisoirement  que  2  exemplaires. 

Couleur  fondamentale  des  ailes  antérieures  comme  chez  gallii, 
avec  nuance  grise  depuis  l'insertion,  comme  chez  Deil.  hybr.  sec. 
heleriœ.  Dessin  du  bord  antérieur  des  ailes  antérieures  fondu, 
s'avançant  dans  la  partie  apicale  jusqu'à  la  bande  oblique;  tache 
centrale  nettement  saillante.  Ailes  postérieures  semblables  à  gallii. 
Ces  deux  Q  Q  également  tendent  à  se  rapprocher  des  gallii,  mais 
à  première  vue  se  laissent  reconnaître  pour  des  hybrides. 

L'une  des  Q  a  l'aile  gauche  antérieure  asymétrique,  en  ce  sens 
que  la  bande  oblique,  à  sa  démarcation  intérieure,  ne  se  nuance 
pas  vers  le  bord  postérieur,  mais  au  contraire  va  se  fondant  le  long 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 


// 


de  ce  bord  sur  une  largeur  de  i  mm.  jusqu'au  champ  radiculaire 
sombre. 

2   Q  Q  comme  types  dans  ma  collection. 

Je  dénomme  cet  hybride  Deilephila  hybr.  sec.  kinder gallï  Q ,  m. 

En  annexe,  je  veux  encore,  en  les  récapitulant  et  les  complétant, 
présenter  le  tableau  de  tous  les  croisements  qui  ont  réussi  l'an 
dernier  à  M.  le  Secrétaire  aux  Finances  Castek  et  à  moi  : 

1.  Deilefhila  hybr.  galiphorbiœ  çj  x  hybr.  kindervateri  Q, 
réussi  à  moi;  œufs  non  fécondés. 

2.  Deilephila  hybr.  galiphorbiœ  çj  x  gallii  Q  =  Deilephila 
hybr.  sec.  helenœ,  réussi  à  moi,  ainsi  que  plus  tard  à  M.  le  Secré- 
taire aux  Finances  Castek;  les  deux  pontes  fécondées  et  élevées 
avec  succès  jusqu'à  l'imago  ou  jusqu'à  la  chrysalide  hivernale. 

3.  Deilephila  hybr.  galiphorbiœ  cf  x  euphorbiœ  O ,  réussi  à  moi, 
et  amené  avec  succès  jusqu'au  papillon  (cf  et  Q),  ou  jusqu'à  la 
chrysalide  hivernale.  (Plusieurs  bonnes  pontes.) 

4.  Deilephila  hybr.  kindervateri  cf  x  gallii  Q  =  Deilephila 
hybr.  sec.  kinder  gallii  accouplement  réussi  à  M.  le  Secrétaire  aux 
Finances  Castek;  2   Q  Q   élevées  par  moi. 

5.  Deilephila  gallii  (S  x  hybr.  kindervateri  Q,  accouplement 
réussi  à  M.,  le  Secrétaire  aux  Finances  Castek;  pontes  partiellement 
fécondées,  mais  toutes  les  chenilles,  les  siennes  et  les  miennes,  sont 
mortes,  quelques-unes  comme  adultes. 

6.  Deilephila  hybr.  sec.  helenœ  c?  x  hybr.  sec.  helenœ  Q  ;  l'accou- 
plement m'a  réussi  2  fois.  La  Q,  après  l'accouplement  du  20  Août, 
pondit  260  œufs,  qui  tous  étaient  infécondés;  la  Q,  après  l'accou- 
plement du  26  Août,  pondit  138  œufs,  d'où,  après  3  jours,  éclorent 
33  chenilles,  dont  aussitôt  moururent  5  exemplaires  sans  avoir  pris 
de  nourriture.  Les  autres  œufs  étaient  fécondés,  mais  les  chenilles 
n'éclorent  pas. 

Des  28  chenilles  qui  restaient  je  n'obtins  qu'une  seule  chrysalide 
femelle  qui,  encore  vivante,  hiverne  en  ce  moment,  et  qui,  je  l'espère, 
fournira  l'hybride  tertiaire. 


/S  LÉPlbOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Au  total  ce  sont  donc  six  croisements,  dont  quatre  nouveaux, 
jusqu'à  ce  jour  inconnus  (le  ad.  i  et  ad.  3  déjà  obtenus),  qui  four- 
nirent, dans  trois  cas,  des  papillons,  et,  dans  un  cas,  une  chrysalide. 

Il  me  reste  seulement  à  faire  remarquer  que  des  croisements  de 
ce  genre  ne  sont  en  général  pas  difficiles  à  réaliser,  lorsqu'on  s'en- 
tend à  amener  les  chrysalides  à  éclore  simultanément.  Les  pontes 
donnent  la  plupart  du  temps  un  pourcentage  assez  élevé  de  che- 
nilles, mais  leur  mortalité  par  suite  de  faiblesse  générale  est 
extraordinairement  grande,  si  bien  qu'il  faut  s'estimer  heureux 
quand  on  obtient  un  nombre  très  minime  de  papillons.  Il  est  bon 
de  cultiver  les  chenilles  dans  un  local  très  chaud,  pour  terminer 
la  phase-chenille  après  14  jours  au  maximum  et  amener  ainsi 
quelques  chenilles  au  moins  jusqu'à  la  chrysalidation. 

Que  dans  ces  essais  de  reproduction  l'on  ne  se  berce  pas  de 
vastes  espoirs,  si  l'on  veut  se  garder  d'amères  désillusions. 

Je  serais  heureux  si  ce  tableau  de  mes  succès  pouvait  provoquer 
d'autres  recherches  et  conduire  à  d'autres  succès  positifs. 

Pilsen,  Mai  191 2. 


IV 


CŒNONYMPHA     TIPHON 
dans  le  Royaume-Uni. 


L'étude  de  la  Lépidoptérologie  se  transforme  avec  une  rapidité 
singulière  et  chaque  Espèce  de  papillon  doit  être  maintenant 
soumise  à  une  étude  analytique  tellement  serrée  et  minutieuse  que 
jamais  nos  Pères  n'auraient  pu  s'imaginer  qu'il  en  pût  devenir 
ainsi. 

Lorsque  je  me  reporte  par  le  souvenir  à  l'époque  où  feu  mon  ami 
William  Chapman  Hewitson  (*)  publiait  son  bel  ouvrage  Illus- 
trations of  new  Species  of  exctic  Butterflies,  et  que  je  me  remé- 
more les  idées  et  opinions  en  faveur  parmi  les  Entomologistes 
d'il  y  a  cinquante  ans,  je  me  figure  que  c'est  comme  si  j'avais 
déjà  vécu  deux  fois. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  avons,  je  crois,  raison  de  pousser  nos 
observations  jusqu'aux  limites  extrêmes  de  nos  conceptions  ac- 
tuelles; car  si  nos  méthodes  scientifiques  changent,  la  Faune  aussi 
se  modifie  et  malheureusement  avec  une  tendance  toujours  plus 
accentuée  vers  le  rétrécissement  du  domaine  que  l'Homme  veut 
bien  encore  concéder  à  la  Nature. 

Qui  sait  ce  qui  restera  dans  un  demi-siècle,  des  localités  pour 
les  papillons  en  général  et  pour  le  C œnonympha  tifhon^  en  par- 


(*)    Mort    à    sa    résidence    d'Oatlands,    Weybridge,    Surrey,    le    28    Mai    i5 
à  l'âge  de  72  ans. 


82  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

ticulier,  non  seulement  dans  le  Royaume-Uni  d'Angleterre, 
d'Ecosse  et  d'Irlande,  mais  encore  dans  les  autres  parties  du 
Monde?  La  vie  industrielle  et  commerciale  s'intensifie  tellement 
que  la  face  des  pays  se  bouleverse.  Les  bois,  les  landes,  les  marais, 
les  lieux  incultes  et  sauvages  ne  semblent-ils  pas  appelés  à  dis- 
paraître dans  un  délai  très  court  et  définitivement,  en  même  temps 
que  les  fleurs,  les  insectes  que  Dieu  a  pourtant  créés  pour  embellir 
la  Terre? 

Aussi,  impuissants  à  résister  au  torrent  d'utilitarisme  qui  em- 
porte sans  pitié  tant  des  ctiarm.es  naturels  si  délicieux,  mais 
ignorés  et  dédaignés  du  plus  grand  nombre,  et  cependant  que 
rien  n'égalera  jamais,  avons-nous  tout  au  moins  le  devoir  de 
recueillir  maintenant,  comme  un  précieux  témoignage  pour  l'ave- 
nir, les  documents  de  la  Faune  et  de  la  Flore  du  temps  présent. 

Travaillons  et  hâtons-nous. 

Je  me  souviens,  dans  les  premiers  jours  de  septembre  i86i, 
d'avoir  chassé  avec  feu  mon  ami  l'Abbé  de  la  Godelinais,  sur 
les  dunes  fleuries  entre  Saint-Malo  et  Paramé.  Là,  j'ai  vu  en 
abondance  Mesolype  virgata,  Rott.  {Lineolata,  Huebner). 

Depuis  1861,  toute  la  dune  s'est  couverte  de  villas,  de  jardins 
de  plaisance,  d'hôtels  et  de  chemins.  Combien  de  fois  ai-je  cherché 
sur  les  terrains  côtiers  analogues  à  celui  dont  la  civilisation  a  si 
profondément  changé  la  surface  et  sans  réussir  à  la  retrouver 
jamais,  la  jolie  petite  Phalène  que  je  fus  si  heureux  de  rencontrer, 
il  y  a  plus  de  cinquante  années,  au  milieu  des  plantes  variées  qui 
recouvraient  si  gracieusement  le  sable  au  bord  des  flots  malouins. 

S'il  en  est  ainsi  chez  nous,  qu'est-ce  en  Angleterre  oii  tant 
d  Espèces  de  papillons  sont  éteintes  ou  si  près  d'être  exterminées  ! 

Alors  mon  ami  Rov/land  Brown  a  entrepris  une  enquête  sur 
une  seule  Espèce.  Je  la  présente  à  mes  Lecteurs  comme  un  modèle 
à  suivre,  tel  le  type  des  études  qu'il  faudrait  accomplir  partout 
et  pour  toutes  les  Espèces  encore  existantes  sur  notre  planète. 
C'est  au  satyride  des  marais,  au  Cœnonympha  tiphon,  que 
M.  Rowland  Brown  s'est  intéressé.  Il  a  étendu  ses  investigations 
à  tout  l'ensemble  du  Royaume-Uni  et  il  n'a  pas  laissé  à  d'autres  le 


LÉPinOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  83 

soin  de  réaliser  pour  le  continent  ce  que  lui-même  a  si  bien  achevé 
pour  les  Iles  britanniques. 

Je  remercie  mon  ami  Rowiancl  Brown  de  sa  très  précieuse 
collaboration.  La  traduction  française  se  trouve  imprimée  à 
l'appui  du  texte  anglais,  pour  éviter  une  perte  de  temps  aux 
Lecteurs  qui  ne  sont  pas  de  langue  anglaise.  Je  suis  bien  recon- 
naissant à  M.  le  Professeur  Veaux,  du  Lycée  de  Rennes,  et  à 
M.  Harold  Powell,  de  m'avoir  donné  pour  cette  traduction  et 
pour  toutes  les  autres  qui  sont  imprimées  dans  le  présent  livre, 
leur  si  obligeant  et  compétent  concours. 

N'est-il  pas  vrai  que  l'étude  de  l'Entomologie  progresse  d'une 
façon  singulière  et  se  prépare  à  donner  toujours  à  ses  adeptes  des 
jouissances  nouvelles,  plus  étendues  et  jadis  insoupçonnées? 

Voici  le  C œnonyinfha  tiphon  observé  dans  le  pays  du  monde 
où  les  Entomologistes  sont  plus  nombreux  et  plus  zélés. 

Cependant  l'Auteur  Henry  Rowland-Brown  reconnaît  qu'il 
existe  encore  bien  des  lacunes,  notamment  en  Irlande,  et  il  convie 
ses  compatriotes  à  de  nouvelles  recherches. 

De  plus,  on  constate  trois  formes  de  Cœnonym-pha  Tiphon 
dans  le  Royaume-Uni.  Il  s'agit  encore  de  comparer  ces  trois  formes 
à  celles  existant  sur  le  continent,  et  de  constater  si  elles  y  sont  bien 
semblables  aux  formes  insulaires  et  s'il  ne  se  trouve  pas  des  formes 
continentales  inexistantes  en  Angleterre,  Ecosse  et  Irlande.  Pour- 
tant il  ne  s'agit  que  d'une  seule  Espèce  ! 

Quel  travail  elle  a  déjà  motivé;  mais  quelles  études  elle  appelle 
encore  !  Il  faudrait  que  toutes  les  Espèces  fussent  ainsi  étudiées, 
non  seulement  dans  notre  vieille  Europe,  mais  partout.  Alors 
quel  magnifique  et  immense  champ  d'observations  sollicite  les 
jeunes  hommes  de  toutes  les  Nations,  animés  du  feu  sacré  de  la 
Science  ! 

Si  nous  songeons  à  toutes  les  merveilleuses  questions  de  para- 
sitisme, de  symbiose,  de  biologie  diverse  récemment  ouvertes  aux 
investigations  des  Naturalistes,  nous  regrettons  qu'il  n'y  ait  pas> 
pour  la  moisson  qui  est  si  abondante,  un  plus  grand  nombre  de 
courageux  ouvriers. 


84  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

En  ce  qui  me  concerne,  je  m'efforcerai  de  tirer  un  utile  et 
laborieux  parti  des  jours  qu'il  plaira  à  Dieu  de  me  laisser  encore 
passer  sur  cette  terre  et  sans  me  décourager  par  l'impuissance  où 
je  suis  de  réaliser  tous  les  travaux  dont  je  conçois  l'urgence, 
j'accomplirai  tout  au  moins,  avec  le  concours  de  mes  dignes  et 
savants  amis,  tout  ce  que  j'en  pourrai.  C'est  avec  le  sentiment  de 
la  plus  cordiale  gratitude  que  je  les  remercie  de  leur  précieux 
concours. 

Charles  OberthÙR. 


Rennes,  novembre   1912. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  85 

THE  DISTRIBUTION  AND  VARIATION 

OF 

CŒNONYMPHA   TIPHON    in  the  United  Kingdom. 

By  H.  Rowland-Brown. 


In  a  previous  fascicule  of  this  work  M.  Oberthùr  has  given  a 
lucid  account  of  the  distribution  and  variation  of  Cœnonymfha 
tiphon,  Rott.,  in  the  United  Kingdom,  and  upon  the  Continent 
of  Europe.  I  trust,  however,  that  having  so  generously  conceded 
me  a  place  among  the  contributors  to  thèse  Etudes  de  Lépidop- 
terologie  comparée,  he  will  permit  me  to  suggest  several  correc- 
tions, and  supplément  his  remarks  both  upon  the  nomenclature 
of  the  species,  and  its  relative  distribution  in  Great  Britain  and 
Ireland. 

NOMENCLATURE 

In  the  first  place  I  can  find  no  sound  reason  to  justify 
Staudinger  substituting  the  name  scotica  for  the  hitherto  accepted 
laidion,  Borkhausen;  and  I  find  that  my  opinion  was  shared  by 
the  late  Mr.  J.  W.  Tutt,  whose  industry  in  unravelling  the  tangled 
skein  of  nomenclature  was  boundless.  Writing  on  "  The  Lepi- 
doptera  of  the  Bogs  above  the  Zùricher-See  "  {Entomologistes 
Record,  Vol.  XX,  p.  245)  he  says  "  It  may  be  noted  that  Staudinger 
{Cat.,  3rd  éd.,  p.  66)  has  made  a  sad  mess  of  laidion,  Bkh.,  which 
he  refers  to  tiphon,  von  Rott.,  renaming  the  laidion  form  (Buckell's 
northern  form)  scotica,  Staud...  it  being  quite  évident  that  neither 

Staudinger  nor  hâve  ever  read  the  original  descriptions  of 

tiphon  von  Rott,  and  laidion  Bkh.,  for  the  purpose  of  comparison, 
yet  the  descriptions  are  readily  obtainable.  " 


86  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

The  whole  subject  of  the  nomenclature  of  the  various  forms 
of  this  C œnonympha  was,  indeed,  admirably  worked  out  by 
Dr.  F.  J.  Buckell,  M.  B.,  in  a  paper  read  before  the  City  of  London 
Entomological  Society,  October  I5th  1895,  which,  for  the  benefit 
of  my  French  colleagues,  I  may  state  is  not  the  Entomological 
Society  of  London,  but  one  of  our  several  flourishing  Metropolitan 
Natural  History  Societies.  This  paper  is  also  published  in  the 
Entomologisfs  Record  (Vol.  VII,  pp.  100-107)  and,  as  far  as 
Britain  is  concernée!,  constitutes  an  exhaustive  account  of  the 
three  forms  of  the  butter fly  known  to  our  collectors. 

"  Lepidopterisfs  ",  says  Tutt  {loc.  cit.),  "  are  advised  to  follow 
Buckell  in  ail  détails  relating  to  this  species. ..  It  is  a  pity  that 
more  care  has  not  been  taken  to  digest  his  work  before  adding 
another  tangle  to  the  already  overladen  synonymy.  It  may  be 
taken  for  granted  that  his  conclusions  are  absolutely  correct.  " 
High  praise,  but  not  undeserved;  as  anyone  who  turns  to 
Dr.  Buckell's  work  will  agrée;  and  hère  I  may  say  that  it  is  a 
matter  of  universal  regret  among  British  entomologists  that  Tutt 
did  not  live  to  achieve  finality  for  his  splendid  studies  of  British 
butterflies,  and  i,ncidentally  to  give  Dr.  Buckell's  paper  a  wider 
publicity  than  it  can  ever  obtain  in  the  pages  of  a  Society's  Annual 
Report,  or  a  monthly  Magazine. 

I  do  not  propose  to  enter  further  upon  the  subject  of  the  nomen- 
clature of  tiphon  (this  spelling  is  apparently  the  original,  and 
therefore  that  which  should  stand);  but  I  venture  to  reproduce 
the  conclusions  arrived  at  (omitting  the  excellent  "  life-history  " 
of  each  synonym)  by  Dr.  Buckell.     They  are  as  follows  :  — 


Type  C.  tipkon,  Rott.  = 

British   Middle    Form    (Under- 


/  ?  davus,  Fb.  ;  ?  ïphis,  Diehl; 
polydama,  Haw.  ;  polymeda, 
Jermyn  (Miss  L.  Jermyn  is 
the  author  of  "  The  Butter- 


side,   hind  vyings,   ocellation   small   J        fly      Collector's      Vade      Me- 
r.nd  distinct).  \ 

cum  ",  dated   1824);    ?  iphis, 

Steph.;  tulLia,  Hb. 


LÉPIDOPTÉROLOCxIE   COMPARÉE  87 

TT        ,/  -7               TT                          /^  ?  musarion,  Bork. ;  hero,  Lewin; 

Var.  pntloxenus,  Jisp.  =                [  '          '              ' 

\  davus,    Haw.,    Jerm.,    Steph., 

British  Southern  Form  (Under-  <  ,^j    ^           ,    „     .                     . 

side,   hind   wings,    ocellation   large  i  Westwood,  btamt.  ;  rothliebll, 

and  distinct).                                     f  Herr-Schaffer,  Newm. 

Var.  laïdion,  Bork.  {=  scotica,   /'  ?    isis,    Thnbg.,    Zett.,    Ménét. ; 

Stgr.)  =                                        \  demophile,    Frr.  ;     ?    typhon, 

Biitish  Northern  Form  (Undor-  1  Haw.,  WestwOod;    ?  inomata, 

side     hind    wings    ocellation     obo-  \  Edvv 
lescent).                                                     ', 


I  should  add,  however,  that  about  a  year  after  the  publication 
of  the  above,  Mr.  H.  J.  Elwes,  F.  R.  S.,  while  criticising  in  addition 
the  several  varieties  and  aberrations  named  from  North  America 
and  Siberia,  gives  it  as  his  opinion  "  that  isis  is  certainly  more 
worthy  of  a  name  as  a  geographical  variety  than  what  he 
(Dr.  Buckell)  calls  the  British  Middle  form,  which  "  he  continues, 
"  in  my  own  collection  I  am  not  able  to  separate.  But  I  think  his 
careful  attempt  to  identify  the  British  forms  with  the  names  given 
by  continental  authors  fails,  because  he  had  not  sufficient  foreign 
spécimens,  and  I  prefer  to  abide  by  the  nomenclature  of  Stau- 
dingers  Catalogue,  1871,  with  the  addition  of  the  varieties  which 
I  hâve  mentioned  in  my  notes.  "  {Ent.  Rec,  Vol.  VIII,  pp.  228-230). 

The  italics  are  my  own.  Var.  laidion  is  not  merged  in  scotica 
in  the  1871  édition  of  the  Catalogue.  Mr.  Elwes,  otherwise,  accepts 
tiphon  so  far  that  "  some  English  spécimens  (the  Middle  Form 
of  Buckell)  may  be,  perhaps,  better  grouped  with  this  form,  than 
with  the  typical  Scotch,  and?  Irish  form.  "  This  last  he  calls  var. 
et  ab.  laidion.  The  var.  et  ab.  philoxenus,  Esp.  he  thinks,  occurs 
as  a  typical  variety  only  in  the  peat  bogs  of  England,  and  N.  W. 
Germany;  var.  et  ab.  isis,  Thnb.,  as  "  an  aberration  rarely  in 
Britain...  " 

Personal  ly,  I  do  not  share  Mr.  Elwes's  view  with  regard  to  the 
diffîculty  of  separating  Buckell's  Middle  Form,  as  I  hope  to  show 
presently;  and  in  this  I  find  myself  in  accord  with  the  majority 
of  British  collectors  of  my  acquaintance,  as  well  as  Tutt.     There 


88  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

are,  it  is  true,  localities  in  each  division  where  one  form,  so  to 
speak,  appears  as  an  occasional  aberration  of  another  form;  the 
dividing  line,  also,  cannot  be  drawn  with  distinctness  in  certain 
areas,  and  transitional  forms  necessarily  occur.  Also  there  are 
undoiibtedly  one  or  two  places  where  two  forms  appear  together, 
"  areas  of  intermixture  ",  as  Dr.  Buckell  calls  them.  But,  on  the 
whole,  it  vvill  be  found  that  the  arrangement  by  forms  is  well 
warranted,  and  that  the  areas  of  intermixture  are  so  few  and  far 
between  as  to  constitute  almost  a  quantité  négligeable. 


Original  descriptions,  and  discovery  in  Britain. 

Before  proceeding  to  cite  the  history  and  trace  the  distribution 
of  tiphon  and  its  forms  in  Britain  and  Ireland,  it  may  be  as  well 
to  recall  the  original  descriptions  of  the  several  forms  enumerated. 
Von  Rottemburg's  original  description  of  the  species  (Natnr- 
f  or  s  cher,  VI,  p.  15)  was  made  from  examples  captured  near  Halle 
in  Germany,  and  I  gladly  avail  myself  of  the  late  Mr.  W.  F.  Kirby's 
translation  {A  Handbook  to  the  Order  Lepidoptera,  i8g6,  Part.  I. 
Butterflies,  Vol.  I,  p.  221). 

"  Very  like  C.  pamphilns,  but  larger;  sometimes  nearly  twice 
as  large.  Wings  nearly  uni  form  in  colour  above  and  below.  Fore 
wings  almost  always  showing  one  or  two  indistinct  eyes;  hind 
wings  with  at  most  one  or  two  indistinct  eyes  near  the  anal  angle. 
Eyes  distinct  beneath;  fore  wings  with  one  eye  at  the  tip,  and 
rarely  one  or  two  smaller  ones.  Hind  wings  grey,  with  a  white 
transverse  band,  which  is  much  interrupted,  and  sometimes  reduced 
to  two  white  spots.  Hind  wings  with  five  or  six  eyes  parallel  to 
the  hind  margin,  the  uppermost  largest;  that  nearest  the  anal 
angle  often  double,  or  represented  by  two  very  small  eyes  close 
together.  The  insect  varies  greatly  in  the  size  and  number  of  the 
eyes.  "  A  reasonably  close  description  of  our  typical  tiphon  though 
it  is  a  pity  that  von  Rottemburg's  ill  spelling  is  perpetuated  by 
the  law  of  priority  sensu  stricto. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  89 

With  this  may  be  compared  Fabricius's  description  of  his 
C.  davHS  from  Hamburg  {G en.  Insect.,  p.  259)  which  is  no  doubt 
I  think,  the  same  species  and  the  same  fomi  thereof,  especially  in 
view  of  the  propensity  of  this  butterfly  to  vary  locally. 

"  A  Butterfly  of  moderate  size.  Fore  wings  above  rounded, 
fulvous  (tawny),  with  two  black  blind  eyes,  and  a  third  very 
small  one  which  is  rather  indistinct;  beneath  with  a  white  stripe, 
and  with  two  eyes  pupilled  with  white.  Hind  wings  above  darker, 
with  five  or  six  blind  eyes;  beneath  grey,  with  an  interrupted  white 
stripe,  and  six  black  eyes  with  white  pupils,  the  last  double... 

The  date  of  von  Rottemburg's  Natiirforscher  is  i77S-'^777\ 
that  of  Fabricius's  Gênera  Inseclorum  1777,  and  it  is  very  soon 
after  this  time  that  we  first  hear  of  tiphon  having  been  observed 
in  England.  In  1795  {Les  Insectes  de  la  Grande-Bretagne,  p.  51, 
a  bi-lingual  treatise  in  French  and  English)  Lewin  figures  and 
describes  it  under  the  name  of  the  "  Argus  de  Manchester  ",  which 
he  wrongly  identifies  with  the  Hero  of  Linneus. 

"  Il  y  a  peu  de  temps,  on  connoissait  à  peine  cette  espèce  de 
papillons  en  Angleterre;  ils  sont  plus  connus  maintenant,  depuis 
qu'un  amateur  en  a  découvert  plusieurs  dans  un  lieu  marécageux 
près  de  Manchester;  et  comme  ils  paroissent  singulièrement  atta- 
chés au  lieu  de  leur  naissance,  tous  les  ans,  au  mois  de  Juillet,  il 
en  prend  quelques-uns.  Je  l'ai  figuré  (la  mouche)  d'après  un 
papillon  que  j'ai  trouvé  dans  la  superbe  collection  d'insectes,  soit 
Anglois,  soit  étrangers,  que  possède  M.  Francillon.  Le  dessus  est 
représenté  fig.  5,  et  le  dessous  fig.  6  "  (Plate  23). 

The  figures  in  question  depict  the  same  form  —  fhïloxeniis  — 
as  we  are  accustomed  to  take  in  Lancashire  now  more  than  a 
century  after  the  publication  of  Lewin's  book,  but  it  was  some 
years  before  our  British  collectors  realised  that  the  species  was 
more  widely  spread.  The  butterflies  which  Donovan  (Natural 
History  of  British  Insects,  London,  1792- 18 16)  figures  on 
Plate  CLXXXVI  under  the  title  Papilio  Hero,  Scarce  Meadow- 
Brown  Butterfly  (we  call  Efinefhele  jurtina  the  Meadow-Brown  in 


go  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

England  to  this  day),  are  obviously  a  maie  and  female  philoxemts; 
but  the  writer  bas  evidently  no  knowledge  of  the  living  insect. 

"  This  is  a  local  species;  it  is  very  abundant  in  some  marshy 
parts  of  Lancashire;  but  we  hâve  not  learnt  that  it  has  been  taken 
in  any  other  part  of  the  kingdom.  Many  of  the  curious  in  London 
are  particularly  indebted  to  Mr.  Phillips  of  Manchester  for 
enriching  their  cabinets  with  Papilio  Hero;  for  though  it  is  a 
plain  Insect,  it  is  esteemed  for  its  rarity,  few  entomologists  having 
travelled  into  that  part  of  the  country  to  collect  insects.  " 

In  1803,  however,  the  indefatigable  Haworth  had  collected  and 
described  the  three  species,  which  we  know  now  to  be  three  forms 
of  the  same  insect,  as  (i)  the  Small  Ringlet  (2)  the  Marsh  Ringlet 
and  (3)  the  Scarce  Heath.  His  No.  i,  which  he  calls  davus,  is 
again  our  pMloxemis  -.  "  Habitat  in  comitatu  Lancastriense  prope 
Manchester  uliginosis.  Imago  mense  Julio.  Ex  Museo  D.  Jones  "; 
—  his  No.  2,  which  he  calls  polydama  is  tiphon  and  we  hear  of  it 
for  the  first  time  in  Yorkshire.  "  Habitat  rarissime  comitatu 
Eboracense.  Semel  capta  et  ad  me  missa  amicissimo  meo  P.  W. 
Watson.  Imago  mense  Julio.  Paludosis  ";  and  his  No.  3  from 
the  same  collector  is  probably  a  chance  pale  laïdion-X^ç.  form... 
"  bis  capta  in  comitatu  Eboracense...  mense  Julio  paludosis,  cum 
précédente.  " 

Thirty  years  later  John  Curtis  {British  Entomology,  I-XVI, 
1 825-1 840),  accepting  Haworth's  triple  differentiation  of  the 
species  still  speaks  of  No.  i  as  appearing  in  June  and  July  at 
Trafford  and  White  Moss  near  Manchester.  But  in  the  meantime 
Haworth's  No.  2,  besides  in  its  Yorkshire  haunts,  is  now  located 
between  Bala  and  Festiniog  in  North  Wales,  and  in  Cumberland; 
while  his  No.  3,  to  which  Curtis  apparently  alludes  as  said  to  hâve 
been  taken  at  Beverley  and  near  Cottingham  Yorkshire,  he  himself 
with  Mr.  Dale  reports  in  the  middle  of  July  in  Scotland  "  about 
rushy  and  swampy  places  near  Schechallion,  Killin,  and  in  the 
Isle  of  Arran,  and  my  friend  Mr.  C.  Lyell  has  met  with  it  near 
Kinnordy...  " 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  Ql 

Soon  after,  James  Duncan  of  Edinburgh  (A  'Natural  Hïstory 
of  British  Butterflies)  not  only  repeats  the  English  localities  of 
the  species,  but  is  able  to  inform  us  of  its  abundance  "  last  summer 
(1832)  in  Sutherlandshire,  as  well  as  in  others  of  the  more  northern 
counties  of  Scotland;  and  we  hâve  received  it  from  Argyll  and 
Perthshires  ";  and  Mr.  Wailes  is  taking  it  frequently  near 
Newcastle. 

By  this  time,  also,  the  nomenclature  of  the  species  has  become 
a  hopeless  tangle,  from  which,  perhaps,  it  is  hardly  safe  to  say  it 
has  been  satisfactorily  rescued  in  the  twentieth  century.  Yet,  the 
plates  of  Lewin's  and  Donovan's  works  give  us  a  fair  indication 
of  the  butterflies  described  though  the  same  cannot  be  said  for 
the  crude  productions  of  the  "  Naturalists  Library  "  which,  pre- 
tending  to  figure  the  Scotch  forms  are  in  every  way  inferior  to 
Borkhausen's  original  présentation  of  the  northern  form  of  fifty 
years  earlier.  The  two  figures  on  the  frontispiece  of  his  (Natîir- 
geschicte  der  Europaischen  Schmetterlinge,  Part  I,  Frankfurt, 
1788)  are  of  an  unocellated  ochre  yellow  Q  (?)  and  an  under- 
side  Cf  (?)  in  which  the  basai  and  médian  area  of  the  fore  wings 
is  rather  dark  brown;  the  hind  wings  showing  traces  of  transverse 
markings  from  the  costal  margin,  with  a  single  small  ante- 
marginal  spot. 

His  description  (pp.  91-92,  loc.  cit.)  may  be  translated  as 
follows  :  — 

"  At  présent  I  consider  this  butterfly  also  as  a  distinct  species 
rather  than  a  variety.  It  is  as  large  as  arcania.  The  ground 
colour  of  the  four  wings  is  ochre  yellow  which  gets  stronger 
towards  the  border,  without  spots  and  markings.  The  fore  wings 
underneath  hâve  grey  tips  with  a  single  eye.  The  hind  wings  are 
grey  underneath  and  hâve  at  the  border  two  small  pallid  eyes  of 
différent  sizes,  the  smaller  of  which  is  blind.  The  white  band 
which  in  others  traverses  the  middle  of  the  wing  is  hère  wanting, 
and  instead  of  it  one  sees  on  every  spécimen  only  two  unequal  pale 
white  hal.f-moon-shai3ed  spots  (Cp.  the  accompanying  plate)  ". 


92  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


Esper  describes  his  philoxenus  {Der  Europaischen  Schmetter- 
linge,  Tr.  i,  Band  ii,  pp.  25-26)  under  the  title  P.  PI.  Rur.  Philo- 
xenus Der  Philoxenus.  Der  grossere  Heuvogel. 

Fig.  3.  Der  weibliche  Papilio  von  beyden  Seiten.  "  Alis  inte- 
gerrimis  flavis,  primoribus  utrinque  ocellis  duobus;  inferioribus 
Supra  3-4  caecis  (in  mare  unico)  Subtus  6,  pupillatis.  "  And  I 
translate  the  German  text  as  follows  :  — 

"  Consistent  researches  hâve  sufficiently  established  that  this 
butterfly  is  certainly  différent  and  possesses  its  own  spécification. 
It  is  in  fact  the  one  which  De  Geer  took  for  the  hcro  of  our  system, 
and  the  cephale  of  that  of  Geoffroi.  I  hâve  already  announced 
this  in  a  description  of  the  same  (Jtero).  Spécimens  now  before 
me  agrée  with  the  illustrations  I  hâve  mentioned  by  De  Geer,  and 
with  the  description  of  it  in  every  respect.  Indeed,  we  know  this 
species  in  both  sexes.  The  distinctions  will  best  be  indicated  by 
a  comparison  with  the  species  w^hich  are  like  it. 

"  It  cornes  nearest  to  pamphilus.  Its  remarkable  size  shows 
at  once  that  it  is  quite  différent.  The  one  has  on  the  upper  wings 
a  single  eye;  in  the  other,  two  are  found  invariably.  The  hind 
wings  of  the  first  never  hâve  on  the  upper  si  de  spots  in  the  form 
of  eyes  like  this  one  has  {philo xe mis).  Besides,  the  underside, 
according  to  the  markings,  is  altogether  différent.  P.  arcanins 
might  appear  more  like.  It  approaches  it  in  its  size.  But  the 
front  wings  of  that  one  {arcanins)  are  surrounded  with  a  dark 
border,  and  the  hind  wings  are  completely  suffused  wùth  this 
col  our.  Philoxenus,  for  so  I  call  this  butterfly,  has  not  got  this. 
The  ground  colour  is  of  quite  uni  form  ochre  yellow,  with  an 
almost  imperceptible  mingling  of  black.  In  addition,  it  only  has 
a  single  eye.  I  omit  other  différences  since  the  underside  of  the 
hind  wings  shows  the  most  pronounced  différences...  Arcanins 
has  the  border,  and  the  eyes  themselves  ringed  (umzogen)  with 
orange.  But  hère  this  is  altogether  wanting.  The  eyes  are  in  a 
différent  position  and  of  différent  sizes.  P.  tiphon  seems  according 
to  this  comparison  to  come  also  into  the  group  (gemenge).  But 
its  peculiar  colour  the  deficiency  of  ocellations  (the  spots  in  the 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  93 

form  of  eyes)  on  the  upper  side,  their  altered  position  on  the 
underside,  and  a  lot  more  beside5(!)  affords  quite  a  suffîcient 
différence.     It  is  unnecessary  to  bore  myself  any  longer  with  it. 

"  Both  sexes  are  very  little  differentiated  by  the  ground  colour. 
The  illustration  lying  before  us  shows  a  female.  The  maie  has, 
though  only  occasionally,  a  ground  colour  somewhat  deeper  (hohe) 
toward  the  brownish  ochre-yellow.  It  shows  a  single  one  of  the 
blirid  eyes  on  the  upper  side  of  the  hind  wing,  while  in  the  female, 
there  are  three  or  more  often  four.  The  under-side  is  coloured 
somewhat  darker.     It  tends  more  to  brownish. 

"  On  this  dark  the  broken  white  band  shows  up  so  much  the 
more  distinctly.  A  row  of  six  eyes  stands  at  the  same  distance 
from  the  border.  They  do  not  differ  materially  in  size.  The 
middle  ones  are  the  smallest,  and  the  last  one  next  the  body  is 
double.  The  différence  between  the  sexes  is  put  beyond  doubt 
by  the  physical  characteristic  (gliedmassen)  observations  which 
hâve  been  confirmed,  also,  by  an  expert  observer  Herr  Strasskircher, 
chemist,  of  Neustadt-on-the-Aisch  after  his  own  investigations. 
I  hâve  had  the  advantage  of  sharing  his  most  accurate  drawings 
as  a  valuable  contribution.  " 

Finally,  I  think  that  the  characteristics  upon  which  Dr.  Buckell 
bases  his  three  divisions  of  the  species  in  Britain  and  Ireland 
should  be  quoted  to  compare  with  the  descriptions  of  the  original 
authors. 

"  It  may  be  helpful  at  this  point  ",  he  says,  "  to  indicate  certain 
characters  which  are  not  sufficiently  constant  to  be  available  in 
the  differentiation  of  the  several  fcrms.  The  colour  of  the  upper- 
surface  is  of  some  value  in  differentiating  the  Southern  from  the 
other  two  forms,  but  of  none  as  between  the  Middle  and  Northern 
Forms;  the  female  is  always  lighter  than  the  maie  • — ■  in  the  Middle 
and  Northern  forms  much  lighter.  The  contmuity  or  interrupt- 
edness  of  the  white  band  across  the  middle  of  the  under  surface 
of  the  hind  wings  is  of  no  value  whatever;  its  condition  varies 
in&nitely  and  correspondingly  in  ail  the  forms.     The  best  distin- 


94  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

guishing  marks  are  to  be  found  in  the  colour  and  ocellation  of 
the  under-side  of  the  hind  wings.  " 

And  briefly  his  conclusions  are  :  — 

1.  Northern  Form  : 

Upper  sïde  :  colour  varying,  but  usually  a  ferruginous  tint;  the 
female  always  of  a  pamphiliis  tint;  ocellation  obscure. 
Under  side  :  ocellation  obsolescent,  or  absent  altogether. 

2.  Middle  Form  : 

Upper  side  :  colour  varying  from  tint  almost  as  dark  as  Form  3 
to  that  of  pamphilus.  Ocellation  :  spots,  small  and  surrounded 
by  an  ochreous,  not  a  fulvous  ring. 

Under  side  :  basai  area  greenish  to  ashy;  hirsute,  five  distinct 
but  small  ocellated  spots,  with  pale  ochreous  rings. 

3.  Southern  Form  : 

Upper  side  :  colour  dark  brown  ;  females  only  slightly  paler. 
Ocellated  spots  well  marked,  and  surrounded  with  fulvous  ring. 

Under  side  :  uniform  brown  tint,  transverse  band  well  deve- 
loped,  and  black  constituent  of  ocellated  spots  large. 


DISTRIBUTION 

I.  NORTHERN  FORM 

A)  Cœnonympha  tiphon,  Rott.,  in  Scotland  and  the  Isles. 
Var.  laidion,  Bkh. 

In  the  characteristic  laidion  the  tendency  of  coloration  on  the 
upper  side  of  the  wings  is  from  pale  ochreous  to  whitish;  in  some 
extrême  examples  the  hoary  marginal  white  invading  the  greater 
part  of  the  wing  area.     Often,  also,  the  wings  are  devoid  of  ocel- 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  95 


lation,  except  that,  in  such  cases,  the  apical  spot  of  the  fore  wings 
remains  obsolescent.  Coming  further  south  the  ochreous  becomes 
more  tawny  until  it  may  assume  the  deeper  hue  of  the  Middle 
Form,  though  occasional  northern  examples  also  are  as  strongly 
coloured.  On  the  under  side,  the  Scotch  laidion  show  a  wide  range 
of  variation;  the  apical  spot  of  the  fore  wings  sometimes  distinct, 
at  others  wholly  wantmg;  while  the  same  may  be  said  of  the  ante- 
marginal  ocellations  of  the  hind  wings,  but  as  a  rule  thèse  spots 
are  obsolescent,  or  even  wholly  wanting.  Also  the  médian  band  is 
generally  eut  short  towards  the  centre  and  the  continuation  (as 
m  most  southern  examples)  toward  the  anal  angle  wholly  absent, 
or  inconspicuous.  The  greenish  grey  pamphiLus-\\\^Q  ground  colour 
of  the  under  side  of  the  hnid  wings  présents  a  generally  hirsute 
appearance,  thus  affordmg  the  insect  useful  protection  when  at 
rest  on  the  stems  of  the  beak  rush  and  other  marsh  plants.  The 
tendency  to  local  variations  {inler  se)  is  strongly  marked,  but  on 
the  whole  it  is  safe  to  conclude  that  the  forms  which  hâve  been 
taken  in  Scotland  in  the  laidion  area  approaching  or  appearing  as 
tiphon  (type)  or  philoxenus  are  chiefly  aberrations  from  the  true 
British  Northern  form.  In  the  same  way  Middle  Form  examples 
south  of  the  Clyde-Knapdale  line,  which  approximate  to  var. 
laidion  rather  than  tiphon  may  be  regarded  as  local  aberrations, 
rather  than  constant  geographical  forms;  though  it  is  none  the 
less  a  fact,  as  I  hâve  already  remarked,  that  areas  exist  where  the 
forms  exist  side  by  side. 

Tracing  the  distribution  of  Cœnonympha  tiphon  from  its 
extrême  limits  in  the  north  and  south  of  Scotland  and  the  Isles, 
the  var.  laidion,  Bkh.,  fi.rst  puts  in  an  appearance  in  the  Orkneys 
from  which  group  it  is  reported  as  scarce  in  Hoy,  and  resembling 
the  form  of  Central  Scotland;  and  it  must  be  something  of  a 
rarity,  for  my  correspondent  Mr.  Arthur  Horne  of  Aberdeen, 
tells  me  that  al  though  he  has  collected  there  at  the  proper  season 
and  although  there  are  plenty  of  likely  looking  places,  he  has 
never  met  with  insular  examples.  There  are,  however,  plenty  of 
Orcadian  spécimens  in  our  English  cabinets  of  undoubted  anthen- 


96  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

ticity,  as  recorded  in  Noies  on  the  Lepïdoptera  of  the  Orkney 
Islands,  by  the  late  J.  Jenner-Weir  {Entomologïst,  Vol.  XV, 
pp.  1-3).  The  only  butteriiy  reported  from  the  Shetlands  is  that 
hardy  migrant  Pyrameis  car  dut. 

In  the  western  islands  of  the  Atlantic  laidion  has  been  taken, 
among  others  by  Mr.  H.  Stuart  Fremlin,  in  abundance  on  the 
moors  of  Lewis,  the  largest  of  the  Hébrides,  in  the  latter  half  of 
June,  and  the  beginning  of  July  {Entomologist,  Vol.  XXXIII, 
p.  36).  But  in  the  outpost  island  of  St.  Kilda,  eighty  miles  north- 
west  from  the  mainland,  the  sole  recorded  butterfly  is  C.  pam- 
philus. 

But  when  we  come  to  the  mainland,  it  is  soon  apparent  that 
there  is  no  country  throughout  the  Western  Palaearctic  région, 
where  C.  tiphon  in  its  several  forms  may  be  studied  more  easily, 
and  more  completely  than  in  the  United  Kingdom.  For  though 
a  local  insect,  where  it  occurs  it  is  usually  abundant  in  favourable 
weather. 

Throughout  the  northern  Highlands  laidion  seems  to  be 
generally  distributed.  I  hâve  examined  a  séries  of  maies  and 
females  captured  by  Dr.  E.  A.  Cockayne  at  Tongue  almost  in  the 
latitude  of  Cape  Wrath,  typical  laidion,  with  very  pale  females. 
In  Caithnessshire  Mr.  A.  Horne  reports  it  abundant  on  the  moors 
from  Altnabreac  to  Scotscalder;  and  in  Sutherland  on  the  west 
side  at  Invershin.  Towards  the  Atlantic  coast  in  the  same  direc- 
tion Mr.  F.  J.  Hanbury  discovered  it  on  the  desolate  shores  of 
Loch  Assynt,  not  far  from  Lochinver,  while  I  hâve  examples  from 
near  Lairg,  at  the  extrême  south-east  of  Loch  Shin.  In  the 
county  of  Rossshire  on  the  eastern  side  Miss  Dorothy  J.  Jackson 
found  it  common  in  the  neighbourhood  of  Swordale  "  frequenting 
the  damper  parts  of  the  moor  on  July  3rd  1908  "  {Ent.  Record, 
Vol.  XXI,  p.  II 6);  and  at  Golspie  on  the  North  Sea  coast  of  the 
same  county  the  late  Mr.  M.  A.  Rollason  took  it  "  sparingly  on 
heaths,  and  on  the  damp  sides  of  lochs  in  1902  as  late  as  July  24th.  " 
On  the  western  side  Mr.  W.  M.  Christy  encountered  laidion,  with 
very  pale  females,  in  the  Carron  valley;  a  county  of  rough  moor- 


LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  97 

land  and  fell  with  next  to  no  cultivation,  and  hère  it  occurred  with 
Brenthïs  selene,  Argynnis  aglaia  and  Erebia  cethiops.  "  There 
were  the  usual  birch  trees  upon  the  hill  sides  and  a  sprinkling  of 
ancient  pine  trees  in  some  sheltered  places  up  among  the  hills  " 
{Entomologiste  Vol.  XXVII,  p.  355).  And  how  eloquently  the 
Gaelic  names  of  thèse  wild  régions  indicate  the  character  of  the 
highland  climate,  as  for  a  single  example,  Auchnasheen,  Acadh- 
na-siona,  the  "  fi.eld  of  rain  ". 

In  the  next  county  Invernessshire  (Easterness  and  Westerness) 
—  the  late  Mr.  J.  H.  Leech  in  1882  explored  Ben  Tigh  (2.800  ft.), 
a  mountain  in  the  centre  some  seven  miles  from  Fort  Augustus 
on  the  Caledonian  Canal,  and  there  he  observed  laidion  "  flying 
in  swarms  in  every  direction,  the  spécimens  strongly  resembling 
the  Hebridean  form  ";  while  a  little  to  the  south  east,  Mr.  D.  H.  S. 
Stewart  records  tï-phon  [laïdion)  at  Beaunach,  hfteen  miles  north 
of  Kingussie. 

"  Beneath  the  hills  "  he  writes  "  stretches  a  vast  expanse  of 
purple  moorland  hère  and  there  exchanging  its  brightness  for  the 
more  sombre  hues  of  a  peat  bog,  waving  with  white  cotton-grass, 
and  délicate  flowers  of  P.  palustris;  the  whole  air  redolent  with 
the  fragrant  sweet-gale  {Myrica  gale)  and  resounding  with  the 
ceaseless  humming  of  the  bées,  and  many  species  of  Diptera...  " 
This  was  in  August,  1910  and  maies  of  tiphon  were  still  emerging 
freshly  on  the  i8th  of  the  month.  And  m  the  case  of  a  séries 
taken  in  1892  m  this  county  by  Mr.  R.  Adkm,  it  is  interesting  to 
note  that,  although  there  was  a  considérable  variation  in  the  colour, 
in  none  were  the  dots  on  the  hind  wmgs  prominent,  as  in  many 
of  the  Rannoch  spécimens  (vide  infrd).  While,  spécimens  in  my 
own  collection  from  the  forest  of  Rothiemurchus  are  equally 
wanting  in  ocellation,  and  generally  of  a  very  pale  colour  in  both 
sexes. 

Again  in  the  Island  of  Skye,  off  the  western  coast  of  Inverness- 
shire, the  Rev.  George  Gordon  descnbes  our  laidion  as  "  rare, 
Falls  of  Glenlatterach  ";  though  my  friend  Mr.  W.  G.  Sheldon 
found  the  bogs  in  the  neighbourhood  of  Portree  —  the  island 

7 


gS  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

capital  —  teeming  with  them  at  the  beginning  of  July  1899,  cind 
examples  were  also  netted  in  Glen  Sligachan,  Cuchullin  Mts. 

Proceeding  east  from  Invernessshire,  laidion,  is  apparently  but 
rarely  met  with  in  Morayshire,  though  the  county  towards  Elgin 
has  been  diligently  worked  by  many  of  our  most  ardent  collectors. 
In  Nairn,  Mr.  R.  Thomson  in  his  Naiural  History  of  a  Highland 
Paris  h  says  that  it  occurs  on  the  moors  of  Ardclach,  but  far  from 
common;  in  Morayshire  my  correspondent  Mr.  H.  H.  Brown  of 
Cupar,  Fifeshire,  met  with  it  on  a  moor  in  Knockando  parish,  to 
the  north  of  Archiestown  village  at  about  1900  ft.  In  Banffshire 
Mr.  Arthur  Horne  reports  it  from  many  peirts  of  the  county, 
notably  at  Tomintoul,  Ballindalloch  and  Aberchirder.  Also, 
in  Aberdeenshire  it  is  wide-spread,  reaching  north-eastward  to 
within  six  or  seven  miles  of  the  coast  at  sea  level  between  Stoichen 
and  New  Pitsligo  where  it  is  very  abundant.  Further  south  it  is 
common  at  Monymusk,  along  Deeside,  and  west  by  Gairnside, 
and  Balmoral  • —  the  highland  résidence  of  King  George  V  (*)  — 
to  Braemar.  Indeed,  nowhere  in  Britain  apparently  is  tiphon 
of  the  northern  form  commoner  than  on  the  Grampian  range;  and 
in  the  last  mentioned  district  Mr.  Horne  informs  me  it  occurs 
from  the  banks  of  the  Dee  to  the  top  of  the  hill  where  he  captures 
Anlhrocera  {Zygœnd)  exulans,  at  about  2.5CX)  ft. ;  for  this  alpine 
Burnet,  as  in  Scandinavia,  Aies  at  a  relatively  lesser  altitude  than 
in  the  Alps  of  Central  Europe.  At  Pitcaple,  however,  the  tiphon 
are  apparently  intermediate  between  the  northern  and  middle 
Forms  —  an  area  of  intermixture. 

Southward  still,  across  the  Grampians  nito  the  eastern  maritime 
counties,  Mr.  Horne  describes  it  as  common  in  Glen  Cova,  and  in 
Kincardineshire,  on  Netherley  Moss  on! y  two  miles  from  the  sea 
at  sea  level  • — ■  the  nearest  locality  to  the  coast  in  whicTi  he  has 
ever  found  it;   while  in   the  latter  county  Mr.   L.   G.   Esson  of 


(*)  Mr.  Horne  this  year,  1912,  took  a  female  actually  on  September  22  nd., 
flying  in  the  sunshine  on  His  Majesty's  grouse-moor  opposite  the  Castle  —  a 
record  late  date. 


LÉPIDOPTÉROLÛGIE   COMPARÉE  99 

Aberdeen,  and  the  discoverer  of  a  Noctuid  new  to  science,  figured 
and  described  by  Sir  George  Hampson  {Trans.Ent.  Soc.  Lond., 
1909,  pp.  461-463)  under  the  name  of  Pencephila  essoni,  Hampson, 
gives  laidion  as  generally  common,  but  without  specifying  any 
particular  terrain.  It  is  clear,  however,  that  on  the  east  coast,  from 
the  Dee  to  the  Tweed,  as  the  character  of  the  country  changes  from 
moss  and  heath  to  cultivated  land  it  becomes  increasingly  rare. 
Mr.  H.  H.  Brown  informs  me,  that  aUhough  he  has  been  told  of 
its  capture  in  Fifeshire,  he  has  not  himself  seen  it.  "  We  hâve 
little  in  the  shaj^je  of  heather  moors  in  this  country,  mainly  two  — 
Tents  Muir  at  the  mouth  of  the  Tay,  and  the  moors  in  the  hoUow 
of  the  Lomonds  near  Loch  Leven.  I  hâve  no  doubt  tifhon  is  hère, 
although  I  hâve  not  met  it.  " 

Returning  to  north  Perthshire  my  correspondent  Mr.  K.  J. 
Morton  of  Edinburgh  has  provided  me  with  an  interesting  séries 
of  examples  from  Blair  Athol,  which  romantic  spot  is  a  little  to 
the  north  west  of  the  most  famous  of  Scotch  entomological  resorts, 
Kinloch-Rannoch,  now  accessible  by  railway,  but  down  to  a  very 
récent  date  the  idtima  thule  of  entimologists.  My  Blair  Athol 
maies  are  extremely  pale,  the  grey-white  margins  invading  the  pale 
tawny  of  both  wings;  there  is  a  notable  absence  of  oceilation,  and, 
as  in  examples  from  other  Scotch  local ities,  the  females  are  even 
paler. 

The  Kinloch-Rannoch  race  of  laidion  is  often  more  deeply 
coloured,  but  the  taw^ny  is  seldom  so  pronounced  or  so  bright  as 
that  of  the  Middle  British  Form,  though  as  already  pointed  out, 
occasional  examples  suggest  it.  And  hère  again  I  venture  to  quote 
from  a  description  of  this  typical  hîghland  hunting  ground. 

Writing  in  the  Entomologist  (Vol.  XVII,  p.  147)  the  late 
Mr.  J.  T.  Carrington  says  "  Ail  the  best  entomological  work  in 
Rannoch  has  been  donc  on  the  south  side  of  the  lake;  and  if  we 
cast  our  eyes  over  towards  the  westward  one  of  the  hrst  things 
we  note  is  a  white  cottage  near  the  lakeside,  about  a  couple  of 
miles  along  its  shore.  This  used  to  be  Duncan  Campbell's;  and 
there  stayed  Weaver  and  some  of  the  early  collectors  who  visited 


100  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

this  locality.  Weaver  had  no  luxuries  in  those  days,  not  even 
such  as  those  of  a  train  and  post-car;  for  it  is  said  that  he  wheeled 
his  luggage  in  a  barrow  from  Perth  to  Rannoch  "  (about  40  miles), 
"  and  settled  in  that  cottage  on  his  first  visit,  when  nearly  every- 
thing  that  he  caught  was  new.  "  Richard  Weaver  was  a  celebrated 
Birmingham  dealer  of  the  early  nineteenth  century,  and  a  remar- 
kable  character.  Among  other  entomological  exploits  he  is 
credited  with  the  capture  of  Brenthïs  dia  in  Sutton  Park,  near 
Tamworth,  Staffordshire,  and  later  writers  actually  christened  this 
"  élégant  little  fly  ",  so  common  on  the  Continent,  but  never 
established  m  the  British  fauna,  "  Weaver's  Fritillary.  " 

Mr.  R.  Adkin,  one  of  the  most  experienced  of  our  lepidopterists, 
sums  up  a  séries  of  Rannoch  tiphon  as  "  including  both  pale  and 
dark  examples,  with  various  phases  of  the  apical  ocellus,  extending 
from  a  well-dehned  pale  spot  with  black  centre,  to  an  almost 
imperceptible  pale  dot;  indeed,  in  one  spécimen  this  mark  is 
altogether  wanting.  "  {Entomologist,  Vol.  XXV,  p.  106);  and  this 
is  practically  my  expérience  of  the  species  hereabouts.  But 
Mr.  K.  J.  Morton  {Entornologïsf  s  Monthly  Magazine,  Vol.  VIII, 
p.  2)  of  the  laidïon  taken  in  Gleii  Lochay  a  little  to  the  South  of 
Rannoch  Moor,  of  which  he  has  most  kindly  presented  me  with 
a  séries,  considers  that  the  local  race  hereabouts,  "  has  a  faciès  of 
its  own  quite  apart  from  ocellation...  The  butterfly  is  especially 
abundant  on  a  high-lying  boggy  tract  (over  1500  ft.)...  it  shows 
an  extensive  range  of  coloration  on  the  upper  side  running  from 
(maies)  dark  brown  (almost  as  dark  as  in  var.  philoxenus,  but 
duller  in  tone)  through  différent  grades  of  tawny  to  a  pale 
bleached-looking  condition  (females)  ;  on  the  under  side  ocellation 
may  be  absolutely  non-existent,  or  highly  developed  reaching  on 
the  hind  wings  to  six  eye  spots  with  white  pupils;  the  greater 
development,  however,  in  no  way  indicating  an  approach  in  other 
respects  to  the  typical  form  of  tiphoji,  and  in  the  fore  wings  there 
is  an  equally  great,  but  not  corrélative  variability  in  the  transverse 
bar,  which  may  be  almost  reduced  to  a  wavy  line,  or  increased  to 
a  pale  elongated  blotch  ".     In  the  Bredalbane  district,  therefore, 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  lOI 

it  would  appear  as  though  there  were  a  mixed  area,  the  Middle 
Form  tiphon  as  a  fréquent  aberration,  but  the  Northern  Form 
laidion  still  in  the  ascendant. 

The  late  Mr.  Herbert  Goss,  for  so  many  years  my  colleague  as 
Secretary  of  the  Entomological  Society  of  London,  took  a  few 
laidion  on  the  slopes  of  Ben  Lawers  (3984  ft.)  ;  and  on  a  peat 
bog  at  1800  ft.,  some  miles  west  of  Killin,  towards  the  south- 
western  end  of  Loch  Tay.  But  in  eastern  and  southern  Perthshire, 
that  is  to  say  in  the  lowlands,  it  is  reported  in  his  F  mina  Perthensis 
to  be  rare  by  Dr.  F.  Buchanan  White,  one  of  the  most  diligent  of 
Scotch  naturalists  of  the  last  génération.  The  only  localities  he 
gîves  are  Moncrieff,  and  Methven  Moss,  a  little  to  the  north-west 
of  Perth;  isis  (meaning  the  extrême  palest  unocellated  form) 
accompanying  it  as  an  aberration. 

It  may  be  assumed,  then,  I  think,  that,  south  of  Aberdeen,  in 
the  eastern  counties  north  of  the  Forth,  Forfai',  Fife,  and  Kinross, 
laidion  has  not  been  observed,  supporting  the  view  suggested  by 
Dr.  Buchanan  White  that  altitude  to  .some  extent  governs  the 
distribution  of  the  form,  though  in  the  farther  north  as  we  hâve 
seen,  the  butterfly  comes  down  to  sea  level,  as  do  also  philoxenus 
and  tiphon  elsewhere  ! 

Examples  from  the  north  and  central  parts  of  Argyll,  e.  g.  from 
Oban,  show  but  rarely  a  disposition  to  départ  from  the  northern 
form;  and  my  own  north-west  Perthshire  (Glen  Lochay),  and 
north-west  Stirling  captures  are  still  true  laidion.  In  North 
Knapdale,  Argyllshire,  at  the  base  of  the  Cantire  peninsula, 
•Mr.  A.  Adie  Dalglish  (Entomologist,  Vol.  XXVIII,  p.  278), 
though  silent  on  the  subject  of  ocellation,  describes  the  tiphon  of 
the  district  "  the  majority  of  a  dark  tawny  colour,  though  some 
are  warmer  in  tone  than  others  ";  évidence  corroborated  to  this 
extent  by  Mr.  John  Mackay  {loc.  at.,  Vol.  XIX,  p.  54)  who  says 
"  the  spécimens  which  I  captured  presented  a  great  variety  of 
colour.  Some  of  the  spécimens  were  quite  as  dark  as  those  taken 
on  tlie  Yorkshire  moors,  while  others  were  of  the  usual  Scotch 
form,  almost  white  in  colour  ".     So  that,   al  this  point,  which 


I02  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

accords  with  the  division  of  régional  forms,  we  may  be  at  the 
point  of  transition,  or  possibly  within  one  of  the  areas  of  inter- 
mixture; and  the  appearence  of  examples  in  the  British  Muséum 
(South  Kensington)  from  southern  Argyll,  taken  on  Kilmun 
Hilltops  on  the  Clyde,  seems  to  confirm  the  suggestion. 

It  was  on  the  slopes  of  Ben  Lomond  (3192  ft.)  in  Stirlingshire 
that  twenty  seven  years  ago  I  made  my  first  acquaintance  of 
C œnonymfha  /iphon,  var.  laidion.  An  Oxford  "  Long  Vacation  ", 
and  the  fact  that  choiera  was  raging  on  the  Continent,  had  pro- 
vided  the  opportunity  to  see  something  of  our  native  land,  and 
accordingly  we  had  made  our  headquarters  at  Tarbet  where  the 
Loch  narrows,  and  the  mountains  are  reflected  in  the  still  blue 
waters  of  that  loveliest  of  lakes.  There  is  nothing  of  the  grandeur 
of  the  Swiss  Alps  or  the  Pyrénées  in  thèse  lesser  hills  which  we 
regard  as  mountains.  The  Grampians,  bare  granité,  and  frowning 
précipice,  hâve  a  grandeur  of  thcir  own;  but  in  retrospect,  at  ail 
events,  Ben  Lomond  rising  from  the  loch  amid  a  circlet  of  green 
fields  and  forests  is  but  a.gentle  adventure.  Crossing  the  water 
in  the  orthodox  leaky  punt  which  does  duty  for  a  ferry,  or  did 
in  those  simpler  days,  "  the  row  across  was  delighful,  and  the 
view  superb.  We  carefully  drew  the  tubby  old  boat  into  land, 
and  then  enquired  which  way  the  path  lay  at  a  small  solitary 
cottage.  The  owner  pointed  vaguely  upwards,  and  assured  us 
that  we  could  not  possibly  miss  our  road,  so  we  marched  along 
upon  the  track  indicated...  We  soon  lost  our  way,  and  simply 
followed  our  noses  upwards.  The  flowers  and  ferns  were  beau- 
tiful,  especially  the  délicate  pale  pink  bog  heath.  Over  one  wide 
stretch  of  moor  my  brother  captured  two  "  Large  Heaths  "  very 
dexterously,  and  as  I  had  a  pin  he  secured  them  in  my  hat.  At 
last  we  found  ourselves  on  the  top  of  something  we  innocently 
believed  to  be  the  Ben,  when.  Oh  !  disappointment,  we  found  that 
we  were  opposite  Inversnaid,  and  literally  miles  from  our  goal.  " 

I  trust  I  may  be  pardoned  one  more  short  extract  from  my 
sister's  travelling  journal  of  1884...  "  At  last  we  got  on  the  long 
desired  summit  where  the  wind  blew  clear  and  cold,  and  where 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  IO3 

a  view  I  shall  never  forget  lay  stretched  before  us  —  loch,  moiin- 
tain,  and  moor;  a  study  in  purple  and  rich  green,  and  over  ail  the 
sunshine!  Perfect  silence...  " 

The  "  Large  Heaths  "  for  years  hgured  in  my  collection,  and 
were  unmistakable  laidion;  and,  though  stuck  upon  common  pins, 
were  fine  examples,  remarkable  alike  for  colour  and  size. 


II.     MIDDLE    FORM 

B)  C œnonympha  tiphon,  Rott.,  in  the  Lowlands  of  Scotland. 
2'iphon,  Rott.  (type). 

From  56"  latitude  southwards  the  Middle  Form,  tiphon,  Rott., 
may  be  said  to  be  established,  and  dominant  to  the  Border. 
Crossing  the  Solway  Firth,  and  through  Cumberland,  and  North 
Westmoreland  it  presently  developes  the  Southern  Form  {philo- 
xenus,  Esp).  But  through  the  north  eastern  English  counties  from 
Cheviot  to  Humber  the  Middle  Form  remains;  yet  liable  every- 
where  to  aberration  rather,  I  think,  in  the  direction  of  laidion, 
than  of  fhiloxemis. 

Intermediate  as  we  hâve  seen  in  Knapdale,  tiphon  appears  in 
the  western  isle  of  Arran.  In  the  county  of  Renfrewshire,  imme- 
diately  south  of  the  Clyde  estuary,  it  used  to  be  common  enough, 
especially  on  Paisley  Moss.  But  hère  in  récent  years  it  has  become 
extinct,  owing  to  the  drainage  and  incorporation  of  waste  lands 
for  building  and  industrial  purposes,  as  well  as  to  the  poisoned 
atmosphère  within  smokereach  of  the  great  Scotch  manufacturing 
cities.  Yet  in  Ayrshire  Mr.  J.  P.  Duncan  reports  it  far  from 
uncommon,  and  actually  flying  on  the  sand  hills  of  the  Bay  of  Ayr 
near  Monkton,  as  well  as  on  Shewalton  Moss;  and  not  improbably 
it  continues  to  exist  in  favourable  local  i'ties  on  the  west'  coast 
right   down   to   Wigtownshire,  where   Mr.   Roger   S.    Gordon   of 


I04  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

Corzemalzie,  Whauphill  takes  it  not  infrequently.  He  has  been 
good  enough  to  allôw  me  to  examine  his  séries.  Inclined  to  vary 
in  depth  of  colour  from  rich  brown  to  pale  tawny,  the  arrangement 
and  frequency  of  the  under  side  ocellations  of  the  hind  wing 
confirm  them  as  examples  of  the  Middle  Form,  though  a  few  of 
them  are  decidedly  on  the  way  to  ■philoxemts. 

In  the  adjoining  county,  Dumfriesshire,  tiphon  is  reported  from 
Cloak  Moss,  Dalbeattie,  and  no  doubt  occurs  thence  to  the  Cheviots. 
But  from  the  Clyde  south  eastwards  it  becomes  rarer  and  rarer 
until,  on  the  authority  of  Mr.  W.  Renton,  who  some  years  ago 
made  a  conscientious  study  of  the  lepidoptera  of  his  district,  we 
hear  of  it  only  in  one  Roxburghshire  locality,  Reidfordgreen 
Moss,  near  Hawick  {Entomologist,  Vol.  XXXVI,  p.  131). 

Of  course,  it  does  not  follow  that  tifhon  is  absent  generally 
from  the  "  Lowlands  ".  This  part  of  Scotland  has  been  less 
worked  than  many  of  the  remoter  highland  local  ities,  while  we 
know  that  immediately  across  the  Border,  tiphon  re-asserts  itself, 
drawing  towards  the  North  Sea  as  the  industrial  area  contracts. 
The  seaward  Scotch  counties  in  this  direction,  however,  are  less 
adapted  to  sustain  the  species;  the  land  is  grazed  or  closely  culti- 
vated;  and  the  mosses,  where  such  existed  in  times  past,  hâve 
been  converted  to  agricultural  purposes.  None  the  less,  across 
the  Forlh,  and  the  dividing  line  eastward  between  the  Northern 
and  the  Middle  Form,  there  should  be  occasional  sequestered  spots 
where  tiphon  has  not  been  improved  off  the  face  of  the  earth. 
Dr.  A.  F.  Rosa  of  Edinburgh  tells  me  that  it  used  to  occur  on  a 
heath  about  nine  miles  from  the  city.  It  is  reported  also  from 
the  Pentland  Hills,  and  hereabouts  Mr.  K.  J.  Morton  found  it  in 
an  isolated  Peebleshire  bog  between  West  Linton  and  Dolphinton. 
Mr.  E.  W.  Carlier  also  took  it  on  Balerno  Bog,  to  the  south-east 
of  Edinburg,  on  July  23rd.,  1885;  and  on  the  Peebleshire  border, 
rather  more  than  twenty  years  previously,  the  last  apparently  of 
the  race  hereabouts  was  captured  on  a  moor  south  of  Leadburn. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  105 


C)  Cœnonymfha  tîphon,  Rott.,  in  (a)  North-East  England. 
Tifhon,  Rott.  (type). 

Barrett's  statement  in  his  Lepdoptera  of  the  British  Islands 
that  ù-phon  "  seems  to  hâve  been  exterminated  in  Northumberland  " 
is  based  on  wholly  insufficient  évidence;  indeed,  everything  goes 
to  réfute  this  hypothesis,  though,  no  doubt  the  species  has  been 
driven  from  many  of  its  ancient  haunts  by  reason  of  the  changed 
character  of  soil  and  environment  For  example,  since  Barrett's 
work  was  published,  on  the  Redesdale  Moors,  at  an  élévation  of 
about  1000  ft.  Mr.  H.  J.  Elwes  found  the  butterfly  "  abundant 
on  grassy  hills  of  the  typical  Cheviot  character,  that  is  to  say, 
where  the  grass  is  more  luxuriant  than  the  heather,  and  the  moors 
are  consequently  better  for  sheep  than  for  grouse  "  {Ent.  Record, 
Vol.  VIII,  p.  228). 

A  number  of  other  localities  are  given  also  in  Mr.  John  E. 
Robson's  Catalogue  of  the  Lepidoptera  of  Nor/humberland  and 
Durham  (i8gg),  and  knowing  the  physical  peculiarities  of  the 
région,  I  hâve  little  doubt  that  a  search  of  the  surviving  tiphon 
grounds,  long  since  indicated  by  Wailes,  in  the  "  hfties  ",  would  be 
rewarded.  Neediess  Hall  Moor,  moors  about  Cambo;  Prestwick 
Car;  Muckle  Moss,  near  Haydon  Bridge;  a  moss  near  Crag 
Lough;  moors  near  Shull,  Blackstur  Bog  in  the  Redeswater 
district;  fairly  common  about  the  Northumberland  lakes  in  1890; 
Greenleighton  Moor,  near  Long  Whitton,  1891  —  thèse  are  a  few 
of  the  more  modem  records.  And,  as  Mr.  Robson  aptly  remarks, 
"  when  we  consider  the  great  extent  of  the  moors  in  the  west,  and 
north-west  of  Durham  and  Northumberland,  from  the  Tees  to  the 
Tweed,  which  hâve  never  been  trodden  by  an  entomologist,  we 
may  rightly  assume  that  it  will  be  long  before  the  species  becomes 
exterminated  in  thèse  counties.  " 

He  then  goes  on  to  say  of  the  Northumbrian  tiphon  that 
"  while  presenting  great  variety  of  marking,  they  are  fairly  inter- 
mediate  between  the  dark  tawny  form  of  the  Manchester  district  " 


Io6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

(=  phïloxenus;  cp.  infra)...  "  and  the  paler  more  slightly  marked 
forms   found   in   Scotland  "   (=  laidiori). 

Of  the  tïpJîon  moors  Mr.  Robson  also  makes  a  graphie  sketch. 
"  It  was  called  a  moor  —  Greenleighton  Moor  ■ — ■  but  it  was  a 
bog  to  ail  intents  and  purposes...  Patches  of  red  attracted  my 
attention,  and  stooping  down  to  examine  them,  I  found  thèse  were 
plants  of  the  round-leaved  sun-dew  {Dr osera  rotundiflorà)... 
sweet-gale  or  bog-myrtle  {Myrica  gale)  was  there  but  not  abun- 
dant,  and  I  had  the  pleasure  of  seeing  the  bog-asphodel 
(J^arthecium  ossifragum),  a  lovely  flower,  for  the  first  time... 
C.  davus  was  tolerably  abundant,  and  we  might  hâve  secured  a 
goodly  number  had  the  sun  shone  brightly  but  it  gradually  grew 
more  cloudy  and  at  last  my  friend  called  my  attention  to  what 
was  evidently  rain  falling  on  the  Simonside  Hills.  "  "  C.  tiphon 
from  this  locality  ",  he  continues,  "  is  somewhat  intermediate 
between  the  Lancashire  and  the  Scotch  forms  ";  a  diagnosis  to 
some  extent  supported  by  Dr.  Buckell  who  regards  his  Morpeth 
spécimens,  however,  as  intermediate  between  the  Middle  and 
Northern  Forms. 

Crossing  the  Tyne  valley  into  Durham,  the  hill  marshes  of  the 
west  and  south-west  continue  the  link  of  distribution.  Mr.  J.  Arkle 
reports  of  some  examples  from  near  Wallington,  '*  not  such  a  good 
form,  I  thought,  as  that  taken  in  Delamere  Forest  (Cheshire),  and 
North  Lancashire  "  (  =  again  philoxenus;  cp.  infrà). 

But,  once  across  the  Tees  river,  the  butterfly  line,  so  to  speak, 
divides.  Drawing  westward  by  the  Pennine  range  of  mountains 
through  Hawes  and  Wensleydale  (N.  Yorkshire)  tiphon  illides 
with  the  intermediates  of  Cumberland,  and  the  phïloxenus  of  south 
Westmoreland  and  Lancashire.  South-east  by  the  coast,  and  the 
moors  of  North  Yorkshire,  it  maintains  the  typical  Middle  Form, 
occurring  on  the  mosses  of  the  Esk  at  Robin  Hoods  Bay,  and  by 
Scarborough,  south  through  the  Wolds  or  uplands  by  Beverley  — 
the  late  Mr.  J.  C.  Dale  took  it  at  Cottingham  near  Hull  —  across 
the  Humber  to  Thorne  Waste  and  westward  again  to  Rotherham, 
the  Southern  limit  of  the  butterfly  in  this  direction.     For  I  cannot 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  lO/ 

find  that  it  occurs  in  the  central  part  of  this  our  largest  English 
county;  nor  is  tiphon  reported,  save  on  doubtful  évidence  from 
the  adjoining  midland  county  of  Derbyshire. 

My  friend  Mr.  A.  S.  Tetley  of  Scarborough  sends  me  the 
following  account  of  tïfhon  in  the  North  Yorkshire  localities 
quoted  :  — 

"  I  take  this  species  in  small  numbers  every  year  on  the  North 
York  Moors.  The  locality  is  close  to  the  Scarborough  and  Whitby 
high  road,  about  13  miles  from  the  former  place.  It  consists  of 
a  small  "  moss  "  about  300  yards  long  by  50  broad.  The  ground  is 
covered  by  big  round  tussocks  of  Air  a  cœspitosa  and  Rhynchospora 
alba,  with  narrow  channels  between  them,  generally  very  damp  and 
often  partly  filled  with  water.  The  dominant  plant  is  Myrica  gale, 
which  seems  to  overpower  the  two  common  Ericas  and  Callima 
2'ulgaris  in  the  "  moss  "  itself  ;  though  just  beyond  on  some  rising 
ground  the  heaths  re-assert  themselves.  There  are  four  or  five 
small  birch  trees.  Other  plants  to  be  found  are  Hydrocotyle, 
cranberry,  one  or  two  Junci  and  some  others,  more  or  less  casual. 
There  are  a  few  patches  of  Eriophorum.  So  far  I  hâve  not  dis- 
covered  on  the  moors  a  locality  at  ail  like  this  one  in  surface  and 
plant  association. 

"  The  résident  lepidoptera  are  few  but  of  considérable  interest. 
C.  tiphcn  is  very  strictly  con&ned  to  the  actual  "  moss  ",  and 
particularly  to  the  central  part,  which  is  sheltered  by  a  plantation 
flanking  the  full  length  of  one  side.  Brenthis  selene  and  C.  pam- 
philus  are  the  only  résident  butter  Aies.  Of  moths  the  most  inte- 
resting  is  Crambus  margarilelbis,  which  is  as  localised  there  as 
C.  tiphon.  Bïacrisia  sanio,  Pliisia  interrogationis,  and  Anarta 
myrùlli  occur  every  year,  while  Bombyx  callunœ  breeds  throughout. 
Acidalia  fumala  is  the  only  résident  Geometer. 

"  My  dates  for  C .  tiphon  are  as  follows  : 

1904,  i6th  July.    First  discovered.    Very  worn. 

1905,  25th  June.    cT's  only;  very  fresh. 
1907,   I4th  July.    Both  sexes  fresh. 


Io8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

1908,  27th  Jime.    Not  yet  out. 

5th  July.    3  d"s,  I    Q   fresh. 
I2th  July.    Well  out,  cf's  worn. 

1909,  I7th  July.    Well  out,  cf's  worn. 

28th  July.    Still  out,  cf's  very  worn,    g 's  good. 

1910,  3ist  July.    A  few,  very  fresh  (very  late  season). 

191 1,  8th  July.    Not  common,  cf's  worn  (very  early  season). 
I5th  July.    Not  common,  cf's  worn. 

191 2,  22nd  June.    Not  yet  out. 

30th  June.    About  8  cf's  quite  fresh. 

"  The  last  week  in  June  seems  to  be  the  normal  time  of  appea- 
rance  hère.  I  hâve  a  record  by  another  collecter  of  one  taken  as 
late  as  the  first  week  in  August. 

"  C.  tiphon  does  not  seem  to  fly  very  freely,  even  in  bright 
sunshine.  It  moves  a  short  distance  with  a  slow  jerky  flight  but 
can  travel  quickly  enough  when  frightened.  My  usual  plan  is  to 
"  quarter  "  the  ground,  and  so  walk  it  up.  When  settled  it  often 
turns  over  so  as  to  lie  with  the  folded  wings  horizontal,  that  is 
parallel  to  the  plane  of  the  ground.  I  hâve  never  seen  it  at  flowers. 
It  settles  on  grass,  rushes,  heather,  or  sweet  gale.  In  dull  cool 
weather  it  often  drops  down  into  the  roots  t)f  the  herbage. 

"  Of  my  séries  of  thirty  four,  Buckell's  description  of  the  Middle 
Form  is  applicable  to  every  siDecimen.  The  hairy  greenish  under- 
side  is  very  noticeable  ail  through.  I  hâve  several  times  kept 
females  for  ova  which  they  lay  on  grass  stems  (or  on  the  leno 
covcring  of  the  cage).  I  once  boxed  a  female,  and  found  an  ovum 
just  laid  by  her;  unfortunately  I  failed  to  note  whether  on  Air  a, 
or  Rhynchospora.  " 


b)  IS!  orth-W  est  En  gland. 

Returning  to  the  Scottish  border  in  the  north-west,  and  to  a 
land  of  moss,  and  fell,  Cumberland  is  the  idéal  county  for  the 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  109 

Middle  Form  of  Cœnonynipha  tïphon.  I  hâve  had  an  opportunity 
of  looking  over  some  hundreds  of  examples  from  varions  localities 
in  this  région,  and  though  hère  as  elsewhere,  occasional  spécimens 
suggest  the  more  brightiy  coloured,  and  ocellated  Southern  Form; 
and,  more  rarely,  pale  spécimens  are  reminiscent  of  the  Northern, 
it  is  clear  that  thèse  are  rather  the  exception  than  the  rule.  Round 
Carlisle,  the  tendency  to  develop  intermediates  is,  however, 
somewhat  pronounced.  My  correspondent,  Mr.  F.  H.  Day, 
diagnoses  his  séries  of  Cumberland  examples  {Trans.  Carlisle 
Nul.  His  t.  Soc,  Vol.  I,  1909)  as  follows  : 

"  An  examination  of  my  séries  (ail  Cumberland  spécimens) 
leads  me  to  classify  them  as  follows  :  (i)  The  typical  form  which 
is  the  commonest  form  I  hâve;  (2)  A  form  intermediate  between 
the  type  and  var.  laid  ion;  (3)  A  form  intermediate  between  the 
form  and  var.  phïLoxenus.  Thèse  two  intermediate  forms  contain 
examples  which  lean  very  closely  to  laidion,  and  philoxenus  respec- 
tively.  1  hâve  two  spécimens  in  particular,  which  are  quite  as  dark 
as  philoxenus,  but  which  hâve  not  the  ocellation  strong  enough  to 
be  that  form.  The  Bowness  Moss  spécimens  are  mostly  the  form 
intermediate  between  the  type  and  philoxenus.  Todhills  produces 
the  type  and  the  two  intermediate  in  about  equal  numbers,  and 
the  Bolton  Fell  siDecimens  are  mostly  typical  with  a  few  leaning 
to  laidion.  " 

Elsewhere  the  butterfly  is  recorded  by  Mr.  Day,  and  other 
compétent  authorities  from  "  Orton,  and  Newby  Cross  on  a  pièce 
of  common  at  the  Dalston  end  of  the  woods;  Wedholme  Flow, 
Wigton;  Gelt  Wood,  Hayton  Moss,  and  Tindale  Fell;  Keswick, 
rare  on  Ullock  Moss,  and  near  Watendlath,  on  the  Rosthwaite 
road;  Kirkbampton  Moss,  common;  and  abundant  on  a  moss  at 
Wan  Fell  "  (^Loc.  cit.),  and  practically  wherever  there  is  ground 
suited  to  its  habits.  ^ 

In  the  form  of  tiphon,  then,  it  reaches  right  down  by  Penrith 
to  mid-Westmoreland,  where  it  gives  way  to  philoxenus;  until  in 
the  mountains  of  North  Wales  a  redder,  and  altogether  more  richly 
coloured  form  of  the  type  re-appears. 


no  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 


III.     SOUTHERN    FORM 

C)    Cœnonym-pha  tiphon  in  North-West  England. 
Var.  Fhiloxeniis,  Esp. 

DESCRIPTION 

Looking  over  numerous  British  collections,  I  hâve  seldom  failed 
to  discover  a  séries  of  philoxeniis  from  this  well-favoured  région. 
Thanks  to  the  generosity  of  my  -friend  Mr.  C.  F.  Johnson  of 
Stockport,  I  too  possess  a  magnihcent  séries  of  the  interesting 
and  beautiful  Southern  Form.  The  colour  of  the  upper  side  of 
both  fore  and  hind  wmgs  is  now  a  deep  warm  brown,  sometimes 
almost  mahogany;  the  apical  spot  on  the  fore  wings,  often  supple- 
mented  with  others  towards  the  médian  area,  as  a  rule  is  sharply 
defined.  The  females  are  generally  paler;  but  in  a  degree  deci- 
dedly  less  marked  than  with  those  of  laid  ion.  On  the  hind  wings 
the  marginal  spots,  though  varymg  in  numbers  from  two  or  three 
to  as  many  as  six,  are  much  more  pronounced,  and  larger  than  in 
examples  of  the  Middle  Form;  in  the  female,  especially  so. 
While,  on  the  under  side  of  the  fore  wings  the  apical  spot  is  deep 
velvety  black  ringed  with  pale  yellow,  and  ocellated,  the  ante- 
marginal  whitish  band  conspicuous;  and  the  marginal  row  of 
spots,  though  varying  in  number,  size  and  intensity,  never  absent 
as  in  some  laidion,  and  almost  invanably  larger  and  finer  than 
in  tiphon.  This  is  the  case  in  both  sexes;  the  ground  colour  of  the 
maie  rich  clear  brown;  of  the  female  yellow  ochre.  In  both  sexes, 
also,  the  hind  wings  are  of  an  altogether  warmer  brownish-grey, 
furred  at  the  base,  but  with  a  generally  more  transparent  colour 
than  tiphon;  and  the  transverse  médian  band  usually,  though  not 
invariably  well  marked.  The  fringes  on  the  upper  side  are  often 
deep  and  hoary;  the  strong  brown  colour  of  the  wing  area  accen- 
tuating  the  contrast. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  III 


DISTRIBUTION 

As  we  hâve  seen,  the  Southern  Form  begins  to  assert  itself  in 
the  Southern  part  of  the  county  of  Westmoreland  among  the 
mosses,  and  swampy  moorlands  where  the  food  plants  of  the  larva, 
Rhynchosfora  alba  and  ?  Eno-phonini  grow  in  abundance.  Passing 
south  across  the  County  Palatine  of  Lancaster,  and  Cheshire  it 
touches  its  southern  limit  in  North  Shropshire  and  Staffordshire 
reaching  as  far  west  as  the  Welsh  marshes  ;  as  far  east  as  Chartley 
and  Chorlton  Moss. 

Toward  the  middle  of  June  1896  Mr.  H.  J.  Elwes  took  this 
butterfiy  in  great  abundance  on  a  large  moss  between  Witherslack 
and  the  estuary  of  the  Kent,  near  Milnthorpe,  and  "  though  very 
variable,  both  in  the  ground  colour  of  the  wings  and  in  the  number 
and  size  of  the  ocelli  ",  they  were  of  the  form  philoxenns.  But  it 
is  on  the  Witherslack  Moss,  on  the  north  side  of  the  Kent  River, 
that  philoxenus  has  its  metropolis;  and,  though  severely  harried 
by  collectors  from  ail  parts  of  the  United  Kingdom,  if  we  may 
judge  from  the  numerous  notices  and  exhibits  at  local  Societies 
recorded  in  our  entomological  magazines,  it  has  successfully 
maintained  its  existence.  One  reason  of  this  is  the  treacherous 
nature  of  the  unreclaimed  swamps  affected  by  it;  another,  perhaps, 
is  to  be  found  ni  the  fact  that  it  is  not  hère,  as  in  so  many  of  its 
southern  haunts,  the  only  species  regarded  as  worth  catching  by 
the  butterfiy  hunter.  For  Witherslack  is  an  extraordinarily  rich 
reserve  of  our  national  lepidoptera,  and  of  the  sixty  odd  butterflies 
accredited  the  British  list  40  at  least  hâve  been  observed  there, 
to  say  nothing  of  a  wealth  of  tieterocera.  For  example,  nowhere 
else  I  believe  than  at  Witherslack  and  the  adjacent  mosses  occurs 
the  lovely  blue  female  of  Plebeius  argus,  L.  (œgon,  auctorum), 
which  some  years  back  was  thought  erroneously  to  correspond  with 
the  var.  corsica  of  Bellier  (=  var.  masseyi,  Tutt). 

In  the  immediately  adjoining  districts  of  North  Lancashire  at 
Haverthwaite,  Grange,  Ulverston,  and  Morecambe  philoxenus  is 


112  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

equally  abundant  on  the  mosses,  and  at  Morecambe  Mr.  J.  Arkle 
confirms  Mr.  W.  Prest's  observation  made  on  Thorne  Waste, 
Yorkshire,  that  the  species,  wherever  found,  is  unaccompanied  by 
its  otherwise  common  congener  C.  pamphïlus.  On  the  Holker 
mosses,  hereabouts,  Mr.  B.  Crabtree  discovered  it  on  the  wing  in 
1896  as  early  as  May  30th.  In  mid-Lancashire  Mr.  J.  A.  Jackson 
reports  it  from  GuU  Moss,  Garstang  {Lancashire  Natiiralisl). 
Obliterated  from  the  map  among  the  vast  hives  of  industry  in 
the  centre  and  towards  the  south,  Simondswood,  Lmdon  Moss, 
and  Chat  Moss  reduced  to  a  bare  300  acres  since  the  days  when 
the  first  railway  in  England  was  thrown  across  its  shiftmg  bogland, 
still  keep  their  colonies  of  pkiloxenus.  While  crossing  the 
Cheshire  line  at  Carrington  Moss  (reported  extinct  there  now),  it 
develops  in  Delamere  Forest  between  Northwich  and  Chester  its 
finest  actual  form.  The  upper  side  of  the  maies  in  depth  of  colour 
nearly  approaches  typical  tiphon;  the  under  side  is  more  pronoun- 
ced  in  marking  and  ocellation  and  the  insect  is  often  larger  than 
the  ordinary  pkiloxenus.  Mr.  J.  Arkle  of  Chester,  writmg 
in  1901  in  the  Entonwlogïst  (Vol.  XXXVII,  p.  257)  mentions 
that  he  found  no  less  than  four  davus  {sic)  localities  in  the  forest... 
"  there  ought  to  be  five  localities,  but  now  the  âfth  has  long 
since  been  removed  by  over  collecting.  "  And,  in  191 2,  it  seems 
as  though  the  butterfly  had  disappeared,  or  nearly  so,  from  a  like 
cause  from  the  remaining  four.  Mr.  C.  F.  Johnson,  however, 
informs  me  that  it  still  haunts  Abbots  Moss  thereabouts,  and 
"  Delamere  "  phïloxenus  are  at  ail  events  not  infrequently  adver- 
tised  in  our  amateur's  exciiange  lists;  s*o  that  it  is  to  be  hoped  that 
the  species  may  survive  until  such  time  as  the  forest  is  converted 
into  a  "  Nature  Reserve  ",  with  others  of  our  most  cherished 
hunting  grounds. 

"  The  moss,  where  it  occurs  ",  writes  Mr.  Arkle  {in  litL),  "  like 
other  examples  in  the  Delamere  Forest  district  appears  to  owe  its 
origin  to  a  subsidence.  This  is  evidenced  by  the  partly  submerged 
stumps  of  trees  hère  and  there  over  the  moss,  one  of  w^hich  is 
shown  in  the  fore-ground  of  the  picture  "  (cp.  Illustrations  of 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


113 


liphon-LocaLities).  "  There  are  bogholes  filled  with  water  as  in 
the  Welsh  local ity,  and  the  végétation  is  the  same;  heather,  beaked 
rush,  cotton  grass,  and  an  occasional  stunted  birch;  while  the 
surface,  in  patches,  is  additionally  carpeted  with  cranberries.  " 

Of  the  existence  of  fhiioxenus  in  the  eastern  Macclesfield  area 
of  Cheshire,  Air.  Richard  South,  writing  in  the  Entomologist 
(Vol.  XXVIII,  p.  26/,  October  1895),  says  "  there  seems  to  be 
little  doubt  that  Cœnonympha  tiphon  (davjis)  did  exist  on  Danes' 
Moss,  but  I  am  not  sure  that  it  occurs  there  still,  although  I  got 
a  glimpse  of  a  butterfiy  last  year  which  I  fancied  at  the  trnie  was 
this  species.  It  is  also  reported  to  occur  on  the  "  Cat-and-FiddIe  " 
moor,  but  I  hâve  not  seen  it  there.  " 

In  North  Shropshire,  where  the  species  attains  its  south-western 
hmit,  we  hâve  the  same  more  tifhon-XooVvix^  upper  side,  with  the 
characteristic  well-ocellated  under  sides  of  true  fhiloxenjis.  I 
hâve  a  short  séries  of  "  Salopians  "  (the  county  is  Salop  by  ordi- 
nary  usage,  =  Salopia;  this  for  the  benefit  of  my  Continental 
colleagues);  they  corne  from  Whixall  Moss,  midway  between 
Whitchurch  and  Ellesmere,  and  were  taken  there  by  the  Rev. 
C.  F.  Thornewill;  and  Mr.  Johnson  also  describes  phïloxenus 
{in  lit  t.)  as  very  abundant  near  Ellesmere.  But  at  this  point, 
apparently  it  does  not  cross  the  border  into  Wales,  nor  can  I  find 
record  of  a  similar  extension  along  the  Welsh  northern  counties 
of  Flint,  Denbigh,  and  Carnarvon  save  for  the  single  mention 
of  Minera  Mountain,  Denbighshire,  in  Mr.  A.  O.  Walker's 
"  Macrolepidoptera  of  the  Chester  District.  " 


IV.     MIDDLE    FORM 

D)  and  E)    Cœnonympha  tiphon  in  Wales  and  Ireland. 

D)     Wales. 

My    impression    is    that    until    I    sounded    my    correspondents 
Mr.  Arkie.  and  Mr.  W.  J.  Kerr  of  Maesmor,  Corwen,  North  Wales, 


114  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

in  the  spring  of  this  year  (191 2),  the  majority  of  my  brother 
entomologists  in  London  at  ail  cvents  were  of  opinion  that 
Cœnonympha  tiphon  no  longer  existed  in  the  Principality.  A 
single  example  labelled  "  N.  Wales  "  in  the  collection  of  my 
friend  Mr.  W.  G.  Sheldon  of  Croydon,  had  inspired  me  with  the 
hope  that  it  might  still  linger  in  its  aforetime  localities;  but  the 
alleged  captor  had  no  recollection  either  of  the  spécimen  in  ques- 
tion, or  the  locality  from  which  I  supposed  it  to  hâve  been  derived. 
However,  Mr.  Kerr  was  able  to  throw  some  light  upon  the  matter, 
and  incidentally  to  confirra  the  only  récent  published  report  of 
tiphon  in  Wales  to  which  I  shall  allude  later  on.  He  wrote  early 
in  May  "  I  hâve  from  time  to  time  worked  the  northern  half  of 
the  Principality  pretty  well  for  Macro-Lepidoptera.  There  is  no 
doubt  that  C.  davus  is  extremely  scarce  in  North  Wales,  and  I 
hâve  not  seen  it  for  years.  This  is  diffîcult  to  understand  as  there 
are  thousands  of  acres  in  N.  Wales  of  precisely  the  same  nature 
of  ground  as  that  upon  which  davus  occurs  so  freely  in  Scotland... 
Some  twenty  years  since  I  took  a  few  spécimens  (I  think  in  the 
middle  of  July)  in  the  locality  mentioned  in  the  old  books,  viz., 
between  Bala  and  Festiniog. . .  ' 

"  The  district  is  a  wild  stretch  of  moorland,  mostly  grouse 
moors  with  large  bogs  between  stretches  of  heather  at  an  altitude 
of  from  1000  to  1500  ft.  though  the  peaks  reach  up  to  some 
2500  ft.  " 

The  authority  alluded  to  by  Mr.  Kerr  is  James  Francis  Stephens 
{Illustrations  of  British  Entomology,  Vol.  I,  p.  6j,  1828)  who 
says...  "  the  Rev.  W.  T.  Bree  informs  .me  that  he  took  the  latter 
(i.  e.  Hipparchia  polydania,  Haworth)  "  (  =  our  tiphon,  Rott.)  "  in 
great  abundance  (and  kindly  supplied  me  with  spécimens)  on  the 
mountains  between  Bala  and  Festiniog,  Merionethshire,  though 
amongst  them  was  a  single  spécimen  of  //?'.  Iphis  "  (  =  .-*),  and 
it  is  agreeable  to  reflect  that  after  so  many  years  Mr.  Kerr  and 
Mr.  Arkle  together  hâve  been  successful  in  re-establishing  tiphon 
upon  its  native  heaths  in  Wales. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  II5 

Writing  on  July  5th  Mr.  Kerr  says  "  I  am  sending  you  to-day 
three  unset  spécimens  of  C.  t'iphon,  taken  yesterday  in  N.  Wales... 
The  insect  was  fairly  common  on  a  large  mountain  bog  at  about 
1400  ft.  between  Bala  and  Festiniog.  I  think  it  must  occur  locally 
throughout  the  whole  of  that  wild  district.  Those  I  hâve  sent  are 
typical  of  ail  that  we  took...  "  And  Mr.  Arkle  adds  "  This  road 
skirts  the  Afon  (River)  Tryweryn,  and  at  Jthe  exact  spot,  the 
stream  has  receded  a  mile  or  so  to  the  south  and  avvay  from  the 
road,  leaving  a  flat  bog  apparently  river-deposited.  This  is  the 
tiphon  bog  —  a  dreary  swamp  without  végétation  save  heather, 
cotton  grass,  beaked  rush,  and  hère  and  there  an  asphodel  with 
its  yellow  flowers  and  their  scarlet  crosses.  On  either  side  of 
the  river-valley,  mountams  rise  abruptly  over  2.000  feet  high.  " 
The  examples  in  question  are  brilliant  and  fresh,  true  tiphon,  with 
tawny  wings,  and  w^ell  ocellated  on  the  under  side. 

With  this  information  before  us,  there  is  every  reason  to 
suppose  that  tiphon  may  yct  survive  in  the  sea-side  locality  on 
Cardigan  Bay  near  Barmouth  in  the  same  county  of  Merioneth- 
shire,  where  it  was  discovered  by  Mr.  E.  H.  Greerly  of  that  town 
in  June  1886.  In  that  year  tiplioii  was  taken  coinmoniy  on  a  peat 
moss  in  this  iieighbourhood  at  110  more  than  50  feet  above  sea- 
level;  and  ail  of  the  Middle  Form.  This,  then,  appears  to  be 
the  southermnost  habitat  of  the  species  in  Britain,  for  I  can  find 
no  records  of  it  having  been  captured  in  the  very  likely  mountain 
marshes  and  heaths  of  mid  and  south  Wales. 

Crossing  the  Bristol  Channel  into  Devonshire,  tradition  had 
it  formerly  that  tipho7i  was  to  be  found  on  Dartmoor,  where  the 
nature  of  the  soil,  and  the  climate  is  decidedly  suggestive  of  the 
marsh-loviiig  Cœnonympha.  But  as  long  ago  as  1876  the  late 
Mr.  G.  C.  Bignell  disposed  of  the  legend.  Advised  by  the 
curator  of  the  Exeter  Muséum  that  tiphon  had  been  taken  many 
years  before  on  Yes  Tor  (2039  fl.),  near  Okehampton,  he  made 
a  thorough  exploration  of  the  country  thereabouts,  but  without 
success  {Entomologiste  Vol.  IX,  pp.  203-4);  and  I  myself  hâve 
traversed  much  of  thèse  splendid  moors  further  north,  and  met 


Il6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

several  entomologists  to  vvhom  it  is  f^/vcr  cognita ;  but  neither  they, 
nor  I  hâve  ever  corne  across  the  species  hère. 

It  has  been  recorded,  also,  from  Ashdown  Forest,  Sussex,  in 
the  S.  E.,  a  most  unhkely  locality. 

The  terminal  line  of  tiphon  in  Wales  and  England,  therefore, 
may  be  drawn  through  mid-Merioneth,  North  Shropshire,  North 
Staff ordshire  and  by  the  eastern  boundary  of  Cheshire  ail  along 
the  Southern  limits  of  Yorkshire,  with  an  unoccupied  interval 
roughly  represented  by  the  North  Derbyshire  frontiers,  to  the 
Humber  estuary. 

E)     Ireland. 

So  little  is  still  known,  entomologically  of  Ireland,  that  I 
approach  this  last  section  of  my  remarks  on  the  distribution  of 
Cœnonympha  tiphon  in  Ireland  with  considérable  hésitation;  nor 
can  I  prétend  to  throw  much  light  on  the  subject.  For  it  was 
not  until  many  years  after  the  British  lepidoptera  had  been  noted, 
and  recorded,  that  naturalists  across  St.  George's  Channel  turned 
their  attention  to  their  own  most  interesting  butterflies  and  moths. 
We  owe  it  to  the  late  Mr.  Edwin  Birchall  that  a  preliminary 
catalogue  was  collected  and  published  in  the  pages  of  the 
Eiitojuologist's  Monthly  Magazine  (Vol.  III,  1867).  Later  in 
the  Entomologist  (Vols.  XXVI-XXXIV,  1 893-1901)  Mr.  W.  F.  de 
Vismes  Kane  expanded  and  amplified  his  predecessor's  notes  and 
observations  in  his  own  Catalogue  of  the  Xepidoptera  of  Ireland. 

DESCRIPTION 

In  Ireland  the  Middle  Form  extends  practically  from  one  end 
of  the  country  to  the  other  in  the  localities  where  tiphon  is  known 
to  occur,  that  is  to  say  from  the  55th  parallel  to  the  52nd,  thus 
somewhat  further  south  than  in  Britain  ;  while  in  the  extrême 
south  west  it  reaches  down  still  further  to  Bantry  Bay  in  the 
County  of  Cork,  and  the  mountains  of  Kerry.     Of  the  form  of 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  II7 

tiphon  in  Ireland,  Barrett  writes  {The  Lepidoftera  of  the  British 
Islands). 

"  On  the  heaths  of  the  North  of  Ireland,  and  in  the  far  west 
at  Killarney,  it  has  the  gênerai  character  of  the  mountain  form, 
agreeing"  m  the  colour  of  the  under  side,  and  in  the  indistinctness 
of  the  spots  above  and  below,  but  is  more  tinged  with  ashy;  with 
thèse  are  others  in  which  the  under  side  of  the  hind  wings  is 
dusted  with  g<^lden  brown,  or  reddish  and  intermediate  shades, 
and  the  upper  side  beconies  of  a  brownish  fulvous  or  tawny,  while 
the  spots  of  the  under  side  are,  variably,  more  distinct,  and  they 
become  slightly  more  noticeable  above.  Thèse  darker  forms  lead 
to  those  which  belong  more  particularly  to  boggy  heaths,  and 
"  mosses  "  (=  var.  tiphon)  ". 

I  hâve  not  seen  any  examples  from  the  extrême  north  of  Ire- 
land. At  any  rate,  those  before  me  from  the  Lough  Fea  district 
of  Tyrone  show  no  tendency  to  assume  "  the  mountain  form,  " 
by  which  I  take  it  Barrett  indicates  laidion;  being  unaware  appa- 
rently  of  its  occurrence  in  Scotland  at  sea-level  or  thereabouts. 
In  fact,  though  I  know  it  unwise  to  dogmatise  on  this  subject,  the 
tiphon  of  Ireland  when  fresh  are  generally  as  near  typical  as 
any  of  this  form  in  the  United  Kingdom. 

"  It  is  true  "  says  Mr.  Kane  also  {loc.  cit.)  "  that  I  hâve  at 
Killarney,  Westmeath,  Galway  and  Sligo  met  with  single  spé- 
cimens of  the  var.  laidion;  but  the  Irish  usual  form  is  well 
ocellated,  frequently  of  a  dingy  brown  coloration,  and  is  dis- 
tinctly  a  transitional  form  between  the  two  extrêmes.  It  is  inte- 
resting  that  the  characters  presented  do  not  much  differ  over  such 
wide  tracts  of  bog  and  moor  ".  Hc  also  remarks  (z«  ////.).  "  On 
the  upper  side,  however,  it  varies  from  the  dark  ferruginous  tone 
of  some  localities  to  the  ashy  pale  brown  of  others  which  some- 
times  approach  the  Scotch  form,  so  that  unless  you  bave  a  séries 
from  various  localities,  it  is  hard  to  grasp  the  range  of  modcrate 
variation  met  with  ". 

After  examining  a  fair  number  of  examples  from  various  parts 
of   the   country,    I    can   endorse   Mr.    Kane's   remarks;    yet   the 


Il8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

tendency  in  local  variation  towards  the  southern,  and  more  occa- 
sionally  toward  the  northern  forms  of  Britain,  is  less  markcd 
in  the  Irish  typical  tiphon  than  in  the  English.  Isolated  spé- 
cimens from  Killarney  are  reported  akin  to  phtloxemis,  but 
Birchall,  also,  supports  the  view  that  tiphon  (=  daims,  Fab.) 
prédominâtes;  while  he  further  notes  the  generally  northern 
character  even  of  the  South  Irish  fauna,  accounting  for  it  partly  as 
a  resuit  of  the  later  geological  séparation  of  Ireland  from 
Scotland;  and  the  fact  that  the  tiphon  of  Ireland  approximate 
nearest  to  the  Middle  Form  in  Scotland  lends  colour  to  the  thcory. 
The  examples  sent  me  from  Enniskillen  in  Co.  Fermanagh  differ 
from  those  of  other  localities  in  hardly  any  particular  but  that 
of  size. 


DISTRIBUTION 

In  the  north-western  County  of  Donegal,  the  late  Edward 
Newman  found  tiphon  long  ago.  Mr.  D.  C.  Campbell  met  with 
the  species  on  July  22nd  1892,  on  the  moors  between  Gartan,  and 
Glenveagh;  and  again  at  Lough  Sait  on  the  23rd.  The  Rev. 
W.  F.  Johnson  reports  a  single  example  on  the  mountain  at 
Ardara  in  the  extrême  vvest  of  the  county  on  the  Atlantic  coast. 

From  north  Antrim,  the  north-east  coast  of  which  is  separated 
from  the  Scottish  mainland  by  a  bare  twenty  miles  of  sea, 
Mr.  Campbell  records  how  "  the  very  dark  form  of  the  "  Large 
Heath  "  occurred  very  commonly  in  the  Garry  bogs  near  Bally- 
money  ";  the  form  to  be  expected  there  as  coming  across  from 
the  Mull  of  Cantire,  at  the  base  of  w^hich  in  Knapdale,  as  has 
been  stated  {antea,  p.  102)  we  seem  to  be  at  a  parting  of  the  ways 
between  var.  laidion,  and  the  type. 

In  Tyrone  it  is  generally  distributed  over  the  bogs,  from  which 
my  correspondent  Mr.  T.  Gréer,  of  Stewartstown  in  the  eastern 
part  of  the  county,  furnished  me  this  summer  with  a  fine  séries. 
They  were  taken  near  Lough  Fea  (the  Irish  Lough   =    Scotch 


LÉPIDOPTÉROLUGIE    COMPARÉE  I  IQ 

loch,  and  English  lake)  and  were  flying  in  splendid  condition 
on  July  ist  igi2.  Extremely  brightly  coloured,  they  represent 
the  best  type  of  the  Middle  Form  well  ocellated  and  with  a 
brighter  greenish  tinge  on  the  under  sides,  and  rather  larger 
ocellations  on  the  hind  wings  than  in  the  South  Scotch  examples, 
though  sometimes  the  apical  ocellation  of  the  fore  wings  on  the 
upper  side  is  obsolescent  as  in  laidion,  and  on  the  under  side 
reduced  in  proportion.  But  elsewhere  the  cold  and  wet  summer 
has  made  the  collection  of  Irish  tiphon  extremely  difficult,  and 
several  of  my  correspondents  in  the  north  hâve  failed  entirely 
to  capture  what  is  usually  a  common  butterfly.  In  Armagh  the 
Rev.  W.  F.  Johnson  has  taken  it  at  Churchill,  and  Mr.  Kane  in 
Monaghan;  Sir  Charles  Langham  announces  it  from  Tempo  in 
Fermanagh,  while  some  seasons  my  correspondent  Mr.  J.  E.  R. 
Allen  finds  it  in  fair  abundance  about  Enniskillen.  He  has 
kindly  sent  me  his  séries  to  examine,  and  presented  me  with 
examples.  They  are  comparatively  small  but  several  of  the  maies 
show  augmented  ocellation  on  the  under  side  of  the  hind  wings 
and  the  pale  females  are  also  well  "  eyed  ''  on  the  upper  side. 

Westward  again  toward  the  Atlantic  in  the  County  of  Sligo, 
Mr.  P.  H.  Russ,  speaks  of  it  at  Culleenamore  in  1882  as  "  if 
anything  more  abundant  than  usual  ".  The  Oxhill  range,  and 
near  Lough  Gill,  with  Markree  Castle,  are  also  favoured  loca- 
lities.  In  mid  Galway  it  seems  to  be  decidedly  common  at 
Clonbrock  and  in  the  wild  hill  country  of  Connemara  where  Miss 
Emily  Lawless  discovered  it  many  years  ago.  Mr.  Kane  found 
it  at  Moycullen  on  the  banks  of  the  Shannon,  and  on  the  border 
of  Co.  Roscommon  at  Ballinasloe.  In  Mayo  it  is  widespread  to 
the  Atlantic.  But  Mr.  Bonaparte  Wyse  took  only  one  worn 
example  on  the  shores  of  Lough  Coon,  near  Pontoon;  and  Mr.  Kane 
(Clare.  Island  Survey  Proc.  Royal  Irish  Acad.,  vol.  XXXI,  Jan. 
1912)  suggests  that  a  great  part  of  the  Mayo  bogland  is  too  wet, 
too  inhospitable  to  maintain  any  save  the  commonest,  and  hardiest 
lepidoptera.  He  reports  tiphon,  however,  from  Achill  Island.  and 
from  Lough  Doo  in  south-west  Mayo  just  on  Killary  Bay. 


120  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

I  liave  no  record  for  the  next  south-western  counties  Cl  are 
and  Limerick,  but  hâve  little  doubt  that  it  exists  there  in  the 
same  sort  of  local ities.  For  it  is  common  again  in  some  parts  of 
Kerry,  e.  g.  at  the  Caragh  Lake,  and  to  Co.  Cork  on  the  shores 
of  Bantry  Bay,  and  near  Berehaven,  and  Adrigole  where,  con- 
trary  to  the  expérience  of  collectors  in  England  {antea,  p.  112),  the 
Rev.  Mr.  Johnson  observed  it  "  often  in  company  with  C.  fam- 
pliihis  "  (Jrish  Naturaltst,  vol.  III,  p.  igg).  Collecting  in  the 
mountainous  country  about  Kenmare,  to  the  south  of  the  famous 
lakes  of  Killarney,  my  friend  Mr.  W.  J.  Kaye  on  the  i6th  June 
1902  met  with  tiphon  at  about  looo  ft.  towards  the  summit  of 
Windy  Gap  near  Glencar.  Between  Kenmare  and  Glengarifî 
the  form  is  described  by  him  as  particularly  fine  and  of  very 
large  size  "  with  a  very  small  amount  of  spotting  on  the 
underside  ".  It  has  been  taken  in  Kilkenny,  but  in  the  southern 
and  south  eastern  counties,  east  Cork,  Waterford,  Wexford,  and 
along  the  seaboard  counties  between  52°  and  55°  latitude  tiphon 
appears  to  be  wanting,  or  at  least  has  not  been  reported.  Return- 
ing  to  central  Ireland,  however,  westward  from  the  Shannon  river, 
Mr.  Kane  reports  it  at  Banagher  in  King's  County,  and  over  the 
Bog  of  Allen  to  the  Cromlyn  Bog  near  Rathowen  in  Kildare;  in 
Oueen's  County;  and  north  again  near  Killynon,  and  Mullingar 
in  Westmeath;  a  locality  known  to  most  British  naturalists  as 
prolific  also  of  the  beautiful  "  white  "  form  of  Melitœa  aitrinia, 
christened  by  Birchall  var.  hïbernica. 

Hère,  I  regret  to  say,  my  knowledge  of  the  distribution  of 
Cœnonympha  tiphon  in  Ireland  is  at  an  end,  and  I  can  only 
express  my  regret  that  so  many  of  our  British  collectors  still 
maintain  their  insularity  with  such  zeal,  that  they  seem  to  forego 
completely  the  exploration  even  of  "  John  Bull's  Other  Island  ". 

But  before  concluding  my  remarks  on  the  subject  of  distribu- 
tion, and  the  three  forms  of  the  butterfly  as  we  know  it  hère, 
I  should  îike  to  draw  attention  to  the  extraordinary  scarcity  of 
abnormal  spécimens.  Personally  I  hâve  heard  of  but  three,  and 
seen  but  one  example  of  the  kind.     It  is  in  the  collection  of 


LÉPIDUPTEROLOGIE   COMPAREE  121 

Mr.  W.  G.  Sheldon,  and  is  of  the  var.  philoxemis;  the  ocellations 
of  the  under  side  of  the  hind  wing  large  and  lanceolate-ahnost 
almond-shaped,  and  I  imderstand  from  Mr.  Arkle  that  hc  has  a 
similar  form  in  his  own  cabinet. 

Henry  Rowland-Brown. 


Oxhey  Grove,  Harrow-Weald,  September  igi2. 


List  o)  Coiinties 
enumerated  on  the  accompaiiyiiig  Sketch=Map. 


Ascertanicd    Range   of    Lœnonymp/ia    iiphon    in   the    United 
Kingdom  : 


1.  Northern   Form    :  Var.    Laidion,   Bkh.... 

2.  Middlc   Form    :    Ti-phon,    Rott 

3.  Southern   Form    :   Var.  Pliiloxenus,  Esp. 

4.  Probable    extension    of    range 


I  22 


LEPIUOPTEROLOGIE    COiMPAREE 


The  nunibers  on  the  map  correspond  to  the  following  Counties, 
and  Islands  : 


Scotland. 

36 

Yorkshire. 

I 

■> 

3 
4 

5 

Orkncy   Islands. 

Caithnrss. 

Sutherland. 

Ross. 

Hébrides  Islands. 

2>1 
3« 
39 
40 
41 

I,ancashire. 

Stafford. 

Derby. 

Cheshire. 

Shropsliire  (Salop) 

6 
7 

Isle  of  Skye. 
Inverness. 

Wales. 

8 

Elg-in,  or  JMoray. 

42 

Merioneth. 

9 

Nairn. 

lO 

Banff. 

Ireland. 

1 1 

Aberdeen. 

43 

Derry. 

12 

Kincardine. 

44 

Antrim. 

'3 

Forfar. 

45 

Down. 

M 

Perth. 

46 

Armagh. 

15 

Argyll. 

47 

^Nlonaghan. 

16 

Isle  of  Arran  (Bute). 

48 

Tyrone. 

17 

Dumbarton. 

49 

Donegal. 

18 

Stirling. 

50 

Fermanagh. 

'9 

Fife,  and  Kinross. 

51 

Cavan. 

20 

Renfrew. 

52 

Meath. 

21 

Ayr. 

53 

Kildare. 

22 

Lanark. 

54 

Kilkenny. 

23 

Edinburgh. 

55 

Queen's  County. 

24 

Haddington. 

56 

King's   County. 

^5 

Berwick. 

57 

Westmeath. 

26 

Peebles. 

5« 

Longford. 

-7 

Selkirk. 

59 

Roscommon. 

28 

Roxburgh. 

60 

Leitrim. 

29 

Dumfrics. 

61 

Sligo. 

30 

Kircudbright. 

62 

Mayo. 

3i 

Wigton. 

63 

Galvvay. 

Ëngland. 

Ô4 
65 

Clare. 
Achill  Isle. 

3^ 

Cumberland. 

66 

Limerick. 

33 

Northumberland. 

67 

Tipperary. 

34 

Uurham. 

68 

Cork. 

35- 

W'estmoreland. 

69 

Kerry. 

LÉPIUOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  123 

DISTRIBUTION   ET   VARIATION 

DU 

CŒNONYMPHA    TIPHON    dans  le  RoyaumeUni, 

Par  H.    Rowland-Brown. 


Dans  un  fascicule  antérieur  de  cet  ouvrage,  M.  Oberthiir  a 
donné  un  compte  rendu  clair  de  la  distribution  et  de  la  variation 
du  Cœnonympha  iiphon,  Rott.,  dans  le  Royaume-Uni  et  sur  le 
Continent  en  Europe.  J'espère  néanmoins,  puisqu'il  a  bien  voulu 
m'accorder  une  place  parmi  les  collaborateurs  de  ses  Etudes  de 
Lépidoptérologie  comparée,  qu'il  me  permettra  de  lui  soumettre 
plusieurs  corrections,  et  de  compléter  ses  remarques,  à  la  fois,  sur 
la  nomenclature  de  l'Espèce  et  sur  sa  distribution  exacte  en 
Grande-Bretagne  et  en  Irlande. 


NOMENCLATURE 

En  premier  lieu,  je  ne  trouve  point  de  raison  valable  qui  autorise 
Staudinger  à  substituer  le  nom  de  scotica  à  celui  que  l'on  avait 
accepté  jusqu'ici  de  laid  ion,  Borkhausen.  Mon  opinion  a  été  par- 
tagée par  feu  M.  J.  W.  Tutt,  dont  les  efforts  pour  débrouiller 
l'écheveau  enchevêtré  de  la  Nomenclature  ont  été  sans  bornes.  A 
propos  des  Lépidoptères  des  marais  au-dessus  du  Lac  de  Zurich 
{Eiitomologisfs  Record  vol.  XX,  page  245),  il  écrit  :  «  On  peut 
remarquer  que  Staudinger  {Cat.,  3"  éd.,  page  66),  a  fait  un  joli 
gâchis  du  laidioii,  Bkh.,  qu'il  rattache  au  tiphon,  Rott.;  il  donne 
au  laidion  (forme  septentrionale  de  Buckell)  le  nom  de  scotica, 
Staud.,  alors  qu'il  est  parfaitement  évident  que  ni  Staudinger  ni 
n'ont  jamais  lu  les  descriptions  originales  du  tiphon,  Rott., 


I2|  LÉPIDOPTÉROÎ.O'JIE    COMPARÉE 

et  du  laidion,  Bkh.,  en  vue  de  les  comparer,  et  pourtant  on  peut 
facilement  se  procurer  les  descriptions.   » 

La  question  entière  de  la  nomenclature  des  diverses  formes  de 
ce  Cœnonympha  a  été  admirablement  traitée  à  fond  par  le  Docteur 
F.  J.  Buckell,  M.  B.,  dans  une  communication  lue  le  15  Octobre 
1895  à  la  «  City  of  London  Entomological  Society  »,  laquelle, 
soit  dit  en  passant  comme  renseignement  pour  mes  collègues 
français,  n'est  pas  la  Société  Entomologique  de  Londres  (the 
Entomological  Society  of  London),  mais  une  de  nos  multiples  et 
florissantes  Sociétés  d'Histoire  Naturelle  de  la  Capitale.  Cette 
communication  est  aussi  publiée  dans  The  Eniomologisi's  Record 
(Vol.  VII,  pages  100-107).  Pour  la  Grande-Bretagne,  du  moins, 
cet  article  épuise  la  question  des  trois  formes  de  papillons  connues 
de  nos  collectionneurs.  «  On  conseille  »,  dit  Tutt  {loc.  cit.),  «  à  ceux 
qui  s'occupent  des  Lépidoptères,  de  suivre  Buckell  pour  tous  les 
détails  qui  concernent  cette  espèce.  Il  est  regrettable  qu'on  n'ait 
pas  pris  plus  de  soin  pour  digérer  son  ouvrage  avant  d'ajouter  une 
nouvelle  confusion  à  la  synonymie  déjà  trop  chargée.  On  peut 
accepter  comme  un  fait  que  ses  conclusions  sont  absolument  cor- 
rectes. »  C'est  un  grand  compliment,  mais  mérité,  ainsi  que  vou- 
dront bien  en  convenir  tous  ceux  qui  se  reporteront  à  l'ouvrage 
de  Buckell.  Je  puis  dire  ici  que  les  entomologistes  anglais  sont 
unanimes  à  regretter  que  Tutt  n'ait  pas  vécu  assez  longtemps  pour 
achever  ses  splendides  études  sur  les  papillons  anglais  et  pour 
donner  incidemment  à  l'article  du  D""  Buckell  une  publicité  plus 
grande  que  celle  d'un  Compte  rendu  annuel  de  Sociélé  ou  d'une 
Revue  mensuelle. 

Je  n'ai  pas  l'intention  de  m'avancer  plus  loin  pour  la  question 
de  la  nomenclature  du  tiphon  (ceci  est  apparemment  l'orthographe 
originale  et,  par  conséquent,  celle  que  l'on  devrait  conserver  (*); 


(*)  Tiphon  —  plus  correctement  Typhon  —  est  un  nom  mythologique. 
C'était  une  des  dénominations  de  Priape  ;  c'était  aussi  un  géant  fameux,  un 
monstre  à  loo  têtes,  dont  les  loo  bouches  vomissaient  du  feu.  Jupiter  réussit 
à  l'étendre  sous  le  mont  Etna  où  le  géant,  toujours  furieux,  jette  constamment 
des  flammes.   —  Ch.    Obthr. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


I2S 


je  me  permettrai  néanmoins,  en  laissant  de  côté  le  point  de  vue 
historique  de  chaque  synonyme,  de  reproduire  les  conclusions  aux- 
quelles est  arrivé  le  D""  Buckell.  Les  voici  : 


?  daims,  Fb.  ;  ?  iphis,  Diehl  ; 
polydama,  Haw.  ;  polymedn, 
Jermyn  (Miss  L.  Jermyn  est 
l'auteur  de  «  The  Butterfly 
Collector's  Vade  Mecum  » 
portant  la  date  de  1824); 
?  iphis,  Steph.  ;  tulUa,  Hb. 


Type  C.  tiphon,  Rott.  = 

Forme  du  Milieu  de  l'Angle- 
terre (Dessous,  ailes  postérieures, 
ocellation  petite  et  distincte). 


Var.  philoxeniis,  Esp.  = 

Forme  du  Sud  de  la  Grande- 
Bretagne  (Dessous,  ailes  posté- 
rieures, ocellation  grande  et  dis- 
tincte). 

Var.  laidion,  Bork.  (=  scotica, 

Stgr.)  = 

Forme  du  Nord  de  l'Angle- 
terre (Dessous,  ailes  postérieures, 
ocellation  obsolète). 


?  musarion,  Bork.;  hero,  Lewin; 
davus,  Haw.,  Jerm.,  Steph., 
Westwood,  Staint.  ;  rothliebïi, 
Herr-Schàffer,  Newm. 

?  îsïs,  Thnbg.,  Zett.,  Ménét.  ; 
demophïle,  Frr.  ;  ?  typhon, 
Haw.,  Westwood;  ?  inornatn, 
Edw. 


J'ajouterai  cependant  que,  environ  un  an  après  la  publication 
de  ce  qui  précède,  M.  H.  J.  Elwes,  F.  R.  S.,  en  même  temps  qu'il 
fait  la  critique  des  nombreuses  variétés  et  aberrations  de  l'Amé- 
rique du  Nord  et  de  la  Sibérie,  exprime  l'avis  que  :  «  Yisis  mérite 
assurément  un  nom  comme  variété  géographique  plus  que  ce  qu'il 
(D""  Buckell)  appelle  la  forme  du  milieu  de  la  Grande-Bretagne, 
laquelle  »,  dit-il  encore,  «  je  ne  suis  pas  à  même  de  distinguer 
dans  ma  propre  collection.  Mais  je  suis  d'avis  que  dans  l'effort 
soigneux  qu'il  fait  pour  identifier  les  formes  britanniques  avec 
les  noms  donnés  par  les  auteurs  du  continent,  il  n'a  pas  réussi 
parce  qu'il  n'avait  pas  assez  de  spécimens  étrangers,  et  je  préfère 
m'en  tenir  à  la  nomenclature  du  Catalog  de  Staudinger,  1871,  en 
y  ajoutant  les  variétés  que  j'ai  mentionnées  dans  mes  notes   » 


120  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

{Ent.  Rec,  Vol.  VIII,  p.  228-230).  C'est  moi  qui  ai  mis  la  paren- 
thèse. La  var.  laidion  n'est  pas  confondue  avec  le  scotica  dans 
l'édition  du  Catalog  de  1871.  M.  Elwes,  d'autre  part,  accepte 
le  tifhon  en  tant  qu'il  «  permet  de  grouper  quelques  spécimens 
anglais  —  la  forme  du  milieu  de  la  Grande-Bretagne  de  Buckell 
■ —  mieux  peut-être  qu'en  la  confondant  avec  la  forme  typique 
écossaise  et  la  forme  irlandaise  (?)  ».  Cette  dernière,  il  l'appelle 
var.  et  ab.  laidion.  La  var.  et  ab.  pkiloxenus,  Esp.,  se  présente, 
à  ce  qu'il  pense,  comme  variété  typique  seulement  dans  les 
marécages  marniers  de  l'Angleterre  et  du  N.-O.  d'Allemagne; 
la  var.  et  ab.  isis,  Thnb.,  comme  «  une  aberration  rare  en  Grande- 
Bretagne...    » 

Personnellement,  je  ne  partage  pas  l'avis  de  M.  Elwes  sur  la 
difficulté  qu'on  éprouve  à  séparer  la  forme  du  milieu  de  la  Grande- 
Bretagne  de  Buckell;  j'espère  le  montrer  bientôt.  Sur  ce  point,  je 
suis  d'accord  avec  la  majorité  des  collectionneurs  anglais  que  je 
connais,  ainsi  qu'avec  Tutt.  Il  existe,  il  est  vrai,  des  localités  dans 
chaque  division,  où  une  forme  apparaît,  pour  ainsi  dire,  comme 
une  aberration  accidentelle  d'une  autre  forme;  la  ligne  de  démar- 
cation ne  peut  pas  non  plus  être  tracée  nettement  dans  certaines 
régions,  et  forcément  des  formes  de  transition  se  présentent.  Il  y  a 
aussi  indubitablement  certains  endroits  —  un  ou  deux  —  où  deux 
formes  se  trouvent  ensemble,  «  régions  de  fusion  »,  comme  les 
appelle  le  D''  Buckell.  Mais,  somme  toute,  on  verra  que  l'arran- 
gement par  formes  est  bien  justifié  et  que  les  régions  de  fusion 
sont  si  peu  nombreuses  et  si  espacées  qu'elles  constituent  presque 
une  quantité  négligeable. 


Descriptions  originales  et  découverte  en   Grande-Bretagne. 

Avant  d'en  venir  à  retracer  l'histoire  et  à  rechercher  la  distri- 
bution du  tiphon  et  de  ses  formes  en  Grande-Bretagne  et  en 
Irlande,  il  serait  bon  de  rappeler  les  descriptions  originales  des 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  12/ 

nombreuses  formes  énumérées.  La  description  originale  que  de 
Rottemburg  a  donnée  de  cette  espèce  {JSaturforscher,  VI,  page  15), 
a  été  faite  d'après  des  spécimens  pris  près  de  Halle,  en  Allemagne. 
C'est  avec  plaisir  que  je  me  sers  de  la  traduction  de  feu  M.  W.  F. 
Kirby  (A  Handbook  to  the  Order  Lepïdoptera,  1896.  Part.  I. 
Butterflies,  Vol.  I,  page  221). 

«  Grande  ressemblance  avec  le  C.  Pamphiliis,  mais  plus  grand; 
parfois  presque  deux  fois  aussi  grand.  Ailes  de  couleur  presque 
uniforme  en  dessus  et  en  dessous;  ailes  antérieures  presque  toujours 
montrant  un  ou  deux  ocelles  peu  distincts;  ailes  postérieures  avec 
un  ou  deux  ocelles  au  plus,  peu  distincts  près  de  l'angle  anal. 
Ocelles  distincts  en  dessous  :  ailes  antérieures  avec  un  seul  ocelle 
au  sommet,  et  rarement  un  ou  deux  plus  petits.  Ailes  postérieures 
grises,  avec  une  bande  transversale  blanche,  laquelle  a  de  nom- 
breuses interruptions  et  parfois  se  réduit  à  deux  points  blancs. 
Ailes  postérieures  avec  cinq  ou  six  ocelles  parallèles  à  la  bordure 
postérieure,  les  plus  hauts  étant  les  plus  gros  :  celui  le  plus  près 
de  l'angle  anal  souvent  double  ou  représenté  par  deux  très  petits 
ocelles  l'un  près  de  l'autre.  L'insecte  varie  beaucoup  pour  la  gran- 
deur et  le  nombre  des  ocelles.  »  C'est  une  description  raisonna- 
blement assez  serrée  de  notre  tïphon  typique,  mais  il  est  regrettable 
que  la  mauvaise  orthographe  de  von  Rottemburg  ait  été  perpétuée 
sensu  stricto  en  vertu  de  la  loi  de  priorité. 

On  peut  comparer  avec  cette  description  celle  de  Fabricius  de 
son  C.  davus,  de  Hambourg  {Gen.  Insect.,  page  259),  qui  est,  je 
n'en  doute  pas,  de  la  même  espèce  et  de  la  même  forme,  étant  donné 
surtout  la  tendance  de  ce  papillon  à  varier  avec  les  localités. 

«  Papillon  de  grandeur  modérée.  Ailes  supérieures  arrondies  en 
avant,  fauves  (tawny),  avec  deux  ocelles  noirs  sans  point  central, 
et  un  autre  très  petit  assez  peu  distinct;  en  dessous  avec  une  raie 
blanche  et  deux  yeux  avec  pupille  blanche.  Ailes  inférieures  plus 
sombres  en  dessus,  avec  cinq  ou  six  yeux  non  pupilles;  dessous  gris 
avec  une  raie  blanche  interrompue  et  six  yeux  noirs  pupilles  de 
blanc,  le  dernier  double.   » 


128  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

La  date  du  Naturforscker  de  von  Rottemburg  est  de  1775- 1777; 
celle  du  Gênera  Insectoniin  de  Fabricius  est  de  1777,  et  c'est  très 
peu  de  temps  après  que  nous  apprenons  que,  pour  la  première  fois, 
on  a  observé  le  tiphon  en  Angleterre.  En  1795  (^Les  Insectes  de  la 
Grande-Bretagne^  page  51,  traité  à  la  fois  en  français  et  en  anglais), 
Lewin  en  donne  la  figure  et  le  décrit  sous  le  nom  de  «  Argus  de 
Manchester  »,  qu'il  identifie  à  tort  avec  le  Hero  de  Linné. 

«  Il  y  a  peu  de  temps,  on  connoissait  à  peine  cette  espèce  de 
papillons  en  Angleterre;  ils  sont  plus  connus  maintenant,  depuis 
qu'un  amateur  en  a  découvert  plusieurs  dans  un  lieu  marécageux, 
près  de  Manchester;  et  comme  ils  peiroissent  singulièrement  atta- 
chés au  lieu  de  leur  naissance,  tous  les  ans,  au  mois  de  juillet,  il 
en  prend  quelques-uns.  Je  l'ai  figuré  (la  mouche)  d'après  un 
papillon  que  j'ai  trouvé  dans  la  superbe  collection  d'insectes,  soit 
Anglois,  soit  étrangers,  que  possède  M.  Francillon.  Le  dessus  est 
représenté  fig.  5,  et  le  dessous  fig.  6  »  (Planche  23). 

Les  figures  en  question  représentent  la  même  forme  —  philo- 
xenus  —  que  nous  sommes  habitués  à  prendre  dans  le  Lancashire 
maintenant  depuis  plus  d'un  siècle  après  la  publication  du  livre 
de  Lewin;  il  fallut  quelques  années  pour  que  nos  collectionneurs 
anglais  se  rendent  compte  que  l'espèce  était  plus  répandue.  Les 
papillons  q  ue  Donovan  (Natiiral  History  of  Britïsh  Insects, 
Londres,  1792- 18 16)  représente  sur  la  planche  CLXXXVI  sous  le 
titre  Papilio  Hero,  le  «  S  car  ce  Meadow  Brown  »  (jusqu'à 
aujourd'hui  en  Angleterre,  nous  appelons  Epinephele  jurtina,  le 
«  Meadow  Brown  »)  sont,  cela  est  clair,  des  philoxenus,  mâle  et 
femelle,  mais  l'auteur  n'a,  évidemment,  aucune  connaissance  de 
l'insecte  vivant. 

«  C'est  une  espèce  locale;  elle  est  très  abondante  dans  quelques 
parties  marécageuses  du  Lancashire,  mais  nous  ne  savons  pas  qu'on 
en  ait  pris  dans  aucune  autre  partie  du  Royaume.  Nombre  des 
amateurs  de  Londres  sont  particulièrement  redevables  à 
M.   Phillips,   de  Manchester,  pour  avoir  enrichi   leurs  collections 


LÉPIDOPTLROLOGIE    COMPARÉE  I  29 

du  Papilio  Hcro,  car,  bien  que  ce  soit  un  insecte  ordinaire,  il  est 
estimé  pour  sa  rareté,  peu  d'entomologistes  étant  allés  dans  cette 
région  pour  faire  collection  d'insectes.    » 

Cependant,  en  1803,  l'infatigable  Haworth  avait  collectionné  et 
décrit  les  trois  espèces  que  nous  connaissons  maintenant  comme 
étant  trois  formes  du  même  insecte,  à  savoir  :  (i)  the  Small 
Ringlct;  (2)  the  Marsh  Ringlet,  et  (3)  the  Scarce  Heath.  Son 
numéro  i,  qu'il  appelle  davus,  est  encore  notre  philo xe nus.  «  Habitat 
in  comitatu  Lancastriense  prope  Manchester  uliginosis.  Imago 
mense  Julio.  Ex  Museo  D.  Jones  ».  Son  numéro  2,  auquel  il  donne 
le  nom  de  -polydaina,  est  le  tïphon^  et  nous  en  entendons  parler 
pour  la  première  fois  dans  le  Yorkshire  :  «  Habitat  rarissime 
comitatu  Eboracense.  Semel  capta  et  ad  me  missa  amicissimo  meo 
P.  W.  Watson.  Imago  mense  Julio.  Paludosis.  »  Son  numéro  3, 
provenant  du  même  collectionneur,  est  probablement  une  forme 
pâle  accidentelle  de  laidïon,  «  bis  capta  in  comitatu  Eboracense... 
mense  Julio  paludosis,  cum  précédente.  » 

Trente  ans  plus  tard,  John  Curtis  {Brïtish  Entomology,  I-XVI, 
1825- 1840),  acceptant  la  triple  différenciation  de  Haworth,  parle 
encore  du  n°  i  comme  faisant  son  apparition  en  Juin  et  Juillet  à 
Trafford  et  à  White  Moss,  près  de  Manchester.  Le  n°  2  de  Haworth, 
outre  les  régions  qu'il  fréquente  dans  le  Yorkshire,  voit  sa  présence 
maintenant  constatée  entre  Bala  et  Festiniog,  dans  le  Nord  du 
Pays  de  Galles  et  dans  le  Cumberland.  C'est  apparemment  au 
n"  3  que  Curtis  fait  allusion  comme  ayant  été  capturé  à  Beverley 
et  près  de  Cottingham  dans  le  Yorkshire;  avec  M.  Dale,  il  relève 
lui-même  sa  présence  au  milieu  de  Juillet  en  Ecosse,  «  dans  les 
endroits  couverts  de  chouin  et  de  marécages,  près  de  Schechallion, 
Killin,  et  dans  l'île  d'Arran,  et  mon  ami  M.  C.  Lyell  l'a  trouvé 
près  de  Kinnordy...   » 

Bientôt  après,  James  Duncan,  d'Edimbourg  {A  Natural  History 
of  Brïtish  Biitterilies),  non  seulement  reproduit  les  noms  des  loca- 
lités en  Angleterre  que  fréquente  cette  espèce,  mais  il  est  encore  à 

9 


no  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 


même  de  nous  informer  de  son  abondance  «  l'été  dernier  (1832), 
dans  le  Comté  de  Sutherland,  ainsi  que  dans  d'autres  des  Comtés 
plus  au  Nord  de  l'Ecosse.  On  nous  l'a  envoyé  des  Comtés  d'Argyll 
et  de  Perth  ».  M.  Wailes  le  prend  fréquemment  près  de  Newcastle. 

Dès  ce  moment  aussi,  la  nomenclature  de  cette  espèce  est  devenue 
d'une  confusion  sans  espoir;  il  serait  risqué  de  dire  que  le 
vingtième  siècle  l'en  a  délivrée  d'une  manière  satisfaisante.  Néan- 
moins, les  planches  que  contiennent  les  ouvrages  de  Lewin  et  de 
Donovan  nous  donnent  d'assez  bonnes  indications  sur  les  papillons 
décrits.  On  ne  saurait  en  dire  autant  des  productions  grossières 
de  «  The  Naluralist's  Library  »  qui,  prétendant  donner  les  figures 
des  formes  écossaises,  sont,  à  tous  égards,  inférieures  à  la  présen- 
tation originale  de  la  forme  du  Nord  faite  cinquante  ans  plus  tôt 
par  Borkhausen.  Les  deux  figures  du  frontispice  de  son  : 
Naturgeschicte  der  Europaischen  Schmetterlinge,  Part.  I,  Frank- 
furt,  1788,  représentent  une  Q  (  ?)  jaune  d'ocre  non  ocellé,  et  le  des- 
sous d'un  Cf  (  ?)  chez  lequel  la  surface  de  la  base  et  du  milieu  des 
ailes  antérieures  est  d'un  brun  assez  foncé;  les  ailes  postérieures 
montrent  des  traces  de  marques  transversales  partant  du  bord 
costal,  avec  une  seule  petite  tache  antémarginale. 

Sa  description  (pages  91-92,  loc.  cit.)  peut  se  traduire  ainsi  : 
«  Je  considère  mainteiicuit  ce  papillon  aussi  comme  une  espèce 
distincte  plutôt  que  comme  une  variété;  il  est  aussi  grand  que 
Arcania.  Le  fond  de  la  couleur  des  quatre  ailes  est  jaune  d'ocre 
et  devient  plus  accentué  vers  le  bord,  sans  taches  ni  marques.  Les 
ailes  antérieures  ont,  en  dessous,  des  pointes  grises  avec  un  seul 
œil.  Les  ailes  postérieures  sont  grises  en  dessous  et  ont  au  bord 
deux  petits  yeux  pâles  de  différente  grandeur,  dont  le  plus  petit 
est  sans  pupille.  La  bande  blanche  qui,  dans  d'autres,  traverse  le 
milieu  de  l'aile,  ici  fait  défaut;  à  la  place,  dans  tous  les  spécimens, 
on  voit  seulement  deux  taches  inégales,  en  forme  de  demi-lune 
blanc  pâle  (cp.  la  planche  ci-jointe).   » 

Esper  décrit  son  philoxemis  {Der  europaischen  Schmetterlinge, 
Th.  I,  Band  ii,  pp.  25-26)  sous  le  titre  de  :  P.  PI.  Rur.  Philoxenus. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  I3I 

Der  Philoxenus.  Der  grossere  Heuvogel.  Fig.  3.  Der  weibliche 
Papilio  von  beyden  Seiten.  «  Alis  integerrimis  flavis,  primoribus 
utrinque  ocellis  duobus;  inferioribus  Supra  3-4  caecis  (in  mare 
unico).  Subtus  6,  pupillatis.  » 

Je  traduis  le  texte  allemand  ainsi  :  «  Des  recherches  suivies  ont 
établi  d'une  manière  suffisante  que  ce  papillon  est  assurément  diffé- 
rent et  possède  sa  propre  spécification.  De  fait,  c'est  celui  que 
De  Geer  a  pris  pour  le  hero  de  notre  système  et  le  cephale  de  celui 
de  Geo ff roi.  Je  l'ai  déjà  exposé  dans  une  description  de  ce  même 
hero.  Les  spécimens  que  j'ai  maintenant  devant  moi  correspondent 
aux  illustrations  de  De  Geer  que  j'ai  mentionnées,  et  de  tous  points 
à  sa  description. 

«  De  fait,  nous  connaissons  de  cette  espèce  les  deux  sexes.  Les 
distinctions  seront  mieux  indiquées  par  une  comparaison  avec  les 
espèces  qui  lui  ressemblent. 

»  Il  s'approche  du  famphiliis.  Ses  dimensions  remarquables 
montrent  de  suite  qu'il  est  tout  à  fait  différent.  L'un  a  un 
seul  œil  aux  ailes  supérieures;  dans  l'autre  on  en  trouve  invaria- 
blement deux.  Les  ailes  postérieures  du  premier  n'ont  jamais,  en 
dessus,  des  taches  sous  forme  d'yeux  comme  celui-ci  {philoxenus'). 
En  outre,  le  dessous,  d'après  les  dessins,  est  complètement  diffé- 
rent. P.  arcaniiis  pourrait  lui  ressembler  davantage.  Il  en  approche 
par  les  dimensions.  Mais  les  ailes  antérieures'  de  Var canins  sont 
entourées  d'un  bord  sombre,  et  les  ailes  postérieures  sont  complè- 
tement couvertes  de  cette  même  couleur.  Philoxenns,  car  c'est  ainsi 
que  je  désigne  ce  papillon,  ne  l'a  pas.  Le  fond  de  la  couleur  est 
d'un  jaune  d'ocre  tout  à  fait  uniforme,  avec  un  mélange  de  noir 
presque  imperceptible.  De  plus,  il  n'a  qu'un  seul  œil.  Je  laisse  de 
côté  les  autres  différences,  puisque  le  dessous  des  ailes  postérieures 
montre  les  différences  les  plus  marquées...  Ar canins  a  la  bordure 
et  les  yeux  eux-mêmes  cernés  (umzogen)  d'orange.  Ici,  cela  fait 
complètement  défaut.  Les  yeux  sont  dans  une  position  différente 
et  de  grandeur  différente.  F.  tiphon,  d'après  cette  comparaison, 
semble  aussi  entrer  dans  ce  groupe  {gemenge').  Mais  la  couleur 


132  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

particulière,  le  manque  d'ocellations  (les  taches  sous  forme  d'yeux) 
sur  le  côté  supérieur,  leur  position  différente  en  dessous,  bien 
d'autres  choses  encore  (  !)  établissent  une  différence  bien  suffisante. 
Il  n'est  pas  nécessaire  de  m'en  préoccuper  davantage. 

»  Les  deux  sexes  sont  très  peu  différenciés  par  le  fond  de  la 
couleur.  L'illustration  qui  est  devant  nous  montre  une  femelle. 
Le  mâle,  mais  seulement  de  temps  à  autre,  a  le  fond  de  la  couleur 
un  peu  plus  foncé  ( hohe),  tournant  sur  le  jaune  d'ocre  brunâtre. 
Un  seul  des  yeux  sans  pupilles  se  montre  sur  la  face  supérieure 
de  l'aile  postérieure,  tandis  que  dans  la  femelle,  il  y  en  a  trois  et 
même  plus  souvent  quatre.  Le  dessous  est  de  couleur  un  peu  plus 
foncée;  elle  tourne  davantage  sur  le  brun. 

»  Sur  ce  noir,  la  bande  blanche  brisée  apparaît  d'autant  plus 
distinctement.  Une  rangée  de  six  yeux  se  trouve  à  la  même  dis- 
tance de  la  bordure.  Ils  ne  diffèrent  pas  matériellement  de  gran- 
deur. Ceux  du  milieu  sont  les  plus  petits,  et  le  dernier,  celui  le 
plus  près  du  corps,  est  double.  La  différence  des  sexes  est  mise 
hors  de  doute  par  les  observations  des  caractères  physiques 
(^gliedinassen),  lesquelles  otit  été  confirmées  encore  par  un  obser- 
vateur habile,  Herr  Strasskircher,  pharmacien  de  Neustadt-sur- 
l'Aisch,  d'après  ses  propres  recherches.  J'ai  eu  l'avantage  de  par- 
tager avec  d'autres  quelques-uns  de  ses  dessins  les  plus  soignés, 
et  ils  ont  été  pour  moi  très  précieux.   » 

Finalement,  je  pense  qu'il  faudrait  mentionner  les  traits  carac- 
téristiques qui  ont  servi  de  base  au  D""  Buckell  pour  ses  trois  divi- 
sions de  cette  espèce  en  Grande-Bretagne  et  en  Irlande,  afin  de 
les  comparer  aux  descriptions  des  auteurs  originaux. 

«  Sur  ce  point  »,  dit-il  «  il  peut  être  de  quelque  utilité  d'indiquer 
certains  caractères  qui  ne  sont  pas  suffisamment  constants  pour 
servir  à  la  différenciation  des  diverses  formes.  La  couleur  de 
la  surface  supérieure  est  de  quelque  importance  pour  différencier 
la  forme  du  Sud  des  deux  autres,  mais  n'en  a  aucune  pour  la 
distinction  entre  les  formes  du  Milieu  et  celles  du  Nord.  La  femelle 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  I33 

est  toujours  plus  claire  que  le  mâle  —  beaucoup  plus  claire  dans 
les  formes  du  Milieu  et  du  Nord,  Le  fait  que  la  bande  blanche 
en  travers  du  milieu  de  la  surface  inférieure  des  ailes  de  derrière 
est  continue  ou  interrompue,  n'a  aucune  importance;  sa  condition 
varie  à  l'infini  d'une  manière  correspondante  dans  toutes  les 
formes.  Les  meilleurs  traits  distinctifs  se  trouvent  dans  la  couleur 
et  l'ocellation  du  dessous  des  ailes  de  derrière.   » 

En  résumé,  ses  conclusions  sont  : 

1.  Forme  du  Nord  : 

Dessus  :  couleur  changeante,  mais  ordinairement  de  teinte 
ferrugineuse;  la  femelle  toujours  de  la  teinte  du  pamphilus  : 
ocellation  obscure. 

Dessous  :  ocellation  obsolète,  ou  tout  à  fait  absente. 

2.  Forme  du  Milieu  : 

Dessus  :  couleur  variable,  teinte  presqu'aussi  foncée  que  celle 
de  la  Forme  3,  jusqu'à  celle  du  pamphilus.  Ocellation  :  taches 
petites  et  entourées  d'un  anneau  ocre  non  fauve. 

Dessous  :  surface  de  la  base  verdâtre  tournant  sur  le  cendré; 
hirsute  :  cinq  taches  ocellées  distinctes,  mais  petites  avec  des 
anneaux  pâles  couleur  ocre. 

3.  Forme  du  Sud  : 

Dessus  :  couleur  brun  foncé,  les  femelles  seulement  légèrement 
plus  pâles.  Taches  ocellées  bien  marquées  et  entourées  d'un  anneau 
fauve. 

Dessous  :  teinte  brune  uniforme;  bande  transversale  bien  déve- 
loppée, le  noir  constituant  de  larges  taches  ocellées. 


134  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 


DISTRIBUTION 


I.    -    FORME    DU    NORD 

A.  —  Cœnonympha  tiphon,  Rott.,  en  Ecosse  et  dans  les  Iles. 
Var.  laidion,  Bkh. 

Chez  le  laidion  typique,  la  gamme  de  la  coloration  du  dessus 
des  ailes  va  de  l'ocre  pâle  à  la  couleur  blanchâtre.  Dans  quelques 
exemplaires  extrêmes,  le  blanc  marginal  envahit  la  plus  grande 
partie  de  la  surface  de  l'aile.  Souvent  aussi  les  ailes  sont  dépour- 
vues d'ocellation;  seulement,  dans  ces  cas,  la  tache  apicale  des 
ailes  antérieures  demeure  obsolète.  En  descendant  vers  le  Sud, 
l'ocre  devient  plus  fauve,  jusqu'à  ce  qu'il  prenne  la  couleur  plus 
foncée  de  la  forme  du  Milieu;  à  l'occasion  cependant,  des  exem- 
plaires du  Nord  sont  aussi  fortement  colorés.  Dessous,  les  laidion 
d'Ecosse  montrent  une  grande  étendue  de  variation;  la  tache 
apicale  des  ailes  antérieures  est  parfois  distincte;  chez  d'autres,  elle 
fait  complètement  défaut.  On  peut  en  dire  autant  des  ocellations 
antémarginales  des  ailes  postérieures;  mais,  règle  générale,  ces 
taches  sont  obsolètes  ou  même  font  complètement  défaut.  La  bande 
médiane  est  généralement  coupée  net  vers  le  centre,  et  la  conti- 
nuation (comme  dans  la  plupart  des  exemplaires  du  Sud)  vers 
l'angle  anal  est  complèiement  absente  ou  peu  perceptible.  Le  fond 
de  la  couleur  gris  verdâtre,  pareille  à  celle  du  pamphihis  à  la 
surface  inférieure  des  ailes  postérieures^  présente  généralement  un 
aspect  hirsute,  fournissant  ainsi  à  l'insecte  une  protection  utile 
lorsqu'il  est  en  repos  sur  les  tiges  de  chouins  et  autres  plantes 
marécageuses.  Il  y  a  une  tendance  très  marquée  pour  les  variations 
locales  (inter  se),  mais,  somme  toute,  il  n'y  a  pas  de  danger  à 
conclure  que  les  formes  qui  ont  été  prises  en  Ecosse,  dans  les 
régions  du  laidion,  et  qui  s'approchent  du  type  du  tiphon  ou  du 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  135 

philoxenus,  ou  qui  leur  ressemblent,  sont  principalement  des  aber- 
rations de  la  véritable  forme  britannique  du  Nord.  De  la  même 
manière,  les  exemplaires  de  formes  du  Milieu  au  Sud  de  la  ligne 
Clyde-Knapdale  qui  s'approchent  de  la  var.  du  laïdion  plutôt  que 
du  tïphon,  peuvent  être  considérés  comme  des  aberrations  locales, 
plutôt  que  comme  des  formes  géographiques  constantes,  bien  que, 
de  fait,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  remarquer,  il  existe  des  régions 
où  les  formes  se  trouvent  côte  à  côte. 

Si  on  considère  la  distribution  du  Cœnonym-pha  tiphon  à  partir 
de  ses  limites  extrêmes  au  Nord  et  au  Sud  de  l'Ecosse  et  des  Iles, 
on  trouve  que  la  var.  laidïon,  Bkh.,  fait  sa  première  apparition 
aux  Orcades;  dans  ce  groupe,  on  le  signale  comme  rare  à  Hoy  et 
ressemblant  à  la  forme  du  centre  de  l'Ecosse.  Il  doit  être  assez 
rare,  car  mon  correspondant,  M.  Arthur  Horne,  d'Aberdeen,  me 
dit  que,  bien  qu'il  y  ait  collectionné  à  la  saison  voulue,  et  bien 
qu'il  y  ait  beaucoup  d'endroits  011  on  s'attendrait  à  le  trouver,  il 
n'a  jamais  rencontré  des  exemplaires  insulaires.  Il  existe  cependant 
nombre  de  spécimens  des  Orcades,  d'authenticité  indubitable,  dans 
nos  collections  anglaises,  ainsi  que  l'écrit  dans  ses  Notes  on  the 
Lepidoptera  of  the  Orkney  Islands,  feu  J.  Jenner-Weir  (Ento- 
mologist,  Vol.  XV,  pages  1-3).  Le  seul  papillon  de  jour  signalé 
des  Shetlands  est  ce  vivace  migrateur,  Fyrameis  cardia. 

Dans  les  îles  de  l'Ouest,  de  l'Atlantique,  le  laidion  a  été  pris, 
notamment  par  M.  H.  Stuart  Fremlin,  en  abondance  sur  les  marais 
de  Lewis,  la  plus  grande  des  Hébrides,  pendant  la  seconde  période 
de  Juin  et  au  commencement  de  Juillet  (Entomologist, 
Vol.  XXXIII,  p.  36).  Mais  dans  l'île  avancée  de  Ste.  Kilda,  à 
quatre-vingt  milles  du  Nord-Ouest  du  Continent,  le  seul  papillon 
diurne  signalé  est  le  C.  pamphilus. 

Si  nous  venons  sur  le  continent,  il  devient  bientôt  évident  que 
dans  toute  la  région  paléarctique  de  l'Ouest,  il  n'est  pas  de  pays 
où  le  C.  tiphon,  sous  ses  formes  multiples,  puisse  être  étudié  plus 
facilement  et  plus  complètement  que  dans  le  Royaume-Uni.  En 
effet,  bien  que  ce  soit  un  insecte  local,  là  où  il  se  montre,  il  est 
ordinairement  abondant  si  le  temps  est  favoreible. 


136  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Le  laidion  semble  répandu  dans  toutes  les  Hautes-Terres  du 
Nord.  J'ai  examiné  une  série  de  mâles  et  de  femelles,  prise  par  le 
D""  E.  A.  Cockayne  à  Tongue,  presque  à  la  latitude  du  cap  Wrath; 
c'est  le  laidion  typique  avec  femelles  très  pâles.  Dans  le  comté  de 
Caithness,  M.  A.  Horne  le  signale  comme  abondant  sur  les  marais 
depuis  Altnabreac  jusqu'à  Scotscalder;  ainsi  que  dans  le  Suther- 
land  à  l'Ouest,  à  Invershin.  Vers  la  côte  de  l'Atlantique,  dans  la 
même  direction,  M.  F.  J.  Hanbury  l'a  découvert  sur  les  rivages 
désolés  de  Loch  Assynt,  non  loin  de  Lochinver.  J'en  possède  des 
spécimens  de  près  de  Lairg,  à  l'extrême  Sud-Est  de  Loch  Shin. 
Dans  le  Comté  de  Rossshire,  à  l'Est,  Miss  Dorothy.  J.  Jackson 
l'a  trouvé  commun  dans  le  voisinage  de  Swordale,  «  fréquentant 
les  parties  plus  humides  de  la  lande,  le  3  Juillet  igo8  »  {Ent. 
Record,  Vol.  XXI,  p.  116).  A  Golspie,  sur  le  rivage  de  la  mer  du 
Nord,  dans  le  même  Comté,  feu  M.  M.  A.  Rollason  l'a  pris  «  en 
petit  nombre,  sur  les  landes  et  sur  les  côtes  humides  des  lochs. 
en  igo2,  jusqu'au  24  Juillet  ».  A  l'Ouest,  M.  W.  M.  Christy  a 
rencontré  le  laidion  dans  la  vallée  de  Carron,  où  les  femelles 
sont  très  pâles.  C'est  une  région  de  landes  hérissées  et  de  collines, 
presque  pas  de  culture,  et  là  on  l'a  trouvé  avec  le  Brenthis 
selene,  VArgynnis  aglaia  et  VErebia  œthïops.  «  Sur  les  flancs  des 
collines  croissaient  les  bouleaux  ordinaires  et  quelques  groupes  de 
vieux  pins  dans  les  endroits  abrités  »  {Entomologiste  Vol.  XXVII, 
page  355)-  C'est  avec  grande  éloquence  que  les  noms  Gaéliques  de 
ces  régions  sauvages  décrivent  la  nature  du  climat  des  Hautes- 
Terres  ;  pour  n'en  donner  qu'un  seul  exemple,  citons  Auchnasheen, 
Acadh-na-siona,  le  "  champ  de  la  pluie  ».  Dans  le  comté  voisin 
d'Inverness  (Easterness  et  Westerness),  feu  M.  J.  H.  Leech  a 
exploré,  en  1882,  le  Ben  Tigh  (850  m.),  montagne  du  centre,  à 
quelques  sept  milles  de  Fort  Augustus,  sur  le  Canal  Calédonien, 
et  là,  il  a  observé  le  laidion  «  volant  en  essaims  dans  toutes  les 
directions;  les  spécimens  ressemblant  fortement  à  la  forme  des 
Hébrides  ».  Lin  peu  plus  au  Sud-Est,  M.  D.  H.  S.  Stewart  signale 
le  tiphon  {laidion^  à  Beaunach,  à  quinze  milles  au  Nord  de 
Kinpfussie.  » 


LÉPIDOPTÉROLOCilE    COMPARÉE  I37 

«  En  dessous  des  collines  »,  écrit-il,  «  s'étend  une  vaste  étendue 
de  lande  pourpre,  çà  et  là,  mêlant  l'éclat  de  ses  couleurs  aux  teintes 
plus  sombres  d'une  tourbière;  on  voit  onduler  la  blanche  linai- 
grctte  et  les  fleurs  délicates  de  P.  palitstris.  L'air  est  tout  parfumé 
de  douces  senteurs  de  gale  {M yr'wa  g(ile\  et  retentit  du  bourdon- 
nement incessant  des  abeilles  et  de  multiples  espèces  de  diptères  ». 
C'était  en  août  1910;  le  18  de  ce  mois,  l'on  voyait  encore  éclore 
des  mâles  de  tïphon.  Au  sujet  d'une  série  prise  en  1892  dans  ce 
Comté,  par  M.  R.  Adkin,  il  est  intéressant  de  noter  que,  bien  qu'il 
y  eût  une  variété  considérable  pour  les  couleurs,  les  points  sur  les 
ailes  de  derrière  n'étaient  jamais  prononcés,  comme  dans  nombre 
des  spécimens  de  Rannoch  {i>ide  infrà).  Les  spécimens  de  ma 
propre  collection,  provenant  de  la  forêt  de  Rothiemurchus,  sont 
également  dépourvus  d'ocellation,  et  la  couleur  dans  les  deux  sexes 
est  généralement  très  pâle. 

Dans  l'île  de  Skye,  à  la  hauteur  de  la  côte  occidentale  du  Comté 
d'Inverness,  le  Rév.  Georges  Gordon  décrit  notre  laidïon  comme 
"  rare  aux  Chûtes  de  Glenlatterach  »;  mais  mon  ami  M.  W.  G. 
Sheldon  a  trouvé  qu'ils  fourmillaient  dans  les  tourbières  du  voi- 
sinage de  Portree,  la  capitale  de  l'île,  au  commencement  de  Juillet 
1899,  et  des  exemplaires  ont  été  pris  au  filet  dans  Glen  Sligachan, 
Cuchullin  Mtes. 

Si  on  avance  à  l'Est  du  Comté  d'Inverness,  il  semble  que  le 
laidion  ne  se  trouve  que  rai'ement  dans  le  Comté  de  Moray,  bien 
que  la  région  du  côté  d'Elgin  ait  été  fouillée  activement  par  plu- 
sieurs de  nos  plus  ardents  collectionneurs.  Dans  son  ouvrage  : 
Nalural  History  of  a  Highland  Parish,  M.  R.  Thomson  dit  que 
dans  Nairn  il  se  trouve  sur  les  landes  d'Ardclach,  mais  qu'il  est 
loin  d'être  commun.  Dans  le  Comté  de  Moray,  mon  correspondant 
M.  H.  H.  Brown,  de  Cupar,  Comté  de  Fife,  l'a  trouvé  sur  une  lande 
de  la  paroisse  de  Knockando,  au  Nord  du  village  d'Archiestown, 
à  une  altitude  d'environ  625  mètres.  Dans  le  Comté  de  Banff, 
M.  Arthur  Horne  le  signale  dans  plusieurs  parties  du  Comté, 
notamment  à  Tomintoul,  à  Ballindalloch  et  à  Aberchirder.  Dans 
le  Comté  d'Aberdeen,  il  est  très  répandu,  arrivant  au  Nord-Est,  à 


138  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

moins  de  six  ou  sept  milles  de  la  côte,  au  niveau  de  la  mer,  entre 
Stoichen  et  New  Pitsligo  où  il  est  très  abondant.  Plus  loin,  au  Sud, 
il  est  commun  à  Monymusk,  sur  les  bords  de  la  Dee,  et  à  l'Ouest 
près  des  bords  de  la  Gairn,  ainsi  qu'à  Balmoral,  la  résidence  du 
Roi  Georges  V  (*)  dans  les  Hautes-Terres,  jusqu'à  Braemar.  En 
fait,  nulle  part  dans  la  Grande-Bretagne,  le  tïphon,  sous  sa  forme 
du  Nord,  n'apparaît  plus  répandu  que  dans  la  chaîne  des  Gram- 
pians.  M.  Horne  m'informe  que,  dans  ce  dernier  district,  il  se  pré- 
sente depuis  les  bords  de  la  Dee  jusqu'au  sommet  de  la  colline  où 
il  a  pris  VAnthrocera  {Zygœna)  exidans,  à  environ  800  mètres 
d'altitude.  De  même  qu'en  Scandinavie,  ce  Burnet  alpin  vole  à  une 
altitude  relativement  inférieure  à  celle  où  on  le  trouve  dans  les 
Alpes,  au  centre  de  l'Europe.  A  Pitcaple  cependant,  les  t'iphon 
semblent  intermédiaires  entre  les  formes  du  Nord  et  celles  du 
Milieu;  c'est  une  région  de  fusion. 

Au  Sud,  de  l'autre  côté  des  Grampians,  en  pénétrant  dans  les 
Comtés  maritimes  de  l'Est,  M.  Horne  le  représente  comme  commun 
dans  Glen  Gova  et  sur  les  marais  de  Netherley,  dans  le  Comté  de 
Kincardine,  à  deux  milles  seulement  de  la  mer,  au  niveau  de  cette 
dernière.  C'est  la  localité  la  plus  proche  de  la  mer  où  il  l'ait  jamais 
trouvé.  M.  L.  G.  Esson,  d'Aberdeen,  —  le  collectionneur  qui  a 
découvert  un  papillon  de  nuit,  nouveau  pour  la  science,  figuré  et 
décrit  par  Sir  Georges  Hampson  {Trans.  Eut.  Soc.  Lond.,  1909, 
pages  461-463),  sous  le  nom  de  P eiicefhila  essoni,  Hampson,  — ■ 
M.  Esson,  dis-je,  signale  le  laïdion  comme  généralement  répandu 
dans  ce  dernier  Comté,  mais  sans  spécifier  de  terrain  particulier. 
Il  est  clair  cependant  que  sur  la  côte  orientale,  de  la  Dee  à  la 
Tweed,  comme  la  nature  du  pays  passe  du  marais  et  de  la  bruyère 
aux  terres  cultivées,  sa  rareté  va  en  augmentant.  M.  H.  H.  Brown 
m'informe  que,  bien  qu'on  lui  ait  parlé  de  sa  copture  dans  le 
Comté  de  Fife,  il  ne  l'a  pas  vu  lui-même.  «    Dans  cette  région. 


{*)  Cette  année-ci,  1912,  M.  Horne  a  de  fait  pris  une  Q,  le  22  septembre, 
pendant  qu'elle  voltigeait  sur  les  landes  pour  le  coq  de  bruyère  appartenant 
à  sa  Majesté,  en  face  du  château.  C'est  la  date  la  plus  tardive  que  l'on  ait 
constatée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  I39 

nous  n'avons  que  peu  de  terrain  à  l'état  de  landes  couvertes  de 
bruyères,  cependant  notamment  deux  - —  Tents  Muir  à  l'embou- 
chure de  la  Tay,  et  les  landes  du  creux  des  Lomonds,  près  de 
Loch  Leven.  Je  n'ai  pas  de  doute  que  le  tiphon  ne  s'y  trouve,  bien 
que  je  ne  l'aie  pas  rencontré.   » 

Venons-en  au  Nord  du  Comté  de  Perth;  mon  correspondant, 
M.  K.  J.  Morton,  d'Edimbourg,  m'a  procuré  une  intéressante  série 
d'exemplaires  venant  de  Blair  Athol,  région  pittoresque  un  peu 
au  Nord-Ouest  de  la  région  entomologique  la  plus  fameuse 
d'Ecosse,  Kinloch-Rannoch,  accessible  maintenant  par  chemin  de 
fer,  mais  jusqu'à  une  date  très  récente  l'ultima  Thule  des  entomo- 
logistes. Mes  mâles  de  Blair-Athol  sont  extrêmement  pâles,  les 
bordures  blanc  gris  envahissant  le  fauve  pâle  des  deux  ailes.  Il  y  a 
une  absence  remarquable  d'ocellation,  et  de  même  que  pour  les 
exemplaires  d'autres  localités  en  Ecosse,  les  femelles  sont  encore 
plus  pâles. 

La  race  du  laidïon,  à  Kinloch-Rannoch,  est  souvent  de  couleur 
plus  foncée;  mais  le  fauve  est  rarement  aussi  prononcé  ou  aussi 
brillant  que  dans  la  forme  du  milieu  de  la  Grande-Bretagne,  bien 
que,  ainsi  que  je  l'ai  indiqué  déjà,  des  exemplaires,  à  l'occasion, 
porteraient  à  le  croire.  Ici  encore,  je  me  permets  de  faire  une  cita- 
tion, d'après  une  description  de  cette  région  de  chasse  typique,  sur 
les  Hautes-Terres.  Dans  \Entomologisl  (Vol.  XVII,  page  147), 
feu  M.  J.  T.  Carrington  écrit  :  «  Tous  les  meilleurs  résultats  ento- 
mologiques,  dans  le  Rannoch,  ont  été  obtenus  sur  les  bords  Sud 
du  lac;  si  nous  jetons  les  yeux  de  l'autre  côté,  vers  l'Ouest,  une  des 
premières  choses  que  nous  remarquons,  c'est  une  chaumière  blanche 
près  des  rives  du  lac,  à  une  distance  d'environ  deux  milles.  Elle 
appartenait  à  Duncan  Campbell  ;  et  là  demeurèrent  Weaver  et 
quelques-uns  des  premiers  collectionneurs  qui  ont  visité  cette  loca- 
lité. Weaver  n'avait  aucune  des  commodités  de  notre  époque,  pas 
même  celle  d'un  train  ou  d'un  wagon-poste,  car  il  roula,  dit-on,  ses 
bagages  dans  une  brouette  pour  aller  de  Perth  à  Rannoch  (environ 
40  milles),  et  se  fixa  dans  cette  chaumière  à  sa  première  visite,  alors 
que  presque  tout  ce  qu'il  prenait  était  du   nouveau.    »   Richard 


140  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Weaver  était  un  marchand-naturaliste  renonnié  de  Birmingham, 
au  commencement  du  dix-neuvième  siècle,  et  un  homme  d'un  grand 
caractère.  Entr'autres  exploits  entomologiques,  on  lui  attribue  la 
capture  du  Brenlhis  dia,  dans  Sutton  Park,  près  de  Tamworth,  en 
Staff ordshire.  Plus  tard,  des  écrivains  ont  baptisé  cette  «  élégante 
petite  mouche  »,  si  commune  sur  le  continent,  mais  jamais  fixée 
dans  la  faune  britannique,  du  nom  de  Wecruets  Frïtillary. 

M.  R.  Adkin,  un  de  nos  lépidoptéristes  les  plus  expérimentés, 
résume  l'examen  d'une  série  de  tîphon  de  Rannoch  en  disant 
«  qu'elle  comprend  des  exemples  pâles  et  des  foncés,  avec  des 
phases  diverses  de  l'ocelle  apical,  allant  d'une  tache  pâle,  bien 
définie,  avec  centre  noir,  jusqu'à  un  point  pâle  presque  impercep- 
tible; dans  un  spécimen,  cette  marque  est  même  complètement 
absente  »  {Entomologist,  Vol.  XXV,  page  loô).  Pratiquement,  c'est 
aussi  le  résultat  de  mon  expérience  dans  cette  région.  Mais 
M.  K.  J.  Morton  {Entomologistes  M onthly -Magazine,  Vol.  VIII, 
page  2),  à  propos  des  laidioji  pris  à  Glen  Lochay,  un  peu  au  Sud 
de  Rannoch  Moor,  dont  il  a  eu  l'amabilité  de  m'offrir  une  série, 
considère  que  la  race  locale  de  cette  région,  indépendamment  de 
l'ocellation,  a  son  aspect  spécial...  «  Le  papillon  est  particulièrement 
abondant  dans  une  haute  région  de  tourbières  (plus  de  5(X)  mètres). 
Il  montre  une  grande  variété  pour  la  coloration  du  dessus,  allant 
du  brun  foncé,  chez  les  mâles,  presque  aussi  sombre  que  dans  la 
var.  philoxenus,  mais  de  ton  plus  terne,  au  blanc  pâle  décoloré 
chez  les  femelles,  en  passant  par  diverses  nuances  de  fauve.  En 
dessous,  l'ocellation  peut  ne  pas  exister  du  tout  ou  être  très  déve- 
loppée, arriver  sur  les  ailes  postérieures  à  produire  six  taches  en 
forme  d'yeux  avec  pupilles  blanches.  Ce  développement  plus  grand 
n'indique  cependant  d'aucune  manière  qu'il  se  rapproche  à  d'autres 
égards  de  la  forme  typique  du  tîphon.  Les  ailes  antérieures  offrent 
une  diversité  également  grande,  mais  non  corrélative  pour  la  barre 
transversale,  qui  peut  presque  se  réduire  à  n'être  qu'une  ligne 
ondulée  ou  s'agrandir  en  une  tach?  pâle  allongée  et  irrégulière  ». 
Dans  le  district  de  Bredalbane,  il  semblerait  donc  qu'il  y  a  une 
région  de  fusion,  le  tiphon  de  la  forme  du  Milieu  étant  une  aber- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  141 

ration  fréquente  et  le  laidion  de  la  forme  du  Nord  étant  encore 
prédominant. 

Feu  M.  Herbert  Goss,  pendant  tant  d'années  mon  collègue, 
comme  Secrétaire  de  la  Société  Entomologique  de  Londres,  a  pris 
quelques  laidion  sur  les  pentes  de  Ben-Lawers,  à  1.305  mètres,  et 
dans  une  tourbière,  à  595  mètres,  à  quelques  milles  à  l'Ouest  de 
Killin,  vers  l'extrémité  Sud  Ouest  de  Loch  Tay.  Le  D""  F.  Buchanan 
White,  dans  sa  Fanna  Perthensis,  le  signale  comme  rare  dans  l'Est 
et  le  Sud  du  Comté  de  Perth,  c'est-à-dire  dans  les  Basses-Terres. 
C'est  un  des  naturalistes  écossais  les  plus  actifs  de  la  dernière 
génération.  Les  seules  localités  qu'il  mentionne  sont  Moncrieff  et 
Methven-Moss,  un  peu  au  Nord-Ouest  de  Perth;  isis,  désignant 
ainsi  la  forme  non  ocellée  la  plus  pâle,  s'y  trouve  aussi  comme 
aberration. 

On  peut  donc  accepter,  je  crois,  comme  établi  que,  au  Sud 
d'Aberdeen,  dans  les  Comtés  de  l'Est  au  Nord  de  la  Forth,  Forfar, 
Fife,  et  Kinross,  la  présence  du  laidion  n'a  pas  été  observée.  Cela 
vient  à  l'appui  de  l'opinion  du  D''  Buchanan  White  que  l'altitude, 
dans  une  certaine  mesure,  régit  la  distribution  de  cette  forme,  bien 
que,  comme  nous  l'avons  déjà  vu,  plus  haut  vers  le  Nord,  le 
papillon  descend  jusqu'au  niveau  de  la  mer,  ainsi  que  le  philoxenus 
et  le  tïphon  dans  d'autres  endroits. 

Les  spécimens  venant  des  parties  Nord  et  Centre  d'Argyll,  par 
exemple  d'Oban,  ne  montrent  que  rarement  des  tendances  à  s'éloi- 
gner de  la  forme  du  Nord.  Ceux  que  j'ai  pris  dans  le  Nord-Ouest  du 
Comté  de  Perth  (Glen  Lochay)  et  au  Nord-Ouest  de  Stirling  sont 
encore  de  vrais  laidion.  A  North  Knapdale,  Comté  d'Argyll,  à  la 
base  de  la  péninsule  de  Cantire,  M.  A.  Adie  Dalglish  {Entomo- 
logiste Vol.  XXV m,  page  278),  muet  sur  la  question  d'ocellation, 
décrit  le  tiphon  de  la  région  comme  étant  en  majorité  de  couleur 
fauve  foncé;  mais  certains  ont  des  tons  plus  chauds  que  d'autres.  » 
Ce  témoignage  est  corroboré  sur  ce  point  par  M.  John  Mackay,  qui 
écrit  (Joe.  cit.,  Vol.  XIX,  page  54)  :  «  Les  spécimens  que  j'ai  pris 
présentaient  une  grande  variété  de  couleurs.  Quelques-uns  étaient 
tout  aussi  foncés  que  ceux  que  l'on  prend  dans  les  landes  du  Comté 


142  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


d'York;  d'autres  appartenaient  à  la  forme  écossaise  ordinaire  et 
étaient  presque  blancs.  »  Ainsi,  à  cet  endroit  qui  concorde  avec  la 
division  en  formes  régionales,  peut-être  sommes-nous  au  point  de 
transition  ou  bien  dans  une  des  régions  de  fusion;  la  présence, 
dans  le  Musée  britannique  de  South-Kensington,  d'exemplaires 
venant  du  Sud  d'Argyll  et  récoltés  sur  les  pentes  de  Kilmun,  près 
la  Clyde,  semble  confirmer  cette  opinion. 

C'est  sur  les  pentes  de  Ben-Lomond  (968  mètres),  dans  le  Comté 
de  Stirling,  que,  il  y  a  vingt-sept  ans,  je  fis,  pour  la  première  fois, 
connaissance  du  Cœnonympha  tïfhon,  var.  laidion.  Les  vacances 
d'été  à  Oxford  et  le  fait  que  le  choléra  faisait  rage  sur  le 
continent  m'avaient  procuré  l'occasion  de  visiter  quelques  parties 
de  notre  patrie.  Nous  avions,  en  conséquence,  établi  nos  quartiers 
à  Tarbet,  où  le  Loch  se  rétrécit  et  les  montagnes  se  reflétaient  dans 
les  eaux  calmes  et  bleues  du  plus  joli  des  lacs.  Il  n'y  a  rien  de  la 
grandeur  des  Alpes  en  Suisse  ou  des  Pyrénées,  dans  ces  collines 
peu  élevées  que  nous  considérons  comme  des  montagnes.  Les 
Grampians,  avec  leur  granit  à  nu  et  leurs  précipices  menaçants, 
ont  leur  grandeur  propre.  En  tout  cas,  revu  par  la  pensée,  s'élevant 
au  milieu  d'un  cercle  de  champs  verts  et  de  forêts,  Ben  Lomond 
évoque  le  souvenir  d'une  ascension  pas  périlleuse.  Nous  traversâmes 
l'eau  dans  le  classique  bateau  plat  qui  faisait  eau  et  qui  remplit 
l'office  de  bac,  ou  du  moins  le  faisait  dans  ces  jours  de  plus  grande 
simplicité  :  «  La  traversée  à  la  rame  était  délicieuse  et  la  vue 
superbe.  Nous  tirâmes  soigneusement  le  vieux  baquet  à  terre,  et 
alors  nous  demandâmes  la  direction  du  sentier  à  une  petite  chau- 
mière solitaire.  On  nous  indiqua  vaguement  la  montée,  et  on  nous 
assura  qu'il  n'y  avait  pas  de  possibilité  de  manquer  notre  chemin; 
ainsi  nous  suivîmes  le  sentier  indiqué. . .  Nous  nous  égarâmes  bientôt 
et  nous  marchions  simplement  devant  nous.  Les  fleurs  et  les  fou- 
gères étaient  très  belles,  particulièrement  la  délicate  bruyère  rose 
pâle  des  tourbières.  Sur  une  vaste  étendue  de  lande,  mon  frère  prit 
deux  gros  «  Large  J-leaths  »  très  habilement,  et  comme  j'avais 
une  épingle,  il  les  fixa  à  mon  chapeau.  Enfin  nous  nous  trouvions 
au  sommet  de  ce  que  nous  croyions  être  le  Ben,  quand,  oh  déception  ! 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  I43 

nous  trouvâmes  que  nous  étions  en  face  d'Inversnaid,  et  littéra- 
lement à  des  kilomètres  de  notre  but.   » 

J'espère  qu'on  voudra  bien  me  pardonner  un  autre  court  extrait 
du  journal  de  voyage  de  ma  sœur  de  1884.  «  Enfin  nous  arri- 
vâmes sur  le  sommet  tant  désiré  où  le  vent  soufflait  clair  et  froid, 
et  d'où  un  spectacle  que  je  n'oublierai  jamais  s'étendait  devant 
nous,  loch,  montagne  et  lande,  un  tableau  de  pourpre  et  de  vert 
éclatant,  et  par-dessus  tout,  le  soleil!  Silence  parfait...    » 

Les  «  gros  papillons  de  bruyères  »  figurèrent  pendant  des 
années  dans  ma  collection,  et  étaient  à  ne  pas  s'y  tromper  des 
laidion,  et  bien  que  fixés  avec  des  épingles  ordinaires,  ils  étaient 
des  exemplaires  parfaits,  remarquables  également  pour  la  couleur 
et  la  srrandeur. 


II.    -    FORME    DU    MILIEU 

B)  Cœnonympha  tiphon,  Rott,  dans  les  Basses-Terres  d'Ecosse. 
Tiphon,  Rott.  (type). 

On  peut  dire  que  la  forme  du  Milieu,  tiphon,  Rott.,  se  trouve  à 
partir  de  56°  de  latitude  en  allant  vers  le  Sud,  et  qu'il  domine  jus- 
qu'au Border.  Traversant  le  Solway  t  irth,  à  travers  le  Cumberland, 
et  le  Nord  du  Westmoreland,  il  présente  aussitôt  la  forme  du  Sud 
{philoxenus,  Esp.).  Dans  les  Comtés  du  Nord-Est  de  l'Angleterre, 
des  Cheviot  jusqu'à  l'Humber,  la  forme  du  Milieu  subsiste,  mais 
partout  avec  une  tendance  par  aberration  vers  la  forme  du  laidion, 
plutôt,  je  crois,  que  vers  celle  du  phiLoxenus. 

Intermédiaire  comme  nous  l'avons  vu  dans  Knapdale,  le  tiphon 
apparaît  dans  l'île  d'Arran.  Dans  le  Comté  de  Renfrew,  immédia- 
tement au  Sud  de  l'estuaire  de  la  Clyde,  il  était  assez  commun, 
particulièrement  dans  les  marais  de  Paisley.  Mais,  pendant  ces 
récentes  années,  il  en  a  disparu,  grâce  au  drainage  et  à  l'utilisation, 
pour  l'industrie  et  les  constructions,  des  terrains  abandonnés; 
grâce  aussi  à  l'atmosphère  empoisonnée  par  la  fumée  des  grandes 


144  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

villes  manufacturières  d'Ecosse.  Cependant,  dans  le  Comté  d'Ayr, 
M.  J.  P.  Duncan  le  signale  comme  étant  loin  d'être  rare  et  comme 
volant  effectivement  sur  les  collines  sablonneuses  de  la  Baie  d'Ayr, 
près  de  Monkton,  ainsi  que  dans  les  marais  de  Shewalton.  Il  n'est 
pas  improbable  qu'il  continue  d'exister  dans  les  localités  favo- 
rables de  la  côte  Ouest,  en  descendant  jusqu'au  Comté  de  Wigtown, 
où  M.  Roger  S.  Gordon,  de  Corzemalzie,  le  prend  très  fréquem- 
ment à  Whauphill.  Il  a  eu  l'amabilité  de  me  permettre  d'examiner 
ses  séries.  Disposé  à  varier  en  intensité  de  couleur,  depuis  le  brun 
éclatant  jusqu'au  fauve  pâle,  la  disposition  et  la  fréquence  des 
ocellations  de  dessous  de  l'aile  postérieure  classent  formellement 
les  exemplaires  parmi  la  forme  du  Milieu,  bien  que  quelques-uns 
d'entre  eux  inclment  franchement  du  côté  de  philoxenus. 

Dans  le  Comté  voisin,  Dumfries,  le  tiphon  est  signalé  à  partir 
de  Cloak  Moss,  Dalbeattie.  Il  n'est  pas  douteux  qu'il  se  présente 
à  partir  de  là  jusqu'aux  Cheviots.  Mais  à  partir  de  la  Clyde,  en 
allant  vers  le  Sud-Est,  il  devient  de  plus  en  plus  rare,  au  point  que, 
d'après  le  témoignage  de  M.  W.  Renton,  qui  fit,  il  y  a  quelques 
années,  une  étude  consciencieuse  des  lépidoptères  de  sa  région,  on 
ne  le  trouve  plus  que  dans  une  localité  du  Comté  de  Roxburgh, 
les  marais  de  Reidfordgreen,  près  de  Hawick  {Entomologist. 
Vol.  XXXVI,  p.  131). 

Naturellement,  il  ne  s'en  suit  pas  que  le  tiphon  soit,  d'une 
manière  générale,  absent  des  Basses-Terres.  Cette  partie  de 
l'Ecosse  a  été  moins  fouillée  que  nombre  de  localités  des  Hautes- 
Terres,  qui  sont  pourtant  plus  éloignées.  Nous  savons  que,  immé- 
diatement après  avoir  traversé  le  Border,  le  tiphon  affrme  de  nou- 
veau son  existence,  mais  en  se  retirant  vers  la  mer  du  Nord  au  fur 
et  à  mesure  que  le  refoule  l'industrie. 

Les  Comtés  écossais,  orientés  vers  la  mer,  sont  néanmoins  dans 
cette  direction  moins  bien  adaptés  au  maintien  de  l'espèce  :  la  terre 
est  utilisée  comme  pâturage  ou  prise  presque  entièrement  par  la 
culture;  les  marais  qui  autrefois  y  existaient  ont  été  transformés 
pour  être  cultivés.  Néanmoins,  de  l'autre  côté  de  la  Forth  et  vers 
l'Est,  au  delà  de  la  ligne  de  démarcation  entre  la  forme  du  Nord 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  I45 

et  celle  du  Milieu,  il  devrait  y  avoir,  çà  et  là,  des  coins  retirés  où 
le  progrès  n'a  pas  chassé  le  tiphon  de  la  surface  de  la  terre.  Le 
D""  A.  F.  Rosa,  d'Edimbourg,  me  dit  qu'il  se  rencontrait  fréquem- 
ment sur  une  lande,  à  neuf  milles  environ  de  la  ville.  On  le  signale 
aussi  dans  les  Pentland  Hills;  M.  K.  J.  Morton  l'a  trouvé  dans 
une  tourbière  isolée  du  Comté  de  Peebles,  entre  West-Linton  et 
Dolphinton.  M.  E.  W.  Carlier  l'a  pris  aussi  dans  les  tourbières 
de  Balerno,  au  Sud-Est  d'Edimbourg,  le  23  Juillet  1885.  Sur  les 
limites  du  Comté  de  Peebles,  un  peu  plus  de  vingt  ans  auparavant, 
l'on  a  capturé  sur  une  lande  au  Sud  de  Leadburn,  un  spécimen, 
apparemment  le  dernier  de  cette  espèce  dans  ces  parages. 


C)  C œnonynipha  tiphon,  Rott.,  dans'  {a)  le  N.-E.  de  l'Angleterre. 
Tiphon,  Rott.  (type). 

L'affirmation  de  Barrett,  dans  ses  Lepidoptcra  of  the  British 
Islands,  que  le  tiphon  semble  avoir  été  exterminé  dans  le  North- 
umberland,  est  basée  sur  un  témoignage  tout  à  fait  insuffisant. 
De  fait,  tout  tend  à  réfuter  cette  hypothèse  en  admettant,  ce  dont 
il  n'y  a  pas  lieu  de  douter,  que  l'espèce  ait  été  chassée  de  nombre 
de  ses  anciennes  retraites  par  les  changements  mtroduits  dans  la 
nature  du  sol  et  du  voisinage.  Par  exemple,  depuis  que  l'ouvrage 
de  Barrett  a  été  publié,  sur  les  landes  de  Redesdale,  à  une  altitude 
d'environ  300  mètres,  M.  H.  J.  Elwes  a  trouvé  le  papillon  «  abon- 
dant sur  les  collines  herbeuses  comme  le  sont  celles  des  Cheviots, 
c'est-à-dire  ces  collines  où  l'herbe  est  plus  abondante  que  la  bruyère 
et  où  les  landes,  en  conséquence,  conviennent  mieux  aux  moutons 
qu'aux  coqs  de  bruyère  »  {Ent.  Record,  Vol.  VIII,  p.  228). 

Un  certain  nombre  d'autres  localités  sont  encore  désignées  dans 
le  Catalogue  of  the  Lepidoptera  of  N orthumbcrland  and  Durham 
(189g),  de  M.  John  E.  Robson.  Connaissant  les  particularités 
physiques  de  la  région,,  je  n'ai  guère  de  doute  que  des  recherches 
faites  pour  retrouver  les  localités  du  tiphon  encore  existantes,  et 
depuis  longtemps,  c'est-à-dire  vers  1850,  indiquées  par  Wailes,  ne 

10 


146  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

seraient  couronnées  de  succès  :  je  cite  la  lande  de  Needless  Hall, 
les  landes  autour  de  Cambo,  Prestwick-Car,  Muckle  Moss, 
près  de  Haydon-Bridge;  un  mariais  près  de  Crag-Lough;  des 
landes  près  de  Shull,  le  marécage  de  Blackstur,  dans  le  district 
de  Redeswater;  le  papillon  était  assez  commun  dans  le  vois"inage 
des  lacs  de  Northumberland,  en  1890,  et  à  la  lande  de  Green- 
leighton,  près  de  Long  Whitton,  en  1891  :  telles  sont  quelques- 
unes  des  constatations  les  plus  récentes.  Comme  le  remarque  à 
juste  titre  M.  Robson  :  «  Si  nous  considérons  la  grande  étendue 
des  landes  à  l'Ouest,  et  au  Nord-Ouest  du  Durham  et  du  Northum- 
berland, de  la  Tees  à  la  Tweed,  régions  qui  n'ont  jamais  été  foulées 
par  aucun  entomologiste,  nous  pouvons  affirmer  avec  raison  qu'il 
s'écoulera  longtemps  avant  que  l'espèce  soit  exterminée  dans  ces 
Comtés.  » 

A  propos  des  tiphon  du  Northumberland,  il  dit  plus  loin  «  qu'ils 
présentent  une  grande  variété  de  formes,  qu'ils  servent  assez  bien 
d'intermédiaire  entre  la  forme  fauve  foncé  du  district  de  Man- 
chester »  {philoxenus,  cp.  infra)  «  et  les  formes  plus  pâles,  plus 
légèrement  marquées  que  l'on  trouve  en  Ecosse  »  (Jaidion). 

M.  Robson  trace  aussi  une  esquisse  très  nette  des  landes  du 
tiphon.  «  On  appelait  lande,  la  lande  de  Greenleighton  ;  mais,  de 
toute  façon,  ce  n'était  qu'une  tourbière...  Des  bandes  de  rouge 
attiraient  l'attention,  et  me  baissant  pour  les  examiner,  je  vis  que 
c'étaient  des  drosères  à  feuilles  arrondies  {Dr osera  rotundiflora); 
le  gale  odorant  ou  myrte  des  marais  (Myrica  gcile)  s'y  trouvait, 
mais  pas  abondant.  J'eus  le  plaisir  de  voir  l'asphodèle  des  marais 
(Narthecium  ossifragimi),  une  belle  fleur,  pour  la  première  fois... 
Le  C.  davus  y  était  assez  abondant  et  nous  aurions  pu  en  prendre 
un  bon  nombre  si  le  soleil  avait  brillé  avec  éclat;  mais  peu  à  peu 
le  ciel  se  couvrit  de  nuages;  enfin  mon  ami  attira  mon  attention 
sur  la  pluie,  qui,  à  n'en  pas  douter,  tombait  sur  les  Simonside 
Hills.  »  Il  continue  ainsi  :  «  Le  C.  tiphon  de  cette  localité  est 
assez  intermédiaire  entre  les  formes  du  Comté  de  Lancaster  et 
celles  de  l'Ecosse  »,  conclusion  appuyée  jusqu'à  un  certain  point 
par   le  D""   Buckell,   qui   néanmoins  considère   ses  spécimens   de 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  I47 

Morpeth  comme  intermédiaires  entre  les  formes  du  Milieu  et  celles 
du  Nord. 

Si  on  traverse  la  vallée  de  la  Tyne  pour  pénétrer  dans  le 
Durham,  les  marécages  des  collines  de  l'Ouest  et  du  Sud-Ouest 
continuent  la  ligne  des  distributions.  M.  J.  Arkle  signale  quelques 
exemplaires  provenant  du  voisinage  de  Wallington,  «  la  forme 
n'est  pas  aussi  belle,  pensais-je,  que  celle  que  l'on  prend  dans  la 
Forêt  de  Delamere  (Cheshire),  ou  dans  le  Nord  du  Comté  de 
Lancaster  »  (de  nouveau  le  philoxenus;  cp.  infrd). 

Une  fois  au  delà  de  la  Tees,  la  ligne  des  papillons,  pour  s'ex- 
primer ainsi,  se  divise.  En  tirant  vers  l'Ouest,  le  long  de  la  chaîne 
Pennine,  près  de  Hawes  et  de  Wensleydale  (Nord  du  Comté 
d'York),  le  tiphon  entre  en  conflit  avec  les  formes  intermédiaires 
du  Cumberland  et  le  philoxcmcs  du  Sud  du  Westmoreland  et  du 
Comté  de  Lancaster.  Au  Sud-Est,  près  de  la  côte,  et  dans  les  landes 
au  Nord  du  Comté  d'York,  il  conserve  la  forme  typique  du  Milieu, 
se  montrant  dans  les  marécages  de  l'Esk,  à  Robin-Hood's  Bay,  et 
près  de  Scarborough;  au  Sud  sur  les  plateaux  près  de  Beverley. 
Feu  M.  J.  C.  Dale  en  a  pris  à  Cottingham,  près  de  Hull.  De  l'autre 
côté  de  l'Humber,  jusqu'à  Thorne  Waste,  et  à  l'Ouest  encore 
jusqu'à  Rotherham,  se  trouve  la  limite  du  papillon  au  Sud  dans 
cette  direction.  En  effet,  il  ne  se  rencontre  pas,  que  je  sache,  dans 
la  partie  au  centre  de  ce  Comté,  le  plus  grand  des  Comtés  anglais. 
Le  tiphon  n'est  pas  signalé  non  plus,  sinon  avec  des  preuves  très 
douteuses,  dans  le  Comté  voisin  de  Derby. 

Mon  ami  M.  A.  S.  Tetley,  de  Scarborough,  m'envoie  la  note 
suivante  au  sujet  du  tiphon  dans  les  localités  du  Nord  du  Comté 
d'York  : 

«  Je  prends  cette  espèce  en  petit  nombre  tous  les  ans  dans  les 
landes  au  Nord  du  Comté  d'York.  La  localité  est  tout  près  de 
Scarborough  et  de  la  grande  route  de  Whitby,  à  environ  treize 
milles  de  Scarborough.  Elle  se  compose  d'un  petit  marécage  d'en- 
viron 300  mètres  de  long  sur  50  de  large.  Le  sol  est  couvert  de 
grosses  touffes  rondes  de  Air  a  cœspitosa  et  de  Rhynchospora  alba, 


148  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

séparées  par  d'étroits  fossés,  généralement  très  humides  et  souvent 
en  partie  remplis  d'eau.  La  plante  dominante  est  le  Myrica  gale 
qui  semble  l'emporter  sur  VErica  ordinaire  et  la  Calluna  vulgaris 
dans  le  marécage  lui-même;  juste  un  peu  plus  loin,  sur  un  terrain 
montant,  la  bruyère  reprend  ses  droits.  Il  y  pousse  quatre  ou  cinq 
bouleaux.  Les  plantes  que  l'on  trouve  en  plus  sont  des  Hydro- 
cotyles,  des  canneberges,  un  ou  deux  Jîinci  et  quelques  autres  plus 
ou  moins  accidentelles.  L'on  y  voit  quelques  bandes  de  Eriopho- 
rum.  Jusqu'à  présent,  je  n'ai  nulle  part  trouvé  dans  les  landes  de 
localité  pareille  à  celle-ci  pour  la  surface  et  le  groupement  des 
plantes. 

«  Les  lépidoptères  qu'on  y  rencontre  sont  peu  nombreux,  mais 
offrent  un  intérêt  considérable.  Le  C.  tifhon  a  sa  zone  très  stric- 
tement limitée  au  marécage  proprement  dit,  et  se  trouve  particu- 
lièrement dans  la  partie  centrale  abritée  par  une  plantation  qui 
longe  un  côté  dans  toute  sa  longueur.  Le  Brenthis  selene  et  le 
C.  pamphïlus  sont  les  seuls  papillons  fixés  là.  Parmi  les  hétéro- 
cères,  le  plus  intéressant  est  le  Crambus  margariiellus,  qui  est 
localisé  là  comme  le  C.  tiphon.  Le  Diacrisia  sarao,  la  Plnsia  inter- 
rogationïs  et  \ Aîiarta  myrtïllï  s'y  trouvent,  tous  les  ans;  le  Bombyx 
calhinœ  s'y  reproduit  tout  le  temps.  UAcidalia  fumata  est  la  seule 
géomètre  fixée  là. 

«   Mes  dates  pour  le  C.  tiphon  sont  les  suivantes  : 

1904,  16  Juillet.  Première  découverte.  Très  défraîchi. 

1905,  25  Juin,  cf  seulement,  très  frais. 

1907,  14  Juillet.  Les  deux  sexes  frais. 

1908,  27  Juin.  Pas  encore  éclos. 

5  Juillet.   3  cf,   I    Q,   frais. 
12  Juillet.  Bien  éclos,  çS  défraîchis. 

1909,  17  Juillet.  Bien  éclos,  cf  défraîchis. 

28  Juillet.  Encore  éclos;   (S  très  défraîchis,    Q    bonnes. 

1910,  31   Juillet.  Quelques-uns  très  frais  (saison  très  tardive). 

191 1,  8  Juillet.  Pas  commun;  cf  défraîchis  (saison  très  précoce). 
15  Juillet.  Pas  commun;  cf  défraîchis. 


LÉPIUOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  149 

igi2,   22  Juin.   Pas  encore  éclos. 

3u  Juin.  Environ  8  cf  très  frais. 

»  La  dernière  semaine  de  Juin  semble  être  le  temps  normal 
pour  leur  apparition  ici.  Par  un  autre  collectionneur,  j'apprends 
qu'on  en  a  pris  un  jusque  dans  la  première  semaine  d'août. 

»  Le  C.  tiphon  ne  semble  pas  voler  bien  librement,  même  au 
grand  soleil.  Il  se  déplace  à  une  courte  distance  en  un  vol  lent 
et  saccadé,  mais  il  peut  aller  assez  vite  s'il  est  effrayé.  Ma  méthode 
habituelle  est  de  diviser  le  terrain  et  de  le  parcourir  en  entier. 
Quand  le  papillon  est  posé,  souvent  il  se  retourne  de  façon  à' 
reposer  les  ailes  repliées  horizontalement,  c'est-à-dire  parallèle- 
ment à  la  surface  du  sol.  Je  ne  l'ai  jamais  vu  sur  des  fleurs.  Il  se 
pose  sur  l'herbe,  les  chouins,  la  bruyère  ou  le  gale  odorant.  Quand 
le  temps  est  sombre  et  frais,  il  se  laisse  souvent  tomber  entre  les 
racines  des  herbages. 

»  Dans  ma  série  de  trente-quatre  spécimens,  la  description  de 
la  forme  du  Milieu  donnée  par  Buckell  s'applique  à  tous  les  exem- 
plaires. Le  dessous  verdâtre  et  poilu  se  remarque  très  bien  chez 
tous.  Souvent  j'ai  gardé  des  femelles  pour  avoir  des  œufs;  elles 
les  pondent  sur  des  tiges  d'herbe  ou  sur  l'enveloppe  de  la  cage. 
Une  fois,  j'ai  mis  en  boîte  une  femelle  et  j'ai  trouvé  un  œuf  qu'elle 
venait  de  pondre;  malheureusement,  je  n'ai  pas  réussi  à  me  rendre 
compte  si  c'était  sur  une  Air  a  ou  sur  une  RJiynchospora.   » 


b)  Nuni-Oitcsl  de  V Angleterre. 

Si  nous  revenons  a  la  frontière  d'Ecosse,  au  Nord-Ouest,  vers 
un  terrain  couvert  de  marécages  et  de  collines,  c'est  le  Cumberland 
qui  est  le  Comté  idéal  pour  la  forme  du  Milieu  du  CœnonympJia 
tiphon.  J'ai  eu  l'occasion  d'observer  quelques  centaines  d'exem- 
plaires provenant  de  différentes  localités  de  cette  région;  ici, 
comme  en  d'autres  endroits,  il  se  trouve  parfois  des  spécimens  qui 
font  penser  à  la  forme  ocellée  et  aux  couleurs  plus  brillantes  du 


150  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Sud.  Plus  rarement,  des  spécimens  pâles  rappellent  la  forme  du 
Nord.  Il  est  néanmoins  évident  qu'ils  constituent  plutôt  des 
exceptions  que  la  règle.  Tout  autour  de  Carlisle,  il  y  a  cependant 
une  tendance  assez  prononcée  à  la  production  de  formes  inter- 
médiaires. Mon  correspondant  M.  F.  H.  Day  apprécie  sa  collection 
du  Cumberland  de  la  manière  suivante  (Trans.  Carlisle  Nat.  Hist. 
Soc,  Vol.  I,  1909)  : 

«  Un  examen  de  ma  collection,  tous  des  spécimens  du  Cum- 
berland, m'amène  à  les  classer  ainsi  :  1°  La  forme  typique,  qui  est 
la  plus  commune  que  je  possède;  2°  Une  forme  intermédiaire 
entre  le  type  et  la  var.  laidion;  3°  Une  forme  intermédiaire  entre 
le  type  et  la  var.  -philoxenus.  Ces  deux  formes  intermédiaires  ren- 
ferment des  exemplaires  qui  s'approchent  respectivement  très  près 
du  laidion  et  du  philoxenus.  J'ai  en  particulier  deux  spécimens  qui 
sont  tout  aussi  sombres  que  le  philoxemis,  mais  n'ont  pas  l'ocel- 
lation  assez  marquée  pour  appartenir  à  cette  forme.  Les  exem- 
plaires provenant  des  marais  de  Bowness  appartiennent  la  plupart 
à  la  forme  intermédiaire  entre  le  type  et  le  philoxenus.  Todhills 
produit  le  type  et  les  deux  intermédiaires  en  nombres  à  peu  près 
égaux.  Les  exemplaires  de  Bolton  Fell  appartiennent  surtout  à  la 
forme  typique  avec  quelques  spécimens  tournant  vers  le  laidion.  » 

Autre  part,  le  papillon  est  signalé  par  M.  Day  et  autres  autorités 
compétentes  à  Orton,  à  Newby  Cross,  sur  une  partie  de  lande  à 
l'extrémité  des  bois  du  côté  de  Dalston;  à  Wedholme-Flow, 
Wigton,  à  la  Forêt  de  Gelt,  dans  les  marécages  de  Hayton,  sur  la 
Tindale  Fell,  à  Keswick;  rares  sur  les  marais  de  Ullock  et  près 
de  Watendlath,  sur  la  route  de  Rosthvvaite;  fréquent  dans  les 
marécages  de  Kirkbampton,  abondant  sur  un  marais  de  Wan 
Fell  »  {Loc.  cit.').  Pratiquement,  on  le  trouve  partout  où  il  y  a  un 
terrain  adapté  à  ses  habitudes. 

Sous  la  forme  du  tiphon,  il  arrive  donc,  en  passant  tout  près  de 
Penrith  jusqu'au  milieu  du  Westmoreland  où  il  cède  la  place  au. 
philoxetîus,  en  attendant  que  dans  les  montagnes  du  Nord  du 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  151 

Pays  de  Galles,  il  apparaisse  de  nouveau  sous  une  forme  du  type 
plus  rouge  et  aussi  beaucoup  plus  richement  coloré. 


III.    -    FORME    DU    SUD 

C)  C œnonympha  tifhon  au  Nord-Ouest  de  l'Angleterre. 
Var.  philoxenits,  Esp. 

DESCRIPTION 

En  examinant  nombre  de  collections  en  Angleterre,  c'est 
rarement  que  je  n'ai  pas  réussi  à  découvrir  une  série  de  fhiloxenus 
provenant  de  cette  région  favorisée.  Grâce  à  la  générosité  de  mon 
ami,  M.  C.  F.  Johnson,  de  Stockport,  je  possède  aussi  une  magni- 
fique série  de  cette  belle  et  intéressante  forme  du  Sud.  La  couleur 
du  dessus  des  ailes  antérieures  et  postérieures  y  est  d'un  brun  chaud 
accentué,  quelquefois  presque  de  couleur  acajou.  La  tache  apicale 
des  ailes  antérieures,  souvent  accompagnée  d'autres  vers  la  surface 
médiane,  est,  règle  générale,  marquée  vivement.  Les  femelles,  en 
général,  sont  plus  pâles,  mais  à  un  degré  nettement  moindre  que 
pour  celles  du  laidion.  Sur  les  ailes  postérieures,  les  taches  en  bor- 
dure, variant  de  deux  ou  trois  à  six,  sont  beaucoup  plus  prononcées 
et  plus  grandes  que  dans  les  exemplaires  de  la  forme  du  Milieu, 
particulièrement  chez  les  femelles.  La  tache  apicale  en  dessous  des 
ailes  antérieures  est  d'un  noir  velouté  accentué,  entourée  de  jaune 
pâle  et  ocellée.  La  bande  blanchâtre  antémarginale  est  nette.  La 
rangée  de  taches  en  bordure,  variant  de  nombre,  de  dimension, 
d'intensité,  ne  manque  jamais,  comme  cela  arrive  pour  quelques 
laidion.  Presque  invariablement,  elle  est  plus  grande  et  plus  belle 
que  pour  le  tifhon.  Voici  pour  les  deux  sexes  :  le  fond  de  la  couleur 
chez  le  mâle  est  d'un  brun  vif  et  clair;  chez  la  femelle,  jaune  d'ocre. 
Pour  les  deux  sexes,  les  ailes  postérieures  sont  d'un  gris  brunâtre, 


152  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

nettement  plus  chaud,  fourrées  à  la  base,  mais  d'une  couleur  géné- 
ralement plus  transparente  que  chez  le  tiphon.  La  bande  médiane 
transversale,  ordinairement  mais  pas  invariablement,  est  nettement 
marquée.  Les  franges,  sur  la  surface  supérieure,  sont  souvent 
longues  et  blanchâtres  :  la  couleur  brune  et  forte  de  la  surface  de 
l'aile  accentue  encore  le  contraste. 

DISTRIBUTION 

Ainsi  que  nous  l'avons  vu,  la  forme  du  Sud  commence  à  s'affirmer 
dans  la  portion  Sud  du  Comté  de  Westmoreland,  au  milieu  des 
marais  et  dans  les  landes  marécageuses  oii  les  plantes  qui  servent 
à  nourrir  les  larves,  la  Rhynchospora  alba  et  ?  VEriophorum, 
poussent  en  abondance.  Avançant  au  .Sud,  à  travers  le  Comté 
palatin  de  Lancaster  et  le  Comté  de  Cheshire,  il  atteint  sa  limite 
au  Sud  dans  le  Nord  du  Shropshire  et  du  Staff ordshire.  A  l'Ouest, 
il  va  jusqu'aux  marais  de  la  frontière  du  Pays  de  Galles,  et  à  l'Est 
jusqu'à  Chartley  et  aux  marais  de  Chorlton. 

Vers  le  milieu  de  Juin  i8g6,  M.  H.  J.  Elwes  a  pris  ce  papillon 
en  grande  abondance  sur  un  vaste  marais  entre  Witherslack  et 
l'estuaire  de  la  Kent,  près  de  Milnthorpe.  «  Bien  que  très  variables 
pour  le  fond  de  la  couleur  des  ailes,  le  nombre  et  la  dimension 
des  yeux  »,  ils  étaient  de  la  forme  du  philoxenus.  Mais  c'est  dans 
les  marécages  de  Witherslack,  sur  la  rive  droite  de  la  rivière  Kent, 
que  le  philoxenus  a  sa  capitale. 

Bien  que  harcelé  vivement  par  les  collectionneurs  venant  de 
toutes  les  parties  du  Royaume-Uni,  si  nous  en  jugeons  par  les 
notices  et  comptes  rendus  d'expositions  de  sociétés  locales,  que 
l'on  trouve  dans  nos  revues  d'entomologie,  il  a  réussi  néanmoins 
à  conserver  son  existence.  Une  des  raisons  est  la  nature  perfide 
des  marais  abandonnés  qu'il  recherche.  Une  autre  raison  provient 
peut-être  du  fait  qu'ici  il  n'est  pomt,  comme  dans  nombre  de  ses 
retraites  du  Sud,  la  seule  espèce  que  le  chasseur  de  papillons  consi- 
dè"e  comme  digne  de  prendre.  Witherslack  est  en  effet  une  réserve 
e.ctraordinairement  riche  en  lépidoptères  de  notre  pays.   Sur  les 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  153 

soixante  et  quelques  Rhopalocères  que  comprend  la  liste  de  la 
Grande-Bretagne,  quarante  au  moins  ont  été  observés  ici,  sans 
parler  d'une  grande  richesse  dans  les  Hétérocères.  Par  exemple, 
nulle  part  ailleurs  qu'à  Witherslack  et  dans  les  marais  voisins,  on 
ne  trouve  la  belle  femelle  bleue  du  Plcbeius  argus,  L.  (^Mgon, 
Auctorum),  que  l'on  croyait  à  tort,  il  y  a  quelques  années,  corres- 
pondre à  la  var.  corsica,  Bel  lier.  (Var.  niasseyi,  Tutt.) 

Dans  les  districts  immédiatement  avoisinants,  au  Nord  du 
Lancashire,  à  Haverthwaite,  à  Grange,  à  Ulverston  et  à  More- 
cambe,  le  -philoxenus  est  également  abondant  dans  les  marécages. 
A  Morecambe,  M.  J.  Arkle  confirme  l'observation  que  M.  W.  Prest 
avait  faite  sur  la  Thorne  Waste,  Comté  d'York,  que  l'espèce, 
partout  où  elle  se  trouve,  n'est  pas  accompagnée  de  son  congénère 
autrement  commun,  le  C.  famphilus.  Dans  les  marais  de  Holker, 
M.  B.  Crabtree  l'a  trouvé  çà  et  là  en  train  de  voler  dès  le  30  Mai, 
en  1896.  «  Au  milieu  du  Lancashire,  M.  J.  A.  Jackson  le  signale 
à  Gull  Moss,  Garstan'g  {Lancashire  Naiuralisl).  Effacées  de  la 
carte,  au  milieu  des  vastes  fourmillières  de  l'industrie,  au  Centre 
et  vers  le  Sud,  depuis  l'époque  où  le  premier  chemin  de  fer  fut 
lancé  en  Angleterre  à  travers  ces  marécages  mouvants,  les  localités 
de  Simondswood,  de  Lindon  Moss,  et  de  Chat  Moss  réduite  à 
quelque  cent  cinquante  hectares  seulement,  conservent  encore 
leurs  colonies  de  philoxenus.  Traversant  la  ligne  du  Comté  de 
Cheshire,  à  Carrington  Moss,  où  maintenant  on  le  signale  comme 
disparu,  il  présente  ses  formes  les  plus  belles  dans  la  Forêt  de 
Delamere,  entre  Northwich  et  Chester.  Par  l'intensité  de  la  couleur, 
la  surface  supérieure  des  mâles  se  rapproche  de  bien  près  du 
tiphon  typique.  Le  dessous  a  le  dessin  et  l'ocellation  plus  accentués 
que  chez  le  philoxenus  ordinaire  et  le  papillon  est  souvent  plus 
grand.  Mon  correspondant,  M.  J.  Arkle,  de  Chester,  écrivant  en 
1901,  dans  Y  Entomologiste  (Vol.  XXXVII,  p.  257),  dit  avoir 
trouvé  dans  la  forêt  au  moins  quatre  localités  pour  le 
dazms  (sic)...  «  11  devrait  y  en  avoir  cin(^,  mais  maintenant  la 
cinquième  a  disparu  depuis  longtemps  à  force  de  collectionner.  » 
En  191 2,  il  semble  que  le  papillon  ait  disparu  ou  presque  dans 


T5-'l  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

les  quatre  localités  qui  restent,  pour  une  cause  analogue.  M.  C.  F. 
Johnson  m'informe  cependant  qu'il  fréquente  encore  çà  et  là 
Abbots  Moss.  En  tout  cas,  il  n'est  pas  rare  de  trouver  dans  nos 
listes  d'échange  pour  amateurs,  des  annonces  concernant  les 
philoxenus  de  Delamere.  On  peut  donc  espérer  que  l'espèce  pourra 
survivre  jusqu'au  jour  où  la  forêt  sera  convertie  en  une  «  réserve 
pour  la  nature  »,  en  même  temps  que  quelques  autres  de  nos  ter- 
rains de  chasse  favoris. 

«  Le  marécage  où  il  se  présente,  écrit  M.  Arkle  (in  lit  t.),  de 
même  que  les  autres  dans  la  région  de  la  forêt  de  Delamere,  semble 
devoir  son  origine  à  un  affaissement  du  sol.  On  en  trouve  la  preuve 
dans  les  souches  d'arbres  en  partie  submergées  çà  et  là  dans  le 
marécage  et  dont  l'une  est  visible  à  l'avant-plan  de  la  gravure 
(cp.  lllnstrations  des  localités  dit  tiphoii).  On  y  trouve  des  tour- 
bières remplies  d'eau  comme  dans  les  localités  du  Pays  de  Galles; 
la  végétation  est  la  même  :  bruyères,  chouins,  1  inaigrette,  un  bou- 
leau rabougri  çà  et  là.  La  surface  est  en  plus  couverte,  par  bandes, 
d'un  tapis  d'airelles.  » 

A  propos  de  l'existence  du  philoxenus  dans  la  partie  à  l'Est 
du  Comté  de  Cheshire,  à  Macclesfield,  M.  Richard  South  {Ento- 
mologist.  Vol.  XXVIII,  page  267,  octobre  1895),  écrit  :  «  Il 
semble  n'y  avoir  guère  de  doute  que  le  Cœnonympha  tiphon 
{davus)  ait  existé  dans  le  Danes'  Moss,  mais  je  ne  suis  pas 
certain  qu'il  s'y  trouve  encore,  bien  que,  l'an  dernier,  j'aie  pu  jeter 
un  coup  d'œil  sur  un  papillon  que  j'ai  cru  à  ce  moment-là  appar- 
tenir à  cette  espèce.  On  le  signale  aussi  sur  les  landes  de  «  Cat- 
and-Fiddle,  mais  je  ne  l'y  ai  pas  vu  ». 

Au  Nord  du  Shropshire,  où  l'espèce  arrive  à  sa  limite  Sud-Ouest, 
la  surface  supérieure  porte  encore  plus  de  ressemblance  avec  celle 
du  tiphon;  le  dessous  porte  les  ocellations  bien  marquées  qui 
caractérisent  le  véritable  philoxenus.  J'ai  une  petite  collection  de 
«  Salopians  »  (le  Comté  est  généralement  désigné  sous  le  nom  de 
Salop;  Salopia;  soit  dit  en  passant  pour  renseigner  mes  col- 
lègues du  continent).  Ils  viennent  des  marais  de  Whixall,  à  mi- 
chemin  entre  Whitchurch  et  Ellesmere,  et  ont  été  pris  par  le  Rév. 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  155 

C.  F.  Thornewill.  M.  Johnson  parle  aussi  dans  ses  lettres  du 
philoxemis  comme  très  abondant  près  de  Ellesmere.  Sur  ce  point, 
il  semble  bien  qu'il  ne  franchit  pas  les  limites  pour  pénétrer  dans 
le  Pays  de  Galles.  Je  ne  sache  pas  non  plus  qu'il  soit  répandu  dans 
les  Comtés  Gallois  du  Nord,  Flint,  Denbigh,  et  Carnarvon,  si  ce 
n'est  sur  la  Minerva  Mountain,  Denbigshire,  où  il  est  signalé  dans 
l'ouvrage  de  M.  A.  O.  Walker  :  Macrolepidoptera  of  the  Chester 
District. 


IV.    -    FORME    DU    MILIEU 

D  et  E.  —  Cœnonynipha  tïphon,  dans  le  Pays  de  Galles 
et  en  Irlande. 

D.  —  Pays  de  Galles. 

J'ai  l'impression  que,  jusqu'au  moment  oîi  j'ai  interrogé  mes 
correspondants,  M.  Arkle  et  M.  W.  J.  Kerr  de  Maesmor,  Corwen, 
Nord  du  Pays  de  Galles,  au  printemps  de  cette  année  (191 2),  la 
plupart  de  mes  confrères  en  entomologie  de  Londres  tout  au  moins, 
étaient  d'avis  que  le  C œnonympha  tiphon  n'existait  plus  dans  la 
Principauté.  Un  seul  exemplaire  étiqueté  «  Nord  du  Pays  de 
Galles  »  dans  la  collection  de  mon  ami  M.  W.  G.  Sheldon,  avait 
fait  naître  en  moi  l'espoir  qu'il  pourrait  s'être  attardé  encore  dans 
ses  localités  d'autrefois.  Celui  qui  prétendait  l'avoir  capturé  n'avait 
aucun  souvenir  du  spécimen  en  question  ou  de  la  localité  d'où  je 
supposais  qu'il  était  venu.  M.  Kerr  fut  cependant  à  même  de 
fournir  quelque  lumière  sur  cette  question  et,  par  la  même  occasion, 
de  confirmer  la  seule  constatation  récente  de  la  présence  du  tiphon 
dans  le  Pays  de  Galles  à  laquelle  je  ferai  allusion  plus  loin.  Il 
écrivait  au  commencement  de  Mai  :  «  De  temps  à  autre,  j'ai  fouillé 
assez  bien  la  partie  Nord  de  la  Principauté  pour  chercher  les 
Macrolépidoptères.  Il  est  hors  de  doute  que  le  C.  daviis  est  extrê- 
mement rare  dans  le  Nord  du  Pays  de  Galles;  je  n'en  ai  pas  vu 


I5<5  LÉPIDOPTÉROLOC.IE   COMPARÉE 

depuis  des  années.  Cela  est  difficile  à  comprendre,  attendu  qu'il 
y  a  des  milliers  d'hectares  de  terrain  dans  le  Nord  du  Pays  de 
Galles  ayant  exactement  la  même  nature  que  celui  où  le  daviis 
se  trouve  si  fréquemment  en  Ecosse...  II  y  a  une  vingtaine  d'an- 
nées, j'en  pris  quelques  exemplaires  au  milieu  de  Juillet,  je  crois, 
dans  la  localité  que  mentionnent  les  vieux  ouvrages,  c'est-à-dire 
entre  Bala  et  Festiniog. 

«  Ce  district  se  compose  d'une  étendue  de  lande  sauvage,  presque 
partout  des  landes  pour  le  coq  de  bruyère  avec  de  vastes  tourbières 
entre  les  espaces  couverts  de  bruyère,  à  une  altitude  de  300  à 
500  mètres;   les  pics  arrivant  jusqu'à  800  mètres.    » 

L'autorité  à  laquelle  fait  allusion  M.  Kerr  est  celle  de  James 
Francis  Stephens.  Dans  Illustrations  of  British  Entomology 
(Vol.  I,  p.  67,  1828),  il  écrit  :  «  Le  Rév.  W.  T.  Bree  m'informe 
qu'il  a  pris  ce  dernier  (i.  e.  Hïpparchia  poLydama,  Haworth)  » 
(notre  tiphon,  Rott.)  «  en  grande  abondance  sur  les  montagnes 
entre  Bala  et  Festiniog,  Comté  de  Merioneth  ;  parmi  eux  se  trou- 
vait un  seul  spécimen  de  Hi.  iphis.  11  a  eu  l'amabilité  de  m'en 
donner  des  exemplaires.  »  On  constate  avec  plaisir  que,  après  tant 
d'années,  M.  Kerr  et  M.  Arkle  ont  réussi  ensemble,  cette  année,  à 
retrouver  le  tiphon  dans  ses  bruyères  du  Pays  de  Galles. 

Le  5  Juillet,  M.  Kerr  écrit  :  «  Je  vous  envoie  aujourd'hui  trois 
papillons  non  épingles  de  C.  tiphon  que  j'ai  pris  hier  dans  le 
Nord  du  Pays  de  Galles...  L'insecte  était  assez  répandu  sur  une 
grande  tourbière  dans  les  montagnes,  à  environ  420  mètres  entre 
Bala  et  Festiniog;  je  pense  qu'il  doit  se  trouver  dans  diverses 
localités  de  tout  ce  district  sauvage.  Ceux  que  j'ai  envoyés  sont 
du  même  type  que  tous  ceux  que  nous  avons  pris.  »  M.  Arkle 
ajoute  :  «  Cette  route  longe  la  rivière  (Afon)  Tryweryn;  à  cet 
endroit  exact,  le  cours  d'eau  s'est  reculé  d'environ  un  mille  vers 
le  Sud  et  loin  de  la  route,  laissant  une  tourbière  unie  faite  appa- 
remment de  ses  alluvions.  C'est  là  la  tourbière  du  tiphon,  marécage 
triste,  sans  végétation,  sauf  de  la  bruyère,  de  la  linaigrette  et  des 
chouins;  çà  et  là,  une  asphodèle  avec  ses  fleurs  jaunes  et  leurs 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  I57 

croix  écarlates.  Des  deux  côtés  de  la  vallée,  des  montagnes 
selèvent  abruptes  à  plus  de  650  mètres.  »  Les  exemplaires  en 
question  sont  brillants,  ce  sont  de  vrais  tïphon  frais,  aux  ailes 
fauves  et  bien  ocellées  dessous. 

En  présence  de  ce  renseignement,  il  y  a  toute  raison  de  supposer 
que  le  tïphon  peut  subsister  encore  dans  la  localité  sur  le  bord  de 
la  mer,  dans  la  Baie  de  Cardigan,  près  de  Barmouth,  dans  ce 
même  Comté  de  Merioneth  où  M.  E.  H.  Greerly,  de  Barmouth,  l'a 
découvert  en  Juin  1886.  Cette  année-là,  l'on  prit  assez  abondam- 
ment du  tïphon  dans  une  tourbière  du  voisinage,  à  une  altitude 
inférieure  à  15  mètres;  tous  étaient  de  la  forme  du  Milieu.  Il  semble 
donc  que  ce  soit  la  localité  la  plus  au  Sud  que  fréquente  cette 
espèce  dans  la  Grande-Bretagne,  car  je  ne  sache  pas  qu'on  en  ait 
capturé  dans  les  marais  et  les  landes  des  montagnes  du  Milieu 
et  du  Sud  du  Pays  de  Galles  où  sa  présence  serait  le  plus  vrai- 
semblable. Traversons  la  Manche  de  Bristol  pour  rentrer  dans  le 
Devonshire  :  la  tradition  voulait  autrefois  que  l'on  trouvât  le 
tïphon  à  Dartmoor  où  la  nature  du  sol  et  le  climat  vous  font  néces- 
sairement penser  au  C œnonynipha  qui  aime  tant  les  marais.  Mais, 
dès  1876,  feu  M.  G.  C.  Bignell  a  détruit  la  légende.  Informé  par  le 
conservateur  du  Musée  d'Exeter  que  l'on  avait  pris,  plusieurs 
années  auparavant,  des  tïphon  à  Yes-Tor  (618  mètres),  près  de 
Okehampton,  il  fit  une  exploration  complète  du  pays  dans  le  voi- 
sinage, mais  sans  résultat  {Entoniologist,  Vol.  IX,  p.  203-204.) 
J'ai  moi-même  traversé  de  vastes  espaces  de  ces  landes  splendides 
plus  au  Nord;  j'ai  rencontré  plusieurs  entomologistes  pour  qui 
elles  sont  terra  cognita,  mais  ni  eux  ni  moi  n'en  avons  jajnais 
trouvé  de  cette  espèce. 

On  l'indiquait  autrefois,  aussi,  de  la  forêt  de  Ashdown,  Comté 
de  Sussex,  dans  le  Sud-Est  de  l'Angleterre,  une  localité  encore 
plus  douteuse. 

La  ligne  extrême  du  tïphon  dans  le  Pays  de  Galles  et  en  Angle- 
terre pourrait  donc  être  tracée  par  le  milieu  du  Comté  de  Merioneth, 
le  Nord  du  Shropshire  et  du  Staffordshire,  les  limites  à  l'Est  du 
Cheshire,  le  long  des  limites  Sud  du  Yorkshire,  avec  un  intervalle 


158  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

pas    occulté    que    représente    en    gros    les    limites    au    Nord    du 
Derbyshire  et  va  jusqu'à  l'estuaire  de  l'Humber 

E.  —   Irlande. 

L'on  connaît  encore  si  peu  de  chose  de  l'entomologie  de  l'Ir- 
lande, que  c'est  avec  une  hésitation  considérable  que  j'aborde  cette 
dernière  section  de  mes  remarques  sur  la  distribution  du  Cœno- 
nympha  tiphoji  en  Irlande;  je  ne  puis  pas  non  plus  prétendre  jeter 
une  grande  lumière  sur  la  question.  C'est  seulement  nombre  d'an- 
nées après  que  les  lépidoptères  d'Angleterre  ont  été  notés  et  étudiés, 
que  les  naturalistes  de  l'autre  côté  du  Manche  de  Saint-Georges  ont 
tourné  leur  attention  vers  leurs  papillons  de  jour  et  de  nuit  les 
plus  intéressants.  Nous  somines  redevables  à  feu  M.  Edwin  Birchall 
d'avoir  rassemblé  les  éléments  d'un  catalogue  préliminaire  publié 
dans  les  pages  de  Entomologistes  Monthly  Magazine  (Vol.  III, 
186;).  Plus  tard,  dans  XEntomologist  (Vol.  XXVI-XXXIV), 
M.  W.  F.  de  Vismes  Kane  a  augmenté  et  amplifié  les  notes  et 
les  remarques  de  son  prédécesseur  dans  son  Catalogne  des  Lépi- 
doptères d'Irlande. 

DESCRIPTION 

En  Irlande,  la  forme  du  Milieu  est  répandue  pratiquement  d'une 
extrémité  du  pays  à  l'autre  dans  les  localités  où  l'on  sait  que  se 
trouve  le  tiphon,  c'est-à-dire  du  cinquante-cinquième  au  cinquante- 
deuxième  parallèles;  il  descend  ainsi  un  peu  plus  vers  le  Sud  qu'en 
Grande-Bretagne.  A  l'extrémité  Sud-Ouest,  il  arrive  plus  loin 
encore  jusqu'à  la  baie  de  Bantry  dans  le  Comté  de  Cork,  et 
jusqu'aux  montagnes  de  Kerry.  Dans  The  Lepidoptera  of  the 
British  Islands,  M.  Barrett  écrit  à  propos  de  la  forme  du  tiphon  en 
Irlande  : 

«  Sur  les  landes  du  Nord  de  l'Irlande,  et  au  loin  à  l'Ouest,  à 
Killarney,  il  a  les  traits  caractéristiques  généraux  de  la  forme  des 
montagnes  ayant  d'elle  la  couleur  du  dessous,  le  peu  de  netteté 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COAIPARÉE  159 

des  taches  dessus  et  dessous,  mais  il  est  plus  cendré.  Il  en  est  chez 
qui  le  dessous  des  ailes  postérieures  semble  couvert  d'une  poussière 
brune  d'or  ou  de  nuances  rougeâtres  et  intermédiaires;  le  dessus 
devient  d'un  fauve  brunâtre;  les  taches  en  dessous  sont,  d'une 
manière  variable,  plus  distinctes,  et  elles  deviennent  légèrement 
plus  visibles  dessus.  Ces  formes  plus  sombres  nous  mènent  à  celles 
qui  appartiennent  plus  particulièrement  aux  bruyères  des  tour- 
bières et  aux  marécages  (Var.  tiphorî).   » 

Je  n'ai  point  vu  d'exemplaires  provenant  de  l'extrémité  Nord  de 
l'Irlande.  En  tout  cas,  ceux  que  j'ai  devant  moi,  et  venant  de 
Lough  Fea,  district  de  Tyrone,  ne  montrent  pas  de  dispositions 
à  prendre  «  la  forme  des  montagnes  »,  désignation  que  Barrett 
applique,  je  pense,  au  laidion,  ne  se  rendant  évidemment  pas 
compte  de  sa  présence  en  Ecosse,  au  niveau  de  la  mer  ou  à  de  très 
faibles  altitudes.  De  fait,  quand  il  est  frais,  je  dirai,  bien  que  je 
sache  qu'il  est  peu  prudent  de  prendre  un  ton  dogmatique  à  ce 
sujet,  que  le  tiphon  d'Irlande,  d'une  manière  générale,  se  rapproche 
autant  du  type  que  n'importe  lequel  des  spécimens  de  cette  forme 
dans  le  Royaume-Uni. 

«  Il  est  vrai  »,  dit  aussi  M.  Kane  {Loc.  cil),  «  que,  à  Killarney, 
à  Westmeath,  à  Galway  et  à  Sligo,  j'ai  rencontré  des  spécimens 
isolés  de  la  var.  laidion.  La  forme  ordinaire  en  Irlande  est  bien 
ocellée,  souvent  de  coloration  brun  terne,  et  elle  est  nettement  une 
forme  de  transition  entre  les  deux  extrêmes.  Il  est  intéressant  de 
noter  que  les  caractères  qu'elle  présente  ne  diffèrent  pas  beaucoup 
sur  une  si  vaste  étendue  de  tourbières  et  de  landes.  »  Il  remarque 
encore  (in  Litl.)  -.  «  La  surface  supérieure  varie  cependant  du  ton 
ferrugineux  sombre  de  quelques  localités  au  brun  pâle  cendré  qui 
s'observe  dans  d'autres  lieux;  parfois  on  constate  un  rapproche- 
ment de  la  forme  écossaise;  aussi,  à  moins  que  vous  n'ayez  une 
série  de  différentes  localités,  il  est  difficile  de  saisir  l'étendue  des 
variations  modérées  que  l'on  rencontre.   » 

Après  avoir  examiné  un  assez  grand  nombre  d'exemplaires  pro- 
venant de  diverses  parties  du  pays,  je  puis  souscrire  aux  remarques 


l6o  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

de  M.  Kane.  Cependant  la  tendance  des  variations  locales  vers 
les  formes  du  Sud  et  plus  souvent  vers  celles  du  Nord  de  la 
Grande-Bretagne,  est  moins  marquée  dans  le  tiphon  typique  d'Ir- 
lande que  dans  celui  d'Angleterre.  Des  spécimens  isolés  de 
Killarney  sont  donnés  comme  parents  du  philoxenus,  mais  Birchall 
soutient  aussi  l'avis  que  le  tiphon  (davus,  Fab.)  prédomine.  Il 
note  encore  les  traits  plus  particulièrement  caractéristiques  du 
Nord  que  prend  la  faune  du  Sud  de  l'Irlande,  et  il  l'explique 
comme  étant  en  partie  le  résultat  de  la  séparation  géologique  tar- 
dive de  l'Ecosse  et  de  l'Irlande  :  le  fait  que  le  tiphon  d'Irlande 
se  rapproche  le  plus  près  de  la  forme  du  milieu  de  l'Ecosse  semble 
venir  à  l'appui  de  cette  théorie.  Les  exemplaires  qui  m'ont  été 
envoyés  de  Enniskillen,  Comté  de  Fermanagh,  ne  diffèrent  guère 
à  aucun  point  de  vue  de  ceux  des  autres  localités  que  par  les 
dimensions. 

DISTRIBUTION 

Il  y  a  longtemps  que  feu  Edward  Newman  a  découvert  le 
tiphon  dans  le  Comté  Nord-Ouest  de  Donegal.  M.  D.  C.  Campbell 
a  trouvé  cette  espèce  le  22  Juillet  1892,  sur  les  landes  entre  Gartan 
et  Glenveagh,  et  aussi  le  23  à  Lough  Sait  Le  Rév.  W.  F.  Johnson 
en  signale  un  exemplaire  isolé  sur  la  montagne  de  Ardara,  à 
l'extrémité  Ouest  du  Comté,  sur  le  rivage  de  l'Atlantique. 

Dans  le  Nord  de  Antrim,  dont  la  côte  Nord-Est  est  séparée  du 
continent  écossais  par  quelques  vingt  milles  de  mer,  M.  Campbell 
signale  «  la  forme  très  sombre  du  Large  Heath  comme  se  trouvant 
très  communément  dans  les  tourbières  de  Garry,  près  de  Bally- 
money  ».  C'est  la  forme  qu'on  s'attendait  à  y  voir  comme  venant 
de  la  péninsule  Cantire,  dans  le  Knapdale,  à  la  base  duquel  nous 
nous  trouvons,  semble-t-il,  à  un  point  de  démarcation  entre  la  var. 
laidion  et  le  type  (cp.  p.  141). 

Dans  le  Tyrone,  il  est  généralement  répandu  dans  les  tourbières; 
mon  correspondant,  M.  T.  Gréer,  de  Stewartstown,  dans  la  partie 
orientale  du  Comté,  m'en  a  fourni  une  belle  série,  cet  été.  On  les 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  l6l 

avait  pris  près  de  Lough  Fea  (le  lough  irlandais  correspond  au 
loch  écossais  et  au  lac  anglais);  ils  volaient  en  parfait  état,  le 
i^""  Juillet  1912.  De  couleurs  extrêmement  brillantes,  ils  repré- 
sentent le  type  le  plus  parfait  de  la  forme  du  Milieu,  bien  ocellés, 
avec  une  teinte  verdâtre  plus  brillante  en  dessous  et  des  ocellations 
plus  grandes  aux  ailes  postérieures  que  dans  les  spécimens  du  Sud 
de  l'Ecosse.  L'ocellation  apicale  des  ailes  antérieures  en  dessus  est 
parfois  cependant  obsolète  comme  chez  le  laidion  et  réduite  en 
proportion  sur  la  surface  inférieure.  Dans  d'autres  endroits,  le 
froid  et  l'humidité  de  cet  été  ont  rendu  extrêmement  difficile  la 
collection  du  liphon  irlandais;  plusieurs  de  mes  correspondants 
dans  le  Nord  ont  complètement  échoué  et  n'ont  pas  réussi  à 
prendre  même  un  seul  exemplaire  de  ce  papillon  ordinairement 
commun.  Dans  le  Armagh,  le  Rév.  W.  F.  Johnson  en  a  pris  à 
Churchill,  et  M.  Kane  dans  le  Monaghan;  Sir  Charles  Langham 
le  signale  de  Tempo,  dans  le  Fermanagh.  Durant  certaines 
saisons,  mon  correspondant,  M.  J.  E.  R.  Allen  le  trouve  en  assez 
grande  abondance  dans  le  voisinage  de  Enniskillen.  Il  a  eu 
l'amabilité  de  m'envoyer  ses  séries  à  examiner  et  m'a  fait  présent 
de  spécimens.  Ils  sont  relativement  petits,  mais  plusieurs  des  mâles 
montrent  une  ocellation  agrandie  à  la  surface  inférieure  des  ailes 
postérieures;  les  femelles  sont  aussi  bien  ocellées  sur  la  surface 
supérieure. 

A  l'Ouest,  vers  l'Atlantique,  dans  le  Comté  de  Sligo,  M,  P.  H. 
Russ  le  signale  à  Culleenamore,  en  1882,  comme  «  légèrement  plus 
abondant  que  d'habitude.  »  La  chaîne  de  Oxhill,  le  voisinage  de 
Lough  Gill,  avec  le  château  de  Markree,  ont  aussi  l'avantage  de 
posséder  des  localités.  Au  centre  de  Galway,  il  semble  être  déci- 
dément commun  à  Clonbrock  et  dans  les  collines  sauvages  de 
Connemara,  où  Miss  Emily  Lawless  l'a  découvert,  il  y  a  plusieurs 
années.  M.  Kane  l'a  trouvé  à  Moycullen,  sur  les  bords  du  Shannon, 
et  sur  les  limites  du  Comté  de  Roscommon,  à  Ballinasloe.  Dans  le 
Mayo,  il  est  très  répandu  jusqu'à  l'Atlantique;  mais  M.  Bonaparte 
Wyse  n'a  pris  qu'un  exemplaire  défraîchi  sur  les  rives  de  Lough 
Coon,  près  de  Pontoon.  M.  Kane  {Clare  Island  Survey  Proc.  Royal 


102  LÉPIDOPTÉROLOGIE  CO.MPARÉE 

hish  A  Cad.,  Vol.  XXXI,  Janvier  191 2)  donne  à  entendre  qu'une 
grande  partie  des  tourbières  du  Mayo  est  trop  humide,  trop  inhos- 
pitalière pour  entretenir  des  lépidoptères  sinon  les  plus  communs 
et  les  plus  vigoureux.  Il  signale  cependant  le  tiphon  à  Achill-Island 
et  à  Lough  Doo,  dans  le  Sud-Ouest  du  Mayo,  juste  à  la  baie  de 
Killary. 

Je  n'ai  pas  de  renseignements  sur  les  Comtés  suivants  du  Sud- 
Ouest  de  Clare  et  de  Limerick,  mais  je  ne  doute  guère  qu'il  n'y 
existe  dans  le  même  genre  de  localité.  Il  est  commun  en  effet  dans 
certaines  parties  de  Kerry,  par  exemple  au  lac  Caragh  et  sur  les 
rivages  de  la  Baie  de  Bantry,  jusqu'au  Comté  de  Cork,  près  de 
Berehaven  et  de  Adrigole  où,  contrairement  à  l'habitude  des  collec- 
tionneurs en  Angleterre,  le  Rév.  M.  Johnson  l'a  observé  «  souvent 
en  compagnie  du  C.  pamphilus  »  {Irisli  Naliiralist,  Vol.  III,  p.  199). 
Collectionnant  dans  la  région  montagneuse  autour  de  Kenmare, 
au  Sud  des  fameux  lacs  de  Killarney,  mon  ami  M.  W.  J.  Kaye  a 
trouvé,  le  16  Juin  1902,  le  tiphon  à  environ  320  mètres  près  de 
Glencar,  vers  le  sommet  de  Windy-Gap.  Entre  Kenmare  et  Glen- 
gariff,  il  est,  dit-il,  particulièrement  beau  et  de  très  grande 
dimension,  «  avec  un  très  petit  nombre  de  taches  sur  la  surface 
inférieure  ».  On  l'a  pris  dans  le  Comté  de  Kilkenny,  mais  dans  les 
Comtés  Sud  et  Sud-Est  de  East-Cork,  de  Waterford,  de  Wexford, 
et  dans  les  Comtés  voisins  de  la  mer,  entre  les  52"  et  55°  de  latitude, 
le  tiphon  semble  faire  défaut,  ou  du  moins  n'a  pas  été  signalé. 
Revenons  au  centre  de  l'Irlande  :  à  l'Ouest  du  Shannon,  M.  Kane 
le  signale  depuis  Banagher,  dans  le  King's  County,  jusqu'aux  tour- 
bières de  Cromlyn,  près  de  Rathowen,  dans  le  Kildare,  dans  les 
tourbières  de  Allen;  dans  le  Queen's  County;  de  nouveau  au  Nord 
près  de  Killynon,  et  de  Mullingar  dans  le  Westmeath,  localité 
connue  de  la  plupart  des  naturalistes  anglais  comme  produisant 
aussi  en  abondance  la  belle  forme  «  blanche  »  du  Melitcra  aitrinia, 
baptisée  par  Birchall  du  nom  de  var.  hibernïca. 

J'ai  le  regret  de  dire  qu'ici  s'épuisent  mes  connaissances  sur  la 
distribution  du  C œnonympha  tiphon  en  Irlande.  Je  ne  puis 
qu'exprimer  mes  regrets  de  voir  un  si  grand  nombre  de  nos  collée- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  163 


tionneurs  anglais  s'en  tenir  à  leur  propre  île.  avec  un  zele  tel  qu'ils 
semblent  renoncer  complètement  à  explorer  même  «  la  seconde 
lie  de  John  Bulî  ». 

Avant  d'achever  mes  remarques  sur  la  distribution  et  les  trois 
formes  du  papillon  telles  que  nous  les  connaissons  ici,  j'aimerais 
attirer  1  attention  sur  la  rareté  extraordinaire  des  exemplaires 
anormaux.  Personnellement,  je  n'ai  entendu  parler  que  de  trois  et 
je  nai  vu  qu'un  seul  exemplaire  de  ce  genre.  Il  est  dans  la  col- 
ection  de  M.  W.  G.  Sheldon  et  appartient  à  la  var.  pJnloxenus- 
les  ocellations  de  la  surface  inférieure  de  l'aile  ^stérieure  sonl 
grandes  et  lancéolées,  presque  de  la  forme  d'une  amande  M  Arkle 
m  apprend  qu'il  en  possède  une  forme  semblable  dans  sa  collection 


Henry  Rowland-Brown. 
Oxhey  Grove,  Harrow-Weald,  Septembre  1912. 


Liste  des  Comtés  énumérés  dans  la  carte  ci=jointe. 

Régions  connues  du  Cœnonympha  tiphon  dans  le  Royaume-Uni 

1.  Forme  du  Nord   :  Var.  Laidion,  Bkh hA\\v^[ 

2.  Forme   du    Milieu    :    Tifhon,   Rott iTïlïïm 

3-    Forme  du  Sud    :   Var.  Philoxenus,  Esp 

4.   Etendue  probable   qu'il   occupe 


164 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 


Les  numéros  sur  la  carte  correspondent  aux  îles  et  Comtés  suivants: 


Ecosse. 

1 .  Iles  Orcades. 

2.  Caithness. 

3.  Sutherland. 

4.  Ross. 

5.  Les  Hébrides. 

6.  Ile  de  Skye. 

7.  Inverness. 

8.  Elgin,  ou  Moray. 
g.    Nairn. 

10.  Banflf.       * 

1 1 .  Aberdeen. 

12.  Kincardine. 

13.  Forfar. 

14.  Perth. 

15.  Argyll. 

16.  Ile  de  Arran  (Bute). 

17.  Dumbarton. 

18.  Stirling. 

19.  Fife,  et  Kinross. 

20.  Renfrew. 

21.  Ayr. 

22.  Lanark. 

23.  Edimbourgh. 

24.  Haddington. 

25.  Beiwick. 

26.  Peebles. 

27.  Selkirk. 

28.  Roxburgh. 

29.  Dunifries. 

30.  Kircudbright. 

31.  Wigton. 

Angleterre. 

32.  Cumberland. 

33.  Northumberland. 

34.  Durham. 

35.  Westmorcland. 


36.  Yorkshire 

37.  Lancashire. 

38.  Staflford. 

39.  Derby. 

40.  Chcshire. 

41.  Shropshire  (Salop). 

Pays  de  Galles. 

42.  Mcrioneth. 

Irlande. 

43.  Derry. 

44.  Antrim. 

45.  Down. 

46.  Armagh. 

47.  Monaghan. 

48.  Tyrone. 

49.  Donegal. 

50.  l'ermanagh. 
5  I .  Cavan. 

52.  Mcath. 

53.  Kildare. 

54.  Kilkenny. 

55.  Queen's  County. 

56.  King's  County. 

57.  Westmeath. 

58.  Longford. 

59.  Roscommon. 

60.  Leitrim. 

61 .  Sligo. 

62 .  Mayo. 

63.  Galvvay. 

64.  Clare. 

65.  Achill  (Ile). 

66.  Limerick. 

67.  Tipperary. 

68.  Cork. 

69.  Kerry. 


V 


CŒNONYMPHA    TIPHON,   Var    ISIS,    Thnb 


Except  in  the  British  Muséum,  South  Kensington  Collection, 
the  only  named  examples  of  the  var.  isis,  Thnb.,  I  hâve  seen  are 
in  the  National  Collection  at  Stockholm.  But  on  the  occasion  of 
my  visit  there  I  made  no  particular  note  of  them;  only,  I  seem 
to  remember  that  they  exactly  corresponded  with  the  extrême 
laidioji-form  of  Scotland,  which  is  not  merely,  as  Mr.  Wheeler 
suggests  {Butterfiies  of  Switzerland,  p.  120),  "  the  extrême  form 
as  to  paleness  ",  but  according  to  Riihl  has  but  a  single  eye  on 
the  under  side  of  the  fore  wing,  and  the  obsolescent  eyespots  of 
the  under  side  of  the  hind  wing  small,  and  sometimes  reduced  in 
number.  Sven  Lampa,  also,  disagrees  with  Mr.  Wheeler's  des- 
cription (cp.  Skandinaviens  och  Finlands  Macrolepidoftera, 
Stockholm,  1885).  "  Ofvan  rostbrun  ",  he  defines  isis,  "  till 
morkbrun  utan  oceller  ",  i.  e.,  above  rusty  brown  to  dark  brown, 
without  ocellation.  Both  thèse  descriptions,  then,  would  fit  in  ail 
right  with  occasional  Scotch  laidion,  but  our  British  writers,  at 
ail  events,  do  not  include  var.  isis  in  the  island  fauna  except  as 
an  aberration,  in  the  same  way  as  we  get  laidion  hère  and  there 
turning  up  with  the  Middle  Form  ti-phon. 

It  may  be  questioned,  however,  whether  ïsh  is  entitled  to 
varietal  rank  at  ail.  Carolus  P.  Thunberg  {Diss.  Insecta  Snecica, 
Uusala,  1791),  pupil  and  disciple  of  the  great  Linneus,  may  or 
may  not  hâve  studied  von  Rottemburg's  Natiirforscher  of  1775-77, 


l66  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

and  Fabricius's  Gênera  însectorum  (1777).  I  am  inclined  to  think 
that,  probably,  he  had  not  much  idea  of  the  butterfly  thèse  authors 
described  respectively  as  iiphon,  and  davns,  or  he  would  hardly 
hâve  given  his  isïs  speci&c  rank.    This  is  his  description  (loc.  ciL)  : 

"  Pa-pilio  Isïs.  P.  D.  F.,  alis  integris  ferrugineis  supra  imma- 
culatis,  subtus  anticis  fascia  alba  ocelloque  soHtario,  posticis  arcu 
albo  ocelloque  sesquialtero. 

"  Habitat  in  Svecia  Dom.  Delen,  alii;  in  Roslagia,  Gedner. 

"  Alas  intégras,  supra  ferrugineas  seu  ferruginege-fuscae  unico- 
loris  absque  ocellis.  Subtus  anticae  ferrugineas  fascia  abbreviata  alba 
pone  médium,  et  pone  hanc  ocellus  solitarius;  posticae  fuscae  fascia 
undata  alba  in  medio  et  intra  marginem  ocellus  pupillatus  cum 
adjecto  puncto  albido  casco. 

"  Simillimus  P.  pamphïlo,  sed  duplo  fere  major,  et  in  pluribus 
distinctus.  " 

Wallengren  {Skandinaviens  Dagfjàrïlar,  1853,  p.  15)  will  hâve 
none  of  ïsis  as  a  species,  and  classifi.es  it  as  a  variety  of  tï-phon 
"  var.  d.  "  synonymous  with  /aidion,  Bkh. 

"  Alas  anticae  supra  pallide  ochracesî,  cœcas,  infra  ocello  unico, 
interdum  evanescenti,  posticas  cœcae  aut  ocello  tantum  obsoleto  ", 
a  concise  description  of  the  extrême  Scottish  form  of  Ludion. 

Professer  C.  Aurivillius  (Nordens  Fjàrilar,  p.  36),  while  asso- 
ciating  the  typical  tiphon  only  with  southernmost  Sweden,  and 
Denmark,  shares  the  opinion  of  his  predecessor  and  compatriot. 

There  are  examples,  none  the  less,  in  the  British  Muséum  Col- 
lection arranged  by  Mr.  H.  J.  Elwes  as  "  Var.  isïs,  Thunb.  ". 
They  come  from  Lapland  (?  locality);  Leech  Collection;  and 
North  Finland,  Schilde;  Elwes  Collection.  They  appear  to  me, 
however,  again  to  differ  only  in  degree  from  some  of  the  Scotch 
laidion  in  that  possibly  the  gênerai  ground  colour  of  the  under 
side  is  paler  more  washy  grey.  Those  from  St.  Petersburg,  Grum 
Grishmailo,  classified  as  intermediates  between  tiphon  and  isis, 
I  should  include  also  with  laidion  owing  to  the  poverty  of  the 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  167 

ocellation  on  the  under  side  of  the  hind  wings.  And,  as  the 
Scandinavian  entomologists  hâve  sunk  Lus  in  lûidion,  it  surely 
would  be  as  well  to  follow  thcir  example,  if  only  to  avoid  that 
multiplication  of  named  variations  which  is  the  bane  of  our 
systematics. 

Herrich-Schaeffer's  Satyriis  isis  {Papil.  Euro  p.,  PL  61,  figs.  293- 
296)  is  a  butterfly  ihe  colour  of  which  in  both  sexes,  upper  and 
under  side,  does  not  differ  materially  from  that  of  many  Scotch 
laidion.  Except  for  the  small  black  apical  spot  on  the  upper 
wings  of  the  female,  and  a  trace  of  the  same  on  the  under  side  of 
the  wings  of  the  maie,  there  are  no  ocellations  of  any  kind. 


CONTINENTAL   DISTRIBUTION 

According  to  Staudinger  Tiphoii  is  distributed  in  the  western 
palaearctic  région  as  follows  : 

var.  (et  ab.)  Phïloxenus  -.  north-west    Germany;    north    of 

England. 

var.  Laidion  (=^  Scotica,  Stgr.)  :  Scotland;  Ireland  —  transitional 

form. 

var.   (et  ab.)  his  -.  north,    and    arctic    Scandinavia, 

and  Russia;  Alps  of  Hungary  ; 
part  of  the  Central  Alps. 

I  am  not  concerned  with  the  Asiatic  forms  further  enumerated 
in  the  Catalog  of  1901,  and  I  hâve  shown,  already,  that  the 
invention  of  scotica  is  gratuitous,  and  apparently  without  warrant. 

In  his  Fortegnelse  over  N orges  Lepïdoptera,  Herr  W.  M.  Schoyen 
limits  the  range  of  Cœnonympha  liphon  ("  cum  var.  laidion  ")  — 
without  mention  of  var.  isis  — ■  between  59°  30'  and  64°  30'  N.  lat.  ; 
that  is  to  say,  within  the  provinces  of  Smaalenene,  Akershus, 
Hedemarken,  Buskerud,  South-Bergenhus,  South-Trondhjem,  and 


l68  LÉriDOPTÉROLOGIE   COMPAT^ÉE 

?  Finmarken  (70°).  But,  as  it  is  reported  by  Herr  J-  Sparre 
Schneider  from  Alten.  a  local ity  corresponding,  I  suppose,  with 
Zetterstedt's  "  mountains  at  Bossekop  ",  we  may  take  it  that 
iiphon-laidion  reaches  up  to  the  North  Cape  in  this  direction, 
though  neither  Dr.  T.  A.  Chapman,  I  believe,  nor  myself 
discovered  it  on  the  very  suitable  moors  and  mountains  which 
surround  the  Alten  river  near  Bossekop.  Nor  did  I  find  it  on  the 
other  si  de  of  the  border  at  Abisko  in  Swedish  Lapland  when 
hunting  there  in  July  1906. 

Amplifying  Schoyen's  Norwegian  local ities  may  also  be  cited 
the  following  from  Siebke's  "  E^iinneratio  1ns cet.  Norveg.  ", 
Part  III  :  "  Near  Kristiania;  Skedsmo,  Edsberg,  Tyldal,  Odalen, 
and  Graven  on  the  Hardanger  Fjord  ";  and  my  friend  Mr.  R.  S. 
Standen  took  it  on  Saeterstoen  Bog  on  the  way  to  Kongsvinger, 
and  at  Bolksjô. 

In  Swedish  Lapland  Zetterstedt  reported  it  from  Amsele,  on 
the  Vindel  river  at  a  bout  64°  50'  north  of  Umeâ,  and  Herr 
Kloos  at  Kvikkjok  in  July  igoi.  Sven  Lampa's  account  of  its 
distribution  in  Sweden  is  extremely  interesting;*//^/^^;^  in  Oester- 
gôtland,  and  Smâland;  laidion  in  Middle  Swedsn;  and  ïsis  in  the 
middle  and  north;  so  that  possibly  the  Swedish  forms  range  corre- 
latively  hère  with  the  Northern,  and  Middle  Forms  of  Britain. 
In  Denmark,  Herr  A.  Klôcker  finds  typical  t'i-phon  "  on  marshland  " 
in  June  and  July  {Sommerfugle,  Part  I,  1908). 

In  Russian  Lapland  Tengstrôm  includes  "  dams  "  in  ail  the 
provinces  of  the  Grand  Duchy  of  Finland  from  North  Ostrobotten 
to  the  south,  and  eastward  to  the  shores  of  Lake  Ladoga;  and 
I  hâve  already  mentioned  examples  taken  m  the  neighbouring 
Russian  provinces  of  St.  Petersburg,  and  Novgorod;  while 
Herr  C.  A.  Teich  enumerates  liphon  (correctly  spelt)  in  his 
"  Baliische  Lepidofteren-Fauna  "  published  at  Riga  in  1889,  and 
1893. 

In  north-west  Russia  it  is  also  reported  from  Lithuania,  and  the 
Govcrnments  of  Wilna,  Pleskau  (laidion),  Kaluga,  Moscow,  and 


LÉPIDOPTÊTîOLOniE   COATPARÉE  169 

Tambov;  in  the  extrême  south-east  in  Kherson,  and  at  Taganrog 
—  apparently  isolated  localities  which  suggest  that  the  species 
hereabouts  may  be  a  form  of  C.  syniphita,  this  Cœnonympha 
seemingly  taking  the  place  of  tiphon  in  some  parts  of  the  western 
palaearctic  région. 

In  Rumania,  von  Caradja  announces  tïphon  from  the  upland 
moors  of  Tschachleu  {Die  Gros:sschmet.  des  Kong.  Rumanien, 
"  Iris  ",  Dresden,  VIII,  p.  59),  and  Hormuzaki  from  the  Bucovina 
border-land.  In  Hungary,  the  late  Abafi  Aigner  records  it  from 
Debréczin,  Rév  (Comté  de  Bihar),  Eperjes,  and  Mehadia. 

Von  Rottemburg,  as  has  been  stated,  described  this  species  from 
spécimens  taken  in  the  neighbourhood  of  Halle.  Later  authorities 
report  the  typical  form  on  moors  and  mosses  practically  across 
Germany  from  Schwerin  in  the  north  to  Dresden  in  the  south, 
and  down  through  the  Black  Forest  to  Constance;  east  from 
Belgium,  Saint-Hubert,  Hautes-Fanges  ("  fort  localisée  ",  Donckier 
de  Donceel),  and  the  Netherlands,  Drenthe  bei  Hoogvene,  and 
Utrecht,  bei  de  Bildt  (P.  C.  Snellen),  to  west-central  Russia. 
In  Switzerland,  as  might  be  expected,  it  abounds  chiefly  in  the 
lower  marshes,  e.  g.,  Stâfa  Bog,  Schiipfen,  Val  de  Travers,  Gimel- 
sur-Rolle,  and  Schaffhausen;  the  southern  Swiss  limit  to  the  east 
being  apparently  in  the  Weesen  Marshes,  where  many  English 
collectors  hâve  taken  it  of  récent  years;  and  in  the  Eastern  Alps 
from  the  Vor  Arlberg  (Elwes)  to  Brixen  and  Krainberg.  In 
the  north-west,  it  is  reported  (typical)  from  Divonne,  and  Le 
Brezon;  and  in  the  centre  it  appears  to  reach  its  highest  altitude, 
and  furthest  south  on  the  Spliigen  where  I  observed  it  near  Andeer 
on  July  5th,  1900.  But,  though  it  has  been  found  at  Leuk,  and 
probably  will  be  discovered  in  the  marshes  of  the  foothills  on 
the  left  bank  of  the  river,  it  does  not  appear  to  hâve  extended 
to  any  great  distance  south  of  the  Rhône  valley. 

In  France,  as  M.  Oberthiir  tells  us  {Etudes  Lépid.  comparée, 
fasc.  IV,  pp.  49-52),  tiphon  is  a  rare  butterfly  confined  to  the 
eastern  and  north-eastern  departments;  for  example,  the  Doubs, 
at  Morteau;  while  it  was  abundant  in  the  summer  of  1866  in  the 


I/O  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

Vosges  at  Retournemer  {Cat.  des  Lépid.  d'Alsace,  H.  de 
Peyerimhoff,  i88o,  p.  36). 

So  far,  then,  as  at  présent  ascertained,  it  would  appear  as  though 
upon  the  continent  Cœnonympha  tiphon,  with  its  varieties, 
were  confined  between  4°  and  45"  Long.  E.  (*),  and  70°  and  44° 
Lat.  N.,  reaching  its  southernmost  point  in  Bosnia,  and  Herce- 
govina  (Bosnisch-Brod,  and  Jacje.  Mrs.  M.  de  la  Bêche-Nicholl). 

And  hère,  perhaps,  I  may  be  allowed  to  point  out  that  my  dear 
friend  the  late  Rev.  Dr.  H.  C.  Lang,  in  his  pioneer  work,  "  The 
ButterfLies  oj  Europe  "  (quoted  by  M.  Oberthùr,  loc.  cit.), 
working  upon  too  limited  material,  diagnosed  the  British  and  Irish 
forms  incorrectly.  He  is  quite  right  to  cite  laidion,  Bkh.,  as  an 
aberrant  f orm  in  Ireland,  though  he  uses  the  word  "  variety  ''  ;  but 
quite  wrong  in  his  statement  that  it  occurs  "  as  a  variety  "  in 
Scotland  if  he  means  that  throughout  Scotland  it  is  the  dominant 
form.  While  the  statement  (p.  312)  that  phïloxemis,  Esp.,  occurs 
"  principally  in  Durham,  Cumberland,  and  Yorkshire  "  is  as  sin- 
gularly  wide  of  the  mark  as  that  it  constitutes  a  separate  species. 
I  hâve  shown  that  in  not  one  of  thèse  three  counties  is  philoxenus 
the  dominant  form;  on  the  contrary,  that  it  occurs  rarely  in  the 
last  two,  and  then  usually  in  a  transitional  form.  Why,  also,  he 
should  suppose  that  philoxenus  is  limited  to  Britain  I  cannot  say, 
since  Esper  made  his  original  description  of  this  variety  from 
north-German  examples,  and  this  was  confirmed  by  his  chemist 
friend  of  Neustadt-on-the-Aisch. 

Fritz  Rùhl  {Die  palaearktischevi  Gross-Schmcilerliiige,  Band  I, 
p.  621)  at  ail  events  quotes  several  localities  for  philoxenus  in  the 
"  Esper  country  ",  as  well  as  the  Bùhlerthal  in  Baden,  and,  furthcr 
away  still,  Lemberg  in  Galicia;  though  I  cannot  say  his  description 
is  convincing  that  the  German  and  the  English  philoxenus  are 


(*)  M.  Sand's  «  Tiflion  (Kott.),  Saint-Florent  (Cher),  A.  R.  (collection 
Tourangin),  prairies  humides  du  15  juin  au  15  juillet,  Guéret  (Creuse)  »  {Cat. 
raisonné  des  Léfid.  du  Berry  et  de  V Auvergne.  Paris,  1879),  requires  confirma- 
tion. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  I/I 


identical.  And  this  view  is  strengthened  by  an  examination 
of  the  séries  in  the  British  Muséum  collection  spaciously  labelled 
"  Germany  ",  among  which  is  one  from  Frey  more  particularised 
as  from  "  Bremen  ".  Superficially,  their  colour  is  quite  différent 
from  the  warm  dark  brown  of  the  Lancashire  moss  spécimens, 
though  on  the  under  side  the  abundant  markings  of  some  are 
suggestive  of  the  best  of  our  southern  form,  viz.,  that  which  is 
found  in  Delamere  Forest.  I  notice,  also,  that  the  brown  colour 
of  the  Weesen  typical  tïphon  is  altogether  more  pamphilus-Wke 
than  that  of  our  Yorkshire  type,  and  the  heavily  eyed  transitas 
ad  philoxenus  are  a  much  less  umber  brown. 

The  beautiful,  bright  var.  rhodopensis,  Elwes,  from  the  Balkans 
hâve  been  referred  since  their  discovery  on  the  Rilo  Dagh,  I  believe 
rightly,  to  the  nearly  allied  species,  of  the  further  East,  C.  sym- 
phita. 


The   Bionomics  of  CŒNONYMPHA    TIPHON 

The  following  is  an  extract  from  Zeller's  account  of  C.  tiphon 
in  its  early  phases  under  natural  conditions  : 

"  The  larva  which  lives  exposed  and  rests  rather  high  on  the 
grass-blades,  is  tolerably  easy  to  observe;  still  easier  to  capture  with 
the  net;  but  that  nothing  concerning  it  has  been  made  known  is, 
doubtless,  because  the  collectors  leave  unobserved  butterfly  larvae, 
since  they  obtain  the  imagos  more  easily  by  the  net  than  by 
breeding. 

I  found  on  June  25th,  when  the  butterflies  were  flyiîig  in 
great  abundance  in  an  open  bog,  two  fairly  grown  larvae,  resting 
on  the  long  narrow  leaves  of  a  bog  Carex  growing  in  tufts.  They 
were  on  such  a  sod  that,  although  the  leaves  had  been  eut,  it  could 
easily  be  kept  fresh,  and  they  fed  on  it  for  more  than  three  weeks. 
They  fed  by  day  resting  on  the  leaves;  yet  they  immediately 
dropped  into  the  moss  on  being  disturbed,  where  they  remained 


172  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

lying  rolled  up  for  some  time.  The  first,  after  remaining  quiet  and 
stretched  out  on  a  stem  for  a  few  days  (the  ground  colour  becoming 
watery,  and  the  markings  paler,  and  several  black  dots  appearing, 
as  if  it  hat  been  pricked),  hung  itself  up  by  some  silk  on  the  I2th 
day  of  July,  and  became  a  pupa  on  the  r3th.  In  the  case  of  the 
second  the  change  followed  that  of  the  first  on  the  20th  of  July. 
The  butterfly  from  the  first  emerged  on  August  2nd  before  five 
o'clock  in  the  morning...  "  {Stett.  Eut.  Zeït.,  XXVI,  p.  2g). 

A  more  précise  notice  of  the  earlier  phases  of  Cœnonymfha 
tipho^i  in  Britain  was  published  by  the  late  Edward  Newman 
from  observations  made  by  him  in  1864- 1865;  and  thèse  are 
repeated  in  his  Natural  History  of  British  Butter  fîtes  (pp.  99-100). 
I  need  not  transcribe  the  entire  passage;  but  will  only  quote  his 
remarks  about  the  egg,  and  the  first  stages  of  the  young  larva. 

"  The  Qgg  ",  he  writes,  "  is  barrel-shaped,  the  sides  convex  and 
delicately  ribbed;  it  is  attached  to  the  lower  extremity  of  the  linear 
setiform  leaves  of  beak-rush  {Rhyndiospora  alba)  on  which  it  was 
laid  at  the  end  of  June,  always  singly,  and  generally  only  one 
on  a  leaf,  but  sometimes  two,  and  very  rarely  three.  The  young 
caterpillars  émerge  in  fifteen  days,  and  crawling  to  the  extremity 
begin  feeding;  they  feed  during  the  day,  and  grow  very  slowly; 
they  rest  on  the  leaves  in  a  perfectly  straight  position,  but  on 
being  annoyed  fall  from  their  food  on  the  grass,  Sfhagnnm,  or 
other  mosses  among  which  the  Rhynchosfora  usually  grows,  and 
there  lie  in  a  bent  position,  as  if  dead,  until  ail  appearence  of 
danger  has  passed,  when  they  re-ascend  the  leaves...  At  the  end 
of  August  those  under  my  care  ceased  to  eat...  " 

Thèse  larvae  did  not  survive  the  winter,  though  provided  with 
a  plentiful  supply,  while  feeding,  of  their  food  plant,  which  kept 
alive.  But  in  the  spring  a  further  consignment  was  received  from 
the  same  locality,  one  of  which  was  observed  to  eat  a  little 
Eriophorum  (cotton  grass).  But,  as  Butler  remarks  {Ent.  Mon- 
thly  Magazine,  Vol.  Il,  pp.  65-66),  tlie  beaked  rush  is  evidently 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  173 

its  proper  food  111  a  state  of  nature  from  the  fact  of  both  larvae, 
and  imago  being  alvvays  on  the  low-lying  boggy  parts  where 
the  beaked  rush  most  abounds,  whereas,  on  the  higher  commons, 
which  are  covered  with  cotton  grass,  neither  the  larva  nor  the 
butterily  has  been  seen.  It  is  also  recorded  that  the  habits  of  the 
larvae  differ  much  from  those  of  the  allied  species  in  being  parti- 
cularly  active  and  Hvely,  traveUing  much  over  their  food  plant; 
"  an  all-vv^ise  provision  enabling  them  to  escape  the  inundations 
to  which  they  are  liable.  " 

I  am  able,  however,  thanks  to  the  kindness  of  my  entomolo- 
gical  colleague,  Mr.  F.  W.  Frohawk,  to  publish  now  for  the  flrst 
time  a  detailed  account  of  the  complète. 

Life  History  of  CŒNONYMPHA    TIPHON 

"  The  egg  is  large  for  the  size  of  the  butterfly,  being  1/32  in. 
high,  of  an  elliptic-spheroid  form,  vv'ith  a  swoUen  micropyle  which 
has  a  very  hncly  reticulated  surface,  the  reticulations  increasing 
in  size  over  the  rest  of  the  crown  and  developing  into  irregular 
longitudinal  keels  down  the  side,  which  disappear  on  rounding 
the  base;  thèse  number  about  hfty  altogether.  The  spaces 
between  the  keels  are  hnely  ribbed  transversely.  The  colour 
when  first  laid  is  whitish  ochreous-green,  which  turns  to  a 
pale  straw  yellow,  and  pale  ochreous-brown  spots  appear  under 
the  shell,  which  gradually  become  more  pronounced,  and  form 
an  irregular  pattern  of  small  blotches  and  a  more  or  less  broken 
band,  forming  an  irregular  zone.  The  shell  then  becomes  opa- 
lescent, having  a  bluish  refiection  in  a  high  light. 

"  The  egg  is  laid  singly  on  the  blade  or  stem  of  grass.     The 

'  larva  escapes  from  the  egg  by  eating  away  the  shell  in  a  line  for 

about  two-thirds  of  the  circumference  just  below  the  crown;   it 

then  forces  itself  out,  the  crown  acting  like  a  lid.     The  egg  state 

occupies  about  fifteen  days. 


174  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

"  Directly  after  émergence  the  larva  measures  i/io  m.  long. 
The  body  is  slightly  attenuated  posteriorly,  and  strongly  wrinkled 
transversely,  each  of  the  abdominal  segments  having  six  subdivi- 
sions, the  first  on  each  being  the  widest.  There  are  five  longitu- 
dinal dull  amber-coloured  lines,  one  medio-dorsal,  and  two  on 
each  side,  i.  e.,  one  sub-dorsal  and  one  immediately  above  the 
spiracles;  between  thèse  last  two  is  a  very  fine' and  rather  broken-up 
line  of  the  same  colour;  the  latéral  ridge  is  somewhat  whiter  than 
the  dorsal  surface,  which  is  a  pale  pearly-ochreous;  the  ventral 
surface  is  rather  darker  ochreous.  The  anal  points  end  in  a  short 
slightly  curved  bristle.  On  the  side  of  each  segment  are  five 
minute  dusky  claw-like  points,  ail  projecting  backwards,  two 
between  the  dorsal  lines,  one  just  above  the  spiracle,  and  two  just 
below  it;  on  the  claspers,  legs,  and  last  three  segments  are  simple 
white  spines.  The  spiracles  are  dull  olive-brown.  The  head  is 
large  and  globular,  light  ochreous  in  colour,  beset  with  tniy  white 
points;  eye  spots  black. 

"  The  young  larvae  refused  to  feed  on  the  beak-rush,  but  on 
supplying  them  with  Poa  annua  they  at  once  started,  and  continued 
feeding  well  upon  it.     They  feed  during  daytime  when  young. 

"  First  moult,  August  24th.  Before  the  first  moult,  twelve  days 
old,  it  measures  i/6in.  long;  the  ground  colour  is  then  greenish- 
ochreous,  but  almost  pure  green  over  the  greater  part  of  the  anterior 
half,  due  to  the  food  showing  through  its  semi-transparent  body. 
The  amber  stripes  of  its  earlier  life  are  now  of  a  darker  hue,  being 
drab  bordered  below  by  a  whitish  line  along  the  edge  of  the  side 
stripes. 

"  Before  the  second  moult  it  measures  1/4  in.  long,  ground 
colour  green,  with  darker  green  medio-dorsal,  sub-dorsal,  and 
spiracular  longitudinal  stripes;  the  first  is  bordered  on  each  side 
by  a  fine  whitish  line,  the  sub-dorsal  is  bordered  above  by  a 
broader  and  more  conspicuous  whitish  stripe,  and  bordered  below 
by  a  darker  line  than  the  ground  colour;  the  spiracular  stripe  is 
bordered  below  by  a  conspicuous  and  comparatively  broad  white 
stripe.    The  head  is  pale  yellow-green,  granulated  and  beset  with 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  1/5 

minute  black  points;  eye  spots  black.  The  body  is  sprinkled  with 
black  claw-like  points  similar  to  the  last  stage.  Several  moulted 
a  second  time  during  first  week  of  September,  and  entered  into 
hibernation  during  the  latter  half  of  the  month,  resting  on  the 
basai  stems  of  grass. 

"  After  the  second  moult,  after  hibernation,  when  about  190  days 
old,  the  larva  is  2/7  in.  long,  which  is  only  a  trifle  longer  than  the 
previous  stage,  but  it  is  a  good  deal  stouter.  Excepting  the  stripes, 
which  are  bolder,  the  colouring  and  pattern  are  the  same  as 
before  moulting;  the  hook-like  points  are  more  developed. 

"  On  March  6th  I  examined  plants  upon  which  the  larvae  hiber- 
nated,  and  found  eighteen  had  survived  the  winter;  a  few  of 
thèse  were  moving  slowly  about.  The  follovving  day  being  warm 
and  sunny,  I  noticed  three  had  crawled  up  the  fine  Festuca  blades 
and  were  eating  the  extrême  tips  in  the  sunshine.  They  continued 
feeding  through  March,  usually  during  the  morning,  when  the  sun 
had  sufhciently  raised  the  température. 

"  Most  of  the  larvae  moulted  a  third  time  during  March.  After 
the  third  moult,, nine  months  old,  they  are  1/2  in.  long;  the  whole 
colouring  and  markings  are  clearly  dehned;  the  head  is  clear 
green,  granular  and  sprinkled  with  minute  white  points;  the  body 
is  likewise  granular  and  studded  with  whitish  warts,  each  bearing 
a  thorn-like  point.  In  captivity  they  feed  on  various  grasses, 
especially  Festuca,  which  they  always  eat  at  the  tip,  gradually 
eatmg  it  down.  In  movements  they  are  most  sluggish,  gliding 
along  with  a  very  slow  slug-like  motion.  Upon  the  slightest  distur- 
bance  they  fall  from  the  plant. 

"  On  April  ist  the  first  one  fixed  itself  for  the  fourth  and  last 
moult.  After  the  fourth  and  last  moult,  fully  grown,  it  measures 
I  in.  long;  it  is  rather  slender  and  slightly  attenuated  anteriorly, 
and  more  so  posteriorly.  The  head  is  globular,  granulated  and 
covered  with  extremely  minute  hair-like  points,  which  develop  mto 
whitish  hairs  in  front.  The  segmentai  divisions  of  the  body  are 
ill  defined,  and  each  with  six  subdivisions  forming  transverse 
wrinkles.     The  surface,  like  the  head,  is  granular  and  sprinkled 


1/6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

ail  over  with  minute  whitish  warts,  each  bearing  a  very  minute 
claw-like  point. 

"  The  ground  colour  is  grass-green,  striped  longitudmally  with 
a  very  dark  velvety-green  medio-dorsal  band,  palest  at  each  end; 
this  is  bordered  with  a  fine  whitish  line;  a  sub-dorsal  white  stripe 
tinged  with  lemon-yellow,  which  terminâtes  in  the  anal  point;  a 
sub-spiracular  stripe  rather  whiter;  ail  the  stripes  are  equidistant; 
between  the  sub-dorsal  and  sub-spiracular  stripes  is  a  dark  green 
subcutaneous  irregular  line;  the  anal  points  are  rose-pink  and 
white.  The  head  is  green,  mouth  parts  and  eye  spots  brownish; 
the  legs  and  claspers  also  green. 

"  The  first  one  spun  up  for  pupation  on  May  loth,  and  pupated 
6  a.  m.,  May  I3th,  191 2.  Another  larva  suspended  for  pupation 
on  May  28th,  and  pupated  early  a.  m.,  May  30th,  191 2. 

"  The  pupa  greatly  resembles  that  of  C.  pamphilus,  but  has 
the  abdomen  less  curved  and  is  rather  larger.  It  measures  7/16  in. 
long,  and  is  elegantly  proportioned.  Latéral  view  :  head  angular, 
thorax  slightly  keeled  and  swollen  dorsally,  abdomen  tapering 
and  rather  swollen  towards  the  base,  and  curving  to  the  anal 
segment,  which  terminâtes  in  a  knobbed  cremaster  amply  provided 
with  a  dense  cluster  of  amber-coloured  hooks  similar  in  construc- 
tion to  those  of  6".  pamfhïlus.  Ventral  surface  :  the  wings  swollen 
near  apex,  the  outline  then  slightly  concaved  to  head.  Dorsal 
view  :  head  broad  and  truncated,  angular  at  base  of  wings; 
abdomen  swollen  at  middle,  then  tapering  to  anal  extremity.  The 
colour  at  first  is  a  vivid  translucent  green  over  the  head,  thorax, 
and  wings;  abdomen  yellower  green,  which  gradually'  becomes 
greener.  After  a  day  old  to  the  end  of  the  fourth  day  it  is  of  a 
most  intense  brilliant  clear  emerald-green,  finely  freckled  with 
greenish  white,  very  faint  at  first,  but  becoming  more  distinct  after 
the  fourth  day.  A  duU  olive-green  streak  runs  along  the  inner 
margin  of  the  wing,  which  forms  a  slight  ridge,  bordered  along 
the  inner  edge  with  a  whitish  streak;  thèse  streaks  are  continued 
in  front  of  the  head,  but  broken  through  by  the  antennae  and  eyes;  ^ 
two  other  streaks  run  parai lel  with  the  nervures,  one  médian,  the 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  1/7 

other  near  the  apex  :  the  tip  of  the  tongue  is  dark  green,  gradually 
fading  away  about  the  middle;  a  dusky  green  medio-thoracic 
longitudinal  streak,  and  a  duU  purplish  latéral  streak  on  anal 
segment.  The  3rd,  4th,  and  5th  abdominal  segments  hâve  each 
a  sub-dorsal  yellowish-white  wart. 

"  After  the  fourth  day  the  green  assumes  a  duller  and  rather 
deeper  hue,  and  the  white  freckles  show  up  in  stronger  contrast. 
Some  spécimens  are  very  boldly  marked  with  black.  The  colour 
then  remains  unchanged  for  a  fortnight,  after  which  time  the 
wings  assume  a  more  ochreous  tinge,  and  become  dull  orange  on 
the  2ist  day;  the  colouring  of  the  imago  then  rapidly  developes, 
changing  to  purplish-brovvn  on  the  22nd  day,  while  the  head  and 
abdomen  remain  dull  green.  The  imago  emerged  on  the  following 
day,  the  pupal  stage  occupying  twenty-three  days.  Another, 
which  pupated  May  25th,  191 2,  emerged  early  a.  m.,  June  i/th, 
igi2,  this  also  being  twenty-three  days  m  the  pupa. 

F.  W.  Frohawk.  " 


In  conclusion,  I  should  like  to  express  my  cordial  thanks  to  the 
many  entomologists  who  hâve  assisted  me  to  détermine  the  distri- 
bution of  Cœnonympha  tifhon  in  the  United  Kingdom,  and  the 
détails  of  its  life  history.  Mr.  A.  S.  Tetley  of  Scarborough, 
Mr.  Arthur  Horne  of  Aberdeen,  Mr.  J.  Arkle  of  Chester,  Mr.  W.  J. 
Kerr  of  Corwen,  North  Wales,  Mr.  T.  Gréer  of  Stewartstown, 
Mr.  J.  E.  R.  Allen  of  Portora,  EnniskiUen,  Mr.  K.  J.  Morton  of 
Edinburgh,  Mr.  F.  H.  Day  of  Carlisle,  Mr.  C.  F.  Johnson  of  Stock- 
port,  and  Mr.  W.  G.  Sheldon  of  Croydon,  hâve  ail  provided  me 
with  material  from  their  respective  hunting-grounds,  as  well  as  with 
invaluable  information.  Mr.  F.  W.  Frohawk  has  allowed  me  to 
anticipate  by  several  months  the  publication  of  his  complète  life 
history  of  the  butterfly;  and  Mr.  W.  F.  de  Vismes  Kane  has  opened 

12 


178  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

up  for  me  useful  channels  of  information  in  Ireland.  I  also  owe  a 
deep  debt  of  gratitude  to  Mr.  Horne,  and  Mr.  Morton,  to  Mr.  Alfred 
Newstead  and  the  Members  of  the  Chester  Natural  History 
Society,  to  Mr.  Tetley,  Mr.  Allen,  and  Mr.  Gréer,  by  whose 
interest  I  am  able  to  présent  the  photographs  which,  better  than 
any  arrangement  of  words,  assist  the  entomologist  to  realise  the 
mountain,  moor,  and  mossland  beloved  of  our  native  "  Large 
Heath  Butterfly  ". 

H.  Rowland-Brown. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAPéE  I/Q 


CŒNONYMPHA    TIPHON,   Var    ISIS,    Thnb. 


A  l'exception  de  ceux  de  la  collection  du  Musée  Britannique 
de  Souttî-Kensington,  les  seuls  exemplaires  nommés  de  la  Var. 
isis,  Thnb.,  que  j'ai  jamais  vus,  se  trouvent  dans  la  Collection 
Nationale  de  Stockholm.  Quand  j'ai  visité  cette  ville,  je  n'ai  pas 
pris  de  note  spéciale  sur  eux;  il  me  semble  me  rappeler  seulement 
qu'ils  correspondaient  exactement  à  la  forme  extrême  de  laïdion 
en  Ecosse,  laquelle  n'est  pas  simplement,  comme  le  donne  à 
entendre  M.  Wheeler  {Butterflies  of  Switzerland,  page  120),  «  la 
forme  extrême  pour  la  pâleur  »  ;  mais,  d'après  Rùhl,  elle  n'a  qu'un 
seul  œil  à  la  surface  inférieure  de  l'aile  antérieure,  et  les  taches 
obsolètes  des  yeux  à  la  surface  inférieure  de  l'aile  postérieure  sont 
petites  et  quelquefois  en  nombre  réduit.  Sven  Lampa  ne  s'accorde 
pas  non  plus  avec  la  description  de  M.  \\  heeler  (cp.  Skandinaviens 
och  Finlands  Macrolepidoptera,  Stockholm,  1885).  «  Ofvan 
rostbrun  tiU  morkbrun  utan  ocellcr.  »  C'est  là  sa  définition  de 
isis;  elle  signifie  :  dessus  brun  rouille  jusqu'au  brun  foncé,  sans 
ocellation.  Ces  deux  descriptions  s'accorderaient  très  bien  avec  le 
laidion  accidentel  d'Ecosse,  mais  nos  écrivains  anglais,  en  tous  cas, 
ne  comprennent  pas  la  Var.  isis  dans  la  faune  de  l'île,  sauf  à  titre 
d'aberration,  de  même  que  çà  et  là  nous  trouvons  le  laidion  se 
présentant  avec  le  tiphon  de  la  Forme  du  Milieu. 

On  peut  se  demander  cependant  si  isis  a  de  toute  façon  des 
droits  à  être  considéré  comme  une  variété.  Carolus  P.  Thunberg 
{Diss.  Insecta  Suecica^  Upsala,  i/Qi),  élève  et  disciple  du  grand 
Linné,  a  pu  étudier  ou  ne  pas  étudier  le  Natnrforscher  de  von 
Rottemburg  de   17/^-77^  et  le   Gênera  Insectorum   de  Fabricius 


l8o  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

i'^???)-  Je  suis  porté  à  croire  que  probablement  il  n'avait  pas  une 
idée  bien  nette  du  papillon  que  ces  auteurs  ont  décrit  respecti- 
vement comme  tiphon  et  davus;  autrement,  il  n'aurait  guère  donné 
à  isis  de  rang  spécifique.  Voici  sa  description  {loc.  cit.)  -. 

«  Papilio  Isis.  P.  D.  F.,  alis  integris  ferrugineis  supra  imma- 
culatis,  subtus  anticis  fascia  alba  ocelloque  solitario,  posticis  arcu 
albo  ocelloque  sesquialtero. 

»  Habitat  in  Svecia  Dom.  Delen,  alii  :  in  Roslagia,  Gedner. 

»  Al?e  integrae,  supra  ferrugineas  seu  ferrugineas-fuscae  unico- 
loris  absque  ocellis.  Subtus  anticae  ferrugineae.  fascia  abbreviata 
alba  pone  mediam,  et  pone  hanc  ocellus  solitarius;  posticae  fuscas 
fascia  undata  alba  in  medio  et  intra  marginem  ocellus  pupillatus 
cum  adjecto  puncto  albido  caeco. 

»  Simillimus  P.  pamphilo,  sed  duplo  fere  major,  et  in  pluribus 
distinctus.  » 

Wallengren  {Skandinavicns  Dagfjârilar,  1853,  p.  15)  ne  veut 
en  aucune  façon  considérer  isis  comme  une  espèce,  mais  il  le  classe 
comme  une  variété  de  Var.  tiphon;  Var.  d.;  synonyme  de  laidion, 
Bkh. 

«  Alas  antic^  supra  pallide  ochraceas,  cœcae,  infra  ocello  unico, 
interdum  evanescenti,  posticae  cœcas  aut  ocello  tantum  obsoleto  », 
description  concise  de  la  forme  extrême  de  laïdion  écossais. 

Le  Professeur  C.  Aurivillius  {Nordens  Fjàrilar,  1888,  p.  36), 
tout  en  associant  le  tiphon  type  seulement  avec  la  région  la  plus 
au  Sud  de  la  Suède  et  avec  le  Danemark,  partage  l'avis  de  son 
prédécesseur,  qui  fut  aussi  son  compatriote. 

Il  y  a  néanmoins,  dans  la  Collection  du  Musée  Britannique,  des 
exemplaires  classés  par  M.  H.  J.  Elwes  comme  étant  des  Var.  isis, 
Thunb.  Ils  viennent  de  Laponie;  Collection  Leech  (localité?),  et 
du  Nord  de  la  Finlande,  Schilde;  Collection  Elwes.  Ils  ne  semblent 
cependant  présenter  qu'une  différence  de  degré  avec  le  laidion 
écossais;  en^essous,  le  fond  de  la  couleur  est  peut-être  gris  plus 
pâle  et  plus  faible.  Ceux  qui  proviennent  de  Saint-Pétersbourg 


LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  l8l 

(Grum  Grishmailo),  et  qui  sont  classés  comme  intermédiaires 
entre  tiphon  et  isis,  je  les  rangerais  aussi  avec  les  laidion,  étant 
donné  la  pauvreté  de  l'ocellation  à  la  surface  inférieure  des  ailes 
postérieures.  Les  entomologistes  de  Scandinavie  ont  confondu  isis 
avec  Laidion;  il  vaudrait  assurément  autant  suivre  leur  exemple, 
ne  serait-ce  que  pour  éviter  la  multiplication  des  variations  ayant 
un  nom,  ce  qui  est  le  fléau  de  nos  systèmes. 

Le  Saiyriis  isis  de  Herrich-Schaeffer  {Papil.  Europ.,  PI.  6i, 
figures  293-296)  est  un  papillon  dont  la  couleur  pour  les  deux 
sexes,  à  la  surface  inférieure  et  supérieure,  ne  diffère  pas  matériel- 
lement de  celle  de  nombre  de  laidion  écossais.  Sauf  la  petite  tache 
noire  apicale  aux  ailes  supérieures  de  la  femelle,  et  quelques  traces 
de  la  même  tache  à  la  surface  inférieure  des  ailes  du  mâle,  il 
n'existe  d'ocellations  d'aucune  espèce. 


DISTRIBUTION   SUR   LE    CONTINENT 

D'après  Staudinger,  le  tiphon,  dans  la  région  paléarctique  de 
l'Ouest,  est  réparti  ainsi  qu'il  suit  : 

Var.  et  Ab.  philoxenus  :  Nord-Ouest  de  l'Allemagne;  Nord 

de  l'Angleterre. 

Var.  laidion  {^scoiica,  Stgr.):  Ecoese;  Irlande,  forme  de  transition. 

Var.  (et  Ab.)  isis  :  Région    boréale    et    arctique    de    la 

Scandinavie  et  de  la  Russie; 
Alpes  de  Hongrie;  Partie  des 
Alpes  Centrales. 

Je  ne  m'occupe  point  des  formes  d'Asie  énumérées  plus  loin 
dans  le  Catalog  de  looi;  j'ai  montré  déjà  aussi  que  l'invention 
de  scotica  n'est  pas  justifiée  et  apparemment  ne  repose  sur  rien. 

Dans  ses  Fortegnelse  over  Norges  Lepidoptera,  M.  W.  M. 
Schoyen  limite  l'extension  de  Cœnonympha  tiphon   «    avec  var. 


l82  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

laidion  »,  sans  mentionner  la  var.  isis,  entre  59"  30'  et  64°  30'  lat. 
Nord,  c'est-à-dire  dans  les  provinces  de  Smaalenene,  Akershus, 
Hedemarken,  Buskerud,  Sud-Bergenhus,  Sud-Trondhjem  et  ?  Fin- 
marken  (70").  Seulement,  comme  rapporté  d'Alten,  par  M.  J. 
Sparre  Schneider,  localité  correspondant,  d'après  ma  supposition, 
aux  montagnes  de  Zetterstedt,  à  Bossekop,  nous  pouvons  admettre 
que  tifhon-laïdion  monte  jusqu'au  Cap-Nord  dans  cette  direction, 
quoique  je  crois  bien  que  ni  le  D*"  T.  A.  Chapman,  ni  moi- 
même,  nous  ne  l'avons  découvert  dans  les  marais  qui  semblent  une 
localité  très  appropriée  pour  l'Espèce,  et  dans  les  montagnes  qui 
entourent  la  rivière  Alten,  près  Bossekop.  Je  ne  l'ai  pas  trouvé  non 
plus  sur  l'autre  côté  de  la  frontière  à  Abisko,  dans  la  Laponie 
suédoise,  lorsque  je  chassais  par  là  en  Juillet  1906. 

Augmentant  la  liste  des  localités  norvégiennes  de  Schoyen,  les 
suivantes  peuvent  être  citées  d'après  X Enumeratio  Insect.  Non^eg., 
de  Siebke.  Part.  III.  «  Environs  de  Kristiania,  Skedsmo,  Edsberg, 
Tyldal,  Odalen  et  Graven  sur  le  Fjord  Hardanger  »  ;  et  mon  ami 
M.  R.  S.  Standen  le  prit  au  marais  de  Saeterstoen,  sur  la  route 
qui  mène  à  Kongsvinger,  et  à  Bolsksjô. 

o 

Dans  la  Laponie  suédoise,  Zetterstedt  le  signala  de  Amsele,  sur 
le  bord  de  la  rivière  Vindel,  à  environ  64°  50'  Nord  de  Umeà,  et 
M.  Kloos  à  Kvikkjok,  en  Juillet  1901.  Le  compte  rendu  donné 
par  M.  Sven  Lampa  de  la  distribution  de  tiphon  en  Suède  est 
extrêmement  intéressant  :  tiphon  en  Oestergôtland  et  Smâland; 
laidion  dans  le  milieu  de  la  Suède,  et  ïsis  dans  le  Centre  et  le  Nord; 
de  telle  sorte  qu'il  est  possible  que  la  limite  des  formes  suédoises 
correspond  dans  ce  pays  à  celles  des  formes  septentrionale  et  cen- 
trale de  Grande-Bretagne.  En  Danemark,  M.  A.  Klocker  trouve 
tiphon  typique  sur  les  terres  marécageuses  {Enge)  en  Juin  et 
Juillet  {Sommerfugle,  Part.  I,  1908). 

Dans  la  Laponie  russe,  Tengstrôm  mentionne  daviis  dans  toutes 
les  provinces  du  grand-duché  de  Finlande,  depuis  le  Nord  d'Ostro- 
botten  jusqu'au  Sud  et  à  l'Est  jusqu'aux  bords  du  lac  Ladoga  ;  j'ai 
déjà  signalé  des  exemplaires  pris  dans  les  provinces  russes  envi- 
ronnant Saint-Pétersbourg  et  Novgorod,  tandis  que  M.  C.  A.  Teich 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  183 

indique  t'iphon  (correctement  orthographié")  dans  sa  Baltischer 
Lcp'ulopteren  Fauna,  publiée  à  Riga,  en  1889  et   1893. 

Dans  le  Nord-Ouest  de  la  Russie,  tiphon  est  aussi  signalé  comme 
de  Lithuanie,  et  des  gouvernements  de  Wilna,  Pleskau  {laidion), 
Kaluga,  Moscou  et  Tambov;  dans  l'extrême  Sud-Est,  en  Cherso- 
nèse  et  à  Taganrog,  localités  probablement  isolées,  ce  qui  suggère 
l'idée  que  l'espèce,  par  là,  pourrait  bien  être  une  forme  de  C.  sym- 
phita,  lequel  Cœnonympha  prend  vraisemblablement  la  place  de 
tiphon  en  quelques  contrées  de  la  région  paléarctique  orientale. 

En  Roumanie,  de  Caradja  indique  tiphon  comme  se  trouvant 
dans  les  plateaux  marécageux  de  Tschachleu  (Die  Grossschrnet. 
des  K'ônig.  Rumanien,  p.  59,  «  Iris  »  Dresden,  VIII);  et  Hormuzaki 
le  cite  du  pays- frontière  de  la  Bukovine.  En  Hongrie,  feu  Abafi 
Aigner  l'enregistre  de  Debréczin,  Rév  (Comté  de  Bihar),  Eperjes 
et  Mehadia. 

Von  Rottemburg,  comme  on  l'a  montré,  a  décrit  cette  espèce 
d'après  des  spécimens  pris  dans  le  voisinage  de  Halle.  D'autres 
autorités  plus  tard  signalent  la  forme  typique  dans  des  landes  et 
des  marécages  pratiquement  dans  toute  l'Allemagne,  depuis 
Schwerin,  au  Nord,  jusqu'à  Dresde,  au  Sud  ;  en  descendant  jusqu'à 
Constance  par  la  Forêt-Noire;  à  l'Est  de  la  Belgique,  Saint-Hubert, 
Hautes-Fanges  («  fort  localisée  »,  Donckier-de-Donceel)  ;  les 
Pays-Bas,  Drenthe  bei  Hoogvene,  Utrecht  bei  de  Bildt  (P.  C. 
Snellen),  en  Russie  jusqu'à  l'Ouest-Central.  En  Suisse,  comme  on 
pouvait  s'y  attendre,  il  abonde  principalement  dans  les  marais  bas, 
e.  g.  le  marais  de  Staefa,  Schûpfen,  Val  de  Travers,  Gimel-sur- 
Rolle  et  Schaffouse.  La  limite  Sud  vers  l'Est  de  la  Suisse  se  trouve, 
selon  toute  apparence,  dans  les  marais  de  Weesen,  où  plusieurs 
collectionneurs  anglais  en  ont  pris  ces  dernières  années;  et  dans 
les  Alpes  de  l'Est  du  Vor  Arlberg  (Elwes),  à  Brixen  et  Krainberg. 
Au  Nord-Ouest,  on  le  signale  —  forme  typique  —  à  Divonne  et 
Le  Brezon  ;  au  Centre,  il  semble  arriver  à  son  altitude  la  plus  élevée 
et  à  sa  dernière  limite  au  Sud  sur  le  Splùgen  où  je  l'ai  vu  près 
de  Andeer,  le  5  juillet  1900.  Bien  qu'on  l'ait  trouvé  à  Loëche  et 
qu'on  le  découvrira  probablement  dans  plusieurs  marais  sur  les  col- 


184  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

lines  basses  de  la  rive  gauche  du  fleuve,  il  ne  semble  pas  être  arrivé 
à  une  grande  distance  au  Sud  de  la  vallée  du  Rhône. 

En  France,  comme  le  dit  M.  Oberthùr  {Etudes  Lépid.  comparée, 
fasc.  IV,  pages  49-52),  tïphon  est  un  papillon  rare  qui  ne  se  trouve 
que  dans  les  départements  de  l'Est  et  du  Nord-Est,  par  exemple, 
le  Doubs,  à  Morteau;  dans  les  Vosges,  à  Retournemer,  où  il  était 
abondant,  l'été  de  1866  {Cat.  des  Lépid.  d'Alsace,  1880,  page  36, 
H.  de  Peyerimhoff). 

Alors,  autant  qu'il  a  été  constaté  jusqu'ici,  il  paraîtrait  que, 
sur  le  continent,  Ccvnonympha  tïphon,  avec  ses  variétés,  serait 
confiné  entre  4°  et  45°  long.  E.  (*)  et  70°  et  44"  lat.  N.,  atteignant 
son  point  le  plus  méridional  en  Bosnie  et  Herzégovine  (Bosnisch- 
Brod,  et  Jacje,  Mrs  M.  de  la  Bêche-Nicholl. 

Qu'il  me  soit  permis  ici  de  dire  que  mon  ami  intime,  aujourd'hui 
décédé,  le  Rév.  D""  H.  C.  Lang,  dans  son  ouvrage  pionnier  The 
Butterflies  of  Europe,  et  dont  M.  Oberthiir  {loc.  cit.')  fait  mention, 
a  fait,  faute  de  matériaux  suffisants,  une  diagnose  inexacte  des 
formes  de  la  Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande.  Il  a  raison  de  citer 
le  laidion,  Bkh.,  comme  une  aberration  en  Irland?,  bien  qu'il  emploie 
le  mot  «  variété  »;  mais  il  se  trompe  quand  il  aFfirme  qu'il  se  trouve 
«  comme  variété  »  en  Ecosse,  s'il  veut  dire  que  dans  toute  l'Ecosse, 
c'est  la  forme  prédominante.  L'assertion  (page  312)  que  philo xenus, 
Esp.,  se  trouve  principalement  dans  le  Durham,  le  Cumberland  et 
le  Yorkshire,  est  aussi  éloignée  de  la  vérité  que  de  dire  qu'il  cons- 
titue une  espèce  distincte.  J'ai  montré  que  philo  xenus  n'est  la  forme 
prédominante  dans  aucun  de  ces  trois  comtés;  il  ne  se  trouve,  au 
contraire,  que  rarement  dans  les  deux  derniers,  et  d'ordinaire  alors, 
comme  forme  de  transition.  Pourquoi  supposait-il  aussi  que  pMlo- 
xenus  est  limité  à  la  Grande-Bretagne?  Je  ne  puis  le  dire,  puisque 
Esper  a  fait  la  première  description  de  cette  variété  d'après  des 


(*)  L'assertion  de  M.  Sand,  «  Tifhon  (Rott.),  Saint-Florent  (Cher),  A.  R. 
(collection  Tourangin),  prairies  humides  du  15  juin  au  15  juillet,  Guéret 
(Creuse)  »,  demande  confirmation  [Cat.  raisonné  des  Léfid.  du  Bcrry  ci  de 
r  Auvergne.    Paris,    1879). 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  185 

exemplaires  venant  du  Nord  de  l'Allemagne,  et  que  ce  fait  a  été 
confirmé  par  son  ami  le  pharmacien  de  Neustadt-sur-l'Aisch. 

Fritz  Rùhl  {Die  palaecirkiischev.  Gross-Schmetterlïnge,  Band  I, 
page  621)  mentionne,  dans  tous  les  cas,  plusieurs  localités  de 
phtloxenus  dans  «  la  région  de  Esper  »,  ainsi  que  le  Blihlerthal, 
dans  le  grand-duché  de  Bade,  et  plus  loin  encore  à  Lemberg.  Je  ne 
puis  pas  dire  cependant  que  sa  description  entraîne  la  conviction 
absolue  que  le  philoxenus  d'Allemagne  et  celui  d'Angleterre  soient 
identiques.  Cette  manière  de  voir  n'est  que  fortifiée  par  l'examen 
des  séries  de  la  collection  du  Musée  Britannique  largement  étique- 
tées :  «  Allemagne  »,  parmi  lesquelles  il  s'en  trouve  une  de  Frey, 
marquée  tout  particulièrement  comme  venant  de  Brème.  Superfi- 
ciellement, leur  couleur  est  tout  à  fait  différente  du  brun  foncé 
chaud  des  spécimens  provenant  des  marécages  du  Lancashire,  mais, 
à  la  surface  inférieure,  les  dessins,  abondants  chez  quelques-uns, 
font  penser  à  la  meilleure  de  nos  formes  du  Sud,  c'est-à-dire  à  celle 
que  l'on  trouve  dans  la  Forêt  de  Delamere.  Je  remarque  aussi  que 
la  vcouleur  brune  du  tïphon  typique  de  Wcesen  ressemble  bien  plus 
à  celle  de  pamphilus  que  celle  de  notre  type  du  comté  d'York,  et 
les  transitions  à  philoxenus,  avec  de  gros  yeux,  sont  d'un  brun 
beaucoup  moins  couleur  d'ambre. 

Les  belles  et  brillantes  Var.  Rkodopensis,  Elwes,  des  Balkans, 
ont  été,  avec  raison,  je  crois,  rapportées  à  l'espèce  ?  très  voisine  de 
l'Est,  C.  synipîi'iîa,  depuis  qu'on  les  a  découvertes  au  Rilo  Dagh. 


Bioiiomie  du   CŒNONYMPHA    TÏPHON 

Voici  un  extrait  de  Zcller  concernant  les  premières  phases  du 
L  .  tiphon  dans  des  conditions  naturelles  : 

«  La  larve  est  à  découvert  et  repose  assez  haut  sur  les  brins 
d'herbe.  On  l'observe  assez  facilement,  mais  on  la  capture  encore 
plus  facilement  au  filet.  Que  rien  n'ait  été  publié  à  ce  sujet,  cela 
provient  sans  doute  de  ce  que  les  collectionneurs  laissent  les  larves 


l86  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

de  papillons  sans  les  observer,  parce  qu'ils  obtiennent  les  imago 
en  les  prenant  au  filet  plus  facilement  qu'en  les  élevant. 

»  Le  25  juin,  alors  que  les  papillons  volaient  en  grande  abon- 
dance sur  une  tourbière  à  découvert,  j'ai  trouvé  deux  larves  assez 
développées  reposant  sur  les  feuilles  longues  et  étroites  d'un  Carex 
des  tourbières,  qui  poussait  en  touffes.  Elles  se  trouvaient  sur  un 
gazon  tel  que,  bien  que  les  feuilles  eussent  été  coupées,  on  pouvait 
le  garder  frais  facilement,  et  elles  s'en  nourrirent  pendant  plus  de 
trois  semaines.  Elles  se  nourrissaient  de  jour,  se  reposant  sur  les 
feuilles;  cependant,  si  on  les  dérangeait,  elles  se  laissaient  tomber 
immédiatement  dans  le  marais  et  y  restaient  enroulées  pendant 
quelque  temps.  La  première  resta  tranquillement  allongée  pendant 
quelques  jours  sur  une  tige,  le  fond  de  la  couleur  devenant  aqueux, 
les  dessins  plus  pâles;  plusieurs  points  noirs  apparaissant  comme 
si  elle  avait  été  piquée,  puis  elle  se  suspendit  par  un  fil  de  soie,  le 
12  juillet,  et  se  changea  en  chrysalide  le  13.  La  seconde  subit  la 
même  transformation,  le  20  juillet.  Le  papillon  de  la  première 
émergea  le  2  août,  avant  cinq  heures  du  matin...  »  {Stett.  Ent. 
Zeit.,  XXVI,  page  29). 

Une  étude  plus  précise  des  premières  phases  du  Cœnonympha 
tïphon  en  Grande-Bretagne  a  été  publiée  par  feu  Edward  Newman, 
d'après  des  observations  qu'il  a  faites  en  1864-65.  On  les  trouve 
reproduites  dans  sa  Natiiral  History  of  British  Butterflies, 
pages  99-100.  Il  n'est  nullement  besoin  de  citer  le  passage  en 
entier;  je  donnerai  seulement  ses  remarques  sur  l'œuf  et  les  pre- 
miers stades  de  la  jeune  larve. 

«  L'œuf,  dit-il,  est  en  forme  de  tonneau;  les  côtés  convexes  et 
délicatement  annelés;  il  est  attaché  à  l'extrémité  inférieure  des 
feuilles  allongées  et  sétiformes  du  chouin  (Rhynchospora  albd), 
sur  lesquelles  il  a  été  déposé  à  la  fin  de  juin.  Ils  sont  toujours 
séparés,  et  généralement  un  seul  sur  chaque  feuille,  quelquefois 
deux,  et  très  rarement  trois.  Les  jeunes  chenilles  émergent  en  quinze 
jours,  et,  rampant  vers  l'extrémité,  elles  commencent  à  se  nourrir. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  187 

Elles  mangent  le  jour  et  croissent  très  lentement.  Elles  reposent 
sur  les  feuilles  dans  une  position  parfaitement  droite;  si  elles  sont 
dérangées,  elles  se  laissent  tomber  sur  l'herbe,  le  Sfîtagntim  ou 
autres  mousses  parmi  lesquelles  d'ordinaire  pousse  la  Rhynchos- 
pora,  et  là  elles  restent  recourbées  comme  si  elles  étaient  mortes 
jusqu'à  ce  que  toute  apparence  de  danger  ait  disparu;  alors  elles 
remontent  sur  les  feuilles...  A  la  fin  d'août,  celles  dont  j'avais  pris 
soin  cessèrent  de  manger...   » 

Ces  larves  ne  survécurent  pas  à  l'hiver,  bien  qu'elles  eussent  pris 
une  abondante  provision,  pendant  qu'elles  se  nourrissaient,  à  la 
plante,  qui,  elle,  resta  vivante.  Au  printemps,  il  arriva  un  autre  envoi 
de  la  même  localité,  et  on  en  vit  une  qui  mangeait  un  peu  de 
Eriophonim  (linaigrette).  Mais,  comme  le  fait  remarquer  Butler 
{Eni.  Monthly  Magazine,  Vol.  II,  pages  65-66),  le  chouin  est  évi- 
demment sa  nourriture  propre  à  l'état  de  nature,  par  le  fait  que, 
à  la  fois  les  larves  et  l'imago  se  trouvent  toujours  dans  les  parties 
basses  des  marécages  où  le  chouin  est  le  plus  abondant,  tandis  que 
sur  les  landes  plus  élevées,  couvertes  de  linaigrette,  on  n'a  vu  ni 
la  larve  ni  le  papillon.  On  a  remarqué  aussi  que  les  habitudes  des 
larves  diffèrent  beaucoup  de  celles  des  espèces  apparentées,  du 
fait  qu'elles  sont  particulièrement  actives  et  vives,  et  qu'elles 
voyagent  beaucoup  sur  la  plante  qui  les  nourrit,  «  disposition  pleine 
de  sagesse  qui  leur  permet  d'échapper  aux  inondations  auxquelles 
elles  sont  exposées.  » 

Je  dois  à  l'obligeance  de  mon  collègue  en  entomologie, 
M.  F.  W.  Frohawk,  de  pouvoir  publier  pour  la  première  fois  un 
compte  rendu  détaillé  de 

L'Histoire  de  la  Vie  du  CŒNONYMPHA  TIPHON 

«  L'œuf  est  gros,  vu  les  dimensions  du  papillon;  il  a  1/32  de 
pouce  de  hauteur;  il  est  de  forme  sphéroïdale  elliptique;  il  porte 
un  micropyle  renflé  qui  possède  une  surface  finement  réticulée, 


l88  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


les  mailles  augmentant  de  dimension  sur  le  reste  de  la  couronne 
et  se  développant  de  manière  à  produire  des  carènes  longitudi- 
nales irrégulières  en  descendant  sur  le  côté,  et  qui  disparaissent 
en  contournant  la  base.  On  en  compte  environ  cinquante.  Les 
espaces  entre  les  carènes  sont  recouverts  de  côtes  fines,  transver- 
sales. La  couleur,  quand  ils  viennent  d'être  pondus,  est  vert-ocre 
blanchâtre;  elle  tourne  au  jaune-paille  pâle;  des  taches  brun-ocre 
pâle  apparaissent  sous  la  coquille;  graduellement  elles  deviennent 
plus  prononcées  et  forment  un  dessin  irrégulier  fait  de  petites 
taches  et  d'une  bande  plus  ou  moins  régulière;  le  tout  ressemblant 
à  une  ceinture  irrégulière.  La  coquille  devient  alors  opalescente 
et  donne  des  reflets  bleuâtres  au  grand  jour. 

»  Les  œufs  sont  pondus  séparément  sur  les  brins  ou  tiges  d'herbe. 
La  larve  s'échappe  de  l'œuf  en  rongeant  la  coquille  sur  une  ligne 
d'environ  les  deux  tiers  de  la  circonférence,  juste  au-dessous  de 
la  couronne;  la  couronne  sert  pour  ainsi  dire  de  couvercle  et  la 
larve  sort  de  force.  La  durée  de  l'œuf  est  d'environ  quinze  jours. 

»  Immédiatement  après  l'émergence,  la  larve  mesure  i/io  de 
pouce  de  longueur.  Le  corps  est  légèrement  plus  mince  dans  la 
partie  postérieure;  il  porte  de  fortes  rides  transversales;  chacun 
des  segments  de  l'abdomen  se  compose  de  six  subdivisions,  dont 
la  première,  à  chaque  segment,  est  la  plus  grande.  Il  y  a  cinq  lignes 
longitudinales  couleur  ambre  terne,  une  ligne  médio-dorsale  et 
deux  autres  de  chaque  côté,  c'est-à-dire  une  ligne  subdorsale  et 
une  immédiatement  au-dessus  des  stigmates.  Entre  ces  deux  der- 
nières, se  trouve  une  ligne  fine,  assez  brisée,  de  même  couleur. 
L'arête  latérale  est  un  peu  plus  blanche  que  la  surface  du  dos, 
lequel  est  ocre-perlé  pâle;  la  surface  du  ventre  est  ocre  sensiblement 
plus  foncé.  Les  pointes  anales  se  terminent  par  un  piquant  légè- 
rement recourbé.  Sur  le  côté  de  chaque  segment  se  trouvent  cinq 
pointes  minuscules  foncées,  en  forme  de  griffes,  toutes  faisant 
saillie  en  arrière  :  deux,  entre  les  lignes  dorsales;  une,  juste  au- 
dessus  du  stigmate,  et  deux,  juste  dessous.  Sur  les  pattes  mem- 
braneuses, sur  les  vraies  pattes  et  sur  les  trois  derniers  segments, 
se  trouvent  des  épines  blanches  simples.  Les  stigmates  sont  de 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  189 

couleur  brun-olive  terne.  La  tête  est  grosse,  en  forme  de  boule, 
de  couleur  ocre  clair,  envahie  par  de  tout  petits  points  blancs; 
les  yeux  sont  noirs. 

»  Les  jeunes  larves  ont  refusé  de  manger  du  choum;  mais  quand 
on  leur  a  fourni  du  Poa  annua,  elles  ont  commencé  à  en  manger 
aussitôt  et  elles  ont  continué  à  bien  s'en  nourrir.  Quand  elles  sont 
jeunes,  elles  mangent  pendant  le  jour. 

»  Première  mue,  le  24  août.  Avant  la  première  mue,  quand  elle 
a  douze  jours,  la  larve  a  une  longueur  de  1/6  de  pouce.  Le  fond 
de  la  couleur  à  ce  moment  est  ocre  verdâtre;  mais  le  vert  est 
presque  pur  sur  la  plus  grande  partie  de  la  moitié  antérieure  du 
corps,  puisque  la  nourriture  apparaît  à  travers  le  corps  à  demi- 
transparent.  Les  rayures  ambre  du  commencement  de  sa  vie  ont 
pris  maintenant  une  teinte  plus  foncée;  elles  sont  brunes  et  ont 
pour  bordure  en  dessous  une  ligne  blanchâtre  qui  suit  la  lisière 
des  rayures  latérales. 

»  Avant  la  seconde  mue,  la  larve  a  une  longueur  de  1/4  de 
pouce.  Le  fond  de  la  couleur  est  vert;  les  rayures  longitudinales 
medio-dorsales,  sub-dorsales  et  spiraculaires  sont  vert  plus  foncé. 
La  première  est  bordée  de  chaque  côté  par  une  fine  ligne  blan- 
châtre. La  rayure  subdorsale  a  pour  bordure  en  dessus  une  rayure 
blanchâtre,  plus  large  et  plus  apparente;  en  dessous,  elle  a  pour 
bordure  une  ligne  plus  foncée  que  le  fond.  La  rayure  spiraculaire 
a  pour  bordure  inférieure  une  bande  blanche  brillante  et  relati- 
vement large.  La  tête  est  vert  jaune  pâle;  elle  est  granulée  et 
envahie  de  minuscules  points  noirs  ;  les  yeux  sont  noirs.  Le 
corps  est  parsemé  de  points  noirs  en  forme  de  griffes  pareils  à 
ceux  du  dernier  stade.  Plusieurs  larves  ont  mué  une  seconde  fois 
pendant  la  première  semaine  de  septembre  et  sont  entrées  dans 
leur  période  hivernale  pendant  la  seconde  partie  du  mois,  reposant 
sur  la  base  des  tiges  d'herbe. 

»  Après  la  seconde  mue  et  après  avoir  hiverné,  quand  elle  a 
environ  190  jours,  la  larve  a  une  longueur  d'à  peu  près  2/7  de 
pouce.  Elle  n'est  que  légèrement  plus  longue  que  pendant  le  stade 
précédent,  mais  elle  est  beaucoup  plus  grosse.  Sauf  que  les  rayures 


igo  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

sont  plus  accentuées,  la  couleur  et  le  dessin  sont  comme  avant  la 
mue;  les  pointes  en  forme  de  crochets  sont  plus  développées. 

»  Le  6  mars,  j'examinai  les  plantes  sur  lesquelles  les  larves 
avaient  passé  l'hiver.  Je  trouvai  que  dix-huit  avaient  passé  l'hiver; 
quelques-unes  se  mouvaient  lentement  çà  et  là.  Le  lendemain  fut 
une  journée  chaude  et  ensoleillée,  je  remarquai  que  trois  d'entre 
elles  avaient  rampé  sur  les  minces  tiges  de  Festiica  et  étaient  en 
train  de  manger  les  sommets  au  soleil.  Elles  continuèrent  à  s'ali- 
menter pendant  le  mois  de  mars,  ordinairement  le  matin,  quand  le 
soleil  avait  suffisamment  réchauffé  l'atmosphère. 

»  La  troisième  mue,  pour  la  plupart  des  larves,  eut  lieu  pendant 
le  mois  de  mars.  Après  cette  transformation,  quand  elle  a  neuf 
mois,  la  larve  a  une  longueur  de  1/2  pouce.  L'ensemble  de  la 
couleur  et  des  dessins  est  nettement  marqué.  La  tête  est  vert  clair, 
elle  est  granulée  et  parsemée  de  minuscules  points  blancs.  Le  corps 
est  également  granulé  et  couvert  de  verrues  blanchâtres;  chacune 
d'elles  portant  une  pointe  en  forme  d'épine.  En  captivité,  elles  se 
nourrissent  de  diverses  Graminées,  particulièrement  de  Festuca, 
qu'elles  commencent  toujours  à  manger  par  le  sommet  et  conti- 
nuent en  descendant.  Elles  ont  les  mouvements  très  lents  et  se 
glissent  comme  des  limaces  paresseuses.  Au  moindre  dérangement, 
elles  tombent  de  la  plante. 

»  Le  premier  avril,  la  première  d'entre  elles  se  fixa  pour  la  qua- 
trième et  dernière  mue.  Après  cette  mue,  quand  elle  est  arrivée  à 
son  entier  développement,  la  larve  mesure  un  pouce  de  longueur. 
Elle  est  assez  élancée,  légèrement  plus  mince  en  avant  et  encore 
plus  en  arrière.  La  tête  est  ronde,  granulée  et  recouverte  de  pointes 
en  forme  de  poils  tout  à  fait  minuscules  et  qui  deviennent  des 
poils  blanchâtres  sur  le  devant.  Les  divisions  des  segments  du 
corps  sont  mal  définies;  chacune  d'elles  ayant  six  subdivisions 
qui  forment  des  rides  transversales.  La  surface  du  corps,  pareille 
à  la  tête,  est  granulée,  toute  parsemée  de  verrues  blanchâtres 
minuscules,  qui  portent  chacune  d'elles  une  pointe  en  forme  de 
griffe  toute  petite. 

»  La  teinte  générale  est  verte  comme  de  l'herbe,  traversée  Ion- 


LÉriDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  19I 

gitudinalement  d'une  bande  mediodorsale  vert  velouté  très  foncé 
pâlissant  à  chaque  extrémité.  Cette  bande  est  bordée  par  une 
mince  ligne  blanchâtre.  11  y  a  une  rayure  blanche  subdorsale 
nuancée  de  jaune  citron,  qui  se  termine  sur  la  pomte  anale,  et  une 
rayure  substigmatale  d'un  blanc  plus  pur.  Toutes  les  rayures  sont 
à  égale  distance  les  unes  des  autres.  Entre  les  rayures  subdorsale 
et  substigmatale  se  trouve  une  ligne  sous-cutanée,  irrégulière,  d'un 
vert  foncé. 

»  Les  pointes  anales  sont  roses  et  blanches.  La  tête  est  verte. 
Les  parties  buccales  et  les  yeux  brunâtres  ;  les  vraies  pattes  et  les 
pattes  membraneuses  sont  vertes. 

»  La  première  larve  s'est  suspendue  le  10  mai,  et  s'est  changée 
en  chrysalide  le  13  mai  191 2,  à  6  heures  du  matin.  Une  seconde 
larve  s'est  suspendue  pour  se  transformer,  le  28  mai,  et  elle  est 
devenue  chrysalide  de  bonne  heure,  le  matin  du  30  mai  191 2. 

»  La  chrysalide  ressemble  beaucoup  à  celle  de  C.  pamfhilus; 
mais  elle  a  l'abdomen  moins  recourbé  et  est  un  peu  plus  grosse. 
Elle  a  une  longueur  de  7/16  de  pouce  et  son  corps  a  des  propor- 
tions élégantes.  Vue  de  côté,  la  tête  est  angulaire;  le  thorax  est 
légèrement  caréné  et  renflé  sur  le  dos;  l'abdomen  est  allongé,  assez 
renflé  vers  la  base  et  recourbé  vers  le  segment  anal  qui  se  termine 
par  un  cremaster  largement  pourvu  d'un  faisceau  serré  de  crochets 
couleur  d'ambre  pareils  de  forme  à  ceux  de  C .  pamphilus.  Surface 
du  ventre;  les  ailes  étant  renflées  près  de  l'angle  apical,  le  contour 
est  alors  légèrement  concave  jusqu'à  la  tête.  Vue  par  derrière,  la 
tête  est  large  et  tronquée,  angulaire  à  la  base  des  ailes;  l'abdomen 
est  renflé  au  milieu,  puis  diminue  vers  l'extrémité  anale.  La 
couleur  tout  d'abord  est  d'un  vert  éclatant  transparent  à  la  tête, 
au  thorax  et  aux  ailes;  l'abdomen  est  vert  plus  jaune  et  graduel- 
lement devient  plus  vert.  Depuis  le  moment  oi^i  elle  a  un  jour 
d'existence  jusqu'à  la  fin  de  la  quatrième  journée,  elle  est  du  vert 
émeraude  clair  le  plus  éclatant,  finement  tacheté  de  blanc  verdâtre, 
très  faible  au  commencement,  mais  plus  distinct  après  le  quatrième 
jour.  Une  bande  vert  olive  terne  suit  la  bordure  intérieure  de  l'aile, 
qui  forme  une  légère  arête,  bordée  en  dedans  d'une  bande  blan- 


192  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

châtre.  Ces  bandes  se  continuent  sur  le  devant  de  la  tête;  mais 
elles  sont  interrompues  par  l'antenne  et  par  l'œil.  Deux  autres 
bandes  courent  parallèlement  aux  nervures  :  une  médiane  et  l'autre 
près  de  l'angle  apical.  Le  bout  de  la  langue  est  vert  foncé  et  la 
couleur  disparaît  graduellement  vers  le  milieu.  Il  y  a  une  rayure 
longitudinale  medio-thoracique  vert  foncé  et  une  bande  latérale 
pourpre  terne  sur  le  segment  anal.  Les  3*^,  4®  et  5''  segments  de 
l'abdomen  ont,  chacun,  une  verrue  blanc  jaunâtre  sub-dorsale. 

»  Après  le  quatrième  jour,  la  couleur  verte  prend  une  teinte 
plus  terne  et  plus  prononcée,  et  les  taches  blanches  forment  un 
contraste  plus  fort.  Quelques  individus  portent  des  dessins  noirs 
très  apparents.  La  couleur  alors  ne  change  pas  pendant  une  quin- 
zaine; après  quoi,  les  ailes  prennent  une  teinte  plus  ocre  et 
deviennent  orange  terne,  le  21®  jour.  Les  couleurs  de  l'imago  se 
développent  alors  rapidement  et  passent  au  brun  purpurin,  le 
22^  jour,  pendant  que  la  tête  et  l'abdomen  restent  vert  terne.  Le 
papillon  émerge  le  lendemain;  l'état  de  chrysalide  durant  vingt- 
trois  jours.  Une  autre  larve  qui  s'est  changée  en  chrysalide  le 
25  mai  191 2,  a  émergé  de  bonne  heure  le  matin  du  17  juin  191 2, 
étant  restée,  elle  aussi,  vingt-trois  jours  à  l'état  de  chrysalide. 

F.  W.  Frohawk.    » 


Comme  conclusion,  je  voudrais  exprimer  mes  sincères  remercie- 
ments aux  nombreux  entomologistes  qui  m'ont  prêté  leur  assistance 
pour  déterminer  la  distribution  du  Cœnonynipha  tïphon  dans  le 
Royaume-Uni  et  pour  rechercher  les  détails  de  l'histoire  de  son 
existence  :  M.  A.  S.  Tetley,  de  Scarborough;  M.  Arthur  Horne, 
de  Aberdeen;  M.  J.  Arkle,  de  Chester;  M.  W.  J.  Kerr,  de  Corwen, 
Nord  du  Pays  de  Galles;  M.  T.  Gréer,  de  Stewartstow^n ;  M.  J.  E.  R. 
Allen,  de  Portera,  Enniskillen;  M.  K.  J.  Morton,  de  Edimbourg; 
M.  F.  H.  Day,  de  Carlisle;  M.  C.  F.  Johnson,  de  Stockport,  et 
M.  W.  G.  Sheldon,  de  Croydon.  Ces  messieurs  m'ont  tous  fourni 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  193 

des  matériaux  provenant  de  leurs  terrains  de  chasse  respectifs,  de 
même  que  des  renseignements  inappréciables.  M.  F.  W.  Frohawk 
m'a  permis  d'anticiper  de  plusieurs  mois  la  publication  de  son 
histoire  complète  de  la  vie  du  papillon.  M.  W.  F.  de  Vismes  Kane 
m'a  ouvert  des  champs  utiles  d'information  en  Irlande.  Je  dois 
également  une  grande  reconnaissance  à  M.  Horne,  à  M.  Morton, 
à  M.  Alfred  Newstead  ainsi  qu'aux  Membres  de  la  Société  d'His- 
toire Naturelle  de  Chester,  à  M.  Tetley,  à  M.  Allen  et  à  M.  Gréer, 
grâce  à  qui  je  puis  présenter  les  photographies  qui,  mieux  que  toute 
combinaison  de  mots,  permettent  à  l'Entomologiste  de  se  rendre 
compte  de  la  nature  de  la  montagne,  lande  ou  marécage  que 
recherche  notre  «  Large  Heath  Butterfly  »  indigène. 

H.  Rowland-Brown. 


13 


VI 


Observations  sur  les  SYRICHTHUS 
du  Groupe  d'ALVEUS 


Le  Genre  Syrichihiis  est  certainement  encore  le  moins  bien 
connu  parmi  les  Rhopalocères  européens. 

Afin  de  contribuer  à  résoudre  quelques  questions  litigieuses, 
plusieurs  Entomologistes  genevois,  notamment  MM.  le  D""  Prof. 
Reverdin,  Rehfous  et  Lacreuze,  ont  publié  sur  les  Syrichthiis  des 
observations  anatomiques  et  biologiques  qui  sont  du  plus  grand 
intérêt.  J'ai  moi-même  collaboré  aux  recherches  qui  ont  pour  but 
de  chercher  à  discerner  les  différences  spécifiques  entre  les  Hes- 
péries;  pour  cet  objet,  j'ai  publié  dans  les  précédents  volumes  des 
Etudes  de  Lépidoptêrologie  comparée,  des  mémoires  accompagnés 
d'une  illustration  due  au  talent  si  consciencieux  et  si  distingué  de 
mon  ami  J.  Culot. 

En  igi2,  j'ai  réuni  de  nouveaux  matériaux,  afin  de  tâcher  de 
m'éclairer  un  peu  davantage,  prmcipalement  en  ce  qui  concerne  les 
Syrichthus  Alveus,  Ryffelensis,  F oulquieri,  Bellieri,  Carlinœ. 
Pour  cela,  mon  ami  Gédéon  Foulquier  dont  le  zèle  entomologique 
est  si  dévoué  et  si  persévérant,  m'a  généreusement  envoyé  de  nou- 
veaux documents  provenant  de  Saint-Zacharie,  dans  le  départe- 
ment du  Var,  localité  qui  paraît  être  son  lieu  de  chasse  de  prédi- 
lection. 

D'un  autre  côté,  M.  Victor  Cotte,  l'excellent  chasseur  de  Digne, 
a  accepté  d'entreprendre,  à  mon  intention,  durant  les  mois  de 
juillet  et  d'août  191 2,  une  exploration  entomologique  à  T. arche, 


196  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


en  vue  de  récolter  principalement  les  Syrïchthus  de  cette  région 
alpestre. 

En  France,  le  temps,  l'été  dernier,  fut  souvent  contraire  à  la 
chasse  des  Lépidoptères  Rhopalocères;  car  le  ciel  était  trop  fré- 
quemment obscurci  par  les  nuages  et  les  heures  de  soleil  étaient 
malheureusement  rares.  Cependant  M.  Victor  Cotte  a  recueilli, 
en  SIX  semaines,  près  de  1.500  exemplaires  de  Syrichthus,  dans  les 
montagnes  des  environs  de  Larche.  Un  tel  butin  donne  une  haute 
idée  de  la  richesse  de  la  localité  et  de  la  valeur  du  chasseur. 

J'avais  espéré  moi-même  capturer,  en  août  191 2,  sur  les  dunes 
gazonnées  et  profondément  vallonnées  de  La  Guimarais  et  de 
Miel-Pot,  situées  entre  Samt-Malo  et  Cancale,  un  peu  au  nord 
du  bourg  de  Saint-Coulomb,  quelques  Syricktkus  Armoricanus, 
Espèce  encore  assez  généralement  méconnue.  J'attendais  en  vain 
pour  cette  chasse  une  journée  favorable;  la  saison  passait  sans 
qu'aucune  embellie  vînt  nous  réjouir.  Enfin,  alors  que  le  mois  de 
septembre  était  déjà  fort  avancé,  me  trouvant  favorisé  de  l'ai- 
mable compagnie  de  mon  excellent  ami  Charles  Blachier,  de 
Genève,  nous  nous  rendîmes  avec  mon  petit-fils  Henri  Oberthiir, 
au  lieu  même  011  j'avais  toujours  rencontré  le  Syrichthus  Armo- 
ricanus.  Nous  en  aperçûmes  plusieurs  exemplaires  voltigeant  rapi- 
dement, malgré  la  température  contraire;  mais  nous  ne  pûmes 
capturer  qu'un  seul  spécimen.  Encore  avait-il  les  ailes  un  peu 
usées  par  le  vol. 

Je  remettrai  donc  à  une  autre  année,  plus  ensoleillée,  s'il  plaît 
à  Dieu,  une  recherche  minutieuse  du  Syrichthus  Armoricaitus,  en 
Bretagne,  dans  les  localités  qu'il  affectionne;  cette  fois-ci,  je  me 
bornerai  à  présenter  les  récoltes  faites  en  Provence,  j'en  profiterai 
pour  rectifier  quelques  erreurs  antérieurement  commises  par  moi, 
relativement  à  l'habitat  d'Alve?is  et  qu'il  importe  de  ne  pas  laisser 
s'accréditer  plus  longtemps. 

Je  ne  me  flatte  pourtant  point  de  produire  un  travail  définitif. 
Pour   cela,    il    faudrait   que   les   présentes   observations    fussent 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  IQ/ 

exemptes  de  toute  appréciation  erronée.  Or,  dans  l'état  actuel 
des  choses,  ce  serait  téméraire  de  s'imaginer  que  nous  sommes  en 
possession  de  toute  la  somme  de  vérité.  Je  sens  que  nous  nous 
avançons  graduellement  vers  une  plus  exacte  connaissance  des 
Syrichthus.  Mais  il  faut  encore  découvrir  des  circonstances  bio- 
logiques essentielles  et  qui  sont  restées  jusqu'ici  des  secrets  pour 
les  Entomologistes. 

Mon  but  est  surtout  de  rendre  bien  certaine  l'identification  des 
exemplaires  suffisamment  caractérisés  des  nouvelles  Espèces  (ou 
Morphes?)  des  Syrichthus  de  Provence,  Plaine  et  Montagne,  qui 
ont  été  récemment  distinguées  et  sur  le  compte  desquelles  les 
Entomologistes  contemporains  ne  paraissent  pas  assez  bien  fixés 
jusqu'ici. 

Je  me  propose  de  m'appuyer  sur  une  figuration  abondante, 
susceptible  de  parler  efficacement  aux  yeux.  C'est  pour  cela  que 
j'ai  remis  à  M.  Culot,  pour  servir  de  modèle,  en  vue  des  Planches 
qu'il  exécutera  avec  sa  maîtrise  accoutumée,  plusieurs  exemplaires 
de  chaque  Espèce  ou  Forme,  choisis  parmi  les  plus  nettement 
caractérisés.  Il  me  paraît,  en  effet,  bien  difficile,  lorsqu'il  s'agit 
de  papillons  litigieux  et  généralement  malaisés  à  identifier,  de 
fixer  l'opinion  au  moyen  d'une  illustration  qui  serait  réduite  à 
un  seul  individu  de  chaque  sexe,  pour  chaque  unité  considérée 
comme  distincte.  De  plus,  il  me  semble  que,  pour  rendre  intelli- 
gible la  démonstration,  il  est  nécessaire  de  représenter  des  indi- 
vidus d'une  fraîcheur  parfaite  et  possédant  aussi  complètement 
et  clairement  que  possible,  l'ensemble  des  caractères  au  moyen 
desquels  on  les  définit. 

La  méthode,  très  généralement  pratiquée  de  figurer  seulement 
une  moitié  en  dessus  et  une  moitié  en  dessous  d'un  Lépidoptère, 
peut  sembler  suffisante  pour  la  représentation  des  Espèces  peu 
variables  et  ne  donnant  pas  lieu  à  controverse;  par  exemple  il 
semble  que  la  figure  d'un  unique  spécimen  du  Pa-pilio  Phidias, 
avec  un  demi-dessus  et  un  demi-dessous,  permet  de  se  rendre 
parfaitement  compte  de  la  manière  d'être  du  Pafilio  en  question. 
Mais  il  n'en  est  pas  de  même  en  ce  qui  concerne  les  Syrichthus. 


198  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

C'est  pour  cela  que,  sur  la  PI.  CXLI  du  Volume  VI  des  Etudes 
de  Lépidoplérologie  comparée,  j'ai  fait  représenter  sous  les 
j^os  12"/^  à  1288,  douze  spécimens  du  Syrichthiis  Fritilliim,  Huebn., 
dont  quatre  appartiennent  à  la  petite  forme  parisienne  Cirsii, 
Rambur,  et  huit  à  la  forme  provençale  qui  paraît  assez  bien  réfé- 
rable  à  Fritillum,  Huebner,  fig.  n"'  464  et  465,  dans  Sammlung 
europaeischer  Schmetterlinge. 

J'espère,  par  le  moyen  de  cette  figuration  copieuse  appliquée 
aux  Fritillum  et  Fritillum-Cirsii,  avoir  contribué  à  fixer  les  Ento- 
mologistes sur  une  question  spécifique  difficile  et  désormais  sus- 
ceptible d'être  plus  exactement  appréciée. 

Je  me  propose  d'employer  le  même  procédé  en  ce  qui  concerne 
les  Syrichthiis  de  Larche  et,  après  examen  très  attentif  de  l'en- 
semble de  la  récolte  faite  par  M.  Victor  Cotte,  j'exposerai  dans  la 
présente  Notice  les  considérations  qui  me  semblent  définir  exacte- 
ment l'état  présent  de  la  question  encore  incertaine  des  Syrichthiis 
du  groupe  àHAlveus. 

Le  village  de  Larche  (Basses-Alpes)  est  bâti  à  1,690  mètres 
d'altitude;  on  y  compte  550  habitants;  Larche  est  tout  près  de 
la  frontière  italienne,  dans  la  vallée  de  l'Ubayette.  L'aspect  du 
pays  est  sévère  et  les  voyageurs  le  trouvent  parfois  empreint  d'une 
saisissante  tristesse.  D'ailleurs  le  climat  y  est  très  dur,  c'est  à  peine 
si  l'on  y  goûte  deux  ou  trois  mois  d'été.  Presque  toujours  les 
matinées  et  les  soirées  sont  très  fraîches;  aussi  en  juillet  et  août, 
même  lorsque  le  milieu  du  jour  a  été  très  chaud,  on  voit  les  habi- 
tants constamment  revêtus  de  leurs  mêmes  vêtements  de  laine 
épaisse;  ils  ne  les  quittent  en  aucune  saison.  Les  maisons  sont 
construites  en  vue  de  résister  à  l'énorme  masse  de  neige  qui  les 
recouvre  de  temps  en  temps. 

Entomologiquement  parlant,  Larche  est  une  localité  célèbre; 
elle  fut  explorée  par  Donzel,  Bellier  de  la  Chavignerie,  Antoine 
Guillemot,  Berce,  Emmanuel  Martin  et  par  bien  d'autres  qui  n'ont 
point  laissé  de  souvenirs  imprimés  de  leurs  explorations.  Les 
prairies    qui    sollicitent    l'attention    de    l'Entomologiste    sont,    à 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  IQQ 

Larche,  de  même  nature  qu'à  Barcelonnette  ;  elles  paraissent  cou- 
ronnées par  des  escarpements  pierreux,  du  plus  difficile  accès. 
Près  de  Larche,  la  Tête  de  Viraysse,  amas  rocheux  aux  pentes 
vertigineuses,  au  delà  du  plateau  de  Malmcrt,  est  un  spécimen 
très  rébarbatif  des  sommets,  dans  cette  partie  des  Alpes. 

Il  y  a  cependant  un  vallon  délicieusement  fleuri,  dit  le  Lau- 
sannier,  «  couvert,  dit  Donzel,  d'une  infinité  de  belles  plantes 
parmi  lesquelles  brille  au  premier  rang,  l'élégant,  le  ravissant 
Eryngium  alpinum  que  les  gens  du  pays  appellent  à  si  juste  titre 
la  reine  des  Alpes.  » 

Antoine  Guillemot  qui  fut,  il  y  a  plus  de  cinquante  ans,  mon 
correspondant  et  mon  ami,  a  écrit  sous  le  titre  de  :  Vingt-cinq 
jours  de  chasse  aux  Lé-pidopteres  à  Barcelonnette  et  à  Larche,  le 
récit  d'une  excursion  qu'il  avait  faite  au  mois  de  juillet  1855,  en 
compagnie  des  frères  Bellier  de  la  Chavignerie  et  de  M.  de  Lajo- 
lais,  géologue  et  diplomate.  Guillemot  parle  également  du  vallon 
du  Lausannier  et  de  V Eryngium  alpinum,  mais  c'est  pour  contester 
la  royauté  alpine  de  cette  ombellifère.  Selon  Guillemot,  la  supré- 
matie de  panicant  est  usurpée;  à  son  point  de  vue,  la  plante  à 
laquelle  il  convient  d'attribuer  la  royauté  dans  les  Alpes,  c'est 
«  le  Rhododendron  ferrugineuni  dont  les  touffes  couvertes  de 
fleurs  rouges  tranchent  de  la  manière  la  plus  brillante  sur  la  ver- 
dure des  pelouses.  » 

A  une  heure  et  demie  de  marche  vers  le  Piémont  se  trouve  le 
lac  de  la  Madeleine  entouré  d'immenses  prairies  qui  s'élèvent  gra- 
duellement jusqu'à  de  très  grandes  hauteurs.  C'est  là  que  se 
rencontre  parfois  V Anaitis  Simpliciala,  Tr.,  que  Bellier  et  Guille- 
mot crurent  nouvelle.  Ce  fut  dans  la  même  année  1856  que  Bellier 
la  décrivit  avec  le  nom  de  Magdalenaria,  tandis  que  Guillemot, 
de  son  côté,  l'appelait  :  Pierretaria. 

Lors  de  la  mémorable  querelle  qui  s'éleva  en  1856,  entre  certains 
membres  de  la  Société  Entomologique  de  l'^-aiice,  à  propos  de  la 
vente  de  la  collection  Pierret,  illicitement  réalisée  par  ladite 
Société,  l'un  des  plus  regrettables  incidents  fut  que,  pour  punir 
Guillemot  de  ses  virulentes  réclamations,  la  Société  expulsa  in- 


200  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

justement  cet  Entomologiste  distingué  du  nombre  de  ses  membres. 
Les  noms  de  Fierretaria  et  de  Magdelanaria  revinrent  plusieurs 
fois  sous  la  plume  des  Entomologistes  qui  participèrent  à  cette 
dispute  douloureusement  acerbe.  Toutes  les  pièces  relatives  à  cette 
pénible  affaire  dont  l'écho  à  peine  affaibli  a  jadis  retenti  à  mes 
oreilles,  ont  appartenu  à  Emmanuel  Martin  qui  les  avait  soigneu- 
sement collectionnées;  elles  sont  manitenant  entre  mes  mains.  Il 
est  bien  fâcheux  que  la  Société  entomologique  de  France  n'ait  pas 
conservé  la  collection  Pierret,  comme  c'était  son  devoir.  De  quel 
intérêt  immense  serait  aujourd'hui  cette  collection  qu'on  disait 
si  belle,  lorsque  survint,  en  1850,  la  mort  d'Alexandre  Pierret  qui 
y  avait  consacré  tant  de  soins,  de  voyages  et  d'argent.  Le  père 
Pierret  légua  généreusement  à  la  Société  la  merveilleuse  collection 
formée  par  son  regretté  fils. 

Hélas,  il  y  a  des  jours  où  certams  adeptes  de  l'Entomologie 
oublient,  d'une  part,  qu'il  faut  fidèlement  respecter  les  clauses  d'un 
legs,  et  que,  d'autre  part,  notre  Science  doit  rester  par  dessus  tout 
aimable.  Mais  revenons  aux  Syrichthîts  et  c'est  Antoine  Guillemot 
qui  nous  y  ramènera. 

Cet  ardent  collecteur  n'a  pas  manqué  de  récolter  des  SyrichtJius 
dans  les  Basses-Alpes;  mais,  en  passant  la  revue  de  ses  captures, 
après  avoir  cité  le  Syrichthus  Serraiulœi  voilà  à  quoi  se  bornent 
les  renseignements  que  donne  Antoine  Guillemot  sur  le  reste  des 
Espèces  :  «  Nous  avons  pris  une  certaine  quantité  d'autres 
Syrichthus  qui  viendraient  sans  doute  se  ranger  dans  les  nom- 
breuses Espèces  créées,  il  y  a  peu  d'années,  aux  dépens  de  Fri- 
tilliim;  mais  je  ne  m'aventurerai  pas  à  donner  une  liste  des  noms. 
Ce  genre  est  d'une  détermination  qui  ne  peut  qu'être  très  problé- 
matique tant  qu'on  n'aura  pas  pu  étudier  les  chenilles  des  diverses 
espèces.  Dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  les  caractères 
spécifiques  indiqués  sont  si  fugitifs  et  de  si  mince  valeur  qu'on 
ne  trouverait  pas  deux  Lépidoptérisles  du  même  avis  sur  leur 
détermination.  Je  me  suis  donc  contenté  de  mentionner  ci-dessus 
Serratitlœ,  parce  qu'elle  est  très  distincte  à  l'état  parfait  et  qu'il 
est  impossible  de  la  confondre.   » 


LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  20I 

Quant  à  Donzel,  dans  l'énumération  des  Lépidoptères  des 
Basses-Alpes,  il  s'abstient  de  citer  aucun  Syrichthus.  Dans  ces 
conditions,  il  ne  saurait  y  avoir  de  difficulté. 

Il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  l'opinion  émise  par  Guillemot 
en  1856  est  encore  aujourd'hui  celle  de  beaucoup  d'entre  nous. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  difficulté  d'un  sujet  m'attire  plus  qu'elle 
ne  m'éloigne;  voici  donc  le  jugement  que  m'inspire  l'examen  com- 
paratif des  Syrichthus  de  L arche  et  de  Saint-Zacharie. 

Syrichthus  Bellieri,  Obthr. 

Le  cf  est  figuré  sous  le  n°  490  de  la  PI.  LVI  et  la  Q  sous  le 
n°  487  de  la  même  Planche,  dans  le  Vol.  IV  des  Etudes  de  Lé-pi- 
doftérologïe  comparée.  Le  cf  représenté  avait  été  pris  à  Larche  et 
faisait  partie  de  la  collection  Bellier.  J'avais  capturé  la  Q  n°  48; 
à  Ryffelalp,  en  juillet  1912. 

Ce  qui  caractérise  Bellieri,  c'est,  sur  les  ailes  inférieures,  en 
dessous,  le  rétrécissement  des  parties  ocre  jaune  et  par  suite  le 
développement  considérable  des  parties  blanches.  En  dessus, 
l'aspect  du  cf  est  remarquablement  clair.  Aux  ailes  supérieures, 
il  y  a,  près  de  la  base  et  le  long  du  bord  marginal,  un  épais  semis 
d'écaillés  blanchâtres,  tandis  qu'aux  inférieures,  à  la  base,  dans 
l'espace  médian  et  le  long  du  bord  marginal,  on  aperçoit  une 
éclaircie  blanchâtre,  de  telle  façon  qu'on  pourrait  définir  les  ailes 
inférieures  comme  suit  :  ou  bien,  fond  blanchâtre  traversé  par  deux 
bandes  noires,  la  première  un  peu  plus  épaisse,  la  seconde  un  peu 
plus  ondulée,  allant  du  bord  costal  au  bord  anal;  ou  encore,  fond 
des  ailes  d'un  brun  noir  traversé  du  bord  costal  au  bord  anal,  par 
trois  éclaircies  blanchâtres,  basilaire,  médiane  (celle-ci  large)  et 
submarginale.  La  frange  blanche  est  bien  découpée  par  des  traits 
noirs  qui  semblent  prolonger  les  nervures  ;  les  taches  blanches  des 
supérieures  sont  assez  larges  et  bien  nettes.  En  dessous,  aux  ailes 
inférieures,  les  taches  sont  toujours  ocre  jaune  sur  un  fond  blanc, 
et,  aux  supérieures,  l'espace  basilaire  est  largement  gris  blanchâtre 
et  le  bord  terminal  est  blanc  un  peu  jaunâtre. 


202  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

La  Q  a  le  fond  des  ailes,  en  dessus,  plus  jaunâtre,  moins  blan- 
châtre que  le  çf;  elle  présente  un  aspect  un  peu  doré  et  les  taches 
blanches  des  supérieures  sont  très  réduites  comparativement  à  celles 
du  cf. 


Syrichthiis  Foulquieri,  Obthr. 

Très  bien  figuré  par  Duponchel  avec  le  nom  de  Carthami 
{Siippl.,  PI.  XLII,  fîg.  3,  4).  Le  nom  de  Carthami  gravé  sur  la 
Planche  précitée,  a  été  remplacé  aux  pages  259  et  260  du  texte, 
par  celui  àHAlvens. 

J'ai  déjà  fait  représenter  Foulquieri  cf,  sous  les  n"**  487  et  48g 
de  la  PI.  LVI  du  Vol.  IV  des  Etudes  de  Lépidoptérologie  com- 
parée, et  Foulquieri  Q ,  sous  le  n°  488  de  la  même  Planche. 

J'ai  mitialement  décrit  Foidquieri  à  la  page  404  du  Vol.  IV 
(loc.  cit.),  et  continuant  les  observations  entreprises  sur  cette  belle 
Hespérie  provençale,  je  lui  ai  consacré,  dans  le  Vol.  VI  (p.  86  et 
suivantes),  une  notice  qui  fut  complétée  d'un  façon  très  pitto- 
resque par  la  littéraire  et  expérimentée  collaboration  de  mon  ami 
Gédéon  Foulquier. 

Je  crois  devoir  ajouter  quelques  renseignements,  en  vue  de  fixer 
toujours  plus  exactement  nos  connaissances  à  l'endroit  d'une 
Espèce  française  jusqu'ici  méconnue. 

D'après  les  documents  que  je  possède  actuellement,  Foulquieri 
serait,  en  France,  exclusivement  provençal  et  languedocien.  Mais, 
selon  ce  que  me  mande  le  D'"  Prof.  J.  Reverdin,  Foulquieri  a  été 
capturé  en  Italie,  par  O.  Querci,  aux  Monti  Sibillini-Piceno,  par 
900  à  1.400  mètres  d'altitude.  Je  ne  possède  dans  ma  collection 
aucun  exemplaire  italien  de  Foulquieri.  En  France,  c'est  dans 
les  environs  de  Marseille  et  de  Saint-Zacharie  que  l'opposition  si 
caractéristique  des  teintes  noires,  grisâtres,  ocre  pâle  et  blanches 
sur  le  dessus  des  ailes  des  cf  se  trouve  plus  vivement  accentuée. 
A  Digne,  Foidquieri  est  généralement  de  taille  un  peu  plus  petite 
que  dans  le  Var  et  les  Bouches-du-Rhône.  J'en  possède  un  cf  pris 
à  I-a  Malène  (Lozère). 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  203 

Foulqiiieri  a  le  dessous  des  ailes  inférieures  blanc  avec  des 
taches  jaunes  plus  élargies  que  chez  Bellieri.  La  couleur  de  ces 
taches  varie  de  l'ocre  jaune  au  brun  plus  ou  moins  roux.  Le  bord 
terminal  des  ailes  supérieures,  en  dessous,  n'est  pas  lavé  de  blanc 
comme  chez  Bellieri  et  le  dessus  des  ailes  est  aussi  moins  blan- 
châtre et  plus  foncé  que  chez  Bellieri. 

L'ensemble  de  Foulquieri  paraît  robuste,  et  sa  taille  sur  le  lit- 
toral méditerranéen  semble  plus  grande  que  dans  la  basse  mon- 
tagne. C'est  à  Saint-Zacharie  que  la  forme  de  Fcnlqmeri  me 
semble  plus  belle.  Chez  certains  exemplaires,  l'opposition  des 
parties  noires,  grises  et  blanches  est  très  vive  sur  le  dessus  des 
ailes;  mais  tous  les  échantillons  ne  sont  pas  aussi  bien  caracté- 
risés sous  ce  rapport. 

Le  D""  Reverdin  a  constaté  que  les  organes  génitaux  des  Sy- 
richthus  Foulquieri  et  Bellieri  sont  semblables  entre  eux,  mais 
très  distincts  ^Alveus.  Il  en  conclut,  comme  moi,  que  Foulqjneri 
et  Bellieri  ne  peuvent  pas  faire  partie  de  la  même  unité  spécifique 
c(^ Alveus ;  mais  de  là  à  conclure  que  Foulquieri  et  Bellieri  sont 
deux  formes  appartenant  à  une  seule  et  même  Espèce,  il  me  semble 
prématuré  d'y  souscrire. 

Je  fais  de  nouveau  figurer  deux  cf  et  deux  Q  du  Syrichthus 
F  oulquien. 


Syrichthus  .4lveus,  Huebncr. 

Dans  les  SyricJithus  {Hesperïa,  selon  Staudinger  et  Rebel),  on 
peut  dire  que  Tniiportant  article  :  703.  Ah'cus  du  Çalalog.,  1901, 
est  entièrement  à  refaire.  Cet  article  n'a  été  l'objet  d'aucune  étude 
attentive  de  la  part  de  Staudinger  et  Rebel  qui  l'ont  traité  avec 
la  même  négligence  que  les  Genres  Orrhodia,  Apamea,  etc.,  etc. 

J'invite  donc  les  Entomologistes  qui  tiennent  à  avoir  des  col- 
lections correctement  classées  et  nommées,  à  attiédir  leur  confiante 
dévotion  envers  un  Catalog  qui  ne  la  mérite  guère,  et  à  rechercher 
par  les  études  dans  la  Nature  et  par  l'examen  des  divers  ouvrages 


204  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

d'Entomologie,  le  moyen  de  séparer  bien  exactement  les  Espèces 
et  de  leur  attribuer  le  nom  qu'elles  doivent  réellement  porter. 

Heureusement,  le  nom  Alveus  ne  repose  pas  sur  ce  qu'on  est 
convenu  d'appeler  une  description,  mais  bien  sur  les  figures  461 
(cf  en  dessus),  462  et  463  (q  en  dessus  et  en  dessous)  et  506 
(Ç)  en  dessus),  publiées  par  Huebner  à  qui  Guenée  a  décerné  le 
titre  de  premier  des  Iconographes  ;  il  en  résulte  qu'on  peut,  au 
moyen  de  ces  figures,  se  rendre  compte  de  ce  qu'est  réellement 
Alveus,  selon  Huebner,  et  raisonner  d'après  une  documentation 
initiale  présentant  une  base  assez  certaine.  J'ai  confronté  avec  les 
figures  précitées  de  l'ouvrage  de  Huebner  :  Sammlung  eiiro- 
■paeischer  Schmetterlin ge,  la  longue  série  que  je  possède  des 
Syrichthus  de  Larche  et  je  trouve  qu'il  y  a,  dans  cette  série,  un 
grand  nombre  d'échantillons  tout  à  fait  réf érables  aux  figures 
données  par  Huebner.  Les  Q  sont  variables  et  peuvent  présenter 
la  forme  figurée  sous  le  n°  463,  tout  aussi  bien  que  celle  publiée, 
un  peu  plus  loin,  mais  en  dessus  seulement,  sous  le  n°  506. 

Dans  Alveus,  de  Larche,  en  dessus,  le  fond  des  ailes  est  sombre 
et  uniformément  d'un  brun  noirâtre;  les  taches  blanches,  sur  les 
supérieures  sont  nettes,  mais  de  dimension  généralement  moyenne; 
sur  les  inférieures,  il  y  a  deux  parties  plus  claires  que  le  fond  : 
la  première  médiane,  la  seconde  submarginale. 

En  dessous,  aux  ailes  inférieures,  le  dessin  est  bien  conforme 
à  la  fig.  463  de  l'ouvrage  de  Huebner,  à  cette  seule  différence  que 
la  partie  ocreuse  est,  dans  la  nature,  plus  jaunâtre  et  moins  noi- 
râtre que  la  fig.  463  précitée;  seulement,  comme  l'a  fait  observer 
l'hon.  Walter  Rothschild,  au  Congrès  d'Oxford,  en  191 2,  il  y  a 
des  couleurs  qui,  par  un  défaut  de  composition  chimique,  peuvent 
se  modifier  et  s'altérer  avec  le  temps.  Cet  inconvénient  se  remarque 
sur  certaines  Planches  de  l'Iconographe  suédois  Clerck,  mais  il 
est  aisé  de  s'en  apercevoir  et  d'en  tenir  le  compte  qu'il  convient. 

Je  fais  figurer  deux  paires  d'un  Syrichthus  abondamment  pris 
à  Larche,  comme  se  rapportant,  suivant  moi,  à  V Alveus,  selon 
Huebner. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  205 

Rarabur  {Faune  de  l Andalousie,  PI.  8,  fig.  3)  représente  le 
dessous  d! Alveus;  je  crois  que  c'est  bien  le  même  Alveus  que  celui 
de  Huebner,  quoique  certaines  différences  apparaissent  dans  le 
dessin  des  ailes  inférieures  en  dessous.  Cependant  ces  différences 
sont  légères  et  semblent  individuelles;  en  effet,  j'ai,  dans  ma 
collection,  des  individus  que  je  crois  tout  à  fait  assimilables,  spé- 
cifiquement, les  uns  aux  autres,  et  qui  ressemblent  assez  exactement 
les  uns  à  la  figure  donnée  par  Huebner,  les  autres  à  celle  donnée 
par  Rambur.  Je  considère  donc  comme  appartenant  à  la  même 
unité  appelée  Alveus,  les  Syrichthus  Alveus,  Huebner  et  Alveus, 
Rambur  et  par  conséquent  les  papillons  référables  à  cette  double 
figuration. 

Il  est  intéressant  de  lire  la  notice  consacrée  par  Rambur  au 
Scelotrix  Alveus,  Huebner;  cette  notice  est  imprimée  aux  pages 
69-71  du  Catalogue  systématique  des  Lépidoptères  de  l'Anda- 
lousie. 

Rambur  constate  que  l'Espèce  est  surtout  commune  dans  les 
parties  montagneuses  du  Midi. 

J'ai  observé  la  même  chose  et  je  dois  faire  ici  une  rectification 
importante.  Dans  le  Vol.  IV  de?  Etudes  de  Lépidoptérologie 
comparée,  à  la  page  403,  je  signale  Alveus  comme  pris  à  Angou- 
lême.  J'ai  reconnu  depuis  que  j'avais  fait  une  détermination 
erronée.  Le  soi-disant  Alveus  d'Angoulême  me  paraît  aujourd'hui 
être  réellement  un  grand  exemplaire  de  Serratulœ.  De  même  dans 
le  Vol.  VI,  je  fais  connaître  à  tort  (page  88)  que  je  possède  un 
Alveus  pris  à  Lectoure  (Gers);  ce  Syrichthus  de  Lectoure  ne  me 
paraît  point  être  un  Alveus,  mais  je  crois  avoir  constaté,  en  l'étu- 
diant de  nouveau,  que  c'était  réellement  un  Onopordi.  Dès  lors 
Alveus  semble  bien  être  une  Espèce  de  montagne,  non  de  plaine, 
et  je  me  demande  alors  si  les  exemplaires  qui  existent  dans  la 
collection  Guenée  avec  l'étiquette  :  Herblay  (Seine-et-Oise),  pro- 
viennent bien  réellement  de  cette  localité.  Malheureusement  la 
faune  des  Lépidoptères  des  environs  de  Paris  semble  aujourd'hui 
plutôt  moins  bien  explorée  qu'elle  ne  le  fut  jadis  et  je  n'ai  pas 
réussi  à  obtenir  les  Syrichthus  de  la  région  parisienne  dont  j'aurais 


2o6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

eu  besoin  pour  fixer  mon  opinion  sur  quelques  points  particuliè- 
rement intéressants. 

En  définitive,  Alveus  n'a  encore  été  authentiquement  trouvé  en 
France,  d'après  les  documents  dont  je  dispose,  que  dans  les  Alpes 
et  les  Pyrénées.  Il  vole  au  pied  ou  sur  la  pente  des  montagnes,  à 
une  altitude  quelquefois  très  peu  élevée,  mais,  d'après  mes  obser- 
vations, il  peut  s'élever  jusqu'au  delà  de  i,8oo  mètres.  Je  possède 
d'Allemagne  (ex  coll.  Kuwert)  et  des  Alpes-Maritimes,  une  forme 
à!Alve2iS  d'aspect  sombre  et  de  grande  taille,  bien  différente  de  la 
morphe  de  Larche  et  de  celle  des  Pyrénées-Orientales  et  centrales. 

Je  fais  figurer  en  même  temps  que  quatre  Alveus  o"  et  Q  de 
Larche,  deux  Alveus  cf  et  Q  des  Alpes-Maritimes.  Le  faciès  de 
ces  deux  derniers  Alveus  est  bien  spécial.  Si  je  possédais  un  grand 
nombre  d'exemplaires  de  \ Alveus  allemand  et  des  Alpes-Mari- 
times, je  serais  tenté  de  le  distinguer  de  \ Alveiis  type  figuré  par 
Huebner  et  par  Rambur;  mais  je  me  borne  à  une  figuration 
d'attente  pour  signaler  à  l'attention  des  Entomologistes  le  grand 
et  obscur  Alveus  en  question.  D'ailleurs  il  existe  vraisemblable- 
ment plusieurs  morphes  allemandes  à^ Alveus  sur  le  compte  des- 
quelles je  n'ai  pas  réussi  à  me  fixer  assez  exactement  jusqu'ici. 
Il  s'agit  notamment  de  \ Alveus  sur  lequel  Johannes  Schilde,  de 
Bautzen,  a  disserté  assez  longuement  dans  Berliner  entom.  Zeit- 
schrift,  Bd.  XXX,  Taf.  II,  en  un  article  intitulé  :  Betrachtungen 
ueber  die  Variabilitàt  in  der  Schmeiterlings-Gattung  Pyrgus. 
L'auteur  Schilde  étudie  certains  Syrichthus  (à  qui  il  donne  le  nom 
générique  Pyrgus)  et  notamment  l'Espèce  Alveus.  Il  publie  sous 
les  11°*'  I,  2,  3  et  4  de  la  Taf.  II,  le  dessin  très  agrandi  de  l'aile 
inférieure  en  dessous  de  Pyrgus  Alveus,  typisck,  von  Bautzen; 
Alpin,  von  Bergùn  und  von  Franzenshohe,  et  d'une  variété  nou- 
velle Fungiiîus,  aus  dem  Vintschgau.  Dans  V Alveus  de  Bautzen 
et  de  Wintschgau,  la  bande  blanche  médiane  est  entière  jusqu'à 
l'avant-dernier  pli  de  l'aile,  le  long  du  bord  anal  ;  chez  V Alveus 
dit  :  Alpin,  il  y  a  arrêt  de  la  bande  blanche  dans  l'espace  infra- 
cellulaire;  le  côté  intérieur  de  l'aile  inférieure,  entre  le  bord  anal 
et  l'espace  infracellulaire,  est  entièrement  recouvert  par  la  couleur 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  207 

du  fond  qui  fait  ainsi  la  jonction  entre  les  deux  parties  ocracées 
antémédiane  et  submarginale.  Je  n'ai  rien  trouvé  dans  mon  ma- 
tériel qui  fût  exactement  semblable  aux  figures  données  par 
Schilde. 

En  définitive,  les  morphes  du  Syrichthus  Alveus  d'Allemagne 
et  d'Autriche  ne  sont  pas  bien  connues  ;  aussi  Fruhstorfer  a-t-il 
exprimé  une  vérité  incontestable  lorsqu'il  a  fait  imprimer  dans 
Insekten  Boerse,  1908,  cette  phrase  que  j'ai  déjà  rapportée  dans 
les  Etudes  de  Lépid.  comparée  -.  «  Deutschland  ist  zoogeogra- 
phish  eines  der  unbekanritestcn  Laender  der  Erde.  » 


Syrichthus   Kyffelensis,   Obthr. 

Les  premières  figures  de  5.  Ryffelensis  ont  paru  sous  les  n°^  470 
et  471  de  la  PL  LIV  du  Vol.  IV  des  Etudes  de  Lépidoptérologie 
comparée.  J'ai  disserté  sur  Ryffelensis  aux  pages  405  et  suivantes 
du  même  volume  IV. 

Pour  contribuer  à  mieux  faire  connaître  Ryffelensis,  je  fais 
figurer,  dans  le  présent  volume  VII,  quatre  cf  et  deux  Q.  Guenée 
avait  bien  distingué  Ryffelensis;  il  en  avait  réuni  une  série  de 
cinq  exemplaires  dans  sa  collection,  avec  l'étiquette  que  je  transcris 
comme  suit  :  «  Alveus^  var.  Sitiens;  toute  cette  colonne  a  été  prise 
à  Zermatt  oii  elle  vole  avec  le  vrai  Carlinœ,  mais  un  peu  moins 
communément,  sur  les  flaques  d'eau  et  les  sables  humides.  Elle 
disparaît  dès  qu'on  dépasse  la  région  des  Rhododendrons;  sur 
les  sommets,  elle  est  remplacée  par  Cacaliœ.  » 

Guenée  ne  caractérise  pas  autrement  ce  Syrichthus  qu'il  avait 
cependant  fort  bien  discerné.  Chez  Ryffelensis,  la  dimension  des 
taches  blanches  est  très  réduite;  son  faciès  est  sombre;  le  dessus 
des  ailes  est  brun  noirâtre  avec  un  reflet  légèrement  doré;  sur  la 
partie  médiane  des  ailes  inférieures,  en  dessous,  il  y  a  une  éclaircie 
blanche  très  nette  dont  on  perçoit,  en  dessus,  la  transparence.  La 
forme  des  ailes  est  un  peu  spéciale  ;  le  bord  des  inférieures,  avant 
l'angle  anal,  paraît  un  peu  creusé  et  l'abdomen  semble  un  peu 


2o8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

plus  long  que  dans  les  autres  Syrichthus.  Les  taches  ocreuses  du 
dessous  des  ailes  inférieures  sont  d'une  teinte  olivâtre  plutôt  que 
jaunâtre. 

On  trouve  donc  à  Larche,  presque  aux  mêmes  lieux,  les  Sy- 
richthus BeLlieri,  Alveus  et  Ryffelensis;  mais  si,  d'après  mon 
savant  ami  le  D''  Prof.  Reverdin,  l'alpestre  Bellïeri  a  une  armure 
génitale  différente  à^Alveus  et  identique  à  Foulquieri  (lequel 
provient  des  régions  plus  basses  et  plus  chaudes  de  la  Provence 
et  du  Languedoc),  Ryffelensis  a  une  armure  identique  à  celle 
^AHeus.  Cela  ne  prouve  cependant  pas  que  Ryffeletisis  est  néces- 
sairement la  même  Espèce  c^x  Alveus.  Deux  Espèces  différentes 
par  d'autres  caractères  peuvent  avoir  une  même  armure  génitale; 
il  y  a  lieu  d'étudier  la  biologie  comparative  d' Alveus  et  de  Ryffe- 
lensis dans  les  Alpes  valaisannes  et  dans  les  Basses-Alpes  fran- 
çaises; notamment  l'étude  de  la  ponte  des  œufs  et  de  la  contex- 
ture  des  œufs  mêmes  donnera  un  renseignement  très  précieux. 

J'ajoute  une  observation  intéressante  :  Le  D'"  Reverdin  me 
mande  que  le  Syrichthus  Reverdini,  Obthr.,  pourtant  extérieu- 
rement si  distinct  (ï Alveus,  a  une  armure  génitale  identique  à  celle 
â! Alveus  avec  qui  il  ne  peut  être  spécifiquement  confondu.  Dès 
lors  le  caractère  donné  par  l'armure  génitale  n'a  que  la  valeur  de 
tous  les  autres  caractères;  quand  les  genitalia  sont  différents, 
comme  entre  Malvœ  et  Malvoides,  cela  constitue  un  caractère  spé- 
cifique distinctif  dont  on  doit  faire  état,  même  si  les  caractères 
extérieurs  sont  analogues.  Mais  inversement,  si  l'armure  génitale 
est  constituée  de  la  même  façon  chez  deux  Espèces  suffisamment 
distinguées  par  d'autres  caractères,  la  similitude  de  l'armure 
génitale  ne  peut  prévaloir  contre  les  autres  caractères  différen- 
tiels qui  conservent  toute  leur  importance. 

De  sorte  que,  pour  obtenir  la  connaissance  de  la  vérité,  il  faut 
étudier  la  biologie  à  laquelle  appartient  le  dernier  mot. 

M.  Marcel  Rehfous  est  un  Entomologiste  très  vaillant  et  qui 
a  publié  dans  le  Vol.  V,  part.  II,  des  Etudes  de  Lépidoptérologie 
comparée,  aux  pages  117-121,  des  observations  instructives  sur 
les  mœurs  des  Syrichthus  Carlinœ,   Cirsii,  Alveus,  Ryffelensis, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  209 

Bellieri  et  Annoricanus.  Malheureusement  M.  Marcel  Rehfous  n'a 
pas  assez  bien  distingué  Alveus,  Hbn.,  de  Bellieri  et  de  Ryjfelensis, 
ce  qui  est  cause  (Vol.  V,  part.  II,  p.  118)  qu'on  ne  sait  pas  exac- 
tement auquel  des  trois  Syrïchthus  il  convient  de  rapporter  ses 
observations.  11  m'est  sans  doute  permis  de  demander  à  M.  Reh- 
fous de  profiter  de  son  procham  séjour  d'été  dans  les  Alpes,  pour 
essayer  de  surprendre  le  secret  de  la  ponte  de  la  Q  Ryffelensis 
et  de  la  constitution  comparative  de  ses  œufs,  c'est-à-dire  par 
rapport  à  Alveus.  Nous  posséderons  alors  un  renseignement  indis- 
pensable et  dont  nous  sommes  encore  privés,  relativement  à  la 
valeur  spécifique  de  Ryffelensis.  Je  dois  ajouter,  pour  terminer 
la  présente  notice,  que  je  possède  plusieurs  cT  chez  qui  les  deux 
taches  blanches  situées  le  long  du  bord  inférieur  (bord  interne, 
selon  Guenée)  des  ailes  supérieures,  se  rejoignent,  en  formant  une 
fine  ligne  blanche  C'est  une  tendance  ?berrative  qui  a  son  impor- 
tance; car,  au  point  de  vue  de  la  variation,  les  Espèces  de  chaque 
Groupe  obéissent  à  une  sorte  de  Loi  qui  est,  aussi  elle,  généri- 
quement  caractéristique. 

C'est  ainsi  que  l'Aberration  de  Ryffelensis  signalée  plus  haut 
est  analogue  à  l'Ab.  Lineata,  Rcverdin,  (^Alveus. 


Syrïchthus  Carlinre,  Rambur. 

Je  fais  figurer  deux  cf  et  trois  g  de  LarcJie;  l'une  des  g  est 
curieusement  aberrante  par  la  disposition  des  taches  de  ses  ailes 
inférieures  en  dessous.  Carlinœ  possède  une  armure  génitale 
presque  semblable  à  celle  de  Cirsii,  mais  très  différente  de  celle 
(ï Annoricanus.  L'armure  d'Armoricanus  est  plutôt  voisine  de 
l'armure  d'Alveus,  qui  est  elle-même  très  distincte  de  celle  de 
Carlinœ  et  de  Cirsii.  D'ailleurs  Carlinœ  ne  se  rencontre  pas  à 
moins  d'une  altitude  de  1,500  à  1,600  mètres,  tandis  o^Armo- 
ricanus  est  un  habitant  des  plaines,  même  du  littoral  de  la  Manche 
et  de  l'Océan.  Carlinœ  a  le  dessous  des  ailes  inférieures  tacheté 
d'ocre  olivâtre  ou  rougeâtre,  mais  jamais  jaunâtre  comme  chez 

14 


2IO  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

Bellieri,  Foulq?neri  et  Alveus,  cependant  pas  aussi  rouge  vineux 
que  chez  Cirsii.  C'est  une  Espèce  de  petite  taille,  à  frange  longue, 
ayant  les  taches  blanches  assez  larges  et  bien  marquées  sur  le 
dessus  des  ailes  supérieures;  les  ailes  inférieures,  en  dessus,  peu- 
vent être  entièrement  noires,  ce  qui  est  rare;  ou  bien  elles  sont 
centra lement  éclairées  par  une  transparence  de  la  partie  blanche 
du  dessous  des  ailes;  mais  cette  éclaircie  ne  se  remarque  que  sur 
la  moitié  de  l'aile  à  partir  du  bord  coslal;  l'autre  moitié  de  l'aile, 
vers  le  bord  anal,  reste  obscure.  J'ai  publié  la  figure  du  Syrichthus 
Carlïnœ,  sous  les  n°^  496,  497,  498,  499,  500  et  501  de  la  PL  LVI, 
dans  le  Vol.  IV  des  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée;  on 
peut  lire  dans  le  même  ouvrage  (Vol.  IV,  p.  40S,  409  et  Vol.  VI, 
p.  102-106)  les  observations  que  j'ai  écrites  sur  cette  Espèce  alpine 
et  non  pyrénéenne,  ainsi  que  je  l'ai  déjà  fait  observer.  Le  Syrich- 
thus Carlinœ  paraît  être  commun  à  Larche. 


Syrichthus  Malvoides,  EJwes. 

Je  fais  figurer  deux  Malvoides  capturés  par  M.  Gédéon  Foul- 
quier,  à  Saint-Zacharie.  Ils  sont  superbes  et  paraissent  même 
extérieurement  différer  de  Malvœ  par  leur  aspect  robuste  et  leur 
taille  un  peu  agrandie.  J'ajoute  la  figuration  de  deux  Malvoides 
aberrants,  mais  présentant  une  aberration  différente  de  l'Ab.  Taras 
de  Malvœ.  Ces  deux  spécimens  de  Malvoides  ont  été  recueillis 
dans  l'Italie  centrale  par  M.  Orazio  Querci.  Ils  sont  analogues  à 
l'Ab.  Scabellata,  Reverdin,  de  Malvœ. 


Il  me  paraît  inutile  de  m'arrêter  sur  les  autres  Espèces  de 
Syrichthus  que  M.  Victor  Cotte  a  récoltées  à  Larche.  Elles  pré- 
sentent peu  d'intérêt  au  point  de  vue  de  la  variation;  d'ailleurs 
elles  ne  sont  pas  litigieuses.  Je  citerai  seulement  leurs  noms  : 
Cacaliœ,  Rambur;  Carthanii,  Huebner;  Sao,  Huebner;  Malvoides, 
Elwes. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  211 


Cependant  je  dois  à  la  vérité  de  faire  connaître  que  si  la  plu- 
part des  exemplaires  des  Syrichthus  Carlinœ,  Beilieri,  Alvei/s, 
Ryffelensis  sont  relativement  faciles  à  rapporter  à  leur  unité  spé- 
cifique, sans  causer  d'hésitation,  il  y  a  un  nombre  assez  considé- 
rable d'exemplaires  dont  la  détermination  est  tout  à  fait  embar- 
rassante. 

Je  n'ai  pas  été  seul  à  le  constater.  Pendant  l'année  1912,  j'eus 
la  grande  joie  de  recevoir  successivement  chez  moi,  à  Rennes,  mes 
bons  amis  genevois  :  D""  Reverdiii,  Culot  et  Blachier.  Quels  jours 
heureux  sont  ceux  où  l'ami  Entomologiste  veut  bien  demeurer 
sous  le  toit  familial  et  où  chaque  matin  ramène  l'aimable  causerie 
sur  les  sujets  préférés  ! 

C'était  précisément  au  moment  où  M.  Charles  Blachier  était 
mon  hôte  que  les  Syrichthiis  de  L arche  nous  étaient  présentés, 
sortant  des  étaloirs,  pour  être  l'objet  d'une  étude,  d'un  classement 
et  d'une  détermination. 

Tous  ceux  qui  ont  l'avantage  de  connaître  M.  Charles  Blachier 
rendent  hommage  à  sa  modestie,  mais  aussi  à  sa  parfaite  compé- 
tence. M.  Blachier  a  l'habitude  d'observer  attentivement;  ce  n'est 
qu'après  un  examen  prolongé  qu'il  consent  à  se  prononcer;  alors, 
c'est  à  bon  escient.  M.  Ch.  Blachier  a  d'ailleurs  acquis  une  grande 
expérience  des  choses  entomologiques ,  son  érudition  est  vaste  et 
sûre;  il  a  consulté  de  nombreux  auteurs  en  vue  des  déterminations 
de  papillons,  a  essayé  de  remonter  aux  origines;  et,  maintes  fois, 
il  a  exercé  une  judicieuse  critique  dont,  à  l'occasion,  j'ai  profité. 
Je  considère  donc  son  opinion  comme  très  consciencieuse  et  le 
plus  souvent  juste. 

Ensemble,  nous  avons  examiné  des  séries  nombreuses  de  Sy- 
richthus  et  nous  nous  sommes  trouvés  d'accord  pour  reconnaître 
la  difficulté  de  classer  exactement  une  certaine  quantité  d'échan- 
tillons. 

Telle  est  encore  la  situation.  Le  nombre  des  spécimens  douteux 
reste  toujours  important  et  je  devais  à  la  sincérité,  qui  prime  toute 
autre  considération,  de  dire  qu'à  côté  d'exemplaires  semblant  très 


212  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

nettement  définis  des  Syrichthus  Bellieri,  ALveuSy  Ryffelensis, 
Carlinœ,  il  y  en  a  d'autres  qui  paraissent  aussi  bien  se  rapporter 
à  une  morphe  qu'à  une  autre  et  qui  ne  se  trouvent  nulle  part  exac- 
tement à  leur  place.  Qu'on  les  détermine  d'une  façon  ou  d'une 
autre,  on  reste  toujours  incertain  et  irrésolu;  aussi  l'attribution 
qu'on  peut  leur  faire  d'un  nom  quelconque  n'est  jamais  satisfai- 
sante. 

Nous  ne  sommes  donc  pas  encore  entrés  en  possession  de  la 
connaissance  définitive  des  caractères  extérieurs  spécifiques,  réelle- 
ment distinctifs,  des  Syrïchihus  Bellieri,  Alveus,  Ryffelensis, 
Carlinœ.  En  terminant,  l'on  peut  dire  :  et  adhuc  sub  judice  lis  est. 

J'émets  le  vœu  que  quelque  Entomologiste,  nouveau  Thésée,  se 
trouve  favorisé  d'un  peloton  du  fil  enchanté  analogue  à  celui  qui 
fut  donné  jadis  au  dixième  roi  d'Athènes  par  Ariane,  fille  de 
Minos,  roi  de  Crête.  Alors  pourrions-nous  sortir  du  Labyrinthe 
où  notre  ignorance  nous  tient  encore  enfermés  ! 

Charles  OberthÛR. 


Monterai,  décembre  igi2 


VII 


Le   Genre   ZEGRIS 


Les  Etudes  de  Lépidoptèrologïe  comparée  sont  devenues  comme 
une  tribune  ouverte  aux  idées  qui  animent  les  Entomologistes 
contemporains.  Je  me  trouve  heureux  d'avoir  rencontré,  dans 
diverses  Nations,  des  collaborateurs  de  compétence  très  haute, 
s'intéressant,  autant  que  moi-même,  au  mouvement  progressif  qui 
transforme  actuellement  les  études  d'Histoire  Naturelle.  D'une 
part,  l'aspiration  générale  est  toujours  plus  intense  pour  la  con- 
quête de  la  vérité  scientifique;  d'un  autre  côté,  la  littérature  ento- 
mologique  tend  à  perdre  son  aridité  d'autrefois;  elle  revêt 
des  allures  plus  aimables  et  par  conséquent  elle  devient  plus 
attrayante;  elle  associe  tout  l'ensemble  des  circonstances  am- 
biantes :  faune,  flore,  géologie,  paysage  même,  aux  observations 
spéciales  qu'elle  a  pour  objet. 

Les  travaux  de  M.  H.  Rowland-Brown  sur  le  C œnonympha 
Tipkon,  de  M.  Harrison  sur  les  races  pures  et  hybrides  des 
Phalénites  appelées  jusqu'ici  Biston  et  Nyssia,  de  M.  Serge  Alphé- 
raky  sur  les  morphes  russes  du  Zegris  Eiiphenie  constituent  de 
très  estimables  documents,  établis  d'après  la  nouvelle  méthode 
de  travail  qui  commence  à  être  pratiquée  pour  les  études  ento- 
mologiques. 

En  effet,  les  Lépidoptéristes  contemporains  ont  singulièrement 
élargi  le  cadre  de  leurs  observations;  ils  envisagent  l'Espèce  avec 
l'universalité  des  circonstances  dans  lesquelles  se  succèdent  les 
générations  sans  cesse  renaissantes  qui  la  perpétuent.  Il  ne  suffit 


2l6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

plus  de  considérer  les  caractères  extérieurs  d'un  insecte  parfait 
quelconque  et  d'essayer  d'en  tracer,  avec  des  mots,  la  sèche  et  peu 
intelligible  description,  pour  produire  une  œuvre  susceptible  d'être 
généralement  considérée  comme  satisfaisante  et  définitive. 

L'idéal  s'est  considérablement  agrandi. 

Il  nous  paraît  maintenant  nécessaire  d'être  parfaitement  éclairé, 
au  moyen  d'une  figuration  excellente,  sur  tous  les  caractères 
apparents  —  et  même  cachés,  —  que  de  simples  mots  ne  réus- 
sissent pas  à  rendre  exactement  saisissables  ;  de  plus,  il  importe 
de  conquérir  tous  les  secrets  de  la  biologie. 

Sur  quelle  plante  l'œuf  est-il  déposé?  Comment  l'œuf  en  ques- 
tion est-il  conformé  comparativement  aux  œufs  des  autres  Espèces 
voisines?  Quelles  sont  les  mœurs  de  la  larve  et  de  quels  moyens 
de  défense  ou  de  protection  dispose-t-elle  contre  les  parasites 
divers  acharnés  à  sa  perte;  quels  sont  ces  parasites  et  à  quel  tribut 
de  souffrances  la  pauvre  larve  est-elle  exposée  du  fait  de  ses 
ennemis  ? 

Ici,  se  pose  le  problème  angoissant  de  l'universelle  souffrance, 
même  pour  les  plus  innocents  et  les  moins  responsables  des  êtres 
créés. 

De  plus,  quels  sont  exactement  les  faits  de  symbiose  larvaire  ? 
Il  y  a  là  une  quantité  de  circonstances  jusqu'ici  restées  à  peu  près 
insoupçonnées  et  qui  sont  vraiment  dignes  de  solliciter  notre  plus 
patiente  et  attentive  observation.  Par  exemple,  comment  s'accom- 
plit l'existence  hivernale  des  larves  de  nos  Lycœnidœ  européens? 

Là,  sans  doute,  réside  une  histoire  de  mœurs  sociales  infiniment 
intéressante  à  découvrir  et  à  connaître. 

Enfin,  quelles  sont  les  phases  de  l'incubation  de  Y  imago  dans 
la  somnolente  passivité  de  la  chrysalide?  Comment  s'exerce  dans 
cette  situation,  l'influence  des  facteurs  thermométriques,  relati- 
vement à  la  modification  des  couleurs  normales  chez  YimagoP 

Quelles  sont  les  causes  encore  mystérieuses  de  la  formation  des 
races  géographiques  et  de  leur  continuité  dans  les  localités  où 
elles  se  sont  fixées? 

Tel  est  le  champ  d'études  qui  est  offert  à  nos  investigations. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  21 7 

Mais  toutes  les  particularités  biologiques  concernant  l'unité  que 
nous  appelons  Espèce,  s'accomplissent  dans  un  milieu  dont  il  est 
désormais  impossible  de  faire  abstraction.  Aussi  les  études  ento- 
mologiques  se  développent-elles  présentement  dans  une  admirable 
ampleur.  Nous  devons,  tout  en  étudiant  une  spécialité,  rester  en 
communication  continuelle  et  intime  avec  la  Nature  entière.  Pour 
une  seule  fleur  dont  nous  analysons  toutes  les  parties,  nous  ne 
cessons  pas  de  considérer  l'arbre  qui  l'a  produite,  couvert  de  toutes 
ses  autres  fleurs,  étendant  ses  larges  branches  dans  le  site  oiî  il 
trouve  les  conditions  indispensables  à  son  existence. 

Il  me  semble  qu'un  résultat  considérable  se  trouve  déjà  obtenu. 

La  transformation  de  la  littérature  entomologique,  telle  que 
la  concevaient  nos  Pères,  commence  maintenant  à  s'opérer.  En 
Angleterre,  en  Russie,  en  France,  certains  Entomologistes  se 
sentent  animés  d'un  même  sentiment  et  cèdent  à  des  aspirations 
communes;  ils  édifient,  chacun  avec  sa  tendance  personnelle,  un 
monument  qui  témoigne  de  cette  évolution  dans  la  méthode  du 
travail,  en  vue  d'arriver  à  l'application  généralisée  d'une  concep- 
tion nouvelle.  L'analyse  de  chaque  Espèce  est  poussée  aussi  loin 
que  possible,  mais  au  milieu  d'une  synthèse  considérablement 
élargie.  Pour  satisfaire  à  nos  exigences  actuelles,  il  faut  donc  que 
l'histoire  d'une  Espèce,  avec  toutes  ses  métamorphoses  et  toutes 
ses  modifications,  dans  tous  les  degrés  de  son  existence,  ne  com- 
porte pas  de  lacune,  tant  au  point  de  vue  qui  lui  est  immédia- 
tement spécial,  que  considérée  avec  toutes  ses  contingences. 

Oserai-je  dire  que  j'entrevois  ainsi  la  prochaine  réalisation  d'un 
beau  rêve  que  j'ai  formé,  il  y  a  plus  d'un  demi-siècle,  tandis  que 
chassant  en  compagnie  de  Guenée,  Constant,  Fallou,  Lafaury, 
Emmanuel  Martin,  dans  les  Pyrénées-Orientales,  je  trouvais,  au 
cours  de  nos  excursions,  tant  d'intérêt  et  de  plaisir  à  m'entretenir 
avec  mes  amis  des  choses  de  la  littérature  entomologique? 

Peu  d'années  s'étaient  alors  écoulées,  depuis  que  Guenée  avait 
publié  les  derniers  volumes  du  Species  Général  des  Lépidoptères. 
ouvrage  dont  je  complète  présentement  l'illustration  et  auquel  je 
crois  donner  ainsi  un  indispensable  complément.  Combien  de  fois, 


2l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

lorsque  nous  prenions  un  peu  de  repos  au  milieu  des  montagnes 
des  Pyrénées  qui  sont  toujours  restées  pour  moi  les  plus  belles  et 
plus  chères,  ai-je  disserté  avec  Guenée,  relativement  aux  conditions 
idéales  d'une  publication  entomologique  ? 

Je  me  souviens  d'avoir  quelquefois  exprimé  mes  regrets  de  ne 
pas  trouver  dans  les  ouvrages  entomologiques  que  je  connaissais 
à  cette  époque,  quelque  description  des  lieux  où  telle  Espèce  avait 
été  découverte,  ne  fût-ce  que  pour  inciter  à  des  recherches  dans 
des  sites  analogues.  Surtout  j'aurais  aimé  connaître  les  beautés 
de  la  nature  tropicale,  obtenir  des  renseignements  sur  les  contrées 
où  I^orquin,  Constant  Bar,  Beske,  Wallace  avaient  trouvé  de  si 
beaux  papillons.  Mais  comme  la  mentalité  entomologique  était 
jadis  éloignée  de  celle  qui  est  aujourd'hui  la  nôtre!  Guenée,  auteur 
du  Species  Général,  esprit  pourtant  très  amateur  des  beaux-arts 
et  des  belles-lettres,  n'aurait  jamais  consenti  à  modifier  sa  mé- 
thode d'écrire  ses  ouvrages  lépidoptérologiques.  Si  l'on  songe  que 
le  D'"  Boisduval  —  dont  les  boîtes  étaient,  il  est  vrai,  fréquemment 
visitées,  —  ne  mettait  pas  d'étiquette  de  localité  à  ses  papillons 
européens,  afin  de  ne  pas  divulguer  les  sources  qui  contribuaient 
à  former  sa  collection,  on  reconnaîtra  que  quelque  chose  de  nou- 
veau est  intervenu  depuis  trois  quarts  de  siècle,  dans  la  conception 
des  Lépidoptéristes. 

11  y  a  cinquante  ans,  je  songeais  donc  à  cette  res  nova  que  gra- 
duellement j'ai  moi-même  essayé  de  faire  surgir. 

Dans  la  première  livraison  des  Etudes  cl  Entomologie  parue  en 
1876,  j'ai  essayé  —  mais  avec  ma  plume  seule  —  à  propos  de 
VAnikocharis  Charlonïa  {Levaillantii)  de  donner  une  idée  du  site 
désertique  où,  lors  de  mon  passage  à  El-Kantara,  j'avais  vu  vol- 
tiger cette  Péride  plus  gracieuse  encore  que  son  nom  générique 
ne  peut  l'indiquer. 

A  cette  époque,  je  ne  me  préoccupais  pas  encore  de  l'interven- 
tion de  la  photographie  en  vue  de  faire  plus  exactement  con- 
naître les  sites  et  les  paysages  au  milieu  desquels  telle  Espèce 
de  Papillons  parcourt  les  différentes  phases  de  sa  carrière. 


LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  219 

Maintenant  je  puis  publier  dans  le  présent  ouvrage  les  pho- 
tographies représentant  les  diverses  contrées  que  M.  Harold 
Powell  a  si  consciencieusement  explorées  et  notamment  le  pays 
d'El-Kantara.  D'ailleurs  n'est-on  pas  parvenu  à  photographier 
dans  la  Nature  même,  les  grands  fauves  africains  et  à  constituer 
ainsi  des  documents  biologiques  extrêmement  précieux  ! 

Sans  doute  le  jour  viendra  où  nous  parviendrons  à  reproduire 
en  couleurs  sur  papier,  comme  nous  avons  déjà  réussi  à  l'obtenir 
sur  verre,  les  insectes  et  les  plantes.  J'ai  vu  des  clichés  admirable- 
ment réussis,  mais  en  noir,  de  Lycœna  posés  sur  les  graminées  et 
sur  les  bruyères  pour  le  repos  de  la  nuit.  Ces  photographies  dues 
au  talent  d'un  amateur  anglais  dont  je  regrette  vivement  de 
n'avoir  pas  retenu  le  nom,  sont  délicieuses  de  grâce  et  de  vérité. 
Bientôt  tous  les  Entomologistes  pratiqueront  nécessairement  la 
photographie  comme  complément  de  leurs  observations.  Quel  joli 
tableau  ne  serait-ce  pas  celui  des  Parnassius  A  polio  accrochés  sur 
une  fleur  de  chardon  dans  le  chaos  de  Gavarnie,  un  peu  avant  le 
soir,  ou  d'un  groupe  de  Zegris  Ejipheme,  après  le  vol  rapide  et 
capricieux  des  heures  de  soleil,  se  reposant  au  déclin  d'un  beau 
jour  de  printemps,  en  un  champ  de  Castille  ou  d'Andalousie,  sur 
les  fleurs  et  les  tiges  de  la  crucifère  qu'ils  affectionnent. 

Il  y  a  plus  de  quarante-cinq  ans  que  j'ai  vu  pour  la  première 
fois,  à  Grenade,  puis  à  Madrid,  voltiger  le  Zegris  Eupheme;  j'ai 
fait  part  de  mes  souvenirs  à  cet  égard,  dans  le  Volume  III  des 
Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée. 

Je,  n'ajouteiai  rien,  cette  fois,  aux  pages  relatives  au  Zegris 
espagnol  et  que  j'ai  publiées  dans  le  livre  précité.  Maintenant 
c'est  des  Zegris  de  Russie  qu'il  s'agit.  Je  me  fais  donc  un  agréable 
devoir  de  présenter  à  mes  Lecteurs  la  notice  écrite  par  mon  ami 
Serge  i\lphéraky  sur  les  diverses  Espèces  et  Morphes  de  Zegris 
qui  se  rencontrent  dans  sa  Patrie.  Il  s'en  faut  de  beaucoup  que  toutes 
les  provinces  méridionales  et  orientales  de  la  Russie  aient  été 
explorées  jusqu'à  présent  au  point  de  vue  entomologique.  Quelques 
illustres  et  savants  Naturalistes  ont  parcouru,  dans  un  but  scien- 
tifique, les  immenses  contrées  qui  s'étendent  de  la  Pologne  aux 


220  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

Monts  Oural,  le  long  des  côtes  de  la  mer  Noire,  de  la  mer  d'Azov, 
de  la  mer  Caspienne  et  dans  les  montagnes  du  Caucase;  mais 
combien  le  nombre  des  moissonneurs  est  resté  petit  jusqu'ici, 
surtout  si  l'on  considère  l'étendue  des  champs  et  la  quantité  des 
gerbes. 

Aussi  le  sujet  traité  par  M.  Alphéraky  ne  semble  pas  près  d'être 
épuisé.  Sans  doute,  il  reste  encore  beaucoup  à  observer  pour  pos- 
séder l'histoire  complète  des  Zegris  de  Russie.  Tout  porte  à  croire 
que  des  faits  nouveaux  et  insoupçonnés  seront  révélés  par  des 
explorations  futures.  Cependant,  sans  plus  attendre,  M.  Alphéraky 
fixe  nos  connaissances  sur  des  faits  généralement  ignorés  des 
Entomologistes  français  ;  pour  ma  part,  je  n'avais  pas  une  idée 
nette  de  la  morphe  Tschudica  du  Zegris  Eupheme  et  je  témoigne 
à  M.  Alphéraky  ma  gratitude  pour  les  renseignements  qu'il  nous 
donne  avec  netteté  et  précision.  D'ailleurs  un  travail  est  toujours 
la  préface  d'un  autre  travail;  c'est  l'effort  constant  et  successif 
des  hommes  de  science  qui  finit  par  produire  la  limiière.  Un  peu 
plus  tard,  je  l'espère,  les  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée 
s'offriront  encore  à  mon  ami  Serge  Alphéraky  pour  insérer  le 
complément   de   l'œuvre   si   intéressante   présentement   entrep  ise. 

Charles  OberthÛR. 

Monterhl,  Janvier   1913. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  221 


Quelques  données 
sur  les  Races  de  la  ZEGRIS  EUPHKME,  Esper. 

Par  Serge  Alphéraky. 


Dans  son  ouvrage  bien  connu  «  Die  Grossschmetterlinge  in 
Abbildungen  nach  der  Natiir  »  {Siipfl.,  p.  105,  PI.  CXIII,  fig.  2-3), 
Esper  a  figuré  et  décrit  VEuphevie  d'après  un  individu  de  Sébas- 
topol  (*)  en  Crimée.  C'est  donc  la  race  de  Crimée  qui  doit  être 
considérée  comme  typique  de  l'Espèce. 

En  1832,  l'émment  Entomologiste  de  Ka/.an,  Profess.  Edouard 
Eversmann,  publia  dans  les  Nouveaux  Mémoires  de  la  Société 
Impériale  des  Naturalistes  de  Moscou  (p.  531,  PI.  20,  fig.  I-2)  la 
Pontia  Pyrothoë,  Ev.,  d'après  des  sujets  d'une  localité  située  entre 
le  Volga  inférieur  et  l'Oural  méridional,  le  Rhymnus  des  Anciens. 
Les  figures,  publiées  par  Eversmann,  donnent  une  idée  fidèle 
de  cette  race  d'Outre- Volga. 

Malgré  la  grossièreté  des  figures  précitées  d'Esper,  qu'Evers- 
mann  déclare  être  :  figures  pessïmœ,  ces  dernières  ne  laissent  pour- 
tant aucun  doute  sur  le  fait,  qu'elles  représentent  la  race  de 
Crimée,  qui  est  aussi  celles  des  steppes  qui  bordent  le  littoral 
septentrional  de  la  mer  d'Azov. 

Une  comparaison  des  dessins  donnés  par  Esper  de  XEîiphenie, 
avec  ceux  de  VErothoë,  par  Eversmann,  nous  montre  de  suite,  que 
ce  n'est  pas  la  même  forme  que  ces  deux  auteurs  avaient  devant 
eux,  mais  bien  deux  races  différentes  d'une  même  Espèce.  Aussi 


(*)  On  lit  dans  l'ouvrage  d'Esper  (p.  105)  :  Dieser  mit  so  auszeichnendem  Putz 
geschmiiclcte  Falter  hat  sich  als  eine  neue  Gattung,  vor  drey  lahren  in  der  gegend 
von  Sevastopel  [sic)  in  Taurien  vorgefunden,  er  gehôrt  also  mit  Recht  zu  den 
europseischen  Arten. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


ils  ont  eu  tort,  tous  ceux  qui  ont  traité  Vhrotkoë,  Ev.,  comme 
simple  synonyme  de  YEupheme,  Esper. 

Guidés  par  les  Catalog  -.  Staudinger-Wooke  de  1871,  et  Stau- 
dmger-Rebel  de  1901,  nous  aussi  nous  sommes  tombés  dans  la 
même  erreur,  ayant  eu  trop  de  confiance  en  ces  autorités.  Notre 
seule  excuse  est  que  nous  n'avions  jamais  jusqu'ici,  possédé  de 
vraies  Erotho'é,  Ev.,  d'Outre-Volga.  Un  seul  individu  de  cette 
forme,  que  nous  reçûmes  jadis,  sous  le  nom  incorrect  d'Ab. 
Tschudica,  H. -S.,  venait  des  environs  de  Sarepta,  ce  dont  nous 
reparlerons  plus  loin. 

Ce  n'est  qu'en  191 1,  que  nous  reçûmes  enfin,  pour  la  première 
fois,  un  nombre  considérable  de  la  Z.  Eiipheme  des  environs 
de  la  ville  d'Ouralsk.  Ces  individus  étaient  d'une  taille,  en 
moyenne,  un  peu  inférieure  à  celle  des  Z.  Eiipheme  de  la  Crimée 
et  des  steppes  de  la  mer  d'Azov.  Sur  plus  d'une  centaine  de  ces 
sujets  d'Ouralsk,  il  n'y  avait  que  sept  ou  huit  individus  conformes 
aux  figures  de  VErolhoè,  Ev.  et  ce  n'est  qu'alors,  que  nous  nous 
mîmes  à  étudier  la  question  de  plus  près  et  que  nous  acquîmes  la 
certitude  que  VErothoë  n'était  point  synonyme  de  VEupkeme. 
C'est  le  résultat  de  nos  recherches  que  nous  soumettons  aujour- 
d'hui aux  Entomologistes.  Le  manque  de  matériaux  comparatifs 
des  différentes  localités  de  la  vaste  région,  située  entre  le  Volga 
et  l'Emba,  ne  nous  a  pas  permis  d'élucider  définitivement  la 
question  de  la  distribution  géographique  de  toutes  les  races  de 
l'Espèce  qui  y  volent;  c'est  donc  à  titre  de  simples  remarques  que 
nous  nous  décidons  à  publier  le  peu  que  nous  croyons  avoir  dé- 
brouillé dans  cette  question  assez  complexe. 

Nous  répétons  que  la  forme  typique  de  VEupheme,  Esper, 
habite  les  steppes  de  la  Crimée,  et  celles  qui  longent  la  côte  sep- 
tentrionale de  la  mer  d'Azov,  jusqu'au  Don,  à  l'Est.  Vers  l'Ouest, 
l'Espèce  nous  est  connue  des  environs  d'Odessa,  du  gouvernement 
de  Ekatérinoslav  et  de  Kharkof. 

D'Odessa,  l'Espèce  nous  a  été  envoyée  pour  examen,  par 
M.  G.  Skalkowsky,  Etudiant  de  l'Université  de  cette  ville,  à  qui 
nous  exprimons  ioi  nos  sincères  remerciements.  Elle  paraît  y  être 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  223 

d'une  rareté  extrême.  Près  de  Sarepta  (*)  et  de  Sarepta  en  ligne 
droite  jusqu'à  Ouralsk,  ainsi  que  dans  tout  le  pays  compris  entre 
cette  ligne  et  le  littoral  Nord  de  la  mer  Caspienne,  vole  un  Eii- 
phenic  en  tout  semblable  au  type  de  la  Crimée,  mais  d'une  taille 
un  peu  moins  forte.  Il  n'est  pourtant  pas  possible  de  distinguer 
cette  plus  débile  Eîipkeme  de  la  race  occidentale  ;  car  ce  n'est 
qu'en  comparant  des  séries  entières  de  sujets  des  deux  provenances, 
que  l'infériorité  de  taille  des  individus  d'Outre- Volga  devient 
apparente.  Encore  plus  à  l'Est,  nous  ne  connaissons  VEupheme 
que  du  pays  traversé  par  l'Emba. 

A  titre  de  rares  exceptions,  parmi  les  individus  de  Sarepta,  se 
rencontrent  des  sujets  en  tout  pareils  aux  Erothoë,  Ev.  Nous 
avions  jadis  examiné  plusieurs  individus  de  cette  provenance  chez 
feu  notre  collègue  Hugues  Christoph,  qui  nous  en  avait  même 
offert  un  sujet  pour  notre  collection,  mais  sous  le  nom  erroné 
d'Ab.  Tschitdica,  H.-S.  C'est  encore  M.  Groum  Grghimailo  qui 
en  a  trouvé  quelques  sujets  dans  la  même  région,  comme  nous 
l'apprend  la  p.  173  du  premier  volume  des  Mémoires  sur  les 
Lépidoptères,  rédigés  par  N.  M.  Romanoff,  et  qu'il  déclara  avoir 
été  des  Tschudica. 

C'est,  bien  probablement  grâce  à  Staudinger,  que  ces  deux 
Lépidoptéristes  distingués  sont  tombés  dans  la  même  erreur;  car 
c'est  bien  VErothoë,  Ev.  et  non  la  Tschudica,  H.-S.  qu'ils  avaient 
prise  près  de  Sarepta,  où  Tschudica  ne  doit,  selon  nous,  jamais 
se  rencontrer.  UErothoë,  dont  les  caractères  distinctifs  sont  de 
plus  en  plus  accentués,  plus  elle  vient  du  Sud-Est,  remplace,  par 
endroits,  XEuphenie,  comme  race  prédominante. 

Tel  paraît  être  le  cas  près  des  embouchures  de  l'Emba  et,  peut- 
être,  près  du  lac  Indersk.  Il  est  admissible,  —  faute  de  données 
suffisantes,  nous  osons  dire  :  certain,  ■ —  que,  parfois,  des  sujets 


(*)  C.  F.  Frever  figure  sous  le  n°  4  de  la  Tab.  511,  avec  le  nom  A^Eufheme, 
un  Zegris  qu'il  dit  provenir  de  ^are^yio.  (Neuere  Beitrœge  zur  Schmetterlings- 
hiinde,  etc.  1852).  Les  dessins  du  dessous  des  ailes  inférieures  sont  coloriés  dans 
la  fig.   donnée  par  Frever  en   une  teinte  verte  qui   paraît   exagérée. 

Charles  Obthr. 


224  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

venant  de  l'Emba  inférieure,  tout  comme  cela  paraît  être  aussi 
le  cas  pour  les  embouchures  du  Rhymnus  et  les  environs  d'Astra- 
khan, acquièrent  les  caractères  de  la  vraie  Tschudïca,  tout  aussi 
accentués,  que  nous  les  représente  la  ûgure  450  de  l'Ouvrage  de 
Herrich-Schaeffer.  Mais  de  tels  sujets  semblent  manquer  à  presque 
toutes  les  collections.  Pourtant,  il  existe  des  contrées  où  la  Tschu- 
dica,  H.-S.,  paraît  entièrement  remplacer  tant  VEupheme  que 
VErotkoè;  ainsi  dans  la  Perse  méridionale,  d'où  le  Musée  zoolo- 
gique de  l'Académie  des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg  en  a  reçu 
une  petite  série.  Tous  les  sujets  de  la  Tschudica,  que  nous  avons 
pu  examiner  jusqu'ici,  étaient  de  taille  modique,  comme  l'est, 
également,  celle  des  vraies  Erothoé;  tel,  aussi,  est  l'individu  figuré 
par  Herrich-Shaeffer.  L'exiguïté  de  cette  charmante  race  paraît 
donc  en  être  l'un  des  caractères  stables. 

La  T schudica  n'est,  après  tout,  qu'un  Erothoé  exagéré,  dont  les 
taches  blanches  sur  le  revers  des  inférieures  ont  presque  complè- 
tement remplacé  le  jaune  du  fond.  Tâchons  maintenant  d'expli- 
quer d'une  manière  plus  précise,  en  quoi  toutes  ces  races  de  \Eu- 
fhenie  diffèrent  l'une  de  l'autre. 

Nous  voyons,  sur  le  revers  des  ailes  inférieures  de  V Eupheme 
typique,  la  coloration  jaune  vert  (tantôt  jaune  verdâtre,  tantôt 
vert  jaunâtre)  du  fond,  très  étendue,  et  les  taches  blanches,  qui 
les  ornent,  occupant  à  peine,  prises  ensemble,  un  quart  de  la  sur- 
face totale  de  l'aile;  le  plus  souvent  même  bien  moins.  Ce  sont 
principalement  les  deux  rondelles  blanches,  situées  dans  la  partie 
de  l'aile  au-dessus  de  l'angle  anal,  qui  sont  caractéristiques  pour 
V Eupheme,  étant  toujours  entièrement  entourées  par  le  jaune  vert 
du  fond.  Ces  rondelles  sont,  ordinairement,  nettement  séparées 
l'une  de  l'autre  par  la  nervure  qui  passe  entre  elles,  et  nous  ne 
les  avons  jamais  vues  confluer  dans  aucun  des  très  nombreux  sujets 
pris  par  nous  à  Taganrog,  lorsque  nous  y  cherchions  avec  achar- 
nement des  individus  aberrants,  dans  le  vain  espoir  de  rencontrer 
un  jour  la  T schudica,  H.-S. 

Dans  VErothoë,  Ev.,  toujours  plus  petite  que  V Eupheme,  le 
revers  des  mêmes  ailes  présente  de  notables  différences.  Ainsi, 


LÉPIDOPTÉROLÛGIE    COMPAREE.  225 

les  taches  blanches  s'y  trouvent  agrandies  et,  prises  ensemble, 
elles  occupent  pour  le  moins  la  moitié,  —  généralement  bien 
davantage,  - —  de  la  surface  totale,  en  sorte  que  la  coloration 
jaune  vert  s'y  trouve  considérablement  restreinte.  Ce  sont  surtout 
les  rondelles  blanches,  au-dessus  de  l'angle  anal,  qui  sont,  dans 
VErothoë,  non  seulement  confluentes,  mais  qui  forment  une  tache 
blanche,  prolongée  jusqu'au  bord  anal  et  jusqu'à  l'angle  anal  en 
large  bande.  Plus  les  Erotho'é  viennent  du  Midi  et  surtout  du 
Sud-Est,  plus  ces  taches  blanches  empiètent  sur  le  fond  jaune 
vert. 

Quant  au  revers  des  ailes  antérieures,  nous  voyons  dans  X Ero- 
tho'é l'apex  plus  blanc,  entièrement  blanc  même,  chez  certains 
sujets,  au  lieu  d'être  jaune,  comme  dans  \ Eiipheme .  Vu  la  varia- 
bilité individuelle,  que  VEupheme  et  ses  races  ont  en  commun  avec 
la  majorité  des  Lépidoptères,  une  description  plus  détaillée  des 
caractères  distinctifs  serait  inutile,  et  même  impossible,  et  nous 
croyons  avoir  signalé  les  principaux  points  de  distinction  avec 
assez  de  clarté,  pour  faire  siïrement  reconnaître  VErothoë  de 
VEupheme.  l.a  ligure  11°  A  de  la  Planche  CXCIV  représente  le 
revers  d'un  Erotho'é  cf  de  l'Eraba,  appartenant  à  la  collection  de 
M.  André  Avinoff  à  Saint-Pétersbourg;  le  n"  B,  un  cf  de  cette 
race,  mais  à  caractères  bien  moins  accentués,  des  environs  de  la 
ville  d'Ouralsk.  Ces  deux  figures  montrent,  à  peu  près,  les  limites 
de  variation  individuelle  dans  Erothoë.  Entre  ces  formes  extrêmes, 
se  trouvent  des  passages  discontinus,  qui  sont  tous  à  envisager, 
comme  appartenant  à  YErothoé.  Nous  espérons  avoir,  par  ce  que 
nous  venons  de  dire,  ainsi  que  par  les  figures  n°^  A  et  B,  montré 
que,  tout  en  désignant  des  formes  d'une  même  Espèce,  les  noms 
Erothoë  et  Eupheme,  ne  sont  nullement  synonymes. 

Nous  croyons  pouvoir  affirmer  que  les  races  Erothoë,  surtout 
les  sujets  très  accentués,  figurent  dans  bien  des  collections,  comme 
des  Tschtdica,  H. -S.;  car  de  tels  individus  se  trouvent,  sous  ce 
dernier  nom,  sur  le  marché  entomologique  allemand.  Dans  l'ou- 
vrage récent  du  D''  Adalbert  Seitz,  Die  Grossschmetterlinge  der 
Erde,  Palaearctica,  PI.  23,  se  trouve  aussi  figurée  sous  le  nom  de 

15 


226  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Tschudica,  une  Erothoë  incontestable.  Or  la  vraie  Tschudica,  H. -S., 
a  le  revers  des  postérieures  encore  bien  plus  largement  blanc,  et 
le  jaune  vert  y  est  réduit  à  une  seule  grande  tache  trifide,  ou  qua- 
drifide,  qui  commence  à  la  base  de  l'aile.  Deux  rameaux,  plus  ou 
moins  larges,  partent  de  la  surface  supérieure  de  cette  tache,  et 
vont  rejoindre  le  bord  antérieur  de  l'aile,  et  le  troisième  rameau 
s'approche,  comme  dans  la  figure  450  donnée  par  Herrich-Schaef- 
fer,  du  bord  postérieur,  ainsi  que  nous  le  voyons  aussi  sur  la 
figure  n"  C  du  présent  volume. 

Mais,  chez  cet  individu,  la  tache  trifide  est  quelque  peu  plus 
large  que  dans  d'autres  sujets  de  même  provenance,  examinés  par 
nous. 

Aucun  lavis  jaune  ou  verdâtre  n'entoure  cette  tache,  qui  peut 
passer  du  jaune  vert  à  un  jaune  d'or  très  chaud.  Chez  l'individu 
que  nous  figurons,  l'une  des  ailes  a  cette  tache  intacte,  et  d'un 
beau  jaune  très  chaud,  mais  l'autre  aile,  ayant  perdu  une  grande 
partie  des  écailles  jaunes,  laisse  voir  une  partie  du  dessin  de  la 
tache  en  teinte  neutre.  Cet  individu  fait  partie  de  la  richissime 
collection  des  Rhopalocères  de  M.  A.  Avinoff,  et  provient  de  la 
Perse  méridionale.  Nous  avons  aperçu  dans  la  collection  du  Musée 
Zoologique  de  Saint-Pétersbourg,  un  cf  d'Astrakhan,  non  étalé, 
qui  semble  ne  différer  en  rien  des  individus  de  la  Perse.  Sous  le 
n"  D  nous  donnons  une  aberration  Q  extrêmement  intéressante 
de  VEupheme,  Esp.,  que  jadis  nous  prîmes  personnellement  près 
de  Taganrog.  L'on  y  verra  deux  points  noirâtres  sur  le  disque  des 
ailes  antérieures  en  dessous,  symétriquement  disposés  sur  les  ailes 
des  deux  côtés  de  l'insecte.  En  même-temps  nous  y  voyons  la 
tache  discocellulaire,  en  chevron,  sur  le  dessus  des  mêmes  ailes, 
élargie  et  trifide.  Notons,  à  propos,  que  dans  toutes  les  races  de 
VEupheme,  cette  tache  peut,  ou  non,  être  sur  le  revers  des  ailes, 
marquée  de  blanc  dans  son  milieu,  et  que  c'est  là  un  caractère 
purement  individuel  dépourvu  d'aucune  importance  systématique. 

La  description  de  la  Pieris  Menestho  par  Ménétriès,  est  fort 
insuffisante  pour  caractériser  cette  dernière  variété,  car  Ménétriès 
la  décrit  dans  son  Catalogue  Raisonné  des  Objets  de  Zoologie 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  22/ 

recueillis  dans  im  voyage  an  Caucase,  etc.  (1832),  p.  245,  avec 
peu  de  précision  et,  même,  erronément,  en  affirmant  que  les  ailes 
postérieures  sont,  sur  le  revers  «  d'un  beau  jaune  saupoudré  de 
vert,  avec  cinq  ou  six  taches  d'un  blanc  luisant  (*).  »  Nous  avons 
souligné  ces  derniers  mots,  car  un  examen  des  types  de  Ménétriès, 
dans  la  collection  du  Musée  Zoologique  de  Saint-Pétersbourg, 
nous  a  clairement  démontré  que  ces  taches  blanches  ne  sont  aucu- 
nement luisantes,  mais  bien  du  même  blanc  mat  que  dans  toutes 
les  races  deVEj^pheme.  Nous  espérons  que  le  dessin  de  l'un  des 
originaux  de  Menestho  que  nous  donnons  ici  sous  le  n°  G,  rendu 
avec  une  parfaite  vérité,  par  M^'"^  Olga  Somine,  sera  accepté  avec 
intérêt  par  tous  ceux,  à  qui  il  importe  de  savoir  ce  que  Ménétriès 
avait  devant  lui,  en  décrivant  VEupheme  du  Zouvant  dans  le 
Talyche. 

Nous  ne  connaissons  que  très  imparfaitement  la  distribution 
de  la  Zegris  Eupheme  et  de  ses  races  en  Russie.  Nous  ne  savons 
guère  jusqu'où  elle  remonte  le  Volga,  vers  le  Nord,  ni  où  passe 
sa  limite  septentrionale  dans  les  steppes  des  mers  Noire  et  d'Azov. 

Elle  paraît  répandue  jusqu'à  l'^Ala-tau  vers  l'Est;  car  feu  le 
D'  Staudinger  l'a  signalée  comme  se  trouvant  à  Lepsa,  d'où  il 
avait  reçu  quelques  sujets,  qu'il  dit  être  pareils  à  ceux  de  la  Russie 
méridionale.  Cette  définition  est  assez  vague,  car  la  Russie  méri- 
dionale est  habitée  par  différentes  races  de  l'Espèce  que  Stau- 
dinger ne  distinguait  pas.  Ayant,  comme  nous  l'espérons,  dé- 
montré que  VErothoë,  Ev.  est  une  forme  différente  de  YEuphemCy 
Esper,  nous  tâcherons  de  dresser  ici  une  liste  de  toutes  les  races 
géographiques  et  des  Aberrations  de  l'Espèce,  autant  qu'elles  nous 
sont  connues  pour  le  moment.  Nous  croyons  que  la  comparaison 
des  revers  des  Erothoë,  fig.  n°^  A  et  B,  avec  ceux  des  Eupheme, 
Esper,  fig.  n°^  D  et  F,  donneront  une  plus  juste  idée  de  la  diffé- 


(*)  A  la  page  76,  dans  Enumeratio  corforum  animaïhim  musei  int-p.  acad. 
scientiar.  fetropoliianœ,  Ménétriès  décrit  de  nouveau  Zegris  Menestho  et  parle 
du  dessous  des  ailes  inférieures,  sans  faire  aucune  allusion  au  blanc  luisant  de 
la  première  description.  Charles  Obthr. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 


rence  qui  existe  entre  ces  deux  niorphes,  que  ne  saurait  le  faire 
la  plus  minutieuse  description. 

Zegris  Eupheme,  Esper,  Crimée. 

Littoral  Nord  des  mers  Noire  et  d'Azov,  jusqu'à  Odessa  à 
l'Ouest,  et  jusqu'au  fleuve  le  Don  à  l'Est  (*)  ;  Gouvernements  de 
Ekatérinoslav  et  de  Kharkof,  allant  au  Nord  jusqu'à  la  ville  de 
Kharkof  (mais  elle  paraît  y  être  extrêmement  rare)  ;  Volga  infé- 
rieur, depuis  Sarepta  jusqu'à  Ouralsk.  Gouvernement  de  Tver, 
où  un  individu  très  fruste,  et  sans  doute  erratique,  fut  pris  près 
de  Rjèv,  sur  la  rive  gauche  du  Volga,  en  juin  1894,  par  l'éminent 
Ornithologue,  M.  Valentin  Blanchi,  du  Musée  Zoologique  de 
Saint-Pétersbourg.  Comme  il  a  été  signalé  plus  haut,  les  sujets 
d'Outre-Volga  le  cèdent  en  grandeur  à  ceux  des  régions  plus 
ocidentales. 

Zegris  Hupheme,  Esp.,  Ab.  g  modes/a,  Alph.  {Home  Soc. 
Entoin.  Rossicae,  I;  XXXVIII,  1908,  p.  563). 

Nous  figurons  un  individu  de  cette  Aberration  fréquente,  sous 
le  n"  F  d'après  un  sujet  de  Kertch  qui  nous  a  été  envoyé,  avec 
d'autres  pareils,  par  M.  A.  Dirine. 

Zegris  Hupheme,  Esp.,  Ab.  Ochracea,  Alph.,  n"  H,  Nova; 
macula  subapicali  anticarum  in  iitroqite  sexu  ochracea^  non 
aiirantiaca. 

Les  cfcf  de  cette  Aberration  à  tache  subapicale  jaune  ocracé, 
au  lieu  d'orange  fauve,  paraissent  être  d'une  rareté  extrême,  car 


(*)  Mr  A.  V.  Krenjopolsky  dit  dans  un  article  «  Rhopalocères  du  Sud-Ouest 
de  la  Russie  »  qu'il  a  acquis,  à  Kief,  une  paire  à^Eu-pheme  avec  l'indication  : 
Uman,  gouv.  Kief,  Mai  ».  Il  est  fort  probable  qu'il  en  est  ainsi;  mais  le  fait 
n'est  pourtant  pas  irrévocablement  prouvé,  et  nous  ne  faisons  que  le  signaler  à 
l'attention  des  Entomologistes  russes.  S.    A. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  229 

nous  n'en  connaissons  que  deux  sujets,  sur  plusieurs  milliers  d'in- 
dividus normaux,  qui  ont  passé  devant  nos  yeux.  Par  contre,  les 
Q  Q  3.  tache  subapicale  jaune  ocracé,  sont  communes;  mais  c'est 
généralement  le  cas,  quand  cette  tache  devient  plus  ou  moins 
oblitérée.  Il  est  encore  des  Aberrations  nombreuses  parmi  les  Q  Q  ; 
ainsi,  il  s'en  rencontre  d'analogues  à  la  forme  luctifera,  Verity, 
d'Espagne.  Mais  c'est,  le  plus  souvent,  par  un  semis  d'atomes 
gris,  que  la  tache  aurore  est  remplacée  chez  elles.  Pourtant,  nous 
avons  rencontré  quelques  individus  avec  des  taches  noires,  presque 
comme  dans  la  litctifera,  mais  nous  n'en  avons  pas  devant  nous 
en  ce  moment.  Bien  souvent  les  ailes  postérieures  sont,  sur  le  dessus, 
lavées  de  jaune  et  c'est,  généralement,  le  cas  pour  les  Q  Q  bien 
développées,  bien  nourries. 


Zegris  Eupheme,  Esper,  var.  et  Ab.  Erothoë,  Eversmann. 

Les  rf^  A  et  B  représentent,  à  peu  près  les  limites  de  la  varia- 
tion de  cette  forme,  à  tort  traitée  jusqu'ici  comme  synonyme  de 
\ Eupheme,  Esper;  le  n°  A  vient  des  embouchures  de  l'Emba,  et 
fait  partie  de  la  collection  de  M.  A.  Avinoff,  tandis  que  le  n°  B 
vient  d'Ouralsk. 


Zegris  Eupheme,  Esp.,  var.  et  Ab.  Tschudica,  H.-S.,  n°  C. 

Gouriev,  Astrakhan;  Perse  méridionale. 
?  Emba  inférieure. 
?  lac  Indersk. 

Faute  de  documents,  nous  n'osons  franchement  admettre  ces 
deux  dernières  localités  comme  habitat  de  cette  morphe,  qui  semble 
n'être  variété  constante,  que  dans  le  Sud  de  la  Perse.  La  ûgure 
n°  C  représente  un  cf  de  cette  dernière  provenance.  Il  nous  a  été 
prêté  par  M.  A.  Avinoff. 


230  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


Zegris  Eupheme,  Esp.,  var.  Meneslho,  Mén. 

La  figure  n"  G  est  celle  de  l'un  des  originaux  de  Ménétriès. 

C'est  à  l'amabilité  de  M.  N.  V.  Nassonov,  Membre  de  l'Aca- 
démie des  Sciences  de  Saint-Pétersbourg  et  Directeur  du  Musée 
Zoologique,  que  nous  sommes  redevable  de  l'avantage  de  pouvoir 
reproduire  ici  l'insecte.  M'"^  Olga  Somine  a  rendu  avec  une  par- 
faite exactitude  non  seulement  ce  sujet,  mais  aussi  tous  les  autres 
de  la  Planche  CXCIX''  et  nous  lui  exprimons  ici  notre  entière 
satisfaction.  Nous  connaissons  la  Meneslho,  outre  du  Talyche, 
comme  venant  de  Kosikoparan,  d'Ordoubad  et  des  localités  avoi- 
sinantes.  Une  teinte  d'un  jaune  plus  chaud,  plus  riche,  sur  le  revers 
des  ailes,  est,  en  somme,  toute  la  différence  que  nous  pouvons 
constater,  en  comparant  Meneslho  aux  Eupheme  de  la  Russie 
méridionale. 

Cette  différence  est,  pourtant,  absolument  constante  et,  comme 
telle,  elle  acquiert  une  importance  suffisante,  pour  distinguer 
Meneslho  comme  variété  géographique;  Meneslho  habite  aussi 
l'Asie-Mineure  et  la  Palestine.  Mais  en  Palestine,  il  paraît  exister 
une  forme  un  peu  différente  de  celle  du  Transcaucase  et  du  Kour- 
distan.  Aussi,  ne  possédant  pas  de  documents  suffisants  par 
rapport  aux  Meneslho  de  l'Asie-Mineure,  nous  ne  nous  sentons 
pas  autorisés  à  les  discuter  ici  (*).  Les  Q  Q  de  Meneslho  ont 
beaucoup  de  tendance  à  perdre  la  tache  subapicale  aurore  et  c'est 


(*)  Je  crois  que  Eiifheme,  figuré  par  Huebner  sous  les  n°^  1004  et  1005, 
représente  une  morphe  dont  mon  ami  Alpheraky  ne  fait  pas  mention.  Les  collec- 
tions Boisduval  et  Guénée  contiennent  quelriues  exemplaires  référables  à 
VEu-pheme,  Huebner,  avec  la  seule  mention  de  la  localité  :  Russie  :  une  ?  porte  : 
Am.asia.  Je  suis  fondé  à  penser  que  les  Zegris  auxquels  je  fais  allusion  ont  été 
envoyés  par  Kindermann. 

C'est  du  reste  le  Zegris  EufJieme  d'Amasia,  que  figure  Freyer  sous  les  n°^  3  et 
4  de  la  Tab.  575  (et  non  567,  comme  il  est  rapporté,  à  tort,  dans  Rhof.  falœarct. 
de  Verity).  Mais  je  dois  dire  que  les  figures  1.004  ^^  1.005  données  par  Huebner 
et  celles  données  par  Freyer  (3  et  4  ;  Tab.  575)  ne  sont  pas  semblables;  elles  dif- 
fèrent pour  des  détails  importants.  Charles  Obthe. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  23 1 

alors,  le  plus  souvent,  par  du  blanc  pur,  que  celle-ci  est  remplacée, 
mais  fort  rarement  par  un  semis  gris,  comme  elle  l'est  fréquem- 
ment dans  les  Eiipheme  Q  Q  de  la  Russie  méridionale.  Notons 
encore,  que  parmi  les  Menestho  (*)  l'on  rencontre  assez  souvent 
des  individus  fort  grands,  qui  dépassent  considérablement,  par 
leur  envergure,  les  plus  grands  sujets  des  Eiipheme  de  la  Russie 
méridionale. 


Zegris  Eupheme,  Esper,  var.  meridionalis  Lederer. 
Espagne  centrale  et  méridionale. 


Zegris  Eupheme,  Esper,  var.  meridionalis,  Ld.,  Ab.   Q  lucti- 

fe.ra,  Verity. 

Espagne  (coll.  Oberthiir). 


Zegris  Fausti,  Chr.,  ç,  Ab.  Dccolorata,  Verity. 

Dans  sa  description  de  l'Espèce,  notre  regretté  Collègue  Hugues 
Christoph  dit  que  les  Q  Q  de  la  Fausti  sont,  parfois,  dépourvues 
de  la  tache  apicale  rouge.  C'est  donc  un  cas  de  dimorphisme, 
analogue  à  celui  que  nous  observons  chez  Eupheme.  Si  nous  avons 
trouvé  bon  de  souligner  ce  dimorphisme  par  un  nom  chez  cette 
dernière,  il  n'est  que  logique  d'en  faire  autant  pour  la  Fausti,  Chr. 

La  fig.  n°  I  représente  une  Q  superbe  de  Decolorata,  d'Askhabad, 
que  son  possesseur,  notre  jeune  et  déjà  si  savant  ami,  M.  André 
Avinoff,  a  bien  voulu  nous  confier  pour  la  figuration. 


(*)  M.  Ma.x  Wiskott,  de  Breslau,  possédait  un  Menestho  hermaphrodite 
d'Amasia,  figuré  sur  hi  pi.  I,  n°  g,  du  «  Die  Lepidofteren-Zwitter  meiner 
Sammliing.  [Festschrift  des  Vereitis  Schlesisch.  Insektenkunde,  in  Breslau,  1897)  ». 

Serge  Alph. 


232  LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

Sous  le  n°  K  nous  reproduisons  une  aberration  de  la  Pontia 
Pyrothoë,  Ev.,  ayant  les  taches  blanches  des  ailes  postérieures  très 
réduites.  Nous  avons  nommé  cette  bien  rare  aberration,  prise  par 
nous  parmi  plus  de  300  sujets  normaux,  en  1879,  dans  le  district 
de  Kouldja,  Ab.  Spinacea,  Alph.  (^Revue  Russe  d'Entomologie, 
1910,  p.  363). 

La  Pyrothoë,  Ev.  est  considérée  comme  un  Zegris,  Rbr.,  par 
certains  auteurs,  comme  un  Anihocharis,  B.,  ou  comme  un  Euchloë 
Hb.,  par  d'autres. 

Mais  la  Pyrothoë  ne  se  trouve  bien  placée  dans  aucun  de  ces 
Genres.  La  différence  dans  la  nervulation  des  premières  ailes,  telle 
qu'elle  est  signalée  par  M.  Roeber,  dans  l'ouvrage  précité  du 
D'"  A.  Seitz,  le  manque  du  cinquième  rameau  subcostal  aux  pre- 
mières ailes,  ainsi  que  tout  l'habitus,  éloignent  Pyrothoë  des 
Genres  Anihocharis  et  Euchloë.  D'autre  part,  ce  n'est  pas  une 
franche  Zegris,  mais  une  Espèce  qui  s'en  rapproche  davantage  que 
des  Genres  susmentionnés.  La  structure  des  palpes  et  des  antennes 
l'éloigné  également  des  Zegris,  et  cela  très  considérablement.  Il 
est  certes  malaisé  de  se  prononcer  définitivement  sur  les  affinités 
de  la  Pyrothoë  avec  les  Zegris,  avant  d'en  connaître  les  premiers 
états;  nous  pensons  néanmoins  que  la  Pyrothoë  constitue  un 
Genre  à  part  comme  nous  l'avions  suppo.sé  depuis  1879,  lorsque 
nous  la  rencontrâmes  en  nombre  dans  les  sables  du  Khorgosse, 
près  de  Kouldja.  Avant  nous,  la  Pyrothoë  était  encore  l'une  des 
grandes  raretés  entomologiques;  mais,  depuis  quelques  années, 
l'Espèce  se  trouve  en  grand  nombre  sur  le  marché  entomologique. 
Nous  proposons  pour  la  Pyrothoë,  Ev.  le  Genre  Microzegris,  Alph., 
persuadé  qu'elle  y  sera  mieux  placée  que  parmi  les  Anthocharis, 
les  Euchloë  et,  enfin,  les  Zegris. 

Une  autre  aberration  très  intéressante,  cf,  du  Microzegris 
Pyrothoë,  Ev.,  est  celle  dont  les  ailes  supérieures  présentent  une 
tache  apicale  d'un  jaune  citronné  verdâtre,  absolument  comme 
l'Ab.  F laviclovir escens  de  V Anthocharis  Cardamines,  figurée  sous 
le  n°  119  de  la  PI.  CXXVI,  dans  le  VP  Vol.  des  Etudes  de  Lépi- 
doptérologie  comparée.  Cette  aberration  (S  Alpherakyi  du  Micro- 


LÉPIDOPTKROLOGIE    COMPAREE  233 

zegris  Pyrothoè  a  été  nommée,  décrite  et  figurée  par  Avinoff  dans 
Horae  rossicae,  1910,  p.  248,  PI.  XIV,  hg.  3.  La  diagnose  latine 
est  comme  suit  :  cf  macula  apicali  anticarum  citrina. 

Grâce  à  l'extrême  obligeance  de  notre  bien  cher  et  savant  ami, 
M.  Charles  Oberthùr,  nous  avons  la  possibilité  de  faire  figurer  sur 
la  Planche  CXCIV,  avec  les  Zegris,  deux  fort  intéressantes  aber- 
rations d'une  Nociuélile,  YOria  ÇTapinostola)  Mnsculosa,  Hb., 
inédites,  croyons-nous.  La  première  de  ces  aberrations,  fig.  n°  L, 
que  nous  nommons  Ab  Olivina,  Alph.  (Nova;  alis  olivaceis,  al- 
bido-signatis)  a  les  ailes  gris-olive,  avec  le  dessin  ordinaire  du 
type  blanc-jaunâtre,  très  nettement  accusé.  Le  pinceau  est  mal- 
heureusement impuissant  à  rendre  le  lustre  soyeux,  qu'ont  les  ailes 
en  nature.  C'est  bien  la  même  coloration  et  le  même  luisant,  que 
nous  voyons  chez  certains  sujets  très  frais  et  foncés  de  VArgy- 
rospila  Succinea,  Ev.  L'Olivina  paraît  être  extrêmement  rare 
parmi  les  très  nombreuses  Mnsculosa  typiques  trouvées  près  de 
Kertch;  car  notre  bien  obligeant  correspondant,  le  zélé  investi- 
gateur de  la  Faune  lépidoptérologique  de  Kertch,  J\I.  A.  Dirine, 
n'a  trouvé  jusqu'ici  que  deux  sujets. 

A  côté  de  X  Olivina,  est  représentée,  fig.  M,  une  autre  aberration 
de  la  Mnsculosa,  que  nous  nommons  Ab.  Dirini,  Alph.,  Nova; 
alis  fulvo-f err u gineis ,  albido  signatis.  Cette  morphe  paraît  être 
moins  rare  que  la  précédente.  Les  figures  hdèles  que  nous  repro- 
duisons ici  doivent  suffire  à  donner  une  idée  vraie  de  ces  deux 
Aberrations.  Remarquons  encore  qu'une  variété  constante,  plus 
petite  que  la  Mnsculosa  typique,  et  plus  claire,  plus  blanchâtre,  a 
été  décrite  par  nous  dans  les  Mémoires  sur  les  Lépidoptères, 
rédigés  par  N.  M.  Romanoff,  t.  V,  p.  165,  sous  le  nom  de  var. 
lœta,  Alph.  C'est  une  variété  constante  dans  tout  le  Turkestan 
russe,  011  elle  semble  entièrement  remplacer  le  type  Mnsculosa. 
Sir.  G.  Hampson  considère,  dans  son  Grand  Catalogue  of  the 
Lepidoptera  Phalœnce,  la  var.  Lœta,  Alph.,  comme  simple  syno- 
nyme de  Mnsculosa,  ce  qui  ne  nous  paraît  pas  être  juste.  La 
Mnsculosa  est  non  seulement  abondante,  dans  certaines  localités 


234  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

de  la  Russie  méridionale,  mais  elle  y  devient  parfois  un  vrai 
fléau  des  céréales;  ainsi  en  est-il  dans  la  Crimée.  Nous  remercions 
sincèrement  M.  Alexandre  Dirine,  notre  bien  aimable  et  obligeant 
correspondant,  de  nous  avoir  confié  la  publication  de  ces  remar- 
quables Aberrations,  et  nous  espérons  que  ce  zélé  Lépidoptériste 
ne  tardera  guère  à  publier  une  liste  raisonnée  des  Lépidoptères  de 
Kertch,  ville  dont  les  environs  paraissent  être  extraordinairement 
riches  en  Espèces,  que  nous  ne  nous  attendions  pas  à  recevoir 
de  là-bas. 

Sersre  Al.PHÉRAKY. 


Saint-Pétersbourg,  décembre  191 2. 


VIII 
Suite  de  la  Revision  des  PHALÉNITES 

Décrites  par  A.   Guenée  dans  le  S-pccics  General. 


Erratum  au  Volume  VI. 

Dans  le  Volume  VI  des  Etudes  de  Lépido-ptérologïe  comparée, 
à  la  page  260,  il  faut  lire  :  12"  Tidlia  (PL  CLIII,  fig.  1470  cf  et 
1471  q)  au  lieu  de  :  12"  Thalïa;  et  à  la  page  351,  il  faut  lire  : 
n"'  1470,  1471,  Zamarada  Tidlia,  Obthr.,  Kamerun,  au  Heu  de 
Zamarada  Thalia.  Le  nom  Tkalia  est  préoccupé  (Voir  page  258  : 
3°  Thalia  (PI.  CLII,  fig.  1459)  et  page  350,  n°  1459,  Zamarada 
Thalia). 


Déjà  j'ai  fait  paraître  la  revision  des  Espèces  des  deux  pre- 
mières familles  :  Urapterydce  et  Ennomidœ. 

La  Famille  III  :  Œnochromidœ  était  au  temps  de  Guenée  et 
suivant  la  conception  de  cet  Auteur,  peu  nombreuse,  mais  com- 
posée de  belles  et  grandes  Espèces  exotiques  dont  l'aspect  est 
généralement  robuste  et  bombyciforme. 

Récemment  (1910),  dans  le  104''  fascicule  {Lepidoplera)  du 
Gênera  Insectorum,  publication  dirigée  par  B.  P.  Wytsman,  de 
Tervueren,  près  Bruxelles,  M.  Louis  B.  Prout  a  fait  paraître  l'his- 


238  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

toire  des  Œnochrorninœ  qu'il  considère  comme  une  sous-famille 
des  Geometridœ.  M.  Prout  envisage  les  Œnochrorninœ  tout  autre- 
ment que  ne  l'a  fait  Guenée. 

Je  n'ai  point  à  faire  ici  la  critique  de  l'ouvrage  de  M.  Prout, 
je  me  bornerai  à  regretter  l'insuffisance  de  l'iconographie,  de  telle 
sorte  qu'il  est  impossible  de  se  rendre  compte,  même  approxima- 
tivement, de  la  plupart  des  Espèces  qui  sont  en  cause.  Cependant 
je  constate  que  tous  les  Genres  créés  par  Guenée  pour  constituer 
la  Famille  des  Œnochromidœ,  sont  cités  par  M.  Prout  qui  y  a 
adjoint  beaucoup  d'autres  Genres  dont  les  Espèces  furent  répar- 
ties par  Guenée  en  de  toutes  autres  familles. 

Le  but  essentiel  de  mon  étude  étant  l'ouvrage  de  Guenée,  je 
passe  simplement  à  l'examen  du  Species  Général. 

Toutes  les  Espèces  d' Œnochroiuidœ,  selon  Guenée,  habitent 
rOcéanie. 

Le  Genre  Monoctenia  comprend  une  seule  Espèce  :  Falcrnaria, 
Guenée,  décrite  sous  le  n°  286,  à  la  page  184,  et  figurée  dans  V Atlas, 
sous  le  n"  3  de  la  PI.  7. 

Comme  le  précédent,  le  Genre  Œnochroma  ne  comporte  qu'une 
Espèce,  originaire  d'Australie,  ainsi  que  Falernaria;  c'est  Vinaria, 
Guenée  (n"  287,  page  185),  figurée  dans  VAtlas,  sous  le  n°  2  de 
la  PL  7.  Herrich-Schaeffer  en  a  donné  de  bonnes  figures  sous  les 
n'"  542  et  543. 

y  inaria  paraît  être  une  Espèce  très  variable  de  coloration  ; 
tantôt  elle  est  couleur  lie  de  vin,  tantôt  plus  rose  et  d'autres  fois 
grise.  C'est  une  fort  belle  Géomètre  que  M.  Dodd  a  récoltée 
récemment  aux  environs  de  Kuranda  (Queensland). 

Le  troisième  Genre  et  la  troisième  Espèce  porte  le  nom  de 
Arhodia  Lasiocamparia,  Guenée  (n"  288,  p.    185  et   186). 

Il  n'en  existe  pas  de  figuration  dans  V Atlas;  mais  dans  la  col- 
lection de  Guenée,  je  trouve  des  exemplaires  étiquetés  par  lui- 
même  :  Arhodia  Lasiocamparia.  Il  les  avait  reçus  après  la  publi- 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  239 

cation  du  Species  Général  et  lorsqu'il  n'avait  plus  sous  les  yeux 
les  specïmina  typica  qui  font  partie  de  la  collection  du  Muséum 
national  d'Histoire  Naturelle  à  Paris. 

Il  me  paraît  intéressant  de  mettre  sous  les  yeux  de  mes  lecteurs 
la  copie  littérale  des  étiquettes  écrites  par  Guenée  et  fixées  à 
l'épingle  du  papillon  auquel  elles  se  rapportent  :  «  Genre  Arhodia, 
Gn.  Spec,  p.  185  ;  Genre  créée  par  moi  sur  une  seule  Espèce;  mais 
il  en  a  été  découvert  depuis  plusieurs  autres  qui  ne  font  que  le 
confirmer.  1-2.  Arh.  Lasiocamparia,  Gn.  Spec,  288.  WLK,  p.  282? 
Australie  (M.  Moore).  Je  ne  l'ai  pas  comparée  à  celle  qui  m'a 
servi  pour  mon  Species  et  d'autre  part  M.  Walker  dit  que  les 
points  et  lignes  sont  purpurins  ;  il  n'y  a  donc  pas  certitude  dans 
la  détermination,  surtout  dans  ce  Genre  où  les  Espèces  sont  voi- 
sines et  peu  caractérisées.  » 

J'ajoute  la  transcription  de  l'étiquette  attachée  à  l'épingle  de 
Retractaria,  WLK.,  laquelle  se  trouvait  logée  dans  la  même 
petite  boîte  que  Lasiocamparia  et  immédiatement  au-dessous  : 
a  3-4.  Arh.  Retractaria,  WLK.,  p.  282;  Moreton-Bay;  Australie 
(M.  Diggbs).  Il  paraît  que  mes  individus  ne  sont  pas  bien  décrits, 
car,  suivant  Walker,  il  doit  y  avoir  deux  lignes;  en  outre,  il  dit 
que  les  antérieures  sont  arrondies  à  l'apex  (rounded  at  the  tips).  » 

Je  crois  que  Retractaria  n'est  qu'une  forme  de  Lasiocamparia, 
Espèce  variable  dans  sa  coloration.  Mais  n'est-il  pas  instructif 
de  constater  l'irrésolution  de  Guenée.  Lui-même,  créateur  de 
l'Espèce,  n'ayant  pas  comparé  les  individus  qu'il  a  reçus  plus  tard 
à  ceux  d'après  lesquels  sa  description  originale  a  été  écrite,  n'est 
pas  certain  que  son  identification  soit  juste.  De  plus,  avec  quelle 
modestie  tranquille  il  accepte,  sans  essayer  de  se  défendre,  la 
responsabilité  d'une  défectuosité  dans  sa  description! 

Je  n'ai  pas  à  ma  disposition  les  individus  qui  ont  appartenu 
au  Muséum  de  Paris.  Y  existent-ils  encore?  Je  l'ignore;  mais  je 
fais  figurer,  malgré  l'incertitude  de  Guenée,  Lasiocamparia  et 
Retractaria,  selon  Guenée,  postérieurement  à  la  publication  du 


240  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 

Species  Général.  En  conséquence,  Lasiocamparia  est  représenté 
sous  le  n"  1564  de  la  PI.  CLXI;  Retractaria  cf  et  Q,  sous  les 
n'"*  1565  et  1566  de  la  PI.  CLXI. 

Le  quatrième  Genre  Phallaria,  Guenée,  comprend  une  seule 
Espèce  :  n''  289,  Op/ihtsaria,  Guenée,  p.  186  et  187.  Herrich- 
Schaeffer  ne  l'ayant  pas  reconnue  dans  la  description  de  Guenée, 
l'a  figurée  sous  le  n°  541,  dans  Sanimlung  neuer  oder  wenïg 
bekannter  aussereiiropaeischer  Schmetterlinge,  avec  le  nom  de 
CEnochroma  Qiiaternarïa.  La  figure  donnée  par  Herrich-Schaeffer 
représente  la  forme  dont  les  ailes  sont  en  dessus  d'un  gris  bru- 
nâtre uniforme.  L'Espèce  est  variable  et  je  possède  des  Q  dont 
les  ailes  sont  d'un  brun  rougeâtre. 

La  Q  seule  du  n°  290,  Gastrophora  Henricaria,  Guenée  (p.  187 
et  188),  a  été  connue  de  Guenée  qui  l'a  fait  représenter  dans 
V Atlas,  sous  le  n"  4  de  la  PI.  21.  Guenée  exprime  le  regret  de  ne 
pas  connaître  le  cT-  Ce  sexe  est,  en  effet,  très  différent  de  l'autre.  Je 
le  connais,  grâce  aux  envois  que  m'a  faits  M.  Dodd,  l'excellent  et 
très  habile  chasseur  qui  explore  si  bien  la  faune  entomologique 
de  Oueensland,  en  Australie.  M.  Prout  a  eu  la  bonne  inspiration 
de  faire  figurer  le  cf  de  Gastrophora  Henricaria,  sous  le  n°  7  de 
l'unique  Planche  coloriée  publiée  dans  le  Gênera  Insectorum  de 
Wytsman,  à  l'appui  de  l'histoire  des  Œnochrominœ.  Il  faut  l'en 
remercier;  cette  figuration  est,  en  effet,  fort  utile;  mais  pourquoi 
ne  l'a-t-il  pas  étendue  et  s'est-il  résigné  à  publier  un  ouvrage  qui, 
malgré  le  soin  consciencieux  avec  lequel  le  texte  semble  établi, 
n'en  reste  pas  moins  généralement  inintelligible,  faute  de  la  figu- 
ration nécessaire  ? 

Guenée  a  décrit  deux  Espèces  de  Sarcinodes  :  11°  291,  Sarcinodes 
Carnearia,  Guenée;  Inde  centrale  (5;!'.  G.,  p.  188  et  189),  et  n°  292, 
Sarcinodes  Yidtiiaria,  Guenée;  Bornéo  {Sp.  G.,  p.  189). 

Je  fais  figurer  les  deux  speciniina  typica  sous  les  n°*'  1567  et 
1568  de  la  PI.  CLXI.  Le  genre  Sarcinodes  contient  maintenant 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  24I 

un  certain  nombre  d'Espèces  généralement  belles  et  répandues 
sur  le  continent  et  dans  l'archipel  indien.  Dans  la  Part.  VI  de 
Illustrations  of  tyfical  spécimens  of  Lefidoptera  Heterocera  in 
the  collection  of  the  British  Muséum  (London,  1886),  Butler  a 
figuré  Sarcinodcs  Debitaria,  sous  le  n°  12  de  la  PI.  CXIV,  et 
Sarcinodes  Restitutaria,  JEgrota  et  Mquilinearia,  sous  les  n°^  i, 
2,  3,  4,  5  et  6  de  la  PI.  CXV.  Nous  devons  à  Arthur  Gardiner 
Butler  et  aux  honorables  Trustées  de  British  Muséum  une  grande 
reconnaissance  pour  cette  utile  figuration. 

M.  Prout,  dans  le  Gênera  Insectorum,  a  publié  la  figure  de  Sar- 
cinodes Susana,  Swinhoë;  mais  plusieurs  Espèces  restent  encore 
unfigured  et  c'est  dommage. 

Le  dernier  Genre  créé  par  Guenée  pour  la  famille  des  Œno- 
chromidœ  est  appelé  Hypographa;  il  contient  une  seule  Espèce 
australienne,  Phlegetonaria,  portant  le  n°  293,  décrite  à  la  p.  190 
et  figurée  dans  \ Atlas  du  Species  Général,  sous  le  n°  2  de  la  PL  19. 

Guenée  a  donc  seulement  connu  huit  Espèces  qu'il  a  groupées 
en  sept  Genres,  dans  la  Famille  des  Œnochromidœ. 

La  Famille  des  Amphidasydœ  n'est  pas  numériquement  très 
considérable;  elle  comprend  neuf  Genres  qui  contiennent,  dans 
le  Species  Général,  25  Espèces,  depuis  le  n°  294  au  n°  318  inclus. 

N°  294.  —  Meticulodes  Spongiata,  Guenée;  Brésil  {S p.  G., 
p.  192,  193). 

Figurée  dans  V Atlas,  sous  le  n°  7  de  la  PI.  19. 

N°  295.  —  Ceratonyx  Satanaria,  Guenée;  Géorgie  {Sp.  G., 
p.  194). 

La  chenille  est  figurée  dans  Y  Atlas,  d'après  un  dessin  d'Abbot, 
sous  le  n°  2  de  la  PI.  2.  Guenée  décrit  le  papillon  d'après  un  dessin 
du  même  Abbot  que  je  n'ai  pas  retrouvé.  Je  possède  la  collection 
des  aquarelles  d'Abbot  qui  appartenait  au  Docteur  Boisduval. 
J'ai  en  vain  feuilleté  toutes  les  pages  des  trois  cahiers.  Je  n'ai 
rien  trouvé  qui  fût  référable  à  Satanaria,  ni  comme  chenille,  ni 

16 


242  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 

comme  papillon.  Packard  n'a  pas  réussi  à  reconnaître  l'Espèce; 
il  insère  à  la  page  565,  dans  A  Monograph  of  the  Geometrid 
Moths  or  Phalœnidœ  of  the  United  States,  la  copie  de  la  des- 
cription de  Guenée,  à  l'article  :  Addenda  and  Desiderata.  En  l'état 
présent  des  choses,  nul  ne  peut  savoir  ce  qu'est  le  Ceratonyx  Sata- 
naria.  Il  est  donc  bien  regrettable  que  Guenée  n'ait  pas  publié 
la  figure  du  papillon  comme  il  a  publié  celle  de  la  chenille. 

N"  296.  —  Ceratonyx  Carmelitaria,  Guenée;  Brésil  (^Sp.  G. y 
p.  194). 

Figurée  dans  V Atlas,  avec  le  nom  générique  erroné  de  Cera- 
tophora,  sous  le  n°  6  de  la  PI.  3. 

N°  297.  —  Phigalia  Pilosaria,  Albin,  Guenée;  Europe  {Sp.  G., 
p.  196). 

L'Espèce  est  répandue  en  Angleterre,  en  Allemagne  et  en 
France;  elle  éclôt  chez  nous  en  février;  nous  l'avons  même  trouvée 
dès  le  mois  de  janvier,  par  les  jours  où  la  température  est  douce, 
plaquée  sur  le  tronc  des  arbres.  Barrett  donne  une  très  bonne 
figuration  du  Pilosaria,  sur  la  Plate  302  du  Vol.  VII,  dans  The 
Lepidoptera  of  the  British  Islands.  La  forme  unicolore,  d'un  brun 
noir,  figurée  par  Barrett,  sous  les  n"''  i  /  et  \  g,  d'après  des  exem- 
plaires des  collections  Porrit  et  D'"  Mason,  a  été  appelée  Mona- 
charia,  par  Staudinger.  Je  possède  un  exemplaire  de  Yorkshire. 
A  Rennes,  l'Espèce  est  variable;  mais  généralement  de  couleur 
assez  claire;  le  fond  des  ailes  en  dessus  étant  d'un  brun  olivâtre. 

Je  ne  connais  l'Ab.  Extinctaria,  Standf.,  signalée  par  Guenée, 
que  d'après  les  figures  457  et  458  données  par  Herrich-Schaeffer. 

N"  298.  —  Chondrosorna  Fiduciaria,  Anker,  Guenée  ;  Autriche 
(Moedlmg),  Hongrie  {Sp.  G.,  p.  197,  198). 

Figurée  dans  Y  Atlas,  sous  le  n°  7  de  la  PI.  21. 

Vient  ensuite  le  Genre  Nyssia. 

Guenée  ignorait  tout  ce  qui  concerne  les  croisements  hybrides 
qui  ont  été  réalisés  depuis  quelques  années  entre  les  diverses 
Espèces  de  Nyssia  et  le  Biston  Hirtaria.  La  Q  de  ce  dernier  est 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  243 

ailée  comme  le  cf,  tandis  que  les  Q  des  véritables  Nyssia  sont 
aptères.  On  a  pu,  grâce  à  cette  circonstance,  trouver  la  solution 
d'un  intéressant  problème  posé  comme  suit  :  Lorsque  deux  indi- 
vidus d'Espèce  différente,  cf  et  Q,  participent  à  une  copulation 
hybride,  chacun  d'entre  eux  intervient-il  avec  une  prédominance 
de  ses  caractères  personnels  ou  avec  l'intégralité  des  caractères 
de  son  Espèce? 

En  d'autres  termes,  si  on  marie  d'une  part  Hïrtarïa  cf,  dont 
la  Ç)  est  ailée,  à  Pomonaria  Q  aptère,  et  si  d'autre  part,  on  marie 
Pomonaria  cf,  dont  la  Ç  est  aptère,  à  Hirtaria  Q  ailée,  les  pro- 
duits Q  de  Hïrtarïa  cf  et  Pomonaria  Q  auront-ils  les  ailes  moins 
développées  que  les  produits  Q  de  Pomonaria  cf  et  Hirtaria  Q  ? 

Cette  expérience  ayant  été  réalisée,  il  en  résulte  que  le  produit 
ne  change  pas  quand  on  change  l'ordre  des  facteurs.  Donc  chaque 
individu  apporte  dans  l'acte  de  copulation,  l'intégralité  des  carac- 
tères de  son  Espèce  et  les  g  nées  de  Hirtaria  Q  et  Pomonaria  çS 
ne  sont  pas  mieux  pourvues  d'ailes  que  les  Ç)  nées  de  Pomonaria 
Q  et  Hirtaria  cf- 

Les  g  issues  de  ces  deux  unions  hybrides  ont  les  ailes  égale- 
ment à  demi  développées,  faisant  la  transition  entre  la  Pomonaria 
g  totalement  aptère  et  VHirtaria   g   parfaitement  ailée. 

Les  Espèces  du  genre  Nyssia  que  cite  Guenée.  dans  le  Sfecies 
Général,  sont  les  suivantes   : 

N"  29g.  —  Nyssia  Zonaria,  Réaumur,  Guenée;  Angleterre, 
France,  Allemagne  {S p.  G.,  p.  199,  200). 

N°  300.  —  Nyssia  Bombycaria,  Boisduval,  Guenée;  Haut-Valais, 
Lombardie  {S p.  G.,  p.  200). 

N°  301.  —  Nyssia  Grœcaria,  Boisduval,  Guenée;  Morée  {Sp.  G., 
p.  200). 

N°  302.  - —  Nyssia  Alpinaria,  Sulzer,  Guenée;  Dalmatie,  Suisse 
(Sp.  G.,  p.  200). 

N*"  303.  —  Nyssia  Pomonaria,  Alb.,  Guenée;  Allemagne,  France 
orientale  et  Paris  {Sp.  G.,  p.  201). 


244  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

N°  304.  —  Nyssia  Lapponaria,  Duponchel,  Guenée;  Laponie 
{S p.  G.,  p.  201). 

N°  305.  —  Nyssia  Lanaria,  Eversmann,  Guenée  ;  Oural  {Sp.  G., 
p.  201,  202). 

N"  306.  —  Nyssia  Liguidaria,  Eversmann,  Guenée;  Kirghises 
{Sp.  G.,  p.  202). 

N°  307.  —  Nyssia  Hispidaria,  Wien-Verz.,  Guenée;  France, 
Allemagne,  Angleterre  {Sp.  G.,  p.  202). 

Ce  sont  en  tout  neuf  Espèces.  Guenée  ne  les  a  pas  toutes  connues 
en  nature.  Ainsi  que  nous  le  verrons  plus  loin,  il  sépare,  au  moyen 
du  genre  Apocheima,  le  genre  Nyssia  du  genre  Biston  qui  contient 
l'Espèce  Hi/taria,  si  intimement  liée  aux  Nyssia. 

On  trouve  actuellement  trois  Espèces  de  Nyssia  dans  le 
Royaume-Uni  :  Zonaria,  figurée  par  Barrctt,  sur  la  Plate  304; 
Hispidaria  et  Lapponaria  représentées  par  le  même  Auteur,  sur 
la  Plate  303,  dans  The  Lepidoptera  of  the  British  Islands. 

La  Nyssia  Zonaria  donne  en  Anglettre  une  Aberration  très 
pâle  (i  d,  de  la  collection  S.  Webb)  et  une  Aberration  nigricante 
(i  c,  PI.  304).  De  la  Nyssia  Hispidaria,  Barrett  représente  trois 
Aberrations,  dont  une  est  très  nigricante,  sous  les  n°^  \  b,  i  c  et 
I  <i  de  la  Plate  303. 

Autrefois  Zonaria  se  prenait  assez  abondamment  aux  environs 
de  Charenton,  près  Paris  et  j'ai  vu  dans  ma  jeunesse,  les  prés,  sans 
doute  complètement  transformés  en  usines  et  jardins,  depuis  plu- 
sieurs années  déjà,  011  mes  amis  Fallou  et  Emmanuel  Martin 
allaient,  il  y  a  cinquante  ans,  aux  premiers  beaux  jours  du  prin- 
temps, récolter  la  Zonaria.  Mais  cette  Phalénite  a  été  très  proba- 
blement détruite  aux  proches  environs  de  Paris.  La  Nyssia 
Zonaria  Q  accouplée  avec  Lapponaria  cf  a  fourni  un  hybride 
dont  la  figure  est  donnée  dans  cet  ouvrage,  sous  le  n"  1569  de  la 
PI.  CLXI.  La  même  Zonaria  ç  unie  à  Ponwnaria  cf  et  inverse- 
ment la  Pomonaria  g  jointe  à  Zonaria  cf  ont  donné  des  hybrides 
dont  je  fais  représenter  le  cf,  sous  les  n°'  1570  et  1571  de  la 
PI.  CLXL  Je  suis  redevable  de  ces  intéressants  produits  hybrides 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  245 

à  M.  Harrison,  de  Middlesbrough,  qui  a  en  outre  obtenu  les  pro- 
duits hybrides  c^  et  Q  de  Zonaria  Q  par  Hirtaria  cf,  PL  CLXI, 
fig.  1572;  et  inversement  de  Hirtaria  Q  par  Zonaria  cf,  PI.  CLXI, 
fig-  ^573  et  1574;  de  plus  le  même  Entomologiste,  éducateur 
extrêmement  habile,  a  réussi  l'élevage  des  Hybrides  Hunii,  Obthr. 
{Pomonaria  cf  x  Hirtaria  q),  PI.  CLXII,  ftg.  1575  et  1576,  et 
Pilzii,  Standf.  (Hirtaria  çS  x  Pomonaria  g),  PL  CLXII,  fig.  1577 
et  1578. 

Les  cf  Hïinii  et  Pilzii  figurés  dans  le  Vol.  VII  des  Etudes  de 
Lépidoptérologie  comparée,  proviennent  de  l'envoi  que  m'a  très 
obligeamment  fait  M.  Harrison  ;  les  Q  ont  été  obtenues  par 
M.  Hiini,  de  Zurich,  et  ont  fait  l'objet  d'une  notice  avec  planches 
en  photographie,  que  j'ai  publiée  dans  le  Bulletin  de  la  Société 
entom.  de  France,  1897. 

Je  fais  figurer,  sous  le  n"  1582  de  la  PL  CLXII,  une  forme 
Cottei  de  Hispidaria,  prise  à  Digne,  par  Victor  Cotte,  en  mars 
191 1,  remarquable  par  sa  taille  plus  grande,  son  aspect  plus 
robuste,  le  fond  gris  argenté  clair  de  ses  ailes  avec  les  ombres  d'un 
noir  vif,  sans  trace  de  la  couleur  ocreuse  ou  brune  qu'on  remarque 
dans  les  exemplaires  des  autres  localités,  notamment  d'Angle- 
terre et  de  Bretagne  armoricaine,  et  que  rend  très  bien  la 
figure  177  donnée  par  Huebner.  La  frange  est  longue  et  bien 
entrecoupée  de  gris  et  noir. 

Pas  plus  que  Guenée,  je  ne  connais  Liqnidaria,  Eversmann; 
mais  grâce  à  l'obligeance  de  mon  ami  Serge  Alphéraky,  je  puis 
publier  dans  le  présent  ouvrage,  sous  les  n°^  I579,  1580  et  1581  de 
la  PL  CLXII,  la  figuration  de  deux  cf  et  d'une  Q  de  la  Nyssia 
Lanaria,  Eversmann,  restée  ju.squ'ici  inconnue  pour  les  Entomo- 
logistes français. 

Quant  à  Bombycaria,  Bdv.  iSp.  G.,  n°  300),  Grœcaria,  Bdv.  {Sp. 
G.,  n"  301)  et  Alpinaria,  Sulzer  {Sp.  G.,  n°  302),  il  me  paraît  utile 
de  tâcher  de  mettre  les  choses  au  point.  Ce  n'est  du  reste  pas  dans 
le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901,  qu'il  convient,  à  mon  avis, 
de  chercher  la  lumière. 


246        •  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

La  besogne  est  pourtant  simple;  il  suffit  de  remonter  aux 
sources  et  de  voir  toutes  les  figures  qui  ont  été  publiées,  de  lire  les 
observations  qui  les  accompagnent  et  de  comparer  la  figuration 
aux  documents  conservés  en  collection. 

Si  l'on  envisage  les  documents  dont  il  est  cas,  on  acquiert  immé- 
diatement l'impression  qu'on  se  trouve  en  présence  de  deux  Es- 
pèces ou  tout  au  moins  de  deux  Formes  :  i"  celle  qui  a  le  fond 
des  ailes  d'un  gris  lilacé  avec  les  lignes  prenant  une  direction 
plus  oblique  au  contact  du  bord  inférieur  des  ailes  supérieures; 
2°  celle  qui  a  le  fond  des  ailes  d'un  gris  blanchâtre,  tendant  plutôt 
vers  le  jaunâtre  que  vers  le  lilas. 

Les  deux  extrêmes  viennent  :  1°  de  l'Italie  centrale;  2°  des 
Alpes  de  Suisse. 

Il  y  a  aussi  les  individus  soit  transitionnels,  soit  distincts,  de 
Dalmatie  et  de  Piémont. 

Le  premier  Auteur  qui  ait  fait  mention  de  la  Nyssia  Alpina, 
est  Sulzer.  Dans  l'ouvrage  intitulé  :  Z?''  Snlzer  s  abgckuerzte  Gc- 
schichte  der  Insecten  nach  dem  Linnaeischen  System,  publié  à 
Winterthur,  en  1776,  on  peut  voir  sur  la  Tab.  XXI,  une  excellente 
figure  du  cf  (n°  5)  et  de  la  Ç  (n"  6).  Dans  l'explication  de  la  : 
ein  iind  zwanzigste,  Tafel  (p.  42),  on  lit  :  5,  ALpina;  Dûs  Alfen- 
voegelein,  p.  159;  Aus  Buendten,  c'est-à-dire,  des  Pays  confédérés; 
donc  de  Suisse. 

L'Espèce  représentée  est  légèrement  asymétrique;  elle  a  le  fond 
des  ailes  d'un  blanc  tendant  au  jaunâtre  un  peu  sale,  traversé  : 
les  supérieures,  par  quatre  lignes  brunes  un  peu  ondulées,  presque 
parallèles;  les  inférieures,  par  deux  lignes  brunes  parallèles  au 
bord  terminal.  Il  y  a  apparence  d'un  point  brun  cellulaire;  c'est 
tout  à  fait  exactement  et  à  n'en  pas  douter,  la  Nyssia  qu'on  trouve 
dans  l'Engadine  et  dans  le  Valais.  Le  type  Bombycaria,  Bois- 
duval,  que  j'ai  sous  les  yeux,  s'y  rapporte  parfaitement.  C'est 
encore  exactement  VAlpina,  Sulzer,  que  de  la  Harpe  représente 
sous  le  n°  5  de  la  Planche  unique  qui  accompagne  le  mémoire  sur 
les  Phalénides  de  la  Faune  Suisse,  publié  à  Lausanne,  en  1852. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  247 

Plus  tard  que  Sulzer,  en  1790,  Ludwig-Gottlieb  Scriba,  Pfarrer 
in  Arheilgen  im  Hessen  Darmstaedtischen,  dans  :  Beitraege  zu 
der  Insekien  Geschichte,  édité  à  Frankfurt,  publia  sous  les  n°^  4 
et  5  de  la  Tab.  XVII,  la  figure  de  Gcom.  Alpinaria  «  vom  Splù- 
genberg  in  Buendeii  »,  dit  Esper. 

La  figure  donnée  par  Scriba  ne  représente  pas  la  même  forme 
qui  avait  été  reproduite  par  Sulzer.  Le  fond  des  ailes  n'est  pas 
blanc  légèrement  jaunâtre,  mais  gris.  Les  lignes  transverses  sont 
moins  accentuées  et  moins  épaisses.  L'abdomen  est  de  la  couleur 
des  ailes  et  non  pas  noir;  ce  seul  détail  n'est  pas  conforme  aux 
exemplaires  que  je  possède  de  Kadmansdorf  (ex.  coll.  Kuvert)  et 
du  Piémont;  pour  le  reste,  tout  concorde. 

La  troisième  figuration  ancienne  est  celle  dont  nous  sommes 
redevables  à  l'ouvrage  d'Esper  auquel  collaborait  Toussaint  von 
Ciiarpentier.  On  y  voit  représenté  sous  les  11"^  5  et  6  de  la  Tab. 
Geom.,  XLIl  (t.  V,  Die  Schvietterlinge  m  Abbildungen  nach  der 
Natur),  le  cf  et  la  Q  de  Alpinaria,  d'après  les  originaux  prêtés 
par  Gernmg,  de  Francfort,  qui  les  avait  reçus  de  Florence  avec 
d'autres  raretés,  a  mit  anderen  Seltenheiten  ». 

La  couleur  du  fond  des  ailes  est  d'un  gris  lilacé  évidemment 
outré;  car  Esper  dit  (p.  233)  :  «  Die  Grundfarbe  beyder  Fluegel 
ist  zwar  ein  lichtes  Aschgrau,  aber  mit  Roethlichbraunem,  nach  den 
eingestreuten  Atomen  stark  vermengt  »  ;  ce  qui  signifie  en  fran- 
çais :  «  la  couleur  du  fond  des  deux  ailes  est  à  la  vérité  d'un 
gris  de  cendre  clair,  mais  fortement  mêlé  de  brun  rougeâtre, 
d'après  un  semis  d'atomes. 

Je  fais  donc  figurer  un  exemplaire  de  Suisse,  réf érable  à  Alpina, 
Sulzer,  PI.  Cf.XIl,  fig.  1583;  un  second,  du  Piémont,  identifiable, 
sauf  pour  la  couleur  de  l'abdomen,  à  Alpinaria,  Scriba,  PI.  CLXII, 
fig.  1584;  et  un  troisième  mâle,  de  Toscane,  ayant  comme  dans  la 
figure  donnée  par  Esper,  les  bandes  transverses  des  ailes  supé- 
rieures interrompues  au  milieu  et  présentant,  sur  le  bord  inférieur 
des  mêmes  ailes  supérieures,  trois  traits  obliques,  courts,  mais 
nets  (PI.  CLXII,  fig.  15S5). 

Il  ne  me  reste  qu'à  figurer  la  forme  de  Dalmatie.  Je  la  suppose 


248  LÉriDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

analogue  à  la  Grœcaria,  Boisduval,  de  Morée,  mais  le  type  n'est 
pas  en  ma  possession;  ce  qui  me  prive  malheureusement  de  la 
certitude  désirable  pour  l'exacte  identification. 

Le  fond  des  ailes  est  gris;  les  ailes  sont  traversées  par  des 
bandes  ayant  une  direction  plus  droite  et  moins  oblique  que  les 
précédentes  formes  (PI.  CLXIl,  fig.  1586). 

Tous  ces  papillons,  sauf  peut-être  Grœ caria,  me  semblent  des 
variations  locales  d'une  même  Nyssia  Alpina,  dont  le  type  a  le 
fond  des  ailes  blanc  jaunâtre,  ainsi  que  l'a  reproduit  Millière, 
d'après  un  exemplaire  de  la  Haute-Engadine,  sous  le  n°  7  de  la 
PI.  88,  dans  V Iconographie  de  Chenilles  et  Papillons  inédits,  1864. 

Ce  que  Huebner  a  figuré  comme  Alpinaria,  sous  le  n°  178,  est 
probablement  une  Hispidaria;  de  même  Duponchel  a  figuré  avec 
le  nom  d' Alpinaria,  une  Hispidaria,  sous  le  n°  4  de  la  PI.  CLIV 
des  Phalénites.  Il  me  semble  certain  que  les  figures  données  par 
Huebner  et  par  Duponchel  ne  conviennent  nullement  à  Alpina  type 
ou  variété. 

Herrich-Schaeffer,  sous  le  11°  438,  me  paraît  avoir  figuré  un  cf 
de  développement  médiocre,  intermédiaire  entre  Alpina,  Sulzer,  et 
Alpinaria,  Scriba.  11  donne  pour  patrie  à  son  Alpinaria  :  Schweiz 
und  Dalmatien  ;  mais  il  ne  dit  pas  duquel  de  ces  deux  pays,  très 
différents  pour  leurs  productions,  provient  l'exemplaire  qu'il  a 
figuré.  Il  est  difficile,  dans  ces  conditions,  de  tirer  profit  de  cette 
figuration.  J'incline  donc  à  croire  qu'il  faut  écrire  la  synonymie 
de  l'Espèce  Alpina,  comme  suit  : 

;    Alpina,   Sulzer   {loc.   prceciiat.),    1776   (PI.   XXI,   fig.    5,   6), 
Suisse. 
B omby caria,  Bdv.  {Gênera  et  Ind.  Method.,  1840,  n°  1536); 
Valais,  Lombardie. 
]    B  omby  caria,  De  la  Harpe  (Faune  Suisse;   IV,  Phalénides; 
PI.  unique,  fig.  5)  ;  Haut- Valais  (Anderreg). 
Alpinaria,  Millière  ilconog.,  1864,  PI.  88,  fig.  4-8);  Engadine. 
Alpina,  Obthr.  {^Lépid.  conipar.,  Vol.  VII,  191 2,  PI.  CLXII. 
n°  1583);  Suisse  orientale. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  249 


Form.  A  :  ALpinaria,   Scriba   {Joe.   pœcït.,    1790,    PI.    XVII, 

fig-  4,  5)- 

—  ALpinaria,  Obthr.  {Lépid.  compar.,  Vol.  VII,  1912, 

PI.  CLXII,  rf  1584);  Nord  de  l'Italie. 

Form.  B  :  Florentina,  Stefanelli. 

—  b'iorentina,    Obthr.    {J.épid.    compar.,    Vol.    VII, 
191 2,  PI.  CLXII,  n°  1585);  Toscane. 

—  ALpinaria,  Esper.  {loc.  prœcitat.,  Geoui.,  PI.  XLIII, 
fig.  2-6);  Florence. 

An  species  propria  ? 

Form.  C  :  Grcecaria,  Bdv.  (Gênera  et  Ind.  Method.,  n"  1538); 

Morée. 
An  eadem  praecedenti  ?   Grcecaria,  Obthr.   {Lépid.   compar., 

Vol.  VII,  191 2,  PL  CLXII,  fig.  n°  1586);  Dalmatie. 

N"  308.  —  Apocheima  FlabeLLaria,  Heeger,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  203);  Sicile,  Algérie,  Syrie,  Grèce. 

En  Algérie,  la  morphe  paraît  plus  grande  qu'ailleurs.  La  Q  de 
l'Espèce  est  ailée  comme  le  cf.  Celui-ci  a  les  antennes  remarqua- 
blement plumeuses;  la   Q   les  a  filiformes. 

N°  309.  —  Biston  Hirtaria,  Albin,  Guenée  (5/.  G.,  p.  204,  205). 

L'Espèce  n'est  pas  rare  en  Ecosse,  en  Angleterre,  en  France, 
en  Allemagne,  en  Algérie,  en  Tunisie,  aux  Abruzzes;  elle  éclôt 
au  premier  printemps.  Elle  est  très  variable;  dans  les  Basses- 
Alpes,  les  ailes  sont  d'un  gris  clair,  avec  les  lignes  d'un  noir  vif, 
sans  mélange  de  brun  ocreux.  En  Angleterre  et  en  Silésie,  il  y  a 
des  exemplaires  entièrement  et  uniformément  d'un  noir  de  suie. 
C'est,  je  pense,  l'Ab.  Fumaria,  Haworth.  On  trouve  aussi  en  An- 
gleterre des  échantillons  se  rapprochant  beaucoup  de  la  variété 
figurée  sous  le  n"  175  par  Huebner,  avec  le  nom  de  Hirtaria. 

L'Ab.  C  on  gêner  aria,  Lluebner  (n"  174)  me  paraît  assez  bien 
représentée  par  un  exemplaire  de  ma  collection,  pris  au  Ruisseau 
des  Singes,  dans  la  Gorge  de  la  Chiffa  (Prov.  d'Alger),  le  4  mai 
1883.  Ce  même  exemplaire  est  aussi  la  Dupluaria,  Stgr.  (Catalog., 


250  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

1901).  Staudinger  à  qui  j'avais  communiqué  l'Ab.  C  on  gêner  aria, 
Hbn.,  qu'il  n'a  pas  jugé  bon  de  reconnaître,  m'a  retourné  l'exem- 
plaire que  je  figure  dans  le  présent  Volume  VII,  sous  le  n"  1587 
de  la  PI.  CLXII,  pourvu  de  l'étiquette  suivante  écrite  de  sa  main  : 
«  V.  ?  (Ab.  ?)  Duplicaria,  Stgr.  type  ».  L'abdomen  est  noirâtre 
dans  Congenerarïa,  Huebner,  comme  dans  l'échantillon  du  Ruis- 
seau des  Singes. 

Je  fais  figurer  en  outre  de  cette  Ab.  L  on  gêner  aria,  Huebner 
{puplïtaria,  Stgr.),  l'Ab.  Hanovie/isis  cf  d'Angleterre  (coll. 
Howard  Vaughanj,  PI.  CLXIII,  fig.  1588;  l'Ab.  Fumaria  g, 
Haw.,  PI.  CLXIII,  fig.  1589,  de  Silésie  et  la  forme  géographique 
Diniensis,  des  Basses-Alpes,  PI.  CLXIII,  fig.  1590.  On  trouve  la 
même  forme  Diniensis  dans  les  Abruzzes. 

Je  ne  connais  pas  Necessaria,  d'Asie-Mineure,  dont  Staudinger 
et  Rebel  font,  dans  le  CataLog  1901,  une  Espèce  distincte  d'Hir- 
taria. 

Le  Genre  Aniphidasys  contient  les  Espèces  suivantes  dans  le 
Species  Général  : 

N"  310.  —  Amphidasys  Ouernaria,  Abbot,  Gucnée  {Sp.  G., 
p.  207,  208)  ;  Géorgie  et  Viiginie. 

N°  311.  —  Amphidasys  Prodromaria,  Geoffr.,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  208)  ;  Europe. 

N°  312.  —  Aniphidasys  Cognalaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  208); 
Amérique  septentrionale. 

N°  313.  —  Amphidasys  Betularia,  Albin,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  209)  ;  Europe. 

N°  314.  —  Amphidasys  Bengalaria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  210); 
Bengale. 

N°  315.  —  Amphidasys  Suppressaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  210); 
Inde  centrale. 

N"  316.  —  Amphidasys  Cebraria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  210,  211); 
Brésil. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  25  I 

N*"  317.  —  Amphidasys  Ariiobiaria,  Cramer,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  211);  Amérique  méridionale. 

Guenée  n'a  pas  connu  Quernana,  en  nature.  Packard,  dans  A 
Moiiograph  of  the  Geometrid  Motks,  en  donne  une  figure,  sous 
le  n'^  6  de  la  PI.  il. 

L'Espèce  suivante,  Prodroniaria,  est  répandue  en  Europe  et 
en  Algérie.  Je  possède  des  exemplaires  de  Bône,  de  Tunisie,  de 
Cerchio  (Abruzzes),  de  Rennes,  du  Loiret,  de  Paris,  de  Digne, 
de  Silésie,  d'Alsace,  d'Angleterre  et  de  Wurtemberg.  Charles 
Barrett  a  donné  la  figure  de  plusieurs  exemplaires  dont  quelques- 
uns  remarquablement  aberrants.  Les  figures  2,  2  a  et  2  c  de  la 
Plate  300,  dans  le  Vol.  Vil  de  The  Lepïdoptera  of  the  british 
Islands,  représentent  la  forme  normale  d'Angleterre  et  de  Bre- 
tagne. L'Ab.  nigricante  Q  2  d  de  la  Collection  Porritt,  se  trouve 
en  Angleterre  et  en  Allemagne. 

Je  n'ai  jamais  vu  de  cf  analogue  à  la  fig.  2  é>  qui  a  été  faite 
d'après  un  spécimen  de  la  collection  Webb.  Dans  le  Midi,  à  Digne, 
à  Cerchio,  à  Bône,  la  race  est  généralement  plus  claire  que  dans 
la  Grande-Bretagne  et  dans  la  Bretagne  Armoricaine.  Cependant, 
il  faut  distinguer  deux  formes  méridionales,  celle  dont  le  fond  des 
ailes  est  blanchâtre  avec  atténuation  de  couleur  dans  les  parties 
normalement  d'un  brun  chocolat,  et  l'autre,  dont  le  fond  des  ailes 
supérieures  est  d'un  brun  très  pâle  et  quelquefois  uniforme  sur 
toute  la  surface.  Je  fais  représenter  sur  la  PI.  CLXIII,  fig.  1591, 
la  première  morphe  que  j'ai  appelée  :  Meridionalis,  d'après  un  cf 
pris  à  Digne,  par  Augustin  Coulet,  le  30  mars  190g.  Par  opposition, 
je  fais  figurer,  sous  le  n"  1592,  une  Q  Nigricans,  de  Silésie,  très 
obscure,  analogue  à  celle  que  Barrett  a  reproduite  sous  la  figure  2d 
de  la  PI.  300. 

Cognataria  est  représentée  dans  le  Vol.  VII  des  'Etud.  Lépid. 
comparée  (PI.  CLXIII,  fig.  1593),  par  la  Q  type  de  Guenée;  mais 
il  est  intéressant  de  constater  que  cette  Cognataria  américaine  est 
répandue  dans  la  région  sino-thibétaine,  absolument  conforme  à  la 


252  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

morphe  des  Etats-Unis.  Je  fais  figurer  avec  raméricaine  Cognataria, 
une  Q  prise  par  les  chasseurs  thibétains  de  feu  le  Père  Déjean 
(PI.  CLXIII,  fig.  1594).  J'ai  d'ailleurs  reçu  de  Tâ-tsien-lou  une 
nombreuse  série  d'exemplaires.  Packard  a  figuré  Cognataria  cf, 
sous  le  n°  4  de  la  PI.  11,  dans  A  Monograph  of  the  Geomelrids. 

Quant  à  Betularia,  dont  la  variété  nigricante  Donbledayarïa, 
Minière,  est  si  remarquable,  et  qui  offre  de  si  intéressantes  transi- 
tions entre  la  forme  normale  et  cette  D oiibledayaria,  elle  a  été 
l'objet  d'une  copieuse  figuration  dans  l'ouvrage  de  Charles  Barrett, 
où  toute  la  Plate  301  lui  est  consacrée.  Huit  exemplaires  sont  repré- 
sentés de  façon  à  faire  parfaitement  connaître  l'Espèce  et  sa  varia- 
bilité. Staudinger  rattache  spécifiquement  Cognataria  à  Betidaria. 
Je  ne  suis  pas  éloigné  de  partager  cette  manière  de  voir.  Betularia 
est  assez  commune  en  Bretagne  oii  elle  a  une  tendance  nigricante 
(Rennes,  Monterfil,  forêt  de  Lorges).  Le  cf  vient  abondamment  en 
juin  et  juillet,  aux  lampes  électriques  de  la  gare  de  Rennes. 

Outre  les  exemplaires  de  la  Bretagne  armoricaine,  ma  collection 
contient  des  échantillons  d'Angleterre,  de  Cauterets  (Hautes- 
Pyrénées),  de  Digne,  d'Evreux,  de  Corse  où  l'Espèce  est  le  moins 
chargée  de  taches  noires,  de  Paris,  de  Wurtemberg,  de  la  Sarthe, 
du  Loiret,  de  Mandschourie  et  de  Vernet-les-Bains  (Pyrénées- 
Orientales). 

Le  cf  de  l'indienne  Amphidasys  Bengaliaria  a  été  figuré  par 
Guenée  sous  le  n°  2  de  la  PI.  4  dans  Y  Atlas  du  Species  Général, 
et  la  Ç)  de  la  grande  et  américaine  Crebraria,  sous  la  fig.  2  de  la 
PI.  10,  dans  le  même  Atlas.  La  Suppressaria,  Guenée,  est  très 
répandue  au  Sikkim  et  dans  la  région  sino-thibétaine.  La  Q  a  été 
figurée  avec  le  nom  de  Buzura  Multipunctaria,  Walker,  par  Butler, 
sous  le  n°  i  de  la  PI.  XXXVI,  dans  la  Part.  H  de  Illustrations  of 
typical  spécimens  of  Lepid.  Heteroc.  in  the  collection  of  the 
Britïsh  Muséum,  en  1878. 

Ma  collection  contient  deux  jolies  Amphidasys  africaines  dont 
je  n'ai  trouvé  nulle  part  la  figuration;  je  fais  représenter  Mpalaria, 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  253 

d'après  une  Q  de  M'pala  (Tanganika),  sous  le  n"  1595  de  la 
PI.  CLXIII,  et  Johannaria,  d'après  un  cf  pris  par  Conradt,  à 
Johann-Albrechts-Hoehe,  en  Kamerun,  sous  le  n"  1596  de  la 
PI.  CLXIII. 

Il  y  a,  dans  la  région  sino-thibétaine,  de  superbes  Amfhidasys. 
Je  citerai  :  Qiiercïi,  Clorinda  et  Erilda,  dont  j'ai  donné  la  figure  ' 
sous  les  n°^  433,  434  et  435  de  la  PI.  LI,  dans  les  Etudes  de  Léfi- 
dofthologie  comparée;  Emarginaria,  Leech  (^Ann.  et  Mag.  Nat. 
Hist.,  S.  6.  Vol.  XIX;  PI.  VII,  fig.  8),  et  Thïbetaria,  Obthr.  {Etud. 
d'Ent.,  Liv.  XI,  PI.  V,  fig  30). 

Arniobiaria,  représentée  par  Cramer,  sous  la  lettre  I  de  la 
PI.  CCCLXXXIII,  est  une  Espèce  qui  paraît  commune  au  Brésil, 
le  long  des  Amazones  et  au  Venezuela.  Elle  varie  pour  la  taille  et 
le  mélanisme  des  ailes. 

La  dernière  Amphidasyde  décrite  par  Guenée,  la  Lophodes 
Sinistraria,  d'Australie,  se  trouve  figurée  dans  Y  Atlas,  sous  le  n°  5 
de  la  PI.  10;  mais  c'est  le  cf  seulement  qui  est  représenté;  la  Q 
est  très  différente;  j'ai  cru  devoir  en  reproduire  l'image  sous  le 
n°  159;  de  la  PI.  CLXIII. 

J'ai  fondé,  en  1884,  un  Genre  Jankowskia  pour  des  Phalénites 
dont  le  corps  est  très  robuste  et  qui  forment  une  transition  entre 
les  Amphidasydœ  et  les  Boarmidœ.  Je  fais  représenter  sous  le 
n"  1598  de  la  PL  CLXIV  une  nouvelle  Espèce  que  j'appelle  Mol- 
trecht'î,  en  l'honneur  du  D""  Arnold  Moltrecht  qui  me  l'a  envoyée 
de  Sidemi,  en  Mandschourie. 

En  dessous,  Moltrechti  est  d'un  gris  de  cendre,  presque  sans 
dessins. 

En  dessus,  l'Espèce  est  également  grise,  mais  avec  un  aspect  un 
peu  plus  soyeux.  Le  bord  des  ailes  est  limité  par  une  série  de 
croissants  noirs;  les  quatre  ailes  sont  traversées,  chacune,  par  deux 
lignes  d'un  noir  vif  :  la  première,  extrabasilaire;  l'autre,  extra- 
cellulaire;  toutes  les  deux  droites,  sauf  aux  supérieures  où  les 


254  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

lignes  en  question   décrivent  une  courbe,  au  voisinage  du  bord 
costal. 


Vient  maintenant  la  nombreuse  Famille  V  des  BoarmïcUc,  com- 
prenant 30  Genres  et  193  Espèces,  dans  le  Species  Général,  du 
n"  31g  au  n"  511  inclus. 

N"  319.  —  Arnblychia  Angeronarui,  Guenée  {S p.  G.,  p.  214,  215), 
.  Inde. 

La  Q  a  été  figurée  dans  V  Ai  La  s,  sous  le  n"  9  de  la  PI.  4. 

N°  320.  —  Xylopteryx  Proiearia,  Guenée  {Sp.  G".,  p.  215,  216); 
Cap  de  Bonne-Espérance;  a  été  figurée  avec  le  nom  de  Tephrosia 
Protearia,  dans  \ Atlas,  sous  le  n"  8  de  la  PI.  4. 

N"  321.  — He.merophïla  Creataria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  216,  217); 
Nord  de  l'Inde. 

Je  fais  représenter  sous  le  n"  1599  de  la  PI.  CLXIV,  le  spccimen 
typiciim  cf  de  cette  énorme  Espèce. 

N°  322.  —  Hemerophila  Strixaria^  Guenée  {Sp.  G.,  p.  217,  218); 
Indes  orientales. 

L'un  des  deux  specimina  typica  est  figuré  sous  le  n"  1600  de  la 
PI.  CLXIV. 

N"  323.  —  Hemerophila  Maitraria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  218); 
Indes  orientales. 

Felder  et  Rogenhofer  ont  reproduit  la  figure  du  cf  et  de  la  Q, 
en  dessus  et  en  dessous,  sous  les  n°^  18,  18  (/,  19  et  19  a  de  la 
Tab.  CXXVI  de  Novara. 

N°  324.  —  Hemerophila  Abriiptaria,  Thbg.,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  218);  Angleterre,  France  occidentale  et  méridionale. 

L'Espèce  n'est  pas  rare  dans  les  jardins  de  la  ville  de  Rennes 
où  elle  a  deux  éclosions  par  an,  d'abord  au  printemps,  puis  à  la  fin 
de  l'été.  Elle  se  trouve  aussi  dans  les  Pyrénées-Orientales,  les 
Alpes-Maritimes,  les  Basses- Alpes,  la  Touraine,  l'Italie  centrale, 
l'Algérie,  la  Tunisie;  elle  paraît  assez  abondante  dans  les  jardins 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  255 

de  Londres.  Barrett  figure  sur  la  Plate  316,  dans  The  Lepidoptera 
of  the  British  Islands,  de  très  jolies  variétés. 

Je  n'ai  jamais  vu  d'exemplaire  conforme  à  l'Ab.  obscure  que 
Ch.  Barrett  reproduit  sous  le  n°  i  c,  d'après  un  exemplaire  Q  de 
la  collection  Mason. 

Il  y  a  plusieurs  races  à'Abniptaria  -.  celle  de  l'Ouest  de  la  France, 
dont  le  fond  des  ailes  est  d'un  brun  de  bois  parfois  un  peu  rou- 
geâtre;  celle  des  Alpes-Maritimes,  qui  a  le  fond  des  ailes  plus  gris. 
Minière  a  figuré  sous  le  n°  5  de  la  PI.  51,  dans  son  Iconographie 
(1864),  une  Q  à  fond  jaune  paille,  sans  qu'on  puisse  savoir  d'après 
le  texte  d'oii  elle  provient.  Est-ce  de  Lyon?  Est-ce  d'Amélie-les- 
Bains? 

Je  crois  devoir  faire  représenter  la  forme  cf  et  Q  de  Rennes, 
sous  les  n"'  1605  et  1606  de  la  PI.  CLXV,  et  celle  de  Menton,  sous 
les  n°'  1607  et  1608.  Il  y  a  plus  de  différence  entre  le  fond  de  la 
couleur  des  g  que  des  cf-  J'appelle  la  Q  de  Menton  :  Murina. 
J'y  ajoute,  sous  le  n"  1609,  une  g  de  la  forme  M  aura,  Obthr.,  d'Aïn- 
Draham,  en  Tunisie,  qui  constitue  une  race  d'Abrnptaria  moins 
obscure  que  celle  dont  le  comte  Turati  a  donné  une  figure,  avec  le 
nom  de  Theobromarïa  (Nuove  Forme  di  Lepid.,  1909,  PI.  VI, 
fig.  42,  g). 

N"  325.  • —  Hemerophila  N yclcmeraria,  Huebner,  Guenée  (^Sp.  G., 
p.  219);  Midi  de  la  France,  Valais. 

Minière  a  figuré  la  chenille,  la  chrysalide  et  le  papillon,  sous 
les  n"^  6,  ;  et  8  de  la  PI.  51. 

Guenée  n'a  pas  mentionné  la  fapygiaria  figurée  par  Costa,  sous 
le  n"  5  de  la  T.  IX,  dans  les  Géomètre  délia  Fauna  del  Regno  di 
Napoli,  d'après  un  exemplaire  «  raccolto  in  provincia  di  Lecce,  da 
Giuseppe  Costa  ».  Dans  leur  Catalog  1901,  Staudinger  et  Rebel 
rattachent  Rhizolitharia,  Rambur,  et  Barcinonaria,  Bellier,  à  fapy- 
giaria, Costa. 

C'est  en  effet  une  Boarmide  très  variable,  ainsi  qu'on  peut  en 
juger  par  la  figuration  que  je  publie,  mais  dans  laquelle  je  ne  com- 
prends pas  cependant  la  noirâtre  et  unicolore  Barcinonaria,  déjà 


256  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

bien  représentée  par  Bellier,  dans  les  Ann.  Soc.  ent.  France,  1862. 
Ma  collection  renfernne  le  spécimen  typiamt  de  Bellier.  Je  fais 
figurer,  sous  les  n°^  1601  et  1602  de  la  PI.  CLXIV,  2  cf  Japygiaria 
pris  par  Orazio  Querci,  dans  les  environs  de  Formia,  en  la  province 
de  Caserte;  i  c/  de  Marseille  (n°  1603),  que  m'a  envoyé  Augustin 
Coulet,  de  Digne;  une  Q  de  Sebdou,  prise  par  Harold  Powell, 
en  octobre  1907  (n°  1604). 

Pas  plus  que  Guenée,  je  ne  connais  en  nature  la  Hemerophila 
Uniiaria,  Herrich-Schaeffer,  de  l'Amérique  Septentrionale,  figurée 
par  cet  auteur,  sous  le  n°  204,  et  répertoriée  au  Specïes  Général, 
sous  le  n°  326,  à  la  page  219. 

Guenée  n'avait  pas  davantage  pu  voir  en  nature  le  n"  327  du 
Species  Général  :  Hemerophila  Solieraria,  Rambur,  Espèce  tou- 
jours assez  rare,  mais  répandue  en  Provence,  en  Catalogne  et  en 
Algérie.  J'ai,  devant  les  yeux,  la  figure  de  Solieraria  publiée  sous 
le  n°  5  de  la  PI.  VIII,  dans  les  Annales  de  la  Société  ent.  France, 
1834;  je  compare  à  cette  figure  une  cinquantaine  d'exemplaires 
rangés  dans  ma  collection.  Il  me  semble  qu'il  y  a  plusieurs  formes 
à  distinguer  chez  Solieraria. 

La  forme  typique  est  probablement  celle  qui  est  représentée 
d'après  un  exemplaire  du  Vallon  de  Saint-Pons  (Bouches-du- 
Rhône),  pris  par  Powell,  en  mai  1906. 

La  forme  de  Barcelone  a  l'espace  médian  des  ailes  plus  obscur; 
quant  à  la  forme  de  Sebdou,  elle  se  distingue  par  la  forte  ondu- 
lation de  la  ligne  noire  oblique  extracellulaire  des  supérieures  et 
son  rapprochement  de  la  ligne  extrabasilaire.  Je  me  suis  demandé 
si  la  supposée  Solieraria,  de  Sebdou,  n'était  pas  plutôt  VAtlanticaria, 
Rambur  {Catal.  System.  Andal.,  PI.  XIV,  fig.  5);  mais  je  ne  trouve 
pas  que  la  courbe  des  lignes  parallèles  au  bord  terminal,  sur  les 
ailes  inférieures  —  courbe  très  bien  indiquée  dans  la  figure 
d'Atlanticaria,  —  permette  d'identifier  à  Atlanticaria  la  Solieraria 
de  Sebdou,  qui  présente  des  lignes  plus  droites  et  non  courbes  sur 
les  ailes  inférieures. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  257 

Enfin  il  y  a  la  Solieraria,  d'Aflou,  prise  par  Harold  Powell,  en 
juillet  et  en  septembre  191 1.  Cette  forme,  dont  j'ai  reçu  une  tren- 
taine de  spécimens,  se  distingue  par  le  fond  brun  et  non  gris  de 
ses  ailes. 

Je  fais  figurer  Solieraria,  des  Bouches- du-Rhône,  sous  le  n"  1610 
de  la  PI.  CLXV;  Solieraria,  de  Catalogne,  sous  le  n"  161 1  de  la 
PI.  CLXV;  Solieraria,  var.  (an  Atlanticaria}),  de  Sebdou,  sous  le 
n°  161 2  de  la  PI.  CLXV.  et  Solieraria-Powelli,  d'Aflou,  cT  et  Ç, 
sous  les  n"'  1613  et  1614  de  la  PI.  CLXV. 

Le  n°  328  du  Species  Général  :  Strictaria,  Lederer,  que  Guenée 
semble  décrire  d'après  la  figure  donnée  par  Lederer,  a  été  placé 
par  Staudinger  et  Rebel  {Catal,  1901)  dans  le  genre  Synopsia. 

Il  reste  pour  le  genre  Hemerophila,  secundum  Guenée,  les  trois 
Espèces  australiennes  : 

N°  32g.  —  Liixaria,  Guenée. 

N"  330.  —  Heuiipleraria,  Guenée. 

N"  33 ï-  —  Silicaria,  Guenée. 

Hemipteraria  est  représentée  clans  X Atlas,  sous  le  n"  2  de  la 
PI.  6. 

Je  fais  représenter  dans  le  Vol.  VII  des  Etudes  de  Lépidopt. 
comparée,  sous  le  n°  161 7  de  la  PI.  CLXVI,  Silicaria  Q  donnée 
par  Doubleday,  et  Luxaria  cf  et  Q,  sous  les  n°^  161 5  et  1616  de  la 
PI.  CLXV. 

Le  n"  332  est  Nychiodes  Lividaria,  Hiibner,  décrit  par  Guenée, 
aux  pages  221  et  222. 

L'Espèce  n'est  pas  rare  aux  environs  de  Vernet-les-Bains.  On 
la  trouve  aussi  dans  la  Côte-d'Or  et  à  Autun.  Guenée  ne  connaissait 
pas  les  diverses  variétés  qui  ont  été  successivement  découvertes  et 
distinguées  depuis,  par  des  noms.  La  Divergaria,  de  Syrie,  est  petite 
et  plus  frêle  que  Lividaria,  de  France.  Andalusiaria,  à  fond  des 
ailes  blanchâtre,  figurée  par  Millière,  sous  le  n°  2  de  la  PI.  60,  dans 
son  Iconographie  (1865),  est  une  des  plus  remarquables  variations 
de  Lividaria. 

17 


258  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Guenée  a  figuré  sous  le  n"  7  de  la  PI.  g,  dans  \ Atlas  du  Species 
Général,  la  Melanodes  Anthracitana,  Guenée,  d'Australie,  et  sous 
le  n"  I  de  la  PI.  20  du  même  Atlas,  la  Smyriodes  Aflectaria, 
Guenée,  de  Tasmanie.  Ces  deux  Espèces  sont  décrites  sous  les 
ï^°^  333  6t  334,  aux  pages  222  et  223  du  Species  Général. 

N"  335.  —  Gastrina  Cristaria,  Guenée  (5/.  G.,  p.  224)  ;  Nouvelle- 
Hollande;  figurée  dans  V Atlas,  sous  le  n°  4  de  la  PI.  5. 

N°  336.  - —  Synopsia  Pkigallaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  225);  Amé- 
rique Septentrionale;  figurée  dans  V Atlas,  sous  le  n°  i  de  la  PI.  4. 

Guenée  ne  possédait  pas  Synopsia  Biiuminaria,  Lederer,  décrite 
et  figurée  par  ce  dernier.  Il  possédait,  comme  il  l'annonce,  un  C? 
de  Synopsia  Antygdalaria,  Herrich-Schaeffer,  dont  cet  auteur 
représente  la  Q  sous  les  n°^  432  et  433. 

Bitiiniinaria  et  Aniygdalaria  sont  citées  dans  le  Species  Général, 
à  la  page  226,  sous  les  n"^  337  et  338. 

Ce  n'est  qu'avec  doute  que,  sous  le  n"  339,  Guenée  classe  parmi 
les  Synopsia,  la  Boisduvaltaria,  Lucas,  colloquée  par  ledit  Lucas 
dans  les  Boarmia  et  représentée  sous  la  fig.  4  de  la  PI.  4  des 
Lépidoptères  dans  VExplor.  de  l'Algérie.  J'ai  déjà  fait  état  de 
Boisditvaliaria,  à  propros  de  la  revision  des  Ennomidœ;  Boisdu- 
valiaria  étant  une  Espèce  du  Genre  Crocallis. 

Le  n°  340  est  la  Synopsia  Sociaria,  Huebner;  Guenée  {S p.  G., 
p.  227)  ;  robuste  Phalène  répandue  en  France,  en  Hongrie,  en  Corse, 
en  Catalogne,  en  Russie. 

Je  l'ai  prise  à  Rennes;  je  la  possède  de  Montpellier,  de  Thiers 
(Puy-de-Dôme),  de  la  Sarthe  (de  Graslin),  de  Vernet-les-Bains, 
de  Digne,  de  Collioure.  Elle  est  très  variable.  La  Luridaria, 
Herrich-Schaeffer  (509-510),  a  le  fond  des  ailes  très  blanchissant. 
Guenée  a  eu  tort  d'en  faire  une  Espèce  séparée,  sous  le  n°  341, 
dans  le  Species  Général;  de  même  qu'il  n'aurait  pas  dû  admettre 
comme  Espèce  distincte  la  Propinquaria,  Boisduval,  décrite  en 
quelques  mots  dans  le  Gênera  et  index  metJiodicus,  1840,  sous  le 
n°   1564. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  259 

La  collection  Boisduval  contient  encore  le  mauvais  échantillon 
type  unique  de  Propinqnarïa.  Je  le  fais  représenter  sous  le  n°  161 8 
de  la  PI.  CLXVI,  pour  faire  la  pleine  lumière  sur  cette  prétendue 
Espèce,  que  je  considère  comme  une  simple  Liiridaria,  forme  albi- 
nisante  de  Socicuia.  Boisduval  l'avait  reçue  de  Montpellier.  Mil  Hère, 
dans  son  Iconographie,  aux  pages  387-390,  disserte  à  propos  de 
Propinquarïa  comme  s'il  la  connaissait  réellement.  Le  papillon 
qu'il  représente  sous  le  n"  5  de  la  PL  gi  est  tout  à  fait  Sociaria; 
les  chenilles  reproduites  sous  le  n"  i,  comme  Sociaria,  et  sous  le 
n°  2,  comme  Propinqiiaria,  sont  des  variétés  d'une  même  unité  spéci- 
fique. Minière  donne,  dans  toute  la  notice  qu'il  a  écrite  à  propos  de 
Sociaria  et  Propinqnarïa,  la  preuve  de  son  irrésolution  et  du  défaut 
de  logique  qu'on  remarque  si  souvent  dans  sa  critique  spécifique 
ou  synonymique.  Il  n'existait  et  il  n'existe  encore  qu'un  seul  exem- 
plaire de  la  prétendue  Propinqiiaria.  Dès  lors  comment  Millière, 
qui  n'ignorait  pas  cette  circonstance,  peut-il  dire  que  «  la  descrip- 
tion, dans  le  Species,  ne  semble  pas  exacte  sur  un  point  et  que 
cette  description  doit  convenir  à  une  variété  rare  de  l'Espèce?  » 
La  description  écrite  par  Guenée  essaye  évidemment  de  faire  le 
portrait  du  seul  exemplaire  de  Propinquarïa  qui  était  connu,  et  il 
est  bien  certain  que  les  ailes  sont  d'un  testacé  clair  à  peine  sau- 
poudrées, comme  le  dit  la  description  en  question.  I^orsque  Millière 
prétend  que  «  les  4  ailes  de  Propinquarïa  sont  tout  autant  et  plus 
peut-être  que  chez  sa  voisine  {Sociaria),  saupoudrées  de  nombreux 
atomes  bruns  et  quelquefois  tellement  serrés  que  les  lignes  noires 
transversales  se  distinguent  à  peine  »,  ledit  Millière  pense  aux 
Sociaria  qu'il  avait  sous  les  yeux,  mais  nullement  à  la  Propinquarïa 
du  Species  Général  qui  reste  seule  en  cause  et  dont  Guenée  signale 
un  unique  mâle,  à  la  fin  de  sa  description. 

N°  343.  —  Phaselia  Phœoleucarïa,  Lederer,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  228);  Altaï. 

L'Espèce  est  répandue  à  Amasieh,  à  Sarepta,  au  Fort  Naryne 
(Turkestan  oriental).  Elle  a  été  figurée  par  Lederer  sous  le  n°  3 
de  la  Taf.   2,  dans   Verhandlnngen  des  Zoologisch-Botanischen 


200  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Vereins  in  Wien,  Band  V,  Jahr  1855,  avec  la  Serrnlaria,  (cf,  fig.  i, 
et  Q  aptère,  fig.  2),  classée  par  Guenée  dans  le  Genre  Spartoptcryx 
(Sp.  Général,  II,  p.  121- 122;  Fam.  Fidonidœ).  Guenée  a  représenté 
la  curieuse  Q  de  Spartopteryx  Serrîilaria,  dans  V Atlas,  sous  le 
n°  6  de  la  PI.  21. 

La  forme  de  Phœoleiicarïa  du  fort  Naryne  est  beaucoup  plus 
grande  que  celle  des  autres  localités. 

N°  344.  —  Phaselïa  Delïciosny'ui,  Lederer,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  229);  Beyrouth. 

Une  bonne  figure  de  Deliciosaria  est  donnée  par  Lederer,  sous 
le  n°  4  de  la  Taf.  3,  dans  Verhandhtngen  des  Zool.  bot.  Ver.  Wicn, 
1855.  L'Espèce  se  trouve  à  Akbès  et  à  Géryville,  en  Algérie,  dans 
la  province  d'Oran.  M.  Harold  Powell  en  a  récolté  plusieurs  exem- 
plaires en  juin,  puis  en  août  et  septembre  1910.  La  race  A.lgiricaria 
est  un  peu  autrement  dessinée  que  la  forme  asiatique.  Je  fais 
figurer  un  exemplaire  de  Géryville  sous  le  n°  lôig  de  la  PI.  CLXVI. 

Pour  bien  établir   la  comparaison   au  sujet   de  Deliciosaria  et 
Phœoleiicaria,  de  Fort  Naryne,  que  j'appelle  Narynaria,  je   fais  - 
figurer  les  deux  Phalénites  à  côté  de  Algiricaria,  sous  les  n°^  1620    ^ 
et  1621  de  la  PI.  CLXVI. 

La  Calamodes  Occitanaria,  Duponchel,  classée  par  Guenée  dans 
le  Species  Général,  sous  le  n°  345,  aux  pages  22g  et  230,  est  séparée 
des  Boarmïa  par  le  genre  Cleora. 

Après  avoir  fait  la  revision  du  genre  Cleora,  je  devrai  m'occuper 
de  nouveau  de  Calamodes  Occitanaria. 

Les  Cleora  sont  citées  par  Guenée,  comme  suit  : 

N°  346.  — •  Cleora  Vidiiaria,  W.  V.,  Guenée  {S p.  G.,  p.  230,  231)  ; 
Angleterre,  France,  Allemagne. 

N°  347.  ■ —  Cleora  Psoricaria,  Eversmann,  Guenée  (5/>.  G., 
p.  232);  bords  du  Volga  inférieur. 

N°  348.  —  Cleora  Nigridorsana,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  232);  patrie 
inconnue. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  201 

N"  349.  —  Cleora  Glabraria,  Huebner,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  233); 
Angleterre,  Nord  de  la  France,  Silésie. 

N°  350.  —  CLcora  Lïchenaria,  Wilk.,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  233); 
Europe. 

N"  351.  —  Cleora  Hypochromaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  234); 
Australie. 

Les  Cleora  Vidiiaria,  Glabraria  et  Lïchenaria  sont  bien  connues 
de  tous  les  Entomologistes.  Ce  sont  des  PhaUnites  un  peu  variables 
pour  la  taille,  pour  l'albinisme  ou  le  mélanisme;  mais  elles  sont 
très  tranchées  et  faciles  à  distinguer.  Dans  le  Catalog  1901,  Stau- 
dinger  et  Rebel  classent  ces  Espèces  dans  le  Genre  Boarmia,  sous 
les  n°^  3896,  3897  et  3900.  Je  crois  qu'elles  sont  très  judicieusement 
placées  par  Guenée,  dans  un  Genre  spécial  :  Cleora. 

Charles  Barrett  a  figuré  les  Cleora  Lichenaria,  Glabraria  et 
Vidiiaria  qui  sont,  tous  les  trois,  des  Espèces  anglaises,  sur  la 
Plate  306,  dans  The  Lepidoptera  of  the  British  Islands.  Il  y  a 
deux  intéressantes  Aberrations  de  Glabraria,  représentées  sous  les 
n°^  2  c  çX.  id,  d'après  des  exemplaires  de  New-Forest,  dans  la  col- 
lection Capper.  Quant  à  H ypochroniaria,  Guenée,  figurée  dans  le 
présent  ouvrage  sous  le  n"  1622  de  la  PI.  CLXVl,  Guenée  en  avait 
fait  une  H ypochroma  postérieurement  à  la  publication  du  Species 
Général.  C'était  dans  sa  collection,  \  H  ypochroma  H  ypochroniaria. 
D'ailleurs  Guenée  avait  exprimé  ses  doutes  relativement  à  la  col- 
location  de  H  ypochroniaria,  dans  le  Genre  Cleora,  à  la  fin  de  sa 
description,  au  bas  de  la  page  256. 

Psoricaria,  n°  347,  est  attribuée  par  Staudinger  et  Rebel,  comme 
variété  à  Scodiona  Fagaria  (Belgiaria). 

Nigridorsaria,  n°  348,  est  figurée  sous  le  n°  1623  de  la  PI.  CLXVI, 
dans  le  présent  ouvrage.  Guenée  n'aurait  pas  dû  décrire  une  Pha- 
lénite  dont  la  patrie  restait  inconnue. 

Je  reviens  en  arrière  pour  retrouver  Calamodes  Occitanaria, 
Duponchel;  Espèce  méridionale,  très  commune  en  septembre  dans 


202  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

les  Pyrénées-Orientales,  les  Bouches-du-Rhône,  l'Ardèche,  le  Var, 
et  en  octobre  dans  le  Sud-Oranais.  La  forme  des  Pyrénées  est 
sensiblement  plus  mélanisante  que  celle  de  l'Ardèche. 

Herrich-Schaeffer,  sous  le  n"  32,  a  lîguré  un  exemplaire 
d'Occitanaria  qui  fait  la  transition  entre  la  race  des  Pyrénées- 
Orientales  et  celle  des  environs  de  Marseille.  Millière,  sur  la  PI.  I 
de  la  5''  livraison  de  VIconographie  et  Description  de  Chenilles 
et  Papillons  inédits  (1861),  a  publié,  sous  les  n°^  10  et  1 1,  la  figure 
d'une  forme  claire  et  d'une  forme  foncée  de  Calamodes  Occita- 
naria;  mais  la  forme  la  plus  mélanisante  est  celle  de  Géryville, 
dont  je  publie  la  figure,  sous  le  n°  1624  de  la  PI.  CLXVI. 

Cependant,  il  y  a  un  certain  nombre  d'Espèces  que  Guenée  a 
ignorées;  elles  sont  d'ailleurs  de  découverte  assez  récente  et  elles 
semblent  se  rattacher  génériquement  aux  Calamodes. 

Je  pense  que  Bastelicaria,  de  Corse,  dont,  en  outre  des  specimina 
typica,  je  possède  quelques  exemplaires  pris  par  feu  Decoster, 
pourrait  être  placée  dans  le  Genre  Calamodes  où  je  ferais  d'ailleurs 
rentrer  Solieraria  que  je  retirerais  du  Genre  Hemeropliila. 

Il  faudrait  y  joindre  l'espagnole  Fortunaria,  prise  à  Fortuna, 
près  Murcie,  en  avril  1902,  et  que  j'ai  reçue  de  feu  Aurelio  Vazquez. 
Ce  nom  de  Fortunaria  a-t-il  été  publié  quelque  part?  Je  n'ai  pu 
le  savoir.  Toujours  est-il  que  cette  Fortunaria  n'est  probablement 
qu'une  forme  de  Bastelicaria  dont  il  me  paraît  bien  difficile  de  la 
séparer  spécifiquement.  Je  fais  figurer  Fortunaria  sous  le  n°  1625 
de  la  PI.  CLXVI. 

Je  possède  aussi,  en  assez  grand  nombre  d'exemplaires,  une 
nouvelle  Espèce  de  Calamodes,  trouvée  en  juin,  juillet  et  août  1910, 
à  Géryville,  par  Harold  Powell.  Je  fais  figurer  sous  les  n"*  1626 
et  1627  de  la  PI.  CLXVI  et  avec  le  nom  de  Powelli,  cette  nouvelle 
Phalénite  algérienne  qui  n'est  spécifiquement  référable  ni  à 
Tenietaria,  Stgr.  {Iris  Dresden,  XII,  Taf.  VI,  fig.  i),  ni  à  Fasci- 
netaria,  Stgr.,  représentée  sous  la  fig.  3  de  la  même  Taf.  VI,  dans 
y  Iris  précité.  Le  (S  de  Calamodes  Powelli,  Obthr.,  semble  être 
beaucoup  moins  abondant  que  la  Q,  si  je  juge  d'après  les  docu- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  263 

ments  de  ma  collection.  L'antenne  pectinée  du  cf  est  terminée  par 
une  pointe  filiforme  très  aiguë. 

J'ajoute  la  Calamodes  Haroldi,  Obthr.,  d'Aflou,  dont  la  chenille 
d'abord  présumée  par  M.  Powell  être  celle  de  Solieraria,  est  brune 
et  vit  sur  le  genévrier.  Je  fais  figurer  le  cf,  sous  le  n"  1628  de  la 
PI.  CLXVI,  et  la  Q  de  Calamodes  Haroldi,  sous  le  n°  1629  de 
la  PI.  CLXVII.  Je  possède  une  bonne  série  d'exemplaires.  L'Espèce 
est  d'un  brun  clair  avec  le  bord  terminal  finement  liséré  de  noir. 
Les  supérieures  sont  traversées  par  une  ligne  extrabasilaire  droite, 
sauf  vers  la  côte  oii  elle  décrit  une  courbe,  et  par  une  ligne  extra- 
cellulaire très  droite  jusque  près  de  l'espace  apical  011  elle  s'infléchit 
pre.sque  à  angle  droit,  vers  le  bord  costal  ;  il  y  a  ensuite  une  éclaircie 
submarginale,  ondulée.  Les  inférieures  ont  le  point  cellulaire 
compris  entre  deux  lignes  droites  au  delà  desquelles  il  y  a,  comme 
aux  supérieures,  une  éclaircie  dans  un  espace  brun  plus  foncé.  Le 
dessous  est  assez  uni  avec  les  quatre  points  cellulaires  gros  et  très 
apparents. 

Il  existe  en  Algérie  d'autres  Espèces  non  encore  décrites,  voisines 
d'Occitanaria,  Solieraria  et  Japygiarta.  J'ai  déjà  fait  figurer  Holli, 
charmante  nouveauté,  sous  le  n"  152  de  la  PI.  XXVII,  dans  les 
Etudes  de  Lépidoplérologie  comparée  (Vol.  III)  ;  mais  j'ai  vu 
d'autres  Espèces  qui  m'ont  été  communiquées  pour  obtenir  des 
déterminations  que  je  n'ai  pu  fournir,  et  je  ne  doute  pas  que 
l'avenir  ne  nous  réserve  d'intéressantes  découvertes  parmi  les 
Boarmidœ  de  Mauritanie. 

Formant  une  sorte  de  transition  des  Calamodes  aux  véritables 
Boarmia,  la  Boarmia  Haroldana,  Obthr.,  fut  prise  par  Harold 
Powell  à  Sebdou,  en  juin  1907.  C'est  une  petite  Espèce  d'aspect 
modeste  et  un  peu  indifférent,  assez  uniformément  grise,  ayant  les 
ailes  traversées  depuis  le  voisinage  de  l'apex  aux  supérieures  jus- 
qu'au bord  anal  des  inférieures,  par  une  ligne  commune,  d'abord 
presque  puncti forme,  puis  mdiquée  aux  inférieures  par  une  ombre 
droite;  aux  mêmes  ailes  inférieures,  il  y  a  un  trait  discoïdal  noir. 


264  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

une  seconde  ligne  noirâtre  extracellulaire  un  peu  courbée,  puis  un 
espace  submarginal  plus  foncé,  traversé  par  une  éclaircie  linéaire. 
Le  dessous  est  tout  gris,  avec  4  points  noirs  discoïdaux.  Elle  est 
figurée  sous  le  n°  1630  de  la  PI.  CLXVII. 

Guenée  décrit  les  Boarmia  depuis  le  n°  352  jusqu'au  n°  398,  et 
l'histoire  du  Genre  Boarmia  occupe  les  pages  235  à  258  du  Species 
Général.  La  première  Espèce  citée  sous  le  n"  352,  à  la  page  236,  est 
llicaria,  Huebner,  répandue  en  Touraine,  dans  le  Sud-Ouest  de  la 
France  (Bordeaux),  la  Provence  et  l'Algérie  La  Variété  Mamiclarïa, 
figurée  par  Herrich-Schaeffer,  sous  le  n°  541,  a  le  fond  des  ailes 
plus  pâle  et  plus  olivâtre  que  la  forme  type.  Je  la  possède  de 
Sebdou  (juin  1907),  ainsi  que  de  Montpellier  où  l'avait  découverte 
feu  Manuel,  contemporain  de  Daube,  celui  qui  eut  la  chance  de 
trouver,  le  premier,  un  si  grand  nombre  d'Espèces  nouvelles,  dans 
le  Languedoc.  Manuel  était  commis-grelfier  près  la  Cour  impériale 
de  Montpellier;  Daube,  qui  était  pâtissier,  finit  sa  carrière  comme 
propriétaire  au  lieu  dit  :  Chemin  des  Aubes. 

■N°  353-  —  Boarmia  Sccnndaria,  W.  V.,  Guenée  (5/.  G.,  p.  237); 
Suisse  et  Allemagne. 

Guenée  et  moi,  chassant  ensemble,  au  mois  de  juillet  1866,  dans 
la  vallée  de  la  Viège,  en  allant  de  Stalden  à  Zermatt,  nous  avons 
rencontré  Secundaria  assez  abondante,  dans  un  bois  de  conifères 
traversé  par  le  sentier  muletier,  près  du  torrent. 

Herrich-Schaeffer,  sous  le  n"  247,  a  exactement  représenté  la  Q 
d'une  forme  assez  obscure  de  Secundaria. 

N°  354.  —  Boarmia  Umbraria,  Huebner,  Guenée  (5^.  G.,  p.  237); 
Midi  de  l'Europe,  Algérie.  Huebner  a  figuré  Umbraria  cf,  sous  le 
n"  340.  C'est  une  très  belle  Boarmia  qui  offre  d'intéressantes 
variétés,  notamment  celle  qui  est  très  obscure  et  figurée  sous  le 
n°  163 1  de  la  PI.  CLXVII;  je  l'appelle  Decosi'eraria,  en  souvenir 
de  feu  l'entomologiste  Decoster  qui  l'a  découverte  à  Menton,  et  une 
autre  :  PowelLi,  forme  relativement  très  petite,  d'aspect  sombre,  et 
qui  paraît  assez  abondante  à  Khenchela,  en  juin;  à  Aflou,  en  sep- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  265 

tembre,  et  à  Géiyville,  en  juillet  et  en  septembre.  Je  fais  figurer  les 
deux  sexes  de  la  Boarmia  Unibraria-PoweLli,  sous  les  n°^  1632  et 
1633  de  la  PI.  CLXVII. 

Minière  a  figuré  Umbraria,  larve  et  imago  cf,  sous  les  n°^  4  et  5 
de  la  PI.  130,  dans  V Iconographie  et  Description  de  Chenilles  et 
Lépidoptères  inédits. 

Je  possède  IJmbraria  comme  provenant  des  localités  suivantes  : 
Corse,  Catalogne,  où  elle  est  très  belle,  avec  des  teintes  d'un  brun 
rougeâtre  très  chaud;  Cannes,  Menton,  Digne,  Syrie  (Akbès).  C'est 
à  Minière  que  je  suis  redevable  de  3  exemplaires  élevés  à  Cannes, 
par  ses  soins.  Deux  d'entre  eux  portent  encore  à  leur  épingle  des 
étiquettes  écrites  de  la  main  de  feu  mon  vieil  ami.  C'est  M.  Harold 
Powell  qui  a  pris  les  échantillons  algériens  de  Umbraria-Powelli 
contenus  dans  ma  collection. 

N""  355-  ""■  Boarmia  Repandaria,  Lnmé,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  238, 
239)  ;  Europe. 

Guenée  cite  3  variétés  :  Conversaria,  Huebner;  Destrigaria, 
Stephens;  Mur  aria,  Curtis.  Il  y  en  a  bien  d'autres  actuellement 
connues.  Une  magnifique  figuration  de  la  Boarmia  Repandata  a  été 
donnée  par  Charles  Barrett,  sur  les  Plates  313  et  314,  dans  The 
Lepidoptera  of  the  British  Islands.  Il  faut  consulter  cet  estimable 
ouvrage  pour  apprécier  la  remarquable  variation  de  Repandata  dans 
le  Royaume-Uni.  L'Espèce  passe  du  gris  au  brun  rouge  et  au  noir, 
ou  au  fond  blanc  avec  des  dessins  noirs  et  rougeâtres  du  plus  bel 
effet. 

Outre  les  formes  anglaises,  irlandaises  et  écossaises,  dont  ma 
collection  contient  une  assez  bonne  série,  je  possède  Repandaria 
des  localités  suivantes  :  Cauterets,  Vernet-les-Bains,  Chaiiionix, 
Uriage,  Forêt  de  Lorges,  dans  les  Côtes-du-Nord,  Rennes,  Sarthe 
(de  Graslin),  Autun,  Mandchourie,  Thibet,  où  l'Espèce  est  très 
abondante;  Allemagne  (ex  coll.  Kuwert),  Alsace,  Allos,  Digne, 
la  Lauzet,  dans  les  Basses-Alpes. 

J'ai  toujours  beaucoup  aimé  inspecter  les  rochers  et  chercher  à 
y  découvrir  les  Phalènes  et  Noctuelles  qui  se  tiennent,  pendant  le 


266  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

jour,  endormies  sur  les  pierres  avec  lesquelles  leurs  couleurs  se 
confondent  quelquefois  si  bien.  C'était  le  genre  de  chasse  préféré 
par  mon  cher  grand-père.  J'ai  encore  aujourd'hui  dans  ma  collection 
un  Staiiropus  F  agi  Q,  qu'en  1856,  il  me  montra  posé  sur  un  tronc 
d'arbre  de  la  promenade  du  Thabor,  à  Rennes.  Ce  Staur.  Fagi, 
maintenant  vieux  de  56  ans,  semblait  être  un  morceau  de  l'écorce, 
plutôt  qu'un  papillon. 

Combien  de  fois  mon  grand-père  François- Jacques  Oberthiir 
m'a-t-il  appelé,  lorsque  j'étais  enfant,  pour  me  faire  voir  sur  une 
muraille,  ou  le  long  d'une  fente  d'écorce,  assise  (^gesetst,  comme  on 
disait  à  Strasbourg),  une  Bryophila  ou  une  Acronycta,  semblant 
faire  partie  intégrante  de  l'arbre  ou  du  caillou  choisi  par  la  Noc- 
tuelle comme  un  asile  sûr,  durant  le  jour. 

Le  goût  de  ce  sport  m'est  toujours  resté  vivace,  et  à  Cauterets, 
je  jouissais  beaucoup  de  le  pratiquer.  En  descendant  de  la  Rail  1ère 
vers  la  ville,  il  y  a,  le  long  du  chemin,  de  magnifiques  quartiers 
de  roche,  des  blocs  de  granit  superbes  offrant  aux  papillons  le  plus 
séduisant  abri.  Quelques  pierres  présentent  comme  une  sorte  de  toit 
protecteur  de  la  paroi  verticale;  d'autres  sont  ombragées  par  des 
branches  de  coudrier;  ou  bien  des  touffes  de  bruyère  croissant  sur 
le  bord  du  talus  les  recouvrent  légèrement  en  laissant  pendre  leurs 
branches.  Jamais  je  n'ai  fait  l'inspection  des  rochers  sans  y  trouver 
des  Gnophos,  des  Noctuelles,  des  Larentia,  surtout  des  Boaruiia; 
c'était  toujours  un  charme  pour  moi  de  voir  Repandata  avec  ses 
ailes  étendues,  ressemblant  parfaitement  au  rocher.  Avant  de  faire 
entrer  dans  le  flacon  où  devait  se  terminer  sa  courte  existence,  le 
pauvre  papillon  dont  j'avais  découvert  la  retraite,  je  me  suis  souvent 
régalé  de  la  vue  de  la  Phalène  bien  plus  belle,  lorsqu'elle  est 
vivante,  que  ne  le  restent  les  exemplaires  desséchés,  seuls  actuel- 
lement alignés  sous  mes  yeux.  Mais  je  dois  dire  que  ma  curiosité 
a  quelquefois  sauvé  la  vie  des  Boarnùa  Repandata.  Leur  sommeil 
n'est  pas  si  profond  que  celui  des  Acronycia  Myrïcœ  ou  des  diverses 
Dianthœcïa.  Alors,  pour  avoir  trop  attendu  à  capturer  la  Phalène, 
d'un  vol  rapide  et  imprévu,  celle-ci  se  dérobait  à  l'épingle  que  je 
lui  réservais. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  26; 


Huebner  a  figuré  Couver sana  g  sous  le  n"  393  ;  Barrett  a  repré- 
senté le  cT  sous  le  11°  1  e  et  i  /  de  la  Plate  314.  Mais  il  y  a  une 
forme  de  Conversana  beaucoup  plus  accentuée  et  plus  belle.  C'est 
elle  que  Wood  figure  avec  le  nom  de  Conversatia,  sous  le  n"  507, 
dans  son  Index  entomoL,  London,  1845,  et  que  Barrett  a  repré- 
sentée sous  les  n"^  i  6"  et  i  ^  de  la  Plate  314.  Les  variétés  Destri- 
garia,  Wood,  505,  et  Miiraria,  Wood,  506,  ne  paraissent  pas  rares 
en  Angleterre.  Dans  le  journal  Tke  Entomologisl,  n'^  586,  March. 
191 2,  M.  William  Mansbridge  décrit  aux  pages  94-96,  avec  les 
noms  de  :  Xigro-palUda  -t  Ochio-nigra,  deux  inédites  peculiar 
F  omis  of  Boarniia  Repandata. 

N"  356.  —  Boannia  Mcrops,  Cramer;  Meropatia,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  239);  Surinam. 

Guenée  dit  ne  pas  l'avoir  vue;  elle  est  représentée  par  Cramer 
sous  la  lettre  C  de  la  PI.  XVIIl.  Je  ne  la  connais  pas  davantage 
que  Guenée. 

N"  357-  —  Boarniia  admissaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  239,  240); 
Nord  de  l'Inde. 

Je  fais  figurer  l'exemplaire  type  sous  le  n"  1634  de  la  PI.  CLXVII. 

N*"  358.  —  Boarniia  Carmentaria,  Cramer,  Guenée  {Sp.  G., 
Surinam. 

Guenée  ne  connaissait  pas  plus  Carmentaria  que  Meroparta, 

n°  356. 

'      -        I  . .  ■■  ^. 

N°  359-  —  Boarmia  Rhoniboidaria,  Kleemann,  Guenée  (5/.  G., 
p.  240,  241,  242);  Angleterre,  France,  Allemagne. 

Elle  est  fort  commune  dans  les  jardins  d'Angleterre  et  de  la 
France  occidentale.  Barrett  a  donné  une  figuration  nombreuse  et 
très  intéressante  de  Rhoniboidaria,  sur  la  Plate  315.  Il  y  a 
9  figures,  dont  plusieurs  consacrées  à  la  variété  obscure  Perfnmaria, 
dans  ses  diverses  gradations. 

Le  contraire  de  Perfmnana  est  la  forme  blanc  jaunâtre  de  la 
vallée  de  Gavarnie,  appelée  :  Absiersaria  par  Boisduval. 

Guenée  mentionne  Absiersaria  à  la  page  242  du  Spccies  Général, 


268  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

comme  Var.  B  de  Rhomboidarïa.  Je  fais  figurer  Abstersaria  çS 
et  g  sous  les  n'"  1635  et  1O36  de  la  PI.  CLXVII. 

Je  l'ai  prise  moi-même  dans  la  vallée  de  Gavarnie,  en  montant 
depuis  Saint-Sauveur  jusqu'à  Gèdre,  et  mon  ami  Rondou  la  capture 
assez  fréquemment  dans  les  environs  de  sa  résidence.  Il  y  a  encore 
dans  la  collection  Boisduval  les  deux  spccimina  typha  cf  et  Q. 

Boisduval  a  décrit  Abstersaria^  comme  étant  peut-être  une 
Espèce  spéciale,  sous  le  n"  1555,  dans  le  Gênera  et  Index  Metho- 
dicus,   1840,  et  dans  les  termes  suivants  : 

«  Affinis  Rliomboidarue  et  forte  illms  aberratio  Pyrenaica. 
Alae  Albidœ  signaturis  fere  ut  apud  Rhomboidariam,  et  magis 
macilentis.  » 

L'Ab.  nigricante  Perfumaria  se  trouve  en  France;  la  collection 
Bellier  contenait  un  cf  pris  à  Lyon,  entièrement  d'un  brun  noirâtre 
comme  les  spécimens  les  plus  enfumés  des  jardins  londoniens. 

L'Espèce  est  commune  à  Rennes,  à  Cancale,  à  Evreux,  à  Châ- 
teaudun  (Guenée),  à  Château-du-Loir  (de  Graslin),  à  Uriage,  dans 
le  Wurtemberg,  en  Poitou,  etc. 

C'est  évidemment  une  Forme  ou  Espèce  très  voisine  de  Rhoni- 

boïdarïa  que  Millière  figure,  mais  avec  le  nom  erroné  de  Consimi- 

laria,  Duponchel,  sous  le  n"  9  de  la  PI.  130,  dans  \lcono graphie. 

La  Consimilaria,  Duponchel  (Phalénites,  PL  CLXII,  Êg.   i),  est 

-bien  plutôt  une  Cinctaria,  ainsi  que  nous  le  verrons  plus  loin. 

Mais  la  Consïmïlaria,  secundum  Millière,  dont  9  exemplaires 
authentiques  existent  dans  la  collection  de  Guenée,  est,  d'après  cet 
auteur,  spécifiquement  séparable  de  Rhomboidarïa.  Voici  d'ailleurs 
ce  que  Guenée  a  écrit  sur  la  notice  qui  est  fixée  à  l'épingle  d'une 
Consïmïlaria  Q,  Millière  (nec  Duponchel),  dans  sa  collection.  Je 
transcris  fidèlement  ce  que  Guenée  a  écrit,  postérieurement  à  la 
publication  du  Species  Général,  et  comme  suit  :  «  Boarm.  Consï- 
mïlaria. Cannes;  M,  Millière;  élevées  par  moi.  Je  doute  fort  que 
ce  soit  là  la  Consïmïlaria  de  Duponchel  et,  par  conséquent,  celle 
de  mon  Species.  Quoi  qu'il  en  soit,  elle  est  spécifiquement  différente 
de  la  Rhomboidarïa,   quoique   les  dessins  soient  à  peu   près   les 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  269 

mêmes.  La  chenille  est  dépourvue  des  petites  caroncules  latérales 
des  4"  et  5*^  ann.,  outre  qu'elle  diffère  par  la  couleur  et  le  dessin. 
Quant  au  papillon,  sa  taille,  sa  coupe,  son  aspect  général,  l'abdomen 
annelé  de  noir  démontrent  péremptoirement  sa  validité.   » 

Il  y  a  lieu,  pour  tous  les  détails  concernant  les  premiers  états, 
de  se  reporter  aux  pages  260  et  261  et  à  la  PI.  130  du  Vol.  III  de 
Yîcono graphie  et  Description  de  chenilles  et  papillons  inédits,  par 
P.  Minière,  1872.  Millière  a  figuré  sur  cette  Planche  130,  compa- 
rativement, la  chenille  de  Rhomboidaria  et  de  Consimilaria, 
secundum  Millière.  Millière  a,  plus  tard,  reconnu  que  la  Boarmia 
qu'il  avait  appelée  Consimilaria,  Duponchel,  et  figurée  sur  la 
PI.  130  de  \Icono graphie,  n'était  pas  Consimilaria,  Duponchel, 
mais  une  toute  autre  Espèce,  à  laquelle  ledit  Millière  a  donné  le 
nom  de  Psoraliaria  (Voir  à  cet  égard  le  2^  Supplément  du  Catalogtie 
raisonné  des  Lépidoptères  des  Alpes-Maritimes,  Cannes,  1883). 

Il  me  semble  que  c'est  bien  Consimilaria,  Millière,  que  j'ai  reçue 
d'Aïn-Draham,  en  Tunisie,  de  Corse  et  des  environs  d'Alger.  Il 
me  paraît,  comme  à  Guenée,  qu'il  y  a  bien  deux  Espèces  distinctes, 
Rhomboidaria  et  Psoraliaria,  lesquelles  ont  été  jusqu'ici  confondues 
en  une  seule. 

N°  360.  —  Boarmia  Ferversaria,  Boisduval,  Guenée  {Sp.  G-, 
p.  242);  Turquie,  Valais. 

Boisduval  a  décrit  Ferversaria,  dans  le  Gênera  et  Index  nietho- 
dicns,  1840,  sous  le  n"  1553,  et  comme  suit  -.  «  Afhnis  Rhomboidariœ 
et  forsan  illius  varietas  Sabinivora.  Signaturis  vix  differt  a  Rhom- 
boidariis  genuinis,  at  aspectu  omnino  singulari  alisque  magis 
rotundatis  facile  distinguitur.  Valesia.   » 

J'ai  sous  les  yeux  les  specimina  typica  de  Ferversaria,  Bois- 
duval. L'Espèce  lui  avait  été  envoyée  par  Anderregg. 

On  trouve  à  Vernet-les-Bains  une  race  de  Ferversaria  d'un  gris 
pâle  intermédiaire  entre  la  forme  valaisane  grise  et  Subflavaria, 
Millière,  des  Basses-Alpes  et  des  Alpes-Maritimes.  Dans  cette 
région  provençale,  en  effet,  se  rencontre,  au  lieu  de  la  forme  à  fond 
gris  lilacé,  une  race  concolore,  d'une  teinte  d'argile  claire  que  Mil- 


270  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

lière  a  appelée  Subflai'aria.  Il  a  figuré  le  cT  et  la  Q  sous  les  n°'  15 
et  16  de  la  PI.  I  du  tome  XX,  dans  les  Annales  Soc.  cnt.  Belgique. 

Cette  Siibflavaria  n'est  nullement  assimilable  à  \ Abstersarïa, 
Boisduval,  qui  est  une  race  pyrénéenne  de  Rhomboidaria,  ainsi  que 
je  l'expose  ci-dessus. 

On  peut  dire  cependant  que  Sitbfiavaria  est  à  Perversaria  ce  que 
Abstersarïa  est  à  Rhomboidaria;  c'est-à-dire  que  Perversaria,  aussi 
bien  que  Rhomboidaria,  présente  une  race  géographique  à  fond  des 
ailes  blanc  jaunâtre. 

Le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901,  n°  3876,  b.  v.,  se  trouve 
donc  encore,  cette  fois,  comme  en  tant  d'autres  cas,  hélas  !  parfai- 
tement erroné,  lorsqu'il  donne  Sitbfiavaria,  Millière,  comme  syno- 
nyme d^  Abstersarïa. 

Je  possède  une  bonne  série  de  Subflavaria  absolument  référables 
à  Perversaria,  non  à  Rhomboidaria,  et  tout  à  fait  conformes  aux 
deux  excellentes  figures  dont  nous  sommes  redevables  à  Millière. 
Ma  collection  contient  d'ailleurs  deux  specim,ina  cotypica  que  me 
donna  Millière,  avec  étiquette  écrite  de  sa  main. 

N°  361.  —  Boarmia  Cosiaria,  Guenée  {Sf.  G.,  p.  242,  243); 
Bornéo,  Sarawack. 

Je  fais  figurer  le  spécimen  lypicum  çf,  sous  le  n°  1638  de  la 
PI.  CLXVII. 

L'Espèce  est  répandue  dans  l'Inde,  à  Sumatra  et  à  Bornéo. 

N°  362.  —  Boarmia  Rectilinearia,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  243)  ;  Brésil. 
Figurée  sous  le  n°  1637  de  la  PI.  CLXVII. 

N°  363.  —  Boarmia  Suasaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  243);  patrie 
inconnue. 

Figurée  sous  le  n°  1639  de  la  PI.  CLXVII. 

N°  364.  —  Boarmia  Abietaria,  W.  V.,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  243, 
244)  ;  Europe  centrale,  dans  les  forêts  de  conifères. 

Guenée  cite  la  Variété  A.  Sericearia,  Curtis,  d'Angleterre,  parfai- 
tement figurée  avec  le  nom  d'Alcis  Sericearia  (The  Salin  Béant  y), 
par  John  Curtis,  dans  British  Entomology,  Lepidoptera;  Part.  I, 
sur  la  PI.  113. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  2/1 


Charles  Barrett  a  donné  une  très  belle  figuration  de  Boarmia 
Abietaria,  sur  la  Plate  312,  dans  The  Lepidop/cra  of  thc  Brh'ish 
Islands. 

L'Espèce  est  superbe;  c'est  bien  effectivement  une  véritable 
Satin  Beaiity;  elle  est  très  facile  à  distinguer  des  Espèces  congé- 
nères. Je  n'en  possède  aucun  exemplaire  pyrénéen;  cependant  elle 
doit  habiter  les  forêts  de  sapins  des  montagnes,  à  Cauterets.  On  la 
trouve  dans  les  Alpes  françaises,  notamment  dans  le  massif  de 
la  Grande-Chartreuse  (Isère). 

Le  n°  365,  Boarmïa  Emîinctaria,  Guenée,  d'Abyssinie,  fait  partie 
de  la  collection  du  Aluséum  national  d'Histoire  naturelle,  à  Paris. 

Le  n°  366,  Boarmia  Condensaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  245),  a  été 
figuré  dans  V Atlas,  sous  le  n°  10  de  la  PI.  6.  Les  exemplaires  de 
la  collection  Guenée  viennent  du  Brésil. 

N°  367.  —  Boarmia  Païupinaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  245);  envi- 
rons de  Baltimore. 

Figurée  sous  le  n"  i()4o  de  la  PI.  CLXVII. 

Packard,  dans  A.  Monograph  of  thc  Geomcirid,  etc.,  figure 
Pampinaria  sous  le  n°  20  de  la  PI.  XI  et  y  rapporte,  comme  syno- 
nyme, le  n°  369  :  Boarmia  Frugaliaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  246),  de 
Géorgie  américaine,  dont  les  types  n'existent  plus  dans  la  collection 
Boisduval.  Que  sont-ils  devenus?  On  sait  que  des  papillons  de 
l'Amérique  du  Nord,  appartenant  à  Boisduval,  ont  mystérieusement 
disparu  de  ses  boîtes.  S'ils  existent  encore,  quelle  collection  les 
renferme  aujourd'hui? 

Les  types  des  Boarmia  Cliz'inaria,  Guenée,  n"  368,  de  Californie 
{Sp.  G.,  p.  245  et  246),  et  Defectaria,  Guenée  (n°  372),  d'Amérique 
septentrionale  {Sp.  G.,  p.  247),  ont  eu  le  même  sort  que  les  speci- 
mina  typica  de  Frugalaria.  Ils  sont...  absents. 

Le  n"  370,  Boarmia  Humana,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  246),  de  Géorgie 
américaine,  et  le  n°  371,  Boarmia  Intraria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  246, 
247),  des  environs  de  Baltimore,  sont  réunis  par  Packard  dans  la 
même  unité  spécifique  :  Hiimaria  {A  Monograph,  p.  435-437). 


272  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

La  figure  23  de  la  Plate  XI  représente  Hnmaria  cf;  je  fais 
reproduire  sous  le  n°  1641  de  la  PI.  CLXVIII  la  figure  de  Boarmia 
Intraria,  Guenée,  d'après  le  spécimen  typiciim. 

N°  373.  —  Boarmia  Larvaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  247)  ;  Canada. 
Figurée  sous  le  n°  1642  de  la  PI.  CLXVIII,  d'après  le  spécimen 
typiciim. 

N°  374.  —  Boarmia  Momaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  247).  Guenée 
la  croit  américaine.  Packard  figure  Larvaria  sous  le  n°  21  de  la 
PI.  XI,  mais  il  n'a  sans  doute  pas  admis  Momaria  comme  améri- 
caine ;  il  cite  Momaria,  Walker,  en  synonymie  de  Humaria,  Guenée  ; 
mais  Momaria,  Walker,  n'est  pas  Momaria,  Guenée. 

Je  me  souviens  que  Guenée  me  dit  autrefois  que  Packard  était 
venu  à  Châteaudun,  exprès  pour  voir  les  Phalénites  américaines 
décrites  dans  le  Species  Général,  et  que  Packard  avait  comparé  et 
déterminé  beaucoup  d'Espèces,  en  examinant  les  specimina  typica 
de  Guenée.  Il  est  probable  que  Packard  n'aura  pas  jugé  que 
Momaria,  Guenée,  fut  américaine.  Elle  est  peut-être  australienne. 

Je  la  fais  figurer  sous  le  n°  1643  de  la  PI.  CLXVIII. 

Sous  les  n"'  375,  376  et  378,  Guenée  signale  les  Boarjnia  Cinc- 
taria.  De  Géer,  d'Europe,  Siiblunaria,  Guenée,  d'Amérique  Septen- 
trionale, et  Consimilarïa,  Duponchel,  de  France  méridionale. 

Le  n"  377  est  réservé  à  Boarmia  Titcaria,  Cramer  (PI.  CCLXXV, 
fig.  C),  de  Virginie. 

Je  ne  connais  pas  Titearia;  mais  j'ai  sous  les  yeux  les  specimina 
typica  de  Snblunaria,  Guenée,  et  Consimilaria,  Duponchel  ;  je  suis 
convaincu  que  ce  sont  des  formes  de  Cinctaria,  comme  Insolita, 
Butler  {Lep.  Het.  in  Bnt.  Mus.,  PI.  XLIX,  fig.  5),  l'est  probable- 
ment aussi;  car  Cinctaria  est  répandue  en  Mandchourie  aussi  bien 
qu'en  Europe;  c'est  ainsi  que  j'ai  reçu  de  l'île  Askold  une  paire 
absolument  semblable  à  la  Consimilaria,  Duponchel,  qui  est  cata- 
loguée sous  le  n*"  1560,  dans  le  Gênera  et  Index  Methocliciis,  1840, 
comme  venant  du  Midi  de  la  France. 

Cependant  Packard  ne  signale  pas  Cinctaria  parmi  les  Espèces 
américaines.  Il  y  a  là  un  point  de  doute  que  je  suis  présentement 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  2/3 

impuissant  à  éclaircir.  Toutefois  je  présume  que  si  Sîibhmaria  est 
américaine,  elle  est  aussi  européenne.  Je  possède  une  g  de  Vernet- 
les-Bains  qui  lui  est  absolument  identique. 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  fais  figurer  le  type  S?iblunaria  sous  le 
n"  1644  de  la  PI.  CLXVIII,  et  le  type  Consiniilaria,  sous  le  n°  1645 
de  la  PI.  CLXV^III.  Ce  type  Consimilnria  a  déjà  été  figuré  par 
Duponchel,  sous  le  n"  i  de  la  PI.  CLXII,  dans  les  Phalénites,  et 
décrit  par  cet  auteur,  aux  pages  386  et  387  du  Tome  quatrième  de 
V Histoire  Ncifiirclie  des  Lépidoptères,  deuxième  partie,  182g.  Le 
typiciim  spécimen  qui  existe  encore  est  donc  un  papillon  qui  date 
d'au  moins  83  ans,  ce  qui  est  un  bel  âge  pour  les  restes  desséchés 
d'une  Phalénite. 

J'ajoute  la  figuration  de  la  paire  de  Cinctaria-C onsiniilaria  de 
l'île  Askold,  dont  j'ai  fait  mention  plus  haut.  Le  cT  est  représenté 
sous  le  n°  1646  de  la  PL  CLXVIII  et  la  Q  sous  le  n°  1647;  et  par 
opposition  à  ces  C onsiniilaria,  dont  le  fond  des  ailes  est  d'un  gris 
clair,  je  fais  reproduire  un  cf  très  obscur  de  Stettin  (fig.  1648, 
PI.  CLXVIII). 

Dans  ma  collection,  il  y  a  des  Cinctaria  provenant  de  Sud- 
Irlande  (Mac- Arthur,  1893);  d'Irlande  (Kerry,  Salvage);  de 
Rennes,  en  avril;  de  Sologne;  des  Pyrénées-Orientales,  en  juillet; 
de  Corse;  de  Digne;  de  Château-du-Loir  (de  Graslin),  prises  en 
mars  et  avril;  des  environs  de  Paris.  L'Espèce  est  très  variable  et 
très  jolie.  Charles  Barrett  a  figuré,  sur  la  Plate  311,  onze  exem- 
plaires très  variés  de  la  Boarmia  Cinctaria,  dont  2  cf  black  var., 
très  remarquables,  sous  les  n'""  i  z  et  i  j.  Il  est  bien  évident  que  la 
Consimilaria,  Duponchel,  n'a  aucun  rapport  spécifique  avec  la 
Consimilaria,  voisine  de  Rhomboidarïa,  décrite  par  Millière,  dans 
son  Iconographie,  aux  pages  260  et  261,  et  figurée  sous  le  n"  9  de 
la  PI.  130.  Je  me  demande  comment  Millière  a  jamais  pu  confondre 
/  Consimilaria,  Duponchel,  avec  la  Boarmia  si  voisine  de  Rhomboi- 
daria,  dont  il  a  étudié  en  Provence,  comparativement,  les  premiers 
états.  Il  est  vrai  que  Millière  est  revenu  sur  cette  erreur,  et  comme 
je  l'ai  exposé  ci-dessus,  Millière  a  donné,  en  1884,  le  nom  de 
Psoraliata  à  son  ancienne  Consimilaria.  , 

18 


274  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE 

N°  379.  —  Boarmia  Biiœniaria,  Le  Guillou,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  249)  ;  Nouvelle-Hollande;  fait  partie  de  la  collection  du  Muséum 
d'Histoire  Naturelle,  à  Paris;  figurée  dans  V Atlas  du  Speàes 
Général,  sous  le  n"  i  de  la  PI.  3. 

Les  n°''  380  :  Boarmia  Canescaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  249  et  250); 
n°  381  :  Boarmia  Lyciaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  250),  et  n°  382  : 
Boarmia  Pœcilaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  250),  proviennent  tous  les 
trois  de  Nouvelle-Hollande  ou  de  Van-Diemen  et  font  partie  de 
la  collection  du  Muséum  d'Histoire  Naturelle  de  Paris.  Seul  le 
n°  382  :  Boarmia  Pœcilaria,  a  été  figuré  dans  Y  Atlas,  sous  le  n°  i 
de  la  PI.  6. 

Le  n"  383  :  Boarmia  Gnopharia,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  251),  d'Amé- 
rique Septentrionale,  a  été  figuré  dans  V Atlas,  sous  le  n°  10  de  la 
PI.  5,  et  le  n°  384  :  Boarmia  Umbrosaria,  Huebner,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  251),  de  Géorgie  d'Amérique,  a  été  représenté  par  Huebner,  pour 
les  deux  sexes,  en  dessus  et  en  dessous,  avec  le  nom  de  :  Cymato- 
phora  prolixa  Umbrosaria. 

Le  n°  385  :  Boarmia  Porcelatia,  Abbot,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  252), 
d'Amérique  Septentrionale,  est  resté  inconnu  à  Packard.  Il  n'existe 
plus  d'exemplaire  dans  la  collection  Boisduval  ;  mais  il  y  en  a 
encore  peut-être  quelques-uns  au  Muséum  de  Paris? 

N"  386.  —  Boarmia  Roboraria,  Albin,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  252); 
Europe. 

N°  387.  —  Boarmia  Consortaria,  Fab.,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  253); 
Europe. 

La  Roboraria  est  une  de  nos  plus  grandes  Espèces.  Toutes  les 
deux  Roboraria  et  Consortaria  se  trouvent  en  Angleterre  et  toutes 
les  deux  présentent  une  black  Variety.  Charles  Barrett  a  figuré 
Roboraria  sous  les  n"^  1,  i  a,  1  b,  i  c  (black  var.),  i  d  (larve)  de 
la  Plate  310  et  Consortaria,  sous  les  n°^  2,  2  a,  2  b  de  la  même 
Planche. 

En  Saxe,  on  trouve  la  var.  Infiiscata,  Stgr.  de  Roboraria,  avec 
le  dessus  des  aile^ presque  entièrement  noir.  Cette  rnême  variété 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  275 

se  trouve  à  Fontainebleau.  Je  possède  un  cf  très  noir,  provenant 
de  cette  forêt  et  ayant  fait  partie  de  la  collection  Feisthamel. 

A  Vernet-les-Bains,  on  trouve  assez  régulièrement  une  forme 
nigricante  de  Consorlaria  faisant  le  passage  entre  le  type  gris 
et  l'Ab.  noire  HuyrLpertï,  de  Bochum,  en  Allemagne. 

De  même  que  Roboraria  et  Consortaria  se  trouvent  en  Grande- 
Bretagne,  toutes  les  deux  habitent  la  Bretagne  armoricaine;  elles 
ne  sont  pas  rares  dans  nos  bois.  Nous  trouvons  Roboraria  au 
printemps  et  Consortaria  en  juin.  J'ai  notamment  pris  cette  der- 
nière dans  la  forêt  de  Lorges  (Côtes-du-Nord). 

Consortaria  se  rencontre  en  Mandchourie  (Ile  Askold;  Sidcmi) 
et  au  Japon  oii  elle  donne  la  race  gris  foncé  :  Conferenda,  Butler. 
Je  possède  des  exemplaires  des  Pyrénées-Orientales,  tout  à  fait 
référables  à  Conferenda.  On  peut  donc  et  on  doit  même  les  dési- 
gner par  le  nom  de  cette  variété.  Je  fais  figurer  un  cf  et  une  Q 
Hnmperh,  sous  les  n°^  1649  et  1650  de  la  PI.  CLXVIII. 

Je  fais  représenter  aussi,  sous  le  n°  165 1  de  la  PI.  CLXVIII, 
Ylnfuscata  de  Fontainebleau;  elle  mériterait  le  nom  à'Infusca- 
tissima,  car  elle  a  le  dessous  des  ailes  noir  comme  le  dessus,  tandis 
que  chez  Infuscata,  de  Saxe,  si  le  dessus  est  enfumé,  le  dessous 
est  à  peu  près  normal. 

Sous  les  n"'  1652  et  1653  de  la  PI.  CLXIX,  je  fais  figurer  une 
paire  d'une  belle  Boarmia  que  feu  mon  aimable  ami,  le  D^  Roussel, 
Médecin  de  la  Marine,  m'envoya  jadis  de  l'Ile  Bourbon.  Il  avait 
récolté  un  certain  nombre  de  Lépidoptères,  dans  les  montagnes 
de  l'île,  à  Salazie,  et  cette  curieuse  Boarmia,  dont  le  cf  a  le  fond 
des  ailes  d'un  brun  jaunâtre  clair,  tandis  que  la  Q  est  blanche, 
figurait  parmi  ses  intéressantes  captures  dont  il  eut  l'obligeance 
de  me  faire  présent. 

La  Boarmia  Rousseli,  nommée  en  mémoire  de  mon  ami,  est 
voisine,  mais  très  dis'incte  de  Boarmia  (Medasina)  Vagans,  Moore, 
des  collines  Khasia. 

N°  388.  —  Boarmia  Renaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  253)  ;  Brésil  ? 

Le  seul  exemplaire,  qui  existe  dans  la  collection  Guenée,  e^t 


2;6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

bien  mauvais  et  il  eût  bien  mieux  valu  ne  pas  donner  ce  nom  à 
une  pareille  loque,  d'ailleurs  de  patrie  douteuse. 

Je  transmets  cependant  à  M.  Culot  le  cf  si  défectueux  et  qui 
est  le  spécimen  lypician  iiniciini.  La  plus  soigneuse  attention  étant 
au  service  d'un  talent  universellement  apprécié,  je  ne  doute  pas 
que  mon  excellent  collaborateur  artistique  ne  tire  le  meilleur  parti 
possible  d'un  élément  cependant  bien  insuffisant.  On  en  verra  la 
reproduction  sous  le  n°  1654  de  la  PI.  CLXIX. 

N"  389.  —  Boarmia  Selenaria,  W.  V.,  Guenée  {S p.  G.,  p.  254)  ; 
Europe  méridionale,  Afrique,  Asie. 

Huebner  a  figuré  Selenaria  sous  le  n°  163.  Herrich-Schaeffer 
a  donné  trois  figures  sous  les  n°^  374,  375  et  376.  L'Espèce  est 
répandue  au  Sikkim,  à  Natal,  en  Mandchourie,  au  Japon,  en 
Chine,  en  Italie,  en  Provence,  en  Dalmatie  et  à  Madagascar. 

L'/l  caciaria,  Boisduval,  n'étant  autre  chose  qu'une  Selenaria, 
je  m'étonne  que  Guenée  ait  considéré  ladite  Acaciaria  comme  une 
Espèce  distincte  de  Selenaria  et  lui  ait  consacré  un  article  spéci- 
fique spécial,  sous  le  n°  391,  à  la  page  255  du  Species  Général. 
J'ai  capturé  auprès  de  Castellamare-di-Stabia,  en  mai  1907,  un 
exemplaire  Q  de  Selenaria,  remarquable  par  sa  taille  relative- 
ment considérable.  J'avais  aperçu  de  loin  cette  Boarmia  posée  sur 
un  tronc  d'arbre  de  la  route.  Ses  ailes  blanchâtres  tranchaient  sur 
l'écorce  grise  d'un  platane;  elle  ne  s'était  nullement  dissimulée 
aux  yeux.  Dianaria,  Huebner,  483,  est  une  forme  moins  blanche, 
à  fond  des  ailes  un  peu  teinté  de  brunâtre  et  que  l'on  rencontre 
notamment  à  Hyères  (Var). 

Dans  le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901,  C onsiniïlaria,  Mil- 
lière  {nec  Duponchel),  Iconogr.,  PI.  130,  fig.  9,  est  d'abord  placée 
en  synonymie  de  Gejmnaria  {Rhomboidaria^,  n"  3876. 

Puis,  avec  un  point  de  doute,  il  est  vrai,  la  même  C onsimilaria, 
Iconogr.,  PI.  130,  fig.  9,  se  trouve  reportée  en  synonymie  de  Dia- 
naria.  11  n'y  a  aucun  rapport  spécifique  possible  entre  C  onsimilaria 
secundum  Millière,  Iconogr.,  PL  130,  fig.  9  et  Dianaria, 


LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  2/7 

D'ailleurs  cette  ConsimiLaria,  secundum  Millière,  olim,  étant 
devenue  Psoraliata,  Millière,  en  1884,  c'est  sous  ce  nom  définitif 
qu'il  faut  l'envisager.  D'après  l'opinion  de  Guenée,  basée  sur  les 
premiers  états,  Psoraliata  est,  ainsi  que  je  le  rapporte  ci-dessus, 
une  Espèce  spéciale;  elle  a  été  jusqu'ici  généralement  méconnue. 

N°  390.  —  Boarmia  Cornaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  254)  ;  Nord 
de  l'Inde. 

Figurée  sous  le  n"  1658  de  la  PI.  CLXIX. 

J'ai  fait  connaître  que  le  n°  391,  Boarmia  Acacia/ia,  Boisduval, 
n'est  autre  chose  que  Selenaria. 

Quant  au  n"  392,  Boarmia  Validaria,  Guenée,  de  Rio-de-Janeiro 
(Brésil),  le  iypicum  spécimen  fait  partie  de  la  collection  du 
Muséum  national  d'Histoire  Naturelle,  à  Paris. 

N"^  393.  —  Boarmia  Sublavana,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  256)  ;  Inde 
centrale. 

Figurée  sous  le  n*"  1659  de  la  PL  CLXIX. 

N°  394.  —  Boarmia?  Canielaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  256)  ;  Aus- 
tralie. Représentée  sous  le  n°  1660  de  la  PL  CLXIX. 

Guenée  termine  la  notice  descriptive  imprimée  au  bas  de  la 
page  256  du  Species  Général,  par  ces  mots  :  «  Est-ce  bien  une 
Boarmia?  Le  dessous  ressemble  aux  Hypochroma.  Il  faut  con- 
naître le  cf  »•  Postérieurement  à  l'impression  du  Species  Général, 
Guenée,  dans  sa  collection,  avait  placé  Cainelarïa  dans  le  genre 
Tephrosia.  Mais  je  fais  la  revision  du  Species  Général;  je  suppose 
que  mes  Lecteurs  ont,  sous  les  yeux,  le  livre  écrit  par  Guenée; 
dès  lors  je  suis  pas  à  pas  l'œuvre  du  vieux  Naturaliste  dont  la 
véracité  est  toujours  parfaite,  mais  dont  l'irrésolution  apparaît 
dans  tous  les  cas  ambigus.  11  s'est  repris  plus  tard  pour  L  leora? 
Hypochroniaria,  comme  pour  Boarmia?  L  amelaria.  Je  crois  que 
son  second  jugement,  après  mûre  réflexion  valait  mieux  que  le 
premier;  mais  je  ne  change  rien  à  ce  qui  a  paru  dans  les  Suites 
à  Buffon.   D'ailleurs   C amelaria,   par   l'analogie   de   ses   dessins, 


278  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

n'indiquerait-elle   pas   une   étroite   parenté   spécifique   avec   Snb- 
fiavaria? 

N"  395.  —  Boannia  Bipennaria,  Guenée  (5/>.  G.,  p.  257);  Brésil. 

N°  396.  —  Boannia  Unipennana,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  257)  ;  Brésil. 

Guenée  a  figuré  Bipennaria  sous  le  n°  5  de  la  PI.  13,  dans  V Atlas 
du  Species  Général.  Il  reconnaît  que  U nipennaria  et  Bipennaria 
diffèrent  très  peu  l'une  de  l'autre  et  il  cherche  à  établir  des  dis- 
tinctions spécifiques  qui  me  semblent  bien  précaires.  J'ai  sous  les 
yeux  les  speciniina  typica  de  Guenée,  ils  sont  incomplets  et  en 
état  de  conservation  bien  misérable;  par  ailleurs  ma  collection 
contient  71  exemplaires  provenant  de  Paraguay  central  (P.  Ger- 
main, 1885);  Guyane  française,  Ile  Portal-au-Maroni  (Constant 
Bar);  Sainte-Catherine,  au  Sud  Brésil;  Matto-Grosso,  au  Brésil 
(P.  Germain,  1886);  Cochabamba,  en  Bolivie  (P.  Germain,  1888- 
89)  ;  Chanchamayo,  au  Pérou  (Oswald  Schuncke)  ;  Balzapamba, 
en  Equateur  (M.  de  Mathan,  1894);  Huambo,  au  Pérou  (M.  de 
Mathan,  1889);  Honda,  en  Nouvelle-Grenade  (M.  de  Mathan, 
1899);  Tonantins,  aux  Amazones  (M.  de  Mathan,  1880);  Rio-de- 
Janeiro  (P.  Germain,  1885);  Tarapoto,  au  Pérou  (M.  de  Mathan, 
18S6)  ;  Manizales,  en  Nouvelle-Grenade  (Patino).  Il  y  a  des  exem- 
plaires plus  petits  et  plus  grands;  plus  blancs,  plus  jaunâtres,  ou 
plus  gris,  avec  les  taches  et  dessins  noirs,  plus  ou  moins  accentués 
ou  effacés;  mais  toutes  ces  Boarmia  sont  aussi  bien  réf érables  à 
Bipennaria  qu'à  G  nipennaria  dont  la  distinction  spécifique  envi- 
sagée par  Guenée,  me  parait  absolument  illusoire. 

Je  fais  figurer  un  des  specimina  typica  Q  de  U  nipennaria 
(fig.  xf  1655,  PI.  CLXIX)  et  deux  cf,  l'un  du  Paraguay  central, 
très  petit  et  à  fond  des  ailes  jaunâtres  (fig.  11°  1657,  PI.  CLXIX), 
et  l'autre  de  Bolivie,  plus  grand,  plus  blanchâtre  (fig.  n°  1656, 
PI.  CLXIX)  pour  faire  apprécier  la  variation  de  l'Espèce. 

Le  n°  397,  Boarmia  Subpennaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  257,  258), 
fait  partie  de  la  collection  du  Muséum  national  d'Histoire  Natu- 
relle de  Paris. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  2/9 

Le  n"  398,  Boarmia  Umbclliilaria,  Huebncr,  Guenée  (^Sp.  G., 
p.  258),  du  Brésil,  a  été  figuré  sous  les  n"'  429  et  430  dans  Zutraege 
sur  Saniniliing  exotischer  Schmellerlinge,  von  Jacob  Huebner 
(Augsburg,  18 18).  C'est  une  petite  Espèce  délicate  et  appartenant 
à  un  groupe  comprenant  plusieurs  unités  spécifiques  voisines  les 
unes  des  autres.  Je  publierais  volontiers  la  figuration,  seul  moyen 
d'ailleurs  de  distinguer  entre  elles  ces  petites  Boarmia  américaines 
et  j'ajouterais  facilement  une  longue  série  d'Espèces  africaines, 
américaines  et  asiatiques,  i)rincipalement  de  la  région  sino-thibé- 
taine,  qui  n'ont  point  encore  été  figurées  et  qui,  seulement  décrites, 
restent  absolument  méconnaissables,  tant  qu'une  bonne  figure  n'est 
pas  intervenue. 

Mais  je  tiens  à  poursuivre,  le  plus  activement  possible,  la  revi- 
sion des  Espèces  décrites  par  Guenée  dans  le  Species  Général,  et 
dont  les  types  existent  encore  dans  ma  collection.  Dès  lors,  je 
remets  à  plus  tard,  si  je  suis  encore  de  ce  monde,  la  figuration 
d'une  notable  série  de  Boarmia  exotiques,  non  encore  représentée 
jusqu'ici  et  qui  me  paraissent  former  un  groupe  bien  homogène 
d'Espèces  nombreuses  et  très  intéressantes  à  analyser. 

Le  genre  Tephrosia,  Boisduval,  succède  au  Genre  Boarmia. 
Guenée  l'a  divisé  en  huit  groupes.  Le  premier  comprend  une  seule 
Espèce  : 

N°  399-  —  Tephrosia  Cribrataria,  Guenée,  de  la  Géorgie  améri- 
caine {Sp.  G. y  p.  260),  figurée  par  Guenée  dans  Y  Atlas  du  Species 
Général,  sous  le  n°  9  de  la  PI.  3. 

Le  second  groupe  renferme  quatre  Espèces  brésiliennes,  comme 
suit  : 

N°  400.  —  Tephrosia  Vacillaria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  260,  261); 
Brésil. 

Figuré  sous  le  n"  1Ô61  de  la  PI.  CLXIX. 

N''40i.  —  Tephrosia  Diinidiaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  261)  ;  Brésil. 

L'exemplaire  que  possédait  Guenée  est  fruste  et  usé  par  le  vol. 

Je  remets  à  M.  Culot  un  exemplaire  parfaitement  frais,  spécifi- 


280  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

quement  conforme  au  spécimen  typicum  de  Guenée,  afin  de  lui 
permettre  de  produire  une  figuration  exacte  de  l'Espèce  (voir 
fig.  1662  sur  PI.  CLXIX). 

Plus  tard,  Guenée  avait  joint,  dans  sa  collection,  à  Dimiclïarïa, 
un  échantillon  des  Amazones,  aussi  usé  que  le  premier.  Ce  second 
exemplaire  appartient  à  une  toute  autre  Espèce  que  j'ai  reçue  de 
Chanchamayo  et  qui  n'a  pas  encore  été  figurée. 

N°  402.  —  Tephïosia  Quisqidliaria,  Guenée  (^Sp.  6".,  p.  261); 
Brésil. 

Le  spécimen  typ.cnm  est  figuré  sous  le  n"  1663  de  la  PL  CLXX. 

Le  n"  403,  Tephrosia  Defimaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  261),  Brésil, 
appartient  à  la  collection  du  Muséum  national  d'Histoire  Natu- 
relle de  Paris. 

Dans  le  troisième  groupe,  Guenée  a  répertorié  sept  Espèces, 
toutes  américaines.  Les  specimina  typica  de  six  Espèces  sont  dans 
ma  collection;  le  spécimen  typicum  de  la  Tephrosia  Hyberniaria 
est  indiqué  comme  faisant  partie  du  Muséum  de  Paris. 

Combien  il  serait  désirable,  avant  que  la  dent  meurtrière  du 
Temps  n'ait  détruit  ces  fragiles  Phalénites,  d'en  voir  assurer  la 
figuration  !  Autrement  les  noms  donnés  par  Guenée  à  ces  Espèces 
non  figurées  rentreront  dans  le  néant  avec  ceux  of  Species  des- 
cribcd  by  WaLker  and  Nietner  of  which  the  descriptions  are  in- 
su fficient  for  identification  and  tJte  types  lost.  Mais  on  comprendra 
que  je  ne  puis  moi-même  faire  représenter  les  types  en  question 
que  s'ils  sont  mis  à  ma  disposition. 

N"  404.  —  Tephrosia  Symia^ia,  Guenée  (^Sp.  G.,  p.  262);  Brésil. 

Je  l'ai  fait  figurer  sous  le  n°  8  de  la  PI.  I,  dans  la  VIL  livraison 
des  Etudes  d'Entomologie,  avec  d'autres  Boarriiia  américaines, 
en  1883. 

N°  405.  —  Tephrosia  Bolinaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  262);  Brésil. 
Je  fais  représenter  sous  le  n"  1664  de  la  PI.  CLXX,  un  des  deux 
specimina  typica. 

La  variété  A  (Sp.  G.,  p.  262),  de  Colombie,  est  un  peu  plus 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  281 

petite  et  plus  claire.  Je  possède  Bolinana,  de  Bolivie  ;  elle  est  sans 
doute  répandue  dans  une  grande  partie  de  l'Amérique  tropicale. 

N"  406.  —  Tephrosia  Lïtharia,  Guenée  {Sf.  G.,  p.  262,  263)  ; 
Quito. 

Le  spécimen  typiciini  de  Guenée  est  en  assez  mauvais  état, 
quoique  bien  reconnaissable.  J'envoie  à  M.  Culot,  avec  ce  spécimen 
typiciiin  représenté  sous  le  n"  1Ô65  de  la  PI.  CLXX,  un  exemplaire 
frais  de  la  Chima  (Rio  de  las  Juntas,  près  Bahahoyo,  Prov.  Los 
Rios,  en  Equateur),  pour  aider  à  l'exacte  figuration  de  l'Espèce. 

J'ai  du  reste  fait  de  même  pour  Bolinaria  qui  ressemble  beau- 
coup à  Litharia.  Ce  sont  peut-être  deux  morphes  d'une  même  unité 
spécifique. 

Je  crois  cette  méthode  avantageuse;  car  dans  l'état  de  conser- 
vation où  se  trouvent  certaines  Phalénites  décrites  il  y  a  55  ans, 
et  peut-être  capturées  plusieurs  années  auparavant,  il  y  a  pour 
des  détails,  des  lacunes  qui  ne  peuvent  être  mieux  comblées  qu'au 
moyen  d'un  exemplaire  intact,  à  la  condition  qu'il  soit  rigoureu- 
sement identique  au  spécimen  typicmn,  ce  dont  moi  d'abord,  puis 
mon  e.'.cellent  collaborateur  artistique  M.  Culot,  nous  nous  assu- 
rons l'un  après  l'autre  et  avec  le  soin  le  plus  sincère. 

N"  407.  —  Tephrosia  Deleciaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  263)  ;  Brésil. 
La  g  type  est  figurée  sous  le  n°  1666  de  la  PI.  CLXX. 

N"  408.  —  Tephrosia  ArgiLaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  263);  Co- 
lombie. 

Je  fais  figurer  la  Q  type  dont  les  dessins  sont  mieux  écrits  que 
chez  le  cf,  sous  le  n"  1667  de  la  PI.  CLXX. 

N"  409.  —  Tephrosia  Canadaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  263,  264)  ; 
Canada. 

L'unique  spécimen  typicum  est  figuré  sous  le  n°  1668  de  la 
PI.  CLXX. 

Le  groupe  IV  comprend  d'abord  les  deux  Espèces  européennes  : 
Tephrosia  Consojiaria,  Huebner,  Guenée  {S p.  G.,  rf  411,  p.  264) 
et  Tephrosia  Crepuscularia.  De  Geer,  Guenée  {S p.  G.,  p.  264,  265, 


282  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

266,  n"  412),  avec  ses  variétés   :  Abi&taria,  Haw.,  d'Angleterre; 
Biundulana,  Esper,  et  C.  (sans  nom),  de  Vienne. 

La  Tephrosia  Consonarïa  est  commune  dans  le  sud  de  l'Irlande, 
en  Angleterre,  dans  la  Bretagne  armoricaine,  dans  la  Sarthe 
(De  Graslin),  en  Allemagne,  notamment  à  Stettin  et  à  Schwalbach 
(Coll.  Kuwert). 

Charles  Barrett  a  figuré  Consonarïa  sous  les  n°^  i,  i  a,  i  b 
(chenille)  de  la  Plate  307  dans  The  Lepidoptera  of  the  Brïtïsh 
Islands.  Elle  varie  relativement  peu;  mais  Crepusadaria  que 
Barrett  désigne  sous  le  nom  de  Bhindidaria,  est  un  véritable 
Protée.  Barrett  représente  sept  exemplaires  sur  la  Plate  307  et 
neuf  sur  la  Plate  308.  Les  black  variety  anglaises  sont  du  plus 
haut  intérêt;  celles  que  Barrett  figure  sous  les  n""  i  ^  et  \  h  de 
South-Wales  sont  superbes. 

Biundulana  habite  depuis  l'Irlande  et  la  Bretagne  armoricaine, 
à  l'ouest,  jusqu'en  Mandchourie  oi^i  elle  paraît  très  variable,  mais 
généralement  plus  petite  qu'en  Europe.  Chez  nous,  Consonarïa  et 
Crepusadaria  sont  surtout  communes  au  printemps,  dans  presque 
tous  les  bois. 

N°  413.  —  Tephrosia  Occiduaria,  Guenée  (^Sp.  G.,  p.  266); 
Amérique  septentrionale. 

L'un  des  specirnina  typïca  est  figuré  sous  le  n°  1669  de  la 
PL  CLXX. 

N°  414.  —  Tephrosia  Bispina>ia,  Guenée  (^Sp.  G.,  p.  266,  267); 
Australie. 

Figurée  sous  le  n"  1670  de  la  PI.  CLXX. 

N°  415.  —  Tephrosia  Mniophilaria,  Guenée  (5/.  G.,  p.  257); 
Brésil. 

Figurée  sous  le  n°  167 1  de  la  PI.  CLXX. 

J'ajoute,  pour  aider  à  la  figuration,  vu  l'état  de  vétusté  du 
spécimen  typïcum,  un  exemplaire  meilleur,  pris  par  P.  Germain, 
à  Petropolis,  en  mai  1887. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  283 

Le  groupe  V  comprend  trois  Espèces  : 

N°  416.  —  Tep/irosia  Excursaria,  Guenée  (S p.  G.,  p.  268)  ; 
Australie. 

Figurée  sous  le  n°  1672  de  la  PI.  CLXX. 

N°  417.  —  Tephrosia  Exportaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  268); 
Tasmanic. 

Figurée  sous  le  n"  1673  de  la  PI.  CLXX. 

N°  418.  —  Tephrosia  Phibalapteraria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  268); 
Australie. 

Guenée  l'appelle  Boarmia,  dans  son  texte;  c'est  évidemment  une 
erreur  de  plume.  Phibalapteraria  est  figurée  sous  le  n°  1674  de  la 
PI.  CLXX. 

Lorsque  Guenée  écrivit  la  description  de  Phibalapteraria,  il 
n'en  connaissait  pas  la  patrie;  mais  des  exemplaires  reçus  depuis, 
lui    révélèrent  que  l'Espèce  est  originaire  d'Australie. 

Le  VL  groupe  comprend  une  Espèce  européenne  Extersaria, 
Huebner,  assez  commune  dans  les  bois,  au  printemps.  Guenée  la 
mentionne  aux  pages  268  et  269  du  Species  Général.  Dans  le 
Catalog  1901,  Staudinger  et  Rebel  inscrivent  Extersaria  sous  le 
n"  3908  et  avec  le  nom  de  Luridata,  Bork.  Elle  se  rencontre  en 
Angleterre,  en  Bretagne,  à  Châteaudun,  aux  environs  de  Paris, 
en  Alsace,  à  Saint-Ouentm,  dans  la  Sarthe,  en  Hongrie,  à  Schwal- 
bach,  à  Potsdam  (coll.  Kuwert),  d'après  les  documents  que  j'ai 
sous  les  yeux;  elle  est  assez  variable,  cependant  elle  semble  con- 
server très  régulièrement  une  tache  blanche,  arrondie  sur  les  ailes 
supérieures,  non  loin  du  bord  terminal.  Je  fais  figurer  sous  le 
n°  1675  de  la  PI.  CLXXl  une  Aberration  que  j'appelle  :  inalbata 
et  qui  vient  de  Berlin. 

Le  xf  420,  T ephrosia  Sinearia,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  269),  de  Chine, 
n'est  représentée  dans  la  collection  Guenée  que  par  un  seul  indi- 
vidu Ç  en  mauvaise  condition  de  conservation.  Mais  j'ai  reçu 
de  Siao-lou  et  Tien-Tsuen,  un  certain  nombre  d'échantillons  qui 
me  permettent  de  faire  figurer  en  outre  de  la    Q   type,  l'autre 


2«4  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

sexe,    d'après    un   exemplaire   en   très   bon   état   de   préservation 
(PI.  CLXXI,  ûg.  n"  16/6  et  16;;). 

Le  groupe  VII  contient  la  seule  J  ephrosia  Punclulaia,  W.  V., 
Guenée  {Sp.  G.,  p.  269),  inscrite  sous  le  n°  421.  C'est  une  Espèce 
répandue  en  Europe,  en  Mandchourie  et  au  Japon.  Elle  est  com- 
mune au  printemps,  dans  les  bois  de  l'Angleterre,  de  la  Bretagne, 
des  environs  de  Pans  (Sénart,  Sèvres),  en  Allemagne  (Ansbach, 
ex  coll.  Kuwert),  à  l'île  Askold,  à  Sidemi.  Elle  varie  un  peu  pour 
la  teinte  du  fond  qui  est  plus  ou  moins  claire  ou  foncée  et  pour 
l'accentuation  des  lignes. 

Le  VIL  et  dernier  groupe  renferme  quatre  Espèces  de  T ephrosia 
océaniennes  dont  la  collection  Guenée  ne  possède  que  deux.  Les 
deux  autres  appartiennent  au  Muséum  national  d'Iiistoire  Natu- 
relle de  Paris.  Je  ne  puis  les  ligurer  par  conséquent;  ce  sont  les 
T ephrosia  Exesaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  423,  p.  270),  de  Nouvelle- 
Hollande,  et  Myrmidonaria,  Guenée  {Sp.  G.,  rf  425,  p.  271) 
d'O-ïahiti. 

Il  y  a  dans  la  collection  Guenée  i  cf  et  2  Q  de  la  Tephrosia 
Mactaria  {Sp.  G.,  11°  422,  p.  270),  de  Nouvelle-Hollande,  et  i  cf 
et  3  Q  de  la  Tephrosia  Fraclaria  {Sp.  G.,  n°  424,  p.  270  et  271), 
de  Tasmanie. 

Comme  Guenée  informe  qu'il  a  décrit  Mactaria  d'après  un  cf 
appartenant  au  Muséum  de  Pans,  j'ai  lieu  de  penser  que  les  trois 
cf  déterminés  par  lui-même,  Mactaria,  ont  été  comparés  au  type, 
et  identifiés  avec  certitude.  Autrement  Guenée,  toujours  sincère 
et  scrupuleux,  aurait  vraisemblablement  exprimé  un  doute  sur  la 
valeur  du  nom.  Cependant  je  ne  parviens  pas  à  trouver  de  diffé- 
rence valable  entre  les  exemplaires  de  Mactaria,  de  la  collection 
Guenée,  et  Fractaria  de  la  même  collection.  Je  fais  donc  figurer, 
sous  le  n°  1678  de  la  PI.  CLXXI,  Fractaria  seul;  je  craindrais 
d'induire  en  erreur  relativement  à  Mactaria,  dont  la  figure  ferait 
d'ailleurs  double  emploi  avec  celle  de  Fractaria. 


LÉPIDOFTÉROLOGIE    COMPARÉE  285 


Dans  le  Genre  Paiaphia,  Gucnée  a  classé  quatre  Espèces  dont 
les  typica  specïmina  se  trouvent  encore  tous,  authentiquement, 
dans  sa  collection. 

Je  les  fais  représenter  comme  suit  : 

N°  426.  —  Paraphia  Deplanaria,  Guenée  (5^.  G.,  p.  272);  Amé- 
rique septentrionale.  PI.  CLXXI,  fig.  1679. 

N°  427.  —  Paraphia  Sjibatoniaria,  Wood,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  272);  Amérique  septentrionale.  PI.  CLXXI,  fîg.  1680. 

N°  428.  — Paraphia  Nubecularia,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  272  et  273)  ; 
Canada.  PI.  CLXXI,  fig.  1681. 

N°  429.  —  Paraphia  Mamurraria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  273)  ; 
Canada.  PI.  CLXXI,  fig.  1682. 

Dans  A  Monograph  of  the  Geometrid  Moths  of  the  United- 
States,  A.  S.  Packard  réunit  en  une  même  unité  spécifique  (p.  417). 
les  Paraphia  Siibatomaria,  Niibecularia  et  même  Mamurraria. 
Packard  admet  seulement  Deplanaria  comme  une  Espèce  distincte 
des  trois  autres.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  Packard  est  venu  à 
Châteaudun  visiter  la  collection  Guenée  et  qu'il  a  pris  des  notes 
très  circonstanciées  sur  les  Geometrœ  des  Etats-LTnis  et  du  Canada 
qui  existaient  chez  Guenée,  lorsqu'il  s'est  déplacé  de  si  loin,  pour 
les  étudier.  Je  crois,  d'accord  avec  Packard,  que  Snbatomaria  et 
'Nubecularia  doivent  être  réunies  en  une  seule  Espèce.  Mais  je  ne 
me  sens  pas  assez  fixé  relativement  à  Mamurraria,  pour  émettre 
une  opinion  qui  me  paraîtrait  justifiée.  En  tout  cas,  les  Entomo- 
logistes des  Etats-Unis  verront  avec  intérêt  la  représentation 
fidèle  des  speciniina  typica  décrits  par  Guenée. 

Packard  a  figuré  Snbatomaria  sous  le  n"  8  de  la  Plate  XI  et 
Deplanaria  sous  le  n°  9  de  la  même  Plate  XI. 

Un  autre  Genre  de  Boarmidœ  américaines  est  Bryoptera,  Gue- 
née, qui  comprend  six  Espèces,  toutes  figurant  encore  dans  la 
collection  Guenée. 


286  LÉPIUOPTÉROLOGIE    COiMPARÉE 

Ce  sont  : 

N"  430.  —  Bryoptera  Injiinctata,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  273  et  274)  ; 
Brésil.  PI.  CLXXI,  fig.  1683. 

N°  431.  • —  Bryoptera  Infiiscaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  274)  ;  Brésil. 
PI.  CLXXI,  fig.  1684. 

N*'  432.  —  Bryoptera  Discata,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  274);  Brésil. 
PI.  CLXXI,  fig.  1685. 

N"  433.  —  Bryoptera  Leprosata,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  274  et  275)  ; 
Brésil.  PI.  CLXXI,  fig.  1686. 

N°  434.  —  Bryoptera  Convallata,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  275)  ;  Brésil. 
PI.  CLXXII.  fig.  1687. 

N"  435.  —  Bryoptera  Canitiata,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  275)  ;  Brésil. 
PI.  CLXXII,  fig.  1688. 

Il  me  semble  que  d'une  part  Injiinctata  et  Discata  sont  bien 
voisines  l'une  de  l'autre.  D'ailleurs  Discata  est  représentée  par  un 
exemplaire  usé  et  dont  les  dessins  sont  bien  difficiles  à  percevoir 
dans  leur  exacte  intégralité. 

D'autre  part,  Leprosata  et  Convallata  se  ressemblent  énor- 
mément. 

Je  fais  figurer  les  specimhia  typica  des  six  prétendues  Espèces 
de  Bryoptera;  mais  à  mon  sens,  Guenée  a  séparé  spécifiquement 
des  papillons  qu'il  eût  été  plus  à  propos  de  réunir. 

Dans  ces  conditions,  la  figuration  des  Espèces  décrites  par 
Guenée  n'est-elle  pas  indispensable  pour  permettre  d'apprécier  la 
valeur  du  travail  de  Guenée  ?  Sans  doute  l'Auteur  du  Species 
Général  ,a  agi  avec  une  probité  parfaite  et  s'il  s'est  trompé,  c'est 
de  bonne  foi.  Mais  les  fautes  n'en  existent  pas  moins  et  comment 
les  Entomologistes  non  avertis  peuvent-ils  s'en  rendre  compte  par 
la  simple  lecture  de  descriptions  si  difficiles  à  interpréter? 

Un  bien  beau  Genre  est  celui  que  Guenée  a  appelé  Hypochroma. 
Il  est  composé  de  belles  et  vigoureuses  Espèces  répandues  en  Asie 
et  en  Afrique.  Dans  le  Vol.  VI  de  Illustrations  of  typical  spécimens 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  287 

of  LepidopUra  Heterocera  in  tJic  collection  of  thc  Brïl[sh  Muséum, 
Arthur  Gardiner  Butler  a  figuré,  sous  les  rf^  2,  3,  .j.  de  la  PI.  CXVI, 
les  belles  Hypochroma  Crocina,  Vigens  et  Muscicoloraria,  toutes 
de  Darjiling.  Il  y  a  beaucoup  d'Espèces  restées  non  figurées  et  qui 
habitent  l'Afrique  et  les  parties  occidentales  de  la  Chine  voisines 
du  Thibet.  UHypochroma  la  plus  rapprochée  de  l'Europe  est  celle 
que  j'ai  appelée  Lahayei,  en  l'honneur  de  feu  le  lieutenant  Lahaye, 
qui  l'avait  découverte  en  Algérie.  Je  l'ai  reçue  récemment  d'El- 
Outaya  (Prov.  de  Constantine).  J'ai  vu  un  autre  exemplaire  recueilli 
dans  la  province  d'Alger. 

Un  caractère  curieux  de  certaines  Hypochroma,  c'est  une  sorte 
de  soulèvement  recouvert  de  poils  écailleux  qui  se  remarquent  sur 
le  disque  des  ailes  inférieures,  en  dessus.  On  dirait  qu'il  y  a  une 
sorte  de  crête  composée  de  pustules  velues.  Guenée  observe  toutefois 
que  sa  Polyphœnaria  ne  possède  pas  ce  caractère.  Il  en  est  résulté 
que  quelques  Genres  ont  été  formés  au  détriment  du  Genre  Hypo- 
chroma; ainsi  feu  Moore  avait  classé  Polyphœnaria  dans  le  Genre 
nouveau  Dindica.  Meyrick  a  créé  le  Genre  Epïpristis  pour  Mini- 
maria.  Mais  je  me  conforme  purement  et  simplement  à  la  classifi- 
cation que  Guenée  a  publiée  dans  le  Species  Général  et  je  passe  à 
la  revision  des  Espèces  qu'il  a  décrites,  en  suivant  exactement  son 
ouvrage. 

N"  436.  —  Hypochroma  Pscudotcrpnaria,  Guenée  {S p.  G., 
p.  276);  Nord  de  la  Chine. 

L'Espèce  se  trouve  aussi  au  Japon.  Je  fais  figurer  le  spécimen 
typicum  sous  le  n°  i68g  de  la  PL  CLXXII.  Comme  il  a  le  disque 
des  ailes  un  peu  effacé,  j'ai  remis  à  M.  Culot,  pour  l'aider  dans  son 
Iconographie,  un  spécimen  mieux  conservé  et  plus  distinctement 
écrit. 

N"  437.  —  Hypochroma  Tephrosiaria,  Guenée  (5/>.  G.,  p.  277)  ; 
Indes  Orientales,  représentée  sous  le  n"  1690  de  la  PI.  CLXXII. 

Le  n"  438  :  Hypochroma  Abyssinaria,  Guenée  (S p.  G.,  p.  277)  ; 
Abyssinie;  manque  dans  la  collection  de  Guenée,  qui  indique  d'ail- 
leurs la  Ç)  décrite  comme  appartenant  au  Aluséum  de  Paris. 


288  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Je  ne  connais  pas  plus  que  Guenée  ne  la  connaissait  lui-même, 
la  Chloraria,  Cramer,  d'Amboine.  Guenée  l'a  cataloguée  sous  le 
n°  439,  dans  le  Species  General.  Les  Espèces  suivantes  existaient 
dans  la  collection  Guenée  : 

N"  440.  — -  Hypochroma  Rhadmnaria,  Guenée  {S p.  G.,  p.  277  et 
278);  Madagascar. 

Figurée  sous  le  n°  1691  de  la  PI.  CLXXII. 

Je  suis  redevable  de  plusieurs  exemplaires  de  cette  Hypochroma 
à  mon  vénérable  ami  le  Père  Camboué,  Missionnaire  apostolique 
dans  la  partie  centrale  de  Madagascar,  à  Ambohibeloma.  J'ai 
envoyé  à  M.  Culot  un  exemplaire  dont  les  dessins  sont  bien  carac- 
térisés, afin  de  faciliter  une  exacte  figuration  de  l'Espèce.  Le 
spécimen  typicum  est  ancien  et  les  couleurs  semblent  un  peu  passées. 

N°  441.  —  Hypochroma  Crenaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  277);  Inde 
Centrale. 

Figurée  sous  le  n°  1692  de  la  PI.  CLXXII. 

L'Espèce  se  trouve  aussi  à  Bornéo  (Pontianak)  ;  je  ne  la  crois 
pas  rare  dans  l'Inde,  ni  à  Bornéo. 

N**  442.  ■ —  Hypochroma  Ruginaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  278  et 
279);  Nord  de  l'Inde. 

Figurée  sous  le  n"  1693  de  la  PI.  CLXXII. 

N"  443.  - —  H ypochronia  Minimaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  279); 
Ceylan. 

Figurée  sous  le  n"  1694  de  la  PI.  CLXXII. 

Le  spécimen  typicum  étant  en  mauvaise  condition,  j'ai  remis  à 
M.  Culot  un  exemplaire  frais,  venant  des  collines  Khasia,  pour 
aider  à  la  figuration.  Il  me  semble  utile  de  répéter  à  ce  sujet 
quelques  explications  déjà  fournies  plus  haut.  Il  est  assez  ordinaire 
que  les  specimina  typica  du  Species  Général,  vieux  de  plus  d'un 
demi-siècle,  se  trouvent  en  état  de  conservation  plus  ou  moins 
défectueux.  Je  les  transmets  cependant  tels  quels  à  M.  J.  Culot 
qui  les  prend  pour  modèles;  mais  lorsque  ma  collection  renferme 
des  exemplaires  frais  et  intacts,  se  référant  très  exactement  aux 
papillons  décrits  par  Guenée,  je  joins  un  de  ces  échantillons  à  titre 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  289 

complémentaire,  pour  faciliter  la  parfaite  figuration  de  l'Espèce. 
Souvent,  les  antennes  des  Phalénites  de  la  collection  Guenée 
sont  absentes  ou  mutilées.  Grâce  à  la  documentation  que  je  puis 
fournir  en  supplément,  tout  en  représentant,  avec  la  plus  grande 
précision,  le  spécimen  typiciim,  l'intégralité  des  caractères  de 
l'Espèce  se  trouve  figurée,  ce  qui  est  évidemment  plus  avantageux 
pour  en  assurer  la  connaissance. 

N°  444.  —  Hypochroma  Nelearja,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  279)  ; 
Bornéo. 

Figurée  sous  le  n°  1695  de  la  PI.  CLXXII. 

Le  type  est  malheureusement  en  très  défectueux  état,  mais 
d'après  les  écailles  qui  restent  à  peu  près  intactes,  notamment  aux 
ailes  inférieures  et  à  la  base  des  supérieures,  on  est  en  droit  de 
supposer  que  primitivement  les  ailes  devaient  être  couvertes 
d'écaillés  d'un  verdâtre  assez  vif.  La  même  observation  s'applique 
également  à  l'Espèce  suivante. 

N°  445.  —  Hypochroma  Netiinaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  279); 
Bornéo. 

Figurée  sous  le  n°  1696  de  la  PI.  CLXXII. 

N°  446.  —  Hypochroma  Polyphœnaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  280)  ; 
Inde  Centrale. 

Figurée  sous  les  n°*  1706  et  1708  de  la  PI.  CLXXIV. 

Polyphœnaria  semble  commune;  elle  a  quelquefois  le  dessus  des 
ailes  supérieures  d'un  gris  olivâtre.  Vus  de  profil,  le  thorax  et 
l'abdomen  sont  curieusement  crêtes.  Je  fais  figurer  un  exemplaire 
de  façon  qu'on  puisse  se  rendre  compte  de  cette  crénulation  dorsale. 

N°  447.  — •  Hypochroma  Emiliaria  (Doubleday),  Guenée  {Sp.  G., 
p.  280)  ;  Australie. 

Figurée  sous  le  n°  1700  de  la  PI.  CLXXIII. 

Les  trois  Espèces  suivantes  :  rf""  448,  449  et  450,  ont  déjà  été 
figurées.  La  première,  Percomptaria,  Guenée,  de  Nouvelle-Hollande, 
est  représentée  dans  V Atlas  du  Species  Général,  sous  le  rf  4  de  la 
PI.  6,  en  dessous. 

19 


290  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

Le  spccimen  typicum  décrit  aux  pages  280  et  281  du  Species 
Général  fait  partie  de  la  collection  du  Muséum  de  Paris. 

Quant  à  la  seconde  Espèce  :  Occultaria,  Donovan,  elle  est  par- 
faitement connue;  c'est  une  des  plus  jolies  H ypochroma;  elle  n'est 
pas  rare  dans  certaines  parties  de  l'Australie. 

Enfin  la  troisième  Espèce  :  Muscosaria,  Guenée,  de  Nouvelle- 
Hollande,  se  trouve  figurée  en  dessous  seulement  dans  V Atlas  du 
Species  Général,  sous  le  n°  3  de  la  PI.  6.  Je  fais  figurer,  sous  le 
n°  1701  de  la  PL  CLXXIII,  le  dessus  d'un  des  deux  d  d'après 
lesquels  Guenée  a  écrit  sa  description.  L'iconographie  de  l'Espèce 
se  trouve  ainsi  complétée. 

N°  451.  —  H  ypochroma  Boarmiaria,  Guenée  {Sp.  C,  p.  282); 
Indes  Orientales? 

Figurée  sous  le  n°  1707  de  la  PI.  CLXXIV. 

L'Espèce  est  commune  dans  les  collines  Khasia  et  j'ai  remis  à 
M.  Culot  un  exemplaire  très  frais  et  intact  provenant  de  cette 
localité,  pour  compléter  la  figuration  du  meilleur  des  specimina 
Yypica  qui  se  trouve  cependant  privé  de  l'extrémité  de  ses  antennes. 

J'ajoute  la  figuration  de  quelques  Hypochroma  qui  m'ont  paru 
inédites,  en  ce  sens  que  je  n'en  ai  trouvé  nulle  part  la  figuration, 
condition  que  je  crois  de  plus  en  plus  essentielle,  pour  la  validité 
du  nom  imposé  à  l'Espèce. 

Ce  sont  :  i"  Hypochroma  Borhon'isaria,  Obthr.,  d'un,  blanc  gri- 
sâtre, en  dessus  et  en  dessous,  récoltée  par  le  docteur  Roussel  à 
Salazie  (île  Bourbon)  (PI.  CLXXIII,  fig.  1702).  Elle  ressemble  à 
Rhaclatuaria,  de  Madagascar,  dont  elle  est  sans  doute  une  forme 
géographique.  La  ligne  coudée  est  ombrée  aux  ailes  supérieures  et 
non  pas  linéaire  comme  chez  Rhadamaria. 

2°  Hypochroma  Thyaiiraria,  Obthr.  (PI.  CLXXIII,  fig.  1703), 
de  Tse-kou,  rappelant,  par  les  taches  rosées  de  ses  ailes  supérieures, 
notre  Thyatira  Bâtis. 

3°  Hypochroma  Euclidiaria,  Obthr.  (PI.  CLXXIII,  fig.  1704), 
de  Tse-kou,  à  ailes  inférieures  jaunes,  faisant  partie  du  groupe 
de  Crocina  et  Davidaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  291 

4"  Hypochroma  Abraxas,  Obthr.  (PI.  CLXXIII,  %  1705),  de 
Mou-pin,  très  robuste,  à  fond  des  ailes  blanc,  maculé  de  gris  noi- 
râtre et  de  jaune  orangé.  J'inclinerais  à  rapprocher  cette  Espèce  de 
Pachyodes  Almaria,  Guenée. 

5°  Hypochroma  Danielaria,  Obthr.  (PI.  CLXXIII,  fig.  169;), 
de  Siao-lou,  du  Groupe  de  Similis,  remarquable  par  sa  grosse  tache 
orbiculaire,  brune,  lisérée  de  noir  vif. 

7°  Hypochroma  Albida,  Obthr.  (PI.  CLXXIII,  fig.  1698),  pro- 
bablement forme  géographique  particulière  à  Tse-kou,  de  Alba, 
Swinhoë,  de  l'Inde;  mais  plus  grande  que  Alba,  plus  robuste,  avec 
la  ligne  transverse  noire  du  dessus  des  ailes  plus  épaisse  et  les 
ombres  du  dessous  des  ailes  plus  accentuées. 

Je  fais  représenter  enfin  Hypochroma  Rnbicunda,  Warren,  des 
collines  Khasia,  à  cause  des  soulèvements  pustuleux  ou  crêtes 
squammeuses  des  ailes  inférieures,  en  dessus.  On  s'est  efforcé  de 
faire  ressortir  l'aspect  de  cet  appareil  original  et  particulier  aux 
Hypochroma,  dans  la  fig.  n°  1699  de  la  PI.  CLXXIII. 

Le  Genre  Pachyodes  a  été  créé  par  Guenée  pour  une  grande  et 
belle  Hypochrohàde  que  Herrich-Schaeffer,  sous  les  n"'  205  et  206, 
a  figurée  avec  le  nom  d'Hœmataria  dans  Sanimhmg  nciier  oder 
wenig  bekannter  ausscreiirop.  Schmetterlïnge.  Hœmataria  est  placée 
par  Herrich-Schaeffer  dans  le  Genre  Tcrpna.  Elle  vient  des  Indes 
Orientales.  J'en  possède  une  race  superbe  de  Tse-kou,  plus  grande 
et  plus  obscure  en  dessous,  comme  en  dessus,  que  la  forme  des 
collines  Khasia. 

Le  Genre  Ophthalmodes  est  très  expressivement  ainsi  nommé 
par  Guenée;  car  les  Espèces  qui  le  composent  portent  sur  les  quatre 
ailes  une  tache  ocellée  souvent  remarquable. 

Guenée  a  décrit  sous  les  n°^  453  et  454,  aux  pages  283  et  284  du 
Species  Général,  les  deux  Ophthalmodes  d'origine  indienne  : 
Herbidaria  et  Diiirnaria.  Pour  Diiirnaria,  Guenée  n'a  pu  parler 
que  d'après  un  individu  très  décoloré  et  frotté.  Ma  collection  con- 
tient pour  les  deux  Espèces  çïOphlhalmodes  décrites  par  Guenée, 


292  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

des  exemplaires  très  purs  que  je  remets,  avec  les  specimina  typica, 
à  M.  Culot.  De  cette  façon,  tout  en  reproduisant  exactement  les 
échantillons  qui  ont  servi  de  type  à  Guenée,  les  couleurs  vraies 
peuvent  être  mises  au  point.  \J  0 phthahnodes  H erbïdarîa  est  figuré 
sous  le  n°  1709  de  la  PI.  CLXXIV,  et  YOphthalmodes  Diurnaria 
sous  le  n°  17 10  de  la  même  Planche. 

Je  fais  représenter  3  nouvelles  Espèces  YOphthalmodes  : 

1°  Sinensium,  Obthr.,  de  Tien-Tsuen;  verte,  plus  petite  et  à 
dessins  moins  accentués  que  Herbidana  (PI.  CLXXV,  fig.  171 3). 

2°  Comoraria,  Obthr.,  des  Iles  Comores  où  l'a  capturée  M.  Hum- 
blot.  Le  fond  des  ailes  est  d'un  ocre  argileux  clair,  avec  les  dessins 
nets;  les  antennes  du  cf  sont  remarquablement  plumeuses 
(PI.  CLXXV,  fig.  1715). 

3°  Juglandaria,  Obthr.,  de  Sidemi,  en  Mandchourie. 

Le  fond  des  ailes  est  blanchâtre,  avec  les  taches  et  dessins 
épais,  de  couleur  brune  ou  noire  (PI.  CLXXV,  fig.  17 14). 

Elle  est  probablement  une  forme  géographique  de  Occllala, 
Leech.  Ce  fut  Jankowski  qui  me  transmit  cette  Boarmide  avec  la 
notice  ci-jointe  : 

«  Dunkelbraune  Raupe  frisst  Jiiglans  Mandschurka;  Auge-, 
schlûpft  12  II  1888  ».  La  chenille  est  donc  d'un  brun  obscur; 
elle  mange  le  noyer  de  Mandchourie  et  le  papillon  est  éclos  en 
février.  Ocellata,  Leech,  est  plus  pâle  et  moins  distinctement  écrite. 

Guenée  a  figuré  dans  \ Atlas,  sous  le  n°  5  (et  non  3,  comme  le 
texte  du  Species  Général  le  porte  imprimé  par  erreur)  de  la  PI.  20, 
la  petite  Cerotricha  Licornaria,  de  Taïti,  d'après  un  d*  appartenant 
au  Muséum  de  Paris. 

De  même,  il  a  figuré  dans  V Atlas  du  Species  Général,  sous  le 
n°  4  de  la  PI.  16,  la  belle  et  grande  Q  de  VRlphos  Hymenaria, 
Espèce  bien  connue  de  l'Inde. 

Puis  l'auteur  du  Species  Général  a  établi  le  Genre  Bronchelia 
pour  une  série  de  grandes  Boarmides  américaines.  Il  a  figuré  dans 
V Atlas,  sous  le  n°  11  de  la  PI.  3,  la  Bronchelia  Conjugaria,  Guenée, 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  293 

décrite  sous  le  n"  459.  Il  n'a  point  fait  représenter  les  autres,  qui 
sont  : 

N"  457.  - —  Bronchelia  Fudlaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  287); 
Cayenne,  Colombie. 

Je  fais  représenter  un  cf  sous  le  n"  171 7  de  la  PI.  CLXXV,  et 
je  remets  à  M.  J.  Culot  un  autre  Çj  du  Brésil,  parfaitement  frais, 
pour  combler  quelques  lacunes  existant  dans  le  type. 

N°  458.  —  Bronchelia  Pudicaria,  Guenée  (Sp.  G.^  p.  287);  Brésil. 
Représentée  sous  le  n°  17 16  de  la  PI.  CLXXV. 

N"  460.  —  Bronchelia  Fraternaria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  288); 
Brésil. 

Dans  le  Species  Général,  Guenée  décrit  le  cf  et  non  la  Q,  et 
c'est  à  tort  qu'il  dit  que  3  exemplaires  Q  existent  dans  la  collection 
du  Muséum  de  Paris  et  dans  la  sienne. 

Je  fais  représenter  l'un  des  cf  types  sous  le  n°  1719  de  la 
PI.  CLXXVI,  et  je  remets  à  M.  Culot  un  cf  très  pur  de  Cavallo- 
Cocho,  pour  suppléer  aux  lacunes  de  certaines  parties  des  ailes  qui 
sont  dénudées  d'écaillés  chez  le  spécimen  typicum;  je  fais  figurer 
une  nouvelle  Espèce  :  faiiiaicaria,  Obthr.,  sous  le  n"  1720  de  la 
PI.  CLXXVI.  Elle  est  distincte  par  la  forme  angulaire  de  la  ligne 
coudée  aux  ailes  supérieures;  aux  inférieures,  cette  même  ligne  se 
trouve  plus  rapprochée  de  la  base;  enfin,  le  prolongement  de  la 
.dentelure  des  ailes  inférieures  est  très  différent,  aussi  bien  que  la 
couleur  orangée  du  dessous. 

Je  crois  que  la  Bronchelia  Matronaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  461, 
p.  288),  de  Cayenne?  n'est  autre  chose  que  la  Q  de  Fraternaria. 

Le  spécimen  typicum  de  Guenée,  figuré  sous  le  n°  1721  de  la 
PI.  CLXXVI,  est  misérable,  et  je  suis  obligé,  cette  fois  encore,  de 
complémenter  au  moyen  d'un  exemplaire  frais  le  type  mutilé  qui 
existe  dans  la  collection  Guenée. 

Je  crois  devoir  avertir  de  nouveau  les  Entomologistes  du  soin 
avec  lequel,  pour  complémenter  les  specimina  typica  en  état  défec- 
tueux, je  choisis  des  échantillons   qui   leur   sont   rigoureusement 


294  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

semblables.  Je  me  livre  pour  cela  à  un  travail  d'identification  méti- 
culeux. En  vue  de  l'iconographie  que  M.  Culot  accomplit  avec  un 
si  remarquable  talent  et  une  connaissance  d'ailleurs  si  exacte  de 
l'Entomologie,  je  ne  transmets,  à  côté  et  à  l'appui  des  types,  que 
des  individus  tout  à  fait  semblables,  ce  qui  est  d'ailleurs  une  ques- 
tion de  conscience,  comme  chacun  peut  en  être  assuré.  C'est  du  reste 
aux  types  mêmes  que  M.  Culot  se  réfère.  Ce  sont  les  types  qu'il 
prend  pour  modèles  de  ses  reproductions,  et  les  exemplaires  que 
j'appelle  de  renfort,  n'ont  qu'un  rôle  auxiliaire,  mais  paraissant 
nécessaire  dans  bien  des  cas,  pour  le  parfait  établissement  de  la 
hguration  de  l'Espèce. 

Je  fais  représenter  sous  le  n"  1718  de  la  PI.  CLXXV,  comme 
Ab.  W'ittfeldî,  un  exemplaire  cf  de  BroncheUa  Hortaria,  Boisduval. 
L'Ab.  Wittfeldi  m'a  été  envoyée  de  Georgiana  (Floride)  par 
M.  Wittfeld. 

Je  ne  connais  pas  la  BroncheUa  Dendraria,  Guenée  (5/.  G., 
n"  463,  pages  289  et  290),  de  la  Géorgie  américaine.  Le  type  cf 
n'existe  plus  dans  la  collection  Boisduval.  Il  doit  faire  partie  du 
lot  d'Espèces  de  Noctuelles  et  de  Phalènes  Nord- Américaines  qui 
en  a  été...  distrait. 

La  Stenotrachelys  Approximaria,  Huebner,  si  bien  hgurée  en 
dessus  et  en  dessous  dans  les  deux  sexes,  par  Pluebner,  dans 
Sammlung  Exoiïscher  Schnetterlinge,  est  décrite  par  Guenée  aux 
pages  290  et  291  et  sous  le  11°  464,  dans  le  Specïes  Général. 

Je  fais  figurer  sous  le  n°  171 1  de  la  PI.  CLXXIV  :  Xerodes 
Y psaria,  Guenée,  de  Bornéo,  Espèce  très  variable  quant  à  la  couleur 
du  fond  des  ailes,  et  j'ajoute  un  second  exemplaire  de  Cherra- 
Pungee  pour  faire  apprécier  cette  variabilité;  il  est  figuré  sous  le 
n"  171 2  de  la  même  Planche  CLXXIV. 

Il  s'agit  maintenant  du  Genre  Gnophos,  que  Guenée  qualifie  de 
grand  et  de  beau,  bien  que,  suivant  les  observations  de  l'auteur  du 
Species  Général,  «   les  Gnophos  soient  des  papillons  de  couleurs 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  295 

peu  séduisantes  qui  s'appliquent,  comme  les  Boarmia,  contre  le 
tronc  des  arbres,  ou,  plus  souvent  encore,  contre  les  murs  et  les 
rochers;  car  l'immense  majorité  des  Gnophos  habite  les  pays  de 
montagnes.  » 

Il  règne  dans  beaucoup  de  collections  une  assez  grande  confu- 
sion, relativement  à  la  nomenclature  de  certaines  Espèces  de 
Gnophos  paléarctiques.  Je  compte,  au  moyen  d'une  figuration  suffi- 
samment abondante,  faire  exactement  connaître  la  façon  dont 
Guenée  avait  entendu  traiter  cette  question  un  peu  difficile,  et 
j'essayerai  de  coordonner  le  travail  de  Guenée  avec  les  classifi- 
cations modernes. 

Les  deux  premières  Espèces  de  Gnophos  décrites  par  Guenée 
sont  indiennes  : 

N°  466.  —  Gnophos  Eolaria,  Guenée  (5/».  G.,  p.  294);  Nord 
de  l'Inde. 

N"  467.  —  Gnophos  Venir  aria,  Guenée  {S  p.  6".,  p.  294,  295)  ; 
Silhet. 

Je  fais  figurer  sous  le  n°  1723  de  la  PI.  CLXXVII  :  Eolarin  çf, 
d'après  l'un  des  deux  specïniina  typïca,  et  sous  le  n°  1724,  la  Ç) 
Eolariû,  de  Masuri. 

Le  n"  1722  de  la  PI.  CLXXVI  représente  Ventraria.  Le  spécimen 
typïcnm  de  Guenée  n'a  pas  d'antennes  et  son  abdomen  est  postiche. 
C'est  un  cf,  non  une  Q,  ainsi  que  Guenée  le  prétend  par  erreur. 
Je  joins,  pour  aider  à  la  figuration  des  antennes  et  de  l'abdomen, 
un  cf  des  collines  Khasia,  dont  les  ailes  sont  parfaitement  con- 
formes à  celles  du  spécimen  typicum. 

Plus  loin,  dans  le  Species  Général,  Guenée  décrit  sous  le  n°  476, 
aux  pages  300  et  301,  une  troisième  Espèce  indienne,  avec  le  nom 
d'Accipitraria,  Guenée.  Dans  Accipitraria,  les  antennes  du  cf  sont 
filiformes  et  non  plumeuses.  Le  spécimen  typicum  figuré  sous  le 
n*'  1726  de  la  PI.  CLXXVII  est  incomplet,  quant  à  son  abdomen; 
mais  il  a  une  antenne  entière,  Guenée  omet  de  parler  de  ces  organes. 
Je  joins,  pour  aider  à  la  figuration,  un  cf  ayant  son  abdomen  intact, 
portant  l'étiquette  :  Mussorie,  S.  Robson. 


296  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Dans  le  Groupe  n°  II,  selon  la  classification  de  Guenée,  se  trouve 
inscrite,  sous  le  n"  468  (Sp.  G.,  p.  295,  296),  une  seule  Espèce  : 
Gnophos  Dumetata,  Tr.,  avec  ses  variétés  :  A.  Teniperata,  Evers- 
mann,  et  B.  Daubearia,  Boisduval. 

Les  figures  données  par  Herrich-Schaeffer  :  Dumclaria,  n°  412; 
Temperata,  n°  388,  et  Daubearia,  n"  260,  sont  excellentes.  Daubearia 
est  assez  commune  à.  Digne;  c'est  la  forme  d'un  gris  perle  clair. 
Dumetaria,  d'Autriche  et  de  Russie  méridionale,  est  de  couleur 
plus  foncée,  généralement  d'une  teinte  ocreuse  un  peu  violacée. 
On  trouve  aussi  cette  Espèce  dans  la  province  d'Oran. 

Le  Groupe  III  contient,  dans  le  Species  Général,  une  seule 
Espèce  :  Gnophos  Respersaria,  Huebner,  répertoriée  par  Guenée, 
sous  le  n°  296.  La  Gnophos  Respersaria  est  assez  variable  pour  la 
taille  et  la  teinte  du  fond  des  ailes.  La  forme  grise  est  fort  bien 
représentée  par  Herrich-Schaeffer,  sous  les  n°^  505  et  506;  je  la 
possède  de  la  vallée  de  Ronda,  en  Andalousie. 

Minière  (Jconogr.,  PI.  90,  fig.  13),  a  très  bien  figuré  la  race  de 
couleur  ocreuse  que  feu  Himmighoffen  élevait  de  chenille  à  Barce- 
lone. C'est  à  peu  près  la  même  forme  que  Huebner,  fondateur  de 
l'Espèce,  a  figurée  dans  le  n"  406.  11  y  a  aussi  une  variété  dont  le 
fond  des  ailes  est  d'un  gris  blanchâtre  très  clair  et,  par  opposition, 
une  forme  d'un  brun  très  foncé.  Chez  l'une,  les  lignes  transversales 
sont  très  nettement  écrites;  chez  l'autre,  elles  sont  faiblement  indi- 
quées et  se  confondent  avec  la  couleur  du  fond  des  ailes.  Je  fais 
figurer  ces  deux  variations  claire  et  foncée  sous  les  n°^  1727  et  1728 
de  la  PI.  CLXXVII.  Je  possède  une  longue  série  d'exemplaires 
espagnols;  je  n'en  ai  pas  vu  provenant  d'autres  pays.  J'ai  appelé 
la  forme  claire  :  Chalcea,  et  la  forme  foncée  :  Ochrea.  Cette  Ochrea 
est  la  morphe  qui  se  rapproche  le  plus  de  la  race  initialement 
figurée  par  Huebner. 

Je  ne  possède  qu'une  seule  des  deux  Espèces  du  Groupe  IV,  la 
Gnophos  Miscellana,  Guenée  {Sp.  G.,  n"  470,  page  297),  indiquée 
des  Indes  Orientales  ou  de  Nouvelle-Hollande.  Je  la  crois  de 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  297 

l'Inde.   Le   spécimen   typicum  est   figuré   sous   le   n°    1/25    de   la 
PL  CLXXVII. 

Près  de  MisccUaria,  je  place  une  jolie  et  délicate  petite  Espèce 
de  Tâ-tsien-lou  et  de  Tse-kou,  que  j'ai  appelée  Ephyrinaria,  à 
cause  des  4  taches  en  omicron  qui  ornent  ses  ailes  en  dessus,  mais 
qui  sont  aussi  un  peu  visibles  en  dessous.  Je  fais  figurer,  sous  les 
n°"  172g  et  1730  de  la  PI.  CLXXVII,  deux  exemplaires  semblant 
ré f érables  à  la  même  unité  spécifique,  quoi  qu'assez  différents  l'un 
de  l'autre. 

La  Gnophos  Destinataria,  Guenée  {Sp.  6".,  n"  471,  p.  297),  de 
Tasmanie,  fait  partie  de  la  collection  du  Muséum  d'Histoire 
Naturelle  à  Paris;  je  ne  la  connais  point. 

Le  Groupe  IV,  selon  Guenée  (Gen.  Hyposcotis,  Huebner),  se 
compose  de  4  Espèces  européennes  fertiles  en  races,  dont  la  sépa- 
ration est  souvent  difficile  à  réaliser  exactement.  Guenée  cite  les 
4  Espèces  en  question,  avec  de  nom.breuses  variétés,  comme  suit  : 

N"  472.  —  Gnophos  Mucidaria,  Hb.,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  297,  298)  ; 
France  centrale  et  méridionale,  Italie,  Styrie,  Carinthie,  en  juillet. 

Var.  A.  Variegata,  Dup.,  PI.  185;  fig.  8;  Guenée  {Sp.  G.,  p.  298); 
Châteaudun,  en  avril  et  juillet;  environs  de  Paris,  Andalousie. 

N°  473.  —  Gnophos  Variegata,  Dup.  (V.  p.  216,  PL  184,  fig.  4; 
ne  pas  confondre  avec  la  Varie  gala,  PL  185,  fig.  8)  ;  Herr.-Schaeff. 
(fig.  503,  504);  Guenée  {Sp.  G.,  p.  298);  France  méridionale, 
Dalmatie. 

N°  474.  —  Gnophos  Glaitcinata,  Hb.,  Hcrr.-Sch.  (fig.  68,  69); 
Guenée  {Sp.  G.,  p.  299)  ;  Alpes,  Pyrénées,  Styrie,  Dalmatie,  Sibérie, 
en  juillet,  août  et  quelquefois  en  septembre. 

Var.  A.  —  Sartaria,  H.-S.,  66-67;  Glaucinala,  Dup.,  fig.  3; 
Guenée  {Sp.  G.,  p.  299)  ;  Styrie,  Lozère,  Alpes. 

Var.  B.  —  Guenée  {Sp.  G.,  p.  299);  Auvergne  (coll.  Bellier). 

Var.  C.  —  Siipinata,  Lederer,  p.  14;  Guenée  {S p.  G.,  p.  299. 
300)  ;  Fiume. 


298  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

N"  475-  —  Gnophos  Sibiriata,  Guenée  (5/.  G.,  p.  300);  Altaï 
(coll.  Lederer). 

Guenée  ne  possédait  rien  qui  fût  exactement  référable  à  Muci- 
daria,  Huebner  (fig.  148),  et  je  déclare  ne  pas  trouver  dans  ma 
collection  un  seul  exemplaire  que  je  puisse  moi-même  rapporter, 
d'une  manière  satisfaisante,  à  cette  initiale  Mucidaria. 

Je  suis  donc  tout  à  fait  de  l'avis  de  Guenée,  lorsqu'il  dit  (Sp.  G., 
p.  297)  :  «  Il  serait  difficile  de  reconnaître  sur  la  figure  de  Huebner 
le  type  de  cette  Espèce  qui  n'est  pas  très  rare  dans  nos  départements 
méridionaux.   » 

La  fig.  5  de  la  PI.  CLXXXVI,  dans  VHistoire  Naturelle  des 
Lépidopt.  ou  Papillons  de  France,  par  J.-B.  Godart,  continuée  par 
P.  A.  J.  Duponchel,  a  été  copiée  sur  l'ouvrage  de  Huebner,  ainsi 
que  Duponchel  le  déclare  avec  beaucoup  de  sincérité,  à  la  page  218 
de  son  Tome  cmquième,  Première  Partie. 

D'autre  part,  dans  les  Annales  Soc.  ent.  de  France,  1843,  aux 
pages  249-251,  et  à  la  PI.  10,  Bruand,  de  Besançon,  décrit  et  figure 
la  chenille  et  la  chrysalide  d'une  Gnophos  qu'il  rapporte  à  Muci- 
daria; mais  la  valeur  de  cette  identification  faite  par  Bruand 
n'inspire  aucune  confiance.  D'ailleurs,  comme  on  le  verra  plus  loin, 
Minière  prétend  que  Bruand  a  fait  connaître  la  chenille  de 
Variegala,  et  non  de  Mucidaria;  il  semble  que  Millière  ait  eu 
raison. 

Dans  la  synonymie  de  Mucidaria,  relatée  à  la  page  297  du 
Species  Général,  Guenée  rapporte  à  tort,  selon  moi,  Mucidaria, 
Herrich-Schaeffer,  n°^  266,  267  et  268,  à  Mucidaria,  Huebner,  de 
sorte  que  je  crois  devoir  relever  la  confusion  commise  à  cet  égard 
par  Guenée. 

La  figure  148,  donnée  par  Huebner,  représente  une  petite  Phalène 
dont  les  ailes  montrent  sur  un  fond  de  couleur  carnée  uniforme, 
des  lignes  et  des  taches  d'un  gris  cendré,  et  dont  les  antennes 
portent  un  renflement  qui  a  été  admis  comme  caractéristique  de 
Mucidaria.  En  effet,  la  différence  entre  la  Gnophos  qui  est  aujour- 
d'hui généralement  appelée  Mucidaria,  et  l'autre  qui  est  désignée 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  299 

SOUS  le  nom  de  V anegata,  réside  surtout  dans  la  constitution  des 
antennes  du  cT-  Chez  Mucidarïa  cf,  les  antennes  sont  épaisses  et 
presque  pectinées,  tandis  que  chez  Variegaia,  les  antennes  du  (S 
sont  comparables  à  un  fil  très  muice  et  sans  aucune  trace  de  pecti- 
nation;  de  plus,  la  forme  des  ailes  supérieures  est  plus  arrondie 
chez  Variegata  cf  et  plus  élancée  chez  Mucidarïa  o";  mais  préci- 
sément le  papillon  cf  figuré  par  Hernch-Schaeffer,  avec  le  nom  de 
Mucidarïa,  sous  le  n"  2Ô8,  a  tous  les  caractères  de  forme  d'ailes  et 
d'antennes  de  Variegata  et  nullement  ceux  de  Mucidaria. 

Millière,  dans  \ Iconographie  el  Description  de  Chenilles  et 
Lépidoptères  inédits,  2""  livraison  (1859),  a  figuré,  sous  le  n"  3  de 
la  Planche  I,  la  Q  de  Mucidaria,  tandis  que  c'est  le  cf  dont  il  eût 
été  plus  intéressant  de  donner  la  représentation,  à  cause  des 
antennes.  Dans  le  texte,  Millière  (p.  53)  copie  simplement  la  syno- 
nymie qui  est  imprimée  dans  le  Species  Général;  il  supprime  seu- 
lement la  mention  que  Guenée  fait  de  Bruand,  puisqu'il  affirme  que 
Bruand  a  fait  erreur. 

Minière  décrit  donc  l'œuf,  la  chenille,  la  chrysalide  et  l'imago. 
Dans  la  description  du  papillon,  il  fait  justement  remarquer  que 
les  antennes  du  cf,  de  la  couleur  du  fond,  sont  pubescentes  et 
différentes,  en  cela,  de  Variegata  dont  les  antennes  sont  filiformes. 

Mais  dans  les  observations  synonymiques  auxquelles  se  livre 
Millière,  il  est  fâcheux  de  constater  une  fois  de  plus  le  manque 
de  logique  et  de  décision  de  cet  auteur.  En  effet,  il  sent  que  les 
figures  données  par  Herrich-Schaeffer  ne  rendent  pas  exactement 
Mucidaria;  cependant,  il  ne  sait  pas  tirer  la  conclusion  qui  s'impose, 
et  comme  il  n'a  pas  lu  attentivement  la  légende  de  la  PI.  82  dans 
Herrich-Schaeffer,  il  considère  à  tort  les  11°'  503  et  504  des 
Geonietrides  Europ.,  comme  Mucidaria,  bien  que  Herrich-Schaeffer 
les  dénomme  :  Variegata.  Seul,  en  effet,  le  n"  502  de  la  Tab.  82  est 
désigné,  dans  la  légende,  comme  Mucidaria. 

Je  rapporte  textuellement  ici  l'alinéa  qui  se  trouve  imprimé  à  la 
page  56  de  VIconographie  de  Millière,  afin  de  permettre  au  lecteur 
de  se  rendre  immédiatement  compte  du  texte  que  je  critique  : 


300  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

«  Le  n"  268  de  Herr.-Sch.,  tab.  44,  réussit  mieux  à  rendre  la  coupe 
de  cette  Géomètre  {ce  qui  est  faux),  mais  ce  n'est  point  sa  couleur; 
ce  numéro  rappelle  plutôt  la  teinte  de  Variegata  {ceci  est  exact). 
Quant  aux  figures  266  et  267  du  continuateur  de  Huebner,  ce  sont 
évidemment  des  variétés  de  son  n"  268  {le  n°  268  est  le  cT;  les 
n°^  266  et  26y  sont  la  g,  en  dessus  et  en  dessous).  Enfin  ses 
n°^  502,  503  et  504,  s'ils  représentent  des  aberrations  de  Mucidaria 
(j'expose  ci-dessus  que  503  et  504  représentent  Variegata),  me 
paraissent  des  plus  remarquables.   » 

x'\ussitôt  qu'on  étudie  de  près  la  littérature  entomologique,  on 
constate  des  erreurs  souvent  considérables,  commises  par  ceux  dont 
les  travaux  ont  établi  la  nomenclature  actuelle  et  à  laquelle  presque 
tout  le  monde  aujourd'hui  se  rapporte  aveuglément  et  sans  contrôle. 
Guenée  et  Millière  ont,  l'un  et  l'autre,  commis  des  fautes  qu'il  eût 
été,  me  semble-t-il,  aisé  d'éviter.  Il  est  vrai  que  tous  les  auteurs 
peuvent  encourir  le  même  reproche  et  je  ne  prétends  pas  faire 
exception  à  la  règle  :  Errare  hmiianum  est. 

Je  fais  cependant  le  procès  des  citations  erronées,  quand  je  les 
constate  et  là  où  je  les  trouve,  et  j'ai  souvent  été  amené  à  démontrer 
combien  le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901,  est  fautif;  mais 
comme  j'agis  sans  autre  parti  pris  que  celui  de  travailler  à  la 
conquête  de  la  vérité,  il  ne  m'en  coûte  nullement  de  publier  l'éloge, 
lorsque  l'occasion  s'en  présente,  après  tant  de  circonstances  où  j'ai 
dû  distribuer  le  blâme.  Je  constate  donc,  cette  fois,  que  la  syno- 
nymie, telle  qu'elle  est  établie,  pour  Variegata  et  Mucidaria,  dans 
le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901,  me  paraît  exacte,  sauf  en  ce 
qui  concerne  l'attribution  faite  à  Mucidaria  des  observations  lar- 
vaires publiées  par  Bruand  et  qu'il  aurait  fallu,  d'après  Millière, 
considérer  comme  visant  Variegata.  Pour  cela,  ainsi  que  je  l'expose 
ci-dessus,  Millière  paraît  avoir  eu  raison;  dès  lors  le  Catalog  a  eu 
tort  d'ignorer  ce  que  Millière  a  rapporté,  ou  tout  au  moins  de  n'en 
pas  tenir  un  juste  compte. 

Mais  la  figuration  donnée  par  Herrich-Schaeffer  est,  à  mon  avis, 
exactement  attribuée  à  Variegata,  et  c'est  là  l'essentiel. 

Pour  toutes  ces  causes,  il  me  semble  nécessaire  de  pourvoir  à 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  3OI 

l'illustration,  qui  a  pour  but  de  bien  préciser  ce  qui  paraît  devoir 
être  considéré  d'une  part  comme  Miicidaria  et  ses  variations,  d'autre 
part  comme  Variegata. 

Je  fais  donc  figurer  sous  les  n°'  1731  et  1732  de  la  PL  CLXXVII 
deux  Mncidaria  cf  provenant  de  Vernet-les-Bains,  où  ils  ont  été 
pris  en  août  et  septembre  igo8;  une  Q  de  Vernet-les-Bains  (été 
1889)  (PL  CLXXVIII,  n°  1733);  un  cf  très  obscur,  récolté  à 
Notre-Dame-de-Consolation,  près  Collioure,  le  4  octobre  iQog 
(PL  CLXXVIII,  n°  1734");  une  Q  {Herrichii,  Obthr),  assez  con- 
forme à  la  figure  502  dans  Herrich-Schaeffer,  ayant  le  fond  des 
ailes  plus  gris  et  moins  rougeâtre,  éclose  à  Rennes,  en  mars  igo6, 
d'une  chrysalide  rapportée  des  Pyrénées-Orientales  (PL  CLXXVIII, 
n°  1735);  deux  cf  Ochracearia,  Stgr.,  de  Géryville  (septembre  1910) 
et  Aflou  (septembre  191 1)  (PL  CLXXVIII,  n°^  1736  et  1737); 
Ochracearia  est  très  abondante  dans  le  Sud-Oranais;  un  cf  et 
luie  Q  Grisearia,  Stgr.,  de  Châteaudun,  collection  Guenée 
(PL  CLXXVIII,  n""^  1738  et  1739),  types  décrits  dans  le  Species 
Général,  à  la  page  298,  et  se  rapportant  à  la  Var.  Variegata  de 
Mucidaria,  Duponchel  (PL   185,  fig.  8). 

Quant  à  l'autre  Espèce  :  Variegata,  Duponchel,  je  fais  repré- 
senter dans  le  présent  volume  VII  des  Etudes  de  Lépidoptérologie 
comparée,  i  cf  à  fond  des  ailes  gris  bleuâtre,  pris  à  Angoulême, 
au  commencement  de  juin  1906  (PL  CLXXVIII,  n°  1740);  i  cf 
et  une  Q,  à  fond  des  ailes  fauve  orangé,  provenant  du  Doubs 
(PL  CLXXVIII,  n°'  1741  et  1742);  un  cf  et  une  Q  Var.  Cyniba- 
lariata,  Millière,  des  Alpes-Maritimes  (PL  CLXXVIII,  n°^  1743 
et  1744),  et  un  cf  et  une  Q  d'une  Variété  très  obscure  de  Corse 
(PL  CLXXIX,  n°'  1745  et  1746),  morphe  paraissant  constante  et 
à  laquelle  je  donne  le  nom  de  Corsica. 

En  outre  de  la  différence  des  antennes  et  de  la  forme  des  ailes 
chez  les  cf,  il  me  semble  qu'on  peut  encore  distinguer  Mucidaria 
et  Variegata  par  le  caractère  suivant  :  Mucidaria  a  le  fond  des 
ailes  parsemé  d'un  épais  semis  d'atomes  gris  foncé,  tandis  que 
chez  Variegata,  les  ailes  semblent  recouvertes  d'un  lavis,  plutôt 


302  LÉPIUOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

que   d'avoir  été  aspergées   par  une   pulvérulence  plus   ou   moins 
serrée. 

M.  Rondou  m'informe  que  dans  la  vallée  de  Luz,  Yariegata, 
Duponchel,  vole  en  avril  d'abord,  puis  en  juin  et  juillet.  T.'éclosion 
du  printemps  est  la  plus  abondante.  Le  papillon  reste  caché  dans 
la  journée,  contre  les  rochers,,  les  murs,  les  vitres  à  l'intérieur  des 
maisons.  L'odeur  de  la  peinture  fraîche  semble  particulièrement 
l'attirer.  Le  soir,  au  printemps,  Yariegata  voltige  autour  des  fleurs 
de  certains  saules  :  Salix  cinerea,  viminalïs,  etc.  Ce  n'est  pas  une 
Espèce  des  hauteurs;  on  la  trouve  plus  communément  dans  la 
partie  basse  de  la  vallée,  c'est-à-dire  aux  environs  de  Luz.  Vers 
1,000  mètres  d'altitude,  elle  est  plus  rare;  elle  n'a  pas  été  prise 
au-dessus  du  village  de  Gèdre.  Elle  vient  à  la  lumière.  Il  y  a 
quelques  années,  en  avril,  Yariegata  fut  observée  en  grande  abon- 
dance dans  les  galeries  d'une  maison  de  Sère,  près  Luz,  habitée 
par  M.  Dat,  juge  de  paix.  Par  contre,  en  1910,  on  ne  voyait  plus 
un  seul  exemplaire. 

Huebner  a,  le  premier,  figuré  Ghuicinaria,  sous  la  figure  150. 
Mais  Glaucinaria,  selon  Huebner,  est  une  forme  tout  à  fait  spéciale 
et  très  différente  de  la  morphe  la  plus  commune  et  la  plus  ordinaire 
à  laquelle  les  Entomologistes  contemporains  attribuent  le  nom 
de  Glaucinaria  {Glaitcinata,  sccundum  Guenéc  ;  Sp.  G.,  n"  474, 
p.  29g).  Ce  qui  caractérise  Glaucinaria,  Huebner  (fig.  n°  150),  c'est 
le  fond  jaunâtre  des  ailes,  la  couleur  grise  et  gris  bleuâtre  des 
lignes  et  du  semis  d'atomes,  et  surtout  l'absence  des  4  taches  en 
omicron.  Dans  les  Pyrénées-Orientales  et  dans  le  Valais,  on  trouve 
la  forme  Glaucinaria,  Huebner;  mais  l'absence  des  omicrons  est 
extrêmement  rare.  Je  ne  possède  pas  d'exemplaire  à  fond  jaunâtre 
qui  soit  absolument  privé  (Yoniicron,  mais  comme  j'ai  sous  les 
yeux  quelques  individus  chez  lesquels  cette  tache  si  caractéristique 
se  trouve  très  atténuée,  j'ai  tout  lieu  de  penser  que,  par  aberration, 
V omicron  peut  entièrement  disparaître. 

Guenée  dit  que  la  figure  de  Huebner  n'est  pas  bonne.  Je  ne  suis 
point  de  son  avis.  Lorsque  nous  ne  possédons  pas  une  documen- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  303 

tation  concordant  parfaitement  avec  les  figures  publiées  par  les 
anciens  Auteurs,  nous  avons  beaucoup  trop  de  tendance  à  trouver 
que  la  figure  n'est  pas  bonne.  Nos  prédécesseurs  avaient  à  leur 
disposition  des  documents  différents  des  nôtres;  nous  ne  savons 
malheureusement  pas  toujours  011  les  rechercher,  parce  que  les 
indications  exactes  de  localité  nous  font  trop  souvent  défaut;  mais 
quand  il  nous  arrive  de  disposer  des  éléments  conformes  à  ceux 
que  possédaient  les  vieux  Maîtres,  nous  reconnaissons  sans  peine 
combien  les  dessins  qu'ils  ont  laissés  reproduisent  fidèlement  les 
papillons  dont  ils  se  servaient  comme  modèle. 

Je  suis  donc  convaincu  que  Glaiicinaria,  Huebner,  existe  dans 
la  Nature,  tout  à  fait  semblable  à  la  figure  n°  150  donnée  par  cet 
auteur;  je  crois  que  l'exemplaire  figuré  est  une  Aberration  par 
manque  des  taches  en  omicron;  mais  cette  Aberration,  comme  je 
l'expose  ci-dessus,  doit  certainement  exister  dans  toute  sa  pléni- 
tude, car  si  je  ne  la  possède  pas  dans  ma  collection,  en  un  exem- 
plaire de  la  forme  à  fond  jaune  clair,  saupoudré  des  mêmes  atomes 
gris  et  noirâtres,  tel  que  celui  représenté  par  Huebner,  et  abso- 
lument privé  d'ocelles,  j'en  distingue  plusieurs  sur  les  235  exem- 
plaires qui  sont  alignés  dans  mes  boîtes  oii  V omicron  n'apparaît 
qu'à  l'état  de  vestige  embryonnaire,  à  peine  sensible.  Il  s'en  est 
fallu  de  peu  pour  que  Vomicron  fût  complètement  oblitéré. 

Je  fais  figurer  sous  le  n"  1747  de  la  PI.  CLXXIX  un  exemplaire 
à  fond  des  ailes  jaunâtre  venant  de  Suisse.  Pour  le  caractère 
résultant  de  cette  couleur  jaunâtre,  abstraction  faite  des  taches 
en  omicron,  il  me  semble  que  c'est  bien  la  morphe  typique  de 
l'Espèce. 

Herrich-Schaeft'er,  sous  les  n"'  68  et  6g,  représente  une  morphe 
de  Glaucinaria  tout  à  fait  analogue  à  la  race  type  de  Huebner, 
sauf  pour  les  omicrons  qui  sont  bien  accentués.  L'échantillon  de 
ma  collection,  précité,  provenant  de  Suisse,  cadre  assez  bien  avec 
les  figures  68  et  6g  données  par  Herrich-Schaeffer. 

Minière,  sous  les  n°^  9  et  10  de  la  PI.  i,  dans  la  livraison  II  de 
V Iconographie,    représente    encore    Glaucinata,    selon    Huebner. 


304  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Cependant  la  figure  lo  est,  dans  son  ensemble,  plus  bleuâtre,  et 
le  fond  des  ailes  est  moins  jaune. 

Je  fais  figurer  sous  le  n"  1748  de  la  PI.  CLXXIX,  un  exemplaire 
pris  au  Haut-Cady  (Pyrénées-Orientales),  en  été  1909,  remar- 
quable par  l'accentuation  de  ses  lignes  ondulées  transversales,  sur 
un  fond  jaunâtre,  assez  dépourvu  de  la  pulvérulence  grise  ordi- 
naire, mais  ayant  les  lignes  et  les  oniicrons  bien  écrits. 

Staudinger  a  appelé  Pliimbearïa  une  morphe  non  encore  figurée, 
qu'il  définit  dans  le  Catalog  1901,  comme  suit  :  minor,  obscurior, 
alis  plnmbeo-griseis,  ■flavido-conspersis,  vix  strigatis.  La  Q  du 
Moulinet  (Alpes-Maritimes),  figurée  sous  le  n°  1749  de  la 
PI.  CLXXIX,  est  peut-être  une  race  claire  de  Plumbearia.  Mais 
j'ai  lieu  de  croire  que  l'exemplaire  de  Schwalbach  de  la  collection 
Kuwert  (fig.  1750,  PI.  CLXXIX),  est  plus  exactement  la  véritable 
Plnmbcaria. 

Quant  à  Falconaria,  Freycr,  figurée  sous  le  n"  3  de  la  Tab.  377, 
dans  Neuere  Beitraegc  zur  Schmetierlingskiinde,  1842,  c'est  une 
morphe  d'un  gris  uniforme,  sans  vestige  de  jaune  sur  le  fond  des 
ailes.  Herrich-Schaeffer  a  représenté  cette  même  morphe  grise, 
sous  les  n""  66  et  67,  mais  avec  le  nom  de  Sartaria.  D'après  Freyer, 
«  dcr  Spanner  fLiegt  auf  den  Alpen  ».  Je  fais  figurer  sous  le 
n"  1751  de  la  PI.  CLXXIX,  une  Q  Sartaria,  H.-S.,  de  Larche 
(Basses-Alpes).  Cette  Glaucinaria-Sartaria,  Herrich-Schaeffer,  est 
évidemment  très  différente  spécifiquement  de  la  Gnophos  Sartaia, 
Treits.,  d'Italie,  Dalmatie,  etc. 

Je  ne  connais  pas  authentiquement  les  Var.  asiatiques  Pollinaria, 
Christoph,  et  Sibiriata,  Guenée;  celle-ci  est  citée  non  comme 
Espèce  distincte,  mais  comme  simple  morphe  géographique  de 
Glaucinaria,  dans  le  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901. 

Je  reviens  au  Species  Général  pour  rendre  compte  des  Variétés 
de  Glaiicinata,  répertoriées  par  Guenée.  Cet  auteur  cite  Sartaria, 
H.-S.,  fig.  66  et  ÇiJ,  dont  j'ai  fait  mention  ci-dessus,  comme  Var.  A. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  ^05 

Il  signale  ensuite  une  Variété  B,  d'Auvergne,  presque  :  absqne 
ocellis,  qui  se  trouvait  dans  la  collection  Bellier  et  que  je  fais 
figurer  sous  le  n"  1752  de  la  PI.  CLXXIX,  et  une  Var.  C,  Supinata, 
Lederer,  dont  je  possède  encore  les  deux  Q  que  Guenée  avait  vues 
dans  la  coll.  Boisduval.  Cette  Siipinata,  de  Dalmatie  (Mann),  est 
pour  moi  une  Gnophos  fort  ambiguë,  d'autant  plus  que  les  deux 
exemplaires  de  la  collection  Boisduval  ont  perdu  corps  et 
antennes. 

Enfin  Guenée  parle  d'une  Gnophos  des  Pyrénées  appartenant 
à  Bellier  et  que  Boisduval  lui  avait  nommée  Snpinaria,  bien  que 
n'étant  pas  la  même  que  la  vraie  Supinala,  Lederer,  selon  Guenée. 

Je  donne,  sous  le  rf  1753  de  la  PI.  CLXXIX,  la  représentation 
de  cette  prétendue  Supinata,  obscure,  ex  coll.  Bellier.  C'est  une 
jolie  forme  noirâtre  de  Glaucinaria. 

M.  Rondou  a  observé  que  Glaucinaria,  dans  les  Hautes-Pyrénées, 
vole  de  juin  à  août.  C'est,  aux  alentours  de  Gèdre,  une  Espèce 
excessivement  répandue.  On  la  trouve  depuis  le  bas  de  la 
vallée,  c'est-à-dire  depuis  500  mètres  d'altitude  environ,  jusqu'à 
2,000  mètres.  Le  plus  souvent,  dans  la  journée,  Glaucinaria  est 
posée  contre  les  rochers,  les  troncs  des  arbres  ou  sur  les  murs  des 
maisons;  dans  les  hautes  altitudes,  la  moindre  pierre  lui  sert  de 
refuge.  En  plein  soleil,  M.  Rondou  a  vu  des  exemplaires  posés 
sur  certaines  fleurs,  notamment  sur  Silène  acaulis  et  Carduus 
Carlmoides. 

Au  crépuscule,  elle  butine  les  fleurs  de  Saponana  officinalis  et 
de  Lamium  origanifolium. 

Elle  est  excessivement  abondante  à  la  lampe,  aux  environs  de 
Gèdre,  surtout  vers  la  fin  de  la  saison. 

A  Cauterets,  c'est-à-dire  dans  la  vallée  qui  se  trouve  à  l'Ouest 
de  celle  de  Gavarnie,  Glaucinaria  se  rencontre  fréquemment  posée, 
pendant  le  jour,  sur  les  rochers  de  granit,  entre  la  ville  de  Cauterets 
et  les  bains  de  la  Raillère;  on  la  trouve  aussi  plus  haut,  dans  le 
chaos  granitique,  à  partir  des  bains  dits  :  du  Bois-Vieux,  et  en 
montant  vers  le  Pont  d'Espagne.  Elle  affectionne  les  mêmes 
rochers  que  la  Larentia  Cœruleata. 

20 


306  LÉriDOPÏÉKOLOGIE    COMPARÉE 

Glaucinaria  est  très  fréquente  dans  les  Pyrénées-Orientales,  les 
Hautes-Alpes,  les  Basses-Alpes  et  les  Alpes-Maritimes;  elle  habite 
aussi  les  Cévennes,  le  Valais,  le  Tessin,  le  Tyrol,  l'Autriche,  la 
Hongrie  et  certaines  parties  de  l'Allemagne. 

Le  n°  477,  Gnophos  Sartata,  Treits.  Guenée  {Sp.  G.,  p.  301), 
n'est  pas  rare  en  Syrie,  en  Italie  et  en  Dalmatie. 

L'Espèce  est  parfaitement  connue  et  varie  surtout  pour  la  taille. 
J'ai  déjà  fait  observer  qu'elle  ne  pouvait  être  confondue  avec  la 
Variété  Sariaria,  H. -S.,  spécifiquement  référable  à  Glaucinaria. 

Le  n°  478,  Gnophos  Ftirvata,  Kléemann,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  301 
et  302),  a  été  bien  représenté  par  Jacob  Huebner,  dans  Beitraege 
zur  Geschichte  der  Schmetterlinge,  dritter  T heil  (1786- 1789),  avec 
le  nom  de  Geom.  Ftirvata,  sous  la  lettre  I  de  la  IP''  Tafel,  d'après 
un  individu  trouvé  «  in  der  Wienergegend  ».  Furvata  n'est  pas 
rare  en  France,  surtout  dans  les  montagnes;  je  la  possède  de 
Digne,  des  Alpes-Maritimes,  de  Vernet-les-Bains,  etc.;  mais  elle 
se  trouve  aussi  dans  les  plames;  M.  de  GrasHn  avait  trouvé  la 
chenille  aux  environs  de  Château-du-Loir  (Sarthe),  en  mai,  dans 
une  vigne,  en  chassant  la  nuit;  il  l'avait  nourrie  avec  du  genêt. 
Les  papillons  que  de  Graslin  vit  éclore  en  juillet  et  août,  et  qui 
sont  encore  dans  sa  collection,  sont  plus  petits  que  ceux  des 
Pyrénées  et  des  Alpes. 

Mon  ami  Rondou,  à  qui  j'avais  demandé  des  renseignements 
sur  les  mœurs  des  Boarmidœ  de  la  région  pyrénéenne  qu'il  habite 
et  qu'il  connaît  si  bien,  m'a  très  obligeamment  donné  sur  Furvata, 
de  Gèdre,  les  indications  suivantes  :  «  Vole  en  juillet  et  en  août; 
commune  au  voisinage  des  cours  d'eau  où  elle  se  cache  sous  les 
pierres;  on  la  trouve  aussi  sur  les  pentes  où  croissent  les  prunel- 
liers aux  dépens  desquels  vit  la  chenille;  cependant  celle-ci  s'ac- 
commode aussi  de  certaines  plantes  basses,  telles  que  :  ronces, 
clématites,  etc. 

Lorsque,  dans  la  journée,  le  papillon  est  dérangé,  il  s'envole  ; 
mais  son  vol  est  lourd  et  incertain  ;  il  ne  va  jamais  bien  loin,  ce 
qui  en  rend  la  capture  facile. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  307 

Au  crépuscule,  il  vole  en  butinant  certaines  fleurs,  les  Saponaria 
ordinairement,  mais  aussi  des  labiées,  comme  Lamiiiîii  origani- 
folium. 

Vient  parfois  à  la  lampe.   » 

Les  ailes  de  Fnrvata  sont  d'un  brun  bronzé  uniforme;  quel- 
quefois, la  bande  médiane  transverse  est  beaucoup  plus  foncée 
que  l'espace  marginal. 

Le  n°  479  est  la  Gnophos  Obscnrata,  Wien,  Ver/.;  Guenée 
{Sp.  G.,  p.  302,  303,  304). 

L'Espèce  est  commune  en  juillet  et  août,  dans  le  Centre  et  le 
Sud  de  l'Angleterre,  en  France,  dans  certaines  parties  de  l'Alle- 
magne. Elle  est  fertile  en  variétés. 

Guenée  cite  la  Var.  Serotinaria,  Haw.,  d'une  couleur  pâle,  habi- 
tant les  terrains  crayeux  du  comté  de  Sussex  et  de  l'île  de  Wight; 
la  Var.  B,  Diliicidaria,  Steph.,  variété  d'un  jaune  argileux  uni, 
également  d'Angleterre,  mais  qu'il  n'a  pas  vue  ;  la  Var.  C,  Pidlata, 
Duponchel,  race  à  fond  des  ailes  argileux  bronzé,  de  France  méri- 
dionale, qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  l'Espèce  :  Gnophos 
Piillata,  et  la  petite  Var.  D,  d'un  ton  presque  noir,  de  Bordeaux 
et  des  Landes.  En  ce  qui  concerne  les  Variétés  anglaises,  Charles 
Barrett  en  a  donné  une  figuration  superbe  sur  la  Plate  305,  dans 
The  Lepidoptera  of  the  British  Islands.  La  Gnophos  Obscurata, 
dans  la  France  centrale  et  occidentale,  a  le  fond  des  4  ailes,  en 
dessus,  d'un  brun  bronzé  assez  uniforme,  avec  les  dessins  ordi- 
naires plus  ou  moins  bien  écrits  en  noirâtre.  Mais  chez  la  Gnophos 
Obscurala  anglaise,  le  fond  des  ailes  peut  être  tantôt  blanchâtre, 
ou  jaune  d'ocre,  ou  noir,  tantôt  même  bicolore,  c'est-à-dire  avec 
une  bande  médiane  plus  foncée,  située  entre  l'espace  basilairc  et 
l'espace  marginal  pâle,  de  sorte  que  la  variation  est  plus  considé- 
rable dans  la  Grande-Bretagne  qu'ailleurs. 

Je  fais  figurer  les  formes  suivantes  : 

i"  Calceata,  Stgr.,  Angleterre  (fig.  n"   1/54,  PI.  CLXXIX). 

C'est  cette  morphe  blanchâtre  que  Barrett  représente  scus  les 
n°'  I  ^  et  I  /  de  la  Plate  305. 


3o8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

2°  Serotinana,  Hav/.,  selon  Guenée  {Sp.  G.,  p.  303  ;  Var.  A)  ; 
Angleterre  (fig.  n°  1755,  PI.  CLXXIX). 

~"    3°  Bicolor,   Obthr.  ;    Folkestone,   en   Angleterre   (fig.   n"    1756, 
PI.  CLXXIX. 

Charles  Barrett  figure  une  Bicolor  très  accentuée  qu'il  indique 
comme  g,  sous  le  n°  \  d  de  la  Plate  305  ;  mais  il  me  semble  bien 
que  c'est  un  cf  et  non  une  Q  de  la  Var.  Bicolor  qui  est  représenté 
par  Barrett,  sous  le  xf  i  a. 

4°  Pullata.  Duponchel.  Cancalc  (cf,  fig.  n°  1757,  PI.  CLXXX). 

Duponchel  figure  une  très  grande  Q  sous  le  n°  6  de  la 
PI.  CLXXXV.  Le  long  des  falaises  de  Cancale  et  dans  l'île  des 
Landes,  à  l'Est  de  la  pointe  du  Grouin,  on  trouve  fréquemment, 
au  commencement  du  mois  d'août,  une  morphe  que  je  crois  réfé- 
rable  à  Pullata  et  que  je  fais  représenter;  mais  aux  mêmes  lieux, 
aux  bords  de  la  Manche,  vole  une  Variété  cf  et  Q  assez  remar- 
quable par  l'éclaircie  marginale  des  ailes,  surtout  aux  supérieures; 
j'en  fais  représenter  une  Q  sous  le  n"  1758  de  la  PI.  CLXXX. 
En  Corse,  la  forme  rapportée  à  Pullata,  Duponchel,  par  Bellier, 
est  plus  nette  et  plus  belle  qu'ailleurs;  je  fais  figurer  un  cf,  de 
la  collection  Bellier,  sous  le  n"  1759  de  la  PI.  CLXXX.  La  morphe 
corse  d'Obscnrala  mériterait  d'être  distinguée  par  un  nom  : 
Bellieri,  Obthr. 

5"  Lafauryata,  Obthr.;  Dax  et  Bordeaux  (fig.  n°'  1760  et  1761, 
PI.  CLXXX).  C'est  la  petite  Var.  D,  décrite  par  Guenée  dans  le 
Species  Général.  Je  dédie  cette  jolie  petite  race,  de  couleur  très 
foncée  et  très  brillante,  à  la  mémoire  de  feu  mon  ami  Constant 
Laf  aury,  de  Dax  ;  c'est  à  son  obligeance  que  je  suis  redevable 
du  cf  figuré  sous  le  n"  1760;  quant  à  l'autre,  représenté  sous  le 
n°  1761,  il  existait  dans  la  collection  Bellier  avec  l'étiquette  : 
Bordeaux;  c'est  un  des  types  décrits  par  Guenée. 

6°  Maugrabinearia,  Obthr.;  Kahlberg;  taille  un  peu  supérieure 
à  la  moyenne.  Les  quatre  ailes  sont  couvertes  d'une  teinte  brune 
très  foncée  unie,  les  dessins  ordinaires  sont  noirs,  fins  et  nets 
(fig.  n°  1762,  PI.  CLXXX). 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE  309 

Je  fais  figurer  encore  un  cf  que  je  pris  à  Cauterets  (Hautes- 
Pyrénées),  en  juillet  1905;  le  fond  brun  mordoré  des  ailes  est 
saupoudré  de  blanc  (fig.  n"  1763,  PI.  CLXXX)  ;  un  cf  et  une  Q 
de  Monterai,  en  Ille-et-Vilaine  (fig.  n°^  I/64  et  I/65,  pi.  CLXXX), 
et  un  cf  pris  par  Mac  Arthur  dans  le  Sud  de  l'Irlande  (fig.  n°  1766, 
PI.  CLXXX). 

Cette  figuration  donnera  la  série  complète  des  variations  dans 
les  formes  de  la  Gnophos  Obsatraia;  du  moins,  d'après  les  docu- 
ments que  renferme  ma  collection. 
,  M.  Rondou  me  mande  que  Obscur ata  est  rare  aux  environs  de 
Gèdre;  il  ne  l'a  prise  que  deux  fois  en  juillet,  d'abord  contre  les 
rochers  du  chaos  de  Héas,  à  environ  1,150  mètres  d'altitude,  puis 
contre  un  rocher  dans  la  vallée  d'Estaubé,  à  1,800  mètres  d'altitude 
environ.  J'ai  trouvé  Obsciirata  à  Cauterets;  mais  il  ne  me  paraît 
pas  que  ce  soit  une  Espèce  aimant  les  grandes  hauteurs. 

Obsciirata  est  commune  en  Bretagne;  je  l'ai  prise  dans  la 
presqu'île  de  Crozon  (Finistère)  et  à  peu  près  partout  en  Ille- 
et-Vilaine. 

Il  y  a  à  Monterai,  sur  le  sommet  de  la  lande  de  Roveny,  des 
pierres  détachées,  éparses,  sur  lesquelles  Obsciirata  aime  à  se 
reposer,  à  la  fin  de  juillet  et  dans  les  premiers  jours  d'août.  En 
inspectant  ces  cailloux  généralement  de  couleur  brune  et  sombre, 
comme  Obscurata  elle-même,  on  trouve  fréquemment  ladite 
Obscurata  endormie  pendant  la  chaleur  du  jour  et  ûxée,  les  ailes 
étendues,  sur  la  pierre.  Cependant  son  sommeil  est  léger  et  elle 
s'envole  au  moindre  dérangement.  A  Cancale,  elle  se  pose  volon- 
tiers sur  la  terre  des  talus,  à  l'abri  des  haies  qui  les  surmontent. 
Obscurata  est  très  abondante  à  Vernet-les-Bains,  à  Digne,  dans 
les  Alpes-Maritimes,  à  Quillan  (Aude),  à  Belesta  (Ariège)  et 
dans  beaucoup  d'autres  localités  françaises. 

De  mêrtie  que  Mucïdaria  et  Varie  gâta  diffèrent  surtout  entre 
elles  par  la  pectination  des  antennes  chez  les  cf,  de  même  \ Obscu- 
rata d'EurojDe  et  celle  qui  semble  la  remplacer  eh  Algérie,  et  que 
j'ai  appelée  Omararia,  se  distinguent,  l'une  de  l'autre,  par  la 
conformation  des  antennes  des  cf.  A  Géryville  et  à  Aflou  (Sud- 


310  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


Oranais),  M.  Harold  Powell  a  recueilli,  en  septembre  1910  et  lyi  i, 
une  bonne  série  de  la  Gnophos  Omararia.  Les  ailes,  en  dessus, 
sont  d'un  brun  plus  rougeâtre  que  chez  Obscurata;  mais  les 
antennes  du  cf  sont  très  sensiblement  pectinées,  et  ce  caractère 
établit  nettement  la  distinction  spécifique.  La  pectmation  chez 
le  cf  Omararia  est  très  fine,  assez  longue  et  serrée,  de  couleur 
blonde.  Je  fais  figurer  deux  cf  de  Gnophos  Omararia,  sous  les 
n°^  i;6;  et  i;68  de  la  PI.  CLXXX,  et  une  g,  sous  le  n°  1769  de 
la  PI.  CLXXXI. 

Le  n"  480  est  G  no -plias  Serraria,  Rambur,  Guenée  (^Sp.  G., 
p.  304)  ;  Andalousie  ?  ou  Corse  ?  Boisduval  cite  Serraria  comme 
venant  de  Corse,  dans  Gênera  et  Index  methodicus,  1840,  où  Ser- 
raria est  inscrite  sous  le  n°  1587,  dans  le  Genre  Gnophos. 

La  Gnophos  Serraria  est,  d'après  Staudinger  et  Rebel  {Catalog, 
igoi),  une  Variété  de  Onustaria,  Herrich-Schaeffer,  fig.  496,  497, 
transformée  en  Oneraria,  par  Guenée  {S p.  G.,  n"  491,  p.  310). 

J'ai  communiqué  à  Staudinger,  pour  son  Catalog  1901,  le  type 
Serraria,  Rambur.  Les  4  ailes  sont  encore  intactes,  mais  le  corps 
a  été  mangé.  Je  fais  figurer  les  ailes  de  ce  papillon  sous  le  n"  1770 
de  la  PI.  CLXXXI. 

Je  fais  figurer  un  cf  et  une  Q  de  Serraria,  de  Corse,  sous  les 
n°'  1771  et  1772  de  la  PI.  CLXXXI,  d'après  des  exemplaires 
recueillis  par  feu  Bellier;  la  Serraria,  type,  est  décrite  dans  le 
Species  Général,  à  la  page  304;  Staudinger  la  définit  :  Minor, 
Obscurior,  mais  comme  variété  à' Onustaria  {Catalog,  1901, 
rf  3932  a).  Je  pos.sède  un  mauvais  exemplaire  espagnol  de 
Catemdata,  Rambur;  j'ai  tout  lieu  de  croire  que  Serraria,  Onus- 
taria et  Catemdata  représentent  une  même  unité  spécifique. 

Le  n"  481,  dans  le  Species  Général,  est  Gnophos  Serotinaria, 
Wien-Verz.,  Guenée  (p.  304).  Les  localités  indiquées  par  Guenée 
sont  les  Alpes  de  Digne,  la  Hongrie,  la  Styrie,  la  Suisse,  l'Autriche 
et  la  Carniole. 

La  Q  de  l'Espèce  a  été  figurée  par  Huebner  sous  le  n°  147. 
La  Q  est  généralement  reconnaissable  par  le  fond  jaune  ocracé 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  3II 

clair  de  ses  ailes.  Le  cf,  dont  le  fond  des  ailes  est  ordinairement 
d'un  fauve  pâle,  est  assez  rarement  aussi  jaunâtre  que  la  Q  ;  il  a 
été  représenté  par  Duponchel,  sous  le  n"  3  de  la  PI.  CLXXXIV, 
et  par  Herrich-Schaeffer,  sous  le  n°  328.  En  outre  des  localités 
indiquées  par  Guenée,  dans  le  Sfecies  Général,  la  Serotinaria  se 
trouve  dans  la  Lozère,  au  Pont- de- M  ont  vert,  o\x  nous  la  captu- 
râmes en  juillet  1863,  et  dans  les  Pyrénées-Orientales  où  les  deux 
sexes  sont  d'un  gris  brunâtre  et  non  pas  jaunâtre.  Bien  que  la 
Serotinaria  soit  bien  connue,  je  fais  représenter  une  paire  de  la 
forme  typique  à  fond  jaunâtre  et  une  paire  de  la  forme  gris  bru- 
nâtre; j'ai  distingué  celle-ci  sous  le  nom  de  Ainearta. 

Les  Serotinaria,  forme  typique  jaune,  cf  et  g,  viennent  des 
environs  de  Digne  (fig.  n°^  1773  et  1774,  PI.  CLXXXI).  Les 
Serotinaria-Aincaria  viennent  des  Pyrénées-Orientales,  où  M.  Ha- 
rold  Powell  les  a  prises  dans  la  vallée  du  Haut-Cady,  en  montant 
de  Casteil  à  la  forêt  de  Randai  et  au  plateau  de  Mariailles,  en 
été  1909  (fi.g.  n°'  1775  et  1776,  PL  CLXXXI).  On  trouve  Seroti- 
naria-Mnearia  dans  la  vallée  de  Zermatt,  à  Larche  (Basses- 
Alpes),  et  il  y  a  les  passages  entre  les  deux  formes. 

J'ai  choisi,  pour  la  figuration  dans  le  présent  ouvrage,  des 
exemplaires  très  caractérisés  de  l'une  et  l'autre  forme. 

Le  n"  482  est  Gnophos  DïUicidaria,  Wien.  Verz.  ;  Guenée 
{Sp.  G.,  p.  305). 

Les  localités  indiquées  par  Guenée  pour  Dilucidaria  sont  : 
Montagnes  de  l'Autriche,  de  la  Styrie,  de  la  Suisse,  de  la  Bohême, 
sommets  des  Alpes. 

L'Espèce,  d'un  blanc  grisâtre  et  délicate,  a  été  figurée  par 
Herrich-Schaeffer,  sous  les  n°^  494  et  495. 

En  France,  j'ai  trouvé  Dilucidaria  sur  la  montagne  du  Revard, 
au-dessus  d'Aix-en-Savoie.  C'est  en  montant  au  sommet  du  pla- 
teau, vers  le  lieu  dit  :  Tour  à  l'Anglais,  que  j'ai  capturé  une  série 
d'exemplaires  du  7  au  10  août  1902  et  à  la  fin  de  juillet  1906. 
Je  fais  figurer  un  cf  et  une  Q  Dilucidaria,  de  la  montagne  du 
Revard,  sous  les  n°'  1777  et  1778  de  la  PL  CLXXXL 


312  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

La  Crenulata,  Boisduval,  Gênera  et  Index  jnethodicits,  1840, 
répertoriée  sous  le  n"  1592,  dans  le  Genre  Gnophos,  et  dont  j'ai  le 
spécimen  de  la  collection  Boisduval  sous  les  yeux,  est  tout  sim- 
plement une  Dilucïdarïa;  mais  nullement  l'Espèce  que  Rambur  a 
figurée  en  dessus  et  en  dessous,  sous  les  n""*  3  et  4  de  la  PI.  XIX, 
dans  le  Catalogue  systém.  des  Lépidopt.  de  l Andalousie,  1858. 
Guenée,  qui  a  vu  cette  Crenulata  dans  la  collection  Boisduval,  la 
place,  avec  un  point  de  doute,  comme  synonyme  de  Mendicaria, 
Herrich-Schaeffer,  fig.  491,  492  et  493. 

Je  transcris  l'observation  de  Guenée  (^Sp.  G.,  p.  306),  comme 
suit  :  «  Il  existe  dans  la  collection  de  M.  Boisduval  un  mauvais 
individu  sous  le  nom  de  Cremdaria,  Ramb.,  qui  me  paraît  s'y  rap- 
porter (à  Mendicaria^,  autant  que  j'en  puis  juger  sur  cet  exem- 
plaire vieilli  et  mutilé  ».  La  Crenularia,  déjà  vieillie  en  1857,  n'a 
pas  rajeuni  depuis  ce  temps-là.  Cependant,  elle  est  encore  très 
reconnaissable  et  elle  s'identifie  parfaitement  avec  un  çS  Dilu- 
cidaria,  récemment  capturé  à  Fusio.  C'est  donc  à  Dilucidaria  que 
je  la  rapporte,  et  non  à  M endicaria,  contrairement  à  l'opinion  de 
Guenée. 

Je  confie  du  reste  à  M.  Culot  le  vieux  spécimen  de  Cremdata 
pour  être  figuré,  sous  le  11°  1779  de  la  PI.  CLXXXI,  et  j'y  joins, 
pour  complément  de  documentation,  l'exemplaire  complet  et  très 
semblable  recueilli  à  Fusio,  en  1907,  de  façon  que  la  question  se 
trouvera  élucidée.  La  morphe  de  Dilucidaria,  à  Fusio,  représentée 
sous  le  n°  1780  de  la  PI.  CLXXXI.  est  assez  distincte  de  celle 
du  Mont  Revard,  laquelle  paraît  y  être  assez  constante  pour  valoir 
la  peine  d'une  figuration.  Elle  est  plus  claire,  moins  noircie,  les 
taches  se  trouvant  moins  accentuées  (Voir  PI.  CLXXXI,  fig.  1777 
et   1778). 

Guenée,  sous  le  n"  483,  cite  Gnophos  Meyeraria,  Laharpe,  du 
Jura  {Sp.  G.,  p.  305),  mais  déclare  n'avoir  pas  vu  cette  Gnophos 
et  ne  pouvoir  s'en  faire  une  idée  nette.  Staudinger  et  Rebel,  dans 
le  Catalog  1901,  font  de  Meyeraria  un  synonyme  de  Avibiguata, 
Duponchel,  que  nous  examinerons  plus  loin. 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 


j' j 


Le  n°  484  est  Gnophos  Mendicaria,  Herrich-Schaeffer,  cT, 
fi.g.  491,  492;  Ç),  fig.  493;  Guenée  (5/  6\,  p.  306).  Le  fond  des 
ailes  est  moins  blanc  que  chez  Dilucidaria.  Je  fais  représenter 
un  cf  Mendicana,  de  Larche  (fig.  n"  i;8i,  PI.  CLXXXII),  et 
une  g  Mendicana,  d'Autriche  (ftg.  n"  1782,  PI.  CLXXXII);  une 
paire  de  Mendicaria-Sordaria,  Thunberg,  provenant  de  Norvège 
polaire  et  Laponie  (fiig.  n°'  1783  et  1784,  PI.  CLXXXII),  de  façon 
à  bien  établir  la  comparaison  entre  ces  Espèces  de  Gnophos,  voi- 
sines les  unes  des  autres,  souvent  confondues  et  cependant  spécifi- 
quement bien  distinctes. 

Je  possède  des  Dilucidaria  d'Alsace  et  de  la  Grande-Chartreuse; 
mais  je  n'ai  point  trouvé  cette  Espèce  dans  les  Pyrénées,  pas  plus 
d'ailleurs  que  Mendicaria,  qui  n'est  pas  très  rare  dans  les  mon- 
tagnes autour  d'Uriage  (Isère)  et  dans  les  Basses-Alpes;  je  ne 
l'ai  jamais  rencontrée  ni  dans  les  Pyrénées-Orientales,  ni  dans  les 
Hautes-Pyrénées.  Il  semblerait  que  les  deux  Espèces  :  Dilucidaria 
et  Mendicaria,  n'aient  pas,  vers  l'Ouest,  dépassé  le  versant  français 
des  Alpes. 

La  Dilucidaria,  Freyer,  figurée  sous  les  n"""  i  et  2  de  la  Tab.  5/0. 
dans  Neîtere  Beitraege  sur  Schmctterlingskunde,  et  que  Freyer 
décrit  (p.  140)  comme  «  mehr  graubraun  »  comparativement  à 
Dilucidaria  «  in  ihrer  Fàrbung  bleigrau  »,  paraît  être  la  Gnophos 
Mendicaria,  que  je  fais  représenter  (hg.  n°  1785,  PI.  CLXXXII), 
d'après  un  exemplaire  des  Alpes  faisant  partie  de  la  collection 
Guenée.  I-a  coloration  dans  l'exemplaire  de  l'ouvrage  de  Freyer, 
qui  fait  partie  de  ma  bibliothèque,  paraît  non  conforme  à  l'indi- 
cation de  couleur  que  j'ai  relevée  dans  la  description.  En  est-il 
ainsi  du  coloriage  de  tous  les  exemplaires  de  l'ouvrage  de  Freyer 
qui  ont  été  livrés  au  public? 

Guenée  cite  ensuite  les  deux  Espèces  suivantes  : 

N°  485.  — •  Gnophos  0 phthalmicata,  Lederer,  Guenée  {S p.  G., 

p.  306,  307),  des  montagnes  de  Styrie  et  de  Digne; 

Et  le  n°  486,  Gnophos  Anibiguaiia,  Duponchel,  Guenée  iSp.  G., 

p.  307),  des  forêts  de  pins  et  de  mélèzes  des  environs  de  Digne. 


314  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Gueiiéc  rt'latc^  la  Var.  A  de  G iiop/ios  O flithiilmiaita,  venant  de 
l'Altaï  (coll.  Lederer). 

Staudinger  et  Rebel  {Catalog  1901)  réunissent  Aiubignata, 
Duponchel,  et  Ophthalmicata,  Lederer,  dans  une  même  unité 
spécifique.  Duponchel  a  donné  la  figure  de  A^mbiguata  sous  le 
n°  2  de  la  PI.  CLXXXVl. 

Amhiguata  est  une  Gnophos  à  fond  blanchâtre  ou  grisâtre, 
ressemblant  beaucoup  à  Serraria.  Elle  n'est  pas  bien  rare  dans  le 
Var  (Méounes),  les  Alpes-Maritimes  (Moulinet,  Péone),  les 
Basses-Alpes,  l'Oberland  bernois,  l'Alsace,  le  Valais,  le  Tyrol 
méridional,  les  Pyrénées-Orientales.  Herrich-Schaeffer  a  donné 
une  très  bonne  figure  d'Ambigiiaria,  sous  les  n"'  37g,  380,  381. 

Je  crois  que  sous  le  nom  de  Pulhdarïa,  Herrich-Schaeffer  (498, 
499)  représente  une  forme  Q  grise  d'Avibigiiata. 

Pour  compléter  la  figuration  des  Espèces  européennes  du  Genre 
Gnophos,  et  bien  que  Herrich-Schaeffer  ait  très  bien  représenté 
Ambignaria,  je  ferai  cependant  figurer  dans  le  présent  ouvrage 
la  forme  petite,  à  fond  blanc,  poivré  de  noir,  analogue  à  la  figu- 
ration d'Herrich-Schaeffer  (n"'  379,  380,  381),  d'après  un  (S  du 
Moulinet,  dans  les  Alpes-Maritimes  (fig.  n°  1786,  PI.  CLXXXII), 
et  la  forme  à  fond  gris  uni,  daprès  un  spécimen  d'Alsace  (fig. 
n"  1787,  PI.  CLXXXII).  j'ajoute  la  figure  n"  1788  d'un  exemplaire 
des  Pyrénées-Orientales,  intermédiaire  entre  les  deux  formes 
précitées. 

N°  487.  —  Gnophos  Dolosaria,  Herrich-Schaeffer,  fig.  430; 
Guenée  (Sp.  G.,  p.  307,  308);  île  de  Crète.  Guenée  ne  connaissait 
pas  Dolosaria  en  nature;  c'est  une  petite  Gnophos  grecque,  main- 
tenant répandue  dans  toutes  les  collections.  La  figure  donnée  par 
Herrich-Schaeffer  est  bonne  et  l'Espèce  ne  semble  pas  pouvoir 
être  facilement  confondue. 

N°  488.  • —  Gnophos  Fullata,  Wien.  Verz.  ;  Guenée  {Sp.  G., 
p.  308,  309);  Midi  de  l'Allemagne,  Autriche,  Styrie. 

Et  n°  489,  Gnophos  Caniiiaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  309)  ;  Basses- 
Alpes. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  315 

Guenée  attribue  à  Pullata  deux  variétés  : 

A,  Styrie  (coll.  Lederer),  et  B,  hnpectinata,  Guenée  (olim); 
France  méridionale,  Basses-Alpes. 

Herrich-Schaeffer  a  représenté  Pullaria  sous  les  n°^  70  (en  des- 
sous), 500  et  501. 

Sur  la  demande  de  feu  Staudmger,  j'avais  expédié  à  Dresde, 
les  2  juillet  et  3  septembre  1900,  un  lot  considérable  de  papillons 
que  cet  auteur  désirait  examiner  en  vue  de  la  rédaction  de  son 
Catalog.  J'ai  conservé  les  listes  que  Staudinger  a  compulsées  et 
qu'il  m'a  retournées  munies  de  ses  observations  à  l'encre  rouge. 

Parmi  les  papillons  que  je  lui  ai  communiqués  figure  Canïtia- 
r'ia  cf,  qui  est  parti  de  Rennes  avec  une  belle  paire  d'antennes  pec- 
tinées  et  qui  y  est  revenu  sans  antennes.  Staudinger  a  écrit  sur  la 
feuille  qu'il  m'a  renvoyée:  «  W.Impectinata;  le  cf  avec  tête  fausse!  !  » 

La  tête  ne  me  semble  point  fausse;  elle  est  toujours  attenante 
au  thorax;  il  ne  reste  plus  que  la  base  des  deux  antennes.  J'ai 
pourvu  ce  papillon,  désormais  privé  de  tout  ce  qui  le  rendait 
intéressant,  d'une  étiquette  dans  laquelle  je  relate  l'événement  à 
la  suite  duquel  la  Gno-phos  Canitïaria,  qui  avait  jadis  possédé 
ses  deux  antennes  bien  pectinées  et  intactes,  s'est  trouvée  réduite 
à  n'avoir  plus  que  deux  moignons  d'antennes.  Je  regrette  infini- 
ment que  feu  Staudinger  n'ait  pas  apporté  plus  de  discrétion  dans 
l'examen  des  antennes  pectinées  de  Caniîiaria  cf-  H  a  imprimé 
dans  son  Catalog  igoi  ce  qui  suit  :  «  N°  3935  ;  C)  ab.  (V)  Impec- 
tinata  Gn.  I.  309  ;  Caniîiaria  Gn.  1.  c.  (^sec.  sp.  typ.  capiic  cf  adiilte- 
rato)  ».  Je  regrette  de  ne  pas  être  d'accord  avec  feu  Staudinger, 
relativement  à  l'observation  :  capitt  adulteratum.  Quand  Stau- 
dinger ne  possédait  pas  une  Espèce  qui  avait  de  l'intérêt  pour  lui, 
il  en  éprouvait  un  tel  ennui  que  le  prêteur  avait  des  chances  d'en 
recevoir  le  contrecoup  ;  j'en  ai  fait  l'expérience  à  mes  dépens,  en 
ce  qui  concerne  Canitiaria  cf- 

Quoi  qu'il  en  soit,  je  fais  figurer  Pullata  comme  suit  : 
1°  Fig.  n°  1789,  PI.  CLXXXII,  forme  type  du  Moulinet  (Alpes- 
Maritimes). 


3IÔ  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

2°  Fig.  n''  1790,  PI.  CLXXXII,  forme  obscure  de  Thiers  (Puy- 
de-Dôme);  Conferta,  Stgr.,  Catalog  1901. 

3"  Fig.  n"  1791,  PI.  CLXXXII,  forme  blanchâtre  :  luipeciinata, 
Guenée;  à  peine  distinguable  de  Canitiaria   Q,  de  Digne. 

4"  Fig.  n"  1792,  PI.  CLXXXII,  forme  ayant  la  teinte  ardoisée  : 
Niibilata,  Fuchs,  de  Schwalbach. 

5°  Sous  les  fig.  n""  1793  1794,  PI.  CLXXXIII,  Pyrenaica,  Obthr., 
décrite  par  Guenée  dans  le  Vol.  X  du  Species  Général  (Addenda 
et  Corrïgendd),  p.  540,  541,  de  Vernet-les-Bains  (Pyrénées-Orien- 
tales) ;  cette  forme  semble  constante  et  j'en  possède  plusieurs 
exemplaires  pareils. 

J'espère  que  quelque  chasseur  de  Digne  sera  assez  heureux  pour 
retrouver  le  cf  Canïtiarïa  à  antennes  pectinées.  Il  y  aura  alors 
dans  le  Genre  Gnophos  trois  Espèces  dont  les  cf  ayant  les  antennes 
pectinées  ne  sont,  que  par  ce  caractère  essentiel,  distinctes  de  trois 
autres  dont  les  cf  ont  les  antennes  en  ûl  :  Mucidaria  et  Variegata, 
Omar  aria  et  Obscurata,  Canitiaria  et  Pullata. 

Il  y  a  une  remarquable  analogie  entre  Pullata-Pyrenaica  et 
Obscurata-PulLata,  de  Corse. 

Le  n"  490,  Gnophos  Pullidaria,  Herrich-Schaeffer,  498  et  499, 
Guenée  {Sp.  G.,  p.  309),  que  Guenée  n'a  point  vu  en  nature,  paraît 
être  une  forme  à^ Ambigu at a; 

Et  le  n°  491,  Gnophos  Oneraria,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  310),  est 
la  même  Espèce  que  Oniistaria,  Herrich-Schaeffer,  496,  497,  ainsi 
que  je  l'ai  exposé  ci-dessus. 

Je  fais  connaître,  par  la  figure  n"  1795  de  la  PI.  CLXXXIII, 
une  charmante  Espèce  de  Gnophos  de  Tâ-tsien-lou  (Tche-to),  que 
j'ai  appelée  Deliciaria.  La  taille  est  celle  de  Pidlata.  En  dessus, 
le  fond  des  ailes  est  d'un  fauve  orangé  pâle,  finement  strié  de 
gris;  les  points  orbiculaires  sont  nets,  centralement  pupilles.  Dans 
l'espace  basilaire,  une  ligne  ondulée,  grisâtre,  descend  de  la  côte 
jusqu'au  bord  interne  des  supérieures.  Au  delà  de  Vomicron,  une 
ligne  très  ondulée  part  de  la  côte  des  supérieures  pour  aboutir  au 
bord  anal  des  inférieures.  Parallèlement  à  cette  ligne  commune, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  31; 

noirâtre,  bien  nette,  on  distingue  une  autre  ligne  qui  lui  est  paral- 
lèle, laquelle  est  formée  de  nébulosités  grisâtres,  suivies  d'une 
éclaircie  de  la  couleur  du  fond.  Le  bord  terminal  des  4  ailes  est 
liséré,  aux  supérieures,  d'une  ondulation  gris  foncé,  et  aux  infé- 
rieures, d'une  dentelure  assez  régulière.  La  frange  est  de  la  cou- 
leur du  fond  des  ailes.  Les  antennes  du  çS  sont  filiformes.  La 
tête  et  le  corps  sont  aussi  de  la  couleur  des  ailes.  Le  dessous 
reproduit  le  dessus  en  plus  pâle.  Je  possède  plusieurs  exemplaires 
variant  un  peu  pour  la  taille  et  pour  l'accentuation  des  nuages 
gris  sur  le  dessus  des  ailes. 

Le  Genre  Dasydia,  Guenée,  dans  le  Species  Général,  suit  le 
Genre  Gnophos. 

Le  n°  492,  Dasydia  Obfuscala,  Wien.  Verz.,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  311,  312),  est  une  Espèce  alpine,  pyrénéenne  et  écossaise. 
Charles  Barrett  représente,  sous  les  n"^  2,  2  a,  2  b,  2  c,  l'imago,  et 
sous  le  n°  2  d,  la  larve.  La  forme  écossaise  est  plus  petite  que  la 
forme  continentale.  Barrett  dit,  en  parlant  de  Dasydia  Obfiiscata, 
«  The  moth  seems  in  thèse  Islands  to  be  confined  to  northern 
hcaths  and  mountain  sides  ».  L'Espèce  varie  pour  la  couleur  du 
fond,  qui  est  plus  ou  moins  claire  ou  foncée,  et  pour  l'accentuation 
des  dessins. 

Je  possède  une  longue  série  d'exemplaires  variés  provenant 
des  Basses-Alpes,  des  Pyrénées-Orientales,  des  Hautes-Pyrénées, 
des  Asturies  (Picos  de  Europa),  du  Valais,  des  montagnes 
d'Ecosse  et  du  Turkestan.  Voici  ce  qu'en  dit  M.  Rondou  :  «  Myr- 
tillata  {Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901),  est  une  Espèce  exclu- 
sivement alpestre;  je  ne  l'ai  jamais  vue  au-dessous  de  1.500  mètres, 
tandis  que  je  l'ai  capturée  sur  le  Piméné,  presque  à  2.803  mètres. 

Elle  reste  parfois  contre  les  rochers;  mais  le  plus  souvent  elle 
est  posée,  en  compagnie  d'autres  papillons,  sur  les  touffes  du 
Silène  acaidis  ou  sur  les  capitules  du  Cardans  carlinoides. 

Elle  vole  bien,  quand  on  la  dérange,  et  il  est  presque  inutile 
d'essayer  de  la  poursuivre,  car  elle  a  un  instinct  spécial  qui  l'en- 
traîne vers  des  escarpements  dangereux  ou  inaccessibles.   » 


3l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Je  me  trouvais  à  Ryffelalp,  en  juillet  1902,  en  compagnie  de 
mon  ami  le  chanoine  Favre,  mort  depuis  cette  époque.  On  y  ins- 
talla des  lampes  à  arc  qui  furent  tenues  allumées  depuis  g  heures 
jusque  vers  1 1  heures  du  soir.  Les  papillons  de  nuit  abondaient 
autour  de  ces  lampes  à  arc.  Parmi  les  Espèces  les  plus  communes 
était  Dasydia  Obfuscala.  Il  faisait  un  temps  humide  et  froid; 
un  brouillard  glacial  flottait  sur  les  pentes  gazonnées;  c'est  de  ces 
herbages  qu'on  voyait,  au  milieu  des  brumes  blanchâtres,  sortir 
Obfuscata.  Elle  voltigeait  en  grand  nombre.  La  quantité  des 
papillons  était  telle  que  le  chanoine  Eavre  et  moi,  aidés  de  plu- 
sieurs employés  de  l'hôtel,  nous  ne  cessions  de  mettre  des  Noc- 
tuelles et  des  Géomètres  dans  nos  flacons.  Lorsque  les  lampes  à 
arc  étaient  éteintes,  je  me  souviens  que  je  passais  plus  d'une  heure 
à  piquer  le  butin  réalisé  depuis  g  jusqu'à  1 1  heures. 

Harold  Powell  trouva  aussi  la  Dasydia  Obfuscata  très  abon- 
dante au  lac  d'Allos,  dans  les  Basses-Alpes,  depuis  le  20  jusqu'au 
27  juillet  1906.  Obfuscata  est  sans  conteste  la  plus  commune  des 
Dasydia. 

L'Espèce  étant  bien  connue,  il  me  paraît  inutile  d'en  publier 
une  nouvelle  figuration.  Les  autres  Espèces  de  Dasydia  habitent 
les  plus  hautes  altitudes. 

Guenée  cite  les  suivantes  : 

N"  493.  —  Dasydia  Operaria,  Hucbner,  359;  Guenée  {Sp.  G., 
p.  312);  Alpes  de  la  Styrie. 

N°  49^.  —  Dasydia  Spurcaria,  Laharpe,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  312, 
313)  ;  Mont-Rose. 

N°  495.  —  Dasydia  Anderreggarïa,  Laharpe,  Guenée  {Sp.  G., 
p.  313);  Alpes  du  Valais. 

N"  496.  —  Dasydia  Zelleraria,  Freyer,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  314)  ; 
Alpes  de  la  Bavière,  du  Tyrol  et  des  Grisons. 

N°  497.  —  Dasydia  Cœlibaria,  Herrich-Schaeffer,  Guenée  {Sp. 
G.,  p.  314);  Alpes  du  Tyrol,  Carinthie. 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  319 

N°  498.  —  Dasydia  Torvaria,  Huebner,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  315)  ; 
Montagnes  de  la  Suisse,  de  la  France  et  de  l'Italie. 
Var.  A,  H orridaria,  Huebner;   Chamonny. 
Var.  B,  Innuptaria,  Herrich-Schaeffer. 

N"  499.  —  Dasydia  Sept  aria,  Guenée  {S  p.  G.,  p.  316);  Hautes- 
Pyrénées. 

La  Dasydia  Operaria  cf  qui  a  été  figurée  par  Huebner,  sous 
le  n"  359,  a  été  représentée  de  nouveau  sous  le  n°  17  de  la  Taf.  II, 
dans  le  fascicule  XX  de  ] ahres-Bericht  des  Wiener  entoiuolo- 
gischen  Y ereines,  1909.  Sur  cette  même  Tafel  II,  sont  figurés  par 
les  procédés  photographiques,  d'une  façon  peu  coûteuse  et  parfai- 
tement reconnaissable,  les  autres  Dasydia  :  Cœlibaria  et  ses  Var. 
S  pur  caria  et  Zirbitzensis  Pieszczek;  Anderreggaria  et  la  Variété 
Hœfneri  d'Operaria.  Il  est  facile  de  constater  l'avantage  de  ces 
figures  photographiques  pour  des  papillons  de  couleur  grise  ou 
brun  olivâtre,  dont  tous  les  dessins  et  toutes  les  taches  sont  rendus, 
par  la  photographie,  avec  la  plus  incontestable  exactitude.  Il  serait 
évidemment  impossible  de  faire  comprendre  au  moyen  des  des- 
criptions les  plus  minutieuses  et  les  plus  détaillées,  ce  que  la 
photographie  reproduit  si  clairement.  Comme  l'application  des 
procédés  photographiques  coûte  relativement  peu  cher,  je  me 
demande  quel  argument  mes  contradicteurs  —  les  obstinés  des- 
cripteurs sans  figure  —  pourraient  bien  m'opposer  désormais.  J'ai 
été  accusé  par  certains  confrères  en  Entomologie  de  vouloir  les 
entraîner  vers  d'énormes  dépenses,  lorsque  je  déclarais  tenir  pour 
nulles  leurs  inintelligibles  descriptions  sans  figures.  Ces  person- 
nages, parmi  lesquels  se  trouvent  de  très  opulents  propriétaires, 
sentent  bien  qu'étant  eux-mêmes  richement  rentes,  il  leur  est 
difficile  de  plaider  pro  donio  sud.  Mais  ils  défendent,  disent-ils, 
la  cause  de  ceux  que  la  fortune  a  moms  favorisés.  Evidemment, 
l'idée  est  chevaleresque,  et  comme  il  ne  peut  y  avoir  qu'une  seule 
loi  pour  tout  le  monde,  ils  sauvegardent  ainsi,  au  détriment  de  la 
science,  et  sans  avoir  l'air  de  penser  exclusivement  à  eux-mêmes, 
leur  porte-monnaie.  Mais  je  demande  qu'on  considère  l'emploi  de 


320  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

la  photographie  comme  tout  à  fait  suffisant  dans  nombre  de  cir- 
constances, et  qu'on  veuille  bien  imiter,  pour  rendre  plus  compré- 
hensibles les  dissertations  entomologiques,  le  genre  de  reproduc- 
tion qui  a  été  employé  pour  la  zweite  Tafel,  dans  le  ] ahresbericht 
Wien.,  etc.,  igog,  consacrée  à  la  représentation  des  Espèces  de 
Dasydia.  Le  prix  des  figures  noires,  d'après  les  procédés  photo- 
graphiques, n'est  pas  assez  élevé  pour  être  un  obstacle  à  la  publi- 
cation des  illustrations  lépidoptérologiques  indispensables.  Aussi 
me  trouvé-je  de  plus  en  plus  convaincu  que,  pour  être  valable,  une 
description  doit  être  accompagnée  d'une  ou  plusieurs  figures,  pour 
le  moins  en  photographie. 

A  ceux  donc  que  la  couleur  effraye,  parce  qu'ils  la  trouvent 
trop  dispendieuse,  je  présente,  comme  modèle  à  imiter,  cette 
Planche  II  publiée,  en  photographie,  par  la  réunion  entomologique 
viennoise,  dans  son  compte  rendu  annuel  de  1909.  Le  Geheim 
Hofrat  A.  Pieszczek,  pour  accompagner  utilement  ses  observations 
sur  les  Gnophos,  aux  pages  iig-124  de  sa  Notice  sur  la  Faune  de 
Judenburg,  en  Styrie,  a  donné  un  exemple  probant  du  judicieux 
et  utile  emploi  des  procédés  photographiques  modernes.  La 
dépense  ne  peut  pas  être  bien  élevée.  Dès  lors,  qu'on  me  permette 
d'insister  pour  l'adoption  de  ce  minimum  d'illustration,  afin  de 
rendre  une  description  claire  et  valable,  et  de  recommander  à 
l'attention  des  intéressés  la  planche  qui  accompagne  le  :  Beïtrag 
zut  Fauna  von  Jtidenburg  in  Stciermark,  in  besonderer  Beruck- 
sichtigung  der  seelaler-Alpen,  speziell  des  Zirbitzkogels  (2397  m)  ; 
mit  Tafel  I  und  IL  La  première  planche  explicative  de  la  page 
de  texte  80  {C ûlias  Mynnidone)  représente  en  couleurs  une 
variation  graduée  de  8  Q  passant  du  jaune  au  blanc,  au  moyen 
d'un  Kombinationsdrnck.  aus  der  K.  K.  Hof  und  Staatsdruckerei 
in  Wien  parfaitement  réussi. 

YJEïklaernng  ou  explication  de  la  Planche  II,  tout  en  noir, 
montre  groupés  21  papillons  et  2  chenilles  des  Genres  Gnophos, 
Psodos  et  Boarmia,  de  telle  façon  que  je  suis  tout  à  fait  dispensé 
de  publier  moi-même  une  explication  illustrée  des  Espèces  et 
Variétés    :    Cœlibaria,    Spur caria,    Zirbitzcnsis,    Anderreggaria, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  32I 

Operaria,  Hœfneri.  Je  considère  que  VErklaerimg  ainsi  offerte 
par  le  Conseiller  aulique  intime  Pieszczek  est  parfaitement  réussie. 
Les  formes  autrichiennes  de  ces  Dasydia  se  trouvent  donc  bien 
connues  et  faciles  à  distinguer  les  unes  des  autres;  mais  il  y  a 
dans  les  Alpes  de  France  et  d'Espagne  une  morphe  qui  me  paraît 
encore  inédite.  Elle  se  trouve  à  Larche  et  au  lac  d'Allos;  je  l'ai 
aussi  recueillie  aux  Picos  de  Europa,  dans  les  Asturies,  o\x  elle  se 
trouvait  noyée,  les  ailes  étendues,  dans  une  petite  mare  d'eau  gla- 
ciale. Il  me  semble  qu'on  doit  la  rattacher  à  Zelleraria.  La  morphe 
de  France  et  des  Asturies  est  plus  petite  que  celle  de  l'Engadine 
et  de  l'Autriche;  elle  est  d'un  gris  jaunâtre  très  clair,  uniforme, 
avec  un  aspect  un  peu  soyeux  et  comme  argenté.  Les  lignes  ordi- 
naires sont  très  peu  apparentes;  seuls  les  omicruns  ressortent  en 
brun  clair  sur  le  fond  grisâtre  des  ailes,  au  milieu  d'un  semis  léger 
d'atomes  d'un  brun  pâle. 

Je  possède  10  exemplaires  cf  conformes  entre  eux.  C'est  une 
forme  albinisante  que  j'appelle  :  Occidentalis.  Le  dessous  des 
ailes  porte  une  bordure  marginale  noirâtre,  comme  chez  Zelleraria, 
d'Autriche;  mais  cette  bordure  est,  chez  certains  exemplaires,  très 
atténuée  et  même  presque  entièrement  oblitérée. 

Par  opposition,  je  fais  figurer  la  variété  mélanienne  Manri- 
caiida,  Obthr.,  ^Anderreggaria,  de  Styrie,  sous  le  n"  1799  de  la 
PI.  CLXXXIIL 

Mais  je  crois  utile,  en  faisant  figurer  sous  les  n°'  1796  et  1797 
de  la  PI.  CLXXXIII,  deux  exemplaires  cf  de  Zelleraria-Occï- 
detîtalis,  de  faire  figurer  aussi,  par  comparaison,  sous  le  n°  1798 
de  la  même  PI.  CLXXXIII,  un  d*  Zelleraria,  de  Ortlcr,  dont  je 
suis  redevable  à  M.  Heinrich  Locke,  de  Vienne.  Freyer,  dans 
Neiiere  Beitraege,  a  donné,  sous  les  n°^  2  et  3  de  la  Tab.  192,  la 
figure  du  cf  et  de  la  Q  Zelleraria,  d'après  des  exemplaires  pris 
à  la  mi-juillet  1834,  par  Schmidt,  de  Laybach,  «  auf  den  soge- 
nannten  Steineralpen,  6  Stunden  von  Laybarch  beilaeufig  i.ooo 
Wiener  Klafter  ueber  der  MeeresJlaeche  ».  L'Espèce  fut  nommée 
en  l'honneur  de  M.  Zeller,  de  Glokau. 

Je  ne  sais  pas  très  exactement  ce  que  vaut  en  mètres  au-dessus 

21 


322  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

du  niveau  de  la  mer,  la  mesure  viennoise  (Wiener  Klaf/er);  je 
crois  cependant  qu'on  peut  traduire  le  mot  Klafter  par  toise  de 
6  pieds,  ce  qui  ferait  approximativement  2  mètres  par  Klafter, 
ou  2.000  mètres  environ  d'altitude.  J'ai  d'ailleurs  pris  dans  les 
Asturies  la  Zelleraria-0 ccidentalis  à  une  altitude  de  près  de 
2.000  mètres.  Aux  Picos  de  Europa,  on  peut  facilement  s'élever  à 
2.600  mètres;  c'est  à  cette  altitude  que  volent  les  Erebia  Lefebvrei- 
Astur  et  Gorge-Gigantea.  La  Lycœna  Pyrenaica  se  rencontre  plus 
bas,  sur  les  pelouses  pierreuses,  par  1.800  mètres,  avec  Colias 
Phicomone.  Chaque  Espèce  alpine  affectionne  une  altitude  bien 
définie  et  ne  semble  pas  vouloir  s'élever  ni  descendre  au  delà 
d'une  hauteur  de  2  à.  300  mètres  de  l'altitude  qui  lui  convient. 
C'est  entre  la  localité  préférée  par  la  Lycœna  Pyrenaica  et  la  zone 
habitée  par  les  Erebia  précitées  que  j'observai  la  D.  Zelleraria- 
occidentalis.  Au  Ryffelberg,  dans  le  Valais,  la  Dasydia  Spurcaria 
habite  le  plateau  aux  environs  de  2.700  à  2.900  mètres  d'altitude, 
tandis  que  la  Dasydia  Torvaria,  dont  je  vais  m'occuper  présen- 
tement, vole  au  Gornergrat,  vers  3. 000  mètres.  C'est  en  vain  qu'on 
essaierait  de  la  rencontrer  plus  bas.  Je  l'ai  observée  et  capturée 
bien  des  fois  voltigeant  sur  les  pierres,  entre  les  plaques  de  neige,' 
de  10  heures  du  matin  à  midi,  en  compagnie  de  V Erebia  Glacialis ; 
mais  il  faut  que  le  soleil  brille  de  tout  son  éclat  pour  que  la 
Dasydia  T orvaria  cT sorte  de  sa  retraite  et  vole,  un  peu  à  la  manière 
à! Aglia  Tau,  à  la  recherche  de  la  Q  dont  l'abdomen  est  lourd  et 
les  ailes  rétrécies.  Celle-ci  vole  peu,  par  courtes  échappées  seule- 
ment, et  elle  aime  à  se  cacher  au  milieu  des  pierres  plates  parmi 
lesquelles  elle  se  glisse  et  se  faufile,  pour  se  dissimuler.  Huebner 
a  figuré  T  orvaria  cf  et  Q  sous  les  n"'  366,  367,  368  et  369.  La 
Variété  Horridaria,  Huebner  (fig.  149),  diffère  peu  du  type;  la 
Variété  Innuftaria,  Herrich-Schaeffer,  n'est  connue  que  par  la 
figuration  de  la  Q,  d'un  gris  plus  pâle  et  moins  brun  que  chez  la 
forme  du  Valais.  Il  reste  la  Dasydia  Septaria,  Guenée,  dont  j'ai 
communiqué  à  Staudinger  et  Rebel,  pour  leur  Catalog  1901, 
l'exemplaire  type  de  la  collection  Bellier.  La  Dasydia  Septaria 
n'est  autre  chose  que  la  forme  pyrénéenne  de  T  orvaria;  je  l'ai  prise 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  323 

en  1873,  dans  le  cirque  de  Gavarnie,  bien  pareille  à  l'exemplaire 
type,  c'est-à-dire  avec  les  ailes  d'un  gris  plombé  uni,  les  lignes 
étant  à  peine  visibles  ;  mais  toutes  les  T orvaria  pyrénéennes  ne 
sont  pas  des  Septaria.  Les  lignes  sont  quelquefois  bien  accentuées 
sur  le  dessus  et  le  dessous  des  ailes.  Néanmoins,  la  teinte  générale 
est  toujours  moins  brune  que  chez  la  T  orvaria  des  Alpes  suisses. 
Voici  les  intéressants  renseignements  que  M.  Rondou  me  donne 
au  sujet  de  J  orvaria  Septaria  : 

«  Le  Dasydia  Tenehraria,  Esp.,  Var.  Septaria,  Gn.,  vole  en 
juillet  et  août. 

L'Espèce  n'est  pas  rare  ;  mais  elle  est  difficile  à  capturer,  à  cause 
des  lieux  qu'elle  fréquente. 

Elle  habite  dans  les  éboulis,  en  pente  et  au-dessous  des  som- 
mets, entre  1.500  mètres  (fond  du  cirque  de  Gavarnie)  et  2.900 
mètres  (2.960  au  Pic  des  Aiguillons  ou  Salettes). 

D'ordinaire,  elle  reste  cachée  sous  les  pierres,  d'où  le  bruit  que 
l'on  fait  en  marchant  la  fait  sortir.  Elle  s'envole  alors  avec  rapi- 
dité, et  il  est  presque  inutile  d'essayer  de  la  poursuivre,  si  on  n'a 
pas  eu  la  chance  de  la  capturer  au  premier  coup  de  hlet. 

Pour  peu  que  le  soleil  soit  voilé  par  les  nuages,  le  papillon, 
après  avoir  été  dérangé,  ira  se  cacher  de  nouveau  sous  les  pierres, 
assez  loin  de  son  point  de  départ.  Mais  si  la  journée  est  belle,  si 
le  soleil  est  ardent,  on  voit  l'insecte  voler  activement  çà  et  là. 

Parfois,  on  le  trouve  posé  sur  certaines  fleurs  :  Silène  acaulis, 
Armeria  alpina;  on  peut  alors  le  capturer  facilement. 

Les  Ç)  ont  les  ailes  peu  développées;  chez  certaines  Q,  les  ailes 
sont  si  rudimentaires  qu'elles  ne  peuvent  s'envoler  au-dessus  du 
sol;  elles  sont  réduites  à  se  traîner  entre  les  pierres;  au  contraire, 
d'autres  g  plus  favorisées  peuvent  se  permettre  un  vol  lourd,  mais 
assez  soutenu.  C'est  en  repérant  exactement  les  cailloutis  où  l'on 
a  vu  se  reposer  un  cT  que  l'on  a  plus  de  chance  de  rencontrer  la  Q. 
A  côté  du  pic  des  Salettes,  il  y  a  un  large  plateau  recouvert  de 
pierrailles  entre  lesquelles  poussent  des  graminées  et  quelques 
plantes,  telles  que  :  Armeria,  Artemisia,  Gnaphalium. 


324  LÉPipOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

Ce  plateau  est  dominé  par  le  sommet  des  Tours,  dont  l'altitude 
est  2.800  mètres. 

C'est  la  localité  où  l'on  peut  mieux  chasser  Seftaria;  car  la 
conformation  des  lieux  permet  de  la  poursuivre  sans  danger.  On 
peut  aussi  rencontrer  le  papillon  parfois  en  assez  grand  nombre, 
posé  contre  les  rochers  formant  la  base  du  cirque  de  Gavarnie,  à 
l'entrée  de  la  Passade  des  Sarradets,  mais  avant  le  lever  du 
soleil.   » 

Je  fais  figurer  Septar'ia  cf  et  Q  ;  le  type  cf  sous  le  n°  1800  de 
la  PI.  CLXXXIII;  un  cf  pris  à  Gavarnie  par  mon  petit-fils  Henri, 
en  juillet  iQii;  cet  exemplaire,  représenté  sous  le  n°  1801  de  la 
PI.  CLXXXIII,  a  les  lignes  bien  marquées  sur  les  ailes;  puis, 
sous  le  n°  1802,  un  autre  cf  plus  conforme  au  type;  j'en  suis  rede- 
vable à  l'obligeante  générosité  de  M.  Rondou.  La  Q  est  repré- 
sentée sous  le  n°  1803  de  la  PI.  CLXXXIV.  J'ai  pris  moi-même 
Seftaria,  au  cirque  de  Gavarnie,  en  juillet  1873,  chassant  avec 
Emm.  Martin,  ainsi  que  je  le  dis  plus  haut. 

Dans  le  Catalog  1901,  Staudinger  et  Rebel  ont  appelé  Teiic- 
braria,  Esper,  la  Torvaria,  Huebner,  Guenée  {Sp.  G.,  p.  315)- 

Le  Genre  Psodos  comprend  4  Espèces  dans  le  Species  Général  : 

N"  500.  —  Psodos  Alpmata,  Wien.  Verz.  ;  Guenée  {Sp.  G., 
p.  317);  Montagnes  Alpines. 

N°  501.  —  Psodos  Horridaria,  Wien.  Verz.;  Guenée  {S p.  G., 
p.  318);  Montagnes  de  Suisse,  Styrie,  Autriche,  Pyrénées. 

N"  502.  —  Psodos  Trepidaria,  Huebner;  Guenée  {Sp.  G.,  p.  318, 
319,  320);  Montagnes  du  Piémont,  de  l'Italie,  de  la  Suisse,  en 
juillet. 

Et  les  Var.  A,  Trepidaria,  Duponchel,  des  Montagnes  de  la 
Suisse,  de  la  Laponie,  de  l'Ecosse,  Alpes  et  Pyrénées,  en  juillet; 
B,  Chaonaria,  Freyer,  et  C,  ex-coll.  Bellier. 

N°  503.  —  Psodos  Alticolaria,  Mann,  Guenée  [Sp.  G.,  p.  320); 
Alpes  du  Tyrol. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  325 

UAlpinaia,  qui  a  reçu  deux  autres  noms  :  Equestraria,  Fab., 
et  Quadrifaria,  Sulzer,  varie  beaucoup  suivant  les  localités.  Je 
fais  ûg-urer  sous  les  n°'  1804  et  1805  de  la  PI.  CLXXXIV,  la 
forme  que  j'ai  appelée  :  Pyrenœa  ;  cette  morphe  pyrénéenne  a  les 
bandes  jaunes  moins  larges;  la  teinte  jaune  est  plus  ou  moins 
claire  ou  orangée,  suivant  les  individus.  Voici  les  observations 
de  M.  Rondou  au  sujet  d'Alpinata  (Quadrifaria),  dans  les  Hautes- 
Pyrénées  : 

«  La  Psodos  quadrifaria,  Sulz.,  Var.  Pyrenœa,  Obthr.,  éclôt 
de  fin  juin  à  août.  Elle  est  commune  à  partir  de  1.500  mètres,  dans 
les  pelouses  des  montagnes.  Elle  vole  dans  les  herbes,  surtout 
autour  des  buissons  de  rhododendrons  et  de  genévriers.  Elle  se 
pose  souvent  sur  les  fleurs  de  VAnthyllis  vulnetaria.  Poursuivie, 
elle  disparaît  brusquement  dans  un  buisson,  oii  elle  s'enfonce; 
d'ailleurs,  elle  se  cache  sous  le  moindre  obstacle  ou  abri. 

Il  est  cependant  facile  de  la  capturer,  d'abord  parce  qu'elle  est 
commune,  puis  parce  qu'elle  fréquente  des  endroits  herbeux  011 
l'on  peut  aisément  la  poursuivre. 

Malgré  cela,  on  obtient  rarement  ce  papillon  bien  frais;  la 
contexture  de  ses  ailes  est  très  délicate,  et  par  son  habitude  de 
se  cacher  dans  les  buissons,  ses  ailes  s'effrangent  bien  vite.  » 

La  Psodos  Alpinata  est  un  très  joli  Lépidoptère  que  j'ai  moi- 
même  pris  très  souvent  dans  les  Pyrénées,  au  cirque  de  Gavarnie, 
au  col  de  Riou  près  du  petit  Viscos,  au-dessus  du  lac  de  Gaube, 
vers  les  oulettes  du  Vignemale,  et  dans  les  Alpes,  à  Chamounix, 
au-dessus  d'Uriage  (Isère),  dans  l'Oberland  bernois  et  au  Ryffel- 
alp,  en  Valais.  Je  possède  en  outre  l'Espèce  de  Fusio,  du  Piémont 
et  d'Alsace. 

La  plus  rare  Espèce  du  Genre  Psodos  est  la  Psodos  Alticolaria; 
elle  ne  se  trouve  pas  seulement  dans  les  Alpes  du  Tyrol;  elle 
habite  aussi  les  Basses-Alpes  et  la  Savoie.  Mon  fils,  le  docteiu: 
Joseph  Oberthiir,  l'a  capturée  au-dessus  de  Lanslebourg,  au  mois 
de  juillet  1894,  lorsqu'il  servait  au  13°  bataillon  de  chasseurs 
alpins.  Augustin  Coulet  l'a  prise  à  Enchastrayes,  et  Powell  l'a 


326  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

capturée  à  la  Cayolle.  Emmanuel  Martin  et  Bellier  l'avaient 
trouvée  à  Larche.  Dans  les  Hautes-Pyrénées,  Alticolaria  présente 
la  charmante  forme  Gedrensis,  Rondou,  dont  je  fais  figurer  trois 
exemplaires  cf  et  g,  sous  les  n"'  1806,  1807  et  1808  de  la 
PI.  CLXXXIV. 

Voici  ce  que  M.  Rondou  écrit  à  propos  de  la  Psodos  à  laquelle 
il  a  lui-même  donné  le  nom  de  Gedrensis  :  «  Paraît  de  fin  juillet 
à  août,  dans  deux  localités  seulement  :  flancs  du  Piméné 
(2.803  mètres)  et  sommets  des  Tours  (2.800  mètres)  et  des  Aiguil- 
lons ou  Salettes  qui  y  est  attenant  (2.960  mètres).  Rare  dans  la 
première  station;  plus  fréquente  dans  la  seconde,  où  elle  est  plus 
caractérisée. 

Elle  se  plaît  dans  les  éboulis  de  pierres,  sur  les  pentes  abruptes 
et  sur  les  rocailles  des  crêtes.  Elle  vole  au  soleil  et  se  pose  sur 
les  fleurs  des  rares  touffes  de  Silène  acaidis  qui  poussent  à  cette 
altitude.  Son  vol  est  vif  et  soutenu;  quand  elle  est  dérangée,  elle 
s'enfuit  très  loin,  et  comme  le  terrain  est  bordé  de  précipices,  il 
est  parfois  dangereux  d'essayer  de  poursuivre  les  individus  qui 
s'envolent.  Il  faut  faire  le  moins  de  bruit  possible,  ce  qui  n'est 
pas  facile;  car  la  plus  petite  pierre  poussée  dégringole  et  fait,  sur 
son  passage,  envoler  les  Psodos  ;  mais  si  aucun  bruit  insolite  ne 
les  inquiète,  on  peut  les  capturer  aisément,  ou  les  examiner  dans 
leurs  mouvements,  car  elles  restent  rarement  immobiles;  elles 
courent  avec  rapidité  sur  la  face  lisse  des  pierres  pour  se  cacher. 
D'ailleurs,  elles  profitent  de  la  plus  petite  anfractuosité. 

Comme  pour  Dasydia,  il  faut,  pour  chasser  cette  Espèce,  de 
belles  journées  de  soleil  ;  avec  le  brouillard  ou  après  le  coucher 
du  soleil,  on  ne  peut  plus  en  capturer  une  seule.   » 

Au  Thibet,  il  y  a  une  Psodos  que  j'ai  appelée  Altissimarïa  et 
que  je  fais  figurer  sous  les  n""'  1809  et  18 10  de  la  PI.  CLXXXIV. 

L'exemplaire  type  a  été  pris  par  les  chasseurs  thibétains  (non 
chinois)  de  feu  le  Père  Déjean.  Le  dessus  des  ailes  est  brun  noi- 
râtre, avec  un  semis  léger  d'atomes  jaunâtres,  un  point  noirâtre 
discoïdal  sur  chaque  aile,  ime  ligne  noire  subbasilaire,  sinueuse, 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


j^/ 


aux  supérieures;  une  autre  ligne  noire  commune  aux  4  ailes, 
sinueuse,  extracellulaire,  et  une  éclaircie  peu  accentuée,  commune, 
également  sinueuse  dans  l'espace  submarginal.  Le  dessous  est  d'un 
jaune  d'ocre  sablé  de  noir,  avec  les  points  discôïdaux  noirs,  une 
ligne  noirâtre,  commune,  extracellulaire,  et  une  bordure  noirâtre 
plus  épaisse  aux  supérieures,  tandis  qu'elle  est  séparée  aux  infé- 
rieures, du  bord  marginal,  par  un  espace  de  la  couleur  ocre  du 
fond.  Les  franges  sont  longues  et  noirâtres.  Je  possède  un  seul  o" 
très  bien  conservé.  Il  a  été  pris  à  une  grande  altitude  avec  la 
Lycœna  Pheretes  et  autres  papillons  des  hautes  montagnes. 

La  Psodos  Horridaria,  Huebner,  312  et  590,  est  une  Espèce  dont 
le  fond  des  ailes  est  d'un  brun  obscur,  avec  un  reflet  mordoré. 
C'est  VAlpnata,  Se,  du  Catalog  Staudinger  et  Rebel,  1901  ; 
H orridaria  n'a  pas  été  trouvée  jusqu'ici  dans  les  Pyrénées;  quoique 
Guenée  le  prétende  dans  le  Species  Général;  mais  elle  a  été  prise 
au  Lioran  (Cantal). 

Elle  n'est  pas  rare  au  Simplon,  dans  l'Oberland  bernois,  oh 
je  l'ai  capturée  abondamment;  je  l'ai  observée,  mais  plus  rarement, 
à  Ryffelalp;  Duponchel  l'a  représentée  sous  le  n°  2  de  la 
PI.  CCVIIl  {PhaUmtes). 

La  Psodos  Trepidaria,  qui  forme  une  seule  Espèce,  avec 
3  Variétés,  dans  le  Species  Général,  est  séparée  maintenant  en 
2  unités  spécifiques  :  Coracïna  et  Trepidaria. 

Coracina,  Esper,  est  celle  qui  habite  l'Ecosse  et  que  Charles 
Barrett  décrit  aux  pages  253-256,  dans  le  Vol.  VII  de  The  Lepi- 
doptera  of  the  Brïtish  Islands.  Coracina  s'y  trouve  figurée  sous 
les  n°^  3,  3  c7,  2,  b  de  la  Plate  319. 

En  Ecosse,  Coracina  habite  les  montagnes  de  Perthshire, 
Inverness,  Aberdeenshire,  Banffshire,  Sutherlandshire,  Ross-shire 
et  Argyle,  d'après  Charles  Barrett.  Coracina  paraît  être  la  Psodos 
désignée  sous  le  nom  de  Trepidata,  par  Duponchel  {Phalénites, 
PI.  CCVIIl,  fig.  i). 

La  Coracina  se  trouve  en  Valais  et  dans  les  Pyrénées;  je  relate, 


^28  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

comme  suit,  les  observations  de  M.   Rondou  au  sujet  de  cette 
Psodos  : 

«  La  Psodos  Coracina,  Esp.,  paraît  depuis  la  fin  juin  jusqu'au 
commencement  d'août. 

Elle  se  trouve  communément  sur  les  flancs  de  Souberpeyre,  au 
sommet  des  Canaous  de  Saugué,  sur  les  pentes  Ouest  du  cirque 
de  Gavarnie,  et  dans  la  vallée  du  Campbieil,  entre  1.600  et 
2.400  mètres.  On  ne  la  rencontre  jamais  par  individus  isolés,  mais 
toujours  en  colonies  nombreuses,  dans  les  gazons  où  pousse  la 
Dryas  octopetala,  dont  la  chenille  se  nourrit. 

L'insecte  vole  au  soleil,  mais  d'un  vol  peu  soutenu.  Il  se  repose 
entre  les  touffes  de  graminées  ;  ou  bien  il  recherche,  pour  s'y  cacher, 
les  anfractuosités  des  rochers,  ou  mieux  encore  les  petites  cavités 
que  forment  les  mottes  de  gazon.  Il  est  "d'une  capture  relativement 
facile.   » 

La  Coracina  a  été  trouvée  en  abondance  par  LIarold  Powell, 
le  31  juillet  1909,  sur  l'arête  Nord  du  Canigou,  dans  les  Pyrénées- 
Orientales,  et  à  la  fin  de  juillet  1909,  à  Ull-de-Ter,  près  la  fron- 
tière de  France  et  d'Espagne,  aux  Esquerdes  de  Routja  et  dans 
la  haute  vallée  de  Mantet. 

La  Psodos  Trepidaria  a  été  figurée  par  Huebner,  sous  le  n°  343. 
Elle  se  trouve  au  Valais  et  dans  les  Pyrénées.  Je  suis  redevable 
à  M.  Rondou  des  observations  suivantes  : 

«  La  Psodos  Trepidaria,  Huebner,  vole  dès  la  fin  de  juin  et 
en  juillet. 

C'est  la  plus  rare  des  Psodos  pyrénéennes,  du  moins  dans  notre 
région.  Je  ne  la  rencontre  jamais  que  par  individus  isolés,  épars 
çà  et  là  dans  des  localités  bien  diverses,  mais  cependant  toujours 
au-dessus  de  1.600  mètres. 

L'endroit  oii  j'ai  le  plus  de  chance  d'en  capturer  quelque  spé- 
cimen, c'est  dans  les  stations  où  se  trouve  Coracina.  Il  en  vole 
parfois  des  exemplaires  avec  cette  dernière  Espèce;  mais  je  la 
prends  parfois  aussi  avec  Psodos  Quadrifaria-Pyrenœa.   » 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  329 

D'après  ce  que  j'ai  appris  au  cours  de  mes  chasses  dans  les 
Pyrénées,  Trepidaria,  reconnaissable  aux  caractères  bien  résumés 
par  Staudinger  et  Rebel,  en  ces  mots  :  sp.  virescens,  fiavo-cons- 
persa,  se  trouve  principalement  sur  le  chemin  des  Oulettes  du 
Vignemale,  au-dessus  du  lac  de  Gaube,  oii  elle  est  d'ailleurs  beau- 
coup moins  commune  qu'aux  environs  de  Ryffelalp,  dans  les 
hauteurs  qui  entourent  Chamoumx  et  dans  les  Basses- Alpes. 

Il  a  été  décrit  depuis  la  publication  du  Specïes  Général  une 
nouvelle  Espèce  de  Psodos  européenne,  sous  le  nom  de  Noricana, 
Wagner.  Dans  le  Jahresbericht  des  Wiener  entomolo gischen 
Vereines,  1899,  aux  pages  83-88,  sont  imprimés  des  travaux  con- 
cernant les  Psodos  Coracina,  Esper,  et  Noricana,  Wagner,  sous 
le  titre  général  de  Ztir  Kenntniss  von  Psodos  Noricana,  Wagner 
und  Coracina,  Esp.  Les  organes  génitaux  comparés  des  deux 
Espèces  ont  été  étudiés  par  le  D""  Léopold  Poljanec,  in  Krainburg; 
une  Planche  a  été  consacrée  à  la  figuration  de  ces  genitalia.  De 
même  les  premiers  états  ont  été  observés  par  Hugo  May  et 
Friedrich  Fleischmann,  de  Vienne,  qui  ont  donné  sur  la  Taf.  I, 
les  figures  9  et  10  des  larves.  Ce  sont  d'mtéressantes  observations 
que  je  crois  devoir  signaler  à  l'attention  des  Lépidoptéristes. 

M.  J.  Sparre  Schneider,  dans  Tromsoe.  Miiseimis  Aarshefter, 
n"  15,  1893,  passant  en  revue  la  Faune  des  Lépidoptères  de 
Tromsoe,  en  Norvège,  écrit,  aux  pages  64  et  66,  une  notice  sur 
Psodos  Coracina  et  Pygmœna  fusca,  Thbg.,  qui  est,  dans  le 
Species  Général,  l'Espèce  classée  après  les  Psodos  et  les  Dichro- 
modes. 

Les  Dichromodes  sont  des  Espèces  à  ailes  inférieures  jaunes, 
provenant  de  Tasmanie  et  d'Australie.  Guenée  en  a  décrit  trois, 
savoir  : 

N°  504.  —  Dichromodes  Ainaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  321); 
Tasmanie;  figurée  sous  le  n°  5  de  la  PL  3,  dans  VA/las  du  Species 
Général. 

N''  505.  — Dichromodes  Divergentaria,  Guenée  (Sp.  G.,  p.  321); 


330  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

Australie;  figurée  dans  le  présent  ouvrage,  sous  le  n"  i8ii  de  la 
PI.  CLXXXIV. 

N°  506.  —  Dichromodes  Diaseinaria,  Guenée  (^Sp.  G.,  p.  321, 
322);  Tasmanie;  figurée  sous  le  n'^  1812  de  la  PI.  CLXXXIV. 

La  Pygmœna  Venetaria,  Huebner,  portant  le  n"  507  dans  le 
Species  Général  où  elle  est  décrite  aux  pages  322  et  323,  a  été 
trouvée  en  grand  nombre  par  Achille  Guenée,  J.  Fallou,  Constant, 
G.  Allard  et  moi-même,  aux  abords  du  Ryffelberg,  en  Valais,  au 
mois  de  juillet  1864.  Je  l'ai  capturée  de  nouveau  à  plusieurs 
reprises,  dans  mes  voyages  successifs  au  même  lieu. 

La  Pygmœna  \ enetaria  est  aussi  une  Espèce  arctique.  Elle 
habite  en  Suisse  des  localités  d'une  altitude  telle  que  cela  fait  la 
compensation  de  la  latitude  polaire. 

Sous  le  n°  508,  Guenée  a  décrit  XExelis  PyroLaria,  de  l'Amérique 
Septentrionale,  aux  pages  507  et  508  du  Species  Général,  je  fais 
figurer  le  spécimen  iypicum  sous  le  n"  18 12  de  la  PI.  CLXXXIV. 

Boisduval  avait  créé  le  Genre  Mniophila  pour  quelques  Espèces 
que  Guenée  répertorie  comme  suit  : 

N°  509.  —  Mniophila  Cineraria,  Wien  Verz.  ;  Guenée  {Sp.  G., 
p.  324,  325,  326);  Eiurope  Centrale  et  Boréale. 

N"  510.  - —  Mniophila  Corticaria,  Wien  Verz.;  Guenée  {S p.  G., 
p.  326). 

N°  511.  —  Mniophila  Carier  aria,  tlerrich-Schaeffer,  Guenée 
{Sp.  G.,  p.  326,  329);  France  Méridionale. 

Dans  leur  Catalog  1901,  Staudinger  et  Rebel  n'ont  pas  adopté 
le  nom  de  Genre  Mniophila,  mais  ils  ont  classé  dans  le  Genre 
Tephronia,  Huebner,  les  Espèces  suivantes  :  Sepiaria,  Hufn. 
{Carierarïa,  H.-S.),  avec  Var.  Fingalaria,  Millière;  Cremiaria, 
Freyer  {Corticaria,  selon  Guenée);  Oppositaria,  Mann,  et  Var. 
Obscuraria,  Stgr.;  Codetaria,  Obthr.  ;  Oranaria,  Stgr.,  et  Var. 
Castiliaria,  Stgr.;   Oxygonaria,  Pungeler. 

A  part  Oranaria,  non  figurée  et  seulement  décrite  dans  VIris 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  33  I 

Dresden  (Vol.  V,  p.  179,  180),  les  Tephronia  paléarctiques  sont 
assez  bien  connues. 

Il  y  aurait  cependant  intérêt  —  comme  certaines  Espèces  sont 
assez  rapprochées  les  unes  des  autres  et  que  la  synonymie  en  est 
quelquefois  fort  embrouillée  —  à  ce  qu'une  bonne  figuration 
comparative  vînt  lever  tous  les  doutes  et  faciliter  la  détermination 
spécifique.  J'aurais  pu  pourvoir  à  ce  travail,  en  ce  qui  concerne  les 
Psodos  et  les  Mnïophila;  mais  mon  excellent  collaborateur  et  très 
digne  ami,  M.  J.  Culot,  lorsqu'il  publiera  l'iconographie  des 
Géomètres  d'Europe,  comme  il  publie  présentement  celle  des 
'Noctuelles,  accomplira,  à  la  satisfaction  de  tous  les  Entomolo- 
gistes, ce  travail  d'illustration  lépidoptérologique  qui  répond  à 
un  besoin  unanime.  L'édition  des  livraisons  qui  se  poursuit  régu- 
lièrement, jouit  à  bon  droit  de  la  faveur  des  Lépidoptéristes,  ainsi 
qu'en  témoigne  le  vote  rendu  par  la  Société  entomologique  de 
France  et  attribuant  à  M.  J.  Culot  le  prix  Constant,  à  la  séance 
du  22  mai  1912. 

Dès  lors,  je  me  borne  à  faire  connaître  une  Espèce  nouvelle 
découverte  à  Aflou  (Sud-Oranais)  par  Harold  Powell,  en  juillet 
191 1.  Je  l'appelle  Ismaïlaria  (PI.  CLXXXIV,  fig.  18 14);  les  ailes 
sont  allongées  ;  les  supérieures  ont  l'espace  médian  largement  sablé 
d'atomes  bruns  entre  deux  lignes  noires  ondulées,  l'extrabasilaire 
et  l'extracellulaire;  cette  dernière  ligne  se  prolonge  sur  les  ailes 
inférieures  et  va  aboutir  au  bord  anal.  Le  dessous  est  gris  et  l'on 
y  voit,  plus  ou  moins  bien  indiquée,  la  ligne  extracellulaire  du 
dessus.  Je  possède  deux  Q. 

Je  compte  publier  la  Revision  des  autres  Familles  de  Phalénites, 
conformément  à  l'ordre  où  Guenée  les  a  classées,  dans  le  Vol.  IX 
des  Etudes  de  Lépidoptérologie  comparée  et  fascicules  subsé- 
quents, nisi  deficiat  vit  a. 

Rennes,  Juin  191 2. 

Charles  OberthÙR. 


IX 
The   Genus   ITHYSIA   (Hb) 

By  J.  W.  H.  Harrison,  B.  Se. 


As  Mr.  Prout  has  shown  that  the  correct  generic  name  of  this 
group  is  Ithysia,  I  am  adopting  it,  in  place  of  the  more  commonly 
used  Nyssia  (Dup.)  which  includes  in  addition,  the  species  I  hâve 
placed  in  my  genus  Poecilopsis. 

I  had  not  intended  to  supplément  my  notes  on  the  Bistoninœ, 
published  in  the  Entoinologist,  for  July  1910,  until  I  had  com- 
pleted  my  work  on  the  group  ;  but  I  hâve  been  compclled,  by  force 
of  circumstances,  to  publish  the  resuit  of  my  investigations  in 
this  genus. 

As  the  genus  now  stands  in  our  lists,  it  includes  the  three 
species  Ithysia  sonaria,  I.  alpina  and  /.  grœcarïa  or,  as  we  now 
call  them,  Nyssia  zonaria,  etc.;  but  I  ûnd  that  there  are  four 
species  in  the  genus  instead  of  the  above  three.  Thèse  are  : 

Ithysia  zonaria.  (Schiff.). 
/.  alfina  (Sulz.). 
/.  italica,  sp.  n.  (Harrison). 
/.  grœ caria  (Bdv  —  Staud.). 

To  simplify  the  description  of  the  species,  I  may,  with  advan- 
tage,  state  hère  the  scheme,  I  hâve  adopted  in  dealing  with  the 
maies  of  the  various  hybrids  I  hâve  reared  in  this  family 

I  look  upon  the  forewings  in  the  "  idéal  "  species,  as  being 
crossed  by  four  lines  which  may,  or  may  not,  be  obsolète  in  the 


334  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

actual  spécimens  described.  The  first  three,  viz.  first,  médian  and 
second  are  dark  coloured.  For  simplicity,  I  call  the  white  band, 
preceded  and  followed  by  a  blackish  suffusion,  the  subterminal 
line.  The  hindwings  are  much  the  same  except  that  the  first  line 
is  only  exceptionally  présent.  Both  wings  hâve  a  white  discal 
spot,  surrounded  by  a  blackish  ring,  on  the  transverse  vein.  Thèse 
spots  may  be  absent. 

I  hâve  previously  suggested  that  al  pin  a  and  grœcaria  should 
be  separated  generically  from  zonana,  but  I  am  sure  now  that 
the  séparation,  as  far  as  alpina  is  concerned,  was  prématuré.  This 
species  I  consider  to  be  strictly  congeneric  with  zonaria.  There 
are  a  few  structural  points,  such  as  the  stronger  antennal  pecti- 
nations  and  the  absence  of  cornuti  on  the  vesica  in  the  genitalia, 
which  might  be  used  to  sepatate  the  two  species,  italien  and  grœ- 
caria from  Ithysia,  under  the  generic  name  Melanocoma  but  I 
prefer  to  call  ail  four  Ithysia. 

The  relation  between  the  forms  or  species  h  as  been  very  obscure 
in  the  past,  partly  owing  to  the  difficulty  of  obtaining  them,  and 
partly  on  account  of  their  great  variability.  I  hope  that  this 
paper  will  clear  up  this  confusion. 

I  propose  to  deal  with  the  maies  of  each  species  separately, 
but,  for  the  purpose  of  comparison  I  shall  discuss  the  females 
together. 

Ithysia  zonaria  *  (Schiff.). 

Wing  expanse  :  30-35  mm. 

This  species  has  caused  no  confusion  as  it  is  so  widely  distri- 
buted,  being  found  throughout  North  and  Central  Europe  and 
extending  even  to  Armenia. 

The  type  form,  as  found  in  Central  Europe,  has  very  dark 
markings;  so  dark  are  they,  that  they  are  nearly  black. 

*  Genitalia   figured   on   PI.    B,   Fig.    15. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  335 

Our  British  spécimens  (var.  Britannica,  mihi)  hâve  much  greyer 
markings  tending  to  be  ob&olete  inward  from  the  praesubterminal 
suffusion. 

In  var.  Rossica  (mihi)  from  the  Ural  Mountains,  the  spécimens 
are  very  small  with  strong  dark  markings  and  a  Ime-like  subter- 
minal band.  For  the  British  form  almost  totally  suffused  with 
smoky  black,  I  propose  the  name  obscur  a. 

Ithysia  alpina  (Sulzer).  PI.  CLXII,  Fig.  1583. 

VVing  expanse   :  37-39  mm. 

This  species  was  first  described  and  figuied  by  Sulzer  in  1776, 
from  spécimens  taken  in  Switzerland  but,  when  the  plat-^s  were 
reissued  in  by  Roemer  in  1789,  he  emended  Sulzer's  name  to 
alpinaria  and  this  name  was  used  for  the  same  form  by  Herrich- 
Schâffer,  in  1850  and  by  Millière,  in  1864.  In  1840,  however, 
Boisduval  described  the  species  as  Bombycaria,  and  in  this  he 
was  followed  by  De  la  Harpe,  in  1852.  Guenée  too,  used  the  same 
name. 

Alphia  is  most  readily  differentiated  structural ly  from  the 
others  by  its  very  weakly  pectinated  antennae  (PI.  D).  T  lie  pec- 
tinations  are  exceedingly  short,  and,  on  at  least  six  joints,  thcy 
are  absent  whilst  those  on  the  7th  are  barely  discernible. 

The  ground  colour  of  the  wings  is  white  (with  a  slight  gloss) 
very  faintly  speckled  with  brown  in  some  spécimens.  The  fore- 
wings  are  traversed  as  usual,  by  the  three  lines  and  the  subter- 
minal band.  AU  of  the  lines  are  thickened,  more  especially  on 
the  veins  and  before  vein  I.  This  thickening  is  especially  marked 
on  the  médian  line  and  extends  for  a  space  of  3  mm.  along  the 
Costa  on  this  line.  The  directions  of  the  first  and  médian  lines 
call  for  little  comment  but  that  of  the  second  line  is  exceedingly 
important.  It  proceeds  from  the  inner  raargin,  through  the  lower 
angle  of  the  cell  to  vein  5,  quite  regularly  and  then  passes  with 
a  sweeping  curve  almost  the  exact  quadrant  of  a  circle  to  the 


336  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Costa.  In  most  spécimens,  the  médian  line  is  much  nearer  the 
second  line  than  to  the  first.  There  is  generally  a  white  discal 
spot  surrounded  by  blackish  scales.  The  subterminal  white  band 
lias  a  strong  black  suffusion  before  it,  and  a  weaker  one  after. 
In  a  fair  percentage  of  the  spécimens,  the  terminal  suffusion  is 
absent  and  then  the  insect  assumes  a  very  différent  appearance. 
I  call  this  form  ab.  extincta.  The  same  type  of  markings  holds 
on  the  hindwings,  except  that  the  first  line  is  absent  and  the 
médian  one  nearly  so.  The  discal  spot  is  clearly  marked.  On 
ail  the  wings,  the  veins  tend  to  be  outlined  in  dark  fuscous.  The 
termina  of  ail  are  quite  rounded  giving  us  a  crescent  as  the  shape 
of  those  of  the  forewings  and  an  almost  semicircular  curve  for 
the  hindwings. 

The  thorax  is  covered  densely  with  almost  white  fur  above, 
tending  to  become  brownish  below.  The  patagia  too,  may  be 
out-lined  in  brown.  The  abdomen  is  brown,  more  or  less  densely 
covered  with  greyish  hairs  or  fur. 

The  genitalia  (PI.  B,  Fig.  i6)  are  very  simple  but  are  quite 
satisfactory,  for  they  afford  us  excellent  characters  for  separating 
the  species. 

The  valves  are  very  short  for  the  size  of  the  insect  i.  e.  when 
compared  with  other  members  of  the  group.  Tlie  upper  margin 
or  Costa  of  the  valve,  is  concave  whilst  the  lower  is  slightly  so 
for  five  sixths  of  its  length,  when  we  hâve  a  strong  upward  curve 
to  the  rounded  tip  giving  the  valve  roughly  the  shape  of  a 
pruning  knife.  The  costal  ridge  of  the  valve  is  wide  and  is 
slightly  raised. 

The  uncus  is  much  the  same  as  in  the  other  species  except  that 
the  point  is  longer.  The  gnathos  (the  broad  chin  like  plate  below 
the  uncus)  is  wide  with  a  broad,  rounded  and  slightly  roughened 
tip.     It  is  notched  at  the  base  and  its  surface  is  squamous. 

The  oedeagus  is  short  and  stout  whilst  the  vesica  is  provided 
with  a  few  clawlike  cornuti. 

The  tergite  of  the  8th  abdominal  segment  is  slightly  thickened 
and  is  divided  into  two  lobes. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  337 


Ithysia  italica,  sp.  nov.  (Harrison).  PI.  CLXII,  Fig.  1584. 
VVing-  expanse  :  38-42  mm. 

This  species  has  been  assigned  to  both  alpina  and  grœcarïa  by 
varions  authors,  a  f  act  that  seems  strange  until  one  is  acquamted 
with  the  fact  that  very  few,  if  any,  of  the  older  authors  possessed 
ail  the  forms. 

The  first  author  who  dealt  with  this  form  vvas  Scriba  {Bei- 
trage,  III,  p.  215)  in  1793,  who  imagined  he  was  dealing  with 
Sulzer's  alpina  and  used  Roemer's  emended  name  alpinaria  for 
it  In  this  he  was  followed  by  Esper  {Band  5,  Heft  9)  in  1803, 
by  Hùbner,  in  1796,  and  later  by  Duponchel.  It  is  noteworthy, 
that  Esper's  form  was  the  darker  one,  renamed  jîorentina  by  Ste- 
fanelli  in  1882,  and  treated  by  him  as  a  form  of  grœ caria, 
Boisduval-Staudinger.  As  alpinaria,  Bork-Scriba,  was  the  first 
form  described  and  the  name  is  invalid,  I  propose  the  name  ita- 
lica for  the  species. 

The  ground  colour  of  italica  is  grey  faintly  mixed  with  light 
brown  scales.  We  hâve  the  iisual  three  lines  and  the  subterminal 
band,  but  the  first  and  médian  lines  are  only  weakly  marked 
except  on  the  costa,  where  they  are  suffused.  In  the  direction  of 
the  second  line  we  hâve  a  most  important  character  to  distinguish 
italica  from  its  congeners.  Ail  the  lines  start  from  the  basai  half 
of  the  inner  margin  and  then  strike  very  obliquely  outward  until 
vein  I  is  reached.  This  character  is  quite  reliable  for  separating 
this  species  in  ail  its  forms  from  the  other  two.  After  vein  i  the 
first  two  lines  go  as  in  the  other  species  but  the  second  line,  as  in 
alpina,  then  strikes  across  the  wing  to  the  lower  angle  of  the 
cell  and  then  unlike  that  species,  it  continues  parallel  to  the 
termen  which  is  not  strongly  curved  near  the  costa. 

The  médian  line  is  midway  between  the  first  and  second  lines. 
None  of  the  lines  are  thickened,  but  become  darker  as  they  cross 
the  veins.     The  subterminal  band,  owing  to  the  weakness  of  th? 


338  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

suffusions  and  lines,  is  not  so  broad  and  rarely  shows  up  so  well 
as  in  alpina. 

The  same  différences  are  observable  in  the  lines  on  the  hind- 
wings  but,  owing  to  the  différence  in  shape  in  the  hindwings 
of  the  two  species,  both  the  médian  and  second  are  nearer 
the  base  of  the  wing  and  are  more  parallel,  with  the  resuit  that 
very  often,  the  thickened  second  Ime  crosses  and  oblitérâtes  the 
discal  spot. 

In  shape  the  wings  are  very  characteristic.  The  forewings  are 
markedly  longer  than  the  hind  ones  and  the  termen  is  much  less 
rounded  than  in  alpina.  In  the  hindwings,  as  the  upper  angle  is 
much  projected,  the  wings  are  much  broader  than  in  either 
alpina  or  grœcaria. 

The  antennae  (PI.  D)  are  very  différent  from  those  of  either 
alpina  or  grœcaria,  being  very  long  and  having  very  strong  pec- 
tinations  which  extend  to  the  apex  on  the  outer  side,  but  are 
absent  for  the  last  four  joints  on  the  inner  side.  The  pectinations, 
as  well  as  being  longer,  arc  thicker  and  blackcr  than  those  of 
grœcaria. 

The  thorax  is  broad  and  is  covered  with  grey   fur,  whilst  the 
abdomen  is  brown  and  is  more  or  less  covered  with  greyish  hairs. 

The  génital ia  (PI.  C,  Fig.  17)  are  very  distnict.  The  valves 
are  much  longer  and  broader  than  those  of  alpina  and  the  upper 
margin  is  not  concave  as  in  that  species  but  for  2/5  of  its  length 
is  straight.  There  is  then  a  slight  dip,  followed  by  a  rapid 
outward  curve.  The  outer  margin  is  very  slightly  hoUowed.  Then 
it  turns  upward,  not  with  a  bold  curve,  but  with  a  slightly  concave 
sweep  until  it  reaches  the  downward  curve  of  the  upper  margin. 
The  costal  ridge  is  narrow. 

The  point  of  the  uncus  is  very  short.  The  gnathos  is  smaller 
and  much  narrower  than  that  in  alpina  and,  instead  of  being 
notched  at  the  base,  proceeds  outward  in  a  straight  line  until  the 
curved  extremity  is  reached.  It  is  much  more  strongly  squamous 
than  alpina. 

The   oedeagus   is   short   and   stout   and   the   vesica   is   merely 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  339 

thickened  at  the  usual  position  of  the  cornuti.     The  8th  abdo- 
minal tergite  is  not  thickened. 

Ithysia  italica,  var.  florenfina  (Stef.  nec  graecaria,  Bdv.). 
PI.  CLXII,  Fig.  1585. 

In  this  form  the  ground  colour  is  strongly  suffused  with  light 
brown  whilst  the  markings  and  suffusions  are  much  stronger  than 
in  the  type,  and  the  thorax  is  quite  brown. 

Ithysia  italica,  var.  cariiiolica,  var.  nova,  mihi. 

In  this  form  the  ground  colour  is  grey  heavily  suffused  with 
blackish  scales  whilst  the  markings  and  suffusions  are  colder  in 
tone  and  much  stronger  than  in  the  type.  The  thorax  is  dark 
grey. 

Ithysia  graecaria  (Bdv.-Staudinger).  PI.  CLXII,  Fig.  1586. 
Wing  expanse   :  35-36  mm. 

This  species  was  erected  dehnitely  by  Staudinger  in  1870,  for 
Boisduval's  name,  although  proposed-in  1840,  was  without  des- 
cription. 

The  ground  colour  of  the  wings  is  a  dead  grey,  slightly  mixed 
with  yellowish  or  brownish  scales  in  the  type.  In  the  deadness 
of  the  colour,  we  hâve  a  contrast  to  the  gloss  of  italica  and  alpina. 
The  brown  tmge  is  much  more  évident  in  the  hindwings.  On  the 
forewings  the  first,  médian  and  second  lines  are  ail  présent,  as 
well  as  the  subterminal  band.  The  médian  line  is  very  near  the 
second  one,  which,  at  the  Çth  vein,  takes  a  rapid  inward  sweep  to 
strike  the  costa  nearly  at  right-angles.  The  subterminal  white 
band  has  both  of  the  usual  suffusions  and  is  broader  and  less 
prone  to  be  scalloped  than  in  the  other  two  species.  The  markings 
on  the  hindwings  hâve  the  same  characteristics.     Both  the  suffu- 


340  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE 

sions  and  the  lines  on  ail  the  wings  are  more  linelike  than  in 
the  other  forms  and  this  character  in  the  second  Une  in  the 
hindwings,  is  of  great  utility  in  distinguishing  this  insect  from 
its  congeners.  The  veins  are  not  outlined  in  black.  The  shape 
of  the  wings  is  quite  différent  from  that  in  alpina  and  italica, 
for  the  forewings  in  this,  in  proportion  to  the  hindwings,  are 
much  shorter.  In  the  hindwings,  the  inner  margin  is  not  strikingly 
less  than  the  costal  margin,  so  that  the  upper  angle  does  not 
project  as  far  as  in  italica,  but  is  even  rounded  and  turned  in 
toward  the  base.  The  termen  of  the  forewings  too,  is  more 
rounded  than  in  italica. 

The  thorax  is  grey,  slightly  brown  mixed,  and  is  not  vcry  broad 
whilst  the  abdomen  is  brown  with  paler  hairs. 

The  antennae  (PI.  D)  are  shorter  than  those  of  italica  and, 
while  more  strongly  pectinated  than  those  of  alpina,  are  less  so 
than  in  italica.  The  pectinations  too,  are  thinner.  The  antennae 
are  not  pectinated  to  the  apex;  for  five  joints  possess  no  pectina- 
tions, whilst,  on  the  four  before  thèse,  those  on  the  inner  side  are 
much  shorter  than  those  on  the  outer  side. 

The  genitalia  come  next  (PI.  C,  No.  i8). 

The  valves  are  of  a  totally  différent  type  from  the  others. 
Thcy  are  very  broad.  The  edges  are  parallel,  the  upper  side  bcing 
slightly  hollow  and  the  lower  convex.  Instead  of  having  a  tcn- 
dency  to  being  hooked  at  the  extremity,  they  are  evenly  rounded 
like  the  end  of  one's  middle  fingcr.  They  are  actually  broader 
toward  the  end  than  in  the  middle.  Tlie  costal  ridge  is  broad 
and  is  weakly  defined. 

The  gnathos  is  broad,  and  squamous  and  is  rounded  at  the  tip. 
It  is  much  more  like  that  of  alpina  than  that  in  italica  but  is  only 
slightly  indented,  not  notched  at  the  base. 

The  oedeagus  is  shorter  and  stouter  than  in  italica  and,  as  in 
that  species,  the  vesica  lacks  cornuti. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  34I 


Ithysia  graecaria,  var.  istriana,   Staudinger. 

This  form  is  much  whiter  than  the  type  and  the  markings  are 
gênerai ly  weaker  although  variable  in  this  respect. 

The  females. 

Zonaria  female  needs  no  description.  Its  yellow  bands  sepa- 
rate  it  readily  although,  I  possess  a  totally  black  female  (ab. 
nigrà)  from  Russia.  The  females  of  the  other  three  species,  at 
first  sight  so  much  alike,  are  easy  to  separate  after  a  little  prac- 
tice.  In  ail,  the  bodies  are  generally  black,  more  or  less  closely 
covered  with  white  hairs.  The  rudimentary  wings  are  white 
above,  and  darker  below  and  they  too  are  provided  with  white 
hairs. 

Alpina  is  the  easiest  to  recognise,  for  sometimes  the  fur  is 
yellowish  and  in  ail  cases  the  msect  is  more  closely  covered  with 
pale  hairs.  The  great  point  of  différence  however,  is  that  the 
face  and  collar  are  v/hite  whilst  they  are  black  in  the  others. 

At  first  sight,  the  séparation  of  the  other  two  seems  a  difhcult 
problem,  but  examination  soon  clears  away  the  trouble.  The  most 
obvious  point  of  différence  is,  that  the  thorax  of  italica  is  much 
broader  than  that  of  grœcaria  and  like  the  rest  of  the  body,  is 
covered  with  fewer  and  shorter  white  hairs.  The  wings  too,  are 
less  hairy,  and,  whilst  in  both  species  they  arc  white  above,  in 
italica  they  are  jet  black  beneath;  in  grœcaria  the  undersides  are 
obviously  paler  being  marked  with  a  few  white  scales.  The  tips 
of  the  wings  in  italica  are  more  pointed.  The  antennae  in  grœ- 
caria are  slender  and  the  joints  are  well  marked,  but  in  italica  they 
are  thicker  and  the  joints  are  masked  by  scales.  The  most  satis- 
factory  points  of  différence  are  seen  in  the  legs.  Compared  with 
those  of  grœcaria,  italica  possesses  enormously  stout  and  strong 
legs  and  the  différence  is  nowhere  more  definitcly  seen  than  in 


342  LÉPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

the  femora  and  tibiae.  However,  the  différences  are  better  taken 
point  by  point  thus. 

ITALICA  GR^CARIA 

(i)  Femora  and  tibiae  much  broa-       (i)   Femora   and   tibias   weak. 
dfr  but  less  strongly  scaled. 

(2)  Scales  on  legs  ail  black.  (2)  Both  black  and  whitc  scales  on 

legs. 

(3)  Scales  weakly  toothed.  (3)   Scales   strongly  toothed. 

(4)  Spurs  nine-pin  shaped  thick.  (4)   Spurs  concshaped  not  thick. 

(5)  Femora      somcwhat      regularly       (5)   Femora  concave  on  upper  sur- 

club shaped.  face. 

(6)  Tibias  weakly  liaired.  (6)  Tibiae  more  strongly  haired. 

In  the  legs,  alpina  and  grœcaria  resemble  each  other  but  in 
alpina  the  femora  and  tibiae  are  even  weaker  than  in  grœcaria, 
while  the  scales  on  them  are  slightly  broader. 

I  shall  now  conclude  my  paper  by  giving  a  list  of  the  localities 
whence  the  various  forms  I  hâve  described  hâve  been  received. 

/.  Zonaria,   Central   Europe  ; 
Var.  Britannica^  England; 
Var.  Rossica,  Ural  M*^ 
Ab.  obscura,  England. 

/.  Alpina,  Switzerland,  Tyrol; 
Ab.  extincta,  Switzerland. 

/.  Italica,  N.  Italy; 

Var.  Florentina,  Florence,  Modena. 
Var.   Carniolica,  Carniola. 

/.   Grœcaria,  Greece; 

Var.  istriana,  Carniola. 


The   Hybrid   BISTONIN^ 

By  J.  W.  H.  Harrison,  B.  Se. 


PRELIMINARY    AND    GENERAL    FACTS 

The  group  of  species,  usually  known  under  the  generic  name 
Bïston  (Leach)  is  just  as  much  a  "  magazine  "  genus  as  the  old 
gênera  Lycœna,  Agrotis,  Larentia,  etc.,  in  spite  of  the  fact  that  it 
contains  but  few  species. 

Two  of  the  species,  hispïdaria  and  sfrataria,  included  by  Stau- 
dinger,  are  obviously  intruders  hère,  for  strataria  is  almost  con- 
generic  with  betidaria,  whilst  liispidana,  although  not  exactly  of 
the  same  genus  as  Phigalïa  -pedaria  and  P.  titea,  is  very  close  to 
them  and  has  been  named  the  type  of  the  genus  Apocheima  (Hb.). 
The  relationship  between  stralaria  and  betularia,  and  also  that 
between  hispïdaria  and  pedaria  is,  well  marked  in  ail  the  early 
stages,  which  only  serve  to  emphasise  the  fact  that  hispidaria  and 
strataria  cannot  be  forced  into  any  natural  genus  which  will 
include  the  others,  of  which  hirtaria  may  be  regarded  as  a  typical 
or  primitive  form. 

As  the  type  of  the  genus  Bïston  (I^each)  was  fixed  as  strataria, 
it  is  necessary  to  find  new  generic  names  for  the  others.  I  hâve 
previously  pointed  out  {Entomologist,  July  iQio)  that  the  follo- 
wing  are  the  correct  generic  names. 


344  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

(i)  Lycïa  (Hiibner),   type  hirtaria   (^chosen  by   Hulst,   in    1896); 
other  species  :  Jirsaria  (Walker). 

(2)  Ithysia  (Hiibner),  type  zonarïa  (Hulst,  1896);  other  species  : 

alpina    (Sulzcr);     ïtalica    (Harrison),    grœcaria 
(Bdv.). 

(3)  Pœcilopsis  (Harrison),  iy^^Q  pomonaria  (Harrison,  1910);  other 

species  :  lapponaria  (B.),  rachelœ  (Hulst). 

It  is  not  necessary  to  repeat  the  characters  of  the  gênera  Ithysia 
and  Lycia  hère,  but,  as  there  has  been  no  previous  diagnosis  of 
the  new  genus  Pœcilopsis,  the  deficiency  is  remedied  now. 


Pœcilopsis,  gcn.  nov.,  Harrison. 

Imagines  not  large.  Maie  fully  winged.  Head,  thorax  and 
femora  thickly  covered  with  rough  hairs  mingled  with  strong  red 
scales  and  hairs  ;  not  quite  so  rough  as  in  Lycia,  but  much  more 
so  than  Ithysia.  Abdomen  more  slender  and  hairy  than  in  Lycia 
or  Ithysia,  red  speckled  or  lined.  Thoracic  crest  f  aintly  indicated. 
Antennas  strongly  pectinated  although  not  quite  to  the  apex.  The 
palpi  short  and  the  tongue  slight.  Termmal  spurs  of  posterior 
and  middle  tibias  very  weak  or  practically  obsolète  contrastmg 
greatly  with  the  development  of  thèse  spurs  seen  in  /.  italica, 
grœcaria,  etc. 

Wmgs  more  or  less  hyaline  and  the  lines  nearly  obsolète. 
Vems  very  strongly  marked.  Neuration  much  as  in  the  other 
gênera  except  that  veins  3  and  4  in  both  pairs  of  wings  are 
separate  or  rise  from  a  point  (PI.  N,  Fig.  2).  Costal  hollow  well 
marked  and  fully  scaled  with  orange  scales. 

The  maie  genitalia  (See  PI.  E  and  F),  like  those  of  ail  the 
other  gênera,  are  very  simple. 

We  hâve  the  strongly  chitinised  uncus  with  the  end  shaped  like 
a  bird's  head,  with  the  tip  of  the  bill  rounded  and  clothed  with 
stout  hairs.     Then  ventrally,  we  hâve  the  chinlike  gnathos  with  a 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  345 


strongly  squamous  surface.  In  shape,  this  is  characteristic  of  the 
genus  as  it  is  much  larger  and  broader,  although  more  pointed, 
than  in  either  Lycia  or  Ithysia;  nor  has  it  the  tendency  of  thèse 
to  be  iiidented  at  the  base. 

The  valves,  too,  are  simpJe  and  are  stronger  toward  the  tip  than 
in  the  others.  There  is  thus  less  appearance  of  a  falcate  extremity 
produœd.  In  gênerai  outline,  the  valves  are  shaped  roughly  like 
one's  thumb  viewed  from  the  side  and  including  both  joints, 
although  perhaps  the  tip  is  more  rounded.  The  costal  ridge  of 
the  valve  is  narrow,  slightly  thickened  and  raised.  Along  its 
whole  length  the  valve  is  clothed  with  thick  hairs. 

The  œdeagus  is  short  and  stout,  and  not  thickened  whilst  the 
vesica  is  provided  with  a  band  of  exceedingly  strong  cornuti 
arranged  somev/hat  like  a  comb.  Thèse  contrast  strongly  with 
the  obsolète  or  barely  indicated,  cornuti  seen  in  Ithysia  and  Lycia. 
The  female  is  short  and  stout  and,  although  the  gênerai  colo- 
ration is  black,  it  is  covered  w^ith  rather  long  w^hitish  hairs,  and 
is  plentifully  besprinkled  with  red  or  orange  scales.  The  rudi- 
mentary  wings  are  more  linear  and  pointed  than  in  Ithysia,  and 
the  wing  hairs  are  much  longer.  As  in  the  other  gênera,  the  ovi- 
positor  is  long  and  its  somewhat  bilobed  tip  covered  with  a  few 
hairs. 

The  pupa  is  not  so  stout  and  is  more  regularly  conical  in  the 
abdomen  than  in  the  genus  Ithysia. 

Compared  with  that  of  Ithysia,  the  larva  is  less  smooth,  not  so 
regularly  cylindrical  and  is  a  little  slimmer.  The  anal  claspers 
are  much  more  spreading  due  to  a  more  arboreal  habitat.  On 
segment  8  of  the  abdomen  are  two  well  developed  warts;  the  head 
is  smaller  and  less  square  eut  than  in  Ithysia. 

A  biological  point  of  différence,  which  seems  to  be  of  some 
importance,  is  that  the  larva  in  Pœcilopsis,  when  disturbed,  simply 
clings  more  tightly  to  the  food  plant,  as  I  hâve  seen  repeatedly  in 
fomoruiria  and  lapponaria,  whilst  in  Ithysia,  it  falls  at  once,  curls 
itself  up,  and  feigns  death. 


340  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Phylogeiiy. 

The  phylogeny  of  the  gênera  in  the  group  is  not  so  clear  as 
would  appear,  but  the  following  looks  to  be  the  most  logical 
séquence.  It  seems  to  me,  that  Bision  stratana,  so  often  used  as 
the  type  of  the  family,  is  so  far  removed  from  it,  as  to  be  in  some 
respects  the  last  remnant  of  the  forms  Connecting  the  Lycïads 
with  the  Ennondds  through  the  genus  Gonodontis.  The  ancestral 
form,  tlierefore,  of  thèse  various  gênera  was  some  species  of  which 
Lycïa  hirlana  and  L.  iirsaria  are  the  existing  représentatives. 
Very  early,  the  genus  PhigaLïa  branched  off  only  to  yield  in  turn, 
firstly,  the  genus  Microbiston,  and  secondly,  Apocheima  hispi- 
daria.  y\fter  a  period  of  development  the  forms  included  in  the 
genus  Ithysia  were  evolved.  This  genus,  of  which  /.  alpina  is,  in 
ail  probability,  the  oldest  form,  tends  to  break  into  the  two  gênera, 
Ithysia  vera,  containing  the  species  zonaria  and  alpina,  and  the 
subgenus  Melanocoma,  comprising  the  species,  M.  grœcaria  and 
M.  italica.  Perhaps  the  most  highly  specialised  of  thèse  four 
species  is  /.  zonaria.  The  Lycia  main  stem  now  continued  to 
develop  along  lines  of  its  own,  finally  to  yield  us  the  branch 
Pœcilopsis,  and  in  this,  we  hâve  the  species  pomonaria,  which 
seems  to  be  stable,  and  rachelœ  and  lapponaria,  which  are  more 
or  less  in  a  state  of  flux. 

No  attempt  is  made  above,  to  account  for  the  origin  of  various 
other  gênera,  such  as  BoarTnia,  Hybernia,  etc.,  ail  more  or  less 
allied  to  the  species  now  being  discussed.  Some  of  them  approach 
very  closely  to  the  Lycia  group  at  varying  points  in  their  life 
historiés. 


Biology  of  the  species. 

The  biological  characters  of  the  species  are  much  the  same 
throughout  the  whole  of  the  gênera.  The  moths  appear  very  early 
in  the  year.  Again  the  four  species  A.  hispidaria,  P.  pedaria, 
B.  si  rai  aria,   A.   betularia  are  seen  to  be  aberrant  ;  hispidaria, 


LÊPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  347 

pedaria  and  stralaria  appear  before  the  species  we  are  considering 
and  betidaria  appears  considerably  later.  The  month  of  April  is 
the  usual  time  for  grœ caria,  hirtaria,  lapponaria,  etc. 

The  moths  émerge  late  in  the  afternoon,  generally  between 
4  P.  M.  and  6  P.  M.,  although  odd  nidividuals  émerge  earlier  in 
the  day.  They  do  not  commence  to  move  until  dusk.  The  time 
of  flight  is  but  short,  but  I  hâve  seen  maies,  which  hâve  not  paired, 
sometimes  hâve  a  second  flight  about  lO  P.  M.  Just  before  day- 
break,  the  normal  second  flight  occurs,  when  pairs,  which  hâve 
copulated  during  the  previous  evening,  may  separate  and  other 
pairings  may  take  place.  The  usual  time  of  séparation,  however, 
is  late  afternoon,  whether  pairing  took  place  24  hours,  or  only 
12  hours  previously,  but  I  hâve  known  of  many  cases  of  pairings 
lasting  2,  3  or  even  4  days.  The  pairs,  during  the  day,  rest  on 
the  trunks  of  trees  in  the  case  of  pomonaria  and  hirtaria; 
the  other  species  can  be  found  in  copula  on  any  suitable  low  plant. 
In  ail  cases,  the  maie  is  belov^  the  female.  Unpaired  maies  rest 
î'n  similar  positions  and,  when  disturbed,  close  theu'  wings,  curve 
the  abdomen  under,  drop  and  feign  death  except  in  the  case  of 
hirtaria  and  pomonaria,  which  flop  backward,  but  rarely  feign 
death  for  any  long  period.  The  females  of  ail  the  species  except 
hirtaria  behave  in  a  similar  manner,  curving  the  abdomen,  and 
dropping.  Only  lapponaria  çj  has  been  observed  to  fly  m  bright 
sunshine,  but  females  of  the  other  s  may  be  seen  during  the  day 
wandering  around  at  a  fairly  rapid  rate,  seeking  to  lay  their 
eggs.  The  eggs  are  thrust  by  means  of  a  very  long  ovipositor 
into  crevices  in  the  bark  of  trees  by  pomonaria  and  hirtaria,  into 
the  dead  corollas  of  various  species  of  Erica  and  other  plants, 
by  lapponaria,  or  into  sheathing  leaves  and  hollow  stems  of 
grasses,  as  in  zonaria,  grœcaria,  etc. 

The  ova  remain  without  hatching  for  a  period  of  three  to  six 
weeks,  depending  on  the  température.  The  larvae  émerge  and  are 
exceedingly  agile  créatures.  They  are  able  to  flnd  their  way 
through  the  smallest  holes;  otherwise,  of  course,  owing  to  the 
positions  chosen  for  oviposition,  and  to  the  fact  that  the  ova  are 


34^  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

laid  in  thick  layers,  very  many  would  never  reach  the  food  plant. 
Once  started  feeding,  they  feed  up  fairly  rapidly  and,  except  in 
Northern  and  Alpine  localities,  are  ail  buried  for  pupation  before 
August. 

The  food  plants  of  the  various  species  are  many  and  of  varions 
natural  orders;  pomonarïa  and  hutaria  will  feed  on  most  forest 
trees,  the  former  preferring  oak  and  hawthorn  and  the  latter  (in 
my  expérience)  birch.  Lapponaria  in  Scotland  delights  in  Erica 
and  Calluna  although  generally  fed  in  captivity  on  birch  and 
hawthorn  ;  abroad  it  has  been  found  on  birch  and  larch.  Ursaria 
seems  attached  to  poplar,  but  rachelœ  has  a  similar  weakness  for 
dwarf  willows  on  the  prairies.  AU  the  other  species,  grœcaria, 
alpina,  zonaria  and  italica  live  on  various  low  plants,  of  which 
yarrow  {Achillœa  Millefolium)  is  the  spécial  favourite,  closely 
followed  by  trefoils  {Lotus,  etc.)  in  the  case  of  zonaria  and  broom 
{Cytisus  scoparius)  in  the  case  of  italica.  The  variety  :  istrianiis 
of  grœcaria,  is  said  to  feed  also  in  various  species  of  Salix  —  a 
food  plant  that  the  other  species  will  eat. 

After  pupation,  the  pupas  remain  unchanged  for  about  two 
months,  when  the  imago  develops  in  the  majority  of  cases;  it, 
however,  remains  in  the  pupal  shell  throughout  the  winter. 

Exceptionally,  in  zonaria,  there  may  be  an  autumnal  émergence. 
A  certain  proportion  of  imagines,  varying  with  the  species,  and 
with  the  brood,  fail  to  develop  and  lie  over  for  two,  three,  four 
and  even  five  winters.  Lapponaria,  grœcaria  and  alpina  are  worst 
offenders  in  this  respect,  but  none  are  free  from  it.  Even  pomo- 
narïa. and  hirtaria  pupse  to  the  extent  of  two  or  three  per  cent,  lie 
over  two  winters  but  never  longer.  It  is  noteworthy  that  the  imago 
in  P.  pedaria,  A.  betidaria  and  B.  strataria  does  not  develop 
eatly. 

It  would  be  profitless  to  repeat  ail  the  structural  characters  of 
the  group,  for  the  various  points  hâve  been  emphasised  in  descri- 
bing  the  genus  Pœciiopsis;  the  gênerai  appearance  of  ail  stages 
must  be  given. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  349 

The  ovum  (See  PI.  G  and  H). 

The  egg  is  somewhat  Hat  and  more  or  less  oval  in  outline, 
although  the  outline  varies  greatly  on  account  of  the  soft  nature 
of  the  shell,  the  neat  manner  in  which  the  ova  fit  into  the  crevices 
into  which  they  hâve  been  pushed,  and  the  fact  that  they  are  laid 
in  cakes.  Roughly,  except  in  the  case  of  sonarza,  the  eggs  are  ail 
of  the  same  size.  The  surface  is  bright  and  shining  and  is  very 
variable  in  colour;  it  is  of  a  bright  apple  green  in  the  earlier  eggs 
laid,  and  of  a  yellow  green  or  even  cream  when  the  female  is 
almost  spent.  Strange  to  say,  the  eggs,  when  laid,  are  in  ail 
species,  sometimes  of  a  yellow  which  in  many  cases  varies  to 
a  bright  orange  red.  The  surface  of  the  ova  is  covered  with  f aint 
reticulations. 

The  egg  of  zonar'ia  is  quite  différent  from  those  of  the  others. 
It  is  much  larger  even  than  that  of  hïrtarïa  which,  in  spite  of  the 
size  of  the  imago,  possesses  an  egg  the  same  size  as  that  of  lappo- 
naria.  The  surface,  too,  is  a  dead  green  colour  of  a  very  différent 
tone  from  the  bright  green  of  the  others. 

Before  the  ova  hatch,  they  become  a  dirty  grey  colour  which 
gradually  passes  into  a  bright  metallic  black  just  before  the  larva 
émerges. 

The  larva. 

The  ground  colour  of  both  head  and  body,  in  the  young  larva, 
is  black.  On  the  first  five  abdominal  segments,  is  a  transverse 
white  bar,  which  seems  almost  continuous  to  the  naked  eye.  Under 
a  lens,  it  is  found  to  be  interrupted  dorsal ly  and  just  before  the 
spiracular  area  is  reached.  Almost  in  line  with  this  bar  on  the 
spiracular  line,  is  a  large  white  spot,  produced  rather  strongly 
anteriorly  and  more  faintly  behind.  Between  this  spot  and  the  end 
of  a  bar,  is  another  white  spot,  and  there  may  be  a  similar  one 
ventrally.  In  ail  the  species,  except  pomonaria,  the  large  spots  are 
found  in  the  thoracic  segments.  The  larva  has  a  white  collar;  faint 


350  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

white  bars,  also,  are  to  be  seen  at  the  base  of  each  leg.  Before  the 
anal  plate,  in  Lycia  and  Pœcilopsis,  there  are  two  white  spots,  but 
their  absence,  in  Ithysia,  is  compensated  by  the  early  development, 
both  dorsally  and  ventrally,  of  longitudinal  stripes. 

Of  course,  it  is  to  be  understood,  that  there  are  certain  différences 
of  spécifie  value  in  the  larva^  of  each  species. 

The  larva  in  its  last  instar,  is  more  or  less  cylindrical,  varying 
in  this  res^iect  with  the  genus  as  do  one  or  two  other  structural 
points  which  will  be  emphasised  later.  Attention  is  now  drawn 
to  the  scheme  of  markings,  v/hich  is  common  to  the  adult  larvae 
in  the  group.  The  ground  colour  of  ail  may  be  of  a  grey  tint, 
but  in  rachelœ,  hirtarïa  and  lapponaria  it  is  usually  purple;  in 
pornoîiaria  a  cream  of  somewhat  grey  shade,  and  in  the  others, 
a  grey  tending  more  or  less  to  yellowish  green.  The  head  is  grey 
or  purple,  strongly  black  spotted.  The  dorsal  area  is  provided 
with  six  more  or  less  broken  longitudinal  stripes,  outlined  with  a 
black  edging,  which  is  generally  continuous  in  Lycia  and  Pœci- 
lopsis,  but  broken  and  irregular  in  Ithysia.  On  abdominal 
segments  i,  2,  3,  4,  5  in  the  former  gênera,  the  original  transverse 
bars  persist  and  are  well  marked  to  the  end,  but  in  Ithysia, 
they  become  obsolète  early.  A  similar  state  of  affairs  holds 
with  the  collar.  Before  the  well  marked  anal  plate  there  are  two 
yellow  spots  in  Pœcilopsis  and  Lycia,  preccded  on  segment  8,  by 
two  large  warts;  both  the  warts  and  yellow  spots  fail  in  Ithysia. 
There  is  a  spiracular  stripe,  weakly  developed  in  ail  exccpt 
Ithysia,  in  which  it  becomes  sometimes  very  broad  and  strong. 
In  the  others,  hov/ever,  the  large  yellow  spots  along  the  spiracular 
line  are  very  large  and  prominent.  Before  and  after  the  yellow 
transverse  bars,  and  before  the  yellow  spiracular  spot,  there  may 
appear  strong  black  shadings  in  Pœcilopsis  and  Lycia. 

Ventrally,  we  may  hâve  four  or  even  six  longitudinal  stripes, 
similar  to  those  on  the  dorsum.  The  legs  and  prolegs  are  gene- 
rally like  the  ground  in  colour  but  they  possess  obscurely  paler 
markings.  The  plates  on  the  prolegs  and  the  anal  plate  are 
slightly  darker  than  the  ground  colour  and  are  heaviiy  speckled 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  35  I 

with  black  spots.  In  Pœcilopsis  and  Lycia,  two  of  thèse  spots 
on  the  anal  plate,  bearing  bristles,  are  very  large  and  so  are  four 
similar  ones  on  the  postcrior  edge  in  ail. 

Pupa. 

The  pupae  are  large  and  stout  for  Gcomcirid  pupas,  and  are 
brown  of  various  shades  in  colour.  The  whole  surface  is  minutely, 
though  regularly,  pitted.  The  usual  pupal  bristles  are  weak  on 
the  thorax  and  abdomen,  but  become  very  strong  on  the  head. 
Viewed  from  above,  the  pupae  are  fairly  regular  in  breadth  until 
the  4th  abdominal  segment  is  reached,  after  which  they  taper  more 
or  less  regularly  to  the  two  side  spines  which  are  found  before  the 
terminal  spine  of  the  anal  process  which  projects,  like  a  spike, 
after  this  and  gives  rise  to  two  fmer  spines.  It  is  to  be  noted, 
that  segment  8  is  broader  and  longer;  in  proportion,  in  Pœci- 
lopsis and  Lycia  it  bears  two  very  obvious  dorsal  warts.  Viewed 
from  the  side,  we  hâve  an  abrupt  upward  curve  to  the  metathorax 
and  a  gentle  curve  down  after  that  to  the  /th  abdominal  followed 
even  independently  of  the  two  warts  by  a  rise  in  the  8th  segment. 
The  fall  after  that  to  the  ends  of  the  anal  spine  is  regular.  The 
spiracles  are  small  but  very  distinct  as  is  also  the  scar  of  the  last 
spiracle  in  Ithysia.  The  wings  cases  are  rather  small;  those  of 
the  legs  cases  are  quite  neat  but  the  glazed  eye  is  not  prominent. 

Needless  to  say,  the  antennae  cases  are  very  broad  and  the 
pectinations  generally  well  shown  even  m  the  females.  For  the 
most  part  the  female  pupse  simply  vary  in  their  superior  stoutness 
and  their  erenital  scars  from  those  of  the  maies. 


Imago. 

The  markings  of  the  maies  are  those  of  the  typical  Geometer, 
but,  for  the  sake  of  convenience,  it  seems  best  to  look  upon  the 
first  three  dark  bands  of  the  forewings  as  the  first,  médian  and 
second  respectively,   but   to  regard   the   subterminal   pale  band, 


352  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

wliich  may  hâve  a  black  suffusion  both  before  and  after  it,  as  the 
subterminal  line.  The  same  scheme  holds  on  the  hindwings, 
except  that  the  first  and  médian  lines  may  be  absent.  White  discal 
spots  edged  with  black  may  be  found  on  the  transverse  veins  m 
ail  four  wings.  To  show  the  scheme  of  neuration,  wings  of 
zonaria  and  rachelœ  (PI.  N)  are  selected  as  types,  although  the 
neuration  varies  generically  and,  slightly,  speciâcally.  The  shape 
of  the  wings,  too,  differs  with  the  species,  slightly  in  some  and 
greatly  in  others.  Both  thorax,  abdomen,  face  and  femora  are 
strongly  covered  with  fur  which  is  much  better  developed,  stouter 
and  more  bristle  like  in  the  female.  The  antennae  are  large  and 
well  pectinated.  The  gênerai  description  of  the  genitalia  of 
Pœcilopsis  will  serve  for  that  of  the  group.  Except  in  Lycia,  the 
females  are  practically  wingless  and,  at  most,  possess  rudimen- 
tary  wings  incapable  of  fiight.  The  female  of  Pœcilopsis  has 
already  been  described.  That  of  Lycia  is  well  known  and  is  not 
hère  discussed  whilst  those  of  Ithysia  are  black,  yellow  ringed  in 
zonaria,  but  black  adorned  with  pale  hairs  in  the  others.  The 
wings  in  Ithysia  female,  are  fairly  broad  for  their  size  and  are 
heavily  covered  with  white  scales  and  bristles.  The  antennae  are 
simple  in  Pœcilopsis  and  lycia,  but  I  hâve  seen  slightly  pectinated 
female  antennae  in  italica  and  alpina  and  those  of  ail  are  strongly 
covered  with  scales. 

We  now  come  to  facts  concerning  the  hybrids  themselves.  The 
preliminaries  concerning  them  are  given  first  and  ail  theoretical 
considérations  will  be  reserved  until  after  the  larvae,  etc.,  are 
considered. 

Cage  used. 

As  a  resuit  of  my  experiments  with  this  group  I  hâve  come 
go  the  conclusion  that  a  very  large  cage  is  just  as  fatal  to  success 
as  a  very  small  one.  In  the  first  case,  the  insects  fly  too  wildly 
and  seem  to  pay  little  attention  to  each  other,  whilst  in  the  latter, 
they  dash  about  and  destroy  each  other.    AU  the  cages  I  hâve  used, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  353 

have  been  cylindrical.  I  take  a  ring  of  copper  wire  of  about 
20  cm.  diameter  and  cover  it  with  book  muslin.  I  then  take  a 
sleeve  af  the  same  muslin  about  45  cm.  in  length  and  sew  it  to 
the  ring  so  as  to  make  a  cylinder  with  the  ring  at  one  end.  Next 
I  sew  dovvn  the  side  of  the  sleeve  and  finally  fix  another  ring  like 
the  first  inside  but  15  cm.  from  the  mouth.  I  thus  have  a  neat 
cylindrical  cage  into  which  the  insects  are  placed.  The  open  end 
is  then  tied  with  string,  and  the  cage  laid  on  its  side  until  pairing 
takes  place,  when  it  is  inverted,  so  that  the  insects  can  lay  their 
ova  in  the  crevices  which  form  naturally  where  the  cage  is  tied. 

To  secure  pairings. 

The  best  results  are  obtained  by  using  an  excess  of  females,  as 
the  maies,  instead  of  disturbing  each  other  seem  to  settle  down  at 
once  if  they  intend  to  pair.  It  is  generally  stated  that  the  présence 
of  an  additional  cage  containing  reciprocal  pairs  assists  pairing. 
I  &nd  this  to  be  of  no  help  whatever.  If  pairing  is  going  to  take 
place,  it  does  so  in  any  case,  and  the  factors  that  assist  it  are 
meteorological  ones.  A  gentle  through  current  of  warm  air  is  a 
very  great  aid,  but,  even  with  this  help,  if  the  wind  is  in  the  north 
or  east  out  of  doors,  pairing  may  by  delayed  indefinitely.  Fortu- 
nately,  ail  the  species  are  very  longlived  and  pairings  may  be 
delayed  for  14  or  15  days,  and  then  be  satisfactorily  obtained  in 
the  end.  Gentle  forcing  of  hirtaria  pupae  may  be  necessary  to 
cause  their  émergence  to  synchronise  with  that  of  the  other  s. 

Variation  of  ease  in  obtaining  pairings. 

The  various  maies  (or  possibly  the  females)  behave  very  errati- 
cally  in  respect  to  ease  in  pairing.  I  hnd  that  P.  pomonaria  maie 
pairs  at  once  with  any  species  presented  to  it.  This,  of  course, 
dépends  too  on  the  acquiescence  of  the  female.  Hirtaria  malc, 
too,  seems  to  pair  readily  with,  and  be  accepted  by,  any  females. 
In  default  of  a  female  they  will  pair  with  each  other  and  then 

23 


354  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

the  claspers  are  attached  to  the  thoracic  crest  of  the  weaker  maie. 
Zonaria  maie,  on  the  contrary,  is  very  curions  in  its  behaviour. 
On  some  occasions  it  makes  no  endeavour  to  pair  and  tlien,  on 
others,  especially  with  liirtaria  females,  the  females  refuse.  When 
pomonarin  happens  to  provide  the  female  it  pairs  readily  enough. 
Both  maies  and  females  of  ail  the  hybrids  pair  freely  ïnter  se 
and  with  the  whole  of  the  other  species  Ôf  the  group.  In  fact, 
their  sexual  instincts  seem  developed  to  a  higher  degree  than  those 
of  the  parents  if  that  were  possible. 

Time  of  pairing. 

Pairing  may  take  place  about  dusk  and,  rarely,  about  lO  P.  M., 
but  the  majority  of  the  pairs  are  formed  between  5  A.  M.  and 
7  A.  M.  The  pairings  last  gênerai ly  from  early  morning  to  about 
6  P.  M.,  although  not  mfrequently,  in  the  crosses  involving  zonaria 
maie,  pairing  may  last  two  days  and,  abnormally,  for  even  three 
or  four  days.  Conversely,  especially  with  hirtaria  maie,  copulation 
may  occur  latc  at  night  and  the  pairs  may  be  separated  and 
eggs  laid  by  7  A.  M.  next  day. 

Attitude  of  the  pairs. 

The  pairs  is  most  cases  rest  in  the  usual  attitude  on  the  sidcs  of 
the  cage,  the  female  with  its  head  up  and  the  maie  with  its  head 
down.  Usually,  however,  I  find  zonaria  maie  to  pair  and  then  to 
hang  as  one  often  sees  maies  of  the  varions  Heplalids.  Excep- 
tionally,  hirtaria  maie  may  do  the  same  but  I  hâve  never  observed 
this  occurrence  in  the  others. 

Egglaying. 

As  a  gênerai  rule,  the  females  proceed  to  lay  at  once  and  may 
often  be  seen  walking  about  with  their  backs  arched  and  their 
ovij.ositors  waving"  about  from  side  to  si  de  in  search  of  suitable 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COxMPARÉE  355 

crevices  in  which  to  deposit  the  ova.  When  once  a  suitable  spot 
is  found,  a  whole  batch  of  ova  is  laid  bef ore  a  new  place  is  chosen. 
The  only  crossing  that  is  troublesome  to  secure  ova  from,  is  that 
of  hirtaria  çj  x  ponionaria  Q.  The  pomonaria  females  some- 
times  wander  about  for  days  without  laying.  I  persuade  them 
to  lay  by  sealing  them  in  a  chip  box  along  wilh  a  pièce  of  bark. 
Ail  the  others  lay  very  frecly  in  crevices  in  chip  boxes,  m  crushed 
scraps  of  newspaper  or  in  the  folds  of  the  muslin  cages. 

Usually,  after  pairing  with  maie  of  hybrids  harrisoni  or 
(lenhann,  the  females  lay  a  few  ova  and  then  call  for  maies  again 
by  gently  vibrating  the  protruded  ovipositor;  in  extrême  cases 
they  seem  to  be  f  atally  injured  and  die  at  once.  Harrisoni  females 
do  the  same  when  paired  with  maies  of  any  species. 

Fertility  of  first  crosses. 

If  the  pairing  has  lasted  for  the  normal  time,  it  is  quite  an 
ordinary  thing  for  lOO  per  cent,  of  the  ova  to  be  fertile,  except,  of 
course,  when  either  parent  is  hybrid  in  origin.  Very  often  in  the 
case  of  the  cross  hirtaria  cf  x  zonaria  Q,  the  ova  dcvelop  for 
varying  stages  and  then  the  embryo  dies. 

Fertility  of  second  crosses. 

Thèse  are  generally  quite  stérile;  I  once  secured  one  larva  from 
Jiarriscni  cf  x  hirtaria  Q ,  and,  from  certain  broods  of  hirtaria  Q  x 
hunii  cf,  hirtaria  g  x  pilzii  cf,  and  ponionaria  cf  x  pilzii  Q,  about 
3   %   of  the  ova  hâve  hatched. 

Foodplants. 

Hawthorn  {Cratœgus  oxyacaniha)  is,  par  excellence,  the  food 
plant  to  use,  although  birch  {Betida  alba)  and  sallow  {Salix 
caprea)  are  almost  as  useful.  Ail  of  the  hybrid  larvas  will  eat 
thèse  and  thrive  well  but  the  leaves  of  most  forest  trees   rre 


356  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


accepted.  None  of  the  hybrid  larvae  vill  eat  yarrow  {Achillea 
Millefoliuni)  or  other  low  plants,  so  that  if  the  crossings  hir- 
taria  cf  x  zonaria  g,  povionaria  (^  x  zonarïa  Q,  hirtaria  cf  x 
grœ caria  g  occured  in  Nature,  the  young  larvae  would  inevitably 
perish. 


Rearing  the  larvas. 

I  seal  the  ova,  when  about  to  hatch,  with  a  small  twig  of 
hawthorn  in  a  glass  topped  tin  box  of  lo  cm.  diameter.  This 
sealing  is  necessary,  as  the  young  larvae  can  get  out  of  any  ordi- 
nary  box.  When  the  larvse  are  in  their  second  instar  I  sleeve 
then  in  a  muslin  sleeve  on  a  leafy  twig  of  hawthorn.  As  soon 
as  the  larvae  are  full  grown,  as  can  be  perceived  by  feeling  them, 
for  when  fullfed  they  are  very  hard,  I  transfer  them  to  a  large 
flower  pot  half  filled  with  tightly  pressed,  moistened  cocoa-nut 
refuse  or  leaf  mould  and  cover  the  mouth  of  the  pot  with  muslin. 
When  the  larvae  hâve  been  buried  about  six  days,  I  dig  them  up, 
and  lay  them  on  damp  cocoa-nut  fibre  in  tin  boxes,  such  as  I  feed 
them  in,  and  put  the  lid  on.  I  find  that  then  they  pupate  readily 
and  any  tendency  to  mould  is  arrested,  for  dead  ones  are  readily 
seen  and  removed. 


Diseases  of  the  larvie. 

The  larvae  are  usually  very  sturdy  and  strong  until  the  fourth 
instar  is  reached,  when  a  certain  percentage  nearly  always  develop 
a  disease,  in  which  the  frass  is  watery  and  of  a  bright  red  colour. 
When  the  disease  is  only  slight,  it  can  be  cured  best  by  washing 
them  carefully  in  luke  warm  water,  in  which  a  crystal  of  potassium 
permanganate  is  dissolved,  and  then  isolating  the  affected  indi- 
viduals,  but  the  best  plan  is  to  destroy  ail  that  can  be  spared 
as  the  disease  is  very  infectious.  Once  the  larvae  pass  the  critical 
stage,  they  are  quite  safe. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  357 


Keeping  the  piipae  during  the  winter  and  subséquent  management. 

It  is  best  not  to  store  the  pupae  at  once,  as  a  fevv  always  f ail  to 
harden  and  begin  to  give  forth  a  curious  nutty  smell.  Thèse  are 
best  destroyed  as  they  affect  others.  The  sound  pupœ  are  then  laid 
on  well  baked  cocoa-nut  refuse  in  a  shallow  glass-topped  tin  box. 
They  are  next  covered  with  carefully  sterilised  sphagnum  moss 
and  the  box  tightiy  closed.  A  dozen  boxes  so  prepared,  are  buried 
in  simiJar  refuse  or  in  sphagnum  in  a  large  biscuit  tin,  which  is 
kept  outside  until  October,  wheii  it  is  overhauled  to  note  whether 
there  is  going  to  be  any  partial  émergence  sucii  as  often  takes 
place  with  the  females  then.  Earl)-  in  February,  the  pupae  are 
taken  out  and  placed  on  ûbrc  in  large  muslin  covered  flower-pots, 
and  covered  with  a  thin  layer  of  moss.  It  is  necessary  to  watch 
them  carefully,  as  the  feniale  moths,  having  lost  their  instinct  to 
climb  will  not  do  so,  and  are  thus  spoilt.  About  5.30  P.  M.,  ail  the 
females  are  taken  out  and  placed  singly  in  chip  boxes  to  expand 
their  wings;  this  expansion  may  be  delayed  three  or  four  hours. 
It  is  inadvisable  to  kill  the  females  early,  as  they  are  full  of  a 
green  liquid  which  exudes  when  the  insect  is  pinned.  The  best 
plan  is  to  keep  them  alive  for  two  days  and  then,  after  killing 
them,  to  prick  them  on  the  under  side  of  the  thorax  and  soak  up 
any  exuding  liquid  with  blotting  paper  before  it  ruins  the  fur. 


158  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


II 


THE    HYBRIDS 

Hybrids  between  "   Lycia  hirtaria  "  and  "   Ithysia  zonaria.  " 

(A)  Hybrid  denhami  =  L.  hirtaria  cf   x   /.  zonaria  Q . 

Hybrid  denhami,  Harrison  {Entomologist,  July  igio). 

The  ova  resulting  from  this  cross  are  usually  the  earliest  to 
hatch,  although  no  fi.xed  time  can  be  given,  as  the  period  is  so 
enormously  variable,  being  anything  froni  three  to  six  weeks. 

As  I  mentioned  before,  the  larvas  will  feed  on  the  leaves  of 
most  trees  and  shrubs,  but  refuse  trefoils  (^Lolus)  yarrow  {Achillea 
Millefoliuin)  coltsfoot  (^Iiissilago  Far  far  a),  Mugwort  {Artemisia 
vulgaris),  etc.,  which  the  larvas  of  the  female  parent  delight  m. 

Description  of  larva  in  its  varions  instars. 

ist  INSTAR. 

The  length  at  the  end  of  this  instar  was  rouglily  4.5  mm.  No 
exact  measurement  can  be  given  as  the  size  of  the  larvae  is  so 
variable. 

Head.     Black;  shape  just  as  in  the  adult  larva. 

Body.  The  ground  colour  is  black  and  is,  in  this  respect,  just  a 
little  nearer  zonaria  than  to  hirtaria  owing  to  the  smooth  texture 
of  the  skin  and  to  the  greater  tendency  to  pale  frecklmg.  On 
the  ist,  2nd,  3rd,  4th  and  5th  abdominal  segments  is  the  usual 
white  bar  arrangement  of  the  juvénile  larva  of  this  group.  The 
style  of  the  bars  is  much  more  like  those  in  hirtaria,  for  they  are 
almost  continuons  with  the  w^hite  spot  on  the  spiracular  line, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  359 


whereas,  in  zonarïa,  there  are  distinct  breaks  in  the  medio  dorsal 
line  and  just  before  tiie  spiracular  area  is  reached.  However,  the 
small  spot,  between  the  end  of  a  bar  and  the  large  spot,  is  provided 
with  a  slight  tail  and  is  displaced  obliquely,  thus  causing  the  faint 
supraspiracular  stripe  to  be  more  conspicuous  just  as  in  zonaria 
larvie.  The  other  longitudinal  Hnes  of  zonaria  are  quite  visible 
in  the  hybrid  larvaa  —  much  more  so  than  the  corresponding 
lines  are  in  hirtaria.  The  spiracular  line,  under  a  lens,  is  not  at 
ail  continuous  and  is  not  broad  as  in  zonaria.  As  a  matter  of 
fact,  it  is  composed  of  the  white  spot  common  to  both  hirtaria 
and  zonaria,  with  a  strong  prolongation  behind  and  downward, 
and  a  fainter  spot  before.  It  is  more  like  that  of  hirtaria  in  shape 
but  is  primrose  yellow  in  colour  like  zonaria.  This  line  is  stron- 
gest  on  the  first  5  abdominal  segments  but  is  présent,  with  the 
spot,  in  a  modified  condition,  both  on  the  thorax  and  on  the  last 
abdominal  segments. 

The  collar  is  formed  of  a  séries  of  white  spots  placed  at  the 
ends  of  the  longitudinal  lines,  and  is  thus  interrupted  as  in 
zonaria,  although  the  spots  tend  to  fuse  into  a  continuous  line 
except  on  the  medio-dorsal  area. 

riie  anal  plate  is  not  large;  it  is  tipped  with  setae  and  is  obscu- 
rely  paler  at  theedges.  The  two  white  spots  before  this,  bearing 
two  ot  the  primary  tubercles,  are  présent  as  in  hirtaria. 

V^entrally,  we  hâve  indications  of  the  two  medio-ventral  lines  of 
zonaria,  which,  as  in  that  species,  are  clearer  on  the  subsegments 
of  the  larva  that  bear  the  white  transverse  bars. 

The  legs  and  prolegs  are  blackish  and  at  the  base  of  the  legs 
we  hâve  a  narrow  white  bar. 

The  primary  tubercles  are  black,  tcnding  to  be  paler  ringed. 
The  bristles  or  setae  are  very  weak. 

2nd   INSTAR. 

Length  at  the  end  7  to  7,5  mm. 
Zonaria  larva,  in  this  instar,  somewhat  approximates  its  adult 
shape  and  there  fore  differs  from  hirtaria  larva  in  being  shorter 


300  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

and  more  regularly  cylindrical.  Drnhami  in  this  respect  is  near  to 
sonar ia,  but  it  is  a  trifle  longer  than  the  larva  of  that  species 

Head.  The  head  is  black  with  one  or  two  irregular  paler 
markings,  representing  in  a  very  reduced  form,  the  yellowish 
markings  of  zonaria.  In  shape,  the  head,  while  not  so  square  eut 
as  in  zonaria,  does  not  slope  back  so  much  as  in  hirtaria.  The 
usual  weak  setœ  are  présent. 

Body.     The  ground  colour  is  blackish  grey. 

The  iive  transverse  bars  on  the  first  abdominal  segments  are 
yellow,  and  are  still  quite  distinct.  In  zonaria,  they  are  rather 
weak  and  are  primrose  in  colour.  Thèse  bars,  m  many  spécimens, 
appear  on  the  other  segments  and  thus  anticipate  a  condition 
quite  usual  in  hirtaria  in  subséquent  instars. 

The  longitudinal  stripes  ■ —  the  doubled  medio-dorsal,  the  sub- 
dorsal, and  the  supraspiracular  —  are  ail  présent.  The  two  medio- 
dorsal  stripes  are  much  interrupted  as  in  zonaria,  and  like  that 
species,  are  dilated  at  the  bars  and  at  corresponding  points  in  the 
other  segments,  but,  as  in  hirtaria,  are  much  more  definitely  marked 
after  the  bars.    The  other  stripes  are  very  zonana-V\\<.Q  in  character. 

The  collar,  which  is  composed  of  well  defined  yellow  spots, 
and  the  two  yellow  spots,  which  précède  the  anal  plate,  are  clearly 
marked  and  give  us  the  most  important  hirtaria  points  in  this 
instar. 

To  the  naked  eye,  the  broad  spiracular  line  is  of  the  zonaria 
type  but,  under  a  lens,  it  résolves  itself  into  a  bright  yellow  spot, 
carrying  one  of  the  primary  setap  common  to  both  of  the  parent 
species,  together  with  a  séries  of  interrupted  bow-shaped  Imes  of 
varying  breadth,  thus  forming  a  compromise  between  the  yellow 
stripe  of  zonaria  and  the  fine  white  dashes  of  hirtaria.  This  line 
continues  fairly  level  before  the  yellow  spot  but  becomes  narrow, 
and  dips  behind  it. 

It  is  much  more  developed  on  the  thorax  and  last  abdominal 
segments  than  in  hirtaria.  The  black  spotted  anal  plate  has  two 
jet  black  marks  much  larger  that  the  rest  and  is  tipped  with 
black  warts  bearing  short,  stiff  bristles. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  361 

The  primary  tubercles  are  very  simple,  being  nierely  small 
chitinized  portions  of  the  body  area  bearing  short  fine  hairs. 

Ventrally,  the  ground  colour  is  ahiiost  unbroken  except  for  a 
weak  représentation  of  the  double  medio-ventral  stripe  of  sonaria, 
which  is  much  more  clearly  indicated  on  the  subsegnient  on  which 
are  the  yellow  bars.  The  legs  and  prolegs  are  ail  greyish  black, 
and  are  quite  of  the  appearance  of  sonaria.  At  the  base  of  the 
legs  are  white  bars.  The  anal  prolegs  are  provided  with  a  black 
plate  behind. 

3rd  INSTAR. 

Length  at  end  of  this  instar 13,5  mm. 

Greatest  breadth  1,4  mm. 

Head 8  mm. 

It  is  now  much  more  like  the  adult  larva,  that  is  to  say,  to  the 
naked  eye,  it  is  very  like  a  sonaria  larva  —  a  resemblance  that 
disappears  when  we  examine  it  under  a  lens. 

Head.  The  head  is  marbled,  being  a  mixture  of  black  and  a 
paler  grey  in  colour.  There  is  no  indication  of  the  purple  of 
hirtarïa.  In  shape,  perhaps,  it  is  more  like  sonaria,  but  it  tends 
to  slope  backwards  and  the  tendency  to  notchmg  seen  in  hirîaria, 
is  présent  in  a  reduced  degree. 

Body.  The  shape  is  now  totally  distinct  from  that  of  hirtarïa, 
which  has  actually,  although  not  proportionately,  a  larger  head, 
and  even  m  proportion,  a  longer  body  and  very  prominent  sprea- 
ding  prolegs.  It  is  stouter  than  hirtaria  and  is  more  evenly  cir- 
cular  in  section.  The  ground  colour,  now,  is  a  grey  black  —  not 
uniform  m  tone  —  upon  which  the  longitudinal  stripes,  with  their 
pale  grey  lilling  in  and  jet  black  edging,  stand  out  very  conspi- 
cuously.  Those  forming  the  medio-dorsal  stripes  are  most  regular, 
and  they  are  ûlled  in  with  a  grey  tending  to  yellow.  This  stripe 
usually  expands  to  embrace  the  remnants  of  the  yellow  bars,  but 
there  is  much  variation  in  this  respect,  for  sometimes  the  bars  are 
quite  as  prominent  as  they  were  at  first,  and  sometimes  they  are 


362  lépidopt1':rologie  comparée 


obsolète.  The  other  stripes  are  indistinctly  outlined,  and  are  much 
interrupted.  Thèse  stripes,  except  the  medio-dorsal  ones,  are 
much  less  developed  than  in  hirtaria  and  ail  are  very  indistinct 
and  confused  on  the  last  abdominal  segments. 

The  yellow  collar  is  much  more  continuous  than,  and  lacks  the 
beaded  appearance  of,  that  of  hirtaria.  The  two  well  developed 
tubercles,  so  well  marked  on  the  eighth  abdominal  segment  of 
hirtaria,  together  with  their  short  bristles,  are  now  quite  conspi- 
cuous  but,  in  a  few,  they  are  just  as  in  zonaria. 

The  anal  plate  is  marbled  as  in  zonaria,  but  the  colour  is  more 
greyish  than  yellow.  Nevertheless,  it  is  yellow  tipped  and  this 
yellow  is  interrupted  by  four  blackish  tubercles  provided  with 
setas.  Sometimes  the  larger  spots,  always  présent  on  this  plate 
in  hirtaria,  are  quite  distinct.  The  two  yellow  spots  before  the 
plate  are  présent  and  are  shaped  like  a  fish  tail. 

The  spiracular  stripe  is  broad  and  yellow,  but  the  hirtaria  yellow 
spot  is  visible  on  it  as  a  far  brighter  patch.  It  may  even  stand  out 
as  orange  surrounded  by  the  primrose  yellow  of  the  stripe.  The 
stripe  dips  a  little  as  it  reaches  the  spiracles  so  that  they 
are  above  it,  and  are  not  enclosed  in  it,  as  in  zonaria.  In  a  few 
of  the  spécimens,  the  stripe  is  reduced  and,  in  addition,  there  are 
présent  the  characteristic  features  of  the  spiracular  line  of  hirtaria, 
that  is,  just  behind  the  spiracles,  we  hâve  a  yellow  crescent  shaped 
spot,  and  beneath  them  a  yellow  dash.  Thèse  are  more  particu- 
larly  observable  on  the  first  abdominal  segment  and  in  spécimens 
with  a  v/eakened  spiracular  line,  may  be  suppressed  elsewhere.  The 
spiracles  are  rather  large  and  black  and  are  situated  in  a  suffusion 
that  may  be  continued  along  the  spiracular  stripe.  The  first 
spiracle  is  the  largest  and  is  raised  far  above  the  common  level 
of  the  others. 

Ventrally,  the  colour  is  blackish  with  two  rather  indistirct 
médian  stnpes  of  the  type  seen  in  zonaria  similar  to  those  found 
on  the  dorsal  area.  The  prolegs,  too,  are  blackish  although  some- 
what  paler  anteriorly.  The  are  very  distinctly  shorter  than  those 
of  hirtaria. 


LÉPIUOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  363 


The  legs  are  blackish  but  the  space  between  is  not  conspicuously 
yellow  as  in  hirtarui.  The  primary  tubercles  are  just  as  in  the 
last  instar. 

4th  INSTAR. 

Length 2,;  cm. 

I^readth 2,15  mm. 

Breadth  of  head 1,7  mm. 

The  shape,  while  suggestuig  triât  of  zonana  is  not  exactly  the 
same  as  m  that  species.  The  body  is  longer  and  narrovver,  and 
the  head,  although  not  so  small  as  that  of  hirlanu,  is  small. 
The  anal  segments  also  differ  owmg  to  the  conspicuous  dip  from 
the  tubercles  on  segment  8  to  the  anal  plate.  It  is  just  as  distmctly 
différent  m  shape  and  size  from  hirtana,  as  it  is  a  trifle  shorter, 
and  the  two  vvarts  on  segment  8  are  much  less  and,  similarly,  the 
two  latéral  anal  pomts  are  much  less  pronounced. 

Heàd.  Ground  colour  pale,  purplish  in  a  few,  strongly  marbled 
with  black.  The  mouth  parts,  except  the  labrum,  are  blackish;  the 
antennas  clouded  at  the  base,  but  the  clubbed  tip  is  paler. 

Body.  The  ground  colour,  although  sometimes  wholly  shaded 
with  black,  is  a  clear  slate  grey.  The  longitudinal  stripes  are  ail 
présent  and  the  filling  m,  except  in  a  few  cases  where  it  is  yellow, 
15  of  much  the  same  colour  as  the  ground.  Perhaps,  if  anythmg, 
it  is  a  little  lighter  in  tint.  The  stripes  are  generally  broken  or 
tend  to  break  midway  between  the  bars  but  almost  m  ail  cases 
the  edging  is  dotted  and  incomplète  as  in  zonana.  The  supra- 
spiracular  stripe  generally,  is  merely  represented  by  the  irregular 
remams  of  ther  upper  edging;  it  may  be  totally  overwhelmed 
by  the  blackish  supraspiracular  suffusion  of  zonaria. 

The  yellow  transverse  bars  may  now  be  quite  absent  in  some  and 
présent  in  others,  but,  when  absent,  their  position  is  usually  indi- 
cated  by  the  blackish  suffusion  seen  before  or  after  the  bars  in 
hirtana.  In  a  few,  the  only  trace  of  the  bar  is  a  duU  orange  mark 
appearing  on  the  two  medio-dorsal  stripes. 


364  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

The  collar,  formed  by  a  séries  of  y3llow  dots,  is  much  better 
developed  tlian  in  zonaria  and  just  behind  it  can  be  seen  the 
indistinct  pale  but  black-dotted  prothoracic  plates. 

As  in  hirtaria,  the  anal  plate  is  well  marked  although  plainly 
broader  and  more  rounded.  It  is  a  grey,  tending  to  yellow,  in 
colour  and  terminâtes  with  a  paler  area  on  which  are  the  four 
tubercles  mentioned  in  other  instars.  Just  before  it,  are  two  oval 
yellow  spots  replacing  the  two  rounded  ones  of  hirtaria. 

The  fairly  large,  black,  somewhat  rounded  spiracles  are  situated 
in  a  black  suffusion  which  may  or  may  not  be  independent  of  the 
supraspiracular  suffusion  inherited  from  zonaria. 

The  spiracular  stripe,  as  before,  is  of  the  zonaria  type  although 
narrower,  and  clearly  marked  in  it,  is  the  bright-yellow  spot  of 
hirtaria  bearing  one  of  the  weak  primary  tubercles.  In  colour,  it 
is  pale  primrose  and  whilst  reasonably  regular  on  the  first  five 
abdominal  segments,  it  becomes  irregular  and  waved  on  the  last 
ones. 

On  the  thorax  it  is  broken  and,  although  never  so  clear  and 
yellow  as  on  the  abdominal  segments,  in  many  individuals  it 
is  orange  yellow.  Beneath,  the  larva  is  smoky  in  colour  and  as 
one  proceeds  outward,  this  smokiness  increases  until  just  beneath 
the  spiracular  line  it  is  dead  black. 

The  double  medio-ventral  stripe  now,  for  the  first  time,  shows 
some  trace  of  the  influence  of  hirtaria  for  it  becomes  slightly  more 
like  a  chain  of  hoops  than  a  séries  of  barrels  in  shape.  Still,  the 
filling  in  is  yellow  as  in  zonaria. 

The  legs  are  black,  bi:t  may  be  obscurely  pale  ringed.  The  space 
between  them  now,  is  more  distinctly  yellow  as  in  hirtaria  and  the 
yellow  freckles,  suggesting  the  ventral  stripe,  which  may  appear 
in  this  area  in  hirtaria,  are  présent.  Between  the  legs  and  the 
spiracular  line  is  a  small  pale  yellow  bar.  The  anal  prolegs  are 
practically  midway  in  build  between  those  of  the  two  parents  and, 
consequently,  a  larva  is  unable  to  stick  to  a  twig  as  hirtaria  does. 
In  colour,  the  prolegs  are  smoky  black  with  darker  freckles  which 
become  heavier  on  the  posterior  plate.     Between  the  prolegs  the 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  iô 


J'-'D 


body  is  flesh-coloured  while  between  thcm  and  the  spiracular  line, 
the  colour  is  blackish  with  one  or  two  paler  marks.  The  tubercles 
are  just  as  before. 

5th  INSTAR. 

Length 4,4  cm. 

Head 3,5  nim. 

5th  abdominal 5  rnm. 

Thorax  a  little  over 4  mm. 

In  this  instar  it  is  much  stouter  and  shorter  than  hirtaria,  and, 
when  it  walks,  the  loop  of  the  back  is  not  so  far  thrown  forward. 
This,  of  course,  dépends  on  the  approximation  to  the  shape  of 
zonaria.  It.  however,  is  not  so  circular  in  section  as  m  that  species 
nor  so  uniformly  cylmdrical,  for  there  is  a  gentle  broadening 
from  the  collar  to  the  fifth  abdominal  segment.  Thence  it 
becomes  slightly  narrower  toward  the  end. 

Hcad.  Colour  pale  grey,  yellowish  tinted  above  and  purplish 
toward  the  mouth.  It  is  lined  and  dotted  with  black  much  more 
heavily  than  zonaria,  but  more  lightly  than  in  hirtana.  It  is  pro- 
portionately  smaller  than  that  of  zonaria;  still  there  is  little  deve- 
lopment  of  the  notching  of  hirtaria.  The  frons  is  more  like  zonaria 
although  the  freckling  seen  in  the  apex  of  that  of  hirtana  is  clearly 
visible.  The  two  bristles  rising  from  the  two  outermost  of  the  lowcr 
row  of  four  spots  on  the  frons,  are  very  weak  as  in  zonaria  and 
in  no  manner  resemble  the  strong,  stiff  bristles  of  hirtaria. 

The  colour  of  the  mouth  parts  is  somewhat  yellow  brown,  but 
the  labrum  is  pale,  with  a  darker  edging. 

As  in  zonaria,  the  eyes  are  on  a  séries  of  black  lines.  The 
antennae  are  much  more  distinct  than  in  zonaria  although  perhaps 
not  so  relatively  broad.  They  are  very  like  those  of  hirtaria  for 
we  hâve  a  yellowish  base  followed  by  a  black  ring  and  a  stout 
pink  club  instead  of  a  flesh-coloured  base,  somewhat  clouded, 
bearing  a  greyish  club. 

Body.  The  ground  colour  of  the  larva,  in  most  cases,  is  a  clear 
coll  grey  tending  to  a   stone  colour  in  some;   often,  the  hère- 


366  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

ditary  influence  of  hirtaria  is  felt,  and  the  whole  larva  is  purplish 
or  smoke-coloured.  The  stripes  are  well  developed.  The  two 
members  of  the  double  medio- dorsal  stripe  are  separated  by  a 
wider  space  than  in  hirtaria.  The  edging  is  black  and  wavy  and, 
owing  to  its  weakness  at  certain  points,  the  stripes  tend  to  be 
confused  at  the  anterior  members  of  the  trapezoidal  tubercles  and 
to  disappear  after  them.  The  filling  in  of  the  stripes  is  yellow 
and  hère  we  hâve  a  contrast  to  the  sonarïa  grey,  and  hirtaria 
reddish-orange. 

Ths  subdorsal  lines  are  much  more  parallel  edged  than  in 
hirtaria,  but,  nevertheless,  as  m  that  species,  they  are  broader  at 
the  beginning  of  a  segment.  Whilst  the  edging  is  less  regular 
than  hirtaria  edging,  it  is  very  much  more  clearly  shown  than  in 
zonaria. 

The  space  in  the  ground  between  the  subdorsal  and  subspiracular 
stripes  is  more  or  less  closely  black-freckled  although  the  rest  of 
the  ground  contains  but  few  black  dots. 

The  hirtaria  influence,  in  most  cases,  where  the  stripe  is  not 
overwhelmed  in  the  black  zonaria  shading,  is  dominant  in  the 
supraspiracular  stripe  for  it  resembles  that  of  that  species  and  the 
original  yellow  spot  on  that  line  is  clearly  shown.  In  spite  of  the 
fact  that  the  edging  on  this  stripe  is  for  the  most  part  decidedly 
better  marked  than  on  the  others,  it  is  still  not  so  clear  and  even 
as  on  hirtaria.  As  if  to  emphasise  the  influence  of  hirtaria,  the 
filling  in  is  not  so  yellow  as  in  the  other  stripes. 

Taking  the  stripes  as  a  whole,  compared  with  those  of  hirtaria, 
they  are  more  parallel  edged  and  the  edging  is  less  continuons 
whilst  they  are  not  so  irregular  as  in  zonaria.  The  space  between 
the  stripes  averages  two  and  a  half  times  the  breadth  of  a  stripe 
instead  of  one  and  a  half  times  as  in  hirtaria  or  one  and  three 
quarters  as  in  zonaria.  As  a  matter  of  fact,  probably  owing  to 
the  compromise  in  shape  of  the  larva,  the  stripes  are  narrower  than 
those  of  either  parent. 

Although  very  veak,  the  yellow  bars  are  generally  indicated  in 
some  way  and  serve  to  connect  the  medio-dorsal  stripes  with  the 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  367 


subdorsal  ones.  Thèse  bars  are  outlincd  with  a  neat  black  edging 
Ihat  sometimes  completely  obscures  the  yellow. 

The  collar  is  yellow  and  is  interrupted  with  black.  The  anal 
plate  is  distinct  and  is  much  rounder  than  in  hhtaria.  Its  colour  is 
grey.  closely  black  spotted,  but  the  two  larger  spots  bearing  hairs, 
so  conspicuous  to  the  naked  eye  in  hiriaria,  are  much  less  visible. 
It  is  outlined  in  dull  yellow  and  the  usual  four  black  warts  and 
hairs  are  présent. 

Before  it,  too,  are  the  two  yellow  spots  of  hirtaria  and  the 
influence  of  that  species  is  seen  in  the  présence  of  the  two  promi- 
nents  warts  or  tubercles  on  the  8th  abdominal  segment.  Thèse 
are  brownish  outlined  and  are  less  than  those  on  hirtaria. 

The  spiracular  stripe  is  in  the  position  of  the  interrupted  one  in 
hirtaria  but,  while  more  zonaria  like  in  colour,  gênerai  appea- 
rance,  etc.  ;  it  is  brighter  yellow  and  decidedly  narrow^er.  It  is 
furnished  with  the  usual  black  edging.  Nor  is  it  so  continuous 
as  that  of  zonaria  for  it  tends  to  break  at  the  middle  of  each  seg- 
ment. Above  it  stands  quite  conspicuously,  the  bright,  clear,  yellow 
spot  of  hirtaria.  In  some  cases,  what  appears  to  be  a  primrose 
coloured  branch,  leaves  it,  and  passing  beneath,  continues  parallel' 
to  it  for  some  distance.  It  is  probably  more  zonaria  like  at  the 
beginning  of  each  segment  and  more  inclined  to  hirtaria  toward 
the  end.  Often,  too,  it  is  confused  and  doubled  on  the  thorax. 
The  spiracles,  which  are  large  and  black,  not  brick  red  as  in 
hirtaria,  are  in  a  dark  suffusion  before  the  yellow  spots,  which, 
in  spite  of  the  confusion  on  the  last  abdominal  segments,  persist 
there. 

Beneath,  there  is  a  great  likeness  to  zonaria.  Even  the  medio- 
ventral  stripes  are  much  nearer  to  that  species  and  the  effect  of 
hirtaria  is  but  weakly  seen.  The  subspiracular  stripe  is  represented 
by  a  little  of  the  yellow  filling  in  and  a  few  scattered  remains  of 
the  edging.  Between  this  and  the  spiracular  line  is  a  black  suffu- 
sion becoming  deeper  and  deeper  until  the  line  is  reached. 

The  legs  are  rather  pale  and  are  black  marked.  Between  the 
legs,  the  body  area  is  yellowish,  but  before  each  pair  of  legs  is  a 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


brown  somewhat  triangular  spot.  Latéral ly,  the  legs  are  blackish 
paler  mixed,  but  some  bear  distinct  yellow  bars.  The  anal  prolegs, 
while  less  spreading  than  those  in  kirtaria,  are  more  so  than  in 
zonana.  The  posterior  plate  on  the  anal  prolegs  is  dark  grey, 
heavily  blackdotted.  Thèse  prolegs  become  somewhat  yellowish 
in  front  and,  to  a  certain  extents  after  the  plate.  The  other 
prolegs  too,  are  grey,  black-dotted,  but  near  the  hooks  there  is  a 
dull  orange  plate,  also  adorned  with  black  spots.  This  is  yellow 
in  zonaria  and  reddish  orange  in  Inrtaria.  The  space  between  the 
prolegs  is  yellowish,  faintly  flushed  with  pink. 

The  primary  tubercles  on  both  head  and  body,  are  just  as  in 
previous  stages. 

Variation   of  larva. 

As  may  be  expected  from  the  hybrid  origin  of  the  larvas,  there 
is  a  great  tendency  to  variability,  depending  on  the  unequal 
influence  of  the  two  species  in  any  given  individual.  Resulting 
from  this,  any  given  feature,  structural  or  otherwise,  may  vary  from 
being  the  mean  of  what  holds  in  the  two  parents,  to  an  exact 
reproduction  of  the  condition  of  one  species  only.  As  one  parti- 
cular  feature  may  be  affected  at  any  given  time  or  ail  may  be, 
we  can  thus  hâve  individuals  showing  every  stage  of  transition 
between  the  two  forms.  Further,  as  the  two  parent  species  are 
descended  from  common  ancestors,  ancestral  features,  long  since 
décadent  in  the  parents,  may  by  introduced.  It  would  be  of  little 
use,  where  so  many  points  of  variation  arise,  to  tabulate  thèse 
points,  but  I  wish  to  discuss  a  condition  of  affairs  that  arises  from 
variation  confined  to  hirtaria  al  one. 

The  larva  of  hirtaria  is  excessively  variable,  the  variation  con- 
sisting  in  a  total  change  in  the  ground  colour  which  is  usually 
purple.  It  may  become  any  shade  from  light  grey  to  almost  black 
but  this  is  not  the  feature  I  désire  to  emphasise.  In  many  cases, 
when  the  ground  is  darkened,  the  suffusion  is  irregular  and  local 
but  there  is  a  particular  case,  in  which  the  larva,  before  and  after 
a  yellow  bar,  has  a  very  strong  almost  black  square  spot  which 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  369 

may  weaken  posteriorly.  Similarly,  niidway  between  thèse  suf- 
fusions  but  on  the  space  between  the  mediodorsal  lines,  another 
suffusion  is  to  be  found.  If  thèse  su ff usions  are  continued  from 
the  first  thoracic  segment  to  the  last  abdominal,  we  hâve  thus  a 
séries  of  squares,  with  the  centre  marked  with  a  black  spot,  or,  if 
one  calls  the  central  black  spot  the  starting"  point,  a  somewhat 
uneven  séries  of  diamonds.  Further,  ail  thèse  spots  may  be  trans- 
versely  joined  up  by  a  strong  smoky  shading.  This  form  of 
variation,  although  generally  found  ail  along  the  dorsum  of  the 
larva,  may  be  confincd  to  the  first  five  abdominal  segments. 
Lastly,  the  black  spot  in  the  middle  of  the  back  may  be  absent 
ànd  only  the  latéral  ones  developed. 

Ail  thèse  variations  may  be  passed  on  to  the  hybrid  larva  and 
then  it  assumes  some  extraordinary  forms,  for  it  varies  in  ail  the 
other  possible  points  quite  independently  of  this.  Tt  is  quite 
impossible  to  arrange  or  describe  thèse  varying  forms  but  some 
idea  of  their  appearance  may  be  gleaned  from  the  above  description. 

Habits  of  the  larva. 

The  food  plants  of  the  larvae  hâve  already  been  enumerated 
and  are  therefore  not  mentioned  hère.  The  young  larvae,  although 
so  restive  soon  after  hatching,  soon  commence  to  feed  eating 
small,  irregular  pièces  out  of  the  edge  of  the  leaf  and  spinning 
much  silk  in  the  process.  They  feed  more  espccially  during  the 
night,  but  still  are  not  averse  from  feedmg  at  day  time.  When 
not  feeding,  they  rest  on  the  underside  of  the  leaves  with  the 
back  arched  and  the  legs  away  from  the  leaf.  When  the  time 
to  moult  comes,  they  spin  a  weak  web  of  silk  and  attach  the 
prolegs  to  it.  The  masses  of  silk,  spun  casually,  serve  to  fix  the 
legs  if  required.  Usually,  the  skin  is  cast  on  the  third  day  after 
the  larva  œases  to  feed.  As  the  larva  grows  older,  it  ceases  to 
rest  on  the  leaves  and  to  take  small  portions  out  of  them  when 
eating,  and  rests  on  the  twigs,  head  upward,  with  the  back  very 
slightly  arched  and  the  legs  in  contact  with  the  twig.  More  rarely, 
they  raise  the  head  and  remain  thus  with  a  silk  thread  anchoring 

24 


370  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

the  head  to  the  twig.  When  eating,  at  this  stage,  they  prefer  the 
evening  and  eat  whole  leaves,  even  down  to  the  pétioles.  If  dis- 
turbed,  they  curl  up  into  a  U  shape  and  drop,  perhaps  not  so 
readily  as  a  zonaria  larva,  nevertheless  they  never  stick  to  the 
twig  as  a  hirtaria  larva  docs.  They  do  not  remain  curled  up  long, 
for  they  soon  œase  to  feign  death  and  climb  up  the  twig  again. 
When  fullgrown,  they  do  not  bury  themselves  at  once,  but  stay 
for  some  hours  at  rest  on  the  twig,  probably  to  clear  the  intestines 
of  food.  They  then  descend  into  the  soil  for  a  depth  of  about 
ten  centimètres  and  spin  a  very  weak  cocoon  of  silk  and  earth  • — 
a  cocoon  very  like  that  of  hirtaria.  The  larva  rests  in  the  cocoon 
head  upward  and  remains  thus  unchanged  for  a  varying  period 
which  is  never  less  than  six  days.  Just  before  changing,  the  larva 
seems  to  become  a  light  green  colour  mixed,  on  the  abdominal 
segments,  more  or  less  with  mahogany  brown.  The  larval  skin 
splits  down  the  back  and  the  pupa  is  soon  clear. 

Pupaj. 

Immediately  after  changing,  the  pupa  is  green  in  colour,  the 
wing  cases  being  a  clear  apple  green,  whilst  the  thorax  and 
abdomen  are  a  whitish  green  with  brown  markings  hère  and  there. 
Gradually,  the  brown  markings  deepen  in  colour  and  spread, 
within  an  hour  or  two,  throughout  the  larvas  with  the  possible 
exception  of  the  wing  cases,  which  may  remain  green  of  a  yellow 
cast  to  the  end. 

In  pomt  of  size,  it  is  a  mean  between  the  two  species.  Some 
spécimens,  however,  almost  approximate  hirtaria  whilst  others  are 
as  small  as  zonaria,  but  the  latter  may  resuit  from  starving. 

The  surface  of  the  pupa  is  much  finer  than  that  of  hirtaria,  for 
the  minute  pitting,  instead  of  tending  to  become  linear,  remains 
point-like  throughout,  each  point  being  clear  and  distinct  as  in 
zonaria.  The  smooth  fine  texture  of  the  wing  cases  is  very  zonaria 
like.  In  colour  the  pupa  more  resembles  hirtaria,  although  the  red 
brown  is  much  brighter.    It  does  not  at  ail  suggest  the  yellow- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  3/1 

brown  zonaria  pupa.  The  wing  cases  are  clearer  and  more  waxen 
like  than  those  of  hirlaria,  but,  nevertheless,  they  are  still  red 
brown,  a  very  few  approaching  the  green  of  sonar la;  by  being 
somewhat  yellowish. 

The  combination  of  the  colouring  and  pointing  causes  both 
zonaria  and  denhami  pupas  to  be  glossier  than  those  of  hirtaria. 

The  dorsal  vessel,  which  stands  out  so  well  in  zonaria,  but  not 
in  hirtaria,  is  barely  visible  in  denhami.  The  antennae  cases  are 
broad  and  flattened,  the  well  marked  and  raised  pectinations  of 
hirtaria  being  absent.  The  tongue  and  leg  cases  follow  zonaria; 
they  are  smooth  and  neat,  instead  of  being  irregular  and  striated 
as  in  hirtaria.  The  scars  and  prominences  showing  the  position 
of  the  labrum  and  mandibles  are  less  conspicuous  than  in  that 
species. 

The  spiracles  are  nearer  the  segmentai  divisions  and  are 
rounder,  less,  and  more  markedly  depressed  than  in  hirtaria 
although  the  scar  of  the  last  abdominal  spiracle  is  much  less 
obvions  than  in  zonaria  and  more  resembles  hirtaria.  The  varia- 
tion in  the  last  respect  is  very  slight.  The  remains  of  the  two 
warts  on  the  8th  abdominal  segment  are  generally,  but  not  always, 
absent.  The  maie  génital  organs  are  well  marked,  the  scar  being 
smooth  and  neat  as  in  zonaria. 

The  side  spines  on  the  loth  (?)  abdominal  segment  do  not 
follow  hirtaria  for  they  are  short  and  obtuse.  The  base  of  the 
anal  spine  in  denhami  and  hirtaria,  is  broad,  roughened  and 
striated,  giving  rise  to  two  terminal  spines  at  once  without  the 
development  of  the  smooth  stem  seen  in  zonaria.  This  base  is 
distinctly  concave  in  hirtaria  and  denhami  but  not  in  zonaria. 

The  shape  of  the  chrysalid  is  much  as  in  the  two  species  for 
they  differ  but  little  in  gênerai  outline. 

The  above,  of  course,  only  includes  the  maie  pupœ;  this  hybrid 
never  produces  a  female.  As  in  ail  the  others,  the  imago,  if  it 
is  to  come  out  the  year  following  pupation,  develops  in  the 
autumn  of  the  year  the  pupa  is  formed.  Generally,  however,  a 
small  proportion  lie  over  for  two  winters. 


3/2  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Dehiscence  of  pupa. 

When  the  imago  is  emerg'ing,  there  is  very  little,  or  no  tendency 
for  the  pupa  to  rupture  down  the  thorax;  the  leg  and  tongue 
case  cornes  off  in  a  mass  except  for  a  very  little  space  at  the  end 
of  the  antennas.     The  imago  works  its  way  out  of  this  hole. 

Imago.  PL  CLXI,  No.  I5;2. 

The  imago  émerges  naturally  several  weeks  before  the  normal 
time  of  the  parents,  the  following  being  six  dates  chosen  at 
random  from  my  spécimens,  March  3rd,  March  gth,  March  loth, 
January  24th,  March  i6th,  March  loth. 

The  ground  colour  of  the  insect  is  very  pale  ochreous,  in  which 
it  resembles  none  of  its  immédiate  allies,  although  of  thèse,  it 
comes  nearest  Ithysïa  italica.  However,  in  colour,  it  is  exactly 
like  Microbiston  turanicus  (Stgr.),  a  species  it  somewhat  closely 
approaches  in  the  directions  of  the  lines.  This  ground,  as  in 
hïrtaria,  is  more  or  less  speckled  with  black.  Probably  the 
ground  colour  is  a  compromise  between  the  somewhat  gamboge 
yellow  of  English  hirtarïa,  and  the  almost  white  ground  of  the 
maie  of  zonaria.  It  is  slightly  nearer  hutaria  than  is  hanisoni  c?. 
In  shape,  the  wings  are  much  the  same  as  those  of  both  parents 
but  in  the  one  definite  point  in  which  zonarïa  is  différent  from 
hirtarïa  i.  c.  the  somewhat  concave  costa,  it  is  like  zonaria.  Pos- 
sibly,  however,  the  wings,  even  in  proportion,  are  slightly  broader 
than  those  of  zonaria. 

The  first  line,  which  is  practically  obsolète  in  zonaria,  is 
strongly  in  évidence;  it  is  much  more  curved  than  the  corres- 
ponding  hirtaria  line,  which  is  riearly  straight  as  it  leaves  the 
inner  margin  of  the  wing.  After  the  bend  it  strikes  the  costa 
much  more  obliquely  than  in  hirtaria.  Sometimes,  as  in  the  latter 
species,  it  may  be  doubled.  The  médian  line  strikes  an  almost 
straight  line  obliquely  across  the  wing  and  through  the  cell  and 
shows  very  little  tendency  to  turn  inward  as  in  hirtaria.     The 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  3/3 

second  liiie  is  iiot  in  the  form  of  an  elongated  S  as  m  hirtaria, 
but  follows  very  closely  the  very  slightly  curved  path  of  zonaria. 

The  remamder  of  the  lines  are  awkward  to  interpret  for  the 
praesubtermnial  suJfusion  in  zonaria  is  one  solid  blackish  block, 
preceded  by  an  equally  solid  white  band,  whereas  the  subterminal 
band  in  hirtana,  which  is  coloured  lil>:e  the  ground,  is  preceded 
by  an  irregular  blackish  suffusion,  before  which  we  hâve  a  patch 
of  the  ground,  traversed  by  a  transverse  Hne  parallel  to  the  second 
line.  Further,  the  subterminal  band  of  zonaria  is  regular  and 
near  to  the  termen,  and  that  of  hïrtaria  shows  a  tendency  to 
scalloping  and  is  further  away  from  the  termen. 

In  the  hybrid,  whilst  the  subterminal  band  is  stronger,  broader 
and  paler  than  in  Mrtaria,  it  is  also  much  broader  than  in  zonaria 
due  to  an  attempt  to  combine  the  bands  of  the  tvv^o  species.  In 
hirtaria,  the  band  shows  a  distinct  interruption  in  the  middle, 
and  this  the  hybrid  displays.  l'he  prsesubtermmal  suffusion  is 
weak  and  the  additional  line  is  présent  as  in  hirtaria,  but  the 
directions  are  those  of  zonaria.  The  terminal  suffusion  is  more 
solid  and  is  less  freckled  than  m  hirtaria. 

Compared  with  the  latter  species,  the  veins  on  both  zonar'.a  and 
denhamï  are  more  continuously  emphasised  in  black,  but  like 
hirtaria,  those  of  the  hybrid  tend  to  be  visible  in  the  pale  bands. 

The  fringes  are  ail  of  a  unicolorous,  smoky  black  colour  as 
in  zonaria  and  not  black  spotted  as  m  hirtaria. 

In  hirtaria,  the  ground  colour  of  the  hindwings  is  slightly  paler 
than  in  the  forewings  and  the  hybrid  shows  this  character.  In 
zonaria,  only  the  «^econd  line  and  the  subterminal  white  band  are 
developed,  whilst  in  hirtaria,  the  médian,  second,  and  subterminal 
bands  are  more  or  less  shown,  but  not  to  the  extent  of  the  two  on 
zonaria.  The  resuit  is  that,  while  some  hybrids  follow  hirtaria 
almost  exactly,  a  great  nmxiber  show  a  weak  médian  line,  but  a 
very  strong  and  regular  second  Ime  and  subterminal  band.  The 
latter  lias  the  usual  zonaria  suffusion  before  it. 

As  the  veins  are  not  so  heavily  outlined  in  black  as  in  zonaria, 
the  second  line  is  regular  and  lacks  the  ragged  appearance  of 


374  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

that  form.  The  discal  spots  are  more  or  less  developed  on  ail 
the  wings. 

The  undersides  of  the  wings  follow  the  upper  sides  but  ail  the 
lines,  etc.,  are  weakened. 

The  antennae  are  a  little  stronger  than  m  sona/ia  but  the  pecti- 
nations  approach  nearer  to  the  apex  than  those  of  hirtaria. 

The  face  is  covered  with  brownish  fur  without  the  pale  admix- 
ture  of  zonatia. 

The  thorax  more  resembles  hirtaria  in  its  roughly  hairy,  less  fur 
like,  slightly  crested  appearance;  the  markings,  however,  follow 
zonaria  i.  e.  the  blackish  patagia  are  outlined  in  paler  hairs  as 
in  zonaria,  and  are  not  outlmed  m  black  with  a  pale  centre  as 
hirtaria.  The  coloration  resembles  neither,  for  the  colours  in 
hirtaria  are  yellow  and  black,  in  zonaria,  deep  chocolaté  and  white 
and  in  denhanii  black  and  smoky  grey. 

The  abdomen,  which  is  very  like  that  of  zonaria,  is  black, 
adorned  with  paler  hairs  and  a  yellow  ring  at  the  base  of  each 
segment,  although  the  blackish  ground,  under  the  influence  of 
hirtaria,  is  of  a  warrner  tint  than  in  zonaria. 

The  fur  on  the  legs  is  greyer  and  less  warm  brown  than  in 
hirtaria. 

Wing  expanse   :  DenJiavn 28-44  mm. 

—  —  zonaria 27-29  mm. 

—  —  hirtaria 38-50  mm. 


Variation  of  imago. 

The  hybrid  is  enormously  variable,  possibly  owing  to  the  fact, 
that,  as  no  females  are  produced,  the  variation  proper  to  that 
sex  is  passed  on  to  the  maies  that  replace  them.  This  idea  may 
be  confirmed  by  the  fact  that  no  hirtaria  maies  are  as  dark  as 
those  of  the  hybrid,  although  many  of  the  females  are.  The 
variation  observed  is  due  to  the  extension  of  the  blackish  scales 
in  the  ground  colour.     The  wings  may  vary  from  being  almost 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  375 

pale  oclireous,  to  being  almost  totally  suffused  with  black.  Very 
many  beautiful  and  curious  forms  are  thus  produced,  but  as  their 
number  is  infinité,  it  is  useless  to  describe  them.  There  is  but 
little  variation  in  the  lines  and  bands,  except  that  the  subterminal 
band  niay  be  reduced  in  breadth. 


Genitalia  of  imago.  PL  I,  Fig.  29. 

The  uncus  is  much  as  in  both  parents,  but  the  tip  is  more  like 
ihat  m  liirtana,  benig  broader  and  blunter  than  that  of  zonarïa. 

The  gnathos  is  squamous  and  m  this  resembles  zonaria;  the 
surface  in  histarïa  is  more  pitted  than  scaled.  In  shape,  it  is 
broader  than  m  zonaria  and  much  more  rounded. 

The  valves  partake  of  the  nature  of  those  in  both  parents,  for 
the  costal  edge  resembles  hirtaria,  while  the  outer  margin,  owing 
to  the  mdentation  near  the  tip,  becomes  somewhat  falcate  as  in 
zonaria. 

The  costal  ridge  is  broad  and  raised,  but  not  so  much  as  in 
zonaria.  The  oedeagus,  relatively,  is  not  so  short  as  that  of 
hirtaria. 

The  cornuti  on  the  vesica  are  very  strongly  developed  into  a 
comb-like  band  of  spines  of  varying  lengths.  This  band  is  much 
stronger  that  in  either  of  the  parents;  the  band  in  zonaria  is 
a  combination  of  waits  and  a  few  long  spines  whilst  in  hirtaria 
we  hâve  a  band  of  eight  or  nine  fairly  broad  double-pointed  spines. 


Habits  of  imago. 

As  there  are  no  f emales,  as  was  mentioned  before,  there  is  only 
the  maie  to  consider.  The  maie  émerges  as  usual,  late  in  the 
afternoon  but,  although  it  usually  expands  its  wings  at  once, 
sometimes  this  may  be  delayed  for  some  hours.  The  imago  flies 
and  pairs  in  the  usual  manner  and,  when  allowed  to  rest  on  the 
bark  of  a  tree,  sits  just  as  hirtaria  does.    If  compelled  to  fall,  in 


3/6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

some  cases  it  simply  flops  down  like  hirtaria  but  usually  it  assu- 
mes the  curious  attitude  described  above  m  the  case  of  zonaria, 
and  feigns  death  for  some  considérable  time.  It  often  lives  a 
very  long  time. 


(B)   Hybrid  harrïsoni  =  I.  zonaria  cf   x   /..  hirtaria  Q. 
Ithysia  hybr.  harrisoni  Œntomologist;  July  1910). 

This  hybrid,  unfortunately,  was  known  under  the  above  M.  S. 
name  long  before  the  name  was  published,  and,  as  1  was  the  ûrst 
to  use  it  in  print,  although  I  did  not  propose  it,  I  hâve  to  stand 
as  the  author  and  thus  the  insect  becomes  /.  hybr.  harrisoni 
(Harr.).  The  food  plants  of  the  larvas  are  exactly  the  same  as 
those  of  the  reciprocal  cross. 

As  this  larva  and  that  of  hybrid  denhami  are  so  much  alike,  it 
is  not  intended  to  give  a  detailed  description  of  the  larva  in  ail 
its  instars,  but  simply  to  draw  attention  to  the  différences  bet- 
ween  an  average  larva  of  harrisoni  and  a  similar  one  of  denhami 
and  to  reserve  the  full  independent-description  for  the  last  instar. 
It  is  worthy  of  note  that  it  would  probably  be  perfectly  feasible, 
if  one  was  rearing  many  broods  of  each,  to  match  any  give.i 
harrisoni  larva  with  one  taken  from  the  broods  of  the  other  cross. 


ist   INSTAR. 

The  larva,  at  first,  is  much  less  than  the  larva  of  denhami^  as 
one  might  expect  from  the  disparity  in  size  between  zonaria  and 
hirtaria  ova,  but,  toward  the  end  of  the  instar,  the  sizes  of  har- 
risoni and  denhami  larvae  are  both  just  about  4,5  mm. 

The  only  other  points  of  différence  are  in  the  stripes,  which 
are  slightly  clearer  in  this  form  and  therefore  contrast  more  with 
the  blackish  ground.  This  causes  the  larva,  even  to  the  naked  eye, 
to  appear  more  freckled. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  377 

2nd    INSTAR. 

Length  at  end,  7  mm.  to  7,5  mm. 

Again,  there  is  but  little  différence  between  thc  larvus.  Harrisoni 
appears  a  little  deader  black  m  the  gromid  colour  although  this 
appearance  may  produced  by  the  greater  distinctness  of  the  lon- 
gitudinal Imes,  more  especially  visible  after  the  yellow  transverse 
bars,  and  on  the  last  abdominal  segments. 

In  harrisoni  the  two  yellow  spots  before  the  anal  plate  are 
nearly  absent,  as  the  mmute  wart  bearing  one  of  the  primary 
tubercles  is  larger,  and  obscures  the  yellow  to  a  greater  extent. 

The  spiracular  stripe,  although  much  the  same  in  gênerai  appea- 
rance as  in  denhami,  is  slightly  less  confused. 

3rd  INSTAR. 

Length  at  end I3-I4mm. 

Breadth 1,45  mm. 

The  larvée  are  now  very  like  each  other  and  the  différences 
are  only  in  very  small  détails.  In  the  marbling  of  the  hcad,  the 
two  colours  are  much  more  equal  in  extent  in  harrisoni. 

The  yellow  bars,  which  even  in  denhami  are  tending  to  disap- 
pear,  are  generally  more  pronounced  ni  that  form  than  in  this, 
though  both  may  be  without  them.  The  collar  in  denhami  is 
fairly  continuous,  but,  in  harrisoni,  it  is  composed  of  three  dots 
at  the  end  of  the  longitudinal  stripes  on  each  side. 

In  both,  the  yellow  spots  are  developed  before  the  anal  plate 
but  they  are  generally  larger  in  denhami. 

The  anal  piate  is  more  marbled  in  harrisoni  and  the  outline 
is  more  rounded  terminally  as  in  zonaria,  than  in  denhami.  Fur- 
ther,  the  yellow  outline  is  sharper  and  clearer. 

The  spiracular  stripe  is  slightly  paler  and  broader  and  has 
less  tendency  to  branch  in  harrisoni,  and  the  yellow  spot,  inhe- 
rited  from  hiriaria,  is  less  observable.  When  présent,  the  yellow 
spot  beneath  the  spiracular  line  is  more  linear  than  in  denhami. 
The  prolegs  follow  the  anal  piate  in  the  character  of  the  markings. 


378  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

The  space  betvveen  the  legs  is  mvicli  darker  in  harrisoni  and  in 
this  we  hâve  a  great  contrast  to  the  pale  leg  area  of  hirtaria. 

4th   INSTAR. 

Length 2,7-2,90111. 

Breadth 1-2,8  mm. 

Head 1,7  mm. 

The  larva  now,  tnougn  .•alili  extremciy  likc  uiat  of  denhami 
is  to  a  certain  extent  nearer  to  zonaria. 

The  head  is  distmctly  of  the  zonana  coloration  i.  e.  it  is  grey, 
black  mixed,  but  to  a  much  less  extent  than  in  denhami. 

In  hirtaria  and  denhami,  the  space  between  the  two  medio- 
dorsal  stripes  is  greyer  and  cooler  in  tone  to  the  eye  than  in 
harrisoni  and  zonaria. 

The  anal  plate  and  the  spots  before  it,  présent  the  same  diffé- 
rence as  in  the  last  instar. 

As  before,  the  spiracular  stripe  is  broader  in  this  and  paler, 
and  thus  the  spiracles,  which  for  the  most  part  are  without  the 
stripe  in  denhami,  may  be  partly  withm  it  or  just  touch  it  in  the 
présent  form. 

The  stripes,  too,  show  a  greater  tendency  to  hâve  a  vveak  edging 
and  this  is  also  a  zonaria  characteristic. 

5th  INSTAR. 

Length 4,3-4,7  cm. 

Head 3,4-3,6  mm. 

Average  breadth 4,6mm. 

The  différences  in  this  instar  are  muca  tiic  same  as  in  the  last 
and  are  therefore  not  repeated.  However,  a  description  of  the 
larva,  made  quite  independently  of  the  connection  with  either 
hirtaria,  zonaria  and  for  the  most  part  with  denhami,  is  appended. 

Head.  The  head  is  not  markedly  less  than  the  ist  thoracic 
segment  but  is  fairly  small  and  can  be  retracted  slightly  into  the 
thorax. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  379 

The  epicraaia  of  the  head  are  yellowisii,  heavily  biack  ^potted 
above,  but  becoming  purplish  about  the  eye  area.  The  eyes  them- 
selves  are  situated  on  black  spots  and  the  space  within  them  is 
somewhat  yeliow. 

The  Irons  is  lightly  marked  and  the  two  outermost  of  the  row 
of  four  spots  bear  weak  hairs.  The  mouth  parts  except  the  labrum, 
are  brownish  and  this  is  paler  save  toward  the  edges. 

The  antennae  differ  from  those  of  deuhami,  for  they  hâve  the 
base  pinkish,  with  nidications  of  yeliow.  The  club  and  next  joint 
are  dull  purple  and  hâve  a  yeliow  ring  between  them. 

Body.  Perhaps  in  this  forni  the  3rd  abdonnnal  segment  is  the 
broadest.     There  is  a  gentle  taper  from  this  in  both  directions. 

The  larva  is  more  or  less  stone  coloured  with,  generally,  a  faint 
purple  flush.  The  whole  larva  may  be  suffused  with  blackish  as 
in  denhami  but  never  to  such  an  extent. 

The  medio-dorsal  stripes  are  very  clear  and  distinct,  but  like 
the  others,  they  vary  in  breadth  and  tend  to  break  and  disappear 
at  the  anterior  trapezoidal  tubercles.  The  edging  may  be  quite 
dotted  in  character.  The  space  between  thèse  stripes  is  not  equally 
broad,  being  broadest  at  a  yeliow  bar.  This  irregularity  varies 
in  différent  spécimens  and  the  stripes  may  be,  in  some  cases, 
almost  parallel.  In  many,  when  the  edging  is  weakened,  the  hlling 
is  yeliow,  but  when  strong  and  continuous,  the  filling  in  is  very 
much  like  the  ground  colour.  When  the  stripes  are  not  greatly 
broken,  they  are  nearly  parallel  on  the  thorax  and  the  last  abdo- 
minal segments. 

The  subdorsal  stripe  shows  signs  of  disappearance,  and  the 
edging  and  filling  in  are  quite  irregular,  more  specially  near  the 
position  of  the  transverse  bars. 

Similarly,  the  supraspiracular  stripe  is  irregular,  with  a  deta- 
ched  and  broken  edging,  and  a  filling  in  that  is  scarcely  obser- 
vable and  in  some  cases  total  ly  obscured  with  black  dots.  The 
space  between  the  upper  edging  of  this  and  the  spiracular  stripe, 
may  be  blackish  suffused. 


380  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉK 

On  the  last  threc  abdominal  segments,  ail  Lhe  dorsal  bUipes 
become  confused  and  tend  to  mcrge  nito  one  another. 

The  spiracular  stripe  varies  greatly  m  breadth  and  regularity 
and  also  in  colour,  but  it  is  usually  primrose  tinted.  On  the  last 
subsegment  it  dips,  and  then  a  detached  branch  arises  just  behind 
the  yellow  spot  derived  from  hirtaria.  It  tends  to  break  in  the 
middle  of  each  segment.  On  the  prothorax,  it  only  exists  as  a 
yellow  spot  before  the  spiracle,  whilst  on  the  meso-  and  meta- 
thorax  it  is  quite  reddish.  The  usual  yellow  spots  and  lines  of 
hirtaria  persist  and  can  be  observed  as  brighter  spaces  within 
the  stripe.  The  collar  is  very  clear  and  is  formed  of  yellow  spots, 
more  or  less  connected,  at  the  ends  of  the  stripes.  The  prothoracic 
plates  are  somewhat  indistinctly  outlined  in  paler  yellow  and  Lre 
black  spotted. 

The  anal  flap  is  grey,  thickly  black  blotched,  and  the  two  pro- 
minent spots  and  the  four  terminal  warts  émit  short  bristles.  In 
shape,  it  is  a  part  of  a  broad  parabola.  Before  it  are  the  two 
yellow  spots  found  in  denhami,  but  they  are  reduced  by  the  en- 
largement  of  the  black  base  of  the  seta.  On  segment  8  may  be 
found  two  black  warts  which  vary  exceedingly  in  size;  sometimes 
they  are  black  and  sometimes  brownish  and  pale  ringed.  The 
spiracles  are  fairly  large  and  rounded  and  are  surrounded  by 
a  pale  ring,  which  is,  in  turn,  outlined  in  black.  In  most  cases 
they  just  touch  the  spiracular  line. 

The  slightly  spreading  anal  prolegs  bear  a  plate  behind,  which 
in  colour  is  grey,  black  spotted.  In  front,  they  are  more  purple 
but  are  marked  similarly.  The  other  prolegs  are  coloured  in  the 
same  way,  laterally,  they  may  be  yellow  mixed.  The  space 
between  the  prolegs  is  yellow  becoming  more  purple  behind. 

The  two  medio-ventral  stripes  are  fairly  developed  and  are 
very  distinct  on  the  last  subsegment  on  which  they  approach  each 
other,  only  to  continue  nearly  parai lel  for  the  bulk  of  the  next 
segment,  before  the  end  of  which  they  diverge  again.  The  edging 
of  both  is  quite  irregular  and  the  hlling  is  in  yellow.  Between 
the  stripes,  the  ground  is  paler.     As  we  approach  the  spiracular 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  38  I 

line,  the  snioky  suffusion  increases  in  intensity  and  m  il  can  be 
discerned  the  remains  of  the  subspiracular  stripe  which  is  very 
indistinct  except  on  the  first  subsegment;  there  the  filling  in  and 
edging  are  both  somewhat  clear  and  regular.  Just  beneath  the 
yellow  hirtarïa  spot  and  line,  the  spiracular  suffusion  becomes 
more  intense. 

The  legs  are  pinkish,  black  spotted  on  ail  the  joints  except  the 
last,  which  only  bears  one  or  two  black  dots.  The  base  of  the 
legs  is  darker,  but  laterally,  are  yellow  freckles.  The  legs  them- 
selves,  on  the  inner  side  are  yellowish  but  the  body  area  between 
is  purplish,  marked  with  a  large  brown  spot  before  each  pair  of 
legs. 


Variation  of  larva. 

The  variation  follows  the  same  course  as  in  denhami,  but  there 
are  one  or  two  little  points  in  which  it  differs.  The  main  one 
is  size.  There  is  much  greater  différence  in  size  amongst  the 
various  individuals,  because  this  form  produces  enormous  wing- 
less  females,  fully  provided  with  very  large  ova.  In  this  form, 
too,  the  yellow  transverse  bars  are  more  inclined  to  be  represented 
by  two  fine  parallel  black  lines.  Possibly  too,  there  is  a  greater 
variation  both  in  the  colour,  and  in  the  appearance  of  the  spira- 
cular stripe,  which  is  more  prone  to  be  orange  red  in  harrisoni. 


Habits  of  larva. 

The  habits  of  the  two  larvae  are  very  similar.  Harrisoni,  howe- 
ver,  sticks  doser  to  its  f  ood,  and  is  less  apt  to  drop  when  alarmed. 
Denhami  feeds  up  much  more  rapidly,  and  is  buried  in  the  soil 
about  ten  days  before  harrisoni  larva?,  which  hatch  about  the  same 
time.  In  its  cocoon  spinning  and  other  points  in  connection  with 
its  pupation,  it  behaves  exact! y  like  denhami. 


382  LÉPinOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Pupae. 

a)  Male  pupae.  —  The  maie  pupae  of  harrisoni  and  those 
of  denhami  are  very  close  to  onc  another;  there  are  the  following 
différences  observable. 

In  appearance  harrisoni  cf  is  slightly  less  glossy,  due  to  the 
increase  in  the  number  of  the  little  dépressions.  The  labrum  is 
a  little  larger,  and,  therefore,  more  prominent. 

The  chief  différences  are  seen  in  the  anal  armature.  The  two 
side  spines  on  the  loth  segment  are  larger  and  distmctly  pointed 
and  the  two  spines  at  the  tip  are  smaller  and  generally  insigni- 
iicant.  Some  of  the  harrisoni  pupae  hâve  tv^^o  extra  latéral  points 
on  the  larger  spine.  Thèse  are  présent  as  two  prominences  in 
denhami,  in  hirtaria,  they  are  never  more  than  indicated,  whilst 
in  zonaria  their  présence  is  even  less  marked. 

b)  Female  pupae.  —  The  coloration  and  pitting  are  but  little 
différent  from  those  of  the  male  pupa,  and  so  need  no  description. 
The  pupa  is  shorter  and  dumpier  than  in  hirtaria  owing  to  the 
stoutness  and  greater  proportionate  breadth  derived  from  zonaria. 

Viewed  from  the  side,  the  dorsal  and  ventral  tapers  are  almost 
the  same  in  harrisoni  and  zonaria  but  in  hirtaria  the  ventral  area 
is  nearly  horizontal.  Taking  the  fourth  abdominal  segment  as  the 
starting  point,  the  curve  to  the  head  in  zonaria  and  harrisoni  is 
much  more  regular  and  semicircular  in  outline. 

The  anal  spine  in  harrisoni  forks  after  a  gentle  taper  and 
possesses  no  broad  base.  The  two  terminal  spines  spread  and 
hâve  a  larger  angle  between  like  zonaria.  As  in  that  species  too, 
the  génital  scars  are  neat.  The  antennas  cases  in  zonaria  arc 
ridged  longitudinally  and  the  pectinations  are  not  well  marked; 
those  of  hirtaria  are  not  ridged  but  are  strongly  pectinated. 
Harrisoni  is  distinctly  intermediate.  Just  before  the  tip,  the  an- 
tennae  curve  gently  outward  in  hirtaria  but  not  in  zonaria,  nor 
so  evidently  in  harrisoni. 

The  base  of  the  wing  cases  in  zonaria  and  harrisoni  is  very 
narrow,  causing  the  costa  in  zonaria  to  be  nearly  horizontal  ;  in 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  383 

harrisonu  owing  to  the  hirtaria  influence,  it  is  slightly  elevated 
anteriorly. 

Lying  over. 

Very  few  of  the  pupae  lie  over  more  than  one  winter,  one  or 
two  in  each  brood  being  the  maximum  and  thèse  only  do  so  for 
two  wmters. 

Dehiscence  of  pupae. 

The  maie  émerges  just  as  in  denhami,  but,  in  the  case  of  the 
female,  there  is  a  greater  tendency  for  the  thorax  to  be  ruptured 
and  for  the  leg  and  antenna^  cases  to  be  quite  detached. 

Imago. 

a)  Mâles  (PI.  CLXI,  No.  1573).  The  ground  colour  is  ochreous 
of  an  even  paler  type  than  in  denhami,  and,  while  tending  to  be 
suffused  like  that  form,  the  suffusion  is  rarely  so  perfect;  even 
comparing  somewhat  similar  spécimens  of  the  two  the  lighter 
patches  in  harrisonï  are  much  whiter.  This  contrast  in  the  paler 
markings,  is  nowhere  more  perceivable  than  at  the  lower  end  of 
the  subterminal  pale  band  and  on  the  ground  before  vein  one. 

The  various  lines  in  the  forewings  except  the  subterminal  pale 
band,  which  seems  a  little  broader  in  the  présent  insect,  take  the 
same  path  in  both  forms;  this,  combined  v^ith  its  pale  colour, 
makes  it  stand  out  more  prominently  in  harrisonï.  Just  before 
the  band  reaches  the  inner  margin,  it  bends  more  decidedly  toward 
the  termen  in  denhami,  with  the  resuit  that  considering  most  spé- 
cimens, the  subtermirial  suffusion  is  stronger  and  broader  in  Har- 
risonï, whilst  the  prassubterminal,  especially  on  the  inner  margin, 
is  more  prominent  in  denhami.  The  veins  are  more  clearly  out- 
lined  in  black  and  tend  to  be  more  continuous  over  the  subter- 
minal band  in  denhami.  The  hindwings  are  very  différent  in  the 
two  hybrids.     In  denhami,  the  markings  are  highly  developed 


384  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

and,  being  regular,  stand  out  more  clearly,  in  spite  of  the  pale 
character  of  harrisoni  ground  colour.  In  practically  ail  spéci- 
mens of  denhami  the  second  line  and  the  subterminal  band  with 
its  su ff usions,  are  very  clear,  but  in  most  spécimens  of  harrisoni, 
only  the  second  line  is  at  ail  continuously  marked,  the  subter- 
minal band  being  very  weak  and  the  suffusions  obsolescent.  As 
in  the  forewings,  the  veins  in  (Icnhanii  throughout  are  very  clearly 
outlined  in  black,  but  in  harrisoni  the  definite  outlining  of  tho 
veins  is  restricted  to  the  area  beforc  the  second  line.  The  only 
other  point  of  différence  is  m  the  thorax,  in  which  harrisoni 
approaches  zonaria  more  closely  than  denhami  does  in  the  appea- 
rance  of  the  markings  of  the  patagia. 

Wings  expanse  as  in  denhami. 

b)  Females.  In  this  harrisoni  differs  greatly  from  denhami 
inasmuschas  it  does  possess  a  female,  and  that  a  very  curious 
one,  as  one  might  expect,  for  the  insect  has  to  combine  the  normal 
wing  of  hirtaria  with  the  rudimentary  one  of  zonaria.  The  wings 
of  zonaria  Q  in  shape,  are  narrow,  and  short  and  pass  to  a  some- 
what  rounded  tip  directly  from  the  base,  as  the  termen  is  sup- 
pressed.  Ail  four  wings  are  the  same  except  that  the  length  of 
the  forewings  is  2  mm.  and  that  of  the  hindwings  1,5  mm. 

The  shape  of  harrisoni  wings  is  generally  that  of  the  spécimen 
figured  on  PI.  CLXI,  fig.  1574,  but  there  is  grea.t  variation  m 
this  respect.  Frequently,  the  wings  are  narrower  and  more 
pointed,  and  the  wing  outline  passes  directly  from  the  apex  to 
the  base  with  one  bold  curve.  The  costa  then  has  a  gentle  convex 
curve  instead  of  a  slight  hollow  near  the  tip.  Rarely,  in  other 
spécimens,  the  wings  hâve  an  area  one  third  of  the  normal  but 
the  proportions  remain  the  same.  The  hindwings  may,  inde- 
pendent  of  the  shape  of  the  forewings,  become  long  and  narrow 
while,  on  the  contrary,  they  may  assume  the  same  shape  as  in 
hirtaria,  of  course,  on  a  smaller  scale.  It  is  noteworthy  that  in  the 
shorter-winged  examples,  the  wings  are  more  thickly  haired  and 
the  fringes  become  longer  and  more  bristle-like. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  385 

The  ground  colour  of  the  wings  is  whitish  ochreous,  very 
strongly  mixed  with  black  scales,  so  much  so,  that  the  wings  may 
be  wholly  black.  In  some,  the  ground  is  yellower  than  in  others. 
The  markings,  such  as  they  are,  follow  hirtaria  but  in  very  many 
cases  they  are  total ly  overwhelmed  by  the  black  scales.  Gene- 
rally,  as  in  hirtmia  Q,  the  terminal  suffusion  is  obsolète,  and  the 
wings  then  terminate  with  a  pale  band.  The  praîsubterminal 
suffusion  is  indicated  and  follows  the  same  path  as  in  the  cf, 
but  is  slightîy  straighter.  Before  it,  is  barely  visible  the  pale 
ground  and  then,  in  some,  a  trace  of  the  2nd  line.  The  space 
along  the  inner  margin  before  vein  i,  is  distinctly  paler,  The 
hindwings  are  nearly  the  same  as  the  forewings,  but  are,  for  the 
most  part,  paler. 

Like  hirtaria  Q,  the  scaling  of  the  wings  is  rather  weak,  but 
the  scales  themselves  are  strong  and  hairlike,  the  tendency  to 
develop  into  hairs  bemg  very  great  along  the  costa  and  toward 
the  base  of  the  wings,  although  the  hairs  are  never  so  long  nor 
so  pale  as  in  zonaria.  The  pale  fringes  too,  are  coarse  and  hair- 
like and  blackish  mixed.  The  veins  are  outlined  in  black  and, 
except  that  they  are  nearer  together,  they  resemble  in  position 
those  of  hirtaria  Q.  The  antennae,  which  are  short  and  thick, 
are  very  like  those  of  zonaria,  for  they  are  covered  with  white 
scales. 

The  thorax  approaches  that  of  hirtaria  in  shape  as  it  is  longer 
than  in  zonaria.  It  is  rough-haired  and,  hirtaria  like  is  grey  and 
black,  the  patagia  being  rudely  outlined  in  grey.  There  is  no 
trace  of  the  long  pale  hairs  of  zonaria. 

The  collar  in  zonaria  is  strongly  marked  and  is  pale  in  colour. 
It  is  similar  but  weaker  in  harrisoni  and  almost  undifferentiated 
in  hirtaria.  The  abdomen  of  harrisoni  is  stout;  it  is  longer  than 
that  of  zonaria  and  like  it,  is  black,  yellow  ringed.  The  fur, 
however,  is  not  so  thick  and  long  and  resembles  hirtaria  fur  in 
appearance,  but  not  in  colour. 

Ventrally,  the  face,  thorax,  abdomen  and  femora  of  zonaria 
are  cl  ad  with  a  thick  covering  of  short  pale  hairs.     Harrisoni 

25 


386  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

bears  a  very  much  less  developed  covering  of  darker  hairs,  which 
are  less  conspicuous  than  those  of  either  parent,  for  what  hirtaria 
loses  in  colour,  it  gains  m  quantity. 
Wing  expanse  25-35  ^^i^- 

Variation  of  imago. 

The  gênerai  trend  of  the  variation  of  harrisonï  and  den- 
hami  cf  CT  is  exactly  the  same,  but  the  suffusions  in  harrisonï 
never  cover  the  whole  of  the  ground  of  the  wings  except  the 
subterminal  white  band,  as  they  do  in  dénhami. 

The  direction  of  the  variation  in  the  females  has  been  discussed 
above  and  is  therefore  not  repeated  hère. 

Teratological  spécimens. 

A)  Mâle.  I.  The  first  spécimen  is  quite  normal  on  the  right 
side  and  in  the  hindwing  of  the  left  side,  but  the  left  forewing 
is  slightly  shorter  than  the  right  one.  The  markhigs  are  almost 
normal  before  the  second  Kne,  but  after  it,  owing  to  the  fact  that 
the  second  line  is  displaced  and  runs  almost  directly  to  the  apex, 
the  other  markings  are  forced  out  of  their  ordinary  path  and  tend 
to  fuse  at  the  upper  margm. 

A  regularly  curved  portion  of  3,5  mm.  length  and  i  mm.  depth 
is  hollowed  out  of  the  costa  just  before  the  termen  is  reached. 

II.  The  second  spécimen  (See  PI.  A,  Fig.  11)  is  an  extraordi- 
nary  looking  object,  and  is  figured.  The  left  side  is  quite  normal 
but  both  of  the  right  wings  are  affected  in  the  same  way.  The 
forewing  is  somewhat  irregularly  trumpet  shaped,  owing  to  the 
grouping  of  ail  the  veins  including  those  of  the  cell,  together, 
in  one  horny  mass  for  one  third  of  the  length  of  the  wing.  For 
this  portion  the  costa  is  rounded  and  marked  out  in  black.  Simi- 
larly  the  inner  margin  is  hollowed  out  to  form  an  almost  perfect 
semicircle  with  one  end  of  the  diameter  at  the  base  of  the  wing, 
and  the  other  at  the  anal  angle.  After  this  area,  the  veins  are 
almost  of  the  usual  form  although  vein  I  seems  to  be  obsolète 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  38/ 

and  so  is  that  part  of  the  wing.  The  various  lines  and  bands  are 
almost  gone  giving  the  wing  a  very  washed-out  appearance. 

The  hind  wing  is  quite  normal  on  the  costa  and  for  the  bulk 
of  its  area  but  vein  I,  as  it  leaves  the  base,  sweeps  upward  and 
then  down  forming  a  semicircular  ctirve.  The  portion  of  the 
wing  before  this  vein  is  suppressed. 

The  fur  on  the  right  side  of  the  thorax  is  affected  too  for  it 
is  much  smoother  and  more  zonaria  like  than  that  on  the  left. 
The  colours  also  are  more  like  the  pure  black  and  white  of  zonaria. 

B)  Female.  I.  This  female  example  was  produced  in  the  same 
brood  as  the  second  maie  spécimen. 

In  it,  the  left  wings  and  right  forewing  are  ail  normal,  but  as 
can  be  seen  from  fig.  10,  PI.  A,  the  other  wing  is  strangely  formed. 

This  is  brought  about  by  the  curious  distortion  of  the  veins. 
Vein  I  is  longer  than  usual,  but  is  not  otherwise  mal  formed. 
On  the  contrary,  vein  2  is  twice  as  long  as  usual,  and  takes  a 
bolder  curve  on  its  outward  path.  After  vein  2  leaves  it,  the  two 
chief  veins  of  the  cell  curve  toward  each  other  slightly  and  then, 
when  vein  3  passes  off,  it  curves  outward  and  downward  to  vein 

2  and  practically  forms  the  margin  of  the  wing.  Vein  4  is  either 
absent  or  included  in  the  thickened  vein  2.  Vein  5  forms  a  curve 
similar  to  that  of  vein  3  but  upward,  and  seems  fused  to  vein  6. 
Vein  7  is  normal  except  that  it  is  produced  outward  twice  as  far 
as  usual.  The  costa,  therefore,  is  larger  than  in  a  normal  example 
and,  instead  of  being  slightly  convex,  is  concave.  After  reaching 
the  end  of  vein  8,  the  costa  rapidly  curves  down  to  meet  vein  5, 
giving  the  upper  part  of  the  wing  the  outline  of  a  bird's  head. 

The  portion  of  the  wing  between  the  transverse  vein  and  veins 

3  and  5  is  absent. 

Genitalia. 

I.  Mâle  (PI.  I,  Fig.  30).  The  maie  genitalia  are  very  much 
the  same  as  those  of  denhami  but  there  is  a  distinctly  marked 
approach  to  zonaria  not  visible  in  that  hybrid. 


388  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

The  valves  are  narrower  and  the  tip  is  more  falcate,  as  in 
zonaria,  than  in  denhamï.  The  costal  ridge  is  not  so  broad  and 
is  less  raised. 

The  cornuti  are  shorter  and  less  like  a  comb  of  spines.  Perhaps, 
too,  their  appearance  is  slightly  more  hiriaria  like. 

II.  Female.  The  ovipositor  is  quite  as  broad  as  that  of  hir- 
iaria, although  it  tapers  more.  The  sheath  into  which  it  fits 
however,  is  very  much  narrower.  Otherwise,  they  are  very  much 
alike  and  both  are,  except  for  the  above  détails,  nearly  the  same 
as  in  zonaria. 


Habits  of  imago. 

The  imagines,  like  those  of  denhami,  émerge  several  weeks 
before  those  of  zonaria  and  hirtarïa  but  the  two  sexes  émerge  at 
différent  times,  the  émergence  of  the  female  anticipating  that 
of  the  maie  by  an  avéra ge  of  four  weeks.  Six  dates  chosen  at 
random  from  'my  séries  of  maies  are  March  Qth,  Mardi  2nd, 
March  loth,  March  gth,  February  i6th  and  March  loth.  Similar 
dates,  chosen  likewise  in  a  hap-hazard  manner  from  my  females, 
are  February  2nd,  February  iith,  February  ist,  February  6th, 
February  i6th  and  February  8th. 

Like  denhami  both  sexes  émerge  late  in  the  afternoon.  The 
maies  climb  up  the  twigs  provided  for  them  and  nearly  always 
expand  their  wings  at  once,  but  the  females  rarely  attempt  to 
climb  having  evidently,  like  zonaria  females,  lost  tlîeir  instinct 
to  do  so,  and,  unless  closely  watched  and  isolated,  become  hopeless 
cripples.  When  isolated,  they  rest  for  periods  varying  from  a 
quarter  of  an  hour  to  four  hours  before  elevating  their  wings  for 
expansion,  which  occurs  slowly.  After  expand ing  them  however, 
they  allow  them  to  hang  over  their  backs  a  long  time  in  order 
to  allow  the  superfluous  liquid  to  evaporate  off  before  raising 
them  to  the  ordinary  position.  On  account  of  the  abundance  of 
this  liquid,  thèse  females  are  much  given  to  saccular  distension, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  389 

which  is  soon  remédiée!  by  means  of  a  needle  and  blotting 
paper.  When  dry,  and  at  rest,  the  insect  holds  the  wings  in  the 
usual  position  of  a  maie  rnoth.  As  one  might  expect  from  the 
great  disparity  in  size  between  the  enormous  body  and  reduced 
wings  the  females  are  incapable  of  flight.  When  alarmed,  they 
nearly  always  drop  as  zonarïa  maies  do,  curving  the  abdomen 
under  and  holding  the  wings  over  the  back.  The  maie  only  does 
this  on  rare  occasions. 

Both  sexes  pair  freely,  but  the  results  of  copulation  are  the 
same  ni  both  cases.  The  ova  produced  are  never  fertile.  Females 
which  pair  with  harrisonï  maies,  cannot  lay  their  eggs  and  soon 
call  again,  and  harrïsoni  female  after  laying  a  few  eggs,  behaves 
in  the  same  manner.  It  extrudes  the  ovipositor  and  waves  it  to 
attract  a  maie.  Sometimes,  after  a  second  pairing,  it  lays  its 
eggs  much  more  freely.  They  are  laid  in  the  manner  common  to 
ail  the  species  and  hybrids  of  the  group.  The  female  wanders 
nimbly  about,  curving  and  waving  her  abdomen  in  search  of 
suitable  crevices. 

However,  the  ova,  possibly  on  account  of  their  size,  are  never 
laid  so  regularly  as  those  of  a  pure  species.  Occasionally,  after 
pairing  the  female  dies  at  once,  but  for  the  most  part  they  live 
a  month. 


Description  of  ova. 

The  ova  are  very  large;  in  fact,  they  are  larger  than  those  of 
zonaria,  which  in  turn  are  larger  than  hirtaria  ova.  The  surface 
is  pitted  and  reticulated,  but  is  dead  in  tone,  as  in  zonaria  ova 
and  is  not  glossy  as  in  the  case  of  Jiirtarïa;  its  green  colour, 
althought  lighter,  is  close  to  that  of  the  latter  species.  The  shell 
is  thick  and  stout,  but,  m  spite  of  that,  the  eggs  soon  collapse  and 
shrivel  up. 


390  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


Hybrids  between  "  Lycia  hirtaria  "  and  "  Poecilopsis  pomonaria.  " 

(A)  Lycia  hirtaria  (^  x  Poecilopsis  pomonaria  Q   =  hyhx'id  pilsii 
(Standfùss  Ent.  Zeit.,  Guben  IV,  page  142-143). 

Though,  as  was  stated  above,  the  ova  resulting  from  the  above 
cross  are  only  laid  with  difhculty,  when  once  laid,  nearly  ail  are 
fertile.  It  is  no  unusual  occurrence  for  90-100%  to  émerge  and 
to  be  reared  safely. 

Food  plants. 

Again  the  young  larvae,  although  so  apt  to  escape,  take  readily 
to  their  food  and  commence  to  feed  almost  immediately.  Ali 
the  food  plants  they  prefer  are  forest-trees  and  shrubs,  and  of 
thèse,  they  iike  hawthorn  {Cratœgns  oxycantha)  plum  {Prunus 
communis),  sloe  {P.  spinosa)  sallow  (Salix  caprea)  and  oak 
(^Quercus  robur)  best.  On  account  of  its  powers  of  keeping  fresh 
Cratœgus  is  always  used. 

Description  of  larvae. 

ist  INSTAR. 

Length  at  the  end 4,5  mm. 

Owing  to  the  great  similaiity  between  the  young  larvae  of 
hirtaria  and  pomonaria,  one  can  point  out  but  few  différences  in 
the  three  larvoe  hirtaria,  pomonana  and  pilzïi  at  this  stage. 

Ail  hâve  black  heads  and  are  blackish  in  the  ground  colour, 
and  also,  ail  hâve  the  usual  white  transverse  bars  and  spots  on 
the  ûrst  five  abdominal  segments.  Thèse  bars  and  spots  are 
almost  continuous  to  the  unaided  eye,  but,  under  a  lens,  they  are 
found  to  consist  of  two  transverse  dorsal  bars,  at  the  lower  ends 
of  which,  on  the  future  supraspiracular  stripe,  is  a  white  spot 
somewhat  large  in  hirtaria,  but  minute  in  pojnonaria.    In  this  pïlzii 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  39I 

is  very  close  to  pomonaria.  This  white  spot  is  folîowed  in  both 
parent  forms  by  a  large  white  spot  on  the  spiracular  Une  which 
in  pomonaria,  is  sometiines  yellow  tinted  and  in  shape,  quite  oval; 
in  hirtaria  it  extends  somewhat  broadly  and  clearly  anteriorly 
and  more  f aintly  behind.  Pilzïi  shows  no  tendency  to  form  a  spi- 
racular stripe.  The  large  white  spot  in  hirtaria  appears  in  the 
thorax,  and  may  appear  on  the  last  abdomnial  segments,  but,  in 
pilzii,  vve  hâve  the  barest  indications  of  thèse.  In  pomonaria,  they 
are  totally  absent.  AU  three  tend  to  develop  the  longitudinal 
stri^-es  toward  the  end  of  the  instar.  Before  the  anal  plate  in 
hirtaria  and  pilzii,  are  two  white  dashes  which  are  absent  in 
poiuo7iana. 

The  coUar  is  white  and  nearly  continuous  like  that  in  hirtaria. 

The  ventral  area,  as  well  as  the  legs  and  prolegs,  is  blackish 
except  for  slight  traces  of  the  white  marks  on  the  legs  such  as 
are  seen  in  hirtaria. 

2nd  INSTAR. 

Length  at  end 8,7  mm. 

Head.  The  head  is  black,  like  that  of  both  parents.  In  size, 
it  is  slightly  iarger  than  pomonaria.  It  has  a  few  short  bristles 
on  the  usual  places. 

Body.  The  ground  colour  is  still  quite  blackish  and  the  arran- 
gement of  transverse  bars  and  spots,  which  almost  makes  a 
semicircle  on  pomonaria  and  hirtaria,  is  now  yellowish  as  in  those 
species.  The  sole  différence  between  the  semicircle  m  thèse  is  the 
smallness  of  the  supraspiracular  spot  in  pomonaria  —  a  character 
that  is  transferred  to  pilzii.  Perhaps,  too,  the  bars  are  narrower 
in  pomonaria  than  in  the  hybrid  and  hirtaria  larvae.  In  that 
species,  too,  the  pale  longitudinal  stripes  are  very  weak  and  in- 
distinct ;  they  become  more  visible  in  hirtaria  and  pilzii  especially 
after  the  bars. 

In  ail,  the  coUar  is  well  developed,  although  that  in  pomonaria 
is  less  dot-like  and  more  continuous  than  in  hirtaria.     In  this, 


392  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

pilziï  is  quite  intermediate  but  the  coloration  tends  to  pass  along 
the  longitudinal  stripes.  In  pilzii,  too,  as  in  hirtaria,  we  hâve  the 
two  pale  spots  before  the  anal  plate. 

The  spotting  on  the  spiracular  line  is  nearer  to  hirtaria.  Po- 
monaria  there,  has  simply  a  médium  sized  rounded  spot  on  the 
first  flve  abdominal  segments.  This  spot  may  be  reproduced  very 
weakly  on  the  thoracic  segments  and  may  hâve  beneath  it  another 
small  yellow  spot.  In  hirtaria  and  pilsii,  the  original  spot  is 
large  and  there  is  a  large  one  below  it.  Pihii  shows  a  considé- 
rable approach  to  hirtaria  also  in  the  reproduction  of  the  yellow 
spot  on  the  thoracic  and  last  abdominal  segments. 

Ventrally,  the  three  larvas  are  alike,  except  that,  as  has  been 
pointed  out,  the  yellow  subspiracular  spot  is  larger  in  hirtaria 
and  pilzii.  There  is  but  little  différence  in  the  legs  and  prolegs 
of  the  three. 

3rd  INSTAR. 

Length  at  end 13  mm. 

Greatest  breadth 1,3  mm. 

Head 0,8  mm. 

Head.  The  head  is  black  with  paler  mottling.  On  the  whole, 
in  gênerai  appearance,  setae,  etc.,  except  that  it  is  slightly  smaller, 
the  head  is  very  like  that  of  hirtaria. 

Body.  In  build,  the  larva  although  just  a  little  longer  is  close 
to  pomonaria. 

The  ground  colour  is  greyish  but  there  is  a  suggestion  of  the 
v/armer  tone  of  hirtaria. 

The  fairly  well  marked  longitudinal  stripes  are  broader  than 
in  hirtaria;  as  in  both  parents,  their  black  edging  is  clear  and 
continuous.  The  hlling  in  is  grey,  with  just  a  suspicion  of  yellow 
in  it.  The  transverse  yellow  bars  stand  out  clearly  and  brightly, 
and  so  do  the  two  yellow  spots  before  the  anal  plate.  The  two 
blackish  tubercles  on  segment  8  are  now  clearly  visible,  just  as 
in  hirtaria  and  pomonaria.  The  anal  plate  is  blackish,  with  paler 
marbling  and  edging  like  that  of  pomonaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  393 

The  large  yellow  spots  on  the  spiracular  line  are  présent,  cau- 
sing  it  to  combine  the  distinctness  of  thèse  spots  in  hirtaria  with 
the  progress  ponionaria  niakes  toward  the  possession  of  a  dis- 
tinct, if  narrow,  spiracular  stripe.  This  development  hirtaria 
rarely  shows  in  this  instar. 

Beneath  thèse  large  spots  is  another  yellow  spot,  paler  than 
that  of  hirtaria,  and  best  seen  on  the  hrst  abdominal  segments 
where  it  is  large  and  round  and  not  linear  as  in  pomonaria. 

The  small  and  indistinct  spiracles  are,  like  those  of  pomonaria, 
situated  m  a  blackish  suffusion  which  however  is  never  so  dense 
as  in  that  species.  Beneath,  the  two  medio-ventral  stripes  are 
well  marked  and  there  are  scattered  traces  of  the  subspiracular 
stripes  and  their  edging.  The  coloration  is  much  as  in  ponionaria, 
but  the  space  between  the  two  chief  stripes  is  shaped  like  that  in 
hirtaria.    The  legs  are  black  with  paler  bases. 

The  anal  prolegs,  although  distinctly  longer  then  they  are 
in  a  species  like  zonaria,  are  not  so  spreading  as  in  hirtaria.  The 
posterior  plates  are  dark-coloured  with  paler  freckles,  which 
become  more  pronounced  on  the  anterior  parts  of  the  claspers. 
The  other  prolegs  are  more  decidedly  blackish  but  tend  to  be 
paler  within. 

As  the  larva  grows  in  this  instar  it  becomes  more  and  more 
like  the  adult  form. 

4st  INSTAR. 

Length  at  end 2,4  cm. 

Breadth 2,6  mm. 

Head 1,7  mm. 

Head.  The  head,  perhaps,  présents  us  with  the  most  hirtaria 
like  characters  in  this  instar  for,  instead  of  being  grey,  it  is  quite 
purplish  and  is  heavily  black  spotted.  The  maxillae,  etc.,  are 
dark  m  colour  but  the  frons  is  paler  edged.  The  antennge  are 
black  tipped  but  the  base  seems  somewhat  purple.  The  usual 
bristle  appear  on  the  primary  tubercles.  For  the  size  of  the  larva, 
the  head  seems  rather  small. 


394  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Body.  The  body  coloration  is  very  variable.  In  tlie  majonty 
of  the  examples  examined,  it  is  greyish,  clouded  with  blackish; 
sometimes  it  is  purplish  tinged  and  sometimes  it  is  quite  pale, 
rhe  texture  of  the  skin  is  much  finer  than  in  -ponionarïa. 

The  longitudnial  stripes  are  very  distnict  and  possess  an  edging 
as  black  and  almost  as  continuous  as  ni  liirtana  although,  taking 
the  stripes  as  a  whole,  the  pomonaria  characters  predominate  ;  that 
is  to  say  the  average  breadth  of  the  stripes  is  just  about  equal 
to  that  of  the  space  between  and  not  less,  as  in  hiriana.  As  in 
pomonaria,  too,  the  medio-dorsal  stripes  are  rather  broad  after 
a  transverse  bar,  and  then  narrow  almost  to  a  point  toward  the 
end  of  a  segment  continuing  narrow  like  this  to  the  next  bar,  or, 
in  the  case  of  the  thoracic  and  last  abdominal  segments,  to  its 
position.  Behind  and  before  a  bar,  the  hlling  in  is  orange  yellow 
but,  at  other  points,  it  is  purplish.  The  subdorsal  stripe  is  broad 
and  regular,  and  the  filling  in  is  orange  with  but  little  trace  of 
purple.  On  the  anterior  portions  of  the  segments,  the  supraspi- 
racular  stripe  is  fairly  well  marked,  but  after  that,  it  is  obscure 
and  broken.  It  may  contain  the  yellow  supraspiracular  spot  of 
the  fi.rst  two  instars.  The  stripes,  with  a  distinctly  purple  filling 
in,  are  clearer  on  the  thoracic  and  last  abdominal  segments  than 
in  pomonaria. 

The  yellow  transverse  bars  are  very  prominent  and  combine 
the  yellowness  of  those  in  hirtaria  with  the  greater  breadth  of 
pomonaria. 

Just  before  and  after  thèse  bars,  and  at  correspondmg  points 
on  the  segments  without  them,  there  is  a  blackish  suffusion. 
Before  them,  in  wholly  suffused  examples,  the  gênerai  suffusion 
becomes  more  pronounced.  The  collar  is  bright  yellow,  inter- 
rupted  with  black,  and  is  like  that  of  pomonaria,  except  for  the 
tendency  of  the  colour  to  pass  along  the  stripes. 

The  large  yellow  spot  on  the  spiracular  line  is  very  like  that 
in  hirtaria,  but  we  hâve  présent  a  narrow  black  edged  spiracular 
line,  filled  in  with  yellow  just  as  in  pomonaria,  under  the  spiracles. 
The  spiracular  line  although  rather  broad  is  much  confused  on 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  395 

the  thorax.  Just  before  the  yellow  spots,  is  a  deep  black  clouding, 
containing  the  black  shiny  spiracles.  The  first  and  the  last  of 
the  spiracles  are  the  largest.  Below  the  line  is  a  yellow  spot, 
more  or  less  continued  forward,  as  in  -pomonaria,  as  an  obscure 
longitudmal  stripe  with  edging  complète.  In  many  cases,  the 
black  clouding  between  this  and  the  spu'acular  stripe,  so  conspi- 
cuous  in  pomonaria,  is  absent  in  this  hybrid,  thus  anticipating 
what  holds  good  ni  the  last  poînonaria  histar. 

The  two  yellow  spots  before  the  anal  plate  bearing  two  of  the 
primary  tubercles  together  with  the  two  warts  on  segment  8, 
are  very  distmct.  The  anal  plaie  now  is  doser  to  that  of  hirtaria. 
In  colour,  it  is  black,  pale-raarbled,  the  posterior  edge  being  paler 
but  bearmg  the  four  usual  warts  and  setae.  The  plate  on  the  anal 
claspers  is  a  mixture  of  black  and  dull  yellow,  more  decidedly 
yellow  behind  and  before.     The  other  prolegs  are  paler. 

The  legs  are  black  with  paler  rings  and  be?r  laterally  the 
remains  of  a  subspiracular  stiipe.  In  gênerai  appearance,  they 
resemble  pomonaria  but  the  paler  areas  are  pinkish  tinged.  The 
underside  of  the  larva  is  ornamented  much  as  in  pomonaria. 
There  is  the  medio-ventral  séries  of  barrels  formnig  the  two 
œntral  stripes,  with  a  broad  space  between  like  pomonaria.  This 
causes  the  medio-ventral  stripes  to  approach  the  subspiracular 
stripes;  thus  the  spaces  between  thèse  are  narrower  than  in  hirtaria. 
The  edging,  however,  is  more  hirtaria  like. 

5th  INSTAR. 

Length  at  end 42  mm. 

Head   3,4  mm. 

5th  abdominal  segment 4,8  mm. 

Head.  In  shape,  the  head  very  closely  resembles  pomonaria 
for,  in  proportion,  it  is  broader  than  long,  owing  to  the  fui  1er 
epicranil  lobes.  The  inclination  to  notching,  which  is  quite  per- 
ceptible in  hirtaria,  is  very  slightly  shown  hère. 

The  colour  is  yellow,  more  or  less  purplish,  clouded  and  heavily 
marbled  with  black.     The  mouth  parts  are  yellow-brown  with 


30  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

darker  edges.  The  labrum  is  rather  paler,  but  possesses  a  similar 
dark  edging.  The  antennae  are  not  long  like  those  in  hirlaria, 
nor  short  and  stout  as  pomonaria,  but  are  midway  between  the 
two.     The  eyes  are  set  in  black  spots. 

Body.     The  body  is  stouter  and  shorter  than  hirtaria. 

The  ground  colour  is  grey,  more  or  less  mixed  as  in  hirtaria 
with  dull  purple;  it  may  be  wholly  purple  or  even  greyish  white. 

The  stripes,  with  their  edging,  are  very  clear.  The  medio-dorsal 
stripes,  after  a  yellow  bar,  are  almost  parai lel  to  the  end  of  the 
segment,  when  they  gradually  separate  until  the  next  bar  is 
reached.  While  parallel,  thèse  stripes  are  hlled  m  with  yellow, 
which,  at  the  commencement  of  a  segment,  gradually  passes  into 
orange,  and  then,  when  the  two  stripes  are  furthest  apart,  be- 
comes  paler  again.  Thèse  stripes,  like  tlie  rest,  are  very  regular 
and  parallel  on  the  thorax,  except  that  breaks  may  occur  at  the 
primary  tubercles.  The  space  between  them  at  a  segmentai 
division,  has  a  dark-shading.  The  medio-dorsal  area  has  much 
the  same  appearance  on  the  thorax.  On  the  whole,  in  the  above 
respects,  the  larva  resembles  that  of  pomonaria.  The  subdorsal 
stripes,  after  a  bar,  are  broad  and  yellow,  gradually  weakening 
and  disappearing  at  the  anterior  tubercles  of  the  next  segment, 
the  fillmg  —  in  becoming  more  orange  in  the  process.  They  con- 
tinue then  very  veakly  until  the  next  bar  is  reached.  On  the 
thorax,  and  also  on  the  last  abdominal  segments,  where  they  are 
very  narrow  they  are  rather  regular.  The  upper  edging  is  strong 
and  even,  but  that  on  the  lower  edge  is  somewhat  ragged.  In  the 
space  before  and  after  the  bars,  and  more  particularly  before,  is 
a  black  suffusion,  which  is  présent  at  a  similar  position  on  the 
other  segments. 

The  supraspiracular  stripes  are  very  even  near  the  end  of  the 
segments,  but  tend  to  weaken  until  the  bars  are  reached.  On  the 
last  segments  they  are  very  much  confused.  As  was  mentioned 
before,  the  dorsal  area  is  like  pomonaria  but  the  remainder  of  the 
stripes  follow  hirtaria  in  build,  and  pomonaria  in  coloration. 

The  collar  is  quite  distinct  —  much  more  so  than  in  pomonaria 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  397 

—  yet  it  is  not  so  dot-like  as  in  hirtaria.  The  transverse  yellow 
bars  are  greatl)/  influencée!  by  pomonaria.  They  are  broad  and 
somewhat  ridged  and  become  very  pale  in  colour. 

The  anal  plate  is  yellowish,  well  spotted  with  black.and  bears 
the  usual  two  larger  spots  and  terminal  four  warts.  In  shape, 
it  is  somewhat  more  rounded  than  pomonaria.  Before  it,  are  the 
two  yellow  spots,  common  in  this  instar  to  both  hirtaria  and 
pomonaria.  The  two  warts  before  thèse  on  the  eighth  abdominal 
segment  are  présent  too,  and  may  be,  like  those  of  pomonaria, 
pale  ringed. 

The  yellow  spiracular  line  is  rather  indefinite.  On  it  stand 
out  very  plainly,  the  yellow  spots  of  both  parents.  Thèse  are 
oval  and  somewhat  large  on  segments  1-5,  but  become  reduced  on 
6-9  and  are  rarely  developed  on  the  thoracic  segments,  except 
occasionally  on  the  prothorax.  The  stripe  itself  is  fairly  broad 
and  regular  on  the  anterior  portions  of  the  meso-  and  the  meta- 
thorax.  Just  before  the  spots,  as  in  hirtaria,  the  line  dips  and 
becomes  brighter  yellow  in  colour.  Then,  after  a  slight  inter- 
ruption, it  rises  and  continues  with  its  black  edging  to  the  next 
spot.  It  is  very  weak  and  almost  absent  on  the  last  abdominal 
segments.  Although  more  like  that  of  hirtaria,  it  partakes  of  the 
characters  of  both  species.  In  frdïit  of  the  yellow  spots  are  strong 
black  suffusions  containing  the  2nd-6th  spiracles.  In  this  the 
larva  is  very  like  pomonaria,  for  the  shading  is  absent  in  hirtaria. 
The  other  spiracles  which  may  be  yellow  ringed  are  in  front  of 
a  reduced  yellow  spot.  In  colour,  they  are  rather  large  and  black 
as  in  pomonaria,  and  not  reddish,  as  in  hirtaria. 

The  larva  is  purplish  beneath,  but  becomes  yellowish  toward 
the  médian  area.  The  arrangement  of  the  stripes  follows  pomo- 
naria, for  we  hâve  the  four  fairly  regular  yellow  stripes  with  a 
weakened  edging. 

'  The  anal  prolegs,  while  fairly  long,  do  not  spread  so  much  as 
in  hirtaria.  They  are  yellowish,  with  black  spots,  but  the  spots 
disappear  before  and  behind  the  plate.  The  other  prolegs  are 
yellow,. with  the  base  purple  marked.  The  space  between  is  yellow, 


398  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

sharply  outlined  by  the  subspiracular  stripe,  which  pcçsists  on 
the  last  abdominal  segments  in  this  form  just  as  in  Iiirtaria. 

The  legs  are  yellowish,  with  dark  brown  plates  and  black  claws. 
The  area  between  them  is  yellow  with  a  brown  spot  before  and 
after  each  pair. 

In  arrangement,  the  primary  tubercles  are  as  before,  but  in  paler 
examples,  irregularly  clouded  with  purple,  they  tend  to  be  paler 
outlined. 


Variation  of  larva, 

The  larvae  are  very  variable  and,  as  a  resuit  of  their  hybrid 
origin,  they  may  vary  in  the  direction  of  either  parent.  As,  ho- 
wever,  the  chicf  variations  seen  in  hirtaria  are  toward  the  condi- 
tions normal  m  pomonaria,  the  larvae  are  rarely  so  polymorphic 
as  in  the  larvae  of  hybnds  denhami  and  harrisoni.  The  factors 
then  left  as  being  responsible  for  the  change  in  appearance,  are 
the  tendency  for  one  or  more  characters  of  one  parent  to  be  exag- 
gerated  in  one  individual  while  the  rest  are  intermediate  and  the 
development  of  the  various  suffusions  of  the  ground  colour  to 
which  hirtaria  larvae  are  so  prone.  Probably,  of  thèse  two  factors, 
the  latter  is  the  more  important;  it  yields  many  beautiful  forms, 
ornamented  with  various  oblique  stripes,  depending  upon  the 
manner  in  which  the  suffusions  are  connccted  for  their  directions. 

Habits  of  the  larvae. 

The  very  young  larvae  possess  the  gênerai  habits  of  the  group, 
being  greatly  given  to  wandering.  They  f  eed  in  the  same  manner. 
As  they  grow  older,  their  behaviour  differs  from  the  zonaria 
hybrids  and  the  Ithysia  group  generally,  as  they  rest  beneath  the 
twigs  in  the  lea&er  portions.  They  differ  in  this  respect  too,  from 
hirtaria  larva;,  which  prefer  to  rest  on  a  somewhat  thick  twig 
just  before  a  smaller  one  branches  out.  This  is  probably  owing 
to  the  fact  that  the  purple  coloration  of  hirtaria  is  more  fitted  to 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  399 

give  protection  on  a  bare  tvvig,  whilst  the  variegated  pomonaria 
seeks  to  protect  itself  by  mimicking  the  light  and  shade  beneath 
a  leafy  one.  The  hybrid  larvas,  like  those  of  both  parents,  when 
alarmed,  only  stick  more  tightly  to  the  twigs  and  in  many  cases, 
will  allow  their  prolegs  to  be  torn  off  rather  than  fall.  In  silk 
spinning  habits,  when  preparing  for  a  moult,  they  are  just  like 
the  others  but  the  cocoon  spun  by  larva,  is  slightly  stronger  than 
those  of  the  zonaria  hybrids. 


Pupas. 

I.  Mâle.  In  size,  the  pupa  is  as  near  as  possible  the  mean  of 
the  two  parent  species  and  varies  but  little  in  this  respect. 

In  colour,  the  redbrown  of  pomonaria  is  slightly  warmer  than 
that  of  hïrtaria,  and  the  wing  cases  may  be  greenish  tinged; 
pilzii  may  follow  in  thèse  characters,  but,  usually,  it  is  more  like 
hirtaria  in  ground  coloration  and  even  in  the  light  red  of  the 
waxen-like  wing  cases. 

The  shape,  too,  reminds  one  of  hirtaria.  The  free  abdominal 
segments  in  hirtaria,  looked  at  from  above,  are  in  the  form  of  a 
cône,  with  slightly  convex,  oblique  sides.  In  pomonaria,  the  last 
two  segments  are  markedly  larger  in  proportion,  giving  one  the 
idea  of  a  smaller  cône  restmg  on  a  larger  truncated  one.  Pilzii 
follows  hirtaria,  although  the  free  segments  are  not  so  stout  as 
in  that  species.  Viewed  from  the  side  in  pomonaria,  we  hâve  the 
same  lack  of  continuity  in  the  rounded-outline  of  the  last  seg- 
ments which  in  hirtaria  and  pilzii  are  regular. 

The  surface  of  the  pupee  possesses  but  few,  comparatively,  of 
the  pits  or  minute  dépressions  which  so  plentifuUy  besprinkle  the 
surface  of  hirtaria  pupae,  and  this  causes  the  pupa  to  be  neafly 
as  glossy  as  that  of  pomonaria. 

The  wing  cases  of  ail  are  very  much  alike.  The  spiracles  of 
hirtaria  seem  more  slit-like,  and  the  dépressions  are  much  less 
emphasised  than  in  pomonaria  and  this  holds  in  pilzii,  although 


400  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

the  "  lips  "  of  the  spiracles  are  much  less  parallel  edged,  for  the 
posterior  margin  is  somewhat  convex. 

The  bristles  on  the  head  of  the  pupas  appear  strong,  like  those 
in  hirtaria^  but  those  on  the  body  are  weaker. 

In  gênerai  the  leg  cases,  etc.,  of  ail  three,  are^very  similar,  but 
the  following  minor  différences  are  quite  obvious.  The  antennae 
cases,  while  fuller  than  in  hirtaria,  bear  pectinations  slightly 
weaker  than  in  -pomonaria  pupa.  The  cases  of  the  anterior  legs 
are  stouter  than  in  hiriaria,  but  rarely  seem  so  prominent  as  those 
of  the  other  parent. 

The  glazed  eye  of  pomonaria  projects  distirictly  but  that  of 
hirtaria  is  very  inconspicuous;  the  hybrid  pupa  is  nearer  hirtarïa. 

In  the  anal  area,  the  génital  scars  are  fine  and  neat  and  not 
rugged  like  those  of  hirtaria.  In  the  weakness  of  the  two  side 
spines,  the  pomonaria  influence  is  dominant.  The  terminal  spines 
provide  us  with  a  very  variable  feature;  we  may  hâve  every  tran- 
sition betvveen  the  broadbased  forked  spine  of  hirtaria  and  the 
narrow  —  stalked  fork  of  pomonaria.  The  scars  of  the  two  warts 
on  the  eighth  abdominal  segment  are  very  distinct. 

II.  Female.  Whilst  most  of  the  détails  of  the  différences  are 
the  same  as  in  the  maie,  there  is  a  great  différence  in  the  shape, 
and  in  this,  pomonaria  in  followed.  The  outline  of  the  portion 
before  the  free  segments,  viewed  from  above,  is  more  parallel 
edged  than  in  hirtaria.  The  free  segments  are  not  so  stout  and 
the  taper  to  the  terminal  spine  is  strongly  suggestive  of  pomonaria. 

Naturally,  as  the  female  is  not  fully  winged,  the  wingcases 
more  nearly  resemble  those  of  pom.onaria  but  are  just  a  little 
broader. 

Viewed  laterally,  the  outline  is  almost  exactly  that  of  a  section 
of  a  flat  dôme,  instead  of  being,  as  in  hirtaria,  very  full  at  the 
meso-thorax.  This  is  due  to  the  fact  that,  in  piLzii  and  pomo- 
naria, the  meso-thorax  is  much  less  broad  than  long,  and  the 
piothorax  is  more  prominent.  In  hirtaria.,  the  meso-thorax  is  very 
broad.  The  antennal  pectinations  are  scarcely,  if  at  ail,  better 
marked  than  in  hirtaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  4OI 

The  pupas  of  both  sexes  tend  to  lie  over  for  more  than  one 
winter  to  a  greater  extent  than  do  thosc  of  denhami  and  harrisoni, 
but  this  tendency  is  much  less  when  English  hirtaria  are  the 
parents  than  when  imagines  of  Scotch  or  German  origin  are  used. 

Dehiscence  of  pupae. 

In  both  sexes,  the  pupal  shell  breaks  and  the  imago  émerges 
just  as  in  the  case  of  harrïsoni. 

Imago. 

The  imago  forms,  as  usual,  in  the  year  previous  to  emerging. 

I.  Male.  The  ground  colour  of  the  insect  cornes  very  near  to 
hirtaria,  but  it  is  much  more  suffused  with  black  scales,  a  character 
vvhich  most  certainly  is  not  derived  from  pomonaria,  which  is 
ochreous  white  in  colour.  The  scaling,  although  thin,  is  very  diffé- 
rent from  the  weak  and  semi-transparent  scaling  of  pomonaria. 
In  fact,  so  strong  is  it  comparatively,  that  at  hrst  sight  the  insect 
would  be  taken  for  a  small  curiously  marked  hirtaria.  The  basai 
portion  of  the  wing  and  the  inner  margin  are  pale  and  more  fully 
scaled  in  pomonaria,  and  this  character  is  transferred  to  pilzii. 

The  first  line  combines  the  tendency  of  that  of  hirtaria  to  be 
close  to  the  base,  with  the  conspicuous  bulge  of  pomonaria  as  it 
crosses  the  cell.  As  in  hirtaria,  it  shows  weal<  traces  of  being 
doubled.  Like  the  rest  of  the  lines,  it  is  more  prominent  in  the 
paler  area  before  the  first  vein.  The  médian  line  is  présent,  but 
seems  very  indistinct,  becoming  thicker  like  that  of  pomonaria, 
as  it  intersects  the  transverse  vein  and  continuing  thick,  as  in 
hirtaria,  until  it  reaches  the  costa.  There  is  no  definite  bend  in- 
ward  as  in  hirtaria  however.  The  resuit  is  that,  starting  as  it  does 
near  the  second  line,  the  space  between  them  is  very  narrow.  For 
the  greater  part  of  its  length,  the  médian  line  appears  more  or  less 
fused  with  the  second  line,  although  both  are  quite  distinct  in  the 
costal  area.   The  second  line  follows  the  course  taken  in  hirtaria, 

26 


402  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

and  it  rarely  sweeps  inward  as  in  pomonaria  on  the  costa.   It  also 
is  more  distinct  at  both  ends. 

There  is  very  little  trace  of  the  white  band  of  pomonaria  or  the 
ochreous  one  of  hirtaria  before  the  second  line.  When  either  is 
indicated  by  the  présence  of  a  few  pale  scales,  there  are  faint 
frecklings  showing  the  position  of  the  extra  line  of  hirtaria. 

The  subterminal  band  stands  out  very  white  and  clear  and, 
although  much  broader  and  with  weaker  teeth,  it  assumes  the  zig- 
zag form  seen  in  pomonaria.  It  is  preceded  and  followed  by 
strong  black  suffusions,  very  slightly  mixed  with  paler  scales. 
It  shows  no  inclination  to  be  broken  or  displaced  at  the  middle, 
as  in  hirtaria.  The  veins  are  very  strongly  marked  in  black, 
especially  those  of  the  cell  and  the  others  that  leave  it. 

The  shape  of  the  wings  is  slightly  nearer  that  of  pomonaria, 
for  the  termen,  as  it  reaches  the  inner  margin,  is  rounded  and  thus 
the  mner  margin  is  short. 

The  hindwings  are  much  paler  than  those  of  hirtaria  and  seem 
shinier.  Further,  they  possess  fewer  dark  scales.  They  are  much 
better  scaled  than  pomonaria  hindwings  and  the  markings  are 
stronger.  The  médian  and  second  lines  and  the  pale  subterminal 
band  are  présent  and  follow  hirtaria,  though  ail  are  slightly 
straighter.  The  two  suffusions  are  very  weak,  and  so  are  the  black 
scales  along  the  veins.  The  under  sides  are  much  confused,  none 
of  the  lines  being  at  ail  clear  as  in  hirtaria,  except  the  second  one 
on  the  hind-wings.  The  fringes  on  ail  four  wings,  are  blacker 
than  those  of  either  parent;  there  is  but  little  trace  of  the  pale 
spots. 

The  antenne,'  which  are  much  more  strongly  pectinated  than  in 
pomonaria,  are  very  neatly  built. 

The  thorax  is  much  less  shaggy  than  in  hirtaria,  and  somewhat 
resembles  that  of  pomonaria  in  build  and  coloration.  The  collar 
IS  pale  yellow.  The  patagia  hâve  a  narrow  pale  edging  and  the 
dorsal  portion  is  dark  with  a  few  pale  hairs.  The  abdomen  is 
mouse  —  coloured  and  is  covered  with  paler  hairs  shorter  than 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  403 

those  of  pomonaria.  There  is  no  trace  whatever  of  the  red  dorsal 
stripe  of  -pomonaria  nor  of  the  brindled  appearance  of  hirtaria. 

The  thorax,  etc. . .,  beneath,  are  covered  with  dark  coloured,  fine 
fur. 

Wing  expanse  :  38-41  mm. 

IL  Female.  Unlike  the  other  hybrids  in  which  hirtaria  figures 
as  the  maie  parent,  pilzii  does  produce  a' female,  which  is  of  the 
same  type  as  harrisoni  Q. 

Whilst  hirtaria  Q  is  fully  winged,  and  marked  just  as  the  maie 
is,  the  wings  of  pomonaria  Q  are  short  and  linear,  but  vary  much 
in  this  respect,  for  some  are  very  long  and  some,  for  their  length, 
fairly  broad.  The  hindwings  are  very  short  and  inconspicuous. 
The  female  wings  in  pilzii  are  usually  somewhat  broader  and  more 
like  the  maie  wings  than  in  the  spécimen  figured  on  plate  CLXII, 
fig-  1578-  They  are  therefore  somewhat  like  the  mean  between 
the  female  wings  of  the  two  parents  but,  as  those  of  pomonaria 
are  very  variable  in  length,  so  are  those  of  pilzii.  The  shape  too, 
is  very  variable.  Sometimes  the  wings  are  long,  narrow  and 
pointed  like  the  spécimen  shown  on  PL  A,  Fig.  13,  and  at  other 
times,  the  costa  and  inner  margin  are  parallel  in  both  sets  of  wings. 
Frequently,  the  upper  angle  of  the  hindwings  projects  enormously 
and  this  is  gênerai ly  combined  with  a  eut  off  appearance  m  the 
forewings  as  in  PI.  A,  Fig.  12,  which  however  represents  a  spécimen 
of  the  reciprocal  cross,  hunii.  At  other  times,  ail  four  wings  seem 
eut  off  abruptly  and  so  on  with  every  possible  combination  of  thèse 
various  shapes. 

The  colour  of  the  female  wings  in  hirtaria,  is  slightly  duller 
than  in  the  maie,  but  in  pomonaria,  the  female  wings  are  covered 
with  a  mixture  of  red  and  black  scales,  somewhat  variegated  with 
white  ones  below.  They  are  also  clad  with  long  hairs,  black  at 
the  base,  and  paler  tipped.  Although  greyer  in  tone,  the  colour 
in  pilzii  is  very  near  that  of  hirtaria  and  in  a  f  ew  exactly  the  same, 
but  the  scaling  on  the  whole,  is  stronger  than  that  of  that  species. 
The  individual  scales  are  much  coarser  and  bristle-like,  especially 


404  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


near  the  base  and  on  the  costa,  as  well  as  on  the  fringes.  The 
fringes  on  the  smaller  examples,  are  much  more  Hke  hairs  than 
on  larger  ones. 

The  veins,  especially  near  the  cell,  are  black  marked.  Ail  the 
lines  seen  in  hirtaria  cross  the  wings,  but,  except  the  second  on 
account  of  the  rough  scaling,  are  much  suffused.  The  ist  and 
médian,  although  slightly  more  oblique,  are  like  those  in  hirtaria; 
the  second  is  quite  straight  and  is  parallel  to  the  termen.  The  pale 
subterminal  band  is  présent  but,  owing  to  the  weakness  of  the 
terminal  suffusion  in  the  hirtaria  g  it  is  terminal  hère. 

The  hind  wings  are  paler,  freckled  with  black.  There  are  but 
f  aint  traces  of  the  médian  line  although  the  second  is  well  marked. 
The  antennse  are  much  stouter  than  in  ponionaria.  The  thorax  also, 
is  hirtaria  like,  but  is  paler.  The  fur  is  fî.ner  and  there  is  the  same 
black  outlining  of  the  pale  collar  and  patagia  developed.  The 
metathorax  is  blackish. 

The  abdomen  is  long  and  narrow  and  is  black,  covered  with 
almost  the  same,  but  paler,  mouse  grey  hair,  as  in  the  maie.  Below, 
the  whole  of  the  body  is  covered  with  fur  of  like  character  to  that 
in  hirtaria  although  the  colour  is  duller. 

Wing  expanse  :  23-33  ™i^- 

Variations  of  imagines. 

As  in  harrisoni  and  denhami,  the  variation  is  toward  the  pro- 
duction of  spécimens  more  or  less  suffused  with  black  in  the  maies, 
and,  as  in  those  hybrids,  the  suffusion  may  totally  obliterate  ail 
the  lines  and  markings  except  the  pale  subterminal  band.  The 
other  points  of  variation  are  but  slight,  the  only  one  worthy  of 
note  being  the  tendency  of  the  suljtermmal  band  to  be  broader  and 
less  toothed  than  usual  and  thus  to  approach  hirtaria. 

The  chief  variation  in  the  female  is  in  the  shape  of  the  wings 
and  this  has  been  considered  above.  Otherwise  the  trend  is  toward 
the  disappearance  of  the  lines  and  toward  the  same  blackish  suffu- 
sions  as  in  the  maie,  although  the  suffusion  is,  in  some  cases,  most 
curiously  limited  to  the  extrême  tip  of  the  wings. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  405 

Teratological  spécimen. 

The  spécimen  figured  on  PI.  A,  Fig.  14,  except,  for  the  absence 
of  the  right  hind  wing,  is  quite  normal. 

Genitalia. 

1.  Mâle  (PI.  J,  Fig.  31).  The  uncus  is  not  so  broad  as  in  /nr- 
tarïa  nor  even  relatively  so. 

The  valves  are  more  like  those  of  hirtaria  on  the  costal  margin, 
but  on  the  outer  margin,  they  are  convex  like  pomonaria.  The 
tendency  displayed  by  hirtaria  to  be  indented  at  the  tip  is  not 
markedly  shown.  The  costal  ridge  is  very  slightly  raised  like  that 
of  potnonaria. 

The  gnathos  is  narrow  and  somewhat  pointed  and,  although 
influenced  by  the  broad  one  of  pomonaria,  is  nearer  to  hirtaria. 
It  surface  however,  is  more  like  that  in  pomonaria.  The  œdeagus 
is  very  short  and  as  in  hirtaria  is  thickened  at  the  sides.  The 
cornuti  form  a  very  prominent  band  of  closely  packed  spines, 
vvhich,  although  very  like  those  on  the  vcsica  of  pomonaria,  are 
even  stronger  than  in  that  form. 

IL  Female.  There  is  little  to  be  said  about  the  génital  organs 
of  the  female,  except  that  both  the  ovipositor  and  its  sheath  are 
nearly  alike  in  ail  three  forms  except  in  size,  and  in  this  the  hybrid 
is  intermediate. 

Habits  of  imagines. 

The  imagines  émerge  a  little  earlier  than  those  of  the  parents, 
but  the  sexes  do  so  at  the  same  time,  the  usual  time  being  the  first 
and  second  weeks  in  April,  although  if  forced,  they  can  be  made 
to  émerge  early  in  January.  They  leave  the  pupae  at  the  same  time 
as  ail  the  others,  that  is  to  say,  late  in  the  afternoon.  Neither  sex 
displays  a  lack  of  instinct  to  climb,  for  they  do  so  at  once  and 
proceed  to  expand  their  wings.  However,  as  the  females  are  some- 


406  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


what  restless,  and  may  walk  over  each  other,  it  is  belter  to  isolate 
them  in  a  chip  box  when  "  getting  "  their  wings.  Both  sexes 
show  to  a  slight  extent,  an  excess  of  liquid  in  the  wings  and 
body,  but  it  rarely  interfères  with  the  fur  when  the  insect  is  pinned. 
The  maies  fly  readily  and  vigorously  and  pair  at  once  with  females 
of  any  species  or  hybrid  and,  if  allowed,  will  do  so  more  than 
once.  The  females  too,  are  fully  sexed  and  pair  and  oviposit 
freely,  never  showing  the  habits  of  harrisoni  O  in  commencing  to 
call  again  after  laying  a  few  ova.  Needless  to  say,  the  females 
cannot  fly.  When  alarmed,  both  sexes  if  placed  m  a  sort  of  semi 
captivity  on  a  pièce  of  a  tree  bole,  seem  inclined  to  press  them- 
selves  doser  to  the  bark  but,  if  greater  violence  is  used,  they  fall 
and  sprawl  a.wkwardly  as  if  feigning  death.  They  soon  proceed 
to  crawl  up  the  twig  or  stem  again. 

Fertility  of  imagines. 

Both  sexes  may  be  fertile  to  a  greater  or  less  extent  when  English 
hirtaria  pro vides  the  maie  parent,  but  in  ail  the  experiments  made 
when  continental  examples  were  used,  failure  resulted.  Even  a 
Crossing  with  zonaria  Q  in  the  case  of  semi-English  pilzïi  cf 
yielded  fertile  ova.  Possibly  this  différence  is  due  to  the  more 
specialised  character  of  the  English  race  of  hirtaria. 

Description  of  ova. 

The  ova  in  gênerai  appearance,  are  like  those  of  both  hirtaria 
and  pomonaria  but  are  larger  and  glossier.  The  shell  too,  is 
thinner  so  that  the  ova,  if  not  fertile,  collapse  at  once. 

(B)  Poecilopsis  pomonaria  cf  x  Lycia  hirtaria  Q   =  hybrid  hnnii. 
Poecilopsis  hybr.  hunii  (Oberthùr). 

This  cross  is  probably  the  easiest  of  ail  to  obtain,  and  also 
yields  the  greatest  percentage  of  fertile  ova.  It  would  be  a  very 
easy  thing  for  one  to  rear  loo  %  of  imagines  from  the  ova  laid. 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  4O7 

What  has  been  said  about  the  food  plants  of  pilzii  applies 
equally  to  this,  for  both  behave  in  exactly  the  same  way. 

ist   INSTAR. 

Length  as  in  pilzii. 
There  is  practically  no  différence  between  this  larva  and  that 
of  pilzii  at  this  stage,  the  only  différence  observable  being  the 
tendency  of  the  white  spot  on  the  future  position  of  the  supraspi- 
racular  stripe  to  be  more  hirtaria  like  than  in  pilzii. 

2nd  INSTAR. 

Length  at  end  :  8,75  mm. 

Again,  the  larva  approaches  more  closely  to  hirtaria  than  does 
pilzii.  The  coUar  appears  more  like  a  séries  of  yellowish  spots 
and  in  ail  the  other  places  where  the  larvas  are  yellow  spotted,  the 
spots  are  more  distinct  in  htinii. 

3rd  INSTAR. 

Length  as  in  pilzii. 

The  head,  in  this  instar,  is  deader  black  than  in  pilzii  and  what 
pale  markings  there  are  on  it,  are  more  sharply  outlined.  The 
hairs  on  the  face  however,  are  shorter.  In  the  body,  the  tvvo  are 
very  much  alike;  nevertheless  the  foUowing  points  of  différence 
are  readily  made  out.  In  himïi,  the  longitudinal  stripes  on  the 
early  abdominal  segments  are  very  slightly  différent  from  those  in 
pilzii,  but  on  the  thoracic  and  the  last  abdominal  segments  they 
are  markedly  brighter  or  yellower,  that  is,  they  are  not  so  inclined 
to  grey  or  to  the  ground  colour. 

The  yellow  transverse  bars  in  the  présent  form,  are  brighter  and 
therefore  more  hirtaria  like  in  colour. 

The  pale  marbling  on  the  anal  plate  of  pilzii  fails  to  appear 
until  later  in  hnnii.  In  hunii,  the  plate  on  the  anal  prolegs  is 
black,  yellow  marked,  but  to  a  much  less  extent  than  in  pilzii. 
Another  point  of  différence  is  in  the  subspiracular  spot,  which,  in 
pilzii,  in  a  somewhat  contradictory  fashion,  is  larger,  rounder  and 


408  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

more  like  hirtaria.    The  stripes  on  the  ventral  area  are  like  those 
of  hirtaria  in  build,  but  are  filled  in  as  in  poinonaria. 

On  the  whole,  hitnii  confirms  in  this  instar  the  mipression  that  it 
is  nearer  hirtaria. 

4th  INSTAR. 

Length  as  in  pilzii. 
There  is  now  a  slight  différence  in  buiid  in  the  two  hybrids, 
for  pilzii,  follovvmg  pomonaria,  is  distinctly  stouter  and  therefore 
seems  shorter. 

There  is  but  little  différence  in  the  heads  of  the  two.  In  the 
body  the  ground  colour  of  hnnii  is  much  more  usually  purplish; 
in  many  instances,  influenced  by  the  melanism  so  powerful  in 
hirtaria,  the  larvae  become  completely  clouded  with  black. 

In  hirtaria,  the  fiUmg  in  of  the  longitudinal  stripes  is  well 
marked  and  so  is  the  edging;  hunii  follows  hirtaria  very  closely. 
The  space  between  the  two  dorsal  stripes,  which  is  so  often  grey 
in  hirtaria,  is  very  often  the  same  in  hnnii,  —  a  character  which 
pilzii  vary  rarely  displays.  The  yellow  bars  are  bright  yellow  in 
hnnii  and  not  pale  as  in  pilzii. 

The  collar  is  more  hirtaria  like  than  that  of  pilzii  and  so  are 
the  two  prominent  warts  on  the  eightli  abdominal  segment. 

Both  hâve  a  black  edged  spiracular  stripe  interrupted  by  the 
original  yellow  spots  which  are  rounder  in  hnnii.  The  filling  in 
of  this  stripe,  just  before  the  large  yellow  spot,  is  yellow  and 
spotlike  in  hirtaria  and  hunii  but  not  in  the  others. 

Otherwise  the  two  are  nearly  alike. 

5th  INSTAR. 

Length 43       mm. 

Breadth  of  head 3,45  mm. 

Breadth  of  5th  abdominal  segment 4,8    mm. 

The  shape  of  the  larva,  though  near  to  that  of  pomonaria,  is 
slightly  more  elongated  than  in  pilzii  and  the  thorax  is  somewhat 
less  llattened. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  409 

Head.  The  head  is  markedly  narrower  than  the  thorax.  In 
colour,  it  is  purple  just  as  in  hirtarïa  and  the  spotting  resembles 
hirtaria  too,  for  it  is  not  so  evenly  distributed  nor  so  dot-like  as 
in  ponionaria.  Its  shape  is  that  of  pUzii.  The  mouth  parts  are 
dull  yellow,  blackish  edged.  The  antennae  are  yellovvish  at  the 
base  and  the  club  is  somewhat  purple.  fhe  head  can  be  protruded 
slightly  from  the  thorax. 

Body.  The  ground  colour  of  the  body  is  a  dull  purple  or  a 
dirty  plum  but  it  varies  from  pale  yellow  to  thèse  colours. 

The  two  medio  dorsal  stripes  are  not  continuous;  they  tend 
to  be  broken  at  the  anterior  trapézoïdal  tubercles;  many  of  the 
specnnens  show,  by  a  washed  out  attempc  at  the  edging,  an  attempt 
to  combine  the  break  in  hirtana  with  the  continuity  of  fomonaria. 
In  shape  they  are  broad  after  a  bar,  and  taper  up  to  the  break, 
and  then  after  an  mterval  of  broadening,  continue  parallel  edged 
up  to  tne  next  bar.  Thèse  stripes  are  slightly  better  marked  than 
in  hirtaria  on  the  thorax  and  toward  the  end  of  the  abdomen,  but 
are  otherwise  very  much  the  same  as  in  that  larva.  On  the  whole, 
they  are  more  parallel  edged  than  in  fomonaria. 

The  subdorsal  stripe  is  broader  than  the  mediodorsal  one, 
except  on  the  last  subsegments.  While  the  âlling  in  of  ail  the 
stripes  is  brick  coloured,  it  is  bnghter  in  this  line.  The  stripe 
tends  to  break  at  the  same  points  as  the  other  ones,  but  the  edging 
remains  although  m  a  weakened  condition. 

The  supraspiracular  stripe  too,  is  présent  and  is  f airly  even  ;  it 
seems  to  be  divided  into  detached  parts. 

The  collar  resembles  that  of  hirtaria  although  not  so  bright  in 
colour. 

The  mediodorsal  area  is  very  often  grey  or  slate  coloured. 

Whilst  the  yellow  bars  are  présent,  they  show  a  strong  tendency 
to  be  reduced,  but  they  are  always  better  marked  than  in  hirtaria, 
in  which  they  may  be  obsolète  or  very  small. 

In  many  examples  of  hiinii,  thèse  bars  may  be  developed  to  a 
varying  extent  on  the  6th  and   /th  abdominal   segments.     On 


410  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

segment  8,  the  two  large  warts  are  visible,  followed  on  the  flange 
or  crinkle  on  segment  9,  by  the  two  yellow  spots  with  their  small 
tubercle  and  bristle. 

The  usual  shading  developed  in  pilzii  and  pomonaria,  and,  to  a 
less  extent  in  kiriana,  appears  in  a  weaker  degree  on  segments  i,  2, 
3,  4,  5  of  the  abdomen  but  becomes  slightly  stronger  on  the  thorax. 
The  anal  plate  is  very  like  that  of  pilzii.  The  weak  spiracular 
stripe,  with  its  mterrupting  yellow  spots  and  the  edging,  is  fairly 
regular,  but  becomes  very  confused  on  the  thorax,  and  obsolète, 
or  nearly  so,  on  the  last  abdominal  segments.  Just  under  a  spi- 
racle,  as  in  hïrtaria,  the  filling  in  is  distinctly  yellow.  The  large 
yellow  spots  in  it,  tend  to  be  outlined,  iirst  in  orange,  and  then  in 
black.  The  spiracles  themselves,  are  black  and  in  size,  are  larger 
than  in  hirtaria,  but  the  tendency  to  be  placed  in  a  black  patch, 
is  not  so  great  as  in  pomonaria. 

The  positions  of  the  ventral  stripes  are  just  the  same  as  in 
pomonaria  for  the  middle  two  are  broader,  and  nearer  to  the  sub- 
spiracular  pair,  than  those  of  kirtaria,  but  the  characters  and  shapes 
of  the  individual  stripes  are  hirtaria  like. 

The  anal  prolegs  are  long  and  spreading  and  bear  a  purple 
posterior  plate,  which  is  dotted  with  black.  The  spots,  however, 
disappear  bef  ore  and  behind  ;  in  appearance  they  much  resemble 
those  of  hirtaria.     The  other  prolegs  are  of  a  similar  character. 

The  legs  are  pinkish  purple,  with  claws  and  joints  black.  The 
space  between  is  yellowish  interrupted  only  by  brown  spots  bef  ore 
and  after  each  pair.  Between  the  legs  and  prolegs,  and  the  spi- 
racular line,  are  confused  remains  of  the  edging  and  filling  in 
of  an  additional  longitudinal  stripe. 

Variation  of  larvae. 

What  has  been  said  about  pilzïi  larvae  applies  equally  well  to 
this;  it  is  necessary,  however,  to  emphasise  the  fact  that  there  is 
always  a  far  greater  tendency  to  reproduce  hirtaria  characters 
in  this  form  than  in  pilzii,  and  this  usually  causes  the  larvae  to 
be  much  more  highly  coloured  and  variegated. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  41I 


Habits  of  larvae. 

In  most  of  their  habits  pihii  larvae  and  those  of  hunii  are  like- 
wise  the  same,  but,  generally,  those  of  pilzii  feed  up  at  a  more 
rapid  rate,  in  this  respect  following  the  other  Lycia  hybrid  — 
denhami  —  which  also  has  Jnrtaria  as  the  maie  parent. 

Pupae. 

I.  Mâle.  The  pupae  of  the  two  are  almost  identical  but  the 
following  différences  are  to  be  seen. 

The  free  segments  are  nearer  to  hirtaria  and  the  pupas  show 
signs  of  the  influence  of  that  species  in  being  more  closely  pitted. 

The  antennal  pectinations  are  more  marked  than  in  filzii  and 
the  bulges  on  the  cases  of  the  first  pair  of  legs  are  not  so  pro- 
nounced. 

The  mesothorax,  too,  is  not  so  broad. 

II.  Female.  The  only  différence  I  can  see  is  that  the  prothorax 
of  pilzii  is  more  prominent,  and,  as  in  the  maie,  the  pitting  is 
coarser  and  tends  to  be  like  that  in  hirtaria. 

Lying  over  of  pupae. 

As  in  pilzii^  a  small  percentage,  much  the  same  as  in  English 
hirtaria,  lie  over  for  two  winters.  In  neither  hybrid,  hâve  I  ever 
had  any  of  the  vagaries,  which  observers  on  the  continent  hâve 
experienced,  of  the  Q  Q  appearing  the  same  year  and  the  maies 
the  following  year,  or  of  the  pupœ  lying  over  whoIesale,  for  two, 
three  and  even  four  winters.  This,  apparently,  dépends  upon  the 
fact  that  English  hirtaria  are  less  prone  to  act  thus  than  conti- 
nental ones  are,  as  I  hâve  noted  myself  this  year.  Certainly, 
pomonaria  cannot  affect  the  matter,  for  I  used  German  pupae  of 
that  species  and  I  perceived  no  différence  in  regard  to  their  ten- 
dency  to  lie  over  and  that  of  my  Epping  hirtaria. 

The  imago  forms  at  the  same  time  as,  and  émerges  from  the 
pupa  in  a  similar  manner  to  pilzii. 


412  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


Description   of  imago. 

I.  Mâle  (PI.  CLXII,  Fig.  1575).  The  imagines  of  hiinii  and 
■pilzii  are  very  close  to  one  another  but,  with  a  little  practice,  they 
are  far  more  easily  separated  than  denhami  and  harrisonï.  The 
différence  between  the  former  pair  is  of  the  same  nature  as  that 
between  the  latter  two.  The  ground  colour  of  himii  is  much  paler 
than  that  of  pilzii,  pointing  to  the  superior  influence  of  the  maie 
parent  ponionaria.  It,  however,  does  not  follow  from  this,  that 
the  ûnal  resuit  is  that  the  insect  is  nearer  ponionaria  in  looks,  for 
the  insect  approaches  very  near  to  typical  hïrtaria  in  appearance 
—  a  paradox  that  is  ready  explained. 

As  was  stated  before,  pilzii  is  very  prone  to  having  the  ground 
colour,  except  the  subterminal  pale  band,  suffused  with  black,  just 
as  hirtaria  is.  On  the  contrary,  this  characteristic,  owing  to  the 
greater  part  pomonaria  plays  in  deciding  the  ground  colour, 
appears  in  hiinii  to  a  very  limited  extent,  thus  giving  the  transverse 
lines  greater  scope  for  development  so  that,  as  the  usual  lines  of 
pomonaria  and  hirtaria  are  much  the  same,  the  extra  lines  of 
hirtaria  are  not  prevented  from  appearing.  Further,  as  the  ground 
is  already  pale,  the  paler  areas  of  pomonaria  are  not  distinctly 
marked.  Thus,  favoured  by  ail  thèse  points,  the  insect  resembles 
a  rather  smail  hirtaria.  The  distinguishing  characteristics  of 
hunii  are  therefore  : 

a)  Paleness  of  ground. 

b)  Less  tendency  to  suffusion. 

c)  Clearness  of  lines. 

d)  Distinctness  of  2nd  and  médian  lines. 

e)  Doubling  of  ist  line. 

/)  Appearance  of  pale  area  after  2nd  line  and  in  addition  to 

those  resulting  from  the  above  facts. 
g)  The  subterminal  pale  band  is  more  toothed. 
h)  The  subterminal  band  in  the  huidwings  is  gênerai ly  more 

observable  and  more  scalloped. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  413 

ï)  The  fringes  may  be  paler  spotted. 
7)  The  hindwings  are  slightly  larger. 
Wing  expanse  :  39-42  mm. 

II.  Female  (PL  CLXII,  Fig.  1576).  The  females  of  kunii  and 
■pilsii  are  very  like  each  other  but  usually,  when  of  the  same  size, 
those  of  hîiftii  are  paler.  For  the  most  part  however,  kunii  Q  Q 
are  much  smaller  and  the  wings  more  linear;  otherwise,  except 
for  the  more  sharply  eut  appearance  of  the  smaller  spécimens, 
and  the  greater  tendency  of  the  fringers  and  costa  to  be  provided 
with  bristles,  there  is  but  little  différence.  A  typical  short-winged 
hunii  Q,  is  figured  on  PL  A,  Fig.  12. 
Wing  expanse  :  24-30  mm. 

The  variation  in  both  sexes,  on  a  smaller  scale,  is  the  same  as  in 
pïlzii.     It  is  not  necessary  therefore  to  repeat  the  discussion  hère. 

Genitalia. 

I.  Male  (PL  J,  Fig.  32).  The  influence  of  fomonaria  is  the 
greater  in  deciding  the  genitalia  in  this  forrn,  although  both  sets, 
except  for  the  superior  power  of  hirtaria  in  the  formation  of  the 
gnathos  in  pilzit,  are  nearer  pomonaria.  The  valves  are  narrower 
than  in  pilzii  and  the  costal  ridge  slightly  raised  as  in  pomonaria. 
The  gnathos  is  less  pointed  and,  therefore,  broader  and  more 
rounded.  The  cornuti  are  exceedlingly  well  developed,  even  sur- 
passing  in  this  respect  some  examples  of  pomonaria. 

II.  Female.  There  is  absolutely  no  différence  in  the  genitalia 
of  pilzii  Q  and  hunii  Q- 

Teratological  spécimen. 

I  hâve  one  male,  normal  in  gênerai  appearance,  but  with  a 
circular  hole  in  the  cell  of  the  right  forewing. 

Habits  of  imagines. 

The  imagines  of  both  forms  behave  the  same  both  in  regard  to 
émergence,  pairing  and  the  other  points;  it  is  well,  however,  to 


414  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

note  that,  whereas  in  filzii  the  tvvo  sexes  émerge  together,  in  hiinïi 
the  females  are  decidedly  later  and  one  will  hâve  humi  females 
emerging  long  after  the  others  are  done. 

If  one  had  time  and  material,  in  ail  probability,  it  would  be 
discovered  that  the  fertility  of  both  sexes  of  hiinli  was  equal  to 
that  of  pilzii,  but,  up  to  the  présent,  although  many  attempts  hâve 
been  made,  no  ova  from  Q  hwiii  hâve  proved  fertile.  This  year 
I  secured  fertile  ova  from  the  cross  Jiunii  çj   x   hirtaria  g . 


Hybrids  between  "  Pœcilopsis  pomonaria  "  and  "  Ithysia  zonaria.  " 

(A)  Pœcilopsis  pomonaria  cf  x  Ithysia  zonaria  Q  ^  hybr.  helenœ. 
Pœcilopsis  hybr.  helenœ  (Harrison,  Entomol.,  July  1910). 

This  cross,  too,  is  very  easy  to  obtain  and  yields  a  large  per- 
centage  of  fertile  eggs,  which  hatch  at  the  same  time  as  those 
of  hybr.  denhami. 

The  food  plants  are  of  a  similar  nature  to  those  of  that  hybrid, 
for  the  larvas  will  not  feed  on  yarrow  {Achillea  Millefolium)  and 
low  plants.  The  favourite  foods  are  haw^thorn  {Cratœgus  oxya- 
cantha),  sallow  {Salix  capreà),  osier  (Salix  viminalis)  and  rose 
(Posa  canina).  It  is  clear  that  only  rarely  wouîd  the  larvae, 
resulting  form  this  cross,  be  able  to  feed  up  if  the  pairing  took 
place  in  Nature. 

ist  INSTAR. 

Length  at  end  :  4,2  mm. 
Head.     The  head  is  black  and  resembles  that  of  pomonaria. 

Body.  The  ground  colour  is  black  and,  owing  to  the  w^eakness 
of  the  longitudinal  markings,  seems  to  be  of  the  same  shade 
as  in  pomonaria.  The  usual  white  bars  and  spots  on  the  ist,  2nd, 
3rd,  4th  and  5th  abdominal  segments  are  well  marked  and  are 
very  similar  to  those  seen  in  pomonaria  for  the  spot  between  the 
end  of  the  bars  and  the  large  white  spot  on  the  spiracular  line,  is 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  415 

small  as  in  that  species.  The  longitudinal  stripes  on  the  first 
five  abdominal  segments  arc  very  faint  and,  arising  from  this 
weakness,  the  larva,  as  a  whole,  resembles  pomonarïa.  On  the  other 
abdominal  segments  and  on  the  thorax  an  approach  is  made 
to  zonaria  in  a  slight  development  of  the  longitudinal  lines. 

The  white  collar  much  resembles  that  m  zonaria,  although 
it  is  a  little  more  regular  and  distinct.  The  black  anal  plate  is 
outlined  in  yellow  just  as  in  zonaria,  and,  immediately  in  front 
of  it,  can  be  seen  the  two  pale  spots  of  hirtaria  and  pomonaria. 
The  spiracular  Ime  is  well  marked  but  is  much  more  like  that  of 
hirtaria  than  those  of  either  of  the  parents,  owing  to  the  com- 
pounding  of  the  lack  of  markings  of  pomonaria,  with  the  complète 
spotting  of  zonaria.  The  rounded  yellow  spot  on  this  line  is  well 
indicated  only  on  the  first  hve  abdominal  segments,  although  the 
zonaria  spotting  is  shown.  The  thoracic  part  of  this  line  is  more 
like  that  seen  in  pomonaria  than  is  the  remainder.  Ventrally, 
the  larva  is  blackish  throughout,  except  for  the  présence  of  the 
two  central  stripes  of  zonaria. 

Both  the  legs  and  prolegs  arc  blackish  and  the  base  of  the  legs 
bears  a  white  line  just  like  zonaria. 

2nd  INSTAR. 

Length  at  end  :  8  mm. 

Head.  The  head  is  black  but  is  freckled,  though  weakly, 
with  whitish  markings.  In  shape,  as  in  colour,  it  is  very  close  to 
zonaria,  for  the  tendency  to  lobing  of  the  epicrania  is  but  weakly 
shown. 

Body.  The  colour  is  the  smoky  black  of  both  parents,  but 
the  texture  of  the  skin  is  much  coarser  than  the  fine  délicate 
surface  of  zonaria,  although  it  is  not  quite  so  rough  in  appea- 
rance  as  in  pomonaria. 

The  Eve  transverse  bands,  which  are  now  yellow  in  colour,  are 
still  distinctly  marked  on  the  first  five  abdominal  segments,  but 
the  yellow  spot,  which  is  on  the  supraspiracular  stripe  of  zonaria, 


4l6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

appears  and  overpovvers  the  weak  spot  of  pomonaria.  Similarly 
the  influence  of  sonaria  now  stroiigly  affects  the  longitudinal 
stripes,  that  is  to  say,  instead  of  being  at  the  best,  indistinct  and 
only  clearly  marked  after  a  yellow  bar,  they  are  as  clear  or  almost 
so,  as  those  of  zonaria.  A  very  curious  development  is  seen  in  the 
two  mediodorsal  stripes,  which  expand  to  enclose  the  yellow  bars. 
The  other  stripes,  of  course,  are  weaker  than  thèse. 

The  collar  is  very  well  marked,  and  is  very  like  that  of  pomo- 
naria, as  are  also  the  yellow  spots  before  the  anal  plate.  The 
anal  plate  itself,  is  the  same  as  in  the  larvas  of  the  two  parents 
in  shape,  etc.,  but  is  heavily  white  spotted,  as  in  zonaria. 

The  spiracular  stripe  is  broad  and  yellow  and  is  very  like 
that  of  zonaria,  but  is  not  so  broad.  In  fact,  it  is  most  like  that 
of  denhami,  although  the  spotting  mentioned  in  the  description 
of  that  hybrid  is  weaker,  and  the  lined  appearance,  when  viewed 
under  a  lens,  is  more  confused. 

The  spiracles  are  black  and  are  situated  just  above  the  spira- 
cular line. 

Beneath,  the  larva  is  of  a  blackish  colour,  interrupted  only  by 
the  pale  yellow  spot  of  the  spiracular  stripe,  as  in  hirtaria,  and  by 
the  medioventral  stripes  which,  owing  to  the  différence  in  cha- 
racter  between  those  of  the  two  parents,  are  rather  indistinct.  They 
form  a  séries  of  "  beads  "  in  appearance,  rather  than  the  séries  of 
"  barrels  "  seen  in  zonaria. 

The  legs  and  prolegs  are  blackish  but  at  the  base  of  the  legs 
can  be  observed  the  white  spot  common  to  zonaria  and  pomonaria 
in  this  instar. 

3rd  INSTAR. 

Length  at  the  end 11,7  mm. 

Breadth  of  head 0,7  mm. 

Greatest  breadth 1,2  mm. 

Head.  The  head  is  black,  marbled  with  white  to  a  much 
greater  extent  than  in  pomonaria,  but  the  shape  shows  more  traces 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  41; 

of  the  influence  of  fouionaria  than  before,  for  it  is  more  rounded 
than  in  zonar'm  and  the  lobing  is  fairly  well  indicated. 

Boly.  The  colour  resembles  the  cool  grey  of  sonaria  rather 
than  the  somewhat  blackish  grey  of  fomonaria.  This  causes 
the  larva  to  hâve  a  superficial  resemblance  to  zonaria  at  first 
sight  but  the  présence  of  the  fine  yellow  transverse  bars  of 
pomonaria  soon  dispels  this  illusion,  as  do  many  other  minor 
points  derived  from  pomonaria.  The  most  striking  omission  of 
a  pomonaria  character  is  the  almost  total  suppression  of  the  dark 
suffusion  after  the  yellow  bars.  The  longitudmal  stripes, 
although  narrower,  are  as  in  zonaria.  The  filling  in  of  thèse 
more  resembles  that  found  in  pomonaria,  as  it  is  grey,  instead  of 
yellow.  The  yellow  bars  are  somewhat  reduced,  as  one  might 
expect,  but  the  yellow  spot  on  the  supraspiracular  stripe  in  still 
majrkedly  distinct.  There  is  présent  the  spiracular  stripe  of 
zonaria,  but  in  a  reduced  form.  Showing  clearly  on  its  paler 
primrose  surface,  are  the  yellow  spots  of  pomonaria.  The  spi- 
racles,  which  are  just  above  the  stripe,  are  black. 

The  collar  is  fairly  continuous,  and  is  not  at  ail  dot  like,  as 
that  of  zonaria  is. 

Owing  to  the  great  development  of  the  black  markmgs,  the 
anal  plate  seems  blackish  now  but  a  few  pale  marks  are  présent. 
Posteriorly,  although  not  so  rounded  in  shape,  it  is  white  edged 
like  the  plate  in  zonaria  larva. 

Just  before  this  plate,  we  hâve  the  two  yellow  spots  of  pomo- 
naria and,  in  front  of  them,  the  two  warts,  developed  in  the 
gênera  Lycia  and  Pœcilopsis.  Ventrally,  the  larva  is  blackish 
and  bears  two  medioventral  stripes  very  like,  but  not  so  yellow 
as,  those  of  pomonaria.  Between  the  spiracular  stripe  and  thèse, 
just  as  in  pomonaria,  there  are  traces  of  a  subspiracular  stripe. 
The  legs  are  black,  freckled  with  yellowish  at  the  base.  The 
prolegs  are  blackish  too,  but  tend  to  become  lighter  anteriorly. 
The  anal  prolegs  spread  a  little  more  than  in  zonaria. 


4l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COAIPARÉE 

4th   INSTAR. 

Length  at  the  end 2,3  cm. 

Breadth  of  head 1,7  mm. 

Greatest  breadth  2,6  mm. 

Head.  The  head  is  now  a  délicate  pearly  grey  in  colour  and 
bears  a  few  scattered  black  dots,  emitting  the  primary  setas 
which  are  brownish  as  in  pomonaria.  Although  smalier,  it  is  very 
like  the  head  of  zonaria.  The  mouth  parts  are  slightly  suffused 
with  blackish;  the  antennae  are  pale  at  the  base,  but  the  club, 
bearing  a  long  sensory  bristle,  is  black. 

Body.  The  ground  colour  is  grey,  not  the  délicate  smooth 
grey  of  zonaria,  nor  the  deader  grey  of  pomonaria,  but  between 
the  two.  The  longitudinal  stripes,  which  are  fairly  regular  on 
the  thorax,  are  now  more  like  those  of  pomonaria  but,  dominated 
by  zonaria,  the  edging  of  the  subdorsal  and  supra  spiracular  ones 
is  degraded  and  dotted.  The  filling  in  of  the  mediodorsal  stripes 
is  yellow  as  in  zonaria. 

The  yellow  bars  now  become  weaker,  and  instcad  of  being 
obsolète,  as  in  zonaria,  or  white,  linear  and  ridged  like  those  of 
pomonaria,  they  are  yellowish  and  heart-shaped  with  the  point 
turncd  outward. 

As  is  the  case  in  many  zonaria  larva?,  the  space  between  the 
upper  edging  of  the  supraspiracular  stripe  and  that  of  the  spi- 
racular stripe,  is  suffused  with  black,  curiously  interrupted  by 
two  lines  of  detached  white  dots,  one  representing  the  fillmg  in 
of  the  supraspiracular  stripe  and  the  other  the  ground  colour 
above  the  spiracular  line.  The  black  suffusion  before  the  yellow 
pomonaria  spot  on  the  spiracular  line,  which  is  so  conspicuous  in 
pomonaria,  is  présent,  but  is  fainter;  the  spiracles  may  be 
surrounded  by  a  yellow  ring  but  this  varies  even  with  the  diffé- 
rent spiracles  of  the  same  spécimen.  The  spiracles  are  not  so 
round  as  those  of  zonaria. 

The  black  suffusion  found  before  the  white  bars  in  pomonaria^ 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  419 

is  very  weak  in  kelence,  on  the  contrary,  the  black  spotting 
of  the  ground,  inherited  from  zonaria,  is  fairly  well  marked. 

The  spiracular  stripe  is  very  broad  and  yellow,  though  less 
extensive  than  in  zonaria.  Nevertheless,  the  effect  of  pomonaria 
is  seen  in  the  superior  brightness  of  the  yellow  spots  and  in  the 
présence  of  interrupting  hair-like  lines.  This  stripe  is  edged 
regularly  above  and  below,  as  in  zonaria,  with  black.  The  ten- 
dency,  to  approach  ponioiiaria  though  weak  at  ail  points,  is  best 
shown  on  the  thoracic  segments.  The  collar  closely  imitâtes  that 
of  pomonaria.  The  anal  plate  is,  just  as  in  zonaria.  grey,  spotted 
with  black;  it  is  rounded  terminally,  where  we  hâve  the  four  small 
blackish  tubercles  bearing  hairs.  Before  it,  are  both  the  yellow 
spots  and  two  strong  warts  of  pomonaria. 

On  the  underside,  the  zonaria  characters  predoniinate,  though 
perhaps  the  médian  stripes  more  resemble  those  of  pomonaria. 
From  thèse,  a  black  suffusion  appears,  gradually  becoming 
stronger  as  it  nears  the  spiracular  stripe.  This  is  only  broken 
by  the  faintest  hints  of  the  présence  of  the  additional  pomonaria 
stripe.  The  prolegs  are  blackish,  marbled  with  paler  markings 
behind,  but  becoming  yellowish  before.  The  space  between  them, 
as  in  pomonaria,  is  yellow  and  does  not  darken  toward  the  sides. 

The  legs,  as  in  both  parents,  are  black  with  paler  faint  mar- 
kings.    The  base  bears  a  yellow  dash. 

5th  INSTAR. 

Length  at  the  end 3,9  cm. 

Breadth  of  head 2,9  mm. 

Greatest  breadth  4,1  mm. 

The  larva,  when  full  grown,  is  slightly  stouter  than  that  of 
pomonaria,  but  there  is  but  little  différence  m  the  three  forms 
except  in  the  head. 

Head.  The  head  is  grey,  faintly  tinged  with  yellow  above. 
The  ground  colour  is  marked  with  lines  rather  than  with  spots. 
The  usual  setae  are  présent,  but  those  on  the  frons,  which  is  whit\ 


420  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

without  the  black  dots  of  pomonaria,  are  placed  on  spots  on  a 
straight  line,  instead  of  on  a  curved  line  as  ni  that  species.  The 
mouth  parts  are  yellow,  indistinctly  white  edged,  but  the  labrum  is 
whoUy  pale  as  in  zonaria,  and  not  purple  as  in  pomonaria.  The 
antennae  are  pale  with  a  darker  club;  the  size  of  the  head  is  the 
sarae  as  in  zonaria. 

Body.  The  ground  colour  is  a  grey,  which  is  paler  than  in 
zonaria.  Some  spécimens  however  are  darker;  others  are  almost 
white,  while  many  are  quite  cream.  The  paler  individuals  hâve 
greatly  reduced  markings. 

The  mediodorsal  stripes  are  quite  regular  just  as  in  zonaria, 
but  the  edging  is  weak  and  more  ragged  than  that  of  the 
stronger,  if  more  uneven,  stripes  of  pomonaria.  There  seems  no 
tendency  to  break  except  toward  the  end  of  a  segment  and,  as 
one  might  anticipate,  on  the  last  abdominal  segments.  The 
filling  in  is  yellowish,  and  becomes  brighter  near  the  reduced 
transverse  bars.  Thèse  remains  are  yellow  and  practically  form 
part  of  the  dorsal  stripes,  from  which  they  project  as  a  sort  of 
heart-shaped  spot  pointing  outward.  Thèse  bars  are  sharply 
edged  with  black  anteriorly,  and  seem  to  owe  their  origin  to 
zonaria.  In  some  spécimens,  below  them,  are  to  be  f  ound  detached 
remains  of  the  ridged  white  bars  of  pomonaria.  The  area  between 
the  dorsal  lines  is  black  dotted  or  freckled;  only  in  a  very  few, 
are  the  black  suffusions  preceding  the  bars  m  pomonaria  devc- 
loped.  The  subdorsal  stripes,  with  a  weak  edging,  are  pretty 
regular,  but  the  filling  in  is  grey  like  the  ground  colour,  and  not 
yellow  as  in  pomonaria.  The  supraspiracular  stripe  is  much  the 
same  in  appearance,  save  that  it  becomes  very  confused  toward 
the  posterior  end  of  the  larva.  The  supraspiracular  shading  may 
appear  the  ground  is  always  spotted  with  black  between  the 
stripes.  The  broad  spiracular  stripe,  just  as  in  zonaria,  is  black 
edged.  In  colour,  it  varies  from  yellow  to  very  pale  primrose. 
It  is  very  regular  on  the  early  abdominal  segments  becoming 
less  so;  on  the  later  ones;  on  the  thorax  is  much  interrupted  with 
blzick  lines.    The  yellow  pomonaria  spots  stand  out  very  çlearly 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  42 1 

and  project  a  little  from  the  line.  Before  thèse  spots,  are  the  black 
spiracles,  sometinies  placed  in  a  black  shading  as  in  pomonaria, 
but  always  outlined  with  yellovv. 

The  collar  is  yeilow,  interrupted  with  black  markings,  which 
are  not  so  extensive  as  those  in  pomonaria.  The  anal  plate  is 
grey  m  colour,  black  marked;  as  is  usual  it  is  paler  edged  and  on 
this  edging,  are  the  four  small  tubercles  with  their  bristles.  In 
shape,  it  is  somewhat  rounded  as  in  zonaria.  The  two  larger  spots 
bearing  seta,  so  prominent  in  pomonaria,  are  barely  seen.  In 
front  of  it,  appear  the  two  yeilow  spots  derived  from  pomonaria. 
The  two  larger  warts  are  présent  on  the  eighth  abdominal  seg- 
ment, modified  in  a  very  curious  way.  The  conical  portion  is 
whitish  with  a  black  ring  at  the  base  and  at  the  top  is  a  black 
point  bearing  a  haïr. 

The  two  ventral  stripes  resemble  those  of  zonaria  and  are 
provided  with  a  weakened  edging;  they  end  at  the  legs  and 
prolegs.  The  yeilow  stripe,  which  occurs  between  thèse  stripes 
and  the  spiracular  line  in  pomonaria,  is  feebly  shown  ;  the 
black  blotches  however  are  represented  even  in  the  lightest 
examples.  A  few  yeilow  freckles  are  to  be  found  just  beneath 
thèse. 

The  anal  prolegs  spread  somewhat,  but  not  to  the  extent  visible 
in  pomonaria.  They  are  grey  with  heavy  black  spotting  and  so 
are  the  other  prolegs,  but  they  tend  to  be  yellowish  before  and 
behind  and  so  does  the  ground  between  them.  Between  the  pro- 
legs and  the  spiracular  line,  the  larva  is  covered  with  a  confused 
mass  of  yeilow  and  black  spots. 

The  true  legs  are  pale  in  colour,  but  the  claws  and  joints  are 
black.  The  base  is  blackish  and  is  provided  with  a  yeilow  line. 
The  space  between  is  whitish  —  not  yeilow  as  in  pomonaria  — 
although  it  is  marked  with  similar  brown  spots. 

Variation  of  larvœ. 

The  variation  of  this  larva  is  not  complicated  by  the  excessive 
variability  of  Inrtaria,  so  there  is  only  left  to  discuss  the  variation 


422  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COjMPARÉE 

caused  by  the  unequal  parts  the  characters  of  the  two  parents 
hâve  played  in  determining  the  appearance  of  the  caterpillar. 
Owing  to  the  fact  that  the  larva  is  closest  to  sonaria,  the  gênerai 
course  of  the  variation  is  necessanly  toward  pomonaria. 

The  fi.rst  great  point  is  the  change  in  the  texture  of  the  skm, 
which  in  helenœ  and  sonaria  is  very  hne.  Several  of  my  spéci- 
mens of  helenœ  were  quite  as  coarse  in  the  skin  as  in  pomonaria, 
and  this  was  accompanied,  for  the  most  part,  by  an  extraordi- 
nary  degeneration  of  the  markings  and  by  a  change  toward 
yellow  in  the  colour  of  the  ground. 

The  other  features  of  the  variation,  in  the  examples  with  the 
usual  type  of  skin,  are  toward  the  appearance  of  the  suffusions 
near  the  band  and  yellow  spots,  exhibited  by  pomonaria.  This 
results,  in  extrême  cases,  in  the  production  of  the  curious  dorsal 
pattern  mentioned  in  the  cases  of  denhami  and  pilzïi.  The  two 
black  tubercles,  too,  may  be  quite  as  large  and  black  as  in  pomo- 
naria. 

Of  course,  in  other  examples,  as  there  is  still  scope  left  for 
variation  toward  sonaria,  there  is  that  tendency  shown  in  the 
broadening  of  the  spiracular  line,  the  darkening  of  the  ventral 
area  and  a  very  pronounced  détérioration  in  the  structure  of  the 
longitudinal  stripes. 

Habits  of  larvae. 

Thèse  larvae,  though  they  adopt  the  food  plants  of  pomonaria, 
and  reject  those  of  sonaria,  are  much  nearer  the  latter  species  in 
habits.  When  feeding,  in  their  young  stages,  they  wander  about, 
eatmg  little  scraps  hère  and  there  ail  over  the  leaves,  and  spinning 
much  silk.  As  they  grow  older,  they  demolish  the  leaves  wholesale 
and  seem  very  ravenous.  They  feed  chiefly  at  night.  Even  when 
in  the  last  instar,  they  stick  much  less  to  the  food  than  denhami 
larvae  do.  When  sleeved  on  a  branch  of  hawthorn  they  seem  to 
hâve  no  fixed  resting  place  but  rest  indiscriminately  on  the  twigs, 
or  on  the  muslin  sides  of  the  sleeve.   This  habit  caused  me  to  lose 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  423 

a  large  number  both  of  thèse  and  of  hybrid  langeï.  1  kept  them 
in  a  cool  outhouse  ;  the  mice  there  soon  discovered  them  and, 
having  nibbled  a  hole  in  the  muslin,  dragged  them  through  and 
ate  them.  I  lost  none  of  the  others  in  this  manner,  except  a  few 
of  hybrid  smallmanï  which  has  similar  habits. 

If  alarmed,  they  drop  readily,  but  seldom  feign  death  for  a 
long  time. 

ThoLigh  not  apparently  constitutionally  weaker  than  the  other 
hybrids,  they  are  more  easily  affected  by  the  disease  which  carries 
off  so  many  of  the  larvas  in  their  last  skin. 

They  become  fullfed  a  little  later  than  those  of  denhami  and 
descend  a  little  further  into  the  soil.  The  cocoon,  which  they 
spin,  is  of  the  feeblest  description,  being  composed  of  earth  mixed 
with  a  very  small  quantity  of  silk.  They  do  not  change  to  pupae 
for  about  a  week  but,  just  before  doing  so,  the  pupal  colour  shows 
through  the  skin  as  a  délicate  leaf  green,  somewhat  tinged  with 
brown. 

Pupae. 

Thèse,  when  first  formed,  are  coloured  with  a  bright  green 
tending  to  deepen  in  the  wingcases,  and  becoming  browner  at  the 
broadest  part  of  each  segment.  They  soon  turn  to  the  normal 
brown  colour. 

I.  Male.  —  The  colour  is  nearer  the  warmer  red  brown  of 
pomonaria  although  it  is  not  quite  so  dark.  There  is  no  trace  of 
the  yellowish  brown  of  zonaria,  but,  as  in  that  species,  the  dorsal 
vessel  may  be  visible. 

The  surface  is  decidedly  more  polished  than  in  zonaria,  and 
this  brightness  is  a  real  brightness,  not  one  depending  on  the 
suppression  of  the  pitting,  for  the  pitting  of  helenœ  and  pomo- 
naria is  substantially  the  same,  and  is  very  little  différent  from 
that  of  zonaria,  though  perhaps  just  a  little  more  regular. 

In  shape,  the  pupas  are  very  close  to  those  of  zonaria  which 
possesses  a  pupa  stouter   and   less  elongated   than  poinanaria. 


424  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

There  is  a  marked  constriction  in  -pomonaria  between  the  7th  and 
8th  abdominal  segments;  this  is  very  différent  from  the  regular 
conical  outline  of  the  free  segments  in  zonaria.  In  this  respect 
-pomonaria  is  followed. 

Viewed  sideways,  the  body  outline  suggests  zonaria,  although 
the  slight  dépression  seen  between  the  3rd  and  4th  abdominal 
segments  of  pomonaria  is  well  marked. 

The  wing  cases  are,  in  appearance,  midway  between  the  two 
species;  while  they  are  not  smooth  and  waxen  like  zonaria,  they 
are  not  somewhat  coarsely  striated  as  in  pomonaria. 

The  spiracles  are  very  curious  ;  they  are  much  larger  than  those 
of  either  parent  as  they  combine  the  greater  relative  breadth  of 
pomonaria  with  the  long  slit  like  character  of  the  spiracles  in 
zonaria  pupas.  The  first  two  abdominal  spiracles  distinctly 
touch  the  wing  cases  as  in  pomonaria. 

Following  zonaria,  the  scars  of  the  last  abdominal  spiracles  are 
very  well  shown  and  are  not  absent  as  in  pomonaria. 

The  setae  on  the  head  are  weak,  like  those  of  zonaria;  the  leg 
cases,  etc.,  are  very  neatly  arranged  and,  like  the  antennas,  are, 
for  the  most  part,  zonaria-\\!^^.  The  antennas  are,  however,  some- 
what fuller  and  the  pectinations  strong  as  in  pomonaria.  The 
scars  of  the  génital ia  are  alike  in  ail  three,  but  the  anal  spines 
of  helenœ  resemble  those  of  zonaria,  except  that  the  side  spines 
are  sharper. 

II.  Female  PUP/E.  —  The  female  pupa  save  in  the  surface 
is  very  near  to  that  of  zonaria,  the  sole  différence  in  addition  to 
the  few  points  common  to  both  sexes  being  that  the  abdomen  is 
a  little  longer. 

Lying  over  of  pupae. 

The  pupas  of  zonaria  are  more  inclined  to  lie  over  than  those 
of  pomonaria,  but  the  percentage  of  those  doing  so  in  helenœ  and 
pomonaria  is  practically  the  same. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  425 


Dehiscence  of  pupœ. 

This  is  just  the  same  as  in  others  of  the  group  except  that  the 
female  finds  considérable  difftculty  in  leaving  the  pupa. 


Imago. 

I.  Male  (PI.  CLXI,  Fig.  1570).  —  Unless  both  the  pomonaria 
and  the  zonana  are  very  closely  imbred,  no  females  resuit  and, 
when  this  occurs,  a  very  large  percentage  of  the  maies  bred  fail  to 
expand  their  wings  or  to  make  any  endeavour  to  do  so,  possibly 
because  thèse  maies  represent  the  females  one  would  expect  to  be 
produced,  and,  like  them,  hâve  no  inherited  instinct  to  attempt 
to  climb  for  the  purpose.  The  insect,  as  usual,  forms  in  the  pupa 
the  year  before  it  émerges. 

When  viewed  away  from  zonaria,  the  insect  would  be  named 
zonaria  at  once,  especially  if  one  was  only  acquainted  with 
English  spécimens.  However,  when  directly  compared  with  that 
species,  the  ground  is  discovered  to  be  more  ochreous  tinged, 
and  the  lines  and  suff usions  although  blacker,  are  not  so  strong. 
There  is  présent,  too,  at  the  base  of  the  wings,  and  on  the  area 
before  vein  one,  a  distinct  trace  of  the  brighter  orange  of  the 
ground  colour  of  pomonaria  ai  thèse  points.  There  are  no  mark- 
edly  brighter  orange  scales  along  the  costal  groove  as  in  that 
insect.  The  scaling,  although  slightly  weaker  than  in  denhami, 
is  not  great  différent  from  that  of  zonaria;  thus  no  attempt  is 
made  to  reproduce  the  feebleness  of  the  scaling  of  pomonaria. 

The  transverse  lines  are  very  nearly  the  same  as  in  zonaria, 
but  the  first  line,  instead  of  being  at  the  best  only  represented 
by  an  irregular  clouding,  is  very  definite  and  is  placed  just  as 
in  pomonaria,  although  on  account  of  the  paler  ground,  it  stands 
out  a  little  better.  The  médian  line  is,  generally,  as  in  zonaria, 
absent,  but,  when  présent,  is  usually  almost  midway  between  the 
first  and  second  lines,  instead  of  being  near  the  second.     There 


426  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

is  thus,  in  zonaria,  a  latent  tendency  to  hâve  a  médian  line  mid- 
way  between  the  others  as  in  Ithysia  alpina. 

The  second  line  follows  almost  exactly  the  path  of  that  of 
zonaria,  but  is  very  slightly  more  curved  toward  the  costa.  The 
subterminal  pale  band  is  broader  than  in  either  parent,  for  it  is 
scalloped  or  toothed  as  in  poiiionaria,  although  to  a  much  less 
degree  and,  in  addition,  is  fairly  broad  as  in  typical  zonaria. 
Generally,  however,  it  becomes  blurred  and  détériorâtes  termi- 
nally,  owing  to  the  influence  of  the  weak  terminal  suffusion  of 
pomonaria.  The  praesubterminal  suffusion  is  broad  and  band- 
like,  not  weak  and  washed  out  lookmg,  as  in  pomonaria.  The 
white  band,  too,  before  this  follows  zonaria. 

Like  both  parents,  the  veins  are  outlmed  in  black.  The  hind- 
wings  are  very  like  those  of  zonaria,  but  the  scaling  is  weaker, 
and  the  weins  are  less  clearly  black  lined.  Probably,  too,  the 
subterminal  pale  band  is  more  toothed.  Ail  of  the  wings  may 
possess  a  black  discal  spot.  The  fringes,  like  those  of  pomonaria, 
are  black  spotted,  but,  on  account  of  the  darkness  of  the  fringes 
as  a  whole,  the  spots  do  not  show  up  well. 

The  wings  are  shaped  more  like  those  in  pomonaria;  there 
is  no  marked  tendency  for  the  hindwings  to  project  strongly  at 
the  upper  angle. 

The  antenna"  are  more  like  those  of  pomonaria,  being  longer 
and  more  weakly  pectinated  than  in  zonaria.  The  thorax  is  more 
freely  provided  with  pale  hairs  than  are  those  of  either  pomonaria 
or  zonaria,  the  central  area  appearing  paler  than  in  either.  The 
patagia  are  covered  with  paler  fur  with  but  an  indication  of  the 
black  area  of  zonaria.  Both  the  very  distinct  white  collar  of 
pomonaria  and  the  pure  white  outlming  of  zonoria  are  absent. 
The  abdomen  owes  its  appearance  to  both  as  it  ^s  shorter  than 
in  pomonaria  and  not  so  stout  as  in  the  other  parent.  It  is  black 
and,  on  it,  we  find  both  a  faint  trace  of  zonoria  yellow  rings,  and 
the  paler  longish  hairs  of  pomonaria. 

On  the  under-side  (although  the  wings  are  more  feebly  marked 
and  in  this,  the  power  of  pomonaria  is  displayed)  both  in  the 


LÉPinOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  42; 

wing  markings  and  in  the  fur  on  the  legs  and  body  the  insect 
closely  approaches  zonaria. 
Wing  expanse  :  34-36  mm. 

II.  Female.  —  Very  few  females  are  known  of  this  cross,  as 
in  only  one  brood,  out  of  the  very  large  number  reared,  hâve  they 
appeared.  The  circumstances  in  that  case  w^ere  exceptional,  for, 
as  I  knew  that  mbreeding  tended  to  produce  females,  the  stock 
had  been  closely  inbred  spécial  ly  for  the  experirnent.  Even  then, 
not  more  than  seven  appeared  in  the  whole  brood. 

The  female,  just  as  in  pomonaria  and  zonaria,  is  supplied  with 
rudimentary  wings.  Thèse  are  black  and  provided  with  fairly 
short  pale  fur,  and  thus  although  they  do  not  possess  the  pale 
scales  seeii  on  zonaria  wings,  are  much  more  like  those  of  zonaria 
than  those  of  pomonaria.  As  in  the  maies,  the  body,  while  not 
so  stout  as  in  zonaria,  is  not  so  long  and  narrov^  as  that  of 
pomonaria. 

The  black  thorax,  bearing  but  few^  pale  hairs,  is  short  as  in 
zonaria  and  displays  none  of  the  reddish  orange  scales  of  pomo- 
naria nor  do  thèse  appear  elsewhere  in  the  insect  on  the  wings, 
abdomen,  legs,  etc.  The  collar  is  pale  and  more  like  that  of 
zonaria. 

Tne  abdomen  bears  pale  fuscous  rings  never  so  bright  as  those 
in  zonaria;  at  the  same  points  long  pale  hairs  appear,  slightly 
ochreous  tinged  and  not  grey  or  white  as  in  pomonaria. 

Ventrally,  like  zonaria,  it  is  provided  with  pale  fur,  but  not 
so  densely  on  the  thorax  as  in  tliat  species. 

Variation  of  imagines. 

Compared  with  the  enormous  variability  of  the  hybrids  pre- 
viously  considered,  the  variation  of  this  insect  is  but  slight.  The 
chief  variation  of  any  importance  is  the  appearance  or  disap- 
pearance  of  the  médian  line,  according  to  the  différence  in 
influence  of  pomonaria,  and,  as  in  that  species,  this  médian  line 
may  in  rare  cases  approach  the  second  line.     Similarly,  the  insect 


428  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

sometimes  approaches  pomonaria  in  the  very  faint  development 
of  the  terminal  suffusions.  In  very  rare  instances  the  scaling  is 
weakened  as  in  that  species. 

The  insect,  as  one  might  expect  from  its  gênerai  resemblance 
to  zonaria,  can  vary  toward  it  but  slightly,  but  this  it  does  in  the 
appearance  of  the  subterminal  band,  which  then  displays  but 
little  of  the  scalloped  appearance  of  ■pomonaria.  Finally,  as  in 
zonaria,  the  suffusions  along  the  inner  margin  and  the  black 
scales  on  the  veins,  may  be  very  heavily  marked.  For  some 
reason,  I  cannot  détermine,  the  msect  varies  very  little  in  size 
and  in  ail  of  the  examples  which  I  now  possess,  it  is  greater  in 
wing  expanse  than  wild  examples  either  of  pomonaria  or  zonaria. 

Genitalia. 

I.  Mâle  (PI.  K,  Fig.  33).  —  The  shape  of  the  valves  is  much 
nearer  that  of  pomonaria,  for  we  hâve  the  same  rounded  tip  with 
no  tendency  toward  the  indentation  or  pointmg,  so  marked  in 
zonaria.  They  follows  zonaria  somewhat  toward  the  base,  in  being 
slightly  broader  than  those  of  pomonaria  are.  The  costal  ridge 
is  broad  and  slightly  raised,  thus  again  resembling  the  maie 
parent. 

The  gnathos  is  squamous  and,  while  not  so  broad  as  in  pomo- 
naria, follows  that  species  in  outline.  The  cornuti  are  well 
developed,  for  we  hâve  a  huge  comb-like  band  of  spines  just  as 
in  pomonaria,  a  band  much  more  formidable  than  the  few  weak 
spines  with  which  zonaria  is  furnished. 

The  œdeagus  is  almost  exactly  the  same  as  that  of  zonaria. 

IL  Female.  —  Just  as  in  the  other  hybrids  the  female  organs 
are  the  same  as  those  of  both  parents. 

Habits  of  the  imagines. 

The  times  of  the  émergence  of  the  females  are  very  irregular. 
When  I  did  manage  to  secure  a  few,  two  of  them  emerged  in 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  429 

the  October  of  the  same  year  as  they  pupated  ;  one  came  out  in 
January  and  the  rest  appeared  with  the  maies  in  the  third  week 
in  February.  Thus,  it  will  be  seen  that  once  more  the  insects 
émerge  before  those  of  the  parent  species.  They  follow  the  usual 
piractice  of  the  genus  and  émerge  late  in  the  day.  As  was  men- 
tioned  before,  a  very  large  percentage  of  the  maies  fail  to  expand 
their  wings.  Whcn  dusk  approaches,  they  fly  strongly  and  pair 
readily  with  either  parent  and,  with  difficulty,  with  other  forms. 
The  resiilt  is  just  the  same  as  in  the  case  of  denhami;  there  is 
almost  total  sterility;  in  fact,  except  that  I  once  got  an  ovum  of 
harrisoni  cf  x  hirtaria  Q  to  hatch  I  hâve  never  obtained  fertile 
ova  when  zonaria  was  one  of  the  parents  of  the  hybrid.  In  my 
expérimental  cage  the  maie  spécimens  rest  on  the  tree  trunk  just 
as  pomonaria  does.  When  an  attempt  is  made  to  capture  them, 
they  close  their  wings  over  the  back;  the  forewings  are  then 
thrown  far  forward  as  if  to  protect  the  head  and  the  body  is 
curved  sharply  under.  With  a  quick  kind  of  spinning  motion  they 
then  fall  down  to  the  ground,  and  feign  death  for  a  long  period. 
Sometimes,  instead  of  falling  immediately  after  the  above  actions, 
the  insect  throws  the  left  leg  sharply  forward  and  grips  the  bark 
with  the  claws  and  remains  suspended.  The  females  behave  in 
a  similar  manner;  they  arch  their  backs  and  almost  form  a  bail 
with  their  bodies  before  falling.  I  think  that,  exactly  like  zonaria^ 
they  are  attempting  to  mimic  the  Pill  Millipede  {Glomerïs  mar- 
ginatd)  which  is  so  plentiful  where  that  insect  is  to  be  found. 
Their  habits,  in  ail  respects,  are  the  same  as  those  of  zonaria 
females. 

The  ova. 

The  ova  are  laid  with  great  difficulty  and  it  is  only  in  excep- 
tional  cases  that  more  than  two  or  three  are  laid  before  an 
attempt  is  made  to  attract  another  maie.  As  in  harrisoni,  the  ova 
are  laid  in  anything  but  the  neatly  packed  cakes  or  layers  of  ova 
of  either  parent.  In  appearance  they  are  almost  the  same  as  those 


430  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

of  zonaria.    If  anything,  they  are  even  rougher  in  the  surface.    In 
no  vvay  do  they  approach  the  soft  glossy  ova  of  ponwnaria. 


(B)  Ithysia  zonaria  cf  x  Pœcilopsis  pomonarïa  q  =  hybrid.  langei. 
Ithysïa  hybrid  langei  (Harrison,  Eut.,  July   igio). 

This  also  is  an  easy  crossing  to  obtain  although  not  quite  so 
certain  as  that  which  produces  hybrid  helenœ  for  in  certain  of 
my  experiments  pairing  was  delayed  for  several  days.  Just  as 
in  the  case  of  pilzii,  it  has  been  noticed  that  the  female  pomonaria 
are  shy  in  laying  their  eggs,  although,  like  those  which  produce 
that  hybrid,  the  ova  are,  for  the  most  part,  fertile.  The  food  plants 
of  the  larva  are  exactly  what  are  used  with  helencp  and  are  eaten 
with  the  same  avidity. 

ist  INSTAR.  —  4,1  mm. 

The  larva  at  the  end  of  this  instar  is  but  little  différent  from 
that  of  helenœ,  although  it  is  a  little  smaller.  A  few  différences, 
of  but  little  importance,  can  be  made  out.  The  fi.rst  obvious  one 
is  that  the  tone  of  the  yellow  markings  is  of  a  lighter  character, 
and  the  yellow  spots,  appearing  at  various  points,  are  large  and 
almost  as  conspicuous  as  they  are  in  zonaria.  The  longitudinal 
stripes  are  also  of  a  more  definite  description  and  appear  some- 
what  earlier  than  they  do  in  helenœ. 

Perhaps  the  collar,  too,  is  slightly  nearer  to  zonaria  in  being 
rather  less  distinct. 

2nd   INSTAR. 

Length  at  the  end  :  7,5  mm. 

Head.  —  Although  this  larva  very  closely  approaches  that  of 
zonaria,  it  is  remarkable  that,  in  this  instar,  ail  my  examples, 
con-tinued  to  hâve  a  black  head  to  the  end,  and  showed  no  ten- 
dency  to  pale  spotting  such  as  ^^/^;Z(^  displayed.    That  is  to  say, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  43  I 


in  the  head,  this  larva  imitated  pomonaria  except  that  it  was 
larger. 

Body.  This,  too,  in  a  most  contradictory  way,  seems  to 
reverse  the  tendency  seen  in  the  last  instar.  The  texture  of  the 
skin  does  not  seem  so  fine.  The  longitudinal  stripes,  instead 
of  growing  markedly  stronger,  appear  to  remain  exactly  as  they 
were  at  the  end  of  the  last  instar  and,  especially  the  two  medio- 
dorsal  ones,  are  much  fainter  than  in  kelenœ. 

The  two  spots  before  the  anal  plate,  which  are  broad  and 
almost  coalesce  to  form  a  V  in  hclenœ,  in  langei  are  very  like 
those  of  pomonaria.  The  spiracular  stripe,  whilst  definitely 
approaching  that  of  zonaria,  but  to  a  less  degree  than  Jielenœ, 
seems  to  exaggerate  the  yellow  spots  actually  on  it  and  those 
below  it  at  the  expense  of  the  line  itself.  The  spots  of  both 
parents  are  included  in  this  exaggeration  so  that  the  yellow  spots 
on  the  ist  Eve  abdominal  segments  are  very  well  developed. 

Ventrally,  the  larva  is  very  like  that  of  kelenœ. 

3rd   INSTAR. 

Length  at  end  :   11,7  mm. 
Now,  the  larva  seems  to  hurry  forward  the  zouarïa  characte- 
ristics  and  once  again  approaches  that  species.     Even  in  shape, 
it  is  closer  to  zonaria  than  is  hclenœ. 

Head.  The  head  now  is  distinctly  shaped  likc  that  of  zouarïa. 
It  is  blackish  in  colour,  marbled  with  paler  markings. 

Body.  The  body  is  slightly  stouter  and  considerably  darker 
than  in  helenœ,  although  this  is  due  to  a  development,  slightly 
more  marked  in  this  form,  of  the  suff usions  after  the  yellow  bars. 
The  longitudinal  lines  of  both  are  nearly  alike  and  so  are  the 
fairly  well  marked  collars.  The  arrangement  of  the  yellow 
spotting,  too,  is  not  greatly  différent  in  the  two,  although,  in 
langei,  the  original  transverse  bars  are  somewhat  broader.  The 
two  warts  appear  on  the  eighth  abdominal  segment.  The  spira- 
cular stripe  becomes  very  zonaria  like  and  is  almost  primrose 


432  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

coloured,  the  colouring  being  clearly  of  the  zonaria  type,  instead 
of,  as  in  helenœ,  approachiiig  the  yellow  of  pomonaria.  In  langei, 
too,  the  spiracular  stripe  is  decidedly  broader  and  more  regular, 
although  the  spiracles  are  not  contained  in  it.  Langei  also  repro- 
duces  the  black  supraspiracular  suffusion  of  zonaria  more  closely. 
Ventrally,  langei  is  just  as  clearly  like  zonaria,  as  helenœ  is  like 
pomonaria. 

4th  INSTAR. 

Length  at  end  :  2,2  cm. 

Head.  The  head  is  more  strongly  marked  with  black  than 
that  of  helenœ  larva.  but  otherwise,  is  just  the  same. 

Body.  The  body  is  just  a  little  stouter.  In  colour,  it  appears 
a  little  lighter  due,  not  so  much  to  a  real  lightness  in  colour,  as 
to  a  freedom  from  the  darker  dots  in  the  ground  and  to 
the  limited  but  more  deûnite  nature  of  the  suffusions.  In  ail 
probabil ity  this  impression  of  a  light  ground  colour  is  confirmed 
by  the  greater  dot  like  appearance  of  the  edging  and  the  fineness 
of  the  stripes,  which  allow  a  greater  area  for  the  ground  colour. 
The  supraspiracular  stripe  is  very  much  less  continuous  in  laîîgei. 
Further  the  anal  plate  is  scarcely  so  rounded  posteriorly  and  is 
rather  darker. 

Beneath,  whilst  the  stripes  are  a  little  nearer  to  pomonaria, 
the  whole  effect  of  the  coloration  is  to  remind  one  vividly  of 
zonaria  —  an  idea  that  is  strengthened  by  the  dark  suffusion 
under  the  broad  zonaria  like  spiracular  stripe.  Both  above 
and  below,  the  larva  appears  slightly  more  delicately  built  than 
helenœ  and  the  yellow  marks  are  always  paler. 

5th   INSTAR. 

Length  at  end 3,8  cm. 

Breadth  of  head 2,9  mm. 

Greatest  breadth  4,  i  mm. 

The  larva,  in  the  last  instar,  whilst  appearing  more  like  zonaria 
to  a  casual  glance  on  account  of  the  very  deûnite  appearance 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  433 

of  the  spiracular  stripe,  nevertheless  reproduces  the  characters 
of  both  parents  to  a  very  remarkable  extent.  Possibly  none  of 
the  hybrids  hitherto  described  hâve  showed  in  such  a  perfect 
manner  the  détails  of  the  markings  of  both  parents. 

Head.  The  head,  although  marked  very  much  as  in  helenœ,  is 
somewhat  smaller  but,  otherwisc,  there  is  but  little  différence. 

Body.  The  body  is  coloured  just  the  same  in  the  two  forms, 
and  is  of  a  clear  cool  grey.  The  longitudinal  stripes,  while  in 
character  very  like  zonaria,  are  placed  just  as  they  are  in  pomo- 
naria.  They  are  rather  narrow;  the  filling  is  a  bright  yellow 
and  is  much  more  evenly  distributed  along  the  stripes  than  in 
helenœ.  On  account  of  the  fineness  of  the  stripes,  the  medio- 
dorsal  area  becomes  broader  but  there  is  little  tendency  for  this 
space  to  be  united  to  the  other  parts  of  the  ground  colour  owing 
to  the  stripes  breaking  at  the  end  of  a  segment  as  they  do  in 
pomonaria. 

The  subdorsal  stripe  is  so  reduced  that  the  filling  in  is  barely 
discernible.  The  lower  edging  is  almost,  but  not  quite,  obsolète 
and  the  upper  one,  very  irregular.  Thèse  two  stripes  are  more 
confused  than  those  of  -pomonaria  on  the  last  abdominal  seg- 
ments. The  supraspiracular  stripe  is  very  similar  to  that  of 
pomonaria  and  is  fairly  well  indicated  on  ail  of  the  segments, 
although  it  may  be  interrupted.  The  whole  of  the  stripes  are 
reasonably  regular  on  the  thorax.  The  yellow  bars  are  présent 
and,  although  somewhat  weakencd,  are  very  clear.  They  appear 
more  as  bar-like  interruptions  of  the  dorsal  stripes  than  as  part 
of  it  as  those  of  helenœ  do.  As  in  pomonaria,  thèse  bars,  in 
many  cases,  are  reproduced  on  the  metathorax  and  on  the  6th 
and  7th  abdominal  segments.  There  may  even  be  produced 
beneath  thèse  yellow  bars,  on  ail  the  segments  bearing  them  a 
weak  appearance  of  the  whiter  pomonaria  bars.  Ail  of  the 
dorsal  suffusions  seen  in  pomonaria  are  clearly  indicated. 

The  collar  is  very  bright  in  colour  and  is  clearer  than  in 
helenœ.    The  anal  plate,  whilst  narrower  and  less  rounded  termi- 

28 


434  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

nally  than  that  of  heienœ,  is  greyish  and,  as  usual,  black  spotted. 
The  tvvo  more  prominent  spots  and  the  four  little  tubercles  on 
the  edge,  follow  pomonaria. 

The  ventral  stripes  are  further  apart  and  are  distinctly  nearer 
zonaria  than  those  of  heienœ.  The  subspiracular  stripe  and  its 
edging  are  very  degenerate  but  are  a  little  better  marked  at  the 
beginning  of  a  segment.  Between  this  and  the  spiracular  stripe, 
are  a  few  faint  irregular  yellow  freckles.  The  spiracular  stripe 
is  broad  and  of  the  zonaria  type  and  may  just  touch  the  black 
spiracles  on  its  upper  margin.  The  legs  and  prolegs  differ  in 
no  respect  from  those  of  heienœ. 

Variation  of  larva. 

It  is  worthy  of  note  that  both  in  this  hybrid  and  in  heienœ  and 
more  often  in  the  latter,  there  may  appear  larvrE,  very  délicate 
in  the  skin  texture,  which  would  pass  as  small  examples  of 
denhami.  In  fact,  there  are  no  points  of  distinction  except  the 
greater  tendency  in  the  last,  for  the  earlier  portion  of  the  spira- 
cular stripe  to  be  orange  instead  of  yellow.  The  larva,  on  the 
whole,  varies  but  little.  There  is  never  produced  a  form  similar 
to  the  pale  creamy  yellow  forms  of  heienœ  with  the  suppressed 
markings  and  coarse  skin.  As  a  matter  of  fact,  the  variation  is 
ail  toward  a  darkening  of  the  ground  colour,  accompanied  by 
a  tendency  for  the  suffusions,  but  not  the  stripes,  to  bc  weak.  Tn 
rare  instances,  the  underside  becomes  very  much  like  that  of 
heienœ,  both  in  coloration  and  in  the  sape  of  the  stripes.  This  is 
one  of  the  few  points  in  which  the  larva  varies  toward  heienœ. 

Habits  of  larvae. 

What  has  been  said  about  heienœ  larvae,  will  serve  for  this 
also.  It  must  be  noted,  however,  that  in  the  earlier  instars,  when 
once  settled  to  its  food,  it  displays  much  less  inclination  to  leave 
it.  Perhaps  on  the  whole,  it  does  not  feed  so  ravenously  and 
therefore,  takes  slightly  longer  to  feed  up, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  435 

Pupœ. 

Thèse,  too,  so  closely  resemble  those  of  helenœ  that,  except 
for  a  tendency  to  hâve  a  slightly  longer  and  more  regularly 
conical  abdomen,  there  are  no  decided  différences.  Like  those 
of  helenœ,  they  tend  to  lie  over  occasionally  and  to  a  like  extent; 
on  one  occasion  I  had  a  female  pupa  which  lay  over  three  winters. 

Imago. 

I.  Mâle  (PI.  CLXI,  Fig.  1571).  —  Although  the  maie  of 
helenœ  was  so  close  to  zonaria,  this  insect  is  even  more  so,  and 
might,  except  for  the  depth  of  the  black  markings,  be  mistaken 
for  zonaria  in  which,  however,  there  is  decidedly  a  warm  tone  in 
the  black.  Compared  with  helenœ,  the  shape  of  the  wmgs  is  much 
doser  to  zonaria,  instead  of  being.  as  in  that  form,  nearer  to 
pomonaria.  The  ground  colour  is  white,  with  none  of  the  ochreous 
tint  seen  in  helenœ;  this  only  serves  to  heighten  the  intensity  of 
the  black  markings. 

As  in  helenœ  and  pomonaria,  the  first  line  is  présent  but  it  is 
very  thick  and  black.  The  médian  line,  although  it  may  be 
separate,  is  generally  fused  with  the  second  line  and  the  lower 
portion  is  very  thick  and  zonaria  like.  From  this,  unlike  what 
happens  in  helenœ,  suffusions,  more  or  less  highly  developed, 
just  as  in  zonaria,  pass  toward  the  base  of  the  wing,  more  parti- 
cularly  along  the  inner  margin.  The  course  of  thèse  lines  is 
practically  the  same  as  m  helenœ.  The  white  band  following, 
the  second  line,  is  always  broader,  as  m  zonaria,  than  in  that 
hybrid,  but  is  more  often  clouded  with  black.  The  subterminal 
pale  band  is  narrower,  less  toothed  and  nearer  to  zonaria  although 
generally  somewhat  less  sharply  deûned.  The  huge  black  wedge 
in  front  of  this  is  very  much  more  strongly  displayed  than  that 
of  helenœ  and,  were  it  not  for  its  colour  and  the  lack  of  clearness 
of  the  outlines,  it  would  be  just  the  same  as  that  of  zonaria.  Like 
zonaria  too,  the  subterminal  band  is  nearer  to  the  termen,  and 


43^  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


hence  the  terminal  suffusion  is  reduced  similarly.  On  the  whole, 
the  insect  is  more  inclined  to  hâve  a  few  black  scales  scattered 
in  the  ground,  more  particularly  along  the  costa,  than  helenœ. 
The  frmges  usually  bear  no  darker  spots.  The  hind  wings, 
although  marked  just  the  same  as  those  of  the  reciprocal  hybrid, 
display  the  same  différences  as  the  forewings,  that  is,  the  mar- 
kings  are  heavier  and  the  subterminal  pale  band  is  narrower. 
On  ail  four  wings  the  veins  are  more  clearly  outlined  in  black. 
The  antennas  of  both  are  just  the  same,  but  the  thorax,  although 
approaching  pomonaria  somewhat  in  roughness,  has  sharper  pale 
markings  and  deader  black  ones,  than  helenœ.  The  abdomen 
too,  is  blacker,  although,  somewhat  curiously,  the  pale  yellow 
rings  are  much  less  clearly  seen. 

Ventrally,  the  two  insects  are  the  same,  but  the  wings  differ 
on  the  under  side  in  the  same  way  as  on  the  upper  side. 

Wing  expanse  :  32-36,5  mm. 

IL     Females.  —  Except  that  the  présent  insect  is  blacker  and 
perhaps  the  hairs  a  little  shorter,  the  two  females  are  identical. 


Genitalia  of  the  maie. 

The  female  genitalia  (PI.  K,  Fig.  34),  as  before,  need  no  dis- 
cussion. The  maie  genitalia  of  langei  are  very  close  indeed  to 
those  of  zonaria. 

There  is  exactly  the  same  tendency  for  the  tip  of  the  valve 
to  be  pointed  and  indented  and  none  whatever  to  the  rounded 
appearance  of  -pomonaria  valves.  The  costal  ridge,  too,  is  thick 
and  strongly  raised  as  in  zonaria.  The  gnathos  is  much  narrower 
and  more  rounded  than  in  pomonaria,  although  its  surface  is 
more  decidedly  squamous  than  in  zonaria.  The  cornuti  are  quite 
as  well  developed  as  in  helenœ  and  even  as  in  pomonaria  ;  thus 
the  band  of  spines  shows  the  greatest  divergence  of  this  hybrid 
form  zonaria.    The  œdeagus  is  of  the  zonaria  forra. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  437 

Gynandromorphic  spécimen. 

This  spécimen  is  figured  on  PI.  A,  Fig.  7. 

The  wings  and  antennge  are  of  the  normal  maie  form,  but  the 
abdomen  is  female.  However,  in  drying,  the  left  side  has  col- 
lapsed  very  greatly,  whiist  the  right  remains  as  it  was  originally. 
Possibly  this  indicates  a  slight  mix-up  of  the  génital  organs. 
The  thorax,  too,  shows  a  mixture  of  the  sexes,  for  the  right  side 
has  the  patagia  black,  outlined  in  white,  as  in  the  maie,  whiist 
the  left  side,  which  is  smaller,  is  marked  like  that  of  the  female. 
It  will  be  noted  that  this  reverses  the  tendency  of  the  abdomen. 

Variation  of  the  imagines,  etc. 

There  is  but  little  to  add  to  what  has  been  said  in  discussing 
the  imago.  The  gênerai  trend  is  in  the  same  direction  as  in 
helenœ,  but  there  is  greater  variation  in  the  direction  of  the  lines, 
which  tend  in  some  cases  to  follow  the  curves  of  those  of  pomo- 
naria.  There  is  a  marked  inclination  of  the  su ff usions  on  the 
hindwings  to  disapjjear;  however  this  is  never  accompanied  by 
any  weakness  of  those  on  the  forewings. 

Nor  is  it  necessary  to  say  anythmg  further  about  the  habits 
of  the  two  insects,  for  they  are  absolutely  alike  in  the  two  forms. 
The  ova  also  are  quite  the  same. 


Hybrids  between  "  Ithysia  zonaria  "  and  "  Pœcilopsis  lapponaria.  " 

(A)  Ithysia  zonaria  cf  x  Pœcilopsis  lapponaria  Q  =  hybr.  merana. 
Ithysia  hybr.  merana  (Burrows,  Ent.,  Ital.  XVIII,  p.  132). 

As  I  hâve,  unfortunately,  never  had  the  two  hybrids  between 
zonaria  and  lapponaria  together  in  their  early  stages,  I  hâve 
delayed  making  detailed  descriptions  of  the  form  I  reared,  until 
I  do  breed  the  two.  For  what  few  particulars  I  can  give  of  the 
larvae  of  merana  I  am  indebted  to  Mr.  Mera. 


438  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

The  larvse,  which  he  possessed,  took  readily  to  hawthorn  and 
birch  for  food  plants,  and  were  much  more  easily  reared  than 
those  of  either  parent  which  usually  die  off  in  captivity  when 
full  grown. 

Description  of  full  grown  larva,  etc. 

The  larva,  although  bearing  no  very  close  resemblance  to  those 
of  either  lapponaria  or  zonaria,  and  not  likely  therefore  to  be 
mistaken  for  either,  was  more  of  the  lapponaria  type.  The 
ground  colour  was  purplish  like  that  of  the  female  parent,  sho- 
wing  but  little  traces  of  the  grey  ground  of  zonaria.  The  longi- 
tudinal stripes,  which  m  lapponaria  are  very  narrow  and 
degraded  and  rarely  become  at  ail  conspicuous,  except  when  the 
filling  in  is  clearer  as  at  the  transverse  yellow  bars,  are  much 
broader,  regular  and  clearer  in  zonaria,  although  the  edging  is 
weak  or  rather  dotted.  The  larva  of  rnerana  foUowed  zonaria 
closely  in  the  stripes.  Although  they  are  not  so  conspicuous  on 
account  of  the  darkened  ground  colour,  lapponaria  bears  the 
black  suffusions  before  the  yellow  spots,  and  before  the  yellow 
bars  just  as  in  pomonaria.  Thèse  suffusions,  and  also  the  yellow 
bars,  are  produced  in  the  larva  cf  nierana.  The  yellow  spira- 
cular  strijDe  was  présent,  but  it  was  much  less  conspicuous  than 
in  zonaria,  although  it  was  of  the  usual  zonaria  type. 

Although  the  above  larvae  were  so  very  healthy  it  must  not 
be  supposed  that  the  cross  yielded  a  high  percentage  of  larvae. 
Two  pairings  were  obtained  and  both  batches  of  ova  were  safely 
deposited;  one  of  thèse  failed  to  yield  a  single  larva  and  only 
a  portion  of  the  othex  hatched. 

Pupae. 

The  pupœ,  at  first  sight,  are  very  close  indeed  to  those  of 
lapponaria,  and  are  of  the  same  red  brown  colour.  The  wing 
cases,  too,  hâve  the  same  red  colour  and  show  but  little  trace  of 
the  waxen  green  of  zonaria.     The  surface  is  polished   a  little 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  439 

more  than  in  the  latter  species,  but  the  pitting  is  just  as  fine  and 
is  therefore  a  little  more  regular  than  in  laffonaria.  In  shape 
the  pupae  are  between  the  two.  They  lack  the  dumpy  appearance 
of  sonaria,  but,  whilst  they  follow  lapponaria  in  the  tapering  of 
the  body,  the  outline  of  the  abdomen  is  more  curved  thus  showing 
but  little  the  marked  flattening  of  the  sides  of  the  abdomen,  so 
well  displayed  in  lapponaria.  This  regularity  of  the  curved 
outline  is  assisted  by  their  greater  breadth  and  the  absence  of 
the  constriction  shown  in  lapponaria  after  the  third  abdominal 
segment.  Viewed  from  above,  merana  pupa  is  very  like  lappo- 
naria although,  as  it  is  larger  than  that  species,  it  appears 
broader.  The  spiracles  are  larger  and  more  conspicuous  than  in 
lapponaria  and  lie  in  a  deeper  dépression.  Their  position,  too, 
is  a  little  further  from  the  beginning  of  a  segment  than  in  that 
form.  Just  as  in  lapponaria,  the  two  side  spines  on  the  anal 
armature  are  very  fine,  and  similarly,  the  broad  base  of  the  ter- 
minal spine  of  zonaria  is  absent,  for  the  spine  is  long  and  narrow 
to  its  fine  forked  tip. 

The  two  little  warts  sometimes  seen  on  the  8th  abdominal 
segment  of  lapponaria  are  absent  and,  in  the  same  way,  the  pro- 
minent scar  of  the  last  abdominal  spiracle  of  zonaria  is  but  rarely 
developed.  The  glazed  eye  is  rounded  and  full,  as  in  zonaria 
and  this  species,  too,  is  the  model  which  the  neat  leg  cases  and 
génital  scars  follow.  The  antennal  pectinations  are  similar  to 
those  in  that  form,  but  the  marked  longitudmal  ridge  is  just  as 
in  lapponaria. 

The  female  pupae  show  exactly  the  same  différences  but  those 
in  the  shape  of  the  abdominal  segments  are  slightly  less 
pronounced. 

Lying  over  of  pupae. 

The  pupae  of  lapponaria  are  notorious  offenders  in  this  respect, 
for  it  is  quite  an  ordinary  thing  for  fuUy  90  per  cent  of  Scotch 
pupae,  such  as  were  u?ed   in  thèse  experiments,  to  lie  over   for 


440  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

periods  varying  from  two  to  five  years.  Zonaria,  too,  is  not  free 
from  this  habit,  although  it  rarely,  if  ever,  lies  over  more  than 
two  winters.  Strange  to  say,  ail  of  the  pupae  of  merana  yielded 
their  imagines  the  foUowing  ycar  at  the  normal  time.  The  maies 
and  females  appeared  at  about  the  same  time. 

Imago. 

I.  Mâle  (PI.  A,  Fig.  8).  —  Although,  in  the  original  descrip- 
tion, the  insect  was  described  as  being  like  zonaria,  I  think  that 
this  is  a  mistake.  The  ground  colour  is  pure  white  and  there  is 
no  weakness  of  the  scaling  such  a  we  see  in  lapponaria.  Thèse 
facts  combined  with  the  suppression  of  the  newly  acquired 
speckling  of  red  scales  of  lapponaria,  cause  one  to  thmk  that  the 
insect  resembles  a  very  dark  zonaria  —  an  idea  that  is  conhrmed 
by  the  strength  of  the  black  markings.  Close  inspection,  however, 
proves  that  thèse  markmgs  and  Imes  are  much  nearer  to  those 
seen  in  lapponaria,  although  those  of  the  latter  insect  only  show 
up  well,  when  it  is  pinned  on  a  dark  background. 

In  the  ground,  lapponaria  has  a  bright  silvery  patch  between 
the  lines  before  vein  i,  and  this  patch  is  clearly  seen  in  merana. 
Along  the  costa,  merana  has  a  broad  black  band  derived,  not 
from  the  pale  band  of  zonaria,  but  from  the  deep  red  and  black 
one  of  lapponaria  although  a  few  yellowish  scales  are  ail  that 
suggest  the  red.  It  is  very  like  the  broad  black  band  along  the 
Costa  on  the  undeside  of  lapponaria  wings. 

The  ûrst  line  is  very  much  thickened,  and  is  just  the  same  in 
shape  as  that  in  lapponaria,  whereas  that  of  zonaria  is  obsolète. 
The  bulk  of  lapponaria  maies  hâve  the  médian  line  and  the 
second  one  fused  for  almost  their  whole  length  and,  therefore, 
aided  by  the  absence  of  the  médian  line  in  zonaria,  merana 
possesses  a  line,  to  judge  from  its  thickness,  combining  the  médian 
and  second  lines.  The  path  of  the  second  line  in  zonaria  is  less 
curved  and  strikes  more  obliquely  across  the  wing  than  in  lappo- 
naria, and  in  this,  merana  resembles  the  latter  species,  although 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  44 1 

the  inward  sweep  of  the  line,  as  it  reaches  the  costa,  is  less  pro- 
nounced.  The  line  is  thus  rnuch  more  nearly  parallel  to  the  termen 
than  that  of  zonaria,  in  spite  of  the  freedom  of  the  latter  from 
curvature.  The  white  band  following  this,  is  not  so  broad,  nor 
so  clear  as  in  zonaria  for  the  black  outlining  of  the  veins,  just 
as  in  lapponaria,  is  not  obsolète,  where  the  veins  intersect  the 
bands.  The  subterminal  white  band,  although  clearer,  is  narrow 
and  scalloped  just  like  that  of  lapponaria.  The  two  suffusions, 
while  shaped  like  those  of  lapponaria,  are  almost  solid  as  in 
zonaria,  the  only  interruption  being  the  appearance  of  a  few  pale 
scales  parallel  to  the  veins  near  the  termen,  Ail  the  veins,  as  in 
lapponaria,  and  more  particularly  those  of  the  cell,  are  outlmed 
with  deep  black  scales.  The  hindwings  are  more  zonaria-X^ç. 
although  the  scaling  is  very  weak  and  thus  inclines  to  lappo- 
naria. This  resemblance  again  is  merely  brought  about  by  the 
pale  ground  causing  the  markings  to  stand  out  well,  for  their 
character  suggests  lapponaria  and  so  do  the  veins.  The  fringes 
also  follow  that  species  for  they  are  long,  black  and  silky.  The 
antennse  are  not  at  ail  like  those  of  zonaria;  they  are  thin  and 
black  not  thich  and  white. 

Except  for  a  few  pale  hairs,  the  thorax  is  black  like  the  tho- 
races  of  some  spécimens  of  lapponaria,  although  it  is  a  little  less 
shaggy  in  appearance.  The  abdomen  is  quite  black  with  blackish 
hairs;  it  lacks  both  the  red  médian  stripe  of  lapponaria  and  the 
yellow  rings  of  zonaria.  Beneath,  on  account  of  its  pale  fur,  it 
more  resembles  zonaria. 

Wing  expanse  :  31  mm. 

II.  Females  (PI.  A,  Fig.  9).  —  The  females  are  weird  little 
créatures  and  bear  no  great  resemblance  to  those  of  either  parent, 
although,  in  shape,  they  are  somewhat  nearer  lapponaria.  On  the 
upper  surface,  they  are  jet  black  throughout,  only  interrupted 
by  a  few  short  pale  hairs,  which  become  longer  and  paler  latéral ly. 
In  colour,  thèse  hairs  are  somewhat  pinkish  as  in  zonaria,  but  in 
length,  they  imitate  lapponaria.     Neither  the  red  stripe  on  the 


442  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

thorax  and  abdomen  of  lapponaria  nor  the  yellow  rings  of 
zonaria  are  indicated.  The  face,  thorax,  abdomen  and  legs 
beneath,  on  account  of  the  superabundance  of  pale,  rather  pinkish 
fur,  are  very  like  those  of  zonaria.  The  wings,  which  are  of 
variable  length,  are  black,  tipped  with  pale  fur. 

Genitalia. 

I.  Mâle.  —  It  is  unfortunate  that  the  genitalia  of  the  only 
spécimen  available  for  dissection  were  broken.  However,  many 
of  the  détails  can  be  made  out.  The  valves  are  much  narrower 
than  in  lapponaria  and  bear  distinct  signs  of  following  zonaria. 
The  costal  ridge  is  thick,  and  fairly  well  raised.  The  gnathos 
is  rounded  and  squamous,  not  broad  and  rather  smooth  in  the  sur- 
face as  in  lapponaria.  The  cornuti  form  a  closely  packed  band  of 
sharp  short  spines  —  not  clawlike  as  in  lapponaria,  but  still  very 
much  stronger  than  in  zonaria,  or  even  in  both  parents. 

The  œdeagus  is  of  the  usually  fairly  narrow  zonaria  type. 

There  is  but  little  to  be  said  about  the  female  genitalia  except 
that  they  are  perfectly  developed. 

Habits  of  imagines. 

Thèse,  as  has  been  mentioned,  émerge  simultaneously  with 
their  parents.  The  maie  Aies  strongly  and  pairs  very  readily 
with  the  hybrid  females  but  the  females,  after  going  through 
the  actions  of  oviposition,  f  ail  to  deposit  any  ova,  and  commence 
to  call  again. 


(B)  Pœcilopsis  lapponaria  cT  x  Ithysia  zonaria  Q  =  hybr.  small- 
mani. 
Pœcilopsis  hybr.  smallrnani  (Harrison,  Ent.,  July  1910). 

This  hybrid  I  secured  myself  and  I  found  it  very  easy  to 
obtain  when  I  could  induce  pupae  of  lapponaria  to  yield  their 
imagines  when  I  happened  to  hâve  females  of  zonaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  443 


The  females  of  sonaria,  after  pairing  with  lapponaria,  lay 
their  eggs  very  freely  and  practically  ninety  per  cent  of  them 
prove  fertile.  The  little  larvae  as  they  emerged,  were  placed, 
some  on  yarrow  {Achillea  Millefolwm)  and  some  on  birch 
{Betula  alba)  and  hawthorn  {Cratœgus).  They  took  very  readily 
to  the  last  two  food  plants  but  failed  to  touch  yarrow.  Later 
in  life,  after  they  had  fed  on  hawthorn  for  some  time,  I  tested 
them  with  Erica  tetralix  (the  usual  food  of  Scotch  lapponarïà) 
but  they  refused  to  eat  it.  although  they  look  readily  to  sallow 
{Salix  câpre  a). 


Description  of  larva. 

The  young  larva  was  very  like  that  of  lapponaria  but  no 
attempt  was  made  to  make  a  detailed  account  until  the  last  instar 
was  reached. 

Length  of  larva 3,4  cm. 

Head  2,6  mm. 

Greatest  breadth  4     mm. 

The  larva,  in  shape,  is  decidedly  shorter  and  stouter  than  that 
of  lapponaria. 

Head.  The  head  is  much  smaller  than  that  of  zonaria; 
although  not  so  small  as  in  Lapponaria.  The  epicranial  lobes 
too,  are  fuller,  but  the  most  important  différence  is  the  much 
greater  size  of  the  frons,  which  in  lapponaria  is  very  small.  The 
colour  of  the  head  is  purple  of  a  paler  type  than  in  lapponaria, 
and  the  black  spots  are  more  dot  like  but  fewer  in  number.  The 
mouth  parts  are  quite  black  and  lack  the  paler  edging  seen  in 
ail  the  other  hybrids. 

Body.  The  ground  colour  is  pale  purple  but  is  sometimes 
quite  whitish  or  greyish.  It  is  mixed,  hère  and  there,  with  large 
numbers  of  minute  black  spots.  The  longitudinal  stripes  are 
fairly  well  developed  and,  whilst  those  on  the  mediodorsal  area 


444  LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

are  very  distinct  and,  with  their  yellow  ûlling  in,  stand  out  clearly 
just  as  they  do  in  lafponarïa,  they  are  broader  than  in  that 
species  and  so  is  the  edging,  although  it  is  still  broken  and  dot- 
like  as  in  zonaria.  The  subdorsal  and  supraspiracular  stripes, 
which  in  lapponaria  are  very  narrow  and  practically  obsolète  on 
the  thoracic  and  last  abdomnial  segments,  are  a  little  more 
strongly  developed,  but  they  are  narrow  and  the  edging  is  very 
irregular.  On  the  whole,  the  longitudinal  stripes  bear  a  close 
resemblance  to  those  of  zonaria. 

The  yellow  transverse  bars,  too,  are  présent  and  are  very  much 
like  those  of  lapponaria  in  appearance,  as  they  are  somtwnat  broad 
and  seem  to  be  protubérances  of  the  dorsal  stripe  rather  than 
bars.  They  are  perfectly  edged  with  black  and  may  appear  in 
a  reduced  form  on  the  6th  and  /th  abdominal  segments. 

The  collar,  although  somewhat  beaded  in  appearance,  is  like 
that  of  lapponaria. 

The  anal  plate  is  more  rounded  than  that  of  that  species  and 
is  less  black  dotted  ;  the  two  larger  spots  on  it  bearing  hairs  are 
absent  but  the  four  terminal  tubercles  are  very  distinct.  Before 
the  anal  plate  are  the  two  yellow  spots  of  lapponaria  and  before 
thèse  agam,  the  two  larger  warts,  although  in  a  reduced  form. 
The  blackish  shades  before  the  yellow  bars  are  there  too. 

The  spiracular  stripe,  which  m  lapponaria  is  distinct  only 
beneath  the  spiracles  and  practically  absent  elsewhere,  in  sinall- 
niani  becomes  broad  and  regular  and  possesses  a  fine  black  edging. 
Above  it,  but  m  rare  cases  within  in  it,  are  the  rounded  black 
spiracles.  Thèse  are  more  often  in  the  blackish  suifusion  derived 
from  lapponaria.  The  stripe  is  much  brighter  yellow  than  in 
zonaria,  and  in  it  can  be  seen,  the  yellow  lapponaria  spots. 

The  underside  of  the  larva,  both  in  the  appearance  of  the 
stripes  and  in  the  whole  scheme  of  coloration,  is  very  close  to 
that  of  lapponaria,  except  that  the  médian  stripes  are  broader, 
a  little  further  apart,  and  neatly  filled  in  with  yellow,  as  in 
zonaria.     The  legs  and  prolegs  are  also  lapponaria  like. 

The  larvae  are  variable,  but  the  variation  is  practically  restricted 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  445 


to  a  change  in  the  ground  colour,  for  the  characters  of  the  mar- 
kings  and  suffusions  are  fairly  constant. 

Habits  of  the  larvae. 

The  larvap,  as  seems  to  be  the  case  in  ail  hybrids  in  which 
zonaria  takes  a  part,  behave  just  as  larvas  of  that  species  do. 
When  slightly  alarmed,  they  bring  their  head  and  claspers  toge- 
ther  and  fall,  but  they  soon  uncurl  and  ascend  the  nearest  plant. 
I  found  them  to  feed  well  but,  in  spite  of  that,  they  are  extremely 
tedious  to  rear  for  they  take  fully  as  long  as  larvae  of  Scotch 
lapponaria  to  feed  up.  They  are  usually  the  last  of  ail  the  hybrid 
larvas  to  pupate. 

During  the  day  time  and  at  night  af ter  they  hâve  fed.  they  seem 
to  leave  the  food  plant  and  rest  elsewhere. 

Pupae,  etc. 

The  pupae  are  exactly  the  same  as  those  of  hybrid  nierana  in 
shape  and  appearance,  but  they  are  somewhat  larger  in  both 
sexes.  Unlike  those  of  that  form,  they  do  lie  over,  for  I  hâve 
had  some  for  three  years  and  they  are  still  alive.  When  the 
imago  intends  to  come  out  the  following  year,  it  forms  very 
early,  gênerai ly  from  six  weeks  to  eight  weeks  before  those  of 
other  hybrids. 

Imago. 

I.  MALE  (PI.  CLXI,  Fig.  1569).  —  The  maie  shows  the  samc 
inclination  as  that  of  helenœ  to  fail  to  expanse  its  wings.  The 
insect  very  closely  resembles  merana  in  markings  on  the  forewings 
in  most  characteristics  except  colour,  and  this  différence  is  brought 
about  by  the  great  weakness  of  the  scaling,  v^hich  lessens  the 
clearness  of  the  white  ground  and  causes  the  black  markings  to 
appear  very  grey  and  washed  out  in  appearance.  If  there  is  a 
slight  différence  in  the  markings,  it  is  that  the  second  line  is 


44^  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

slightly  more  direct  and  therefore  less  curved  in  sinalhnani.  The 
hindwings  sow  the  same  weakness  of  scaling,  but  the  directions 
of  the  lines,  particularly  that  of  the  second  line,  are  very  much 
the  same  as  in  zonaria.  The  second  line,  too,  resembles  that  of 
zonaria  in  its  tendency  to  be  irregular  and  to  spread  along  the 
veins.  The  thorax  is  quite  shaggy  both  in  merana  and  in  small- 
mani,  but  the  white  hairs  are  much  more  numerous  and  irregular 
in  the  présent  form.  The  greatest  différence  between  the  two 
insects,  however,  is  seen  in  the  abdomen,  which  is  black  in  merana, 
but  black,  interrupted  by  weak  traces  of  the  yellow  zonaria  rings 
in  smallmani.  The  hairs,  too,  are  paler  and  much  more  observable. 
On  the  underside  the  two  hybrids  are  very  much  alike  with  their 
pale  long  hairs. 

Wing  expanse  :  30-31  mm. 

II.  Females.  —  As  in  helencp,  the  female  is  nevcr  produced 
in  most  broods,  but,  as  in  that  case,  excessive  inbreeding  of  both 
parent  forms  resulted  in  the  production  of  a  few  females. 

The  female  is  very  nearly  the  same  as  that  of  merana;  it  can, 
however,  be  distinguished  by  the  greater  lenght  of  the  hairs  both 
on  the  body  and  on  the  wings. 

The  insect  shows  no  great  amount  of  variation  but  what  there 
is,  is  in  the  same  direction  as  in  zonaria,  langei  and  merana.  It 
is  not  necessary  to  go  into  détails  hère. 

Genitalia. 

I.  Mâle  (PI.  L,  Fig.  35).  —  The  valves  of  the  maie  genitalia 
are  nearer  in  shape  to  those  of  /.  grœcarïa  than  to  those  of  either 
parent.  The  two  edges  are  nearly  parai lel,  and  the  tip  is  quite 
rounded,  with  just  a  trace  of  the  indentation  which  may  be  seen 
in  zonaria. 

The  costal  ridge  is  broad,  but  is  very  slightly  raised.  In 
appearance,  it  is  doser  to  la-pponarïa.  The  gnathos  is  narrow, 
rounded  and  deeply  squamous  and  is  therefore  greatly  influenced 
by  zonaria.    As  in  ail  the  hybrids  in  which  members  of  the  genus 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  447 

Pœcilopsis  are  présent,  the  cornuti  form  a  band  of  very  strong 
spines.     Again,  the  œdeagus  is  of  the  usual  zonarïa  form. 

The    femalc   genitalia   are  just   the   same   as   those   of   either 
zonaria  or  lapponaria  and  are  quite  perfect. 


Habits  of  the  imagines. 

In  a  state  of  nature,  the  imagines  of  la-pponarïa  and  zonaria 
hâve  exactly  the  same  habits,  as  both  are  accustomed  to  living 
amongst  low  plants.  Thèse  habits  are  therefore  not  weakened 
by  any  disturbing  factor  in  smallmani.  The  maie,  when  alarmed, 
falls  sometimes  with  the  wings  merely  closed,  but,  at  other  times, 
it  raises  the  wings  as  if  to  protect  the  head  and  holds  the  antennae 
and  legs  tightly  pressed  against  the  thorax.  While  feigning 
death,  it  is  not  exactly  motionless,  for  at  intervais  it  opens  its 
wings  a  little  and  then  closes  them.  Sometimes  as  it  falls  it  sticks 
one  of  its  legs  out  and  attempts  to  grip  something  by  means  of 
its  claws;  if  successful,  it  hangs  there.  No  matter  how  it  falls, 
it  alvvays  curls  its  abdomen.  Very  rarely,  it  gives  a  jerk  as  it 
falls  and  rests  with  the  termina  of  its  wings  on  the  ground.  The 
females  sham  death  in  the  same  way,  but  never  for  a  long  time. 
The  females  as  I  hâve  observed,  when  in  search  of  crevices  in  the 
muslin  in  which  to  lay  their  ova,  often  find  themsclves  in  a  cul- 
de-sac.  They  can  then  develop  that  habit,  so  unusual  in  insects, 
of  walking  backward. 

The  insects  usually  émerge  from  the  pupœ  with  the  parent 
species  and  both  sexes  do  so  at  the  same  time.  They  are  very  active 
and  pair  readily  inter  se  and  with  other  forms.  Unlike  what 
Mr.  Mera  found  to  be  the  case  with  nierana,  my  females  did  lay 
a  few  ova,  but,  after  doing  so,  they  commenced  to  attract  the 
maie  again.  The  ova  laid  were  very  like  those  of  zonaria,  but  the 
green  colour  was  brighter  and  tended  less  to  yellow. 


448  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Hybrid  between  "   Lycia  hirtaria  "  and  "   Ithysia  graecaria.  " 

Lycia  hirtaria  cf  x  Ithysia  grœ caria  Q  =  hybrid   buloveci. 

The  Crossing  was  obtained  in  the  spring  of  the  présent  year 
and  was  not  difïicult  to  secure.  The  hirtaria  maies  paired  with 
the  grœcaria  females  very  late  at  night  —  certainly  after 
10.30  P.  M.  —  but  next  morning  the  female  had  already  deposited 
a  batch  of  ova  vvhen  examined  at  7.  A.  M. 

Two  pairings  were  obtained.  The  females  laid  very  freely,  but 
very  soon  the  ova  appeared  to  be  infertile,  for  they  collapsed 
almost  totally.  However.  I  was  agreeably  surprised,  for  in  the 
end,  every  one  of  the  eggs  in  both  broods  hatched.  The  colour 
changes  were  extremely  slow,  as  the  period  when  the  eggs  were 
dirty  grey  in  colour,  lasted  for  a  long  time.  Probably  this  is  due 
to  the  great  différence  between  the  température  of  the  month  of 
May  in  the  North  of  England  and  that  in  the  Balkan  Peninsula. 

The  larvas,  as  they  hatched,  were  placed  on  hawthorn  {Cratœgiis 
oxyacanthà)  at  once,  but  they  proved  even  more  agile  than  those 
of  their  relatives  and  made  desperate  efforts  to  escape.  Their 
very  small  size  helped  them  in  thèse  attempts  but,  finally,  ail  of 
them  settled  down  to  their  food,  which  they  proceeded  to  devour 
ravenously  in  a  manner  which  even  those  of  denhami  failed  to 
equal  ;  they  were  full  grown  and  in  the  ground  in  a  little  less 
than  six  weeks  after  emerging  from  the  &^^,  and  this  in  spite 
of  the  very  low  température  prévalent  hère  in  May  and  June  igi2. 
As  no  grœcaria  larvas  were  available  when  they  were  being  rcared, 
the  larwae  could  only  be  compared  with  those  of  hybrid  denhajiii, 
which  they  resembled  very  closely.  It  is  not  possible  to  rear 
grœcaria  in  the  North  of  England,  as  the  cold  north  east  winds 
eut  them  off  before  they  reach  the  third  instar. 

ist   INSTAR. 

Length  at  the  end  :  5  mm. 
Head.     The  head  is  black,  with  the  mouth  parts  somewhat 
paler. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  449 

Body.  There  is  no  development  of  the  longitudinal  stripes 
in  this  instar  except  in  an  extremely  faint  way  toward  the  end, 
so  that,  except  for  the  usual  spots,  the  body  is  wholly  black.  The 
transverse  white  bars  stand  out  very  clearly  and  of  course,  are  not 
connected  in  the  medio-dorsal  area.  Just  below  each,  on  the 
position  of  the  future  supraspiracular  line,  a  faint  white  spot  is 
visible  and  beneath  this,  but  a  little  in  front,  we  hâve  the  large 
white  spot  of  the  spiracular  line,  which  may  be  tinged  with 
yellow  in  some  spécimens.  Proceeding  from  this  spot  in  front 
is  a  faint  white  dash,  representing  the  spiracular  stripe.  Behind 
the  spot  and  just  below  it,  there  is  another  white  spot.  Thèse  larger 
spots  are  quite  well  developed  on  the  thoracic  segments,  but  they 
are  very  indistinct  on  the  last  abdominal  segments.  The  collar 
is  white  and  very  distinct  and  consists  of  a  séries  of  white  spots. 
Just  before  the  anal  plate  are  two  white  dashes.  Beneath,  the  legs, 
prolegs  and  body  are  black  in  colour,  only  slightly  interrupted 
by  the  few  whitish  freckles,  indicating  the  medioventral  stripe. 
The  base  of  the  legs  bears  the  usual  white  dash.  It  will  thus  be 
seen  that  the  larva  is  extremely  close  to  that  of  Jiirtaria. 

2nd  INSTAR. 

Length  at  end  :  8,i  mm. 
(It  is  well  to  point  out  hère  that  the  hirtaria  which  were  used 
to  produce  this  hybrid,  were  English,  but  the  larvae,  with  which 
the  comparisons  were  made,  were  German  and  were  reared  from 
var.  Jianoviensis). 

Head.  The  head  and  mouth  parts  were  much  the  same  as 
before. 

Body.  The  ground  colour  is  a  deep  black  but  already  the 
longitudinal  stripes  are  becoming  clear.  In  hirtaria,  the  medio- 
dorsal  and  subdorsal  stripes  are  but  faintly  discernible  after  the 
yellow  bars  ;  in  biiloveci,  they  stand  out  clear  and  white  on  each 
side  of  thèse  bars,  thus  causing  that  larva  to  hâve  a  doubled  séries 
of  white  "  H  "  s  down  the  back  of  the  first  abdominal  segments. 

29 


450  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

On  thc  thorax,  thèse  lines  are  représentée!  by  a  séries  of  small 
whitish  spots  which  ma  y  appear  but  more  feebly,  on  the  last 
abdominal  segments.     In  hïrtaria  thèse  are  scarcely  visible. 

The  SLipraspiracular  lines  in  both  are  very  weak,  and  can  be 
seen  before  and  after  the  spot,  developed  very  early  in  this  région. 

The  transverse  bars  are  neater  and  smaller  than  m  hirtaria.  and 
are  of  a  brighter  yellow  colour.  The  collar  in  bidoveci,  instead 
of  being  formed  by  brighter  yellow  spots  at  the  ends  of  the 
stripes,  is  continuons,  for  thèse  spots  are  joined  up.  The  anal 
plate  is  darker  and  not  so  heavily  built  as  in  hirtaria.  The 
posterior  margin  is  paler  and  bears,  like  that  of  hirtaria,  four 
black  warts,  emitting  hairs.  The  two  spots  before  this,  instead 
of  remaining  distinct  as  in  hirtaria,  become  linear  and  are  more 
or  less  connected  in  bnloveci. 

Along  the  position  of  the  spiracular  line  is  a  séries  of  large 
yellow  spots.  Thèse  are  very  différent  from  the  round  spots  of 
hirtaria,  for  they  are  pearshaped  and  the  narrow  portion  points 
upward.  Beneath  thèse,  and  in  contact  with  them,  is  the  weak 
pale  spiracular  line  appearing  much  stronger  and  decidedly 
yellow  before  thèse  spots,  which  are  well  developed  on  the  thorax 
and  more  faintly  on  the  last  abdominal  segments.  Thèse  spots 
are  much  stronger  than  in  Jitrtarïa. 

Ventrally,  the  larva  is  deep  black,  only  intcrrupted  by  the 
longitudinal  lines  and  the  yellow  subspiracular  spots.  The  medio- 
ventral  stripes  much  resemble  those  of  denhami  and  are  thus 
rather  more  indistinct  than  in  zonaria.  Thèse  lines  are  but  faintly 
seen  in  Jnrtaria.  In  both  Jùrtaria  and  bnloveci,  there  are  slight 
traces  of  the  subspiracular  stripe. 

In  build  the  larva  is  distinctly  nearer  to  that  of  the  larvae  of 
the  genus  Ithysia  than  to  Jàrtarïa. 

3rd  INSTAR. 

Length  at  end  :  14,5  mm. 

Even  to  the  naked  eye,  the  larva  now  seems  much  lighter  in 
colour,  although  the  head  differs  but  little  from  that  of  hirtaria 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  45  I 

larva.  The  stripes,  and  their  yellow  filling  in,  are  much  more  con- 
tinuous  in  bidoveci  and  the  yellow  bars  stand  out  more  clearly.  In 
hiriaria,  except  on  the  last  subsegment,  that  is,  after  a  transverse 
bar,  the  stripes  are  very  weak  and  almost  overwhelmed  by 
the  blackish  clouding  of  the  ground.  In  biiloveci,  they  are  quite 
continuous,  and  the  edging  well  marked,  although  it  tends  to 
merge  into  the  ground  colour.  The  central  areas  of  the  ground 
are  quite  pale.  The  subdorsal  and  mediodorsal  stripes  are 
slightly  broader,  and  the  filling  in  clearer  on  the  last  subseg- 
ment in  bîiloveci,  and  there  also  the  stripes  are  best  seen,  in  hirtaria. 
The  supraspiracular  stripe  is  very  indistmct  and  broken.  This 
is  caused  by  the  edging  merging  into  that  of  the  subdorsal  and 
spiracular  stripes.  The  stripes  on  the  thorax  are  ail  more  or  less 
irregular,  and  this  renders  the  thorax  paler.  The  mediodorsal 
stripes,  both  there  and  on  the  last  segments,  are  most  regular, 
although  on  the  last  segments  ail  of  them  are  more  or  less  con- 
fused.  The  confusion  in  thèse  areas  is  less  marked  in  hirtaria.  On 
the  supraspiracular  stripe,  the  original  yellow  spot  stands  out 
clearly.  The  collar  is  alike  now  in  hirtaria  and  biiloveci;  it  is 
yellow  and  more  or  less  distinctly  beaded. 

The  anal  plate  in  both,  is  black  with  a  paler  margin  although 
that  of  buloveci  is  somewhat  marbled.  Before  it  are  the  usual 
yellow  dashes.  Segment  8  now  bears  the  two  larger  warts  found 
in  hirtaria.  The  spiracular  stripe,  although  not  continuous,  is 
very  clearly  marked  in  buloveci,  and  along  it,  are  the  usual  large 
spots  présent  even  on  the  thorax  and  last  abdominal  segments. 
They  are  much  more  triangular  in  shape  than  in  hirtaria,  and  the 
yellow  dash  behind  and  beneath  them  is  more  clearly  part  of 
the  spiracular  stripe;  this  stnpe  is  lairly  broad  there  but  becomes 
narrow  and  rises  afterward. 

Ventrally,  the  larva  is  blackish  throughout  except,  of  course, 
for  the  spots  and  stripes.  The  medioventral  stripes  are  clear 
and  distinct,  and  as  in  zonaria  and  denhami,  they  are  far  apart. 
The  subspiracular  stripe,  when  developed,  is  quite  regular.  On 
the  contrary,  in  hirtaria,  the  ventral  stripes  are  only  clear  on  t^:e 


452  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

last  subsegments.  The  subspiracular  stripe  is  quite  distinct  and 
yellow  near  the  prolegs  in  hirtaria,  but  not  in  buloveci,  in  which 
the  filling  m  of  ail  the  stripes  is  grey.  The  prolegs  in  both  are 
blackish,  paler  mixcd,  but  the  pale  edging  of  the  plates  on  the 
legs,  is  much  plainer  in  buloveci. 

The  legs  are  black  in  both,  the  pale  mark  on  the  base  being 
rather  indistinct  in  the  hybrid.  The  space  between  the  legs  is  pale. 

4th  INSTAR. 

Length  at  end 2,9  cm. 

Head  2     mm. 

Greatest  breadth  3     mm. 

Head.  The  colour  of  the  head  is  white,  more  or  less  blotched 
with  black.  The  epicrania  are  fuller  and  rounder  than  in  hirtaria, 
and  the  spotting  thereon  more  linear.  The  mouth  parts  are  dark, 
but  paler  edged. 

Body.  The  ground  colour  now,  is  a  peculiar  yellowish  grey- 
almost  a  stone  colour.  In  some  individuals,  it  is  distmctly  yellow 
and  in  others,  a  grey  tending  to  purple.  The  longitudinal  stripes 
are  ail  présent,  but  the  black  edging  is  very  much  broken.  The 
mediodorsal  stripes  are  much  broader  and  yellower  just  before 
the  yellow  transverse  bars;  they  seem,  to  the  unaided  eye,  to  be 
merely  a  yellowish  extension  from  them,  in  shape  somewhat  like 
a  wedge.  The  subdcrsal  stripes  are  much  more  conspicuous.  They 
seem  to  undulate,  reaching  their  highest  points  just  after  the  bars, 
and  midway  between  them  ;  they  are  broader  and  brighter  in 
colour  just  after  the  former  position.  The  supraspiracular  stripe 
is  very  irregular,  and  a  branch  leaves  it  just  about  the  middle  of 
a  segment  and  connects  it  with  the  spiracular  Ime.  Just  after  a 
yellow  bar  and  at  the  end  of  the  hrst  subsegment,  where  there 
is  présent  a  thin  transverse  black  line  the  stripes  tend  to  be  con- 
nected  by  irregular  detached  portions  of  the  black  edging.  On 
the  thoracic  and  last  abdominal  segments,  the  stripes  are  much 
confused,  although  the  space  between  the  two  médian  stripes  is 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  453 

clear  but  not  so  clear  and  grey  as  in  hirtaria.  Tlie  ground  between 
the  mediodorsal  and  the  subdorsal  stripes,  just  in  front  of  the 
yellow  bars,  is  ûlled  in  with  black,  which  does  not  shade  off  into 
the  ground  as  in  hirtaria.  The  yellow  bars  are  much  weaker  than 
in  hirtaria  and  not  so  regular.  Fiurther,  as  they  proceed  outward, 
they  become  narrower.  The  collar  now  consists  merely  of  small 
yellow  spots  at  the  end  of  the  stripes. 

The  anal  plate  is  narrower  and  the  colour  much  more  yellow, 
with  heavier  dark  mottling,  than  in  hirtaria.  In  front  of  it,  are 
the  two  yellow  dash  like  marks  with  a  small  chitinous  tubercle 
emitting  a  hair.  On  segment  8,  the  two  larger  black  warts  are 
fairly  conspicuous. 

The  spiracular  stripe  is  provided  with  a  black  edging  above, 
and  is  somewhat  regular.  On  it,  are  the  large  triangular  spots, 
the  apex  of  which  just  touches  the  supraspiracular  stripe.  The 
yellow  spot  on  this  stripe,  which  as  in  hirtaria^  has  persisted 
since  the  first  instar,  is  connected  with  the  spiracular  stripe  just 
after  the  larger  spots.  The  space  containing  the  spiracles,  and 
the  ground  area  near  it,  are  blackish.  The  spiracles  themselves, 
are  plainly  larger  than  those  of  hirtaria.  Ventrally,  the  larva 
distinctly  reminds  one  of  zonaria  larva.  The  medioventral 
stripes  are  very  broad  and  the  hlling  jn  is  pale,  but  the  inner 
edging  is  weak  compared  with  the  outer.  So  clear ly  marked  is 
this  tendency,  that,  on  the  early  abdominal  segments,  the  two 
stripes  are  nearly  one,  and  even  elsewhere  the  inner  edgings  tend 
to  fuse.  The  subspiracular  stripes  are  much  nearer  the  médian 
lines  than  in  hirtaria  and  are  thinner,  more  undulating,  and 
interrupted.  The  space  between  thèse  and  the  spiracular  stripes 
is  black,  with  faint  paler  frecklings. 

The  legs  are  black,  with  paler  markings,  which  stand  out  much 
more  clearly  than  the  pinkish  mottlings  of  hirtaria.  The  claws 
are  much  shorter  than  in  that  form.  The  space  between  the  legs 
is  yellow,  and,  just  at  the  base  of  the  legs,  between  it  and  the 
spiracular  stripe,  is  a  rather  conspicuous  yellow  bar.  The  prolegs, 
which  are  quite  evidently  shorter  than  those  of  hirtaria,  are  pale 


454  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

yellowish  in  colour,  variegated  with  black,  which  is  more  conspi- 
cuous  on  the  posterior  plates. 

The  primary  tubercles  are  more  easily  seen  by  the  naked  eye 
and  are  therefore  coarser  than  in  the  other  hybrid  larvas. 

5th  INSTAR. 

Length  at  the  end 4,8  cm. 

Breadth  of  head 3,8  mm. 

Greatest  breadth  4,9  mm. 

The  larva,  in  shape,  is  moderately  long  but  is  much  stouter  than 
in  hïrtaria;  in  spite  of  the  greater  size  of  that  species,  the  head 
of  the  hybrid  is  much  larger;  both  the  cheeks  and  epicranial 
lobes  are  rounder  and  fuller.  The  tendency  to  notching  is  very 
small.  In  colour,  the  head  is  yellowish  grey,  which  becomes 
slightly  pinkish  in  the  cheeks.  The  whole  is  mottled  with  black 
spots,  which  are  much  larger  than  in  hirtaria.  The  antennae  are 
very  pale  toward  the  base,  but  near  the  tip,  they  are  blackish. 
As  usual,  they  bear  beneath  a  long  sensory  hair.  The  mouth 
parts  (maxillae,  etc.)  are  yellowish  brown  and  are  pale  edged. 

Body.  The  ground  colour  is  gênerai ly  a  pure  grey,  tending, 
in  some,  to  pass  through  stone  colour  to  yellow.  Ail  of  the  longi- 
tudinal stripes  are  présent,  although  the  two  mediodorsal  ones 
are  best  indicated.  Between  the  stripes,  the  ground  is  more  or 
less  black  dotted,  except  in  the  yellowish  examples.  Thèse 
stripes  in  hirtaria,  are  clearly  outlined;  in  buloveci,  the  edging 
is  very  fragmentary.  The  filling  in  of  the  stripes  is  yellowish 
in  the  yellow  spécimens,  but  is  somewhat  inclined  to  orange  in 
the  others.  On  the  thoracic  and  early  abdominal  segments,  the 
médian  stripes  are  very  well  marked;  posteriorly  they  become 
slightly  confused.  Throughout  its  length,  but  more  especially 
so  on  the  first  and  last  segments,  the  subdorsal  stripe  is  very 
feeble.  So  too,  is  the  supraspiracular,  although  in  dark  spécimens, 
it  is  a  little  stronger  than  in  corresponding  individuals  of  hirtaria. 

The  transverse  yellow  bars,  although  they  may  be  absent,  are 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  455 


g-enerally  broad  though  rather  short.  When  thcy  are  very  distinct, 
they  are  clearly  edged  m  black  and  the  edgmg  of  the  stripes  be- 
come  stronger.  Before  thèse  bars,  and  sometimes  m  a  very  concen- 
trated  form,  may  sometimes  be  seen  the  black  suffusions  found  in 
hirtana  and  when  thèse  suffusions  are  very  clear,  the  pattern  they 
form,  stands  out  very  distinctly.  When  thèse  bars  are  absent, 
the  médian  stripes  are  a  little  broader  on  the  last  subsegments 
and  tend  to  be  filled  in  then  with  orange.  Some  individuals, 
which  cannot  be  readily  distmguished  from  larvae  of  denhami, 
hâve  fairly  regular  stripes,  and  lack  the  black  spots  m  the  ground 
colour.  The  collar  is  présent,  but  only  as  small  yellow  spots  at 
the  ends  of  the  various  stripes.  The  spiracles  are  large  and 
black  and,  m  shape,  broadly  oval.  They  are  surrounded  by  pale 
yellow,  especially  on  the  prothorax  and  on  the  last  abdominal 
segments. 

On  ail  the  larva?,  the  two  black  warts  on  the  eighth  abdominal 
segment  are  very  distinct  but  never  so  large  nor  so  pointed  as 
iwhiriana.  The  yellow  spots  on  the  curious  flange-like  rmg  after 
this,  are  quite  as  conspicuous  as  m  hirtaria.  The  anal  plate  is 
yellowish  m  colour  and  is  heavily  spotted  with  black.  Termi- 
nally,  it  is  rounder  than  m  hirtana.  Some  of  thèse  plates  in 
colour,  are  nearer  to  hirtaria  and  then  are  blackish,  with  yellow 
spots.  In  thèse  spécimens,  the  two  larger  spots  bearing  hairs  are 
very  clear. 

The  spiracular  stripe  is  fairly  broad  and  is  more  or  less  distinct. 
On  it,  but  less  obvious  on  the  last  abdominal  segments,  are  the 
yellow  tnangular  spots  derived  from  grœcaria.  Just  before 
thèse  spots,  as  in  hirtaria,  the  stripe  is  broad  and  yellow  and 
dips  somewhat.  It  then,  as  we  proceed  f orward,  becomes  narrow 
and  indistinct,  but  is  fairly  broad  just  before  the  preceding  spot. 
It  is  broad  and  well  marked  on  the  thorax,  although  greatly 
broken,  and  lias  the  same  charactenstics  on  the  last  abdominal 
segments.  In  no  manner  does  it  rcsemble  hirtaria  stripe,  except 
in  the  dash  before  the  large  spot. 

The  ground  colour  of  the  underside  of  the  larva  is  a   dull 


450  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

yellow,  irregularly  clouded  with  grey.  The  yellow  spot  beneath 
the  large  spot,  may  be  présent  as  in  hirtaria. 

The  subspiracular  stripe  is  one  confused  mass  of  black  spots 
with  yellow  filling  in  indicated;  it  may  become  more  definite  at 
the  beginning  of  a  segment.  The  space  between  this  and  the  spi- 
racular  stripe  is  blackish,  irregularly  spotted  with  dull  yellow, 
although  in  it  there  is  a  clear  yellow  bar  at  the  base  of  the  legs. 

The  medio ventral  stripes  are  somewhat  weakened,  but  they 
are  very  broad  and  close  together  and  contain  a  creamy-yellow 
filling  in.  As  a  conséquence  of  the  nearness  of  thèse  stripes,  the 
distance  between  them  and  the  spiracular  stripe  is  greater  than 
in  hirtaria. 

The  legs  are  black,  with  irregular  pale  areas,  which  do  not 
appear  pnikish  purple  as  in  hirtaria;  the  claws  are  black.  Between 
the  legs,  the  ground  colour  is  palish  and  before  each  pair  of  legs 
in  this  pale  patch  is  a  brownish  triangular  spot.  A  similar,  but 
rounder  one,  follows  them. 

In  colour,  the  prolegs  are  yellowish  slightly  tinged  with  pink, 
and  marbled  with  black.  Ail  the  prolegs  are  shorter  than  in 
hirtaria. 

The  primary  tubercles  can  be  readily  seen,  but  the  hair  they 
émit  is  very  weak. 

Variation  of  larvae. 

The  larvae  are  excessively  variable,  for  they  hâve  to  combine 
the  suffusions  inherited  from  hirtaria  with  the  tendency  of  the 
ground  colour  in  grœcaria  to  vary  to  bright  yellow.  The  resuit 
is,  that,  as  was  pointed  out  above,  the  range  of  colour  is  great. 
The  stripes  seem  always  inclined  to  become  weaker  and  rarely, 
if  ever,  are  so  clearly  marked  as  in  hirtaria,  although  in  many 
cases  the  Êlling  is  a  orange  as  in  that  species.  The  decided 
pattern  often  produced  by  the  concentrated  suffusions  before 
the  yellow  bars,  may  be  quite  as  regular  as  in  hirtaria.  As  grœ- 
caria larva  is  not  available  for  direct  comparison  of  the  minor 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  45/ 

détails,  the  most  that  one  can  say,  is  that  the  gênerai  trend  of  the 
variation  is  away  from  hirtaria,  but  it  is  fair  to  argue,  from  the 
analogy  to  denhami,  that  it  is  toward  grœcaria. 

Habits  of  larvae. 

As  the  habits  of  grœcaria  larvas  are  the  same  as  those  of 
zonaria,  derived  in  ail  probability  from  a  similarity  of  habitat 
amongst  low  plants,  such  as  yarrow  {Achillea  Millefolium), 
Bird's  foot  Trefoil  (^Lotus  corniculatiis),  etc...,  the  habits  of 
buloveci,  both  in  regard  to  resting,  falling  when  disturbed,  and 
so  on,  are  exactly  like  those  of  denhanii.  It  is  therefore  unne- 
cessary  to  repeat  them  hère.  After  burying  for  pupation,  bidoveci 
however,  are  more  inclmed  to  dry  up  without  change  in  this 
climate,  possibly  on  account  of  our  low  average  température  in 
June. 

Pupae. 

The  size  of  the  pupae  is  between  those  of  the  two  parents,  but 
it  is  nearer  grœcaria.  The  shape,  too,  is  that  of  this  species,  for 
it  is  short  and  dumpy,  and  not  long  as  in  hirtaria.  The  pitting 
on  grœcaria  is  very  coarse,  whilst  in  hirtaria,  the  pits  are  very 
numerous.  The  hybrid  pupae  combines  thèse  two  characteristics. 
There  is  no  sign  of  the  dorsal  vessel. 

Viewed  from  the  side,  it  is  seen  that  the  3rd  abdominal  seg- 
ment is  much  the  broader,  and  from  this,  the  body  outline  curves 
regularly  in  both  directions,  although  there  is  a  slight  break  in 
the  continuity  of  the  curve  posteriorly,  due  to  the  somewhat 
detached  appearance  of  the  last  two  segments  as  in  grœcaria. 
Looked  at  from  above,  again  the  3rd  abdominal  segment  is  the 
broadest,  and  the  thorax  narrows  gently  from  it,  instead  of  being 
almost  parallelsided  as  in  hirtaria. 

The  two  side  spines  on  the  anal  armature  are  alike  in  both; 
in  bidoveci,  the  base  of  the  terminal  spine  is  very  broad  and 
tapers  rapidly  to  the  two  fine  forked  spines. 


458  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

The  wing  cases  in  bidovecï  are  coarser  than  those  in  hirtaria 
and  differ  greatly  in  shape  from  them.  In  hirtaria,  they  are  much 
longer,  whilst  in  buloveci  the  extrême  angle  is  much  more  pointed 
and  the  termen  and  inner  margin  are  straight  and  enclose  an 
angle  of  120°.  In  hirtaria,  there  is  no  angle,  just  a  broad  swee- 
ping  curve.  The  cases  of  the  legs,  although  flatter,  arc  not  so 
neat  as  in  hirtaria;  nor  are  the  antennal  cases  so  full  and  whilst 
slightly  broader,  they  are  not  so  smooth.  The  pectinations  are 
clearly  marked.  The  spiracles  are  much  larger  than  in  hirtaria 
and  are  not  only  in  a  deeper  dépression,  but  are  nearer  the  anterior 
edge  of  the  segments,  just  as  in  grœraria. 

Their  shape,  too,  differs  from  those  of  hirtaria  pupae;  instead 
of  being  a  broad  regular  oval,  they  follow  grœcaria  in  being 
narrow  and  more  pointed  below. 


Lying  over  of  pupas. 

Out  of  fifty  one  pupas  obtained  this  year  only  one  individual 
is  lying  over.  The  proportion  therefore,  is  the  same  as  in  English 
hirtaria.  Of  thirty  six  grœcaria  pupae,  obtained  in  190g,  two  came 
out  in  1910.  three  emerged  in  191 1,  and  four  (2  cf +  2  q)  in  the 
spring  of  the  présent  year. 


Imago. 

The  imago  has  not  been  bred  *,  but  one  extracted  from  the  pupa 
case  much  resembled  one  of  the  large  harrisoni  with  ail  the  suffu- 
sions  suppressed.  The  ground  colour  is  very  pale  yellow  ochreous 
and  the  lines  are  much  as  in  denhami  (Genitalia  ûgured  on 
PI.  D,  No.  19). 


*   Since   the   above   was   written   imagines   hâve   emerged    at    irregular    intervais 
during   December   1912,   January   and   February    1913. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  459 

SECONDARY    HYBRIDS 

Hybrids  between  "  Pœcilopsis  pomonaria  "  and  "  Lycia  hybr.  pilzii.  " 

Pœcïlopsis  pomonaria  cf  x  Lycia  hybr.  pilzii  Q  =  hybr.  brooksi. 

In  the  course  of  very  many  attempts  to  cross  thèse  forms,  about 
a  hundred  pairings  were  obtained.  The  female  pilzii  proceeded 
to  lay  their  ova  m  the  usual  manner  and  did  so  quite  freely.  In 
one  batch  alone  did  the  larva;  hatch,  and  then  only  to  the  number 
of  14.  AU  of  thèse,  however,  took  readily  to  their  food,  which 
was  hawthorn,  and  fed  up  well. 

Their  habits  in  ail  respects  were  the  same  as  those  of  larvae 
of  hunii.  Three  of  them  were  accidentally  killed,  but  the 
remainder  proved  very  healthy  and  pupated  safely.  In  feeduig 
up  they  lagged  a  little  behind  kunii  and  pilzii. 

Description  of  larva. 

As  the  larvae  in  their  younger  stages  varied  but  little  from 
those  of  hunii,  no  description  was  made  until  the  last  instar,  when 
direct  comparison  was  made  between  full  grown  larvae  of  the 
two  forms. 

With  the  exception  of  a  slightly  greater  development  of  the 
black  spotting,  the  heads  of  the  two  larvée  were  exactly  the  same. 

The  ground  colour  of  the  body  is  slate,  more  or  less  blackish 
suftused.  In  shape,  the  body  is  exactly  the  same  as  pomonaria. 
The  longitudinal  stripes  are  aJl  présent;  the  edgnig  is  irregular 
and  much  less  clear  than  in  hunii.  Although  the  shapes  of  the 
stripes  are  practically  the  same  in  the  two  forms,  they  are  a  little 
broader  in  the  présent  form,  and  the  hlling  in  is  paler.  As  the 
stripes  in  the  two  tend  to  break  at  the  same  places,  this  makes 
them  in  brooksi,  much  less  parallel  edged,  especially  on  the  last 


460  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

abdominal  and  on  the  thoracic  segments.  The  contrast  between 
the  ground  colour  and  the  filling  in  of  the  stripes  is  very  great. 
The  subdorsal  stripe,  which  is  fuUy  twice  as  broad  as  m  hunii, 
generally  lacks  the  lower  edging,  and  may  even  be  connected  with 
the  supraspiracLilar  stripe,  which  is  very  feebly  indicated,  except 
on  the  first  fi.ve  abdominal  segments.  The  "  yellow  "  bars  are 
greatly  influenced  by  pomonarïa  and  are  nearly  cream  coloured, 
with  a  yellow  ring  around  the  primary  tubercle  within.  Thèse 
bars,  as  in  pomonarïa,  may  appear  on  the  sixth  and  seventh  abdo- 
minal segments. 

The  collar  is  exactly  the  same  in  the  two  hybrids  and  so  are 
the  two  warts  on  segment  eight,  the  two  yellow  spots  before  the 
anal  plate,  and  the  plate  itself. 

The  spiracular  stripe  is  much  reduced  compared  with  hiiniï, 
but  is  just  as  strong  on  the  thorax.  In  fact,  on  the  abdominal 
segments  it  is  only  bright  and  clear  before  the  bright  yellow 
spots  and  under  the  spiracles.  Thèse  spots,  too,  are  reduced  in 
size  and  are  like  those  on  pomonarïa.  The  spiracles  are  black. 
Beneath,  the  larva  is  light  grey  and  the  stripes  are  as  in  pomo- 
narïa, but  the  fiUing  in  is  slightly  pinkish.  The  legs  and  prolegs 
présent  no  différences. 

The  larva  on  the  whole,  is  much  more  variegated  than  hunii, 
owing  to  the  greater  contrasts  in  the  colours.  There  is  no  doubt, 
however,  but  that  the  larva,  in  spite  of  the  fact  that  it  is  three 
quarters  pomonarïa  in  blood,  if  found  wild,  would  be  called 
kïrtarïa. 

As  one  would  expect,  ail  the  tendency  in  variation  is  toward 
pomonarïa,  and  to  the  development  of  its  strong  suffusions, 
although  one  larva  had  a  distinct  purplr  ground  colour  as  dark 
as  that  of  hirtaria. 


Pupas. 

The  pupae,  in  appearance,  much  resemble  those  of  Juinïï  but 
they  vary  enormously  in  size.     Three  were  as  small  as  those  of 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  46 1 

pornonaria;  six  followed  pilzii,  whcreas  two  were  as  large  as  in 
hirtaria.  They  showed  no  tendency  to  lie  over;  the  imago  formed 
in  them  at  the  usual  time  and  emerged  along  with  those  of  pilzii. 
The  genitalia  of  the  pupœ  were  much  distorted  and  the  advent 
of  the  imagines  was  looked  for  with  much  interest. 

Imagines. 

The  pupas  yielded  six  imagines;  of  the  rest  four,  although 
alive,  failed  to  break  the  pupal  skin  and  were  extracted.  The 
other  pupa  was  left  intact.  Of  those  taken  out,  one  was  more 
maie  than  female,  and  the  other  three  more  female  than  maie. 
The  other  six  spécimens  are  described  in  détail. 

I.  This  spécimen  was  fully  winged  and  the  neuration  is  quite 
normal.  In  colour,  the  wings  are  blackish,  mixed  with  ochreous 
yellow  scales,  more  especially  toward  the  base  of  the  wings. 
There  is  a  strong  subterminal  band  of  an  ochreous  white  colour 
just  like  that  in  the  darker  spécimens  of  pilzii,  although  the  teeth 
are  ncarly  swallowed  up  in  the  scattered  yellow  scales.  Though 
the  scaling  is  stronger  than  in  pomonaria  cf.  it  is  less  strong 
than  in  pilzii  cf  and  much  resembles  that  of  hirtana  Q .  The 
hindwings  resemble  those  of  pilzii  cT-  The  fringing  of  ail  the 
wings  is  of  the  stiff  bristle  like  character  peculiar  to  hunii  Q. 
The  face  is  clothed  with  fur  as  in  pilzii,  and  the  thorax,  instead 
of  being  covered  with  fur,  is  clothed  with  a  mixture  of  ordinary 
fur  and  the  short  scale-like  fur  of  pilzii  Q.  In  colour,  the  only 
part  of  the  design  on  the  thorax  of  pomonaria,  is  the  pale  collar. 
The  abdomen  is  distinctly  female  in  appearance,  being  covered 
with  the  short  scale  like  fur  of  pilzii  Q,  although  there  are  a  few 
scattered,  longer  hairs  such  as  are  seen  in  pomonaria  cf.  This 
fur  is  mixed  with  a  few  orange  scales  as  in  pomonaria  Q. 

There  is  a  marked  protrusion  of  an  ovipositor  but  strange  to 
say,  the  maie  organs  are  developed  too. 

The  antennae  are  also  of  mixed  appearance,  but  are  more  maie 
in  character.     In  both,  the  pectinations  are  very  irregular.     The 


402  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

left  one  is  female  for  one  fifth  of  its  length,  and  is  then,  except 
for  the  irregularity  of  the  pectinations,  almost  maie.  The  right 
one  is  almost  the  same,  save  that  the  "  femaleness  "  extends 
a  little  fnrther  but  there  are  isolated  pectinations.  Up  to  two 
thirds  of  its  length  it  is  then  just  as  in  the  maie  of  pilzïi,  but  the 
remaining  one  third,  except  for  one  or  two  pectinations,  is  almost 
female. 

Beneath,  were  it  not  for  the  size  of  the  body  and  the  detached 
portions  of  maie  genitalia,  the  insect  is  just  like  an  ordinary 
pïlzïi  Q. 

This  spécimen  is  figured  PI.  A,  No.  i  and  its  genitalia  on 
PI.  L,  No.  i<o. 

2.     This  is  a  smaller  spécimen. 

In  gênerai  appearance,  this  spécimen  is  much  like  the  first  on 
the  left  side,  except  that  the  subterminal  pale  band  is  broader, 
whiter  and  less  distinctly  toothed.  The  scaling  also,  is  stronger. 
There  is  a  perceptible  greyness,  suggestive  of  the  pale  ground 
of  pomonaria,  in  both  wings.  The  wings  are  fully  fringed,  and 
bear,  especially  on  the  hmdwings,  the  spotting  of  poinonaria. 
The  right  forewing  is  much  the  same,  but  the  corresponding 
hindwing  is  total ly  différent,  being,  except  for  the  fringing,  the 
same  as  in  pilzïi  Q .  This  is  brought  about  by  a  change  in  the 
vems,  which  weaken  after  the  cell. 

The  body  of  this  spécimen  is  gynandromorphic  and  in  a  very 
curious  fashion.  The  right  side  of  the  thorax  is  female,  resem- 
bling  that  of  pilzii  Q,  but  the  left  is  of  the  ordinary  maie  type 
of  pilsii.  The  abdomen  is  nearly  female  and  has  however,  a 
degenerate  ovipositor  protruding;  the  right  side;  shows  distinct 
maie  tendencies  The  fur  on  the  abdomen  is  of  the  nature  of 
that  of  a  female,  but  the  colour  is  nearer  that  of  langei  Q. 

The  right  antenna  is  maie  and  is  just  as  in  pUziiçS^  but  the 
left  antenna,  except  for  a  few  pectinations  one  third  from  the 
tip  and  a  few  elsewhere,  is  Q . 

This  is  figured  on  PL  A,  No.  2. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  463 

3.  The  Icft  forewing  of  this  is  like  that  of  examplc  i,  but 
has  fewer  yellow  scales  in  thc  ground.  There  is  a  very  slight 
distortion  of  veins  i  and  8.  The  fringcs  are  intermediate  in 
character  to  spécimens  i  and  2.  The  left  hind  wing  is  obviously 
modelled  on  that  of  pilzii  Q  but  the  termen  is  slightly  waved, 
and  vein  7  is  prolonged;  the  wing  therefore  projects  at  that 
point.     The  inner  margin  is  slightly  waved  too. 

The  right  forewing  is  somewhat  like  the  left  one,  but  veins  7 
and  8  are  more  distorted.  The  margin  is  sornewhat  concave  at 
the  end  of  vein  7  and  the  termen  is  curved,  thus  causing  the  wing 
to  be  somewhat  falcate. 

The  right  hindwing  is  clearly,  although  distorted,  like  that  of 
the  other  side  except  for  the  projection  mentioned  above. 

The  thorax  and  abdomen,  except  that  we  hâve  the  yellow 
scales  massed  down  the  centre  of  the  back,  are  as  in  pUzii  Q. 

The  antennae  seem  intermediate  in  form,  being  almost  regu- 
larly,  if  sparscly,  pectinated  with  pectinations  one  half  of  the 
length  of  those  of  filziï  cf.  The  base  of  the  left  antenna 
however,  is  clear  of  pectinations  but  is  thickened. 

Figured  on  PI.  A,  No.  3. 

4.  rhe  left  forevving  is  almost  normally  maie  in  character  but 
thc  fringes  are  absent.  The  costa  resembles  that  of  pomonaria  cf 
in  bcing  yellow  scaled,  although  it  is  provided  with  bristles  like 
pïlziï  Q.  The  ground  colour  is  distinctly  light  brown  and  is 
traversed  with  the  lines  of  pïlz'iï  cf-  The  subterminal  band  is 
ochreous  in  colour  and  passes  to  the  anal  angle.  This  wing  more 
resembles  that  of  hunii  cf  than  either  pomonaria,  pïlzii  or  hirtaria. 
On  the  left  hindwing,  the  veins  are  very  indistinct  and  the  wing 
is  thickened  at  the  end  of  vein  7  which  projects  about  1.5  mm. 
beyond  the  gênerai  outline  of  the  wing,  thus  causing  it  to  be 
greatly  distorted  ;  its  colour  is  yellow.  The  right  forewing  is  mo- 
delled on  that  of  pilzii  Q  and  is  marked  like  it,  but  about  2  mm. 
beyond  the  cell  to  vein  6  is  hollowed  eut  or  lacking.  There  is  a 
slight  projection  at  the  end  of  vein  6.    The  veins  on  the  right 


464  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

hind  wing  are  somewhat  shortened  and  the  bristles  are  not  so 
strong,  but  otherwise,  it  is  very  like  the  type  of  hnn'ù  female  with 
greatly  reduced  wings. 

The  body  is  quite  female  and  is  very  likc  that  of  spécimen  3, 
but  the  collar  and  patagia  are  more  marked  with  paler  fur. 

A  degenerate  ovipositor.  mixed  with  parts  of  the  maie  geni- 
talia,  passes  under  the  body. 

The  antennae  are  very  thick  and  are  female  at  the  base  but 
otherwise  are  much  like  those  of  spécimen  i  save  that  the  pec- 
tinations  are  longer  and  fewer.  The  apex  of  left  antenna  is 
nearly   Q . 

This  is  figured  on  PI.  A,  No.  4  and  its  genitalia  on  PI.  M, 
No.  3;. 

5.  The  left  forewmg  is  very  like  the  right  forewing  of 
number  4.  The  left  hindwing,  although  shorter  and  broader,  is 
very  like  the  right  wing  of  spécimen  2.  The  right  forewing  is  long 
and  linear.  The  inner  half  is  rusty  yellow,  but  the  outer  pointed 
portion,  is  thicker  and  blacker.  The  costa  is  much  more  strongly 
bristled  than  on  the  left  side. 

The  right  hindwing  resembles  that  of  number  2.  The  body 
is  female  and  is  very  close  in  appearance  to  that  of  pomonaria, 
but  the  scales  are  pale  yellow.  The  antennœ  are  nearly  female  ; 
the  left  one  has  a  few  maie  pectinations  at  a  thickened  part  about 
2  mm.  from  the  base.    Both  bear  a  few  pectinations  near  the  apex. 

See  figure  on  PI.  A,  No.  5. 

6.  The  left  forewing  is  very  near  to  the  right  forewing  of 
number  5,  but  is  twisted  ;  in  colour  it  is  very  black,  with  a  few 
yellow  scales  at  the  base;  it  is  strongly  covered  with  black  bristles. 
The  left  hindwing  seems  to  be  similar,  but  is  broader  ;  it  is, 
however,  too  malformed  to  make  out  the  detailed  structure.  The 
right  forewing  is  very  like  that  on  the  opposite  side  but  is  broader 
and  longer.  The  right  hindwing  is  distorted  and  twisted  ;  it 
would  hâve  been  like  the  corresponding  wing  of  number  3. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  465 

The  body  resembles  that  of  spécimen  5  and  the  antennae  al- 
though  thicker,  follow  the  same  model. 

This  is  figured  on  PL  A,  No.  6  and  genitalia  on  PI.  M.  No.  38. 

7.  Of  those  extracted  from  the  pupa,  as  far  as  can  be  made 
out,  the  seventh  spécimen  resembles  number  three,  but  the  right 
antenna  is  less  strongly  Q. 

8  +  9.     Thèse  two  are  nearest  5  and  6. 

10.     This  is  close  to  number  i. 


Hybrid  between  Lycia  hhtaria  and  Lycia  hybrid  -pUzii. 
Lycia  hybrid  pilzii  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  (hybrid  burrowsï). 

This  crossing  has  been  secured  many  times.  Last  year  the  ova 
from  two  females  proved  fertile,  only  in  the  end  to  produce, 
with  the  exception  of  one,  embryos  which  perished  in  the  shell. 
The  larva  which  did  hatch  died  very  early  in  life.  This  year, 
too,  many  crossings  were  obtained.  which  yielded  a  goodly 
number  of  fertile  ova  and,  of  thèse,  a  reasonable  percentage  hat- 
ched.  The  larvae  were  placed  on  hawthorn  and  readily  took  to  it. 
They  proved  very  healthy,  and  fed  up  quite  as  quickly  as  those 
of  hybrid  pilzii,  which  they  resembled  in  habits  very  closely. 

As  the  larvas  resembled  that  of  pilzi?  so  closely,  detailed 
descriptions  were  deferred  until  the  last  instar. 

Description  of  full  grown  larva, 

The  head  is  very  like  that  of  hirtaria  but  the  colour  is  a  lighter 
purple. 

The  ground  colour  is  close  to  that  of  brooksi  although  it  is 
yellower  and  not  so  grey  in  most  spécimens.  However,  it  is 
exceedingly  variable,  as  it  may  even  be  whitish  and,  in  some 
examples,  particularly  near  the  bars,  blackish  purple.  The  medio- 
dorsal  stripes  are  more  conspicuous  than  in  hirtaria  but,  although 

30 


466  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

the  edging  is  clear,  they  are  not  so  decided.  The  subdorsal  stripe 
cornes  to  a  point  and  breaks  on  the  subsegment  before  a  bar  just 
as  in  hïrtaria.  The  supraspiracular  stripe  closely  resembles  that 
of  pilzii.  The  various  suffusions  seen  in  the  larvae  of  pomonaria, 
are  présent  in  ail  the  examples  except  a  very  few.  The  transverse 
bars  are  well  marked  and  in  colour  are  pale  yellow. 

The  collar,  as  well  as  the  yellow  spots  before  the  anal  plate, 
are  just  the  same  as  in  hirtaria,  and  so  are  the  plate  itself  and 
the  two  strong  tubercles  on  segment  8. 

The  space  between  the  two  dorsal  stripes  is  grey  as  in  hirtaria. 
The  spiracular  stripe  varies  a  little  toward  pomonaria  in  being 
more  extensive,  if  more  irregular,  and  the  filling  in  is  paler. 

A  heavy  black  suffusion  is  developed  before  the  yellow  spots 
on  the  stripe  and  in  it  stand  the  brick-coloured  spiracles,  which 
are  not  black  as  in  pojnonaria  or  pilzii. 

Ventrally,  the  larva  more  closely  follows  pilzii  than  elsewhere, 
although  the  legs  and  prolegs,  except  for  their  lighter  colour,  are 
like  those  of  hirtaria.  The  shape  of  the  larva  is  near  to  that  of 
pilzii  but  some  are  slightly  longer  and  larger. 

li  only  varies,  as  mentioned  above,  in  coloration,  the  other 
points  being  very  stable. 

Pupae. 

The  pupae,  in  appearance,  are  very  like  those  of  hirtaria  at 
first  sight,  but  one  is  struck  immediately  by  the  great  variation 
in  size,  the  length  varying  from  13  mm.  to  18  mm.  The  wing 
cases  are  very  weak  and  distorted  and  judging  from  this,  the 
imagines  are  going  to  be  gynandromorphs  *  and  this  is  conhrmed 
by  the  mixed  character  of  the  genitalia,  which  seem  for  the  most 
part  more  female  than  maie. 

Without  exception,  ail  of  the  imagines  are  fully  formed  now, 
but  hâve  not  yet  emerged  *. 


*  Thèse  imagines  emerged   in   February    1913   and   were   fully   sexed   in   spite 
of  the  distorted  pupal  genitalia. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  467 

Pœcilopsis  hybrid  hunii  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  (hybrid  hullï). 

This  Crossing  is  just  as  easy  to  obtain  as  the  last,  but  it  rarely 
yields  fertile  ova,  the  first  being  obtained  in  the  spring  of  the 
présent  year.  Only  a  few  hatched  safely.  When  placed  on  their' 
food  plant  {Cratcegus  oxycanthd)  the  young  larvae  fed  up  quite 
as  rapidly  as  those  of  the  previous  hybrid  and  proved  just  as 
healthy. 

As  there  is  very  little  différence  in  any  respect,  between  the 
larvae  or  pupas  of  this  form  and  the  last,  it  is  of  little  use  repeating 
the  descriptions. 


îthysia  hybr.  harrïsoni  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  (hybr.  goodwini). 

This  Crossing  is  very  easy  to  obtain  and  has  been  secured  scores 
of  finies.  The  female  hirtaria,  however,  rarely  lay  more  than  half 
a  dozen  ova  and  then  thèse  are  nearly  always  infertile. 

One  oviun,  deposited  in  April  19 10,  hatched,  but  the  larva  died 
at  once.  Ail  attempts  since  then  to  repeat  this  success  hâve  been 
useless.  The  larva  was  exactly  the  same  as  that  of  a  normal 
hirtaria. 


CONCLUDING    REMARKS 

During  the  course  of  the  above  experiments,  many  interesting 
facts  were  observed  ;  some  of  them  were  so  important  that  spécial 
attention  is  given  to  them  hère. 

They  are  : 

1.  The  great  constitutional  strength  of  the  larvae. 

2.  The  variation  in  sterility  of  the  différent  primary  hybrids 
reared. 

3.  The  apparent  dominance  of  zonaria  and  grœcaria  charac- 
teristics  in  the  products. 


468  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

4.  Independent  of  the  last  point,  the  greater  influence  of  the 
maie  in  determining  the  appearance  of  the  hybrids. 

5.  The  distaste  of  the  hybrid  larvae  for  such  food  plants  as 
yarrow  {Achillea  millefolium),  l'rifolium,  etc.,  that  is  to  say, 
the  food  plants  of  the  Ithysia  group. 

6.  The  failure  to  yield  females  observed  in  certain  crossings. 

7.  The  gynandromorphic  nature  of  certain  of  the  secondary 
hybrids. 

A.     Strength  of  the  larvae  and  the  sterility  of  the  crosses. 

The  first  two  points  are  taken  together,  not  because  they  are 
intimately  connected,  but  because  of  the  light  the  two  combined 
throw  on  the  origin  and  fixation  of  species.  The  experiments 
described  above,  differ  from  most  of  those  of  other  observers  in 
as  much  as,  whilst  they  dealt  with  species  very  close  to  one  another 
as  regards  strength,  in  this  group,  many  of  the  crosses  were 
between  parents  differing  enormously  in  this  respect.  For 
instance,  the  members  of  the  genus  Ithysia  are  exceedingly  tender, 
and  die  for  no  apparent  reason  under  conditions  in  which  the 
members  of  the  gênera  Lycia  and  Pa  cilopsis,  with  the  possible 
exception  of  the  species  lapponaria,  continue  in  robust  health. 

This  is  not  confined  to  artificial  conditions,  for  /.  zonaria 
shows  the  same  weakness  in  a  state  of  nature,  and  very  many 
larvae  die  just  when  full  grown. 

In  my  case  it  lias  been  the  universal  resuit  that,  in  ail  cases 
where  crosses  were  made  between  an  individual  chosen  from  the 
hardier  gênera  and  one  from  the  Ithysia  group,  instead  of  the 
hybrid  larvae  being  as  weak  as  the  weaker  member,  or  as  one 
might  expect  from  their  hybrid  origin,  weaker  than  it  is,  they 
were  as  strong  as  the  stronger  parent.  In  other  words,  strength 
is  dominant.  Not  only  is  this  so,  but  when  one  crosses  lapponaria 
and  zonaria,  neither  of  which  is  conspicuous  for  its  strength, 
although  in  my  expérience  lapponaria  is  the  stronger,  the  vigour 
of  the  larvae  seems  to  be  cumulative,  that  is  to  say,  the  hybrid 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


469 


larv^  are  very  much  more  robust  than  those  of  either  parent.  Let 
us  consider  the  effects  of  this  law  in  the  case  of  species  in  natural 
conditions.  Suppose  a  species  to  develop,  as  a  chance  aberration, 
a  form  somewhat  more  vigorous  than  itself  either  in  the  larval 
or  in  any  other  stage.  It  is  clear  that  a  pairing  between  the 
type  and  the  aberration  would  resuit  (granting  that  strength  is 
dominant),  in  offspring  much  more  vigorous  than  the  type  of 
the  species  and,  therefore,  more  hkely  to  provide  the  parents  of 
the  next  génération.  It  is  but  f air  to  assume  that,  accompanying 
the  acquisition  of  the  strength  of  the  aberration,  we  hâve  a  repro- 
duction of  its  outward  appearance.  The  yield  of  imagines 
resembling  the  new  form  would,  in  many  cases,  be  small,  but  if, 
as  has  been  assumed,  the  strength  of  the  aberration  and  its  other 
features  are  Mendelian  dominants,  100  per  cent  of  the  progeny 
would,  to  the  eye,  be  departures  from  the  typical  form.  Thus, 
if  we  Write  S  for  the  aberration  and  thus  indicate  that  its  strength 
and  other  features  are  dominant  and  W  for  the  type  with 
strength,  etc.  récessive,  then  the  following  scheme  indicates  the 
resuit  of  a  pairing  between  the  aberration  and  the  type,  and  the 
subséquent  inbreeding  of  the  first  or  Fj^  génération  and  also  of  the 
F2  and  F3  générations. 


(dorainant) 


S     X     W   (récessive) 


S  W  (hétérozygote  with  the  appearance  of  S) 


SS 
(extracted 
dominant) 


F^ >-  S  S 


S  W 


WS 


hétérozygote  looking  S 


Sis 


wlw 


w  w 
ww 


SIW         WIS 
I  as  before 

3 — >-  SS  SS  ww  ww 

(Breeds  true)   (Breeds  true)  (Breeds  true)  (Breeds  true) 


4/0  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

We  have  thus  extracted  a  pure  line  of  S  S  individuals  breeding 
true.  As,  however,  it  was  assumed  that  the  new  form  was  the 
stronger,  it  is  clear  that  it  would  tend  to  increase  in  numbers, 
and,  just  as  plainly,  we  can  see  that  the  type  form  would  diminish 
in  individuals.  Next,  one  of  two  things  would  happen;  either 
the  parent  form  would  be  totally  "  swamped  "  and  vanish, 
leaving  us  with  the  new  form  in  its  place,  or  both  would  continue, 
with  the  type  form  retiring  to  localities  in  which  the  strain  of 
combat  with  superior  forms  was  not  felt,  there  to  continue  as  a 
rare  form  or  species.  Such  an  occurrence  as  the  former,  we  see 
takmg  place  before  our  eyes  in  the  North  of  England,  in  the 
graduai  supplanting  of  Amphidasis  betularia  by  its  aberrant 
form  Doubledayaria,  for,  already,  in  the  country  of  Durham,  no 
trace  of  the  type  form  is  to  be  found.  An  example  of  the  latter 
state  of  affairs  is  seen  in  the  trio  of  species  Larentia  autumnalis, 
Lar.  sordidata  and  Lar.  ruberata.  The  two  former  have  both 
been  evolved  from  the  last  by  showing  strength  and  adaptability, 
in  providing  for  lengthened  larval  existence,  during  an  epoch  of 
constantly  diminishing  periods  of  summer  heat.  The  first  does 
it  by  the  robustness  of  the  embryo  m  the  egg,  for  it  hybernates 
in  the  egg  state.  The  other  succeeds  by  the  power  it  has  acquired 
of  continuing  as  a  spun  up  larva,  in  the  depths  of  winter,  and 
then  successfully  pupating.  That  Lar.  ruberata  is  the  older  form 
is  proved  by  its  rarity,  and  the  great  discontinuity,  combined  with 
the  wide  area  of  its  distribution.  To  return  to  the  species  we 
are  immediately  concerned  with.  I  see  in  the  Lycia-Pœcilopsis 
group  (in  the  main)  the  stronger  line  and  in  /.  zonaria,  I.  alpina 
and  in  the  other  Ithysiœ,  isolated  and  weaker  forms  unable  to 
cope  under  similar  conditions,  and  in  like  localities,  with  the 
others.  They  have  therefore  taken  to  mountainous  and  seacoast 
localities  just  as  many  plants,  which  have  failed  in  the  battle 
of  life  with  their  more  robust  neighbours,  have  donc.  There,  they 
have  more  or  less  adapted  or  specialised  themselves  in  ail  ways 
against  the  attacks  of  enemies. 

Now,  granted  that  specialised  forms  have  been  evolved,  and 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COAIPARÉE  4/1 

that  both  they  and  the  parent  form  hâve  persisted,  what  has  so 
separated  them  that  each  is  entitled  to  the  lank  of  a  species 
becomes  the  next  question.  Along  vvith  a  différence  in  the  appea- 
rance  of  the  new  form  there  would  axise  a  pliysiological  différence, 
becoming  more  and  more  pronounced,  which,  in  the  end,  would 
teanifest  itself  as  a  slight  but  growing  sterility  in  the  actual 
crossings  between  the  two  forms,  and  ûnally,  from  an  inability 
to  combine  the  physiological  chaiacters  of  the  parents,  an  almost 
total  sterility  of  the  products. 

An  example  of  the  former,  combmed  with  a  distinct  disincli- 
nation to  pair  at  ail,  is  seen  m  the  case  of  typical  Piens  napi 
and  its  Alpine  variety  bryoniœ. 

If  thèse  assumptions  are  true,  then  the  degree  of  the  sterility 
of  the  progeny  of  various  crossmgs  would  be  a  certain  test  of  the 
physiological  divergence  of  the  parents,  and  if  we  can  obtain 
corroborating  proofs  of  this  divergence  from  other  sources,  we 
are  thus  ablc  to  prove  mdirectly  that  our  spéculations  as  to  the 
origin  of  species  are,  to  say  the  least,  justified.  What  facts  do 
our  experiments  yieid  us  ?  We  hâve  seen  that  the  hybrids  between 
Pœcilopsis  and  Lycia  are  reasonably  fertile,  whilst  those  pro- 
duced  either  by  crossing  Pœcilopsis  and  Ithysia,  or  Lycia  and 
Ithysia  are  practically  stérile. 

And  this  sterility  is  not  a  resuit  of  gynandromorphism  in 
either  sex,  for  an  anatomical  examination  by  means  of  the 
microscope,  shows  that  the  génital  organs  in  both  sexes  are  per- 
fectly  formed.  In  other  words,  the  sterility  is  due  to  a  failure 
to  blend  in  order  to  form  germs  functionally  active  in  the  hybrid 
individual.  We  are  thus  driven  to  the  conclusion  that  Lycia  and 
Pœcilopsis  are  separated  by  a  short  period  in  respect  to  their 
existence  as  gênera,  whereas  Lycia  has  been  separated  a  long 
time  from  Ithysia  and  so  has  Pœcilopsis,  facts  easily  obtained 
otherwise  from  a  study  of  the  structure  of  the  larvae  or,  indepen- 
dently,  form  the  genetic  séquence  of  the  colouring  of  the  imagines 
for  we  hâve,  passing  from  ItJiysia   (as  typiâed  by  /.  zonaria) 


472  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

through  Lycia  to  Pœcilopsis,  a  passage  f  rom  white  through  yellow 
to  red. 

It  is  thus  seen  that  the  period  of  séparation  between  hirtaria 
and  zonaria  has  been  very  long,  and  in  spite  of  the  fact  that 
hirtaria  possesses  a  winged  female,  I  gather  from  the  colouring 
of  the  imago,  and  from  the  colour  and  structure  of  the  larva, 
that  zonaria,  in  many  characteristics,  but  not  in  ail,  more  closely 
resembles  the  ancestrai  form,  that  is,  zonaria  is  phylogenetically 
the  older  form  ;  this  is  confirmed  by  the  sporadic  appearanœ 
of  grey  larvas  in  the  highly  specialised  larvae  of  hirtaria,  lappo- 
naria,  rachelœ  and  pomonaria. 

In  spite  of  this,  one  must  not  assume  that  zonaria  is  to  be 
regarded  as  a  primitive  type,  for  it  can  easily  be  proved  to  be 
specialised  in  other  points.  To  give  one  example,  the  transverse 
white  bars  of  ail  the  species  in  the  early  larval  stages  are  not 
confined  to  this  somewhat  compact  group.  They  appear  in  other 
members  of  the  family  e.  g.  Boarmia  crepuscularia,  Selenia  lu- 
naria,  etc..  Now,  zonaria  loses  thèse  bars  early,  whilst  in  pomo- 
naria and  hirtaria  they  persist  to  the  end.  It  is  but  fair  to  assume 
that  the  larva  which  has  lost  them  is  the  specialised  form  in  this 
respect. 

It  will  be  seen  that  the  phylogenetically  longer  separated 
/.  italica  and  L.  hirtaria  are  nearer  in  outward  appearance  al- 
though  not  physiologically  than  are  the  two  gênera  Lycia  and 
Pœcilopsis. 

B.     The  apparant  dominance  of  zonaria. 

Looking  at  the  imagines  and  larvae  of  the  hybrids  we  are 
struck  by  the  great  influence  zonaria  seems  to  hâve  on  those  in 
which  it  occurs,  as  does  grœcaria  on  the  one  hybrid  in  which  it 
took  part.  Why  should  this  be?  What  advantage  has  zonaria 
presumably  a  weaker  form  ? 

As  has  been  shown  above,  in  the  colour,  both  of  the  imago  and 
of  the  larva,  zonaria  more  closely  approaches  the  ancestrai  form; 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  4/3 

incidentally  it  appeared  that  hirtarïa  and  fomonaria  occa- 
sionally  yielded  grey  larvas.  It  is  precisely  in  those  points  in 
which  zonaria  is  nearest  to  the  phylogenetic  (and  therefore 
common)  ancestor  of  ail  the  forms,  that  the  hybrids  approach  it, 
that  is  to  say,  there  seem  to  be  latent  in  hirtaria  and  the  others, 
common  characters,  which  are  once  more  brought  into  being  in 
the  liybrid  owing  to  their  persistent  occurrence  in  zonaria.  It  is 
fair  therefore  to  assert,  that,  if  in  hirtaria,  lapponaria  and  pomo- 
naria,  we  could  ûnd  a  single  character  nearer  to  the  ancestral 
form  than  in  zonaria,  that  character  ought  to  be  reproduced  in 
the  hybrid.  We  hâve  just  such  a  character  in  the  pupae  (and  in 
a  minor  degree  in  the  transverse  bars  in  the  larvae).  The  pupae 
in  hirtaria,  Lapponaria  and  ponionaria  are  of  the  usual  redbrown 
colour,  whilst  in  zonaria,  they  are  of  a  specialised  yellow  brown 
tint. 

The  hybrids  follow  hirtaria,  etc..  Our  assumptions  are  justi- 
fied.  The  apparent  dominance  of  zonaria  is  reduced  to  a  récur- 
rence of  ancestral  characters  more  strongly  expressed  at  the 
présent  time  in  zonaria,  than  in  hirtaria,  etc.. 

If  this  be  true,  when  one  crosses  hirtaria  and  pomonaria,  the 
progeny  ought  to  approach  hirtaria  more  closely  than  pomonaria 
and  this  they  do,  for  when  I  hâve  presented  larvas  or  imagines, 
either  of  hunii  or  pilzii,  to  friends  they  hâve  always  named  them 
aberrant  hirtaria. 

Hence  the  phylogenetically  older  species  will  always  appear 
to  hâve  the  greater  influence  or,  to  put  it  otherwise,  when  hybri- 
dised  will  always  appear  to  adhère  longer  to  its  characters. 

Further,  ail  the  hybrids  in  which  zonaria  took  part,  appeared 
to  hâve  the  habits  of  zonaria,  both  in  the  larval  and  imaginai 
conditions.  Well,  this  is,  for  the  most  part,  a  matter  of  structure. 
They  are  precisely  the  mean  in  this  respect  of  the  two  parents  : 
take  the  larvae  as  examples,  the  claspers  are  much  shorter  say 
in  denhami,  than  in  hirtaria.  The  larvas,  therefore,  tend  to  drop 
and  to  act  as  those  of  zonaria;  similarly  with  other  points. 


474  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


C.     The  superlor  influence  of  the  maie. 

In  this  group  this  is  not  rea.dily  explained.  It  is  easy  to  say 
with  other  observers,  that  the  maie  is  the  more  conservative  form, 
and  therefore  bears  a  greater  number  of  ancestral  déterminants; 
this  would  mean  that  we  ought  to  hâve  a  product  nearer  to  the 
original  type  but  such  is  not  the  case.  In  many  cases  it  is  the 
female  which  is  nearer  the  ancestral  stock  and  an  approach  to 
the  maie  necessarily  means  a  step  from  the  common  ancestor.  One 
can  only  say  that  this  is  an  expérimental ly  developed  law  con- 
firmed  by  the  results  of  ail  similar  experiments. 

D.     Distaste  for  the  food  plants  of  Ithysia. 

As  was  demonstrated  above,  the  Ithysia  group  hâve  been  sup- 
planted  and  dîsplaced  from.  their  old  habitats  in  the  long  distant 
past  by  the  more  vigorous  Lycia  group.  Driven  from  the  wood- 
lands  to  open  ground,  in  the  first  place  they  would  be  forced  to 
a  diet  of  some  low  shrubs,  not  very  distinct  in  character  from 
what  they  were  formerly  accustomed  to.  Such  plants  they  would 
find  in  the  lower  growing  species  of  Ko  sa  and  Salix,  e.  g.  Rosa 
spinosissima,  Salix  repens.  Thenoe,  a  graduai,  but  not  perfect 
transition,  to  AchilLea  Lotus,  Artemisia  and  similar  plants  has 
been  made.  The  tendency  is  therefore  présent,  from  both  sides, 
to  feed  on  hawthorn,  etc.,  and  thèse  foods  are  adopted. 

E.     The  sex  détermination  in  the  hybrids. 

When  we  come  to  examine  the  proportion  of  the  sexes  produoed 
in  thèse  hybrids,  a  remarkable  séries  of  phenomena  is  observed. 

Four  of  the  crossings  : 

Lycia  hirtaria  çS  x  Ithysia  zonaria  Q  =  hybr.  denhami; 
Pœcilopsis  lapponaria  cf  x  /.  zonaria  Q  =  hybr.  smallmani ; 
Pœcilopsis  pomonaria  cf  x  /.  zonaria  Q  ^^  hybr.  helenœ ; 
Lycia  hirtaria  cT  x  /.  grœcaria  Q  =  hybr.  buloveci; 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  475 

produce  no  female  —  a  condition  that  has  only  been  exceptionally 
modified  in  the  case,  of  the  two  middle  crosses. 

Two  of  tiiem  : 

P.  pomonaria  cf  x  Z.  hïrtaria  Q  =  hybrid  hunii; 
L.  hirtaria  cf  x  P.  pomonaria  Q  =  hybr.  pilzii; 

yield  the  sexes  in  approximately  equal  numbers. 

Whilst  two  : 

/.  zonaria  çS  y-  P-  pomonaria  Q  =  hybr.  langei; 
I.  zonaria  (S  x  L.  hirtaria  Q  =  hybr.  harrisoni; 

give  an  excess  of  females. 

Lastly,  the  only  secondary  hybrid  bred  up  to  the  présent,  i.  e. 
P.  pomonaria  cf   x   L.  hybr.  pUzii  Ç)    =  hybr.  brooksi. 
yields  spécimens  hopelessly  gynandromorphic. 

The  problem  as  to  why  this  state  of  affairs  should  hold  at  once 
présents  itself.  It  is  perfectly  clear  that  little  or  no  absolute 
évidence  can  be  brought  to  prove  this,  or  disprove  that  theory. 
The  dominance  of  male-ness  in  the  hrst  four,  and  the  proportion 
of  females  in  the  third  group,  suggest  a  simple  Mendelian 
explanation,  but  the  only  simple  one  based  on  Mendel's  "  Law  " 
contains  a  grave  defect.  However,  it  will  be  given  in  its  proper 
place. 

Let  us  consider  the  failure  of  females  in  the  first  four  cases. 
One  is  at  once  seized  with  the  notion  that,  as  /.  zonaria  takes 
part  in  three  of  them,  the  failure  must  be  due  to  the  female  of 
that  species.  The  only  point  of  différence  seen  in  that  form,  is 
the  exceptional  size  of  the  Ç.^^,  which  is  greater  in  volume  than 
those  of  the  other  species,  but  why  this  différence  should  affect 
the  female  sex  only  is  difficult  to  see,  and,  fortunately,  direct 
évidence  can  be  brought  to  prove  that  no  such  interférence  with 


476  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

the  female  sex  occurs,  and  that  of  two  forms.  Considering  the 
case  of  hybr.  denhami  {hïrtaria  cf  x  zonarïa  Q  )  ;  whilst  it  is 
true  that  this  is  the  cross  which  occasionally  gives  infertile  ova, 
i.  e.  ova  which  do  not  develop  at  ail,  direct  experiment  shows  that, 
under  favourable  conditions,  ail  the  ova  from  single  females 
hatch  and  yet  no  females  are  produced. 

Secondly,  if  the  factor  /.  zonaria  be  replaced  by  /.  grœcaria,  — 
a  species  closely  allied  to  zonaria,  as  has  been  shown  elsewhere, 
but  which  has  ova  indistinguishable  from  those  of  hirtaria,  ■ — 
again  only  maies  are  obtained,  and,  in  the  two  crosses  actually 
made,  every  ç:g^  hatched. 

Incidentally,  that  hirtaria  cf  is  not  primarily  responsible  for 
thèse  phenomena  can  be  seen  from  crossings  2  and  3,  in  which 
it  takes  no  part;  and  yet,  under  ordinary  circumstances,  they  yield 
no  females. 

It  may  then  be  advanced  that  inability  of  the  embryonic 
changes  (due  to  the  présence  of  two  species)  to  synchronise,  owing 
to  the  différence  in  steps  necessary  to  produce  two  females  of  such 
diverse  forms  as  zonaria  Q  and  hirtaria  Q,  may  be  the  cause. 
This  is,  at  first  sight,  confirmed  by  the  observation  that  this  cross 
very  often  produces  ova  in  which  the  larva  develops  to  a  certain 
extent  and  then  f  ails  to  hatch,  but  is  disproved  by  the  same  séries 
of  experiments  as  is  detailed  above  ;  and  f urther  by  the  f act  that 
a  Crossing  of  normal  pomonaria  cf  with  a  similar  zonaria  Q,  gives 
no  females,  in  spite  of  the  fact  that  the  structural  différences  of 
zonaria  Q  and  -pomonaria  Q  are  but  small. 

Again,  no  such  interférence  occurs  in  the  case  of  ail  the  reci- 
procal  crosses  or  in  the  Lycia-Pœcilopsis  hybrids. 

Next,  we  come  to  théories  based  on  the  possible  cytological 
différences  in  the  ova  and  the  spermatozoa. 

Thèse  can  be  resolved  into  two  suppositions  : 

I.  We  can  assume  a  différence  in  the  size  between  the  sperma- 
tozoa destined  to  produce  maies  and  those  destined  to  give 
females. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  477 

2.  We  can  hâve  a  différence  between  the  state  of  the  chro- 
mosomes of  maie  producing  spermatozoa  and  that  in  female 
producing  spermatozoa.  just  as  has  been  definitely  observed  in 
other  insects  {Protenor  belfragi)  ;  this  condition  may  vary  in  the 
two  groups  considered  and  thus,  on  crossing  give  rise  to  the  phe- 
nomena  observed. 

In  the  first  case,  the  condition  assumed  is  mechanical,  and  is 
that,  whereas  spermatozoa  bearing  male-ness  are  small  and 
capable  of  penetrating  the  micropyle  of  the  ova,  on  the  contrary, 
spermatozoa  carrying  female-ness  are  large,  and  therefore  unable 
to  penetrate  an  ovum  produced  by  a  very  small  insect.  In  this 
case  the  huge  excess  of  spermatozoa  would  mask  the  fact  that 
some  of  them  were  impotent. 

No  experiments  hâve  been  undertaken  to  prove  or  disprove 
this,  but  possibly  the  fact  that  the  hirtaria-pomonaria  crosses, 
in  vvhich  we  hâve  the  same  disparity  of  size,  do  producc  females 
may  hâve  some  bearing  on  the  matter. 

In  the  case  of  point  2  as  a  séries  of  elaborate  investigations 
into  the  cytological  conditions  of  the  ova  and  spermatozoa  of 
ail  the  species  and  hybrids  is  now  being  carried  out,  the  results 
of  which  will  be  published  later,  it  would  be  unwise  to  give  any 
spéculations  hère. 

Lastly,  we  come  to  the  tempting,  though  defective,  Mendelian 
explanation  of  the  facts. 

As  was  mentioned  before,  L.  hirtaria,  P.  pomonaria  and 
P.  lapponaria  form  one  compact  group,  whereas  /.  zonaria, 
I.  grœcaria,  I.  italica,  I.  alpina  form  another  just  as  natural. 

To  explain  our  facts,  let  us  no  assume  that  the  germ  cells  of 
the  maies  of  the  first  group  are  homozygous  in  respect  to  sex, 
and  simply  bear  male-ness,  while  the  females  are  heterozygous 
in  the  same  respect,  with  femaleness  dominant. 

On  the  contrary,  with  the  second  group,  we  must  assume  that 
the  reverse  condition  holds,  i.  e.  that  the  maies  are  heterozygous 
and  the  females  homozygous  in  respect  to  male-ness,  maleness 
again  being  récessive. 


4/8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


To  sum  up  : 

Lycia  hirtaria  cf  j 

„      .,       .     ,  „       r      S'î'e  représentée!  as  cfcf  with 

Pœcilo-psîs  Lapponana  (j        > 

.  \             male-ness  récessive. 

/^.  pomonana  (j  ] 

Lycia  hirtaria  Q     \ 

P.  lapponaria  Q      ^     are  cTq 

P.  pomonaria  Q       ) 

I.  zonaria  cf 


/.  grœcaria  cf 

/   alpina  cf  (      ^''^       ***       f      Femaleness  dominant. 

/.  italica  cf 


/.  zonaria  Q 
/.  grœcaria  Q 
/.  alpina  Q 
I.  italica  Q 


are  cfcf 


This  is  the  only  possible  simple  Mendelian  scheme  which 
explains  ail  the  facts,  but  as  was  said  it  is  defective.  It  fema- 
leness is  dominant,  zygotes  of  the  constitution  cf  Q  should  be 
female  in  appearance  and  the  zygotes  cf  o'  should  be  maie,  which 
is  opposite  to  what  is  assumed  above. 

Prof.  R.  C.  Punnett  however  has  suggested  that,  if  we  assume 
a  ségrégation  of  the  germ  plasm  from  the  somatoplasm  in  the 
Ithysia,  a  scheme  producing  a  female  body  with  germs  of  the 
constitution  cfcf  can  be  built  up  and  so  on  with  the  other  defect. 

Granting  that  the  above  scheme  is  possible  *,  let  us  consider  the 
effect  of  Crossing  zonaria  maie  with  hirtaria  female;  we  should 


*  It  is  extremely  improbable  that  it  can  exist  in  the  above  crude  form  but  it 
is  hoped  that  the  lesults  of  the  cytological  examination  mentioned  above  will 
show  that,  by  sélective  fertilisation  or  otherwise,  phenomena,  comparable  with 
those  yielded  by  this  scheme,  are  just  what  we  ought  to  expect. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  479 

have    produced,    as    femaleness    is    dominant,    females    of    the 
type  Q  Q  and  of  the  type  cfç  but  maies  only  of  the  form  cfcf- 

Or  diagrammatically  thus  : 

cfQ        X        cfg 


QQ  QCf  CfQ  Cfcf 

"~~  "^      ~       ^  maie. 

ail  female. 

In  other  words,  we  should  have  females  in  the  proportion 
of  3  :  I,  and  this  is  in  direct  accord  with  expérimental  results. 
for  females  are  obtained  in  excess;  exact  figures,  however,  are  not 
available,  because  the  female  larvœ  take  longer  to  feed  up  and, 
as  the  last  larvas  are  always  attacked  by  a  deadly  infections 
disease,  there  is  thus  a  greater  mortdlity  amongst  them;  this  tends 
to  restore  the  balance  of  the  sexes. 

In  two  cases  the  following  results  were  noted  : 

1.  Zonaria  cf  x  pomonaria  Q  yielded  43  pupas  giving  28  Qs: 
15  cf  s. 

2.  Zonaria  cT  x  hirtaria  Q  yielded  71  pupae  giving  51  Qs  : 
20  cf  s. 

Présuma bly,  to  judge  from  Mr.  Mera's  duplicates,  zonaria  cf  x 
lapponaria  cf  gives  a  similar  excess  of  females. 

Turn  now  to  the  cross  hirtaria  (S  x  zonaria  Q  ;  the  product  of 
this  ought  to  be  of  the  nature  c^"  Cf  as  is  the  case.  The  same  ought 
to  hold  good  with  crosses  between  any  two  species,  one  selected 
from  each  of  the  two  groups,  this  we  find  is  in  accord  with 
observed  facts. 

A  cross  between  two  species  of  the  same  group,  ought  to  give 
us  maies  of  the  constitution  cfcf.  and  females  of  the  type  cf  Ç>, 
in  approximately  equal  numbers,  and  this  was  found  to  be  the 


480  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

case,  in  tbe  reciprocal  crosses  between  hirtaria  and  pomonaria 
within  the  limits  of  expérimental  error. 

There  only  remains  to  be  discussed  the  curious  fact  that  very 
strong  inbreeding  of  pomonaria,  lapponaria,  and  zonaria  before 
Crossing,  produces,  on  rare  occasions,  a  few  females.  The  only 
explanation  one  can  offer  is  that  such  a  procédure  tends  to 
restore  exceptionally,  one  or  other  of  the  species  to  its  original 
State,  and,  as  they  are  ail  derived  from  the  same  ancestral  form, 
the  sex  determining  characters  would  be  of  the  same  nature  as 
between  two  members  of  the  same  species  and  thus  females  would 
resuit.  That  inbreeding  does  disturb  in  some  way  the  balance 
of  the  sexes  is  a  well-known  fact,  although,  personally,  I  hâve 
only  observed  it  in  the  case  of  closely  inbred  Zonosoma  orbicii- 
laria,  which  produced  only  females. 

It  must  be  noted,  however,  that  no  amount  of  inbreeding  with 
hirtaria  has,  in  the  case  of  the  cross  with  zonaria  female,  ever 
produced  a  female. 

F.     The  gynandromorphism  of  the  secondary  hybrids. 

Anatomical  examination  of  several  thousand  primary  hybrids 
has  revealed  the  fact  that  except  for  one  spécimen,  which  was 
patently  a  gynandromorph,  ail  of  the  imagines  were  perfectly 
maie  or  perfectly  female.  In  no  case  was  there  the  slightest  trace 
of  a  mixture  of  the  sexual  organs,  such  as  is  displayed  in  the 
female  of  Smerinthus  hybrid.  hybridus. 

Yet,  in  the  case  of  10  secondary  hybrids  bred,  and  about 
50  pupae  of  a  similar  nature  obtained,  ail,  without  exception,  are 
gynandromorphs.  Why  hâve  we  this  différence  ?  The  proportion 
in  the  primar)^  hybrids  is  not  différent  from  what  is  observed  in 
pure  species. 

Resulting  from  their  hybrid  origin,  there  is  a  marked  degene- 
ration  observable  in  the  ova  produced  by  hybrid  females,  and 
probably  this  is  accompanied  by  a  similar  tendency  in  the  sperma- 
tozoa  of  the  maies.    The  secondary  hybrids,  produced  themselves 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  48 1 

from  defective  germs,  would  accentuate  the  disturbance  in  the 
sexual  products. 

A  failure  of  the  sexual  powers  has  been  observed  in  many 
animais  to  manifest  itself  in  the  development  of  the  secondary 
characters  of  the  opposite  sex.  Such  phenomena  we  see  in  the 
cases  of  hens  past  laying,  cats,  etc.,  which  hâve  been  castrated 
and  so  on.  It  is  but  fair  to  suppose  that  a  similar  disturbance. 
although  produced  in  a  vastly  différent  way,  in  the  sexual  pro- 
ducts of  thèse  hybrids,  causes  the  development  of  a  mixture  of 
the  sexes  displayed  to  such  an  extraordinary  extent  in  the  case 
of  hybrid  brooksi.  In  this  explanation  it  is  ail  but  certain  we 
hâve  the  real  facts  of  the  case. 


The  end. 


My  best  thanks  are  due  to  Mrs.  Denham,  Brooks,  Smallman, 
Burrows  and  Hull  in  England,  and  Herr  E.  Lange  (of  Freiberg, 
Saxony),  and  Herr  Anton  Bulovec  (of  Laibach,  Austria),  for 
helping  me  with  material  which  made  my  experiments  possible. 
It  will  be  noticed  that  I  hâve  recognised  this  help  by  applying 
their  names  to  the  hybrids  produced. 


31 


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Le   Genre   ITHYSIA    (Hb) 

Par  J.  W.  H.  Harrison,  B.  Se. 


M.  Prout  a  montré  que  le  nom  générique  exact  de  ce  groupe 
est  Ithysia;  je  l'adopte  donc  au  lieu  du  nom  plus  ordinairement 
employé  de  Nyssia  (Dup.)  qui  s'applique  en  outre  à  l'espèce  que 
j'ai  classée  dans  mon  genre  Pœcilopsis. 

Je  n'avais  pas  l'intention  d'ajouter  un  supplément  aux  notes  sur 
les  Bistoninœ  que  j'ai  publiées  dans  YEntomologist  de  juillet 
1910,  jusqu'au  moment  où  j'aurais  fini  mon  travail  sur  ce  groupe; 
mais  j'ai  été  poussé  par  la  force  des  circonstances  à  donner  le 
résultat  de  mes  recherches  sur  ce  genre. 

Tel  que  le  genre  Ithysia  existe  maintenant  sur  nos  listes,  il 
comprend  les  trois  espèces  :  Ithysia  zonaria,  I.  alpina  et  /.  grœ- 
caria,  ou,  comme  nous  les  appelons  maintenant  :  Nyssia  zo- 
naria,  etc.,  mais  je  trouve  qu'il  y  a  quatre  espèces  dans  ce  genre 
au  lieu  des  trois  ci-dessus  désignées.  Ce  sont  : 

Ithysia  zonaria  (Schiff.). 
/.  alpina  (Sulz.). 
/.  italica,  sp.  nov.  (Harrison). 
/.  grœcaria  (Bdv.  —  Staud.). 

Pour  simplifier  les  descriptions  de  ces  espèces,  je  puis,  avec 
profit,  exposer  ici  la  méthode  que  j'ai  adoptée  en  traitant  des 
mâles  dans  les  diverses  formes  hybrides  que  j'ai  élevées  de  cette 
famille. 

Je  considère  les  ailes  antérieures  de  l'espèce  «  idéale  »  comme 
traversées  par  quatre  lignes  qui  peuvent  être  ou  ne  pas  être  obso- 
lètes chez  les  spécimens  actuellement  décrits.  Les  trois  premières 


486  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

à  savoir  :  la  première,  celle  du  milieu  et  la  seconde  sont  de  couleur 
sombre.  Par  simplification,  j'appelle  la  bande  blanche  précédée 
et  suivie  d'une  suffusion  *  noirâtre,  la  ligne  subterminale.  Les  ailes 
postérieures  sont  presque  pareilles,  sauf  que  la  première  ligne  ne 
s'y  trouve  que  exceptionnellement.  Les  deux  ailes  ont  une  tache 
blanche  sur  le  disque,  entourée  d'un  anneau  noirâtre,  sur  la  ner- 
vure transversale.  Ces  taches  peuvent  faire  défaut. 

J'ai  précédemment  indiqué  que  la  forme  alpina  et  la  forme 
grœcaria  devraient  génériquement  être  séparées  de  la  forme 
zonaria,  mais  maintenant  je  suis  certain  que  la  distinction,  du 
moins  en  ce  qui  concerne  Yalpina,  était  prématurée.  Je  considère 
cette  espèce  comme  strictement  congénère  avec  la  zonaria.  Il  existe 
quelques  points  de  structure,  tels  que  les  pectinations  plus  fortes 
des  antennes  et  l'absence  de  cornuti  sur  la  vesica  dans  les  organes 
génitaux,  qui  pouri  aient  servir  à  séparer  les  deux  espèces  italica 
et  grœcaria  du  genre  Ithysïa  sous  le  nom  générique  de  Melano- 
coma;  mais  je  préfère  réunir  toutes  les  quatre  dans  le  genre 
Ithysia. 

Le  rapport  qui  existe  entre  les  diverses  formes  ou  espèces  est 
demeuré  très  obscur  dans  le  passé,  en  partie  à  cause  de  la  diffi- 
culté que  l'on  éprouve  à  se  les  procurer,  et  en  partie  à  cause  de 
leur  grande  variabilité.  J'espère  que  cet  article  jettera  une  lumière 
complète  sur  cette  confusion.  Je  me  propose  de  traiter  la  question 
des  mâles  de  chaque  espèce  séparément,  mais,  en  vue  de  les  com- 
parer, j'étudierai  les  femelles  toutes  ensemble. 

Ithysia  zonaria  **  (Schiff.). 

Envergure  :  30-35  mm. 

Cette  espèce  n'a  donné  lieu  à  aucune  confusion,  comme  elle  est 
largement  répandue  dans  tout  le  Nord  et  le  centre  de  l'Europe, 
et  s'étend  même  jusqu'en  Arménie. 


*  Le  mot   anglais   «    Suffusion    »   indique    une   ombre,    un   voile,    une   couleur 
diffuse  ou  dégradée,  une  expansion  de  la  coloration. 
**  Les  Genitalia  sont  figurés  PI.   B,  Fig.    15. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  487 

La  forme  typique  telle  qu'on  la  trouve  au  centre  de  l'Europe, 
a  des  dessins  très  sombres,  si  sombres  qu'ils  en  sont  presque  noirs. 

Nos  spécimens  anglais  (Var.  Britannica,  mihi)  ont  des  dessins 
beaucoup  plus  gris,  avec  une  tendance  à  devenir  obsolètes  en 
dedans  à  partir  de  la  suffusion  présubterminale. 

Dans  la  var.  Rossica  (mihi)  provenant  des  montagnes  de 
l'Oural,  les  spécimens  sont  très  petits,  avec  des  dessins  sombres 
accentués  et  une  bande  subterminale  pareille  à  une  ligne.  Pour 
la  forme  britannique  presque  entièrement  recouverte  de  noir 
sombre,  je  propose  le  nom  d'obscura. 

Ithysia  alpiiia  (Sulzer).  PI.  CLXII,  No.  1583. 

Envergure  :  37-3Q  mm. 

Cette  espèce  a  été  décrite  et  Hgurée  pour  la  première  fois  par 
Sulzer  en  i^/ô,  d'après  des  spécimens  pris  en  Suisse;  mais,  quand 
les  planches  furent  reproduites  par  Rœmer  en  178g,  il  changea 
le  nom  de  Sulzer  en  celui  de  alpinaria.  Ce  nom  a  été  employé  pour 
cette  même  forme  par  Herrich-Schàffer,  en  1850,  et  par  Millière, 
en  1864.  Cependant,  en  1840,  Boisduval  décrivit  cette  espèce  sous 
le  nom  de  Bonibycaria  et  il  fut  suivi  en  cela  par  De  la  Harpe, 
en  1852.  Guenée  aussi  s'est  servi  du  même  nom. 

Au  point  de  vue  de  structure,  VAlprna  se  différencie  très  faci- 
lement des  autres  par  ses  antennes  très  faiblement  pectinées 
(PI.  D).  Les  pectinations  sont  extrêmement  courtes;  sur  au  moins 
six  articles,  elles  font  défaut  et  sur  le  septième  elles  sont  à  peine 
perceptibles. 

Le  fond  de  la  couleur  des  ailes  est  blanc  (avec  un  léger  éclat) 
très  faiblement  tacheté  de  brun  pour  quelques  spécimens. 

Les  ailes  antérieures  sont  comme  d'ordinaire  traversées  par  trois 
lignes  et  par  la  bande  subterminale.  Toutes  les  lignes  sont  épais- 
sies, plus  particulièrement  sur  les  nervures  et  avant  la  nervure  i. 
Cet  épaississement  est  marqué  spécialement  sur  la  ligne  médiane  et 
s'étend  sur  un  espace  de  trois  m.illimètres  le  long  de  la  côte  sur  cette 
ligne.  Les  directions  de  la  première  ligne  et  de  la  médiane  ne 


488  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

demandent  que  peu  de  commentaires,  mais  la  direction  de  la 
seconde  ligne  est  extrêmement  importante.  Elle  part  de  la  bor- 
dure intérieure,  passe  par  l'angle  inférieur  de  la  cellule  discoïdale 
d'une  manière  tout  à  fait  régulière  jusqu'à  la  veme  5,  et  alors 
s'avance  en  une  courbe  accentuée  presque  d'un  quart  de  cercle, 
jusqu'à  la  nervure  costale. 

Dans  la  plupart  des  spécimens,  la  ligne  médiane  est  beaucoup 
plus  près  de  la  seconde  ligne  que  de  la  première.  Il  y  a  généra- 
lement une  tache  blanche  sur  le  disque  entourée  par  des  écailles 
noirâtres.  La  bande  blanche  subterminale  est  précédée  d'une  forte 
suffusion  *  de  noir  et  suivie  d'une  autre  plus  faible.  Dans  un 
assez  fort  pourcentage  des  spécimens,  la  suffusion  terminale  fait 
défaut  et  alors  l'insecte  prend  un  aspect  très  différent.  Je  donne 
à  cette  forme  le  nom  de  ab.  extincta.  Le  même  type  de  dessin 
subsiste  sur  les  ailes  postérieures  sauf  que  la  première  ligne  est 
absente  et  la  médiane  l'est  presque.  La  tache  sur  le  disque  est 
nettement  marquée.  A  toutes  les  ailes,  les  nervures  tendent  à  se 
border  de  brun  foncé. 

Les  marges  extérieures  de  toutes  sont  parfaitement  arrondies, 
donnant  à  celles  des  ailes  de  devant  la  forme  d'un  croissant  et 
celle  d'une  courbe  presque  demi-circulaire  à  celles  des  ailes  pos- 
térieures. 

Le  thorax  est  recouvert  d'une  fourrure  épaisse  et  presque  blanche 
dessus,  avec  tendance  à  devenir  brunâtre  dessous. 

Les  patagia  peuvent  aussi  être  bordées  de  brun.  L'abdomen 
est  brun,  recouvert  de  poils  grisâtres  plus  ou  moins  serrés  ou  de 
fourrure. 

Les  genitalia  (PI.  B,  Fig.  16)  sont  très  simples,  mais  tout  à  fait 
importants,  car  ils  nous  procurent  des  caractères  excellents  pour 
distinguer  les  espèces. 

Les  valves  sont  très  courtes  pour  la  dimension  de  l'insecte,  c'est- 
à-dire  si  on  le  compare  à  d'autres  membres  du  groupe.  La  bordure 

*  Voir  la  note  page  486. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  489 

supérieure  ou  costale  de  la  valve  est  concave,  la  bordure  inférieure 
l'est  légèrement  sur  cinq  sixièmes  de  sa  longueur,  alors  nous  avons 
une  courbe  montante  accentuée  jusqu'à  l'extrémité  arrondie, 
donnant  à  la  valve  grossièrement  la  forme  d'une  serpette.  L'arête 
costale  de  la  valve  est  large  et  légèrement  relevée. 

Le  uncus  ressemble  beaucoup  à  celui  des  autres  espèces,  sauf 
que  la  pointe  est  plus  longue.  Le  gnathos  (la  large  plaque  en 
forme  de  menton  sous  le  uncus)  est  ample  avec  une  extrémité 
large,  arrondie  et  légèrement  rugueuse.  Il  est  entaillé  à  la  base  et 
sa  surface  est  écailleuse. 

Le  aedeagus  est  court  et  fort,  la  vesica  est  pourvue  de  quelques 
cornuti  en  forme  de  griffe.  Le  tergite  du  huitième  segment  abdo- 
minal est  légèrement  épaissi  et  divisé  en  deux  lobes. 

Ithysia  italica,  sf.  nov.  (Harrison).  PI.  CLXII,  No.  1584. 
Envergure  :  38-42  mm. 

Cette  espèce  a  été  attribuée  par  différents  auteurs  à  la  fois  à 
Valpina  et  à  la  grœcaria  :  ce  fait  semblerait  étrange  si  on  ne 
savait  pas  que  fort  peu  des  auteurs  anciens  (pour  ne  pas  dijt^e 
aucun)  ont  possédé  toutes  les  formes. 

Le  premier  auteur  qui  s'occupa  de  cette  forme  fut  Scriba  {Bei- 
trage,  III,  p,  215),  en  1793;  il  s'imagina  qu'il  avait  affaire  à 
Valpina  de  Sulzer  et  se  servit  du  nom  de  al f maria  corrigé  par 
Rœmer.  Son  exemple  fut  suivi  par  Esper  {Band  5,  Heft  9)  en 
1803;  par  lïùbner  en  1796,  et  plus  tard  par  Duponchel.  Il  est  bon 
de  faire  remarquer  que  la  forme  de  Esper  était  celle  qui  est  plus 
sombre,  que  Stefanelli  lui  donna  à  son  tour  le  nom  de  florentina 
en  1882,  et  la  traita  comme  une  forme  de  grœcana,  Boisduval- 
Staudinger.  Alpinaria,  Bork.-Scnba  a  été  la  première  forme  dé- 
crite, le  nom  n'est  pas  valable;  je  propose  donc  celui  de  italica 
pour  cette  espèce.  Le  fond  de  la  couleur  de  Vitalica  est  gris, 
faiblement  nuancé  d'écaillés  de  couleur  brun  clair. 

Nous  avons  les  trois  lignes  ordinaires  et  la  bande  subterminale, 
mais  la  première  ligne  et  la  médiane  ne  sont  que   faiblement 


490  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE 

marquées,  excepté  sur  la  nervure  costale  où  elles  sont  toutes  cou- 
vertes (suffused).  La  direction  de  la  seconde  ligne  fournit  un 
caractère  important  pour  distinguer  italica  de  ses  congénères. 
Toutes  les  lignes  partent  de  la  bordure  intérieure  sur  la  moitié 
de  l'aile  la  plus  rapprochée  de  la  base,  et  alors  elles  se  dirigent 
très  obliquement  vers  l'extérieur,  jusqu'à  ce  qu'elles  arrivent  à  la 
première  nervure.  On  peut  compter  tout  à  fait  sur  ce  caractère 
pour  distinguer  dans  toutes  ses  formes  cette  espèce  des  deux 
autres.  Après  la  première  nervure,  les  deux  premières  lignes  se 
dirigent  comme  dans  les  autres  espèces,  mais  la  seconde  ligne, 
de  même  que  dans  Xalpna,  se  dirige  en  travers  de  l'aile  vers 
l'angle  inférieur  de  la  cellule  discoïdale  et  alors,  différente  de 
cette  espèce,  elle  se  continue  parallèlement  à  la  marge  extérieure 
qui  ne  décrit  pas  une  forte  courbe  près  de  la  costale. 

La  ligne  médiane  est  à  mi-chemin  entre  la  première  et  la  se- 
conde ligne.  Aucune  des  lignes  ne  s'épaissit  mais  elles  se  foncent 
au  point  de  traversée  de  chaque  nervure.  La  bande  subterminale, 
en  raison  de  la  faiblesse  des  suffusions  *  et  des  lignes,  n'est  pas 
aussi  large  et  rarement  elle  se  montre  aussi  bien  que  dans  Valpina. 

Les  mêmes  différences  s'observent  dans  les  lignes  des  ailes  pos- 
térieures; mais  à  cause  de  la  différence  de  forme  des  ailes  pos- 
térieures des  deux  espèces,  la  ligne  médiane  et  la  seconde  ligne 
sont  plus  près  de  la  base  de  l'aile  et  sont  plus  parallèles;  il  en 
résulte  que,  très  souvent,  la  seconde  ligne,  plus  accentuée,  traverse 
et  recouvre  la  tache  du  disque. 

La  forme  des  ailes  est  très  caractéristique.  Les  ailes  antérieures 
sont  notablement  plus  longues  que  les  ailes  postérieures  et  la 
marge  extérieure  est  beaucoup  moins  arrondie  que  chez  Valpina. 
Aux  ailes  postérieures,  comme  l'angle  supérieur  fait  une  grande 
saillie,  les  ailes  sont  beaucoup  plus  larges  que  dans  Valpina  ou 
la  grœ caria. 

Les  antennes  (PI.  D)  diffèrent  beaucoup  de  celles  de  Valpina 
ou  de  la  grœcaria,  étant  très  longues  et  ayant  des  pectinations  très 

*  Voir  la  note  page  4S6. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  49 1 

fortes  qui  s'étendent  jusqu'au  sommet  sur  le  côté  extérieur,  mais 
font  défaut  sur  le  côté  intérieur  des  quatre  derniers  articles.  Les 
pectinations,  tout  en  étant  plus  longues,  sont  aussi  plus  épaisses 
et  plus  noires  que  celles  de  la  grœcaria. 

Le  thorax  est  large  et  recouvert  de  fourrure  grise,  tandis  que 
l'abdomen  est  brun  et  recouvert  plus  ou  moins  de  poils  grisâtres. 

Les  génital ia  (PI.  C,  Fig.  17)  sont  très  distincts.  Les  valves 
sont  beaucoup  plus  longues  et  plus  larges  que  celles  de  Valpina; 
la  bordure  supérieure  n'est  pas  concave  comme  dans  cette  espèce, 
mais  dans  les  deux  cinquièmes  de  sa  longueur,  elle  est  droite.  Il 
y  a  alors  une  légère  inclinaison  suivie  d'une  courbe  extérieure 
rapide.  La  bordure  extérieure  est  très  légèrement  creuse,  ensuite 
elle  se  dirige  vers  le  haut,  non  point  en  une  courbe  hardie,  mais 
en  une  courbure  légèrement  concave,  jusqu'au  moment  où  elle 
arrive  à  la  courbe  descendante  de  la  bordure  supérieure.  L'arête 
costale  est  étroite. 

La  pointe  de  l'uncus  est  très  courte.  Le  gnathos  est  plus  petit 
et  beaucoup  plus  étroit  que  celui  de  \al-pina,  et  au  lieu  d'être 
entaillé  à  la  base,  il  s'avance  extérieurement  en  une  ligne  droite 
jusqu'à  ce  qu'il  arrive  à  l'extrémité  recourbée.  Il  est  beaucoup  plus 
fortement  recouvert  d'écaillés  que  dans  Valpina. 

Le  aedeagus  est  court  et  fort  :  la  vesica  est  simplement  plus 
épaisse  à  l'endroit  oii  se  trouvent  ordinairement  les  cornuti.  Le 
huitième  tergite  abdominal  n'est  pas  épaissi. 

Ithysia  italica,  var.  florentina  (Stef.  nec  grœcaria,  Bdv.). 
PL  CLXII,  No.  T585. 

Dans  cette  forme  le  fond  de  la  couleur  est  fortement  recouvert 
de  brun  clair;  les  dessins  et  les  couleurs  dégradées  sont  beaucoup 
plus  marqués  que  pour  le  type;  le  thorax  est  tout  à  fait  brun. 

Ithysia  italica,  var.  carniolica,  var.  nova,  mihi. 

Dans  cette  forme  le  fond  de  la  couleur  est  gris,  largement  re- 
couvert d'écaillés  noirâtres;  les  dessins  et  les  couleurs  dégradées 


492  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

sont  de  ton  plus  terne  et  beaucoup  plus  forts  que  pour  le  type; 
le  thorax  est  gris  foncé. 

Ithysia  graecaria  (Bdv.-Staudinger).  PI.  CLXII,  No.  1586. 

Enverg-ure  :  35-36  mm. 

Cette  espèce  a  été  établie  définitivement  par  Staudinger,  en 
1870,  car  le  nom  de  Boisduval,  bien  que  proposé  en  1840,  n'était 
pas  accompagné  d'une  description. 

La  couleur  fondamentale  des  ailes  est  gris  terne  légèrement  en- 
tremêlée, chez  le  type,  d'écaillés  jaunâtres  ou  brunâtres.  Le  ton 
terne  des  couleurs  contraste  avec  l'éclat  de  celles  de  Vitalica  et  de 
Valpina.  La  teinte  brune  est  beaucoup  plus  apparente  aux  ailes 
postérieures.  Aux  ailes  antérieures,  la  première,  la  seconde  ligne 
et  la  médiane  sont  toutes  présentes,  de  même  que  la  bande  sub- 
terminale. La  ligne  médiane  est  très  près  de  la  seconde,  qui,  à  la 
cinquième  nervure,  prend  une  courbe  rentrante  rapide  de  façon 
à  tomber  sur  la  costale  presque  à  angle  droit.  La  bande  blanche 
subterminale  a  les  deux  suffusions  *  ordinaires  :  elle  est  plus 
large  et  moins  portée  à  être  dentelée  que  dans  les  deux  autres 
espèces.  Les  dessins  des  ailes  postérieures  ont  les  mêmes  carac- 
tères. A  la  fois,  les  suffusions  *  et  les  lignes  de  toutes  les  ailes 
ont  plus  la  forme  de  lignes  que  chez  les  autres  formes,  et  ce 
caractère  pour  la  seconde  ligne  des  ailes  postérieures  est  d'une 
grande  utilité  pour  distinguer  cet  insecte  de  ses  congénères. 
Les  nervures  ne  sont  pas  bordées  de  noir.  La  forme  des  ailes 
diffère  tout  à  fait  de  celle  de  Valpina  et  de  Vitalica,  car  les  ailes 
antérieures  de  celle-ci,  par  rapport  aux  ailes  postérieures,  sont 
beaucoup  plus  courtes.  Aux  ailes  postérieures,  la  bordure  intérieure 
n'est  pas  d'une  manière  frappante  moindre  que  la  bordure  costale, 
aussi  l'angle  supérieur  ne  fait  pas  autant  saillie  que  dans  Vitalica; 
il  est  même  arrondi  et  rentré  vers  la  base.  La  bordure  extérieure 
des  ailes  antérieures  est  aussi  plus  arrondie  que  dans  Vitalica. 

*  Voir  la  note  page  486. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  493 

Le  thorax  est  gris,  légèrement  mêlé  de  brun  et  n'est  pas  très 
large,  tandis  que  l'abdomen  est  brun  avec  des  poils  plus  pâles. 

Les  antennes  (PL  D.)  sont  plus  courtes  que  celles  de  Vitalica  et 
tout  en  étant  plus  fortement  pectinées  que  celles  de  Yalpina,  elles 
le  sont  moins  que  pour  Vitalica.  Les  pectinations  aussi  sont  plus 
minces.  Les  antennes  ne  sont  pas  pectinées  jusqu'au  sommet,  car 
cinq  articles  n'ont  pas  de  pectinations;  dans  les  quatre  qui  les 
précèdent,  celles  de  l'intérieur  sont  beaucoup  plus  courtes  que 
celles  de  l'extérieur. 

Viennent  ensuite  les  genitalia  (PI.  C,  No.  l8). 

Les  valves  sont  d'un  type  tout  à  fait  différent  des  autres,  elles 
sont  très  larges.  Les  bords  sont  parallèles,  le  côté  supérieur  étant 
légèrement  creux  et  le  côté  inférieur  convexe.  Au  lieu  d'avoir  une 
tendance  à  se  recourber  à  l'extrémité,  elles  s'arrondissent  d'une 
manière  uniforme  comme  le  bout  du  doigt  majeur.  Elles  sont 
effectivement  plus  larges  vers  l'extrémité  qu'au  milieu. 

L'arête  costale  est  large  et  mal  définie. 

Le  gnathos  est  large,  écailleux  et  arrondi  au  sommet.  Il  est 
beaucoup  plus  pareil  à  celui  de  Valpina  qu'à  celui  de  Vitalica,  mais 
il  n'est  que  légèrement  dentelé  et  sans  entaille  à  la  base. 

Le  aedeagus  est  plus  court  et  plus  fort  que  dans  Vitalica  et  de 
même  que  dans  cette  espèce,  la  vesica  n'est  pas  pourvue  de  cornuti. 

Ithysia  grascaria,  var.  istriana,  Staudinger. 

Cette  forme  est  beaucoup  plus  blanche  que  le  type  et  les  dessins 
sont  généralement  plus  faibles,  bien  que  variables  à  cet  égard. 

Les  femelles  : 
La  femelle  de  la  zonaria  ne  demande  pas  de  description.  Ses 
bandes  jaunes  la  distinguent  facilement,  mais  je  possède  une 
femelle  totalement  noire  (ab.  nigra)  provenant  de  Russie.  Les 
femelles  des  trois  autres  espèces,  à  première  vue  si  semblables,  se 
distinguent  facilement  avec  l'habitude.  Chez  toutes,  le  corps  est 
généralement  noir,  couvert  de  poils  blancs  plus  ou  moins  serrés. 


494  ■  LEPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

Les  ailes  rudimentaires  sont  blanches  dessus  et  plus  sombres 
dessous,  et  sont  pourvues,  elles  aussi,  de  poils  blancs. 

Ualpina  est  la  plus  facile  à  reconnaître,  car  la  fourrure  quel- 
quefois est  jaunâtre  et,  dans  tous  les  cas,  l'insecte  est  recouvert  de 
poils  pâles  plus  serrés.  Le  grand  point  de  différence  cependant 
est  que  la  face  et  le  col  sont  blancs  tandis  qu'ils  sont  noirs  chez 
les  autres. 

A  première  vue,  la  distinction  des  deux  autres  semble  un  pro- 
blème difficile;  mais  en  examinant,  on  surmonte  bientôt  l'obstacle. 
Le  point  de  différence  le  plus  clair,  c'est  que  le  thorax  de  Viialica 
est  beaucoup  plus  large  que  celui  de  la  grœcaria  et  de  même  que 
le  reste  du  corps,  il  est  recouvert  de  poils  blancs  moins  nombreux 
et  plus  courts.  Les  ailes  aussi  sont  moins  poilues  ;  alors  que  dans 
les  deux  espèces  elles  sont  blanches  dessus,  dans  Viialica  elles 
sont  noires  comme  du  jais  dessous;  dans  la  grœcaria  les  dessous 
sont  nettement  plus  pâles,  étant  marqués  de  quelques  écailles 
blanches.  Les  sommets  des  ailes  de  Vitalica  sont  plus  pointus. 
Les  antennes  de  la  grœcaria  sont  minces  et  les  articles  bien  mar- 
qués; dans  Vitalica,  elles  sont  plus  épaisses  et  les  articles  sont 
masqués  par  des  écailles.  Les  points  de  différence  les  plus  con- 
vaincants se  remarquent  sur  les  pattes.  Comparées  à  celles  de  la 
grœcaria,  les  pattes  de  Vitalica  sont  extrêmement  épaisses  et  fortes; 
la  différence  ne  se  voit  nulle  part  plus  nettement  qu'au  fémur  et 
au  tibia.  Il  vaut  mieux  néanmoins  prendre  les  différences  point 
par  point  de  la  manière  suivante  : 

ITALICA  GRŒCARIA 

(i)  Fémur  et  tibia  beaucoup  plus       (i)  Fémur  et  tibia  faibles, 
larges,  mais  moins  fortement 
pourvus  d'écaillés. 

(2)  Ecailles      des      pattes      toutes       (2)  Ecailles  blanches  et  noires  aux 

noires.  pattes. 

(3)  Ecailles    faiblement    dentelées.       (3)  Ecailles  fortement  dentelées. 

(4)  Eperons  en  forme  de  quilles  et       (4)  Eperons  en  forme  de  cônes,  pas 

épais.  épais. 

(5)  Fémur  assez  régulièrement  en       (5)   Fémur    concave    à    la    surface 

forme  de  massue.  supérieure. 

(6)  Tibia     légèrement      garni      de       (6)  Tibia  plus  fortement  garni   de 

poils.  poils.  ' 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  495 

Pour  les  pattes,  Valpina  et  la  grœ caria  se  ressemblent,  mais 
le  fémur  et  le  tibia  de  Valpina  sont  même  plus  faibles  que  dans 
la  grœcaria  et  les  écailles  qu'ils  portent  sont  légèrement  plus 
larges. 

Comme  conclusion  à  cet  article,  je  donnerai  une  liste  des  loca- 
lités d'oii  proviennent  les  différentes  formes  que  j'ai  décrites. 

/.  Zona  fia,  Centre  de  l'Ei'.rope; 
\"ar.  Britannica,  Angleterre; 
Var.  Rossica,  Monts  Ourals; 
Ab.   obscur  a,  Angleterre. 

/.  Alpina,  Suisse,  Tyrol. 
Ab.  extincta,  Suisse. 

/.  Italica,  Nord  de  l'Italie; 

Var.  ilorentina,  Florence,  Modène; 
Var.   carniolica,  Carniole 

/.  Grœcaria,  Grèce; 

Var.  isiriana  Carniole. 


Les  Hybridations  des  BISTONIN^ 

Par  J.  W.  H.  Harrison,  B.  Se. 


PRELIMINAIRES    ET    FAITS    GENERAUX 

Le  groupe  des  espèces,  généralement  connues  sous  le  nom 
générique  de  Biston  (Leach),  peut  être  considéré  comme  un 
«  Genre-Magasin,  »  au  même  titre  que  les  anciens  genres  Lycœna, 
A  gratis,  Larentia,  etc.,  bien  qu'il  ne  renferme  qu'un  petit  nombre 
d'espèces.  Deux  d'entre  elles,  hispadaria  et  strataria,  que  Stau- 
dinger  y  a  introduites,  ne  sont  évidemment  pas  à  leur  place 
attendu  que  stratatia  est  presque  congénère  avec  hetularia;  et 
hispidaria,  bien  que  n'étant  pas  exactement  de  même  genre  que 
Phigalia  pedaria.  Au  contraire,  P.  titea  s'en  rapproche  de  très 
près,  et  a  été  considéré  comme  le  type  du  genre  Apochehna  Hb.). 
La  parenté  entre  sirataria  et  betidaria,  de  même  que  celle  entre 
hispidaria  et  pedaria,  est  très  marquée  dans  tous  les  premiers 
stades,  et  cela  ne  sert  qu'à  mettre  en  évidence  une  fois  de  plus 
le  fait  que  l'on  ne  peut  faire  entrer  hispidaria  et  stratarïa  dans 
un  genre  naturel  qui  comprendrait  les  autres  et  dont  hirtaria 
serait  considérée  comme  la  forme  typique  ou  primitive. 

Etant  donné  que  le  type  du  genre  Biston  (Leach)  a  été  fixé 
comme  étant  strataria,  il  est  nécessaire  de  trouver  des  noms  géné- 
riques nouveaux  pour  les  autres.  J'ai  déjà  montré  {Entomologist, 
Juillet  1910)  que  les  noms  génériques  suivants  sont  exacts    : 

32 


498  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

(i)  Lycia  (Hûbner),  type  hirtarïa  (choisi  par  Hulst  en  1896)  ;  autre 
espèce  :  ursarïa. 

(2)  Ithysia  (Hiibner),  type  zonaria  (Hulst,  1896);  autres  espèces  : 

alpina    (Sulzer),    italica    (Harrison),    grœcaria 
(Bdv.). 

(3)  Pœcilopsis    (Harrison),    type    fomonaria    (Harrison,    1910); 

autres  espèces  :  lapponaria  (B.),  rachelœ  (Hulst). 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  répéter  ici  les  caractères  des  genres 
Ithysia  et  Lycia;  mais,  comme  il  n'avait  pas  encore  été  donné  de 
diagnose  du  nouveau  genre  Pœcilopsis,  il  nous  a  paru  utile  de 
combler  cette  lacune. 

Pœcilopsis,  gen.  nov.,  Harrison. 

Papillons  de  taille  moyenne.  Mâles  à  ailes  bien  développées. 
Tête,  thorax  et  fémur  recouverts  de  soies  rugueuses  mêlées  de 
fortes  écailles  rouges  et  de  poils.  Pas  tout  à  fait  aussi  velu  que 
dans  Lycia,  mais  beaucoup  plus  que  dans  Ithysia.  Abdomen  plus 
mince  et  plus  poilu  que  dans  Lycia  ou  Ithysia,  tacheté  ou  rayé 
de  rouge.  Carène  thoracique  faiblement  indiquée.  Antennes  for- 
tement pectinées,  bien  qu'elles  ne  le  soient  pas  jusqu'au  sommet. 
Les  palpes  sont  courts  et  la  langue  mince.  Eperons  terminaux 
des  tibias  postérieurs  et  moyens  très  faibles  et  pratiquement  obso- 
lètes, contrastant  fortement  avec  le  développement  des  mêmes 
éperons  que  l'on  trouve  dans  /.  italica,  grœcaria,  etc. 

Les  ailes  sont  plus  ou  moins  transparentes  et  les  lignes  presque 
obsolètes.  Les  nervures  sont  très  fortement  marquées.  La  nervation 
est  très  semblable  à  celle  des  autres  genres,  excepté  que  les  ner- 
vures 3  et  4  des  deux  paires  d'ailes  sont  distinctes  ou  partent  d'un 
même  point  (PI.  N,  Fig.  2).  Echancrure  costale  bien  marquée  et 
entièrement  recouverte  d'écaillés  orange. 

Les  organes  génitaux  des  mâles  (voir  PI.  E  et  F),  comme  dans 
tous  les  autres  genres,  sont  très  simples. 

L'uncus  est  fortement  chitinisé  avec  l'extrémité  en  forme  de 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  499 

tête  d'oiseau,  le  bout  du  bec  étant  arrondi  et  revêtu  de  forts  poils. 
En  dessous  le  gnathos,  en  forme  de  menton,  porte  une  surface 
fortement  écailleuse.  Par  sa  forme,  il  est  très  caractéristique  du 
genre,  étant  beaucoup  plus  grand  et  plus  large  que  dans  Lycïa 
ou  lihysia,  quoique  plus  pointu.  Il  n'y  a  pas  non  plus,  comme  chez 
celles-ci,  de  tendance  à  se  denteler  à  la  base. 

Les  valves  aussi  sont  simples  et  plus  fortes  vers  le  sommet  que 
dans  les  deux  autres  espèces.  Elles  sont  ainsi  moins  falcif ormes. 
Par  leurs  contours  généraux  les  valves  ont  grossièrement  la  forme 
d'un  pouce  vu  de  côté  en  y  comprenant  les  deux  phalanges;  le 
bout  cependant  est  peut-être  plus  arrondi.  I^'arête  costale  de  la 
valve  est  étroite,  légèrement  épaissie  et  relevée.  Dans  toute  sa 
longueur,  la  valve  est  revêtue  de  poils  épais. 

L'œdeagus  est  court  et  trapu,  non  épaissi,  tandis  que  la  vessie 
est  pourvue  d'une  bande  de  cornuti  extrêmement  forts,  disposés 
en  forme  de  peigne.  Ils  contrastent  grandement  avec  les  cornuti 
très  faibles  ou  simplement  indiqués  que  l'on  voit  dans  Ithysia  et 
Lycia. 

La  femelle  est  courte  et  forte;  et,  bien  que  la  coloration  générale 
soit  noire,  elle  est  recouverte  de  poils  blanchâtres  assez  longs, 
abondamment  mélangés  d'écaillés  rouges  ou  orangées.  Les  ailes 
rudimentaires  sont  plus  allongées  et  plus  pointues  que  dans 
Ithysia;  les  poils  des  ailes  sont  beaucoup  plus  longs.  De  même 
que  dans  les  autres  genres  l'oviscapte  est  long  et  le  sommet,  de 
forme  légèrement  bilobée,  est  recouvert  de  quelques  poils. 

La  chrysalide  n'est  pas  aussi  forte,  la  forme  conique  de  l'ab- 
domen est  plus  régulière  que  dans  le  genre  Ithysia. 

Comparée  à  celle  de  ithysia,  la  larve  est  moins  unie,  moins  régu- 
lièrement cylindique;  elle  est  aussi  un  peu  plus  frêle.  Les  pattes 
anales  sont  beaucoup  plus  développées  parce  qu'elle  fréquente 
davantage  les  arbres.  Sur  le  8"  segment  de  l'abdomen  se  trouvent 
deux  verrues  bien  développées.  La  tête  est  plus  petite  et  moins 
carrée  que  dans  Ithysia. 

Un  trait  biologique  bien  différent  et  qui  semble  avoir  quelque 
importance,  c'est  que  la  larve  de  Pœcilopsis,  quand  elle  est  déran- 


500  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

gée,  ne  fait  que  s'accrocher  plus  étroitement  à  la  plante  qui  la 
nourrit,  ainsi  que  je  l'ai  vu  à  plusieurs  reprises  pour  pomonaria  et 
lapponarïa  -.  celle  de  Ithysia  tombe  tout  de  suite,  s'enroule  et  simule 
la  mort. 

La  phylogénie  des  genres  de  ce  groupe  n'est  pas  aussi  claire 
qu'on  pourrait  le  souhaiter.  La  filiation  suivante  me  paraît  la  plus 
logique.  Biston  strataria,  considéré  si  souvent  comme  le  type  de  la 
famille,  me  semble  répondre  si  peu  à  cette  désignation  qu'il  ne 
serait  sous  bien  des  rapports  que  le  dernier  reste  des  formes  réunis- 
sant les  Lyciades  aux  Ennoniides,  en  passant  par  le  genre  Gono- 
dontis.  La  forme  ancestrale  de  ces  divers  genres  a  donc  été  une 
espèce  dont  Lycïa  hirtaria  et  L.  ursaria  sont  de  nos  jours  les 
représentants.  De  très  bonne  heure,  le  genre  Phigalia  s'est  détaché 
de  Lycia,  pour  donner  à  son  tour,  premièrement  le  genre  Micro- 
biston,  et  secondement  Apocheima  hispidarïa.  Après  une  période 
de  développement,  les  formes  comprises  dans  le  genre  Ithysia  ont 
évolué.  Ce  genre  dont  /.  alpina  e.st,  selon  toute  probabilité,  la 
forme  la  plus  ancienne,  tend  à  se  diviser  dans  les  deux  genres 
Ithysia  vera,  renfermant  les  espèces  zonaria  et  alpina  et  le  sub- 
genus  Melanocoma,  comprenant  les  espèces  M.  grœcaria  et  M.  ita- 
lica.  De  ces  quatre  espèces,  la  plus  hautement  spécialisée  est  peut- 
être  /.  zonaria.  La  race  principale  de  Lycia  a  continué  à  se  déve- 
lopper suivant  sa  propre  direction;  elle  nous  a  donné  finalement 
la  branche  Pœcilopsis;  dans  celle-ci,  nous  avons  l'espèce  pomo- 
naria, qui  semble  stable,  et  deux  autres,  rachelœ  et  lapponaria,  qui 
sont  encore  plus  ou  moins  en  voie  de  changement. 

Nous  n'avons  fait  aucun  effort  pour  rendre  compte  de  l'origine 
des  divers  autres  genres,  tels  que  Boarnda,  Hybernia,  etc.,  tous  plus 
ou  moins  alliés  aux  espèces  que  nous  sommes  en  train  d'examiner. 
Quelques-uns  d'entre  eux,  à  des  périodes  diverses  de  l'histoire  de 
leur  existence,  se  rapprochent  de  très  près  du  groupe  Lycia. 

Biologie  des  espèces. 

Les  caractères  biologiques  de  l'espèce  ont  de  très  grandes  res- 
semblances dans  l'ensemble  des  genres.  Les  papillons  apparaissent 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  50I 

de  très  bonne  heure  dans  l'année.  De  nouveau  on  voit  que  les 
quatre  espèces  A.  hispldana,  P.  -pedaria^  B.  stralaria,  A.  betularïa 
sont  aberrantes.  Hispidaria,  pedana  et  strataria  apparaissent 
avant  l'espèce  que  nous  sommes  en  train  de  considérer,  et  betn- 
laria  éclôt  considérablement  plus  tard.  Le  mois  d'avril  est  l'époque 
ordinaire  pour  grœcarïa,  hirtaria,  Lapponaria,  etc.  Les  papillons 
émergent  *  tard  l'après-midi,  entre  4  et  6  heures;  sauf  quelques 
rares  individus  qui  paraissent  plus  tôt.  Ils  ne  commencent  à  se 
mouvoir  qu'à  la  tombée  de  la  nuit.  La  durée  du  vol  n'est  pas 
longue;  cependant  j'ai  vu  des  mâles  qui,  ne  s'étant  point  accouplés, 
ont  fait  quelquefois  un  second  vol  vers  10  heures  du  soir.  Un  peu 
avant  le  point  du  jour,  a  lieu  le  second  vol,  normal  :  les  couples 
qui  ont  copule  pendant  la  soirée  précédente  peuvent  se  sépajrer  et 
participer  à  d'autres  accouplements.  Le  moment  ordinaire  pour  la 
séparation  est  l'après-midi  assez  tard,  que  l'accouplement  ait  eu 
lieu  24  heures  auparavant  ou  12  seulement;  j'ai  observé  nombre 
d'accouplements  qui  ont  duré  2,  3  ou  même  4  jours.  Les  couples, 
pendant  le  jour,  se  reposent  sur  les  troncs  d'arbres  pour  les  pomo- 
naria  et  les  hirtaria;  les  autres  espèces  peuvent  se  trouver  in  copula, 
sur  n'importe  quelle  plante  basse  convenable.  En  toutes  circons- 
tances, le  mâle  est  sous  la  femelle.  Les  mâles  désaccouplés  reposent 
dans  des  endroits  semblables;  et,  quand  ils  sont  dérangés,  ils 
ferment  les  ailes,  recourbent  l'abdomen  en  dessous,  se  laissent 
tomber  et  font  semblant  d'être  morts,  excepté  pour  hirtaria  et 
pumonaria  qui  se  rabattent  en  arrière,  et  rarement  feignent  la 
mort  pendant  quelque  durée.  Les  femelles  de  toutes  les  espèces, 
à  l'exception  des  hirtaria,  se  comportent  d'une  manière  analogue, 
recourbent  l'abdomen  et  se  laissent  tomber.  Seul  le  cf  lapponaria 
a  été  vu  s'envoler  au  grand  soleil  ;  mais,  pendant  le  jour,  on 
peut  voir  les  femelles  des  autres  espèces  errer  à  une  vitesse  assez 
grande  et  essayer  de  pondre  leurs  œufs.  Au  moyen  d'un  oviscapte 
très  long,  les  œufs  sont  introduits  dans  les  fissures  de  l'écorce 


*  Nous  conservons  l'expression  anglaise  «   émerger  »  (|ui  peint  très  e.\actement 
l'action  du  Papillon  sortant  de  sa  chrysalide. 


502  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

des  arbres  par  les  pomonaria  et  les  hirtaria,  dans  les  corolles 
mortes  de  VEnca  et  d'autres  plantes  par  les  lapponaria,  ou  bien 
dans  les  feuilles  engainantes  ou  les  tiges  creuses  des  herbes  par 
les  zonaria,  les  grœcaria,  etc.  Les  œufs  restent  avant  d'éclore  une 
période  de  trois  à  six  semaines,  suivant  la  température.  Les  larves 
écloses  sont  extrêmement  agiles.  Elles  peuvent  passer  par  les  plus 
petits  trous;  s'il  en  était  autrement,  à  cause  des  endroits  choisis 
pour  la  ponte  et  du  fait  que  les  œufs  sont  déposés  en  couches 
épaisses,  un  grand  nombre  naturellement  n'atteindraient  jamais 
leur  plante  nourricière.  Une  fois  que  les  larves  ont  commencé  à 
se  nourrir,  elles  se  développent  rapidement,  et,  à  l'exception  des 
localités  du  Nord  et  des  Alpes,  elles  ont  toutes  pénétré  en  terre 
pour  se  chrysalider  avant  le  mois  d'août. 

Les  plantes  nourricières,  pour  les  diverses  espèces,  sont  nom- 
breuses et  appartiennent  à  différents  ordres. 

Pomonaria  et  hïrtaria  se  nourrissent  de  la  plupart  des  arbres 
forestiers;  les  premières  préfèrent  le  chêne  et  l'aubépine,  et  les 
dernières,  d'après  mon  expérience,  le  bouleau.  Lapponaria,  en 
Ecosse,  affectionne  XErica  et  la  Calluna,  bien  que  généralement, 
en  captivité,  on  le  nourrisse  de  bouleau  et  d'aubépine.  A  l'étranger, 
on  l'a  trouvé  sur  le  bouleau  et  sur  le  mélèze.  U rsaria  semble  atta- 
chée au  peuplier  et  rachelœ  a  un  goiit  analogue  pour  le  saule  nain 
des  prairies.  Toutes  les  autres  epèces,  grœcaria,  alpina,  zonaria  et 
îtaLica  se  nourrissent  de  diverses  plantes  basses  ;  la  mille-feuille 
(.4  chillea  Millefoliian)  est  leur  plante  favorite,  suivie  de  près  par 
le  lotier  (^Lotus,  etc.),  pour  la  zonaria;  le  genêt  (Cytisus  scoparius) 
pour  italica.  On  dit  que  la  variété  istrianus  de  la  grœcaria  se 
nourrit  aussi  de  diverses  espèces  de  saules,  plante  que  mangent 
également  toutes  les  autres  espèces. 

Après  la  pupation,  les  chrysalides  restent  sans  changement 
environ  deux  mois;  puis  l'imago  se  développe  dans  la  majorité  des 
cas,  mais  reste  dans  l'enveloppe  pupale  tout  l'hiver.  Exceptionnel- 
lement, chez  zonaria,  l'émergence  peut  se  produire  en  automne. 
Une  certaine  proportion  d'imaginés  variant  avec  l'espèce  et  avec 
la  couvée,  ne  réussissent  pas  à  se  développer  et  restent  chrysalides 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  503 

deux,  trois,  quatre  et  même  cixiq  hivers.  Les  lapponaria,  grœcaria 
et  alpina  sont,  parmi  les  espèces,  celles  qui  pèchent  le  plus  sous  ce 
rapport;  mais  il  n'en  est  pas  qui  soient  affranchies  de  ce  défaut. 
Même,  les  chrysalides  de  pomonaria  et  de  hirtaria  sont  en  léthargie 
dans  la  proportion  de  deux  à  trois  pour  cent,  pendant  deux  hivers, 
mais  jamais  plus  longtemps.  Il  est  bon  de  remarquer  que  le  papillon 
de  P.  pedaria,  A.  betularia  et  B.  stratarïa  ne  se  développe  pas  de 
bonne  heure.  Il  ne  servirait  à  rien  de  répéter  tous  les  caractères  se 
rapportant  à  la  structure  de  ce  groupe;  nous  avons  fait  ressortir 
ces  différents  points  quand  nous  avons  décrit  le  genre  Pœcilopsis; 
mais  il  convient  maintenant  d'indiquer  les  caractères  généraux  des 
divers  stades. 

L'œuf  (PI.  C  et  H). 

L'œuf  est  un  peu  aplati,  de  contour  plus  ou  moins  ovale,  bien 
que  de  forme  très  variable,  par  suite  de  la  nature  molle  de  l'enve- 
loppe, de  la  perfection  avec  laquelle  il  s'adapte  aux  fissures  dans 
lesquelles  il  a  été  introduit  et  du  fait  que  la  ponte  a  lieu  sous  forme 
de  gâteaux.  Excepté  pour  zonaria,  les  œufs  sont  sensiblement  tous 
de  la  même  grosseur.  La  surface  est  brillante,  luisante,  de  couleur 
très  variable,  vert  pomme  éclatant  pour  les  œufs  pondus  les  pre- 
miers, vert  jaune  et  même  crème  pour  les  derniers,  pondus  lorsque 
la  femelle  est  presque  vidée.  Chose  étrange,  dans  toutes  les  espèces, 
les  œufs,  au  moment  où  ils  sont  pondus,  sont  quelquefois  jaunes, 
et  dans  de  nombreux  cas,  ils  ont  une  teinte  vive  rouge  orange.  La 
surface  est  recouverte  de  faibles  réticulations.  L'œuf  de  zotiaria 
est  tout  à  fait  différent  de  celui  des  autres.  Il  est  beaucoup  plus 
gros  même  que  celui  de  hirtaria,  qui,  en  dépit  des  dimensions  de 
l'imago,  pond  un  œuf  de  même  grosseur  que  celui  de  lapponaria. 
La  surface,  de  couleur  vert  terne,  est  aussi  de  ton  bien  différent 
du  vert  éclatant  des  autres. 

Avant  d'éclore,  les  œufs  prennent  une  couleur  gris  sale  qui, 
graduellement,  se  transforme  en  un  noir  métallique  brillant,  avant 
que  la  larve  n'éclose. 


504  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

La  larve. 

Le  lond  de  la  couleur  sur  la  tête  et  sur  le  corps  est  noir  dans  la 
larve  jeune.  Sur  les  cinq  premiers  segments  de  l'abdomen  se  trouve 
une  bande  blanche  transversale  qui  paraît  presque  continue  à  l'œil 
nu.  A  la  loupe,  on  trouve  qu'elle  est  interrompue  sur  le  dos  et 
juste  avant  d'atteindre  la  surface  stigmatale.  Presque  dans  la 
prolongation  de  l'axe  de  cette  bande  transversale  se  trouve,  sur 
la  ligne  stigmatale,  une  grande  tache  blanche  dessinée  assez  for- 
tement en  avant  et  plus  faiblement  en  arrière.  Entre  cette  tache 
et  l'extrémité  d'une  bande  transversale,  on  voit  une  autre  tache 
blanche;  parfois  il  en  existe  une  semblable  sur  le  ventre.  Pour 
toutes  les  espèces,  à  l'exception  de  pomonana,  les  grandes  taches 
se  trouvent  sur  les  segments  du  thorax.  La  larve  possède  un  collier 
blanc  et  de  faibles  bandes  blanches  se  voient  à  la  base  de  chaque 
patte.  Avant  la  plaque  anale,  chez  Lycïa  et  Pœcilopsis,  il  existe 
deux  taches  blanches  ;  leur  absence  chez  Ithysia  est  compensée  par 
le  développement  précoce,  sur  le  dos  et  sur  le  ventre,  de  rayures 
longitudinales. 

Enfin,  il  est  facile  de  comprendre  qu'il  existe  certaines  diffé- 
rences, de  valeur  purement  spécifique,  dans  les  larves  de  chaque 
espèce. 

La  larve,  à  son  dernier  stade,  est  plus  ou  moins  cylindrique; 
mais  il  y  a  certaines  variations  selon  le  genre,  ainsi  que  par  un 
ou  deux  autres  traits  de  structure  que  je  ferai  ressortir  plus  loin. 
Il  faut  maintenant  porter  notre  attention  sur  le  schéma  des  dessins 
communs  aux  larves  adultes  de  ce  groupe.  Le  fond  de  la  couleur, 
chez  toutes,  peut  être  de  teinte  grise,  mais  dans  rachelœ,  hirtaria 
et  lapponaria,  il  est  plus  généralement  pourpre;  dans  pomonaria, 
crème,  avec  nuance  un  peu  grise;  chez  les  autres,  il  est  gris,  avec 
tendance  plus  ou  moins  marquée  au  vert  jaunâtre.  La  tête  est  grise 
ou  pourpre,  fortement  tachetée  de  noir.  La  surface  dorsale  est 
pourvue  de  six  rayures  longitudinales  plus  ou  moins  brisées, 
entourées  d'une  bordure  noire  qui  généralement  est  continue  chez 
Lycia  et  Pœcilopsis,  mais  brisée  et  irrégulière  dans  Ithysia.  Sur  les 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  505 

segments  i,  2,  3,  4,  5  de  l'abdomen,  les  bandes  transversales  ori- 
ginaires persistent  dans  les  premiers  genres  et  sont  très  marquées 
jusqu'à  la  fin,  mais  dans  îthysïn,  elles  deviennent  obsolètes  de 
bonne  heure.  Il  se  produit  quelque  chose  d'analogue  pour  le  collier. 
En  avant  du  sclérite  anal  qui  est  bien  dessiné,  il  y  a  deux  taches 
jaunes  dans  Pœcïlopsis  et  Lycia,  précédées,  sur  le  8''  segment,  de 
deux  grosses  verrues  :  les  verrues  et  les  taches  jaunes  font  défaut 
dans  Ithysia.  Il  existe  une  ligne  stigmatale  faiblement  développée 
dans  toutes  les  espèces,  sauf  dans  Ithysia  où  elle  devient  parfois 
très  large  et  très  forte.  Dans  les  autres  espèces  cependant,  les 
grandes  taches  jaunes,  le  long  de  la  ligne  stigmatale,  sont  très 
grandes  et  très  apparentes.  En  avant  et  en  arrière  des  bandes 
transversales  jaunes,  et  en  avant  de  la  tache  jaune  stigmatale,  il 
se  développe  parfois,  dans  Pœcilopsis  et  dans  Lycia,  une  tenite 
noire  accentuée. 

En  dessous,  on  peut  avoir  4  ou  même  ô  rayures  longitudinales 
pareilles  à  celles  du  dos.  Les  vraies  pattes  et  les  pattes  membra- 
neuses ont  en  général  la  même  couleur  que  le  tégument,  avec  des 
dessins  vaguement  plus  pâles.  Les  plaques,  aux  pattes  membra- 
neuses et  à  la  plaque  anale  sont  légèrement  plus  sombres  et  for- 
tement tachetées  de  points  noirs.  Dans  Pœcilopsis  et  dans  Lycia, 
deux  de  ces  taches,  sur  le  sclérite  anal,  portant  des  poils,  sont  très 
grandes,  ainsi  que  quatre  taches  semblables  sur  la  bordure  pos- 
térieure, chez  toutes  les  espèces. 

Chrysalide. 

Les  chrysalides  sont  grandes  et  fortes,  pour  des  chrysalides  de 
Gcométrcdes;  elles  sont  brunes,  avec  des  nuances  variées;  la  sur- 
face tout  entière  est  finement  et  régulièrement  pointillée.  Les 
piquants  ordinaires  des  chrysalides  sont  grêles  au  thorax  et  à 
l'abdomen,  mais  deviennent  très  forts  à  la  tête.  Vues  en  dessus, 
les  chrysalides  sont  de  largeur  assez  régulière  jusqu'à  ce  qu'on 
arrive  au  4''  segment  de  l'abdomen;  ensuite  elles  s'effilent  plus  ou 
moins    régulièrement   jusqu'aux   deux   épines    latérales   que    l'on 


506  LÈPIDOPTÉROLOGIÈ    COMPARÉE 


trouve  avant  l'épine  terminale  du  prolongement  anal,  lequel,  après 
cela,  fait  saillie  comme  une  cheville  et  se  termine  ensuite  par  deux 
épines  plus  minces.  Il  est  bon  de  noter  que  le  8'  segment  est  plus 
long  et  plus  large  à  proportion;  dans  Pœcilopsïs  et  Lycia,  il  porte 
en  outre  deux  verrues  dorsales  très  évidentes.  Vues  de  côté,  nous 
avons  une  courbe  montante  abrupte  jusqu'au  métathorax,  et,  après 
cela,  une  courbe  descendante  faible  jusqu'au  "/"  segment  de  l'ab- 
domen suivie  d'un  renflement  mdépendant  des  deux  verrues  au 
8"  segment.  La  chute,  à  partn  de  là  jusqu'aux  extrémités  de  l'épine 
anale,  est  régulière.  Les  stigmates  sont  petits,  mais  très  distincts, 
de  même  que  la  cicatrice  du  dernier  stigmate  chez  Ithysia.  Les 
enveloppes  des  ailes  sont  assez  petites,  celles  des  pattes  sont  tout 
à  fait  lisses,  mais  l'œil  lustré  n'est  pas  proéminent.  Il  est  inutile 
de  dire  que  les  enveloppes  des  antennes  sont  très  larges  et  les 
pectinations  généralement  bien  marquées,  même  chez  les  femelles. 
La  plupart  du  temps  les  chrysalides  des  femelles  ne  sont  diffé- 
rentes de  celles  des  mâles  que  par  leur  grosseur  plus  grande  et 
les  fentes  génitales. 


Imago. 

Les  dessins  des  mâles  sont  ceux  d'une  Géomètre  typique;  mais, 
pour  la  commodité,  il  semble  préférable  de  considérer  les  trois 
premières  bandes  sombres  des  ailes  antérieures  comme  étant  res- 
pectivement la  première  ligne,  la  médiane  et  la  seconde,  et  de 
regarder  la  bande  pâle  subterminale,  que  l'on  peut  voir  précédée 
et  suivie  d'un  dégradé  sombre  comme  étant  la  ligne  subterminale. 
La  même  disposition  s'applique  aux  ailes  inférieures,  sauf  que  la 
première  ligne  et  la  médiane  peuvent  faire  défaut.  On  peut  trouver 
des  taches  discoïdales  blanches  bordées  de  noir  aux  nervures 
transversales  des  quatre  ailes.  Afin  de  montrer  le  système  de  ner- 
vation, on  prend  comme  type  les  ailes  de  zonaria  ou  de  rachelœ 
(PI.  N),  mais  la  nervation  varie  suivant  le  genre  et  légèrement  aussi 
suivant  l'espèce.  La  forme  des  ailes  diffère  aussi  selon  l'espèce, 
légèrement  chez  certaines  et  grandement  chez  d'autres.  Le  thorax, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  50/ 

l'abdomen,  la  tête,  le  fémur  sont  couverts  d'une  épaisse  fourrure, 
laquelle  est  mieux  développée,  plus  forte  et  semblable  à  des 
piquants  chez  les  femelles.  Les  antennes  sont  grandes  et  bien 
pectinées.  La  description  générale  des  genitalia  de  PœciLopsis 
servira  de  type  pour  ce  groupe.  Sauf  chez  Lycia,  les  femelles  sont 
presque  aptères,  ou  tout  au  plus  ne  possèdent  que  des  ailes  rudi- 
mentaires  incapables  de  servir  pour  le  vol.  Nous  avons  déjà  décrit 
la  femelle  de  Pœcilopsis.  Celle  de  Lycia  est  bien  connue  et  n'est, 
en  ce  moment,  l'objet  d'aucune  discussion;  celles  de  Ithysia  sont 
noires;  elles  sont  jaunes  annelées  chez  zonaria,  mais  d'un  noir  pur 
pourvues  de  poils  pâles  chez  les  autres.  Les  ailes  des  femelles 
Ithysia  sont  assez  larges  pour  leur  grandeur;  elles  sont  abon- 
damment recouvertes  d'écaillés  blanches  et  de  piquants.  Les  an- 
tennes sont  simples  dans  Pœcilopsis  et  Lycia,  mais  j'ai  vu  des 
antennes  de  femelles  légèrement  pectinées  dans  italica  et  alpina; 
toutes  sont  abondamment  recouvertes  d'écaillés. 

Nous  en  arrivons  maintenant  à  des  faits  concernant  les  hybri- 
dations elles-mêmes.  Nous  donnons  d'abord  les  préliminaires  qui 
les  concernent;  toutes  les  considérations  théoriques  sont  réservées 
jusqu'au  moment  où  nous  aurons  considéré  les  larves,  etc. 

Cage  employée. 

Comme  résultat  de  mes  expériences  sur  ce  groupe,  je  suis  arrivé 
à  la  conclusion  qu'une  cage  très  grande  est  tout  aussi  funeste  au 
succès  qu'une  très  petite.  Dans  le  premier  cas,  les  insectes  volent 
trop  follement  et  semblent  ne  faire  que  peu  d'attention  les  uns 
aux  autres;  dans  le  second,  ils  se  précipitent  les  uns  sur  les  autres 
et  se  détruisent.  Toutes  les  cages  dont  je  me  suis  servi  étaient 
cylindriques.  Je  prends  un  cercle  en  fi.1  de  cuivre  d'environ  20  cen- 
timètres de  diamètre  et  je  le  recouvre  d'organdi.  Je  confectionne 
ensuite  une  manche  de  la  même  étoffe,  d'environ  45  centimètres  de 
longueur,  et  je  la  couds  à  l'anneau  de  façon  à  faire  un  cylindre 
ayant  l'anneau  à  une  extrémité.  Ensuite  je  rabats  et  je  couds  le 
côté  de  la  manche,  et  ûnalement  je  fixe,  en  dedans,  un  autre  anneau 


508  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

pareil  au  premier  à  15  centimètres  de  l'ouverture.  J'obtiens  alors 
une  belle  cage  cylindrique  dans  laquelle  on  met  les  insectes.  J'at- 
tache ensuite  l'extrémité  ouverte  avec  une  ficelle  et  la  cage  est 
placée  sur  le  côté  jusqu'à  ce  que  l'accouplement  ait  lieu;  alors  elle 
est  renversée  de  façon  à  ce  que  les  insectes  puissent  pondre  leurs 
œufs  dans  les  interstices  du  tissu  qui  résultent  de  l'attache. 

Obtention  des  accouplements. 

On  obtient  les  meilleurs  résultats  lorsque  les  femelles  sont  en 
grand  nombre;  car  les  mâles,  au  lieu  de  se  déranger  mutuellement, 
font  leur  choix  plus  facilement,  s'ils  ont  l'intention  de  s'accoupler. 
On  dit  généralement  que  la  présence  d'une  cage  supplémentaire 
contenant  des  couples  réciproques,  aide  à  l'accouplement.  Je  trouve 
que  cela  ne  sert  à  rien.  Si  l'accouplement  doit  avoir  lieu,  il  se  pro- 
duit de  toutes  façons,  et  les  facteurs  qui  le  favorisent  sont  d'ordre 
météorologique.  Un  léger  courant  d'air  chaud  traversant  la  cage 
est  d'un  grand  secours,  mais  si  le  vent  est  au  Nord  ou  à  l'Est,  les 
accouplements  peuvent  se  faire  attendre  indéfiniment.  Heureuse- 
ment que  toutes  les  espèces  vivent  longtemps;  les  accouplements 
peuvent  être  retardés  de  14  ou  15  jours  et  se  produire  quand  même 
d'une  manière  satisfaisante  au  bout  de  ce  temps. 

Il  peut  être  nécessaire  de  hâter  l'éclosion  des  chrysalides  de 
hirtaria  au  moyen  d'une  douce  chaleur,  de  manière  à  faire  con- 
corder leur  émerrence  avec  celle  des  autres. 


De  l'obtention  plus  ou  moins  facile  des  accouplements. 

Les  divers  mâles  (ou  même  quelquefois  les  femelles)  se  com- 
portent d'une  manière  très  différente  en  ce  qui  concerne  leur  faci- 
lité à  s'accoupler.  Je  trouve  que  le  mâle  P.  pomonaria  s'accouple 
tout  de  suite  avec  l'espèce  qu'on  lui  présente,  quelle  qu'elle  soit. 
Naturellement,  cela  dépend  aussi  de  l'acquiescement  de  la  femelle. 
Le  mâle  hirtaria  semble  être  accepté  avec  empressement  par  n'im- 
porte quelle  femelle.  A  défaut  d'une  femelle,  les  mâles  s'accouplent 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  509 

entre  eux,  et  alors  les  agrafes  s'attachent  à  l'arête  thoracique  du 
plus  faible.  Le  mâle  de  zonaria  est  au  contraire  très  curieux  par 
la  manière  dent  il  se  comporte.  Dans  certaines  circonstances,  il 
ne  fait  aucun  effort  pour  s'accoupler;  dans  d'autres,  spécialement 
avec  les  femelles  hirtaria,  les  femelles  refusent.  Quand  c'est  à 
pomonaria  à  fournir  la  femelle,  l'accouplement  se  fait  assez  vive- 
ment. Mâles  et  femelles  provenant  de  toutes  les  hybridations 
s'accouplent  librement  inte.r  se  et  avec  les  autres  espèces  du  groupe. 
De  fait,  leurs  instincts  sexuels  semblent  développés  à  un  degré 
supérieur  à  celui  de  leurs  parents,  si  possible. 


Période  de  l'accouplement. 

L'accouplement  peut  se  produire  à  l'entrée  de  la  nuit,  plus 
rarement  vers  10  heures  du  soir;  mais  la  majorité  des  couples  se 
forment  entre  5  et  7  heures  du  matin.  Les  accouplements  durent 
généralement  jusqu'à  6  heures  du  soir,  mais  il  n'est  pas  rare  que, 
dans  les  croisements  qui  comprennent  un  mâle  zonaria,  les  accou- 
plements durent  deux  jours,  et  d'une  manière  anormale  jusqu'à 
trois  ou  quatre  jours.  Réciproquement,  surtout  avec  des  mâles 
hirtaria,  la  copulation  peut  se  produire  tard  dans  la  nuit;  les 
couples  peuvent  être  séparés  de  bonne  heure  et  les  œufs  pondus 
vers  7  heures  du  matin. 


Attitude  des  couples. 

Les  couples,  dans  la  plupait  des  cas,  se  tiennent  dans  l'attitude 
ordinaire  sur  les  cotés  de  la  cage  :  la  femelle  la  tête  en  haut  et  le 
mâle  la  tête  en  bas.  Je  trouve  cependant  ordinairement  que  le  mâle 
zonaria  s'accouple  et  ensuite  reste  suspendu  comme  on  le  voit  sou- 
vent pour  les  mâles  des  diverses  Hépialides.  Le  mâle  hirtaria  peut, 
exceptionnellement,  se  comporter  de  même,  mais  je  n'ai  jamais 
observé  que  ceci  se  présentât  chez  les  autres. 


SIO  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 


Ponte  des  œufs. 

Règle  générale,  les  femelles  se  mettent  à  pondre  de  suite;  souvent 
on  peut  les  von-  marcher  çà  et  là,  le  dos  arqué  et  l'abdomen  légè- 
rement recourbé  en  dessous.  L'ovipositor  fait  saillie  et  s'agite  de 
côté  et  d'autre  à  la  recherche  de  fissures  convenables  pour  y  déposer 
les  œufs.  Quand  une  fois  il  a  trouvé  un  endroit  propice,  toute  une 
fournée  d'œufs  est  déposée  avant  de  chercher  une  place  nouvelle. 
Le  seul  croisement  dont  il  soit  difficile  de  se  procurer  les  œufs  est 
celui  de  cT  hïrtarïa  avec  Q  pomonaria.  Les  femelles  -ponionaria 
errent  quelquefois  pendant  des  jours  entiers  sans  pondre.  Je  les 
amène  à  pondre  en  les  enfermant  dans  une  boîte  en  bois  avec  un 
morceau  d'écorce.  Toutes  les  autres  femelles  pondent  très  libre- 
ment dans  les  fissures  des  boîtes  en  bois,  dans  des  fragments  de 
journaux  froissés  ou  dans  les  replis  des  cages  en  mousseline. 

Ordinairement,  après  s'être  accouplées  avec  les  mâles  des  hybri- 
dations Harrisoni  ou  Denhami,  les  femelles  pondent  quelques 
œufs  et  de  nouveau  appellent  les  mâles  en  faisant  vibrer  douce- 
ment leur  ovipositor  tendu;  mais,  dans  les  cas  extrêmes,  elles 
paraissent  être  blessées  à  mort  et  meurent  de  suite.  Les  femelles 
Harrisoni  font  de  même  quand  elles  s'accouplent  avec  des  mâles 
de  n'miporte  quelle  espèce. 

Fécondité  des   premiers  croisements. 

Si  l'accouplement  a  duré  le  temps  normal,  c'est  un  fait  très  ordi- 
naire que  cent  pour  cent  des  œufs  soient  fécondés,  excepté  natu- 
rellement si  l'un  ou  l'autre  parent  est  hybride  d'origine.  Très 
souvent,  dans  les  cas  du  croisement  de  d*  hirtaria  avec  Q  zonaria, 
les  œ.ufs  se  développent  jusqu'à  des  stades  différents,  et  alors 
l'embryon  meurt. 

Fécondité  des  seconds  croisements. 

Ceux-ci  sont  généralement  tout  à  fait  stériles.  J'ai  obtenu  une 
fois  une  larve  de  çS  harrisoni  x    Q  hirtaria.  Avec  certaines  couvées 


LEPIDOPTEROLOGIE    COMPAREE  51I 

de  Q  Jnrtaria   x   (^  hunii,  de  Q  hirtaria   x   o"  pUzii,  de  cf  fonio- 
naria   x    Q  pilzii,  3  %  environ  des  œufs  sont  éclos. 

Plantes  servant  de  nourriture. 

L'aubépine  {Cratœgus  oxyacantha')  est,  par  excellence,  la  plante 
nourricière  à  employer,  bien  que  le  bouleau  {Bctida  alba)  et  le  saule 
{Salix  caprea)  soient  presque  aussi  convenables.  Toutes  les  larves 
hybrides  les  mangent  et  s'en  trouvent  bien,  mais  les  feuilles  de  la 
plupart  des  arbres  forestiers  sont  acceptées.  Aucune  des  larves 
hybrides  ne  mange  la  Millefeuille  {Achillea  Millcfolium)  ou 
autres  plantes  basses,  de  sorte  que,  si  les  croisements  entre 
Cf  hirtaria  et  Q  zonaria,  cf  pomonaria  et  g  zonaria^  Cf  hirtaria 
et  Ç)  grœcaria  se  produisaient  dans  la  nature,  les  jeunes  larves 
périraient  inévitablement. 

Elevage  des  larves. 

J'enferme  les  teufs,  lorsqu'ils  sont  sur  le  point  d'éclore,  avec 
une  toute  petite  branche  d'aubépine,  dans  une  petite  boîte  d'étain 
de  ]0  centimètres  de  diamètre  avec  sommet  en  verre.  Il  est  néces- 
saire de  cacheter  les  boîtes,  car  les  jeunes  larves  pourraient  sortir 
de  n'importe  quelle  boîte  ordinaire.  Lorsque  les  larves  sont  à  leur 
second  stade,  je  les  mets  sur  une  petite  branche  d'aubépine  bien 
pourvue  de  feuilles  et  je  renferme  la  branche  dans  un  fourreau 
en  mousseline.  Lorsqu'elles  sont  pleinement  développées,  ce  qu'on 
peut  voir  en  les  touchant,  —  car  elles  sont  très  dures  lorsqu'elles 
se  sont  complètement  alimentées,  —  je  les  transfère  dans  un  grand 
pot  à  fleurs,  rempli  à  demi  de  débris  très  serrés  de  noix  de  coco 
ou  de  terreau  humectés,  et  je  recouvre  l'ouverture  du  pot  avec  de 
la  mousseline.  Après  les  avoir  gardées  enterrées  environ  six  jours, 
je  les  retire  et  les  mets  sur  une  fibre  de  noix  de  coco  humide  dans 
des  boîtes  en  fer-blanc,  semblables  à  celles  dans  lesquelles  je  les 
ai  nourries,  et  je  pose  dessus  le  couvercle  ;  je  constate  qu'alors 
elles  se  changent  en  chrysalides   facilement;  toute  tendance  à 


512  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

moisir  est  arrêtée,  car  on  voit  facilement  celles  qui  sont  mortes, 
ce  qui  permet  de  les  enlever. 

Maladies  des  larves. 

Les  larves  sont  ordinairement  vigoureuses  et  très  fortes,  jusqu'à 
ce  qu'on  arrive  au  quatrième  stade;  à  ce  moment,  presque  toujours, 
un  certain  pourcentage  contracte  une  maladie  dans  laquelle  les 
excréments  deviennent  aqueux  et  de  couleur  rouge  éclatante. 
Quand  la  maladie  n'est  que  légère,  on  peut  la  guérir  surtout  en 
lavant  les  individus  affectés  dans  de  l'eau  tiède  dans  laquelle  on 
a  dissous  des  cristaux  de  permanganate  de  potassium  et  en  les 
isolant  ensuite.  Le  mieux  est  cependant  de  détruire  les  larves  si 
on  peut  s'en  passer,  car  la  maladie  est  très  contagieuse.  Une  fois 
que  les  larves  ont  passé  la  période  critique,  elles  ne  courent  plus 
aucun  danger. 

Conservation  des  chrysalides  pendant  l'hiver  et  traitement  consécutif. 

Il  vaut  mieux  ne  pas  mettre  en  réserve  les  chrysalides  tout  de 
suite,  car  il  y  en  a  toujours  quelques-unes  qui  ne  réussissent  pas 
à  durcir  et  qui  commencent  à  exhaler  une  odeur  curieuse  de  noix. 
Il  est  préférable  de  les  détruire;  en  effet,  elles  contamineraient  les 
autres.  Les  chrysalides  saines  doivent  être  déposées  alors  sur  des 
débris  de  noix  de  coco  bien  cuits,  dans  une  boîte  en  fer-blanc  à 
sommet  en  verre  et  peu  profonde.  On  les  recouvre  ensuite  de 
mousse  {sphagnum)  .soigneusement  stérilisée  et  on  ferme  hermé- 
tiquement la  boîte.  On  prépare  ainsi  une  douzaine  de  boîtes  que 
l'on  enterre  au  milieu  de  débris  de  même  nature,  ou  au  milieu 
du  Sphagnum  dans  une  grande  boîte  à  biscuits,  que  l'on  maintient 
au  dehors  jusqu'en  octobre;  alors  on  l'examine  pour  voir  s'il  y  aura 
une  émergence  partielle,  qui  souvent  se  produit  pour  les  femelles, 
à  ce  moment- là.  Au  commencement  de  février,  on  retire  les  chry- 
salides et  on  les  place  sur  des  fibres  dans  de  grands  pots  à  fleurs 
recouverts  de  mousseline  et  on  les  recouvre  elles-mêmes  d'une  mince 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  513 

couche  de  mousse.  Il  est  nécessaire  d'exercer  une  soigneuse  sur- 
veillance, car  les  papillons  femelles,  ayant  perdu  leur  instinct  de 
grimper,  ne  le  font  pas  et  ainsi  s'abiment.  Vers  5  h.  30  du  soir, 
on  sort  toutes  les  femelles  et  on  les  place  séparément,  chacune 
dans  une  boîte  en  bois  mince  afin  qu'elles  puissent  développer 
leurs  ailes,  ce  développement  peut  durer  quelquefois  trois  ou  quatre 
heures.  Il  serait  imprudent  de  tuer  les  femelles  prématurément, 
cer  elles  sont  remplies  d'un  liquide  vert  qui  exsude  quand  l'insecte 
est  épingle.  Le  mieux  est  de  les  garder  vivantes  deux  jours;  alors, 
après  les  avoir  tuées,  on  les  pique  sous  le  thorax  et,  avec  du  papier 
buvard,  on  enlève  tout  le  liquide  qui  exsude  avant  qu'il  ait  abîmé 
la  fourrure. 


33 


514  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


II 


LES    HYBRIDATIONS 

Hybridations  entre  "   Lycia  hirtaria  "  et  "   Ithysia  zonaria  ". 

(A)  Hybride  Denhami  =  L.  hirtaria  cf  x  /.  zonaria  Q. 

Hybride  Denhami,  Harrison  {Entomologiste  Juillet  1910). 

Les  œufs,  provenant  de  ce  croisement  éclosent,  en  général,  très 
rapidement;  cependant  on  ne  peut  fixer  aucun  délai,  car  la  période 
est  extrêmement  variable  et  se  produit  à  n'importe  quel  moment 
entre  trois  et  six  semaines.  Ainsi  que  je  l'ai  mentionné  ci-dessus, 
les  larves  acceptent  pour  nourriture  les  feuilles  de  la  plupart  des 
arbres  et  des  arbustes,  mais  elles  refusent  le  Lotus  et  la  Mille- 
feuille  {Achillea  Millefolium'),  le  tussilage  (Tussilago  Farfara), 
l'armoise  commune  {Artemisia  vulgans),  etc.,  dont  se  délectent 
les  larves  de  l'ancêtre  femelle. 

Description  des  larves  à  leurs   divers  stades. 

I^'"   STADE. 

La  longueur  totale,  à  la  fin  de  ce  stade,  était  approximativement 
de  4  mm.  5.  On  ne  peut  donner  de  mesure  exacte,  vu  que  la  dimen- 
sion des  larves  est  très  variable. 

Tête.  ■ —  Noire,  ayant  la  même  forme  que  celle  de  la  larve  adulte. 

Corps.  —  La  couleur  fondamentale  est  noire  et,  à  ce  point  de 
vue,  se  rapproche  un  peu  plus  de  zonaria  que  de  hirtaria,  en  raison 
de  la  contexture  unie  de  la  peau  et  des  tendances  plus  marquées 
à  se  couvrir  de  taches  de  rousseur  pâles.  Sur  les  !'■''',  2^,  3^  4"^  et 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  515 

5"  segments  de  l'abdomen,  on  trouve  les  bandes  blanches  propres 
aux  jeunes  larves  de  ce  groupe.  La  nature  de  ces  bandes  ressemble 
beaucoup  à  celle  des  bandes  de  hirtaria,  car  elles  sont  presque 
continues  et  portent  aussi  la  tache  bl?mche  de  la  ligne  stigmatale, 
alors  que  dans  zonaria  il  existe  des  brisures  distinctes  au  milieu  de 
la  ligne  dorsale  et  juste  avant  d'atteindre  la  surface  stigmatale. 
Néanmoins,  la  petite  tache,  située  entre  l'extrémité  d'une  bande  et  la 
grande  tache,  possède  un  léger  prolongement  et  elle  se  déplace 
obliquement,  rendant  ainsi  la  faible  rayure  suprastigmatale  plus 
nette,  exactement  comme  dans  les  larves  de  zonaria.  Les  autres 
lignes  longitudinales  de  zonaria  sont  tout  à  fait  visibles  dans  les 
larves  hybrides,  beaucoup  plus  que  dans  hirtaria.  La  ligne  stig- 
matale, vue  à  la  loupe,  n'est  pas  du  tout  continue  et  n'est  point 
large  comme  dans  zonaria.  De  fait,  elle  se  compose  de  la  tache 
blanche,  commune  à  la  fois  à  hirtaria  et  à  zonaria,  avec  un  fort 
prolongement  oblique  en  arrière  et  une  tache  plus  faible  en  avant. 
Sous  le  rapport  de  la  forme,  elle  ressemble  davantage  à  celle  de 
hirtaria,  mais  elle  est  de  couleur  jaune-primevère  comme  dans 
zonaria.  C'est  sur  les  cinq  premiers  segments  de  l'abdomen  que 
cette  ligne  est  la  plus  forte;  mais  elle  existe,  avec  la  tache,  à  l'état 
modifié,  à  la  fois  sur  le  thorax  et  sur  les  derniers  segments  de 
l'abdomen. 

Le  collier  est  formé  d'une  série  de  taches  blanches  placées  aux 
bouts  des  lignes  longitudinales;  ainsi,  il  est  interrompu  comme 
dans  zonaria,  bien  que  les  taches  tendent  à  se  fondre  en  une  ligne 
continue,  sauf  sur  la  surface  médiane  du  dos. 

La  plaque  anale  n'est  pas  grande;  elle  porte  des  soies  au  sommet 
et  est  vaguement  plus  pâle  sur  les  bords.  Les  deux  taches  blanches 
qui  la  précèdent  et  qui  portent  deux  des  tubercules  primaires, 
existent  comme  dans  hirtaria;  au  ventre,  nous  avons  les  traces  des 
deux  lignes  médio-ventrales  de  zonaria,  et,  comme  dans  cette 
espèce,  ces  traces  sont  plus  nettes  sur  les  sections  de  segment  qui 
portent  les  bandes  blanches  transversales. 

Les  vraies  pattes  et  les  pattes  membraneuses  sont  noirâtres;  à 
la  base  des  pattes,  nous  avons  une  bande  blanche  étroite. 


5l6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Les  tubercules  primaires  sont  noirs,  avec  tendance  à  avoir  des 
anneaux  plus  pâles.  Les  piquants  ou  soies  sont  très  faibles. 

2^   STADE. 
Longueur  à  la  fin  du  stade  :  de  7  à  7,5  mm. 

La  larve  de  sonaria,  pendant  ce  stade,  se  rapproche  un  peu  de 
la  forme  adulte  et  diffère,  par  conséquent,  de  la  larve  de  hirtaria 
en  étant  plus  courte  et  plus  régulièrement  cylindrique.  Denhami, 
à  cet  égard,  est  très  proche  de  zonaria;  mais  elle  est  très  légèrement 
plus  longue  que  la  larve  de  cette  espèce. 

Tête.  —  La  tête  est  noire,  avec  un  ou  deux  dessins  irréguliers 
plus  pâles,  représentant,  sous  une  forme  très  réduite,  les  dessins 
jaunâtres  de  zonaria.  Sous  le  rapport  de  la  forme,  la  tête,  tout  en 
n'étant  pas  aussi  carrée  que  dans  zonaria,  ne  tombe  pas  autant  en 
pente  à  l'arrière  que  dans  hirtaria.  Les  petites  soies  ordinaires 
existent. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  gris  noirâtre.  Les  cinq 
bandes  transversales  sur  les  premiers  segments  de  l'abdomen  sont 
jaunes  et  sont  encore  tout  à  fait  distinctes.  Chez  zonaria,  elles  sont 
assez  faibles  et  de  couleur  primevère.  Ces  bandes,  dans  beaucoup 
de  cas,  apparaissent  aux  autres  segments  et  devancent  ainsi  un  état 
tout  à  fait  ordinaire  chez  hirtaria,  aux  stades  consécutifs. 

Les  rayures  longitudinales  —  la  double  rayure  du  milieu  du 
dos,  la  subdorsale  et  la  suprastigmatale  —  sont  toutes  présentes. 
Les  deux  rayures  medio-dorsales  sont  interrompues,  comme  dans 
zonaria,  et,  de  même  que  dans  cette  espèce,  elles  sont  dilatées  au 
niveau  des  bandes  et  des  points  correspondants  des  autres  seg- 
ments, mais,  comme  dans  hirtaria,  elles  sont  beaucoup  plus  nette- 
ment marquées  après  les  bandes.  Les  autres  rayures  ont  tout  à  fait 
les  caractères  de  celles  de  zonaria. 

Le  collier,  qui  se  compose  de  taches  jaunes  bien  définies,  ainsi 
que  les  deux  taches  jaunes  qui  précèdent  la  plaque  anale  sont 
nettement  dessinés  et  nous  donnent  les  caractères  les  plus  impor- 
tants de  hirtaria,  pendant  ce  stade.  A  l'œil  nu,  la  large  ligne 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  5I/ 

stigmatale  est  du  type  zonaria;  mais,  vue  à  la  loupe,  elle  se  résout 
en  une  tache  jaune  brillante  qui  porte  une  des  soies  primitives 
communes  aux  deux  espèces  ancestrales,  en  même  temps  qu'une 
série  de  lignes  en  forme  d'arc,  interrompues  et  de  diverses  largeurs  ; 
nous  avons  ainsi  une  espèce  de  compromis  entre  la  rayure  jaune 
de  zonaria  et  les  fins  traits  blancs  de  hirtaria.  Cette  ligne  se 
continue  sensiblement  horizontale  avant  la  tache  jaune,  mais  se 
rétrécit  et  s'abaisse  ensuite.  Elle  est  beaucoup  plus  développée  au 
thorax  et  aux  derniers  segments  de  l'abdomen  que  dans  hirtaria. 

La  plaque  anale,  tachetée  de  noir,  porte  deux  marques  noires 
comme  du  jais,  beaucoup  plus  grandes  que  les  autres,  et  se  termine 
par  deux  verrues  noires  portant  des  piquants  courts  et  rigides.  Les 
tubercules  primaires  sont  peu  compliqués  ;  ce  sont  simplement  des 
petites  parties  chitinisées  du  corps  portant  des  poils  fins  et  courts. 

Au  ventre,  le  fond  de  la  couleur  est  presque  ininterrompu,  sauf 
par  une  faible  répétition  de  la  double  rayure  medio-ventrale  de 
zonaria^  laquelle  se  dessine  beaucoup  plus  clairement  sur  la  sec- 
tion du  segment  où  se  trouvent  les  bandes  jaunes.  Les  vraies  pattes 
et  les  pattes  membraneuses  sont  toutes  d'un  noir  grisâtre  et  ont 
tout  à  fait  l'aspect  de  zonaria.  A  la  base  des  pattes  sont  des  lignes 
blanches.  Les  pattes  anales  sont  pourvues  d'une  plaque  noire  en 
arrière. 

3^  STADE. 

Longueur  à  la  fin  de  ce  stade 13,5    mm. 

Largeur  maxima 1,4    mm. 

Tête 0,08  mm. 

La  larve  hybride  se  rapproche  maintenant  beaucoup  plus  de 
celle  de  l'adulte,  c'est-à-dire  qu'à  l'œil  nu,  elle  ressemble  beaucoup 
à  une  larve  de  zonaria.  Toutefois  cette  ressemblance  disparaît  si 
nous  l'examinons  à  la  loupe. 

Tête.  —  La  tête  est  marbrée,  présentant  un  mélange  de  noir  et 
d'une  couleur  grisâtre  plus  pâle.  Il  n'existe  pas  de  trace  du  pourpre 
de  hirtaria.  Sous  le  rapport  de  la  forme,  elle  ressemble  plus  peut- 


5l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

être  à  zonaria,  mais  elle  s'incline  en  pente  vers  l'arrière,  et  la 
tendance  aux  dentelures,  que  l'on  relève  dans  hirlaria,  existe  ici 
à  un  degré  amoindri. 

Corps.  ■ —  La  forme  est  maintenant  tout  à  fait  distincte  de  celle 
de  hirtaria,  laquelle  possède  effectivement,  mais  non  proportion- 
nellement, une  tête  plus  grosse  et  même,  en  proportion  aussi,  un 
corps  plus  long  et  des  pattes  membraneuses  très  proéminentes. 

Elle  est  plus  trapue  que  hirtana  et  de  section  plus  régulièrement 
circulaire.  Le  fond  de  la  couleur  est  maintenant  gris  noir  —  d'un 
ton  non  uniforme  —  sur  lequel,  les  rayures  longitudinales  avec 
leur  coloration  gris  pâle,  leur  bordure  noire  comme  du  jais,  se 
détachent  très  nettement.  Celles  qui  forment  les  rayures  medio- 
dorsales  sont  très  régulières,  d'un  gris  tournant  au  jaune.  Cette 
rayure  se  développe  ordinairement  de  manière  à  embrasser  les 
restes  des  bandes  jaunes,  mais  il  se  produit  de  grandes  variations 
à  cet  égard,  car  quelquefois  les  bandes  sont  tout  aussi  visibles 
qu'elles  l'étaient  au  commencement,  et,  d'autres  fois,  elles  sont 
obsolètes.  Les  autres  rayures  sont  bordées  vaguement  et  ont  de 
nombreuses  interruptions.  Ces  rayures,  excepté  celles  placées  sur 
le  milieu  du  dos,  sont  beaucoup  moins  développées  que  dans  hir- 
tana et  sont  toutes  très  peu  distinctes  et  confuses  sur  les  derniers 
segments  de  l'abdomen.  Le  collier  jaune  est  beaucoup  plus  continu 
que  celui  de  hirtaria  et  n'en  a  pas  l'aspect  globulaire.  Les  deux 
tubercules  bien  développés,  qui  sont  si  bien  marqués  sur  le  huitième 
segment  de  l'abdomen  de  hirtaria,  de  même  que  leurs  piquants 
courts,  sont  maintenant  tout  à  fait  remarquables  ;  mais  dans  quel- 
ques larves,  ils  sont  exactement  comme  dans  zonaria. 

Le  sclérite  anal  est  marbré  comme  dans  zonaria;  mais  la  couleur 
est  plus  grisâtre  que  jaune.  Néanmoins,  il  a  son  sommet  jaune,  et 
ce  jaune  est  interrompu  par  quatre  tubercules  noirâtres  pourvus  de 
soies.  Quelquefois,  les  deux  taches  plus  grandes  qui  toujours  sont 
présentes  sur  cette  plaque  dans  hirtaria,  sont  tout  à  fait  distinctes. 
Les  deux  taches  jaunes  qui  précèdent  ce  sclérite  sont  présentes  et 
ont  une  forme  en  queue  de  poisson. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  519 

La  ligne  stigmatale  est  large  et  jaune,  mais  la  tache  jaune  de 
hirtaria  y  est  visible  et  s'y  détache  par  sa  couleur  beaucoup  plus 
éclatante.  Elle  peut  même  se  détacher,  en  une  couleur  orange, 
entourée  du  jaune  primevère  de  la  rayure.  La  rayure  s'abaisse  un 
peu  au  moment  où  elle  arrive  aux  stigmates,  si  bien  que  les  stig- 
mates sont  dessus  et  n'y  sont  pas  renfermés,  comme  dans  zunaria. 
Chez  quelques  larves,  la  rayure  est  réduite,  et,  en  plus,  on  trouve 
les  traits  caractéristiques  de  la  ligne  stigmatale  de  hirtaria,  c'est- 
à-dire  que,  juste  en  arrière  des  stigmates,  nous  avons  une  tache 
jaune  en  forme  de  croissant,  et  en  dessous  des  stigmates,  un  trait 
jaune.  On  peut  les  remarquer  plus  particulièrement  sur  le  premier 
segment  de  l'abdomen;  dans  les  spécimens  ayant  une  ligne  stigma- 
tale affaiblie  ils  peuvent  faire  défaut  ailleurs.  Les  stigmates  sont 
noirs,  assez  grands  et  sont  situés  dans  une  coloration  dégradée  qui 
peut  se  continuer  le  long  de  la  rayure  stigmatale.  Le  premier  stig- 
mate est  le  plus  grand  et  s'élève  bien  au-dessus  du  niveau  commun 
aux  autres.  En  dessous,  la  coloration  est  noirâtre  avec  deux  rayures 
médianes  peu  claires  du  type  observé  dans  zonaria  et  très  ressem- 
blantes à  celles  que  l'on  trouve  sur  la  surface  dorsale.  Les  pattes 
membraneuses  sont  noirâtres  aussi,  bien  qu'un  peu  plus  pâles  anté- 
rieurement. Elles  sont  très  distinctement  plus  courtes  que  celles 
de  hirtaria. 

Les  pattes  sont  noirâtres,  mais  l'espace  intermédiaire  n'est  pas 
nettement  jaune  comme  dans  hirtaria. 

Les  tubercules  primaires  sont  exactement  comme  dans  le  dernier 
stade. 

4^  STADE. 

Longueur 2,7    cm. 

Largeur 2,15  mm. 

Largeur  de  la  tête 1,7    mm. 

La  forme,  bien  que  faisant  penser  à  celle  de  zonaria,  ne  ressemble 

pas  tout  à  fait  à  celle  de  cette  espèce.  Le  corps  est  plus  long  et 

plus  étroit;  la  tête  est  petite,  tout  en  l'étant  moins  que  dans  hirtaria. 

Les  segments  anaux  diffèrent  aussi,  par  suite  de  la  courbe  des- 


520  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

cendante  remarquable  qui  existe  à  partir  des  tubercules,  sur  le 
8®  segment,  jusqu'à  la  plaque  anale.  Le  corps,  comparativement  à 
hirtaria,  diffère  tout  aussi  distinctement  de  forme  et  de  dimension; 
il  est  légèrement  plus  court;  les  deux  verrues,  sur  le  8^  segment, 
sont  beaucoup  plus  petites  que  celles  de  hirtaria;  pareillement,  les 
deux  pointes  anales  latérales  sont  beaucoup  moins  prononcées. 

Tête.  —  Fond  de  la  couleur  pâle,  un  peu  pourpre  dans  quelques 
cas,  fortement  marqué  de  noir.  Les  parties  de  la  bouche,  à  l'ex- 
ception de  la  lèvre,  sont  noirâtres.  Les  antennes  sont  voilées  à  la 
base;  mais  le  sommet,  en  forme  de  massue,  est  plus  pâle. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  gris  ardoise  clair,  mais 
quelquefois  entièrement  voilé  de  noir.  Les  rayures  longitudinales 
sont  toutes  existantes;  sauf  dans  quelques  cas  où  elle  est  jaune,  la 
partie  médiane  de  ces  rayures  a  une  couleur  très  analogue  à  celle 
du  fond.  Peut-être  la  teinte  est  un  peu  plus  claire.  Les  rayures 
sont  généralement  brisées  ou  tendent  à  se  briser  à  mi-chemin  entre 
les  bandes  ;  mais,  dans  presque  tous  les  cas,  la  bordure  est  pointillée 
et  incomplète  comme  dans  zonaria.  La  ligne  suprastigmatale  en 
général  est  simplement  représentée  par  les  restes  irréguliers  de  la 
bordure  supérieure,  mais  elle  peut  aussi  être  recouverte  en  entier 
par  la  coloration  suprastigmatale  sombre  de  zonaria. 

Les  bandes  jaunes  transversales  peuvent  maintenant  faire  entiè- 
rement défaut  dans  certains  c^s  et  exister  dans  d'autres;  mais 
quand  elles  manquent,  leur  position  est  ordinairement  indiquée 
par  la  coloration  sombre  que  l'on  voit  avant  et  après  les  bandes 
chez  hirtaria.  Dans  un  petit  nombre  de  cas,  la  seule  trace  de  la 
bande  est  une  marque  orange,  terne,  qui  se  montre  sur  les  deux 
rayures  medio-dorsales. 

Le  collier,  formé  d'une  série  de  points  jaunes,  est  beaucoup  plus 
développé  que  chez  zonaria,  et  exactement  derrière  lui,  on  peut 
voir  les  plaques  prothoraciques  peu  distinctes  et  pâles,  mais  mar- 
quées de  points  noirs. 

De  même  que  dans  hirtaria,  le  sclérite  anal  est  bien  dessiné, 
bien  que  nettement  plus  large  et  plus  arrondi.  Il  est  gris,  avec 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  52  1 

tendance  au  jaune,  et  se  termine  par  une  surface  plus  pâle  où  se 
trouvent  les  4  tubercules  mentionnés  dans  les  autres  stades.  En 
avant,  se  trouvent  deux  taches  jaunes  ovales  qui  remplacent  les 
deux  taches  arrondies  de  hirtaria. 

Les  stigmates,  assez  grands,  noirs,  un  peu  arrondis,  sont  situés 
au  milieu  d'une  coloration  noire  qui  peut  être  ou  ne  pas  être  indé- 
pendante de  la  coloration  suprastigmatale,  héritage  de  zonaria. 

La  rayure  stigmatale,  comme  précédemment,  est  du  type  zonaria, 
bien  que  plus  étroite;  clairement  dessinée  sur  elle,  s'étend  la 
brillante  tache  jaune  de  kirtana,  portant  un  des  faibles  tuber- 
cules primaires.  Sa  couleur  est  primevère  pâle;  elle  est  assez  régu- 
lière sur  les  cinq  premiers  segments  de  l'abdomen  et  devient  irré- 
gulière et  ondulée  sur  les  derniers.  Sur  le  thorax,  elle  est  brisée; 
et,  quoiqu'elle  ne  soit  jamais  d'un  jaune  aussi  clair  que  sur  les 
segments  de  l'abdomen,  elle  est,  chez  beaucoup  d'individus,  d'un 
jaune  orange.  En  dessous,  la  larve  est  de  couleur  sombre,  puis  au 
fur  et  à  mesure  que  l'on  avance  vers  l'extérieur,  cette  couleur 
sombre  s'accentue  au  point  de  devenir  d'un  noir  terne  exactement 
en  dessous  de  la  ligne  stigmatale. 

La  double  rayure  medio-ventrale  à  son  tour  montre,  pour  la 
première  fois,  quelque  trace  d'influence  de  hirtaria;  car  sa  forme 
devient  légèrement  plus  semblable  à  une  chaîne  d'anneaux  qu'à 
une  série  de  renflements.  Néanmoins,  le  corps  de  la  rayure  est 
encore  jaune  comme  dans  zonaria. 

Les  pattes  sont  noires,  mais  peuvent  être  entourées  d'anneaux 
pâles  et  ternes.  L'espace  qui  les  sépare  est  aussi  plus  nettement 
jaune  comme  dans  hirtaria;  les  points  jaunes,  faisant  songer  aux 
rayures  du  ventre,  qui,  dans  hirtaria,  peuvent  apparaître  à  cet 
endroit,  s'y  trouvent.  Entre  les  pattes  et  la  ligne  stigmatale  s'étend 
une  petite  bande  jaune  pâle.  Les  pattes  anales  sont  pratiquement 
intermédiaires  entre  celles  des  deux  parents;  la  larve  est  par 
conséquent  incapable  de  se  coller  à  une  petite  branche  comme 
le  fait  hirtaria.  Les  pattes  membraneuses  ont  une  couleur  noire, 
terne,  avec  des  points  plus  foncés,  plus  accentués  au  sclérite  pos- 
térieur. Entre  les  pattes  membraneuses  le  corps  est  couleur  de 


522  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

chair;  entre  elles  et  la  ligne  stigmatale,  la  couleur  est  noirâtre 
avec  un  ou  deux  dessins  plus  pâles.  Les  tubercules  sont  exactement 
dans  le  même  état  qu'auparavant. 

5'  STADE. 

Longueur 4,4  cm. 

Tête 3,5  mm. 

5"  segment  abdominal 5  mm. 

Thorax un  peu  plus  de  4  mm. 

Dans  ce  stade,  la  larve  est  beaucoup  plus  grosse  et  plus  courte 
que  hirtaria  et,  lorsqu'elle  marche,  la  boucle  du  dos  ne  s'avance 
pas  aussi  loin  en  avant.  Ceci  dépend  naturellement  du  fait  qu'elle 
s'approche  de  la  forme  de  zonaria.  Elle  n'est  cependant  pas  de 
section  aussi  ronde  que  cette  espèce,  ni  aussi  uniformément  cylin- 
drique, car  il  se  produit  un  élargissement  graduel  du  collier  au 
cinquième  segment  de  l'abdomen.  A  partir  de  là,  elle  devient  légè- 
rement plus  resserrée  vers  le  bout. 

Tète.  —  Couleur  gris  pâle;  teinte  jaunâtre  en  dessus  et  un  peu 
pourpre  vers  la  bouche,  ornée  d'un  pointillé  noir  plus  fort  que 
chez  zonaria,  mais  plus  léger  que  chez  Jiirtaria.  La  tête  est  pro- 
portionnellement plus  petite  que  dans  zonaria;  mais  il  y  a  cepen- 
dant, comme  dans  hirtaria,  un  certain  développement  des  den- 
telures. Le  front  ressemble  davantage  à  celui  de  zonaria,  mais  les 
taches  que  l'on  remarque  au  sommet  du  front,  chez  hirtaria,  sont 
clairement  visibles.  Les  deux  piquants,  qui  s'élèvent  des  deux 
taches  extérieures  dans  la  rangée  inférieure  de  quatre  taches  que 
l'on  remarque  sur  le  front,  sont  très  faibles,  comme  dans  zonaria, 
et  ne  ressemblent  en  rien  aux  piquants  forts  et  rai  des  de  hirtaria. 

La  couleur  des  diverses  parties  de  la  bouche  est  d'un  brun 
jaune,  mais  la  lèvre  est  pâle  avec  une  bordure  plus  foncée. 

De  même  que  dans  zonaria,  les  yeux  se  trouvent  sur  une  série 
de  lignes  noires.  Les  antennes  sont  beaucoup  plus  distinctes  que 
dans  zonaria,  mais  peut-être  pas  aussi  larges  relativement  ;  elles 
ont  une  grande  ressemblance  avec  celles  de  hirtaria,  car  nous 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  523 

avons  une  base  jaunâtre  suivie  d'un  anneau  noir,  puis  une  forte 
massue  rose  au  lieu  d'une  base  couleur  de  chair  quelque  peu  terne 
portant  une  massue  grisâtre. 

Corps.  —  La  couleur  fondamentale  de  la  larve,  dans  la  plupart 
des  cas,  est  d'un  gris  clair,  avec  tendance,  chez  quelques-unes,  à 
prendre  une  couleur  fauve.  Souvent  cejjendant  l'influence  héré- 
ditaire de  hirtaria  se  fait  sentir  :  la  larve  tout  entière  est  purpurine 
ou  couleur  de  fumée.  Les  rayures  sont  bien  développées.  Les  deux 
moitiés  de  la  rayure  double  medio-doisale  sont  séparées  par  un 
espace  plus  large  que  dans  hirtaria.  La  bordure  est  noire  et  on- 
dulée; à  cause  de  sa  faiblesse  en  certains  points,  les  rayures 
tendent  à  devenir  vagues  à  la  hauteur  des  unités  antérieures  des 
tubercules  trapézoïdaux  et  à  disparaître  après.  Le  corps  des 
rayures  est  jaune;  ici,  nous  avons  un  contraste  avec  le  gris  de 
zonaria  et  l'orangé  rougeâtre  de  hirtaria. 

Les  lignes  subdorsales  ont  une  bordure  beaucoup  plus  parallèle 
que  dans  hirtaria;  néanmoins,  comme  dans  cette  espèce,  elles  sont 
plus  larges  au  commencement  des  divers  segments.  La  bordure 
est  moins  régulière  que  celle  de  hirtaria,  mais  elle  apparaît  beau- 
coup plus  clairement  que  dans  zonaria. 

L'espace,  entre  les  rayures  subdorsales  et  les  rayures  substig- 
matales,  est  tacheté  de  points  noirs  plus  ou  moins  serrés,  alors  que 
le  reste  de  la  surface  ne  contient  que  peu  de  points  noirs. 

Dans  la  plupart  des  cas,  quand  la  rayure  n'est  pas  voilée  par 
la  coloration  noire  de  zonaria,  l'influence  de  hirtaria  prédomine 
dans  la  rayure  suprastigmatale,  car  elle  ressemble  à  celle  de  cette 
espèce  et  la  tache  jaune  originale  sur  cette  ligne  apparaît  claire- 
ment. En  dépit  du  fait  que  la  bordure  de  cette  rayure  est,  la  plupart 
du  temps,  décidément  mieux  dessinée  que  chez  les  autres,  elle  n'est 
cependant  pas  aussi  claire,  ni  aussi  égale  que  dans  hirtaria.  Comme 
pour  mettre  plus  en  évidence  l'influence  de  hirtaria,  le  corps  de  la 
rayure  n'est  pas  aussi  jaune  que  dans  les  autres  lignes. 

Prenant  les  rayures  dans  leur  ensemble,  on  peut  dire  qu'elles 
ont  la  bordure  plus  parallèle  et  moins  continue  que  celles  de  hir- 


524  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

taria,  tandis  qu'elles  sont  moins  irrégulières  que  dans  zonaria. 
L'espace  entre  les  rayures  est,  en  moyenne,  de  deux  fois  et  demie  la 
largeur  d'une  rayure,  au  lieu  de  l'être  une  fois  et  demie  comme  dans 
hirtaria  ou  une  fois  trois  quarts,  comme  dans  zonaria.  De  fait, 
sans  doute  comme  résultat  d'un  compromis  pour  la  forme  de  la 
larve,  les  rayures  sont  plus  étroites  que  celles  de  l'un  ou  de  l'autre 
parent. 

Bien  que  très  faibles,  les  bandes  jaunes  sont  généralement  indi- 
quées, en  quelque  sorte,  et  servent  à  joindre  les  rayures  medio- 
dorsales  avec  les  subdorsales.  Ces  bandes  sont  entourées  d'une  bor- 
dure noire  nette  qui,  quelquefois  obscurcit  complètement  le  jaune. 

Le  collier  est  jaune,  avec  des  interruptions  en  noir.  Le  sclérite 
anal  est  distinct  et  beaucoup  plus  arrondi  que  dans  hirtaria.  Sa 
couleur  est  grise,  marquée  de  points  noirs  serrés;  mais  les  deux  plus 
grandes  taches  portant  des  poils,  si  nettes  à  l'œil  nu  dans  hirtaria, 
sont  beaucoup  moins  visibles.  Il  est  bordé  de  jaune  terne  et  l'on 
y  trouve  les  quatre  verrues  noires  ordinaires  ainsi  que  les  poils. 

En  avant  du  sclérite  anal  se  trouvent  les  deux  taches  jaunes  de 
hirtaria  :  l'influence  de  cette  espèce  se  remarque  encore  à  la  présence 
des  deux  verrues  proéminentes  du  8"  segment  de  l'abdomen.  Elles 
sont  bordées  de  brunâtre  et  sont  plus  petites  que  celles  de  hirtaria. 

La  rayure  stigmatale  se  trouve  à  la  même  place  que  celle  d'as- 
pect brisé  que  l'on  observe  dans  hirtaria,  mais,  tout  en  ressemblant 
plus  à  celle  de  zonaria  par  la  couleur,  l'aspect  général,  etc.,  elle 
est  d'un  jaune  plus  éclatant  et  décidément  plus  étroite.  Elle  est 
pourvue  de  la  bordure  noire  habituelle.  Elle  n'est  pas  non  plus 
aussi  continue  que  celle  de  zonaria,  car  elle  tend  à  se  briser  au 
milieu  de  chaque  segment.  Au-dessus  se  détache  très  nettement  la 
tache  brillante,  claire  et  jaune  de  hirtaria.  Dans  quelques  cas,  l'on 
voit  se  détacher  ce  que  l'on  prendrait  pour  une  ramification  de 
couleur  primevère,  une  ligne  qui,  passant  en  dessous,  se  continue 
parallèlement  à  quelque  distance.  Elle  a  plus  de  ressemblance  avec 
zonaria  au  commencement  de  chaque  segment,  mais  elle  incline 
davantage  du  côté  de  hirtaria  vers  la  fin.  Souvent  aussi  elle  est 
confuse  et  double  au  thorax.  Les  stigmates,  qui  sont  grands  et 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  525 

noirs,  —  pas  rouge  brique  comme  dans  kir t aria,  —  sont  placés  au 
milieu  d'une  coloration  sombre  avant  les  taches  jaunes  qui  per- 
sistent à  exister,  en  dépit  de  la  confusion  des  dessins  des  derniers 
segments  de  l'abdomen. 

En  dessous,  la  ressemblance  est  grande  avec  zonaria.  Même  les 
rayures  medio-ventrales  se  rapprochent  très  près  de  cette  espèce  et 
on  n'aperçoit  que  faiblement  l'influence  de  hirtaria.  La  rayure  sub- 
stigmatale  est  représentée  par  un  peu  du  jaune  du  corps  de  la 
rayure  et  quelques  restes  de  la  bordure,  dispersés  çà  et  là.  Entre 
cette  ra}'ure  et  la  ligne  stigmatale,  se  trouve  une  coloration  dégra- 
dée noire  qui  devient  de  plus  en  plus  foncée  jusqu'à  ce  qu'on  arrive 
à  la  ligne. 

Les  pattes  sont  assez  pâles,  avec  des  dessins  noirs;  entre  elles, 
la  surface  du  corps  est  jaunâtre,  mais  avant  chaque  paire  de  pattes 
se  trouve  une  tache  brune  presque  triangulaire.  Latéralement,  les 
pattes  sont  noirâtres,  avec  des  nuances  plus  pâles,  mais  quelquefois 
elles  portent  des  bandes  jaunes  distinctes.  Les  ventouses  anales, 
moins  étendues  que  celles  de  hirtaria,  le  sont  plus  que  celles  de 
zonaria.  La  plaque  postérieure  des  ventouses  anales  est  gris  foncé, 
fortement  tachetée  de  noir.  Ces  ventouses  deviennent  légèrement 
jaunâtres  en  avant  et  même  en  arrière  de  la  plaque.  Les  pattes 
ambulatoires  sont  aussi  grises,  marquées  de  points  noirs,  mais  près 
des  crochets  il  y  a  un  sclérite  orange,  terne,  orné  aussi  de  taches 
noires.  Il  est  jaune  dans  zonaria  et  orangé  rougeâtre  dans  hirtaria. 
L'espace  entre  les  pattes  ambulatoires  est  jaunâtre  faiblement 
teinté  de  rose. 

Les  tubercules  primaires,  sur  la  tête  et  sur  le  corps,  sont  exacte- 
ment comme  pendant  les  périodes  antérieures. 

Variation  de  la  larve. 

Etant  donnée  l'origine  hybride  des  larves,  on  peut  s'attendre  à 
ce  qu'il  y  ait  une  tendance  marquée  aux  variations,  résultat  de 
l'influence  inégale  des  deux  espèces  dans  les  divers  individus. 
Aussi,  n'importe  quel  caractère  donné,  de  structure  ou  autre,  peut 


526  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

varier,  du  point  intermédiaire  de  ce  qu'il  est  dans  les  deux  parents  à 
la  reproduction  exacte  de  son  état  dans  l'une  des  espèces  seulement. 
A  un  moment  donné,  un  trait  particulier  peut  être  affecté,  ou  bien, 
ils  peuvent  l'être  tous,  de  sorte  que  nous  pouvons  avoir  des  indi- 
vidus montrant  tous  les  stades  de  transition  entre  les  deux  formes. 
En  outre,  comme  les  deux  espèces  productrices  descendent  d'an- 
cêtres communs,  des  traits  héréditaires,  disparus  depuis  longtemps 
chez  les  ascendants,  peuvent  reparaître.  Il  ne  servirait  pas  à  grand' 
chose,  alors  que  tant  de  points  de  variation  surgissent,  de  noter 
ces  points,  mais  je  voudrais  discuter  un  état  de  choses  qui  provient 
de  variations  limitées  à  hirtarïa  seulement. 

La  larve  de  hïrtana  est  excessivement  variable,  et  la  variation 
consiste  dans  un  changement  total  du  fond  de  la  couleur  qui 
est  ordinairement  pourpre.  Elle  peut  prendre  toutes  les  nuances, 
depuis  le  gris  clair,  pour  arriver  presque  au  noir;  mais  ce  n'est  pas 
le  point  sur  lequel  je  désire  attirer  le  plus  l'attention.  Dans  nombre 
de  cas,  quand  le  fond  s'assombrit,  la  coloration  sombre  est  irré- 
gulière et  locale;  il  existe  un  cas  particulier  où  la  larve  possède, 
en  avant  et  en  arrière  d'une  bande  jaune,  une  très  forte  tache  noire, 
presque  carrée,  qui  peut  s'affaiblir  à  l'arrière.  Pareillement,  à  mi- 
chemin  entre  ces  pomts  sombres  mais  sur  l'espace  entre  les  lignes 
medio-dorsales,  on  trouve  un  envahissement  de  couleur  analogue. 
Lorsque  ces  couleurs  se  continuent  depuis  le  premier  segment  du 
thorax  jusqu'au  dernier  de  l'abdomen,  nous  avons  une  série  de  carres 
portant,  au  centre,  une  tache  noire;  et,  si  l'on  considère  la  tache 
centrale  noire  comme  le  point  de  départ,  nous  avons  comme  une 
série  irrégulière  de  diamants.  Toutes  ces  taches  peuvent  être  jointes 
transversalement  par  une  forte  coloration  sombre,  dégradée.  Cette 
forme  de  variation,  bien  qu'existant  généralement  tout  le  long  du 
dos  de  la  larve,  peut  se  limiter  aux  cinq  premiers  segments  de 
l'abdomen.  Enfin,  la  tache  noire,  au  milieu  du  dos,  peut  faire 
défaut  et  seules  les  taches  latérales  se  développer.  Ces  variations 
peuvent  toutes  passer  à  la  larve  hybride  qui  prend  alors  des  formes 
extraordinaires,  et,  indépendamment  de  ce  trait,  varie  sur  tous  les 
autres  points  possibles.  Il  est  tout  à  fait  impossible  de  classer  ou 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  52/ 

de  décrire  ces  formes  changeantes;  mais,  par  la  description  qui 
précède,  on  peut  se  faire  quelque  idée  de  leur  aspect. 

Habitudes  de  la  larve. 

Nous  avons  déjà  énuméré  les  plantes  nourricières  des  larves; 
elles  ne  sont  donc  pas  à  mentionner  de  nouveau  ici. 

Les  jeunes  larves,  bien  que  très  inquiètes  aussitôt  après  l'éclo- 
sion,  commencent  bientôt  à  se  nourrir  et  rongent  des  morceaux 
irréguliers  du  bord  de  la  feuille,  filant,  pendant  ce  temps-là,  une 
grande  quantité  de  soie.  Elles  se  nourrissent  plus  particulièrement 
la  nuit,  mais  n'ont  pourtant  pas  d'aversion  à  se  nourrir  pendant 
le  jour.  Quand  elles  ne  mangent  pas,  elles  reposent  sur  le  dessous 
de  la  feuille,  le  dos  arqué  et  les  pattes  thoraciques  écartées  de  la 
feuille.  Quand  le  moment  de  muer  arrive,  elles  filent  une  légère 
toile  de  soie  et  y  attachent  leurs  pattes  membraneuses.  Les  masses 
de  soie  filée  en  temps  ordmaire  servent  à  fixer  les  pattes  thora- 
ciques, s'il  le  faut.  Ordinairement,  elles  se  dépouillent  de  leur  peau 
trois  jours  après  avoir  cessé  de  se  nourrir.  Au  fur  et  à  mesure 
que  la  larve  vieillit,  elle  cesse  de  résider  sur  les  feuilles  et  d'en 
prendre  de  petites  portions  au  moment  de  manger,  mais  elle  se 
fixe  sur  les  ramilles,  la  tête  en  haut,  le  dos  légèrement  arqué  et 
les  pattes  thoraciques  en  contact  avec  la  branche.  Plus  rarement, 
les  larves  relèvent  la  tête  et  restent  ainsi  avec  un  fil  de  soie  qui, 
comme  une  ancre,  retient  la  tête  à  la  ramille.  A  ce  stade,  elles 
préfèrent  le  soir  pour  se  nourrir  et  mangent  des  feuilles  entières 
même  jusqu'aux  pétioles.  Si  elles  sont  dérangées,  elles  prennent 
la  forme  d'un  U  et  se  laissent  tomber,  peut-être  pas  aussi  vivement 
qu'une  larve  de  zonaria,  mais  elles  ne  se  collent  jamais  à  la  branche 
comme  le  fait  la  larve  ô!hirtaria.  Elles  ne  restent  pas  longtemps 
en  forme  de  boucle,  car  elles  cessent  bientôt  de  feindre  la  mort  et 
grimpent  de  nouveau  à  la  branche. 

Une  fois  pleinement  développées,  elles  ne  s'enterrent  pas  de 
suite,  mais  restent  pendant  quelques  heures  en  repos,  probablement 
pour  expulser  la  nourriture  des  intestins.  Elles  descendent  ensuite 


528  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

dans  le  sol,  à  une  profondeur  d'environ  dix  centimètres,  et  filent 
un  très  léger  cocon  de  soie  et  de  terre;  ce  cocon  ressemblent  beau- 
coup à  celui  d'/nrtaria.  La  larve  repose  dans  le  cocon,  la  tête  en 
haut,  et  reste  ainsi  sans  changements  pendant  une  période  variable 
qui  ne  dure  jamais  moins  de  six  jours.  Au  moment  de  se  chrysa- 
lider,  la  larve  semble  prendre  une  coloration  vert  clair,  mêlée  plus 
ou  moins,  sur  les  segments  de  l'abdomen,  de  brun  acajou.  La  peau 
de  la  larve  se  fend  sur  le  dos  et  la  chrysalide  est  bientôt  dégagée. 

Les  chrysalides. 

Immédiatement  après  la  transformation,  la  chrysalide  est  de 
couleur  verte,  les  enveloppes  des  ailes  sont  d'un  vert  pomme  clair; 
le  thorax  et  l'abdomen  sont  vert  blanchâtre  avec,  çà  et  là,  des 
dessins  bruns.  Graduellement,  les  dessins  bruns  deviennent  plus 
foncés  et  au  bout  d'une  heure  ou  deux,  envahissent  la  larve  tout 
entière,  à  l'exception  parfois  des  enveloppes  des  ailes  qui  peuvent 
rester  vertes  avec  nuance  jaune  jusqu'à  la  fin. 

Pour  la  grosseur,  la  chrysalide  est  intermédiaire  entre  les  deux 
espèces.  Quelques  individus  pourtant  s'approchent  sensiblement 
de  hirtaria,  d'autres  sont  aussi  petits  que  zonaria,  mais  ceci  peut 
provenir  d'un  défaut  d'alimentation. 

La  surface  de  la  chrysalide  est  beaucoup  plus  fine  que  celle 
de  hirtaria,  car  les  points  fins,  au  lieu  de  tendre  à  devenir  des 
lignes,  restent  partout  comme  des  points,  chacun  d'eux  étant  clair 
et  distinct  comme  dans  zonaria. 

La  fine  contexture  unie  des  enveloppes  des  ailes  ressemble 
beaucoup  à  celle  de  zonaria. 

Par  la  couleur,  la  chrysalide  ressemble  davantage  à  hirtaria, 
bien  que  le  brun  rouge  soit  beaucoup  plus  brillant.  Elle  ne  res- 
semble pas  du  tout  à  la  chrysalide  brun  jaune  de  zonaria.  Les 
enveloppes  des  ailes  sont  plus  claires  et  plus  pareilles  à  de  la  cire 
que  celles  de  hirtaria;  néanmoins  elles  sont  encore  brun  rouge; 
quelques-unes  se  rapprochent  du  vert  de  zonaria  par  leur  couleur 
un  peu  jaunâtre. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  52g 

La  combinaison  des  couleurs  et  des  points  fait  que  les  chrysa- 
lides de  zonaria  et  de  Denhanii  sont  plus  brillantes  que  celles  de 
hirtaria. 

Le  vaisseau  dorsal,  qui  se  détache  si  bien  dans  zonaria,  mais  non 
dans  hirtaria,  est  à  peine  visible  dans  Denhami.  Les  enveloppes 
des  antennes  sont  larges  et  aplaties;  les  pectinations,  bien  mar- 
quées et  en  relief  de  hirtaria,  font  défaut.  Les  enveloppes  de  la 
langue  et  des  pattes  suivent  de  même  zonaria,  car  elles  sont  unies 
et  lisses,  au  lieu  d'être  irrégulières  et  striées  comme  dans  hirtaria. 
Les  cicatrices  et  les  proéminences,  qui  marquent  les  positions  de 
la  lèvre  et  des  mandibules,  sont  moins  visibles  que  dans  cette 
espèce. 

Les  stigmates  sont  plus  près  des  divisions  des  segments;  ils 
sont  plus  ronds,  plus  petits,  moins  déprimés  que  dans  hirtaria, 
quoique  la  cicatrice  du  dernier  stigmate  abdominal  soit  beaucoup 
moins  apparente  que  dans  zonaria  et  ressemble  davantage  à  hir- 
taria. La  variation  est  très  légère  sur  ce  dernier  point.  Les  restes 
des  deux  verrues,  sur  le  8"  segment  abdominal,  font  généralement 
défaut,  mais  pas  toujours.  Les  organes  génitaux  mâles  sont  bien 
marqués,  les  cicatrices  étant  unies  et  nettes  comme  dans  zonaria. 

Les  épines  latérales  du  10"  (  ?)  segment  de  l'abdomen  ne  suivent 
pas  hirtaria,  car  elles  sont  courtes  et  émoussées.  La  base  de  l'épine 
anale,  dans  Denhavii  et  hirtaria  est  large,  rugueuse  et  striée,  don- 
nant naissance  à  deux  épines  terminales,  sans  développement  de 
la  tige  unie  que  l'on  voit  dans  zonaria.  Cette  base  est  distincte- 
ment concave  dans  hirtaria  et  Denhami,  mais  pas  dans  zonaria. 

La  forme  de  la  chrysalide  est  de  bien  près  d'être  ce  qu'elle  est 
dans  les  deux  espèces,  qui  ne  diffèrent  que  très  peu  par  les  contours 
généraux. 

Ce  qui  précède,  naturellement,  ne  s'applique  qu'aux  chrysalides 
mâles,  car  cette  hybridation  ne  produit  jamais  de  femelles. 

Comme  dans  toutes  les  autres  espèces,  l'imago,  s'il  doit  sortir 
l'année  qui  suit  l'incubation,  se  développe  à  l'automne  de  l'année 
où  la  nymphe  s'est  formée.  Généralement,  cependant,  une  faible 
proportion  prolonge  la  nymphose  pendant  deux  hivers. 

34 


530  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Déhiscence  de  la  chrysalide. 

Quand  le  papillon  émerge,  il  y  a  très  peu  ou  pas  de  tendance 
à  ce  que  la  chrysalide  se  fende  sur  le  thorax;  car  l'enveloppe  des 
pattes  et  de  la  langue  se  détache  en  une  masse,  excepté  un  très 
petit  espace  au  bout  des  antennes.  L'imago  s'ouvre  un  chemin  par 
ce  trou. 

Le  papillon  (PI.  CLXI,  No.  1572). 

L'imago  émerge  naturellement  plusieurs  semaines  avant  le 
temps  normal  des  parents;  les  six  dates  suivantes  ont  été  prises  au 
hasard  parmi  mes  spécimens  :  3  mars,  9  mars,  10  mars,  24  janvier, 
16  mars,  10  mars.  Le  fond  de  la  couleur  de  l'insecte  est  ocre  très 
pâle;  en  cela,  il  ne  ressemble  à  aucun  de  ses  alliés  immédiats;  parmi 
ceux-ci,  celui  dont  il  se  rapproche  le  plus  est  Ithysia  italica.  Sous 
le  rapport  de  la  couleur,  il  est  exactement  semblable  à  Microhiston 
turanicus  (Stgr.),  espèce  dont  il  se  rapproche  d'assez  près  par  la 
direction  des  lignes.  Le  fond,  de  même  que  dans  kirtaria,  est  plus 
ou  moins  tacheté  de  noir;  probablement  cette  coloration  est  un 
compromis  entre  le  jaune  un  peu  gomme-gutte  de  Vhirtaria,  d'An- 
gleterre, et  le  fond  presque  blanc  du  mâle  de  zonaria ;  cependant 
elle  est  légèrement  plus  près  d'hirtaria  que  ne  l'est  le  cf  harrïsoni. 
Comme  forme,  les  ailes  sont  très  pareilles  à  celles  des  parents, 
mais  là  oii  zonaria  diffère  de  hirtarïa,  c'est-à-dire  pour  la  costale 
un  peu  concave,  l'hybride  ressemble  à  zonaria.  Il  serait  possible 
aussi  que  les  ailes,  toutes  proportions  gardées,  soient  légèrement 
plus  larges  que  celles  de  zonaria. 

La  première  ligne,  qui,  pratiquement,  est  obsolète  dans  zonaria, 
est  ici  nettement  en  évidence;  elle  est  beaucoup  plus  recourbée  que 
la  ligne  correspondante  dans  hirtaria.  laquelle  est  presque  droite, 
au  moment  où  elle  s'éloigne  de  la  bordure  intérieure  de  l'aile. 
Après  la  courbe,  elle  tombe  sur  la  costale  beaucoup  plus  oblique- 
ment que  dans  hirtaria.  Elle  peut  cependant  parfois,  comme  dans 
cette  dernière  espèce,  être  double. 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  53  I 

La  ligne  médiane  décrit  obliquement  une  ligne  presque  droite 
à  travers  l'aile  et  la  cellule  discoïdale;  elle  montre  très  peu  de 
tendances  à  se  retourner  vers  l'intérieur  comme  dans  hïrtaria.  La 
seconde  ligne  n'a  pas  la  foniie  d'un  S  allongé  comme  dans  hirtaria, 
mais  elle  suit  de  près  la  direction  très  légèrement  courbe  de  zonaria. 
Il  est  difficile  de  donner  une  interprétation  du  reste  des  lignes,  car 
la  coloration  présubterminale  de  zonaria  forme  un  bloc  noirâtre 
compact,  précédé  d'une  bande  blanche  également  continue,  tandis 
que  la  bande  subterminale  de  hirtaria,  de  même  couleur  que  le  fond, 
est  précédée  d'une  surface  noirâtre  irrégulière,  précédée  elle-même 
d'un  espace  traversé  par  une  ligne  transversale  parallèle  à  la 
seconde  ligne.  De  plus,  la  bande  subterminale  de  zonaria  est  régu- 
lière et  à  proximité  de  la  marge  extérieure  tandis  que  celle  de 
hirtaria  montre  des  tendances  à  se  denteler,  et  à  s'écarter  de  la 
marge. 

Dans  l'hybride,  la  bande  subterminale  est  plus  forte,  plus  large 
et  plus  pâle  que  dans  hirtaria;  elle  est  aussi  beaucoup  plus  large 
que  dans  zonaria,  grâce  à  l'effort  fait  pour  combiner  les  bandes 
des  deux  espèces.  Dans  hirtaria,  la  bande  porte  une  interruption 
distincte  au  milieu,  et  l'hybride  la  reproduit.  La  surface  colorée  *, 
présubterminale,  l'est  faiblement  et  la  ligne  supplémentaire  existe 
comme  dans  hirtaria,  mais  les  directions  sont  les  mêmes  que  celles 
de  zonaria.  La  surface  colorée  *  terminale  est  plus  nette  et  moins 
tachetée  que  dans  hirtaria. 

Comparées  à  celles  de  cette  dernière  espèce,  les  nervures  de 
zonaria  et  de  Denkajni  se  détachent  en  noir  d'une  manière  plus 
continue;  mais,  pareilles  à  celles  de  hirtaria;  dans  l'hybride,  elles 
tendent  à  devenir  visibles  sur  les  bandes  pâles. 

Les  franges  sont  toujours  d'une  seule  couleur  :  d'un  noir  sombre 
comme  dans  zonaria,  et  non  tachetées  de  noir  comme  dans  hirtaria. 

Dans  hirtaria,  le  fond  de  la  couleur  des  ailes  postérieures  est 
légèrement  plus  pâle  que  celui  des  ailes  antérieures,  et  l'hybride 
reproduit  ce  caractère.  Dans  zonaria,  la  seconde  ligne  et  la  bande 

*  «   Suffusion  ». 


532  LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

blanche  subterminale  seules  sont  développées,  tandis  que  dans 
hirtaria,  la  médiane,  la  seconde  ligne  et  la  bande  subterminale 
sont  plus  ou  moins  apparentes,  mais  pas  au  point  où  ces  deux  der- 
nières le  sont  dans  zonaria.  I.e  résultat  est  que,  tandis  que  quelques 
hybrides  suivent  hirtaria  presque  exactement,  un  grand  nombre 
portent  une  ligne  médiane  faible,  mais  une  seconde  ligne  et  une 
bande  subterminale  très  fortes  et  régulières.  Cette  dernière  est  pré- 
cédée de  la  surface  colorée  *  ordinaire  de  zonaria. 

Les  nervures  ne  sont  pas  aussi  fortement  bordées  de  noir  que 
dans  zonaria,  la  seconde  ligne  est  régulière  et  n'a  point  l'aspect 
déchiqueté  de  cette  espèce. 

Les  taches  du  disque  sont  plus  ou  moins  développées  à  toutes 
les  ailes. 

Les  dessous  des  ailes  suivent  le  dessus,  mais  toutes  les  lignes,  etc., 
sont  affaiblies. 

Les  antennes  sont  un  peu  plus  fortes  que  dans  zonaria,  mais  les 
pectinations  s'approchent  plus  près  du  sommet  que  celles  à'hirlaria. 

La  face  est  couverte  d'une  fourrure  brunâtre  sans  le  mélange 
pâle  de  zonaria. 

Le  thorax  ressemble  davantage  à  hirtaria  par  son  aspect  grossiè- 
rement poilu  et  légèrement  caréné,  mais  les  dessins  suivent  zonaria, 
c'est-à-dire  que  les  patagia  noirâtres  sont  bordés  de  poils  plus 
pâles,  comme  dans  zonaria,  et  ne  sont  point  bordés  de  noir  avec 
un  centre  pâle  comme  dans  hirtaria.  La  coloration  ne  ressemble 
ni  à  celle  de  l'un  ni  à  celle  de  l'autre  parent,  car  les  couleurs 
(^hirtaria  sont  jaune  et  noir,  de  zonaria  chocolat  foncé  et  blanc, 
et  de  Denhami  noir  et  gris  terne. 

L'abdomen,  très  ressemblant  à  celui  de  zonaria,  est  noir,  orné 
de  poils  plus  pâles  et  d'un  anneau  jaune  à  la  base  de  chaque  seg- 
ment; néanmoins,  le  fond  noirâtre,  sous  l'influence  ^hirtaria,  est 
de  ton  plus  chaud  que  dans  zonaria. 

La  fourrure  aux  pattes  est  plus  grise  et  d'un  brun  moins  chaud 
que  dans  hirtaria. 

*  «   SufFusion  ». 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  533 

Etendue  des  ailes  :  Denhami 28-44  mm. 

—  —  zonaria  27-29  mm. 

—  —  hirtaria  38-50  mm. 

Variation   de  l'imago. 

L'adulte  hybride  varie  énormément;  cela  est  dû  peut-être  au 
fait  que,  la  production  de  femelles  n'ayant  pas  lieu,  la  variation 
propre  à  ce  sexe  passe  aux  mâles  qui  les  remplacent.  Cette 
opinion  trouve  sa  confirmation  dans  le  fait  qu'aucun  mâle  hirtaria 
n'est  aussi  foncé  que  ceux  de  l'hybride,  alors  que  nombre  de 
femelles  le  sont.  La  variation  observée  est  surtout  due  au  déve- 
loppement des  écailles  noirâtres  sur  le  fond  de  la  couleur.  Les 
ailes  varient  depuis  une  teinte  presque  ocre  pâle  jusqu'au  noir, 
envahissant  presque  tout.  On  produit  ainsi  quantité  de  formes 
curieuses  et  très  belles;  mais,  comme  leur  nombre  est  infini,  il  est 
inutile  de  les  décrire.  11  n'y  a  que  peu  de  variation  pour  les  lignes 
et  les  bandes,  sauf  que  la  bande  subterminale  peut  avoir  sa  lar- 
geur réduite. 

Genitalia  de  l'imago  (PI.  I,  Fig.  29). 

I^'uncus  ressemble  beaucoup  à  celui  des  deux  parents,  sauf  que 
le  sommet  est  plus  semblable  à  celui  de  hirtaria,  étant  plus  large 
et  plus  obtus  que  celui  de  zonaria. 

Le  gnathos  est  écailleux,  et  en  ceci  ressemble  à  zonaria;  car  la 
surface,  dans  hirtaria,  est  plutôt  pointillée  que  couverte  d'écaillés. 
Il  est  plus  large  que  dans  hirtaria  et  beaucoup  plus  arrondi. 

Les  valves  tiennent  de  la  nature  de  celles  des  deux  parents,  car 
le  bord  costal  ressemble  à  hirtaria,  tandis  que  la  bordure  extérieure, 
à  cause  de  la  dentelure  près  du  sommet,  devient  un  peu  recourbée 
comme  dans  zonaria. 

L'arête  costale  est  large  et  relevée,  mais  pas  autant  que  dans 
zonaria.  L'œdeagus  n'est  relativement  pas  aussi  court  que  celui 
à^hirtaria. 

Les  cornuti,  sur  la  vesica,  sont  très  fortement  développés  en  une 
bande  d'épines  de  longueur  différente  et  en  forme  de  peigne.  Cette 


534  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

bande  est  beaucoup  plus  forte  que  dans  l'un  ou  l'autre  des  deux 
parents;  la  bande,  dans  zonana,  est  un  assemblage  de  verrues  et 
de  quelques  épines  longues,  tandis  que,  dans  hirtaria,  nous  avons 
une  bande  de  huit  ou  neuf  épines  assez  larges  et  à  double  pointe. 

Habitudes  de  l'imago. 

Comme  il  n'existe  point  de  femelles,  ainsi  que  nous  l'avons  déjà 
mentionné,  nous  n'avons  à  considérer  que  le  mâle.  Le  mâle  émerge, 
comme  d'habitude,  tard  dans  l'après-midi;  d'ordinaire,  il  déve- 
loppe ses  ailes  tout  de  suite,  quelquefois  cependant  cette  opération 
peut  se  retarder  de  quelques  heures.  L'adulte  vole  et  s'accouple  à 
la  manière  ordinaire,  et  quand  on  lui  permet  de  se  reposer  sur 
l'écorce  d'un  arbre,  il  se  pose  exactement  comme  hirtaria.  Si  on 
le  force  à  tomber,  il  s'affaisse  quelquefois  simplement  comme  le 
fait  hirtaria,  mais  d'ordinaire  il  prend  l'attitude  curieuse  que  nous 
avons  décrite  plus  haut  pour  sonaria,  et  simule  la  mort  pendant 
un  temps  considérable.  Il  vit  quelquefois  très  longtemps. 

Hybridations  entre  "   Ithysia  zonaria  "  et  Lycia  hirtaria  ". 

(B)   Hybride  harrisoni  =  I.  zonaria  çS   x   L.  hirtaria  Q. 
Ithysia  hybr.  harrisoni  {Entomologiste  Juillet  1910). 

Cette  hybridation,  malheureusement,  était  connue  sous  le  nom 
que  je  viens  d'indiquer,  longtemps  avant  que  ce  nom  fût  publié. 
J'ai  été  le  premier  à  l'imprimer,  bien  que  je  ne  l'aie  pas  proposé; 
je  dois  donc  lui  servir  de  parrain  et  l'insecte  devient  ainsi  /.  hybr. 
Harrisoni  (Harr.). 

Les  plantes  nourricières  des  larves  sont  exactement  les  mêmes 
que  celles  du  croisement  réciproque. 

Comme  cette  larve  et  celle  de  l'hybridation  D^nhami  sont  très 
semblables,  je  n'ai  pas  l'intention  de  donner  une  description  dé- 
taillée de  la  larve  dans  tous  ses  stades,  mais  simplement  d'attirer 
l'attention  sur  la  différence  entre  une  larve  moyenne  ^Harrisoni 
et  une  semblable  de  Denhami,  et  de  réserver,  pour  le  dernier  stade, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  535 

la  description  distincte  et  complète.  Il  convient  de  remarquer 
que,  probablement,  on  réussirait  d'une  manière  parfaite,  en  élevant 
plusieurs  couvées  de  chacune,  à  trouver  l'équivalent  de  n'importe 
quelle  larve  Harrïsonï  dans  une  autre  couvée  prise  dans  l'autre 
croisement. 

I"  STADE. 

La  larve,  tout  d'abord,  est  beaucoup  plus  petite  que  la  larve  de 
Denhanii,  comme  on  pouvait  s'y  attendre  d'après  la  disparité  de 
grosseur  des  œufs  de  zonaria  et  de  hirtarïa;  mais,  vers  la  an  du 
stade,  la  dimension  des  larves  Harrisoni  et  Denhami  est,  pour  les 
deux,  environ  4,5  mm. 

Les  seuls  autres  points  de. différence  se  trouvent  dans  les  rayures 
qui  sont  légèrement  plus  claires  dans  cette  forme  et  contrastent  par 
conséquent  davantage  avec  le  fond  noirâtre.  Cela  fait  que  la  larve, 
même  à  l'œil  nu,  paraît  plus  tachetée. 

2'  STADE. 

Longueur  à  la  un  du  stade  :  7  mm.  à  7,5  mm. 

Ici  encore,  il  n'y  a  que  peu  de  différence  entre  les  larves.  Le  fond 
de  la  couleur  de  H arnsonï  semble  un  peu  plus  noir  terne,  mais  ceci 
peut  provenir  de  la  netteté  plus  grande  des  lignes  longitudinales, 
plus  particulièrement  visibles  après  les  bandes  transversales  jaunes 
et  sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen. 

Dans  Harrisoni,  les  deux  taches  jaunes,  avant  le  sclérite  anal, 
font  presque  défaut;  la  verrue  minuscule,  portant  un  des  tuber- 
cules primaires,  est  plus  grande  et  assombrit  le  jaune  dans  une 
mesure  plus  forte. 

La  ligne  stigmatale,  quoique  très  pareille  d'aspect,  est  légère- 
ment moins  confuse  que  dans  Denhami. 

3'  STADE. 

Longueur  à  la  fin  du  stade 13-14  nim. 

Largeur 145  mm. 

Les  larves  se  ressemblent  maintenant  beaucoup,  les  différences 
portent  seulement  sur  de  très  petits  détails.  Aux  marbrures  de 


536  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

la  tête,  les  deux  couleurs  sont  beaucoup  plus  égales  d'étendue  dans 
Harrisoni. 

Les  bandes  jaunes,  qui,  même  dans  Denhamï,  tendent  à  dispa- 
raître, sont  plus  prononcées  dans  cette  forme  que  dans  celle-ci, 
bien  qu'elles  puissent,  l'une  et  l'autre,  ne  pas  les  avoir.  Le  collier 
de  DenJiami  est  assez  continu,  mais  dans  Harrisoni,  il  se  compose 
de  trois  points  au  bout  des  rayures  longitudinales  de  chaque  côté. 

Dans  les  deux,  les  taches  jaunes  sont  développées  avant  le  sclérite 
anal  ;  mais  elles  sont  généralement  f)lus  grandes  dans  Denha^nï. 

Le  sclérite  anal  est  plus  marbré  dans  Harrisoni;  le  bord  exté- 
rieur, de  même  que  dans  zonaria,  est  plus  arrondi  que  dans  Den- 
hanii.  En  outre,  la  bordure  jaune  est  plus  vive  et  plus  claire. 

La  ligne  stigmatale  est  légèrement  plus  pâle  et  plus  large,  et 
elle  a  moins  de  tendance  à  se  diviser  dans  Harrisoni;  la  tache 
jaune,  héritage  de  hirtarïa,  est  moins  visible.  La  tache  jaune,  en 
dessous  de  la  ligne  stigmatale,  a,  quand  elle  existe,  davantage  la 
forme  d'une  ligne  que  dans  Denhanii.  Les  pattes  membraneuses 
suivent  la  plaque  anale  pour  la  nature  des  marbrures. 

L'espace  entre  les  pattes  est  beaucoup  plus  foncé  dans  Harrisoni 
et  forme  un  contraste  frappant  avec  la  couleur  pâle  de  la  surface 
des  pattes  chez  hirtaria. 

4''  STADE. 

Longueur   2,7-2,9  cm. 

Largeur i  -2,8  mm. 

Tête  1,7  mm. 

Cette  larve,  bien  que  ressemblant  encore  beaucoup  à  celle  de 
Denhami,  se  rapproche  davantage,  jusqu'à  un  certain  point,  de 
zonaria. 

La  tête  est  nettement  de  coloration  zonaria,  c'est-à-dire  qu'elle 
est  grise,  avec  un  mélange  de  noir,  mais  beaucoup  moins  que  dans 
Denhami. 

Dans  hirtaria  et  dans  Denhami,  l'espace  entre  les  deux  rayures 
medio-dorsales  est  plus  gris,  de  ton  plus  froid  que  dans  Harrisoni 
et  zonaria. 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  537 

La  plaque  anale  et  les  taches  qui  la  précèdent  présentent  les 
mêmes  différences  que  dans  le  dernier  stade.  Comme  précédemment, 
la  ligne  stigmatale  est  plus  large  et  plus  pâle  dans  Harrisonï; 
ainsi  les  stigmates  qui,  la  plupart  du  temps,  se  trouvent  en  dehors 
de  la  rayure  chez  Denhami,  peuvent  se  trouver  en  dedans  ou  la 
toucher  exactement  dans  la  forme  présente. 

Les  rayures  montrent  aussi  une  tendance  plus  grande  à  avoir 
une  bordure  faible,  ce  qui  est  encore  un  caractère  de  zonaria. 

5^  STADE. 

Longueur  4,3-4,7  cm. 

Tête  3,4-3,6  mm. 

Largeur  moyenne 4,6  mm. 

Les  différences,  pendant  ce  stade,  sont  à  peu  près  pareilles  à 
celles  du  précédent  et,  par  suite,  n'ont  pas  à  être  répétées.  11  est 
bon  cependant  d'ajouter  une  description  de  la  larve  tout  à  fait 
indépendante  de  ses  rapports  avec  hirtaria,  zonaria  et  en  grande 
partie  avec  Denhami. 

Tête.  —  La  tête  n'est  pas  sensiblement  plus  étroite  que  le 
i*""  segment  du  thorax;  elle  est  cependant  assez  petite  et  peut 
rentrer  légèrement  dans  le  thorax. 

Les  sclérites  épicrâniens  de  la  tête  sont  jaunâtres,  fortement 
tachetés  de  noir  en  dessus;  ils  deviennent  purpurins  autour  des 
yeux.  Les  yeux  eux-mêmes  sont  situés  sur  les  taches  noires  et 
l'espace  en  dedans  est  un  peu  jaune.  Le  front  porte  des  dessins 
clairs,  et  dans  la  rangée  des  quatre  taches,  les  deux  externes 
portent  de  faibles  poils.  Les  diverses  parties  de  la  bouche  sont 
brunâtres,  à  l'exception  de  la  lèvre  qui  est  plus  pâle,  sauf  vers  les 
bords. 

Les  antennes  diffèrent  de  celles  de  Denhami,  car  la  base  est  un 
peu  rose  avec  des  traces  de  jaune.  La  massue  et  l'article  qui  la 
précède  sont  de  couleur  pourpre  terne  avec  un  anneau  jaune  inter- 
médiaire. 


538  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Corps.  —  Dans  cette  forme,  le  3''  segment  de  l'abdomen  est  peut- 
être  le  plus  large.  A  partir  de  là,  le  corps  va  en  s'amincissant 
légèrement  dans  l'un  et  l'autre  sens. 

La  larve  est  d'une  couleur  grise  plus  ou  moins  nette,  généra- 
lement avec  une  faible  teinte  pourpre.  La  larve  tout  entière  peut 
être  envahie  par  une  teinte  noirâtre  comme  dans  Denhami,  mais 
jamais  au  même  degré. 

Les  rayures  mediodorsales  sont  très  claires  et  distinctes,  mais, 
comme  les  autres,  elles  varient  de  largeur  et  tendent  à  se  briser  et 
à  disparaître  aux  tubercules  trapézoïdaux  antérieurs.  La  bordure 
peut  être  entièrement  tachetée.  L'espace,  entre  ces  rayures,  n'est 
pas  uniformément  large,  mais  il  est  plus  large  à  l'intersection 
d'une  bande  jaune.  Cette  irrégularité  varie  chez  les  différents 
individus  et  les  rayures,  dans  quelques  cas,  peuvent  être  presque 
parallèles.  Chez  plusieurs,  quand  la  bordure  est  de  ton  faible,  le 
corps  (partie  médiane)  est  jaune,  mais  quand  elle  est  forte  et 
continue,  le  corps  de  la  rayure  est  presque  de  même  couleur  que 
le  fond.  Quand  les  rayures  ne  sont  pas  fortement  brisées,  elles 
sont  presque  parallèles  sur  le  thorax  et  sur  les  derniers  segments 
de  l'abdomen.  La  rayure  subdorsale  présente  des  signes  de  dispa- 
rition; sa  bordure  et  le  corps  sont  très  irréguliers,  surtout  près  de 
l'intersection  des  bandes  transversales. 

La  rayure  suprastigmatale,  également,  est  irrégulière  avec  bor- 
dure détachée  et  brisée;  sa  partie  médiane,  à  peine  visible,  peut 
même  disparaître  totalement  sous  les  points  noirs  dans  quelques 
cas.  L'espace,  entre  la  bordure  supérieure  de  cette  rayure  et  la  ligne 
stigmatale,  peut  être  envahi  par  des  teintes  noirâtres. 

Sur  les  trois  derniers  segments  de  l'abdomen,  toutes  les  rayures 
dorsales  deviennent  confuses  et  tendent  à  se  fondre  les  unes  avec 
les  autres. 

La  ligne  stigmatale  varie  beaucoup  de  largeur,  de  régularité 
et  aussi  de  couleur,  mais  elle  est  ordinairement  de  nuance  prime- 
vère. Sur  la  dernière  section  de  chaque  segment,  elle  s'abaisse; 
alors  une  branche  détachée  remonte  en  arrière  de  la  tache  jaune 
transmise  par  hirtaria.  La  ligne  stigmatale  tend  à  se  briser  au 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  539 

milieu  de  chaque  segment.  Sur  le  prothorax,  elle  n'existe  que  sous 
forme  de  tache  jaune  avant  le  stigmate,  tandis  que  sur  le  méso- 
thorax et  le  métathorax,  elle  est  entièrement  rougeâtre.  Les  taches 
jaunes  ordinaires  et  les  lignes  ô!hirtaria  sont  visibles  et  forment 
des  espaces  plus  brillants  à  l'ultérieur  de  la  rayure.  Le  collier  est 
très  clair;  il  est  formé  de  taches  jaunes  reliées  plus  ou  moins  aux 
extrémités  des  rayures.  Les  plaques  prothoraciques  sont  bordées, 
quelque  peu  vaguement,  de  jaune  pâle  et  sont  tachetées  de  noir. 

La  plaque  anale  est  grise,  fortement  tachée  de  noir;  les  deux 
taches  proéminentes  et  les  quatre  verrues  terminales  portent  de 
courts  piquants.  La  forme  de  la  plaque  est  celle  d'une  partie 
d'une  large  parabole.  Un  peu  en  avant  d'elle  on  trouve  les  deux 
taches  jaunes  de  Denhami,  mais  elles  sont  réduites  par  l'agran- 
dissement de  la  base  noire  des  soies. 

Au  8^  segment,  l'on  i^eut  voir  deux  verrues  noires  qui  varient 
énormément  de  dimension  ;  quelquefois  elles  sont  noires,  d'autres 
fois  brunâtres,  entourées  d'un  anneau  pâle.  Les  stigmates  sont 
assez  grands,  arrondis  et  entourés  d'un  anneau  pâle,  lequel  est  à 
son  tour  bordé  de  noir.  Dans  la  plupart  des  cas,  ces  organes  sont 
contigus  à  la  ligne  stigmatale. 

Les  ventouses  anales,  peu  écartées,  portent,  derrière  elles,  une 
plaque  qui  est  grise  tachetée  de  noir.  Sur  le  devant,  elles  sont  plus 
pourpres,  mais  avec  des  dessins  identiques.  Les  pattes  membra- 
neuses sont  colorées  de  la  même  manière,  mais  il  peut  exister  un 
mélange  de  jaune  sur  les  côtés.  L'espace  entre  les  pattes  membra- 
neuses est  jaune,  mais  devient  plus  pourpre  en  arrière. 

Les  deux  rayures  medio-ventrales  sont  assez  développées  et  sont 
très  distinctes  sur  la  dernière  section  de  chaque  segment,  où  elles 
se  rapprochent,  pour  se  continuer  presque  parallèlement  sur  la 
plus  grande  partie  du  segment  suivant,  avant  l'extrémité  duquel 
elles  s'écartent  de  nouveau.  La  bordure  des  deux  rayures  est  tout 
à  fait  irrégulière,  la  partie  médiane  en  est  jaune.  Le  fond  est  plus 
pâle  entre  les  rayures.  A  mesure  que  nous  approchons  de  la  ligne 
stigmatale,  la  couleur  sombre  augmente  d'intensité;  on  peut  y 
discerner  les  restes  de  la  rayure  substigmatale,  très  peu  distincte, 


540  LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE 

sauf  sur  la  première  section  de  chaque  segment  où  corps  et  bor- 
dure sont,  tous  les  deux,  assez  clairs  et  réguliers.  Immédiatement 
au-dessous  de  la  tache  jaune  âHhirtarïa  et  de  la  ligne  jaune,  la 
coloration  sombre  devient  plus  intense. 

Les  pattes  sont  roses,  tachées  de  noir  à  tous  les  articles,  excepté 
sur  le  dernier  qui  ne  porte  qu'un  ou  deux  points  noirs.  La  base 
des  pattes  est  plus  foncée,  mais  les  côtés  portent  des  taches 
jaunes.  Les  pattes  elles-mêmes,  du  côté  intérieur,  sont  jaunâtres; 
la  surface  du  corps  entre  elles  est  purpurine,  marquée  d'une  grande 
tache  brune  avant  chaque  paire  de  pattes. 


Variation  de  la  larve. 

La  variation  suit  la  même  marche  que  dans  Denhami,  mais  il 
y  a  un  ou  deux  petits  points  sur  lesquels  elle  diffère  :  le  principal 
c'est  la  dimension.  Il  y  a  aussi  des  différences  de  dimensions 
bien  plus  grandes  entre  les  divers  individus,  du  fait  que  cette 
forme  produit  des  femelles  énormes  sans  ailes,  bien  pourvues 
d'œufs  très  gros.  Dans  cette  forme  aussi,  les  bandes  jaunes  trans- 
versales sont  plus  disposées  à  devenir  deux  fines  lignes  noires 
parallèles.  Il  existe  aussi,  peut-être,  une  plus  grande  variation  de 
couleur  et  d'aspect  dans  la  ligne  stigmatale  qui  a  une  tendance 
à  devenir  rouge  orange  dans  Harrisoni. 


Habitudes  de  la  larve. 

Les  habitudes  des  deux  larves  sont  très  semblables.  Harrisoni, 
cependant,  se  tient  davantage  sur  la  plante  nourricière;  elle  est 
moins  disposée  à  se  laisser  tomber  quand  elle  est  alarmée. 
Denhmni  se  nourrit  beaucoup  plus  rapidement  et  s'enterre  dans 
le  sol  environ  dix  jours  avant  les  larves  Harrisoni  qui  sont  écloses 
vers  la  même  époque.  Dans  sa  manière  de  iiler  son  cocon  et  pour 
tous  les  autres  points,  concernant  son  changement  en  chrysalide, 
elle  se  comporte  exactement  comme  Denhanii. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  54 1 

Chrysalides. 

a)  Chrysalides  mâles.  —  Les  chrysalides  mâles  de  Harrisoni 
et  celles  de  Dejihami  se  rapprochent  beaucoup,  mais  on  observe 
les  différences  suivantes  : 

L'aspect  de  cf  Harrisoni  est  légèrement  moins  luisant,  à  cause 
du  nombre  plus  grand  des  petites  dépressions.  La  lèvre  est  un  peu 
plus  grande  et,  par  suite,  plus  proéminente. 

Les  principales  différences  se  voient  à  l'armature  anale.  Les 
deux  épines  latérales,  sur  le  lo^  segment,  sont  plus  grandes,  nette- 
ment pointues;  les  deux  épines  au  sommet  sont  plus  petites  et 
généralement  insignifiantes.  Quelques-unes  des  chrysalides  Harri- 
soni ont  deux  pointes  latérales  supplémentaires  sur  l'épine  la  plus 
longue.  Elles  forment  deux  proéminences  dans  Denhami;  dans 
hiriaria,  elles  sont  simplement  indiquées;  enfin,  dans  sonaria,  leur 
présence  est  encore  moins  marquée. 

b)  Chrysalides  femelles.  —  La  coloration  et  le  pointillé 
n'offrent  que  peu  de  différence  avec  les  chrysalides  mâles;  aussi 
n'est-il  pas  nécessaire  d'en  donner  une  description.  I^a  chrysalide 
est  plus  courte  et  plus  trapue  que  dans  hirtaria,  à  cause  de  la 
corpulence  et  de  la  largeur  relativement  plus  grande  dont  elle  a 
hérité  de  zonaria. 

Vues  de  côté,  les  formes  du  dos  et  du  ventre  sont  presque  les 
mêmes  dans  Harrisoni  et  dans  zonaria,  mais  dans  hirtaria,  la 
surface  du  ventre  est  plus  horizontale.  Si  on  prend  le  4®  segment 
de  l'abdomen  comme  point  de  départ,  la  courbe  qui  s'allonge, 
jusqu'à  la  tête  de  zojiatia  et  de  Harrisoni,  est  beaucoup  plus  régu- 
lière et  trace  un  contour  demi-circulaire. 

L'épine  anale,  dans  Harrisoni,  se  divise  après  s'être  rétrécie  légè- 
rement; elle  ne  repose  pas  sur  une  large  base.  Les  deux  épines 
terminales  s'écartent  et  tracent  un  angle  plus  étendu  comme 
dans  zonaria.  De  même  que  dans  cette  espèce  aussi,  les  enveloppes 
génitales  sont  nettes. 

Les  enveloppes  des  antennes  de  zonaria  possèdent  une  arête 
longitudinale;  les  pectinations  ne  sont  pas  bien  marquées.  Celles 


542  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

de  hïrtaria  n'ont  pas  d'arête,  mais  elles  sont  fortement  pectinées. 
Harrisoni  est  nettement  intermédiaire.  Exactement  avant  le 
sommet,  les  antennes  se  recourbent  légèrement  vers  l'extérieur 
dans  fur  (aria,  mais  cela  n'a  pas  heu  dans  zonaria,  ni  aussi  visi- 
blement dans  Harrisoni. 

La  base  des  enveloppes  des  ailes  de  zonaria  et  de  Harrisoni 
est  très  étroite  ;  aussi  la  costale,  dans  zonaria,  est  presque  hori- 
zontale; dans  Harrisoni,  par  suite  de  l'influence  de  hiriaria,  elle 
est  légèrement  relevée  en  avant. 

Incubation. 

Très  peu  des  chrysalides  restent  sous  cet  état  pendant  plus  d'un 
hiver;  une  ou  deux  à  chaque  couvée,  c'est  le  maximum;  elles 
passent  alors  deux  hivers  avant  d'éclore. 

Déhiscence  des  chrysalides. 

Le  mâle  émerge  exactement  comme  dans  denhami;  mais,  pour 
la  femelle,  il  y  a  une  tendance  plus  marquée  à  ce  que  le  thorax 
se  fende  et  à  ce  que  les  enveloppes  des  pattes  et  des  antennes  se 
détachent  complètement. 

Imago. 

a)  Mâles  (PL  CLXI,  No.  1573).  —  Le  fond  de  la  couleur  est 
ocre,  d'un  ton  plus  pâle  même  que  dans  denhami.  De  même  que 
dans  cette  dernière  forme,  les  colorations  dégradées  sont  fré- 
quentes, mais  rarement  aussi  parfaites  que  dans  denhami.  En 
comparant  les  individus  assez  ressemblants  des  deux  espèces,  on 
constate  que  les  parties  plus  claires  sont  bien  plus  blanches  dans 
Harrisoni.  Ce  contraste  dans  les  dessins  pâles  n'apparaît  nulle 
part  aussi  visiblement  qu'à  l'extrémité  inférieure  de  la  bande  pâle 
subterminale  et  sur  l'espace  qui  précède  la  première  nervure. 

Les  diverses  lignes  des  ailes  antérieures  suivent  la  même  direction 
dans  les  deux  formes,  exception  faite  pour  la  bande  pâle  sub- 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  543 

terminale  qui  semble  un  peu  plus  large  dans  l'insecte  en  question. 
Grâce  à  ce  fait  et  à  sa  couleur  plus  pâle,  la  bande  se  détache  plus 
vivement  dans  Harrisoni.  Avant  d'atteindre  la  bordure  intérieure, 
la  bande  se  recourbe  d'une  manière  plus  prononcée  vers  la  bordure 
extérieure  dans  denhami;  il  en  résulte  que,  dans  la  plupart  des 
individus,  la  coloration  subterminale  est  plus  forte  et  plus  étendue 
dans  Harrisoni,  tandis  que  la  coloration  présubterminale,  spécia- 
lement sur  la  bordure  intérieure,  est  plus  apparente  dans  denhami. 
Les  nervures  sont  plus  clairement  bordées •  de  noir  et  tendent  à 
devenir  plus  continues  sur  la  bande  subterminale  dans  denhami. 
Les  ailes  postérieures  sont  très  différentes  dans  les  deux  hybri- 
dations. Dans  denhami.  les  dessins  sont  fortement  développés  et, 
étant  réguliers,  ils  se  détachent  plus  clairement,  en  dépit  du 
caractère  pâle  de  la  couleur  fondamentale  dans  Harrisoni.  Prati- 
quement, chez  tous  les  individus  de  denhami,  la  seconde  ligne  et 
la  bande  subterminale  avec  ses  colorations  dégradées,  sont  très 
nettes,  mais,  dans  la  plupart  des  individus  de  Harrisoni,  la 
seconde  ligne  seulement  est  dessinée  d'une  manière  continue;  la 
bande  subterminale  étant  très  faible  et  les  colorations  obsolètes. 
Comme  pour  les  ailes  antérieures,  les  nervures  de  denhami  sont  très 
clairement  bordées  de  noir  d'un  bout  à  l'autre,  mais  dans  Harri- 
soni, la  bordure  nette  des  nervures  est  limitée  à  la  surface  qui 
précède  la  seconde  ligne.  Le  seul  autre  point  de  différence  se 
trouve  au  thorax,  où  Harrisoni  se  rapproche  de  zonaria  plus  que 
ne  le  fait  denhami,  par  l'aspect  des  dessins  des  patagia. 

Etendue  des  ailes  comme  dans  denhami. 

b)  Femelles.  —  Sur  ce  point,  Harrisoni  diffère  grandement 
de  denhami,  en  ce  qu'il  possède  effectivement  une  femelle;  elle 
est  même  très  curieuse,  comme  on  pouvait  s'y  attendre,  car  l'in- 
secte doit  combiner  l'aile  normale  de  hirtaria  avec  l'aile  rudimen- 
taire  de  zonaria.  Les  ailes  de  Q  zonaria  sont  de  forme  étroite  et 
courte;  la  bordure  extérieure  (termen)  n'existant  pas,  les  bordures 
costale  et  intérieure  vont  droit  de  la  base  à  l'angle  apical.  qui  est 
un  peu   arrondi.   Les  quatre  ailes  sont  semblables,   sauf  que   la 


544  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

longueur  des  ailes  antérieures  est  de  2  millimètres  et  celle  dee 
ailes  postérieures  de  1,5  millimètre.  La  forme  des  ailes  d'Harrisoni 
est  généralement  pareille  à  celle  du  spécimen  figuré  sur  la 
Planche  CLXI,  fig.  1574,  mais  il  y  a  une  grande  variation  à  cet 
égard.  Fréquemment,  les  ailes  sont  plus  étroites  et  plus  pointues, 
et  la  bordure  de  l'aile  passe  directement  du  sommet  à  la  base  en 
une  courbe  hardie.  La  costale,  dans  ce  cas,  a  une  courbe  convexe, 
douce,  au  lieu  d'un  léger  enfoncement  près  du  sommet.  Rarement, 
dans  d'autres  spécimens,  les  ailes  ont  une  surface  d'un  tiers  de 
la  normale,  mais  les  proportions  restent  les  mêmes.  Les  ailes  pos- 
térieures peuvent,  sans  que  cela  influe  sur  la  forme  des  ailes 
antérieures,  s'allonger  et  se  rétrécir;  au  contraire,  elles  peuvent 
prendre  la  même  forme  que  dans  hirtaria,  naturellement  sur  une 
échelle  moindre.  Il  est  digne  de  remarque  que,  dans  les  exemples 
d'ailes  plus  courtes,  le  poil  est  plus  serré,  les  franges  sont  plus 
longues  et  ressemblent  davantage  à  des  piquants. 

Le  fond  de  la  couleur  des  ailes  est  ocre  blanchâtre,  très  forte- 
ment mélangé  d'écaillés  noires,  à  tel  point  que  les  ailes  peuvent 
être  entièrement  noires.  Le  fond,  chez  quelques-uns,  est  plus  jaune 
que  dans  d'autres.  Les  dessins,  étant  donné  ce  qu'ils  sont,  suivent 
hirtaria,  mais  dans  un  très  grand  nombre  de  cas,  ils  sont  tota- 
lement envahis  d'écaillés  noires.  Généralement,  comme  dans  Q 
hiriaria,  la  coloration  *  terminale  est  obsolète  et  les  ailes  se  ter- 
minent alors  par  une  bande  pâle.  La  coloration  *  présubterminale 
est  indiquée  et  suit  la  même  voie  que  dans  le  cf,  mais  elle  est 
légèrement  plus  droite.  Un  peu  en  avant  se  trouve  le  fond  pâle 
et  à  peine  visible,  puis  dans  quelques  cas  une  trace  de  la  seconde 
ligne.  L'espace  qui  s'étend  sur  la  bordure  intérieure  avant  la 
i""^  nervure  est  nettement  plus  pâle.  Les  ailes  postérieures  sont 
presque  les  mêmes  que  les  ailes  antérieures;  mais,  la  plupart  du 
temps,  elles  sont  plus  pâles. 

De  même  que  Q  hirtaria,  les  ailes  n'ont  que  peu  d'écaillés,  mais 
les  écailles  elles-mêmes  sont  fortes  et  pareilles  à  des  poils;  la  ten- 

*  «   Suffusion  ». 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  !;45 

dance  qu'elles  ont  à  devenir  des  poils  en  se  développant,  est  très 
grande,  le  long  de  la  costale  et  vers  la  base  des  ailes.  Néanmoins, 
les  poils  ne  sont  jamais  aussi  longs,  ni  aussi  pâles  que  dans 
zonaria.  Les  franges  pâles  aussi,  sont  grossières,  pareilles  à  des 
poils  et  mélangées  de  noirâtre.  Les  nervures  sont  bordées  de  noir, 
et  sauf  qu'elles  sont  plus  rapprochées,  elles  ressemblent,  par  leur 
position,  à  celles  de  Q  hirtaria.  Les  antennes,  qui  sont  courtes 
et  épaisses,  sont  très  pareilles  à  celles  de  zonaria,  car  elles  sont 
couvertes  d'écaillés  blanches. 

Le  thorax,  par  sa  forme,  ressemble  à  celui  ^hirtaria,  car  il  est 
plus  long  que  dans  zonaria.  Il  est  couvert  de  poils  rugueux,  et, 
comme  dans  hirtaria,  il  est  gris  et  noir  ;  les  patagia  sont  grossiè- 
rement bordés  de  gris.  Il  n'y  a  pas  de  trace  des  longs  poils  pâles 
de  zonaria. 

Le  collier,  dans  zonaria,  est  fortement  dessiné  et  de  couleur 
pâle.  Il  est  pareil,  mais  plus  faible  dans  Harrisoni,  et  presque  pas 
dessiné  dans  hirtaria.  L'abdomen  de  Harrisoni  est  fort  ;  il  est  plus 
long  que  celui  de  zonaria  et,  comme  ce  dernier,  il  est  noir  avec 
des  anneaux  jaunes.  La  fourrure,  cependant,  n'est  pas  aussi  épaisse 
ni  aussi  longue;  elle  ressemble  à  hirtaria  pour  l'aspect,  mais  non 
pour  la  couleur. 

En  dessous,  la  face,  le  thorax,  l'abdomen  et  le  fémur  de  zonaria 
sont  recouverts  d'une  couche  épaisse  de  poils  courts  et  pâles; 
Harrisoni,  lui,  porte  une  couche  beaucoup  moins  développée  de 
poils  plus  sombres,  qui  sont  moins  apparents  que  ceux  de  l'un  ou 
l'autre  parent;  car  ce  que  hirtaria  perd  en  couleur,  il  le  gagne  en 
quantité. 

Etendue  des  ailes  :  25-35  mm. 


Variation  de  l'imago. 

La  direction  générale  de  la  variation  chez  les  hybrides  cf  Har- 
risoni et  denhami  est  exactement  la  même,  mais  les  colorations 
dégradées  («  suffusions  »),  dans  Harrisoni,  ne  recouvrent  jamais 

35 


546  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

toute  la  surface  des  ailes  (à  l'exception  de  la  bande  blanche  sub- 
terminale), comme  elles  le  font  dans  denhanii. 

Nous  avons  discuté  plus  haut  la  direction  de  la  variation  dans 
les  femelles;  nous  ne  la  répétons  donc  pas  ici. 


Spécimens  tératologiques. 

A)  Mâles.  I.  • —  Le  premier  spécimen  est  tout  à  fait  normal 
du  côté  droit  et  à  l'aile  inférieure  de  gauche,  mais  l'aile  antérieure 
gauche  est  légèrement  plus  courte  que  la  droite.  Les  dessins  sont 
presque  à  l'état  normal  avant  la  seconde  ligne,  mais  après,  comme 
la  seconde  ligne  est  déplacée,  et  part  presque  directement  vers 
l'angle  apical,  les  autres  dessins  sont  refoulés  hors  de  leur  direction 
ordinaire  et  tendent  à  se  confondre  sur  la  bordure  supérieure. 

Une  partie  régulièrement  courbée  de  3,5  mm.  de  longueur  et 
de  I  mm.  de  profondeur  est  creusée  dans  la  costale  avant  le  point 
où  elle  atteint  l'angle  apical. 

IL  —  Le  second  spécimen  (voir  V\.  y\,  Fig.  11)  a  un  aspect 
extraordinaire.  Nous  le  figurons. 

Le  côté  gauche  est  entièrement  normal,  mais  les  deux  ailes  droites 
sont  affectées  de  la  même  manière.  L'aile  antérieure  est  façonnée 
un  peu  irrégulièrement  en  forme  de  trompette,  à  cause  du  grou- 
pement de  toutes  les  nervures  ensemble  (y  compris  celles  de  la 
cellule  discoïdale),  en  une  masse  cornée,  sur  un  tiers  de  la  longueur 
de  l'aile.  Pour  cette  partie,  la  costale  est  arrondie  et  dessinée  en 
noir.  Pcireillement,  la  bordure  intérieure  est  creusée  de  manière  à 
former  un  demi-cercle  presque  parfait,  ayant  une  extrémité  du 
diamètre  à  la  base  de  l'aile  et  l'autre  à  l'angle  anal.  Après  cet 
espace,  les  nervures  ont  presque  la  forme  ordinaire,  bien  que  la 
première  nervure  paraisse  obsolète,  et  que  cette  partie  de  l'aile  le 
soit  également.  Les  diverses  lignes  et  bandes  ont  presque  disparu, 
donnant  ainsi  à  l'aile  une  apparence  très  effacée. 

L'aile  postérieure  est  tout  à  fait  normale  sur  la  costale  et  sur 
la  majeure  partie  de  la   surface,  mais  la   permière  nervure,   au 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  $47 

moment  où  elle  quitte  la  base,  s'élève  vivement,  puis  descend, 
formant  une  courbe  demi-circulaire.  La  portion  de  l'aile,  avant 
cette  nervure,  est  supprimée. 

La  fourrure  du  côté  droit  du  thorax  est  aussi  affectée,  car  elle 
est  beaucoup  plus  unie  et  plus  pareille  à  celle  de  zonaria  que  sur 
le  côté  gauche.  Les  couleurs  sont  aussi  plus  analogues  au  noir  pur 
et  au  blanc  de  zonaria. 

B)  Femelles.  I.  —  Cet  exemple  de  femelle  provient  de  la 
même  ponte  que  le  second  spécimen  mâle. 

Les  ailes  de  gauche  et  l'aile  antérieure  droite  sont  normales  ; 
mais,  comme  on  peut  le  voir  sur  la  figure  (Fig.  lO,  PI.  A),  l'autre 
aile  est  étrangement  formée.  Ceci  est  dû  aux  contorsions  curieuses 
des  nervures.  La  i'®  nervure  est  plus  longue  que  d'habitude,  mais 
n'est  pas  autrement  mal  formée.  Au  contraire,  la  2^  nervure  est 
deux  fois  plus  longue  que  d'habitude  et  décrit  une  courbe  plus 
hardie  en  se  dirigeant  vers  le  bord.  Les  deux  principales  nervures 
de  la  cellule  discoïdale  se  recourbent  légèrement  l'une  vers  l'autre 
après  le  point  où  la  2^  nervure  quitte  la  cellule;  quand  la  3®  ner- 
vure s'en  éloigne  à  son  tour,  elle  se  dirige  vers  l'extérieur,  descend 
vers  la  2^  nervure  et  forme  pratiquement  la  bordure  de  l'aile.  La 
4^  nervure  fait  défaut,  ou  bien  est  comprise  dans  la  2"  nervure 
épaissie.  La  5*  nervure  forme  une  courbe  pareille  à  celle  de  la 
3''  nervure,  mais  montante,  et  elle  semble  se  confondre  avec  la 
6"  nervure.  La  7®  nervure  est  normale,  sauf  qu'elle  s'avance  vers 
l'extérieur,  deux  fois  plus  loin  que  d'habitude.  La  costale  est,  par 
conséquent,  plus  longue  que  dans  un  exemplaire  normal,  et,  au 
lieu  d'être  légèrement  convexe,  elle  est  concave.  Après  avoir  atteint 
l'extrémité  de  la  8®  nervure,  la  costale  descend,  en  une  courbe 
rapide,  pour  rejoindre  la  5®  nervure,  donnant  à  la  partie  supé- 
rieure de  l'aile  les  contours  d'une  tête  d'oiseau.  La  portion  de 
l'aile,  entre  la  nervure  transversale  et  les  nervures  3  et  5,  fait 
défaut. 


548  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


Genitalîa. 

I.  Mâles  (PI.  I,  Fig.  30).  —  Les  genitalia  des  mâles  res- 
semblent beaucoup  à  ceux  de  denhami,  mais  il  y  a  une  tendance 
nettement  marquée  à  se  rapprocher  de  zonarïa,  que  l'on  ne  voit 
pas  dans  denhami. 

Les  valves,  ainsi  que  dans  zonaria,  sont  plus  étroites  et  plus 
recourbées  au  sommet  que  dans  denhami.  L'arête  costale  aussi 
n'est  pas  si  large  et  est  moins  relevée. 

Les  cornuti  sont  plus  courts  et  ressemblent  moins  à  un  peigne 
d'épines.  Peut-être  aussi  leur  aspect  est-il  légèrement  plus  sem- 
blable à  celui  d'hirtaria. 

IL  Femelles.  - —  L'oviscapte  est  tout  aussi  large  que  celui 
d'hirtaria,  bien  qu'il  soit  plus  élancé.  La  gaine  dans  laquelle  il  se 
fixe  est  cependant  beaucoup  plus  étroite.  Autrement,  il  y  a  beau- 
coup de  ressemblances,  et  sauf  pour  les  détails  ci-dessus,  elles  sont, 
dans  les  deux  cas,  presque  les  mêmes  que  dans  zonaria. 


Mœurs  de  l'adulte. 

Les  adultes,  comme  ceux  de  denhami,  émergent  plusieurs 
semaines  avant  ceux  de  zonaria  et  d'hirtaria;  mais  les  deux  sexes 
apparaissent  à  des  époques  différentes,  l'émergence  de  la  femelle 
devançant  celle  du  mâle  d'environ  quatre  semaines.  Voici  six 
dates  prises  au  hasard  dans  ma  série  de  mâles  :  9  mars,  2  mars, 
10  mars,  9  mars,  16  février,  10  mars.  Des  dates  semblables,  prises 
également  au  hasard  parmi  mes  femelles,  sont  :  2  février,  1 1  fé- 
vrier,  i^""  février,  6  février,  16  février,  8  février. 

De  même  que  pour  denhami,  les  deux  sexes  émergent  tard 
dans  l'après-midi.  Les  mâles  grimpent  aux  ramilles  préparées 
pour  eux  et,  presque  toujours,  développent  aussitôt  leurs  ailes. 
Les  femelles  essaient  rarement  de  grimper,  ayant,  évidemment, 
comme  les  femelles  de  zonaria,  perdu  leur  instinct  pour  le  faire, 


LÉPIDOPTEROLOGIE    COMPARÉE  549 

et  à  moins  qu'on  ne  les  observe  de  près  et  qu'on  ne  les  isole,  elles 
se  déforment  complètement.  Une  fois  isolées,  elles  se  reposent 
pendant  des  périodes  qui  varient  de  un  quart  d'heure  à  quatre 
heures,  avant  de  relever  leurs  ailes  pour  les  développer,  ce  qui  se 
produit  lentement.  Après  les  avoir  déployées,  elles  les  laissent 
pendre  sur  le  dos,  longtemps  avant  de  les  relever  à  la  position 
ordinaire,  afin  de  laisser  au  liquide  en  excès  le  temps  de  s'éva- 
porer. En  raison  de  l'abondance  de  ce  liquide,  ces  femelles  sont 
très  portées  à  prendre  une  extension  sacciforme  :  on  y  remédie 
cependant  facilement  au  moyen  d'une  aiguille  et  de  papier  buvard. 
Lorsqu'il  est  sec  et  au  repos,  l'insecte  tient  ses  ailes  dans  la 
position  ordinaire  du  papillon  mâle.  Ainsi  qu'on  pouvait  s'y 
attendre,  d'après  la  grande  disproportion  entre  l'énormité  du 
corps  et  la  petitesse  des  ailes,  les  femelles  sont  incapables  de 
voler.  Si  elles  sont  alarmées,  presque  toujours  elles  se  laissent 
tomber  comme  le  font  les  mâles  de  sonaria,  recourbant  l'ab- 
domen et  se  tenant  les  ailes  au-dessus  du  dos.  Le  mâle  ne  le  fait 
que  dans  de  rares  circonstances. 

Les  deux  sexes  s'accouplent  librement,  mais  les  résultats  de  la 
copulation  sont  les  mêmes  dans  les  deux  cas.  Les  œufs  produits 
ne  sont  jamais  fécondés.  Les  femelles  qui  s'accouplent  avec  des 
mâles  Harrisom  ne  peuvent  pondre  leurs  œufs  et  cherchent  bientôt 
à  s'accoupler  une  seconde  fois;  la  femelle  Harrisoni,  après  avoir 
pondu  quelques  œufs,  se  conduit  de  la  même  manière.  Elle  tend 
en  dehors  son  oviscapte  et  l'agite  pour  attirer  un  mâle.  Quelque- 
fois, après  un  second  accouplement,  elle  pond  ses  œufs  beaucoup 
plus  aisément.  Elle  les  dépose  suivant  la  manière  commune  à 
toutes  les  espèces  et  à  toutes  les  hybridations  de  ce  groupe.  La 
femelle  erre  vivement  çà  et  là,  courbant  et  agitant  son  abdomen, 
à  la  recherche  de  fissures  convenables.  Cependant  les  œufs,  peut- 
être  à  cause  de  leur  dimension,  ne  sont  jamais  pondus  d'une 
manière  aussi  régulière  que  ceux  d'une  espèce  pure.  Quelquefois, 
après  s'être  accouplée,  la  femelle  meurt  tout  d'un  coup;  mais  la 
plupart  vivent  un  mois. 


550  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


Description  des  œufs. 

Les  œufs  sont  très  gros;  de  fait,  ils  sont  plus  gros  que  ceux  de 
zonaria,  qui,  à  leur  tour,  sont  plus  gros  que  ceux  de  hirtaria.  La 
surface  est  pointillée  et  réticulée,  mais  elle  a  un  ton  terne  comme 
les  œufs  de  zonaria  et  non  lustré  comme  ceux  de  hirtaria.  La  cou- 
leur verte,  bien  que  plus  claire,  est  très  voisine  de  celle  de  hirtaria. 
La  coquille  est  forte  et  épaisse;  néanmoins  les  œufs  s'applatissent 
bientôt  et  se  rident. 


Hybridations  entre  "  Lycia  hirtaria"  et  "  Pœcilopsis  pomonaria  ". 

(A)   Lycia  hirtaria  (S  x  Pœcilopsis  pomonaria  Q  =  hybridation 
Pilzii  (Standfus.  Ent.  Zeit.,  Guben,  IV,  pages  142-145). 

Ce  n'est  qu'avec  difficulté,  ainsi  que  nous  l'avons  indiqué  plus 
haut,  que  les  femelles  de  ce  croisement  pondent  leurs  œufs,  mais, 
une  fois  pondus,  ils  sont  presque  tous  fécondés.  11  n'est  pas  rare 
que  90  à  100  %  émergent  et  s'élèvent  sans  accidents. 

Plantes  servant  de  nourriture. 

Les  jeunes  larves,  bien  que  très  disposées  à  s'échapper,  s'at- 
taquent vivement  à  leur  nourriture  et  commencent  à  manger 
presque  immédiatement.  Les  plantes  qu'elles  préfèrent  sont  les 
arbres  de  forêt  et  les  arbustes;  parmi  ceux-ci,  elles  préfèrent 
l'aubépine  {Craîœgus  oxyacanthd),  le  prunier  {Prunus  communis), 
le  prunellier  (P.  spinosa),  le  saule  {Salix  caprea)  et  le  chêne 
{Qîiercus  robur).  On  emploie  toujours  le  Cratœgus^  parce  qu'il  se 
conserve  frais. 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  S  SI 


Description  des  larves. 

I^""   STADE. 

Longueur  à  la  un  du  stade  :  4,5  mm. 

A  cause  de  la  grande  ressemblance  qui  existe  entre  les  jeunes 
larves  d'hirtaria  et  de  fonionaria,  on  ne  peut  indiquer  que  peu  de 
différences  entre  les  trois  larves  de  hirtaria,  de  pomonaria  et  de 
pilzii,  pendant  ce  stade.  Elles  ont,  toutes,  la  tête  noire  et  le  fond 
de  la  couleur  noirâtre;  toutes  ont  aussi  les  bandes  blanches  trans- 
versales et  les  taches  habituelles  sur  les  cinq  premiers  segments 
de  l'abdomen.  Ces  bandes  et  ces  taches  sont  presque  continues  à 
l'œil  nu,  mais,  vues  à  la  loupe,  on  trouve  qu'elles  se  composent 
de  deux  bandes  dorsales  transversales,  à  l'extrémité  inférieure 
desquelles,  sur  la  future  rayure  suprastigmatale,  se  trouve  une 
tache  blanche  assez  grande  dans  hirtaria,  mais  minuscule  dans 
pomonaria.  Sur  ce  point,  pilzii  se  rapproche  beaucoup  de  pomo- 
naria. Cette  tache  blanche,  dans  les  deux  formes  qui  donnent 
naissance  au  croisement,  est  suivie  d'une  grande  tache  blanche 
sur  la  ligne  stigmatale  :  dans  pomonaria,  elle  est  quelquefois  de 
teinte  jaune  et  de  forme  tout  à  fait  ovale,  mais  dans  hirtaria,  elle 
s'étend  assez  largement  et  est  assez  claire  en  avant  et  devient  plus 
faible  ensuite.  Pilzii  ne  montre  pas  de  tendance  à  produire  une 
rayure  stigmatale.  La  grande  tache  blanche  dans  hirtaria  se 
montre  au  thorax  et  peut  paraître  sur  les  derniers  segments  de 
l'abdomen;  mais  dans  pilzii,  nous  la  trouvons  très  faiblement 
indiquée;  dans  pomonaria,  elle  fait  complètement  défaut.  Les 
trois  espèces  ont  une  tendance  à  développer  leurs  rayures  longi- 
tudinales vers  la  fin  de  ce  stade.  Avant  la  plaque  anale,  dans 
hirtaria  et  pilzii,  se  trouvent  deux  traits  blancs  qui  font  défaut 
dans  pomonaria. 

Le  collier  est  blanc  et  presque  continu  comme  celui  de  hirtaria. 

La  surface  ventrale,  de  même  que  les  pattes  thoraciques  et  les 
pattes  ambulatoires,  sont  noirâtres,  à  l'exception  de  légères  traces 
de  dessins  blancs  aux  pattes,  comme  on  en  voit  dans  hirtaria. 


552  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

2^   STADE. 

Longueur  à  la  fin  :  8  ram.  J. 

Tête.  —  La  tête  est  noire  comme  celle  des  deux  parents.  Elle 
est  légèrement  plus  grande  que  dans  pomonaria.  Elle  a  quelques 
piquants  courts  aux  endroits  habituels. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  encore  tout  à  fait  noirâtre. 
L'ensemble  des  bandes  transversales  et  des  taches  qui  décrivent 
presque  un  demi-cercle  dans  pomonaria  et  hirtaria,  est  maintenant 
jaunâtre  comme  dans  ces  espèces.  La  seule  différence,  dans  leur 
demi-cercle,  étant  la  petitesse  de  la  tache  suprastigmatale  dans 
poinonaria,  trait  caractéristique  qui  passe  à  pilzii.  Les  bandes  sont 
aussi  plus  étroites  peut-être  dans  pomonaria  que  dans  l'hybri- 
dation et  la  larve  de  hirtaria.  Dans  cette  espèce  aussi,  les  rayures 
pâles  longitudinales  sont  très  faibles  et  peu  distinctes,  mais 
deviennent  plus  visibles  dans  hirtaria  et  dans  pilzii,  spécialement 
après  les  bandes. 

Chez  toutes,  le  collier  est  bien  développé,  mais  celui  de  pomo- 
naria est  moins  en  forme  de  points  et  plus  continu  que  dans 
hirtaria.  Sur  ce  point,  pilzii  est  tout  à  fait  intermédiaire,  mais  la 
coloration  tend  à  suivre  les  lignes  longitudinales.  Dans  pilzii  aussi, 
de  même  que  dans  hirtaria,  nous  avons  les  deux  taches  pâles  avant 
le  sclérite  anal. 

Les  taches,  sur  la  ligne  stigmatale,  se  rapprochent  davantage 
de  hirtaria.  Pomonaria  n'y  a  qu'une  tache  arrondie  de  grandeur 
moyenne  sur  les  cinq  premiers  segments  de  l'abdomen.  Cette  tache 
peut  se  reproduire  très  faiblement  sur  les  segments  du  thorax  et 
peut  avoir,  en  dessous,  une  autre  petite  tache  jaune.  Dans  hirtaria 
et  pilzii,  la  tache  originale  est  grande  et  il  en  existe  une  autre, 
également  grande,  en  dessous  d'elle;  pilzii  se  rapproche  considé- 
rablement de  hirtaria,  en  reproduisant  la  tache  jaune  des  seg- 
ments thoraciques  et  des  derniers  segments  de  l'abdomen. 

Sur  la  face  ventrale,  les  trois  larves  sont  pareilles,  sauf  que  la 
tache  substigmatale,  comme  nous  l'avons  indiqué,  est  plus  grande 
dans  hirtaria  et  dans  pilzii. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  553 

Il  n'y  a  que  peu  de  différence  aux  pattes  thoraciques  et  aux 
pattes  ambulatoires  chez  les  trois  espèces. 

3^  STADE. 

Longueur  à  la  fin 13     mm. 

Largeur  maxima 1,3  mm. 

Tête  0,8  mm. 

Tète.  ■ —  La  tête  est  noire,  avec  des  bigarrures  plus  pâles.  Somme 
toute,  par  l'aspect  général,  par  ses  soies,  etc.,  la  tête  ressemble 
beaucoup  à  celle  de  hirtaria,  sauf  qu'elle  est  légèrement  plus  petite. 

Corps.  ■ — •  Par  sa  structure,  la  larve,  tout  en  étant  un  peu  plus 
longue,  se  rapproche  de  pomonaria. 

Le  fond  de  la  couleur  est  grisâtre,  mais  fait  penser  au  ton  plus 
chaud  de  hirtaria.  Les  rayures  longitudinales,  assez  bien  dessinées, 
sont  plus  larges  que  dans  hirtaria;  la  bordure  noire,  comme  dans 
les  deux  parents,  est  claire  et  continue.  Le  corps  (partie  médiane 
de  la  rayure)  est  gris,  avec  un  léger  soupçon  de  jaune.  Les  bandes 
jaunes  transversales  se  détachent  clairement  et  avec  éclat,  de 
même  que  les  deux  taches  jaunes  qui  précèdent  la  plaque  anale. 
Les  deux  tubercules  noirâtres  du  S*'  segment  sont  maintenant  très 
visibles,  exactement  comme  dans  hirtaria  et  pomonaria.  La  plaque 
anale  est  noirâtre  avec  des  marbrures  et  une  bordure  plus  pâles 
comme  dans  pomonaria. 

Les  grandes  taches  jaunes  existent  sur  la  ligne  stigmatale  et 
ainsi  se  combine  la  netteté  de  ces  taches  dans  hirtaria  et  l'effort 
de  pomonaria  pour  posséder  une  rayure  stigmatale,  étroite  sans 
doute,  mais  distincte.  Rarement,  pendant  ce  stade,  hirtaria  nous 
montre  ce  développement. 

Au-dessous  de  ces  grandes  taches  se  trouve  une  autre  tache  jaune 
plus  pâle  que  celle  de  hirtaria;  on  la  voit  plus  nettement  sur  les 
premiers  segments  de  l'abdomen  où  elle  est  grande  et  arrondie 
et  non  allongée  en  forme  de  ligne  comme  dans  pomonaria. 

Les  stigmates,  petits  et  indistincts,  sont,  comme  ceux  de  pomo- 
naria, situés  sur  un  fond  coloré  en  noir,  mais  jamais  avec  autant 


554  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

d'intensité  que  dans  cette  espèce.  En  dessous,  les  deux  rayures  du 
milieu  du  ventre  sont  bien  dessinées,  avec  çà  et  là  des  traces  des 
rayures  substigmatales  et  de  leur  bordure.  La  coloration  ressemble 
beaucoup  à  celle  de  potuonaria,  mais  l'espace,  entre  les  deux 
rayures  principales,  a  la  même  forme  que  dans  hirtaria.  Les  pattes 
thoraciques  sont  noires,  avec  des  bases  plus  pâles.  Les  pattes 
anales,  nettement  plus  longues  qu'elles  ne  le  sont  dans  une  espèce 
comme  sonaria,  n'ont  pas  cependant  la  portée  de  celles  de  hirtaria. 
Les  plaques  postérieures  sont  de  couleur  foncée  avec  des  taches 
plus  pâles  qui  deviennent  plus  prononcées  sur  les  parties  anté- 
rieures des  pattes.  Les  pattes  ambulatoires  ont  nettement  un  ton 
plus  noirâtre,  mais  deviennent  plus  pâles  en  dedans. 

Au  fur  et  à  mesure  que  la  larve  grandit  pendant  ce  stade,  elle 
devient  de  plus  en  plus  pareille  à  la  forme  adulte. 

4^  STADE. 

Longueur  à  la  fin  du  stade 2,4  cm. 

Largeur 2,6  mm. 

T  ête 1,7mm. 

Tête.  —  La  tête,  pendant  ce  stade,  nous  présente  peut-être  les 
traits  les  plus  caractéristiques  de  hirtaria,  car,  au  lieu  d'être  grise, 
elle  est  tout  à  fait  purpurine,  et  fortement  tachetée  de  noir.  Les 
mâchoires,  etc.,  sont  de  couleur  foncée,  mais  le  front  a  une  bordure 
plus  pâle.  Les  antennes  ont  leurs  sommets  noirs,  mais  la  base 
est  un  peu  pourpre.  Les  piquants  ordinaires  apparaissent  sur  les 
tubercules  primaires.  La  tête  semble  un  peu  petite  pour  les 
dimensions  de  la  larve. 

Corps.  —  La  coloration  est  très  variable.  Dans  la  majorité  des 
cas  examinés,  le  corps  est  grisâtre,  voilé  de  noir;  quelquefois  aussi, 
il  est  purpurin,  et  d'autres  fois  entièrement  pâle.  La  structure  de 
la  peau  est  beaucoup  plus  fine  que  dans  pomonaria. 

Les  rayures  longitudinales  sont  très  distinctes,  avec  une  bordure 
aussi  noire  et  presque  aussi  continue  que  dans  hirtaria.  Cependant, 
à  prendre  les  rayures  dans  leur  ensemble,  les  caractères  de  ponw- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPAREE  555 

naria  prédominent,  c'est-à-dire  que  la  largeur  moyenne  des 
rayures  est  à  peu  près  égale  à  celle  de  l'espace  intermédiaire  et 
non  moindre,  comme  dans  hirtarïa.  De  même  que  dans  pomonaria 
aussi,  les  rayures  mediodorsales  sont  assez  larges  après  une  bande 
transversale,  et  ensuite  elles  se  rétrécissent  presque  au  point  de 
n'être  qu'un  pomt  vers  l'extrémité  d'un  segment,  pour  se  continuer 
ainsi,  très  étroites,  jusqu'à  la  bande  suivante,  ou,  pour  le  thorax 
et  les  derniers  segments  de  l'abdomen,  jusqu'à  l'endroit  où  devrait 
se  trouver  la  bande.  Avant  et  après  chaque  bande,  le  corps  de  la 
rayure  est  jaune  orange;  ailleurs  il  est  purpurin.  La  rayure  sub- 
terminale est  large  et  régulière,  le  corps  (partie  médiane)  en  est 
orange  et  n'a  que  peu  de  traces  de  pourpre.  Sur  les  parties  anté- 
rieures des  segments,  la  rayure  suprastigmatale  est  assez  bien 
dessinée,  mais  ensuite,  elle  est  terne  et  brisée.  Elle  peut  porter  la 
tache  jaune  suprastigmatale  des  deux  premiers  stades.  Les 
rayures,  dont  la  coloration  est  nettement  pourpre,  sont  plus  claires 
au  thorax  et  sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen  que  dans 
pomonaria. 

Les  bandes  transversales  jaunes  sont  très  apparentes,  et,  en  elles, 
le  jaune  de  hirtaria  se  combine  avec  la  largeur  plus  grande  de 
pomonaria. 

Immédiatement  avant  et  après  ces  bandes,  et  aux  points  corres- 
pondants sur  les  segments  qui  ne  les  portent  pas,  il  y  a  une  colo- 
ration dégradée,  noirâtre.  Dans  les  individus  totalement  envahis 
par  cette  «  suffusion  »,  la  coloration  qui  les  précède  devient  encore 
plus  sombre.  Le  collier  est  jaune  éclatant,  avec  des  interruptions 
en  noir;  il  ressemble  à  celui  de  pomonaria,  sauf  que  la  couleur  a 
une  tendance  à  suivre  les  rayures. 

La  grande  tache  jaune,  sur  la  ligne  stigmatale,  ressemble  à 
celle  de  hirtaria;  mais  il  existe  une  ligne  stigmatale  étroite  à 
bordure  noire  dont  le  corps  (partie  médiane),  sous  les  stigmates, 
est  jaune,  exactement  comme  dans  pomonaria.  La  ligne  stigma- 
tale est  très  confuse  sur  le  thorax,  bien  qu'elle  soit  assez  large. 
Juste  avant  les  taches  jaunes  se  trouve  une  surface  voilée  de  noir 
foncé  contenant  les  stigmates  noirs  et  brillants.  Le  premier  et  le 


556  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

dernier  stigmates  sont  les  plus  grands  de  tous.  Sous  la  ligne  se 
trouve  une  tache  jaune,  se  prolongeant  plus  ou  moins  en  avant, 
comme  dans  pomonaria,  en  forme  de  rayure  longitudinale,  terne 
avec  bordure  complète.  Dans  de  nombreux  cas,  la  surface  voilée 
de  noir,  entre  cette  tache  et  la  ligne  stigmatale,  surface  si  remar- 
quable dans  pomonaria,  fait  défaut  dans  cette  hybridation  et 
devance  ainsi  ce  qui  se  produit  au  dernier  stade  de  pomonaria. 

Les  deux  taches  jaunes,  avant  la  plaque  anale,  portant  deux 
des  tubercules  primaires,  de  même  que  les  deux  verrues  sur  le 
8''  segment,  sont  très  nettes.  La  plaque  anale  se  rapproche  main- 
tenant plus  de  celle  de  hirtaria.  Sa  couleur  est  noire,  avec  marbrure 
pâle;  le  bord  postérieur  est  plus  pâle  et  porte  les  quatre  verrues 
habituelles  et  les  soies. 

La  plaque  des  pattes  anales  présente  un  mélange  de  noir  et  de 
jaune  terne,  nettement  plus  jaune  en  avant  et  en  arrière.  Les  pattes 
ambulatoires  sont  plus  pâles. 

Les  pattes  thoraciques  sont  noires,  avec  des  anneaux  plus  pâles  ; 
elles  portent,  latéralement,  les  restes  d'une  ligne  substigmatale. 
Par  leur  aspect  général,  elles  ressemblent  à  celles  de  pomonaria; 
mais  les  surfaces  plus  pâles  sont  teintées  de  rose.  Le  dessous  de 
la  larve  est  orné  presque  comme  celui  de  pomonaria.  La  série  des 
renflements  qui,  au  milieu  du  ventre,  forment  les  deux  rayures 
centrales,  existe,  avec  un  large  espace  intermédiaire  comme  dans 
pomonaria.  Comme  conséquence,  les  rayures  du  milieu  du  ventre 
se  rapprochent  des  rayures  substigmatales  et  les  espaces  entre  ces 
rayures  sont,  par  suite,  plus  étroits  que  dans  hirtaria.  La  bordure, 
cependant,  ressemble  davantage  à  celle  de  hirtaria. 

5^  STADE. 

Longueur  à  la  fin 42  mm. 

Tête 3  mm.  4 

5^  segment  de  l'abdomen 4  mm.  8 

Tête.  —  Par  sa  forme,  la  tête  ressemble  beaucoup  à  celle  de 
pomonaria,  car,  en  proportion,  elle  est  plus  large  que  longue,  à 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  S 5/ 

cause  des  lobes  épicrâniens  plus  développés.  La  tendance  aux  den- 
telures, qui  est  tout  à  fait  visible  dans  hiriaria,  apparaît  très  légè- 
rement ici. 

La  coloration  est  jaune,  plus  ou  moins  voilée  de  pourpre  et  for- 
tement marbrée  de  noir.  Les  diverses  parties  de  la  bouche  sont  brun 
jaune  avec  des  bordures  plus  foncées.  La  lèvre  est  assez  pâle,  mais 
porte  également  une  bordure  foncée.  Les  antennes  ne  sont  point 
longues  comme  celles  de  hirtana,  ni  courtes  et  fortes  comme  dans 
pomonaria,  mais  elles  sont  intermédiaires  entre  les  deux.  Les  yeux 
sont  placés  au  milieu  de  taches  noires. 

Corps.  —  Le  corps  est  plus  fort  et  plus  court  que  dans  hirtana. 

Le  fond  de  la  couleur  est  gris,  plus  ou  moins  mélangé  de 
pourpre  terne  comme  dans  hirtaria;  il  peut  être  entièrement 
pourpre  ou  même  blanc  grisâtre. 

Les  rayures,  ainsi  que  leur  bordure,  sont  très  claires.  Les  rayures 
mediodorsales,  après  une  bande  jaune,  sont  presque  parallèles  jus- 
qu'à l'extrémité  du  segment;  alors  elles  se  séparent  graduellement 
jusqu'à  ce  qu'elles  arrivent  à  la  bande  suivante.  Ces  rayures,  pen- 
dant qu'elles  sont  parallèles,  ont  leur  intérieur  jaune,  et  cette 
couleur,  au  commencement  d'un  segment,  passe  graduellement  à 
l'orange  et  redevient  pâle  là  oti  les  rayures  sont  le  plus  écartées. 
Ces  rayures,  de  même  que  le  reste,  sont  très  régulières  et  parallèles 
au  thorax,  sauf  qu'il  peut  y  avoir  des  interruptions  aux  tubercules 
primaires.  L'espace  entre  elles  à  la  limite  des  segments  prend  une 
nuance  foncée.  L'aspect  de  la  surface  mediodorsale  est  presque 
le  même  sur  le  thorax.  En  somme,  par  les  caractères  ci-dessus,  la 
larve  ressemble  à  celle  de  pomonaria.  Les  rayures  subdorsales, 
après  chaque  bande,  deviennent  larges  et  jaunes;  elles  s'affai- 
blissent et  disparaissent  aux  tubercules  antérieurs  du  prochain 
segment,  l'intérieur  devenant  plus  orange  à  mesure  qu'elles 
avancent.  Elles  se  continuent  ainsi  très  faibles,  jusqu'à  ce  qu'elles 
atteignent  la  bande  suivante.  Au  thorax,  de  même  que  sur  les 
derniers  segments  de  l'abdomen,  où  elles  sont  très  étroites,  elles 
sont  assez  régulières.  La  bordure  supérieure  est  forte  et  uniforme. 


558  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

mais  celle  de  dessous  est  assez  déchiquetée.  Sur  l'espace  qui  pré- 
cède et  qui  suit  les  bandes,  et  plus  particulièrement  en  avant,  se 
trouve  une  coloration  noire  qui  existe  dans  une  position  analogue 
sur  les  autres  segments. 

Les  rayures  suprastigmatales  sont  très  uniformes  près  de  l'ex- 
trémité des  segments,  mais  tendent  à  s'affaiblir  avant  d'atteindre 
les  bandes.  Sur  les  derniers  segments,  elles  sont  très  fortement 
confondues.  Ainsi  que  nous  l'avons  déjà  dit,  la  surface  du  dos 
est  pareille  à  celle  de  pomonaria,  mais  les  autres  rayures  suivent 
hirtarïa  par  leur  structure  et  pomonaria  par  leur  coloration. 

Le  collier  est  tout  à  fait  net,  beaucoup  plus  que  dans  pomonaria  ; 
néanmoins,  il  n'est  pas  autant  en  forme  de  points  que  dans  hirtarïa. 
Les  bandes  transversales  jaunes  sont  grandement  influencées  par 
pomonaria.  Elles  sont  larges,  un  peu  surélevées,  et  prennent  une 
couleur  très  pâle. 

La  plaque  anale  est  jaunâtre,  très  tachée  de  noir;  elle  porte  les 
deux  grandes  taches  habituelles  et  quatre  verrues  terminales.  La 
forme  est  un  peu  plus  arrondie  que  dans  pomonaria.  En  avant, 
se  trouvent  les  deux  taches  jaunes  communes,  pendant  ce  stade,  à 
Jiirtaria  et  à  pomonaria.  Les  deux  verrues  qui  les  précèdent,  sur 
le  8*'  segment  de  l'abdomen,  existent  aussi  et  peuvent  être,  comme 
celles  de  pomonaria,  annelées  de  couleur  pâle. 

La  ligne  spiraculaire  jaune  est  assez  vague.  On  voit  s'y  détacher 
très  nettement  les  taches  jaunes  des  deux  parents.  Ces  taches  sont 
ovales  et  assez  larges  sur  les  segments  1-5,  mais  elles  sont  réduites 
sur  les  segments  6  à  9  et  rarement  développées  sur  les  segments 
du  thorax,  à  l'exception,  parfois,  du  prothorax;  la  rayure  elle- 
même  est  assez  large  et  assez  régulière  à  la  partie  antérieure  du 
mésothorax  et  du  métathorax.  Aussitôt  avant  les  taches,  de  même 
que  dans  hiriaria,  la  ligne  s'abaisse  et  devient  d'un  jaune  plus 
éclatant.  Puis,  après  une  courte  interruption,  elle  se  relève  et  se 
continue  avec  sa  bordure  noire,  jusqu'à  la  tache  suivante.  Elle  est 
très  faible  et  fait  presque  défaut  sur  les  derniers  segments  de 
l'abdomen.  Bien  que  ressemblant  davantage  à  celle  de  hiriaria, 
elle  tient  du  caractère  des  deux  espèces.  En  avant  des  taches 


LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE  S  59 

jaunes  se  trouvent  des  fortes  colorations  noires  contenant  les 
stigmates  deux  à  six.  La  larve,  sur  ce  point,  ressemble  beaucoup 
à  pomonaria,  car  on  ne  trouve  pas  ces  ombres  dans  hirtaria.  Les 
autres  stigmates,  situés  en  avant  d'une  tache  jaune  très  réduite, 
peuvent  être  cerclés  de  jaune.  Ils  sont  assez  grands  et  de  couleur 
noire  comme  dans  pomonaria,  et  non  rougeâtres  comme  dans 
hirtaria. 

En  dessous,  la  larve  est  purpurine,  mais  devient  jaunâtre  vers 
la  surface  médiane.  La  disposition  des  rayures  est  conforme  à  celle 
de  pomonaria,  car  nous  avons  les  quatre  rayures  jaunes  assez  régu- 
lières, avec  une  bordure  atténuée. 

Les  pattes  anales,  assez  longues,  ne  sont  pas  aussi  étendues 
que  dans  hirtaria.  Elles  sont  jaunâtres,  avec  des  taches  noires; 
mais  les  taches  disparaissent  en  avant  et  en  arrière  de  la  plaque. 
Les  pattes  ambulatoires  sont  jaunes,  avec  la  base  marquée  de 
pourpre.  L'espace  intermédiaire  est  jaune,  ayant  comme  bordure 
vive  la  ligne  substigmatale  qui  subsiste  sur  les  derniers  segments 
de  l'abdomen  dans  cette  forme  de  même  que  dans  hirtaria. 

Les  pattes  thoraciques  sont  jaunâtres,  avec  des  sclérites  brun 
foncé  et  des  griffes  noires.  La  surface  entre  elles  est  jaune  avec 
une  tache  brune  en  avant  et  en  arrière  de  chaque  paire. 

Par  leur  disposition,  les  tubercules  primaires  sont  comme  ils 
étaient  auparavant  ;  mais,  dans  les  exemplaires  plus  pâles,  ils  sont 
irrégulièrement  voilés  de  pourpre  et  tendent  à  avoir  une  bordure 
plus  pâle. 

Variation  de  la  larve. 

Les  larves  sont  très  variables,  et,  comme  conséquence  de  leur 
origine  hybride,  elles  peuvent  varier  dans  la  direction  de  l'un  ou 
l'autre  parent.  Cependant,  comme  les  variations  principales 
observées  dans  hirtaria  tendent  vers  les  conditions  normales  dans 
pomonaria,  les  larves  sont  rarement  aussi  polymorphes  que  celles 
des  hybridations  denhami  et  harrisoni.  Les  facteurs  qui  restent 
alors  comme  témoins  du  changement  d'aspect,  sont  la  tendance 


560  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

qu'ont  un  ou  plusieurs  traits  caractéristiques  d'un  des  parents  à 
s'exagérer  dans  un  individu,  alors  que  les  autres  sont  intermédiaires, 
et  le  développement  des  diverses  colorations  dégradées  («  suffu- 
sions  »)  sur  le  fond  de  la  couleur  auquel  les  larves  de  hirtaria 
sont  si  portées.  De  ces  deux  facteurs,  le  dernier  est  probablement 
le  plus  important;  il  donne  naissance  à  de  nombreuses  formes 
très  belles,  ornées  de  diverses  rayures  obliques  qui  dépendent  de 
la  manière  dans  laquelle  les  colorations  sont  réunies  pour  leur 
direction. 

Mœurs  des  larves. 

Les  larves  très  jeunes  possèdent  les  mœurs  générales  du 
groupe,  étant  très  portées  à  vagabonder.  Elles  se  nourrissent  de 
la  même  manière.  A  mesure  qu'elles  vieillissent,  leur  manière  de  se 
comporter  diffère  de  celle  des  hybridations  zonaria  et  du  groupe 
li'hysia,  généralement  en  ce  qu'elles  se  reposent  sous  les  ramures 
dans  les  parties  feuillues.  Elles  diffèrent  aussi,  à  cet  égard,  des 
larves  de  hirtaria,  qui  préfèrent  se  reposer  sous  un  rameau  assez 
gros,  au-dessous  d'une  bifurcation.  Cela  provient  sans  doute  du 
fait  que  la  coloration  pourpre  de  hirtaria  convient  mieux  à  les  pro- 
téger sur  une  branche  nue,  tandis  que  pomonaria,  aux  couleurs 
variées,  cherche  à  se  protéger  elle-même  en  imitant  la  lumière  et 
l'ombre  sous  une  branche  feuillue.  Les  larves  des  hybrides,  comme 
celles  des  deux  parents,  se  collent  plus  étroitement  aux  branches, 
lorsqu'elles  sont  alarmées,  et,  dans  nombre  de  cas,  se  laissent  arra- 
cher les  pattes  ambulatoires  plutôt  que  de  tomber.  En  ce  qui  con- 
cerne l'habitude  qu'elles  ont  de  filer  de  la  soie,  quand  elles  se 
préparent  à  muer,  elles  se  comportent  exactement  comme  les 
autres,  mais  le  cocon  filé  par  la  larve  est  légèrement  plus  fort  que 
celui  des  hybridations  de  zonaria. 

Chrysalides. 

I.  Mâles.  —  Par  ses  dimensions,  la  chrysalide  se  rapproche 
autant  que  possible  de  la  moyenne  des  deux  espèces  parentes  et 
ne  varie  que  peu  à  cet  égard. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  561 

Le  brun  rouge  de  -pomonaria  est  légèrement  plus  chaud  que  celui 
de  hirtaria;  les  enveloppes  des  ailes  peuvent  prendre  des  nuances 
verdâtres;  pilzii  peut  reproduire  ces  caractères,  mais,  ordinairement, 
il  ressemble  davantage  à  hirtaria  par  la  coloration  d'ensemble  et 
même  par  le  rouge  clair  des  enveloppes  des  ailes  qui  ont  un  aspect 
cireux. 

I.a  forme  fait  songer  aussi  à  hirtaria.  Les  segments  libres  de 
l'abdomen,  dans  hirtaria,  vus  d'en  haut,  ont  la  forme  d'un  cône 
avec  des  côtés  obliques  légèrement  convexes.  Dans  pomonaria,  les 
deux  derniers  segments  sont  nettement  plus  grands  en  proportion, 
donnant  l'idée  d'un  cône  plus  petit  reposant  sur  un  autre  tronqué 
plus  grand.  Pilzii  imite  hirtaria,  bien  que  les  segments  libres  ne 
soient  pas  aussi  forts  que  dans  cette  espèce.  En  examinant  les 
chrysalides  de  côté,  nous  trouvons  dans  pomonaria  le  même 
manque  de  continuité  dans  le  contour  arrondi  des  derniers  seg- 
ments, lesquels  sont  réguliers  dans  hirtaria  et  pilzii. 

La  surface  des  chrysalides  ne  possède,  comparativement,  que 
peu  des  enfoncements  ou  minuscules  dépressions  qui  parsèment 
si  abondamment  la  surface  des  chrysalides  de  hirtaria,  et  cela 
rend  la  chrysalide  presque  aussi  luisante  que  celle  de  pomonaria. 

Les  enveloppes  des  ailes  se  ressemblent  beaucoup  dans  toutes 
ces  espèces.  Les  stigmates  de  hirtaria  ont  davantage  la  forme  de 
fentes  et  les  dépressions  sont  beaucoup  moins  accentuées  que  dans 
pomonaria.  Cela  est  vrai  aussi  de  pilzii,  bien  que  les  lèvres  des 
stigmates  aient  une  bordure  beaucoup  moins  parallèle,  car  la 
marge  postérieure  est  quelque  peu  convexe. 

Les  piquants,  sur  la  tête  des  chrysalides,  semblent  forts  comme 
ceux  de  hirtaria,  mais  ceux  du  corps  sont  plus  faibles. 

En  général,  les  enveloppes  des  pattes,  etc.,  sont  analogues 
dans  les  trois;  mais  les  petites  différences  suivantes  sont  tout  à 
fait  évidentes.  Les  enveloppes  des  antennes,  plus  pleines  que  dans 
hirtaria,  portent  des  pectinations  légèrement  plus  faibles  que  la 
chrysalide  de  pomonaria.  Les  enveloppes  des  pattes  antérieures 
sont  plus  fortes  que  dans  hirtaria,  mais  sont  rarement  aussi  remar- 
quables que  celles  de  l'autre  parent.  L'œil  lustré  de  pomonaria  se 

36 


562  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

détache  nettement;  mais  celui  de  hirtaria  est  très  peu  perceptible. 
La  chrysalide  hybride  se  rapproche  davantage  de  hirtaria. 

A  la  surface  anale,  les  enveloppes  génitales  sont  fines  et  nettes, 
et  non  point  rugueuses  comme  celles  de  hirtaria.  La  faiblesse  des 
deux  épines  latérales  est  due  à  l'influence  prédominante  de  pomo- 
naria.  Les  épines  terminales  constituent  un  trait  caractéristique 
très  variable;  car  nous  pouvons  avoir  toutes  les  formes  de  tran- 
sition entre  l'épine  fourchue  à  large  base  de  hirtaria  et  la  fourche 
étroite  et  allongée  de  pomonaria. 

Les  cicatrices  des  deux  verrues,  sur  le  S''  segment  de  l'abdomen, 
sont  très  distinctes. 

II.  Femelles.  —  La  plupart  des  différences  de  détail  sont  les 
mêmes  que  pour  le  mâle;  la  forme  du  corps  offre  une  différence 
très  grande,  elle  est  analogue  à  celle  de  pomonaria. 

Le  contour  de  la  partie  en  avant  des  segments  libres,  vu  d'en 
haut,  a  une  bordure  plus  parallèle  que  dans  hirtaria.  Les  segments 
libres  ne  sont  pas  aussi  forts;  le  rétrécissement,  dans  le  sens  de 
l'épine  terminale,   fait  songer  vivement  à  pomonaria. 

Naturellement,  comme  la  femelle  n'a  pas  les  ailes  complètes,  les 
enveloppes  ressemblent  davantage  à  celles  de  pomonaria,  sauf 
qu'elles  sont  tout  juste  un  peu  plus  larges. 

Vu  de  côté,  le  contour  est  presque  exactement  celui  d'une  section 
de  dôme  plat,  au  lieu  d'être,  comme  dans  hirtaria,  très  plein  au 
mésothorax.  Cela  est  dû  au  fait  que,  dans  pilzii  et  dans  pomonaria, 
le  mésothorax  est  beaucoup  moins  large  que  long  et  le  pro thorax 
plus  proéminent.  Dans  hirtaria,  le  mésothorax  est  très  large. 
Les  pectinations  des  antennes  sont  à  peine,  si  même  cela  existe, 
mieux  dessinées  que  dans  hirtaria. 

Les  chrysalides  des  deux  sexes  ont  une  tendance  à  persister 
plus  d'un  hiver,  tendance  plus  marquée  que  chez  celles  de  denhami 
et  de  Harrisoni;  mais  la  tendance  est  beaucoup  moins  forte  si 
les  parents  sont  des  hirtaria  d'Angleterre  que  quand  les  imago 
dont  on  s'est  servi  sont  d'origine  écossaise  ou  allemande. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  563 

Déhiscence  des  chrysalides. 

Dans  les  deux  sexes,  l'enveloppe  de  la  chrysalide  se  brise  et 
l'adulte  émerge  exactement  comme  dans  Harrisoni. 

Imago. 

L'adulte  se  forme  comme  d'ordinaire  dans  l'année  qui  précède 
l'émergence. 

I.  Mâles.  —  Le  fond  de  la  couleur  de  l'insecte  se  rapproche 
sensiblement  de  hirtaria,  mais  il  est  beaucoup  plus  envahi 
d'écaillés  noires,  trait  caractéristique,  qui  très  certainement  ne 
vient  pas  de  pojîionaria,  dont  la  couleur  est  blanc  d'ocre.  La  sur- 
face écailleuse,  quoique  mince,  diffère  beaucoup  des  écailles 
faibles  et  à  demi-transparentes  de  pomonaria.  De  fait,  cette  sur- 
face est  comparativement  si  forte  que,  à  première  vue,  on  prendrait 
l'insecte  pour  un  hirtaria  tout  petit,  avec  des  dessins  curieux.  La 
partie  de  la  base  de  l'aile  et  la  bordure  intérieure  sont  pâles  et 
plus  complètement  recouvertes  d'écaillés  dans  pomonaria;  ce  trait 
caractéristique  se  transmet  à  pïlzii. 

La  première  ligne  combine  deux  choses  :  la  tendance  de  celle 
de  hirtaria  à  se  trouver  tout  près  de  la  base  et  le  renflement 
notable  de  celle  de  pomonaria  au  moment  où  elle  traverse  la 
cellule.  De  même  que  dans  hirtaria,  cette  ligne  porte  une  faible 
trace  de  duplicature.  De  même  que  les  autres  lignes,  elle  est  plus 
accentuée  sur  la  surface  pâle  qui  précède  la  première  nervure.  La 
ligne  médiane  existe,  mais  semble  très  peu  distincte;  elle  devient 
plus  épaisse,  comme  dans  pomonaria,  au  moment  où  elle  coupe  la 
nervure  transversale  et  se  continue  épaisse  comme  dans  hirtaria, 
jusqu'à  ce  qu'elle  atteigne  la  costale.  Il  n'y  a  pas  cependant  de 
courbe  rentrante  définie  comme  dans  hirtaria.  Il  en  résulte  que, 
partant  comme  elle  le  fait,  près  de  la  seconde  ligne,  l'espace  qui 
les  sépare  est  très  étroit.  Sur  une  grande  partie  de  sa  longueur,  la 
ligne  médiane  semble  plus  ou  moins  confondue  avec  la  seconde 
ligne,  mais  les  deux  sont  tout  à  fait  distinctes  sur  la  surface 
costale.   La  seconde  ligne  suit  la  direction  qu'elle  prend   dans 


564  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

htrtar'ia  et  rarement  elle  se  courbe  en  dedans,  sur  la  costale, 
comme  dans  -pomonaria.  Elle  est  aussi  plus  distincte  aux  deux 
extrémités. 

Il  y  a  très  peu  de  traces  de  la  bande  blanche  de  pomonaria  ou 
de  la  bande  ocre  de  hirtarïa,  avant  la  seconde  ligne.  Quand  l'une 
ou  l'autre  est  indiquée,  par  la  présence  de  quelques  écailles  pâles, 
il  y  a  de  faibles  petites  taches  montrant  la  place  de  la  ligne 
supplémentaire  de  hirtaria. 

La  bande  subterminale  se  détache  très  claire  et  blanche,  quoique 
beaucoup  plus  large  et  avec  des  dentelures  plus  faibles;  elle  prend 
la  forme  en  zig-zag  que  l'on  remarque  dans  ■pomonaria.  Elle  est 
précédée  et  suivie  de  fortes  colorations  noires,  avec  un  très  faible 
mélange  d'écaillés  pâles.  Il  n'y  a  pas  de  tendance  à  se  briser  ou  à 
se  déplacer  au  milieu,  comme  dans  hirtaria.  Les  nervures  sont  très 
fortement  dessinées  en  noir,  spécialement  celles  de  la  cellule 
discoïdale  et  les  autres  qui  s'en  détachent. 

La  forme  des  ailes  se  rapproche  légèrement  de  celle  de  pomo- 
naria; car  la  bordure  extérieure,  au  moment  où  elle  atteint  la 
bordure  intérieure,  est  arrondie  et,  par  suite,  la  bordure  intérieure 
est  courte. 

Les  ailes  postérieures  sont  beaucoup  plus  pâles  que  celles  de 
hirtaria  et  semblent  plus  brillantes.  Elles  ont,  en  outre,  moins 
d'écaillés  sombres,  mais  sont  cependant  beaucoup  plus  écailleuses 
que  les  ailes  postérieures  de  pomonaria  avec  des  dessins  plus 
forts.  La  ligne  médiane  et  la  seconde  ligne,  de  même  que  la  bande 
pâle  subterminale,  existent  et  sont  de  même  nature  que  dans  hir- 
taria, bien  que  toutes  soient  légèrement  plus  droites.  Les  deux 
ombres  sont  très  faibles;  il  en  est  de  même  des  écailles  noires,  le 
long  des  nervures.  Les  surfaces  inférieures  sont  très  vagues, 
toutes  les  lignes  n'étant  pas  du  tout  claires,  comme  dans  hirtaria, 
sauf  la  seconde  ligne  des  ailes  postérieures.  Les  franges  des 
quatre  ailes  sont  plus  noires  que  celles  de  l'un  ou  l'autre  parent 
et  il  n'y  a  que  peu  de  trace  des  taches  pâles. 

Les  antennes,  qui  sont  pectinées  beaucoup  plus  fortement  que 
dans  pomonaria,  ont  une  structure  très  régulière. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  565 

Le  thorax  est  beaucoup  moins  velu  que  dans  hirtaria  et  res- 
semble un  peu  à  celui  de  pomonaria,  pour  la  structure  et  la  colo- 
ration. Le  collier  est  jaune  pâle.  Les  patagia  ont  une  bordure 
étroite  et  pâle;  la  partie  dorsale  est  foncée,  avec  quelques  poils 
plus  pâles.  L'abdomen  a  une  coloration  gris  souris;  il  est  recouvert 
de  poils  plus  pâles,  plus  courts  que  ceux  de  pomonaria.  Il  n'existe 
aucune  trace  quelconque  de  la  rayure  dorsale  rouge  de  pomonaria, 
ni  de  l'aspect  tacheté  de  hirtaria. 

Le  thorax  et  les  autres  parties  sont  recouvertes  en  dessous  d'une 
fourrure  fine  de  couleur  foncée. 

Envergure  des  ailes  :  38-41  mm. 

IL  Femelles.  —  Contrairement  aux  autres  hybridations  dans 
lesquelles  hirtaria  figure  comme  parent  mâle,  pilzii  produit  effec- 
tivement une  femelle  qui  est  du  même  type  que  Q  Harrisoni. 

Alors  que  hirtaria  Q  a  des  ailes  complètes  et  des  dessins  sem- 
blables à  ceux  du  mâle,  les  ailes  de  pomonaria  Q  sont  courtes  et 
étroites,  mais  varient  beaucoup  à  cet  égard,  quelquefois  elles  sont 
très  longues,  d'autres  fois  assez  larges  pour  leur  longueur.  Les 
ailes  postérieures  sont  très  courtes  et  peu  remarquables. 

Les  ailes  des  femelles,  dans  pilzii,  sont  ordinairement  un  peu 
plus  larges  et  plus  analogues  aux  ailes  des  mâles  que  dans  le 
spécimen  figuré  planche  CLXII,  fig.  1578.  Elles  sont,  par  consé- 
quent, à  peu  près  pareilles  à  la  moyenne  des  ailes  femelles  des 
deux  parents;  mais  celles  de  pomonaria  sont  de  longueur  très 
variable  et  il  en  est  ainsi  de  celles  de  pilzii.  La  forme  aussi  est 
très  variable.  Quelquefois  les  ailes  sont  longues,  étroites  et  poin- 
tues, comme  le  spécimen  représenté  (PI.  A,  Fig.  13)  ;  d'autres  fois, 
la  costale  et  la  bordure  intérieure  sont  parallèles  dans  les  deux 
groupes  d'ailes.  Fréquemment,  l'angle  supérieur  des  ailes  posté- 
rieures décrit  une  saillie  énorme,  et  cela  se  combine  généralement 
avec  un  aspect  coupé  des  ailes  antérieures,  comme  on  le  voit  dans 
la  PL  A,  fig.  12,  qui  cependant  représente  un  spécimen  de  croi- 
sement réciproque,  hîinii.  D'autres  fois,  les  quatre  ailes  semblent 
coupées  brusquement  et  on  trouve  ainsi  toutes  les  combinaisons 
possibles  de  ces  diverses  formes. 


566  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

La  couleur  des  ailes  des  femelles  de  hirtaria  est  légèrement  plus 
terne  que  pour  les  mâles  ;  mais  dans  pomonaria,  les  ailes  des 
femelles  sont  recouvertes  d'un  mélange  d'écaillés  rouges  et  noires, 
variées  d'écaillés  blanches  en  dessous.  Elles  sont  aussi  revêtues 
de  longs  poils,  noirs  à  la  base,  plus  pâles  au  sommet.  Quoique 
de  ton  plus  gris,  la  couleur  de  pilzïi  se  rapproche  beaucoup  de 
celle  de  hirtaria;  quelques  exemplaires  sont  exactement  pareils; 
mais,  somme  toute,  l'ensemble  des  écailles  est  plus  développé  que 
dans  cette  espèce.  Les  écailles,  prises  séparément,  sont  beaucoup 
plus  grossières  et  plus  en  forme  de  piquants,  particulièrement  près 
de  la  base  et  sur  la  costale,  ainsi  que  sur  les  franges.  Les  franges, 
sur  les  individus  plus  petits,  ressemblent  plus  à  des  poils  que 
dans  ceux  qui  sont  gros. 

Les  nervures,  particulièrement  près  de  la  cellule  discoïdale,  sont 
dessinées  en  noir.  Toutes  les  lignes  de  hirtaria  traversent  les 
ailes;  mais,  à  cause  des  écailles  rugueuses,  elles  sont  très  voilées, 
excepté  la  seconde.  La  i""*  ligne  et  la  médiane,  bien  que  légèrement 
plus  obliques,  ressemblent  à  celles  de  hirtaria;  la  seconde  est  tout 
à  fait  droite  et  elle  est  parallèle  à  la  bordure  antérieure.  La  bande 
subterminale  pâle  existe;  mais,  à  cause  de  la  faiblesse  de  la  colo- 
ration dégradée  terminale  dans  hirtaria  Q,  elle  tient  lieu  de 
bande  terminale  dans  pilzii. 

Les  ailes  postérieures  sont  plus  pâles,  tachetées  de  noir.  Il  n'y  a 
que  de  faibles  traces  de  la  ligne  médiane,  mais  la  seconde  est 
bien  dessinée. 

Les  antennes  sont  beaucoup  plus  fortes  que  dans  pomonaria. 
Le  thorax  ressemble  à  celui  de  hirtaria,  mais  il  est  plus  pâle.  La 
fourrure  est  plus  fine;  il  y  a  la  même  bordure  noire  au  collier  pâle 
et  aux  patagia.  Le  métathorax  est  noirâtre. 

L'abdomen  est  long  et  étroit;  il  est  noir  et  recouvert  de  poils 
semblables  à  ceux  du  mâle,  mais  de  couleur  gris  souris  plus  pâle. 
En  dessous,  le  corps  tout  entier  est  couvert  d'une  fourrure  de 
même  nature  que  celle  de  hirtaria,  mais  la  couleur  est  plus  terne. 

Envergure  des  ailes  :  23-33  mm. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  56; 

Variation  des  imagines. 

De  même  que  dans  Harrisoni  et  denhami,  la  variation  s'exerce 
dans  le  sens  de  la  production  de  spécimens  plus  ou  moins  envahis 
de  noir  chez  les  mâles.  Comme  dans  ces  hybridations,  la  coloration 
sombre  peut  recouvrir  complètement  toutes  les  lignes  et  les  dessins, 
à  l'exception  de  la  bande  subterminale  pâle.  Les  autres  points  de 
variation  ne  sont  que  légers;  le  seul,  digne  d'être  noté,  étant  la 
tendance  de  la  bande  subterminale  à  devenir  plus  large  et  moins 
dentelée  que  d'ordinaire  et  à  se  rapprocher  ainsi  de  hirtarïa. 

La  principale  variation,  dans  les  femelles,  tient  à  la  forme  des 
ailes,  et  ceci  a  été  examiné  précédemment.  Ici,  la  tendance  va 
dans  le  sens  de  la  disparition  des  lignes  et  de  la  production  des 
voiles  foncés  que  l'on  trouve  dans  le  mâle,  bien  que  le  voile,  dans 
quelques  cas,  se  limite  d'une  manière  très  curieuse  au  sommet 
extrême  des  ailes. 

Spécimen  tératologique. 

Le  spécimen  âguré  sur  la  Planche  A,  fig.  14,  est  tout  à  fait 
normal,  sauf  l'absence  de  l'aile  postérieure  droite. 

Genitalia. 

L  Mâles  (PI.  J,  fig.  31).  —  L'uncus  n'est  pas  large;  il  n'est 
même  pas  aussi  large  relativement  que  dans  hirtaria. 

Les  valves  ressemblent  davantage  à  celles  de  hirtaria  sur  la 
bordure  costale;  mais,  à  la  bordure  extérieure,  elles  sont  convexes, 
comme  dans  pomonaria.  La  tendance,  manifestée  par  hirtaria  à 
avoir  des  dentelures  au  sommet,  n'apparaît  pas  nettement.  L'arête 
costale  est  très  légèrement  relevée  comme  celle  de  pomonaria. 

Le  gnathos  est  étroit  et  un  peu  pointu.  Bien  qu'influencé  par  la 
largeur  de  celui  de  pomonaria,  il  est  plus  près  de  hirtaria.  Sa  sur- 
face cependant  est  plus  analogue  à  celle  de  pomonaria. 

L'aedeagus  est  très  court  et,  pareillement  à  celui  de  hirtaria, 
il  s'épaissit  sur  les  côtés. 


568  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Les  cornuti  forment  une  bande  très  proéminente  d'épines  serrées 
qui,  bien  que  très  ressemblantes  à  celles  que  l'on  voit  sur  la  vesica 
de  pomonaria,  sont  même  plus  fortes  que  dans  cette  forme. 

IL  Femelles.  —  Il  y  a  peu  à  dire  sur  les  organes  génitaux  de 
la  femelle,  sauf  que  l'oviscapte  et  sa  gaîne  sont  presque  pareils 
dans  les  trois  formes,  à  l'exception  de  la  dimension,  pour  laquelle 
l'hybride  est  intermédiaire. 

Mœurs  des  imagines. 

Les  imagines  émergent  un  peu  plus  tôt  que  ceux  des  parents, 
mais  les  deux  sexes  le  font  en  même  temps,  l'époque  ordinaire 
étant  la  première  et  la  seconde  semaine  d'avril;  cependant,  on 
peut,  en  les  forçant,  les  faire  émerger  au  commencement  de  janvier. 
Ils  quittent  la  chrysalide  en  même  temps  que  les  autres,  c'est-à-dire 
tard  l'après-midi.  Ni  l'un  ni  l'autre  sexe  ne  montre  un  manque 
d'instinct  pour  grimper,  car  ils  grimpent  aussitôt  et  se  mettent  à 
déployer  leurs  ailes.  Cependant,  comme  les  femelles  sont  assez 
turbulentes  et  marchent  les  unes  sur  les  autres,  il  vaut  mieux  les 
isoler  dans  une  boîte  en  bois  au  moment  où  elles  déploient  leurs 
ailes.  Les  deux  sexes,  dans  une  faible  mesure,  montrent  un  excès 
de  liquide  dans  les  ailes  et  dans  le  corps;  mais  cela  endommage 
rarement  la  fourrure  lorsque  l'insecte  est  épingle.  Les  mâles  volent 
volontiers  et  avec  vigueur;  ils  s'accouplent  tout  de  suite  avec  les 
femelles  de  n'importe  quelle  espèce  ou  hybridation,  et,  si  on  le 
leur  permet,  ils  s'accouplent  même  plus  d'une  fois.  Les  femelles 
aussi  ont  leur  sexe  complet;  elles  s'accouplent  et  déposent  leurs 
œufs  librement,  ne  montrant  jamais  les  habitudes  de  Harrisoni  Q 
pour  rappeler  les  mâles  après  avoir  pondu  quelques  œufs.  Il  est 
inutile  de  dire  que  les  femelles  ne  peuvent  pas  s'envoler.  Lorsqu'ils 
sont  dérangés,  les  deux  sexes,  placés  en  demi-captivité  sur  un 
morceau  de  tronc  d'arbre,  semblent  disposés  à  se  presser  plus 
étroitement  sur  l'écorce;  mais,  si  on  agit  avec  plus  de  violence, 
ils  tombent  et  s'étalent  gauchement,  comme  s'ils  simulaient  la 
mort.  Ils  se  remettent  bientôt  à  grimper  à  la  ramille  ou  à  la  tige. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  5^9 


Fécondité  des  imagines. 

Les  deux  sexes  peuvent  avoir  une  fécondité  plus  ou  moins 
grande  quand  le  parent  mâle  est  un  hirtaria  anglais.  Dans  toutes 
les  expériences  faites  avec  des  mâles  provenant  du  continent,  le 
résultat  a  été  négatif.  Un  croisement  de  zonaria  Q,  avec  un 
pilzïi  cf  à  demi-anglais,  a  donné  des  œufs  fécondés.  Cette  diffé- 
rence provient  peut-être  du  caractère  plus  spécialisé  de  la  race 
anglaise  de  hirtaria. 

Description  des  œufs. 

Les  œufs,  par  leur  aspect  général,  sont  pareils  à  la  fois  à  ceux 
de  hirtaria  et  de  pomonaria,  mais  ils  sont  plus  gros  et  plus  luisants. 
La  coquille  est  plus  mince,  de  sorte  que  les  œufs  s'affaissent  tout 
de  suite,  s'ils  ne  sont  pas  fécondés. 


(B)  Pœcilopsis  pomonaria  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  hybr.  hunii. 
Pœcilopsis  hybr.  hujiii  (Oberthùr), 

Ce  croisement  est  probablement  le  plus  facile  de  tous  à  obtenir; 
il  donne  aussi  le  pourcentage  le  plus  grand  d'œufs  fécondés.  Ce 
serait  une  chose  très  facile  d'élever  loo  %  d'imaginés  des  œufs 
pondus. 

Ce  que  nous  avons  dit  des  plantes  servant  de  nourriture  à  pilzii 
s'applique  également  à  cet  hybride,  car,  tous  deux,  se  comportent 
exactement  de  la  même  manière. 

i"*"  STADE. 

Longueur,  comme  dans  pilzii. 

Il  n'existe  pratiquement  aucune  différence  entre  cette  larve  et 
celle  de  pilzii  pendant  ce  stade;  la  seule  différence  que  l'on 
remarque,  c'est  la  tendance  qu'a  la  tache  blanche,  sur  l'empla- 
cement de  la  future  rayure  suprastigmatale,  à  devenir  plus  voisine 
de  celle  de  hirtaria  que  de  celle  de  pilzii. 


570  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

2^   STADE. 

Longueur  à  la  fin  :  8  mm.  75. 

Ici  encore,  la  larve  se  rapproche  davantage  d'hirtaria  que  ne  le 
fait  pilsii.  Le  collier  ressemble  davantage  à  une  série  de  taches 
jaunâtres;  dans  tous  les  autres  endroits,  où  les  larves  sont  tache- 
tées de  jaune,  les  taches  sont  plus  distinctes  dans  hunii. 

3"  STADE. 

Longueur,  comme  dans  pilzii. 

La  tête,  pendant  ce  stade,  est  d'un  noir  plus  terne  que  dans  pilzii 
et  tous  les  dessins  pâles  qu'il  peut  y  avoir  ont  une  bordure  plus 
nette.  Les  poils,  à  la  face,  sont  cependant  plus  courts.  Les  deux 
hybrides  se  ressemblent  beaucoup  pour  le  corps;  cependant  on 
distingue  aisément  les  différences  suivantes  :  dans  hnnii,  les 
rayures  longitudinales,  sur  les  segments  antérieurs  de  l'abdomen, 
diffèrent  très  légèrement  de  celles  de  pilzii;  mais,  au  thorax  et 
sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen,  elles  sont  nettement  plus 
brillantes  ou  plus  jaunes,  c'est-à-dire  qu'elles  sont  moins  portées 
à  devenir  grises  ou  à  prendre  la  couleur  du  fond. 

Les  bandes  transversales  jaunes,  dans  la  forme  en  question,  sont 
plus  brillantes  et,  par  suite,  ressemblent  davantage  à  hïrtaria  pour 
la  couleur. 

Les  marbrures  pâles  du  sclérite  anal  n'apparaissent  que  plus 
tard,  dans  hunii.  Chez  hunii,. \ç.  sclérite  des  pattes  anales  est  noir 
marqué  de  jaune;  mais  il  l'est  bien  moins  que  dans  pilzii.  Un 
autre  point  de  différence  se  remarque  dans  la  tache  substigmatale 
qui,  dans  pilzii,  phénomène  assez  étrange,  est  plus  grande,  plus 
arrondie  et  plus  pareille  à  celle  de  hirtaria.  Les  rayures  de  la 
surface  du  ventre  sont,  par  leur  structure,  pareilles  à  celles  de 
hirtaria,  mais  par  leur  couleur  médiane  elles  sont  pareilles  à  celles 
de  pomonaria. 

Somme  toute,  hunii,  pendant  ce  stade,  confirme  l'impression  qu'il 
se  rapproche  davantage  de  hirtaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  5/1 

4'   STADE. 

Longueur,  comme  dans  pilzii. 

Il  y  a  maintenant  une  légère  différence  de  structure  entre  les 
deux  hybridations,  car,  la  chenille  de  pilzii,  rappelant  pomonaria, 
est  nettement  plus  forte  et,  par  conséquence,  paraît  plus  courte. 

Il  n'y  a  que  peu  de  différence  pour  les  têtes  des  deux  espèces. 
Sur  le  corps,  le  fond  de  la  couleur  de  hunii  ordinairement  est 
beaucoup  plus  purpurin;  dans  de  nombreux  exemples,  il  subit 
l'influence  de  l'assombrissement  si  puissant  de  hirtaria,  et  les 
larves  se  voilent  complètement  de  noir. 

Dans  hirtaria,  la  partie  médiane  des  rayures  longitudinales  est 
bien  dessinée,  ainsi  que  la  bordure;  hunii  suit  hirtaria  de  très  près. 
L'espace  entre  les  deux  rayures  dorsales,  qui,  dans  hirtaria,  est  si 
souvent  gris,  l'est  très  souvent  aussi  dans  hunii,  trait  caractéris- 
tique qui  se  montre  très  rarement  dans  pilzii.  Les  bandes  jaunes 
sont  d'un  jaune  éclatant  dans  hunii  et  ne  sont  point  pâles  comme 
dans  pilzii. 

Le  collier  ressemble  davantage  à  celui  de  hirtaria  que  celui  de 
pilzii;  il  en  est  de  même  pour  les  deux  verrues  proéminentes  sur 
le  8^  segment  de  l'abdomen. 

Tous  deux  ont  une  rayure  stigmatale  bordée  de  noir  et  inter- 
rompue par  les  taches  jaunes  primitives  qui  sont  plus  arrondies 
dans  hunii.  Le  corps  de  cette  rayure,  juste  avant  la  grande  tache 
jaune,  est  jaune  et  prend  la  forme  d'une  tache  dans  hirtaria  et 
dans  hunii,  mais  pas  chez  les  autres. 

A  d'autres  égards,  les  deux  chenilles  sont  presque  semblables. 

5"  STADE. 

Longueur 43       mm. 

Largeur  de  la  tête 3,45  mm. 

Largeur  du  5^  segment  de  l'abdomen...  4,8    mm. 

La  forme  de  la  larve,  bien  que  se  rapprochant  de  celle  de 
pomonaria,  est  légèrement  plus  allongée  que  dans  pilzii,  et  le 
thorax  est  un  peu  moins  aplati. 


572  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

Tète.  —  La  tête  est  nettement  plus  étroite  que  le  thorax.  Sa 
couleur  est  purpurine,  tout  comme  dans  hirtarïa.  Les  taches  res- 
semblent aussi  à  celles  de  hirtarïa,  car  elles  ne  sont  pas  distribuées 
aussi  également,  ni  autant  sous  forme  de  points  que  dans  ponio- 
naria.  Sa  forme  est  celle  de  pilzii.  Les  diverses  parties  de  la 
bouche  sont  jaune  terne  avec  une  bordure  noirâtre.  Les  antennes 
sont  jaunâtres  à  la  base  et  la  massue  est  quelque  peu  pourpre. 
La  tête  peut  légèrement  faire  saillie  en  avant  du  thorax. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  du  corps  est  pourpre  terne  ou 
prune  sale,  mais  il  peut  aussi  varier  du  jaune  pâle  à  ces  couleurs. 

Les  deux  rayures  mediodorsales  ne  sont  pas  continues,  car  elles 
tendent  à  se  briser  aux  tubercules  trapézoïdaux  antérieurs  ;  un  bon 
nombre  de  spécimens,  par  le  caractère  vague  et  terne  des  bordures, 
montrent  l'effort  fait  pour  combiner  la  brisure  de  hïrtaria  avec  la 
continuité  de  pomonaria.  Elles  sont  larges  après  une  bande  et 
s'amincissent  jusqu'à  la  cassure;  ensuite,  après  un  intervalle  où 
elles  s'élargissent  à  nouveau,  elles  contmuent  à  être  parallèles 
jusqu'à  la  bande  suivante.  Ces  rayures  sont  un  peu  mieux  dessinées 
que  dans  hirtaria  au  thorax  et  vers  l'extrémité  de  l'abdomen  ; 
sous  les  autres  rapports,  elles  ressemblent  beaucoup  à  celles  de 
cette  larve.  Somme  toute,  ces  lignes  ont  leur  bordure  plus  parallèle 
que  dans  pomonaria. 

La  rayure  subdorsale  est  plus  large  que  la  mediodorsale,  sauf 
sur  les  dernières  sections  des  segments.  Le  corps  de  toutes  les 
rayures  est  de  couleur  brique,  mais  il  est  plus  éclatant  dans  cette 
ligne.  La  rayure  tend  à  se  briser  aux  mêmes  points  que  les  autres, 
mais  la  bordure  ne  subsiste  que  très  affaiblie. 

La  ligne  suprastigmatale  existe  aussi  ;  elle  est  assez  unie,  mais 
semble  se  diviser  en  parties  séparées. 

Le  collier  ressemble  à  celui  de  hïrtaria,  bien  qu'il  n'ait  pas  la 
couleur  aussi  brillante. 

La  surface  mediodorsale  est  très  souvent  grise  ou  couleur 
ardoise. 

Les  bandes  jaunes  existent;  elles  montrent  une  forte  tendance 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  573 

à  se  réduire,  mais  elles  sont  toujours  mieux  dessinées  que  dans 
hirtaria  chez  lequel  elles  peuvent  même  être  obsolètes  ou  très 
petites.  Dans  nombre  d'exemplaires  de  hiinii,  ces  bandes  peuvent, 
dans  une  mesure  variable,  se  développer  sur  les  6°  et  7®  segments 
de  l'abdomen.  Sur  le  8^  segment,  les  deux  grosses  verrues  sont 
visibles;  elles  sont  suivies,  sur  le  rebord  ou  ride  du  9"  segment, 
des  deux  taches  jaunes  avec  leurs  petits  tubercules  et  leurs 
piquants. 

Les  nuances  que  l'on  trouve  ordinairement  dans  pilzii  et  pomo- 
naria,  et  à  un  degré  moindre  dans  hirtaria,  apparaissent  affaiblies 
sur  les  segments  i,  2,  3,  4,  5  de  l'abdomen,  mais  deviennent  légè- 
rement plus  fortes  sur  le  thorax.  Le  sclérite  anal  ressemble  à  celui 
de  pilzii.  La  rayure  stigmatale  faible,  avec  les  taches  jaunes  qui 
la  brisent,  ainsi  que  sa  bordure,  sont  assez  régulières.  Elle  devient 
très  vague  sur  le  thorax  et  obsolète  ou  presque,  sur  les  derniers 
segments  de  l'abdomen.  Juste  au-dessous  d'un  stigmate,  comme 
dans  hirtaria,  le  corps  de  la  rayure  est  nettement  jaune.  Les 
grandes  taches  jaunes  qu'elle  contient  tendent  à  se  border  d'abord 
d'orange,  puis  de  noir.  Les  stigmates  eux-mêmes  sont  noirs  et 
plus  grands  que  dans  hirtaria,  mais  la  tendance  à  se  disposer  sur 
une  tache  noire  n'est  pas  aussi  forte  que  dans  pomonaria. 

La  disposition  des  rayures  sur  le  ventre  est  exactement  la  même 
que  dans  pomonaria,  car  les  deux  du  milieu  sont  plus  larges  et 
plus  près  du  couple  substigmatale  que  celles  de  hirtaria,  mais  les 
traits  caractéristiques,  et  la  forme  des  rayures  individuelles,  sont 
du  type  hirtaria. 

Les  pattes  anales  sont  longues  et  développées  et  portent  une 
plaque  postérieure  pourpre  qui  est  pointillée  de  noir.  Les  taches 
disparaissent  cependant  en  avant  et  en  arrière;  elles  ressemblent 
beaucoup  à  celles  de  hirtaria.  Les  pattes  ambulatoires  ont  un  carac- 
tère semblable. 

Les  pattes  thoraciques  ont  une  couleur  pourpre  rose,  avec  griffes 
et  articles  noirs.  L'espace  intermédiaire  est  jaunâtre,  interrompu 
seulement  par  des  taches  brunes  avant  et  après  chaque  couple. 
Entre  les  pattes  thoraciques,  les  pattes  membraneuses  et  la  ligne 


574  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 

stigmatale,  se  trouvent  les  restes  confus  de  la  bordure  et  du  corps 
d'une  rayure  longitudinale  supplémentaire. 

Variation  des  larves. 

Ce  que  nous  avons  dit  des  larves  pilzii,  s'applique  également 
bien  à  celle-ci;  il  est  nécessaire,  cependant,  d'insister  sur  ce  fait 
qu'il  y  a  une  tendance  à  reproduire  les  caractères  de  hirtaria, 
bien  plus  grande  dans  cette  larve  que  dans  -pUzii.  Il  en  résulte  que, 
ordinairement,  la  couleur  est  beaucoup  plus  vive  et  plus  variée. 

Mœurs  des  larves. 

Dans  la  plupart  de  leurs  habitudes,  les  larves  de  pilzii  et  celles 
de  hunii  sont  également  semblables;  mais,  en  général,  celles  de 
pilzii  grandissent  plus  rapidement;  en  cela,  elles  suivent  l'autre 
hybridation  Lycia  :  denhami,  qui  a  aussi  hirtaria  pour  parent 
mâle. 

Chrysalides. 

I.  Mâles.  ■ —  Les  chrysalides  des  deux  hybrides  sont  presque 
pareilles,  mais  on  remarque  les  différences  suivantes  : 

Les  segments  libres  sont  plus  près  de  hirtaria  et  les  chrysalides 
portent  des  signes  de  l'influence  de  cette  espèce,  en  ayant  des 
petits  points  (dépressions)  plus  serrés. 

Les  pectinations  des  antennes  sont  plus  marquées  que  dans  pilzii 
et  les  renflements,  sur  les  enveloppes  de  la  première  paire  de  pattes, 
ne  sont  pas  aussi  prononcés. 

Le  mésothorax  n'est  pas  aussi  large. 

IL  Femelles.  —  La  seule  différence  que  je  puisse  remarquer, 
c'est  que  le  prothorax  de  pilzii  est  plus  proéminent;  et  ainsi  que 
dans  le  mâle,  le  pointillé  est  plus  grossier  et  tend  à  ressembler 
à  celui  de  hirtaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  575 

Incubation  des  chrysalides. 

Comme  dans  pilzii,  un  faible  pourcentage,  à  peu  près  le  même 
que  pour  hïrtarïa  anglais,  est  en  état  d'incubation  pendant  deux 
hivers.  Ni  dans  l'une  ni  dans  l'autre  hybridation,  je  n'ai  constaté 
aucun  de  ces  faits  bizarres  que  des  observateurs  ont  remarqués 
sur  le  continent  :  tels  que  l'éclosion  des  femelles  la  même  année  et 
des  mâles  l'année  suivante;  ou  bien  le  prolongement  général  de 
la  nymphose  pendant  deux,  trois  ou  même  quatre  hivers.  Ceci 
provient  apparemment  du  fait  que  hirtaria  anglais  est  moins 
porté  à  agir  ainsi  que  ceux  du  continent,  ainsi  que  je  l'ai  noté 
moi-même,  cette  année.  L'influence  de  pomonaria  ne  peut  certai- 
nement pas  agir  ici,  car  j'ai  employé  des  chrysalides  de  cette 
espèce  venant  d'Allemagne,  et  je  n'ai  remarqué  aucune  différence, 
en  ce  qui  concerne  la  tendance  à  l'incubation  prolongée,  entre  elles 
et  mes  hirtaria  de  Eppirig. 

L'imago  se  forme  en  même  temps  que  dans  pilzii  et  émerge  de 
la  même  manière. 

Description   de  l'imago. 

L  Mâles  (PI.  CLXII,  fig.  1575).  —  Les  adultes  de  hunii  et 
de  pilzii  se  rapprochent  beaucoup  les  uns  des  autres;  mais,  avec 
un  peu  d'habitude,  on  les  distingue  plus  aisément  que  denharni 
et  Harrisoni.  La  différence  entre  le  premier  couple  est  de  même 
nature  que  celle  entre  les  deux  derniers.  Le  fond  de  la  couleur 
de  hunii  est  beaucoup  plus  pâle  que  dans  pilzii,  montrant  ainsi 
l'influence  plus  forte  du  parent  mâle  :  pomonaria.  Il  ne  s'en  suit 
pas  que  le  résultat  final  se  traduise  par  une  ressemblance  d'aspect 
plus  grande  avec  pomonaria,  car  l'insecte,  sur  ce  point,  se  rap- 
proche de  très  près  de  hirtaria  typique,  paradoxe  qui  s'explique 
facilement. 

Comme  nous  l'avons  déjà  exposé,  pilzii,  comme  hirtaria,  est 
très  porté  à  avoir  le  fond  de  la  couleur,  sauf  la  bande  pâle  sub- 
terminale, coloré  en  noir.  Au  contraire,  ce  trait  caractéristique,  à 


576  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

cause  du  rôle  plus  important  que  joue  pomonarïa  pour  décider  du 
fond  de  la  couleur,  n'apparaît  que  très  limité  dans  hiinii,  donnant 
ainsi,  aux  lignes  transversales,  plus  de  liberté  de  développement. 
Enfin,  comme  les  lignes  habituelles  de  pomonaria  et  de  hirtaria 
se  ressemblent  beaucoup,  il  n'est  pas  impossible  que  les  lignes 
supplémentaires  de  hirtaria  apparaissent.  En  outre,  comme  le  fond 
est  déjà  pâle,  les  surfaces  plus  pâles  de  fomonaria  ne  sont  pas 
nettement  marquées.  Favorisé  ainsi  sous  tous  ces  rapports,  l'insecte 
ressemble  à  un  hirtaria  assez  petit.  Les  traits  caractéristiques  de 
hunii  sont  donc  : 

a')  Pâleur  du  fond. 

b)  Tendance   moindre    aux   colorations    dégradées    («    suffu- 

sions  »). 

c)  Clarté  des  lignes. 

c/)   Netteté  de  la  seconde  ligne  et  de  la  médiane. 

e)  Première  ligne  doublée. 

f)  Apparition  d'une  surface  pâle  après  la  seconde  ligne  et  en 

supplément  de  celles  résultant  des  faits  ci-dessus. 

g)  La  bande  subterminale  pâle  est  plus  dentelée. 

^)  La  bande  subterminale  des  ailes  postérieures  est  générale- 
ment plus  visible  et  plus  découpée. 
i)  Les  franges  peuvent  avoir  des  taches  plus  pâles. 
/)  Les  ailes  postérieures  sont  légèrement  plus  grandes. 
Envergure  des  ailes  :  39-42  mm. 

II.  Femelles  (PI.  CLXII,  fig.  1576).  —  Les  femelles  de  himii 
et  de  pilzii  se  ressemblent  beaucoup  ;  mais,  ordinairement,  quand 
elles  ont  la  même  dimension,  celles  de  hunii  sont  plus  pâles.  La 
plupart  du  temps,  cependant,  les  femelles  hunii  sont  beaucoup 
plus  petites  et  les  ailes  ont  une  forme  plus  allongée.  A  part  cela, 
il  n'y  a  que  peu  de  différence,  sauf  l'aspect  plus  vivement  découpé 
des  petits  spécimens  et  la  tendance  plus  marquée  des  franges  et 
de  la  costale  à  se  garnir  de  piquants.  Nous  figurons  sur  la  PI.  A, 
fig.  12,  une  femelle  hunii,  type,  à  ailes  courtes. 
Envergure  des  ailes  :  24-30  mm. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  577 

La  variation  des  deux  sexes,  sur  une  plus  petite  échelle,  est  la 
même  que  dans  pilzH.  Il  n'est  donc  pas  nécessaire  de  répéter  ici  la 
description. 

Genitalia. 

I.  Mâles  (PI.  J,  fig.  32).  —  L'influence  de  pomonaria  est  pré- 
dominante pour  décider  des  genitalia  dans  cette  forme,  bien  que 
les  deux  se  rapprochent  davantage  de  ponionaria,  sauf  que  le 
pouvoir  de  hirtaria  dans  la  formation  du  gnathos  de  pUzii,  se 
montre  supérieur. 

Les  valves  sont  plus  étroites  que  dans  pilzii  et  l'arête  costale 
est  légèrement  relevée,  comme  dans  pomonaria.  Le  gnathos  est 
moins  pointu  et,  par  conséquence,  plus  large  et  plus  arrondi.  Les 
cornuti  sont  extrêmement  bien  développés,  mieux,  même,  que  dans 
certains  exemplaires  de  pomonaria. 

IL  Femelles.  —  Il  n'y  a  absolument  aucune  différence  entre 
les  genitalia  des  femelles  de  pilzii  et  ceux  de  hunii. 

Spécimen  tératologique. 

Je  possède  un  mâle  d'aspect  général  normal,  mais  avec  un  trou 
circulaire  à  la  cellule  de  l'aile  antérieure  droite. 

Mœurs  des  adultes. 

Les  adultes  des  deux  formes  se  comportent  de  la  même  manière 
pour  ce  qui  concerne  l'émergence,  l'accouplement  et  les  autres  points. 
Il  est  bon  de  noter  cependant,  que,  tandis  que  les  deux  sexes 
émergent  ensemble  dans  pilzii,  les  femelles,  dans  hunii,  sont  déci- 
dément plus  en  retard,  et  l'on  peut  avoir  des  femelles  hunii  qui 
émergent  longtemps  après  que  les  autres  l'ont  fait. 

Si  l'on  en  avait  le  temps  et  les  moyens,  on  découvrirait,  selon 
toute  probabilité,  que  la  fécondité  des  deux  sexes,  dans  hunii,  est 
égale  à  celle  de  pilzii;  mais  jusqu'à  présent,  bien  que  l'on  ait  fait 

37 


5/8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

maintes  tentatives,  aucun  œuf  de  femelle  hunii  ne  s'est  trouvé 
fécondé.  Cette  année-ci,  j'ai  obtenu  des  œufs  fécondés  du  croi- 
sement hunii  cf  x  hirtaria  Q. 


Hybridations  entre  "  Pœcilopsis  pomonaria  "  et  "Ithysia  zonaria  ". 

(A)  Pœcilopsis  -pomonaria  ç^  x  Ithysia  zonaria  Q  =  hybride  helenœ. 
Pœcilopsis  hybr.  helenœ  (Harrison.  Eni.,  juillet  1910). 

Ce  croisement  est,  lui  aussi,  facile  à  produire  ;  il  donne  un  fort 
pourcentage  d'œufs  fécondés  qui  éclosent  en  même  temps  que 
ceux  de  l'hybr.  denhami. 

Les  plantes  nourricières  sont  de  même  nature  que  celles  de 
cette  hybridation,  car  les  larves  ne  mangent  pas  la  Millefeuille 
{Achillea  Millefoliunt),  ni  les  autres  plantes  basses.  Leur  nourri- 
ture favorite  est  l'aubépine  {Cratœgns  oxyacanihà),  le  saule  (Salix 
caprea),  l'osier  (Salix  viminalis)  et  la  rose  {Rosa  canina).  Il  est 
évident  que  ce  ne  serait  qu'à  titre  tout  à  fait  exceptionnel  que 
les  larves  de  ce  croisement  pourraient  se  nourrir  si  l'accouplement 
se  produisait  dans  la  Nature. 

i"""  STADE. 

Longueur  à  la  fin  du  stade  :  4,2  mm. 

Tête.  —  La  tête  est  noire  et  ressemble  à  celle  de  pomonaria. 

Corps.  ■ —  Le  fond  de  la  couleur  est  noir,  et,  étant  donnée  la 
faiblesse  des  dessins  dans  le  sens  de  la  longueur,  elle  semble 
avoir  la  même  nuance  que  pomonaria.  Les  bandes  et  les  taches, 
que  l'on  trouve  habituellement  sur  les  i^'",  2®,  3^  4®  et  5®  segments 
de  l'abdomen,  sont  bien  marquées  et  ressemblent  beaucoup  à  celles 
que  l'on  voit  dans  pomonaria;  la  tache  que  l'on  trouve,  entre 
l'extrémité  des  bandes  et  la  grande  tache  blanche  sur  la  ligne 
sti^matale,  est  petite,  de  même  que  dans  cette  espèce.  Les  rayures 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  579 

longitudinales  des  cinq  premiers  segments  abdominaux  sont  très 
faibles;  et,  par  suite,  la  larve,  dans  son  ensemble,  ressemble  à 
pomonaria.  Aux  autres  segments  de  l'abdomen,  de  même  que  sur 
le  thorax,  il  se  produit  un  rapprochement  dans  le  sens  de  sonaria, 
résultant  d'un  faible  développement  des  lignes  longitudinales. 

Le  collier  blanc  ressemble  beaucoup  à  celui  de  zonaria,  bien 
qu'il  soit  un  peu  plus  régulier  et  plus  distinct.  La  plaque  anale 
noire  est  bordée  de  jaune,  tout  comme  dans  zonaria;  immédia- 
tement avant  elle  on  peut  voir  les  deux  taches  pâles  de  hirtaria 
et  de  -pomonaria.  La  ligne  stigmatale  est  bien  dessinée,  mais  elle 
ressemble  plus  à  celle  de  hirtaria  qu'à  celle  de  l'un  ou  l'autre 
parent;  parce  qu'on  y  trouve  combiné  le  manque  de  dessins  de 
pomonaria  et  le  système  dé  taches  complet  de  zonaria.  La  tache 
jaune  arrondie,  sur  cette  ligne,  n'est  bien  indiquée  que  sur  les 
cinq  premiers  segments  de  l'abdomen,  bien  que  le  système  de 
mouchetures  de  zonaria  soit  visible.  Plus  que  tout  le  reste,  la 
partie  de  cette  ligne,  qui  se  trouve  sur  le  thorax,  ressemble  à  celle 
de  pomonaria.  A  la  face  ventrale,  la  larve  est  entièrement  noirâtre, 
sauf  la  présence  des  deux  rayures  centrales  de  zonaria. 

Les  pattes  abdominales  et  les  pattes  thoraciques  sont  noirâtres, 
et  la  base  des  pattes  thoraciques  porte  une  ligne  blanche  exac- 
tement comme  zonaria. 


2*  STADE. 

Longueur  à  la  En  du  stade  :  8  mm. 

Tête.  —  La  tête  est  noire,  tachetée,  mais  faiblement,  de  dessins 
blanchâtres.  Sous  le  rapport  de  la  forme  et  de  la  couleur,  elle  est 
très  ressemblante  à  celle  de  zonaria,  car  la  tendance  des  sclérites 
épicraniens  à  devenir  lobés  n'apparaît  que  faiblement. 

Corps.  —  La  couleur  est  le  noir  terne  des  deux  parents  ;  mais 
la  structure  de  la  peau  est  beaucoup  plus  grossière  que  la  surface 
fine  et  délicate  de  zonaria,  moins  rugueuse  cependant  que  dans 
pomonaria. 


580  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Les  cinq  bandes  transversales,  qui  ont  maintenant  une  couleur 
jaune,  sont  encore  dessinées  nettement  sur  les  cinq  premiers  seg- 
ments de  l'abdomen,  mais  la  tache  jaune,  que  l'on  trouve  sur  la 
ligne  supra-stigmatale  de  zonaria,  fait  son  apparition  et  recouvre 
la  tache  faible  de  pomonaria.  L'influence  de  zonaria  se  fait  main- 
tenant sentir  fortement  sur  les  rayures  longitudinales,  en  ce  sens 
que,  au  lieu  d'être,  dans  leur  état  le  plus  parfait,  peu  distinctes 
ou  dessinées  clairement  après  une  bande  jaune  seulement,  ces 
rayures  sont  aussi  claires,  ou  presque,  que  celles  de  zonaria.  Les 
deux  rayures  mediodorsales  se  développent  de  manière  à  renfermer 
les  bandes  jaunes  et  produisent  ainsi  un  aspect  très  curieux.  Les 
autres  rayures,  naturellement,  sont  plus  faibles  que  celles-ci. 

Le  collier  est  très  bien  dessiné  et  ressemble  beaucoup  à  celui 
de  pomonaria,  ainsi  que  les  taches  jaunes  qui  précèdent  le  sclérite 
anal.  Le  sclérite  lui-même,  au  point  de  vue  de  la  forme,  etc.,  est 
absolument  semblable  à  ceux  des  larves  des  deux  parents,  mais 
il  est  fortement  tacheté  de  blanc,  comme  dans  zonaria. 

La  ligne  stigmatale  est  large  et  jaune;  elle  est  presque  iden- 
tique à  celle  de  zonaria^  sans  être,  toutefois,  aussi  large.  De  fait, 
elle  ressemble  plutôt  à  celle  de  denhami,  bien  que  l'ensemble 
des  taches,  signalé  dans  la  description  de  cet  hybride,  soit  plus 
faible,  et  que  l'aspect  des  lignes,  examiné  à  la  loupe,  soit  beaucoup 
plus  confus. 

Les  stigmates  sont  noirs  et  placés  juste  au-dessus  de  la  ligne 
stigmatale. 

En  dessous,  la  larve  est  noirâtre;  il  n'y  a  d'interruption  que 
par  la  tache  jaune  pâle  de  la  ligne  stigmatale  comme  dans  hir- 
taria,  et  encore  par  les  rayures  medioventrales  qui  sont  assez  peu 
distinctes,  en  raison  de  la  différence  de  nature  de  celles  des  deux 
parents.  Ces  lignes  forment  une  série  ayant  plutôt  l'aspect  de 
«  grains  »  que  celui  de  «  tonneaux  »  comme  dans  zonaria. 

Les  pattes  abdominales  et  les  pattes  thoraciques  sont  noirâtres; 
à  la  base  des  premières  se  trouve  la  tache  blanche  commune  à 
zonaria  et  à  pomonaria  pendant  ce  stade. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  58  I 


3^   STADE. 

Longueur  finale 11,7  mm. 

Largeur  de  la  tête 0,7  mm. 

Largeur  maxima  1,2  mm. 

T été.  —  La  tête  est  noire,  marbrée  de  blanc  sur  une  plus  grande 
étendue  que  dans  pomonaria,  mais  la  forme  montre  plus  de  traces 
de  l'influence  de  pomonaria  que  précédemment,  car  elle  est  plus 
arrondie  que  dans  zonaria  et  la  formation  des  lobes  est  assez  bien 
indiquée. 

Corps.  —  La  couleur  ressemble  beaucoup  plus  au  gris  de 
zonaria  qu'au  gris  noirâtre  de  pomonaria.  A  première  vue,  la 
larve  a  une  ressemblance  superficielle  avec  zonaria,  mais  la  pré- 
sence des  fines  bandes  jaunes  transversales  de  pomonaria  chasse 
bientôt  cette  illusion,  de  même  que  nombre  de  points  de  moindre 
importance  dus  à  pomonaria.  Il  y  a  absence  remarquable  et 
presque  complète  d'un  des  caractères  de  potnonaria,  c'est-à-dire 
l'ombre  foncée  qui  fait  suite  aux  bandes  jaunes.  Les  lignes  longi- 
tudinales sont  comme  dans  zonaria,  mais  plus  étroites.  La  partie 
médiane  de  ces  rayures  rappelle  davantage  l'aspect  de  pomonaria, 
car  elle  est  grise  au  lieu  d'être  jaune.  Les  bandes  jaunes  sont  un 
peu  réduites,  comme  on  pouvait  s'y  attendre,  mais  la  tache  jaune 
de  la  rayure  supra-.stigmatale  est  encore  nettement  distincte.  On 
constate  la  présence  de  la  rayure  stigmatale  de  zonaria,  mais  de 
forme  réduite.  Tranchant  clairement  sur  sa  surface  primevère  pâle, 
on  voit  les  taches  jaunes  de  pomonaria.  Les  stigmates,  placés 
juste  au-dessus  de  la  ligne  stigmatale,  sont  noirs. 

Le  collier  est  presque  continu,  et  pas  du  tout  en  forme  de  points 
comme  celui  de  zonaria. 

Par  suite  du  grand  développement  des  dessins  noirs,  le  sclérite 
anal  semble  noirâtre;  mais  il  existe  aussi  quelques  dessins  plus 
pâles.  En  arrière,  sa  forme  n'est  pas  aussi  arrondie,  mais  il  a  la 
même  bordure  blanche  que  le  sclérite  de  la  larve  de  zonaria. 

Immédiatement  en   avant   de   ce   sclérite,   on   Irouve   les   deux 


582  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

taches  jaunes  de  fomonaria;  et,  précédant  celles-ci,  les  deux 
verrues  qui  se  développent  dans  les  genres  Lycia  et  Pœcilopsis. 
A  la  face  ventrale,  la  larve  est  noirâtre;  elle  porte  deux  rayures 
médianes  ressemblant  beaucoup  à  celles  de  pomonaria,  mais  pas 
aussi  jaunes.  Entre  la  ligne  stigmatale  et  les  deux  précédentes, 
il  y  a,  comme  dans  -pomonaria,  des  traces  d'une  rayure  substig- 
matale.  Les  pattes  thoraciques  sont  noires,  tachetées  de  points 
jaunâtres  à  la  base.  Les  pattes  membraneuses  sont  noirâtres  aussi, 
mais  ont  une  tendance  à  devenir  plus  claires  en  avant.  Les  pattes 
anales  ont  une  portée  un  peu  plus  grande  que  dans  zonaria. 

4"  STADE. 

Longueur  finale  2,3  cm. 

Largeur  de  la  tête i,7  mm. 

Largeur  maxima  2,6  mm. 

Tête.  —  La  tête  est  maintenant  d'un  gris  perlé  délicat;  elle 
porte,  dispersés  çà  et  là,  quelques  points  noirs,  d'oii  partent  les 
soies  primaires  qui  sont  brunâtres  comme  dans  pomonaria  ; 
quoique  plus  petite,  elle  ressemble  beaucoup  à  la  tête  de  zonaria. 

Les  parties  de  la  bouche  sont  légèrement  voilées  de  noir.  Les 
antennes  sont  pâles  à  la  base,  mais  la  massue,  portant  un  long 
piquant  sensoriel,  est  noire. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  gris;  non  du  gris  délicat 
et  uni  de  zonaria,  ni  du  gris  plus  terne  de  pomonaria,  mais 
intermédiaire  entre  les  deux.  Les  rayures  longitudinales,  assez 
régulières  au  thorax,  ressemblent  maintenant  plus  à  celles  de 
pomonaria;  cependant,  la  bordure  des  lignes  subdorsales  et 
supra-stigmatales  est  dégradée  et  pointillée  comme  chez  zonaria. 
La  partie  médiane  des  rayures  mediodorsales  est  jaune  comme 
dans  zonaria. 

Les  traits  (ou  bandes)  jaunes  deviennent  maintenant  plus 
faibles.  Au  lieu  d'être  obsolètes,  comme  dans  zonaria,  ou  blancs, 
linéaires  et  crénelés  comme  ceux  de  pomonaria,  ils  sont  jaunâtres, 
en  forme  de  cœur  et  ont  la  pointe  tournée  vers  le  dehors. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  583 

Ainsi  que  cela  arrive  pour  un  certain  nombre  de  larves  de 
zonaria,  l'espace,  entre  la  bordure  supérieure  de  la  rayure  supra- 
stigmatale  et  la  bordure  stigmatale,  est  envahi  de  noir  et  curieu- 
sement coupé  par  deux  lignes  de  points  blancs  détachés,  l'une 
représentant  la  partie  médiane  de  la  rayure  suprastigmatale, 
l'autre,  la  couleur  du  fond  au-dessus  de  la  ligne  stigmatale.  La 
coloration  noire  qui  précède  la  tache  jaune  de  fomonaria  sur  la 
ligne  stigmatale,  et  qui  est  si  apparente  dans  cette  espèce,  existe  ici, 
mais  elle  est  plus  faible;  les  stigmates  sont  parfois  entourés  d'un 
anneau  jaune  ;  mais  ceci  varie,  même  pour  les  différents  stigmates 
du  seul  individu.  Les  stigmates  ne  sont  pas  aussi  ronds  que  ceux 
de  zonaria. 

La  coloration  noire  dégradée,  qui  se  présente  en  avant  des 
bandes  blanches  de  pomonaria,  est  très  faible  dans  helenœ ;  au 
contraire,  le  pointillé  noir  de  la  surface,  héritage  de  zonaria,  est 
assez  bien  marqué. 

La  ligne  stigmatale  est  très  large  et  jaune,  moins  étendue 
cependant  que  dans  zonaria.  L'influence  de  pomonaria  apparaît 
dans  l'éclat  plus  vif  des  taches  jaunes  et  dans  la  présence  de 
lignes  capillaires  qui  coupent  la  ligne.  Cette  rayure,  comme  dans 
zonaria^  est  régulièrement  bordée  de  noir  en  dessus  et  en  dessous. 
Les  tendances,  faibles  à  tous  égards,  qui  vont  dans  le  sens  de 
pomonaria,  se  remarquent  principalement  sur  les  segments  du 
thorax.  Le  collier  imite  de  très  près  celui  de  pomonaria.  Le  sclérite 
anal  est,  exactement  comme  dans  zonaria,  gris  et  tacheté  de  noir  ; 
il  est  arrondi  à  l'extrémité,  à  l'endroit  oii  l'on  trouve  les  quatre 
petits  tubercules  noirâtres,  pilifères.  En  avant,  se  trouvent  les 
deux  taches  jaunes  et  les  deux  fortes  verrues  de  pomonaria. 

A  la  surface  inférieure,  les  caractères  de  zonaria  prédominent; 
peut-être,  cependant,  les  rayures  médianes  ressemblent-elles 
davantage  à  celles  de  pomonaria.  A  partir  de  ces  rayures,  la  sur- 
face est  envahie  par  un  voile  noir  qui  devient  plus  intense  à 
mesure  qu'il  approche  de  la  rayure  stigmatale,  et  qui  n'est  modifié 
que  par  les  faibles  indications  de  la  présence  de  la  rayure  supplé- 
mentaire de  pomonaria.  Les  pattes  membraneuses  sont  noirâtres, 


584  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

marbrées  de  dessins  plus  pâles  en  arrière,  mais  elles  deviennent 
jaunâtres  en  avant.  L'espace  intermédiaire,  comme  dans  pomo- 
naria,  est  jaune  et  ne  devient  pas  plus  sombre  vers  les  côtés. 

Les  vraies  pattes,  comme  dans  les  deux  parents,  sont  noires, 
avec  des  dessins  faibles  plus  pâles   La  base  porte  un  trait  jaune. 

5'  STADE. 

Longueur  finale  3,9  cm. 

Largeur  de  la  tête ; 2,9  mm. 

Largeur  maxima 4,  i  mm. 

La  larve,  quand  elle  a  atteint  son  plein  développement,  est 
légèrement  plus  forte  que  celle  de  pomonaria,  mais  il  n'existe 
que  peu  de  différence  entre  les  trois  formes,  sauf  pour  la  tête. 

Tête.  - —  La  tête  est  grise,  avec  une  faible  teinte  jaune  en  dessus. 
Sur  le  fond  de  la  couleur,  se  dessinent  des  lignes  plutôt  que  des 
points.  On  trouve  les  soies  habituelles,  mais  celles  du  front  (qui 
est  blanc,  sans  les  points  noirs  de  pomonaria)  sont  placées  sur 
des  taches  disposées  en  ligne  droite  au  lieu  de  l'être  en  ligne 
courbe  comme  dans  cette  espèce.  Les  parties  de  la  bouche  sont 
jaunes,  avec  une  bordure  blanche  peu  distincte;  la  lèvre  est 
entièrement  pâle  comme  dans  zonaria,  et  non  pourpre  comme  dans 
pomonaria.  Les  antennes  sont  pâles,  avec  une  massue  plus  foncée. 
Les  dimensions  de  la  tête  sont  les  mêmes  que  dans  zonaria. 

Corps.  ■ — •  Le  fond  de  la  couleur  est  d'un  gris  plus  pâle  que 
dans  zonaria.  Quelques  individus  cependant  sont  plus  foncés  ; 
d'autres,  presque  blancs,  et  d'autres  encore  sont  tout  à  fait  crème. 
Les  spécimens  les  plus  pâles  ont  leurs  dessins  fort  réduits. 

Les  rayures  mediodorsales  sont  tout  à  fait  régulières,  exacte- 
ment comme  dans  zonaria,  mais  la  bordure  est  plus  faible  et  plus 
déchiquetée  que  celle  des  rayures  de  pomonaria,  plus  fortes  tout 
en  étant  plus  inégales.  Il  semble  que  ces  lignes  n'aient  aucune 
tendance  à  se  briser,  sauf  vers  l'extrémité  des  segments,  et  surtout, 
comme  on  pouvait  le  prévoir,  sur  les  derniers  segments  de  l'ab- 
domen. La  partie  médiane  des  rayures  est  jaunâtre,  la  couleur 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  585 

devenant  plus  vive  près  des  traits  réduits,  transversaux.  Ces  traits 
sont  jaunes,  et  pratiquement,  ils  forment  une  partie  des  rayures 
dorsales  dont  ils  se  détachent  pour  faire  saillie,  sous  l'aspect  de 
taches  en  forme  de  cœur,  ayant  leur  pointe  tournée  vers  l'extérieur. 
Les  traits  sont  ornés  d'une  vive  bordure  noire  antérieure;  ils 
semblent  devoir  leur  origine  à  zonaria.  Dans  quelques  spécimens, 
au-dessous  d'eux,  on  trouve  les  restes  des  traits  blancs  et  ridés 
de  fornonana.  La  surface,  entre  les  lignes  dorsales,  est  pointillée 
et  tachetée  en  noir;  dans  des  cas  rares,  on  rencontre  les  ombres 
noires  qui,  dans  pomonaria,  précèdent  les  bandes  transversales. 
Les  rayures  subdorsales,  avec  bordure  faible,  sont  assez  régu- 
lières, mais  la  partie  médiane  en  est  grise  comme  la  couleur  fon- 
damentale et  non  point  jaune  comme  dans  pomonaria.  La  rayure 
suprastigmatale  a  presque  le  même  aspect,  mais  devient  très  vague 
vers  l'extrémité  postérieure  de  la  larve.  Les  ombres  suprastig- 
matales  apparaissent  parfois;  le  fond  est  toujours  tacheté  de 
noir  entre  les  rayures.  La  large  rayure  stigmatale,  comme  dans 
zonaria,  est  bordée  de  noir.  Sa  couleur  varie  du  jaune  au  primevère 
très  pâle.  Elle  est  très  régulière  sur  les  premiers  segments  de 
l'abdomen,  elle  le  devient  moins  sur  les  derniers,  et  elle  est  fré- 
quemment brisée  par  des  lignes  noires  sur  le  thorax.  Les  taches 
jaunes  de  pomonaria  se  détachent  clairement  et  font  un  peu  saillie 
en  dehors  de  la  ligne.  En  avant  de  ces  taches,  se  trouvent  les  stig- 
mates noirs  qui,  quelquefois,  sont  situés  sur  une  partie  ombrée 
comme  dans  pomonaria,  mais  sont  toujours  bordés  de  jaune. 

Le  collier  est  jaune,  avec  des  interruptions  faites  de  dessins 
noirs,  moins  étendus  que  ceux  de  pomonaria.  La  plaque  anale  est 
grise,  avec  des  dessins  noirs  et  une  bordure  plus  pâle;  sur  cette 
bordure,  se  trouvent  les  quatre  petits  tubercules  ornés  de  leurs 
piquants.  La  forme  est  un  peu  arrondie  comme  dans  zonaria.  Les 
deux  taches  plus  grandes,  porteuses  de  soies,  si  apparentes  dans 
pomonaria,  sont  à  peine  visibles.  En  avant,  apparaissent  les  deux 
taches  jaunes  héritées  de  pomonaria.  On  constate  la  présence  des 
deux  verrues  plus  grosses  au  huitième  segment  de  l'abdomen, 
modifiées  d'une  manière  très  curieuse.  La  partie  conique  est  blan- 


586  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

châtre,  avec  un  anneau  noir  à  la  base;  la  pointe  est  noire  et  porte 
un  poil  au  sommet. 

Les  deux  rayures  medioventrales  ressemblent  à  celles  de  zonaria, 
leur  bordure  est  affaiblie;  elles  se  terminent  aux  vraies  pattes  et 
aux  fausses  pattes.  La  rayure  jaune  qui,  dans  pomonaria,  appa- 
raît entre  ces  rayures  et  la  ligne  stigmatale,  est  reproduite  fai- 
blement, mais  les  taches  noires  que  l'on  trouve  dans  -pomonaria 
se  trouvent  aussi  représentées  ici,  même  dans  les  individus  les 
plus  clairs.  Quelques  petites  taches  jaunes  se  remarquent  juste  en 
dessous  de  celles-ci. 

Les  pattes  anales  sont  assez  développées,  mais  pas  dans  la 
proportion  que  l'on  remarque  dans  pomonaria.  Elles  sont  grises, 
avec  de  grosses  taches  noires;  il  en  est  de  même  pour  les  fausses 
pattes  :  elles  ont  une  tendance  à  être  jaunâtres  en  avant  et  en 
arrière,  de  même  que  la  surface  qui  les  sépare.  Entre  les  fausses 
pattes  et  la  ligne  stigmatale,  la  larve  est  recouverte  d'un  amas 
confus  de  taches  noires  et  jaunes. 

Les  vraies  pattes  ont  une  couleur  pâle,  mais  les  joints  et  les 
griffes  sont  noirs.  La  base  est  noirâtre  et  possède  une  ligne  jaune. 
L'espace  intermédiaire  est  blanchâtre,  non  point  jaune  comme 
dans  pomonaria;  il  est  marqué  de  taches  brunes  comme  dans  cette 
espèce. 

Variation  des  larves. 

La  variation  de  cette  larve  ne  se  complique  pas  de  la  variabilité 
extrême  de  hïrtaria  :  il  ne  reste  donc  à  discuter  que  la  variation 
produite  par  le  rôle  inégal  que  les  caractères  des  deux  parents 
ont  joué  pour  déterminer  l'aspect  de  la  chenille.  Etant  donné  que 
la  larve  se  rapproche  davantage  de  zonaria,  le  cours  général  de 
la  variation  est  nécessairement  dans  le  sens  de  pomonaria. 

Le  premier  point  important  à  examiner  se  trouve  dans  le  chan- 
gement de  structure  de  la  peau  qui,  dans  helenœ  et  dans  zonaria, 
est  très  âne.  Plusieurs  des  spécimens  de  helenœ  avaient  la  peau 
aussi   grossière   que  pomonaria;   cette   particularité  était    le   plus 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  587 

souvent  accompagnée  d'une  dégénération  extraordinaire  des 
dessins  et  d'une  tendance  de  la  couleur  fondamentale  à  devenir 
plus  jaune. 

Les  autres  traits  de  la  variation,  dans  les  exemples  où  se  trouve 
le  type  de  peau  ordinaire,  se  rattachent  à  l'aspect  des  colorations 
dégradées  habituelles  près  des  bandes  et  des  taches  jaunes,  que 
nous  trouvons  dans  pomonaria.  Dans  les  cas  extrêmes,  le  résultat 
fmal  est  la  production  du  curieux  dessin  du  dos  que  nous  avons 
mentionné  pour  denhami  et  pour  pilzii.  Les  deux  tubercules  noirs 
peuvent,  aussi,  être  aussi  gros  et  aussi  noirs  que  dans  pomonaria. 

Naturellement,  dans  d'autres  cas,  comme  il  y  a  encore  de  la 
place  pour  les  variations  dans  le  sens  de  zonaria,  on  peut  voir  la 
ligne  stigmatale  élargie,  la  surface  du  ventre  de  couleur  plus 
terne,  et  même  une  détérioration  marquée  dans  la  structure  des 
rayures  longitudinales. 

Mœurs  des  larves. 

Ces  larves  acceptent  les  plantes  nourricières  de  pomonaria  et 
repoussent  celles  de  zonaria,  et  cependant,  elles  se  rapprochent 
beaucoup  plus  de  cette  dernière  espèce  par  leurs  habitudes.  Aux 
diverses  périodes  de  leur  jeunesse,  quand  elles  se  nourrissent,  elles 
voyagent  beaucoup  et  mangent  de  petits  fragments  çà  et  là  sur 
les  feuilles  en  filant,  pendant  ce  temps-là,  une  grande  quantité 
de  soie.  En  vieillissant,  elles  deviennent  très  voraces  et  détruisent 
les  feuilles  en  masse.  Elles  se  nourrissent  surtout  la  nuit.  Même 
à  leur  dernier  stade,  elles  restent  beaucoup  moins  sur  la  plante 
que  les  larves  de  denhami.  Quand  on  les  renferme  dans  un  man- 
chon de  mousseline  sur  une  branche  d'aubépine,  elles  semblent 
n'avoir  pas  de  place  déterminée  pour  se  reposer;  elles  se  posent 
indifféremment  sur  les  ramilles  et  sur  les  côtés  du  manchon.  Cette 
habitude  m'a  fait  perdre  un  grand  nombre  de  larves  de  cet 
hybride  et  aussi  de  l'hybridation  langei.  Comme  je  les  gardais 
dans  un  hangar  frais,  les  souris  les  découvrirent,  firent  un  trou 
dans  la  mousseline,  les  tirèrent  au  travers  de  la  paroi  et  les  man- 


588  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

gèrent.  Je  n'en  perdis  aucune  des  autres  espèces  de  cette  manière, 
sauf  quelques-unes  de  l'hybr.  smallmani,  qui  a  des  habitudes 
analogues. 

Si  les  larves  sont  alarmées,  elles  se  laissent  tomber  vivement; 
mais  rarement  elles  feignent  la  mort  pendant  longtemps. 

Elles  ne  paraissent  pas,  de  constitution,  plus  faibles  que  celles 
des  autres  hybrides,  et  cependant  elles  sont  plus  facilement  affec- 
tées par  la  maladie  qui  fait  de  grands  ravages  au  cours  de  leur 
dernier  stade. 

Elles  ont  fini  de  se  nourrir  un  peu  plus  tard  que  celles  de 
denhami,  et  elles  s'enterrent  aussi  un  peu  plus  profondément.  Le 
cocon  qu'elles  filent  est  d'une  construction  très  légère,  il  se 
compose  de  terre  mêlée  avec  une  très  petite  quantité  de  soie.  Les 
larves  ne  passent  à  l'état  de  chrysalide  qu'au  bout  d'une  semaine 
environ;  au  moment  de  cette  transformation,  la  couleur  de  la 
chrysalide  apparaît  à  travers  la  peau,  vert  feuille  quelque  peu 
nuancée  de  brun. 

Chrysalides. 

Dès  qu'elles  sont  formées,  les  chrysalides  ont  une  couleur  vert 
éclatant,  un  peu  plus  foncé  aux  enveloppes  des  ailes  et  plus  brun 
sur  la  partie  la  plus  large  de  chaque  segment.  Elles  prennent 
bientôt  la  couleur  brune  habituelle. 

L  Mâles.  - —  La  couleur  se  rapproche  du  brun  rouge  plus  chaud 
de  -pomonaria,  sans  être  tout  à  fait  aussi  foncée;  il  n'existe  point 
de  trace  du  brun  jaunâtre  de  zonarïa;  mais,  de  même  que  dans 
cette  espèce,  le  vaisseau  dorsal  peut  être  apparent. 

La  surface  est  nettement  plus  polie  que  dans  zonarïa;  cet  éclat 
est  un  éclat  véritable  et  ne  dépend  point  de  la  suppression  des 
ponctuations,  car  le  système  des  petits  creux  dans  helenœ  et  dans 
pomonaria  est,  en  somme,  le  même,  et  ne  diffère  que  très  peu  de 
celui  de  zonarïa,  quoiqu'il  soit  peut-être  un  peu  plus  régulier. 

Sous  le  rapport  de  la  forme,  les  chrysalides  se  rapprochent 
beaucoup  de  celles  de  zonaria,  qui  possède  une  chrysalide  plus 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  589 

trapue  et  moins  allongée  que  pomonaria.  Dans  ponionaria,  il  y  a 
un  rétrécissement  marqué  entre  les  7"  et  8"  segments  de  l'abdomen  ; 
ce  rétrécissement  constitue  une  grande  différence  avec  les  contours 
coniques  et  réguliers  des  segments  libres  de  sonar ia.  Sur  ce  point, 
c'est  pomonaria  qui  sert  de  modèle. 

Vu  de  côté,  le  contour  du  corps  fait  songer  à  zonaria,  quoique 
la  légère  dépression  que  l'on  voit  entre  les  3^  et  4*  segments  de 
l'abdomen  dans  pomonaria  soit  ici  bien  marquée. 

Les  enveloppes  des  ailes  sont  intermédiaires  entre  les  deux 
espèces  :  elles  ne  sont  point  unies  et  ressemblant  à  de  la  cire 
comme  dans  zonaria;  elles  ne  sont  point  non  plus  striées  assez 
grossièrement  comme  dans  pomonaria. 

Les  stigmates  sont  très  curieux,  car  ils  sont  beaucoup  plus  gros 
que  ceux  de  l'un  ou  de  l'autre  parent.  Ils  combinent  la  largeur 
relativement  plus  grande  de  pomonaria  avec  l'aspect  de  fentes 
allongées  des  stigmates  des  chrysalides  de  zonaria.  Les  deux 
premiers  stigmates  de  l'abdomen  sont  nettement  contigus  aux 
enveloppes  des  ailes,  comme  dans  pomonaria. 

De  même  que  dans  zonaria,  les  cicatrice?  des  derniers  stigmates 
de  l'abdomen  sont  très  bien  marquées  et  ne  font  point  défaut 
comme  dans  pomonaria. 

Les  soies  de  la  tête  sont  faibles,  comme  celles  de  zonaria.  Les 
enveloppes  des  pattes,  etc.,  sont  assemblées  avec  régularité  et,  la 
plupart  du  temps,  sont  du  tyjae  zonaria,  de  même  que  les  antennes. 
Les  antennes  sont  cependant  un  peu  plus  robustes,  et  les  pecti- 
nations  plus  fortes,  comme  dans  pomonaria.  Les  cicatrices  des 
organes  génitaux  sont  pareilles  partout;  les  épines  anales  de 
helenœ  ressemblent  à  celles  de  zonaria,  sauf  que  les  épines  latérales 
sont  plus  efiîlées. 

II.  Chrysalides  des  femelles.  —  La  chrysalide  femelle, 
à  part  la  surface,  ressemble  fort  à  celle  de  zonaria;  la  seule  diffé- 
rence, si  l'on  ne  tient  pas  compte  de  quelques  points  communs 
aux  deux  sexes,  est  que  l'abdomen  est  un  peu  plus  long. 


590  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPARÉE 


Incubation  des  chrysalides. 

Les  chrysalides  de  zonaria  sont  plus  portées  à  prolonger  leur 
incubation  que  celles  de  pomonaria;  le  pourcentage  de  celles  qui 
le  font  dans  helenœ  et  dans  pomonaria  est  pratiquement  le  même. 

Déhiscence  des  chrysalides. 

Elle  se  produit  de  la  même  manière  que  dans  les  autres  espèces 
de  ce  groupe,  sauf  que  la  femelle  éprouve  beaucoup  de  difficulté  à 
quitter  la  chrysalide. 

Imago. 

I.  Mâles  (PI.  CLXI,  fig.  1570).  • —  A  moins  que  les  pomonaria 
et  zonana  ne  soient  très  étroitement  sélectionnés  *,  il  ne  se  produit 
point  de  femelles;  et,  quand  cela  se  produit,  un  très  fort  pour- 
centage des  mâles  obtenus  ne  réussissent  pas  à  déployer  leurs 
ailes;  ils  n'essayent  même  pas  de  le  faire.  Cela  tient  peut-être  à 
ce  que  ces  mâles  représentent  les  femelles  qu'on  s'attendait  à  voir 
produire,  et  que,  comme  elles,  ils  n'ont  pas  d'instinct  inné  pour 
essayer  de  grimper  pour  le  faire. 

L'insecte,  comme  d'habitude,  se  forme  dans  la  chrysalide 
l'année  d'avant  l'émergence. 

A  première  vue,  et  si  l'on  ne  comparaît  pas  cet  insecte  avec 
zonaria,  on  le  nommerait  tout  de  suite  zonaria,  surtout  si  l'on  ne 
connaissait  que  des  spécimens  anglais.  Cependant,  si  on  le  com- 
pare directement  avec  cette  espèce,  on  découvre  que  le  fond  a 
une  teinte  plus  ocreuse;  les  lignes  et  les  colorations  dégradées, 
bien  que  plus  noires,  ne  sont  pas  aussi  fortes.  Il  existe  aussi,  à 
la  base  des  ailes,  et  sur  la  surface  qui  précède  la  première  nervure, 
une  trace  distincte  de  la  couleur  orange  plus  vive,  qui  forme  le 


*  Le   verbe    anglais    «    to    inbreed    »    indique    une    sélection    par    reproduction 
répétée  dans  la  même   famille    (entre  parents). 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  591 

fond  de  pomonaria  à  ces  endroits;  il  n'existe  pas  d'écaillés  orange, 
de  ton  notamment  plus  brillant,  le  long  de  la  rainure  costale 
comme  dans  cette  espèce.  L'ensemble  des  écailles,  légèrement  plus 
faible  que  dans  denhami,  ne  diffère  pas  d'une  manière  marquée 
de  celui  de  zonaria,  et  rien  ne  rappelle  le  faible  système  d'écaillés 
de  pomonaria. 

Les  lignes  transversales  sont  presque  les  mêmes  que  dans 
zonaria,  mais  la  première  ligne,  au  lieu  d'être,  dans  son  état  le 
plus  parfait,  représentée  simplement  par  une  ombre  irrégulière, 
est  très  nette.  Elle  est  placée  exactement  comme  dans  pomonaria, 
mais,  en  raison  du  fond  plus  pâle,  elle  se  détache  un  peu  mieux. 
La  ligne  médiane  fait  généralement  défaut,  comme  dans  zonaria. 
Quand  elle  existe,  elle  est  ordinairement  presque  à  mi-chemin 
entre  la  première  et  la  seconde  ligne,  au  lieu  d'être  près  de  la 
seconde.  Il  existe  donc,  dans  zonaria,  une  tendance  latente  à 
posséder  une  ligne  médiane  à  mi-chemin  entre  les  autres,  notam- 
ment comme  dans  îthysia  alpina. 

La  seconde  ligne  suit  presque  exactement  le  parcours  de  celle 
de  zonaria,  mais  elle  est  un  peu  plus  recourbée  vers  la  costale. 
La  bande  subterminale  pâle  est  plus  large  que  dans  l'un  ou  l'autre 
parent;  elle  est  découpée  ou  dentelée  comme  dans  pomonaria, 
mais  à  un  degré  bien  moindre;  elle  est  aussi  assez  large,  comme 
dans  le  type  de  zonaria.  Généralement,  pourtant,  elle  devient 
vague  et  peu  visible  vers  la  marge  extérieure,  sous  l'influence  de 
la  coloration  marginale  faible  de  pomonaria.  La  coloration 
(suffusion)  présubterminale  est  large  et  en  forme  de  bande,  et 
non  pas  faible  ni  d'aspect  effacé  comme  dans  pomonaria.  La 
bande  blanche  qui  la  précède  est  aussi  comme  dans  zonaria. 

Comme  pour  les  deux  parents,  les  nervures  ont  une  bordure 
noire.  Les  ailes  postérieures  ressemblent  beaucoup  à  celles  de 
zonaria,  mais  l'ensemble  des  écailles  est  plus  faible  et  les  nervures 
sont  moins  clairement  bordées  en  noir.  La  bande  pâle  subterminale 
est,  aussi,  sensiblement  plus  dentelée.  Les  ailes  peuvent  toutes 
avoir  une  tache  noire  discoïdale.  Les  franges,  comme  celles  de 
pomonaria,  sont  tachetées  de  noir;  mais,  étant  donnée  la  couleur 


592  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


terne  des  franges  dans  leur  ensemble,  les  taches  n'apparaissent 
pas  très  bien. 

Les  ailes  ont  davantage  la  forme  de  pomonaria;  il  n'y  a  pas 
de  tendance  marquée  aux  ailes  postérieures  à  faire  une  forte 
saillie  à  l'angle  supérieur. 

Les  antennes  sont  plus  ressemblantes  à  celles  de  ■pomonaria; 
elles  sont  plus  longues  et  plus  faiblement  pectinées  que  dans 
zonaria. 

Le  thorax  est  plus  abondamment  pourvu  de  poils  pâles  que  dans 
■pomonaria  ou  zonaria;  sa  surface  au  centre  est  plus  pâle  que  chez 
l'une  ou  chez  l'autre  espèce.  Les  patagia  sont  recouverts  d'une 
fourrure  plus  pâle  et  ne  portent  qu'une  vague  indication  de  la 
surface  noire  de  zonaria.  Le  collier  blanc,  très  distinct  de  pomo- 
naria, et  la  bordure  d'un  blanc  pur  de  zonaria,  font  tous  les  deux 
défaut.  L'aspect  de  l'abdomen  est  intermédiaire  entre  les  deux,  il 
est  plus  court  que  dans  pomonaria  et  n'est  pas  aussi  fort  que  dans 
zonaria;  sa  couleur  est  noire;  nous  y  trouvons,  à  la  fois,  une  trace 
affaiblie  des  anneaux  jaunes  de  zonaria  et  les  poils  assez  longs 
et  plus  pâles  de  pomonaria. 

A  la  surface  inférieure,  bien  que  les  dessins  soient  plus  faibles, 
caractère  où  se  manifeste  le  pouvoir  de  pomonaria,  l'insecte  se 
rapproche  très  près  de  zonaria  par  les  dessins  des  ailes  et  la 
fourrure  des  pattes  et  du  corps. 

Envergure  des  ailes  :  34-36  mm. 

IL  Femelles.  ■ —  On  connaît  très  peu  les  femelles  de  ce  croi- 
sement; dans  les  nombreuses  couvées  qui  ont  été  élevées,  il  n'en 
est  apparu  qu'une  seule  fois.  Les  circonstances,  dans  ce  dernier  cas, 
étaient  exceptionnelles;  comme  je  savais  que  la  sélection  *  contri- 
buait à  la  production  des  femelles,  tous  les  insectes  furent  for- 
tement sélectionnés  *  en  vue  de  cette  expérience.  Même  dans  ce  cas, 
je  ne  réussis  pas  à  obtenir  plus  de  7  exemplaires  Q  dans  toute 
la  couvée. 


Voir  la  note  page  590. 


LEPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  593 

La  femelle  est  pourvue  d'ailes  rudimentaires,  comme  dans 
pomonaria  et  dans  sonaria.  Elles  sont  noires  et  couvertes  d'une 
fourrure  pâle  assez  courte;  bien  quelles  ne  possèdent  pas  les 
écailles  pâles  que  l'on  voit  sur  les  ailes  de  zonaria,  elles  sont 
beaucoup  plus  analogues  aux  ailes  de  zonaria  qu'à  celles  de  poino- 
naria.  De  même  que  chez  les  mâles,  le  corps  n'est  pas  aussi  gros 
que  dans  zonaria;  il  n'est  pas  non  plus  aussi  long  ni  aussi  mince 
que  celui  de  ponionaria. 

Le  thorax,  noir,  ne  porte  que  peu  de  poils  pâles  ;  il  est  court 
comme  dans  zonaria;  il  ne  possède  aucune  des  écailles  orange 
rougeâtre  de  pomonaria;  on  n'en  remarque  pas  non  plus,  du  reste, 
sur  les  autres  parties  de  l'insecte,  ni  aux  ailes,  ni  à  l'abdomen,  ni 
aux  pattes,  etc.  Le  collier  est  pâle  et  ressemble  davantage  à  celui 
de  zonaria.  L'abdomen  porte  des  anneaux  d'un  fauve  pâle,  qui 
jamais  ne  sont  aussi  brillants  que  ceux  de  zonaria;  aux  mêmes 
points,  il  apparaît  des  poils  longs  et  pâles,  avec  une  teinte  légère 
ocreuse,  mais  sans  gris  ni  blancs  comme  dans  pomonaria. 

A  la  surface  ventrale,  de  même  que  chez  zonaria,  l'insecte  pos- 
sède une  fourrure  pâle,  moins  épaisse  sur  le  thorax  que  dans  cette 
espèce. 

Variation  des  imagines. 

Comparée  à  l'extrême  variabilité  des  hybrides  déjà  considérés, 
la  variation  de  cet  insecte  n'est  que  légère.  La  principale  variation 
de  quelque  importance  est  l'apparition  (ou  la  disparition)  de  la 
ligne  médiane,  suivant  le  degré  d'influence  de  pomonaria.  Comme 
dans  cette  dernière  espèce,  la  ligne  médiane,  dans  quelques  rares 
cas,  peut  se  rapprocher  de  la  seconde  ligne.  Quelquefois  aussi, 
l'insecte  se  rapproche  de  pomona?ia  par  le  très  faible  dévelop- 
pement des  colorations  dégradées  terminales.  Dans  de  très  rares 
exemples,  le  système  d'écaillés  est  affaibli  comme  dans  cette 
espèce. 

L'insecte,  ainsi  qu'on  pouvait  s'y  attendre  par  suite  de  sa  res- 
semblance générale  avec  zonaria,  ne  peut  varier  que  très  peu  dans 

38 


594  LEPIDOPTEROLOGIE   COMPAREE 

le  sens  de  cette  espèce;  il  le  fait  par  l'aspect  de  la  bande  sub- 
terminale, qui  alors  n'a  que  peu  la  forme  dentelée  de  -pomonaria. 
Enfin,  de  même  que  dans  zonaria,  les  colorations  dégradées,  le 
long  de  la  bordure  intérieure,  et  les  écailles  noires  sur  les  nervures, 
peuvent  être  marquées  très  fortement.  Pour  des  raisons  que  je  ne 
puis  déterminer,  l'insecte  ne  varie  que  très  peu  sous  le  rapport 
des  dimensions;  dans  tous  les  exemplaires  que  j'en  possède  main- 
tenant, l'étendue  des  ailes  est  supérieure  à  celle  des  exemplaires 
de  -pomonaria  ou  de  zonaria  pris  à  l'état  libre. 

Genitalia. 

I.  Mâles  (PI.  K,  fig.  33).  —  La  forme  des  valves  ressemble 
beaucoup  plus  à  celles  de  pomonaria;  nous  avons  le  même  sommet 
arrondi  et  nulle  tendance  à  se  denteler  ou  à  se  terminer  en  pointe, 
tendance  si  marquée  dans  zonaria.  Vers  la  base,  l'insecte  suit  un 
peu  zonaria.,  les  valves  étant  légèrement  plus  larges  qu'elles  ne 
le  sont  dans  pomonaria.  L'arête  costale  est  large,  légèrement 
relevée,  et  de  nouveau  ressemble  au  parent  mâle. 

Le  gnathos  est  écailleux;  il  n'est  pas  aussi  large  que  dans 
pomonaria,  mais  il  rappelle  cette  espèce  par  le  contour.  Les  cornuti 
sont  bien  développés,  car  nous  avons  une  énorme  bande  d'épines, 
en  forme  de  peigne,  tout  comme  dans  pomonaria,  bande  beaucoup 
plus  formidable  que  les  quelques  épines  faibles  de  zonaria. 

L'œdeagus  est  presque  exactement  le  même  que  celui  de  zonaria. 

IL  Femelles.  —  Comme  pour  les  autres  hybrides,  les  organes 
de  la  femelle  sont  les  mêmes  que  ceux  des  deux  parents. 

Mœurs  des  imagines. 

L'époque  d'émergence  des  femelles  est  très  irrégulière.  J'ai 
réussi  enfin  à  en  obtenir  quelques-unes,  parmi  lesquelles  deux  ont 
émergé  au  mois  d'octobre  de  l'année  même  où  elles  se  sont  chan- 
gées en  chrysalides.  Une  autre  sortit  en  janvier  et  les  autres 
parurent  avec  les  mâles,  la  troisième  semaine  de  février.  On  peut 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  595 

voir  ainsi,  une  fois  de  plus,  que  les  éclosions  de  ces  insectes  sont 
plus  précoces  que  celles  des  espèces  dont  ils  sont  le  produit.  Ils 
suivent  aussi  la  manière  ordinaire  du  genre  et  émergent  tard  dans 
la  journée.  Comme  nous  l'avons  déjà  mentionné,  un  très  fort 
pourcentage  des  mâles  ne  réussissent  pas  à  déployer  leurs  ailes. 
Quand  apparaît  la  nuit,  ceux  qui  y  réussissent  volent  vigoureu- 
sement; ils  s'accouplent  aisément  avec  les  femelles  de  la  même 
espèce  que  l'un  ou  l'autre  parent,  mais  difficilement  avec  d'autres 
formes.  Le  résultat  est  le  même  que  pour  denhanii,  la  stérilité  est 
presque  complète.  En  fait,  j'ai  réussi  une  fois  à  faire  éclore  un 
œuf  de  harrisoni  cf  x  hirtaria  Q,  mais  je  n'ai  jamais  obtenu 
d'œufs  fécondés  quand  zonaria  était  un  des  parents  de  l'hybride. 
Dans  ma  cage  d'expérience,  les  spécimens  mâles  reposent  sur  un 
tronc  d'arbre  exactement  comme  pomonarïa;  quand  on  essaie  de 
les  prendre,  ils  ferment  leurs  ailes  sur  le  dos;  ils  avancent,  alors, 
leurs  ailes  antérieures  très  en  avant,  comme  pour  protéger  leur 
tête,  et  ils  recourbent  vivement  le  corps  en  dessous.  Avec  une 
sorte  de  mouvement  giratoire  rapide,  ils  se  laissent  alors  tomber 
sur  le  sol  et  feignent  la  mort  pendant  longtemps.  Quelquefois, 
au  lieu  de  tomber  aussitôt  après  les  actes  décrits  ci-dessus,  l'insecte 
lance  vivement  la  ïambe  gauche  en  avant,  saisit  l'écorce  avec  ses 
griffes  et  reste  suspendu.  Les  femelles  se  comportent  d'une  manière 
analogue;  elles  courbent  le  dos  et  roulent  leur  corps  presque  en 
forme  de  boule  avant  de  tomber.  Je  pense  que,  tout  comme 
zojiaria,  elles  essaient  d'imiter  le  mille-pieds  {Glonieris  margi- 
nata),  qui  est  si  abondant  dans  les  endroits  où  l'on  trouve  cet 
insecte.  Leurs  habitudes,  à  tous  égards,  sont  les  mêmes  que  celles 
des  femelles  de  zonaria. 


Les  œufs. 

Les  femelles  pondent  les  œufs  avec  grande  difficulté,  et  rare- 
ment plus  de  deux  ou  trois  avant  d'appeler  à  nouveau  un  autre 
mâle.  Comme  dans  Harrisoni,  les  œufs  ne  sont  nullement  déposés 
dans  l'ordre  régulier  qui  caractérise  les  pontes  en  amas  ou  strates 


50  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

de  l'un  et  de  l'autre  parent.  Sous  le  rapport  de  l'aspect,  les  œufs 
ressemblent  à  ceux  de  zonaria.  S'il  existe  une  différence  quel- 
conque, c'est  que  leur  surface  est  plus  rugueuse;  ils  n'ont  en  rien 
l'aspect  luisant  des  œufs  de  ponionaria. 


(B)  Ithysia  zonaria  cf  x  Pœcilopsis  pomonaria  Q  =  hybr.  langei. 
Ithysia  hybride  langei  (Harrison,  £"«/.,  juillet   1910). 

Ce  croisement  est  également  facile  à  obtenir,  mais  pas  aussi 
sûrement  cependant  que  celui  qui  produit  l'hybride  helenœ^  car, 
dans  quelques-unes  de  mes  expériences,  l'accouplement  n'a  eu  lieu 
qu'au  bout  de  plusieurs  jours.  Comme  pour  pilzii,  on  a  remarqué 
que  les  femelles  de  pomonaria  pondent  leurs  œufs  avec  quelque 
difiîculté;  mais,  de  même  que  ceux  qui  produisent  cet  hybride,  les 
œufs  sont  la  plupart  du  temps  fécondés.  Les  plantes  que  mangeait 
la  larve  étaient  exactement  les  mêmes  que  celles  dont  on  s'était 
servi  pour  helenœ,  et  elles  étaient  dévorées  avec  la  même  avidité. 

I'''"  STADE.  —  4,1  mm. 

La  larve,  à  la  fin  de  ce  stade,  ne  diffère  que  peu  de  celle  de 
helenœ,  bien  qu'un  peu  plus  petite.  On  peut  cependant  saisir 
quelques  différences  de  minime  importance.  La  première  que  l'on 
remarque,  c'est  que  le  ton  des  dessins  jaunes  est  de  nature  plus 
claire,  et  les  taches  jaunes,  qui  apparaissent  sur  divers  points,  sont 
grandes  et  presque  aussi  évidentes  qu'elles  le  sont  dans  zonaria. 
Les  rayures  longitudinales  sont  aussi  plus  nettes  et  elles  appa- 
raissent un  peu  plus  tôt  qu'elles  ne  le  font  dans  helenœ. 

Le  collier  se  rapproche  peut-être  un  peu  plus  de  zonaria,  du 
fait  qu'il  est  un  peu  moins  distinct. 

2"  STADE. 

Longueur  finale 7,5  mm. 

T été.  —  Cette  larve  ressemble  beaucoup  à  celle  de  zonaria,  et 
pourtant,   fait  digne  de  remarque,   pendant  ce  stade,  tous  mes 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  597 

exemplaires  ont  gardé  jusqu'à  la  fin  la  tête  noire  et  n'ont  montré 
aucune  tendance  à  avoir  des  taches  pâles  comme  on  en  voit  dans 
helenœ.  De  fait,  par  les  caractères  de  sa  tête,  la  larve  imite 
-ponionaria,  sauf  qu'elle  est  plus  grosse. 

Corps.  - —  Le  corps,  lui  aussi,  semble,  d'une  manière  tout  à  fait 
inattendue,  renverser  les  tendances  du  stade  précédent.  La  struc- 
ture de  la  peau  ne  semble  pas  aussi  fine.  Les  rayures  longitudi- 
nales, au  lieu  de  devenir  nettement  plus  fortes,  semblent  rester 
exactement  comme  elles  étaient  à  la  fin  de  la  période  précédente; 
les  deux  rayures  mediodorsales,  particulièrement,  sont  beaucoup 
plus  faibles  que  dans  helenœ. 

Les  deux  taches,  en  avant  de  la  plaque  anale,  qui  sont  très 
larges  et  qui  se  réunissent  presque  pour  former  un  V  dans  helenœ, 
ressemblent  beaucoup  dans  langeï  à  celles  de  pomonaria.  La 
rayure  stigmatale  se  rapproche  visiblement  de  celle  de  zonaria, 
mais  à  un  degré  moindre  que  helenœ;  les  taches  jaunes  semblent 
s'exagérer  sur  la  ligne  et  au-dessous  d'elle,  aux  dépens  de  la  ligne 
elle-même.  Les  taches  héritées  des  deux  parents  subissent  cette 
exagération,  de  sorte  que  les  taches  jaunes  des  cinq  premiers  seg- 
ments de  l'abdomen  sont  très  bien  développées. 

A  la  face  ventrale,  la  larve  ressemble  beaucoup  à  celle  de 
helenœ. 

3^  STADE. 

Longueur  finale 11,7mm. 

La  larve,  en  ce  moment,  semble  porter,  comme  dominante,  les 
traits  caractéristiques  de  zonaria  et  se  rapprocher  une  fois  de  plus 
de  cette  espèce.  Même  au  point  de  vue  de  la  forme,  elle  s'en  rap- 
proche plus  que  le  fait  helenœ. 

Tète.  —  La  tête,  à  ce  stade,  a  distinctement  la  même  forme  que 
celle  de  zonaria.  Elle  est  de  couleur  noirâtre,  marbrée  de  dessins 
plus  pâles. 

Corps.  —  Le  corps  est  légèrement  plus  gros  et  considérablement 
plus  foncé  que  dans  helenœ  :  cela  est  dû  au  développement  un 


598  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


peu  moins  marqué,  dans  cette  dernière  forme,  des  colorations 
dégradées  qui  suivent  les  bandes  jaunes.  Les  lignes  longitudinales 
sont  presque  les  mêmes  dans  les  deux  hybrides,  ainsi  que  les  col- 
liers, qui  sont  assez  bien  dessinés.  La  disposition  des  taches  jaunes 
ne  diffère  pas  sensiblement  non  plus  dans  les  deux;  mais,  dans 
langei,  les  bandes  transversales  primitives  sont  un  peu  plus  larges. 
On  remarque  les  deux  verrues  sur  le  huitième  segment  de  l'abdo- 
men. La  rayure  stigmatale  devient  très  semblable  à  celle  de 
zonaria;  sa  couleur  est  de  nuance  presque  primevère,  le  coloris 
étant  clairement  du  type  zonaria  au  lieu  de  se  rapprocher  du 
jaune  de  pomonaria  comme  cela  se  voit  dans  helenœ.  Dans  langei 
également,  la  rayure  stigmatale  est  décidément  plus  large  et  plus 
régulière,  bien  qu'elle  ne  contienne  point  les  stigmates.  Langei 
reproduit  aussi  plus  exactement  la  coloration  noire  suprastigma- 
tale  de  zonaria.  A  la  face  ventrale,  langei  est  aussi  clairement  du 
type  zonaria  que  helenœ  est  du  type  -pomonaria. 

4^  STADE. 

Longueur  finale.. 22  cm 

T ète.  —  La  tête  est  plus  fortement  marquée  de  noir  que  celle 
de  la  larve  helenœ;  à  part  cela,  elles  sont  absolument  pareilles. 

Corps.  - —  Le  corps  est  légèrement  plus  trapu.  La  couleur  semble 
un  peu  plus  claire  que  dans  le  stade  précédent,  non  point  tant  à 
cause  de  son  éclat  réel  que  par  l'absence  des  taches  foncées  dans 
la  couleur  fondamentale  et  par  la  surface  limitée,  mais  de  nature 
plus  nette,  des  colorations  dégradées.  Cette  impression  d'un  fond 
plus  clair  trouve  sa  confirmation  dans  l'aspect  plus  ponctiforme 
de  la  bordure  et  dans  la  finesse  des  rayures  qui  laissent  un  espace 
plus  grand  pour  la  couleur  du  fond.  La  rayure  .suprastigmatale 
est  beaucoup  moins  continue  dans  langei.  En  outre,  la  plaque 
anale  n'est  pas  aussi  arrondie  en  arrière  et  elle  est  un  peu  plus 
foncée. 

En  dessous,  les  rayures  ressemblent  un  peu  plus  à  celles  de 
pomonaria,  et  cependant,   l'effet  général   de  la  coloration   fait 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  599 

songer  vivement  à  zonarïa.  La  coloration  dégradée  sombre,  en 
dessous  de  la  rayure  stigmatale,  pareille  à  celle  de  sonaria,  vient 
encore  à  l'appui  de  cette  impression.  Aussi  bien  à  sa  surface  infé- 
rieure qu'à  sa  surface  supérieure,  la  larve  semble  plus  délicatement 
bâtie  que  helenœ  et  les  dessins  jaunes  sont  toujours  plus  pâles. 

5"  STADE. 

Longueur  anale  3,8  cm. 

Largeur  de  la  tête 2,9  mm. 

Plus  grande  largeur 4,1  mm. 

Pendant  le  dernier  stade,  si  l'on  n'y  jette  qu'un  coup  d'œil 
superficiel,  la  larve  paraît  ressembler  davantage  à  sonaria,  à  cause 
de  l'aspect  très  net  de  la  rayure  stigmatale;  néanmoins,  elle 
reproduit  les  caractères  des  deux  parents  à  un  degré  très  remar- 
quable. De  tous  les  hybrides  décrits  jusqu'à  présent,  il  n'en  est 
peut-être  pas  un  qui  ait  montré,  d'une  manière  aussi  parfaite,  les 
détails  des  dessins  des  deux  parents. 

Tête.  ■ —  La  tête  porte  des  dessins  ressemblant  beaucoup  à 
ceux  de  helenœ;  elle  est  un  peu  plus  petite,  mais,  dans  l'ensemble, 
il  n'y  a  que  bien  peu  de  différences. 

Corps.  —  Le  corps  a  exactement  la  même  couleur  dans  les  deux 
formes  :  il  est  gris  clair.  Les  rayures  longitudinales,  ayant  les 
caractères  de  zonaria,  sont  placées  exactement  comme  elles  le  sont 
dans  fomonaria.  Elles  sont  assez  étroites;  la  partie  médiane  de 
ces  rayures  est  d'un  jaune  brillant;  elle  est  distribuée  beaucoup 
plus  régulièrement  le  long  des  rayures  que  dans  helenœ.  A  cause 
de  la  finesse  des  rayures,  la  surface  mediodorsale  est  plus  large  ; 
malgré  l'interruption  des  rayures  à  la  fin  de  chaque  segment 
(caractère  de  pomonaria),  cette  surface  reste  séparée  des  autres 
parties  de  la  couleur  fondamentale. 

La  rayure  subdorsale  est  si  réduite  qu'on  n'en  distingue  guère 
que  les  bordures.  La  bordure  inférieure  est  presque  obsolète,  mais 
pas  tout  à  fait,  et  la  bordure  supérieure  est  très  irrégulière.  Ces 
deux  rayures  sont  plus  vagues  que  celles  de  pomonaria  sur  les 


600  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

derniers  segments  de  l'abdomen.  La  rayure  suprastigmatale  est 
presque  semblable  à  celle  de  -pomonaria ;  elle  est  assez  bien  indi- 
quée sur  tous  les  segments,  bien  qu'elle  puisse  avoir  des  inter- 
ruptions. Toutes  les  rayures  sont  convenablement  régulières  sur 
le  thorax.  On  trouve  aussi  les  bandes  transversales  jaunes;  bien 
que  légèrement  affaiblies,  elles  sont  néanmoins  encore  très  claires. 
Elles  semblent  ne  pas  faire  partie  de  la  rayure  dorsale  comme 
dans  helenœ,  mais  être  plutôt  des  interruptions  linéaires  de  cette 
rayure.  De  même  que  dans  pomonaria,  ces  bandes,  dans  nombre 
de  cas,  se  reproduisent  sur  le  métathorax  et  sur  les  6"  et  7*  seg- 
ments de  l'abdomen.  Il  peut  même  se  produire,  en  dessous  de  ces 
bandes  jaunes,  sur  tous  les  segments  qui  les  portent,  une  faible 
reproduction  des  bandes  plus  blanches  de  pomonaria.  Toutes  les 
colorations  dégradées,  dorsales  que  l'on  voit  dans  pomonaria  sont 
ici  clairement  indiquées. 

Le  collier  est  de  couleur  très  brillante,  plus  claire  que  dans 
helenœ. 

La  plaque  anale,  plus  étroite  et  moins  arrondie  à  l'extrémité  que 
celle  de  helenœ,  est  grisâtre,  et,  comme  d'habitude,  tachetée  de  noir. 
Les  deux  taches  plus  nettes  et  les  quatre  petits  tubercules  de  la 
bordure  rappellent  pomonaria. 

Les  rayures  du  ventre  sont  plus  écartées  et  se  rapprochent  plus 
distinctement  de  zonaria  que  celles  de  helenœ.  La  rayure  sub- 
stigmatale,  et  sa  bordure,  sont  très  dégénérées,  mais  elles  sont 
un  peu  mieux  dessinées  au  commencement  de  chaque  segment. 
Entre  elle  et  la  rayure  stigmatale,  se  trouvent  quelques  faibles 
taches  jaunes  irrégulières.  La  rayure  stigmatale  est  large,  du  type 
de  zonaria,  et  peut  avoir  sa  bordure  supérieure  contiguë  aux  stig- 
mates noirs.  Les  vraies  pattes  et  les  pattes  membraneuses  ne 
diffèrent  en  rien  de  celles  de  helenœ. 


Variation  de  la  larve. 

Il  est  bon  de  remarquer  que,  dans  cette  hybridation  et  dans 
helenœ,   plus  souvent  dans  cette  dernière,  on  peut  trouver   des 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  6oi 

larves  dont  la  structure  de  la  peau  est  très  délicate  et  qui  passe- 
raient pour  des  petits  exemplaires  de  denhami.  De  fait,  il  n'existe 
pas  de  points  de  distinction,  sauf  la  tendance  plus  grande  qu'a, 
dans  ces  derniers,  la  portion  antérieure  de  la  rayure  stigmatale 
à  être  orange  au  lieu  d'être  jaune.  La  larve,  en  somme,  ne  varie 
que  peu.  Il  ne  se  produit  jamais  de  forme  analogue  aux  formes 
jaunes  pâles  et  crèmes  de  helenœ,  avec  dessins  supprimés  et  peau 
grossière.  De  fait,  la  variation  se  produit  tout  entière  dans  le 
sens  de  l'assombrissement  de  la  couleur  du  fond,  avec  une  ten- 
dance, pour  les  «  suffusions  »,  mais  non  pour  les  rayures,  à  être 
faibles.  Dans  de  rares  exemples,  la  surface  inférieure  devient  très 
semblable  à  celle  de  helenœ  par  le  coloris  et  la  forme  des  rayures. 
C'est  là  un  des  points,  peu  nombreux,  par  lesquels  on  peut  voir 
la  larve  varier  dans  le  sens  de  helenœ. 

Mœurs  des  larves. 

Ce  que  nous  avons  dit  à  propos  des  larves  de  helenœ  s'applique 
encore  ici.  Il  faut  noter  cependant  que,  pendant  les  premiers 
stades,  quand  elle  est  une  fois  fixée  sur  sa  nourriture,  la  larve 
montre  moins  de  disposition  à  la  quitter.  En  somme,  elle  ne  se 
nourrit  peut-être  pas  aussi  gloutonnement  ;  et,  par  conséquent, 
elle  met  un  peu  plus  de  temps  à  grandir. 

Chrysalides. 

Les  chrysalides  ressemblent  de  si  près  à  celles  de  helenœ  que, 
sauf  la  tendance  qu'elles  ont  à  posséder  un  abdomen  légèrement 
plus  long  et  de  forme  conique  plus  régulière,  il  n'y  a  pas  de  diffé- 
rences marquées.  Comme  celles  de  helenœ,  et  au  même  degré,  elles 
ont  une  tendance  à  prolonger  la  nymphose;  j'ai  eu  une  chrysalide 
femelle  qui  a  couvé  pendant  trois  hivers. 

Imago. 

I.  Mâles  (PI.  CLXI,  fig.  1571).  —  Le  mâle  de  helenœ  ressemble 
de  près  à  zonaria,  mais  l'insecte  que  nous  étudions  lui  ressemble 


602  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

encore  plus,  et,  n'était  le  ton  clair  des  dessins  noirs,  on  pourrait 
le  prendre  pour  zonaria,  dans  lequel,  cependant,  on  remarque  un 
ton  chaud  dans  le  noir.  Comparées  avec  celles  de  helencs,  les  ailes 
ont  une  forme  se  rapprochant  beaucoup  plus  de  zonaria,  au  lieu 
de  se  rapprocher  de  pomonaria.  Le  fond  de  la  couleur  est  blanc 
et  n'a  rien  de  la  teinte  ocreuse  de  helencs;  cela  ne  fait  que  mettre 
en  relief  les  dessins  noirs. 

Comme  dans  helenœ  et  dans  pomonaria,  on  constate  la  présence 
de  la  première  ligne,  mais  elle  est  très  épaisse  et  très  noire. 

La  ligne  médiane  est  parfois  distincte,  mais  elle  est  généra- 
lement confondue  avec  la  seconde;  la  partie  inférieure  est  très 
épaisse  et  du  type  zonaria.  Contrairement  à  ce  qui  se  produit  pour 
helenœy  des  colorations,  plus  ou  moins  développées,  tout  comme 
dans  zonaria,  partent  de  cette  ligne  pour  se  diriger  vers  la  base 
de  l'aile,  particulièrement  le  long  de  la  bordure  intérieure.  Le 
cours  de  ces  lignes,  pratiquement,  est  le  même  que  dans  helenœ. 
La  bande  blanche,  qui  suit  la  seconde  ligne,  est  toujours,  comme 
dans  zonaria,  plus  large  que  dans  cette  hybridation,  mais  elle  est 
plus  souvent  voilée  de  noir.  La  bande  pâle  subterminale  est  plus 
étroite,  moins  dentelée  et  plus  près  de  zonaria,  mais  en  général 
un  peu  moins  nettement  limitée.  L'énorme  coin  noir  qui  la  précède 
est  beaucoup  plus  fortement  marqué  que  dans  helenœ;  et,  n'était 
sa  couleur  et  le  manque  de  clarté  de  la  bordure,  il  ressemblerait 
tout  à  fait  à  celui  de  zonaria.  De  même  que  dans  zonaria  aussi, 
la  bande  subterminale  est  plus  près  de  la  marge  extérieure,  et,  par 
suite,  la  coloration  de  la  marge  est  réduite  pareillement.  Somme 
toute,  l'insecte  est  plus  porté  que  helenœ  à  avoir  quelques  écailles 
noires  dispersées  çà  et  là  sur  la  surface,  particulièrement  le  long 
de  la  costale.  Les  franges,  ordinairement,  ne  portent  pas  de  taches 
plus  foncées.  Les  ailes  postérieures,  tout  en  portant  les  mêmes 
dessins  que  celles  de  l'hybridation  réciproque,  montrent  les  mêmes 
différences  que  les  ailes  antérieures,  c'est-à-dire  que  les  dessins 
sont  plus  accentués  et  la  bande  pâle  subterminale  plus  étroite. 
Sur  les  quatre  ailes,  les  nervures  sont  plus  clairement  bordées  de 
noir,   des  antennes  des  deux  hybridations  sont  exactement   les 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  603 

mêmes;  le  thorax,  tout  en  se  rapprochant  un  peu  de  pomonaria 
par  sa  rudesse,  a  des  dessins  pâles  plus  vifs  et  des  dessins  noirs 
plus  ternes  que  ceux  de  helenœ.  L'abdomen  aussi  est  plus  noir; 
mais,  fait  assez  curieux,  les  anneaux  jaune  pâle  sont  beaucoup 
moins  nettement  visibles. 

A  la  face  ventrale,  les  deux  insectes  sont  pareils,  mais  les  ailes 
diffèrent  sur  la  surface  inférieure,  de  la  même  manière  qu'à  la 
surface  supérieure. 

Envergure  des  ailes  :  32  à  36,5  mm. 

IL  Femelles.  —  Sauf  que  l'insecte  en  question  est  plus  noir 
et  qu'il  a  peut-être  les  poils  un  peu  plus  courts,  les  deux  femelles 
sont  identiques. 

Genitalia  du  mâle. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  (PL  K,  fig.  34),  comme 
précédemment,  n'ont  pas  besoin  d'être  discutés.  Les  organes  géni- 
taux du  mâle  de  langei  se  rapprochent  beaucoup  de  ceux  de 
zonaria. 

On  remarque,  dans  le  sommet  de  la  valve,  exactement  la  même 
tendance  à  prendre  la  forme  d'une  pointe  et  à  se  denteler,  mais 
rien  de  l'aspect  arrondi  des  valves  de  pomonaria.  L'arête  costale 
aussi,  est  épaisse  et  fortement  relevée,  comme  dans  zonaria.  Le 
gnathos  est  beaucoup  plus  étroit  et  plus  arrondi  que  dans  pomo- 
naria; sa  surface  est  décidément  plus  écailleuse  que  dans  zonaria. 
Les  cornuti  sont  tout  aussi  développés  que  dans  helenœ  et  même 
que  dans  pomonaria;  la  bande  d'épines  montre  ainsi  une  très 
grande  différence  de  cet  hybride  avec  zonaria.  L'œdeagus  est  du 
type  zonaria. 

Spécimen  gynandromorphique. 

Ce  spécimen  est  ûguré  PI.  A,  fig.  7. 

Les  ailes  et  les  antennes  ont  la  forme  de  celles  du  mâle  normal, 
mais  l'abdomen  est  celui  de  la  femelle.  En  se  desséchant,  le  côté 


604  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


gauche  s'est  beaucoup  affaissé,  tandis  que  le  droit  reste  ce  qu'il 
était  primitivement.  Cela  indique  peut-être  un  faible  mélange  des 
organes  génitaux.  Le  thorax  montre  aussi  un  mélange  des  deux 
sexes,  car  le  côté  droit  a  les  patagia  noirs,  bordés  de  blanc  comme 
dans  le  mâle,  et  le  côté  gauche,  qui  est  plus  petit,  porte  des  dessins 
comme  chez  la  femelle.  On  remarquera  que  ceci  est  à  l'encontre 
des  tendances  de  l'abdomen. 


Variation  des  Imagines,  etc. 

Il  n'y  a  que  peu  de  choses  à  ajouter  à  ce  que  nous  avons  dit  en 
parlant  de  l'imago.  La  tendance  générale  se  fait  dans  le  même 
sens  que  dans  helenœ;  mais  il  y  a  une  variation  plus  grande  dans 
les  directions  des  lignes  qui  tendent,  dans  certains  cas,  à  suivre 
les  courbes  de  pomonaria.  Les  expansions  de  la  coloration  (suf- 
fusions)  des  ailes  postérieures  sont  nettement  portées  à  disparaître, 
mais  cela  ne  va  jamais  de  pair  avec  un  affaiblissement  de  celles 
des  ailes  antérieures. 

Il  n'est  pas  nécessaire,  non  plus,  de  parler  davantage  des  habi- 
tudes des  deux  nisectes,  car  elles  sont  exactement  les  mêmes  dans 
les  deux  formes.  Les  œufs  sont  aussi  absolument  identiques. 


Hybridations  entre  "  Ithysia  zonaria  "  et  "  Pœcilopsis  lapponaria  ". 

(A)  Ithysïa  zonaria  cf  x  Pœcilopsis  lapponaria  Q  =  hybr.  merana. 
Ithysia  hybr.  merana  (Burrovvs,  Ent.^  Rec.  XVIII,  page  132). 

Comme,  malheureusement,  je  n'ai  jamais  eu  les  deux  hybrides 
entre  zonaria  et  lapponaria  ensemble  pendant  leurs  premiers 
stades,  j'ai  attendu,  pour  faire  une  description  détaillée  de  celui 
que  j'ai  élevé,  à  les  avoir  produits  tous  les  deux.  Les  quelques 
indications  particulières  que  je  puis  donner  sur  les  larves  de 
merana,  je  les  dois  à  M.  Mera. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  605 

Les  larves  qu'il  possédait  se  sont  accommodées  avec  empres- 
sement de  l'aubépine  et  du  bouleau  comme  plantes  nourricières; 
elles  ont  été  élevées  beaucoup  plus  facilement  que  celles  de  l'un 
ou  l'autre  parent,  qui  d'ordinaire  meurent  en  captivité  quand  elles 
sont  pleinement  développées. 

Description  de  la  larve  dans  son  développement  achevé. 

La  larve,  bien  que  n'ayant  pas  une  ressemblance  très  frappante 
avec  celles  de  lapponaria  ou  de  sonar  ta,  et  par  suite  ne  risquant 
pas  d'être  prise  pour  l'une  ou  pour  l'autre,  est  davantage  du  type 
lapponaria.  Le  fond  de  la  couleur  est  purpurin  comme  chez  la 
mère,  ne  montrant  que  peu  de  traces  du  fond  gris  de  zonaria.  Les 
rayures  longitudinales,  qui  dans  lapponaria  sont  très  étroites  et 
très  dégradées,  et  qui  rarement  deviennent  très  visibles,  sauf  quand 
leur  surface  médiane  est  plus  claire,  vers  l'intersection  des  bandes 
jaunes  transversales  par  exemple,  sont,  dans  zonaria,  beaucoup 
plus  larges,  plus  régulières  et  plus  claires,  mais  avec  bordure 
faible  et  pointillée.  La  larve  de  inerana  suit  zonaria  de  près  pour 
les  rayures.  Bien  que  celles-ci  ne  soient  pas  aussi  nettes,  à  cause 
du  fond  assombri  de  la  couleur,  les  colorations  noires  que  lappo- 
naria porte  avant  les  taches  jaunes  et  avant  les  bandes  jaunes 
sont  juste  comme  dans  pomonaria.  Ces  colorations  et  ces  bandes 
jaunes  sont  reproduites  dans  la  larve  de  nierana.  La  rayure 
stigmatale  jaune  existe,  mais  elle  est  beaucoup  moins  visible  que 
dans  zonaria,  bien  qu'elle  soit  du  type  ordinaire  de  zonaria. 

Bien  que  les  larves  en  question  fussent  très  bien  portantes,  il 
ne  faut  pas  en  conclure  que  le  croisement  ait  fourni  un  fort  pour- 
centage de  larves.  On  obtint  deux  accouplements,  et  deux  portées 
d'œufs  furent  déposées  convenablement,  mais  l'une  ne  produisit 
pas  une  seule  larve,  et  une  partie  seulement  de  l'autre  put  éclore. 

Chrysalides. 

Les  chrysalides,  à  première  vue,  se  rapprochent  beaucoup  de 
celles  de  lapponaria,  et  ont  la  même  couleur  brun  rouge.  Les 


6o6  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

enveloppes  des  ailes  ont  aussi  cette  même  couleur  rouge  et  ne 
montrent  que  peu  de  traces  du  vert  cireux  de  zonaria.  La  surface 
est  polie,  un  peu  plus  que  dans  cette  dernière  espèce;  mais  les 
piqûres  sont  aussi  fines  et  par  conséquent  un  peu  plus  régulières 
que  dans  la-pponaria.  Au  point  de  vue  de  la  forme,  les  chrysalides 
sont  intermédiaires  entre  les  deux.  Elles  n'ont  point  l'aspect  trapu 
de  zonaria;  tout  en  suivant  lapponaria  pour  la  forme  élancée  du 
corps,  elles  ont  le  contour  de  l'abdomen  plus  recourbé  et  ne 
montrent  que  peu  le  caractère  nettement  aplati  des  côtés  de  l'ab- 
domen que  l'on  trouve  si  prononcé  dans  lapponaria.  Cette  régu- 
larité de  la  courbe  extérieure  est  mise  en  évidence  par  la  largeur 
plus  grande  et  par  l'absence  du  rétrécissement  que  présente  lap- 
ponaria à  partir  du  troisième  segment  de  l'abdomen.  Vue  en  dessus, 
la  chrysalide  de  nierana  ressemble  beaucoup  à  celle  de  lapponaria, 
mais  comme  elle  est  plus  grosse  que  celle  de  cette  espèce,  elle 
semble  aussi  plus  large.  Les  stigmates  sont  plus  grands  et  plus 
visibles  que  dans  lapponaria;  ils  se  trouvent  dans  une  dépression 
plus  enfoncée.  Leur  place  est  aussi  un  peu  plus  éloignée  du 
commencement  d'un  segment  que  dans  cette  forme.  Comme  dans 
lapponaria,  les  deux  épines  latérales  de  l'armature  anale  sont 
très  fines;  la  large  base  de  l'épine  terminale  de  zonaria  fait 
défaut,  car  l'épine  est  longue  et  étroite  jusqu'à  son  sommet  bifide. 

Les  deux  petites  verrues,  qui  quelquefois  apparaissent  sur  le 
huitième  segment  de  l'abdomen  de  lapponaria,  font  défaut;  la 
cicatrice  proéminente  du  dernier  segment  de  l'abdomen  de  zonaria 
n'est  également  vue  que  rarement.  L'œil  lustré  est  arrondi  et 
bombé  comme  dans  zonaria;  cette  espèce  est  aussi  le  modèle  que 
suivent  les  enveloppes  lisses  des  pattes  et  des  parties  génitales. 
La  pectination  des  antennes  est  pareille  à  celle  de  cette  forme, 
mais  l'arête  longitudinale  si  nette  est  pareille  à  lapponaria. 

Les  chrysalides  femelles  montrent  exactement  les  mêmes  diffé- 
rences, mais  les  différences  qui  se  rapportent  à  la  forme  des  seg- 
ments de  l'abdomen  sont  un  peu  moins  prononcées. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  6o; 


Incubation  des  chrysalides. 

Les  chrysalides  de  lapponarïa  sont  connues  pour  être  particu- 
lièrement ennuyeuses  sous  ce  rapport;  car,  c'est  un  fait  très  ordi- 
naire, que  90  %  des  chrysalides  d'Ecosse,  comme  celles  dont  on 
se  servit  pour  ces  expériences,  prolongent  la  nymphose  pendant 
des  périodes  qui  varient  de  deux  à  cinq  ans.  Zonaria  montre  éga- 
lement une  tendance  à  prolonger  la  nymphose,  mais  ne  passe  que 
bien  rarement  plus  de  deux  hivers  en  chrysalide.  Fait  étrange, 
les  chrysalides  de  nierana  ont  toutes  donné  leurs  imagines  l'année 
qui  suivit,  à  l'époque  normale.  Les  mâles  et  les  femelles  ont  apparu 
à  peu  près  en  même  temps. 


Imagines. 

I.  Mâles  (PI.  A,  fig.  8).  - —  Dans  la  description  primitive, 
l'insecte  a  été  dépeint  comme  ressemblant  à  zonaria,  mais  je  pense 
que  c'est  une  erreur.  Le  fond  de  la  couleur  est  blanc  pur,  il  n'y  a 
pas  d'affaiblissement  dans  l'ensemble  des  écailles  comme  on  le 
trouve  dans  lapponaria.  Ces  faits,  joints  à  la  disparition  des 
points  de  nouvelle  formation  que  produisent  les  écailles  rouges 
de  lapponaria,  nous  font  penser  que  l'insecte  ressemble  à  un 
zonaria  très  foncé;  cette  idée  est  confirmée  par  l'accentuation  des 
dessins  noirs.  En  examinant  de  très  près,  cependant,  on  trouve 
que  ces  dessins,  ainsi  que  les  lignes,  se  rapprochent  beaucoup  plus 
de  celles  de  lapponaria  ;  mais  les  lignes  et  dessins  de  ce  dernier 
n'apparaissent  bien  que  lorsque  l'msecte  est  épingle  sur  un  fond 
de  couleur  sombre. 

Sur  la  couleur  du  fond,  lapponaria  possède  une  tache  argentée 
brillante  entre  les  lignes  qui  précèdent  la  première  nervure;  cette 
tache  se  voit  aussi  nettement  dans  nierana.  Sur  la  costale,  nierana 
porte  une  large  bande  noire  qui  provient,  non  point  de  la  bande 
pâle  de  zonaria,  mais  de  la  bande  rouge  foncée  et  noire  de  lappo- 
naria, bien  que  ce  qui  donne  l'idée  du  rouge  se  réduise  à  quelques 


6o8  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

écailles  jaunâtres;  cette  bande  ressemble  beaucoup  à  celle  qui  suit 
la  costale  sur  la  surface  inférieure  des  ailes  de  la-pponaria. 

La  première  ligne  est  très  épaissie;  sa  forme  est  exactement  la 
même  que  celle  de  lapponaria,  alors  que  celle  de  zonarïa  est  obso- 
lète. La  majorité  des  mâles  de  lapponaria  ont  la  ligne  médiane 
et  la  seconde  ligne  confondue  sur  presque  toute  leur  longueur; 
zonaria  ne  possède  pas  la  ligne  médiane;  merana  porte  une  ligne 
qui,  à  en  juger  par  son  épaisseur,  combine  la  ligne  médiane  et  la 
seconde  ligne.  Le  parcours  de  la  seconde  ligne,  dans  zonaria,  est 
moins  courbe,  la  ligne  s'avance  plus  obliquement,  en  travers  de 
l'aile,  que  dans  lapponaria;  sur  ce  point,  merana  ressemble  à  cette 
dernière  espèce,  bien  que  la  courbe  rentrante  de  la  ligne,  au  mom^ent 
où  elle  atteint  la  costale,  soit  moins  prononcée.  La  ligne  est  ainsi 
beaucoup  plus  près  d'être  parallèle  à  la  marge  extérieure  que  celle 
de  zonaria,  bien  que  cette  dernière  soit  affranchie  des  courbes.  La 
bande  blanche  qui  suit  n'est  pas  aussi  large  ni  aussi  claire  que 
dans  zonaria,  car  la  bordure  noire  des  nervures,  comme  dans  lap- 
ponaria, n'est  pas  obsolète  aux  points  d'intersection  des  bandes. 
La  bande  blanche  subterminale,  quoique  plus  claire,  est  étroite 
et  dentelée,  juste  comme  celle  de  lapponaria.  Les  deux  colorations 
(suffusions),  de  même  forme  que  celles  de  lapponaria,  sont 
presque  compactes,  comme  dans  zonaria;  la  seule  interruption 
étant  causée  par  la  présence  de  quelques  écailles  pâles,  parallèles 
aux  nervures  près  de  la  marge  extérieure.  Toutes  les  nervures, 
comme  dans  lapponaria,  et,  plus  particulièrement  celles  de  la 
cellule  discoïdale,  sont  bordées  d'écaillés  noires  foncées.  Les  ailes 
postérieures  ressemblent  davantage  à  zonaria;  le  système  des 
écailles  est  très  faible,  ainsi  la  tendance  est  dans  le  sens  de  lap- 
ponaria. Cette  ressemblance  est  due  simplement  au  fait  que  le 
fond  pâle  fait  bien  ressortir  les  dessins,  car  leur  nature  est  pareille 
à  ceux  de  lapponaria  et  il  en  est  de  même  pour  les  nervures.  Les 
franges  suivent  aussi  cette  espèce,  car  elles  sont  longues,  noires 
et  soyeuses.  Les  antennes  ne  ressemblent  pas  du  tout  à  celles  de 
zonaria,  car  elles  sont  minces  et  noires  et  jamais  épaisses  ni 
blanches. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  6og 

A  l'exception  de  quelques  poils  pâles,  le  thorax  est  noir  comme 
dans  quelques  individus  de  lapponaria,  mais  son  aspect  est  un 
peu  moins  hérissé  *.  L'abdomen  est  entièrement  noir  et  recouvert 
de  poils  noirâtres;  il  n'a  point  ni  la  rayure  médiane  rouge  de 
lapponaria,  ni  les  anneaux  jaunes  de  zonaria. 

En  dessous,  à  cause  de  sa  fourrure  pâle,  l'insecte  ressemble 
davantage  à  zonaria. 

Envergure  des  ailes  :  31  mm. 

II.  Femelles  (PI.  A,  flg.  9).  —  Les  femelles  sont  d'étranges 
petites  créatures,  qui  n'ont  que  peu  de  ressemblance  avec  leurs 
parents,  bien  que,  par  la  forme,  elles  se  rapprochent  plutôt  de 
lapponaria.  A  la  surface  supérieure,  elles  sont  noires  comme  du 
jais  partout;  seuls,  rompent  cette  uniformité,  quelques  poils 
courts  et  pâles  qui  deviennent  plus  longs  et  plus  pâles  sur  les 
côtés.  Ces  poils  sont  un  peu  rosés  comme  dans  zonaria,  mais,  par 
leur  longueur,  ils  imitent  lapponaria.  Ni  la  rayure  rouge  du 
thorax  et  de  l'abdomen  de  lapponaria,  ni  les  anneaux  jaunes  de 
zonaria,  ne  sont  indiqués.  La  face,  le  thorax,  l'abdomen  et  les 
pattes,  en  dessous,  ressemblent  beaucoup  à  zonaria  par  la  sura- 
bondance de  la  fourrure  pâle  nuancée  de  rose.  Les  ailes,  de  lon- 
gueur variable,  sont  noires,  et  portent  une  fourrure  pâle  à 
l'extrémité. 

Genitalia. 

I.  Mâles.  —  Il  est  regrettable  que  les  organes  génitau.x  du 
seul  spécimen  que  l'on  a  pu  disséquer  fussent  brisés.  On  peut 
cependant  se  rendre  compte  d'une  gTande  partie  des  détails.  Les 
valves  sont  beaucoup  plus  étroites  que  dans  lapponaria  et  portent 
des  signes  évidents  de  l'influence  de  zonaria.  L'arête  costale  est 
épaisse  et  assez  bien  relevée.  Le  gnathos  est  arrondi  et  couvert 
d'écaillés,  non  pas  large  et  uni  à  la  surface,  comme  dans  lappo- 


*  Le  mot  anglais  est  «    shaggy    »,   ce  qui  indique  un  poil   ressemblant  à  celui 
du  chien  barbet. 

39 


6lO  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


naria.  Les  cornuti  forment  une  bande  serrée  d'épines  courtes  et 
aiguës,  non  point  en  forme  de  griffes  comme  dans  lapponaria, 
mais  bien  plus  fortes  que  dans  zonaria  et  même  que  chez  les  deux 
parents. 

L'œdeagus  est  du  type  zonaria,  ordinairement  assez  étroit. 

Il  n'y  a  que  peu  de  choses  à  dire  des  organes  génitaux  des 
femelles,  sauf  qu'ils  sont  parfaitement  développés. 

Mœurs  des  imagines. 

Comme  on  l'a  déjà  dit,  les  imagines  émergent  à  la  même  époque 
que  les  espèces  qui  les  produisent.  Le  mâle  vole  avec  force  et 
s'accouple  facilement  avec  les  hybrides  femelles,  mais  les 
femelles,  après  avoir  accompli  les  actes  voulus  pour  pondre  leurs 
œufs,  ne  réussissent  pas  à  les  déposer  et  recommencent  à  appeler 
les  mâles. 


(B)  Pœcilopsis  lapponarïa  cf  x  Ithysia  zonaria  Q  =  hybr. 
smallmani.  Pœcilopsis  hybr.  smallmanï  (Harrison,  Ent., 
juillet  1910). 

Cette  hybridation,  je  l'ai  obtenue  moi-même  et  j'ai  trouvé  qu'il 
était  facile  de  la  réaliser  quand  mes  chrysalides  de  lapponaria 
me  donnaient  des  imagines  au  moment  oii  j'avais  des  femelles 
de  zonaria.  Les  femelles  de  zonaria,  après  s'être  accouplées  avec 
lapponaria,  pondent  leurs  œufs  très  aisément  et,  pratiquement, 
quatre-vingt-dix  pour  cent  se  trouvent  fécondées.  Les  petites 
larves  étaient  placées,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  naissance, 
quelques-unes  sur  de  la  Millefeuille  {Ackillea  Millefolium), 
d'autres  sur  du  bouleau  {Betula  alba)  et  sur  de  l'aubépine  {Cra- 
tœgus).  Elles  se  mirent  très  volontiers  à  manger  les  deux  dernières 
plantes,  mais  ne  voulurent  point  toucher  la  Millefeuille.  Plus 
tard,  après  qu'elles  se  furent  nourries  pendant  quelque  temps 
d'aubépine,  j'essayai  VErica  tetralix,  nourriture  ordinaire  de  lap- 


LÉPIUOPTÉRÛLOGIE   COMPARÉE  6ll 

fonarïa  en  Ecosse,  mais  elles  refusèrent  d'en  manger,  bien  qu'elles 
eussent  accepté  avec  empressement  le  saule  {Saltx  caprea). 

Description  de  la  larve. 

La  jeune  larve  ressemblait  beaucoup  à  celle  de  lapponaria, 
mais  je  n'ai  pas  cru  devoir  en  donner  un  compte  rendu  détaillé 
avant  qu'elle  ait  atteint  le  dernier  stade. 

Longueur  de  la  larve 3,4  cm. 

Tête 2,6  mm. 

Largeur  maxima  4     mm. 

La  forme  de  la  larve  est  nettement  plus  courte  et  plus  grosse 
que  dans  lapponaria. 

Tète.  —  La  tête  est  beaucoup  plus  petite  que  celle  de  zonaria, 
mais  pas  aussi  petite  que  celle  de  lapponaria.  Les  lobes  épicraniens 
sont  plus  pleins,  mais  la  différence  la  plus  importante  provient 
des  dimensions  beaucoup  plus  grandes  du  front,  qui,  dans  lappo- 
naria, est  très  petit.  La  couleur  de  la  tête  est  pourpre,  d'un  type 
plus  pâle  que  dans  lapponaria;  les  taches  noires  sont  plus  ponc- 
tiformes,  mais  moins  nombreuses.  Les  diverses  parties  de  la 
bouche  sont  entièrement  noires  et  n'ont  point  la  bordure  pâle  que 
l'on  voit  dans  tous  les  autres  hybrides. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  pourpre  pâle;  quelquefois, 
cependant,  il  est  tout  à  fait  blanchâtre  ou  grisâtre.  On  y  trouve, 
mélangées  çà  et  là,  de  grandes  quantités  de  taches  minuscules 
noires.  Les  rayures  longitudinales  sont  assez  bien  développées  ; 
celles  qui  se  trouvent  sur  la  surface  mediodorsale  sont  très  dis- 
tinctes et,  avec  le  jaune  qui  les  remplit,  ressortent  aussi  bien  que 
dans  lapponaria.  Elles  sont  plus  larges  que  dans  cette  espèce,  de 
même  que  la  bordure,  qui  est,  cependant,  encore  brisée  et  en  forme 
de  points  comme  dans  zonaria.  Les  rayures  subdorsale  et  supra- 
stigmatale,  qui,  dans  lapponaria,  sont  très  étroites  et  pratiquement 
obsolètes  sur  le  thorax  et  les  derniers  segments  de  l'abdomen, 
sont  un  peu  plus  fortement  développées,  mais  elles  sont  étroites 


6l2  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

et  la  bordure  est  très  irrégulière.  En  somme,  les  rayures  longitu- 
dinales ont  une  ressemblance  très  étroite  avec  celles  de  zonaria. 

On  constate  aussi  la  présence  des  bandes  jaunes  transversales; 
par  leur  aspect,  elles  ressemblent  beaucoup  à  celles  de  lapponaria, 
car  elles  sont  assez  larges  et  paraissent  être  des  protubérances  de 
la  rayure  dorsale  plutôt  que  des  bandes.  Elles  ont  une  bordure 
noire  parfaite;  parfois,  elles  paraissent,  réduites,  sur  les  6**  et 
7®  segments  de  l'abdomen. 

Le  collier,  bien  que  d'aspect  un  peu  moniliforme,  est  pareil  à 
celui  de  lapponaria. 

La  plaque  anale  est  plus  arrondie  que  dans  cette  dernière 
espèce;  elle  est  aussi  moins  marquée  de  points  noirs;  les  deux 
grandes  taches  que  l'on  y  voit  habituellement,  et  qui  portent  des 
poils,  font  défaut,  mais  les  quatre  tubercules  de  la  marge  sont 
très  distincts.  En  avant  de  la  plaque  anale  se  trouvent  les  deux 
taches  jaunes  de  lapponaria;  en  avant  de  celles-ci,  se  trouvent 
également  les  deux  grandes  verrues,  mais  sous  une  forme  réduite. 
On  relève  aussi  la  présence  des  ombres  foncées  qui  précèdent  les 
bandes  jaunes  transversales. 

La  rayure  stigmatale  qui,  dans  lapponaria,  n'est  distincte  que 
sous  les  stigmates  et  fait  presque  complètement  défaut  ailleurs, 
devient  large  et  régulière  dans  smallmani  où  elle  possède  de 
plus  une  fine  bordure  noire.  Au-dessus  d'elle,  mais,  dans  des  cas 
très  rares,  sur  elle,  se  trouvent  les  stigmates  noirs  arrondis.  Plus 
fréquemment,  les  stigmates  sont  situés  dans  la  coloration  (suffu- 
sion)  noirâtre  héritée  de  lapponaria.  La  rayure  est  d'un  jaune 
beaucoup  plus  brillant  que  dans  zonaria;  on  peut  voir  sur  elle 
les  taches  jaunes  de  lapponaria. 

La  surface  inférieure  de  la  larve,  par  l'aspect  des  rayures  et 
l'ensemble  de  sa  coloration,  ressemble  beaucoup  à  celle  de  lappo- 
naria, sauf  que  les  rayures  médianes  sont  plus  larges,  un  peu  plus 
écartées  et  nettement  remplies  de  jaune,  ainsi  que  cela  a  lieu 
aussi  dans  zonaria.  Les  vraies  pattes  et  les  pattes  membraneuses 
sont  aussi  du  type  lapponaria. 

Les  larves  sont  variables,  mais  la  variation  est  limitée  prati- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPAREE  613 

quement  à  un  changement  dans  le  fond  de  la  couleur,  car  les 
caractères  des  dessins  et  des  colorations  (suffusions)  sont  assez 
constants. 

Mœurs  des  larves. 

Les  larves,  et  cela  semble  être  le  cas  de  toutes  les  hybridations 
où  zonaria  joue  un  rôle,  se  comportent  comme  celles  de  cette  espèce. 
Quand  elles  sont  légèrement  alarmées,  elles  rapprochent  leur  tête 
et  leurs  pattes  et  se  laissent  tomber,  mais  elles  se  déroulent 
bientôt  et  grimpent  à  nouveau  à  la  plante  la  plus  rapprochée. 
J'ai  trouvé  qu'elles  se  nourrissaient  bien,  mais,  malgré  cela,  elles 
sont  très  ennuyeuses  à  élever,  car  il  leur  faut  autant  de  temps 
pour  compléter  leur  développement  que  pour  les  larves  de  lappo- 
naria  écossais.  Ordinairement,  elles  sont  les  dernières  des  larves 
hybrides  à  se  changer  en  chrysalides. 

Pendant  le  jour  et  pendant  la  nuit,  après  qu'elles  ont  mangé, 
elles  aiment  à  quitter  la  plante  pour  se  reposer  autre  part. 

Chrysalides,  etc. 

Les  chrysalides  sont  exactement  les  mêmes  que  celles  de  l'hy- 
bride mcrana  pour  la  forme  et  l'aspect,  mais  elles  sont  un  peu 
plus  grosses  dans  les  deux  sexes.  Contrairement  à  ce  qui  se  passe 
chez  cette  forme,  la  nymphose  peut  se  prolonger,  car  il  en  est 
que  j'ai  depuis  trois  ans  et  qui  sont  encore  vivantes.  Quand 
l'adulte  se  dispose  à  sortir  l'année  suivante,  il  se  forme  de  très 
bonne  heure,  généralement  de  six  à  huit  semaines  avant  ceux  des 
autres  hybridations. 

Imago. 

I.  Mâles  (PI.  CLXI,  fig.  156g).  —  Le  mâle  montre  la  même 
tendance  que  celui  de  helenœ  à  ne  pas  déployer  ses  ailes.  L'insecte 
ressemble  de  très  près  à  merana,  pour  les  dessins  des  ailes  anté- 


6l4  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

rieures,  sous  la  plupart  des  rapports,  sauf  la  couleur.  Cette  diffé- 
rence provient  de  la  grande  faiblesse  des  écailles,  qui  amoindrit 
la  clarté  du  fond  blanc  et  fait  paraître  les  dessins  noirs  très  gris 
et  comme  effacés.  S'il  existe  une  légère  différence  pour  les  dessins, 
elle  se  trouve  dans  ce  fait  que  la  seconde  ligne  est  un  peu  plus 
droite  et  par  conséquent  moins  recourbée  dans  smallmani.  Les 
ailes  postérieures  montrent  la  même  faiblesse  dans  les  écailles; 
mais,  la  direction  des  lignes,  particulièrement  de  la  seconde  ligne, 
ressemble  beaucoup  à  ce  qu  elle  est  dans  zonaria.  La  seconde  ligne 
ressemble  aussi  à  celle  de  zonaria  par  sa  tendance  à  devenir  irré- 
gulière et  à  s'étendre  le  long  des  nervures.  Le  thorax  est  très 
touffu  dans  nierana  et  dans  smalbnani,  mais  les  poils  blancs  sont 
beaucoup  plus  nombreux  et  plus  irréguliers  dans  smallmani.  La 
différence  la  plus  grande,  entre  les  deux  insectes,  se  trouve  à  l'ab- 
domen qui,  dans  inerana  est  noir,  et  noir  aussi  dans  smallmani, 
mais  coupé  par  de  faibles  traces  des  anneaux  jaunes  de  zonaria. 
Les  poils  sont  aussi  plus  pâles  et  plus  visibles.  A  la  surface  infé- 
rieure, les  deux  hybrides  se  ressemblent  beaucoup  par  leurs  longs 
poils  pâles. 

Envergure  des  ailes  :  30-31  mm. 

II.  Femelles.  —  De  même  que  dans  helenœ,  il  ne  se  produit 
jamais  de  femelles  dans  la  plupart  des  couvées;  mais,  comme  pour 
cette  forme,  la  sélection  intense  *  des  deux  espèces  qui  fournissent 
les  parents  a  pour  résultat  la  création  de  quelques  femelles  quand 
le  croisement  a  eu  lieu. 

La  femelle  est  presque  la  même  que  celle  de  juerana,  mais  on 
peut  la  distinguer  par  la  longueur  plus  grande  des  poils  sur  le 
corps  et  sur  les  ailes. 

L'insecte  ne  montre  pas  une  grande  étendue  de  variation,  mais 
celles  qui  existent  sont  dans  le  même  sens  que  dans  zonaria,  langei 
et  merana.  Il  n'est  pas  nécessaire  d'entrer  ici  dans  tous  les  détails. 


«    Inbreeding   »  =  reproduction  répétée  dans  Li  même   famille. 


LÉPIDOPTÉROT.OGIE    COMPARÉE  615 


Genitalia. 

I.  MALES  (PI.  L,  fig.  35).  —  Les  valves  des  organes  génitaux 
mâles  se  rapprochent  plus,  par  leur  forme,  de  ceux  de  /.  grœcana 
que  de  ceux  de  l'un  ou  l'autre  ascendant.  Les  deux  bords  sont 
presque  parallèles,  le  sommet  est  tout  à  fait  arrondi  et  possède 
simplement  une  trace  de  la  dentelure  que  l'on  peut  voir  dans 
zonaria. 

L'arête  costale  est  large  et  très  légèrement  relevée.  Par  son 
aspect,  elle  se  rapproche  de  lapponaria.  Le  gnathos  est  étroit, 
arrondi,  fortement  recouvert  d'écaillés  et,  par  conséquent,  il  se 
ressent  grandement  de  l'influence  de  zonaria.  De  même  que  dans 
toutes  les  hybridations  oi^i  l'on  trouve  des  représentants  du  genre 
Pœcilopsis,  les  cornuti  forment  une  bande  d'épines  très  fortes. 
L'œdeagus  est  de  la  forme  zonaria  habituelle. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  sont  pareils  à  ceux  de 
zonaria  ou  de  lapponaria;  ils  sont  parfaits. 

Mœurs  des  imagines. 

Dans  la  nature,  les  imagines  de  lapponaria  et  de  zonaria  sont 
exactement  pareilles  par  leurs  habitudes;  ils  vivent  d'ordinaire 
tous  les  deux  dans  un  milieu  de  plantes  basses.  Ces  habitudes  ne 
sont  affaiblies  par  aucun  agent  perturbateur  dans  smallmani. 
Quand  il  est  effrayé,  le  mâle  tombe  quelquefois  avec  ses  ailes 
simplement  fermées,  mais,  d'autres  fois,  il  les  élève  comme  pour 
se  protéger  la  tête  et  tient  les  antennes  et  les  pattes  fortement 
serrées  contre  le  thorax.  Pendant  qu'il  feint  ainsi  la  mort,  il  n'est 
pas  absolument  sans  mouvements,  car,  par  moments,  il  ouvre  les 
ailes  un  peu  et  ensuite  les  referme.  Quelquefois,  en  tombant,  il 
allonge  une  de  ses  pattes  et  essaie  de  saisir  quelque  chose  au 
moyen  de  ses  griffes;  s'il  réussit,  il  s'y  suspend.  Qu'il  tombe  de 
n'importe  quelle  manière,  il  recourbe  toujours  son  abdomen. 
Très  rarement  il  fait  un  mouvement  saccadé  en  tombant  et 
repose  l'extrémité  des  ailes  sur  le  sol.  Les  femelles  simulent  la 


6l6  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


mort  de  la  même  manière  que  les  mâles,  mais  jamais  longtemps. 
Ainsi  que  je  l'ai  observé,  lorsqu'eii  cherchant  des  fissures  dans  la 
mousseline  pour  y  déposer  leurs  œufs,  elles  se  trouvent  engagées 
dans  un  cul-de-sac,  elles  prennent  alors  l'habitude,  chose  extra- 
ordinaire chez  les  insectes,  de  marcher  à  reculons. 

Les  insectes,  d'ordinaire,  émergent  des  chrysalides  à  la  même 
époque  que  les  espèces  qui  ont  fourni  les  parents;  et,  les  deux 
sexes  en  même  temps.  Ils  sont  très  actifs  et  s'accouplent  aisément 
entre  eux  et  avec  d'autres  formes.  Contrairement  à  ce  qui  est 
arrivé  pour  les  merana  de  M.  Mera,  les  femelles  de  smallmani 
que  j'avais  ont  pondu  quelques  œufs,  mais,  après  cela,  elles  se 
sont  mises  à  rappeler  les  mâles.  Les  œufs  pondus  ressemblaient 
beaucoup  à  ceux  de  zonaria,  mais  le  vert  était  plus  brillant  et 
moins  jaune. 


Hybridation  entre  "  Lycia  hirtaria  "  et  "  Ithysia  gr ae caria  ". 

Lycia  hirtaria  cf  x  Ithysia  grœcaria  Q  =  hybride  biiloveci. 

Le  croisement  a  été  obtenu  au  printemps  de  cette  année  et  n'a 
pas  été  difficile  à  réaliser.  Les  mâles  hirtaria  s'accouplaient  avec 
les  femelles  de  grœcaria  très  tard  dans  la  nuit,  certainement  pas 
avant  lO  h.  30  du  soir;  mais,  le  lendemain  matin,  les  femelles 
avaient  déjà  déposé  une  portée  d'œufs  quand  on  les  examina  à 
7  heures  du  matin.  On  obtint  deux  accouplements.  Les  femelles 
ont  pondu  très  aisément,  mais  bientôt  après  il  semblait  que  les 
œufs  n'étaient  pas  fécondés,  car  ils  s'affaissèrent  presque  tota- 
lement. A  la  fin,  je  fus  pourtant  agréablement  surpris,  car  tous 
les  œufs  de  l'une  et  l'autre  portée  réussirent  à  éclore.  Les  chan- 
gements de  la  couleur  se  produisirent  très  lentement  et  la  période 
pendant  laquelle  les  œufs  restèrent  d'un  gris  sale  dura  long- 
temps. Cela  est  dû  probablement  à  la  grande  différence  entre  la 
température  du  Nord  de  l'Angleterre  et  celle  de  la  Péninsule  des 
Balkans  pendant  le  mois  de  mai. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  617 

Les  larves,  au  moment  où  elles  arrivaient  à  éclore,  étaient  placées 
tout  de  suite  sur  de  l'aubépine  {Cratœgus  oxyacantha)  ;  elles 
étaient  même  plus  agiles  que  celles  de  la  même  famille  et  elles 
faisaient  des  efforts  désespérés  pour  s'échapper,  leurs  très  faibles 
dimensions  les  y  aidaient.  Enfin,  elles  se  fixèrent  toutes  sur  leur 
nourriture  qu'elles  se  mirent  à  dévorer  voracement,  au  point  de 
n'être  pas  égalées,  même  par  celles  de  denhami;  elles  avaient 
terminé  leur  croissance  et  se  trouvèrent  sous  terre,  un  peu  moins 
de  six  semaines  après  être  sorties  de  l'œuf,  et  cela,  en  dépit  de 
la  température  très  basse  qui  a  dominé  ici  en  mai  et  juin  191 2. 
Comme  on  ne  pouvait  se  procurer  des  larves  de  grœcaria  pendant 
qu'on  les  élevait,  on  ne  pouvait  les  comparer  qu'à  celles  de  l'as- 
cendant mâle  hirtarïa  et  à  celles  de  l'hybride  denhami,  auxquelles 
elles  ressemblaient  de  très  près.  Il  n'est  pas  possible  d'élever 
grœcaria  dans  le  Nord  de  l'Angleterre,  car  les  vents  froids  du 
Nord  les  font  mourir  avant  qu'elles  puissent  arriver  à  leur  troi- 
sième stade. 

I^""   STADE. 

Longueur  finale  :  5  mm. 

Tète.  —  La  tête  est  noire,  avec  les  parties  de  la  bouche  un  peu 
plus  pâles. 

Corps.  ■ —  Il  n'existe  aucun  développement  des  rayures  longi- 
tudinales pendant  ce  stade,  sauf  d'une  manière  tout  à  fait  faible 
vers  la  fin;  ainsi,  sauf  les  taches  habituelles,  le  corps  est  entiè- 
rement noir.  Les  bandes  blanches  transversales  se  détachent  très 
clairement;  naturellement,  elles  ne  sont  pas  réunies  sur  la  surface 
mediodorsale.  Juste  en  dessous  de  chacune  d'elles,  sur  l'empla- 
cement de  la  future  ligne  suprastigmatale,  on  aperçoit  une  légère 
tache  blanche  en  dessous  de  laquelle,  mais  un  peu  en  avant,  nous 
avons  la  grande  tache  blanche  de  la  ligne  stigmatale,  qui,  dans 
quelques  cas,  peut  être  teintée  de  jaune.  S'avançant  en  avant  de 
cette  tache,  est  un  trait  blanc,  léger,  qui  représente  la  ligne  stig- 
matale. Derrière  la  tache  et  exactement  au-dessous,  se  trouve  une 


6l8  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

autre  tache  blanche.  Ces  taches  plus  grandes  sont  parfaitement 
développées  sur  les  segments  du  thorax,  mais  elles  sont  peu  dis- 
tinctes sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen.  Le  collier  est  blanc, 
très  distinct;  il  se  compose  d'une  série  de  taches  blanches.  En 
avant  de  la  plaque  anale  se  trouvent  deux  traits  blancs.  En  des- 
sous, les  vraies  pattes,  les  pattes  membraneuses  et  le  corps  sont 
noirs.  La  ligne  medioven traie  est  représentée  par  quelques  rares 
mouchetures  blanchâtres.  La  base  des  pattes  porte  le  trait  blanc 
habituel.  On  voit  ainsi  que  la  larve  ressemble  notablement  à  celle 
de  hirtaria. 

2^   STADE. 

Longueur  finale  :  8,i  mm. 

(Il  e.st  bon  d'indiquer  ici  que  les  hirtaria  dont  on  se  servit  pour 
produire  cette  hybridation  étaient  originaires  de  l'Angleterre,  mais 
les  larves  avec  lesquelles  on  les  a  comparées  venaient  d'Allemagne 
et  provenaient  de  la  var.  hanoviensis). 

Tête.  —  La  tête  et  les  parties  de  la  bouche  ressemblaient  beau- 
coup à  ce  qu'elles  étaient  au  stade  précédent. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  noir  foncé,  mais  les  rayures 
longitudinales  deviennent  déjà  claires.  Dans  hirtaria,  les  rayures 
mediodorsales  et  subdorsales  ne  sont  que  faiblement  visibles  après 
les  bandes  jaunes  transversales;  dans  buloveci,  elles  se  détachent 
claires  et  blanches  de  chaque  côté  de  ces  bandes;  il  en  résulte 
que  buloveci  possède  une  double  série  d'  «  H  »  sur  le  dos  des 
premiers  segments  abdominaux.  Sur  le  thorax,  ces  lignes  sont 
représentées  par  une  série  de  petites  taches  blanchâtres,  qui 
peuvent  apparaître  également  sur  les  derniers  segments  de  l'ab- 
domen,  mais  alors  elles  sont  plus  faibles.  Dans  hirtaria,  ces  taches 
sont  à  peine  visibles.  Les  lignes  suprastigmatales  sont  très  faibles 
dans  les  deux;  on  peut  les  voir,  en  avant  et  en  arrière  de  la  tache; 
elles  se  développent  de  bonne  heure  dans  cette  région. 

Les  bandes  transversales  sont  plus  nettes  et  plus  petites  que  dans 
hirtaria,    avec   une   couleur   jaune   plus   brillante.    Le   collier    de 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  619 

buloveci,  au  lieu  d'être  formé  de  taches  jaunes  plus  brillantes,  à 
l'extrémité  des  rayures,  est  continu,  car  les  taches  sont  réunies.  La 
plaque  anale  est  plus  foncée  et  n'est  pas  aussi  solidement  bâtie 
que  dans  liirtaria.  La  bordure  postérieure  est  plus  pâle,  et,  comme 
dans  hirtaria,  elle  porte  quatre  verrues  noires  d'où  partent  des 
poils.  Les  deux  taches  qui  la  précèdent,  au  lieu  de  rester  distinctes, 
comme  dans  hirtaria,  prennent  une  forme  allongée  et  sont  plus 
ou  moins  réunies  dans  buloveci. 

Le  long  de  l'emplacement  de  la  ligne  stigmatale,  se  trouve 
une  série  de  grandes  taches  jaunes,  qui  diffèrent  beaucoup  des 
taches  rondes  de  hirtaria,  car  elles  sont  en  forme  de  poires,  avec 
la  partie  efhlée  vers  le  haut.  En  dessous,  et  en  contact  avec  elles, 
se  trouve  la  ligne  stigmatale  faible  et  pâle  ;  elle  apparaît  beau- 
coup plus  forte  et  nettement  plus  jaune  en  avant  des  taches.  Les 
taches  sont  bien  développées  sur  le  thorax,  mais  plus  faiblement 
sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen;  elles  sont  beaucoup  plus 
fortes  que  dans  hirtaria. 

A  la  face  ventrale,  la  larve  est  d'un  noir  foncé;  cette  couleur 
n'est  interrompue  que  par  les  lignes  longitudinales  et  les  taches 
jaunes  substigmatales.  Les  rayures  du  milieu  du  ventre  res- 
semblent beaucoup  à  celles  de  denhami,  et  sont,  par  conséquence, 
encore  un  peu  moins  distinctes  que  dans  zonaria;  ces  lignes 
n'apparaissent  que  faiblement  dans  hirtaria.  A  la  fois,  dans 
hirtaria  et  dans  buloveci,  il  y  a  de  légères  traces  de  la  rayure 
substigmatale. 

La  forme  se  rapproche  nettement  plus  de  celle  des  larves  du 
genre  Ithysia  que  de  hirtaria. 

3"   STADE. 

Longueur  finale  :   14,5  mm. 

Même  à  l'œil  nu,  la  larve  semble  maintenant  de  couleur  plus 
claire,  bien  que  la  tête  ne  diffère  que  très  peu  de  celle  de  la  larve 
de  hirtaria.  Les  rayures,  avec  leur  coloration  jaune,  sont  beaucoup 
plus  continues  dans  buloveci  et  les  bandes  jaunes  se  détachent 
plus  clairement.  Dans  hirtaria,  sauf  sur  la  dernière  section  de 


620  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

chaque  segment,  c'est-à-dire  après  une  bande  transversale,  les 
rayures  sont  très  faibles  et  sont  presque  oblitérées  par  le  fond 
voilé  de  noirâtre.  Dans  buloveci,  les  rayures  sont  tout  à  fait 
continues,  et  la  bordure  est  bien  dessinée,  quoiqu'elle  tende  à  se 
confondre  avec  la  couleur  fondamentale,  qui  est  pâle  sur  les 
surfaces  centrales.  Les  rayures  subdorsales  et  mediodorsales  sont 
légèrement  plus  larges;  leurs  centres  sont  plus  clairs  sur  la  der- 
nière section  de  chaque  segment  dans  bidovecï;  c'est  là  aussi  que 
les  rayures  se  voient  le  mieux  dans  hirlaria.  La  rayure  supra- 
stigmatale  est  brisée  et  très  peu  distincte.  Cela  provient  de  ce 
que  sa  bordure  se  confond  avec  celle  des  rayures  subdorsales  et 
stigmatales.  Les  rayures,  sur  le  thorax,  sont  toutes  plus  ou  moins 
irrégulièrement  brisées,  ce  qui  donne  à  cette  région  un  ton  plus 
pâle.  Les  rayures  mediodorsales,  à  cet  endroit  et  sur  les  derniers 
segments,  sont  très  régulières,  bien  que,  sur  les  derniers  segments, 
elles  soient  toutes  plus  ou  moins  confondues.  Le  vague,  sur  ces 
points-là,  est  moins  marqué  dans  hirtaria.  Sur  la  rayure  supra- 
stigmatale,  la  tache  jaune  originale  se  détache  clairement.  Le 
collier  est  maintenant  identique  dans  hirtaria  et  dans  buloveci; 
il  est  jaune  et  plus  ou  moins  nettement  monili forme. 

La  plaque  anale,  chez  les  deux,  est  noire,  avec  bordure  pâle, 
mais  celle  de  buloveci  est  quelque  peu  marbrée.  En  avant,  se 
trouvent  les  traits  jaunes  habituels.  Le  8^  segment  porte  main- 
tenant les  deux  grandes  verrues  que  l'on  trouve  dans  hirtaria.  La 
rayure  stigmatale,  bien  que  n'étant  pas  continue,  est  marquée  très 
clairement  dans  buloveci;  tout  le  long  se  trouvent  les  grandes 
taches  habituelles  dont  on  constate  la  présence,  même  sur  le  thorax 
et  sur  les  derniers  segments  abdomuiaux.  Ces  taches  ont  une  forme 
beaucoup  plus  triangulaire  que  dans  hirtaria;  le  trait  jaune,  en 
arrière  et  au-dessous  d'elles,  fait  plus  clairement  partie  de  la 
rayure  stigmatale;  celle-ci,  en  effet,  est  assez  large  à  cet  endroit, 
mais  se  rétrécit  et  se  relève  ensuite. 

A  la  face  ventrale,  la  larve  est  noirâtre  partout,  sauf,  naturel- 
lement, à  l'endroit  des  taches  et  des  rayures.  Les  rayures  du  milieu 
du  ventre  sont  claires  et  distinctes,  et,  comme  dans  zonaria  et 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  62  I 

dans  denhanii,  elles  sont  très  écartées.  La  rayure  substigmatale, 
quand  elle  est  développée,  est  très  régulière.  Au  contraire,  dans 
hirtaria,  les  rayures  ventrales  ne  sont  claires  que  sur  les  dernières 
sections  des  segments.  La  rayure  substigmatale  est  tout  à  fait 
distincte  et  jaune  près  des  pattes  membraneuses  dans  hirtaria, 
mais  pas  dans  buloveci,  oh  la  partie  médiane  de  toutes  les  rayures 
est  grise.  Les  pattes  membraneuses,  dans  les  deux,  sont  noirâtres, 
avec,  çà  et  là,  des  teintes  plus  pâles,  mais  la  bordure  pâle  des 
plaques  des  pattes  est  beaucoup  plus  nette  dans  buloveci. 

Les  pattes  thoraciques  sont  noires  dans  les  deux,  mais  le  dessin 
pâle  à  la  base,  n'est  pas  aussi  clair  dans  l'hybride.  L'espace  entre 
les  pattes  est  pâle. 

4'  STADE. 

Longueur  finale 2,9  cm. 

Tête 2     mm. 

Largeur  maxima 3     mm. 

Tête.  ■ — ■  La  tête  est  de  couleur  blanche,  plus  ou  moins  tachetée 
de  noir.  Les  sclérites  épicraniens  sont  plus  pleins  et  plus  arrondis 
que  dans  hirtaria  et  les  taches  y  ont  une  forme  plus  allongée. 
Les  parties  de  la  bouche  sont  foncées,  mais  ont  une  bordure  plus 
pâle. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est  maintenant  d'un  gris  jau- 
nâtre particulier,  une  couleur  presque  celle  de  certaines  pierres. 
Dans  un  certain  nombre  d'individus,  il  est  nettement  jaune,  tandis 
que,  dans  d'autres,  il  est  gris  avec  tendance  à  devenir  pourpre.  On 
retrouve  toutes  les  rayures  longitudinales,  mais  la  bordure  noire 
est  très  brisée.  Les  rayures  mediodorsales  sont  beaucoup  plus 
larges  et  plus  jaunes  immédiatement  avant  les  bandes  jaunes 
transversales;  à  l'œil  nu,  elles  semblent  n'être  qu'un  prolongement 
jaunâtre  de  ces  lignes  ayant  la  forme  et  l'apparence  d'un  coin. 
Les  rayures  subdorsales  sont  beaucoup  plus  visibles.  Elles 
semblent  onduler  et  atteignent  leurs  points  les  plus  élevés  aussitôt 
après  les  lignes  transversales  et  encore  à  mi-chemin  entre  elles, 


622  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

mais  elles  sont  plus  larges  et  de  couleur  plus  éclatante  après  la 
première  position.  La  ligne  suprastigmatale  est  très  irrégulicre; 
une  ramification  s'en  détache  vers  le  milieu  de  chaque  segment  et 
la  réunit  à  la  ligne  stigmatale.  Les  rayures  ont  toutes  une  ten- 
dance à  se  réunir  par  des  portions  détachées  irrégulières  de  la 
bordure  noire,  après  une  bande  jaune  et  à  la  fin  de  la  première 
section  du  segment,  où  se  trouve  une  mince  ligne  noire  trans- 
versale. Sur  les  segments  du  thorax,  ainsi  que  sur  les  derniers  de 
l'abdomen,  les  rayures  sont  bien  vagues,  mais  l'espace,  entre  les 
deux  rayures  médianes,  est  clair,  sans  être  toutefois  aussi  clair 
ni  aussi  gris  que  dans  hïrtaria.  L'espace  entre  les  rayures  medio- 
dorsales  et  les  rayures  subdorsales,  exactement  en  avant  des 
bandes  jaunes,  est  recouvert  d'un  noir  qui  n'arrive  pas  à  se 
nuancer  et  à  se  perdre  dans  le  fond  commun,  ainsi  que  cela  a  lieu 
dans  hirtaria.  Les  bandes  jaunes  sont  bien  plus  faibles  que  dans 
hirtaria  et  pas  aussi  régulières.  De  plus,  à  mesure  qu'elles  avancent 
vers  l'extérieur,  elles  se  rétrécissent.  Le  collier,  à  ce  moment,  se 
compose  simplement  de  petites  taches  jaunes  à  l'extrémité  cies 
rayures.  La  plaque  anale  est  plus  étroite  ;  sa  couleur  est  beaucoup 
plus  jaune  et  avec  des  marbrures  foncées  beaucoup  plus  accen- 
tuées que  dans  hirtaria.  En  avant,  se  trouvent  les  deux  taches 
jaunes  en  forme  de  traits,  avec  un  petit  tubercule  chitinisé  d'où 
part  un  poil.  Sur  le  8^  segment,  les  deux  grandes  verrues  noires 
sont  assez  visibles. 

La  rayure  stigmatale  porte  une  bordure  noire  en  dessus  et  est 
assez  régulière.  Sur  elle  se  trouvent  de  grandes  taches  triangulaires 
dont  l'angle  apical  arrive  jusqu'à  la  rayure  suprastigmatale.  La 
tache  jaune  de  cette  rayure,  qui,  comme  dans  hirtaria,  a  persisté 
depuis  le  premier  stade,  est  reliée  à  la  rayure  stigmatale  aussitôt 
après  les  taches  plus  grandes.  L'espace  qui  contient  les  stigmates 
et  la  surface  contiguë  sont  noirâtres.  Les  stigmates  eux-mêmes 
sont  nettement  plus  grands  que  ceux  de  hirtaria.  La  face  ventrale 
de  la  larve  rappelle  celle  de  zonaria.  Les  rayures  du  milieu  du 
ventre  sont  très  larges,  et  leur  coloration  centrale  est  pâle  ;  la 
bordure   intérieure  est   faible   par  comparaison   avec   la  bordure 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  623 

extérieure.  Cette  tendance  est  si  marquée,  que  les  deux  rayures 
sont  presque  confondues  en  une  seule  sur  les  premiers  segments 
de  l'abdomen;  à  d'autres  endroits,  les  bordures  intérieures  tendent 
même  à  se  confondre.  Les  rayures  substigmatales  sont  beaucoup 
plus  rapprochées  des  lignes  médianes  que  dans  hirtaria;  elles 
sont  plus  minces,  plus  ondulées  et  plus  brisées.  L'espace  entre  elles 
et  les  rayures  stigmatales  est  noir,  avec  de  légères  taches  plus 
pâles.  Les  pattes  sont  noires,  avec  des  dessins  plus  pâles  se  déta- 
chant beaucoup  plus  clairement  que  les  bigarrures  roses  de 
hirtaria.  Les  griffes  sont  bien  plus  courtes  que  dans  cette  espèce. 
L'espace  entre  les  pattes  est  jaune;  juste  à  la  base  des  pattes, 
entre  cette  surface  et  la  rayure  stigmatale,  se  trouve  un  trait  jaune 
assez  visible.  Les  pattes  abdominales,  nettement  plus  courtes  que 
celles  de  hirtaria,  ont  une  couleur  jaunâtre  pâle,  tachetée  de  noir 
plus  visible  encore  sur  les  plaques  postérieures.  Les  tubercules 
primaires  se  voient  plus  facilement  à  l'œil  nu,  et  sont,  par  consé- 
quent, plus  grossiers  que  dans  les  larves  des  autres  hybridations. 

5^  STADE. 

Longueur  finale  4,8  cm. 

Largeur  de  la  tête 3,8  mm. 

Largeur  maxima  4,9  mm. 

La  larve  a  une  longueur  modérée,  mais  elle  est  beaucoup  plus 
grosse  que  celle  de  hirtaria;  en  dépit  des  dimensions  plus  grandes 
de  cette  espèce,  la  tête  de  l'hybride  est  beaucoup  plus  grande;  les 
joues  et  les  lobes  épicraniens  sont  plus  arrondis  et  plus  pleins. 
Il  n'y  a  que  peu  de  tendance  aux  dentelures.  La  tête  a  une  couleur 
gris  jaunâtre  qui  devient  légèrement  rose  sur  les  joues.  Le  tout 
est  bigarré  de  points  noirs  qui  sont  beaucoup  plus  gros  que  dans 
hirtaria.  Les  antennes  sont  très  pâles  vers  la  base;  mais,  près  du 
sommet,  elles  sont  noirâtres.  Comme  d'habitude,  elles  portent  en 
dessous  un  long  poil  sensitif.  Les  parties  de  la  bouche, 
maxillae,  etc.,  sont  d'un  brun  jaunâtre  avec  une  bordure  pâle. 

Corps.  —  Le  fond  de  la  couleur  est,  en  général,  gris  pur,  avec 
tendance  au  jaune  dans  quelques-uns,  en  passant  par  la  couleur 


624  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

grisâtre  de  la  pierre.  On  retrouve  toutes  les  rayures  longitudinales; 
mais  les  deux  rayures  mediodorsales  sont  les  mieux  indiquées. 
Entre  les  rayures,  la  surface  est  plus  ou  moins  pointillée  de  noir, 
sauf  dans  les  mdividus  jaunâtres.  Ces  rayures,  dans  hirtaria,  ont 
une  bordure  nette,  mais  dans  buloveci,  la  bordure  est  très  frag- 
mentaire. La  coloration  centrale  des  rayures  est  jaunâtre  dans  les 
individus  jaunes,  mais  elle  a  des  tendances  à  devenir  orange  dans 
les  autres.  Sur  les  segments  du  thorax  et  sur  les  premiers  segments 
de  l'abdomen,  les  rayures  médianes  sont  très  bien  dessinées;  mais, 
en  arrière,  elles  deviennent  un  peu  vagues.  Dans  toute  sa  longueur, 
mais  plus  particulièrement  sur  les  premiers  et  les  derniers  seg- 
ments, la  rayure  subdorsale  est  très  faible.  Il  en  est  de  même  pour 
la  rayure  suprastigmatale;  cependant,  dans  les  exemplaires  fon- 
cés, elle  est  un  peu  plus  forte  que  dans  les  individus  correspondants 
de  hirtaria. 

Les  bandes  transversales  jaunes  parfois  font  défaut;  généra- 
lement, elles  sont  larges  mais  assez  courtes.  Quand  elles  sont  très 
distinctes,  elles  sont  clairement  bordées  de  noir,  et  la  bordure  des 
rayures  devient  plus  forte.  En  avant  de  ces  bandes,  et  quelquefois 
sous  une  forme  très  concentrée,  on  peut  voir  les  voiles  noirs  (suf- 
fusions)  que  l'on  trouve  dans  hirtaria  ;  quand  ces  ombres  sont  très 
nettes,  les  dessins  qu'elles  forment  se  détachent  très  distinctement. 
Lorsque  les  bandes  font  défaut,  les  rayures  médianes  sont  un  peu 
plus  larges  sur  les  dernières  sections  des  segments  et  alors  la 
coloration  du  centre  de  la  rayure  a  une  tendance  à  devenir  orange. 
Quelques  individus,  que  l'on  ne  peut  pas  distinguer  facilement 
des  larves  de  denhami,  ont  des  rayures  assez  régulières  et  ne 
portent  pas  les  taches  noires  sur  le  fond  de  la  couleur.  On  constate 
la  présence  du  collier,  mais  seulement  sous  forme  de  petites  taches 
jaunes  à  l'extrémité  des  diverses  rayures.  Les  stigmates  sont 
grands,  noirs  et  ovales.  Ils  sont  entourés  de  jaune  pâle,  parti- 
culièrement sur  le  prothorax  et  sur  les  derniers  segments  de 
l'abdomen. 

Dans  toutes  les  larves,  les  deux  verrues  noires  du  8^  segment 
de  l'abdomen  sont  très  distinctes;  mais  jamais  aussi  grandes  ni 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  625 

aussi  pointues  que  dans  hirtaria.  Les  taches  jaunes,  sur  le  curieux 
anneau,  en  forme  de  collerette  qui  vient  à  la  suite,  sont  très  en 
évidence;  elles  le  sont  même  autant  que  dans  hirtaria.  La  plaque 
anale  est  jaunâtre  et  fortement  tachetée  de  noir.  Son  bord  posté- 
rieur est  plus  arrondi  que  dans  hirtaria.  Quelques-unes  de  ces 
plaques,  par  la  couleur,  se  rapprochent  davantage  de  hirtaria; 
alors  elles  sont  noirâtres  avec  des  taches  jaunes.  Dans  ces  cas,  les 
deux  plus  grandes  taches  qui  portent  des  poils  sont  très  nettes. 

La  ligne  stigmatale  est  assez  large,  et  plus  ou  moins  distincte. 
Sur  elle,  mais  moins  visibles  sur  les  derniers  segments  de  l'ab- 
domen, se  trouvent  les  taches  jaunes  triangulaires  dues  à  grœcaria. 
Exactement  en  avant  de  ces  taches,  comme  dans  hirtaria,  la  ligne 
est  large  et  jaune  et  s'abaisse  un  peu.  A  mesure  que  nous  avançons, 
elle  se  rétrécit  et  devient  peu  distincte,  mais  elle  est  encore  assez 
large  en  avant  de  la  tache  précédente.  Elle  est  large  et  bien  des- 
sinée sur  le  thorax,  quoique  très  brisée;  elle  a  les  mêmes  carac- 
tères sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen.  Cette  rayure  ne 
ressemble  en  rien  à  la  rayure  de  hirtaria,  sauf  par  le  trait  qui 
précède  la  grande  tache.  Le  fond  de  la  couleur,  à  la  surface 
inférieure  de  la  larve,  est  jaune  terne,  voilé  de  gris,  d'une  manière 
irrégulière.  La  tache  jaune  au-dessous  de  la  grande  tache  existe 
parfois,  comme  dans  hirtaria.  La  rayure  substigmatale  est  faite 
d'une  masse  confuse  de  points  noirs  avec  des  traces  de  jaune 
comme  corps  de  la  rayure;  elle  est  parfois  plus  nette  au  com- 
mencement d'un  segment.  La  surface,  entre  elle  et  la  bande  stig- 
matale, est  noirâtre,  tachetée  d'une  manière  irrégulière  de  jaune 
terne;  elle  porte  une  ligne  jaune  claire  à  la  base  des  pattes.  Les 
rayures  du  milieu  du  ventre  sont  un  peu  affaiblies,  mais  elles  sont 
très  larges  et  rapprochées,  avec  corps  (filling  in)  jaune  crème. 
Comme  conséquence  du  rapprochement  de  ces  rayures,  la  distance 
entre  elles  et  la  rayure  stigmatale  est  plus  grande  que  dans 
hirtaria. 

Les  pattes  sont  noires,  avec  des  espaces  pâles  irréguliers  qui 
ne  prennent  pas  un  aspect  pourpre  rose  comme  dans  hirtaria;  les 
griffes  aussi  sont  noires.  Entre  les  pattes,  la  coloration  est  un 

40 


626  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

peu  pâle,  et  avant  chaque  paire  se  trouve,  sur  cette  surface  pâle, 
une  tache  brunâtre  triangulaire.  Une  tache  semblable,  mais  plus 
arrondie,  est  placée  après  les  pattes.  Les  pattes  membraneuses 
sont  jaunâtres  légèrement  teintées  de  rose  et  marbrées  de  noir. 
Elles  sont  toutes  plus  courtes  que  dans  hïrtaria.  Les  tubercules 
primaires  se  voient  facilement,  mais  les  poils  qu'ils  portent  sont 
très  faibles. 

Variation  des  larves. 

Les  larves  sont  extrêmement  variables,  car  elles  doivent  com- 
biner les  colorations  dont  elles  ont  hérité  de  liirtaria,  avec  la 
tendance  qu'a  la  couleur  fondamentale,  dans  grœcaria,  à  passer 
au  jaune  vif.  Il  en  résulte,  comme  nous  l'avons  déjà  indiqué,  que 
la  gamme  des  couleurs  est  très  étendue.  Les  rayures  semblent 
toujours  portées  à  s'affaiblir,  et  rarement,  sinon  jamais,  elles  ne 
sont  dessinées  aussi  clairement  que  dans  hïrtaria;  mais  dans 
nombre  de  cas  la  coloration  médiane  des  rayures  est  orange,  de 
même  que  dans  cette  espèce.  Le  dessin  net,  que  produisent  souvent 
les  ombres  concentrées  qui  précèdent  les  bandes  jaunes  transver- 
sales, est  parfois  aussi  régulier  que  dans  hïrtaria.  Comme  on  ne 
peut  avoir  la  larve  de  grœcaria  pour  la  comparaison  directe  des 
détails  secondaires,  le  plus  qu'on  peut  dire,  c'est  que  la  tendance 
générale  de  la  variation  se  fait  en  s'éloignant  de  hïrtaria;  et, 
par  analogie  avec  denhami,  il  est  permis  de  conclure  qu'elle  se 
produit  dans  le  sens  de  grœcaria. 

Mœurs  des  larves. 

Les  habitudes  des  larves  grœcaria  sont  les  mêmes  que  celles 
de  zonaria  et  sont  dues  probablement  à  ce  que  toutes  les  deux 
demeurent  sur  les  plantes  basses,  telles  que  la  Millefeuille 
{Achillea  Millefolium),  le  lotier  {Lotus  corniculatus),  etc.  Les 
habitudes  de  buloveci,  pour  se  reposer,  pour  tomber  quand  il  est 
dérangé,  etc.,  sont  exactement  les  mêmes  que  celles  de  de.nhami. 


I.Él'IDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  627 

Il  n'est  donc  pas  nécessaire  d'en  reparler  ici.  Après  s'être  enterré 
pour  se  transformer  en  chrysalide,  bulovecï  est  plus  porté  à  se 
dessécher  sans  subir  la  métamorphose,  dans  ce  climat,  probable- 
ment à  cause  de  la  moyenne  très  basse  de  notre  température  en 
juin. 

Chrysalides. 

Les  dimensions  des  chrysalides  sont  intermédiaires  entre  celles 
des  ascendants,  mais  plus  près  de  grœcarïa.  La  forme  est  aussi 
celle  de  cette  espèce,  car  elle  est  courte,  trapue  et  non  allongée 
comme  dans  hirtaria.  Les  ponctuations  de  grœcaria  sont  très  gros- 
sières, tandis  que  dans  hirtaria  elles  sont  très  nombreuses.  La 
chrysalide  hybride  combine  ces  deux  caractères.  On  ne  voit  aucune 
trace  du  vaisseau  dorsal. 

Si  on  examine  la  chrysalide  de  côté,  on  trouve  que  le  3®  segment 
de  l'abdomen  est  de  beaucoup  le  plus  large;  à  partir  de  ce  point, 
le  corps  décrit  une  courbe  régulière  dans  les  deux  sens,  mais  il 
y  a  une  légère  cassure  de  la  courbe  à  l'arrière,  due  à  l'aspect  un 
peu  détaché  des  deux  derniers  segments,  comme  dans  grœcaria. 
Si  on  l'examine  en  dessus,  on  trouve  aussi  que  le  3®  segment  de 
l'abdomen  est  le  plus  large  de  tous.  Le  thorax  se  rétrécit  dou- 
cement à  partir  de  là,  au  lieu  d'avoir  les  côtés  presque  parallèles 
comme  dans  hirtaria.  Les  deux  épines  latérales  de  l'armature 
anale  sont  pareilles  dans  les  deux;  dans  bitloveci,  la  base  de 
l'épine  terminale  est  très  large  ;  elle  s'effile  rapidement  et  se  ter- 
mine par  deux  pointes  très  fines. 

Les  enveloppes  des  ailes,  dans  biiloveci,  sont  plus  grossières 
que  dans  hirtaria,  et,  sous  le  rapport  de  la  forme,  en  diffèrent 
aussi  profondément;  dans  hirtaria,  elles  sont  beaucoup  plus 
longues  ;  dans  buloveci,  l'angle  apical  est  beaucoup  plus  pointu  ; 
les  bordures  terminales  et  internes  sont  droites  et  tracent  un  angle 
de  120°.  Dans  hirtaria,  il  n'y  a  pas  d'angle,  mais  une  courbe  large 
et  rapide.  Les  enveloppes  des  pattes,  plus  plates,  ne  sont  pas 
aussi  lisses  que   dans  hirtaria;  les  enveloppes  des  antennes  ne 


628  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

sont  pas  aussi  pleines  ni  aussi  unies,  mais  un  peu  plus  larges.  Les 
pectinations  sont  clairement  dessinées.  Les  stigmates  sont  beau- 
coup plus  grands  que  dans  hirtaria;  ils  sont  placés  dans  une 
dépression  plus  profonde  et  ils  sont  en  outre  plus  rapprochés  de 
la  bordure  antérieure  des  segments,  absolument  comme  dans 
grœcaria.  Leur  forme  diffère  aussi  de  celle  des  chrysalides  de 
hirtaria;  au  lieu  d'avoir  une  forme  ovale  large  et  régulière,  ils 
sont  étroits  et  un  peu  plus  pointus  en  dessous,  comme  dans 
ffrœcaria. 


Durée  de  la  nymphose. 

Des  cinquante  et  une  chrysalides  obtenues  cette  année,  une 
seule  prolonge  la  nymphose.  La  proportion  est  donc  la  même  que 
dans  hirtaria  d'Angleterre.  Sur  trente-six  chrysalides  grœcaria 
obtenues  en  1909,  deux  ont  donné  leurs  papillons  en  19 10,  trois  ont 
émergé  en  191 1  et  quatre  (2  cf  et  2  q)  au  printemps  de  l'année 
courante. 


Imago. 

On  n'a  pas  encore  obtenu  le  papillon  d'éclosion  *  ;  nous  en 
avons  extrait  un  de  l'enveloppe  de  la  chrysalide  qui  ressemblait 
beaucoup  à  un  des  gros  Harrisoni,  avec  toutes  les  expansions  de 
la  coloration  (suffusions)  supprimées.  Le  fond  de  la  couleur  est 
d'un  jaune  ocreux  très  pâle;  les  lignes  sont  analogues  à  celles 
de  denhami.  Les  génitalia  ont  été  figurés  PI.  D,  n°  19. 


*  Depuis,  des  éclosions  se  sont  produites  à  des  intervalles  irréguliers,  pendant 
le  mois  de  décembre   191 2  et  en  janvier  et   février   1913. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  629 


HYBRIDATIONS    SECONDAIRES 

Hybridation  entre  "  Pœcilopsis  pomonaria  "  et  "  Lycia  hybr.  pilzii  ". 

Pœcilopsis  pomonaria  cf  x  Lycia  hybr.  pilzii  Q  =  hybr.  brooksii. 

Dans  le  cours  des  nombreuses  tentatives  faites  pour  croiser  ces 
formes,  nous  avons  obtenu  environ  cent  accouplements.  Les 
femelles  pilzii  se  sont  mises  à  pondre  leurs  œufs  à  la  manière 
habituelle  et  elles  l'ont  fait  très  librement.  Les  larves  n'ont  éclos 
que  dans  une  portée  seulement  et  seulement  au  nombre  de  14. 
Toutes  s'attaquèrent  vivement  à  leur  nourriture  qui  se  composait 
d'aubépine,  et  continuèrent  à  bien  s'alimenter.  Leurs  habitudes, 
à  tous  égards,  étaient  les  mêmes  que  celles  des  larves  de  hunii. 
Trois  d'entre  elles  furent  tuées  accidentellement;  les  autres,  res- 
tées bien  portantes,  se  sont  transformées  sans  difficulté  en  chry- 
salides. Tout  en  se  nourrissant  convenablement,  elles  sont  restées 
un  peu  en  retard  sur  himii  et  pilzii. 


Description  de  la  larve. 

Comme  les  larves,  dans  leurs  premiers  stades,  ne  différaient 
que  peu  de  celles  de  hunii,  on  n'en  a  fait  aucune  description 
spéciale,  sauf  au  dernier  stade,  où  l'on  peut  faire  une  comparaison 
directe  entre  les  larves  pleinement  développées  des  deux  formes. 

A  l'exception  du  développement  un  peu  plus  grand  des  taches 
noires,  les  têtes  des  deux  larves  étaient  exactement  les  mêmes. 

Le  fond  de  la  couleur,  sur  le  corps,  est  d'un  gris  ardoise,  avec 
des  expansions  de  coloration  plus  ou  moins  sombres.  Le  corps  a 
exactement  la  même  forme  que  dans  pomonaria.  Les  rayures 
longitudinales  existent  toutes,  mais  leur  bordure  est  irrégulière  et 


630  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


beaucoup  moins  distincte  que  dans  hiinii.  Pratiquement,  les 
formes  des  rayures  sont  les  mêmes  dans  les  deux  hybrides;  tou- 
tefois, elles  sont  un  peu  plus  larges  dans  la  forme  présente  et  la 
coloration  médiane  des  rayures  est  plus  pâle.  Les  rayures,  dans 
les  deux,  tendent  à  se  briser  aux  mêmes  endroits,  ce  qui  trouble 
beaucoup  le  parallélisme  des  bordures  dans  brooksii,  particuliè- 
rement sur  les  derniers  segments  de  l'abdomen  et  sur  ceux  du 
thorax.  Le  contraste,  entre  le  fond  de  la  couleur  et  la  coloration 
médiane  des  rayures,  est  très  marqué.  La  rayure  subdorsale,  qui 
est  bien  deux  fois  aussi  large  que  dans  hiinïi,  n'a  pas  d'ordinaire 
de  bordure  inférieure,  elle  peut  même  se  trouver  réunie  à  la  rayure 
suprastigmatale,  qui  n'est  que  très  faiblement  indiquée,  sauf  sur 
les  cinq  premiers  segments  de  l'abdomen.  Toutes  les  bandes  jaunes 
transversales  se  ressentent  fortement  de  l'influence  de  pomonaria. 
Elles  ont  une  couleur  presque  crème,  avec  un  anneau  jaune  autour 
du  tubercule  primaire  qui  se  trouve  sur  la  ligne.  Ces  bandes, 
comme  dans  pomonaria^  peuvent  se  montrer  sur  les  6^  et  7®  seg- 
ments de  l'abdomen.  Le  collier  est  exactement  le  même  dans  les 
deux  hybridations;  il  en  est  de  même  pour  les  deux  verrues  du 
8"  segment,  des  deux  taches  jaunes  en  avant  de  la  plaque  anale, 
et  pour  la  plaque  elle-même. 

La  rayure  stigmatale  est  très  réduite  comparativement  à  celle 
de  hunii,  mais  elle  est  tout  aussi  forte  sur  le  thorax.  De  fait,  sur 
les  segments  de  l'abdomen,  elle  n'est  brillante  et  distincte  qu'en 
avant  des  taches  jaunes  et  sous  les  stigmates.  Ces  taches  ont 
aussi  leur  dimension  réduite  et  sont  pareilles  à  celles  de  pomo- 
naria. Les  stigmates  sont  noirs.  En  dessous,  la  larve  est  d'un  gris 
clair;  les  rayures  sont  comme  dans  pomonaria,  mais  leur  colo- 
ration médiane  est  légèrement  rosée.  Les  vraies  pattes  et  les  pattes 
membraneuses  ne  présentent  pas  de  différence. 

La  larve,  en  somme,  est  beaucoup  plus  bigarrée  que  dans  kunii, 
à  cause  du  contraste  plus  accentué  des  couleurs.  Bien  qu'elle  pos- 
sède trois  quarts  de  sang  de  pomonaria,  on  lui  donnerait  certai- 
nement, si  on  la  rencontrait  à  l'état  sauvage  dans  la  nature,  le 
nom  de  liïrtaria. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  63 1 

Comme  on  pouvait  s'y  attendre,  toute  la  tendance  de  la  varia- 
tion est  dans  le  sens  de  pomonaria  et  du  développement  de  ses 
fortes  colorations  sombres,  bien  que  l'une  des  larves  ait  présenté 
un  fond  pourpre  distinct,  aussi  foncé  que  dans  hirtaria. 


Chrysalides. 

Les  chrysalides  ressemblent  beaucoup,  sous  le  rapport  de  l'as- 
pect, à  celles  de  hiinii,  mais  elles  varient  grandement  de  dimension. 
Il  y  en  avait  trois,  aussi  petites  que  celles  de  -pomonaria;  six 
étaient  de  la  taille  de  celles  de  pilzii  et  deux  étaient  aussi  grosses 
que  celles  de  hirtaria.  Elles  ne  montraient  pas  de  tendance  à 
prolonger  la  nymphose;  l'imago  s'est  formé  à  l'époque  habituelle 
et  a  émergé  en  même  temps  que  ceux  de  pilzii.  Les  organes  géni- 
taux des  chrysalides  étaient  fort  défigurés  et  l'on  attendait  avec 
grand  intérêt  l'apparition  des  papillons. 


Imagines. 

Les  chrysalides  ont  donné  six  papillons;  parmi  les  autres, 
quatre,  bien  que  vivants,  n'ont  pas  réussi  à  percer  la  peau  de  la 
chrysalide  et  ont  été  extraits  artificiellement.  L'autre  chrysalide 
a  été  laissée  intacte.  Parmi  ceux  que  l'on  avait  extraits,  un  était 
plus  mâle  que  femelle  et  les  trois  autres  plus  femelles  que  mâles. 
Nous  décrivons  en  détail  les  six  autres  spécimens. 

I.  —  Ce  spécimen  avait  les  ailes  complètes  et  la  nervation  tout 
à  fait  normale.  Les  ailes  sont  de  couleur  noirâtre  avec  des  écailles 
jaune  ocre,  plus  particulièrement  vers  la  base.  On  trouve  une  forte 
bande  subterminale,  de  couleur  blanchâtre  ocreuse  comme  celle 
qu'on  trouve  dans  les  spécimens  plus  foncés  de  pilzii,  mais  les 
dentelures  disparaissent  presque  dans  les  écailles  jaunes  disper- 
sées çà  et  là.  Le  système  d'écaillés  est  plus  fort  que  dans  pomo- 
naria cT,  mais  moins  fort  que  dans  pilzii  cf;  il  ressemble  for- 
tement à  celui  de  hirtaria   Ç).  Les  ailes  postérieures  ressemblent 


632  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

à  celles  de  pilzii  cf.  Les  franges  de  toutes  les  ailes  ont  l'aspect 
rigide  et  hérissé  particulier  à  hunii  Q.  La  face  est  couverte  d'une 
épaisse  pubescence,  comme  dans  pilzii;  le  thorax,  au  lieu  d'être 
couvert  de  fourrure,  est  revêtu  d'un  mélange  de  fourrure  normale 
et  de  poils  courts  ressemblant  à  des  écailles  comme  l'on  voit  dans 
pilzii  Q .  La  seule  partie  des  dessins,  sur  le  thorax,  qui  appartienne 
à  ponionaria  pour  la  couleur,  est  le  collier  pâle.  L'abdomen  a 
nettement  l'aspect  de  celui  d'une  femelle;  il  est  couvert  de  fourrure 
courte,  ayant  l'apparence  d'écaillés,  comme  dans  pilzii  Q,  mais 
il  y  a,  çà  et  là,  quelques  poils  plus  longs,  tels  que  ceux  que  l'on 
voit  dans  pomonaria  cf.  Cette  fourrure  se  trouve  mêlée  à  quelques 
écailles  orange  comme  dans  ponionaria  Q. 

L'oviscapte  forme  une  saillie  nette,  mais,  chose  étrange,  les 
organes  mâles  sont  également  développés.  Les  antennes  ont  aussi 
un  aspect  mélangé,  mais  paraissent  appartenir  plutôt  à  un  mâle. 
Les  pectinations,  dans  les  deux  antennes,  sont  très  irrégulières.  La 
gauche  est  femelle  sur  un  cinquième  de  sa  longueur,  et  après, 
sauf  le  manque  de  régularité  dans  la  pectination,  elle  est  presque 
mâle.  La  droite  est  presque  identique,  sauf  que  sa  nature  féminine 
s'étend  un  peu  plus  loin;  elle  porte  des  pectinations  isolées.  Sur 
les  deux  tiers  de  sa  longueur,  elle  est  alors  comme  dans  le  mâle 
de  pilzii,  et  dans  le  dernier  tiers,  sauf  une  ou  deux  pectinations, 
elle  est  presque  femelle. 

En  dessous,  sauf  pour  les  dimensions  du  corps  et  pour  les 
parties  détachées  des  organes  génitaux  mâles,  l'insecte  ressemble 
exactement  à  un  pilzii  Q  ordinaire. 

Ce  spécimen  est  représenté  sur  la  Planche  A,  11°  i,  et  ses  génitalia 
sur  la  PI.  L,  n°  36. 

2.  —  Ce  deuxième  spécimen  est  plus  petit. 

Par  son  aspect  général,  il  ressemble  fort  au  premier  du  côté 
gauche;  toutefois,  la  bande  subterminale  pâle  est  plus  large,  plus 
blanche  et  moins  nettement  dentelée.  Les  écailles  sont  aussi  plus 
fortes.  Aux  deux  ailes  on  aperçoit  des  teintes  grises,  qui  font 
penser  au    fond   pâle   de  ponionaria.   Les   ailes  ont   une   frange 


LÉPinOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  633 

complète,  et,  spécialement  sur  les  ailes  postérieures,  elles  portent 
l'ensemble  des  taches  de  pomonaria.  L'aile  antérieure  droite  est 
à  peu  près  la  même,  mais  l'aile  postérieure  correspondante  est 
totalement  différente;  à  l'exception  de  la  frange  elle  est  la  même 
que  dans  pilzii  Q.  Cela  provient  d'une  modification  des  nervures, 
qui  sont  plus  faibles  après  la  cellule  discoïdale. 

Le  corps  de  ce  spécimen  est  gynandromorphique  d'une  manière 
très  curieuse.  Le  côté  droit  du  thorax  est  femelle,  du  type  pilzïi  Q, 
mais  le  gauche  a  le  type  ordinaire  mâle  de  pihii.  L'abdomen  est 
presque  femelle,  mais  l'oviscapte  est  dégénéré  et  fait  saillie;  le 
côté  droit  montre  des  tendances  mâles,  nettes.  La  fourrure,  sur 
l'abdomen,  a  les  caractères  de  celle  d'une  femelle,  sa  couleur  se 
rapproche  de  celle  de  langeï  Q.  L'antenne  droite  est  mâle  et  res- 
semble exactement  à  celle  de  pilzii  cf;  l'antenne  gauche,  sauf 
quelques  pectinations  au  tiers  apical  et  quelques-unes  encore  à 
d'autres  endroits,  est  Q. 

Ce  spécimen  est  ûguré  Planche  A,  n°  2. 

3.  —  L'aile  antérieure  gauche  est  pareille  à  celle  du  premier 
exemplaire,  mais  il  y  a  moins  d'écailles  jaunes  à  la  surface.  Il  y  a 
une  très  légère  déformation  des  nervures  7  et  8.  Les  franges  ont 
un  caractère  intermédiaire  entre  les  exemplaires  i  et  2.  L'aile 
postérieure  gauche  est  nettement  façonnée  sur  celle  de  pilzii  Q, 
mais  la  marge  extérieure  est  légèrement  ondulée  et  la  7*  nervure 
est  prolongée;  l'aile  fait  par  conséquent  une  saillie  sur  ce  point. 
La  bordure  interne  est  légèrement  ondulée  aussi. 

L'aile  antérieure  droite  ressemble  un  peu  à  la  gauche,  mais  les 
nervures  7  et  8  sont  plus  déformées.  La  bordure  est  un  peu 
concave  à  l'extrémité  de  la  7®  nervure  et  la  marge  est  courbe, 
donnant  ainsi  à  l'aile  la  forme  d'une  faux.  L'aile  postérieure 
droite,  bien  que  déformée,  est  nettement  pareille  à  celle  de  l'autre 
côté,  sauf  pour  la  saillie  mentionnée  ci-dessus.  Le  thorax  et  l'ab- 
domen sont  comme  dans  pilzii  Q,  sauf  que  nous  avons  des  écailles 
jaunes  massées  au  centre  de  la  région  dorsale. 

Les  antennes  semblent  être  de  forme  intermédiaire;  elles  sont 


634  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


parcimonieusement,  mais  assez  régulièrement  pectinées,  avec  des 
pectinations  qui  ont  la  moitié  de  la  longueur  de  celles  de  pilzii  cf. 
La  base  de  l'antenne  gauche  n'a  pas  de  pectmations,  mais  elle 
est  plus  épaisse. 

Nous  figurons  cet  exemplaire  Planche  A,  n°  3. 

4.  —  L'aile  antérieure  gauche  est  presque  celle  du  mâle  normal, 
sauf  que  les  franges  font  défaut.  I-.a  costale  ressemble  à  celle 
de  poinonaria  cf,  en  ce  qu'elle  porte  des  écailles  jaunes;  elle  est 
pourvue  de  piquants  comme  pilsii  Q.  Le  fond  de  la  couleur  est 
nettement  brun  clair;  il  est  traversé  par  les  lignes  de  ptlsii  cf.  La 
bande  subterminale  est  ocreuse  et  s'étend  jusqu'à  l'angle  anal. 
Cette  aile  ressemble  davantage  à  celle  de  hunii  cf  qu'à  celles  de 
pomonaria^  de  pilzïï  ou  de  hirtaria.  Sur  l'aile  gauche  postérieure 
les  nervures  sont  très  peu  distinctes,  et  l'aile  est  épaissie  à  l'extré- 
mité de  la  7**  nervure  qui  fait  une  saillie  d'environ  i  mm.  5  en 
dehors  du  contour  général  de  l'aile  qui  est  fortement  déformée 
par  ce  fait;  la  couleur  en  est  jaune.  L'aile  antérieure  droite  a 
pour  modèle  celle  de  pilzii  Q  ;  elle  a  les  mêmes  dessins;  mais, 
environ  2  millimètres  au  delà  de  la  cellule  discoïdale  jusqu'à  la 
6**  nervure,  se  trouve  un  vide.  On  trouve  une  légère  saillie  à  l'ex- 
trémité de  la  6*^  nervure.  Les  nervures  de  l'aile  postérieure  droite 
sont  un  peu  raccourcies;  les  piquants  ne  sont  pas  aussi  forts;  par 
ailleurs,  elle  ressemble  notablement  à  celles  des  femelles  de  hunii, 
dont  les  ailes  sont  fort  réduites. 

Le  corps  est  tout  à  fait  celui  d'une  femelle  et  ressemble  beau- 
coup à  celui  du  spécimen  3,  mais  le  collier  et  les  patagia  portent 
une  fourrure  plus  pâle. 

En  dessous  du  corps  se  voit  un  oviscapte  dégénéré,  avec  quelques 
parties  d'organes  génitaux  mâles. 

Les  antennes  sont  très  épaisses;  elles  sont  femelles  à  la  base; 
à  part  cela  elles  ressemblent  beaucoup  à  celles  du  spécimen  i,  sauf 
que  les  pectinations  sont  plus  longues  et  moins  nombreuses.  Le 
sommet  de  l'antenne  gauche  est  presque  Q. 

L'insecte  est  figuré  PI.  A,  n"  4,  et  ses  genitalia  PI.  M,  n"  37. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  635 

5.  —  L'aile  antérieure  gauche  ressemble  beaucoup  à  l'aile 
antérieure  droite  du  n°  4.  L'aile  postérieure  gauche  ressemble  fort 
à  l'aile  droite  du  spécimen  n"  2,  bien  que  plus  courte  et  plus  large. 
L'aile  antérieure  droite  est  longue  et  linéaire.  La  moitié  basale 
est  d'un  jaune  rouillé;  la  partie  extérieure  pointue  est  plus  épaisse 
et  plus  noire.  La  costale  est  beaucoup  plus  fortement  armée  de 
piquants  que  sur  le  côté  gauche.  L'aile  postérieure  droite  res- 
semble à  celle  du  n°  2.  Le  corps  est  femelle;  il  ressemble  de  très 
près  à  celui  de  pomonaria,  mais  les  écailles  sont  jaunes  pâles. 
Les  antennes  sont  presque  femelles;  celle  de  gauche  possède 
quelques  pectinations  mâles  à  un  endroit  où  elle  est  plus  épaisse, 
c'est-à-dire  à  environ  2  millimètres  de  la  base.  Les  deux  portent 
quelques  pectinations  près  du  sommet.  Voir  la  figure  PI.  A,  n"  5. 

6.  —  L'aile  antérieure  gauche  se  rapproche  beaucoup  de  l'aile 
antérieure  droite  du  n°  5,  mais  elle  est  tordue,  très  noire  et  porte 
quelques  écailles  jaunes  à  la  base.  Elle  est  densement  recouverte 
de  cils  noirs.  L'aile  postérieure  gauche  semble  pareille,  mais  elle 
est  plus  large;  elle  est,  cependant,  trop  déformée  pour  permettre 
de  saisir  les  détails  de  la  structure.  L'aile  antérieure  droite  res- 
semble fort  à  celle  du  côté  opposé,  sauf  qu'elle  est  plus  large  et 
plus  longue.  L'aile  postérieure  droite  est  également  déformée  et 
tordue,  autrement  elle  aurait  été  pareille  à  l'aile  correspondante 
du  n°  3.  Le  corps  ressemble  à  celui  du  spécimen  n°  5  ;  il  en  est 
de  même  des  antennes,  sauf  qu'elles  sont  plus  épaisses. 

Le  spécimen  est  représenté  PL  A,  n"  6,  et  ses  organes  génitaux 
sur  la  PI.  M,  n°  38. 

7.  —  Parmi  ceux  qui  ont  été  extraits  de  la  chrysalide,  autant 
qu'on  a  pu  s'en  assurer,  le  7"  spécimen  ressemble  au  n"  3,  mais 
l'antenne  de  droite  est  moins  fortement  Q. 

8  et  9.  —  Les  deux  exemplaires  se  rapprochent  le  plus  des 
spécimens  5  et  6. 

10  —  Ce  dernier  ressemble  beaucoup  au  n"  i. 


636  LÉPIDOPTLROLOGIE   COMPARÉE 


Hybridation  entre  Lycia  hirtaria  et  Lycia  hybr.  plzii. 
Lycia   hybride  pilsii   cf  x  Lycia  hïrtana  Q  =  (hybr.   bicrrowsi). 

Ce  croisement  a  été  produit  maintes  fois.  L'an  dernier,  les 
œufs  de  deux  femelles  se  sont  trouvés  fécondés;  néanmoins,  à 
l'exception  d'un,  ils  ne  produisirent  que  des  embryons  qui  périrent 
dans  la  coquille.  La  larve  qui  a  réussi  à  éclore  est  morte  et  n'a 
vécu  que  très  peu  de  temps.  Cette  année-ci  encore,  on  a  pu  obtenir 
nombre  de  croisements  qui  ont  produit  une  assez  belle  quantité 
d'œufs  fécondés,  dont  un  pourcentage  raisonnable  a  éclos.  Les 
larves  furent  placées  sur  de  l'aubépme  et  elles  l'ont  attaqué  vive- 
ment. Elles  se  sont  maintenues  en  très  bonne  santé  et  ont  grandi 
tout  aussi  rapidement  que  celles  de  l'hybridation  pilzii,  auxquelles 
elles  ressemblent  beaucoup  par  leurs  habitudes. 

On  a  réservé  la  description  détaillée  pour  le  dernier  stade, 
étant  donné  que  les  larves  ressemblaient  de  très  près  à  celles  de 
pilzii. 

Description  de  la  larve  arrivée  à  son  complet  développement. 

La  tête  ressemble  beaucoup  à  celle  de  hirtaria,  mais  la  couleur 
est  d'un  pourpre  plus  clair. 

La  couleur  fondamentale  se  rapproche  de  celle  de  brooksi,  mais 
elle  est  plus  jaune  et  pas  aussi  grise,  dans  la  plupart  des  spéci- 
mens. Elle  est  cependant  extrêmement  variable;  elle  peut  même 
devenir  blanchâtre  et  dans  quelques  cas  pourpre  noirâtre,  parti- 
culièrement près  des  bandes  transversales.  Les  rayures  medio- 
dorsales  sont  plus  visibles  que  dans  hirtaria;  mais,  bien  que  la 
bordure  soit  distincte,  elles  ne  sont  pas  aussi  nettes.  La  rayure 
subdorsale  arrive  à  former  une  pointe  et  se  brise  sur  la  section 
segmentale  qui  précède  une  bande  transversale,  tout  comme  dans 
hirtaria.  La  rayure  suprastigmatale  ressemble  de  près  à  celle  de 
pilzii.  Les  colorations  (suffusions)  variées  que  l'on  voit  sur  les 
larves  de  pomonaria  existent  dans  tous  les  exemplaires,  à  l'ex- 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  637 

ception  d'un  très  petit  nombre.  Les  bandes  transversales  sont  bien 
dessinées  et  sont  d'un  jaune  pâle.  Le  collier,  de  même  que  les 
taches  jaunes  en  avant  de  la  plaque  anale,  sont  exactement  les 
mêmes  que  dans  kir t aria.  Il  en  est  de  même  de  la  plaque  elle- 
même  et  des  deux  forts  tubercules  du  S*'  segment. 

L'espace  entre  les  deux  rayures  dorsales  est  gris  comme  dans 
hirtaria.  La  rayure  stigmatale  varie  un  peu  dans  le  sens  de 
pomonaria,  car  elle  est  plus  étendue,  en  même  temps  que  plus 
irrégulière,  et  la  partie  médiane  en  est  plus  pâle. 

Une  forte  ombre  noire  apparaît  en  avant  des  taches  jaunes, 
sur  la  rayure;  et  sur  celle-ci  se  détachent  très  nettement  les  stig- 
mates couleur  brique  et  non  point  noirs  comme  dans  -pomonaria 
ou  pilzii. 

A  la  face  ventrale,  la  larve  suit  pilzii  de  plus  près  que  sur 
d'autres  points,  mais  les  vraies  pattes  et  les  pattes  membraneuses, 
sauf  qu'elles  ont  une  teinte  plus  claire,  sont  pareilles  à  celles  de 
hirtaria.  Par  leur  forme,  les  larves  sont  semblables  à  celles  de 
pilzii,  mais  quelques-unes  sont  un  peu  plus  longues  et  plus  grosses. 
Elles  ne  varient,  comme  on  l'a  dit  déjà,  que  sous  le  rapport  de 
la  coloration,  les  autres  points  étant  très  stables. 

Chrysalides. 

Par  leur  aspect,  à  première  vue  les  chrysalides  ressemblent 
beaucoup  à  celles  de  hirtaria.  On  est  frappé  tout  de  suite  par  la 
grande  variation  des  dimensions  :  la  longueur  variant  de  13  à 
18  millimètres.  Les  enveloppes  des  ailes  sont  très  faibles  et 
déformées;  à  en  juger  par  là,  les  imagines  devront  être  gynan- 
dromorphes  *  :  cette  supposition  trouve  sa  confirmation  dans  la 
nature  mélangée  des  organes  génitaux,  qui  paraissent,  le  plus 
souvent,  plus  femelles  que  mâles. 

Sans  une  seule  exception,  tous  les  imagines  sont  maintenant 
complètement  formés,  mais  n'ont  pas  encore  émergé  *. 


*  Ces  imagines  ont  émergé  en  février  1913  ;   leurs  organes  sexuels  sont  parfai- 
tement développés,  malgré  la  distorsion  des  genitalia  observée  dans  les  chrysalides. 


638  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


Pœcilopsis  hybride  hunii  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  (hybr.  hidlt). 

Ce  croisement  est  aussi  facile  à  obtenir  que  le  précédent,  mais 
il  donne  rarement  des  œufs  fécondés  ;  les  premiers  obtenus  l'ont 
été  au  printemps  de  cette  année.  Un  petit  nombre  seulement  ont 
réussi  à  éclore.  Quand  on  les  a  placées  sur  la  plante  nourricière 
{Cratœgus  oxyacantha),  les  jeunes  larves  se  sont  développées  tout 
aussi  rapidement  que  celles  de  l'hybridation  précédente  et  se  sont 
également  maintenues  en  bonne  santé. 

Comme  il  n'y  a  que  très  peu  de  différence  sous  tous  les  rapports 
entre  les  larves  et  les  chrysalides  de  cette  forme  et  celles  de  la 
dernière,  il  serait  peu  utile  de  répéter  les  descriptions. 


îthysïa  hybr.  harrisonï  cf  x  Lycia  hirtaria  Q  =  (hybr.  goodwini). 

Ce  croisement  est  très  facile  à  obtenir  ;  il  a  été  produit  des 
vingtaines  de  fois.  La  femelle  hirtaria  a  rarement  pondu  plus 
d'une  demi-douzaine  d'œufs,  et,  en  général,  aucun  n'est  fécondé. 
Un  œuf,  déposé  au  mois  d'avril  1910,  a  éclos,  mais  la  larve  est 
morte  aussitôt.  Toutes  les  tentatives  faites  depuis  pour  renouveler 
ce  succès  ont  échoué.  La  larve  était  exactement  la  même  que  celle 
d'un  hirtaria  normal. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  639 


REMARQUES    POUR    CONCLURE 

Dans  le  cours  des  expériences  précédentes,  nous  avons  observé 
de  nombreux  faits  intéressants;  quelques-uns  sont  si  importants 
que  nous  leur  accordons  ici  une  attention  particulière. 

Les  voici  : 

1.  —  La  grande   force   physique   des  larves. 

2.  —  Les  variations  sous  le  rapport  de  la  stérilité  dans  les 
différents  hybrides  primaires  élevés. 

3.  —  La  prédominance  apparente  des  caractères  de  zonarïa 
et  de  grœcaria  dans  les  produits. 

4.  —  Lidépendamment  de  ce  dernier  point,  l'influence  toujours 
dominante  des  mâles  pour  déterminer  l'aspect  des  hybrides. 

5.  — •  Le  dégoût  des  larves  hybrides  pour  certaines  plantes 
nourricières  telles  que  la  Millefeuille  {Achillca  Millefoluim), 
le  Trèfle,  etc.,  c'est-à-dire  les  plantes  nourricières  du  groupe 
Ithysia. 

6.  —  L'impuissance  à  produire  des  femelles,  observée  dans 
certains  croisements. 

7.  —  La  nature  gynandromorphique  de  certaines  des  hybri- 
dations secondaires. 

A.  —  Force  des  larves  et  stérilité  des  croisements. 

Les  deux  premiers  points  seront  traités  en  même  temps,  non 
point  parce  qu'ils  ont  des  rapports  spéciaux,  mais  à  cause  de  la 
lumière  que  ces  deux  points  combinés  jettent  sur  l'origine  et  la 
fixité  des  espèces.  Les  expériences  exposées  ci-dessus  diffèrent 
de  la  plupart  de  celles  qui  ont  été  faites  par  d'autres  observateurs, 
par  le  fait  que  jusqu'ici  on  s'était  occupé  d'espèces  très  rap- 
prochées les  unes  des  autres  au  point  de  vue  de  la  force;  tandis 


640  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

que,    dans   nos   expériences,    plusieurs    des    croisements    produits 
l'ont  été  à  l'aide  de  parents  différant  énormément  à  cet  égard. 
Par   exemple,    les   espèces    du    genre    Ithysia    sont    extrêmement 
délicates  et  meurent,  sans  raison  apparente,  dans  des  conditions 
où    les    espèces    des    genres    Lycia   et   Pœcilopsis,    à    l'exception 
peut-être   de   l'espèce  lapponaria,   conservent  une   santé  robuste. 
Ceci    ne   s'applique    pas    seulement    aux    conditions    artificielles; 
/.  zonaria  montre  la  même  faiblesse  à  l'état  de  nature  et  un  grand 
nombre  de  chenilles  meurent  juste  au  moment  où  elles  arrivent 
à  leur  pleine  croissance.  Dans  mes  expériences,  le  résultat  constant 
a  été  que,  dans  tous  les  cas  où  les  croisements  se  sont  produits 
entre  un  individu  choisi  parmi  les  genres  les  plus  vigoureux  et 
un  autre  du  groupe  Ithysia,  au  lieu  d'avoir  des  larves  hybrides 
aussi  faibles  que  le  membre  le  plus  faible,  ou  bien,  comme  on 
aurait  pu  s'y  attendre  d'après  leur  origine  hybride,  plus  faible 
que  celui-ci,  elles  étaient  aussi  fortes  que  le  parent  le  plus  fort. 
En  d'autres  termes,  la  force  prédomine.  Non  seulement  il  en  est 
ainsi;  mais,  quand  on  croise  la-pponaria  et  zonaria,  qui  ne  sont 
remarquables  ni  l'un  ni  l'autre  pour  la  force,  —  bien  que,  à  mon 
avis,  lapponaria  soit  le  plus  fort,  —  la  vigueur  des  larves  semble 
être  cumulative,  c'est-à-dire  que  les  larves  hybrides  sont  bien  plus 
robustes  que  celles  de  l'un  ou  de  l'autre  parent.  Considérons  les 
effets  de  cette  loi  pour  le  cas  des  espèces  dans  les  conditions 
naturelles.  Supposons  qu'une  espèce  produise,  comme  aberration 
de  hasard,  une  forme  un  peu  plus  vigoureuse  qu'elle-même  à  l'état 
de  larve  ou  dans  n'importe  quelle  autre  phase.  Il  est  clair  qu'un 
accouplement,  entre  le  type  et  l'aberration,  aurait  pour  résultat,  en 
admettant   que   la    force   prédomine,   un   rejeton   beaucoup   plus 
vigoureux  que  le  type  de  l'espèce  et  plus  susceptible,  par  con- 
séquent, de  fournir  les  parents  de  la  génération  suivante.  Il  n'est 
que  juste  de  conclure  que,   allant  de  pair  avec  l'acquisition   de 
la  force  de  l'aberration,  nous  avons  la  reproduction  de  son  aspect 
extérieur.    La    production    d'imaginés    ressemblant    à    la    forme 
nouvelle,  dans  nombre  de  cas,  serait  petite;  mais  si,  comme  on 
l'a  admis,  la  robustesse  de  l'aberration  et  ses  autres  caractères 


LEPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 


641 


sont  des  caractères  prédominants,  mendéliens,  lOO  %  de  la 
descendance  se  présenteraient,  à  l'œil,  comme  des  formes  dis- 
tinctes de  la  forme  typique.  Ainsi,  si  nous  écrivons  S  pour  repré- 
senter l'aberration,  en  indiquant  par  là  que  sa  force  et  les  autres 
traits  sont  prédominants,  et  W  pour  le  type,  avec  force,  etc., 
récessives,  le  tableau  suivant  indique  le  résultat  d'un  accouplement 
entre  l'aberration  et  le  type  et  les  produits  consécutifs  de  la 
première  génération  ou  génération  F^,  et  ainsi  de  suite  pour  les 
générations  F2,  F3. 

P >-     (prédominant)       S     x     W  (récessif) 


Fx— >- 


SS 

(produit 
prédominant) 


->-  SS 


s  w  (hétérozygote  avec  l'aspect  de  S) 


SW 


ws 


hétérozygote  ayant  l'aspect  de  S 


ww 
w  w 


SIS  SlW         WlS  WIW 

comme  précédemment 

— >-  SS  SS  ww  ww 

(Races  pures)  (Races  pures)  (Races  pures)   (Races  pures) 


Nous  avons  ainsi  obtenu  une  lignée  ininterrompue  d'individus 
S  S  de  race  pure.  Cependant,  comme  nous  avons  admis  que  la 
forme  nouvelle  était  la  plus  forte,  il  est  clair  qu'elle  doit  tendre 
à  augmenter  en  nombre.  D'une  façon  tout  aussi  nette,  nous 
pouvons  voir  que  le  nombre  d'individus  de  la  forme  type  doit 
diminuer.  En  outre,  l'alternative  suivante  devrait  se  produire  : 
ou  bien  la  forme  primitive  sera  totalement  submergée  et  s'éva- 
nouira, nous  laissant  la  forme  nouvelle  à  sa  place,  ou  bien,  les 
deux  survivraient  et  la  forme  typique  se  retirera  dans  des  loca- 
lités où  l'effort  de  la   lutte,   avec  des   formes  supérieures,   sera 

41 


642  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

moins  âpre,  et  y  subsistera  à  titre  de  forme  ou  d'espèce  localisée 
et  rare.  Nous  voyons  un  fait  analogue  à  celui-là  se  produire  sous 
nos  yeux  dans  le  Nord  de  l'Angleterre  où,  graduellement, 
Amphidasis  betularia  est  remplacé  par  son  aberration  Double- 
dayaria;  déjà  dans  le  Comté  de  Durham,  on  ne  trouve  pas  de 
trace  de  la  forme  typique.  Un  exemple  du  second  état  de  choses 
se  montre  dans  le  trio  des  espèces  Larentïa  aiititmnalis,  Lar. 
sordidata  et  Lar.  ruherata.  Les  deux  premières,  en  évoluant,  se 
sont  éloignées  de  la  dernière,  grâce  à  leur  force  et  à  leurs  qualités 
d'adaptation,  qui  leur  permettent  une  existence  prolongée  à  l'état 
de  larve  à  une  époque  où  les  périodes  de  chaleur  estivale  vont 
constamment  en  diminuant.  L'évolution  de  la  première  est  déter- 
minée par  la  robustesse  de  l'embryon  dans  l'œuf;  l'embryon 
passe  en  effet  l'hiver  dans  l'œuf.  L'autre  réussit,  grâce  au  pouvoir 
qu'elle  a  acquis  de  continuer  à  vivre  à  l'état  de  larve  en  cocon  au 
plus  fort  de  l'hiver,  et  de  réussir  ensuite  à  se  transformer  en 
chrysalide.  Que  Lar.  riibcrata  soit  la  forme  la  plus  ancienne,  cela 
se  démontre  par  sa  rareté,  et  la  discontinuité,  en  même  temps  que 
l'étendue,  de  sa  distribution.  Pour  en  revenir  aux  espèces  dont 
nous  sommes  en  train  de  nous  occuper,  je  considère  le  groupe 
Lycia  Pœcilopsis,  dans  son  ensemble,  comme  étant  la  lignée  la 
plus  forte,  et  /.  zonaria,  /.  alpina  et  les  autres  Ithysiœ  comme 
étant  des  formes  isolées  et  plus  faibles,  incapables  de  rivaliser 
avec  les  autres  dans  des  conditions  semblables  et  dans  des 
localités  identiques.  Elles  ont  donc  choisi  les  localités  des 
montagnes  et  celles  du  bord  de  la  mer,  de  même  que  l'ont  fait 
tant  de  plantes  qui,  dans  la  bataille  de  la  vie,  ont  succombé  en 
présence  de  voisins  plus  robustes.  Là,  elles  se  sont  plus  ou  moins 
aidaptées  et  se  sont  spécialisées  de  toutes  les  manières,  pour 
résister  aux  attaques  de  leurs  ennemis. 

Or,  si  nous  admettons  que  les  formes  spécialisées  ont  évolué, 
et  que,  à  la  fois,  elles  et  la  forme  primitive  ont  persisté,  la  question 
que  nous  allons  nous  poser  est  de  savoir  ce  qui  les  a  séparées  au 
point  que  chacune  d'elles  ait  droit  d'être  considérée  comme  une 
espèce.  En  même  temps  qu'une  différence  d'aspect  dans  la  forme 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  643 

nouvelle,  il  devrait  se  produire  une  différence  physiologique  de 
plus  en  plus  prononcée,  laquelle  différence,  à  la  fin,  se  manifeste- 
rait par  une  stérilité  légère  mais  grandissante  dans  les  croisements 
produits  entre  les  deux  formes,  et  finalement,  dans  l'impossibilité 
de  combiner  les  caractères  physiologiques  des  parents,  entraînant 
la  stérilité  presque  totale  des  produits.  On  trouve  un  exemple  du 
premier  cas,  en  même  temps  qu'un  manque  d'inclination  à  s'ac- 
coupler, dans  Pieris  napi,  forme  typique,  et  sa  variété  alpine 
bryonicB. 

Si  ces  suppositions  sont  vraies,  le  degré  de  stérilité,  dans  la 
descendance  des  divers  croisements,  devrait  être  une  pierre  de 
touche  certaine  de  la  divergence  physiologique  des  parents  ;  si  nous 
pouvons,  à  d'autres  sources,  trouver  des  preuves  qui  corroborent 
cette  divergence,  nous  pouvons  par  là  prouver  indirectement  que 
nos  théories  sur  l'origine  des  espèces  sont  justifiées,  pour  ne  pas 
dire  davantage.  Quels  faits  révèlent  donc  nos  expériences?  Nous 
avons  vu  que  les  hybridations  entre  Pœcilopsis  et  Lycia  sont  suffi- 
samment fécondes,  alors  que  celles  produites,  par  croisement,  entre 
Pœcilopsis  et  Ithysia,  ou  bien  entre  Lycia  et  Ithysia,  sont  pratique- 
ment stériles.  Cette  stérilité  n'est  pas  le  résultat  du  gynandro- 
morphisme  dans  l'un  ou  l'autre  sexe,  car,  un  examen  anatomique 
au  moyen  du  microscope  montre  que  les  organes  génitaux  des 
deux  sexes  sont  parfaitement  formés.  En  d'autres  termes,  la 
stérilité  est  due  à  l'impossibilité  d'amener  une  fusion,  dans  l'in- 
dividu hybride,  de  manière  à  produire  des  germes  capables  de 
remplir  leurs  fonctions.  Nous  sommes  ainsi  amenés  à  la  conclu- 
sion que  Lycia  et  Pœcilopsis  ne  sont  séparés,  dans  le  temps,  que 
par  une  courte  période  en  tant  que  genres,  tandis  que  Lycia  a 
été  depuis  longtemps  séparé  de  Ithysïa,  et  il  en  a  été  de  même 
pour  Pœcilopsis.  Ces  faits,  nous  les  constatons  facilement  d'une 
autre  manière  en  étudiant  la  structure  des  larves;  ou  encore, 
indépendamment  des  caractères  anatomiques,  en  observant  la 
filiation  génétique  des  couleurs  chez  les  imagines,  car  nous  avons, 
en  passant  de  Ithysia  il.  zonaria  étant  pris  comme  type)  à  Pœci- 
lopsis, par  l'intermédiaire  de  Lycia,  un  passage  du  blanc  au  rouge 


644  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

par  l'intermédiaire  du  jaune.  L'on  voit  ainsi  que  la  période  de 
séparation  entre  hirtaria  et  zonaria  a  été  très  longue.  En  dépit 
du  fait  que  hirtaria  possède  une  femelle  pourvue  d'ailes,  je  con- 
clus, de  la  coloration  de  l'adulte,  de  la  couleur  et  de  la  structure 
de  la  larve,  que  zonaria,  par  plusieurs  de  ses  caractères,  mais  non 
par  tous,  ressemble  davantage  à  la  forme  ancestrale,  c'est-à-dire 
que,  d'après  la  phyllogénie,  zonaria  est  la  forme  la  plus  ancienne. 
Cette  assertion  se  trouve  confirmée  par  l'apparition  sporadique 
de  larves  grises,  parmi  les  larves  hautement  spécialisées  de 
hirtaria,  de  lapponaria,  de  rachètes  et  de  pomonaria.  Néanmoins, 
il  ne  faut  pas  en  conclure  que  zonaria  doive  être  considéré  comme 
un  type  primitif,  car  on  peut  facilement  prouver  qu'il  est  lui- 
même  spécialisé  à  d'autres  égards.  Pour  n'en  donner  qu'un 
exemple,  les  bandes  transversales  blanches  de  toutes  les  espèces, 
dans  les  premiers  stades  de  la  larve,  ne  sont  point  la  propriété 
exclusive  de  ce  groupe  un  peu  compact.  On  les  retrouve  dans 
d'autres  membres  de  la  famille,  par  exemple  dans  Boarmia 
crepuscularia,  Selenia  lunaria,  etc.  Or,  zonaria  perd  ces  lignes 
de  bonne  heure,  tandis  que,  dans  pomonaria  et  dans  hirtaria, 
elles  persistent  jusqu'à  la  fin.  Il  est  donc  juste  de  conclure  que 
la  larve  qui  les  a  perdues  est,  à  ce  point  de  vue,  la  forme  la  plus 
spécialisée. 

Enfin,  on  verra  que  /.  italica  et  L.  hirtaria,  phylogénétiquement 
séparés  depuis  plus  longtemps,  se  rapprochent  par  leur  aspect 
extérieur,  mais  non  au  point  de  vue  physiologique,  plus  que  ne 
le  font  les  genres  Lycïa  et  Pœcilopsis. 

B.  —  Prédominance  apparente  de  zonaria. 

Si  nous  considérons  les  imagines  et  les  larves  des  hybridations, 
nous  sommes  frappés  par  la  grande  influence  que  zonaria  semble 
exercer  dans  celles  où  il  joue  un  rôle.  Il  en  est  de  même  de 
grœcaria  dans  l'unique  hybridation  où  elle  a  joué  un  rôle.  Pour- 
quoi en  est-il  ainsi  ?  Quel  avantage  zonaria,  forme  apparemment 
plus  faible,  possède-t-il  donc  ?  Comme  nous  l'avons  vu  plus  haut, 
par  les  couleurs  de  l'imago  et  de  la  larve,  zonaria  se  rapproche 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  645 

davantage  de  la  forme  ancestrale;  incidemment,  rappelons  que 
hirtaria  et  pomonaria  semblent  avoir  produit  quelquefois  des 
larves  grises.  C'est  précisément  par  ces  points,  où  zonaria  se  rap- 
proche le  plus  de  l'ancêtre  phylogénétique,  et,  par  suite,  commun 
à  toutes  les  formes,  que  les  hybrides  se  rapprochent  de  zonaria; 
c'est-à-dire  qu'il  semble  exister,  à  l'état  latent,  dans  hirtaria  et 
dans  les  autres,  des  caractères  communs  qui  reparaissent  une  fois 
de  plus  dans  l'hybride,  du  fait  qu'ils  persistent  à  exister  dans 
zonaria.  On  a  donc  le  droit  d'affirmer  que  si,  dans  hirtaria^  lappo- 
naria  et  pomonaria,  nous  arrivions  à  trouver  un  seul  caractère  qui 
se  rapprochât  de  la  forme  ancestrale  plus  que  dans  zonaria,  ce 
caractère  devrait  se  trouver  reproduit  dans  l'hybride.  Nous  avons 
précisément  un  caractère  de  cette  nature  dans  les  chrysalides,  et  à 
un  degré  moindre  dans  les  bandes  transversales  des  larves.  Les 
chrysalides  de  hirtaria,  de  lapponaria  et  de  pomonaria  ont  la 
couleur  brun  rouge  ordinaire,  tandis  que  dans  zonaria,  elles  ont 
une  teinte  brun  jaune  spécialisée.  Les  hybrides  suivent  hirtaria,  etc. 
Nos  assertions  se  trouvent  donc  justifiées.  La  prédominance 
apparente  de  zonaria  est  réduite  à  la  reproduction  des  caractères 
de  l'ancêtre,  plus  fortement  marquée  de  nos  jours  dans  zonaria 
que  dans  hirtaria,  etc. 

Si  cela  est  vrai,  quand  on  croise  hirtaria  et  pomonaria,  le  pro- 
duit devra  se  rapprocher  de  hirtaria  plus  que  de  pomonaria;  il 
en  est  en  effet  ainsi;  car,  quand  j'ai  présenté  des  larves  ou  des 
imagines  de  hunii  ou  de  pilzii  à  des  amis,  ils  les  ont  toujours  pris 
pour  des  aberrations  de  hirtaria. 

L'espèce  la  plus  ancienne,  au  point  de  vue  phylogénétique, 
semblera  donc  posséder  toujours  l'influence  prédominante;  ou, 
pour  l'exprimer  en  d'autres  termes,  quand  on  la  fait  entrer  dans 
une  hybridation,  elle  paraîtra  retenir  ses  caractères  plus  long- 
temps. 

En  outre,  tous  les  hybrides  à  la  production  desquels  zonaria 
a  contribué,  ont  paru  avoir  les  habitudes  de  zonaria,  tant  à  l'état 
de  larves  qu'à  l'état  d'imaginés;  or,  ceci  est  principalement  une 
question  de  structure.  Ils  sont  en  effet,  sous  ce  rapport,  un  moyen 


646  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

terme  entre  les  deux  parents.  Si  nous  prenons  les  larves  pour 
exemple,  nous  pouvons  dire  que  les  fausses  pattes  sont  plus  courtes 
dans  denhami  que  dans  hirlaria.  Les  larves  auront  donc  une  ten- 
dance plus  grande,  à  se  laisser  tomber  et  à  agir  comme  celles  de 
zonaria.  Tl  en  est  de  même  pour  les  autres  points. 

C.  —  Influence  supérieure  du  mâle. 

Dans  ce  groupe,  cette  influence  ne  s'explique  pas  facilement. 
Il  est  commode  de  dire,  avec  d'autres  observateurs,  que  le  mâle 
possède,  à  un  plus  haut  degré,  la  force  conservatrice,  et  que,  par 
conséquent,  il  retiendra,  en  plus  grand  nombre,  les  caractères 
déterminants  de  l'ancêtre;  cela  reviendrait  à  dire  que  nous 
devrions  avoir  un  produit  se  rapprochant  davantage  du  type 
originel,  et  ce  n'est  point  le  cas.  Dans  bien  des  cas  c'est  la  femelle 
qui  se  rapproche  le  plus  de  la  souche  ancestrale,  et  alors  un 
rapprochement  vers  le  mâle  est  un  éloignement  de  l'ancêtre 
commun.  On  peut  seulement  dire  que  c'est  une  loi  mise  en  évidence 
par  l'expérience  et  conhrmée  par  les  résultats  de  toutes  les  expé- 
riences semblables. 


D.  —  Dégoût  pour  les  plantes  nourricières  de  Ithysia. 

Ainsi  que  nous  l'avons  démontré  plus  haut,  le  groupe  Ithysia 
a  été,  dans  un  passé  lointain,  supplanté  et  chassé  de  ses  antiques 
retraites  par  le  groupe  plus  vigoureux  de  Lycia.  Chassés  des 
lieux  boisés,  les  Ithysia  durent  d'abord  se  plier  à  se  nourrir  de 
quelques  arbustes  bas,  de  nature  peu  différente  de  ceux  auxquels 
ils  étaient  autrefois  habitués.  Des  plantes  de  ce  genre,  ils  les  trou- 
vaient dans  les  espèces  naines  des  genres  Rosa  et  Salix,  par 
exemple  Rosa  spinosissima,  Salix  repens.  Il  s'est  produit  petit 
à  petit  une  transition  graduelle,  mais  non  complète,  de  ces  plantes 
à  Achillea,  Lotus,  Artemisia  et  autres  plantes  semblables.  Il  y  a 
donc  actuellement  une  tendance,  des  deux  côtés,  à  se  nourrir  d'au- 
bépine, etc.,  c'est  pourquoi  cette  nourriture  est  adoptée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  647 


E.  —  Détermination  du  sexe  dans  les  hybrides. 

Quand  on  examine  la  proportion  des  sexes  obtenus  dans  les 
divers  hybrides,  on  peut  noter  une  série  remarquable  de  phéno- 
mènes. Quatre  des  croisements  : 

Lycïa  hirtaria   cf  x  Ithysia  zonaria  Q  =  hybr.   denhami; 
Pœcilopsis  lapponaria   cf  x  /.   zonaria  Q  =  hybr.   smalhnani; 
Pœcilopsis  pomonaria  cf  x  /.  zonaria  Q  =  hybr.  helenœ, 
Lycia  hirtaria  cf  x  /.  grœcaria  Q  =  hybr.  bidoveci; 

ne  produisent  pas  de  femelles.  Ce  résultat  n'a  été  modifié  qu'ex- 
ceptionnellement pour  les  deux  croisements  du  milieu. 

Deux  d'entre  eux  : 

P.  poni.onar2a  çS  x  L.  hirtaria  Q  ^  hybr.  hwni; 
L.  hirtaria  (S  x  P.  pomonaria  Q  =  hybr.  pilzii; 

donnent  des  sexes  approximativement  en  nombre  égal. 

Mais  deux  autres  : 

/.  zonaria  cf  x  P.  pomonaria  Q  =  hybr.     langei; 
I.  zonaria  cf  x  /..  hirtaria  Q  =  hybr.  Harrïsoni; 

donnent  un  excédent  de  femelles. 

Finalement,  la  seule  hybridation  secondaire  obtenue  jusqu'ici  : 
P.  pomonaria  cf  x  Z.  hybr.  pilzii  Q  =  hybr.  brooksi,  produit  des 
spécimens  infailliblement  gynandromorphes.  On  se  pose  tout  de 
suite  la  question  :  pourquoi  en  est-il  ainsi?  Il  est  bien  clair  qu'on 
ne  peut  donner  que  peu  de  preuves,  et  pas  de  preuves  absolues, 
pour  démontrer  ou  pour  combattre  telle  ou  telle  théorie.  La 
prédominance  du  sexe  masculin,  dans  les  quatre  premiers  croise- 
ments, et  la  proportion  des  femelles  dans  le  troisième  groupe, 
nous  font  songer  à  une  explication  simple  d'après  les  théories 
de  Mendel,  mais  la  seule  explication  simple,  basée  sur  la  loi  de 
Mendel,  contient  un  grave  défaut.  Nous  la  donnerons  cependant 
le  moment  venu. 


648  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

Considérons  l'absence  de  femelles  dans  les  quatre  premiers 
cas.  On  a  tout  de  suite  l'idée  que,  comme  /.  zonaria  joue  un  rôle 
dans  trois,  c'est  à  la  femelle  de  cette  espèce  qu'il  faut  attribuer 
l'échec  constaté.  Le  seul  point  de  différence  que  l'on  remarque 
dans  cette  forme,  c'est  la  grosseur  exceptionnelle  de  l'œuf,  qui 
a  un  volume  supérieur  à  ceux  des  œufs  des  autres  espèces.  Mais 
pourquoi  cette  différence  doit-elle  affecter  le  sexe  féminin  seu- 
lement, il  est  difficile  de  le  voir;  heureusement,  l'on  peut  produire 
la  preuve  directe,  de  deux  manières  différentes,  qu'il  ne  s'exerce 
pas  d'action  de  ce  genre  par  rapport  aux  femelles.  En  considérant 
le  cas  de  l'hybride  denhamï  {Jiirtarïa  cf  x  zonaria  q),  qui  est,  il 
est  vrai,  le  croisement  produisant  accidentellement  des  œufs  non 
fécondés,  c'est-à-dire  des  œufs  qui  ne  se  développent  pas  du  tout, 
l'expérience  directe  montre  que,  dans  des  conditions  favorables, 
tous  les  œufs  provenant  de  quelques  femelles  arrivent  à  éclore,  et 
pourtant  il  n'y  a  pas  production  de  femelles.  En  second  lieu,  si 
l'on  remplace  le  facteur  /.  zonaria  par  /.  grœ caria  —  espèce  très 
apparentée  à  zonaria,  ainsi  qu'on  l'a  montré  précédemment,  mais 
dont  les  œufs  ne  se  distinguent  pas  de  ceux  de  hirtaria,  —  ici 
encore,  on  n'obtient  que  des  mâles.  Dans  les  deux  croisements 
que  nous  avons  faits,  tous  les  œufs  cependant  ont  éclos.  Pour 
montrer  que  hirtaria  cf  n'est  pas,  au  premier  chef,  responsable 
de  ces  faits,  disons,  en  passant,  qu'on  peut  le  voir  par  les  croi- 
sements 2  et  3,  dans  lesquels  il  ne  joue  aucun  rôle,  et  pourtant 
ces  croisements,  dans  les  circonstances  ordinaires,  ne  produisent 
pas  de  femelles. 

On  peut  dire  alors  que  l'impossibilité  (due  à  la  présence  de 
deux  espèces)  de  synchroniser  les  changements  embryonnaires, 
provenant  des  différences  dans  les  étapes  nécessaires  pour  pro- 
duire deux  femelles  aussi  différentes  que  zonaria  Q  et  hirtaria  g, 
en  est  la  cause.  A  première  vue,  cela  est  confirmé  par  l'observation 
que  ce  croisement,  très  souvent,  produit  des  œufs  dont  les  larves 
se  développent  jusqu'à  un  certain  degré,  mais  ne  réussissent  pas 
ensuite  à  éclore;  cependant  cette  assertion  est  contredite  par  la 
série  d'expériences  détaillées  ci-dessus,  et  aussi  par  le  fait  qu'un 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  649 

croisement  de  pomonaria  (S  normal  avec  zonaria  Q  également 
normal,  ne  donne  pas  de  femelles,  en  dépit  du  fait  que  les  diffé- 
rences de  structure  de  zonaria  Q  et  de  pomonaria  Q  ne  sont 
pourtant  que  petites.  Il  ne  se  produit  pas  non  plus  aucune  entrave 
de  ce  genre  pour  tous  les  croisements  réciproques,  ni  dans  les 
hybridations  Lycia-Pœcilopsis. 

Nous  arrivons  maintenant  à  des  théories  basées  sur  des  diffé- 
rences cytologiques  possibles  dans  les  œufs  et  les  spermatozoïdes. 

On  peut  ramener  toutes  ces  théories  à  deux  suppositions  : 

1.  —  Nous  pouvons  admettre  une  différence  de  dimension  entre 
les  spermatozoïdes  destinés  à  produire  des  mâles  et  ceux  destinés 
à  donner  des  femelles. 

2.  —  Nous  pouvons  avoir  une  différence  entre  l'état  des  chro- 
mosomes des  spermatozoïdes  produisant  des  mâles  et  celui  des 
spermatozoïdes  produisant  des  femelles,  ainsi  qu'on  l'a  nettement 
vu  pour  d'autres  insectes  (JProtenor  belfragï)  ;  cette  condition  peut 
varier  dans  les  deux  groupes  que  nous  étudions,  et  ainsi,  par 
croisement,  donner  lieu  aux  phénomènes  constatés. 

Dans  le  premier  cas,  la  condition  supposée  est  mécanique,  elle 
revient  à  ceci,  que  les  spermatozoïdes  portant  le  sexe  masculin 
sont  petits  et  capables,  par  conséquent,  de  pénétrer  par  le  micro- 
pyle  des  œufs;  au  contraire,  il  peut  arriver  que  les  spermatozoïdes 
portant  le  sexe  féminin  soient  trop  gros  et,  par  suite,  incapables 
de  pénétrer  dans  un  œuf  pondu  par  un  très  petit  insecte.  En  ce 
cas,  l'énorme  excès  de  spermatozoïdes  masquerait  le  fait  que 
quelques-uns  d'entre  eux  ont  été  impuissants.  Il  n'a  pas  été  fait 
d'expériences  pour  démontrer  ou  détruire  cette  théorie,  mais  il 
serait  possible  que  le  fait  que  les  croisements  hirtaria-pomonaria, 
dans  lesquels  nous  trouvons  la  même  inégalité  de  grosseur,  pro- 
duisent des  femelles  ait  quelque  importance  pour  la  question. 
Dans  le  cas  de  la  deuxième  supposition,  il  est  préférable  de  ne 
pas  formuler  d'hypothèses  en  attendant  les  résultats  d'une  série 
de  recherches  approfondies  quant  aux  conditions  cytologiques  des 
œufs  et  des  spermatozoïdes  de  toutes  les  espèces  et  hybridations, 


650  LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE 

recherches  qui  se  poursuivent  actuellement.  Les  résultats  seront 
publiés  ultérieurement. 

Enfin,  nous  arrivons  à  une  explication  des  faits  d'après  les 
attrayantes,  mais  défectueuses  théories  de  Mendel. 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  indiqué,  L.  hiriaria,  P.  pomonaria  et 
P.  lapponaria  forment  un  groupe  compact,  tandis  que  /.  zonaria, 
I.  grœcaria,  I.  italica  et  /.  alpina  en  forment  un  autre  tout  aussi 
naturel. 

Pour  expliquer  les  faits,  supposons  que  les  cellules  du  germe 
des  mâles  du  premier  groupe  soient  homodynames,  par  rapport 
au  sexe,  et  portent  simplement  le  sexe  mascuHn,  tandis  que  les 
femelles  sont  hétérodynames  sous  le  même  rapport,  avec  le  sexe 
féminin  prédominant. 

Au  contraire,  pour  le  second  groupe,  on  devra  admettre  que 
les  mêmes  conditions  seront  renversées,  c'est-à-dire  que  les  mâles 
sont  hétérodynames  et  les  femelles  homodynames  par  rapport 
au  sexe  masculin,  le  caractère  masculin  étant  de  nouveau  récessif. 

En  résumé  : 

Lycia  hiriaria  cf  1  ,         ,  ,  , 

/     sont  représentes  comme  cfo    avec 

Pœcilopsis  lapponaria  cf     >  ,  ..         ,        . ^ 

\        caractères  mascuims  récessifs. 

P.  pomonaria  cf  J 

Lycia  hiriaria  Q      \ 

P.  lapponaria  Q      >     sont  cfQ 

P.  pomonaria  Q       ) 

/.  zonaria  cf  \ 

I.  grœcana  çS  f  ^^^^^  ^  f      caractères  féminins 

/.  alpina  (S  1  ï  prédominants. 

/.  italica  cf  '  \ 

I.  zonaria  Q 

I.  alpina  Ç) 
/.  italica  Q 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  65  I 


C'est  là  le  seul  arrangement  mendélien  simple  et  possible,  qui 
explique  tous  les  faits;  mais,  ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  il 
est  défectueux.  Si  le  caractère  féminin  prédomine,  les  zygotes  de 
constitution  d' Q  devraient  avoir  l'aspect  de  femelles,  et  les 
zygotes  cf  Cf  devraient  être  mâles,  ce  qui  est  contraire  à  ce  que 
nous  avons  admis  ci-dessus.  M.  le  professeur  R.  C.  Punnett  dit 
que,  si  nous  admettons  une  ségrégation  du  plasma  germinatif 
d'avec  le  somatoplasme  dans  les  Ithysia,  on  peut  imaginer  un 
dispositif  produisant  un  corps  de  femelle  avec  des  germes  de  la 
constitution  cf  (S,  et  de  même  ainsi  de  suite  pour  l'autre  défaut. 

En  admettant  que  l'arrangement  ci-dessus  soit  possible  *,  consi- 
dérons l'effet  d'un  croisement  de  mâle  zonana  avec  une  femelle 
hirtaria;  nous  aurions  dû  produire,  puisque  les  caractères  féminins 
sont  prédominants,  des  femelles  du  type  Q  Q  et  du  type  cf  Q , 
mais  des  mâles  seulement  de  la  forme  cfcf,  soit,  d'après  le  dia- 
gramme qui  suit  : 

CfQ  X  CfQ 


9  Q  g  cf  cf  Q  cfcf 

~  ~    "^~"'  ~  ''  mâles, 

tous  femelles. 


En  d'autres  termes,  nous  devrions  avoir  des  femelles  dans  la 
proportion  de  3/1  ;  ceci  s'accorde  directement  avec  les  résultats 
des  expériences,  car  on  obtient  des  femelles  en  excès.  Cependant 
on  ne  peut  pas  compter  sur  des  chiffres  exacts,  car  les  larves  de 
femelles  sont  les  dernières  à  atteindre  leur  complet  développe- 


*  Il  est  bien  peu  probable  qu'il  puisse  exister  dans  la  forme  grossière  que 
nous  présentons  ci-dessus;  nous  espérons,  cependant,  que  les  résultats  de 
l'examen  cytologique  dont  nous  avons  déjà  fait  mention,  montreront  que  des 
phénomènes  comparables  à  ceux  fournis  par  ce  schéma  sont  justement  ceux 
auxquels  nous  devrions  nous  attendre. 


652  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

ment;  et,  comme  les  dernières  larves  sont  toujours  attaquées  par 
une  maladie  infectieuse  mortelle,  il  y  a  donc  une  mortalité  plus 
grande  parmi  elles,  ce  qui  tend  à  rétablir  l'équilibre  des  sexes. 

Pour  deux  cas,  on  a  noté  les  résultats  suivants  : 

1.  —  Zonaria  cf  x  fonionaria  Q  ont  donné  43  chrysalides  pro- 
duisant 28  g  et  15  cf. 

2.  —  Zonaria  cf  x  hirtaria  Q  ont  produit  71  chrysalides  don- 
nant 51  Q  et  20  cf. 

A  en  juger  par  les  doubles  de  M.  Mera,  zonaria  cf  x  lapfo- 
naria  Q  donnent  probablement  un  excès  semblable  de  Q. 

Considérons  maintenant  le  croisement  hirtaria  cf  x  zonaria  Q  ; 
le  produit  devrait  être  de  la  nature  cfcf,  ce  qu'il  est  en  réalité. 

Il  devrait  en  être  de  même  pour  les  croisements  entre  deux 
espèces  quelconques,  choisies  une  dans  chacun  des  deux  groupes; 
les  faits  observés  sont  en  effet  d'accord. 

Un  croisement  entre  deux  espèces  du  même  groupe  devrait  nous 
donner  des  mâles  de  constitution  cfo'  et  des  femelles  du  type  Qcf 
en  nombre  approximativement  égal,  ce  qui  a  été  trouvé  exact  pour 
les  croisements  réciproques  entre  hirtaria  et  fonionaria  dans  les 
limites  d'erreur  que  comporte  une  expérience. 

Il  ne  reste  plus  à  discuter  que  le  fait  curieux,  qu'une  sélection 
très  prolongée  *,  dans  la  race  de  pomonaria,  de  lapponaria  et  de 
zonaria,  avant  le  croisement,  produit,  dans  de  rares  circonstances, 
quelques  femelles.  La  seule  explication  que  l'on  puisse  fournir, 
c'est  que,  une  telle  manière  d'agir  tend  à  ramener  exceptionnel- 
lement l'une  ou  l'autre  des  espèces  à  son  état  primitif,  et  comme 
elles  sont  toutes  tirées  de  la  même  forme  ancestrale,  les  caractères 
qui  déterminent  le  sexe  devraient  être  de  même  nature  que  entre 
deux  membres  de  la  même  espèce;  par  conséquent,  il  devrait  donc 


*  Le  mot  «  inbreeding  »  qui  est  traduit  ici  par  «  sélection  »  veut  dire  «  repro- 
duction répétée  dans  la  même  famille  (entre  parents)  »,  c'est  donc  une  sélection 
bien  spécialisée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  653 


en  résulter  des  femelles.  Que  la  sélection  *  dans  la  race  dérange 
en  quelque  sorte  l'équilibre  des  sexes,  c'est  un  fait  bien  connu; 
personnellement,  je  ne  l'ai  observé  que  pour  Zonosoma  orbicu- 
laria  dont  la  race,  fortement  sélectionnée  *,  ne  produisit  que  des 
femelles. 

On  doit  noter  cependant  que,  à  quelque  degré  que  l'on  ait 
poussé  la  sélection  *  pour  hirtaria,  son  croisement  avec  zonaria 
femelle  n'a  jamais  produit  une  seule  femelle. 


F.  —  Gynandromorphisme  des  hybridations  secondaires. 

L'examen  anatomique  de  plusieurs  milliers  d'hybrides  pri- 
maires a  révélé  ce  fait  que,  sauf  pour  un  seul  spécimen,  qui  était 
nettement  gynandromorphe,  tous  les  imagines  étaient  parfaite- 
ment mâles  ou  parfaitement  femelles.  Dans  aucun  cas,  il  n'y  avait 
la  moindre  trace  du  mélange  des  organes  sexuels  comme  on  le  voit 
dans  la  femelle  de  Smerinthus  hybrid.  hy bridas.  Pourtant,  dans 
le  cas  de  10  hybrides  secondaires  et  d'environ  50  chrysalides  de 
nature  semblable,  toutes,  sans  exception,  sont  gynandromorphes. 
Pourquoi  cette  différence?  La  proportion,  dans  les  hybrides  pri- 
maires, ne  diffère  pas  de  ce  que  l'on  trouve  dans  les  espèces  pures. 
En  rapport  avec  leur  origine  hybride,  on  peut  remarquer  une 
dégénérescence  marquée  dans  les  œufs  produits  par  les  femelles 
hybrides,  et  ceci  est  probablement  accompagné  d'une  tendance 
analogue  dans  les  spermatozoïdes  des  mâles.  Les  hybrides  secon- 
daires, produits  eux-mêmes  par  des  germes  défectueux,  doivent 
accentuer  la  perturbation  des  produits  sexuels.  Il  a  été  remarqué 
qu'une  impuissance  sexuelle  se  manifeste,  chez  beaucoup  d'ani- 
maux, par  le  développement  des  caractères  secondaires  du  sexe 
opposé.  Ces  phénomènes,  nous  pouvons  les  observer  dans  le 
cas  de  poules  qui  ne  sont  plus  en  état  de  pondre,  des  chats  et 
autres  animaux  que  l'on  a  châtrés.  Il  est  donc  tout  naturel   de 

*  Voir  la  note  page  652. 


654  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

supposer  qu'une  perturbation  analogue,  bien  que  produite  d'une 
manière  absolument  différente,  dans  les  produits  sexuels  de  ces 
hybrides,  amène  le  développement  d'un  mélange  des  sexes  à  un 
degré  aussi  extraordianre  qu'on  le  voit  dans  l'hybridation 
brooksi. 

Il  est  presque  certain  que  cette  explication  répond  aux   faits 
réels. 


Fin. 


Je  dois  mes  plus  vifs  remerciements  à  MM.  Denham,  Brooks, 
Smallman,  Burrows  et  Hull,  en  Angleterre;  à  M.  E.  Lange,  de 
Freiberg,  Saxe;  à  M.  Antoine  Bulovec  (de  Laibach,  Autriche), 
pour  m'avoir  fourni  les  matériaux  qui  ont  rendu  mes  expériences 
possibles.  On  remarquera  que  j'ai  reconnu  ce  concours  en  donnant 
leurs  noms  aux  hybrides  produits. 


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[Hybrid. 

hutoveci 
(Harrison)] 

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EXPLICATION  DES  PLANCHES 

Publiées  dans  le  Volume  VII 
des  Etudes  de  Lépidoptêrologie  comparée. 


PLANCHE    CLXI. 

N°'  1564.  Arhodia  Lasiocamparia  ç^,  Guenéc  {Sp.  G.,  n«  288;  p.   185, 
186).   Australie;  ex  collection   Guenée. 

1565  )  Arhodia  Retect ARIA    cf    et     Q,    Walker.    Moreton-Bay;    ex 

1566  )      collection  Guenée. 

1567.  Sarcinodes  Carnearia,  Guenée  {Sp.  6^.,  n"  291  ;  p.  188,  189). 

Inde  centrale;  typicum  spécimen. 

1568.  Sarcinodes  Vultuaria,  Guenée  {Sp.   G.,  \\°  292;  p.    i8g). 

Bornéo  ;  typicum  spécimen. 

1569.  Hybride  cT  de  NvssiA  Lapponaria  (S  x    Nyssia  Zoxaria   g 

{Smallmant^    Harr.). 

1570.  Hybride  <3  de  Nyssia  Pomonaria  cf  x  Nyssia  Zonaria    q 

Helenae,  Harr.). 

1571.  Hybride    cf    de    NySSIA    ZONARIA    Cf  x  NySSIA    PomONARIA    g 

{Latigei,  Harr.). 

1572.  Hybride    cf    de    BiSTON    Hirtaria    cT  x  Nyssia    Zonaria    g 

Denhami,  Harr.). 

1573.  Hybride    cf    de    Nyssia    Zonaria    cf  x  BiSTON    HiRTARlA     g 

{Harrisoni,  Harr.). 

1574.  Hybride    Ç    de    Nyssia   Zonaria   cf  x  Biston    Hirtaria    g 

{Harrisoni,  Harr.). 

PLANCHE    CLXII. 

N°^  1575  )  Hybrides  cf  et    g    de   Nyssia  Pomonaria  cf  x  Biston  Hir- 
1576  )      TARIA   g    {Hiinii,  Obthr.). 

1577^  Hybrides   cf  et    g    de    BiSTON    Hirtarïa   cf  x  Nyssia   Pomo- 
1578)      NARIA   g    (Pilsii,  Standfuss). 

42 


658  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

N"^  I  i;7Q  \ 

/  Nyssia    Lanaria    cf  Cf ,    Q,    Eversmann.     Ouralsk    (Reçu    de 

(      Serge  Alphéraki). 
1581  ; 

1582.  Nyssia  Hispidaria-Cottei  cf,  Obthr.  Digne  (Reçu  de  Victor 

Cotte;  mars   1911). 

1583.  Nyssia  Alpina  cf,   Sulzer.    Suisse  orientale. 

1584.  Nyssia  Alpinaria    cf,    Scriba    {Italica,    Harrison).    Nord    de 

l'Italie. 

1585.  Nyssia  Florentina  cf,   Stefanelli.    Toscane. 

1586.  Nyssia  Gr^caria  ?  cf,  Boisduval.  Dalmatie. 

1587.  BiSTON   HIRTARIA-CONGENERARIA   cf,    Huebncr.    Ruisseau   des 

Singes  ;    Gorges    de    la   Chiffa  ;    dans   la   Province    d'Alger  ; 
4  mai  1883. 


PLANCHE    CLXIII. 

N°=  1588.    BiSTON    Hirtaria-HanOVIENSIS    d",    Heymons.    Angleterre. 
1589.    BiSTON    HiRTARIA-FUMARIA    Q,    Havv.    Silésie. 
S    1590.   BiSTON  HIRTARIA-DINIENSIS  cf,  Obthr.   Digne. 
£    1591.  Amphidasys  Prodromaria-Meridionalis  (j',  Obthr.  Digne. 
£  1592.  Amphidasys  Prodromaria-Nigricans   q,  Obthr.  Silésie. 

1593.  Amphidasys  Cognataria  g,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  312;  p.  208). 

Amérique  septentrionale  ;  ex  coll.   Guenée. 

1594.  Amphidasys  Cognataria   q,  Guenée.  Tà-tsien-lou. 

i    1595.  Amphidasys  Mpalaria  g,  Obthr.  M'pala  (Lac  Tanganika). 

<'■  1596.  Amphidasys  Johannaria  cf,  Obthr.  Kamerun. 

1597.   Lophodes  Sinistraria   g,   Guenée   (5"^.   G.,  n°  318;  p.   211, 
212).  Australie;  ex  coll.  Guenée. 


PLANCHE    CLXIV. 

No^  1598.  Jankowskia  Moltrechti  cf,  Obthr.    Mandchourie. 

1599.   Hemerophila  Créât  aria  cf,  Guenée  {Sf.  6^.,  n"  321  ;  p.  217). 
Nord  de  l'Inde  ;  ex  coll.  Guenée, 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  659 

N°^  1600.   Hemerophila  Strixaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n»  322;  p.  217, 
218).   Indes  orientales;  ex  coll.  Guenée. 


1601 
1602 
1603 
1604 


Hemerophila  Rhizolitharia,  Rambur. 

Les  cf  n"^  1601  et  1602  viennent  de  Formia  (Italie  cen- 
trale) ;  le  cf  n°  1603  m'a  été  envoyé  de  Marseille,  et  la  Q 
1604  a  été  prise  à  Sebdou. 


PLANCHE    CLXV. 

N"'  1605  ) 

>  Hemerophila  Abruptaria  cf  et  q  ,  Thbg.  Rennes. 

1607  ) 

>  Hemerophila  Abruptaria  cf  et  g,  Thbg.  Alpes-Maritimes. 

1609.  Hemerophila  Abruptaria  q,  Thbg.  Aïn-Draham  (Tunisie). 
La  Q  n"  1608  est  la  race  Murina^  Obthr.,  et  la  Q  n°  1609 
est  la  race  Maiira,  Obthr. 
ibio 

161 1 

1612  y  Hemerophila  Solieraria,  Rambur. 
10131  Le  n°  1610  cf  vient  du  Vallon  de  Saint-Pons;  le  n°  161 1  cT 
1014  j      a  été   recueilli   en    Catalogne  ;    le   n°    1612    cf   a   été   pris   à 

Sebdou;  les  n»"  1613  cf  et  1614    Q   ont  été  capturés  à  Aflou. 
Le  n°   1612   est  peut-être   référable  à  Atlantic  aria,    Rambur; 
K        les  n°>*  1613  et  1614  sont  la  forme  Powelli,  Obthr. 

1615  )  Hemerophila   Luxaria   cf  et  g,   Guenée   {Sp.    G.,   n»  329; 

1616  ;      p.  220).  Australie  orientale;  ex  coll.  Guenée. 


PLANCHE    CLXVI. 

N°^  1617.  Hemerophila  Siljcaria  g,  Guenée  (.V^^.  G.,  n°  331;  p.  220, 
221).  Australie;  ex  coll.  Guenée. 

1618.    Svnopsia    Propinquaria    cf,     Boisduval,     Guenée     {Sp.     G., 
n°  340;  p.  227,  228).  France  méridionale;  ex  coll.  Boisduval. 

-  1619.  Phaselia  Deliciosiaria-Algiricaria  cf,  Obthr.  Géryville. 

1620.   Phaselia  Deliciosiaria  cf,  Lederer.  Akbès. 


66o  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

£n°^  1621.   Phaselia  Ph^OLEUCARIA-Narynaria  cf,  Obthr.  Fort  Naryne, 
en  Turkestan. 

1622.  Cleora  ?  Hypochromaria,  Gucnée  {Sp.   G.,  n°  351,  p.  234). 

Australie. 

1623.  Cleora  Nigridorsaria,   Guenée   {Sf.    G.,  n°  348;  p.   232). 

Patrie  ? 

'•",   1624.   Calamoues  Occitanaria-Melanaria  cf,  Obthr.  Géryville. 
1625.   Calamodes  Fortunaria   Q,  Vazquez.  Fortuna,  près  Murcie. 

1626  )  Calamodes  Powelli  cT  et   Q,  Obthr.   Sud-Oranais  (cf  Aflou, 

1627  )       Q    Gérj-ville). 

1628.  Calamodes  Haroldi  cf,  Obthr.  Aflou. 


PLANCHE    CLXVII. 

ÇN°^  162g.  Calamodes  Haroldi  q,  Obthr.  Aflou. 

c     1630.  Calamodes  Haroldarla  çy,  Obthr.  Scbdou. 

"     1631.   BOARMIA  Umbraria-Decosteraria  Q,  Obthr.   Alpes-Maritim. 

Ç    1632  i  BOARMIA  Umbraria-Powelli    cf    et    Ç  ,    Obthr.    Sud-Oranais 
1633)      {<:S  Aflou;    O    Géryville). 

1634.   BOARMiA  Admissaria  cf,  Gucnée  {Sp.  G.,  n°  357;  p.  239,  240). 
Nord  de  l'Inde  ;  ex  coll.  Guenée. 

i635)BoARMiA    Rhomboidaria-Abstersaria    cf    6t    q,    Boisduval 
1636)      {Sp.   G.,  n°  359  B  ;  p.  242).   Hautes-Pyrénées). 

1637.  BOARMiA  Rectilinearia  cf,  Guenée  {Sp.   C,  n°  362;  p.  243). 
'  Brésil  ?  ex  coll.  Guenée. 

1638.  B0ARMIA  Costaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  361  ;  p.  242).  Bor- 

néo ;  ex  coll.  Guenée. 

1639.  BOARMIA  SUASARIA  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  363;  p.  243).  Inde  ? 

ex  coll.  Guenée. 

1640.  BOARMiA   Pampinaria  cf,   Guenée   {Sp.    G.,   n»  367;   p.   245). 

Baltimore  ;  ex  coll.  Guenée. 

PLANCHE    CLXVIIL 

N°  #641.  BOARMIA  INTR.'VRIA   g,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  371;  p.  246,  247). 
Baltimore  ;  ex  coll.   Quenée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE    COMPARÉE  66l 


N°'  1642.   BOARMIA    Larvaria    cf,    Guenée    {Sp.    G.,    n»   373;    p.    247). 
Canada;  ex  coll.  Guenée. 

1643.   BOARMiA  MOMARIA  Q,  Guenée  {Sp.  G.,  n»  374;  p.  247).  Patrie 

inconnue;  ex  coll.  Guenée. 
1644  \ 

1645      I    T. 

/BOARMIA  CINCTARIA,  De  Géer,  Guenée  {Sp.   G.,  n°«  375,  376, 

I5     (     378  ;  p.  248,  249). 

1648  )  ^^   ^°    '^■^■^    représente   Sublunaria    Q,    Guenée    {Sp.    G., 

n°  376),  de  l'Amérique  septentrionale;  ex  coll.  Guenée.  La 
fig.  1645  est  la  représentation  de  Consimilaria,  Duponchel, 
d'après  le  spécimen  typicum  de  la  coll.  Boisduval  ;  France 
méridionale.  Les  n°^  1646  et  1647  représentent  le  cf  et  la  Q 
de  Cinctana-Consimilaria,  de  l'Ile  Askold.  Le  n"  1648  est 
un  cf  très  obscur  de  Cinctaria.,  recueilli  à  Stettin. 

1649     )     T, 

>  BOARMIA  CONSORTARIA-HUMPERTI  Cf  et  Q ,  Humpert.  Bochum. 

1651.   BOARMIA  ROBORARIA-iNFUSCATA  cf,   Stgr.    Fontainebleau;   ex 
coll.   Feisthamel. 


PLANCHE    CLXIX. 

N°«  1652  ) 

>  BOARMIA  ROUSSELI  o"  et   Q,  Obthr.   Ile  Bourbon. 
1653)  ^' 

1654.  BOARMIA  Renaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  388;  p.  253).  Patrie 

inconnue  ;  ex  coll.  Guenée. 

1655.  BOARMIA  Unipennaria   Q,  Guenée  {Sp    G.,  n°  396;  p.  257), 

Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 

1^  1656  )  ,^ 

/    \  BOARMIA  Unipennaria  cfcf,  Guenée. 
■  1657 > 

Le  n°  1656  provient  de  Bolivie  et  le  n»  1657  est  du  Para- 
guay central. 

1658.  BOARMIA  CORNARIA  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  390;  p.  254).  Nord 

de  l'Inde  ;  ex  coll.  Guenée. 

1659.  BOARMiA  SUBFLAVARIA  cf,   Guenée   {Sp.   G.,  n°  393;  p.   256). 

Inde  centrale  ;  ex  coll.   Guenée. 

1660.  BOARMIA   Camelaria   Q,    Guenée   {Sp.    G.,   n°  394;   p.    256). 

Australie;  ex  coll.  Guenée. 


662  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

^kNos  i(55i_   Tephrosia  Vacillaria  cf,   Guenée   {S-p.   G.,  ti°  400;  p.   260, 
261).  Brésil;  ex  coll.   Guenée. 
1662.  Tephrosia  Dimidiaria  cf,  Guenée  {Sf.  G.,  n°  401  ;  p.  261). 
Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 


PLANCHE    CLXX. 

N°^  1663.  Tephrosia  Quisquilaria  cf.  Guenée  {Sp.  G.,  n°  402;  p.  261). 

Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 
Ç   .    1664.  Tephrosia  Bolinaria  cf,  Guenée  {Sp.   6'.,  n°  405;  p.  262). 

Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 

1665.  Tephrosia  Litharia  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  406;  p.  262,  263). 

Quito;  ex  coll.  Guenée. 

1666.  Tephrosia  Detectaria  Q,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  407;  p.  263). 

Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 
4^    1667.  Tephrosia  Argilaria  q,  Guenée  (5'^.   G.,  n°  408;  p.  263). 
Colombie;  ex  coll.  Guenée). 

1668.  Tephrosia  Canadaria  cf,   Guenée  {Sp.  G.,  n"  409;  p.   263, 

264).  Canada;  ex  coll.  Guenée. 

1669.  Tephrosia  Occiduaria  q,  Guenée  {Sp.  G.,  n"  413;  p.  266). 

Amérique  septentrionale  ;  ex  coll.   Guenée. 

1670.  Tephrosia  Bispinaria,  Guenée  {Sp.  6".,  n"  414;  p.  266,  267). 

Australie  ;  ex  coll.  Guenée. 
\^  1671.  Tephrosia  Mniophilaria  q,  Guenée  (.S"^.  G.,  n°  415  ;  p.  267). 
Brésil  ;  ex  coll.  Guenée. 

1672.  Tephrosia  Excursaria  q,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  416;  p.  267 

et  268).  Australie;  ex  coll.   Guenée. 

1673.  Tephrosia  Exportaria  cf,   Guenée   {Sp.   G.,  n°  419;  p.   268 

et  269).   Tasmanie  ;  ex  coll.   Guenée. 

1674.  Tephrosia   Phibalapteraria  cf,    Guenée    {Sp.    G.,   n°  418; 

p.  268).  Australie;  ex  coll.  Guenée. 


PLANCHE    CLXXI. 

N°^  1675.  Tephrosia  Extersaria-Inalbata,  Obthr.  Berlin. 

1676)  Tephrosia  Sinearia  g  et  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  420;  p.  269). 
1677  ;      Chine.    Q  ,  ex  coll.  Guenée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  663 

N"^  1678.   Tephrosia   Fractaria,    Guenée    {Sp.    G.,   n"  424;   p.    270   et 
271).  Tasmanie. 

1679.  Paraphia  Deplanaria  cf,  Guenée   {Sp.   G.,  n°  426;  p.   272). 

Amérique  septentrionale. 

1680.  Paraphia  Subatomaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  427;  p.  272). 

Amérique  septentrionale. 

1681.  Paraphia  Nubecularia  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  428;  p.  272, 

273).  Canada. 

1682.  Paraphia  Mamurraria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  429;  p.  273). 

Canada. 

1683.  Bryoptera  Injunctata  cf,  Guenée  {Sp.   G.,  n°  430;  p.   273, 

274).  Brésil. 

1684.  Bryoptera  Infuscaria   Q,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  431  ;  p.  274). 

Brésil. 

1685.  Bryoptera  Discata    g,   Guenée   {Sp.    G.,   n»  432;   p.   274). 

Brésil. 

1686.  Bryoptera  Leprosata  q,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  433;  p.  274, 

275).  Brésil. 

(Les   N"^    1678  à    1686  reproduisent  les  types   de   la  coll. 
Guenée.) 

PLANCHE    CLXXIL 

N°*  1687.  Bryoptera  Convallata,  Guenée  {Sp.   G.,  n°  434;  p.   275). 
Brésil. 

1688.  Bryoptera  Canitiata  cf,  Guenée  {Sp.   G.,  n°  435;  p.  275). 

Brésil. 

1689.  Hypochroma    Pseudoterpnaria,    Guenée    {Sp.    G.,    n»   436; 

p.  276).  Nord  de  la  Chine. 

1690.  Hypochroma  Tephrosiaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  437;  p.  277). 

Indes  orientales  ? 

1691.  Hypochroma  Rhadamaria,  Guenée  (5'^.  G.,  n"  440;  p.  277, 

278).   Madagascar. 

1692.  Hypochroma  Crenaria,   Guenée   {Sp.   G.,  n°  441;  p.   278). 

Inde  centrale. 

1693.  Hypochroma  Ruginaria,   Guenée   {Sp.   G.,   n°  442;  p.   278, 

279).   Nord  de  l'Inde. 

1694.  Hypochroma  Minimaria,   Guenée  {Sp.   G.,  n"  443;  p.   279). 

Ceylan. 


664  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

N°*  1695.   Hypochroma   Nelearia,    Guenée    (6'^.    G.,   n°  444;   p.    279). 
Bornéo. 

1696.  Hypochroma  Netunaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  445;  p.  279). 
Bornéo. 


PLANCHE    CLXXIII. 

N°'  1697.  Hypochroma  Danielaria.  Obthr.  Siao-Lou. 

1698.  Hypochroma  Alba-Albida,  Obthr.  Tse-Kou. 

1699.  Hypochroma  Rubicunda,  Warren.  Khasia  Hills. 

1700.  Hypochroma  Emiliaria,  Guenée  {S-p.   G.,  n°  447;  p.  280). 

Australie. 

1701.  Hypochroma  Muscosaria,  Guenée  {Sp.   G.,  n"  450;  p.  281, 

282).  Nouvelle-Hollande. 

1702.  Hypochroma  Borbonisaria,  Obthr.    He  Bourbon. 

1703.  Hypochroma  Thyatiraria,  Obthr.  Tse-Kou. 

1704.  Hypochroma  Euclidiaria,  Obthr.  Tse-Kou. 

1705.  Hypochroma  Abraxas,  Obthr.  Moupin. 


PLANCHE    CLXXIV. 

N°^  1706.  Hypochroma  Polyph^naria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  446;  p.  280). 
Inde  centrale. 

1707.  Hypochroma  Boarmiaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  451;  p.  282). 

Indes  orientales. 

1708.  Hypochroma  Polyph^naria,  Guenée.  Khasia  Hills. 

1709.  Ophthalmodes  Herbidaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  453;  p.  283, 

284).  Inde  centrale. 

1710.  Ophthalmodes  Diurnaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  454;  p.  284). 

Indes  orientales. 

{  Xerodes  Ypsaria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  465;  p.  291,  292). 
1712  ) 

Le  n°  171 1  a  été  étiqueté  :  Bornéo,  par  Guenée;  le  n°  1712 

vient  de  Cherra-Pungee. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  665 


PLANCHE    CLXXV. 

N°^  17 13.    Ophthalmodes  Sinensium,  Obthr.   Tien-Tsuen. 

1714.  Ophthalmodes   Ocellata-Juglandaria,    Obthr.   Sidemi,   en 

Manclchourie. 

1715.  Ophthalmodes  Comoraria,  Obthr.  Iles  Comores. 

^   1716.   Bronchelia  Pudicaria   Q,  Gucnée  (Sp.  G.,  n"  458;  p.  287). 
Brésil. 

1717.  Bronchelia  Puellaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  457;  p.  287). 

Amérique  tropicale. 

1718.  Bronchelia  Hortaria-Wittfeldi,  Obthr.  Floride. 

PLANCHE    CLXXVL 

N°^  1719.  Bronchelia  Fraternaria  cf,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  460;  p.  288). 
Brésil. 

1720.  Bronchelia  Jamaicaria,  Obthr.  Jamaïque. 

1721.  Bronchelia  Matronaria  q,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  461  ;  p.  288). 

Amérique  tropicale. 

1722.  Gnophos   Ventraria   C^j    Guenée    {Sp.    G.,   n°   467;    p.    294). 

Silhet. 

PLANCHE    CLXXVIL 

N"^  1723)  Gnophos  Eolaria  cf  et   q,  Guenée  {Sp.  G.,  n"  466;  p.  294). 
1724)      cf  Nord  de  l'Inde;   Q   Masuri. 

1725.  Gnophos  Miscellaria  cf,  Guenée  (.S*^.  G.,  n°  470;  p.  297). 

Indes  orientales  ? 

1726.  Gnophos  Accipitraria,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  476;  p.  300,  301). 

Inde  centrale. 

'  1727.  Gnophos  Respersaria-Chalcea,  Obthr.  Espagne. 
:    1728.  Gnophos  Respersaria-Ocrea,  Obthr.  Chiclana. 

C  [  Gnophos  Ephyrinaria,  Obthr.   Frontière  chinoise  du  Thibet. 

1730) 

1731  )  Gnophos  Mucidaria  cf,  Huebner.  Vernet-les-Bains  (Pyrénées- 


I73I  J    UINL 

1732)       O 


732)      Orientales). 


666  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


PLANCHE    CLXXVIII. 

N°^  1733.   Gnophos  Mucidaria   Q,   Huebner.   Vernet-les-Bains. 

1734.  Gnophos  Mucidaria  cf,  Huebner.  Colliourc. 

1735.  Gnophos  Mucidaria- H errichii  q,   Obthr.   Pyrénées-Orient. 
1736, 

1738)  Gnophos  Mucidaria-Grisearia  cT  et  q,  Stgr.   (Var.   Vane- 
1739^       S^i^   de   Mucidaria,   selon   Duponchcl,    ûg.    8,    PI.    185).   — 
{Sp.   G.,  n°  472  A  ;  p.  298).  Châteaudun. 

1740.   Gnophos  Variegata  cf,  Duponchel.  Angoulême. 

1741  ) 

l  Gnophos  Variegata  cT  et  q,  Duponchcl.  Doubs. 
1742) 

1743)  Gnophos  Variegata-Cvmbalariata  cf  et  q,  Minière.  Alpes- 

1744)  Maritimes. 


Gnophos  Mucidaria-Ochrearia  cf,  Stgr.  Sud-Oranais. 


PLANCHE    CLXXLX. 

1745  ) 

,>  Gnophos  Variegata-Corsica  cf  et  q,  Obthr.  Corse. 
1746) 

1747.  Gnophos   Glaucinaria,   Huebner   {Sp.   G.,  n°  474;  p.   299). 

Suisse. 

1748.  Gnophos  Glaucinaria,  Huebner.  Pyrénées-Orientales. 

1749.  Gnophos    Glaucinaria,    Huebner;   transit,    ad    :   Plumbearia, 

Stgr.  Alpes-Maritimes. 

1750.  Gnophos  Glaucinaria-Plumbearia,  Stgr.   Schwalbach. 

1751.  Gnophos  Glaucinaria- S  art  aria,  H. -S.  Larche. 

1752.  Gnophos  GLAUCINARIA-Variété  B.  Guenéo  {Sp.   G.,  n°  474  B  ; 

p.  299).  Auvergne. 

1753.  Gnophos  Glaucinaria,  ex  coll.  Bellier;  déterminé  Supinata 

par  Boisduval,  quoique  différente  de  la  Supinata,  Lederer, 
de  Dalmatie  (Mann)   {Sp.   G.,  n°  474  C;  p.  300).  Pyrénées. 

%  1754.  Gnophos  Obscurata-Calceata,  Stgr.  Angleterre. 

1755.  Gnophos  Obscurata-Serotinaria,  Haw.  {Sp.  G.,  n»  479  A; 
p.  303).  Angleterre. 

t    1756.  Gnophos  Obscurata-Bicolor,  Obthr.  Angleterre. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  66; 


PLANCHE    CLXXX. 

N°^  1757.   Gnophos  Obscurata-Pullata  cf,  Duponchel.   Cancale. 

1758.  Gnophos  Orscurata  —  Pallide-marginata  g.  Cancale. 

1759.  Gnophos  Obscurata-Bellieri,  Obthr.  Corse. 

.    1760^  Gnophos   Obscurata-Lafauryata,    Obthr.    Sud-Ouest  de   la 
1761  )       France. 

.    1762.  Gnophos  Obscurata-Maugrabinearia,  Obthr.  Kahlberg. 

1763.  Gnophos  Obscurata,  W.  V.  Cauterets. 

1764)  ^ 

>  Gnophos  Obscurata  cf  et  g,  W.  V.  Monterfil  (Illc-et-Vil.). 

1766.  Gnophos  Obscurata,  W.  V.  Sud-Irlande. 


1768! 


Gnophos  Omararia  cf,  Obthr.  Sud-Oranais. 


PLANCHE    CLXXXL 

N°^  1769.  Gnophos  Omararia  q,  Obthr.  Aflou,  Sud-Oranais. 

1770.   Gnophos  Serraria,  Rambur  (Sp.   G.,  n"  480;  p.  304.  Anda- 
lousie?  [ex.  coll.    Boisduval). 

[  Gnophos  Serraria  cf  et  q,  Rambur.  Corse. 
1772) 

111%) 

\  Gnophos  Serotinaria  cf  et   q,  W.  V.  Basses-Alpes. 

1774)  ^ 

1775  j  Gnophos  Serotinaria-^nearia  cf  et  q,   Obthr.   Pyrénées- 

1776)       Orientales. 

1777  ) 

S  Gnophos  Dilucidaria  cf  et  g,  W.  V.  Mont-Revard  (Savoie). 

1779.  Gnophos    Dilucidaria,    exemplaire    étiqueté    Cremdata    par 

Boisduval,  dans  sa  collection. 

1780.  Gnophos  Dilucidaria  cf,  W.  V.  Fusio,  en  Suisse;  semblable 

à  Crenulata.  selon  Boisduval. 


668  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


PLANCHE    CLXXXII. 

N°^  1781;  ^ 

I  82  î  ^^°^"°^  Mendicaria  cT  et  Q,  h. -S.  cf  Larchc;   Q  Autriche. 

1783)  Gnophos  Mendicaria-Sordaria  cf  et  g,  Thunberg.  Norvège 

1784)  polaire. 

1785.  Gnophos  Mendicaria-Dilucularia  cf,  Freyer.  Alpes. 

1786.  Gnophos  Ambiguaria  cf,  Duponchel.  Alpes-Maritimes. 

1787.  Gnophos  Ambiguaria  cf,  Duponchel.  Alsace. 

1788.  Gnophos  Ambiguaria  cf,  Duponchel.   Pyrénées-Orientales. 

1789.  Gnophos  Pullata  cf,  W.  V.  Alpes-Maritimes. 

£  1790.   Gnophos  Pullata-Conferta,  Stgr.   Thiers   (Puy-de-Dôme). 

1791.  Gnophos  Pullata-Impectinata  q ,  Guenée  {Sp.  G.,  n°  488  B; 

p.   309)  ;    ?  Caniiiaria   Q .   Basses-Alpes. 

1792.  Gnophos  Pullata-Nuhilata,  Fuchs.  Schwalbach. 


PLANCHE    CLXXXIIL 

N"''  1793)  Gnophos  Pullata-Pyrenaica,   Obthr.    {Sp.   G.,   X,  n» 
1794)      p.  540,  541).  Pyrénées-Orientales. 

c    1795.  Gnophos  Deliciaria  cf,  Obthr.  Tâ-tsien-lou. 

1797  > 

1798.  Dasydia  Zelleraria  cf,  Freyer.   Styrie. 

1799.  Dasydia  Anderreggaria-Mauricauda  cf,  Obthr.  Styrie. 

1800.  Dasydia   Torvaria-Septaria   cf,    Guenée    {Sp.    G.,   n°  499; 

p.  316)  ;  ex  coll.  Bellier. 


Dasydia  Zelleraria-Occidentalis  cf,   Obthr.   Basses-Alpes. 


„     [  Dasydia  Torvaria-Septaria  cfcf,  Guenée.  Hautes-Pyrénées. 
1 802  ) 


PLANCHE    CLXXXIV. 

N"^  1803.  Dasydia  Torvaria-Septaria  q,  Guenée.   Montagnes  au-des- 
sus de  Gèdre,  dans  les  Htes-Pyrénées  (Reçu  de  M.  Rondou). 

r   1804. 


^   1805, 


PSODOS  Alpinata-Pyren^a  cf  et  q,  Obthr.  Hautes-Pyrénées. 


N°«  1806] 
1807 
1808; 

(     1809) 
1810! 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  669 

PSODOS  Alticolaria-Gedrensis  c/cf  et    Q,   Rondou.   Hautes- 
Pyrénées  (Reçu  de  M.   Rondou). 

PsODOS  Altissimaria  cf,  Obthr.   Thibet  oriental. 


181 1.  DiCHROMODES    DiVERGENTARlA,     Guenée     {S-p.     G.,    n»    505; 

p.  321).  Australie. 

181 2.  DiCHROMODES  DiASEMARIA,   Guenée  {Sf.   G.,  n"  506;  p.  321, 

322).   Tasmanie. 

1813.  EXELIS  Pyrolaria,   Guenée   {Sp.    G.,  n°  508;  p.   324).   Amé- 

rique septentrionale. 

1814.  Mniophila  ISAfAïLARIA,   Obthr.   Aflou   (Sud-Oranais). 


PLANCHE  CLXXXV. 

No"  i8k  ") 

/  LiPHVRA   Brassolis,   Westwood,   tous  capturés  par   M.    Dodd, 

(      aux  environs   de    Kuranda    (Queensland-Australie). 
1817) 

Le    n°    1815    montre    encore    quelques-unes    des    écailles 

blanches  très  fugaces  qui  protègent  efficacement  le  papillon 

contre  les  attaques  des  fourmis,  au  moment  où  il  éclôt  et 

rampe  hors  du  nid.  (Voir  aux  pages  51  à  58,  dans  le  présent 

Volume). 


N""  t8i8 
1819 

1820^ 
1821  S 


PLANCHE  CLXXXVL 
Argynnis    Nir.ea,    Obthr.    Tâ-tsien-lou. 

Debis   Syrcis,   Hevvitson.    Tâ-tsien-lou. 

Le  n°  1820  représente  le  type  normal  de  l'Espèce;  le 
n**  1821  représente  une  Aberration  confluens,  chez  laquelle 
l'espace  compris  entre  les  deux  lignes  brunes  transversales, 
communes  aux  deux  ailes,  en  dessous,  est  envahi  par  la 
couleur  brune  de  ces  mêmes   lignes  transversales. 


670  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


PLANCHE  CLXXXVII. 

N"^  1822.    Neptis  Lucilla-melanis.   Obthr.   Tâ-tsien-lou. 

1823.  Athyma    NlNGPOANA-EREjilNA,    Obthr.    Siao-lou. 

(Décrite  à  la  page  150  du  Bulletin  de  la  Société  entonio- 
logiquc  de  France.    1908). 

1824.  LiMENITlS  HOULBERTI,   Obthr.   Tse-Kou. 

Espèce  tout  à  fait  nouvelle  et  formant  un  groupe  à  part 
dans  le  genre  Limenitis,  dédiée  à  M.  le  Professeur  Houl- 
bert,  de  l'Université  de  Rennes,  mon  aimable  et  savant 
collaborateur  en  maints  travaux  entomologiques. 

1825.  PlERIS   JOUBINI,    Obthr.    Tse-Kou. 

Nommée  en  l'honneur  de  M.  le  Docteur  Louis  Joubin, 
Professeur  au  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  de  Paris 
et  à  l'Institut  océanographique,  Secrétaire  Général  du 
Congrès  international  de  Zoologie,  à  IMonaco,  en  mars  1913. 


PLANCHE  CLXXXVIIL 

N°^  1826.  Satyrus  Abdelkader-Nelvai  cf,  Seitz. 

1827.  Satyrus  Abdelkader-Lambessanus  cf,  Stgr. 

1828.  Satyrus  Abdelkader  cf,  Lucas. 

1829.  Chenille  de  Satyrus  Abdelkader. 

Ahdelkader-N elvœ  est  une  très  belle  variété  qui  a  été 
trouvée  plusieurs  fois  aux  environs  de  Batna,  Lambèse  et 
El-Kantara  ;  elle  a  été  dédiée  à  M.  Adrien  Nelva,  Phar- 
macien-Chimiste à  Batna. 

L'exemplaire  figuré  sous  le  n"  1826  a  été  pris  à  Lambèse, 
en  août  1912,  par  M.  Harold  Powell. 

Abdelkader-Lmnbessanus ,  figuré  sous  le  n°  1827,  a  été  pris 
à  Lambèse,  en  mai  1875,  par  M.  Gaston  Allard;  l'exem- 
plaire de  la  forme-type,  représenté  sous  le  n°  1828,  provient 
de  Géryville  (Prov.  Oran),  où  M.  Powell  l'a  capturé  en 
septembre  1910.  La  chenille  (n"  1829)  a  atteint  son  com- 
plet développement;  elle  a  été  trouvée  à  Géryville  par 
M.  Powell. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  6;i 


PLANCHE  CLXXXIX. 

N»»  i83o\ 

1831  '  Satyrus  Abdelkader    g. 

-5  Les  n»*    1830  et    1831    représentent   la  forme   de   l'Algérie 

orientale  que  Staudinger  a  appelé  Lambessanus. 

Le  n°  1830  a  été  pris  à  Lambèse  en  mai  1875  et  le  n°  1831 
vient  de  Khenchela  où  M.  Powell  l'a  récolté  en  juin  1908. 
Le  n°  1832  m'a  été  donné  par  le  Docteur  Henri  Codet  qui 
l'a  capturé  à  Sebdou,  lorsqu'il  était  médecin  militaire  dans 
cette   localité. 

1833.   PiERis   Napi-Henrici   cf,    Obthr. 

Prise  en  juillet  1910,  par  mon  petit-fils  Henri  Oberthùr, 
dans  la  prairie  qui  est  au  bout  du  lac  de  Gaube  (Hautes- 
Pyrénées).  Par  la  disposition  des  dessins  de  ses  ailes  infé- 
rieures, en  dessous,  la  variété  Henrici  rappelle  curieusement 
la  Pieris  Dubernadi,  de  Tse-Kou. 


PLANCHE  CXC. 

N«»  1834.  Chelonia  Poultoxi,   Obthr.   Tâ-tsien-lou. 

Dédiée  à  mon  ami  le  Professeur  Edward  Poulton,  «  Hope 
Professor  of  zoology  in  the  University  of  Oxford  »,  l'aimable 
et  excellent  Président  du  Congrès  international  d'Oxford, 
en  août  1912.  La  Chelonia  Poultoni  se  place  près  de  Bieti, 
Obthr.  Elle  semble  fort  rare. 

1835.   Hepialus  (Phassus)  Bouvieri,  Obthr.  Tâ-tsien-lou. 

Je  dédie  cette  intéressante  nouveauté  provenant  des  fron- 
tières thibétaines  à  M.  Bouvier,  Professeur  d'Entomologie 
au  Muséum  national  d'Histoire  naturelle  de  Paris,  membre 
de   l'Institut. 

Le  Phassus  Bouvieri  se  place  à  côté  de  Regius,  Stgr., 
et  Roseus,  Obthr.  ;  toutefois  le  Phassus  Bouvieri  ne  présente 
aucun  vestige  de  la  teinte  rose  qui  caractérise  Regius  et 
Roseus.  C'est  une  fort  jolie  Espèce  dont  les  dessins,  sur 
les  ailes  supérieures,   sont  très  compliqués  et  délicats. 

Pour  publier  utilement  la  figuration  des  Hefialidœ,  il  est 
nécessaire    d'avoir    à    sa    disposition    des    exemplaires    très 


672  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 

intacts  et  très  purs.  Malheureusement,  la  conservation  des 
Hc-pialidœ,  récoltés  par  les  chasseurs  thibétains  et  chinois 
de  Tâ-tsien-lou,  est  trop  souvent  défectueuse  et  dès  lors 
il  reste,  pour  cette  cause,  des  nouveautés  paraissant  remar- 
quables et  dont  je   crois  devoir  différer   la   publication. 

i  Argynnis  Auresiana,   Fruhstorfer. 

C'est  une  Espèce  distincte  ;  elle  vole  dans  les  clairières 
des  forêts  de  chêne-vert  et  se  repose  volontiers  sur  le  sol. 
Elle  est  abondante  par  endroits,  notamment  dans  une  clai- 
rière voisine  de  Toufana,  par  1.600  mètres  d'altitude  envi- 
ron. Auresiana  ne  semble  pas  descendre  plus  bas  que 
1.400  mètres.  Je  possède  une  longue  série  d'exemplaires  très 
frais  dont  je  suis  redevable  à  M.  Powell. 
1838.  Celerio  hybride  HELEN^îi,  issu  de  Galiphorbi^e  c?  et  Gal- 
LII  Q,  obtenu  par  M.  le  lieutenant  d'artillerie  G.  Grosse, 
à  Pilsen. 

(Voir  :  Internat.  Entom.  Zeitschrift  Guben,  n°  16;  20  Juli 
1912,  p.   113,  et  aux  pages  61  à  78  dans  le  présent  Volume.) 


PLANCHE  CXCI. 

N"'  1839.  Agrotis  Lucipeta,  Huebner  (41),  cet  exemplaire  possède 
une  cinquième  aile,  sous  forme  d'un  long  cuilleron  qui 
présente  des  dessins  et  une  coloration  comme  à  l'aile  supé- 
rieure. Cette  cinquième  aile  se  trouve  attachée  à  la  base 
et  au-dessous  de  l'aile  supérieure  droite  et  recouvre  partiel- 
lement l'aile  inférieure. 

L'échantillon  figuré  sous  le  n"  1839  a  été  pris  à  Digne 
et  m'a  été  généreusement  offert  par  M.  Daniel  Lucas, 
d'Auzay   (Vendée). 

1840  ^Agrotis    Nona,     Obthr.    Aflou    (Harold    Powell;    septembre 
1846^      1911)- 

Se  place  à  côté  de  Glareosa  ;  mais  le  cf  a  les  antennes 
ciliées.   \J Agrotis  Nona  se  trouve  aussi  à  Lambèse. 

1841  (I  Agrotis  Constanti-Eos,  Obthr.  Aflou  (Harold-Powell  ;  sep- 
1847  ^      tembre  191 1). 

Se  distingue  de  la  morphe-type  du  midi  de  la  France  par 
sa  teinte  générale  rosé  saumon.  Beaucoup  d'Hétérocères 
algériens  présentent  ainsi  une  tendance  à  la  coloration  rosée. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  673 


X"^  1842^  Lymantria  OberthuRI,   Daniel  Lucas.   Colomb-Béchar  (avril 
1848  S       1912). 

Je  considère  les  deux  exemplaires  (S  que  je  fais  repré- 
senter sous  les  n°«  1842  et  1848  comme  une  forme  grêle  et 
exiguë  de  la  Lymantria  de  Kebili  (Tunisie)  décrite  par 
M.   Daniel  Lucas. 

1843^  AUGIADES    Benuncas    cf    et     Q,     Obthr.     Lambèse     (Harold 

1849  S      Powell;  juillet   1912), 

1844^ 

1850  S  ^UGIADES  Uncas  cf  et  Q,  Edw.  Colorado  (Amérique  du  Nord). 

J'ai  décrit  Benuncas  dans  le  Bulletin  de  la  Soc.  entom. 
France,  1912,  et  je  l'ai  comparée  à  l'américaine  Uncas,  à 
cause  de  la  particularité  qui  distingue  Benuncas  de  Comma 
et  qui  consiste  dans  la  couleur  blanche  des  nervures  sur 
les  ailes  inférieures  en  dessous,  de  telle  façon  que  les  ner- 
vures de  Benuncas  semblent  être  en  relief,  ainsi  que  cela 
se  remarque  chez  Uncas.  Les  taches  des  ailes  supérieures, 
en  dessus,  sont  très  pâles  chez  la  Q  Benuncas,  ce  qui  cons- 
titue encore  une  analogie  avec   Uncas. 

Je  crois  que  la  var.  fallida,  Staudinger  (Catal.  1901  ; 
n°  670,  c)  du  Taurus,  dont  ma  collection  contient  6  cT  pris 
à  Berut-Dagh,  en  juillet  1890,  par  Delagrange,  et  définie  : 
«  alis  posticis  subt.  sœpius  albovenatis  »,  doit  constituer  une 
unité  spécifique  distincte   ou   se   rattacher  à  Benuncas. 

Celle-ci  est  abondante  dans  la  vallée  de  Bel-Achir  oii  le 
papillon  aime  à  se  reposer  sur  les  fleurs  jaunâtres  d'un 
chardon.  Benuncas  vole  aussi  le  long  des  sentiers,  dans  les 
clairières  des  forêts  de  chênes-liège;  cette  Hespérie  préfère 
cependant  les  plateaux  arides,  sans  arbres,  au-dessus  des 
forêts  de  chênes,  à  une  altitude  de  1.700  à  1.800  mètres,  au 
sud  de  Lambèse.  Une  bonne  localité  pour  Benuncas  est  le 
plateau  de  Sioh. 

1845.   HVBOCAMPA   PowELLi   cT,    Obthr.    Lambèse    (Harold   Powell; 
mai  1012). 

Décrit  dans  le  Bulletin  Soc.  ent.  France,  1912  ; 
M.  Powell  a  pris  2  cf  seulement.  L'Espèce  doit  surtout  éclore 
en  avril,  car  les  exemplaires  de  ma  collection,  quoique  très 
reconnaissables,  ont  le  bout  des  ailes  un  peu  usées  par  le 
voL 

43 


6/4  LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE 


PLANCHE  CXCII. 

N°^  1851  ji  Syrichthus   Malvoides,    Elwes.    Saint-Zacharie  ;    sources   de 

1852  )      l'Huveaune   (Gédéon   Foulquier,    15  juillet   1912). 

1853  >  SvRiCHTHUS   Malvoides    Scabellata,    Reverdin     Italie   cen- 
1854^      traie  (Orazio  Querci). 

Le  n°  1853  porte  l'étiquette  suivante  :  «  Apennino  Cen- 
trale, versante  méridionale  del  Monte  Meta,  sui  fiori  di 
rovo  ;    1.200   metri   altitudine,    luglio    191 1    ». 

Le  n°  1854  est  étiqueté  comme  suit  :  <(  Monti  di  Camer. 
Piceno,  26  giugno  1912  ». 

(Voir   page    210    dans    le    présent    Volume). 

N°*  1855  Cf  \ 

1856  cf  /  Syrichthus   Alveus,    Huebner.    Larche,    dans   les   Basses 

1857  Q.  Alpes   (Victor  Cotte;  juillet,   août    1912). 

1858  Q  j  (Voir  aux  pages  203  à  207  dans  le  présent  Volume). 

1859  cf  \ 

1860  Cfi 

1861  cff  Syrichthus    Ryffelensis,    Obthr.    Larche    (Victor    Cotte; 

1862  cf[       juillet  et  août   1912). 

1803  Q  y  (Voir  aux  pages  207   à  209  dans   le  présent  Volume). 

1864  Q   ; 


PLANCHE  CXCIIL 

N°«  1865  cf  \ 

1866  cf/  Syrichthus    Foulquieri,    Obthr.    Sources   de    l'Huveaune, 

1867  Q  }      dans  le  département  du  Var  (Gédéon  Foulquier,  été  1912). 
lôDô  Q  j  (Voir  aux  pages  202  et  203   dans  le  présent  Volume). 


1869  cf 

1870  Q 

1871  9 


I  Syrichthus  Carlin.e,  Rambur.  Larche  (Victor  Cotte  ;  juil- 
l       let  1912). 

(Voir  aux  pages  209  et  210  dans  le  présent  Volume). 

1872  cf 

1873  Cfi 

1874  cf     Syrichthus  Bellieri,  Obthr.  Larche  (Victor  Cotte;  juillet 

1875  q[      et  août  1912). 

1876  Q  (Voir  aux  pages  201   et  202  dans  le  présent  Volume). 


LÉPIDOPTÉUOLOGIE   COMPARÉE  6/5 

No^  1877  cf  (/  Syrichthus     Alveus,     Huebner.     Saint-Martin-de-Vésubie, 
1878  Q  S      dans  les  Alpes-Maritimes   (Victor  Cotte;  juillet    191 1). 
(Voir  à  la  page  206  dans  le   présent  Volume). 


PLANCHE  CXCIV. 

ZEGRIS,    MICROZEGRIS    et    ORIA. 

FiG.  A.  —  Zegris   Eupheme,   Esper;   var.    Eroihoè   cf,    Eversm.    Emba 
inférieur. 

—  B.  —  Zegris  Eupheme,  Esper;  var.  Erothoë  cf,  Eversm.  Ouralok. 

—  C.  —  Zegris  Tschudica  cf,  Herrich.   Schaeflfer.   Perse  ;  Arabistan. 

—  D.  —  Zegris  Eupheme    q,  Esper.   Taganrok. 

—  F.  —  Zegris  Eupheme,  Esper;  Ab.  Modesta    Q,  Alphér.   Crimée. 

—  G.  —  Zegris  Eupheme,  Esper  ;  var.  Menestho  cf,  Ménétriès,  type 

de  Ménétriès,  dans  la  collection  du  Musée  zoologique  de 
Saint-Pétersbourg,    Talyche. 

—  H.  —  Zegris  Eupheme,  Esper  ;  Ab.  Ochracea  cf,  Alphér.  Kertch. 

—  I.  —  Zegris  Fausti,    Christ.;  Ab.   Decolorata    Q,  Verity.   Askha- 

bad. 

—  K.  —  Microzegris  PyrothoË,  Eversm.  Ab.    Q   Spinacea,  Alphér. 

Kaildja. 

—  L.  —  Oria  (Tapinostola)   Musculosa,  Huebner.  Ab.   Olivina  cf, 

Alphér.   Kertch. 

—  M.  —  Oria  (Tapinostola)   Musculosa,  Huebner.  Ab.  Dirini  cf, 

Alphér.   Kertch. 
(Voir  aux  pages  215  à  234  dans  le  présent  Volume). 


PLANCHE  CXCV. 

CŒNONYMPHA  TIPHON,   L 

(Voir  au.x  pages  81  à  178  dans  le  présent  Volume). 

N<"     I.   TlPHON  =  Laidion  cf,  Bkh.   Blair  Athol  (Ecosse);  juillet  1907. 

2.  TlPHON  =  Laidion  cf,  Bkh.   Blair  Athol   (Ecosse);  juillet   1907. 

3.  TlPHON  =  Laidion    q,   Bkh.    Kincardinc    (Ecosse). 


6;6  LÉPIDOPTÉRÔLOGIE   COMPARÉE 

N°^    4.  TlPHON  =  Laidion  cf,  Bkh.  Glen-Lochay  (Ecosse);  juillet  1898. 

5.  TiPHON  =  Laidion  cf,   Bkh.   Rannoch   (Ecosse);  juin    1910. 

6.  TiPHON  =  Laidion  cf,   Bkh.   Braemar  (Ecosse);  juin   1912. 

7.  TlPHON  =  Laidion   Q,  Bkh.   Braemar  (Ecosse);  juin   1912. 

8.  TlPHON    cf,    Rott.    (interméd.).    Ile    de    Arran    (Ecosse);    juillet 

1901. 

9.  TlPHON    cf,    Rott.    (interméd.).    Ile    de    Arran    (Ecosse)  ;    juillet 

1901. 

10.  TlPHON  cf,  Rott.  Bowness  Moss  (Cumberland)  ;  juillet  1897. 

11.  TlPHON   Q,  Rott.  Bowness  Moss  (Cumberland);  juillet  1897. 

12.  TlPHON   Q,  Rott.  Bowness  Moss  (Cumberland);  juillet  1897. 


PLANCHE  CXCVI. 

CŒNONYMPHA  TIPHON,  II. 

N°*  13.   TlPHON  =  Philoxenus  cf,  Esp.  Whitherslack  (Westmoreland)  ; 
juin  1905. 

14.  TlPHON  =  Philoxenus  cf,  Esp.  Whitherslack  (Westmoreland)  ; 

juin  1905. 

15.  TlPHON  =  Philoxenus   q,  Esp.  Whitherslack  (Westmoreland); 

juin  1905. 

16.  TlPHON  =  Philoxenus  cf,  Esp.  Whitherslack  (Westmoreland); 

juin  1905. 

17.  TlPHON  =  Philoxenus  cf,  Esp.  Delamere  (Cheshire)  ;  juin  1904. 

18.  TlPHON  =  Philoxenus  q,  Esp.  Delamere  (Cheshire);  juin  1904. 

19.  TlPHON  =  Philoxenus  q,  Esp.  Delamere  (Cheshire);  juin  1904. 

20.  TlPHON  =  Philoxenus  cf,   Esp.   N.   Shropshire;  juillet  1902. 

21.  TlPHON  =  Philoxenus  cf,  Esp.   N.  Shropshire;  juillet  1902. 

22.  TlPHON  cf,  Rott.  Nord  du  Pays  de  Galles;  juillet  1912. 

23.  TlPHON  cf,  Rott.  Nord  du  Pays  de  Galles;  juillet  1912. 

24.  TlPHON   Q,  Rott.  Nord  du  Pays  de  Galles;  juillet  1912. 


LÉPIDOPTÉROLOGIE   COMPARÉE  677 

PLANCHE  CXCVII. 

CŒNONYMPHA  TIPHON,   III. 

N"»  25.   TlPHON  Cf,  Rott.  Enniskillen  (Fermanagh)  ;  N. -Irlande;  juillet 
1896. 

26.  TlPHON   cf,    Rott.    Galway;    Ouest-Irlande. 

27.  TlPHON  cf,  Rott.  Lough  Fea  (Tyronc)  ;  N. -Irlande;  juillet  1912. 

28.  TlPHON  Q,  Rott.  Lough  Fea  (Tyrone)  ;  N. -Irlande;  juillet  1912. 

29.  TlPHON  Q,  Rott.  Lough  Fea  (Tyrone);  N. -Irlande;  juillet  1912. 

30.  TlPHON  cf,  Rott.  Lough  Fea  (Tyrone);  N. -Irlande  ;  juillet  1912. 

31.  TlPHON   cf,   Rott.    Scarborough   (Yorkshire). 

32.  TlPHON  cf,   Rott.   Robin-Hood's   Bay   (Yorkshire);  juillet   1908. 

33.  TlPHON    Q,   Rott.   Thorne-Waste  (S.-Yorkshire)  ;  juillet   1907. 

34.  TlPHON    Q,   Rott.    Robin-Hood's  Bay   (Yorkshire);  juillet   1908. 

35.  TlPHON   cf,    Rott.    Scarborough;    juillet    1909. 

36.  TlPHON    Q,    Rott.    Thorne-Waste;   juillet    1907. 


ERRATA 


Page  155,  ligne  6   :  lire  Mineva,  au  lieu  de  Minerva. 


sy. 


TABLE    DES    MATIÈRES 


Pages 

I. —  La  Nomenclature  au  Congrès  d'Oxford -j 

II.  —  Observations  sur  Liphyra  Brassolis,   Westvvood 51 

III.  —  Les  Sfhingiiœ   [Celerio)   hybrides 61 

IV.  —  Cœnonympha  tiphon  dans  le  Royaume-Uni 81 

V.  —  Cœnonynfpha  tiphon,   var.   îsis,   Thnb 165 

VI.  —  Observations  sur  les  Syrichtlms  du  groupe  d'Al^eits 195 

VII.  —  Le  genre  Zegris 215 

VIII.  —  Suite  de  la  Révision  des  Phalénites  décrites  par  A.  Guenée 

dans  le  Species  Général 237 

IX.  —  Th(>  Genus  Ithysïa  (Hb.) 333 

and  The  Hybrid  nistoni)iœ,  by  J.  W.  H.  Harrison,  B.  Se.  343 

X.  —  Explication   des   Planches   publiées  dans   le   Volume   \\\ 

des  Etudes  de  Lépidoptérologic  comparée 657 


IMP.    OBERTHUR,    RENNES     (li99-I5). 


^^>^-i^•^4^^i5^o^/r^y^l'  -T^"" 


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