COLLECTION
OF
William Schaus
PRESENTED
TOTHE
National Muséum
MCMV
U'Ja'a'^W'a'aVLL'U
ÉTUDES
DE
LÉPIDOPTÈROLOGIE
COMPARÉE
PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule VII
(textes)
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
1913
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
O 7 -^
faôcl .ÉTUDES
C" /1 ^ / DE
LÉPIDOPTÉROLOGIE
COMPARÉE/
PAR
Charles OBERTHUR
Fascicule VII
^,^<55KriNs%
#^^ %
'<=^
C2?
%
c-
RENNES
IMPRIMERIE OBERTHUR
1913
La Nomenclature au Congrès d'Oxford.
Pas de bonne figure à l'appui d'une description,
pas de nom valable.
Le 5 Août 191 2 s'ouvrit à Oxford, sous la présidence de
M. le Professeur Edward Poulton, le second Congrès international
d'Entomologie.
J étais présent à cette réunion très nombreuse d'Entomologistes
appartenant à presque toutes les nations civilisées; j'ai emporté
le meilleur souvenir de l'aménité parfaite dont nul ne s'est départi
et qui a rendu si agréables les relations de tous les Congressistes.
Il est impossible d'imaginer un accueil plus franchement amical
que celui des Entomologistes anglais. Nous tous qui venions des
pays les plus divers, nous goûtions le charme d'une réception
vraiment affectueuse. Aussi est-ce avec le sentiment de la meilleure
gratitude que je me rappelle les heures heureuses de mon séjour
à Oxford. Malgré le temps pluvieux et la morosité du ciel, il y
avait sur tous les visages des Congressistes le sourire que suscite
l'universelle intention de la plus confraternelle cordialité.
Dans les conditions de sincère amabilité qui furent la caracté-
ristique du Congrès d'Oxford, la proposition dont je devais me
faire l'avocat me paraissait aisée à présenter, bien que, avant de
prendre la parole, je me fusse rendu compte du peu de faveur
dont elle était généralement l'objet.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Cependant je parlai, avec la conviction dont je n'ai jamais cessé
de me trouver animé.
D'ailleurs, j'ai toujours été plein de confiance dans l'excellence
de la cause que j'ai entrepris de faire prévaloir. Je nourrissais donc
le plus ferme espoir de faire tomber les préventions et d'obtenir
tout au moins, de mes contradicteurs, qu'ils consentiraient, avant
de rien décider qui pût être définitif, à entreprendi-e l'étude
complète de la question. Il me semblait que des Entomologistes,
aimant véritablement la Science, ne pouvaient refuser d'examiner
avec toute l'impartialité nécessaire, une proposition si intéressante
pour l'Avenir de l'Entomologie.
Je fus écouté avec cette bienveillance courtoise dont je garderai
toujours la plus reconnaissante impression. Divers journaux
entomologiques ont déjà publié des comptes rendus du second
International Congress of Entomology, Oxford, August 1912; je
reproduis plus loin les articles qui sont parvenus à ma connaissance.
Ainsi que je l'espérais, mes auditeurs, comme conséquence des
raisons que je fis valoir devant eux, et mus par un sentiment
d'exquise délicatesse dont j'ai senti tout le prix, ne jugèrent pas
à propos de donner, par un vote immédiat, une sanction à la motion
dont j'avais pris l'initiative. Il fut donc décidé que la question,
posée par moi, n'était pas close et qu'elle ferait l'objet d'un examen
approfondi, pour être traitée de nouveau avec toute l'ampleur qu'elle
comporte. Ce sera sans doute au 3^ Congres international d'Ento-
mologie qui se tiendra à Vienne, en 191 5.
Voici les termes dans lesquels M. H. Rowland Brown, qui fut
l'un des Secrétaires du Congrès, résume l'affaire, dans The
Entomologist, Vol. XLV; Septemb. 191 2; n" 592 :
" NOMENCLATURE "
In the présent state of chaos and conflicting opinions upon
the subject of nomenclature, it is gratifying to note that the
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
\
Congress has indicated a System and rules which may lead to
finality. Ail entomologists are agreed that the time is ripe for
action. The difficulty hitherto has been the adoption of methods
calculated to bring about the desired end. Those who heard
M. Charles Oberthiir's éloquent appeal : " Pus de bonne figure à
Vappid (Tune description, pas de nom valable ", cannot fail to
hâve been struck at once by the sincerity of the speaker and the
splendour of his ideas. But British entomologists cannot accept
the proposition, even when M. Oberthiir is prepared to concède a
photograph instead of a coloured figure, and though, in parlia-
mentary phrase, the motion was not pressed to a division, the
feeling of the Congress was obviously in favour of " words " as
opposed to " pictures ", and the arguments brought forward in
Mr. L. B. Prout's paper " On the Place of Figures in Descriptive
Entomology ", In the end, therefore, the résolutions sent up by
the Entomological Society of London were adopted in principle,
and it was decided to institute an International Committee to deal
with the subject of entomological nomenclature. The Congress
also advised the formation of national committees in each country,
to be elected by the various entomological societies, to collect
opinions and consider changes required in the International Code;
and further commissioned the International Committee to com-
municate their resolutions to the International Committee on
Zoological Nomenclature ".
Je crois être agréable à mes Lecteurs français en donnant la
traduction de l'article de M. H. Rowland-Brown, comme suit :
« NOMENCLATURE
Au milieu de la confusion et de la divergence d'opinions qui
existent actuellement sur la question de la Nomenclature, il est
agréable de constater que le Congrès a indiqué un système et des
règles qui peuvent conduire à la conclusion. Tous les entomo-
lO LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
logistes sont d'accord pour reconnaître que le moment d'agir est
venu. Ce qui, jusqu'à nos jours, constituait la grosse difficulté,
c'était l'adoption de méthodes susceptibles de conduire au résultat
désiré. Ceux qui ont entendu l'éloquent appel de M. Charles
Oberthùr : « Pas de bonne figure à V appui dune description, pas
de nom valable », n'ont pu manquer d'être frappés à la fois, de
la sincérité de son langage et de la magnificence de ses idées. Mais
les Entomologistes anglais ne peuvent accepter cette proposition,
alors même que M. Oberthùr se montre disposé à concéder une
photographie au lieu d'une figure coloriée. Et bien que, pour s'ex-
primer en langage parlementaire, la motion n'ait pas été mise aux
voix, le sentiment du Congrès était manifestement favorable à la
description, par opposition à la figuration, et aux arguments pré-
sentés dans l'article de M. L. B. Prout : « La place des figures
dans V Entomologie descriptive ». Finalement donc, les résolutions
envoyées par la Société Entomologique de Londres ont été adoptées
en principe, et l'on a décidé de former un Comité International
pour s'occuper de la question de la Nomenclature Entomologique.
Le Congrès a conseillé également de former, dans chaque pays, des
comités nationaux qui seraient élus par les différentes Sociétés
entomologiques, et qui auraient pour but de recueillir les opinions
et d'examiner les changements qu'il serait bon d'apporter dans le
Code international; de plus, le Congrès a donné mission au Comité
International de communiquer ses résolutions au Comité Inter-
national de Nomenclature Zoologique. »
Je continue la reproduction des divers articles anglais relatifs
à la question » Nomenclature » et que j'ai pu obtenir. J'en donne
le texte original et la traduction française, afin que toutes les
pièces de la cause se trouvent ainsi réunies sous les yeux des
Entomologistes ultérieurement appelés à donner leur avis.
En conséquence, voici l'article du Rev. G. Wheeler, ayant pour
titre : " The Second International Congress of Entomology ", by
Rev. G. Wheeler, M. A., F. Z. S., F. E. S., imprimé dans le
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE II
journal The Entomologisfs Record and Journal of Variation,
September I5th 1912 :
" In the afternoon, there were two sectional meetings the clashing
of which was somewhat unfortunate. At that on " Nomenclature ",
Prof. Poulton was presiding, the Vice-Président being Dr. Kertész,
and Dr. Jordan acting as Secretary. The Resolution of the Ento-
mological Society of London was introduced by Mr. Bethune-
Baker, and supported by the Rev. G. Wheeler in a paper of
" Suggestions for securing simflification and permanency in
Nomenclature ". Mons. Oberthûr followed with a paper (not
read, however, but most eloquently delivered without MS) on the
absence of a good figure invalidating a name, and the Rev. K. St. A.
Rogers read Mr. Prout's paper on " The -place of figures in Des-
criptive Entomology ". On the proposai of Dr. Howard, seconded
by Dr. Skinner, the Resolution of the Entomological Society was
referred for considération, and report at the General Meeting on
Friday, to the Executive Committee of the Congress.
Over the other section, " Morphology and Anatomy ", Prof.
Calvert presided, with Prof. Meijere as Vice-Président and
Mr. R. S. Bagnall as Secretary; hère Dr. Dixey gave a paper on
" Scent-organs in the Lepidoptera ", Prof. Carpenter on " The
présence of Maxillulœ in Beetle Larvœ ", Dr. Hovrath on the
" Construction of tJte Elytra of the Cicadides " and Fr. Navas,
S. T. on " Some Organs of the zvings of Insects ", the last paper,
we hear, was illustrated, not only by the Lecturer, and an amicable
contest took place on the black board, which ended in Fr. Navas
being master of the field, owing to the collapse of the other
draughtsman's chalk ! "
TradiLCtion française.
« L'après-midi, il y eut deux séances en sections, et ce contre-
temps fut en quelque sorte malheureux. A la section de Nomen-
12 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
clature, M. le Professeur Poulton présidait; vice-président,
Dr. Kertész, et secrétaire, Dr. Jordan. La résolution de la Société
Entomologique de Londres fut présentée par M. Bethune-Baker
et soutenue par le Rev. G. Wheeler dans sa communication :
Proposition pour assurer la simplification et la stabilité de la
nomenclature. Vint ensuite une communication de M. Oberthlir,
qui cependant ne fut point lue, mais exposée de la manière la plus
éloquente, sans le secours du manuscrit, pour démontrer que l'ab-
sence d'une bonne figure enlève toute valeur à un nom. Le
Rev. K. St. A. Rogers lut la communication de M. Prout sur :
« La place des figures dans VEntomologie descriptive ». Sur la
proposition du Dr. Howard, secondé par le Dr. Skinner, la pro-
position de la Société Entomologique fut envoyée au Comité
exécutif du Congrès, pour examen et rapport, à la séance générale
du vendredi.
A l'autre section .- « Morphologie et Anatomie », présidait M. le
Professeur Cal vert, avec M. le Professeur Meijere comme vice-
président et M. R. S. Bagnall comme secrétaire. Le Dr. Dixey
présenta une communication sur les a Organes odorants chez les
Lépidoptères ». Le Professeur Carpenter sur : « La présence des
Maxilhdes dans les larves des Coléoptères » ; Dr. Hovrath sur :
« La construction de VElytre des Cicadides », et Fr. Navas, S. J.,
sur : « Quelques organes des ailes des Insectes » ; cette dernière
communication fut, nous dit-on, non seulement illustrée par le
conférencier, mais une discussion amicale eut lieu, au tableau, dans
laquelle finalement Fr. Navas est resté maître du champ de bataille,
faute de craie dans les mains de son contradicteur! »...
Aux pages 206 et 207 du même journal « The Entomologist's
Record, n" 9, September I5th 191 2 », sont imprimés deux articles :
le premier, sans signature, intitulé : Nomenclature; le second ayant
pour titre : « Nomenclature » etc., ai the Congress, et dont l'auteur
est M. G. T. Bethune-Baker, F. L. S., F. Z. S., F. E. S.
On trouvera ci-dessous le texte anglais et la traduction française
de l'une et l'autre de ces deux notices.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 13
" V NOMENCLATURE (pages 206, 207).
" At the April meeting of the Entomological Society of London
a Committee was appointed to consider the question of Nomen-
clature, with a view to the coming International Congress. The
following Fellows were chosen to form the Committee, with power
to add to their number : — Mr. G. T. Bethune-Baker, Dr. T. A.
Chapman, Messrs J. H. Durrant, H. J. Turner, C. O. Waterhouse,
and Rev. G. Wheeler, Mr. L. B. Prout was afterwards co-opted.
The Committee, which probably represented every divergent form
of opinion on the subject, was nevertheless unanimous in drawing
up the following report, which was adopted as a resolution by the
Entomological Society of London at their Meeting on Wednesday,
June 5th, 191 2, for présentation to the International Congress of
Entomology in August.
" The présent independent and irresponsible methods of giving
and adopting names having resulted in much unnecessary syno-
nymy, and even graver abuses, the Entomological Society of
London feels that the time has arrived when some check should
be placed upon the practice, of more weight than that which can
be exercised by any single individual, society, or publication, and
would urge upon the International Congress the establishment of
a permanent International Committee to deal with questions of
nomenclature as affecting Entomology; to consider what elucida-
tions, extensions or emendations, if any, are required in the Inter-
national Code, and to confer with the International Commission
of Zoological Nomenclature. The Entomological Society of
London recommends that the International Entomological Com-
mittee, when formed, shall take such action as to ensure the adé-
quate représentation of Entomology oiii the International Zoolo-
gical Commission. The Society also recommends that, considering
the diffîculty of fréquent International meetings, the leading
Entomological Society of each country be invited to appoint a
H
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Committee whose duty it shall be to deal with ail questions arising
in their own country, subject to référence to the International
Committee; and suggests that the International Committee be
composed of two, or three, members of each of the National
Committees, elected either by the Committees, or directly by the
electing Societies. This resolution was presented in due course at
the International Congress with the results shown in our Reports
from various contributors ".
Traduction française
« NOMENCLATURE
Dans sa séance du mois d'Avril, la Société Entomologique de
Londres a nommé un Comité pour étudier la question de la
Nomenclature en vue du prochain Congrès International. Ont été
désignés pour former ce Comité, avec pouvoir de s'adjoindre de
nouveaux membres : Mr. G. T. Bet hune-Baker, Dr. T. A. Chapman,
MM. J. H. Durrant, H. J. Turner, C. O. Waterhouse et le Rev.
G. Wheeler. M. L. B. Prout a ensuite été adjomt.
Le Comité ainsi formé représentait probablement toutes les
formes divergentes d'opinions; néanmoins, à l'unanimité, il rédigea
le rapport suivant, dont les conclusions furent adoptées par la
Société Entomologique de Londres, dans sa séance du mercredi
5 Juin 19 12, en vue de la présentation qui devait en être faite au
Congrès International d'Entomologie du mois d'Août.
Les méthodes actuelles pour l'imposition et l'adoption des
noms étant dépourvues de règles et de responsabilité, ont donné,
comme résultat, beaucoup de synonymes inutiles et ont même
occasionné de plus graves abus; la Société Entomologique de
Londres se rend compte que l'heure est venue où, à cette habitude,
il faut appliquer un frein ayant plus de force que ne pourraient
en avoir n'importe quelle personne, société ou publication, agissant
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 15
séparément. Elle est d'avis de proposer au Congrès International
la création d'un Comité international permanent pour s'occuper
des questions de Nomenclature se rapportant à l'Entomologie;
pour étudier les éclaircissements, élargissements ou corrections qui
pourraient, s'il y a lieu, être apportés au Code International, et
pour conférer avec la Commission Internationale de Nomenclature
Zoologique. La Société Entomologique de Londres recommande
que le Comité Entomologique International, une fois formé, prenne
les mesures voulues pour assurer à l'Entomologie une représen-
tation convenable dans la Commission Internationale de Zoologie.
Vu la difficulté de réunions internationales fréquentes, la Société
recommande aussi d'inviter l'Association entomologique principale
de chaque pays, à nommer un Comité dont le mandat sera de
s'occuper de toutes les questions se présentant dans les divers pays
et susceptibles d'être soumises au Comité International. La Société
propose de composer le Comité International de deux ou trois
membres de chacun des Comités Nationaux, élus par les Comités
ou directement par les Sociétés.
Cette résolution, le moment venu, a été présentée au Congrès
International et a rencontré l'accueil bienveillant dont témoignent
les comptes rendus de nos différents collaborateurs. »
2° " NOMENCLATURE ", etc., at the Congress (page 20;)
By G. T. Bethune-Baker, F. L. S., F. Z. S., F. E. S.
The second International Congress of Entomology has come
and gone, and we believe that the universal verdict of ail présent
will be that it was an unqualihed success, both from the scientific
as well as from the social point of view. The arrangements for
the meetings and for récréation were ail that could be desired,
the only drawback being the fact that Zeus must hâve thought we
were getting too godlike in our depth of knowledge and that
l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
therefore he would opeii the Windows of heaven in an attempt to
drown us; fortunately Mother Earth corne to the rescue of her
sons and swallowed up the lloods as they descended. The resolu-
tion of the Entomological Society of London and the paper by
the Rev. G. Wheeler were taken with Monsieur Oberthtir's and
Mr. Prout's papers at the sectional meeting on the Tuesday after-
noon, instead of in the morning of that day at the gênerai meeting.
The altération was a wise one, for it focussed the more controversial
aspects of Nomenclature into a definite point and ail the advocates
of the subject heard each other. The resolution from our London
Society was referred to the Executive Committee to report on at
the General Meeting. Mr. Wheeler's paper followed, but time
forbad discussion on it, although afterwards several of our colle-
agues from across the water expressed themselves entirely sym-
pathetic with many of the suggestions contained therein — this
being especially the case with the delegates from the other side
of the Atlantic. Monsieur Charles Oberthiir came next, on the
subject he has made his own, " Pas de bonne figure à l'appui d'une
description, pas de nom valable ". We fail to find words to
describe the delightful oratory of our revered French " Father in
Entomology ". A page of notes (not long ones) lay before him
but were rarely referred to as the éloquent scientist poured forth
in most graceful and beautiful language the thème so dear to his
heart. THE speech (I might describe it without fear of dissent as
the speech of the Congress) was a long one, but not a moment too
long, as was shown by the long continued round of applause that
greeted him as he resumed his seat. Mr. Prout's paper, read by
the Rev. K. St Aubyn Rogers, followed, taking the other side of
the question, but when this was finished there was only time to
discuss the Entomological Society's resolution with the resuit
already stated. The discussion on the other papers was un fortu-
nately eut short by that most rigid of ail timekeepers — the clock
— and no action was taken by the meeting; this no doubt partly
arose from the feeling that ail matters of détail had better be left
to the International Committee to deal with ".
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I7
Traduction française :
« NOMENCLATURE
Par G. T. Bethune-Baker, F. L. S., F. Z. S., F. E. S.
Le second Congrès International d'Entomologie est arrivé et a
eu lieu; nous croyons que le jugement universel de toutes les per-
sonnes présentes sera qu'il a eu un succès sans restriction aucune, à
la fois au point de vue scientifique et social. L'organisation des
séances et des divertissements a été aussi parfaite qu'on pouvait
désirer; le seul inconvénient a été le fait que Jupiter a dû penser
que nous arrivions à quelque chose de trop divin par la profondeur
de nos connaissances, et que, par suite, il a voulu ouvrir les écluses
des cieux pour tenter de nous submerger; heureusement la Terre,
notre Alère, est intervenue en vue de la délivrance de ses enfants,
et au fur à mesure que les torrents tombaient, elle les a engloutis.
Dans l'après-midi du mardi, à la réunion par sections, qui succéda
à la réunion générale du matin, on reçut : la résolution de
la Société Entomologique de Londres, la communication du Rév.
G. Wheeler ainsi que celles de M. Oberthiir et de M. Prout. Ce
changement était sage; car ainsi se sont trouvées centralisées, en
un point unique, les questions plus particulièrement discutables de
la Nomenclature, et les défenseurs de toutes les opinions ont pu
se faire entendre. La résolution de notre Société de Londres a été
renvoyée au Comité exécutif pour en faire un rapport en assemblée
générale. Ensuite est venue la communication de M. Wheeler, que
le temps n'a pas permis de discuter; néanmoins plusieurs de nos
Collègues, venus d'au delà de la mer, ont exprimé, dans la suite,
leur entière sympathie pour plusieurs des conseils qu'elle renfer-
mait; ce fut particulièrement le cas des délégués venus de l'au-delà
de l'Atlantique. M. Charles Oberthiir se présenta ensuite, pour traiter
la question qu'il a faite sienne : « Fas de bonne figure à Vappui
d'une description^ pas de nom valable ». Nous ne réussissons pas
à trouver des mots pour décrire la délicieuse éloquence de notre
2
l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
vénéré Patriarche français en Entomologie. Il avait devant lui
une page de notes, — des notes courtes, — mais rarement il s'y
est reporté, tandis que, dans le plus gracieux et le plus beau langage,
l'éloquent homme de science développait le thème qui lui tient
tant à cœur. Son discours, que je pourrais, sans crainte d'être
contredit, désigner comme « Le Discours du Congrès », a été long,
mais pas trop long d'une minute, ainsi qu'on a pu le voir aux
applaudissements longs et ininterrompus qui l'ont salué au moment
où il a repris son siège. La communication de M. Prout, lue par
le Rév. K. St Aubyn Rogers, est venue ensuite soutenir le côté
opposé de la question; mais quand cette lecture fut finie, il restait
seulement du temps pour discuter la résolution de l'Entomological
Society, avec la conclusion déjà exposée. La discussion des autres
communications a malheureusement été raccourcie par le plus
rigide des chronométreurs, l'heure, et aucune mesure n'a été adoptée
par l'assemblée, ovi, sans aucun doute, l'impression était qu'il valait
mieux laisser au Comité International le soin de traiter toutes les
questions de détail ».
Telles sont donc les impressions des Entomologistes anglais.
Toujours animé du sentiment le plus impartial et n'ayant en
vue que le bien de l'Entomologie, le Congrès International
d'Oxford s'est définitivement rallié, le vendredi g août, alors que
j'avais déjà quitté Oxford, à l'organisation d'une très large enquête
dont l'idée avait été précisément suscitée par l'Entomological
Society of London.
L'affaire se trouve par conséquent de nouveau soumise à la
discussion des intéressés qui seront universellement appelés à faire
connaître leur opinion. Dès lors, j'ai toujours le droit et le devoir
de militer pour le triomphe d'une idée qui finira, je n'en doute pas,
par triompher.
Je présente maintenant à mes Lecteurs l'opinion des Entomo-
logistes allemands.
A propos d'un article qui a paru dans le n° i8 du journal Ento-
mologische Rundschau (Samstag, 14 Septemb. 191 2), sous le titre :
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE IQ
« Der II Internationale Entomologenkongress zu Oxford;
3-10 August 191 2 », et se terminant, en parlant de moi, par ces
mots : « mehr hat er wohl nicht erwartet, und das hat er erreicht »,
je ferai tout d'abord observer que, si je connaissais, comme je le
dis plus haut, le parti-pris de beaucoup d'Entomologistes, hostile
à la proposition que je soumettais à leur délibération, j'avais cepen-
dant pleine confiance, non seulement dans leur bienveillante
courtoisie, mais encore dans leur volonté, — supérieure à toute idée
préconçue, — d'agir avant tout, pour le plus grand avantage de
notre science chérie. Je crois donc vrai de dire que je ne m'attendais
pas à obtenir ni moins ni beaucoup mieux; en d'autres termes, il
est bien exact de rapporter que j'ai réussi comme j'y comptais.
Mais, puisque, d'après l'auteur de cette notice, j'ai réussi, par mes
paroles, à modifier l'opinion de ceux qui d'abord se demandaient
comment j'avais pu m'embarquer dans une entreprise aussi sca-
breuse, j'espère bien encore, par mes discours et par mes écrits,
d'ici 191 5, remporter une victoire que je me représente comme étant
de la plus haute importance pour l'avenir de l'Entomologie elle-
même.
Sans doute la lecture du document intégral, tel qu'il a paru
dans Entomolo gische Rundschau, peut intéresser le Lecteur. Je le
reproduis textuellement comme suit :
" Tags darauf stieg der mit allgemeiner Spannung envartete
Vortrag Ch. OberthÙRS (Rennes) : " Namen ohne Hinzufiigung
einer guten Abbildung sollen keinen Wert haben ". Wer die
Ankiindigung dièses Vorschlags las, mochte kopfschiittelnd sich
fragen, wie sich ein so hervorragender Entomologe w^ie Ch.
OberthÛR der Ablehnung eines so utopistischen Antrags ausset-
zen konne. Aber die Stimmung schlug màchtig um, als OberthÙR
sprach. Die liebenswiirdige, eindringliche und von iiberaus
warmem Empfinden, von Sachkenntnis und langer Erfahnmg
zeugende Rede wirkte wie die Verteidigungsrede eines Anwalts,
der einem missverstandenen Delinquenten zu Ehre und Ansehen
verhelfen will und auch dann auf Freispruch plaidiert, wemi er
20 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAP.EE
nur eine Strafmilderung durchzusetzen hofft. Trotzdem ein
Beschluss im Sinne OberthùRS nicht gefasst wurde, darf man
seine Rede doch getrost unter die erfolgreichsten Worte zàhlen,
die auf dem Kongress gesprochen wurden. Niemand war unter
den Zuhorern, der nicht den Vorzug guter Illustrationen vor
Beschreibungen in diesem Augenblick mit emer Wucht empfunden
hàtte, wie vielleicht nicht bei der zeitraubendsten Bestimmungs-
arbeit. Man fiihlte aber auch, dass hier ein Lepidopterologe sprach,
der bei Entomologie vornehmlich an Schmetterlinge denkt, da —
was auch in der Diskussion zum Ausdruck gebracht wurde — die
Bearbeiter und Sammler kleiner Kàferchen und Muckchen mit
Abbildungen verzweifelt wenig anfangen konnen. W. v.
Rothschild machte noch auf den hohen Wert anatomischer
Unterschiede aufmerksam, die bei kolorierten Vollbildern nicht
recht zum Ausdruck kommen und erinnerte an die Irrtiimer, die
durch die Oxydation gewisser Fcuben entstehen, wie z. B. Weiss,
das sich unter Umstànden im Laufe der Jahre in Rot verwandelt.
Seine Forderung von " guten Abbildungen " schrankte
OberthÙR dahin ein, dass auch eine gute Photographie dazu zu
rechnen sei, die keine nennenswerten Kosten verursache. Er sprach
iiber das Làcheln auf den Gesichtern bei Beginn seiner Rede und
er konnte mit Genugtuung wahrnehmen, wies es sich in Emst und
dann in Zustimmung verwandelte. Er sprach fiir eine gute Sache
und wenn sich in nàchster Zeit das Interesse an den modernen
Bilderwerken hebt und wenn die Zeitschriften mehr Gewicht auf
die Unterstùtzung ihrer Beschreibung durch Heranziehung der
Fortschritte in der Illustrationstechnik legen, so dankt dies das
Publikum gewiss dem formvollendeten Plaidoyer OberthurS;
mehr hat er wohl nicht erwartet, und das hat er erreicht ».
Traduction française de l'article paru dans Entomologische
Rundschau :
« Ee lendemain, eut lieu le discours de Ch. Oberthùr (Rennes),
discours attendu avec la plus vive impatience et la curiosité gêné-
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 21
raie : « Des noms sans addition d'une bonne illustration ne sau-
raient être valables ». Celui qui avait lu l'annonce de cette motion
ne laissait pas, avec un hochement de tête, de se demander
comment un entomologiste aussi éminent que Charles Oberthùr
pouvait se risquer à voir repousser une proposition aussi utopique.
Mais le sentiment changea du tout au tout, lorsque Oberthiir
parla. Sa parole aimable, pleine d'une sensibilité et d'une chaleur
communicatives, témoignant d'une longue expérience et d'une
haute compétence, agit comme la plaidoirie d'un avocat qui
voudrait aider un délinquant, jusqu'ici incompris, à obtenir honneur
et considération, et qui plaide l'acquittement, alors même qu'il
n'espère emporter que les circonstances atténuantes. Bien qu'une
résolution dans le sens d'Oberthiir n'ait point été prise, on peut
cependant hardiment compter son discours parmi les choses les
plus utiles et les plus fécondes qui furent dites au Congrès
Il n'était personne, parmi les auditeurs, qui, à cette minute,
ne ressentît les avantages de bonnes illustrations sur de simples
descriptions, avec une force au moins égale à celle éprouvée dans
un travail de détermination occasionnant une perte de temps
énorme. Mais on sentait, en même temps, que l'orateur était un
lépidoptérologiste qui, en parlant entomologie, pense surtout aux
papillons, puisque — et dans la discussion, cela fut souligné —
ceux qui étudient et collectionnent les micros, parmi les Coléoptères
et les Diptères, ne peuvent tirer qu'un fort médiocre parti d'illus-
trations. W. V. Rothschild attira aussi l'attention sur la grande
valeur des différences anatomiques qui, dans les images d'ensemble,
ne sont pas nettement accusées, et rappela les erreurs qui pro-
viennent de l'oxydation de certaines couleurs, comme, par exemple,
le blanc qui, sous certaines influences, se transforme, avec les années,
en rouge. Oberthiir restreignit alors ses exigences, en acceptant de
compter au nombre des « bonnes illustrations » une bonne photo-
graphie, qui, elle, n'occasionne pas des frais appréciables. Il parla
du sourire sur les visages qui avait accueilli le début de son discours
et put constater avec satisfaction comment ce sourire s'était changé
en attention sérieuse d'abord, en assentiment ensuite. Il a plaidé une
22 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
bonne cause; et quand, dans un avenir prochain, on s'intéressera
davantage aux ouvrages avec illustrations, et quand les périodiques
s'attacheront davantage à étayer leurs descriptions en faisant appel
aux progrès de la technique de l'illustration, le Public en sera
certainement redevable au plaidoyer de forme si parfaite
d'Oberthiir. Il n'espérait sans doute pas davantage, et il avait
atteint son but ».
Quant à Entomologische Zeitschrif, Central-Organ des Inter-
nationalen Entomologischen Vereins (Frank furt-a. M., 30 Sept.
1912), voici en quels termes on y apprécie ce qui concerne ma
proposition au Congrès d'Oxford :
" Mit grosser Spannung erwartet und enthusiastisch begriisst,
betrat der Nestor der franzôsischen Entomologen Charles Oberthiir
aus Rennes das Rednerpult. Sein Vortrag gipfelte in der
Behauptung : " Neue Namen, die Insekten gegeben werden, haben
nur dann einen Wert, wenn die Neuheit mit Hilfe einer guten
Abbildung veranschaulicht wird ". Wer Plerrn Oberthiir nicht
al s trefïlichen Lepidopterologen kennt, musste unbedingt bei
dieser Ansicht darauf kommen, dass nur ein Schmetterlings-
forscher eine derartige Thèse aufstellen konnte. Es ist gewiss
sehr anzuraten, allen Beschreibungen neuer Insekten eine Abbil-
dung beizufiigen, doch ist es in vielen Fàllen nicht mit einer
Abbildung getan, vielfach gehoren vergrosserte Microphoto-
gramme und sonstige Farbenbilder und Einzelabbildungen dazu,
um ein neues Tier von einem bereits bekannten zu unterscheiden.
Hierzu ist viel Geld notig, und die meisten Beschreiber neuer Arten
sind nicht in der Lage, grossere Summen hierfùr auszugeben. Aile
dièse Griinde wurden in der Diskussion angefùhrt und besprochen,
wer aber den warmen und so distinguiert ausgesprochenen Worten,
in denen eine màchtige Liebe und Ueberzeugungskraft zu seinen
Ideen zum Ausdruck kam, lauschte, war wohl geneigt, sich seinem
Vorschlage anzuschliessen, doch waren die von gegnerischer Seite,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 23
namentlich von Dipterologen und Coleopterologen angefûhrten
Griinde so ùberzeugend, dass sich Oberthûr lediglich darauf
beschrànkte, man mochte wenigstens in Zukunft das Cliché einer
Photographie, das sich doch jeder fiir billiges Geld verschaffen
konnte, bei allen Neubeschreibungen beifiigen ".
• Traduction française :
« Attendu avec la plus vive impatience et la curiosité générale,
au milieu des acclamations enthousiastes, le Nestor des entomo-
logistes français, Ch. Oberthiir, de Rennes, gravit la tribune. Son
discours culminait dans cette affirmation : « Les noms nouveaux
» que Von donne aux insectes ne sont valables que si la nouveauté
» apparaît sensible, visible par une bonne figure. » Celui qui ne
connaît pas M. Oberthiir comme éminent lépidoptérologiste, en
entendant émettre cette opinion, était nécessairement amené à se
dire que seul un naturaliste étudiant les papillons pouvait soutenir
une thèse de ce genre. Il est certes fort utile de conseiller, pour
toutes descriptions de nouveaux insectes l'adjonction d'une illus-
tration, mais dans nombre de cas il ne suffit pas d'une figure
unique; fréquemment il y faut ajouter des agrandissements de
microphotographiques, sans compter des images coloriées et des
figures de détail, pour distinguer un nouvel animal d'un animal
déjà connu. Et pour cela il faut beaucoup d'argent; or, la plupart
des descripteurs de nouvelles espèces ne sont pas en état de
dépenser, à cette fin, des sommes assez importantes. Tous ces
arguments furent produits et développés dans la discussion; mais,
celui qui prêtait une oreille attentive aux paroles si chaudes, dites
avec tant de distinction, et qui respiraient une telle force de
conviction et une telle passion chez l'orateur pour ses idées, celui-là
était assez enclin à se rallier à sa proposition. Néanmoins, les
arguments produits par les adversaires, en particulier par les
diptérologistes et les coléoptérologistes, étaient si convaincants
qu'Oberthiir se borna, en fin de compte, à demander qu'on voulût
24 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bien, à l'avenir, à toutes les descriptions de nouveautés, adjoindre
au moins le cliché d'une photographie, que tout le monde pourrait
se procurer à peu de frais ».
Enfin, deux Entomologistes français se sont intéressés à la
question de Nomenclature, telle que je l'ai posée ; l'un, M. Maurice
Pic, dans deux articles intitulés : Quelqîies mots sur une proposi-
tion de Nomenclature, et publiés, le premier, dans le tome XXXVII,
n" 2, du Bulletin de la Société Zoologique de France, paru le
5 avril 191 2, c'est-à-dire quatre mois avant l'ouverture du Congrès
d'Oxford, et le second, dans le n° 8 du même Bulletin, paru le
20 novembre 191 2; l'autre imprimé dans la Revue scientifique du
Bourbonnais, en octobre 191 2 (25® année, n° 3), avec le titre :
Congrès International d'Entojnologie d'Oxford. Pour que mes
Lecteurs n'ignorent rien de ce que je connais moi-même, je publie
in-extenso ces deux articles français, à titre documentaire, comme
j'ai fait pour les articles anglais et allemands précités.
Les voici donc reproduits dans leur intégralité et par ordre de
dates :
1" « Quelques mots sur une proposition de Nomenclature.
Par Maurice PiC.
» Avant la réunion du deuxième Congrès d'Entomologie, il ne
me paraît pas inutile de dire quelques mots sur une proposition à
laquelle j'ai fait allusion dans mon article « Causerie entomolo-
gique » (*), proposition qui tend, pour l'avenir, à l'institution d'une
loi nouvelle. La proposition visée est la suivante : « Sans bonne
» figure à l'appui d'une description, pas de nom valable; dès lors,
(*) UEihange, n° 322, 1911; p. 170.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 25
» la priorité du nom appartient au premier iconographe plutôt
» qu'au premier descripteur ». Dorénavant, seraient donc seules
valables les nouveautés publiées avec de bonnes figures, et l'icono-
graphie deviendrait l'équivalent de la priorité absolue. Dans cette
nouvelle façon d'interpréter les droits d'auteur, j'entrevois un
intérêt spécial et personnel plutôt que général et praticable. Les
collègues d'un descripteur se demandent parfois si ses descriptions
sont bonnes (ou mauvaises) ? sans pouvoir conclure, avec une certi-
tude absolue, à leur réelle valeur; le mérite des figures sera de
même discutable. Certains dessins publiés, ainsi que l'a fait observer
en son temps, très spirituellement (*), un entomologiste (riposte à
une théorie de dessins, analogue à la proposition nouvelle, exprimée
et soutenue alors par un autre collègue aujourd'hui disparu) n'appa-
raissent que comme des sortes de caricatures; et cependant, ces
dessins, leur auteur les jugeait bons, tout au moins acceptables.
Un dessin, bien que pouvant être admis comme passable par cer-
tains, peut être, pour d'autres, équivoque, tout aussi bien qu'une
description ; qui nous dira si ce dessin est bon, suffisant pour primer
une description qui, elle, ne nous trompera point ? Laissons donc
de côté les figures discutables et voyons plus loin.
» Parmi les dessins qui apparaissent bien faits au premier coup
d'œil, n'en est-il pas cependant quelques-uns qui ne nous repré-
sentent pas plus l'Insecte que la description ? Voici quelques
exemples : le genre Xylodes, Wat., placé par l'auteur dans les
Ptinides, paraît, d'après son dessin, devoir être plus vraisembla-
blement voisin de Hylophilus, Berth. ; qui donc a raison : la des-
cription ou le dessin? Et le genre Neoptimis Gahan, décrit comme
Ptinide? D'après la figure, on dirait une Espèce voisine du genre
Aspidiphorus, Latr., mais ce pourrait être aussi bien un Cyphonide ?
» De même que les descriptions, les figures publiées ne suffisent
donc pas toujours à faire reconnaître exactement un Insecte, alors
pourquoi vouloir substituer une figure souvent tout aussi discutable
(*) Fauvel, in Supplément à la Hevtie d'Entpmologie, 1891.
20 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
qu'une description, à une description qui, jusqu'à présent, a suffi,
dans bien des cas (je ne dis pas toujours avec intention), à faire
reconnaître les Insectes. Un état de choses existant depuis long-
temps ne doit être changé que s'il y a progrès évident. Pour moi,
l'iconographie érigée en principe, et absolue comme la priorité, ne
ferait pas progresser nos études, elle serait destinée, au contraire,
à apporter un arrêt sérieux dans les travaux futurs, en les entravant
par des frais trop lourds, en les annihilant dans une impossibilité
matérielle évidente. Beaucoup d'auteurs ne pourraient faire les
frais nécessaires, parfois fort élevés, que demande l'impression des
planches; ceux qui ne dessinent pas devraient, en plus, ajouter
d'autres dépenses : les dessins, et ainsi le droit de décrire serait
acheté bien cher pour tous, trop cher pour la plupart des bourses.
Il est des naturalistes qui, sans être fortunés, ont la bonne fortune
d'être d'excellents entomologistes, ou zoologistes; voudrait-on, par
une loi nouvelle, entraver leurs droits à publier? La proposition
acceptée aurait la conséquence de rendre, pour l'avenir, l'entomo-
logie descriptive ouverte, non à tous les travailleurs comme main-
tenant, mais à une catégorie de privilégiés seulement, les riches, et
plus spécialement les grands éditeurs. Je vois un avenir plutôt
sombre qu'éblouissant par cette proposition. Le nouveau système
est-il adopté, les Sociétés n'auront plus assez de fonds disponibles
pour subvenir aux frais descriptifs de leurs collaborateurs et seront
acculées, soit à la faillite pécuniaire, soit à la faillite de leurs
publications. Les nouveautés s'entasseront dans les collections sans
être publiées; nombreux, les entomologistes se décourageront, les
vides partout iront en augmentant et finalement l'iconographie
elle-même aura fort à pâtir de la gêne ou du découragement
général.
» Et je conclus : le système iconographique, autrement dit l'ico-
nographie primant la description, est inadmissible en pratique, et
cela pour deux raisons capitales : les frais qu'il doit entraîner,
l'exclusivité arbitraire qu'il prétend imposer. »
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE IJ
2° « Congrès International d'Entomologie d'Oxford.
(Sans signature, mais vraisemblablement par M. Ernest Olivier).
» En 1910, le premier Congrès international d'Entomologie,
réuni à Bruxelles, proposa comme siège du deuxième Congrès, en
191 2, la ville d'Oxford, en Angleterre.
» Conformément à cette décision, le Congrès fut ouvert à
Oxford, le 5 août, sous la présidence de M. le Professeur Poulton,
dans une salle du Musée d'Histoire naturelle, qui fut le local de
toutes les autres réunions.
» Cent soixctnte entomologistes, venant de toutes les parties du
monde, étaient présents à l'inauguration. Les Anglais étaient natu-
rellement en majorité, au nombre de quatre-vingt-quatre; mais on
comptait encore vingt Américains, treize Allemands, neuf Belges,
six Français, quatre Hollandais, quatre Espagnols; l'Autriche, la
Hongrie, le Luxembourg, la Suède, la Turquie, le Chili, l'Egypte,
l'Afrique orientale anglaise, Bornéo et les îles Sandwich étaient
représentés.
» Dans un discours très applaudi, M. le Professeur Poulton
remercia les Congressistes d'être venus en aussi grand nombre dans
cette antique cité d'Oxford qui était heureuse et hère d'avoir été
choisie comme siège de ce Congrès, honneur qu'elle savait appré-
cier, mais dont elle était certainement digne par son long passé
dans tous les genres d'études. De son LTniversité célèbre, fondée
dès 1249, sont sortis nombre de personnages éminents sous tous
les rapports, et ses vingt-quatre collèges, qui sont des monuments
d'archéologie remarquable, sont peuplés d'un millier d'étudiants
qui viennent y acquérir les différents grades universitaires. Les
bibliothèques, dont plusieurs datent du XV '^ siècle, sont d'une
importance exceptionnelle : la Bodleian contient plus de 800.000
volumes reliés et 36.000 manuscrits. Enfin le Musée d'Histoire
naturelle, où les Congressistes seront chez eux durant toute cette
semaine, renferme des séries nombreuses de tous les animaux et,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
spécialement en entomologie, l'importante collection de Hope qui
est dès à présent à la disposition de tous ceux qui désirent la
consulter (*). M. le Professeur Poulton fit ensuite l'historique des
discussions de Darwin et de l'archevêque d'Oxford, qui passion-
nèrent, à l'époque, le monde scientifique, et il termina en invitant
les Congressistes à mettre le temps à profit et à travailler pour
que ce deuxième Congrès soit aussi fécond en résultats que son
devancier.
» Dans la même après-midi et les jours suivants, les différentes
sections se réunirent dans les locaux spécialement affectés à cha-
cune et on y entendit, sur les sujets les plus variés, d'importantes
communications qui donnèrent lieu, de la part des membres pré-
sents, à des discussions des plus intéressantes.
» 11 serait trop long d'énumérer même les titres de tous les
travaux présentés, que l'on trouvera in-extenso dans le compte
rendu officiel. Je veux simplement analyser rapidement quelques
propositions relatives à la nomenclature et à la valeur des des-
criptions d'espèces.
» M. Hartmeyer, du Muséum de Berlin, est d'avis que la loi
de priorité ne doit pas être acceptée d'une façon absolue, et il
propose de la restreindre en conservant un certain nombre de
genres employés avant igoo et particulièrement en usage dans
l'enseignement; par exemple, dans les Arthropodes, les noms
Anlhophora, Periplaneta, Astacus, Daphi'ia, Homarus ne devront
jamais être remplacés par des vocables prétendus plus anciens. En
outre, un certain nombre d'ouvrages seront considérés comme sans
valeur et ne devront pas être pris en considération pour établir la
priorité. Les noms de genres à conserver et les ouvrages à exclure
seront désignés par une Commission qui en établira une liste
(*) Les collections entomologiques du Musée d'Oxford contiennent les
Coléoptères de Hope et de Westwood avec tous leurs types,- les Lépidoptères
de Saunders (types de Walker), les Hyménoptères typiques de Smith et de
Cam^ron, les Orthoptères typiques de Bâtes et de Burr, des Espèces types
de beaucoup d'auteurs, Godman-Salvin, Pascoè, Chevrolat, etc..
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 29
susceptible d'être constcimment complétée. Les publications qui ne
devront pas compter pour la fixation de la priorité sont les données
tirées d'encyclopédies, de récits de voyages populaires, de journaux
de chasse et de pêche, catalogues, écrits d'horticulture et d'agri-
culture, journaux et tous ouvrages n'ayant pas de rapport avec la
systématique scientifique. M. le D'' Horn s'est prononcé vivement
contre ces motions, qui, si elles étaient prises à la lettre, exclue-
raient de la bibliographie scientifique des ouvrages des plus méri-
tants, tels que l'Encyclopédie méthodique, le Dictionnaire de
Déterville, celui de d'Orbigny et nombre de récits de voyages,
contenant des descriptions d'espèces par les savants les plus auto-
risés. Il y a certainement des publications soi-disant scientifiques
dont il ne doit pas être tenu compte; il y a des noms qui doivent
être conservés et ne peuvent être changés sous peine d'introduire
le désordre et l'obscurité là où on croyait faire la clarté. Ces noms
s'imposent absolument par la même raison, que la valeur de cer-
tains dictionnaires et encyclopédies est indiscutable.
» M. Ch. Oberthiir expose que, par suite de recherches et d'ex-
plorations minutieuses dans toutes les régions du globe, le nombre
des insectes s'accroît dans des proportions considérables, et on se
demande comment les entomologistes de l'an 2000 pourront se
débrouiller dans la quantité formidable de descriptions où ils
auront à reconnaître une Espèce. Malgré tous les soins pris par
les Musées pour la conservation des types, beaucoup n'existeront
pas indéfiniment et il ne restera que des descriptions souvent
incomplètes et toujours insuffisantes pour l'identification d'un
insecte. Il n'y a qu'un moyen de remédier en partie à cet énorme
inconvénient, c'est de décider qu'il ne sera tenu compte que des
descriptions accompagnées d'une bonne figure. Cette mesure est
surtout nécessaire pour les Lépidoptères, dont il est particuliè-
rement difficile de bien énoncer les caractères distinctifs. La photo-
graphie est d'un usage pour ainsi dire à la portée de tous, et, en
l'employant, on obtiendra aisément des reproductions d'insectes
irréprochables.
» Tous les assistants reconnaissent que la proposition de
30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
M. Oberthiir, « une bonne figure à l'appui d'une description »,
est l'idéal d'un ouvrage entomologique. Mais dans la pratique on
se heurte à de telles difficultés qu'elle ne peut être appliquée que
dans des cas tout à fait restreints. Le côté pécuniaire en arrêtera
toujours la généralisation; car il n'y a pas de sociétés ou de
recueils assez riches pour supporter les frais de la reproduction
des dessins de toutes les Espèces qui se publient journellement
» M. Ern. Olivier dit que les progrès de l'Entomologie sont
considérables et qu'il se publie dans toutes les parties du monde
des recueils scientifiques écrits dans l'idiome national, et l'ento-
mologiste, quelle que soit sa science de polyglotte, se trouve
souvent en présence de mémoires qui restent absolument incom-
préhensibles et dont il est forcé de ne pas tenir compte; et il
arrive alors que des travaux qui peuvent être très méritants sont
privés de la juste notoriété qui leur est due. Ce grand inconvénient
serait évité si les descriptions étaient, comme autrefois, écrites
entièrement en latin, ou du moins précédées d'une courte diagnose
dans cette langue. A l'aide de cette diagnose, tout entomologiste
reconnaîtra si les caractères qu'elle énonce s'appliquent à l'insecte
qu'il a en mains, et il s'arrangera alors pour poursuivre plus expli-
citement sa confrontation en traduisant ou en faisant traduire la
description qui, sans le secours de la phrase latine, resterait com-
plètement ignorée. Le latin a du reste toujours été le langage
scientifique, et nous devons être reconnaissants à Linné et à
Fabricius, particulièrement, de s'en être servi dans leurs ouvrages
fondamentaux au détriment de leur langue nationale. La syntaxe
du latin est simple et facile et se prête très bien à la plus stricte
concision; son usage n'éveille la susceptibilité d'aucun peuple et,
d'autre part, sa connaissance reste indispensable pour la lecture
et la compréhension des anciens auteurs. C'est la véritable langue
universelle, et les naturalistes anglais, français et allemands
doivent, en continuant de l'employer, donner l'exemple à leurs
collègues des pays où le développement scientifique est plus récent
et oii les saines traditions ne sont pas encore établies. L'opinion
de M. Ern. Olivier est appuyée par tous les membres présents et
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3I
plusieurs prennent la parole pour confirmer que le latin est bien
la langue zoologique internationale et qu'il n'y a pas lieu de s'oc-
cuper à en créer une autre, comme essaient de le faire les inventeurs
du volapuk, de l'espéranto et autres bizarreries.
» M. Kerremans, le savant auteur de la belle monographie des
Buprestides, demande à son tour la parole pour s'élever contre la
méthode adoptée par beaucoup de descripteurs d'imposer des
noms aux variétés. Il n'y a pas d'individus identiquement sem-
blables : à l'aide d'une forte loupe, on arrivera à trouver, chez
chacun des exemplaires examinés, des différences dans le coloris,
la pubescence, la ponctuation, la courbure plus ou moins accentuée
des différentes parties du corps. On pourra alors, comme cela
existe déjà pour plusieurs espèces à variations accentuées, établir
une foule de dénominaitions qui encombreront inutilement les
catalogues. A la suite de la description d'une Espèce, il est suffi-
sant de mentionner brièvement les variations dont elle est suscep-
tible, mais sans leur imposer un nom; tout au plus pourrait-on
donner un numéro à celles qui sont spécialement remarquables.
La synonymie des véritables espèces est déjà assez compliquée
sans qu'on vienne y ajouter celle de leurs variations plus ou moins
visibles qui constitue un chaos absolument inextricable.
» Toutes ces motions relatives à la nomenclature seront exami-
nées par une Commission internationale formée dans ce but, ainsi
que le propose la Société Entomologique de Londres.
» Les soirs, furent données plusieurs conférences accompagnées
de projections. M. Neave raconta son voyage dans l'Afrique
Orientale; M. Poulton montra de curieux cas de mimétisme chez
les Lépidoptères des forêts africaines; M. Comstock décrivit les
différentes sortes de soies que l'on retire des toiles tissées par les
araignées et expliqua la manière de les utiliser.
» Enfin le Congrès fut clos le 9 août par un discours du prési-
dent qui donna rendez-vous à tous les assistants pour le prochain
Congrès International, qui aura lieu à Vienne en 191 5.
» Le lendemain, tous les Entomologistes, répondant à l'aimable
invitation de l'Hon. Walter Rothschild, se rendaient à Tring, au
32 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
siège du Musée Zoologique, oii les attendait une splendide récep-
tion. M. Walter Rothschild, secondé par MM. K. Jordan et Ernest
Hartert, fit avec la plus affable courtoisie les honneurs de ses
admirables collections, et pendant de longues heures on parcourut
ces immenses galeries oii se trouvent réunis, représentés par des
nombreuses séries d'exemplaires, les spécimens zoologiques les
plus rares.
» M. W. Rothschild réunit ensuite à sa table tous les congres-
sistes, et ce banquet, oii le luxe du service, la qualité des mets et la
finesse des vins ne laissaient rien à désirer, se termina par des
toasts prononcés dans toutes les langues et fut le dernier acte du
Congrès entomologique international de 191 2. »
3" Quelques mots sur divers cas de Nomenclature.
Par M. Pic.
« Au récent Congrès international d'Entomologie tenu à
Oxford, dont notre collègue et ami E. Olivier vient de nous
donner un petit compte rendu {Rev. Scient. Bourb., XXV, 191 2,
p. 57-62), la proposition de M. Charles Oberthiir, que j'avais jugé
utile de signaler à la Société (Bull. Société Zool. France, 191 2,
P- 77-79). en en faisant ressortir quelques sérieux inconvénients,
n'a pas eu beaucoup de succès. On a reconnu que « si une bonne
» figure à l'appui d'une description » était l'idéal d'un ouvrage
entomologique, la pratique du système rendu absolu était impra-
ticable en présence d'inévitables difficultés matérielles et pécu-
niaires. En résumé les critiques formulées au Congrès ont été
analogues à celles antérieurement présentées à la Société Zoolo-
gique contre la proposition Oberthiir. »
Là se bornent les comptes rendus que j'ai pu connaître des tra-
vaux du Congrès d'Oxford et des opinions suscitées par l'énoncé
des questions qui devaient y être débattues.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33
On remarquera que M. H. Ruwland Brown coiibtate the présent
State of chaos and confiictïng opinions upon the subject of
'Nomenclature et qu'il déclare, en s'en félicitant, que the Congress
has indicated a system and rules which may lead to finality.
Il juge d'ailleurs que tout le monde est d'accord for action.
Dès lors, la discussion relative à la nécessité d'éclairer les des-
criptions par des figures ne fait en réalité que de commencer à
s'engager sérieusement. Aussi, sans plus attendre, en tête du
Volume VII des Etudes de Lépidoptérologie comparée, je présente
les considérations suivantes à l'appréciation de « l'International
Committee instituted to deal with the subject of entomological
nomenclature ».
Naturellement, je me ferai le plus agréable devoir de répondre
sans délai à toutes les questions que a X International Committee »
et les « National Committees, in each country » me feraient Thon-
neur de m'adresser, au sujet de l'affaire dont l'étude doit être si
largement entreprise et dont je me préoccupe moi-même depuis
si longtemps.
Je m'abstiens de tout commentaire relativement aux notices que
j'ai reproduites et je n'engagerai aucune polémique personnelle et
directe avec qui que ce soit.
Je ferai observer cependant que M. Pic n'était pas présent au
Congrès d'Oxford et que son appréciation ne peut pas résulter
d'une observation que lui-même aurait été à même de faire sur
place.
r Classification, par spécialité scientifique,
des votes exprimés.
La proposition : « Pas de bonne figure à l'appui d'une descrip-
tion, pas de nom valable », s'adressait initialement, dans ma
pensée, aux seuls Lépidoptéristes.
Si le Comité International fait à ma proposition l'honneur de
la présenter à tous les Zoologistes, quelle que soit leur spécialité,
je demande que les réponses à intervenir soient classées par spé-
3
34 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
cialité scientifique. Je reconnais que, d'une manière générale, le
même principe doit pouvoir s'appliquer à l'Histoire naturelle tout
entière, c'est-à-dire à l'ensemble de ses parties; car ce qui est vrai
pour une branche, ne peut être faux pour les autres. Il me semble
cependant convenable de tenir compte, dans une certaine mesure,
des besoins plus inmiédiats de telle spécialité, envisagés compara-
tivement à telle autre. D'ailleurs, de l'étude prolongée d'une
branche de l'Histoire naturelle, résulte une conception particulière
que suscitent naturellement l'état de la littérature et de la docu-
mentation, ainsi que les diverses circonstances et nécessités
inhérentes à cette spécialité elle-même.
C'est ainsi qu'il me semble que la méthode et les procédés
employés pour la détermination ne sont pas les mêmes, en ce qui
concerne les Coléoptères et les Papillons. Les ailes de ces derniers
présentent, en effet, les principaux caractères spécifiques et four-
nissent, quant aux lois de variation, des indications que les Coléop-
tères ne peuvent offrir dans des conditions analogues. A mon sens,
la photographie, dans bien des cas (je ne dis pas : dans tous les
cas), conviendrait mieux pour la reproduction des Coléoptères;
tandis que la lithographie coloriée, en attendant la découverte de
la photographie des couleurs sur papier, s'appliquerait plutôt à la
figuration des Papillons. La manière de voir et les besoins n'étant
pas toujours les mêmes chez les Lépidoptéristes et les Coléopté-
ristes, je demande donc que, pour le parti à prendre relativement
à la proposition dont je suis présentement le défenseur, on
recueille à -part l'opinion des Lépidoptéristes; à part aussi celle
des Coléoptéristes, des Diptéristes, des Hyménoptéristes, etc., et
de même pour toutes les autres branches de la Zoologie.
2° Comment procédera l'International Committee
pour établir le compte des votes?
Après que l'instruction de l'affaire aura été poussée à fond, le
Congrès International de Vienne, en 191 5, aura sans doute à se
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 35
prononcer pour ou contre l'adoption du principe d'une figuration
appelée à faciliter l'intelligence de la description. Mais la décision
du Congrès devra, me semble-t-il, avoir une portée encore plus
haute; car il s'agira de fixer, pour la Nomenclature, une jurispru-
dence tellement sage, et empreinte d'une telle autorité, que l'arrêt
à rendre par V International Coninitttee ne pourra susciter aucune
dissidence sérieuse et méritera d'être accepté sans réserve.
Alors \ International Conunittei'. aura rendu à la Science ento-
mologique un inappréciable service. En attendant, envisageons
donc, dans sa réalité, la situation actuelle de la nomenclature ento-
mologique.
N'est-il pas extrêmement difficile de déterminer un papillon,
lorsqu'il n'en existe pas une bonne figure?
La quantité considérable des descriptions sans figure, le plus
souvent très mal rédigées, incomplètes, publiées en toutes les
langues, dans les journaux les plus divers, n'a-t-elle pas engendré
un désordre tel que l'Entomologie se trouve présentement para-
lysée par une confusion devenue inextricable?
Le mal existe. Nul ne peut le nier; nos échanges de vues, à
Oxford, ont mis en pleine lumière le trouble dont souffre notre
nomenclature. Tout le monde reconnaissait qu'il était nécessaire
« to consider what elucidations, extensions or emendations if any,
are required in the International Code ».
Je crois fermement que tous les Entomologistes sont d'accord
pour demander à l'International Committee d'établir une base
rationnelle ayant pour but d'obtenir que la description de toute
nouvelle tspèce, Variété ou Forme soit publiée dans des
conditions telles qu'il soit toujours aisé de se rendre exac^
tement compte de tous les caractères de la nouveauté décrite.
De plus, s'il y a des règles à établir pour l'avenir, on sait qu'il
y a aussi tout un passé chaotique à liquider.
Dans l'enquête qui doit être organisée, il y aura sans doute lieu
d'inviter les intéressés à voter sur des questions précises et de
bien exactement poser les termes des questions à résoudre; en
effet, ceci aura une importance capitale.
30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Devra-t-on demander à chaque votant d'exprimer la raison
déterminante de son vote?
Ou, pour simplifier, suffira-t-il de demander à chaque Société
ou Groupement entomologique de faire connaître, avec le nombre
de suffrages exprimés, tout au moins le résumé des opinions
émises par ses Membres votants, dans chaque spécialité, et orga-
nisera-t-on ainsi un vote à plusieurs degrés permettant à Vlnter-
natïonal Committee de se rendre exactement et intégralement
compte de toutes les opinions et des raisons principales qui les
déterminent ?
Je pense que ces considérations doivent être préalablement envi-
sagées par une Commission spéciale de Vlnlernational C onimïttee.
Pour exercer avec l'autorité voulue sa magistrature, et rendre à
la Science entomologique le service signalé qu'Elle attend,
Y International Committee est obligé de trouver la méthode qui
permettra de tenir à la fois aussi justement compte du nombre que
de la valeur des votes exprimés. Je ne doute pas que ses membres
ne parviennent à résoudre le problème, malgré ses diifîcultés.
3° Quel est définitivement le sort des descriptions sans figures,
lorsque le type n'existe plus?
En étudiant ma collection de Nolinœ et Lithosianœ, en vue de
faire connaître im certain nombre d'Espèces nouvelles, générale-
ment thibétaines, j'ai tout naturellement pris pour guide le
Catalogue of the Arctiadœ iit the collection of the British Muséum^
by Sir George F. Hampson, ouvrage très justement réputé et publié
à Londres, en 1900, by order of the Trustées.
A l'appui de chaque description d'Espèce, ce Catalogue offre
une figure, soit en noir intercalée dans le texte, soit en couleurs,
par application des procédés chromo-lithographiques, dans l'Atlas
qui accompagne le texte. Si l'Espèce a déjà été, quelque part, l'objet
d'une figuration, la référence en est soigneusement indiquée; ainsi
se trouve assurée la connaissance des Espèces recensées par Sir
George Hampson.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 37
Tant que l'auteur du Catalogne a pu disposer soit du spécimen
typicitm, soit d'une bonne figure antérieurement publiée, la besogne
lui a été facile.
Mais qu'a fait Sir G. Plampson, lorsqu'il s'est trouvé en face
d'une Espèce décrite, non figurée, dont il n'a pu voir le type?
Sir George Hampson a tenu pour nulles les descriptions sans
figures, lorsqu'il lui a été impossible d'examiner le type; dès lors,
il s'est borné à publier la List of unrecognhed Species, et il a fait
suivre chaque nom d'Espèce décrite, non figurée, et dont le spécimen
typiciim est resté introuvable, par l'une des mentions suivantes :
« Type lost; Ignotus; Description insujficient ».
Donc la connaissance de l'Espèce est basée, non pas sur la des-
cription presque toujours inintelligible, mais sur le papillon-type
lui-même. Seulement, du moment que le spécimen typicum, docu-
ment fragile et périssable, n'existe plus, c'est-à-dire dans les cas
oii l'on peut dire : The type is lost, si une bonne figure n'a pas été
publiée antérieurement à la perte du typicum spécimen, la des-
cription est jugée insuffisante pour permettre de reconnaître
l'Espèce, qui entre alors dans la catégorie des Ignotus.
A quoi servent donc les descriptions sans figures, quand le type
disparaît? — En réalité à rien, sinon à encombrer fâcheusement
la nomenclature.
4" Le besoin de bonnes figures pour la détermination
des Papillons s'affirme universellement.
Après avoir observé ce qui se passe au British Muséum, c'est-
à-dire au foyer officiel de la Science entomologique dans le
Royaume-Uni, considérons maintenant comment, en Allemagne,
s'orientent les esprits.
A Stuttgart se publie, depuis quelques années, un important
ouvrage entomologique, ayant pour titre : Les MacroUpidoptcres
du Globe, et pour auteur : le Docteur Adalbrrt Seitz.
Quel est le but de cet ouvrage?
38 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Pour le connaître, consultons le Prospectus; il est d'ailleurs en
toutes les mains. Entre autres choses, nous y lirons ce qui suit :
« Sa publication vient satisfaire un désir caressé depuis longtemps
par tous les collectionneurs de papillons. Plus de recherches fasti-
dieuses et pénibles .- il suffît de consulter la flanche convenable et
d'un coup d'œil, chaque espèce est exactement déterminée. »
Nous avons bien lu : il sirffit de consulter la flanche convenable.
De la description il n'est guère question. C'est la flanche qui fait
la valeur du livre, et c'est au moyen de la flanche que se fera la
détermination.
Le D"" Adalbert Seitz expose, au cours du même Prospectus, que,
« d'après les évaluations statistiques, il y a environ 50.000 per-
sonnes de tous les rangs, depuis des souverains (*) jusqu'à de
modestes artisans, qui s'occupent plus ou moins des papillons ».
Dès lors, il faut rendre facile à chacun la déteraiination de toutes
les formes de lépidoptères « au moyen des excellentes figures ainsi
mises entre ses mains ».
Je n'apprécie pas ici la valeur artistique des planches publiées
dans l'ouvrage du D"" Adalbert Seitz, en ce sens que je ne me livre
à aucune critique de l'exécution de ces planches.
Je ne m'intéresse qu'à l'idée de l'auteur. Il me semble que cette
idée ressort très nettement comme suit : L'étude des papillons est
l'objet d'une faveur sans cesse croissante. Il y a un obstacle à son
développement; c'est la difficulté de déterminer les Espèces. Que
faire pour venir à bout de cette difficulté? Il n'y a qu'un seul moyen,
c'est de publier de bonnes figures. En consultant la planche conve-
nable, comme dit le Prospectus, on obtiendra la satisfaction
désirée.
N'est-ce pas la même intention de satisfaire au même désir qui
a animé mon ami et excellent collaborateur artistique J. Culot,
lorsqu'il a entrepris la publication de son ouvrage en cours
(""■) Le tzar des Bulgares, Ferdinand, est un Entomologiste zélé. Sa collection
se trouve, je crois, installée à Vienne; elle contient notamment la collection
des Macrolépidoptères de feu P. Millière autrefois léguée au Prince Ferdinand.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 39
d'édition : 'Noctuelles et Géomètres d'Europe ? J'ai été prié par
M. Culot d'en écrire la Préface, et je me suis inspiré, pour accomplir
cet agréable devoir, des confidences que m'ont faites plusieurs fois,
au cours de ma carrière, d'anciens amateurs qui n'avaient pas per-
sévéré. En résumé, voici ce qui m'a été maintes fois confié :
« J'aime les papillons; mais j'aurais voulu connaître leur nom; ne
pouvant, faute d'ime iconographie assez complète, déterminer mes
papillons, je me suis découragé et j'ai renoncé à regret à une étude
qui pourtant m'était très agréable. »
Tous les amateurs de papillons désirent connaître le nom des
exemplaires qu'ils possèdent.
Ceci est hors de doute et de contestation.
Comment font-ils, pour obtenir la détermmation désirée?
La cherchent-ils dans la lecture de la description?
Je réponds hardiment : non.
Où la trouvent-ils alors?
En consultant la planche convenable, ainsi que le dit le Docteur
Seitz; ou bien en comparant le papillon qu'il s'agit de déterminer
à une collection de papillons déjà classée. Quelqu'un prétendra-t-il
que telle n'est point la réalité?
5° L'Argent!
Parmi les objections qui sont faites à ma proposition : « Pas
de bonne figure, pas de nom valable », revient sans cesse celle-ci :
La dépense d'argent serait énorme. Combien en coûterait-il donc
pour payer toutes les figures?
S'il faut dessiner soi-même, afin d'économiser une première et
importante dépense, il est nécessaire d'être expert dans l'art du
dessin; mais cela n'est pas donné à tout le monde.
S'il faut fournir une photographie, c'est plus facile sans doute;
cependant chaque Entomologiste n'est pas nécessairement photo-
graphe; en tout cas, la photographie nécessite encore une dépense
d'argent.
Ceci me fut dit publiquement à Oxford.
40 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Nécessairement, il convient d'apprendre à dessiner pour devenir
dessinateur, et d'apprendre à photographier, pour devenir photo-
graphe.
Mais pour comprendre les termes des descriptions écrites en
latin, en anglais, en allemand, n'a-t-il pas fallu étudier et
apprendre ces langues?
Nous vivons à une époque où l'ignorance n'est pas une excuse.
Si l'on n'est pas capable de dessiner, de photographier, de traduire,
et si, malgré ces lacunes, on veut remplir un rôle scientifique, actif
et personnel, il est nécessaire de payer le concours du dessinateur,
du photographe, du traducteur qui produiront le travail que soi-
même on n'est pas en état de fournir.
Donc il faut supposer que l'Entomologiste désireux d'être, sans
trop de frais, auteur d'ouvrages entomologiques quelconques, est
lui-même dessinateur, photographe, traducteur et, dès lors, en état
de faire personnellement une importante partie du travail néces-
saire aux ouvrages qu'il a le désir d'entreprendre.
Dans le cas où quelque lacune existerait dans ses connaissances
ou dans ses talents, il doit se résigner à rémunérer le travail d'au-
trui, c'est de toute justice. On me permettra donc de dire : Silence
aux pauvres de science, plutôt que silence aux pauvreg d'argent.
Ce qui est vraiment intéressant, dans les objections qui me sont
faites, c'est de constater que la question d^nrgent est surtout sou-
levée par ceux qui sont les plus fortunés parmi nous. Ce sont les
plus universellement connus par leur opulence qui protestent avec
plus de conviction, contre les frais excessifs auxquels pourrait
entraîner l'adoption d'une proposition jugée aussi peu économique
que la mienne : « Pas de bonne figure à l'appui d'une description,
pas de nom valable. »
Le sentiment qui anime mes riches contradicteurs est évidem-
ment celui du plus généreux désintéressement pour la bourse des
autres — la leur étant forcément hors du débat.
Cependant, ne conviendrait-il pas d'attendre que les véritables
intéressés fassent entendre leur plainte personnelle, avant d'entre-
prendre d'être leur avocat d'office?
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 4I
CONCLUSION
Nous constatons une difficulté excessive à déterminer exactement
les Lépidoptères d'après la description seule. Outre la perte de
temps occasionnée par des recherches longues et le plus souvent
stériles, nous n'obtenons presque jamais la certitude d'une exacte
détermination.
Il faut alors recourir à l'examen du spécimen typiciim pour être
sûr d'avoir réalisé une identification vraie.
Dès lors la description seule ne porte pas avec elle la totalité
des renseignements qu'il est nécessaire de posséder, relativement
à l'ensemble des caractères de l'Espèce ou de la Variété
décrite.
Dans ces conditions, il paraît bien juste que nous demandions
une lumière complète; car la Science est incompatible avec l'à-peu
près; Elle n'existe qu'avec la totale Vérité.
De si grands progrès ont été accomplis, depuis quelques années,
dans l'art de la photographie, qu'il ne semble pas que nous soyons
démesurément exigeants, en demandant qu'une reproduction
photographique accompagne toute description. C'est un minimum
d'exigence; car si, dans certains cas, la photographie peut être
considérée comme suffisante, il y a de nombreuses circonstances
où l'intervention d'un dessin, souvent même colorié, s'impose.
Après tout, il faut savoir à quoi s'en tenir avec précision et
exactitude sur les caractères d'un être quelconque à qui sont attri-
bués deux noms : un nom spécifique et un nom générique.
Nous affirmons • — ■ et nous pensons qu'on voudra bien nous con-
céder quelque expérience en la matière — que la description sans
figure est absolument insuffisante, seule et sans le secours du
spécimen typicum, pour rendre clairement et exactement intelli-
gibles les caractères de l'être décrit. Nous pouvons fournir nombre
de preuves desquelles il résulte que la détermination est impossible,
du moment que le spécimen typicum n'existe plus. Or, nous savons
42 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
tous que la durée des specimina tyfica n'est pas indéfinie et que,
du reste, l'examen n'en est pas toujours possible.
Peut-on trouver mauvais que nous désirions ardemment la
lumière aussi complète que possible? Je ne puis le penser.
Alors pourquoi accumuler tant d'obstacles en vue d'empêcher la
réalisation d'un bien auquel tout le monde aspire?
Déjà, à Bruxelles, le Congfrès a émis un vœu en faveur de la
figure accompagnant la description. Le Congrès n'a pas osé aller
jusqu'à rendre obligatoire ce qu'il a jugé tre'i utile.
Pourquoi ?
Disons-le hautement : pour la question d'argent. Il n'y a pas
d'autre motif. Ce qui nous divise, c'est l'horreur de la dépense.
Mais est-ce que la Science est compatible avec l'économie
outrancière de l'argent?
La Science, c'est-à-dire la vérité scientifique, ne s'obtient que
par le travail de l'homme qui représente une valeur, et par des
dépenses judicieusement engagées, c'est-à-dire par de l'argent,
puisque, de quelque façon que ce soit, l'argent est le prix de tout
effort, de toute consommation quelconque.
Nous nous croyons dans notre droit absolu, en demandant
qu'une description ne soit pas considérée comme valable par le
seul moyen de mots, trop souvent d'ailleurs mal choisis et au
moyen desquels on essaie, le plus souvent vainement, de rendre
compréhensibles des détails qu'une image seule peut rendre clai-
rement.
L'image est à la portée de tous, par la photographie.
Le D"" T. A. Chapman a proposé ce minimum d'illustration
pour rendre la description valable.
Acceptons en principe ce minimimi; il n'est pas coûteux; mais
faisons toutefois les réserves nécessaires pour que la photographie
soit excellemment présentée et, le cas échéant, pour qu'une icono-
graphie coloriée intervienne en vue de faire connaître ce que la
photographie, encore noire sur papier, n'est jusqu'ici pas en état de
fournir.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 43
Nous continuerons d'ailleurs, avec une persévérance et une
énergie justifiées par l'importance des intérêts scientifiques en
cause, à démontrer que les descriptions sans figures ne peuvent
pas être valables, parce qu'elles ne sont pas suffisamment expres-
sives et exactement concluantes. Leur multiplicité ne fait qu'aug-
menter le désordre dans la nomenclature et que rendre plus dom-
mageable un chaos capable de faire renaître dans l'Entomologie
les malentendus de la légendaire Tour de Babel.
Maintenant c'est mon texte français de la Conclusion que je
crois devoir présenter, traduit en allemand et en anglais, aux
Entomologistes des nations germanique et britannique. Mon but
est de leur en faciliter l'intelligence et de limiter au moindre
effort la bonne volonté des confrères d'outre-Rhin et d'outre-
Manche qui voudront bien me faire l'honneur de prendre con-
naissance de mes idées.
Je suis bien reconnaissant à MM. Baumann, Professeur d'alle-
mand au Lycée de Rennes; Veaux, Professeur d'anglais au même
Lycée; Flarold Powell, et C. Houlbert, Directeur de la Station
entomologique à la Faculté des Sciences, pour les excellentes tra-
ductions de français en allemand et en anglais, et réciproquement,
d'allemand et d'anglais en français, dont ils ont bien voulu se
charger avec tant de compétence et d'obligeance.
Ils ont droit, non seulement à mes remerciements les plus
cordiaux, mais encore à la gratitude de tous les Entomologistes
que préoccupe notamment la question de la Nomenclature.
Voici donc, en anglais et en allemand, la traduction du dernier
article qui résume pour ainsi dire la présente notice.
CONCLUSION
We find great difficulty in exactly identifying Lepidoptera
from a description alone.
44 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
Not only is time wasted in long and most often fruitless inves-
tigation, but in the end we very rarely obtain the certainty of an
exact identification. It becomes necessary, then, to resort to an
examination of the spécimen tyficum in order to settle the matter.
Therefore, it is clear that a description alone does not convey
ail the information which it is indispensable to possess as regards
the " ensemble " of the characteristics of the species or variety
described.
It seems quite fair that we should claim full enlightenment, for
Science is incompatible with half measures and can only exist in
connection with truth.
So much progress has been made during the last few years in
the art of photography that we do not think we are asking too
much if we claim a photograph as a necessary adjunct to every
description.
It is the least we can demand, for, though in certain cases a
photograph might be considered sufficient, there are many in which
the addition of a drawing, often even of a coloured drawing, is
essential.
It goes without saying that précise and accurate information as
to the characteristics of any living being which has two names
ascribed to it, i. e. a spécifie name and a generic name, is an absolute
necessity.
We affirm, and we think it will be generally admitted that we
hâve some expérience in the matter, that a description without a
figure is quite insufficient if alone and without the help of the
spécimen typiciim to make clearly and accurately intelligible the
characteristics of the insect described.
We can produce numerous proofs showing that identification is
impossible when the spécimen iypicîtm no longer exists.
Now we ail know that spechnina typica do not last for ever,
and, that, moreover, an examination of them is not always possible.
Can we be blamed if we earnestly wish for as much enlighten-
ment as possible on the matter? Obviously not.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45
Then wliy seek to hmder the attainment of this object to which
we ail aspire?
In Brussels, the Congress passed a resolution in favour of the
description being accompanied by a figure, and though this was
considered to be very useful yet the Congress refrained from
making it compulsory.
On what ground?
Let it be stated plainly : on the ground of expense and for no
other reason.
But is Science compatible with a miserly spirit of economy?
Science, that is to say scientihc truth, is obtainable only by the
labour of man, whose time and work represent a money value,
and by means of money judiciously spent, since money is the priée
of every effort, of every attainment.
We believe that we are not exceeding our right when we demand
that a description should not be held valid when dépendant on
words only, words too often ill chosen, by means of which it is
attempted, generally in vain, to render intelligible détails which
a figure alone can convey clearly. Thanks to photography, a figure
is within the reach of ail.
Dr. T. A. Chapman has proposed this minimum of illustration
in order to make a description valid. Let us accept it in principle;
we shall not find it costly, but let us nevertheless make it a point
that the photograph be a really good one, well presented, and,
when necessary, that a coloured iconograph be added with a view
to convey information which the black and white photograph alone
cannot supply.
With a persévérance and energy justified by the scientific
interest at stake, we shall continue to point out that descriptions
without figures cannot be accepted as valid, as they are not sufh-
ciently expressive and accurately conclusive.
Multiplying their number is merely increasing the disorder of
nomenclature and fostering a state of chaos in Entornology which
bids fair to equal the confusion of the legendary Tower of Babel.
46 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
SCHLUSS
Wir sehen dass eine ausserordentliche Schwierigkeit besteht,
die Lepidopteren nach der Beschreibung allein genau zu bes-
timmen. Ausser dem durch die langvvierigen und meist erfolg-
losen Untei'suchungen verursachten Zeitverlust, gelangen wir
fast nie zur Gewissheit einer genauen Bestimmung.
Mail iiiuss alsdann zur Priifung des spécimen ty-picum greifen,
um sicher zu sein, eine walire Identiûi^ation erzielt zu haben.
Folglich bringt die Beschreibung allein nicht die GesammtheiL
der Auskiinfte mit, die betrefts der sàmmtlichen Kennzeichen der
beschriebenen Art oder Gattung notwendig sind.
Es ist also ein billiges Verlangen, wenn wir vbllige Klarheit
lordern, demi die VV issenschaf t ist nicht mit dem Uiigefàhr
vertràglich; sie besteht nur mit der Wahrheit.
Es sind 111 der Pliotographietechnik seit einigen Jahren derart
grosse Jb ortscliritte gemaclit worden, dass wir unseres Erachtens
keiiie ubermàssigen Ansprùche erheben, wenn wir verlangen dass
jeder Beschreibung eine photographische Abbildung beigefùgt
werde. Es ist das Geringste, was man fordern kanii; demi wenn
in gewissen Fàilen die Piiotographie als hinreichend gelten kann,
so gibt es viele andere, wo die Hinzufùgung einer Abbildung
und zwar oit einer tarbigen unentbeiirlicti ist.
Schliesslich muss man ja mit Beslmimtheit und Genauigkeit
wissen, woran man hait, was die Merkmale irgend eiiies Wesens
betrifft, dem zwei Naiiien, ein spezihscher und ein genenscher,
gegeben werden.
Wir behaupten — und hoffentlich wird man uns eine gewisse
Sachkcnntnis nicht absprechen — dass die Beschreibung ohne
Abbildung, allein und ohne Beihiilfe des spécimen typicum,
absolut unzureichend ist, um die Kennzeichen des beschriebenen
Wesens zu veranschaulichen. Wir ]s;6nnen zahlreiche Belege
anfiihren, aus denen hervorgeht dass die Bestimmung eine
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 47
unmogliche ist, sobald das spécimen tyficum nicht mehr vorhan-
den ist. Nun aber ist die Existenz der spechnina typica be-
kanntlich nicht unbeschrànkt, und ùbrigens ist deren Priifung
nicht immer môglich.
Kann man es uns verdenken, dass wir uns nach der moglichst
vollen Klarheit sehnen? Selbstverstàndlich nein.
Wenn es dem so ist, warum will man so viele Schwierigkeiten
anhàufen, um die Verwirklichung emes Gutes, nach welchem
Jedermann trachtet, zu verhindern ?
Schon in Brùssel hat der Kongress die der Beschreibung beizu-
fùgende Abbildung fiir wunschenswert erklàrt. Der Kongress
hat nicht gewagt, obligatonsch zu machen was er fiir sehr niitzlich
hielt.
Weshalb ?
Sagen wir es laut und frei heraus : der Geldfrage wegen.
Ist die Wissenschaft aber mit ùbertriebener Geldersparnis
vertràglich?
Die Wissenschaft, d. h. die wissenschaftliche Wahrlieit, entsteht
nur durch die Arbeit des Menschen, die eine Wertf aktor ist, sowie
durch klug verteilte Ausgaben, d. h. durch Geld, da doch das
Geld ùberhaupt der Lohn jedweder Anstrengung und der Preis
jedwedes Lebensmittels ist.
Wir glauben uns absolut dazu berechtigt, zu verlangen dass
eine Beschreibung keinen Wert habe, wenn sie sich auf einfache,
mehr oder weniger gut gewahlte Worte beschrànkt, womit man
versucht, und zwar meistens vergebhch, Emzelheiten verstàndlich
zu machen, die eine Abbildung allein zu veranschaulichen vermag.
Eine Abbildung kann sich ein Jeder dank der Photographie
anschaffen.
D"" T. A. Chapman hat vorgeschlagcn, eine Beschreibung miisse
dièses Minimum von Abbildungen aufweisen, wenn sie einen Wert
habeii soll.
Nehmen wir im Prinzip dièses Minimum an; es ist nicht
kostspielig; machen wir aber den Vorbehalt, dass die photo-
graphische Aufnahme eine vortreffliche sei, und dass, vor-
48 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
kommenden Falls, eine iarbige Iconographie beigelùgt werde,
um zu zeigen was eine auf dem Papier schwarze Photographie
gegenwàrtig noch nicht wiedergeben kann.
Uebrigens werden wir mit einer Beharrlichkeit und Energie,
welche die Wichtigkeit der auf dem Spiele stehenden wissen-
schaftlichen Interessen rechtfertigt , nicht davon ablassen, zu
beweisen dass die Beschreibungen ohne Abbildungen keinen
Wert haben konnen, weil sie nicht geniigend ausdrucksvoll und
entscheidend smd. Ihre Mannigf altigkeit steigert nur die Unord-
nung in der Nomenklatur und làsst einen derartigen schade-
verursachenden Wirrwarr befùrchten, dass er im Stande wàre, in
der Entomologie die Missverstàndnisse des beriihmten Babel-
turmes wieder zu veranlassen.
Rennes, novembre 191 2.
Charles OberthÛR.
II
Observations sur LIPHYRA BRASSOLIS,
\f^estwood.
Une Espèce de papillon extrêmement intéressante, c'est la
Lipkyra Brassolis, décrite par Westwood dans les Proceedings
Ent. Soc, 1864, p. 31.
Je ne crois pas que la forme australienne ait été Hgurée jusqu'ici.
Cajetan et Rudolf Felder, dans Reise der oesterr. Fregatie
Novara, R/iopalocera, ont; décrit, à la page 219, et ont ûguré sous
les n°^ 10 et 11 de la PI. 27, avec le nom de Sterosis Robusta
donné par Boisduval, dans sa collection, une Castnide d'Halma-
heira (de Célèbes, selon Boisduval), jadis envoyée par Lorquin.
Le père et le ûls Felder avaient classé, parmi les Lycœnidœ, cette
Sterosis Roùîtsla qui est cependant effectivement une Castnide,
vivant avec les fourmis.
W. F. Kirby, dans A. Synonymie Catalogue of diurnal Lepi-
doptera, page 419, réunit, sous un même article, Liphyra Brassolis,
Westwood, et Sterosis Robusta (Bdv. in Litt.) Felder.
Suivant Kirby, il n'y aurait qu'une seule unité spécifique qui
comprendrait la Liphyra Brassolis et la Sterosis Robusta; celle-ci
étant alors synonyme de la première.
Je crois que Kirby a tort. Sans doute Robusta et Brassolis font
partie du même Genre; mais il me semble que ce sont deux unités
spécifiques tout à fait distinctes.
52 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Les Liphyra habitent, d'après ce que je connais, la Nouvelle-
Guinée, les Moluques et le Nord-Ouest de l'Australie. Il y a, dans
chaque région, une Espèce ou tout au moins une forme spéciale.
J'ai reçu de feu Doherty et de Vaterstradt un petit nombre
d'exemplaires, trop peu pour pouvoir en disserter en parfaite con-
naissance de cause; mais M. Dodd. de Kuranda, le très habile et
très distingué Naturaliste qui explore si bien une région très
riche de la province de Queensland, en Australie, m'a envoyé
une bonne documentation et des notes très précieuses concernant
Liphyra Brassolis. Je suis heureux de publier, dans les Etudes
de Lépidoptérologie comparée, les observations pleines d'intérêt
dont je suis redevable à M. Dodd. Je fais imprimer un peu plus
loin le texte anglais et la traduction française.
M. Dodd me mande, en une lettre datée de Kuranda, le
14 juin 191 2, qu'il a observé à Townsville, un certain nombre de
faits très curieux concernant le Parasitisme, le Mifnétisnie, les
Fourmis et leurs alliés, etc., etc. « J'ai recueilli, dit-il, environ
120 sortes de fourmis, notamment la fourmi verte des arbres
{Œcophylla virescens, Fab.) qui est certainement la plus remar-
quable, non seulement pour la construction de son nid et pour
ses mœurs, mais encore en considération des nombreux commen-
saux : Lépidoptères, Homoptéres, etc., qu'elle héberge et parmi
lesquels on peut citer une douzaine de larves de nocturnes en
même temps que celles des Brassolis et des Arhopalas {Lycœ-
nidœ); elle en héberge d'autres encore, soit à l'intérieur, soit autour
des nids. Quelques Lépidoptères, ainsi que divers Homoptéres, sont
entourés par les fourmis, avec une toile : ce sont, dit-on, leurs
vaches parquées! Une merveilleuse étude pourrait être faite sur
ces fourmis et leurs amis.
Il y a d'autres fourmis qui nourrissent également des larves
de Lépidoptères, Coléoptères, Homoptéres, etc.. »
M. Dodd connaît le cas particulier de symbiose chez des Sphin-
gidœ, Lycœnidœ, Bombycidœ, Cossidœ (5 à Townsville), etc., etc.,
sans omettre des Microlépidoptères et les Xyloryctidœ.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53'
Plusieurs fois, M. Dodd a observé des chrysalides produisant
des bruits, particulièrement chez les Lycœnidœ, commensaux des
fourmis.
Combien de faits intéressants nous ignorons encore et comme
il est essentiel de ne pas laisser dans le néant toutes les obser-
vations si hautement instructives, réalisées par tant de Natura-
listes chasseurs ! Malheureusement beaucoup de découvertes ne
sont pas publiées du vivant de ceux qui ont réussi à les réaliser;
elles se trouvent ainsi le plus souvent perdues pour la Science.
Quoi qu'il en soit, voici les notes que m'a très obligeamment
transmises M. Dodd. Je lui en exprime ma meilleure gratitude.
Je publie la figure d'un exemplaire de Liphyra Brassolis, encore
pourvu des écailles dont il est revêtu au moment de son éclosion;
j'y joins la représentation de deux autres exemplaires obtenus
ex larvâ, de la chrysalide, des œufs et des parasites qui sont
sortis des œufs en question; ceux-ci avec agrandissement dû au
talent et à la science de M. John Jullien, de Genève, à qui j'exprime
ma meilleure gratitude. Tous ces documents proviennent de
Queensland (Australie).
Charles OberthÛR.
Rennes, novembre 191 2.
Notes upon Australian Lepidoptera.
By F. P. Dodd, F. E. S.
In the year 1902, I contributed some life-history notes upon
Liphyra brassolis, Westw., to the " Entomologist ", in which
I stated that I believed the larvae ate the grubs of the host ant
ŒcophyUa virescens Fab. Long ago, I placed the matter beyond
ail doubt, observing that the larvae do feed upon the grubs, and
apparently nothing else. A grub is seized and disposed of rather
54 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
quickly; in the swallowing process perhaps there is strong suction,
for I never perceived any liquid on ihe glass of my boxes, as one
might suppose would escape from the distended grub when being
devoured. Owing to a great storm, I lost D"" Chapman's remarks
upon the Caterpillar and do not recollect what he said about its
mouth parts.
Though having seen the Q depositing ova during a sunny
afternoon of a Queensland winter and also on a sunny afternoon
during summer at Port Darwin (N. W. Australia) I never observed
a cf flying unless disturbed from its resting place, then it would
quickly settle again, and examples bred in my room, never once
attempted flight even after being out for 4 hours (Emergence
generally took place between 9 and lia, m.) when I would catch
and bottle them. It is quite likely that the insect, the Q partly
and cf wholly is crepuscular in its habits as I believe has been
supposed. Quite recently; hère at Kuranda, where there are not
many green ants, my sons, one evening, called me to see a strange'
butterlly flying rapidly backwards and forwards over some of
the garden shrubs, an unsuccessful stroke with a net was made
at it, when it flew off with great swiftness, we thought it may
hâve been a cf of brassohs. One hot day, about noon, at Port
Darwin, we observed a cf at rest under a leaf, and caught it with
ease. We there bred several spécimens of both sexes, and captu-
red a few cfcf, the latter having always been frightened from
their resting places. Owing to the vast numbers of nests of the
ants at P. Darwin, we met with little success in finding larv^ and
pup^ in the nests we pulled to pièces for examination.
As the butterfl.ies frequently became greasy, soon after setting,
I resorted to evisceration, and noticing the absence of anything
in the nature of food in the bodies (Except a quantity of vaseline-
like grease) it occurred to me to examine the mouth parts of the
msect, with the resuit that I could not detect any indication of
a proboscis, even though I broke away the palps for better exa-
mination; therefore it is évident that another of this butterfly's
p<"culiarities is that it passes a foodless existence.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 55
In 1902 I reared a çood séries of the insect, pinning some
examples soon after émergence from the larval-pupal shell, to
show the second coating of white and other " fugitive " scales,
which effectually protect it against the attacks of the ants, as it
émerges and crawls out of the nest, by adhering to thcir legs,
jaws and antennas, and greatly impede their movements, absolu-
tely rendering them harmless, for some time, se that the butterfly
gets away safely and remains hanging on a twig until ready for
ilight still safe, for its body, legs, and antennas are ail covered
with thèse scales. which soon shake off when it Aies.
During the past 10 years I hâve bred but few spécimens of the
butterfly, owing to my residing mostly in localities where Œco-
fhylla viriscens and its lepidopterous and other friends, are
seldom to be met with.
F. P. DODD.
Kuranda, Oueensland. 14 : VI : igi2.
I hâve 3 larvEe freshly hatched from the ç^<gg, which I shall
send you, they are very dry and curled, but perhaps they can be
softened and spread out flat. They hâve rayed margins.
Though I never bred out parasites from larvae of pupae, I hâve
often had them from ova, and shall send you eggs, and some of
the tiny ichneumons, in the course of a week or two.
F. P. DODD.
56 lépidoptêroloCtIE comparée
Notes sur les Lépidoptères australiens.
Par F. P. DODD, F. E. S.
En l'année igo2, j'écrivis, dans 1' " Entomologist ", quelques
notes sur les mœurs de Liphyra brassolis, Westw., dans lesquelles
j'exposai la croyance oh j'étais que la chenille mangeait les larves
de la fourmi chez laquelle elle demeurait : Œcophylla virescens,
Fab. Il y a longtemps que j'ai mis ce fait hors de doute, en
observant que les chenilles doivent se nourrir de larves, à l'exclu-
sion de toute autre chose, vraisemblablement. La larve est saisie
et promptement absorbée; il doit y avoir, dans la façon de l'avaler,
une forte aspiration, car je n'ai jamais vu aucun liquide sur le
verre de mes boîtes, comme celui qui aurait pu s'épancher, — on
peut le supposer du moins, — d'un ver distendu au moment où
il est dévoré. A la suite d'une forte tempête, je perdis les re-
marques du D"" Chapman sur la chenille, et je ne pus me rappeler
ce qu'il avait dit au sujet des parties buccales.
J'eus l'occasion de voir, dans une après-midi ensoleillée d'hiver,
au Queensland et de même à Port-Darwin pendant une après-midi
d'été (N. W. Australie), une Q déposant ses œufs; mais je n'ai
jamais observé de cf volant, à moins qu'il ne fût dérangé de la
place oii il se reposait, et alors, il y retournait très vite; parmi les
exemplaires élevés dans ma chambre, même quatre heures après
l'éclosion, aucun ne chercha à s'envoler (l'émergence a lieu géné-
ralement entre 9 heures et î i heures du matin) quand je voulais
les attraper et les mettre dans des flacons.
Il est tout à fait probable que ces insectes (la Q partiellement,
le cf entièrement) ont des habitudes crépusculaires, comme cela,
je crois, a été admis.
Tout dernièrement, ici, à Kuranda, oii il n'y a pas beaucoup
de fourmis vertes, mes fils, un soir, m'appelèrent pour voir un
étrange papillon, volant rapidement çà et là, au-dessus de quel-'
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 57
ques-uns des buissons du jardin ; une chasse à l'aide d'un filet
lui fut faite, mais sans succès; car il s'envola avec une rapidité
très grande; nous pensâmes que cet insecte pouvait être un cf
de brassolis.
Une autre fois, par une chaude journée, environ vers midi, à
Port-Darwin, nous observâmes un cf au repos sous une feuille, et
nous le prîmes aisément. Là aussi, nous pûmes élever plusieurs
spécimens des deux sexes et nous capturâmes un petit nombre
de cf cf; ces derniers, faciles à effrayer, s'envolaient de la place
où ils se reposaient. A cause du grand nombre de nids des fourmis
existant à Port-Darwin, nous n'eûmes que peu de succès en cher-
chant les chenilles et les chrysalides dans les nids que nous mîmes
en morceaux pour les examiner.
Comme les papillons tournent fréquemment au gras, peu de
temps après leur préparation, j'eus recours à l'éviscération (*) ;
mais, je ne pus trouver, dans leur corps, quoi que ce soit en fait
de nourriture (à l'exception d'une assez grande quantité d'une
graisse semblable à la vaseline) (**); cela m'amena à l'idée
d'examiner les parties buccales de l'insecte; je ne pus trouver
aucune trace de trompe et, cependant j'allai jusqu'à enlever les
palpes afin de faire une observation plus complète; il me paraît
donc évident qu'une des autres particularités de ce papillon c'est
qu'à l'état adulte, il ne prend aucune nourriture
En 1902, j'ai pu élever de bonnes séries de cet insecte; j'ai
épingle quelques exemplaires aussitôt après la sortie de l'enveloppe
nymphale, pour montrer la deuxième couche d'écaillés blanches et
autres écailles fugaces qui protègent efficacement le papillon contre
les attaques des fourmis, au moment 011 il éclôt et rampe hors
du nid.
Ces écailles, en s'attachant à leurs pattes, à leurs mâchoires et à
leurs antennes, entravent beaucoup les mouvements des fourmis
et les rendent absolument inoffensives pendant quelque temps.
(*) Enlèvement des viscères.
(**) Il s'agit évidemment là du tissu adipeux.
58 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Ceci permet au papillon de s'échapper du nid et de demeurer
ensuite suspendu à une petite branche jusqu'à ce qu'il soit apte à
voler. Pendant ce temps, il est toujours protégé par les écailles,
qui couvrent son corps, ses pattes et ses antennes, et qui tomberont
dès qu'il prendra son vol.
Au cours de ces dix dernières années, j'ai élevé peu de spé-
cimens de ce papillon ; car mes résidences m'appelaient le plus
souvent dans des localités oii Œcophylla virescens et ses com-
mensaux (Lépidoptères et autres) étaient plus difficiles à trouver.
F. P. DODD.
Kuranda, Oueensland. 14 : VI : 191 2.
J'ai trois larves nouvellement sorties des œufs que je vous
enverrai, elles sont très sèches et enroulées, mais elles pourront
peut-être être amollies et étalées. Elles ont les bords radiés.
Quoique je n'aie jamais élevé les parasites des larves et des
chrysalides, j'ai souvent obtenu les parasites des œufs; je pourrai
vous envoyer quelques-uns de ces œufs et aussi quelques-uns des
petits ichneumons parasites, dans une semaine ou deux (*).
F. P. DODD.
{*) Ce sont ces œufs et leurs parasites que j'ai remis à M. John Jullien, de
Genève, pour être reproduits en photographie très agrandie
III
Les SPHINGID^ (CELERIO) hybrides.
Dans plusieurs fascicules des Etudes de Lépjdoptérologie
comparée, j'ai traité de la question des Sphingidœ hybrides, soit
observés à l'état libre, soit obtenus en laboratoire.
Ces hybridations, très intéressantes au point de vue de l'histoire
de VEspèce, n'ont pas encore fourni les éléments d'une documen-
tation assez complète pour qu'il soit possible d'en tirer les
déductions attendues, relativement à la parenté d'origine des
Espèces qui se montrent accessibles aux hybridations.
Cependant il devient démontré que le descendant d'une hybri-
dation peut être capable de fécondation et qu'alors des sekundàre
Bastarde peuvent exister.
Grâce à M. W. Maus, Postsekretâr, à Wiesbaden, j'ai reçu un
papillon hybride Helenœ, G. Grosse, né d* l'hybride au i""" degré
Galiphorbiœ cf et de la Q pure Gallii.
Je fais figurer le seul exemplaire que je possède de Helenœ
dans le Vol. VII des Etudes de Lépidoptérologie comparée, et,
pour renseigner mes Lecteurs aussi complètement que je puis l'être
moi-même sur cette question d'hybridation, je fais imprimer dans
le présent ouvrage la notice que M. , le Lieutenant d'Artillerie
G. Grosse, de Pilsen, a publiée dans le n° i6 de V Internationale
entomologische Zeitschrift, Guben, 20 Juillet 1912.
J'ajoute la traduction française du texte original allemand.
Grâce à M. le Professeur Baumann, qui possède à la perfection
62 LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
la connaissance des deux langues française et allemande, je puis
mettre mes compatriotes Entomologistes au courant des travaux
réalisés par des Lépidoptéristes de langue germanique.
Ch. OberthÛR.
Rennes, Décembre 191 2.
Zwei neue sekundare Schwârmerbastarde.
Artillerieoberleutnant G. Grosse, Pilsen.
Die vorjàhrige Saison benùtzte ich vorwiegend zur Aufzucht
verschiedener Bastarde und kann ich, heute zurùckblickend, mit
dem Ergebnisse ausserordentlich zufrieden sein.
Vor allem gelang mir die Zucht des neuen Saturnidenbastardes
Sat. atlantica cf x pyri Q (*) vom Ei bis zur iiberwinternden
Puppe; vor einigen Tagen schliipften die herrlichen Tiere, cf
und Ç), und behalte ich mir vor, hieriiber nàchstens Nàheres zu
berichten. Die Eier dièses interessanten Bastardes bezog ich von
Herrn Ebner in Augsburg.
Es folgten dann hybr. galifhorbiœ, hybr. kïndervaterï, hybr.
harmuthi, hybr. luciani, hybr. liinUii, hybr. wagneri, sowie hybr.
hybridus, sàmtlich aus kàufiich erworbenen Eiern bis zum Falter
erzogen.
Bedenkt man noch, dass ich gleichzeitig Smerinthus v. ausiauti
(u. zw. die Sommerform ab. staiidingerï) aus dem Ei bis zum
Falter zog, letztere dann erfolgreich zur weiteren Zucht verwendete,
dass ich ferner umfassende Temperaturexperimente betrieb, das
(*) In Nr. 41 der I. E. Z. vom 6. Januar 1912 von Herrn Niepelt nach einem. 9
als Saiurnia hybr. atlanifyri benannt (D. Verf.).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63
Laufende der hiesigen Fauna nach gutem Gewissen erledigte,
sowie spàter hybr. métis bis zum Falter brachte und drei weitere
noch nicht bekannte sekundàre Schwarmerbastarde erfolgreich bis
zum Falter erzog, auf die ich heute des Nàheren eingehen will,
so gab es fur mich gewiss des Guten genug zu tun, meine freie
Zeit war reichlich ausgefûllt (*). Da hiess es Fùttern, Fiittern
und noch einmal Fùttern, allerdings zum grôssten Leidwesen
meines braven Burschen, der tàglich schier unglaubliche Mengen
von Labkraut, Weidenroschen, Wolfsmilch, Pappeln etc herbei-
schleppen musste.
Doch nun zur eigentlichen Sache.
Am 23. Juli 191 1 schlùpften mir mehrere cfcf von hybr. galï-
■phorbiœ und i Q von hybr. kïndervateri; gleichzeitig hatte mein
hiesiger Sammelkollege, Herr Finanzsekretàr Castek, die Liebens-
wûrdigkeit, mir ein jungfrauliches Q von D. gallii, das letzte
Stùck seines im Vorjahre zu Bastardierungszwecken verwendeten
Materiales, zur Verfiigung zu stellen.
Ich nahm also 3 cf von hybr. galiphorbiœ, des gallii Q und
hybr. kïndervateri Q, steckte ailes in emen Paarungskasten, deckte
denselben mit emem Tuche zu, um das von den Gaslaternen der
gegenùber liegenden Hàuser ausgesandte Licht abzuhalten, und
iiberliess die Tierchen ihren Liebesfreuden.
Morgens gegen 4 % Uhr erwachte ich und ging nachsehen. Zu
meiner Ueberraschung sassen beide Q g mit den galiphorbiœ cfcf
in Kopula. Ich hatte also die Kopula hybr. galiphorbiœ (S x hybr.
kïndervateri Q und hybr. galiphorbiœ cf x gallii Q erzielt.
Beide Q Q begannen noch am selben Tage, nachdem ich die
Cfcf entfernt und die Q Q abgesondert hatte, mit der Eiablage.
Das kïndervateri Q legte die Eier an die Wand des Paarungs-
kastens, im ganzen 44 Stuck. Die Eier erwiesen sich leider aile
als unbefruchtet, doch bin ich der Ansicht, dass es moglich wàre,
bei entsprechend kràftigem Material dieser Bastarde fruchtbare
(*) Meine im Oktober 191 1 in letzter Stunde durchgefiihrte Aufzucht von
Dell. hybr. galitanica habe ich bereits in Nr. 45 vom 3. Februar 1912 beschrieben.
64 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Gelege der sekundàren Hybriden zu erzielen, umsomehr, als es
mir ja gelang, ein gutes Gelege tertiàrer Schwarmerbastarde, wie
ich am Schlusse anfùhren werde, zu erlangen.
Das gallii q dagegen legte im ganzen in zwei Tagen 204 Eier,
woraus bereits nach 3 Tagen die ersten Ràupchen schliipften. Es
wird so manchen verwundern zu hôren, dass die Entwickelung zur
Raupe so rasch vor sich ging, doch muss man das vorjàhrige heisse
Wetter und die noch heissere Kùche, in der die Eier aufbewahrt
wurden, beriicksichtigen. Die Daten sind wahrheitsgetreu in
meinem Tagebuche verzeichnet, ein Zweifel ist daher ausge-
schlossen.
Vom 27.-30. Juli schliipften insgesamt nur 56 Eier, also 25 %.
Die Halfte der Ràupchen iibergab ich Herrn Finanzsekretàr
Castek, da er doch an ihnen weiblicherseits teilhatte.
1. Kleid : Nach dem Schliipfen waren die Ràupchen hellgriin,
als Futter gab ich Galium.
Die folgenden Hàutungstermine gelten stets nur fiir die ersten
Tiere.
29. Juli : I. Hàutung; IL Kleid : Raupen wie die von gali-
phorbiœ.
31. Juli : 2. Hàutung; III. Kleid : Grundfarbe hellgriin mit
lichter Dorsale; Subdorsale und Stigmatale stets vorhanden, Kopf
griin, die Leibesringe seitlich mit dunklen Punkten leicht gespren-
kelt, Horn rotbraun, Spitze schwarz.
2. August : 3. Hàutung; IV. Kleid : Grundfarbe hellgriin bis
schwarz, Subdorsalfleckenreihe bei sàmtlichen Raupen vorhanden,
welch' letztere teils gallii', teils galipho7biœ-1^2i\r^Qn oft bedenk-
lich nahe kommen; Farbe dieser Flecke von Lichtgelb bis Dunkel-
karmin; die lichtgelbe Dorsale bei der Mehrzahl der Raupen
vorhanden. Horn ganz schwarz. Die Farbe des Kopf es stets
identisch mit der Grundfarbe.
Nach dieser Hàutung fand ich oft Raupen, welche durch ihr
auffallendes Kleid von gallii- bezw. galip/iorôiœ-Kaupen iiberra-
schend abwichen.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65
4. August : 4. Hàutung; V. Kleid : Nach dieser Hâutung sind
die Raupen àusserst verànderlich, so dass es schwer fàllt, dieselben
genau zu beschreiben, — man mùsste sonst jedes einzelne Stùck
charakterisieren.
Die VEiriabilitat erstreckt sich von fast typischen gallii-Iia.upGn
bis zu extrem gezeichneten Stiicken, die Mitte bilden fast typische
gaIip/io?èics-Rdi\ipen.
Die lichte Dorsale fehlt meistens, die Subdorsalflecke sind ent-
weder in eiiier oder 111 zwei Reihen vorhanden; m ietzterem Falle
kommt es oft vor, dass die beiden Augenreihen, wovon die obère
die grossere ist, miteinander verschnielzen, so dass die beiden
korrespondierenden Augenflecke die Form des oberen Teiles einer
brennenden Kerze annehnien. Subdorsalflecke von Lichtgelb bis
Bordeauxrot, dazwischen erschemen auch Raupen mit hell schwef-
elgelben und wieder solche mit blass fleischfarbigen Subdorsal-
flecken.
Bei den extrem dunklen Stiicken fehlen die Subdorsalflecke,
die Raupen sind bloss lichtgelb spàrlich gesprenkelt. Die Stellen,
\vo sonst die korrespondierenden Subdorsalflecke liegen, sind
durch das Fehlen der kleinen Rieselflecke miteinander verbunden,
so dass es den Emdruck macht, als ob die Raupen ùber dem
Riicken 3 mm breite schwarze Querstreifen hàtten. Raupen mit
schwarz gekernten Flecken bilden Uebergànge zu diesen extremen
Stiicken.
Am 7. August schritten die ersten Raupen zur Verpuppung, also
nach iitàgigem Raupen-stadium ; am il. August waren sàmtliche
28 Raupen verpuppt. Die Puppen sahen fast wie kleinere gallii-
Puppen aus.
Am 18. August schlùpften die ersten Falter, also abermals nach
1 1 Tagen, es waren 2 Q g , die nachsten Tage folgten cfcf und Q Q .
Ira Folgenden will ich die Falter nàher beschreiben :
a) Maennchen. Grundfarbe der Oberfliigel meist lichter als
bei galiphorbiœ, bei manchen Stiicken annàhernd wie bei gallii.
Vorderrandzeichnung dunkler und ruhiger als bei galiphorbiœ,
doch nicht scharf ab^eCTcnzt, sondem mit verschwommenen
66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Umrissen; die lichte Grundfarbe ist vom Wurzelfeld aus gegen
den Mittelfleck zu mehr oder weniger grau ùbergossen; Schràg-
binde wie bei gallii; Aussenrandfeld graublau wie bei gallii, also
dunkler als bei galïphorbiœ.
Zeichnung und Fàrbung der Hinterfiùgel der von gallïï bereits
sehr genàhert; es fehlt schon das satte Rot von galiphorbiœ, die
Rotfàrbung ist bedeutend verringert, bei manchen Stiicken mit
einem Stich ins Braune behaftet. Die Aufhellung des Rot gegen
den Vorderrand der Hinterfiiigel, wie bei gallii, bei allen Stùcken
deutlich ausgepràgt; Randbinde und Saumfeld wie bei gallii,
desgleichen die Grundfarbe des Korpers. Dorsale meist deutlich
vorhanden.
b) Weibchen. Dièse variieren bedeutend mehr. Von Stiicken,
die typischen ^(;?//ii-Faltern sehr nalie konimen, geht die Reihe
ùber solche der beschriebenen Mànnchenform bis zu Exemplaren,
die man auf den ersten Blick als etwas Fremdes erkennt. Bei
letzteren ist die lichte Grundfarbe der Vorderflùgel in ihrer
Gesamtheit schmutziggrau iibergossen, die Vorderrandzeichnung
stark verringert und verschwommen ; das Rot der Hinterfiùgel
schmàler als bei gallii mit oft brauner Uebertonung. Wer dièse
Stiicke sieht, kann sofort sagen, dass er weder gallii noch gali-
phorbiœ vor sich hat. Zu diesen dunklen Stiicken gibt es natur-
gemàss Uebergànge.
Samtliche Falter sind kleiner als gallii bezw. galiphorbiœ. Die
Neigung der Falter zur Annàherung an gallïi (infolge von 75 %
^«//zi-Blutes) ist deutlich zu erkennen, wobei die auffallende graue
Schattierung vicier Stiicke als sehr intéressant erscheint
10 cf 8 Ç) stecken als Typen in meiner Sammlung; eine
geringe Zahl Puppen aus dieser sowie einer spàteren Zucht hat
ùberwintert (cf und o) und wird voraussichtlich in der nàchsten
Zeit schlùpfen.
Was nun die Wahl eines Namens fiir diesen neuen sekundàren
Bastard anbelangt, so fiel mir dieselbe nicht schwer. Ich folgte
dem Beispiele hervorragender Entomologen, zu denen ich mich
allerdnigs nicht rechnen kann; wenn erstere neue Hybriden bezw.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6/
Variationen nach ihren Frauen oder Tôchtern benannten ■ — siehe
hybr. emiliœ, hybr. irenœ, v. rosinœ etc. — so kann mir doch dièses
Recht auch nicht vorenthalten werden. Uebrigens ist es meiner
Ansicht nach Pilicht eines jeden Entomologen, falls er verheiratet
ist, bei etwa sich als nôtig erweisenden wichtigen Neubenennungen
zuerst auf den Namen seiner Frau zu greifen, um so seine treue
Lebensgefàhrtin wenigstens in der Welt der ziichtigen Entomo-
logen und in der Naturwissenschaft unsterblich zu machen. Fiir
den Laien besagen zwar derartige Namen nichts, hôchstens dass
der Autor des Namens verheiratet ist; mehr wissen sie ihm nicht
zu sagen.
Schon das Gefiihl der Dankbarkeit dràngt mich zu meiner
Namenswahl ; denn die Beschâftigung eines Entomologen làsst
sich nicht immer mit dem Ordnungssinn einer braven Hausfrau in
Einklang bringen, und dariiber hilft allerdings nur eine kluge,
einsichtsvolle Frau hinweg, welche der Schwàche ihres passion-
ierten Gemahles Verstàndnis entgegenbringt.
Ich will nicht von massenhaft durchgebrannten ^•«//zi-Raupen,
ferner von durch die verstàndnislosen Kommissstiefel des Bur-
schen zertretenen Bastardraupen, sowie von am Plafond verpup-
pten z/r/zV(^-Raupen und àhnlichen Begebenheiten sprechen, um
Obiges zu beweisen.
Also nach meiner lieben Frau Hélène will ich den Bastard
benennen; der Zufall woUte es, dass die 2 ersten Falter, noch dazu
2 (^ Q, gerade am 18. August, dem Namensfeste Helenens, das
Licht der Welt erblickten.
Deilephila hybr. sec. heUnœ m. soll er fortan heissen und môge
es noch vielen gelingen, diesen interessanten Bastard in Zukunft
zu ziichten !
Ein weiterer sekundàrer Bastard, dessen Aufzucht mir gelang,
ist die Kreuzung Deilephila hybr. kindervateri (S und Deilephila
gallii Ç). Die Kopula gllickte Herrn Finanzsekretar Castek am
68 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
8. August 191 1. Die mir zur Aufzucht am 15. August gutigst
iiberlassenen 68 Raupchen frassen Epilobium.
Fàrbung der Raupen nach dem Schliipfen lichtgriin, Horn
schwarz.
Die weiteren Stadien habe ich leider infolge Zeitmangels nicht
vermerkt, so dass ich keine nàheren Angaben machen kann.
Nach 14 tàgiger Zucht gingen 4 Raupen zur Verpuppung, die
ùbrigen waren aile eingegangen.
Von den erzielten Puppen ùbergab ich 2 Stùck Herrn Finanz-
sekretàr Castek. dem von seiner Zucht aile Raupen eingegangen
waren. Wahrend mir aus den beiden Puppen 2 Q Q schlùpften,
und zwar das euie am 25. September und das andere bedeutend
spàter, nàmlich am 14. Dezember igii, gingen Herrn Finanz-
sekretiir Castek leider beide Puppen ein.
Von diesem Bastard existieren also vorlàu&g nur zwei
Exemplare.
Grundfarbe der Vorderfliigel wie bei gallïi, vom Wurzelfelde
aus, wie bei Deil. hybr. sec. helenœ, grau schattiert. Vorderrand-
zeichnung der Vorderfliigel verschwommen, im apicalen Teile bis
an die Schragbmde heranreichend, Mittelfleck deutlich hervor-
tretend. Hinterfliigel àhnlich gallii, sind jedoch auf den ersten
Blick als Bastarde zu erkennen.
Das eine Q ist am Imken Vorderfliigel insofern unsymmetrisch,
als die Schràgbihde an ihrer , inneren Begrenzung nicht gegen den
liinterrand abfàllt, sondern làngs desselben in einer Breite von
I mm bis zum dunklen Wurzelfelde ver 1 au f t.
2 Q Ç) als Typen in meiner Sammlung.
Ich benenne diesen Bastard Deilephila hybr. sec. kïnder galUï
Q m.
Anschliessend will ich noch zusammenfassend bezw. ergànzend
aile Kreuzungen anfiihren, welche im Vorjahre Herrn Finanz-
sekretàr Castek und mir gelangen :
I. Deilephila hybr. galifhorbïœ <3 x hybr. kïndervateri g, mir
gelungen, Eier unbefruchtet.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 69
2. Deïlephila hybr. galiphorbïce cf x gallïi Q = Deile-phila hybr.
sec. heleMœ, mir, sowie spater auch Herrn Finanzsekretar Castek
gelungen, beide Gelege befruchtet und bis zum Falter bezw. zur
iiberwinternden Puppe erfolgreich aufgezogen.
3. Deïlephila hybr. galifhorbiœ cf x euphorbïœ Q , mir gelungen
und bis zum Falter (cf und q) bezw. zur iiberwinternden Puppe
erfolgreich gezogen. (Hiervon mehrere gute Gelege.)
4. Deïlephila hybr. kindervaieri cf x gallii Q = Deïlephila hybr.
sec. kinder gallii, Kopula Herrn Finanzsekretar Castek gelungen,
2 Q von mir erzogen.
5. Deilephila gallii cf x hybr. kir^deri'ateri Q, Kopula Herrn
Finanzsekretar Castek gelungen, Gelege teilweise befruchtet,
doch sind uns beiden sàmtliche Raupen, einige als erwachsene,
eingegangen.
6. Deilephila hybr. sec. hclenœ cf x hybr. sec. helenœ Q, Kopula
mir 2 mal gelungen. Das Q aus der Kopula vom 20. August legte
260 Eier, welche aile unbefruchtet waren, das Q aus der Kopula
vom 26. August legte 138 Eier, woraus nach 3 Tagen 33 Ràupchen
schliipften, wovon gleich 5 Sttick ohne Futterannahme eingingen.
Die iibrigen Eier waren zwar befruchtet, doch schliipften die
Ràupchen nicht.
Aus den 28 verbliebenen Ràupchen erzielte ich nur i weibliche
Puppe, welche derzeit, noch lebend, ùberwintert, und hoffentlich
den tertiàren Bastard liefern wird.
Im ganzen sind es also sechs, davon vier neue, bisher unbekannte
Kreuzungen (die ad i : und ad 3. wurde bereits erzielt), aus welchen
in 3 Fàllen Falter und in einem Falle i Puppe erzielt wurde.
Es erùbrigt mir nur noch zu bemerken, dass derartige Kreuz-
ungen im allgemeinen nicht schwer zu erzielen sind, wenn man
es versteht, die Puppen gleichzeitig zum Schlùpfen zu bringen.
Aus den Gelegen erhàlt man meist eine ziemlich hohe Prozentzahl
an Ràupchen, doch ist deren Mortalitàt infolge allgemeiner
Schwàche eine ausserordentlich grosse, so dass man froh sein muss,
wenn man eine sehr minimale Zahl an Faltern erzielt. Es emp-
70 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
fiehlt sich, die Raupen in einem sehr warmen Raume zu treiben,
um das Raupenstadium nach làngstens 14 Tagen zu beenden, und
so wenigstens einige Raupen bis zur Verpuppung zu bringen.
Grossen Hoffnungen moge sich bei diesen Zuchten niemand
hingeben, um vor argen Enttauschungen bewahrt zu bleiben.
Es wiirde mich freuen, durch vorliegende Anfiihrung meiner
Erfolge Anregung zu weiteren positiven Erfolgen gegeben zu
haben.
Pilsen im Mai 191 2.
Deux nouveaux Hybrides secondaires de Sphinx.
Par le Lieutenant d'Artillerie G. Grosse, Pilsen.
La belle saison de l'an dernier, je l'ai employée surtout à
l'élevage de différents hybrides, et en jetant aujourd'hui un regard
en arrière, je puis me montrer extrêmement satisfait des résultats
obtenus.
Avant tout j'ai réussi la reproduction du nouvel hybride de
Saturnide : Sc7i. atlaniica cf x fyrï Q (*), depuis l'œuf jusqu'à
la chrysalide hivernale; il y a quelques jours éclorent les magni-
fiques sujets, cf et Q, et je me réserve de fournir prochainement
de plus amples détails. Les œufs de cet intéressant hybride, je les
tenais de M. Ebner, à Augsbourg.
Puis suivirent les hybr. galiphorbiœ, hybr. kindervateri, hybr.
harmuihi, hybr. Luciani, hybr. turaiii, hybr. wagneri, ainsi que l'hybr.
hybridus, tous provenant d'œufs acquis à prix d'argent et élevés
jusqu'à l'imago.
(*) Dans le n» 41 de I. E. Z., M. Niepelt, d'après une 9, le dénomme
Saturnia hybr. allant fyri. (Note de l'auteur.)
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE /T
Si l'on songe que, dans le même temps, j'ai élevé depuis l'œuf
jusqu'à l'état parfait Smennthus v. austauti (et même la forme
estivale ab. staudingeri), que j'ai ensuite utilisé avec succès cette
dernière pour l'amener à un degré de développement plus complet,
que je me suis livré aussi à de vastes expériences sur l'influence
de la température, que je me suis consciencieusement mis au courant
de la faune locale, que, par la suite, j'ai amené à l'état de papillon
l'hybr. métis et que j'ai élevé avec succès jusqu'à l'imago, trois autres
hybrides secondaires de Sphinx encore inconnus, sur lesquels je
veux insister aujourd'hui, il est certain que j'ai fait de la bonne
besogne et que mon temps libre était largement occupé (*). Et
il fallait nourrir, nourrir encore, nourrir toujours, à la grande
désolation de mon brave ordonnance, qui journellement était
obligé de ravitailler en caille-lait, en épi lobe, en euphorbe, en
peuplier, par quantités énormes.
Mais venons au fait :
Le 23 Juillet igii, éclorent plusieurs cfcf de hybr. gali-phorbiœ
et une Q de hybr. kindervateri; en même temps, mon collègue en
entomologie d'ici, M. le Secrétaire au Département des Finances
Castek, avait l'amabilité de mettre à ma disposition une Ç) vierge
de B. gallii, dernier sujet qui lui restât de matériaux employés
l'année précédente à des fins d'hybridation.
Je pris donc 3 c? hybr. galiphorbiœ, gallii Q et hybr. kinder-
vateri g ; je mis le tout dans une caisse d'élevage, je recouvris
celle-ci d'une étoffe pour intercepter la lumière émise par les becs
de gaz des maisons d'en face, et j'abandonnais les bestioles à leurs
ébats amoureux.
Le matin, vers 4 h. 3/4, je m'éveillai et j'allai voir. A ma sur-
prise, les deux Q Q étaient en copulation avec les galifhorbiœ cfcf.
J'avais donc obtenu l'accouplement hybr. galifhorbiœ cf x hybr.
kindervateri g et hybr. galifhorbiœ cT x gallii g.
Ce même jour encore, après que j'eusse éloigné les cfcf et isolé
(*) Mon élevage, terminé à la dernière heure en octobre 191 1, de Dell, hvbr
galitanica, a été décrit dans le no 45 du 3 février 1Q12.
72
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
les Ç Q , les deux Q Q commencèrent à pondre des œufs. La
kinderoateri Q pondit les œufs contre la paroi de la caisse d'éle-
vage, au total 44 pièces. Malheureusement les œufs se trouvèrent
tous être infécondés; mais mon opinion est qu'il serait possible,
avec des sujets vigoureux de ces hybrides, d'obtenir des pontes
non stériles d'hybrides secondaires, d'autant plus que j'ai réussi à
obtenir une bonne ponte d'hybrides tertiaires de Sphinx, comme
je le décrirai à la fin de cette étude.
La galln Q, en revanche, pondit en tout, en deux jours,
204 œufs, d'où, après le 3'' jour, éclorent les premières petites che-
nilles. Plus d'un s'étonnera d'entendre dire que le développement
des chenilles a été si rapide, mais il faut tenir compte des fortes
chaleurs de l'été dernier et de la chaleur encore plus grande de
la cuisine, oij les œufs étaient conservés. Les dates sont fidèlement
consignées dans mon cahier-journal; tout doute est donc exclu.
Du 27 au 30 Juillet éclorent au total 56 œufs seulement, soit
25 %. Je remis la moitié des chenilles à M. le Secrétaire aux
Finances Castek, puisque aussi bien il y était de moitié, côté
féminin.
L*' Robe : Après l'éclosion les petites chenilles étaient vert
clair; comme nourriture je donnais du galium.
Les dates des mues ci-après s'appliquent toujours exclusivement
à la première génération.
2g Juillet : r" mue; IL ROBE : Chenilles comme celles de
galipliorbiœ.
31 Juillet : 2« mue; IIP ROBE : Couleur fondamentale vert clair
avec ligne dorsale claire; subdorsale et stigmatale toujours pré-
sentes, tête verte, anneaux du corps légèrement mouchetés latéra-
lement de points sombres. Corne rouge brun, pointe noire.
2 Août : 3" mue; IV ROBE : Couleur fondamentale vert clair
jusqu'au noir, rangée de taches subdorsales existant che?: l'ensemble
des chenilles; celles-ci se rapprochant fort, les unes des chenilles
gallii, les autres des chenilles galïfhorbïœ; couleur de ces taches
du jaune clair jusqu'au carmin foncé; la dorsale jaune clair existe
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 73
chez la plupart des chenilles. Corne rouge brun, pointe noire, chez
quelques exemplaires complètement noire. La couleur de la tête
toujours identique à la couleur fondamentale.
Après cette mue j'ai souvent trouvé des chenilles qui, par leur
robe surprenante, s'écartaient d'une manière frappante des chenilles
gallii ou galiphorbiœ.
4 Août : 4^ mue; V ROBE : Après cette mue les chenilles sont
extrêmement variables, de sorte qu'il est difficile de les décrire avec
exactitude, — à moins de caractériser chaque sujet en particulier.
La variabilité s'étend de chenilles galln presque typiques jusqu'à
des sujets d'un dessin extrême, le milieu de la série étant: constitué
par des chenilles galiphorbiœ presque typiques.
La dorsale claire manque le plus souvent, les taches subdorsales
existent soit sur une ou deux rangées; en ce dernier cas, il arrive
souvent que les deux séries d'yeux, dont la série supérieure est la
plus grande, se fondent en une seule, de sorte que les deux taches
d'yeux correspondantes prennent la forme de la partie supérieure
d'un cierge allumé. Taches subdorsaies du jaune clair jusqu'au
rouge Bordeaux; parfois apparaissent aussi des chenilles avec des
taches soufre clair, et d'autres encore avec des taches subdorsales
couleur chair pâle.
Chez les sujets extrêmement foncés manquent les taches sub-
dorsales, les chenilles ne sont que faiblement tachetées de jaune
clair. Les places où se trouvent habituellement les taches subdor-
sales correspondantes sont réunies par l'absence des petites mou-
chetures, de sorte que les chenilles donnent cette impression qu'elles
ont de larges raies transversales noires de 3 mm. sur le dos. Des
chenilles avec des granulations noires forment des transitions à
ces sujets extrêmes.
Le 7 Août, les premières chenilles se mirent à se transformer
en chrysalides, soit après une phase-chenille de 11 jours; le
1 1 Août toutes les 28 chenilles étaient chrysalidées. Les chrysalides
ressemblaient presque à de petites chrysalides gallii.
Le 18 Août éclorent les premiers papillons, c'est-à-dire encore
74 LÉPIDOPTÉROLOCÎE COMPARÉE
une fois après un laps de 1 1 jours; c'étaient 2 Q g, les jours après
suivirent cfcf et Q g.
Je vais décrire en détail les papillons :
a) Mâles. - — Couleur fondamentale des ailes supérieures le
plus souvent plus claire que chez galiphorbiœ, chez quelques sujets
approximativement comme chez gallii. Dessin du bord antérieur
plus foncé et plus mat que chez galiphorbiœ, sans démarcation
fortement accusée cependant, mais avec des contours fondus; la
couleur fondamentale claire est, en allant de l'insertion vers la
tache centrale, plus ou moins teintée de gris; bande oblique comme
chez gallii; champ du bord extérieur gris bleu comme chez gallii,
par conséquent plus foncé que chez galiphorbiœ.
Dessin et coloration des ailes postérieures se rapprochant déjà
beaucoup du dessin et de la coloration des gallii; il manque déjà
le rouge saturé de galiphorbiœ, la coloration en rouge est consi-
dérablement diminuée chez quelques sujets tirant sur le brun.
L'éclaircissement du rouge vers le bord antérieur des ailes posté-
rieures, comme chez les gallii, nettement accusé chez tous les exem-
plaires; bande du bord et champ de la frange comme chez gallii;
de même pour la couleur fondamentale du corps. Dorsale le plus
souvent nettement visible.
b) Femelles. — Celles-ci varient infiniment plus. De sujets
qui se rapprochent de très près des papillons gallii, la série va,
en passant par des exemplaires de la forme des mâles décrite,
jusqu'à des spécimens que l'on considère au premier regard comme
quelque chose d'inconnu. Chez ces derniers la couleur fondamentale
claire des ailes antérieures a, dans son ensemble, une coloration
gris sale; le dessin du bord avant est fortement diminué et flou;
le rouge des ailes postérieures plus étroit que chez gallii, voilé
souvent d'un ton de brun. Celui qui voit ces sujets peut dire aussitôt
qu'il n'est en présence ni de gallii, ni de galiphorbiœ. Pour ces
exemplaires foncés il y a naturellement des transitions.
Tous ces papillons sont plus petits que les gallii ou les gali-
phorbiœ. La tendance des papillons à se rapprocher des gallii (à
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 75
cause de 75 % de sang de galliï) est facile à reconnaître, et ici,
la nuance grise frappante de nombre d'exemplaires apparaît très
intéressante.
10 cT et 8 Q sont conservés comme types dans ma collection;
un petit nombre de chrysalides provenant de cette reproduction,
ainsi que d'un élevage postérieur, a hiverné (cf et q) et éclora
probablement dans un avenir très prochain.
Quant au choix d'un nom pour ce nouvel hybride secondaire,
je n'ai point été embarrassé. J'ai suivi l'exemple d'éminents ento-
mologistes, au nombre desquels je ne puis en vérité me compter.
Si ceux-là ont dénommé de nouveaux hybrides ou de nouvelles
variations d'après leurs femmes ou leurs filles, — voyez hybr.
emilïœ, hybr. irenœ, v. rosinœ, etc.), ce droit ne saurait m'être refusé.
D'ailleurs, à mon avis, c'est le devoir de tout entomologiste —
marié, — lorsqu'il s'agit de dénominations nouvelles de quelque
importance et dont le besoin se fait sentir, de recourir d'abord au
nom de sa femme, pour ainsi conférer l'immortalité à la fidèle
compagne de sa vie, du moins dans le monde des honnêtes ento-
mologistes et dans l'histoire naturelle. Pour le profane, des noms
de ce genre en vérité ne disent rien, si ce n'est, tout au plus, que
l'auteur du nom est marié; ils ne lui apprennent rien de plus.
Déjà le sentiment de la gratitude m'impose le choix du nom.
Aussi bien les occupations d'un entomologiste ne s'accordent pas
toujours au goût de l'ordre d'une « honneste » ménagère, et il y
faut l'intelligence avisée d'une femme qui sait comprendre la fai-
blesse de son passionné mari.
Et je n'entends pas ici parler des chenilles gallii grillées en
grand nombre, des chenilles d'hybrides écrasées par les stupides
bottes de mon ordonnance, ni des chenilles urticœ chrysalidées au
plafond et autres menus faits analogues.
C'est donc d'après ma chère femme Hélène que je veux dénommer
l'hybride; le hasard a voulu que les deux premiers papillons, et
par-dessus le marché 2 Q g , vissent le jour précisément le 18 Août,
anniversaire d'Hélène.
76 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Deilephila hybr. sec. helenœ, m. Que tel soit désormais son
nom, et puissent de nombreux entomologistes être assez heureux
pour reproduire dans l'avenir cet intéressant hybride !
Un autre hybride secondaire, dont l'élevage me réussit, est le
croisement Deilephila hybr. kindervateri cf et Deilephila gallii Q.
L'accouplement réussit à M. le Secrétaire aux Finances Castek, le
8 Août 191 1. Les 68 petites chenilles qu'il eut la bonté de me céder
le 15 Août en vue de l'élevage, mangèrent de l'épilobe.
Coloration des chenilles après l'éclosion vert clair, corne noire.
Malheureusement, par manque de temps, je n'ai pas observé les
phases ultérieures, de sorte que je ne puis fournir des précisions
détaillées.
Après une période de 14 jours, 4 chenilles commencèrent à se
chrysalider; toutes les autres étaient mortes.
Des chrysalides obtenues je remis 2 exemplaires à M. le
Secrétaire aux Finances Castek, qui, dans son essai d'élevage, avait
vu périr toutes les chenilles. Tandis que de mes 2 chrysalides
éclorent 2 Q Q, l'une le 25 Septembre et l'autre beaucoup plus
tard, à savoir le 14 Décembre igii, malheureusement les 2 chry-
salides de M. le Secrétaire Castek moururent.
De cet hybride il n'existe donc provisoirement que 2 exemplaires.
Couleur fondamentale des ailes antérieures comme chez gallii,
avec nuance grise depuis l'insertion, comme chez Deil. hybr. sec.
heleriœ. Dessin du bord antérieur des ailes antérieures fondu,
s'avançant dans la partie apicale jusqu'à la bande oblique; tache
centrale nettement saillante. Ailes postérieures semblables à gallii.
Ces deux Q Q également tendent à se rapprocher des gallii, mais
à première vue se laissent reconnaître pour des hybrides.
L'une des Q a l'aile gauche antérieure asymétrique, en ce sens
que la bande oblique, à sa démarcation intérieure, ne se nuance
pas vers le bord postérieur, mais au contraire va se fondant le long
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
//
de ce bord sur une largeur de i mm. jusqu'au champ radiculaire
sombre.
2 Q Q comme types dans ma collection.
Je dénomme cet hybride Deilephila hybr. sec. kinder gallï Q , m.
En annexe, je veux encore, en les récapitulant et les complétant,
présenter le tableau de tous les croisements qui ont réussi l'an
dernier à M. le Secrétaire aux Finances Castek et à moi :
1. Deilefhila hybr. galiphorbiœ çj x hybr. kindervateri Q,
réussi à moi; œufs non fécondés.
2. Deilephila hybr. galiphorbiœ çj x gallii Q = Deilephila
hybr. sec. helenœ, réussi à moi, ainsi que plus tard à M. le Secré-
taire aux Finances Castek; les deux pontes fécondées et élevées
avec succès jusqu'à l'imago ou jusqu'à la chrysalide hivernale.
3. Deilephila hybr. galiphorbiœ cf x euphorbiœ O , réussi à moi,
et amené avec succès jusqu'au papillon (cf et Q), ou jusqu'à la
chrysalide hivernale. (Plusieurs bonnes pontes.)
4. Deilephila hybr. kindervateri cf x gallii Q = Deilephila
hybr. sec. kinder gallii accouplement réussi à M. le Secrétaire aux
Finances Castek; 2 Q Q élevées par moi.
5. Deilephila gallii (S x hybr. kindervateri Q, accouplement
réussi à M., le Secrétaire aux Finances Castek; pontes partiellement
fécondées, mais toutes les chenilles, les siennes et les miennes, sont
mortes, quelques-unes comme adultes.
6. Deilephila hybr. sec. helenœ c? x hybr. sec. helenœ Q ; l'accou-
plement m'a réussi 2 fois. La Q, après l'accouplement du 20 Août,
pondit 260 œufs, qui tous étaient infécondés; la Q, après l'accou-
plement du 26 Août, pondit 138 œufs, d'où, après 3 jours, éclorent
33 chenilles, dont aussitôt moururent 5 exemplaires sans avoir pris
de nourriture. Les autres œufs étaient fécondés, mais les chenilles
n'éclorent pas.
Des 28 chenilles qui restaient je n'obtins qu'une seule chrysalide
femelle qui, encore vivante, hiverne en ce moment, et qui, je l'espère,
fournira l'hybride tertiaire.
/S LÉPlbOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Au total ce sont donc six croisements, dont quatre nouveaux,
jusqu'à ce jour inconnus (le ad. i et ad. 3 déjà obtenus), qui four-
nirent, dans trois cas, des papillons, et, dans un cas, une chrysalide.
Il me reste seulement à faire remarquer que des croisements de
ce genre ne sont en général pas difficiles à réaliser, lorsqu'on s'en-
tend à amener les chrysalides à éclore simultanément. Les pontes
donnent la plupart du temps un pourcentage assez élevé de che-
nilles, mais leur mortalité par suite de faiblesse générale est
extraordinairement grande, si bien qu'il faut s'estimer heureux
quand on obtient un nombre très minime de papillons. Il est bon
de cultiver les chenilles dans un local très chaud, pour terminer
la phase-chenille après 14 jours au maximum et amener ainsi
quelques chenilles au moins jusqu'à la chrysalidation.
Que dans ces essais de reproduction l'on ne se berce pas de
vastes espoirs, si l'on veut se garder d'amères désillusions.
Je serais heureux si ce tableau de mes succès pouvait provoquer
d'autres recherches et conduire à d'autres succès positifs.
Pilsen, Mai 191 2.
IV
CŒNONYMPHA TIPHON
dans le Royaume-Uni.
L'étude de la Lépidoptérologie se transforme avec une rapidité
singulière et chaque Espèce de papillon doit être maintenant
soumise à une étude analytique tellement serrée et minutieuse que
jamais nos Pères n'auraient pu s'imaginer qu'il en pût devenir
ainsi.
Lorsque je me reporte par le souvenir à l'époque où feu mon ami
William Chapman Hewitson (*) publiait son bel ouvrage Illus-
trations of new Species of exctic Butterflies, et que je me remé-
more les idées et opinions en faveur parmi les Entomologistes
d'il y a cinquante ans, je me figure que c'est comme si j'avais
déjà vécu deux fois.
Quoi qu'il en soit, nous avons, je crois, raison de pousser nos
observations jusqu'aux limites extrêmes de nos conceptions ac-
tuelles; car si nos méthodes scientifiques changent, la Faune aussi
se modifie et malheureusement avec une tendance toujours plus
accentuée vers le rétrécissement du domaine que l'Homme veut
bien encore concéder à la Nature.
Qui sait ce qui restera dans un demi-siècle, des localités pour
les papillons en général et pour le C œnonympha tifhon^ en par-
(*) Mort à sa résidence d'Oatlands, Weybridge, Surrey, le 28 Mai i5
à l'âge de 72 ans.
82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ticulier, non seulement dans le Royaume-Uni d'Angleterre,
d'Ecosse et d'Irlande, mais encore dans les autres parties du
Monde? La vie industrielle et commerciale s'intensifie tellement
que la face des pays se bouleverse. Les bois, les landes, les marais,
les lieux incultes et sauvages ne semblent-ils pas appelés à dis-
paraître dans un délai très court et définitivement, en même temps
que les fleurs, les insectes que Dieu a pourtant créés pour embellir
la Terre?
Aussi, impuissants à résister au torrent d'utilitarisme qui em-
porte sans pitié tant des ctiarm.es naturels si délicieux, mais
ignorés et dédaignés du plus grand nombre, et cependant que
rien n'égalera jamais, avons-nous tout au moins le devoir de
recueillir maintenant, comme un précieux témoignage pour l'ave-
nir, les documents de la Faune et de la Flore du temps présent.
Travaillons et hâtons-nous.
Je me souviens, dans les premiers jours de septembre i86i,
d'avoir chassé avec feu mon ami l'Abbé de la Godelinais, sur
les dunes fleuries entre Saint-Malo et Paramé. Là, j'ai vu en
abondance Mesolype virgata, Rott. {Lineolata, Huebner).
Depuis 1861, toute la dune s'est couverte de villas, de jardins
de plaisance, d'hôtels et de chemins. Combien de fois ai-je cherché
sur les terrains côtiers analogues à celui dont la civilisation a si
profondément changé la surface et sans réussir à la retrouver
jamais, la jolie petite Phalène que je fus si heureux de rencontrer,
il y a plus de cinquante années, au milieu des plantes variées qui
recouvraient si gracieusement le sable au bord des flots malouins.
S'il en est ainsi chez nous, qu'est-ce en Angleterre oii tant
d Espèces de papillons sont éteintes ou si près d'être exterminées !
Alors mon ami Rov/land Brown a entrepris une enquête sur
une seule Espèce. Je la présente à mes Lecteurs comme un modèle
à suivre, tel le type des études qu'il faudrait accomplir partout
et pour toutes les Espèces encore existantes sur notre planète.
C'est au satyride des marais, au Cœnonympha tiphon, que
M. Rowland Brown s'est intéressé. Il a étendu ses investigations
à tout l'ensemble du Royaume-Uni et il n'a pas laissé à d'autres le
LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE 83
soin de réaliser pour le continent ce que lui-même a si bien achevé
pour les Iles britanniques.
Je remercie mon ami Rowiancl Brown de sa très précieuse
collaboration. La traduction française se trouve imprimée à
l'appui du texte anglais, pour éviter une perte de temps aux
Lecteurs qui ne sont pas de langue anglaise. Je suis bien recon-
naissant à M. le Professeur Veaux, du Lycée de Rennes, et à
M. Harold Powell, de m'avoir donné pour cette traduction et
pour toutes les autres qui sont imprimées dans le présent livre,
leur si obligeant et compétent concours.
N'est-il pas vrai que l'étude de l'Entomologie progresse d'une
façon singulière et se prépare à donner toujours à ses adeptes des
jouissances nouvelles, plus étendues et jadis insoupçonnées?
Voici le C œnonyinfha tiphon observé dans le pays du monde
où les Entomologistes sont plus nombreux et plus zélés.
Cependant l'Auteur Henry Rowland-Brown reconnaît qu'il
existe encore bien des lacunes, notamment en Irlande, et il convie
ses compatriotes à de nouvelles recherches.
De plus, on constate trois formes de Cœnonym-pha Tiphon
dans le Royaume-Uni. Il s'agit encore de comparer ces trois formes
à celles existant sur le continent, et de constater si elles y sont bien
semblables aux formes insulaires et s'il ne se trouve pas des formes
continentales inexistantes en Angleterre, Ecosse et Irlande. Pour-
tant il ne s'agit que d'une seule Espèce !
Quel travail elle a déjà motivé; mais quelles études elle appelle
encore ! Il faudrait que toutes les Espèces fussent ainsi étudiées,
non seulement dans notre vieille Europe, mais partout. Alors
quel magnifique et immense champ d'observations sollicite les
jeunes hommes de toutes les Nations, animés du feu sacré de la
Science !
Si nous songeons à toutes les merveilleuses questions de para-
sitisme, de symbiose, de biologie diverse récemment ouvertes aux
investigations des Naturalistes, nous regrettons qu'il n'y ait pas>
pour la moisson qui est si abondante, un plus grand nombre de
courageux ouvriers.
84 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
En ce qui me concerne, je m'efforcerai de tirer un utile et
laborieux parti des jours qu'il plaira à Dieu de me laisser encore
passer sur cette terre et sans me décourager par l'impuissance où
je suis de réaliser tous les travaux dont je conçois l'urgence,
j'accomplirai tout au moins, avec le concours de mes dignes et
savants amis, tout ce que j'en pourrai. C'est avec le sentiment de
la plus cordiale gratitude que je les remercie de leur précieux
concours.
Charles OberthÙR.
Rennes, novembre 1912.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 85
THE DISTRIBUTION AND VARIATION
OF
CŒNONYMPHA TIPHON in the United Kingdom.
By H. Rowland-Brown.
In a previous fascicule of this work M. Oberthùr has given a
lucid account of the distribution and variation of Cœnonymfha
tiphon, Rott., in the United Kingdom, and upon the Continent
of Europe. I trust, however, that having so generously conceded
me a place among the contributors to thèse Etudes de Lépidop-
terologie comparée, he will permit me to suggest several correc-
tions, and supplément his remarks both upon the nomenclature
of the species, and its relative distribution in Great Britain and
Ireland.
NOMENCLATURE
In the first place I can find no sound reason to justify
Staudinger substituting the name scotica for the hitherto accepted
laidion, Borkhausen; and I find that my opinion was shared by
the late Mr. J. W. Tutt, whose industry in unravelling the tangled
skein of nomenclature was boundless. Writing on " The Lepi-
doptera of the Bogs above the Zùricher-See " {Entomologistes
Record, Vol. XX, p. 245) he says " It may be noted that Staudinger
{Cat., 3rd éd., p. 66) has made a sad mess of laidion, Bkh., which
he refers to tiphon, von Rott., renaming the laidion form (Buckell's
northern form) scotica, Staud... it being quite évident that neither
Staudinger nor hâve ever read the original descriptions of
tiphon von Rott, and laidion Bkh., for the purpose of comparison,
yet the descriptions are readily obtainable. "
86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The whole subject of the nomenclature of the various forms
of this C œnonympha was, indeed, admirably worked out by
Dr. F. J. Buckell, M. B., in a paper read before the City of London
Entomological Society, October I5th 1895, which, for the benefit
of my French colleagues, I may state is not the Entomological
Society of London, but one of our several flourishing Metropolitan
Natural History Societies. This paper is also published in the
Entomologisfs Record (Vol. VII, pp. 100-107) and, as far as
Britain is concernée!, constitutes an exhaustive account of the
three forms of the butter fly known to our collectors.
" Lepidopterisfs ", says Tutt {loc. cit.), " are advised to follow
Buckell in ail détails relating to this species. .. It is a pity that
more care has not been taken to digest his work before adding
another tangle to the already overladen synonymy. It may be
taken for granted that his conclusions are absolutely correct. "
High praise, but not undeserved; as anyone who turns to
Dr. Buckell's work will agrée; and hère I may say that it is a
matter of universal regret among British entomologists that Tutt
did not live to achieve finality for his splendid studies of British
butterflies, and i,ncidentally to give Dr. Buckell's paper a wider
publicity than it can ever obtain in the pages of a Society's Annual
Report, or a monthly Magazine.
I do not propose to enter further upon the subject of the nomen-
clature of tiphon (this spelling is apparently the original, and
therefore that which should stand); but I venture to reproduce
the conclusions arrived at (omitting the excellent " life-history "
of each synonym) by Dr. Buckell. They are as follows : —
Type C. tipkon, Rott. =
British Middle Form (Under-
/ ? davus, Fb. ; ? ïphis, Diehl;
polydama, Haw. ; polymeda,
Jermyn (Miss L. Jermyn is
the author of " The Butter-
side, hind vyings, ocellation small J fly Collector's Vade Me-
r.nd distinct). \
cum ", dated 1824); ? iphis,
Steph.; tulLia, Hb.
LÉPIDOPTÉROLOCxIE COMPARÉE 87
TT ,/ -7 TT /^ ? musarion, Bork. ; hero, Lewin;
Var. pntloxenus, Jisp. = [ ' ' '
\ davus, Haw., Jerm., Steph.,
British Southern Form (Under- < ,^j ^ , „ . .
side, hind wings, ocellation large i Westwood, btamt. ; rothliebll,
and distinct). f Herr-Schaffer, Newm.
Var. laïdion, Bork. {= scotica, /' ? isis, Thnbg., Zett., Ménét. ;
Stgr.) = \ demophile, Frr. ; ? typhon,
Biitish Northern Form (Undor- 1 Haw., WestwOod; ? inomata,
side hind wings ocellation obo- \ Edvv
lescent). ',
I should add, however, that about a year after the publication
of the above, Mr. H. J. Elwes, F. R. S., while criticising in addition
the several varieties and aberrations named from North America
and Siberia, gives it as his opinion " that isis is certainly more
worthy of a name as a geographical variety than what he
(Dr. Buckell) calls the British Middle form, which " he continues,
" in my own collection I am not able to separate. But I think his
careful attempt to identify the British forms with the names given
by continental authors fails, because he had not sufficient foreign
spécimens, and I prefer to abide by the nomenclature of Stau-
dingers Catalogue, 1871, with the addition of the varieties which
I hâve mentioned in my notes. " {Ent. Rec, Vol. VIII, pp. 228-230).
The italics are my own. Var. laidion is not merged in scotica
in the 1871 édition of the Catalogue. Mr. Elwes, otherwise, accepts
tiphon so far that " some English spécimens (the Middle Form
of Buckell) may be, perhaps, better grouped with this form, than
with the typical Scotch, and? Irish form. " This last he calls var.
et ab. laidion. The var. et ab. philoxenus, Esp. he thinks, occurs
as a typical variety only in the peat bogs of England, and N. W.
Germany; var. et ab. isis, Thnb., as " an aberration rarely in
Britain... "
Personal ly, I do not share Mr. Elwes's view with regard to the
diffîculty of separating Buckell's Middle Form, as I hope to show
presently; and in this I find myself in accord with the majority
of British collectors of my acquaintance, as well as Tutt. There
88 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
are, it is true, localities in each division where one form, so to
speak, appears as an occasional aberration of another form; the
dividing line, also, cannot be drawn with distinctness in certain
areas, and transitional forms necessarily occur. Also there are
undoiibtedly one or two places where two forms appear together,
" areas of intermixture ", as Dr. Buckell calls them. But, on the
whole, it vvill be found that the arrangement by forms is well
warranted, and that the areas of intermixture are so few and far
between as to constitute almost a quantité négligeable.
Original descriptions, and discovery in Britain.
Before proceeding to cite the history and trace the distribution
of tiphon and its forms in Britain and Ireland, it may be as well
to recall the original descriptions of the several forms enumerated.
Von Rottemburg's original description of the species (Natnr-
f or s cher, VI, p. 15) was made from examples captured near Halle
in Germany, and I gladly avail myself of the late Mr. W. F. Kirby's
translation {A Handbook to the Order Lepidoptera, i8g6, Part. I.
Butterflies, Vol. I, p. 221).
" Very like C. pamphilns, but larger; sometimes nearly twice
as large. Wings nearly uni form in colour above and below. Fore
wings almost always showing one or two indistinct eyes; hind
wings with at most one or two indistinct eyes near the anal angle.
Eyes distinct beneath; fore wings with one eye at the tip, and
rarely one or two smaller ones. Hind wings grey, with a white
transverse band, which is much interrupted, and sometimes reduced
to two white spots. Hind wings with five or six eyes parallel to
the hind margin, the uppermost largest; that nearest the anal
angle often double, or represented by two very small eyes close
together. The insect varies greatly in the size and number of the
eyes. " A reasonably close description of our typical tiphon though
it is a pity that von Rottemburg's ill spelling is perpetuated by
the law of priority sensu stricto.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 89
With this may be compared Fabricius's description of his
C. davHS from Hamburg {G en. Insect., p. 259) which is no doubt
I think, the same species and the same fomi thereof, especially in
view of the propensity of this butterfly to vary locally.
" A Butterfly of moderate size. Fore wings above rounded,
fulvous (tawny), with two black blind eyes, and a third very
small one which is rather indistinct; beneath with a white stripe,
and with two eyes pupilled with white. Hind wings above darker,
with five or six blind eyes; beneath grey, with an interrupted white
stripe, and six black eyes with white pupils, the last double...
The date of von Rottemburg's Natiirforscher is i77S-'^777\
that of Fabricius's Gênera Inseclorum 1777, and it is very soon
after this time that we first hear of tiphon having been observed
in England. In 1795 {Les Insectes de la Grande-Bretagne, p. 51,
a bi-lingual treatise in French and English) Lewin figures and
describes it under the name of the " Argus de Manchester ", which
he wrongly identifies with the Hero of Linneus.
" Il y a peu de temps, on connoissait à peine cette espèce de
papillons en Angleterre; ils sont plus connus maintenant, depuis
qu'un amateur en a découvert plusieurs dans un lieu marécageux
près de Manchester; et comme ils paroissent singulièrement atta-
chés au lieu de leur naissance, tous les ans, au mois de Juillet, il
en prend quelques-uns. Je l'ai figuré (la mouche) d'après un
papillon que j'ai trouvé dans la superbe collection d'insectes, soit
Anglois, soit étrangers, que possède M. Francillon. Le dessus est
représenté fig. 5, et le dessous fig. 6 " (Plate 23).
The figures in question depict the same form — fhïloxeniis —
as we are accustomed to take in Lancashire now more than a
century after the publication of Lewin's book, but it was some
years before our British collectors realised that the species was
more widely spread. The butterflies which Donovan (Natural
History of British Insects, London, 1792- 18 16) figures on
Plate CLXXXVI under the title Papilio Hero, Scarce Meadow-
Brown Butterfly (we call Efinefhele jurtina the Meadow-Brown in
go LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
England to this day), are obviously a maie and female philoxemts;
but the writer bas evidently no knowledge of the living insect.
" This is a local species; it is very abundant in some marshy
parts of Lancashire; but we hâve not learnt that it has been taken
in any other part of the kingdom. Many of the curious in London
are particularly indebted to Mr. Phillips of Manchester for
enriching their cabinets with Papilio Hero; for though it is a
plain Insect, it is esteemed for its rarity, few entomologists having
travelled into that part of the country to collect insects. "
In 1803, however, the indefatigable Haworth had collected and
described the three species, which we know now to be three forms
of the same insect, as (i) the Small Ringlet (2) the Marsh Ringlet
and (3) the Scarce Heath. His No. i, which he calls davus, is
again our pMloxemis -. " Habitat in comitatu Lancastriense prope
Manchester uliginosis. Imago mense Julio. Ex Museo D. Jones ";
— his No. 2, which he calls polydama is tiphon and we hear of it
for the first time in Yorkshire. " Habitat rarissime comitatu
Eboracense. Semel capta et ad me missa amicissimo meo P. W.
Watson. Imago mense Julio. Paludosis "; and his No. 3 from
the same collector is probably a chance pale laïdion-X^ç. form...
" bis capta in comitatu Eboracense... mense Julio paludosis, cum
précédente. "
Thirty years later John Curtis {British Entomology, I-XVI,
1 825-1 840), accepting Haworth's triple differentiation of the
species still speaks of No. i as appearing in June and July at
Trafford and White Moss near Manchester. But in the meantime
Haworth's No. 2, besides in its Yorkshire haunts, is now located
between Bala and Festiniog in North Wales, and in Cumberland;
while his No. 3, to which Curtis apparently alludes as said to hâve
been taken at Beverley and near Cottingham Yorkshire, he himself
with Mr. Dale reports in the middle of July in Scotland " about
rushy and swampy places near Schechallion, Killin, and in the
Isle of Arran, and my friend Mr. C. Lyell has met with it near
Kinnordy... "
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE Ql
Soon after, James Duncan of Edinburgh (A 'Natural Hïstory
of British Butterflies) not only repeats the English localities of
the species, but is able to inform us of its abundance " last summer
(1832) in Sutherlandshire, as well as in others of the more northern
counties of Scotland; and we hâve received it from Argyll and
Perthshires "; and Mr. Wailes is taking it frequently near
Newcastle.
By this time, also, the nomenclature of the species has become
a hopeless tangle, from which, perhaps, it is hardly safe to say it
has been satisfactorily rescued in the twentieth century. Yet, the
plates of Lewin's and Donovan's works give us a fair indication
of the butterflies described though the same cannot be said for
the crude productions of the " Naturalists Library " which, pre-
tending to figure the Scotch forms are in every way inferior to
Borkhausen's original présentation of the northern form of fifty
years earlier. The two figures on the frontispiece of his (Natîir-
geschicte der Europaischen Schmetterlinge, Part I, Frankfurt,
1788) are of an unocellated ochre yellow Q (?) and an under-
side Cf (?) in which the basai and médian area of the fore wings
is rather dark brown; the hind wings showing traces of transverse
markings from the costal margin, with a single small ante-
marginal spot.
His description (pp. 91-92, loc. cit.) may be translated as
follows : —
" At présent I consider this butterfly also as a distinct species
rather than a variety. It is as large as arcania. The ground
colour of the four wings is ochre yellow which gets stronger
towards the border, without spots and markings. The fore wings
underneath hâve grey tips with a single eye. The hind wings are
grey underneath and hâve at the border two small pallid eyes of
différent sizes, the smaller of which is blind. The white band
which in others traverses the middle of the wing is hère wanting,
and instead of it one sees on every spécimen only two unequal pale
white hal.f-moon-shai3ed spots (Cp. the accompanying plate) ".
92 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Esper describes his philoxenus {Der Europaischen Schmetter-
linge, Tr. i, Band ii, pp. 25-26) under the title P. PI. Rur. Philo-
xenus Der Philoxenus. Der grossere Heuvogel.
Fig. 3. Der weibliche Papilio von beyden Seiten. " Alis inte-
gerrimis flavis, primoribus utrinque ocellis duobus; inferioribus
Supra 3-4 caecis (in mare unico) Subtus 6, pupillatis. " And I
translate the German text as follows : —
" Consistent researches hâve sufficiently established that this
butterfly is certainly différent and possesses its own spécification.
It is in fact the one which De Geer took for the hcro of our system,
and the cephale of that of Geoffroi. I hâve already announced
this in a description of the same (Jtero). Spécimens now before
me agrée with the illustrations I hâve mentioned by De Geer, and
with the description of it in every respect. Indeed, we know this
species in both sexes. The distinctions will best be indicated by
a comparison with the species w^hich are like it.
" It cornes nearest to pamphilus. Its remarkable size shows
at once that it is quite différent. The one has on the upper wings
a single eye; in the other, two are found invariably. The hind
wings of the first never hâve on the upper si de spots in the form
of eyes like this one has {philo xe mis). Besides, the underside,
according to the markings, is altogether différent. P. arcanins
might appear more like. It approaches it in its size. But the
front wings of that one {arcanins) are surrounded with a dark
border, and the hind wings are completely suffused wùth this
col our. Philoxenus, for so I call this butterfly, has not got this.
The ground colour is of quite uni form ochre yellow, with an
almost imperceptible mingling of black. In addition, it only has
a single eye. I omit other différences since the underside of the
hind wings shows the most pronounced différences... Arcanins
has the border, and the eyes themselves ringed (umzogen) with
orange. But hère this is altogether wanting. The eyes are in a
différent position and of différent sizes. P. tiphon seems according
to this comparison to come also into the group (gemenge). But
its peculiar colour the deficiency of ocellations (the spots in the
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 93
form of eyes) on the upper side, their altered position on the
underside, and a lot more beside5(!) affords quite a suffîcient
différence. It is unnecessary to bore myself any longer with it.
" Both sexes are very little differentiated by the ground colour.
The illustration lying before us shows a female. The maie has,
though only occasionally, a ground colour somewhat deeper (hohe)
toward the brownish ochre-yellow. It shows a single one of the
blirid eyes on the upper side of the hind wing, while in the female,
there are three or more often four. The under-side is coloured
somewhat darker. It tends more to brownish.
" On this dark the broken white band shows up so much the
more distinctly. A row of six eyes stands at the same distance
from the border. They do not differ materially in size. The
middle ones are the smallest, and the last one next the body is
double. The différence between the sexes is put beyond doubt
by the physical characteristic (gliedmassen) observations which
hâve been confirmed, also, by an expert observer Herr Strasskircher,
chemist, of Neustadt-on-the-Aisch after his own investigations.
I hâve had the advantage of sharing his most accurate drawings
as a valuable contribution. "
Finally, I think that the characteristics upon which Dr. Buckell
bases his three divisions of the species in Britain and Ireland
should be quoted to compare with the descriptions of the original
authors.
" It may be helpful at this point ", he says, " to indicate certain
characters which are not sufficiently constant to be available in
the differentiation of the several fcrms. The colour of the upper-
surface is of some value in differentiating the Southern from the
other two forms, but of none as between the Middle and Northern
Forms; the female is always lighter than the maie • — ■ in the Middle
and Northern forms much lighter. The contmuity or interrupt-
edness of the white band across the middle of the under surface
of the hind wings is of no value whatever; its condition varies
in&nitely and correspondingly in ail the forms. The best distin-
94 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
guishing marks are to be found in the colour and ocellation of
the under-side of the hind wings. "
And briefly his conclusions are : —
1. Northern Form :
Upper sïde : colour varying, but usually a ferruginous tint; the
female always of a pamphiliis tint; ocellation obscure.
Under side : ocellation obsolescent, or absent altogether.
2. Middle Form :
Upper side : colour varying from tint almost as dark as Form 3
to that of pamphilus. Ocellation : spots, small and surrounded
by an ochreous, not a fulvous ring.
Under side : basai area greenish to ashy; hirsute, five distinct
but small ocellated spots, with pale ochreous rings.
3. Southern Form :
Upper side : colour dark brown ; females only slightly paler.
Ocellated spots well marked, and surrounded with fulvous ring.
Under side : uniform brown tint, transverse band well deve-
loped, and black constituent of ocellated spots large.
DISTRIBUTION
I. NORTHERN FORM
A) Cœnonympha tiphon, Rott., in Scotland and the Isles.
Var. laidion, Bkh.
In the characteristic laidion the tendency of coloration on the
upper side of the wings is from pale ochreous to whitish; in some
extrême examples the hoary marginal white invading the greater
part of the wing area. Often, also, the wings are devoid of ocel-
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 95
lation, except that, in such cases, the apical spot of the fore wings
remains obsolescent. Coming further south the ochreous becomes
more tawny until it may assume the deeper hue of the Middle
Form, though occasional northern examples also are as strongly
coloured. On the under side, the Scotch laidion show a wide range
of variation; the apical spot of the fore wings sometimes distinct,
at others wholly wantmg; while the same may be said of the ante-
marginal ocellations of the hind wings, but as a rule thèse spots
are obsolescent, or even wholly wanting. Also the médian band is
generally eut short towards the centre and the continuation (as
m most southern examples) toward the anal angle wholly absent,
or inconspicuous. The greenish grey pamphiLus-\\\^Q ground colour
of the under side of the hnid wings présents a generally hirsute
appearance, thus affordmg the insect useful protection when at
rest on the stems of the beak rush and other marsh plants. The
tendency to local variations {inler se) is strongly marked, but on
the whole it is safe to conclude that the forms which hâve been
taken in Scotland in the laidion area approaching or appearing as
tiphon (type) or philoxenus are chiefly aberrations from the true
British Northern form. In the same way Middle Form examples
south of the Clyde-Knapdale line, which approximate to var.
laidion rather than tiphon may be regarded as local aberrations,
rather than constant geographical forms; though it is none the
less a fact, as I hâve already remarked, that areas exist where the
forms exist side by side.
Tracing the distribution of Cœnonympha tiphon from its
extrême limits in the north and south of Scotland and the Isles,
the var. laidion, Bkh., fi.rst puts in an appearance in the Orkneys
from which group it is reported as scarce in Hoy, and resembling
the form of Central Scotland; and it must be something of a
rarity, for my correspondent Mr. Arthur Horne of Aberdeen,
tells me that al though he has collected there at the proper season
and although there are plenty of likely looking places, he has
never met with insular examples. There are, however, plenty of
Orcadian spécimens in our English cabinets of undoubted anthen-
96 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ticity, as recorded in Noies on the Lepïdoptera of the Orkney
Islands, by the late J. Jenner-Weir {Entomologïst, Vol. XV,
pp. 1-3). The only butteriiy reported from the Shetlands is that
hardy migrant Pyrameis car dut.
In the western islands of the Atlantic laidion has been taken,
among others by Mr. H. Stuart Fremlin, in abundance on the
moors of Lewis, the largest of the Hébrides, in the latter half of
June, and the beginning of July {Entomologist, Vol. XXXIII,
p. 36). But in the outpost island of St. Kilda, eighty miles north-
west from the mainland, the sole recorded butterfly is C. pam-
philus.
But when we come to the mainland, it is soon apparent that
there is no country throughout the Western Palaearctic région,
where C. tiphon in its several forms may be studied more easily,
and more completely than in the United Kingdom. For though
a local insect, where it occurs it is usually abundant in favourable
weather.
Throughout the northern Highlands laidion seems to be
generally distributed. I hâve examined a séries of maies and
females captured by Dr. E. A. Cockayne at Tongue almost in the
latitude of Cape Wrath, typical laidion, with very pale females.
In Caithnessshire Mr. A. Horne reports it abundant on the moors
from Altnabreac to Scotscalder; and in Sutherland on the west
side at Invershin. Towards the Atlantic coast in the same direc-
tion Mr. F. J. Hanbury discovered it on the desolate shores of
Loch Assynt, not far from Lochinver, while I hâve examples from
near Lairg, at the extrême south-east of Loch Shin. In the
county of Rossshire on the eastern side Miss Dorothy J. Jackson
found it common in the neighbourhood of Swordale " frequenting
the damper parts of the moor on July 3rd 1908 " {Ent. Record,
Vol. XXI, p. II 6); and at Golspie on the North Sea coast of the
same county the late Mr. M. A. Rollason took it " sparingly on
heaths, and on the damp sides of lochs in 1902 as late as July 24th. "
On the western side Mr. W. M. Christy encountered laidion, with
very pale females, in the Carron valley; a county of rough moor-
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 97
land and fell with next to no cultivation, and hère it occurred with
Brenthïs selene, Argynnis aglaia and Erebia cethiops. " There
were the usual birch trees upon the hill sides and a sprinkling of
ancient pine trees in some sheltered places up among the hills "
{Entomologiste Vol. XXVII, p. 355). And how eloquently the
Gaelic names of thèse wild régions indicate the character of the
highland climate, as for a single example, Auchnasheen, Acadh-
na-siona, the " fi.eld of rain ".
In the next county Invernessshire (Easterness and Westerness)
— the late Mr. J. H. Leech in 1882 explored Ben Tigh (2.800 ft.),
a mountain in the centre some seven miles from Fort Augustus
on the Caledonian Canal, and there he observed laidion " flying
in swarms in every direction, the spécimens strongly resembling
the Hebridean form "; while a little to the south east, Mr. D. H. S.
Stewart records tï-phon [laïdion) at Beaunach, hfteen miles north
of Kingussie.
" Beneath the hills " he writes " stretches a vast expanse of
purple moorland hère and there exchanging its brightness for the
more sombre hues of a peat bog, waving with white cotton-grass,
and délicate flowers of P. palustris; the whole air redolent with
the fragrant sweet-gale {Myrica gale) and resounding with the
ceaseless humming of the bées, and many species of Diptera... "
This was in August, 1910 and maies of tiphon were still emerging
freshly on the i8th of the month. And m the case of a séries
taken in 1892 m this county by Mr. R. Adkm, it is interesting to
note that, although there was a considérable variation in the colour,
in none were the dots on the hind wmgs prominent, as in many
of the Rannoch spécimens (vide infrd). While, spécimens in my
own collection from the forest of Rothiemurchus are equally
wanting in ocellation, and generally of a very pale colour in both
sexes.
Again in the Island of Skye, off the western coast of Inverness-
shire, the Rev. George Gordon descnbes our laidion as " rare,
Falls of Glenlatterach "; though my friend Mr. W. G. Sheldon
found the bogs in the neighbourhood of Portree — the island
7
gS LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
capital — teeming with them at the beginning of July 1899, cind
examples were also netted in Glen Sligachan, Cuchullin Mts.
Proceeding east from Invernessshire, laidion, is apparently but
rarely met with in Morayshire, though the county towards Elgin
has been diligently worked by many of our most ardent collectors.
In Nairn, Mr. R. Thomson in his Naiural History of a Highland
Paris h says that it occurs on the moors of Ardclach, but far from
common; in Morayshire my correspondent Mr. H. H. Brown of
Cupar, Fifeshire, met with it on a moor in Knockando parish, to
the north of Archiestown village at about 1900 ft. In Banffshire
Mr. Arthur Horne reports it from many peirts of the county,
notably at Tomintoul, Ballindalloch and Aberchirder. Also,
in Aberdeenshire it is wide-spread, reaching north-eastward to
within six or seven miles of the coast at sea level between Stoichen
and New Pitsligo where it is very abundant. Further south it is
common at Monymusk, along Deeside, and west by Gairnside,
and Balmoral • — the highland résidence of King George V (*) —
to Braemar. Indeed, nowhere in Britain apparently is tiphon
of the northern form commoner than on the Grampian range; and
in the last mentioned district Mr. Horne informs me it occurs
from the banks of the Dee to the top of the hill where he captures
Anlhrocera {Zygœnd) exulans, at about 2.5CX) ft. ; for this alpine
Burnet, as in Scandinavia, Aies at a relatively lesser altitude than
in the Alps of Central Europe. At Pitcaple, however, the tiphon
are apparently intermediate between the northern and middle
Forms — an area of intermixture.
Southward still, across the Grampians nito the eastern maritime
counties, Mr. Horne describes it as common in Glen Cova, and in
Kincardineshire, on Netherley Moss on! y two miles from the sea
at sea level • — ■ the nearest locality to the coast in whicTi he has
ever found it; while in the latter county Mr. L. G. Esson of
(*) Mr. Horne this year, 1912, took a female actually on September 22 nd.,
flying in the sunshine on His Majesty's grouse-moor opposite the Castle — a
record late date.
LÉPIDOPTÉROLÛGIE COMPARÉE 99
Aberdeen, and the discoverer of a Noctuid new to science, figured
and described by Sir George Hampson {Trans.Ent. Soc. Lond.,
1909, pp. 461-463) under the name of Pencephila essoni, Hampson,
gives laidion as generally common, but without specifying any
particular terrain. It is clear, however, that on the east coast, from
the Dee to the Tweed, as the character of the country changes from
moss and heath to cultivated land it becomes increasingly rare.
Mr. H. H. Brown informs me, that aUhough he has been told of
its capture in Fifeshire, he has not himself seen it. " We hâve
little in the shaj^je of heather moors in this country, mainly two —
Tents Muir at the mouth of the Tay, and the moors in the hoUow
of the Lomonds near Loch Leven. I hâve no doubt tifhon is hère,
although I hâve not met it. "
Returning to north Perthshire my correspondent Mr. K. J.
Morton of Edinburgh has provided me with an interesting séries
of examples from Blair Athol, which romantic spot is a little to
the north west of the most famous of Scotch entomological resorts,
Kinloch-Rannoch, now accessible by railway, but down to a very
récent date the idtima thule of entimologists. My Blair Athol
maies are extremely pale, the grey-white margins invading the pale
tawny of both wings; there is a notable absence of oceilation, and,
as in examples from other Scotch local ities, the females are even
paler.
The Kinloch-Rannoch race of laidion is often more deeply
coloured, but the taw^ny is seldom so pronounced or so bright as
that of the Middle British Form, though as already pointed out,
occasional examples suggest it. And hère again I venture to quote
from a description of this typical hîghland hunting ground.
Writing in the Entomologist (Vol. XVII, p. 147) the late
Mr. J. T. Carrington says " Ail the best entomological work in
Rannoch has been donc on the south side of the lake; and if we
cast our eyes over towards the westward one of the hrst things
we note is a white cottage near the lakeside, about a couple of
miles along its shore. This used to be Duncan Campbell's; and
there stayed Weaver and some of the early collectors who visited
100 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
this locality. Weaver had no luxuries in those days, not even
such as those of a train and post-car; for it is said that he wheeled
his luggage in a barrow from Perth to Rannoch " (about 40 miles),
" and settled in that cottage on his first visit, when nearly every-
thing that he caught was new. " Richard Weaver was a celebrated
Birmingham dealer of the early nineteenth century, and a remar-
kable character. Among other entomological exploits he is
credited with the capture of Brenthïs dia in Sutton Park, near
Tamworth, Staffordshire, and later writers actually christened this
" élégant little fly ", so common on the Continent, but never
established m the British fauna, " Weaver's Fritillary. "
Mr. R. Adkin, one of the most experienced of our lepidopterists,
sums up a séries of Rannoch tiphon as " including both pale and
dark examples, with various phases of the apical ocellus, extending
from a well-dehned pale spot with black centre, to an almost
imperceptible pale dot; indeed, in one spécimen this mark is
altogether wanting. " {Entomologist, Vol. XXV, p. 106); and this
is practically my expérience of the species hereabouts. But
Mr. K. J. Morton {Entornologïsf s Monthly Magazine, Vol. VIII,
p. 2) of the laidïon taken in Gleii Lochay a little to the South of
Rannoch Moor, of which he has most kindly presented me with
a séries, considers that the local race hereabouts, " has a faciès of
its own quite apart from ocellation... The butterfly is especially
abundant on a high-lying boggy tract (over 1500 ft.)... it shows
an extensive range of coloration on the upper side running from
(maies) dark brown (almost as dark as in var. philoxenus, but
duller in tone) through différent grades of tawny to a pale
bleached-looking condition (females) ; on the under side ocellation
may be absolutely non-existent, or highly developed reaching on
the hind wings to six eye spots with white pupils; the greater
development, however, in no way indicating an approach in other
respects to the typical form of tiphoji, and in the fore wings there
is an equally great, but not corrélative variability in the transverse
bar, which may be almost reduced to a wavy line, or increased to
a pale elongated blotch ". In the Bredalbane district, therefore,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE lOI
it would appear as though there were a mixed area, the Middle
Form tiphon as a fréquent aberration, but the Northern Form
laidion still in the ascendant.
The late Mr. Herbert Goss, for so many years my colleague as
Secretary of the Entomological Society of London, took a few
laidion on the slopes of Ben Lawers (3984 ft.) ; and on a peat
bog at 1800 ft., some miles west of Killin, towards the south-
western end of Loch Tay. But in eastern and southern Perthshire,
that is to say in the lowlands, it is reported in his F mina Perthensis
to be rare by Dr. F. Buchanan White, one of the most diligent of
Scotch naturalists of the last génération. The only localities he
gîves are Moncrieff, and Methven Moss, a little to the north-west
of Perth; isis (meaning the extrême palest unocellated form)
accompanying it as an aberration.
It may be assumed, then, I think, that, south of Aberdeen, in
the eastern counties north of the Forth, Forfai', Fife, and Kinross,
laidion has not been observed, supporting the view suggested by
Dr. Buchanan White that altitude to .some extent governs the
distribution of the form, though in the farther north as we hâve
seen, the butterfly comes down to sea level, as do also philoxenus
and tiphon elsewhere !
Examples from the north and central parts of Argyll, e. g. from
Oban, show but rarely a disposition to départ from the northern
form; and my own north-west Perthshire (Glen Lochay), and
north-west Stirling captures are still true laidion. In North
Knapdale, Argyllshire, at the base of the Cantire peninsula,
•Mr. A. Adie Dalglish (Entomologist, Vol. XXVIII, p. 278),
though silent on the subject of ocellation, describes the tiphon of
the district " the majority of a dark tawny colour, though some
are warmer in tone than others "; évidence corroborated to this
extent by Mr. John Mackay {loc. at., Vol. XIX, p. 54) who says
" the spécimens which I captured presented a great variety of
colour. Some of the spécimens were quite as dark as those taken
on tlie Yorkshire moors, while others were of the usual Scotch
form, almost white in colour ". So that, al this point, which
I02 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
accords with the division of régional forms, we may be at the
point of transition, or possibly within one of the areas of inter-
mixture; and the appearence of examples in the British Muséum
(South Kensington) from southern Argyll, taken on Kilmun
Hilltops on the Clyde, seems to confirm the suggestion.
It was on the slopes of Ben Lomond (3192 ft.) in Stirlingshire
that twenty seven years ago I made my first acquaintance of
C œnonymfha /iphon, var. laidion. An Oxford " Long Vacation ",
and the fact that choiera was raging on the Continent, had pro-
vided the opportunity to see something of our native land, and
accordingly we had made our headquarters at Tarbet where the
Loch narrows, and the mountains are reflected in the still blue
waters of that loveliest of lakes. There is nothing of the grandeur
of the Swiss Alps or the Pyrénées in thèse lesser hills which we
regard as mountains. The Grampians, bare granité, and frowning
précipice, hâve a grandeur of thcir own; but in retrospect, at ail
events, Ben Lomond rising from the loch amid a circlet of green
fields and forests is but a.gentle adventure. Crossing the water
in the orthodox leaky punt which does duty for a ferry, or did
in those simpler days, " the row across was delighful, and the
view superb. We carefully drew the tubby old boat into land,
and then enquired which way the path lay at a small solitary
cottage. The owner pointed vaguely upwards, and assured us
that we could not possibly miss our road, so we marched along
upon the track indicated... We soon lost our way, and simply
followed our noses upwards. The flowers and ferns were beau-
tiful, especially the délicate pale pink bog heath. Over one wide
stretch of moor my brother captured two " Large Heaths " very
dexterously, and as I had a pin he secured them in my hat. At
last we found ourselves on the top of something we innocently
believed to be the Ben, when. Oh ! disappointment, we found that
we were opposite Inversnaid, and literally miles from our goal. "
I trust I may be pardoned one more short extract from my
sister's travelling journal of 1884... " At last we got on the long
desired summit where the wind blew clear and cold, and where
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE IO3
a view I shall never forget lay stretched before us — loch, moiin-
tain, and moor; a study in purple and rich green, and over ail the
sunshine! Perfect silence... "
The " Large Heaths " for years hgured in my collection, and
were unmistakable laidion; and, though stuck upon common pins,
were fine examples, remarkable alike for colour and size.
II. MIDDLE FORM
B) C œnonympha tiphon, Rott., in the Lowlands of Scotland.
2'iphon, Rott. (type).
From 56" latitude southwards the Middle Form, tiphon, Rott.,
may be said to be established, and dominant to the Border.
Crossing the Solway Firth, and through Cumberland, and North
Westmoreland it presently developes the Southern Form {philo-
xenus, Esp). But through the north eastern English counties from
Cheviot to Humber the Middle Form remains; yet liable every-
where to aberration rather, I think, in the direction of laidion,
than of fhiloxemis.
Intermediate as we hâve seen in Knapdale, tiphon appears in
the western isle of Arran. In the county of Renfrewshire, imme-
diately south of the Clyde estuary, it used to be common enough,
especially on Paisley Moss. But hère in récent years it has become
extinct, owing to the drainage and incorporation of waste lands
for building and industrial purposes, as well as to the poisoned
atmosphère within smokereach of the great Scotch manufacturing
cities. Yet in Ayrshire Mr. J. P. Duncan reports it far from
uncommon, and actually flying on the sand hills of the Bay of Ayr
near Monkton, as well as on Shewalton Moss; and not improbably
it continues to exist in favourable local i'ties on the west' coast
right down to Wigtownshire, where Mr. Roger S. Gordon of
I04 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Corzemalzie, Whauphill takes it not infrequently. He has been
good enough to allôw me to examine his séries. Inclined to vary
in depth of colour from rich brown to pale tawny, the arrangement
and frequency of the under side ocellations of the hind wing
confirm them as examples of the Middle Form, though a few of
them are decidedly on the way to ■philoxemts.
In the adjoining county, Dumfriesshire, tiphon is reported from
Cloak Moss, Dalbeattie, and no doubt occurs thence to the Cheviots.
But from the Clyde south eastwards it becomes rarer and rarer
until, on the authority of Mr. W. Renton, who some years ago
made a conscientious study of the lepidoptera of his district, we
hear of it only in one Roxburghshire locality, Reidfordgreen
Moss, near Hawick {Entomologist, Vol. XXXVI, p. 131).
Of course, it does not follow that tifhon is absent generally
from the " Lowlands ". This part of Scotland has been less
worked than many of the remoter highland local ities, while we
know that immediately across the Border, tiphon re-asserts itself,
drawing towards the North Sea as the industrial area contracts.
The seaward Scotch counties in this direction, however, are less
adapted to sustain the species; the land is grazed or closely culti-
vated; and the mosses, where such existed in times past, hâve
been converted to agricultural purposes. None the less, across
the Forlh, and the dividing line eastward between the Northern
and the Middle Form, there should be occasional sequestered spots
where tiphon has not been improved off the face of the earth.
Dr. A. F. Rosa of Edinburgh tells me that it used to occur on a
heath about nine miles from the city. It is reported also from
the Pentland Hills, and hereabouts Mr. K. J. Morton found it in
an isolated Peebleshire bog between West Linton and Dolphinton.
Mr. E. W. Carlier also took it on Balerno Bog, to the south-east
of Edinburg, on July 23rd., 1885; and on the Peebleshire border,
rather more than twenty years previously, the last apparently of
the race hereabouts was captured on a moor south of Leadburn.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 105
C) Cœnonymfha tîphon, Rott., in (a) North-East England.
Tifhon, Rott. (type).
Barrett's statement in his Lepdoptera of the British Islands
that ù-phon " seems to hâve been exterminated in Northumberland "
is based on wholly insufficient évidence; indeed, everything goes
to réfute this hypothesis, though, no doubt the species has been
driven from many of its ancient haunts by reason of the changed
character of soil and environment For example, since Barrett's
work was published, on the Redesdale Moors, at an élévation of
about 1000 ft. Mr. H. J. Elwes found the butterfly " abundant
on grassy hills of the typical Cheviot character, that is to say,
where the grass is more luxuriant than the heather, and the moors
are consequently better for sheep than for grouse " {Ent. Record,
Vol. VIII, p. 228).
A number of other localities are given also in Mr. John E.
Robson's Catalogue of the Lepidoptera of Nor/humberland and
Durham (i8gg), and knowing the physical peculiarities of the
région, I hâve little doubt that a search of the surviving tiphon
grounds, long since indicated by Wailes, in the " hfties ", would be
rewarded. Neediess Hall Moor, moors about Cambo; Prestwick
Car; Muckle Moss, near Haydon Bridge; a moss near Crag
Lough; moors near Shull, Blackstur Bog in the Redeswater
district; fairly common about the Northumberland lakes in 1890;
Greenleighton Moor, near Long Whitton, 1891 — thèse are a few
of the more modem records. And, as Mr. Robson aptly remarks,
" when we consider the great extent of the moors in the west, and
north-west of Durham and Northumberland, from the Tees to the
Tweed, which hâve never been trodden by an entomologist, we
may rightly assume that it will be long before the species becomes
exterminated in thèse counties. "
He then goes on to say of the Northumbrian tiphon that
" while presenting great variety of marking, they are fairly inter-
mediate between the dark tawny form of the Manchester district "
Io6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
(= phïloxenus; cp. infra)... " and the paler more slightly marked
forms found in Scotland " (= laidiori).
Of the tïpJîon moors Mr. Robson also makes a graphie sketch.
" It was called a moor — Greenleighton Moor ■ — ■ but it was a
bog to ail intents and purposes... Patches of red attracted my
attention, and stooping down to examine them, I found thèse were
plants of the round-leaved sun-dew {Dr osera rotundiflorà)...
sweet-gale or bog-myrtle {Myrica gale) was there but not abun-
dant, and I had the pleasure of seeing the bog-asphodel
(J^arthecium ossifragum), a lovely flower, for the first time...
C. davus was tolerably abundant, and we might hâve secured a
goodly number had the sun shone brightly but it gradually grew
more cloudy and at last my friend called my attention to what
was evidently rain falling on the Simonside Hills. " " C. tiphon
from this locality ", he continues, " is somewhat intermediate
between the Lancashire and the Scotch forms "; a diagnosis to
some extent supported by Dr. Buckell who regards his Morpeth
spécimens, however, as intermediate between the Middle and
Northern Forms.
Crossing the Tyne valley into Durham, the hill marshes of the
west and south-west continue the link of distribution. Mr. J. Arkle
reports of some examples from near Wallington, '* not such a good
form, I thought, as that taken in Delamere Forest (Cheshire), and
North Lancashire " ( = again philoxenus; cp. infrà).
But, once across the Tees river, the butterfly line, so to speak,
divides. Drawing westward by the Pennine range of mountains
through Hawes and Wensleydale (N. Yorkshire) tiphon illides
with the intermediates of Cumberland, and the phïloxenus of south
Westmoreland and Lancashire. South-east by the coast, and the
moors of North Yorkshire, it maintains the typical Middle Form,
occurring on the mosses of the Esk at Robin Hoods Bay, and by
Scarborough, south through the Wolds or uplands by Beverley —
the late Mr. J. C. Dale took it at Cottingham near Hull — across
the Humber to Thorne Waste and westward again to Rotherham,
the Southern limit of the butterfly in this direction. For I cannot
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE lO/
find that it occurs in the central part of this our largest English
county; nor is tiphon reported, save on doubtful évidence from
the adjoining midland county of Derbyshire.
My friend Mr. A. S. Tetley of Scarborough sends me the
following account of tïfhon in the North Yorkshire localities
quoted : —
" I take this species in small numbers every year on the North
York Moors. The locality is close to the Scarborough and Whitby
high road, about 13 miles from the former place. It consists of
a small " moss " about 300 yards long by 50 broad. The ground is
covered by big round tussocks of Air a cœspitosa and Rhynchospora
alba, with narrow channels between them, generally very damp and
often partly filled with water. The dominant plant is Myrica gale,
which seems to overpower the two common Ericas and Callima
2'ulgaris in the " moss " itself ; though just beyond on some rising
ground the heaths re-assert themselves. There are four or five
small birch trees. Other plants to be found are Hydrocotyle,
cranberry, one or two Junci and some others, more or less casual.
There are a few patches of Eriophorum. So far I hâve not dis-
covered on the moors a locality at ail like this one in surface and
plant association.
" The résident lepidoptera are few but of considérable interest.
C. tiphcn is very strictly con&ned to the actual " moss ", and
particularly to the central part, which is sheltered by a plantation
flanking the full length of one side. Brenthis selene and C. pam-
philus are the only résident butter Aies. Of moths the most inte-
resting is Crambus margarilelbis, which is as localised there as
C. tiphon. Bïacrisia sanio, Pliisia interrogationis, and Anarta
myrùlli occur every year, while Bombyx callunœ breeds throughout.
Acidalia fumala is the only résident Geometer.
" My dates for C . tiphon are as follows :
1904, i6th July. First discovered. Very worn.
1905, 25th June. cT's only; very fresh.
1907, I4th July. Both sexes fresh.
Io8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
1908, 27th Jime. Not yet out.
5th July. 3 d"s, I Q fresh.
I2th July. Well out, cf's worn.
1909, I7th July. Well out, cf's worn.
28th July. Still out, cf's very worn, g 's good.
1910, 3ist July. A few, very fresh (very late season).
191 1, 8th July. Not common, cf's worn (very early season).
I5th July. Not common, cf's worn.
191 2, 22nd June. Not yet out.
30th June. About 8 cf's quite fresh.
" The last week in June seems to be the normal time of appea-
rance hère. I hâve a record by another collecter of one taken as
late as the first week in August.
" C. tiphon does not seem to fly very freely, even in bright
sunshine. It moves a short distance with a slow jerky flight but
can travel quickly enough when frightened. My usual plan is to
" quarter " the ground, and so walk it up. When settled it often
turns over so as to lie with the folded wings horizontal, that is
parallel to the plane of the ground. I hâve never seen it at flowers.
It settles on grass, rushes, heather, or sweet gale. In dull cool
weather it often drops down into the roots t)f the herbage.
" Of my séries of thirty four, Buckell's description of the Middle
Form is applicable to every siDecimen. The hairy greenish under-
side is very noticeable ail through. I hâve several times kept
females for ova which they lay on grass stems (or on the leno
covcring of the cage). I once boxed a female, and found an ovum
just laid by her; unfortunately I failed to note whether on Air a,
or Rhynchospora. "
b) IS! orth-W est En gland.
Returning to the Scottish border in the north-west, and to a
land of moss, and fell, Cumberland is the idéal county for the
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 109
Middle Form of Cœnonynipha tïphon. I hâve had an opportunity
of looking over some hundreds of examples from varions localities
in this région, and though hère as elsewhere, occasional spécimens
suggest the more brightiy coloured, and ocellated Southern Form;
and, more rarely, pale spécimens are reminiscent of the Northern,
it is clear that thèse are rather the exception than the rule. Round
Carlisle, the tendency to develop intermediates is, however,
somewhat pronounced. My correspondent, Mr. F. H. Day,
diagnoses his séries of Cumberland examples {Trans. Carlisle
Nul. His t. Soc, Vol. I, 1909) as follows :
" An examination of my séries (ail Cumberland spécimens)
leads me to classify them as follows : (i) The typical form which
is the commonest form I hâve; (2) A form intermediate between
the type and var. laid ion; (3) A form intermediate between the
form and var. phïLoxenus. Thèse two intermediate forms contain
examples which lean very closely to laidion, and philoxenus respec-
tively. 1 hâve two spécimens in particular, which are quite as dark
as philoxenus, but which hâve not the ocellation strong enough to
be that form. The Bowness Moss spécimens are mostly the form
intermediate between the type and philoxenus. Todhills produces
the type and the two intermediate in about equal numbers, and
the Bolton Fell siDecimens are mostly typical with a few leaning
to laidion. "
Elsewhere the butterfly is recorded by Mr. Day, and other
compétent authorities from " Orton, and Newby Cross on a pièce
of common at the Dalston end of the woods; Wedholme Flow,
Wigton; Gelt Wood, Hayton Moss, and Tindale Fell; Keswick,
rare on Ullock Moss, and near Watendlath, on the Rosthwaite
road; Kirkbampton Moss, common; and abundant on a moss at
Wan Fell " (^Loc. cit.), and practically wherever there is ground
suited to its habits. ^
In the form of tiphon, then, it reaches right down by Penrith
to mid-Westmoreland, where it gives way to philoxenus; until in
the mountains of North Wales a redder, and altogether more richly
coloured form of the type re-appears.
no LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
III. SOUTHERN FORM
C) Cœnonym-pha tiphon in North-West England.
Var. Fhiloxeniis, Esp.
DESCRIPTION
Looking over numerous British collections, I hâve seldom failed
to discover a séries of philoxeniis from this well-favoured région.
Thanks to the generosity of my -friend Mr. C. F. Johnson of
Stockport, I too possess a magnihcent séries of the interesting
and beautiful Southern Form. The colour of the upper side of
both fore and hind wmgs is now a deep warm brown, sometimes
almost mahogany; the apical spot on the fore wings, often supple-
mented with others towards the médian area, as a rule is sharply
defined. The females are generally paler; but in a degree deci-
dedly less marked than with those of laid ion. On the hind wings
the marginal spots, though varymg in numbers from two or three
to as many as six, are much more pronounced, and larger than in
examples of the Middle Form; in the female, especially so.
While, on the under side of the fore wings the apical spot is deep
velvety black ringed with pale yellow, and ocellated, the ante-
marginal whitish band conspicuous; and the marginal row of
spots, though varying in number, size and intensity, never absent
as in some laidion, and almost invanably larger and finer than
in tiphon. This is the case in both sexes; the ground colour of the
maie rich clear brown; of the female yellow ochre. In both sexes,
also, the hind wings are of an altogether warmer brownish-grey,
furred at the base, but with a generally more transparent colour
than tiphon; and the transverse médian band usually, though not
invariably well marked. The fringes on the upper side are often
deep and hoary; the strong brown colour of the wing area accen-
tuating the contrast.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE III
DISTRIBUTION
As we hâve seen, the Southern Form begins to assert itself in
the Southern part of the county of Westmoreland among the
mosses, and swampy moorlands where the food plants of the larva,
Rhynchosfora alba and ? Eno-phonini grow in abundance. Passing
south across the County Palatine of Lancaster, and Cheshire it
touches its southern limit in North Shropshire and Staffordshire
reaching as far west as the Welsh marshes ; as far east as Chartley
and Chorlton Moss.
Toward the middle of June 1896 Mr. H. J. Elwes took this
butterfiy in great abundance on a large moss between Witherslack
and the estuary of the Kent, near Milnthorpe, and " though very
variable, both in the ground colour of the wings and in the number
and size of the ocelli ", they were of the form philoxenns. But it
is on the Witherslack Moss, on the north side of the Kent River,
that philoxenus has its metropolis; and, though severely harried
by collectors from ail parts of the United Kingdom, if we may
judge from the numerous notices and exhibits at local Societies
recorded in our entomological magazines, it has successfully
maintained its existence. One reason of this is the treacherous
nature of the unreclaimed swamps affected by it; another, perhaps,
is to be found ni the fact that it is not hère, as in so many of its
southern haunts, the only species regarded as worth catching by
the butterfiy hunter. For Witherslack is an extraordinarily rich
reserve of our national lepidoptera, and of the sixty odd butterflies
accredited the British list 40 at least hâve been observed there,
to say nothing of a wealth of tieterocera. For example, nowhere
else I believe than at Witherslack and the adjacent mosses occurs
the lovely blue female of Plebeius argus, L. (œgon, auctorum),
which some years back was thought erroneously to correspond with
the var. corsica of Bellier (= var. masseyi, Tutt).
In the immediately adjoining districts of North Lancashire at
Haverthwaite, Grange, Ulverston, and Morecambe philoxenus is
112 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
equally abundant on the mosses, and at Morecambe Mr. J. Arkle
confirms Mr. W. Prest's observation made on Thorne Waste,
Yorkshire, that the species, wherever found, is unaccompanied by
its otherwise common congener C. pamphïlus. On the Holker
mosses, hereabouts, Mr. B. Crabtree discovered it on the wing in
1896 as early as May 30th. In mid-Lancashire Mr. J. A. Jackson
reports it from GuU Moss, Garstang {Lancashire Natiiralisl).
Obliterated from the map among the vast hives of industry in
the centre and towards the south, Simondswood, Lmdon Moss,
and Chat Moss reduced to a bare 300 acres since the days when
the first railway in England was thrown across its shiftmg bogland,
still keep their colonies of pkiloxenus. While crossing the
Cheshire line at Carrington Moss (reported extinct there now), it
develops in Delamere Forest between Northwich and Chester its
finest actual form. The upper side of the maies in depth of colour
nearly approaches typical tiphon; the under side is more pronoun-
ced in marking and ocellation and the insect is often larger than
the ordinary pkiloxenus. Mr. J. Arkle of Chester, writmg
in 1901 in the Entonwlogïst (Vol. XXXVII, p. 257) mentions
that he found no less than four davus {sic) localities in the forest...
" there ought to be five localities, but now the âfth has long
since been removed by over collecting. " And, in 191 2, it seems
as though the butterfly had disappeared, or nearly so, from a like
cause from the remaining four. Mr. C. F. Johnson, however,
informs me that it still haunts Abbots Moss thereabouts, and
" Delamere " phïloxenus are at ail events not infrequently adver-
tised in our amateur's exciiange lists; s*o that it is to be hoped that
the species may survive until such time as the forest is converted
into a " Nature Reserve ", with others of our most cherished
hunting grounds.
" The moss, where it occurs ", writes Mr. Arkle {in litL), " like
other examples in the Delamere Forest district appears to owe its
origin to a subsidence. This is evidenced by the partly submerged
stumps of trees hère and there over the moss, one of w^hich is
shown in the fore-ground of the picture " (cp. Illustrations of
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
113
liphon-LocaLities). " There are bogholes filled with water as in
the Welsh local ity, and the végétation is the same; heather, beaked
rush, cotton grass, and an occasional stunted birch; while the
surface, in patches, is additionally carpeted with cranberries. "
Of the existence of fhiioxenus in the eastern Macclesfield area
of Cheshire, Air. Richard South, writing in the Entomologist
(Vol. XXVIII, p. 26/, October 1895), says " there seems to be
little doubt that Cœnonympha tiphon (davjis) did exist on Danes'
Moss, but I am not sure that it occurs there still, although I got
a glimpse of a butterfiy last year which I fancied at the trnie was
this species. It is also reported to occur on the " Cat-and-FiddIe "
moor, but I hâve not seen it there. "
In North Shropshire, where the species attains its south-western
hmit, we hâve the same more tifhon-XooVvix^ upper side, with the
characteristic well-ocellated under sides of true fhiloxenjis. I
hâve a short séries of " Salopians " (the county is Salop by ordi-
nary usage, = Salopia; this for the benefit of my Continental
colleagues); they corne from Whixall Moss, midway between
Whitchurch and Ellesmere, and were taken there by the Rev.
C. F. Thornewill; and Mr. Johnson also describes phïloxenus
{in lit t.) as very abundant near Ellesmere. But at this point,
apparently it does not cross the border into Wales, nor can I find
record of a similar extension along the Welsh northern counties
of Flint, Denbigh, and Carnarvon save for the single mention
of Minera Mountain, Denbighshire, in Mr. A. O. Walker's
" Macrolepidoptera of the Chester District. "
IV. MIDDLE FORM
D) and E) Cœnonympha tiphon in Wales and Ireland.
D) Wales.
My impression is that until I sounded my correspondents
Mr. Arkie. and Mr. W. J. Kerr of Maesmor, Corwen, North Wales,
114 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
in the spring of this year (191 2), the majority of my brother
entomologists in London at ail cvents were of opinion that
Cœnonympha tiphon no longer existed in the Principality. A
single example labelled " N. Wales " in the collection of my
friend Mr. W. G. Sheldon of Croydon, had inspired me with the
hope that it might still linger in its aforetime localities; but the
alleged captor had no recollection either of the spécimen in ques-
tion, or the locality from which I supposed it to hâve been derived.
However, Mr. Kerr was able to throw some light upon the matter,
and incidentally to confirra the only récent published report of
tiphon in Wales to which I shall allude later on. He wrote early
in May " I hâve from time to time worked the northern half of
the Principality pretty well for Macro-Lepidoptera. There is no
doubt that C. davus is extremely scarce in North Wales, and I
hâve not seen it for years. This is diffîcult to understand as there
are thousands of acres in N. Wales of precisely the same nature
of ground as that upon which davus occurs so freely in Scotland...
Some twenty years since I took a few spécimens (I think in the
middle of July) in the locality mentioned in the old books, viz.,
between Bala and Festiniog. . . '
" The district is a wild stretch of moorland, mostly grouse
moors with large bogs between stretches of heather at an altitude
of from 1000 to 1500 ft. though the peaks reach up to some
2500 ft. "
The authority alluded to by Mr. Kerr is James Francis Stephens
{Illustrations of British Entomology, Vol. I, p. 6j, 1828) who
says... " the Rev. W. T. Bree informs .me that he took the latter
(i. e. Hipparchia polydania, Haworth) " ( = our tiphon, Rott.) " in
great abundance (and kindly supplied me with spécimens) on the
mountains between Bala and Festiniog, Merionethshire, though
amongst them was a single spécimen of //?'. Iphis " ( = .-*), and
it is agreeable to reflect that after so many years Mr. Kerr and
Mr. Arkle together hâve been successful in re-establishing tiphon
upon its native heaths in Wales.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE II5
Writing on July 5th Mr. Kerr says " I am sending you to-day
three unset spécimens of C. t'iphon, taken yesterday in N. Wales...
The insect was fairly common on a large mountain bog at about
1400 ft. between Bala and Festiniog. I think it must occur locally
throughout the whole of that wild district. Those I hâve sent are
typical of ail that we took... " And Mr. Arkle adds " This road
skirts the Afon (River) Tryweryn, and at Jthe exact spot, the
stream has receded a mile or so to the south and avvay from the
road, leaving a flat bog apparently river-deposited. This is the
tiphon bog — a dreary swamp without végétation save heather,
cotton grass, beaked rush, and hère and there an asphodel with
its yellow flowers and their scarlet crosses. On either side of
the river-valley, mountams rise abruptly over 2.000 feet high. "
The examples in question are brilliant and fresh, true tiphon, with
tawny wings, and w^ell ocellated on the under side.
With this information before us, there is every reason to
suppose that tiphon may yct survive in the sea-side locality on
Cardigan Bay near Barmouth in the same county of Merioneth-
shire, where it was discovered by Mr. E. H. Greerly of that town
in June 1886. In that year tiplioii was taken coinmoniy on a peat
moss in this iieighbourhood at 110 more than 50 feet above sea-
level; and ail of the Middle Form. This, then, appears to be
the southermnost habitat of the species in Britain, for I can find
no records of it having been captured in the very likely mountain
marshes and heaths of mid and south Wales.
Crossing the Bristol Channel into Devonshire, tradition had
it formerly that tipho7i was to be found on Dartmoor, where the
nature of the soil, and the climate is decidedly suggestive of the
marsh-loviiig Cœnonympha. But as long ago as 1876 the late
Mr. G. C. Bignell disposed of the legend. Advised by the
curator of the Exeter Muséum that tiphon had been taken many
years before on Yes Tor (2039 fl.), near Okehampton, he made
a thorough exploration of the country thereabouts, but without
success {Entomologiste Vol. IX, pp. 203-4); and I myself hâve
traversed much of thèse splendid moors further north, and met
Il6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
several entomologists to vvhom it is f^/vcr cognita ; but neither they,
nor I hâve ever corne across the species hère.
It has been recorded, also, from Ashdown Forest, Sussex, in
the S. E., a most unhkely locality.
The terminal line of tiphon in Wales and England, therefore,
may be drawn through mid-Merioneth, North Shropshire, North
Staff ordshire and by the eastern boundary of Cheshire ail along
the Southern limits of Yorkshire, with an unoccupied interval
roughly represented by the North Derbyshire frontiers, to the
Humber estuary.
E) Ireland.
So little is still known, entomologically of Ireland, that I
approach this last section of my remarks on the distribution of
Cœnonympha tiphon in Ireland with considérable hésitation; nor
can I prétend to throw much light on the subject. For it was
not until many years after the British lepidoptera had been noted,
and recorded, that naturalists across St. George's Channel turned
their attention to their own most interesting butterflies and moths.
We owe it to the late Mr. Edwin Birchall that a preliminary
catalogue was collected and published in the pages of the
Eiitojuologist's Monthly Magazine (Vol. III, 1867). Later in
the Entomologist (Vols. XXVI-XXXIV, 1 893-1901) Mr. W. F. de
Vismes Kane expanded and amplified his predecessor's notes and
observations in his own Catalogue of the Xepidoptera of Ireland.
DESCRIPTION
In Ireland the Middle Form extends practically from one end
of the country to the other in the localities where tiphon is known
to occur, that is to say from the 55th parallel to the 52nd, thus
somewhat further south than in Britain ; while in the extrême
south west it reaches down still further to Bantry Bay in the
County of Cork, and the mountains of Kerry. Of the form of
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE II7
tiphon in Ireland, Barrett writes {The Lepidoftera of the British
Islands).
" On the heaths of the North of Ireland, and in the far west
at Killarney, it has the gênerai character of the mountain form,
agreeing" m the colour of the under side, and in the indistinctness
of the spots above and below, but is more tinged with ashy; with
thèse are others in which the under side of the hind wings is
dusted with g<^lden brown, or reddish and intermediate shades,
and the upper side beconies of a brownish fulvous or tawny, while
the spots of the under side are, variably, more distinct, and they
become slightly more noticeable above. Thèse darker forms lead
to those which belong more particularly to boggy heaths, and
" mosses " (= var. tiphon) ".
I hâve not seen any examples from the extrême north of Ire-
land. At any rate, those before me from the Lough Fea district
of Tyrone show no tendency to assume " the mountain form, "
by which I take it Barrett indicates laidion; being unaware appa-
rently of its occurrence in Scotland at sea-level or thereabouts.
In fact, though I know it unwise to dogmatise on this subject, the
tiphon of Ireland when fresh are generally as near typical as
any of this form in the United Kingdom.
" It is true " says Mr. Kane also {loc. cit.) " that I hâve at
Killarney, Westmeath, Galway and Sligo met with single spé-
cimens of the var. laidion; but the Irish usual form is well
ocellated, frequently of a dingy brown coloration, and is dis-
tinctly a transitional form between the two extrêmes. It is inte-
resting that the characters presented do not much differ over such
wide tracts of bog and moor ". Hc also remarks (z« ////.). " On
the upper side, however, it varies from the dark ferruginous tone
of some localities to the ashy pale brown of others which some-
times approach the Scotch form, so that unless you bave a séries
from various localities, it is hard to grasp the range of modcrate
variation met with ".
After examining a fair number of examples from various parts
of the country, I can endorse Mr. Kane's remarks; yet the
Il8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
tendency in local variation towards the southern, and more occa-
sionally toward the northern forms of Britain, is less markcd
in the Irish typical tiphon than in the English. Isolated spé-
cimens from Killarney are reported akin to phtloxemis, but
Birchall, also, supports the view that tiphon (= daims, Fab.)
prédominâtes; while he further notes the generally northern
character even of the South Irish fauna, accounting for it partly as
a resuit of the later geological séparation of Ireland from
Scotland; and the fact that the tiphon of Ireland approximate
nearest to the Middle Form in Scotland lends colour to the thcory.
The examples sent me from Enniskillen in Co. Fermanagh differ
from those of other localities in hardly any particular but that
of size.
DISTRIBUTION
In the north-western County of Donegal, the late Edward
Newman found tiphon long ago. Mr. D. C. Campbell met with
the species on July 22nd 1892, on the moors between Gartan, and
Glenveagh; and again at Lough Sait on the 23rd. The Rev.
W. F. Johnson reports a single example on the mountain at
Ardara in the extrême vvest of the county on the Atlantic coast.
From north Antrim, the north-east coast of which is separated
from the Scottish mainland by a bare twenty miles of sea,
Mr. Campbell records how " the very dark form of the " Large
Heath " occurred very commonly in the Garry bogs near Bally-
money "; the form to be expected there as coming across from
the Mull of Cantire, at the base of w^hich in Knapdale, as has
been stated {antea, p. 102) we seem to be at a parting of the ways
between var. laidion, and the type.
In Tyrone it is generally distributed over the bogs, from which
my correspondent Mr. T. Gréer, of Stewartstown in the eastern
part of the county, furnished me this summer with a fine séries.
They were taken near Lough Fea (the Irish Lough = Scotch
LÉPIDOPTÉROLUGIE COMPARÉE I IQ
loch, and English lake) and were flying in splendid condition
on July ist igi2. Extremely brightly coloured, they represent
the best type of the Middle Form well ocellated and with a
brighter greenish tinge on the under sides, and rather larger
ocellations on the hind wings than in the South Scotch examples,
though sometimes the apical ocellation of the fore wings on the
upper side is obsolescent as in laidion, and on the under side
reduced in proportion. But elsewhere the cold and wet summer
has made the collection of Irish tiphon extremely difficult, and
several of my correspondents in the north hâve failed entirely
to capture what is usually a common butterfly. In Armagh the
Rev. W. F. Johnson has taken it at Churchill, and Mr. Kane in
Monaghan; Sir Charles Langham announces it from Tempo in
Fermanagh, while some seasons my correspondent Mr. J. E. R.
Allen finds it in fair abundance about Enniskillen. He has
kindly sent me his séries to examine, and presented me with
examples. They are comparatively small but several of the maies
show augmented ocellation on the under side of the hind wings
and the pale females are also well " eyed '' on the upper side.
Westward again toward the Atlantic in the County of Sligo,
Mr. P. H. Russ, speaks of it at Culleenamore in 1882 as " if
anything more abundant than usual ". The Oxhill range, and
near Lough Gill, with Markree Castle, are also favoured loca-
lities. In mid Galway it seems to be decidedly common at
Clonbrock and in the wild hill country of Connemara where Miss
Emily Lawless discovered it many years ago. Mr. Kane found
it at Moycullen on the banks of the Shannon, and on the border
of Co. Roscommon at Ballinasloe. In Mayo it is widespread to
the Atlantic. But Mr. Bonaparte Wyse took only one worn
example on the shores of Lough Coon, near Pontoon; and Mr. Kane
(Clare. Island Survey Proc. Royal Irish Acad., vol. XXXI, Jan.
1912) suggests that a great part of the Mayo bogland is too wet,
too inhospitable to maintain any save the commonest, and hardiest
lepidoptera. He reports tiphon, however, from Achill Island. and
from Lough Doo in south-west Mayo just on Killary Bay.
120 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
I liave no record for the next south-western counties Cl are
and Limerick, but hâve little doubt that it exists there in the
same sort of local ities. For it is common again in some parts of
Kerry, e. g. at the Caragh Lake, and to Co. Cork on the shores
of Bantry Bay, and near Berehaven, and Adrigole where, con-
trary to the expérience of collectors in England {antea, p. 112), the
Rev. Mr. Johnson observed it " often in company with C. fam-
pliihis " (Jrish Naturaltst, vol. III, p. igg). Collecting in the
mountainous country about Kenmare, to the south of the famous
lakes of Killarney, my friend Mr. W. J. Kaye on the i6th June
1902 met with tiphon at about looo ft. towards the summit of
Windy Gap near Glencar. Between Kenmare and Glengarifî
the form is described by him as particularly fine and of very
large size " with a very small amount of spotting on the
underside ". It has been taken in Kilkenny, but in the southern
and south eastern counties, east Cork, Waterford, Wexford, and
along the seaboard counties between 52° and 55° latitude tiphon
appears to be wanting, or at least has not been reported. Return-
ing to central Ireland, however, westward from the Shannon river,
Mr. Kane reports it at Banagher in King's County, and over the
Bog of Allen to the Cromlyn Bog near Rathowen in Kildare; in
Oueen's County; and north again near Killynon, and Mullingar
in Westmeath; a locality known to most British naturalists as
prolific also of the beautiful " white " form of Melitœa aitrinia,
christened by Birchall var. hïbernica.
Hère, I regret to say, my knowledge of the distribution of
Cœnonympha tiphon in Ireland is at an end, and I can only
express my regret that so many of our British collectors still
maintain their insularity with such zeal, that they seem to forego
completely the exploration even of " John Bull's Other Island ".
But before concluding my remarks on the subject of distribu-
tion, and the three forms of the butterfly as we know it hère,
I should îike to draw attention to the extraordinary scarcity of
abnormal spécimens. Personally I hâve heard of but three, and
seen but one example of the kind. It is in the collection of
LÉPIDUPTEROLOGIE COMPAREE 121
Mr. W. G. Sheldon, and is of the var. philoxemis; the ocellations
of the under side of the hind wing large and lanceolate-ahnost
almond-shaped, and I imderstand from Mr. Arkle that hc has a
similar form in his own cabinet.
Henry Rowland-Brown.
Oxhey Grove, Harrow-Weald, September igi2.
List o) Coiinties
enumerated on the accompaiiyiiig Sketch=Map.
Ascertanicd Range of Lœnonymp/ia iiphon in the United
Kingdom :
1. Northern Form : Var. Laidion, Bkh....
2. Middlc Form : Ti-phon, Rott
3. Southern Form : Var. Pliiloxenus, Esp.
4. Probable extension of range
I 22
LEPIUOPTEROLOGIE COiMPAREE
The nunibers on the map correspond to the following Counties,
and Islands :
Scotland.
36
Yorkshire.
I
■>
3
4
5
Orkncy Islands.
Caithnrss.
Sutherland.
Ross.
Hébrides Islands.
2>1
3«
39
40
41
I,ancashire.
Stafford.
Derby.
Cheshire.
Shropsliire (Salop)
6
7
Isle of Skye.
Inverness.
Wales.
8
Elg-in, or JMoray.
42
Merioneth.
9
Nairn.
lO
Banff.
Ireland.
1 1
Aberdeen.
43
Derry.
12
Kincardine.
44
Antrim.
'3
Forfar.
45
Down.
M
Perth.
46
Armagh.
15
Argyll.
47
^Nlonaghan.
16
Isle of Arran (Bute).
48
Tyrone.
17
Dumbarton.
49
Donegal.
18
Stirling.
50
Fermanagh.
'9
Fife, and Kinross.
51
Cavan.
20
Renfrew.
52
Meath.
21
Ayr.
53
Kildare.
22
Lanark.
54
Kilkenny.
23
Edinburgh.
55
Queen's County.
24
Haddington.
56
King's County.
^5
Berwick.
57
Westmeath.
26
Peebles.
5«
Longford.
-7
Selkirk.
59
Roscommon.
28
Roxburgh.
60
Leitrim.
29
Dumfrics.
61
Sligo.
30
Kircudbright.
62
Mayo.
3i
Wigton.
63
Galvvay.
Ëngland.
Ô4
65
Clare.
Achill Isle.
3^
Cumberland.
66
Limerick.
33
Northumberland.
67
Tipperary.
34
Uurham.
68
Cork.
35-
W'estmoreland.
69
Kerry.
LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE 123
DISTRIBUTION ET VARIATION
DU
CŒNONYMPHA TIPHON dans le RoyaumeUni,
Par H. Rowland-Brown.
Dans un fascicule antérieur de cet ouvrage, M. Oberthiir a
donné un compte rendu clair de la distribution et de la variation
du Cœnonympha iiphon, Rott., dans le Royaume-Uni et sur le
Continent en Europe. J'espère néanmoins, puisqu'il a bien voulu
m'accorder une place parmi les collaborateurs de ses Etudes de
Lépidoptérologie comparée, qu'il me permettra de lui soumettre
plusieurs corrections, et de compléter ses remarques, à la fois, sur
la nomenclature de l'Espèce et sur sa distribution exacte en
Grande-Bretagne et en Irlande.
NOMENCLATURE
En premier lieu, je ne trouve point de raison valable qui autorise
Staudinger à substituer le nom de scotica à celui que l'on avait
accepté jusqu'ici de laid ion, Borkhausen. Mon opinion a été par-
tagée par feu M. J. W. Tutt, dont les efforts pour débrouiller
l'écheveau enchevêtré de la Nomenclature ont été sans bornes. A
propos des Lépidoptères des marais au-dessus du Lac de Zurich
{Eiitomologisfs Record vol. XX, page 245), il écrit : « On peut
remarquer que Staudinger {Cat., 3" éd., page 66), a fait un joli
gâchis du laidioii, Bkh., qu'il rattache au tiphon, Rott.; il donne
au laidion (forme septentrionale de Buckell) le nom de scotica,
Staud., alors qu'il est parfaitement évident que ni Staudinger ni
n'ont jamais lu les descriptions originales du tiphon, Rott.,
I2| LÉPIDOPTÉROÎ.O'JIE COMPARÉE
et du laidion, Bkh., en vue de les comparer, et pourtant on peut
facilement se procurer les descriptions. »
La question entière de la nomenclature des diverses formes de
ce Cœnonympha a été admirablement traitée à fond par le Docteur
F. J. Buckell, M. B., dans une communication lue le 15 Octobre
1895 à la « City of London Entomological Society », laquelle,
soit dit en passant comme renseignement pour mes collègues
français, n'est pas la Société Entomologique de Londres (the
Entomological Society of London), mais une de nos multiples et
florissantes Sociétés d'Histoire Naturelle de la Capitale. Cette
communication est aussi publiée dans The Eniomologisi's Record
(Vol. VII, pages 100-107). Pour la Grande-Bretagne, du moins,
cet article épuise la question des trois formes de papillons connues
de nos collectionneurs. « On conseille », dit Tutt {loc. cit.), « à ceux
qui s'occupent des Lépidoptères, de suivre Buckell pour tous les
détails qui concernent cette espèce. Il est regrettable qu'on n'ait
pas pris plus de soin pour digérer son ouvrage avant d'ajouter une
nouvelle confusion à la synonymie déjà trop chargée. On peut
accepter comme un fait que ses conclusions sont absolument cor-
rectes. » C'est un grand compliment, mais mérité, ainsi que vou-
dront bien en convenir tous ceux qui se reporteront à l'ouvrage
de Buckell. Je puis dire ici que les entomologistes anglais sont
unanimes à regretter que Tutt n'ait pas vécu assez longtemps pour
achever ses splendides études sur les papillons anglais et pour
donner incidemment à l'article du D"" Buckell une publicité plus
grande que celle d'un Compte rendu annuel de Sociélé ou d'une
Revue mensuelle.
Je n'ai pas l'intention de m'avancer plus loin pour la question
de la nomenclature du tiphon (ceci est apparemment l'orthographe
originale et, par conséquent, celle que l'on devrait conserver (*);
(*) Tiphon — plus correctement Typhon — est un nom mythologique.
C'était une des dénominations de Priape ; c'était aussi un géant fameux, un
monstre à loo têtes, dont les loo bouches vomissaient du feu. Jupiter réussit
à l'étendre sous le mont Etna où le géant, toujours furieux, jette constamment
des flammes. — Ch. Obthr.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
I2S
je me permettrai néanmoins, en laissant de côté le point de vue
historique de chaque synonyme, de reproduire les conclusions aux-
quelles est arrivé le D"" Buckell. Les voici :
? daims, Fb. ; ? iphis, Diehl ;
polydama, Haw. ; polymedn,
Jermyn (Miss L. Jermyn est
l'auteur de « The Butterfly
Collector's Vade Mecum »
portant la date de 1824);
? iphis, Steph. ; tulUa, Hb.
Type C. tiphon, Rott. =
Forme du Milieu de l'Angle-
terre (Dessous, ailes postérieures,
ocellation petite et distincte).
Var. philoxeniis, Esp. =
Forme du Sud de la Grande-
Bretagne (Dessous, ailes posté-
rieures, ocellation grande et dis-
tincte).
Var. laidion, Bork. (= scotica,
Stgr.) =
Forme du Nord de l'Angle-
terre (Dessous, ailes postérieures,
ocellation obsolète).
? musarion, Bork.; hero, Lewin;
davus, Haw., Jerm., Steph.,
Westwood, Staint. ; rothliebïi,
Herr-Schàffer, Newm.
? îsïs, Thnbg., Zett., Ménét. ;
demophïle, Frr. ; ? typhon,
Haw., Westwood; ? inornatn,
Edw.
J'ajouterai cependant que, environ un an après la publication
de ce qui précède, M. H. J. Elwes, F. R. S., en même temps qu'il
fait la critique des nombreuses variétés et aberrations de l'Amé-
rique du Nord et de la Sibérie, exprime l'avis que : « Yisis mérite
assurément un nom comme variété géographique plus que ce qu'il
(D"" Buckell) appelle la forme du milieu de la Grande-Bretagne,
laquelle », dit-il encore, « je ne suis pas à même de distinguer
dans ma propre collection. Mais je suis d'avis que dans l'effort
soigneux qu'il fait pour identifier les formes britanniques avec
les noms donnés par les auteurs du continent, il n'a pas réussi
parce qu'il n'avait pas assez de spécimens étrangers, et je préfère
m'en tenir à la nomenclature du Catalog de Staudinger, 1871, en
y ajoutant les variétés que j'ai mentionnées dans mes notes »
120 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
{Ent. Rec, Vol. VIII, p. 228-230). C'est moi qui ai mis la paren-
thèse. La var. laidion n'est pas confondue avec le scotica dans
l'édition du Catalog de 1871. M. Elwes, d'autre part, accepte
le tifhon en tant qu'il « permet de grouper quelques spécimens
anglais — la forme du milieu de la Grande-Bretagne de Buckell
■ — mieux peut-être qu'en la confondant avec la forme typique
écossaise et la forme irlandaise (?) ». Cette dernière, il l'appelle
var. et ab. laidion. La var. et ab. pkiloxenus, Esp., se présente,
à ce qu'il pense, comme variété typique seulement dans les
marécages marniers de l'Angleterre et du N.-O. d'Allemagne;
la var. et ab. isis, Thnb., comme « une aberration rare en Grande-
Bretagne... »
Personnellement, je ne partage pas l'avis de M. Elwes sur la
difficulté qu'on éprouve à séparer la forme du milieu de la Grande-
Bretagne de Buckell; j'espère le montrer bientôt. Sur ce point, je
suis d'accord avec la majorité des collectionneurs anglais que je
connais, ainsi qu'avec Tutt. Il existe, il est vrai, des localités dans
chaque division, où une forme apparaît, pour ainsi dire, comme
une aberration accidentelle d'une autre forme; la ligne de démar-
cation ne peut pas non plus être tracée nettement dans certaines
régions, et forcément des formes de transition se présentent. Il y a
aussi indubitablement certains endroits — un ou deux — où deux
formes se trouvent ensemble, « régions de fusion », comme les
appelle le D'' Buckell. Mais, somme toute, on verra que l'arran-
gement par formes est bien justifié et que les régions de fusion
sont si peu nombreuses et si espacées qu'elles constituent presque
une quantité négligeable.
Descriptions originales et découverte en Grande-Bretagne.
Avant d'en venir à retracer l'histoire et à rechercher la distri-
bution du tiphon et de ses formes en Grande-Bretagne et en
Irlande, il serait bon de rappeler les descriptions originales des
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 12/
nombreuses formes énumérées. La description originale que de
Rottemburg a donnée de cette espèce {JSaturforscher, VI, page 15),
a été faite d'après des spécimens pris près de Halle, en Allemagne.
C'est avec plaisir que je me sers de la traduction de feu M. W. F.
Kirby (A Handbook to the Order Lepïdoptera, 1896. Part. I.
Butterflies, Vol. I, page 221).
« Grande ressemblance avec le C. Pamphiliis, mais plus grand;
parfois presque deux fois aussi grand. Ailes de couleur presque
uniforme en dessus et en dessous; ailes antérieures presque toujours
montrant un ou deux ocelles peu distincts; ailes postérieures avec
un ou deux ocelles au plus, peu distincts près de l'angle anal.
Ocelles distincts en dessous : ailes antérieures avec un seul ocelle
au sommet, et rarement un ou deux plus petits. Ailes postérieures
grises, avec une bande transversale blanche, laquelle a de nom-
breuses interruptions et parfois se réduit à deux points blancs.
Ailes postérieures avec cinq ou six ocelles parallèles à la bordure
postérieure, les plus hauts étant les plus gros : celui le plus près
de l'angle anal souvent double ou représenté par deux très petits
ocelles l'un près de l'autre. L'insecte varie beaucoup pour la gran-
deur et le nombre des ocelles. » C'est une description raisonna-
blement assez serrée de notre tïphon typique, mais il est regrettable
que la mauvaise orthographe de von Rottemburg ait été perpétuée
sensu stricto en vertu de la loi de priorité.
On peut comparer avec cette description celle de Fabricius de
son C. davus, de Hambourg {Gen. Insect., page 259), qui est, je
n'en doute pas, de la même espèce et de la même forme, étant donné
surtout la tendance de ce papillon à varier avec les localités.
« Papillon de grandeur modérée. Ailes supérieures arrondies en
avant, fauves (tawny), avec deux ocelles noirs sans point central,
et un autre très petit assez peu distinct; en dessous avec une raie
blanche et deux yeux avec pupille blanche. Ailes inférieures plus
sombres en dessus, avec cinq ou six yeux non pupilles; dessous gris
avec une raie blanche interrompue et six yeux noirs pupilles de
blanc, le dernier double. »
128 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La date du Naturforscker de von Rottemburg est de 1775- 1777;
celle du Gênera Insectoniin de Fabricius est de 1777, et c'est très
peu de temps après que nous apprenons que, pour la première fois,
on a observé le tiphon en Angleterre. En 1795 (^Les Insectes de la
Grande-Bretagne^ page 51, traité à la fois en français et en anglais),
Lewin en donne la figure et le décrit sous le nom de « Argus de
Manchester », qu'il identifie à tort avec le Hero de Linné.
« Il y a peu de temps, on connoissait à peine cette espèce de
papillons en Angleterre; ils sont plus connus maintenant, depuis
qu'un amateur en a découvert plusieurs dans un lieu marécageux,
près de Manchester; et comme ils peiroissent singulièrement atta-
chés au lieu de leur naissance, tous les ans, au mois de juillet, il
en prend quelques-uns. Je l'ai figuré (la mouche) d'après un
papillon que j'ai trouvé dans la superbe collection d'insectes, soit
Anglois, soit étrangers, que possède M. Francillon. Le dessus est
représenté fig. 5, et le dessous fig. 6 » (Planche 23).
Les figures en question représentent la même forme — philo-
xenus — que nous sommes habitués à prendre dans le Lancashire
maintenant depuis plus d'un siècle après la publication du livre
de Lewin; il fallut quelques années pour que nos collectionneurs
anglais se rendent compte que l'espèce était plus répandue. Les
papillons q ue Donovan (Natiiral History of Britïsh Insects,
Londres, 1792- 18 16) représente sur la planche CLXXXVI sous le
titre Papilio Hero, le « S car ce Meadow Brown » (jusqu'à
aujourd'hui en Angleterre, nous appelons Epinephele jurtina, le
« Meadow Brown ») sont, cela est clair, des philoxenus, mâle et
femelle, mais l'auteur n'a, évidemment, aucune connaissance de
l'insecte vivant.
« C'est une espèce locale; elle est très abondante dans quelques
parties marécageuses du Lancashire, mais nous ne savons pas qu'on
en ait pris dans aucune autre partie du Royaume. Nombre des
amateurs de Londres sont particulièrement redevables à
M. Phillips, de Manchester, pour avoir enrichi leurs collections
LÉPIDOPTLROLOGIE COMPARÉE I 29
du Papilio Hcro, car, bien que ce soit un insecte ordinaire, il est
estimé pour sa rareté, peu d'entomologistes étant allés dans cette
région pour faire collection d'insectes. »
Cependant, en 1803, l'infatigable Haworth avait collectionné et
décrit les trois espèces que nous connaissons maintenant comme
étant trois formes du même insecte, à savoir : (i) the Small
Ringlct; (2) the Marsh Ringlet, et (3) the Scarce Heath. Son
numéro i, qu'il appelle davus, est encore notre philo xe nus. « Habitat
in comitatu Lancastriense prope Manchester uliginosis. Imago
mense Julio. Ex Museo D. Jones ». Son numéro 2, auquel il donne
le nom de -polydaina, est le tïphon^ et nous en entendons parler
pour la première fois dans le Yorkshire : « Habitat rarissime
comitatu Eboracense. Semel capta et ad me missa amicissimo meo
P. W. Watson. Imago mense Julio. Paludosis. » Son numéro 3,
provenant du même collectionneur, est probablement une forme
pâle accidentelle de laidïon, « bis capta in comitatu Eboracense...
mense Julio paludosis, cum précédente. »
Trente ans plus tard, John Curtis {Brïtish Entomology, I-XVI,
1825- 1840), acceptant la triple différenciation de Haworth, parle
encore du n° i comme faisant son apparition en Juin et Juillet à
Trafford et à White Moss, près de Manchester. Le n° 2 de Haworth,
outre les régions qu'il fréquente dans le Yorkshire, voit sa présence
maintenant constatée entre Bala et Festiniog, dans le Nord du
Pays de Galles et dans le Cumberland. C'est apparemment au
n" 3 que Curtis fait allusion comme ayant été capturé à Beverley
et près de Cottingham dans le Yorkshire; avec M. Dale, il relève
lui-même sa présence au milieu de Juillet en Ecosse, « dans les
endroits couverts de chouin et de marécages, près de Schechallion,
Killin, et dans l'île d'Arran, et mon ami M. C. Lyell l'a trouvé
près de Kinnordy... »
Bientôt après, James Duncan, d'Edimbourg {A Natural History
of Brïtish Biitterilies), non seulement reproduit les noms des loca-
lités en Angleterre que fréquente cette espèce, mais il est encore à
9
no LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
même de nous informer de son abondance « l'été dernier (1832),
dans le Comté de Sutherland, ainsi que dans d'autres des Comtés
plus au Nord de l'Ecosse. On nous l'a envoyé des Comtés d'Argyll
et de Perth ». M. Wailes le prend fréquemment près de Newcastle.
Dès ce moment aussi, la nomenclature de cette espèce est devenue
d'une confusion sans espoir; il serait risqué de dire que le
vingtième siècle l'en a délivrée d'une manière satisfaisante. Néan-
moins, les planches que contiennent les ouvrages de Lewin et de
Donovan nous donnent d'assez bonnes indications sur les papillons
décrits. On ne saurait en dire autant des productions grossières
de « The Naluralist's Library » qui, prétendant donner les figures
des formes écossaises, sont, à tous égards, inférieures à la présen-
tation originale de la forme du Nord faite cinquante ans plus tôt
par Borkhausen. Les deux figures du frontispice de son :
Naturgeschicte der Europaischen Schmetterlinge, Part. I, Frank-
furt, 1788, représentent une Q ( ?) jaune d'ocre non ocellé, et le des-
sous d'un Cf ( ?) chez lequel la surface de la base et du milieu des
ailes antérieures est d'un brun assez foncé; les ailes postérieures
montrent des traces de marques transversales partant du bord
costal, avec une seule petite tache antémarginale.
Sa description (pages 91-92, loc. cit.) peut se traduire ainsi :
« Je considère mainteiicuit ce papillon aussi comme une espèce
distincte plutôt que comme une variété; il est aussi grand que
Arcania. Le fond de la couleur des quatre ailes est jaune d'ocre
et devient plus accentué vers le bord, sans taches ni marques. Les
ailes antérieures ont, en dessous, des pointes grises avec un seul
œil. Les ailes postérieures sont grises en dessous et ont au bord
deux petits yeux pâles de différente grandeur, dont le plus petit
est sans pupille. La bande blanche qui, dans d'autres, traverse le
milieu de l'aile, ici fait défaut; à la place, dans tous les spécimens,
on voit seulement deux taches inégales, en forme de demi-lune
blanc pâle (cp. la planche ci-jointe). »
Esper décrit son philoxemis {Der europaischen Schmetterlinge,
Th. I, Band ii, pp. 25-26) sous le titre de : P. PI. Rur. Philoxenus.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE I3I
Der Philoxenus. Der grossere Heuvogel. Fig. 3. Der weibliche
Papilio von beyden Seiten. « Alis integerrimis flavis, primoribus
utrinque ocellis duobus; inferioribus Supra 3-4 caecis (in mare
unico). Subtus 6, pupillatis. »
Je traduis le texte allemand ainsi : « Des recherches suivies ont
établi d'une manière suffisante que ce papillon est assurément diffé-
rent et possède sa propre spécification. De fait, c'est celui que
De Geer a pris pour le hero de notre système et le cephale de celui
de Geo ff roi. Je l'ai déjà exposé dans une description de ce même
hero. Les spécimens que j'ai maintenant devant moi correspondent
aux illustrations de De Geer que j'ai mentionnées, et de tous points
à sa description.
« De fait, nous connaissons de cette espèce les deux sexes. Les
distinctions seront mieux indiquées par une comparaison avec les
espèces qui lui ressemblent.
» Il s'approche du famphiliis. Ses dimensions remarquables
montrent de suite qu'il est tout à fait différent. L'un a un
seul œil aux ailes supérieures; dans l'autre on en trouve invaria-
blement deux. Les ailes postérieures du premier n'ont jamais, en
dessus, des taches sous forme d'yeux comme celui-ci {philoxenus').
En outre, le dessous, d'après les dessins, est complètement diffé-
rent. P. arcaniiis pourrait lui ressembler davantage. Il en approche
par les dimensions. Mais les ailes antérieures' de Var canins sont
entourées d'un bord sombre, et les ailes postérieures sont complè-
tement couvertes de cette même couleur. Philoxenns, car c'est ainsi
que je désigne ce papillon, ne l'a pas. Le fond de la couleur est
d'un jaune d'ocre tout à fait uniforme, avec un mélange de noir
presque imperceptible. De plus, il n'a qu'un seul œil. Je laisse de
côté les autres différences, puisque le dessous des ailes postérieures
montre les différences les plus marquées... Ar canins a la bordure
et les yeux eux-mêmes cernés (umzogen) d'orange. Ici, cela fait
complètement défaut. Les yeux sont dans une position différente
et de grandeur différente. F. tiphon, d'après cette comparaison,
semble aussi entrer dans ce groupe {gemenge'). Mais la couleur
132 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
particulière, le manque d'ocellations (les taches sous forme d'yeux)
sur le côté supérieur, leur position différente en dessous, bien
d'autres choses encore ( !) établissent une différence bien suffisante.
Il n'est pas nécessaire de m'en préoccuper davantage.
» Les deux sexes sont très peu différenciés par le fond de la
couleur. L'illustration qui est devant nous montre une femelle.
Le mâle, mais seulement de temps à autre, a le fond de la couleur
un peu plus foncé ( hohe), tournant sur le jaune d'ocre brunâtre.
Un seul des yeux sans pupilles se montre sur la face supérieure
de l'aile postérieure, tandis que dans la femelle, il y en a trois et
même plus souvent quatre. Le dessous est de couleur un peu plus
foncée; elle tourne davantage sur le brun.
» Sur ce noir, la bande blanche brisée apparaît d'autant plus
distinctement. Une rangée de six yeux se trouve à la même dis-
tance de la bordure. Ils ne diffèrent pas matériellement de gran-
deur. Ceux du milieu sont les plus petits, et le dernier, celui le
plus près du corps, est double. La différence des sexes est mise
hors de doute par les observations des caractères physiques
(^gliedinassen), lesquelles otit été confirmées encore par un obser-
vateur habile, Herr Strasskircher, pharmacien de Neustadt-sur-
l'Aisch, d'après ses propres recherches. J'ai eu l'avantage de par-
tager avec d'autres quelques-uns de ses dessins les plus soignés,
et ils ont été pour moi très précieux. »
Finalement, je pense qu'il faudrait mentionner les traits carac-
téristiques qui ont servi de base au D"" Buckell pour ses trois divi-
sions de cette espèce en Grande-Bretagne et en Irlande, afin de
les comparer aux descriptions des auteurs originaux.
« Sur ce point », dit-il « il peut être de quelque utilité d'indiquer
certains caractères qui ne sont pas suffisamment constants pour
servir à la différenciation des diverses formes. La couleur de
la surface supérieure est de quelque importance pour différencier
la forme du Sud des deux autres, mais n'en a aucune pour la
distinction entre les formes du Milieu et celles du Nord. La femelle
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE I33
est toujours plus claire que le mâle — beaucoup plus claire dans
les formes du Milieu et du Nord, Le fait que la bande blanche
en travers du milieu de la surface inférieure des ailes de derrière
est continue ou interrompue, n'a aucune importance; sa condition
varie à l'infini d'une manière correspondante dans toutes les
formes. Les meilleurs traits distinctifs se trouvent dans la couleur
et l'ocellation du dessous des ailes de derrière. »
En résumé, ses conclusions sont :
1. Forme du Nord :
Dessus : couleur changeante, mais ordinairement de teinte
ferrugineuse; la femelle toujours de la teinte du pamphilus :
ocellation obscure.
Dessous : ocellation obsolète, ou tout à fait absente.
2. Forme du Milieu :
Dessus : couleur variable, teinte presqu'aussi foncée que celle
de la Forme 3, jusqu'à celle du pamphilus. Ocellation : taches
petites et entourées d'un anneau ocre non fauve.
Dessous : surface de la base verdâtre tournant sur le cendré;
hirsute : cinq taches ocellées distinctes, mais petites avec des
anneaux pâles couleur ocre.
3. Forme du Sud :
Dessus : couleur brun foncé, les femelles seulement légèrement
plus pâles. Taches ocellées bien marquées et entourées d'un anneau
fauve.
Dessous : teinte brune uniforme; bande transversale bien déve-
loppée, le noir constituant de larges taches ocellées.
134 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
DISTRIBUTION
I. - FORME DU NORD
A. — Cœnonympha tiphon, Rott., en Ecosse et dans les Iles.
Var. laidion, Bkh.
Chez le laidion typique, la gamme de la coloration du dessus
des ailes va de l'ocre pâle à la couleur blanchâtre. Dans quelques
exemplaires extrêmes, le blanc marginal envahit la plus grande
partie de la surface de l'aile. Souvent aussi les ailes sont dépour-
vues d'ocellation; seulement, dans ces cas, la tache apicale des
ailes antérieures demeure obsolète. En descendant vers le Sud,
l'ocre devient plus fauve, jusqu'à ce qu'il prenne la couleur plus
foncée de la forme du Milieu; à l'occasion cependant, des exem-
plaires du Nord sont aussi fortement colorés. Dessous, les laidion
d'Ecosse montrent une grande étendue de variation; la tache
apicale des ailes antérieures est parfois distincte; chez d'autres, elle
fait complètement défaut. On peut en dire autant des ocellations
antémarginales des ailes postérieures; mais, règle générale, ces
taches sont obsolètes ou même font complètement défaut. La bande
médiane est généralement coupée net vers le centre, et la conti-
nuation (comme dans la plupart des exemplaires du Sud) vers
l'angle anal est complèiement absente ou peu perceptible. Le fond
de la couleur gris verdâtre, pareille à celle du pamphihis à la
surface inférieure des ailes postérieures^ présente généralement un
aspect hirsute, fournissant ainsi à l'insecte une protection utile
lorsqu'il est en repos sur les tiges de chouins et autres plantes
marécageuses. Il y a une tendance très marquée pour les variations
locales (inter se), mais, somme toute, il n'y a pas de danger à
conclure que les formes qui ont été prises en Ecosse, dans les
régions du laidion, et qui s'approchent du type du tiphon ou du
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 135
philoxenus, ou qui leur ressemblent, sont principalement des aber-
rations de la véritable forme britannique du Nord. De la même
manière, les exemplaires de formes du Milieu au Sud de la ligne
Clyde-Knapdale qui s'approchent de la var. du laïdion plutôt que
du tïphon, peuvent être considérés comme des aberrations locales,
plutôt que comme des formes géographiques constantes, bien que,
de fait, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, il existe des régions
où les formes se trouvent côte à côte.
Si on considère la distribution du Cœnonym-pha tiphon à partir
de ses limites extrêmes au Nord et au Sud de l'Ecosse et des Iles,
on trouve que la var. laidïon, Bkh., fait sa première apparition
aux Orcades; dans ce groupe, on le signale comme rare à Hoy et
ressemblant à la forme du centre de l'Ecosse. Il doit être assez
rare, car mon correspondant, M. Arthur Horne, d'Aberdeen, me
dit que, bien qu'il y ait collectionné à la saison voulue, et bien
qu'il y ait beaucoup d'endroits 011 on s'attendrait à le trouver, il
n'a jamais rencontré des exemplaires insulaires. Il existe cependant
nombre de spécimens des Orcades, d'authenticité indubitable, dans
nos collections anglaises, ainsi que l'écrit dans ses Notes on the
Lepidoptera of the Orkney Islands, feu J. Jenner-Weir (Ento-
mologist, Vol. XV, pages 1-3). Le seul papillon de jour signalé
des Shetlands est ce vivace migrateur, Fyrameis cardia.
Dans les îles de l'Ouest, de l'Atlantique, le laidion a été pris,
notamment par M. H. Stuart Fremlin, en abondance sur les marais
de Lewis, la plus grande des Hébrides, pendant la seconde période
de Juin et au commencement de Juillet (Entomologist,
Vol. XXXIII, p. 36). Mais dans l'île avancée de Ste. Kilda, à
quatre-vingt milles du Nord-Ouest du Continent, le seul papillon
diurne signalé est le C. pamphilus.
Si nous venons sur le continent, il devient bientôt évident que
dans toute la région paléarctique de l'Ouest, il n'est pas de pays
où le C. tiphon, sous ses formes multiples, puisse être étudié plus
facilement et plus complètement que dans le Royaume-Uni. En
effet, bien que ce soit un insecte local, là où il se montre, il est
ordinairement abondant si le temps est favoreible.
136 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Le laidion semble répandu dans toutes les Hautes-Terres du
Nord. J'ai examiné une série de mâles et de femelles, prise par le
D"" E. A. Cockayne à Tongue, presque à la latitude du cap Wrath;
c'est le laidion typique avec femelles très pâles. Dans le comté de
Caithness, M. A. Horne le signale comme abondant sur les marais
depuis Altnabreac jusqu'à Scotscalder; ainsi que dans le Suther-
land à l'Ouest, à Invershin. Vers la côte de l'Atlantique, dans la
même direction, M. F. J. Hanbury l'a découvert sur les rivages
désolés de Loch Assynt, non loin de Lochinver. J'en possède des
spécimens de près de Lairg, à l'extrême Sud-Est de Loch Shin.
Dans le Comté de Rossshire, à l'Est, Miss Dorothy. J. Jackson
l'a trouvé commun dans le voisinage de Swordale, « fréquentant
les parties plus humides de la lande, le 3 Juillet igo8 » {Ent.
Record, Vol. XXI, p. 116). A Golspie, sur le rivage de la mer du
Nord, dans le même Comté, feu M. M. A. Rollason l'a pris « en
petit nombre, sur les landes et sur les côtes humides des lochs.
en igo2, jusqu'au 24 Juillet ». A l'Ouest, M. W. M. Christy a
rencontré le laidion dans la vallée de Carron, où les femelles
sont très pâles. C'est une région de landes hérissées et de collines,
presque pas de culture, et là on l'a trouvé avec le Brenthis
selene, VArgynnis aglaia et VErebia œthïops. « Sur les flancs des
collines croissaient les bouleaux ordinaires et quelques groupes de
vieux pins dans les endroits abrités » {Entomologiste Vol. XXVII,
page 355)- C'est avec grande éloquence que les noms Gaéliques de
ces régions sauvages décrivent la nature du climat des Hautes-
Terres ; pour n'en donner qu'un seul exemple, citons Auchnasheen,
Acadh-na-siona, le " champ de la pluie ». Dans le comté voisin
d'Inverness (Easterness et Westerness), feu M. J. H. Leech a
exploré, en 1882, le Ben Tigh (850 m.), montagne du centre, à
quelques sept milles de Fort Augustus, sur le Canal Calédonien,
et là, il a observé le laidion « volant en essaims dans toutes les
directions; les spécimens ressemblant fortement à la forme des
Hébrides ». Lin peu plus au Sud-Est, M. D. H. S. Stewart signale
le tiphon {laidion^ à Beaunach, à quinze milles au Nord de
Kinpfussie. »
LÉPIDOPTÉROLOCilE COMPARÉE I37
« En dessous des collines », écrit-il, « s'étend une vaste étendue
de lande pourpre, çà et là, mêlant l'éclat de ses couleurs aux teintes
plus sombres d'une tourbière; on voit onduler la blanche linai-
grctte et les fleurs délicates de P. palitstris. L'air est tout parfumé
de douces senteurs de gale {M yr'wa g(ile\ et retentit du bourdon-
nement incessant des abeilles et de multiples espèces de diptères ».
C'était en août 1910; le 18 de ce mois, l'on voyait encore éclore
des mâles de tïphon. Au sujet d'une série prise en 1892 dans ce
Comté, par M. R. Adkin, il est intéressant de noter que, bien qu'il
y eût une variété considérable pour les couleurs, les points sur les
ailes de derrière n'étaient jamais prononcés, comme dans nombre
des spécimens de Rannoch {i>ide infrà). Les spécimens de ma
propre collection, provenant de la forêt de Rothiemurchus, sont
également dépourvus d'ocellation, et la couleur dans les deux sexes
est généralement très pâle.
Dans l'île de Skye, à la hauteur de la côte occidentale du Comté
d'Inverness, le Rév. Georges Gordon décrit notre laidïon comme
" rare aux Chûtes de Glenlatterach »; mais mon ami M. W. G.
Sheldon a trouvé qu'ils fourmillaient dans les tourbières du voi-
sinage de Portree, la capitale de l'île, au commencement de Juillet
1899, et des exemplaires ont été pris au filet dans Glen Sligachan,
Cuchullin Mtes.
Si on avance à l'Est du Comté d'Inverness, il semble que le
laidion ne se trouve que rai'ement dans le Comté de Moray, bien
que la région du côté d'Elgin ait été fouillée activement par plu-
sieurs de nos plus ardents collectionneurs. Dans son ouvrage :
Nalural History of a Highland Parish, M. R. Thomson dit que
dans Nairn il se trouve sur les landes d'Ardclach, mais qu'il est
loin d'être commun. Dans le Comté de Moray, mon correspondant
M. H. H. Brown, de Cupar, Comté de Fife, l'a trouvé sur une lande
de la paroisse de Knockando, au Nord du village d'Archiestown,
à une altitude d'environ 625 mètres. Dans le Comté de Banff,
M. Arthur Horne le signale dans plusieurs parties du Comté,
notamment à Tomintoul, à Ballindalloch et à Aberchirder. Dans
le Comté d'Aberdeen, il est très répandu, arrivant au Nord-Est, à
138 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
moins de six ou sept milles de la côte, au niveau de la mer, entre
Stoichen et New Pitsligo où il est très abondant. Plus loin, au Sud,
il est commun à Monymusk, sur les bords de la Dee, et à l'Ouest
près des bords de la Gairn, ainsi qu'à Balmoral, la résidence du
Roi Georges V (*) dans les Hautes-Terres, jusqu'à Braemar. En
fait, nulle part dans la Grande-Bretagne, le tïphon, sous sa forme
du Nord, n'apparaît plus répandu que dans la chaîne des Gram-
pians. M. Horne m'informe que, dans ce dernier district, il se pré-
sente depuis les bords de la Dee jusqu'au sommet de la colline où
il a pris VAnthrocera {Zygœna) exidans, à environ 800 mètres
d'altitude. De même qu'en Scandinavie, ce Burnet alpin vole à une
altitude relativement inférieure à celle où on le trouve dans les
Alpes, au centre de l'Europe. A Pitcaple cependant, les t'iphon
semblent intermédiaires entre les formes du Nord et celles du
Milieu; c'est une région de fusion.
Au Sud, de l'autre côté des Grampians, en pénétrant dans les
Comtés maritimes de l'Est, M. Horne le représente comme commun
dans Glen Gova et sur les marais de Netherley, dans le Comté de
Kincardine, à deux milles seulement de la mer, au niveau de cette
dernière. C'est la localité la plus proche de la mer où il l'ait jamais
trouvé. M. L. G. Esson, d'Aberdeen, — le collectionneur qui a
découvert un papillon de nuit, nouveau pour la science, figuré et
décrit par Sir Georges Hampson {Trans. Eut. Soc. Lond., 1909,
pages 461-463), sous le nom de P eiicefhila essoni, Hampson, — ■
M. Esson, dis-je, signale le laïdion comme généralement répandu
dans ce dernier Comté, mais sans spécifier de terrain particulier.
Il est clair cependant que sur la côte orientale, de la Dee à la
Tweed, comme la nature du pays passe du marais et de la bruyère
aux terres cultivées, sa rareté va en augmentant. M. H. H. Brown
m'informe que, bien qu'on lui ait parlé de sa copture dans le
Comté de Fife, il ne l'a pas vu lui-même. « Dans cette région.
{*) Cette année-ci, 1912, M. Horne a de fait pris une Q, le 22 septembre,
pendant qu'elle voltigeait sur les landes pour le coq de bruyère appartenant
à sa Majesté, en face du château. C'est la date la plus tardive que l'on ait
constatée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I39
nous n'avons que peu de terrain à l'état de landes couvertes de
bruyères, cependant notamment deux - — Tents Muir à l'embou-
chure de la Tay, et les landes du creux des Lomonds, près de
Loch Leven. Je n'ai pas de doute que le tiphon ne s'y trouve, bien
que je ne l'aie pas rencontré. »
Venons-en au Nord du Comté de Perth; mon correspondant,
M. K. J. Morton, d'Edimbourg, m'a procuré une intéressante série
d'exemplaires venant de Blair Athol, région pittoresque un peu
au Nord-Ouest de la région entomologique la plus fameuse
d'Ecosse, Kinloch-Rannoch, accessible maintenant par chemin de
fer, mais jusqu'à une date très récente l'ultima Thule des entomo-
logistes. Mes mâles de Blair-Athol sont extrêmement pâles, les
bordures blanc gris envahissant le fauve pâle des deux ailes. Il y a
une absence remarquable d'ocellation, et de même que pour les
exemplaires d'autres localités en Ecosse, les femelles sont encore
plus pâles.
La race du laidïon, à Kinloch-Rannoch, est souvent de couleur
plus foncée; mais le fauve est rarement aussi prononcé ou aussi
brillant que dans la forme du milieu de la Grande-Bretagne, bien
que, ainsi que je l'ai indiqué déjà, des exemplaires, à l'occasion,
porteraient à le croire. Ici encore, je me permets de faire une cita-
tion, d'après une description de cette région de chasse typique, sur
les Hautes-Terres. Dans \Entomologisl (Vol. XVII, page 147),
feu M. J. T. Carrington écrit : « Tous les meilleurs résultats ento-
mologiques, dans le Rannoch, ont été obtenus sur les bords Sud
du lac; si nous jetons les yeux de l'autre côté, vers l'Ouest, une des
premières choses que nous remarquons, c'est une chaumière blanche
près des rives du lac, à une distance d'environ deux milles. Elle
appartenait à Duncan Campbell ; et là demeurèrent Weaver et
quelques-uns des premiers collectionneurs qui ont visité cette loca-
lité. Weaver n'avait aucune des commodités de notre époque, pas
même celle d'un train ou d'un wagon-poste, car il roula, dit-on, ses
bagages dans une brouette pour aller de Perth à Rannoch (environ
40 milles), et se fixa dans cette chaumière à sa première visite, alors
que presque tout ce qu'il prenait était du nouveau. » Richard
140 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Weaver était un marchand-naturaliste renonnié de Birmingham,
au commencement du dix-neuvième siècle, et un homme d'un grand
caractère. Entr'autres exploits entomologiques, on lui attribue la
capture du Brenlhis dia, dans Sutton Park, près de Tamworth, en
Staff ordshire. Plus tard, des écrivains ont baptisé cette « élégante
petite mouche », si commune sur le continent, mais jamais fixée
dans la faune britannique, du nom de Wecruets Frïtillary.
M. R. Adkin, un de nos lépidoptéristes les plus expérimentés,
résume l'examen d'une série de tîphon de Rannoch en disant
« qu'elle comprend des exemples pâles et des foncés, avec des
phases diverses de l'ocelle apical, allant d'une tache pâle, bien
définie, avec centre noir, jusqu'à un point pâle presque impercep-
tible; dans un spécimen, cette marque est même complètement
absente » {Entomologist, Vol. XXV, page loô). Pratiquement, c'est
aussi le résultat de mon expérience dans cette région. Mais
M. K. J. Morton {Entomologistes M onthly -Magazine, Vol. VIII,
page 2), à propos des laidioji pris à Glen Lochay, un peu au Sud
de Rannoch Moor, dont il a eu l'amabilité de m'offrir une série,
considère que la race locale de cette région, indépendamment de
l'ocellation, a son aspect spécial... « Le papillon est particulièrement
abondant dans une haute région de tourbières (plus de 5(X) mètres).
Il montre une grande variété pour la coloration du dessus, allant
du brun foncé, chez les mâles, presque aussi sombre que dans la
var. philoxenus, mais de ton plus terne, au blanc pâle décoloré
chez les femelles, en passant par diverses nuances de fauve. En
dessous, l'ocellation peut ne pas exister du tout ou être très déve-
loppée, arriver sur les ailes postérieures à produire six taches en
forme d'yeux avec pupilles blanches. Ce développement plus grand
n'indique cependant d'aucune manière qu'il se rapproche à d'autres
égards de la forme typique du tîphon. Les ailes antérieures offrent
une diversité également grande, mais non corrélative pour la barre
transversale, qui peut presque se réduire à n'être qu'une ligne
ondulée ou s'agrandir en une tach? pâle allongée et irrégulière ».
Dans le district de Bredalbane, il semblerait donc qu'il y a une
région de fusion, le tiphon de la forme du Milieu étant une aber-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 141
ration fréquente et le laidion de la forme du Nord étant encore
prédominant.
Feu M. Herbert Goss, pendant tant d'années mon collègue,
comme Secrétaire de la Société Entomologique de Londres, a pris
quelques laidion sur les pentes de Ben-Lawers, à 1.305 mètres, et
dans une tourbière, à 595 mètres, à quelques milles à l'Ouest de
Killin, vers l'extrémité Sud Ouest de Loch Tay. Le D"" F. Buchanan
White, dans sa Fanna Perthensis, le signale comme rare dans l'Est
et le Sud du Comté de Perth, c'est-à-dire dans les Basses-Terres.
C'est un des naturalistes écossais les plus actifs de la dernière
génération. Les seules localités qu'il mentionne sont Moncrieff et
Methven-Moss, un peu au Nord-Ouest de Perth; isis, désignant
ainsi la forme non ocellée la plus pâle, s'y trouve aussi comme
aberration.
On peut donc accepter, je crois, comme établi que, au Sud
d'Aberdeen, dans les Comtés de l'Est au Nord de la Forth, Forfar,
Fife, et Kinross, la présence du laidion n'a pas été observée. Cela
vient à l'appui de l'opinion du D'' Buchanan White que l'altitude,
dans une certaine mesure, régit la distribution de cette forme, bien
que, comme nous l'avons déjà vu, plus haut vers le Nord, le
papillon descend jusqu'au niveau de la mer, ainsi que le philoxenus
et le tïphon dans d'autres endroits.
Les spécimens venant des parties Nord et Centre d'Argyll, par
exemple d'Oban, ne montrent que rarement des tendances à s'éloi-
gner de la forme du Nord. Ceux que j'ai pris dans le Nord-Ouest du
Comté de Perth (Glen Lochay) et au Nord-Ouest de Stirling sont
encore de vrais laidion. A North Knapdale, Comté d'Argyll, à la
base de la péninsule de Cantire, M. A. Adie Dalglish {Entomo-
logiste Vol. XXV m, page 278), muet sur la question d'ocellation,
décrit le tiphon de la région comme étant en majorité de couleur
fauve foncé; mais certains ont des tons plus chauds que d'autres. »
Ce témoignage est corroboré sur ce point par M. John Mackay, qui
écrit (Joe. cit., Vol. XIX, page 54) : « Les spécimens que j'ai pris
présentaient une grande variété de couleurs. Quelques-uns étaient
tout aussi foncés que ceux que l'on prend dans les landes du Comté
142 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
d'York; d'autres appartenaient à la forme écossaise ordinaire et
étaient presque blancs. » Ainsi, à cet endroit qui concorde avec la
division en formes régionales, peut-être sommes-nous au point de
transition ou bien dans une des régions de fusion; la présence,
dans le Musée britannique de South-Kensington, d'exemplaires
venant du Sud d'Argyll et récoltés sur les pentes de Kilmun, près
la Clyde, semble confirmer cette opinion.
C'est sur les pentes de Ben-Lomond (968 mètres), dans le Comté
de Stirling, que, il y a vingt-sept ans, je fis, pour la première fois,
connaissance du Cœnonympha tïfhon, var. laidion. Les vacances
d'été à Oxford et le fait que le choléra faisait rage sur le
continent m'avaient procuré l'occasion de visiter quelques parties
de notre patrie. Nous avions, en conséquence, établi nos quartiers
à Tarbet, où le Loch se rétrécit et les montagnes se reflétaient dans
les eaux calmes et bleues du plus joli des lacs. Il n'y a rien de la
grandeur des Alpes en Suisse ou des Pyrénées, dans ces collines
peu élevées que nous considérons comme des montagnes. Les
Grampians, avec leur granit à nu et leurs précipices menaçants,
ont leur grandeur propre. En tout cas, revu par la pensée, s'élevant
au milieu d'un cercle de champs verts et de forêts, Ben Lomond
évoque le souvenir d'une ascension pas périlleuse. Nous traversâmes
l'eau dans le classique bateau plat qui faisait eau et qui remplit
l'office de bac, ou du moins le faisait dans ces jours de plus grande
simplicité : « La traversée à la rame était délicieuse et la vue
superbe. Nous tirâmes soigneusement le vieux baquet à terre, et
alors nous demandâmes la direction du sentier à une petite chau-
mière solitaire. On nous indiqua vaguement la montée, et on nous
assura qu'il n'y avait pas de possibilité de manquer notre chemin;
ainsi nous suivîmes le sentier indiqué. . . Nous nous égarâmes bientôt
et nous marchions simplement devant nous. Les fleurs et les fou-
gères étaient très belles, particulièrement la délicate bruyère rose
pâle des tourbières. Sur une vaste étendue de lande, mon frère prit
deux gros « Large J-leaths » très habilement, et comme j'avais
une épingle, il les fixa à mon chapeau. Enfin nous nous trouvions
au sommet de ce que nous croyions être le Ben, quand, oh déception !
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I43
nous trouvâmes que nous étions en face d'Inversnaid, et littéra-
lement à des kilomètres de notre but. »
J'espère qu'on voudra bien me pardonner un autre court extrait
du journal de voyage de ma sœur de 1884. « Enfin nous arri-
vâmes sur le sommet tant désiré où le vent soufflait clair et froid,
et d'où un spectacle que je n'oublierai jamais s'étendait devant
nous, loch, montagne et lande, un tableau de pourpre et de vert
éclatant, et par-dessus tout, le soleil! Silence parfait... »
Les « gros papillons de bruyères » figurèrent pendant des
années dans ma collection, et étaient à ne pas s'y tromper des
laidion, et bien que fixés avec des épingles ordinaires, ils étaient
des exemplaires parfaits, remarquables également pour la couleur
et la srrandeur.
II. - FORME DU MILIEU
B) Cœnonympha tiphon, Rott, dans les Basses-Terres d'Ecosse.
Tiphon, Rott. (type).
On peut dire que la forme du Milieu, tiphon, Rott., se trouve à
partir de 56° de latitude en allant vers le Sud, et qu'il domine jus-
qu'au Border. Traversant le Solway t irth, à travers le Cumberland,
et le Nord du Westmoreland, il présente aussitôt la forme du Sud
{philoxenus, Esp.). Dans les Comtés du Nord-Est de l'Angleterre,
des Cheviot jusqu'à l'Humber, la forme du Milieu subsiste, mais
partout avec une tendance par aberration vers la forme du laidion,
plutôt, je crois, que vers celle du phiLoxenus.
Intermédiaire comme nous l'avons vu dans Knapdale, le tiphon
apparaît dans l'île d'Arran. Dans le Comté de Renfrew, immédia-
tement au Sud de l'estuaire de la Clyde, il était assez commun,
particulièrement dans les marais de Paisley. Mais, pendant ces
récentes années, il en a disparu, grâce au drainage et à l'utilisation,
pour l'industrie et les constructions, des terrains abandonnés;
grâce aussi à l'atmosphère empoisonnée par la fumée des grandes
144 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
villes manufacturières d'Ecosse. Cependant, dans le Comté d'Ayr,
M. J. P. Duncan le signale comme étant loin d'être rare et comme
volant effectivement sur les collines sablonneuses de la Baie d'Ayr,
près de Monkton, ainsi que dans les marais de Shewalton. Il n'est
pas improbable qu'il continue d'exister dans les localités favo-
rables de la côte Ouest, en descendant jusqu'au Comté de Wigtown,
où M. Roger S. Gordon, de Corzemalzie, le prend très fréquem-
ment à Whauphill. Il a eu l'amabilité de me permettre d'examiner
ses séries. Disposé à varier en intensité de couleur, depuis le brun
éclatant jusqu'au fauve pâle, la disposition et la fréquence des
ocellations de dessous de l'aile postérieure classent formellement
les exemplaires parmi la forme du Milieu, bien que quelques-uns
d'entre eux inclment franchement du côté de philoxenus.
Dans le Comté voisin, Dumfries, le tiphon est signalé à partir
de Cloak Moss, Dalbeattie. Il n'est pas douteux qu'il se présente
à partir de là jusqu'aux Cheviots. Mais à partir de la Clyde, en
allant vers le Sud-Est, il devient de plus en plus rare, au point que,
d'après le témoignage de M. W. Renton, qui fit, il y a quelques
années, une étude consciencieuse des lépidoptères de sa région, on
ne le trouve plus que dans une localité du Comté de Roxburgh,
les marais de Reidfordgreen, près de Hawick {Entomologist.
Vol. XXXVI, p. 131).
Naturellement, il ne s'en suit pas que le tiphon soit, d'une
manière générale, absent des Basses-Terres. Cette partie de
l'Ecosse a été moins fouillée que nombre de localités des Hautes-
Terres, qui sont pourtant plus éloignées. Nous savons que, immé-
diatement après avoir traversé le Border, le tiphon affrme de nou-
veau son existence, mais en se retirant vers la mer du Nord au fur
et à mesure que le refoule l'industrie.
Les Comtés écossais, orientés vers la mer, sont néanmoins dans
cette direction moins bien adaptés au maintien de l'espèce : la terre
est utilisée comme pâturage ou prise presque entièrement par la
culture; les marais qui autrefois y existaient ont été transformés
pour être cultivés. Néanmoins, de l'autre côté de la Forth et vers
l'Est, au delà de la ligne de démarcation entre la forme du Nord
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE I45
et celle du Milieu, il devrait y avoir, çà et là, des coins retirés où
le progrès n'a pas chassé le tiphon de la surface de la terre. Le
D"" A. F. Rosa, d'Edimbourg, me dit qu'il se rencontrait fréquem-
ment sur une lande, à neuf milles environ de la ville. On le signale
aussi dans les Pentland Hills; M. K. J. Morton l'a trouvé dans
une tourbière isolée du Comté de Peebles, entre West-Linton et
Dolphinton. M. E. W. Carlier l'a pris aussi dans les tourbières
de Balerno, au Sud-Est d'Edimbourg, le 23 Juillet 1885. Sur les
limites du Comté de Peebles, un peu plus de vingt ans auparavant,
l'on a capturé sur une lande au Sud de Leadburn, un spécimen,
apparemment le dernier de cette espèce dans ces parages.
C) C œnonynipha tiphon, Rott., dans' {a) le N.-E. de l'Angleterre.
Tiphon, Rott. (type).
L'affirmation de Barrett, dans ses Lepidoptcra of the British
Islands, que le tiphon semble avoir été exterminé dans le North-
umberland, est basée sur un témoignage tout à fait insuffisant.
De fait, tout tend à réfuter cette hypothèse en admettant, ce dont
il n'y a pas lieu de douter, que l'espèce ait été chassée de nombre
de ses anciennes retraites par les changements mtroduits dans la
nature du sol et du voisinage. Par exemple, depuis que l'ouvrage
de Barrett a été publié, sur les landes de Redesdale, à une altitude
d'environ 300 mètres, M. H. J. Elwes a trouvé le papillon « abon-
dant sur les collines herbeuses comme le sont celles des Cheviots,
c'est-à-dire ces collines où l'herbe est plus abondante que la bruyère
et où les landes, en conséquence, conviennent mieux aux moutons
qu'aux coqs de bruyère » {Ent. Record, Vol. VIII, p. 228).
Un certain nombre d'autres localités sont encore désignées dans
le Catalogue of the Lepidoptera of N orthumbcrland and Durham
(189g), de M. John E. Robson. Connaissant les particularités
physiques de la région,, je n'ai guère de doute que des recherches
faites pour retrouver les localités du tiphon encore existantes, et
depuis longtemps, c'est-à-dire vers 1850, indiquées par Wailes, ne
10
146 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
seraient couronnées de succès : je cite la lande de Needless Hall,
les landes autour de Cambo, Prestwick-Car, Muckle Moss,
près de Haydon-Bridge; un mariais près de Crag-Lough; des
landes près de Shull, le marécage de Blackstur, dans le district
de Redeswater; le papillon était assez commun dans le vois"inage
des lacs de Northumberland, en 1890, et à la lande de Green-
leighton, près de Long Whitton, en 1891 : telles sont quelques-
unes des constatations les plus récentes. Comme le remarque à
juste titre M. Robson : « Si nous considérons la grande étendue
des landes à l'Ouest, et au Nord-Ouest du Durham et du Northum-
berland, de la Tees à la Tweed, régions qui n'ont jamais été foulées
par aucun entomologiste, nous pouvons affirmer avec raison qu'il
s'écoulera longtemps avant que l'espèce soit exterminée dans ces
Comtés. »
A propos des tiphon du Northumberland, il dit plus loin « qu'ils
présentent une grande variété de formes, qu'ils servent assez bien
d'intermédiaire entre la forme fauve foncé du district de Man-
chester » {philoxenus, cp. infra) « et les formes plus pâles, plus
légèrement marquées que l'on trouve en Ecosse » (Jaidion).
M. Robson trace aussi une esquisse très nette des landes du
tiphon. « On appelait lande, la lande de Greenleighton ; mais, de
toute façon, ce n'était qu'une tourbière... Des bandes de rouge
attiraient l'attention, et me baissant pour les examiner, je vis que
c'étaient des drosères à feuilles arrondies {Dr osera rotundiflora);
le gale odorant ou myrte des marais (Myrica gcile) s'y trouvait,
mais pas abondant. J'eus le plaisir de voir l'asphodèle des marais
(Narthecium ossifragimi), une belle fleur, pour la première fois...
Le C. davus y était assez abondant et nous aurions pu en prendre
un bon nombre si le soleil avait brillé avec éclat; mais peu à peu
le ciel se couvrit de nuages; enfin mon ami attira mon attention
sur la pluie, qui, à n'en pas douter, tombait sur les Simonside
Hills. » Il continue ainsi : « Le C. tiphon de cette localité est
assez intermédiaire entre les formes du Comté de Lancaster et
celles de l'Ecosse », conclusion appuyée jusqu'à un certain point
par le D"" Buckell, qui néanmoins considère ses spécimens de
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE I47
Morpeth comme intermédiaires entre les formes du Milieu et celles
du Nord.
Si on traverse la vallée de la Tyne pour pénétrer dans le
Durham, les marécages des collines de l'Ouest et du Sud-Ouest
continuent la ligne des distributions. M. J. Arkle signale quelques
exemplaires provenant du voisinage de Wallington, « la forme
n'est pas aussi belle, pensais-je, que celle que l'on prend dans la
Forêt de Delamere (Cheshire), ou dans le Nord du Comté de
Lancaster » (de nouveau le philoxenus; cp. infrd).
Une fois au delà de la Tees, la ligne des papillons, pour s'ex-
primer ainsi, se divise. En tirant vers l'Ouest, le long de la chaîne
Pennine, près de Hawes et de Wensleydale (Nord du Comté
d'York), le tiphon entre en conflit avec les formes intermédiaires
du Cumberland et le philoxcmcs du Sud du Westmoreland et du
Comté de Lancaster. Au Sud-Est, près de la côte, et dans les landes
au Nord du Comté d'York, il conserve la forme typique du Milieu,
se montrant dans les marécages de l'Esk, à Robin-Hood's Bay, et
près de Scarborough; au Sud sur les plateaux près de Beverley.
Feu M. J. C. Dale en a pris à Cottingham, près de Hull. De l'autre
côté de l'Humber, jusqu'à Thorne Waste, et à l'Ouest encore
jusqu'à Rotherham, se trouve la limite du papillon au Sud dans
cette direction. En effet, il ne se rencontre pas, que je sache, dans
la partie au centre de ce Comté, le plus grand des Comtés anglais.
Le tiphon n'est pas signalé non plus, sinon avec des preuves très
douteuses, dans le Comté voisin de Derby.
Mon ami M. A. S. Tetley, de Scarborough, m'envoie la note
suivante au sujet du tiphon dans les localités du Nord du Comté
d'York :
« Je prends cette espèce en petit nombre tous les ans dans les
landes au Nord du Comté d'York. La localité est tout près de
Scarborough et de la grande route de Whitby, à environ treize
milles de Scarborough. Elle se compose d'un petit marécage d'en-
viron 300 mètres de long sur 50 de large. Le sol est couvert de
grosses touffes rondes de Air a cœspitosa et de Rhynchospora alba,
148 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
séparées par d'étroits fossés, généralement très humides et souvent
en partie remplis d'eau. La plante dominante est le Myrica gale
qui semble l'emporter sur VErica ordinaire et la Calluna vulgaris
dans le marécage lui-même; juste un peu plus loin, sur un terrain
montant, la bruyère reprend ses droits. Il y pousse quatre ou cinq
bouleaux. Les plantes que l'on trouve en plus sont des Hydro-
cotyles, des canneberges, un ou deux Jîinci et quelques autres plus
ou moins accidentelles. L'on y voit quelques bandes de Eriopho-
rum. Jusqu'à présent, je n'ai nulle part trouvé dans les landes de
localité pareille à celle-ci pour la surface et le groupement des
plantes.
« Les lépidoptères qu'on y rencontre sont peu nombreux, mais
offrent un intérêt considérable. Le C. tifhon a sa zone très stric-
tement limitée au marécage proprement dit, et se trouve particu-
lièrement dans la partie centrale abritée par une plantation qui
longe un côté dans toute sa longueur. Le Brenthis selene et le
C. pamphïlus sont les seuls papillons fixés là. Parmi les hétéro-
cères, le plus intéressant est le Crambus margariiellus, qui est
localisé là comme le C. tiphon. Le Diacrisia sarao, la Plnsia inter-
rogationïs et \ Aîiarta myrtïllï s'y trouvent, tous les ans; le Bombyx
calhinœ s'y reproduit tout le temps. UAcidalia fumata est la seule
géomètre fixée là.
« Mes dates pour le C. tiphon sont les suivantes :
1904, 16 Juillet. Première découverte. Très défraîchi.
1905, 25 Juin, cf seulement, très frais.
1907, 14 Juillet. Les deux sexes frais.
1908, 27 Juin. Pas encore éclos.
5 Juillet. 3 cf, I Q, frais.
12 Juillet. Bien éclos, çS défraîchis.
1909, 17 Juillet. Bien éclos, cf défraîchis.
28 Juillet. Encore éclos; (S très défraîchis, Q bonnes.
1910, 31 Juillet. Quelques-uns très frais (saison très tardive).
191 1, 8 Juillet. Pas commun; cf défraîchis (saison très précoce).
15 Juillet. Pas commun; cf défraîchis.
LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE 149
igi2, 22 Juin. Pas encore éclos.
3u Juin. Environ 8 cf très frais.
» La dernière semaine de Juin semble être le temps normal
pour leur apparition ici. Par un autre collectionneur, j'apprends
qu'on en a pris un jusque dans la première semaine d'août.
» Le C. tiphon ne semble pas voler bien librement, même au
grand soleil. Il se déplace à une courte distance en un vol lent
et saccadé, mais il peut aller assez vite s'il est effrayé. Ma méthode
habituelle est de diviser le terrain et de le parcourir en entier.
Quand le papillon est posé, souvent il se retourne de façon à'
reposer les ailes repliées horizontalement, c'est-à-dire parallèle-
ment à la surface du sol. Je ne l'ai jamais vu sur des fleurs. Il se
pose sur l'herbe, les chouins, la bruyère ou le gale odorant. Quand
le temps est sombre et frais, il se laisse souvent tomber entre les
racines des herbages.
» Dans ma série de trente-quatre spécimens, la description de
la forme du Milieu donnée par Buckell s'applique à tous les exem-
plaires. Le dessous verdâtre et poilu se remarque très bien chez
tous. Souvent j'ai gardé des femelles pour avoir des œufs; elles
les pondent sur des tiges d'herbe ou sur l'enveloppe de la cage.
Une fois, j'ai mis en boîte une femelle et j'ai trouvé un œuf qu'elle
venait de pondre; malheureusement, je n'ai pas réussi à me rendre
compte si c'était sur une Air a ou sur une RJiynchospora. »
b) Nuni-Oitcsl de V Angleterre.
Si nous revenons a la frontière d'Ecosse, au Nord-Ouest, vers
un terrain couvert de marécages et de collines, c'est le Cumberland
qui est le Comté idéal pour la forme du Milieu du CœnonympJia
tiphon. J'ai eu l'occasion d'observer quelques centaines d'exem-
plaires provenant de différentes localités de cette région; ici,
comme en d'autres endroits, il se trouve parfois des spécimens qui
font penser à la forme ocellée et aux couleurs plus brillantes du
150 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Sud. Plus rarement, des spécimens pâles rappellent la forme du
Nord. Il est néanmoins évident qu'ils constituent plutôt des
exceptions que la règle. Tout autour de Carlisle, il y a cependant
une tendance assez prononcée à la production de formes inter-
médiaires. Mon correspondant M. F. H. Day apprécie sa collection
du Cumberland de la manière suivante (Trans. Carlisle Nat. Hist.
Soc, Vol. I, 1909) :
« Un examen de ma collection, tous des spécimens du Cum-
berland, m'amène à les classer ainsi : 1° La forme typique, qui est
la plus commune que je possède; 2° Une forme intermédiaire
entre le type et la var. laidion; 3° Une forme intermédiaire entre
le type et la var. -philoxenus. Ces deux formes intermédiaires ren-
ferment des exemplaires qui s'approchent respectivement très près
du laidion et du philoxenus. J'ai en particulier deux spécimens qui
sont tout aussi sombres que le philoxemis, mais n'ont pas l'ocel-
lation assez marquée pour appartenir à cette forme. Les exem-
plaires provenant des marais de Bowness appartiennent la plupart
à la forme intermédiaire entre le type et le philoxenus. Todhills
produit le type et les deux intermédiaires en nombres à peu près
égaux. Les exemplaires de Bolton Fell appartiennent surtout à la
forme typique avec quelques spécimens tournant vers le laidion. »
Autre part, le papillon est signalé par M. Day et autres autorités
compétentes à Orton, à Newby Cross, sur une partie de lande à
l'extrémité des bois du côté de Dalston; à Wedholme-Flow,
Wigton, à la Forêt de Gelt, dans les marécages de Hayton, sur la
Tindale Fell, à Keswick; rares sur les marais de Ullock et près
de Watendlath, sur la route de Rosthvvaite; fréquent dans les
marécages de Kirkbampton, abondant sur un marais de Wan
Fell » {Loc. cit.'). Pratiquement, on le trouve partout où il y a un
terrain adapté à ses habitudes.
Sous la forme du tiphon, il arrive donc, en passant tout près de
Penrith jusqu'au milieu du Westmoreland où il cède la place au.
philoxetîus, en attendant que dans les montagnes du Nord du
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 151
Pays de Galles, il apparaisse de nouveau sous une forme du type
plus rouge et aussi beaucoup plus richement coloré.
III. - FORME DU SUD
C) C œnonympha tifhon au Nord-Ouest de l'Angleterre.
Var. philoxenits, Esp.
DESCRIPTION
En examinant nombre de collections en Angleterre, c'est
rarement que je n'ai pas réussi à découvrir une série de fhiloxenus
provenant de cette région favorisée. Grâce à la générosité de mon
ami, M. C. F. Johnson, de Stockport, je possède aussi une magni-
fique série de cette belle et intéressante forme du Sud. La couleur
du dessus des ailes antérieures et postérieures y est d'un brun chaud
accentué, quelquefois presque de couleur acajou. La tache apicale
des ailes antérieures, souvent accompagnée d'autres vers la surface
médiane, est, règle générale, marquée vivement. Les femelles, en
général, sont plus pâles, mais à un degré nettement moindre que
pour celles du laidion. Sur les ailes postérieures, les taches en bor-
dure, variant de deux ou trois à six, sont beaucoup plus prononcées
et plus grandes que dans les exemplaires de la forme du Milieu,
particulièrement chez les femelles. La tache apicale en dessous des
ailes antérieures est d'un noir velouté accentué, entourée de jaune
pâle et ocellée. La bande blanchâtre antémarginale est nette. La
rangée de taches en bordure, variant de nombre, de dimension,
d'intensité, ne manque jamais, comme cela arrive pour quelques
laidion. Presque invariablement, elle est plus grande et plus belle
que pour le tifhon. Voici pour les deux sexes : le fond de la couleur
chez le mâle est d'un brun vif et clair; chez la femelle, jaune d'ocre.
Pour les deux sexes, les ailes postérieures sont d'un gris brunâtre,
152 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
nettement plus chaud, fourrées à la base, mais d'une couleur géné-
ralement plus transparente que chez le tiphon. La bande médiane
transversale, ordinairement mais pas invariablement, est nettement
marquée. Les franges, sur la surface supérieure, sont souvent
longues et blanchâtres : la couleur brune et forte de la surface de
l'aile accentue encore le contraste.
DISTRIBUTION
Ainsi que nous l'avons vu, la forme du Sud commence à s'affirmer
dans la portion Sud du Comté de Westmoreland, au milieu des
marais et dans les landes marécageuses oii les plantes qui servent
à nourrir les larves, la Rhynchospora alba et ? VEriophorum,
poussent en abondance. Avançant au .Sud, à travers le Comté
palatin de Lancaster et le Comté de Cheshire, il atteint sa limite
au Sud dans le Nord du Shropshire et du Staff ordshire. A l'Ouest,
il va jusqu'aux marais de la frontière du Pays de Galles, et à l'Est
jusqu'à Chartley et aux marais de Chorlton.
Vers le milieu de Juin i8g6, M. H. J. Elwes a pris ce papillon
en grande abondance sur un vaste marais entre Witherslack et
l'estuaire de la Kent, près de Milnthorpe. « Bien que très variables
pour le fond de la couleur des ailes, le nombre et la dimension
des yeux », ils étaient de la forme du philoxenus. Mais c'est dans
les marécages de Witherslack, sur la rive droite de la rivière Kent,
que le philoxenus a sa capitale.
Bien que harcelé vivement par les collectionneurs venant de
toutes les parties du Royaume-Uni, si nous en jugeons par les
notices et comptes rendus d'expositions de sociétés locales, que
l'on trouve dans nos revues d'entomologie, il a réussi néanmoins
à conserver son existence. Une des raisons est la nature perfide
des marais abandonnés qu'il recherche. Une autre raison provient
peut-être du fait qu'ici il n'est pomt, comme dans nombre de ses
retraites du Sud, la seule espèce que le chasseur de papillons consi-
dè"e comme digne de prendre. Witherslack est en effet une réserve
e.ctraordinairement riche en lépidoptères de notre pays. Sur les
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 153
soixante et quelques Rhopalocères que comprend la liste de la
Grande-Bretagne, quarante au moins ont été observés ici, sans
parler d'une grande richesse dans les Hétérocères. Par exemple,
nulle part ailleurs qu'à Witherslack et dans les marais voisins, on
ne trouve la belle femelle bleue du Plcbeius argus, L. (^Mgon,
Auctorum), que l'on croyait à tort, il y a quelques années, corres-
pondre à la var. corsica, Bel lier. (Var. niasseyi, Tutt.)
Dans les districts immédiatement avoisinants, au Nord du
Lancashire, à Haverthwaite, à Grange, à Ulverston et à More-
cambe, le -philoxenus est également abondant dans les marécages.
A Morecambe, M. J. Arkle confirme l'observation que M. W. Prest
avait faite sur la Thorne Waste, Comté d'York, que l'espèce,
partout où elle se trouve, n'est pas accompagnée de son congénère
autrement commun, le C. famphilus. Dans les marais de Holker,
M. B. Crabtree l'a trouvé çà et là en train de voler dès le 30 Mai,
en 1896. « Au milieu du Lancashire, M. J. A. Jackson le signale
à Gull Moss, Garstan'g {Lancashire Naiuralisl). Effacées de la
carte, au milieu des vastes fourmillières de l'industrie, au Centre
et vers le Sud, depuis l'époque où le premier chemin de fer fut
lancé en Angleterre à travers ces marécages mouvants, les localités
de Simondswood, de Lindon Moss, et de Chat Moss réduite à
quelque cent cinquante hectares seulement, conservent encore
leurs colonies de philoxenus. Traversant la ligne du Comté de
Cheshire, à Carrington Moss, où maintenant on le signale comme
disparu, il présente ses formes les plus belles dans la Forêt de
Delamere, entre Northwich et Chester. Par l'intensité de la couleur,
la surface supérieure des mâles se rapproche de bien près du
tiphon typique. Le dessous a le dessin et l'ocellation plus accentués
que chez le philoxenus ordinaire et le papillon est souvent plus
grand. Mon correspondant, M. J. Arkle, de Chester, écrivant en
1901, dans Y Entomologiste (Vol. XXXVII, p. 257), dit avoir
trouvé dans la forêt au moins quatre localités pour le
dazms (sic)... « 11 devrait y en avoir cin(^, mais maintenant la
cinquième a disparu depuis longtemps à force de collectionner. »
En 191 2, il semble que le papillon ait disparu ou presque dans
T5-'l LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
les quatre localités qui restent, pour une cause analogue. M. C. F.
Johnson m'informe cependant qu'il fréquente encore çà et là
Abbots Moss. En tout cas, il n'est pas rare de trouver dans nos
listes d'échange pour amateurs, des annonces concernant les
philoxenus de Delamere. On peut donc espérer que l'espèce pourra
survivre jusqu'au jour où la forêt sera convertie en une « réserve
pour la nature », en même temps que quelques autres de nos ter-
rains de chasse favoris.
« Le marécage où il se présente, écrit M. Arkle (in lit t.), de
même que les autres dans la région de la forêt de Delamere, semble
devoir son origine à un affaissement du sol. On en trouve la preuve
dans les souches d'arbres en partie submergées çà et là dans le
marécage et dont l'une est visible à l'avant-plan de la gravure
(cp. lllnstrations des localités dit tiphoii). On y trouve des tour-
bières remplies d'eau comme dans les localités du Pays de Galles;
la végétation est la même : bruyères, chouins, 1 inaigrette, un bou-
leau rabougri çà et là. La surface est en plus couverte, par bandes,
d'un tapis d'airelles. »
A propos de l'existence du philoxenus dans la partie à l'Est
du Comté de Cheshire, à Macclesfield, M. Richard South {Ento-
mologist. Vol. XXVIII, page 267, octobre 1895), écrit : « Il
semble n'y avoir guère de doute que le Cœnonympha tiphon
{davus) ait existé dans le Danes' Moss, mais je ne suis pas
certain qu'il s'y trouve encore, bien que, l'an dernier, j'aie pu jeter
un coup d'œil sur un papillon que j'ai cru à ce moment-là appar-
tenir à cette espèce. On le signale aussi sur les landes de « Cat-
and-Fiddle, mais je ne l'y ai pas vu ».
Au Nord du Shropshire, où l'espèce arrive à sa limite Sud-Ouest,
la surface supérieure porte encore plus de ressemblance avec celle
du tiphon; le dessous porte les ocellations bien marquées qui
caractérisent le véritable philoxenus. J'ai une petite collection de
« Salopians » (le Comté est généralement désigné sous le nom de
Salop; Salopia; soit dit en passant pour renseigner mes col-
lègues du continent). Ils viennent des marais de Whixall, à mi-
chemin entre Whitchurch et Ellesmere, et ont été pris par le Rév.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 155
C. F. Thornewill. M. Johnson parle aussi dans ses lettres du
philoxemis comme très abondant près de Ellesmere. Sur ce point,
il semble bien qu'il ne franchit pas les limites pour pénétrer dans
le Pays de Galles. Je ne sache pas non plus qu'il soit répandu dans
les Comtés Gallois du Nord, Flint, Denbigh, et Carnarvon, si ce
n'est sur la Minerva Mountain, Denbigshire, où il est signalé dans
l'ouvrage de M. A. O. Walker : Macrolepidoptera of the Chester
District.
IV. - FORME DU MILIEU
D et E. — Cœnonynipha tïphon, dans le Pays de Galles
et en Irlande.
D. — Pays de Galles.
J'ai l'impression que, jusqu'au moment oîi j'ai interrogé mes
correspondants, M. Arkle et M. W. J. Kerr de Maesmor, Corwen,
Nord du Pays de Galles, au printemps de cette année (191 2), la
plupart de mes confrères en entomologie de Londres tout au moins,
étaient d'avis que le C œnonympha tiphon n'existait plus dans la
Principauté. Un seul exemplaire étiqueté « Nord du Pays de
Galles » dans la collection de mon ami M. W. G. Sheldon, avait
fait naître en moi l'espoir qu'il pourrait s'être attardé encore dans
ses localités d'autrefois. Celui qui prétendait l'avoir capturé n'avait
aucun souvenir du spécimen en question ou de la localité d'où je
supposais qu'il était venu. M. Kerr fut cependant à même de
fournir quelque lumière sur cette question et, par la même occasion,
de confirmer la seule constatation récente de la présence du tiphon
dans le Pays de Galles à laquelle je ferai allusion plus loin. Il
écrivait au commencement de Mai : « De temps à autre, j'ai fouillé
assez bien la partie Nord de la Principauté pour chercher les
Macrolépidoptères. Il est hors de doute que le C. daviis est extrê-
mement rare dans le Nord du Pays de Galles; je n'en ai pas vu
I5<5 LÉPIDOPTÉROLOC.IE COMPARÉE
depuis des années. Cela est difficile à comprendre, attendu qu'il
y a des milliers d'hectares de terrain dans le Nord du Pays de
Galles ayant exactement la même nature que celui où le daviis
se trouve si fréquemment en Ecosse... II y a une vingtaine d'an-
nées, j'en pris quelques exemplaires au milieu de Juillet, je crois,
dans la localité que mentionnent les vieux ouvrages, c'est-à-dire
entre Bala et Festiniog.
« Ce district se compose d'une étendue de lande sauvage, presque
partout des landes pour le coq de bruyère avec de vastes tourbières
entre les espaces couverts de bruyère, à une altitude de 300 à
500 mètres; les pics arrivant jusqu'à 800 mètres. »
L'autorité à laquelle fait allusion M. Kerr est celle de James
Francis Stephens. Dans Illustrations of British Entomology
(Vol. I, p. 67, 1828), il écrit : « Le Rév. W. T. Bree m'informe
qu'il a pris ce dernier (i. e. Hïpparchia poLydama, Haworth) »
(notre tiphon, Rott.) « en grande abondance sur les montagnes
entre Bala et Festiniog, Comté de Merioneth ; parmi eux se trou-
vait un seul spécimen de Hi. iphis. 11 a eu l'amabilité de m'en
donner des exemplaires. » On constate avec plaisir que, après tant
d'années, M. Kerr et M. Arkle ont réussi ensemble, cette année, à
retrouver le tiphon dans ses bruyères du Pays de Galles.
Le 5 Juillet, M. Kerr écrit : « Je vous envoie aujourd'hui trois
papillons non épingles de C. tiphon que j'ai pris hier dans le
Nord du Pays de Galles... L'insecte était assez répandu sur une
grande tourbière dans les montagnes, à environ 420 mètres entre
Bala et Festiniog; je pense qu'il doit se trouver dans diverses
localités de tout ce district sauvage. Ceux que j'ai envoyés sont
du même type que tous ceux que nous avons pris. » M. Arkle
ajoute : « Cette route longe la rivière (Afon) Tryweryn; à cet
endroit exact, le cours d'eau s'est reculé d'environ un mille vers
le Sud et loin de la route, laissant une tourbière unie faite appa-
remment de ses alluvions. C'est là la tourbière du tiphon, marécage
triste, sans végétation, sauf de la bruyère, de la linaigrette et des
chouins; çà et là, une asphodèle avec ses fleurs jaunes et leurs
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE I57
croix écarlates. Des deux côtés de la vallée, des montagnes
selèvent abruptes à plus de 650 mètres. » Les exemplaires en
question sont brillants, ce sont de vrais tïphon frais, aux ailes
fauves et bien ocellées dessous.
En présence de ce renseignement, il y a toute raison de supposer
que le tïphon peut subsister encore dans la localité sur le bord de
la mer, dans la Baie de Cardigan, près de Barmouth, dans ce
même Comté de Merioneth où M. E. H. Greerly, de Barmouth, l'a
découvert en Juin 1886. Cette année-là, l'on prit assez abondam-
ment du tïphon dans une tourbière du voisinage, à une altitude
inférieure à 15 mètres; tous étaient de la forme du Milieu. Il semble
donc que ce soit la localité la plus au Sud que fréquente cette
espèce dans la Grande-Bretagne, car je ne sache pas qu'on en ait
capturé dans les marais et les landes des montagnes du Milieu
et du Sud du Pays de Galles où sa présence serait le plus vrai-
semblable. Traversons la Manche de Bristol pour rentrer dans le
Devonshire : la tradition voulait autrefois que l'on trouvât le
tïphon à Dartmoor où la nature du sol et le climat vous font néces-
sairement penser au C œnonynipha qui aime tant les marais. Mais,
dès 1876, feu M. G. C. Bignell a détruit la légende. Informé par le
conservateur du Musée d'Exeter que l'on avait pris, plusieurs
années auparavant, des tïphon à Yes-Tor (618 mètres), près de
Okehampton, il fit une exploration complète du pays dans le voi-
sinage, mais sans résultat {Entoniologist, Vol. IX, p. 203-204.)
J'ai moi-même traversé de vastes espaces de ces landes splendides
plus au Nord; j'ai rencontré plusieurs entomologistes pour qui
elles sont terra cognita, mais ni eux ni moi n'en avons jajnais
trouvé de cette espèce.
On l'indiquait autrefois, aussi, de la forêt de Ashdown, Comté
de Sussex, dans le Sud-Est de l'Angleterre, une localité encore
plus douteuse.
La ligne extrême du tïphon dans le Pays de Galles et en Angle-
terre pourrait donc être tracée par le milieu du Comté de Merioneth,
le Nord du Shropshire et du Staffordshire, les limites à l'Est du
Cheshire, le long des limites Sud du Yorkshire, avec un intervalle
158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
pas occulté que représente en gros les limites au Nord du
Derbyshire et va jusqu'à l'estuaire de l'Humber
E. — Irlande.
L'on connaît encore si peu de chose de l'entomologie de l'Ir-
lande, que c'est avec une hésitation considérable que j'aborde cette
dernière section de mes remarques sur la distribution du Cœno-
nympha tiphoji en Irlande; je ne puis pas non plus prétendre jeter
une grande lumière sur la question. C'est seulement nombre d'an-
nées après que les lépidoptères d'Angleterre ont été notés et étudiés,
que les naturalistes de l'autre côté du Manche de Saint-Georges ont
tourné leur attention vers leurs papillons de jour et de nuit les
plus intéressants. Nous somines redevables à feu M. Edwin Birchall
d'avoir rassemblé les éléments d'un catalogue préliminaire publié
dans les pages de Entomologistes Monthly Magazine (Vol. III,
186;). Plus tard, dans XEntomologist (Vol. XXVI-XXXIV),
M. W. F. de Vismes Kane a augmenté et amplifié les notes et
les remarques de son prédécesseur dans son Catalogne des Lépi-
doptères d'Irlande.
DESCRIPTION
En Irlande, la forme du Milieu est répandue pratiquement d'une
extrémité du pays à l'autre dans les localités où l'on sait que se
trouve le tiphon, c'est-à-dire du cinquante-cinquième au cinquante-
deuxième parallèles; il descend ainsi un peu plus vers le Sud qu'en
Grande-Bretagne. A l'extrémité Sud-Ouest, il arrive plus loin
encore jusqu'à la baie de Bantry dans le Comté de Cork, et
jusqu'aux montagnes de Kerry. Dans The Lepidoptera of the
British Islands, M. Barrett écrit à propos de la forme du tiphon en
Irlande :
« Sur les landes du Nord de l'Irlande, et au loin à l'Ouest, à
Killarney, il a les traits caractéristiques généraux de la forme des
montagnes ayant d'elle la couleur du dessous, le peu de netteté
LÉPIDOPTÉROLOGIE COAIPARÉE 159
des taches dessus et dessous, mais il est plus cendré. Il en est chez
qui le dessous des ailes postérieures semble couvert d'une poussière
brune d'or ou de nuances rougeâtres et intermédiaires; le dessus
devient d'un fauve brunâtre; les taches en dessous sont, d'une
manière variable, plus distinctes, et elles deviennent légèrement
plus visibles dessus. Ces formes plus sombres nous mènent à celles
qui appartiennent plus particulièrement aux bruyères des tour-
bières et aux marécages (Var. tiphorî). »
Je n'ai point vu d'exemplaires provenant de l'extrémité Nord de
l'Irlande. En tout cas, ceux que j'ai devant moi, et venant de
Lough Fea, district de Tyrone, ne montrent pas de dispositions
à prendre « la forme des montagnes », désignation que Barrett
applique, je pense, au laidion, ne se rendant évidemment pas
compte de sa présence en Ecosse, au niveau de la mer ou à de très
faibles altitudes. De fait, quand il est frais, je dirai, bien que je
sache qu'il est peu prudent de prendre un ton dogmatique à ce
sujet, que le tiphon d'Irlande, d'une manière générale, se rapproche
autant du type que n'importe lequel des spécimens de cette forme
dans le Royaume-Uni.
« Il est vrai », dit aussi M. Kane {Loc. cil), « que, à Killarney,
à Westmeath, à Galway et à Sligo, j'ai rencontré des spécimens
isolés de la var. laidion. La forme ordinaire en Irlande est bien
ocellée, souvent de coloration brun terne, et elle est nettement une
forme de transition entre les deux extrêmes. Il est intéressant de
noter que les caractères qu'elle présente ne diffèrent pas beaucoup
sur une si vaste étendue de tourbières et de landes. » Il remarque
encore (in Litl.) -. « La surface supérieure varie cependant du ton
ferrugineux sombre de quelques localités au brun pâle cendré qui
s'observe dans d'autres lieux; parfois on constate un rapproche-
ment de la forme écossaise; aussi, à moins que vous n'ayez une
série de différentes localités, il est difficile de saisir l'étendue des
variations modérées que l'on rencontre. »
Après avoir examiné un assez grand nombre d'exemplaires pro-
venant de diverses parties du pays, je puis souscrire aux remarques
l6o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de M. Kane. Cependant la tendance des variations locales vers
les formes du Sud et plus souvent vers celles du Nord de la
Grande-Bretagne, est moins marquée dans le tiphon typique d'Ir-
lande que dans celui d'Angleterre. Des spécimens isolés de
Killarney sont donnés comme parents du philoxenus, mais Birchall
soutient aussi l'avis que le tiphon (davus, Fab.) prédomine. Il
note encore les traits plus particulièrement caractéristiques du
Nord que prend la faune du Sud de l'Irlande, et il l'explique
comme étant en partie le résultat de la séparation géologique tar-
dive de l'Ecosse et de l'Irlande : le fait que le tiphon d'Irlande
se rapproche le plus près de la forme du milieu de l'Ecosse semble
venir à l'appui de cette théorie. Les exemplaires qui m'ont été
envoyés de Enniskillen, Comté de Fermanagh, ne diffèrent guère
à aucun point de vue de ceux des autres localités que par les
dimensions.
DISTRIBUTION
Il y a longtemps que feu Edward Newman a découvert le
tiphon dans le Comté Nord-Ouest de Donegal. M. D. C. Campbell
a trouvé cette espèce le 22 Juillet 1892, sur les landes entre Gartan
et Glenveagh, et aussi le 23 à Lough Sait Le Rév. W. F. Johnson
en signale un exemplaire isolé sur la montagne de Ardara, à
l'extrémité Ouest du Comté, sur le rivage de l'Atlantique.
Dans le Nord de Antrim, dont la côte Nord-Est est séparée du
continent écossais par quelques vingt milles de mer, M. Campbell
signale « la forme très sombre du Large Heath comme se trouvant
très communément dans les tourbières de Garry, près de Bally-
money ». C'est la forme qu'on s'attendait à y voir comme venant
de la péninsule Cantire, dans le Knapdale, à la base duquel nous
nous trouvons, semble-t-il, à un point de démarcation entre la var.
laidion et le type (cp. p. 141).
Dans le Tyrone, il est généralement répandu dans les tourbières;
mon correspondant, M. T. Gréer, de Stewartstown, dans la partie
orientale du Comté, m'en a fourni une belle série, cet été. On les
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE l6l
avait pris près de Lough Fea (le lough irlandais correspond au
loch écossais et au lac anglais); ils volaient en parfait état, le
i^"" Juillet 1912. De couleurs extrêmement brillantes, ils repré-
sentent le type le plus parfait de la forme du Milieu, bien ocellés,
avec une teinte verdâtre plus brillante en dessous et des ocellations
plus grandes aux ailes postérieures que dans les spécimens du Sud
de l'Ecosse. L'ocellation apicale des ailes antérieures en dessus est
parfois cependant obsolète comme chez le laidion et réduite en
proportion sur la surface inférieure. Dans d'autres endroits, le
froid et l'humidité de cet été ont rendu extrêmement difficile la
collection du liphon irlandais; plusieurs de mes correspondants
dans le Nord ont complètement échoué et n'ont pas réussi à
prendre même un seul exemplaire de ce papillon ordinairement
commun. Dans le Armagh, le Rév. W. F. Johnson en a pris à
Churchill, et M. Kane dans le Monaghan; Sir Charles Langham
le signale de Tempo, dans le Fermanagh. Durant certaines
saisons, mon correspondant, M. J. E. R. Allen le trouve en assez
grande abondance dans le voisinage de Enniskillen. Il a eu
l'amabilité de m'envoyer ses séries à examiner et m'a fait présent
de spécimens. Ils sont relativement petits, mais plusieurs des mâles
montrent une ocellation agrandie à la surface inférieure des ailes
postérieures; les femelles sont aussi bien ocellées sur la surface
supérieure.
A l'Ouest, vers l'Atlantique, dans le Comté de Sligo, M, P. H.
Russ le signale à Culleenamore, en 1882, comme « légèrement plus
abondant que d'habitude. » La chaîne de Oxhill, le voisinage de
Lough Gill, avec le château de Markree, ont aussi l'avantage de
posséder des localités. Au centre de Galway, il semble être déci-
dément commun à Clonbrock et dans les collines sauvages de
Connemara, où Miss Emily Lawless l'a découvert, il y a plusieurs
années. M. Kane l'a trouvé à Moycullen, sur les bords du Shannon,
et sur les limites du Comté de Roscommon, à Ballinasloe. Dans le
Mayo, il est très répandu jusqu'à l'Atlantique; mais M. Bonaparte
Wyse n'a pris qu'un exemplaire défraîchi sur les rives de Lough
Coon, près de Pontoon. M. Kane {Clare Island Survey Proc. Royal
102 LÉPIDOPTÉROLOGIE CO.MPARÉE
hish A Cad., Vol. XXXI, Janvier 191 2) donne à entendre qu'une
grande partie des tourbières du Mayo est trop humide, trop inhos-
pitalière pour entretenir des lépidoptères sinon les plus communs
et les plus vigoureux. Il signale cependant le tiphon à Achill-Island
et à Lough Doo, dans le Sud-Ouest du Mayo, juste à la baie de
Killary.
Je n'ai pas de renseignements sur les Comtés suivants du Sud-
Ouest de Clare et de Limerick, mais je ne doute guère qu'il n'y
existe dans le même genre de localité. Il est commun en effet dans
certaines parties de Kerry, par exemple au lac Caragh et sur les
rivages de la Baie de Bantry, jusqu'au Comté de Cork, près de
Berehaven et de Adrigole où, contrairement à l'habitude des collec-
tionneurs en Angleterre, le Rév. M. Johnson l'a observé « souvent
en compagnie du C. pamphilus » {Irisli Naliiralist, Vol. III, p. 199).
Collectionnant dans la région montagneuse autour de Kenmare,
au Sud des fameux lacs de Killarney, mon ami M. W. J. Kaye a
trouvé, le 16 Juin 1902, le tiphon à environ 320 mètres près de
Glencar, vers le sommet de Windy-Gap. Entre Kenmare et Glen-
gariff, il est, dit-il, particulièrement beau et de très grande
dimension, « avec un très petit nombre de taches sur la surface
inférieure ». On l'a pris dans le Comté de Kilkenny, mais dans les
Comtés Sud et Sud-Est de East-Cork, de Waterford, de Wexford,
et dans les Comtés voisins de la mer, entre les 52" et 55° de latitude,
le tiphon semble faire défaut, ou du moins n'a pas été signalé.
Revenons au centre de l'Irlande : à l'Ouest du Shannon, M. Kane
le signale depuis Banagher, dans le King's County, jusqu'aux tour-
bières de Cromlyn, près de Rathowen, dans le Kildare, dans les
tourbières de Allen; dans le Queen's County; de nouveau au Nord
près de Killynon, et de Mullingar dans le Westmeath, localité
connue de la plupart des naturalistes anglais comme produisant
aussi en abondance la belle forme « blanche » du Melitcra aitrinia,
baptisée par Birchall du nom de var. hibernïca.
J'ai le regret de dire qu'ici s'épuisent mes connaissances sur la
distribution du C œnonympha tiphon en Irlande. Je ne puis
qu'exprimer mes regrets de voir un si grand nombre de nos collée-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 163
tionneurs anglais s'en tenir à leur propre île. avec un zele tel qu'ils
semblent renoncer complètement à explorer même « la seconde
lie de John Bulî ».
Avant d'achever mes remarques sur la distribution et les trois
formes du papillon telles que nous les connaissons ici, j'aimerais
attirer 1 attention sur la rareté extraordinaire des exemplaires
anormaux. Personnellement, je n'ai entendu parler que de trois et
je nai vu qu'un seul exemplaire de ce genre. Il est dans la col-
ection de M. W. G. Sheldon et appartient à la var. pJnloxenus-
les ocellations de la surface inférieure de l'aile ^stérieure sonl
grandes et lancéolées, presque de la forme d'une amande M Arkle
m apprend qu'il en possède une forme semblable dans sa collection
Henry Rowland-Brown.
Oxhey Grove, Harrow-Weald, Septembre 1912.
Liste des Comtés énumérés dans la carte ci=jointe.
Régions connues du Cœnonympha tiphon dans le Royaume-Uni
1. Forme du Nord : Var. Laidion, Bkh hA\\v^[
2. Forme du Milieu : Tifhon, Rott iTïlïïm
3- Forme du Sud : Var. Philoxenus, Esp
4. Etendue probable qu'il occupe
164
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
Les numéros sur la carte correspondent aux îles et Comtés suivants:
Ecosse.
1 . Iles Orcades.
2. Caithness.
3. Sutherland.
4. Ross.
5. Les Hébrides.
6. Ile de Skye.
7. Inverness.
8. Elgin, ou Moray.
g. Nairn.
10. Banflf. *
1 1 . Aberdeen.
12. Kincardine.
13. Forfar.
14. Perth.
15. Argyll.
16. Ile de Arran (Bute).
17. Dumbarton.
18. Stirling.
19. Fife, et Kinross.
20. Renfrew.
21. Ayr.
22. Lanark.
23. Edimbourgh.
24. Haddington.
25. Beiwick.
26. Peebles.
27. Selkirk.
28. Roxburgh.
29. Dunifries.
30. Kircudbright.
31. Wigton.
Angleterre.
32. Cumberland.
33. Northumberland.
34. Durham.
35. Westmorcland.
36. Yorkshire
37. Lancashire.
38. Staflford.
39. Derby.
40. Chcshire.
41. Shropshire (Salop).
Pays de Galles.
42. Mcrioneth.
Irlande.
43. Derry.
44. Antrim.
45. Down.
46. Armagh.
47. Monaghan.
48. Tyrone.
49. Donegal.
50. l'ermanagh.
5 I . Cavan.
52. Mcath.
53. Kildare.
54. Kilkenny.
55. Queen's County.
56. King's County.
57. Westmeath.
58. Longford.
59. Roscommon.
60. Leitrim.
61 . Sligo.
62 . Mayo.
63. Galvvay.
64. Clare.
65. Achill (Ile).
66. Limerick.
67. Tipperary.
68. Cork.
69. Kerry.
V
CŒNONYMPHA TIPHON, Var ISIS, Thnb
Except in the British Muséum, South Kensington Collection,
the only named examples of the var. isis, Thnb., I hâve seen are
in the National Collection at Stockholm. But on the occasion of
my visit there I made no particular note of them; only, I seem
to remember that they exactly corresponded with the extrême
laidioji-form of Scotland, which is not merely, as Mr. Wheeler
suggests {Butterfiies of Switzerland, p. 120), " the extrême form
as to paleness ", but according to Riihl has but a single eye on
the under side of the fore wing, and the obsolescent eyespots of
the under side of the hind wing small, and sometimes reduced in
number. Sven Lampa, also, disagrees with Mr. Wheeler's des-
cription (cp. Skandinaviens och Finlands Macrolepidoftera,
Stockholm, 1885). " Ofvan rostbrun ", he defines isis, " till
morkbrun utan oceller ", i. e., above rusty brown to dark brown,
without ocellation. Both thèse descriptions, then, would fit in ail
right with occasional Scotch laidion, but our British writers, at
ail events, do not include var. isis in the island fauna except as
an aberration, in the same way as we get laidion hère and there
turning up with the Middle Form ti-phon.
It may be questioned, however, whether ïsh is entitled to
varietal rank at ail. Carolus P. Thunberg {Diss. Insecta Snecica,
Uusala, 1791), pupil and disciple of the great Linneus, may or
may not hâve studied von Rottemburg's Natiirforscher of 1775-77,
l66 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
and Fabricius's Gênera însectorum (1777). I am inclined to think
that, probably, he had not much idea of the butterfly thèse authors
described respectively as iiphon, and davns, or he would hardly
hâve given his isïs speci&c rank. This is his description (loc. ciL) :
" Pa-pilio Isïs. P. D. F., alis integris ferrugineis supra imma-
culatis, subtus anticis fascia alba ocelloque soHtario, posticis arcu
albo ocelloque sesquialtero.
" Habitat in Svecia Dom. Delen, alii; in Roslagia, Gedner.
" Alas intégras, supra ferrugineas seu ferruginege-fuscae unico-
loris absque ocellis. Subtus anticae ferrugineas fascia abbreviata alba
pone médium, et pone hanc ocellus solitarius; posticae fuscae fascia
undata alba in medio et intra marginem ocellus pupillatus cum
adjecto puncto albido casco.
" Simillimus P. pamphïlo, sed duplo fere major, et in pluribus
distinctus. "
Wallengren {Skandinaviens Dagfjàrïlar, 1853, p. 15) will hâve
none of ïsis as a species, and classifi.es it as a variety of tï-phon
" var. d. " synonymous with /aidion, Bkh.
" Alas anticae supra pallide ochracesî, cœcas, infra ocello unico,
interdum evanescenti, posticas cœcae aut ocello tantum obsoleto ",
a concise description of the extrême Scottish form of Ludion.
Professer C. Aurivillius (Nordens Fjàrilar, p. 36), while asso-
ciating the typical tiphon only with southernmost Sweden, and
Denmark, shares the opinion of his predecessor and compatriot.
There are examples, none the less, in the British Muséum Col-
lection arranged by Mr. H. J. Elwes as " Var. isïs, Thunb. ".
They come from Lapland (? locality); Leech Collection; and
North Finland, Schilde; Elwes Collection. They appear to me,
however, again to differ only in degree from some of the Scotch
laidion in that possibly the gênerai ground colour of the under
side is paler more washy grey. Those from St. Petersburg, Grum
Grishmailo, classified as intermediates between tiphon and isis,
I should include also with laidion owing to the poverty of the
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 167
ocellation on the under side of the hind wings. And, as the
Scandinavian entomologists hâve sunk Lus in lûidion, it surely
would be as well to follow thcir example, if only to avoid that
multiplication of named variations which is the bane of our
systematics.
Herrich-Schaeffer's Satyriis isis {Papil. Euro p., PL 61, figs. 293-
296) is a butterfly ihe colour of which in both sexes, upper and
under side, does not differ materially from that of many Scotch
laidion. Except for the small black apical spot on the upper
wings of the female, and a trace of the same on the under side of
the wings of the maie, there are no ocellations of any kind.
CONTINENTAL DISTRIBUTION
According to Staudinger Tiphoii is distributed in the western
palaearctic région as follows :
var. (et ab.) Phïloxenus -. north-west Germany; north of
England.
var. Laidion (=^ Scotica, Stgr.) : Scotland; Ireland — transitional
form.
var. (et ab.) his -. north, and arctic Scandinavia,
and Russia; Alps of Hungary ;
part of the Central Alps.
I am not concerned with the Asiatic forms further enumerated
in the Catalog of 1901, and I hâve shown, already, that the
invention of scotica is gratuitous, and apparently without warrant.
In his Fortegnelse over N orges Lepïdoptera, Herr W. M. Schoyen
limits the range of Cœnonympha liphon (" cum var. laidion ") —
without mention of var. isis — ■ between 59° 30' and 64° 30' N. lat. ;
that is to say, within the provinces of Smaalenene, Akershus,
Hedemarken, Buskerud, South-Bergenhus, South-Trondhjem, and
l68 LÉriDOPTÉROLOGIE COMPAT^ÉE
? Finmarken (70°). But, as it is reported by Herr J- Sparre
Schneider from Alten. a local ity corresponding, I suppose, with
Zetterstedt's " mountains at Bossekop ", we may take it that
iiphon-laidion reaches up to the North Cape in this direction,
though neither Dr. T. A. Chapman, I believe, nor myself
discovered it on the very suitable moors and mountains which
surround the Alten river near Bossekop. Nor did I find it on the
other si de of the border at Abisko in Swedish Lapland when
hunting there in July 1906.
Amplifying Schoyen's Norwegian local ities may also be cited
the following from Siebke's " E^iinneratio 1ns cet. Norveg. ",
Part III : " Near Kristiania; Skedsmo, Edsberg, Tyldal, Odalen,
and Graven on the Hardanger Fjord "; and my friend Mr. R. S.
Standen took it on Saeterstoen Bog on the way to Kongsvinger,
and at Bolksjô.
In Swedish Lapland Zetterstedt reported it from Amsele, on
the Vindel river at a bout 64° 50' north of Umeâ, and Herr
Kloos at Kvikkjok in July igoi. Sven Lampa's account of its
distribution in Sweden is extremely interesting;*//^/^^;^ in Oester-
gôtland, and Smâland; laidion in Middle Swedsn; and ïsis in the
middle and north; so that possibly the Swedish forms range corre-
latively hère with the Northern, and Middle Forms of Britain.
In Denmark, Herr A. Klôcker finds typical t'i-phon " on marshland "
in June and July {Sommerfugle, Part I, 1908).
In Russian Lapland Tengstrôm includes " dams " in ail the
provinces of the Grand Duchy of Finland from North Ostrobotten
to the south, and eastward to the shores of Lake Ladoga; and
I hâve already mentioned examples taken m the neighbouring
Russian provinces of St. Petersburg, and Novgorod; while
Herr C. A. Teich enumerates liphon (correctly spelt) in his
" Baliische Lepidofteren-Fauna " published at Riga in 1889, and
1893.
In north-west Russia it is also reported from Lithuania, and the
Govcrnments of Wilna, Pleskau (laidion), Kaluga, Moscow, and
LÉPIDOPTÊTîOLOniE COATPARÉE 169
Tambov; in the extrême south-east in Kherson, and at Taganrog
— apparently isolated localities which suggest that the species
hereabouts may be a form of C. syniphita, this Cœnonympha
seemingly taking the place of tiphon in some parts of the western
palaearctic région.
In Rumania, von Caradja announces tïphon from the upland
moors of Tschachleu {Die Gros:sschmet. des Kong. Rumanien,
" Iris ", Dresden, VIII, p. 59), and Hormuzaki from the Bucovina
border-land. In Hungary, the late Abafi Aigner records it from
Debréczin, Rév (Comté de Bihar), Eperjes, and Mehadia.
Von Rottemburg, as has been stated, described this species from
spécimens taken in the neighbourhood of Halle. Later authorities
report the typical form on moors and mosses practically across
Germany from Schwerin in the north to Dresden in the south,
and down through the Black Forest to Constance; east from
Belgium, Saint-Hubert, Hautes-Fanges (" fort localisée ", Donckier
de Donceel), and the Netherlands, Drenthe bei Hoogvene, and
Utrecht, bei de Bildt (P. C. Snellen), to west-central Russia.
In Switzerland, as might be expected, it abounds chiefly in the
lower marshes, e. g., Stâfa Bog, Schiipfen, Val de Travers, Gimel-
sur-Rolle, and Schaffhausen; the southern Swiss limit to the east
being apparently in the Weesen Marshes, where many English
collectors hâve taken it of récent years; and in the Eastern Alps
from the Vor Arlberg (Elwes) to Brixen and Krainberg. In
the north-west, it is reported (typical) from Divonne, and Le
Brezon; and in the centre it appears to reach its highest altitude,
and furthest south on the Spliigen where I observed it near Andeer
on July 5th, 1900. But, though it has been found at Leuk, and
probably will be discovered in the marshes of the foothills on
the left bank of the river, it does not appear to hâve extended
to any great distance south of the Rhône valley.
In France, as M. Oberthiir tells us {Etudes Lépid. comparée,
fasc. IV, pp. 49-52), tiphon is a rare butterfly confined to the
eastern and north-eastern departments; for example, the Doubs,
at Morteau; while it was abundant in the summer of 1866 in the
I/O LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Vosges at Retournemer {Cat. des Lépid. d'Alsace, H. de
Peyerimhoff, i88o, p. 36).
So far, then, as at présent ascertained, it would appear as though
upon the continent Cœnonympha tiphon, with its varieties,
were confined between 4° and 45" Long. E. (*), and 70° and 44°
Lat. N., reaching its southernmost point in Bosnia, and Herce-
govina (Bosnisch-Brod, and Jacje. Mrs. M. de la Bêche-Nicholl).
And hère, perhaps, I may be allowed to point out that my dear
friend the late Rev. Dr. H. C. Lang, in his pioneer work, " The
ButterfLies oj Europe " (quoted by M. Oberthùr, loc. cit.),
working upon too limited material, diagnosed the British and Irish
forms incorrectly. He is quite right to cite laidion, Bkh., as an
aberrant f orm in Ireland, though he uses the word " variety '' ; but
quite wrong in his statement that it occurs " as a variety " in
Scotland if he means that throughout Scotland it is the dominant
form. While the statement (p. 312) that phïloxemis, Esp., occurs
" principally in Durham, Cumberland, and Yorkshire " is as sin-
gularly wide of the mark as that it constitutes a separate species.
I hâve shown that in not one of thèse three counties is philoxenus
the dominant form; on the contrary, that it occurs rarely in the
last two, and then usually in a transitional form. Why, also, he
should suppose that philoxenus is limited to Britain I cannot say,
since Esper made his original description of this variety from
north-German examples, and this was confirmed by his chemist
friend of Neustadt-on-the-Aisch.
Fritz Rùhl {Die palaearktischevi Gross-Schmcilerliiige, Band I,
p. 621) at ail events quotes several localities for philoxenus in the
" Esper country ", as well as the Bùhlerthal in Baden, and, furthcr
away still, Lemberg in Galicia; though I cannot say his description
is convincing that the German and the English philoxenus are
(*) M. Sand's « Tiflion (Kott.), Saint-Florent (Cher), A. R. (collection
Tourangin), prairies humides du 15 juin au 15 juillet, Guéret (Creuse) » {Cat.
raisonné des Léfid. du Berry et de V Auvergne. Paris, 1879), requires confirma-
tion.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE I/I
identical. And this view is strengthened by an examination
of the séries in the British Muséum collection spaciously labelled
" Germany ", among which is one from Frey more particularised
as from " Bremen ". Superficially, their colour is quite différent
from the warm dark brown of the Lancashire moss spécimens,
though on the under side the abundant markings of some are
suggestive of the best of our southern form, viz., that which is
found in Delamere Forest. I notice, also, that the brown colour
of the Weesen typical tïphon is altogether more pamphilus-Wke
than that of our Yorkshire type, and the heavily eyed transitas
ad philoxenus are a much less umber brown.
The beautiful, bright var. rhodopensis, Elwes, from the Balkans
hâve been referred since their discovery on the Rilo Dagh, I believe
rightly, to the nearly allied species, of the further East, C. sym-
phita.
The Bionomics of CŒNONYMPHA TIPHON
The following is an extract from Zeller's account of C. tiphon
in its early phases under natural conditions :
" The larva which lives exposed and rests rather high on the
grass-blades, is tolerably easy to observe; still easier to capture with
the net; but that nothing concerning it has been made known is,
doubtless, because the collectors leave unobserved butterfly larvae,
since they obtain the imagos more easily by the net than by
breeding.
I found on June 25th, when the butterflies were flyiîig in
great abundance in an open bog, two fairly grown larvae, resting
on the long narrow leaves of a bog Carex growing in tufts. They
were on such a sod that, although the leaves had been eut, it could
easily be kept fresh, and they fed on it for more than three weeks.
They fed by day resting on the leaves; yet they immediately
dropped into the moss on being disturbed, where they remained
172 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lying rolled up for some time. The first, after remaining quiet and
stretched out on a stem for a few days (the ground colour becoming
watery, and the markings paler, and several black dots appearing,
as if it hat been pricked), hung itself up by some silk on the I2th
day of July, and became a pupa on the r3th. In the case of the
second the change followed that of the first on the 20th of July.
The butterfly from the first emerged on August 2nd before five
o'clock in the morning... " {Stett. Eut. Zeït., XXVI, p. 2g).
A more précise notice of the earlier phases of Cœnonymfha
tipho^i in Britain was published by the late Edward Newman
from observations made by him in 1864- 1865; and thèse are
repeated in his Natural History of British Butter fîtes (pp. 99-100).
I need not transcribe the entire passage; but will only quote his
remarks about the egg, and the first stages of the young larva.
" The Qgg ", he writes, " is barrel-shaped, the sides convex and
delicately ribbed; it is attached to the lower extremity of the linear
setiform leaves of beak-rush {Rhyndiospora alba) on which it was
laid at the end of June, always singly, and generally only one
on a leaf, but sometimes two, and very rarely three. The young
caterpillars émerge in fifteen days, and crawling to the extremity
begin feeding; they feed during the day, and grow very slowly;
they rest on the leaves in a perfectly straight position, but on
being annoyed fall from their food on the grass, Sfhagnnm, or
other mosses among which the Rhynchosfora usually grows, and
there lie in a bent position, as if dead, until ail appearence of
danger has passed, when they re-ascend the leaves... At the end
of August those under my care ceased to eat... "
Thèse larvae did not survive the winter, though provided with
a plentiful supply, while feeding, of their food plant, which kept
alive. But in the spring a further consignment was received from
the same locality, one of which was observed to eat a little
Eriophorum (cotton grass). But, as Butler remarks {Ent. Mon-
thly Magazine, Vol. Il, pp. 65-66), tlie beaked rush is evidently
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 173
its proper food 111 a state of nature from the fact of both larvae,
and imago being alvvays on the low-lying boggy parts where
the beaked rush most abounds, whereas, on the higher commons,
which are covered with cotton grass, neither the larva nor the
butterily has been seen. It is also recorded that the habits of the
larvae differ much from those of the allied species in being parti-
cularly active and Hvely, traveUing much over their food plant;
" an all-vv^ise provision enabling them to escape the inundations
to which they are liable. "
I am able, however, thanks to the kindness of my entomolo-
gical colleague, Mr. F. W. Frohawk, to publish now for the flrst
time a detailed account of the complète.
Life History of CŒNONYMPHA TIPHON
" The egg is large for the size of the butterfly, being 1/32 in.
high, of an elliptic-spheroid form, vv'ith a swoUen micropyle which
has a very hncly reticulated surface, the reticulations increasing
in size over the rest of the crown and developing into irregular
longitudinal keels down the side, which disappear on rounding
the base; thèse number about hfty altogether. The spaces
between the keels are hnely ribbed transversely. The colour
when first laid is whitish ochreous-green, which turns to a
pale straw yellow, and pale ochreous-brown spots appear under
the shell, which gradually become more pronounced, and form
an irregular pattern of small blotches and a more or less broken
band, forming an irregular zone. The shell then becomes opa-
lescent, having a bluish refiection in a high light.
" The egg is laid singly on the blade or stem of grass. The
' larva escapes from the egg by eating away the shell in a line for
about two-thirds of the circumference just below the crown; it
then forces itself out, the crown acting like a lid. The egg state
occupies about fifteen days.
174 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
" Directly after émergence the larva measures i/io m. long.
The body is slightly attenuated posteriorly, and strongly wrinkled
transversely, each of the abdominal segments having six subdivi-
sions, the first on each being the widest. There are five longitu-
dinal dull amber-coloured lines, one medio-dorsal, and two on
each side, i. e., one sub-dorsal and one immediately above the
spiracles; between thèse last two is a very fine' and rather broken-up
line of the same colour; the latéral ridge is somewhat whiter than
the dorsal surface, which is a pale pearly-ochreous; the ventral
surface is rather darker ochreous. The anal points end in a short
slightly curved bristle. On the side of each segment are five
minute dusky claw-like points, ail projecting backwards, two
between the dorsal lines, one just above the spiracle, and two just
below it; on the claspers, legs, and last three segments are simple
white spines. The spiracles are dull olive-brown. The head is
large and globular, light ochreous in colour, beset with tniy white
points; eye spots black.
" The young larvae refused to feed on the beak-rush, but on
supplying them with Poa annua they at once started, and continued
feeding well upon it. They feed during daytime when young.
" First moult, August 24th. Before the first moult, twelve days
old, it measures i/6in. long; the ground colour is then greenish-
ochreous, but almost pure green over the greater part of the anterior
half, due to the food showing through its semi-transparent body.
The amber stripes of its earlier life are now of a darker hue, being
drab bordered below by a whitish line along the edge of the side
stripes.
" Before the second moult it measures 1/4 in. long, ground
colour green, with darker green medio-dorsal, sub-dorsal, and
spiracular longitudinal stripes; the first is bordered on each side
by a fine whitish line, the sub-dorsal is bordered above by a
broader and more conspicuous whitish stripe, and bordered below
by a darker line than the ground colour; the spiracular stripe is
bordered below by a conspicuous and comparatively broad white
stripe. The head is pale yellow-green, granulated and beset with
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 1/5
minute black points; eye spots black. The body is sprinkled with
black claw-like points similar to the last stage. Several moulted
a second time during first week of September, and entered into
hibernation during the latter half of the month, resting on the
basai stems of grass.
" After the second moult, after hibernation, when about 190 days
old, the larva is 2/7 in. long, which is only a trifle longer than the
previous stage, but it is a good deal stouter. Excepting the stripes,
which are bolder, the colouring and pattern are the same as
before moulting; the hook-like points are more developed.
" On March 6th I examined plants upon which the larvae hiber-
nated, and found eighteen had survived the winter; a few of
thèse were moving slowly about. The follovving day being warm
and sunny, I noticed three had crawled up the fine Festuca blades
and were eating the extrême tips in the sunshine. They continued
feeding through March, usually during the morning, when the sun
had sufhciently raised the température.
" Most of the larvae moulted a third time during March. After
the third moult,, nine months old, they are 1/2 in. long; the whole
colouring and markings are clearly dehned; the head is clear
green, granular and sprinkled with minute white points; the body
is likewise granular and studded with whitish warts, each bearing
a thorn-like point. In captivity they feed on various grasses,
especially Festuca, which they always eat at the tip, gradually
eatmg it down. In movements they are most sluggish, gliding
along with a very slow slug-like motion. Upon the slightest distur-
bance they fall from the plant.
" On April ist the first one fixed itself for the fourth and last
moult. After the fourth and last moult, fully grown, it measures
I in. long; it is rather slender and slightly attenuated anteriorly,
and more so posteriorly. The head is globular, granulated and
covered with extremely minute hair-like points, which develop mto
whitish hairs in front. The segmentai divisions of the body are
ill defined, and each with six subdivisions forming transverse
wrinkles. The surface, like the head, is granular and sprinkled
1/6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ail over with minute whitish warts, each bearing a very minute
claw-like point.
" The ground colour is grass-green, striped longitudmally with
a very dark velvety-green medio-dorsal band, palest at each end;
this is bordered with a fine whitish line; a sub-dorsal white stripe
tinged with lemon-yellow, which terminâtes in the anal point; a
sub-spiracular stripe rather whiter; ail the stripes are equidistant;
between the sub-dorsal and sub-spiracular stripes is a dark green
subcutaneous irregular line; the anal points are rose-pink and
white. The head is green, mouth parts and eye spots brownish;
the legs and claspers also green.
" The first one spun up for pupation on May loth, and pupated
6 a. m., May I3th, 191 2. Another larva suspended for pupation
on May 28th, and pupated early a. m., May 30th, 191 2.
" The pupa greatly resembles that of C. pamphilus, but has
the abdomen less curved and is rather larger. It measures 7/16 in.
long, and is elegantly proportioned. Latéral view : head angular,
thorax slightly keeled and swollen dorsally, abdomen tapering
and rather swollen towards the base, and curving to the anal
segment, which terminâtes in a knobbed cremaster amply provided
with a dense cluster of amber-coloured hooks similar in construc-
tion to those of 6". pamfhïlus. Ventral surface : the wings swollen
near apex, the outline then slightly concaved to head. Dorsal
view : head broad and truncated, angular at base of wings;
abdomen swollen at middle, then tapering to anal extremity. The
colour at first is a vivid translucent green over the head, thorax,
and wings; abdomen yellower green, which gradually' becomes
greener. After a day old to the end of the fourth day it is of a
most intense brilliant clear emerald-green, finely freckled with
greenish white, very faint at first, but becoming more distinct after
the fourth day. A duU olive-green streak runs along the inner
margin of the wing, which forms a slight ridge, bordered along
the inner edge with a whitish streak; thèse streaks are continued
in front of the head, but broken through by the antennae and eyes; ^
two other streaks run parai lel with the nervures, one médian, the
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 1/7
other near the apex : the tip of the tongue is dark green, gradually
fading away about the middle; a dusky green medio-thoracic
longitudinal streak, and a duU purplish latéral streak on anal
segment. The 3rd, 4th, and 5th abdominal segments hâve each
a sub-dorsal yellowish-white wart.
" After the fourth day the green assumes a duller and rather
deeper hue, and the white freckles show up in stronger contrast.
Some spécimens are very boldly marked with black. The colour
then remains unchanged for a fortnight, after which time the
wings assume a more ochreous tinge, and become dull orange on
the 2ist day; the colouring of the imago then rapidly developes,
changing to purplish-brovvn on the 22nd day, while the head and
abdomen remain dull green. The imago emerged on the following
day, the pupal stage occupying twenty-three days. Another,
which pupated May 25th, 191 2, emerged early a. m., June i/th,
igi2, this also being twenty-three days m the pupa.
F. W. Frohawk. "
In conclusion, I should like to express my cordial thanks to the
many entomologists who hâve assisted me to détermine the distri-
bution of Cœnonympha tifhon in the United Kingdom, and the
détails of its life history. Mr. A. S. Tetley of Scarborough,
Mr. Arthur Horne of Aberdeen, Mr. J. Arkle of Chester, Mr. W. J.
Kerr of Corwen, North Wales, Mr. T. Gréer of Stewartstown,
Mr. J. E. R. Allen of Portora, EnniskiUen, Mr. K. J. Morton of
Edinburgh, Mr. F. H. Day of Carlisle, Mr. C. F. Johnson of Stock-
port, and Mr. W. G. Sheldon of Croydon, hâve ail provided me
with material from their respective hunting-grounds, as well as with
invaluable information. Mr. F. W. Frohawk has allowed me to
anticipate by several months the publication of his complète life
history of the butterfly; and Mr. W. F. de Vismes Kane has opened
12
178 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
up for me useful channels of information in Ireland. I also owe a
deep debt of gratitude to Mr. Horne, and Mr. Morton, to Mr. Alfred
Newstead and the Members of the Chester Natural History
Society, to Mr. Tetley, Mr. Allen, and Mr. Gréer, by whose
interest I am able to présent the photographs which, better than
any arrangement of words, assist the entomologist to realise the
mountain, moor, and mossland beloved of our native " Large
Heath Butterfly ".
H. Rowland-Brown.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAPéE I/Q
CŒNONYMPHA TIPHON, Var ISIS, Thnb.
A l'exception de ceux de la collection du Musée Britannique
de Souttî-Kensington, les seuls exemplaires nommés de la Var.
isis, Thnb., que j'ai jamais vus, se trouvent dans la Collection
Nationale de Stockholm. Quand j'ai visité cette ville, je n'ai pas
pris de note spéciale sur eux; il me semble me rappeler seulement
qu'ils correspondaient exactement à la forme extrême de laïdion
en Ecosse, laquelle n'est pas simplement, comme le donne à
entendre M. Wheeler {Butterflies of Switzerland, page 120), « la
forme extrême pour la pâleur » ; mais, d'après Rùhl, elle n'a qu'un
seul œil à la surface inférieure de l'aile antérieure, et les taches
obsolètes des yeux à la surface inférieure de l'aile postérieure sont
petites et quelquefois en nombre réduit. Sven Lampa ne s'accorde
pas non plus avec la description de M. \\ heeler (cp. Skandinaviens
och Finlands Macrolepidoptera, Stockholm, 1885). « Ofvan
rostbrun tiU morkbrun utan ocellcr. » C'est là sa définition de
isis; elle signifie : dessus brun rouille jusqu'au brun foncé, sans
ocellation. Ces deux descriptions s'accorderaient très bien avec le
laidion accidentel d'Ecosse, mais nos écrivains anglais, en tous cas,
ne comprennent pas la Var. isis dans la faune de l'île, sauf à titre
d'aberration, de même que çà et là nous trouvons le laidion se
présentant avec le tiphon de la Forme du Milieu.
On peut se demander cependant si isis a de toute façon des
droits à être considéré comme une variété. Carolus P. Thunberg
{Diss. Insecta Suecica^ Upsala, i/Qi), élève et disciple du grand
Linné, a pu étudier ou ne pas étudier le Natnrforscher de von
Rottemburg de 17/^-77^ et le Gênera Insectorum de Fabricius
l8o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
i'^???)- Je suis porté à croire que probablement il n'avait pas une
idée bien nette du papillon que ces auteurs ont décrit respecti-
vement comme tiphon et davus; autrement, il n'aurait guère donné
à isis de rang spécifique. Voici sa description {loc. cit.) -.
« Papilio Isis. P. D. F., alis integris ferrugineis supra imma-
culatis, subtus anticis fascia alba ocelloque solitario, posticis arcu
albo ocelloque sesquialtero.
» Habitat in Svecia Dom. Delen, alii : in Roslagia, Gedner.
» Al?e integrae, supra ferrugineas seu ferrugineas-fuscae unico-
loris absque ocellis. Subtus anticae ferrugineae. fascia abbreviata
alba pone mediam, et pone hanc ocellus solitarius; posticae fuscas
fascia undata alba in medio et intra marginem ocellus pupillatus
cum adjecto puncto albido caeco.
» Simillimus P. pamphilo, sed duplo fere major, et in pluribus
distinctus. »
Wallengren {Skandinavicns Dagfjârilar, 1853, p. 15) ne veut
en aucune façon considérer isis comme une espèce, mais il le classe
comme une variété de Var. tiphon; Var. d.; synonyme de laidion,
Bkh.
« Alas antic^ supra pallide ochraceas, cœcae, infra ocello unico,
interdum evanescenti, posticae cœcas aut ocello tantum obsoleto »,
description concise de la forme extrême de laïdion écossais.
Le Professeur C. Aurivillius {Nordens Fjàrilar, 1888, p. 36),
tout en associant le tiphon type seulement avec la région la plus
au Sud de la Suède et avec le Danemark, partage l'avis de son
prédécesseur, qui fut aussi son compatriote.
Il y a néanmoins, dans la Collection du Musée Britannique, des
exemplaires classés par M. H. J. Elwes comme étant des Var. isis,
Thunb. Ils viennent de Laponie; Collection Leech (localité?), et
du Nord de la Finlande, Schilde; Collection Elwes. Ils ne semblent
cependant présenter qu'une différence de degré avec le laidion
écossais; en^essous, le fond de la couleur est peut-être gris plus
pâle et plus faible. Ceux qui proviennent de Saint-Pétersbourg
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE l8l
(Grum Grishmailo), et qui sont classés comme intermédiaires
entre tiphon et isis, je les rangerais aussi avec les laidion, étant
donné la pauvreté de l'ocellation à la surface inférieure des ailes
postérieures. Les entomologistes de Scandinavie ont confondu isis
avec Laidion; il vaudrait assurément autant suivre leur exemple,
ne serait-ce que pour éviter la multiplication des variations ayant
un nom, ce qui est le fléau de nos systèmes.
Le Saiyriis isis de Herrich-Schaeffer {Papil. Europ., PI. 6i,
figures 293-296) est un papillon dont la couleur pour les deux
sexes, à la surface inférieure et supérieure, ne diffère pas matériel-
lement de celle de nombre de laidion écossais. Sauf la petite tache
noire apicale aux ailes supérieures de la femelle, et quelques traces
de la même tache à la surface inférieure des ailes du mâle, il
n'existe d'ocellations d'aucune espèce.
DISTRIBUTION SUR LE CONTINENT
D'après Staudinger, le tiphon, dans la région paléarctique de
l'Ouest, est réparti ainsi qu'il suit :
Var. et Ab. philoxenus : Nord-Ouest de l'Allemagne; Nord
de l'Angleterre.
Var. laidion {^scoiica, Stgr.): Ecoese; Irlande, forme de transition.
Var. (et Ab.) isis : Région boréale et arctique de la
Scandinavie et de la Russie;
Alpes de Hongrie; Partie des
Alpes Centrales.
Je ne m'occupe point des formes d'Asie énumérées plus loin
dans le Catalog de looi; j'ai montré déjà aussi que l'invention
de scotica n'est pas justifiée et apparemment ne repose sur rien.
Dans ses Fortegnelse over Norges Lepidoptera, M. W. M.
Schoyen limite l'extension de Cœnonympha tiphon « avec var.
l82 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
laidion », sans mentionner la var. isis, entre 59" 30' et 64° 30' lat.
Nord, c'est-à-dire dans les provinces de Smaalenene, Akershus,
Hedemarken, Buskerud, Sud-Bergenhus, Sud-Trondhjem et ? Fin-
marken (70"). Seulement, comme rapporté d'Alten, par M. J.
Sparre Schneider, localité correspondant, d'après ma supposition,
aux montagnes de Zetterstedt, à Bossekop, nous pouvons admettre
que tifhon-laïdion monte jusqu'au Cap-Nord dans cette direction,
quoique je crois bien que ni le D*" T. A. Chapman, ni moi-
même, nous ne l'avons découvert dans les marais qui semblent une
localité très appropriée pour l'Espèce, et dans les montagnes qui
entourent la rivière Alten, près Bossekop. Je ne l'ai pas trouvé non
plus sur l'autre côté de la frontière à Abisko, dans la Laponie
suédoise, lorsque je chassais par là en Juillet 1906.
Augmentant la liste des localités norvégiennes de Schoyen, les
suivantes peuvent être citées d'après X Enumeratio Insect. Non^eg.,
de Siebke. Part. III. « Environs de Kristiania, Skedsmo, Edsberg,
Tyldal, Odalen et Graven sur le Fjord Hardanger » ; et mon ami
M. R. S. Standen le prit au marais de Saeterstoen, sur la route
qui mène à Kongsvinger, et à Bolsksjô.
o
Dans la Laponie suédoise, Zetterstedt le signala de Amsele, sur
le bord de la rivière Vindel, à environ 64° 50' Nord de Umeà, et
M. Kloos à Kvikkjok, en Juillet 1901. Le compte rendu donné
par M. Sven Lampa de la distribution de tiphon en Suède est
extrêmement intéressant : tiphon en Oestergôtland et Smâland;
laidion dans le milieu de la Suède, et ïsis dans le Centre et le Nord;
de telle sorte qu'il est possible que la limite des formes suédoises
correspond dans ce pays à celles des formes septentrionale et cen-
trale de Grande-Bretagne. En Danemark, M. A. Klocker trouve
tiphon typique sur les terres marécageuses {Enge) en Juin et
Juillet {Sommerfugle, Part. I, 1908).
Dans la Laponie russe, Tengstrôm mentionne daviis dans toutes
les provinces du grand-duché de Finlande, depuis le Nord d'Ostro-
botten jusqu'au Sud et à l'Est jusqu'aux bords du lac Ladoga ; j'ai
déjà signalé des exemplaires pris dans les provinces russes envi-
ronnant Saint-Pétersbourg et Novgorod, tandis que M. C. A. Teich
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 183
indique t'iphon (correctement orthographié") dans sa Baltischer
Lcp'ulopteren Fauna, publiée à Riga, en 1889 et 1893.
Dans le Nord-Ouest de la Russie, tiphon est aussi signalé comme
de Lithuanie, et des gouvernements de Wilna, Pleskau {laidion),
Kaluga, Moscou et Tambov; dans l'extrême Sud-Est, en Cherso-
nèse et à Taganrog, localités probablement isolées, ce qui suggère
l'idée que l'espèce, par là, pourrait bien être une forme de C. sym-
phita, lequel Cœnonympha prend vraisemblablement la place de
tiphon en quelques contrées de la région paléarctique orientale.
En Roumanie, de Caradja indique tiphon comme se trouvant
dans les plateaux marécageux de Tschachleu (Die Grossschrnet.
des K'ônig. Rumanien, p. 59, « Iris » Dresden, VIII); et Hormuzaki
le cite du pays- frontière de la Bukovine. En Hongrie, feu Abafi
Aigner l'enregistre de Debréczin, Rév (Comté de Bihar), Eperjes
et Mehadia.
Von Rottemburg, comme on l'a montré, a décrit cette espèce
d'après des spécimens pris dans le voisinage de Halle. D'autres
autorités plus tard signalent la forme typique dans des landes et
des marécages pratiquement dans toute l'Allemagne, depuis
Schwerin, au Nord, jusqu'à Dresde, au Sud ; en descendant jusqu'à
Constance par la Forêt-Noire; à l'Est de la Belgique, Saint-Hubert,
Hautes-Fanges (« fort localisée », Donckier-de-Donceel) ; les
Pays-Bas, Drenthe bei Hoogvene, Utrecht bei de Bildt (P. C.
Snellen), en Russie jusqu'à l'Ouest-Central. En Suisse, comme on
pouvait s'y attendre, il abonde principalement dans les marais bas,
e. g. le marais de Staefa, Schûpfen, Val de Travers, Gimel-sur-
Rolle et Schaffouse. La limite Sud vers l'Est de la Suisse se trouve,
selon toute apparence, dans les marais de Weesen, où plusieurs
collectionneurs anglais en ont pris ces dernières années; et dans
les Alpes de l'Est du Vor Arlberg (Elwes), à Brixen et Krainberg.
Au Nord-Ouest, on le signale — forme typique — à Divonne et
Le Brezon ; au Centre, il semble arriver à son altitude la plus élevée
et à sa dernière limite au Sud sur le Splùgen où je l'ai vu près
de Andeer, le 5 juillet 1900. Bien qu'on l'ait trouvé à Loëche et
qu'on le découvrira probablement dans plusieurs marais sur les col-
184 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lines basses de la rive gauche du fleuve, il ne semble pas être arrivé
à une grande distance au Sud de la vallée du Rhône.
En France, comme le dit M. Oberthùr {Etudes Lépid. comparée,
fasc. IV, pages 49-52), tïphon est un papillon rare qui ne se trouve
que dans les départements de l'Est et du Nord-Est, par exemple,
le Doubs, à Morteau; dans les Vosges, à Retournemer, où il était
abondant, l'été de 1866 {Cat. des Lépid. d'Alsace, 1880, page 36,
H. de Peyerimhoff).
Alors, autant qu'il a été constaté jusqu'ici, il paraîtrait que,
sur le continent, Ccvnonympha tïphon, avec ses variétés, serait
confiné entre 4° et 45° long. E. (*) et 70° et 44" lat. N., atteignant
son point le plus méridional en Bosnie et Herzégovine (Bosnisch-
Brod, et Jacje, Mrs M. de la Bêche-Nicholl.
Qu'il me soit permis ici de dire que mon ami intime, aujourd'hui
décédé, le Rév. D"" H. C. Lang, dans son ouvrage pionnier The
Butterflies of Europe, et dont M. Oberthiir {loc. cit.') fait mention,
a fait, faute de matériaux suffisants, une diagnose inexacte des
formes de la Grande-Bretagne et de l'Irlande. Il a raison de citer
le laidion, Bkh., comme une aberration en Irland?, bien qu'il emploie
le mot « variété »; mais il se trompe quand il aFfirme qu'il se trouve
« comme variété » en Ecosse, s'il veut dire que dans toute l'Ecosse,
c'est la forme prédominante. L'assertion (page 312) que philo xenus,
Esp., se trouve principalement dans le Durham, le Cumberland et
le Yorkshire, est aussi éloignée de la vérité que de dire qu'il cons-
titue une espèce distincte. J'ai montré que philo xenus n'est la forme
prédominante dans aucun de ces trois comtés; il ne se trouve, au
contraire, que rarement dans les deux derniers, et d'ordinaire alors,
comme forme de transition. Pourquoi supposait-il aussi que pMlo-
xenus est limité à la Grande-Bretagne? Je ne puis le dire, puisque
Esper a fait la première description de cette variété d'après des
(*) L'assertion de M. Sand, « Tifhon (Rott.), Saint-Florent (Cher), A. R.
(collection Tourangin), prairies humides du 15 juin au 15 juillet, Guéret
(Creuse) », demande confirmation [Cat. raisonné des Léfid. du Bcrry ci de
r Auvergne. Paris, 1879).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 185
exemplaires venant du Nord de l'Allemagne, et que ce fait a été
confirmé par son ami le pharmacien de Neustadt-sur-l'Aisch.
Fritz Rùhl {Die palaecirkiischev. Gross-Schmetterlïnge, Band I,
page 621) mentionne, dans tous les cas, plusieurs localités de
phtloxenus dans « la région de Esper », ainsi que le Blihlerthal,
dans le grand-duché de Bade, et plus loin encore à Lemberg. Je ne
puis pas dire cependant que sa description entraîne la conviction
absolue que le philoxenus d'Allemagne et celui d'Angleterre soient
identiques. Cette manière de voir n'est que fortifiée par l'examen
des séries de la collection du Musée Britannique largement étique-
tées : « Allemagne », parmi lesquelles il s'en trouve une de Frey,
marquée tout particulièrement comme venant de Brème. Superfi-
ciellement, leur couleur est tout à fait différente du brun foncé
chaud des spécimens provenant des marécages du Lancashire, mais,
à la surface inférieure, les dessins, abondants chez quelques-uns,
font penser à la meilleure de nos formes du Sud, c'est-à-dire à celle
que l'on trouve dans la Forêt de Delamere. Je remarque aussi que
la vcouleur brune du tïphon typique de Wcesen ressemble bien plus
à celle de pamphilus que celle de notre type du comté d'York, et
les transitions à philoxenus, avec de gros yeux, sont d'un brun
beaucoup moins couleur d'ambre.
Les belles et brillantes Var. Rkodopensis, Elwes, des Balkans,
ont été, avec raison, je crois, rapportées à l'espèce ? très voisine de
l'Est, C. synipîi'iîa, depuis qu'on les a découvertes au Rilo Dagh.
Bioiiomie du CŒNONYMPHA TÏPHON
Voici un extrait de Zcller concernant les premières phases du
L . tiphon dans des conditions naturelles :
« La larve est à découvert et repose assez haut sur les brins
d'herbe. On l'observe assez facilement, mais on la capture encore
plus facilement au filet. Que rien n'ait été publié à ce sujet, cela
provient sans doute de ce que les collectionneurs laissent les larves
l86 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de papillons sans les observer, parce qu'ils obtiennent les imago
en les prenant au filet plus facilement qu'en les élevant.
» Le 25 juin, alors que les papillons volaient en grande abon-
dance sur une tourbière à découvert, j'ai trouvé deux larves assez
développées reposant sur les feuilles longues et étroites d'un Carex
des tourbières, qui poussait en touffes. Elles se trouvaient sur un
gazon tel que, bien que les feuilles eussent été coupées, on pouvait
le garder frais facilement, et elles s'en nourrirent pendant plus de
trois semaines. Elles se nourrissaient de jour, se reposant sur les
feuilles; cependant, si on les dérangeait, elles se laissaient tomber
immédiatement dans le marais et y restaient enroulées pendant
quelque temps. La première resta tranquillement allongée pendant
quelques jours sur une tige, le fond de la couleur devenant aqueux,
les dessins plus pâles; plusieurs points noirs apparaissant comme
si elle avait été piquée, puis elle se suspendit par un fil de soie, le
12 juillet, et se changea en chrysalide le 13. La seconde subit la
même transformation, le 20 juillet. Le papillon de la première
émergea le 2 août, avant cinq heures du matin... » {Stett. Ent.
Zeit., XXVI, page 29).
Une étude plus précise des premières phases du Cœnonympha
tïphon en Grande-Bretagne a été publiée par feu Edward Newman,
d'après des observations qu'il a faites en 1864-65. On les trouve
reproduites dans sa Natiiral History of British Butterflies,
pages 99-100. Il n'est nullement besoin de citer le passage en
entier; je donnerai seulement ses remarques sur l'œuf et les pre-
miers stades de la jeune larve.
« L'œuf, dit-il, est en forme de tonneau; les côtés convexes et
délicatement annelés; il est attaché à l'extrémité inférieure des
feuilles allongées et sétiformes du chouin (Rhynchospora albd),
sur lesquelles il a été déposé à la fin de juin. Ils sont toujours
séparés, et généralement un seul sur chaque feuille, quelquefois
deux, et très rarement trois. Les jeunes chenilles émergent en quinze
jours, et, rampant vers l'extrémité, elles commencent à se nourrir.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 187
Elles mangent le jour et croissent très lentement. Elles reposent
sur les feuilles dans une position parfaitement droite; si elles sont
dérangées, elles se laissent tomber sur l'herbe, le Sfîtagntim ou
autres mousses parmi lesquelles d'ordinaire pousse la Rhynchos-
pora, et là elles restent recourbées comme si elles étaient mortes
jusqu'à ce que toute apparence de danger ait disparu; alors elles
remontent sur les feuilles... A la fin d'août, celles dont j'avais pris
soin cessèrent de manger... »
Ces larves ne survécurent pas à l'hiver, bien qu'elles eussent pris
une abondante provision, pendant qu'elles se nourrissaient, à la
plante, qui, elle, resta vivante. Au printemps, il arriva un autre envoi
de la même localité, et on en vit une qui mangeait un peu de
Eriophonim (linaigrette). Mais, comme le fait remarquer Butler
{Eni. Monthly Magazine, Vol. II, pages 65-66), le chouin est évi-
demment sa nourriture propre à l'état de nature, par le fait que,
à la fois les larves et l'imago se trouvent toujours dans les parties
basses des marécages où le chouin est le plus abondant, tandis que
sur les landes plus élevées, couvertes de linaigrette, on n'a vu ni
la larve ni le papillon. On a remarqué aussi que les habitudes des
larves diffèrent beaucoup de celles des espèces apparentées, du
fait qu'elles sont particulièrement actives et vives, et qu'elles
voyagent beaucoup sur la plante qui les nourrit, « disposition pleine
de sagesse qui leur permet d'échapper aux inondations auxquelles
elles sont exposées. »
Je dois à l'obligeance de mon collègue en entomologie,
M. F. W. Frohawk, de pouvoir publier pour la première fois un
compte rendu détaillé de
L'Histoire de la Vie du CŒNONYMPHA TIPHON
« L'œuf est gros, vu les dimensions du papillon; il a 1/32 de
pouce de hauteur; il est de forme sphéroïdale elliptique; il porte
un micropyle renflé qui possède une surface finement réticulée,
l88 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
les mailles augmentant de dimension sur le reste de la couronne
et se développant de manière à produire des carènes longitudi-
nales irrégulières en descendant sur le côté, et qui disparaissent
en contournant la base. On en compte environ cinquante. Les
espaces entre les carènes sont recouverts de côtes fines, transver-
sales. La couleur, quand ils viennent d'être pondus, est vert-ocre
blanchâtre; elle tourne au jaune-paille pâle; des taches brun-ocre
pâle apparaissent sous la coquille; graduellement elles deviennent
plus prononcées et forment un dessin irrégulier fait de petites
taches et d'une bande plus ou moins régulière; le tout ressemblant
à une ceinture irrégulière. La coquille devient alors opalescente
et donne des reflets bleuâtres au grand jour.
» Les œufs sont pondus séparément sur les brins ou tiges d'herbe.
La larve s'échappe de l'œuf en rongeant la coquille sur une ligne
d'environ les deux tiers de la circonférence, juste au-dessous de
la couronne; la couronne sert pour ainsi dire de couvercle et la
larve sort de force. La durée de l'œuf est d'environ quinze jours.
» Immédiatement après l'émergence, la larve mesure i/io de
pouce de longueur. Le corps est légèrement plus mince dans la
partie postérieure; il porte de fortes rides transversales; chacun
des segments de l'abdomen se compose de six subdivisions, dont
la première, à chaque segment, est la plus grande. Il y a cinq lignes
longitudinales couleur ambre terne, une ligne médio-dorsale et
deux autres de chaque côté, c'est-à-dire une ligne subdorsale et
une immédiatement au-dessus des stigmates. Entre ces deux der-
nières, se trouve une ligne fine, assez brisée, de même couleur.
L'arête latérale est un peu plus blanche que la surface du dos,
lequel est ocre-perlé pâle; la surface du ventre est ocre sensiblement
plus foncé. Les pointes anales se terminent par un piquant légè-
rement recourbé. Sur le côté de chaque segment se trouvent cinq
pointes minuscules foncées, en forme de griffes, toutes faisant
saillie en arrière : deux, entre les lignes dorsales; une, juste au-
dessus du stigmate, et deux, juste dessous. Sur les pattes mem-
braneuses, sur les vraies pattes et sur les trois derniers segments,
se trouvent des épines blanches simples. Les stigmates sont de
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 189
couleur brun-olive terne. La tête est grosse, en forme de boule,
de couleur ocre clair, envahie par de tout petits points blancs;
les yeux sont noirs.
» Les jeunes larves ont refusé de manger du choum; mais quand
on leur a fourni du Poa annua, elles ont commencé à en manger
aussitôt et elles ont continué à bien s'en nourrir. Quand elles sont
jeunes, elles mangent pendant le jour.
» Première mue, le 24 août. Avant la première mue, quand elle
a douze jours, la larve a une longueur de 1/6 de pouce. Le fond
de la couleur à ce moment est ocre verdâtre; mais le vert est
presque pur sur la plus grande partie de la moitié antérieure du
corps, puisque la nourriture apparaît à travers le corps à demi-
transparent. Les rayures ambre du commencement de sa vie ont
pris maintenant une teinte plus foncée; elles sont brunes et ont
pour bordure en dessous une ligne blanchâtre qui suit la lisière
des rayures latérales.
» Avant la seconde mue, la larve a une longueur de 1/4 de
pouce. Le fond de la couleur est vert; les rayures longitudinales
medio-dorsales, sub-dorsales et spiraculaires sont vert plus foncé.
La première est bordée de chaque côté par une fine ligne blan-
châtre. La rayure subdorsale a pour bordure en dessus une rayure
blanchâtre, plus large et plus apparente; en dessous, elle a pour
bordure une ligne plus foncée que le fond. La rayure spiraculaire
a pour bordure inférieure une bande blanche brillante et relati-
vement large. La tête est vert jaune pâle; elle est granulée et
envahie de minuscules points noirs ; les yeux sont noirs. Le
corps est parsemé de points noirs en forme de griffes pareils à
ceux du dernier stade. Plusieurs larves ont mué une seconde fois
pendant la première semaine de septembre et sont entrées dans
leur période hivernale pendant la seconde partie du mois, reposant
sur la base des tiges d'herbe.
» Après la seconde mue et après avoir hiverné, quand elle a
environ 190 jours, la larve a une longueur d'à peu près 2/7 de
pouce. Elle n'est que légèrement plus longue que pendant le stade
précédent, mais elle est beaucoup plus grosse. Sauf que les rayures
igo LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sont plus accentuées, la couleur et le dessin sont comme avant la
mue; les pointes en forme de crochets sont plus développées.
» Le 6 mars, j'examinai les plantes sur lesquelles les larves
avaient passé l'hiver. Je trouvai que dix-huit avaient passé l'hiver;
quelques-unes se mouvaient lentement çà et là. Le lendemain fut
une journée chaude et ensoleillée, je remarquai que trois d'entre
elles avaient rampé sur les minces tiges de Festiica et étaient en
train de manger les sommets au soleil. Elles continuèrent à s'ali-
menter pendant le mois de mars, ordinairement le matin, quand le
soleil avait suffisamment réchauffé l'atmosphère.
» La troisième mue, pour la plupart des larves, eut lieu pendant
le mois de mars. Après cette transformation, quand elle a neuf
mois, la larve a une longueur de 1/2 pouce. L'ensemble de la
couleur et des dessins est nettement marqué. La tête est vert clair,
elle est granulée et parsemée de minuscules points blancs. Le corps
est également granulé et couvert de verrues blanchâtres; chacune
d'elles portant une pointe en forme d'épine. En captivité, elles se
nourrissent de diverses Graminées, particulièrement de Festuca,
qu'elles commencent toujours à manger par le sommet et conti-
nuent en descendant. Elles ont les mouvements très lents et se
glissent comme des limaces paresseuses. Au moindre dérangement,
elles tombent de la plante.
» Le premier avril, la première d'entre elles se fixa pour la qua-
trième et dernière mue. Après cette mue, quand elle est arrivée à
son entier développement, la larve mesure un pouce de longueur.
Elle est assez élancée, légèrement plus mince en avant et encore
plus en arrière. La tête est ronde, granulée et recouverte de pointes
en forme de poils tout à fait minuscules et qui deviennent des
poils blanchâtres sur le devant. Les divisions des segments du
corps sont mal définies; chacune d'elles ayant six subdivisions
qui forment des rides transversales. La surface du corps, pareille
à la tête, est granulée, toute parsemée de verrues blanchâtres
minuscules, qui portent chacune d'elles une pointe en forme de
griffe toute petite.
» La teinte générale est verte comme de l'herbe, traversée Ion-
LÉriDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 19I
gitudinalement d'une bande mediodorsale vert velouté très foncé
pâlissant à chaque extrémité. Cette bande est bordée par une
mince ligne blanchâtre. 11 y a une rayure blanche subdorsale
nuancée de jaune citron, qui se termine sur la pomte anale, et une
rayure substigmatale d'un blanc plus pur. Toutes les rayures sont
à égale distance les unes des autres. Entre les rayures subdorsale
et substigmatale se trouve une ligne sous-cutanée, irrégulière, d'un
vert foncé.
» Les pointes anales sont roses et blanches. La tête est verte.
Les parties buccales et les yeux brunâtres ; les vraies pattes et les
pattes membraneuses sont vertes.
» La première larve s'est suspendue le 10 mai, et s'est changée
en chrysalide le 13 mai 191 2, à 6 heures du matin. Une seconde
larve s'est suspendue pour se transformer, le 28 mai, et elle est
devenue chrysalide de bonne heure, le matin du 30 mai 191 2.
» La chrysalide ressemble beaucoup à celle de C. pamfhilus;
mais elle a l'abdomen moins recourbé et est un peu plus grosse.
Elle a une longueur de 7/16 de pouce et son corps a des propor-
tions élégantes. Vue de côté, la tête est angulaire; le thorax est
légèrement caréné et renflé sur le dos; l'abdomen est allongé, assez
renflé vers la base et recourbé vers le segment anal qui se termine
par un cremaster largement pourvu d'un faisceau serré de crochets
couleur d'ambre pareils de forme à ceux de C . pamphilus. Surface
du ventre; les ailes étant renflées près de l'angle apical, le contour
est alors légèrement concave jusqu'à la tête. Vue par derrière, la
tête est large et tronquée, angulaire à la base des ailes; l'abdomen
est renflé au milieu, puis diminue vers l'extrémité anale. La
couleur tout d'abord est d'un vert éclatant transparent à la tête,
au thorax et aux ailes; l'abdomen est vert plus jaune et graduel-
lement devient plus vert. Depuis le moment oi^i elle a un jour
d'existence jusqu'à la fin de la quatrième journée, elle est du vert
émeraude clair le plus éclatant, finement tacheté de blanc verdâtre,
très faible au commencement, mais plus distinct après le quatrième
jour. Une bande vert olive terne suit la bordure intérieure de l'aile,
qui forme une légère arête, bordée en dedans d'une bande blan-
192 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
châtre. Ces bandes se continuent sur le devant de la tête; mais
elles sont interrompues par l'antenne et par l'œil. Deux autres
bandes courent parallèlement aux nervures : une médiane et l'autre
près de l'angle apical. Le bout de la langue est vert foncé et la
couleur disparaît graduellement vers le milieu. Il y a une rayure
longitudinale medio-thoracique vert foncé et une bande latérale
pourpre terne sur le segment anal. Les 3*^, 4® et 5'' segments de
l'abdomen ont, chacun, une verrue blanc jaunâtre sub-dorsale.
» Après le quatrième jour, la couleur verte prend une teinte
plus terne et plus prononcée, et les taches blanches forment un
contraste plus fort. Quelques individus portent des dessins noirs
très apparents. La couleur alors ne change pas pendant une quin-
zaine; après quoi, les ailes prennent une teinte plus ocre et
deviennent orange terne, le 21® jour. Les couleurs de l'imago se
développent alors rapidement et passent au brun purpurin, le
22^ jour, pendant que la tête et l'abdomen restent vert terne. Le
papillon émerge le lendemain; l'état de chrysalide durant vingt-
trois jours. Une autre larve qui s'est changée en chrysalide le
25 mai 191 2, a émergé de bonne heure le matin du 17 juin 191 2,
étant restée, elle aussi, vingt-trois jours à l'état de chrysalide.
F. W. Frohawk. »
Comme conclusion, je voudrais exprimer mes sincères remercie-
ments aux nombreux entomologistes qui m'ont prêté leur assistance
pour déterminer la distribution du Cœnonynipha tïphon dans le
Royaume-Uni et pour rechercher les détails de l'histoire de son
existence : M. A. S. Tetley, de Scarborough; M. Arthur Horne,
de Aberdeen; M. J. Arkle, de Chester; M. W. J. Kerr, de Corwen,
Nord du Pays de Galles; M. T. Gréer, de Stewartstow^n ; M. J. E. R.
Allen, de Portera, Enniskillen; M. K. J. Morton, de Edimbourg;
M. F. H. Day, de Carlisle; M. C. F. Johnson, de Stockport, et
M. W. G. Sheldon, de Croydon. Ces messieurs m'ont tous fourni
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 193
des matériaux provenant de leurs terrains de chasse respectifs, de
même que des renseignements inappréciables. M. F. W. Frohawk
m'a permis d'anticiper de plusieurs mois la publication de son
histoire complète de la vie du papillon. M. W. F. de Vismes Kane
m'a ouvert des champs utiles d'information en Irlande. Je dois
également une grande reconnaissance à M. Horne, à M. Morton,
à M. Alfred Newstead ainsi qu'aux Membres de la Société d'His-
toire Naturelle de Chester, à M. Tetley, à M. Allen et à M. Gréer,
grâce à qui je puis présenter les photographies qui, mieux que toute
combinaison de mots, permettent à l'Entomologiste de se rendre
compte de la nature de la montagne, lande ou marécage que
recherche notre « Large Heath Butterfly » indigène.
H. Rowland-Brown.
13
VI
Observations sur les SYRICHTHUS
du Groupe d'ALVEUS
Le Genre Syrichihiis est certainement encore le moins bien
connu parmi les Rhopalocères européens.
Afin de contribuer à résoudre quelques questions litigieuses,
plusieurs Entomologistes genevois, notamment MM. le D"" Prof.
Reverdin, Rehfous et Lacreuze, ont publié sur les Syrichthiis des
observations anatomiques et biologiques qui sont du plus grand
intérêt. J'ai moi-même collaboré aux recherches qui ont pour but
de chercher à discerner les différences spécifiques entre les Hes-
péries; pour cet objet, j'ai publié dans les précédents volumes des
Etudes de Lépidoptêrologie comparée, des mémoires accompagnés
d'une illustration due au talent si consciencieux et si distingué de
mon ami J. Culot.
En igi2, j'ai réuni de nouveaux matériaux, afin de tâcher de
m'éclairer un peu davantage, prmcipalement en ce qui concerne les
Syrichthus Alveus, Ryffelensis, F oulquieri, Bellieri, Carlinœ.
Pour cela, mon ami Gédéon Foulquier dont le zèle entomologique
est si dévoué et si persévérant, m'a généreusement envoyé de nou-
veaux documents provenant de Saint-Zacharie, dans le départe-
ment du Var, localité qui paraît être son lieu de chasse de prédi-
lection.
D'un autre côté, M. Victor Cotte, l'excellent chasseur de Digne,
a accepté d'entreprendre, à mon intention, durant les mois de
juillet et d'août 191 2, une exploration entomologique à T. arche,
196 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
en vue de récolter principalement les Syrïchthus de cette région
alpestre.
En France, le temps, l'été dernier, fut souvent contraire à la
chasse des Lépidoptères Rhopalocères; car le ciel était trop fré-
quemment obscurci par les nuages et les heures de soleil étaient
malheureusement rares. Cependant M. Victor Cotte a recueilli,
en SIX semaines, près de 1.500 exemplaires de Syrichthus, dans les
montagnes des environs de Larche. Un tel butin donne une haute
idée de la richesse de la localité et de la valeur du chasseur.
J'avais espéré moi-même capturer, en août 191 2, sur les dunes
gazonnées et profondément vallonnées de La Guimarais et de
Miel-Pot, situées entre Samt-Malo et Cancale, un peu au nord
du bourg de Saint-Coulomb, quelques Syricktkus Armoricanus,
Espèce encore assez généralement méconnue. J'attendais en vain
pour cette chasse une journée favorable; la saison passait sans
qu'aucune embellie vînt nous réjouir. Enfin, alors que le mois de
septembre était déjà fort avancé, me trouvant favorisé de l'ai-
mable compagnie de mon excellent ami Charles Blachier, de
Genève, nous nous rendîmes avec mon petit-fils Henri Oberthiir,
au lieu même 011 j'avais toujours rencontré le Syrichthus Armo-
ricanus. Nous en aperçûmes plusieurs exemplaires voltigeant rapi-
dement, malgré la température contraire; mais nous ne pûmes
capturer qu'un seul spécimen. Encore avait-il les ailes un peu
usées par le vol.
Je remettrai donc à une autre année, plus ensoleillée, s'il plaît
à Dieu, une recherche minutieuse du Syrichthus Armoricaitus, en
Bretagne, dans les localités qu'il affectionne; cette fois-ci, je me
bornerai à présenter les récoltes faites en Provence, j'en profiterai
pour rectifier quelques erreurs antérieurement commises par moi,
relativement à l'habitat d'Alve?is et qu'il importe de ne pas laisser
s'accréditer plus longtemps.
Je ne me flatte pourtant point de produire un travail définitif.
Pour cela, il faudrait que les présentes observations fussent
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE IQ/
exemptes de toute appréciation erronée. Or, dans l'état actuel
des choses, ce serait téméraire de s'imaginer que nous sommes en
possession de toute la somme de vérité. Je sens que nous nous
avançons graduellement vers une plus exacte connaissance des
Syrichthus. Mais il faut encore découvrir des circonstances bio-
logiques essentielles et qui sont restées jusqu'ici des secrets pour
les Entomologistes.
Mon but est surtout de rendre bien certaine l'identification des
exemplaires suffisamment caractérisés des nouvelles Espèces (ou
Morphes?) des Syrichthus de Provence, Plaine et Montagne, qui
ont été récemment distinguées et sur le compte desquelles les
Entomologistes contemporains ne paraissent pas assez bien fixés
jusqu'ici.
Je me propose de m'appuyer sur une figuration abondante,
susceptible de parler efficacement aux yeux. C'est pour cela que
j'ai remis à M. Culot, pour servir de modèle, en vue des Planches
qu'il exécutera avec sa maîtrise accoutumée, plusieurs exemplaires
de chaque Espèce ou Forme, choisis parmi les plus nettement
caractérisés. Il me paraît, en effet, bien difficile, lorsqu'il s'agit
de papillons litigieux et généralement malaisés à identifier, de
fixer l'opinion au moyen d'une illustration qui serait réduite à
un seul individu de chaque sexe, pour chaque unité considérée
comme distincte. De plus, il me semble que, pour rendre intelli-
gible la démonstration, il est nécessaire de représenter des indi-
vidus d'une fraîcheur parfaite et possédant aussi complètement
et clairement que possible, l'ensemble des caractères au moyen
desquels on les définit.
La méthode, très généralement pratiquée de figurer seulement
une moitié en dessus et une moitié en dessous d'un Lépidoptère,
peut sembler suffisante pour la représentation des Espèces peu
variables et ne donnant pas lieu à controverse; par exemple il
semble que la figure d'un unique spécimen du Pa-pilio Phidias,
avec un demi-dessus et un demi-dessous, permet de se rendre
parfaitement compte de la manière d'être du Pafilio en question.
Mais il n'en est pas de même en ce qui concerne les Syrichthus.
198 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
C'est pour cela que, sur la PI. CXLI du Volume VI des Etudes
de Lépidoplérologie comparée, j'ai fait représenter sous les
j^os 12"/^ à 1288, douze spécimens du Syrichthiis Fritilliim, Huebn.,
dont quatre appartiennent à la petite forme parisienne Cirsii,
Rambur, et huit à la forme provençale qui paraît assez bien réfé-
rable à Fritillum, Huebner, fig. n"' 464 et 465, dans Sammlung
europaeischer Schmetterlinge.
J'espère, par le moyen de cette figuration copieuse appliquée
aux Fritillum et Fritillum-Cirsii, avoir contribué à fixer les Ento-
mologistes sur une question spécifique difficile et désormais sus-
ceptible d'être plus exactement appréciée.
Je me propose d'employer le même procédé en ce qui concerne
les Syrichthiis de Larche et, après examen très attentif de l'en-
semble de la récolte faite par M. Victor Cotte, j'exposerai dans la
présente Notice les considérations qui me semblent définir exacte-
ment l'état présent de la question encore incertaine des Syrichthiis
du groupe àHAlveus.
Le village de Larche (Basses-Alpes) est bâti à 1,690 mètres
d'altitude; on y compte 550 habitants; Larche est tout près de
la frontière italienne, dans la vallée de l'Ubayette. L'aspect du
pays est sévère et les voyageurs le trouvent parfois empreint d'une
saisissante tristesse. D'ailleurs le climat y est très dur, c'est à peine
si l'on y goûte deux ou trois mois d'été. Presque toujours les
matinées et les soirées sont très fraîches; aussi en juillet et août,
même lorsque le milieu du jour a été très chaud, on voit les habi-
tants constamment revêtus de leurs mêmes vêtements de laine
épaisse; ils ne les quittent en aucune saison. Les maisons sont
construites en vue de résister à l'énorme masse de neige qui les
recouvre de temps en temps.
Entomologiquement parlant, Larche est une localité célèbre;
elle fut explorée par Donzel, Bellier de la Chavignerie, Antoine
Guillemot, Berce, Emmanuel Martin et par bien d'autres qui n'ont
point laissé de souvenirs imprimés de leurs explorations. Les
prairies qui sollicitent l'attention de l'Entomologiste sont, à
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE IQQ
Larche, de même nature qu'à Barcelonnette ; elles paraissent cou-
ronnées par des escarpements pierreux, du plus difficile accès.
Près de Larche, la Tête de Viraysse, amas rocheux aux pentes
vertigineuses, au delà du plateau de Malmcrt, est un spécimen
très rébarbatif des sommets, dans cette partie des Alpes.
Il y a cependant un vallon délicieusement fleuri, dit le Lau-
sannier, « couvert, dit Donzel, d'une infinité de belles plantes
parmi lesquelles brille au premier rang, l'élégant, le ravissant
Eryngium alpinum que les gens du pays appellent à si juste titre
la reine des Alpes. »
Antoine Guillemot qui fut, il y a plus de cinquante ans, mon
correspondant et mon ami, a écrit sous le titre de : Vingt-cinq
jours de chasse aux Lé-pidopteres à Barcelonnette et à Larche, le
récit d'une excursion qu'il avait faite au mois de juillet 1855, en
compagnie des frères Bellier de la Chavignerie et de M. de Lajo-
lais, géologue et diplomate. Guillemot parle également du vallon
du Lausannier et de V Eryngium alpinum, mais c'est pour contester
la royauté alpine de cette ombellifère. Selon Guillemot, la supré-
matie de panicant est usurpée; à son point de vue, la plante à
laquelle il convient d'attribuer la royauté dans les Alpes, c'est
« le Rhododendron ferrugineuni dont les touffes couvertes de
fleurs rouges tranchent de la manière la plus brillante sur la ver-
dure des pelouses. »
A une heure et demie de marche vers le Piémont se trouve le
lac de la Madeleine entouré d'immenses prairies qui s'élèvent gra-
duellement jusqu'à de très grandes hauteurs. C'est là que se
rencontre parfois V Anaitis Simpliciala, Tr., que Bellier et Guille-
mot crurent nouvelle. Ce fut dans la même année 1856 que Bellier
la décrivit avec le nom de Magdalenaria, tandis que Guillemot,
de son côté, l'appelait : Pierretaria.
Lors de la mémorable querelle qui s'éleva en 1856, entre certains
membres de la Société Entomologique de l'^-aiice, à propos de la
vente de la collection Pierret, illicitement réalisée par ladite
Société, l'un des plus regrettables incidents fut que, pour punir
Guillemot de ses virulentes réclamations, la Société expulsa in-
200 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
justement cet Entomologiste distingué du nombre de ses membres.
Les noms de Fierretaria et de Magdelanaria revinrent plusieurs
fois sous la plume des Entomologistes qui participèrent à cette
dispute douloureusement acerbe. Toutes les pièces relatives à cette
pénible affaire dont l'écho à peine affaibli a jadis retenti à mes
oreilles, ont appartenu à Emmanuel Martin qui les avait soigneu-
sement collectionnées; elles sont manitenant entre mes mains. Il
est bien fâcheux que la Société entomologique de France n'ait pas
conservé la collection Pierret, comme c'était son devoir. De quel
intérêt immense serait aujourd'hui cette collection qu'on disait
si belle, lorsque survint, en 1850, la mort d'Alexandre Pierret qui
y avait consacré tant de soins, de voyages et d'argent. Le père
Pierret légua généreusement à la Société la merveilleuse collection
formée par son regretté fils.
Hélas, il y a des jours où certams adeptes de l'Entomologie
oublient, d'une part, qu'il faut fidèlement respecter les clauses d'un
legs, et que, d'autre part, notre Science doit rester par dessus tout
aimable. Mais revenons aux Syrichthîts et c'est Antoine Guillemot
qui nous y ramènera.
Cet ardent collecteur n'a pas manqué de récolter des SyrichtJius
dans les Basses-Alpes; mais, en passant la revue de ses captures,
après avoir cité le Syrichthus Serraiulœi voilà à quoi se bornent
les renseignements que donne Antoine Guillemot sur le reste des
Espèces : « Nous avons pris une certaine quantité d'autres
Syrichthus qui viendraient sans doute se ranger dans les nom-
breuses Espèces créées, il y a peu d'années, aux dépens de Fri-
tilliim; mais je ne m'aventurerai pas à donner une liste des noms.
Ce genre est d'une détermination qui ne peut qu'être très problé-
matique tant qu'on n'aura pas pu étudier les chenilles des diverses
espèces. Dans l'état actuel de nos connaissances, les caractères
spécifiques indiqués sont si fugitifs et de si mince valeur qu'on
ne trouverait pas deux Lépidoptérisles du même avis sur leur
détermination. Je me suis donc contenté de mentionner ci-dessus
Serratitlœ, parce qu'elle est très distincte à l'état parfait et qu'il
est impossible de la confondre. »
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 20I
Quant à Donzel, dans l'énumération des Lépidoptères des
Basses-Alpes, il s'abstient de citer aucun Syrichthus. Dans ces
conditions, il ne saurait y avoir de difficulté.
Il n'en est pas moins vrai que l'opinion émise par Guillemot
en 1856 est encore aujourd'hui celle de beaucoup d'entre nous.
Quoi qu'il en soit, la difficulté d'un sujet m'attire plus qu'elle
ne m'éloigne; voici donc le jugement que m'inspire l'examen com-
paratif des Syrichthus de L arche et de Saint-Zacharie.
Syrichthus Bellieri, Obthr.
Le cf est figuré sous le n° 490 de la PI. LVI et la Q sous le
n° 487 de la même Planche, dans le Vol. IV des Etudes de Lé-pi-
doftérologïe comparée. Le cf représenté avait été pris à Larche et
faisait partie de la collection Bellier. J'avais capturé la Q n° 48;
à Ryffelalp, en juillet 1912.
Ce qui caractérise Bellieri, c'est, sur les ailes inférieures, en
dessous, le rétrécissement des parties ocre jaune et par suite le
développement considérable des parties blanches. En dessus,
l'aspect du cf est remarquablement clair. Aux ailes supérieures,
il y a, près de la base et le long du bord marginal, un épais semis
d'écaillés blanchâtres, tandis qu'aux inférieures, à la base, dans
l'espace médian et le long du bord marginal, on aperçoit une
éclaircie blanchâtre, de telle façon qu'on pourrait définir les ailes
inférieures comme suit : ou bien, fond blanchâtre traversé par deux
bandes noires, la première un peu plus épaisse, la seconde un peu
plus ondulée, allant du bord costal au bord anal; ou encore, fond
des ailes d'un brun noir traversé du bord costal au bord anal, par
trois éclaircies blanchâtres, basilaire, médiane (celle-ci large) et
submarginale. La frange blanche est bien découpée par des traits
noirs qui semblent prolonger les nervures ; les taches blanches des
supérieures sont assez larges et bien nettes. En dessous, aux ailes
inférieures, les taches sont toujours ocre jaune sur un fond blanc,
et, aux supérieures, l'espace basilaire est largement gris blanchâtre
et le bord terminal est blanc un peu jaunâtre.
202 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
La Q a le fond des ailes, en dessus, plus jaunâtre, moins blan-
châtre que le çf; elle présente un aspect un peu doré et les taches
blanches des supérieures sont très réduites comparativement à celles
du cf.
Syrichthiis Foulquieri, Obthr.
Très bien figuré par Duponchel avec le nom de Carthami
{Siippl., PI. XLII, fîg. 3, 4). Le nom de Carthami gravé sur la
Planche précitée, a été remplacé aux pages 259 et 260 du texte,
par celui àHAlvens.
J'ai déjà fait représenter Foulquieri cf, sous les n"** 487 et 48g
de la PI. LVI du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie com-
parée, et Foulquieri Q , sous le n° 488 de la même Planche.
J'ai mitialement décrit Foidquieri à la page 404 du Vol. IV
(loc. cit.), et continuant les observations entreprises sur cette belle
Hespérie provençale, je lui ai consacré, dans le Vol. VI (p. 86 et
suivantes), une notice qui fut complétée d'un façon très pitto-
resque par la littéraire et expérimentée collaboration de mon ami
Gédéon Foulquier.
Je crois devoir ajouter quelques renseignements, en vue de fixer
toujours plus exactement nos connaissances à l'endroit d'une
Espèce française jusqu'ici méconnue.
D'après les documents que je possède actuellement, Foulquieri
serait, en France, exclusivement provençal et languedocien. Mais,
selon ce que me mande le D'" Prof. J. Reverdin, Foulquieri a été
capturé en Italie, par O. Querci, aux Monti Sibillini-Piceno, par
900 à 1.400 mètres d'altitude. Je ne possède dans ma collection
aucun exemplaire italien de Foulquieri. En France, c'est dans
les environs de Marseille et de Saint-Zacharie que l'opposition si
caractéristique des teintes noires, grisâtres, ocre pâle et blanches
sur le dessus des ailes des cf se trouve plus vivement accentuée.
A Digne, Foidquieri est généralement de taille un peu plus petite
que dans le Var et les Bouches-du-Rhône. J'en possède un cf pris
à I-a Malène (Lozère).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 203
Foulqiiieri a le dessous des ailes inférieures blanc avec des
taches jaunes plus élargies que chez Bellieri. La couleur de ces
taches varie de l'ocre jaune au brun plus ou moins roux. Le bord
terminal des ailes supérieures, en dessous, n'est pas lavé de blanc
comme chez Bellieri et le dessus des ailes est aussi moins blan-
châtre et plus foncé que chez Bellieri.
L'ensemble de Foulquieri paraît robuste, et sa taille sur le lit-
toral méditerranéen semble plus grande que dans la basse mon-
tagne. C'est à Saint-Zacharie que la forme de Fcnlqmeri me
semble plus belle. Chez certains exemplaires, l'opposition des
parties noires, grises et blanches est très vive sur le dessus des
ailes; mais tous les échantillons ne sont pas aussi bien caracté-
risés sous ce rapport.
Le D"" Reverdin a constaté que les organes génitaux des Sy-
richthus Foulquieri et Bellieri sont semblables entre eux, mais
très distincts ^Alveus. Il en conclut, comme moi, que Foulqjneri
et Bellieri ne peuvent pas faire partie de la même unité spécifique
c(^ Alveus ; mais de là à conclure que Foulquieri et Bellieri sont
deux formes appartenant à une seule et même Espèce, il me semble
prématuré d'y souscrire.
Je fais de nouveau figurer deux cf et deux Q du Syrichthus
F oulquien.
Syrichthus .4lveus, Huebncr.
Dans les SyricJithus {Hesperïa, selon Staudinger et Rebel), on
peut dire que Tniiportant article : 703. Ah'cus du Çalalog., 1901,
est entièrement à refaire. Cet article n'a été l'objet d'aucune étude
attentive de la part de Staudinger et Rebel qui l'ont traité avec
la même négligence que les Genres Orrhodia, Apamea, etc., etc.
J'invite donc les Entomologistes qui tiennent à avoir des col-
lections correctement classées et nommées, à attiédir leur confiante
dévotion envers un Catalog qui ne la mérite guère, et à rechercher
par les études dans la Nature et par l'examen des divers ouvrages
204 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
d'Entomologie, le moyen de séparer bien exactement les Espèces
et de leur attribuer le nom qu'elles doivent réellement porter.
Heureusement, le nom Alveus ne repose pas sur ce qu'on est
convenu d'appeler une description, mais bien sur les figures 461
(cf en dessus), 462 et 463 (q en dessus et en dessous) et 506
(Ç) en dessus), publiées par Huebner à qui Guenée a décerné le
titre de premier des Iconographes ; il en résulte qu'on peut, au
moyen de ces figures, se rendre compte de ce qu'est réellement
Alveus, selon Huebner, et raisonner d'après une documentation
initiale présentant une base assez certaine. J'ai confronté avec les
figures précitées de l'ouvrage de Huebner : Sammlung eiiro-
■paeischer Schmetterlin ge, la longue série que je possède des
Syrichthus de Larche et je trouve qu'il y a, dans cette série, un
grand nombre d'échantillons tout à fait réf érables aux figures
données par Huebner. Les Q sont variables et peuvent présenter
la forme figurée sous le n° 463, tout aussi bien que celle publiée,
un peu plus loin, mais en dessus seulement, sous le n° 506.
Dans Alveus, de Larche, en dessus, le fond des ailes est sombre
et uniformément d'un brun noirâtre; les taches blanches, sur les
supérieures sont nettes, mais de dimension généralement moyenne;
sur les inférieures, il y a deux parties plus claires que le fond :
la première médiane, la seconde submarginale.
En dessous, aux ailes inférieures, le dessin est bien conforme
à la fig. 463 de l'ouvrage de Huebner, à cette seule différence que
la partie ocreuse est, dans la nature, plus jaunâtre et moins noi-
râtre que la fig. 463 précitée; seulement, comme l'a fait observer
l'hon. Walter Rothschild, au Congrès d'Oxford, en 191 2, il y a
des couleurs qui, par un défaut de composition chimique, peuvent
se modifier et s'altérer avec le temps. Cet inconvénient se remarque
sur certaines Planches de l'Iconographe suédois Clerck, mais il
est aisé de s'en apercevoir et d'en tenir le compte qu'il convient.
Je fais figurer deux paires d'un Syrichthus abondamment pris
à Larche, comme se rapportant, suivant moi, à V Alveus, selon
Huebner.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 205
Rarabur {Faune de l Andalousie, PI. 8, fig. 3) représente le
dessous d! Alveus; je crois que c'est bien le même Alveus que celui
de Huebner, quoique certaines différences apparaissent dans le
dessin des ailes inférieures en dessous. Cependant ces différences
sont légères et semblent individuelles; en effet, j'ai, dans ma
collection, des individus que je crois tout à fait assimilables, spé-
cifiquement, les uns aux autres, et qui ressemblent assez exactement
les uns à la figure donnée par Huebner, les autres à celle donnée
par Rambur. Je considère donc comme appartenant à la même
unité appelée Alveus, les Syrichthus Alveus, Huebner et Alveus,
Rambur et par conséquent les papillons référables à cette double
figuration.
Il est intéressant de lire la notice consacrée par Rambur au
Scelotrix Alveus, Huebner; cette notice est imprimée aux pages
69-71 du Catalogue systématique des Lépidoptères de l'Anda-
lousie.
Rambur constate que l'Espèce est surtout commune dans les
parties montagneuses du Midi.
J'ai observé la même chose et je dois faire ici une rectification
importante. Dans le Vol. IV de? Etudes de Lépidoptérologie
comparée, à la page 403, je signale Alveus comme pris à Angou-
lême. J'ai reconnu depuis que j'avais fait une détermination
erronée. Le soi-disant Alveus d'Angoulême me paraît aujourd'hui
être réellement un grand exemplaire de Serratulœ. De même dans
le Vol. VI, je fais connaître à tort (page 88) que je possède un
Alveus pris à Lectoure (Gers); ce Syrichthus de Lectoure ne me
paraît point être un Alveus, mais je crois avoir constaté, en l'étu-
diant de nouveau, que c'était réellement un Onopordi. Dès lors
Alveus semble bien être une Espèce de montagne, non de plaine,
et je me demande alors si les exemplaires qui existent dans la
collection Guenée avec l'étiquette : Herblay (Seine-et-Oise), pro-
viennent bien réellement de cette localité. Malheureusement la
faune des Lépidoptères des environs de Paris semble aujourd'hui
plutôt moins bien explorée qu'elle ne le fut jadis et je n'ai pas
réussi à obtenir les Syrichthus de la région parisienne dont j'aurais
2o6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
eu besoin pour fixer mon opinion sur quelques points particuliè-
rement intéressants.
En définitive, Alveus n'a encore été authentiquement trouvé en
France, d'après les documents dont je dispose, que dans les Alpes
et les Pyrénées. Il vole au pied ou sur la pente des montagnes, à
une altitude quelquefois très peu élevée, mais, d'après mes obser-
vations, il peut s'élever jusqu'au delà de i,8oo mètres. Je possède
d'Allemagne (ex coll. Kuwert) et des Alpes-Maritimes, une forme
à!Alve2iS d'aspect sombre et de grande taille, bien différente de la
morphe de Larche et de celle des Pyrénées-Orientales et centrales.
Je fais figurer en même temps que quatre Alveus o" et Q de
Larche, deux Alveus cf et Q des Alpes-Maritimes. Le faciès de
ces deux derniers Alveus est bien spécial. Si je possédais un grand
nombre d'exemplaires de \ Alveus allemand et des Alpes-Mari-
times, je serais tenté de le distinguer de \ Alveiis type figuré par
Huebner et par Rambur; mais je me borne à une figuration
d'attente pour signaler à l'attention des Entomologistes le grand
et obscur Alveus en question. D'ailleurs il existe vraisemblable-
ment plusieurs morphes allemandes à^ Alveus sur le compte des-
quelles je n'ai pas réussi à me fixer assez exactement jusqu'ici.
Il s'agit notamment de \ Alveus sur lequel Johannes Schilde, de
Bautzen, a disserté assez longuement dans Berliner entom. Zeit-
schrift, Bd. XXX, Taf. II, en un article intitulé : Betrachtungen
ueber die Variabilitàt in der Schmeiterlings-Gattung Pyrgus.
L'auteur Schilde étudie certains Syrichthus (à qui il donne le nom
générique Pyrgus) et notamment l'Espèce Alveus. Il publie sous
les 11°*' I, 2, 3 et 4 de la Taf. II, le dessin très agrandi de l'aile
inférieure en dessous de Pyrgus Alveus, typisck, von Bautzen;
Alpin, von Bergùn und von Franzenshohe, et d'une variété nou-
velle Fungiiîus, aus dem Vintschgau. Dans V Alveus de Bautzen
et de Wintschgau, la bande blanche médiane est entière jusqu'à
l'avant-dernier pli de l'aile, le long du bord anal ; chez V Alveus
dit : Alpin, il y a arrêt de la bande blanche dans l'espace infra-
cellulaire; le côté intérieur de l'aile inférieure, entre le bord anal
et l'espace infracellulaire, est entièrement recouvert par la couleur
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 207
du fond qui fait ainsi la jonction entre les deux parties ocracées
antémédiane et submarginale. Je n'ai rien trouvé dans mon ma-
tériel qui fût exactement semblable aux figures données par
Schilde.
En définitive, les morphes du Syrichthus Alveus d'Allemagne
et d'Autriche ne sont pas bien connues ; aussi Fruhstorfer a-t-il
exprimé une vérité incontestable lorsqu'il a fait imprimer dans
Insekten Boerse, 1908, cette phrase que j'ai déjà rapportée dans
les Etudes de Lépid. comparée -. « Deutschland ist zoogeogra-
phish eines der unbekanritestcn Laender der Erde. »
Syrichthus Kyffelensis, Obthr.
Les premières figures de 5. Ryffelensis ont paru sous les n°^ 470
et 471 de la PL LIV du Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie
comparée. J'ai disserté sur Ryffelensis aux pages 405 et suivantes
du même volume IV.
Pour contribuer à mieux faire connaître Ryffelensis, je fais
figurer, dans le présent volume VII, quatre cf et deux Q. Guenée
avait bien distingué Ryffelensis; il en avait réuni une série de
cinq exemplaires dans sa collection, avec l'étiquette que je transcris
comme suit : « Alveus^ var. Sitiens; toute cette colonne a été prise
à Zermatt oii elle vole avec le vrai Carlinœ, mais un peu moins
communément, sur les flaques d'eau et les sables humides. Elle
disparaît dès qu'on dépasse la région des Rhododendrons; sur
les sommets, elle est remplacée par Cacaliœ. »
Guenée ne caractérise pas autrement ce Syrichthus qu'il avait
cependant fort bien discerné. Chez Ryffelensis, la dimension des
taches blanches est très réduite; son faciès est sombre; le dessus
des ailes est brun noirâtre avec un reflet légèrement doré; sur la
partie médiane des ailes inférieures, en dessous, il y a une éclaircie
blanche très nette dont on perçoit, en dessus, la transparence. La
forme des ailes est un peu spéciale ; le bord des inférieures, avant
l'angle anal, paraît un peu creusé et l'abdomen semble un peu
2o8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
plus long que dans les autres Syrichthus. Les taches ocreuses du
dessous des ailes inférieures sont d'une teinte olivâtre plutôt que
jaunâtre.
On trouve donc à Larche, presque aux mêmes lieux, les Sy-
richthus BeLlieri, Alveus et Ryffelensis; mais si, d'après mon
savant ami le D'' Prof. Reverdin, l'alpestre Bellïeri a une armure
génitale différente à^Alveus et identique à Foulquieri (lequel
provient des régions plus basses et plus chaudes de la Provence
et du Languedoc), Ryffelensis a une armure identique à celle
^AHeus. Cela ne prouve cependant pas que Ryffeletisis est néces-
sairement la même Espèce c^x Alveus. Deux Espèces différentes
par d'autres caractères peuvent avoir une même armure génitale;
il y a lieu d'étudier la biologie comparative d' Alveus et de Ryffe-
lensis dans les Alpes valaisannes et dans les Basses-Alpes fran-
çaises; notamment l'étude de la ponte des œufs et de la contex-
ture des œufs mêmes donnera un renseignement très précieux.
J'ajoute une observation intéressante : Le D'" Reverdin me
mande que le Syrichthus Reverdini, Obthr., pourtant extérieu-
rement si distinct (ï Alveus, a une armure génitale identique à celle
â! Alveus avec qui il ne peut être spécifiquement confondu. Dès
lors le caractère donné par l'armure génitale n'a que la valeur de
tous les autres caractères; quand les genitalia sont différents,
comme entre Malvœ et Malvoides, cela constitue un caractère spé-
cifique distinctif dont on doit faire état, même si les caractères
extérieurs sont analogues. Mais inversement, si l'armure génitale
est constituée de la même façon chez deux Espèces suffisamment
distinguées par d'autres caractères, la similitude de l'armure
génitale ne peut prévaloir contre les autres caractères différen-
tiels qui conservent toute leur importance.
De sorte que, pour obtenir la connaissance de la vérité, il faut
étudier la biologie à laquelle appartient le dernier mot.
M. Marcel Rehfous est un Entomologiste très vaillant et qui
a publié dans le Vol. V, part. II, des Etudes de Lépidoptérologie
comparée, aux pages 117-121, des observations instructives sur
les mœurs des Syrichthus Carlinœ, Cirsii, Alveus, Ryffelensis,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 209
Bellieri et Annoricanus. Malheureusement M. Marcel Rehfous n'a
pas assez bien distingué Alveus, Hbn., de Bellieri et de Ryjfelensis,
ce qui est cause (Vol. V, part. II, p. 118) qu'on ne sait pas exac-
tement auquel des trois Syrïchthus il convient de rapporter ses
observations. 11 m'est sans doute permis de demander à M. Reh-
fous de profiter de son procham séjour d'été dans les Alpes, pour
essayer de surprendre le secret de la ponte de la Q Ryffelensis
et de la constitution comparative de ses œufs, c'est-à-dire par
rapport à Alveus. Nous posséderons alors un renseignement indis-
pensable et dont nous sommes encore privés, relativement à la
valeur spécifique de Ryffelensis. Je dois ajouter, pour terminer
la présente notice, que je possède plusieurs cT chez qui les deux
taches blanches situées le long du bord inférieur (bord interne,
selon Guenée) des ailes supérieures, se rejoignent, en formant une
fine ligne blanche C'est une tendance ?berrative qui a son impor-
tance; car, au point de vue de la variation, les Espèces de chaque
Groupe obéissent à une sorte de Loi qui est, aussi elle, généri-
quement caractéristique.
C'est ainsi que l'Aberration de Ryffelensis signalée plus haut
est analogue à l'Ab. Lineata, Rcverdin, (^Alveus.
Syrïchthus Carlinre, Rambur.
Je fais figurer deux cf et trois g de LarcJie; l'une des g est
curieusement aberrante par la disposition des taches de ses ailes
inférieures en dessous. Carlinœ possède une armure génitale
presque semblable à celle de Cirsii, mais très différente de celle
(ï Annoricanus. L'armure d'Armoricanus est plutôt voisine de
l'armure d'Alveus, qui est elle-même très distincte de celle de
Carlinœ et de Cirsii. D'ailleurs Carlinœ ne se rencontre pas à
moins d'une altitude de 1,500 à 1,600 mètres, tandis o^Armo-
ricanus est un habitant des plaines, même du littoral de la Manche
et de l'Océan. Carlinœ a le dessous des ailes inférieures tacheté
d'ocre olivâtre ou rougeâtre, mais jamais jaunâtre comme chez
14
2IO LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Bellieri, Foulq?neri et Alveus, cependant pas aussi rouge vineux
que chez Cirsii. C'est une Espèce de petite taille, à frange longue,
ayant les taches blanches assez larges et bien marquées sur le
dessus des ailes supérieures; les ailes inférieures, en dessus, peu-
vent être entièrement noires, ce qui est rare; ou bien elles sont
centra lement éclairées par une transparence de la partie blanche
du dessous des ailes; mais cette éclaircie ne se remarque que sur
la moitié de l'aile à partir du bord coslal; l'autre moitié de l'aile,
vers le bord anal, reste obscure. J'ai publié la figure du Syrichthus
Carlïnœ, sous les n°^ 496, 497, 498, 499, 500 et 501 de la PL LVI,
dans le Vol. IV des Etudes de Lépidoptérologie comparée; on
peut lire dans le même ouvrage (Vol. IV, p. 40S, 409 et Vol. VI,
p. 102-106) les observations que j'ai écrites sur cette Espèce alpine
et non pyrénéenne, ainsi que je l'ai déjà fait observer. Le Syrich-
thus Carlinœ paraît être commun à Larche.
Syrichthus Malvoides, EJwes.
Je fais figurer deux Malvoides capturés par M. Gédéon Foul-
quier, à Saint-Zacharie. Ils sont superbes et paraissent même
extérieurement différer de Malvœ par leur aspect robuste et leur
taille un peu agrandie. J'ajoute la figuration de deux Malvoides
aberrants, mais présentant une aberration différente de l'Ab. Taras
de Malvœ. Ces deux spécimens de Malvoides ont été recueillis
dans l'Italie centrale par M. Orazio Querci. Ils sont analogues à
l'Ab. Scabellata, Reverdin, de Malvœ.
Il me paraît inutile de m'arrêter sur les autres Espèces de
Syrichthus que M. Victor Cotte a récoltées à Larche. Elles pré-
sentent peu d'intérêt au point de vue de la variation; d'ailleurs
elles ne sont pas litigieuses. Je citerai seulement leurs noms :
Cacaliœ, Rambur; Carthanii, Huebner; Sao, Huebner; Malvoides,
Elwes.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 211
Cependant je dois à la vérité de faire connaître que si la plu-
part des exemplaires des Syrichthus Carlinœ, Beilieri, Alvei/s,
Ryffelensis sont relativement faciles à rapporter à leur unité spé-
cifique, sans causer d'hésitation, il y a un nombre assez considé-
rable d'exemplaires dont la détermination est tout à fait embar-
rassante.
Je n'ai pas été seul à le constater. Pendant l'année 1912, j'eus
la grande joie de recevoir successivement chez moi, à Rennes, mes
bons amis genevois : D"" Reverdiii, Culot et Blachier. Quels jours
heureux sont ceux où l'ami Entomologiste veut bien demeurer
sous le toit familial et où chaque matin ramène l'aimable causerie
sur les sujets préférés !
C'était précisément au moment où M. Charles Blachier était
mon hôte que les Syrichthiis de L arche nous étaient présentés,
sortant des étaloirs, pour être l'objet d'une étude, d'un classement
et d'une détermination.
Tous ceux qui ont l'avantage de connaître M. Charles Blachier
rendent hommage à sa modestie, mais aussi à sa parfaite compé-
tence. M. Blachier a l'habitude d'observer attentivement; ce n'est
qu'après un examen prolongé qu'il consent à se prononcer; alors,
c'est à bon escient. M. Ch. Blachier a d'ailleurs acquis une grande
expérience des choses entomologiques , son érudition est vaste et
sûre; il a consulté de nombreux auteurs en vue des déterminations
de papillons, a essayé de remonter aux origines; et, maintes fois,
il a exercé une judicieuse critique dont, à l'occasion, j'ai profité.
Je considère donc son opinion comme très consciencieuse et le
plus souvent juste.
Ensemble, nous avons examiné des séries nombreuses de Sy-
richthus et nous nous sommes trouvés d'accord pour reconnaître
la difficulté de classer exactement une certaine quantité d'échan-
tillons.
Telle est encore la situation. Le nombre des spécimens douteux
reste toujours important et je devais à la sincérité, qui prime toute
autre considération, de dire qu'à côté d'exemplaires semblant très
212 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
nettement définis des Syrichthus Bellieri, ALveuSy Ryffelensis,
Carlinœ, il y en a d'autres qui paraissent aussi bien se rapporter
à une morphe qu'à une autre et qui ne se trouvent nulle part exac-
tement à leur place. Qu'on les détermine d'une façon ou d'une
autre, on reste toujours incertain et irrésolu; aussi l'attribution
qu'on peut leur faire d'un nom quelconque n'est jamais satisfai-
sante.
Nous ne sommes donc pas encore entrés en possession de la
connaissance définitive des caractères extérieurs spécifiques, réelle-
ment distinctifs, des Syrïchihus Bellieri, Alveus, Ryffelensis,
Carlinœ. En terminant, l'on peut dire : et adhuc sub judice lis est.
J'émets le vœu que quelque Entomologiste, nouveau Thésée, se
trouve favorisé d'un peloton du fil enchanté analogue à celui qui
fut donné jadis au dixième roi d'Athènes par Ariane, fille de
Minos, roi de Crête. Alors pourrions-nous sortir du Labyrinthe
où notre ignorance nous tient encore enfermés !
Charles OberthÛR.
Monterai, décembre igi2
VII
Le Genre ZEGRIS
Les Etudes de Lépidoptèrologïe comparée sont devenues comme
une tribune ouverte aux idées qui animent les Entomologistes
contemporains. Je me trouve heureux d'avoir rencontré, dans
diverses Nations, des collaborateurs de compétence très haute,
s'intéressant, autant que moi-même, au mouvement progressif qui
transforme actuellement les études d'Histoire Naturelle. D'une
part, l'aspiration générale est toujours plus intense pour la con-
quête de la vérité scientifique; d'un autre côté, la littérature ento-
mologique tend à perdre son aridité d'autrefois; elle revêt
des allures plus aimables et par conséquent elle devient plus
attrayante; elle associe tout l'ensemble des circonstances am-
biantes : faune, flore, géologie, paysage même, aux observations
spéciales qu'elle a pour objet.
Les travaux de M. H. Rowland-Brown sur le C œnonympha
Tipkon, de M. Harrison sur les races pures et hybrides des
Phalénites appelées jusqu'ici Biston et Nyssia, de M. Serge Alphé-
raky sur les morphes russes du Zegris Eiiphenie constituent de
très estimables documents, établis d'après la nouvelle méthode
de travail qui commence à être pratiquée pour les études ento-
mologiques.
En effet, les Lépidoptéristes contemporains ont singulièrement
élargi le cadre de leurs observations; ils envisagent l'Espèce avec
l'universalité des circonstances dans lesquelles se succèdent les
générations sans cesse renaissantes qui la perpétuent. Il ne suffit
2l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
plus de considérer les caractères extérieurs d'un insecte parfait
quelconque et d'essayer d'en tracer, avec des mots, la sèche et peu
intelligible description, pour produire une œuvre susceptible d'être
généralement considérée comme satisfaisante et définitive.
L'idéal s'est considérablement agrandi.
Il nous paraît maintenant nécessaire d'être parfaitement éclairé,
au moyen d'une figuration excellente, sur tous les caractères
apparents — et même cachés, — que de simples mots ne réus-
sissent pas à rendre exactement saisissables ; de plus, il importe
de conquérir tous les secrets de la biologie.
Sur quelle plante l'œuf est-il déposé? Comment l'œuf en ques-
tion est-il conformé comparativement aux œufs des autres Espèces
voisines? Quelles sont les mœurs de la larve et de quels moyens
de défense ou de protection dispose-t-elle contre les parasites
divers acharnés à sa perte; quels sont ces parasites et à quel tribut
de souffrances la pauvre larve est-elle exposée du fait de ses
ennemis ?
Ici, se pose le problème angoissant de l'universelle souffrance,
même pour les plus innocents et les moins responsables des êtres
créés.
De plus, quels sont exactement les faits de symbiose larvaire ?
Il y a là une quantité de circonstances jusqu'ici restées à peu près
insoupçonnées et qui sont vraiment dignes de solliciter notre plus
patiente et attentive observation. Par exemple, comment s'accom-
plit l'existence hivernale des larves de nos Lycœnidœ européens?
Là, sans doute, réside une histoire de mœurs sociales infiniment
intéressante à découvrir et à connaître.
Enfin, quelles sont les phases de l'incubation de Y imago dans
la somnolente passivité de la chrysalide? Comment s'exerce dans
cette situation, l'influence des facteurs thermométriques, relati-
vement à la modification des couleurs normales chez YimagoP
Quelles sont les causes encore mystérieuses de la formation des
races géographiques et de leur continuité dans les localités où
elles se sont fixées?
Tel est le champ d'études qui est offert à nos investigations.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 21 7
Mais toutes les particularités biologiques concernant l'unité que
nous appelons Espèce, s'accomplissent dans un milieu dont il est
désormais impossible de faire abstraction. Aussi les études ento-
mologiques se développent-elles présentement dans une admirable
ampleur. Nous devons, tout en étudiant une spécialité, rester en
communication continuelle et intime avec la Nature entière. Pour
une seule fleur dont nous analysons toutes les parties, nous ne
cessons pas de considérer l'arbre qui l'a produite, couvert de toutes
ses autres fleurs, étendant ses larges branches dans le site oiî il
trouve les conditions indispensables à son existence.
Il me semble qu'un résultat considérable se trouve déjà obtenu.
La transformation de la littérature entomologique, telle que
la concevaient nos Pères, commence maintenant à s'opérer. En
Angleterre, en Russie, en France, certains Entomologistes se
sentent animés d'un même sentiment et cèdent à des aspirations
communes; ils édifient, chacun avec sa tendance personnelle, un
monument qui témoigne de cette évolution dans la méthode du
travail, en vue d'arriver à l'application généralisée d'une concep-
tion nouvelle. L'analyse de chaque Espèce est poussée aussi loin
que possible, mais au milieu d'une synthèse considérablement
élargie. Pour satisfaire à nos exigences actuelles, il faut donc que
l'histoire d'une Espèce, avec toutes ses métamorphoses et toutes
ses modifications, dans tous les degrés de son existence, ne com-
porte pas de lacune, tant au point de vue qui lui est immédia-
tement spécial, que considérée avec toutes ses contingences.
Oserai-je dire que j'entrevois ainsi la prochaine réalisation d'un
beau rêve que j'ai formé, il y a plus d'un demi-siècle, tandis que
chassant en compagnie de Guenée, Constant, Fallou, Lafaury,
Emmanuel Martin, dans les Pyrénées-Orientales, je trouvais, au
cours de nos excursions, tant d'intérêt et de plaisir à m'entretenir
avec mes amis des choses de la littérature entomologique?
Peu d'années s'étaient alors écoulées, depuis que Guenée avait
publié les derniers volumes du Species Général des Lépidoptères.
ouvrage dont je complète présentement l'illustration et auquel je
crois donner ainsi un indispensable complément. Combien de fois,
2l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lorsque nous prenions un peu de repos au milieu des montagnes
des Pyrénées qui sont toujours restées pour moi les plus belles et
plus chères, ai-je disserté avec Guenée, relativement aux conditions
idéales d'une publication entomologique ?
Je me souviens d'avoir quelquefois exprimé mes regrets de ne
pas trouver dans les ouvrages entomologiques que je connaissais
à cette époque, quelque description des lieux où telle Espèce avait
été découverte, ne fût-ce que pour inciter à des recherches dans
des sites analogues. Surtout j'aurais aimé connaître les beautés
de la nature tropicale, obtenir des renseignements sur les contrées
où I^orquin, Constant Bar, Beske, Wallace avaient trouvé de si
beaux papillons. Mais comme la mentalité entomologique était
jadis éloignée de celle qui est aujourd'hui la nôtre! Guenée, auteur
du Species Général, esprit pourtant très amateur des beaux-arts
et des belles-lettres, n'aurait jamais consenti à modifier sa mé-
thode d'écrire ses ouvrages lépidoptérologiques. Si l'on songe que
le D'" Boisduval — dont les boîtes étaient, il est vrai, fréquemment
visitées, — ne mettait pas d'étiquette de localité à ses papillons
européens, afin de ne pas divulguer les sources qui contribuaient
à former sa collection, on reconnaîtra que quelque chose de nou-
veau est intervenu depuis trois quarts de siècle, dans la conception
des Lépidoptéristes.
11 y a cinquante ans, je songeais donc à cette res nova que gra-
duellement j'ai moi-même essayé de faire surgir.
Dans la première livraison des Etudes cl Entomologie parue en
1876, j'ai essayé — mais avec ma plume seule — à propos de
VAnikocharis Charlonïa {Levaillantii) de donner une idée du site
désertique où, lors de mon passage à El-Kantara, j'avais vu vol-
tiger cette Péride plus gracieuse encore que son nom générique
ne peut l'indiquer.
A cette époque, je ne me préoccupais pas encore de l'interven-
tion de la photographie en vue de faire plus exactement con-
naître les sites et les paysages au milieu desquels telle Espèce
de Papillons parcourt les différentes phases de sa carrière.
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 219
Maintenant je puis publier dans le présent ouvrage les pho-
tographies représentant les diverses contrées que M. Harold
Powell a si consciencieusement explorées et notamment le pays
d'El-Kantara. D'ailleurs n'est-on pas parvenu à photographier
dans la Nature même, les grands fauves africains et à constituer
ainsi des documents biologiques extrêmement précieux !
Sans doute le jour viendra où nous parviendrons à reproduire
en couleurs sur papier, comme nous avons déjà réussi à l'obtenir
sur verre, les insectes et les plantes. J'ai vu des clichés admirable-
ment réussis, mais en noir, de Lycœna posés sur les graminées et
sur les bruyères pour le repos de la nuit. Ces photographies dues
au talent d'un amateur anglais dont je regrette vivement de
n'avoir pas retenu le nom, sont délicieuses de grâce et de vérité.
Bientôt tous les Entomologistes pratiqueront nécessairement la
photographie comme complément de leurs observations. Quel joli
tableau ne serait-ce pas celui des Parnassius A polio accrochés sur
une fleur de chardon dans le chaos de Gavarnie, un peu avant le
soir, ou d'un groupe de Zegris Ejipheme, après le vol rapide et
capricieux des heures de soleil, se reposant au déclin d'un beau
jour de printemps, en un champ de Castille ou d'Andalousie, sur
les fleurs et les tiges de la crucifère qu'ils affectionnent.
Il y a plus de quarante-cinq ans que j'ai vu pour la première
fois, à Grenade, puis à Madrid, voltiger le Zegris Eupheme; j'ai
fait part de mes souvenirs à cet égard, dans le Volume III des
Etudes de Lépidoptérologie comparée.
Je, n'ajouteiai rien, cette fois, aux pages relatives au Zegris
espagnol et que j'ai publiées dans le livre précité. Maintenant
c'est des Zegris de Russie qu'il s'agit. Je me fais donc un agréable
devoir de présenter à mes Lecteurs la notice écrite par mon ami
Serge i\lphéraky sur les diverses Espèces et Morphes de Zegris
qui se rencontrent dans sa Patrie. Il s'en faut de beaucoup que toutes
les provinces méridionales et orientales de la Russie aient été
explorées jusqu'à présent au point de vue entomologique. Quelques
illustres et savants Naturalistes ont parcouru, dans un but scien-
tifique, les immenses contrées qui s'étendent de la Pologne aux
220 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Monts Oural, le long des côtes de la mer Noire, de la mer d'Azov,
de la mer Caspienne et dans les montagnes du Caucase; mais
combien le nombre des moissonneurs est resté petit jusqu'ici,
surtout si l'on considère l'étendue des champs et la quantité des
gerbes.
Aussi le sujet traité par M. Alphéraky ne semble pas près d'être
épuisé. Sans doute, il reste encore beaucoup à observer pour pos-
séder l'histoire complète des Zegris de Russie. Tout porte à croire
que des faits nouveaux et insoupçonnés seront révélés par des
explorations futures. Cependant, sans plus attendre, M. Alphéraky
fixe nos connaissances sur des faits généralement ignorés des
Entomologistes français ; pour ma part, je n'avais pas une idée
nette de la morphe Tschudica du Zegris Eupheme et je témoigne
à M. Alphéraky ma gratitude pour les renseignements qu'il nous
donne avec netteté et précision. D'ailleurs un travail est toujours
la préface d'un autre travail; c'est l'effort constant et successif
des hommes de science qui finit par produire la limiière. Un peu
plus tard, je l'espère, les Etudes de Lépidoptérologie comparée
s'offriront encore à mon ami Serge Alphéraky pour insérer le
complément de l'œuvre si intéressante présentement entrep ise.
Charles OberthÛR.
Monterhl, Janvier 1913.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 221
Quelques données
sur les Races de la ZEGRIS EUPHKME, Esper.
Par Serge Alphéraky.
Dans son ouvrage bien connu « Die Grossschmetterlinge in
Abbildungen nach der Natiir » {Siipfl., p. 105, PI. CXIII, fig. 2-3),
Esper a figuré et décrit VEuphevie d'après un individu de Sébas-
topol (*) en Crimée. C'est donc la race de Crimée qui doit être
considérée comme typique de l'Espèce.
En 1832, l'émment Entomologiste de Ka/.an, Profess. Edouard
Eversmann, publia dans les Nouveaux Mémoires de la Société
Impériale des Naturalistes de Moscou (p. 531, PI. 20, fig. I-2) la
Pontia Pyrothoë, Ev., d'après des sujets d'une localité située entre
le Volga inférieur et l'Oural méridional, le Rhymnus des Anciens.
Les figures, publiées par Eversmann, donnent une idée fidèle
de cette race d'Outre- Volga.
Malgré la grossièreté des figures précitées d'Esper, qu'Evers-
mann déclare être : figures pessïmœ, ces dernières ne laissent pour-
tant aucun doute sur le fait, qu'elles représentent la race de
Crimée, qui est aussi celles des steppes qui bordent le littoral
septentrional de la mer d'Azov.
Une comparaison des dessins donnés par Esper de XEîiphenie,
avec ceux de VErothoë, par Eversmann, nous montre de suite, que
ce n'est pas la même forme que ces deux auteurs avaient devant
eux, mais bien deux races différentes d'une même Espèce. Aussi
(*) On lit dans l'ouvrage d'Esper (p. 105) : Dieser mit so auszeichnendem Putz
geschmiiclcte Falter hat sich als eine neue Gattung, vor drey lahren in der gegend
von Sevastopel [sic) in Taurien vorgefunden, er gehôrt also mit Recht zu den
europseischen Arten.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
ils ont eu tort, tous ceux qui ont traité Vhrotkoë, Ev., comme
simple synonyme de YEupheme, Esper.
Guidés par les Catalog -. Staudinger-Wooke de 1871, et Stau-
dmger-Rebel de 1901, nous aussi nous sommes tombés dans la
même erreur, ayant eu trop de confiance en ces autorités. Notre
seule excuse est que nous n'avions jamais jusqu'ici, possédé de
vraies Erotho'é, Ev., d'Outre-Volga. Un seul individu de cette
forme, que nous reçûmes jadis, sous le nom incorrect d'Ab.
Tschudica, H. -S., venait des environs de Sarepta, ce dont nous
reparlerons plus loin.
Ce n'est qu'en 191 1, que nous reçûmes enfin, pour la première
fois, un nombre considérable de la Z. Eiipheme des environs
de la ville d'Ouralsk. Ces individus étaient d'une taille, en
moyenne, un peu inférieure à celle des Z. Eiipheme de la Crimée
et des steppes de la mer d'Azov. Sur plus d'une centaine de ces
sujets d'Ouralsk, il n'y avait que sept ou huit individus conformes
aux figures de VErolhoè, Ev. et ce n'est qu'alors, que nous nous
mîmes à étudier la question de plus près et que nous acquîmes la
certitude que VErothoë n'était point synonyme de VEupkeme.
C'est le résultat de nos recherches que nous soumettons aujour-
d'hui aux Entomologistes. Le manque de matériaux comparatifs
des différentes localités de la vaste région, située entre le Volga
et l'Emba, ne nous a pas permis d'élucider définitivement la
question de la distribution géographique de toutes les races de
l'Espèce qui y volent; c'est donc à titre de simples remarques que
nous nous décidons à publier le peu que nous croyons avoir dé-
brouillé dans cette question assez complexe.
Nous répétons que la forme typique de VEupheme, Esper,
habite les steppes de la Crimée, et celles qui longent la côte sep-
tentrionale de la mer d'Azov, jusqu'au Don, à l'Est. Vers l'Ouest,
l'Espèce nous est connue des environs d'Odessa, du gouvernement
de Ekatérinoslav et de Kharkof.
D'Odessa, l'Espèce nous a été envoyée pour examen, par
M. G. Skalkowsky, Etudiant de l'Université de cette ville, à qui
nous exprimons ioi nos sincères remerciements. Elle paraît y être
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 223
d'une rareté extrême. Près de Sarepta (*) et de Sarepta en ligne
droite jusqu'à Ouralsk, ainsi que dans tout le pays compris entre
cette ligne et le littoral Nord de la mer Caspienne, vole un Eii-
phenic en tout semblable au type de la Crimée, mais d'une taille
un peu moins forte. Il n'est pourtant pas possible de distinguer
cette plus débile Eîipkeme de la race occidentale ; car ce n'est
qu'en comparant des séries entières de sujets des deux provenances,
que l'infériorité de taille des individus d'Outre- Volga devient
apparente. Encore plus à l'Est, nous ne connaissons VEupheme
que du pays traversé par l'Emba.
A titre de rares exceptions, parmi les individus de Sarepta, se
rencontrent des sujets en tout pareils aux Erothoë, Ev. Nous
avions jadis examiné plusieurs individus de cette provenance chez
feu notre collègue Hugues Christoph, qui nous en avait même
offert un sujet pour notre collection, mais sous le nom erroné
d'Ab. Tschitdica, H.-S. C'est encore M. Groum Grghimailo qui
en a trouvé quelques sujets dans la même région, comme nous
l'apprend la p. 173 du premier volume des Mémoires sur les
Lépidoptères, rédigés par N. M. Romanoff, et qu'il déclara avoir
été des Tschudica.
C'est, bien probablement grâce à Staudinger, que ces deux
Lépidoptéristes distingués sont tombés dans la même erreur; car
c'est bien VErothoë, Ev. et non la Tschudica, H.-S. qu'ils avaient
prise près de Sarepta, où Tschudica ne doit, selon nous, jamais
se rencontrer. UErothoë, dont les caractères distinctifs sont de
plus en plus accentués, plus elle vient du Sud-Est, remplace, par
endroits, XEuphenie, comme race prédominante.
Tel paraît être le cas près des embouchures de l'Emba et, peut-
être, près du lac Indersk. Il est admissible, — faute de données
suffisantes, nous osons dire : certain, ■ — que, parfois, des sujets
(*) C. F. Frever figure sous le n° 4 de la Tab. 511, avec le nom A^Eufheme,
un Zegris qu'il dit provenir de ^are^yio. (Neuere Beitrœge zur Schmetterlings-
hiinde, etc. 1852). Les dessins du dessous des ailes inférieures sont coloriés dans
la fig. donnée par Frever en une teinte verte qui paraît exagérée.
Charles Obthr.
224 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
venant de l'Emba inférieure, tout comme cela paraît être aussi
le cas pour les embouchures du Rhymnus et les environs d'Astra-
khan, acquièrent les caractères de la vraie Tschudïca, tout aussi
accentués, que nous les représente la ûgure 450 de l'Ouvrage de
Herrich-Schaeffer. Mais de tels sujets semblent manquer à presque
toutes les collections. Pourtant, il existe des contrées où la Tschu-
dica, H.-S., paraît entièrement remplacer tant VEupheme que
VErotkoè; ainsi dans la Perse méridionale, d'où le Musée zoolo-
gique de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg en a reçu
une petite série. Tous les sujets de la Tschudica, que nous avons
pu examiner jusqu'ici, étaient de taille modique, comme l'est,
également, celle des vraies Erothoé; tel, aussi, est l'individu figuré
par Herrich-Shaeffer. L'exiguïté de cette charmante race paraît
donc en être l'un des caractères stables.
La T schudica n'est, après tout, qu'un Erothoé exagéré, dont les
taches blanches sur le revers des inférieures ont presque complè-
tement remplacé le jaune du fond. Tâchons maintenant d'expli-
quer d'une manière plus précise, en quoi toutes ces races de \Eu-
fhenie diffèrent l'une de l'autre.
Nous voyons, sur le revers des ailes inférieures de V Eupheme
typique, la coloration jaune vert (tantôt jaune verdâtre, tantôt
vert jaunâtre) du fond, très étendue, et les taches blanches, qui
les ornent, occupant à peine, prises ensemble, un quart de la sur-
face totale de l'aile; le plus souvent même bien moins. Ce sont
principalement les deux rondelles blanches, situées dans la partie
de l'aile au-dessus de l'angle anal, qui sont caractéristiques pour
V Eupheme, étant toujours entièrement entourées par le jaune vert
du fond. Ces rondelles sont, ordinairement, nettement séparées
l'une de l'autre par la nervure qui passe entre elles, et nous ne
les avons jamais vues confluer dans aucun des très nombreux sujets
pris par nous à Taganrog, lorsque nous y cherchions avec achar-
nement des individus aberrants, dans le vain espoir de rencontrer
un jour la T schudica, H.-S.
Dans VErothoë, Ev., toujours plus petite que V Eupheme, le
revers des mêmes ailes présente de notables différences. Ainsi,
LÉPIDOPTÉROLÛGIE COMPAREE. 225
les taches blanches s'y trouvent agrandies et, prises ensemble,
elles occupent pour le moins la moitié, — généralement bien
davantage, - — de la surface totale, en sorte que la coloration
jaune vert s'y trouve considérablement restreinte. Ce sont surtout
les rondelles blanches, au-dessus de l'angle anal, qui sont, dans
VErothoë, non seulement confluentes, mais qui forment une tache
blanche, prolongée jusqu'au bord anal et jusqu'à l'angle anal en
large bande. Plus les Erotho'é viennent du Midi et surtout du
Sud-Est, plus ces taches blanches empiètent sur le fond jaune
vert.
Quant au revers des ailes antérieures, nous voyons dans X Ero-
tho'é l'apex plus blanc, entièrement blanc même, chez certains
sujets, au lieu d'être jaune, comme dans \ Eiipheme . Vu la varia-
bilité individuelle, que VEupheme et ses races ont en commun avec
la majorité des Lépidoptères, une description plus détaillée des
caractères distinctifs serait inutile, et même impossible, et nous
croyons avoir signalé les principaux points de distinction avec
assez de clarté, pour faire siïrement reconnaître VErothoë de
VEupheme. l.a ligure 11° A de la Planche CXCIV représente le
revers d'un Erotho'é cf de l'Eraba, appartenant à la collection de
M. André Avinoff à Saint-Pétersbourg; le n" B, un cf de cette
race, mais à caractères bien moins accentués, des environs de la
ville d'Ouralsk. Ces deux figures montrent, à peu près, les limites
de variation individuelle dans Erothoë. Entre ces formes extrêmes,
se trouvent des passages discontinus, qui sont tous à envisager,
comme appartenant à YErothoé. Nous espérons avoir, par ce que
nous venons de dire, ainsi que par les figures n°^ A et B, montré
que, tout en désignant des formes d'une même Espèce, les noms
Erothoë et Eupheme, ne sont nullement synonymes.
Nous croyons pouvoir affirmer que les races Erothoë, surtout
les sujets très accentués, figurent dans bien des collections, comme
des Tschtdica, H. -S.; car de tels individus se trouvent, sous ce
dernier nom, sur le marché entomologique allemand. Dans l'ou-
vrage récent du D'' Adalbert Seitz, Die Grossschmetterlinge der
Erde, Palaearctica, PI. 23, se trouve aussi figurée sous le nom de
15
226 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tschudica, une Erothoë incontestable. Or la vraie Tschudica, H. -S.,
a le revers des postérieures encore bien plus largement blanc, et
le jaune vert y est réduit à une seule grande tache trifide, ou qua-
drifide, qui commence à la base de l'aile. Deux rameaux, plus ou
moins larges, partent de la surface supérieure de cette tache, et
vont rejoindre le bord antérieur de l'aile, et le troisième rameau
s'approche, comme dans la figure 450 donnée par Herrich-Schaef-
fer, du bord postérieur, ainsi que nous le voyons aussi sur la
figure n" C du présent volume.
Mais, chez cet individu, la tache trifide est quelque peu plus
large que dans d'autres sujets de même provenance, examinés par
nous.
Aucun lavis jaune ou verdâtre n'entoure cette tache, qui peut
passer du jaune vert à un jaune d'or très chaud. Chez l'individu
que nous figurons, l'une des ailes a cette tache intacte, et d'un
beau jaune très chaud, mais l'autre aile, ayant perdu une grande
partie des écailles jaunes, laisse voir une partie du dessin de la
tache en teinte neutre. Cet individu fait partie de la richissime
collection des Rhopalocères de M. A. Avinoff, et provient de la
Perse méridionale. Nous avons aperçu dans la collection du Musée
Zoologique de Saint-Pétersbourg, un cf d'Astrakhan, non étalé,
qui semble ne différer en rien des individus de la Perse. Sous le
n" D nous donnons une aberration Q extrêmement intéressante
de VEupheme, Esp., que jadis nous prîmes personnellement près
de Taganrog. L'on y verra deux points noirâtres sur le disque des
ailes antérieures en dessous, symétriquement disposés sur les ailes
des deux côtés de l'insecte. En même-temps nous y voyons la
tache discocellulaire, en chevron, sur le dessus des mêmes ailes,
élargie et trifide. Notons, à propos, que dans toutes les races de
VEupheme, cette tache peut, ou non, être sur le revers des ailes,
marquée de blanc dans son milieu, et que c'est là un caractère
purement individuel dépourvu d'aucune importance systématique.
La description de la Pieris Menestho par Ménétriès, est fort
insuffisante pour caractériser cette dernière variété, car Ménétriès
la décrit dans son Catalogue Raisonné des Objets de Zoologie
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 22/
recueillis dans im voyage an Caucase, etc. (1832), p. 245, avec
peu de précision et, même, erronément, en affirmant que les ailes
postérieures sont, sur le revers « d'un beau jaune saupoudré de
vert, avec cinq ou six taches d'un blanc luisant (*). » Nous avons
souligné ces derniers mots, car un examen des types de Ménétriès,
dans la collection du Musée Zoologique de Saint-Pétersbourg,
nous a clairement démontré que ces taches blanches ne sont aucu-
nement luisantes, mais bien du même blanc mat que dans toutes
les races deVEj^pheme. Nous espérons que le dessin de l'un des
originaux de Menestho que nous donnons ici sous le n° G, rendu
avec une parfaite vérité, par M^'"^ Olga Somine, sera accepté avec
intérêt par tous ceux, à qui il importe de savoir ce que Ménétriès
avait devant lui, en décrivant VEupheme du Zouvant dans le
Talyche.
Nous ne connaissons que très imparfaitement la distribution
de la Zegris Eupheme et de ses races en Russie. Nous ne savons
guère jusqu'où elle remonte le Volga, vers le Nord, ni où passe
sa limite septentrionale dans les steppes des mers Noire et d'Azov.
Elle paraît répandue jusqu'à l'^Ala-tau vers l'Est; car feu le
D' Staudinger l'a signalée comme se trouvant à Lepsa, d'où il
avait reçu quelques sujets, qu'il dit être pareils à ceux de la Russie
méridionale. Cette définition est assez vague, car la Russie méri-
dionale est habitée par différentes races de l'Espèce que Stau-
dinger ne distinguait pas. Ayant, comme nous l'espérons, dé-
montré que VErothoë, Ev. est une forme différente de YEuphemCy
Esper, nous tâcherons de dresser ici une liste de toutes les races
géographiques et des Aberrations de l'Espèce, autant qu'elles nous
sont connues pour le moment. Nous croyons que la comparaison
des revers des Erothoë, fig. n°^ A et B, avec ceux des Eupheme,
Esper, fig. n°^ D et F, donneront une plus juste idée de la diffé-
(*) A la page 76, dans Enumeratio corforum animaïhim musei int-p. acad.
scientiar. fetropoliianœ, Ménétriès décrit de nouveau Zegris Menestho et parle
du dessous des ailes inférieures, sans faire aucune allusion au blanc luisant de
la première description. Charles Obthr.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
rence qui existe entre ces deux niorphes, que ne saurait le faire
la plus minutieuse description.
Zegris Eupheme, Esper, Crimée.
Littoral Nord des mers Noire et d'Azov, jusqu'à Odessa à
l'Ouest, et jusqu'au fleuve le Don à l'Est (*) ; Gouvernements de
Ekatérinoslav et de Kharkof, allant au Nord jusqu'à la ville de
Kharkof (mais elle paraît y être extrêmement rare) ; Volga infé-
rieur, depuis Sarepta jusqu'à Ouralsk. Gouvernement de Tver,
où un individu très fruste, et sans doute erratique, fut pris près
de Rjèv, sur la rive gauche du Volga, en juin 1894, par l'éminent
Ornithologue, M. Valentin Blanchi, du Musée Zoologique de
Saint-Pétersbourg. Comme il a été signalé plus haut, les sujets
d'Outre-Volga le cèdent en grandeur à ceux des régions plus
ocidentales.
Zegris Hupheme, Esp., Ab. g modes/a, Alph. {Home Soc.
Entoin. Rossicae, I; XXXVIII, 1908, p. 563).
Nous figurons un individu de cette Aberration fréquente, sous
le n" F d'après un sujet de Kertch qui nous a été envoyé, avec
d'autres pareils, par M. A. Dirine.
Zegris Hupheme, Esp., Ab. Ochracea, Alph., n" H, Nova;
macula subapicali anticarum in iitroqite sexu ochracea^ non
aiirantiaca.
Les cfcf de cette Aberration à tache subapicale jaune ocracé,
au lieu d'orange fauve, paraissent être d'une rareté extrême, car
(*) Mr A. V. Krenjopolsky dit dans un article « Rhopalocères du Sud-Ouest
de la Russie » qu'il a acquis, à Kief, une paire à^Eu-pheme avec l'indication :
Uman, gouv. Kief, Mai ». Il est fort probable qu'il en est ainsi; mais le fait
n'est pourtant pas irrévocablement prouvé, et nous ne faisons que le signaler à
l'attention des Entomologistes russes. S. A.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 229
nous n'en connaissons que deux sujets, sur plusieurs milliers d'in-
dividus normaux, qui ont passé devant nos yeux. Par contre, les
Q Q 3. tache subapicale jaune ocracé, sont communes; mais c'est
généralement le cas, quand cette tache devient plus ou moins
oblitérée. Il est encore des Aberrations nombreuses parmi les Q Q ;
ainsi, il s'en rencontre d'analogues à la forme luctifera, Verity,
d'Espagne. Mais c'est, le plus souvent, par un semis d'atomes
gris, que la tache aurore est remplacée chez elles. Pourtant, nous
avons rencontré quelques individus avec des taches noires, presque
comme dans la litctifera, mais nous n'en avons pas devant nous
en ce moment. Bien souvent les ailes postérieures sont, sur le dessus,
lavées de jaune et c'est, généralement, le cas pour les Q Q bien
développées, bien nourries.
Zegris Eupheme, Esper, var. et Ab. Erothoë, Eversmann.
Les rf^ A et B représentent, à peu près les limites de la varia-
tion de cette forme, à tort traitée jusqu'ici comme synonyme de
\ Eupheme, Esper; le n° A vient des embouchures de l'Emba, et
fait partie de la collection de M. A. Avinoff, tandis que le n° B
vient d'Ouralsk.
Zegris Eupheme, Esp., var. et Ab. Tschudica, H.-S., n° C.
Gouriev, Astrakhan; Perse méridionale.
? Emba inférieure.
? lac Indersk.
Faute de documents, nous n'osons franchement admettre ces
deux dernières localités comme habitat de cette morphe, qui semble
n'être variété constante, que dans le Sud de la Perse. La ûgure
n° C représente un cf de cette dernière provenance. Il nous a été
prêté par M. A. Avinoff.
230 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Zegris Eupheme, Esp., var. Meneslho, Mén.
La figure n" G est celle de l'un des originaux de Ménétriès.
C'est à l'amabilité de M. N. V. Nassonov, Membre de l'Aca-
démie des Sciences de Saint-Pétersbourg et Directeur du Musée
Zoologique, que nous sommes redevable de l'avantage de pouvoir
reproduire ici l'insecte. M'"^ Olga Somine a rendu avec une par-
faite exactitude non seulement ce sujet, mais aussi tous les autres
de la Planche CXCIX'' et nous lui exprimons ici notre entière
satisfaction. Nous connaissons la Meneslho, outre du Talyche,
comme venant de Kosikoparan, d'Ordoubad et des localités avoi-
sinantes. Une teinte d'un jaune plus chaud, plus riche, sur le revers
des ailes, est, en somme, toute la différence que nous pouvons
constater, en comparant Meneslho aux Eupheme de la Russie
méridionale.
Cette différence est, pourtant, absolument constante et, comme
telle, elle acquiert une importance suffisante, pour distinguer
Meneslho comme variété géographique; Meneslho habite aussi
l'Asie-Mineure et la Palestine. Mais en Palestine, il paraît exister
une forme un peu différente de celle du Transcaucase et du Kour-
distan. Aussi, ne possédant pas de documents suffisants par
rapport aux Meneslho de l'Asie-Mineure, nous ne nous sentons
pas autorisés à les discuter ici (*). Les Q Q de Meneslho ont
beaucoup de tendance à perdre la tache subapicale aurore et c'est
(*) Je crois que Eiifheme, figuré par Huebner sous les n°^ 1004 et 1005,
représente une morphe dont mon ami Alpheraky ne fait pas mention. Les collec-
tions Boisduval et Guénée contiennent quelriues exemplaires référables à
VEu-pheme, Huebner, avec la seule mention de la localité : Russie : une ? porte :
Am.asia. Je suis fondé à penser que les Zegris auxquels je fais allusion ont été
envoyés par Kindermann.
C'est du reste le Zegris EufJieme d'Amasia, que figure Freyer sous les n°^ 3 et
4 de la Tab. 575 (et non 567, comme il est rapporté, à tort, dans Rhof. falœarct.
de Verity). Mais je dois dire que les figures 1.004 ^^ 1.005 données par Huebner
et celles données par Freyer (3 et 4 ; Tab. 575) ne sont pas semblables; elles dif-
fèrent pour des détails importants. Charles Obthe.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 23 1
alors, le plus souvent, par du blanc pur, que celle-ci est remplacée,
mais fort rarement par un semis gris, comme elle l'est fréquem-
ment dans les Eiipheme Q Q de la Russie méridionale. Notons
encore, que parmi les Menestho (*) l'on rencontre assez souvent
des individus fort grands, qui dépassent considérablement, par
leur envergure, les plus grands sujets des Eiipheme de la Russie
méridionale.
Zegris Eupheme, Esper, var. meridionalis Lederer.
Espagne centrale et méridionale.
Zegris Eupheme, Esper, var. meridionalis, Ld., Ab. Q lucti-
fe.ra, Verity.
Espagne (coll. Oberthiir).
Zegris Fausti, Chr., ç, Ab. Dccolorata, Verity.
Dans sa description de l'Espèce, notre regretté Collègue Hugues
Christoph dit que les Q Q de la Fausti sont, parfois, dépourvues
de la tache apicale rouge. C'est donc un cas de dimorphisme,
analogue à celui que nous observons chez Eupheme. Si nous avons
trouvé bon de souligner ce dimorphisme par un nom chez cette
dernière, il n'est que logique d'en faire autant pour la Fausti, Chr.
La fig. n° I représente une Q superbe de Decolorata, d'Askhabad,
que son possesseur, notre jeune et déjà si savant ami, M. André
Avinoff, a bien voulu nous confier pour la figuration.
(*) M. Ma.x Wiskott, de Breslau, possédait un Menestho hermaphrodite
d'Amasia, figuré sur hi pi. I, n° g, du « Die Lepidofteren-Zwitter meiner
Sammliing. [Festschrift des Vereitis Schlesisch. Insektenkunde, in Breslau, 1897) ».
Serge Alph.
232 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Sous le n° K nous reproduisons une aberration de la Pontia
Pyrothoë, Ev., ayant les taches blanches des ailes postérieures très
réduites. Nous avons nommé cette bien rare aberration, prise par
nous parmi plus de 300 sujets normaux, en 1879, dans le district
de Kouldja, Ab. Spinacea, Alph. (^Revue Russe d'Entomologie,
1910, p. 363).
La Pyrothoë, Ev. est considérée comme un Zegris, Rbr., par
certains auteurs, comme un Anihocharis, B., ou comme un Euchloë
Hb., par d'autres.
Mais la Pyrothoë ne se trouve bien placée dans aucun de ces
Genres. La différence dans la nervulation des premières ailes, telle
qu'elle est signalée par M. Roeber, dans l'ouvrage précité du
D'" A. Seitz, le manque du cinquième rameau subcostal aux pre-
mières ailes, ainsi que tout l'habitus, éloignent Pyrothoë des
Genres Anihocharis et Euchloë. D'autre part, ce n'est pas une
franche Zegris, mais une Espèce qui s'en rapproche davantage que
des Genres susmentionnés. La structure des palpes et des antennes
l'éloigné également des Zegris, et cela très considérablement. Il
est certes malaisé de se prononcer définitivement sur les affinités
de la Pyrothoë avec les Zegris, avant d'en connaître les premiers
états; nous pensons néanmoins que la Pyrothoë constitue un
Genre à part comme nous l'avions suppo.sé depuis 1879, lorsque
nous la rencontrâmes en nombre dans les sables du Khorgosse,
près de Kouldja. Avant nous, la Pyrothoë était encore l'une des
grandes raretés entomologiques; mais, depuis quelques années,
l'Espèce se trouve en grand nombre sur le marché entomologique.
Nous proposons pour la Pyrothoë, Ev. le Genre Microzegris, Alph.,
persuadé qu'elle y sera mieux placée que parmi les Anthocharis,
les Euchloë et, enfin, les Zegris.
Une autre aberration très intéressante, cf, du Microzegris
Pyrothoë, Ev., est celle dont les ailes supérieures présentent une
tache apicale d'un jaune citronné verdâtre, absolument comme
l'Ab. F laviclovir escens de V Anthocharis Cardamines, figurée sous
le n° 119 de la PI. CXXVI, dans le VP Vol. des Etudes de Lépi-
doptérologie comparée. Cette aberration (S Alpherakyi du Micro-
LÉPIDOPTKROLOGIE COMPAREE 233
zegris Pyrothoè a été nommée, décrite et figurée par Avinoff dans
Horae rossicae, 1910, p. 248, PI. XIV, hg. 3. La diagnose latine
est comme suit : cf macula apicali anticarum citrina.
Grâce à l'extrême obligeance de notre bien cher et savant ami,
M. Charles Oberthùr, nous avons la possibilité de faire figurer sur
la Planche CXCIV, avec les Zegris, deux fort intéressantes aber-
rations d'une Nociuélile, YOria ÇTapinostola) Mnsculosa, Hb.,
inédites, croyons-nous. La première de ces aberrations, fig. n° L,
que nous nommons Ab Olivina, Alph. (Nova; alis olivaceis, al-
bido-signatis) a les ailes gris-olive, avec le dessin ordinaire du
type blanc-jaunâtre, très nettement accusé. Le pinceau est mal-
heureusement impuissant à rendre le lustre soyeux, qu'ont les ailes
en nature. C'est bien la même coloration et le même luisant, que
nous voyons chez certains sujets très frais et foncés de VArgy-
rospila Succinea, Ev. L'Olivina paraît être extrêmement rare
parmi les très nombreuses Mnsculosa typiques trouvées près de
Kertch; car notre bien obligeant correspondant, le zélé investi-
gateur de la Faune lépidoptérologique de Kertch, J\I. A. Dirine,
n'a trouvé jusqu'ici que deux sujets.
A côté de X Olivina, est représentée, fig. M, une autre aberration
de la Mnsculosa, que nous nommons Ab. Dirini, Alph., Nova;
alis fulvo-f err u gineis , albido signatis. Cette morphe paraît être
moins rare que la précédente. Les figures hdèles que nous repro-
duisons ici doivent suffire à donner une idée vraie de ces deux
Aberrations. Remarquons encore qu'une variété constante, plus
petite que la Mnsculosa typique, et plus claire, plus blanchâtre, a
été décrite par nous dans les Mémoires sur les Lépidoptères,
rédigés par N. M. Romanoff, t. V, p. 165, sous le nom de var.
lœta, Alph. C'est une variété constante dans tout le Turkestan
russe, 011 elle semble entièrement remplacer le type Mnsculosa.
Sir. G. Hampson considère, dans son Grand Catalogue of the
Lepidoptera Phalœnce, la var. Lœta, Alph., comme simple syno-
nyme de Mnsculosa, ce qui ne nous paraît pas être juste. La
Mnsculosa est non seulement abondante, dans certaines localités
234 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de la Russie méridionale, mais elle y devient parfois un vrai
fléau des céréales; ainsi en est-il dans la Crimée. Nous remercions
sincèrement M. Alexandre Dirine, notre bien aimable et obligeant
correspondant, de nous avoir confié la publication de ces remar-
quables Aberrations, et nous espérons que ce zélé Lépidoptériste
ne tardera guère à publier une liste raisonnée des Lépidoptères de
Kertch, ville dont les environs paraissent être extraordinairement
riches en Espèces, que nous ne nous attendions pas à recevoir
de là-bas.
Sersre Al.PHÉRAKY.
Saint-Pétersbourg, décembre 191 2.
VIII
Suite de la Revision des PHALÉNITES
Décrites par A. Guenée dans le S-pccics General.
Erratum au Volume VI.
Dans le Volume VI des Etudes de Lépido-ptérologïe comparée,
à la page 260, il faut lire : 12" Tidlia (PL CLIII, fig. 1470 cf et
1471 q) au lieu de : 12" Thalïa; et à la page 351, il faut lire :
n"' 1470, 1471, Zamarada Tidlia, Obthr., Kamerun, au Heu de
Zamarada Thalia. Le nom Tkalia est préoccupé (Voir page 258 :
3° Thalia (PI. CLII, fig. 1459) et page 350, n° 1459, Zamarada
Thalia).
Déjà j'ai fait paraître la revision des Espèces des deux pre-
mières familles : Urapterydce et Ennomidœ.
La Famille III : Œnochromidœ était au temps de Guenée et
suivant la conception de cet Auteur, peu nombreuse, mais com-
posée de belles et grandes Espèces exotiques dont l'aspect est
généralement robuste et bombyciforme.
Récemment (1910), dans le 104'' fascicule {Lepidoplera) du
Gênera Insectorum, publication dirigée par B. P. Wytsman, de
Tervueren, près Bruxelles, M. Louis B. Prout a fait paraître l'his-
238 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
toire des Œnochrorninœ qu'il considère comme une sous-famille
des Geometridœ. M. Prout envisage les Œnochrorninœ tout autre-
ment que ne l'a fait Guenée.
Je n'ai point à faire ici la critique de l'ouvrage de M. Prout,
je me bornerai à regretter l'insuffisance de l'iconographie, de telle
sorte qu'il est impossible de se rendre compte, même approxima-
tivement, de la plupart des Espèces qui sont en cause. Cependant
je constate que tous les Genres créés par Guenée pour constituer
la Famille des Œnochromidœ, sont cités par M. Prout qui y a
adjoint beaucoup d'autres Genres dont les Espèces furent répar-
ties par Guenée en de toutes autres familles.
Le but essentiel de mon étude étant l'ouvrage de Guenée, je
passe simplement à l'examen du Species Général.
Toutes les Espèces d' Œnochroiuidœ, selon Guenée, habitent
rOcéanie.
Le Genre Monoctenia comprend une seule Espèce : Falcrnaria,
Guenée, décrite sous le n° 286, à la page 184, et figurée dans V Atlas,
sous le n" 3 de la PI. 7.
Comme le précédent, le Genre Œnochroma ne comporte qu'une
Espèce, originaire d'Australie, ainsi que Falernaria; c'est Vinaria,
Guenée (n" 287, page 185), figurée dans VAtlas, sous le n° 2 de
la PL 7. Herrich-Schaeffer en a donné de bonnes figures sous les
n'" 542 et 543.
y inaria paraît être une Espèce très variable de coloration ;
tantôt elle est couleur lie de vin, tantôt plus rose et d'autres fois
grise. C'est une fort belle Géomètre que M. Dodd a récoltée
récemment aux environs de Kuranda (Queensland).
Le troisième Genre et la troisième Espèce porte le nom de
Arhodia Lasiocamparia, Guenée (n" 288, p. 185 et 186).
Il n'en existe pas de figuration dans V Atlas; mais dans la col-
lection de Guenée, je trouve des exemplaires étiquetés par lui-
même : Arhodia Lasiocamparia. Il les avait reçus après la publi-
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 239
cation du Species Général et lorsqu'il n'avait plus sous les yeux
les specïmina typica qui font partie de la collection du Muséum
national d'Histoire Naturelle à Paris.
Il me paraît intéressant de mettre sous les yeux de mes lecteurs
la copie littérale des étiquettes écrites par Guenée et fixées à
l'épingle du papillon auquel elles se rapportent : « Genre Arhodia,
Gn. Spec, p. 185 ; Genre créée par moi sur une seule Espèce; mais
il en a été découvert depuis plusieurs autres qui ne font que le
confirmer. 1-2. Arh. Lasiocamparia, Gn. Spec, 288. WLK, p. 282?
Australie (M. Moore). Je ne l'ai pas comparée à celle qui m'a
servi pour mon Species et d'autre part M. Walker dit que les
points et lignes sont purpurins ; il n'y a donc pas certitude dans
la détermination, surtout dans ce Genre où les Espèces sont voi-
sines et peu caractérisées. »
J'ajoute la transcription de l'étiquette attachée à l'épingle de
Retractaria, WLK., laquelle se trouvait logée dans la même
petite boîte que Lasiocamparia et immédiatement au-dessous :
a 3-4. Arh. Retractaria, WLK., p. 282; Moreton-Bay; Australie
(M. Diggbs). Il paraît que mes individus ne sont pas bien décrits,
car, suivant Walker, il doit y avoir deux lignes; en outre, il dit
que les antérieures sont arrondies à l'apex (rounded at the tips). »
Je crois que Retractaria n'est qu'une forme de Lasiocamparia,
Espèce variable dans sa coloration. Mais n'est-il pas instructif
de constater l'irrésolution de Guenée. Lui-même, créateur de
l'Espèce, n'ayant pas comparé les individus qu'il a reçus plus tard
à ceux d'après lesquels sa description originale a été écrite, n'est
pas certain que son identification soit juste. De plus, avec quelle
modestie tranquille il accepte, sans essayer de se défendre, la
responsabilité d'une défectuosité dans sa description!
Je n'ai pas à ma disposition les individus qui ont appartenu
au Muséum de Paris. Y existent-ils encore? Je l'ignore; mais je
fais figurer, malgré l'incertitude de Guenée, Lasiocamparia et
Retractaria, selon Guenée, postérieurement à la publication du
240 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
Species Général. En conséquence, Lasiocamparia est représenté
sous le n" 1564 de la PI. CLXI; Retractaria cf et Q, sous les
n'"* 1565 et 1566 de la PI. CLXI.
Le quatrième Genre Phallaria, Guenée, comprend une seule
Espèce : n'' 289, Op/ihtsaria, Guenée, p. 186 et 187. Herrich-
Schaeffer ne l'ayant pas reconnue dans la description de Guenée,
l'a figurée sous le n° 541, dans Sanimlung neuer oder wenïg
bekannter aussereiiropaeischer Schmetterlinge, avec le nom de
CEnochroma Qiiaternarïa. La figure donnée par Herrich-Schaeffer
représente la forme dont les ailes sont en dessus d'un gris bru-
nâtre uniforme. L'Espèce est variable et je possède des Q dont
les ailes sont d'un brun rougeâtre.
La Q seule du n° 290, Gastrophora Henricaria, Guenée (p. 187
et 188), a été connue de Guenée qui l'a fait représenter dans
V Atlas, sous le n" 4 de la PI. 21. Guenée exprime le regret de ne
pas connaître le cT- Ce sexe est, en effet, très différent de l'autre. Je
le connais, grâce aux envois que m'a faits M. Dodd, l'excellent et
très habile chasseur qui explore si bien la faune entomologique
de Oueensland, en Australie. M. Prout a eu la bonne inspiration
de faire figurer le cf de Gastrophora Henricaria, sous le n° 7 de
l'unique Planche coloriée publiée dans le Gênera Insectorum de
Wytsman, à l'appui de l'histoire des Œnochrominœ. Il faut l'en
remercier; cette figuration est, en effet, fort utile; mais pourquoi
ne l'a-t-il pas étendue et s'est-il résigné à publier un ouvrage qui,
malgré le soin consciencieux avec lequel le texte semble établi,
n'en reste pas moins généralement inintelligible, faute de la figu-
ration nécessaire ?
Guenée a décrit deux Espèces de Sarcinodes : 11° 291, Sarcinodes
Carnearia, Guenée; Inde centrale (5;!'. G., p. 188 et 189), et n° 292,
Sarcinodes Yidtiiaria, Guenée; Bornéo {Sp. G., p. 189).
Je fais figurer les deux speciniina typica sous les n°*' 1567 et
1568 de la PI. CLXI. Le genre Sarcinodes contient maintenant
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 24I
un certain nombre d'Espèces généralement belles et répandues
sur le continent et dans l'archipel indien. Dans la Part. VI de
Illustrations of tyfical spécimens of Lefidoptera Heterocera in
the collection of the British Muséum (London, 1886), Butler a
figuré Sarcinodcs Debitaria, sous le n° 12 de la PI. CXIV, et
Sarcinodes Restitutaria, JEgrota et Mquilinearia, sous les n°^ i,
2, 3, 4, 5 et 6 de la PI. CXV. Nous devons à Arthur Gardiner
Butler et aux honorables Trustées de British Muséum une grande
reconnaissance pour cette utile figuration.
M. Prout, dans le Gênera Insectorum, a publié la figure de Sar-
cinodes Susana, Swinhoë; mais plusieurs Espèces restent encore
unfigured et c'est dommage.
Le dernier Genre créé par Guenée pour la famille des Œno-
chromidœ est appelé Hypographa; il contient une seule Espèce
australienne, Phlegetonaria, portant le n° 293, décrite à la p. 190
et figurée dans \ Atlas du Species Général, sous le n° 2 de la PL 19.
Guenée a donc seulement connu huit Espèces qu'il a groupées
en sept Genres, dans la Famille des Œnochromidœ.
La Famille des Amphidasydœ n'est pas numériquement très
considérable; elle comprend neuf Genres qui contiennent, dans
le Species Général, 25 Espèces, depuis le n° 294 au n° 318 inclus.
N° 294. — Meticulodes Spongiata, Guenée; Brésil {S p. G.,
p. 192, 193).
Figurée dans V Atlas, sous le n° 7 de la PI. 19.
N° 295. — Ceratonyx Satanaria, Guenée; Géorgie {Sp. G.,
p. 194).
La chenille est figurée dans Y Atlas, d'après un dessin d'Abbot,
sous le n° 2 de la PI. 2. Guenée décrit le papillon d'après un dessin
du même Abbot que je n'ai pas retrouvé. Je possède la collection
des aquarelles d'Abbot qui appartenait au Docteur Boisduval.
J'ai en vain feuilleté toutes les pages des trois cahiers. Je n'ai
rien trouvé qui fût référable à Satanaria, ni comme chenille, ni
16
242 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
comme papillon. Packard n'a pas réussi à reconnaître l'Espèce;
il insère à la page 565, dans A Monograph of the Geometrid
Moths or Phalœnidœ of the United States, la copie de la des-
cription de Guenée, à l'article : Addenda and Desiderata. En l'état
présent des choses, nul ne peut savoir ce qu'est le Ceratonyx Sata-
naria. Il est donc bien regrettable que Guenée n'ait pas publié
la figure du papillon comme il a publié celle de la chenille.
N" 296. — Ceratonyx Carmelitaria, Guenée; Brésil (^Sp. G. y
p. 194).
Figurée dans V Atlas, avec le nom générique erroné de Cera-
tophora, sous le n° 6 de la PI. 3.
N° 297. — Phigalia Pilosaria, Albin, Guenée; Europe {Sp. G.,
p. 196).
L'Espèce est répandue en Angleterre, en Allemagne et en
France; elle éclôt chez nous en février; nous l'avons même trouvée
dès le mois de janvier, par les jours où la température est douce,
plaquée sur le tronc des arbres. Barrett donne une très bonne
figuration du Pilosaria, sur la Plate 302 du Vol. VII, dans The
Lepidoptera of the British Islands. La forme unicolore, d'un brun
noir, figurée par Barrett, sous les n"'' i / et \ g, d'après des exem-
plaires des collections Porrit et D'" Mason, a été appelée Mona-
charia, par Staudinger. Je possède un exemplaire de Yorkshire.
A Rennes, l'Espèce est variable; mais généralement de couleur
assez claire; le fond des ailes en dessus étant d'un brun olivâtre.
Je ne connais l'Ab. Extinctaria, Standf., signalée par Guenée,
que d'après les figures 457 et 458 données par Herrich-Schaeffer.
N" 298. — Chondrosorna Fiduciaria, Anker, Guenée ; Autriche
(Moedlmg), Hongrie {Sp. G., p. 197, 198).
Figurée dans Y Atlas, sous le n° 7 de la PI. 21.
Vient ensuite le Genre Nyssia.
Guenée ignorait tout ce qui concerne les croisements hybrides
qui ont été réalisés depuis quelques années entre les diverses
Espèces de Nyssia et le Biston Hirtaria. La Q de ce dernier est
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 243
ailée comme le cf, tandis que les Q des véritables Nyssia sont
aptères. On a pu, grâce à cette circonstance, trouver la solution
d'un intéressant problème posé comme suit : Lorsque deux indi-
vidus d'Espèce différente, cf et Q, participent à une copulation
hybride, chacun d'entre eux intervient-il avec une prédominance
de ses caractères personnels ou avec l'intégralité des caractères
de son Espèce?
En d'autres termes, si on marie d'une part Hïrtarïa cf, dont
la Ç) est ailée, à Pomonaria Q aptère, et si d'autre part, on marie
Pomonaria cf, dont la Ç est aptère, à Hirtaria Q ailée, les pro-
duits Q de Hïrtarïa cf et Pomonaria Q auront-ils les ailes moins
développées que les produits Q de Pomonaria cf et Hirtaria Q ?
Cette expérience ayant été réalisée, il en résulte que le produit
ne change pas quand on change l'ordre des facteurs. Donc chaque
individu apporte dans l'acte de copulation, l'intégralité des carac-
tères de son Espèce et les g nées de Hirtaria Q et Pomonaria çS
ne sont pas mieux pourvues d'ailes que les Ç) nées de Pomonaria
Q et Hirtaria cf-
Les g issues de ces deux unions hybrides ont les ailes égale-
ment à demi développées, faisant la transition entre la Pomonaria
g totalement aptère et VHirtaria g parfaitement ailée.
Les Espèces du genre Nyssia que cite Guenée. dans le Sfecies
Général, sont les suivantes :
N" 29g. — Nyssia Zonaria, Réaumur, Guenée; Angleterre,
France, Allemagne {S p. G., p. 199, 200).
N° 300. — Nyssia Bombycaria, Boisduval, Guenée; Haut-Valais,
Lombardie {S p. G., p. 200).
N° 301. — Nyssia Grœcaria, Boisduval, Guenée; Morée {Sp. G.,
p. 200).
N° 302. - — Nyssia Alpinaria, Sulzer, Guenée; Dalmatie, Suisse
(Sp. G., p. 200).
N*" 303. — Nyssia Pomonaria, Alb., Guenée; Allemagne, France
orientale et Paris {Sp. G., p. 201).
244 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
N° 304. — Nyssia Lapponaria, Duponchel, Guenée; Laponie
{S p. G., p. 201).
N° 305. — Nyssia Lanaria, Eversmann, Guenée ; Oural {Sp. G.,
p. 201, 202).
N" 306. — Nyssia Liguidaria, Eversmann, Guenée; Kirghises
{Sp. G., p. 202).
N° 307. — Nyssia Hispidaria, Wien-Verz., Guenée; France,
Allemagne, Angleterre {Sp. G., p. 202).
Ce sont en tout neuf Espèces. Guenée ne les a pas toutes connues
en nature. Ainsi que nous le verrons plus loin, il sépare, au moyen
du genre Apocheima, le genre Nyssia du genre Biston qui contient
l'Espèce Hi/taria, si intimement liée aux Nyssia.
On trouve actuellement trois Espèces de Nyssia dans le
Royaume-Uni : Zonaria, figurée par Barrctt, sur la Plate 304;
Hispidaria et Lapponaria représentées par le même Auteur, sur
la Plate 303, dans The Lepidoptera of the British Islands.
La Nyssia Zonaria donne en Anglettre une Aberration très
pâle (i d, de la collection S. Webb) et une Aberration nigricante
(i c, PI. 304). De la Nyssia Hispidaria, Barrett représente trois
Aberrations, dont une est très nigricante, sous les n°^ \ b, i c et
I <i de la Plate 303.
Autrefois Zonaria se prenait assez abondamment aux environs
de Charenton, près Paris et j'ai vu dans ma jeunesse, les prés, sans
doute complètement transformés en usines et jardins, depuis plu-
sieurs années déjà, 011 mes amis Fallou et Emmanuel Martin
allaient, il y a cinquante ans, aux premiers beaux jours du prin-
temps, récolter la Zonaria. Mais cette Phalénite a été très proba-
blement détruite aux proches environs de Paris. La Nyssia
Zonaria Q accouplée avec Lapponaria cf a fourni un hybride
dont la figure est donnée dans cet ouvrage, sous le n" 1569 de la
PI. CLXI. La même Zonaria ç unie à Ponwnaria cf et inverse-
ment la Pomonaria g jointe à Zonaria cf ont donné des hybrides
dont je fais représenter le cf, sous les n°' 1570 et 1571 de la
PI. CLXL Je suis redevable de ces intéressants produits hybrides
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 245
à M. Harrison, de Middlesbrough, qui a en outre obtenu les pro-
duits hybrides c^ et Q de Zonaria Q par Hirtaria cf, PL CLXI,
fig. 1572; et inversement de Hirtaria Q par Zonaria cf, PI. CLXI,
fig- ^573 et 1574; de plus le même Entomologiste, éducateur
extrêmement habile, a réussi l'élevage des Hybrides Hunii, Obthr.
{Pomonaria cf x Hirtaria q), PI. CLXII, ftg. 1575 et 1576, et
Pilzii, Standf. (Hirtaria çS x Pomonaria g), PL CLXII, fig. 1577
et 1578.
Les cf Hïinii et Pilzii figurés dans le Vol. VII des Etudes de
Lépidoptérologie comparée, proviennent de l'envoi que m'a très
obligeamment fait M. Harrison ; les Q ont été obtenues par
M. Hiini, de Zurich, et ont fait l'objet d'une notice avec planches
en photographie, que j'ai publiée dans le Bulletin de la Société
entom. de France, 1897.
Je fais figurer, sous le n" 1582 de la PL CLXII, une forme
Cottei de Hispidaria, prise à Digne, par Victor Cotte, en mars
191 1, remarquable par sa taille plus grande, son aspect plus
robuste, le fond gris argenté clair de ses ailes avec les ombres d'un
noir vif, sans trace de la couleur ocreuse ou brune qu'on remarque
dans les exemplaires des autres localités, notamment d'Angle-
terre et de Bretagne armoricaine, et que rend très bien la
figure 177 donnée par Huebner. La frange est longue et bien
entrecoupée de gris et noir.
Pas plus que Guenée, je ne connais Liqnidaria, Eversmann;
mais grâce à l'obligeance de mon ami Serge Alphéraky, je puis
publier dans le présent ouvrage, sous les n°^ I579, 1580 et 1581 de
la PL CLXII, la figuration de deux cf et d'une Q de la Nyssia
Lanaria, Eversmann, restée ju.squ'ici inconnue pour les Entomo-
logistes français.
Quant à Bombycaria, Bdv. iSp. G., n° 300), Grœcaria, Bdv. {Sp.
G., n" 301) et Alpinaria, Sulzer {Sp. G., n° 302), il me paraît utile
de tâcher de mettre les choses au point. Ce n'est du reste pas dans
le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, qu'il convient, à mon avis,
de chercher la lumière.
246 • LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La besogne est pourtant simple; il suffit de remonter aux
sources et de voir toutes les figures qui ont été publiées, de lire les
observations qui les accompagnent et de comparer la figuration
aux documents conservés en collection.
Si l'on envisage les documents dont il est cas, on acquiert immé-
diatement l'impression qu'on se trouve en présence de deux Es-
pèces ou tout au moins de deux Formes : i" celle qui a le fond
des ailes d'un gris lilacé avec les lignes prenant une direction
plus oblique au contact du bord inférieur des ailes supérieures;
2° celle qui a le fond des ailes d'un gris blanchâtre, tendant plutôt
vers le jaunâtre que vers le lilas.
Les deux extrêmes viennent : 1° de l'Italie centrale; 2° des
Alpes de Suisse.
Il y a aussi les individus soit transitionnels, soit distincts, de
Dalmatie et de Piémont.
Le premier Auteur qui ait fait mention de la Nyssia Alpina,
est Sulzer. Dans l'ouvrage intitulé : Z?'' Snlzer s abgckuerzte Gc-
schichte der Insecten nach dem Linnaeischen System, publié à
Winterthur, en 1776, on peut voir sur la Tab. XXI, une excellente
figure du cf (n° 5) et de la Ç (n" 6). Dans l'explication de la :
ein iind zwanzigste, Tafel (p. 42), on lit : 5, ALpina; Dûs Alfen-
voegelein, p. 159; Aus Buendten, c'est-à-dire, des Pays confédérés;
donc de Suisse.
L'Espèce représentée est légèrement asymétrique; elle a le fond
des ailes d'un blanc tendant au jaunâtre un peu sale, traversé :
les supérieures, par quatre lignes brunes un peu ondulées, presque
parallèles; les inférieures, par deux lignes brunes parallèles au
bord terminal. Il y a apparence d'un point brun cellulaire; c'est
tout à fait exactement et à n'en pas douter, la Nyssia qu'on trouve
dans l'Engadine et dans le Valais. Le type Bombycaria, Bois-
duval, que j'ai sous les yeux, s'y rapporte parfaitement. C'est
encore exactement VAlpina, Sulzer, que de la Harpe représente
sous le n° 5 de la Planche unique qui accompagne le mémoire sur
les Phalénides de la Faune Suisse, publié à Lausanne, en 1852.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 247
Plus tard que Sulzer, en 1790, Ludwig-Gottlieb Scriba, Pfarrer
in Arheilgen im Hessen Darmstaedtischen, dans : Beitraege zu
der Insekien Geschichte, édité à Frankfurt, publia sous les n°^ 4
et 5 de la Tab. XVII, la figure de Gcom. Alpinaria « vom Splù-
genberg in Buendeii », dit Esper.
La figure donnée par Scriba ne représente pas la même forme
qui avait été reproduite par Sulzer. Le fond des ailes n'est pas
blanc légèrement jaunâtre, mais gris. Les lignes transverses sont
moins accentuées et moins épaisses. L'abdomen est de la couleur
des ailes et non pas noir; ce seul détail n'est pas conforme aux
exemplaires que je possède de Kadmansdorf (ex. coll. Kuvert) et
du Piémont; pour le reste, tout concorde.
La troisième figuration ancienne est celle dont nous sommes
redevables à l'ouvrage d'Esper auquel collaborait Toussaint von
Ciiarpentier. On y voit représenté sous les 11"^ 5 et 6 de la Tab.
Geom., XLIl (t. V, Die Schvietterlinge m Abbildungen nach der
Natur), le cf et la Q de Alpinaria, d'après les originaux prêtés
par Gernmg, de Francfort, qui les avait reçus de Florence avec
d'autres raretés, a mit anderen Seltenheiten ».
La couleur du fond des ailes est d'un gris lilacé évidemment
outré; car Esper dit (p. 233) : « Die Grundfarbe beyder Fluegel
ist zwar ein lichtes Aschgrau, aber mit Roethlichbraunem, nach den
eingestreuten Atomen stark vermengt » ; ce qui signifie en fran-
çais : « la couleur du fond des deux ailes est à la vérité d'un
gris de cendre clair, mais fortement mêlé de brun rougeâtre,
d'après un semis d'atomes.
Je fais donc figurer un exemplaire de Suisse, réf érable à Alpina,
Sulzer, PI. Cf.XIl, fig. 1583; un second, du Piémont, identifiable,
sauf pour la couleur de l'abdomen, à Alpinaria, Scriba, PI. CLXII,
fig. 1584; et un troisième mâle, de Toscane, ayant comme dans la
figure donnée par Esper, les bandes transverses des ailes supé-
rieures interrompues au milieu et présentant, sur le bord inférieur
des mêmes ailes supérieures, trois traits obliques, courts, mais
nets (PI. CLXII, fig. 15S5).
Il ne me reste qu'à figurer la forme de Dalmatie. Je la suppose
248 LÉriDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
analogue à la Grœcaria, Boisduval, de Morée, mais le type n'est
pas en ma possession; ce qui me prive malheureusement de la
certitude désirable pour l'exacte identification.
Le fond des ailes est gris; les ailes sont traversées par des
bandes ayant une direction plus droite et moins oblique que les
précédentes formes (PI. CLXIl, fig. 1586).
Tous ces papillons, sauf peut-être Grœ caria, me semblent des
variations locales d'une même Nyssia Alpina, dont le type a le
fond des ailes blanc jaunâtre, ainsi que l'a reproduit Millière,
d'après un exemplaire de la Haute-Engadine, sous le n° 7 de la
PI. 88, dans V Iconographie de Chenilles et Papillons inédits, 1864.
Ce que Huebner a figuré comme Alpinaria, sous le n° 178, est
probablement une Hispidaria; de même Duponchel a figuré avec
le nom d' Alpinaria, une Hispidaria, sous le n° 4 de la PI. CLIV
des Phalénites. Il me semble certain que les figures données par
Huebner et par Duponchel ne conviennent nullement à Alpina type
ou variété.
Herrich-Schaeffer, sous le 11° 438, me paraît avoir figuré un cf
de développement médiocre, intermédiaire entre Alpina, Sulzer, et
Alpinaria, Scriba. 11 donne pour patrie à son Alpinaria : Schweiz
und Dalmatien ; mais il ne dit pas duquel de ces deux pays, très
différents pour leurs productions, provient l'exemplaire qu'il a
figuré. Il est difficile, dans ces conditions, de tirer profit de cette
figuration. J'incline donc à croire qu'il faut écrire la synonymie
de l'Espèce Alpina, comme suit :
; Alpina, Sulzer {loc. prceciiat.), 1776 (PI. XXI, fig. 5, 6),
Suisse.
B omby caria, Bdv. {Gênera et Ind. Method., 1840, n° 1536);
Valais, Lombardie.
] B omby caria, De la Harpe (Faune Suisse; IV, Phalénides;
PI. unique, fig. 5) ; Haut- Valais (Anderreg).
Alpinaria, Millière ilconog., 1864, PI. 88, fig. 4-8); Engadine.
Alpina, Obthr. {^Lépid. conipar., Vol. VII, 191 2, PI. CLXII.
n° 1583); Suisse orientale.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 249
Form. A : ALpinaria, Scriba {Joe. pœcït., 1790, PI. XVII,
fig- 4, 5)-
— ALpinaria, Obthr. {Lépid. compar., Vol. VII, 1912,
PI. CLXII, rf 1584); Nord de l'Italie.
Form. B : Florentina, Stefanelli.
— b'iorentina, Obthr. {J.épid. compar., Vol. VII,
191 2, PI. CLXII, n° 1585); Toscane.
— ALpinaria, Esper. {loc. prœcitat., Geoui., PI. XLIII,
fig. 2-6); Florence.
An species propria ?
Form. C : Grcecaria, Bdv. (Gênera et Ind. Method., n" 1538);
Morée.
An eadem praecedenti ? Grcecaria, Obthr. {Lépid. compar.,
Vol. VII, 191 2, PL CLXII, fig. n° 1586); Dalmatie.
N" 308. — Apocheima FlabeLLaria, Heeger, Guenée {Sp. G.,
p. 203); Sicile, Algérie, Syrie, Grèce.
En Algérie, la morphe paraît plus grande qu'ailleurs. La Q de
l'Espèce est ailée comme le cf. Celui-ci a les antennes remarqua-
blement plumeuses; la Q les a filiformes.
N° 309. — Biston Hirtaria, Albin, Guenée (5/. G., p. 204, 205).
L'Espèce n'est pas rare en Ecosse, en Angleterre, en France,
en Allemagne, en Algérie, en Tunisie, aux Abruzzes; elle éclôt
au premier printemps. Elle est très variable; dans les Basses-
Alpes, les ailes sont d'un gris clair, avec les lignes d'un noir vif,
sans mélange de brun ocreux. En Angleterre et en Silésie, il y a
des exemplaires entièrement et uniformément d'un noir de suie.
C'est, je pense, l'Ab. Fumaria, Haworth. On trouve aussi en An-
gleterre des échantillons se rapprochant beaucoup de la variété
figurée sous le n" 175 par Huebner, avec le nom de Hirtaria.
L'Ab. C on gêner aria, Lluebner (n" 174) me paraît assez bien
représentée par un exemplaire de ma collection, pris au Ruisseau
des Singes, dans la Gorge de la Chiffa (Prov. d'Alger), le 4 mai
1883. Ce même exemplaire est aussi la Dupluaria, Stgr. (Catalog.,
250 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
1901). Staudinger à qui j'avais communiqué l'Ab. C on gêner aria,
Hbn., qu'il n'a pas jugé bon de reconnaître, m'a retourné l'exem-
plaire que je figure dans le présent Volume VII, sous le n" 1587
de la PI. CLXII, pourvu de l'étiquette suivante écrite de sa main :
« V. ? (Ab. ?) Duplicaria, Stgr. type ». L'abdomen est noirâtre
dans Congenerarïa, Huebner, comme dans l'échantillon du Ruis-
seau des Singes.
Je fais figurer en outre de cette Ab. L on gêner aria, Huebner
{puplïtaria, Stgr.), l'Ab. Hanovie/isis cf d'Angleterre (coll.
Howard Vaughanj, PI. CLXIII, fig. 1588; l'Ab. Fumaria g,
Haw., PI. CLXIII, fig. 1589, de Silésie et la forme géographique
Diniensis, des Basses-Alpes, PI. CLXIII, fig. 1590. On trouve la
même forme Diniensis dans les Abruzzes.
Je ne connais pas Necessaria, d'Asie-Mineure, dont Staudinger
et Rebel font, dans le CataLog 1901, une Espèce distincte d'Hir-
taria.
Le Genre Aniphidasys contient les Espèces suivantes dans le
Species Général :
N" 310. — Amphidasys Ouernaria, Abbot, Gucnée {Sp. G.,
p. 207, 208) ; Géorgie et Viiginie.
N° 311. — Amphidasys Prodromaria, Geoffr., Guenée {Sp. G.,
p. 208) ; Europe.
N° 312. — Aniphidasys Cognalaria, Guenée {Sp. G., p. 208);
Amérique septentrionale.
N° 313. — Amphidasys Betularia, Albin, Guenée {Sp. G.,
p. 209) ; Europe.
N° 314. — Amphidasys Bengalaria, Guenée {S p. G., p. 210);
Bengale.
N° 315. — Amphidasys Suppressaria, Guenée {Sp. G., p. 210);
Inde centrale.
N" 316. — Amphidasys Cebraria, Guenée {Sp. G., p. 210, 211);
Brésil.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 25 I
N*" 317. — Amphidasys Ariiobiaria, Cramer, Guenée {Sp. G.,
p. 211); Amérique méridionale.
Guenée n'a pas connu Quernana, en nature. Packard, dans A
Moiiograph of the Geometrid Motks, en donne une figure, sous
le n'^ 6 de la PI. il.
L'Espèce suivante, Prodroniaria, est répandue en Europe et
en Algérie. Je possède des exemplaires de Bône, de Tunisie, de
Cerchio (Abruzzes), de Rennes, du Loiret, de Paris, de Digne,
de Silésie, d'Alsace, d'Angleterre et de Wurtemberg. Charles
Barrett a donné la figure de plusieurs exemplaires dont quelques-
uns remarquablement aberrants. Les figures 2, 2 a et 2 c de la
Plate 300, dans le Vol. Vil de The Lepïdoptera of the british
Islands, représentent la forme normale d'Angleterre et de Bre-
tagne. L'Ab. nigricante Q 2 d de la Collection Porritt, se trouve
en Angleterre et en Allemagne.
Je n'ai jamais vu de cf analogue à la fig. 2 é> qui a été faite
d'après un spécimen de la collection Webb. Dans le Midi, à Digne,
à Cerchio, à Bône, la race est généralement plus claire que dans
la Grande-Bretagne et dans la Bretagne Armoricaine. Cependant,
il faut distinguer deux formes méridionales, celle dont le fond des
ailes est blanchâtre avec atténuation de couleur dans les parties
normalement d'un brun chocolat, et l'autre, dont le fond des ailes
supérieures est d'un brun très pâle et quelquefois uniforme sur
toute la surface. Je fais représenter sur la PI. CLXIII, fig. 1591,
la première morphe que j'ai appelée : Meridionalis, d'après un cf
pris à Digne, par Augustin Coulet, le 30 mars 190g. Par opposition,
je fais figurer, sous le n" 1592, une Q Nigricans, de Silésie, très
obscure, analogue à celle que Barrett a reproduite sous la figure 2d
de la PI. 300.
Cognataria est représentée dans le Vol. VII des 'Etud. Lépid.
comparée (PI. CLXIII, fig. 1593), par la Q type de Guenée; mais
il est intéressant de constater que cette Cognataria américaine est
répandue dans la région sino-thibétaine, absolument conforme à la
252 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
morphe des Etats-Unis. Je fais figurer avec raméricaine Cognataria,
une Q prise par les chasseurs thibétains de feu le Père Déjean
(PI. CLXIII, fig. 1594). J'ai d'ailleurs reçu de Tâ-tsien-lou une
nombreuse série d'exemplaires. Packard a figuré Cognataria cf,
sous le n° 4 de la PI. 11, dans A Monograph of the Geomelrids.
Quant à Betularia, dont la variété nigricante Donbledayarïa,
Minière, est si remarquable, et qui offre de si intéressantes transi-
tions entre la forme normale et cette D oiibledayaria, elle a été
l'objet d'une copieuse figuration dans l'ouvrage de Charles Barrett,
où toute la Plate 301 lui est consacrée. Huit exemplaires sont repré-
sentés de façon à faire parfaitement connaître l'Espèce et sa varia-
bilité. Staudinger rattache spécifiquement Cognataria à Betidaria.
Je ne suis pas éloigné de partager cette manière de voir. Betularia
est assez commune en Bretagne oii elle a une tendance nigricante
(Rennes, Monterfil, forêt de Lorges). Le cf vient abondamment en
juin et juillet, aux lampes électriques de la gare de Rennes.
Outre les exemplaires de la Bretagne armoricaine, ma collection
contient des échantillons d'Angleterre, de Cauterets (Hautes-
Pyrénées), de Digne, d'Evreux, de Corse où l'Espèce est le moins
chargée de taches noires, de Paris, de Wurtemberg, de la Sarthe,
du Loiret, de Mandschourie et de Vernet-les-Bains (Pyrénées-
Orientales).
Le cf de l'indienne Amphidasys Bengaliaria a été figuré par
Guenée sous le n° 2 de la PI. 4 dans Y Atlas du Species Général,
et la Ç) de la grande et américaine Crebraria, sous la fig. 2 de la
PI. 10, dans le même Atlas. La Suppressaria, Guenée, est très
répandue au Sikkim et dans la région sino-thibétaine. La Q a été
figurée avec le nom de Buzura Multipunctaria, Walker, par Butler,
sous le n° i de la PI. XXXVI, dans la Part. H de Illustrations of
typical spécimens of Lepid. Heteroc. in the collection of the
Britïsh Muséum, en 1878.
Ma collection contient deux jolies Amphidasys africaines dont
je n'ai trouvé nulle part la figuration; je fais représenter Mpalaria,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 253
d'après une Q de M'pala (Tanganika), sous le n" 1595 de la
PI. CLXIII, et Johannaria, d'après un cf pris par Conradt, à
Johann-Albrechts-Hoehe, en Kamerun, sous le n" 1596 de la
PI. CLXIII.
Il y a, dans la région sino-thibétaine, de superbes Amfhidasys.
Je citerai : Qiiercïi, Clorinda et Erilda, dont j'ai donné la figure '
sous les n°^ 433, 434 et 435 de la PI. LI, dans les Etudes de Léfi-
dofthologie comparée; Emarginaria, Leech (^Ann. et Mag. Nat.
Hist., S. 6. Vol. XIX; PI. VII, fig. 8), et Thïbetaria, Obthr. {Etud.
d'Ent., Liv. XI, PI. V, fig 30).
Arniobiaria, représentée par Cramer, sous la lettre I de la
PI. CCCLXXXIII, est une Espèce qui paraît commune au Brésil,
le long des Amazones et au Venezuela. Elle varie pour la taille et
le mélanisme des ailes.
La dernière Amphidasyde décrite par Guenée, la Lophodes
Sinistraria, d'Australie, se trouve figurée dans Y Atlas, sous le n° 5
de la PI. 10; mais c'est le cf seulement qui est représenté; la Q
est très différente; j'ai cru devoir en reproduire l'image sous le
n° 159; de la PI. CLXIII.
J'ai fondé, en 1884, un Genre Jankowskia pour des Phalénites
dont le corps est très robuste et qui forment une transition entre
les Amphidasydœ et les Boarmidœ. Je fais représenter sous le
n" 1598 de la PL CLXIV une nouvelle Espèce que j'appelle Mol-
trecht'î, en l'honneur du D"" Arnold Moltrecht qui me l'a envoyée
de Sidemi, en Mandschourie.
En dessous, Moltrechti est d'un gris de cendre, presque sans
dessins.
En dessus, l'Espèce est également grise, mais avec un aspect un
peu plus soyeux. Le bord des ailes est limité par une série de
croissants noirs; les quatre ailes sont traversées, chacune, par deux
lignes d'un noir vif : la première, extrabasilaire; l'autre, extra-
cellulaire; toutes les deux droites, sauf aux supérieures où les
254 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lignes en question décrivent une courbe, au voisinage du bord
costal.
Vient maintenant la nombreuse Famille V des BoarmïcUc, com-
prenant 30 Genres et 193 Espèces, dans le Species Général, du
n" 31g au n" 511 inclus.
N" 319. — Arnblychia Angeronarui, Guenée {S p. G., p. 214, 215),
. Inde.
La Q a été figurée dans V Ai La s, sous le n" 9 de la PI. 4.
N° 320. — Xylopteryx Proiearia, Guenée {Sp. G"., p. 215, 216);
Cap de Bonne-Espérance; a été figurée avec le nom de Tephrosia
Protearia, dans \ Atlas, sous le n" 8 de la PI. 4.
N" 321. — He.merophïla Creataria, Guenée {Sp. G., p. 216, 217);
Nord de l'Inde.
Je fais représenter sous le n" 1599 de la PI. CLXIV, le spccimen
typiciim cf de cette énorme Espèce.
N° 322. — Hemerophila Strixaria^ Guenée {Sp. G., p. 217, 218);
Indes orientales.
L'un des deux specimina typica est figuré sous le n" 1600 de la
PI. CLXIV.
N" 323. — Hemerophila Maitraria, Guenée {S p. G., p. 218);
Indes orientales.
Felder et Rogenhofer ont reproduit la figure du cf et de la Q,
en dessus et en dessous, sous les n°^ 18, 18 (/, 19 et 19 a de la
Tab. CXXVI de Novara.
N° 324. — Hemerophila Abriiptaria, Thbg., Guenée {Sp. G.,
p. 218); Angleterre, France occidentale et méridionale.
L'Espèce n'est pas rare dans les jardins de la ville de Rennes
où elle a deux éclosions par an, d'abord au printemps, puis à la fin
de l'été. Elle se trouve aussi dans les Pyrénées-Orientales, les
Alpes-Maritimes, les Basses- Alpes, la Touraine, l'Italie centrale,
l'Algérie, la Tunisie; elle paraît assez abondante dans les jardins
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 255
de Londres. Barrett figure sur la Plate 316, dans The Lepidoptera
of the British Islands, de très jolies variétés.
Je n'ai jamais vu d'exemplaire conforme à l'Ab. obscure que
Ch. Barrett reproduit sous le n° i c, d'après un exemplaire Q de
la collection Mason.
Il y a plusieurs races à'Abniptaria -. celle de l'Ouest de la France,
dont le fond des ailes est d'un brun de bois parfois un peu rou-
geâtre; celle des Alpes-Maritimes, qui a le fond des ailes plus gris.
Minière a figuré sous le n° 5 de la PI. 51, dans son Iconographie
(1864), une Q à fond jaune paille, sans qu'on puisse savoir d'après
le texte d'oii elle provient. Est-ce de Lyon? Est-ce d'Amélie-les-
Bains?
Je crois devoir faire représenter la forme cf et Q de Rennes,
sous les n"' 1605 et 1606 de la PI. CLXV, et celle de Menton, sous
les n°' 1607 et 1608. Il y a plus de différence entre le fond de la
couleur des g que des cf- J'appelle la Q de Menton : Murina.
J'y ajoute, sous le n" 1609, une g de la forme M aura, Obthr., d'Aïn-
Draham, en Tunisie, qui constitue une race d'Abrnptaria moins
obscure que celle dont le comte Turati a donné une figure, avec le
nom de Theobromarïa (Nuove Forme di Lepid., 1909, PI. VI,
fig. 42, g).
N" 325. • — Hemerophila N yclcmeraria, Huebner, Guenée (^Sp. G.,
p. 219); Midi de la France, Valais.
Minière a figuré la chenille, la chrysalide et le papillon, sous
les n"^ 6, ; et 8 de la PI. 51.
Guenée n'a pas mentionné la fapygiaria figurée par Costa, sous
le n" 5 de la T. IX, dans les Géomètre délia Fauna del Regno di
Napoli, d'après un exemplaire « raccolto in provincia di Lecce, da
Giuseppe Costa ». Dans leur Catalog 1901, Staudinger et Rebel
rattachent Rhizolitharia, Rambur, et Barcinonaria, Bellier, à fapy-
giaria, Costa.
C'est en effet une Boarmide très variable, ainsi qu'on peut en
juger par la figuration que je publie, mais dans laquelle je ne com-
prends pas cependant la noirâtre et unicolore Barcinonaria, déjà
256 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bien représentée par Bellier, dans les Ann. Soc. ent. France, 1862.
Ma collection renfernne le spécimen typiamt de Bellier. Je fais
figurer, sous les n°^ 1601 et 1602 de la PI. CLXIV, 2 cf Japygiaria
pris par Orazio Querci, dans les environs de Formia, en la province
de Caserte; i c/ de Marseille (n° 1603), que m'a envoyé Augustin
Coulet, de Digne; une Q de Sebdou, prise par Harold Powell,
en octobre 1907 (n° 1604).
Pas plus que Guenée, je ne connais en nature la Hemerophila
Uniiaria, Herrich-Schaeffer, de l'Amérique Septentrionale, figurée
par cet auteur, sous le n° 204, et répertoriée au Specïes Général,
sous le n° 326, à la page 219.
Guenée n'avait pas davantage pu voir en nature le n" 327 du
Species Général : Hemerophila Solieraria, Rambur, Espèce tou-
jours assez rare, mais répandue en Provence, en Catalogne et en
Algérie. J'ai, devant les yeux, la figure de Solieraria publiée sous
le n° 5 de la PI. VIII, dans les Annales de la Société ent. France,
1834; je compare à cette figure une cinquantaine d'exemplaires
rangés dans ma collection. Il me semble qu'il y a plusieurs formes
à distinguer chez Solieraria.
La forme typique est probablement celle qui est représentée
d'après un exemplaire du Vallon de Saint-Pons (Bouches-du-
Rhône), pris par Powell, en mai 1906.
La forme de Barcelone a l'espace médian des ailes plus obscur;
quant à la forme de Sebdou, elle se distingue par la forte ondu-
lation de la ligne noire oblique extracellulaire des supérieures et
son rapprochement de la ligne extrabasilaire. Je me suis demandé
si la supposée Solieraria, de Sebdou, n'était pas plutôt VAtlanticaria,
Rambur {Catal. System. Andal., PI. XIV, fig. 5); mais je ne trouve
pas que la courbe des lignes parallèles au bord terminal, sur les
ailes inférieures — courbe très bien indiquée dans la figure
d'Atlanticaria, — permette d'identifier à Atlanticaria la Solieraria
de Sebdou, qui présente des lignes plus droites et non courbes sur
les ailes inférieures.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 257
Enfin il y a la Solieraria, d'Aflou, prise par Harold Powell, en
juillet et en septembre 191 1. Cette forme, dont j'ai reçu une tren-
taine de spécimens, se distingue par le fond brun et non gris de
ses ailes.
Je fais figurer Solieraria, des Bouches- du-Rhône, sous le n" 1610
de la PI. CLXV; Solieraria, de Catalogne, sous le n" 161 1 de la
PI. CLXV; Solieraria, var. (an Atlanticaria}), de Sebdou, sous le
n° 161 2 de la PI. CLXV. et Solieraria-Powelli, d'Aflou, cT et Ç,
sous les n"' 1613 et 1614 de la PI. CLXV.
Le n° 328 du Species Général : Strictaria, Lederer, que Guenée
semble décrire d'après la figure donnée par Lederer, a été placé
par Staudinger et Rebel {Catal, 1901) dans le genre Synopsia.
Il reste pour le genre Hemerophila, secundum Guenée, les trois
Espèces australiennes :
N° 32g. — Liixaria, Guenée.
N" 330. — Heuiipleraria, Guenée.
N" 33 ï- — Silicaria, Guenée.
Hemipteraria est représentée clans X Atlas, sous le n" 2 de la
PI. 6.
Je fais représenter dans le Vol. VII des Etudes de Lépidopt.
comparée, sous le n° 161 7 de la PI. CLXVI, Silicaria Q donnée
par Doubleday, et Luxaria cf et Q, sous les n°^ 161 5 et 1616 de la
PI. CLXV.
Le n" 332 est Nychiodes Lividaria, Hiibner, décrit par Guenée,
aux pages 221 et 222.
L'Espèce n'est pas rare aux environs de Vernet-les-Bains. On
la trouve aussi dans la Côte-d'Or et à Autun. Guenée ne connaissait
pas les diverses variétés qui ont été successivement découvertes et
distinguées depuis, par des noms. La Divergaria, de Syrie, est petite
et plus frêle que Lividaria, de France. Andalusiaria, à fond des
ailes blanchâtre, figurée par Millière, sous le n° 2 de la PI. 60, dans
son Iconographie (1865), est une des plus remarquables variations
de Lividaria.
17
258 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Guenée a figuré sous le n" 7 de la PI. g, dans \ Atlas du Species
Général, la Melanodes Anthracitana, Guenée, d'Australie, et sous
le n" I de la PI. 20 du même Atlas, la Smyriodes Aflectaria,
Guenée, de Tasmanie. Ces deux Espèces sont décrites sous les
ï^°^ 333 6t 334, aux pages 222 et 223 du Species Général.
N" 335. — Gastrina Cristaria, Guenée (5/. G., p. 224) ; Nouvelle-
Hollande; figurée dans V Atlas, sous le n° 4 de la PI. 5.
N° 336. - — Synopsia Pkigallaria, Guenée {Sp. G., p. 225); Amé-
rique Septentrionale; figurée dans V Atlas, sous le n° i de la PI. 4.
Guenée ne possédait pas Synopsia Biiuminaria, Lederer, décrite
et figurée par ce dernier. Il possédait, comme il l'annonce, un C?
de Synopsia Antygdalaria, Herrich-Schaeffer, dont cet auteur
représente la Q sous les n°^ 432 et 433.
Bitiiniinaria et Aniygdalaria sont citées dans le Species Général,
à la page 226, sous les n"^ 337 et 338.
Ce n'est qu'avec doute que, sous le n" 339, Guenée classe parmi
les Synopsia, la Boisduvaltaria, Lucas, colloquée par ledit Lucas
dans les Boarmia et représentée sous la fig. 4 de la PI. 4 des
Lépidoptères dans VExplor. de l'Algérie. J'ai déjà fait état de
Boisditvaliaria, à propros de la revision des Ennomidœ; Boisdu-
valiaria étant une Espèce du Genre Crocallis.
Le n° 340 est la Synopsia Sociaria, Huebner; Guenée {S p. G.,
p. 227) ; robuste Phalène répandue en France, en Hongrie, en Corse,
en Catalogne, en Russie.
Je l'ai prise à Rennes; je la possède de Montpellier, de Thiers
(Puy-de-Dôme), de la Sarthe (de Graslin), de Vernet-les-Bains,
de Digne, de Collioure. Elle est très variable. La Luridaria,
Herrich-Schaeffer (509-510), a le fond des ailes très blanchissant.
Guenée a eu tort d'en faire une Espèce séparée, sous le n° 341,
dans le Species Général; de même qu'il n'aurait pas dû admettre
comme Espèce distincte la Propinquaria, Boisduval, décrite en
quelques mots dans le Gênera et index metJiodicus, 1840, sous le
n° 1564.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 259
La collection Boisduval contient encore le mauvais échantillon
type unique de Propinqnarïa. Je le fais représenter sous le n° 161 8
de la PI. CLXVI, pour faire la pleine lumière sur cette prétendue
Espèce, que je considère comme une simple Liiridaria, forme albi-
nisante de Socicuia. Boisduval l'avait reçue de Montpellier. Mil Hère,
dans son Iconographie, aux pages 387-390, disserte à propos de
Propinquarïa comme s'il la connaissait réellement. Le papillon
qu'il représente sous le n" 5 de la PL gi est tout à fait Sociaria;
les chenilles reproduites sous le n" i, comme Sociaria, et sous le
n° 2, comme Propinqiiaria, sont des variétés d'une même unité spéci-
fique. Minière donne, dans toute la notice qu'il a écrite à propos de
Sociaria et Propinqnarïa, la preuve de son irrésolution et du défaut
de logique qu'on remarque si souvent dans sa critique spécifique
ou synonymique. Il n'existait et il n'existe encore qu'un seul exem-
plaire de la prétendue Propinqiiaria. Dès lors comment Millière,
qui n'ignorait pas cette circonstance, peut-il dire que « la descrip-
tion, dans le Species, ne semble pas exacte sur un point et que
cette description doit convenir à une variété rare de l'Espèce? »
La description écrite par Guenée essaye évidemment de faire le
portrait du seul exemplaire de Propinquarïa qui était connu, et il
est bien certain que les ailes sont d'un testacé clair à peine sau-
poudrées, comme le dit la description en question. I^orsque Millière
prétend que « les 4 ailes de Propinquarïa sont tout autant et plus
peut-être que chez sa voisine {Sociaria), saupoudrées de nombreux
atomes bruns et quelquefois tellement serrés que les lignes noires
transversales se distinguent à peine », ledit Millière pense aux
Sociaria qu'il avait sous les yeux, mais nullement à la Propinquarïa
du Species Général qui reste seule en cause et dont Guenée signale
un unique mâle, à la fin de sa description.
N° 343. — Phaselia Phœoleucarïa, Lederer, Guenée {Sp. G.,
p. 228); Altaï.
L'Espèce est répandue à Amasieh, à Sarepta, au Fort Naryne
(Turkestan oriental). Elle a été figurée par Lederer sous le n° 3
de la Taf. 2, dans Verhandlnngen des Zoologisch-Botanischen
200 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Vereins in Wien, Band V, Jahr 1855, avec la Serrnlaria, (cf, fig. i,
et Q aptère, fig. 2), classée par Guenée dans le Genre Spartoptcryx
(Sp. Général, II, p. 121- 122; Fam. Fidonidœ). Guenée a représenté
la curieuse Q de Spartopteryx Serrîilaria, dans V Atlas, sous le
n° 6 de la PI. 21.
La forme de Phœoleiicarïa du fort Naryne est beaucoup plus
grande que celle des autres localités.
N° 344. — Phaselïa Delïciosny'ui, Lederer, Guenée {Sp. G.,
p. 229); Beyrouth.
Une bonne figure de Deliciosaria est donnée par Lederer, sous
le n° 4 de la Taf. 3, dans Verhandhtngen des Zool. bot. Ver. Wicn,
1855. L'Espèce se trouve à Akbès et à Géryville, en Algérie, dans
la province d'Oran. M. Harold Powell en a récolté plusieurs exem-
plaires en juin, puis en août et septembre 1910. La race A.lgiricaria
est un peu autrement dessinée que la forme asiatique. Je fais
figurer un exemplaire de Géryville sous le n° lôig de la PI. CLXVI.
Pour bien établir la comparaison au sujet de Deliciosaria et
Phœoleiicaria, de Fort Naryne, que j'appelle Narynaria, je fais -
figurer les deux Phalénites à côté de Algiricaria, sous les n°^ 1620 ^
et 1621 de la PI. CLXVI.
La Calamodes Occitanaria, Duponchel, classée par Guenée dans
le Species Général, sous le n° 345, aux pages 22g et 230, est séparée
des Boarmïa par le genre Cleora.
Après avoir fait la revision du genre Cleora, je devrai m'occuper
de nouveau de Calamodes Occitanaria.
Les Cleora sont citées par Guenée, comme suit :
N° 346. — • Cleora Vidiiaria, W. V., Guenée {S p. G., p. 230, 231) ;
Angleterre, France, Allemagne.
N° 347. ■ — Cleora Psoricaria, Eversmann, Guenée (5/>. G.,
p. 232); bords du Volga inférieur.
N° 348. — Cleora Nigridorsana, Guenée {Sp. G., p. 232); patrie
inconnue.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 201
N" 349. — Cleora Glabraria, Huebner, Guenée (Sp. G., p. 233);
Angleterre, Nord de la France, Silésie.
N° 350. — CLcora Lïchenaria, Wilk., Guenée {Sp. G., p. 233);
Europe.
N" 351. — Cleora Hypochromaria, Guenée {Sp. G., p. 234);
Australie.
Les Cleora Vidiiaria, Glabraria et Lïchenaria sont bien connues
de tous les Entomologistes. Ce sont des PhaUnites un peu variables
pour la taille, pour l'albinisme ou le mélanisme; mais elles sont
très tranchées et faciles à distinguer. Dans le Catalog 1901, Stau-
dinger et Rebel classent ces Espèces dans le Genre Boarmia, sous
les n°^ 3896, 3897 et 3900. Je crois qu'elles sont très judicieusement
placées par Guenée, dans un Genre spécial : Cleora.
Charles Barrett a figuré les Cleora Lichenaria, Glabraria et
Vidiiaria qui sont, tous les trois, des Espèces anglaises, sur la
Plate 306, dans The Lepidoptera of the British Islands. Il y a
deux intéressantes Aberrations de Glabraria, représentées sous les
n°^ 2 c çX. id, d'après des exemplaires de New-Forest, dans la col-
lection Capper. Quant à H ypochroniaria, Guenée, figurée dans le
présent ouvrage sous le n" 1622 de la PI. CLXVl, Guenée en avait
fait une H ypochroma postérieurement à la publication du Species
Général. C'était dans sa collection, \ H ypochroma H ypochroniaria.
D'ailleurs Guenée avait exprimé ses doutes relativement à la col-
location de H ypochroniaria, dans le Genre Cleora, à la fin de sa
description, au bas de la page 256.
Psoricaria, n° 347, est attribuée par Staudinger et Rebel, comme
variété à Scodiona Fagaria (Belgiaria).
Nigridorsaria, n° 348, est figurée sous le n° 1623 de la PI. CLXVI,
dans le présent ouvrage. Guenée n'aurait pas dû décrire une Pha-
lénite dont la patrie restait inconnue.
Je reviens en arrière pour retrouver Calamodes Occitanaria,
Duponchel; Espèce méridionale, très commune en septembre dans
202 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône, l'Ardèche, le Var,
et en octobre dans le Sud-Oranais. La forme des Pyrénées est
sensiblement plus mélanisante que celle de l'Ardèche.
Herrich-Schaeffer, sous le n" 32, a lîguré un exemplaire
d'Occitanaria qui fait la transition entre la race des Pyrénées-
Orientales et celle des environs de Marseille. Millière, sur la PI. I
de la 5'' livraison de VIconographie et Description de Chenilles
et Papillons inédits (1861), a publié, sous les n°^ 10 et 1 1, la figure
d'une forme claire et d'une forme foncée de Calamodes Occita-
naria; mais la forme la plus mélanisante est celle de Géryville,
dont je publie la figure, sous le n° 1624 de la PI. CLXVI.
Cependant, il y a un certain nombre d'Espèces que Guenée a
ignorées; elles sont d'ailleurs de découverte assez récente et elles
semblent se rattacher génériquement aux Calamodes.
Je pense que Bastelicaria, de Corse, dont, en outre des specimina
typica, je possède quelques exemplaires pris par feu Decoster,
pourrait être placée dans le Genre Calamodes où je ferais d'ailleurs
rentrer Solieraria que je retirerais du Genre Hemeropliila.
Il faudrait y joindre l'espagnole Fortunaria, prise à Fortuna,
près Murcie, en avril 1902, et que j'ai reçue de feu Aurelio Vazquez.
Ce nom de Fortunaria a-t-il été publié quelque part? Je n'ai pu
le savoir. Toujours est-il que cette Fortunaria n'est probablement
qu'une forme de Bastelicaria dont il me paraît bien difficile de la
séparer spécifiquement. Je fais figurer Fortunaria sous le n° 1625
de la PI. CLXVI.
Je possède aussi, en assez grand nombre d'exemplaires, une
nouvelle Espèce de Calamodes, trouvée en juin, juillet et août 1910,
à Géryville, par Harold Powell. Je fais figurer sous les n"* 1626
et 1627 de la PI. CLXVI et avec le nom de Powelli, cette nouvelle
Phalénite algérienne qui n'est spécifiquement référable ni à
Tenietaria, Stgr. {Iris Dresden, XII, Taf. VI, fig. i), ni à Fasci-
netaria, Stgr., représentée sous la fig. 3 de la même Taf. VI, dans
y Iris précité. Le (S de Calamodes Powelli, Obthr., semble être
beaucoup moins abondant que la Q, si je juge d'après les docu-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 263
ments de ma collection. L'antenne pectinée du cf est terminée par
une pointe filiforme très aiguë.
J'ajoute la Calamodes Haroldi, Obthr., d'Aflou, dont la chenille
d'abord présumée par M. Powell être celle de Solieraria, est brune
et vit sur le genévrier. Je fais figurer le cf, sous le n" 1628 de la
PI. CLXVI, et la Q de Calamodes Haroldi, sous le n° 1629 de
la PI. CLXVII. Je possède une bonne série d'exemplaires. L'Espèce
est d'un brun clair avec le bord terminal finement liséré de noir.
Les supérieures sont traversées par une ligne extrabasilaire droite,
sauf vers la côte oii elle décrit une courbe, et par une ligne extra-
cellulaire très droite jusque près de l'espace apical 011 elle s'infléchit
pre.sque à angle droit, vers le bord costal ; il y a ensuite une éclaircie
submarginale, ondulée. Les inférieures ont le point cellulaire
compris entre deux lignes droites au delà desquelles il y a, comme
aux supérieures, une éclaircie dans un espace brun plus foncé. Le
dessous est assez uni avec les quatre points cellulaires gros et très
apparents.
Il existe en Algérie d'autres Espèces non encore décrites, voisines
d'Occitanaria, Solieraria et Japygiarta. J'ai déjà fait figurer Holli,
charmante nouveauté, sous le n" 152 de la PI. XXVII, dans les
Etudes de Lépidoplérologie comparée (Vol. III) ; mais j'ai vu
d'autres Espèces qui m'ont été communiquées pour obtenir des
déterminations que je n'ai pu fournir, et je ne doute pas que
l'avenir ne nous réserve d'intéressantes découvertes parmi les
Boarmidœ de Mauritanie.
Formant une sorte de transition des Calamodes aux véritables
Boarmia, la Boarmia Haroldana, Obthr., fut prise par Harold
Powell à Sebdou, en juin 1907. C'est une petite Espèce d'aspect
modeste et un peu indifférent, assez uniformément grise, ayant les
ailes traversées depuis le voisinage de l'apex aux supérieures jus-
qu'au bord anal des inférieures, par une ligne commune, d'abord
presque puncti forme, puis mdiquée aux inférieures par une ombre
droite; aux mêmes ailes inférieures, il y a un trait discoïdal noir.
264 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
une seconde ligne noirâtre extracellulaire un peu courbée, puis un
espace submarginal plus foncé, traversé par une éclaircie linéaire.
Le dessous est tout gris, avec 4 points noirs discoïdaux. Elle est
figurée sous le n° 1630 de la PI. CLXVII.
Guenée décrit les Boarmia depuis le n° 352 jusqu'au n° 398, et
l'histoire du Genre Boarmia occupe les pages 235 à 258 du Species
Général. La première Espèce citée sous le n" 352, à la page 236, est
llicaria, Huebner, répandue en Touraine, dans le Sud-Ouest de la
France (Bordeaux), la Provence et l'Algérie La Variété Mamiclarïa,
figurée par Herrich-Schaeffer, sous le n° 541, a le fond des ailes
plus pâle et plus olivâtre que la forme type. Je la possède de
Sebdou (juin 1907), ainsi que de Montpellier où l'avait découverte
feu Manuel, contemporain de Daube, celui qui eut la chance de
trouver, le premier, un si grand nombre d'Espèces nouvelles, dans
le Languedoc. Manuel était commis-grelfier près la Cour impériale
de Montpellier; Daube, qui était pâtissier, finit sa carrière comme
propriétaire au lieu dit : Chemin des Aubes.
■N° 353- — Boarmia Sccnndaria, W. V., Guenée (5/. G., p. 237);
Suisse et Allemagne.
Guenée et moi, chassant ensemble, au mois de juillet 1866, dans
la vallée de la Viège, en allant de Stalden à Zermatt, nous avons
rencontré Secundaria assez abondante, dans un bois de conifères
traversé par le sentier muletier, près du torrent.
Herrich-Schaeffer, sous le n" 247, a exactement représenté la Q
d'une forme assez obscure de Secundaria.
N° 354. — Boarmia Umbraria, Huebner, Guenée (5^. G., p. 237);
Midi de l'Europe, Algérie. Huebner a figuré Umbraria cf, sous le
n" 340. C'est une très belle Boarmia qui offre d'intéressantes
variétés, notamment celle qui est très obscure et figurée sous le
n° 163 1 de la PI. CLXVII; je l'appelle Decosi'eraria, en souvenir
de feu l'entomologiste Decoster qui l'a découverte à Menton, et une
autre : PowelLi, forme relativement très petite, d'aspect sombre, et
qui paraît assez abondante à Khenchela, en juin; à Aflou, en sep-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 265
tembre, et à Géiyville, en juillet et en septembre. Je fais figurer les
deux sexes de la Boarmia Unibraria-PoweLli, sous les n°^ 1632 et
1633 de la PI. CLXVII.
Minière a figuré Umbraria, larve et imago cf, sous les n°^ 4 et 5
de la PI. 130, dans V Iconographie et Description de Chenilles et
Lépidoptères inédits.
Je possède IJmbraria comme provenant des localités suivantes :
Corse, Catalogne, où elle est très belle, avec des teintes d'un brun
rougeâtre très chaud; Cannes, Menton, Digne, Syrie (Akbès). C'est
à Minière que je suis redevable de 3 exemplaires élevés à Cannes,
par ses soins. Deux d'entre eux portent encore à leur épingle des
étiquettes écrites de la main de feu mon vieil ami. C'est M. Harold
Powell qui a pris les échantillons algériens de Umbraria-Powelli
contenus dans ma collection.
N"" 355- ""■ Boarmia Repandaria, Lnmé, Guenée (Sp. G., p. 238,
239) ; Europe.
Guenée cite 3 variétés : Conversaria, Huebner; Destrigaria,
Stephens; Mur aria, Curtis. Il y en a bien d'autres actuellement
connues. Une magnifique figuration de la Boarmia Repandata a été
donnée par Charles Barrett, sur les Plates 313 et 314, dans The
Lepidoptera of the British Islands. Il faut consulter cet estimable
ouvrage pour apprécier la remarquable variation de Repandata dans
le Royaume-Uni. L'Espèce passe du gris au brun rouge et au noir,
ou au fond blanc avec des dessins noirs et rougeâtres du plus bel
effet.
Outre les formes anglaises, irlandaises et écossaises, dont ma
collection contient une assez bonne série, je possède Repandaria
des localités suivantes : Cauterets, Vernet-les-Bains, Chaiiionix,
Uriage, Forêt de Lorges, dans les Côtes-du-Nord, Rennes, Sarthe
(de Graslin), Autun, Mandchourie, Thibet, où l'Espèce est très
abondante; Allemagne (ex coll. Kuwert), Alsace, Allos, Digne,
la Lauzet, dans les Basses-Alpes.
J'ai toujours beaucoup aimé inspecter les rochers et chercher à
y découvrir les Phalènes et Noctuelles qui se tiennent, pendant le
266 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
jour, endormies sur les pierres avec lesquelles leurs couleurs se
confondent quelquefois si bien. C'était le genre de chasse préféré
par mon cher grand-père. J'ai encore aujourd'hui dans ma collection
un Staiiropus F agi Q, qu'en 1856, il me montra posé sur un tronc
d'arbre de la promenade du Thabor, à Rennes. Ce Staur. Fagi,
maintenant vieux de 56 ans, semblait être un morceau de l'écorce,
plutôt qu'un papillon.
Combien de fois mon grand-père François- Jacques Oberthiir
m'a-t-il appelé, lorsque j'étais enfant, pour me faire voir sur une
muraille, ou le long d'une fente d'écorce, assise (^gesetst, comme on
disait à Strasbourg), une Bryophila ou une Acronycta, semblant
faire partie intégrante de l'arbre ou du caillou choisi par la Noc-
tuelle comme un asile sûr, durant le jour.
Le goût de ce sport m'est toujours resté vivace, et à Cauterets,
je jouissais beaucoup de le pratiquer. En descendant de la Rail 1ère
vers la ville, il y a, le long du chemin, de magnifiques quartiers
de roche, des blocs de granit superbes offrant aux papillons le plus
séduisant abri. Quelques pierres présentent comme une sorte de toit
protecteur de la paroi verticale; d'autres sont ombragées par des
branches de coudrier; ou bien des touffes de bruyère croissant sur
le bord du talus les recouvrent légèrement en laissant pendre leurs
branches. Jamais je n'ai fait l'inspection des rochers sans y trouver
des Gnophos, des Noctuelles, des Larentia, surtout des Boaruiia;
c'était toujours un charme pour moi de voir Repandata avec ses
ailes étendues, ressemblant parfaitement au rocher. Avant de faire
entrer dans le flacon où devait se terminer sa courte existence, le
pauvre papillon dont j'avais découvert la retraite, je me suis souvent
régalé de la vue de la Phalène bien plus belle, lorsqu'elle est
vivante, que ne le restent les exemplaires desséchés, seuls actuel-
lement alignés sous mes yeux. Mais je dois dire que ma curiosité
a quelquefois sauvé la vie des Boarnùa Repandata. Leur sommeil
n'est pas si profond que celui des Acronycia Myrïcœ ou des diverses
Dianthœcïa. Alors, pour avoir trop attendu à capturer la Phalène,
d'un vol rapide et imprévu, celle-ci se dérobait à l'épingle que je
lui réservais.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 26;
Huebner a figuré Couver sana g sous le n" 393 ; Barrett a repré-
senté le cT sous le 11° 1 e et i / de la Plate 314. Mais il y a une
forme de Conversana beaucoup plus accentuée et plus belle. C'est
elle que Wood figure avec le nom de Conversatia, sous le n" 507,
dans son Index entomoL, London, 1845, et que Barrett a repré-
sentée sous les n"^ i 6" et i ^ de la Plate 314. Les variétés Destri-
garia, Wood, 505, et Miiraria, Wood, 506, ne paraissent pas rares
en Angleterre. Dans le journal Tke Entomologisl, n'^ 586, March.
191 2, M. William Mansbridge décrit aux pages 94-96, avec les
noms de : Xigro-palUda -t Ochio-nigra, deux inédites peculiar
F omis of Boarniia Repandata.
N" 356. — Boannia Mcrops, Cramer; Meropatia, Guenée {Sp. G.,
p. 239); Surinam.
Guenée dit ne pas l'avoir vue; elle est représentée par Cramer
sous la lettre C de la PI. XVIIl. Je ne la connais pas davantage
que Guenée.
N" 357- — Boarniia admissaria, Guenée {Sp. G., p. 239, 240);
Nord de l'Inde.
Je fais figurer l'exemplaire type sous le n" 1634 de la PI. CLXVII.
N*" 358. — Boarniia Carmentaria, Cramer, Guenée {Sp. G.,
Surinam.
Guenée ne connaissait pas plus Carmentaria que Meroparta,
n° 356.
' - I . . ■■ ^.
N° 359- — Boarmia Rhoniboidaria, Kleemann, Guenée (5/. G.,
p. 240, 241, 242); Angleterre, France, Allemagne.
Elle est fort commune dans les jardins d'Angleterre et de la
France occidentale. Barrett a donné une figuration nombreuse et
très intéressante de Rhoniboidaria, sur la Plate 315. Il y a
9 figures, dont plusieurs consacrées à la variété obscure Perfnmaria,
dans ses diverses gradations.
Le contraire de Perfmnana est la forme blanc jaunâtre de la
vallée de Gavarnie, appelée : Absiersaria par Boisduval.
Guenée mentionne Absiersaria à la page 242 du Spccies Général,
268 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
comme Var. B de Rhomboidarïa. Je fais figurer Abstersaria çS
et g sous les n'" 1635 et 1O36 de la PI. CLXVII.
Je l'ai prise moi-même dans la vallée de Gavarnie, en montant
depuis Saint-Sauveur jusqu'à Gèdre, et mon ami Rondou la capture
assez fréquemment dans les environs de sa résidence. Il y a encore
dans la collection Boisduval les deux spccimina typha cf et Q.
Boisduval a décrit Abstersaria^ comme étant peut-être une
Espèce spéciale, sous le n" 1555, dans le Gênera et Index Metho-
dicus, 1840, et dans les termes suivants :
« Affinis Rliomboidarue et forte illms aberratio Pyrenaica.
Alae Albidœ signaturis fere ut apud Rhomboidariam, et magis
macilentis. »
L'Ab. nigricante Perfumaria se trouve en France; la collection
Bellier contenait un cf pris à Lyon, entièrement d'un brun noirâtre
comme les spécimens les plus enfumés des jardins londoniens.
L'Espèce est commune à Rennes, à Cancale, à Evreux, à Châ-
teaudun (Guenée), à Château-du-Loir (de Graslin), à Uriage, dans
le Wurtemberg, en Poitou, etc.
C'est évidemment une Forme ou Espèce très voisine de Rhoni-
boïdarïa que Millière figure, mais avec le nom erroné de Consimi-
laria, Duponchel, sous le n" 9 de la PI. 130, dans \lcono graphie.
La Consimilaria, Duponchel (Phalénites, PL CLXII, Êg. i), est
-bien plutôt une Cinctaria, ainsi que nous le verrons plus loin.
Mais la Consïmïlaria, secundum Millière, dont 9 exemplaires
authentiques existent dans la collection de Guenée, est, d'après cet
auteur, spécifiquement séparable de Rhomboidarïa. Voici d'ailleurs
ce que Guenée a écrit sur la notice qui est fixée à l'épingle d'une
Consïmïlaria Q, Millière (nec Duponchel), dans sa collection. Je
transcris fidèlement ce que Guenée a écrit, postérieurement à la
publication du Species Général, et comme suit : « Boarm. Consï-
mïlaria. Cannes; M, Millière; élevées par moi. Je doute fort que
ce soit là la Consïmïlaria de Duponchel et, par conséquent, celle
de mon Species. Quoi qu'il en soit, elle est spécifiquement différente
de la Rhomboidarïa, quoique les dessins soient à peu près les
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 269
mêmes. La chenille est dépourvue des petites caroncules latérales
des 4" et 5*^ ann., outre qu'elle diffère par la couleur et le dessin.
Quant au papillon, sa taille, sa coupe, son aspect général, l'abdomen
annelé de noir démontrent péremptoirement sa validité. »
Il y a lieu, pour tous les détails concernant les premiers états,
de se reporter aux pages 260 et 261 et à la PI. 130 du Vol. III de
Yîcono graphie et Description de chenilles et papillons inédits, par
P. Minière, 1872. Millière a figuré sur cette Planche 130, compa-
rativement, la chenille de Rhomboidaria et de Consimilaria,
secundum Millière. Millière a, plus tard, reconnu que la Boarmia
qu'il avait appelée Consimilaria, Duponchel, et figurée sur la
PI. 130 de \Icono graphie, n'était pas Consimilaria, Duponchel,
mais une toute autre Espèce, à laquelle ledit Millière a donné le
nom de Psoraliaria (Voir à cet égard le 2^ Supplément du Catalogtie
raisonné des Lépidoptères des Alpes-Maritimes, Cannes, 1883).
Il me semble que c'est bien Consimilaria, Millière, que j'ai reçue
d'Aïn-Draham, en Tunisie, de Corse et des environs d'Alger. Il
me paraît, comme à Guenée, qu'il y a bien deux Espèces distinctes,
Rhomboidaria et Psoraliaria, lesquelles ont été jusqu'ici confondues
en une seule.
N° 360. — Boarmia Ferversaria, Boisduval, Guenée {Sp. G-,
p. 242); Turquie, Valais.
Boisduval a décrit Ferversaria, dans le Gênera et Index nietho-
dicns, 1840, sous le n" 1553, et comme suit -. « Afhnis Rhomboidariœ
et forsan illius varietas Sabinivora. Signaturis vix differt a Rhom-
boidariis genuinis, at aspectu omnino singulari alisque magis
rotundatis facile distinguitur. Valesia. »
J'ai sous les yeux les specimina typica de Ferversaria, Bois-
duval. L'Espèce lui avait été envoyée par Anderregg.
On trouve à Vernet-les-Bains une race de Ferversaria d'un gris
pâle intermédiaire entre la forme valaisane grise et Subflavaria,
Millière, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes. Dans cette
région provençale, en effet, se rencontre, au lieu de la forme à fond
gris lilacé, une race concolore, d'une teinte d'argile claire que Mil-
270 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
lière a appelée Subflai'aria. Il a figuré le cT et la Q sous les n°' 15
et 16 de la PI. I du tome XX, dans les Annales Soc. cnt. Belgique.
Cette Siibflavaria n'est nullement assimilable à \ Abstersarïa,
Boisduval, qui est une race pyrénéenne de Rhomboidaria, ainsi que
je l'expose ci-dessus.
On peut dire cependant que Sitbfiavaria est à Perversaria ce que
Abstersarïa est à Rhomboidaria; c'est-à-dire que Perversaria, aussi
bien que Rhomboidaria, présente une race géographique à fond des
ailes blanc jaunâtre.
Le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, n° 3876, b. v., se trouve
donc encore, cette fois, comme en tant d'autres cas, hélas ! parfai-
tement erroné, lorsqu'il donne Sitbfiavaria, Millière, comme syno-
nyme d^ Abstersarïa.
Je possède une bonne série de Subflavaria absolument référables
à Perversaria, non à Rhomboidaria, et tout à fait conformes aux
deux excellentes figures dont nous sommes redevables à Millière.
Ma collection contient d'ailleurs deux specim,ina cotypica que me
donna Millière, avec étiquette écrite de sa main.
N° 361. — Boarmia Cosiaria, Guenée {Sf. G., p. 242, 243);
Bornéo, Sarawack.
Je fais figurer le spécimen lypicum çf, sous le n° 1638 de la
PI. CLXVII.
L'Espèce est répandue dans l'Inde, à Sumatra et à Bornéo.
N° 362. — Boarmia Rectilinearia, Guenée {Sp. G., p. 243) ; Brésil.
Figurée sous le n° 1637 de la PI. CLXVII.
N° 363. — Boarmia Suasaria, Guenée {Sp. G., p. 243); patrie
inconnue.
Figurée sous le n° 1639 de la PI. CLXVII.
N° 364. — Boarmia Abietaria, W. V., Guenée {Sp. G., p. 243,
244) ; Europe centrale, dans les forêts de conifères.
Guenée cite la Variété A. Sericearia, Curtis, d'Angleterre, parfai-
tement figurée avec le nom d'Alcis Sericearia (The Salin Béant y),
par John Curtis, dans British Entomology, Lepidoptera; Part. I,
sur la PI. 113.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 2/1
Charles Barrett a donné une très belle figuration de Boarmia
Abietaria, sur la Plate 312, dans The Lepidop/cra of thc Brh'ish
Islands.
L'Espèce est superbe; c'est bien effectivement une véritable
Satin Beaiity; elle est très facile à distinguer des Espèces congé-
nères. Je n'en possède aucun exemplaire pyrénéen; cependant elle
doit habiter les forêts de sapins des montagnes, à Cauterets. On la
trouve dans les Alpes françaises, notamment dans le massif de
la Grande-Chartreuse (Isère).
Le n° 365, Boarmïa Emîinctaria, Guenée, d'Abyssinie, fait partie
de la collection du Aluséum national d'Histoire naturelle, à Paris.
Le n° 366, Boarmia Condensaria, Guenée {Sp. G., p. 245), a été
figuré dans V Atlas, sous le n° 10 de la PI. 6. Les exemplaires de
la collection Guenée viennent du Brésil.
N° 367. — Boarmia Païupinaria, Guenée (Sp. G., p. 245); envi-
rons de Baltimore.
Figurée sous le n" i()4o de la PI. CLXVII.
Packard, dans A. Monograph of thc Geomcirid, etc., figure
Pampinaria sous le n° 20 de la PI. XI et y rapporte, comme syno-
nyme, le n° 369 : Boarmia Frugaliaria, Guenée {Sp. G., p. 246), de
Géorgie américaine, dont les types n'existent plus dans la collection
Boisduval. Que sont-ils devenus? On sait que des papillons de
l'Amérique du Nord, appartenant à Boisduval, ont mystérieusement
disparu de ses boîtes. S'ils existent encore, quelle collection les
renferme aujourd'hui?
Les types des Boarmia Cliz'inaria, Guenée, n" 368, de Californie
{Sp. G., p. 245 et 246), et Defectaria, Guenée (n° 372), d'Amérique
septentrionale {Sp. G., p. 247), ont eu le même sort que les speci-
mina typica de Frugalaria. Ils sont... absents.
Le n" 370, Boarmia Humana, Guenée {Sp. G., p. 246), de Géorgie
américaine, et le n° 371, Boarmia Intraria, Guenée {S p. G., p. 246,
247), des environs de Baltimore, sont réunis par Packard dans la
même unité spécifique : Hiimaria {A Monograph, p. 435-437).
272 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La figure 23 de la Plate XI représente Hnmaria cf; je fais
reproduire sous le n° 1641 de la PI. CLXVIII la figure de Boarmia
Intraria, Guenée, d'après le spécimen typiciim.
N° 373. — Boarmia Larvaria, Guenée {Sp. G., p. 247) ; Canada.
Figurée sous le n° 1642 de la PI. CLXVIII, d'après le spécimen
typiciim.
N° 374. — Boarmia Momaria, Guenée {Sp. G., p. 247). Guenée
la croit américaine. Packard figure Larvaria sous le n° 21 de la
PI. XI, mais il n'a sans doute pas admis Momaria comme améri-
caine ; il cite Momaria, Walker, en synonymie de Humaria, Guenée ;
mais Momaria, Walker, n'est pas Momaria, Guenée.
Je me souviens que Guenée me dit autrefois que Packard était
venu à Châteaudun, exprès pour voir les Phalénites américaines
décrites dans le Species Général, et que Packard avait comparé et
déterminé beaucoup d'Espèces, en examinant les specimina typica
de Guenée. Il est probable que Packard n'aura pas jugé que
Momaria, Guenée, fut américaine. Elle est peut-être australienne.
Je la fais figurer sous le n° 1643 de la PI. CLXVIII.
Sous les n"' 375, 376 et 378, Guenée signale les Boarjnia Cinc-
taria. De Géer, d'Europe, Siiblunaria, Guenée, d'Amérique Septen-
trionale, et Consimilarïa, Duponchel, de France méridionale.
Le n" 377 est réservé à Boarmia Titcaria, Cramer (PI. CCLXXV,
fig. C), de Virginie.
Je ne connais pas Titearia; mais j'ai sous les yeux les specimina
typica de Snblunaria, Guenée, et Consimilaria, Duponchel ; je suis
convaincu que ce sont des formes de Cinctaria, comme Insolita,
Butler {Lep. Het. in Bnt. Mus., PI. XLIX, fig. 5), l'est probable-
ment aussi; car Cinctaria est répandue en Mandchourie aussi bien
qu'en Europe; c'est ainsi que j'ai reçu de l'île Askold une paire
absolument semblable à la Consimilaria, Duponchel, qui est cata-
loguée sous le n*" 1560, dans le Gênera et Index Methocliciis, 1840,
comme venant du Midi de la France.
Cependant Packard ne signale pas Cinctaria parmi les Espèces
américaines. Il y a là un point de doute que je suis présentement
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2/3
impuissant à éclaircir. Toutefois je présume que si Sîibhmaria est
américaine, elle est aussi européenne. Je possède une g de Vernet-
les-Bains qui lui est absolument identique.
Quoi qu'il en soit, je fais figurer le type S?iblunaria sous le
n" 1644 de la PI. CLXVIII, et le type Consiniilaria, sous le n° 1645
de la PI. CLXV^III. Ce type Consimilnria a déjà été figuré par
Duponchel, sous le n" i de la PI. CLXII, dans les Phalénites, et
décrit par cet auteur, aux pages 386 et 387 du Tome quatrième de
V Histoire Ncifiirclie des Lépidoptères, deuxième partie, 182g. Le
typiciim spécimen qui existe encore est donc un papillon qui date
d'au moins 83 ans, ce qui est un bel âge pour les restes desséchés
d'une Phalénite.
J'ajoute la figuration de la paire de Cinctaria-C onsiniilaria de
l'île Askold, dont j'ai fait mention plus haut. Le cT est représenté
sous le n° 1646 de la PL CLXVIII et la Q sous le n° 1647; et par
opposition à ces C onsiniilaria, dont le fond des ailes est d'un gris
clair, je fais reproduire un cf très obscur de Stettin (fig. 1648,
PI. CLXVIII).
Dans ma collection, il y a des Cinctaria provenant de Sud-
Irlande (Mac- Arthur, 1893); d'Irlande (Kerry, Salvage); de
Rennes, en avril; de Sologne; des Pyrénées-Orientales, en juillet;
de Corse; de Digne; de Château-du-Loir (de Graslin), prises en
mars et avril; des environs de Paris. L'Espèce est très variable et
très jolie. Charles Barrett a figuré, sur la Plate 311, onze exem-
plaires très variés de la Boarmia Cinctaria, dont 2 cf black var.,
très remarquables, sous les n'"" i z et i j. Il est bien évident que la
Consimilaria, Duponchel, n'a aucun rapport spécifique avec la
Consimilaria, voisine de Rhomboidarïa, décrite par Millière, dans
son Iconographie, aux pages 260 et 261, et figurée sous le n" 9 de
la PI. 130. Je me demande comment Millière a jamais pu confondre
/ Consimilaria, Duponchel, avec la Boarmia si voisine de Rhomboi-
daria, dont il a étudié en Provence, comparativement, les premiers
états. Il est vrai que Millière est revenu sur cette erreur, et comme
je l'ai exposé ci-dessus, Millière a donné, en 1884, le nom de
Psoraliata à son ancienne Consimilaria. ,
18
274 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
N° 379. — Boarmia Biiœniaria, Le Guillou, Guenée {Sp. G.,
p. 249) ; Nouvelle-Hollande; fait partie de la collection du Muséum
d'Histoire Naturelle, à Paris; figurée dans V Atlas du Speàes
Général, sous le n" i de la PI. 3.
Les n°'' 380 : Boarmia Canescaria, Guenée {Sp. G., p. 249 et 250);
n° 381 : Boarmia Lyciaria, Guenée {Sp. G., p. 250), et n° 382 :
Boarmia Pœcilaria, Guenée {Sp. G., p. 250), proviennent tous les
trois de Nouvelle-Hollande ou de Van-Diemen et font partie de
la collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Seul le
n° 382 : Boarmia Pœcilaria, a été figuré dans Y Atlas, sous le n° i
de la PI. 6.
Le n" 383 : Boarmia Gnopharia, Guenée {Sp. G., p. 251), d'Amé-
rique Septentrionale, a été figuré dans V Atlas, sous le n° 10 de la
PI. 5, et le n° 384 : Boarmia Umbrosaria, Huebner, Guenée {Sp. G.,
p. 251), de Géorgie d'Amérique, a été représenté par Huebner, pour
les deux sexes, en dessus et en dessous, avec le nom de : Cymato-
phora prolixa Umbrosaria.
Le n° 385 : Boarmia Porcelatia, Abbot, Guenée {Sp. G., p. 252),
d'Amérique Septentrionale, est resté inconnu à Packard. Il n'existe
plus d'exemplaire dans la collection Boisduval ; mais il y en a
encore peut-être quelques-uns au Muséum de Paris?
N" 386. — Boarmia Roboraria, Albin, Guenée {Sp. G., p. 252);
Europe.
N° 387. — Boarmia Consortaria, Fab., Guenée {Sp. G., p. 253);
Europe.
La Roboraria est une de nos plus grandes Espèces. Toutes les
deux Roboraria et Consortaria se trouvent en Angleterre et toutes
les deux présentent une black Variety. Charles Barrett a figuré
Roboraria sous les n"^ 1, i a, 1 b, i c (black var.), i d (larve) de
la Plate 310 et Consortaria, sous les n°^ 2, 2 a, 2 b de la même
Planche.
En Saxe, on trouve la var. Infiiscata, Stgr. de Roboraria, avec
le dessus des aile^ presque entièrement noir. Cette rnême variété
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 275
se trouve à Fontainebleau. Je possède un cf très noir, provenant
de cette forêt et ayant fait partie de la collection Feisthamel.
A Vernet-les-Bains, on trouve assez régulièrement une forme
nigricante de Consorlaria faisant le passage entre le type gris
et l'Ab. noire HuyrLpertï, de Bochum, en Allemagne.
De même que Roboraria et Consortaria se trouvent en Grande-
Bretagne, toutes les deux habitent la Bretagne armoricaine; elles
ne sont pas rares dans nos bois. Nous trouvons Roboraria au
printemps et Consortaria en juin. J'ai notamment pris cette der-
nière dans la forêt de Lorges (Côtes-du-Nord).
Consortaria se rencontre en Mandchourie (Ile Askold; Sidcmi)
et au Japon oii elle donne la race gris foncé : Conferenda, Butler.
Je possède des exemplaires des Pyrénées-Orientales, tout à fait
référables à Conferenda. On peut donc et on doit même les dési-
gner par le nom de cette variété. Je fais figurer un cf et une Q
Hnmperh, sous les n°^ 1649 et 1650 de la PI. CLXVIII.
Je fais représenter aussi, sous le n° 165 1 de la PI. CLXVIII,
Ylnfuscata de Fontainebleau; elle mériterait le nom à'Infusca-
tissima, car elle a le dessous des ailes noir comme le dessus, tandis
que chez Infuscata, de Saxe, si le dessus est enfumé, le dessous
est à peu près normal.
Sous les n"' 1652 et 1653 de la PI. CLXIX, je fais figurer une
paire d'une belle Boarmia que feu mon aimable ami, le D^ Roussel,
Médecin de la Marine, m'envoya jadis de l'Ile Bourbon. Il avait
récolté un certain nombre de Lépidoptères, dans les montagnes
de l'île, à Salazie, et cette curieuse Boarmia, dont le cf a le fond
des ailes d'un brun jaunâtre clair, tandis que la Q est blanche,
figurait parmi ses intéressantes captures dont il eut l'obligeance
de me faire présent.
La Boarmia Rousseli, nommée en mémoire de mon ami, est
voisine, mais très dis'incte de Boarmia (Medasina) Vagans, Moore,
des collines Khasia.
N° 388. — Boarmia Renaria, Guenée {Sp. G., p. 253) ; Brésil ?
Le seul exemplaire, qui existe dans la collection Guenée, e^t
2;6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bien mauvais et il eût bien mieux valu ne pas donner ce nom à
une pareille loque, d'ailleurs de patrie douteuse.
Je transmets cependant à M. Culot le cf si défectueux et qui
est le spécimen lypician iiniciini. La plus soigneuse attention étant
au service d'un talent universellement apprécié, je ne doute pas
que mon excellent collaborateur artistique ne tire le meilleur parti
possible d'un élément cependant bien insuffisant. On en verra la
reproduction sous le n° 1654 de la PI. CLXIX.
N" 389. — Boarmia Selenaria, W. V., Guenée {S p. G., p. 254) ;
Europe méridionale, Afrique, Asie.
Huebner a figuré Selenaria sous le n° 163. Herrich-Schaeffer
a donné trois figures sous les n°^ 374, 375 et 376. L'Espèce est
répandue au Sikkim, à Natal, en Mandchourie, au Japon, en
Chine, en Italie, en Provence, en Dalmatie et à Madagascar.
L'/l caciaria, Boisduval, n'étant autre chose qu'une Selenaria,
je m'étonne que Guenée ait considéré ladite Acaciaria comme une
Espèce distincte de Selenaria et lui ait consacré un article spéci-
fique spécial, sous le n° 391, à la page 255 du Species Général.
J'ai capturé auprès de Castellamare-di-Stabia, en mai 1907, un
exemplaire Q de Selenaria, remarquable par sa taille relative-
ment considérable. J'avais aperçu de loin cette Boarmia posée sur
un tronc d'arbre de la route. Ses ailes blanchâtres tranchaient sur
l'écorce grise d'un platane; elle ne s'était nullement dissimulée
aux yeux. Dianaria, Huebner, 483, est une forme moins blanche,
à fond des ailes un peu teinté de brunâtre et que l'on rencontre
notamment à Hyères (Var).
Dans le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, C onsiniïlaria, Mil-
lière {nec Duponchel), Iconogr., PI. 130, fig. 9, est d'abord placée
en synonymie de Gejmnaria {Rhomboidaria^, n" 3876.
Puis, avec un point de doute, il est vrai, la même C onsimilaria,
Iconogr., PI. 130, fig. 9, se trouve reportée en synonymie de Dia-
naria. 11 n'y a aucun rapport spécifique possible entre C onsimilaria
secundum Millière, Iconogr., PL 130, fig. 9 et Dianaria,
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 2/7
D'ailleurs cette ConsimiLaria, secundum Millière, olim, étant
devenue Psoraliata, Millière, en 1884, c'est sous ce nom définitif
qu'il faut l'envisager. D'après l'opinion de Guenée, basée sur les
premiers états, Psoraliata est, ainsi que je le rapporte ci-dessus,
une Espèce spéciale; elle a été jusqu'ici généralement méconnue.
N° 390. — Boarmia Cornaria, Guenée {Sp. G., p. 254) ; Nord
de l'Inde.
Figurée sous le n" 1658 de la PI. CLXIX.
J'ai fait connaître que le n° 391, Boarmia Acacia/ia, Boisduval,
n'est autre chose que Selenaria.
Quant au n" 392, Boarmia Validaria, Guenée, de Rio-de-Janeiro
(Brésil), le iypicum spécimen fait partie de la collection du
Muséum national d'Histoire Naturelle, à Paris.
N"^ 393. — Boarmia Sublavana, Guenée {Sp. G., p. 256) ; Inde
centrale.
Figurée sous le n*" 1659 de la PL CLXIX.
N° 394. — Boarmia? Canielaria, Guenée {Sp. G., p. 256) ; Aus-
tralie. Représentée sous le n° 1660 de la PL CLXIX.
Guenée termine la notice descriptive imprimée au bas de la
page 256 du Species Général, par ces mots : « Est-ce bien une
Boarmia? Le dessous ressemble aux Hypochroma. Il faut con-
naître le cf »• Postérieurement à l'impression du Species Général,
Guenée, dans sa collection, avait placé Cainelarïa dans le genre
Tephrosia. Mais je fais la revision du Species Général; je suppose
que mes Lecteurs ont, sous les yeux, le livre écrit par Guenée;
dès lors je suis pas à pas l'œuvre du vieux Naturaliste dont la
véracité est toujours parfaite, mais dont l'irrésolution apparaît
dans tous les cas ambigus. 11 s'est repris plus tard pour L leora?
Hypochroniaria, comme pour Boarmia? L amelaria. Je crois que
son second jugement, après mûre réflexion valait mieux que le
premier; mais je ne change rien à ce qui a paru dans les Suites
à Buffon. D'ailleurs C amelaria, par l'analogie de ses dessins,
278 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
n'indiquerait-elle pas une étroite parenté spécifique avec Snb-
fiavaria?
N" 395. — Boannia Bipennaria, Guenée (5/>. G., p. 257); Brésil.
N° 396. — Boannia Unipennana, Guenée {Sp. G., p. 257) ; Brésil.
Guenée a figuré Bipennaria sous le n° 5 de la PI. 13, dans V Atlas
du Species Général. Il reconnaît que U nipennaria et Bipennaria
diffèrent très peu l'une de l'autre et il cherche à établir des dis-
tinctions spécifiques qui me semblent bien précaires. J'ai sous les
yeux les speciniina typica de Guenée, ils sont incomplets et en
état de conservation bien misérable; par ailleurs ma collection
contient 71 exemplaires provenant de Paraguay central (P. Ger-
main, 1885); Guyane française, Ile Portal-au-Maroni (Constant
Bar); Sainte-Catherine, au Sud Brésil; Matto-Grosso, au Brésil
(P. Germain, 1886); Cochabamba, en Bolivie (P. Germain, 1888-
89) ; Chanchamayo, au Pérou (Oswald Schuncke) ; Balzapamba,
en Equateur (M. de Mathan, 1894); Huambo, au Pérou (M. de
Mathan, 1889); Honda, en Nouvelle-Grenade (M. de Mathan,
1899); Tonantins, aux Amazones (M. de Mathan, 1880); Rio-de-
Janeiro (P. Germain, 1885); Tarapoto, au Pérou (M. de Mathan,
18S6) ; Manizales, en Nouvelle-Grenade (Patino). Il y a des exem-
plaires plus petits et plus grands; plus blancs, plus jaunâtres, ou
plus gris, avec les taches et dessins noirs, plus ou moins accentués
ou effacés; mais toutes ces Boarmia sont aussi bien réf érables à
Bipennaria qu'à G nipennaria dont la distinction spécifique envi-
sagée par Guenée, me parait absolument illusoire.
Je fais figurer un des specimina typica Q de U nipennaria
(fig. xf 1655, PI. CLXIX) et deux cf, l'un du Paraguay central,
très petit et à fond des ailes jaunâtres (fig. 11° 1657, PI. CLXIX),
et l'autre de Bolivie, plus grand, plus blanchâtre (fig. n° 1656,
PI. CLXIX) pour faire apprécier la variation de l'Espèce.
Le n° 397, Boarmia Subpennaria, Guenée {Sp. G., p. 257, 258),
fait partie de la collection du Muséum national d'Histoire Natu-
relle de Paris.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 2/9
Le n" 398, Boarmia Umbclliilaria, Huebncr, Guenée (^Sp. G.,
p. 258), du Brésil, a été figuré sous les n"' 429 et 430 dans Zutraege
sur Saniniliing exotischer Schmellerlinge, von Jacob Huebner
(Augsburg, 18 18). C'est une petite Espèce délicate et appartenant
à un groupe comprenant plusieurs unités spécifiques voisines les
unes des autres. Je publierais volontiers la figuration, seul moyen
d'ailleurs de distinguer entre elles ces petites Boarmia américaines
et j'ajouterais facilement une longue série d'Espèces africaines,
américaines et asiatiques, i)rincipalement de la région sino-thibé-
taine, qui n'ont point encore été figurées et qui, seulement décrites,
restent absolument méconnaissables, tant qu'une bonne figure n'est
pas intervenue.
Mais je tiens à poursuivre, le plus activement possible, la revi-
sion des Espèces décrites par Guenée dans le Species Général, et
dont les types existent encore dans ma collection. Dès lors, je
remets à plus tard, si je suis encore de ce monde, la figuration
d'une notable série de Boarmia exotiques, non encore représentée
jusqu'ici et qui me paraissent former un groupe bien homogène
d'Espèces nombreuses et très intéressantes à analyser.
Le genre Tephrosia, Boisduval, succède au Genre Boarmia.
Guenée l'a divisé en huit groupes. Le premier comprend une seule
Espèce :
N° 399- — Tephrosia Cribrataria, Guenée, de la Géorgie améri-
caine {Sp. G. y p. 260), figurée par Guenée dans Y Atlas du Species
Général, sous le n° 9 de la PI. 3.
Le second groupe renferme quatre Espèces brésiliennes, comme
suit :
N° 400. — Tephrosia Vacillaria, Guenée {S p. G., p. 260, 261);
Brésil.
Figuré sous le n" 1Ô61 de la PI. CLXIX.
N''40i. — Tephrosia Diinidiaria, Guenée {Sp. G., p. 261) ; Brésil.
L'exemplaire que possédait Guenée est fruste et usé par le vol.
Je remets à M. Culot un exemplaire parfaitement frais, spécifi-
280 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
quement conforme au spécimen typicum de Guenée, afin de lui
permettre de produire une figuration exacte de l'Espèce (voir
fig. 1662 sur PI. CLXIX).
Plus tard, Guenée avait joint, dans sa collection, à Dimiclïarïa,
un échantillon des Amazones, aussi usé que le premier. Ce second
exemplaire appartient à une toute autre Espèce que j'ai reçue de
Chanchamayo et qui n'a pas encore été figurée.
N° 402. — Tephïosia Quisqidliaria, Guenée (^Sp. 6"., p. 261);
Brésil.
Le spécimen typ.cnm est figuré sous le n" 1663 de la PL CLXX.
Le n" 403, Tephrosia Defimaria, Guenée {Sp. G., p. 261), Brésil,
appartient à la collection du Muséum national d'Histoire Natu-
relle de Paris.
Dans le troisième groupe, Guenée a répertorié sept Espèces,
toutes américaines. Les specimina typica de six Espèces sont dans
ma collection; le spécimen typicum de la Tephrosia Hyberniaria
est indiqué comme faisant partie du Muséum de Paris.
Combien il serait désirable, avant que la dent meurtrière du
Temps n'ait détruit ces fragiles Phalénites, d'en voir assurer la
figuration ! Autrement les noms donnés par Guenée à ces Espèces
non figurées rentreront dans le néant avec ceux of Species des-
cribcd by WaLker and Nietner of which the descriptions are in-
su fficient for identification and tJte types lost. Mais on comprendra
que je ne puis moi-même faire représenter les types en question
que s'ils sont mis à ma disposition.
N" 404. — Tephrosia Symia^ia, Guenée (^Sp. G., p. 262); Brésil.
Je l'ai fait figurer sous le n° 8 de la PI. I, dans la VIL livraison
des Etudes d'Entomologie, avec d'autres Boarriiia américaines,
en 1883.
N° 405. — Tephrosia Bolinaria, Guenée {Sp. G., p. 262); Brésil.
Je fais représenter sous le n" 1664 de la PI. CLXX, un des deux
specimina typica.
La variété A (Sp. G., p. 262), de Colombie, est un peu plus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 281
petite et plus claire. Je possède Bolinana, de Bolivie ; elle est sans
doute répandue dans une grande partie de l'Amérique tropicale.
N" 406. — Tephrosia Lïtharia, Guenée {Sf. G., p. 262, 263) ;
Quito.
Le spécimen typiciini de Guenée est en assez mauvais état,
quoique bien reconnaissable. J'envoie à M. Culot, avec ce spécimen
typiciiin représenté sous le n" 1Ô65 de la PI. CLXX, un exemplaire
frais de la Chima (Rio de las Juntas, près Bahahoyo, Prov. Los
Rios, en Equateur), pour aider à l'exacte figuration de l'Espèce.
J'ai du reste fait de même pour Bolinaria qui ressemble beau-
coup à Litharia. Ce sont peut-être deux morphes d'une même unité
spécifique.
Je crois cette méthode avantageuse; car dans l'état de conser-
vation où se trouvent certaines Phalénites décrites il y a 55 ans,
et peut-être capturées plusieurs années auparavant, il y a pour
des détails, des lacunes qui ne peuvent être mieux comblées qu'au
moyen d'un exemplaire intact, à la condition qu'il soit rigoureu-
sement identique au spécimen typicmn, ce dont moi d'abord, puis
mon e.'.cellent collaborateur artistique M. Culot, nous nous assu-
rons l'un après l'autre et avec le soin le plus sincère.
N" 407. — Tephrosia Deleciaria, Guenée {Sp. G., p. 263) ; Brésil.
La g type est figurée sous le n° 1666 de la PI. CLXX.
N" 408. — Tephrosia ArgiLaria, Guenée {Sp. G., p. 263); Co-
lombie.
Je fais figurer la Q type dont les dessins sont mieux écrits que
chez le cf, sous le n" 1667 de la PI. CLXX.
N" 409. — Tephrosia Canadaria, Guenée {Sp. G., p. 263, 264) ;
Canada.
L'unique spécimen typicum est figuré sous le n° 1668 de la
PI. CLXX.
Le groupe IV comprend d'abord les deux Espèces européennes :
Tephrosia Consojiaria, Huebner, Guenée {S p. G., rf 411, p. 264)
et Tephrosia Crepuscularia. De Geer, Guenée {S p. G., p. 264, 265,
282 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
266, n" 412), avec ses variétés : Abi&taria, Haw., d'Angleterre;
Biundulana, Esper, et C. (sans nom), de Vienne.
La Tephrosia Consonarïa est commune dans le sud de l'Irlande,
en Angleterre, dans la Bretagne armoricaine, dans la Sarthe
(De Graslin), en Allemagne, notamment à Stettin et à Schwalbach
(Coll. Kuwert).
Charles Barrett a figuré Consonarïa sous les n°^ i, i a, i b
(chenille) de la Plate 307 dans The Lepidoptera of the Brïtïsh
Islands. Elle varie relativement peu; mais Crepusadaria que
Barrett désigne sous le nom de Bhindidaria, est un véritable
Protée. Barrett représente sept exemplaires sur la Plate 307 et
neuf sur la Plate 308. Les black variety anglaises sont du plus
haut intérêt; celles que Barrett figure sous les n"" i ^ et \ h de
South-Wales sont superbes.
Biundulana habite depuis l'Irlande et la Bretagne armoricaine,
à l'ouest, jusqu'en Mandchourie oi^i elle paraît très variable, mais
généralement plus petite qu'en Europe. Chez nous, Consonarïa et
Crepusadaria sont surtout communes au printemps, dans presque
tous les bois.
N° 413. — Tephrosia Occiduaria, Guenée (^Sp. G., p. 266);
Amérique septentrionale.
L'un des specirnina typïca est figuré sous le n° 1669 de la
PL CLXX.
N° 414. — Tephrosia Bispina>ia, Guenée (^Sp. G., p. 266, 267);
Australie.
Figurée sous le n" 1670 de la PI. CLXX.
N° 415. — Tephrosia Mniophilaria, Guenée (5/. G., p. 257);
Brésil.
Figurée sous le n° 167 1 de la PI. CLXX.
J'ajoute, pour aider à la figuration, vu l'état de vétusté du
spécimen typïcum, un exemplaire meilleur, pris par P. Germain,
à Petropolis, en mai 1887.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 283
Le groupe V comprend trois Espèces :
N° 416. — Tep/irosia Excursaria, Guenée (S p. G., p. 268) ;
Australie.
Figurée sous le n° 1672 de la PI. CLXX.
N° 417. — Tephrosia Exportaria, Guenée (Sp. G., p. 268);
Tasmanic.
Figurée sous le n" 1673 de la PI. CLXX.
N° 418. — Tephrosia Phibalapteraria, Guenée {S p. G., p. 268);
Australie.
Guenée l'appelle Boarmia, dans son texte; c'est évidemment une
erreur de plume. Phibalapteraria est figurée sous le n° 1674 de la
PI. CLXX.
Lorsque Guenée écrivit la description de Phibalapteraria, il
n'en connaissait pas la patrie; mais des exemplaires reçus depuis,
lui révélèrent que l'Espèce est originaire d'Australie.
Le VL groupe comprend une Espèce européenne Extersaria,
Huebner, assez commune dans les bois, au printemps. Guenée la
mentionne aux pages 268 et 269 du Species Général. Dans le
Catalog 1901, Staudinger et Rebel inscrivent Extersaria sous le
n" 3908 et avec le nom de Luridata, Bork. Elle se rencontre en
Angleterre, en Bretagne, à Châteaudun, aux environs de Paris,
en Alsace, à Saint-Ouentm, dans la Sarthe, en Hongrie, à Schwal-
bach, à Potsdam (coll. Kuwert), d'après les documents que j'ai
sous les yeux; elle est assez variable, cependant elle semble con-
server très régulièrement une tache blanche, arrondie sur les ailes
supérieures, non loin du bord terminal. Je fais figurer sous le
n° 1675 de la PI. CLXXl une Aberration que j'appelle : inalbata
et qui vient de Berlin.
Le xf 420, T ephrosia Sinearia, Guenée {Sp. G., p. 269), de Chine,
n'est représentée dans la collection Guenée que par un seul indi-
vidu Ç en mauvaise condition de conservation. Mais j'ai reçu
de Siao-lou et Tien-Tsuen, un certain nombre d'échantillons qui
me permettent de faire figurer en outre de la Q type, l'autre
2«4 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
sexe, d'après un exemplaire en très bon état de préservation
(PI. CLXXI, ûg. n" 16/6 et 16;;).
Le groupe VII contient la seule J ephrosia Punclulaia, W. V.,
Guenée {Sp. G., p. 269), inscrite sous le n° 421. C'est une Espèce
répandue en Europe, en Mandchourie et au Japon. Elle est com-
mune au printemps, dans les bois de l'Angleterre, de la Bretagne,
des environs de Pans (Sénart, Sèvres), en Allemagne (Ansbach,
ex coll. Kuwert), à l'île Askold, à Sidemi. Elle varie un peu pour
la teinte du fond qui est plus ou moins claire ou foncée et pour
l'accentuation des lignes.
Le VIL et dernier groupe renferme quatre Espèces de T ephrosia
océaniennes dont la collection Guenée ne possède que deux. Les
deux autres appartiennent au Muséum national d'Iiistoire Natu-
relle de Paris. Je ne puis les ligurer par conséquent; ce sont les
T ephrosia Exesaria, Guenée {Sp. G., n° 423, p. 270), de Nouvelle-
Hollande, et Myrmidonaria, Guenée {Sp. G., rf 425, p. 271)
d'O-ïahiti.
Il y a dans la collection Guenée i cf et 2 Q de la Tephrosia
Mactaria {Sp. G., 11° 422, p. 270), de Nouvelle-Hollande, et i cf
et 3 Q de la Tephrosia Fraclaria {Sp. G., n° 424, p. 270 et 271),
de Tasmanie.
Comme Guenée informe qu'il a décrit Mactaria d'après un cf
appartenant au Muséum de Pans, j'ai lieu de penser que les trois
cf déterminés par lui-même, Mactaria, ont été comparés au type,
et identifiés avec certitude. Autrement Guenée, toujours sincère
et scrupuleux, aurait vraisemblablement exprimé un doute sur la
valeur du nom. Cependant je ne parviens pas à trouver de diffé-
rence valable entre les exemplaires de Mactaria, de la collection
Guenée, et Fractaria de la même collection. Je fais donc figurer,
sous le n° 1678 de la PI. CLXXI, Fractaria seul; je craindrais
d'induire en erreur relativement à Mactaria, dont la figure ferait
d'ailleurs double emploi avec celle de Fractaria.
LÉPIDOFTÉROLOGIE COMPARÉE 285
Dans le Genre Paiaphia, Gucnée a classé quatre Espèces dont
les typica specïmina se trouvent encore tous, authentiquement,
dans sa collection.
Je les fais représenter comme suit :
N° 426. — Paraphia Deplanaria, Guenée (5^. G., p. 272); Amé-
rique septentrionale. PI. CLXXI, fig. 1679.
N° 427. — Paraphia Sjibatoniaria, Wood, Guenée {Sp. G.,
p. 272); Amérique septentrionale. PI. CLXXI, fîg. 1680.
N° 428. — Paraphia Nubecularia, Guenée {Sp. G., p. 272 et 273) ;
Canada. PI. CLXXI, fig. 1681.
N° 429. — Paraphia Mamurraria, Guenée {Sp. G., p. 273) ;
Canada. PI. CLXXI, fig. 1682.
Dans A Monograph of the Geometrid Moths of the United-
States, A. S. Packard réunit en une même unité spécifique (p. 417).
les Paraphia Siibatomaria, Niibecularia et même Mamurraria.
Packard admet seulement Deplanaria comme une Espèce distincte
des trois autres. Il ne faut pas oublier que Packard est venu à
Châteaudun visiter la collection Guenée et qu'il a pris des notes
très circonstanciées sur les Geometrœ des Etats-LTnis et du Canada
qui existaient chez Guenée, lorsqu'il s'est déplacé de si loin, pour
les étudier. Je crois, d'accord avec Packard, que Snbatomaria et
'Nubecularia doivent être réunies en une seule Espèce. Mais je ne
me sens pas assez fixé relativement à Mamurraria, pour émettre
une opinion qui me paraîtrait justifiée. En tout cas, les Entomo-
logistes des Etats-Unis verront avec intérêt la représentation
fidèle des speciniina typica décrits par Guenée.
Packard a figuré Snbatomaria sous le n" 8 de la Plate XI et
Deplanaria sous le n° 9 de la même Plate XI.
Un autre Genre de Boarmidœ américaines est Bryoptera, Gue-
née, qui comprend six Espèces, toutes figurant encore dans la
collection Guenée.
286 LÉPIUOPTÉROLOGIE COiMPARÉE
Ce sont :
N" 430. — Bryoptera Injiinctata, Guenée (Sp. G., p. 273 et 274) ;
Brésil. PI. CLXXI, fig. 1683.
N° 431. • — Bryoptera Infiiscaria, Guenée {Sp. G., p. 274) ; Brésil.
PI. CLXXI, fig. 1684.
N*' 432. — Bryoptera Discata, Guenée {Sp. G., p. 274); Brésil.
PI. CLXXI, fig. 1685.
N" 433. — Bryoptera Leprosata, Guenée {Sp. G., p. 274 et 275) ;
Brésil. PI. CLXXI, fig. 1686.
N° 434. — Bryoptera Convallata, Guenée {Sp. G., p. 275) ; Brésil.
PI. CLXXII. fig. 1687.
N" 435. — Bryoptera Canitiata, Guenée {Sp. G., p. 275) ; Brésil.
PI. CLXXII, fig. 1688.
Il me semble que d'une part Injiinctata et Discata sont bien
voisines l'une de l'autre. D'ailleurs Discata est représentée par un
exemplaire usé et dont les dessins sont bien difficiles à percevoir
dans leur exacte intégralité.
D'autre part, Leprosata et Convallata se ressemblent énor-
mément.
Je fais figurer les specimhia typica des six prétendues Espèces
de Bryoptera; mais à mon sens, Guenée a séparé spécifiquement
des papillons qu'il eût été plus à propos de réunir.
Dans ces conditions, la figuration des Espèces décrites par
Guenée n'est-elle pas indispensable pour permettre d'apprécier la
valeur du travail de Guenée ? Sans doute l'Auteur du Species
Général ,a agi avec une probité parfaite et s'il s'est trompé, c'est
de bonne foi. Mais les fautes n'en existent pas moins et comment
les Entomologistes non avertis peuvent-ils s'en rendre compte par
la simple lecture de descriptions si difficiles à interpréter?
Un bien beau Genre est celui que Guenée a appelé Hypochroma.
Il est composé de belles et vigoureuses Espèces répandues en Asie
et en Afrique. Dans le Vol. VI de Illustrations of typical spécimens
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 287
of LepidopUra Heterocera in tJic collection of thc Brïl[sh Muséum,
Arthur Gardiner Butler a figuré, sous les rf^ 2, 3, .j. de la PI. CXVI,
les belles Hypochroma Crocina, Vigens et Muscicoloraria, toutes
de Darjiling. Il y a beaucoup d'Espèces restées non figurées et qui
habitent l'Afrique et les parties occidentales de la Chine voisines
du Thibet. UHypochroma la plus rapprochée de l'Europe est celle
que j'ai appelée Lahayei, en l'honneur de feu le lieutenant Lahaye,
qui l'avait découverte en Algérie. Je l'ai reçue récemment d'El-
Outaya (Prov. de Constantine). J'ai vu un autre exemplaire recueilli
dans la province d'Alger.
Un caractère curieux de certaines Hypochroma, c'est une sorte
de soulèvement recouvert de poils écailleux qui se remarquent sur
le disque des ailes inférieures, en dessus. On dirait qu'il y a une
sorte de crête composée de pustules velues. Guenée observe toutefois
que sa Polyphœnaria ne possède pas ce caractère. Il en est résulté
que quelques Genres ont été formés au détriment du Genre Hypo-
chroma; ainsi feu Moore avait classé Polyphœnaria dans le Genre
nouveau Dindica. Meyrick a créé le Genre Epïpristis pour Mini-
maria. Mais je me conforme purement et simplement à la classifi-
cation que Guenée a publiée dans le Species Général et je passe à
la revision des Espèces qu'il a décrites, en suivant exactement son
ouvrage.
N" 436. — Hypochroma Pscudotcrpnaria, Guenée {S p. G.,
p. 276); Nord de la Chine.
L'Espèce se trouve aussi au Japon. Je fais figurer le spécimen
typicum sous le n° i68g de la PL CLXXII. Comme il a le disque
des ailes un peu effacé, j'ai remis à M. Culot, pour l'aider dans son
Iconographie, un spécimen mieux conservé et plus distinctement
écrit.
N" 437. — Hypochroma Tephrosiaria, Guenée (5/>. G., p. 277) ;
Indes Orientales, représentée sous le n" 1690 de la PI. CLXXII.
Le n" 438 : Hypochroma Abyssinaria, Guenée (S p. G., p. 277) ;
Abyssinie; manque dans la collection de Guenée, qui indique d'ail-
leurs la Ç) décrite comme appartenant au Aluséum de Paris.
288 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je ne connais pas plus que Guenée ne la connaissait lui-même,
la Chloraria, Cramer, d'Amboine. Guenée l'a cataloguée sous le
n° 439, dans le Species General. Les Espèces suivantes existaient
dans la collection Guenée :
N" 440. — - Hypochroma Rhadmnaria, Guenée {S p. G., p. 277 et
278); Madagascar.
Figurée sous le n° 1691 de la PI. CLXXII.
Je suis redevable de plusieurs exemplaires de cette Hypochroma
à mon vénérable ami le Père Camboué, Missionnaire apostolique
dans la partie centrale de Madagascar, à Ambohibeloma. J'ai
envoyé à M. Culot un exemplaire dont les dessins sont bien carac-
térisés, afin de faciliter une exacte figuration de l'Espèce. Le
spécimen typicum est ancien et les couleurs semblent un peu passées.
N° 441. — Hypochroma Crenaria, Guenée {Sp. G., p. 277); Inde
Centrale.
Figurée sous le n° 1692 de la PI. CLXXII.
L'Espèce se trouve aussi à Bornéo (Pontianak) ; je ne la crois
pas rare dans l'Inde, ni à Bornéo.
N** 442. ■ — Hypochroma Ruginaria, Guenée {Sp. G., p. 278 et
279); Nord de l'Inde.
Figurée sous le n" 1693 de la PI. CLXXII.
N" 443. - — H ypochronia Minimaria, Guenée {Sp. G., p. 279);
Ceylan.
Figurée sous le n" 1694 de la PI. CLXXII.
Le spécimen typicum étant en mauvaise condition, j'ai remis à
M. Culot un exemplaire frais, venant des collines Khasia, pour
aider à la figuration. Il me semble utile de répéter à ce sujet
quelques explications déjà fournies plus haut. Il est assez ordinaire
que les specimina typica du Species Général, vieux de plus d'un
demi-siècle, se trouvent en état de conservation plus ou moins
défectueux. Je les transmets cependant tels quels à M. J. Culot
qui les prend pour modèles; mais lorsque ma collection renferme
des exemplaires frais et intacts, se référant très exactement aux
papillons décrits par Guenée, je joins un de ces échantillons à titre
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 289
complémentaire, pour faciliter la parfaite figuration de l'Espèce.
Souvent, les antennes des Phalénites de la collection Guenée
sont absentes ou mutilées. Grâce à la documentation que je puis
fournir en supplément, tout en représentant, avec la plus grande
précision, le spécimen typiciim, l'intégralité des caractères de
l'Espèce se trouve figurée, ce qui est évidemment plus avantageux
pour en assurer la connaissance.
N° 444. — Hypochroma Nelearja, Guenée {Sp. G., p. 279) ;
Bornéo.
Figurée sous le n° 1695 de la PI. CLXXII.
Le type est malheureusement en très défectueux état, mais
d'après les écailles qui restent à peu près intactes, notamment aux
ailes inférieures et à la base des supérieures, on est en droit de
supposer que primitivement les ailes devaient être couvertes
d'écaillés d'un verdâtre assez vif. La même observation s'applique
également à l'Espèce suivante.
N° 445. — Hypochroma Netiinaria, Guenée {Sp. G., p. 279);
Bornéo.
Figurée sous le n° 1696 de la PI. CLXXII.
N° 446. — Hypochroma Polyphœnaria, Guenée (Sp. G., p. 280) ;
Inde Centrale.
Figurée sous les n°* 1706 et 1708 de la PI. CLXXIV.
Polyphœnaria semble commune; elle a quelquefois le dessus des
ailes supérieures d'un gris olivâtre. Vus de profil, le thorax et
l'abdomen sont curieusement crêtes. Je fais figurer un exemplaire
de façon qu'on puisse se rendre compte de cette crénulation dorsale.
N° 447. — • Hypochroma Emiliaria (Doubleday), Guenée {Sp. G.,
p. 280) ; Australie.
Figurée sous le n° 1700 de la PI. CLXXIII.
Les trois Espèces suivantes : rf"" 448, 449 et 450, ont déjà été
figurées. La première, Percomptaria, Guenée, de Nouvelle-Hollande,
est représentée dans V Atlas du Species Général, sous le rf 4 de la
PI. 6, en dessous.
19
290 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Le spccimen typicum décrit aux pages 280 et 281 du Species
Général fait partie de la collection du Muséum de Paris.
Quant à la seconde Espèce : Occultaria, Donovan, elle est par-
faitement connue; c'est une des plus jolies H ypochroma; elle n'est
pas rare dans certaines parties de l'Australie.
Enfin la troisième Espèce : Muscosaria, Guenée, de Nouvelle-
Hollande, se trouve figurée en dessous seulement dans V Atlas du
Species Général, sous le n° 3 de la PI. 6. Je fais figurer, sous le
n° 1701 de la PL CLXXIII, le dessus d'un des deux d d'après
lesquels Guenée a écrit sa description. L'iconographie de l'Espèce
se trouve ainsi complétée.
N° 451. — H ypochroma Boarmiaria, Guenée {Sp. C, p. 282);
Indes Orientales?
Figurée sous le n° 1707 de la PI. CLXXIV.
L'Espèce est commune dans les collines Khasia et j'ai remis à
M. Culot un exemplaire très frais et intact provenant de cette
localité, pour compléter la figuration du meilleur des specimina
Yypica qui se trouve cependant privé de l'extrémité de ses antennes.
J'ajoute la figuration de quelques Hypochroma qui m'ont paru
inédites, en ce sens que je n'en ai trouvé nulle part la figuration,
condition que je crois de plus en plus essentielle, pour la validité
du nom imposé à l'Espèce.
Ce sont : i" Hypochroma Borhon'isaria, Obthr., d'un, blanc gri-
sâtre, en dessus et en dessous, récoltée par le docteur Roussel à
Salazie (île Bourbon) (PI. CLXXIII, fig. 1702). Elle ressemble à
Rhaclatuaria, de Madagascar, dont elle est sans doute une forme
géographique. La ligne coudée est ombrée aux ailes supérieures et
non pas linéaire comme chez Rhadamaria.
2° Hypochroma Thyaiiraria, Obthr. (PI. CLXXIII, fig. 1703),
de Tse-kou, rappelant, par les taches rosées de ses ailes supérieures,
notre Thyatira Bâtis.
3° Hypochroma Euclidiaria, Obthr. (PI. CLXXIII, fig. 1704),
de Tse-kou, à ailes inférieures jaunes, faisant partie du groupe
de Crocina et Davidaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 291
4" Hypochroma Abraxas, Obthr. (PI. CLXXIII, % 1705), de
Mou-pin, très robuste, à fond des ailes blanc, maculé de gris noi-
râtre et de jaune orangé. J'inclinerais à rapprocher cette Espèce de
Pachyodes Almaria, Guenée.
5° Hypochroma Danielaria, Obthr. (PI. CLXXIII, fig. 169;),
de Siao-lou, du Groupe de Similis, remarquable par sa grosse tache
orbiculaire, brune, lisérée de noir vif.
7° Hypochroma Albida, Obthr. (PI. CLXXIII, fig. 1698), pro-
bablement forme géographique particulière à Tse-kou, de Alba,
Swinhoë, de l'Inde; mais plus grande que Alba, plus robuste, avec
la ligne transverse noire du dessus des ailes plus épaisse et les
ombres du dessous des ailes plus accentuées.
Je fais représenter enfin Hypochroma Rnbicunda, Warren, des
collines Khasia, à cause des soulèvements pustuleux ou crêtes
squammeuses des ailes inférieures, en dessus. On s'est efforcé de
faire ressortir l'aspect de cet appareil original et particulier aux
Hypochroma, dans la fig. n° 1699 de la PI. CLXXIII.
Le Genre Pachyodes a été créé par Guenée pour une grande et
belle Hypochrohàde que Herrich-Schaeffer, sous les n"' 205 et 206,
a figurée avec le nom d'Hœmataria dans Sanimhmg nciier oder
wenig bekannter ausscreiirop. Schmetterlïnge. Hœmataria est placée
par Herrich-Schaeffer dans le Genre Tcrpna. Elle vient des Indes
Orientales. J'en possède une race superbe de Tse-kou, plus grande
et plus obscure en dessous, comme en dessus, que la forme des
collines Khasia.
Le Genre Ophthalmodes est très expressivement ainsi nommé
par Guenée; car les Espèces qui le composent portent sur les quatre
ailes une tache ocellée souvent remarquable.
Guenée a décrit sous les n°^ 453 et 454, aux pages 283 et 284 du
Species Général, les deux Ophthalmodes d'origine indienne :
Herbidaria et Diiirnaria. Pour Diiirnaria, Guenée n'a pu parler
que d'après un individu très décoloré et frotté. Ma collection con-
tient pour les deux Espèces çïOphlhalmodes décrites par Guenée,
292 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
des exemplaires très purs que je remets, avec les specimina typica,
à M. Culot. De cette façon, tout en reproduisant exactement les
échantillons qui ont servi de type à Guenée, les couleurs vraies
peuvent être mises au point. \J 0 phthahnodes H erbïdarîa est figuré
sous le n° 1709 de la PI. CLXXIV, et YOphthalmodes Diurnaria
sous le n° 17 10 de la même Planche.
Je fais représenter 3 nouvelles Espèces YOphthalmodes :
1° Sinensium, Obthr., de Tien-Tsuen; verte, plus petite et à
dessins moins accentués que Herbidana (PI. CLXXV, fig. 171 3).
2° Comoraria, Obthr., des Iles Comores où l'a capturée M. Hum-
blot. Le fond des ailes est d'un ocre argileux clair, avec les dessins
nets; les antennes du cf sont remarquablement plumeuses
(PI. CLXXV, fig. 1715).
3° Juglandaria, Obthr., de Sidemi, en Mandchourie.
Le fond des ailes est blanchâtre, avec les taches et dessins
épais, de couleur brune ou noire (PI. CLXXV, fig. 17 14).
Elle est probablement une forme géographique de Occllala,
Leech. Ce fut Jankowski qui me transmit cette Boarmide avec la
notice ci-jointe :
« Dunkelbraune Raupe frisst Jiiglans Mandschurka; Auge-,
schlûpft 12 II 1888 ». La chenille est donc d'un brun obscur;
elle mange le noyer de Mandchourie et le papillon est éclos en
février. Ocellata, Leech, est plus pâle et moins distinctement écrite.
Guenée a figuré dans \ Atlas, sous le n° 5 (et non 3, comme le
texte du Species Général le porte imprimé par erreur) de la PI. 20,
la petite Cerotricha Licornaria, de Taïti, d'après un d* appartenant
au Muséum de Paris.
De même, il a figuré dans V Atlas du Species Général, sous le
n° 4 de la PI. 16, la belle et grande Q de VRlphos Hymenaria,
Espèce bien connue de l'Inde.
Puis l'auteur du Species Général a établi le Genre Bronchelia
pour une série de grandes Boarmides américaines. Il a figuré dans
V Atlas, sous le n° 11 de la PI. 3, la Bronchelia Conjugaria, Guenée,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 293
décrite sous le n" 459. Il n'a point fait représenter les autres, qui
sont :
N" 457. - — Bronchelia Fudlaria, Guenée {Sp. G., p. 287);
Cayenne, Colombie.
Je fais représenter un cf sous le n" 171 7 de la PI. CLXXV, et
je remets à M. J. Culot un autre Çj du Brésil, parfaitement frais,
pour combler quelques lacunes existant dans le type.
N° 458. — Bronchelia Pudicaria, Guenée (Sp. G.^ p. 287); Brésil.
Représentée sous le n° 17 16 de la PI. CLXXV.
N" 460. — Bronchelia Fraternaria, Guenée {Sp. G., p. 288);
Brésil.
Dans le Species Général, Guenée décrit le cf et non la Q, et
c'est à tort qu'il dit que 3 exemplaires Q existent dans la collection
du Muséum de Paris et dans la sienne.
Je fais représenter l'un des cf types sous le n° 1719 de la
PI. CLXXVI, et je remets à M. Culot un cf très pur de Cavallo-
Cocho, pour suppléer aux lacunes de certaines parties des ailes qui
sont dénudées d'écaillés chez le spécimen typicum; je fais figurer
une nouvelle Espèce : faiiiaicaria, Obthr., sous le n" 1720 de la
PI. CLXXVI. Elle est distincte par la forme angulaire de la ligne
coudée aux ailes supérieures; aux inférieures, cette même ligne se
trouve plus rapprochée de la base; enfin, le prolongement de la
.dentelure des ailes inférieures est très différent, aussi bien que la
couleur orangée du dessous.
Je crois que la Bronchelia Matronaria, Guenée {Sp. G., n° 461,
p. 288), de Cayenne? n'est autre chose que la Q de Fraternaria.
Le spécimen typicum de Guenée, figuré sous le n° 1721 de la
PI. CLXXVI, est misérable, et je suis obligé, cette fois encore, de
complémenter au moyen d'un exemplaire frais le type mutilé qui
existe dans la collection Guenée.
Je crois devoir avertir de nouveau les Entomologistes du soin
avec lequel, pour complémenter les specimina typica en état défec-
tueux, je choisis des échantillons qui leur sont rigoureusement
294 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
semblables. Je me livre pour cela à un travail d'identification méti-
culeux. En vue de l'iconographie que M. Culot accomplit avec un
si remarquable talent et une connaissance d'ailleurs si exacte de
l'Entomologie, je ne transmets, à côté et à l'appui des types, que
des individus tout à fait semblables, ce qui est d'ailleurs une ques-
tion de conscience, comme chacun peut en être assuré. C'est du reste
aux types mêmes que M. Culot se réfère. Ce sont les types qu'il
prend pour modèles de ses reproductions, et les exemplaires que
j'appelle de renfort, n'ont qu'un rôle auxiliaire, mais paraissant
nécessaire dans bien des cas, pour le parfait établissement de la
hguration de l'Espèce.
Je fais représenter sous le n" 1718 de la PI. CLXXV, comme
Ab. W'ittfeldî, un exemplaire cf de BroncheUa Hortaria, Boisduval.
L'Ab. Wittfeldi m'a été envoyée de Georgiana (Floride) par
M. Wittfeld.
Je ne connais pas la BroncheUa Dendraria, Guenée (5/. G.,
n" 463, pages 289 et 290), de la Géorgie américaine. Le type cf
n'existe plus dans la collection Boisduval. Il doit faire partie du
lot d'Espèces de Noctuelles et de Phalènes Nord- Américaines qui
en a été... distrait.
La Stenotrachelys Approximaria, Huebner, si bien hgurée en
dessus et en dessous dans les deux sexes, par Pluebner, dans
Sammlung Exoiïscher Schnetterlinge, est décrite par Guenée aux
pages 290 et 291 et sous le 11° 464, dans le Specïes Général.
Je fais figurer sous le n° 171 1 de la PI. CLXXIV : Xerodes
Y psaria, Guenée, de Bornéo, Espèce très variable quant à la couleur
du fond des ailes, et j'ajoute un second exemplaire de Cherra-
Pungee pour faire apprécier cette variabilité; il est figuré sous le
n" 171 2 de la même Planche CLXXIV.
Il s'agit maintenant du Genre Gnophos, que Guenée qualifie de
grand et de beau, bien que, suivant les observations de l'auteur du
Species Général, « les Gnophos soient des papillons de couleurs
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 295
peu séduisantes qui s'appliquent, comme les Boarmia, contre le
tronc des arbres, ou, plus souvent encore, contre les murs et les
rochers; car l'immense majorité des Gnophos habite les pays de
montagnes. »
Il règne dans beaucoup de collections une assez grande confu-
sion, relativement à la nomenclature de certaines Espèces de
Gnophos paléarctiques. Je compte, au moyen d'une figuration suffi-
samment abondante, faire exactement connaître la façon dont
Guenée avait entendu traiter cette question un peu difficile, et
j'essayerai de coordonner le travail de Guenée avec les classifi-
cations modernes.
Les deux premières Espèces de Gnophos décrites par Guenée
sont indiennes :
N° 466. — Gnophos Eolaria, Guenée (5/». G., p. 294); Nord
de l'Inde.
N" 467. — Gnophos Venir aria, Guenée {S p. 6"., p. 294, 295) ;
Silhet.
Je fais figurer sous le n° 1723 de la PI. CLXXVII : Eolarin çf,
d'après l'un des deux specïniina typïca, et sous le n° 1724, la Ç)
Eolariû, de Masuri.
Le n" 1722 de la PI. CLXXVI représente Ventraria. Le spécimen
typïcnm de Guenée n'a pas d'antennes et son abdomen est postiche.
C'est un cf, non une Q, ainsi que Guenée le prétend par erreur.
Je joins, pour aider à la figuration des antennes et de l'abdomen,
un cf des collines Khasia, dont les ailes sont parfaitement con-
formes à celles du spécimen typicum.
Plus loin, dans le Species Général, Guenée décrit sous le n° 476,
aux pages 300 et 301, une troisième Espèce indienne, avec le nom
d'Accipitraria, Guenée. Dans Accipitraria, les antennes du cf sont
filiformes et non plumeuses. Le spécimen typicum figuré sous le
n*' 1726 de la PI. CLXXVII est incomplet, quant à son abdomen;
mais il a une antenne entière, Guenée omet de parler de ces organes.
Je joins, pour aider à la figuration, un cf ayant son abdomen intact,
portant l'étiquette : Mussorie, S. Robson.
296 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Dans le Groupe n° II, selon la classification de Guenée, se trouve
inscrite, sous le n" 468 (Sp. G., p. 295, 296), une seule Espèce :
Gnophos Dumetata, Tr., avec ses variétés : A. Teniperata, Evers-
mann, et B. Daubearia, Boisduval.
Les figures données par Herrich-Schaeffer : Dumclaria, n° 412;
Temperata, n° 388, et Daubearia, n" 260, sont excellentes. Daubearia
est assez commune à. Digne; c'est la forme d'un gris perle clair.
Dumetaria, d'Autriche et de Russie méridionale, est de couleur
plus foncée, généralement d'une teinte ocreuse un peu violacée.
On trouve aussi cette Espèce dans la province d'Oran.
Le Groupe III contient, dans le Species Général, une seule
Espèce : Gnophos Respersaria, Huebner, répertoriée par Guenée,
sous le n° 296. La Gnophos Respersaria est assez variable pour la
taille et la teinte du fond des ailes. La forme grise est fort bien
représentée par Herrich-Schaeffer, sous les n°^ 505 et 506; je la
possède de la vallée de Ronda, en Andalousie.
Minière (Jconogr., PI. 90, fig. 13), a très bien figuré la race de
couleur ocreuse que feu Himmighoffen élevait de chenille à Barce-
lone. C'est à peu près la même forme que Huebner, fondateur de
l'Espèce, a figurée dans le n" 406. 11 y a aussi une variété dont le
fond des ailes est d'un gris blanchâtre très clair et, par opposition,
une forme d'un brun très foncé. Chez l'une, les lignes transversales
sont très nettement écrites; chez l'autre, elles sont faiblement indi-
quées et se confondent avec la couleur du fond des ailes. Je fais
figurer ces deux variations claire et foncée sous les n°^ 1727 et 1728
de la PI. CLXXVII. Je possède une longue série d'exemplaires
espagnols; je n'en ai pas vu provenant d'autres pays. J'ai appelé
la forme claire : Chalcea, et la forme foncée : Ochrea. Cette Ochrea
est la morphe qui se rapproche le plus de la race initialement
figurée par Huebner.
Je ne possède qu'une seule des deux Espèces du Groupe IV, la
Gnophos Miscellana, Guenée {Sp. G., n" 470, page 297), indiquée
des Indes Orientales ou de Nouvelle-Hollande. Je la crois de
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 297
l'Inde. Le spécimen typicum est figuré sous le n° 1/25 de la
PL CLXXVII.
Près de MisccUaria, je place une jolie et délicate petite Espèce
de Tâ-tsien-lou et de Tse-kou, que j'ai appelée Ephyrinaria, à
cause des 4 taches en omicron qui ornent ses ailes en dessus, mais
qui sont aussi un peu visibles en dessous. Je fais figurer, sous les
n°" 172g et 1730 de la PI. CLXXVII, deux exemplaires semblant
ré f érables à la même unité spécifique, quoi qu'assez différents l'un
de l'autre.
La Gnophos Destinataria, Guenée {Sp. 6"., n" 471, p. 297), de
Tasmanie, fait partie de la collection du Muséum d'Histoire
Naturelle à Paris; je ne la connais point.
Le Groupe IV, selon Guenée (Gen. Hyposcotis, Huebner), se
compose de 4 Espèces européennes fertiles en races, dont la sépa-
ration est souvent difficile à réaliser exactement. Guenée cite les
4 Espèces en question, avec de nom.breuses variétés, comme suit :
N" 472. — Gnophos Mucidaria, Hb., Guenée {Sp. G., p. 297, 298) ;
France centrale et méridionale, Italie, Styrie, Carinthie, en juillet.
Var. A. Variegata, Dup., PI. 185; fig. 8; Guenée {Sp. G., p. 298);
Châteaudun, en avril et juillet; environs de Paris, Andalousie.
N° 473. — Gnophos Variegata, Dup. (V. p. 216, PL 184, fig. 4;
ne pas confondre avec la Varie gala, PL 185, fig. 8) ; Herr.-Schaeff.
(fig. 503, 504); Guenée {Sp. G., p. 298); France méridionale,
Dalmatie.
N° 474. — Gnophos Glaitcinata, Hb., Hcrr.-Sch. (fig. 68, 69);
Guenée {Sp. G., p. 299) ; Alpes, Pyrénées, Styrie, Dalmatie, Sibérie,
en juillet, août et quelquefois en septembre.
Var. A. — Sartaria, H.-S., 66-67; Glaucinala, Dup., fig. 3;
Guenée {Sp. G., p. 299) ; Styrie, Lozère, Alpes.
Var. B. — Guenée {Sp. G., p. 299); Auvergne (coll. Bellier).
Var. C. — Siipinata, Lederer, p. 14; Guenée {S p. G., p. 299.
300) ; Fiume.
298 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
N" 475- — Gnophos Sibiriata, Guenée (5/. G., p. 300); Altaï
(coll. Lederer).
Guenée ne possédait rien qui fût exactement référable à Muci-
daria, Huebner (fig. 148), et je déclare ne pas trouver dans ma
collection un seul exemplaire que je puisse moi-même rapporter,
d'une manière satisfaisante, à cette initiale Mucidaria.
Je suis donc tout à fait de l'avis de Guenée, lorsqu'il dit (Sp. G.,
p. 297) : « Il serait difficile de reconnaître sur la figure de Huebner
le type de cette Espèce qui n'est pas très rare dans nos départements
méridionaux. »
La fig. 5 de la PI. CLXXXVI, dans VHistoire Naturelle des
Lépidopt. ou Papillons de France, par J.-B. Godart, continuée par
P. A. J. Duponchel, a été copiée sur l'ouvrage de Huebner, ainsi
que Duponchel le déclare avec beaucoup de sincérité, à la page 218
de son Tome cmquième, Première Partie.
D'autre part, dans les Annales Soc. ent. de France, 1843, aux
pages 249-251, et à la PI. 10, Bruand, de Besançon, décrit et figure
la chenille et la chrysalide d'une Gnophos qu'il rapporte à Muci-
daria; mais la valeur de cette identification faite par Bruand
n'inspire aucune confiance. D'ailleurs, comme on le verra plus loin,
Minière prétend que Bruand a fait connaître la chenille de
Variegala, et non de Mucidaria; il semble que Millière ait eu
raison.
Dans la synonymie de Mucidaria, relatée à la page 297 du
Species Général, Guenée rapporte à tort, selon moi, Mucidaria,
Herrich-Schaeffer, n°^ 266, 267 et 268, à Mucidaria, Huebner, de
sorte que je crois devoir relever la confusion commise à cet égard
par Guenée.
La figure 148, donnée par Huebner, représente une petite Phalène
dont les ailes montrent sur un fond de couleur carnée uniforme,
des lignes et des taches d'un gris cendré, et dont les antennes
portent un renflement qui a été admis comme caractéristique de
Mucidaria. En effet, la différence entre la Gnophos qui est aujour-
d'hui généralement appelée Mucidaria, et l'autre qui est désignée
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 299
SOUS le nom de V anegata, réside surtout dans la constitution des
antennes du cT- Chez Mucidarïa cf, les antennes sont épaisses et
presque pectinées, tandis que chez Variegaia, les antennes du (S
sont comparables à un fil très muice et sans aucune trace de pecti-
nation; de plus, la forme des ailes supérieures est plus arrondie
chez Variegata cf et plus élancée chez Mucidarïa o"; mais préci-
sément le papillon cf figuré par Hernch-Schaeffer, avec le nom de
Mucidarïa, sous le n" 2Ô8, a tous les caractères de forme d'ailes et
d'antennes de Variegata et nullement ceux de Mucidaria.
Millière, dans \ Iconographie el Description de Chenilles et
Lépidoptères inédits, 2"" livraison (1859), a figuré, sous le n" 3 de
la Planche I, la Q de Mucidaria, tandis que c'est le cf dont il eût
été plus intéressant de donner la représentation, à cause des
antennes. Dans le texte, Millière (p. 53) copie simplement la syno-
nymie qui est imprimée dans le Species Général; il supprime seu-
lement la mention que Guenée fait de Bruand, puisqu'il affirme que
Bruand a fait erreur.
Minière décrit donc l'œuf, la chenille, la chrysalide et l'imago.
Dans la description du papillon, il fait justement remarquer que
les antennes du cf, de la couleur du fond, sont pubescentes et
différentes, en cela, de Variegata dont les antennes sont filiformes.
Mais dans les observations synonymiques auxquelles se livre
Millière, il est fâcheux de constater une fois de plus le manque
de logique et de décision de cet auteur. En effet, il sent que les
figures données par Herrich-Schaeffer ne rendent pas exactement
Mucidaria; cependant, il ne sait pas tirer la conclusion qui s'impose,
et comme il n'a pas lu attentivement la légende de la PI. 82 dans
Herrich-Schaeffer, il considère à tort les 11°' 503 et 504 des
Geonietrides Europ., comme Mucidaria, bien que Herrich-Schaeffer
les dénomme : Variegata. Seul, en effet, le n" 502 de la Tab. 82 est
désigné, dans la légende, comme Mucidaria.
Je rapporte textuellement ici l'alinéa qui se trouve imprimé à la
page 56 de VIconographie de Millière, afin de permettre au lecteur
de se rendre immédiatement compte du texte que je critique :
300 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
« Le n" 268 de Herr.-Sch., tab. 44, réussit mieux à rendre la coupe
de cette Géomètre {ce qui est faux), mais ce n'est point sa couleur;
ce numéro rappelle plutôt la teinte de Variegata {ceci est exact).
Quant aux figures 266 et 267 du continuateur de Huebner, ce sont
évidemment des variétés de son n" 268 {le n° 268 est le cT; les
n°^ 266 et 26y sont la g, en dessus et en dessous). Enfin ses
n°^ 502, 503 et 504, s'ils représentent des aberrations de Mucidaria
(j'expose ci-dessus que 503 et 504 représentent Variegata), me
paraissent des plus remarquables. »
x'\ussitôt qu'on étudie de près la littérature entomologique, on
constate des erreurs souvent considérables, commises par ceux dont
les travaux ont établi la nomenclature actuelle et à laquelle presque
tout le monde aujourd'hui se rapporte aveuglément et sans contrôle.
Guenée et Millière ont, l'un et l'autre, commis des fautes qu'il eût
été, me semble-t-il, aisé d'éviter. Il est vrai que tous les auteurs
peuvent encourir le même reproche et je ne prétends pas faire
exception à la règle : Errare hmiianum est.
Je fais cependant le procès des citations erronées, quand je les
constate et là où je les trouve, et j'ai souvent été amené à démontrer
combien le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, est fautif; mais
comme j'agis sans autre parti pris que celui de travailler à la
conquête de la vérité, il ne m'en coûte nullement de publier l'éloge,
lorsque l'occasion s'en présente, après tant de circonstances où j'ai
dû distribuer le blâme. Je constate donc, cette fois, que la syno-
nymie, telle qu'elle est établie, pour Variegata et Mucidaria, dans
le Catalog Staudinger et Rebel, 1901, me paraît exacte, sauf en ce
qui concerne l'attribution faite à Mucidaria des observations lar-
vaires publiées par Bruand et qu'il aurait fallu, d'après Millière,
considérer comme visant Variegata. Pour cela, ainsi que je l'expose
ci-dessus, Millière paraît avoir eu raison; dès lors le Catalog a eu
tort d'ignorer ce que Millière a rapporté, ou tout au moins de n'en
pas tenir un juste compte.
Mais la figuration donnée par Herrich-Schaeffer est, à mon avis,
exactement attribuée à Variegata, et c'est là l'essentiel.
Pour toutes ces causes, il me semble nécessaire de pourvoir à
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3OI
l'illustration, qui a pour but de bien préciser ce qui paraît devoir
être considéré d'une part comme Miicidaria et ses variations, d'autre
part comme Variegata.
Je fais donc figurer sous les n°' 1731 et 1732 de la PL CLXXVII
deux Mncidaria cf provenant de Vernet-les-Bains, où ils ont été
pris en août et septembre igo8; une Q de Vernet-les-Bains (été
1889) (PL CLXXVIII, n° 1733); un cf très obscur, récolté à
Notre-Dame-de-Consolation, près Collioure, le 4 octobre iQog
(PL CLXXVIII, n° 1734"); une Q {Herrichii, Obthr), assez con-
forme à la figure 502 dans Herrich-Schaeffer, ayant le fond des
ailes plus gris et moins rougeâtre, éclose à Rennes, en mars igo6,
d'une chrysalide rapportée des Pyrénées-Orientales (PL CLXXVIII,
n° 1735); deux cf Ochracearia, Stgr., de Géryville (septembre 1910)
et Aflou (septembre 191 1) (PL CLXXVIII, n°^ 1736 et 1737);
Ochracearia est très abondante dans le Sud-Oranais; un cf et
luie Q Grisearia, Stgr., de Châteaudun, collection Guenée
(PL CLXXVIII, n""^ 1738 et 1739), types décrits dans le Species
Général, à la page 298, et se rapportant à la Var. Variegata de
Mucidaria, Duponchel (PL 185, fig. 8).
Quant à l'autre Espèce : Variegata, Duponchel, je fais repré-
senter dans le présent volume VII des Etudes de Lépidoptérologie
comparée, i cf à fond des ailes gris bleuâtre, pris à Angoulême,
au commencement de juin 1906 (PL CLXXVIII, n° 1740); i cf
et une Q, à fond des ailes fauve orangé, provenant du Doubs
(PL CLXXVIII, n°' 1741 et 1742); un cf et une Q Var. Cyniba-
lariata, Millière, des Alpes-Maritimes (PL CLXXVIII, n°^ 1743
et 1744), et un cf et une Q d'une Variété très obscure de Corse
(PL CLXXIX, n°' 1745 et 1746), morphe paraissant constante et
à laquelle je donne le nom de Corsica.
En outre de la différence des antennes et de la forme des ailes
chez les cf, il me semble qu'on peut encore distinguer Mucidaria
et Variegata par le caractère suivant : Mucidaria a le fond des
ailes parsemé d'un épais semis d'atomes gris foncé, tandis que
chez Variegata, les ailes semblent recouvertes d'un lavis, plutôt
302 LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE
que d'avoir été aspergées par une pulvérulence plus ou moins
serrée.
M. Rondou m'informe que dans la vallée de Luz, Yariegata,
Duponchel, vole en avril d'abord, puis en juin et juillet. T.'éclosion
du printemps est la plus abondante. Le papillon reste caché dans
la journée, contre les rochers,, les murs, les vitres à l'intérieur des
maisons. L'odeur de la peinture fraîche semble particulièrement
l'attirer. Le soir, au printemps, Yariegata voltige autour des fleurs
de certains saules : Salix cinerea, viminalïs, etc. Ce n'est pas une
Espèce des hauteurs; on la trouve plus communément dans la
partie basse de la vallée, c'est-à-dire aux environs de Luz. Vers
1,000 mètres d'altitude, elle est plus rare; elle n'a pas été prise
au-dessus du village de Gèdre. Elle vient à la lumière. Il y a
quelques années, en avril, Yariegata fut observée en grande abon-
dance dans les galeries d'une maison de Sère, près Luz, habitée
par M. Dat, juge de paix. Par contre, en 1910, on ne voyait plus
un seul exemplaire.
Huebner a, le premier, figuré Ghuicinaria, sous la figure 150.
Mais Glaucinaria, selon Huebner, est une forme tout à fait spéciale
et très différente de la morphe la plus commune et la plus ordinaire
à laquelle les Entomologistes contemporains attribuent le nom
de Glaucinaria {Glaitcinata, sccundum Guenéc ; Sp. G., n" 474,
p. 29g). Ce qui caractérise Glaucinaria, Huebner (fig. n° 150), c'est
le fond jaunâtre des ailes, la couleur grise et gris bleuâtre des
lignes et du semis d'atomes, et surtout l'absence des 4 taches en
omicron. Dans les Pyrénées-Orientales et dans le Valais, on trouve
la forme Glaucinaria, Huebner; mais l'absence des omicrons est
extrêmement rare. Je ne possède pas d'exemplaire à fond jaunâtre
qui soit absolument privé (Yoniicron, mais comme j'ai sous les
yeux quelques individus chez lesquels cette tache si caractéristique
se trouve très atténuée, j'ai tout lieu de penser que, par aberration,
V omicron peut entièrement disparaître.
Guenée dit que la figure de Huebner n'est pas bonne. Je ne suis
point de son avis. Lorsque nous ne possédons pas une documen-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 303
tation concordant parfaitement avec les figures publiées par les
anciens Auteurs, nous avons beaucoup trop de tendance à trouver
que la figure n'est pas bonne. Nos prédécesseurs avaient à leur
disposition des documents différents des nôtres; nous ne savons
malheureusement pas toujours 011 les rechercher, parce que les
indications exactes de localité nous font trop souvent défaut; mais
quand il nous arrive de disposer des éléments conformes à ceux
que possédaient les vieux Maîtres, nous reconnaissons sans peine
combien les dessins qu'ils ont laissés reproduisent fidèlement les
papillons dont ils se servaient comme modèle.
Je suis donc convaincu que Glaiicinaria, Huebner, existe dans
la Nature, tout à fait semblable à la figure n° 150 donnée par cet
auteur; je crois que l'exemplaire figuré est une Aberration par
manque des taches en omicron; mais cette Aberration, comme je
l'expose ci-dessus, doit certainement exister dans toute sa pléni-
tude, car si je ne la possède pas dans ma collection, en un exem-
plaire de la forme à fond jaune clair, saupoudré des mêmes atomes
gris et noirâtres, tel que celui représenté par Huebner, et abso-
lument privé d'ocelles, j'en distingue plusieurs sur les 235 exem-
plaires qui sont alignés dans mes boîtes oii V omicron n'apparaît
qu'à l'état de vestige embryonnaire, à peine sensible. Il s'en est
fallu de peu pour que Vomicron fût complètement oblitéré.
Je fais figurer sous le n" 1747 de la PI. CLXXIX un exemplaire
à fond des ailes jaunâtre venant de Suisse. Pour le caractère
résultant de cette couleur jaunâtre, abstraction faite des taches
en omicron, il me semble que c'est bien la morphe typique de
l'Espèce.
Herrich-Schaeft'er, sous les n"' 68 et 6g, représente une morphe
de Glaucinaria tout à fait analogue à la race type de Huebner,
sauf pour les omicrons qui sont bien accentués. L'échantillon de
ma collection, précité, provenant de Suisse, cadre assez bien avec
les figures 68 et 6g données par Herrich-Schaeffer.
Minière, sous les n°^ 9 et 10 de la PI. i, dans la livraison II de
V Iconographie, représente encore Glaucinata, selon Huebner.
304 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Cependant la figure lo est, dans son ensemble, plus bleuâtre, et
le fond des ailes est moins jaune.
Je fais figurer sous le n" 1748 de la PI. CLXXIX, un exemplaire
pris au Haut-Cady (Pyrénées-Orientales), en été 1909, remar-
quable par l'accentuation de ses lignes ondulées transversales, sur
un fond jaunâtre, assez dépourvu de la pulvérulence grise ordi-
naire, mais ayant les lignes et les oniicrons bien écrits.
Staudinger a appelé Pliimbearïa une morphe non encore figurée,
qu'il définit dans le Catalog 1901, comme suit : minor, obscurior,
alis plnmbeo-griseis, ■flavido-conspersis, vix strigatis. La Q du
Moulinet (Alpes-Maritimes), figurée sous le n° 1749 de la
PI. CLXXIX, est peut-être une race claire de Plumbearia. Mais
j'ai lieu de croire que l'exemplaire de Schwalbach de la collection
Kuwert (fig. 1750, PI. CLXXIX), est plus exactement la véritable
Plnmbcaria.
Quant à Falconaria, Freycr, figurée sous le n" 3 de la Tab. 377,
dans Neuere Beitraegc zur Schmetierlingskiinde, 1842, c'est une
morphe d'un gris uniforme, sans vestige de jaune sur le fond des
ailes. Herrich-Schaeffer a représenté cette même morphe grise,
sous les n"" 66 et 67, mais avec le nom de Sartaria. D'après Freyer,
« dcr Spanner fLiegt auf den Alpen ». Je fais figurer sous le
n" 1751 de la PI. CLXXIX, une Q Sartaria, H.-S., de Larche
(Basses-Alpes). Cette Glaucinaria-Sartaria, Herrich-Schaeffer, est
évidemment très différente spécifiquement de la Gnophos Sartaia,
Treits., d'Italie, Dalmatie, etc.
Je ne connais pas authentiquement les Var. asiatiques Pollinaria,
Christoph, et Sibiriata, Guenée; celle-ci est citée non comme
Espèce distincte, mais comme simple morphe géographique de
Glaucinaria, dans le Catalog Staudinger et Rebel, 1901.
Je reviens au Species Général pour rendre compte des Variétés
de Glaiicinata, répertoriées par Guenée. Cet auteur cite Sartaria,
H.-S., fig. 66 et ÇiJ, dont j'ai fait mention ci-dessus, comme Var. A.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE ^05
Il signale ensuite une Variété B, d'Auvergne, presque : absqne
ocellis, qui se trouvait dans la collection Bellier et que je fais
figurer sous le n" 1752 de la PI. CLXXIX, et une Var. C, Supinata,
Lederer, dont je possède encore les deux Q que Guenée avait vues
dans la coll. Boisduval. Cette Siipinata, de Dalmatie (Mann), est
pour moi une Gnophos fort ambiguë, d'autant plus que les deux
exemplaires de la collection Boisduval ont perdu corps et
antennes.
Enfin Guenée parle d'une Gnophos des Pyrénées appartenant
à Bellier et que Boisduval lui avait nommée Snpinaria, bien que
n'étant pas la même que la vraie Supinala, Lederer, selon Guenée.
Je donne, sous le rf 1753 de la PI. CLXXIX, la représentation
de cette prétendue Supinata, obscure, ex coll. Bellier. C'est une
jolie forme noirâtre de Glaucinaria.
M. Rondou a observé que Glaucinaria, dans les Hautes-Pyrénées,
vole de juin à août. C'est, aux alentours de Gèdre, une Espèce
excessivement répandue. On la trouve depuis le bas de la
vallée, c'est-à-dire depuis 500 mètres d'altitude environ, jusqu'à
2,000 mètres. Le plus souvent, dans la journée, Glaucinaria est
posée contre les rochers, les troncs des arbres ou sur les murs des
maisons; dans les hautes altitudes, la moindre pierre lui sert de
refuge. En plein soleil, M. Rondou a vu des exemplaires posés
sur certaines fleurs, notamment sur Silène acaulis et Carduus
Carlmoides.
Au crépuscule, elle butine les fleurs de Saponana officinalis et
de Lamium origanifolium.
Elle est excessivement abondante à la lampe, aux environs de
Gèdre, surtout vers la fin de la saison.
A Cauterets, c'est-à-dire dans la vallée qui se trouve à l'Ouest
de celle de Gavarnie, Glaucinaria se rencontre fréquemment posée,
pendant le jour, sur les rochers de granit, entre la ville de Cauterets
et les bains de la Raillère; on la trouve aussi plus haut, dans le
chaos granitique, à partir des bains dits : du Bois-Vieux, et en
montant vers le Pont d'Espagne. Elle affectionne les mêmes
rochers que la Larentia Cœruleata.
20
306 LÉriDOPÏÉKOLOGIE COMPARÉE
Glaucinaria est très fréquente dans les Pyrénées-Orientales, les
Hautes-Alpes, les Basses-Alpes et les Alpes-Maritimes; elle habite
aussi les Cévennes, le Valais, le Tessin, le Tyrol, l'Autriche, la
Hongrie et certaines parties de l'Allemagne.
Le n° 477, Gnophos Sartata, Treits. Guenée {Sp. G., p. 301),
n'est pas rare en Syrie, en Italie et en Dalmatie.
L'Espèce est parfaitement connue et varie surtout pour la taille.
J'ai déjà fait observer qu'elle ne pouvait être confondue avec la
Variété Sariaria, H. -S., spécifiquement référable à Glaucinaria.
Le n° 478, Gnophos Ftirvata, Kléemann, Guenée {Sp. G., p. 301
et 302), a été bien représenté par Jacob Huebner, dans Beitraege
zur Geschichte der Schmetterlinge, dritter T heil (1786- 1789), avec
le nom de Geom. Ftirvata, sous la lettre I de la IP'' Tafel, d'après
un individu trouvé « in der Wienergegend ». Furvata n'est pas
rare en France, surtout dans les montagnes; je la possède de
Digne, des Alpes-Maritimes, de Vernet-les-Bains, etc.; mais elle
se trouve aussi dans les plames; M. de GrasHn avait trouvé la
chenille aux environs de Château-du-Loir (Sarthe), en mai, dans
une vigne, en chassant la nuit; il l'avait nourrie avec du genêt.
Les papillons que de Graslin vit éclore en juillet et août, et qui
sont encore dans sa collection, sont plus petits que ceux des
Pyrénées et des Alpes.
Mon ami Rondou, à qui j'avais demandé des renseignements
sur les mœurs des Boarmidœ de la région pyrénéenne qu'il habite
et qu'il connaît si bien, m'a très obligeamment donné sur Furvata,
de Gèdre, les indications suivantes : « Vole en juillet et en août;
commune au voisinage des cours d'eau où elle se cache sous les
pierres; on la trouve aussi sur les pentes où croissent les prunel-
liers aux dépens desquels vit la chenille; cependant celle-ci s'ac-
commode aussi de certaines plantes basses, telles que : ronces,
clématites, etc.
Lorsque, dans la journée, le papillon est dérangé, il s'envole ;
mais son vol est lourd et incertain ; il ne va jamais bien loin, ce
qui en rend la capture facile.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 307
Au crépuscule, il vole en butinant certaines fleurs, les Saponaria
ordinairement, mais aussi des labiées, comme Lamiiiîii origani-
folium.
Vient parfois à la lampe. »
Les ailes de Fnrvata sont d'un brun bronzé uniforme; quel-
quefois, la bande médiane transverse est beaucoup plus foncée
que l'espace marginal.
Le n° 479 est la Gnophos Obscnrata, Wien, Ver/.; Guenée
{Sp. G., p. 302, 303, 304).
L'Espèce est commune en juillet et août, dans le Centre et le
Sud de l'Angleterre, en France, dans certaines parties de l'Alle-
magne. Elle est fertile en variétés.
Guenée cite la Var. Serotinaria, Haw., d'une couleur pâle, habi-
tant les terrains crayeux du comté de Sussex et de l'île de Wight;
la Var. B, Diliicidaria, Steph., variété d'un jaune argileux uni,
également d'Angleterre, mais qu'il n'a pas vue ; la Var. C, Pidlata,
Duponchel, race à fond des ailes argileux bronzé, de France méri-
dionale, qu'il ne faut pas confondre avec l'Espèce : Gnophos
Piillata, et la petite Var. D, d'un ton presque noir, de Bordeaux
et des Landes. En ce qui concerne les Variétés anglaises, Charles
Barrett en a donné une figuration superbe sur la Plate 305, dans
The Lepidoptera of the British Islands. La Gnophos Obscurata,
dans la France centrale et occidentale, a le fond des 4 ailes, en
dessus, d'un brun bronzé assez uniforme, avec les dessins ordi-
naires plus ou moins bien écrits en noirâtre. Mais chez la Gnophos
Obscurala anglaise, le fond des ailes peut être tantôt blanchâtre,
ou jaune d'ocre, ou noir, tantôt même bicolore, c'est-à-dire avec
une bande médiane plus foncée, située entre l'espace basilairc et
l'espace marginal pâle, de sorte que la variation est plus considé-
rable dans la Grande-Bretagne qu'ailleurs.
Je fais figurer les formes suivantes :
i" Calceata, Stgr., Angleterre (fig. n" 1/54, PI. CLXXIX).
C'est cette morphe blanchâtre que Barrett représente scus les
n°' I ^ et I / de la Plate 305.
3o8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
2° Serotinana, Hav/., selon Guenée {Sp. G., p. 303 ; Var. A) ;
Angleterre (fig. n° 1755, PI. CLXXIX).
~" 3° Bicolor, Obthr. ; Folkestone, en Angleterre (fig. n" 1756,
PI. CLXXIX.
Charles Barrett figure une Bicolor très accentuée qu'il indique
comme g, sous le n° \ d de la Plate 305 ; mais il me semble bien
que c'est un cf et non une Q de la Var. Bicolor qui est représenté
par Barrett, sous le xf i a.
4° Pullata. Duponchel. Cancalc (cf, fig. n° 1757, PI. CLXXX).
Duponchel figure une très grande Q sous le n° 6 de la
PI. CLXXXV. Le long des falaises de Cancale et dans l'île des
Landes, à l'Est de la pointe du Grouin, on trouve fréquemment,
au commencement du mois d'août, une morphe que je crois réfé-
rable à Pullata et que je fais représenter; mais aux mêmes lieux,
aux bords de la Manche, vole une Variété cf et Q assez remar-
quable par l'éclaircie marginale des ailes, surtout aux supérieures;
j'en fais représenter une Q sous le n" 1758 de la PI. CLXXX.
En Corse, la forme rapportée à Pullata, Duponchel, par Bellier,
est plus nette et plus belle qu'ailleurs; je fais figurer un cf, de
la collection Bellier, sous le n" 1759 de la PI. CLXXX. La morphe
corse d'Obscnrala mériterait d'être distinguée par un nom :
Bellieri, Obthr.
5" Lafauryata, Obthr.; Dax et Bordeaux (fig. n°' 1760 et 1761,
PI. CLXXX). C'est la petite Var. D, décrite par Guenée dans le
Species Général. Je dédie cette jolie petite race, de couleur très
foncée et très brillante, à la mémoire de feu mon ami Constant
Laf aury, de Dax ; c'est à son obligeance que je suis redevable
du cf figuré sous le n" 1760; quant à l'autre, représenté sous le
n° 1761, il existait dans la collection Bellier avec l'étiquette :
Bordeaux; c'est un des types décrits par Guenée.
6° Maugrabinearia, Obthr.; Kahlberg; taille un peu supérieure
à la moyenne. Les quatre ailes sont couvertes d'une teinte brune
très foncée unie, les dessins ordinaires sont noirs, fins et nets
(fig. n° 1762, PI. CLXXX).
LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 309
Je fais figurer encore un cf que je pris à Cauterets (Hautes-
Pyrénées), en juillet 1905; le fond brun mordoré des ailes est
saupoudré de blanc (fig. n" 1763, PI. CLXXX) ; un cf et une Q
de Monterai, en Ille-et-Vilaine (fig. n°^ I/64 et I/65, pi. CLXXX),
et un cf pris par Mac Arthur dans le Sud de l'Irlande (fig. n° 1766,
PI. CLXXX).
Cette figuration donnera la série complète des variations dans
les formes de la Gnophos Obsatraia; du moins, d'après les docu-
ments que renferme ma collection.
, M. Rondou me mande que Obscur ata est rare aux environs de
Gèdre; il ne l'a prise que deux fois en juillet, d'abord contre les
rochers du chaos de Héas, à environ 1,150 mètres d'altitude, puis
contre un rocher dans la vallée d'Estaubé, à 1,800 mètres d'altitude
environ. J'ai trouvé Obsciirata à Cauterets; mais il ne me paraît
pas que ce soit une Espèce aimant les grandes hauteurs.
Obsciirata est commune en Bretagne; je l'ai prise dans la
presqu'île de Crozon (Finistère) et à peu près partout en Ille-
et-Vilaine.
Il y a à Monterai, sur le sommet de la lande de Roveny, des
pierres détachées, éparses, sur lesquelles Obsciirata aime à se
reposer, à la fin de juillet et dans les premiers jours d'août. En
inspectant ces cailloux généralement de couleur brune et sombre,
comme Obscurata elle-même, on trouve fréquemment ladite
Obscurata endormie pendant la chaleur du jour et ûxée, les ailes
étendues, sur la pierre. Cependant son sommeil est léger et elle
s'envole au moindre dérangement. A Cancale, elle se pose volon-
tiers sur la terre des talus, à l'abri des haies qui les surmontent.
Obscurata est très abondante à Vernet-les-Bains, à Digne, dans
les Alpes-Maritimes, à Quillan (Aude), à Belesta (Ariège) et
dans beaucoup d'autres localités françaises.
De mêrtie que Mucïdaria et Varie gâta diffèrent surtout entre
elles par la pectination des antennes chez les cf, de même \ Obscu-
rata d'EurojDe et celle qui semble la remplacer eh Algérie, et que
j'ai appelée Omararia, se distinguent, l'une de l'autre, par la
conformation des antennes des cf. A Géryville et à Aflou (Sud-
310 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Oranais), M. Harold Powell a recueilli, en septembre 1910 et lyi i,
une bonne série de la Gnophos Omararia. Les ailes, en dessus,
sont d'un brun plus rougeâtre que chez Obscurata; mais les
antennes du cf sont très sensiblement pectinées, et ce caractère
établit nettement la distinction spécifique. La pectmation chez
le cf Omararia est très fine, assez longue et serrée, de couleur
blonde. Je fais figurer deux cf de Gnophos Omararia, sous les
n°^ i;6; et i;68 de la PI. CLXXX, et une g, sous le n° 1769 de
la PI. CLXXXI.
Le n" 480 est G no -plias Serraria, Rambur, Guenée (^Sp. G.,
p. 304) ; Andalousie ? ou Corse ? Boisduval cite Serraria comme
venant de Corse, dans Gênera et Index methodicus, 1840, où Ser-
raria est inscrite sous le n° 1587, dans le Genre Gnophos.
La Gnophos Serraria est, d'après Staudinger et Rebel {Catalog,
igoi), une Variété de Onustaria, Herrich-Schaeffer, fig. 496, 497,
transformée en Oneraria, par Guenée {S p. G., n" 491, p. 310).
J'ai communiqué à Staudinger, pour son Catalog 1901, le type
Serraria, Rambur. Les 4 ailes sont encore intactes, mais le corps
a été mangé. Je fais figurer les ailes de ce papillon sous le n" 1770
de la PI. CLXXXI.
Je fais figurer un cf et une Q de Serraria, de Corse, sous les
n°' 1771 et 1772 de la PI. CLXXXI, d'après des exemplaires
recueillis par feu Bellier; la Serraria, type, est décrite dans le
Species Général, à la page 304; Staudinger la définit : Minor,
Obscurior, mais comme variété à' Onustaria {Catalog, 1901,
rf 3932 a). Je pos.sède un mauvais exemplaire espagnol de
Catemdata, Rambur; j'ai tout lieu de croire que Serraria, Onus-
taria et Catemdata représentent une même unité spécifique.
Le n" 481, dans le Species Général, est Gnophos Serotinaria,
Wien-Verz., Guenée (p. 304). Les localités indiquées par Guenée
sont les Alpes de Digne, la Hongrie, la Styrie, la Suisse, l'Autriche
et la Carniole.
La Q de l'Espèce a été figurée par Huebner sous le n° 147.
La Q est généralement reconnaissable par le fond jaune ocracé
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3II
clair de ses ailes. Le cf, dont le fond des ailes est ordinairement
d'un fauve pâle, est assez rarement aussi jaunâtre que la Q ; il a
été représenté par Duponchel, sous le n" 3 de la PI. CLXXXIV,
et par Herrich-Schaeffer, sous le n° 328. En outre des localités
indiquées par Guenée, dans le Sfecies Général, la Serotinaria se
trouve dans la Lozère, au Pont- de- M ont vert, o\x nous la captu-
râmes en juillet 1863, et dans les Pyrénées-Orientales où les deux
sexes sont d'un gris brunâtre et non pas jaunâtre. Bien que la
Serotinaria soit bien connue, je fais représenter une paire de la
forme typique à fond jaunâtre et une paire de la forme gris bru-
nâtre; j'ai distingué celle-ci sous le nom de Ainearta.
Les Serotinaria, forme typique jaune, cf et g, viennent des
environs de Digne (fig. n°^ 1773 et 1774, PI. CLXXXI). Les
Serotinaria-Aincaria viennent des Pyrénées-Orientales, où M. Ha-
rold Powell les a prises dans la vallée du Haut-Cady, en montant
de Casteil à la forêt de Randai et au plateau de Mariailles, en
été 1909 (fi.g. n°' 1775 et 1776, PL CLXXXI). On trouve Seroti-
naria-Mnearia dans la vallée de Zermatt, à Larche (Basses-
Alpes), et il y a les passages entre les deux formes.
J'ai choisi, pour la figuration dans le présent ouvrage, des
exemplaires très caractérisés de l'une et l'autre forme.
Le n" 482 est Gnophos DïUicidaria, Wien. Verz. ; Guenée
{Sp. G., p. 305).
Les localités indiquées par Guenée pour Dilucidaria sont :
Montagnes de l'Autriche, de la Styrie, de la Suisse, de la Bohême,
sommets des Alpes.
L'Espèce, d'un blanc grisâtre et délicate, a été figurée par
Herrich-Schaeffer, sous les n°^ 494 et 495.
En France, j'ai trouvé Dilucidaria sur la montagne du Revard,
au-dessus d'Aix-en-Savoie. C'est en montant au sommet du pla-
teau, vers le lieu dit : Tour à l'Anglais, que j'ai capturé une série
d'exemplaires du 7 au 10 août 1902 et à la fin de juillet 1906.
Je fais figurer un cf et une Q Dilucidaria, de la montagne du
Revard, sous les n°' 1777 et 1778 de la PL CLXXXL
312 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
La Crenulata, Boisduval, Gênera et Index jnethodicits, 1840,
répertoriée sous le n" 1592, dans le Genre Gnophos, et dont j'ai le
spécimen de la collection Boisduval sous les yeux, est tout sim-
plement une Dilucïdarïa; mais nullement l'Espèce que Rambur a
figurée en dessus et en dessous, sous les n""* 3 et 4 de la PI. XIX,
dans le Catalogue systém. des Lépidopt. de l Andalousie, 1858.
Guenée, qui a vu cette Crenulata dans la collection Boisduval, la
place, avec un point de doute, comme synonyme de Mendicaria,
Herrich-Schaeffer, fig. 491, 492 et 493.
Je transcris l'observation de Guenée (^Sp. G., p. 306), comme
suit : « Il existe dans la collection de M. Boisduval un mauvais
individu sous le nom de Cremdaria, Ramb., qui me paraît s'y rap-
porter (à Mendicaria^, autant que j'en puis juger sur cet exem-
plaire vieilli et mutilé ». La Crenularia, déjà vieillie en 1857, n'a
pas rajeuni depuis ce temps-là. Cependant, elle est encore très
reconnaissable et elle s'identifie parfaitement avec un çS Dilu-
cidaria, récemment capturé à Fusio. C'est donc à Dilucidaria que
je la rapporte, et non à M endicaria, contrairement à l'opinion de
Guenée.
Je confie du reste à M. Culot le vieux spécimen de Cremdata
pour être figuré, sous le 11° 1779 de la PI. CLXXXI, et j'y joins,
pour complément de documentation, l'exemplaire complet et très
semblable recueilli à Fusio, en 1907, de façon que la question se
trouvera élucidée. La morphe de Dilucidaria, à Fusio, représentée
sous le n° 1780 de la PI. CLXXXI. est assez distincte de celle
du Mont Revard, laquelle paraît y être assez constante pour valoir
la peine d'une figuration. Elle est plus claire, moins noircie, les
taches se trouvant moins accentuées (Voir PI. CLXXXI, fig. 1777
et 1778).
Guenée, sous le n" 483, cite Gnophos Meyeraria, Laharpe, du
Jura {Sp. G., p. 305), mais déclare n'avoir pas vu cette Gnophos
et ne pouvoir s'en faire une idée nette. Staudinger et Rebel, dans
le Catalog 1901, font de Meyeraria un synonyme de Avibiguata,
Duponchel, que nous examinerons plus loin.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
j' j
Le n° 484 est Gnophos Mendicaria, Herrich-Schaeffer, cT,
fi.g. 491, 492; Ç), fig. 493; Guenée (5/ 6\, p. 306). Le fond des
ailes est moins blanc que chez Dilucidaria. Je fais représenter
un cf Mendicana, de Larche (fig. n" i;8i, PI. CLXXXII), et
une g Mendicana, d'Autriche (ftg. n" 1782, PI. CLXXXII); une
paire de Mendicaria-Sordaria, Thunberg, provenant de Norvège
polaire et Laponie (fiig. n°' 1783 et 1784, PI. CLXXXII), de façon
à bien établir la comparaison entre ces Espèces de Gnophos, voi-
sines les unes des autres, souvent confondues et cependant spécifi-
quement bien distinctes.
Je possède des Dilucidaria d'Alsace et de la Grande-Chartreuse;
mais je n'ai point trouvé cette Espèce dans les Pyrénées, pas plus
d'ailleurs que Mendicaria, qui n'est pas très rare dans les mon-
tagnes autour d'Uriage (Isère) et dans les Basses-Alpes; je ne
l'ai jamais rencontrée ni dans les Pyrénées-Orientales, ni dans les
Hautes-Pyrénées. Il semblerait que les deux Espèces : Dilucidaria
et Mendicaria, n'aient pas, vers l'Ouest, dépassé le versant français
des Alpes.
La Dilucidaria, Freyer, figurée sous les n""" i et 2 de la Tab. 5/0.
dans Neîtere Beitraege sur Schmctterlingskunde, et que Freyer
décrit (p. 140) comme « mehr graubraun » comparativement à
Dilucidaria « in ihrer Fàrbung bleigrau », paraît être la Gnophos
Mendicaria, que je fais représenter (hg. n° 1785, PI. CLXXXII),
d'après un exemplaire des Alpes faisant partie de la collection
Guenée. I-a coloration dans l'exemplaire de l'ouvrage de Freyer,
qui fait partie de ma bibliothèque, paraît non conforme à l'indi-
cation de couleur que j'ai relevée dans la description. En est-il
ainsi du coloriage de tous les exemplaires de l'ouvrage de Freyer
qui ont été livrés au public?
Guenée cite ensuite les deux Espèces suivantes :
N° 485. — • Gnophos 0 phthalmicata, Lederer, Guenée {S p. G.,
p. 306, 307), des montagnes de Styrie et de Digne;
Et le n° 486, Gnophos Anibiguaiia, Duponchel, Guenée iSp. G.,
p. 307), des forêts de pins et de mélèzes des environs de Digne.
314 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Gueiiéc rt'latc^ la Var. A de G iiop/ios O flithiilmiaita, venant de
l'Altaï (coll. Lederer).
Staudinger et Rebel {Catalog 1901) réunissent Aiubignata,
Duponchel, et Ophthalmicata, Lederer, dans une même unité
spécifique. Duponchel a donné la figure de A^mbiguata sous le
n° 2 de la PI. CLXXXVl.
Amhiguata est une Gnophos à fond blanchâtre ou grisâtre,
ressemblant beaucoup à Serraria. Elle n'est pas bien rare dans le
Var (Méounes), les Alpes-Maritimes (Moulinet, Péone), les
Basses-Alpes, l'Oberland bernois, l'Alsace, le Valais, le Tyrol
méridional, les Pyrénées-Orientales. Herrich-Schaeffer a donné
une très bonne figure d'Ambigiiaria, sous les n"' 37g, 380, 381.
Je crois que sous le nom de Pulhdarïa, Herrich-Schaeffer (498,
499) représente une forme Q grise d'Avibigiiata.
Pour compléter la figuration des Espèces européennes du Genre
Gnophos, et bien que Herrich-Schaeffer ait très bien représenté
Ambignaria, je ferai cependant figurer dans le présent ouvrage
la forme petite, à fond blanc, poivré de noir, analogue à la figu-
ration d'Herrich-Schaeffer (n"' 379, 380, 381), d'après un (S du
Moulinet, dans les Alpes-Maritimes (fig. n° 1786, PI. CLXXXII),
et la forme à fond gris uni, daprès un spécimen d'Alsace (fig.
n" 1787, PI. CLXXXII). j'ajoute la figure n" 1788 d'un exemplaire
des Pyrénées-Orientales, intermédiaire entre les deux formes
précitées.
N° 487. — Gnophos Dolosaria, Herrich-Schaeffer, fig. 430;
Guenée (Sp. G., p. 307, 308); île de Crète. Guenée ne connaissait
pas Dolosaria en nature; c'est une petite Gnophos grecque, main-
tenant répandue dans toutes les collections. La figure donnée par
Herrich-Schaeffer est bonne et l'Espèce ne semble pas pouvoir
être facilement confondue.
N° 488. • — Gnophos Fullata, Wien. Verz. ; Guenée {Sp. G.,
p. 308, 309); Midi de l'Allemagne, Autriche, Styrie.
Et n° 489, Gnophos Caniiiaria, Guenée (Sp. G., p. 309) ; Basses-
Alpes.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 315
Guenée attribue à Pullata deux variétés :
A, Styrie (coll. Lederer), et B, hnpectinata, Guenée (olim);
France méridionale, Basses-Alpes.
Herrich-Schaeffer a représenté Pullaria sous les n°^ 70 (en des-
sous), 500 et 501.
Sur la demande de feu Staudmger, j'avais expédié à Dresde,
les 2 juillet et 3 septembre 1900, un lot considérable de papillons
que cet auteur désirait examiner en vue de la rédaction de son
Catalog. J'ai conservé les listes que Staudinger a compulsées et
qu'il m'a retournées munies de ses observations à l'encre rouge.
Parmi les papillons que je lui ai communiqués figure Canïtia-
r'ia cf, qui est parti de Rennes avec une belle paire d'antennes pec-
tinées et qui y est revenu sans antennes. Staudinger a écrit sur la
feuille qu'il m'a renvoyée: « W.Impectinata; le cf avec tête fausse! ! »
La tête ne me semble point fausse; elle est toujours attenante
au thorax; il ne reste plus que la base des deux antennes. J'ai
pourvu ce papillon, désormais privé de tout ce qui le rendait
intéressant, d'une étiquette dans laquelle je relate l'événement à
la suite duquel la Gno-phos Canitïaria, qui avait jadis possédé
ses deux antennes bien pectinées et intactes, s'est trouvée réduite
à n'avoir plus que deux moignons d'antennes. Je regrette infini-
ment que feu Staudinger n'ait pas apporté plus de discrétion dans
l'examen des antennes pectinées de Caniîiaria cf- H a imprimé
dans son Catalog igoi ce qui suit : « N° 3935 ; C) ab. (V) Impec-
tinata Gn. I. 309 ; Caniîiaria Gn. 1. c. (^sec. sp. typ. capiic cf adiilte-
rato) ». Je regrette de ne pas être d'accord avec feu Staudinger,
relativement à l'observation : capitt adulteratum. Quand Stau-
dinger ne possédait pas une Espèce qui avait de l'intérêt pour lui,
il en éprouvait un tel ennui que le prêteur avait des chances d'en
recevoir le contrecoup ; j'en ai fait l'expérience à mes dépens, en
ce qui concerne Canitiaria cf-
Quoi qu'il en soit, je fais figurer Pullata comme suit :
1° Fig. n° 1789, PI. CLXXXII, forme type du Moulinet (Alpes-
Maritimes).
3IÔ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
2° Fig. n'' 1790, PI. CLXXXII, forme obscure de Thiers (Puy-
de-Dôme); Conferta, Stgr., Catalog 1901.
3" Fig. n" 1791, PI. CLXXXII, forme blanchâtre : luipeciinata,
Guenée; à peine distinguable de Canitiaria Q, de Digne.
4" Fig. n" 1792, PI. CLXXXII, forme ayant la teinte ardoisée :
Niibilata, Fuchs, de Schwalbach.
5° Sous les fig. n"" 1793 1794, PI. CLXXXIII, Pyrenaica, Obthr.,
décrite par Guenée dans le Vol. X du Species Général (Addenda
et Corrïgendd), p. 540, 541, de Vernet-les-Bains (Pyrénées-Orien-
tales) ; cette forme semble constante et j'en possède plusieurs
exemplaires pareils.
J'espère que quelque chasseur de Digne sera assez heureux pour
retrouver le cf Canïtiarïa à antennes pectinées. Il y aura alors
dans le Genre Gnophos trois Espèces dont les cf ayant les antennes
pectinées ne sont, que par ce caractère essentiel, distinctes de trois
autres dont les cf ont les antennes en ûl : Mucidaria et Variegata,
Omar aria et Obscurata, Canitiaria et Pullata.
Il y a une remarquable analogie entre Pullata-Pyrenaica et
Obscurata-PulLata, de Corse.
Le n" 490, Gnophos Pullidaria, Herrich-Schaeffer, 498 et 499,
Guenée {Sp. G., p. 309), que Guenée n'a point vu en nature, paraît
être une forme à^ Ambigu at a;
Et le n° 491, Gnophos Oneraria, Guenée {Sp. G., p. 310), est
la même Espèce que Oniistaria, Herrich-Schaeffer, 496, 497, ainsi
que je l'ai exposé ci-dessus.
Je fais connaître, par la figure n" 1795 de la PI. CLXXXIII,
une charmante Espèce de Gnophos de Tâ-tsien-lou (Tche-to), que
j'ai appelée Deliciaria. La taille est celle de Pidlata. En dessus,
le fond des ailes est d'un fauve orangé pâle, finement strié de
gris; les points orbiculaires sont nets, centralement pupilles. Dans
l'espace basilaire, une ligne ondulée, grisâtre, descend de la côte
jusqu'au bord interne des supérieures. Au delà de Vomicron, une
ligne très ondulée part de la côte des supérieures pour aboutir au
bord anal des inférieures. Parallèlement à cette ligne commune,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 31;
noirâtre, bien nette, on distingue une autre ligne qui lui est paral-
lèle, laquelle est formée de nébulosités grisâtres, suivies d'une
éclaircie de la couleur du fond. Le bord terminal des 4 ailes est
liséré, aux supérieures, d'une ondulation gris foncé, et aux infé-
rieures, d'une dentelure assez régulière. La frange est de la cou-
leur du fond des ailes. Les antennes du çS sont filiformes. La
tête et le corps sont aussi de la couleur des ailes. Le dessous
reproduit le dessus en plus pâle. Je possède plusieurs exemplaires
variant un peu pour la taille et pour l'accentuation des nuages
gris sur le dessus des ailes.
Le Genre Dasydia, Guenée, dans le Species Général, suit le
Genre Gnophos.
Le n° 492, Dasydia Obfuscala, Wien. Verz., Guenée {Sp. G.,
p. 311, 312), est une Espèce alpine, pyrénéenne et écossaise.
Charles Barrett représente, sous les n"^ 2, 2 a, 2 b, 2 c, l'imago, et
sous le n° 2 d, la larve. La forme écossaise est plus petite que la
forme continentale. Barrett dit, en parlant de Dasydia Obfiiscata,
« The moth seems in thèse Islands to be confined to northern
hcaths and mountain sides ». L'Espèce varie pour la couleur du
fond, qui est plus ou moins claire ou foncée, et pour l'accentuation
des dessins.
Je possède une longue série d'exemplaires variés provenant
des Basses-Alpes, des Pyrénées-Orientales, des Hautes-Pyrénées,
des Asturies (Picos de Europa), du Valais, des montagnes
d'Ecosse et du Turkestan. Voici ce qu'en dit M. Rondou : « Myr-
tillata {Catalog Staudinger et Rebel, 1901), est une Espèce exclu-
sivement alpestre; je ne l'ai jamais vue au-dessous de 1.500 mètres,
tandis que je l'ai capturée sur le Piméné, presque à 2.803 mètres.
Elle reste parfois contre les rochers; mais le plus souvent elle
est posée, en compagnie d'autres papillons, sur les touffes du
Silène acaidis ou sur les capitules du Cardans carlinoides.
Elle vole bien, quand on la dérange, et il est presque inutile
d'essayer de la poursuivre, car elle a un instinct spécial qui l'en-
traîne vers des escarpements dangereux ou inaccessibles. »
3l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Je me trouvais à Ryffelalp, en juillet 1902, en compagnie de
mon ami le chanoine Favre, mort depuis cette époque. On y ins-
talla des lampes à arc qui furent tenues allumées depuis g heures
jusque vers 1 1 heures du soir. Les papillons de nuit abondaient
autour de ces lampes à arc. Parmi les Espèces les plus communes
était Dasydia Obfuscala. Il faisait un temps humide et froid;
un brouillard glacial flottait sur les pentes gazonnées; c'est de ces
herbages qu'on voyait, au milieu des brumes blanchâtres, sortir
Obfuscata. Elle voltigeait en grand nombre. La quantité des
papillons était telle que le chanoine Eavre et moi, aidés de plu-
sieurs employés de l'hôtel, nous ne cessions de mettre des Noc-
tuelles et des Géomètres dans nos flacons. Lorsque les lampes à
arc étaient éteintes, je me souviens que je passais plus d'une heure
à piquer le butin réalisé depuis g jusqu'à 1 1 heures.
Harold Powell trouva aussi la Dasydia Obfuscata très abon-
dante au lac d'Allos, dans les Basses-Alpes, depuis le 20 jusqu'au
27 juillet 1906. Obfuscata est sans conteste la plus commune des
Dasydia.
L'Espèce étant bien connue, il me paraît inutile d'en publier
une nouvelle figuration. Les autres Espèces de Dasydia habitent
les plus hautes altitudes.
Guenée cite les suivantes :
N" 493. — Dasydia Operaria, Hucbner, 359; Guenée {Sp. G.,
p. 312); Alpes de la Styrie.
N° 49^. — Dasydia Spurcaria, Laharpe, Guenée {Sp. G., p. 312,
313) ; Mont-Rose.
N° 495. — Dasydia Anderreggarïa, Laharpe, Guenée {Sp. G.,
p. 313); Alpes du Valais.
N" 496. — Dasydia Zelleraria, Freyer, Guenée {Sp. G., p. 314) ;
Alpes de la Bavière, du Tyrol et des Grisons.
N° 497. — Dasydia Cœlibaria, Herrich-Schaeffer, Guenée {Sp.
G., p. 314); Alpes du Tyrol, Carinthie.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 319
N° 498. — Dasydia Torvaria, Huebner, Guenée {Sp. G., p. 315) ;
Montagnes de la Suisse, de la France et de l'Italie.
Var. A, H orridaria, Huebner; Chamonny.
Var. B, Innuptaria, Herrich-Schaeffer.
N" 499. — Dasydia Sept aria, Guenée {S p. G., p. 316); Hautes-
Pyrénées.
La Dasydia Operaria cf qui a été figurée par Huebner, sous
le n" 359, a été représentée de nouveau sous le n° 17 de la Taf. II,
dans le fascicule XX de ] ahres-Bericht des Wiener entoiuolo-
gischen Y ereines, 1909. Sur cette même Tafel II, sont figurés par
les procédés photographiques, d'une façon peu coûteuse et parfai-
tement reconnaissable, les autres Dasydia : Cœlibaria et ses Var.
S pur caria et Zirbitzensis Pieszczek; Anderreggaria et la Variété
Hœfneri d'Operaria. Il est facile de constater l'avantage de ces
figures photographiques pour des papillons de couleur grise ou
brun olivâtre, dont tous les dessins et toutes les taches sont rendus,
par la photographie, avec la plus incontestable exactitude. Il serait
évidemment impossible de faire comprendre au moyen des des-
criptions les plus minutieuses et les plus détaillées, ce que la
photographie reproduit si clairement. Comme l'application des
procédés photographiques coûte relativement peu cher, je me
demande quel argument mes contradicteurs — les obstinés des-
cripteurs sans figure — pourraient bien m'opposer désormais. J'ai
été accusé par certains confrères en Entomologie de vouloir les
entraîner vers d'énormes dépenses, lorsque je déclarais tenir pour
nulles leurs inintelligibles descriptions sans figures. Ces person-
nages, parmi lesquels se trouvent de très opulents propriétaires,
sentent bien qu'étant eux-mêmes richement rentes, il leur est
difficile de plaider pro donio sud. Mais ils défendent, disent-ils,
la cause de ceux que la fortune a moms favorisés. Evidemment,
l'idée est chevaleresque, et comme il ne peut y avoir qu'une seule
loi pour tout le monde, ils sauvegardent ainsi, au détriment de la
science, et sans avoir l'air de penser exclusivement à eux-mêmes,
leur porte-monnaie. Mais je demande qu'on considère l'emploi de
320 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
la photographie comme tout à fait suffisant dans nombre de cir-
constances, et qu'on veuille bien imiter, pour rendre plus compré-
hensibles les dissertations entomologiques, le genre de reproduc-
tion qui a été employé pour la zweite Tafel, dans le ] ahresbericht
Wien., etc., igog, consacrée à la représentation des Espèces de
Dasydia. Le prix des figures noires, d'après les procédés photo-
graphiques, n'est pas assez élevé pour être un obstacle à la publi-
cation des illustrations lépidoptérologiques indispensables. Aussi
me trouvé-je de plus en plus convaincu que, pour être valable, une
description doit être accompagnée d'une ou plusieurs figures, pour
le moins en photographie.
A ceux donc que la couleur effraye, parce qu'ils la trouvent
trop dispendieuse, je présente, comme modèle à imiter, cette
Planche II publiée, en photographie, par la réunion entomologique
viennoise, dans son compte rendu annuel de 1909. Le Geheim
Hofrat A. Pieszczek, pour accompagner utilement ses observations
sur les Gnophos, aux pages iig-124 de sa Notice sur la Faune de
Judenburg, en Styrie, a donné un exemple probant du judicieux
et utile emploi des procédés photographiques modernes. La
dépense ne peut pas être bien élevée. Dès lors, qu'on me permette
d'insister pour l'adoption de ce minimum d'illustration, afin de
rendre une description claire et valable, et de recommander à
l'attention des intéressés la planche qui accompagne le : Beïtrag
zut Fauna von Jtidenburg in Stciermark, in besonderer Beruck-
sichtigung der seelaler-Alpen, speziell des Zirbitzkogels (2397 m) ;
mit Tafel I und IL La première planche explicative de la page
de texte 80 {C ûlias Mynnidone) représente en couleurs une
variation graduée de 8 Q passant du jaune au blanc, au moyen
d'un Kombinationsdrnck. aus der K. K. Hof und Staatsdruckerei
in Wien parfaitement réussi.
YJEïklaernng ou explication de la Planche II, tout en noir,
montre groupés 21 papillons et 2 chenilles des Genres Gnophos,
Psodos et Boarmia, de telle façon que je suis tout à fait dispensé
de publier moi-même une explication illustrée des Espèces et
Variétés : Cœlibaria, Spur caria, Zirbitzcnsis, Anderreggaria,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 32I
Operaria, Hœfneri. Je considère que VErklaerimg ainsi offerte
par le Conseiller aulique intime Pieszczek est parfaitement réussie.
Les formes autrichiennes de ces Dasydia se trouvent donc bien
connues et faciles à distinguer les unes des autres; mais il y a
dans les Alpes de France et d'Espagne une morphe qui me paraît
encore inédite. Elle se trouve à Larche et au lac d'Allos; je l'ai
aussi recueillie aux Picos de Europa, dans les Asturies, o\x elle se
trouvait noyée, les ailes étendues, dans une petite mare d'eau gla-
ciale. Il me semble qu'on doit la rattacher à Zelleraria. La morphe
de France et des Asturies est plus petite que celle de l'Engadine
et de l'Autriche; elle est d'un gris jaunâtre très clair, uniforme,
avec un aspect un peu soyeux et comme argenté. Les lignes ordi-
naires sont très peu apparentes; seuls les omicruns ressortent en
brun clair sur le fond grisâtre des ailes, au milieu d'un semis léger
d'atomes d'un brun pâle.
Je possède 10 exemplaires cf conformes entre eux. C'est une
forme albinisante que j'appelle : Occidentalis. Le dessous des
ailes porte une bordure marginale noirâtre, comme chez Zelleraria,
d'Autriche; mais cette bordure est, chez certains exemplaires, très
atténuée et même presque entièrement oblitérée.
Par opposition, je fais figurer la variété mélanienne Manri-
caiida, Obthr., ^Anderreggaria, de Styrie, sous le n" 1799 de la
PI. CLXXXIIL
Mais je crois utile, en faisant figurer sous les n°' 1796 et 1797
de la PI. CLXXXIII, deux exemplaires cf de Zelleraria-Occï-
detîtalis, de faire figurer aussi, par comparaison, sous le n° 1798
de la même PI. CLXXXIII, un d* Zelleraria, de Ortlcr, dont je
suis redevable à M. Heinrich Locke, de Vienne. Freyer, dans
Neiiere Beitraege, a donné, sous les n°^ 2 et 3 de la Tab. 192, la
figure du cf et de la Q Zelleraria, d'après des exemplaires pris
à la mi-juillet 1834, par Schmidt, de Laybach, « auf den soge-
nannten Steineralpen, 6 Stunden von Laybarch beilaeufig i.ooo
Wiener Klafter ueber der MeeresJlaeche ». L'Espèce fut nommée
en l'honneur de M. Zeller, de Glokau.
Je ne sais pas très exactement ce que vaut en mètres au-dessus
21
322 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
du niveau de la mer, la mesure viennoise (Wiener Klaf/er); je
crois cependant qu'on peut traduire le mot Klafter par toise de
6 pieds, ce qui ferait approximativement 2 mètres par Klafter,
ou 2.000 mètres environ d'altitude. J'ai d'ailleurs pris dans les
Asturies la Zelleraria-0 ccidentalis à une altitude de près de
2.000 mètres. Aux Picos de Europa, on peut facilement s'élever à
2.600 mètres; c'est à cette altitude que volent les Erebia Lefebvrei-
Astur et Gorge-Gigantea. La Lycœna Pyrenaica se rencontre plus
bas, sur les pelouses pierreuses, par 1.800 mètres, avec Colias
Phicomone. Chaque Espèce alpine affectionne une altitude bien
définie et ne semble pas vouloir s'élever ni descendre au delà
d'une hauteur de 2 à. 300 mètres de l'altitude qui lui convient.
C'est entre la localité préférée par la Lycœna Pyrenaica et la zone
habitée par les Erebia précitées que j'observai la D. Zelleraria-
occidentalis. Au Ryffelberg, dans le Valais, la Dasydia Spurcaria
habite le plateau aux environs de 2.700 à 2.900 mètres d'altitude,
tandis que la Dasydia Torvaria, dont je vais m'occuper présen-
tement, vole au Gornergrat, vers 3. 000 mètres. C'est en vain qu'on
essaierait de la rencontrer plus bas. Je l'ai observée et capturée
bien des fois voltigeant sur les pierres, entre les plaques de neige,'
de 10 heures du matin à midi, en compagnie de V Erebia Glacialis ;
mais il faut que le soleil brille de tout son éclat pour que la
Dasydia T orvaria cT sorte de sa retraite et vole, un peu à la manière
à! Aglia Tau, à la recherche de la Q dont l'abdomen est lourd et
les ailes rétrécies. Celle-ci vole peu, par courtes échappées seule-
ment, et elle aime à se cacher au milieu des pierres plates parmi
lesquelles elle se glisse et se faufile, pour se dissimuler. Huebner
a figuré T orvaria cf et Q sous les n"' 366, 367, 368 et 369. La
Variété Horridaria, Huebner (fig. 149), diffère peu du type; la
Variété Innuftaria, Herrich-Schaeffer, n'est connue que par la
figuration de la Q, d'un gris plus pâle et moins brun que chez la
forme du Valais. Il reste la Dasydia Septaria, Guenée, dont j'ai
communiqué à Staudinger et Rebel, pour leur Catalog 1901,
l'exemplaire type de la collection Bellier. La Dasydia Septaria
n'est autre chose que la forme pyrénéenne de T orvaria; je l'ai prise
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 323
en 1873, dans le cirque de Gavarnie, bien pareille à l'exemplaire
type, c'est-à-dire avec les ailes d'un gris plombé uni, les lignes
étant à peine visibles ; mais toutes les T orvaria pyrénéennes ne
sont pas des Septaria. Les lignes sont quelquefois bien accentuées
sur le dessus et le dessous des ailes. Néanmoins, la teinte générale
est toujours moins brune que chez la T orvaria des Alpes suisses.
Voici les intéressants renseignements que M. Rondou me donne
au sujet de J orvaria Septaria :
« Le Dasydia Tenehraria, Esp., Var. Septaria, Gn., vole en
juillet et août.
L'Espèce n'est pas rare ; mais elle est difficile à capturer, à cause
des lieux qu'elle fréquente.
Elle habite dans les éboulis, en pente et au-dessous des som-
mets, entre 1.500 mètres (fond du cirque de Gavarnie) et 2.900
mètres (2.960 au Pic des Aiguillons ou Salettes).
D'ordinaire, elle reste cachée sous les pierres, d'où le bruit que
l'on fait en marchant la fait sortir. Elle s'envole alors avec rapi-
dité, et il est presque inutile d'essayer de la poursuivre, si on n'a
pas eu la chance de la capturer au premier coup de hlet.
Pour peu que le soleil soit voilé par les nuages, le papillon,
après avoir été dérangé, ira se cacher de nouveau sous les pierres,
assez loin de son point de départ. Mais si la journée est belle, si
le soleil est ardent, on voit l'insecte voler activement çà et là.
Parfois, on le trouve posé sur certaines fleurs : Silène acaulis,
Armeria alpina; on peut alors le capturer facilement.
Les Ç) ont les ailes peu développées; chez certaines Q, les ailes
sont si rudimentaires qu'elles ne peuvent s'envoler au-dessus du
sol; elles sont réduites à se traîner entre les pierres; au contraire,
d'autres g plus favorisées peuvent se permettre un vol lourd, mais
assez soutenu. C'est en repérant exactement les cailloutis où l'on
a vu se reposer un cT que l'on a plus de chance de rencontrer la Q.
A côté du pic des Salettes, il y a un large plateau recouvert de
pierrailles entre lesquelles poussent des graminées et quelques
plantes, telles que : Armeria, Artemisia, Gnaphalium.
324 LÉPipOPTEROLOGIE COMPARÉE
Ce plateau est dominé par le sommet des Tours, dont l'altitude
est 2.800 mètres.
C'est la localité où l'on peut mieux chasser Seftaria; car la
conformation des lieux permet de la poursuivre sans danger. On
peut aussi rencontrer le papillon parfois en assez grand nombre,
posé contre les rochers formant la base du cirque de Gavarnie, à
l'entrée de la Passade des Sarradets, mais avant le lever du
soleil. »
Je fais figurer Septar'ia cf et Q ; le type cf sous le n° 1800 de
la PI. CLXXXIII; un cf pris à Gavarnie par mon petit-fils Henri,
en juillet iQii; cet exemplaire, représenté sous le n° 1801 de la
PI. CLXXXIII, a les lignes bien marquées sur les ailes; puis,
sous le n° 1802, un autre cf plus conforme au type; j'en suis rede-
vable à l'obligeante générosité de M. Rondou. La Q est repré-
sentée sous le n° 1803 de la PI. CLXXXIV. J'ai pris moi-même
Seftaria, au cirque de Gavarnie, en juillet 1873, chassant avec
Emm. Martin, ainsi que je le dis plus haut.
Dans le Catalog 1901, Staudinger et Rebel ont appelé Teiic-
braria, Esper, la Torvaria, Huebner, Guenée {Sp. G., p. 315)-
Le Genre Psodos comprend 4 Espèces dans le Species Général :
N" 500. — Psodos Alpmata, Wien. Verz. ; Guenée {Sp. G.,
p. 317); Montagnes Alpines.
N° 501. — Psodos Horridaria, Wien. Verz.; Guenée {S p. G.,
p. 318); Montagnes de Suisse, Styrie, Autriche, Pyrénées.
N" 502. — Psodos Trepidaria, Huebner; Guenée {Sp. G., p. 318,
319, 320); Montagnes du Piémont, de l'Italie, de la Suisse, en
juillet.
Et les Var. A, Trepidaria, Duponchel, des Montagnes de la
Suisse, de la Laponie, de l'Ecosse, Alpes et Pyrénées, en juillet;
B, Chaonaria, Freyer, et C, ex-coll. Bellier.
N° 503. — Psodos Alticolaria, Mann, Guenée [Sp. G., p. 320);
Alpes du Tyrol.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 325
UAlpinaia, qui a reçu deux autres noms : Equestraria, Fab.,
et Quadrifaria, Sulzer, varie beaucoup suivant les localités. Je
fais ûg-urer sous les n°' 1804 et 1805 de la PI. CLXXXIV, la
forme que j'ai appelée : Pyrenœa ; cette morphe pyrénéenne a les
bandes jaunes moins larges; la teinte jaune est plus ou moins
claire ou orangée, suivant les individus. Voici les observations
de M. Rondou au sujet d'Alpinata (Quadrifaria), dans les Hautes-
Pyrénées :
« La Psodos quadrifaria, Sulz., Var. Pyrenœa, Obthr., éclôt
de fin juin à août. Elle est commune à partir de 1.500 mètres, dans
les pelouses des montagnes. Elle vole dans les herbes, surtout
autour des buissons de rhododendrons et de genévriers. Elle se
pose souvent sur les fleurs de VAnthyllis vulnetaria. Poursuivie,
elle disparaît brusquement dans un buisson, oii elle s'enfonce;
d'ailleurs, elle se cache sous le moindre obstacle ou abri.
Il est cependant facile de la capturer, d'abord parce qu'elle est
commune, puis parce qu'elle fréquente des endroits herbeux 011
l'on peut aisément la poursuivre.
Malgré cela, on obtient rarement ce papillon bien frais; la
contexture de ses ailes est très délicate, et par son habitude de
se cacher dans les buissons, ses ailes s'effrangent bien vite. »
La Psodos Alpinata est un très joli Lépidoptère que j'ai moi-
même pris très souvent dans les Pyrénées, au cirque de Gavarnie,
au col de Riou près du petit Viscos, au-dessus du lac de Gaube,
vers les oulettes du Vignemale, et dans les Alpes, à Chamounix,
au-dessus d'Uriage (Isère), dans l'Oberland bernois et au Ryffel-
alp, en Valais. Je possède en outre l'Espèce de Fusio, du Piémont
et d'Alsace.
La plus rare Espèce du Genre Psodos est la Psodos Alticolaria;
elle ne se trouve pas seulement dans les Alpes du Tyrol; elle
habite aussi les Basses-Alpes et la Savoie. Mon fils, le docteiu:
Joseph Oberthiir, l'a capturée au-dessus de Lanslebourg, au mois
de juillet 1894, lorsqu'il servait au 13° bataillon de chasseurs
alpins. Augustin Coulet l'a prise à Enchastrayes, et Powell l'a
326 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
capturée à la Cayolle. Emmanuel Martin et Bellier l'avaient
trouvée à Larche. Dans les Hautes-Pyrénées, Alticolaria présente
la charmante forme Gedrensis, Rondou, dont je fais figurer trois
exemplaires cf et g, sous les n"' 1806, 1807 et 1808 de la
PI. CLXXXIV.
Voici ce que M. Rondou écrit à propos de la Psodos à laquelle
il a lui-même donné le nom de Gedrensis : « Paraît de fin juillet
à août, dans deux localités seulement : flancs du Piméné
(2.803 mètres) et sommets des Tours (2.800 mètres) et des Aiguil-
lons ou Salettes qui y est attenant (2.960 mètres). Rare dans la
première station; plus fréquente dans la seconde, où elle est plus
caractérisée.
Elle se plaît dans les éboulis de pierres, sur les pentes abruptes
et sur les rocailles des crêtes. Elle vole au soleil et se pose sur
les fleurs des rares touffes de Silène acaidis qui poussent à cette
altitude. Son vol est vif et soutenu; quand elle est dérangée, elle
s'enfuit très loin, et comme le terrain est bordé de précipices, il
est parfois dangereux d'essayer de poursuivre les individus qui
s'envolent. Il faut faire le moins de bruit possible, ce qui n'est
pas facile; car la plus petite pierre poussée dégringole et fait, sur
son passage, envoler les Psodos ; mais si aucun bruit insolite ne
les inquiète, on peut les capturer aisément, ou les examiner dans
leurs mouvements, car elles restent rarement immobiles; elles
courent avec rapidité sur la face lisse des pierres pour se cacher.
D'ailleurs, elles profitent de la plus petite anfractuosité.
Comme pour Dasydia, il faut, pour chasser cette Espèce, de
belles journées de soleil ; avec le brouillard ou après le coucher
du soleil, on ne peut plus en capturer une seule. »
Au Thibet, il y a une Psodos que j'ai appelée Altissimarïa et
que je fais figurer sous les n""' 1809 et 18 10 de la PI. CLXXXIV.
L'exemplaire type a été pris par les chasseurs thibétains (non
chinois) de feu le Père Déjean. Le dessus des ailes est brun noi-
râtre, avec un semis léger d'atomes jaunâtres, un point noirâtre
discoïdal sur chaque aile, ime ligne noire subbasilaire, sinueuse,
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
j^/
aux supérieures; une autre ligne noire commune aux 4 ailes,
sinueuse, extracellulaire, et une éclaircie peu accentuée, commune,
également sinueuse dans l'espace submarginal. Le dessous est d'un
jaune d'ocre sablé de noir, avec les points discôïdaux noirs, une
ligne noirâtre, commune, extracellulaire, et une bordure noirâtre
plus épaisse aux supérieures, tandis qu'elle est séparée aux infé-
rieures, du bord marginal, par un espace de la couleur ocre du
fond. Les franges sont longues et noirâtres. Je possède un seul o"
très bien conservé. Il a été pris à une grande altitude avec la
Lycœna Pheretes et autres papillons des hautes montagnes.
La Psodos Horridaria, Huebner, 312 et 590, est une Espèce dont
le fond des ailes est d'un brun obscur, avec un reflet mordoré.
C'est VAlpnata, Se, du Catalog Staudinger et Rebel, 1901 ;
H orridaria n'a pas été trouvée jusqu'ici dans les Pyrénées; quoique
Guenée le prétende dans le Species Général; mais elle a été prise
au Lioran (Cantal).
Elle n'est pas rare au Simplon, dans l'Oberland bernois, oh
je l'ai capturée abondamment; je l'ai observée, mais plus rarement,
à Ryffelalp; Duponchel l'a représentée sous le n° 2 de la
PI. CCVIIl {PhaUmtes).
La Psodos Trepidaria, qui forme une seule Espèce, avec
3 Variétés, dans le Species Général, est séparée maintenant en
2 unités spécifiques : Coracïna et Trepidaria.
Coracina, Esper, est celle qui habite l'Ecosse et que Charles
Barrett décrit aux pages 253-256, dans le Vol. VII de The Lepi-
doptera of the Brïtish Islands. Coracina s'y trouve figurée sous
les n°^ 3, 3 c7, 2, b de la Plate 319.
En Ecosse, Coracina habite les montagnes de Perthshire,
Inverness, Aberdeenshire, Banffshire, Sutherlandshire, Ross-shire
et Argyle, d'après Charles Barrett. Coracina paraît être la Psodos
désignée sous le nom de Trepidata, par Duponchel {Phalénites,
PI. CCVIIl, fig. i).
La Coracina se trouve en Valais et dans les Pyrénées; je relate,
^28 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
comme suit, les observations de M. Rondou au sujet de cette
Psodos :
« La Psodos Coracina, Esp., paraît depuis la fin juin jusqu'au
commencement d'août.
Elle se trouve communément sur les flancs de Souberpeyre, au
sommet des Canaous de Saugué, sur les pentes Ouest du cirque
de Gavarnie, et dans la vallée du Campbieil, entre 1.600 et
2.400 mètres. On ne la rencontre jamais par individus isolés, mais
toujours en colonies nombreuses, dans les gazons où pousse la
Dryas octopetala, dont la chenille se nourrit.
L'insecte vole au soleil, mais d'un vol peu soutenu. Il se repose
entre les touffes de graminées ; ou bien il recherche, pour s'y cacher,
les anfractuosités des rochers, ou mieux encore les petites cavités
que forment les mottes de gazon. Il est "d'une capture relativement
facile. »
La Coracina a été trouvée en abondance par LIarold Powell,
le 31 juillet 1909, sur l'arête Nord du Canigou, dans les Pyrénées-
Orientales, et à la fin de juillet 1909, à Ull-de-Ter, près la fron-
tière de France et d'Espagne, aux Esquerdes de Routja et dans
la haute vallée de Mantet.
La Psodos Trepidaria a été figurée par Huebner, sous le n° 343.
Elle se trouve au Valais et dans les Pyrénées. Je suis redevable
à M. Rondou des observations suivantes :
« La Psodos Trepidaria, Huebner, vole dès la fin de juin et
en juillet.
C'est la plus rare des Psodos pyrénéennes, du moins dans notre
région. Je ne la rencontre jamais que par individus isolés, épars
çà et là dans des localités bien diverses, mais cependant toujours
au-dessus de 1.600 mètres.
L'endroit oii j'ai le plus de chance d'en capturer quelque spé-
cimen, c'est dans les stations où se trouve Coracina. Il en vole
parfois des exemplaires avec cette dernière Espèce; mais je la
prends parfois aussi avec Psodos Quadrifaria-Pyrenœa. »
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 329
D'après ce que j'ai appris au cours de mes chasses dans les
Pyrénées, Trepidaria, reconnaissable aux caractères bien résumés
par Staudinger et Rebel, en ces mots : sp. virescens, fiavo-cons-
persa, se trouve principalement sur le chemin des Oulettes du
Vignemale, au-dessus du lac de Gaube, oii elle est d'ailleurs beau-
coup moins commune qu'aux environs de Ryffelalp, dans les
hauteurs qui entourent Chamoumx et dans les Basses- Alpes.
Il a été décrit depuis la publication du Specïes Général une
nouvelle Espèce de Psodos européenne, sous le nom de Noricana,
Wagner. Dans le Jahresbericht des Wiener entomolo gischen
Vereines, 1899, aux pages 83-88, sont imprimés des travaux con-
cernant les Psodos Coracina, Esper, et Noricana, Wagner, sous
le titre général de Ztir Kenntniss von Psodos Noricana, Wagner
und Coracina, Esp. Les organes génitaux comparés des deux
Espèces ont été étudiés par le D"" Léopold Poljanec, in Krainburg;
une Planche a été consacrée à la figuration de ces genitalia. De
même les premiers états ont été observés par Hugo May et
Friedrich Fleischmann, de Vienne, qui ont donné sur la Taf. I,
les figures 9 et 10 des larves. Ce sont d'mtéressantes observations
que je crois devoir signaler à l'attention des Lépidoptéristes.
M. J. Sparre Schneider, dans Tromsoe. Miiseimis Aarshefter,
n" 15, 1893, passant en revue la Faune des Lépidoptères de
Tromsoe, en Norvège, écrit, aux pages 64 et 66, une notice sur
Psodos Coracina et Pygmœna fusca, Thbg., qui est, dans le
Species Général, l'Espèce classée après les Psodos et les Dichro-
modes.
Les Dichromodes sont des Espèces à ailes inférieures jaunes,
provenant de Tasmanie et d'Australie. Guenée en a décrit trois,
savoir :
N° 504. — Dichromodes Ainaria, Guenée (Sp. G., p. 321);
Tasmanie; figurée sous le n° 5 de la PL 3, dans VA/las du Species
Général.
N'' 505. — Dichromodes Divergentaria, Guenée (Sp. G., p. 321);
330 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Australie; figurée dans le présent ouvrage, sous le n" i8ii de la
PI. CLXXXIV.
N° 506. — Dichromodes Diaseinaria, Guenée (^Sp. G., p. 321,
322); Tasmanie; figurée sous le n'^ 1812 de la PI. CLXXXIV.
La Pygmœna Venetaria, Huebner, portant le n" 507 dans le
Species Général où elle est décrite aux pages 322 et 323, a été
trouvée en grand nombre par Achille Guenée, J. Fallou, Constant,
G. Allard et moi-même, aux abords du Ryffelberg, en Valais, au
mois de juillet 1864. Je l'ai capturée de nouveau à plusieurs
reprises, dans mes voyages successifs au même lieu.
La Pygmœna \ enetaria est aussi une Espèce arctique. Elle
habite en Suisse des localités d'une altitude telle que cela fait la
compensation de la latitude polaire.
Sous le n° 508, Guenée a décrit XExelis PyroLaria, de l'Amérique
Septentrionale, aux pages 507 et 508 du Species Général, je fais
figurer le spécimen iypicum sous le n" 18 12 de la PI. CLXXXIV.
Boisduval avait créé le Genre Mniophila pour quelques Espèces
que Guenée répertorie comme suit :
N° 509. — Mniophila Cineraria, Wien Verz. ; Guenée {Sp. G.,
p. 324, 325, 326); Eiurope Centrale et Boréale.
N" 510. - — Mniophila Corticaria, Wien Verz.; Guenée {S p. G.,
p. 326).
N° 511. — Mniophila Carier aria, tlerrich-Schaeffer, Guenée
{Sp. G., p. 326, 329); France Méridionale.
Dans leur Catalog 1901, Staudinger et Rebel n'ont pas adopté
le nom de Genre Mniophila, mais ils ont classé dans le Genre
Tephronia, Huebner, les Espèces suivantes : Sepiaria, Hufn.
{Carierarïa, H.-S.), avec Var. Fingalaria, Millière; Cremiaria,
Freyer {Corticaria, selon Guenée); Oppositaria, Mann, et Var.
Obscuraria, Stgr.; Codetaria, Obthr. ; Oranaria, Stgr., et Var.
Castiliaria, Stgr.; Oxygonaria, Pungeler.
A part Oranaria, non figurée et seulement décrite dans VIris
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 33 I
Dresden (Vol. V, p. 179, 180), les Tephronia paléarctiques sont
assez bien connues.
Il y aurait cependant intérêt — comme certaines Espèces sont
assez rapprochées les unes des autres et que la synonymie en est
quelquefois fort embrouillée — à ce qu'une bonne figuration
comparative vînt lever tous les doutes et faciliter la détermination
spécifique. J'aurais pu pourvoir à ce travail, en ce qui concerne les
Psodos et les Mnïophila; mais mon excellent collaborateur et très
digne ami, M. J. Culot, lorsqu'il publiera l'iconographie des
Géomètres d'Europe, comme il publie présentement celle des
'Noctuelles, accomplira, à la satisfaction de tous les Entomolo-
gistes, ce travail d'illustration lépidoptérologique qui répond à
un besoin unanime. L'édition des livraisons qui se poursuit régu-
lièrement, jouit à bon droit de la faveur des Lépidoptéristes, ainsi
qu'en témoigne le vote rendu par la Société entomologique de
France et attribuant à M. J. Culot le prix Constant, à la séance
du 22 mai 1912.
Dès lors, je me borne à faire connaître une Espèce nouvelle
découverte à Aflou (Sud-Oranais) par Harold Powell, en juillet
191 1. Je l'appelle Ismaïlaria (PI. CLXXXIV, fig. 18 14); les ailes
sont allongées ; les supérieures ont l'espace médian largement sablé
d'atomes bruns entre deux lignes noires ondulées, l'extrabasilaire
et l'extracellulaire; cette dernière ligne se prolonge sur les ailes
inférieures et va aboutir au bord anal. Le dessous est gris et l'on
y voit, plus ou moins bien indiquée, la ligne extracellulaire du
dessus. Je possède deux Q.
Je compte publier la Revision des autres Familles de Phalénites,
conformément à l'ordre où Guenée les a classées, dans le Vol. IX
des Etudes de Lépidoptérologie comparée et fascicules subsé-
quents, nisi deficiat vit a.
Rennes, Juin 191 2.
Charles OberthÙR.
IX
The Genus ITHYSIA (Hb)
By J. W. H. Harrison, B. Se.
As Mr. Prout has shown that the correct generic name of this
group is Ithysia, I am adopting it, in place of the more commonly
used Nyssia (Dup.) which includes in addition, the species I hâve
placed in my genus Poecilopsis.
I had not intended to supplément my notes on the Bistoninœ,
published in the Entoinologist, for July 1910, until I had com-
pleted my work on the group ; but I hâve been compclled, by force
of circumstances, to publish the resuit of my investigations in
this genus.
As the genus now stands in our lists, it includes the three
species Ithysia sonaria, I. alpina and /. grœcarïa or, as we now
call them, Nyssia zonaria, etc.; but I ûnd that there are four
species in the genus instead of the above three. Thèse are :
Ithysia zonaria. (Schiff.).
/. alfina (Sulz.).
/. italica, sp. n. (Harrison).
/. grœ caria (Bdv — Staud.).
To simplify the description of the species, I may, with advan-
tage, state hère the scheme, I hâve adopted in dealing with the
maies of the various hybrids I hâve reared in this family
I look upon the forewings in the " idéal " species, as being
crossed by four lines which may, or may not, be obsolète in the
334 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
actual spécimens described. The first three, viz. first, médian and
second are dark coloured. For simplicity, I call the white band,
preceded and followed by a blackish suffusion, the subterminal
line. The hindwings are much the same except that the first line
is only exceptionally présent. Both wings hâve a white discal
spot, surrounded by a blackish ring, on the transverse vein. Thèse
spots may be absent.
I hâve previously suggested that al pin a and grœcaria should
be separated generically from zonana, but I am sure now that
the séparation, as far as alpina is concerned, was prématuré. This
species I consider to be strictly congeneric with zonaria. There
are a few structural points, such as the stronger antennal pecti-
nations and the absence of cornuti on the vesica in the genitalia,
which might be used to sepatate the two species, italien and grœ-
caria from Ithysia, under the generic name Melanocoma but I
prefer to call ail four Ithysia.
The relation between the forms or species h as been very obscure
in the past, partly owing to the difficulty of obtaining them, and
partly on account of their great variability. I hope that this
paper will clear up this confusion.
I propose to deal with the maies of each species separately,
but, for the purpose of comparison I shall discuss the females
together.
Ithysia zonaria * (Schiff.).
Wing expanse : 30-35 mm.
This species has caused no confusion as it is so widely distri-
buted, being found throughout North and Central Europe and
extending even to Armenia.
The type form, as found in Central Europe, has very dark
markings; so dark are they, that they are nearly black.
* Genitalia figured on PI. B, Fig. 15.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 335
Our British spécimens (var. Britannica, mihi) hâve much greyer
markings tending to be ob&olete inward from the praesubterminal
suffusion.
In var. Rossica (mihi) from the Ural Mountains, the spécimens
are very small with strong dark markings and a Ime-like subter-
minal band. For the British form almost totally suffused with
smoky black, I propose the name obscur a.
Ithysia alpina (Sulzer). PI. CLXII, Fig. 1583.
VVing expanse : 37-39 mm.
This species was first described and figuied by Sulzer in 1776,
from spécimens taken in Switzerland but, when the plat-^s were
reissued in by Roemer in 1789, he emended Sulzer's name to
alpinaria and this name was used for the same form by Herrich-
Schâffer, in 1850 and by Millière, in 1864. In 1840, however,
Boisduval described the species as Bombycaria, and in this he
was followed by De la Harpe, in 1852. Guenée too, used the same
name.
Alphia is most readily differentiated structural ly from the
others by its very weakly pectinated antennae (PI. D). T lie pec-
tinations are exceedingly short, and, on at least six joints, thcy
are absent whilst those on the 7th are barely discernible.
The ground colour of the wings is white (with a slight gloss)
very faintly speckled with brown in some spécimens. The fore-
wings are traversed as usual, by the three lines and the subter-
minal band. AU of the lines are thickened, more especially on
the veins and before vein I. This thickening is especially marked
on the médian line and extends for a space of 3 mm. along the
Costa on this line. The directions of the first and médian lines
call for little comment but that of the second line is exceedingly
important. It proceeds from the inner raargin, through the lower
angle of the cell to vein 5, quite regularly and then passes with
a sweeping curve almost the exact quadrant of a circle to the
336 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Costa. In most spécimens, the médian line is much nearer the
second line than to the first. There is generally a white discal
spot surrounded by blackish scales. The subterminal white band
lias a strong black suffusion before it, and a weaker one after.
In a fair percentage of the spécimens, the terminal suffusion is
absent and then the insect assumes a very différent appearance.
I call this form ab. extincta. The same type of markings holds
on the hindwings, except that the first line is absent and the
médian one nearly so. The discal spot is clearly marked. On
ail the wings, the veins tend to be outlined in dark fuscous. The
termina of ail are quite rounded giving us a crescent as the shape
of those of the forewings and an almost semicircular curve for
the hindwings.
The thorax is covered densely with almost white fur above,
tending to become brownish below. The patagia too, may be
out-lined in brown. The abdomen is brown, more or less densely
covered with greyish hairs or fur.
The genitalia (PI. B, Fig. i6) are very simple but are quite
satisfactory, for they afford us excellent characters for separating
the species.
The valves are very short for the size of the insect i. e. when
compared with other members of the group. Tlie upper margin
or Costa of the valve, is concave whilst the lower is slightly so
for five sixths of its length, when we hâve a strong upward curve
to the rounded tip giving the valve roughly the shape of a
pruning knife. The costal ridge of the valve is wide and is
slightly raised.
The uncus is much the same as in the other species except that
the point is longer. The gnathos (the broad chin like plate below
the uncus) is wide with a broad, rounded and slightly roughened
tip. It is notched at the base and its surface is squamous.
The oedeagus is short and stout whilst the vesica is provided
with a few clawlike cornuti.
The tergite of the 8th abdominal segment is slightly thickened
and is divided into two lobes.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 337
Ithysia italica, sp. nov. (Harrison). PI. CLXII, Fig. 1584.
VVing- expanse : 38-42 mm.
This species has been assigned to both alpina and grœcarïa by
varions authors, a f act that seems strange until one is acquamted
with the fact that very few, if any, of the older authors possessed
ail the forms.
The first author who dealt with this form vvas Scriba {Bei-
trage, III, p. 215) in 1793, who imagined he was dealing with
Sulzer's alpina and used Roemer's emended name alpinaria for
it In this he was followed by Esper {Band 5, Heft 9) in 1803,
by Hùbner, in 1796, and later by Duponchel. It is noteworthy,
that Esper's form was the darker one, renamed jîorentina by Ste-
fanelli in 1882, and treated by him as a form of grœ caria,
Boisduval-Staudinger. As alpinaria, Bork-Scriba, was the first
form described and the name is invalid, I propose the name ita-
lica for the species.
The ground colour of italica is grey faintly mixed with light
brown scales. We hâve the iisual three lines and the subterminal
band, but the first and médian lines are only weakly marked
except on the costa, where they are suffused. In the direction of
the second line we hâve a most important character to distinguish
italica from its congeners. Ail the lines start from the basai half
of the inner margin and then strike very obliquely outward until
vein I is reached. This character is quite reliable for separating
this species in ail its forms from the other two. After vein i the
first two lines go as in the other species but the second line, as in
alpina, then strikes across the wing to the lower angle of the
cell and then unlike that species, it continues parallel to the
termen which is not strongly curved near the costa.
The médian line is midway between the first and second lines.
None of the lines are thickened, but become darker as they cross
the veins. The subterminal band, owing to the weakness of th?
338 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
suffusions and lines, is not so broad and rarely shows up so well
as in alpina.
The same différences are observable in the lines on the hind-
wings but, owing to the différence in shape in the hindwings
of the two species, both the médian and second are nearer
the base of the wing and are more parallel, with the resuit that
very often, the thickened second Ime crosses and oblitérâtes the
discal spot.
In shape the wings are very characteristic. The forewings are
markedly longer than the hind ones and the termen is much less
rounded than in alpina. In the hindwings, as the upper angle is
much projected, the wings are much broader than in either
alpina or grœcaria.
The antennae (PI. D) are very différent from those of either
alpina or grœcaria, being very long and having very strong pec-
tinations which extend to the apex on the outer side, but are
absent for the last four joints on the inner side. The pectinations,
as well as being longer, arc thicker and blackcr than those of
grœcaria.
The thorax is broad and is covered with grey fur, whilst the
abdomen is brown and is more or less covered with greyish hairs.
The génital ia (PI. C, Fig. 17) are very distnict. The valves
are much longer and broader than those of alpina and the upper
margin is not concave as in that species but for 2/5 of its length
is straight. There is then a slight dip, followed by a rapid
outward curve. The outer margin is very slightly hoUowed. Then
it turns upward, not with a bold curve, but with a slightly concave
sweep until it reaches the downward curve of the upper margin.
The costal ridge is narrow.
The point of the uncus is very short. The gnathos is smaller
and much narrower than that in alpina and, instead of being
notched at the base, proceeds outward in a straight line until the
curved extremity is reached. It is much more strongly squamous
than alpina.
The oedeagus is short and stout and the vesica is merely
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 339
thickened at the usual position of the cornuti. The 8th abdo-
minal tergite is not thickened.
Ithysia italica, var. florenfina (Stef. nec graecaria, Bdv.).
PI. CLXII, Fig. 1585.
In this form the ground colour is strongly suffused with light
brown whilst the markings and suffusions are much stronger than
in the type, and the thorax is quite brown.
Ithysia italica, var. cariiiolica, var. nova, mihi.
In this form the ground colour is grey heavily suffused with
blackish scales whilst the markings and suffusions are colder in
tone and much stronger than in the type. The thorax is dark
grey.
Ithysia graecaria (Bdv.-Staudinger). PI. CLXII, Fig. 1586.
Wing expanse : 35-36 mm.
This species was erected dehnitely by Staudinger in 1870, for
Boisduval's name, although proposed-in 1840, was without des-
cription.
The ground colour of the wings is a dead grey, slightly mixed
with yellowish or brownish scales in the type. In the deadness
of the colour, we hâve a contrast to the gloss of italica and alpina.
The brown tmge is much more évident in the hindwings. On the
forewings the first, médian and second lines are ail présent, as
well as the subterminal band. The médian line is very near the
second one, which, at the Çth vein, takes a rapid inward sweep to
strike the costa nearly at right-angles. The subterminal white
band has both of the usual suffusions and is broader and less
prone to be scalloped than in the other two species. The markings
on the hindwings hâve the same characteristics. Both the suffu-
340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE
sions and the lines on ail the wings are more linelike than in
the other forms and this character in the second Une in the
hindwings, is of great utility in distinguishing this insect from
its congeners. The veins are not outlined in black. The shape
of the wings is quite différent from that in alpina and italica,
for the forewings in this, in proportion to the hindwings, are
much shorter. In the hindwings, the inner margin is not strikingly
less than the costal margin, so that the upper angle does not
project as far as in italica, but is even rounded and turned in
toward the base. The termen of the forewings too, is more
rounded than in italica.
The thorax is grey, slightly brown mixed, and is not vcry broad
whilst the abdomen is brown with paler hairs.
The antennae (PI. D) are shorter than those of italica and,
while more strongly pectinated than those of alpina, are less so
than in italica. The pectinations too, are thinner. The antennae
are not pectinated to the apex; for five joints possess no pectina-
tions, whilst, on the four before thèse, those on the inner side are
much shorter than those on the outer side.
The genitalia come next (PI. C, No. i8).
The valves are of a totally différent type from the others.
Thcy are very broad. The edges are parallel, the upper side bcing
slightly hollow and the lower convex. Instead of having a tcn-
dency to being hooked at the extremity, they are evenly rounded
like the end of one's middle fingcr. They are actually broader
toward the end than in the middle. Tlie costal ridge is broad
and is weakly defined.
The gnathos is broad, and squamous and is rounded at the tip.
It is much more like that of alpina than that in italica but is only
slightly indented, not notched at the base.
The oedeagus is shorter and stouter than in italica and, as in
that species, the vesica lacks cornuti.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 34I
Ithysia graecaria, var. istriana, Staudinger.
This form is much whiter than the type and the markings are
gênerai ly weaker although variable in this respect.
The females.
Zonaria female needs no description. Its yellow bands sepa-
rate it readily although, I possess a totally black female (ab.
nigrà) from Russia. The females of the other three species, at
first sight so much alike, are easy to separate after a little prac-
tice. In ail, the bodies are generally black, more or less closely
covered with white hairs. The rudimentary wings are white
above, and darker below and they too are provided with white
hairs.
Alpina is the easiest to recognise, for sometimes the fur is
yellowish and in ail cases the msect is more closely covered with
pale hairs. The great point of différence however, is that the
face and collar are v/hite whilst they are black in the others.
At first sight, the séparation of the other two seems a difhcult
problem, but examination soon clears away the trouble. The most
obvious point of différence is, that the thorax of italica is much
broader than that of grœcaria and like the rest of the body, is
covered with fewer and shorter white hairs. The wings too, are
less hairy, and, whilst in both species they arc white above, in
italica they are jet black beneath; in grœcaria the undersides are
obviously paler being marked with a few white scales. The tips
of the wings in italica are more pointed. The antennae in grœ-
caria are slender and the joints are well marked, but in italica they
are thicker and the joints are masked by scales. The most satis-
factory points of différence are seen in the legs. Compared with
those of grœcaria, italica possesses enormously stout and strong
legs and the différence is nowhere more definitcly seen than in
342 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
the femora and tibiae. However, the différences are better taken
point by point thus.
ITALICA GR^CARIA
(i) Femora and tibiae much broa- (i) Femora and tibias weak.
dfr but less strongly scaled.
(2) Scales on legs ail black. (2) Both black and whitc scales on
legs.
(3) Scales weakly toothed. (3) Scales strongly toothed.
(4) Spurs nine-pin shaped thick. (4) Spurs concshaped not thick.
(5) Femora somcwhat regularly (5) Femora concave on upper sur-
club shaped. face.
(6) Tibias weakly liaired. (6) Tibiae more strongly haired.
In the legs, alpina and grœcaria resemble each other but in
alpina the femora and tibiae are even weaker than in grœcaria,
while the scales on them are slightly broader.
I shall now conclude my paper by giving a list of the localities
whence the various forms I hâve described hâve been received.
/. Zonaria, Central Europe ;
Var. Britannica^ England;
Var. Rossica, Ural M*^
Ab. obscura, England.
/. Alpina, Switzerland, Tyrol;
Ab. extincta, Switzerland.
/. Italica, N. Italy;
Var. Florentina, Florence, Modena.
Var. Carniolica, Carniola.
/. Grœcaria, Greece;
Var. istriana, Carniola.
The Hybrid BISTONIN^
By J. W. H. Harrison, B. Se.
PRELIMINARY AND GENERAL FACTS
The group of species, usually known under the generic name
Bïston (Leach) is just as much a " magazine " genus as the old
gênera Lycœna, Agrotis, Larentia, etc., in spite of the fact that it
contains but few species.
Two of the species, hispïdaria and sfrataria, included by Stau-
dinger, are obviously intruders hère, for strataria is almost con-
generic with betidaria, whilst liispidana, although not exactly of
the same genus as Phigalïa -pedaria and P. titea, is very close to
them and has been named the type of the genus Apocheima (Hb.).
The relationship between stralaria and betularia, and also that
between hispïdaria and pedaria is, well marked in ail the early
stages, which only serve to emphasise the fact that hispidaria and
strataria cannot be forced into any natural genus which will
include the others, of which hirtaria may be regarded as a typical
or primitive form.
As the type of the genus Bïston (I^each) was fixed as strataria,
it is necessary to find new generic names for the others. I hâve
previously pointed out {Entomologist, July iQio) that the follo-
wing are the correct generic names.
344 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
(i) Lycïa (Hiibner), type hirtaria (^chosen by Hulst, in 1896);
other species : Jirsaria (Walker).
(2) Ithysia (Hiibner), type zonarïa (Hulst, 1896); other species :
alpina (Sulzcr); ïtalica (Harrison), grœcaria
(Bdv.).
(3) Pœcilopsis (Harrison), iy^^Q pomonaria (Harrison, 1910); other
species : lapponaria (B.), rachelœ (Hulst).
It is not necessary to repeat the characters of the gênera Ithysia
and Lycia hère, but, as there has been no previous diagnosis of
the new genus Pœcilopsis, the deficiency is remedied now.
Pœcilopsis, gcn. nov., Harrison.
Imagines not large. Maie fully winged. Head, thorax and
femora thickly covered with rough hairs mingled with strong red
scales and hairs ; not quite so rough as in Lycia, but much more
so than Ithysia. Abdomen more slender and hairy than in Lycia
or Ithysia, red speckled or lined. Thoracic crest f aintly indicated.
Antennas strongly pectinated although not quite to the apex. The
palpi short and the tongue slight. Termmal spurs of posterior
and middle tibias very weak or practically obsolète contrastmg
greatly with the development of thèse spurs seen in /. italica,
grœcaria, etc.
Wmgs more or less hyaline and the lines nearly obsolète.
Vems very strongly marked. Neuration much as in the other
gênera except that veins 3 and 4 in both pairs of wings are
separate or rise from a point (PI. N, Fig. 2). Costal hollow well
marked and fully scaled with orange scales.
The maie genitalia (See PI. E and F), like those of ail the
other gênera, are very simple.
We hâve the strongly chitinised uncus with the end shaped like
a bird's head, with the tip of the bill rounded and clothed with
stout hairs. Then ventrally, we hâve the chinlike gnathos with a
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 345
strongly squamous surface. In shape, this is characteristic of the
genus as it is much larger and broader, although more pointed,
than in either Lycia or Ithysia; nor has it the tendency of thèse
to be iiidented at the base.
The valves, too, are simpJe and are stronger toward the tip than
in the others. There is thus less appearance of a falcate extremity
produœd. In gênerai outline, the valves are shaped roughly like
one's thumb viewed from the side and including both joints,
although perhaps the tip is more rounded. The costal ridge of
the valve is narrow, slightly thickened and raised. Along its
whole length the valve is clothed with thick hairs.
The œdeagus is short and stout, and not thickened whilst the
vesica is provided with a band of exceedingly strong cornuti
arranged somev/hat like a comb. Thèse contrast strongly with
the obsolète or barely indicated, cornuti seen in Ithysia and Lycia.
The female is short and stout and, although the gênerai colo-
ration is black, it is covered w^ith rather long w^hitish hairs, and
is plentifully besprinkled with red or orange scales. The rudi-
mentary wings are more linear and pointed than in Ithysia, and
the wing hairs are much longer. As in the other gênera, the ovi-
positor is long and its somewhat bilobed tip covered with a few
hairs.
The pupa is not so stout and is more regularly conical in the
abdomen than in the genus Ithysia.
Compared with that of Ithysia, the larva is less smooth, not so
regularly cylindrical and is a little slimmer. The anal claspers
are much more spreading due to a more arboreal habitat. On
segment 8 of the abdomen are two well developed warts; the head
is smaller and less square eut than in Ithysia.
A biological point of différence, which seems to be of some
importance, is that the larva in Pœcilopsis, when disturbed, simply
clings more tightly to the food plant, as I hâve seen repeatedly in
fomoruiria and lapponaria, whilst in Ithysia, it falls at once, curls
itself up, and feigns death.
340 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Phylogeiiy.
The phylogeny of the gênera in the group is not so clear as
would appear, but the following looks to be the most logical
séquence. It seems to me, that Bision stratana, so often used as
the type of the family, is so far removed from it, as to be in some
respects the last remnant of the forms Connecting the Lycïads
with the Ennondds through the genus Gonodontis. The ancestral
form, tlierefore, of thèse various gênera was some species of which
Lycïa hirlana and L. iirsaria are the existing représentatives.
Very early, the genus PhigaLïa branched off only to yield in turn,
firstly, the genus Microbiston, and secondly, Apocheima hispi-
daria. y\fter a period of development the forms included in the
genus Ithysia were evolved. This genus, of which /. alpina is, in
ail probability, the oldest form, tends to break into the two gênera,
Ithysia vera, containing the species zonaria and alpina, and the
subgenus Melanocoma, comprising the species, M. grœcaria and
M. italica. Perhaps the most highly specialised of thèse four
species is /. zonaria. The Lycia main stem now continued to
develop along lines of its own, finally to yield us the branch
Pœcilopsis, and in this, we hâve the species pomonaria, which
seems to be stable, and rachelœ and lapponaria, which are more
or less in a state of flux.
No attempt is made above, to account for the origin of various
other gênera, such as BoarTnia, Hybernia, etc., ail more or less
allied to the species now being discussed. Some of them approach
very closely to the Lycia group at varying points in their life
historiés.
Biology of the species.
The biological characters of the species are much the same
throughout the whole of the gênera. The moths appear very early
in the year. Again the four species A. hispidaria, P. pedaria,
B. si rai aria, A. betularia are seen to be aberrant ; hispidaria,
LÊPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 347
pedaria and stralaria appear before the species we are considering
and betidaria appears considerably later. The month of April is
the usual time for grœ caria, hirtaria, lapponaria, etc.
The moths émerge late in the afternoon, generally between
4 P. M. and 6 P. M., although odd nidividuals émerge earlier in
the day. They do not commence to move until dusk. The time
of flight is but short, but I hâve seen maies, which hâve not paired,
sometimes hâve a second flight about lO P. M. Just before day-
break, the normal second flight occurs, when pairs, which hâve
copulated during the previous evening, may separate and other
pairings may take place. The usual time of séparation, however,
is late afternoon, whether pairing took place 24 hours, or only
12 hours previously, but I hâve known of many cases of pairings
lasting 2, 3 or even 4 days. The pairs, during the day, rest on
the trunks of trees in the case of pomonaria and hirtaria;
the other species can be found in copula on any suitable low plant.
In ail cases, the maie is belov^ the female. Unpaired maies rest
î'n similar positions and, when disturbed, close theu' wings, curve
the abdomen under, drop and feign death except in the case of
hirtaria and pomonaria, which flop backward, but rarely feign
death for any long period. The females of ail the species except
hirtaria behave in a similar manner, curving the abdomen, and
dropping. Only lapponaria çj has been observed to fly m bright
sunshine, but females of the other s may be seen during the day
wandering around at a fairly rapid rate, seeking to lay their
eggs. The eggs are thrust by means of a very long ovipositor
into crevices in the bark of trees by pomonaria and hirtaria, into
the dead corollas of various species of Erica and other plants,
by lapponaria, or into sheathing leaves and hollow stems of
grasses, as in zonaria, grœcaria, etc.
The ova remain without hatching for a period of three to six
weeks, depending on the température. The larvae émerge and are
exceedingly agile créatures. They are able to flnd their way
through the smallest holes; otherwise, of course, owing to the
positions chosen for oviposition, and to the fact that the ova are
34^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
laid in thick layers, very many would never reach the food plant.
Once started feeding, they feed up fairly rapidly and, except in
Northern and Alpine localities, are ail buried for pupation before
August.
The food plants of the various species are many and of varions
natural orders; pomonarïa and hutaria will feed on most forest
trees, the former preferring oak and hawthorn and the latter (in
my expérience) birch. Lapponaria in Scotland delights in Erica
and Calluna although generally fed in captivity on birch and
hawthorn ; abroad it has been found on birch and larch. Ursaria
seems attached to poplar, but rachelœ has a similar weakness for
dwarf willows on the prairies. AU the other species, grœcaria,
alpina, zonaria and italica live on various low plants, of which
yarrow {Achillœa Millefolium) is the spécial favourite, closely
followed by trefoils {Lotus, etc.) in the case of zonaria and broom
{Cytisus scoparius) in the case of italica. The variety : istrianiis
of grœcaria, is said to feed also in various species of Salix — a
food plant that the other species will eat.
After pupation, the pupas remain unchanged for about two
months, when the imago develops in the majority of cases; it,
however, remains in the pupal shell throughout the winter.
Exceptionally, in zonaria, there may be an autumnal émergence.
A certain proportion of imagines, varying with the species, and
with the brood, fail to develop and lie over for two, three, four
and even five winters. Lapponaria, grœcaria and alpina are worst
offenders in this respect, but none are free from it. Even pomo-
narïa. and hirtaria pupse to the extent of two or three per cent, lie
over two winters but never longer. It is noteworthy that the imago
in P. pedaria, A. betidaria and B. strataria does not develop
eatly.
It would be profitless to repeat ail the structural characters of
the group, for the various points hâve been emphasised in descri-
bing the genus Pœciiopsis; the gênerai appearance of ail stages
must be given.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 349
The ovum (See PI. G and H).
The egg is somewhat Hat and more or less oval in outline,
although the outline varies greatly on account of the soft nature
of the shell, the neat manner in which the ova fit into the crevices
into which they hâve been pushed, and the fact that they are laid
in cakes. Roughly, except in the case of sonarza, the eggs are ail
of the same size. The surface is bright and shining and is very
variable in colour; it is of a bright apple green in the earlier eggs
laid, and of a yellow green or even cream when the female is
almost spent. Strange to say, the eggs, when laid, are in ail
species, sometimes of a yellow which in many cases varies to
a bright orange red. The surface of the ova is covered with f aint
reticulations.
The egg of zonar'ia is quite différent from those of the others.
It is much larger even than that of hïrtarïa which, in spite of the
size of the imago, possesses an egg the same size as that of lappo-
naria. The surface, too, is a dead green colour of a very différent
tone from the bright green of the others.
Before the ova hatch, they become a dirty grey colour which
gradually passes into a bright metallic black just before the larva
émerges.
The larva.
The ground colour of both head and body, in the young larva,
is black. On the first five abdominal segments, is a transverse
white bar, which seems almost continuous to the naked eye. Under
a lens, it is found to be interrupted dorsal ly and just before the
spiracular area is reached. Almost in line with this bar on the
spiracular line, is a large white spot, produced rather strongly
anteriorly and more faintly behind. Between this spot and the end
of a bar, is another white spot, and there may be a similar one
ventrally. In ail the species, except pomonaria, the large spots are
found in the thoracic segments. The larva has a white collar; faint
350 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
white bars, also, are to be seen at the base of each leg. Before the
anal plate, in Lycia and Pœcilopsis, there are two white spots, but
their absence, in Ithysia, is compensated by the early development,
both dorsally and ventrally, of longitudinal stripes.
Of course, it is to be understood, that there are certain différences
of spécifie value in the larva^ of each species.
The larva in its last instar, is more or less cylindrical, varying
in this res^iect with the genus as do one or two other structural
points which will be emphasised later. Attention is now drawn
to the scheme of markings, v/hich is common to the adult larvae
in the group. The ground colour of ail may be of a grey tint,
but in rachelœ, hirtarïa and lapponaria it is usually purple; in
pornoîiaria a cream of somewhat grey shade, and in the others,
a grey tending more or less to yellowish green. The head is grey
or purple, strongly black spotted. The dorsal area is provided
with six more or less broken longitudinal stripes, outlined with a
black edging, which is generally continuous in Lycia and Pœci-
lopsis, but broken and irregular in Ithysia. On abdominal
segments i, 2, 3, 4, 5 in the former gênera, the original transverse
bars persist and are well marked to the end, but in Ithysia,
they become obsolète early. A similar state of affairs holds
with the collar. Before the well marked anal plate there are two
yellow spots in Pœcilopsis and Lycia, preccded on segment 8, by
two large warts; both the warts and yellow spots fail in Ithysia.
There is a spiracular stripe, weakly developed in ail exccpt
Ithysia, in which it becomes sometimes very broad and strong.
In the others, hov/ever, the large yellow spots along the spiracular
line are very large and prominent. Before and after the yellow
transverse bars, and before the yellow spiracular spot, there may
appear strong black shadings in Pœcilopsis and Lycia.
Ventrally, we may hâve four or even six longitudinal stripes,
similar to those on the dorsum. The legs and prolegs are gene-
rally like the ground in colour but they possess obscurely paler
markings. The plates on the prolegs and the anal plate are
slightly darker than the ground colour and are heaviiy speckled
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 35 I
with black spots. In Pœcilopsis and Lycia, two of thèse spots
on the anal plate, bearing bristles, are very large and so are four
similar ones on the postcrior edge in ail.
Pupa.
The pupae are large and stout for Gcomcirid pupas, and are
brown of various shades in colour. The whole surface is minutely,
though regularly, pitted. The usual pupal bristles are weak on
the thorax and abdomen, but become very strong on the head.
Viewed from above, the pupae are fairly regular in breadth until
the 4th abdominal segment is reached, after which they taper more
or less regularly to the two side spines which are found before the
terminal spine of the anal process which projects, like a spike,
after this and gives rise to two fmer spines. It is to be noted,
that segment 8 is broader and longer; in proportion, in Pœci-
lopsis and Lycia it bears two very obvious dorsal warts. Viewed
from the side, we hâve an abrupt upward curve to the metathorax
and a gentle curve down after that to the /th abdominal followed
even independently of the two warts by a rise in the 8th segment.
The fall after that to the ends of the anal spine is regular. The
spiracles are small but very distinct as is also the scar of the last
spiracle in Ithysia. The wings cases are rather small; those of
the legs cases are quite neat but the glazed eye is not prominent.
Needless to say, the antennae cases are very broad and the
pectinations generally well shown even m the females. For the
most part the female pupse simply vary in their superior stoutness
and their erenital scars from those of the maies.
Imago.
The markings of the maies are those of the typical Geometer,
but, for the sake of convenience, it seems best to look upon the
first three dark bands of the forewings as the first, médian and
second respectively, but to regard the subterminal pale band,
352 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
wliich may hâve a black suffusion both before and after it, as the
subterminal line. The same scheme holds on the hindwings,
except that the first and médian lines may be absent. White discal
spots edged with black may be found on the transverse veins m
ail four wings. To show the scheme of neuration, wings of
zonaria and rachelœ (PI. N) are selected as types, although the
neuration varies generically and, slightly, speciâcally. The shape
of the wings, too, differs with the species, slightly in some and
greatly in others. Both thorax, abdomen, face and femora are
strongly covered with fur which is much better developed, stouter
and more bristle like in the female. The antennae are large and
well pectinated. The gênerai description of the genitalia of
Pœcilopsis will serve for that of the group. Except in Lycia, the
females are practically wingless and, at most, possess rudimen-
tary wings incapable of fiight. The female of Pœcilopsis has
already been described. That of Lycia is well known and is not
hère discussed whilst those of Ithysia are black, yellow ringed in
zonaria, but black adorned with pale hairs in the others. The
wings in Ithysia female, are fairly broad for their size and are
heavily covered with white scales and bristles. The antennae are
simple in Pœcilopsis and lycia, but I hâve seen slightly pectinated
female antennae in italica and alpina and those of ail are strongly
covered with scales.
We now come to facts concerning the hybrids themselves. The
preliminaries concerning them are given first and ail theoretical
considérations will be reserved until after the larvae, etc., are
considered.
Cage used.
As a resuit of my experiments with this group I hâve come
go the conclusion that a very large cage is just as fatal to success
as a very small one. In the first case, the insects fly too wildly
and seem to pay little attention to each other, whilst in the latter,
they dash about and destroy each other. AU the cages I hâve used,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 353
have been cylindrical. I take a ring of copper wire of about
20 cm. diameter and cover it with book muslin. I then take a
sleeve af the same muslin about 45 cm. in length and sew it to
the ring so as to make a cylinder with the ring at one end. Next
I sew dovvn the side of the sleeve and finally fix another ring like
the first inside but 15 cm. from the mouth. I thus have a neat
cylindrical cage into which the insects are placed. The open end
is then tied with string, and the cage laid on its side until pairing
takes place, when it is inverted, so that the insects can lay their
ova in the crevices which form naturally where the cage is tied.
To secure pairings.
The best results are obtained by using an excess of females, as
the maies, instead of disturbing each other seem to settle down at
once if they intend to pair. It is generally stated that the présence
of an additional cage containing reciprocal pairs assists pairing.
I &nd this to be of no help whatever. If pairing is going to take
place, it does so in any case, and the factors that assist it are
meteorological ones. A gentle through current of warm air is a
very great aid, but, even with this help, if the wind is in the north
or east out of doors, pairing may by delayed indefinitely. Fortu-
nately, ail the species are very longlived and pairings may be
delayed for 14 or 15 days, and then be satisfactorily obtained in
the end. Gentle forcing of hirtaria pupae may be necessary to
cause their émergence to synchronise with that of the other s.
Variation of ease in obtaining pairings.
The various maies (or possibly the females) behave very errati-
cally in respect to ease in pairing. I hnd that P. pomonaria maie
pairs at once with any species presented to it. This, of course,
dépends too on the acquiescence of the female. Hirtaria malc,
too, seems to pair readily with, and be accepted by, any females.
In default of a female they will pair with each other and then
23
354 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
the claspers are attached to the thoracic crest of the weaker maie.
Zonaria maie, on the contrary, is very curions in its behaviour.
On some occasions it makes no endeavour to pair and tlien, on
others, especially with liirtaria females, the females refuse. When
pomonarin happens to provide the female it pairs readily enough.
Both maies and females of ail the hybrids pair freely ïnter se
and with the whole of the other species Ôf the group. In fact,
their sexual instincts seem developed to a higher degree than those
of the parents if that were possible.
Time of pairing.
Pairing may take place about dusk and, rarely, about lO P. M.,
but the majority of the pairs are formed between 5 A. M. and
7 A. M. The pairings last gênerai ly from early morning to about
6 P. M., although not mfrequently, in the crosses involving zonaria
maie, pairing may last two days and, abnormally, for even three
or four days. Conversely, especially with hirtaria maie, copulation
may occur latc at night and the pairs may be separated and
eggs laid by 7 A. M. next day.
Attitude of the pairs.
The pairs is most cases rest in the usual attitude on the sidcs of
the cage, the female with its head up and the maie with its head
down. Usually, however, I find zonaria maie to pair and then to
hang as one often sees maies of the varions Heplalids. Excep-
tionally, hirtaria maie may do the same but I hâve never observed
this occurrence in the others.
Egglaying.
As a gênerai rule, the females proceed to lay at once and may
often be seen walking about with their backs arched and their
ovij.ositors waving" about from side to si de in search of suitable
LÉPIDOPTÉROLOGIE COxMPARÉE 355
crevices in which to deposit the ova. When once a suitable spot
is found, a whole batch of ova is laid bef ore a new place is chosen.
The only crossing that is troublesome to secure ova from, is that
of hirtaria çj x ponionaria Q. The pomonaria females some-
times wander about for days without laying. I persuade them
to lay by sealing them in a chip box along wilh a pièce of bark.
Ail the others lay very frecly in crevices in chip boxes, m crushed
scraps of newspaper or in the folds of the muslin cages.
Usually, after pairing with maie of hybrids harrisoni or
(lenhann, the females lay a few ova and then call for maies again
by gently vibrating the protruded ovipositor; in extrême cases
they seem to be f atally injured and die at once. Harrisoni females
do the same when paired with maies of any species.
Fertility of first crosses.
If the pairing has lasted for the normal time, it is quite an
ordinary thing for lOO per cent, of the ova to be fertile, except, of
course, when either parent is hybrid in origin. Very often in the
case of the cross hirtaria cf x zonaria Q, the ova dcvelop for
varying stages and then the embryo dies.
Fertility of second crosses.
Thèse are generally quite stérile; I once secured one larva from
Jiarriscni cf x hirtaria Q , and, from certain broods of hirtaria Q x
hunii cf, hirtaria g x pilzii cf, and ponionaria cf x pilzii Q, about
3 % of the ova hâve hatched.
Foodplants.
Hawthorn {Cratœgus oxyacaniha) is, par excellence, the food
plant to use, although birch {Betida alba) and sallow {Salix
caprea) are almost as useful. Ail of the hybrid larvas will eat
thèse and thrive well but the leaves of most forest trees rre
356 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
accepted. None of the hybrid larvae vill eat yarrow {Achillea
Millefoliuni) or other low plants, so that if the crossings hir-
taria cf x zonaria g, povionaria (^ x zonarïa Q, hirtaria cf x
grœ caria g occured in Nature, the young larvae would inevitably
perish.
Rearing the larvas.
I seal the ova, when about to hatch, with a small twig of
hawthorn in a glass topped tin box of lo cm. diameter. This
sealing is necessary, as the young larvae can get out of any ordi-
nary box. When the larvse are in their second instar I sleeve
then in a muslin sleeve on a leafy twig of hawthorn. As soon
as the larvae are full grown, as can be perceived by feeling them,
for when fullfed they are very hard, I transfer them to a large
flower pot half filled with tightly pressed, moistened cocoa-nut
refuse or leaf mould and cover the mouth of the pot with muslin.
When the larvae hâve been buried about six days, I dig them up,
and lay them on damp cocoa-nut fibre in tin boxes, such as I feed
them in, and put the lid on. I find that then they pupate readily
and any tendency to mould is arrested, for dead ones are readily
seen and removed.
Diseases of the larvie.
The larvae are usually very sturdy and strong until the fourth
instar is reached, when a certain percentage nearly always develop
a disease, in which the frass is watery and of a bright red colour.
When the disease is only slight, it can be cured best by washing
them carefully in luke warm water, in which a crystal of potassium
permanganate is dissolved, and then isolating the affected indi-
viduals, but the best plan is to destroy ail that can be spared
as the disease is very infectious. Once the larvae pass the critical
stage, they are quite safe.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 357
Keeping the piipae during the winter and subséquent management.
It is best not to store the pupae at once, as a fevv always f ail to
harden and begin to give forth a curious nutty smell. Thèse are
best destroyed as they affect others. The sound pupœ are then laid
on well baked cocoa-nut refuse in a shallow glass-topped tin box.
They are next covered with carefully sterilised sphagnum moss
and the box tightiy closed. A dozen boxes so prepared, are buried
in simiJar refuse or in sphagnum in a large biscuit tin, which is
kept outside until October, wheii it is overhauled to note whether
there is going to be any partial émergence sucii as often takes
place with the females then. Earl)- in February, the pupae are
taken out and placed on ûbrc in large muslin covered flower-pots,
and covered with a thin layer of moss. It is necessary to watch
them carefully, as the feniale moths, having lost their instinct to
climb will not do so, and are thus spoilt. About 5.30 P. M., ail the
females are taken out and placed singly in chip boxes to expand
their wings; this expansion may be delayed three or four hours.
It is inadvisable to kill the females early, as they are full of a
green liquid which exudes when the insect is pinned. The best
plan is to keep them alive for two days and then, after killing
them, to prick them on the under side of the thorax and soak up
any exuding liquid with blotting paper before it ruins the fur.
158 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
II
THE HYBRIDS
Hybrids between " Lycia hirtaria " and " Ithysia zonaria. "
(A) Hybrid denhami = L. hirtaria cf x /. zonaria Q .
Hybrid denhami, Harrison {Entomologist, July igio).
The ova resulting from this cross are usually the earliest to
hatch, although no fi.xed time can be given, as the period is so
enormously variable, being anything froni three to six weeks.
As I mentioned before, the larvas will feed on the leaves of
most trees and shrubs, but refuse trefoils (^Lolus) yarrow {Achillea
Millefoliuin) coltsfoot (^Iiissilago Far far a), Mugwort {Artemisia
vulgaris), etc., which the larvas of the female parent delight m.
Description of larva in its varions instars.
ist INSTAR.
The length at the end of this instar was rouglily 4.5 mm. No
exact measurement can be given as the size of the larvae is so
variable.
Head. Black; shape just as in the adult larva.
Body. The ground colour is black and is, in this respect, just a
little nearer zonaria than to hirtaria owing to the smooth texture
of the skin and to the greater tendency to pale frecklmg. On
the ist, 2nd, 3rd, 4th and 5th abdominal segments is the usual
white bar arrangement of the juvénile larva of this group. The
style of the bars is much more like those in hirtaria, for they are
almost continuons with the w^hite spot on the spiracular line,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 359
whereas, in zonarïa, there are distinct breaks in the medio dorsal
line and just before tiie spiracular area is reached. However, the
small spot, between the end of a bar and the large spot, is provided
with a slight tail and is displaced obliquely, thus causing the faint
supraspiracular stripe to be more conspicuous just as in zonaria
larvie. The other longitudinal Hnes of zonaria are quite visible
in the hybrid larvaa — much more so than the corresponding
lines are in hirtaria. The spiracular line, under a lens, is not at
ail continuous and is not broad as in zonaria. As a matter of
fact, it is composed of the white spot common to both hirtaria
and zonaria, with a strong prolongation behind and downward,
and a fainter spot before. It is more like that of hirtaria in shape
but is primrose yellow in colour like zonaria. This line is stron-
gest on the first 5 abdominal segments but is présent, with the
spot, in a modified condition, both on the thorax and on the last
abdominal segments.
The collar is formed of a séries of white spots placed at the
ends of the longitudinal lines, and is thus interrupted as in
zonaria, although the spots tend to fuse into a continuous line
except on the medio-dorsal area.
riie anal plate is not large; it is tipped with setae and is obscu-
rely paler at theedges. The two white spots before this, bearing
two ot the primary tubercles, are présent as in hirtaria.
V^entrally, we hâve indications of the two medio-ventral lines of
zonaria, which, as in that species, are clearer on the subsegments
of the larva that bear the white transverse bars.
The legs and prolegs are blackish and at the base of the legs
we hâve a narrow white bar.
The primary tubercles are black, tcnding to be paler ringed.
The bristles or setae are very weak.
2nd INSTAR.
Length at the end 7 to 7,5 mm.
Zonaria larva, in this instar, somewhat approximates its adult
shape and there fore differs from hirtaria larva in being shorter
300 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
and more regularly cylindrical. Drnhami in this respect is near to
sonar ia, but it is a trifle longer than the larva of that species
Head. The head is black with one or two irregular paler
markings, representing in a very reduced form, the yellowish
markings of zonaria. In shape, the head, while not so square eut
as in zonaria, does not slope back so much as in hirtaria. The
usual weak setœ are présent.
Body. The ground colour is blackish grey.
The iive transverse bars on the first abdominal segments are
yellow, and are still quite distinct. In zonaria, they are rather
weak and are primrose in colour. Thèse bars, m many spécimens,
appear on the other segments and thus anticipate a condition
quite usual in hirtaria in subséquent instars.
The longitudinal stripes ■ — the doubled medio-dorsal, the sub-
dorsal, and the supraspiracular — are ail présent. The two medio-
dorsal stripes are much interrupted as in zonaria, and like that
species, are dilated at the bars and at corresponding points in the
other segments, but, as in hirtaria, are much more definitely marked
after the bars. The other stripes are very zonana-V\\<.Q in character.
The collar, which is composed of well defined yellow spots,
and the two yellow spots, which précède the anal plate, are clearly
marked and give us the most important hirtaria points in this
instar.
To the naked eye, the broad spiracular line is of the zonaria
type but, under a lens, it résolves itself into a bright yellow spot,
carrying one of the primary setap common to both of the parent
species, together with a séries of interrupted bow-shaped Imes of
varying breadth, thus forming a compromise between the yellow
stripe of zonaria and the fine white dashes of hirtaria. This line
continues fairly level before the yellow spot but becomes narrow,
and dips behind it.
It is much more developed on the thorax and last abdominal
segments than in hirtaria. The black spotted anal plate has two
jet black marks much larger that the rest and is tipped with
black warts bearing short, stiff bristles.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 361
The primary tubercles are very simple, being nierely small
chitinized portions of the body area bearing short fine hairs.
Ventrally, the ground colour is ahiiost unbroken except for a
weak représentation of the double medio-ventral stripe of sonaria,
which is much more clearly indicated on the subsegnient on which
are the yellow bars. The legs and prolegs are ail greyish black,
and are quite of the appearance of sonaria. At the base of the
legs are white bars. The anal prolegs are provided with a black
plate behind.
3rd INSTAR.
Length at end of this instar 13,5 mm.
Greatest breadth 1,4 mm.
Head 8 mm.
It is now much more like the adult larva, that is to say, to the
naked eye, it is very like a sonaria larva — a resemblance that
disappears when we examine it under a lens.
Head. The head is marbled, being a mixture of black and a
paler grey in colour. There is no indication of the purple of
hirtarïa. In shape, perhaps, it is more like sonaria, but it tends
to slope backwards and the tendency to notchmg seen in hirîaria,
is présent in a reduced degree.
Body. The shape is now totally distinct from that of hirtarïa,
which has actually, although not proportionately, a larger head,
and even m proportion, a longer body and very prominent sprea-
ding prolegs. It is stouter than hirtaria and is more evenly cir-
cular in section. The ground colour, now, is a grey black — not
uniform m tone — upon which the longitudinal stripes, with their
pale grey lilling in and jet black edging, stand out very conspi-
cuously. Those forming the medio-dorsal stripes are most regular,
and they are ûlled in with a grey tending to yellow. This stripe
usually expands to embrace the remnants of the yellow bars, but
there is much variation in this respect, for sometimes the bars are
quite as prominent as they were at first, and sometimes they are
362 lépidopt1':rologie comparée
obsolète. The other stripes are indistinctly outlined, and are much
interrupted. Thèse stripes, except the medio-dorsal ones, are
much less developed than in hirtaria and ail are very indistinct
and confused on the last abdominal segments.
The yellow collar is much more continuous than, and lacks the
beaded appearance of, that of hirtaria. The two well developed
tubercles, so well marked on the eighth abdominal segment of
hirtaria, together with their short bristles, are now quite conspi-
cuous but, in a few, they are just as in zonaria.
The anal plate is marbled as in zonaria, but the colour is more
greyish than yellow. Nevertheless, it is yellow tipped and this
yellow is interrupted by four blackish tubercles provided with
setas. Sometimes the larger spots, always présent on this plate
in hirtaria, are quite distinct. The two yellow spots before the
plate are présent and are shaped like a fish tail.
The spiracular stripe is broad and yellow, but the hirtaria yellow
spot is visible on it as a far brighter patch. It may even stand out
as orange surrounded by the primrose yellow of the stripe. The
stripe dips a little as it reaches the spiracles so that they
are above it, and are not enclosed in it, as in zonaria. In a few
of the spécimens, the stripe is reduced and, in addition, there are
présent the characteristic features of the spiracular line of hirtaria,
that is, just behind the spiracles, we hâve a yellow crescent shaped
spot, and beneath them a yellow dash. Thèse are more particu-
larly observable on the first abdominal segment and in spécimens
with a v/eakened spiracular line, may be suppressed elsewhere. The
spiracles are rather large and black and are situated in a suffusion
that may be continued along the spiracular stripe. The first
spiracle is the largest and is raised far above the common level
of the others.
Ventrally, the colour is blackish with two rather indistirct
médian stnpes of the type seen in zonaria similar to those found
on the dorsal area. The prolegs, too, are blackish although some-
what paler anteriorly. The are very distinctly shorter than those
of hirtaria.
LÉPIUOPTÉROLOGIE COMPARÉE 363
The legs are blackish but the space between is not conspicuously
yellow as in hirtarui. The primary tubercles are just as in the
last instar.
4th INSTAR.
Length 2,; cm.
I^readth 2,15 mm.
Breadth of head 1,7 mm.
The shape, while suggestuig triât of zonana is not exactly the
same as m that species. The body is longer and narrovver, and
the head, although not so small as that of hirlanu, is small.
The anal segments also differ owmg to the conspicuous dip from
the tubercles on segment 8 to the anal plate. It is just as distmctly
différent m shape and size from hirtana, as it is a trifle shorter,
and the two vvarts on segment 8 are much less and, similarly, the
two latéral anal pomts are much less pronounced.
Heàd. Ground colour pale, purplish in a few, strongly marbled
with black. The mouth parts, except the labrum, are blackish; the
antennas clouded at the base, but the clubbed tip is paler.
Body. The ground colour, although sometimes wholly shaded
with black, is a clear slate grey. The longitudinal stripes are ail
présent and the filling m, except in a few cases where it is yellow,
15 of much the same colour as the ground. Perhaps, if anythmg,
it is a little lighter in tint. The stripes are generally broken or
tend to break midway between the bars but almost m ail cases
the edging is dotted and incomplète as in zonana. The supra-
spiracular stripe generally, is merely represented by the irregular
remams of ther upper edging; it may be totally overwhelmed
by the blackish supraspiracular suffusion of zonaria.
The yellow transverse bars may now be quite absent in some and
présent in others, but, when absent, their position is usually indi-
cated by the blackish suffusion seen before or after the bars in
hirtana. In a few, the only trace of the bar is a duU orange mark
appearing on the two medio-dorsal stripes.
364 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The collar, formed by a séries of y3llow dots, is much better
developed tlian in zonaria and just behind it can be seen the
indistinct pale but black-dotted prothoracic plates.
As in hirtaria, the anal plate is well marked although plainly
broader and more rounded. It is a grey, tending to yellow, in
colour and terminâtes with a paler area on which are the four
tubercles mentioned in other instars. Just before it, are two oval
yellow spots replacing the two rounded ones of hirtaria.
The fairly large, black, somewhat rounded spiracles are situated
in a black suffusion which may or may not be independent of the
supraspiracular suffusion inherited from zonaria.
The spiracular stripe, as before, is of the zonaria type although
narrower, and clearly marked in it, is the bright-yellow spot of
hirtaria bearing one of the weak primary tubercles. In colour, it
is pale primrose and whilst reasonably regular on the first five
abdominal segments, it becomes irregular and waved on the last
ones.
On the thorax it is broken and, although never so clear and
yellow as on the abdominal segments, in many individuals it
is orange yellow. Beneath, the larva is smoky in colour and as
one proceeds outward, this smokiness increases until just beneath
the spiracular line it is dead black.
The double medio-ventral stripe now, for the first time, shows
some trace of the influence of hirtaria for it becomes slightly more
like a chain of hoops than a séries of barrels in shape. Still, the
filling in is yellow as in zonaria.
The legs are black, bi:t may be obscurely pale ringed. The space
between them now, is more distinctly yellow as in hirtaria and the
yellow freckles, suggesting the ventral stripe, which may appear
in this area in hirtaria, are présent. Between the legs and the
spiracular line is a small pale yellow bar. The anal prolegs are
practically midway in build between those of the two parents and,
consequently, a larva is unable to stick to a twig as hirtaria does.
In colour, the prolegs are smoky black with darker freckles which
become heavier on the posterior plate. Between the prolegs the
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE iô
J'-'D
body is flesh-coloured while between thcm and the spiracular line,
the colour is blackish with one or two paler marks. The tubercles
are just as before.
5th INSTAR.
Length 4,4 cm.
Head 3,5 nim.
5th abdominal 5 rnm.
Thorax a little over 4 mm.
In this instar it is much stouter and shorter than hirtaria, and,
when it walks, the loop of the back is not so far thrown forward.
This, of course, dépends on the approximation to the shape of
zonaria. It. however, is not so circular in section as m that species
nor so uniformly cylmdrical, for there is a gentle broadening
from the collar to the fifth abdominal segment. Thence it
becomes slightly narrower toward the end.
Hcad. Colour pale grey, yellowish tinted above and purplish
toward the mouth. It is lined and dotted with black much more
heavily than zonaria, but more lightly than in hirtana. It is pro-
portionately smaller than that of zonaria; still there is little deve-
lopment of the notching of hirtaria. The frons is more like zonaria
although the freckling seen in the apex of that of hirtana is clearly
visible. The two bristles rising from the two outermost of the lowcr
row of four spots on the frons, are very weak as in zonaria and
in no manner resemble the strong, stiff bristles of hirtaria.
The colour of the mouth parts is somewhat yellow brown, but
the labrum is pale, with a darker edging.
As in zonaria, the eyes are on a séries of black lines. The
antennae are much more distinct than in zonaria although perhaps
not so relatively broad. They are very like those of hirtaria for
we hâve a yellowish base followed by a black ring and a stout
pink club instead of a flesh-coloured base, somewhat clouded,
bearing a greyish club.
Body. The ground colour of the larva, in most cases, is a clear
coll grey tending to a stone colour in some; often, the hère-
366 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ditary influence of hirtaria is felt, and the whole larva is purplish
or smoke-coloured. The stripes are well developed. The two
members of the double medio- dorsal stripe are separated by a
wider space than in hirtaria. The edging is black and wavy and,
owing to its weakness at certain points, the stripes tend to be
confused at the anterior members of the trapezoidal tubercles and
to disappear after them. The filling in of the stripes is yellow
and hère we hâve a contrast to the sonarïa grey, and hirtaria
reddish-orange.
Ths subdorsal lines are much more parallel edged than in
hirtaria, but, nevertheless, as m that species, they are broader at
the beginning of a segment. Whilst the edging is less regular
than hirtaria edging, it is very much more clearly shown than in
zonaria.
The space in the ground between the subdorsal and subspiracular
stripes is more or less closely black-freckled although the rest of
the ground contains but few black dots.
The hirtaria influence, in most cases, where the stripe is not
overwhelmed in the black zonaria shading, is dominant in the
supraspiracular stripe for it resembles that of that species and the
original yellow spot on that line is clearly shown. In spite of the
fact that the edging on this stripe is for the most part decidedly
better marked than on the others, it is still not so clear and even
as on hirtaria. As if to emphasise the influence of hirtaria, the
filling in is not so yellow as in the other stripes.
Taking the stripes as a whole, compared with those of hirtaria,
they are more parallel edged and the edging is less continuons
whilst they are not so irregular as in zonaria. The space between
the stripes averages two and a half times the breadth of a stripe
instead of one and a half times as in hirtaria or one and three
quarters as in zonaria. As a matter of fact, probably owing to
the compromise in shape of the larva, the stripes are narrower than
those of either parent.
Although very veak, the yellow bars are generally indicated in
some way and serve to connect the medio-dorsal stripes with the
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 367
subdorsal ones. Thèse bars are outlincd with a neat black edging
Ihat sometimes completely obscures the yellow.
The collar is yellow and is interrupted with black. The anal
plate is distinct and is much rounder than in hhtaria. Its colour is
grey. closely black spotted, but the two larger spots bearing hairs,
so conspicuous to the naked eye in hiriaria, are much less visible.
It is outlined in dull yellow and the usual four black warts and
hairs are présent.
Before it, too, are the two yellow spots of hirtaria and the
influence of that species is seen in the présence of the two promi-
nents warts or tubercles on the 8th abdominal segment. Thèse
are brownish outlined and are less than those on hirtaria.
The spiracular stripe is in the position of the interrupted one in
hirtaria but, while more zonaria like in colour, gênerai appea-
rance, etc. ; it is brighter yellow and decidedly narrow^er. It is
furnished with the usual black edging. Nor is it so continuous
as that of zonaria for it tends to break at the middle of each seg-
ment. Above it stands quite conspicuously, the bright, clear, yellow
spot of hirtaria. In some cases, what appears to be a primrose
coloured branch, leaves it, and passing beneath, continues parallel'
to it for some distance. It is probably more zonaria like at the
beginning of each segment and more inclined to hirtaria toward
the end. Often, too, it is confused and doubled on the thorax.
The spiracles, which are large and black, not brick red as in
hirtaria, are in a dark suffusion before the yellow spots, which,
in spite of the confusion on the last abdominal segments, persist
there.
Beneath, there is a great likeness to zonaria. Even the medio-
ventral stripes are much nearer to that species and the effect of
hirtaria is but weakly seen. The subspiracular stripe is represented
by a little of the yellow filling in and a few scattered remains of
the edging. Between this and the spiracular line is a black suffu-
sion becoming deeper and deeper until the line is reached.
The legs are rather pale and are black marked. Between the
legs, the body area is yellowish, but before each pair of legs is a
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
brown somewhat triangular spot. Latéral ly, the legs are blackish
paler mixed, but some bear distinct yellow bars. The anal prolegs,
while less spreading than those in kirtaria, are more so than in
zonana. The posterior plate on the anal prolegs is dark grey,
heavily blackdotted. Thèse prolegs become somewhat yellowish
in front and, to a certain extents after the plate. The other
prolegs too, are grey, black-dotted, but near the hooks there is a
dull orange plate, also adorned with black spots. This is yellow
in zonaria and reddish orange in Inrtaria. The space between the
prolegs is yellowish, faintly flushed with pink.
The primary tubercles on both head and body, are just as in
previous stages.
Variation of larva.
As may be expected from the hybrid origin of the larvas, there
is a great tendency to variability, depending on the unequal
influence of the two species in any given individual. Resulting
from this, any given feature, structural or otherwise, may vary from
being the mean of what holds in the two parents, to an exact
reproduction of the condition of one species only. As one parti-
cular feature may be affected at any given time or ail may be,
we can thus hâve individuals showing every stage of transition
between the two forms. Further, as the two parent species are
descended from common ancestors, ancestral features, long since
décadent in the parents, may by introduced. It would be of little
use, where so many points of variation arise, to tabulate thèse
points, but I wish to discuss a condition of affairs that arises from
variation confined to hirtaria al one.
The larva of hirtaria is excessively variable, the variation con-
sisting in a total change in the ground colour which is usually
purple. It may become any shade from light grey to almost black
but this is not the feature I désire to emphasise. In many cases,
when the ground is darkened, the suffusion is irregular and local
but there is a particular case, in which the larva, before and after
a yellow bar, has a very strong almost black square spot which
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 369
may weaken posteriorly. Similarly, niidway between thèse suf-
fusions but on the space between the mediodorsal lines, another
suffusion is to be found. If thèse su ff usions are continued from
the first thoracic segment to the last abdominal, we hâve thus a
séries of squares, with the centre marked with a black spot, or, if
one calls the central black spot the starting" point, a somewhat
uneven séries of diamonds. Further, ail thèse spots may be trans-
versely joined up by a strong smoky shading. This form of
variation, although generally found ail along the dorsum of the
larva, may be confincd to the first five abdominal segments.
Lastly, the black spot in the middle of the back may be absent
ànd only the latéral ones developed.
Ail thèse variations may be passed on to the hybrid larva and
then it assumes some extraordinary forms, for it varies in ail the
other possible points quite independently of this. Tt is quite
impossible to arrange or describe thèse varying forms but some
idea of their appearance may be gleaned from the above description.
Habits of the larva.
The food plants of the larvae hâve already been enumerated
and are therefore not mentioned hère. The young larvae, although
so restive soon after hatching, soon commence to feed eating
small, irregular pièces out of the edge of the leaf and spinning
much silk in the process. They feed more espccially during the
night, but still are not averse from feedmg at day time. When
not feeding, they rest on the underside of the leaves with the
back arched and the legs away from the leaf. When the time
to moult comes, they spin a weak web of silk and attach the
prolegs to it. The masses of silk, spun casually, serve to fix the
legs if required. Usually, the skin is cast on the third day after
the larva œases to feed. As the larva grows older, it ceases to
rest on the leaves and to take small portions out of them when
eating, and rests on the twigs, head upward, with the back very
slightly arched and the legs in contact with the twig. More rarely,
they raise the head and remain thus with a silk thread anchoring
24
370 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
the head to the twig. When eating, at this stage, they prefer the
evening and eat whole leaves, even down to the pétioles. If dis-
turbed, they curl up into a U shape and drop, perhaps not so
readily as a zonaria larva, nevertheless they never stick to the
twig as a hirtaria larva docs. They do not remain curled up long,
for they soon œase to feign death and climb up the twig again.
When fullgrown, they do not bury themselves at once, but stay
for some hours at rest on the twig, probably to clear the intestines
of food. They then descend into the soil for a depth of about
ten centimètres and spin a very weak cocoon of silk and earth • —
a cocoon very like that of hirtaria. The larva rests in the cocoon
head upward and remains thus unchanged for a varying period
which is never less than six days. Just before changing, the larva
seems to become a light green colour mixed, on the abdominal
segments, more or less with mahogany brown. The larval skin
splits down the back and the pupa is soon clear.
Pupaj.
Immediately after changing, the pupa is green in colour, the
wing cases being a clear apple green, whilst the thorax and
abdomen are a whitish green with brown markings hère and there.
Gradually, the brown markings deepen in colour and spread,
within an hour or two, throughout the larvas with the possible
exception of the wing cases, which may remain green of a yellow
cast to the end.
In pomt of size, it is a mean between the two species. Some
spécimens, however, almost approximate hirtaria whilst others are
as small as zonaria, but the latter may resuit from starving.
The surface of the pupa is much finer than that of hirtaria, for
the minute pitting, instead of tending to become linear, remains
point-like throughout, each point being clear and distinct as in
zonaria. The smooth fine texture of the wing cases is very zonaria
like. In colour the pupa more resembles hirtaria, although the red
brown is much brighter. It does not at ail suggest the yellow-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 3/1
brown zonaria pupa. The wing cases are clearer and more waxen
like than those of hirlaria, but, nevertheless, they are still red
brown, a very few approaching the green of sonar la; by being
somewhat yellowish.
The combination of the colouring and pointing causes both
zonaria and denhami pupas to be glossier than those of hirtaria.
The dorsal vessel, which stands out so well in zonaria, but not
in hirtaria, is barely visible in denhami. The antennae cases are
broad and flattened, the well marked and raised pectinations of
hirtaria being absent. The tongue and leg cases follow zonaria;
they are smooth and neat, instead of being irregular and striated
as in hirtaria. The scars and prominences showing the position
of the labrum and mandibles are less conspicuous than in that
species.
The spiracles are nearer the segmentai divisions and are
rounder, less, and more markedly depressed than in hirtaria
although the scar of the last abdominal spiracle is much less
obvions than in zonaria and more resembles hirtaria. The varia-
tion in the last respect is very slight. The remains of the two
warts on the 8th abdominal segment are generally, but not always,
absent. The maie génital organs are well marked, the scar being
smooth and neat as in zonaria.
The side spines on the loth (?) abdominal segment do not
follow hirtaria for they are short and obtuse. The base of the
anal spine in denhami and hirtaria, is broad, roughened and
striated, giving rise to two terminal spines at once without the
development of the smooth stem seen in zonaria. This base is
distinctly concave in hirtaria and denhami but not in zonaria.
The shape of the chrysalid is much as in the two species for
they differ but little in gênerai outline.
The above, of course, only includes the maie pupœ; this hybrid
never produces a female. As in ail the others, the imago, if it
is to come out the year following pupation, develops in the
autumn of the year the pupa is formed. Generally, however, a
small proportion lie over for two winters.
3/2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Dehiscence of pupa.
When the imago is emerg'ing, there is very little, or no tendency
for the pupa to rupture down the thorax; the leg and tongue
case cornes off in a mass except for a very little space at the end
of the antennas. The imago works its way out of this hole.
Imago. PL CLXI, No. I5;2.
The imago émerges naturally several weeks before the normal
time of the parents, the following being six dates chosen at
random from my spécimens, March 3rd, March gth, March loth,
January 24th, March i6th, March loth.
The ground colour of the insect is very pale ochreous, in which
it resembles none of its immédiate allies, although of thèse, it
comes nearest Ithysïa italica. However, in colour, it is exactly
like Microbiston turanicus (Stgr.), a species it somewhat closely
approaches in the directions of the lines. This ground, as in
hïrtaria, is more or less speckled with black. Probably the
ground colour is a compromise between the somewhat gamboge
yellow of English hirtarïa, and the almost white ground of the
maie of zonaria. It is slightly nearer hutaria than is hanisoni c?.
In shape, the wings are much the same as those of both parents
but in the one definite point in which zonarïa is différent from
hirtarïa i. c. the somewhat concave costa, it is like zonaria. Pos-
sibly, however, the wings, even in proportion, are slightly broader
than those of zonaria.
The first line, which is practically obsolète in zonaria, is
strongly in évidence; it is much more curved than the corres-
ponding hirtaria line, which is riearly straight as it leaves the
inner margin of the wing. After the bend it strikes the costa
much more obliquely than in hirtaria. Sometimes, as in the latter
species, it may be doubled. The médian line strikes an almost
straight line obliquely across the wing and through the cell and
shows very little tendency to turn inward as in hirtaria. The
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 3/3
second liiie is iiot in the form of an elongated S as m hirtaria,
but follows very closely the very slightly curved path of zonaria.
The remamder of the lines are awkward to interpret for the
praesubtermnial suJfusion in zonaria is one solid blackish block,
preceded by an equally solid white band, whereas the subterminal
band in hirtana, which is coloured lil>:e the ground, is preceded
by an irregular blackish suffusion, before which we hâve a patch
of the ground, traversed by a transverse Hne parallel to the second
line. Further, the subterminal band of zonaria is regular and
near to the termen, and that of hïrtaria shows a tendency to
scalloping and is further away from the termen.
In the hybrid, whilst the subterminal band is stronger, broader
and paler than in Mrtaria, it is also much broader than in zonaria
due to an attempt to combine the bands of the tvv^o species. In
hirtaria, the band shows a distinct interruption in the middle,
and this the hybrid displays. l'he prsesubtermmal suffusion is
weak and the additional line is présent as in hirtaria, but the
directions are those of zonaria. The terminal suffusion is more
solid and is less freckled than m hirtaria.
Compared with the latter species, the veins on both zonar'.a and
denhamï are more continuously emphasised in black, but like
hirtaria, those of the hybrid tend to be visible in the pale bands.
The fringes are ail of a unicolorous, smoky black colour as
in zonaria and not black spotted as m hirtaria.
In hirtaria, the ground colour of the hindwings is slightly paler
than in the forewings and the hybrid shows this character. In
zonaria, only the «^econd line and the subterminal white band are
developed, whilst in hirtaria, the médian, second, and subterminal
bands are more or less shown, but not to the extent of the two on
zonaria. The resuit is that, while some hybrids follow hirtaria
almost exactly, a great nmxiber show a weak médian line, but a
very strong and regular second Ime and subterminal band. The
latter lias the usual zonaria suffusion before it.
As the veins are not so heavily outlined in black as in zonaria,
the second line is regular and lacks the ragged appearance of
374 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
that form. The discal spots are more or less developed on ail
the wings.
The undersides of the wings follow the upper sides but ail the
lines, etc., are weakened.
The antennae are a little stronger than m sona/ia but the pecti-
nations approach nearer to the apex than those of hirtaria.
The face is covered with brownish fur without the pale admix-
ture of zonatia.
The thorax more resembles hirtaria in its roughly hairy, less fur
like, slightly crested appearance; the markings, however, follow
zonaria i. e. the blackish patagia are outlined in paler hairs as
in zonaria, and are not outlmed m black with a pale centre as
hirtaria. The coloration resembles neither, for the colours in
hirtaria are yellow and black, in zonaria, deep chocolaté and white
and in denhanii black and smoky grey.
The abdomen, which is very like that of zonaria, is black,
adorned with paler hairs and a yellow ring at the base of each
segment, although the blackish ground, under the influence of
hirtaria, is of a warrner tint than in zonaria.
The fur on the legs is greyer and less warm brown than in
hirtaria.
Wing expanse : DenJiavn 28-44 mm.
— — zonaria 27-29 mm.
— — hirtaria 38-50 mm.
Variation of imago.
The hybrid is enormously variable, possibly owing to the fact,
that, as no females are produced, the variation proper to that
sex is passed on to the maies that replace them. This idea may
be confirmed by the fact that no hirtaria maies are as dark as
those of the hybrid, although many of the females are. The
variation observed is due to the extension of the blackish scales
in the ground colour. The wings may vary from being almost
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 375
pale oclireous, to being almost totally suffused with black. Very
many beautiful and curious forms are thus produced, but as their
number is infinité, it is useless to describe them. There is but
little variation in the lines and bands, except that the subterminal
band niay be reduced in breadth.
Genitalia of imago. PL I, Fig. 29.
The uncus is much as in both parents, but the tip is more like
ihat m liirtana, benig broader and blunter than that of zonarïa.
The gnathos is squamous and m this resembles zonaria; the
surface in histarïa is more pitted than scaled. In shape, it is
broader than m zonaria and much more rounded.
The valves partake of the nature of those in both parents, for
the costal edge resembles hirtaria, while the outer margin, owing
to the mdentation near the tip, becomes somewhat falcate as in
zonaria.
The costal ridge is broad and raised, but not so much as in
zonaria. The oedeagus, relatively, is not so short as that of
hirtaria.
The cornuti on the vesica are very strongly developed into a
comb-like band of spines of varying lengths. This band is much
stronger that in either of the parents; the band in zonaria is
a combination of waits and a few long spines whilst in hirtaria
we hâve a band of eight or nine fairly broad double-pointed spines.
Habits of imago.
As there are no f emales, as was mentioned before, there is only
the maie to consider. The maie émerges as usual, late in the
afternoon but, although it usually expands its wings at once,
sometimes this may be delayed for some hours. The imago flies
and pairs in the usual manner and, when allowed to rest on the
bark of a tree, sits just as hirtaria does. If compelled to fall, in
3/6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
some cases it simply flops down like hirtaria but usually it assu-
mes the curious attitude described above m the case of zonaria,
and feigns death for some considérable time. It often lives a
very long time.
(B) Hybrid harrïsoni = I. zonaria cf x /.. hirtaria Q.
Ithysia hybr. harrisoni Œntomologist; July 1910).
This hybrid, unfortunately, was known under the above M. S.
name long before the name was published, and, as 1 was the ûrst
to use it in print, although I did not propose it, I hâve to stand
as the author and thus the insect becomes /. hybr. harrisoni
(Harr.). The food plants of the larvas are exactly the same as
those of the reciprocal cross.
As this larva and that of hybrid denhami are so much alike, it
is not intended to give a detailed description of the larva in ail
its instars, but simply to draw attention to the différences bet-
ween an average larva of harrisoni and a similar one of denhami
and to reserve the full independent-description for the last instar.
It is worthy of note that it would probably be perfectly feasible,
if one was rearing many broods of each, to match any give.i
harrisoni larva with one taken from the broods of the other cross.
ist INSTAR.
The larva, at first, is much less than the larva of denhami^ as
one might expect from the disparity in size between zonaria and
hirtaria ova, but, toward the end of the instar, the sizes of har-
risoni and denhami larvae are both just about 4,5 mm.
The only other points of différence are in the stripes, which
are slightly clearer in this form and therefore contrast more with
the blackish ground. This causes the larva, even to the naked eye,
to appear more freckled.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 377
2nd INSTAR.
Length at end, 7 mm. to 7,5 mm.
Again, there is but little différence between thc larvus. Harrisoni
appears a little deader black m the gromid colour although this
appearance may produced by the greater distinctness of the lon-
gitudinal Imes, more especially visible after the yellow transverse
bars, and on the last abdominal segments.
In harrisoni the two yellow spots before the anal plate are
nearly absent, as the mmute wart bearing one of the primary
tubercles is larger, and obscures the yellow to a greater extent.
The spiracular stripe, although much the same in gênerai appea-
rance as in denhami, is slightly less confused.
3rd INSTAR.
Length at end I3-I4mm.
Breadth 1,45 mm.
The larvée are now very like each other and the différences
are only in very small détails. In the marbling of the hcad, the
two colours are much more equal in extent in harrisoni.
The yellow bars, which even in denhami are tending to disap-
pear, are generally more pronounced ni that form than in this,
though both may be without them. The collar in denhami is
fairly continuous, but, in harrisoni, it is composed of three dots
at the end of the longitudinal stripes on each side.
In both, the yellow spots are developed before the anal plate
but they are generally larger in denhami.
The anal piate is more marbled in harrisoni and the outline
is more rounded terminally as in zonaria, than in denhami. Fur-
ther, the yellow outline is sharper and clearer.
The spiracular stripe is slightly paler and broader and has
less tendency to branch in harrisoni, and the yellow spot, inhe-
rited from hiriaria, is less observable. When présent, the yellow
spot beneath the spiracular line is more linear than in denhami.
The prolegs follow the anal piate in the character of the markings.
378 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The space betvveen the legs is mvicli darker in harrisoni and in
this we hâve a great contrast to the pale leg area of hirtaria.
4th INSTAR.
Length 2,7-2,90111.
Breadth 1-2,8 mm.
Head 1,7 mm.
The larva now, tnougn .•alili extremciy likc uiat of denhami
is to a certain extent nearer to zonaria.
The head is distmctly of the zonana coloration i. e. it is grey,
black mixed, but to a much less extent than in denhami.
In hirtaria and denhami, the space between the two medio-
dorsal stripes is greyer and cooler in tone to the eye than in
harrisoni and zonaria.
The anal plate and the spots before it, présent the same diffé-
rence as in the last instar.
As before, the spiracular stripe is broader in this and paler,
and thus the spiracles, which for the most part are without the
stripe in denhami, may be partly withm it or just touch it in the
présent form.
The stripes, too, show a greater tendency to hâve a vveak edging
and this is also a zonaria characteristic.
5th INSTAR.
Length 4,3-4,7 cm.
Head 3,4-3,6 mm.
Average breadth 4,6mm.
The différences in this instar are muca tiic same as in the last
and are therefore not repeated. However, a description of the
larva, made quite independently of the connection with either
hirtaria, zonaria and for the most part with denhami, is appended.
Head. The head is not markedly less than the ist thoracic
segment but is fairly small and can be retracted slightly into the
thorax.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 379
The epicraaia of the head are yellowisii, heavily biack ^potted
above, but becoming purplish about the eye area. The eyes them-
selves are situated on black spots and the space within them is
somewhat yeliow.
The Irons is lightly marked and the two outermost of the row
of four spots bear weak hairs. The mouth parts except the labrum,
are brownish and this is paler save toward the edges.
The antennae differ from those of deuhami, for they hâve the
base pinkish, with nidications of yeliow. The club and next joint
are dull purple and hâve a yeliow ring between them.
Body. Perhaps in this forni the 3rd abdonnnal segment is the
broadest. There is a gentle taper from this in both directions.
The larva is more or less stone coloured with, generally, a faint
purple flush. The whole larva may be suffused with blackish as
in denhami but never to such an extent.
The medio-dorsal stripes are very clear and distinct, but like
the others, they vary in breadth and tend to break and disappear
at the anterior trapezoidal tubercles. The edging may be quite
dotted in character. The space between thèse stripes is not equally
broad, being broadest at a yeliow bar. This irregularity varies
in différent spécimens and the stripes may be, in some cases,
almost parallel. In many, when the edging is weakened, the hlling
is yeliow, but when strong and continuous, the filling in is very
much like the ground colour. When the stripes are not greatly
broken, they are nearly parallel on the thorax and the last abdo-
minal segments.
The subdorsal stripe shows signs of disappearance, and the
edging and filling in are quite irregular, more specially near the
position of the transverse bars.
Similarly, the supraspiracular stripe is irregular, with a deta-
ched and broken edging, and a filling in that is scarcely obser-
vable and in some cases total ly obscured with black dots. The
space between the upper edging of this and the spiracular stripe,
may be blackish suffused.
380 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉK
On the last threc abdominal segments, ail Lhe dorsal bUipes
become confused and tend to mcrge nito one another.
The spiracular stripe varies greatly m breadth and regularity
and also in colour, but it is usually primrose tinted. On the last
subsegment it dips, and then a detached branch arises just behind
the yellow spot derived from hirtaria. It tends to break in the
middle of each segment. On the prothorax, it only exists as a
yellow spot before the spiracle, whilst on the meso- and meta-
thorax it is quite reddish. The usual yellow spots and lines of
hirtaria persist and can be observed as brighter spaces within
the stripe. The collar is very clear and is formed of yellow spots,
more or less connected, at the ends of the stripes. The prothoracic
plates are somewhat indistinctly outlined in paler yellow and Lre
black spotted.
The anal flap is grey, thickly black blotched, and the two pro-
minent spots and the four terminal warts émit short bristles. In
shape, it is a part of a broad parabola. Before it are the two
yellow spots found in denhami, but they are reduced by the en-
largement of the black base of the seta. On segment 8 may be
found two black warts which vary exceedingly in size; sometimes
they are black and sometimes brownish and pale ringed. The
spiracles are fairly large and rounded and are surrounded by
a pale ring, which is, in turn, outlined in black. In most cases
they just touch the spiracular line.
The slightly spreading anal prolegs bear a plate behind, which
in colour is grey, black spotted. In front, they are more purple
but are marked similarly. The other prolegs are coloured in the
same way, laterally, they may be yellow mixed. The space
between the prolegs is yellow becoming more purple behind.
The two medio-ventral stripes are fairly developed and are
very distinct on the last subsegment on which they approach each
other, only to continue nearly parai lel for the bulk of the next
segment, before the end of which they diverge again. The edging
of both is quite irregular and the hlling is in yellow. Between
the stripes, the ground is paler. As we approach the spiracular
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 38 I
line, the snioky suffusion increases in intensity and m il can be
discerned the remains of the subspiracular stripe which is very
indistinct except on the first subsegment; there the filling in and
edging are both somewhat clear and regular. Just beneath the
yellow hirtarïa spot and line, the spiracular suffusion becomes
more intense.
The legs are pinkish, black spotted on ail the joints except the
last, which only bears one or two black dots. The base of the
legs is darker, but laterally, are yellow freckles. The legs them-
selves, on the inner side are yellowish but the body area between
is purplish, marked with a large brown spot before each pair of
legs.
Variation of larva.
The variation follows the same course as in denhami, but there
are one or two little points in which it differs. The main one
is size. There is much greater différence in size amongst the
various individuals, because this form produces enormous wing-
less females, fully provided with very large ova. In this form,
too, the yellow transverse bars are more inclined to be represented
by two fine parallel black lines. Possibly too, there is a greater
variation both in the colour, and in the appearance of the spira-
cular stripe, which is more prone to be orange red in harrisoni.
Habits of larva.
The habits of the two larvae are very similar. Harrisoni, howe-
ver, sticks doser to its f ood, and is less apt to drop when alarmed.
Denhami feeds up much more rapidly, and is buried in the soil
about ten days before harrisoni larva?, which hatch about the same
time. In its cocoon spinning and other points in connection with
its pupation, it behaves exact! y like denhami.
382 LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Pupae.
a) Male pupae. — The maie pupae of harrisoni and those
of denhami are very close to onc another; there are the following
différences observable.
In appearance harrisoni cf is slightly less glossy, due to the
increase in the number of the little dépressions. The labrum is
a little larger, and, therefore, more prominent.
The chief différences are seen in the anal armature. The two
side spines on the loth segment are larger and distmctly pointed
and the two spines at the tip are smaller and generally insigni-
iicant. Some of the harrisoni pupae hâve tv^^o extra latéral points
on the larger spine. Thèse are présent as two prominences in
denhami, in hirtaria, they are never more than indicated, whilst
in zonaria their présence is even less marked.
b) Female pupae. — The coloration and pitting are but little
différent from those of the male pupa, and so need no description.
The pupa is shorter and dumpier than in hirtaria owing to the
stoutness and greater proportionate breadth derived from zonaria.
Viewed from the side, the dorsal and ventral tapers are almost
the same in harrisoni and zonaria but in hirtaria the ventral area
is nearly horizontal. Taking the fourth abdominal segment as the
starting point, the curve to the head in zonaria and harrisoni is
much more regular and semicircular in outline.
The anal spine in harrisoni forks after a gentle taper and
possesses no broad base. The two terminal spines spread and
hâve a larger angle between like zonaria. As in that species too,
the génital scars are neat. The antennas cases in zonaria arc
ridged longitudinally and the pectinations are not well marked;
those of hirtaria are not ridged but are strongly pectinated.
Harrisoni is distinctly intermediate. Just before the tip, the an-
tennae curve gently outward in hirtaria but not in zonaria, nor
so evidently in harrisoni.
The base of the wing cases in zonaria and harrisoni is very
narrow, causing the costa in zonaria to be nearly horizontal ; in
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 383
harrisonu owing to the hirtaria influence, it is slightly elevated
anteriorly.
Lying over.
Very few of the pupae lie over more than one winter, one or
two in each brood being the maximum and thèse only do so for
two wmters.
Dehiscence of pupae.
The maie émerges just as in denhami, but, in the case of the
female, there is a greater tendency for the thorax to be ruptured
and for the leg and antenna^ cases to be quite detached.
Imago.
a) Mâles (PI. CLXI, No. 1573). The ground colour is ochreous
of an even paler type than in denhami, and, while tending to be
suffused like that form, the suffusion is rarely so perfect; even
comparing somewhat similar spécimens of the two the lighter
patches in harrisonï are much whiter. This contrast in the paler
markings, is nowhere more perceivable than at the lower end of
the subterminal pale band and on the ground before vein one.
The various lines in the forewings except the subterminal pale
band, which seems a little broader in the présent insect, take the
same path in both forms; this, combined v^ith its pale colour,
makes it stand out more prominently in harrisonï. Just before
the band reaches the inner margin, it bends more decidedly toward
the termen in denhami, with the resuit that considering most spé-
cimens, the subtermirial suffusion is stronger and broader in Har-
risonï, whilst the prassubterminal, especially on the inner margin,
is more prominent in denhami. The veins are more clearly out-
lined in black and tend to be more continuous over the subter-
minal band in denhami. The hindwings are very différent in the
two hybrids. In denhami, the markings are highly developed
384 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
and, being regular, stand out more clearly, in spite of the pale
character of harrisoni ground colour. In practically ail spéci-
mens of denhami the second line and the subterminal band with
its su ff usions, are very clear, but in most spécimens of harrisoni,
only the second line is at ail continuously marked, the subter-
minal band being very weak and the suffusions obsolescent. As
in the forewings, the veins in (Icnhanii throughout are very clearly
outlined in black, but in harrisoni the definite outlining of tho
veins is restricted to the area beforc the second line. The only
other point of différence is m the thorax, in which harrisoni
approaches zonaria more closely than denhami does in the appea-
rance of the markings of the patagia.
Wings expanse as in denhami.
b) Females. In this harrisoni differs greatly from denhami
inasmuschas it does possess a female, and that a very curious
one, as one might expect, for the insect has to combine the normal
wing of hirtaria with the rudimentary one of zonaria. The wings
of zonaria Q in shape, are narrow, and short and pass to a some-
what rounded tip directly from the base, as the termen is sup-
pressed. Ail four wings are the same except that the length of
the forewings is 2 mm. and that of the hindwings 1,5 mm.
The shape of harrisoni wings is generally that of the spécimen
figured on PI. CLXI, fig. 1574, but there is grea.t variation m
this respect. Frequently, the wings are narrower and more
pointed, and the wing outline passes directly from the apex to
the base with one bold curve. The costa then has a gentle convex
curve instead of a slight hollow near the tip. Rarely, in other
spécimens, the wings hâve an area one third of the normal but
the proportions remain the same. The hindwings may, inde-
pendent of the shape of the forewings, become long and narrow
while, on the contrary, they may assume the same shape as in
hirtaria, of course, on a smaller scale. It is noteworthy that in the
shorter-winged examples, the wings are more thickly haired and
the fringes become longer and more bristle-like.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 385
The ground colour of the wings is whitish ochreous, very
strongly mixed with black scales, so much so, that the wings may
be wholly black. In some, the ground is yellower than in others.
The markings, such as they are, follow hirtaria but in very many
cases they are total ly overwhelmed by the black scales. Gene-
rally, as in hirtmia Q, the terminal suffusion is obsolète, and the
wings then terminate with a pale band. The praîsubterminal
suffusion is indicated and follows the same path as in the cf,
but is slightîy straighter. Before it, is barely visible the pale
ground and then, in some, a trace of the 2nd line. The space
along the inner margin before vein i, is distinctly paler, The
hindwings are nearly the same as the forewings, but are, for the
most part, paler.
Like hirtaria Q, the scaling of the wings is rather weak, but
the scales themselves are strong and hairlike, the tendency to
develop into hairs bemg very great along the costa and toward
the base of the wings, although the hairs are never so long nor
so pale as in zonaria. The pale fringes too, are coarse and hair-
like and blackish mixed. The veins are outlined in black and,
except that they are nearer together, they resemble in position
those of hirtaria Q. The antennae, which are short and thick,
are very like those of zonaria, for they are covered with white
scales.
The thorax approaches that of hirtaria in shape as it is longer
than in zonaria. It is rough-haired and, hirtaria like is grey and
black, the patagia being rudely outlined in grey. There is no
trace of the long pale hairs of zonaria.
The collar in zonaria is strongly marked and is pale in colour.
It is similar but weaker in harrisoni and almost undifferentiated
in hirtaria. The abdomen of harrisoni is stout; it is longer than
that of zonaria and like it, is black, yellow ringed. The fur,
however, is not so thick and long and resembles hirtaria fur in
appearance, but not in colour.
Ventrally, the face, thorax, abdomen and femora of zonaria
are cl ad with a thick covering of short pale hairs. Harrisoni
25
386 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bears a very much less developed covering of darker hairs, which
are less conspicuous than those of either parent, for what hirtaria
loses in colour, it gains m quantity.
Wing expanse 25-35 ^^i^-
Variation of imago.
The gênerai trend of the variation of harrisonï and den-
hami cf CT is exactly the same, but the suffusions in harrisonï
never cover the whole of the ground of the wings except the
subterminal white band, as they do in dénhami.
The direction of the variation in the females has been discussed
above and is therefore not repeated hère.
Teratological spécimens.
A) Mâle. I. The first spécimen is quite normal on the right
side and in the hindwing of the left side, but the left forewing
is slightly shorter than the right one. The markhigs are almost
normal before the second Kne, but after it, owing to the fact that
the second line is displaced and runs almost directly to the apex,
the other markings are forced out of their ordinary path and tend
to fuse at the upper margm.
A regularly curved portion of 3,5 mm. length and i mm. depth
is hollowed out of the costa just before the termen is reached.
II. The second spécimen (See PI. A, Fig. 11) is an extraordi-
nary looking object, and is figured. The left side is quite normal
but both of the right wings are affected in the same way. The
forewing is somewhat irregularly trumpet shaped, owing to the
grouping of ail the veins including those of the cell, together,
in one horny mass for one third of the length of the wing. For
this portion the costa is rounded and marked out in black. Simi-
larly the inner margin is hollowed out to form an almost perfect
semicircle with one end of the diameter at the base of the wing,
and the other at the anal angle. After this area, the veins are
almost of the usual form although vein I seems to be obsolète
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 38/
and so is that part of the wing. The various lines and bands are
almost gone giving the wing a very washed-out appearance.
The hind wing is quite normal on the costa and for the bulk
of its area but vein I, as it leaves the base, sweeps upward and
then down forming a semicircular ctirve. The portion of the
wing before this vein is suppressed.
The fur on the right side of the thorax is affected too for it
is much smoother and more zonaria like than that on the left.
The colours also are more like the pure black and white of zonaria.
B) Female. I. This female example was produced in the same
brood as the second maie spécimen.
In it, the left wings and right forewing are ail normal, but as
can be seen from fig. 10, PI. A, the other wing is strangely formed.
This is brought about by the curious distortion of the veins.
Vein I is longer than usual, but is not otherwise mal formed.
On the contrary, vein 2 is twice as long as usual, and takes a
bolder curve on its outward path. After vein 2 leaves it, the two
chief veins of the cell curve toward each other slightly and then,
when vein 3 passes off, it curves outward and downward to vein
2 and practically forms the margin of the wing. Vein 4 is either
absent or included in the thickened vein 2. Vein 5 forms a curve
similar to that of vein 3 but upward, and seems fused to vein 6.
Vein 7 is normal except that it is produced outward twice as far
as usual. The costa, therefore, is larger than in a normal example
and, instead of being slightly convex, is concave. After reaching
the end of vein 8, the costa rapidly curves down to meet vein 5,
giving the upper part of the wing the outline of a bird's head.
The portion of the wing between the transverse vein and veins
3 and 5 is absent.
Genitalia.
I. Mâle (PI. I, Fig. 30). The maie genitalia are very much
the same as those of denhami but there is a distinctly marked
approach to zonaria not visible in that hybrid.
388 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The valves are narrower and the tip is more falcate, as in
zonaria, than in denhamï. The costal ridge is not so broad and
is less raised.
The cornuti are shorter and less like a comb of spines. Perhaps,
too, their appearance is slightly more hiriaria like.
II. Female. The ovipositor is quite as broad as that of hir-
iaria, although it tapers more. The sheath into which it fits
however, is very much narrower. Otherwise, they are very much
alike and both are, except for the above détails, nearly the same
as in zonaria.
Habits of imago.
The imagines, like those of denhami, émerge several weeks
before those of zonaria and hirtarïa but the two sexes émerge at
différent times, the émergence of the female anticipating that
of the maie by an avéra ge of four weeks. Six dates chosen at
random from 'my séries of maies are March Qth, Mardi 2nd,
March loth, March gth, February i6th and March loth. Similar
dates, chosen likewise in a hap-hazard manner from my females,
are February 2nd, February iith, February ist, February 6th,
February i6th and February 8th.
Like denhami both sexes émerge late in the afternoon. The
maies climb up the twigs provided for them and nearly always
expand their wings at once, but the females rarely attempt to
climb having evidently, like zonaria females, lost tlîeir instinct
to do so, and, unless closely watched and isolated, become hopeless
cripples. When isolated, they rest for periods varying from a
quarter of an hour to four hours before elevating their wings for
expansion, which occurs slowly. After expand ing them however,
they allow them to hang over their backs a long time in order
to allow the superfluous liquid to evaporate off before raising
them to the ordinary position. On account of the abundance of
this liquid, thèse females are much given to saccular distension,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 389
which is soon remédiée! by means of a needle and blotting
paper. When dry, and at rest, the insect holds the wings in the
usual position of a maie rnoth. As one might expect from the
great disparity in size between the enormous body and reduced
wings the females are incapable of flight. When alarmed, they
nearly always drop as zonarïa maies do, curving the abdomen
under and holding the wings over the back. The maie only does
this on rare occasions.
Both sexes pair freely, but the results of copulation are the
same ni both cases. The ova produced are never fertile. Females
which pair with harrisonï maies, cannot lay their eggs and soon
call again, and harrïsoni female after laying a few eggs, behaves
in the same manner. It extrudes the ovipositor and waves it to
attract a maie. Sometimes, after a second pairing, it lays its
eggs much more freely. They are laid in the manner common to
ail the species and hybrids of the group. The female wanders
nimbly about, curving and waving her abdomen in search of
suitable crevices.
However, the ova, possibly on account of their size, are never
laid so regularly as those of a pure species. Occasionally, after
pairing the female dies at once, but for the most part they live
a month.
Description of ova.
The ova are very large; in fact, they are larger than those of
zonaria, which in turn are larger than hirtaria ova. The surface
is pitted and reticulated, but is dead in tone, as in zonaria ova
and is not glossy as in the case of Jiirtarïa; its green colour,
althought lighter, is close to that of the latter species. The shell
is thick and stout, but, m spite of that, the eggs soon collapse and
shrivel up.
390 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Hybrids between " Lycia hirtaria " and " Poecilopsis pomonaria. "
(A) Lycia hirtaria (^ x Poecilopsis pomonaria Q = hyhx'id pilsii
(Standfùss Ent. Zeit., Guben IV, page 142-143).
Though, as was stated above, the ova resulting from the above
cross are only laid with difhculty, when once laid, nearly ail are
fertile. It is no unusual occurrence for 90-100% to émerge and
to be reared safely.
Food plants.
Again the young larvae, although so apt to escape, take readily
to their food and commence to feed almost immediately. Ali
the food plants they prefer are forest-trees and shrubs, and of
thèse, they iike hawthorn {Cratœgns oxycantha) plum {Prunus
communis), sloe {P. spinosa) sallow (Salix caprea) and oak
(^Quercus robur) best. On account of its powers of keeping fresh
Cratœgus is always used.
Description of larvae.
ist INSTAR.
Length at the end 4,5 mm.
Owing to the great similaiity between the young larvae of
hirtaria and pomonaria, one can point out but few différences in
the three larvoe hirtaria, pomonana and pilzïi at this stage.
Ail hâve black heads and are blackish in the ground colour,
and also, ail hâve the usual white transverse bars and spots on
the ûrst five abdominal segments. Thèse bars and spots are
almost continuous to the unaided eye, but, under a lens, they are
found to consist of two transverse dorsal bars, at the lower ends
of which, on the future supraspiracular stripe, is a white spot
somewhat large in hirtaria, but minute in pojnonaria. In this pïlzii
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 39I
is very close to pomonaria. This white spot is folîowed in both
parent forms by a large white spot on the spiracular Une which
in pomonaria, is sometiines yellow tinted and in shape, quite oval;
in hirtaria it extends somewhat broadly and clearly anteriorly
and more f aintly behind. Pilzïi shows no tendency to form a spi-
racular stripe. The large white spot in hirtaria appears in the
thorax, and may appear on the last abdomnial segments, but, in
pilzii, vve hâve the barest indications of thèse. In pomonaria, they
are totally absent. AU three tend to develop the longitudinal
stri^-es toward the end of the instar. Before the anal plate in
hirtaria and pilzii, are two white dashes which are absent in
poiuo7iana.
The coUar is white and nearly continuous like that in hirtaria.
The ventral area, as well as the legs and prolegs, is blackish
except for slight traces of the white marks on the legs such as
are seen in hirtaria.
2nd INSTAR.
Length at end 8,7 mm.
Head. The head is black, like that of both parents. In size,
it is slightly iarger than pomonaria. It has a few short bristles
on the usual places.
Body. The ground colour is still quite blackish and the arran-
gement of transverse bars and spots, which almost makes a
semicircle on pomonaria and hirtaria, is now yellowish as in those
species. The sole différence between the semicircle m thèse is the
smallness of the supraspiracular spot in pomonaria — a character
that is transferred to pilzii. Perhaps, too, the bars are narrower
in pomonaria than in the hybrid and hirtaria larvae. In that
species, too, the pale longitudinal stripes are very weak and in-
distinct ; they become more visible in hirtaria and pilzii especially
after the bars.
In ail, the coUar is well developed, although that in pomonaria
is less dot-like and more continuous than in hirtaria. In this,
392 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
pilziï is quite intermediate but the coloration tends to pass along
the longitudinal stripes. In pilzii, too, as in hirtaria, we hâve the
two pale spots before the anal plate.
The spotting on the spiracular line is nearer to hirtaria. Po-
monaria there, has simply a médium sized rounded spot on the
first flve abdominal segments. This spot may be reproduced very
weakly on the thoracic segments and may hâve beneath it another
small yellow spot. In hirtaria and pilsii, the original spot is
large and there is a large one below it. Pihii shows a considé-
rable approach to hirtaria also in the reproduction of the yellow
spot on the thoracic and last abdominal segments.
Ventrally, the three larvas are alike, except that, as has been
pointed out, the yellow subspiracular spot is larger in hirtaria
and pilzii. There is but little différence in the legs and prolegs
of the three.
3rd INSTAR.
Length at end 13 mm.
Greatest breadth 1,3 mm.
Head 0,8 mm.
Head. The head is black with paler mottling. On the whole,
in gênerai appearance, setae, etc., except that it is slightly smaller,
the head is very like that of hirtaria.
Body. In build, the larva although just a little longer is close
to pomonaria.
The ground colour is greyish but there is a suggestion of the
v/armer tone of hirtaria.
The fairly well marked longitudinal stripes are broader than
in hirtaria; as in both parents, their black edging is clear and
continuous. The hlling in is grey, with just a suspicion of yellow
in it. The transverse yellow bars stand out clearly and brightly,
and so do the two yellow spots before the anal plate. The two
blackish tubercles on segment 8 are now clearly visible, just as
in hirtaria and pomonaria. The anal plate is blackish, with paler
marbling and edging like that of pomonaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 393
The large yellow spots on the spiracular line are présent, cau-
sing it to combine the distinctness of thèse spots in hirtaria with
the progress ponionaria niakes toward the possession of a dis-
tinct, if narrow, spiracular stripe. This development hirtaria
rarely shows in this instar.
Beneath thèse large spots is another yellow spot, paler than
that of hirtaria, and best seen on the hrst abdominal segments
where it is large and round and not linear as in pomonaria.
The small and indistinct spiracles are, like those of pomonaria,
situated m a blackish suffusion which however is never so dense
as in that species. Beneath, the two medio-ventral stripes are
well marked and there are scattered traces of the subspiracular
stripes and their edging. The coloration is much as in ponionaria,
but the space between the two chief stripes is shaped like that in
hirtaria. The legs are black with paler bases.
The anal prolegs, although distinctly longer then they are
in a species like zonaria, are not so spreading as in hirtaria. The
posterior plates are dark-coloured with paler freckles, which
become more pronounced on the anterior parts of the claspers.
The other prolegs are more decidedly blackish but tend to be
paler within.
As the larva grows in this instar it becomes more and more
like the adult form.
4st INSTAR.
Length at end 2,4 cm.
Breadth 2,6 mm.
Head 1,7 mm.
Head. The head, perhaps, présents us with the most hirtaria
like characters in this instar for, instead of being grey, it is quite
purplish and is heavily black spotted. The maxillae, etc., are
dark m colour but the frons is paler edged. The antennge are
black tipped but the base seems somewhat purple. The usual
bristle appear on the primary tubercles. For the size of the larva,
the head seems rather small.
394 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Body. The body coloration is very variable. In tlie majonty
of the examples examined, it is greyish, clouded with blackish;
sometimes it is purplish tinged and sometimes it is quite pale,
rhe texture of the skin is much finer than in -ponionarïa.
The longitudnial stripes are very distnict and possess an edging
as black and almost as continuous as ni liirtana although, taking
the stripes as a whole, the pomonaria characters predominate ; that
is to say the average breadth of the stripes is just about equal
to that of the space between and not less, as in hiriana. As in
pomonaria, too, the medio-dorsal stripes are rather broad after
a transverse bar, and then narrow almost to a point toward the
end of a segment continuing narrow like this to the next bar, or,
in the case of the thoracic and last abdominal segments, to its
position. Behind and before a bar, the hlling in is orange yellow
but, at other points, it is purplish. The subdorsal stripe is broad
and regular, and the filling in is orange with but little trace of
purple. On the anterior portions of the segments, the supraspi-
racular stripe is fairly well marked, but after that, it is obscure
and broken. It may contain the yellow supraspiracular spot of
the fi.rst two instars. The stripes, with a distinctly purple filling
in, are clearer on the thoracic and last abdominal segments than
in pomonaria.
The yellow transverse bars are very prominent and combine
the yellowness of those in hirtaria with the greater breadth of
pomonaria.
Just before and after thèse bars, and at correspondmg points
on the segments without them, there is a blackish suffusion.
Before them, in wholly suffused examples, the gênerai suffusion
becomes more pronounced. The collar is bright yellow, inter-
rupted with black, and is like that of pomonaria, except for the
tendency of the colour to pass along the stripes.
The large yellow spot on the spiracular line is very like that
in hirtaria, but we hâve présent a narrow black edged spiracular
line, filled in with yellow just as in pomonaria, under the spiracles.
The spiracular line although rather broad is much confused on
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 395
the thorax. Just before the yellow spots, is a deep black clouding,
containing the black shiny spiracles. The first and the last of
the spiracles are the largest. Below the line is a yellow spot,
more or less continued forward, as in -pomonaria, as an obscure
longitudmal stripe with edging complète. In many cases, the
black clouding between this and the spu'acular stripe, so conspi-
cuous in pomonaria, is absent in this hybrid, thus anticipating
what holds good ni the last poînonaria histar.
The two yellow spots before the anal plate bearing two of the
primary tubercles together with the two warts on segment 8,
are very distmct. The anal plaie now is doser to that of hirtaria.
In colour, it is black, pale-raarbled, the posterior edge being paler
but bearmg the four usual warts and setae. The plate on the anal
claspers is a mixture of black and dull yellow, more decidedly
yellow behind and before. The other prolegs are paler.
The legs are black with paler rings and be?r laterally the
remains of a subspiracular stiipe. In gênerai appearance, they
resemble pomonaria but the paler areas are pinkish tinged. The
underside of the larva is ornamented much as in pomonaria.
There is the medio-ventral séries of barrels formnig the two
œntral stripes, with a broad space between like pomonaria. This
causes the medio-ventral stripes to approach the subspiracular
stripes; thus the spaces between thèse are narrower than in hirtaria.
The edging, however, is more hirtaria like.
5th INSTAR.
Length at end 42 mm.
Head 3,4 mm.
5th abdominal segment 4,8 mm.
Head. In shape, the head very closely resembles pomonaria
for, in proportion, it is broader than long, owing to the fui 1er
epicranil lobes. The inclination to notching, which is quite per-
ceptible in hirtaria, is very slightly shown hère.
The colour is yellow, more or less purplish, clouded and heavily
marbled with black. The mouth parts are yellow-brown with
30 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
darker edges. The labrum is rather paler, but possesses a similar
dark edging. The antennae are not long like those in hirlaria,
nor short and stout as pomonaria, but are midway between the
two. The eyes are set in black spots.
Body. The body is stouter and shorter than hirtaria.
The ground colour is grey, more or less mixed as in hirtaria
with dull purple; it may be wholly purple or even greyish white.
The stripes, with their edging, are very clear. The medio-dorsal
stripes, after a yellow bar, are almost parai lel to the end of the
segment, when they gradually separate until the next bar is
reached. While parallel, thèse stripes are hlled m with yellow,
which, at the commencement of a segment, gradually passes into
orange, and then, when the two stripes are furthest apart, be-
comes paler again. Thèse stripes, like tlie rest, are very regular
and parallel on the thorax, except that breaks may occur at the
primary tubercles. The space between them at a segmentai
division, has a dark-shading. The medio-dorsal area has much
the same appearance on the thorax. On the whole, in the above
respects, the larva resembles that of pomonaria. The subdorsal
stripes, after a bar, are broad and yellow, gradually weakening
and disappearing at the anterior tubercles of the next segment,
the fillmg — in becoming more orange in the process. They con-
tinue then very veakly until the next bar is reached. On the
thorax, and also on the last abdominal segments, where they are
very narrow they are rather regular. The upper edging is strong
and even, but that on the lower edge is somewhat ragged. In the
space before and after the bars, and more particularly before, is
a black suffusion, which is présent at a similar position on the
other segments.
The supraspiracular stripes are very even near the end of the
segments, but tend to weaken until the bars are reached. On the
last segments they are very much confused. As was mentioned
before, the dorsal area is like pomonaria but the remainder of the
stripes follow hirtaria in build, and pomonaria in coloration.
The collar is quite distinct — much more so than in pomonaria
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 397
— yet it is not so dot-like as in hirtaria. The transverse yellow
bars are greatl)/ influencée! by pomonaria. They are broad and
somewhat ridged and become very pale in colour.
The anal plate is yellowish, well spotted with black.and bears
the usual two larger spots and terminal four warts. In shape,
it is somewhat more rounded than pomonaria. Before it, are the
two yellow spots, common in this instar to both hirtaria and
pomonaria. The two warts before thèse on the eighth abdominal
segment are présent too, and may be, like those of pomonaria,
pale ringed.
The yellow spiracular line is rather indefinite. On it stand
out very plainly, the yellow spots of both parents. Thèse are
oval and somewhat large on segments 1-5, but become reduced on
6-9 and are rarely developed on the thoracic segments, except
occasionally on the prothorax. The stripe itself is fairly broad
and regular on the anterior portions of the meso- and the meta-
thorax. Just before the spots, as in hirtaria, the line dips and
becomes brighter yellow in colour. Then, after a slight inter-
ruption, it rises and continues with its black edging to the next
spot. It is very weak and almost absent on the last abdominal
segments. Although more like that of hirtaria, it partakes of the
characters of both species. In frdïit of the yellow spots are strong
black suffusions containing the 2nd-6th spiracles. In this the
larva is very like pomonaria, for the shading is absent in hirtaria.
The other spiracles which may be yellow ringed are in front of
a reduced yellow spot. In colour, they are rather large and black
as in pomonaria, and not reddish, as in hirtaria.
The larva is purplish beneath, but becomes yellowish toward
the médian area. The arrangement of the stripes follows pomo-
naria, for we hâve the four fairly regular yellow stripes with a
weakened edging.
' The anal prolegs, while fairly long, do not spread so much as
in hirtaria. They are yellowish, with black spots, but the spots
disappear before and behind the plate. The other prolegs are
yellow,. with the base purple marked. The space between is yellow,
398 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sharply outlined by the subspiracular stripe, which pcçsists on
the last abdominal segments in this form just as in Iiirtaria.
The legs are yellowish, with dark brown plates and black claws.
The area between them is yellow with a brown spot before and
after each pair.
In arrangement, the primary tubercles are as before, but in paler
examples, irregularly clouded with purple, they tend to be paler
outlined.
Variation of larva,
The larvae are very variable and, as a resuit of their hybrid
origin, they may vary in the direction of either parent. As, ho-
wever, the chicf variations seen in hirtaria are toward the condi-
tions normal m pomonaria, the larvae are rarely so polymorphic
as in the larvae of hybnds denhami and harrisoni. The factors
then left as being responsible for the change in appearance, are
the tendency for one or more characters of one parent to be exag-
gerated in one individual while the rest are intermediate and the
development of the various suffusions of the ground colour to
which hirtaria larvae are so prone. Probably, of thèse two factors,
the latter is the more important; it yields many beautiful forms,
ornamented with various oblique stripes, depending upon the
manner in which the suffusions are connccted for their directions.
Habits of the larvae.
The very young larvae possess the gênerai habits of the group,
being greatly given to wandering. They f eed in the same manner.
As they grow older, their behaviour differs from the zonaria
hybrids and the Ithysia group generally, as they rest beneath the
twigs in the lea&er portions. They differ in this respect too, from
hirtaria larva;, which prefer to rest on a somewhat thick twig
just before a smaller one branches out. This is probably owing
to the fact that the purple coloration of hirtaria is more fitted to
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 399
give protection on a bare tvvig, whilst the variegated pomonaria
seeks to protect itself by mimicking the light and shade beneath
a leafy one. The hybrid larvas, like those of both parents, when
alarmed, only stick more tightly to the twigs and in many cases,
will allow their prolegs to be torn off rather than fall. In silk
spinning habits, when preparing for a moult, they are just like
the others but the cocoon spun by larva, is slightly stronger than
those of the zonaria hybrids.
Pupas.
I. Mâle. In size, the pupa is as near as possible the mean of
the two parent species and varies but little in this respect.
In colour, the redbrown of pomonaria is slightly warmer than
that of hïrtaria, and the wing cases may be greenish tinged;
pilzii may follow in thèse characters, but, usually, it is more like
hirtaria in ground coloration and even in the light red of the
waxen-like wing cases.
The shape, too, reminds one of hirtaria. The free abdominal
segments in hirtaria, looked at from above, are in the form of a
cône, with slightly convex, oblique sides. In pomonaria, the last
two segments are markedly larger in proportion, giving one the
idea of a smaller cône restmg on a larger truncated one. Pilzii
follows hirtaria, although the free segments are not so stout as
in that species. Viewed from the side in pomonaria, we hâve the
same lack of continuity in the rounded-outline of the last seg-
ments which in hirtaria and pilzii are regular.
The surface of the pupee possesses but few, comparatively, of
the pits or minute dépressions which so plentifuUy besprinkle the
surface of hirtaria pupae, and this causes the pupa to be neafly
as glossy as that of pomonaria.
The wing cases of ail are very much alike. The spiracles of
hirtaria seem more slit-like, and the dépressions are much less
emphasised than in pomonaria and this holds in pilzii, although
400 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
the " lips " of the spiracles are much less parallel edged, for the
posterior margin is somewhat convex.
The bristles on the head of the pupas appear strong, like those
in hirtaria^ but those on the body are weaker.
In gênerai the leg cases, etc., of ail three, are^very similar, but
the following minor différences are quite obvious. The antennae
cases, while fuller than in hirtaria, bear pectinations slightly
weaker than in -pomonaria pupa. The cases of the anterior legs
are stouter than in hiriaria, but rarely seem so prominent as those
of the other parent.
The glazed eye of pomonaria projects distirictly but that of
hirtaria is very inconspicuous; the hybrid pupa is nearer hirtarïa.
In the anal area, the génital scars are fine and neat and not
rugged like those of hirtaria. In the weakness of the two side
spines, the pomonaria influence is dominant. The terminal spines
provide us with a very variable feature; we may hâve every tran-
sition betvveen the broadbased forked spine of hirtaria and the
narrow — stalked fork of pomonaria. The scars of the two warts
on the eighth abdominal segment are very distinct.
II. Female. Whilst most of the détails of the différences are
the same as in the maie, there is a great différence in the shape,
and in this, pomonaria in followed. The outline of the portion
before the free segments, viewed from above, is more parallel
edged than in hirtaria. The free segments are not so stout and
the taper to the terminal spine is strongly suggestive of pomonaria.
Naturally, as the female is not fully winged, the wingcases
more nearly resemble those of pom.onaria but are just a little
broader.
Viewed laterally, the outline is almost exactly that of a section
of a flat dôme, instead of being, as in hirtaria, very full at the
meso-thorax. This is due to the fact that, in piLzii and pomo-
naria, the meso-thorax is much less broad than long, and the
piothorax is more prominent. In hirtaria., the meso-thorax is very
broad. The antennal pectinations are scarcely, if at ail, better
marked than in hirtaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 4OI
The pupas of both sexes tend to lie over for more than one
winter to a greater extent than do thosc of denhami and harrisoni,
but this tendency is much less when English hirtaria are the
parents than when imagines of Scotch or German origin are used.
Dehiscence of pupae.
In both sexes, the pupal shell breaks and the imago émerges
just as in the case of harrïsoni.
Imago.
The imago forms, as usual, in the year previous to emerging.
I. Male. The ground colour of the insect cornes very near to
hirtaria, but it is much more suffused with black scales, a character
vvhich most certainly is not derived from pomonaria, which is
ochreous white in colour. The scaling, although thin, is very diffé-
rent from the weak and semi-transparent scaling of pomonaria.
In fact, so strong is it comparatively, that at hrst sight the insect
would be taken for a small curiously marked hirtaria. The basai
portion of the wing and the inner margin are pale and more fully
scaled in pomonaria, and this character is transferred to pilzii.
The first line combines the tendency of that of hirtaria to be
close to the base, with the conspicuous bulge of pomonaria as it
crosses the cell. As in hirtaria, it shows weal< traces of being
doubled. Like the rest of the lines, it is more prominent in the
paler area before the first vein. The médian line is présent, but
seems very indistinct, becoming thicker like that of pomonaria,
as it intersects the transverse vein and continuing thick, as in
hirtaria, until it reaches the costa. There is no definite bend in-
ward as in hirtaria however. The resuit is that, starting as it does
near the second line, the space between them is very narrow. For
the greater part of its length, the médian line appears more or less
fused with the second line, although both are quite distinct in the
costal area. The second line follows the course taken in hirtaria,
26
402 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
and it rarely sweeps inward as in pomonaria on the costa. It also
is more distinct at both ends.
There is very little trace of the white band of pomonaria or the
ochreous one of hirtaria before the second line. When either is
indicated by the présence of a few pale scales, there are faint
frecklings showing the position of the extra line of hirtaria.
The subterminal band stands out very white and clear and,
although much broader and with weaker teeth, it assumes the zig-
zag form seen in pomonaria. It is preceded and followed by
strong black suffusions, very slightly mixed with paler scales.
It shows no inclination to be broken or displaced at the middle,
as in hirtaria. The veins are very strongly marked in black,
especially those of the cell and the others that leave it.
The shape of the wings is slightly nearer that of pomonaria,
for the termen, as it reaches the inner margin, is rounded and thus
the mner margin is short.
The hindwings are much paler than those of hirtaria and seem
shinier. Further, they possess fewer dark scales. They are much
better scaled than pomonaria hindwings and the markings are
stronger. The médian and second lines and the pale subterminal
band are présent and follow hirtaria, though ail are slightly
straighter. The two suffusions are very weak, and so are the black
scales along the veins. The under sides are much confused, none
of the lines being at ail clear as in hirtaria, except the second one
on the hind-wings. The fringes on ail four wings, are blacker
than those of either parent; there is but little trace of the pale
spots.
The antenne,' which are much more strongly pectinated than in
pomonaria, are very neatly built.
The thorax is much less shaggy than in hirtaria, and somewhat
resembles that of pomonaria in build and coloration. The collar
IS pale yellow. The patagia hâve a narrow pale edging and the
dorsal portion is dark with a few pale hairs. The abdomen is
mouse — coloured and is covered with paler hairs shorter than
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 403
those of pomonaria. There is no trace whatever of the red dorsal
stripe of -pomonaria nor of the brindled appearance of hirtaria.
The thorax, etc. . ., beneath, are covered with dark coloured, fine
fur.
Wing expanse : 38-41 mm.
IL Female. Unlike the other hybrids in which hirtaria figures
as the maie parent, pilzii does produce a' female, which is of the
same type as harrisoni Q.
Whilst hirtaria Q is fully winged, and marked just as the maie
is, the wings of pomonaria Q are short and linear, but vary much
in this respect, for some are very long and some, for their length,
fairly broad. The hindwings are very short and inconspicuous.
The female wings in pilzii are usually somewhat broader and more
like the maie wings than in the spécimen figured on plate CLXII,
fig- 1578- They are therefore somewhat like the mean between
the female wings of the two parents but, as those of pomonaria
are very variable in length, so are those of pilzii. The shape too,
is very variable. Sometimes the wings are long, narrow and
pointed like the spécimen shown on PL A, Fig. 13, and at other
times, the costa and inner margin are parallel in both sets of wings.
Frequently, the upper angle of the hindwings projects enormously
and this is gênerai ly combined with a eut off appearance m the
forewings as in PI. A, Fig. 12, which however represents a spécimen
of the reciprocal cross, hunii. At other times, ail four wings seem
eut off abruptly and so on with every possible combination of thèse
various shapes.
The colour of the female wings in hirtaria, is slightly duller
than in the maie, but in pomonaria, the female wings are covered
with a mixture of red and black scales, somewhat variegated with
white ones below. They are also clad with long hairs, black at
the base, and paler tipped. Although greyer in tone, the colour
in pilzii is very near that of hirtaria and in a f ew exactly the same,
but the scaling on the whole, is stronger than that of that species.
The individual scales are much coarser and bristle-like, especially
404 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
near the base and on the costa, as well as on the fringes. The
fringes on the smaller examples, are much more Hke hairs than
on larger ones.
The veins, especially near the cell, are black marked. Ail the
lines seen in hirtaria cross the wings, but, except the second on
account of the rough scaling, are much suffused. The ist and
médian, although slightly more oblique, are like those in hirtaria;
the second is quite straight and is parallel to the termen. The pale
subterminal band is présent but, owing to the weakness of the
terminal suffusion in the hirtaria g it is terminal hère.
The hind wings are paler, freckled with black. There are but
f aint traces of the médian line although the second is well marked.
The antennse are much stouter than in ponionaria. The thorax also,
is hirtaria like, but is paler. The fur is fî.ner and there is the same
black outlining of the pale collar and patagia developed. The
metathorax is blackish.
The abdomen is long and narrow and is black, covered with
almost the same, but paler, mouse grey hair, as in the maie. Below,
the whole of the body is covered with fur of like character to that
in hirtaria although the colour is duller.
Wing expanse : 23-33 ™i^-
Variations of imagines.
As in harrisoni and denhami, the variation is toward the pro-
duction of spécimens more or less suffused with black in the maies,
and, as in those hybrids, the suffusion may totally obliterate ail
the lines and markings except the pale subterminal band. The
other points of variation are but slight, the only one worthy of
note being the tendency of the suljtermmal band to be broader and
less toothed than usual and thus to approach hirtaria.
The chief variation in the female is in the shape of the wings
and this has been considered above. Otherwise the trend is toward
the disappearance of the lines and toward the same blackish suffu-
sions as in the maie, although the suffusion is, in some cases, most
curiously limited to the extrême tip of the wings.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 405
Teratological spécimen.
The spécimen figured on PI. A, Fig. 14, except, for the absence
of the right hind wing, is quite normal.
Genitalia.
1. Mâle (PI. J, Fig. 31). The uncus is not so broad as in /nr-
tarïa nor even relatively so.
The valves are more like those of hirtaria on the costal margin,
but on the outer margin, they are convex like pomonaria. The
tendency displayed by hirtaria to be indented at the tip is not
markedly shown. The costal ridge is very slightly raised like that
of potnonaria.
The gnathos is narrow and somewhat pointed and, although
influenced by the broad one of pomonaria, is nearer to hirtaria.
It surface however, is more like that in pomonaria. The œdeagus
is very short and as in hirtaria is thickened at the sides. The
cornuti form a very prominent band of closely packed spines,
vvhich, although very like those on the vcsica of pomonaria, are
even stronger than in that form.
IL Female. There is little to be said about the génital organs
of the female, except that both the ovipositor and its sheath are
nearly alike in ail three forms except in size, and in this the hybrid
is intermediate.
Habits of imagines.
The imagines émerge a little earlier than those of the parents,
but the sexes do so at the same time, the usual time being the first
and second weeks in April, although if forced, they can be made
to émerge early in January. They leave the pupae at the same time
as ail the others, that is to say, late in the afternoon. Neither sex
displays a lack of instinct to climb, for they do so at once and
proceed to expand their wings. However, as the females are some-
406 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
what restless, and may walk over each other, it is belter to isolate
them in a chip box when " getting " their wings. Both sexes
show to a slight extent, an excess of liquid in the wings and
body, but it rarely interfères with the fur when the insect is pinned.
The maies fly readily and vigorously and pair at once with females
of any species or hybrid and, if allowed, will do so more than
once. The females too, are fully sexed and pair and oviposit
freely, never showing the habits of harrisoni O in commencing to
call again after laying a few ova. Needless to say, the females
cannot fly. When alarmed, both sexes if placed m a sort of semi
captivity on a pièce of a tree bole, seem inclined to press them-
selves doser to the bark but, if greater violence is used, they fall
and sprawl a.wkwardly as if feigning death. They soon proceed
to crawl up the twig or stem again.
Fertility of imagines.
Both sexes may be fertile to a greater or less extent when English
hirtaria pro vides the maie parent, but in ail the experiments made
when continental examples were used, failure resulted. Even a
Crossing with zonaria Q in the case of semi-English pilzïi cf
yielded fertile ova. Possibly this différence is due to the more
specialised character of the English race of hirtaria.
Description of ova.
The ova in gênerai appearance, are like those of both hirtaria
and pomonaria but are larger and glossier. The shell too, is
thinner so that the ova, if not fertile, collapse at once.
(B) Poecilopsis pomonaria cf x Lycia hirtaria Q = hybrid hnnii.
Poecilopsis hybr. hunii (Oberthùr).
This cross is probably the easiest of ail to obtain, and also
yields the greatest percentage of fertile ova. It would be a very
easy thing for one to rear loo % of imagines from the ova laid.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 4O7
What has been said about the food plants of pilzii applies
equally to this, for both behave in exactly the same way.
ist INSTAR.
Length as in pilzii.
There is practically no différence between this larva and that
of pilzii at this stage, the only différence observable being the
tendency of the white spot on the future position of the supraspi-
racular stripe to be more hirtaria like than in pilzii.
2nd INSTAR.
Length at end : 8,75 mm.
Again, the larva approaches more closely to hirtaria than does
pilzii. The coUar appears more like a séries of yellowish spots
and in ail the other places where the larvas are yellow spotted, the
spots are more distinct in htinii.
3rd INSTAR.
Length as in pilzii.
The head, in this instar, is deader black than in pilzii and what
pale markings there are on it, are more sharply outlined. The
hairs on the face however, are shorter. In the body, the tvvo are
very much alike; nevertheless the foUowing points of différence
are readily made out. In himïi, the longitudinal stripes on the
early abdominal segments are very slightly différent from those in
pilzii, but on the thoracic and the last abdominal segments they
are markedly brighter or yellower, that is, they are not so inclined
to grey or to the ground colour.
The yellow transverse bars in the présent form, are brighter and
therefore more hirtaria like in colour.
The pale marbling on the anal plate of pilzii fails to appear
until later in hnnii. In hunii, the plate on the anal prolegs is
black, yellow marked, but to a much less extent than in pilzii.
Another point of différence is in the subspiracular spot, which, in
pilzii, in a somewhat contradictory fashion, is larger, rounder and
408 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
more like hirtaria. The stripes on the ventral area are like those
of hirtaria in build, but are filled in as in poinonaria.
On the whole, hitnii confirms in this instar the mipression that it
is nearer hirtaria.
4th INSTAR.
Length as in pilzii.
There is now a slight différence in buiid in the two hybrids,
for pilzii, follovvmg pomonaria, is distinctly stouter and therefore
seems shorter.
There is but little différence in the heads of the two. In the
body the ground colour of hnnii is much more usually purplish;
in many instances, influenced by the melanism so powerful in
hirtaria, the larvae become completely clouded with black.
In hirtaria, the fiUmg in of the longitudinal stripes is well
marked and so is the edging; hunii follows hirtaria very closely.
The space between the two dorsal stripes, which is so often grey
in hirtaria, is very often the same in hnnii, — a character which
pilzii vary rarely displays. The yellow bars are bright yellow in
hnnii and not pale as in pilzii.
The collar is more hirtaria like than that of pilzii and so are
the two prominent warts on the eightli abdominal segment.
Both hâve a black edged spiracular stripe interrupted by the
original yellow spots which are rounder in hnnii. The filling in
of this stripe, just before the large yellow spot, is yellow and
spotlike in hirtaria and hunii but not in the others.
Otherwise the two are nearly alike.
5th INSTAR.
Length 43 mm.
Breadth of head 3,45 mm.
Breadth of 5th abdominal segment 4,8 mm.
The shape of the larva, though near to that of pomonaria, is
slightly more elongated than in pilzii and the thorax is somewhat
less llattened.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 409
Head. The head is markedly narrower than the thorax. In
colour, it is purple just as in hirtarïa and the spotting resembles
hirtaria too, for it is not so evenly distributed nor so dot-like as
in ponionaria. Its shape is that of pUzii. The mouth parts are
dull yellow, blackish edged. The antennae are yellovvish at the
base and the club is somewhat purple. fhe head can be protruded
slightly from the thorax.
Body. The ground colour of the body is a dull purple or a
dirty plum but it varies from pale yellow to thèse colours.
The two medio dorsal stripes are not continuous; they tend
to be broken at the anterior trapézoïdal tubercles; many of the
specnnens show, by a washed out attempc at the edging, an attempt
to combine the break in hirtana with the continuity of fomonaria.
In shape they are broad after a bar, and taper up to the break,
and then after an mterval of broadening, continue parallel edged
up to tne next bar. Thèse stripes are slightly better marked than
in hirtaria on the thorax and toward the end of the abdomen, but
are otherwise very much the same as in that larva. On the whole,
they are more parallel edged than in fomonaria.
The subdorsal stripe is broader than the mediodorsal one,
except on the last subsegments. While the âlling in of ail the
stripes is brick coloured, it is bnghter in this line. The stripe
tends to break at the same points as the other ones, but the edging
remains although m a weakened condition.
The supraspiracular stripe too, is présent and is f airly even ; it
seems to be divided into detached parts.
The collar resembles that of hirtaria although not so bright in
colour.
The mediodorsal area is very often grey or slate coloured.
Whilst the yellow bars are présent, they show a strong tendency
to be reduced, but they are always better marked than in hirtaria,
in which they may be obsolète or very small.
In many examples of hiinii, thèse bars may be developed to a
varying extent on the 6th and /th abdominal segments. On
410 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
segment 8, the two large warts are visible, followed on the flange
or crinkle on segment 9, by the two yellow spots with their small
tubercle and bristle.
The usual shading developed in pilzii and pomonaria, and, to a
less extent in kiriana, appears in a weaker degree on segments i, 2,
3, 4, 5 of the abdomen but becomes slightly stronger on the thorax.
The anal plate is very like that of pilzii. The weak spiracular
stripe, with its mterrupting yellow spots and the edging, is fairly
regular, but becomes very confused on the thorax, and obsolète,
or nearly so, on the last abdominal segments. Just under a spi-
racle, as in hïrtaria, the filling in is distinctly yellow. The large
yellow spots in it, tend to be outlined, iirst in orange, and then in
black. The spiracles themselves, are black and in size, are larger
than in hirtaria, but the tendency to be placed in a black patch,
is not so great as in pomonaria.
The positions of the ventral stripes are just the same as in
pomonaria for the middle two are broader, and nearer to the sub-
spiracular pair, than those of kirtaria, but the characters and shapes
of the individual stripes are hirtaria like.
The anal prolegs are long and spreading and bear a purple
posterior plate, which is dotted with black. The spots, however,
disappear bef ore and behind ; in appearance they much resemble
those of hirtaria. The other prolegs are of a similar character.
The legs are pinkish purple, with claws and joints black. The
space between is yellowish interrupted only by brown spots bef ore
and after each pair. Between the legs and prolegs, and the spi-
racular line, are confused remains of the edging and filling in
of an additional longitudinal stripe.
Variation of larvae.
What has been said about pilzïi larvae applies equally well to
this; it is necessary, however, to emphasise the fact that there is
always a far greater tendency to reproduce hirtaria characters
in this form than in pilzii, and this usually causes the larvae to
be much more highly coloured and variegated.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41I
Habits of larvae.
In most of their habits pihii larvae and those of hunii are like-
wise the same, but, generally, those of pilzii feed up at a more
rapid rate, in this respect following the other Lycia hybrid —
denhami — which also has Jnrtaria as the maie parent.
Pupae.
I. Mâle. The pupae of the two are almost identical but the
following différences are to be seen.
The free segments are nearer to hirtaria and the pupas show
signs of the influence of that species in being more closely pitted.
The antennal pectinations are more marked than in filzii and
the bulges on the cases of the first pair of legs are not so pro-
nounced.
The mesothorax, too, is not so broad.
II. Female. The only différence I can see is that the prothorax
of pilzii is more prominent, and, as in the maie, the pitting is
coarser and tends to be like that in hirtaria.
Lying over of pupae.
As in pilzii^ a small percentage, much the same as in English
hirtaria, lie over for two winters. In neither hybrid, hâve I ever
had any of the vagaries, which observers on the continent hâve
experienced, of the Q Q appearing the same year and the maies
the following year, or of the pupœ lying over whoIesale, for two,
three and even four winters. This, apparently, dépends upon the
fact that English hirtaria are less prone to act thus than conti-
nental ones are, as I hâve noted myself this year. Certainly,
pomonaria cannot affect the matter, for I used German pupae of
that species and I perceived no différence in regard to their ten-
dency to lie over and that of my Epping hirtaria.
The imago forms at the same time as, and émerges from the
pupa in a similar manner to pilzii.
412 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Description of imago.
I. Mâle (PI. CLXII, Fig. 1575). The imagines of hiinii and
■pilzii are very close to one another but, with a little practice, they
are far more easily separated than denhami and harrisonï. The
différence between the former pair is of the same nature as that
between the latter two. The ground colour of himii is much paler
than that of pilzii, pointing to the superior influence of the maie
parent ponionaria. It, however, does not follow from this, that
the ûnal resuit is that the insect is nearer ponionaria in looks, for
the insect approaches very near to typical hïrtaria in appearance
— a paradox that is ready explained.
As was stated before, pilzii is very prone to having the ground
colour, except the subterminal pale band, suffused with black, just
as hirtaria is. On the contrary, this characteristic, owing to the
greater part pomonaria plays in deciding the ground colour,
appears in hiinii to a very limited extent, thus giving the transverse
lines greater scope for development so that, as the usual lines of
pomonaria and hirtaria are much the same, the extra lines of
hirtaria are not prevented from appearing. Further, as the ground
is already pale, the paler areas of pomonaria are not distinctly
marked. Thus, favoured by ail thèse points, the insect resembles
a rather smail hirtaria. The distinguishing characteristics of
hunii are therefore :
a) Paleness of ground.
b) Less tendency to suffusion.
c) Clearness of lines.
d) Distinctness of 2nd and médian lines.
e) Doubling of ist line.
/) Appearance of pale area after 2nd line and in addition to
those resulting from the above facts.
g) The subterminal pale band is more toothed.
h) The subterminal band in the huidwings is gênerai ly more
observable and more scalloped.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 413
ï) The fringes may be paler spotted.
7) The hindwings are slightly larger.
Wing expanse : 39-42 mm.
II. Female (PL CLXII, Fig. 1576). The females of kunii and
■pilsii are very like each other but usually, when of the same size,
those of hîiftii are paler. For the most part however, kunii Q Q
are much smaller and the wings more linear; otherwise, except
for the more sharply eut appearance of the smaller spécimens,
and the greater tendency of the fringers and costa to be provided
with bristles, there is but little différence. A typical short-winged
hunii Q, is figured on PL A, Fig. 12.
Wing expanse : 24-30 mm.
The variation in both sexes, on a smaller scale, is the same as in
pïlzii. It is not necessary therefore to repeat the discussion hère.
Genitalia.
I. Male (PL J, Fig. 32). The influence of fomonaria is the
greater in deciding the genitalia in this forrn, although both sets,
except for the superior power of hirtaria in the formation of the
gnathos in pilzit, are nearer pomonaria. The valves are narrower
than in pilzii and the costal ridge slightly raised as in pomonaria.
The gnathos is less pointed and, therefore, broader and more
rounded. The cornuti are exceedlingly well developed, even sur-
passing in this respect some examples of pomonaria.
II. Female. There is absolutely no différence in the genitalia
of pilzii Q and hunii Q-
Teratological spécimen.
I hâve one male, normal in gênerai appearance, but with a
circular hole in the cell of the right forewing.
Habits of imagines.
The imagines of both forms behave the same both in regard to
émergence, pairing and the other points; it is well, however, to
414 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
note that, whereas in filzii the tvvo sexes émerge together, in hiinïi
the females are decidedly later and one will hâve humi females
emerging long after the others are done.
If one had time and material, in ail probability, it would be
discovered that the fertility of both sexes of hiinli was equal to
that of pilzii, but, up to the présent, although many attempts hâve
been made, no ova from Q hwiii hâve proved fertile. This year
I secured fertile ova from the cross Jiunii çj x hirtaria g .
Hybrids between " Pœcilopsis pomonaria " and " Ithysia zonaria. "
(A) Pœcilopsis pomonaria cf x Ithysia zonaria Q ^ hybr. helenœ.
Pœcilopsis hybr. helenœ (Harrison, Entomol., July 1910).
This cross, too, is very easy to obtain and yields a large per-
centage of fertile eggs, which hatch at the same time as those
of hybr. denhami.
The food plants are of a similar nature to those of that hybrid,
for the larvas will not feed on yarrow {Achillea Millefolium) and
low plants. The favourite foods are haw^thorn {Cratœgus oxya-
cantha), sallow {Salix capreà), osier (Salix viminalis) and rose
(Posa canina). It is clear that only rarely wouîd the larvae,
resulting form this cross, be able to feed up if the pairing took
place in Nature.
ist INSTAR.
Length at end : 4,2 mm.
Head. The head is black and resembles that of pomonaria.
Body. The ground colour is black and, owing to the w^eakness
of the longitudinal markings, seems to be of the same shade
as in pomonaria. The usual white bars and spots on the ist, 2nd,
3rd, 4th and 5th abdominal segments are well marked and are
very similar to those seen in pomonaria for the spot between the
end of the bars and the large white spot on the spiracular line, is
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 415
small as in that species. The longitudinal stripes on the first
five abdominal segments arc very faint and, arising from this
weakness, the larva, as a whole, resembles pomonarïa. On the other
abdominal segments and on the thorax an approach is made
to zonaria in a slight development of the longitudinal lines.
The white collar much resembles that m zonaria, although
it is a little more regular and distinct. The black anal plate is
outlined in yellow just as in zonaria, and, immediately in front
of it, can be seen the two pale spots of hirtaria and pomonaria.
The spiracular Ime is well marked but is much more like that of
hirtaria than those of either of the parents, owing to the com-
pounding of the lack of markings of pomonaria, with the complète
spotting of zonaria. The rounded yellow spot on this line is well
indicated only on the first hve abdominal segments, although the
zonaria spotting is shown. The thoracic part of this line is more
like that seen in pomonaria than is the remainder. Ventrally,
the larva is blackish throughout, except for the présence of the
two central stripes of zonaria.
Both the legs and prolegs arc blackish and the base of the legs
bears a white line just like zonaria.
2nd INSTAR.
Length at end : 8 mm.
Head. The head is black but is freckled, though weakly,
with whitish markings. In shape, as in colour, it is very close to
zonaria, for the tendency to lobing of the epicrania is but weakly
shown.
Body. The colour is the smoky black of both parents, but
the texture of the skin is much coarser than the fine délicate
surface of zonaria, although it is not quite so rough in appea-
rance as in pomonaria.
The Eve transverse bands, which are now yellow in colour, are
still distinctly marked on the first five abdominal segments, but
the yellow spot, which is on the supraspiracular stripe of zonaria,
4l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
appears and overpovvers the weak spot of pomonaria. Similarly
the influence of sonaria now stroiigly affects the longitudinal
stripes, that is to say, instead of being at the best, indistinct and
only clearly marked after a yellow bar, they are as clear or almost
so, as those of zonaria. A very curious development is seen in the
two mediodorsal stripes, which expand to enclose the yellow bars.
The other stripes, of course, are weaker than thèse.
The collar is very well marked, and is very like that of pomo-
naria, as are also the yellow spots before the anal plate. The
anal plate itself, is the same as in the larvas of the two parents
in shape, etc., but is heavily white spotted, as in zonaria.
The spiracular stripe is broad and yellow and is very like
that of zonaria, but is not so broad. In fact, it is most like that
of denhami, although the spotting mentioned in the description
of that hybrid is weaker, and the lined appearance, when viewed
under a lens, is more confused.
The spiracles are black and are situated just above the spira-
cular line.
Beneath, the larva is of a blackish colour, interrupted only by
the pale yellow spot of the spiracular stripe, as in hirtaria, and by
the medioventral stripes which, owing to the différence in cha-
racter between those of the two parents, are rather indistinct. They
form a séries of " beads " in appearance, rather than the séries of
" barrels " seen in zonaria.
The legs and prolegs are blackish but at the base of the legs
can be observed the white spot common to zonaria and pomonaria
in this instar.
3rd INSTAR.
Length at the end 11,7 mm.
Breadth of head 0,7 mm.
Greatest breadth 1,2 mm.
Head. The head is black, marbled with white to a much
greater extent than in pomonaria, but the shape shows more traces
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 41;
of the influence of fouionaria than before, for it is more rounded
than in zonar'm and the lobing is fairly well indicated.
Boly. The colour resembles the cool grey of sonaria rather
than the somewhat blackish grey of fomonaria. This causes
the larva to hâve a superficial resemblance to zonaria at first
sight but the présence of the fine yellow transverse bars of
pomonaria soon dispels this illusion, as do many other minor
points derived from pomonaria. The most striking omission of
a pomonaria character is the almost total suppression of the dark
suffusion after the yellow bars. The longitudmal stripes,
although narrower, are as in zonaria. The filling in of thèse
more resembles that found in pomonaria, as it is grey, instead of
yellow. The yellow bars are somewhat reduced, as one might
expect, but the yellow spot on the supraspiracular stripe in still
majrkedly distinct. There is présent the spiracular stripe of
zonaria, but in a reduced form. Showing clearly on its paler
primrose surface, are the yellow spots of pomonaria. The spi-
racles, which are just above the stripe, are black.
The collar is fairly continuous, and is not at ail dot like, as
that of zonaria is.
Owing to the great development of the black markmgs, the
anal plate seems blackish now but a few pale marks are présent.
Posteriorly, although not so rounded in shape, it is white edged
like the plate in zonaria larva.
Just before this plate, we hâve the two yellow spots of pomo-
naria and, in front of them, the two warts, developed in the
gênera Lycia and Pœcilopsis. Ventrally, the larva is blackish
and bears two medioventral stripes very like, but not so yellow
as, those of pomonaria. Between the spiracular stripe and thèse,
just as in pomonaria, there are traces of a subspiracular stripe.
The legs are black, freckled with yellowish at the base. The
prolegs are blackish too, but tend to become lighter anteriorly.
The anal prolegs spread a little more than in zonaria.
4l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COAIPARÉE
4th INSTAR.
Length at the end 2,3 cm.
Breadth of head 1,7 mm.
Greatest breadth 2,6 mm.
Head. The head is now a délicate pearly grey in colour and
bears a few scattered black dots, emitting the primary setas
which are brownish as in pomonaria. Although smalier, it is very
like the head of zonaria. The mouth parts are slightly suffused
with blackish; the antennae are pale at the base, but the club,
bearing a long sensory bristle, is black.
Body. The ground colour is grey, not the délicate smooth
grey of zonaria, nor the deader grey of pomonaria, but between
the two. The longitudinal stripes, which are fairly regular on
the thorax, are now more like those of pomonaria but, dominated
by zonaria, the edging of the subdorsal and supra spiracular ones
is degraded and dotted. The filling in of the mediodorsal stripes
is yellow as in zonaria.
The yellow bars now become weaker, and instcad of being
obsolète, as in zonaria, or white, linear and ridged like those of
pomonaria, they are yellowish and heart-shaped with the point
turncd outward.
As is the case in many zonaria larva?, the space between the
upper edging of the supraspiracular stripe and that of the spi-
racular stripe, is suffused with black, curiously interrupted by
two lines of detached white dots, one representing the fillmg in
of the supraspiracular stripe and the other the ground colour
above the spiracular line. The black suffusion before the yellow
pomonaria spot on the spiracular line, which is so conspicuous in
pomonaria, is présent, but is fainter; the spiracles may be
surrounded by a yellow ring but this varies even with the diffé-
rent spiracles of the same spécimen. The spiracles are not so
round as those of zonaria.
The black suffusion found before the white bars in pomonaria^
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 419
is very weak in kelence, on the contrary, the black spotting
of the ground, inherited from zonaria, is fairly well marked.
The spiracular stripe is very broad and yellow, though less
extensive than in zonaria. Nevertheless, the effect of pomonaria
is seen in the superior brightness of the yellow spots and in the
présence of interrupting hair-like lines. This stripe is edged
regularly above and below, as in zonaria, with black. The ten-
dency, to approach ponioiiaria though weak at ail points, is best
shown on the thoracic segments. The collar closely imitâtes that
of pomonaria. The anal plate is, just as in zonaria. grey, spotted
with black; it is rounded terminally, where we hâve the four small
blackish tubercles bearing hairs. Before it, are both the yellow
spots and two strong warts of pomonaria.
On the underside, the zonaria characters predoniinate, though
perhaps the médian stripes more resemble those of pomonaria.
From thèse, a black suffusion appears, gradually becoming
stronger as it nears the spiracular stripe. This is only broken
by the faintest hints of the présence of the additional pomonaria
stripe. The prolegs are blackish, marbled with paler markings
behind, but becoming yellowish before. The space between them,
as in pomonaria, is yellow and does not darken toward the sides.
The legs, as in both parents, are black with paler faint mar-
kings. The base bears a yellow dash.
5th INSTAR.
Length at the end 3,9 cm.
Breadth of head 2,9 mm.
Greatest breadth 4,1 mm.
The larva, when full grown, is slightly stouter than that of
pomonaria, but there is but little différence m the three forms
except in the head.
Head. The head is grey, faintly tinged with yellow above.
The ground colour is marked with lines rather than with spots.
The usual setae are présent, but those on the frons, which is whit\
420 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
without the black dots of pomonaria, are placed on spots on a
straight line, instead of on a curved line as ni that species. The
mouth parts are yellow, indistinctly white edged, but the labrum is
whoUy pale as in zonaria, and not purple as in pomonaria. The
antennae are pale with a darker club; the size of the head is the
sarae as in zonaria.
Body. The ground colour is a grey, which is paler than in
zonaria. Some spécimens however are darker; others are almost
white, while many are quite cream. The paler individuals hâve
greatly reduced markings.
The mediodorsal stripes are quite regular just as in zonaria,
but the edging is weak and more ragged than that of the
stronger, if more uneven, stripes of pomonaria. There seems no
tendency to break except toward the end of a segment and, as
one might anticipate, on the last abdominal segments. The
filling in is yellowish, and becomes brighter near the reduced
transverse bars. Thèse remains are yellow and practically form
part of the dorsal stripes, from which they project as a sort of
heart-shaped spot pointing outward. Thèse bars are sharply
edged with black anteriorly, and seem to owe their origin to
zonaria. In some spécimens, below them, are to be f ound detached
remains of the ridged white bars of pomonaria. The area between
the dorsal lines is black dotted or freckled; only in a very few,
are the black suffusions preceding the bars m pomonaria devc-
loped. The subdorsal stripes, with a weak edging, are pretty
regular, but the filling in is grey like the ground colour, and not
yellow as in pomonaria. The supraspiracular stripe is much the
same in appearance, save that it becomes very confused toward
the posterior end of the larva. The supraspiracular shading may
appear the ground is always spotted with black between the
stripes. The broad spiracular stripe, just as in zonaria, is black
edged. In colour, it varies from yellow to very pale primrose.
It is very regular on the early abdominal segments becoming
less so; on the later ones; on the thorax is much interrupted with
blzick lines. The yellow pomonaria spots stand out very çlearly
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 42 1
and project a little from the line. Before thèse spots, are the black
spiracles, sometinies placed in a black shading as in pomonaria,
but always outlined with yellovv.
The collar is yeilow, interrupted with black markings, which
are not so extensive as those in pomonaria. The anal plate is
grey m colour, black marked; as is usual it is paler edged and on
this edging, are the four small tubercles with their bristles. In
shape, it is somewhat rounded as in zonaria. The two larger spots
bearing seta, so prominent in pomonaria, are barely seen. In
front of it, appear the two yeilow spots derived from pomonaria.
The two larger warts are présent on the eighth abdominal seg-
ment, modified in a very curious way. The conical portion is
whitish with a black ring at the base and at the top is a black
point bearing a haïr.
The two ventral stripes resemble those of zonaria and are
provided with a weakened edging; they end at the legs and
prolegs. The yeilow stripe, which occurs between thèse stripes
and the spiracular line in pomonaria, is feebly shown ; the
black blotches however are represented even in the lightest
examples. A few yeilow freckles are to be found just beneath
thèse.
The anal prolegs spread somewhat, but not to the extent visible
in pomonaria. They are grey with heavy black spotting and so
are the other prolegs, but they tend to be yellowish before and
behind and so does the ground between them. Between the pro-
legs and the spiracular line, the larva is covered with a confused
mass of yeilow and black spots.
The true legs are pale in colour, but the claws and joints are
black. The base is blackish and is provided with a yeilow line.
The space between is whitish — not yeilow as in pomonaria —
although it is marked with similar brown spots.
Variation of larvœ.
The variation of this larva is not complicated by the excessive
variability of Inrtaria, so there is only left to discuss the variation
422 LÉPIDOPTÉROLOGIE COjMPARÉE
caused by the unequal parts the characters of the two parents
hâve played in determining the appearance of the caterpillar.
Owing to the fact that the larva is closest to sonaria, the gênerai
course of the variation is necessanly toward pomonaria.
The fi.rst great point is the change in the texture of the skm,
which in helenœ and sonaria is very hne. Several of my spéci-
mens of helenœ were quite as coarse in the skin as in pomonaria,
and this was accompanied, for the most part, by an extraordi-
nary degeneration of the markings and by a change toward
yellow in the colour of the ground.
The other features of the variation, in the examples with the
usual type of skin, are toward the appearance of the suffusions
near the band and yellow spots, exhibited by pomonaria. This
results, in extrême cases, in the production of the curious dorsal
pattern mentioned in the cases of denhami and pilzïi. The two
black tubercles, too, may be quite as large and black as in pomo-
naria.
Of course, in other examples, as there is still scope left for
variation toward sonaria, there is that tendency shown in the
broadening of the spiracular line, the darkening of the ventral
area and a very pronounced détérioration in the structure of the
longitudinal stripes.
Habits of larvae.
Thèse larvae, though they adopt the food plants of pomonaria,
and reject those of sonaria, are much nearer the latter species in
habits. When feeding, in their young stages, they wander about,
eatmg little scraps hère and there ail over the leaves, and spinning
much silk. As they grow older, they demolish the leaves wholesale
and seem very ravenous. They feed chiefly at night. Even when
in the last instar, they stick much less to the food than denhami
larvae do. When sleeved on a branch of hawthorn they seem to
hâve no fixed resting place but rest indiscriminately on the twigs,
or on the muslin sides of the sleeve. This habit caused me to lose
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 423
a large number both of thèse and of hybrid langeï. 1 kept them
in a cool outhouse ; the mice there soon discovered them and,
having nibbled a hole in the muslin, dragged them through and
ate them. I lost none of the others in this manner, except a few
of hybrid smallmanï which has similar habits.
If alarmed, they drop readily, but seldom feign death for a
long time.
ThoLigh not apparently constitutionally weaker than the other
hybrids, they are more easily affected by the disease which carries
off so many of the larvas in their last skin.
They become fullfed a little later than those of denhami and
descend a little further into the soil. The cocoon, which they
spin, is of the feeblest description, being composed of earth mixed
with a very small quantity of silk. They do not change to pupae
for about a week but, just before doing so, the pupal colour shows
through the skin as a délicate leaf green, somewhat tinged with
brown.
Pupae.
Thèse, when first formed, are coloured with a bright green
tending to deepen in the wingcases, and becoming browner at the
broadest part of each segment. They soon turn to the normal
brown colour.
I. Male. — The colour is nearer the warmer red brown of
pomonaria although it is not quite so dark. There is no trace of
the yellowish brown of zonaria, but, as in that species, the dorsal
vessel may be visible.
The surface is decidedly more polished than in zonaria, and
this brightness is a real brightness, not one depending on the
suppression of the pitting, for the pitting of helenœ and pomo-
naria is substantially the same, and is very little différent from
that of zonaria, though perhaps just a little more regular.
In shape, the pupas are very close to those of zonaria which
possesses a pupa stouter and less elongated than poinanaria.
424 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
There is a marked constriction in -pomonaria between the 7th and
8th abdominal segments; this is very différent from the regular
conical outline of the free segments in zonaria. In this respect
-pomonaria is followed.
Viewed sideways, the body outline suggests zonaria, although
the slight dépression seen between the 3rd and 4th abdominal
segments of pomonaria is well marked.
The wing cases are, in appearance, midway between the two
species; while they are not smooth and waxen like zonaria, they
are not somewhat coarsely striated as in pomonaria.
The spiracles are very curious ; they are much larger than those
of either parent as they combine the greater relative breadth of
pomonaria with the long slit like character of the spiracles in
zonaria pupas. The first two abdominal spiracles distinctly
touch the wing cases as in pomonaria.
Following zonaria, the scars of the last abdominal spiracles are
very well shown and are not absent as in pomonaria.
The setae on the head are weak, like those of zonaria; the leg
cases, etc., are very neatly arranged and, like the antennas, are,
for the most part, zonaria-\\!^^. The antennas are, however, some-
what fuller and the pectinations strong as in pomonaria. The
scars of the génital ia are alike in ail three, but the anal spines
of helenœ resemble those of zonaria, except that the side spines
are sharper.
II. Female PUP/E. — The female pupa save in the surface
is very near to that of zonaria, the sole différence in addition to
the few points common to both sexes being that the abdomen is
a little longer.
Lying over of pupae.
The pupas of zonaria are more inclined to lie over than those
of pomonaria, but the percentage of those doing so in helenœ and
pomonaria is practically the same.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 425
Dehiscence of pupœ.
This is just the same as in others of the group except that the
female finds considérable difftculty in leaving the pupa.
Imago.
I. Male (PI. CLXI, Fig. 1570). — Unless both the pomonaria
and the zonana are very closely imbred, no females resuit and,
when this occurs, a very large percentage of the maies bred fail to
expand their wings or to make any endeavour to do so, possibly
because thèse maies represent the females one would expect to be
produced, and, like them, hâve no inherited instinct to attempt
to climb for the purpose. The insect, as usual, forms in the pupa
the year before it émerges.
When viewed away from zonaria, the insect would be named
zonaria at once, especially if one was only acquainted with
English spécimens. However, when directly compared with that
species, the ground is discovered to be more ochreous tinged,
and the lines and suff usions although blacker, are not so strong.
There is présent, too, at the base of the wings, and on the area
before vein one, a distinct trace of the brighter orange of the
ground colour of pomonaria ai thèse points. There are no mark-
edly brighter orange scales along the costal groove as in that
insect. The scaling, although slightly weaker than in denhami,
is not great différent from that of zonaria; thus no attempt is
made to reproduce the feebleness of the scaling of pomonaria.
The transverse lines are very nearly the same as in zonaria,
but the first line, instead of being at the best only represented
by an irregular clouding, is very definite and is placed just as
in pomonaria, although on account of the paler ground, it stands
out a little better. The médian line is, generally, as in zonaria,
absent, but, when présent, is usually almost midway between the
first and second lines, instead of being near the second. There
426 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
is thus, in zonaria, a latent tendency to hâve a médian line mid-
way between the others as in Ithysia alpina.
The second line follows almost exactly the path of that of
zonaria, but is very slightly more curved toward the costa. The
subterminal pale band is broader than in either parent, for it is
scalloped or toothed as in poiiionaria, although to a much less
degree and, in addition, is fairly broad as in typical zonaria.
Generally, however, it becomes blurred and détériorâtes termi-
nally, owing to the influence of the weak terminal suffusion of
pomonaria. The praesubterminal suffusion is broad and band-
like, not weak and washed out lookmg, as in pomonaria. The
white band, too, before this follows zonaria.
Like both parents, the veins are outlmed in black. The hind-
wings are very like those of zonaria, but the scaling is weaker,
and the weins are less clearly black lined. Probably, too, the
subterminal pale band is more toothed. Ail of the wings may
possess a black discal spot. The fringes, like those of pomonaria,
are black spotted, but, on account of the darkness of the fringes
as a whole, the spots do not show up well.
The wings are shaped more like those in pomonaria; there
is no marked tendency for the hindwings to project strongly at
the upper angle.
The antenna" are more like those of pomonaria, being longer
and more weakly pectinated than in zonaria. The thorax is more
freely provided with pale hairs than are those of either pomonaria
or zonaria, the central area appearing paler than in either. The
patagia are covered with paler fur with but an indication of the
black area of zonaria. Both the very distinct white collar of
pomonaria and the pure white outlming of zonoria are absent.
The abdomen owes its appearance to both as it ^s shorter than
in pomonaria and not so stout as in the other parent. It is black
and, on it, we find both a faint trace of zonoria yellow rings, and
the paler longish hairs of pomonaria.
On the under-side (although the wings are more feebly marked
and in this, the power of pomonaria is displayed) both in the
LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE 42;
wing markings and in the fur on the legs and body the insect
closely approaches zonaria.
Wing expanse : 34-36 mm.
II. Female. — Very few females are known of this cross, as
in only one brood, out of the very large number reared, hâve they
appeared. The circumstances in that case w^ere exceptional, for,
as I knew that mbreeding tended to produce females, the stock
had been closely inbred spécial ly for the experirnent. Even then,
not more than seven appeared in the whole brood.
The female, just as in pomonaria and zonaria, is supplied with
rudimentary wings. Thèse are black and provided with fairly
short pale fur, and thus although they do not possess the pale
scales seeii on zonaria wings, are much more like those of zonaria
than those of pomonaria. As in the maies, the body, while not
so stout as in zonaria, is not so long and narrov^ as that of
pomonaria.
The black thorax, bearing but few^ pale hairs, is short as in
zonaria and displays none of the reddish orange scales of pomo-
naria nor do thèse appear elsewhere in the insect on the wings,
abdomen, legs, etc. The collar is pale and more like that of
zonaria.
Tne abdomen bears pale fuscous rings never so bright as those
in zonaria; at the same points long pale hairs appear, slightly
ochreous tinged and not grey or white as in pomonaria.
Ventrally, like zonaria, it is provided with pale fur, but not
so densely on the thorax as in tliat species.
Variation of imagines.
Compared with the enormous variability of the hybrids pre-
viously considered, the variation of this insect is but slight. The
chief variation of any importance is the appearance or disap-
pearance of the médian line, according to the différence in
influence of pomonaria, and, as in that species, this médian line
may in rare cases approach the second line. Similarly, the insect
428 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sometimes approaches pomonaria in the very faint development
of the terminal suffusions. In very rare instances the scaling is
weakened as in that species.
The insect, as one might expect from its gênerai resemblance
to zonaria, can vary toward it but slightly, but this it does in the
appearance of the subterminal band, which then displays but
little of the scalloped appearance of ■pomonaria. Finally, as in
zonaria, the suffusions along the inner margin and the black
scales on the veins, may be very heavily marked. For some
reason, I cannot détermine, the msect varies very little in size
and in ail of the examples which I now possess, it is greater in
wing expanse than wild examples either of pomonaria or zonaria.
Genitalia.
I. Mâle (PI. K, Fig. 33). — The shape of the valves is much
nearer that of pomonaria, for we hâve the same rounded tip with
no tendency toward the indentation or pointmg, so marked in
zonaria. They follows zonaria somewhat toward the base, in being
slightly broader than those of pomonaria are. The costal ridge
is broad and slightly raised, thus again resembling the maie
parent.
The gnathos is squamous and, while not so broad as in pomo-
naria, follows that species in outline. The cornuti are well
developed, for we hâve a huge comb-like band of spines just as
in pomonaria, a band much more formidable than the few weak
spines with which zonaria is furnished.
The œdeagus is almost exactly the same as that of zonaria.
IL Female. — Just as in the other hybrids the female organs
are the same as those of both parents.
Habits of the imagines.
The times of the émergence of the females are very irregular.
When I did manage to secure a few, two of them emerged in
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 429
the October of the same year as they pupated ; one came out in
January and the rest appeared with the maies in the third week
in February. Thus, it will be seen that once more the insects
émerge before those of the parent species. They follow the usual
piractice of the genus and émerge late in the day. As was men-
tioned before, a very large percentage of the maies fail to expand
their wings. Whcn dusk approaches, they fly strongly and pair
readily with either parent and, with difficulty, with other forms.
The resiilt is just the same as in the case of denhami; there is
almost total sterility; in fact, except that I once got an ovum of
harrisoni cf x hirtaria Q to hatch I hâve never obtained fertile
ova when zonaria was one of the parents of the hybrid. In my
expérimental cage the maie spécimens rest on the tree trunk just
as pomonaria does. When an attempt is made to capture them,
they close their wings over the back; the forewings are then
thrown far forward as if to protect the head and the body is
curved sharply under. With a quick kind of spinning motion they
then fall down to the ground, and feign death for a long period.
Sometimes, instead of falling immediately after the above actions,
the insect throws the left leg sharply forward and grips the bark
with the claws and remains suspended. The females behave in
a similar manner; they arch their backs and almost form a bail
with their bodies before falling. I think that, exactly like zonaria^
they are attempting to mimic the Pill Millipede {Glomerïs mar-
ginatd) which is so plentiful where that insect is to be found.
Their habits, in ail respects, are the same as those of zonaria
females.
The ova.
The ova are laid with great difficulty and it is only in excep-
tional cases that more than two or three are laid before an
attempt is made to attract another maie. As in harrisoni, the ova
are laid in anything but the neatly packed cakes or layers of ova
of either parent. In appearance they are almost the same as those
430 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
of zonaria. If anything, they are even rougher in the surface. In
no vvay do they approach the soft glossy ova of ponwnaria.
(B) Ithysia zonaria cf x Pœcilopsis pomonarïa q = hybrid. langei.
Ithysïa hybrid langei (Harrison, Eut., July igio).
This also is an easy crossing to obtain although not quite so
certain as that which produces hybrid helenœ for in certain of
my experiments pairing was delayed for several days. Just as
in the case of pilzii, it has been noticed that the female pomonaria
are shy in laying their eggs, although, like those which produce
that hybrid, the ova are, for the most part, fertile. The food plants
of the larva are exactly what are used with helencp and are eaten
with the same avidity.
ist INSTAR. — 4,1 mm.
The larva at the end of this instar is but little différent from
that of helenœ, although it is a little smaller. A few différences,
of but little importance, can be made out. The fi.rst obvious one
is that the tone of the yellow markings is of a lighter character,
and the yellow spots, appearing at various points, are large and
almost as conspicuous as they are in zonaria. The longitudinal
stripes are also of a more definite description and appear some-
what earlier than they do in helenœ.
Perhaps the collar, too, is slightly nearer to zonaria in being
rather less distinct.
2nd INSTAR.
Length at the end : 7,5 mm.
Head. — Although this larva very closely approaches that of
zonaria, it is remarkable that, in this instar, ail my examples,
con-tinued to hâve a black head to the end, and showed no ten-
dency to pale spotting such as ^^/^;Z(^ displayed. That is to say,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 43 I
in the head, this larva imitated pomonaria except that it was
larger.
Body. This, too, in a most contradictory way, seems to
reverse the tendency seen in the last instar. The texture of the
skin does not seem so fine. The longitudinal stripes, instead
of growing markedly stronger, appear to remain exactly as they
were at the end of the last instar and, especially the two medio-
dorsal ones, are much fainter than in kelenœ.
The two spots before the anal plate, which are broad and
almost coalesce to form a V in hclenœ, in langei are very like
those of pomonaria. The spiracular stripe, whilst definitely
approaching that of zonaria, but to a less degree than Jielenœ,
seems to exaggerate the yellow spots actually on it and those
below it at the expense of the line itself. The spots of both
parents are included in this exaggeration so that the yellow spots
on the ist Eve abdominal segments are very well developed.
Ventrally, the larva is very like that of kelenœ.
3rd INSTAR.
Length at end : 11,7 mm.
Now, the larva seems to hurry forward the zouarïa characte-
ristics and once again approaches that species. Even in shape,
it is closer to zonaria than is hclenœ.
Head. The head now is distinctly shaped likc that of zouarïa.
It is blackish in colour, marbled with paler markings.
Body. The body is slightly stouter and considerably darker
than in helenœ, although this is due to a development, slightly
more marked in this form, of the suff usions after the yellow bars.
The longitudinal lines of both are nearly alike and so are the
fairly well marked collars. The arrangement of the yellow
spotting, too, is not greatly différent in the two, although, in
langei, the original transverse bars are somewhat broader. The
two warts appear on the eighth abdominal segment. The spira-
cular stripe becomes very zonaria like and is almost primrose
432 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
coloured, the colouring being clearly of the zonaria type, instead
of, as in helenœ, approachiiig the yellow of pomonaria. In langei,
too, the spiracular stripe is decidedly broader and more regular,
although the spiracles are not contained in it. Langei also repro-
duces the black supraspiracular suffusion of zonaria more closely.
Ventrally, langei is just as clearly like zonaria, as helenœ is like
pomonaria.
4th INSTAR.
Length at end : 2,2 cm.
Head. The head is more strongly marked with black than
that of helenœ larva. but otherwise, is just the same.
Body. The body is just a little stouter. In colour, it appears
a little lighter due, not so much to a real lightness in colour, as
to a freedom from the darker dots in the ground and to
the limited but more deûnite nature of the suffusions. In ail
probabil ity this impression of a light ground colour is confirmed
by the greater dot like appearance of the edging and the fineness
of the stripes, which allow a greater area for the ground colour.
The supraspiracular stripe is very much less continuous in laîîgei.
Further the anal plate is scarcely so rounded posteriorly and is
rather darker.
Beneath, whilst the stripes are a little nearer to pomonaria,
the whole effect of the coloration is to remind one vividly of
zonaria — an idea that is strengthened by the dark suffusion
under the broad zonaria like spiracular stripe. Both above
and below, the larva appears slightly more delicately built than
helenœ and the yellow marks are always paler.
5th INSTAR.
Length at end 3,8 cm.
Breadth of head 2,9 mm.
Greatest breadth 4, i mm.
The larva, in the last instar, whilst appearing more like zonaria
to a casual glance on account of the very deûnite appearance
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 433
of the spiracular stripe, nevertheless reproduces the characters
of both parents to a very remarkable extent. Possibly none of
the hybrids hitherto described hâve showed in such a perfect
manner the détails of the markings of both parents.
Head. The head, although marked very much as in helenœ, is
somewhat smaller but, otherwisc, there is but little différence.
Body. The body is coloured just the same in the two forms,
and is of a clear cool grey. The longitudinal stripes, while in
character very like zonaria, are placed just as they are in pomo-
naria. They are rather narrow; the filling is a bright yellow
and is much more evenly distributed along the stripes than in
helenœ. On account of the fineness of the stripes, the medio-
dorsal area becomes broader but there is little tendency for this
space to be united to the other parts of the ground colour owing
to the stripes breaking at the end of a segment as they do in
pomonaria.
The subdorsal stripe is so reduced that the filling in is barely
discernible. The lower edging is almost, but not quite, obsolète
and the upper one, very irregular. Thèse two stripes are more
confused than those of -pomonaria on the last abdominal seg-
ments. The supraspiracular stripe is very similar to that of
pomonaria and is fairly well indicated on ail of the segments,
although it may be interrupted. The whole of the stripes are
reasonably regular on the thorax. The yellow bars are présent
and, although somewhat weakencd, are very clear. They appear
more as bar-like interruptions of the dorsal stripes than as part
of it as those of helenœ do. As in pomonaria, thèse bars, in
many cases, are reproduced on the metathorax and on the 6th
and 7th abdominal segments. There may even be produced
beneath thèse yellow bars, on ail the segments bearing them a
weak appearance of the whiter pomonaria bars. Ail of the
dorsal suffusions seen in pomonaria are clearly indicated.
The collar is very bright in colour and is clearer than in
helenœ. The anal plate, whilst narrower and less rounded termi-
28
434 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
nally than that of heienœ, is greyish and, as usual, black spotted.
The tvvo more prominent spots and the four little tubercles on
the edge, follow pomonaria.
The ventral stripes are further apart and are distinctly nearer
zonaria than those of heienœ. The subspiracular stripe and its
edging are very degenerate but are a little better marked at the
beginning of a segment. Between this and the spiracular stripe,
are a few faint irregular yellow freckles. The spiracular stripe
is broad and of the zonaria type and may just touch the black
spiracles on its upper margin. The legs and prolegs differ in
no respect from those of heienœ.
Variation of larva.
It is worthy of note that both in this hybrid and in heienœ and
more often in the latter, there may appear larvrE, very délicate
in the skin texture, which would pass as small examples of
denhami. In fact, there are no points of distinction except the
greater tendency in the last, for the earlier portion of the spira-
cular stripe to be orange instead of yellow. The larva, on the
whole, varies but little. There is never produced a form similar
to the pale creamy yellow forms of heienœ with the suppressed
markings and coarse skin. As a matter of fact, the variation is
ail toward a darkening of the ground colour, accompanied by
a tendency for the suffusions, but not the stripes, to bc weak. Tn
rare instances, the underside becomes very much like that of
heienœ, both in coloration and in the sape of the stripes. This is
one of the few points in which the larva varies toward heienœ.
Habits of larvae.
What has been said about heienœ larvae, will serve for this
also. It must be noted, however, that in the earlier instars, when
once settled to its food, it displays much less inclination to leave
it. Perhaps on the whole, it does not feed so ravenously and
therefore, takes slightly longer to feed up,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 435
Pupœ.
Thèse, too, so closely resemble those of helenœ that, except
for a tendency to hâve a slightly longer and more regularly
conical abdomen, there are no decided différences. Like those
of helenœ, they tend to lie over occasionally and to a like extent;
on one occasion I had a female pupa which lay over three winters.
Imago.
I. Mâle (PI. CLXI, Fig. 1571). — Although the maie of
helenœ was so close to zonaria, this insect is even more so, and
might, except for the depth of the black markings, be mistaken
for zonaria in which, however, there is decidedly a warm tone in
the black. Compared with helenœ, the shape of the wmgs is much
doser to zonaria, instead of being. as in that form, nearer to
pomonaria. The ground colour is white, with none of the ochreous
tint seen in helenœ; this only serves to heighten the intensity of
the black markings.
As in helenœ and pomonaria, the first line is présent but it is
very thick and black. The médian line, although it may be
separate, is generally fused with the second line and the lower
portion is very thick and zonaria like. From this, unlike what
happens in helenœ, suffusions, more or less highly developed,
just as in zonaria, pass toward the base of the wing, more parti-
cularly along the inner margin. The course of thèse lines is
practically the same as m helenœ. The white band following,
the second line, is always broader, as m zonaria, than in that
hybrid, but is more often clouded with black. The subterminal
pale band is narrower, less toothed and nearer to zonaria although
generally somewhat less sharply deûned. The huge black wedge
in front of this is very much more strongly displayed than that
of helenœ and, were it not for its colour and the lack of clearness
of the outlines, it would be just the same as that of zonaria. Like
zonaria too, the subterminal band is nearer to the termen, and
43^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
hence the terminal suffusion is reduced similarly. On the whole,
the insect is more inclined to hâve a few black scales scattered
in the ground, more particularly along the costa, than helenœ.
The frmges usually bear no darker spots. The hind wings,
although marked just the same as those of the reciprocal hybrid,
display the same différences as the forewings, that is, the mar-
kings are heavier and the subterminal pale band is narrower.
On ail four wings the veins are more clearly outlined in black.
The antennas of both are just the same, but the thorax, although
approaching pomonaria somewhat in roughness, has sharper pale
markings and deader black ones, than helenœ. The abdomen
too, is blacker, although, somewhat curiously, the pale yellow
rings are much less clearly seen.
Ventrally, the two insects are the same, but the wings differ
on the under side in the same way as on the upper side.
Wing expanse : 32-36,5 mm.
IL Females. — Except that the présent insect is blacker and
perhaps the hairs a little shorter, the two females are identical.
Genitalia of the maie.
The female genitalia (PI. K, Fig. 34), as before, need no dis-
cussion. The maie genitalia of langei are very close indeed to
those of zonaria.
There is exactly the same tendency for the tip of the valve
to be pointed and indented and none whatever to the rounded
appearance of -pomonaria valves. The costal ridge, too, is thick
and strongly raised as in zonaria. The gnathos is much narrower
and more rounded than in pomonaria, although its surface is
more decidedly squamous than in zonaria. The cornuti are quite
as well developed as in helenœ and even as in pomonaria ; thus
the band of spines shows the greatest divergence of this hybrid
form zonaria. The œdeagus is of the zonaria forra.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 437
Gynandromorphic spécimen.
This spécimen is figured on PI. A, Fig. 7.
The wings and antennge are of the normal maie form, but the
abdomen is female. However, in drying, the left side has col-
lapsed very greatly, whiist the right remains as it was originally.
Possibly this indicates a slight mix-up of the génital organs.
The thorax, too, shows a mixture of the sexes, for the right side
has the patagia black, outlined in white, as in the maie, whiist
the left side, which is smaller, is marked like that of the female.
It will be noted that this reverses the tendency of the abdomen.
Variation of the imagines, etc.
There is but little to add to what has been said in discussing
the imago. The gênerai trend is in the same direction as in
helenœ, but there is greater variation in the direction of the lines,
which tend in some cases to follow the curves of those of pomo-
naria. There is a marked inclination of the su ff usions on the
hindwings to disapjjear; however this is never accompanied by
any weakness of those on the forewings.
Nor is it necessary to say anythmg further about the habits
of the two insects, for they are absolutely alike in the two forms.
The ova also are quite the same.
Hybrids between " Ithysia zonaria " and " Pœcilopsis lapponaria. "
(A) Ithysia zonaria cf x Pœcilopsis lapponaria Q = hybr. merana.
Ithysia hybr. merana (Burrows, Ent., Ital. XVIII, p. 132).
As I hâve, unfortunately, never had the two hybrids between
zonaria and lapponaria together in their early stages, I hâve
delayed making detailed descriptions of the form I reared, until
I do breed the two. For what few particulars I can give of the
larvae of merana I am indebted to Mr. Mera.
438 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The larvse, which he possessed, took readily to hawthorn and
birch for food plants, and were much more easily reared than
those of either parent which usually die off in captivity when
full grown.
Description of full grown larva, etc.
The larva, although bearing no very close resemblance to those
of either lapponaria or zonaria, and not likely therefore to be
mistaken for either, was more of the lapponaria type. The
ground colour was purplish like that of the female parent, sho-
wing but little traces of the grey ground of zonaria. The longi-
tudinal stripes, which m lapponaria are very narrow and
degraded and rarely become at ail conspicuous, except when the
filling in is clearer as at the transverse yellow bars, are much
broader, regular and clearer in zonaria, although the edging is
weak or rather dotted. The larva of rnerana foUowed zonaria
closely in the stripes. Although they are not so conspicuous on
account of the darkened ground colour, lapponaria bears the
black suffusions before the yellow spots, and before the yellow
bars just as in pomonaria. Thèse suffusions, and also the yellow
bars, are produced in the larva cf nierana. The yellow spira-
cular strijDe was présent, but it was much less conspicuous than
in zonaria, although it was of the usual zonaria type.
Although the above larvae were so very healthy it must not
be supposed that the cross yielded a high percentage of larvae.
Two pairings were obtained and both batches of ova were safely
deposited; one of thèse failed to yield a single larva and only
a portion of the othex hatched.
Pupae.
The pupœ, at first sight, are very close indeed to those of
lapponaria, and are of the same red brown colour. The wing
cases, too, hâve the same red colour and show but little trace of
the waxen green of zonaria. The surface is polished a little
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 439
more than in the latter species, but the pitting is just as fine and
is therefore a little more regular than in laffonaria. In shape
the pupae are between the two. They lack the dumpy appearance
of sonaria, but, whilst they follow lapponaria in the tapering of
the body, the outline of the abdomen is more curved thus showing
but little the marked flattening of the sides of the abdomen, so
well displayed in lapponaria. This regularity of the curved
outline is assisted by their greater breadth and the absence of
the constriction shown in lapponaria after the third abdominal
segment. Viewed from above, merana pupa is very like lappo-
naria although, as it is larger than that species, it appears
broader. The spiracles are larger and more conspicuous than in
lapponaria and lie in a deeper dépression. Their position, too,
is a little further from the beginning of a segment than in that
form. Just as in lapponaria, the two side spines on the anal
armature are very fine, and similarly, the broad base of the ter-
minal spine of zonaria is absent, for the spine is long and narrow
to its fine forked tip.
The two little warts sometimes seen on the 8th abdominal
segment of lapponaria are absent and, in the same way, the pro-
minent scar of the last abdominal spiracle of zonaria is but rarely
developed. The glazed eye is rounded and full, as in zonaria
and this species, too, is the model which the neat leg cases and
génital scars follow. The antennal pectinations are similar to
those in that form, but the marked longitudmal ridge is just as
in lapponaria.
The female pupae show exactly the same différences but those
in the shape of the abdominal segments are slightly less
pronounced.
Lying over of pupae.
The pupae of lapponaria are notorious offenders in this respect,
for it is quite an ordinary thing for fuUy 90 per cent of Scotch
pupae, such as were u?ed in thèse experiments, to lie over for
440 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
periods varying from two to five years. Zonaria, too, is not free
from this habit, although it rarely, if ever, lies over more than
two winters. Strange to say, ail of the pupae of merana yielded
their imagines the foUowing ycar at the normal time. The maies
and females appeared at about the same time.
Imago.
I. Mâle (PI. A, Fig. 8). — Although, in the original descrip-
tion, the insect was described as being like zonaria, I think that
this is a mistake. The ground colour is pure white and there is
no weakness of the scaling such a we see in lapponaria. Thèse
facts combined with the suppression of the newly acquired
speckling of red scales of lapponaria, cause one to thmk that the
insect resembles a very dark zonaria — an idea that is conhrmed
by the strength of the black markings. Close inspection, however,
proves that thèse markmgs and Imes are much nearer to those
seen in lapponaria, although those of the latter insect only show
up well, when it is pinned on a dark background.
In the ground, lapponaria has a bright silvery patch between
the lines before vein i, and this patch is clearly seen in merana.
Along the costa, merana has a broad black band derived, not
from the pale band of zonaria, but from the deep red and black
one of lapponaria although a few yellowish scales are ail that
suggest the red. It is very like the broad black band along the
Costa on the undeside of lapponaria wings.
The ûrst line is very much thickened, and is just the same in
shape as that in lapponaria, whereas that of zonaria is obsolète.
The bulk of lapponaria maies hâve the médian line and the
second one fused for almost their whole length and, therefore,
aided by the absence of the médian line in zonaria, merana
possesses a line, to judge from its thickness, combining the médian
and second lines. The path of the second line in zonaria is less
curved and strikes more obliquely across the wing than in lappo-
naria, and in this, merana resembles the latter species, although
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 44 1
the inward sweep of the line, as it reaches the costa, is less pro-
nounced. The line is thus rnuch more nearly parallel to the termen
than that of zonaria, in spite of the freedom of the latter from
curvature. The white band following this, is not so broad, nor
so clear as in zonaria for the black outlining of the veins, just
as in lapponaria, is not obsolète, where the veins intersect the
bands. The subterminal white band, although clearer, is narrow
and scalloped just like that of lapponaria. The two suffusions,
while shaped like those of lapponaria, are almost solid as in
zonaria, the only interruption being the appearance of a few pale
scales parallel to the veins near the termen, Ail the veins, as in
lapponaria, and more particularly those of the cell, are outlmed
with deep black scales. The hindwings are more zonaria-X^ç.
although the scaling is very weak and thus inclines to lappo-
naria. This resemblance again is merely brought about by the
pale ground causing the markings to stand out well, for their
character suggests lapponaria and so do the veins. The fringes
also follow that species for they are long, black and silky. The
antennse are not at ail like those of zonaria; they are thin and
black not thich and white.
Except for a few pale hairs, the thorax is black like the tho-
races of some spécimens of lapponaria, although it is a little less
shaggy in appearance. The abdomen is quite black with blackish
hairs; it lacks both the red médian stripe of lapponaria and the
yellow rings of zonaria. Beneath, on account of its pale fur, it
more resembles zonaria.
Wing expanse : 31 mm.
II. Females (PI. A, Fig. 9). — The females are weird little
créatures and bear no great resemblance to those of either parent,
although, in shape, they are somewhat nearer lapponaria. On the
upper surface, they are jet black throughout, only interrupted
by a few short pale hairs, which become longer and paler latéral ly.
In colour, thèse hairs are somewhat pinkish as in zonaria, but in
length, they imitate lapponaria. Neither the red stripe on the
442 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
thorax and abdomen of lapponaria nor the yellow rings of
zonaria are indicated. The face, thorax, abdomen and legs
beneath, on account of the superabundance of pale, rather pinkish
fur, are very like those of zonaria. The wings, which are of
variable length, are black, tipped with pale fur.
Genitalia.
I. Mâle. — It is unfortunate that the genitalia of the only
spécimen available for dissection were broken. However, many
of the détails can be made out. The valves are much narrower
than in lapponaria and bear distinct signs of following zonaria.
The costal ridge is thick, and fairly well raised. The gnathos
is rounded and squamous, not broad and rather smooth in the sur-
face as in lapponaria. The cornuti form a closely packed band of
sharp short spines — not clawlike as in lapponaria, but still very
much stronger than in zonaria, or even in both parents.
The œdeagus is of the usually fairly narrow zonaria type.
There is but little to be said about the female genitalia except
that they are perfectly developed.
Habits of imagines.
Thèse, as has been mentioned, émerge simultaneously with
their parents. The maie Aies strongly and pairs very readily
with the hybrid females but the females, after going through
the actions of oviposition, f ail to deposit any ova, and commence
to call again.
(B) Pœcilopsis lapponaria cT x Ithysia zonaria Q = hybr. small-
mani.
Pœcilopsis hybr. smallrnani (Harrison, Ent., July 1910).
This hybrid I secured myself and I found it very easy to
obtain when I could induce pupae of lapponaria to yield their
imagines when I happened to hâve females of zonaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 443
The females of sonaria, after pairing with lapponaria, lay
their eggs very freely and practically ninety per cent of them
prove fertile. The little larvae as they emerged, were placed,
some on yarrow {Achillea Millefolwm) and some on birch
{Betula alba) and hawthorn {Cratœgus). They took very readily
to the last two food plants but failed to touch yarrow. Later
in life, after they had fed on hawthorn for some time, I tested
them with Erica tetralix (the usual food of Scotch lapponarïà)
but they refused to eat it. although they look readily to sallow
{Salix câpre a).
Description of larva.
The young larva was very like that of lapponaria but no
attempt was made to make a detailed account until the last instar
was reached.
Length of larva 3,4 cm.
Head 2,6 mm.
Greatest breadth 4 mm.
The larva, in shape, is decidedly shorter and stouter than that
of lapponaria.
Head. The head is much smaller than that of zonaria;
although not so small as in Lapponaria. The epicranial lobes
too, are fuller, but the most important différence is the much
greater size of the frons, which in lapponaria is very small. The
colour of the head is purple of a paler type than in lapponaria,
and the black spots are more dot like but fewer in number. The
mouth parts are quite black and lack the paler edging seen in
ail the other hybrids.
Body. The ground colour is pale purple but is sometimes
quite whitish or greyish. It is mixed, hère and there, with large
numbers of minute black spots. The longitudinal stripes are
fairly well developed and, whilst those on the mediodorsal area
444 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
are very distinct and, with their yellow ûlling in, stand out clearly
just as they do in lafponarïa, they are broader than in that
species and so is the edging, although it is still broken and dot-
like as in zonaria. The subdorsal and supraspiracular stripes,
which in lapponaria are very narrow and practically obsolète on
the thoracic and last abdomnial segments, are a little more
strongly developed, but they are narrow and the edging is very
irregular. On the whole, the longitudinal stripes bear a close
resemblance to those of zonaria.
The yellow transverse bars, too, are présent and are very much
like those of lapponaria in appearance, as they are somtwnat broad
and seem to be protubérances of the dorsal stripe rather than
bars. They are perfectly edged with black and may appear in
a reduced form on the 6th and /th abdominal segments.
The collar, although somewhat beaded in appearance, is like
that of lapponaria.
The anal plate is more rounded than that of that species and
is less black dotted ; the two larger spots on it bearing hairs are
absent but the four terminal tubercles are very distinct. Before
the anal plate are the two yellow spots of lapponaria and before
thèse agam, the two larger warts, although in a reduced form.
The blackish shades before the yellow bars are there too.
The spiracular stripe, which m lapponaria is distinct only
beneath the spiracles and practically absent elsewhere, in sinall-
niani becomes broad and regular and possesses a fine black edging.
Above it, but m rare cases within in it, are the rounded black
spiracles. Thèse are more often in the blackish suifusion derived
from lapponaria. The stripe is much brighter yellow than in
zonaria, and in it can be seen, the yellow lapponaria spots.
The underside of the larva, both in the appearance of the
stripes and in the whole scheme of coloration, is very close to
that of lapponaria, except that the médian stripes are broader,
a little further apart, and neatly filled in with yellow, as in
zonaria. The legs and prolegs are also lapponaria like.
The larvae are variable, but the variation is practically restricted
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 445
to a change in the ground colour, for the characters of the mar-
kings and suffusions are fairly constant.
Habits of the larvae.
The larvap, as seems to be the case in ail hybrids in which
zonaria takes a part, behave just as larvas of that species do.
When slightly alarmed, they bring their head and claspers toge-
ther and fall, but they soon uncurl and ascend the nearest plant.
I found them to feed well but, in spite of that, they are extremely
tedious to rear for they take fully as long as larvae of Scotch
lapponaria to feed up. They are usually the last of ail the hybrid
larvas to pupate.
During the day time and at night af ter they hâve fed. they seem
to leave the food plant and rest elsewhere.
Pupae, etc.
The pupae are exactly the same as those of hybrid nierana in
shape and appearance, but they are somewhat larger in both
sexes. Unlike those of that form, they do lie over, for I hâve
had some for three years and they are still alive. When the
imago intends to come out the following year, it forms very
early, gênerai ly from six weeks to eight weeks before those of
other hybrids.
Imago.
I. MALE (PI. CLXI, Fig. 1569). — The maie shows the samc
inclination as that of helenœ to fail to expanse its wings. The
insect very closely resembles merana in markings on the forewings
in most characteristics except colour, and this différence is brought
about by the great weakness of the scaling, v^hich lessens the
clearness of the white ground and causes the black markings to
appear very grey and washed out in appearance. If there is a
slight différence in the markings, it is that the second line is
44^ LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
slightly more direct and therefore less curved in sinalhnani. The
hindwings sow the same weakness of scaling, but the directions
of the lines, particularly that of the second line, are very much
the same as in zonaria. The second line, too, resembles that of
zonaria in its tendency to be irregular and to spread along the
veins. The thorax is quite shaggy both in merana and in small-
mani, but the white hairs are much more numerous and irregular
in the présent form. The greatest différence between the two
insects, however, is seen in the abdomen, which is black in merana,
but black, interrupted by weak traces of the yellow zonaria rings
in smallmani. The hairs, too, are paler and much more observable.
On the underside the two hybrids are very much alike with their
pale long hairs.
Wing expanse : 30-31 mm.
II. Females. — As in helencp, the female is nevcr produced
in most broods, but, as in that case, excessive inbreeding of both
parent forms resulted in the production of a few females.
The female is very nearly the same as that of merana; it can,
however, be distinguished by the greater lenght of the hairs both
on the body and on the wings.
The insect shows no great amount of variation but what there
is, is in the same direction as in zonaria, langei and merana. It
is not necessary to go into détails hère.
Genitalia.
I. Mâle (PI. L, Fig. 35). — The valves of the maie genitalia
are nearer in shape to those of /. grœcarïa than to those of either
parent. The two edges are nearly parai lel, and the tip is quite
rounded, with just a trace of the indentation which may be seen
in zonaria.
The costal ridge is broad, but is very slightly raised. In
appearance, it is doser to la-pponarïa. The gnathos is narrow,
rounded and deeply squamous and is therefore greatly influenced
by zonaria. As in ail the hybrids in which members of the genus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 447
Pœcilopsis are présent, the cornuti form a band of very strong
spines. Again, the œdeagus is of the usual zonarïa form.
The femalc genitalia are just the same as those of either
zonaria or lapponaria and are quite perfect.
Habits of the imagines.
In a state of nature, the imagines of la-pponarïa and zonaria
hâve exactly the same habits, as both are accustomed to living
amongst low plants. Thèse habits are therefore not weakened
by any disturbing factor in smallmani. The maie, when alarmed,
falls sometimes with the wings merely closed, but, at other times,
it raises the wings as if to protect the head and holds the antennae
and legs tightly pressed against the thorax. While feigning
death, it is not exactly motionless, for at intervais it opens its
wings a little and then closes them. Sometimes as it falls it sticks
one of its legs out and attempts to grip something by means of
its claws; if successful, it hangs there. No matter how it falls,
it alvvays curls its abdomen. Very rarely, it gives a jerk as it
falls and rests with the termina of its wings on the ground. The
females sham death in the same way, but never for a long time.
The females as I hâve observed, when in search of crevices in the
muslin in which to lay their ova, often find themsclves in a cul-
de-sac. They can then develop that habit, so unusual in insects,
of walking backward.
The insects usually émerge from the pupœ with the parent
species and both sexes do so at the same time. They are very active
and pair readily inter se and with other forms. Unlike what
Mr. Mera found to be the case with nierana, my females did lay
a few ova, but, after doing so, they commenced to attract the
maie again. The ova laid were very like those of zonaria, but the
green colour was brighter and tended less to yellow.
448 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Hybrid between " Lycia hirtaria " and " Ithysia graecaria. "
Lycia hirtaria cf x Ithysia grœ caria Q = hybrid buloveci.
The Crossing was obtained in the spring of the présent year
and was not difïicult to secure. The hirtaria maies paired with
the grœcaria females very late at night — certainly after
10.30 P. M. — but next morning the female had already deposited
a batch of ova vvhen examined at 7. A. M.
Two pairings were obtained. The females laid very freely, but
very soon the ova appeared to be infertile, for they collapsed
almost totally. However. I was agreeably surprised, for in the
end, every one of the eggs in both broods hatched. The colour
changes were extremely slow, as the period when the eggs were
dirty grey in colour, lasted for a long time. Probably this is due
to the great différence between the température of the month of
May in the North of England and that in the Balkan Peninsula.
The larvas, as they hatched, were placed on hawthorn {Cratœgiis
oxyacanthà) at once, but they proved even more agile than those
of their relatives and made desperate efforts to escape. Their
very small size helped them in thèse attempts but, finally, ail of
them settled down to their food, which they proceeded to devour
ravenously in a manner which even those of denhami failed to
equal ; they were full grown and in the ground in a little less
than six weeks after emerging from the &^^, and this in spite
of the very low température prévalent hère in May and June igi2.
As no grœcaria larvas were available when they were being rcared,
the larwae could only be compared with those of hybrid denhajiii,
which they resembled very closely. It is not possible to rear
grœcaria in the North of England, as the cold north east winds
eut them off before they reach the third instar.
ist INSTAR.
Length at the end : 5 mm.
Head. The head is black, with the mouth parts somewhat
paler.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 449
Body. There is no development of the longitudinal stripes
in this instar except in an extremely faint way toward the end,
so that, except for the usual spots, the body is wholly black. The
transverse white bars stand out very clearly and of course, are not
connected in the medio-dorsal area. Just below each, on the
position of the future supraspiracular line, a faint white spot is
visible and beneath this, but a little in front, we hâve the large
white spot of the spiracular line, which may be tinged with
yellow in some spécimens. Proceeding from this spot in front
is a faint white dash, representing the spiracular stripe. Behind
the spot and just below it, there is another white spot. Thèse larger
spots are quite well developed on the thoracic segments, but they
are very indistinct on the last abdominal segments. The collar
is white and very distinct and consists of a séries of white spots.
Just before the anal plate are two white dashes. Beneath, the legs,
prolegs and body are black in colour, only slightly interrupted
by the few whitish freckles, indicating the medioventral stripe.
The base of the legs bears the usual white dash. It will thus be
seen that the larva is extremely close to that of Jiirtaria.
2nd INSTAR.
Length at end : 8,i mm.
(It is well to point out hère that the hirtaria which were used
to produce this hybrid, were English, but the larvae, with which
the comparisons were made, were German and were reared from
var. Jianoviensis).
Head. The head and mouth parts were much the same as
before.
Body. The ground colour is a deep black but already the
longitudinal stripes are becoming clear. In hirtaria, the medio-
dorsal and subdorsal stripes are but faintly discernible after the
yellow bars ; in biiloveci, they stand out clear and white on each
side of thèse bars, thus causing that larva to hâve a doubled séries
of white " H " s down the back of the first abdominal segments.
29
450 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
On thc thorax, thèse lines are représentée! by a séries of small
whitish spots which ma y appear but more feebly, on the last
abdominal segments. In hïrtaria thèse are scarcely visible.
The SLipraspiracular lines in both are very weak, and can be
seen before and after the spot, developed very early in this région.
The transverse bars are neater and smaller than m hirtaria. and
are of a brighter yellow colour. The collar in bidoveci, instead
of being formed by brighter yellow spots at the ends of the
stripes, is continuons, for thèse spots are joined up. The anal
plate is darker and not so heavily built as in hirtaria. The
posterior margin is paler and bears, like that of hirtaria, four
black warts, emitting hairs. The two spots before this, instead
of remaining distinct as in hirtaria, become linear and are more
or less connected in bnloveci.
Along the position of the spiracular line is a séries of large
yellow spots. Thèse are very différent from the round spots of
hirtaria, for they are pearshaped and the narrow portion points
upward. Beneath thèse, and in contact with them, is the weak
pale spiracular line appearing much stronger and decidedly
yellow before thèse spots, which are well developed on the thorax
and more faintly on the last abdominal segments. Thèse spots
are much stronger than in Jitrtarïa.
Ventrally, the larva is deep black, only intcrrupted by the
longitudinal lines and the yellow subspiracular spots. The medio-
ventral stripes much resemble those of denhami and are thus
rather more indistinct than in zonaria. Thèse lines are but faintly
seen in Jnrtaria. In both Jùrtaria and bnloveci, there are slight
traces of the subspiracular stripe.
In build the larva is distinctly nearer to that of the larvae of
the genus Ithysia than to Jàrtarïa.
3rd INSTAR.
Length at end : 14,5 mm.
Even to the naked eye, the larva now seems much lighter in
colour, although the head differs but little from that of hirtaria
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 45 I
larva. The stripes, and their yellow filling in, are much more con-
tinuous in bidoveci and the yellow bars stand out more clearly. In
hiriaria, except on the last subsegment, that is, after a transverse
bar, the stripes are very weak and almost overwhelmed by
the blackish clouding of the ground. In biiloveci, they are quite
continuous, and the edging well marked, although it tends to
merge into the ground colour. The central areas of the ground
are quite pale. The subdorsal and mediodorsal stripes are
slightly broader, and the filling in clearer on the last subseg-
ment in bîiloveci, and there also the stripes are best seen, in hirtaria.
The supraspiracular stripe is very indistmct and broken. This
is caused by the edging merging into that of the subdorsal and
spiracular stripes. The stripes on the thorax are ail more or less
irregular, and this renders the thorax paler. The mediodorsal
stripes, both there and on the last segments, are most regular,
although on the last segments ail of them are more or less con-
fused. The confusion in thèse areas is less marked in hirtaria. On
the supraspiracular stripe, the original yellow spot stands out
clearly. The collar is alike now in hirtaria and biiloveci; it is
yellow and more or less distinctly beaded.
The anal plate in both, is black with a paler margin although
that of buloveci is somewhat marbled. Before it are the usual
yellow dashes. Segment 8 now bears the two larger warts found
in hirtaria. The spiracular stripe, although not continuous, is
very clearly marked in buloveci, and along it, are the usual large
spots présent even on the thorax and last abdominal segments.
They are much more triangular in shape than in hirtaria, and the
yellow dash behind and beneath them is more clearly part of
the spiracular stripe; this stnpe is lairly broad there but becomes
narrow and rises afterward.
Ventrally, the larva is blackish throughout except, of course,
for the spots and stripes. The medioventral stripes are clear
and distinct, and as in zonaria and denhami, they are far apart.
The subspiracular stripe, when developed, is quite regular. On
the contrary, in hirtaria, the ventral stripes are only clear on t^:e
452 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
last subsegments. The subspiracular stripe is quite distinct and
yellow near the prolegs in hirtaria, but not in buloveci, in which
the filling m of ail the stripes is grey. The prolegs in both are
blackish, paler mixcd, but the pale edging of the plates on the
legs, is much plainer in buloveci.
The legs are black in both, the pale mark on the base being
rather indistinct in the hybrid. The space between the legs is pale.
4th INSTAR.
Length at end 2,9 cm.
Head 2 mm.
Greatest breadth 3 mm.
Head. The colour of the head is white, more or less blotched
with black. The epicrania are fuller and rounder than in hirtaria,
and the spotting thereon more linear. The mouth parts are dark,
but paler edged.
Body. The ground colour now, is a peculiar yellowish grey-
almost a stone colour. In some individuals, it is distmctly yellow
and in others, a grey tending to purple. The longitudinal stripes
are ail présent, but the black edging is very much broken. The
mediodorsal stripes are much broader and yellower just before
the yellow transverse bars; they seem, to the unaided eye, to be
merely a yellowish extension from them, in shape somewhat like
a wedge. The subdcrsal stripes are much more conspicuous. They
seem to undulate, reaching their highest points just after the bars,
and midway between them ; they are broader and brighter in
colour just after the former position. The supraspiracular stripe
is very irregular, and a branch leaves it just about the middle of
a segment and connects it with the spiracular Ime. Just after a
yellow bar and at the end of the hrst subsegment, where there
is présent a thin transverse black line the stripes tend to be con-
nected by irregular detached portions of the black edging. On
the thoracic and last abdominal segments, the stripes are much
confused, although the space between the two médian stripes is
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 453
clear but not so clear and grey as in hirtaria. Tlie ground between
the mediodorsal and the subdorsal stripes, just in front of the
yellow bars, is ûlled in with black, which does not shade off into
the ground as in hirtaria. The yellow bars are much weaker than
in hirtaria and not so regular. Fiurther, as they proceed outward,
they become narrower. The collar now consists merely of small
yellow spots at the end of the stripes.
The anal plate is narrower and the colour much more yellow,
with heavier dark mottling, than in hirtaria. In front of it, are
the two yellow dash like marks with a small chitinous tubercle
emitting a hair. On segment 8, the two larger black warts are
fairly conspicuous.
The spiracular stripe is provided with a black edging above,
and is somewhat regular. On it, are the large triangular spots,
the apex of which just touches the supraspiracular stripe. The
yellow spot on this stripe, which as in hirtaria^ has persisted
since the first instar, is connected with the spiracular stripe just
after the larger spots. The space containing the spiracles, and
the ground area near it, are blackish. The spiracles themselves,
are plainly larger than those of hirtaria. Ventrally, the larva
distinctly reminds one of zonaria larva. The medioventral
stripes are very broad and the hlling jn is pale, but the inner
edging is weak compared with the outer. So clear ly marked is
this tendency, that, on the early abdominal segments, the two
stripes are nearly one, and even elsewhere the inner edgings tend
to fuse. The subspiracular stripes are much nearer the médian
lines than in hirtaria and are thinner, more undulating, and
interrupted. The space between thèse and the spiracular stripes
is black, with faint paler frecklings.
The legs are black, with paler markings, which stand out much
more clearly than the pinkish mottlings of hirtaria. The claws
are much shorter than in that form. The space between the legs
is yellow, and, just at the base of the legs, between it and the
spiracular stripe, is a rather conspicuous yellow bar. The prolegs,
which are quite evidently shorter than those of hirtaria, are pale
454 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
yellowish in colour, variegated with black, which is more conspi-
cuous on the posterior plates.
The primary tubercles are more easily seen by the naked eye
and are therefore coarser than in the other hybrid larvas.
5th INSTAR.
Length at the end 4,8 cm.
Breadth of head 3,8 mm.
Greatest breadth 4,9 mm.
The larva, in shape, is moderately long but is much stouter than
in hïrtaria; in spite of the greater size of that species, the head
of the hybrid is much larger; both the cheeks and epicranial
lobes are rounder and fuller. The tendency to notching is very
small. In colour, the head is yellowish grey, which becomes
slightly pinkish in the cheeks. The whole is mottled with black
spots, which are much larger than in hirtaria. The antennae are
very pale toward the base, but near the tip, they are blackish.
As usual, they bear beneath a long sensory hair. The mouth
parts (maxillae, etc.) are yellowish brown and are pale edged.
Body. The ground colour is gênerai ly a pure grey, tending,
in some, to pass through stone colour to yellow. Ail of the longi-
tudinal stripes are présent, although the two mediodorsal ones
are best indicated. Between the stripes, the ground is more or
less black dotted, except in the yellowish examples. Thèse
stripes in hirtaria, are clearly outlined; in buloveci, the edging
is very fragmentary. The filling in of the stripes is yellowish
in the yellow spécimens, but is somewhat inclined to orange in
the others. On the thoracic and early abdominal segments, the
médian stripes are very well marked; posteriorly they become
slightly confused. Throughout its length, but more especially
so on the first and last segments, the subdorsal stripe is very
feeble. So too, is the supraspiracular, although in dark spécimens,
it is a little stronger than in corresponding individuals of hirtaria.
The transverse yellow bars, although they may be absent, are
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 455
g-enerally broad though rather short. When thcy are very distinct,
they are clearly edged m black and the edgmg of the stripes be-
come stronger. Before thèse bars, and sometimes m a very concen-
trated form, may sometimes be seen the black suffusions found in
hirtana and when thèse suffusions are very clear, the pattern they
form, stands out very distinctly. When thèse bars are absent,
the médian stripes are a little broader on the last subsegments
and tend to be filled in then with orange. Some individuals,
which cannot be readily distmguished from larvae of denhami,
hâve fairly regular stripes, and lack the black spots m the ground
colour. The collar is présent, but only as small yellow spots at
the ends of the various stripes. The spiracles are large and
black and, m shape, broadly oval. They are surrounded by pale
yellow, especially on the prothorax and on the last abdominal
segments.
On ail the larva?, the two black warts on the eighth abdominal
segment are very distinct but never so large nor so pointed as
iwhiriana. The yellow spots on the curious flange-like rmg after
this, are quite as conspicuous as m hirtaria. The anal plate is
yellowish m colour and is heavily spotted with black. Termi-
nally, it is rounder than m hirtana. Some of thèse plates in
colour, are nearer to hirtaria and then are blackish, with yellow
spots. In thèse spécimens, the two larger spots bearing hairs are
very clear.
The spiracular stripe is fairly broad and is more or less distinct.
On it, but less obvious on the last abdominal segments, are the
yellow tnangular spots derived from grœcaria. Just before
thèse spots, as in hirtaria, the stripe is broad and yellow and
dips somewhat. It then, as we proceed f orward, becomes narrow
and indistinct, but is fairly broad just before the preceding spot.
It is broad and well marked on the thorax, although greatly
broken, and lias the same charactenstics on the last abdominal
segments. In no manner does it rcsemble hirtaria stripe, except
in the dash before the large spot.
The ground colour of the underside of the larva is a dull
450 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
yellow, irregularly clouded with grey. The yellow spot beneath
the large spot, may be présent as in hirtaria.
The subspiracular stripe is one confused mass of black spots
with yellow filling in indicated; it may become more definite at
the beginning of a segment. The space between this and the spi-
racular stripe is blackish, irregularly spotted with dull yellow,
although in it there is a clear yellow bar at the base of the legs.
The medio ventral stripes are somewhat weakened, but they
are very broad and close together and contain a creamy-yellow
filling in. As a conséquence of the nearness of thèse stripes, the
distance between them and the spiracular stripe is greater than
in hirtaria.
The legs are black, with irregular pale areas, which do not
appear pnikish purple as in hirtaria; the claws are black. Between
the legs, the ground colour is palish and before each pair of legs
in this pale patch is a brownish triangular spot. A similar, but
rounder one, follows them.
In colour, the prolegs are yellowish slightly tinged with pink,
and marbled with black. Ail the prolegs are shorter than in
hirtaria.
The primary tubercles can be readily seen, but the hair they
émit is very weak.
Variation of larvae.
The larvae are excessively variable, for they hâve to combine
the suffusions inherited from hirtaria with the tendency of the
ground colour in grœcaria to vary to bright yellow. The resuit
is, that, as was pointed out above, the range of colour is great.
The stripes seem always inclined to become weaker and rarely,
if ever, are so clearly marked as in hirtaria, although in many
cases the Êlling is a orange as in that species. The decided
pattern often produced by the concentrated suffusions before
the yellow bars, may be quite as regular as in hirtaria. As grœ-
caria larva is not available for direct comparison of the minor
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 45/
détails, the most that one can say, is that the gênerai trend of the
variation is away from hirtaria, but it is fair to argue, from the
analogy to denhami, that it is toward grœcaria.
Habits of larvae.
As the habits of grœcaria larvas are the same as those of
zonaria, derived in ail probability from a similarity of habitat
amongst low plants, such as yarrow {Achillea Millefolium),
Bird's foot Trefoil (^Lotus corniculatiis), etc..., the habits of
buloveci, both in regard to resting, falling when disturbed, and
so on, are exactly like those of denhanii. It is therefore unne-
cessary to repeat them hère. After burying for pupation, bidoveci
however, are more inclmed to dry up without change in this
climate, possibly on account of our low average température in
June.
Pupae.
The size of the pupae is between those of the two parents, but
it is nearer grœcaria. The shape, too, is that of this species, for
it is short and dumpy, and not long as in hirtaria. The pitting
on grœcaria is very coarse, whilst in hirtaria, the pits are very
numerous. The hybrid pupae combines thèse two characteristics.
There is no sign of the dorsal vessel.
Viewed from the side, it is seen that the 3rd abdominal seg-
ment is much the broader, and from this, the body outline curves
regularly in both directions, although there is a slight break in
the continuity of the curve posteriorly, due to the somewhat
detached appearance of the last two segments as in grœcaria.
Looked at from above, again the 3rd abdominal segment is the
broadest, and the thorax narrows gently from it, instead of being
almost parallelsided as in hirtaria.
The two side spines on the anal armature are alike in both;
in bidoveci, the base of the terminal spine is very broad and
tapers rapidly to the two fine forked spines.
458 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
The wing cases in bidovecï are coarser than those in hirtaria
and differ greatly in shape from them. In hirtaria, they are much
longer, whilst in buloveci the extrême angle is much more pointed
and the termen and inner margin are straight and enclose an
angle of 120°. In hirtaria, there is no angle, just a broad swee-
ping curve. The cases of the legs, although flatter, arc not so
neat as in hirtaria; nor are the antennal cases so full and whilst
slightly broader, they are not so smooth. The pectinations are
clearly marked. The spiracles are much larger than in hirtaria
and are not only in a deeper dépression, but are nearer the anterior
edge of the segments, just as in grœraria.
Their shape, too, differs from those of hirtaria pupae; instead
of being a broad regular oval, they follow grœcaria in being
narrow and more pointed below.
Lying over of pupas.
Out of fifty one pupas obtained this year only one individual
is lying over. The proportion therefore, is the same as in English
hirtaria. Of thirty six grœcaria pupae, obtained in 190g, two came
out in 1910. three emerged in 191 1, and four (2 cf + 2 q) in the
spring of the présent year.
Imago.
The imago has not been bred *, but one extracted from the pupa
case much resembled one of the large harrisoni with ail the suffu-
sions suppressed. The ground colour is very pale yellow ochreous
and the lines are much as in denhami (Genitalia ûgured on
PI. D, No. 19).
* Since the above was written imagines hâve emerged at irregular intervais
during December 1912, January and February 1913.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 459
SECONDARY HYBRIDS
Hybrids between " Pœcilopsis pomonaria " and " Lycia hybr. pilzii. "
Pœcïlopsis pomonaria cf x Lycia hybr. pilzii Q = hybr. brooksi.
In the course of very many attempts to cross thèse forms, about
a hundred pairings were obtained. The female pilzii proceeded
to lay their ova m the usual manner and did so quite freely. In
one batch alone did the larva; hatch, and then only to the number
of 14. AU of thèse, however, took readily to their food, which
was hawthorn, and fed up well.
Their habits in ail respects were the same as those of larvae
of hunii. Three of them were accidentally killed, but the
remainder proved very healthy and pupated safely. In feeduig
up they lagged a little behind kunii and pilzii.
Description of larva.
As the larvae in their younger stages varied but little from
those of hunii, no description was made until the last instar, when
direct comparison was made between full grown larvae of the
two forms.
With the exception of a slightly greater development of the
black spotting, the heads of the two larvée were exactly the same.
The ground colour of the body is slate, more or less blackish
suftused. In shape, the body is exactly the same as pomonaria.
The longitudinal stripes are aJl présent; the edgnig is irregular
and much less clear than in hunii. Although the shapes of the
stripes are practically the same in the two forms, they are a little
broader in the présent form, and the hlling in is paler. As the
stripes in the two tend to break at the same places, this makes
them in brooksi, much less parallel edged, especially on the last
460 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
abdominal and on the thoracic segments. The contrast between
the ground colour and the filling in of the stripes is very great.
The subdorsal stripe, which is fuUy twice as broad as m hunii,
generally lacks the lower edging, and may even be connected with
the supraspiracLilar stripe, which is very feebly indicated, except
on the first fi.ve abdominal segments. The " yellow " bars are
greatly influenced by pomonarïa and are nearly cream coloured,
with a yellow ring around the primary tubercle within. Thèse
bars, as in pomonarïa, may appear on the sixth and seventh abdo-
minal segments.
The collar is exactly the same in the two hybrids and so are
the two warts on segment eight, the two yellow spots before the
anal plate, and the plate itself.
The spiracular stripe is much reduced compared with hiiniï,
but is just as strong on the thorax. In fact, on the abdominal
segments it is only bright and clear before the bright yellow
spots and under the spiracles. Thèse spots, too, are reduced in
size and are like those on pomonarïa. The spiracles are black.
Beneath, the larva is light grey and the stripes are as in pomo-
narïa, but the fiUing in is slightly pinkish. The legs and prolegs
présent no différences.
The larva on the whole, is much more variegated than hunii,
owing to the greater contrasts in the colours. There is no doubt,
however, but that the larva, in spite of the fact that it is three
quarters pomonarïa in blood, if found wild, would be called
kïrtarïa.
As one would expect, ail the tendency in variation is toward
pomonarïa, and to the development of its strong suffusions,
although one larva had a distinct purplr ground colour as dark
as that of hirtaria.
Pupas.
The pupae, in appearance, much resemble those of Juinïï but
they vary enormously in size. Three were as small as those of
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 46 1
pornonaria; six followed pilzii, whcreas two were as large as in
hirtaria. They showed no tendency to lie over; the imago formed
in them at the usual time and emerged along with those of pilzii.
The genitalia of the pupœ were much distorted and the advent
of the imagines was looked for with much interest.
Imagines.
The pupas yielded six imagines; of the rest four, although
alive, failed to break the pupal skin and were extracted. The
other pupa was left intact. Of those taken out, one was more
maie than female, and the other three more female than maie.
The other six spécimens are described in détail.
I. This spécimen was fully winged and the neuration is quite
normal. In colour, the wings are blackish, mixed with ochreous
yellow scales, more especially toward the base of the wings.
There is a strong subterminal band of an ochreous white colour
just like that in the darker spécimens of pilzii, although the teeth
are ncarly swallowed up in the scattered yellow scales. Though
the scaling is stronger than in pomonaria cf. it is less strong
than in pilzii cf and much resembles that of hirtana Q . The
hindwings resemble those of pilzii cT- The fringing of ail the
wings is of the stiff bristle like character peculiar to hunii Q.
The face is clothed with fur as in pilzii, and the thorax, instead
of being covered with fur, is clothed with a mixture of ordinary
fur and the short scale-like fur of pilzii Q. In colour, the only
part of the design on the thorax of pomonaria, is the pale collar.
The abdomen is distinctly female in appearance, being covered
with the short scale like fur of pilzii Q, although there are a few
scattered, longer hairs such as are seen in pomonaria cf. This
fur is mixed with a few orange scales as in pomonaria Q.
There is a marked protrusion of an ovipositor but strange to
say, the maie organs are developed too.
The antennae are also of mixed appearance, but are more maie
in character. In both, the pectinations are very irregular. The
402 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
left one is female for one fifth of its length, and is then, except
for the irregularity of the pectinations, almost maie. The right
one is almost the same, save that the " femaleness " extends
a little fnrther but there are isolated pectinations. Up to two
thirds of its length it is then just as in the maie of pilzïi, but the
remaining one third, except for one or two pectinations, is almost
female.
Beneath, were it not for the size of the body and the detached
portions of maie genitalia, the insect is just like an ordinary
pïlzïi Q.
This spécimen is figured PI. A, No. i and its genitalia on
PI. L, No. i<o.
2. This is a smaller spécimen.
In gênerai appearance, this spécimen is much like the first on
the left side, except that the subterminal pale band is broader,
whiter and less distinctly toothed. The scaling also, is stronger.
There is a perceptible greyness, suggestive of the pale ground
of pomonaria, in both wings. The wings are fully fringed, and
bear, especially on the hmdwings, the spotting of poinonaria.
The right forewing is much the same, but the corresponding
hindwing is total ly différent, being, except for the fringing, the
same as in pilzïi Q . This is brought about by a change in the
vems, which weaken after the cell.
The body of this spécimen is gynandromorphic and in a very
curious fashion. The right side of the thorax is female, resem-
bling that of pilzii Q, but the left is of the ordinary maie type
of pilsii. The abdomen is nearly female and has however, a
degenerate ovipositor protruding; the right side; shows distinct
maie tendencies The fur on the abdomen is of the nature of
that of a female, but the colour is nearer that of langei Q.
The right antenna is maie and is just as in pUziiçS^ but the
left antenna, except for a few pectinations one third from the
tip and a few elsewhere, is Q .
This is figured on PL A, No. 2.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 463
3. The Icft forewing of this is like that of examplc i, but
has fewer yellow scales in thc ground. There is a very slight
distortion of veins i and 8. The fringcs are intermediate in
character to spécimens i and 2. The left hind wing is obviously
modelled on that of pilzii Q but the termen is slightly waved,
and vein 7 is prolonged; the wing therefore projects at that
point. The inner margin is slightly waved too.
The right forewing is somewhat like the left one, but veins 7
and 8 are more distorted. The margin is sornewhat concave at
the end of vein 7 and the termen is curved, thus causing the wing
to be somewhat falcate.
The right hindwing is clearly, although distorted, like that of
the other side except for the projection mentioned above.
The thorax and abdomen, except that we hâve the yellow
scales massed down the centre of the back, are as in pUzii Q.
The antennae seem intermediate in form, being almost regu-
larly, if sparscly, pectinated with pectinations one half of the
length of those of filziï cf. The base of the left antenna
however, is clear of pectinations but is thickened.
Figured on PI. A, No. 3.
4. rhe left forevving is almost normally maie in character but
thc fringes are absent. The costa resembles that of pomonaria cf
in bcing yellow scaled, although it is provided with bristles like
pïlziï Q. The ground colour is distinctly light brown and is
traversed with the lines of pïlz'iï cf- The subterminal band is
ochreous in colour and passes to the anal angle. This wing more
resembles that of hunii cf than either pomonaria, pïlzii or hirtaria.
On the left hindwing, the veins are very indistinct and the wing
is thickened at the end of vein 7 which projects about 1.5 mm.
beyond the gênerai outline of the wing, thus causing it to be
greatly distorted ; its colour is yellow. The right forewing is mo-
delled on that of pilzii Q and is marked like it, but about 2 mm.
beyond the cell to vein 6 is hollowed eut or lacking. There is a
slight projection at the end of vein 6. The veins on the right
464 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
hind wing are somewhat shortened and the bristles are not so
strong, but otherwise, it is very like the type of hnn'ù female with
greatly reduced wings.
The body is quite female and is very likc that of spécimen 3,
but the collar and patagia are more marked with paler fur.
A degenerate ovipositor. mixed with parts of the maie geni-
talia, passes under the body.
The antennae are very thick and are female at the base but
otherwise are much like those of spécimen i save that the pec-
tinations are longer and fewer. The apex of left antenna is
nearly Q .
This is figured on PI. A, No. 4 and its genitalia on PI. M,
No. 3;.
5. The left forewmg is very like the right forewing of
number 4. The left hindwing, although shorter and broader, is
very like the right wing of spécimen 2. The right forewing is long
and linear. The inner half is rusty yellow, but the outer pointed
portion, is thicker and blacker. The costa is much more strongly
bristled than on the left side.
The right hindwing resembles that of number 2. The body
is female and is very close in appearance to that of pomonaria,
but the scales are pale yellow. The antennœ are nearly female ;
the left one has a few maie pectinations at a thickened part about
2 mm. from the base. Both bear a few pectinations near the apex.
See figure on PI. A, No. 5.
6. The left forewing is very near to the right forewing of
number 5, but is twisted ; in colour it is very black, with a few
yellow scales at the base; it is strongly covered with black bristles.
The left hindwing seems to be similar, but is broader ; it is,
however, too malformed to make out the detailed structure. The
right forewing is very like that on the opposite side but is broader
and longer. The right hindwing is distorted and twisted ; it
would hâve been like the corresponding wing of number 3.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 465
The body resembles that of spécimen 5 and the antennae al-
though thicker, follow the same model.
This is figured on PL A, No. 6 and genitalia on PI. M. No. 38.
7. Of those extracted from the pupa, as far as can be made
out, the seventh spécimen resembles number three, but the right
antenna is less strongly Q.
8 + 9. Thèse two are nearest 5 and 6.
10. This is close to number i.
Hybrid between Lycia hhtaria and Lycia hybrid -pUzii.
Lycia hybrid pilzii cf x Lycia hirtaria Q = (hybrid burrowsï).
This crossing has been secured many times. Last year the ova
from two females proved fertile, only in the end to produce,
with the exception of one, embryos which perished in the shell.
The larva which did hatch died very early in life. This year,
too, many crossings were obtained. which yielded a goodly
number of fertile ova and, of thèse, a reasonable percentage hat-
ched. The larvae were placed on hawthorn and readily took to it.
They proved very healthy, and fed up quite as quickly as those
of hybrid pilzii, which they resembled in habits very closely.
As the larvas resembled that of pilzi? so closely, detailed
descriptions were deferred until the last instar.
Description of full grown larva,
The head is very like that of hirtaria but the colour is a lighter
purple.
The ground colour is close to that of brooksi although it is
yellower and not so grey in most spécimens. However, it is
exceedingly variable, as it may even be whitish and, in some
examples, particularly near the bars, blackish purple. The medio-
dorsal stripes are more conspicuous than in hirtaria but, although
30
466 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
the edging is clear, they are not so decided. The subdorsal stripe
cornes to a point and breaks on the subsegment before a bar just
as in hïrtaria. The supraspiracular stripe closely resembles that
of pilzii. The various suffusions seen in the larvae of pomonaria,
are présent in ail the examples except a very few. The transverse
bars are well marked and in colour are pale yellow.
The collar, as well as the yellow spots before the anal plate,
are just the same as in hirtaria, and so are the plate itself and
the two strong tubercles on segment 8.
The space between the two dorsal stripes is grey as in hirtaria.
The spiracular stripe varies a little toward pomonaria in being
more extensive, if more irregular, and the filling in is paler.
A heavy black suffusion is developed before the yellow spots
on the stripe and in it stand the brick-coloured spiracles, which
are not black as in pojnonaria or pilzii.
Ventrally, the larva more closely follows pilzii than elsewhere,
although the legs and prolegs, except for their lighter colour, are
like those of hirtaria. The shape of the larva is near to that of
pilzii but some are slightly longer and larger.
li only varies, as mentioned above, in coloration, the other
points being very stable.
Pupae.
The pupae, in appearance, are very like those of hirtaria at
first sight, but one is struck immediately by the great variation
in size, the length varying from 13 mm. to 18 mm. The wing
cases are very weak and distorted and judging from this, the
imagines are going to be gynandromorphs * and this is conhrmed
by the mixed character of the genitalia, which seem for the most
part more female than maie.
Without exception, ail of the imagines are fully formed now,
but hâve not yet emerged *.
* Thèse imagines emerged in February 1913 and were fully sexed in spite
of the distorted pupal genitalia.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 467
Pœcilopsis hybrid hunii cf x Lycia hirtaria Q = (hybrid hullï).
This Crossing is just as easy to obtain as the last, but it rarely
yields fertile ova, the first being obtained in the spring of the
présent year. Only a few hatched safely. When placed on their'
food plant {Cratcegus oxycanthd) the young larvae fed up quite
as rapidly as those of the previous hybrid and proved just as
healthy.
As there is very little différence in any respect, between the
larvae or pupas of this form and the last, it is of little use repeating
the descriptions.
îthysia hybr. harrïsoni cf x Lycia hirtaria Q = (hybr. goodwini).
This Crossing is very easy to obtain and has been secured scores
of finies. The female hirtaria, however, rarely lay more than half
a dozen ova and then thèse are nearly always infertile.
One oviun, deposited in April 19 10, hatched, but the larva died
at once. Ail attempts since then to repeat this success hâve been
useless. The larva was exactly the same as that of a normal
hirtaria.
CONCLUDING REMARKS
During the course of the above experiments, many interesting
facts were observed ; some of them were so important that spécial
attention is given to them hère.
They are :
1. The great constitutional strength of the larvae.
2. The variation in sterility of the différent primary hybrids
reared.
3. The apparent dominance of zonaria and grœcaria charac-
teristics in the products.
468 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
4. Independent of the last point, the greater influence of the
maie in determining the appearance of the hybrids.
5. The distaste of the hybrid larvae for such food plants as
yarrow {Achillea millefolium), l'rifolium, etc., that is to say,
the food plants of the Ithysia group.
6. The failure to yield females observed in certain crossings.
7. The gynandromorphic nature of certain of the secondary
hybrids.
A. Strength of the larvae and the sterility of the crosses.
The first two points are taken together, not because they are
intimately connected, but because of the light the two combined
throw on the origin and fixation of species. The experiments
described above, differ from most of those of other observers in
as much as, whilst they dealt with species very close to one another
as regards strength, in this group, many of the crosses were
between parents differing enormously in this respect. For
instance, the members of the genus Ithysia are exceedingly tender,
and die for no apparent reason under conditions in which the
members of the gênera Lycia and Pa cilopsis, with the possible
exception of the species lapponaria, continue in robust health.
This is not confined to artificial conditions, for /. zonaria
shows the same weakness in a state of nature, and very many
larvae die just when full grown.
In my case it lias been the universal resuit that, in ail cases
where crosses were made between an individual chosen from the
hardier gênera and one from the Ithysia group, instead of the
hybrid larvae being as weak as the weaker member, or as one
might expect from their hybrid origin, weaker than it is, they
were as strong as the stronger parent. In other words, strength
is dominant. Not only is this so, but when one crosses lapponaria
and zonaria, neither of which is conspicuous for its strength,
although in my expérience lapponaria is the stronger, the vigour
of the larvae seems to be cumulative, that is to say, the hybrid
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
469
larv^ are very much more robust than those of either parent. Let
us consider the effects of this law in the case of species in natural
conditions. Suppose a species to develop, as a chance aberration,
a form somewhat more vigorous than itself either in the larval
or in any other stage. It is clear that a pairing between the
type and the aberration would resuit (granting that strength is
dominant), in offspring much more vigorous than the type of
the species and, therefore, more hkely to provide the parents of
the next génération. It is but f air to assume that, accompanying
the acquisition of the strength of the aberration, we hâve a repro-
duction of its outward appearance. The yield of imagines
resembling the new form would, in many cases, be small, but if,
as has been assumed, the strength of the aberration and its other
features are Mendelian dominants, 100 per cent of the progeny
would, to the eye, be departures from the typical form. Thus,
if we Write S for the aberration and thus indicate that its strength
and other features are dominant and W for the type with
strength, etc. récessive, then the following scheme indicates the
resuit of a pairing between the aberration and the type, and the
subséquent inbreeding of the first or Fj^ génération and also of the
F2 and F3 générations.
(dorainant)
S X W (récessive)
S W (hétérozygote with the appearance of S)
SS
(extracted
dominant)
F^ >- S S
S W
WS
hétérozygote looking S
Sis
wlw
w w
ww
SIW WIS
I as before
3 — >- SS SS ww ww
(Breeds true) (Breeds true) (Breeds true) (Breeds true)
4/0 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
We have thus extracted a pure line of S S individuals breeding
true. As, however, it was assumed that the new form was the
stronger, it is clear that it would tend to increase in numbers,
and, just as plainly, we can see that the type form would diminish
in individuals. Next, one of two things would happen; either
the parent form would be totally " swamped " and vanish,
leaving us with the new form in its place, or both would continue,
with the type form retiring to localities in which the strain of
combat with superior forms was not felt, there to continue as a
rare form or species. Such an occurrence as the former, we see
takmg place before our eyes in the North of England, in the
graduai supplanting of Amphidasis betularia by its aberrant
form Doubledayaria, for, already, in the country of Durham, no
trace of the type form is to be found. An example of the latter
state of affairs is seen in the trio of species Larentia autumnalis,
Lar. sordidata and Lar. ruberata. The two former have both
been evolved from the last by showing strength and adaptability,
in providing for lengthened larval existence, during an epoch of
constantly diminishing periods of summer heat. The first does
it by the robustness of the embryo m the egg, for it hybernates
in the egg state. The other succeeds by the power it has acquired
of continuing as a spun up larva, in the depths of winter, and
then successfully pupating. That Lar. ruberata is the older form
is proved by its rarity, and the great discontinuity, combined with
the wide area of its distribution. To return to the species we
are immediately concerned with. I see in the Lycia-Pœcilopsis
group (in the main) the stronger line and in /. zonaria, I. alpina
and in the other Ithysiœ, isolated and weaker forms unable to
cope under similar conditions, and in like localities, with the
others. They have therefore taken to mountainous and seacoast
localities just as many plants, which have failed in the battle
of life with their more robust neighbours, have donc. There, they
have more or less adapted or specialised themselves in ail ways
against the attacks of enemies.
Now, granted that specialised forms have been evolved, and
LÉPIDOPTÉROLOGIE COAIPARÉE 4/1
that both they and the parent form hâve persisted, what has so
separated them that each is entitled to the lank of a species
becomes the next question. Along vvith a différence in the appea-
rance of the new form there would axise a pliysiological différence,
becoming more and more pronounced, which, in the end, would
teanifest itself as a slight but growing sterility in the actual
crossings between the two forms, and ûnally, from an inability
to combine the physiological chaiacters of the parents, an almost
total sterility of the products.
An example of the former, combmed with a distinct disincli-
nation to pair at ail, is seen m the case of typical Piens napi
and its Alpine variety bryoniœ.
If thèse assumptions are true, then the degree of the sterility
of the progeny of various crossmgs would be a certain test of the
physiological divergence of the parents, and if we can obtain
corroborating proofs of this divergence from other sources, we
are thus ablc to prove mdirectly that our spéculations as to the
origin of species are, to say the least, justified. What facts do
our experiments yieid us ? We hâve seen that the hybrids between
Pœcilopsis and Lycia are reasonably fertile, whilst those pro-
duced either by crossing Pœcilopsis and Ithysia, or Lycia and
Ithysia are practically stérile.
And this sterility is not a resuit of gynandromorphism in
either sex, for an anatomical examination by means of the
microscope, shows that the génital organs in both sexes are per-
fectly formed. In other words, the sterility is due to a failure
to blend in order to form germs functionally active in the hybrid
individual. We are thus driven to the conclusion that Lycia and
Pœcilopsis are separated by a short period in respect to their
existence as gênera, whereas Lycia has been separated a long
time from Ithysia and so has Pœcilopsis, facts easily obtained
otherwise from a study of the structure of the larvae or, indepen-
dently, form the genetic séquence of the colouring of the imagines
for we hâve, passing from ItJiysia (as typiâed by /. zonaria)
472 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
through Lycia to Pœcilopsis, a passage f rom white through yellow
to red.
It is thus seen that the period of séparation between hirtaria
and zonaria has been very long, and in spite of the fact that
hirtaria possesses a winged female, I gather from the colouring
of the imago, and from the colour and structure of the larva,
that zonaria, in many characteristics, but not in ail, more closely
resembles the ancestrai form, that is, zonaria is phylogenetically
the older form ; this is confirmed by the sporadic appearanœ
of grey larvas in the highly specialised larvae of hirtaria, lappo-
naria, rachelœ and pomonaria.
In spite of this, one must not assume that zonaria is to be
regarded as a primitive type, for it can easily be proved to be
specialised in other points. To give one example, the transverse
white bars of ail the species in the early larval stages are not
confined to this somewhat compact group. They appear in other
members of the family e. g. Boarmia crepuscularia, Selenia lu-
naria, etc.. Now, zonaria loses thèse bars early, whilst in pomo-
naria and hirtaria they persist to the end. It is but fair to assume
that the larva which has lost them is the specialised form in this
respect.
It will be seen that the phylogenetically longer separated
/. italica and L. hirtaria are nearer in outward appearance al-
though not physiologically than are the two gênera Lycia and
Pœcilopsis.
B. The apparant dominance of zonaria.
Looking at the imagines and larvae of the hybrids we are
struck by the great influence zonaria seems to hâve on those in
which it occurs, as does grœcaria on the one hybrid in which it
took part. Why should this be? What advantage has zonaria
presumably a weaker form ?
As has been shown above, in the colour, both of the imago and
of the larva, zonaria more closely approaches the ancestrai form;
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 4/3
incidentally it appeared that hirtarïa and fomonaria occa-
sionally yielded grey larvas. It is precisely in those points in
which zonaria is nearest to the phylogenetic (and therefore
common) ancestor of ail the forms, that the hybrids approach it,
that is to say, there seem to be latent in hirtaria and the others,
common characters, which are once more brought into being in
the liybrid owing to their persistent occurrence in zonaria. It is
fair therefore to assert, that, if in hirtaria, lapponaria and pomo-
naria, we could ûnd a single character nearer to the ancestral
form than in zonaria, that character ought to be reproduced in
the hybrid. We hâve just such a character in the pupae (and in
a minor degree in the transverse bars in the larvae). The pupae
in hirtaria, Lapponaria and ponionaria are of the usual redbrown
colour, whilst in zonaria, they are of a specialised yellow brown
tint.
The hybrids follow hirtaria, etc.. Our assumptions are justi-
fied. The apparent dominance of zonaria is reduced to a récur-
rence of ancestral characters more strongly expressed at the
présent time in zonaria, than in hirtaria, etc..
If this be true, when one crosses hirtaria and pomonaria, the
progeny ought to approach hirtaria more closely than pomonaria
and this they do, for when I hâve presented larvas or imagines,
either of hunii or pilzii, to friends they hâve always named them
aberrant hirtaria.
Hence the phylogenetically older species will always appear
to hâve the greater influence or, to put it otherwise, when hybri-
dised will always appear to adhère longer to its characters.
Further, ail the hybrids in which zonaria took part, appeared
to hâve the habits of zonaria, both in the larval and imaginai
conditions. Well, this is, for the most part, a matter of structure.
They are precisely the mean in this respect of the two parents :
take the larvae as examples, the claspers are much shorter say
in denhami, than in hirtaria. The larvas, therefore, tend to drop
and to act as those of zonaria; similarly with other points.
474 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
C. The superlor influence of the maie.
In this group this is not rea.dily explained. It is easy to say
with other observers, that the maie is the more conservative form,
and therefore bears a greater number of ancestral déterminants;
this would mean that we ought to hâve a product nearer to the
original type but such is not the case. In many cases it is the
female which is nearer the ancestral stock and an approach to
the maie necessarily means a step from the common ancestor. One
can only say that this is an expérimental ly developed law con-
firmed by the results of ail similar experiments.
D. Distaste for the food plants of Ithysia.
As was demonstrated above, the Ithysia group hâve been sup-
planted and dîsplaced from. their old habitats in the long distant
past by the more vigorous Lycia group. Driven from the wood-
lands to open ground, in the first place they would be forced to
a diet of some low shrubs, not very distinct in character from
what they were formerly accustomed to. Such plants they would
find in the lower growing species of Ko sa and Salix, e. g. Rosa
spinosissima, Salix repens. Thenoe, a graduai, but not perfect
transition, to AchilLea Lotus, Artemisia and similar plants has
been made. The tendency is therefore présent, from both sides,
to feed on hawthorn, etc., and thèse foods are adopted.
E. The sex détermination in the hybrids.
When we come to examine the proportion of the sexes produoed
in thèse hybrids, a remarkable séries of phenomena is observed.
Four of the crossings :
Lycia hirtaria çS x Ithysia zonaria Q = hybr. denhami;
Pœcilopsis lapponaria cf x /. zonaria Q = hybr. smallmani ;
Pœcilopsis pomonaria cf x /. zonaria Q ^^ hybr. helenœ ;
Lycia hirtaria cT x /. grœcaria Q = hybr. buloveci;
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 475
produce no female — a condition that has only been exceptionally
modified in the case, of the two middle crosses.
Two of tiiem :
P. pomonaria cf x Z. hïrtaria Q = hybrid hunii;
L. hirtaria cf x P. pomonaria Q = hybr. pilzii;
yield the sexes in approximately equal numbers.
Whilst two :
/. zonaria çS y- P- pomonaria Q = hybr. langei;
I. zonaria (S x L. hirtaria Q = hybr. harrisoni;
give an excess of females.
Lastly, the only secondary hybrid bred up to the présent, i. e.
P. pomonaria cf x L. hybr. pUzii Ç) = hybr. brooksi.
yields spécimens hopelessly gynandromorphic.
The problem as to why this state of affairs should hold at once
présents itself. It is perfectly clear that little or no absolute
évidence can be brought to prove this, or disprove that theory.
The dominance of male-ness in the hrst four, and the proportion
of females in the third group, suggest a simple Mendelian
explanation, but the only simple one based on Mendel's " Law "
contains a grave defect. However, it will be given in its proper
place.
Let us consider the failure of females in the first four cases.
One is at once seized with the notion that, as /. zonaria takes
part in three of them, the failure must be due to the female of
that species. The only point of différence seen in that form, is
the exceptional size of the Ç.^^, which is greater in volume than
those of the other species, but why this différence should affect
the female sex only is difficult to see, and, fortunately, direct
évidence can be brought to prove that no such interférence with
476 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
the female sex occurs, and that of two forms. Considering the
case of hybr. denhami {hïrtaria cf x zonarïa Q ) ; whilst it is
true that this is the cross which occasionally gives infertile ova,
i. e. ova which do not develop at ail, direct experiment shows that,
under favourable conditions, ail the ova from single females
hatch and yet no females are produced.
Secondly, if the factor /. zonaria be replaced by /. grœcaria, —
a species closely allied to zonaria, as has been shown elsewhere,
but which has ova indistinguishable from those of hirtaria, ■ —
again only maies are obtained, and, in the two crosses actually
made, every ç:g^ hatched.
Incidentally, that hirtaria cf is not primarily responsible for
thèse phenomena can be seen from crossings 2 and 3, in which
it takes no part; and yet, under ordinary circumstances, they yield
no females.
It may then be advanced that inability of the embryonic
changes (due to the présence of two species) to synchronise, owing
to the différence in steps necessary to produce two females of such
diverse forms as zonaria Q and hirtaria Q, may be the cause.
This is, at first sight, confirmed by the observation that this cross
very often produces ova in which the larva develops to a certain
extent and then f ails to hatch, but is disproved by the same séries
of experiments as is detailed above ; and f urther by the f act that
a Crossing of normal pomonaria cf with a similar zonaria Q, gives
no females, in spite of the fact that the structural différences of
zonaria Q and -pomonaria Q are but small.
Again, no such interférence occurs in the case of ail the reci-
procal crosses or in the Lycia-Pœcilopsis hybrids.
Next, we come to théories based on the possible cytological
différences in the ova and the spermatozoa.
Thèse can be resolved into two suppositions :
I. We can assume a différence in the size between the sperma-
tozoa destined to produce maies and those destined to give
females.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 477
2. We can hâve a différence between the state of the chro-
mosomes of maie producing spermatozoa and that in female
producing spermatozoa. just as has been definitely observed in
other insects {Protenor belfragi) ; this condition may vary in the
two groups considered and thus, on crossing give rise to the phe-
nomena observed.
In the first case, the condition assumed is mechanical, and is
that, whereas spermatozoa bearing male-ness are small and
capable of penetrating the micropyle of the ova, on the contrary,
spermatozoa carrying female-ness are large, and therefore unable
to penetrate an ovum produced by a very small insect. In this
case the huge excess of spermatozoa would mask the fact that
some of them were impotent.
No experiments hâve been undertaken to prove or disprove
this, but possibly the fact that the hirtaria-pomonaria crosses,
in vvhich we hâve the same disparity of size, do producc females
may hâve some bearing on the matter.
In the case of point 2 as a séries of elaborate investigations
into the cytological conditions of the ova and spermatozoa of
ail the species and hybrids is now being carried out, the results
of which will be published later, it would be unwise to give any
spéculations hère.
Lastly, we come to the tempting, though defective, Mendelian
explanation of the facts.
As was mentioned before, L. hirtaria, P. pomonaria and
P. lapponaria form one compact group, whereas /. zonaria,
I. grœcaria, I. italica, I. alpina form another just as natural.
To explain our facts, let us no assume that the germ cells of
the maies of the first group are homozygous in respect to sex,
and simply bear male-ness, while the females are heterozygous
in the same respect, with femaleness dominant.
On the contrary, with the second group, we must assume that
the reverse condition holds, i. e. that the maies are heterozygous
and the females homozygous in respect to male-ness, maleness
again being récessive.
4/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
To sum up :
Lycia hirtaria cf j
„ ., . , „ r S'î'e représentée! as cfcf with
Pœcilo-psîs Lapponana (j >
. \ male-ness récessive.
/^. pomonana (j ]
Lycia hirtaria Q \
P. lapponaria Q ^ are cTq
P. pomonaria Q )
I. zonaria cf
/. grœcaria cf
/ alpina cf ( ^''^ *** f Femaleness dominant.
/. italica cf
/. zonaria Q
/. grœcaria Q
/. alpina Q
I. italica Q
are cfcf
This is the only possible simple Mendelian scheme which
explains ail the facts, but as was said it is defective. It fema-
leness is dominant, zygotes of the constitution cf Q should be
female in appearance and the zygotes cf o' should be maie, which
is opposite to what is assumed above.
Prof. R. C. Punnett however has suggested that, if we assume
a ségrégation of the germ plasm from the somatoplasm in the
Ithysia, a scheme producing a female body with germs of the
constitution cfcf can be built up and so on with the other defect.
Granting that the above scheme is possible *, let us consider the
effect of Crossing zonaria maie with hirtaria female; we should
* It is extremely improbable that it can exist in the above crude form but it
is hoped that the lesults of the cytological examination mentioned above will
show that, by sélective fertilisation or otherwise, phenomena, comparable with
those yielded by this scheme, are just what we ought to expect.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 479
have produced, as femaleness is dominant, females of the
type Q Q and of the type cfç but maies only of the form cfcf-
Or diagrammatically thus :
cfQ X cfg
QQ QCf CfQ Cfcf
"~~ "^ ~ ^ maie.
ail female.
In other words, we should have females in the proportion
of 3 : I, and this is in direct accord with expérimental results.
for females are obtained in excess; exact figures, however, are not
available, because the female larvœ take longer to feed up and,
as the last larvas are always attacked by a deadly infections
disease, there is thus a greater mortdlity amongst them; this tends
to restore the balance of the sexes.
In two cases the following results were noted :
1. Zonaria cf x pomonaria Q yielded 43 pupas giving 28 Qs:
15 cf s.
2. Zonaria cT x hirtaria Q yielded 71 pupae giving 51 Qs :
20 cf s.
Présuma bly, to judge from Mr. Mera's duplicates, zonaria cf x
lapponaria cf gives a similar excess of females.
Turn now to the cross hirtaria (S x zonaria Q ; the product of
this ought to be of the nature c^" Cf as is the case. The same ought
to hold good with crosses between any two species, one selected
from each of the two groups, this we find is in accord with
observed facts.
A cross between two species of the same group, ought to give
us maies of the constitution cfcf. and females of the type cf Ç>,
in approximately equal numbers, and this was found to be the
480 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
case, in tbe reciprocal crosses between hirtaria and pomonaria
within the limits of expérimental error.
There only remains to be discussed the curious fact that very
strong inbreeding of pomonaria, lapponaria, and zonaria before
Crossing, produces, on rare occasions, a few females. The only
explanation one can offer is that such a procédure tends to
restore exceptionally, one or other of the species to its original
State, and, as they are ail derived from the same ancestral form,
the sex determining characters would be of the same nature as
between two members of the same species and thus females would
resuit. That inbreeding does disturb in some way the balance
of the sexes is a well-known fact, although, personally, I hâve
only observed it in the case of closely inbred Zonosoma orbicii-
laria, which produced only females.
It must be noted, however, that no amount of inbreeding with
hirtaria has, in the case of the cross with zonaria female, ever
produced a female.
F. The gynandromorphism of the secondary hybrids.
Anatomical examination of several thousand primary hybrids
has revealed the fact that except for one spécimen, which was
patently a gynandromorph, ail of the imagines were perfectly
maie or perfectly female. In no case was there the slightest trace
of a mixture of the sexual organs, such as is displayed in the
female of Smerinthus hybrid. hybridus.
Yet, in the case of 10 secondary hybrids bred, and about
50 pupae of a similar nature obtained, ail, without exception, are
gynandromorphs. Why hâve we this différence ? The proportion
in the primar)^ hybrids is not différent from what is observed in
pure species.
Resulting from their hybrid origin, there is a marked degene-
ration observable in the ova produced by hybrid females, and
probably this is accompanied by a similar tendency in the sperma-
tozoa of the maies. The secondary hybrids, produced themselves
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 48 1
from defective germs, would accentuate the disturbance in the
sexual products.
A failure of the sexual powers has been observed in many
animais to manifest itself in the development of the secondary
characters of the opposite sex. Such phenomena we see in the
cases of hens past laying, cats, etc., which hâve been castrated
and so on. It is but fair to suppose that a similar disturbance.
although produced in a vastly différent way, in the sexual pro-
ducts of thèse hybrids, causes the development of a mixture of
the sexes displayed to such an extraordinary extent in the case
of hybrid brooksi. In this explanation it is ail but certain we
hâve the real facts of the case.
The end.
My best thanks are due to Mrs. Denham, Brooks, Smallman,
Burrows and Hull in England, and Herr E. Lange (of Freiberg,
Saxony), and Herr Anton Bulovec (of Laibach, Austria), for
helping me with material which made my experiments possible.
It will be noticed that I hâve recognised this help by applying
their names to the hybrids produced.
31
■il
fii
ES » «
1
1 1 I
1 1 1
1 1
1
I
.e-o §
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
0
■2 £■■§
^
# j 1
*
*
#
#
#
#
#
1
•22I
l-g.l
* *
1
*
#
^
*
*
*
#
1
fil
1
*
*
*
1
1
1
1
1 1
1
1
Pœcilopsts
hybrid
helenœ
1
^
1
*
* *
1
*
^
1
1
1
2
*
#
1
*
^
*
#
1
1
#
* 1
*
Ils
1 ] # *
! 1
#
i , 1
#
1
1
1
1
.1 1 1
1
1
1
1
1
1
1
1
«■H
^ 5
■"2 si
2 fe 0
tfr I
*
+
*
#
*
■^
!
* 1
1
05 «
'!«
s a
II
*
1
I
•a «s 0
«Il
1
1
1
1
*
1
1
1
05 e
fi
•2 **
'S s
n. =1,
3 :— =
■S-Î2'S
I
1 „
c
-^1
*
#
*
#
1
#
*
1
^^0
1
.■g II
«Il
*
•■2.^1
•£.«1
^ tr
*
1
II!
*
1
V
II
g s
la
11
î5 "?
•»« S- «
l-'His
1-^
•0 !.=, ~
■ ~ ■'a -S i •'S -Q 5:
a. 1 a. S
-, ^ «
■5 >-s
•2s g
.«•g
Le Genre ITHYSIA (Hb)
Par J. W. H. Harrison, B. Se.
M. Prout a montré que le nom générique exact de ce groupe
est Ithysia; je l'adopte donc au lieu du nom plus ordinairement
employé de Nyssia (Dup.) qui s'applique en outre à l'espèce que
j'ai classée dans mon genre Pœcilopsis.
Je n'avais pas l'intention d'ajouter un supplément aux notes sur
les Bistoninœ que j'ai publiées dans YEntomologist de juillet
1910, jusqu'au moment où j'aurais fini mon travail sur ce groupe;
mais j'ai été poussé par la force des circonstances à donner le
résultat de mes recherches sur ce genre.
Tel que le genre Ithysia existe maintenant sur nos listes, il
comprend les trois espèces : Ithysia zonaria, I. alpina et /. grœ-
caria, ou, comme nous les appelons maintenant : Nyssia zo-
naria, etc., mais je trouve qu'il y a quatre espèces dans ce genre
au lieu des trois ci-dessus désignées. Ce sont :
Ithysia zonaria (Schiff.).
/. alpina (Sulz.).
/. italica, sp. nov. (Harrison).
/. grœcaria (Bdv. — Staud.).
Pour simplifier les descriptions de ces espèces, je puis, avec
profit, exposer ici la méthode que j'ai adoptée en traitant des
mâles dans les diverses formes hybrides que j'ai élevées de cette
famille.
Je considère les ailes antérieures de l'espèce « idéale » comme
traversées par quatre lignes qui peuvent être ou ne pas être obso-
lètes chez les spécimens actuellement décrits. Les trois premières
486 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
à savoir : la première, celle du milieu et la seconde sont de couleur
sombre. Par simplification, j'appelle la bande blanche précédée
et suivie d'une suffusion * noirâtre, la ligne subterminale. Les ailes
postérieures sont presque pareilles, sauf que la première ligne ne
s'y trouve que exceptionnellement. Les deux ailes ont une tache
blanche sur le disque, entourée d'un anneau noirâtre, sur la ner-
vure transversale. Ces taches peuvent faire défaut.
J'ai précédemment indiqué que la forme alpina et la forme
grœcaria devraient génériquement être séparées de la forme
zonaria, mais maintenant je suis certain que la distinction, du
moins en ce qui concerne Yalpina, était prématurée. Je considère
cette espèce comme strictement congénère avec la zonaria. Il existe
quelques points de structure, tels que les pectinations plus fortes
des antennes et l'absence de cornuti sur la vesica dans les organes
génitaux, qui pouri aient servir à séparer les deux espèces italica
et grœcaria du genre Ithysïa sous le nom générique de Melano-
coma; mais je préfère réunir toutes les quatre dans le genre
Ithysia.
Le rapport qui existe entre les diverses formes ou espèces est
demeuré très obscur dans le passé, en partie à cause de la diffi-
culté que l'on éprouve à se les procurer, et en partie à cause de
leur grande variabilité. J'espère que cet article jettera une lumière
complète sur cette confusion. Je me propose de traiter la question
des mâles de chaque espèce séparément, mais, en vue de les com-
parer, j'étudierai les femelles toutes ensemble.
Ithysia zonaria ** (Schiff.).
Envergure : 30-35 mm.
Cette espèce n'a donné lieu à aucune confusion, comme elle est
largement répandue dans tout le Nord et le centre de l'Europe,
et s'étend même jusqu'en Arménie.
* Le mot anglais « Suffusion » indique une ombre, un voile, une couleur
diffuse ou dégradée, une expansion de la coloration.
** Les Genitalia sont figurés PI. B, Fig. 15.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 487
La forme typique telle qu'on la trouve au centre de l'Europe,
a des dessins très sombres, si sombres qu'ils en sont presque noirs.
Nos spécimens anglais (Var. Britannica, mihi) ont des dessins
beaucoup plus gris, avec une tendance à devenir obsolètes en
dedans à partir de la suffusion présubterminale.
Dans la var. Rossica (mihi) provenant des montagnes de
l'Oural, les spécimens sont très petits, avec des dessins sombres
accentués et une bande subterminale pareille à une ligne. Pour
la forme britannique presque entièrement recouverte de noir
sombre, je propose le nom d'obscura.
Ithysia alpiiia (Sulzer). PI. CLXII, No. 1583.
Envergure : 37-3Q mm.
Cette espèce a été décrite et Hgurée pour la première fois par
Sulzer en i^/ô, d'après des spécimens pris en Suisse; mais, quand
les planches furent reproduites par Rœmer en 178g, il changea
le nom de Sulzer en celui de alpinaria. Ce nom a été employé pour
cette même forme par Herrich-Schàffer, en 1850, et par Millière,
en 1864. Cependant, en 1840, Boisduval décrivit cette espèce sous
le nom de Bonibycaria et il fut suivi en cela par De la Harpe,
en 1852. Guenée aussi s'est servi du même nom.
Au point de vue de structure, VAlprna se différencie très faci-
lement des autres par ses antennes très faiblement pectinées
(PI. D). Les pectinations sont extrêmement courtes; sur au moins
six articles, elles font défaut et sur le septième elles sont à peine
perceptibles.
Le fond de la couleur des ailes est blanc (avec un léger éclat)
très faiblement tacheté de brun pour quelques spécimens.
Les ailes antérieures sont comme d'ordinaire traversées par trois
lignes et par la bande subterminale. Toutes les lignes sont épais-
sies, plus particulièrement sur les nervures et avant la nervure i.
Cet épaississement est marqué spécialement sur la ligne médiane et
s'étend sur un espace de trois m.illimètres le long de la côte sur cette
ligne. Les directions de la première ligne et de la médiane ne
488 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
demandent que peu de commentaires, mais la direction de la
seconde ligne est extrêmement importante. Elle part de la bor-
dure intérieure, passe par l'angle inférieur de la cellule discoïdale
d'une manière tout à fait régulière jusqu'à la veme 5, et alors
s'avance en une courbe accentuée presque d'un quart de cercle,
jusqu'à la nervure costale.
Dans la plupart des spécimens, la ligne médiane est beaucoup
plus près de la seconde ligne que de la première. Il y a généra-
lement une tache blanche sur le disque entourée par des écailles
noirâtres. La bande blanche subterminale est précédée d'une forte
suffusion * de noir et suivie d'une autre plus faible. Dans un
assez fort pourcentage des spécimens, la suffusion terminale fait
défaut et alors l'insecte prend un aspect très différent. Je donne
à cette forme le nom de ab. extincta. Le même type de dessin
subsiste sur les ailes postérieures sauf que la première ligne est
absente et la médiane l'est presque. La tache sur le disque est
nettement marquée. A toutes les ailes, les nervures tendent à se
border de brun foncé.
Les marges extérieures de toutes sont parfaitement arrondies,
donnant à celles des ailes de devant la forme d'un croissant et
celle d'une courbe presque demi-circulaire à celles des ailes pos-
térieures.
Le thorax est recouvert d'une fourrure épaisse et presque blanche
dessus, avec tendance à devenir brunâtre dessous.
Les patagia peuvent aussi être bordées de brun. L'abdomen
est brun, recouvert de poils grisâtres plus ou moins serrés ou de
fourrure.
Les genitalia (PI. B, Fig. 16) sont très simples, mais tout à fait
importants, car ils nous procurent des caractères excellents pour
distinguer les espèces.
Les valves sont très courtes pour la dimension de l'insecte, c'est-
à-dire si on le compare à d'autres membres du groupe. La bordure
* Voir la note page 486.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 489
supérieure ou costale de la valve est concave, la bordure inférieure
l'est légèrement sur cinq sixièmes de sa longueur, alors nous avons
une courbe montante accentuée jusqu'à l'extrémité arrondie,
donnant à la valve grossièrement la forme d'une serpette. L'arête
costale de la valve est large et légèrement relevée.
Le uncus ressemble beaucoup à celui des autres espèces, sauf
que la pointe est plus longue. Le gnathos (la large plaque en
forme de menton sous le uncus) est ample avec une extrémité
large, arrondie et légèrement rugueuse. Il est entaillé à la base et
sa surface est écailleuse.
Le aedeagus est court et fort, la vesica est pourvue de quelques
cornuti en forme de griffe. Le tergite du huitième segment abdo-
minal est légèrement épaissi et divisé en deux lobes.
Ithysia italica, sf. nov. (Harrison). PI. CLXII, No. 1584.
Envergure : 38-42 mm.
Cette espèce a été attribuée par différents auteurs à la fois à
Valpina et à la grœcaria : ce fait semblerait étrange si on ne
savait pas que fort peu des auteurs anciens (pour ne pas dijt^e
aucun) ont possédé toutes les formes.
Le premier auteur qui s'occupa de cette forme fut Scriba {Bei-
trage, III, p, 215), en 1793; il s'imagina qu'il avait affaire à
Valpina de Sulzer et se servit du nom de al f maria corrigé par
Rœmer. Son exemple fut suivi par Esper {Band 5, Heft 9) en
1803; par lïùbner en 1796, et plus tard par Duponchel. Il est bon
de faire remarquer que la forme de Esper était celle qui est plus
sombre, que Stefanelli lui donna à son tour le nom de florentina
en 1882, et la traita comme une forme de grœcana, Boisduval-
Staudinger. Alpinaria, Bork.-Scnba a été la première forme dé-
crite, le nom n'est pas valable; je propose donc celui de italica
pour cette espèce. Le fond de la couleur de Vitalica est gris,
faiblement nuancé d'écaillés de couleur brun clair.
Nous avons les trois lignes ordinaires et la bande subterminale,
mais la première ligne et la médiane ne sont que faiblement
490 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
marquées, excepté sur la nervure costale où elles sont toutes cou-
vertes (suffused). La direction de la seconde ligne fournit un
caractère important pour distinguer italica de ses congénères.
Toutes les lignes partent de la bordure intérieure sur la moitié
de l'aile la plus rapprochée de la base, et alors elles se dirigent
très obliquement vers l'extérieur, jusqu'à ce qu'elles arrivent à la
première nervure. On peut compter tout à fait sur ce caractère
pour distinguer dans toutes ses formes cette espèce des deux
autres. Après la première nervure, les deux premières lignes se
dirigent comme dans les autres espèces, mais la seconde ligne,
de même que dans Xalpna, se dirige en travers de l'aile vers
l'angle inférieur de la cellule discoïdale et alors, différente de
cette espèce, elle se continue parallèlement à la marge extérieure
qui ne décrit pas une forte courbe près de la costale.
La ligne médiane est à mi-chemin entre la première et la se-
conde ligne. Aucune des lignes ne s'épaissit mais elles se foncent
au point de traversée de chaque nervure. La bande subterminale,
en raison de la faiblesse des suffusions * et des lignes, n'est pas
aussi large et rarement elle se montre aussi bien que dans Valpina.
Les mêmes différences s'observent dans les lignes des ailes pos-
térieures; mais à cause de la différence de forme des ailes pos-
térieures des deux espèces, la ligne médiane et la seconde ligne
sont plus près de la base de l'aile et sont plus parallèles; il en
résulte que, très souvent, la seconde ligne, plus accentuée, traverse
et recouvre la tache du disque.
La forme des ailes est très caractéristique. Les ailes antérieures
sont notablement plus longues que les ailes postérieures et la
marge extérieure est beaucoup moins arrondie que chez Valpina.
Aux ailes postérieures, comme l'angle supérieur fait une grande
saillie, les ailes sont beaucoup plus larges que dans Valpina ou
la grœ caria.
Les antennes (PI. D) diffèrent beaucoup de celles de Valpina
ou de la grœcaria, étant très longues et ayant des pectinations très
* Voir la note page 4S6.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 49 1
fortes qui s'étendent jusqu'au sommet sur le côté extérieur, mais
font défaut sur le côté intérieur des quatre derniers articles. Les
pectinations, tout en étant plus longues, sont aussi plus épaisses
et plus noires que celles de la grœcaria.
Le thorax est large et recouvert de fourrure grise, tandis que
l'abdomen est brun et recouvert plus ou moins de poils grisâtres.
Les génital ia (PI. C, Fig. 17) sont très distincts. Les valves
sont beaucoup plus longues et plus larges que celles de Valpina;
la bordure supérieure n'est pas concave comme dans cette espèce,
mais dans les deux cinquièmes de sa longueur, elle est droite. Il
y a alors une légère inclinaison suivie d'une courbe extérieure
rapide. La bordure extérieure est très légèrement creuse, ensuite
elle se dirige vers le haut, non point en une courbe hardie, mais
en une courbure légèrement concave, jusqu'au moment où elle
arrive à la courbe descendante de la bordure supérieure. L'arête
costale est étroite.
La pointe de l'uncus est très courte. Le gnathos est plus petit
et beaucoup plus étroit que celui de \al-pina, et au lieu d'être
entaillé à la base, il s'avance extérieurement en une ligne droite
jusqu'à ce qu'il arrive à l'extrémité recourbée. Il est beaucoup plus
fortement recouvert d'écaillés que dans Valpina.
Le aedeagus est court et fort : la vesica est simplement plus
épaisse à l'endroit oii se trouvent ordinairement les cornuti. Le
huitième tergite abdominal n'est pas épaissi.
Ithysia italica, var. florentina (Stef. nec grœcaria, Bdv.).
PL CLXII, No. T585.
Dans cette forme le fond de la couleur est fortement recouvert
de brun clair; les dessins et les couleurs dégradées sont beaucoup
plus marqués que pour le type; le thorax est tout à fait brun.
Ithysia italica, var. carniolica, var. nova, mihi.
Dans cette forme le fond de la couleur est gris, largement re-
couvert d'écaillés noirâtres; les dessins et les couleurs dégradées
492 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sont de ton plus terne et beaucoup plus forts que pour le type;
le thorax est gris foncé.
Ithysia graecaria (Bdv.-Staudinger). PI. CLXII, No. 1586.
Enverg-ure : 35-36 mm.
Cette espèce a été établie définitivement par Staudinger, en
1870, car le nom de Boisduval, bien que proposé en 1840, n'était
pas accompagné d'une description.
La couleur fondamentale des ailes est gris terne légèrement en-
tremêlée, chez le type, d'écaillés jaunâtres ou brunâtres. Le ton
terne des couleurs contraste avec l'éclat de celles de Vitalica et de
Valpina. La teinte brune est beaucoup plus apparente aux ailes
postérieures. Aux ailes antérieures, la première, la seconde ligne
et la médiane sont toutes présentes, de même que la bande sub-
terminale. La ligne médiane est très près de la seconde, qui, à la
cinquième nervure, prend une courbe rentrante rapide de façon
à tomber sur la costale presque à angle droit. La bande blanche
subterminale a les deux suffusions * ordinaires : elle est plus
large et moins portée à être dentelée que dans les deux autres
espèces. Les dessins des ailes postérieures ont les mêmes carac-
tères. A la fois, les suffusions * et les lignes de toutes les ailes
ont plus la forme de lignes que chez les autres formes, et ce
caractère pour la seconde ligne des ailes postérieures est d'une
grande utilité pour distinguer cet insecte de ses congénères.
Les nervures ne sont pas bordées de noir. La forme des ailes
diffère tout à fait de celle de Valpina et de Vitalica, car les ailes
antérieures de celle-ci, par rapport aux ailes postérieures, sont
beaucoup plus courtes. Aux ailes postérieures, la bordure intérieure
n'est pas d'une manière frappante moindre que la bordure costale,
aussi l'angle supérieur ne fait pas autant saillie que dans Vitalica;
il est même arrondi et rentré vers la base. La bordure extérieure
des ailes antérieures est aussi plus arrondie que dans Vitalica.
* Voir la note page 486.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 493
Le thorax est gris, légèrement mêlé de brun et n'est pas très
large, tandis que l'abdomen est brun avec des poils plus pâles.
Les antennes (PL D.) sont plus courtes que celles de Vitalica et
tout en étant plus fortement pectinées que celles de Yalpina, elles
le sont moins que pour Vitalica. Les pectinations aussi sont plus
minces. Les antennes ne sont pas pectinées jusqu'au sommet, car
cinq articles n'ont pas de pectinations; dans les quatre qui les
précèdent, celles de l'intérieur sont beaucoup plus courtes que
celles de l'extérieur.
Viennent ensuite les genitalia (PI. C, No. l8).
Les valves sont d'un type tout à fait différent des autres, elles
sont très larges. Les bords sont parallèles, le côté supérieur étant
légèrement creux et le côté inférieur convexe. Au lieu d'avoir une
tendance à se recourber à l'extrémité, elles s'arrondissent d'une
manière uniforme comme le bout du doigt majeur. Elles sont
effectivement plus larges vers l'extrémité qu'au milieu.
L'arête costale est large et mal définie.
Le gnathos est large, écailleux et arrondi au sommet. Il est
beaucoup plus pareil à celui de Valpina qu'à celui de Vitalica, mais
il n'est que légèrement dentelé et sans entaille à la base.
Le aedeagus est plus court et plus fort que dans Vitalica et de
même que dans cette espèce, la vesica n'est pas pourvue de cornuti.
Ithysia grascaria, var. istriana, Staudinger.
Cette forme est beaucoup plus blanche que le type et les dessins
sont généralement plus faibles, bien que variables à cet égard.
Les femelles :
La femelle de la zonaria ne demande pas de description. Ses
bandes jaunes la distinguent facilement, mais je possède une
femelle totalement noire (ab. nigra) provenant de Russie. Les
femelles des trois autres espèces, à première vue si semblables, se
distinguent facilement avec l'habitude. Chez toutes, le corps est
généralement noir, couvert de poils blancs plus ou moins serrés.
494 ■ LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Les ailes rudimentaires sont blanches dessus et plus sombres
dessous, et sont pourvues, elles aussi, de poils blancs.
Ualpina est la plus facile à reconnaître, car la fourrure quel-
quefois est jaunâtre et, dans tous les cas, l'insecte est recouvert de
poils pâles plus serrés. Le grand point de différence cependant
est que la face et le col sont blancs tandis qu'ils sont noirs chez
les autres.
A première vue, la distinction des deux autres semble un pro-
blème difficile; mais en examinant, on surmonte bientôt l'obstacle.
Le point de différence le plus clair, c'est que le thorax de Viialica
est beaucoup plus large que celui de la grœcaria et de même que
le reste du corps, il est recouvert de poils blancs moins nombreux
et plus courts. Les ailes aussi sont moins poilues ; alors que dans
les deux espèces elles sont blanches dessus, dans Viialica elles
sont noires comme du jais dessous; dans la grœcaria les dessous
sont nettement plus pâles, étant marqués de quelques écailles
blanches. Les sommets des ailes de Vitalica sont plus pointus.
Les antennes de la grœcaria sont minces et les articles bien mar-
qués; dans Vitalica, elles sont plus épaisses et les articles sont
masqués par des écailles. Les points de différence les plus con-
vaincants se remarquent sur les pattes. Comparées à celles de la
grœcaria, les pattes de Vitalica sont extrêmement épaisses et fortes;
la différence ne se voit nulle part plus nettement qu'au fémur et
au tibia. Il vaut mieux néanmoins prendre les différences point
par point de la manière suivante :
ITALICA GRŒCARIA
(i) Fémur et tibia beaucoup plus (i) Fémur et tibia faibles,
larges, mais moins fortement
pourvus d'écaillés.
(2) Ecailles des pattes toutes (2) Ecailles blanches et noires aux
noires. pattes.
(3) Ecailles faiblement dentelées. (3) Ecailles fortement dentelées.
(4) Eperons en forme de quilles et (4) Eperons en forme de cônes, pas
épais. épais.
(5) Fémur assez régulièrement en (5) Fémur concave à la surface
forme de massue. supérieure.
(6) Tibia légèrement garni de (6) Tibia plus fortement garni de
poils. poils. '
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 495
Pour les pattes, Valpina et la grœ caria se ressemblent, mais
le fémur et le tibia de Valpina sont même plus faibles que dans
la grœcaria et les écailles qu'ils portent sont légèrement plus
larges.
Comme conclusion à cet article, je donnerai une liste des loca-
lités d'oii proviennent les différentes formes que j'ai décrites.
/. Zona fia, Centre de l'Ei'.rope;
\"ar. Britannica, Angleterre;
Var. Rossica, Monts Ourals;
Ab. obscur a, Angleterre.
/. Alpina, Suisse, Tyrol.
Ab. extincta, Suisse.
/. Italica, Nord de l'Italie;
Var. ilorentina, Florence, Modène;
Var. carniolica, Carniole
/. Grœcaria, Grèce;
Var. isiriana Carniole.
Les Hybridations des BISTONIN^
Par J. W. H. Harrison, B. Se.
PRELIMINAIRES ET FAITS GENERAUX
Le groupe des espèces, généralement connues sous le nom
générique de Biston (Leach), peut être considéré comme un
« Genre-Magasin, » au même titre que les anciens genres Lycœna,
A gratis, Larentia, etc., bien qu'il ne renferme qu'un petit nombre
d'espèces. Deux d'entre elles, hispadaria et strataria, que Stau-
dinger y a introduites, ne sont évidemment pas à leur place
attendu que stratatia est presque congénère avec hetularia; et
hispidaria, bien que n'étant pas exactement de même genre que
Phigalia pedaria. Au contraire, P. titea s'en rapproche de très
près, et a été considéré comme le type du genre Apochehna Hb.).
La parenté entre sirataria et betidaria, de même que celle entre
hispidaria et pedaria, est très marquée dans tous les premiers
stades, et cela ne sert qu'à mettre en évidence une fois de plus
le fait que l'on ne peut faire entrer hispidaria et stratarïa dans
un genre naturel qui comprendrait les autres et dont hirtaria
serait considérée comme la forme typique ou primitive.
Etant donné que le type du genre Biston (Leach) a été fixé
comme étant strataria, il est nécessaire de trouver des noms géné-
riques nouveaux pour les autres. J'ai déjà montré {Entomologist,
Juillet 1910) que les noms génériques suivants sont exacts :
32
498 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
(i) Lycia (Hûbner), type hirtarïa (choisi par Hulst en 1896) ; autre
espèce : ursarïa.
(2) Ithysia (Hiibner), type zonaria (Hulst, 1896); autres espèces :
alpina (Sulzer), italica (Harrison), grœcaria
(Bdv.).
(3) Pœcilopsis (Harrison), type fomonaria (Harrison, 1910);
autres espèces : lapponaria (B.), rachelœ (Hulst).
Il n'est pas nécessaire de répéter ici les caractères des genres
Ithysia et Lycia; mais, comme il n'avait pas encore été donné de
diagnose du nouveau genre Pœcilopsis, il nous a paru utile de
combler cette lacune.
Pœcilopsis, gen. nov., Harrison.
Papillons de taille moyenne. Mâles à ailes bien développées.
Tête, thorax et fémur recouverts de soies rugueuses mêlées de
fortes écailles rouges et de poils. Pas tout à fait aussi velu que
dans Lycia, mais beaucoup plus que dans Ithysia. Abdomen plus
mince et plus poilu que dans Lycia ou Ithysia, tacheté ou rayé
de rouge. Carène thoracique faiblement indiquée. Antennes for-
tement pectinées, bien qu'elles ne le soient pas jusqu'au sommet.
Les palpes sont courts et la langue mince. Eperons terminaux
des tibias postérieurs et moyens très faibles et pratiquement obso-
lètes, contrastant fortement avec le développement des mêmes
éperons que l'on trouve dans /. italica, grœcaria, etc.
Les ailes sont plus ou moins transparentes et les lignes presque
obsolètes. Les nervures sont très fortement marquées. La nervation
est très semblable à celle des autres genres, excepté que les ner-
vures 3 et 4 des deux paires d'ailes sont distinctes ou partent d'un
même point (PI. N, Fig. 2). Echancrure costale bien marquée et
entièrement recouverte d'écaillés orange.
Les organes génitaux des mâles (voir PI. E et F), comme dans
tous les autres genres, sont très simples.
L'uncus est fortement chitinisé avec l'extrémité en forme de
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 499
tête d'oiseau, le bout du bec étant arrondi et revêtu de forts poils.
En dessous le gnathos, en forme de menton, porte une surface
fortement écailleuse. Par sa forme, il est très caractéristique du
genre, étant beaucoup plus grand et plus large que dans Lycïa
ou lihysia, quoique plus pointu. Il n'y a pas non plus, comme chez
celles-ci, de tendance à se denteler à la base.
Les valves aussi sont simples et plus fortes vers le sommet que
dans les deux autres espèces. Elles sont ainsi moins falcif ormes.
Par leurs contours généraux les valves ont grossièrement la forme
d'un pouce vu de côté en y comprenant les deux phalanges; le
bout cependant est peut-être plus arrondi. I^'arête costale de la
valve est étroite, légèrement épaissie et relevée. Dans toute sa
longueur, la valve est revêtue de poils épais.
L'œdeagus est court et trapu, non épaissi, tandis que la vessie
est pourvue d'une bande de cornuti extrêmement forts, disposés
en forme de peigne. Ils contrastent grandement avec les cornuti
très faibles ou simplement indiqués que l'on voit dans Ithysia et
Lycia.
La femelle est courte et forte; et, bien que la coloration générale
soit noire, elle est recouverte de poils blanchâtres assez longs,
abondamment mélangés d'écaillés rouges ou orangées. Les ailes
rudimentaires sont plus allongées et plus pointues que dans
Ithysia; les poils des ailes sont beaucoup plus longs. De même
que dans les autres genres l'oviscapte est long et le sommet, de
forme légèrement bilobée, est recouvert de quelques poils.
La chrysalide n'est pas aussi forte, la forme conique de l'ab-
domen est plus régulière que dans le genre Ithysia.
Comparée à celle de ithysia, la larve est moins unie, moins régu-
lièrement cylindique; elle est aussi un peu plus frêle. Les pattes
anales sont beaucoup plus développées parce qu'elle fréquente
davantage les arbres. Sur le 8" segment de l'abdomen se trouvent
deux verrues bien développées. La tête est plus petite et moins
carrée que dans Ithysia.
Un trait biologique bien différent et qui semble avoir quelque
importance, c'est que la larve de Pœcilopsis, quand elle est déran-
500 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
gée, ne fait que s'accrocher plus étroitement à la plante qui la
nourrit, ainsi que je l'ai vu à plusieurs reprises pour pomonaria et
lapponarïa -. celle de Ithysia tombe tout de suite, s'enroule et simule
la mort.
La phylogénie des genres de ce groupe n'est pas aussi claire
qu'on pourrait le souhaiter. La filiation suivante me paraît la plus
logique. Biston strataria, considéré si souvent comme le type de la
famille, me semble répondre si peu à cette désignation qu'il ne
serait sous bien des rapports que le dernier reste des formes réunis-
sant les Lyciades aux Ennoniides, en passant par le genre Gono-
dontis. La forme ancestrale de ces divers genres a donc été une
espèce dont Lycïa hirtaria et L. ursaria sont de nos jours les
représentants. De très bonne heure, le genre Phigalia s'est détaché
de Lycia, pour donner à son tour, premièrement le genre Micro-
biston, et secondement Apocheima hispidarïa. Après une période
de développement, les formes comprises dans le genre Ithysia ont
évolué. Ce genre dont /. alpina e.st, selon toute probabilité, la
forme la plus ancienne, tend à se diviser dans les deux genres
Ithysia vera, renfermant les espèces zonaria et alpina et le sub-
genus Melanocoma, comprenant les espèces M. grœcaria et M. ita-
lica. De ces quatre espèces, la plus hautement spécialisée est peut-
être /. zonaria. La race principale de Lycia a continué à se déve-
lopper suivant sa propre direction; elle nous a donné finalement
la branche Pœcilopsis; dans celle-ci, nous avons l'espèce pomo-
naria, qui semble stable, et deux autres, rachelœ et lapponaria, qui
sont encore plus ou moins en voie de changement.
Nous n'avons fait aucun effort pour rendre compte de l'origine
des divers autres genres, tels que Boarnda, Hybernia, etc., tous plus
ou moins alliés aux espèces que nous sommes en train d'examiner.
Quelques-uns d'entre eux, à des périodes diverses de l'histoire de
leur existence, se rapprochent de très près du groupe Lycia.
Biologie des espèces.
Les caractères biologiques de l'espèce ont de très grandes res-
semblances dans l'ensemble des genres. Les papillons apparaissent
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 50I
de très bonne heure dans l'année. De nouveau on voit que les
quatre espèces A. hispldana, P. -pedaria^ B. stralaria, A. betularïa
sont aberrantes. Hispidaria, pedana et strataria apparaissent
avant l'espèce que nous sommes en train de considérer, et betn-
laria éclôt considérablement plus tard. Le mois d'avril est l'époque
ordinaire pour grœcarïa, hirtaria, Lapponaria, etc. Les papillons
émergent * tard l'après-midi, entre 4 et 6 heures; sauf quelques
rares individus qui paraissent plus tôt. Ils ne commencent à se
mouvoir qu'à la tombée de la nuit. La durée du vol n'est pas
longue; cependant j'ai vu des mâles qui, ne s'étant point accouplés,
ont fait quelquefois un second vol vers 10 heures du soir. Un peu
avant le point du jour, a lieu le second vol, normal : les couples
qui ont copule pendant la soirée précédente peuvent se sépajrer et
participer à d'autres accouplements. Le moment ordinaire pour la
séparation est l'après-midi assez tard, que l'accouplement ait eu
lieu 24 heures auparavant ou 12 seulement; j'ai observé nombre
d'accouplements qui ont duré 2, 3 ou même 4 jours. Les couples,
pendant le jour, se reposent sur les troncs d'arbres pour les pomo-
naria et les hirtaria; les autres espèces peuvent se trouver in copula,
sur n'importe quelle plante basse convenable. En toutes circons-
tances, le mâle est sous la femelle. Les mâles désaccouplés reposent
dans des endroits semblables; et, quand ils sont dérangés, ils
ferment les ailes, recourbent l'abdomen en dessous, se laissent
tomber et font semblant d'être morts, excepté pour hirtaria et
pumonaria qui se rabattent en arrière, et rarement feignent la
mort pendant quelque durée. Les femelles de toutes les espèces,
à l'exception des hirtaria, se comportent d'une manière analogue,
recourbent l'abdomen et se laissent tomber. Seul le cf lapponaria
a été vu s'envoler au grand soleil ; mais, pendant le jour, on
peut voir les femelles des autres espèces errer à une vitesse assez
grande et essayer de pondre leurs œufs. Au moyen d'un oviscapte
très long, les œufs sont introduits dans les fissures de l'écorce
* Nous conservons l'expression anglaise « émerger » (|ui peint très e.\actement
l'action du Papillon sortant de sa chrysalide.
502 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
des arbres par les pomonaria et les hirtaria, dans les corolles
mortes de VEnca et d'autres plantes par les lapponaria, ou bien
dans les feuilles engainantes ou les tiges creuses des herbes par
les zonaria, les grœcaria, etc. Les œufs restent avant d'éclore une
période de trois à six semaines, suivant la température. Les larves
écloses sont extrêmement agiles. Elles peuvent passer par les plus
petits trous; s'il en était autrement, à cause des endroits choisis
pour la ponte et du fait que les œufs sont déposés en couches
épaisses, un grand nombre naturellement n'atteindraient jamais
leur plante nourricière. Une fois que les larves ont commencé à
se nourrir, elles se développent rapidement, et, à l'exception des
localités du Nord et des Alpes, elles ont toutes pénétré en terre
pour se chrysalider avant le mois d'août.
Les plantes nourricières, pour les diverses espèces, sont nom-
breuses et appartiennent à différents ordres.
Pomonaria et hïrtaria se nourrissent de la plupart des arbres
forestiers; les premières préfèrent le chêne et l'aubépine, et les
dernières, d'après mon expérience, le bouleau. Lapponaria, en
Ecosse, affectionne XErica et la Calluna, bien que généralement,
en captivité, on le nourrisse de bouleau et d'aubépine. A l'étranger,
on l'a trouvé sur le bouleau et sur le mélèze. U rsaria semble atta-
chée au peuplier et rachelœ a un goiit analogue pour le saule nain
des prairies. Toutes les autres epèces, grœcaria, alpina, zonaria et
îtaLica se nourrissent de diverses plantes basses ; la mille-feuille
(.4 chillea Millefoliian) est leur plante favorite, suivie de près par
le lotier (^Lotus, etc.), pour la zonaria; le genêt (Cytisus scoparius)
pour italica. On dit que la variété istrianus de la grœcaria se
nourrit aussi de diverses espèces de saules, plante que mangent
également toutes les autres espèces.
Après la pupation, les chrysalides restent sans changement
environ deux mois; puis l'imago se développe dans la majorité des
cas, mais reste dans l'enveloppe pupale tout l'hiver. Exceptionnel-
lement, chez zonaria, l'émergence peut se produire en automne.
Une certaine proportion d'imaginés variant avec l'espèce et avec
la couvée, ne réussissent pas à se développer et restent chrysalides
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 503
deux, trois, quatre et même cixiq hivers. Les lapponaria, grœcaria
et alpina sont, parmi les espèces, celles qui pèchent le plus sous ce
rapport; mais il n'en est pas qui soient affranchies de ce défaut.
Même, les chrysalides de pomonaria et de hirtaria sont en léthargie
dans la proportion de deux à trois pour cent, pendant deux hivers,
mais jamais plus longtemps. Il est bon de remarquer que le papillon
de P. pedaria, A. betularia et B. stratarïa ne se développe pas de
bonne heure. Il ne servirait à rien de répéter tous les caractères se
rapportant à la structure de ce groupe; nous avons fait ressortir
ces différents points quand nous avons décrit le genre Pœcilopsis;
mais il convient maintenant d'indiquer les caractères généraux des
divers stades.
L'œuf (PI. C et H).
L'œuf est un peu aplati, de contour plus ou moins ovale, bien
que de forme très variable, par suite de la nature molle de l'enve-
loppe, de la perfection avec laquelle il s'adapte aux fissures dans
lesquelles il a été introduit et du fait que la ponte a lieu sous forme
de gâteaux. Excepté pour zonaria, les œufs sont sensiblement tous
de la même grosseur. La surface est brillante, luisante, de couleur
très variable, vert pomme éclatant pour les œufs pondus les pre-
miers, vert jaune et même crème pour les derniers, pondus lorsque
la femelle est presque vidée. Chose étrange, dans toutes les espèces,
les œufs, au moment où ils sont pondus, sont quelquefois jaunes,
et dans de nombreux cas, ils ont une teinte vive rouge orange. La
surface est recouverte de faibles réticulations. L'œuf de zotiaria
est tout à fait différent de celui des autres. Il est beaucoup plus
gros même que celui de hirtaria, qui, en dépit des dimensions de
l'imago, pond un œuf de même grosseur que celui de lapponaria.
La surface, de couleur vert terne, est aussi de ton bien différent
du vert éclatant des autres.
Avant d'éclore, les œufs prennent une couleur gris sale qui,
graduellement, se transforme en un noir métallique brillant, avant
que la larve n'éclose.
504 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La larve.
Le lond de la couleur sur la tête et sur le corps est noir dans la
larve jeune. Sur les cinq premiers segments de l'abdomen se trouve
une bande blanche transversale qui paraît presque continue à l'œil
nu. A la loupe, on trouve qu'elle est interrompue sur le dos et
juste avant d'atteindre la surface stigmatale. Presque dans la
prolongation de l'axe de cette bande transversale se trouve, sur
la ligne stigmatale, une grande tache blanche dessinée assez for-
tement en avant et plus faiblement en arrière. Entre cette tache
et l'extrémité d'une bande transversale, on voit une autre tache
blanche; parfois il en existe une semblable sur le ventre. Pour
toutes les espèces, à l'exception de pomonana, les grandes taches
se trouvent sur les segments du thorax. La larve possède un collier
blanc et de faibles bandes blanches se voient à la base de chaque
patte. Avant la plaque anale, chez Lycïa et Pœcilopsis, il existe
deux taches blanches ; leur absence chez Ithysia est compensée par
le développement précoce, sur le dos et sur le ventre, de rayures
longitudinales.
Enfin, il est facile de comprendre qu'il existe certaines diffé-
rences, de valeur purement spécifique, dans les larves de chaque
espèce.
La larve, à son dernier stade, est plus ou moins cylindrique;
mais il y a certaines variations selon le genre, ainsi que par un
ou deux autres traits de structure que je ferai ressortir plus loin.
Il faut maintenant porter notre attention sur le schéma des dessins
communs aux larves adultes de ce groupe. Le fond de la couleur,
chez toutes, peut être de teinte grise, mais dans rachelœ, hirtaria
et lapponaria, il est plus généralement pourpre; dans pomonaria,
crème, avec nuance un peu grise; chez les autres, il est gris, avec
tendance plus ou moins marquée au vert jaunâtre. La tête est grise
ou pourpre, fortement tachetée de noir. La surface dorsale est
pourvue de six rayures longitudinales plus ou moins brisées,
entourées d'une bordure noire qui généralement est continue chez
Lycia et Pœcilopsis, mais brisée et irrégulière dans Ithysia. Sur les
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 505
segments i, 2, 3, 4, 5 de l'abdomen, les bandes transversales ori-
ginaires persistent dans les premiers genres et sont très marquées
jusqu'à la fin, mais dans îthysïn, elles deviennent obsolètes de
bonne heure. Il se produit quelque chose d'analogue pour le collier.
En avant du sclérite anal qui est bien dessiné, il y a deux taches
jaunes dans Pœcïlopsis et Lycia, précédées, sur le 8'' segment, de
deux grosses verrues : les verrues et les taches jaunes font défaut
dans Ithysia. Il existe une ligne stigmatale faiblement développée
dans toutes les espèces, sauf dans Ithysia où elle devient parfois
très large et très forte. Dans les autres espèces cependant, les
grandes taches jaunes, le long de la ligne stigmatale, sont très
grandes et très apparentes. En avant et en arrière des bandes
transversales jaunes, et en avant de la tache jaune stigmatale, il
se développe parfois, dans Pœcilopsis et dans Lycia, une tenite
noire accentuée.
En dessous, on peut avoir 4 ou même ô rayures longitudinales
pareilles à celles du dos. Les vraies pattes et les pattes membra-
neuses ont en général la même couleur que le tégument, avec des
dessins vaguement plus pâles. Les plaques, aux pattes membra-
neuses et à la plaque anale sont légèrement plus sombres et for-
tement tachetées de points noirs. Dans Pœcilopsis et dans Lycia,
deux de ces taches, sur le sclérite anal, portant des poils, sont très
grandes, ainsi que quatre taches semblables sur la bordure pos-
térieure, chez toutes les espèces.
Chrysalide.
Les chrysalides sont grandes et fortes, pour des chrysalides de
Gcométrcdes; elles sont brunes, avec des nuances variées; la sur-
face tout entière est finement et régulièrement pointillée. Les
piquants ordinaires des chrysalides sont grêles au thorax et à
l'abdomen, mais deviennent très forts à la tête. Vues en dessus,
les chrysalides sont de largeur assez régulière jusqu'à ce qu'on
arrive au 4'' segment de l'abdomen; ensuite elles s'effilent plus ou
moins régulièrement jusqu'aux deux épines latérales que l'on
506 LÈPIDOPTÉROLOGIÈ COMPARÉE
trouve avant l'épine terminale du prolongement anal, lequel, après
cela, fait saillie comme une cheville et se termine ensuite par deux
épines plus minces. Il est bon de noter que le 8' segment est plus
long et plus large à proportion; dans Pœcilopsïs et Lycia, il porte
en outre deux verrues dorsales très évidentes. Vues de côté, nous
avons une courbe montante abrupte jusqu'au métathorax, et, après
cela, une courbe descendante faible jusqu'au "/" segment de l'ab-
domen suivie d'un renflement mdépendant des deux verrues au
8" segment. La chute, à partn de là jusqu'aux extrémités de l'épine
anale, est régulière. Les stigmates sont petits, mais très distincts,
de même que la cicatrice du dernier stigmate chez Ithysia. Les
enveloppes des ailes sont assez petites, celles des pattes sont tout
à fait lisses, mais l'œil lustré n'est pas proéminent. Il est inutile
de dire que les enveloppes des antennes sont très larges et les
pectinations généralement bien marquées, même chez les femelles.
La plupart du temps les chrysalides des femelles ne sont diffé-
rentes de celles des mâles que par leur grosseur plus grande et
les fentes génitales.
Imago.
Les dessins des mâles sont ceux d'une Géomètre typique; mais,
pour la commodité, il semble préférable de considérer les trois
premières bandes sombres des ailes antérieures comme étant res-
pectivement la première ligne, la médiane et la seconde, et de
regarder la bande pâle subterminale, que l'on peut voir précédée
et suivie d'un dégradé sombre comme étant la ligne subterminale.
La même disposition s'applique aux ailes inférieures, sauf que la
première ligne et la médiane peuvent faire défaut. On peut trouver
des taches discoïdales blanches bordées de noir aux nervures
transversales des quatre ailes. Afin de montrer le système de ner-
vation, on prend comme type les ailes de zonaria ou de rachelœ
(PI. N), mais la nervation varie suivant le genre et légèrement aussi
suivant l'espèce. La forme des ailes diffère aussi selon l'espèce,
légèrement chez certaines et grandement chez d'autres. Le thorax,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 50/
l'abdomen, la tête, le fémur sont couverts d'une épaisse fourrure,
laquelle est mieux développée, plus forte et semblable à des
piquants chez les femelles. Les antennes sont grandes et bien
pectinées. La description générale des genitalia de PœciLopsis
servira de type pour ce groupe. Sauf chez Lycia, les femelles sont
presque aptères, ou tout au plus ne possèdent que des ailes rudi-
mentaires incapables de servir pour le vol. Nous avons déjà décrit
la femelle de Pœcilopsis. Celle de Lycia est bien connue et n'est,
en ce moment, l'objet d'aucune discussion; celles de Ithysia sont
noires; elles sont jaunes annelées chez zonaria, mais d'un noir pur
pourvues de poils pâles chez les autres. Les ailes des femelles
Ithysia sont assez larges pour leur grandeur; elles sont abon-
damment recouvertes d'écaillés blanches et de piquants. Les an-
tennes sont simples dans Pœcilopsis et Lycia, mais j'ai vu des
antennes de femelles légèrement pectinées dans italica et alpina;
toutes sont abondamment recouvertes d'écaillés.
Nous en arrivons maintenant à des faits concernant les hybri-
dations elles-mêmes. Nous donnons d'abord les préliminaires qui
les concernent; toutes les considérations théoriques sont réservées
jusqu'au moment où nous aurons considéré les larves, etc.
Cage employée.
Comme résultat de mes expériences sur ce groupe, je suis arrivé
à la conclusion qu'une cage très grande est tout aussi funeste au
succès qu'une très petite. Dans le premier cas, les insectes volent
trop follement et semblent ne faire que peu d'attention les uns
aux autres; dans le second, ils se précipitent les uns sur les autres
et se détruisent. Toutes les cages dont je me suis servi étaient
cylindriques. Je prends un cercle en fi.1 de cuivre d'environ 20 cen-
timètres de diamètre et je le recouvre d'organdi. Je confectionne
ensuite une manche de la même étoffe, d'environ 45 centimètres de
longueur, et je la couds à l'anneau de façon à faire un cylindre
ayant l'anneau à une extrémité. Ensuite je rabats et je couds le
côté de la manche, et ûnalement je fixe, en dedans, un autre anneau
508 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
pareil au premier à 15 centimètres de l'ouverture. J'obtiens alors
une belle cage cylindrique dans laquelle on met les insectes. J'at-
tache ensuite l'extrémité ouverte avec une ficelle et la cage est
placée sur le côté jusqu'à ce que l'accouplement ait lieu; alors elle
est renversée de façon à ce que les insectes puissent pondre leurs
œufs dans les interstices du tissu qui résultent de l'attache.
Obtention des accouplements.
On obtient les meilleurs résultats lorsque les femelles sont en
grand nombre; car les mâles, au lieu de se déranger mutuellement,
font leur choix plus facilement, s'ils ont l'intention de s'accoupler.
On dit généralement que la présence d'une cage supplémentaire
contenant des couples réciproques, aide à l'accouplement. Je trouve
que cela ne sert à rien. Si l'accouplement doit avoir lieu, il se pro-
duit de toutes façons, et les facteurs qui le favorisent sont d'ordre
météorologique. Un léger courant d'air chaud traversant la cage
est d'un grand secours, mais si le vent est au Nord ou à l'Est, les
accouplements peuvent se faire attendre indéfiniment. Heureuse-
ment que toutes les espèces vivent longtemps; les accouplements
peuvent être retardés de 14 ou 15 jours et se produire quand même
d'une manière satisfaisante au bout de ce temps.
Il peut être nécessaire de hâter l'éclosion des chrysalides de
hirtaria au moyen d'une douce chaleur, de manière à faire con-
corder leur émerrence avec celle des autres.
De l'obtention plus ou moins facile des accouplements.
Les divers mâles (ou même quelquefois les femelles) se com-
portent d'une manière très différente en ce qui concerne leur faci-
lité à s'accoupler. Je trouve que le mâle P. pomonaria s'accouple
tout de suite avec l'espèce qu'on lui présente, quelle qu'elle soit.
Naturellement, cela dépend aussi de l'acquiescement de la femelle.
Le mâle hirtaria semble être accepté avec empressement par n'im-
porte quelle femelle. A défaut d'une femelle, les mâles s'accouplent
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 509
entre eux, et alors les agrafes s'attachent à l'arête thoracique du
plus faible. Le mâle de zonaria est au contraire très curieux par
la manière dent il se comporte. Dans certaines circonstances, il
ne fait aucun effort pour s'accoupler; dans d'autres, spécialement
avec les femelles hirtaria, les femelles refusent. Quand c'est à
pomonaria à fournir la femelle, l'accouplement se fait assez vive-
ment. Mâles et femelles provenant de toutes les hybridations
s'accouplent librement inte.r se et avec les autres espèces du groupe.
De fait, leurs instincts sexuels semblent développés à un degré
supérieur à celui de leurs parents, si possible.
Période de l'accouplement.
L'accouplement peut se produire à l'entrée de la nuit, plus
rarement vers 10 heures du soir; mais la majorité des couples se
forment entre 5 et 7 heures du matin. Les accouplements durent
généralement jusqu'à 6 heures du soir, mais il n'est pas rare que,
dans les croisements qui comprennent un mâle zonaria, les accou-
plements durent deux jours, et d'une manière anormale jusqu'à
trois ou quatre jours. Réciproquement, surtout avec des mâles
hirtaria, la copulation peut se produire tard dans la nuit; les
couples peuvent être séparés de bonne heure et les œufs pondus
vers 7 heures du matin.
Attitude des couples.
Les couples, dans la plupait des cas, se tiennent dans l'attitude
ordinaire sur les cotés de la cage : la femelle la tête en haut et le
mâle la tête en bas. Je trouve cependant ordinairement que le mâle
zonaria s'accouple et ensuite reste suspendu comme on le voit sou-
vent pour les mâles des diverses Hépialides. Le mâle hirtaria peut,
exceptionnellement, se comporter de même, mais je n'ai jamais
observé que ceci se présentât chez les autres.
SIO LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
Ponte des œufs.
Règle générale, les femelles se mettent à pondre de suite; souvent
on peut les von- marcher çà et là, le dos arqué et l'abdomen légè-
rement recourbé en dessous. L'ovipositor fait saillie et s'agite de
côté et d'autre à la recherche de fissures convenables pour y déposer
les œufs. Quand une fois il a trouvé un endroit propice, toute une
fournée d'œufs est déposée avant de chercher une place nouvelle.
Le seul croisement dont il soit difficile de se procurer les œufs est
celui de cT hïrtarïa avec Q pomonaria. Les femelles -ponionaria
errent quelquefois pendant des jours entiers sans pondre. Je les
amène à pondre en les enfermant dans une boîte en bois avec un
morceau d'écorce. Toutes les autres femelles pondent très libre-
ment dans les fissures des boîtes en bois, dans des fragments de
journaux froissés ou dans les replis des cages en mousseline.
Ordinairement, après s'être accouplées avec les mâles des hybri-
dations Harrisoni ou Denhami, les femelles pondent quelques
œufs et de nouveau appellent les mâles en faisant vibrer douce-
ment leur ovipositor tendu; mais, dans les cas extrêmes, elles
paraissent être blessées à mort et meurent de suite. Les femelles
Harrisoni font de même quand elles s'accouplent avec des mâles
de n'miporte quelle espèce.
Fécondité des premiers croisements.
Si l'accouplement a duré le temps normal, c'est un fait très ordi-
naire que cent pour cent des œufs soient fécondés, excepté natu-
rellement si l'un ou l'autre parent est hybride d'origine. Très
souvent, dans les cas du croisement de d* hirtaria avec Q zonaria,
les œ.ufs se développent jusqu'à des stades différents, et alors
l'embryon meurt.
Fécondité des seconds croisements.
Ceux-ci sont généralement tout à fait stériles. J'ai obtenu une
fois une larve de çS harrisoni x Q hirtaria. Avec certaines couvées
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE 51I
de Q Jnrtaria x (^ hunii, de Q hirtaria x o" pUzii, de cf fonio-
naria x Q pilzii, 3 % environ des œufs sont éclos.
Plantes servant de nourriture.
L'aubépine {Cratœgus oxyacantha') est, par excellence, la plante
nourricière à employer, bien que le bouleau {Bctida alba) et le saule
{Salix caprea) soient presque aussi convenables. Toutes les larves
hybrides les mangent et s'en trouvent bien, mais les feuilles de la
plupart des arbres forestiers sont acceptées. Aucune des larves
hybrides ne mange la Millefeuille {Achillea Millcfolium) ou
autres plantes basses, de sorte que, si les croisements entre
Cf hirtaria et Q zonaria, cf pomonaria et g zonaria^ Cf hirtaria
et Ç) grœcaria se produisaient dans la nature, les jeunes larves
périraient inévitablement.
Elevage des larves.
J'enferme les teufs, lorsqu'ils sont sur le point d'éclore, avec
une toute petite branche d'aubépine, dans une petite boîte d'étain
de ]0 centimètres de diamètre avec sommet en verre. Il est néces-
saire de cacheter les boîtes, car les jeunes larves pourraient sortir
de n'importe quelle boîte ordinaire. Lorsque les larves sont à leur
second stade, je les mets sur une petite branche d'aubépine bien
pourvue de feuilles et je renferme la branche dans un fourreau
en mousseline. Lorsqu'elles sont pleinement développées, ce qu'on
peut voir en les touchant, — car elles sont très dures lorsqu'elles
se sont complètement alimentées, — je les transfère dans un grand
pot à fleurs, rempli à demi de débris très serrés de noix de coco
ou de terreau humectés, et je recouvre l'ouverture du pot avec de
la mousseline. Après les avoir gardées enterrées environ six jours,
je les retire et les mets sur une fibre de noix de coco humide dans
des boîtes en fer-blanc, semblables à celles dans lesquelles je les
ai nourries, et je pose dessus le couvercle ; je constate qu'alors
elles se changent en chrysalides facilement; toute tendance à
512 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
moisir est arrêtée, car on voit facilement celles qui sont mortes,
ce qui permet de les enlever.
Maladies des larves.
Les larves sont ordinairement vigoureuses et très fortes, jusqu'à
ce qu'on arrive au quatrième stade; à ce moment, presque toujours,
un certain pourcentage contracte une maladie dans laquelle les
excréments deviennent aqueux et de couleur rouge éclatante.
Quand la maladie n'est que légère, on peut la guérir surtout en
lavant les individus affectés dans de l'eau tiède dans laquelle on
a dissous des cristaux de permanganate de potassium et en les
isolant ensuite. Le mieux est cependant de détruire les larves si
on peut s'en passer, car la maladie est très contagieuse. Une fois
que les larves ont passé la période critique, elles ne courent plus
aucun danger.
Conservation des chrysalides pendant l'hiver et traitement consécutif.
Il vaut mieux ne pas mettre en réserve les chrysalides tout de
suite, car il y en a toujours quelques-unes qui ne réussissent pas
à durcir et qui commencent à exhaler une odeur curieuse de noix.
Il est préférable de les détruire; en effet, elles contamineraient les
autres. Les chrysalides saines doivent être déposées alors sur des
débris de noix de coco bien cuits, dans une boîte en fer-blanc à
sommet en verre et peu profonde. On les recouvre ensuite de
mousse {sphagnum) .soigneusement stérilisée et on ferme hermé-
tiquement la boîte. On prépare ainsi une douzaine de boîtes que
l'on enterre au milieu de débris de même nature, ou au milieu
du Sphagnum dans une grande boîte à biscuits, que l'on maintient
au dehors jusqu'en octobre; alors on l'examine pour voir s'il y aura
une émergence partielle, qui souvent se produit pour les femelles,
à ce moment- là. Au commencement de février, on retire les chry-
salides et on les place sur des fibres dans de grands pots à fleurs
recouverts de mousseline et on les recouvre elles-mêmes d'une mince
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 513
couche de mousse. Il est nécessaire d'exercer une soigneuse sur-
veillance, car les papillons femelles, ayant perdu leur instinct de
grimper, ne le font pas et ainsi s'abiment. Vers 5 h. 30 du soir,
on sort toutes les femelles et on les place séparément, chacune
dans une boîte en bois mince afin qu'elles puissent développer
leurs ailes, ce développement peut durer quelquefois trois ou quatre
heures. Il serait imprudent de tuer les femelles prématurément,
cer elles sont remplies d'un liquide vert qui exsude quand l'insecte
est épingle. Le mieux est de les garder vivantes deux jours; alors,
après les avoir tuées, on les pique sous le thorax et, avec du papier
buvard, on enlève tout le liquide qui exsude avant qu'il ait abîmé
la fourrure.
33
514 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
II
LES HYBRIDATIONS
Hybridations entre " Lycia hirtaria " et " Ithysia zonaria ".
(A) Hybride Denhami = L. hirtaria cf x /. zonaria Q.
Hybride Denhami, Harrison {Entomologiste Juillet 1910).
Les œufs, provenant de ce croisement éclosent, en général, très
rapidement; cependant on ne peut fixer aucun délai, car la période
est extrêmement variable et se produit à n'importe quel moment
entre trois et six semaines. Ainsi que je l'ai mentionné ci-dessus,
les larves acceptent pour nourriture les feuilles de la plupart des
arbres et des arbustes, mais elles refusent le Lotus et la Mille-
feuille {Achillea Millefolium'), le tussilage (Tussilago Farfara),
l'armoise commune {Artemisia vulgans), etc., dont se délectent
les larves de l'ancêtre femelle.
Description des larves à leurs divers stades.
I^'" STADE.
La longueur totale, à la fin de ce stade, était approximativement
de 4 mm. 5. On ne peut donner de mesure exacte, vu que la dimen-
sion des larves est très variable.
Tête. ■ — Noire, ayant la même forme que celle de la larve adulte.
Corps. — La couleur fondamentale est noire et, à ce point de
vue, se rapproche un peu plus de zonaria que de hirtaria, en raison
de la contexture unie de la peau et des tendances plus marquées
à se couvrir de taches de rousseur pâles. Sur les !'■''', 2^, 3^ 4"^ et
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 515
5" segments de l'abdomen, on trouve les bandes blanches propres
aux jeunes larves de ce groupe. La nature de ces bandes ressemble
beaucoup à celle des bandes de hirtaria, car elles sont presque
continues et portent aussi la tache bl?mche de la ligne stigmatale,
alors que dans zonaria il existe des brisures distinctes au milieu de
la ligne dorsale et juste avant d'atteindre la surface stigmatale.
Néanmoins, la petite tache, située entre l'extrémité d'une bande et la
grande tache, possède un léger prolongement et elle se déplace
obliquement, rendant ainsi la faible rayure suprastigmatale plus
nette, exactement comme dans les larves de zonaria. Les autres
lignes longitudinales de zonaria sont tout à fait visibles dans les
larves hybrides, beaucoup plus que dans hirtaria. La ligne stig-
matale, vue à la loupe, n'est pas du tout continue et n'est point
large comme dans zonaria. De fait, elle se compose de la tache
blanche, commune à la fois à hirtaria et à zonaria, avec un fort
prolongement oblique en arrière et une tache plus faible en avant.
Sous le rapport de la forme, elle ressemble davantage à celle de
hirtaria, mais elle est de couleur jaune-primevère comme dans
zonaria. C'est sur les cinq premiers segments de l'abdomen que
cette ligne est la plus forte; mais elle existe, avec la tache, à l'état
modifié, à la fois sur le thorax et sur les derniers segments de
l'abdomen.
Le collier est formé d'une série de taches blanches placées aux
bouts des lignes longitudinales; ainsi, il est interrompu comme
dans zonaria, bien que les taches tendent à se fondre en une ligne
continue, sauf sur la surface médiane du dos.
La plaque anale n'est pas grande; elle porte des soies au sommet
et est vaguement plus pâle sur les bords. Les deux taches blanches
qui la précèdent et qui portent deux des tubercules primaires,
existent comme dans hirtaria; au ventre, nous avons les traces des
deux lignes médio-ventrales de zonaria, et, comme dans cette
espèce, ces traces sont plus nettes sur les sections de segment qui
portent les bandes blanches transversales.
Les vraies pattes et les pattes membraneuses sont noirâtres; à
la base des pattes, nous avons une bande blanche étroite.
5l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Les tubercules primaires sont noirs, avec tendance à avoir des
anneaux plus pâles. Les piquants ou soies sont très faibles.
2^ STADE.
Longueur à la fin du stade : de 7 à 7,5 mm.
La larve de sonaria, pendant ce stade, se rapproche un peu de
la forme adulte et diffère, par conséquent, de la larve de hirtaria
en étant plus courte et plus régulièrement cylindrique. Denhami,
à cet égard, est très proche de zonaria; mais elle est très légèrement
plus longue que la larve de cette espèce.
Tête. — La tête est noire, avec un ou deux dessins irréguliers
plus pâles, représentant, sous une forme très réduite, les dessins
jaunâtres de zonaria. Sous le rapport de la forme, la tête, tout en
n'étant pas aussi carrée que dans zonaria, ne tombe pas autant en
pente à l'arrière que dans hirtaria. Les petites soies ordinaires
existent.
Corps. — Le fond de la couleur est gris noirâtre. Les cinq
bandes transversales sur les premiers segments de l'abdomen sont
jaunes et sont encore tout à fait distinctes. Chez zonaria, elles sont
assez faibles et de couleur primevère. Ces bandes, dans beaucoup
de cas, apparaissent aux autres segments et devancent ainsi un état
tout à fait ordinaire chez hirtaria, aux stades consécutifs.
Les rayures longitudinales — la double rayure du milieu du
dos, la subdorsale et la suprastigmatale — sont toutes présentes.
Les deux rayures medio-dorsales sont interrompues, comme dans
zonaria, et, de même que dans cette espèce, elles sont dilatées au
niveau des bandes et des points correspondants des autres seg-
ments, mais, comme dans hirtaria, elles sont beaucoup plus nette-
ment marquées après les bandes. Les autres rayures ont tout à fait
les caractères de celles de zonaria.
Le collier, qui se compose de taches jaunes bien définies, ainsi
que les deux taches jaunes qui précèdent la plaque anale sont
nettement dessinés et nous donnent les caractères les plus impor-
tants de hirtaria, pendant ce stade. A l'œil nu, la large ligne
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5I/
stigmatale est du type zonaria; mais, vue à la loupe, elle se résout
en une tache jaune brillante qui porte une des soies primitives
communes aux deux espèces ancestrales, en même temps qu'une
série de lignes en forme d'arc, interrompues et de diverses largeurs ;
nous avons ainsi une espèce de compromis entre la rayure jaune
de zonaria et les fins traits blancs de hirtaria. Cette ligne se
continue sensiblement horizontale avant la tache jaune, mais se
rétrécit et s'abaisse ensuite. Elle est beaucoup plus développée au
thorax et aux derniers segments de l'abdomen que dans hirtaria.
La plaque anale, tachetée de noir, porte deux marques noires
comme du jais, beaucoup plus grandes que les autres, et se termine
par deux verrues noires portant des piquants courts et rigides. Les
tubercules primaires sont peu compliqués ; ce sont simplement des
petites parties chitinisées du corps portant des poils fins et courts.
Au ventre, le fond de la couleur est presque ininterrompu, sauf
par une faible répétition de la double rayure medio-ventrale de
zonaria^ laquelle se dessine beaucoup plus clairement sur la sec-
tion du segment où se trouvent les bandes jaunes. Les vraies pattes
et les pattes membraneuses sont toutes d'un noir grisâtre et ont
tout à fait l'aspect de zonaria. A la base des pattes sont des lignes
blanches. Les pattes anales sont pourvues d'une plaque noire en
arrière.
3^ STADE.
Longueur à la fin de ce stade 13,5 mm.
Largeur maxima 1,4 mm.
Tête 0,08 mm.
La larve hybride se rapproche maintenant beaucoup plus de
celle de l'adulte, c'est-à-dire qu'à l'œil nu, elle ressemble beaucoup
à une larve de zonaria. Toutefois cette ressemblance disparaît si
nous l'examinons à la loupe.
Tête. — La tête est marbrée, présentant un mélange de noir et
d'une couleur grisâtre plus pâle. Il n'existe pas de trace du pourpre
de hirtaria. Sous le rapport de la forme, elle ressemble plus peut-
5l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
être à zonaria, mais elle s'incline en pente vers l'arrière, et la
tendance aux dentelures, que l'on relève dans hirlaria, existe ici
à un degré amoindri.
Corps. ■ — La forme est maintenant tout à fait distincte de celle
de hirtaria, laquelle possède effectivement, mais non proportion-
nellement, une tête plus grosse et même, en proportion aussi, un
corps plus long et des pattes membraneuses très proéminentes.
Elle est plus trapue que hirtana et de section plus régulièrement
circulaire. Le fond de la couleur est maintenant gris noir — d'un
ton non uniforme — sur lequel, les rayures longitudinales avec
leur coloration gris pâle, leur bordure noire comme du jais, se
détachent très nettement. Celles qui forment les rayures medio-
dorsales sont très régulières, d'un gris tournant au jaune. Cette
rayure se développe ordinairement de manière à embrasser les
restes des bandes jaunes, mais il se produit de grandes variations
à cet égard, car quelquefois les bandes sont tout aussi visibles
qu'elles l'étaient au commencement, et, d'autres fois, elles sont
obsolètes. Les autres rayures sont bordées vaguement et ont de
nombreuses interruptions. Ces rayures, excepté celles placées sur
le milieu du dos, sont beaucoup moins développées que dans hir-
tana et sont toutes très peu distinctes et confuses sur les derniers
segments de l'abdomen. Le collier jaune est beaucoup plus continu
que celui de hirtaria et n'en a pas l'aspect globulaire. Les deux
tubercules bien développés, qui sont si bien marqués sur le huitième
segment de l'abdomen de hirtaria, de même que leurs piquants
courts, sont maintenant tout à fait remarquables ; mais dans quel-
ques larves, ils sont exactement comme dans zonaria.
Le sclérite anal est marbré comme dans zonaria; mais la couleur
est plus grisâtre que jaune. Néanmoins, il a son sommet jaune, et
ce jaune est interrompu par quatre tubercules noirâtres pourvus de
soies. Quelquefois, les deux taches plus grandes qui toujours sont
présentes sur cette plaque dans hirtaria, sont tout à fait distinctes.
Les deux taches jaunes qui précèdent ce sclérite sont présentes et
ont une forme en queue de poisson.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 519
La ligne stigmatale est large et jaune, mais la tache jaune de
hirtaria y est visible et s'y détache par sa couleur beaucoup plus
éclatante. Elle peut même se détacher, en une couleur orange,
entourée du jaune primevère de la rayure. La rayure s'abaisse un
peu au moment où elle arrive aux stigmates, si bien que les stig-
mates sont dessus et n'y sont pas renfermés, comme dans zunaria.
Chez quelques larves, la rayure est réduite, et, en plus, on trouve
les traits caractéristiques de la ligne stigmatale de hirtaria, c'est-
à-dire que, juste en arrière des stigmates, nous avons une tache
jaune en forme de croissant, et en dessous des stigmates, un trait
jaune. On peut les remarquer plus particulièrement sur le premier
segment de l'abdomen; dans les spécimens ayant une ligne stigma-
tale affaiblie ils peuvent faire défaut ailleurs. Les stigmates sont
noirs, assez grands et sont situés dans une coloration dégradée qui
peut se continuer le long de la rayure stigmatale. Le premier stig-
mate est le plus grand et s'élève bien au-dessus du niveau commun
aux autres. En dessous, la coloration est noirâtre avec deux rayures
médianes peu claires du type observé dans zonaria et très ressem-
blantes à celles que l'on trouve sur la surface dorsale. Les pattes
membraneuses sont noirâtres aussi, bien qu'un peu plus pâles anté-
rieurement. Elles sont très distinctement plus courtes que celles
de hirtaria.
Les pattes sont noirâtres, mais l'espace intermédiaire n'est pas
nettement jaune comme dans hirtaria.
Les tubercules primaires sont exactement comme dans le dernier
stade.
4^ STADE.
Longueur 2,7 cm.
Largeur 2,15 mm.
Largeur de la tête 1,7 mm.
La forme, bien que faisant penser à celle de zonaria, ne ressemble
pas tout à fait à celle de cette espèce. Le corps est plus long et
plus étroit; la tête est petite, tout en l'étant moins que dans hirtaria.
Les segments anaux diffèrent aussi, par suite de la courbe des-
520 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
cendante remarquable qui existe à partir des tubercules, sur le
8® segment, jusqu'à la plaque anale. Le corps, comparativement à
hirtaria, diffère tout aussi distinctement de forme et de dimension;
il est légèrement plus court; les deux verrues, sur le 8^ segment,
sont beaucoup plus petites que celles de hirtaria; pareillement, les
deux pointes anales latérales sont beaucoup moins prononcées.
Tête. — Fond de la couleur pâle, un peu pourpre dans quelques
cas, fortement marqué de noir. Les parties de la bouche, à l'ex-
ception de la lèvre, sont noirâtres. Les antennes sont voilées à la
base; mais le sommet, en forme de massue, est plus pâle.
Corps. — Le fond de la couleur est gris ardoise clair, mais
quelquefois entièrement voilé de noir. Les rayures longitudinales
sont toutes existantes; sauf dans quelques cas où elle est jaune, la
partie médiane de ces rayures a une couleur très analogue à celle
du fond. Peut-être la teinte est un peu plus claire. Les rayures
sont généralement brisées ou tendent à se briser à mi-chemin entre
les bandes ; mais, dans presque tous les cas, la bordure est pointillée
et incomplète comme dans zonaria. La ligne suprastigmatale en
général est simplement représentée par les restes irréguliers de la
bordure supérieure, mais elle peut aussi être recouverte en entier
par la coloration suprastigmatale sombre de zonaria.
Les bandes jaunes transversales peuvent maintenant faire entiè-
rement défaut dans certains c^s et exister dans d'autres; mais
quand elles manquent, leur position est ordinairement indiquée
par la coloration sombre que l'on voit avant et après les bandes
chez hirtaria. Dans un petit nombre de cas, la seule trace de la
bande est une marque orange, terne, qui se montre sur les deux
rayures medio-dorsales.
Le collier, formé d'une série de points jaunes, est beaucoup plus
développé que chez zonaria, et exactement derrière lui, on peut
voir les plaques prothoraciques peu distinctes et pâles, mais mar-
quées de points noirs.
De même que dans hirtaria, le sclérite anal est bien dessiné,
bien que nettement plus large et plus arrondi. Il est gris, avec
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 52 1
tendance au jaune, et se termine par une surface plus pâle où se
trouvent les 4 tubercules mentionnés dans les autres stades. En
avant, se trouvent deux taches jaunes ovales qui remplacent les
deux taches arrondies de hirtaria.
Les stigmates, assez grands, noirs, un peu arrondis, sont situés
au milieu d'une coloration noire qui peut être ou ne pas être indé-
pendante de la coloration suprastigmatale, héritage de zonaria.
La rayure stigmatale, comme précédemment, est du type zonaria,
bien que plus étroite; clairement dessinée sur elle, s'étend la
brillante tache jaune de kirtana, portant un des faibles tuber-
cules primaires. Sa couleur est primevère pâle; elle est assez régu-
lière sur les cinq premiers segments de l'abdomen et devient irré-
gulière et ondulée sur les derniers. Sur le thorax, elle est brisée;
et, quoiqu'elle ne soit jamais d'un jaune aussi clair que sur les
segments de l'abdomen, elle est, chez beaucoup d'individus, d'un
jaune orange. En dessous, la larve est de couleur sombre, puis au
fur et à mesure que l'on avance vers l'extérieur, cette couleur
sombre s'accentue au point de devenir d'un noir terne exactement
en dessous de la ligne stigmatale.
La double rayure medio-ventrale à son tour montre, pour la
première fois, quelque trace d'influence de hirtaria; car sa forme
devient légèrement plus semblable à une chaîne d'anneaux qu'à
une série de renflements. Néanmoins, le corps de la rayure est
encore jaune comme dans zonaria.
Les pattes sont noires, mais peuvent être entourées d'anneaux
pâles et ternes. L'espace qui les sépare est aussi plus nettement
jaune comme dans hirtaria; les points jaunes, faisant songer aux
rayures du ventre, qui, dans hirtaria, peuvent apparaître à cet
endroit, s'y trouvent. Entre les pattes et la ligne stigmatale s'étend
une petite bande jaune pâle. Les pattes anales sont pratiquement
intermédiaires entre celles des deux parents; la larve est par
conséquent incapable de se coller à une petite branche comme
le fait hirtaria. Les pattes membraneuses ont une couleur noire,
terne, avec des points plus foncés, plus accentués au sclérite pos-
térieur. Entre les pattes membraneuses le corps est couleur de
522 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
chair; entre elles et la ligne stigmatale, la couleur est noirâtre
avec un ou deux dessins plus pâles. Les tubercules sont exactement
dans le même état qu'auparavant.
5' STADE.
Longueur 4,4 cm.
Tête 3,5 mm.
5" segment abdominal 5 mm.
Thorax un peu plus de 4 mm.
Dans ce stade, la larve est beaucoup plus grosse et plus courte
que hirtaria et, lorsqu'elle marche, la boucle du dos ne s'avance
pas aussi loin en avant. Ceci dépend naturellement du fait qu'elle
s'approche de la forme de zonaria. Elle n'est cependant pas de
section aussi ronde que cette espèce, ni aussi uniformément cylin-
drique, car il se produit un élargissement graduel du collier au
cinquième segment de l'abdomen. A partir de là, elle devient légè-
rement plus resserrée vers le bout.
Tète. — Couleur gris pâle; teinte jaunâtre en dessus et un peu
pourpre vers la bouche, ornée d'un pointillé noir plus fort que
chez zonaria, mais plus léger que chez Jiirtaria. La tête est pro-
portionnellement plus petite que dans zonaria; mais il y a cepen-
dant, comme dans hirtaria, un certain développement des den-
telures. Le front ressemble davantage à celui de zonaria, mais les
taches que l'on remarque au sommet du front, chez hirtaria, sont
clairement visibles. Les deux piquants, qui s'élèvent des deux
taches extérieures dans la rangée inférieure de quatre taches que
l'on remarque sur le front, sont très faibles, comme dans zonaria,
et ne ressemblent en rien aux piquants forts et rai des de hirtaria.
La couleur des diverses parties de la bouche est d'un brun
jaune, mais la lèvre est pâle avec une bordure plus foncée.
De même que dans zonaria, les yeux se trouvent sur une série
de lignes noires. Les antennes sont beaucoup plus distinctes que
dans zonaria, mais peut-être pas aussi larges relativement ; elles
ont une grande ressemblance avec celles de hirtaria, car nous
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 523
avons une base jaunâtre suivie d'un anneau noir, puis une forte
massue rose au lieu d'une base couleur de chair quelque peu terne
portant une massue grisâtre.
Corps. — La couleur fondamentale de la larve, dans la plupart
des cas, est d'un gris clair, avec tendance, chez quelques-unes, à
prendre une couleur fauve. Souvent cejjendant l'influence héré-
ditaire de hirtaria se fait sentir : la larve tout entière est purpurine
ou couleur de fumée. Les rayures sont bien développées. Les deux
moitiés de la rayure double medio-doisale sont séparées par un
espace plus large que dans hirtaria. La bordure est noire et on-
dulée; à cause de sa faiblesse en certains points, les rayures
tendent à devenir vagues à la hauteur des unités antérieures des
tubercules trapézoïdaux et à disparaître après. Le corps des
rayures est jaune; ici, nous avons un contraste avec le gris de
zonaria et l'orangé rougeâtre de hirtaria.
Les lignes subdorsales ont une bordure beaucoup plus parallèle
que dans hirtaria; néanmoins, comme dans cette espèce, elles sont
plus larges au commencement des divers segments. La bordure
est moins régulière que celle de hirtaria, mais elle apparaît beau-
coup plus clairement que dans zonaria.
L'espace, entre les rayures subdorsales et les rayures substig-
matales, est tacheté de points noirs plus ou moins serrés, alors que
le reste de la surface ne contient que peu de points noirs.
Dans la plupart des cas, quand la rayure n'est pas voilée par
la coloration noire de zonaria, l'influence de hirtaria prédomine
dans la rayure suprastigmatale, car elle ressemble à celle de cette
espèce et la tache jaune originale sur cette ligne apparaît claire-
ment. En dépit du fait que la bordure de cette rayure est, la plupart
du temps, décidément mieux dessinée que chez les autres, elle n'est
cependant pas aussi claire, ni aussi égale que dans hirtaria. Comme
pour mettre plus en évidence l'influence de hirtaria, le corps de la
rayure n'est pas aussi jaune que dans les autres lignes.
Prenant les rayures dans leur ensemble, on peut dire qu'elles
ont la bordure plus parallèle et moins continue que celles de hir-
524 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
taria, tandis qu'elles sont moins irrégulières que dans zonaria.
L'espace entre les rayures est, en moyenne, de deux fois et demie la
largeur d'une rayure, au lieu de l'être une fois et demie comme dans
hirtaria ou une fois trois quarts, comme dans zonaria. De fait,
sans doute comme résultat d'un compromis pour la forme de la
larve, les rayures sont plus étroites que celles de l'un ou de l'autre
parent.
Bien que très faibles, les bandes jaunes sont généralement indi-
quées, en quelque sorte, et servent à joindre les rayures medio-
dorsales avec les subdorsales. Ces bandes sont entourées d'une bor-
dure noire nette qui, quelquefois obscurcit complètement le jaune.
Le collier est jaune, avec des interruptions en noir. Le sclérite
anal est distinct et beaucoup plus arrondi que dans hirtaria. Sa
couleur est grise, marquée de points noirs serrés; mais les deux plus
grandes taches portant des poils, si nettes à l'œil nu dans hirtaria,
sont beaucoup moins visibles. Il est bordé de jaune terne et l'on
y trouve les quatre verrues noires ordinaires ainsi que les poils.
En avant du sclérite anal se trouvent les deux taches jaunes de
hirtaria : l'influence de cette espèce se remarque encore à la présence
des deux verrues proéminentes du 8" segment de l'abdomen. Elles
sont bordées de brunâtre et sont plus petites que celles de hirtaria.
La rayure stigmatale se trouve à la même place que celle d'as-
pect brisé que l'on observe dans hirtaria, mais, tout en ressemblant
plus à celle de zonaria par la couleur, l'aspect général, etc., elle
est d'un jaune plus éclatant et décidément plus étroite. Elle est
pourvue de la bordure noire habituelle. Elle n'est pas non plus
aussi continue que celle de zonaria, car elle tend à se briser au
milieu de chaque segment. Au-dessus se détache très nettement la
tache brillante, claire et jaune de hirtaria. Dans quelques cas, l'on
voit se détacher ce que l'on prendrait pour une ramification de
couleur primevère, une ligne qui, passant en dessous, se continue
parallèlement à quelque distance. Elle a plus de ressemblance avec
zonaria au commencement de chaque segment, mais elle incline
davantage du côté de hirtaria vers la fin. Souvent aussi elle est
confuse et double au thorax. Les stigmates, qui sont grands et
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 525
noirs, — pas rouge brique comme dans kir t aria, — sont placés au
milieu d'une coloration sombre avant les taches jaunes qui per-
sistent à exister, en dépit de la confusion des dessins des derniers
segments de l'abdomen.
En dessous, la ressemblance est grande avec zonaria. Même les
rayures medio-ventrales se rapprochent très près de cette espèce et
on n'aperçoit que faiblement l'influence de hirtaria. La rayure sub-
stigmatale est représentée par un peu du jaune du corps de la
rayure et quelques restes de la bordure, dispersés çà et là. Entre
cette ra}'ure et la ligne stigmatale, se trouve une coloration dégra-
dée noire qui devient de plus en plus foncée jusqu'à ce qu'on arrive
à la ligne.
Les pattes sont assez pâles, avec des dessins noirs; entre elles,
la surface du corps est jaunâtre, mais avant chaque paire de pattes
se trouve une tache brune presque triangulaire. Latéralement, les
pattes sont noirâtres, avec des nuances plus pâles, mais quelquefois
elles portent des bandes jaunes distinctes. Les ventouses anales,
moins étendues que celles de hirtaria, le sont plus que celles de
zonaria. La plaque postérieure des ventouses anales est gris foncé,
fortement tachetée de noir. Ces ventouses deviennent légèrement
jaunâtres en avant et même en arrière de la plaque. Les pattes
ambulatoires sont aussi grises, marquées de points noirs, mais près
des crochets il y a un sclérite orange, terne, orné aussi de taches
noires. Il est jaune dans zonaria et orangé rougeâtre dans hirtaria.
L'espace entre les pattes ambulatoires est jaunâtre faiblement
teinté de rose.
Les tubercules primaires, sur la tête et sur le corps, sont exacte-
ment comme pendant les périodes antérieures.
Variation de la larve.
Etant donnée l'origine hybride des larves, on peut s'attendre à
ce qu'il y ait une tendance marquée aux variations, résultat de
l'influence inégale des deux espèces dans les divers individus.
Aussi, n'importe quel caractère donné, de structure ou autre, peut
526 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
varier, du point intermédiaire de ce qu'il est dans les deux parents à
la reproduction exacte de son état dans l'une des espèces seulement.
A un moment donné, un trait particulier peut être affecté, ou bien,
ils peuvent l'être tous, de sorte que nous pouvons avoir des indi-
vidus montrant tous les stades de transition entre les deux formes.
En outre, comme les deux espèces productrices descendent d'an-
cêtres communs, des traits héréditaires, disparus depuis longtemps
chez les ascendants, peuvent reparaître. Il ne servirait pas à grand'
chose, alors que tant de points de variation surgissent, de noter
ces points, mais je voudrais discuter un état de choses qui provient
de variations limitées à hirtarïa seulement.
La larve de hïrtana est excessivement variable, et la variation
consiste dans un changement total du fond de la couleur qui
est ordinairement pourpre. Elle peut prendre toutes les nuances,
depuis le gris clair, pour arriver presque au noir; mais ce n'est pas
le point sur lequel je désire attirer le plus l'attention. Dans nombre
de cas, quand le fond s'assombrit, la coloration sombre est irré-
gulière et locale; il existe un cas particulier où la larve possède,
en avant et en arrière d'une bande jaune, une très forte tache noire,
presque carrée, qui peut s'affaiblir à l'arrière. Pareillement, à mi-
chemin entre ces pomts sombres mais sur l'espace entre les lignes
medio-dorsales, on trouve un envahissement de couleur analogue.
Lorsque ces couleurs se continuent depuis le premier segment du
thorax jusqu'au dernier de l'abdomen, nous avons une série de carres
portant, au centre, une tache noire; et, si l'on considère la tache
centrale noire comme le point de départ, nous avons comme une
série irrégulière de diamants. Toutes ces taches peuvent être jointes
transversalement par une forte coloration sombre, dégradée. Cette
forme de variation, bien qu'existant généralement tout le long du
dos de la larve, peut se limiter aux cinq premiers segments de
l'abdomen. Enfin, la tache noire, au milieu du dos, peut faire
défaut et seules les taches latérales se développer. Ces variations
peuvent toutes passer à la larve hybride qui prend alors des formes
extraordinaires, et, indépendamment de ce trait, varie sur tous les
autres points possibles. Il est tout à fait impossible de classer ou
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 52/
de décrire ces formes changeantes; mais, par la description qui
précède, on peut se faire quelque idée de leur aspect.
Habitudes de la larve.
Nous avons déjà énuméré les plantes nourricières des larves;
elles ne sont donc pas à mentionner de nouveau ici.
Les jeunes larves, bien que très inquiètes aussitôt après l'éclo-
sion, commencent bientôt à se nourrir et rongent des morceaux
irréguliers du bord de la feuille, filant, pendant ce temps-là, une
grande quantité de soie. Elles se nourrissent plus particulièrement
la nuit, mais n'ont pourtant pas d'aversion à se nourrir pendant
le jour. Quand elles ne mangent pas, elles reposent sur le dessous
de la feuille, le dos arqué et les pattes thoraciques écartées de la
feuille. Quand le moment de muer arrive, elles filent une légère
toile de soie et y attachent leurs pattes membraneuses. Les masses
de soie filée en temps ordmaire servent à fixer les pattes thora-
ciques, s'il le faut. Ordinairement, elles se dépouillent de leur peau
trois jours après avoir cessé de se nourrir. Au fur et à mesure
que la larve vieillit, elle cesse de résider sur les feuilles et d'en
prendre de petites portions au moment de manger, mais elle se
fixe sur les ramilles, la tête en haut, le dos légèrement arqué et
les pattes thoraciques en contact avec la branche. Plus rarement,
les larves relèvent la tête et restent ainsi avec un fil de soie qui,
comme une ancre, retient la tête à la ramille. A ce stade, elles
préfèrent le soir pour se nourrir et mangent des feuilles entières
même jusqu'aux pétioles. Si elles sont dérangées, elles prennent
la forme d'un U et se laissent tomber, peut-être pas aussi vivement
qu'une larve de zonaria, mais elles ne se collent jamais à la branche
comme le fait la larve ô!hirtaria. Elles ne restent pas longtemps
en forme de boucle, car elles cessent bientôt de feindre la mort et
grimpent de nouveau à la branche.
Une fois pleinement développées, elles ne s'enterrent pas de
suite, mais restent pendant quelques heures en repos, probablement
pour expulser la nourriture des intestins. Elles descendent ensuite
528 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
dans le sol, à une profondeur d'environ dix centimètres, et filent
un très léger cocon de soie et de terre; ce cocon ressemblent beau-
coup à celui d'/nrtaria. La larve repose dans le cocon, la tête en
haut, et reste ainsi sans changements pendant une période variable
qui ne dure jamais moins de six jours. Au moment de se chrysa-
lider, la larve semble prendre une coloration vert clair, mêlée plus
ou moins, sur les segments de l'abdomen, de brun acajou. La peau
de la larve se fend sur le dos et la chrysalide est bientôt dégagée.
Les chrysalides.
Immédiatement après la transformation, la chrysalide est de
couleur verte, les enveloppes des ailes sont d'un vert pomme clair;
le thorax et l'abdomen sont vert blanchâtre avec, çà et là, des
dessins bruns. Graduellement, les dessins bruns deviennent plus
foncés et au bout d'une heure ou deux, envahissent la larve tout
entière, à l'exception parfois des enveloppes des ailes qui peuvent
rester vertes avec nuance jaune jusqu'à la fin.
Pour la grosseur, la chrysalide est intermédiaire entre les deux
espèces. Quelques individus pourtant s'approchent sensiblement
de hirtaria, d'autres sont aussi petits que zonaria, mais ceci peut
provenir d'un défaut d'alimentation.
La surface de la chrysalide est beaucoup plus fine que celle
de hirtaria, car les points fins, au lieu de tendre à devenir des
lignes, restent partout comme des points, chacun d'eux étant clair
et distinct comme dans zonaria.
La fine contexture unie des enveloppes des ailes ressemble
beaucoup à celle de zonaria.
Par la couleur, la chrysalide ressemble davantage à hirtaria,
bien que le brun rouge soit beaucoup plus brillant. Elle ne res-
semble pas du tout à la chrysalide brun jaune de zonaria. Les
enveloppes des ailes sont plus claires et plus pareilles à de la cire
que celles de hirtaria; néanmoins elles sont encore brun rouge;
quelques-unes se rapprochent du vert de zonaria par leur couleur
un peu jaunâtre.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 52g
La combinaison des couleurs et des points fait que les chrysa-
lides de zonaria et de Denhanii sont plus brillantes que celles de
hirtaria.
Le vaisseau dorsal, qui se détache si bien dans zonaria, mais non
dans hirtaria, est à peine visible dans Denhami. Les enveloppes
des antennes sont larges et aplaties; les pectinations, bien mar-
quées et en relief de hirtaria, font défaut. Les enveloppes de la
langue et des pattes suivent de même zonaria, car elles sont unies
et lisses, au lieu d'être irrégulières et striées comme dans hirtaria.
Les cicatrices et les proéminences, qui marquent les positions de
la lèvre et des mandibules, sont moins visibles que dans cette
espèce.
Les stigmates sont plus près des divisions des segments; ils
sont plus ronds, plus petits, moins déprimés que dans hirtaria,
quoique la cicatrice du dernier stigmate abdominal soit beaucoup
moins apparente que dans zonaria et ressemble davantage à hir-
taria. La variation est très légère sur ce dernier point. Les restes
des deux verrues, sur le 8" segment abdominal, font généralement
défaut, mais pas toujours. Les organes génitaux mâles sont bien
marqués, les cicatrices étant unies et nettes comme dans zonaria.
Les épines latérales du 10" ( ?) segment de l'abdomen ne suivent
pas hirtaria, car elles sont courtes et émoussées. La base de l'épine
anale, dans Denhavii et hirtaria est large, rugueuse et striée, don-
nant naissance à deux épines terminales, sans développement de
la tige unie que l'on voit dans zonaria. Cette base est distincte-
ment concave dans hirtaria et Denhami, mais pas dans zonaria.
La forme de la chrysalide est de bien près d'être ce qu'elle est
dans les deux espèces, qui ne diffèrent que très peu par les contours
généraux.
Ce qui précède, naturellement, ne s'applique qu'aux chrysalides
mâles, car cette hybridation ne produit jamais de femelles.
Comme dans toutes les autres espèces, l'imago, s'il doit sortir
l'année qui suit l'incubation, se développe à l'automne de l'année
où la nymphe s'est formée. Généralement, cependant, une faible
proportion prolonge la nymphose pendant deux hivers.
34
530 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Déhiscence de la chrysalide.
Quand le papillon émerge, il y a très peu ou pas de tendance
à ce que la chrysalide se fende sur le thorax; car l'enveloppe des
pattes et de la langue se détache en une masse, excepté un très
petit espace au bout des antennes. L'imago s'ouvre un chemin par
ce trou.
Le papillon (PI. CLXI, No. 1572).
L'imago émerge naturellement plusieurs semaines avant le
temps normal des parents; les six dates suivantes ont été prises au
hasard parmi mes spécimens : 3 mars, 9 mars, 10 mars, 24 janvier,
16 mars, 10 mars. Le fond de la couleur de l'insecte est ocre très
pâle; en cela, il ne ressemble à aucun de ses alliés immédiats; parmi
ceux-ci, celui dont il se rapproche le plus est Ithysia italica. Sous
le rapport de la couleur, il est exactement semblable à Microhiston
turanicus (Stgr.), espèce dont il se rapproche d'assez près par la
direction des lignes. Le fond, de même que dans kirtaria, est plus
ou moins tacheté de noir; probablement cette coloration est un
compromis entre le jaune un peu gomme-gutte de Vhirtaria, d'An-
gleterre, et le fond presque blanc du mâle de zonaria ; cependant
elle est légèrement plus près d'hirtaria que ne l'est le cf harrïsoni.
Comme forme, les ailes sont très pareilles à celles des parents,
mais là oii zonaria diffère de hirtarïa, c'est-à-dire pour la costale
un peu concave, l'hybride ressemble à zonaria. Il serait possible
aussi que les ailes, toutes proportions gardées, soient légèrement
plus larges que celles de zonaria.
La première ligne, qui, pratiquement, est obsolète dans zonaria,
est ici nettement en évidence; elle est beaucoup plus recourbée que
la ligne correspondante dans hirtaria. laquelle est presque droite,
au moment où elle s'éloigne de la bordure intérieure de l'aile.
Après la courbe, elle tombe sur la costale beaucoup plus oblique-
ment que dans hirtaria. Elle peut cependant parfois, comme dans
cette dernière espèce, être double.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 53 I
La ligne médiane décrit obliquement une ligne presque droite
à travers l'aile et la cellule discoïdale; elle montre très peu de
tendances à se retourner vers l'intérieur comme dans hïrtaria. La
seconde ligne n'a pas la foniie d'un S allongé comme dans hirtaria,
mais elle suit de près la direction très légèrement courbe de zonaria.
Il est difficile de donner une interprétation du reste des lignes, car
la coloration présubterminale de zonaria forme un bloc noirâtre
compact, précédé d'une bande blanche également continue, tandis
que la bande subterminale de hirtaria, de même couleur que le fond,
est précédée d'une surface noirâtre irrégulière, précédée elle-même
d'un espace traversé par une ligne transversale parallèle à la
seconde ligne. De plus, la bande subterminale de zonaria est régu-
lière et à proximité de la marge extérieure tandis que celle de
hirtaria montre des tendances à se denteler, et à s'écarter de la
marge.
Dans l'hybride, la bande subterminale est plus forte, plus large
et plus pâle que dans hirtaria; elle est aussi beaucoup plus large
que dans zonaria, grâce à l'effort fait pour combiner les bandes
des deux espèces. Dans hirtaria, la bande porte une interruption
distincte au milieu, et l'hybride la reproduit. La surface colorée *,
présubterminale, l'est faiblement et la ligne supplémentaire existe
comme dans hirtaria, mais les directions sont les mêmes que celles
de zonaria. La surface colorée * terminale est plus nette et moins
tachetée que dans hirtaria.
Comparées à celles de cette dernière espèce, les nervures de
zonaria et de Denkajni se détachent en noir d'une manière plus
continue; mais, pareilles à celles de hirtaria; dans l'hybride, elles
tendent à devenir visibles sur les bandes pâles.
Les franges sont toujours d'une seule couleur : d'un noir sombre
comme dans zonaria, et non tachetées de noir comme dans hirtaria.
Dans hirtaria, le fond de la couleur des ailes postérieures est
légèrement plus pâle que celui des ailes antérieures, et l'hybride
reproduit ce caractère. Dans zonaria, la seconde ligne et la bande
* « Suffusion ».
532 LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
blanche subterminale seules sont développées, tandis que dans
hirtaria, la médiane, la seconde ligne et la bande subterminale
sont plus ou moins apparentes, mais pas au point où ces deux der-
nières le sont dans zonaria. I.e résultat est que, tandis que quelques
hybrides suivent hirtaria presque exactement, un grand nombre
portent une ligne médiane faible, mais une seconde ligne et une
bande subterminale très fortes et régulières. Cette dernière est pré-
cédée de la surface colorée * ordinaire de zonaria.
Les nervures ne sont pas aussi fortement bordées de noir que
dans zonaria, la seconde ligne est régulière et n'a point l'aspect
déchiqueté de cette espèce.
Les taches du disque sont plus ou moins développées à toutes
les ailes.
Les dessous des ailes suivent le dessus, mais toutes les lignes, etc.,
sont affaiblies.
Les antennes sont un peu plus fortes que dans zonaria, mais les
pectinations s'approchent plus près du sommet que celles à'hirlaria.
La face est couverte d'une fourrure brunâtre sans le mélange
pâle de zonaria.
Le thorax ressemble davantage à hirtaria par son aspect grossiè-
rement poilu et légèrement caréné, mais les dessins suivent zonaria,
c'est-à-dire que les patagia noirâtres sont bordés de poils plus
pâles, comme dans zonaria, et ne sont point bordés de noir avec
un centre pâle comme dans hirtaria. La coloration ne ressemble
ni à celle de l'un ni à celle de l'autre parent, car les couleurs
(^hirtaria sont jaune et noir, de zonaria chocolat foncé et blanc,
et de Denhami noir et gris terne.
L'abdomen, très ressemblant à celui de zonaria, est noir, orné
de poils plus pâles et d'un anneau jaune à la base de chaque seg-
ment; néanmoins, le fond noirâtre, sous l'influence ^hirtaria, est
de ton plus chaud que dans zonaria.
La fourrure aux pattes est plus grise et d'un brun moins chaud
que dans hirtaria.
* « SufFusion ».
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 533
Etendue des ailes : Denhami 28-44 mm.
— — zonaria 27-29 mm.
— — hirtaria 38-50 mm.
Variation de l'imago.
L'adulte hybride varie énormément; cela est dû peut-être au
fait que, la production de femelles n'ayant pas lieu, la variation
propre à ce sexe passe aux mâles qui les remplacent. Cette
opinion trouve sa confirmation dans le fait qu'aucun mâle hirtaria
n'est aussi foncé que ceux de l'hybride, alors que nombre de
femelles le sont. La variation observée est surtout due au déve-
loppement des écailles noirâtres sur le fond de la couleur. Les
ailes varient depuis une teinte presque ocre pâle jusqu'au noir,
envahissant presque tout. On produit ainsi quantité de formes
curieuses et très belles; mais, comme leur nombre est infini, il est
inutile de les décrire. 11 n'y a que peu de variation pour les lignes
et les bandes, sauf que la bande subterminale peut avoir sa lar-
geur réduite.
Genitalia de l'imago (PI. I, Fig. 29).
I^'uncus ressemble beaucoup à celui des deux parents, sauf que
le sommet est plus semblable à celui de hirtaria, étant plus large
et plus obtus que celui de zonaria.
Le gnathos est écailleux, et en ceci ressemble à zonaria; car la
surface, dans hirtaria, est plutôt pointillée que couverte d'écaillés.
Il est plus large que dans hirtaria et beaucoup plus arrondi.
Les valves tiennent de la nature de celles des deux parents, car
le bord costal ressemble à hirtaria, tandis que la bordure extérieure,
à cause de la dentelure près du sommet, devient un peu recourbée
comme dans zonaria.
L'arête costale est large et relevée, mais pas autant que dans
zonaria. L'œdeagus n'est relativement pas aussi court que celui
à^hirtaria.
Les cornuti, sur la vesica, sont très fortement développés en une
bande d'épines de longueur différente et en forme de peigne. Cette
534 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
bande est beaucoup plus forte que dans l'un ou l'autre des deux
parents; la bande, dans zonana, est un assemblage de verrues et
de quelques épines longues, tandis que, dans hirtaria, nous avons
une bande de huit ou neuf épines assez larges et à double pointe.
Habitudes de l'imago.
Comme il n'existe point de femelles, ainsi que nous l'avons déjà
mentionné, nous n'avons à considérer que le mâle. Le mâle émerge,
comme d'habitude, tard dans l'après-midi; d'ordinaire, il déve-
loppe ses ailes tout de suite, quelquefois cependant cette opération
peut se retarder de quelques heures. L'adulte vole et s'accouple à
la manière ordinaire, et quand on lui permet de se reposer sur
l'écorce d'un arbre, il se pose exactement comme hirtaria. Si on
le force à tomber, il s'affaisse quelquefois simplement comme le
fait hirtaria, mais d'ordinaire il prend l'attitude curieuse que nous
avons décrite plus haut pour sonaria, et simule la mort pendant
un temps considérable. Il vit quelquefois très longtemps.
Hybridations entre " Ithysia zonaria " et Lycia hirtaria ".
(B) Hybride harrisoni = I. zonaria çS x L. hirtaria Q.
Ithysia hybr. harrisoni {Entomologiste Juillet 1910).
Cette hybridation, malheureusement, était connue sous le nom
que je viens d'indiquer, longtemps avant que ce nom fût publié.
J'ai été le premier à l'imprimer, bien que je ne l'aie pas proposé;
je dois donc lui servir de parrain et l'insecte devient ainsi /. hybr.
Harrisoni (Harr.).
Les plantes nourricières des larves sont exactement les mêmes
que celles du croisement réciproque.
Comme cette larve et celle de l'hybridation D^nhami sont très
semblables, je n'ai pas l'intention de donner une description dé-
taillée de la larve dans tous ses stades, mais simplement d'attirer
l'attention sur la différence entre une larve moyenne ^Harrisoni
et une semblable de Denhami, et de réserver, pour le dernier stade,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 535
la description distincte et complète. Il convient de remarquer
que, probablement, on réussirait d'une manière parfaite, en élevant
plusieurs couvées de chacune, à trouver l'équivalent de n'importe
quelle larve Harrïsonï dans une autre couvée prise dans l'autre
croisement.
I" STADE.
La larve, tout d'abord, est beaucoup plus petite que la larve de
Denhanii, comme on pouvait s'y attendre d'après la disparité de
grosseur des œufs de zonaria et de hirtarïa; mais, vers la an du
stade, la dimension des larves Harrisoni et Denhami est, pour les
deux, environ 4,5 mm.
Les seuls autres points de. différence se trouvent dans les rayures
qui sont légèrement plus claires dans cette forme et contrastent par
conséquent davantage avec le fond noirâtre. Cela fait que la larve,
même à l'œil nu, paraît plus tachetée.
2' STADE.
Longueur à la un du stade : 7 mm. à 7,5 mm.
Ici encore, il n'y a que peu de différence entre les larves. Le fond
de la couleur de H arnsonï semble un peu plus noir terne, mais ceci
peut provenir de la netteté plus grande des lignes longitudinales,
plus particulièrement visibles après les bandes transversales jaunes
et sur les derniers segments de l'abdomen.
Dans Harrisoni, les deux taches jaunes, avant le sclérite anal,
font presque défaut; la verrue minuscule, portant un des tuber-
cules primaires, est plus grande et assombrit le jaune dans une
mesure plus forte.
La ligne stigmatale, quoique très pareille d'aspect, est légère-
ment moins confuse que dans Denhami.
3' STADE.
Longueur à la fin du stade 13-14 nim.
Largeur 145 mm.
Les larves se ressemblent maintenant beaucoup, les différences
portent seulement sur de très petits détails. Aux marbrures de
536 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
la tête, les deux couleurs sont beaucoup plus égales d'étendue dans
Harrisoni.
Les bandes jaunes, qui, même dans Denhamï, tendent à dispa-
raître, sont plus prononcées dans cette forme que dans celle-ci,
bien qu'elles puissent, l'une et l'autre, ne pas les avoir. Le collier
de DenJiami est assez continu, mais dans Harrisoni, il se compose
de trois points au bout des rayures longitudinales de chaque côté.
Dans les deux, les taches jaunes sont développées avant le sclérite
anal ; mais elles sont généralement f)lus grandes dans Denha^nï.
Le sclérite anal est plus marbré dans Harrisoni; le bord exté-
rieur, de même que dans zonaria, est plus arrondi que dans Den-
hanii. En outre, la bordure jaune est plus vive et plus claire.
La ligne stigmatale est légèrement plus pâle et plus large, et
elle a moins de tendance à se diviser dans Harrisoni; la tache
jaune, héritage de hirtarïa, est moins visible. La tache jaune, en
dessous de la ligne stigmatale, a, quand elle existe, davantage la
forme d'une ligne que dans Denhanii. Les pattes membraneuses
suivent la plaque anale pour la nature des marbrures.
L'espace entre les pattes est beaucoup plus foncé dans Harrisoni
et forme un contraste frappant avec la couleur pâle de la surface
des pattes chez hirtaria.
4'' STADE.
Longueur 2,7-2,9 cm.
Largeur i -2,8 mm.
Tête 1,7 mm.
Cette larve, bien que ressemblant encore beaucoup à celle de
Denhami, se rapproche davantage, jusqu'à un certain point, de
zonaria.
La tête est nettement de coloration zonaria, c'est-à-dire qu'elle
est grise, avec un mélange de noir, mais beaucoup moins que dans
Denhami.
Dans hirtaria et dans Denhami, l'espace entre les deux rayures
medio-dorsales est plus gris, de ton plus froid que dans Harrisoni
et zonaria.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 537
La plaque anale et les taches qui la précèdent présentent les
mêmes différences que dans le dernier stade. Comme précédemment,
la ligne stigmatale est plus large et plus pâle dans Harrisonï;
ainsi les stigmates qui, la plupart du temps, se trouvent en dehors
de la rayure chez Denhami, peuvent se trouver en dedans ou la
toucher exactement dans la forme présente.
Les rayures montrent aussi une tendance plus grande à avoir
une bordure faible, ce qui est encore un caractère de zonaria.
5^ STADE.
Longueur 4,3-4,7 cm.
Tête 3,4-3,6 mm.
Largeur moyenne 4,6 mm.
Les différences, pendant ce stade, sont à peu près pareilles à
celles du précédent et, par suite, n'ont pas à être répétées. 11 est
bon cependant d'ajouter une description de la larve tout à fait
indépendante de ses rapports avec hirtaria, zonaria et en grande
partie avec Denhami.
Tête. — La tête n'est pas sensiblement plus étroite que le
i*"" segment du thorax; elle est cependant assez petite et peut
rentrer légèrement dans le thorax.
Les sclérites épicrâniens de la tête sont jaunâtres, fortement
tachetés de noir en dessus; ils deviennent purpurins autour des
yeux. Les yeux eux-mêmes sont situés sur les taches noires et
l'espace en dedans est un peu jaune. Le front porte des dessins
clairs, et dans la rangée des quatre taches, les deux externes
portent de faibles poils. Les diverses parties de la bouche sont
brunâtres, à l'exception de la lèvre qui est plus pâle, sauf vers les
bords.
Les antennes diffèrent de celles de Denhami, car la base est un
peu rose avec des traces de jaune. La massue et l'article qui la
précède sont de couleur pourpre terne avec un anneau jaune inter-
médiaire.
538 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Corps. — Dans cette forme, le 3'' segment de l'abdomen est peut-
être le plus large. A partir de là, le corps va en s'amincissant
légèrement dans l'un et l'autre sens.
La larve est d'une couleur grise plus ou moins nette, généra-
lement avec une faible teinte pourpre. La larve tout entière peut
être envahie par une teinte noirâtre comme dans Denhami, mais
jamais au même degré.
Les rayures mediodorsales sont très claires et distinctes, mais,
comme les autres, elles varient de largeur et tendent à se briser et
à disparaître aux tubercules trapézoïdaux antérieurs. La bordure
peut être entièrement tachetée. L'espace, entre ces rayures, n'est
pas uniformément large, mais il est plus large à l'intersection
d'une bande jaune. Cette irrégularité varie chez les différents
individus et les rayures, dans quelques cas, peuvent être presque
parallèles. Chez plusieurs, quand la bordure est de ton faible, le
corps (partie médiane) est jaune, mais quand elle est forte et
continue, le corps de la rayure est presque de même couleur que
le fond. Quand les rayures ne sont pas fortement brisées, elles
sont presque parallèles sur le thorax et sur les derniers segments
de l'abdomen. La rayure subdorsale présente des signes de dispa-
rition; sa bordure et le corps sont très irréguliers, surtout près de
l'intersection des bandes transversales.
La rayure suprastigmatale, également, est irrégulière avec bor-
dure détachée et brisée; sa partie médiane, à peine visible, peut
même disparaître totalement sous les points noirs dans quelques
cas. L'espace, entre la bordure supérieure de cette rayure et la ligne
stigmatale, peut être envahi par des teintes noirâtres.
Sur les trois derniers segments de l'abdomen, toutes les rayures
dorsales deviennent confuses et tendent à se fondre les unes avec
les autres.
La ligne stigmatale varie beaucoup de largeur, de régularité
et aussi de couleur, mais elle est ordinairement de nuance prime-
vère. Sur la dernière section de chaque segment, elle s'abaisse;
alors une branche détachée remonte en arrière de la tache jaune
transmise par hirtaria. La ligne stigmatale tend à se briser au
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 539
milieu de chaque segment. Sur le prothorax, elle n'existe que sous
forme de tache jaune avant le stigmate, tandis que sur le méso-
thorax et le métathorax, elle est entièrement rougeâtre. Les taches
jaunes ordinaires et les lignes ô!hirtaria sont visibles et forment
des espaces plus brillants à l'ultérieur de la rayure. Le collier est
très clair; il est formé de taches jaunes reliées plus ou moins aux
extrémités des rayures. Les plaques prothoraciques sont bordées,
quelque peu vaguement, de jaune pâle et sont tachetées de noir.
La plaque anale est grise, fortement tachée de noir; les deux
taches proéminentes et les quatre verrues terminales portent de
courts piquants. La forme de la plaque est celle d'une partie
d'une large parabole. Un peu en avant d'elle on trouve les deux
taches jaunes de Denhami, mais elles sont réduites par l'agran-
dissement de la base noire des soies.
Au 8^ segment, l'on i^eut voir deux verrues noires qui varient
énormément de dimension ; quelquefois elles sont noires, d'autres
fois brunâtres, entourées d'un anneau pâle. Les stigmates sont
assez grands, arrondis et entourés d'un anneau pâle, lequel est à
son tour bordé de noir. Dans la plupart des cas, ces organes sont
contigus à la ligne stigmatale.
Les ventouses anales, peu écartées, portent, derrière elles, une
plaque qui est grise tachetée de noir. Sur le devant, elles sont plus
pourpres, mais avec des dessins identiques. Les pattes membra-
neuses sont colorées de la même manière, mais il peut exister un
mélange de jaune sur les côtés. L'espace entre les pattes membra-
neuses est jaune, mais devient plus pourpre en arrière.
Les deux rayures medio-ventrales sont assez développées et sont
très distinctes sur la dernière section de chaque segment, où elles
se rapprochent, pour se continuer presque parallèlement sur la
plus grande partie du segment suivant, avant l'extrémité duquel
elles s'écartent de nouveau. La bordure des deux rayures est tout
à fait irrégulière, la partie médiane en est jaune. Le fond est plus
pâle entre les rayures. A mesure que nous approchons de la ligne
stigmatale, la couleur sombre augmente d'intensité; on peut y
discerner les restes de la rayure substigmatale, très peu distincte,
540 LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
sauf sur la première section de chaque segment où corps et bor-
dure sont, tous les deux, assez clairs et réguliers. Immédiatement
au-dessous de la tache jaune âHhirtarïa et de la ligne jaune, la
coloration sombre devient plus intense.
Les pattes sont roses, tachées de noir à tous les articles, excepté
sur le dernier qui ne porte qu'un ou deux points noirs. La base
des pattes est plus foncée, mais les côtés portent des taches
jaunes. Les pattes elles-mêmes, du côté intérieur, sont jaunâtres;
la surface du corps entre elles est purpurine, marquée d'une grande
tache brune avant chaque paire de pattes.
Variation de la larve.
La variation suit la même marche que dans Denhami, mais il
y a un ou deux petits points sur lesquels elle diffère : le principal
c'est la dimension. Il y a aussi des différences de dimensions
bien plus grandes entre les divers individus, du fait que cette
forme produit des femelles énormes sans ailes, bien pourvues
d'œufs très gros. Dans cette forme aussi, les bandes jaunes trans-
versales sont plus disposées à devenir deux fines lignes noires
parallèles. Il existe aussi, peut-être, une plus grande variation de
couleur et d'aspect dans la ligne stigmatale qui a une tendance
à devenir rouge orange dans Harrisoni.
Habitudes de la larve.
Les habitudes des deux larves sont très semblables. Harrisoni,
cependant, se tient davantage sur la plante nourricière; elle est
moins disposée à se laisser tomber quand elle est alarmée.
Denhmni se nourrit beaucoup plus rapidement et s'enterre dans
le sol environ dix jours avant les larves Harrisoni qui sont écloses
vers la même époque. Dans sa manière de iiler son cocon et pour
tous les autres points, concernant son changement en chrysalide,
elle se comporte exactement comme Denhanii.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 54 1
Chrysalides.
a) Chrysalides mâles. — Les chrysalides mâles de Harrisoni
et celles de Dejihami se rapprochent beaucoup, mais on observe
les différences suivantes :
L'aspect de cf Harrisoni est légèrement moins luisant, à cause
du nombre plus grand des petites dépressions. La lèvre est un peu
plus grande et, par suite, plus proéminente.
Les principales différences se voient à l'armature anale. Les
deux épines latérales, sur le lo^ segment, sont plus grandes, nette-
ment pointues; les deux épines au sommet sont plus petites et
généralement insignifiantes. Quelques-unes des chrysalides Harri-
soni ont deux pointes latérales supplémentaires sur l'épine la plus
longue. Elles forment deux proéminences dans Denhami; dans
hiriaria, elles sont simplement indiquées; enfin, dans sonaria, leur
présence est encore moins marquée.
b) Chrysalides femelles. — La coloration et le pointillé
n'offrent que peu de différence avec les chrysalides mâles; aussi
n'est-il pas nécessaire d'en donner une description. I^a chrysalide
est plus courte et plus trapue que dans hirtaria, à cause de la
corpulence et de la largeur relativement plus grande dont elle a
hérité de zonaria.
Vues de côté, les formes du dos et du ventre sont presque les
mêmes dans Harrisoni et dans zonaria, mais dans hirtaria, la
surface du ventre est plus horizontale. Si on prend le 4® segment
de l'abdomen comme point de départ, la courbe qui s'allonge,
jusqu'à la tête de zojiatia et de Harrisoni, est beaucoup plus régu-
lière et trace un contour demi-circulaire.
L'épine anale, dans Harrisoni, se divise après s'être rétrécie légè-
rement; elle ne repose pas sur une large base. Les deux épines
terminales s'écartent et tracent un angle plus étendu comme
dans zonaria. De même que dans cette espèce aussi, les enveloppes
génitales sont nettes.
Les enveloppes des antennes de zonaria possèdent une arête
longitudinale; les pectinations ne sont pas bien marquées. Celles
542 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
de hïrtaria n'ont pas d'arête, mais elles sont fortement pectinées.
Harrisoni est nettement intermédiaire. Exactement avant le
sommet, les antennes se recourbent légèrement vers l'extérieur
dans fur (aria, mais cela n'a pas heu dans zonaria, ni aussi visi-
blement dans Harrisoni.
La base des enveloppes des ailes de zonaria et de Harrisoni
est très étroite ; aussi la costale, dans zonaria, est presque hori-
zontale; dans Harrisoni, par suite de l'influence de hiriaria, elle
est légèrement relevée en avant.
Incubation.
Très peu des chrysalides restent sous cet état pendant plus d'un
hiver; une ou deux à chaque couvée, c'est le maximum; elles
passent alors deux hivers avant d'éclore.
Déhiscence des chrysalides.
Le mâle émerge exactement comme dans denhami; mais, pour
la femelle, il y a une tendance plus marquée à ce que le thorax
se fende et à ce que les enveloppes des pattes et des antennes se
détachent complètement.
Imago.
a) Mâles (PL CLXI, No. 1573). — Le fond de la couleur est
ocre, d'un ton plus pâle même que dans denhami. De même que
dans cette dernière forme, les colorations dégradées sont fré-
quentes, mais rarement aussi parfaites que dans denhami. En
comparant les individus assez ressemblants des deux espèces, on
constate que les parties plus claires sont bien plus blanches dans
Harrisoni. Ce contraste dans les dessins pâles n'apparaît nulle
part aussi visiblement qu'à l'extrémité inférieure de la bande pâle
subterminale et sur l'espace qui précède la première nervure.
Les diverses lignes des ailes antérieures suivent la même direction
dans les deux formes, exception faite pour la bande pâle sub-
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 543
terminale qui semble un peu plus large dans l'insecte en question.
Grâce à ce fait et à sa couleur plus pâle, la bande se détache plus
vivement dans Harrisoni. Avant d'atteindre la bordure intérieure,
la bande se recourbe d'une manière plus prononcée vers la bordure
extérieure dans denhami; il en résulte que, dans la plupart des
individus, la coloration subterminale est plus forte et plus étendue
dans Harrisoni, tandis que la coloration présubterminale, spécia-
lement sur la bordure intérieure, est plus apparente dans denhami.
Les nervures sont plus clairement bordées • de noir et tendent à
devenir plus continues sur la bande subterminale dans denhami.
Les ailes postérieures sont très différentes dans les deux hybri-
dations. Dans denhami. les dessins sont fortement développés et,
étant réguliers, ils se détachent plus clairement, en dépit du
caractère pâle de la couleur fondamentale dans Harrisoni. Prati-
quement, chez tous les individus de denhami, la seconde ligne et
la bande subterminale avec ses colorations dégradées, sont très
nettes, mais, dans la plupart des individus de Harrisoni, la
seconde ligne seulement est dessinée d'une manière continue; la
bande subterminale étant très faible et les colorations obsolètes.
Comme pour les ailes antérieures, les nervures de denhami sont très
clairement bordées de noir d'un bout à l'autre, mais dans Harri-
soni, la bordure nette des nervures est limitée à la surface qui
précède la seconde ligne. Le seul autre point de différence se
trouve au thorax, où Harrisoni se rapproche de zonaria plus que
ne le fait denhami, par l'aspect des dessins des patagia.
Etendue des ailes comme dans denhami.
b) Femelles. — Sur ce point, Harrisoni diffère grandement
de denhami, en ce qu'il possède effectivement une femelle; elle
est même très curieuse, comme on pouvait s'y attendre, car l'in-
secte doit combiner l'aile normale de hirtaria avec l'aile rudimen-
taire de zonaria. Les ailes de Q zonaria sont de forme étroite et
courte; la bordure extérieure (termen) n'existant pas, les bordures
costale et intérieure vont droit de la base à l'angle apical. qui est
un peu arrondi. Les quatre ailes sont semblables, sauf que la
544 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
longueur des ailes antérieures est de 2 millimètres et celle dee
ailes postérieures de 1,5 millimètre. La forme des ailes d'Harrisoni
est généralement pareille à celle du spécimen figuré sur la
Planche CLXI, fig. 1574, mais il y a une grande variation à cet
égard. Fréquemment, les ailes sont plus étroites et plus pointues,
et la bordure de l'aile passe directement du sommet à la base en
une courbe hardie. La costale, dans ce cas, a une courbe convexe,
douce, au lieu d'un léger enfoncement près du sommet. Rarement,
dans d'autres spécimens, les ailes ont une surface d'un tiers de
la normale, mais les proportions restent les mêmes. Les ailes pos-
térieures peuvent, sans que cela influe sur la forme des ailes
antérieures, s'allonger et se rétrécir; au contraire, elles peuvent
prendre la même forme que dans hirtaria, naturellement sur une
échelle moindre. Il est digne de remarque que, dans les exemples
d'ailes plus courtes, le poil est plus serré, les franges sont plus
longues et ressemblent davantage à des piquants.
Le fond de la couleur des ailes est ocre blanchâtre, très forte-
ment mélangé d'écaillés noires, à tel point que les ailes peuvent
être entièrement noires. Le fond, chez quelques-uns, est plus jaune
que dans d'autres. Les dessins, étant donné ce qu'ils sont, suivent
hirtaria, mais dans un très grand nombre de cas, ils sont tota-
lement envahis d'écaillés noires. Généralement, comme dans Q
hiriaria, la coloration * terminale est obsolète et les ailes se ter-
minent alors par une bande pâle. La coloration * présubterminale
est indiquée et suit la même voie que dans le cf, mais elle est
légèrement plus droite. Un peu en avant se trouve le fond pâle
et à peine visible, puis dans quelques cas une trace de la seconde
ligne. L'espace qui s'étend sur la bordure intérieure avant la
i""^ nervure est nettement plus pâle. Les ailes postérieures sont
presque les mêmes que les ailes antérieures; mais, la plupart du
temps, elles sont plus pâles.
De même que Q hirtaria, les ailes n'ont que peu d'écaillés, mais
les écailles elles-mêmes sont fortes et pareilles à des poils; la ten-
* « Suffusion ».
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE !;45
dance qu'elles ont à devenir des poils en se développant, est très
grande, le long de la costale et vers la base des ailes. Néanmoins,
les poils ne sont jamais aussi longs, ni aussi pâles que dans
zonaria. Les franges pâles aussi, sont grossières, pareilles à des
poils et mélangées de noirâtre. Les nervures sont bordées de noir,
et sauf qu'elles sont plus rapprochées, elles ressemblent, par leur
position, à celles de Q hirtaria. Les antennes, qui sont courtes
et épaisses, sont très pareilles à celles de zonaria, car elles sont
couvertes d'écaillés blanches.
Le thorax, par sa forme, ressemble à celui ^hirtaria, car il est
plus long que dans zonaria. Il est couvert de poils rugueux, et,
comme dans hirtaria, il est gris et noir ; les patagia sont grossiè-
rement bordés de gris. Il n'y a pas de trace des longs poils pâles
de zonaria.
Le collier, dans zonaria, est fortement dessiné et de couleur
pâle. Il est pareil, mais plus faible dans Harrisoni, et presque pas
dessiné dans hirtaria. L'abdomen de Harrisoni est fort ; il est plus
long que celui de zonaria et, comme ce dernier, il est noir avec
des anneaux jaunes. La fourrure, cependant, n'est pas aussi épaisse
ni aussi longue; elle ressemble à hirtaria pour l'aspect, mais non
pour la couleur.
En dessous, la face, le thorax, l'abdomen et le fémur de zonaria
sont recouverts d'une couche épaisse de poils courts et pâles;
Harrisoni, lui, porte une couche beaucoup moins développée de
poils plus sombres, qui sont moins apparents que ceux de l'un ou
l'autre parent; car ce que hirtaria perd en couleur, il le gagne en
quantité.
Etendue des ailes : 25-35 mm.
Variation de l'imago.
La direction générale de la variation chez les hybrides cf Har-
risoni et denhami est exactement la même, mais les colorations
dégradées (« suffusions »), dans Harrisoni, ne recouvrent jamais
35
546 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
toute la surface des ailes (à l'exception de la bande blanche sub-
terminale), comme elles le font dans denhanii.
Nous avons discuté plus haut la direction de la variation dans
les femelles; nous ne la répétons donc pas ici.
Spécimens tératologiques.
A) Mâles. I. • — Le premier spécimen est tout à fait normal
du côté droit et à l'aile inférieure de gauche, mais l'aile antérieure
gauche est légèrement plus courte que la droite. Les dessins sont
presque à l'état normal avant la seconde ligne, mais après, comme
la seconde ligne est déplacée, et part presque directement vers
l'angle apical, les autres dessins sont refoulés hors de leur direction
ordinaire et tendent à se confondre sur la bordure supérieure.
Une partie régulièrement courbée de 3,5 mm. de longueur et
de I mm. de profondeur est creusée dans la costale avant le point
où elle atteint l'angle apical.
IL — Le second spécimen (voir V\. y\, Fig. 11) a un aspect
extraordinaire. Nous le figurons.
Le côté gauche est entièrement normal, mais les deux ailes droites
sont affectées de la même manière. L'aile antérieure est façonnée
un peu irrégulièrement en forme de trompette, à cause du grou-
pement de toutes les nervures ensemble (y compris celles de la
cellule discoïdale), en une masse cornée, sur un tiers de la longueur
de l'aile. Pour cette partie, la costale est arrondie et dessinée en
noir. Pcireillement, la bordure intérieure est creusée de manière à
former un demi-cercle presque parfait, ayant une extrémité du
diamètre à la base de l'aile et l'autre à l'angle anal. Après cet
espace, les nervures ont presque la forme ordinaire, bien que la
première nervure paraisse obsolète, et que cette partie de l'aile le
soit également. Les diverses lignes et bandes ont presque disparu,
donnant ainsi à l'aile une apparence très effacée.
L'aile postérieure est tout à fait normale sur la costale et sur
la majeure partie de la surface, mais la permière nervure, au
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE $47
moment où elle quitte la base, s'élève vivement, puis descend,
formant une courbe demi-circulaire. La portion de l'aile, avant
cette nervure, est supprimée.
La fourrure du côté droit du thorax est aussi affectée, car elle
est beaucoup plus unie et plus pareille à celle de zonaria que sur
le côté gauche. Les couleurs sont aussi plus analogues au noir pur
et au blanc de zonaria.
B) Femelles. I. — Cet exemple de femelle provient de la
même ponte que le second spécimen mâle.
Les ailes de gauche et l'aile antérieure droite sont normales ;
mais, comme on peut le voir sur la figure (Fig. lO, PI. A), l'autre
aile est étrangement formée. Ceci est dû aux contorsions curieuses
des nervures. La i'® nervure est plus longue que d'habitude, mais
n'est pas autrement mal formée. Au contraire, la 2^ nervure est
deux fois plus longue que d'habitude et décrit une courbe plus
hardie en se dirigeant vers le bord. Les deux principales nervures
de la cellule discoïdale se recourbent légèrement l'une vers l'autre
après le point où la 2^ nervure quitte la cellule; quand la 3® ner-
vure s'en éloigne à son tour, elle se dirige vers l'extérieur, descend
vers la 2^ nervure et forme pratiquement la bordure de l'aile. La
4^ nervure fait défaut, ou bien est comprise dans la 2" nervure
épaissie. La 5* nervure forme une courbe pareille à celle de la
3'' nervure, mais montante, et elle semble se confondre avec la
6" nervure. La 7® nervure est normale, sauf qu'elle s'avance vers
l'extérieur, deux fois plus loin que d'habitude. La costale est, par
conséquent, plus longue que dans un exemplaire normal, et, au
lieu d'être légèrement convexe, elle est concave. Après avoir atteint
l'extrémité de la 8® nervure, la costale descend, en une courbe
rapide, pour rejoindre la 5® nervure, donnant à la partie supé-
rieure de l'aile les contours d'une tête d'oiseau. La portion de
l'aile, entre la nervure transversale et les nervures 3 et 5, fait
défaut.
548 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Genitalîa.
I. Mâles (PI. I, Fig. 30). — Les genitalia des mâles res-
semblent beaucoup à ceux de denhami, mais il y a une tendance
nettement marquée à se rapprocher de zonarïa, que l'on ne voit
pas dans denhami.
Les valves, ainsi que dans zonaria, sont plus étroites et plus
recourbées au sommet que dans denhami. L'arête costale aussi
n'est pas si large et est moins relevée.
Les cornuti sont plus courts et ressemblent moins à un peigne
d'épines. Peut-être aussi leur aspect est-il légèrement plus sem-
blable à celui d'hirtaria.
IL Femelles. - — L'oviscapte est tout aussi large que celui
d'hirtaria, bien qu'il soit plus élancé. La gaine dans laquelle il se
fixe est cependant beaucoup plus étroite. Autrement, il y a beau-
coup de ressemblances, et sauf pour les détails ci-dessus, elles sont,
dans les deux cas, presque les mêmes que dans zonaria.
Mœurs de l'adulte.
Les adultes, comme ceux de denhami, émergent plusieurs
semaines avant ceux de zonaria et d'hirtaria; mais les deux sexes
apparaissent à des époques différentes, l'émergence de la femelle
devançant celle du mâle d'environ quatre semaines. Voici six
dates prises au hasard dans ma série de mâles : 9 mars, 2 mars,
10 mars, 9 mars, 16 février, 10 mars. Des dates semblables, prises
également au hasard parmi mes femelles, sont : 2 février, 1 1 fé-
vrier, i^"" février, 6 février, 16 février, 8 février.
De même que pour denhami, les deux sexes émergent tard
dans l'après-midi. Les mâles grimpent aux ramilles préparées
pour eux et, presque toujours, développent aussitôt leurs ailes.
Les femelles essaient rarement de grimper, ayant, évidemment,
comme les femelles de zonaria, perdu leur instinct pour le faire,
LÉPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE 549
et à moins qu'on ne les observe de près et qu'on ne les isole, elles
se déforment complètement. Une fois isolées, elles se reposent
pendant des périodes qui varient de un quart d'heure à quatre
heures, avant de relever leurs ailes pour les développer, ce qui se
produit lentement. Après les avoir déployées, elles les laissent
pendre sur le dos, longtemps avant de les relever à la position
ordinaire, afin de laisser au liquide en excès le temps de s'éva-
porer. En raison de l'abondance de ce liquide, ces femelles sont
très portées à prendre une extension sacciforme : on y remédie
cependant facilement au moyen d'une aiguille et de papier buvard.
Lorsqu'il est sec et au repos, l'insecte tient ses ailes dans la
position ordinaire du papillon mâle. Ainsi qu'on pouvait s'y
attendre, d'après la grande disproportion entre l'énormité du
corps et la petitesse des ailes, les femelles sont incapables de
voler. Si elles sont alarmées, presque toujours elles se laissent
tomber comme le font les mâles de sonaria, recourbant l'ab-
domen et se tenant les ailes au-dessus du dos. Le mâle ne le fait
que dans de rares circonstances.
Les deux sexes s'accouplent librement, mais les résultats de la
copulation sont les mêmes dans les deux cas. Les œufs produits
ne sont jamais fécondés. Les femelles qui s'accouplent avec des
mâles Harrisom ne peuvent pondre leurs œufs et cherchent bientôt
à s'accoupler une seconde fois; la femelle Harrisoni, après avoir
pondu quelques œufs, se conduit de la même manière. Elle tend
en dehors son oviscapte et l'agite pour attirer un mâle. Quelque-
fois, après un second accouplement, elle pond ses œufs beaucoup
plus aisément. Elle les dépose suivant la manière commune à
toutes les espèces et à toutes les hybridations de ce groupe. La
femelle erre vivement çà et là, courbant et agitant son abdomen,
à la recherche de fissures convenables. Cependant les œufs, peut-
être à cause de leur dimension, ne sont jamais pondus d'une
manière aussi régulière que ceux d'une espèce pure. Quelquefois,
après s'être accouplée, la femelle meurt tout d'un coup; mais la
plupart vivent un mois.
550 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Description des œufs.
Les œufs sont très gros; de fait, ils sont plus gros que ceux de
zonaria, qui, à leur tour, sont plus gros que ceux de hirtaria. La
surface est pointillée et réticulée, mais elle a un ton terne comme
les œufs de zonaria et non lustré comme ceux de hirtaria. La cou-
leur verte, bien que plus claire, est très voisine de celle de hirtaria.
La coquille est forte et épaisse; néanmoins les œufs s'applatissent
bientôt et se rident.
Hybridations entre " Lycia hirtaria" et " Pœcilopsis pomonaria ".
(A) Lycia hirtaria (S x Pœcilopsis pomonaria Q = hybridation
Pilzii (Standfus. Ent. Zeit., Guben, IV, pages 142-145).
Ce n'est qu'avec difficulté, ainsi que nous l'avons indiqué plus
haut, que les femelles de ce croisement pondent leurs œufs, mais,
une fois pondus, ils sont presque tous fécondés. 11 n'est pas rare
que 90 à 100 % émergent et s'élèvent sans accidents.
Plantes servant de nourriture.
Les jeunes larves, bien que très disposées à s'échapper, s'at-
taquent vivement à leur nourriture et commencent à manger
presque immédiatement. Les plantes qu'elles préfèrent sont les
arbres de forêt et les arbustes; parmi ceux-ci, elles préfèrent
l'aubépine {Craîœgus oxyacanthd), le prunier {Prunus communis),
le prunellier (P. spinosa), le saule {Salix caprea) et le chêne
{Qîiercus robur). On emploie toujours le Cratœgus^ parce qu'il se
conserve frais.
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE S SI
Description des larves.
I^"" STADE.
Longueur à la un du stade : 4,5 mm.
A cause de la grande ressemblance qui existe entre les jeunes
larves d'hirtaria et de fonionaria, on ne peut indiquer que peu de
différences entre les trois larves de hirtaria, de pomonaria et de
pilzii, pendant ce stade. Elles ont, toutes, la tête noire et le fond
de la couleur noirâtre; toutes ont aussi les bandes blanches trans-
versales et les taches habituelles sur les cinq premiers segments
de l'abdomen. Ces bandes et ces taches sont presque continues à
l'œil nu, mais, vues à la loupe, on trouve qu'elles se composent
de deux bandes dorsales transversales, à l'extrémité inférieure
desquelles, sur la future rayure suprastigmatale, se trouve une
tache blanche assez grande dans hirtaria, mais minuscule dans
pomonaria. Sur ce point, pilzii se rapproche beaucoup de pomo-
naria. Cette tache blanche, dans les deux formes qui donnent
naissance au croisement, est suivie d'une grande tache blanche
sur la ligne stigmatale : dans pomonaria, elle est quelquefois de
teinte jaune et de forme tout à fait ovale, mais dans hirtaria, elle
s'étend assez largement et est assez claire en avant et devient plus
faible ensuite. Pilzii ne montre pas de tendance à produire une
rayure stigmatale. La grande tache blanche dans hirtaria se
montre au thorax et peut paraître sur les derniers segments de
l'abdomen; mais dans pilzii, nous la trouvons très faiblement
indiquée; dans pomonaria, elle fait complètement défaut. Les
trois espèces ont une tendance à développer leurs rayures longi-
tudinales vers la fin de ce stade. Avant la plaque anale, dans
hirtaria et pilzii, se trouvent deux traits blancs qui font défaut
dans pomonaria.
Le collier est blanc et presque continu comme celui de hirtaria.
La surface ventrale, de même que les pattes thoraciques et les
pattes ambulatoires, sont noirâtres, à l'exception de légères traces
de dessins blancs aux pattes, comme on en voit dans hirtaria.
552 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
2^ STADE.
Longueur à la fin : 8 ram. J.
Tête. — La tête est noire comme celle des deux parents. Elle
est légèrement plus grande que dans pomonaria. Elle a quelques
piquants courts aux endroits habituels.
Corps. — Le fond de la couleur est encore tout à fait noirâtre.
L'ensemble des bandes transversales et des taches qui décrivent
presque un demi-cercle dans pomonaria et hirtaria, est maintenant
jaunâtre comme dans ces espèces. La seule différence, dans leur
demi-cercle, étant la petitesse de la tache suprastigmatale dans
poinonaria, trait caractéristique qui passe à pilzii. Les bandes sont
aussi plus étroites peut-être dans pomonaria que dans l'hybri-
dation et la larve de hirtaria. Dans cette espèce aussi, les rayures
pâles longitudinales sont très faibles et peu distinctes, mais
deviennent plus visibles dans hirtaria et dans pilzii, spécialement
après les bandes.
Chez toutes, le collier est bien développé, mais celui de pomo-
naria est moins en forme de points et plus continu que dans
hirtaria. Sur ce point, pilzii est tout à fait intermédiaire, mais la
coloration tend à suivre les lignes longitudinales. Dans pilzii aussi,
de même que dans hirtaria, nous avons les deux taches pâles avant
le sclérite anal.
Les taches, sur la ligne stigmatale, se rapprochent davantage
de hirtaria. Pomonaria n'y a qu'une tache arrondie de grandeur
moyenne sur les cinq premiers segments de l'abdomen. Cette tache
peut se reproduire très faiblement sur les segments du thorax et
peut avoir, en dessous, une autre petite tache jaune. Dans hirtaria
et pilzii, la tache originale est grande et il en existe une autre,
également grande, en dessous d'elle; pilzii se rapproche considé-
rablement de hirtaria, en reproduisant la tache jaune des seg-
ments thoraciques et des derniers segments de l'abdomen.
Sur la face ventrale, les trois larves sont pareilles, sauf que la
tache substigmatale, comme nous l'avons indiqué, est plus grande
dans hirtaria et dans pilzii.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 553
Il n'y a que peu de différence aux pattes thoraciques et aux
pattes ambulatoires chez les trois espèces.
3^ STADE.
Longueur à la fin 13 mm.
Largeur maxima 1,3 mm.
Tête 0,8 mm.
Tète. ■ — La tête est noire, avec des bigarrures plus pâles. Somme
toute, par l'aspect général, par ses soies, etc., la tête ressemble
beaucoup à celle de hirtaria, sauf qu'elle est légèrement plus petite.
Corps. ■ — • Par sa structure, la larve, tout en étant un peu plus
longue, se rapproche de pomonaria.
Le fond de la couleur est grisâtre, mais fait penser au ton plus
chaud de hirtaria. Les rayures longitudinales, assez bien dessinées,
sont plus larges que dans hirtaria; la bordure noire, comme dans
les deux parents, est claire et continue. Le corps (partie médiane
de la rayure) est gris, avec un léger soupçon de jaune. Les bandes
jaunes transversales se détachent clairement et avec éclat, de
même que les deux taches jaunes qui précèdent la plaque anale.
Les deux tubercules noirâtres du S*' segment sont maintenant très
visibles, exactement comme dans hirtaria et pomonaria. La plaque
anale est noirâtre avec des marbrures et une bordure plus pâles
comme dans pomonaria.
Les grandes taches jaunes existent sur la ligne stigmatale et
ainsi se combine la netteté de ces taches dans hirtaria et l'effort
de pomonaria pour posséder une rayure stigmatale, étroite sans
doute, mais distincte. Rarement, pendant ce stade, hirtaria nous
montre ce développement.
Au-dessous de ces grandes taches se trouve une autre tache jaune
plus pâle que celle de hirtaria; on la voit plus nettement sur les
premiers segments de l'abdomen où elle est grande et arrondie
et non allongée en forme de ligne comme dans pomonaria.
Les stigmates, petits et indistincts, sont, comme ceux de pomo-
naria, situés sur un fond coloré en noir, mais jamais avec autant
554 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
d'intensité que dans cette espèce. En dessous, les deux rayures du
milieu du ventre sont bien dessinées, avec çà et là des traces des
rayures substigmatales et de leur bordure. La coloration ressemble
beaucoup à celle de potuonaria, mais l'espace, entre les deux
rayures principales, a la même forme que dans hirtaria. Les pattes
thoraciques sont noires, avec des bases plus pâles. Les pattes
anales, nettement plus longues qu'elles ne le sont dans une espèce
comme sonaria, n'ont pas cependant la portée de celles de hirtaria.
Les plaques postérieures sont de couleur foncée avec des taches
plus pâles qui deviennent plus prononcées sur les parties anté-
rieures des pattes. Les pattes ambulatoires ont nettement un ton
plus noirâtre, mais deviennent plus pâles en dedans.
Au fur et à mesure que la larve grandit pendant ce stade, elle
devient de plus en plus pareille à la forme adulte.
4^ STADE.
Longueur à la fin du stade 2,4 cm.
Largeur 2,6 mm.
T ête 1,7mm.
Tête. — La tête, pendant ce stade, nous présente peut-être les
traits les plus caractéristiques de hirtaria, car, au lieu d'être grise,
elle est tout à fait purpurine, et fortement tachetée de noir. Les
mâchoires, etc., sont de couleur foncée, mais le front a une bordure
plus pâle. Les antennes ont leurs sommets noirs, mais la base
est un peu pourpre. Les piquants ordinaires apparaissent sur les
tubercules primaires. La tête semble un peu petite pour les
dimensions de la larve.
Corps. — La coloration est très variable. Dans la majorité des
cas examinés, le corps est grisâtre, voilé de noir; quelquefois aussi,
il est purpurin, et d'autres fois entièrement pâle. La structure de
la peau est beaucoup plus fine que dans pomonaria.
Les rayures longitudinales sont très distinctes, avec une bordure
aussi noire et presque aussi continue que dans hirtaria. Cependant,
à prendre les rayures dans leur ensemble, les caractères de ponw-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 555
naria prédominent, c'est-à-dire que la largeur moyenne des
rayures est à peu près égale à celle de l'espace intermédiaire et
non moindre, comme dans hirtarïa. De même que dans pomonaria
aussi, les rayures mediodorsales sont assez larges après une bande
transversale, et ensuite elles se rétrécissent presque au point de
n'être qu'un pomt vers l'extrémité d'un segment, pour se continuer
ainsi, très étroites, jusqu'à la bande suivante, ou, pour le thorax
et les derniers segments de l'abdomen, jusqu'à l'endroit où devrait
se trouver la bande. Avant et après chaque bande, le corps de la
rayure est jaune orange; ailleurs il est purpurin. La rayure sub-
terminale est large et régulière, le corps (partie médiane) en est
orange et n'a que peu de traces de pourpre. Sur les parties anté-
rieures des segments, la rayure suprastigmatale est assez bien
dessinée, mais ensuite, elle est terne et brisée. Elle peut porter la
tache jaune suprastigmatale des deux premiers stades. Les
rayures, dont la coloration est nettement pourpre, sont plus claires
au thorax et sur les derniers segments de l'abdomen que dans
pomonaria.
Les bandes transversales jaunes sont très apparentes, et, en elles,
le jaune de hirtaria se combine avec la largeur plus grande de
pomonaria.
Immédiatement avant et après ces bandes, et aux points corres-
pondants sur les segments qui ne les portent pas, il y a une colo-
ration dégradée, noirâtre. Dans les individus totalement envahis
par cette « suffusion », la coloration qui les précède devient encore
plus sombre. Le collier est jaune éclatant, avec des interruptions
en noir; il ressemble à celui de pomonaria, sauf que la couleur a
une tendance à suivre les rayures.
La grande tache jaune, sur la ligne stigmatale, ressemble à
celle de hirtaria; mais il existe une ligne stigmatale étroite à
bordure noire dont le corps (partie médiane), sous les stigmates,
est jaune, exactement comme dans pomonaria. La ligne stigma-
tale est très confuse sur le thorax, bien qu'elle soit assez large.
Juste avant les taches jaunes se trouve une surface voilée de noir
foncé contenant les stigmates noirs et brillants. Le premier et le
556 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
dernier stigmates sont les plus grands de tous. Sous la ligne se
trouve une tache jaune, se prolongeant plus ou moins en avant,
comme dans pomonaria, en forme de rayure longitudinale, terne
avec bordure complète. Dans de nombreux cas, la surface voilée
de noir, entre cette tache et la ligne stigmatale, surface si remar-
quable dans pomonaria, fait défaut dans cette hybridation et
devance ainsi ce qui se produit au dernier stade de pomonaria.
Les deux taches jaunes, avant la plaque anale, portant deux
des tubercules primaires, de même que les deux verrues sur le
8'' segment, sont très nettes. La plaque anale se rapproche main-
tenant plus de celle de hirtaria. Sa couleur est noire, avec marbrure
pâle; le bord postérieur est plus pâle et porte les quatre verrues
habituelles et les soies.
La plaque des pattes anales présente un mélange de noir et de
jaune terne, nettement plus jaune en avant et en arrière. Les pattes
ambulatoires sont plus pâles.
Les pattes thoraciques sont noires, avec des anneaux plus pâles ;
elles portent, latéralement, les restes d'une ligne substigmatale.
Par leur aspect général, elles ressemblent à celles de pomonaria;
mais les surfaces plus pâles sont teintées de rose. Le dessous de
la larve est orné presque comme celui de pomonaria. La série des
renflements qui, au milieu du ventre, forment les deux rayures
centrales, existe, avec un large espace intermédiaire comme dans
pomonaria. Comme conséquence, les rayures du milieu du ventre
se rapprochent des rayures substigmatales et les espaces entre ces
rayures sont, par suite, plus étroits que dans hirtaria. La bordure,
cependant, ressemble davantage à celle de hirtaria.
5^ STADE.
Longueur à la fin 42 mm.
Tête 3 mm. 4
5^ segment de l'abdomen 4 mm. 8
Tête. — Par sa forme, la tête ressemble beaucoup à celle de
pomonaria, car, en proportion, elle est plus large que longue, à
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE S 5/
cause des lobes épicrâniens plus développés. La tendance aux den-
telures, qui est tout à fait visible dans hiriaria, apparaît très légè-
rement ici.
La coloration est jaune, plus ou moins voilée de pourpre et for-
tement marbrée de noir. Les diverses parties de la bouche sont brun
jaune avec des bordures plus foncées. La lèvre est assez pâle, mais
porte également une bordure foncée. Les antennes ne sont point
longues comme celles de hirtana, ni courtes et fortes comme dans
pomonaria, mais elles sont intermédiaires entre les deux. Les yeux
sont placés au milieu de taches noires.
Corps. — Le corps est plus fort et plus court que dans hirtana.
Le fond de la couleur est gris, plus ou moins mélangé de
pourpre terne comme dans hirtaria; il peut être entièrement
pourpre ou même blanc grisâtre.
Les rayures, ainsi que leur bordure, sont très claires. Les rayures
mediodorsales, après une bande jaune, sont presque parallèles jus-
qu'à l'extrémité du segment; alors elles se séparent graduellement
jusqu'à ce qu'elles arrivent à la bande suivante. Ces rayures, pen-
dant qu'elles sont parallèles, ont leur intérieur jaune, et cette
couleur, au commencement d'un segment, passe graduellement à
l'orange et redevient pâle là oti les rayures sont le plus écartées.
Ces rayures, de même que le reste, sont très régulières et parallèles
au thorax, sauf qu'il peut y avoir des interruptions aux tubercules
primaires. L'espace entre elles à la limite des segments prend une
nuance foncée. L'aspect de la surface mediodorsale est presque
le même sur le thorax. En somme, par les caractères ci-dessus, la
larve ressemble à celle de pomonaria. Les rayures subdorsales,
après chaque bande, deviennent larges et jaunes; elles s'affai-
blissent et disparaissent aux tubercules antérieurs du prochain
segment, l'intérieur devenant plus orange à mesure qu'elles
avancent. Elles se continuent ainsi très faibles, jusqu'à ce qu'elles
atteignent la bande suivante. Au thorax, de même que sur les
derniers segments de l'abdomen, où elles sont très étroites, elles
sont assez régulières. La bordure supérieure est forte et uniforme.
558 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
mais celle de dessous est assez déchiquetée. Sur l'espace qui pré-
cède et qui suit les bandes, et plus particulièrement en avant, se
trouve une coloration noire qui existe dans une position analogue
sur les autres segments.
Les rayures suprastigmatales sont très uniformes près de l'ex-
trémité des segments, mais tendent à s'affaiblir avant d'atteindre
les bandes. Sur les derniers segments, elles sont très fortement
confondues. Ainsi que nous l'avons déjà dit, la surface du dos
est pareille à celle de pomonaria, mais les autres rayures suivent
hirtarïa par leur structure et pomonaria par leur coloration.
Le collier est tout à fait net, beaucoup plus que dans pomonaria ;
néanmoins, il n'est pas autant en forme de points que dans hirtarïa.
Les bandes transversales jaunes sont grandement influencées par
pomonaria. Elles sont larges, un peu surélevées, et prennent une
couleur très pâle.
La plaque anale est jaunâtre, très tachée de noir; elle porte les
deux grandes taches habituelles et quatre verrues terminales. La
forme est un peu plus arrondie que dans pomonaria. En avant,
se trouvent les deux taches jaunes communes, pendant ce stade, à
Jiirtaria et à pomonaria. Les deux verrues qui les précèdent, sur
le 8*' segment de l'abdomen, existent aussi et peuvent être, comme
celles de pomonaria, annelées de couleur pâle.
La ligne spiraculaire jaune est assez vague. On voit s'y détacher
très nettement les taches jaunes des deux parents. Ces taches sont
ovales et assez larges sur les segments 1-5, mais elles sont réduites
sur les segments 6 à 9 et rarement développées sur les segments
du thorax, à l'exception, parfois, du prothorax; la rayure elle-
même est assez large et assez régulière à la partie antérieure du
mésothorax et du métathorax. Aussitôt avant les taches, de même
que dans hiriaria, la ligne s'abaisse et devient d'un jaune plus
éclatant. Puis, après une courte interruption, elle se relève et se
continue avec sa bordure noire, jusqu'à la tache suivante. Elle est
très faible et fait presque défaut sur les derniers segments de
l'abdomen. Bien que ressemblant davantage à celle de hiriaria,
elle tient du caractère des deux espèces. En avant des taches
LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE S 59
jaunes se trouvent des fortes colorations noires contenant les
stigmates deux à six. La larve, sur ce point, ressemble beaucoup
à pomonaria, car on ne trouve pas ces ombres dans hirtaria. Les
autres stigmates, situés en avant d'une tache jaune très réduite,
peuvent être cerclés de jaune. Ils sont assez grands et de couleur
noire comme dans pomonaria, et non rougeâtres comme dans
hirtaria.
En dessous, la larve est purpurine, mais devient jaunâtre vers
la surface médiane. La disposition des rayures est conforme à celle
de pomonaria, car nous avons les quatre rayures jaunes assez régu-
lières, avec une bordure atténuée.
Les pattes anales, assez longues, ne sont pas aussi étendues
que dans hirtaria. Elles sont jaunâtres, avec des taches noires;
mais les taches disparaissent en avant et en arrière de la plaque.
Les pattes ambulatoires sont jaunes, avec la base marquée de
pourpre. L'espace intermédiaire est jaune, ayant comme bordure
vive la ligne substigmatale qui subsiste sur les derniers segments
de l'abdomen dans cette forme de même que dans hirtaria.
Les pattes thoraciques sont jaunâtres, avec des sclérites brun
foncé et des griffes noires. La surface entre elles est jaune avec
une tache brune en avant et en arrière de chaque paire.
Par leur disposition, les tubercules primaires sont comme ils
étaient auparavant ; mais, dans les exemplaires plus pâles, ils sont
irrégulièrement voilés de pourpre et tendent à avoir une bordure
plus pâle.
Variation de la larve.
Les larves sont très variables, et, comme conséquence de leur
origine hybride, elles peuvent varier dans la direction de l'un ou
l'autre parent. Cependant, comme les variations principales
observées dans hirtaria tendent vers les conditions normales dans
pomonaria, les larves sont rarement aussi polymorphes que celles
des hybridations denhami et harrisoni. Les facteurs qui restent
alors comme témoins du changement d'aspect, sont la tendance
560 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
qu'ont un ou plusieurs traits caractéristiques d'un des parents à
s'exagérer dans un individu, alors que les autres sont intermédiaires,
et le développement des diverses colorations dégradées (« suffu-
sions ») sur le fond de la couleur auquel les larves de hirtaria
sont si portées. De ces deux facteurs, le dernier est probablement
le plus important; il donne naissance à de nombreuses formes
très belles, ornées de diverses rayures obliques qui dépendent de
la manière dans laquelle les colorations sont réunies pour leur
direction.
Mœurs des larves.
Les larves très jeunes possèdent les mœurs générales du
groupe, étant très portées à vagabonder. Elles se nourrissent de
la même manière. A mesure qu'elles vieillissent, leur manière de se
comporter diffère de celle des hybridations zonaria et du groupe
li'hysia, généralement en ce qu'elles se reposent sous les ramures
dans les parties feuillues. Elles diffèrent aussi, à cet égard, des
larves de hirtaria, qui préfèrent se reposer sous un rameau assez
gros, au-dessous d'une bifurcation. Cela provient sans doute du
fait que la coloration pourpre de hirtaria convient mieux à les pro-
téger sur une branche nue, tandis que pomonaria, aux couleurs
variées, cherche à se protéger elle-même en imitant la lumière et
l'ombre sous une branche feuillue. Les larves des hybrides, comme
celles des deux parents, se collent plus étroitement aux branches,
lorsqu'elles sont alarmées, et, dans nombre de cas, se laissent arra-
cher les pattes ambulatoires plutôt que de tomber. En ce qui con-
cerne l'habitude qu'elles ont de filer de la soie, quand elles se
préparent à muer, elles se comportent exactement comme les
autres, mais le cocon filé par la larve est légèrement plus fort que
celui des hybridations de zonaria.
Chrysalides.
I. Mâles. — Par ses dimensions, la chrysalide se rapproche
autant que possible de la moyenne des deux espèces parentes et
ne varie que peu à cet égard.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 561
Le brun rouge de -pomonaria est légèrement plus chaud que celui
de hirtaria; les enveloppes des ailes peuvent prendre des nuances
verdâtres; pilzii peut reproduire ces caractères, mais, ordinairement,
il ressemble davantage à hirtaria par la coloration d'ensemble et
même par le rouge clair des enveloppes des ailes qui ont un aspect
cireux.
I.a forme fait songer aussi à hirtaria. Les segments libres de
l'abdomen, dans hirtaria, vus d'en haut, ont la forme d'un cône
avec des côtés obliques légèrement convexes. Dans pomonaria, les
deux derniers segments sont nettement plus grands en proportion,
donnant l'idée d'un cône plus petit reposant sur un autre tronqué
plus grand. Pilzii imite hirtaria, bien que les segments libres ne
soient pas aussi forts que dans cette espèce. En examinant les
chrysalides de côté, nous trouvons dans pomonaria le même
manque de continuité dans le contour arrondi des derniers seg-
ments, lesquels sont réguliers dans hirtaria et pilzii.
La surface des chrysalides ne possède, comparativement, que
peu des enfoncements ou minuscules dépressions qui parsèment
si abondamment la surface des chrysalides de hirtaria, et cela
rend la chrysalide presque aussi luisante que celle de pomonaria.
Les enveloppes des ailes se ressemblent beaucoup dans toutes
ces espèces. Les stigmates de hirtaria ont davantage la forme de
fentes et les dépressions sont beaucoup moins accentuées que dans
pomonaria. Cela est vrai aussi de pilzii, bien que les lèvres des
stigmates aient une bordure beaucoup moins parallèle, car la
marge postérieure est quelque peu convexe.
Les piquants, sur la tête des chrysalides, semblent forts comme
ceux de hirtaria, mais ceux du corps sont plus faibles.
En général, les enveloppes des pattes, etc., sont analogues
dans les trois; mais les petites différences suivantes sont tout à
fait évidentes. Les enveloppes des antennes, plus pleines que dans
hirtaria, portent des pectinations légèrement plus faibles que la
chrysalide de pomonaria. Les enveloppes des pattes antérieures
sont plus fortes que dans hirtaria, mais sont rarement aussi remar-
quables que celles de l'autre parent. L'œil lustré de pomonaria se
36
562 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
détache nettement; mais celui de hirtaria est très peu perceptible.
La chrysalide hybride se rapproche davantage de hirtaria.
A la surface anale, les enveloppes génitales sont fines et nettes,
et non point rugueuses comme celles de hirtaria. La faiblesse des
deux épines latérales est due à l'influence prédominante de pomo-
naria. Les épines terminales constituent un trait caractéristique
très variable; car nous pouvons avoir toutes les formes de tran-
sition entre l'épine fourchue à large base de hirtaria et la fourche
étroite et allongée de pomonaria.
Les cicatrices des deux verrues, sur le S'' segment de l'abdomen,
sont très distinctes.
II. Femelles. — La plupart des différences de détail sont les
mêmes que pour le mâle; la forme du corps offre une différence
très grande, elle est analogue à celle de pomonaria.
Le contour de la partie en avant des segments libres, vu d'en
haut, a une bordure plus parallèle que dans hirtaria. Les segments
libres ne sont pas aussi forts; le rétrécissement, dans le sens de
l'épine terminale, fait songer vivement à pomonaria.
Naturellement, comme la femelle n'a pas les ailes complètes, les
enveloppes ressemblent davantage à celles de pomonaria, sauf
qu'elles sont tout juste un peu plus larges.
Vu de côté, le contour est presque exactement celui d'une section
de dôme plat, au lieu d'être, comme dans hirtaria, très plein au
mésothorax. Cela est dû au fait que, dans pilzii et dans pomonaria,
le mésothorax est beaucoup moins large que long et le pro thorax
plus proéminent. Dans hirtaria, le mésothorax est très large.
Les pectinations des antennes sont à peine, si même cela existe,
mieux dessinées que dans hirtaria.
Les chrysalides des deux sexes ont une tendance à persister
plus d'un hiver, tendance plus marquée que chez celles de denhami
et de Harrisoni; mais la tendance est beaucoup moins forte si
les parents sont des hirtaria d'Angleterre que quand les imago
dont on s'est servi sont d'origine écossaise ou allemande.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 563
Déhiscence des chrysalides.
Dans les deux sexes, l'enveloppe de la chrysalide se brise et
l'adulte émerge exactement comme dans Harrisoni.
Imago.
L'adulte se forme comme d'ordinaire dans l'année qui précède
l'émergence.
I. Mâles. — Le fond de la couleur de l'insecte se rapproche
sensiblement de hirtaria, mais il est beaucoup plus envahi
d'écaillés noires, trait caractéristique, qui très certainement ne
vient pas de pojîionaria, dont la couleur est blanc d'ocre. La sur-
face écailleuse, quoique mince, diffère beaucoup des écailles
faibles et à demi-transparentes de pomonaria. De fait, cette sur-
face est comparativement si forte que, à première vue, on prendrait
l'insecte pour un hirtaria tout petit, avec des dessins curieux. La
partie de la base de l'aile et la bordure intérieure sont pâles et
plus complètement recouvertes d'écaillés dans pomonaria; ce trait
caractéristique se transmet à pïlzii.
La première ligne combine deux choses : la tendance de celle
de hirtaria à se trouver tout près de la base et le renflement
notable de celle de pomonaria au moment où elle traverse la
cellule. De même que dans hirtaria, cette ligne porte une faible
trace de duplicature. De même que les autres lignes, elle est plus
accentuée sur la surface pâle qui précède la première nervure. La
ligne médiane existe, mais semble très peu distincte; elle devient
plus épaisse, comme dans pomonaria, au moment où elle coupe la
nervure transversale et se continue épaisse comme dans hirtaria,
jusqu'à ce qu'elle atteigne la costale. Il n'y a pas cependant de
courbe rentrante définie comme dans hirtaria. Il en résulte que,
partant comme elle le fait, près de la seconde ligne, l'espace qui
les sépare est très étroit. Sur une grande partie de sa longueur, la
ligne médiane semble plus ou moins confondue avec la seconde
ligne, mais les deux sont tout à fait distinctes sur la surface
costale. La seconde ligne suit la direction qu'elle prend dans
564 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
htrtar'ia et rarement elle se courbe en dedans, sur la costale,
comme dans -pomonaria. Elle est aussi plus distincte aux deux
extrémités.
Il y a très peu de traces de la bande blanche de pomonaria ou
de la bande ocre de hirtarïa, avant la seconde ligne. Quand l'une
ou l'autre est indiquée, par la présence de quelques écailles pâles,
il y a de faibles petites taches montrant la place de la ligne
supplémentaire de hirtaria.
La bande subterminale se détache très claire et blanche, quoique
beaucoup plus large et avec des dentelures plus faibles; elle prend
la forme en zig-zag que l'on remarque dans ■pomonaria. Elle est
précédée et suivie de fortes colorations noires, avec un très faible
mélange d'écaillés pâles. Il n'y a pas de tendance à se briser ou à
se déplacer au milieu, comme dans hirtaria. Les nervures sont très
fortement dessinées en noir, spécialement celles de la cellule
discoïdale et les autres qui s'en détachent.
La forme des ailes se rapproche légèrement de celle de pomo-
naria; car la bordure extérieure, au moment où elle atteint la
bordure intérieure, est arrondie et, par suite, la bordure intérieure
est courte.
Les ailes postérieures sont beaucoup plus pâles que celles de
hirtaria et semblent plus brillantes. Elles ont, en outre, moins
d'écaillés sombres, mais sont cependant beaucoup plus écailleuses
que les ailes postérieures de pomonaria avec des dessins plus
forts. La ligne médiane et la seconde ligne, de même que la bande
pâle subterminale, existent et sont de même nature que dans hir-
taria, bien que toutes soient légèrement plus droites. Les deux
ombres sont très faibles; il en est de même des écailles noires, le
long des nervures. Les surfaces inférieures sont très vagues,
toutes les lignes n'étant pas du tout claires, comme dans hirtaria,
sauf la seconde ligne des ailes postérieures. Les franges des
quatre ailes sont plus noires que celles de l'un ou l'autre parent
et il n'y a que peu de trace des taches pâles.
Les antennes, qui sont pectinées beaucoup plus fortement que
dans pomonaria, ont une structure très régulière.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 565
Le thorax est beaucoup moins velu que dans hirtaria et res-
semble un peu à celui de pomonaria, pour la structure et la colo-
ration. Le collier est jaune pâle. Les patagia ont une bordure
étroite et pâle; la partie dorsale est foncée, avec quelques poils
plus pâles. L'abdomen a une coloration gris souris; il est recouvert
de poils plus pâles, plus courts que ceux de pomonaria. Il n'existe
aucune trace quelconque de la rayure dorsale rouge de pomonaria,
ni de l'aspect tacheté de hirtaria.
Le thorax et les autres parties sont recouvertes en dessous d'une
fourrure fine de couleur foncée.
Envergure des ailes : 38-41 mm.
IL Femelles. — Contrairement aux autres hybridations dans
lesquelles hirtaria figure comme parent mâle, pilzii produit effec-
tivement une femelle qui est du même type que Q Harrisoni.
Alors que hirtaria Q a des ailes complètes et des dessins sem-
blables à ceux du mâle, les ailes de pomonaria Q sont courtes et
étroites, mais varient beaucoup à cet égard, quelquefois elles sont
très longues, d'autres fois assez larges pour leur longueur. Les
ailes postérieures sont très courtes et peu remarquables.
Les ailes des femelles, dans pilzii, sont ordinairement un peu
plus larges et plus analogues aux ailes des mâles que dans le
spécimen figuré planche CLXII, fig. 1578. Elles sont, par consé-
quent, à peu près pareilles à la moyenne des ailes femelles des
deux parents; mais celles de pomonaria sont de longueur très
variable et il en est ainsi de celles de pilzii. La forme aussi est
très variable. Quelquefois les ailes sont longues, étroites et poin-
tues, comme le spécimen représenté (PI. A, Fig. 13) ; d'autres fois,
la costale et la bordure intérieure sont parallèles dans les deux
groupes d'ailes. Fréquemment, l'angle supérieur des ailes posté-
rieures décrit une saillie énorme, et cela se combine généralement
avec un aspect coupé des ailes antérieures, comme on le voit dans
la PL A, fig. 12, qui cependant représente un spécimen de croi-
sement réciproque, hîinii. D'autres fois, les quatre ailes semblent
coupées brusquement et on trouve ainsi toutes les combinaisons
possibles de ces diverses formes.
566 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
La couleur des ailes des femelles de hirtaria est légèrement plus
terne que pour les mâles ; mais dans pomonaria, les ailes des
femelles sont recouvertes d'un mélange d'écaillés rouges et noires,
variées d'écaillés blanches en dessous. Elles sont aussi revêtues
de longs poils, noirs à la base, plus pâles au sommet. Quoique
de ton plus gris, la couleur de pilzïi se rapproche beaucoup de
celle de hirtaria; quelques exemplaires sont exactement pareils;
mais, somme toute, l'ensemble des écailles est plus développé que
dans cette espèce. Les écailles, prises séparément, sont beaucoup
plus grossières et plus en forme de piquants, particulièrement près
de la base et sur la costale, ainsi que sur les franges. Les franges,
sur les individus plus petits, ressemblent plus à des poils que
dans ceux qui sont gros.
Les nervures, particulièrement près de la cellule discoïdale, sont
dessinées en noir. Toutes les lignes de hirtaria traversent les
ailes; mais, à cause des écailles rugueuses, elles sont très voilées,
excepté la seconde. La i""* ligne et la médiane, bien que légèrement
plus obliques, ressemblent à celles de hirtaria; la seconde est tout
à fait droite et elle est parallèle à la bordure antérieure. La bande
subterminale pâle existe; mais, à cause de la faiblesse de la colo-
ration dégradée terminale dans hirtaria Q, elle tient lieu de
bande terminale dans pilzii.
Les ailes postérieures sont plus pâles, tachetées de noir. Il n'y a
que de faibles traces de la ligne médiane, mais la seconde est
bien dessinée.
Les antennes sont beaucoup plus fortes que dans pomonaria.
Le thorax ressemble à celui de hirtaria, mais il est plus pâle. La
fourrure est plus fine; il y a la même bordure noire au collier pâle
et aux patagia. Le métathorax est noirâtre.
L'abdomen est long et étroit; il est noir et recouvert de poils
semblables à ceux du mâle, mais de couleur gris souris plus pâle.
En dessous, le corps tout entier est couvert d'une fourrure de
même nature que celle de hirtaria, mais la couleur est plus terne.
Envergure des ailes : 23-33 mm.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 56;
Variation des imagines.
De même que dans Harrisoni et denhami, la variation s'exerce
dans le sens de la production de spécimens plus ou moins envahis
de noir chez les mâles. Comme dans ces hybridations, la coloration
sombre peut recouvrir complètement toutes les lignes et les dessins,
à l'exception de la bande subterminale pâle. Les autres points de
variation ne sont que légers; le seul, digne d'être noté, étant la
tendance de la bande subterminale à devenir plus large et moins
dentelée que d'ordinaire et à se rapprocher ainsi de hirtarïa.
La principale variation, dans les femelles, tient à la forme des
ailes, et ceci a été examiné précédemment. Ici, la tendance va
dans le sens de la disparition des lignes et de la production des
voiles foncés que l'on trouve dans le mâle, bien que le voile, dans
quelques cas, se limite d'une manière très curieuse au sommet
extrême des ailes.
Spécimen tératologique.
Le spécimen âguré sur la Planche A, fig. 14, est tout à fait
normal, sauf l'absence de l'aile postérieure droite.
Genitalia.
L Mâles (PI. J, fig. 31). — L'uncus n'est pas large; il n'est
même pas aussi large relativement que dans hirtaria.
Les valves ressemblent davantage à celles de hirtaria sur la
bordure costale; mais, à la bordure extérieure, elles sont convexes,
comme dans pomonaria. La tendance, manifestée par hirtaria à
avoir des dentelures au sommet, n'apparaît pas nettement. L'arête
costale est très légèrement relevée comme celle de pomonaria.
Le gnathos est étroit et un peu pointu. Bien qu'influencé par la
largeur de celui de pomonaria, il est plus près de hirtaria. Sa sur-
face cependant est plus analogue à celle de pomonaria.
L'aedeagus est très court et, pareillement à celui de hirtaria,
il s'épaissit sur les côtés.
568 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Les cornuti forment une bande très proéminente d'épines serrées
qui, bien que très ressemblantes à celles que l'on voit sur la vesica
de pomonaria, sont même plus fortes que dans cette forme.
IL Femelles. — Il y a peu à dire sur les organes génitaux de
la femelle, sauf que l'oviscapte et sa gaîne sont presque pareils
dans les trois formes, à l'exception de la dimension, pour laquelle
l'hybride est intermédiaire.
Mœurs des imagines.
Les imagines émergent un peu plus tôt que ceux des parents,
mais les deux sexes le font en même temps, l'époque ordinaire
étant la première et la seconde semaine d'avril; cependant, on
peut, en les forçant, les faire émerger au commencement de janvier.
Ils quittent la chrysalide en même temps que les autres, c'est-à-dire
tard l'après-midi. Ni l'un ni l'autre sexe ne montre un manque
d'instinct pour grimper, car ils grimpent aussitôt et se mettent à
déployer leurs ailes. Cependant, comme les femelles sont assez
turbulentes et marchent les unes sur les autres, il vaut mieux les
isoler dans une boîte en bois au moment où elles déploient leurs
ailes. Les deux sexes, dans une faible mesure, montrent un excès
de liquide dans les ailes et dans le corps; mais cela endommage
rarement la fourrure lorsque l'insecte est épingle. Les mâles volent
volontiers et avec vigueur; ils s'accouplent tout de suite avec les
femelles de n'importe quelle espèce ou hybridation, et, si on le
leur permet, ils s'accouplent même plus d'une fois. Les femelles
aussi ont leur sexe complet; elles s'accouplent et déposent leurs
œufs librement, ne montrant jamais les habitudes de Harrisoni Q
pour rappeler les mâles après avoir pondu quelques œufs. Il est
inutile de dire que les femelles ne peuvent pas s'envoler. Lorsqu'ils
sont dérangés, les deux sexes, placés en demi-captivité sur un
morceau de tronc d'arbre, semblent disposés à se presser plus
étroitement sur l'écorce; mais, si on agit avec plus de violence,
ils tombent et s'étalent gauchement, comme s'ils simulaient la
mort. Ils se remettent bientôt à grimper à la ramille ou à la tige.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5^9
Fécondité des imagines.
Les deux sexes peuvent avoir une fécondité plus ou moins
grande quand le parent mâle est un hirtaria anglais. Dans toutes
les expériences faites avec des mâles provenant du continent, le
résultat a été négatif. Un croisement de zonaria Q, avec un
pilzïi cf à demi-anglais, a donné des œufs fécondés. Cette diffé-
rence provient peut-être du caractère plus spécialisé de la race
anglaise de hirtaria.
Description des œufs.
Les œufs, par leur aspect général, sont pareils à la fois à ceux
de hirtaria et de pomonaria, mais ils sont plus gros et plus luisants.
La coquille est plus mince, de sorte que les œufs s'affaissent tout
de suite, s'ils ne sont pas fécondés.
(B) Pœcilopsis pomonaria cf x Lycia hirtaria Q = hybr. hunii.
Pœcilopsis hybr. hujiii (Oberthùr),
Ce croisement est probablement le plus facile de tous à obtenir;
il donne aussi le pourcentage le plus grand d'œufs fécondés. Ce
serait une chose très facile d'élever loo % d'imaginés des œufs
pondus.
Ce que nous avons dit des plantes servant de nourriture à pilzii
s'applique également à cet hybride, car, tous deux, se comportent
exactement de la même manière.
i"*" STADE.
Longueur, comme dans pilzii.
Il n'existe pratiquement aucune différence entre cette larve et
celle de pilzii pendant ce stade; la seule différence que l'on
remarque, c'est la tendance qu'a la tache blanche, sur l'empla-
cement de la future rayure suprastigmatale, à devenir plus voisine
de celle de hirtaria que de celle de pilzii.
570 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
2^ STADE.
Longueur à la fin : 8 mm. 75.
Ici encore, la larve se rapproche davantage d'hirtaria que ne le
fait pilsii. Le collier ressemble davantage à une série de taches
jaunâtres; dans tous les autres endroits, où les larves sont tache-
tées de jaune, les taches sont plus distinctes dans hunii.
3" STADE.
Longueur, comme dans pilzii.
La tête, pendant ce stade, est d'un noir plus terne que dans pilzii
et tous les dessins pâles qu'il peut y avoir ont une bordure plus
nette. Les poils, à la face, sont cependant plus courts. Les deux
hybrides se ressemblent beaucoup pour le corps; cependant on
distingue aisément les différences suivantes : dans hnnii, les
rayures longitudinales, sur les segments antérieurs de l'abdomen,
diffèrent très légèrement de celles de pilzii; mais, au thorax et
sur les derniers segments de l'abdomen, elles sont nettement plus
brillantes ou plus jaunes, c'est-à-dire qu'elles sont moins portées
à devenir grises ou à prendre la couleur du fond.
Les bandes transversales jaunes, dans la forme en question, sont
plus brillantes et, par suite, ressemblent davantage à hïrtaria pour
la couleur.
Les marbrures pâles du sclérite anal n'apparaissent que plus
tard, dans hunii. Chez hunii,. \ç. sclérite des pattes anales est noir
marqué de jaune; mais il l'est bien moins que dans pilzii. Un
autre point de différence se remarque dans la tache substigmatale
qui, dans pilzii, phénomène assez étrange, est plus grande, plus
arrondie et plus pareille à celle de hirtaria. Les rayures de la
surface du ventre sont, par leur structure, pareilles à celles de
hirtaria, mais par leur couleur médiane elles sont pareilles à celles
de pomonaria.
Somme toute, hunii, pendant ce stade, confirme l'impression qu'il
se rapproche davantage de hirtaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 5/1
4' STADE.
Longueur, comme dans pilzii.
Il y a maintenant une légère différence de structure entre les
deux hybridations, car, la chenille de pilzii, rappelant pomonaria,
est nettement plus forte et, par conséquence, paraît plus courte.
Il n'y a que peu de différence pour les têtes des deux espèces.
Sur le corps, le fond de la couleur de hunii ordinairement est
beaucoup plus purpurin; dans de nombreux exemples, il subit
l'influence de l'assombrissement si puissant de hirtaria, et les
larves se voilent complètement de noir.
Dans hirtaria, la partie médiane des rayures longitudinales est
bien dessinée, ainsi que la bordure; hunii suit hirtaria de très près.
L'espace entre les deux rayures dorsales, qui, dans hirtaria, est si
souvent gris, l'est très souvent aussi dans hunii, trait caractéris-
tique qui se montre très rarement dans pilzii. Les bandes jaunes
sont d'un jaune éclatant dans hunii et ne sont point pâles comme
dans pilzii.
Le collier ressemble davantage à celui de hirtaria que celui de
pilzii; il en est de même pour les deux verrues proéminentes sur
le 8^ segment de l'abdomen.
Tous deux ont une rayure stigmatale bordée de noir et inter-
rompue par les taches jaunes primitives qui sont plus arrondies
dans hunii. Le corps de cette rayure, juste avant la grande tache
jaune, est jaune et prend la forme d'une tache dans hirtaria et
dans hunii, mais pas chez les autres.
A d'autres égards, les deux chenilles sont presque semblables.
5" STADE.
Longueur 43 mm.
Largeur de la tête 3,45 mm.
Largeur du 5^ segment de l'abdomen... 4,8 mm.
La forme de la larve, bien que se rapprochant de celle de
pomonaria, est légèrement plus allongée que dans pilzii, et le
thorax est un peu moins aplati.
572 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Tète. — La tête est nettement plus étroite que le thorax. Sa
couleur est purpurine, tout comme dans hirtarïa. Les taches res-
semblent aussi à celles de hirtarïa, car elles ne sont pas distribuées
aussi également, ni autant sous forme de points que dans ponio-
naria. Sa forme est celle de pilzii. Les diverses parties de la
bouche sont jaune terne avec une bordure noirâtre. Les antennes
sont jaunâtres à la base et la massue est quelque peu pourpre.
La tête peut légèrement faire saillie en avant du thorax.
Corps. — Le fond de la couleur du corps est pourpre terne ou
prune sale, mais il peut aussi varier du jaune pâle à ces couleurs.
Les deux rayures mediodorsales ne sont pas continues, car elles
tendent à se briser aux tubercules trapézoïdaux antérieurs ; un bon
nombre de spécimens, par le caractère vague et terne des bordures,
montrent l'effort fait pour combiner la brisure de hïrtaria avec la
continuité de pomonaria. Elles sont larges après une bande et
s'amincissent jusqu'à la cassure; ensuite, après un intervalle où
elles s'élargissent à nouveau, elles contmuent à être parallèles
jusqu'à la bande suivante. Ces rayures sont un peu mieux dessinées
que dans hirtaria au thorax et vers l'extrémité de l'abdomen ;
sous les autres rapports, elles ressemblent beaucoup à celles de
cette larve. Somme toute, ces lignes ont leur bordure plus parallèle
que dans pomonaria.
La rayure subdorsale est plus large que la mediodorsale, sauf
sur les dernières sections des segments. Le corps de toutes les
rayures est de couleur brique, mais il est plus éclatant dans cette
ligne. La rayure tend à se briser aux mêmes points que les autres,
mais la bordure ne subsiste que très affaiblie.
La ligne suprastigmatale existe aussi ; elle est assez unie, mais
semble se diviser en parties séparées.
Le collier ressemble à celui de hïrtaria, bien qu'il n'ait pas la
couleur aussi brillante.
La surface mediodorsale est très souvent grise ou couleur
ardoise.
Les bandes jaunes existent; elles montrent une forte tendance
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 573
à se réduire, mais elles sont toujours mieux dessinées que dans
hirtaria chez lequel elles peuvent même être obsolètes ou très
petites. Dans nombre d'exemplaires de hiinii, ces bandes peuvent,
dans une mesure variable, se développer sur les 6° et 7® segments
de l'abdomen. Sur le 8^ segment, les deux grosses verrues sont
visibles; elles sont suivies, sur le rebord ou ride du 9" segment,
des deux taches jaunes avec leurs petits tubercules et leurs
piquants.
Les nuances que l'on trouve ordinairement dans pilzii et pomo-
naria, et à un degré moindre dans hirtaria, apparaissent affaiblies
sur les segments i, 2, 3, 4, 5 de l'abdomen, mais deviennent légè-
rement plus fortes sur le thorax. Le sclérite anal ressemble à celui
de pilzii. La rayure stigmatale faible, avec les taches jaunes qui
la brisent, ainsi que sa bordure, sont assez régulières. Elle devient
très vague sur le thorax et obsolète ou presque, sur les derniers
segments de l'abdomen. Juste au-dessous d'un stigmate, comme
dans hirtaria, le corps de la rayure est nettement jaune. Les
grandes taches jaunes qu'elle contient tendent à se border d'abord
d'orange, puis de noir. Les stigmates eux-mêmes sont noirs et
plus grands que dans hirtaria, mais la tendance à se disposer sur
une tache noire n'est pas aussi forte que dans pomonaria.
La disposition des rayures sur le ventre est exactement la même
que dans pomonaria, car les deux du milieu sont plus larges et
plus près du couple substigmatale que celles de hirtaria, mais les
traits caractéristiques, et la forme des rayures individuelles, sont
du type hirtaria.
Les pattes anales sont longues et développées et portent une
plaque postérieure pourpre qui est pointillée de noir. Les taches
disparaissent cependant en avant et en arrière; elles ressemblent
beaucoup à celles de hirtaria. Les pattes ambulatoires ont un carac-
tère semblable.
Les pattes thoraciques ont une couleur pourpre rose, avec griffes
et articles noirs. L'espace intermédiaire est jaunâtre, interrompu
seulement par des taches brunes avant et après chaque couple.
Entre les pattes thoraciques, les pattes membraneuses et la ligne
574 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
stigmatale, se trouvent les restes confus de la bordure et du corps
d'une rayure longitudinale supplémentaire.
Variation des larves.
Ce que nous avons dit des larves pilzii, s'applique également
bien à celle-ci; il est nécessaire, cependant, d'insister sur ce fait
qu'il y a une tendance à reproduire les caractères de hirtaria,
bien plus grande dans cette larve que dans -pUzii. Il en résulte que,
ordinairement, la couleur est beaucoup plus vive et plus variée.
Mœurs des larves.
Dans la plupart de leurs habitudes, les larves de pilzii et celles
de hunii sont également semblables; mais, en général, celles de
pilzii grandissent plus rapidement; en cela, elles suivent l'autre
hybridation Lycia : denhami, qui a aussi hirtaria pour parent
mâle.
Chrysalides.
I. Mâles. ■ — Les chrysalides des deux hybrides sont presque
pareilles, mais on remarque les différences suivantes :
Les segments libres sont plus près de hirtaria et les chrysalides
portent des signes de l'influence de cette espèce, en ayant des
petits points (dépressions) plus serrés.
Les pectinations des antennes sont plus marquées que dans pilzii
et les renflements, sur les enveloppes de la première paire de pattes,
ne sont pas aussi prononcés.
Le mésothorax n'est pas aussi large.
IL Femelles. — La seule différence que je puisse remarquer,
c'est que le prothorax de pilzii est plus proéminent; et ainsi que
dans le mâle, le pointillé est plus grossier et tend à ressembler
à celui de hirtaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 575
Incubation des chrysalides.
Comme dans pilzii, un faible pourcentage, à peu près le même
que pour hïrtarïa anglais, est en état d'incubation pendant deux
hivers. Ni dans l'une ni dans l'autre hybridation, je n'ai constaté
aucun de ces faits bizarres que des observateurs ont remarqués
sur le continent : tels que l'éclosion des femelles la même année et
des mâles l'année suivante; ou bien le prolongement général de
la nymphose pendant deux, trois ou même quatre hivers. Ceci
provient apparemment du fait que hirtaria anglais est moins
porté à agir ainsi que ceux du continent, ainsi que je l'ai noté
moi-même, cette année. L'influence de pomonaria ne peut certai-
nement pas agir ici, car j'ai employé des chrysalides de cette
espèce venant d'Allemagne, et je n'ai remarqué aucune différence,
en ce qui concerne la tendance à l'incubation prolongée, entre elles
et mes hirtaria de Eppirig.
L'imago se forme en même temps que dans pilzii et émerge de
la même manière.
Description de l'imago.
L Mâles (PI. CLXII, fig. 1575). — Les adultes de hunii et
de pilzii se rapprochent beaucoup les uns des autres; mais, avec
un peu d'habitude, on les distingue plus aisément que denharni
et Harrisoni. La différence entre le premier couple est de même
nature que celle entre les deux derniers. Le fond de la couleur
de hunii est beaucoup plus pâle que dans pilzii, montrant ainsi
l'influence plus forte du parent mâle : pomonaria. Il ne s'en suit
pas que le résultat final se traduise par une ressemblance d'aspect
plus grande avec pomonaria, car l'insecte, sur ce point, se rap-
proche de très près de hirtaria typique, paradoxe qui s'explique
facilement.
Comme nous l'avons déjà exposé, pilzii, comme hirtaria, est
très porté à avoir le fond de la couleur, sauf la bande pâle sub-
terminale, coloré en noir. Au contraire, ce trait caractéristique, à
576 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
cause du rôle plus important que joue pomonarïa pour décider du
fond de la couleur, n'apparaît que très limité dans hiinii, donnant
ainsi, aux lignes transversales, plus de liberté de développement.
Enfin, comme les lignes habituelles de pomonaria et de hirtaria
se ressemblent beaucoup, il n'est pas impossible que les lignes
supplémentaires de hirtaria apparaissent. En outre, comme le fond
est déjà pâle, les surfaces plus pâles de fomonaria ne sont pas
nettement marquées. Favorisé ainsi sous tous ces rapports, l'insecte
ressemble à un hirtaria assez petit. Les traits caractéristiques de
hunii sont donc :
a') Pâleur du fond.
b) Tendance moindre aux colorations dégradées (« suffu-
sions »).
c) Clarté des lignes.
c/) Netteté de la seconde ligne et de la médiane.
e) Première ligne doublée.
f) Apparition d'une surface pâle après la seconde ligne et en
supplément de celles résultant des faits ci-dessus.
g) La bande subterminale pâle est plus dentelée.
^) La bande subterminale des ailes postérieures est générale-
ment plus visible et plus découpée.
i) Les franges peuvent avoir des taches plus pâles.
/) Les ailes postérieures sont légèrement plus grandes.
Envergure des ailes : 39-42 mm.
II. Femelles (PI. CLXII, fig. 1576). — Les femelles de himii
et de pilzii se ressemblent beaucoup ; mais, ordinairement, quand
elles ont la même dimension, celles de hunii sont plus pâles. La
plupart du temps, cependant, les femelles hunii sont beaucoup
plus petites et les ailes ont une forme plus allongée. A part cela,
il n'y a que peu de différence, sauf l'aspect plus vivement découpé
des petits spécimens et la tendance plus marquée des franges et
de la costale à se garnir de piquants. Nous figurons sur la PI. A,
fig. 12, une femelle hunii, type, à ailes courtes.
Envergure des ailes : 24-30 mm.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 577
La variation des deux sexes, sur une plus petite échelle, est la
même que dans pilzH. Il n'est donc pas nécessaire de répéter ici la
description.
Genitalia.
I. Mâles (PI. J, fig. 32). — L'influence de pomonaria est pré-
dominante pour décider des genitalia dans cette forme, bien que
les deux se rapprochent davantage de ponionaria, sauf que le
pouvoir de hirtaria dans la formation du gnathos de pUzii, se
montre supérieur.
Les valves sont plus étroites que dans pilzii et l'arête costale
est légèrement relevée, comme dans pomonaria. Le gnathos est
moins pointu et, par conséquence, plus large et plus arrondi. Les
cornuti sont extrêmement bien développés, mieux, même, que dans
certains exemplaires de pomonaria.
IL Femelles. — Il n'y a absolument aucune différence entre
les genitalia des femelles de pilzii et ceux de hunii.
Spécimen tératologique.
Je possède un mâle d'aspect général normal, mais avec un trou
circulaire à la cellule de l'aile antérieure droite.
Mœurs des adultes.
Les adultes des deux formes se comportent de la même manière
pour ce qui concerne l'émergence, l'accouplement et les autres points.
Il est bon de noter cependant, que, tandis que les deux sexes
émergent ensemble dans pilzii, les femelles, dans hunii, sont déci-
dément plus en retard, et l'on peut avoir des femelles hunii qui
émergent longtemps après que les autres l'ont fait.
Si l'on en avait le temps et les moyens, on découvrirait, selon
toute probabilité, que la fécondité des deux sexes, dans hunii, est
égale à celle de pilzii; mais jusqu'à présent, bien que l'on ait fait
37
5/8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
maintes tentatives, aucun œuf de femelle hunii ne s'est trouvé
fécondé. Cette année-ci, j'ai obtenu des œufs fécondés du croi-
sement hunii cf x hirtaria Q.
Hybridations entre " Pœcilopsis pomonaria " et "Ithysia zonaria ".
(A) Pœcilopsis -pomonaria ç^ x Ithysia zonaria Q = hybride helenœ.
Pœcilopsis hybr. helenœ (Harrison. Eni., juillet 1910).
Ce croisement est, lui aussi, facile à produire ; il donne un fort
pourcentage d'œufs fécondés qui éclosent en même temps que
ceux de l'hybr. denhami.
Les plantes nourricières sont de même nature que celles de
cette hybridation, car les larves ne mangent pas la Millefeuille
{Achillea Millefoliunt), ni les autres plantes basses. Leur nourri-
ture favorite est l'aubépine {Cratœgns oxyacanihà), le saule (Salix
caprea), l'osier (Salix viminalis) et la rose {Rosa canina). Il est
évident que ce ne serait qu'à titre tout à fait exceptionnel que
les larves de ce croisement pourraient se nourrir si l'accouplement
se produisait dans la Nature.
i""" STADE.
Longueur à la fin du stade : 4,2 mm.
Tête. — La tête est noire et ressemble à celle de pomonaria.
Corps. ■ — Le fond de la couleur est noir, et, étant donnée la
faiblesse des dessins dans le sens de la longueur, elle semble
avoir la même nuance que pomonaria. Les bandes et les taches,
que l'on trouve habituellement sur les i^'", 2®, 3^ 4® et 5® segments
de l'abdomen, sont bien marquées et ressemblent beaucoup à celles
que l'on voit dans pomonaria; la tache que l'on trouve, entre
l'extrémité des bandes et la grande tache blanche sur la ligne
sti^matale, est petite, de même que dans cette espèce. Les rayures
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 579
longitudinales des cinq premiers segments abdominaux sont très
faibles; et, par suite, la larve, dans son ensemble, ressemble à
pomonaria. Aux autres segments de l'abdomen, de même que sur
le thorax, il se produit un rapprochement dans le sens de sonaria,
résultant d'un faible développement des lignes longitudinales.
Le collier blanc ressemble beaucoup à celui de zonaria, bien
qu'il soit un peu plus régulier et plus distinct. La plaque anale
noire est bordée de jaune, tout comme dans zonaria; immédia-
tement avant elle on peut voir les deux taches pâles de hirtaria
et de -pomonaria. La ligne stigmatale est bien dessinée, mais elle
ressemble plus à celle de hirtaria qu'à celle de l'un ou l'autre
parent; parce qu'on y trouve combiné le manque de dessins de
pomonaria et le système dé taches complet de zonaria. La tache
jaune arrondie, sur cette ligne, n'est bien indiquée que sur les
cinq premiers segments de l'abdomen, bien que le système de
mouchetures de zonaria soit visible. Plus que tout le reste, la
partie de cette ligne, qui se trouve sur le thorax, ressemble à celle
de pomonaria. A la face ventrale, la larve est entièrement noirâtre,
sauf la présence des deux rayures centrales de zonaria.
Les pattes abdominales et les pattes thoraciques sont noirâtres,
et la base des pattes thoraciques porte une ligne blanche exac-
tement comme zonaria.
2* STADE.
Longueur à la En du stade : 8 mm.
Tête. — La tête est noire, tachetée, mais faiblement, de dessins
blanchâtres. Sous le rapport de la forme et de la couleur, elle est
très ressemblante à celle de zonaria, car la tendance des sclérites
épicraniens à devenir lobés n'apparaît que faiblement.
Corps. — La couleur est le noir terne des deux parents ; mais
la structure de la peau est beaucoup plus grossière que la surface
fine et délicate de zonaria, moins rugueuse cependant que dans
pomonaria.
580 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Les cinq bandes transversales, qui ont maintenant une couleur
jaune, sont encore dessinées nettement sur les cinq premiers seg-
ments de l'abdomen, mais la tache jaune, que l'on trouve sur la
ligne supra-stigmatale de zonaria, fait son apparition et recouvre
la tache faible de pomonaria. L'influence de zonaria se fait main-
tenant sentir fortement sur les rayures longitudinales, en ce sens
que, au lieu d'être, dans leur état le plus parfait, peu distinctes
ou dessinées clairement après une bande jaune seulement, ces
rayures sont aussi claires, ou presque, que celles de zonaria. Les
deux rayures mediodorsales se développent de manière à renfermer
les bandes jaunes et produisent ainsi un aspect très curieux. Les
autres rayures, naturellement, sont plus faibles que celles-ci.
Le collier est très bien dessiné et ressemble beaucoup à celui
de pomonaria, ainsi que les taches jaunes qui précèdent le sclérite
anal. Le sclérite lui-même, au point de vue de la forme, etc., est
absolument semblable à ceux des larves des deux parents, mais
il est fortement tacheté de blanc, comme dans zonaria.
La ligne stigmatale est large et jaune; elle est presque iden-
tique à celle de zonaria^ sans être, toutefois, aussi large. De fait,
elle ressemble plutôt à celle de denhami, bien que l'ensemble
des taches, signalé dans la description de cet hybride, soit plus
faible, et que l'aspect des lignes, examiné à la loupe, soit beaucoup
plus confus.
Les stigmates sont noirs et placés juste au-dessus de la ligne
stigmatale.
En dessous, la larve est noirâtre; il n'y a d'interruption que
par la tache jaune pâle de la ligne stigmatale comme dans hir-
taria, et encore par les rayures medioventrales qui sont assez peu
distinctes, en raison de la différence de nature de celles des deux
parents. Ces lignes forment une série ayant plutôt l'aspect de
« grains » que celui de « tonneaux » comme dans zonaria.
Les pattes abdominales et les pattes thoraciques sont noirâtres;
à la base des premières se trouve la tache blanche commune à
zonaria et à pomonaria pendant ce stade.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 58 I
3^ STADE.
Longueur finale 11,7 mm.
Largeur de la tête 0,7 mm.
Largeur maxima 1,2 mm.
T été. — La tête est noire, marbrée de blanc sur une plus grande
étendue que dans pomonaria, mais la forme montre plus de traces
de l'influence de pomonaria que précédemment, car elle est plus
arrondie que dans zonaria et la formation des lobes est assez bien
indiquée.
Corps. — La couleur ressemble beaucoup plus au gris de
zonaria qu'au gris noirâtre de pomonaria. A première vue, la
larve a une ressemblance superficielle avec zonaria, mais la pré-
sence des fines bandes jaunes transversales de pomonaria chasse
bientôt cette illusion, de même que nombre de points de moindre
importance dus à pomonaria. Il y a absence remarquable et
presque complète d'un des caractères de potnonaria, c'est-à-dire
l'ombre foncée qui fait suite aux bandes jaunes. Les lignes longi-
tudinales sont comme dans zonaria, mais plus étroites. La partie
médiane de ces rayures rappelle davantage l'aspect de pomonaria,
car elle est grise au lieu d'être jaune. Les bandes jaunes sont un
peu réduites, comme on pouvait s'y attendre, mais la tache jaune
de la rayure supra-.stigmatale est encore nettement distincte. On
constate la présence de la rayure stigmatale de zonaria, mais de
forme réduite. Tranchant clairement sur sa surface primevère pâle,
on voit les taches jaunes de pomonaria. Les stigmates, placés
juste au-dessus de la ligne stigmatale, sont noirs.
Le collier est presque continu, et pas du tout en forme de points
comme celui de zonaria.
Par suite du grand développement des dessins noirs, le sclérite
anal semble noirâtre; mais il existe aussi quelques dessins plus
pâles. En arrière, sa forme n'est pas aussi arrondie, mais il a la
même bordure blanche que le sclérite de la larve de zonaria.
Immédiatement en avant de ce sclérite, on Irouve les deux
582 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
taches jaunes de fomonaria; et, précédant celles-ci, les deux
verrues qui se développent dans les genres Lycia et Pœcilopsis.
A la face ventrale, la larve est noirâtre; elle porte deux rayures
médianes ressemblant beaucoup à celles de pomonaria, mais pas
aussi jaunes. Entre la ligne stigmatale et les deux précédentes,
il y a, comme dans -pomonaria, des traces d'une rayure substig-
matale. Les pattes thoraciques sont noires, tachetées de points
jaunâtres à la base. Les pattes membraneuses sont noirâtres aussi,
mais ont une tendance à devenir plus claires en avant. Les pattes
anales ont une portée un peu plus grande que dans zonaria.
4" STADE.
Longueur finale 2,3 cm.
Largeur de la tête i,7 mm.
Largeur maxima 2,6 mm.
Tête. — La tête est maintenant d'un gris perlé délicat; elle
porte, dispersés çà et là, quelques points noirs, d'oii partent les
soies primaires qui sont brunâtres comme dans pomonaria ;
quoique plus petite, elle ressemble beaucoup à la tête de zonaria.
Les parties de la bouche sont légèrement voilées de noir. Les
antennes sont pâles à la base, mais la massue, portant un long
piquant sensoriel, est noire.
Corps. — Le fond de la couleur est gris; non du gris délicat
et uni de zonaria, ni du gris plus terne de pomonaria, mais
intermédiaire entre les deux. Les rayures longitudinales, assez
régulières au thorax, ressemblent maintenant plus à celles de
pomonaria; cependant, la bordure des lignes subdorsales et
supra-stigmatales est dégradée et pointillée comme chez zonaria.
La partie médiane des rayures mediodorsales est jaune comme
dans zonaria.
Les traits (ou bandes) jaunes deviennent maintenant plus
faibles. Au lieu d'être obsolètes, comme dans zonaria, ou blancs,
linéaires et crénelés comme ceux de pomonaria, ils sont jaunâtres,
en forme de cœur et ont la pointe tournée vers le dehors.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 583
Ainsi que cela arrive pour un certain nombre de larves de
zonaria, l'espace, entre la bordure supérieure de la rayure supra-
stigmatale et la bordure stigmatale, est envahi de noir et curieu-
sement coupé par deux lignes de points blancs détachés, l'une
représentant la partie médiane de la rayure suprastigmatale,
l'autre, la couleur du fond au-dessus de la ligne stigmatale. La
coloration noire qui précède la tache jaune de fomonaria sur la
ligne stigmatale, et qui est si apparente dans cette espèce, existe ici,
mais elle est plus faible; les stigmates sont parfois entourés d'un
anneau jaune ; mais ceci varie, même pour les différents stigmates
du seul individu. Les stigmates ne sont pas aussi ronds que ceux
de zonaria.
La coloration noire dégradée, qui se présente en avant des
bandes blanches de pomonaria, est très faible dans helenœ ; au
contraire, le pointillé noir de la surface, héritage de zonaria, est
assez bien marqué.
La ligne stigmatale est très large et jaune, moins étendue
cependant que dans zonaria. L'influence de pomonaria apparaît
dans l'éclat plus vif des taches jaunes et dans la présence de
lignes capillaires qui coupent la ligne. Cette rayure, comme dans
zonaria^ est régulièrement bordée de noir en dessus et en dessous.
Les tendances, faibles à tous égards, qui vont dans le sens de
pomonaria, se remarquent principalement sur les segments du
thorax. Le collier imite de très près celui de pomonaria. Le sclérite
anal est, exactement comme dans zonaria, gris et tacheté de noir ;
il est arrondi à l'extrémité, à l'endroit oii l'on trouve les quatre
petits tubercules noirâtres, pilifères. En avant, se trouvent les
deux taches jaunes et les deux fortes verrues de pomonaria.
A la surface inférieure, les caractères de zonaria prédominent;
peut-être, cependant, les rayures médianes ressemblent-elles
davantage à celles de pomonaria. A partir de ces rayures, la sur-
face est envahie par un voile noir qui devient plus intense à
mesure qu'il approche de la rayure stigmatale, et qui n'est modifié
que par les faibles indications de la présence de la rayure supplé-
mentaire de pomonaria. Les pattes membraneuses sont noirâtres,
584 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
marbrées de dessins plus pâles en arrière, mais elles deviennent
jaunâtres en avant. L'espace intermédiaire, comme dans pomo-
naria, est jaune et ne devient pas plus sombre vers les côtés.
Les vraies pattes, comme dans les deux parents, sont noires,
avec des dessins faibles plus pâles La base porte un trait jaune.
5' STADE.
Longueur finale 3,9 cm.
Largeur de la tête ; 2,9 mm.
Largeur maxima 4, i mm.
La larve, quand elle a atteint son plein développement, est
légèrement plus forte que celle de pomonaria, mais il n'existe
que peu de différence entre les trois formes, sauf pour la tête.
Tête. - — La tête est grise, avec une faible teinte jaune en dessus.
Sur le fond de la couleur, se dessinent des lignes plutôt que des
points. On trouve les soies habituelles, mais celles du front (qui
est blanc, sans les points noirs de pomonaria) sont placées sur
des taches disposées en ligne droite au lieu de l'être en ligne
courbe comme dans cette espèce. Les parties de la bouche sont
jaunes, avec une bordure blanche peu distincte; la lèvre est
entièrement pâle comme dans zonaria, et non pourpre comme dans
pomonaria. Les antennes sont pâles, avec une massue plus foncée.
Les dimensions de la tête sont les mêmes que dans zonaria.
Corps. ■ — • Le fond de la couleur est d'un gris plus pâle que
dans zonaria. Quelques individus cependant sont plus foncés ;
d'autres, presque blancs, et d'autres encore sont tout à fait crème.
Les spécimens les plus pâles ont leurs dessins fort réduits.
Les rayures mediodorsales sont tout à fait régulières, exacte-
ment comme dans zonaria, mais la bordure est plus faible et plus
déchiquetée que celle des rayures de pomonaria, plus fortes tout
en étant plus inégales. Il semble que ces lignes n'aient aucune
tendance à se briser, sauf vers l'extrémité des segments, et surtout,
comme on pouvait le prévoir, sur les derniers segments de l'ab-
domen. La partie médiane des rayures est jaunâtre, la couleur
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 585
devenant plus vive près des traits réduits, transversaux. Ces traits
sont jaunes, et pratiquement, ils forment une partie des rayures
dorsales dont ils se détachent pour faire saillie, sous l'aspect de
taches en forme de cœur, ayant leur pointe tournée vers l'extérieur.
Les traits sont ornés d'une vive bordure noire antérieure; ils
semblent devoir leur origine à zonaria. Dans quelques spécimens,
au-dessous d'eux, on trouve les restes des traits blancs et ridés
de fornonana. La surface, entre les lignes dorsales, est pointillée
et tachetée en noir; dans des cas rares, on rencontre les ombres
noires qui, dans pomonaria, précèdent les bandes transversales.
Les rayures subdorsales, avec bordure faible, sont assez régu-
lières, mais la partie médiane en est grise comme la couleur fon-
damentale et non point jaune comme dans pomonaria. La rayure
suprastigmatale a presque le même aspect, mais devient très vague
vers l'extrémité postérieure de la larve. Les ombres suprastig-
matales apparaissent parfois; le fond est toujours tacheté de
noir entre les rayures. La large rayure stigmatale, comme dans
zonaria, est bordée de noir. Sa couleur varie du jaune au primevère
très pâle. Elle est très régulière sur les premiers segments de
l'abdomen, elle le devient moins sur les derniers, et elle est fré-
quemment brisée par des lignes noires sur le thorax. Les taches
jaunes de pomonaria se détachent clairement et font un peu saillie
en dehors de la ligne. En avant de ces taches, se trouvent les stig-
mates noirs qui, quelquefois, sont situés sur une partie ombrée
comme dans pomonaria, mais sont toujours bordés de jaune.
Le collier est jaune, avec des interruptions faites de dessins
noirs, moins étendus que ceux de pomonaria. La plaque anale est
grise, avec des dessins noirs et une bordure plus pâle; sur cette
bordure, se trouvent les quatre petits tubercules ornés de leurs
piquants. La forme est un peu arrondie comme dans zonaria. Les
deux taches plus grandes, porteuses de soies, si apparentes dans
pomonaria, sont à peine visibles. En avant, apparaissent les deux
taches jaunes héritées de pomonaria. On constate la présence des
deux verrues plus grosses au huitième segment de l'abdomen,
modifiées d'une manière très curieuse. La partie conique est blan-
586 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
châtre, avec un anneau noir à la base; la pointe est noire et porte
un poil au sommet.
Les deux rayures medioventrales ressemblent à celles de zonaria,
leur bordure est affaiblie; elles se terminent aux vraies pattes et
aux fausses pattes. La rayure jaune qui, dans pomonaria, appa-
raît entre ces rayures et la ligne stigmatale, est reproduite fai-
blement, mais les taches noires que l'on trouve dans -pomonaria
se trouvent aussi représentées ici, même dans les individus les
plus clairs. Quelques petites taches jaunes se remarquent juste en
dessous de celles-ci.
Les pattes anales sont assez développées, mais pas dans la
proportion que l'on remarque dans pomonaria. Elles sont grises,
avec de grosses taches noires; il en est de même pour les fausses
pattes : elles ont une tendance à être jaunâtres en avant et en
arrière, de même que la surface qui les sépare. Entre les fausses
pattes et la ligne stigmatale, la larve est recouverte d'un amas
confus de taches noires et jaunes.
Les vraies pattes ont une couleur pâle, mais les joints et les
griffes sont noirs. La base est noirâtre et possède une ligne jaune.
L'espace intermédiaire est blanchâtre, non point jaune comme
dans pomonaria; il est marqué de taches brunes comme dans cette
espèce.
Variation des larves.
La variation de cette larve ne se complique pas de la variabilité
extrême de hïrtaria : il ne reste donc à discuter que la variation
produite par le rôle inégal que les caractères des deux parents
ont joué pour déterminer l'aspect de la chenille. Etant donné que
la larve se rapproche davantage de zonaria, le cours général de
la variation est nécessairement dans le sens de pomonaria.
Le premier point important à examiner se trouve dans le chan-
gement de structure de la peau qui, dans helenœ et dans zonaria,
est très âne. Plusieurs des spécimens de helenœ avaient la peau
aussi grossière que pomonaria; cette particularité était le plus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 587
souvent accompagnée d'une dégénération extraordinaire des
dessins et d'une tendance de la couleur fondamentale à devenir
plus jaune.
Les autres traits de la variation, dans les exemples où se trouve
le type de peau ordinaire, se rattachent à l'aspect des colorations
dégradées habituelles près des bandes et des taches jaunes, que
nous trouvons dans pomonaria. Dans les cas extrêmes, le résultat
fmal est la production du curieux dessin du dos que nous avons
mentionné pour denhami et pour pilzii. Les deux tubercules noirs
peuvent, aussi, être aussi gros et aussi noirs que dans pomonaria.
Naturellement, dans d'autres cas, comme il y a encore de la
place pour les variations dans le sens de zonaria, on peut voir la
ligne stigmatale élargie, la surface du ventre de couleur plus
terne, et même une détérioration marquée dans la structure des
rayures longitudinales.
Mœurs des larves.
Ces larves acceptent les plantes nourricières de pomonaria et
repoussent celles de zonaria, et cependant, elles se rapprochent
beaucoup plus de cette dernière espèce par leurs habitudes. Aux
diverses périodes de leur jeunesse, quand elles se nourrissent, elles
voyagent beaucoup et mangent de petits fragments çà et là sur
les feuilles en filant, pendant ce temps-là, une grande quantité
de soie. En vieillissant, elles deviennent très voraces et détruisent
les feuilles en masse. Elles se nourrissent surtout la nuit. Même
à leur dernier stade, elles restent beaucoup moins sur la plante
que les larves de denhami. Quand on les renferme dans un man-
chon de mousseline sur une branche d'aubépine, elles semblent
n'avoir pas de place déterminée pour se reposer; elles se posent
indifféremment sur les ramilles et sur les côtés du manchon. Cette
habitude m'a fait perdre un grand nombre de larves de cet
hybride et aussi de l'hybridation langei. Comme je les gardais
dans un hangar frais, les souris les découvrirent, firent un trou
dans la mousseline, les tirèrent au travers de la paroi et les man-
588 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
gèrent. Je n'en perdis aucune des autres espèces de cette manière,
sauf quelques-unes de l'hybr. smallmani, qui a des habitudes
analogues.
Si les larves sont alarmées, elles se laissent tomber vivement;
mais rarement elles feignent la mort pendant longtemps.
Elles ne paraissent pas, de constitution, plus faibles que celles
des autres hybrides, et cependant elles sont plus facilement affec-
tées par la maladie qui fait de grands ravages au cours de leur
dernier stade.
Elles ont fini de se nourrir un peu plus tard que celles de
denhami, et elles s'enterrent aussi un peu plus profondément. Le
cocon qu'elles filent est d'une construction très légère, il se
compose de terre mêlée avec une très petite quantité de soie. Les
larves ne passent à l'état de chrysalide qu'au bout d'une semaine
environ; au moment de cette transformation, la couleur de la
chrysalide apparaît à travers la peau, vert feuille quelque peu
nuancée de brun.
Chrysalides.
Dès qu'elles sont formées, les chrysalides ont une couleur vert
éclatant, un peu plus foncé aux enveloppes des ailes et plus brun
sur la partie la plus large de chaque segment. Elles prennent
bientôt la couleur brune habituelle.
L Mâles. - — La couleur se rapproche du brun rouge plus chaud
de -pomonaria, sans être tout à fait aussi foncée; il n'existe point
de trace du brun jaunâtre de zonarïa; mais, de même que dans
cette espèce, le vaisseau dorsal peut être apparent.
La surface est nettement plus polie que dans zonarïa; cet éclat
est un éclat véritable et ne dépend point de la suppression des
ponctuations, car le système des petits creux dans helenœ et dans
pomonaria est, en somme, le même, et ne diffère que très peu de
celui de zonarïa, quoiqu'il soit peut-être un peu plus régulier.
Sous le rapport de la forme, les chrysalides se rapprochent
beaucoup de celles de zonaria, qui possède une chrysalide plus
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 589
trapue et moins allongée que pomonaria. Dans ponionaria, il y a
un rétrécissement marqué entre les 7" et 8" segments de l'abdomen ;
ce rétrécissement constitue une grande différence avec les contours
coniques et réguliers des segments libres de sonar ia. Sur ce point,
c'est pomonaria qui sert de modèle.
Vu de côté, le contour du corps fait songer à zonaria, quoique
la légère dépression que l'on voit entre les 3^ et 4* segments de
l'abdomen dans pomonaria soit ici bien marquée.
Les enveloppes des ailes sont intermédiaires entre les deux
espèces : elles ne sont point unies et ressemblant à de la cire
comme dans zonaria; elles ne sont point non plus striées assez
grossièrement comme dans pomonaria.
Les stigmates sont très curieux, car ils sont beaucoup plus gros
que ceux de l'un ou de l'autre parent. Ils combinent la largeur
relativement plus grande de pomonaria avec l'aspect de fentes
allongées des stigmates des chrysalides de zonaria. Les deux
premiers stigmates de l'abdomen sont nettement contigus aux
enveloppes des ailes, comme dans pomonaria.
De même que dans zonaria, les cicatrice? des derniers stigmates
de l'abdomen sont très bien marquées et ne font point défaut
comme dans pomonaria.
Les soies de la tête sont faibles, comme celles de zonaria. Les
enveloppes des pattes, etc., sont assemblées avec régularité et, la
plupart du temps, sont du tyjae zonaria, de même que les antennes.
Les antennes sont cependant un peu plus robustes, et les pecti-
nations plus fortes, comme dans pomonaria. Les cicatrices des
organes génitaux sont pareilles partout; les épines anales de
helenœ ressemblent à celles de zonaria, sauf que les épines latérales
sont plus efiîlées.
II. Chrysalides des femelles. — La chrysalide femelle,
à part la surface, ressemble fort à celle de zonaria; la seule diffé-
rence, si l'on ne tient pas compte de quelques points communs
aux deux sexes, est que l'abdomen est un peu plus long.
590 LEPIDOPTEROLOGIE COMPARÉE
Incubation des chrysalides.
Les chrysalides de zonaria sont plus portées à prolonger leur
incubation que celles de pomonaria; le pourcentage de celles qui
le font dans helenœ et dans pomonaria est pratiquement le même.
Déhiscence des chrysalides.
Elle se produit de la même manière que dans les autres espèces
de ce groupe, sauf que la femelle éprouve beaucoup de difficulté à
quitter la chrysalide.
Imago.
I. Mâles (PI. CLXI, fig. 1570). • — A moins que les pomonaria
et zonana ne soient très étroitement sélectionnés *, il ne se produit
point de femelles; et, quand cela se produit, un très fort pour-
centage des mâles obtenus ne réussissent pas à déployer leurs
ailes; ils n'essayent même pas de le faire. Cela tient peut-être à
ce que ces mâles représentent les femelles qu'on s'attendait à voir
produire, et que, comme elles, ils n'ont pas d'instinct inné pour
essayer de grimper pour le faire.
L'insecte, comme d'habitude, se forme dans la chrysalide
l'année d'avant l'émergence.
A première vue, et si l'on ne comparaît pas cet insecte avec
zonaria, on le nommerait tout de suite zonaria, surtout si l'on ne
connaissait que des spécimens anglais. Cependant, si on le com-
pare directement avec cette espèce, on découvre que le fond a
une teinte plus ocreuse; les lignes et les colorations dégradées,
bien que plus noires, ne sont pas aussi fortes. Il existe aussi, à
la base des ailes, et sur la surface qui précède la première nervure,
une trace distincte de la couleur orange plus vive, qui forme le
* Le verbe anglais « to inbreed » indique une sélection par reproduction
répétée dans la même famille (entre parents).
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 591
fond de pomonaria à ces endroits; il n'existe pas d'écaillés orange,
de ton notamment plus brillant, le long de la rainure costale
comme dans cette espèce. L'ensemble des écailles, légèrement plus
faible que dans denhami, ne diffère pas d'une manière marquée
de celui de zonaria, et rien ne rappelle le faible système d'écaillés
de pomonaria.
Les lignes transversales sont presque les mêmes que dans
zonaria, mais la première ligne, au lieu d'être, dans son état le
plus parfait, représentée simplement par une ombre irrégulière,
est très nette. Elle est placée exactement comme dans pomonaria,
mais, en raison du fond plus pâle, elle se détache un peu mieux.
La ligne médiane fait généralement défaut, comme dans zonaria.
Quand elle existe, elle est ordinairement presque à mi-chemin
entre la première et la seconde ligne, au lieu d'être près de la
seconde. Il existe donc, dans zonaria, une tendance latente à
posséder une ligne médiane à mi-chemin entre les autres, notam-
ment comme dans îthysia alpina.
La seconde ligne suit presque exactement le parcours de celle
de zonaria, mais elle est un peu plus recourbée vers la costale.
La bande subterminale pâle est plus large que dans l'un ou l'autre
parent; elle est découpée ou dentelée comme dans pomonaria,
mais à un degré bien moindre; elle est aussi assez large, comme
dans le type de zonaria. Généralement, pourtant, elle devient
vague et peu visible vers la marge extérieure, sous l'influence de
la coloration marginale faible de pomonaria. La coloration
(suffusion) présubterminale est large et en forme de bande, et
non pas faible ni d'aspect effacé comme dans pomonaria. La
bande blanche qui la précède est aussi comme dans zonaria.
Comme pour les deux parents, les nervures ont une bordure
noire. Les ailes postérieures ressemblent beaucoup à celles de
zonaria, mais l'ensemble des écailles est plus faible et les nervures
sont moins clairement bordées en noir. La bande pâle subterminale
est, aussi, sensiblement plus dentelée. Les ailes peuvent toutes
avoir une tache noire discoïdale. Les franges, comme celles de
pomonaria, sont tachetées de noir; mais, étant donnée la couleur
592 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
terne des franges dans leur ensemble, les taches n'apparaissent
pas très bien.
Les ailes ont davantage la forme de pomonaria; il n'y a pas
de tendance marquée aux ailes postérieures à faire une forte
saillie à l'angle supérieur.
Les antennes sont plus ressemblantes à celles de ■pomonaria;
elles sont plus longues et plus faiblement pectinées que dans
zonaria.
Le thorax est plus abondamment pourvu de poils pâles que dans
■pomonaria ou zonaria; sa surface au centre est plus pâle que chez
l'une ou chez l'autre espèce. Les patagia sont recouverts d'une
fourrure plus pâle et ne portent qu'une vague indication de la
surface noire de zonaria. Le collier blanc, très distinct de pomo-
naria, et la bordure d'un blanc pur de zonaria, font tous les deux
défaut. L'aspect de l'abdomen est intermédiaire entre les deux, il
est plus court que dans pomonaria et n'est pas aussi fort que dans
zonaria; sa couleur est noire; nous y trouvons, à la fois, une trace
affaiblie des anneaux jaunes de zonaria et les poils assez longs
et plus pâles de pomonaria.
A la surface inférieure, bien que les dessins soient plus faibles,
caractère où se manifeste le pouvoir de pomonaria, l'insecte se
rapproche très près de zonaria par les dessins des ailes et la
fourrure des pattes et du corps.
Envergure des ailes : 34-36 mm.
IL Femelles. ■ — On connaît très peu les femelles de ce croi-
sement; dans les nombreuses couvées qui ont été élevées, il n'en
est apparu qu'une seule fois. Les circonstances, dans ce dernier cas,
étaient exceptionnelles; comme je savais que la sélection * contri-
buait à la production des femelles, tous les insectes furent for-
tement sélectionnés * en vue de cette expérience. Même dans ce cas,
je ne réussis pas à obtenir plus de 7 exemplaires Q dans toute
la couvée.
Voir la note page 590.
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 593
La femelle est pourvue d'ailes rudimentaires, comme dans
pomonaria et dans sonaria. Elles sont noires et couvertes d'une
fourrure pâle assez courte; bien quelles ne possèdent pas les
écailles pâles que l'on voit sur les ailes de zonaria, elles sont
beaucoup plus analogues aux ailes de zonaria qu'à celles de poino-
naria. De même que chez les mâles, le corps n'est pas aussi gros
que dans zonaria; il n'est pas non plus aussi long ni aussi mince
que celui de ponionaria.
Le thorax, noir, ne porte que peu de poils pâles ; il est court
comme dans zonaria; il ne possède aucune des écailles orange
rougeâtre de pomonaria; on n'en remarque pas non plus, du reste,
sur les autres parties de l'insecte, ni aux ailes, ni à l'abdomen, ni
aux pattes, etc. Le collier est pâle et ressemble davantage à celui
de zonaria. L'abdomen porte des anneaux d'un fauve pâle, qui
jamais ne sont aussi brillants que ceux de zonaria; aux mêmes
points, il apparaît des poils longs et pâles, avec une teinte légère
ocreuse, mais sans gris ni blancs comme dans pomonaria.
A la surface ventrale, de même que chez zonaria, l'insecte pos-
sède une fourrure pâle, moins épaisse sur le thorax que dans cette
espèce.
Variation des imagines.
Comparée à l'extrême variabilité des hybrides déjà considérés,
la variation de cet insecte n'est que légère. La principale variation
de quelque importance est l'apparition (ou la disparition) de la
ligne médiane, suivant le degré d'influence de pomonaria. Comme
dans cette dernière espèce, la ligne médiane, dans quelques rares
cas, peut se rapprocher de la seconde ligne. Quelquefois aussi,
l'insecte se rapproche de pomona?ia par le très faible dévelop-
pement des colorations dégradées terminales. Dans de très rares
exemples, le système d'écaillés est affaibli comme dans cette
espèce.
L'insecte, ainsi qu'on pouvait s'y attendre par suite de sa res-
semblance générale avec zonaria, ne peut varier que très peu dans
38
594 LEPIDOPTEROLOGIE COMPAREE
le sens de cette espèce; il le fait par l'aspect de la bande sub-
terminale, qui alors n'a que peu la forme dentelée de -pomonaria.
Enfin, de même que dans zonaria, les colorations dégradées, le
long de la bordure intérieure, et les écailles noires sur les nervures,
peuvent être marquées très fortement. Pour des raisons que je ne
puis déterminer, l'insecte ne varie que très peu sous le rapport
des dimensions; dans tous les exemplaires que j'en possède main-
tenant, l'étendue des ailes est supérieure à celle des exemplaires
de -pomonaria ou de zonaria pris à l'état libre.
Genitalia.
I. Mâles (PI. K, fig. 33). — La forme des valves ressemble
beaucoup plus à celles de pomonaria; nous avons le même sommet
arrondi et nulle tendance à se denteler ou à se terminer en pointe,
tendance si marquée dans zonaria. Vers la base, l'insecte suit un
peu zonaria., les valves étant légèrement plus larges qu'elles ne
le sont dans pomonaria. L'arête costale est large, légèrement
relevée, et de nouveau ressemble au parent mâle.
Le gnathos est écailleux; il n'est pas aussi large que dans
pomonaria, mais il rappelle cette espèce par le contour. Les cornuti
sont bien développés, car nous avons une énorme bande d'épines,
en forme de peigne, tout comme dans pomonaria, bande beaucoup
plus formidable que les quelques épines faibles de zonaria.
L'œdeagus est presque exactement le même que celui de zonaria.
IL Femelles. — Comme pour les autres hybrides, les organes
de la femelle sont les mêmes que ceux des deux parents.
Mœurs des imagines.
L'époque d'émergence des femelles est très irrégulière. J'ai
réussi enfin à en obtenir quelques-unes, parmi lesquelles deux ont
émergé au mois d'octobre de l'année même où elles se sont chan-
gées en chrysalides. Une autre sortit en janvier et les autres
parurent avec les mâles, la troisième semaine de février. On peut
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 595
voir ainsi, une fois de plus, que les éclosions de ces insectes sont
plus précoces que celles des espèces dont ils sont le produit. Ils
suivent aussi la manière ordinaire du genre et émergent tard dans
la journée. Comme nous l'avons déjà mentionné, un très fort
pourcentage des mâles ne réussissent pas à déployer leurs ailes.
Quand apparaît la nuit, ceux qui y réussissent volent vigoureu-
sement; ils s'accouplent aisément avec les femelles de la même
espèce que l'un ou l'autre parent, mais difficilement avec d'autres
formes. Le résultat est le même que pour denhanii, la stérilité est
presque complète. En fait, j'ai réussi une fois à faire éclore un
œuf de harrisoni cf x hirtaria Q, mais je n'ai jamais obtenu
d'œufs fécondés quand zonaria était un des parents de l'hybride.
Dans ma cage d'expérience, les spécimens mâles reposent sur un
tronc d'arbre exactement comme pomonarïa; quand on essaie de
les prendre, ils ferment leurs ailes sur le dos; ils avancent, alors,
leurs ailes antérieures très en avant, comme pour protéger leur
tête, et ils recourbent vivement le corps en dessous. Avec une
sorte de mouvement giratoire rapide, ils se laissent alors tomber
sur le sol et feignent la mort pendant longtemps. Quelquefois,
au lieu de tomber aussitôt après les actes décrits ci-dessus, l'insecte
lance vivement la ïambe gauche en avant, saisit l'écorce avec ses
griffes et reste suspendu. Les femelles se comportent d'une manière
analogue; elles courbent le dos et roulent leur corps presque en
forme de boule avant de tomber. Je pense que, tout comme
zojiaria, elles essaient d'imiter le mille-pieds {Glonieris margi-
nata), qui est si abondant dans les endroits où l'on trouve cet
insecte. Leurs habitudes, à tous égards, sont les mêmes que celles
des femelles de zonaria.
Les œufs.
Les femelles pondent les œufs avec grande difficulté, et rare-
ment plus de deux ou trois avant d'appeler à nouveau un autre
mâle. Comme dans Harrisoni, les œufs ne sont nullement déposés
dans l'ordre régulier qui caractérise les pontes en amas ou strates
50 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
de l'un et de l'autre parent. Sous le rapport de l'aspect, les œufs
ressemblent à ceux de zonaria. S'il existe une différence quel-
conque, c'est que leur surface est plus rugueuse; ils n'ont en rien
l'aspect luisant des œufs de ponionaria.
(B) Ithysia zonaria cf x Pœcilopsis pomonaria Q = hybr. langei.
Ithysia hybride langei (Harrison, £"«/., juillet 1910).
Ce croisement est également facile à obtenir, mais pas aussi
sûrement cependant que celui qui produit l'hybride helenœ^ car,
dans quelques-unes de mes expériences, l'accouplement n'a eu lieu
qu'au bout de plusieurs jours. Comme pour pilzii, on a remarqué
que les femelles de pomonaria pondent leurs œufs avec quelque
difiîculté; mais, de même que ceux qui produisent cet hybride, les
œufs sont la plupart du temps fécondés. Les plantes que mangeait
la larve étaient exactement les mêmes que celles dont on s'était
servi pour helenœ, et elles étaient dévorées avec la même avidité.
I'''" STADE. — 4,1 mm.
La larve, à la fin de ce stade, ne diffère que peu de celle de
helenœ, bien qu'un peu plus petite. On peut cependant saisir
quelques différences de minime importance. La première que l'on
remarque, c'est que le ton des dessins jaunes est de nature plus
claire, et les taches jaunes, qui apparaissent sur divers points, sont
grandes et presque aussi évidentes qu'elles le sont dans zonaria.
Les rayures longitudinales sont aussi plus nettes et elles appa-
raissent un peu plus tôt qu'elles ne le font dans helenœ.
Le collier se rapproche peut-être un peu plus de zonaria, du
fait qu'il est un peu moins distinct.
2" STADE.
Longueur finale 7,5 mm.
T été. — Cette larve ressemble beaucoup à celle de zonaria, et
pourtant, fait digne de remarque, pendant ce stade, tous mes
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 597
exemplaires ont gardé jusqu'à la fin la tête noire et n'ont montré
aucune tendance à avoir des taches pâles comme on en voit dans
helenœ. De fait, par les caractères de sa tête, la larve imite
-ponionaria, sauf qu'elle est plus grosse.
Corps. - — Le corps, lui aussi, semble, d'une manière tout à fait
inattendue, renverser les tendances du stade précédent. La struc-
ture de la peau ne semble pas aussi fine. Les rayures longitudi-
nales, au lieu de devenir nettement plus fortes, semblent rester
exactement comme elles étaient à la fin de la période précédente;
les deux rayures mediodorsales, particulièrement, sont beaucoup
plus faibles que dans helenœ.
Les deux taches, en avant de la plaque anale, qui sont très
larges et qui se réunissent presque pour former un V dans helenœ,
ressemblent beaucoup dans langeï à celles de pomonaria. La
rayure stigmatale se rapproche visiblement de celle de zonaria,
mais à un degré moindre que helenœ; les taches jaunes semblent
s'exagérer sur la ligne et au-dessous d'elle, aux dépens de la ligne
elle-même. Les taches héritées des deux parents subissent cette
exagération, de sorte que les taches jaunes des cinq premiers seg-
ments de l'abdomen sont très bien développées.
A la face ventrale, la larve ressemble beaucoup à celle de
helenœ.
3^ STADE.
Longueur finale 11,7mm.
La larve, en ce moment, semble porter, comme dominante, les
traits caractéristiques de zonaria et se rapprocher une fois de plus
de cette espèce. Même au point de vue de la forme, elle s'en rap-
proche plus que le fait helenœ.
Tète. — La tête, à ce stade, a distinctement la même forme que
celle de zonaria. Elle est de couleur noirâtre, marbrée de dessins
plus pâles.
Corps. — Le corps est légèrement plus gros et considérablement
plus foncé que dans helenœ : cela est dû au développement un
598 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
peu moins marqué, dans cette dernière forme, des colorations
dégradées qui suivent les bandes jaunes. Les lignes longitudinales
sont presque les mêmes dans les deux hybrides, ainsi que les col-
liers, qui sont assez bien dessinés. La disposition des taches jaunes
ne diffère pas sensiblement non plus dans les deux; mais, dans
langei, les bandes transversales primitives sont un peu plus larges.
On remarque les deux verrues sur le huitième segment de l'abdo-
men. La rayure stigmatale devient très semblable à celle de
zonaria; sa couleur est de nuance presque primevère, le coloris
étant clairement du type zonaria au lieu de se rapprocher du
jaune de pomonaria comme cela se voit dans helenœ. Dans langei
également, la rayure stigmatale est décidément plus large et plus
régulière, bien qu'elle ne contienne point les stigmates. Langei
reproduit aussi plus exactement la coloration noire suprastigma-
tale de zonaria. A la face ventrale, langei est aussi clairement du
type zonaria que helenœ est du type -pomonaria.
4^ STADE.
Longueur finale.. 22 cm
T ète. — La tête est plus fortement marquée de noir que celle
de la larve helenœ; à part cela, elles sont absolument pareilles.
Corps. - — Le corps est légèrement plus trapu. La couleur semble
un peu plus claire que dans le stade précédent, non point tant à
cause de son éclat réel que par l'absence des taches foncées dans
la couleur fondamentale et par la surface limitée, mais de nature
plus nette, des colorations dégradées. Cette impression d'un fond
plus clair trouve sa confirmation dans l'aspect plus ponctiforme
de la bordure et dans la finesse des rayures qui laissent un espace
plus grand pour la couleur du fond. La rayure .suprastigmatale
est beaucoup moins continue dans langei. En outre, la plaque
anale n'est pas aussi arrondie en arrière et elle est un peu plus
foncée.
En dessous, les rayures ressemblent un peu plus à celles de
pomonaria, et cependant, l'effet général de la coloration fait
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 599
songer vivement à zonarïa. La coloration dégradée sombre, en
dessous de la rayure stigmatale, pareille à celle de sonaria, vient
encore à l'appui de cette impression. Aussi bien à sa surface infé-
rieure qu'à sa surface supérieure, la larve semble plus délicatement
bâtie que helenœ et les dessins jaunes sont toujours plus pâles.
5" STADE.
Longueur anale 3,8 cm.
Largeur de la tête 2,9 mm.
Plus grande largeur 4,1 mm.
Pendant le dernier stade, si l'on n'y jette qu'un coup d'œil
superficiel, la larve paraît ressembler davantage à sonaria, à cause
de l'aspect très net de la rayure stigmatale; néanmoins, elle
reproduit les caractères des deux parents à un degré très remar-
quable. De tous les hybrides décrits jusqu'à présent, il n'en est
peut-être pas un qui ait montré, d'une manière aussi parfaite, les
détails des dessins des deux parents.
Tête. ■ — La tête porte des dessins ressemblant beaucoup à
ceux de helenœ; elle est un peu plus petite, mais, dans l'ensemble,
il n'y a que bien peu de différences.
Corps. — Le corps a exactement la même couleur dans les deux
formes : il est gris clair. Les rayures longitudinales, ayant les
caractères de zonaria, sont placées exactement comme elles le sont
dans fomonaria. Elles sont assez étroites; la partie médiane de
ces rayures est d'un jaune brillant; elle est distribuée beaucoup
plus régulièrement le long des rayures que dans helenœ. A cause
de la finesse des rayures, la surface mediodorsale est plus large ;
malgré l'interruption des rayures à la fin de chaque segment
(caractère de pomonaria), cette surface reste séparée des autres
parties de la couleur fondamentale.
La rayure subdorsale est si réduite qu'on n'en distingue guère
que les bordures. La bordure inférieure est presque obsolète, mais
pas tout à fait, et la bordure supérieure est très irrégulière. Ces
deux rayures sont plus vagues que celles de pomonaria sur les
600 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
derniers segments de l'abdomen. La rayure suprastigmatale est
presque semblable à celle de -pomonaria ; elle est assez bien indi-
quée sur tous les segments, bien qu'elle puisse avoir des inter-
ruptions. Toutes les rayures sont convenablement régulières sur
le thorax. On trouve aussi les bandes transversales jaunes; bien
que légèrement affaiblies, elles sont néanmoins encore très claires.
Elles semblent ne pas faire partie de la rayure dorsale comme
dans helenœ, mais être plutôt des interruptions linéaires de cette
rayure. De même que dans pomonaria, ces bandes, dans nombre
de cas, se reproduisent sur le métathorax et sur les 6" et 7* seg-
ments de l'abdomen. Il peut même se produire, en dessous de ces
bandes jaunes, sur tous les segments qui les portent, une faible
reproduction des bandes plus blanches de pomonaria. Toutes les
colorations dégradées, dorsales que l'on voit dans pomonaria sont
ici clairement indiquées.
Le collier est de couleur très brillante, plus claire que dans
helenœ.
La plaque anale, plus étroite et moins arrondie à l'extrémité que
celle de helenœ, est grisâtre, et, comme d'habitude, tachetée de noir.
Les deux taches plus nettes et les quatre petits tubercules de la
bordure rappellent pomonaria.
Les rayures du ventre sont plus écartées et se rapprochent plus
distinctement de zonaria que celles de helenœ. La rayure sub-
stigmatale, et sa bordure, sont très dégénérées, mais elles sont
un peu mieux dessinées au commencement de chaque segment.
Entre elle et la rayure stigmatale, se trouvent quelques faibles
taches jaunes irrégulières. La rayure stigmatale est large, du type
de zonaria, et peut avoir sa bordure supérieure contiguë aux stig-
mates noirs. Les vraies pattes et les pattes membraneuses ne
diffèrent en rien de celles de helenœ.
Variation de la larve.
Il est bon de remarquer que, dans cette hybridation et dans
helenœ, plus souvent dans cette dernière, on peut trouver des
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6oi
larves dont la structure de la peau est très délicate et qui passe-
raient pour des petits exemplaires de denhami. De fait, il n'existe
pas de points de distinction, sauf la tendance plus grande qu'a,
dans ces derniers, la portion antérieure de la rayure stigmatale
à être orange au lieu d'être jaune. La larve, en somme, ne varie
que peu. Il ne se produit jamais de forme analogue aux formes
jaunes pâles et crèmes de helenœ, avec dessins supprimés et peau
grossière. De fait, la variation se produit tout entière dans le
sens de l'assombrissement de la couleur du fond, avec une ten-
dance, pour les « suffusions », mais non pour les rayures, à être
faibles. Dans de rares exemples, la surface inférieure devient très
semblable à celle de helenœ par le coloris et la forme des rayures.
C'est là un des points, peu nombreux, par lesquels on peut voir
la larve varier dans le sens de helenœ.
Mœurs des larves.
Ce que nous avons dit à propos des larves de helenœ s'applique
encore ici. Il faut noter cependant que, pendant les premiers
stades, quand elle est une fois fixée sur sa nourriture, la larve
montre moins de disposition à la quitter. En somme, elle ne se
nourrit peut-être pas aussi gloutonnement ; et, par conséquent,
elle met un peu plus de temps à grandir.
Chrysalides.
Les chrysalides ressemblent de si près à celles de helenœ que,
sauf la tendance qu'elles ont à posséder un abdomen légèrement
plus long et de forme conique plus régulière, il n'y a pas de diffé-
rences marquées. Comme celles de helenœ, et au même degré, elles
ont une tendance à prolonger la nymphose; j'ai eu une chrysalide
femelle qui a couvé pendant trois hivers.
Imago.
I. Mâles (PI. CLXI, fig. 1571). — Le mâle de helenœ ressemble
de près à zonaria, mais l'insecte que nous étudions lui ressemble
602 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
encore plus, et, n'était le ton clair des dessins noirs, on pourrait
le prendre pour zonaria, dans lequel, cependant, on remarque un
ton chaud dans le noir. Comparées avec celles de helencs, les ailes
ont une forme se rapprochant beaucoup plus de zonaria, au lieu
de se rapprocher de pomonaria. Le fond de la couleur est blanc
et n'a rien de la teinte ocreuse de helencs; cela ne fait que mettre
en relief les dessins noirs.
Comme dans helenœ et dans pomonaria, on constate la présence
de la première ligne, mais elle est très épaisse et très noire.
La ligne médiane est parfois distincte, mais elle est généra-
lement confondue avec la seconde; la partie inférieure est très
épaisse et du type zonaria. Contrairement à ce qui se produit pour
helenœy des colorations, plus ou moins développées, tout comme
dans zonaria, partent de cette ligne pour se diriger vers la base
de l'aile, particulièrement le long de la bordure intérieure. Le
cours de ces lignes, pratiquement, est le même que dans helenœ.
La bande blanche, qui suit la seconde ligne, est toujours, comme
dans zonaria, plus large que dans cette hybridation, mais elle est
plus souvent voilée de noir. La bande pâle subterminale est plus
étroite, moins dentelée et plus près de zonaria, mais en général
un peu moins nettement limitée. L'énorme coin noir qui la précède
est beaucoup plus fortement marqué que dans helenœ; et, n'était
sa couleur et le manque de clarté de la bordure, il ressemblerait
tout à fait à celui de zonaria. De même que dans zonaria aussi,
la bande subterminale est plus près de la marge extérieure, et, par
suite, la coloration de la marge est réduite pareillement. Somme
toute, l'insecte est plus porté que helenœ à avoir quelques écailles
noires dispersées çà et là sur la surface, particulièrement le long
de la costale. Les franges, ordinairement, ne portent pas de taches
plus foncées. Les ailes postérieures, tout en portant les mêmes
dessins que celles de l'hybridation réciproque, montrent les mêmes
différences que les ailes antérieures, c'est-à-dire que les dessins
sont plus accentués et la bande pâle subterminale plus étroite.
Sur les quatre ailes, les nervures sont plus clairement bordées de
noir, des antennes des deux hybridations sont exactement les
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 603
mêmes; le thorax, tout en se rapprochant un peu de pomonaria
par sa rudesse, a des dessins pâles plus vifs et des dessins noirs
plus ternes que ceux de helenœ. L'abdomen aussi est plus noir;
mais, fait assez curieux, les anneaux jaune pâle sont beaucoup
moins nettement visibles.
A la face ventrale, les deux insectes sont pareils, mais les ailes
diffèrent sur la surface inférieure, de la même manière qu'à la
surface supérieure.
Envergure des ailes : 32 à 36,5 mm.
IL Femelles. — Sauf que l'insecte en question est plus noir
et qu'il a peut-être les poils un peu plus courts, les deux femelles
sont identiques.
Genitalia du mâle.
Les organes génitaux de la femelle (PL K, fig. 34), comme
précédemment, n'ont pas besoin d'être discutés. Les organes géni-
taux du mâle de langei se rapprochent beaucoup de ceux de
zonaria.
On remarque, dans le sommet de la valve, exactement la même
tendance à prendre la forme d'une pointe et à se denteler, mais
rien de l'aspect arrondi des valves de pomonaria. L'arête costale
aussi, est épaisse et fortement relevée, comme dans zonaria. Le
gnathos est beaucoup plus étroit et plus arrondi que dans pomo-
naria; sa surface est décidément plus écailleuse que dans zonaria.
Les cornuti sont tout aussi développés que dans helenœ et même
que dans pomonaria; la bande d'épines montre ainsi une très
grande différence de cet hybride avec zonaria. L'œdeagus est du
type zonaria.
Spécimen gynandromorphique.
Ce spécimen est ûguré PI. A, fig. 7.
Les ailes et les antennes ont la forme de celles du mâle normal,
mais l'abdomen est celui de la femelle. En se desséchant, le côté
604 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
gauche s'est beaucoup affaissé, tandis que le droit reste ce qu'il
était primitivement. Cela indique peut-être un faible mélange des
organes génitaux. Le thorax montre aussi un mélange des deux
sexes, car le côté droit a les patagia noirs, bordés de blanc comme
dans le mâle, et le côté gauche, qui est plus petit, porte des dessins
comme chez la femelle. On remarquera que ceci est à l'encontre
des tendances de l'abdomen.
Variation des Imagines, etc.
Il n'y a que peu de choses à ajouter à ce que nous avons dit en
parlant de l'imago. La tendance générale se fait dans le même
sens que dans helenœ; mais il y a une variation plus grande dans
les directions des lignes qui tendent, dans certains cas, à suivre
les courbes de pomonaria. Les expansions de la coloration (suf-
fusions) des ailes postérieures sont nettement portées à disparaître,
mais cela ne va jamais de pair avec un affaiblissement de celles
des ailes antérieures.
Il n'est pas nécessaire, non plus, de parler davantage des habi-
tudes des deux nisectes, car elles sont exactement les mêmes dans
les deux formes. Les œufs sont aussi absolument identiques.
Hybridations entre " Ithysia zonaria " et " Pœcilopsis lapponaria ".
(A) Ithysïa zonaria cf x Pœcilopsis lapponaria Q = hybr. merana.
Ithysia hybr. merana (Burrovvs, Ent.^ Rec. XVIII, page 132).
Comme, malheureusement, je n'ai jamais eu les deux hybrides
entre zonaria et lapponaria ensemble pendant leurs premiers
stades, j'ai attendu, pour faire une description détaillée de celui
que j'ai élevé, à les avoir produits tous les deux. Les quelques
indications particulières que je puis donner sur les larves de
merana, je les dois à M. Mera.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 605
Les larves qu'il possédait se sont accommodées avec empres-
sement de l'aubépine et du bouleau comme plantes nourricières;
elles ont été élevées beaucoup plus facilement que celles de l'un
ou l'autre parent, qui d'ordinaire meurent en captivité quand elles
sont pleinement développées.
Description de la larve dans son développement achevé.
La larve, bien que n'ayant pas une ressemblance très frappante
avec celles de lapponaria ou de sonar ta, et par suite ne risquant
pas d'être prise pour l'une ou pour l'autre, est davantage du type
lapponaria. Le fond de la couleur est purpurin comme chez la
mère, ne montrant que peu de traces du fond gris de zonaria. Les
rayures longitudinales, qui dans lapponaria sont très étroites et
très dégradées, et qui rarement deviennent très visibles, sauf quand
leur surface médiane est plus claire, vers l'intersection des bandes
jaunes transversales par exemple, sont, dans zonaria, beaucoup
plus larges, plus régulières et plus claires, mais avec bordure
faible et pointillée. La larve de inerana suit zonaria de près pour
les rayures. Bien que celles-ci ne soient pas aussi nettes, à cause
du fond assombri de la couleur, les colorations noires que lappo-
naria porte avant les taches jaunes et avant les bandes jaunes
sont juste comme dans pomonaria. Ces colorations et ces bandes
jaunes sont reproduites dans la larve de nierana. La rayure
stigmatale jaune existe, mais elle est beaucoup moins visible que
dans zonaria, bien qu'elle soit du type ordinaire de zonaria.
Bien que les larves en question fussent très bien portantes, il
ne faut pas en conclure que le croisement ait fourni un fort pour-
centage de larves. On obtint deux accouplements, et deux portées
d'œufs furent déposées convenablement, mais l'une ne produisit
pas une seule larve, et une partie seulement de l'autre put éclore.
Chrysalides.
Les chrysalides, à première vue, se rapprochent beaucoup de
celles de lapponaria, et ont la même couleur brun rouge. Les
6o6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
enveloppes des ailes ont aussi cette même couleur rouge et ne
montrent que peu de traces du vert cireux de zonaria. La surface
est polie, un peu plus que dans cette dernière espèce; mais les
piqûres sont aussi fines et par conséquent un peu plus régulières
que dans la-pponaria. Au point de vue de la forme, les chrysalides
sont intermédiaires entre les deux. Elles n'ont point l'aspect trapu
de zonaria; tout en suivant lapponaria pour la forme élancée du
corps, elles ont le contour de l'abdomen plus recourbé et ne
montrent que peu le caractère nettement aplati des côtés de l'ab-
domen que l'on trouve si prononcé dans lapponaria. Cette régu-
larité de la courbe extérieure est mise en évidence par la largeur
plus grande et par l'absence du rétrécissement que présente lap-
ponaria à partir du troisième segment de l'abdomen. Vue en dessus,
la chrysalide de nierana ressemble beaucoup à celle de lapponaria,
mais comme elle est plus grosse que celle de cette espèce, elle
semble aussi plus large. Les stigmates sont plus grands et plus
visibles que dans lapponaria; ils se trouvent dans une dépression
plus enfoncée. Leur place est aussi un peu plus éloignée du
commencement d'un segment que dans cette forme. Comme dans
lapponaria, les deux épines latérales de l'armature anale sont
très fines; la large base de l'épine terminale de zonaria fait
défaut, car l'épine est longue et étroite jusqu'à son sommet bifide.
Les deux petites verrues, qui quelquefois apparaissent sur le
huitième segment de l'abdomen de lapponaria, font défaut; la
cicatrice proéminente du dernier segment de l'abdomen de zonaria
n'est également vue que rarement. L'œil lustré est arrondi et
bombé comme dans zonaria; cette espèce est aussi le modèle que
suivent les enveloppes lisses des pattes et des parties génitales.
La pectination des antennes est pareille à celle de cette forme,
mais l'arête longitudinale si nette est pareille à lapponaria.
Les chrysalides femelles montrent exactement les mêmes diffé-
rences, mais les différences qui se rapportent à la forme des seg-
ments de l'abdomen sont un peu moins prononcées.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6o;
Incubation des chrysalides.
Les chrysalides de lapponarïa sont connues pour être particu-
lièrement ennuyeuses sous ce rapport; car, c'est un fait très ordi-
naire, que 90 % des chrysalides d'Ecosse, comme celles dont on
se servit pour ces expériences, prolongent la nymphose pendant
des périodes qui varient de deux à cinq ans. Zonaria montre éga-
lement une tendance à prolonger la nymphose, mais ne passe que
bien rarement plus de deux hivers en chrysalide. Fait étrange,
les chrysalides de nierana ont toutes donné leurs imagines l'année
qui suivit, à l'époque normale. Les mâles et les femelles ont apparu
à peu près en même temps.
Imagines.
I. Mâles (PI. A, fig. 8). - — Dans la description primitive,
l'insecte a été dépeint comme ressemblant à zonaria, mais je pense
que c'est une erreur. Le fond de la couleur est blanc pur, il n'y a
pas d'affaiblissement dans l'ensemble des écailles comme on le
trouve dans lapponaria. Ces faits, joints à la disparition des
points de nouvelle formation que produisent les écailles rouges
de lapponaria, nous font penser que l'insecte ressemble à un
zonaria très foncé; cette idée est confirmée par l'accentuation des
dessins noirs. En examinant de très près, cependant, on trouve
que ces dessins, ainsi que les lignes, se rapprochent beaucoup plus
de celles de lapponaria ; mais les lignes et dessins de ce dernier
n'apparaissent bien que lorsque l'msecte est épingle sur un fond
de couleur sombre.
Sur la couleur du fond, lapponaria possède une tache argentée
brillante entre les lignes qui précèdent la première nervure; cette
tache se voit aussi nettement dans nierana. Sur la costale, nierana
porte une large bande noire qui provient, non point de la bande
pâle de zonaria, mais de la bande rouge foncée et noire de lappo-
naria, bien que ce qui donne l'idée du rouge se réduise à quelques
6o8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
écailles jaunâtres; cette bande ressemble beaucoup à celle qui suit
la costale sur la surface inférieure des ailes de la-pponaria.
La première ligne est très épaissie; sa forme est exactement la
même que celle de lapponaria, alors que celle de zonarïa est obso-
lète. La majorité des mâles de lapponaria ont la ligne médiane
et la seconde ligne confondue sur presque toute leur longueur;
zonaria ne possède pas la ligne médiane; merana porte une ligne
qui, à en juger par son épaisseur, combine la ligne médiane et la
seconde ligne. Le parcours de la seconde ligne, dans zonaria, est
moins courbe, la ligne s'avance plus obliquement, en travers de
l'aile, que dans lapponaria; sur ce point, merana ressemble à cette
dernière espèce, bien que la courbe rentrante de la ligne, au mom^ent
où elle atteint la costale, soit moins prononcée. La ligne est ainsi
beaucoup plus près d'être parallèle à la marge extérieure que celle
de zonaria, bien que cette dernière soit affranchie des courbes. La
bande blanche qui suit n'est pas aussi large ni aussi claire que
dans zonaria, car la bordure noire des nervures, comme dans lap-
ponaria, n'est pas obsolète aux points d'intersection des bandes.
La bande blanche subterminale, quoique plus claire, est étroite
et dentelée, juste comme celle de lapponaria. Les deux colorations
(suffusions), de même forme que celles de lapponaria, sont
presque compactes, comme dans zonaria; la seule interruption
étant causée par la présence de quelques écailles pâles, parallèles
aux nervures près de la marge extérieure. Toutes les nervures,
comme dans lapponaria, et, plus particulièrement celles de la
cellule discoïdale, sont bordées d'écaillés noires foncées. Les ailes
postérieures ressemblent davantage à zonaria; le système des
écailles est très faible, ainsi la tendance est dans le sens de lap-
ponaria. Cette ressemblance est due simplement au fait que le
fond pâle fait bien ressortir les dessins, car leur nature est pareille
à ceux de lapponaria et il en est de même pour les nervures. Les
franges suivent aussi cette espèce, car elles sont longues, noires
et soyeuses. Les antennes ne ressemblent pas du tout à celles de
zonaria, car elles sont minces et noires et jamais épaisses ni
blanches.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6og
A l'exception de quelques poils pâles, le thorax est noir comme
dans quelques individus de lapponaria, mais son aspect est un
peu moins hérissé *. L'abdomen est entièrement noir et recouvert
de poils noirâtres; il n'a point ni la rayure médiane rouge de
lapponaria, ni les anneaux jaunes de zonaria.
En dessous, à cause de sa fourrure pâle, l'insecte ressemble
davantage à zonaria.
Envergure des ailes : 31 mm.
II. Femelles (PI. A, flg. 9). — Les femelles sont d'étranges
petites créatures, qui n'ont que peu de ressemblance avec leurs
parents, bien que, par la forme, elles se rapprochent plutôt de
lapponaria. A la surface supérieure, elles sont noires comme du
jais partout; seuls, rompent cette uniformité, quelques poils
courts et pâles qui deviennent plus longs et plus pâles sur les
côtés. Ces poils sont un peu rosés comme dans zonaria, mais, par
leur longueur, ils imitent lapponaria. Ni la rayure rouge du
thorax et de l'abdomen de lapponaria, ni les anneaux jaunes de
zonaria, ne sont indiqués. La face, le thorax, l'abdomen et les
pattes, en dessous, ressemblent beaucoup à zonaria par la sura-
bondance de la fourrure pâle nuancée de rose. Les ailes, de lon-
gueur variable, sont noires, et portent une fourrure pâle à
l'extrémité.
Genitalia.
I. Mâles. — Il est regrettable que les organes génitau.x du
seul spécimen que l'on a pu disséquer fussent brisés. On peut
cependant se rendre compte d'une gTande partie des détails. Les
valves sont beaucoup plus étroites que dans lapponaria et portent
des signes évidents de l'influence de zonaria. L'arête costale est
épaisse et assez bien relevée. Le gnathos est arrondi et couvert
d'écaillés, non pas large et uni à la surface, comme dans lappo-
* Le mot anglais est « shaggy », ce qui indique un poil ressemblant à celui
du chien barbet.
39
6lO LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
naria. Les cornuti forment une bande serrée d'épines courtes et
aiguës, non point en forme de griffes comme dans lapponaria,
mais bien plus fortes que dans zonaria et même que chez les deux
parents.
L'œdeagus est du type zonaria, ordinairement assez étroit.
Il n'y a que peu de choses à dire des organes génitaux des
femelles, sauf qu'ils sont parfaitement développés.
Mœurs des imagines.
Comme on l'a déjà dit, les imagines émergent à la même époque
que les espèces qui les produisent. Le mâle vole avec force et
s'accouple facilement avec les hybrides femelles, mais les
femelles, après avoir accompli les actes voulus pour pondre leurs
œufs, ne réussissent pas à les déposer et recommencent à appeler
les mâles.
(B) Pœcilopsis lapponarïa cf x Ithysia zonaria Q = hybr.
smallmani. Pœcilopsis hybr. smallmanï (Harrison, Ent.,
juillet 1910).
Cette hybridation, je l'ai obtenue moi-même et j'ai trouvé qu'il
était facile de la réaliser quand mes chrysalides de lapponaria
me donnaient des imagines au moment oii j'avais des femelles
de zonaria. Les femelles de zonaria, après s'être accouplées avec
lapponaria, pondent leurs œufs très aisément et, pratiquement,
quatre-vingt-dix pour cent se trouvent fécondées. Les petites
larves étaient placées, au fur et à mesure de leur naissance,
quelques-unes sur de la Millefeuille {Ackillea Millefolium),
d'autres sur du bouleau {Betula alba) et sur de l'aubépine {Cra-
tœgus). Elles se mirent très volontiers à manger les deux dernières
plantes, mais ne voulurent point toucher la Millefeuille. Plus
tard, après qu'elles se furent nourries pendant quelque temps
d'aubépine, j'essayai VErica tetralix, nourriture ordinaire de lap-
LÉPIUOPTÉRÛLOGIE COMPARÉE 6ll
fonarïa en Ecosse, mais elles refusèrent d'en manger, bien qu'elles
eussent accepté avec empressement le saule {Saltx caprea).
Description de la larve.
La jeune larve ressemblait beaucoup à celle de lapponaria,
mais je n'ai pas cru devoir en donner un compte rendu détaillé
avant qu'elle ait atteint le dernier stade.
Longueur de la larve 3,4 cm.
Tête 2,6 mm.
Largeur maxima 4 mm.
La forme de la larve est nettement plus courte et plus grosse
que dans lapponaria.
Tète. — La tête est beaucoup plus petite que celle de zonaria,
mais pas aussi petite que celle de lapponaria. Les lobes épicraniens
sont plus pleins, mais la différence la plus importante provient
des dimensions beaucoup plus grandes du front, qui, dans lappo-
naria, est très petit. La couleur de la tête est pourpre, d'un type
plus pâle que dans lapponaria; les taches noires sont plus ponc-
tiformes, mais moins nombreuses. Les diverses parties de la
bouche sont entièrement noires et n'ont point la bordure pâle que
l'on voit dans tous les autres hybrides.
Corps. — Le fond de la couleur est pourpre pâle; quelquefois,
cependant, il est tout à fait blanchâtre ou grisâtre. On y trouve,
mélangées çà et là, de grandes quantités de taches minuscules
noires. Les rayures longitudinales sont assez bien développées ;
celles qui se trouvent sur la surface mediodorsale sont très dis-
tinctes et, avec le jaune qui les remplit, ressortent aussi bien que
dans lapponaria. Elles sont plus larges que dans cette espèce, de
même que la bordure, qui est, cependant, encore brisée et en forme
de points comme dans zonaria. Les rayures subdorsale et supra-
stigmatale, qui, dans lapponaria, sont très étroites et pratiquement
obsolètes sur le thorax et les derniers segments de l'abdomen,
sont un peu plus fortement développées, mais elles sont étroites
6l2 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
et la bordure est très irrégulière. En somme, les rayures longitu-
dinales ont une ressemblance très étroite avec celles de zonaria.
On constate aussi la présence des bandes jaunes transversales;
par leur aspect, elles ressemblent beaucoup à celles de lapponaria,
car elles sont assez larges et paraissent être des protubérances de
la rayure dorsale plutôt que des bandes. Elles ont une bordure
noire parfaite; parfois, elles paraissent, réduites, sur les 6** et
7® segments de l'abdomen.
Le collier, bien que d'aspect un peu moniliforme, est pareil à
celui de lapponaria.
La plaque anale est plus arrondie que dans cette dernière
espèce; elle est aussi moins marquée de points noirs; les deux
grandes taches que l'on y voit habituellement, et qui portent des
poils, font défaut, mais les quatre tubercules de la marge sont
très distincts. En avant de la plaque anale se trouvent les deux
taches jaunes de lapponaria; en avant de celles-ci, se trouvent
également les deux grandes verrues, mais sous une forme réduite.
On relève aussi la présence des ombres foncées qui précèdent les
bandes jaunes transversales.
La rayure stigmatale qui, dans lapponaria, n'est distincte que
sous les stigmates et fait presque complètement défaut ailleurs,
devient large et régulière dans smallmani où elle possède de
plus une fine bordure noire. Au-dessus d'elle, mais, dans des cas
très rares, sur elle, se trouvent les stigmates noirs arrondis. Plus
fréquemment, les stigmates sont situés dans la coloration (suffu-
sion) noirâtre héritée de lapponaria. La rayure est d'un jaune
beaucoup plus brillant que dans zonaria; on peut voir sur elle
les taches jaunes de lapponaria.
La surface inférieure de la larve, par l'aspect des rayures et
l'ensemble de sa coloration, ressemble beaucoup à celle de lappo-
naria, sauf que les rayures médianes sont plus larges, un peu plus
écartées et nettement remplies de jaune, ainsi que cela a lieu
aussi dans zonaria. Les vraies pattes et les pattes membraneuses
sont aussi du type lapponaria.
Les larves sont variables, mais la variation est limitée prati-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPAREE 613
quement à un changement dans le fond de la couleur, car les
caractères des dessins et des colorations (suffusions) sont assez
constants.
Mœurs des larves.
Les larves, et cela semble être le cas de toutes les hybridations
où zonaria joue un rôle, se comportent comme celles de cette espèce.
Quand elles sont légèrement alarmées, elles rapprochent leur tête
et leurs pattes et se laissent tomber, mais elles se déroulent
bientôt et grimpent à nouveau à la plante la plus rapprochée.
J'ai trouvé qu'elles se nourrissaient bien, mais, malgré cela, elles
sont très ennuyeuses à élever, car il leur faut autant de temps
pour compléter leur développement que pour les larves de lappo-
naria écossais. Ordinairement, elles sont les dernières des larves
hybrides à se changer en chrysalides.
Pendant le jour et pendant la nuit, après qu'elles ont mangé,
elles aiment à quitter la plante pour se reposer autre part.
Chrysalides, etc.
Les chrysalides sont exactement les mêmes que celles de l'hy-
bride mcrana pour la forme et l'aspect, mais elles sont un peu
plus grosses dans les deux sexes. Contrairement à ce qui se passe
chez cette forme, la nymphose peut se prolonger, car il en est
que j'ai depuis trois ans et qui sont encore vivantes. Quand
l'adulte se dispose à sortir l'année suivante, il se forme de très
bonne heure, généralement de six à huit semaines avant ceux des
autres hybridations.
Imago.
I. Mâles (PI. CLXI, fig. 156g). — Le mâle montre la même
tendance que celui de helenœ à ne pas déployer ses ailes. L'insecte
ressemble de très près à merana, pour les dessins des ailes anté-
6l4 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
rieures, sous la plupart des rapports, sauf la couleur. Cette diffé-
rence provient de la grande faiblesse des écailles, qui amoindrit
la clarté du fond blanc et fait paraître les dessins noirs très gris
et comme effacés. S'il existe une légère différence pour les dessins,
elle se trouve dans ce fait que la seconde ligne est un peu plus
droite et par conséquent moins recourbée dans smallmani. Les
ailes postérieures montrent la même faiblesse dans les écailles;
mais, la direction des lignes, particulièrement de la seconde ligne,
ressemble beaucoup à ce qu elle est dans zonaria. La seconde ligne
ressemble aussi à celle de zonaria par sa tendance à devenir irré-
gulière et à s'étendre le long des nervures. Le thorax est très
touffu dans nierana et dans smalbnani, mais les poils blancs sont
beaucoup plus nombreux et plus irréguliers dans smallmani. La
différence la plus grande, entre les deux insectes, se trouve à l'ab-
domen qui, dans inerana est noir, et noir aussi dans smallmani,
mais coupé par de faibles traces des anneaux jaunes de zonaria.
Les poils sont aussi plus pâles et plus visibles. A la surface infé-
rieure, les deux hybrides se ressemblent beaucoup par leurs longs
poils pâles.
Envergure des ailes : 30-31 mm.
II. Femelles. — De même que dans helenœ, il ne se produit
jamais de femelles dans la plupart des couvées; mais, comme pour
cette forme, la sélection intense * des deux espèces qui fournissent
les parents a pour résultat la création de quelques femelles quand
le croisement a eu lieu.
La femelle est presque la même que celle de juerana, mais on
peut la distinguer par la longueur plus grande des poils sur le
corps et sur les ailes.
L'insecte ne montre pas une grande étendue de variation, mais
celles qui existent sont dans le même sens que dans zonaria, langei
et merana. Il n'est pas nécessaire d'entrer ici dans tous les détails.
« Inbreeding » = reproduction répétée dans Li même famille.
LÉPIDOPTÉROT.OGIE COMPARÉE 615
Genitalia.
I. MALES (PI. L, fig. 35). — Les valves des organes génitaux
mâles se rapprochent plus, par leur forme, de ceux de /. grœcana
que de ceux de l'un ou l'autre ascendant. Les deux bords sont
presque parallèles, le sommet est tout à fait arrondi et possède
simplement une trace de la dentelure que l'on peut voir dans
zonaria.
L'arête costale est large et très légèrement relevée. Par son
aspect, elle se rapproche de lapponaria. Le gnathos est étroit,
arrondi, fortement recouvert d'écaillés et, par conséquent, il se
ressent grandement de l'influence de zonaria. De même que dans
toutes les hybridations oi^i l'on trouve des représentants du genre
Pœcilopsis, les cornuti forment une bande d'épines très fortes.
L'œdeagus est de la forme zonaria habituelle.
Les organes génitaux de la femelle sont pareils à ceux de
zonaria ou de lapponaria; ils sont parfaits.
Mœurs des imagines.
Dans la nature, les imagines de lapponaria et de zonaria sont
exactement pareilles par leurs habitudes; ils vivent d'ordinaire
tous les deux dans un milieu de plantes basses. Ces habitudes ne
sont affaiblies par aucun agent perturbateur dans smallmani.
Quand il est effrayé, le mâle tombe quelquefois avec ses ailes
simplement fermées, mais, d'autres fois, il les élève comme pour
se protéger la tête et tient les antennes et les pattes fortement
serrées contre le thorax. Pendant qu'il feint ainsi la mort, il n'est
pas absolument sans mouvements, car, par moments, il ouvre les
ailes un peu et ensuite les referme. Quelquefois, en tombant, il
allonge une de ses pattes et essaie de saisir quelque chose au
moyen de ses griffes; s'il réussit, il s'y suspend. Qu'il tombe de
n'importe quelle manière, il recourbe toujours son abdomen.
Très rarement il fait un mouvement saccadé en tombant et
repose l'extrémité des ailes sur le sol. Les femelles simulent la
6l6 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
mort de la même manière que les mâles, mais jamais longtemps.
Ainsi que je l'ai observé, lorsqu'eii cherchant des fissures dans la
mousseline pour y déposer leurs œufs, elles se trouvent engagées
dans un cul-de-sac, elles prennent alors l'habitude, chose extra-
ordinaire chez les insectes, de marcher à reculons.
Les insectes, d'ordinaire, émergent des chrysalides à la même
époque que les espèces qui ont fourni les parents; et, les deux
sexes en même temps. Ils sont très actifs et s'accouplent aisément
entre eux et avec d'autres formes. Contrairement à ce qui est
arrivé pour les merana de M. Mera, les femelles de smallmani
que j'avais ont pondu quelques œufs, mais, après cela, elles se
sont mises à rappeler les mâles. Les œufs pondus ressemblaient
beaucoup à ceux de zonaria, mais le vert était plus brillant et
moins jaune.
Hybridation entre " Lycia hirtaria " et " Ithysia gr ae caria ".
Lycia hirtaria cf x Ithysia grœcaria Q = hybride biiloveci.
Le croisement a été obtenu au printemps de cette année et n'a
pas été difficile à réaliser. Les mâles hirtaria s'accouplaient avec
les femelles de grœcaria très tard dans la nuit, certainement pas
avant lO h. 30 du soir; mais, le lendemain matin, les femelles
avaient déjà déposé une portée d'œufs quand on les examina à
7 heures du matin. On obtint deux accouplements. Les femelles
ont pondu très aisément, mais bientôt après il semblait que les
œufs n'étaient pas fécondés, car ils s'affaissèrent presque tota-
lement. A la fin, je fus pourtant agréablement surpris, car tous
les œufs de l'une et l'autre portée réussirent à éclore. Les chan-
gements de la couleur se produisirent très lentement et la période
pendant laquelle les œufs restèrent d'un gris sale dura long-
temps. Cela est dû probablement à la grande différence entre la
température du Nord de l'Angleterre et celle de la Péninsule des
Balkans pendant le mois de mai.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 617
Les larves, au moment où elles arrivaient à éclore, étaient placées
tout de suite sur de l'aubépine {Cratœgus oxyacantha) ; elles
étaient même plus agiles que celles de la même famille et elles
faisaient des efforts désespérés pour s'échapper, leurs très faibles
dimensions les y aidaient. Enfin, elles se fixèrent toutes sur leur
nourriture qu'elles se mirent à dévorer voracement, au point de
n'être pas égalées, même par celles de denhami; elles avaient
terminé leur croissance et se trouvèrent sous terre, un peu moins
de six semaines après être sorties de l'œuf, et cela, en dépit de
la température très basse qui a dominé ici en mai et juin 191 2.
Comme on ne pouvait se procurer des larves de grœcaria pendant
qu'on les élevait, on ne pouvait les comparer qu'à celles de l'as-
cendant mâle hirtarïa et à celles de l'hybride denhami, auxquelles
elles ressemblaient de très près. Il n'est pas possible d'élever
grœcaria dans le Nord de l'Angleterre, car les vents froids du
Nord les font mourir avant qu'elles puissent arriver à leur troi-
sième stade.
I^"" STADE.
Longueur finale : 5 mm.
Tète. — La tête est noire, avec les parties de la bouche un peu
plus pâles.
Corps. ■ — Il n'existe aucun développement des rayures longi-
tudinales pendant ce stade, sauf d'une manière tout à fait faible
vers la fin; ainsi, sauf les taches habituelles, le corps est entiè-
rement noir. Les bandes blanches transversales se détachent très
clairement; naturellement, elles ne sont pas réunies sur la surface
mediodorsale. Juste en dessous de chacune d'elles, sur l'empla-
cement de la future ligne suprastigmatale, on aperçoit une légère
tache blanche en dessous de laquelle, mais un peu en avant, nous
avons la grande tache blanche de la ligne stigmatale, qui, dans
quelques cas, peut être teintée de jaune. S'avançant en avant de
cette tache, est un trait blanc, léger, qui représente la ligne stig-
matale. Derrière la tache et exactement au-dessous, se trouve une
6l8 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
autre tache blanche. Ces taches plus grandes sont parfaitement
développées sur les segments du thorax, mais elles sont peu dis-
tinctes sur les derniers segments de l'abdomen. Le collier est blanc,
très distinct; il se compose d'une série de taches blanches. En
avant de la plaque anale se trouvent deux traits blancs. En des-
sous, les vraies pattes, les pattes membraneuses et le corps sont
noirs. La ligne medioven traie est représentée par quelques rares
mouchetures blanchâtres. La base des pattes porte le trait blanc
habituel. On voit ainsi que la larve ressemble notablement à celle
de hirtaria.
2^ STADE.
Longueur finale : 8,i mm.
(Il e.st bon d'indiquer ici que les hirtaria dont on se servit pour
produire cette hybridation étaient originaires de l'Angleterre, mais
les larves avec lesquelles on les a comparées venaient d'Allemagne
et provenaient de la var. hanoviensis).
Tête. — La tête et les parties de la bouche ressemblaient beau-
coup à ce qu'elles étaient au stade précédent.
Corps. — Le fond de la couleur est noir foncé, mais les rayures
longitudinales deviennent déjà claires. Dans hirtaria, les rayures
mediodorsales et subdorsales ne sont que faiblement visibles après
les bandes jaunes transversales; dans buloveci, elles se détachent
claires et blanches de chaque côté de ces bandes; il en résulte
que buloveci possède une double série d' « H » sur le dos des
premiers segments abdominaux. Sur le thorax, ces lignes sont
représentées par une série de petites taches blanchâtres, qui
peuvent apparaître également sur les derniers segments de l'ab-
domen, mais alors elles sont plus faibles. Dans hirtaria, ces taches
sont à peine visibles. Les lignes suprastigmatales sont très faibles
dans les deux; on peut les voir, en avant et en arrière de la tache;
elles se développent de bonne heure dans cette région.
Les bandes transversales sont plus nettes et plus petites que dans
hirtaria, avec une couleur jaune plus brillante. Le collier de
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 619
buloveci, au lieu d'être formé de taches jaunes plus brillantes, à
l'extrémité des rayures, est continu, car les taches sont réunies. La
plaque anale est plus foncée et n'est pas aussi solidement bâtie
que dans liirtaria. La bordure postérieure est plus pâle, et, comme
dans hirtaria, elle porte quatre verrues noires d'où partent des
poils. Les deux taches qui la précèdent, au lieu de rester distinctes,
comme dans hirtaria, prennent une forme allongée et sont plus
ou moins réunies dans buloveci.
Le long de l'emplacement de la ligne stigmatale, se trouve
une série de grandes taches jaunes, qui diffèrent beaucoup des
taches rondes de hirtaria, car elles sont en forme de poires, avec
la partie efhlée vers le haut. En dessous, et en contact avec elles,
se trouve la ligne stigmatale faible et pâle ; elle apparaît beau-
coup plus forte et nettement plus jaune en avant des taches. Les
taches sont bien développées sur le thorax, mais plus faiblement
sur les derniers segments de l'abdomen; elles sont beaucoup plus
fortes que dans hirtaria.
A la face ventrale, la larve est d'un noir foncé; cette couleur
n'est interrompue que par les lignes longitudinales et les taches
jaunes substigmatales. Les rayures du milieu du ventre res-
semblent beaucoup à celles de denhami, et sont, par conséquence,
encore un peu moins distinctes que dans zonaria; ces lignes
n'apparaissent que faiblement dans hirtaria. A la fois, dans
hirtaria et dans buloveci, il y a de légères traces de la rayure
substigmatale.
La forme se rapproche nettement plus de celle des larves du
genre Ithysia que de hirtaria.
3" STADE.
Longueur finale : 14,5 mm.
Même à l'œil nu, la larve semble maintenant de couleur plus
claire, bien que la tête ne diffère que très peu de celle de la larve
de hirtaria. Les rayures, avec leur coloration jaune, sont beaucoup
plus continues dans buloveci et les bandes jaunes se détachent
plus clairement. Dans hirtaria, sauf sur la dernière section de
620 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
chaque segment, c'est-à-dire après une bande transversale, les
rayures sont très faibles et sont presque oblitérées par le fond
voilé de noirâtre. Dans buloveci, les rayures sont tout à fait
continues, et la bordure est bien dessinée, quoiqu'elle tende à se
confondre avec la couleur fondamentale, qui est pâle sur les
surfaces centrales. Les rayures subdorsales et mediodorsales sont
légèrement plus larges; leurs centres sont plus clairs sur la der-
nière section de chaque segment dans bidovecï; c'est là aussi que
les rayures se voient le mieux dans hirlaria. La rayure supra-
stigmatale est brisée et très peu distincte. Cela provient de ce
que sa bordure se confond avec celle des rayures subdorsales et
stigmatales. Les rayures, sur le thorax, sont toutes plus ou moins
irrégulièrement brisées, ce qui donne à cette région un ton plus
pâle. Les rayures mediodorsales, à cet endroit et sur les derniers
segments, sont très régulières, bien que, sur les derniers segments,
elles soient toutes plus ou moins confondues. Le vague, sur ces
points-là, est moins marqué dans hirtaria. Sur la rayure supra-
stigmatale, la tache jaune originale se détache clairement. Le
collier est maintenant identique dans hirtaria et dans buloveci;
il est jaune et plus ou moins nettement monili forme.
La plaque anale, chez les deux, est noire, avec bordure pâle,
mais celle de buloveci est quelque peu marbrée. En avant, se
trouvent les traits jaunes habituels. Le 8^ segment porte main-
tenant les deux grandes verrues que l'on trouve dans hirtaria. La
rayure stigmatale, bien que n'étant pas continue, est marquée très
clairement dans buloveci; tout le long se trouvent les grandes
taches habituelles dont on constate la présence, même sur le thorax
et sur les derniers segments abdomuiaux. Ces taches ont une forme
beaucoup plus triangulaire que dans hirtaria; le trait jaune, en
arrière et au-dessous d'elles, fait plus clairement partie de la
rayure stigmatale; celle-ci, en effet, est assez large à cet endroit,
mais se rétrécit et se relève ensuite.
A la face ventrale, la larve est noirâtre partout, sauf, naturel-
lement, à l'endroit des taches et des rayures. Les rayures du milieu
du ventre sont claires et distinctes, et, comme dans zonaria et
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 62 I
dans denhanii, elles sont très écartées. La rayure substigmatale,
quand elle est développée, est très régulière. Au contraire, dans
hirtaria, les rayures ventrales ne sont claires que sur les dernières
sections des segments. La rayure substigmatale est tout à fait
distincte et jaune près des pattes membraneuses dans hirtaria,
mais pas dans buloveci, oh la partie médiane de toutes les rayures
est grise. Les pattes membraneuses, dans les deux, sont noirâtres,
avec, çà et là, des teintes plus pâles, mais la bordure pâle des
plaques des pattes est beaucoup plus nette dans buloveci.
Les pattes thoraciques sont noires dans les deux, mais le dessin
pâle à la base, n'est pas aussi clair dans l'hybride. L'espace entre
les pattes est pâle.
4' STADE.
Longueur finale 2,9 cm.
Tête 2 mm.
Largeur maxima 3 mm.
Tête. ■ — ■ La tête est de couleur blanche, plus ou moins tachetée
de noir. Les sclérites épicraniens sont plus pleins et plus arrondis
que dans hirtaria et les taches y ont une forme plus allongée.
Les parties de la bouche sont foncées, mais ont une bordure plus
pâle.
Corps. — Le fond de la couleur est maintenant d'un gris jau-
nâtre particulier, une couleur presque celle de certaines pierres.
Dans un certain nombre d'individus, il est nettement jaune, tandis
que, dans d'autres, il est gris avec tendance à devenir pourpre. On
retrouve toutes les rayures longitudinales, mais la bordure noire
est très brisée. Les rayures mediodorsales sont beaucoup plus
larges et plus jaunes immédiatement avant les bandes jaunes
transversales; à l'œil nu, elles semblent n'être qu'un prolongement
jaunâtre de ces lignes ayant la forme et l'apparence d'un coin.
Les rayures subdorsales sont beaucoup plus visibles. Elles
semblent onduler et atteignent leurs points les plus élevés aussitôt
après les lignes transversales et encore à mi-chemin entre elles,
622 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
mais elles sont plus larges et de couleur plus éclatante après la
première position. La ligne suprastigmatale est très irrégulicre;
une ramification s'en détache vers le milieu de chaque segment et
la réunit à la ligne stigmatale. Les rayures ont toutes une ten-
dance à se réunir par des portions détachées irrégulières de la
bordure noire, après une bande jaune et à la fin de la première
section du segment, où se trouve une mince ligne noire trans-
versale. Sur les segments du thorax, ainsi que sur les derniers de
l'abdomen, les rayures sont bien vagues, mais l'espace, entre les
deux rayures médianes, est clair, sans être toutefois aussi clair
ni aussi gris que dans hïrtaria. L'espace entre les rayures medio-
dorsales et les rayures subdorsales, exactement en avant des
bandes jaunes, est recouvert d'un noir qui n'arrive pas à se
nuancer et à se perdre dans le fond commun, ainsi que cela a lieu
dans hirtaria. Les bandes jaunes sont bien plus faibles que dans
hirtaria et pas aussi régulières. De plus, à mesure qu'elles avancent
vers l'extérieur, elles se rétrécissent. Le collier, à ce moment, se
compose simplement de petites taches jaunes à l'extrémité cies
rayures. La plaque anale est plus étroite ; sa couleur est beaucoup
plus jaune et avec des marbrures foncées beaucoup plus accen-
tuées que dans hirtaria. En avant, se trouvent les deux taches
jaunes en forme de traits, avec un petit tubercule chitinisé d'où
part un poil. Sur le 8^ segment, les deux grandes verrues noires
sont assez visibles.
La rayure stigmatale porte une bordure noire en dessus et est
assez régulière. Sur elle se trouvent de grandes taches triangulaires
dont l'angle apical arrive jusqu'à la rayure suprastigmatale. La
tache jaune de cette rayure, qui, comme dans hirtaria, a persisté
depuis le premier stade, est reliée à la rayure stigmatale aussitôt
après les taches plus grandes. L'espace qui contient les stigmates
et la surface contiguë sont noirâtres. Les stigmates eux-mêmes
sont nettement plus grands que ceux de hirtaria. La face ventrale
de la larve rappelle celle de zonaria. Les rayures du milieu du
ventre sont très larges, et leur coloration centrale est pâle ; la
bordure intérieure est faible par comparaison avec la bordure
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 623
extérieure. Cette tendance est si marquée, que les deux rayures
sont presque confondues en une seule sur les premiers segments
de l'abdomen; à d'autres endroits, les bordures intérieures tendent
même à se confondre. Les rayures substigmatales sont beaucoup
plus rapprochées des lignes médianes que dans hirtaria; elles
sont plus minces, plus ondulées et plus brisées. L'espace entre elles
et les rayures stigmatales est noir, avec de légères taches plus
pâles. Les pattes sont noires, avec des dessins plus pâles se déta-
chant beaucoup plus clairement que les bigarrures roses de
hirtaria. Les griffes sont bien plus courtes que dans cette espèce.
L'espace entre les pattes est jaune; juste à la base des pattes,
entre cette surface et la rayure stigmatale, se trouve un trait jaune
assez visible. Les pattes abdominales, nettement plus courtes que
celles de hirtaria, ont une couleur jaunâtre pâle, tachetée de noir
plus visible encore sur les plaques postérieures. Les tubercules
primaires se voient plus facilement à l'œil nu, et sont, par consé-
quent, plus grossiers que dans les larves des autres hybridations.
5^ STADE.
Longueur finale 4,8 cm.
Largeur de la tête 3,8 mm.
Largeur maxima 4,9 mm.
La larve a une longueur modérée, mais elle est beaucoup plus
grosse que celle de hirtaria; en dépit des dimensions plus grandes
de cette espèce, la tête de l'hybride est beaucoup plus grande; les
joues et les lobes épicraniens sont plus arrondis et plus pleins.
Il n'y a que peu de tendance aux dentelures. La tête a une couleur
gris jaunâtre qui devient légèrement rose sur les joues. Le tout
est bigarré de points noirs qui sont beaucoup plus gros que dans
hirtaria. Les antennes sont très pâles vers la base; mais, près du
sommet, elles sont noirâtres. Comme d'habitude, elles portent en
dessous un long poil sensitif. Les parties de la bouche,
maxillae, etc., sont d'un brun jaunâtre avec une bordure pâle.
Corps. — Le fond de la couleur est, en général, gris pur, avec
tendance au jaune dans quelques-uns, en passant par la couleur
624 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
grisâtre de la pierre. On retrouve toutes les rayures longitudinales;
mais les deux rayures mediodorsales sont les mieux indiquées.
Entre les rayures, la surface est plus ou moins pointillée de noir,
sauf dans les mdividus jaunâtres. Ces rayures, dans hirtaria, ont
une bordure nette, mais dans buloveci, la bordure est très frag-
mentaire. La coloration centrale des rayures est jaunâtre dans les
individus jaunes, mais elle a des tendances à devenir orange dans
les autres. Sur les segments du thorax et sur les premiers segments
de l'abdomen, les rayures médianes sont très bien dessinées; mais,
en arrière, elles deviennent un peu vagues. Dans toute sa longueur,
mais plus particulièrement sur les premiers et les derniers seg-
ments, la rayure subdorsale est très faible. Il en est de même pour
la rayure suprastigmatale; cependant, dans les exemplaires fon-
cés, elle est un peu plus forte que dans les individus correspondants
de hirtaria.
Les bandes transversales jaunes parfois font défaut; généra-
lement, elles sont larges mais assez courtes. Quand elles sont très
distinctes, elles sont clairement bordées de noir, et la bordure des
rayures devient plus forte. En avant de ces bandes, et quelquefois
sous une forme très concentrée, on peut voir les voiles noirs (suf-
fusions) que l'on trouve dans hirtaria ; quand ces ombres sont très
nettes, les dessins qu'elles forment se détachent très distinctement.
Lorsque les bandes font défaut, les rayures médianes sont un peu
plus larges sur les dernières sections des segments et alors la
coloration du centre de la rayure a une tendance à devenir orange.
Quelques individus, que l'on ne peut pas distinguer facilement
des larves de denhami, ont des rayures assez régulières et ne
portent pas les taches noires sur le fond de la couleur. On constate
la présence du collier, mais seulement sous forme de petites taches
jaunes à l'extrémité des diverses rayures. Les stigmates sont
grands, noirs et ovales. Ils sont entourés de jaune pâle, parti-
culièrement sur le prothorax et sur les derniers segments de
l'abdomen.
Dans toutes les larves, les deux verrues noires du 8^ segment
de l'abdomen sont très distinctes; mais jamais aussi grandes ni
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 625
aussi pointues que dans hirtaria. Les taches jaunes, sur le curieux
anneau, en forme de collerette qui vient à la suite, sont très en
évidence; elles le sont même autant que dans hirtaria. La plaque
anale est jaunâtre et fortement tachetée de noir. Son bord posté-
rieur est plus arrondi que dans hirtaria. Quelques-unes de ces
plaques, par la couleur, se rapprochent davantage de hirtaria;
alors elles sont noirâtres avec des taches jaunes. Dans ces cas, les
deux plus grandes taches qui portent des poils sont très nettes.
La ligne stigmatale est assez large, et plus ou moins distincte.
Sur elle, mais moins visibles sur les derniers segments de l'ab-
domen, se trouvent les taches jaunes triangulaires dues à grœcaria.
Exactement en avant de ces taches, comme dans hirtaria, la ligne
est large et jaune et s'abaisse un peu. A mesure que nous avançons,
elle se rétrécit et devient peu distincte, mais elle est encore assez
large en avant de la tache précédente. Elle est large et bien des-
sinée sur le thorax, quoique très brisée; elle a les mêmes carac-
tères sur les derniers segments de l'abdomen. Cette rayure ne
ressemble en rien à la rayure de hirtaria, sauf par le trait qui
précède la grande tache. Le fond de la couleur, à la surface
inférieure de la larve, est jaune terne, voilé de gris, d'une manière
irrégulière. La tache jaune au-dessous de la grande tache existe
parfois, comme dans hirtaria. La rayure substigmatale est faite
d'une masse confuse de points noirs avec des traces de jaune
comme corps de la rayure; elle est parfois plus nette au com-
mencement d'un segment. La surface, entre elle et la bande stig-
matale, est noirâtre, tachetée d'une manière irrégulière de jaune
terne; elle porte une ligne jaune claire à la base des pattes. Les
rayures du milieu du ventre sont un peu affaiblies, mais elles sont
très larges et rapprochées, avec corps (filling in) jaune crème.
Comme conséquence du rapprochement de ces rayures, la distance
entre elles et la rayure stigmatale est plus grande que dans
hirtaria.
Les pattes sont noires, avec des espaces pâles irréguliers qui
ne prennent pas un aspect pourpre rose comme dans hirtaria; les
griffes aussi sont noires. Entre les pattes, la coloration est un
40
626 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
peu pâle, et avant chaque paire se trouve, sur cette surface pâle,
une tache brunâtre triangulaire. Une tache semblable, mais plus
arrondie, est placée après les pattes. Les pattes membraneuses
sont jaunâtres légèrement teintées de rose et marbrées de noir.
Elles sont toutes plus courtes que dans hïrtaria. Les tubercules
primaires se voient facilement, mais les poils qu'ils portent sont
très faibles.
Variation des larves.
Les larves sont extrêmement variables, car elles doivent com-
biner les colorations dont elles ont hérité de liirtaria, avec la
tendance qu'a la couleur fondamentale, dans grœcaria, à passer
au jaune vif. Il en résulte, comme nous l'avons déjà indiqué, que
la gamme des couleurs est très étendue. Les rayures semblent
toujours portées à s'affaiblir, et rarement, sinon jamais, elles ne
sont dessinées aussi clairement que dans hïrtaria; mais dans
nombre de cas la coloration médiane des rayures est orange, de
même que dans cette espèce. Le dessin net, que produisent souvent
les ombres concentrées qui précèdent les bandes jaunes transver-
sales, est parfois aussi régulier que dans hïrtaria. Comme on ne
peut avoir la larve de grœcaria pour la comparaison directe des
détails secondaires, le plus qu'on peut dire, c'est que la tendance
générale de la variation se fait en s'éloignant de hïrtaria; et,
par analogie avec denhami, il est permis de conclure qu'elle se
produit dans le sens de grœcaria.
Mœurs des larves.
Les habitudes des larves grœcaria sont les mêmes que celles
de zonaria et sont dues probablement à ce que toutes les deux
demeurent sur les plantes basses, telles que la Millefeuille
{Achillea Millefolium), le lotier {Lotus corniculatus), etc. Les
habitudes de buloveci, pour se reposer, pour tomber quand il est
dérangé, etc., sont exactement les mêmes que celles de de.nhami.
I.Él'IDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 627
Il n'est donc pas nécessaire d'en reparler ici. Après s'être enterré
pour se transformer en chrysalide, bulovecï est plus porté à se
dessécher sans subir la métamorphose, dans ce climat, probable-
ment à cause de la moyenne très basse de notre température en
juin.
Chrysalides.
Les dimensions des chrysalides sont intermédiaires entre celles
des ascendants, mais plus près de grœcarïa. La forme est aussi
celle de cette espèce, car elle est courte, trapue et non allongée
comme dans hirtaria. Les ponctuations de grœcaria sont très gros-
sières, tandis que dans hirtaria elles sont très nombreuses. La
chrysalide hybride combine ces deux caractères. On ne voit aucune
trace du vaisseau dorsal.
Si on examine la chrysalide de côté, on trouve que le 3® segment
de l'abdomen est de beaucoup le plus large; à partir de ce point,
le corps décrit une courbe régulière dans les deux sens, mais il
y a une légère cassure de la courbe à l'arrière, due à l'aspect un
peu détaché des deux derniers segments, comme dans grœcaria.
Si on l'examine en dessus, on trouve aussi que le 3® segment de
l'abdomen est le plus large de tous. Le thorax se rétrécit dou-
cement à partir de là, au lieu d'avoir les côtés presque parallèles
comme dans hirtaria. Les deux épines latérales de l'armature
anale sont pareilles dans les deux; dans bitloveci, la base de
l'épine terminale est très large ; elle s'effile rapidement et se ter-
mine par deux pointes très fines.
Les enveloppes des ailes, dans biiloveci, sont plus grossières
que dans hirtaria, et, sous le rapport de la forme, en diffèrent
aussi profondément; dans hirtaria, elles sont beaucoup plus
longues ; dans buloveci, l'angle apical est beaucoup plus pointu ;
les bordures terminales et internes sont droites et tracent un angle
de 120°. Dans hirtaria, il n'y a pas d'angle, mais une courbe large
et rapide. Les enveloppes des pattes, plus plates, ne sont pas
aussi lisses que dans hirtaria; les enveloppes des antennes ne
628 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
sont pas aussi pleines ni aussi unies, mais un peu plus larges. Les
pectinations sont clairement dessinées. Les stigmates sont beau-
coup plus grands que dans hirtaria; ils sont placés dans une
dépression plus profonde et ils sont en outre plus rapprochés de
la bordure antérieure des segments, absolument comme dans
grœcaria. Leur forme diffère aussi de celle des chrysalides de
hirtaria; au lieu d'avoir une forme ovale large et régulière, ils
sont étroits et un peu plus pointus en dessous, comme dans
ffrœcaria.
Durée de la nymphose.
Des cinquante et une chrysalides obtenues cette année, une
seule prolonge la nymphose. La proportion est donc la même que
dans hirtaria d'Angleterre. Sur trente-six chrysalides grœcaria
obtenues en 1909, deux ont donné leurs papillons en 19 10, trois ont
émergé en 191 1 et quatre (2 cf et 2 q) au printemps de l'année
courante.
Imago.
On n'a pas encore obtenu le papillon d'éclosion * ; nous en
avons extrait un de l'enveloppe de la chrysalide qui ressemblait
beaucoup à un des gros Harrisoni, avec toutes les expansions de
la coloration (suffusions) supprimées. Le fond de la couleur est
d'un jaune ocreux très pâle; les lignes sont analogues à celles
de denhami. Les génitalia ont été figurés PI. D, n° 19.
* Depuis, des éclosions se sont produites à des intervalles irréguliers, pendant
le mois de décembre 191 2 et en janvier et février 1913.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 629
HYBRIDATIONS SECONDAIRES
Hybridation entre " Pœcilopsis pomonaria " et " Lycia hybr. pilzii ".
Pœcilopsis pomonaria cf x Lycia hybr. pilzii Q = hybr. brooksii.
Dans le cours des nombreuses tentatives faites pour croiser ces
formes, nous avons obtenu environ cent accouplements. Les
femelles pilzii se sont mises à pondre leurs œufs à la manière
habituelle et elles l'ont fait très librement. Les larves n'ont éclos
que dans une portée seulement et seulement au nombre de 14.
Toutes s'attaquèrent vivement à leur nourriture qui se composait
d'aubépine, et continuèrent à bien s'alimenter. Leurs habitudes,
à tous égards, étaient les mêmes que celles des larves de hunii.
Trois d'entre elles furent tuées accidentellement; les autres, res-
tées bien portantes, se sont transformées sans difficulté en chry-
salides. Tout en se nourrissant convenablement, elles sont restées
un peu en retard sur himii et pilzii.
Description de la larve.
Comme les larves, dans leurs premiers stades, ne différaient
que peu de celles de hunii, on n'en a fait aucune description
spéciale, sauf au dernier stade, où l'on peut faire une comparaison
directe entre les larves pleinement développées des deux formes.
A l'exception du développement un peu plus grand des taches
noires, les têtes des deux larves étaient exactement les mêmes.
Le fond de la couleur, sur le corps, est d'un gris ardoise, avec
des expansions de coloration plus ou moins sombres. Le corps a
exactement la même forme que dans pomonaria. Les rayures
longitudinales existent toutes, mais leur bordure est irrégulière et
630 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
beaucoup moins distincte que dans hiinii. Pratiquement, les
formes des rayures sont les mêmes dans les deux hybrides; tou-
tefois, elles sont un peu plus larges dans la forme présente et la
coloration médiane des rayures est plus pâle. Les rayures, dans
les deux, tendent à se briser aux mêmes endroits, ce qui trouble
beaucoup le parallélisme des bordures dans brooksii, particuliè-
rement sur les derniers segments de l'abdomen et sur ceux du
thorax. Le contraste, entre le fond de la couleur et la coloration
médiane des rayures, est très marqué. La rayure subdorsale, qui
est bien deux fois aussi large que dans hiinïi, n'a pas d'ordinaire
de bordure inférieure, elle peut même se trouver réunie à la rayure
suprastigmatale, qui n'est que très faiblement indiquée, sauf sur
les cinq premiers segments de l'abdomen. Toutes les bandes jaunes
transversales se ressentent fortement de l'influence de pomonaria.
Elles ont une couleur presque crème, avec un anneau jaune autour
du tubercule primaire qui se trouve sur la ligne. Ces bandes,
comme dans pomonaria^ peuvent se montrer sur les 6^ et 7® seg-
ments de l'abdomen. Le collier est exactement le même dans les
deux hybridations; il en est de même pour les deux verrues du
8" segment, des deux taches jaunes en avant de la plaque anale,
et pour la plaque elle-même.
La rayure stigmatale est très réduite comparativement à celle
de hunii, mais elle est tout aussi forte sur le thorax. De fait, sur
les segments de l'abdomen, elle n'est brillante et distincte qu'en
avant des taches jaunes et sous les stigmates. Ces taches ont
aussi leur dimension réduite et sont pareilles à celles de pomo-
naria. Les stigmates sont noirs. En dessous, la larve est d'un gris
clair; les rayures sont comme dans pomonaria, mais leur colo-
ration médiane est légèrement rosée. Les vraies pattes et les pattes
membraneuses ne présentent pas de différence.
La larve, en somme, est beaucoup plus bigarrée que dans kunii,
à cause du contraste plus accentué des couleurs. Bien qu'elle pos-
sède trois quarts de sang de pomonaria, on lui donnerait certai-
nement, si on la rencontrait à l'état sauvage dans la nature, le
nom de liïrtaria.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 63 1
Comme on pouvait s'y attendre, toute la tendance de la varia-
tion est dans le sens de pomonaria et du développement de ses
fortes colorations sombres, bien que l'une des larves ait présenté
un fond pourpre distinct, aussi foncé que dans hirtaria.
Chrysalides.
Les chrysalides ressemblent beaucoup, sous le rapport de l'as-
pect, à celles de hiinii, mais elles varient grandement de dimension.
Il y en avait trois, aussi petites que celles de -pomonaria; six
étaient de la taille de celles de pilzii et deux étaient aussi grosses
que celles de hirtaria. Elles ne montraient pas de tendance à
prolonger la nymphose; l'imago s'est formé à l'époque habituelle
et a émergé en même temps que ceux de pilzii. Les organes géni-
taux des chrysalides étaient fort défigurés et l'on attendait avec
grand intérêt l'apparition des papillons.
Imagines.
Les chrysalides ont donné six papillons; parmi les autres,
quatre, bien que vivants, n'ont pas réussi à percer la peau de la
chrysalide et ont été extraits artificiellement. L'autre chrysalide
a été laissée intacte. Parmi ceux que l'on avait extraits, un était
plus mâle que femelle et les trois autres plus femelles que mâles.
Nous décrivons en détail les six autres spécimens.
I. — Ce spécimen avait les ailes complètes et la nervation tout
à fait normale. Les ailes sont de couleur noirâtre avec des écailles
jaune ocre, plus particulièrement vers la base. On trouve une forte
bande subterminale, de couleur blanchâtre ocreuse comme celle
qu'on trouve dans les spécimens plus foncés de pilzii, mais les
dentelures disparaissent presque dans les écailles jaunes disper-
sées çà et là. Le système d'écaillés est plus fort que dans pomo-
naria cT, mais moins fort que dans pilzii cf; il ressemble for-
tement à celui de hirtaria Ç). Les ailes postérieures ressemblent
632 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
à celles de pilzii cf. Les franges de toutes les ailes ont l'aspect
rigide et hérissé particulier à hunii Q. La face est couverte d'une
épaisse pubescence, comme dans pilzii; le thorax, au lieu d'être
couvert de fourrure, est revêtu d'un mélange de fourrure normale
et de poils courts ressemblant à des écailles comme l'on voit dans
pilzii Q . La seule partie des dessins, sur le thorax, qui appartienne
à ponionaria pour la couleur, est le collier pâle. L'abdomen a
nettement l'aspect de celui d'une femelle; il est couvert de fourrure
courte, ayant l'apparence d'écaillés, comme dans pilzii Q, mais
il y a, çà et là, quelques poils plus longs, tels que ceux que l'on
voit dans pomonaria cf. Cette fourrure se trouve mêlée à quelques
écailles orange comme dans ponionaria Q.
L'oviscapte forme une saillie nette, mais, chose étrange, les
organes mâles sont également développés. Les antennes ont aussi
un aspect mélangé, mais paraissent appartenir plutôt à un mâle.
Les pectinations, dans les deux antennes, sont très irrégulières. La
gauche est femelle sur un cinquième de sa longueur, et après,
sauf le manque de régularité dans la pectination, elle est presque
mâle. La droite est presque identique, sauf que sa nature féminine
s'étend un peu plus loin; elle porte des pectinations isolées. Sur
les deux tiers de sa longueur, elle est alors comme dans le mâle
de pilzii, et dans le dernier tiers, sauf une ou deux pectinations,
elle est presque femelle.
En dessous, sauf pour les dimensions du corps et pour les
parties détachées des organes génitaux mâles, l'insecte ressemble
exactement à un pilzii Q ordinaire.
Ce spécimen est représenté sur la Planche A, 11° i, et ses génitalia
sur la PI. L, n° 36.
2. — Ce deuxième spécimen est plus petit.
Par son aspect général, il ressemble fort au premier du côté
gauche; toutefois, la bande subterminale pâle est plus large, plus
blanche et moins nettement dentelée. Les écailles sont aussi plus
fortes. Aux deux ailes on aperçoit des teintes grises, qui font
penser au fond pâle de ponionaria. Les ailes ont une frange
LÉPinOPTÉROLOGIE COMPARÉE 633
complète, et, spécialement sur les ailes postérieures, elles portent
l'ensemble des taches de pomonaria. L'aile antérieure droite est
à peu près la même, mais l'aile postérieure correspondante est
totalement différente; à l'exception de la frange elle est la même
que dans pilzii Q. Cela provient d'une modification des nervures,
qui sont plus faibles après la cellule discoïdale.
Le corps de ce spécimen est gynandromorphique d'une manière
très curieuse. Le côté droit du thorax est femelle, du type pilzïi Q,
mais le gauche a le type ordinaire mâle de pihii. L'abdomen est
presque femelle, mais l'oviscapte est dégénéré et fait saillie; le
côté droit montre des tendances mâles, nettes. La fourrure, sur
l'abdomen, a les caractères de celle d'une femelle, sa couleur se
rapproche de celle de langeï Q. L'antenne droite est mâle et res-
semble exactement à celle de pilzii cf; l'antenne gauche, sauf
quelques pectinations au tiers apical et quelques-unes encore à
d'autres endroits, est Q.
Ce spécimen est ûguré Planche A, n° 2.
3. — L'aile antérieure gauche est pareille à celle du premier
exemplaire, mais il y a moins d'écailles jaunes à la surface. Il y a
une très légère déformation des nervures 7 et 8. Les franges ont
un caractère intermédiaire entre les exemplaires i et 2. L'aile
postérieure gauche est nettement façonnée sur celle de pilzii Q,
mais la marge extérieure est légèrement ondulée et la 7* nervure
est prolongée; l'aile fait par conséquent une saillie sur ce point.
La bordure interne est légèrement ondulée aussi.
L'aile antérieure droite ressemble un peu à la gauche, mais les
nervures 7 et 8 sont plus déformées. La bordure est un peu
concave à l'extrémité de la 7® nervure et la marge est courbe,
donnant ainsi à l'aile la forme d'une faux. L'aile postérieure
droite, bien que déformée, est nettement pareille à celle de l'autre
côté, sauf pour la saillie mentionnée ci-dessus. Le thorax et l'ab-
domen sont comme dans pilzii Q, sauf que nous avons des écailles
jaunes massées au centre de la région dorsale.
Les antennes semblent être de forme intermédiaire; elles sont
634 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
parcimonieusement, mais assez régulièrement pectinées, avec des
pectinations qui ont la moitié de la longueur de celles de pilzii cf.
La base de l'antenne gauche n'a pas de pectmations, mais elle
est plus épaisse.
Nous figurons cet exemplaire Planche A, n° 3.
4. — L'aile antérieure gauche est presque celle du mâle normal,
sauf que les franges font défaut. I-.a costale ressemble à celle
de poinonaria cf, en ce qu'elle porte des écailles jaunes; elle est
pourvue de piquants comme pilsii Q. Le fond de la couleur est
nettement brun clair; il est traversé par les lignes de ptlsii cf. La
bande subterminale est ocreuse et s'étend jusqu'à l'angle anal.
Cette aile ressemble davantage à celle de hunii cf qu'à celles de
pomonaria^ de pilzïï ou de hirtaria. Sur l'aile gauche postérieure
les nervures sont très peu distinctes, et l'aile est épaissie à l'extré-
mité de la 7** nervure qui fait une saillie d'environ i mm. 5 en
dehors du contour général de l'aile qui est fortement déformée
par ce fait; la couleur en est jaune. L'aile antérieure droite a
pour modèle celle de pilzii Q ; elle a les mêmes dessins; mais,
environ 2 millimètres au delà de la cellule discoïdale jusqu'à la
6** nervure, se trouve un vide. On trouve une légère saillie à l'ex-
trémité de la 6*^ nervure. Les nervures de l'aile postérieure droite
sont un peu raccourcies; les piquants ne sont pas aussi forts; par
ailleurs, elle ressemble notablement à celles des femelles de hunii,
dont les ailes sont fort réduites.
Le corps est tout à fait celui d'une femelle et ressemble beau-
coup à celui du spécimen 3, mais le collier et les patagia portent
une fourrure plus pâle.
En dessous du corps se voit un oviscapte dégénéré, avec quelques
parties d'organes génitaux mâles.
Les antennes sont très épaisses; elles sont femelles à la base;
à part cela elles ressemblent beaucoup à celles du spécimen i, sauf
que les pectinations sont plus longues et moins nombreuses. Le
sommet de l'antenne gauche est presque Q.
L'insecte est figuré PI. A, n" 4, et ses genitalia PI. M, n" 37.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 635
5. — L'aile antérieure gauche ressemble beaucoup à l'aile
antérieure droite du n° 4. L'aile postérieure gauche ressemble fort
à l'aile droite du spécimen n" 2, bien que plus courte et plus large.
L'aile antérieure droite est longue et linéaire. La moitié basale
est d'un jaune rouillé; la partie extérieure pointue est plus épaisse
et plus noire. La costale est beaucoup plus fortement armée de
piquants que sur le côté gauche. L'aile postérieure droite res-
semble à celle du n° 2. Le corps est femelle; il ressemble de très
près à celui de pomonaria, mais les écailles sont jaunes pâles.
Les antennes sont presque femelles; celle de gauche possède
quelques pectinations mâles à un endroit où elle est plus épaisse,
c'est-à-dire à environ 2 millimètres de la base. Les deux portent
quelques pectinations près du sommet. Voir la figure PI. A, n" 5.
6. — L'aile antérieure gauche se rapproche beaucoup de l'aile
antérieure droite du n° 5, mais elle est tordue, très noire et porte
quelques écailles jaunes à la base. Elle est densement recouverte
de cils noirs. L'aile postérieure gauche semble pareille, mais elle
est plus large; elle est, cependant, trop déformée pour permettre
de saisir les détails de la structure. L'aile antérieure droite res-
semble fort à celle du côté opposé, sauf qu'elle est plus large et
plus longue. L'aile postérieure droite est également déformée et
tordue, autrement elle aurait été pareille à l'aile correspondante
du n° 3. Le corps ressemble à celui du spécimen n° 5 ; il en est
de même des antennes, sauf qu'elles sont plus épaisses.
Le spécimen est représenté PL A, n" 6, et ses organes génitaux
sur la PI. M, n° 38.
7. — Parmi ceux qui ont été extraits de la chrysalide, autant
qu'on a pu s'en assurer, le 7" spécimen ressemble au n" 3, mais
l'antenne de droite est moins fortement Q.
8 et 9. — Les deux exemplaires se rapprochent le plus des
spécimens 5 et 6.
10 — Ce dernier ressemble beaucoup au n" i.
636 LÉPIDOPTLROLOGIE COMPARÉE
Hybridation entre Lycia hirtaria et Lycia hybr. plzii.
Lycia hybride pilsii cf x Lycia hïrtana Q = (hybr. bicrrowsi).
Ce croisement a été produit maintes fois. L'an dernier, les
œufs de deux femelles se sont trouvés fécondés; néanmoins, à
l'exception d'un, ils ne produisirent que des embryons qui périrent
dans la coquille. La larve qui a réussi à éclore est morte et n'a
vécu que très peu de temps. Cette année-ci encore, on a pu obtenir
nombre de croisements qui ont produit une assez belle quantité
d'œufs fécondés, dont un pourcentage raisonnable a éclos. Les
larves furent placées sur de l'aubépme et elles l'ont attaqué vive-
ment. Elles se sont maintenues en très bonne santé et ont grandi
tout aussi rapidement que celles de l'hybridation pilzii, auxquelles
elles ressemblent beaucoup par leurs habitudes.
On a réservé la description détaillée pour le dernier stade,
étant donné que les larves ressemblaient de très près à celles de
pilzii.
Description de la larve arrivée à son complet développement.
La tête ressemble beaucoup à celle de hirtaria, mais la couleur
est d'un pourpre plus clair.
La couleur fondamentale se rapproche de celle de brooksi, mais
elle est plus jaune et pas aussi grise, dans la plupart des spéci-
mens. Elle est cependant extrêmement variable; elle peut même
devenir blanchâtre et dans quelques cas pourpre noirâtre, parti-
culièrement près des bandes transversales. Les rayures medio-
dorsales sont plus visibles que dans hirtaria; mais, bien que la
bordure soit distincte, elles ne sont pas aussi nettes. La rayure
subdorsale arrive à former une pointe et se brise sur la section
segmentale qui précède une bande transversale, tout comme dans
hirtaria. La rayure suprastigmatale ressemble de près à celle de
pilzii. Les colorations (suffusions) variées que l'on voit sur les
larves de pomonaria existent dans tous les exemplaires, à l'ex-
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 637
ception d'un très petit nombre. Les bandes transversales sont bien
dessinées et sont d'un jaune pâle. Le collier, de même que les
taches jaunes en avant de la plaque anale, sont exactement les
mêmes que dans kir t aria. Il en est de même de la plaque elle-
même et des deux forts tubercules du S*' segment.
L'espace entre les deux rayures dorsales est gris comme dans
hirtaria. La rayure stigmatale varie un peu dans le sens de
pomonaria, car elle est plus étendue, en même temps que plus
irrégulière, et la partie médiane en est plus pâle.
Une forte ombre noire apparaît en avant des taches jaunes,
sur la rayure; et sur celle-ci se détachent très nettement les stig-
mates couleur brique et non point noirs comme dans -pomonaria
ou pilzii.
A la face ventrale, la larve suit pilzii de plus près que sur
d'autres points, mais les vraies pattes et les pattes membraneuses,
sauf qu'elles ont une teinte plus claire, sont pareilles à celles de
hirtaria. Par leur forme, les larves sont semblables à celles de
pilzii, mais quelques-unes sont un peu plus longues et plus grosses.
Elles ne varient, comme on l'a dit déjà, que sous le rapport de
la coloration, les autres points étant très stables.
Chrysalides.
Par leur aspect, à première vue les chrysalides ressemblent
beaucoup à celles de hirtaria. On est frappé tout de suite par la
grande variation des dimensions : la longueur variant de 13 à
18 millimètres. Les enveloppes des ailes sont très faibles et
déformées; à en juger par là, les imagines devront être gynan-
dromorphes * : cette supposition trouve sa confirmation dans la
nature mélangée des organes génitaux, qui paraissent, le plus
souvent, plus femelles que mâles.
Sans une seule exception, tous les imagines sont maintenant
complètement formés, mais n'ont pas encore émergé *.
* Ces imagines ont émergé en février 1913 ; leurs organes sexuels sont parfai-
tement développés, malgré la distorsion des genitalia observée dans les chrysalides.
638 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Pœcilopsis hybride hunii cf x Lycia hirtaria Q = (hybr. hidlt).
Ce croisement est aussi facile à obtenir que le précédent, mais
il donne rarement des œufs fécondés ; les premiers obtenus l'ont
été au printemps de cette année. Un petit nombre seulement ont
réussi à éclore. Quand on les a placées sur la plante nourricière
{Cratœgus oxyacantha), les jeunes larves se sont développées tout
aussi rapidement que celles de l'hybridation précédente et se sont
également maintenues en bonne santé.
Comme il n'y a que très peu de différence sous tous les rapports
entre les larves et les chrysalides de cette forme et celles de la
dernière, il serait peu utile de répéter les descriptions.
îthysïa hybr. harrisonï cf x Lycia hirtaria Q = (hybr. goodwini).
Ce croisement est très facile à obtenir ; il a été produit des
vingtaines de fois. La femelle hirtaria a rarement pondu plus
d'une demi-douzaine d'œufs, et, en général, aucun n'est fécondé.
Un œuf, déposé au mois d'avril 1910, a éclos, mais la larve est
morte aussitôt. Toutes les tentatives faites depuis pour renouveler
ce succès ont échoué. La larve était exactement la même que celle
d'un hirtaria normal.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 639
REMARQUES POUR CONCLURE
Dans le cours des expériences précédentes, nous avons observé
de nombreux faits intéressants; quelques-uns sont si importants
que nous leur accordons ici une attention particulière.
Les voici :
1. — La grande force physique des larves.
2. — Les variations sous le rapport de la stérilité dans les
différents hybrides primaires élevés.
3. — La prédominance apparente des caractères de zonarïa
et de grœcaria dans les produits.
4. — Lidépendamment de ce dernier point, l'influence toujours
dominante des mâles pour déterminer l'aspect des hybrides.
5. — • Le dégoût des larves hybrides pour certaines plantes
nourricières telles que la Millefeuille {Achillca Millefoluim),
le Trèfle, etc., c'est-à-dire les plantes nourricières du groupe
Ithysia.
6. — L'impuissance à produire des femelles, observée dans
certains croisements.
7. — La nature gynandromorphique de certaines des hybri-
dations secondaires.
A. — Force des larves et stérilité des croisements.
Les deux premiers points seront traités en même temps, non
point parce qu'ils ont des rapports spéciaux, mais à cause de la
lumière que ces deux points combinés jettent sur l'origine et la
fixité des espèces. Les expériences exposées ci-dessus diffèrent
de la plupart de celles qui ont été faites par d'autres observateurs,
par le fait que jusqu'ici on s'était occupé d'espèces très rap-
prochées les unes des autres au point de vue de la force; tandis
640 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
que, dans nos expériences, plusieurs des croisements produits
l'ont été à l'aide de parents différant énormément à cet égard.
Par exemple, les espèces du genre Ithysia sont extrêmement
délicates et meurent, sans raison apparente, dans des conditions
où les espèces des genres Lycia et Pœcilopsis, à l'exception
peut-être de l'espèce lapponaria, conservent une santé robuste.
Ceci ne s'applique pas seulement aux conditions artificielles;
/. zonaria montre la même faiblesse à l'état de nature et un grand
nombre de chenilles meurent juste au moment où elles arrivent
à leur pleine croissance. Dans mes expériences, le résultat constant
a été que, dans tous les cas où les croisements se sont produits
entre un individu choisi parmi les genres les plus vigoureux et
un autre du groupe Ithysia, au lieu d'avoir des larves hybrides
aussi faibles que le membre le plus faible, ou bien, comme on
aurait pu s'y attendre d'après leur origine hybride, plus faible
que celui-ci, elles étaient aussi fortes que le parent le plus fort.
En d'autres termes, la force prédomine. Non seulement il en est
ainsi; mais, quand on croise la-pponaria et zonaria, qui ne sont
remarquables ni l'un ni l'autre pour la force, — bien que, à mon
avis, lapponaria soit le plus fort, — la vigueur des larves semble
être cumulative, c'est-à-dire que les larves hybrides sont bien plus
robustes que celles de l'un ou de l'autre parent. Considérons les
effets de cette loi pour le cas des espèces dans les conditions
naturelles. Supposons qu'une espèce produise, comme aberration
de hasard, une forme un peu plus vigoureuse qu'elle-même à l'état
de larve ou dans n'importe quelle autre phase. Il est clair qu'un
accouplement, entre le type et l'aberration, aurait pour résultat, en
admettant que la force prédomine, un rejeton beaucoup plus
vigoureux que le type de l'espèce et plus susceptible, par con-
séquent, de fournir les parents de la génération suivante. Il n'est
que juste de conclure que, allant de pair avec l'acquisition de
la force de l'aberration, nous avons la reproduction de son aspect
extérieur. La production d'imaginés ressemblant à la forme
nouvelle, dans nombre de cas, serait petite; mais si, comme on
l'a admis, la robustesse de l'aberration et ses autres caractères
LEPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
641
sont des caractères prédominants, mendéliens, lOO % de la
descendance se présenteraient, à l'œil, comme des formes dis-
tinctes de la forme typique. Ainsi, si nous écrivons S pour repré-
senter l'aberration, en indiquant par là que sa force et les autres
traits sont prédominants, et W pour le type, avec force, etc.,
récessives, le tableau suivant indique le résultat d'un accouplement
entre l'aberration et le type et les produits consécutifs de la
première génération ou génération F^, et ainsi de suite pour les
générations F2, F3.
P >- (prédominant) S x W (récessif)
Fx— >-
SS
(produit
prédominant)
->- SS
s w (hétérozygote avec l'aspect de S)
SW
ws
hétérozygote ayant l'aspect de S
ww
w w
SIS SlW WlS WIW
comme précédemment
— >- SS SS ww ww
(Races pures) (Races pures) (Races pures) (Races pures)
Nous avons ainsi obtenu une lignée ininterrompue d'individus
S S de race pure. Cependant, comme nous avons admis que la
forme nouvelle était la plus forte, il est clair qu'elle doit tendre
à augmenter en nombre. D'une façon tout aussi nette, nous
pouvons voir que le nombre d'individus de la forme type doit
diminuer. En outre, l'alternative suivante devrait se produire :
ou bien la forme primitive sera totalement submergée et s'éva-
nouira, nous laissant la forme nouvelle à sa place, ou bien, les
deux survivraient et la forme typique se retirera dans des loca-
lités où l'effort de la lutte, avec des formes supérieures, sera
41
642 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
moins âpre, et y subsistera à titre de forme ou d'espèce localisée
et rare. Nous voyons un fait analogue à celui-là se produire sous
nos yeux dans le Nord de l'Angleterre où, graduellement,
Amphidasis betularia est remplacé par son aberration Double-
dayaria; déjà dans le Comté de Durham, on ne trouve pas de
trace de la forme typique. Un exemple du second état de choses
se montre dans le trio des espèces Larentïa aiititmnalis, Lar.
sordidata et Lar. ruherata. Les deux premières, en évoluant, se
sont éloignées de la dernière, grâce à leur force et à leurs qualités
d'adaptation, qui leur permettent une existence prolongée à l'état
de larve à une époque où les périodes de chaleur estivale vont
constamment en diminuant. L'évolution de la première est déter-
minée par la robustesse de l'embryon dans l'œuf; l'embryon
passe en effet l'hiver dans l'œuf. L'autre réussit, grâce au pouvoir
qu'elle a acquis de continuer à vivre à l'état de larve en cocon au
plus fort de l'hiver, et de réussir ensuite à se transformer en
chrysalide. Que Lar. riibcrata soit la forme la plus ancienne, cela
se démontre par sa rareté, et la discontinuité, en même temps que
l'étendue, de sa distribution. Pour en revenir aux espèces dont
nous sommes en train de nous occuper, je considère le groupe
Lycia Pœcilopsis, dans son ensemble, comme étant la lignée la
plus forte, et /. zonaria, /. alpina et les autres Ithysiœ comme
étant des formes isolées et plus faibles, incapables de rivaliser
avec les autres dans des conditions semblables et dans des
localités identiques. Elles ont donc choisi les localités des
montagnes et celles du bord de la mer, de même que l'ont fait
tant de plantes qui, dans la bataille de la vie, ont succombé en
présence de voisins plus robustes. Là, elles se sont plus ou moins
aidaptées et se sont spécialisées de toutes les manières, pour
résister aux attaques de leurs ennemis.
Or, si nous admettons que les formes spécialisées ont évolué,
et que, à la fois, elles et la forme primitive ont persisté, la question
que nous allons nous poser est de savoir ce qui les a séparées au
point que chacune d'elles ait droit d'être considérée comme une
espèce. En même temps qu'une différence d'aspect dans la forme
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 643
nouvelle, il devrait se produire une différence physiologique de
plus en plus prononcée, laquelle différence, à la fin, se manifeste-
rait par une stérilité légère mais grandissante dans les croisements
produits entre les deux formes, et finalement, dans l'impossibilité
de combiner les caractères physiologiques des parents, entraînant
la stérilité presque totale des produits. On trouve un exemple du
premier cas, en même temps qu'un manque d'inclination à s'ac-
coupler, dans Pieris napi, forme typique, et sa variété alpine
bryonicB.
Si ces suppositions sont vraies, le degré de stérilité, dans la
descendance des divers croisements, devrait être une pierre de
touche certaine de la divergence physiologique des parents ; si nous
pouvons, à d'autres sources, trouver des preuves qui corroborent
cette divergence, nous pouvons par là prouver indirectement que
nos théories sur l'origine des espèces sont justifiées, pour ne pas
dire davantage. Quels faits révèlent donc nos expériences? Nous
avons vu que les hybridations entre Pœcilopsis et Lycia sont suffi-
samment fécondes, alors que celles produites, par croisement, entre
Pœcilopsis et Ithysia, ou bien entre Lycia et Ithysia, sont pratique-
ment stériles. Cette stérilité n'est pas le résultat du gynandro-
morphisme dans l'un ou l'autre sexe, car, un examen anatomique
au moyen du microscope montre que les organes génitaux des
deux sexes sont parfaitement formés. En d'autres termes, la
stérilité est due à l'impossibilité d'amener une fusion, dans l'in-
dividu hybride, de manière à produire des germes capables de
remplir leurs fonctions. Nous sommes ainsi amenés à la conclu-
sion que Lycia et Pœcilopsis ne sont séparés, dans le temps, que
par une courte période en tant que genres, tandis que Lycia a
été depuis longtemps séparé de Ithysïa, et il en a été de même
pour Pœcilopsis. Ces faits, nous les constatons facilement d'une
autre manière en étudiant la structure des larves; ou encore,
indépendamment des caractères anatomiques, en observant la
filiation génétique des couleurs chez les imagines, car nous avons,
en passant de Ithysia il. zonaria étant pris comme type) à Pœci-
lopsis, par l'intermédiaire de Lycia, un passage du blanc au rouge
644 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
par l'intermédiaire du jaune. L'on voit ainsi que la période de
séparation entre hirtaria et zonaria a été très longue. En dépit
du fait que hirtaria possède une femelle pourvue d'ailes, je con-
clus, de la coloration de l'adulte, de la couleur et de la structure
de la larve, que zonaria, par plusieurs de ses caractères, mais non
par tous, ressemble davantage à la forme ancestrale, c'est-à-dire
que, d'après la phyllogénie, zonaria est la forme la plus ancienne.
Cette assertion se trouve confirmée par l'apparition sporadique
de larves grises, parmi les larves hautement spécialisées de
hirtaria, de lapponaria, de rachètes et de pomonaria. Néanmoins,
il ne faut pas en conclure que zonaria doive être considéré comme
un type primitif, car on peut facilement prouver qu'il est lui-
même spécialisé à d'autres égards. Pour n'en donner qu'un
exemple, les bandes transversales blanches de toutes les espèces,
dans les premiers stades de la larve, ne sont point la propriété
exclusive de ce groupe un peu compact. On les retrouve dans
d'autres membres de la famille, par exemple dans Boarmia
crepuscularia, Selenia lunaria, etc. Or, zonaria perd ces lignes
de bonne heure, tandis que, dans pomonaria et dans hirtaria,
elles persistent jusqu'à la fin. Il est donc juste de conclure que
la larve qui les a perdues est, à ce point de vue, la forme la plus
spécialisée.
Enfin, on verra que /. italica et L. hirtaria, phylogénétiquement
séparés depuis plus longtemps, se rapprochent par leur aspect
extérieur, mais non au point de vue physiologique, plus que ne
le font les genres Lycïa et Pœcilopsis.
B. — Prédominance apparente de zonaria.
Si nous considérons les imagines et les larves des hybridations,
nous sommes frappés par la grande influence que zonaria semble
exercer dans celles où il joue un rôle. Il en est de même de
grœcaria dans l'unique hybridation où elle a joué un rôle. Pour-
quoi en est-il ainsi ? Quel avantage zonaria, forme apparemment
plus faible, possède-t-il donc ? Comme nous l'avons vu plus haut,
par les couleurs de l'imago et de la larve, zonaria se rapproche
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 645
davantage de la forme ancestrale; incidemment, rappelons que
hirtaria et pomonaria semblent avoir produit quelquefois des
larves grises. C'est précisément par ces points, où zonaria se rap-
proche le plus de l'ancêtre phylogénétique, et, par suite, commun
à toutes les formes, que les hybrides se rapprochent de zonaria;
c'est-à-dire qu'il semble exister, à l'état latent, dans hirtaria et
dans les autres, des caractères communs qui reparaissent une fois
de plus dans l'hybride, du fait qu'ils persistent à exister dans
zonaria. On a donc le droit d'affirmer que si, dans hirtaria^ lappo-
naria et pomonaria, nous arrivions à trouver un seul caractère qui
se rapprochât de la forme ancestrale plus que dans zonaria, ce
caractère devrait se trouver reproduit dans l'hybride. Nous avons
précisément un caractère de cette nature dans les chrysalides, et à
un degré moindre dans les bandes transversales des larves. Les
chrysalides de hirtaria, de lapponaria et de pomonaria ont la
couleur brun rouge ordinaire, tandis que dans zonaria, elles ont
une teinte brun jaune spécialisée. Les hybrides suivent hirtaria, etc.
Nos assertions se trouvent donc justifiées. La prédominance
apparente de zonaria est réduite à la reproduction des caractères
de l'ancêtre, plus fortement marquée de nos jours dans zonaria
que dans hirtaria, etc.
Si cela est vrai, quand on croise hirtaria et pomonaria, le pro-
duit devra se rapprocher de hirtaria plus que de pomonaria; il
en est en effet ainsi; car, quand j'ai présenté des larves ou des
imagines de hunii ou de pilzii à des amis, ils les ont toujours pris
pour des aberrations de hirtaria.
L'espèce la plus ancienne, au point de vue phylogénétique,
semblera donc posséder toujours l'influence prédominante; ou,
pour l'exprimer en d'autres termes, quand on la fait entrer dans
une hybridation, elle paraîtra retenir ses caractères plus long-
temps.
En outre, tous les hybrides à la production desquels zonaria
a contribué, ont paru avoir les habitudes de zonaria, tant à l'état
de larves qu'à l'état d'imaginés; or, ceci est principalement une
question de structure. Ils sont en effet, sous ce rapport, un moyen
646 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
terme entre les deux parents. Si nous prenons les larves pour
exemple, nous pouvons dire que les fausses pattes sont plus courtes
dans denhami que dans hirlaria. Les larves auront donc une ten-
dance plus grande, à se laisser tomber et à agir comme celles de
zonaria. Tl en est de même pour les autres points.
C. — Influence supérieure du mâle.
Dans ce groupe, cette influence ne s'explique pas facilement.
Il est commode de dire, avec d'autres observateurs, que le mâle
possède, à un plus haut degré, la force conservatrice, et que, par
conséquent, il retiendra, en plus grand nombre, les caractères
déterminants de l'ancêtre; cela reviendrait à dire que nous
devrions avoir un produit se rapprochant davantage du type
originel, et ce n'est point le cas. Dans bien des cas c'est la femelle
qui se rapproche le plus de la souche ancestrale, et alors un
rapprochement vers le mâle est un éloignement de l'ancêtre
commun. On peut seulement dire que c'est une loi mise en évidence
par l'expérience et conhrmée par les résultats de toutes les expé-
riences semblables.
D. — Dégoût pour les plantes nourricières de Ithysia.
Ainsi que nous l'avons démontré plus haut, le groupe Ithysia
a été, dans un passé lointain, supplanté et chassé de ses antiques
retraites par le groupe plus vigoureux de Lycia. Chassés des
lieux boisés, les Ithysia durent d'abord se plier à se nourrir de
quelques arbustes bas, de nature peu différente de ceux auxquels
ils étaient autrefois habitués. Des plantes de ce genre, ils les trou-
vaient dans les espèces naines des genres Rosa et Salix, par
exemple Rosa spinosissima, Salix repens. Il s'est produit petit
à petit une transition graduelle, mais non complète, de ces plantes
à Achillea, Lotus, Artemisia et autres plantes semblables. Il y a
donc actuellement une tendance, des deux côtés, à se nourrir d'au-
bépine, etc., c'est pourquoi cette nourriture est adoptée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 647
E. — Détermination du sexe dans les hybrides.
Quand on examine la proportion des sexes obtenus dans les
divers hybrides, on peut noter une série remarquable de phéno-
mènes. Quatre des croisements :
Lycïa hirtaria cf x Ithysia zonaria Q = hybr. denhami;
Pœcilopsis lapponaria cf x /. zonaria Q = hybr. smalhnani;
Pœcilopsis pomonaria cf x /. zonaria Q = hybr. helenœ,
Lycia hirtaria cf x /. grœcaria Q = hybr. bidoveci;
ne produisent pas de femelles. Ce résultat n'a été modifié qu'ex-
ceptionnellement pour les deux croisements du milieu.
Deux d'entre eux :
P. poni.onar2a çS x L. hirtaria Q ^ hybr. hwni;
L. hirtaria (S x P. pomonaria Q = hybr. pilzii;
donnent des sexes approximativement en nombre égal.
Mais deux autres :
/. zonaria cf x P. pomonaria Q = hybr. langei;
I. zonaria cf x /.. hirtaria Q = hybr. Harrïsoni;
donnent un excédent de femelles.
Finalement, la seule hybridation secondaire obtenue jusqu'ici :
P. pomonaria cf x Z. hybr. pilzii Q = hybr. brooksi, produit des
spécimens infailliblement gynandromorphes. On se pose tout de
suite la question : pourquoi en est-il ainsi? Il est bien clair qu'on
ne peut donner que peu de preuves, et pas de preuves absolues,
pour démontrer ou pour combattre telle ou telle théorie. La
prédominance du sexe masculin, dans les quatre premiers croise-
ments, et la proportion des femelles dans le troisième groupe,
nous font songer à une explication simple d'après les théories
de Mendel, mais la seule explication simple, basée sur la loi de
Mendel, contient un grave défaut. Nous la donnerons cependant
le moment venu.
648 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
Considérons l'absence de femelles dans les quatre premiers
cas. On a tout de suite l'idée que, comme /. zonaria joue un rôle
dans trois, c'est à la femelle de cette espèce qu'il faut attribuer
l'échec constaté. Le seul point de différence que l'on remarque
dans cette forme, c'est la grosseur exceptionnelle de l'œuf, qui
a un volume supérieur à ceux des œufs des autres espèces. Mais
pourquoi cette différence doit-elle affecter le sexe féminin seu-
lement, il est difficile de le voir; heureusement, l'on peut produire
la preuve directe, de deux manières différentes, qu'il ne s'exerce
pas d'action de ce genre par rapport aux femelles. En considérant
le cas de l'hybride denhamï {Jiirtarïa cf x zonaria q), qui est, il
est vrai, le croisement produisant accidentellement des œufs non
fécondés, c'est-à-dire des œufs qui ne se développent pas du tout,
l'expérience directe montre que, dans des conditions favorables,
tous les œufs provenant de quelques femelles arrivent à éclore, et
pourtant il n'y a pas production de femelles. En second lieu, si
l'on remplace le facteur /. zonaria par /. grœ caria — espèce très
apparentée à zonaria, ainsi qu'on l'a montré précédemment, mais
dont les œufs ne se distinguent pas de ceux de hirtaria, — ici
encore, on n'obtient que des mâles. Dans les deux croisements
que nous avons faits, tous les œufs cependant ont éclos. Pour
montrer que hirtaria cf n'est pas, au premier chef, responsable
de ces faits, disons, en passant, qu'on peut le voir par les croi-
sements 2 et 3, dans lesquels il ne joue aucun rôle, et pourtant
ces croisements, dans les circonstances ordinaires, ne produisent
pas de femelles.
On peut dire alors que l'impossibilité (due à la présence de
deux espèces) de synchroniser les changements embryonnaires,
provenant des différences dans les étapes nécessaires pour pro-
duire deux femelles aussi différentes que zonaria Q et hirtaria g,
en est la cause. A première vue, cela est confirmé par l'observation
que ce croisement, très souvent, produit des œufs dont les larves
se développent jusqu'à un certain degré, mais ne réussissent pas
ensuite à éclore; cependant cette assertion est contredite par la
série d'expériences détaillées ci-dessus, et aussi par le fait qu'un
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 649
croisement de pomonaria (S normal avec zonaria Q également
normal, ne donne pas de femelles, en dépit du fait que les diffé-
rences de structure de zonaria Q et de pomonaria Q ne sont
pourtant que petites. Il ne se produit pas non plus aucune entrave
de ce genre pour tous les croisements réciproques, ni dans les
hybridations Lycia-Pœcilopsis.
Nous arrivons maintenant à des théories basées sur des diffé-
rences cytologiques possibles dans les œufs et les spermatozoïdes.
On peut ramener toutes ces théories à deux suppositions :
1. — Nous pouvons admettre une différence de dimension entre
les spermatozoïdes destinés à produire des mâles et ceux destinés
à donner des femelles.
2. — Nous pouvons avoir une différence entre l'état des chro-
mosomes des spermatozoïdes produisant des mâles et celui des
spermatozoïdes produisant des femelles, ainsi qu'on l'a nettement
vu pour d'autres insectes (JProtenor belfragï) ; cette condition peut
varier dans les deux groupes que nous étudions, et ainsi, par
croisement, donner lieu aux phénomènes constatés.
Dans le premier cas, la condition supposée est mécanique, elle
revient à ceci, que les spermatozoïdes portant le sexe masculin
sont petits et capables, par conséquent, de pénétrer par le micro-
pyle des œufs; au contraire, il peut arriver que les spermatozoïdes
portant le sexe féminin soient trop gros et, par suite, incapables
de pénétrer dans un œuf pondu par un très petit insecte. En ce
cas, l'énorme excès de spermatozoïdes masquerait le fait que
quelques-uns d'entre eux ont été impuissants. Il n'a pas été fait
d'expériences pour démontrer ou détruire cette théorie, mais il
serait possible que le fait que les croisements hirtaria-pomonaria,
dans lesquels nous trouvons la même inégalité de grosseur, pro-
duisent des femelles ait quelque importance pour la question.
Dans le cas de la deuxième supposition, il est préférable de ne
pas formuler d'hypothèses en attendant les résultats d'une série
de recherches approfondies quant aux conditions cytologiques des
œufs et des spermatozoïdes de toutes les espèces et hybridations,
650 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
recherches qui se poursuivent actuellement. Les résultats seront
publiés ultérieurement.
Enfin, nous arrivons à une explication des faits d'après les
attrayantes, mais défectueuses théories de Mendel.
Ainsi que je l'ai déjà indiqué, L. hiriaria, P. pomonaria et
P. lapponaria forment un groupe compact, tandis que /. zonaria,
I. grœcaria, I. italica et /. alpina en forment un autre tout aussi
naturel.
Pour expliquer les faits, supposons que les cellules du germe
des mâles du premier groupe soient homodynames, par rapport
au sexe, et portent simplement le sexe mascuHn, tandis que les
femelles sont hétérodynames sous le même rapport, avec le sexe
féminin prédominant.
Au contraire, pour le second groupe, on devra admettre que
les mêmes conditions seront renversées, c'est-à-dire que les mâles
sont hétérodynames et les femelles homodynames par rapport
au sexe masculin, le caractère masculin étant de nouveau récessif.
En résumé :
Lycia hiriaria cf 1 , , , ,
/ sont représentes comme cfo avec
Pœcilopsis lapponaria cf > , .. , . ^
\ caractères mascuims récessifs.
P. pomonaria cf J
Lycia hiriaria Q \
P. lapponaria Q > sont cfQ
P. pomonaria Q )
/. zonaria cf \
I. grœcana çS f ^^^^^ ^ f caractères féminins
/. alpina (S 1 ï prédominants.
/. italica cf ' \
I. zonaria Q
I. alpina Ç)
/. italica Q
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 65 I
C'est là le seul arrangement mendélien simple et possible, qui
explique tous les faits; mais, ainsi que nous venons de le dire, il
est défectueux. Si le caractère féminin prédomine, les zygotes de
constitution d' Q devraient avoir l'aspect de femelles, et les
zygotes cf Cf devraient être mâles, ce qui est contraire à ce que
nous avons admis ci-dessus. M. le professeur R. C. Punnett dit
que, si nous admettons une ségrégation du plasma germinatif
d'avec le somatoplasme dans les Ithysia, on peut imaginer un
dispositif produisant un corps de femelle avec des germes de la
constitution cf (S, et de même ainsi de suite pour l'autre défaut.
En admettant que l'arrangement ci-dessus soit possible *, consi-
dérons l'effet d'un croisement de mâle zonana avec une femelle
hirtaria; nous aurions dû produire, puisque les caractères féminins
sont prédominants, des femelles du type Q Q et du type cf Q ,
mais des mâles seulement de la forme cfcf, soit, d'après le dia-
gramme qui suit :
CfQ X CfQ
9 Q g cf cf Q cfcf
~ ~ "^~"' ~ '' mâles,
tous femelles.
En d'autres termes, nous devrions avoir des femelles dans la
proportion de 3/1 ; ceci s'accorde directement avec les résultats
des expériences, car on obtient des femelles en excès. Cependant
on ne peut pas compter sur des chiffres exacts, car les larves de
femelles sont les dernières à atteindre leur complet développe-
* Il est bien peu probable qu'il puisse exister dans la forme grossière que
nous présentons ci-dessus; nous espérons, cependant, que les résultats de
l'examen cytologique dont nous avons déjà fait mention, montreront que des
phénomènes comparables à ceux fournis par ce schéma sont justement ceux
auxquels nous devrions nous attendre.
652 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
ment; et, comme les dernières larves sont toujours attaquées par
une maladie infectieuse mortelle, il y a donc une mortalité plus
grande parmi elles, ce qui tend à rétablir l'équilibre des sexes.
Pour deux cas, on a noté les résultats suivants :
1. — Zonaria cf x fonionaria Q ont donné 43 chrysalides pro-
duisant 28 g et 15 cf.
2. — Zonaria cf x hirtaria Q ont produit 71 chrysalides don-
nant 51 Q et 20 cf.
A en juger par les doubles de M. Mera, zonaria cf x lapfo-
naria Q donnent probablement un excès semblable de Q.
Considérons maintenant le croisement hirtaria cf x zonaria Q ;
le produit devrait être de la nature cfcf, ce qu'il est en réalité.
Il devrait en être de même pour les croisements entre deux
espèces quelconques, choisies une dans chacun des deux groupes;
les faits observés sont en effet d'accord.
Un croisement entre deux espèces du même groupe devrait nous
donner des mâles de constitution cfo' et des femelles du type Qcf
en nombre approximativement égal, ce qui a été trouvé exact pour
les croisements réciproques entre hirtaria et fonionaria dans les
limites d'erreur que comporte une expérience.
Il ne reste plus à discuter que le fait curieux, qu'une sélection
très prolongée *, dans la race de pomonaria, de lapponaria et de
zonaria, avant le croisement, produit, dans de rares circonstances,
quelques femelles. La seule explication que l'on puisse fournir,
c'est que, une telle manière d'agir tend à ramener exceptionnel-
lement l'une ou l'autre des espèces à son état primitif, et comme
elles sont toutes tirées de la même forme ancestrale, les caractères
qui déterminent le sexe devraient être de même nature que entre
deux membres de la même espèce; par conséquent, il devrait donc
* Le mot « inbreeding » qui est traduit ici par « sélection » veut dire « repro-
duction répétée dans la même famille (entre parents) », c'est donc une sélection
bien spécialisée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 653
en résulter des femelles. Que la sélection * dans la race dérange
en quelque sorte l'équilibre des sexes, c'est un fait bien connu;
personnellement, je ne l'ai observé que pour Zonosoma orbicu-
laria dont la race, fortement sélectionnée *, ne produisit que des
femelles.
On doit noter cependant que, à quelque degré que l'on ait
poussé la sélection * pour hirtaria, son croisement avec zonaria
femelle n'a jamais produit une seule femelle.
F. — Gynandromorphisme des hybridations secondaires.
L'examen anatomique de plusieurs milliers d'hybrides pri-
maires a révélé ce fait que, sauf pour un seul spécimen, qui était
nettement gynandromorphe, tous les imagines étaient parfaite-
ment mâles ou parfaitement femelles. Dans aucun cas, il n'y avait
la moindre trace du mélange des organes sexuels comme on le voit
dans la femelle de Smerinthus hybrid. hy bridas. Pourtant, dans
le cas de 10 hybrides secondaires et d'environ 50 chrysalides de
nature semblable, toutes, sans exception, sont gynandromorphes.
Pourquoi cette différence? La proportion, dans les hybrides pri-
maires, ne diffère pas de ce que l'on trouve dans les espèces pures.
En rapport avec leur origine hybride, on peut remarquer une
dégénérescence marquée dans les œufs produits par les femelles
hybrides, et ceci est probablement accompagné d'une tendance
analogue dans les spermatozoïdes des mâles. Les hybrides secon-
daires, produits eux-mêmes par des germes défectueux, doivent
accentuer la perturbation des produits sexuels. Il a été remarqué
qu'une impuissance sexuelle se manifeste, chez beaucoup d'ani-
maux, par le développement des caractères secondaires du sexe
opposé. Ces phénomènes, nous pouvons les observer dans le
cas de poules qui ne sont plus en état de pondre, des chats et
autres animaux que l'on a châtrés. Il est donc tout naturel de
* Voir la note page 652.
654 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
supposer qu'une perturbation analogue, bien que produite d'une
manière absolument différente, dans les produits sexuels de ces
hybrides, amène le développement d'un mélange des sexes à un
degré aussi extraordianre qu'on le voit dans l'hybridation
brooksi.
Il est presque certain que cette explication répond aux faits
réels.
Fin.
Je dois mes plus vifs remerciements à MM. Denham, Brooks,
Smallman, Burrows et Hull, en Angleterre; à M. E. Lange, de
Freiberg, Saxe; à M. Antoine Bulovec (de Laibach, Autriche),
pour m'avoir fourni les matériaux qui ont rendu mes expériences
possibles. On remarquera que j'ai reconnu ce concours en donnant
leurs noms aux hybrides produits.
.2|
[Hybrid.
hutoveci
(Harrison)]
1
1 ' 1
1
1
1 j 1 1 1
1 1
1
1
1
1 1 I
i
•2.-5§
1
1
1
1
1 1
1
1
1
1
1
1
1
O
1
Ithysia
hybrid.
langei
*
#
1
*
* *
#
*
1
:*
*
1 1
-es
*
*
1
*
#
# # *
1
1
1 1
Fi
1
#
*
#
1
1
1 1
1
1
1
lïl
1 #
1
#
#
#
1
*
*
1
1
Pœci'opsis
hybrid.
hunii
#
*
1
*
*
#
*
1
1
#
*
*
ra
1
#
#
*
1
1
1
#
#
1
1
1 ! 1
1
1
1
1
1
1
1 1
«•S
•s g
■d s 5
• 'S'c
.■2 2
I
*
+
*
#
*
*
*
1 1
II
*
1
1
I
.■2§î
ses
1
1
1
1
^
1
1
1
1
II
l'-Sl
«^1
I
1
"S"
*
*
*
*
1
*
#
1
1
I
q
s'il
-El
*
33 s 5ï
#
1
=|5
1
I
1/
O/
2|
•2.2
ss ^
§■«
^ 2
il S
il.
•S "3
^ Xi
&■«
-2 e
»H.2
■2-2
§=2
^1
e3 S
SU
Kl
1^
•■~ -o 5s ?j= î:
•2 ■=' '5
•£ ï'^S
.«■=" 2
-Iti
EXPLICATION DES PLANCHES
Publiées dans le Volume VII
des Etudes de Lépidoptêrologie comparée.
PLANCHE CLXI.
N°' 1564. Arhodia Lasiocamparia ç^, Guenéc {Sp. G., n« 288; p. 185,
186). Australie; ex collection Guenée.
1565 ) Arhodia Retect ARIA cf et Q, Walker. Moreton-Bay; ex
1566 ) collection Guenée.
1567. Sarcinodes Carnearia, Guenée {Sp. 6^., n" 291 ; p. 188, 189).
Inde centrale; typicum spécimen.
1568. Sarcinodes Vultuaria, Guenée {Sp. G., \\° 292; p. i8g).
Bornéo ; typicum spécimen.
1569. Hybride cT de NvssiA Lapponaria (S x Nyssia Zoxaria g
{Smallmant^ Harr.).
1570. Hybride <3 de Nyssia Pomonaria cf x Nyssia Zonaria q
Helenae, Harr.).
1571. Hybride cf de NySSIA ZONARIA Cf x NySSIA PomONARIA g
{Latigei, Harr.).
1572. Hybride cf de BiSTON Hirtaria cT x Nyssia Zonaria g
Denhami, Harr.).
1573. Hybride cf de Nyssia Zonaria cf x BiSTON HiRTARlA g
{Harrisoni, Harr.).
1574. Hybride Ç de Nyssia Zonaria cf x Biston Hirtaria g
{Harrisoni, Harr.).
PLANCHE CLXII.
N°^ 1575 ) Hybrides cf et g de Nyssia Pomonaria cf x Biston Hir-
1576 ) TARIA g {Hiinii, Obthr.).
1577^ Hybrides cf et g de BiSTON Hirtarïa cf x Nyssia Pomo-
1578) NARIA g (Pilsii, Standfuss).
42
658 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
N"^ I i;7Q \
/ Nyssia Lanaria cf Cf , Q, Eversmann. Ouralsk (Reçu de
( Serge Alphéraki).
1581 ;
1582. Nyssia Hispidaria-Cottei cf, Obthr. Digne (Reçu de Victor
Cotte; mars 1911).
1583. Nyssia Alpina cf, Sulzer. Suisse orientale.
1584. Nyssia Alpinaria cf, Scriba {Italica, Harrison). Nord de
l'Italie.
1585. Nyssia Florentina cf, Stefanelli. Toscane.
1586. Nyssia Gr^caria ? cf, Boisduval. Dalmatie.
1587. BiSTON HIRTARIA-CONGENERARIA cf, Huebncr. Ruisseau des
Singes ; Gorges de la Chiffa ; dans la Province d'Alger ;
4 mai 1883.
PLANCHE CLXIII.
N°= 1588. BiSTON Hirtaria-HanOVIENSIS d", Heymons. Angleterre.
1589. BiSTON HiRTARIA-FUMARIA Q, Havv. Silésie.
S 1590. BiSTON HIRTARIA-DINIENSIS cf, Obthr. Digne.
£ 1591. Amphidasys Prodromaria-Meridionalis (j', Obthr. Digne.
£ 1592. Amphidasys Prodromaria-Nigricans q, Obthr. Silésie.
1593. Amphidasys Cognataria g, Guenée {Sp. G., n° 312; p. 208).
Amérique septentrionale ; ex coll. Guenée.
1594. Amphidasys Cognataria q, Guenée. Tà-tsien-lou.
i 1595. Amphidasys Mpalaria g, Obthr. M'pala (Lac Tanganika).
<'■ 1596. Amphidasys Johannaria cf, Obthr. Kamerun.
1597. Lophodes Sinistraria g, Guenée (5"^. G., n° 318; p. 211,
212). Australie; ex coll. Guenée.
PLANCHE CLXIV.
No^ 1598. Jankowskia Moltrechti cf, Obthr. Mandchourie.
1599. Hemerophila Créât aria cf, Guenée {Sf. 6^., n" 321 ; p. 217).
Nord de l'Inde ; ex coll. Guenée,
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 659
N°^ 1600. Hemerophila Strixaria cf, Guenée {Sp. G., n» 322; p. 217,
218). Indes orientales; ex coll. Guenée.
1601
1602
1603
1604
Hemerophila Rhizolitharia, Rambur.
Les cf n"^ 1601 et 1602 viennent de Formia (Italie cen-
trale) ; le cf n° 1603 m'a été envoyé de Marseille, et la Q
1604 a été prise à Sebdou.
PLANCHE CLXV.
N"' 1605 )
> Hemerophila Abruptaria cf et q , Thbg. Rennes.
1607 )
> Hemerophila Abruptaria cf et g, Thbg. Alpes-Maritimes.
1609. Hemerophila Abruptaria q, Thbg. Aïn-Draham (Tunisie).
La Q n" 1608 est la race Murina^ Obthr., et la Q n° 1609
est la race Maiira, Obthr.
ibio
161 1
1612 y Hemerophila Solieraria, Rambur.
10131 Le n° 1610 cf vient du Vallon de Saint-Pons; le n° 161 1 cT
1014 j a été recueilli en Catalogne ; le n° 1612 cf a été pris à
Sebdou; les n»" 1613 cf et 1614 Q ont été capturés à Aflou.
Le n° 1612 est peut-être référable à Atlantic aria, Rambur;
K les n°>* 1613 et 1614 sont la forme Powelli, Obthr.
1615 ) Hemerophila Luxaria cf et g, Guenée {Sp. G., n» 329;
1616 ; p. 220). Australie orientale; ex coll. Guenée.
PLANCHE CLXVI.
N°^ 1617. Hemerophila Siljcaria g, Guenée (.V^^. G., n° 331; p. 220,
221). Australie; ex coll. Guenée.
1618. Svnopsia Propinquaria cf, Boisduval, Guenée {Sp. G.,
n° 340; p. 227, 228). France méridionale; ex coll. Boisduval.
- 1619. Phaselia Deliciosiaria-Algiricaria cf, Obthr. Géryville.
1620. Phaselia Deliciosiaria cf, Lederer. Akbès.
66o LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
£n°^ 1621. Phaselia Ph^OLEUCARIA-Narynaria cf, Obthr. Fort Naryne,
en Turkestan.
1622. Cleora ? Hypochromaria, Gucnée {Sp. G., n° 351, p. 234).
Australie.
1623. Cleora Nigridorsaria, Guenée {Sf. G., n° 348; p. 232).
Patrie ?
'•", 1624. Calamoues Occitanaria-Melanaria cf, Obthr. Géryville.
1625. Calamodes Fortunaria Q, Vazquez. Fortuna, près Murcie.
1626 ) Calamodes Powelli cT et Q, Obthr. Sud-Oranais (cf Aflou,
1627 ) Q Gérj-ville).
1628. Calamodes Haroldi cf, Obthr. Aflou.
PLANCHE CLXVII.
ÇN°^ 162g. Calamodes Haroldi q, Obthr. Aflou.
c 1630. Calamodes Haroldarla çy, Obthr. Scbdou.
" 1631. BOARMIA Umbraria-Decosteraria Q, Obthr. Alpes-Maritim.
Ç 1632 i BOARMIA Umbraria-Powelli cf et Ç , Obthr. Sud-Oranais
1633) {<:S Aflou; O Géryville).
1634. BOARMiA Admissaria cf, Gucnée {Sp. G., n° 357; p. 239, 240).
Nord de l'Inde ; ex coll. Guenée.
i635)BoARMiA Rhomboidaria-Abstersaria cf 6t q, Boisduval
1636) {Sp. G., n° 359 B ; p. 242). Hautes-Pyrénées).
1637. BOARMiA Rectilinearia cf, Guenée {Sp. C, n° 362; p. 243).
' Brésil ? ex coll. Guenée.
1638. B0ARMIA Costaria cf, Guenée {Sp. G., n° 361 ; p. 242). Bor-
néo ; ex coll. Guenée.
1639. BOARMIA SUASARIA cf, Guenée {Sp. G., n° 363; p. 243). Inde ?
ex coll. Guenée.
1640. BOARMiA Pampinaria cf, Guenée {Sp. G., n» 367; p. 245).
Baltimore ; ex coll. Guenée.
PLANCHE CLXVIIL
N° #641. BOARMIA INTR.'VRIA g, Guenée {Sp. G., n° 371; p. 246, 247).
Baltimore ; ex coll. Quenée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 66l
N°' 1642. BOARMIA Larvaria cf, Guenée {Sp. G., n» 373; p. 247).
Canada; ex coll. Guenée.
1643. BOARMiA MOMARIA Q, Guenée {Sp. G., n» 374; p. 247). Patrie
inconnue; ex coll. Guenée.
1644 \
1645 I T.
/BOARMIA CINCTARIA, De Géer, Guenée {Sp. G., n°« 375, 376,
I5 ( 378 ; p. 248, 249).
1648 ) ^^ ^° '^■^■^ représente Sublunaria Q, Guenée {Sp. G.,
n° 376), de l'Amérique septentrionale; ex coll. Guenée. La
fig. 1645 est la représentation de Consimilaria, Duponchel,
d'après le spécimen typicum de la coll. Boisduval ; France
méridionale. Les n°^ 1646 et 1647 représentent le cf et la Q
de Cinctana-Consimilaria, de l'Ile Askold. Le n" 1648 est
un cf très obscur de Cinctaria., recueilli à Stettin.
1649 ) T,
> BOARMIA CONSORTARIA-HUMPERTI Cf et Q , Humpert. Bochum.
1651. BOARMIA ROBORARIA-iNFUSCATA cf, Stgr. Fontainebleau; ex
coll. Feisthamel.
PLANCHE CLXIX.
N°« 1652 )
> BOARMIA ROUSSELI o" et Q, Obthr. Ile Bourbon.
1653) ^'
1654. BOARMIA Renaria cf, Guenée {Sp. G., n° 388; p. 253). Patrie
inconnue ; ex coll. Guenée.
1655. BOARMIA Unipennaria Q, Guenée {Sp G., n° 396; p. 257),
Brésil ; ex coll. Guenée.
1^ 1656 ) ,^
/ \ BOARMIA Unipennaria cfcf, Guenée.
■ 1657 >
Le n° 1656 provient de Bolivie et le n» 1657 est du Para-
guay central.
1658. BOARMIA CORNARIA cf, Guenée {Sp. G., n° 390; p. 254). Nord
de l'Inde ; ex coll. Guenée.
1659. BOARMiA SUBFLAVARIA cf, Guenée {Sp. G., n° 393; p. 256).
Inde centrale ; ex coll. Guenée.
1660. BOARMIA Camelaria Q, Guenée {Sp. G., n° 394; p. 256).
Australie; ex coll. Guenée.
662 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
^kNos i(55i_ Tephrosia Vacillaria cf, Guenée {S-p. G., ti° 400; p. 260,
261). Brésil; ex coll. Guenée.
1662. Tephrosia Dimidiaria cf, Guenée {Sf. G., n° 401 ; p. 261).
Brésil ; ex coll. Guenée.
PLANCHE CLXX.
N°^ 1663. Tephrosia Quisquilaria cf. Guenée {Sp. G., n° 402; p. 261).
Brésil ; ex coll. Guenée.
Ç . 1664. Tephrosia Bolinaria cf, Guenée {Sp. 6'., n° 405; p. 262).
Brésil ; ex coll. Guenée.
1665. Tephrosia Litharia cf, Guenée {Sp. G., n° 406; p. 262, 263).
Quito; ex coll. Guenée.
1666. Tephrosia Detectaria Q, Guenée {Sp. G., n° 407; p. 263).
Brésil ; ex coll. Guenée.
4^ 1667. Tephrosia Argilaria q, Guenée (5'^. G., n° 408; p. 263).
Colombie; ex coll. Guenée).
1668. Tephrosia Canadaria cf, Guenée {Sp. G., n" 409; p. 263,
264). Canada; ex coll. Guenée.
1669. Tephrosia Occiduaria q, Guenée {Sp. G., n" 413; p. 266).
Amérique septentrionale ; ex coll. Guenée.
1670. Tephrosia Bispinaria, Guenée {Sp. 6"., n" 414; p. 266, 267).
Australie ; ex coll. Guenée.
\^ 1671. Tephrosia Mniophilaria q, Guenée (.S"^. G., n° 415 ; p. 267).
Brésil ; ex coll. Guenée.
1672. Tephrosia Excursaria q, Guenée {Sp. G., n° 416; p. 267
et 268). Australie; ex coll. Guenée.
1673. Tephrosia Exportaria cf, Guenée {Sp. G., n° 419; p. 268
et 269). Tasmanie ; ex coll. Guenée.
1674. Tephrosia Phibalapteraria cf, Guenée {Sp. G., n° 418;
p. 268). Australie; ex coll. Guenée.
PLANCHE CLXXI.
N°^ 1675. Tephrosia Extersaria-Inalbata, Obthr. Berlin.
1676) Tephrosia Sinearia g et cf, Guenée {Sp. G., n° 420; p. 269).
1677 ; Chine. Q , ex coll. Guenée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 663
N"^ 1678. Tephrosia Fractaria, Guenée {Sp. G., n" 424; p. 270 et
271). Tasmanie.
1679. Paraphia Deplanaria cf, Guenée {Sp. G., n° 426; p. 272).
Amérique septentrionale.
1680. Paraphia Subatomaria cf, Guenée {Sp. G., n° 427; p. 272).
Amérique septentrionale.
1681. Paraphia Nubecularia cf, Guenée {Sp. G., n° 428; p. 272,
273). Canada.
1682. Paraphia Mamurraria cf, Guenée {Sp. G., n° 429; p. 273).
Canada.
1683. Bryoptera Injunctata cf, Guenée {Sp. G., n° 430; p. 273,
274). Brésil.
1684. Bryoptera Infuscaria Q, Guenée {Sp. G., n° 431 ; p. 274).
Brésil.
1685. Bryoptera Discata g, Guenée {Sp. G., n» 432; p. 274).
Brésil.
1686. Bryoptera Leprosata q, Guenée {Sp. G., n° 433; p. 274,
275). Brésil.
(Les N"^ 1678 à 1686 reproduisent les types de la coll.
Guenée.)
PLANCHE CLXXIL
N°* 1687. Bryoptera Convallata, Guenée {Sp. G., n° 434; p. 275).
Brésil.
1688. Bryoptera Canitiata cf, Guenée {Sp. G., n° 435; p. 275).
Brésil.
1689. Hypochroma Pseudoterpnaria, Guenée {Sp. G., n» 436;
p. 276). Nord de la Chine.
1690. Hypochroma Tephrosiaria, Guenée {Sp. G., n° 437; p. 277).
Indes orientales ?
1691. Hypochroma Rhadamaria, Guenée (5'^. G., n" 440; p. 277,
278). Madagascar.
1692. Hypochroma Crenaria, Guenée {Sp. G., n° 441; p. 278).
Inde centrale.
1693. Hypochroma Ruginaria, Guenée {Sp. G., n° 442; p. 278,
279). Nord de l'Inde.
1694. Hypochroma Minimaria, Guenée {Sp. G., n" 443; p. 279).
Ceylan.
664 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
N°* 1695. Hypochroma Nelearia, Guenée (6'^. G., n° 444; p. 279).
Bornéo.
1696. Hypochroma Netunaria, Guenée {Sp. G., n° 445; p. 279).
Bornéo.
PLANCHE CLXXIII.
N°' 1697. Hypochroma Danielaria. Obthr. Siao-Lou.
1698. Hypochroma Alba-Albida, Obthr. Tse-Kou.
1699. Hypochroma Rubicunda, Warren. Khasia Hills.
1700. Hypochroma Emiliaria, Guenée {S-p. G., n° 447; p. 280).
Australie.
1701. Hypochroma Muscosaria, Guenée {Sp. G., n" 450; p. 281,
282). Nouvelle-Hollande.
1702. Hypochroma Borbonisaria, Obthr. He Bourbon.
1703. Hypochroma Thyatiraria, Obthr. Tse-Kou.
1704. Hypochroma Euclidiaria, Obthr. Tse-Kou.
1705. Hypochroma Abraxas, Obthr. Moupin.
PLANCHE CLXXIV.
N°^ 1706. Hypochroma Polyph^naria, Guenée {Sp. G., n° 446; p. 280).
Inde centrale.
1707. Hypochroma Boarmiaria, Guenée {Sp. G., n° 451; p. 282).
Indes orientales.
1708. Hypochroma Polyph^naria, Guenée. Khasia Hills.
1709. Ophthalmodes Herbidaria, Guenée {Sp. G., n° 453; p. 283,
284). Inde centrale.
1710. Ophthalmodes Diurnaria, Guenée {Sp. G., n° 454; p. 284).
Indes orientales.
{ Xerodes Ypsaria, Guenée {Sp. G., n° 465; p. 291, 292).
1712 )
Le n° 171 1 a été étiqueté : Bornéo, par Guenée; le n° 1712
vient de Cherra-Pungee.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 665
PLANCHE CLXXV.
N°^ 17 13. Ophthalmodes Sinensium, Obthr. Tien-Tsuen.
1714. Ophthalmodes Ocellata-Juglandaria, Obthr. Sidemi, en
Manclchourie.
1715. Ophthalmodes Comoraria, Obthr. Iles Comores.
^ 1716. Bronchelia Pudicaria Q, Gucnée (Sp. G., n" 458; p. 287).
Brésil.
1717. Bronchelia Puellaria cf, Guenée {Sp. G., n° 457; p. 287).
Amérique tropicale.
1718. Bronchelia Hortaria-Wittfeldi, Obthr. Floride.
PLANCHE CLXXVL
N°^ 1719. Bronchelia Fraternaria cf, Guenée {Sp. G., n° 460; p. 288).
Brésil.
1720. Bronchelia Jamaicaria, Obthr. Jamaïque.
1721. Bronchelia Matronaria q, Guenée {Sp. G., n° 461 ; p. 288).
Amérique tropicale.
1722. Gnophos Ventraria C^j Guenée {Sp. G., n° 467; p. 294).
Silhet.
PLANCHE CLXXVIL
N"^ 1723) Gnophos Eolaria cf et q, Guenée {Sp. G., n" 466; p. 294).
1724) cf Nord de l'Inde; Q Masuri.
1725. Gnophos Miscellaria cf, Guenée (.S*^. G., n° 470; p. 297).
Indes orientales ?
1726. Gnophos Accipitraria, Guenée {Sp. G., n° 476; p. 300, 301).
Inde centrale.
' 1727. Gnophos Respersaria-Chalcea, Obthr. Espagne.
: 1728. Gnophos Respersaria-Ocrea, Obthr. Chiclana.
C [ Gnophos Ephyrinaria, Obthr. Frontière chinoise du Thibet.
1730)
1731 ) Gnophos Mucidaria cf, Huebner. Vernet-les-Bains (Pyrénées-
I73I J UINL
1732) O
732) Orientales).
666 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PLANCHE CLXXVIII.
N°^ 1733. Gnophos Mucidaria Q, Huebner. Vernet-les-Bains.
1734. Gnophos Mucidaria cf, Huebner. Colliourc.
1735. Gnophos Mucidaria- H errichii q, Obthr. Pyrénées-Orient.
1736,
1738) Gnophos Mucidaria-Grisearia cT et q, Stgr. (Var. Vane-
1739^ S^i^ de Mucidaria, selon Duponchcl, ûg. 8, PI. 185). —
{Sp. G., n° 472 A ; p. 298). Châteaudun.
1740. Gnophos Variegata cf, Duponchel. Angoulême.
1741 )
l Gnophos Variegata cT et q, Duponchcl. Doubs.
1742)
1743) Gnophos Variegata-Cvmbalariata cf et q, Minière. Alpes-
1744) Maritimes.
Gnophos Mucidaria-Ochrearia cf, Stgr. Sud-Oranais.
PLANCHE CLXXLX.
1745 )
,> Gnophos Variegata-Corsica cf et q, Obthr. Corse.
1746)
1747. Gnophos Glaucinaria, Huebner {Sp. G., n° 474; p. 299).
Suisse.
1748. Gnophos Glaucinaria, Huebner. Pyrénées-Orientales.
1749. Gnophos Glaucinaria, Huebner; transit, ad : Plumbearia,
Stgr. Alpes-Maritimes.
1750. Gnophos Glaucinaria-Plumbearia, Stgr. Schwalbach.
1751. Gnophos Glaucinaria- S art aria, H. -S. Larche.
1752. Gnophos GLAUCINARIA-Variété B. Guenéo {Sp. G., n° 474 B ;
p. 299). Auvergne.
1753. Gnophos Glaucinaria, ex coll. Bellier; déterminé Supinata
par Boisduval, quoique différente de la Supinata, Lederer,
de Dalmatie (Mann) {Sp. G., n° 474 C; p. 300). Pyrénées.
% 1754. Gnophos Obscurata-Calceata, Stgr. Angleterre.
1755. Gnophos Obscurata-Serotinaria, Haw. {Sp. G., n» 479 A;
p. 303). Angleterre.
t 1756. Gnophos Obscurata-Bicolor, Obthr. Angleterre.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 66;
PLANCHE CLXXX.
N°^ 1757. Gnophos Obscurata-Pullata cf, Duponchel. Cancale.
1758. Gnophos Orscurata — Pallide-marginata g. Cancale.
1759. Gnophos Obscurata-Bellieri, Obthr. Corse.
. 1760^ Gnophos Obscurata-Lafauryata, Obthr. Sud-Ouest de la
1761 ) France.
. 1762. Gnophos Obscurata-Maugrabinearia, Obthr. Kahlberg.
1763. Gnophos Obscurata, W. V. Cauterets.
1764) ^
> Gnophos Obscurata cf et g, W. V. Monterfil (Illc-et-Vil.).
1766. Gnophos Obscurata, W. V. Sud-Irlande.
1768!
Gnophos Omararia cf, Obthr. Sud-Oranais.
PLANCHE CLXXXL
N°^ 1769. Gnophos Omararia q, Obthr. Aflou, Sud-Oranais.
1770. Gnophos Serraria, Rambur (Sp. G., n" 480; p. 304. Anda-
lousie? [ex. coll. Boisduval).
[ Gnophos Serraria cf et q, Rambur. Corse.
1772)
111%)
\ Gnophos Serotinaria cf et q, W. V. Basses-Alpes.
1774) ^
1775 j Gnophos Serotinaria-^nearia cf et q, Obthr. Pyrénées-
1776) Orientales.
1777 )
S Gnophos Dilucidaria cf et g, W. V. Mont-Revard (Savoie).
1779. Gnophos Dilucidaria, exemplaire étiqueté Cremdata par
Boisduval, dans sa collection.
1780. Gnophos Dilucidaria cf, W. V. Fusio, en Suisse; semblable
à Crenulata. selon Boisduval.
668 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PLANCHE CLXXXII.
N°^ 1781; ^
I 82 î ^^°^"°^ Mendicaria cT et Q, h. -S. cf Larchc; Q Autriche.
1783) Gnophos Mendicaria-Sordaria cf et g, Thunberg. Norvège
1784) polaire.
1785. Gnophos Mendicaria-Dilucularia cf, Freyer. Alpes.
1786. Gnophos Ambiguaria cf, Duponchel. Alpes-Maritimes.
1787. Gnophos Ambiguaria cf, Duponchel. Alsace.
1788. Gnophos Ambiguaria cf, Duponchel. Pyrénées-Orientales.
1789. Gnophos Pullata cf, W. V. Alpes-Maritimes.
£ 1790. Gnophos Pullata-Conferta, Stgr. Thiers (Puy-de-Dôme).
1791. Gnophos Pullata-Impectinata q , Guenée {Sp. G., n° 488 B;
p. 309) ; ? Caniiiaria Q . Basses-Alpes.
1792. Gnophos Pullata-Nuhilata, Fuchs. Schwalbach.
PLANCHE CLXXXIIL
N"'' 1793) Gnophos Pullata-Pyrenaica, Obthr. {Sp. G., X, n»
1794) p. 540, 541). Pyrénées-Orientales.
c 1795. Gnophos Deliciaria cf, Obthr. Tâ-tsien-lou.
1797 >
1798. Dasydia Zelleraria cf, Freyer. Styrie.
1799. Dasydia Anderreggaria-Mauricauda cf, Obthr. Styrie.
1800. Dasydia Torvaria-Septaria cf, Guenée {Sp. G., n° 499;
p. 316) ; ex coll. Bellier.
Dasydia Zelleraria-Occidentalis cf, Obthr. Basses-Alpes.
„ [ Dasydia Torvaria-Septaria cfcf, Guenée. Hautes-Pyrénées.
1 802 )
PLANCHE CLXXXIV.
N"^ 1803. Dasydia Torvaria-Septaria q, Guenée. Montagnes au-des-
sus de Gèdre, dans les Htes-Pyrénées (Reçu de M. Rondou).
r 1804.
^ 1805,
PSODOS Alpinata-Pyren^a cf et q, Obthr. Hautes-Pyrénées.
N°« 1806]
1807
1808;
( 1809)
1810!
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 669
PSODOS Alticolaria-Gedrensis c/cf et Q, Rondou. Hautes-
Pyrénées (Reçu de M. Rondou).
PsODOS Altissimaria cf, Obthr. Thibet oriental.
181 1. DiCHROMODES DiVERGENTARlA, Guenée {S-p. G., n» 505;
p. 321). Australie.
181 2. DiCHROMODES DiASEMARIA, Guenée {Sf. G., n" 506; p. 321,
322). Tasmanie.
1813. EXELIS Pyrolaria, Guenée {Sp. G., n° 508; p. 324). Amé-
rique septentrionale.
1814. Mniophila ISAfAïLARIA, Obthr. Aflou (Sud-Oranais).
PLANCHE CLXXXV.
No" i8k ")
/ LiPHVRA Brassolis, Westwood, tous capturés par M. Dodd,
( aux environs de Kuranda (Queensland-Australie).
1817)
Le n° 1815 montre encore quelques-unes des écailles
blanches très fugaces qui protègent efficacement le papillon
contre les attaques des fourmis, au moment où il éclôt et
rampe hors du nid. (Voir aux pages 51 à 58, dans le présent
Volume).
N"" t8i8
1819
1820^
1821 S
PLANCHE CLXXXVL
Argynnis Nir.ea, Obthr. Tâ-tsien-lou.
Debis Syrcis, Hevvitson. Tâ-tsien-lou.
Le n° 1820 représente le type normal de l'Espèce; le
n** 1821 représente une Aberration confluens, chez laquelle
l'espace compris entre les deux lignes brunes transversales,
communes aux deux ailes, en dessous, est envahi par la
couleur brune de ces mêmes lignes transversales.
670 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PLANCHE CLXXXVII.
N"^ 1822. Neptis Lucilla-melanis. Obthr. Tâ-tsien-lou.
1823. Athyma NlNGPOANA-EREjilNA, Obthr. Siao-lou.
(Décrite à la page 150 du Bulletin de la Société entonio-
logiquc de France. 1908).
1824. LiMENITlS HOULBERTI, Obthr. Tse-Kou.
Espèce tout à fait nouvelle et formant un groupe à part
dans le genre Limenitis, dédiée à M. le Professeur Houl-
bert, de l'Université de Rennes, mon aimable et savant
collaborateur en maints travaux entomologiques.
1825. PlERIS JOUBINI, Obthr. Tse-Kou.
Nommée en l'honneur de M. le Docteur Louis Joubin,
Professeur au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris
et à l'Institut océanographique, Secrétaire Général du
Congrès international de Zoologie, à IMonaco, en mars 1913.
PLANCHE CLXXXVIIL
N°^ 1826. Satyrus Abdelkader-Nelvai cf, Seitz.
1827. Satyrus Abdelkader-Lambessanus cf, Stgr.
1828. Satyrus Abdelkader cf, Lucas.
1829. Chenille de Satyrus Abdelkader.
Ahdelkader-N elvœ est une très belle variété qui a été
trouvée plusieurs fois aux environs de Batna, Lambèse et
El-Kantara ; elle a été dédiée à M. Adrien Nelva, Phar-
macien-Chimiste à Batna.
L'exemplaire figuré sous le n" 1826 a été pris à Lambèse,
en août 1912, par M. Harold Powell.
Abdelkader-Lmnbessanus , figuré sous le n° 1827, a été pris
à Lambèse, en mai 1875, par M. Gaston Allard; l'exem-
plaire de la forme-type, représenté sous le n° 1828, provient
de Géryville (Prov. Oran), où M. Powell l'a capturé en
septembre 1910. La chenille (n" 1829) a atteint son com-
plet développement; elle a été trouvée à Géryville par
M. Powell.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 6;i
PLANCHE CLXXXIX.
N»» i83o\
1831 ' Satyrus Abdelkader g.
-5 Les n»* 1830 et 1831 représentent la forme de l'Algérie
orientale que Staudinger a appelé Lambessanus.
Le n° 1830 a été pris à Lambèse en mai 1875 et le n° 1831
vient de Khenchela où M. Powell l'a récolté en juin 1908.
Le n° 1832 m'a été donné par le Docteur Henri Codet qui
l'a capturé à Sebdou, lorsqu'il était médecin militaire dans
cette localité.
1833. PiERis Napi-Henrici cf, Obthr.
Prise en juillet 1910, par mon petit-fils Henri Oberthùr,
dans la prairie qui est au bout du lac de Gaube (Hautes-
Pyrénées). Par la disposition des dessins de ses ailes infé-
rieures, en dessous, la variété Henrici rappelle curieusement
la Pieris Dubernadi, de Tse-Kou.
PLANCHE CXC.
N«» 1834. Chelonia Poultoxi, Obthr. Tâ-tsien-lou.
Dédiée à mon ami le Professeur Edward Poulton, « Hope
Professor of zoology in the University of Oxford », l'aimable
et excellent Président du Congrès international d'Oxford,
en août 1912. La Chelonia Poultoni se place près de Bieti,
Obthr. Elle semble fort rare.
1835. Hepialus (Phassus) Bouvieri, Obthr. Tâ-tsien-lou.
Je dédie cette intéressante nouveauté provenant des fron-
tières thibétaines à M. Bouvier, Professeur d'Entomologie
au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, membre
de l'Institut.
Le Phassus Bouvieri se place à côté de Regius, Stgr.,
et Roseus, Obthr. ; toutefois le Phassus Bouvieri ne présente
aucun vestige de la teinte rose qui caractérise Regius et
Roseus. C'est une fort jolie Espèce dont les dessins, sur
les ailes supérieures, sont très compliqués et délicats.
Pour publier utilement la figuration des Hefialidœ, il est
nécessaire d'avoir à sa disposition des exemplaires très
672 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
intacts et très purs. Malheureusement, la conservation des
Hc-pialidœ, récoltés par les chasseurs thibétains et chinois
de Tâ-tsien-lou, est trop souvent défectueuse et dès lors
il reste, pour cette cause, des nouveautés paraissant remar-
quables et dont je crois devoir différer la publication.
i Argynnis Auresiana, Fruhstorfer.
C'est une Espèce distincte ; elle vole dans les clairières
des forêts de chêne-vert et se repose volontiers sur le sol.
Elle est abondante par endroits, notamment dans une clai-
rière voisine de Toufana, par 1.600 mètres d'altitude envi-
ron. Auresiana ne semble pas descendre plus bas que
1.400 mètres. Je possède une longue série d'exemplaires très
frais dont je suis redevable à M. Powell.
1838. Celerio hybride HELEN^îi, issu de Galiphorbi^e c? et Gal-
LII Q, obtenu par M. le lieutenant d'artillerie G. Grosse,
à Pilsen.
(Voir : Internat. Entom. Zeitschrift Guben, n° 16; 20 Juli
1912, p. 113, et aux pages 61 à 78 dans le présent Volume.)
PLANCHE CXCI.
N"' 1839. Agrotis Lucipeta, Huebner (41), cet exemplaire possède
une cinquième aile, sous forme d'un long cuilleron qui
présente des dessins et une coloration comme à l'aile supé-
rieure. Cette cinquième aile se trouve attachée à la base
et au-dessous de l'aile supérieure droite et recouvre partiel-
lement l'aile inférieure.
L'échantillon figuré sous le n" 1839 a été pris à Digne
et m'a été généreusement offert par M. Daniel Lucas,
d'Auzay (Vendée).
1840 ^Agrotis Nona, Obthr. Aflou (Harold Powell; septembre
1846^ 1911)-
Se place à côté de Glareosa ; mais le cf a les antennes
ciliées. \J Agrotis Nona se trouve aussi à Lambèse.
1841 (I Agrotis Constanti-Eos, Obthr. Aflou (Harold-Powell ; sep-
1847 ^ tembre 191 1).
Se distingue de la morphe-type du midi de la France par
sa teinte générale rosé saumon. Beaucoup d'Hétérocères
algériens présentent ainsi une tendance à la coloration rosée.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 673
X"^ 1842^ Lymantria OberthuRI, Daniel Lucas. Colomb-Béchar (avril
1848 S 1912).
Je considère les deux exemplaires (S que je fais repré-
senter sous les n°« 1842 et 1848 comme une forme grêle et
exiguë de la Lymantria de Kebili (Tunisie) décrite par
M. Daniel Lucas.
1843^ AUGIADES Benuncas cf et Q, Obthr. Lambèse (Harold
1849 S Powell; juillet 1912),
1844^
1850 S ^UGIADES Uncas cf et Q, Edw. Colorado (Amérique du Nord).
J'ai décrit Benuncas dans le Bulletin de la Soc. entom.
France, 1912, et je l'ai comparée à l'américaine Uncas, à
cause de la particularité qui distingue Benuncas de Comma
et qui consiste dans la couleur blanche des nervures sur
les ailes inférieures en dessous, de telle façon que les ner-
vures de Benuncas semblent être en relief, ainsi que cela
se remarque chez Uncas. Les taches des ailes supérieures,
en dessus, sont très pâles chez la Q Benuncas, ce qui cons-
titue encore une analogie avec Uncas.
Je crois que la var. fallida, Staudinger (Catal. 1901 ;
n° 670, c) du Taurus, dont ma collection contient 6 cT pris
à Berut-Dagh, en juillet 1890, par Delagrange, et définie :
« alis posticis subt. sœpius albovenatis », doit constituer une
unité spécifique distincte ou se rattacher à Benuncas.
Celle-ci est abondante dans la vallée de Bel-Achir oii le
papillon aime à se reposer sur les fleurs jaunâtres d'un
chardon. Benuncas vole aussi le long des sentiers, dans les
clairières des forêts de chênes-liège; cette Hespérie préfère
cependant les plateaux arides, sans arbres, au-dessus des
forêts de chênes, à une altitude de 1.700 à 1.800 mètres, au
sud de Lambèse. Une bonne localité pour Benuncas est le
plateau de Sioh.
1845. HVBOCAMPA PowELLi cT, Obthr. Lambèse (Harold Powell;
mai 1012).
Décrit dans le Bulletin Soc. ent. France, 1912 ;
M. Powell a pris 2 cf seulement. L'Espèce doit surtout éclore
en avril, car les exemplaires de ma collection, quoique très
reconnaissables, ont le bout des ailes un peu usées par le
voL
43
6/4 LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE
PLANCHE CXCII.
N°^ 1851 ji Syrichthus Malvoides, Elwes. Saint-Zacharie ; sources de
1852 ) l'Huveaune (Gédéon Foulquier, 15 juillet 1912).
1853 > SvRiCHTHUS Malvoides Scabellata, Reverdin Italie cen-
1854^ traie (Orazio Querci).
Le n° 1853 porte l'étiquette suivante : « Apennino Cen-
trale, versante méridionale del Monte Meta, sui fiori di
rovo ; 1.200 metri altitudine, luglio 191 1 ».
Le n° 1854 est étiqueté comme suit : <( Monti di Camer.
Piceno, 26 giugno 1912 ».
(Voir page 210 dans le présent Volume).
N°* 1855 Cf \
1856 cf / Syrichthus Alveus, Huebner. Larche, dans les Basses
1857 Q. Alpes (Victor Cotte; juillet, août 1912).
1858 Q j (Voir aux pages 203 à 207 dans le présent Volume).
1859 cf \
1860 Cfi
1861 cff Syrichthus Ryffelensis, Obthr. Larche (Victor Cotte;
1862 cf[ juillet et août 1912).
1803 Q y (Voir aux pages 207 à 209 dans le présent Volume).
1864 Q ;
PLANCHE CXCIIL
N°« 1865 cf \
1866 cf/ Syrichthus Foulquieri, Obthr. Sources de l'Huveaune,
1867 Q } dans le département du Var (Gédéon Foulquier, été 1912).
lôDô Q j (Voir aux pages 202 et 203 dans le présent Volume).
1869 cf
1870 Q
1871 9
I Syrichthus Carlin.e, Rambur. Larche (Victor Cotte ; juil-
l let 1912).
(Voir aux pages 209 et 210 dans le présent Volume).
1872 cf
1873 Cfi
1874 cf Syrichthus Bellieri, Obthr. Larche (Victor Cotte; juillet
1875 q[ et août 1912).
1876 Q (Voir aux pages 201 et 202 dans le présent Volume).
LÉPIDOPTÉUOLOGIE COMPARÉE 6/5
No^ 1877 cf (/ Syrichthus Alveus, Huebner. Saint-Martin-de-Vésubie,
1878 Q S dans les Alpes-Maritimes (Victor Cotte; juillet 191 1).
(Voir à la page 206 dans le présent Volume).
PLANCHE CXCIV.
ZEGRIS, MICROZEGRIS et ORIA.
FiG. A. — Zegris Eupheme, Esper; var. Eroihoè cf, Eversm. Emba
inférieur.
— B. — Zegris Eupheme, Esper; var. Erothoë cf, Eversm. Ouralok.
— C. — Zegris Tschudica cf, Herrich. Schaeflfer. Perse ; Arabistan.
— D. — Zegris Eupheme q, Esper. Taganrok.
— F. — Zegris Eupheme, Esper; Ab. Modesta Q, Alphér. Crimée.
— G. — Zegris Eupheme, Esper ; var. Menestho cf, Ménétriès, type
de Ménétriès, dans la collection du Musée zoologique de
Saint-Pétersbourg, Talyche.
— H. — Zegris Eupheme, Esper ; Ab. Ochracea cf, Alphér. Kertch.
— I. — Zegris Fausti, Christ.; Ab. Decolorata Q, Verity. Askha-
bad.
— K. — Microzegris PyrothoË, Eversm. Ab. Q Spinacea, Alphér.
Kaildja.
— L. — Oria (Tapinostola) Musculosa, Huebner. Ab. Olivina cf,
Alphér. Kertch.
— M. — Oria (Tapinostola) Musculosa, Huebner. Ab. Dirini cf,
Alphér. Kertch.
(Voir aux pages 215 à 234 dans le présent Volume).
PLANCHE CXCV.
CŒNONYMPHA TIPHON, L
(Voir au.x pages 81 à 178 dans le présent Volume).
N<" I. TlPHON = Laidion cf, Bkh. Blair Athol (Ecosse); juillet 1907.
2. TlPHON = Laidion cf, Bkh. Blair Athol (Ecosse); juillet 1907.
3. TlPHON = Laidion q, Bkh. Kincardinc (Ecosse).
6;6 LÉPIDOPTÉRÔLOGIE COMPARÉE
N°^ 4. TlPHON = Laidion cf, Bkh. Glen-Lochay (Ecosse); juillet 1898.
5. TiPHON = Laidion cf, Bkh. Rannoch (Ecosse); juin 1910.
6. TiPHON = Laidion cf, Bkh. Braemar (Ecosse); juin 1912.
7. TlPHON = Laidion Q, Bkh. Braemar (Ecosse); juin 1912.
8. TlPHON cf, Rott. (interméd.). Ile de Arran (Ecosse); juillet
1901.
9. TlPHON cf, Rott. (interméd.). Ile de Arran (Ecosse) ; juillet
1901.
10. TlPHON cf, Rott. Bowness Moss (Cumberland) ; juillet 1897.
11. TlPHON Q, Rott. Bowness Moss (Cumberland); juillet 1897.
12. TlPHON Q, Rott. Bowness Moss (Cumberland); juillet 1897.
PLANCHE CXCVI.
CŒNONYMPHA TIPHON, II.
N°* 13. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. Whitherslack (Westmoreland) ;
juin 1905.
14. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. Whitherslack (Westmoreland) ;
juin 1905.
15. TlPHON = Philoxenus q, Esp. Whitherslack (Westmoreland);
juin 1905.
16. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. Whitherslack (Westmoreland);
juin 1905.
17. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. Delamere (Cheshire) ; juin 1904.
18. TlPHON = Philoxenus q, Esp. Delamere (Cheshire); juin 1904.
19. TlPHON = Philoxenus q, Esp. Delamere (Cheshire); juin 1904.
20. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. N. Shropshire; juillet 1902.
21. TlPHON = Philoxenus cf, Esp. N. Shropshire; juillet 1902.
22. TlPHON cf, Rott. Nord du Pays de Galles; juillet 1912.
23. TlPHON cf, Rott. Nord du Pays de Galles; juillet 1912.
24. TlPHON Q, Rott. Nord du Pays de Galles; juillet 1912.
LÉPIDOPTÉROLOGIE COMPARÉE 677
PLANCHE CXCVII.
CŒNONYMPHA TIPHON, III.
N"» 25. TlPHON Cf, Rott. Enniskillen (Fermanagh) ; N. -Irlande; juillet
1896.
26. TlPHON cf, Rott. Galway; Ouest-Irlande.
27. TlPHON cf, Rott. Lough Fea (Tyronc) ; N. -Irlande; juillet 1912.
28. TlPHON Q, Rott. Lough Fea (Tyrone) ; N. -Irlande; juillet 1912.
29. TlPHON Q, Rott. Lough Fea (Tyrone); N. -Irlande; juillet 1912.
30. TlPHON cf, Rott. Lough Fea (Tyrone); N. -Irlande ; juillet 1912.
31. TlPHON cf, Rott. Scarborough (Yorkshire).
32. TlPHON cf, Rott. Robin-Hood's Bay (Yorkshire); juillet 1908.
33. TlPHON Q, Rott. Thorne-Waste (S.-Yorkshire) ; juillet 1907.
34. TlPHON Q, Rott. Robin-Hood's Bay (Yorkshire); juillet 1908.
35. TlPHON cf, Rott. Scarborough; juillet 1909.
36. TlPHON Q, Rott. Thorne-Waste; juillet 1907.
ERRATA
Page 155, ligne 6 : lire Mineva, au lieu de Minerva.
sy.
TABLE DES MATIÈRES
Pages
I. — La Nomenclature au Congrès d'Oxford -j
II. — Observations sur Liphyra Brassolis, Westvvood 51
III. — Les Sfhingiiœ [Celerio) hybrides 61
IV. — Cœnonympha tiphon dans le Royaume-Uni 81
V. — Cœnonynfpha tiphon, var. îsis, Thnb 165
VI. — Observations sur les Syrichtlms du groupe d'Al^eits 195
VII. — Le genre Zegris 215
VIII. — Suite de la Révision des Phalénites décrites par A. Guenée
dans le Species Général 237
IX. — Th(> Genus Ithysïa (Hb.) 333
and The Hybrid nistoni)iœ, by J. W. H. Harrison, B. Se. 343
X. — Explication des Planches publiées dans le Volume \\\
des Etudes de Lépidoptérologic comparée 657
IMP. OBERTHUR, RENNES (li99-I5).
^^>^-i^•^4^^i5^o^/r^y^l' -T^""
^^^^^^•^^^f^^